2010-02-26

initial OSIS 2.1.1 version

Bible Pirot-Clamer TextToZefania 1.0 ZefToOsis 1.0.0 2009-06-02 La Sainte Bible commencée sous la direction de Louis Pirot ; continuée sous la direction de Albert Clamer, avec le concours de professeurs d'universités et de grands séminaires. Bible BDC PirotClamer.txt fr provide the bible to the nations of the world Bible
Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. La terre était vide et déserte et les ténèbres étaient au-dessus de l'océan et l'esprit de Dieu se penchait au-dessus des eaux. Alors Dieu dit : Qu'il y ait de la lumière et il y eut de la lumière. Et Dieu vit que la lumière était bonne et Dieu sépara la lumière des ténèbres. Et Dieu nomma la lumière jour et nomma les ténèbres nuit, et il fut soir et il fut matin, un jour. Alors Dieu dit : Qu'il y ait un firmament au milieu des eaux et qu'il fasse une séparation entre les eaux et les eaux (et il en fut ainsi). Et Dieu fit le firmament et il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament des eaux qui sont au-dessus du firmament. Et Dieu nomma le firmament ciel (Et Dieu vit que cela était bon), et il y eut soir et il y eut matin, second jour. Alors Dieu dit : Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en une seule masse et que la terre ferme apparaisse et il en fut ainsi. Et les eaux qui étaient au-dessous du ciel se rassemblèrent en une seule masse et la terre ferme apparut. Et Dieu nomma la terre ferme terre et il nomma mer la masse des eaux. Et Dieu vit que cela était bon. Alors Dieu dit : Que la terre fasse pousser de l'herbe, des plantes ponant semence, des arbres fruitiers produisant des fruits selon leur espèce, qui aient en eux leur semence, sur la terre, et cela fut ainsi. Et la terre fit sortir de l’herbe, des plantes portant leur semence selon leur espèce et des arbres produisant des fruits ayant en eux leur semence selon leur espèce. Et Dieu vit que cela était bon. Et il y eut soir et il y eut matin, troisième jour. Alors Dieu dit : Qu'il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour de la nuit et qu'ils servent de signes et pour les époques et pour les jours et pour les années, et qu'ils soient des luminaires au firmament du ciel pour éclairer sur la terre, et cela fut ainsi. Et Dieu fit les deux grands luminaires, le grand luminaire pour présider au jour et le petit luminaire pour présider à la nuit, et les étoiles. Et Dieu les plaça dans le firmament du ciel pour éclairer la terre, et pour présider au jour et à la nuit et pour séparer la lumière des ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon. Et il y eut soir et il y eut matin, quatrième jour. Et Dieu dit : Que les eaux fourmillent d'un fourmillement d'êtres vivants et que les oiseaux volent sur la terre sur la face du firmament du ciel (et cela fut ainsi). Et Dieu vit que cela était bon. Et Dieu créa les grands monstres marins et tous les êtres vivants qui rampent dont fourmillèrent les eaux selon leur espèce, et tous les volatiles ailés selon leur espèce. Et Dieu vit que cela était bon. Et Dieu les bénit, disant : Soyez féconds, et multipliez-vous et remplissez les eaux dans les mers, et que les oiseaux se multiplient sur la terre. Et il y eut soir et il y eut matin, cinquième jour. Alors Dieu dit : Que la terre fasse sortir des êtres vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des bêtes sauvages selon leur espèce, et le bétail selon son espèce, et cela fut ainsi. Et Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, et le bétail selon son espèce, et tout ce qui rampe sur la terre selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon. Alors Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer et sur les oiseaux du ciel et sur le bétail et sur toutes (les bêtes sauvages), et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Et Dieu créa l'homme à son image ; il le créa à l'image de Dieu ; homme et femme il les créa. Et Dieu les bénit, disant : Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur tout le bétail, sur toutes les bêtes sauvages et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Et Dieu dit : Voici que je vous ai donné toute plante portant semence à la surface de la terre et tout arbre qui a en lui du fruit portant semence ; que ce soit votre nourriture. Et à toutes les bêtes sauvages, à tous les oiseaux du ciel et à tout ce qui rampe sur la terre ayant souffle de vie (je donne) toute herbe verte pour nourriture, et cela fut ainsi. Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait, et voici que c'était très bon. Et il y eut soir et il y eut matin, sixième jour. Ainsi furent achevés le ciel et la terre et toute leur armée. Or Dieu termina le (sixième) jour l'œuvre qu'il avait faite, et il se reposa le septième jour de toute l'œuvre qu'il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia parce qu'il s'y reposa de toute l'œuvre que Dieu avait faite en la créant. Telle est l’histoire du ciel et de la terre lorsqu'ils furent créés. Lorsque Yahweh Dieu fit le ciel et la terre, il n'y avait encore aucun arbrisseau des champs sur la terre et aucune herbe des champs n'avait encore germé, car Yahweh Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n'y avait pas d'homme pour cultiver le sol, mais une vapeur s'élevait de la terre et arrosait toute la surface du sol. Alors Yahweh Dieu forma l'homme de la poussière du sol et insuffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant. Puis Yahweh Dieu planta un jardin en Eden à l'Orient et y mit l'homme qu'il avait formé. Et Yahweh Dieu fit pousser du sol toute espèce d'arbres agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du jardin et l'arbre de la science du bien et du mal. Et un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin et de là il se divisait et devenait quatre sources de fleuve. Le nom du premier est Phison ; c'est lui qui entoure tout le pays de l'Havila où il y a de l'or. Et l'or de ce pays est excellent, là il y a aussi de la résine parfumée et de la pierre schoham. Le nom du second fleuve est Gihon ; c'est lui qui entoure toute la terre de Cousch. Et le nom du troisième fleuve est le Tigre ; c'est lui qui coule à l'Orient d'Assour ; et le quatrième fleuve, c'est l’Euphrate. Et Yahweh Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Eden pour le cultiver et le garder. Et Yahweh Dieu donna un précepte à l'homme, disant : De tous les fruits du jardin tu peux manger, mais de l'arbre de la science du bien et du mal tu n'en mangeras pas, car du jour où tu en mangerais tu mourrais. Et Yahweh Dieu dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul, (faisons-) lui une aide semblable à lui. Et Yahweh Dieu forma du sol toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel, et les amena à l'homme pour voir comment il les appellerait et tout être vivant que l'homme appelait, c'était son nom. Et l'homme donna des noms à tous les animaux domestiques, à tous les oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs, mais ne trouva pas d'aide qui lui convienne. Alors Yahweh Dieu fit tomber sur l'homme un sommeil profond et il s'endormit ; il prit une de ses côtes, ferma l'emplacement avec de la chair. Et Yahweh Dieu bâtit une femme de la côte qu'il avait prise à l'homme et il l'amena à l'homme. Alors l’homme dit : “ Celle-ci, cette fois, est l'os de mes os et la chair de ma chair ; il appela celle-ci femme parce que c'est de son mari qu'elle a été prise.” C'est à cause de cela que l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme ; ils sont deux en une seule chair. Et tous deux, l'homme et sa femme, étaient nus, mais ils n'en avaient pas honte. Or le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs qu'avait faits Yahweh Dieu. Il dit à la femme : Alors Dieu vous a dit : Vous ne mangerez d'aucun des arbres du jardin ? La femme dit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin ; mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin Dieu a dit : Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez pas de peur que vous ne mourriez. Le serpent dit alors à la femme : Non, vous ne mourrez point. Dieu sait, en effet, que du jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et que vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal. Alors la femme vit que le fruit de l'arbre était bon à manger, agréable aux yeux et désirable pour acquérir l'intelligence ; elle prit de son fruit et mangea, elle en donna aussi à son mari avec elle et ils mangèrent. Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus et ayant cousu des feuilles de figuier, ils se firent des ceintures. Ils entendirent alors le bruit de Yahweh Dieu se promenant dans le jardin à la brise du jour, et Adam et sa femme se cachèrent de Yahweh Dieu au milieu des arbres du jardin. Yahweh Dieu appela Adam et lui dit : Où es-tu ? Et il dit : J'ai entendu ton bruit dans le jardin et j'ai craint parce que je suis nu et je me suis caché. Qui t'a fait savoir que tu étais nu ? Est-ce que tu aurais mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ? Et Adam dit : La femme que tu as placée près de moi, c'est elle qui m'a donné de l'arbre et j'ai mangé. Et Yahweh Dieu dit à la femme : Qu'est-ce que tu as fait ? La femme dit : Le serpent m'a séduite et j'ai mangé. Alors Yahweh Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, sois maudit entre tous les animaux et entre toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. J'établis une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité, celle-ci te visera à la tête et toi tu la viseras au talon. Puis il dit à la femme : Je multiplierai ta souffrance et ta plainte : tu enfanteras des fils dans la douleur ; ton désir se portera vers ton mari et lui te dominera. Et il dit à Adam : Puisque tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais prescrit de ne pas manger, que maudit soit le sol (dans ton travail) ; tu t'en nourriras par un travail pénible tous les jours de ta vie. Il fera pousser pour toi des ronces et des épines, et tu mangeras les plantes des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes au sol, car c'est de lui que tu as été tiré, car tu es poussière et tu retourneras en poussière. Adam donna à sa femme le nom d'Eve parce qu'elle a été la mère de tous les vivants. Et Yahweh Dieu fit à Adam et à sa femme des tuniques de peau et il les en revêtit. Et Yahweh Dieu dit : Voici que l'homme est devenu comme l'un de nous pour la connaissance du bien et du mal ; et maintenant, qu'il ne tende pas sa main et qu'il ne prenne aussi de l'arbre de vie, en mange et vive à jamais... Et Yahweh Dieu le renvoya du jardin d'Eden pour cultiver le sol d'où il avait été tiré. Et il chassa Adam et le fit habiter à l'Orient du jardin d'Eden, et il plaça les Chérubins et la flamme du glaive en zigzag pour garder le chemin de l'arbre de vie. L'homme connut Eve, sa femme ; elle conçut et enfanta Caïn et dit : J'ai acquis un homme grâce à Yahweh. Elle enfanta encore Abel, son frère ; et Abel fut pasteur de troupeaux tandis que Caïn cultiva la terre. Il arriva, au bout d'un certain temps, que Caïn présenta des produits du sol une offrande à Yahweh ; Abel, lui aussi, en présenta une des premiers-nés de son troupeau et de leurs parties grasses. Yahweh regarda avec bienveillance Abel et son offrande, mais ne regarda point Caïn ni son offrande, et Caïn en fut très irrité et son visage abattu. Et Yahweh dit à Caïn : Pourquoi es-tu irrité et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu agis bien, ne peux-tu lever ton visage ? mais si tu n'agis pas bien, le péché ne couche-t-il pas à la porte ? son envie le pousse vers toi, mais toi tu dois le dominer. Caïn dit à Abel son frère : Allons aux champs. Caïn se dressa contre Abel, son frère, et le tua. Yahweh dit à Caïn : Où est Abel, ton frère ? Il répondit : Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère, moi ? Et Yahweh dit : Qu'as-tu fait ? C'est la voix du sang de ton frère qui crie du sol vers moi. Et maintenant maudit sois-tu du sol qui a ouvert sa bouche pour prendre le sang de ton frère de ta main. Lorsque tu cultiveras la terre, elle ne te donnera plus sa richesse. Errant et fugitif tu seras par le monde. Caïn dit à Yahweh : Ma faute est trop lourde à porter. Voici que tu me chasses aujourd'hui de la face de la terre et de ton visage je dois me cacher ; errant et fugitif je serai sur la terre et quiconque me trouvera me tuera. Et Yahweh lui dit : Aussi quiconque tuera Caïn subira la vengeance au septuple ; et Yahweh imposa un signe à Caïn afin que quiconque le trouverait ne le tuât point. Caïn se retira de devant Yahweh et alla habiter au pays de Nod, à l'orient d'Eden. Caïn connut sa femme et elle conçut et enfanta Hénoch. Il bâtit une ville et lui donna le nom de son fils Hénoch. A Hénoch naquit Irad et à Irad naquit Maviaël ; Maviaël engendra Mathusaël et Mathusaël engendra Lamech. Pour lui, Lamech prit deux femmes ; le nom de l'une était Ada et le nom de l'autre Sella. Ada enfanta Jabel ; c'est lui qui fut le père de ceux qui habitent sous la tente et des pasteurs de troupeaux. Le nom de son frère était Jubal ; il fut le père de tous ceux qui jouent du kinnor et de la flûte. Sella de son côté enfanta Tubal-Caïn, forgeron travaillant tout objet d'airain et de fer. La sœur de Tubal-Caïn était Noéma. Lamech dit à ses femmes : Ada et Sella, écoutez ma voix, - Femmes de Lamech, prêtez l'oreille à mes paroles. J'ai tué un homme pour ma blessure, - un jeune homme pour ma meurtrissure. Si Caïn doit être vengé sept fois, - Lamech le sera alors soixante-dix-sept fois. Adam connut encore sa femme et elle enfanta un fils et l'appela du nom de Seth, car Dieu dit-elle m'a donné une autre postérité à la place d'Abel que Caïn a tué. Et à Seth aussi naquit un fils et il lui donna le nom d'Enos. Ce fut alors que l'on commença d'invoquer le nom de Yahweh. Voici le livre des générations d'Adam : Lorsque Dieu créa l'homme il le fit à la ressemblance de Dieu. Il les créa homme et femme ; Il les bénit et leur donna le nom d'hommes, au jour où ils furent créés. Adam vécut cent trente ans et il engendra un fils à sa ressemblance, selon son image, et lui donna le nom de Seth. Après qu'il eut engendré Seth les jours d'Adam furent de huit cents ans, engendrant des fils et des filles. Ainsi tous les jours d'Adam furent de neuf cent trente ans, et il mourut. Seth vécut cent cinq ans et il engendra Enos. Après qu'il eut engendré Enos, Seth vécut huit cent sept ans, engendrant des fils et des filles. Tous les jours de Seth furent de neuf cent douze ans, et il mourut. Enos vécut quatre-vingt-dix ans, et il engendra Caïnan. Et après qu'il eut engendré Caïnan, Enos vécut huit cent quinze ans, engendrant des fils et des filles. Tous les jours d'Enos furent de neuf cent cinq ans, et il mourut. Caïnan vécut soixante-dix ans, et il engendra Malaléel. Après qu'il eut engendré Malaléel, Caïnan vécut huit cent quarante ans, engendrant des fils et des filles. Tous les jours de Caïnan furent de neuf cent dix ans, et il mourut. Malaléel vécut soixante-cinq ans, et il engendra Jared. Après qu'il eut engendré Jared, Malaléel vécut huit cent trente ans, engendrant des fils et des filles. Tous les jours de Malaléel furent de huit cent quatre-vingt-quinze ans, et il mourut. Jared vécut soixante-deux ans, et il engendra Hénoch. Après qu'il eut engendré Hénoch, Jared vécut huit cents ans, engendrant des fils et des filles. Tous les jours de Jared furent de neuf cent soixante-deux ans et il mourut. Hénoch vécut soixante-cinq ans, et il engendra Mathusalem. Après qu'il eut engendré Mathusalem, Hénoch marcha avec Dieu trois cents ans, et il engendra des fils et des filles. Tous les jours d'Hénoch furent de trois cent soixante-cinq ans. Hénoch marcha avec Dieu et il disparut, car Dieu l'avait pris. Mathusalem vécut cent quatre-vingt-sept ans, et il engendra Lamech. Après qu'il eut engendré Lamech, Mathusalem vécut sept cent quatre-vingt-deux ans, engendrant des fils et des filles. Tous les jours de Mathusalem furent de neuf cent soixante-neuf ans, et il mourut. Lamech vécut cent quatre-vingt-deux ans, et il engendra un fils, et il lui donna le nom de Noé, en disant : Celui-ci nous consolera de nos travaux et de la peine de nos mains causés par le sol que Yahweh a maudit. Après qu'il eut engendré Noé, Lamech vécut cinq cent quatre-vingt-quinze ans, engendrant des fils et des filles. Tous les jours de Lamech furent de sept cent soixante-dix-sept ans, et il mourut. Noé, âgé de cinq cents ans, engendra Sem, Cham et Japhet. Lorsque les hommes commencèrent à se multiplier sur la face de la terre et que des filles leur furent nées, les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles et ils prirent pour femmes toutes celles qui leur plurent. Et Yahweh dit : Mon esprit ne demeurera pas toujours dans l'homme, car il n'est que chair et ses jours seront de cent vingt ans. Les géants étaient sur la terre en ces jours-là et encore après lorsque les fils de Dieu s'unirent aux filles de l'homme et qu'elles leur eurent engendré des enfants. Ce sont les héros des temps anciens, hommes au grand renom. Yahweh vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre et que toutes les imaginations et les tendances de leur cœur n'étaient que mauvaises constamment. Et Yahweh se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre et fut affligé en son cœur. Yahweh dit : J'exterminerai de dessus la face de la terre l'homme que j'ai créé, depuis l'homme jusqu'aux animaux domestiques, jusqu'aux reptiles et jusqu'aux oiseaux des cieux, car je me repens de les avoir faits. Mais Noé trouva grâce aux yeux de Yahweh. Voici l'histoire de Noé. Noé était un homme juste, irréprochable parmi ceux de sa génération. Noé marchait avec Dieu. Noé engendra trois fils, Sem, Cham et Japhet. Or la terre s'était corrompue devant Dieu et la terre était remplie de violence. Et Dieu vit la terre et voici qu'elle était corrompue, car toute chair avait corrompu sa voie sur terre. Dieu dit alors à Noé : La fin de toute chair est venue devant moi ; car la terre est remplie par eux de violence et voici que moi je vais les détruire avec la terre. Fais-toi une arche de bois résineux ; tu feras des cellules dans l’arche et tu l'enduiras de bitume au dedans et au dehors. Et voici comment tu la feras : De trois cents coudées sera la longueur de l'arche, de cinquante coudées sa largeur et de trente coudées sa hauteur. Tu feras à l'arche une toiture et tu l'achèveras à une coudée à partir du haut ; tu mettras la porte de l'arche sur son côté et tu feras un premier, un second et un troisième étage. Et voici que moi je vais faire venir le déluge, les eaux sur la terre pour détruire de dessous les lieux toute chair animée d'un souffle de vie ; tout ce qui est sur la terre périra. Mais j'établirai mon alliance avec toi, et tu entreras dans l'arche, toi et tes fils, ta femme et les femmes de tes fils avec toi. Et de tout vivant, de toute chair, tu feras entrer deux de chaque dans l'arche pour les conserver en vie avec toi ; ce sera un mâle et une femelle. Des oiseaux selon leur espèce, des animaux domestiques selon leur espèce et de tous les reptiles de la terre selon leur espèce deux de tous viendront vers toi pour conserver la vie. Et toi, prends pour toi de toute nourriture dont on se nourrit ; tu l'amasseras près de toi ; ce sera pour toi et pour eux une nourriture. Et Noé exécuta ; selon tout ce que Dieu lui avait ordonné ainsi fit-il. Yahweh dit à Noé : Entre dans l'arche, toi et toute ta maison ; car je t'ai vu juste devant moi au milieu de cette génération. De tous les animaux purs tu prendras pour toi sept couples, mâles et femelles, et des animaux qui ne sont pas purs deux, un mâle et sa femelle. De même des oiseaux du ciel qui sont purs, sept paires, mâles et femelles, et des oiseaux qui ne sont pas purs, deux, pour conserver en vie leur postérité sur la face de toute la terre. Car encore sept jours, et moi, je ferai pleuvoir sur la terre quarante jours et quarante nuits et j'exterminerai de dessus la face de la terre tous les êtres que j'ai faits. Noé fit selon tout ce que Yahweh lui avait ordonné. Noé avait six cents ans quand le déluge - les eaux sur la terre - eut lieu. Noé et ses fils, sa femme et les femmes de ses fils avec lui entrèrent dans l'arche, à l'abri des eaux du déluge. Des animaux purs et des animaux qui ne sont pas purs, et des oiseaux et de tout ce qui rampe sur le sol, deux à deux, mâle et femelle, entrèrent dans l'arche vers Noé selon que Dieu l'avait ordonné à Noé. Au bout de sept jours les eaux du déluge furent sur la terre. En l'année six cents de la vie de Noé, le deuxième mois, au dix-septième jour du mois, en ce jour-là jaillirent toutes les sources du grand abîme et les écluses des cieux s'ouvrirent, et la pluie tomba sur la terre quarante jours et quarante nuits. En ce jour-là même Noé entra dans l'arche ainsi que Sem, Cham et Japhet, fils de Noé, et la femme de Noé et les trois femmes de ses fils avec eux ; eux et toutes les bêtes selon leur espèce, tous les animaux domestiques selon leur espèce, tous les reptiles qui rampent sur la terre selon leur espèce, tous les oiseaux selon leur espèce, tous (les petits) oiseaux et tout ce qui a des ailes. Et ils entrèrent dans l'arche vers Noé, deux à deux, de toute chair en qui il y a souffle de vie. Ils entrèrent mâle et femelle de toute chair ainsi que Dieu l'avait ordonné à Noé, et Yahweh referma sur lui. Le déluge fut quarante jours sur la terre et les eaux montèrent et soulevèrent l'arche et elle fut élevée au-dessus de la terre. Les eaux grossirent et augmentèrent beaucoup sur la terre et l'arche flottait sur la face des eaux. Les eaux grossirent de plus en plus sur la terre et recouvrirent toutes les hautes montagnes qui sont sous tous les cieux. De quinze coudées les eaux grossies recouvrirent les montagnes. Et toute chair qui se meut sur la terre périt, parmi les oiseaux, parmi les animaux domestiques, parmi les bêtes sauvages, et parmi tous les reptiles qui rampent sur la terre ainsi que tout homme. Tout ce qui avait souffle de vie dans ses narines, tout ce qui était sur la terre sèche, mourut. Yahweh extermina tout être qui était sur la face de la terre depuis l'homme jusqu'aux animaux domestiques, jusqu'aux reptiles et jusqu'aux oiseaux des cieux ; ils furent exterminés de la terre ; il ne resta que Noé et ce qui était avec lui dans l'arche. Et les eaux grossirent sur la terre pendant cent cinquante jours. Dieu se souvint de Noé, de toutes les bêtes et de tous les animaux domestiques qui étaient avec lui dans l'arche, et Dieu fit passer un vent sur la terre et les eaux baissèrent. Les sources de l'abîme et les écluses des cieux furent fermées et la pluie cessa de tomber des cieux, et les eaux se retirèrent peu à peu de dessus la terre, et diminuèrent au bout de cent cinquante jours. Dans le septième mois, au dix-septième jour du mois l'arche s'arrêta sur les monts d'Ararat. Et les eaux allèrent en diminuant jusqu'au dixième mois, et au dixième (mois), le premier du mois apparurent les sommets des montagnes. Au bout de quarante jours Noé ouvrit la fenêtre de l'arche qu'il avait faite, il lâcha le corbeau qui sortit, partant et revenant jusqu'à ce que les eaux fussent séchées de dessus la terre. Noé attendit sept jours et il envoya la colombe d'auprès de lui pour voir si les eaux avaient diminué de dessus la surface de la terre ; mais la colombe ne trouva pas un endroit où reposer la plante de son pied et s'en revint vers lui dans l’arche ; car les eaux étaient encore sur la face de toute la terre ; il étendit sa main, la prit et la fit entrer vers lui dans l'arche. Il attendit encore sept autres jours et envoya de nouveau la colombe hors de l'arche. Et la colombe revint vers lui au temps du soir et voici qu'une feuille fraîche d'olivier était dans son bec. Noé sut ainsi que les eaux avaient diminué de dessus la terre. Il attendit encore sept autres jours et envoya la colombe ; mais elle ne revint plus de nouveau vers lui. En l'année six cent un, au premier (mois), le premier du mois, les eaux avaient séché de dessus la terre ; Noé enleva le toit de l'arche, regarda, et voici que la face du sol était sèche. Au deuxième mois, au vingt-septième jour du mois, la terre était devenue sèche. Dieu parla à Noé, disant : Sors de l'arche, toi et ta femme, et tes fils et les femmes de tes fils avec toi. Toute bête qui est avec toi, de toute chair, parmi les oiseaux et parmi les animaux domestiques, et parmi tous les reptiles qui rampent sur la terre, fais-les sortir avec toi ; qu'ils se multiplient sur la terre, qu'ils soient féconds et qu'ils soient nombreux sur la terre. Noé sortit ainsi que ses fils, sa femme et les femmes de ses fils avec lui. Toute bête, tout reptile et tout oiseau, tout ce qui se meut sur la terre, selon leurs espèces, sortirent de l'arche. Noé bâtit un autel à Yahweh et prit de tous les animaux purs et offrit des holocaustes sur l'autel. Et Yahweh sentit une odeur agréable, et Yahweh dit en son cœur : Je ne maudirai plus la terre à cause de l'homme ; car les penchants du cœur de l'homme sont mauvais dès sa jeunesse, et je ne frapperai plus tout être vivant comme je l'ai fait ; désormais, durant tous les jours de la terre, semence et moisson, froid et chaud, été et hiver, jour et nuit ne cesseront point. Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit : Soyez féconds, devenez nombreux et remplissez la terre. Devant vous crainte et terreur seront sur toutes les bêtes de la terre et sur tous les oiseaux des cieux et sur tout ce qui se meut sur la terre et sur tous les poissons de la mer : ils vous sont livrés entre les mains. Tout ce qui se meut, qui est être vivant, vous servira de nourriture ; aussi bien que l'herbe verte je vous les ai tous donnés. Seulement vous ne mangerez point de chair avec son âme, à savoir avec son sang. Mais pour votre sang, à cause de vos âmes, j'en tirerai vengeance ; de toute bête je le vengerai et de tout homme, d'un chacun, de son frère même, je tirerai vengeance pour l'âme de l'homme. Celui qui répand le sang d'un homme, - par l'homme son sang sera répandu : - car à l'image de Dieu il fait l'homme. Et vous, soyez féconds et multipliez-vous ; soyez nombreux sur la terre et multipliez-vous. Dieu dit à Noé et à ses fils qui étaient avec lui : Voici que moi je vais établir mon alliance avec vous et avec votre postérité après vous ; et avec tous les êtres vivants avec vous, parmi les oiseaux, parmi les animaux domestiques, et parmi toutes les bêtes de la terre avec vous, avec toutes celles qui sont sorties de l'arche, avec toute bête de la terre. J'établirai mon alliance avec vous, et plus aucune chair ne sera désormais détruite par les eaux du déluge ; et plus jamais il n'y aura de déluge pour ravager la terre. Et Dieu dit : Voici le signe de l'alliance que moi je mets entre moi et vous, - entre toute bête vivante qui est avec nous pour les générations à jamais. J'ai mis mon arc dans la nuée ; - il servira de signe d'alliance entre moi et entre la terre. Et quand j'assemblerai des nuées sur la terre - et que l'arc apparaîtra dans la nuée. Je me souviendrai de mon alliance entre moi et vous - et tout être vivant, de toute chair. Les eaux ne deviendront plus un déluge - pour anéantir toute chair. Et l'arc sera dans la nuée – et je le regarderai pour me souvenir de l'alliance à jamais, - entre Dieu et tout être vivant de toute chair sur la terre. Et Dieu dit à Noé : Voici le signe de l'alliance que j'établis entre moi et toute chair sur la terre. Les fils de Noé qui sortirent de l'arche étaient Sem, Cham et Japhet ; Cham, lui, fut le père de Canaan. Ce sont les trois fils de Noé et c'est d'eux que vient la population de toute la terre. Noé qui était cultivateur commença à planter de la vigne. Il but du vin, s'enivra et se mit à nu au milieu de sa tente. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père et le raconta dehors à ses deux frères. Sem et Japhet prirent le manteau et tous deux l'ayant mis sur leurs épaules allèrent à reculons et couvrirent la nudité de leur père ; leurs yeux étant ainsi détournés ils ne virent pas la nudité de leur père. Lorsque Noé se réveilla de son ivresse, il apprit ce que lui avait fait son fils le plus jeune, et il dit : Maudit soit Canaan, il sera pour ses frères le serviteur des serviteurs, Il ajouta : Béni soit Yahweh, Dieu de Sem, et que Canaan soit son serviteur. Que Dieu donne long espace à Japhet et qu'il habite dans les tentes de Sem ; que Canaan soit son serviteur. Noé vécut après le déluge trois cent cinquante ans. Tous les jours de Noé furent de neuf cent cinquante ans, et il mourut. Voici la postérité des fils de Noé, Sem, Cham et Japhet. Des fils leur naquirent après le déluge. Fils de Japhet : Gomer, Magog, Madaï, Javan, Thubal, Mosoch et Tiras. Fils de Gomer : Ascénez, Riphath et Togorma. Fils de Javan : Elisa, Tharsis, Cetthim et Dodanim. C'est d'eux que viennent les peuples des îles des nations. Ce sont là les fils de Japhet selon leurs pays, leurs langues, leurs familles, leurs peuples. Fils de Cham : Chus, Mesraïm, Phuth et Canaan. Fils de Chus : Saba, Hévila, Sabatha, Regma et Sabataca. Fils de Regma : Saba et Dadan. Chus engendra Nemrod, il commença à être un puissant sur la terre. Ce fut un vaillant chasseur devant Yahweh ; c'est pourquoi l'on dit : Un vaillant chasseur devant Yahweh comme Nemrod. Sa domination s'étendit au début sur Babylone, Arach, Achad et Chalanné au pays de Sennaar. De ce pays il passa en Assysie et bâtit Ninive, Rechoboth-Ir, Chalé et Résen entre Ninive et Chalé ; ce fut la grande ville. Mesraïm engendra les Ludim, les Ananim, les Laabim, les Nephthuim, les Phétrusim, les Chasluim, d'où sortirent les Philistins et les Caphtorim. Canaan engendra Sidon, son premier-né et Heth, et les Jébuséens, les Amorrhéens, les Gergéséens, les Hévéens, les Aracéens, les Sinéens, les Aradiens, les Samaréens et les Hamathéens. Plus tard les familles des Cananéens se dispersèrent ; le territoire des Cananéens s'étendait de Sidon jusqu'à Gaza dans la direction de Gérare et jusqu'à Lésa dans la direction de Sodome, Gomorrhe, Adama et Séboïm. Ce sont là les fils de Cham selon leurs familles, leurs langues, leurs pays, leurs peuples. Des fils naquirent aussi à Sem, père de tous les fils d'Héber et frère aîné de Japhet. Fils de Sem : Elam, Assur, Arphaxad, Lud et Aram. Fils d'Aram : Us, Hul, Géther et Mes. Arphaxad engendra Salé et Salé engendra Héber. A Héber naquirent deux fils : le nom de l'un était Phaleg, parce qu'en son temps, la terre fut divisée, et le nom de son frère était Jectan. Jectan engendra Elmodad, Saleph, Asarmoth, Jaré, Aduram, Uzal, Décla, Ebal, Abimaël, Saba, Ophir, Hévila et Jobab : tous ceux-ci fils de Jectan. Leur résidence s'étendait de Mésa dans la direction de Séphar à la montagne de l'Orient. Ce sont là les fils de Sem, selon leurs familles, leurs langues, leurs pays, leurs peuples. Telles sont les familles des fils de Noé, selon leurs générations et leurs nations : c'est d'eux que sortirent les peuples qui se sont dispersés sur la terre après le déluge. Toute la terre avait une langue unique et les mêmes mots. Partis d'Orient, les hommes trouvèrent une plaine au pays de Sennaar et s'y établirent. Ils se dirent entre eux : Eh bien, faisons des briques et mettons les cuire au feu. La brique leur servit de pierre et le bitume de ciment. Ils dirent : Eh bien, construisons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, de peur que nous ne soyons dispersés sur la face de la terre. Yahweh descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes, et Yahweh dit : Voici qu'ils sont un seul peuple et n'ont qu'une langue pour eux tous et voici le commencement de leur œuvre ; maintenant rien ne leur sera impossible de ce qu'ils ont projeté de faire. Eh bien, descendons et là, embrouillons leur langage de sorte qu'ils ne comprennent plus le langage les uns des autres. Et de là Yahweh les dispersa sur la face de toute la terre et ils cessèrent de bâtir la ville. C'est pourquoi on la nomma Babel, parce que là, Yahweh embrouilla le langage de toute la terre et que de là, Yahweh les dispersa sur la face de toute la terre. Voici la postérité de Sem : Sem, âgé de cent ans, engendra Arphaxad, deux ans après le déluge ; et Sem, après qu'il eut engendré Arphaxad, vécut cinq cents ans, engendrant des fils et des filles. Arphaxad vécut trente-cinq ans et il engendra Salé. Après qu'Arphaxad eut engendré Salé, il vécut quatre cent trois ans, engendrant des fils et des filles. Salé vécut cent trente ans et il engendra Héber. Après que Salé eut engendré Héber, il vécut quatre cent trois ans, engendrant des fils et des filles. Héber vécut trente-quatre ans et engendra Phaleg. Héber, après qu'il eut engendré Phaleg, vécut quatre cent trente ans, engendrant des fils et des filles. Phaleg vécut trente ans et engendra Reü. Et après que Phaleg eut engendré Reü, il vécut deux cent neuf ans, engendrant des fils et des filles. Reü vécut trente-deux ans et engendra Sarug. Et Reü, après qu'il eut engendré Sarug, vécut deux cent sept ans, engendrant des fils et des filles. Sarug vécut trente ans et engendra Nachor. Et Sarug, après qu'il eut engendré Nachor, vécut deux cents ans, engendrant des fils et des filles. Nachor vécut vingt-neuf ans et engendra Tharé. Et Nachor, après qu'il eut engendré Tharé, vécut cent dix-neuf ans, engendrant des fils et des filles. Tharé vécut soixante-dix ans et engendra Abram, Nachor et Aran. Voici les descendants de Tharé : Tharé engendra Abram, Nachor et Aran, Aran engendra Lot. Et Aran mourut en présence de Tharé, son père, au pays de sa naissance, à Ur des Chaldéens. Abram et Nachor se prirent des femmes. Le nom de la femme d'Abram était Saraï et le nom de la femme de Nachor était Melcha, fille d'Aran, père de Melcha et père de Jesca. Saraï était stérile ; elle n'avait pas d'enfants. Tharé prit Abram, son fils, et Lot, fils d'Aran, son petit-fils, et Saraï, sa belle-fille, femme d'Abraham, son fils. Et il les fit sortir d'Ur des Chaldéens, pour aller au pays de Canaan ; mais parvenus à Haran, ils y demeurèrent. Les jours de Tharé furent de deux cent cinq ans, et Tharé mourut à Haran. Yahweh dit à Abram : “Va-t’en de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père dans un pays que je te montrerai. Je ferai de toi un grand peuple ; je te bénirai et rendrai ton nom célèbre. Tu seras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront et maudirai ceux qui te maudiront. En toi seront bénies toutes les races de la terre.” Abram partit selon que Yahweh le lui avait ordonné, et Lot s'en alla avec lui. Abram était âgé de soixante-quinze ans quand il sortit de Haran. Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, tous les biens qu'il possédait et les gens qu'il avait acquis à Haran, et ils partirent pour aller au pays de Canaan et arrivèrent au pays de Canaan. Abram traversa le pays jusqu'au territoire de Sichem, jusqu'au chêne de Moré. Le Cananéen était alors dans le pays. Yahweh apparut à Abram et dit : “Je donnerai ce pays à ta postérité.” Abram éleva là un autel à Yahweh qui lui était apparu. Il partit de là à la montagne, à l'orient de Béthel, et dressa sa tente avec Béthel à l'occident et Haï à l'orient. Il bâtit là un autel et invoqua le nom de Yahweh. Et Abram ne cessait de poursuivre sa marche toujours plus avant vers le Négeb. Il y eut une famine dans le pays et Abram descendit en Egypte pour y séjourner ; car la famine pesait lourdement sur le pays. Comme il était sur le point de pénétrer en Egypte, il dit à Saraï, sa femme : Je sais bien certes que tu es une belle femme. Et quand les Egyptiens te verront, ils diront : C'est sa femme ; ils me tueront et te laisseront en vie. Dis donc, je te prie, que tu es ma sœur, afin que ça aille bien pour moi à cause de toi et que ma vie soit sauve grâce à toi. Quand Abram fut entré en Egypte, les Egyptiens virent que sa femme était vraiment très belle. Les grands de Pharaon la virent et en firent l'éloge devant Pharaon. La femme fut prise dans la maison de Pharaon. Il fit du bien à Abram à cause d'elle : il eut à lui du petit et du gros bétail, des ânes, des serviteurs et des servantes, des ânesses et des chameaux. Mais Yahweh frappa de terribles plaies Pharaon ainsi que sa maison, à cause de Saraï, femme d'Abram. Pharaon manda Abram et dit : Que m'as-tu fait ? Pourquoi ne m'as-tu pas fait savoir qu'elle était ta femme ? Pourquoi as-tu dit : C'est ma sœur ? de sorte que je l'ai prise pour femme. Et maintenant voici ta femme ; prends-la et va-t-en. Pharaon donna des ordres à son sujet à ses gens, et ils le renvoyèrent ainsi que sa femme et tout ce qui lui appartenait. Abram remonta du pays d'Egypte vers le pays du Sud, lui, sa femme, et tout ce qui lui appartenait ; Lot était avec lui. Abram était très riche en troupeaux, en argent et en or. Il alla par étapes du pays du Sud jusqu'à Béthel, jusqu'à l'endroit où se dressait jadis sa tente entre Béthel et Haï, à l'endroit de l'autel qu'il avait élevé là la première fois, et là, Abram invoqua le nom de Yahweh. Lot, qui allait avec Abram, avait aussi du petit et du gros bétail et des tentes. Mais le pays ne leur suffisait pas pour y demeurer ensemble ; car leurs biens étaient trop considérables ; aussi ne pouvaient-ils habiter ensemble. Une querelle s'éleva entre les bergers des troupeaux d'Abram et les bergers des troupeaux de Lot. Les Cananéens et les Phérézéens habitaient alors dans le pays. Abram dit à Lot : Qu'il n'y ait point de discorde entre moi et toi, entre mes bergers et tes bergers ; car nous sommes frères. Est-ce que tout le pays ne s'étend pas devant toi ? Sépare-toi donc d'avec moi. Si tu vas à gauche, j'irai à droite ; si tu vas à droite, j'irai à gauche. Lot ayant levé les yeux vit que toute la région du Jourdain était partout bien arrosée - c'était avant que Yahweh ait anéanti Sodome et Gomorrhe, - comme le jardin de Yahweh, comme le jardin d'Egypte jusque du côté de Tsoar. Lot choisit alors pour lui toute la région du Jourdain partant du côté de l'orient ; ainsi se séparèrent-ils chacun de son frère. Abram demeura au pays de Canaan tandis que Lot habita dans les villes de la région du Jourdain, portant ses tentes jusqu'à Sodome. Les habitants de Sodome étaient pervers et péchaient grandement contre Yahweh. Yahweh dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui : Lève les yeux, je te prie, et regarde de l'endroit où tu es vers le Nord, le Midi, l'Orient et l'Occident ; car tout le pays que tu vois je te le donnerai ainsi qu’à tes descendants pour toujours. Je rendrai ta postérité semblable à la poussière de la terre au point que si quelqu'un peut compter la poussière de la terre ta postérité aussi pourra être comptée. Lève-toi, parcours le pays dans sa longueur et dans sa largeur ; car je te le donnerai. Abram leva ses tentes et alla demeurer aux chênes de Mambré, à Hébron, et là il bâtit un autel à Yahweh. Aux jours d'Amraphel, roi de Sennaar, d'Arioch, roi d'Ellasar, de Chodorlahomor, roi d'Elam, et de Thadal, roi de Goïm, il arriva qu'ils firent la guerre à Bara, roi de Sodome, à Bersa, roi de Gomorrhe, à Sennaab, roi d'Adama, à Séméber, roi de Séboïm, et au roi de Bala, qui est Ségor. Tous ceux-là s'assemblèrent dans la vallée de Siddim qui est la mer de sel. Pendant douze ans ils avaient servi Chodorlahomor ; mais la treizième année s'étaient révoltés. La quatorzième année vinrent Chodorlahomor et les rois qui étaient avec lui ; ils battirent les Réphaïm à Astaroth-Carnaïm, les Zusim à Ham, les Enim dans la plaine de Cariathaïm, et les Horréens dans leur montagne de Séir, jusqu'au chêne de Pharan, qui est près du désert. En s'en retournant, ils arrivèrent à la fontaine du Jugement qui est Cadès et ils battirent tout le territoire des Amalécites de même que les Amorrhéens qui demeurent à Asason-Thamar. Alors le roi de Sodome, le roi de Gomorrhe, le roi d'Adama, le roi de Séboïm et le roi de Bala qui est Ségor s'avancèrent et se rangèrent en bataille dans la vallée de Siddim contre eux, à savoir, contre Chodorlahomor, roi d'Elam, Thadal, roi de Goïm, Amraphel, roi de Sennaar, et Arioch, roi d'Ellasar, quatre rois contre cinq. Dans la vallée de Siddim il y avait des puits et des puits de bitume, et quand les rois de Sodome et de Gomorrhe s'enfuirent, ils y tombèrent. Ceux qui restaient s'enfuirent vers la montagne. Les vainqueurs s'emparèrent de tous les biens de Sodome et de Gomorrhe et de tous les vivres, et s'en allèrent. Ils s'emparèrent également de Lot, fils du frère d'Abraham, et de ses biens, puis s'en allèrent. Lui demeurait à Sodome. Un fuyard vint l'annoncer à Abram, l'Hébreu, qui demeurait aux chênes de Mambré, l'Amorrhéen, frère d'Eschol et frère d'Aner, alliés d'Abram. Apprenant que son frère était prisonnier, Abram fit prendre les armes à des hommes éprouvés, nés dans sa maison, au nombre de trois cent dix-huit et se mit à la poursuite des rois jusqu'à Dan. Puis ayant divisé sa troupe, il tomba de nuit sur eux avec ses serviteurs, il les battit et les poursuivit jusqu'à Hoba qui est au nord de Damas. Il ramena tous les biens ; il ramena également son frère avec ses biens, ses femmes et le peuple. Comme il s'en retournait après sa victoire sur Chodorlahomor et les rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée de Savé ; c'est la vallée du Roi. Melchisédech, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin ; il était prêtre du Dieu Très-Haut. Il le bénit et il dit : “Béni sois-tu, Abram, du Dieu Très-Haut, créateur du ciel et de la terre. Béni soit le Dieu Très-Haut qui a livré tes ennemis dans ta main.” Et il lui donna la dîme de tout. Le roi de Sodome dit à Abram : Donne-moi les gens, et les biens garde-les pour toi. Abram dit au roi de Sodome : Je lève ma main devant Yahweh le Dieu Très-Haut, créateur du ciel et de la terre ; pas même un fil ni un cordon de sandale, je ne prendrai rien de ce qui t'appartient pour que tu ne dises pas : J'ai enrichi Abram. Rien pour moi, mais seulement ce qu'ont mangé les jeunes gens et la part des hommes qui sont venus avec moi, Aner, Eschol et Mambré ; eux ils prendront leur part. Après ces événements, la parole de Yahweh fut adressée à Abram dans une vision en ces termes : Ne crains point, Abram ; moi, je suis un bouclier pour toi ; ta récompense sera très grande. Abram dit : Mon Seigneur Yahweh, que me donneras-tu ? ne m'en vais-je pas sans enfant, et l'héritier de ma maison c'est Eliézer de Damas. Et Abram dit : Eh oui, tu ne m'as pas donné de postérité et voici que le serviteur né dans ma maison sera mon héritier. Alors la parole de Yahweh lui fut adressée en ces termes : Celui-là ne sera pas ton héritier, mais bien celui qui sortira de ton sein, celui-là sera ton héritier. Puis il le fit sortir dehors et dit : Regarde le ciel, je te prie, et compte les étoiles si tu peux les compter, et il ajouta : Ainsi sera ta postérité. Il crut en Yahweh et Yahweh le lui imputa à justice. Puis il lui dit : Je suis Yahweh qui t'ai fait sortir d'Ur des Chaldéens pour te donner ce pays en héritage. Il répondit : Mon Seigneur Yahweh, comment saurais-je que j'en hériterai ? Il lui dit : Prends pour moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. Il lui prit tous ces, animaux, les partagea par le milieu, disposa chaque moitié vis-à-vis l'une de l'autre, mais ne partagea pas les oiseaux. Les oiseaux de proie descendirent sur les cadavres ; Abram les chassa. Comme le soleil était à son déclin, un profond sommeil tomba sur Abram et voici qu'une angoisse et une profonde obscurité tombèrent sur lui. Et Yahweh dit à Abram : Sache-le bien, ta postérité sera étrangère dans un pays qui ne sera pas à elle ; on l'asservira, on l'opprimera pendant quatre cents ans. Et moi, je jugerai la nation qu'elle sortira avec de grands biens. Pour toi, tu iras en paix vers tes pères, et tu seras enterré dans une vieillesse heureuse. La quatrième génération reviendra ici ; car jusqu'à présent l'iniquité de l'Amorrhéen n'est pas à son comble. Lorsque le soleil se fut couché et que l'obscurité fut profonde, un tourbillon de fumée et une torche de feu passèrent entre les morceaux des victimes. En ce jour-là Yahweh fit alliance avec Abram, disant : Je donne ce pays à ta postérité, - depuis le fleuve d'Egypte jusqu'au grand fleuve, l'Euphrate : - les Cinéens, les Cénézéens, les Cadmonéens, les Hittites, les Phéréséens, les Réphaïm, les Amorrhéens, les Cananéens, les Gergéséens et les Jébuséens. Saraï, femme d'Abram, ne lui avait point donné d'enfants ; elle avait une servante égyptienne du nom d'Agar. Saraï dit à Abram : Voici que Yahweh m'a refusé d'avoir des enfants. Va, je t'en prie, vers ma servante ; peut-être, par elle, aurai-je un enfant. Abram obéit à la voix de Saraï. Saraï, femme d'Abram, prit Agar l'Egyptienne, sa servante, après qu'Abram eut habité dix ans dans le pays de Canaan, et elle la donna pour femme à Abram, son mari. Celui-ci alla vers Agar, et elle conçut. Quand elle vit qu'elle avait conçu, son regard se fit méprisant pour sa maîtresse. Saraï dit alors à Abram : Que l'outrage qui m'est infligé retombe sur toi. C'est moi-même qui ai mis ma servante dans tes bras ; elle a vu qu'elle avait conçu et je suis objet de mépris à ses yeux. Que Yahweh juge entre moi et toi. Alors Abram dit à Saraï : Voici, ta servante est entre tes mains ; fais-lui ce que bon te semblera. Alors Saraï la maltraita et Agar s'enfuit de devant sa face. L'ange de Yahweh la trouva près d'une source d'eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Sur. Et il dit : Agar, servante de Saraï, d'où viens-tu et où vas-tu ? Elle dit : Je me suis enfuie de devant la face de Saraï, ma maîtresse. L'ange de Yahweh lui dit : Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main. L'ange de Yahweh lui dit encore : Je rendrai très nombreuse ta postérité, elle ne pourra être comptée à cause de son grand nombre. Et l'ange de Yahweh ajouta : Voici que tu es enceinte et que tu vas enfanter un fils ; - tu l'appelleras du nom d'Ismaël ; - car Yahweh a entendu le cri de ton affliction. Homme, il sera un âne sauvage ; sa main sera contre tous, - et la main de tous sera contre lui. - Il habitera en face de tous ses frères. Elle appela le nom de Yahweh qui lui parlait : Toi El-Roï, car elle dit : Ai-je vraiment vu Elohim après qu'il m'a vue ? Voilà pourquoi elle appela le puits : puits de Lachaï-Roï. Il est entre Cadès et Barad. Agar enfanta un fils à Abram et Abram appela le nom de son fils qu'Agar lui avait enfanté Ismaël. Abram était âgé de quatre-vingt-six ans, quand Agar enfanta Ismaël à Abram. Lorsqu'Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, Yahweh apparut à Abram et lui dit : Je suis le Dieu Tout-Puissant ; marche devant ma face et sois parfait. J'établirai mon alliance entre moi et toi et je te multiplierai extraordinairement. Abram tomba sur sa face et Dieu parla avec lui, disant : Pour moi, voici mon alliance avec toi : tu deviendras père d'une foule de peuples. Et tu ne seras plus appelé de ton nom Abram, mais ton nom sera Abraham : car je t'ai fait père d'une foule de peuples. Je te rendrai fécond extraordinairement. Je ferai sortir de toi des peuples et de toi sortiront des rois. Je fonderai mon alliance entre moi et ta postérité après toi, de génération en génération, comme une alliance éternelle, pour être ton Dieu, ainsi que pour ta postérité après toi. Je te donnerai ainsi qu'à ta postérité après toi le pays où tu vis en étranger, tout le pays de Canaan, pour le posséder à jamais et je serai leur Dieu. Dieu dit à Abraham : Toi, tu garderas mon alliance, toi et ta postérité après toi, de génération en génération. Voici mon alliance que vous garderez entre moi et vous et ta postérité après toi : tout homme parmi vous devra être circoncis. Vous circoncirez la chair de votre prépuce ; ce sera le signe de l'alliance entre moi et vous. Quand il aura huit jours, tout homme parmi vous sera circoncis, de génération en génération, qu'il soit né à la maison ou acheté à prix d'argent à tout étranger qui n'est pas de ta race. Celui qui est né dans ta maison devra être circoncis ainsi que celui acheté avec ton argent : ce sera mon alliance (marquée) dans votre chair, une alliance pour toujours. L'homme incirconcis qui n'aura pas été circoncis dans la chair de son prépuce, cet homme là sera retranché de son peuple : il a rompu mon alliance. Dieu dit à Abraham : Saraï, ta femme, tu ne l'appeleras plus du nom de Saraï, mais Sara sera son nom. Je la bénirai et d'elle aussi je te donnerai un fils. Je la bénirai et elle deviendra mère de peuples ; des rois de peuples sortiront d'elle. Abraham tomba sur sa face ; il rit et dit en lui-même : A un homme de cent ans peut-il naître un fils ? Et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, pourrait-elle concevoir ? Abraham dit à Dieu : Puisse Ismaël vivre devant ta face. Et Dieu dit : Bien sûr, Sara, ta femme, t'engendrera un fils, tu l'appelleras du nom d'Isaac, j'établirai mon alliance avec lui, alliance à jamais pour sa postérité après lui. Quant à Ismaël, je t'ai exaucé : Voici, je l'ai béni, je le rendrai fécond et je le multiplierai extraordinairement ; il engendrera douze princes et je ferai de lui une grande nation. J'établirai mon alliance avec Isaac que Sara t'enfantera à cette époque l'année prochaine. Ayant fini de parler avec lui, Dieu remonta d'auprès d'Abraham. Abraham prit Ismaël, son fils, et tous les serviteurs nés dans sa maison ainsi que tous ceux achetés avec son argent, tous les hommes d'entre les gens de la maison d'Abraham, et il circoncit la chair de leur prépuce, ce jour-là même, selon ce que Dieu lui avait prescrit. Abraham était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans lorsque fut circoncise la chair de son prépuce. Ismaël, son fils, était âgé de treize ans lorsque fut circoncise la chair de son prépuce. En ce même jour furent circoncis Abraham et Ismaël, son fils. Tous les hommes de la maison, celui qui était né à la maison aussi bien que celui qui avait été acheté d'un étranger à prix d'argent, furent circoncis avec lui. Yahweh lui apparut au chêne de Mambré, alors qu'il était assis à l'entrée de la tente pendant la chaleur du jour. Ayant levé les yeux, voici qu'il vit trois hommes se tenant devant lui. Dès qu'il les vit de l'entrée de la tente, il courut à leur rencontre et se prosterna à terre. Il dit : Mon Seigneur, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe pas loin, je t'en prie, de ton serviteur. Qu'on apporte donc un peu d'eau ; lavez vos pieds et reposez-vous sous l'arbre. Je vais prendre un peu de pain, et vous, réconfortez votre cœur ; après quoi vous poursuivrez votre chemin ; car pourquoi autrement auriez-vous passé près de votre serviteur ? Ils lui dirent : Fais ainsi que tu as dit. Abraham se rendit en hâte à la tente auprès de Sara et dit : Prends vite trois mesures de farine, de pur froment ; pétris-les et fais des gâteaux. Abraham courut au troupeau, prit un veau tendre et beau et le donna au serviteur qui se hâta de l'accommoder. Il prit du beurre, du lait et le veau qu'on avait apprêté et mit cela devant eux, sous l'arbre. Et lui se tenait debout devant eux sous l'arbre pendant qu'ils mangeaient. Ils lui dirent : Où est Sara, ta femme ? Et il dit : Elle est là, dans la tente. Il dit : Quand je reviendrai vers toi, dans un an, voilà que Sara, ta femme, aura un fils. Sara l'entendit à l'entrée de la tente qui se trouvait derrière lui. Abraham et Sara étaient vieux, chargés de jours nombreux, et il n'arrivait plus à Sara comme il arrive d'ordinaire aux femmes. Et Sara rit en elle-même, disant : Après que je suis devenue vieille, connaîtrai-je encore la jouissance, et mon seigneur est vieux. Mais Yahweh dit à Abraham : Pourquoi Sara rit-elle donc en disant : Pourrai-je vraiment engendrer, vieille comme je suis ? Est-il rien d'impossible à Yahweh ? Au temps fixé, dans un an, je reviendrai vers toi et Sara aura un fils. Sara mentit en disant : Je n'ai pas ri ; car elle eut peur. Mais il dit : Non, tu as ri. Ces hommes se levèrent de là et regardèrent du côté de Sodome ; Abraham marchait avec eux, les accompagnant. Yahweh dit : Tiendrai-je caché à Abraham ce que je vais faire ? Abraham ne doit-il pas devenir un peuple fort et puissant en qui seront bénies toutes les nations de la terre ? Car je l'ai choisi pour qu'il ordonne à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de Yahweh dans la pratique de la justice et du droit, afin que Yahweh accorde à Abraham tout ce qu'il lui a promis. Yahweh ajouta : La plainte contre Sodome et Gomorrhe est bien grande et leur péché vraiment grave. Je vais donc descendre et je verrai s'ils agissent selon la plainte qui monte vers moi ; sinon, je le saurai. Les hommes s'en allèrent de là et allèrent à Sodome. Abraham se tenait encore en présence de Yahweh. Abraham s'approcha et dit : Veux-tu vraiment anéantir le juste aussi bien que le méchant ? Peut-être y aura-t-il cinquante justes dans la ville, est-ce que tu les détruiras ? et ne pardonneras-tu pas à la ville à cause des cinquante justes qui s'y trouveraient ? Loin de toi d'agir de cette manière, en faisant mourir le juste avec le méchant, traitant le juste comme le méchant. Loin de toi. Celui qui juge toute la terre ne doit-il pas agir selon le droit ? Yahweh dit : Si je trouve à Sodome cinquante justes dans la ville, je pardonnerai à toute la ville à cause d'eux. Abraham répondit, disant : Voici que je me risque à parler au Seigneur, moi, poussière et cendre. Peut-être pour les cinquante justes en manquera-t-il cinq ? Voudrais-tu à cause de ces cinq détruire toute la ville ? Il dit : Je ne la détruirai pas si j'en trouve quarante-cinq. Abraham lui parla de nouveau, disant : Peut-être ne s'en trouvera-t-il que quarante. Et Yahweh dit : Je ne le ferai pas à cause des quarante. Abraham reprit : Veuille le Seigneur ne pas s'irriter si je parle encore. Peut-être s'en trouvera-t-il là trente ? Et il dit : Je ne le ferai pas si j'en trouve là trente. Abraham dit : Voici que je vais encore me risquer à parler au Seigneur. Peut-être s'en trouvera-t-il vingt ? Et Yahweh dit : Je ne détruirai pas à cause des vingt. Abraham dit : Que le Seigneur ne s'irrite pas ; je ne parlerai plus que cette fois : peut-être s'en trouvera-t-il dix ? Et Yahweh dit : A cause de ces dix je ne la détruirai point. Quand il eut fini de parler avec Abraham, Yahweh s'en alla et Abraham retourna chez lui. Les deux anges entrèrent à Sodome le soir. Lot était assis à la porte de Sodome ; lorsqu'il les vit, Lot se leva pour aller à leur rencontre et se prosterna la face contre terre. Puis il dit : Mes Seigneurs, venez, je vous en prie, loger dans la maison de votre serviteur, passez-y la nuit ; lavez-vous les pieds. Vous vous lèverez de bonne heure et poursuivrez votre chemin. Ils dirent : Non ; car nous passerons la nuit en plein air. Mais il les pressa instamment et ils vinrent loger chez lui ; ils entrèrent dans sa maison. Il leur prépara un repas, fit cuire des pains sans levain et ils mangèrent. Ils n'étaient pas encore couchés que des hommes de la ville, des hommes de Sodome, entourèrent la maison, jeunes et vieux, tout le peuple, jusqu'au dernier homme. Ils appelèrent Lot et lui dirent : Où sont les hommes qui sont entrés chez toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous pour que nous les connaissions. Lot sortit vers eux à l'entrée de la maison et referma la porte derrière lui et dit : Je vous en prie, mes frères, ne commettez point le mal. Voici, j'ai deux filles qui n'ont pas connu d'hommes ; je vais les faire sortir vers vous et vous leur ferez ce que bon vous semblera. Mais pour ces hommes ne leur faites rien ; car c'est pour cela qu'ils sont entrés pour se mettre à l'abri de mon toit. Ils lui dirent : Retire-toi de là. Et ajoutèrent : Cet homme qui est venu séjourner chez nous comme étranger veut se faire juge. Maintenant nous te ferons plus de mal qu'à eux. Ils se ruèrent alors sur l'homme, sur Lot, et se rapprochèrent pour briser la porte. Les deux hommes étendirent leurs mains pour faire entrer Lot avec eux dans la maison, puis fermèrent la porte. Ils frappèrent de cécité les hommes qui étaient à l'entrée de la maison, petits et grands, et ceux-ci se fatiguèrent en vain à trouver l'entrée. Les hommes dirent à Lot : As-tu encore ici un gendre, tes fils et tes filles ? Avec tout ce qui est à toi dans la ville, fais-les sortir de ce lieu, car nous, nous allons détruire ce lieu, car grande est la plainte qui s'élève contre eux devant la face de Yahweh ; Yahweh nous a envoyés pour détruire la ville. Lot sortit et parla à ses gendres qui voulaient prendre ses filles, disant : Levez-vous, sortez de ce lieu ; car Yahweh va détruire la ville. Mais il sembla à ses gendres qu'il plaisantait. Comme l'aurore apparaissait, les anges pressèrent Lot, disant : Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent ici, de peur que tu ne périsses toi-même à cause de l'iniquité de la ville. Comme il demeurait hésitant, les hommes se saisirent de sa main, de la main de sa femme et de la main de ses filles, car Yahweh voulait l'épargner ; ils le firent sortir et le conduisirent hors de la ville. Tandis qu'ils le faisaient sortir, l'un d'eux dit : Sauve-toi ; il y va de ta vie. Ne regarde pas en arrière et ne t'arrête nulle part dans la plaine, fuis vers la montagne de crainte que tu ne périsses. Lot leur dit : Non, je t'en prie. Voici que ton serviteur a trouvé grâce à tes yeux et grande a été ta miséricorde en ma faveur en me conservant la vie ; mais moi, je ne puis fuir à la montagne de peur que le désastre ne m'atteigne auparavant et que je meure. Vois donc, je te prie, cette ville assez proche pour que je m'y réfugie et elle est petite. Puissé-je y fuir, je te prie - n'est-elle pas petite - pour sauver ma vie. Et il lui dit : Eh bien soit, pour cela encore et par égard pour toi, la ville dont tu parles je ne la détruirai pas. Hâte-toi de fuir là, car je ne puis rien faire jusqu'à ce que tu y sois entré. C'est pourquoi on a appelé cette ville du nom de Ségor. Le soleil se levait sur la terre, quand Lot arriva à Ségor. Yahweh fit alors pleuvoir sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu d'auprès de Yahweh, des cieux. Il détruisit ces villes et toute la plaine, tous les habitants des villes et la végétation du sol. Mais sa femme, ayant regardé en arrière, devint une statue de sel. Abraham se leva de bon matin et se rendit à l'endroit où il s'était tenu devant la face de Yahweh. Il regarda du côté de Sodome et de Gomorrhe et vers toute l'étendue de la plaine et vit que de la plaine s'élevait de la terre comme la fumée d'une fournaise. Quand Dieu détruisit les villes de la plaine, Dieu se souvint d'Abraham et fit échapper Lot du milieu de la destruction, lorsqu'il détruisit les villes dans lesquelles avait habité Lot. Lot monta de Ségor et alla habiter la montagne avec ses deux filles ; car il appréhendait de demeurer à Ségor. Il habita dans une caverne avec ses deux filles. L'aînée dit alors à la plus jeune : Notre père est vieux et il n'y a pas d'homme dans le pays pour s'unir avec nous selon l'usage de toute la terre. Viens, faisons boire du vin à notre père et couchons avec lui, afin que de notre père nous fassions vivre une postérité. Elles firent boire du vin à leur père en cette nuit-là, l'aînée vint se coucher avec son père ; il ne le sut point, ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. Le lendemain, l'aînée dit à la plus jeune : Voici, j'ai couché la nuit dernière avec mon père. Faisons-lui boire du vin encore cette nuit et tu iras coucher avec lui pour faire vivre de notre père une postérité. Elles firent boire cette nuit-là encore du vin à leur père. La plus jeune se leva et alla se coucher avec lui et lui ne le sut ni quand elle se coucha ni quand elle se leva. Les deux filles de Lot conçurent de leur père. L'aînée engendra un fils et l'appela du nom de Moab ; c'est le père des Moabites qui existent encore aujourd'hui. La plus jeune engendra, elle aussi, un fils, et l'appela du nom de Ben-Ammi ; c'est le père des Ammonites qui existent encore aujourd'hui. Abraham partit de là vers le pays du Sud ; il habita entre Cadès et Sur et séjourna à Gérare. Abraham disait de sa femme : Elle est ma sœur et Abimélech, roi de Gérare, envoya prendre Sara. Dieu vint vers Abimélech en songe durant la nuit et lui dit : A cause de la femme que tu as prise, tu dois mourir ; car c'est une femme mariée. Abimélech ne s'était pas encore approché d'elle ; aussi dit-il : Seigneur, ferais-tu mourir même des gens innocents ? Est-ce que lui ne m'a pas dit : Elle est ma sœur ? Et elle aussi a dit : C'est mon frère. Dans l'innocence de mon cœur et la pureté de mes mains, j'ai agi ainsi. Dieu lui dit encore en songe : Moi, je savais que tu avais ainsi agi dans l'innocence de ton cœur et c'est moi-même qui t'ai gardé de pécher contre moi ; c'est pourquoi je ne t'ai pas permis de la toucher. Et maintenant, renvoie la femme de cet homme ; car il est prophète, il priera pour toi et tu vivras. Mais si tu ne la renvoyais pas, sache que tu mourrais sûrement toi et tous les tiens. Abimélech, s'étant levé de bon matin, appela tous ses serviteurs et leur fit entendre toutes ces choses, et ces gens furent grandement effrayés. Abimélech appela Abraham et lui dit : Que nous as-tu fait ? En quoi avais-je fauté à ton égard pour que tu attirasses sur moi et sur mon royaume un si énorme péché ? Tu as agi à mon égard comme on ne devrait jamais le faire. Abimélech dit encore à Abraham : Qu'avais-tu donc en vue pour faire une telle chose ? Abraham dit : C'est que je me disais : Certes la crainte de Dieu n'existe guère dans ce pays ; aussi me tueront-ils à cause de ma femme ; au reste, elle est vraiment ma sœur, fille de mon père et non fille de ma mère et elle est devenue ma femme. Lorsque Dieu me fit errer çà et là loin de la maison de mon père, je dis à Sara : Tu me feras cette faveur : partout où nous irons tu diras de moi : c'est mon frère. Abimélech, ayant pris du petit et du gros bétail, des serviteurs et des servantes, les donna à Abraham et lui renvoya Sara sa femme. Et Abimélech dit : Voici, mon pays est devant toi ; habite où il te semblera bon. Puis il dit à Sara : Voici que je donne mille pièces d'argent à ton frère : ce sera pour toi une réparation aux yeux de tous ceux qui sont avec toi. Devant tous tu es justifiée. Abraham pria Dieu et Dieu guérit Abimélech, sa femme et ses servantes qui eurent encore des enfants. Car Yahweh avait frappé de stérilité la maison d'Abimélech, à cause de Sara, femme d'Abraham. Yahweh visita Sara ainsi qu'il avait dit et Yahweh fit pour Sara comme il avait annoncé. Sara conçut et engendra un fils à Abraham dans sa vieillesse au temps que Dieu avait indiqué. Abraham donna le nom d'Isaac au fils qui lui était né, que Sara lui avait engendré ; et Abraham circoncit Isaac, son fils, âgé de huit jours, comme Dieu le lui avait ordonné. Abraham était âgé de cent ans quand lui fut engendré Isaac, son fils. Sara dit : Dieu m'a donné sujet de rire ; quiconque l'apprendra rira à mon sujet. Elle dit encore : Qui aurait dit à Abraham que Sara allaiterait des fils ? car je lui ai enfanté un fils dans sa vieillesse. L'enfant grandit et fut sevré ; Abraham fit un grand festin le jour où Isaac fut sevré. Sara vit le fils que Agar, l'Egyptienne, avait engendré à Abraham, jouer avec Isaac, son fils ; elle dit alors à Abraham : Chasse cette servante et son fils ; car le fils de cette servante n'héritera pas avec mon fils, avec Isaac. Cette parole déplut beaucoup à Abraham à cause de son fils. Mais Dieu dit à Abraham : Ne sois point contrarié au sujet de l'enfant non plus qu'à celui de la servante ; écoute Sara en tout ce qu'elle te dira ; car c'est par Isaac que te naîtront des descendants portant ton nom. Mais le fils de la servante, je le ferai aussi devenir une nation ; car il est ta postérité. Abraham se leva de bon matin et, ayant pris du pain et une outre d'eau, il les donna à Agar, lui mit l'enfant sur l'épaule et la renvoya. Elle s'en alla et erra çà et là dans le désert de Bersabée. Quand l'eau de l'outre fut épuisée, elle laissa tomber l'enfant au pied d'un des arbrisseaux, et elle alla s'asseoir en face à la distance d'un trait d'arc, car, disait-elle, je ne peux pas voir mourir l'enfant. Comme elle s'était assise en face, l'enfant se mit à pleurer bruyamment. Et Dieu entendit la voix de l'enfant et l'ange de Dieu appela des cieux Agar et lui dit : Qu'as-tu, Agar ? ne te laisse pas abattre ; car Dieu a entendu la voix de l'enfant là où n’est. Lève-toi et relève l'enfant ; tiens-le ferme en ta main ; car je ferai de lui un grand peuple. Puis Dieu lui ouvrit les yeux et elle vit un puits ; elle y alla et remplit l'outre d'eau et fit boire l'enfant. Et Dieu était avec l'enfant et celui-ci grandit, habita dans le désert et devint tireur à l'arc. Il habita dans le désert de Pharan et sa mère prit pour lui une femme du pays d'Egypte. Il arriva en ce temps-là qu'Abimélech, avec Picol, chef de son armée, dit à Abraham : Dieu est avec toi en tout ce que tu fais. Maintenant, jure-moi ici par Dieu que tu n'agiras pas avec tromperie, ni avec moi, ni avec mes enfants, ni avec mes petits-enfants, mais que tu agiras avec la même bienveillance que j'ai eue à ton égard envers moi et envers le pays où tu séjournes comme étranger. Et Abraham dit : Je le jurerai ; Mais Abraham adressa des reproches à Abimélech à cause d'un puits dont s'étaient emparés de force les serviteurs d'Abimélech. Abimélech dit : Je ne sais pas qui a fait cela ; toi-même tu ne m'en avais pas informé et moi-même je n'en avais rien entendu jusqu'à ce jour. Puis Abraham prit du petit et du gros bétail et le donna à Abimélech, et tous deux conclurent une alliance. Abraham en mit de côté sept jeunes brebis ; et Abimélech dit à Abraham : Qu'est-ce à dire que ces sept jeunes brebis que tu as mises à pan ? Et Abraham répondit : Tu prendras de ma main ces sept jeunes brebis pour que ce soit pour moi le témoignage que j'ai creusé ce puits. C'est pourquoi ce lieu s'appelle Bersabée car là tous deux firent serment. Et ils conclurent alliance à Bersabée. Puis Abimélech se leva et, avec Picol, chef de son armée, ils retournèrent aux pays des Philistins. Abraham planta un tamaris à Bersabée et invoqua là le nom de Yahweh, le Dieu éternel. Abraham habita de nombreux jours comme étranger au pays des Philistins. Il arriva qu'après ces événements Dieu mit Abraham à l'épreuve et lui dit : Abraham, et celui-ci répondit : Me voici. Et Dieu dit : Prends, je te prie, ton fils, ton fils unique, que tu chéris, Isaac, et va au pays de Moria, et là, offre-le en holocauste sur une des montagnes que je te dirai. Abraham, s'étant levé de bon matin, sella son âne, prit avec lui deux de ses serviteurs et Isaac, son fils, et fendit le bois pour l'holocauste ; puis il partit pour se rendre à l'endroit que Dieu lui avait désigné. Au troisième jour, Abraham ayant levé les yeux, aperçut de loin le lieu. Il dit alors à ses serviteurs : Pour vous, demeurez-là avec l'âne ; moi et l'enfant, nous irons jusque-là, nous nous prosternerons et reviendrons vers vous. Puis Abraham prit le bois de l'holocauste et en chargea Isaac, son fils ; et lui, prit en sa main le feu et le couteau, et tous deux partirent ensemble. Isaac dit à Abraham, son père : Mon père ; et il dit. : Me voici, mon fils. Isaac dit : Voici le feu et le bois ; mais où est l'agneau pour l’holocauste ? Abraham répondit : Dieu se pourvoira lui-même, mon fils, de l'agneau pour le sacrifice. Et ils allaient tous deux ensemble. Ils arrivèrent à l'endroit que Dieu lui avait dit. Abraham y dressa l'autel, disposa le bois, lia son fils et le plaça sur l'autel par-dessus le bois. Puis Abraham, étendant la main, prit le couteau pour immoler son fils. Alors l'ange de Yahweh l'appela des cieux lui disant : Abraham, Abraham. Celui-ci répondit : Me voici. Ne porte pas la main, dit-il, sur l'enfant et ne lui fais aucun mal ; car maintenant je sais que tu crains Dieu et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique. Abraham leva les yeux et regarda, il vit qu'un bélier était pris par ses cornes dans un buisson. Abraham alla prendre le bélier et l'offrit en holocauste à la place de son fils. Abraham appela le nom de ce lieu : Yahweh-Yireh ; en sorte qu'on dit aujourd'hui : sur la montagne de Yahweh il sera pourvu. L'ange de Yahweh appela des cieux Abraham une seconde fois et il dit : Je le jure par moi-même, oracle de Yahweh, parce que tu as fait cela et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique, je te comblerai de bénédictions et je multiplierai extraordinairement ta postérité, comme les étoiles des cieux et comme le sable au bord de la mer, et ta postérité s'emparera de la porte de ses ennemis. Tous les peuples de la terre seront bénis en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. Puis Abraham retourna vers ses serviteurs ; s’étant levés, ils partirent ensemble à Bersabée ; et Abraham habita à Bersabée. Après ces événements, on informa Abraham : voici, dit-on, que Melcha a enfanté, elle aussi, des fils à Nachor, ton frère : Us, son premier-né, Buz, son frère, Camuel, père d'Aram, Cased, Azau, Pheldas, Jedlaph et Bathuel. Bathuel engendra Rébecca. Melcha engendra ces huit fils à Nachor, frère d'Abraham. Sa concubine, du nom de Roma, eut, elle aussi, des enfants : Tabée, Gaham, Taas et Maacha. La vie de Sara fut de cent vingt-sept ans ; (telles furent les années de la vie de Sara). Sara mourut à Cariath-Arbé, c'est Hébron, au pays de Canaan. Abraham entra pour se lamenter sur Sara et la pleurer. Abraham se leva ensuite de devant la face de sa morte et parla ainsi aux fils de Heth : Je suis étranger et reçu au milieu de vous ; mais cédez-moi la possession d'une sépulture chez vous pour emporter ma morte et l'enterrer, Les fils de Heth répondirent à Abraham, disant : Ecoute-nous, Seigneur ; toi tu séjournes parmi nous comme un prince de Dieu. Enterre ta morte dans le plus beau de nos tombeaux ; aucun de nous ne te refusera son sépulcre pour enterrer ta morte. Abraham se leva et se prosterna devant le peuple du pays, devant les fils de Heth. Il parla avec eux, disant : Si vous êtes d'accord pour que j'enlève et enterre ma morte, écoutez-moi et intercédez pour moi auprès d'Ephron, fils de Séor, afin qu'il me cède la caverne de Macpéla qui lui appartient et qui se trouve à l'extrémité de son champ. Il me la donnera au prix de sa valeur et je posséderai au milieu de vous une sépulture. Ephron était assis au milieu des fils de Heth, Ephron le Hittite répondit à Abraham en présence des fils de Heth et de tous ceux qui entraient par la porte de la ville et dit : Non pas, mon Seigneur ; écoute-moi ; je te donne le champ et la caverne qui s'y trouve je te la donne ; en présence des fils de mon peuple, je te la donne. Enterre ta morte. Et Abraham se prosterna devant le peuple du pays et il parla à Ephron en présence du peuple du pays et dit : Ah, écoute-moi, s'il te plaît : je donne l'argent du champ, prends-le et j'enterrerai là ma morte. Ephron répondit à Abraham et lui dit : Mon Seigneur, écoute-moi : une terre de quatre cents sicles d'argent, entre moi et entre toi, qu'est-ce que cela ? Enterre donc ta morte. Abraham écouta Ephron et Abraham pesa à Ephron l'argent dont il avait parlé en présence des fils de Heth, quatre cents sicles d'argent ayant cours chez le marchand. Le champ d'Ephron qui est à Macpéla, devant Mambré, le champ et la caverne qui s'y trouve et tous les arbres qui sont dans le champ et sur tout le pourtour devinrent la propriété d’Abraham en présence des fils de Heth, de tous ceux qui entraient par la porte de sa ville. Après quoi Abraham enterra Sara, sa femme, dans la caverne du champ de Macpéla, en face de Mambré, qui est Hébron, au pays de Canaan. Ainsi le champ et la caverne qui s'y trouve passèrent définitivement des fils de Heth à Abraham en propriété d'un lieu de sépulture. Abraham était vieux, avancé en âge, et Yahweh avait béni Abraham en tout. Abraham dit à son serviteur, le plus ancien de ma maison, qui avait l'administration de tout ce qui lui appartenait : Mets ta main sous ma cuisse, et je te ferai jurer par Yahweh, Dieu du ciel et Dieu de la terre, que tu ne prendras pas une femme pour mon fils parmi les filles des Cananéens au milieu desquels je demeure ; mais tu iras dans mon pays, au pays de ma famille, pour y prendre une femme pour mon fils, pou Isaac. Le serviteur lui répondit : Et si la femme ne veut pas me suivre dans ce pays, ferai-je retourner ton fils dans le pays d'où tu es sorti ? Abraham lui dit : Garde-toi d'y faire revenir mon fils. Yahweh, Dieu du ciel, qui m'a pris de la maison de mon père et du pays de ma famille, qui m'a parlé et m'a dit avec serment : Je donnerai ce pays à ta prospérité, lui-même enverra son ange devant toi pour que de là tu prennes une femme pour mon fils. Si la femme ne veut pas te suivre, tu seras dégagé de ce serment que tu me fais ; mais ne fais pas revenir mon fils là-bas. Le serviteur mit la main sous la cuisse d'Abraham, son maître, et lui prêta serment selon ce qui avait été dit. Le serviteur prit dix chameaux d'entre les chameaux de son maître et partit avec toutes sortes d'objets précieux de son maître. Il se leva et alla en Mésopotamie, à la ville de Nachor. Il fit mettre à genoux les chameaux hors de la ville, près d'un puits, sur le soir, au moment de la sortie des femmes pour puiser l’eau. Et il dit : Yahweh, Dieu de mon maître Abraham, ménage-moi aujourd'hui, je te prie, une rencontre et sois favorable à mon maître Abraham. Voici que je me tiens près de la source des eaux, et les filles des gens de la ville sortent pour puiser de l'eau. La jeune fille à qui je dirai : Penche ta cruche, je te prie, pour que je boive, et qui dira : Bois, et je vais faire boire aussi les chameaux, celle-là sera celle que tu auras destinée à ton serviteur, à Isaac ; en cela je reconnaîtrai que tu t'es montré favorable à mon maître. Il n'avait pas encore fini de parler que Rébecca qui avait été enfantée à Bathuel, fils de Melcha, femme de Nachor, frère d'Abraham, sortait avec sa cruche sur l'épaule. La jeune fille était très belle de visage ; elle était vierge, aucun homme ne l'avait connue ; elle descendit à la source et ayant rempli sa cruche, remonta. Le serviteur courut au-devant d'elle et dit : Donne-moi à boire, je te prie, un peu d'eau de ta cruche. Elle dit : Bois, mon Seigneur, et, inclinant rapidement sa cruche sur sa main, elle le fit boire. Dès qu'elle eut fini de le faire boire, elle dit : Je vais puiser aussi de l'eau pour tes chameaux, jusqu'à ce qu'ils soient rassasiés de boire. Puis elle se hâta de vider sa cruche dans l'abreuvoir et courut de nouveau au puits pour y puiser pour tous ses chameaux. Et l'homme la considérait, silencieux, se demandant si Yahweh avait fait réussir ou non son voyage. Quand les chameaux eurent fini de boire, l'homme prit un anneau d'or du poids d'un demi-sicle, pour le nez, et deux bracelets du poids de dix sicles d'or pour ses bras, puis il dit : De qui es-tu la fille ? Apprends-le moi donc. Y a-t-il place pour nous dans la maison de ton père pour y passer la nuit ? Et elle répondit : Je suis fille de Bathuel, fils de Melcha qui a enfanté à Nachor. Elle ajouta : Il y a chez nous de la paille et du fourrage en quantité, et aussi de la place pour passer la nuit. L'homme s'inclina et se prosterna devant Yahweh, et dit : Béni soit Yahweh, le Dieu de mon maître Abraham, qui n'a pas retiré sa faveur et sa fidélité à mon maître ; et moi, Yahweh m'a conduit par ce chemin à la maison du frère de mon maître. La jeune fille courut annoncer à la maison de sa mère ce qui était arrivé. Rébecca avait un frère du nom de Laban et Laban courut dehors vers l'homme, auprès de la source. Quand il vit l'anneau et les bracelets aux mains de sa sœur, quand il entendit les paroles de Rébecca, sa sœur, disant : L'homme m'a parlé de telle et telle manière, il alla vers cet homme, et voici qu'il se tenait debout avec ses chameaux près de la source. Il lui dit : Viens, béni de Yahweh ; pourquoi restes-tu debout dehors ? j'ai moi-même préparé la maison et une place pour les chameaux. L'homme vint à la maison ; (Laban) délia les chameaux, donna de la paille et du fourrage aux chameaux et de l'eau pour laver ses pieds et les pieds des gens qui étaient avec lui. Comme on lui présentait à manger, l'homme dit : Je ne mangerai pas jusqu'à ce que j'aie dit ce que j'ai à dire. Et Laban dit : Parle. Il dit : Je suis le serviteur d'Abraham. Yahweh a comblé mon maître de bénédictions, aussi est-il devenu riche. Il lui a donné du petit et du gros bétail, de l'argent et de l'or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes. Sara, la femme de mon maître, a enfanté à mon maître un fils, après qu'elle fut devenue vieille et lui a donne tout ce qui lui appartenait. Mon maître m'a fait jurer en disant : Tu ne prendras pas pour mon fils une femme d'entre les filles des Cananéens dans le pays desquels j'habite, mais tu iras dans la maison de mon père et dans ma famille pour y prendre une femme pour mon fils. Et j'ai dit à mon maître : Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre ? Il m'a dit : Yahweh, devant la face de qui j'ai marché, enverra son ange avec toi et fera réussir ton voyage ; tu prendras de ma famille et de la maison de mon père une femme pour mon fils. Alors tu seras dégagé du serment que tu me fais ; quand tu seras allé dans ma famille et qu'on ne te l'aura pas donnée, tu seras alors dégagé du serment que tu me fais. Je suis venu aujourd'hui à la source et j'ai dit : Yahweh, Dieu de mon maître Abraham, veuillez, je vous prie, assurer le succès du voyage dans lequel je suis engagé. Voici que je me tiens près de la source des eaux, que la jeune fille qui sortira pour y puiser et à qui je dirai : Fais-moi boire, je te prie, un peu d'eau de la cruche, et qui me dira : Bois et je vais puiser aussi pour tes chameaux, soit la femme que Yahweh a destinée au fils de mon maître. Avant que j'aie fini de parler en moi-même, voici que Rébecca sortait, sa cruche sur l'épaule, et descendait puiser à la source. Je lui dis : Fais-moi boire, je te prie. Rapidement, elle fit descendre la cruche de dessus son épaule et dit : Bois, et je vais faire boire aussi les chameaux. Puis je l'interrogeai, disant : De qui es-tu la fille ? Elle répondit : Je suis la fille de Bathuel, fils de Nachor, que lui a enfanté Melcha. Je mis alors l'anneau à son nez et les bracelets à ses bras. Je me suis incliné et prosterné devant Yahweh et j'ai béni Yahweh le Dieu de mon maître Abraham, qui m'avait conduit sur le bon chemin pour prendre pour son fils la fille du frère de mon maître. Et maintenant, si vous voulez agir avec bienveillance et fidélité à l'égard de mon maître, faites-le moi savoir ; sinon, faites-le moi également savoir et je me tournerai à droite ou à gauche. Laban répondit ainsi que Bathuel ; ils dirent : C'est de Yahweh que vient la chose ; nous ne saurions te parler ni en mal ni en bien ; voici devant toi Rébecca, prends-la et va ; qu'elle soit la femme du fils de ton maître, comme l'a dit Yahweh. Quand le serviteur d'Abraham eut entendu leurs paroles, il se prosterna jusqu'à terre devant Yahweh. Puis le serviteur sortit des objets d'argent, des objets d'or et des vêtements et les donna à Rébecca ; à son frère et à sa mère il fit de riches présents. Puis, lui et les hommes qui étaient avec lui, mangèrent et burent et passèrent la nuit. Ils se levèrent de bon matin et le serviteur dit : Laissez-moi retourner vers mon maître. Le frère et la mère de Rébecca dirent : Que la jeune fille demeure avec nous quelques jours, une dizaine ; après, elle partira. Il leur répondit : Ne me retardez pas ; Yahweh a fait réussir mon voyage. Laissez-moi partir, pour que j'aille vers mon maître. Ils dirent : Appelons la jeune fille et demandons-lui de décider. Ils appelèrent Rébecca et lui dirent : Partiras-tu avec cet homme ? et elle répondit : Je partirai. Alors ils laissèrent aller Rébecca, leur sœur, sa nourrice, le serviteur d'Abraham et ses gens. Ils bénirent Rébecca en lui disant : “Toi notre sœur, deviens des milliers de myriades ; - Et que ta postérité possède la porte de ses ennemis. Rébecca s'étant levée ainsi que ses servantes, elles montèrent sur les chameaux et suivirent l'homme. Le serviteur prit Rébecca et s'en alla. Cependant Isaac était revenu du puits de Lachaï-Roï et il habitait dans le pays du Sud. Comme il était sorti vers le soir pour se promener (?) dans les champs, il leva les yeux et voici qu'il vit arriver des chameaux. Rébecca, de son côté, leva les yeux et, apercevant Isaac, sauta à bas de son chameau, et dit au serviteur : Quel est cet homme qui vient dans les champs à notre rencontre ? Et le serviteur lui dit : C'est mon maître. Elle prit le voile et se couvrit. Le serviteur raconta à Isaac toutes les choses qu'il avait faites. Puis Isaac conduisit Rébecca dans la tente de Sara, sa mère ; il prit Rébecca, elle devint sa femme et il l'aima. Isaac se consola de la perte de sa mère. Abraham prit encore une femme du nom de Cétura. Elle lui enfanta Zamran, Jecsan, Madan, Madian, Jesboc et Sué. Jecsan engendra Saba et Dadan ; les fils de Dadan furent les Assurim, les Latusim et les Laomim. Les fils de Madian furent Epha, Opher, Hénoch, Abida et Eldaa : tous ceux-là sont les fils de Cétura. Abraham donna tous ses biens à Isaac ; et aux fils de ses concubines il fit des cadeaux, et de son vivant les fit partir loin de son fils Isaac vers l'Orient, au pays d'Orient. Voici les jours des années de la vie d'Abraham, qu'il vécut : cent soixante-quinze ans. Abraham rendit l'âme et mourut dans une belle vieillesse, âgé et rassasié de jours ; puis fut réuni à sa parenté. Isaac et Ismaël ses fils l'ensevelirent dans la caverne de Macpéla, dans le champ d'Ephron, fils de Séor, le Hittite, en face de Mambré, le champ qu'Abraham avait acheté des fils de Heth. C'est là que furent ensevelis Abraham et Sara, sa femme. Après la mort d'Abraham, Dieu bénit Isaac, son fils, et Isaac demeura près du puits de Lachaï-Roï. Voici quels sont les descendants d'Ismaël, fils d'Abraham, que Agar, l'Egyptienne, servante de Sara, avait enfanté à Abraham : voici les noms des fils d'Ismaël, selon leurs noms et leurs familles : premier-né d'Ismaël, Nebaïoth ; puis Cédar, Adbéel, Mabsam, Masma, Duma, Massa, Hadad, Théma, Jéthur, Naphis et Cedma. Ceux-là sont les fils d'Ismaël ; ce sont les noms selon leurs établissements et leurs campements : douze princes et leur peuple. Et voici les années de la vie d'Ismaël : cent trente-sept ans ; puis il rendit l'âme et mourut et fut réuni à sa parenté. Ses fils habitèrent depuis Hévila jusqu'à Sur qui est en face de l'Egypte, du côté d'Assur ; il s'étendit en face de tous ses frères. Voici l'histoire des familles d'Isaac, fils d'Abraham ; Abraham engendra Isaac. Isaac était âgé de quarante ans quand il prit pour femme Rébecca, fille de Bathuel, l'Araméen de Paddan-Aram, et sœur de Laban, l'Araméen. Isaac implora Yahweh en faveur de sa femme ; car elle était stérile. Yahweh l'exauça et Rébecca, sa femme, conçut. Mais les enfants s'entre-heurtaient dans son sein et elle dit : S'il en est ainsi, pourquoi cela m'arrive-t-il ? et elle alla consulter Yahweh. Yahweh lui dit : Deux peuples sont dans ton sein ; - deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles. Un peuple sera plus fort que l'autre ; - l'aîné servira le plus jeune. Quand le temps fut accompli où elle devait enfanter, voici qu'il y avait deux jumeaux dans son sein. Le premier sortit entièrement roux comme un manteau de poils et on l'appela du nom d'Esaü. Après, sortit son frère, tenant dans sa main le talon d'Esaü et on lui donna le nom de Jacob. Isaac était âgé de soixante ans quand il les engendra. Quand les deux enfants eurent grandi, Esaü devint un homme habile à la chasse, un homme des champs, tandis que Jacob était un homme paisible, restant sous les tentes. Isaac aimait Esaü ; car il mangeait volontiers du gibier ; mais Rébecca préférait Jacob. Un jour que Jacob faisait cuire un mets, Esaü rentra des champs, harassé. Esaü dit à Jacob : Donne-moi à manger de ce roux, de ce roux-là ; car je suis exténué. Voilà pourquoi on lui a donné le nom d'Edom. Mais Jacob dit : Vends-moi d'abord ton droit d'aînesse. Esaü répondit : Voici que je suis sur le point de mourir ; à quoi me sert le droit d'aînesse ? Jacob dit : Jure-moi d'abord. Et Esaü lui jura et vendit à Jacob son droit d'aînesse. Jacob donna à Esaü du pain et un plat de lentilles. Esaü mangea et but, puis, s'étant levé, partit. Ainsi fit-il peu de cas du droit d'aînesse. Il y eut une famine dans le pays, une autre que la première famine qui avait en lieu aux jours d'Abraham, et Isaac alla à Gérare, chez Abimélech, roi des Philistins. Yahweh lui apparut et lui dit : Ne descends pas en Egypte ; demeure dans le pays que je te dirai. Séjourne en étranger dans ce pays ; je serai avec toi et je te bénirai ; car à toi et à ta postérité je donnerai tous ces pays et je réaliserai ainsi le serment que j'ai juré à Abraham, ton père. Je rendrai ta postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel ; je donnerai à ta postérité tous ces pays, et en ta postérité seront bénis tous les peuples de la terre, parce qu'Abraham a écouté ma voix et a gardé mes observances, mes commandements, mes préceptes et mes lois. Et Isaac demeura à Gérare. Les gens de l'endroit s'informèrent au sujet de sa femme ; il leur dit : C'est ma sœur ; car il craignait de dire : C'est ma femme, de peur, se disait-il, que les gens de l'endroit ne me tuent à cause de Rébecca ; car elle était belle de visage. Or il arriva que, son séjour se prolongeant en cet endroit, Abimélech, roi des Philistins, regarda par la fenêtre et vit qu'Isaac se montrait tout affectueux envers sa femme. Abimélech appela Isaac et lui dit : C'est évidemment ta femme ; pourquoi as-tu dit : C'est ma sœur ? Isaac lui répondit : C'est, me disais-je, de peur de mourir à cause d'elle. Abimélech dit alors : Que nous as-tu fait ? il s'en est fallu de peu que quelqu'un du peuple ne couche avec ta femme et ne fasse venir sur nous un péché. Abimélech donna cet ordre à tout le peuple : Quiconque portera la main sur cet homme et sur sa femme sera puni de mort. Isaac ensemença dans ce pays et récolta, cette année-là, le centuple. Yahweh le bénit ; aussi cet homme devint-il riche, s'enrichissant de plus en plus jusqu'à devenir très riche. Des troupeaux de petit bétail ainsi que de nombreux serviteurs lui appartenaient. Les Philistins en vinrent à le jalouser. Tous les puits qu'avaient creusés les serviteurs de son père, au temps d'Abraham, son père, les Philistins les bouchèrent, les remplissant de terre. Abimélech dit alors à Isaac : Va-t-en de chez nous ; car tu es devenu bien plus puissant que nous. Isaac partit de là et alla camper dans la vallée de Gérare où il demeura. Isaac creusa de nouveau les puits d'eau qu'avaient creusés les serviteurs d'Abraham, son père, et qu'avaient bouchés les Philistins après la mort d'Abraham et les appela des mêmes noms dont son père les avait appelés. Les serviteurs d'Isaac creusèrent dans la vallée et y trouvèrent un puits d'eau courante. Mais les bergers de Gérare se prirent de querelle avec les bergers d'Isaac, leur disant : C'est à nous ces eaux. Isaac appela le puits du nom d'Eseq, parce qu'ils s'étaient querellés avec lui. Isaac s'en alla creuser un autre puits, au sujet duquel il y eut aussi querelle et il l'appela du nom de Sitna. De là il transporta plus loin ses tentes et creusa un autre puits au sujet duquel il n'y eut pas de querelle ; il l'appela du nom de Rechoboth : car, maintenant, dit-il, Yahweh nous a procuré de la place et nous pourrons nous multiplier dans le pays. Il monta de là à Bersabée. Yahweh lui apparut cette nuit-là et dit : Je suis le Dieu d'Abraham, ton père ; ne crains pas, car moi je suis avec toi. Je te bénirai et rendrai nombreuse ta postérité à cause d'Abraham, mon serviteur. Et Isaac dressa là un autel et invoqua le nom de Yahweh. Il planta là sa tente et ses serviteurs creusèrent un puits Abimélech s'en vint vers lui de Gérare, avec Ochozath, son ami, et Picol, chef de son armée. Isaac leur dit : Pourquoi venez-vous à moi, vous qui me haïssez et m'avez chassé de chez vous ? Ils répondirent : Nous avons bien vu que Yahweh est avec toi et nous avons dit : Qu'il y ait donc un engagement sacré entre nous, entre nous et toi, et nous ferons alliance avec toi. Tu ne nous feras pas de mal comme nous ne t'avons pas touché, comme nous ne t'avons fait que du bien et t'avons renvoyé en paix. Encore une fois, tu es béni de Yahweh. Alors il leur fit un festin ; ils mangèrent et ils burent. S'étant levé de bon matin, ils se prêtèrent serment chacun à son frère. Puis Isaac les renvoya et ils partirent en paix d'auprès de lui. En ce même jour les serviteurs vinrent l'informer au sujet du puits qu'ils creusaient et lui dirent : Nous avons trouvé de l'eau. Et il appela le puits Schibea ; c'est pourquoi le nom de la ville est Bersabée, jusqu'à ce jour. Esaü, âgé de quarante ans, prit pour femme Judith, fille de Bééri, le Hittite, et Basemath, fille de Hélon, le Hittite. Elles furent une affliction pour Isaac et pour Rébecca. Lorsque Isaac fut devenu vieux et que sa vue s'était affaiblie au point qu’il ne pouvait plus voir, il appela Esaü, son fils aîné, et lui dit : Mon fils. Il répondit : Me voici. Isaac dit : Voici que je suis devenu vieux, et je ne connais pas le jour de ma mort. Maintenant, prends, je te prie, tes armes, ton carquois et ton arc ; sors dans les champs et prends du gibier pour moi. Fais-moi un plat savoureux comme j'aime ; tu me l'apporteras et je mangerai afin que mon âme te bénisse avant que je meure. Rébecca entendit ce que disait Isaac à Esaü, son fils. Esaü était parti dans les champs chasser du gibier pour son père. Alors Rébecca dit à Jacob, son fils : Voici que j'ai entendu ton père parler ainsi à Esaü, ton frère : Apporte-moi du gibier et fais-moi un plat savoureux que je mangerai et je te bénirai devant Yahweh avant que je ne meure. Et maintenant, mon fils, écoute ma voix pour ce que je vais te commander. Va donc jusqu'au troupeau et rapporte m'en deux beaux chevreaux pour que j'en fasse à ton père un plat savoureux comme il aime. Tu le porteras à ton père et il en mangera, de sorte qu'il te bénira avant sa mort. Mais Jacob dit à Rébecca, sa mère : Oui, mais Esaü, mon frère, est un homme velu et moi je suis glabre. Peut-être mon père me tâtera-t-il et alors je passerai à ses yeux pour me moquer de lui et j'attirerai sur moi la malédiction et non la bénédiction. La mère lui dit : que la malédiction qui serait pour toi soit sur moi, mon fils. Ecoute seulement ma parole et va me chercher les chevreaux. Il alla les prendre et les apporta à sa mère. Et sa mère en fit un plat savoureux comme aimait son père. Rébecca prit les vêtements d'Esaü, son fils aîné, les beaux habits qu'elle avait avec elle à la maison, et elle en revêtit Jacob, son plus jeune fils. Puis elle tira la peau des chevreaux sur ses mains et son cou glabre ; puis elle plaça dans les mains de Jacob le plat savoureux et le pain qu'elle avait faits. Il entra ainsi chez son père et dit : Mon père, et Isaac dit : Me voici ; qui es-tu, mon fils ? Jacob dit à son père : Je suis Esaü, ton premier-né ; j'ai fait selon ce que tu m'avais demandé ; lève-toi, je te prie ; assieds-toi et mange de mon gibier, afin que ton âme me bénisse. Isaac dit à son fils : Comment as-tu pu trouver si vite quelque chose, mon fils ? Il répondit : C'est que Yahweh, ton Dieu, l'a fait venir au-devant de moi. Isaac dit alors à Jacob : Viens donc plus près, que je te touche, mon fils, pour savoir si tu es vraiment mon fils Esaü ou non. Jacob s'approcha d'Isaac, son père, qui le tâta et dit : La voix est la voix de Jacob ; mais les mains sont les mains d'Esaü. Et il ne le reconnut pas ; car ses mains étaient velues comme les mains d'Esaü, son frère ; alors, il le bénit. Puis il dit : C'est bien toi mon fils Esaü ? Il répondit : Je le suis. Isaac dit : Sers-moi donc, mon fils, que je mange du gibier, afin que mon âme te bénisse. Et Jacob le servait et il mangeait ; puis il lui apporta du vin et il but. Isaac, son père, lui dit : Approche-toi et baise-moi, mon fils. Il s'approcha et le baisa ; et Isaac sentit l'odeur de ses vêtements ; il le bénit, disant : Vois, l'odeur de mon fils est comme l'odeur d'un champ - que Yahweh a béni. Que Dieu te donne de la rosée des cieux, - de la grasse fertilité de la terre, - l’abondance du blé et du vin non fermenté. Que des peuples te servent - et des nations se prosternent devant toi. Sois un maître pour tes frères - que les fils de ta mère se prosternent devant toi. Maudits soient ceux qui te maudiront - et bénis ceux qui te béniront. Comme Isaac achevait de bénir Jacob et que Jacob venait à peine de s'éloigner de devant son père, Esaü revint de la chasse. Il fit lui aussi un plat délicieux qu'il apporta à son père et dit à son père : Que mon père se lève et qu'il mange du gibier de son fils, afin que ton âme me bénisse. Isaac, son père, lui dit : Qui es-tu ? Il répondit : Je suis ton fils premier-né Esaü. Alors Isaac se mit à trembler, saisi d'une extrême frayeur, et dit : Mais qui donc a chassé du gibier et m'en a apporté ? J'ai mangé de tout avant que tu ne viennes et je l'ai béni ; aussi restera-t-il béni. Quand Esaü eut entendu les paroles de son père, il se mit à pousser de grands cris et, plein d'amertume, il dit à son père : Bénis-moi, moi aussi, mon père. Isaac dit : Ton frère est venu, usant de ruse et a enlevé la bénédiction. Esaü répondit : Est-ce parce qu'on lui a donné le nom de Jacob que par deux fois il m'a supplanté ? Il avait pris mon droit d'aînesse et voici que maintenant il prend ma bénédiction. Il ajouta : Ne m'as-tu pas réservé une bénédiction ? Isaac répondit, disant à Esaü : Voici que je l'ai établi maître sur toi et que je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs ; je lui ai assuré le blé et le vin non fermenté. Que pourrais-je encore faire pour toi, mon fils ? Esaü dit à son père : N'as-tu donc que cette seule bénédiction, mon père ? Bénis-moi aussi, mon père. Et Esaü se mit à pleurer à haute voix. Isaac, son père, lui répondit et lui dit : Voici que le lieu de ta demeure sera privé de la grasse fertilité de la terre - et de la rosée des cieux. Tu vivras de ton épée - et tu serviras ton frère. Mais quand tu essaieras de te dégager - tu briseras son joug de dessus ton cou. Esaü devint désormais l'ennemi de Jacob à cause de la bénédiction que son père lui avait donnée. Et Esaü dit en son cœur : Les jours du deuil pour mon père approchent ; alors, je tuerai Jacob, mon frère. On rapporta à Rébecca les paroles d'Esaü, son fils aîné. Elle fit alors appeler Jacob, son fils plus jeune, et lui dit : Voici qu'Esaü, ton frère, cherche à tirer vengeance de toi et veut te tuer. Maintenant, mon fils, écoute ma voix ; lève-toi et enfuis-toi chez Laban, mon frère, à Haran, et tu demeureras quelque temps avec lui jusqu'à ce que la fureur de ton frère se calme, jusqu'à ce que la rancune de ton frère se détourne de toi et qu'il oublie ce que tu lui as fait. Alors je t'enverrai chercher de là. Pourquoi devrais-je vous perdre tous les deux en un seul jour ? Rébecca dit à Isaac : Je suis dégoûtée de la vie à cause des filles de Heth. Si Jacob prend une femme d'entre les filles de Heth, comme celles-là d'entre les filles du pays, à quoi me sert la vie ? Isaac appela Jacob et le bénit. Puis il lui donna cet ordre : Tu ne prendras pas de femme d'entre les filles de Canaan. Lève-toi ; va à Paddan-Aram, à la maison de Bathuel, le père de ta mère, et là, prends une femme d'entre les filles de Laban, le frère de ta mère. Que le Dieu tout-puissant te bénisse, qu'il te rende fécond et le multiplie, en sorte que tu deviennes une multitude de peuples ; qu'il t'accorde la bénédiction d'Abraham, à toi et à ta postérité avec toi, afin que tu possèdes le pays où tu habites en étranger et que Dieu a donné à Abraham. Et Isaac envoya Jacob qui partit à Paddan-Aram, chez Laban, le fils de Bathuel, l'Araméen, le frère de Rébecca, mère de Jacob et d'Esaü. Esaü avait vu qu'Isaac avait béni Jacob et l'avait envoyé à Paddan-Aram, pour y prendre une femme pour lui, et qu'en le bénissant il lui avait donné cet ordre : Tu ne prendras pas de femme d'entre les filles de Canaan ; et que Jacob avait écouté son père et sa mère et était parti à Paddan-Aram ; alors Esaü comprit que les filles de Canaan déplaisaient à Isaac, son père, et il partit chez Ismaël et prit pour femme, outre les femmes qu'il avait déjà, Mahéleth, fille d'Ismaël, fils d'Abraham, et sœur de Nabaïoth. Jacob sortit de Bersabée et alla à Haran. Il arriva à l'endroit et y passa la nuit ; car le soleil était couché. Il prit une pierre de l'endroit pour s'en servir d'oreiller et se coucha à cet endroit. Il eut un songe : voici qu'une échelle, appuyée sur la terre, avait son sommet qui touchait les cieux et que les anges de Dieu montaient et descendaient sur elle. Et voici que Yahweh qui se tenait debout sur elle dit : Je suis Yahweh, le Dieu d'Abraham ton père et le Dieu d'Isaac ; la terre sur laquelle tu es couché je la donnerai à toi et à ta postérité. Ta postérité sera comme la poussière de la terre ; tu t'étendras du côté de l'occident et de l’orient, du nord et du midi, et en toi et en ta postérité seront bénies toutes les familles de la terre. Et voici que moi je serai avec toi, que je te garderai partout où tu iras et que je te ferai revenir dans ce pays ; car je ne t'abandonnerai pas jusqu'à ce que j'aie accompli ce que je t'ai dit. Jacob s'éveilla de son sommeil et dit : Vraiment Yahweh est en ce lieu, et je ne le savais pas. Il fut saisi de frayeur et dit : Combien ce lieu est effrayant ; c'est bien ici la maison de Dieu et la porte des cieux. Jacob se leva de bonne heure, prit la pierre qu'il avait placée sous sa tête et l'érigea en stèle ; puis versa de l'huile sur sa pointe. Il appela le nom de ce lieu : Béthel, tandis qu'auparavant le nom de la ville était Luz. Jacob fit un vœu, disant : Si Dieu est avec moi, s'il me garde durant ce voyage que je fais maintenant, s'il me donne du pain à manger et un habit pour me vêtir, et si je reviens en paix à la maison de mon père, alors Yahweh sera mon Dieu. Et cette pierre que j’ai érigée en stèle sera la maison de Dieu et tout ce que tu me donneras, je t'en paierai fidèlement la dîme. Jacob reprit sa marche et alla au pays des fils de l'Orient. Il regarda et aperçut un puits dans la campagne, un puits auprès duquel étaient couchés trois troupeaux de petit bétail ; car on avait coutume de faire boire à ce puits les troupeaux ; une grosse pierre était posée à l'ouverture du puits. Quand tous les troupeaux se trouvaient rassemblés là, on roulait la pierre de dessus l'ouverture du puits et on faisait boire le petit bétail ; après quoi on remettait la pierre â sa place sur l'ouverture du puits. Jacob dit aux bergers : Mes frères, d'où êtes-vous ? Ils répondirent : Nous sommes de Haran. Il leur dit : Connaissez-vous Laban, fils de Nachor ? et ils dirent : Nous le connaissons. Puis il leur dit : Va-t-il bien ? Ils répondirent : Il va bien et voici Rachel, sa fille, qui vient avec le petit bétail. Il dit : Voici, le jour est encore long ; ce n'est donc pas encore le moment de rassembler les troupeaux ; faites boire le petit bétail et allez le faire paître. Mais ils lui répondirent : Nous ne le pouvons jusqu'à ce que soient rassemblés tous les troupeaux et qu'on ait roulé la pierre de dessus l'ouverture du puits, et alors nous ferons boire le petit bétail. Il parlait encore avec eux lorsque survint Rachel avec le petit bétail de son père ; car c'est elle qui le gardait. Lorsque Jacob vit Rachel, fille de Laban, frère de sa mère, et le petit bétail de Laban, frère de sa mère, Jacob s'approcha et roula la pierre de dessus l'ouverture du puits ; puis il fit boire le petit bétail de Laban, frère de sa mère. Jacob embrassa Rachel et se mit à pleurer à haute voix. Puis Jacob apprit à Rachel qu'il était parent de son père et fils de Rébecca ; elle courut l'annoncer à son père. Dès que Laban eut appris la nouvelle au sujet de Jacob, fils de sa sœur, il courut à sa rencontre, le prit dans ses bras et lui donna un baiser ; puis il le fit entrer dans sa maison. Jacob raconta à Laban tout ce qui était survenu. Et Laban lui dit : Certes, tu es bien mes os et ma chair. Et Jacob demeura avec lui tout un mois. Laban lui dit : Est-ce parce que tu es mon parent que tu me servirais pour rien ? Fais-moi donc savoir quel doit être ton salaire. Or Laban avait deux filles ; le nom de l'aînée était Lia et le nom de la plus jeune était Rachel. Les yeux de Lia étaient sans éclat ; mais Rachel était bien faite et belle de visage. Jacob aima Rachel et dit : Je te servirai sept ans pour ta fille Rachel, la plus jeune. Laban lui répondit : C'est mieux que je te la donne plutôt que de la donner à un autre homme. Demeure avec moi. Ainsi Jacob servit pour Rachel sept ans qui furent à ses yeux comme quelques jours ; car il l'aimait. Jacob dit à Laban : Donne-moi ma femme ; car mon temps est expiré, pour que j'aille vers elle. Laban réunit tous les gens de l'endroit et fit un festin. Sur le soir, il prit Lia, sa fille, et l'amena à Jacob qui alla vers elle. Puis Laban donna sa servante Zelpha pour servante à Lia, sa fille. Au matin, il apparut que c'était Lia ; Jacob dit alors à Laban : Pourquoi m'as-tu fait cela ? N'est-ce pas pour Rachel que je t'ai servi ; pourquoi m'as-tu donc trompé ? Laban répondit : Ce n'est pas la coutume dans notre pays de donner la plus jeune avant l'aînée. Va donc jusqu'au bout des sept jours de noces de celle-là et nous te donnerons aussi celle-ci à cause du service que tu feras encore chez nous sept autres années. Et Jacob fit ainsi ; il alla jusqu'au bout des sept jours avec elle, et Laban lui donna Rachel sa fille pour femme. Laban donna sa servante Bala pour servante à Rachel, sa fille. Jacob alla aussi vers Rachel ; mais il aima mieux Rachel que Lia et servit chez Laban encore sept autres années. Yahweh ayant vu que Lia était dédaignée, il ouvrit son sein, tandis que Rachel était stérile. Lia conçut et enfanta un fils ; elle l'appela du nom de Ruben, car elle dit : Yahweh a vu mon affliction ; maintenant mon mari m'aimera. Elle conçut de nouveau et enfanta un fils et dit : Yahweh a entendu que j'étais dédaignée et il m'a aussi donné celui-là, et elle l'appela Siméon. Elle conçut de nouveau et enfanta un fils ; elle dit : Maintenant mon mari s'attachera enfin à moi ; car je lui ai enfanté trois fils, c'est pourquoi elle l'appela du nom de Lévi. Elle conçut de nouveau et enfanta un fils, elle dit : A présent, je louerai Yahweh ; c'est pourquoi elle l'appela du nom de Juda. Alors elle cessa d'enfanter. Quand Rachel vit qu'elle ne donnait pas d'enfant à Jacob, Rachel fut jalouse de sa sœur et dit à Jacob : Donne-moi des enfants ; sinon je meurs. Jacob s'enflamma de colère contre Rachel et dit : Suis-je, moi, à la place de Dieu qui fa refusé le fruit du sein ? Et elle dit : Voici ma servante Bala ; va vers elle ; elle enfantera sur mes genoux et moi aussi j'aurai par elle des enfants. Elle donna donc Bala sa servante à son mari et Jacob alla vers elle. Bala conçut et enfanta un fils à Jacob. Rachel dit alors : Dieu m'a rendu justice, il a entendu ma voix et m'a donné un fils ; c'est pourquoi elle l'appela du nom de Dan. Bala, servante de Rachel, conçut de nouveau et enfanta un second fils à Jacob ; et Rachel dit : J'ai combattu les combats de Dieu avec ma sœur et j'ai vaincu. Et elle l'appela du nom de Nephtali. Lorsque Lia vit qu'elle n'enfantait plus, elle prit Zelpha, sa servante, et la donna à Jacob pour femme. Et Zelpha, servante de Lia, engendra un fils à Jacob, et Lia dit : Quel bonheur, et elle lui donna le nom de Gad. Zelpha, servante de Lia, enfanta un second fils à Jacob, et Lia dit : Que je suis heureuse, car les filles me diront bienheureuse, et elle l'appela du nom d'Aser. Ruben, étant sorti au temps de la moisson des blés, trouva des mandragores dans les champs et les apporta à Lia, sa mère. Rachel dit à Lia : Donne-moi, je te prie, des mandragores de ton fils. Lia lui répondit : N'est-ce pas assez que tu m'aies pris mon mari pour que tu prennes aussi les mandragores de mon fils ? Rachel dit : Eh bien, il couchera avec toi cette nuit, en échange des mandragores de ton fils. Comme Jacob revenait des champs le soir, Lia sortit à sa rencontre et dit : Tu viendras vers moi ; car je t'ai acheté avec les mandragores de ton fils. Et il coucha avec elle cette nuit-là. Dieu exauça Lia ; elle conçut et enfanta un cinquième fils à Jacob, et Lia dit : Dieu m'a donné mon salaire, parce que j'ai donné ma servante à mon mari, et elle l'appela du nom d'Issachar. Lia conçut de nouveau et enfanta un sixième fils à Jacob. Et Lia dit : Dieu m'a fait cadeau d'un beau présent ; enfin mon mari restera avec moi, car je lui ai enfanté six fils et elle l’appela du nom de Zabulon. Après, elle engendra une fille et l'appela du nom de Dina. Mais Dieu se souvint de Rachel : Dieu l'exauça et ouvrit son sein. Elle conçut et elle enfanta un fils. Elle dit : Dieu a effacé ma honte. Et elle l'appela du nom de Joseph, disant : Que Yahweh me donne encore un autre fils. Lorsque Rachel eut enfanté Joseph, Jacob dit à Laban : Laisse-moi partir pour que j'aille chez moi, dans mon pays. Donne-moi mes femmes et mes enfants pour lesquelles je t'ai servi et je m'en irai ; car tu sais toi-même le service que je t'ai rendu. Et Laban lui dit : si j'ai trouvé grâce à tes yeux... J'ai des signes que Yahweh m'a béni à cause de toi. Et il dit : Fixe-moi ton salaire et je le donnerai. Jacob lui dit : Tu sais toi-même comment je t'ai servi, et ce qu'est devenu ton troupeau avec moi ; car c'était peu de chose ce qui t'appartenait avant que je vienne ; mais ça s'est accru considérablement. Yahweh t'a béni à chacun de mes pas. Et maintenant quand pourrai-je faire quelque chose pour ma maison ? Laban dit : Que te donnerai-je ? Jacob répondit : Tu ne me donneras rien ; mais si tu m'accordes ma demande, de nouveau je mènerai paître ton petit bétail et le garderai. Passe aujourd'hui dans tout ton troupeau ; mets à part tout animal moucheté et tacheté et tout animal noir parmi les agneaux, et tout ce qui est tacheté et moucheté parmi les chèvres : ce sera là mon salaire, et mon honnêteté témoignera pour moi dans l'avenir, quand tu viendras vérifier de tes yeux ce qui est mon salaire : tout ce qui ne sera pas moucheté et tacheté parmi les chèvres et noir parmi les agneaux sera un vol de ma part. Et Laban dit : Bien ; qu'il en soit selon ta parole. Et il sépara en ce jour les boucs rayés et tachetés et toutes les chèvres mouchetées et tachetées, tout ce qui avait du blanc, et tous les agneaux noirs et les remit aux mains de ses fils. Puis il mit une distance de trois journées entre lui et Jacob. Cependant Jacob faisait paître le restant du troupeau de Laban. Jacob se chercha des branches vertes de peuplier, d'amandier et de platane ; il y pela des bandes blanches faisant ainsi apparaître le blanc des branches ; puis il mit les branches qu'il avait pelées dans les abreuvoirs et dans les auges où venait boire le petit bétail, devant le petit bétail qui entrait en chaleur alors qu'il venait boire. Le petit bétail entrait en chaleur devant les branches et le petit bétail engendrait des petits rayés, mouchetés et tachetés. Jacob séparait ces agneaux ; il tournait la face du petit bétail vers ce qui était rayé et tout ce qui était noir dans le petit bétail de Laban, se faisant des troupeaux à part et ne les mettant pas avec le petit bétail de Laban. Aussi souvent que les bêtes robustes du petit bétail entraient en chaleur, Jacob exposait les branches dans les auges devant les yeux du petit bétail on sorte qu'elles conçussent devant les branches. Mais quand le petit bétail était chétif, il ne les exposait pas, de sorte que les bêtes chétives étaient pour Laban et les vigoureuses pour Jacob. Cet homme devint fort riche, ayant du petit bétail très nombreux, des servantes, des serviteurs, des chameaux et des ânes. Or Jacob apprit les paroles des fils de Laban qui disaient : Jacob a pris tout ce qui était à notre père ; c'est de ce qui appartenait à notre père qu'il s'est fait toute cette richesse. Jacob remarqua à la figure de Laban qu'il n'était plus à son égard comme auparavant. Et Yahweh dit à Jacob : Retourne au pays de tes pères et de ta parenté. Je serai avec toi. Jacob envoya alors appeler Rachel et Lia dans les champs vers son troupeau, et il leur dit : Je vois à la figure de votre père qu'il n'est pas à mon égard comme auparavant ; mais le Dieu de mon père a été avec moi. Et vous-mêmes vous savez que c'est de toutes mes forces que j'ai servi votre père, tandis que votre père s'est moqué de moi et dix fois a changé mon salaire ; mais Dieu ne lui a pas permis de me faire du mal. Quand il disait : les animaux mouchetés seront ton salaire, alors tout le petit bétail produisait des animaux mouchetés ; et quand il disait : Les animaux rayés seront ton salaire, alors tout le petit bétail produisait des animaux rayés. Dieu a détourné de votre père son troupeau et me l'a donné. Au temps où le petit bétail entre en chaleur, je levai les yeux et je vis en songe que les boucs qui montaient sur les chèvres étaient rayés, mouchetés et tachetés ; et l'ange de Dieu me dit en songe : Jacob, et je dis : Me voici. Puis il dit : Lève les yeux, je te prie, et regarde : tous les boucs qui montent sur le petit bétail sont rayés, mouchetés et tachetés ; car j'ai vu ce que t'a fait Laban. Je suis le Dieu de Béthel, là où tu as oint une stèle et où tu m'as fait un vœu ; maintenant, lève-toi, sors de ce pays et retourne au pays de ta parenté. Rachel et Lia répondirent et lui dirent : Avons-nous encore part et héritage dans la maison de notre père ? Ne sommes-nous pas regardées par lui comme des étrangères, puisqu'il nous a vendues et qu'il a dévoré l'argent qu'il avait reçu pour nous ? Toute la richesse, en effet, que Dieu a enlevée à notre père, elle est à nous et à nos enfants. Et maintenant, fais tout ce que t'a dit Dieu. Jacob se leva, mit ses enfants et ses femmes sur les chameaux, et emmena tout son troupeau et tous ses biens qu'il avait acquis, le troupeau qu'il possédait et qu'il avait acquis à Paddan-Aram, pour aller vers Isaac, son père, au pays de Canaan. Et pendant que Laban était allé tondre son petit bétail, Rachel déroba les téraphim de son père. Et Jacob mystifia Laban l'Araméen en ne lui faisant pas savoir qu'il voulait fuir. Il s'enfuit et tout ce qui lui appartenait ; il se leva et traversa le fleuve ; puis se dirigea vers la montagne de Galaad. On fit savoir à Laban, le troisième jour, que Jacob s'était enfui. Il emmena ses frères avec lui et courut à sa poursuite l'espace de sept journées de marche et l'atteignit à la montagne de Galaad. Et Dieu vint vers Laban l'Araméen, en songe, pendant la nuit et lui dit : Garde-toi de parler à Jacob en bien ou en mal. Laban atteignit Jacob quand Jacob avait planté sa tente sur la montagne, et Laban planta la sienne avec ses frères sur la montagne de Galaad. Laban dit alors à Jacob : Qu'as-tu fait ? tu m'as trompé et emmené mes filles comme des prisonnières de guerre. Pourquoi t'es-tu enfui secrètement et m'as-tu trompé au lieu de m'avertir pour que je puisse te reconduire avec des cris de joie, des chants, avec le tambourin et le kinnor. Tu ne m'as pas laissé embrasser mes fils et mes filles. Vraiment tu as agi d'une manière insensée. Mon bras est assez fort pour te faire du mal ; mais le Dieu de ton père m'a ainsi parlé la nuit dernière : Garde-toi de parler à Jacob en bien ou en mal. Et maintenant tu t'en vas parce que tu languissais après la maison de ton père ; mais pourquoi m'as-tu volé mes dieux ? Jacob répondit et dit à Laban : C'est que je craignais ; car je pensais que tu pourrais m'arracher tes filles. Quant à celui chez qui tu trouveras tes dieux, celui-là ne doit pas rester en vie. En présence de nos frères, recherche chez moi ce qui serait à toi et prends-le. Jacob ne savait pas que Rachel avait dérobé les téraphim. Alors Laban entra dans la tente de Jacob, dans la tente de Lia et dans la tente des deux servantes, et ne trouva pas. Il sortit de la tente de Lia et entra dans la tente de Rachel. Rachel avait pris les téraphim et les avait mis dans le bât du chameau, puis s'était assise dessus. Laban fouilla toute la tente, mais ne trouva pas. Elle dit à son père : Que mon Seigneur ne s'irrite point de ce que je ne puis me lever en sa présence ; car il m'arrive ce qui est ordinaire aux femmes. Il chercha, mais ne trouva pas les téraphim. La colère s'empara alors de Jacob et il adressa des reproches à Laban ; Jacob prit la parole et dit à Laban : De quoi suis-je coupable ? en quoi ai-je fauté pour que tu m'aies poursuivi, et que tu aies fouillé tous mes bagages ? Qu'as-tu trouvé de toutes les choses de ta maison ? Mets-le ici devant mes frères et devant tes frères et ils jugeront entre nous deux. Voici vingt ans que je suis avec toi ; tes brebis et tes chèvres n'ont point avorté et je n'ai pas mangé les béliers de ton petit bétail. La bête déchirée je ne te l'ai pas apportée, j'en supportais moi-même le dommage. Tu me réclamais ce qui avait été volé de jour aussi bien que ce qui avait été volé de nuit. Le jour j'étais consumé par la chaleur et la nuit par le froid, le sommeil fuyait mes yeux. Voici vingt ans que j'ai habité ta maison. Je t'ai servi quatorze ans pour tes deux filles et six ans pour ton petit bétail, et tu as changé mon salaire six fois. si le Dieu de mon père, le Dieu d'Abraham, la Terreur d'Isaac, n'avait pas été avec moi, tu m'aurais renvoyé les mains vides. Dieu a vu mon affliction et le travail de mes mains et il a jugé cette nuit. Laban répondit et dit à Jacob : Les filles sont mes filles, les enfants mes enfants, le petit bétail et tout ce que tu vois est à moi. Que puis-je faire maintenant contre mes filles ou contre les enfants qu'elles ont engendrés ? Maintenant, viens, faisons une alliance, moi et toi... Ce sera un témoin entre moi et toi. Jacob, ayant pris une pierre, la dressa en stèle ; et Jacob dit à ses frères : Ramassez des pierres. Ils prirent des pierres et en firent un monceau ; et ils mangèrent là sur le monceau. Laban l'appela Yegar-Sahadutba, et Jacob l'appela Galaad. Laban dit : Ce monceau est aujourd'hui le témoin entre moi et toi. Voilà pourquoi il l'appela du nom de Galaad et Mitspa, parce qu'il dit : Que Yahweh veille entre moi et toi, lorsque nous nous serons séparés. Si tu maltraites mes filles et si tu prends d'autres femmes, en plus de mes filles bien que personne ne soit avec nous - prends garde : Dieu est témoin entre moi et toi. Et Laban dit à Jacob : Voici ce monceau et voici cette stèle que j’ai érigés entre moi et toi. Ce monceau est témoin et cette stèle est témoin que je ne passerai pas de ton côté au-delà de ce monceau et de cette stèle pour faire le mal. Le Dieu d'Abraham et le Dieu de Nachor seront juges entre nous (le Dieu de leurs pères). et Jacob jura par la Terreur d'Isaac. Jacob immola une victime sur la montagne, et invita ses frères à prendre un repas. Ils prirent part au repas et passèrent la nuit sur la montagne. Laban se leva de bon matin, embrassa ses fils et ses filles, les bénit et partit. Et Laban retourna chez lui. Jacob poursuivait son chemin lorsque des anges de Dieu le rencontrèrent. En les voyant, Jacob dit : C'est le camp de Dieu. Et il l'appela du nom de Mahanaïm. Jacob envoya des messagers devant lui à Esaü, son frère, au pays de Séïr, dans la montagne d'Edom, et leur donna cet ordre : Vous parlerez ainsi à mon seigneur, à Esaü : Ton serviteur Jacob te fait dire : J'ai habité chez Laban et y ai séjourné jusqu'à présent. Je possède des bœufs, des ânes et du petit bétail, des serviteurs et des servantes, et j'ai envoyé l'annoncer à mon seigneur afin de trouver grâce à ses yeux. Les messagers revinrent auprès de Jacob, disant : “Nous sommes arrivés chez ton frère, chez Esaü, et lui vient déjà à ta rencontre et quatre cents hommes avec lui. Jacob eut grand peur et fut dans l'angoisse. Il répartit en deux camps les gens qui étaient avec lui, ainsi que le petit bétail et le gros bétail, et les chameaux, se disant : si Esaü attaque un camp et le met en pièces, le camp qui restera pourra s'échapper. Et Jacob dit : Dieu de mon père Abraham et Dieu de mon père Isaac, Yahweh, qui m'as dit : Retourne dans ton pays, au pays de ta parenté, et je te ferai du bien, je ne suis pas digne de toutes les faveurs et de toute la fidélité que tu as montrées à ton serviteur, car je n'avais que mon bâton quand j'ai traversé le Jourdain, et maintenant je possède deux camps. Arrache-moi, je te prie, de la main de mon frère, de la main d'Esaü ; car, je le crains, il pourrait venir frapper la mère et les enfants. Mais toi, tu as dit : Je te ferai du bien, je rendrai ta postérité aussi nombreuse que le sable de la mer, si nombreux qu'on ne peut la compter. Et il passa cette nuit là. Il prit de ce qui lui appartenait pour en faire cadeau à Esaü, son frère : deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers, trente chamelles qui allaitaient avec leurs petits, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânons. Il les remit aux mains de ses serviteurs, chaque troupeau à part, et dit à ses serviteurs : Passez devant moi et laissez une distance entre chaque troupeau. Puis il donna cet ordre au premier : Quand Esaü, mon frère, te rencontrera et qu'il te demandera : A qui appartiens-tu ? et où vas-tu ? et à qui ces animaux qui vont devant toi ? tu diras : A ton serviteur Jacob ; c'est un présent envoyé à mon seigneur, à Esaü, et le voici lui-même derrière nous. Il donna le même ordre au second, au troisième, et à tous ceux qui allaient derrière les troupeaux, disant : Vous parlerez à Esaü selon ces paroles, lorsque vous le rencontrerez, et vous direz : Voici que ton serviteur Jacob vient lui-même derrière nous. Car, se disait-il, je le réconcilierai par le présent qui me précède ; alors je pourrai voir sa face et peut-être me fera-t-il bon accueil. Et le présent passa devant lui, tandis que lui-même resta cette nuit-là dans le camp. Cette même nuit, Jacob se leva, et ayant pris ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze enfants, il traversa le gué du Jacob. Il les prit donc et leur fit traverser le torrent ; il fit traverser aussi ce qui lui appartenait. Et Jacob resta seul. Alors quelqu'un lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, il toucha l'articulation de la hanche, et l'articulation de la hanche de Jacob se luxa pendant qu'il luttait avec lui ; puis il dit : Laisse-moi aller, car l'aurore se lève. Jacob répondit : Je ne te laisserai pas aller que tu ne m'aies béni. Il dit à Jacob : Quel est ton nom ? Il répondit : Jacob. Il dit : On ne t'appellera plus Jacob, mais Israël ; car tu as combattu avec Dieu et avec des hommes et tu as triomphé. Jacob interrogea et dit : Fais-moi connaître ton nom, je te prie. Il répondit : Pourquoi m'interroges-tu sur mon nom ? Et là il le bénit. Jacob appela le nom du lieu Phanuel ; car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face, et pourtant ma vie est sauve. Le soleil se levait sur lui lorsqu'il traversa Phanuel, boitant à cause de sa hanche. Voilà pourquoi les fils d'Israël ne mangent pas jusqu'à ce jour le nerf qui est à l'articulation de la hanche, parce que Dieu a touché le nerf de l'articulation de la banche de Jacob. Jacob leva les yeux et regarda, et voici qu'Esaü arrivait et quatre cents hommes avec lui. Il répartit les enfants entre Lia, Rachel et les deux servantes, et plaça en tête les servantes et leurs enfants, puis Lia et ses enfants, et enfin Rachel et Joseph. Lui-même passa en avant d'eux et se prosterna à terre sept fois jusqu'à ce qu'il se fût approché de son frère. Esaü s'empressa à sa rencontre, l'embrassa, tomba à son cou et le baisa, et ils pleurèrent. Levant alors les yeux, il vit les femmes et les enfants : Quels sont ceux-là que tu as avec toi ? dit-il. Et Jacob de répondre : Ce sont les enfants dont Dieu a gratifié ton serviteur. Puis les servantes s'approchèrent, elles et leurs enfants, et se prosternèrent. S'approchèrent également Lia et ses enfants, et ils se prosternèrent ; ensuite s’approchèrent Joseph et Rachel, et ils se prosternèrent ; Esaü dit : Que voulais-tu donc avec toute cette troupe que j'ai rencontrée ? Jacob répondit : Je voulais trouver grâce aux yeux de mon seigneur. Esaü dit : J'ai plus que suffisamment, mon frère ; garde donc pour toi ce qui t’appartient. Jacob dit : Non, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, tu prendras ce don de ma main ; c'est pour cela que j'ai regardé ta face comme on regarde la face de Dieu, et tu m'as bien accueilli. Prends donc mon offrande, qui t'est présentée ; car Dieu m'a favorisé et je suis dans l'abondance. Ainsi le pressa-t-il jusqu'à ce qu'il acceptât. Esaü dit : Nous allons partir et aller plus loin ; je marcherai devant toi. Jacob lui dit : Mon Seigneur sait que les enfants sont délicats, et j'ai avec moi des brebis et des vaches qui allaitent, et si on les pousse trop fort, même un seul jour, tout le petit bétail périra. Que mon seigneur passe donc devant son serviteur, et moi je mènerai lentement au pas du troupeau qui va devant moi et au pas des enfants, jusqu'à ce que j'arrive vers mon seigneur en Séïr. Esaü dit : Je veux tout au moins laisser avec toi quelques-uns de ceux qui sont avec moi. Jacob répondit : A quoi bon, Puissé-je seulement trouver grâce aux yeux de mon seigneur. Et en ce jour-là Esaü s'en retourna par le chemin de Séïr. Jacob s'en alla vers Socoth et s'y construisit une maison et fit des cabanes pour son troupeau ; c'est pourquoi on a appelé le nom du lieu Socoth. Jacob arriva sain et sauf à la ville de Sichem, au pays de Canaan, quand il revint de Paddan-Aram. Il campa à l'est de la ville, et acheta des fils de Hémor, père de Sichem, pour cent késitas le morceau de terrain où il avait déployé sa tente. Il dressa là un autel qu'il appela El-Elohé-Israël. Dina, la fille de Lia, qu'elle avait enfantée à Jacob, sortit pour voir les filles du pays. Sichem, fils de Hémor, le Hévéen, le chef du pays, la vit, l'enleva, coucha avec elle et lui fit violence. Il s'attacha de toute son âme à Dina, fille de Jacob : il aima la jeune fille et parla au cœur de la jeune fille. Sichem dit à Hémor, son père : Prends-moi cette jeune fille pour femme. Jacob apprit qu'il avait déshonoré sa fille Dina ; mais comme ses fils étaient dans les champs avec son troupeau, Jacob se tut jusqu'à leur retour. Hémor, père de Sichem, sortit vers Jacob pour lui parler. Lorsque les fils de Jacob, de retour des champs, apprirent ces choses, ils se mirent en colère et furent très irrités ; car Sichem avait commis une infamie en couchant avec la fille de Jacob ; une telle chose n'aurait pas dû arriver. Hémor leur parla ainsi : Sichem, mon fils, s'est attaché de toute son âme à votre fille ; donnez-la lui, je vous prie, pour femme. Alliez-vous avec nous : vous nous donnerez vos filles et vous prendrez nos filles pour vous. Vous habiterez avec nous ; le pays vous est ouvert, demeurez-y, parcourez-le, et établissez-vous en lui. Sichem dit au père et aux frères de Dina : Puissé-je trouver grâce à vos yeux ; ce que vous exigerez je le donnerai. Majorez le prix de la dot ; multipliez les présents ; je donnerai selon ce que vous me direz ; mais donnez-moi la jeune fille pour femme. Les fils de Jacob répondirent à Sichem et à Hémor, son père, parlant avec astuce parce qu'il avait déshonoré leur sœur Dina. Ils lui dirent : Nous ne pouvons agir de la sorte en donnant notre sœur à un homme incirconcis ; car ce serait pour nous un opprobre. Nous acquiescerons à votre demande à cette condition seulement que vous deveniez comme nous en ce tout homme parmi vous soit circoncis. Alors nous vous donnerons nos filles et nous prendrons pour nous vos filles ; nous habiterons avec vous et deviendrons un seul peuple. Mais si vous n'écoutez pas notre proposition de vous faire circoncire, alors nous prendrons notre fille et nous nous en irons. Leurs paroles plurent à Hémor et à Sichem, fils de Hémor. Le jeune homme ne tarda pas à faire la chose ; car il s'était épris de la fille de Jacob. Il était lui-même le plus considéré de la maison de son père. Hémor et Sichem, son fils, allèrent à la porte de leur ville et parlèrent aux hommes de leur ville, disant : Ces hommes-là ont des intentions pacifiques envers nous ; qu'ils demeurent dans le pays et y circulent ; le pays a assez de place de tous côtés pour eux. Nous prendrons leurs filles pour nous comme femmes, et nous leur donnerons nos filles. Seulement ces hommes ne veulent acquiescer à notre demande de demeurer avec nous et de former un seul peuple qu'à condition que tout homme parmi nous soit circoncis comme eux-mêmes sont circoncis. Leurs troupeaux, leurs biens et toutes leurs bêtes de trait tout cela ne sera-t-il pas à nous ? Faisons seulement à leur volonté et ils demeureront avec nous. Tous ceux qui sortaient par la porte de la ville écoutèrent Hémor et Sichem, son fils, et tous ceux qui sortaient par la porte de la ville furent circoncis. Mais au troisième jour, alors qu'ils étaient malades, deux fils de Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina, prirent chacun leur épée, pénétrèrent sans inquiétude dans la ville et tuèrent tous les hommes. Ils tuèrent du tranchant de l'épée Hémor et Sichem, son fils ; enlevèrent Dina de la maison de Sichem, puis sortirent. Les fils de Jacob vinrent dépouiller les cadavres et piller la ville parce qu'on avait déshonoré leur sœur. Ils prirent le petit et le gros bétail, leurs ânes, ce qui était dans la ville et ce qui était dans les champs, ils emmenèrent comme butin toutes leurs richesses, tous leurs enfants et leurs femmes ; et ils pillèrent tout ce qui était dans les maisons. Jacob dit alors à Siméon et à Lévi : Vous me précipitez dans le malheur en me rendant odieux aux habitants du pays, aux Cananéens, aux Phérézéens ; alors que moi je n'ai que peu de monde, ils vont s'assembler contre moi et me tuer. Et je serai anéanti, moi et ma maison. Mais ils dirent : Devait-il traiter notre sœur comme une prostituée ? Dieu dit à Jacob : Lève-toi, monte à Béthel et demeure là. Et là tu dresseras un autel au Dieu qui t'est apparu lorsque tu fuyais devant Esaü, ton frère. Jacob dit à sa maison et à tous ceux qui étaient avec lui : Faites disparaître les dieux étrangers qui sont au milieu de vous ; purifiez-vous et changez de vêtements. Puis nous nous lèverons et nous monterons à Béthel, et là, je dresserai un autel au Dieu qui m'a exaucé au jour de mon angoisse et qui a été avec moi sur le chemin que je parcourais. Ils donnèrent alors à Jacob tous les dieux étrangers qui étaient entre leurs mains et les anneaux qu'ils portaient à leurs oreilles. Jacob les enfouit sous le chêne qui est à Sichem. Puis ils partirent et la terreur de Dieu fut sur les villes d'alentour en sorte qu'on ne poursuivit pas les fils de Jacob. Jacob arriva à Luz qui est au pays de Canaan - c'est Béthel - et tout le peuple qui était avec lui. Là, il bâtit un autel et il nomma le lieu El-Béthel car c'était là que Dieu s'était révélé à lui lors de sa fuite devant son frère. Débora, la nourrice de Rébecca, mourut et fut enterrée en dessous de Béthel, au pied du chêne, qu'on appela du nom de Chêne des pleurs. Dieu apparut encore à Jacob lors de son retour de Paddan-Aram, et il le bénit. Dieu lui dit : Ton nom est Jacob ; ton nom ne sera plus Jacob ; mais Israël sera désormais ton nom. Et il le nomma Israël. Dieu lui dit : Je suis le Dieu tout-puissant ; sois fécond et multiplie. Un peuple et une assemblée de peuples naîtront de toi et des rois sortiront de tes reins. Le pays que j'ai donné à Abraham et à Isaac, je te le donne ; et à ta postérité après toi je donne le pays. Et Dieu s'éleva d'au-dessus de lui, au lieu où il lui avait parlé. Jacob érigea une stèle à l’endroit où il lui avait parlé, une stèle de pierre, sur laquelle il répandit une libation et versa de l'huile. Et Jacob appela Béthel le lieu où Dieu lui avait parlé. Ils partirent ensuite de Béthel. Mais comme il restait encore quelque distance de chemin pour arriver à Ephrata, Rachel dut accoucher et l'accouchement fut pénible. Alors qu'elle était en proie aux douleurs de l'enfantement, la sage-femme lui dit : Ne crains point ; car cette fois encore tu as un fils. Comme sa vie s'en allait - car elle mourait - elle l'appela du nom de Bénoni, mais son père l'appela Benjamin. Rachel mourut et fut enterrée sur le chemin d'Ephrata (c'est Bethléem). Jacob érigea une stèle sur sa tombe ; c'est la stèle de la tombe de Rachel encore debout jusqu'à ce jour. Israël partit et dressa sa tente au-delà de Migdal-Eder. Or il arriva, tandis qu'Israël séjournait dans ce pays, que Ruben alla coucher avec Bala, concubine de son père, et Israël l'apprit. Les fils de Jacob étaient douze : Fils de Lia : Ruben, premier-né de Jacob, Siméon, Lévi, Juda, Issachar et Zabulon. Fils de Rachel : Joseph et Benjamin. Fils de Bala, la servante de Rachel : Dan et Nephtali. Fils de Zelpha, servante de Lia : Gad et Aser. Ceux-là sont les fils de Jacob qui lui naquirent à Paddan-Aram. Jacob arriva chez Isaac, son père, à Mambré, à Cariath-Arbé, c'est Hébron, là où avaient séjourné Abraham et Isaac. Les jours d'Isaac furent de cent quatre-vingts ans, Isaac rendit l'âme et mourut, fut réuni à ceux de sa parente, vieux et rassasié de jours. Esaü et Jacob l'enterrèrent. Voici la postérité d'Esaü qui est Edom. Esaü prit des femmes d'entre les filles de Canaan : Ada, fille d'Elon, le Hittite ; Oolibama, fille d'Ana, fils de Sébéon, le Hévéen, Basemath, fille d'Ismaël, sœur de Nabaïoth. Ada enfanta à Esaü Eliphaz ; Basemath enfanta Rahuel, et Oolibama enfanta Jéhus, Ihélon et Coré. Ce sont là les fils d'Esaü qui lui furent enfantés au pays de Canaan. Esaü prit ses femmes, ses fils et ses filles, et tous les gens de sa maison, ses troupeaux et tout son bétail, tous les biens qu'il avait acquis au pays de Canaan, et s'en alla dans un pays, loin de la face de Jacob, son frère ; car leurs richesses étaient trop grandes pour pouvoir demeurer ensemble. Le pays où ils séjournaient en étrangers ne pouvait leur suffire à cause de leurs troupeaux. Esaü demeura alors dans la montagne de Séïr. Esaü c’est Edom. Voici la postérité d'Esaü, père d'Edom, dans la montagne de Séïr. Voici les noms des fils d'Esaü : Eliphaz, fils d’Ada, femme d'Esaü ; Rahuel, fils de Basemath, femme d’Esaü. Les fils d'Eliphaz furent : Théman, Omar, Sépho, Gatham et Cénez. Thamna fut concubine d'Eliphaz, fils d'Esaü, et elle enfanta Amalech à Eliphaz. Ce sont les fils d’Ada, femme d'Esaü. Voici les fils de Rahuel : Nahath, Zara, Samma et Méza. Ce sont les fils de Basemath, femme d'Esaü. Voici les fils de Oolibama, fille d'Ada, fils de Sébéon, femme d’Esaü : elle enfanta à Esaü Jéhus, Ihélon et Coré. Voici les chefs de clans de la postérité d’Esaü. fils d'Eliphaz, premier-né d'Esaü : le chef Théman, le chef Omar, le chef Sépho, le chef Cénez, le chef Coré, le chef Gatham, le chef Amalech. Ce sont les chefs issus d'Eliphaz, au pays d’Edom ; ce sont les fils d'Ada. Voici les fils de Rahuel, fils d'Esaü : le chef Nabath, le chef Zara, le chef Samma, le chef Méza ; ce sont les chefs issus de Rahuel, au pays d'Edom. Voici les fils d’Oolibama, femme d'Esaü : le chef Jéhus, le chef Ihélon, le chef Coré ; ce sont les chefs issus d'Oolibama, fille d'Ana, femme d'Esaü. Ce sont les fils d'Esaü et ce sont leurs chefs ; c'est Edom. Voici les fils de Séïr, Le Horréen, habitants du pays : Lotan, Sobal, Sébéon, Ana, Dison, Esen et Disan. Ce sont les chefs horréens, fils de Séïr, au pays d'Edom. Les fils de Lotan furent : Hori et Héman, et la sœur de Lotan était Thamma. Voici les fils de Sobal : Alvan, Manahoth, Ebal, Sépho et Onam. Voici les fils de Sébéon : Aja et Ana. C'est lui Ana qui trouva les eaux dans le désert en faisant paître les ânes de Sébéon, son père. Voici les fils d'Ana : Dison ; Oolibama fut la fille d'Ana. Voici les fils de Dison : Hamdan, Héséban, Jethram et Charan. Voici les fils d'Eser : Balan, Zavan et Acan. Voici les fils de Disan : Hus et Aram. Voici les chefs horréens : le chef Lotan, le chef Sobal, le chef Sébéon, le chef Ana, le chef Dison, le chef Eser, le chef Disan. Ce sont les chefs horréens selon leurs clans au pays de Séïr. Voici les rois qui ont régné sur le pays d'Edom avant qu'un roi régnât sur les fils d'Israël : Béla, fils de Béor, régna sur Edom ; le nom de sa ville était Dénaba. Béla mourut et Jobab, fils de Zara, de Bosra, régna à sa place. Jobab mourut et Husam du pays des Thémanites régna à sa place. Husam mourut et Hadad, fils de Badad, régna à sa place ; c'est lui qui frappa Madian dans la campagne de Moab ; le nom de sa ville était Avith. Hadad mourut et Semla, de Masréca, régna à sa place. Semla mourut et Saül, de Rohoboth sur le fleuve, régna à sa place. Saül mourut et Balanan, fils d'Achor, régna à sa place ; Balanan, fils d'Achor, mourut et Hadar régna à sa place ; le nom de sa ville était Phaü et le nom de sa femme Méétabel, fille de Matred, fille de Mézaab. Voici les noms des chefs d'Esaü, selon leurs clans, leurs résidences, d'après leurs noms : le chef Thamna, le chef Alva, le chef Jétheth, le chef Oolibama, le chef Ela, le chef Phinon, le chef Cénez, le chef Théman, le chef Mabsar, le chef Magdiel, le chef Hiram. Ce sont les chefs d'Edom selon leurs résidences dans le pays dont ils ont pris possession. C'est là Esaü, le père d'Edom. Jacob s'établit au pays où son père avait séjourné comme étranger au pays de Canaan. Voici la postérité de Jacob : Joseph, âgé de dix-sept ans, faisait paître le menu bétail avec ses frères, mais il était encore jeune (avec les fils de Bala et avec les fils de Zelpha, femmes de son père) ; Joseph rapporta à leur père leur mauvaise réputation. Or Israël aimait Joseph plus que tous ses fils ; car il lui était né dans sa vieillesse ; il lui fit faire une longue tunique. Ses frères voyant que leur père l'aimait plus que tous ses fils, le prirent en aversion, et ne pouvaient lui parler aimablement. Joseph eut un songe qu'il raconta à ses frères et ils le haïrent encore davantage. Il leur dit : Ecoutez, je vous prie, le songe que j'ai rêvé. Voici que nous étions occupés à lier les gerbes au milieu des champs, et voici que ma gerbe se leva et même se tint debout, et voici que vos gerbes se mettaient tout autour et se prosternaient devant ma gerbe. Ses frères lui dirent : Est-ce que par hasard tu voudrais devenir roi sur nous et dominer sur nous ? Et ils le haïrent encore plus à cause de ses songes et à cause de ses paroles. Il eut encore un autre songe qu'il raconta à ses frères ; il dit : Voici que de nouveau j'ai eu un songe, et voici que le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi. (Il le raconta à son père et à ses frères. ) Son père le réprimanda et lui dit : Quel est ce songe que tu as rêvé ; Nous faudra-t-il venir, moi, ta mère et tes frères, nous prosterner à terre devant toi ? Ses frères furent jaloux de lui, et son père garda le souvenir de la chose. Ses frères étaient allés faire paître les brebis de leur père à Sichem. Israël dit à Joseph : Tes frères font bien paître à Sichem ? Viens, je veux t'envoyer vers eux. il lui répondit : Me voici. Il lui dit : Va, je te prie, et vois si ça va bien pour tes frères ainsi que pour le troupeau et tu me rapporteras la nouvelle. il l'envoya de la vallée d'Hébron et Joseph vint à Sichem. Alors qu'il errait çà et là dans la campagne, un homme le rencontra qui lui demanda : Qui cherches-tu ? Et il lui dit : Je cherche mes frères. Apprends-moi, je te prie, où ils font paître. Et l'homme dit : Ils sont partis d'ici ; car je les ai entendu dire : allons à Dothaïn. Et Joseph s'en fut à la suite de ses frères qu'il trouva à Dothaïn. Ils l'aperçurent de loin, et, avant qu'il se fut approché d'eux, ils montèrent un complot contre lui pour le faire mourir. Ils dirent, chacun à son frère : Voici le maître des songes qui vient. Maintenant, venez, nous allons le tuer et le jeter dans une citerne ; et nous dirons qu'une bête sauvage l’a dévoré et nous verrons ce qu'il en est de ses songes. Ruben, entendant cela, l'arracha de leurs mains et dit : Non, nous n'allons pas le tuer. Puis Ruben leur dit : Ne versez pas de sang ; jetez-le dans cette citerne qui est dans le désert et ne portez point la main sur lui. Ainsi parlait-il pour le délivrer de leurs mains afin de le rendre à leur père. Lorsque Joseph arriva près de ses frères, ils dévêtirent Joseph de sa tunique, cette tunique longue qu'il portait. Puis s'étant saisis de lui, ils le jetèrent dans la citerne ; et la citerne était vide, elle n'avait point d'eau. Ils s'assirent alors pour prendre leur repas. Ayant levé les yeux, ils virent une caravane d'Ismaélites venant de Galaad, dont les chameaux chargés d'aromates, de baume, de laudanum, étaient en route pour descendre vers l'Egypte. Juda dit à ses frères : Que gagnerons-nous à faire mourir notre frère et à enfouir son sang ? Venez donc, vendons-le aux Ismaélites et que notre main ne soit point sur lui ; car il est notre frère, notre chair. Ses frères l'écoutèrent. Et comme passaient les marchands madianites, ils tirèrent Joseph en haut hors de la citerne Ils vendirent Joseph aux Ismaélites pour vingt pièces d'argent et ceux-ci l'emmenèrent en Egypte. Ruben retourna à la citerne et voici que Joseph n'était plus dans la citerne. Et il déchira ses vêtements. Il s'en revint vers ses frères et leur dit : L'enfant a disparu ; et moi, où dois-je aller maintenant ? Ils prirent alors la tunique de Joseph, égorgèrent un bouc et trempèrent la tunique dans le sang. Puis ils envoyèrent porter la tunique longue à leur père en disant : Nous avons trouvé cela ; examine, nous t'en prions, si c'est la tunique de ton fils ou non. Il l'examina et dit : C'est la tunique de mon fils, une bête sauvage l'aura dévoré. Joseph aura été mis en pièces. Puis Jacob déchira ses vêtements et mit un sac sur ses reins et pleura sur son fils des jours nombreux. Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler ; mais il ne voulait pas se laisser consoler, disant : Dans le deuil, je descendrai vers mon fils au schéol. Et son père le pleura. Or les Madianites l'avaient vendu en Egypte à Putiphar, eunuque de Pharaon, chef des gardes. Il arriva qu'en ce temps-là Juda se sépara de ses frères et se retira chez un homme d'Odollam, du nom de Hira. Là Juda vit une fille d'un Cananéen dont le nom était Sué. Il la prit pour femme et alla vers elle. Elle conçut et enfanta un fils, qu'elle appela du nom de Her. Elle conçut de nouveau et enfanta un fils qu'elle appela du nom d'Onan. De nouveau elle enfanta un fils qu'elle appela Séla. Juda se trouvait à Achzib quand elle l'enfanta. Juda prit une femme pour Her, son premier-né ; son nom était Thamar. Mais Her, premier-né de Juda, était mauvais aux yeux de Yahweh et Yahweh le fit mourir. Juda dit alors à Onan : Va vers la femme de ton frère et acquitte-toi de ton devoir de beau-frère : suscite une postérité à ton frère. Or Onan savait que la postérité ne serait pas pour lui ; aussi chaque fois qu'il allait vers la femme de son frère, il laissait tomber la semence à terre pour ne point donner de postérité à son frère. Ce qu'il faisait était mal aux yeux de Yahweh qui le fit mourir lui aussi. Juda dit alors à Thamar, sa belle-fille : Demeure comme veuve dans la maison de ton père jusqu'à ce que Séla, mon fils, ait grandi, de peur, disait-il, qu'il ne meure lui aussi comme ses frères. Et Thamar s'en alla demeurer dans la maison de son père. Après un long temps écoulé, mourut la fille de Sué, femme de Juda. Quand Juda fut consolé, il monta à Thamna, vers ceux qui tondaient ses brebis, lui et Hira, son ami adullamite. On en informa Thamar en disant : Voici que ton beau-père monte à Thamna pour la tonte de ses brebis. Elle enleva alors ses vêtements de veuve, se couvrit, se masquant d'un voile, et s'assit à la porte d'Enaïm, sur le chemin de Thamna ; elle avait vu, en effet, que Séla était devenu grand et qu'elle ne lui avait pas été donnée pour femme. Juda, l'apercevant, la prit pour une prostituée : car elle avait couvert son visage. Il se dirigea de son côté sur le chemin et dit : Allons, je te prie, laisse-moi aller vers roi. Il ignorait, en effet, qu'elle fût sa belle-fille Elle dit : Que me donneras-tu pour venir vers toi ? Il dit : Je t'enverrai un chevreau du troupeau. Elle dit : Oui, si tu me donnes un gage jusqu'à ce que tu l'envoies. Il dit : Quel gage te donnerai-je ? Elle dit : Ton anneau, ton cordon, et ton bâton que tu tiens à la main. Il les lui donna ; puis il alla vers elle et elle conçut de son fait. Elle se leva et s'en alla, enleva son voile et reprit ses vêtements de veuve. Juda envoya le chevreau par son ami, l'adullamite, pour recouvrer de la femme le gage. Hira ne la trouva plus. Il interrogea les gens du lieu, disant : Où est l'hiérodule qui se tenait sur le chemin d'Enaïm ? Ils dirent : Il n'y a pas ici de hiérodule. Il s'en retourna vers Juda et dit : Je ne l'ai pas trouvée, et même les gens du lieu eut dit qu'il n'y avait pas eu en cet endroit de hiérodule. Juda dit alors : Qu'elle garde le gage pour elle, afin qu’on ne se moque pas de nous. Certes, j'ai envoyé le chevreau, et toi, tu ne l'as pas trouvée. Trois mois environ après, on apprit à Juda cette nouvelle : Ta belle-fille Thamar s'est prostituée et voici qu'elle a conçu à la suite de sa prostitution. Juda dit : Faites-la sortir et qu'elle soit brûlée. Mais comme on la faisait sortir, elle envoya dire à son beau-père : C'est de l’homme à qui sont ces objets que j'ai conçu. Et elle dit : Examine, je te prie, à qui sont cet anneau, ce cordon et ce bâton. Juda examina dit : Elle est dans son droit plus que moi ; car ne l'ai pas donnée à Séla, mon fils. Et Il ne la connut plus. Or voici qu'au temps de l'enfantement, il avait deux jumeaux dans son sein. Pendant qu’elle enfantait, l'un tendit la main. La sage-femme prit un fil d'écarlate et le noua autour de main en disant : Celui-ci sort le premier. Mais voici qu'il retira sa main et que son frère sortit. Elle dit : Quelle brèche tu t'es faite. Et elle l'appela du nom de Pharès. Sortit ensuite son frère qui avait à la main le fil d'écarlate et elle l'appela du nom de Zara. Joseph fut emmené en Egypte ; Putiphar, eunuque de Pharaon, chef des gardes, égyptien, l’acheta de la main des Ismaélites qui l'avaient fait descendre là. Yahweh était avec Joseph, en sorte que tout lui réussissait. Il demeurait dans la maison de son maître l’Egyptien. Son maître s’aperçut que Yahweh était avec lui et que Yahweh faisait réussir tout ce qu'il entreprenait. Aussi Joseph trouva-t-il grâce à ses yeux et devint son serviteur ; il l’établit intendant sur sa maison et lui remit entre les mains tout ce qu’il possédait. Quand il l’eut établi intendant sur sa maison et sur tout ce qu'il possédait, Yahweh bénit la maison de l’Egyptien à cause de Joseph et la bénédiction de Yahweh s'étendit à tout ce qu'il avait à la maison et aux champs. Aussi abandonna-t-il entre les mains de Joseph tout ce qu'il possédait, ne se préoccupant plus de rien avec lui, sinon de la nourriture qu'il prenait. Or Joseph était beau de corps et beau de visage. Après ces événements, il arriva que la femme de son maître jeta les yeux sur Joseph et lui dit : Couche avec moi. Mais il s'y refusa et dit à la femme de son maître : Voici que mon maître ne se préoccupe de rien dans sa maison à cause de moi et que tout ce qu'il a, il me l'a confié. Lui-même dans cette maison n'est pas plus grand que moi, et il ne m'a rien interdit sinon toi, parce que tu es sa femme. Comment pourrais-je commettre une si grande injustice et pécherais-je contre Dieu ? Bien qu'elle parla ainsi à Joseph jour après jour, il ne consentit pas à coucher auprès d'elle ni à être à elle. Mais il arriva qu'un de ces jours-là qu'il était entré dans la maison pour faire son service et qu'aucun des gens de la maison ne se trouvait à l'intérieur de la maison, elle le saisit par son vêtement, disant : Couche avec moi ; lui, abandonnant son vêtement entre ses mains, prit la fuite et sortit dehors. Quand elle vit qu'il avait abandonné son vêtement entre ses mains et s'était enfui dehors, elle appela les gens de la maison et leur dit : Voyez, on a fait venir un Hébreu pour folâtrer avec nous. Il est venu vers moi pour coucher avec moi ; mais j'ai appelé à grands cris. Quand il a entendu que j'élevais la voix et que j'appelais, il a abandonné son vêtement près de moi, s'est enfui et est sorti dehors. Puis elle plaça près d'elle le vêtement de Joseph jusqu'à ce que son maître entrât dans la maison. Alors elle lui rapporta la chose de la façon suivante : Le serviteur hébreu que tu nous as amené est venu vers moi pour folâtrer avec moi ; mais lorsque j'eus élevé la voix et appelé, il a abandonné son vêtement près de moi et s'est enfui dehors. Quand le maître de Joseph eut entendu le récit que sa femme lui racontait en ces termes : Voilà ce que m'a fait ton serviteur, sa colère s'enflamma. Le maître de Joseph le fit saisir et mettre en prison, dans le lieu où sont enfermés les prisonniers du roi ; et il resta dans la prison. Mais Yahweh était avec Joseph ; il étendit sur lui sa bienveillance et lui fit trouver grâce aux yeux du chef de la prison. Le chef de la prison confia à Joseph tous les prisonniers qui étaient dans la prison et tout ce qui s'y faisait se faisait par lui. Le chef de la prison ne se souciait en rien de ce que Joseph avait en mains ; car Yahweh était avec lui et ce qu'il faisait, Yahweh le faisait réussir. Il advint, après ces événements, que l’échanson et le panetier du roi d'Egypte offensèrent leur maître, le roi d'Egypte. Pharaon fut irrité contre ses deux eunuques, contre le chef des échansons et contre le chef des panetiers ; il les fit mettre en prison dans la maison du chef des gardes, dans la prison, au lieu même où Joseph était enfermé. Le chef des gardes leur attacha Joseph pour les servir ; or ils demeurèrent un certain temps dans la prison. L'échanson et le panetier du roi d'Egypte, qui étaient enfermés dans la prison, eurent tous les deux un songe, chacun le sien la même nuit, chaque songe ayant une signification particulière. Au matin, lorsque Joseph entra chez eux, il remarqua qu'ils étaient tristes. Il demanda aux eunuques de Pharaon qui étaient avec lui en prison, dans la maison de son maître, disant : Pourquoi faites-vous si tristes figures aujourd'hui ? Ils lui dirent : Nous avons eu un songe et il n'y a personne pour l'interpréter. Et Joseph leur dit : L'interprétation des songes n'est-elle pas affaire de Dieu ? Racontez-moi, je vous prie, vos songes. Le chef des échansons raconta son songe à Joseph et lui dit : Dans mon songe, voici qu'il y avait devant moi un cep. Et le cep avait trois sarments et, comme il commençait à pousser, la floraison se montra et ses grappes eurent des raisins mûrs. La coupe de Pharaon était dans ma main. je pris les raisins, les pressai dans la coupe de Pharaon et tendis la coupe à la main de Pharaon. Joseph lui dit : En voici l'interprétation : Les trois sarments signifient trois jours ; encore trois jours et Pharaon relèvera ta tête en te rétablissant dans ta charge ; et tu tendras de nouveau la coupe à Pharaon, comme auparavant quand tu étais son échanson. Puisses-tu seulement te souvenir de moi lorsque tu seras heureux ; accorde-moi une faveur, je te prie, fais mention de moi devant Pharaon et fais-moi sortir de cette maison. Car j'ai été enlevé du pays des Hébreux par un rapt et je n'ai rien fait pour qu’on me mette en prison. Le chef des panetiers, quand il vit que Joseph donnait une interprétation favorable, lui dit : Moi aussi, dans mon songe, voici que j'avais trois corbeilles de pain blanc sur la tête. Dans la corbeille de dessus, il y avait toutes sortes de nourritures faites par le panetier pour Pharaon ; les oiseaux les mangeaient de la corbeille qui était sur ma tête. Joseph répondit ainsi : En voici l'interprétation : Les trois corbeilles signifient trois jours ; encore trois jours et Pharaon élèvera ta tête de dessus toi et te fera pendre à un poteau. Et les oiseaux mangeront ta chair en l'arrachant de toi. Le troisième jour, jour anniversaire de sa naissance, Pharaon donna un festin à tous ses serviteurs ; il éleva la tête du chef des échansons et la tête du chef des panetiers au milieu de ses serviteurs ; il rétablit le chef des échansons dans son office d'échanson et celui-ci présenta de nouveau la coupe à la main de Pharaon ; et le chef des panetiers fut pendu, ainsi que Joseph leur avait expliqué. Le chef des échansons ne le souvint plus de Joseph, mais l'oublia. Après deux années écoulées, Pharaon eut un songe ; voici : il se tenait au bord du fleuve, et voici que du fleuve montèrent sept vaches belles d'aspect et grasses de chair, qui se mirent à paître dans l'herbe. Et voici que derrière elles montèrent du fleuve sept autres vaches, laides d'aspect et maigres de chair ; elles se tenaient près des autres au bord du fleuve. Les vaches laides d'aspect et maigres de chair mangèrent les sept vaches belles d'aspect et grasses. Alors Pharaon s'éveilla. S'étant rendormi, il eut un deuxième songe : voici que sept épis, épais et beaux, avaient poussé sur une seule tige ; et voici que sept épis, grêles et desséchés par le vent d'est poussèrent après eux. Les épis grêles avalèrent les sept épis épais et pleins. Alors Pharaon s'éveilla et voici que c'était un songe. Il arriva que le matin son esprit était inquiet ; aussi envoya-t-il appeler tous les devins de l'Egypte et tous les sages. Pharaon leur raconta les songes qu'il avait eus, et il n'y avait personne pour les interpréter à Pharaon. Le chef des échansons parla alors à Pharaon disant : Il me faut aujourd'hui rappeler mes fautes. Pharaon était irrité contre ses serviteurs et me fit jeter en prison dans la maison du chef des gardes, moi et le chef des panetiers. Nous eûmes un songe dans la même nuit, moi et lui, chacun un songe de signification particulière. Et là il y avait avec nous un jeune Hébreu, serviteur du chef des gardes ; nous lui avons raconté nos songes, et il nous a expliqué nos songes ; de chacun il expliqua le songe. Il arriva selon ce qu'il nous avait expliqué : pour moi, Pharaon me rétablit dans ma charge, et lui, il le fit pendre. Pharaon envoya appeler Joseph qu'on fit sortir au plus vite de la prison. Après qu'il se fut rasé et eut changé de vêtements, il se rendit chez Pharaon. Pharaon dit à Joseph : J'ai eu un songe et il n’y a personne pour l'expliquer ; mais j'ai entendu dire de toi qu'il te suffit d'entendre un songe pour en donner l'interprétation. Joseph répondit à Pharaon, disant : Ce n'est pas moi, mais Dieu qui donnera une réponse pour le bonheur de Pharaon. Pharaon parla à Joseph : Dans mon songe, je me tenais sur le bord du fleuve ; et voici que du fleuve montaient sept vaches grasses de chair et belles de forme, qui se mirent à paître dans l'herbe. Et voici que montaient derrière elles sept autres vaches chétives, très laides de forme et maigres de chair : comme celles-là, je n'en ai pas vu paître dans toute la terre d'Egypte. Les vaches maigres et laides mangèrent les sept premières vaches grasses. Bien que celles-ci fussent entrées dans leur ventre, il ne paraissait pas qu'elles fussent entrées dans leur ventre ; la laideur de leur corps était telle qu'auparavant. Alors je m'éveillai. Je vis un autre songe : voici que sept épis, épais et beaux, avaient poussé sur une seule tige ; et voici que sept épis vides, grêles et desséchés par le vent d'est poussèrent après eux. Les sept épis grêles avalèrent les sept beaux épis. J'ai raconté cela aux devins ; mais aucun n'a pu m'en donner la signification. Joseph dit alors à Pharaon : Le songe de Pharaon n'est qu'un seul songe. Ce que Dieu va faire il l'a fait connaître à Pharaon. Les sept belles vaches sont elles-mêmes sept années, et les sept beaux épis sont eux-mêmes sept années, c'est un songe unique. Mais les sept vaches maigres et laides qui montèrent derrière elles sont elles-mêmes sept années et les sept épis grêles et desséchés par le vent d'est sont sept années de famine. Voici la parole que je dis à Pharaon : ce que Dieu va faire il le montre à Pharaon. Voici que viennent sept années de grande abondance dans tout le pays d'Egypte. Mais viendront après elles sept années de famine qui feront oublier cette abondance au pays d'Egypte ; la famine consumera le pays. On ne se souviendra plus de l'abondance dans le pays à cause de la famine qui l'aura suivie ; car elle sera très rude. Du fait que le songe s'est répété deux fois à Pharaon, c'est que la chose est arrêtée de la part de Dieu et que Dieu est sur le point de l'accomplir. Que maintenant donc Pharaon choisisse un homme et sage et qu'il l'établisse sur le pays d’Egypte. Que Pharaon agisse donc, prépose des gouverneurs sur le pays et qu'il prélève un cinquième des récoltes du pays d'Egypte durant les sept années d'abondance. Qu'ils accumulent les vivres de ces bonnes années qui viennent, qu'ils emmagasinent du blé à la disposition de Pharaon, pour l'alimentation dans les villes et qu'ils les conservent. Ces vivres seront une réserve pour le pays d'Egypte et ainsi le pays ne périra pas de la famine. Ces paroles plurent à Pharaon et à tous ses serviteurs. Pharaon dit alors à ses serviteurs : Pourrions-nous trouver un homme comme celui-ci qui eût en lui l'esprit de Dieu ? Et Pharaon dit à Joseph : Dès lors que Yahweh t'a fait connaître tout cela, il ne saurait y avoir personne plus habile et plus sage que toi. C'est toi donc qui dirigeras ma maison et tout mon peuple obéira à tes ordres ; par le trône seulement je serai au-dessus de toi. Pharaon dit encore à Joseph : Vois, je t’établis sur tout le pays d'Egypte. Puis Pharaon ôta son anneau de sa main et le passa à la main de Joseph ; il le fit revêtir d'habits de lin fin et suspendit à son cou le collier d'or. Il le fit monter sur le second des chars de l'Etat qu'il avait et on criait devant lui : Abrek. Ainsi l'établit-il sur tout le pays d'Egypte. Pharaon dit à Joseph : Je suis Pharaon et sans ton assentiment personne ne devra lever sa main ni son pied dans tout le pays d'Egypte. Et Pharaon nomma Joseph Tsaphnath-Panéach, et lui donna pour femme Aséneth, fille de Putiphar, prêtre d'On. Joseph parcourut le pays d'Egypte. Joseph était âgé de trente ans lorsqu'il se présenta devant Pharaon, roi d'Egypte. Joseph sortit de devant Pharaon et parcourut le pays d'Egypte. Le pays produisit à pleines poignées durant les sept années d'abondance. Et Joseph accumula tous les vivres de ces sept années qui furent au pays d'Egypte, et fit porter les vivres dans les villes, mettant à l'intérieur de chaque ville les vivres récoltés par la campagne d'alentour. Joseph amassa ainsi du blé en aussi grande quantité que le sable de la mer, au point qu'on cessa de le mesurer ; car on ne pouvait plus le mesurer. Deux fils naquirent à Joseph avant qu'arriva l'année de la famine ; Aséneth, fille de Putiphar, prêtre d'On, les lui avait enfantés. Joseph appela l'aîné du nom de Manassé ; car, dit-il, Dieu m'a fait oublier tout mon malheur et toute la maison de mon père. Il appela le nom du second Ephraïm ; car, dit-il, Dieu m'a rendu fécond dans le pays de mon affliction. Les sept années d'abondance qui régnèrent au pays d'Egypte étaient écoulées, et les sept années de famine commencèrent à paraître ainsi que Joseph l'avait dit. La famine sévit alors dans tous les pays ; pourtant dans tout le pays d'Egypte il y avait du pain. Quand tout le pays d'Egypte eut faim aussi et que le peuple cria vers le Pharaon pour avoir du pain, Pharaon dit à tous les Egyptiens : Allez vers Joseph, et ce qu'il vous dira, faites-le. La famine s'étendait sur toute la surface du pays ; alors Joseph ouvrit tous les dépôts qui s'y trouvaient et vendit du blé aux Egyptiens. Cependant la famine s'aggravait dans le pays d'Egypte, et tous les pays venaient en Egypte pour acheter du blé auprès de Joseph ; car la famine s’aggravait sur toute la terre. Jacob apprit alors qu'il y avait du blé en Egypte et Jacob dit à ses fils : Pourquoi vous regardez-vous ainsi l'un l'autre ? Et il ajouta : J'ai appris qu'il y avait du blé en Egypte ; descendez-y et achetez-en pour nous, pour que nous restions en vie et ne mourrions pas. Les frères de Joseph au nombre de dix descendirent acheter du blé en Egypte. Mais Benjamin, le frère de Joseph, Jacob ne l'envoya pas avec ses frères, de peur, disait-il, qu'il ne lui arrive malheur. Les fils d'Israël vinrent acheter du blé, parmi d'autres également venus, car la famine sévissait au pays de Canaan. Joseph était maître souverain sur le pays et c'est lui qui vendait à tout le peuple du pays. Les frères de Joseph étant donc arrivés se prosternèrent devant lui la face contre terre. Lorsque Joseph les vit, il les reconnut, mais se montra comme un étranger vis-à-vis d'eux et leur parlant avec dureté leur dit : D'où venez-vous ? Ils dirent : Du pays de Canaan pour acheter des vivres. Joseph reconnut ses frères, mais eux ne le reconnurent pas. Joseph se souvint alors des songes qu'il avait eus à leur sujet et leur dit : Vous êtes des espions ; c'est pour reconnaître les points faibles du pays que vous êtes venus. Ils répondirent : Non, seigneur ; tes serviteurs sont venus pour acheter des vivres. Tous, nous sommes les fils d'un même homme ; nous sommes d'honnêtes gens ; tes serviteurs ne sont pas des espions. Il leur dit : Non pas ; car vous êtes venus pour reconnaître les points faibles du pays. Ils dirent : Nous, tes serviteurs, nous sommes douze frères, fils d'un même homme au pays de Canaan. Et voici : le plus jeune est actuellement avec notre père et l'autre n'est plus. Mais Joseph leur dit : C'est comme je viens de vous le dire : vous êtes des espions. Vous allez être soumis à cette épreuve : par la vie de Pharaon, vous ne sortirez pas d'ici avant que votre plus jeune frère y soit venu. Envoyez donc l'un d'entre vous pour qu'il cherche votre frère. Pour vous, vous serez emprisonnés. Vos dires seront ainsi vérifiés et l'on saura si la vérité est avec vous ; sinon, par la vie de Pharaon, vous êtes sûrement des espions. Et il les fit mettre ensemble en prison pendant trois jours. Le troisième jour Joseph leur dit : Faites ceci et vous vivrez ; car moi je crains Dieu. Si vous êtes sincères, qu'un de vos frères reste comme prisonnier dans la maison où vous êtes détenus, et vous, allez et emportez du blé pour apaiser la faim de vos familles. Mais amenez-moi votre plus jeune frère, et alors vos dires seront reconnus vrais et vous ne mourrez pas. Et ils firent ainsi. Ils se dirent l'un à l'autre : Nous avons été vraiment coupables envers notre frère ; car, ayant vu l'angoisse de son âme alors qu'il nous implorait, nous ne l'avons pas écouté. Voilà pourquoi tombe sur nous cette angoisse. Ruben leur répondit et dit : Ne vous avais-je pas dit : Ne péchez pas contre l'enfant ? mais vous ne m'avez pas écouté : et maintenant son sang est réclamé. Et eux ne savaient pas que Joseph comprenait ; car il y avait entre eux l'interprète. Alors il s'écarta d'eux et se mit à pleurer. Puis, retourné vers eux, il leur parla, et, ayant pris Siméon, il le fit enfermer sous leurs yeux. Joseph ordonna de remplir de blé leurs sacs, de remettre l'argent de chacun dans son sac et de leur donner des vivres pour la route. Ainsi fut fait. Ils chargèrent leur blé sur leurs ânes et partirent de là. Au campement de la nuit, l'un d'eux ouvrit son sac pour donner à manger à son âne, et il vit son argent et voici qu'il était à l'entrée de son sac. Il dit à ses frères : On m'a rendu mon argent ; réellement le voici dans mon sac. Leur cœur défaillit et ils se dirent en tremblant chacun à son frère : Pourquoi Dieu nous a-t-il fait cela ? Lorsqu'ils arrivèrent chez Jacob, leur père, au pays de Canaan, ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé, disant : L'homme qui est le maître du pays nous a parlé avec dureté et nous a fait mettre en prison comme des gens venus espionner le pays. Nous lui avons dit : Nous sommes d’honnêtes gens et nous ne sommes pas des espions. Nous sommes douze frères, fils du même père : l'un n'est plus, et le plus jeune est actuellement avec notre père au pays de Canaan. Alors l'homme qui est le maître du pays nous a dit : Voici comment je saurai que vous êtes sincères : laissez un de vos frères avec moi, prenez de quoi apaiser la faim de vos familles et partez. Ramenez-moi votre plus jeune frère et je saurai alors que vous n'êtes pas des espions, mais des hommes sincères. Je vous rendrai votre frère et vous pourrez trafiquer librement dans le pays. Puis, comme ils vidaient leurs sacs, voici que chacun trouva sa bourse dans son sac ; et ayant vu leurs bourses, eux et leur père, ils eurent peur. Jacob, leur père, leur dit : Vous me dépossédez de mes enfants. Joseph n'est plus, Siméon n'est plus, et vous voulez prendre Benjamin. C'est sur moi que tout retombe. Ruben dit à son père : Tu feras mourir mes deux fils, si je ne le ramène vers toi. Remets-le moi entre les mains et moi je te le ramènerai. Il dit : Mon fils ne descendra pas avec vous ; car son frère est mort et il reste seul. S'il lui survenait un malheur dans le voyage que vous allez entreprendre, vous feriez descendre dans la douleur mes cheveux blancs au schéol. La famine pesait lourdement sur le pays. Lorsqu'ils eurent achevé de manger le blé qu'ils avaient apporté d'Egypte, leur père leur dit : Retournez pour acheter quelque peu de nourriture. Juda lui dit : Cet homme nous a fait cette recommandation expresse : Vous ne verrez pas ma face que votre frère ne soit avec vous. Si donc tu consens à envoyer notre frère avec nous, nous descendrons et t'achèterons des vivres. Mais si tu refuses de l'envoyer, nous ne descendrons pas, car l'homme nous a dit : Vous ne verrez pas ma face que votre frère ne soit avec vous. Israël répondit : Pourquoi avez-vous mal agi à mon égard en révélant à cet homme que vous aviez encore un frère ? Ils dirent : Cet homme s'est informé sur nous et sur notre famille ; il nous a dit : Votre père est-il encore en vie ? Avez-vous un frère ? Et nous l'avons renseigné selon les questions posées. Pouvions-nous savoir qu'il dirait : Faites descendre votre frère ? Puis Juda dit à Israël, son père : Envoie donc l'enfant avec moi. Nous nous lèverons et nous partirons afin que nous demeurions en vie et ne mourrions pas, nous, toi et nos enfants. Moi, je me porte garant pour lui ; c'est de moi que tu devras le réclamer. si je ne le ramène pas auprès de toi, si je ne le place pas devant tes yeux, je serai coupable envers toi à jamais. Si nous n'avions pas tant hésité, nous serions deux fois de retour ici maintenant. Israël, leur père, leur dit : Puisqu'il en est voici ce que vous allez faire : prenez les meilleurs produits du pays dans vos bagages et apportez-les en présent à cet homme : un peu de baume, un peu de miel, des aromates, du laudanum, des pistaches et des amandes. Prenez en mains une double somme d'argent ; car l’argent qui a été remis à l'entrée de vos sacs, peut-être par méprise, restituez-le de vos mains. Prenez aussi votre frère, levez-vous et retournez vers cet homme. Que le Dieu Tout-puissant vous fasse trouver grâce devant cet homme et qu'il laisse revenir avec vous votre autre frère ainsi que Benjamin. Et moi, comme j’ai été sans enfants, je serai de nouveau sans enfants. Les hommes prirent ce présent, ils prirent aussi le double d'argent en leurs mains et Benjamin ; puis, s'étant levés, ils descendirent en Egypte et se présentèrent devant Joseph. Apercevant Benjamin avec eux, Joseph dit à son intendant : Fais entrer ces hommes dans la maison ; fais tuer et préparer :. car ces hommes mangeront avec moi à midi. L'homme fit selon ce qu'avait dit Joseph et fit entrer les hommes dans la maison de Joseph. Et les hommes eurent peur quand on les fit entrer dans la maison de Joseph ; car, disaient-ils, c'est à cause de l'argent rapporté la première fois dans nos sacs qu'on nous emmène ici, pour se jeter sur nous, tomber sur nous et nous prendre comme esclaves avec nos ânes. Ils s'approchèrent de l'intendant de la maison de Joseph et lui parlèrent à l'entrée de la maison, disant : Pardon, seigneur, nous sommes descendus déjà une fois pour acheter des vivres, et lorsque nous arrivâmes au campement de la nuit et que nous ouvrîmes nos sacs, voici que l'argent de chacun était à l'entrée de son sac, notre argent avec tout son poids ; nous le rapportons dans nos mains. Mais nous avons apporté d'autre argent dans nos mains pour acheter des vivres ; nous ne savons qui a mis notre argent dans nos sacs. Il dit : Tranquillisez-vous. N'ayez crainte. C'est votre Dieu, le Dieu de vos pères, qui vous a donné un trésor dans vos sacs. Votre argent m'était parvenu. Et il leur amena Siméon. L'intendant fit entrer les hommes dans la maison de Joseph. Il leur donna de l'eau et ils se lavèrent les pieds ; puis il donna du fourrage à leurs ânes. Ils disposèrent ensuite leur présent en attendant l'arrivée de Joseph à midi ; car ils avaient appris que c'était là qu'ils devaient prendre leur repas. Quand Joseph fut entré dans la maison, ils lui apportèrent à la maison le présent qu'ils avaient en leurs mains et ils se prosternèrent à terre devant lui. Il leur demanda s'ils allaient bien et dit : Votre vieux père dont vous m'avez parlé va-t-il bien ? est-il encore en vie ? Ils répondirent : Ton serviteur, notre père, va bien ; il est encore en vie, et, s'étant inclinés, ils se prosternèrent. Joseph, levant les yeux, aperçut Benjamin, son frère, le fils de sa mère, et il dit : Celui-ci est votre plus jeune frère dont vous m'avez parlé ? et il ajouta : Dieu te soit favorable, mon fils. Il sortit en hâte pour pleurer en secret ; car ses entrailles s'étaient émues à la vue de son frère ; étant entré dans la chambre, il pleura. Puis il se lava le visage et sortit ; et, faisant effort pour se dominer, il dit : Apportez le repas. On le servait à part, eux aussi à part, et les Egyptiens qui mangeaient avec lui de même à part ; car les Egyptiens ne peuvent manger avec les Hébreux : ce serait une abomination pour les Egyptiens. Ils s'assirent devant lui, du premier-né selon son droit d'aînesse au plus jeune selon sa jeunesse ; ils se regardaient l'un l'autre très étonnés. Joseph leur fit porter des mets qui étaient devant lui ; mais la part mise devant Benjamin était cinq fois plus grosse que ce que l'on mit devant tous les autres. Puis ils burent et burent copieusement avec lui. Ensuite Joseph donna cet ordre à son intendant : Remplis de vivres les sacs de ces hommes autant qu'ils peuvent en porter et mets l'argent de chacun à l'entrée de son sac. Tu mettras ma coupe, la coupe d'argent, à l'entrée du sac du plus jeune avec l'argent de son blé. Et il fit selon les paroles que Joseph avait dites. Dès que la lumière parut, on renvoya les hommes, eux et leurs ânes. A peine sortaient-ils de la ville, n'étant pas encore éloignés, que Joseph dit à son intendant : Lève-toi, cours après ces hommes. Quand tu les auras rattrapés, tu leur diras : Pourquoi rendez-vous le mal pour le bien ? (et pourquoi m'avez-vous dérobé la coupe d'argent ?) N'est-ce pas celle dans laquelle boit mon seigneur et avec laquelle il pratique la divination ? Vous avez mal agi en faisant cela. Les ayant rattrapés, l'intendant leur parla selon ces paroles. Ils lui répondirent : Pourquoi mon seigneur parle-t-il de cette manière ? Loin de tes serviteurs de faire pareille chose. Voici l'argent que nous avons retrouvé à l'entrée de nos sacs ; nous te l'avons rapporté du pays de Canaan ; comment aurions-nous dérobé argent ou or dans la maison de ton maître ? Que celui d'entre tes serviteurs chez qui on trouvera (la coupe) meure et que nous-mêmes devenions des esclaves pour mon seigneur. L'intendant dit : Eh bien, maintenant il sera fait comme vous avez dit : Celui qui sera trouvé avec la coupe sera mon esclave et vous, vous pourrez vous en aller libres. Ils se hâtèrent de descendre chacun son sac à terre et d’ouvrir chacun son sac. L'intendant se mit à chercher, commençant par le plus âgé et finissant par le plus jeune. La coupe fut trouvée dans le sac de Benjamin. Alors ils déchirèrent leurs vêtements, et, chacun ayant rechargé son âne, ils retournèrent à la ville. Quand Juda entra avec ses frères dans la maison de Joseph, celui-ci y était encore ; ils tombèrent à terre devant lui. Joseph leur dit : Qu'est-ce que cette action que vous venez de commettre ? Ne saviez-vous pas qu'un homme comme moi connaît les choses secrètes ? Juda dit : Que dirons-nous à mon seigneur ? comment devrons-nous lui parler ? comment nous justifier ? Dieu a mis en lumière l'iniquité de tes serviteurs ; voici que nous sommes les esclaves de mon seigneur, nous et celui chez qui la coupe a été trouvée. Et Joseph dit : Loin de moi de faire cela. L'homme chez qui la coupe a été trouvée sera mon esclave. Pour vous, montez en paix vers votre père. Juda s'approcha alors de lui et dit : De grâce, seigneur, que ton serviteur, je te prie, puisse faire entendre une parole aux oreilles de mon seigneur, et que ta colère ne s'enflamme pas contre ton serviteur ; car tu es l'égal de Pharaon. Monseigneur a interrogé ses serviteurs, disant : Avez-vous encore un père ou un frère ? et nous avons répondu à mon seigneur : nous avons un père âgé et un jeune frère, enfant de sa vieillesse ; le frère de ce dernier est mort, et lui est resté seul enfant de sa mère ; aussi est-il chéri de son père. Tu as dit à tes serviteurs : Faites-le descendre vers moi afin que je le voie de mes yeux. Nous avons dit à mon seigneur : L'enfant ne peut pas quitter son père ; s'il venait à le quitter, son père mourrait. Alors tu as dit à tes serviteurs : Si votre plus jeune frère ne descend pas avec vous, vous ne reverrez plus ma face. Et alors nous sommes montés vers ton serviteur, notre père, nous lui avons fait connaître les paroles de mon seigneur. Quand notre père nous a dit : Retournez et achetez-nous quelque peu de vivres, nous lui avons dit : Nous ne pouvons descendre ; mais si notre plus jeune frère est avec nous, nous descendrons ; car nous ne pouvons plus paraître aux yeux de cet homme, si notre plus jeune frère n’est avec nous. Ton serviteur, notre père, nous dit alors : Vous savez que ma femme m'a enfanté deux fils ; l'un a disparu d'auprès de moi et je n'ai pu que me dire : Certes, il a été mis en pièces, et jusqu'à présent je ne l'ai pas revu. Si vous m'enlevez encore celui-ci de la vue et qu'un malheur lui arrive, vous ferez descendre mes cheveux blancs avec grande douleur au schéol. Et maintenant, si j'arrive devant ton serviteur, mon père, sans avoir avec nous l'enfant, auquel il est attaché de toute son âme, et qu'il voie que l'enfant n'est pas là, il mourra, et vraiment tes serviteurs auront fait descendre les cheveux blancs de ton serviteur, notre père, avec grande douleur dans le schéol. Ton serviteur, en effet, s'est porté garant de l'enfant auprès de mon père, en disant : si je ne le ramène pas vers toi, je serai coupable envers mon père à jamais. Maintenant donc, que ton serviteur, je te prie, reste comme esclave de mon seigneur à la place de l'enfant et que l'enfant monte avec ses frères. Comment pourrais-je, en effet, monter vers mon père sans que l'enfant soit avec nous. Je ne saurais voir l'affliction qu'il éprouverait. Ne pouvant plus se dominer devant tous ceux qui se tenaient autour de lui, Joseph s'écria : Faites sortir tout le monde d'auprès de moi ; ainsi plus personne ne se tenait près de lui lorsque Joseph se fit reconnaître à ses frères. Il se mit alors à pleurer à haute voix en sorte que les Egyptiens entendirent ainsi que la maison de Pharaon. Et Joseph dit à ses frères : Je suis Joseph. Ainsi mon père est encore en vie ? mais ses frères n'étaient pas en état de lui répondre, tellement ils étaient frappés de stupeur en sa présence. Et Joseph dit à ses frères : Approchez-vous donc de moi. Ils s'approchèrent, et il dit : Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour l'Egypte. Mais maintenant ne vous affligez pas et ne vous tourmentez pas de m'avoir vendu pour être amené ici : car c'est pour vous conserver en vie que Dieu m'a envoyé avant vous. Voici deux ans que la famine règne dans le pays, et cinq années durant il n'y aura encore ni labourage ni moisson. Dieu m'a envoyé avant vous pour que votre race survive sur la terre et que vous demeuriez en vie grâce à un merveilleux secours. Et maintenant ce n'est donc pas vous qui m'avez envoyé ici, mais c'est Dieu qui m'a établi père de Pharaon, maître de sa maison et gouverneur de tout le pays d'Egypte. En hâte montez vers mon père et vous lui direz : Ainsi a parlé ton fils Joseph : Dieu m'a établi maître sur toute l'Egypte ; descends auprès de moi sans tarder. Tu habiteras dans la terre de Gessen et tu seras près de moi, toi, tes fils et les fils de tes fils, ton petit et ton gros bétail et tout ce qui t'appartient. Là, je t'approvisionnerai, - car il y a encore cinq années de famine, - pour que tu ne sois pas réduit à la misère, toi, ta maison et tout ce qui t'appartient. Voici que vos yeux ainsi que les yeux de mon frère Benjamin voient que c'est ma bouche qui vous parle. Apprenez à mon père quelle grande dignité j'ai en Egypte et tout ce que vous avez vu. Hâtez-vous de faire descendre ici mon père. Alors il tomba au cou de Benjamin, son frère, et pleura. Benjamin aussi pleura à son cou. Puis il embrassa tous ses frères en pleurant ; après quoi ses frères parlèrent avec lui. La nouvelle se répandit dans la maison de Pharaon : Les frères de Joseph, disait-on, sont arrivés ; elle fut agréable aux yeux de Pharaon et aux yeux de ses serviteurs. Pharaon dit à Joseph : Dis à tes frères : Faites ceci : chargez vos bêtes et partez ; allez au pays de Canaan. Prenez votre père et vos familles et venez vers moi ; je vous donnerai ce qu'il y a de meilleur au pays d'Egypte et vous mangerez la graisse du pays. Pour toi, tu as ordre de leur dire : Faites ceci : Prenez au pays d'Egypte des chariots pour vous, pour vos enfants, pour vos femmes. Vous, faites-y monter votre père et venez. Que vos yeux ne s'attardent pas avec regret sur les objets que vous laisserez ; car tout ce que le pays d'Egypte a de bon sera à vous. Et les fils d'Israël firent ainsi. Joseph leur donna des chariots sur l'ordre de Pharaon et leur remit des vivres pour la route. A chacun eux tous il donna des vêtements de rechange et à Benjamin il donna trois cents sicles d'argent et cinq vêtements de rechange. A son père il envoya de même dix ânes chargés des meilleurs produits de l'Egypte et dix ânesses chargées de pain, de blé, de vivres, pour son père durant le voyage. Il renvoya ensuite ses frères qui partirent, et il leur dit : Ne vous faites pas de reproches entre vous durant le chemin. Ils montèrent d’Egypte et arrivèrent au pays de Canaan, auprès de Jacob, leur père. Ils lui annoncèrent la nouvelle, disant : Joseph est encore en vie et c'est lui qui est gouverneur sur tout le pays d'Egypte. Mais son cœur restait froid parce qu'il n'avait pas confiance en eux. Quand ils lui eurent rapporté toutes les paroles que Joseph avait dites, quand il vit les chariots que Joseph avait envoyés pour l'emmener, la vie se ranima au cœur de Jacob, leur père, et Israël dit : C'est assez : mon fils Joseph est encore en vie. J'irai et je le verrai avant que je meure. Israël partit avec tout ce qu’il possédait et lorsqu'il arriva à Bersabée, il offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac. Dieu parla à Israël en vision pendant la nuit et dit : Jacob, Jacob. Celui-ci répondit : Me voici. Et Dieu dit : Je suis El, le Dieu de ton père. Ne crains pas de descendre en Egypte ; car là je ferai de toi un grand peuple. Moi, je descendrai avec toi en Egypte et moi-même je t'en ferai remonter. C'est Joseph qui te fermera les yeux. Et Jacob partit de Bersabée. Les fils d'Israël firent monter leur père, ainsi que leurs enfants et leurs femmes sur les chariots que Pharaon avait envoyés pour le transporter. Ils prirent leurs troupeaux et les biens qu'ils avaient acquis au pays de Canaan et s'en vinrent en Egypte, Jacob et toute sa descendance avec lui, ses fils et les fils de ses fils, ses filles et les filles de ses filles, et toute sa descendance il fit venir avec lui en Egypte. Voici les noms des fils d'Israël, venus en Egypte : Jacob et ses fils : Premier-né de Jacob, Ruben. Fils de Ruben : Hénoch, Phallu, Hesron, et Charmi. Fils de Siméon : Namuel, Jamin, Ahod, Jachin ; Zaré et Saül, fils de la Cananéenne. Fils de Lévi : Gerson, Caath et Mérari. Fils de Juda : Her, Onan, Séla, Pharès et Zaré : Her et Onan étaient morts au pays de Canaan. Les fils de Pharès furent Hesron et Hamul. Fils d'Issachar : Thola, Phua, Jasub et Semron. Fils de Zabulon : Sared, Elon et Jalel. Ce sont là les fils que Lia enfanta à Jacob à Paddan-Aram, avec Dina sa fille. Total de ses fils et de ses filles : trente-trois personnes. Fils de Gad : Séphon, Aggi, Suni, Ozni, Hér, Arod et Ariel. Fils d'Aser : Jamné, Jésua, Jessui, Béria, et Sara, leur sœur. Fils de Béria : Héber et Melchiel. Tels sont les fils de Zelpha que Laban avait donnée à Lia : elle les enfanta à Jacob : seize personnes. Fils de Rachel, femme de Jacob : Joseph et Benjamin. A Joseph naquirent au pays d'Egypte : Manassé et Ephraïm que lui enfanta Aséneth, fille de Putiphar, prêtre d'On. Fils de Benjamin : Béla, Bochor, Asbel, Géra, Nanman, Echi, Ros, Mophim, Ophim et Ared. Ce sont là les fils que Rachel enfanta à Jacob, en tout quatorze personnes. Fils de Dan : Suham. Fils de Nephtali : Jasiel, Guni, Jéser et Sellem. Ce sont là les fils de Bala que Laban avait donnée à Rachel, sa fille ; elle les enfanta à Jacob : en tout sept personnes. Toutes ces personnes, venant avec Jacob en Egypte, étaient issues de lui et étaient au total, sans compter les femmes des fils de Jacob, soixante-dix personnes. Les fils de Joseph qui lui furent enfantés en Egypte étaient deux. Total des personnes de la maison de Jacob qui vinrent en Egypte : soixante-dix. Israël envoya Juda devant lui auprès de Joseph pour que celui-ci le précédât au pays de Gessen. Lorsqu'ils arrivèrent au pays de Gessen, Joseph fit aller son char et monta au-devant d'Israël, son père, en Gessen ; et lorsqu'il parut devant lui, il tomba à son cou et y pleura longtemps. Israël dit à Joseph : Je puis mourir maintenant puisque j'ai vu ta face et que je sais que tu es encore en vie. Joseph dit à ses frères et à la famille de son père : Je vais monter avertir Pharaon, et lui dirai : Mes frères et la famille de mon père qui étaient au pays de Canaan sont venus auprès de moi. Ces hommes font paître le petit bétail ; car ils sont propriétaires de troupeaux et ont amené leur petit et leur gros bétail et tout ce qui leur appartient. Lorsque Pharaon vous fera appeler et dira : Quel est votre métier ? vous répondrez : Tes serviteurs sont propriétaires de troupeaux depuis leur jeunesse jusqu'à maintenant ; nous-mêmes faisons ce qu'ont fait nos pères. Ainsi vous pourrez demeurer dans le pays de Gessen ; car les pasteurs de petit bétail sont un objet d'horreur pour les Egyptiens. Joseph alla avertir Pharaon et dit : Mon père, mes frères sont venus du pays de Canaan avec leur petit et leur gros bétail et tout ce qui leur appartient et les voici au pays de Gessen. De l'ensemble de ses frères, il avait amené cinq qu'il présenta à Pharaon. Et Pharaon dit à ses frères : Quel est votre métier ? Ils répondirent à Pharaon : Tes serviteurs sont pasteurs de petit bétail, comme ont fait nos pères, nous faisons aussi. Ils dirent encore à Pharaon : Nous sommes venus séjourner en étrangers dans ce pays ; car il n'y a plus de pâturage pour le petit bétail de tes serviteurs, tant la famine pèse lourdement sur le pays de Canaan. Et maintenant permets, nous t'en prions, que tes serviteurs demeurent au pays de Gessen. Pharaon dit alors à Joseph : Ton père et tes frères sont venus auprès de toi. Le pays d'Egypte est à ta disposition ; établis ton père et tes frères dans la meilleure partie du pays. Qu'ils habitent dans le pays de Gessen, et si tu connais parmi eux des hommes capables, établis-les chefs des bergers des troupeaux qui m'appartiennent. Joseph fit venir Jacob, son père, et le présenta à Pharaon, et Jacob bénit Pharaon. Pharaon dit à Jacob : Quel est le nombre des jours des années de ta vie ? Jacob répondit à Pharaon : Les jours des années de mon pèlerinage sont de cent trente ans. Peu nombreux et malheureux ont été les jours des années de ma vie et ils n'ont pas atteint les jours des années de la vie de mes pères durant leur pèlerinage. Jacob bénit ensuite Pharaon et se retira de devant Pharaon. Joseph établit son père et ses frères et leur donna une propriété au pays d'Egypte, dans la meilleure partie du pays, au pays de Ramsès, ainsi que l'avait ordonné Pharaon. Joseph approvisionna de pain son père, ses frères et toute la famille de son père, d'après le nombre des enfants. Il n'y avait plus de pain dans tout le pays ; car la famine pesait lourdement ; pays d'Egypte et pays de Canaan étaient épuisés par la famine. Joseph recueillit tout l'argent qui se trouvait en Egypte et au pays de Canaan en échange du blé qu'on achetait. Joseph fit rentrer cet argent dans la maison de Pharaon. Quand l'argent eut disparu du pays d'Egypte et du pays de Canaan, tous les Egyptiens venaient dire à Joseph : Donne-nous du pain. Pourquoi péririons-nous sous tes yeux faute d'argent ? Joseph dit : Livrez vos troupeaux et je vous donnerai du pain en échange de vos troupeaux, puisqu’il n'y a plus d'argent. Et ils amenèrent leurs troupeaux à Joseph et Joseph leur donna du pain en échange des chevaux, des troupeaux de petit bétail et des troupeaux de gros bétail, et en échange des ânes. Il les approvisionna de pain cette année-là en échange de tous leurs troupeaux. Mais lorsque cette année fut écoulée, ils vinrent à lui l'année suivante, en disant : Nous ne tairons pas à mon seigneur que l'argent est épuisé et que les troupeaux de bétail sont allés à mon seigneur ; il ne reste plus à ta disposition, seigneur, que nos corps et nos terres. Pourquoi péririons-nous sous tes yeux, nous et nos terres ? Acquiers donc nos personnes et nos terres pour du pain ; et nous serons, nous et nos terres, esclaves de Pharaon. Donne-nous de quoi semer pour que nous puissions demeurer en vie et ne pas mourir et que la terre ne devienne pas un désert. Joseph acquit ainsi toute la terre d'Egypte pour Pharaon ; car les Egyptiens vendirent chacun son champ, car la famine les pressait durement ; et ainsi le pays devint la possession de Pharaon. Il réduisit le peuple en servitude d'une extrémité à l'autre du territoire de l'Egypte. Seules les terres des prêtres il ne les acheta point ; car un revenu était donné aux prêtres de la part de Pharaon et ils vivaient de ce revenu que leur donnait Pharaon ; c'est pourquoi ils ne vendirent pas leurs terres. Joseph dit au peuple : Voici qu'aujourd'hui je vous ai acquis avec vos terres pour Pharaon. Voici de la semence pour vous. Ensemencez donc les terres. Mais de votre récolte vous livrerez le cinquième à Pharaon ; les quatre autres parts seront pour vous, pour ensemencer les champs, pour votre nourriture et celle des gens qui sont dans votre maison (et pour nourrir vos enfants). Ils dirent : Tu nous as sauvé la vie. Puissions-nous trouver grâce aux yeux de mon seigneur, et nous serons esclaves de Pharaon. Et Joseph fit de cela une obligation qui subsiste jusqu'à ce jour au pays d'Egypte : le cinquième de la récolte à Pharaon ; seules les terres des prêtres ne relevaient pas de Pharaon. Israël demeura au pays d'Egypte, au pays de Gessen ; ils en prirent possession, s'y multiplièrent et devinrent très nombreux. Jacob vécut au pays d'Egypte dix-sept ans, et les jours de Jacob, les années de sa vie, furent de cent quarante-sept ans. Et quand les jours d'Israël approchèrent de la mort, il appela son fils Joseph et lui dit : Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, mets, je te prie, ta main sous ma cuisse et use envers moi de bonté et de fidélité : ne m'enterre pas, je te prie, en Egypte. Quand je me coucherai avec mes pères, tu m'emmèneras hors d'Egypte et tu m'enterreras dans leur tombeau. Joseph dit : J'agirai selon ta parole. Et Israël dit : Jure-le moi. Et Joseph lui jura et Israël se prosterna au chevet du lit. Il arriva, après ces événements, qu'on vint dire à Joseph : Voici que ton père est malade. Il emmena avec lui ses deux fils, Manassé et Ephraïm. On avertit Jacob en disant : Voici que ton fils Joseph vient vers toi. Israël, rassemblant ses forces, s'assit sur son lit. Jacob dit à Joseph : Le Dieu tout-puissant m'est apparu à Luz, dans le pays de Canaan, et il m'a béni ; il m'a dit : Voici que je te rendrai fécond et te multiplierai ; je te ferai devenir une multitude de peuples et je donnerai ce pays à ta postérité après toi, en possession à jamais. Et maintenant tes deux fils, nés au pays d'Egypte avant que je vienne vers toi en Egypte, seront miens. Ephraïm et Manassé, comme Ruben et Siméon, seront miens. Mais les enfants que tu as engendrés après eux t'appartiendront ; ils seront appelés du nom de leurs frères dans leur part d'héritage. Pour moi, alors que je revenais de Paddan-Aram, la mort m'enleva Rachel, au pays de Canaan, en chemin, à quelque distance avant d'arriver à Ephrata ; c'est là que je l'ai enterrée sur le chemin d'Ephrata (qui est Bethléem). Israël vit les fils de Joseph et dit : Qui sont ceux-ci ? Et Joseph dit à son père : Ce sont mes fils que Dieu m'a donnés ici. Il dit : Approche-les de moi, je te prie, que je les bénisse. Or les yeux d'Israël s'étaient affaiblis par la vieillesse en sorte qu'il ne pouvait plus voir. Joseph les fit approcher de lui, et il les baisa et les embrassa. Israël dit à Joseph : Je n'aurais pas cru revoir ton visage et voici que maintenant Dieu me fait voir même ta postérité. Alors Joseph les retira des genoux de son père et ils se prosternèrent devant lui jusqu'à terre. Joseph les prit tous deux, Ephraïm à sa droite, et ainsi à la gauche d'Israël, et Manassé à sa gauche et ainsi à la droite d'Israël, et les approcha de lui. Israël étendit sa main droite qu'il plaça sur la tête d'Ephraïm qui était le plus jeune, et sa main gauche sur la tête de Manassé, croisant ainsi ses bras (car Manassé était le premier-né). Puis il les bénit en disant : Que Dieu devant qui ont marché nos pères, Abraham et Isaac, Que Dieu qui m'a protégé depuis ma naissance jusqu'à ce jour, Que l'ange qui m'a délivré de tout mal bénisse ces enfants. Qu'ils soient appelés de mon nom et du nom de mes pères, Abraham et Isaac ; - puissent-ils devenir nombreux et se multiplier au milieu du pays. Joseph s'aperçut que son père mettait sa main droite sur la tête d'Ephraïm et cela lui déplut ; il saisit la main de son père pour l'écarter de dessus la tête d'Ephraïm et la mettre sur la tête de Manassé. Et Joseph dit à son père : Pas ainsi, mon père ; car celui-ci est le premier-né ; place donc ta main droite sur sa tête. Mais son père s'y refusa en disant : Je le sais, mon fils, je le sais, lui aussi deviendra un peuple, lui aussi sera grand ; mais son frère plus jeune deviendra plus grand que lui et sa postérité deviendra un grand nombre de peuples. Il les bénit en ce jour-là, disant : Par vous, Israël bénira avec ses paroles : - Que Dieu te rende semblable à Ephraïm et à Manassé. Il mettait ainsi Ephraïm avant Manassé. Israël dit à Joseph : Voici que je vais mourir ; que Dieu soit avec vous et qu'il vous fasse revenir au pays de vos pères. Et moi, je te donne de plus qu'à tes frères une région montagneuse que j'ai enlevée de la main de l’Amorrhéen par mon épée et mon arc. Jacob appela ses fils et dit : Rassemblez-vous ; je vais vous dire ce qui arrivera à la fin des temps. Rassemblez-vous et écoutez, fils de Jacob ; écoutez Israël, votre père. Ruben, tu es mon premier-né, - ma force et prémices de ma vigueur. Le premier en dignité - et le premier en puissance. Mais, impétueux comme les eaux, - tu ne seras pas le premier, Car tu es monté sur le lit de ton père, - tu as souillé ma couche en y montant. Siméon et Lévi sont de vrais frères ; - astuce et violence sont leurs armes. Que mon âme ne s'associe pas à leur dessein ; - que mon cœur ne se joigne pas à leur assemblée : Car dans leur colère ils ont tué des hommes, dans leur passion ils ont coupé les jarrets des taureaux. Maudite soit leur colère, car elle est brutale ; - et leur fureur, car elle est cruelle ; Je les répartirai en Jacob - et les disperserai en Israël. Toi, Juda, tes frères te loueront, - ta main pèsera sur la nuque de tes ennemis ; - les fils de ton père se prosterneront devant toi. Juda est un jeune lion, - quand tu remontes du pillage, mon fils. Il s'est accroupi, il s'est couché comme un lion, - comme une lionne ; qui le fera lever ? Le sceptre ne s'écartera pas de Juda, - ni le bâton de commandement d'entre ses pieds, Jusqu'à ce que vienne celui à qui il appartient - et à qui obéiront les peuples. Il attache à la vigne son ânon, - et au meilleur cep le petit de son ânesse. Il lave dans le vin son. vêtement - et son habit dans le sang des raisins. Ses yeux sont pétillants de vin - et ses dents blanches de lait. Zabulon habite au bord de la mer, - au rivage pour les vaisseaux ; - sa frontière s'étend vers Sidon. Issachar est un âne osseux, - qui se couche au milieu des parcs ; Il voit que le repos est bon - et que le pays est agréable. Il courbe l'épaule pour porter le fardeau, il est devenu corvéable. - Dan maintient le droit de son peuple comme l’une quelconque des tribus d'Israël. Dan est un serpent sur le chemin, - une vipère sur le sentier, Qui mord le cheval au talon - en sorte que son cavalier tombe à la renverse. J'espère en ton salut, Yahweh. Gad, des bandes hostiles le pressent ; - mais lui les presse au talon. D'Aser vient en abondance son pain ; - il fournit des mets de roi. Nephtali est une biche en liberté ; - il profère d'aimables paroles. C'est un rameau fertile que Joseph, - un rameau fertile près d'une source ; - ses branches grimpent par-dessus le mur. Ils l'ont provoqué, ont lancé des flèches ; - les archers lui ont fait la guerre ; Mais leur arc a été brisé par un héros ; - leurs bras et leurs mains ont été écrasés, Par les mains du puissant de Jacob, - par le nom du pasteur, rocher d'Israël. - Par le Dieu de ton père qui te secourra, - par le Dieu tout-puissant qui te bénira des bénédictions des cieux d'en-haut. Des bénédictions de l'abîme étendu en bas, - des bénédictions des mamelles et du sein. Les bénédictions de ton père surpassent les bénédictions de mes pères - jusqu'à la limite des montagnes éternelles. Qu'elles soient sur la tête de Joseph, - sur le front du prince de ses frères. Benjamin est un loup qui déchire ; - au matin il dévore la proie, - et le soir il partage le butin. Tous ceux-là sont les douze tribus d'Israël. C'est ainsi que leur parla leur père et il les bénit chacun selon sa propre bénédiction. Puis Il leur donna cet ordre : Moi, je vais être réuni aux miens ; enterrez-moi auprès de mes pères dans la caverne qui est au champ d'Ephron, le Hittite, dans la caverne qui est dans le champ de Macpéla, en face de Mambré, au pays de Canaan, qu'Abraham a acheté à Ephron, le Hittite, pour être propriétaire d'une sépulture. C'est là qu'on a enterré Abraham et Sara, sa femme ; c'est là qu'on a enterré Isaac et Rébecca, sa femme ; c'est là que j'ai enterré Lia. Le champ et la caverne qui s'y trouve ont été achetés aux fils de Heth. Quand Jacob eut fini de donner ses ordres à ses fils, il retira ses pieds dans le lit, rendit l'âme et fut réuni aux siens. Joseph tomba sur le visage de son père, pleurant sur lui et le baisant. Joseph ordonna aux médecins, ses serviteurs, d'embaumer son père ; et les médecins embaumèrent Israël. Ils y mirent quarante jours ; car c'est le temps que réclame un embaumement. Les Egyptiens le pleurèrent quarante jours. Lorsque le temps du deuil fut écoulé, Joseph parla ainsi à la maison de Pharaon : si j'ai trouvé grâce à vos yeux, parlez, je vous prie, à Pharaon et dites-lui : Mon père m'a fait prêter serment, en disant : Voici que je vais mourir ; tu m'enterreras dans le tombeau que je me suis creusé au pays de Canaan. Je voudrais donc maintenant monter en Canaan pour enterrer mon père. Après quoi je reviendrai. Pharaon dit : Monte ; enterre ton père comme il t'en a fait prêter serment. Joseph monta enterrer son père, et avec lui montèrent tous les serviteurs de Pharaon, les anciens de sa maison, tous les anciens du pays d'Egypte. Toute la maison de Joseph, ses frères, la maison de son père ; seuls demeurèrent dans le pays de Gessen les enfants, le petit et le gros bétail. Montèrent encore avec lui des chars et des cavaliers, en sorte que la caravane était très nombreuse. Lorsqu'ils arrivèrent à l'aire d'Atad, qui est au-delà du Jourdain, ils s'y livrèrent à de grandes et solennelles lamentations funèbres ; et Joseph organisa pour son père un deuil de sept jours. Les habitants du pays, les Cananéens, ayant vu ce deuil dans l'aire d'Atad, dirent : C'est là un grand deuil pour les Egyptiens. C'est pourquoi on a donné à ce lieu le nom d'Abel-Mizraïm, lequel est au-delà du Jourdain. Ses fils agirent avec lui ainsi qu'il le leur avait prescrit. Ses fils le transportèrent au pays de Canaan et l'enterrèrent dans la caverne du champ de Macpéla qu'Abraham avait acheté avec le champ, en face de Mambré, à Ephron, le Hittite, pour posséder une sépulture. Ensuite Joseph retourna en Egypte ainsi que ses frères et tous ceux qui étaient montés avec lui pour enterrer son père. Considérant que leur père était mort, les frères de Joseph se dirent : Si Joseph allait maintenant se montrer hostile envers nous, rendre tout le mal que nous lui avons fait ? Ils firent donc dire à Joseph : Ton père a donné cet ordre avant de mourir : Vous parlerez ainsi à Joseph : Oh, pardonne, je te prie, le crime de tes frères et leur péché ; car ils t'ont fait du mal. Et maintenant, pardonne, nous t'en prions, le crime des serviteurs du Dieu de ton père. Et Joseph pleura en les entendant lui parler ainsi. Puis ses frères vinrent eux-mêmes se prosterner devant lui en disant : Vois, nous sommes tes serviteurs. Joseph leur dit : Ne craignez point ; car suis-je à la place de Dieu ? Pour vous qui méditiez du mal contre moi, Dieu l'a tourné en bien en réalisant ce qui arrive aujourd'hui : conserver la vie à un peuple nombreux. Maintenant donc n'ayez crainte ; moi-même je prendrai soin de vous ainsi que de vos enfants. Ainsi les consola-t-il en parlant à leur cœur. Joseph demeura en Egypte, lui et la maison de son père. Joseph vécut cent dix ans. Joseph vit les fils d'Ephraïm jusqu'à la troisième génération. Et même les fils de Machir, fils de Manassé, naquirent sur ses genoux. Joseph dit à ses frères : Pour moi, je vais mourir ; mais Dieu vous visitera certainement et vous fera monter de ce pays dans le pays qu'il a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. Puis Joseph fit jurer aux fils d'Israël, disant : Oui, Dieu vous visitera et alors vous ferez remonter mes os d'ici. Joseph mourut, âgé de cent dix ans. On l’embauma et on le déposa dans un sarcophage en Egypte.
Voici les noms des fils d'Israël venus en Egypte ; avec Jacob chacun y vint avec sa maison : Ruben, Siméon, Lévi et Juda ; Issachar, Zabulon et Benjamin ; Dan et Nephtali, Gad et Aser. Tous les descendants de Jacob étaient au nombre de soixante-dix personnes ; pour Joseph, il se trouvait déjà en Egypte. Joseph mourut ainsi que tous ses frères et toute cette génération. Les fils d'Israël furent féconds, pullulèrent, s'accrurent et devinrent extraordinairement nombreux ; le pays en était rempli. Sur l'Egypte s'éleva un roi nouveau qui n'avait point connu Joseph. Il dit à son peuple : Voici que le peuple des fils d'Israël est devenu plus nombreux et plus fort que nous. Eh bien, agissons avec prudence, à son endroit, de peur qu'il ne s'accroisse encore et que, une guerre survenant, il ne se joigne à nos ennemis, qu'il ne nous combatte et qu'il ne monte hors du pays. On lui imposa donc des chefs de corvée qui l'opprimeraient par de durs travaux ; et il bâtit des villes d'entrepôts pour Pharaon, Pithom et Ramsès. Mais plus on l'opprimait et plus il se multipliait et augmentait, et l'on redoutait les fils d'Israël. Et les Egyptiens firent travailler les fils d'Israël avec de mauvais traitements. Ils leur rendirent la vie amère par le pénible travail du mortier et des briques et toutes sortes de travaux des champs, par tout le travail qu'ils leur faisaient faire avec de mauvais traitements. Le roi d'Egypte s'adressa aux sages-femmes des Hébreux dont l'une se nommait Séphora et l'autre Phua. Et il leur dit : Lorsque vous accoucherez les femmes des Hébreux, vous observerez les attributs du sexe : si c'est un fils vous le ferez mourir ; si c'est une fille, qu'elle vive. Mais les sages-femmes craignaient Dieu et ne firent point ce que leur avait dit le roi d'Egypte ; elles laissèrent vivre les garçons. Le roi d'Egypte manda les sages-femmes et leur dit : Pourquoi avez-vous agi de cette façon, et avez-vous laissé vivre les garçons ? Les sages-femmes répondirent à Pharaon : C'est que les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Egyptiennes ; elles sont vigoureuses, et, avant que n'arrive près d’elles la sage-femme, elles ont accouché. Dieu traita les sages-femmes avec bienveillance, et le peuple devint nombreux et extrêmement fort. Et parce que les sages-femmes avaient eu crainte de Dieu, Dieu leur fit une postérité nombreuse. Alors Pharaon donna cet ordre à son peuple : Tout fils nouveau-né vous le jetterez dans le fleuve, et toute fille vous la laisserez vivre. Or un homme de la maison de Lévi était allé épouser une fille de Lévi. Cette femme conçut et enfanta un fils ; elle vit qu'il était beau et le tint caché pendant trois mois. Mais ne pouvant le cacher plus longtemps, elle lui prit une caisse de jonc qu'elle enduisit de bitume et de poix ; elle y mit l'enfant et le déposa au milieu des roseaux sur le bord du fleuve. La sœur de l'enfant se tenait à quelque distance pour savoir ce qui allait lui arriver. La fille de Pharaon descendit vers le fleuve pour se baigner tandis que ses suivantes allaient sur la rive du fleuve ; elle aperçut la caisse au milieu des roseaux et envoya sa servante pour la prendre. Elle l'ouvrit et vit l'enfant ; c'était un petit garçon qui pleurait ; elle en eut pitié et dit : C'est un enfant des Hébreux. La sœur de l'enfant dit alors à la fille de Pharaon : Dois-je aller te chercher d'entre les femmes des Hébreux une nourrice qui t'allaitera cet enfant ? La fille de Pharaon lui répondit : Va, et la jeune fille alla chercher la mère de l'enfant. La fille de Pharaon lui dit : Emporte cet enfant et allaite-le moi, et moi, je te donnerai ton salaire ; la femme prit l'enfant et l'allaita. Quand l'enfant eut grandi, elle l'amena à la fille de Pharaon, et il fut pour elle comme un fils. Elle lui donna le nom de Moïse ; car, dit-elle, je l'ai retiré des eaux. Il arriva qu'en ce temps-là, Moïse, devenu grand, sortit vers ses frères et vit leurs durs travaux et aperçut un Egyptien frappant un Hébreu d'entre ses frères. S'étant tourné de côté et d'autre et n'ayant vu personne, il tua l’Egyptien et le cacha dans le sable. Il sortit encore le jour suivant et voici que deux Hébreux se querellaient ; il dit au coupable : Pourquoi frappes-tu ton compatriote ? Et celui-là lui répondit : Qui t'a établi chef et juge sur nous ? voudrais-tu me tuer comme tu as tué l'Egyptien ? Moïse prit peur et se dit : Certainement la chose est connue. Pharaon apprit cette affaire et cherchait à faire mourir Moïse ; mais Moïse s'enfuit de devant Pharaon et s'établit dans le pays de Madian, et s'assit près du puits. Le prêtre de Madian avait sept filles ; elles vinrent puiser de l'eau et remplirent les auges pour abreuver les brebis de leur père. Des bergers survinrent et les repoussèrent ; Moïse alors se leva, prit leur défense et fit boire leurs brebis. Elles s'en retournèrent chez Raguel leur père qui leur dit : Pourquoi revenez-vous sitôt aujourd'hui ? Elles répondirent : Un Egyptien nous a sauvées de la main des bergers, il a même puisé de l'eau pour nous et a fait boire les brebis. Il dit alors à ses filles : Où est-il ? Pourquoi avez-vous laissé cet homme ? Appelez-le pour qu'il vienne prendre quelque nourriture. Moïse consentit à demeurer avec cet homme, qui lui donna sa fille Séphora pour femme. Celle-ci lui enfanta un fils qu'il appela du nom de Gersam : car, dit-il, je suis un étranger sur une terre étrangère. Il arriva, durant ces nombreux jours, que le roi d'Egypte mourut. Les fils d'Israël soupiraient du milieu de la servitude et poussaient des cris ; et ces appels au secours montèrent vers Dieu du sein de la servitude. Et Dieu entendit leurs gémissements, et Dieu se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu regarda les fils d'Israël et Dieu connu… Moïse faisait paître les brebis de Jéthro, son beau-père, prêtre de Madian. Il avait conduit les brebis au delà du désert et était parvenu à la montagne de Dieu, l'Horeb. L'ange de Yahweh lui apparut en flamme de feu du milieu du buisson ; et Moïse regarda, et voici que le buisson était tout en feu et le buisson ne se consumait point. Moïse dit : Je vais faire un détour pour voir cette vision extraordinaire, et pourquoi le buisson ne se consume pas. Yahweh vit qu'il se détournait pour regarder, et Dieu l'appela du milieu du buisson et dit : Moïse, Moïse. Et celui-ci répondit : Me voici. Et Dieu dit : N'approche point d'ici ; enlève tes sandales de tes pieds ; car l'endroit sur lequel tu te tiens est une terre sainte. Il poursuivit : Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Et Moïse se couvrit la face ; car il craignait de regarder Dieu. Yahweh dit : J'ai vu l'affliction de mon peuple qui est en Egypte et j'ai entendu ses cris à cause de ses oppresseurs ; car je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens et pour le faire monter de ce pays dans un pays fertile et spacieux, dans un pays où coulent le lait et le miel, au pays des Cananéens, des Hittites, des Amorrhéens, des Phérézéens, des Hévéens et des Jébuséens. Et maintenant le cri des fils d'Israël est parvenu jusqu'à moi et j'ai vu aussi l'oppression que font peser sur eux les Egyptiens. Maintenant, va, je t'envoie auprès de Pharaon ; et fais sortir mon peuple, les fils d'Israël, de l'Egypte. Moïse répondit à Dieu : Qui suis-je pour aller auprès de Pharaon et faire sortir les fils d'Israël d'Egypte ? Dieu dit : Je serai avec toi ; et ceci te sera le signe que c'est moi qui t'ai envoyé : quand tu auras fait sortir le peuple d'Egypte, vous viendrez servir Dieu sur cette montagne. Moïse dit à Dieu : Voici que moi je vais aller vers les fils d'Israël et je leur dirai : le Dieu de vos pères m'envoie vers vous ; et s'ils me disent : Quel est son nom ? que leur répondrai-je ? Dieu dit alors à Moïse : “Je suis celui qui suis.” Et il ajouta : Tu répondras ainsi aux fils d'Israël : “Je suis” m'envoie vers vous. Et Dieu dit encore à Moïse : Ainsi tu parleras aux fils d'Israël : Yahweh, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, m'envoie vers vous ; c'est mon nom à jamais, c'est mon souvenir de génération en génération. Va, rassemble les anciens d'Israël et dis-leur : Yahweh, le Dieu de vos pères, m'est apparu, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob en disant : Je vous ai visités et ai vu ce que l'on vous a fait en Egypte, et j'ai dit : Je vous ferai sortir de l'oppression d'Egypte vers le pays des Cananéens, des Hittites, des Amorrhéens, des Phérézéens, des Hévéens et des Jébuséens, dans un pays où coulent le lait et le miel. Ils écouteront ta voix ; alors tu iras, toi et les anciens d'Israël, vers le roi d'Egypte et vous lui direz : Yahweh, le Dieu des Hébreux, s'est manifesté à nous ; et maintenant nous voudrions aller à trois journées de marche dans le désert pour offrir des sacrifices à Yahweh, notre Dieu. Pour moi, je sais que le roi d'Egypte ne vous laissera pas aller, si ce n'est contraint par une main puissante. J'étendrai ma main et je frapperai l'Egypte par tous les prodiges que je ferai au milieu d'elle ; après cela, il vous laissera aller. Je donnerai à ce peuple d'être en faveur auprès des Egyptiens, en sorte que quand vous partirez, nous n'irez pas les mains vides. Chaque femme demandera à sa voisine et à celle qui habite dans sa maison des objets d'argent, des objets d'or et des vêtements que vous mettrez sur vos fils et vos filles, et vous dépouillerez l'Egypte. Moïse répondit et dit : Ah, ils ne me croiront pas et n'écouteront pas ma voix, parce qu'ils diront : Yahweh ne t'est pas apparu. Mais Yahweh lui dit : Qu'y a-t-il en ta main ? Et il répondit : Un bâton. Yahweh dit : Jette-le à terre. Il le jeta à terre, et le bâton devint un serpent, et Moïse se sauvait devant lui. Yahweh dit à Moïse : Etends la main et prends-le par la queue. Moïse étendit la main et saisit le serpent qui redevint un bâton dans sa main. Par là ils croiront que Yahweh t'est apparu, le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Et Dieu lui dit encore : Mets ta main dans ton sein. Il mit sa main dans son sein, et, l'ayant retirée, voici que sa main était couverte de lèpre, telle de la neige. Yahweh lui dit : Remets ta main dans ton sein. Et il remit sa main dans son sein ; puis il la retira de son sein, et voici qu'elle était redevenue comme sa chair saine. Eh bien, s'ils n'écoutent pas la voix du premier prodige, ils croiront à la voix du second. S'il arrivait qu'ils ne croient pas même à ces deux prodiges et n'écoutent pas ta voix, tu prendras alors de l'eau du fleuve et tu la répandras sur le sol, et l'eau que tu auras prise du fleuve deviendra du sang sur le sol. Moïse dit à Yahweh : Ah, Seigneur, je ne suis pas un homme à la parole facile, et ce n'est pas d'hier, ni d'avant-hier, ni même depuis que vous parlez à votre serviteur ; car j'ai la bouche embarrassée et la langue embarrassée, mot. Yahweh lui répondit : Qui a donné une bouche à l'homme, qui le rend muet ou sourd, clairvoyant ou aveugle ? n'est-ce pas moi, Yahweh ? Va donc. Et moi je serai avec ta bouche et je t'apprendrai ce que tu devras dire. Moïse dit : Ah, Seigneur, envoyez donc qui vous voudrez envoyer, mais pas moi. La colère de Yahweh s’enflamma contre Moïse, et il dit : N'y a-t-il pas Aaron, ton frère, le Lévite ? Je sais qu'il parlera, lui. Et même le voici qui sort à ta rencontre et à ta vue il se réjouira en son cœur. Tu lui parleras et tu mettras les paroles dans sa bouche, et moi je serai avec ta bouche et avec sa bouche, et je vous apprendrai ce que vous aurez à faire. Lui, il parlera pour toi au peuple ; lui te servira de bouche et toi tu lui seras comme Dieu. Quant à ce bâton, prends-le dans ta main ; car c'est avec lui que tu opéreras les prodiges. Moïse s'en alla et retourna chez Jéthro, son beau-père, et lui dit : Laisse-moi partir et retourner chez mes frères qui sont en Egypte, pour que je voie s'ils sont toujours en vie. Et Jéthro dit à Moïse : Va en paix. Yahweh dit alors à Moïse, en Madian : Va, retourne en Egypte ; car ils sont morts tous ceux qui en voulaient à ta vie. Moïse prit sa femme et son fils ; les fit monter sur un âne et s'en retourna au pays d'Egypte ; Moïse prit en sa main le bâton de Dieu. Et Yahweh dit à Moïse : Tandis que tu vas sur le chemin du retour en Egypte, envisage tous les prodiges que j'ai placés en ta main et que tu feras en présence de Pharaon ; mais moi j'endurcirai son cœur et il ne laissera pas aller le peuple. Tu diras alors à Pharaon : Ainsi parle Yahweh : Mon fils, mon premier-né, c'est Israël. Je te dis de laisser partir mon fils, pour qu'il me serve ; mais tu as refusé de le laisser aller ; en bien, moi, je ferai mourir ton fils, ton premier-né. Il arriva au cours du voyage, là où Moïse passait la nuit, que Yahweh l'aborda et chercha à le faire mourir. Séphora prit une pierre tranchante, coupa le prépuce de son fils, et, tombant aux pieds de Moïse, dit : Tu m'es un époux de sang. Yahweh le laissa ; alors, elle dit : Epoux de sang, à cause de la circoncision. Yahweh dit à Aaron : Va au-devant de Moïse, dans le désert. Aaron alla, le rencontra sur la montagne de Dieu et l'embrassa. Moïse raconta à Aaron toutes les paroles de Yahweh dont il l'avait chargé, et tous les prodiges qu'il lui avait ordonné de faire. Moïse et Aaron partirent et assemblèrent tous les anciens des fils d'Israël. Et Aaron rapporta toutes les paroles que Yahweh avait dites à Moïse et il fit les prodiges sous les yeux du peuple. Le peuple crut et tous comprirent que Yahweh visitait les fils d'Israël et qu'il avait vu leur misère ; ils se prosternèrent et adorèrent. Ensuite Moïse et Aaron se rendirent chez Pharaon et lui dire : Ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël : Laisse aller mon peuple pour qu'il me célèbre une fête dans le désert. Pharaon répondit : Qui est Yahweh pour que j'obéisse à sa voix en laissant aller Israël ? Je ne connais point Yahweh, et certes je ne laisserai point partir Israël. Ils dirent : Le Dieu des Hébreux s'est manifesté à nous ; laisse-nous donc aller trois jours de marche dans le désert, pour offrir des sacrifices à Yahweh, notre Dieu, de peur qu'il ne nous frappe de la peste ou de l’épée. Le roi d'Egypte leur répondit : Pourquoi, Moïse et Aaron, détournez-vous le peuple de son travail ? Allez à vos corvées. Pharaon ajouta : Voici que maintenant le peuple du pays est bien nombreux, et vous leur feriez interrompre leurs corvées ! Ce jour-là même Pharaon donna cet ordre aux préposés aux corvées du peuple et aux scribes disant : Vous ne fournirez plus au peuple de la paille pour la fabrication des briques comme précédemment ; qu'ils aillent eux-mêmes se ramasser de la paille. Quant à la quantité de briques qu'ils faisaient précédemment, imposez-la leur sans en rien retrancher ; car ce sont des paresseux ; c'est pourquoi ils crient en disant : Nous voulons aller offrir des sacrifices à notre Dieu. Qu'il y ait donc surcharge de travail pour ces gens-là et qu'ils y peinent ; qu'ainsi ils ne prêtent plus l'oreille à des propos mensongers. Les préposés aux corvées du peuple et les scribes sortirent et dirent au peuple : Ainsi a parlé Pharaon : Je ne vous fournirai plus de paille ; allez vous-mêmes et fournissez-vous de paille où vous trouverez ; car il ne sera rien diminué de votre tâche. Le peuple se répandit par tout le pays d'Egypte pour ramasser du chaume en guise de paille. Les préposés aux corvées les pressaient en disant : Achevez entièrement votre tâche, celle de chaque jour, comme lorsqu'il y avait de la paille. Et ils furent battus les scribes des enfants d'Israël qu'avaient établis sur eux les préposés aux corvées de Pharaon : Pourquoi, disait-on, n'avez-vous pas fait entièrement votre tâche de briques, ni hier, ni aujourd'hui, comme antérieurement ? Les scribes des fils d'Israël allèrent se plaindre à Pharaon, en disant : Pourquoi agis-tu de cette manière avec tes serviteurs ? La paille n'est plus fournie à tes serviteurs, et pourtant on nous dit : Faites des briques. Et voici que tes serviteurs sont frappés ; mais c’est ton peuple qui est en faute. Pharaon répondit : Vous êtes des paresseux, oui, des paresseux ; c'est pourquoi vous dites : Nous voudrions aller offrir des sacrifices à Yahweh. Et maintenant allez travailler. On ne vous fournira pas de paille ; mais vous livrerez la même quantité de briques. Les scribes des fils d'Israël les virent dans le malheur : Ne diminuez rien de vos briques, leur disait-on, jour après jour. Ils rencontrèrent Moïse et Aaron venus les attendre à leur sortie de chez Pharaon. Ils leur dirent : Que Yahweh jette ses regards sur vous et juge : vous avez rendu mauvaise notre bonne odeur auprès de Pharaon et de ses serviteurs et placé l'épée dans leur main pour nous faire mourir. Moïse retourna vers Yahweh et dit : Seigneur, pourquoi avez-vous fait du mal à ce peuple ? pourquoi donc m'avez-vous envoyé ? Depuis que je suis allé chez Pharaon pour parler en votre nom, il maltraite ce peuple, et vous n'avez nullement délivré votre peuple. Yahweh dit à Moïse : C'est maintenant que tu vas voir ce que je ferai à Pharaon : pressé par une main puissante, il les laissera aller ; par une main puissante il les chassera de son pays. Dieu parla à Moïse et lui dit : Je suis Yahweh. J'ai apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob sous le nom de Schaddaï ; mais mon nom Yahweh je ne le leur ai pas fait connaître. J'ai en outre établi mon alliance avec eux pour leur donner le pays de Canaan, le pays de leurs migrations, où ils séjournèrent en étrangers. J'ai aussi entendu le gémissement des fils d'Israël que les Egyptiens réduisent à la servitude, et je me suis souvenu de mon alliance. C’est pourquoi, dis aux fils d'Israël : Je suis Yahweh, je vous affranchirai de l'oppression des Egyptiens et je vous délivrerai de leur servitude ; je vous délivrerai avec un bras étendit et par de redoutables jugements. Je vous prendrai pour mon peuple et je serai votre Dieu ; vous connaîtrez que je suis Yahweh, votre Dieu qui vous délivre de l'oppression des Egyptiens. Je vous ferai ensuite entrer dans le pays que j'ai juré de leur donner à Abraham, à Isaac et à Jacob, et je vous le donnerai en possession, moi Yahweh. Ainsi parla Moïse aux fils d'Israël ; mais ils n'écoutèrent pas Moïse à cause de l'impatience causée par leur dure servitude. Yahweh parla à Moïse en disant : Va parler à Pharaon, roi d'Egypte ; pour qu'il laisse aller les fils d'Israël hors de son pays. Moïse parla devant Yahweh en disant : Eh quoi, les fils d'Israël ne m'ont pas écouté ; comment Pharaon m’écouterait-il, moi qui ai la parole difficile ? Yahweh parla à Moïse et à Aaron et leur donna des ordres pour les fils d'Israël et pour Pharaon, roi d'Egypte, pour faire sortir les fils d'Israël du pays d'Egypte. Voici les chefs des maisons de leurs pères : Fils de Ruben, premier-né d'Israël : Hénoch, Phallu, Hesron et Charmi ; ce sont les familles de Ruben. Fils de Siméon : Jamuel, Jamin, Ahod, Jachin ; Soar et Saül, fils de la Cananéenne ; ce sont les familles de Siméon. Voici les noms des fils de Lévi avec leurs générations : Gerson, Caath, et Mérari. Les années de la vie de Lévi furent de cent trente-sept ans. Fils de Gerson : Lobni et Séméi, selon leurs familles. Fils de Caath : Amram, Isaar, Hébron et Oziel. Les années de la vie de Caath furent de cent trente-trois ans. Fils de Mérari : Moholi et Musi. Ce sont là les familles de Lévi avec leurs générations. Amram prit pour femme Jochabed, sa tante ; elle lui enfanta Aaron et Moïse. Les années de la vie d'Amram furent de cent trente-sept ans. Fils d'Isaar : Coré, Népheg et Zéchri. Fils d'Oziel : Misaël, Elisaphan et Séthri. Aaron prit pour femme Elisabeth, fille d'Aminadab, sœur de Naasson ; elle lui enfanta : Nadab, Abiu, Eléazar et Ithamar. Fils de Coré : Aser, Elcana et Abiasaph ; ce sont là les familles des Corites. Eléazar, fils d'Aaron, prit pour femme une des filles de Phuthiel ; elle lui enfanta Phinéés. Tels sont les chefs des maisons des pères des lévites selon leurs familles. Ce sont ces mêmes Aaron et Moïse auxquels Yahweh dit : Faites sortir les fils d'Israël d'Egypte selon leurs troupes. Ce sont eux qui parlèrent à Pharaon, roi d'Egypte, pour faire sortir les fils d'Israël d'Egypte ; ce sont Moïse et Aaron. Au jour où Yahweh parla à Moïse au pays d'Egypte, Yahweh dit à Moïse : Moi, je suis Yahweh. Dis à Pharaon, roi d'Egypte, tout ce que moi je t'aurai dit. Moïse répondit en présence de Yahweh : Eh quoi, j'ai la parole difficile. Comment Pharaon m'écouterait-il ? Yahweh dit à Moïse : Vois, je te fais un dieu pour Pharaon, et Aaron, ton frère, sera ton prophète ; mais c'est toi qui diras tout ce que je t'ordonnerai ; et Aaron, ton frère, parlera à Pharaon pour qu'il renvoi d'Egypte les fils d'Israël. Moi, j'endurcirai le cœur de Pharaon, et je multiplierai mes signes et mes prodiges dans le pays d'Egypte. Pharaon ne vous écoutera pas ; j'étendrai ma main sur l'Egypte et je ferai sortir mes troupes du pays d'Egypte, mon peuple les fils d'Israël, par de redoutable jugements. Les Egyptiens sauront alors que moi je suis Yahweh, quand j'étendrai ma main sur l'Egypte et que je ferai sortir les fils d'Israël du milieu d'eux. Moïse et Aaron firent comme Yahweh le leur avait ordonné ; ainsi firent-ils. Moïse était âgé de quatre-vingts ans et Aaron de quatre-vingt-trois ans lorsqu'ils parlèrent à Pharaon. Yahweh parla à Moïse et à Aaron, disant : Quand Pharaon vous parlera disant : Faites un prodige, tu diras à Aaron : Prends ton bâton, jette-le devant Pharaon et il se changera en serpent. Moïse et Aaron se rendirent chez Pharaon et firent comme l'avait ordonné Yahweh. Aaron jeta son bâton devant Pharaon et ses serviteurs, et il se changea en serpent. Pharaon fit appeler aussi ses sages et ses sorciers, et, eux aussi, les magiciens d'Egypte, en firent autant par leurs enchantements : ils jetèrent chacun leur bâton et ces bâtons se changèrent en serpents ; mais le bâton d'Aaron engloutit les leurs. Le cœur de Pharaon s'endurcit et il ne les écouta point ainsi que l'avait dit Yahweh. Yahweh dit à Moïse : Le cœur de Pharaon est endurci ; il refuse de laisser partir le peuple. Va vers Pharaon dès le matin et alors qu'il sortira vers les eaux tu te tiendras sur le bord du fleuve pour le rencontrer ; tu prendras en main le bâton qui a été changé en serpent. Tu lui diras : Yahweh, Dieu des Hébreux, m'a envoyé vers toi te dire de laisser partir mon peuple pour qu'il me serve dans le désert ; et voici que tu n'as pas écouté jusqu’à présent. Ainsi dit Yahweh : A ceci tu reconnaîtras que moi je suis Yahweh : voici que moi je vais frapper avec le bâton qui est en ma main les eaux du fleuve, et elles seront changées en sang. Les poissons qui sont dans le fleuve périront et le fleuve deviendra infect et les Egyptiens ne pourront plus boire de l'eau du fleuve. Yahweh dit à Moïse : Dis à Aaron : Prends ton bâton et étends la main sur les eaux de l'Egypte, sur ses rivières, sur ses canaux, sur ses étangs et sur ses réservoirs d'eau, qui seront changés en sang. Il y aura du sang dans tout le pays d'Egypte jusque dans les vases de bois et de pierre. Ainsi firent Moïse et Aaron selon que l'avait ordonné Yahweh : Aaron leva le bâton et frappa les eaux qui étaient dans le fleuve sous les yeux de Pharaon et sous les yeux de ses serviteurs : toutes les eaux qui étaient dans le fleuve furent changées en sang. Les poissons qui étaient dans le fleuve périrent, le fleuve devint infect et les Egyptiens ne purent plus boire de l'eau du fleuve. il y eut du sang dans tout le pays d'Egypte. Mais les magiciens d'Egypte en firent autant par leurs enchantements, et le cœur de Pharaon s'endurcit ; il n'écouta pas Dieu, ainsi que Yahweh l'avait dit. Pharaon s'en retourna et rentra dans sa maison sans plus se soucier de cela. Tous les Egyptiens creusèrent aux abords du fleuve pour trouver de l'eau à boire ; car ils ne pouvaient boire de l'eau du fleuve. Sept jours s'écoulèrent après que Yahweh eut frappé le fleuve. Yahweh dit à Moïse : Va chez Pharaon, tu lui diras : Ainsi parle Yahweh : Renvoie-moi mon peuple afin qu'il me serve. Si tu refuses de le renvoyer, voici que moi je vais frapper tout le territoire du fléau des grenouilles. Le fleuve fourmillera de grenouilles ; elles monteront et pénétreront dans ta maison, dans ta chambre à coucher et sur ton lit, dans la maison de tes serviteurs et de ton peuple, dans tes fours et tes pétrins. Sur toi, sur ton peuple et sur tes serviteurs, les grenouilles monteront. Yahweh dit à Moïse : Dis à Aaron : Etends ta main avec ton bâton sur les fleuves, les canaux et les étangs, et fais monter les grenouilles sur le pays d'Egypte. Aaron étendit sa main sur les eaux d'Egypte ; les grenouilles montèrent et couvrirent le pays d'Egypte. Les magiciens en firent autant par leurs enchantements et firent monter les grenouilles sur le pays d'Egypte. Pharaon appela alors Moïse et Aaron, et dit : Priez Yahweh pour qu'il écarte les grenouilles de moi et de mon peuple, et je laisserai aller le peuple pour qu'il offre des sacrifices à Yahweh. Moïse répondit à Pharaon : A toi l'honneur de décider pour moi, quand je dois prier pour toi, pour tes serviteurs et pour ton peuple, afin que Yahweh éloigne les grenouilles de toi et de ton peuple, en sorte qu'il n'en reste seulement que dans le fleuve. Il répondit : Pour demain. Et Moïse dit : Il en sera selon ta parole, afin que tu saches que nul n'est semblable à Yahweh, notre Dieu. Les grenouilles se retireront de toi, de tes maisons, de tes serviteurs et de ton peuple ; il n'en restera que dans le fleuve. Moïse et Aaron sortirent de chez Pharaon et Moïse cria vers Yahweh au sujet des grenouilles dont il avait accablé Pharaon. Yahweh fit selon la parole de Moïse et les grenouilles périrent clans les maisons, les cours et les champs. On les entassa par monceaux et le pays en fut infecté. Mais Pharaon voyant la vie se ranimer endurcit son cœur et n'écouta pas Dieu, ainsi que l'avait dit Yahweh. Yahweh dit à Moïse : Etends ton bâton et frappe la poussière de la terre, et elle se changera en moustiques dans tout le pays d'Egypte. Ils firent ainsi : Aaron étendit sa main avec son bâton et frappa la poussière de la terre : les moustiques couvrirent les hommes et les animaux. Toute la poussière de la terre fut changée en moustiques dans tout le pays d'Egypte. Les magiciens firent de même par leurs enchantements, pour faire sortir des moustiques, mais ils ne le purent pas. Les moustiques étaient sur les hommes et sur les animaux. Les magiciens dirent à Pharaon : C'est le doigt de Dieu. Mais le cœur de Pharaon s'endurcit et il n'écouta pas Dieu, ainsi que l'avait dit Yahweh. Yahweh dit à Moïse : Lève-toi de bon matin, présente-toi devant Pharaon, quand il sort pour se rendre au bord de l'eau et tu lui diras : Ainsi parle Yahweh : Laisse aller mon peuple pour qu'il me serve. Que si tu ne laisses pas aller mon peuple, alors j'enverrai contre toi, contre tes serviteurs, contre ton peuple et contre tes maisons des mouches ; les maisons des Egyptiens seront remplies de mouches ainsi que la terre où ils se trouvent. Mais je séparerai en ce jour-là le pays de Gessen, où habite mon peuple, en sorte qu'il n'y ait point de mouches, afin que tu saches que moi, Yahweh, je suis au milieu du pays. J'établirai une différence entre mon peuple et ton peuple. C'est demain que se fera le prodige. Yahweh fit ainsi et une multitude de mouches pénétra dans la maison de Pharaon et dans la maison de ses serviteurs ; dans tout le pays d'Egypte la terre fut ravagée par les mouches. Pharaon appela Moïse et Aaron et dit : Allez et sacrifiez à votre Dieu dans le pays. Moïse répondit : Il ne convient pas d'agir ainsi ; car ce serait une abomination pour les Egyptiens si nous offrions des sacrifices à Yahweh, notre Dieu, et si nous le faisions sous leurs yeux ce serait une abomination pour les Egyptiens ; ne nous lapideraient-ils point ? C'est à trois jours de chemin que nous devons aller dans le désert pour offrir des sacrifices à Yahweh notre Dieu, selon ce qu'il nous dira. Pharaon dit : Moi, je vous laisserai partir pour offrir des sacrifices à Yahweh, votre Dieu, dans le désert ; seulement prenez garde de trop vous éloigner dans votre marche. Intercédez pour moi. Moïse répondit : Voici que je vais sortir de chez toi et prier Yahweh : les mouches se retireront de Pharaon, de ses serviteurs et de son peuple dès demain ; que Pharaon seulement ne continue pas de tromper en ne laissant pas aller le peuple sacrifier à Yahweh. Moïse sortit de chez Pharaon et pria Yahweh. Et Yahweh fit comme avait dit Moïse ; et les mouches se retirèrent de Pharaon, de ses serviteurs et de son peuple ; il n'en resta pas une seule. Mais le Pharaon endurcit son cœur cette fois encore et il ne laissa pas partir le peuple. Yahweh dit à Moïse : Va chez Pharaon et tu lui diras : Ainsi a parlé Yahweh, Dieu des Hébreux : Laisse aller mon peuple pour qu'il me serve. Que si tu refuses de le laisser partir et t'obstines à le retenir, voici que la main de Yahweh sera sur tes troupeaux qui sont dans les champs, sur les chevaux, sur les ânes, sur les chameaux, sur les bœufs, sur les brebis : ce sera une peste très grave. Mais Yahweh distinguera entre les troupeaux d'Israël et les troupeaux des Egyptiens : de tout ce qui appartient aux fils d’Israël rien ne périra. Yahweh fixa le jour en disant : C'est demain que Yahweh fera cela dans le pays. Et Yahweh le fit dès le lendemain : tous les troupeaux des Egyptiens périrent ; mais des troupeaux des fils d'Israël pas une bête ne périt. Pharaon s'enquit ; et de fait des troupeaux d'Israël pas une bête n'avait péri. Mais le cœur de Pharaon s'endurcit et il ne laissa pas aller le peuple. Yahweh dit à Moïse et à Aaron : Prenez chacun plein vos mains de la suie du fourneau et que Moïse l'éparpille vers le ciel en présence de Pharaon ; ça fera une poussière sur tout le pays d'Egypte et sur les hommes et sur le bétail, et des ulcères, des tumeurs, dans tout le pays d'Egypte. Ils prirent de la suie de fourneau et se présentèrent devant Pharaon. Moïse l'éparpilla vers le ciel et elle devint ulcères et tumeurs sur les hommes et sur le bétail. Les magiciens ne purent tenir devant Moïse à cause des ulcères ; car il y avait des ulcères sur les magiciens comme sur tous les Egyptiens. Yahweh endurcit le cœur de Pharaon qui n'écouta point ni Moïse ni Aaron, ainsi que Yahweh l'avait dit à Moïse. Yahweh dit à Moïse : Lève-toi de bon matin et présente-toi devant Pharaon ; tu lui diras : Ainsi parle Yahweh, le Dieu des Hébreux : Laisse aller mon peuple pour qu'il me serve ; car cette fois je vais déchaîner tous mes fléaux sur toi, tes serviteurs et ton peuple, afin que tu saches que nul n'est semblable à moi sur toute la terre. Si j'avais étendu ma main et t'avais frappé ainsi que ton peuple de la peste, tu aurais été exterminé de la terre. Mais voici pourquoi je t'ai laissé subsister : c'est afin que tu voies ma puissance et que mon nom soit proclamé sur toute la terre. Tu t'opposes encore à mon peuple pour ne pas le laisser partir ; eh bien ! demain, à pareille heure, je ferai tomber une grêle si forte qu'il n'y en a pas eu de telle en Egypte depuis le jour où elle a été fondée jusqu'à présent. Envoie donc maintenant à l'abri tes troupeaux et tout ce que tu as dans les champs ; car tout homme et tout animal qui se trouvera dans les champs et ne sera pas ramené dans les maisons sera frappé de la grêle et périra. Ceux des serviteurs de Pharaon qui redoutèrent la parole de Yahweh mirent à l'abri leurs serviteurs et leurs troupeaux dans les maisons ; mais ceux qui ne se soucièrent pas de la parole de Yahweh laissèrent leurs serviteurs et leurs troupeaux dans les champs. Yahweh dit à Moïse : Etends ta main vers le ciel, et qu'il y ait de la grêle dans tout le pays d'Egypte, sur les hommes, sur les animaux, sur toutes les plantes des champs dans le pays d'Egypte. Moïse étendit son bâton vers le ciel et Yahweh fit tomber le tonnerre et la grêle, et le feu descendit sur la terre ; Yahweh fit tomber la grêle sur le pays d'Egypte. Il y eut de la grêle avec des éclairs au milieu de la grêle ; elle était si forte qu'il n'y en avait pas en de telle dans tout le pays d'Egypte depuis qu'il est devenu une nation. La grêle frappa dans tout le pays d'Egypte tout ce qui était dans les champs, depuis l'homme jusqu'aux animaux ; la grêle frappa toutes les plantes des champs et brisa tous les arbres des champs. Seulement dans le pays de Gessen, là où se trouvaient les fils d'Israël, il n'y eut pas de grêle. Pharaon fit appeler Moïse et Aaron et leur dit : Cette fois, j'ai péché : Yahweh est juste ; mais moi et mon peuple sommes coupables. Priez donc Yahweh pour que cessent le tonnerre de Dieu et la grêle, et je vous laisserai aller et l’on ne vous retiendra plus. Moïse répondit : Quand je sortirai de la ville, j'étendrai mes mains vers Yahweh, et les tonnerres cesseront et il n'y aura plus de grêle afin tu saches que la terre est à Yahweh. Mais toi et tes serviteurs, je sais que vous n'aurez pas encore la crainte de Yahweh Dieu. Le lin et l'orge avaient été frappés, parce que l'orge était en épis et le lin en fleur ; mais le froment et l'épeautre n'avaient pas été frappés, parce qu'ils sont tardifs. Moïse sortit de chez Pharaon et de la ville ; il étendit les mains vers Yahweh ; les tonnerres et la grêle cessèrent et la pluie ne tomba plus sur la terre. Pharaon, voyant que la pluie, la grêle et les tonnerres avaient cessé, continua de pécher, et il endurcit son cœur et il ne laissa point partir les fils d'Israël, ainsi que l'avait dit Yahweh par Moïse. Yahweh dit à Moïse : Va vers Pharaon ; car moi, j'ai endurci le cœur de Pharaon et le cœur de ses serviteurs, pour avoir à opérer ces prodiges au milieu d'eux, et pour que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils ce que j'ai accompli en Egypte et les prodiges que j'ai opérés parmi eux et pour que vous sachiez que moi je suis Yahweh. Moïse et Aaron allèrent chez Pharaon et lui dirent : Ainsi parle Yahweh, le Dieu des Hébreux : Jusques à quand refuseras-tu de t'humilier devant moi ? Laisse aller mon peuple pour qu'il me serve ; car si tu refuses de laisser aller mon peuple, alors je ferai venir des sauterelles sur ton territoire. Elles couvriront la surface de la terre et l'on ne pourra plus voir la terre ; elles dévoreront le reste qui a échappé, ce qui vous a été laissé par la grêle ; elles dévoreront de vos champs tous les arbres qui y poussent. Elles rempliront tes maisons, les maisons de tous tes serviteurs et les maisons de tous les Egyptiens, chose que n'ont pas vue ni tes pères, ni les pères de tes pères depuis le jour où ils parurent sur la terre jusqu'à ce jour. Moïse se retira et sortit de chez Pharaon. Les serviteurs de Pharaon lui dirent : Jusques à quand celui-ci nous sera-t-il une occasion de ruine ? Laisse aller ces hommes et qu'ils servent Yahweh leur Dieu ; ne t'es-tu pas encore aperçu que l'Egypte va à la ruine ? On fit revenir Moïse et Aaron auprès de Pharaon qui leur dit : Allez, servez Yahweh, votre Dieu ; quels sont ceux qui doivent y aller ? Moïse répondit : Nous irons avec nos enfants et nos vieillards ; nous irons avec nos fils et nos filles, avec nos brebis et nos bœufs ; car c'est pour nous, une fête de Yahweh. Pharaon leur dit : Que Yahweh soit avec vous comme moi je vous laisse aller avec vos enfants. Remarquez que vos intentions sont mauvaises. Non ; pas ainsi. Allez donc, vous les hommes, et servez Yahweh, puisque c'est cela que vous voulez. Et on les chassa de devant Pharaon. Yahweh dit à Moïse : Etends ta main sur le pays d'Egypte pour les sauterelles ; qu'elles montent sur le pays d'Egypte et qu'elles dévorent toute plante du pays, tout ce qu'a épargné la grêle. Moïse étendit son bâton sur le pays d'Egypte et Yahweh poussa un vent d'est sur le pays tout ce jour-là et toute la nuit ; le matin venu, le vent d'est avait apporté les sauterelles. Les sauterelles montèrent sur tout le pays d'Egypte et s'abattirent sur tout le territoire de l'Egypte, si nombreuses qu'auparavant il n'y avait jamais eu tant de sauterelles et qu'il n'y en aurait plus dans la suite Elles couvrirent la surface de toute la terre, la terre en fut enténébrée ; elles dévorèrent toutes les plantes du pays et tous les fruits des arbres, ce qu'avait épargné la grêle : il ne subsista aucune verdure ni aux arbres, ni aux plantes des champs dans tout le pays d'Egypte. En toute hâte, Pharaon appela Moïse et Aaron et dit : J'ai péché contre Yahweh, votre Dieu, et contre vous. Pardonne, je te prie, mon péché, cette fois seulement ; et priez Yahweh, votre Dieu, pour qu'il éloigne de moi cette mort tout au moins. Moïse sortit de chez Pharaon et pria Yahweh. Yahweh amena un vent d'ouest très violent, qui emporta les sauterelles, et les précipita dans la mer Rouge : il ne resta pas une seule sauterelle sur tout le territoire de l'Egypte. Yahweh endurcit le cœur de Pharaon, qui ne laissa pas partir les fils d'Israël. Yahweh dit à Moïse : Etends ta main vers le ciel : qu'il y ait des ténèbres sur le pays d'Egypte, qu'on puisse palper les ténèbres. Moïse étendit sa main vers le ciel, et il y eut d'épaisses ténèbres sur tout le pays d'Egypte pendant trois jours. On ne se voyait pas l'un l'autre et personne n'osa se lever de sa place pendant trois jours ; mais pour tous les fils d'Israël, il y avait de la lumière dans leurs lieux d'habitation. Pharaon appela Moïse et dit : Allez, servez Yahweh ; seuls vos brebis et vos bœufs resteront ; vos enfants pourront aussi aller avec vous. Moïse répondit : Mais ne nous laisseras-tu pas les victimes des sacrifices et des holocaustes pour les offrir à Yahweh, notre Dieu ? Nos troupeaux viendront donc avec nous, il n'en restera pas un sabot, car c'est d'eux que nous devons prendre pour servir Yahweh notre Dieu, et nous-mêmes ne savons pas avec quoi servir Yahweh jusqu'à ce que nous soyons arrivés là. Yahweh endurcit le cœur de Pharaon qui ne consentit pas à les laisser aller. Pharaon dit à Moïse : Va-t-en de devant moi ; garde-toi de reparaître en ma présence ; car le jour où tu reparaîtras en ma présence, tu mourras. Moïse répondit : Tu as dit vrai : je ne reparaîtrai plus en ta présence. Yahweh dit à Moïse : Je ferai venir encore une plaie sur Pharaon et sur l'Egypte ; après quoi il vous laissera partir d'ici ; et quand il vous laissera partir définitivement, il ira jusqu'à vous en chasser. Parle donc aux oreilles du peuple pour que chaque homme demande à son voisin et chaque femme à sa voisine des objets d'argent et des objets d'or. Yahweh accorda au peuple de trouver faveur auprès des Egyptiens, et Moïse lui-même était un très grand personnage au pays d'Egypte aux yeux des serviteurs de Pharaon et aux yeux du peuple. Moïse dit alors : Ainsi parle Yahweh : Au milieu de la nuit, moi, je sortirai à travers l'Egypte ; et tout premier-né mourra dans le pays d'Egypte ; depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône jusqu'au premier-né de l'esclave qui est derrière la meule et tout premier-né du bétail. Il y aura alors une immense clameur dans tout le pays d'Egypte, telle qu'il n'y en a pas eu et telle qu'il n'y en aura plus de semblable. Quant aux fils d'Israël, il n’y aura même pas un chien pour aboyer contre un homme ou contre les animaux, afin que vous sachiez quelle différence établit Yahweh entre les Egyptiens et les Israélites. Alors tous tes serviteurs qui sont près de toi descendront vers moi et se prosterneront devant moi en disant : Toi et tout ton peuple qui est à tes pieds, sortez. Après quoi je sortirai. Et il sortit très irrité de chez Pharaon. Yahweh dit à Moïse : Pharaon ne vous écoutera pas afin que mes prodiges se multiplient dans le pays d'Egypte. Moïse et Aaron firent tous ces prodiges en présence de Pharaon, et Yahweh endurcit le cœur de Pharaon qui ne laissa point partir les fils d'Israël de son pays. Yahweh parla à Moïse et à Aaron au pays d'Egypte, disant : Ce mois sera pour vous le commencement des mois ; il sera pour vous le premier des mois de l'année. Parlez à toute l'assemblée d'Israël et dites : Au dixième jour de ce mois, que chacun se procure un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maison n'est pas assez nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec le voisin le plus proche de sa maison d'après le nombre des personnes ; vous compterez pour l'agneau ce que chacun peut manger. Ce sera pour vous un agneau sans défaut, mâle, âgé d'un an ; vous le choisirez d'entre les brebis ou d'entre les chèvres. Vous le conserverez jusqu'au quatorzième jour de ce mois, et l'assemblée tout entière d'Israël l'immolera entre les deux soirs. On prendra du sang et on en mettra sur les deux montants et sur le linteau de la porte dans les maisons où l'on aura mangé l'agneau. On en mangera la chair cette même nuit ; on la mangera rôtie au feu, avec des azymes et des herbes amères. Vous n'en mangerez rien qui soit cru ou bouilli dans l'eau, mais seulement rôti au feu, tête, jambes et entrailles. Vous n'en laisserez rien jusqu'au matin, et s'il en restait jusqu'au matin, vous le brûleriez dans le feu. Et voici comment vous le mangerez : les reins ceints, les sandales aux pieds et le bâton à la main, en hâte et avec crainte ; c'est la Pâque pour Yahweh. Je passerai dans le pays d'Egypte, cette nuit-là, et je frapperai tout premier-né dans le pays d'Egypte, depuis les hommes jusqu'aux animaux ; j'exercerai des châtiments contre tous les dieux d'Egypte, moi Yahweh. Le sang sur les maisons où vous habitez vous servira de signe : je verrai le sang et je passerai au-delà de vous ; contre vous il n'y aura point de fléau destructeur, lorsque je frapperai le pays d'Egypte. Ce jour sera pour vous mémorable et vous le célébrerez par une fête à Yahweh ; vous le célébrerez dans toutes vos générations comme une institution perpétuelle. Pendant sept jours, vous mangerez des azymes ; dès le premier jour il n'y aura plus de levain dans vos maisons ; car quiconque mangerait du pain levé depuis le premier jour jusqu'au septième jour celui-là serait retranché d'Israël. Au premier jour, il y aura une sainte assemblée, et aussi au septième jour il y aura pour vous une sainte assemblée. Aucun travail ne se fera en ces jours-là ; toutefois ce qui sert à la nourriture de chacun, cela seul vous pourrez le faire. Vous observerez les azymes ; car c'est en ce jour-là même que j'ai fait sortir vos armées du pays d'Egypte ; vous observerez ce jour-là dans toutes vos générations comme une institution perpétuelle. Au premier mois, au quatorzième jour du mois, le soir, vous mangerez des azymes jusqu'au soir du vingt-et-unième jour. Durant sept jours qu'il ne se trouve point de levain dans vos maisons ; car quiconque mangerait du pain levé, celui-là serait retranché de l'assemblée d'Israël, aussi bien l'étranger que l'habitant du pays. Vous ne mangerez point du tout de pain levé ; dans toutes vos demeures, vous mangerez des azymes. Moïse convoqua tous les anciens d'Israël et leur dit : Choisissez et prenez-vous un agneau pour vos familles, et immolez la Pâque. Puis vous prendrez un rameau d'hysope que vous tremperez dans le sang qui est dans le bassin, et de ce sang qui est dans le bassin vous toucherez le linteau et les deux montants de la porte, et personne ne sortira de l'entrée de sa maison jusqu'au matin. Yahweh passera pour frapper l'Egypte, mais en voyant le sang sur le linteau et les deux montants, Yahweh passera outre devant vos portes et ne permettra pas au destructeur d'entrer dans vos maisons pour frapper. Vous observerez cet ordre comme une institution perpétuelle pour vous et pour vos enfants. Et lorsque vous serez entrés dans le pays que Yahweh vous donnera, ainsi qu'il l'a dit, vous observerez ce rite. Quand vos enfants vous diront : Que signifie pour vous ce rite ? vous répondrez : C'est le sacrifice de la Pâque pour Yahweh, qui a passé outre aux maisons des fils d'Israël en Egypte, lorsqu'il frappa l'Egypte et sauva nos maisons. Et le peuple s'inclina et se prosterna. Les fils d'Israël s'en allèrent et firent selon ce que Yahweh avait ordonné à Moïse et à Aaron. Ainsi firent-ils. Or, au milieu de la nuit, Yahweh frappa tous les premiers-nés dans le pays d'Egypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu'au captif dans sa prison, et à tous les premiers-nés des animaux. Pharaon se leva pendant la nuit, lui avec tous ses serviteurs et tous les Egyptiens, et il se fit une grande clameur en Egypte : car il n'y avait point de maison où il n'y eût un mort. La nuit même, Pharaon manda Moïse et Aaron et leur dit : Levez-vous ; sortez du milieu de mon peuple, vous et aussi les fils d'Israël ; et allez servir Yahweh comme vous l'avez dit. Prenez aussi vos brebis et vos bœufs ainsi que vous l'avez dit et partez ; puis bénissez-moi. Les Egyptiens faisaient pression sur le peuple, ayant hâte de le faire partir du pays ; car, disaient-ils, nous périrons tous. Le peuple emporta sa pâte avant qu'elle fût levée, les corbeilles enveloppées dans leurs manteaux sur leurs épaules. Les fils d'Israël firent selon la parole de Moïse ; ils demandèrent aux Egyptiens des objets d'argent et des objets d'or, ainsi que des vêtements. Et Yahweh accorda au peuple la faveur des Egyptiens qui accueillirent leur demande, en sorte qu'ils dépouillèrent les Egyptiens. Les fils d'Israël partirent de Ramsès pour Socoth, au nombre d'environ six cent mille hommes de pied sans compter les enfants. En outre une troupe nombreuse était montée avec eux, ainsi que des troupeaux considérables de brebis et de bœufs. Ils firent de la pâte qu'ils avaient emportée d'Egypte des galettes azymes ; car elle n'était pas levée ; ils avaient en effet été chassés d'Egypte et n'avaient pu attendre ni se faire des provisions de voyage. Le séjour des fils d'Israël en Egypte fut de quatre cent trente ans. Ce fut à la fin de quatre cent trente ans que ce jour-là même toutes les armées de Yahweh sortirent du pays d'Egypte. Ce fut une nuit de veille pour Yahweh quand il les fit sortir du pays d'Egypte ; cette même nuit de veille pour Yahweh le sera pour tous les fils d'Israël dans toutes leurs générations. Yahweh dit à Moïse et à Aaron : Voici une ordonnance pour la Pâque : Aucun étranger n'en mangera. Tout esclave acheté à prix d'argent tu le circonciras ; et alors il pourra en manger ; mais le résidant et le mercenaire n'en mangeront point. On le mangera dans la même maison et on n'emportera point de la chair hors de la maison, et vous n'en briserez aucun os. Toute l'assemblée d'Israël fera la Pâque. Si un étranger habite avec toi et veut faire la Pâque pour Yahweh, tout mâle de chez lui sera circoncis ; et alors il sera admis à la faire ; il sera comme l'indigène du pays ; aucun incirconcis toutefois n'en mangera. Une loi identique sera pour l'indigène et pour l'étranger séjournant au milieu de vous. Tous les fils d'Israël firent selon ce que Yahweh avait ordonné à Moïse et à Aaron ; ainsi firent-ils. Or en ce même jour Yahweh fit sortir du pays d'Egypte les fils d'Israël selon leurs armées. Yahweh parla à Moïse, disant : Consacre-moi tout premier-né parmi les fils d'Israël, aussi bien des hommes que des animaux : il m'appartient. Moïse dit au peuple : Souvenez-vous de ce jour où vous êtes sortis d'Egypte, de la maison de servitude ; car c'est par la puissance de sa main que Yahweh vous en a fait sortir. On ne devra pas manger de pain levé. C'est aujourd'hui que vous sortez, dans le mois des épis. Lorsque Yahweh t'aura fait entrer au pays des Cananéens, des Hittites, des Amorrhéens, des Hévéens et des Jébuséens, qu'il avait juré à tes pères de te donner, pays où coulent le lait et le miel, tu observeras ce rite dans ce même mois. Pendant sept jours, tu mangeras des azymes, et le septième jour il y aura une fête pour Yahweh. On mangera des azymes pendant ces sept jours et que l'on ne voie pas chez toi de pain levé, qu'on ne voie pas chez toi non plus de levain, dans toute l'étendue de ton territoire. En ce jour, tu expliqueras à ton fils, en disant : Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un mémorial entre tes yeux pour que la loi de Yahweh soit dans ta bouche ; car c'est d'une main puissante que Yahweh t'a fait sortir d'Egypte. Tu observeras cette ordonnance en son temps d'année en année. Quand Yahweh t'aura fait entrer au pays des Cananéens, ainsi qu'il l'a juré à toi et à tes pères, et qu'il te l'aura donné, tu consacreras à Yahweh tout premier-né, ainsi que tout premier-né dans le bétail qui t'appartient ; les mâles sont à Yahweh. Tu rachèteras avec un agneau tout premier-né de l'âne ; mais si tu ne le rachètes pas tu lui briseras la nuque ; tu rachèteras aussi tous les premiers-nés de l'homme parmi tes fils. Et lorsque ton fils dans l'avenir t'interrogera en disant : Que signifie cela ? tu lui répondras : C'est par une main puissante que Yahweh nous a fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude. En effet, comme Pharaon faisait des difficultés pour nous laisser partir, Yahweh fit mourir tous les premiers-nés dans le pays d'Egypte, depuis le premier-né de l'homme jusqu'au premier-né des animaux. C'est pourquoi j'offre en sacrifice à Yahweh tout premier-né mâle des animaux et rachète tout premier-né de mes fils. Ce sera comme un signe sur ta main et des fronteaux entre tes yeux ; car c'est d'une main puissante que Yahweh nous a fait sortir d'Egypte. Quand Pharaon laissa aller le peuple, Dieu ne le conduisit point par le chemin du pays des Philistins, bien que le plus court, de crainte, disait Dieu, que le peuple ne se repentit en voyant la guerre et ne retournât en Egypte. Et Dieu fit faire un détour au peuple par le chemin du désert vers la mer Rouge. Les fils d'Israël montèrent du pays d'Egypte prêts au combat. Moïse prit avec lui les ossements de Joseph ; car celui-ci avait fait jurer aux fils d'Israël, disant : Dieu ne manquera pas de vous visiter et alors vous emporterez avec vous mes ossements hors d'ici. Ils levèrent le camp de Socoth et vinrent camper à Etham, à l'extrémité du désert. Yahweh allait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour leur indiquer le chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, pour qu'ils puissent marcher jour et nuit. La colonne de nuée ne se retira pas de devant le peuple pendant le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit. Yahweh parla à Moïse, disant : Parle aux fils d'Israël ; qu'ils changent de direction et campent devant Phihahiroth, entre Magdalum et la mer, vis-à-vis de Béelséphon ; devant lui vous camperez au bord de la mer. Pharaon se dira que les fils d'Israël se sont égarés dans le pays, et que le désert les tient prisonniers. J'endurcirai le cœur de Pharaon en sorte qu'il les poursuivra ; je serai glorifié du fait de Pharaon et de toute son armée, et les Egyptiens sauront que je suis Yahweh. Et les fils d'Israël firent ainsi. On annonça au roi d'Egypte que le peuple s'était enfui. Alors les sentiments de Pharaon et de ses serviteurs se modifièrent à l'égard du peuple et ils dirent : Qu'avons-nous fait de laisser partir Israël, nous privant ainsi de ses services ? Il fit atteler son char et emmena son peuple avec lui. Il prit aussi six cents chars d'élite et tous les chars d'Egypte ; sur tous il y avait une élite de guerriers. Yahweh endurcit le cœur de Pharaon, roi d'Egypte, qui se mit à la poursuite d'Israël. Cependant les fils d'Israël étaient sortis grâce à une main puissante. Les Egyptiens s'étaient donc mis à leur poursuite et les atteignirent alors qu'ils campaient sur le bord de la mer ; tous les chevaux des chars de Pharaon, ses cavaliers et son armée, les joignirent près de Phihahiroth, vis-à-vis de Béelséphon. Pharaon approchait ; les fils d'Israël levèrent les yeux et voici que les Egyptiens étaient en marche derrière eux ; saisis d'une grande frayeur, les fils d'Israël poussèrent des cris vers Yahweh. Ils dirent à Moïse : N'y avait-il donc pas de sépulcres en Egypte que tu nous aies amenés mourir dans le désert ? que nous as-tu fait en nous faisant sortir d'Egypte ? N'est-ce pas cette parole que nous te disions en Egypte : Laisse-nous libres de servir les Egyptiens, car il vaut mieux pour nous servir les Egyptiens que mourir dans le désert ? Moïse répondit au peuple : Soyez sans crainte ; demeurez là et vous verrez le salut que Yahweh vous donnera en ce jour ; car les Egyptiens que vous voyez en ce jour, vous ne les reverrez plus jamais. Yahweh combattra pour vous ; quant à vous, tenez-vous tranquilles. Yahweh dit à Moïse : Qu'as-tu à crier vers moi ? Dis aux fils d'Israël de se mettre en marche. Pour toi, lève ton bâton et étends ta main sur la mer ; divise-la et les fils d'Israël pénétreront au milieu de la mer à pied sec. Et moi, je vais endurcir le cœur des Egyptiens en sorte qu'ils y pénétreront à votre suite et je serai glorifié du fait de Pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses cavaliers. Et les Egyptiens sauront que je suis Yahweh quand j'aurai été glorifié du fait de Pharaon, de ses chars et de ses cavaliers. L'ange de Yahweh qui marchait devant le camp d'Israël partit et alla derrière eux et se tint derrière eux ; la colonne de nuée s'en alla de devant eux et se tint derrière eux. Elle pénétra entre le camp des Egyptiens et le camp d'Israël, et d'un côté la nuée était ténèbres, de l'autre elle éclairait la nuit, et l'on ne s'approcha pas l'un de l'autre pendant toute la nuit. Moïse étendit sa main sur la mer et Yahweh fit reculer la mer par un vent violent d'est toute la nuit et il mit la mer à sec et les eaux furent divisées. Alors les fils d'Israël entrèrent au milieu de la mer à pied sec et les eaux étaient pour eux un mur à leur droite et à leur gauche. Les Egyptiens se mirent à leur poursuite et entrèrent à leur suite au milieu de la mer, tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses cavaliers. Or à la veille du matin, Yahweh jeta un regard sur le camp des Egyptiens dans la colonne de feu et dans la nuée, et jeta la confusion dans le camp des Egyptiens. Il fit tomber les roues de ses chars qui n'avançaient plus qu'avec difficulté. Les Egyptiens dirent alors : Fuyons devant Israël ; car Yahweh combat pour eux contre l’Egypte. Et Yahweh dit à Moïse : Etends ta main sur la mer et les eaux reviendront sur les Egyptiens, sur leurs chars et leurs cavaliers. Et Moïse étendit sa main sur la mer ; et aux approches du matin, la mer retourna dans son lit, et dans leur fuite les Egyptiens la rencontrèrent, et Yahweh précipita les Egyptiens au milieu de la mer. Les eaux revinrent et recouvrirent les chars, les cavaliers et toute l'armée de Pharaon qui étaient entrés dans la mer à la suite des fils d'Israël ; pas un seul parmi eux n'échappa. Mais les fils d'Israël étaient allés à pied sec au milieu de la mer et les eaux avaient été pour eux un mur à leur droite et à leur gauche. En ce jour-là Yahweh sauva Israël de la main des Egyptiens et Israël vit les Egyptiens morts sur le bord de la mer. Israël reconnut alors la main puissante que Yahweh avait appesantie sur l'Egypte, et le peuple craignit Yahweh et ils eurent foi en Yahweh et en Moïse, son serviteur. Alors Moïse et les fils d'Israël chantèrent ce cantique à Yahweh ; ils dirent : Je chanterai à Yahweh ; car il est souverainement grand ; - Il a précipité dans la mer cheval et conducteur. Il est ma force et l'objet de ma louange, - Il a été pour moi le salut. C'est lui qui est mon Dieu ; je le glorifierai ; le Dieu de mon père ; je l'exalterai. Yahweh est un homme de guerre ; - Yahweh est son nom. Il a précipité dans la mer les chars de Pharaon et de son armée, - L'élite de ses capitaines a été engloutie dans la mer Rouge. – Ils sont descendus au fond de la mer comme une pierre. Ta droite, Yahweh, s'est illustrée par la force ; - Ta droite, Yahweh, a écrasé l'ennemi. Dans la grandeur de ta force, tu renverses tes adversaires. Tu déchaînes ta colère ; elle les dévore comme le chaume. Par le souffle de tes narines, - tes eaux se sont amoncelées ; Les flots se sont dressés comme un mur ; - les vagues se sont figées au sein de la mer. L'ennemi disait : Je poursuivrai, j'atteindrai ; - je partagerai les dépouilles ; Ma soif de vengeance sera assouvie ; - je tirerai l'épée ; ma main les détruira. Tu as soufflé de ton souffle ; la mer les a couverts. - Ils se sont abîmés comme du plomb dans les vastes eaux. Qui est semblable à toi parmi les dieux, Yahweh ? - Qui est comme toi, illustre en sainteté ? - Redoutable à la louange, faisant des prodiges ? Tu as étendu ta droite : - la terre les engloutit. Par ta grâce tu conduis ce peuple que tu as délivré ; - par la force tu le diriges vers ta sainte demeure. Les peuples l'ont appris, ils tremblent ; - la terreur se saisit des habitants de Philistie. Déjà les princes d'Edom se sont effrayés ; - le tremblement s'empare des forts de Moab ; Tous les habitants de Canaan sont saisis d'angoisse. La terreur et l'épouvante tombent sur eux ; Par la grandeur de ton bras, ils deviennent immobiles comme une pierre, Jusqu'à ce que ton peuple ait passé, Yahweh ; - jusqu'à ce qu'il ait passé, le peuple que tu as acquis. Tu les conduiras et les établiras - sur la montagne de ton héritage. Au lieu dont tu as fait ta demeure, Yahweh, - au sanctuaire que tes mains, Seigneur, ont préparé. Yahweh régnera à jamais et pour toujours. Car les chevaux de Pharaon, ses chars et ses conducteurs, - sont entrés dans la mer et Yahweh a ramené sur eux les eaux de la mer. Mais les fils d'Israël sont allés à pied sec au milieu de la mer. Marie, la prophétesse, sœur d'Aaron, prit un tambourin en sa main et toutes les femmes sortirent à sa suite avec des tambourins et dansant. Et Marie répondait aux fils d'Israël : Chantez à Yahweh : car il est souverainement grand ; - Il a précipité dans la mer cheval et conducteur. Moïse fit lever le camp à Israël de la Mer Rouge et ils partirent vers le désert de Sur ; ils marchèrent trois jours dans ce désert sans trouver d'eau. Ils arrivèrent à Mara, mais ne purent boire l'eau de Mara, car elle était amère ; c'est pourquoi on lui donna le nom de Mara. Le peuple murmura contre Moïse, disant : Que boirons-nous ? Moïse cria vers Yahweh et Yahweh lui indiqua un bois qu'il jeta dans l'eau et l'eau devint douce. C'est là que Yahweh donna à Israël un statut et un droit, et là qu'il le mit à l'épreuve. Il dit : Si tu écoutes la voix de Yahweh, ton Dieu, et si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l'oreille à ses commandements et observes toutes ses lois, je ne t'infligerai aucun fléau dont j'ai affligé les Egyptiens ; car je suis Yahweh qui te guérit. Ils arrivèrent à Elim, où il y avait douze sources d'eau et soixante-dix palmiers, et ils y campèrent au bord de l'eau. Ils levèrent le camp d'Elim et toute l'assemblée des fils d'Israël arriva au désert de Sin qui est entre Elim et le Sinaï, le quinzième jour du deuxième mois après leur sortie du pays d'Egypte. Toute l'assemblée des fils d'Israël murmura contre Moïse et contre Aaron dans le désert. Les fils d'Israël leur dirent : Que ne sommes-nous morts de la main de Yahweh dans le pays d'Egypte, quand nous étions assis devant des marmites de viande et que nous mangions du pain à satiété ; car vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette multitude. Yahweh dit à Moïse : Voici que je vais faire pleuvoir pour vous une nourriture du haut du ciel. Le peuple sortira et en ramassera chaque jour sa provision, afin que je le mette à l'épreuve de sa docilité à suivre ou non ma loi. Le sixième jour, ils accommoderont ce qu'ils auront rapporté et il y en aura le double de ce qu'ils ramassent chaque jour. Moïse et Aaron dirent aux fils d'Israël : Ce soir vous reconnaîtrez que c'est Yahweh qui vous a fait sortir du pays d'Egypte, et au matin vous verrez la gloire de Yahweh ; car il a entendu vos murmures contre Yahweh : nous, en effet, que sommes-nous pour que vous murmuriez contre nous ? Moïse dit : Ce sera quand Yahweh vous donnera ce soir de la viande à manger et au matin du pain à satiété ; car Yahweh a entendu vos murmures que vous proférez contre lui ; pour nous que sommes-nous ? ce n'est pas nous qu'atteignent vos murmures, mais bien Yahweh. Moïse dit à Aaron : Dis à toute l'assemblée des fils d'Israël : Approchez-vous devant Yahweh ; car il a entendu vos murmures. Pendant qu'Aaron parlait à toute l'assemblée des fils d'Israël, ils se tournèrent du côté du désert et voici que la gloire de Yahweh apparut dans la nuée. Yahweh parla à Moïse, disant : J'ai entendu les murmures des fils d'Israël. Dis-leur : Entre les deux soirs vous mangerez de la viande, et au matin vous serez rassasiés de pain, et ainsi vous saurez que moi, je suis Yahweh, votre Dieu. Le soir, en effet, des cailles s'élevèrent et couvrirent le camp ; le matin, une couche de rosée s'étendait tout autour du camp. Cette couche de rosée s'étant dissipée, voici qu'il y avait à la surface du désert quelque chose de menu, de granuleux, menu comme le givre sur le sol. A cette vue, les fils d'Israël se dirent les uns aux autres : Qu'est-ce que cela ? car ils ne savaient pas ce que c'était. Moïse leur répondit : Ceci est le pain que Yahweh vous donne comme nourriture. Voici l'ordre que Yahweh a donné : Que chacun de vous en ramasse selon ce qu'il doit manger : un gomor par tête, et autant que le nombre de personnes qu'il a dans sa tente que chacun en prenne. Ainsi firent les fils d'Israël, et ils en ramassèrent les uns plus, les autres moins. On mesurait ensuite avec le gomor, et celui qui en avait ramassé beaucoup n'en avait pas de trop et celui qui en avait ramassé peu n'en manquait pas ; chacun avait ramassé selon ce qu'il lui fallait pour manger. Moïse leur dit : Que personne n'en réserve pour le lendemain. Ils n'écoutèrent pas Moïse, et certains en gardèrent jusqu'au lendemain ; mais les vers s'y mirent et elle fut corrompue ; aussi Moïse fut irrité contre eux. Chaque matin ils ramassaient la manne, chacun selon sa consommation ; puis, le soleil s'échauffant, ce qui restait fondait. Le sixième jour, ils ramassèrent une quantité double de nourriture : deux gomors pour chacun. Tous les princes de l'assemblée vinrent en informer Moïse. Celui-ci leur dit : C'est ce qu'a ordonné Yahweh ; faites cuire ce que vous avez à faire cuire au four ; faites bouillir ce que vous avez à faire bouillir, et tout ce qui restera mettez-le en réserve pour votre provision du lendemain. Ils le mirent en réserve jusqu'au lendemain, ainsi que Moïse l'avait ordonné, et cela ne se gâta point et les vers ne s'y mirent pas. Moïse dit : Mangez-le aujourd'hui, car c'est aujourd'hui le sabbat en l'honneur de Yahweh, et aujourd'hui vous n'en trouveriez point dans la campagne. Pendant six jours vous en recueillerez : mais le septième jour, le sabbat, il n'y en aura point. Le septième jour, certains du peuple sortirent pour en ramasser ; mais ils n'en trouvèrent pas. Alors Yahweh dit à Moïse : Jusques à quand vous refuserez-vous à garder mes commandements et mes lois ? Remarquez que Yahweh vous a donné le sabbat, mais qu'il vous donne le sixième jour du pain pour deux jours ; que chacun demeure donc là où il est et que nul ne sorte le septième jour du lieu où il se trouve. Le peuple se reposa donc le septième jour. La maison d'Israël appela cette nourriture du nom de manne. Elle était comme de la graine de coriandre ; elle était blanche et avait la saveur d'un gâteau de miel. Moïse dit : Voici ce qu'a ordonné Yahweh : Emplis de manne un gomor, pour être conservé pour vos descendants, afin qu'ils voient le pain que je vous ai fait manger dans le désert, lorsque je vous ai fait sortir du pays d'Egypte. Et Moïse dit à Aaron : Prends un vase et mets-y un plein gomor de manne et place-le devant Yahweh pour être conservé pour vos descendants. Selon ce que Yahweh avait ordonné à Moïse, Aaron le déposa devant le témoignage pour être conservé. Les fils d'Israël mangèrent la manne pendant quarante ans jusqu'à leur entrée en pays habité ; ils mangèrent la manne jusqu'à leur arrivée aux confins du pays de Canaan. Le gomor est la dixième partie de l'épha. Toute l’assemblée des fils d'Israël leva le camp du désert de Sin pour leurs différentes stations selon l'ordre de Yahweh ; ils campèrent à Raphidim où le peuple ne trouva point d'eau à boire. Le peuple se mit à quereller Moïse, disant : Donne-nous de l'eau, que nous buvions. Moïse leur répondit : Pourquoi me cherchez-vous querelle ? Pourquoi tentez-vous Yahweh ? Le peuple était là, assoiffé d'eau, et murmurait contre Moïse, disant : Pourquoi nous as-tu fait monter d'Egypte pour nous faire mourir de soif avec mes enfants et mes troupeaux ? Moïse cria vers Yahweh, disant : Que ferai-je pour ce peuple ? Peu s'en faut qu'ils ne me lapident. Yahweh dit à Moïse : Passe devant le peuple et prends avec toi des anciens d'Israël ; prends en ta main le bâton avec lequel tu as frappé le fleuve et va. Voici que je me tiendrai là devant toi sur le rocher en Horeb ; tu frapperas le rocher et il en sortira de l'eau ; et le peuple boira. Ainsi fit Moïse en présence des anciens d'Israël. Et il appela ce lieu du nom de Massah et Méribah, parce que les fils d'Israël l'avaient querellé et avaient tenté Yahweh, en disant : Yahweh est-il au milieu de nous ou non ? Amalec vint attaquer Israël à Raphidim. Moïse dit à Josué : Choisis-nous des hommes et sors combattre Amalec. Demain, moi, je me tiendrai au sommet de la colline avec le bâton de Dieu dans ma main. Josué fit selon ce que Moïse lui avait ordonné de combattre Amalec. Moïse, Aaron et Hur montèrent au sommet de la colline. Lorsque Moïse tenait sa main levée, Israël était le plus fort ; mais lorsqu'il laissait retomber sa main, Amalec était le plus fort. Les bras de Moïse étant fatigués, ils prirent une pierre qu'ils disposèrent sous lui et il s'assit dessus ; et Aaron et Hur soutenaient ses bras, l'un d'un côté, l'autre de l'autre ; de la sorte, ses bras demeurèrent fermes jusqu’au coucher du soleil. Josué battit Amalec et son peuple à la pointe de l'épée. Yahweh dit à Moïse : Ecris cela en mémorial dans le livre, et fais connaître à Josué que j'effacerai le souvenir d'Amalec de dessous les cieux. Moïse construisit un autel qu'il appela du nom de Yahweh-Nessi, disant : La main levée vers l'étendard de Yah. Yahweh est en guerre contre Amalec d'âge en âge. Jéthro, prêtre de Madian, beau-père de Moïse, apprit tout ce que Dieu avait fait pour Moïse et Israël, son peuple, lorsque Yahweh avait fait sortir Israël d'Egypte. Jéthro, beau-père de Moïse, emmena Séphora, femme de Moïse, qui avait été renvoyée, et les deux fils de Séphora ; le nom de l'un était Gersam, parce que Moïse avait dit : Je suis un étranger sur une terre étrangère, et le nom de l'autre Eliézer, parce qu'il avait dit : Le Dieu de mon père m'a secouru et m'a délivré de l'épée de Pharaon. Jéthro, beau-père de Moïse, avec les fils et la femme de celui-ci, vint à Moïse dans le désert où il campait à la montagne de Dieu. Il fit dire à Moïse : Moi, ton beau-père, Jéthro, je viens vers toi ainsi que ta femme et ses deux fils avec elle. Moïse sortit au devant de son beau-père ; il se prosterna et l'embrassa ; ils s'informèrent réciproquement de leur santé et ils entrèrent dans la tente. Moïse raconta à son beau-père tout ce que Yahweh avait fait à Pharaon et à l'Egypte à cause d'Israël, toutes les adversités qui les avaient accablés en chemin et dont Yahweh les avait délivrés. Jéthro se réjouit de tout le bien que Yahweh avait fait à Israël et de l'avoir délivré de la main des Egyptiens. Jéthro dit alors : Béni soit Yahweh qui vous a délivrés de la main des Egyptiens et de la main de Pharaon, qui a délivré le peuple de la main des Egyptiens. Maintenant je reconnais que Yahweh est plus grand que tous les dieux ; car il a châtié ceux qui se montraient arrogants envers Israël. Jéthro, beau-père de Moïse, offrit à Dieu un holocauste et des sacrifices. Aaron et tous les anciens d'Israël vinrent prendre part au repas avec le beau-père de Moïse, en présence de Dieu. Le lendemain Moïse s'assit pour rendre la justice au peuple, et le peuple se tint devant Moïse depuis le matin jusqu'au soir. Le beau-père de Moïse vit tout ce qu'il faisait pour le peuple et il dit : Quelle est cette manière de faire vis-à-vis du peuple ? Pourquoi sièges-tu seul et le peuple stationne-t-il devant toi depuis le matin jusqu'au soir ? Moïse répondit à son beau-père : C'est parce que le peuple vient à moi pour consulter Yahweh. Car lorsqu'ils ont quelque affaire, ils viennent à moi ; je prononce entre eux en faisant connaître les préceptes de Dieu et ses lois. Le beau-père de Moïse lui répondit : Le procédé que tu emploies n'est pas bon. Tu succomberas certainement et toi et ce peuple avec toi ; car la tâche est au-dessus de tes forces, et toi seul ne saurais la remplir. Maintenant donc écoute ma voix ; je veux te conseiller et que Dieu soit avec toi. Toi, représente le peuple devant Dieu, et soumets les affaires à Dieu. Apprends-leur les préceptes et les lois, et fais-leur connaître la voie où ils doivent marcher et ce qu'ils doivent faire. Choisis d'entre tout le peuple des hommes capables et craignant Dieu, des hommes intègres, ennemis du lucre ; et établis-les sur eux comme chefs de milliers, chefs de centaines, chefs de cinquantaines et chefs de dizaines. Ils rendront la justice au peuple en tout temps ; quand il y aura quelque affaire importante ils la porteront devant toi et jugeront eux-mêmes des affaires de peu d'importance. Rends ainsi ta charge plus facile ; qu'ils la portent avec toi. Si tu agis de la sorte et que Dieu te donne des ordres, tu pourras tenir et tout ce peuple ira en paix en son lieu. Moïse écouta la voix de son beau-père et fit tout ce qu'il avait dit. Moïse choisit de tout Israël des hommes capables et les donna comme chefs au peuple ; chefs de milliers, chefs de centaines, chefs de cinquantaines et chefs de dizaines. Ils rendaient la justice au peuple en tout temps ; ils portaient à Moïse les affaires difficiles, jugeant eux-mêmes les affaires de moindre importance. Moïse prit congé de son beau-père, qui s'en retourna dans son pays. Au troisième mois après la sortie des fils d'Israël de l'Egypte, en ce jour-là, ils arrivèrent au désert de Sinaï. Partis de Raphidim et arrivés au désert de Sinaï, ils campèrent dans le désert ; Israël y campa en face de la montagne. Moïse monta vers Dieu et Yahweh l'appela de la montagne, disant : Tu parleras ainsi à la maison de Jacob et tu diras aux fils d'Israël : Vous avez vu ce que j'ai fait à l'Egypte : je vous ai portés sur des ailes d'aigles et conduits jusqu'à moi. Et maintenant, si vraiment vous écoutez ma voix et gardez mon alliance, vous serez mon peuple particulier parmi toutes les nations : car toute la terre est à moi. Et vous, vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte. Telles sont les paroles que tu diras aux fils d'Israël. Moïse s'en vint convoquer les anciens du peuple et leur exposa toutes ces paroles selon que Yahweh le lui avait ordonné. Et tout le peuple répondit et unanimement ils dirent : Nous ferons tout ce qu'a dit Yahweh. Moïse rapporta les paroles du peuple à Yahweh. Yahweh dit à Moïse : Voici que moi je vais venir à toi dans une nuée épaisse, afin que le peuple entende quand je parlerai avec toi et qu'en toi aussi il ait foi à jamais. Puis Moïse rapporta à Yahweh les paroles du peuple. Yahweh dit à Moïse : Va vers le peuple et sanctifie-le aujourd'hui et demain ; et qu'ils lavent leurs vêtements. Qu'ils soient prêts pour le troisième jour ; car le troisième jour, à la vue de tout le peuple, Yahweh descendra sur la montagne du Sinaï. Tu poseras une limite autour, en disant : Gardez-vous de monter sur la montagne et d'en toucher l'extrémité ; quiconque toucherait la montagne serait frappé de mort. Sur celui-là on ne mettra pas la main ; mais on le lapidera ou on le percera de flèches ; bête ou homme, il ne doit pas survivre. Quand la trompette sonnera, ils monteront sur la montagne. Moïse descendit de la montagne vers le peuple ; il sanctifia le peuple et ils lavèrent leurs vêtements. Puis il dit au peuple : Soyez prêts dans trois jours ; n'approchez point d'une femme. Le troisième jour au matin, il y eut des tonnerres et des éclairs, une nuée épaisse sur la montagne et un son de trompe très fort : tout le peuple qui était dans le camp trembla. Moïse fit sortir le peuple du camp à la rencontre de Dieu ; et ils se tinrent au pied de la montagne. La montagne du Sinaï était toute fumante ; car Yahweh y était descendu au milieu du feu, et la fumée s'élevait comme la fumée d'une fournaise et toute la montagne tremblait très fort. Le son de la trompe devenait de plus en plus retentissant. Moïse parla et Dieu lui répondit par une voix. Yahweh descendit sur la montagne du Sinaï, sur le sommet de la montagne. Yahweh appela Moïse sur le sommet de la montagne, et Moïse monta. Yahweh dit à Moïse : Descends et avertis-les de ne pas s'avancer vers Yahweh pour voir, de peur qu'un grand nombre d'entre eux ne viennent à périr. Que les prêtres aussi qui s'approchent de Yahweh se sanctifient, de peur que Yahweh ne les frappe. Moïse dit à Yahweh : Le peuple ne saurait monter sur la montagne du Sinaï, puisque toi, tu le leur as défendu, en disant : Pose une limite autour de la montagne et déclare-la sacrée. Yahweh lui dit : Va, descends ; puis tu remonteras, et Aaron avec toi ; mais que les prêtres et le peuple ne s'avancent pas pour monter vers Yahweh, de peur qu'il ne les frappe. Moïse descendit vers le peuple et il leur parla. Dieu prononça toutes ces paroles, disant : Moi, Yahweh, je suis ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude. Tu n'auras pas d'autres dieux en dehors de moi. Tu ne te feras pas d'image taillée, ni aucune figure de ce qui est en haut dans le ciel, ni de ce qui est en bas sur la terre, ni de ce qui est dans les eaux sous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles et tu ne les serviras pas ; car moi, je suis Yahweh, ton Dieu, un Dieu jaloux qui punit l'iniquité des pères sur les enfants, sur la troisième et sur la quatrième génération pour ceux qui me haïssent, mais faisant miséricorde jusqu'à mille générations à ceux qui m'aiment et gardent mes commandements. Tu ne prendras pas en vain le nom de Yahweh, ton Dieu ; car Yahweh ne laisse pas impuni celui qui prend son nom en vain. Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras et tu feras ton ouvrage. Mais le septième jour est un sabbat pour Yahweh, ton Dieu ; tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes portes. Car pendant six jours Yahweh a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent ; mais il s'est reposé le septième jour ; c'est pourquoi Yahweh a béni le septième jour et l'a sanctifié. Honore ton père et ta mère, afin que tes jours durent longtemps dans le pays. Tu ne tueras point. Tu ne commettras point d'adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne déposeras pas comme témoin mensonger contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui appartient à ton prochain. Au bruit des tonnerres, à la vue des éclairs, au son de la trompette, à la vue de la montagne fumante, le peuple tremblait et se tenait à distance, disant à Moïse : Parle-nous toi-même et nous écouterons ; mais que Dieu ne nous parle pas, de peur que nous ne mourrions. Moïse répondit au peuple : Soyez sans crainte ; car c'est seulement pour vous mettre à l'épreuve que Dieu est venu et que sa crainte vous soit présente, afin que vous ne péchiez pas. Et le peuple se tint à distance, tandis que Moïse s'approchait de la nuée où était Dieu. Et Yahweh dit à Moïse : Tu parleras ainsi aux fils d'Israël : Vous avez vu que je vous ai parlé du ciel. Vous ne devez point faire à côté de moi des dieux ; vous ne ferez pas non plus des dieux d'or. Tu me dresseras un autel de terre sur lequel tu offriras tes holocaustes et tes sacrifices pacifiques, tes brebis et tes bœufs, en tout endroit où j'aurai fait souvenir de mon nom, serai venu vers toi et t'aurai béni. Si tu m'élèves un autel de pierre, tu ne me le feras pas en pierres taillées, tu n'y porteras point ton ciseau pour ne point le profaner. Tu ne monteras point par des degrés à mon autel afin que ta nudité n'y soit pas découverte. Voici les lois que tu leur imposeras : Quand tu achèteras un serviteur hébreu, il devra servir pendant six années ; à la septième, il s'en ira libre, sans rien payer. S'il est venu seul, il repartira seul ; s'il était marié, sa femme partira avec lui. Mais si c'est son maître qui lui a donné une femme, et que celle-ci lui a enfanté des fils ou des filles, la femme ainsi que ses enfants appartiendront à son maître et lui, devra s'en aller seul. Mais si le serviteur déclare : J'aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas m'en aller libre, son maître le conduira alors devant Dieu ; puis l'ayant amené près du vantail ou montant de la porte, son maître lui percera l'oreille avec un poinçon : il sera alors son serviteur pour toujours. Lorsqu'un homme aura vendu sa fille comme servante, elle ne devra pas s'en aller comme font les serviteurs. Vient-elle à déplaire à son maître, qui se l'était destinée, celui-ci la laissera racheter ; mais il n'a pas le droit de la vendre à des étrangers, après lui avoir été infidèle. S'il la destine à son fils, il devra la traiter selon le droit des filles. Et s'il prend une autre femme, il ne retranchera rien à sa nourriture, ni à son vêtement, ni à son logement. Et s'il ne fait pas pour elle ces trois choses, elle pourra s'en aller sans rançon, sans rien payer. Celui qui frappe un homme qui en meurt, devra être puni de mort. Mais s'il ne l'a pas fait intentionnellement, Dieu l'ayant fait tomber sous sa main, je te fixerai un lieu où il pourra trouver refuge. Si toutefois quelqu'un se rend coupable du crime de tuer son prochain par ruse, tu devras l'arracher même de mon autel pour le faire mourir. Celui qui frappe son père ou sa mère doit être puni de mort. Celui qui vole un homme doit être puni de mort, soit qu'il l'ait déjà vendu, soit qu'il se trouve encore entre ses mains. Celui qui maudit son père ou sa mère devra être puni de mort. Lorsque des hommes se querellent et que l'un frappe un autre avec une pierre ou du poing sans qu'il en meure, mais doive s'aliter, celui qui l'aura frappé n'encourra pas de châtiment. Si cet autre s'en relève et puisse aller dehors avec son bâton, il devra seulement le dédommager de son chômage et payer ce qu'aura coûté sa guérison. Quand un homme frappe du bâton son esclave ou sa servante au point qu'ils succombent sous sa main, il devra être puni sévèrement ; mais survivent-ils un jour ou deux, il ne devra pas être puni : car ils sont sa propriété. Quand des hommes se querellent et en viennent à heurter une femme enceinte, en sorte qu'elle accouche, mais sans qu'il en résulte d'autre accident, le coupable sera passible d'une amende telle que lui imposera le mari de la femme, et il paiera par arbitrage. Mais s'il y a accident, tu devras donner vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. Mais si quelqu'un frappe son esclave ou sa servante dans l'œil et qu'il le lui fasse perdre, il devra, à la place de son œil, lui accorder la liberté ; s'il fait tomber une dent à son esclave ou à sa servante, il devra, à la place de sa dent, lui accorder la liberté. Si un taureau frappe de sa corne un homme ou une femme qui en meurent, le taureau devra être lapidé et on n'en mangera pas la chair ; mais le propriétaire du taureau ne sera pas puni. Si, par contre, le taureau frappait déjà de la corne auparavant, et que son propriétaire, bien qu'averti, n'ait pas veillé sur lui, le taureau qui aura tué un homme ou une femme sera lapidé et son propriétaire sera puni de mort. Si c'est une amende qui lui est imposée, il devra payer pour le rachat de sa vie autant qu’il lui sera imposé. S'il frappe un garçon ou une fille, on usera avec lui de cette même réglementation. Si c'est un esclave ou une servante que frappe le taureau, on devra payer trente sicles d'argent au maître de l'esclave et le taureau sera lapidé. Si quelqu'un laisse une citerne ouverte ou si quelqu'un creuse une citerne et ne la recouvre pas et qu'il y tombe un taureau ou un âne, le propriétaire de la citerne devra restituer ; il indemnisera à prix d'argent le propriétaire de l'animal ; mais la bête morte lui appartiendra. Si le taureau d'un homme frappe de la corne le taureau d'un autre homme et le tue, ils vendront le taureau vivant dont ils se partageront le prix ; ils se partageront également le taureau tué. Mais s'il était avéré que le taureau frappait déjà de la corne auparavant et que son propriétaire n'avait pas veillé sur lui, il devra alors indemniser entièrement en donnant taureau pour taureau, la bête morte sera pour lui. Si quelqu'un vole un bœuf ou un mouton, qu'il l'égorge ou le vende, il devra restituer cinq bœufs pour le bœuf et quatre moutons pour le mouton. Si le voleur est surpris durant l'effraction nocturne, qu'il soit frappé et meure, on n'est pas responsable de son sang. Mais si le soleil était alors déjà levé, on aura la responsabilité de son sang. Le voleur sera tenu à restitution ; s'il ne possède rien, on le vendra pour ce qu'il a volé ; ce qu'il a volé, bœuf, âne ou brebis, est-il trouvé chez lui encore en vie, il devra restituer le double. Si quelqu'un laisse brouter un champ ou un jardin, en laissant paître son bétail dans le champ d'autrui, il devra donner en compensation le meilleur de son champ et le meilleur de son jardin. Si un feu éclate, gagne des broussailles et consume des gerbes ou du blé sur pied ou le champ, celui qui aura causé l'incendie sera tenu à compensation. Si quelqu'un remet en garde à un autre de l'argent ou des objets de valeur, et qu'on vienne à les voler de la maison de cet homme, le voleur, si on le trouve, devra restituer le double. Le voleur n'est-il pas retrouvé, le maître de la maison se présentera devant Dieu et déclarera qu'il n'a pas mis la main sur le bien de son prochain. Dans toute affaire de détournement, qu'il s'agisse d'un bœuf, d'un âne, d'une brebis, d'un vêtement ou de tout objet perdu dont on dira : C'est bien cela, la cause des deux parties viendra devant Dieu, et celui que Dieu aura déclaré coupable devra restituer le double à son prochain. Si quelqu'un remet à la garde d'un autre un âne, un bœuf, une brebis ou quelque tête de bétail et que l'animal meure, subisse quelque dommage ou soit enlevé, sans qu'il y ait de témoin, le serment devant Yahweh décidera alors entre les deux parties ; si le gardien n'a pas mis la main sur le bien de son prochain, le propriétaire l'acceptera et l'autre n'aura pas à indemniser. Mais s'il y a eu vol chez lui, il devra indemniser le propriétaire. Si l'animal a été déchiré par une bête sauvage, il le fera voir en témoignage et il n'aura pas à dédommager pour l'animal déchiré. Si quelqu'un a emprunté d'un autre une bête et qu'elle se brise un membre ou périsse, son propriétaire n'étant pas présent, il devra dédommager. Si, par contre, le propriétaire était présent, il n'aura pas besoin d'indemniser ; si la bête était louée, le prix de louage fera compensation. Si quelqu'un séduit une vierge qui n'est pas fiancée et couche avec elle, il paiera sa dot et la prendra pour femme. Si le père refuse de la lui accorder, il devra payer autant d'argent que comporte la dot des vierges. Tu ne laisseras pas en vie la magicienne. Quiconque a commerce avec une bête sera puni de mort. Celui qui offre des sacrifices aux dieux, et non à Yahweh seulement, sera voué à l'anathème. Tu ne molesteras pas et n'opprimeras pas l'étranger ; car vous-mêmes avez été étrangers au pays d'Egypte. Vous ne maltraiterez pas la veuve ni l'orphelin. Si tu les maltraites, ils élèveront la voix vers moi, et certes, j'entendrai leur cri ; ma colère s'enflammera et je vous détruirai par l'épée ; vos femmes seront alors des veuves et vos enfants des orphelins. Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de mon peuple, à un pauvre qui vit près de toi, tu ne te comporteras pas à son égard comme un créancier rigoureux ; (tu n'exigeras pas de lui un intérêt). Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu devras le lui rendre avant le coucher du soleil ; car c'est son unique couverture, le seul vêtement pour son corps ; autrement avec quoi devrait-il se coucher ? S'il crie vers moi, je l'entendrai : car je suis miséricordieux. Tu ne blasphémeras pas contre Dieu, et tu ne maudiras pas un prince de ton peuple. Tu ne différeras point de m'offrir de l'abondance de ton aire et de ton pressoir. Tu me donneras ton fils premier-né. Tu feras de même du premier-né de ta vache et de ta brebis ; il demeurera sept jours auprès de sa mère et au huitième jour tu me le donneras. Vous serez pour moi des hommes saints. (La chair mise en pièces qui git dans un champ, vous ne devrez pas la manger, mais la jeter aux chiens. ) Tu n'avanceras pas de rumeurs mensongères ; tu ne donneras pas non plus la main à un méchant pour lui servir de faux témoin. Tu ne suivras pas la multitude pour ce qui est mal ; et tu ne déposeras pas dans un procès en te mettant du côté du grand nombre pour faire violence au droit. Tu ne favoriseras pas non plus le puissant dans son procès. Si tu rencontres le bœuf de ton ennemi ou son âne égaré, tu auras soin de le lui ramener ; et si tu aperçois l'âne de celui qui te hait succombant sous le poids de sa charge, tu te garderas de l'abandonner ; avec lui, au contraire, tu l'aideras. Tu ne feras point fléchir le droit de ton pauvre dans son procès. Tu dois te tenir à l'écart d'une cause mensongère et ne pas faire mourir celui qui est innocent et dans son droit ; car je n'absoudrai pas le coupable. Tu n'accepteras pas de présents ; car un présent rend aveugle celui qui voit, et ruine les causes de ceux qui sont dans le droit. Tu n'opprimeras pas l'étranger. Vous savez par vous-mêmes ce qu'éprouve un étranger car vous avez été étrangers au pays d'Egypte. Pendant six années tu ensemenceras ta terre et tu en récolteras les produits ; mais la septième, tu la laisseras en jachère et ne la travailleras pas : les pauvres de ton peuple y trouveront leur nourriture, et ce qui restera, les bêtes des champs le mangeront ; tu en agiras de même pour la vigne et pour les oliviers. Pendant six jours tu feras ton ouvrage ; mais le septième jour tu te reposeras, en sorte que ton bœuf et ton âne aient du repos et que le fils de ta servante et l'étranger reprennent haleine. Prenez garde à tout ce que je vous ai dit : vous n'invoquerez pas le nom d'autres divinités : qu'on ne l'entende pas sortir de votre bouche. Trois fois par an tu me célébreras une fête : Tu observeras la fête des Azymes : pendant sept jours tu mangeras des pains sans levain, comme je te l'ai prescrit, au temps fixé du mois d'Abib : car c'est en ce mois que tu es sorti d'Egypte ; l'on ne paraîtra pas en ma présence les mains vides. Tu observeras la fête de la Moisson, des prémices de ton travail, de ce que tu as ensemencé dans les champs ; et la fête de la Récolte, à la fin de l'année, quand tu recueilleras des champs le produit de ton travail. Trois fois par an tous tes hommes paraîtront devant le Seigneur Yahweh. Tu n'offriras pas le sang de ma victime en même temps que du pain levé, et la graisse des sacrifices de ma fête ne sera pas conservée jusqu'au lendemain matin. Tu apporteras les prémices, les premiers fruits de ton sol, à la maison de Yahweh, ton Dieu. Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. Voici que j'envoie un ange devant toi pour te garder dans le chemin et te faire entrer au lieu que je t'ai préparé. Prends garde à lui et écoute sa voix ; ne lui résiste point : car il ne pardonnerait pas votre infidélité, parce que mon nom est en lui. Mais si tu écoutes toujours sa voix et fais tout ce que je te dirai, alors je serai l'ennemi de tes ennemis et l'oppresseur de tes oppresseurs. Car mon ange marchera devant toi et te conduira chez les Amorrhéens, les Hittites, les Phérézéens, les Cananéens, les Hévéens et les Jébuséens, que j'exterminerai. Ne te prosterne pas devant leurs dieux ; ne les sers point et n'agis point selon leur manière de faire ; mais bien plutôt tu détruiras et briseras leurs stèles. Vous servirez Yahweh, Votre Dieu, et il bénira ton pain et ton eau, et j'éloignerai de toi la sécheresse. Nulle femme n'avortera ou sera stérile en ton pays. Je comblerai le nombre de tes jours. J'enverrai ma terreur devant toi et je jetterai le trouble chez tous les peuples où tu entreras, en sorte que tous tes ennemis te tourneront le dos. J'enverrai devant toi des frelons qui chasseront devant toi les Hévéens, les Cananéens et les Hittites. Je ne les chasserai pas devant toi en une seule année, de peur que le pays ne devienne un désert et que les bêtes sauvages ne se multiplient à tes dépens. Petit à petit je les chasserai devant toi, jusqu'à ce que tu sois devenu assez nombreux et puisses occuper le pays. J'étendrai ton territoire depuis la Mer Rouge jusqu'à la Mer des Philistins, et depuis le désert jusqu'au fleuve ; car je livrerai entre vos mains les habitants du pays et tu les chasseras devant toi. Tu ne feras pas d'alliance avec eux ni avec leurs dieux. Ils n'habiteront pas dans ton pays, de peur qu'ils ne t'entraînent à pécher contre moi pour servir leurs dieux : car ce serait pour toi la ruine. Dieu dit à Moïse : Monte vers Yahweh, toi et Aaron, Nadab et Abiu, et soixante-dix des anciens d'Israël, et vous vous prosternerez à distance. Moïse seul s'approchera de Yahweh : mais les autres ne s'approcheront pas et le peuple ne montera pas avec lui. Moïse vint et rapporta au peuple toutes les paroles de Yahweh, toutes ses ordonnances ; et le peuple dans son assemblée et d'une seule voix répondit et dit : Toutes les paroles qu'a dites Yahweh nous les exécuterons. Moïse mit alors par écrit toutes les paroles de Yahweh. Le lendemain de bonne heure il bâtit un autel au pied de la montagne et dressa douze stèles selon le nombre des douze tribus d'Israël. Puis il envoya des jeunes gens, fils d'Israël, offrir des holocaustes et immoler à Yahweh de jeunes taureaux en sacrifices pacifiques. Moïse prit la moitié du sang qu'il versa dans des bassins, et de l'autre moitié du sang il aspergea l'autel. Il prit le livre de l'Alliance et en donna lecture au peuple ; et ceux-ci de dire : Tout ce qu'a dit Yahweh, nous le ferons et l'observerons. Moïse prit du sang et aspergea le peuple en disant : Voici le sang de l'alliance que Yahweh a conclue avec vous sur la base de toutes ces paroles. Moïse monta avec Aaron, Nadab et Abiu, ainsi que les soixante-dix des anciens d'Israël. Ils virent le Dieu d'Israël, et, sous ses pieds, comme un ouvrage de pierres de saphir, aussi brillant que le ciel même. Il n'étendit pas sa main sur les représentants des fils d'Israël, et ils virent Dieu. Ils mangèrent et burent. Yahweh dit à Moïse : Monte vers moi sur la montagne et y demeure ; car je te donnerai les tables de pierre, la loi et les préceptes que j'ai écrits pour les instruire. Moïse se leva avec Josué, son serviteur, et Moïse monta sur la montagne de Dieu. Mais aux anciens il dit : Attendez-nous ici jusqu'à ce que nous soyons revenus vers vous. Voici que Aaron et Hur sont avec vous ; qui aurait un différend qu'il s'adresse à eux. Moïse monta alors sur la montagne et la nuée couvrit la montagne. La gloire de Yahweh descendit sur la montagne et la nuée le couvrit pendant six jours ; au septième jour Yahweh appela Moïse du milieu de la nuée. L'aspect de la gloire de Yahweh était comme un feu dévorant sur le sommet de la montagne aux yeux des fils d'Israël. Moïse entra au milieu de la nuée et monta sur la montagne. Moïse demeura sur la montagne quarante jours et quarante nuits. Yahweh parla à Moïse et dit : Dis aux fils d'Israël de prélever pour moi une offrande ; de quiconque dont le cœur l'y aura poussé vous recevrez pour moi l'offrande. Voici l'offrande que vous recevrez d'eux : de l'or, de l'argent et du cuivre ; de la pourpre violette et rouge, du cramoisi, du lin et du poil de chèvre ; des peaux de béliers teintes en rouge, des peaux de dauphins et du bois d'acacia ; de l'huile pour le chandelier, des aromates pour l'huile d'onction et pour le parfum d'encensement ; des pierres de schoham et des pierres précieuses pour garnir l'éphod et le pectoral. Ils me feront un sanctuaire et j'habiterai au milieu d'eux. Selon tout ce que je te fais voir, selon le modèle de la demeure et le modèle de tous ses ustensiles, ainsi vous ferez. Tu feras une arche de bois d'acacia ; sa longueur sera de deux coudées et demie ; sa largeur d'une coudée et demie et sa hauteur d'une coudée et demie. Tu la revêtiras d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur et tout autour tu lui feras une couronne d'or. Tu fondras pour elle quatre anneaux d'or que tu fixeras à ses quatre pieds : deux anneaux sur un de ses côtés et deux anneaux sur l'autre de ses côtés. Tu feras des barres de bois d'acacia, que tu revêtiras d'or. Tu engageras ces barres dans les anneaux aux côtés de l'arche, pour qu'avec elles on porte l'arche. Les barres devront rester dans les anneaux de l'arche et ne doivent pas en être retirées. Tu placeras dans l'arche la loi que je te donnerai. Tu feras un propitiatoire d'or pur ; sa longueur sera de deux coudées et demie et sa largeur d'une coudée et demie. Tu feras deux chérubins d'or : tu les feras d'or battu, des deux extrémités du propitiatoire. Tu feras un chérubin de l'une des extrémités et l'autre chérubin de l'autre extrémité. Les chérubins auront leurs ailes déployées vers le haut, couvrant de leurs ailes le propitiatoire, tandis que leurs faces seront tournées l'une vers l'autre ; sur le propitiatoire seront dirigées les faces des chérubins. Tu mettras le propitiatoire par-dessus l'arche, et dans l'arche tu placeras la loi que je te donnerai. C'est là que je te donnerai rendez-vous ; c'est dessus le propitiatoire, entre les deux chérubins qui sont sur l'arche du témoignage, que je te communiquerai tous les ordres que je te donnerai pour les fils d'Israël. Tu feras une table de bois d'acacia ; sa longueur sera de deux coudées, sa largeur d'une coudée et sa hauteur d'une coudée et demie. Tu la revêtiras d'or pur et tu l'entoureras d'une couronne d'or. Tu lui feras tout autour un châssis large d'une palme, et tu mettras à ce châssis une couronne d'or tout autour. Tu lui feras ensuite quatre anneaux d'or et tu fixeras ces anneaux aux quatre coins qui sont à ses quatre pieds. Tout près du châssis seront les anneaux pour engager les barres avec lesquelles on portera la table. Tu feras ces barres de bois d'acacia et les revêtiras d'or ; avec elles on portera la table. Tu feras ses plats, ses cassolettes, ses vases et ses coupes qui servent aux libations ; tu les feras d'or pur. Tu placeras sur la table en permanence devant moi les pains de proposition. Puis tu feras un chandelier d'or pur ; tu le feras d'or battu, ainsi que son pied et sa tige ; ses calices, ses boutons et ses fleurs en sortiront d'une seule pièce. Six branches sortiront de ses côtés, trois branches du chandelier de l'un de ses côtés et trois branches du chandelier de l'autre de ses côtés. Trois calices à forme de fleurs d'amandier chacun avec boutons et fleurs seront sur une branche, et sur une autre il y aura trois calices en forme de fleurs d'amandier avec boutons et fleurs ; il en sera de même pour les six branches qui sortent du chandelier. Sur le chandelier même il y aura quatre calices en forme de fleurs d'amandier, leurs boutons et leurs fleurs ; il y aura un bouton sous les deux branches sortant du chandelier, un bouton sous les deux branches suivantes et un bouton sous les deux dernières branches du chandelier, ainsi aux six branches qui sortent du chandelier. Ces boutons et ces branches sortiront du chandelier même, le tout d'une seule pièce d'or pur battu. Tu lui feras sept lampes ; et on disposera ses lampes de manière à éclairer du côté qui est par devant. Ses mouchettes et ses bassinets seront d'or pur. D'un talent d'or pur on fera le chandelier avec tous ses accessoires. Regarde afin de les faire selon le modèle qui t'a été montré sur la montagne. Tu feras la Demeure de dix tentures ; tu les feras de lin retors, de pourpre bleue et rouge, de cramoisi, avec des chérubins, travail que feront d'habiles tisseurs. La longueur d'une tenture sera de vingt-huit coudées et la largeur d'une tenture de quatre coudées ; la mesure sera la même pour toutes les tentures. Cinq tentures seront assemblées l'une à l'autre. Tu mettras des lacets de pourpre violette au bord de la tenture à l'extrémité d'un premier assemblage et tu feras de même au bord de la tenture à l’extrémité du second assemblage. Tu feras cinquante lacets à la première tenture et tu feras cinquante lacets au bord de la tenture à l'extrémité du second assemblage, en sorte que les lacets soient en face les uns des autres. Tu feras aussi cinquante agrafes d'or, et avec ces agrafes tu assembleras les tentures l'une à l'autre, en sorte que la Demeure soit un seul tout. Puis tu feras des tentures de poils de chèvres pour une tente sur la Demeure ; tu feras onze de ces tentures. La longueur de chacune de ces tentures sera de quatre coudées ; il y aura une même mesure pour les onze tentures. Tu assembleras cinq de ces tentures à part, et six tentures à part ; tu rabattras la sixième tenture sur le devant de la tente. Tu mettras cinquante lacets au bord de la tenture à l'extrémité du premier assemblage et cinquante lacets au bord de la tenture du second assemblage. Tu feras cinquante agrafes d'airain, tu passeras les agrafes dans les lacets et tu assembleras la tente en sorte qu'elle forme un seul tout. Quant à la partie de la tenture qui sera en excédent, la moitié de cette tenture qui dépasse on la laissera pendre sur la partie arrière de la Demeure. Quant à la partie de la tenture qui dépasse d'une coudée d'un côté et d'une coudée de l'autre dans la longueur des tentures de la tente, on la laissera retomber sur les côtés de la Demeure d'un côté et de l'autre pour la couvrir. Tu feras pour la tente une couverture de peaux de béliers teintes en rouge, et par-dessus une couverture en peaux de dauphins. Tu feras ensuite pour la Demeure des planches de bois d'acacia disposées debout. La longueur d'une planche sera de dix coudées et la largeur d'une planche d'une coudée et demie. Il y aura deux tenons pour chaque planche qui seront joints l'un à l'autre ; tu feras de même pour toutes les planches de la Demeure. Tu feras les planches pour la Demeure : vingt planches pour le côté du Midi, à droite ; et tu placeras sous les vingt planches quarante socles d'argent, deux socles sous chaque planche pour ses deux tenons. Pour le second côté de la Demeure, au côté Nord, tu feras vingt planches, avec leurs quarante socles d'argent, deux socles sous chaque planche. Pour le côté arrière de la Demeure, vers l'Ouest, tu feras six planches, et tu feras deux planches pour les angles de la Demeure au côté arrière. Elles seront jumelées depuis le bas et de même à leur sommet au premier anneau ; ainsi en sera-t-il pour les deux qui doivent former les deux angles. Il y aura donc huit planches et leurs socles d'argent, soit seize socles, deux socles sous chaque planche. Tu feras des traverses de bois d'acacia : cinq pour les planches d'un côté de la Demeure et cinq traverses pour les planches du côté arrière de la Demeure vers l'Ouest. La traverse qui se trouve au milieu des planches ira d'une extrémité à l'autre. Tu revêtiras d'or les planches et tu feras d'or leurs anneaux qui doivent recevoir les traverses ; tu revêtiras d'or les traverses. Tu érigeras la Demeure selon le modèle qui t'a été montré sur la montagne. Tu feras ensuite un rideau de pourpre violette et rouge, de cramoisi et de lin retors ; des chérubins, œuvres d'habiles tisseurs, y figureront. Tu le suspendras à quatre colonnes de bois d'acacia, recouvertes d'or, avec des crochets d'or, sur quatre socles d'argent. Tu mettras le rideau sous les agrafes et là derrière le rideau tu introduiras l'arche du témoignage ; le rideau fera la séparation pour vous entre le Saint et le Saint des Saints. Tu mettras le propitiatoire sur l'arche du témoignage dans le Saint des Saints. Tu placeras la table en dehors du rideau et le chandelier en face de la table sur le côté de la Demeure, vers l'Ouest, tandis que tu mettras la table du côté Nord. Tu feras pour l'entrée de la tente un rideau de pourpre violette et rouge, de cramoisi et de lin retors, œuvre habilement variée. Tu feras pour ce rideau cinq colonnes d'acacia que tu revêtiras d'or ; leurs crochets seront d'or et tu fondras pour elles cinq socles d'airain. Tu feras l'autel en bois d'acacia, de cinq coudées de longueur et de cinq coudées de largeur. L'autel sera carré et sa hauteur sera de trois coudées. Tu feras ses cornes à ses quatre coins en sorte que ses cornes s'en élèvent et tu les couvriras d'airain. Tu feras des vases pour le nettoyer de ses cendres, ainsi que ses pelles, ses bassins, ses fourchettes et ses brasiers ; tous ces ustensiles, tu les feras d'airain. Tu lui feras un grillage d'airain en forme de treillis et tu feras sur le treillis à ses quatre coins quatre anneaux d'airain. Tu le placeras sous l'entablement de l'autel par en-dessous et le grillage ira jusqu'à mi-hauteur de l'autel. Tu feras des barres pour l'autel, des barres de bois d'acacia, que tu recouvriras d'airain. On engagera ces barres dans les anneaux en sorte que les barres se trouvent aux deux côtés de l'autel quand on le portera. Tu le feras creux avec des planches ; tu le feras selon qu'il t'a été montré sur la montagne. Tu feras ensuite le parvis de la Demeure : pour le côté Sud, à droite des rideaux pour le parvis, de lin retors, d'une longueur de cent coudées pour un côté, et vingt colonnes avec leurs vingt socles d'airain ; les crochets des colonnes et leurs cercles seront d'argent. De même au côté Nord, des rideaux d'une longueur de cent coudées et vingt colonnes avec leurs vingt socles d'airain ; les crochets des colonnes et leurs cercles seront d'argent. Du côté Ouest il y aura pour la largeur du parvis, des rideaux de cinquante coudées, dix colonnes avec leurs dix socles. Et du côté de l'Est, par devant, le parvis aura une largeur de cinquante coudées : des rideaux de quinze coudées pour un côté de la porte et trois colonnes avec leurs trois socles ; quinze coudées de rideaux pour l'autre côté et trois colonnes avec leurs trois socles. Pour la porte du parvis, il y aura une tenture de vingt coudées de pourpre violette et rouge, de cramoisi et de lin retors, œuvre habilement variée, quatre colonnes avec leurs quatre socles. Toutes les colonnes du parvis à l'entour seront munies de cercles d'argent ; leurs crochets seront d'argent et leurs socles d'airain. La longueur du parvis sera de cent coudées, la largeur de cinquante et la hauteur de cinq, en lin retors et les socles d'airain. Tous les ustensiles de la Demeure pour tout son service, tous ses piquets et tous les piquets du parvis seront d'airain. Toi, tu ordonneras aux fils d'Israël de t'apporter de l'huile pure d'olives pilées pour le luminaire pour entretenir les lampes en permanence. Dans la tente de réunion, en dehors du rideau qui est devant le témoignage, qu'Aaron et ses fils la préparent pour qu'elle brûle du soir au matin devant Yahweh. C'est une loi perpétuelle, pour toutes les générations pour les fils d'Israël. Pour toi tu feras venir près de toi du milieu des fils d'Israël ton frère Aaron et ses fils avec lui, pour qu'il me serve comme prêtre : Aaron, Nadab, Abiu, Eléazar et Ithamar, fils d'Aaron. Tu feras des vêtements sacrés à Aaron, ton frère, pour l'honneur et la splendeur. Tu diras à tous les artistes habile, que j'ai doués du goût de l'art, de faire les vêtements d'Aaron, pour qu'on puisse le consacrer et qu'il me serve comme prêtre. Voici les vêtements qu'ils devront faire : un pectoral, un éphod, une robe, une tunique brodée, une tiare et une ceinture ; ils feront ces vêtements sacrés à Aaron, ton frère, et à ses fils, pour qu'il me serve comme prêtre. Ils emploieront de l'or, de la pourpre violette et rouge, du cramoisi et du lin fin. Ils feront l'éphod d'or, de pourpre violette et rouge, de cramoisi et de lin retors, œuvre d'habiles tisseurs. Il aura deux épaulières attachées qui relieront ses deux extrémités. L'écharpe pour l'assujettir par-dessus sera du même travail et en sortira : elle sera d'or, de pourpre violette et rouge, de cramoisi et de lin retors. Tu prendras deux pierres de schoham et tu y graveras les noms des fils d'Israël : six de leurs noms sur une pierre et les autres six noms sur l'autre pierre, selon leur ordre de naissance. A l'instar du travail du lapidaire tu graveras avec l'art du graveur de cachets les noms des fils d'Israël sur les deux pierres et tu les sertiras d'or. Tu mettras ces deux pierres sur les épaulières de l'éphod comme pierres de souvenir pour les fils d'Israël, et Aaron portera leurs noms devant Yahweh sur ses deux épaules pour s'en souvenir. Tu feras des entrelacs d'or, et deux chaînettes d'or pur, tressées comme des cordons ; tu fixeras aux entrelacs les chaînettes en forme de cordons. Tu feras le pectoral du jugement, œuvre d'habiles tisseurs ; tu le feras du même travail que l'éphod : d'or, de pourpre violette et rouge, de cramoisi et de lin retors tu le feras. Il sera carré, plié en deux ; sa longueur sera d'un empan et sa largeur d'un empan. Tu le garniras d'une garniture de pierres précieuses, sur quatre rangées de pierres : première rangée : une cornaline, une topaze, une émeraude ; deuxième rangée : une escarboucle, un saphir et un béryl ; troisième rangée : une hyacinthe, une agate et une améthyste ; quatrième rangée : une chrysolithe, une schoham et un jaspe ; elles seront serties d'or dans leur garniture. Ces pierres seront selon les noms des fils d'Israël au nombre de douze correspondant à leurs noms ; elles seront gravées comme des cachets chacune avec son nom selon les douze tribus. Tu feras au pectoral des chaînettes d'or pur, tressées en forme de cordons. Tu feras sur le pectoral deux anneaux d'or et tu fixeras les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral. Tu passeras les deux cordons d'or dans les deux anneaux aux extrémités supérieures du pectoral. Les deux bouts des deux cordons tu les attacheras aux deux entrelacs et tu les mettras aux épaulières de l'éphod par devant. Tu feras en outre deux anneaux d'or que tu fixeras aux deux extrémités inférieures du pectoral, sur le bord, face à l'éphod à l'intérieur. Tu feras deux autres anneaux d'or que tu fixeras au bas des deux épaulières de l'éphod par devant, à l'endroit de l'attache, au-dessus de la ceinture de l'éphod. On attachera ensuite le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod par un cordon de pourpre violette, en sorte qu'il se trouve au-dessus de la ceinture de l'éphod ; ainsi le pectoral ne pourra se déplacer de dessus l'éphod. Aaron portera les noms des fils d'Israël inscrits sur le pectoral du jugement sur son cœur, lorsqu'il entrera dans le sanctuaire, pour en porter le souvenir devant Yahweh perpétuellement. Dans le pectoral du jugement, tu mettras l'Urim et le Tummim, pour qu'ils soient sur le cœur d'Aaron, quand il entrera en présence de Yahweh, et ainsi Aaron portera constamment sur son cœur le jugement des fils d'Israël devant Yahweh. Tu feras la robe de l'éphod entièrement de pourpre violette. Il y aura en son milieu une ouverture pour la tête, dont le rebord aura tout autour une garniture, œuvre d'un tisseur habile ; ce lui sera comme l'ouverture d'une cotte de mailles, pour qu’elle ne se déchire pas. A sa lisière tu mettras des grenades de pourpre violette et rouge et de cramoisi, tout autour à sa lisière et, entre elles, tout autour, des clochettes d'or : une clochette d'or et une grenade, une clochette d'or et une grenade sur la lisière de la robe tout autour. Aaron la portera dans le service du culte, pour que le son en soit entendu, lorsqu'il entrera dans le sanctuaire devant Yahweh et qu'il en sortira, et ainsi il ne mourra point. Tu feras une plaque d'or pur, sur laquelle tu graveras comme on grave sur un cachet : Consacre à Yahweh. Tu l'attacheras avec un cordon de pourpre violette, en sorte qu'elle se trouve sur la tiare. Elle sera sur le front d'Aaron et Aaron portera les fautes au sujet des choses saintes qu'offrent les fils d'Israël en toutes sortes de saintes offrandes. Elle sera constamment sur son front, pour qu'ils trouvent bienveillance auprès de Yahweh. Tu feras la tunique de lin ; tu feras une tiare de lin et tu feras une ceinture, travail habilement varié. Pour les fils d'Aaron tu feras des tuniques ; tu leur feras des ceintures et des mitres, pour l'honneur et la splendeur. Tu revêtiras de ces ornements Aaron, ton frère, et ses fils avec lui ; tu les oindras, tu les installeras dans leurs fonctions et tu les consacreras, pour qu'ils me servent comme prêtres. Fais-leur des caleçons de lin pour couvrir leur nudité depuis les reins jusqu'aux cuisses. Aaron et ses fils devront les porter quand ils entreront dans la Tente de réunion ou quand ils s'approcheront de l'autel pour faire le service dans le sanctuaire ; ainsi n'encourront-ils point de faute et ne mourront-ils point. Ce sera une loi perpétuelle pour lui et pour ses descendants après lui. Voici comment tu auras à procéder vis-à-vis d'eux pour les consacrer afin qu'ils me servent comme prêtres : Prends un jeune taureau, une jeune bête, et deux béliers sans défauts, des pains sans levain, des gâteaux sans levain pétris à l'huile et des galettes sans levain étendues d'huile ; tu les prépareras avec de la fleur de farine de froment ; tu les placeras dans une même corbeille et tu les présenteras dans la corbeille en même temps que le jeune taureau et les deux béliers. Tu feras avancer Aaron et ses fils à l'entrée de la Tente de réunion et tu les laveras avec de l'eau. Puis tu prendras les vêtements et tu revêtiras Aaron de la tunique, de la robe, de l'éphod et du pectoral et tu le ceindras de la ceinture de l'éphod ; tu lui poseras la tiare sur la tête et tu assujettiras le saint diadème sur la tiare. Tu prendras l'huile d'onction et lui en verseras sur la tête et ainsi tu l'oindras. Tu feras aussi approcher ses fils et les revêtiras de tuniques ; tu les ceindras de la ceinture, Aaron et ses fils ; tu leur imposeras la mitre ; ainsi le sacerdoce leur appartiendra par une loi perpétuelle. Tu installeras dans leurs fonctions Aaron et ses fils. Tu amèneras le jeune taureau devant la Tente de réunion et Aaron et ses fils poseront leurs mains sur la tête du jeune taureau. Puis tu immoleras le jeune taureau devant Yahweh, à l'entrée de la Tente de réunion ; tu prendras du sang du jeune taureau et tu en étendras avec ton doigt sur les cornes de l'autel et tout ce qui reste du sang tu le répandras au pied de l'autel. Tu prendras ensuite toute la graisse qui enveloppe les entrailles, la couche de graisse du foie et les deux rognons avec la graisse qui est sur eux, et tu en feras monter la fumée sur l'autel. Mais la chair du jeune taureau, sa peau et ses excréments, tu les consumeras par le feu hors du camp. C'est un sacrifice pour le péché. Tu prendras ensuite un des béliers et Aaron et ses fils imposeront leurs mains sur la tête du bélier. Puis tu immoleras le bélier, tu en prendras le sang et tu en aspergeras l'autel tout autour. Tu le découperas par morceaux, tu laveras ses entrailles et ses jambes et tu les disposeras sur ses morceaux et sur sa tête. Tu feras monter la fumée de tout le bélier sur l'autel. C'est un holocauste pour Yahweh, d'agréable odeur, un sacrifice par le feu pour Yahweh. Tu prendras le second bélier ; Aaron et ses fils poseront leurs mains sur la tête du bélier. Puis tu immoleras le bélier, tu prendras de son sang et en mettras sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron et de ses fils, ainsi que sur le pouce de leur main droite et sur le gros orteil de leur pied droit ; du sang qui reste tu aspergeras l'autel tout autour. Tu prendras du sang qui sera sur l'autel et de l'huile d'onction et tu en aspergeras Aaron et ses vêtements, ses fils et leurs vêtements avec lui, pour qu'il soit consacré ainsi que ses vêtements et ses fils, et les vêtements de ses fils avec lui. Tu prendras ensuite la graisse du bélier, la queue, la graisse qui enveloppe les entrailles, la couche de graisse du foie et les deux rognons avec la graisse qui est sur eux, ainsi que la cuisse droite ; car c'est un bélier d'installation ; puis une miche de pain, un gâteau à l'huile et une galette de la corbeille des pains sans levain qui est devant Yahweh. Tu déposeras tout cela dans les mains d'Aaron et dans les mains de ses fils, et en feras la cérémonie du balancement devant Yahweh. Puis tu l'enlèveras de leurs mains et en feras monter la fumée sur l'autel, par-dessus l'holocauste, en agréable odeur devant Yahweh. C'est un sacrifice par le feu pour Yahweh. Tu prendras la poitrine du bélier de l'entrée en fonction d'Aaron et tu en feras la cérémonie du balancement devant Yahweh ; elle te sera attribuée. Tu consacreras la poitrine balancée et la cuisse élevée, ce qui a été balancé et ce qui a été élevé du bélier de l'entrée en fonction, ce qui revient à Aaron et à ses fils. Ce sera pour Aaron et ses fils une redevance perpétuelle de la part des fils d'Israël : car c'est une offrande élevée ; c'est l'offrande qui sera prélevée par les fils d'Israël de leurs sacrifices pacifiques comme leur offrande élevée pour Yahweh. Les vêtements sacrés d'Aaron seront pour ses fils après lui, pour que, en étant revêtus, ils reçoivent l'onction et entrent en fonction. Pendant sept jours s'en revêtira celui de ses fils qui sera prêtre à sa place, celui qui entrera dans la tente de réunion pour faire le service dans le sanctuaire. Tu prendras ensuite le bélier de l'installation, et tu en feras cuire la chair en un lieu saint ; et Aaron et ses fils mangeront la chair du bélier, ainsi que le pain de la corbeille à l'entrée de la tente de réunion. Ils mangeront ce qui aura servi à l'expiation pour eux pour les installer en fonction et pour les consacrer ; mais nul autre n'en devra manger : car c'est chose sainte. S'il reste de la chair du sacrifice d'installation ou du pain jusqu'au lendemain, tu brûleras ce reste dans le feu ; on ne doit pas le manger : car c'est une chose sainte. Tu agiras ainsi à l'égard d'Aaron et de ses fils selon tout ce que je t'ai ordonné ; tu les installeras dans leurs fonctions pendant sept jours. Tu immoleras chaque jour un jeune taureau en sacrifice pour le péché pour l'expiation, et tu purifieras l'autel par le sacrifice d'expiation que tu y auras accompli ; puis tu l'oindras pour le consacrer. Pendant sept jours, tu feras l'expiation sur l'autel et tu le consacreras ; et l'autel sera très saint : tout ce qui touchera à l'autel deviendra sacré. Voici ce que tu offriras sur l'autel : deux agneaux d'un an, chaque jour à perpétuité. Tu offriras l'un des agneaux le matin ; et l'autre agneau tu l'offriras entre les deux soirs, avec un dixième d'épha de fleur de farine pétrie avec un quart d'huile d'olives concassées et une libation d'un quart de hin de vin. Tu offriras le second agneau entre les deux soirs ; tu l'offriras avec la même oblation et la même libation que le matin, en sacrifice d'agréable odeur et sacrifice par le feu à Yahweh : holocauste perpétuel qui se fera de génération en génération à l'entrée de la tente de réunion devant Yahweh, où je me rencontrerai avec vous pour t'y parler. C'est là que je me rencontrerai avec les enfants d'Israël, et ce lieu sera sanctifié par ma gloire. Je consacrerai la tente de réunion et l'autel ; je consacrerai Aaron et ses fils pour qu'ils me servent comme prêtres. Et je demeurerai au milieu des fils d'Israël, et je serai leur Dieu ; et ils reconnaîtront que moi, Yahweh, je suis leur Dieu qui les ai fait sortir du pays d'Egypte pour habiter au milieu d'eux, moi, Yahweh, leur Dieu. Tu feras un autel pour faire fumer l'encens ; tu le feras de bois d'acacia. Sa longueur sera d'une coudée et sa largeur d'une coudée ; il sera carré et haut de deux coudées ; ses cornes en sortiront. Tu le revêtiras d'or pur : sa table, ses côtés tout autour ainsi que ses cornes ; et tu lui feras une guirlande d'or tout autour. Tu lui feras deux anneaux d'or au-dessous de la guirlande sur ses deux côtés ; tu les feras sur ses parois pour recevoir les barres avec lesquelles on le portera. Tu feras les barres de bois d'acacia et tu les revêtiras d'or. Tu placeras l'autel devant le rideau qui pend devant l'arche du témoignage, devant le propitiatoire qui est sur le témoignage, là même où je me rencontrerai avec toi. Aaron y fera fumer l'encens ; il le fera fumer chaque matin, lorsqu'il préparera les lampes ; et quand Aaron entre les deux soirs dressera les lampes, il le fera fumer. Ce sera un encens perpétuel devant Yahweh pour vos descendants. Vous ne m'offrirez pas sur lui de parfum profane, ni holocauste, ni oblation et vous n'y verserez pas de libation. Aaron fera l'expiation sur les cornes de l'autel, une fois dans l'année ; avec le sang du sacrifice pour le péché. offert pour l'expiation, il y fera une fois l'expiation pour vos descendants. Cet autel sera très saint à Yahweh. Yahweh parla à Moïse, disant : Lorsque tu relèveras le nombre total des fils d'Israël pour en faire le recensement, chacun d'eux paiera à Yahweh une rançon pour sa vie, lorsqu'on les dénombrera, de peur que ne tombe sur eux quelque fléau pendant qu'on les dénombrera. Voici ce que donnera quiconque est soumis au recensement : un demi-sicle d'après le poids du sicle du sanctuaire qui est de vingt guéras, un demi-sicle en impôt à Yahweh. Quiconque est soumis au recensement depuis l'âge de vingt ans et au-delà aura à payer l'impôt à Yahweh. Le riche n'aura pas plus à donner et le pauvre pas moins que la moitié d'un sicle pour acquitter l’impôt à Yahweh en rançon de vos vies. Tu prendras l'argent de la rançon des fils d'Israël et tu l'emploieras au service de la tente de réunion ; il rappellera devant Yahweh le souvenir des fils d'Israël pour la rançon de leurs vies. Yahweh parla à Moïse, disant : Tu feras une cuve d'airain avec son support d'airain pour les ablutions ; tu la placeras entre la Tente de réunion et l'autel, et tu y verseras de l'eau, dont Aaron et ses fils se laveront les mains et les pieds ; lorsqu'ils entreront dans la tente de réunion ils se laveront avec cette eau pour ne point mourir ; de même lorsqu'ils s'approcheront de l'autel pour faire le service, pour faire fumer un sacrifice par le feu à Yahweh. Ils laveront leurs mains et leurs pieds pour ne pas mourir. Ce sera pour eux une loi perpétuelle, pour Aaron et pour ses descendants, de génération en génération. Yahweh parla à Moïse, disant : Prends pour toi des aromates de la meilleure qualité : cinq cents sicles de myrrhe vierge, la moitié de cinname aromatique, soit deux cent cinquante sicles de la canne odorante, deux cent cinquante sicles, de la casse, cinq cent sicles d'après le poids du sicle du sanctuaire ; puis un hin d'huile d'olive. Tu en feras l'huile d'onction sainte, un mélange odorant, œuvre de parfumeur : ce sera l'huile de l'onction sainte. Tu en oindras la tente de réunion et l'arche du témoignage, la table avec tous ses accessoires, le chandelier et ses accessoires, et l'autel des parfums, l'autel des holocaustes avec tous ses accessoires et la cuve avec son support. Tu les consacreras ainsi, de sorte qu'ils seront très saints : tout ce qui les toucherait deviendrait sacré. Tu oindras Aaron et ses fils, et tu les consacreras pour être prêtres à mon service. Aux fils d'Israël tu parleras ainsi : Ce sera l'huile d'onction sainte pour moi de génération en génération. On n'en versera pas sur le corps d'aucun homme et vous n'en ferez pas de semblable ainsi composée ; c'est chose sainte : qu'elle vous soit sacrée. Quiconque en composerait de semblable et en répandrait sur un profane serait retranché de mon peuple. Yahweh dit à Moïse : Prends-toi des aromates : de la résine, de l'ongle odorant, du galbanum, des aromates et de l'encens pur ; ils seront en parties égales. Tu en feras un parfum pour l'encensement, œuvre de parfumeur, salé, pur et saint. Tu en réduiras une partie en poudre fine et tu en mettras devant le témoignage dans la Tente de réunion où je me rencontrerai avec toi : ce sera pour vous chose très sainte. L'encens que tu auras ainsi fait, vous n'en ferez point de semblable pour vous : c'est pour toi chose sainte à Yahweh. Quiconque en ferait de semblable pour en jouir de l'odeur serait retranché de son peuple. Yahweh parla à Moïse, disant : Vois, j’ai appelé par son nom Béséléel, fils d'Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda. Je l'ai rempli de l'esprit de Dieu, d'habileté, d'intelligence et de connaissances pour toutes sortes de travaux, pour faire des inventions artistiques et les réaliser avec de l'or, de l'argent et de l'airain, pour tailler les pierres à enchâsser, travailler le bois et exécuter toutes sortes de travaux. Et voici que je lui ai adjoint Ooliab, fils d'Achisamech, de la tribu de Dan, et j'ai doué d'habileté tous ceux qui se connaissent en art, pour qu'ils exécutent tout ce que je t'ai ordonné : la Tente de réunion, l'arche du témoignage, le propitiatoire qui est sur elle, et tous les objets de la tente ; la table et ses accessoires, le chandelier d'or pur et tous ses accessoires, ainsi que l'autel des parfums, l'autel des holocaustes et tous ses accessoires et la cuve avec son support ; les vêtements somptueusement tissés : les vêtements sacrés pour le prêtre Aaron et les vêtements de ses fils pour les fonctions du sacerdoce, l'huile d'onction et l'encens d'agréable odeur pour le sanctuaire. Ils feront tout selon les ordres que je t'ai donnés. Yahweh parla à Moïse, disant : Toi parle aux fils d'Israël et dis-leur : Surtout observez mes sabbats ; car c'est un signe entre moi et entre vous de génération en génération pour que l'on sache que c'est moi, Yahweh, qui vous sanctifie. Vous observerez donc le sabbat : car il doit être sacré pour vous ; celui qui le profanera sera frappé de mort : car quiconque accomplira un travail en ce jour sera retranché du milieu de mon peuple. Pendant six jours le travail pourra se faire ; mais au septième jour ce sera un jour de repos complet, consacré à Yahweh ; quiconque exécute un travail en ce jour de sabbat sera frappé de mort. Les fils d'Israël devront ainsi observer le sabbat de génération en génération, comme une obligation d'alliance éternelle. Ce sera entre moi, et les fils d'Israël un signe perpétuel : car en six jours Yahweh a fait le ciel et la terre, et au septième jour, il s'est reposé et a repris haleine. Lorsqu'il eut fini de parler avec Moïse sur la montagne du Sinaï, il lui remit les deux tables de la loi, tables de pierre, écrites par le doigt de Dieu. Lorsque le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne, il s'assembla autour d'Aaron et lui dit : Allons, fais-nous un Dieu qui marche devant nous, puisque celui-là, Moïse, l'homme qui nous a fait monter du pays d'Egypte, nous ne savons pas ce qui lui est advenu. Aaron leur répondit : Enlevez les anneaux d'or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles et apportez-les moi. Tous alors enlevèrent les anneaux d'or qu'ils portaient aux oreilles et les apportèrent à Aaron. Celui-ci les reçut de leurs mains, façonna l'or au burin et en coula un veau. Ils dirent alors : Israël, voici ton Dieu qui t'a fait monter du pays d'Egypte. Ce que voyant, Aaron construisit un autel devant lui et proclama : Demain sera une fête de Yahweh. De bonne heure, le lendemain, ils offrirent des holocaustes et présentèrent des sacrifices pacifiques ; le peuple s'assit pour manger et boire ; puis ils se levèrent pour s'adonner à des réjouissances. Yahweh parla à Moïse : Va, descends ; car ton peuple que tu as fait monter du pays d'Egypte se comporte très mal. Ils se sont bien vite détournés de la voie que je leur avais prescrite, et ils se sont fait un veau de métal fondu, se sont prosternés devant lui, lui ont offerts des sacrifices et ont dit : Israël, voici ton Dieu qui t'a fait monter du pays d'Egypte. Yahweh dit encore à Moïse : Je vois ce qu'est ce peuple ; c'est un peuple au cou raide. Maintenant, laisse-moi, que ma colère s'enflamme contre eux et que je les anéantisse. Mais de toi je ferai un grand peuple. Moïse implora Yahweh, son Dieu, et dit : Pourquoi, Yahweh, ta colère s'enflamme-t-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d'Egypte avec une grande force et une main puissante ? Pourquoi faut-il que les Egyptiens en viennent à dire : C'est dans une mauvaise intention qu'il les a fait sortir, pour les faire périr dans les montagnes et les anéantir de la surface de la terre ? Reviens de l'ardeur de ta colère ; repens-toi du mal que tu veux faire à ton peuple. Souviens-toi d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, tes serviteurs, à qui tu as juré par toi-même, leur disant : Je rendrai votre postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel, et tout ce pays dont j'ai parlé, je le donnerai à tes descendants, et ils le posséderont à jamais. Alors Yahweh se repentit du mal qu'il avait dit vouloir faire à son peuple. Moïse s'en retourna et descendit de la montagne avec les deux tables de la loi en sa main, tables écrites de leurs deux côtés, écrites de l'un et de l'autre côté. Les tables étaient l'œuvre de Dieu, et l'écriture était l'écriture de Dieu, gravée sur les tables. Josué entendit le bruit du peuple qui criait fort et il dit à Moïse : Il y a un cri de guerre dans le camp. Moïse répondit : Ce n'est ni un bruit de cris de victoire, ni un bruit de cris de défaite ; mais j'entends un bruit comme si l'on chantait. Et lorsqu'il se fut approché du camp, il aperçut le veau et les danses. Alors la colère de Moïse s'enflamma et il lança de ses mains les tables et les brisa au pied de la montagne. Puis il s'empara du veau qu'ils avaient fait, le brûla au feu et le broya jusqu'à ce qu'il fut réduit en poudre, qu'il répandit sur l'eau et en fit boire aux fils d'Israël. Moïse dit à Aaron : Que t'a fait ce peuple pour que tu aies amené sur lui un si grand péché ? Aaron répondit : Que la colère de mon Seigneur ne s'enflamme pas ; toi-même tu sais que ce peuple est très mauvais. Ils m'ont dit : Fais-nous un Dieu qui marche devant nous, car pour ce Moïse, l'homme qui nous a fait monter du pays d'Egypte, nous ne savons pas ce qui lui est advenu. Alors je leur ai dit : Que celui qui a de l'or s'en dépouille ; ils m'en ont donné, je l'ai jeté au feu et il en est sorti ce veau. Moïse vit que le peuple n'avait plus de retenue ; car Aaron lui avait enlevé toute retenue au point d'en réjouir ses ennemis. Moïse se tint à la porte du camp et dit : Qui est pour Yahweh, à moi. Alors s'assemblèrent autour de lui tous les fils de Lévi. Et il leur dit : Ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël : Que chacun de vous mette son épée à son côté. Passez et repassez dans le camp d'une porte à l'autre, et tuez chacun son propre frère, chacun son ami, chacun son parent. Les Lévites firent selon l'ordre de Moïse et il périt en ce jour-là environ trois mille hommes du peuple. Moïse dit alors : Remplissez vos mains en ce jour pour Yahweh ; car chacun de vous a été contre son fils et son frère, pour qu'il vous accorde aujourd'hui la bénédiction. Le lendemain Moïse dit au peuple : Vous vous êtes rendus coupables d'un grand péché ; et maintenant je vais monter vers Yahweh ; peut-être obtiendrai-je le pardon de votre faute. Moïse retourna vers Yahweh et dit : Ah, ce peuple s'est rendu coupable d'un grand péché : ils se sont fait un dieu d'or. Et pourtant si tu leur pardonnais leur péché... Sinon, efface-moi plutôt de ton livre que tu as écrit. Yahweh dit à Moïse : Celui qui a péché contre moi, je l'effacerai de mon livre. Va, maintenant, conduis le peuple là où je te l'ai ordonné. Voici que mon ange marchera devant toi ; mais au jour où je sévirai, je leur demanderai compte de leur péché. Et Yahweh frappa le peuple, à cause qu'il avait fait le veau d'or fait par Aaron. Yahweh parla à Moïse : Va, monte d'ici, toi et le peuple que tu as fait monter du pays d'Egypte, au pays que j'ai promis avec serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, en disant : Je le donnerai à ta postérité. J'enverrai devant toi un ange et je chasserai le Cananéen, l'Amorrhéen, le Hittite, le Phérézéen, le Hévéen et le Jébuséen. Au pays où coulent le lait et le miel ; mais je ne monterai point au milieu de toi : car tu es un peuple rebelle, pour ne point t'exterminer sur le chemin. Le peuple entendant ces dures paroles prit le deuil et nul ne se para de ses ornements. Alors Yahweh dit à Moïse : Dis aux fils d'Israël : Vous êtes un peuple rebelle ; si je montais un seul instant au milieu de toi je t'anéantirais. Dépose donc tes ornements et je verrai comment je me comporterai à ton égard. Les fils d'Israël se dépouillèrent de leurs ornements à partir du mont Horeb. Moïse prit la tente et la dressa pour lui hors du camp, à quelque distance du camp ; il l'appela Tente de réunion ; tout homme voulant s'adresser à Yahweh sortait vers la Tente de réunion qui était hors du camp. Chaque fois que Moïse sortait vers la tente, tout le peuple se levait et se tenait à l'entrée de sa tente, suivant Moïse du regard jusqu'à son entrée dans la tente. Et chaque fois que Moïse entrait dans la tente, alors Yahweh parlait avec Moïse. Tout le peuple voyait la colonne de nuée se tenant à l'entrée de la tente ; tout le peuple alors se levait et se prosternait, chacun à l'entrée de sa tente. Yahweh parlait à Moïse face à face comme on parle à son ami ; Moïse retournait ensuite dans le camp, pendant que son serviteur Josué, le fils de Nun, jeune homme, ne s'éloignait pas du milieu de la tente. Moïse dit à Yahweh : Vois, tu me dis : Fais monter ce peuple ; mais tu ne m'as pas fait connaître celui que tu dois envoyer avec moi, et pourtant tu as dit : Je te connais par ton nom et tu as trouvé grâce à mes yeux. Si maintenant j'ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi donc connaître tes desseins et que je le connaisse pour que je trouve grâce à tes yeux ; considère que cette nation est ton peuple. Yahweh répondit : Moi-même j'irai et vous conduirai en sécurité. Moïse dit alors : Si tu ne viens toi-même, ne nous fais pas monter d'ici. A quoi devra-t-on reconnaître que j'ai trouvé grâce à tes yeux, moi et ton peuple si ce n'est que tu vas avec nous et que nous, moi et ton peuple, seront ainsi distingués de tous les peuples qui sont sur la terre ? Yahweh répondit à Moïse : Je ferai encore ce que tu demandes : car tu as trouvé grâce à mes yeux, et je te connais par ton nom. Moïse dit : Fais-moi donc voir ta gloire. Yahweh répondit : Je ferai passer devant toi toute ma beauté et proclamerai devant toi le nom de Yahweh ; je prouverai ma grâce à qui je veux être gracieux et montrerai ma miséricorde à qui je veux faire miséricorde. Et il dit : Tu ne pourras voir ma face ; car aucun homme ne peut voir ma face et demeurer en vie. Et Yahweh continua : Voici une place auprès de moi ; tu te tiendras sur le rocher. Quand ma gloire viendra à passer, je te mettrai dans la fente du rocher et mettrai ma main sur toi jusqu'à ce que j'aie passé. Je retirerai alors ma main et tu me verras par derrière, mais ma face ne saurait être vue. Yahweh dit à Moïse : Taille-toi deux tables de pierre comme les premières tables que tu as brisées. Sois prêt demain de bonne heure, et tu monteras dès le matin sur la montagne du Sinaï, et tu m'y attendras sur le sommet de la montagne. Personne ne doit monter avec toi ; personne non plus ne doit être vu sur toute la montagne ; que les brebis mêmes et les bœufs ne paissent pas du côté de cette montagne. Moïse tailla deux tables de pierre semblables aux premières, et, s'étant levé de bonne heure, il monta sur la montagne du Sinaï, ainsi que Yahweh le lui avait ordonné ; il prit dans sa main les deux tables de pierre. Yahweh descendit dans la nuée, se tint là auprès de lui et proféra le nom de Yahweh. Yahweh passa devant lui et s'écria : Yahweh, Yahweh. Dieu miséricordieux et propice, patient, riche en bienveillance et en fidélité, gardant sa grâce à mille générations, pardonnant l'iniquité, l'infidélité et le péché ; mais il ne laisse pas impuni, vengeant l'iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération. Aussitôt Moïse s'inclina jusqu'à terre et se prosterna en disant : Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, Seigneur, que le Seigneur marche au milieu de nous ; car c'est un peuple rebelle ; mais tu pardonneras nos iniquités et nos péchés et tu nous prendras pour ton héritage. Yahweh répondit : Voici que moi, je fais une alliance ; en présence de tout ton peuple je ferai des prodiges tels qu'il n'en a pas été opéré sur toute la terre et parmi toutes les nations ; et tout le peuple au milieu duquel tu vis verra l'œuvre de Yahweh ; car c'est terrible ce que moi j'accomplirai avec toi. Prends bien garde à ce que moi je t'ordonne aujourd'hui. Voici que je vais chasser devant toi l'Amorrhéen, le Cananéen, le Hittite, le Phérézéen, le Hévéen, et le Jébuséen. Garde-toi de conclure une alliance avec les habitants du pays dans lequel tu vas entrer, de peur que ce ne soit un piège au milieu de toi. Mais bien plutôt vous renverserez leurs autels ; vous briserez leurs stèles et abattrez leurs aschéras. Car tu ne te prosterneras pas devant un dieu étranger : car Yahweh est appelé jaloux, c'est un Dieu jaloux. Tu ne feras pas d'alliance avec l'habitant de ce pays, de peur qu'ils ne t'invitent lorsqu'ils se prostituent à leurs dieux et n'entraînent tes fils à se prostituer également à leurs dieux et que tu ne manges de leurs victimes, de peur que tu ne prennes de leurs filles pour tes fils et que leurs filles ne se prostituent à leurs dieux et n'entraînent tes fils à se prostituer également à leurs dieux. Tu ne te feras pas de dieux en métal fondu. Tu observeras la fête des Azymes : pendant sept jours tu mangeras des pains sans levain, comme je te l’ai prescrit, au temps fixé du mois d'Abib : car c'est au mois d'Abib que tu es sorti d'Egypte. Tout premier-né m'appartient, tout premier-né mâle de tes troupeaux, bœuf ou brebis. Tu rachèteras le premier-né de l'âne avec un agneau ; si tu ne le rachètes pas, tu lui briseras la nuque. Tu rachèteras tout premier-né de tes fils, et l'on ne se présentera pas devant moi les mains vides. Pendant six jours tu travailleras ; mais le septième jour tu te reposeras ; même au temps du labourage et de la moisson tu te reposeras. Tu célébreras la fête des Semaines, des prémices de la moisson et du froment, et la fête de la Récolte, à la fin de l'année. Trois fois dans l'année, tous tes hommes se présenteront devant le Seigneur Yahweh, Dieu d'Israël. Car je chasserai les nations devant toi, et j'étendrai ton territoire, et personne ne convoitera ton pays pendant que tu monteras pour te présenter devant Yahweh, ton Dieu, trois fois dans l'année. Tu n'offriras pas en même temps que du pain levé le sang de ma victime ; et le sacrifice de la fête de la Pâque ne sera pas gardé jusqu'au lendemain. Tu apporteras à la maison de Yahweh, ton Dieu, les meilleurs des premiers produits de ton champ. Tu ne feras pas cuire le chevreau dans le lait de sa mère. Yahweh dit à Moïse : Mets-toi par écrit ces paroles ; car c'est sur ces paroles que je fais alliance avec toi et avec Israël. Moïse demeura là avec Yahweh quarante jours et quarante nuits ; il ne mangea point de pain et ne but pas d'eau. Et Yahweh écrivit sur les tables les paroles de l'alliance, les dix paroles. Lorsque Moïse descendit de la montagne du Sinaï, il avait dans sa main les deux tables de la loi ; en descendant de la montagne, Moïse ne savait pas que la peau de son visage était rayonnante, à la suite de son entretien avec Yahweh. Lorsque Aaron et tous les fils d'Israël virent Moïse et remarquèrent que la peau de son visage était rayonnante, ils craignirent de s'approcher de lui. Moïse alors les appela : Aaron et tous les princes de l'assemblée se tournèrent vers lui et Moïse leur parla. Après quoi tous les fils d'Israël s'approchèrent et il leur ordonna tout ce que Yahweh lui avait dit sur la montagne du Sinaï. Lorsque Moïse eut fini de parler avec eux, il mit un voile sur son visage. Et chaque fois que Moïse entrait en présence de Yahweh pour parler avec lui, il ôtait le voile jusqu'à ce qu'il sortit ; étant sorti, il disait aux fils d'Israël ce qui lui avait été ordonné. Les fils d'Israël voyaient alors le visage de Moïse et remarquaient que la peau du visage de Moïse était rayonnante ; Moïse remettait alors le voile sur son visage jusqu'à ce qu'il entrât de nouveau pour parler avec Yahweh. Moïse convoqua l'assemblée entière des fils d'Israël et leur dit : Voici les choses que Yahweh a ordonné de faire : Pendant six jours se fera le travail ; mais au septième jour, vous aurez un saint sabbat de repos complet en l'honneur de Yahweh ; quiconque fera un travail en ce jour sera puni de mort. Vous n'allumerez de feu dans aucune de vos maisons en ce jour de sabbat. Moïse parla à l'assemblée entière des fils d'Israël, disant : Voici ce que Yahweh a ordonné : Prélevez sur vos biens une offrande pour Yahweh. Que tout homme dont le cœur l'y pousse, l'apporte en offrande à Yahweh : de l'or, de l'argent et de l'airain ; de la pourpre violette et rouge, du cramoisi, du lin fin et du poil de chèvre ; des peaux de béliers teintes en rouge, des peaux de dauphins et du bois d'acacia ; de l'huile pour le chandelier, des aromates pour l'huile d'onction et pour le parfum d'encensement ; des pierres de schoham et d'autres pierres précieuses pour garnir l'éphod et le pectoral. Que tous les experts en art parmi vous viennent et exécutent tout ce que Yahweh a ordonné : la Demeure, sa tente et sa couverture, ses agrafes, ses planches, ses traverses, ses colonnes et des socles ; l'arche et ses barres, le propitiatoire et le rideau qui le voile ; la table et ses barres avec tous ses accessoires, ainsi que les pains de proposition ; le chandelier et ses accessoires, ses lampes et l'huile pour le chandelier ; l'autel des parfums et ses barres, l'huile d'onction et le parfum pour l'encensement, la tenture de l'entrée pour l'entrée de la Demeure ; l'autel des holocaustes et le grillage d'airain qui va avec lui, ses barres et tous ses accessoires, la cuve avec son support ; les rideaux du parvis, ses colonnes, ses socles et la tenture de l'entrée du parvis ; les piquets de la Demeure et les piquets du parvis avec leurs cordes ; les vêtements somptueusement tissés pour le service dans le sanctuaire, les vêtements sacrés pour le prêtre Aaron, et les vêtements de ses fils pour les fonctions du sacerdoce. Toute l'assemblée des fils d'Israël se retira alors de devant Moïse. Puis tous ceux que leur cœur y poussait, et tous ceux dont l'esprit les y entraînait, vinrent et apportèrent leur offrande à Yahweh pour la construction de la Tente de réunion et pour tout son service et pour les vêtements sacrés. Hommes et femmes vinrent, tous ceux que leur cœur y poussait, apportant des boucles, des anneaux, des bagues, des colliers, tout des objets d'or, chacun présentant à Yahweh l'offrande d'or. Quiconque possédait de la pourpre violette ou rouge, du cramoisi, du fin lin, du poil de chèvre, des peaux de béliers teintes en rouge, et des peaux de dauphins, les apportèrent. Tous ceux qui avaient prélevé une offrande d'argent et d'airain apportèrent l'offrande à Yahweh, et quiconque possédait du bois d'acacia propre à la fabrication de ce qui était à faire l'apportait. Toutes les femmes habiles filèrent de leurs mains et apportèrent ce qu'elles avaient filé : de la pourpre violette et rouge, du cramoisi, du fin lin ; et toutes les femmes qui se sentaient douées d'habileté filèrent des poils de chèvres. Les princes apportèrent des pierres de schoham et d'autres pierres précieuses pour garnir l'éphod et le pectoral, ainsi que des aromates et de l'huile pour le chandelier, pour l'huile d'onction et l'encens odoriférant. Tous, hommes et femmes, dont le cœur les poussait à contribuer à tous les travaux que Yahweh avait ordonnés par Moïse, ils apportaient, les fils d'Israël, des offrandes volontaires à Yahweh. Moïse dit aux fils d'Israël : Voyez, Yahweh a appelé par son nom Béséléel fils d’Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda. Il l'a rempli de l'esprit de Dieu, d'habileté, d'intelligence et d'aptitude pour tout travail, pour dresser des plans, pour travailler l'or, l'argent et l'airain pour tailler les pierres à enchâsser, travailler le bois et pour exécuter toutes sortes d'œuvres d'art. Il l'a aussi doué du don d'enseignement, ainsi que Ooliab, fils d'Achisamech, de la tribu de Dan. Il les a remplis d'habileté pour exécuter tout travail d'artisan en métal, pierre et bois, pour tisser habilement d'un dessin varié la pourpre violette et la pourpre rouge, le cramoisi et le fin lin, pour exécuter toutes espèces de travaux et dresser des plans. Béséléel, Ooliab, et tous les artistes habiles à qui Yahweh a donné habileté et intelligence pour être capables d'exécuter tous les travaux de l'installation du sanctuaire, devront les faire selon tout ce qu'a ordonné Yahweh. Moïse appela Béséléel, Ooliab et tous les artistes habiles que Yahweh avait gratifiés du don d'habileté, qui se sentaient doués pour s'attacher à cette œuvre afin de l'exécuter. Ils emportèrent de devant Moïse toutes les offrandes qu'avaient apportées les fils d'Israël afin d'exécuter les travaux nécessaires à l'installation du sanctuaire ; et ceux-ci lui apportèrent encore des offrandes volontaires chaque matin. Tous les artistes qui exécutaient tous les travaux du sanctuaire, délaissant ensemble le travail qu'ils étaient en train de faire, vinrent dire à Moïse : Le peuple apporte beaucoup plus qu'il n'est nécessaire pour l'exécution du travail que Yahweh a ordonné de faire. Moïse prescrivit alors de proclamer dans le camp : Que personne, homme ou femme, n'apporte plus désormais pour l'offrande du sanctuaire. Et ainsi le peuple fut empêché de continuer d'apporter. Ce qui avait été livré suffisait pour exécuter tout le travail, et il en resta. Tous les plus habiles parmi ceux qui exécutèrent le travail firent la Demeure de dix tentures ; ils les firent de lin retors, de pourpre violette, de pourpre rouge et de cramoisi, avec des chérubins, œuvre d'habiles tisseurs. La longueur d'une tenture était de vingt-huit coudées et la largeur d'une tenture de quatre coudées ; les mesures étaient les mêmes pour toutes les tentures. Cinq de ces tentures furent assemblées et de même les cinq autres furent jointes ensemble. On mit des lacets de pourpre violette à la lisière de la tenture à l'extrémité du premier morceau d'assemblage ; on fit de même à la lisière de la tenture à l'extrémité du second morceau d'assemblage. On fit cinquante lacets à la première tenture et on fit cinquante lacets à la lisière de la tenture à l'extrémité du second morceau d'assemblage, en sorte que ces lacets se correspondaient les uns aux autres. On fit cinquante agrafes d'or et on fixa les tentures l'une à l'autre avec les agrafes, en sorte que la Demeure forma un seul tout. On fit des tentures de poils de chèvres pour faire une tente sur la Demeure ; on fit onze de ces tentures. La longueur d'une tenture était de trente coudées et la largeur d'une tenture de quatre coudées ; les mesures étaient les mêmes pour les onze tentures. Puis on assembla à part cinq de ces tentures, et les six autres tentures à part. On mit cinquante lacets à la lisière de la tenture à l'extrémité d'un assemblage ; on mit cinquante lacets à la lisière de la tenture du second assemblage. On fit cinquante agrafes d'airain pour assembler la tente, pour en faire un seul tout. On fit pour la tente une couverture de peaux de béliers teintes en rouge et une couverture en peaux de dauphins par dessus. On fit aussi des planches pour la Demeure, des planches de bois d'acacia disposées debout. La longueur d'une planche était de dix coudées et la largeur d'une planche d'une coudée et demie. Chaque planche avait deux tenons joints l'un à l'autre ; et ainsi fut fait pour toutes les planches de la Demeure. On fit les planches pour la Demeure, à savoir : vingt planches pour le côté Sud à droite, et on mit quarante socles d'argent sous les vingt planches, deux socles sous une planche pour ses deux tenons. Pour le deuxième côté de la Demeure, face au Nord, on fit vingt planches, avec leurs quarante socles d'argent, deux socles sous une planche et deux socles sous une planche. Pour le côté arrière de la Demeure, vers l'Ouest, on fit six planches. On fit deux planches pour les angles de la Demeure à l'arrière. Elles devaient être doubles depuis le bas, formant ensemble un seul bout jusqu'à leur sommet, jusqu'au premier anneau ; ainsi fit-on pour toutes les deux aux deux angles. Il devait y avoir aussi huit planches, avec leurs socles d'argent, à savoir seize socles, deux socles sous chaque planche. On fit des traverses de bois d'acacia, cinq pour les planches d'un côté de la Demeure, cinq traverses pour les planches du deuxième côté de la Demeure, à l'arrière du côté de l'Ouest. On fit la traverse du milieu de telle sorte qu'elle s'étendit dans le milieu des planches d'une extrémité à l'autre. On revêtit d'or les planches et on fit d'or les anneaux devant recevoir les traverses et l'on revêtit d'or les traverses. On fit le rideau de pourpre violette, de pourpre rouge, de cramoisi et de lin retors ; on y fit des chérubins avec l'art de l'habile tisseur. On lui fit quatre colonnes de bois d'acacia qu'on revêtit d'or et dont les crochets étaient d'or : et l'on fondit pour elles quatre socles d'argent. On fit pour l'entrée de la tente un rideau de pourpre violette, de pourpre rouge, de cramoisi, et de lin retors, œuvre habilement variée du tisseur, avec ses cinq colonnes et leurs crochets ; l'on revêtit d'or leurs sommets et leurs anneaux ; leurs cinq socles étaient d'airain. Béséléel fit l'arche en bois d'acacia ; sa longueur était de deux coudées et demie, sa largeur d'une coudée et demie. Il la revêtit d'or pur au dedans et au dehors et lui fit une couronne d'or tout autour. Puis il fondit pour elle quatre anneaux d'or pour ses quatre pieds : deux anneaux sur un de ses côtés et deux anneaux sur l'autre de ses côtés. Il fit des barres de bois d'acacia et les revêtit d'or. Il engagea ces barres dans les anneaux sur les côtés de l'arche pour porter l'arche. Il fit un propitiatoire d'or pur, d'une longueur de deux coudées et demie et d'une largeur d'une coudée et demie. Puis il fit deux chérubins d'or ; il les fit d'or battu des deux extrémités du propitiatoire ; un chérubin de l'une des extrémités et l'autre chérubin de l'autre extrémité ; c'est du propitiatoire qu'il fit les chérubins de ses deux extrémités. Les chérubins avaient leurs ailes déployées vers le haut, couvrant le propitiatoire de leurs ailes, tandis que leurs faces étaient tournées l'une vers l'autre ; sur le propitiatoire étaient dirigées les faces des chérubins. Il fit ensuite une table de bois d'acacia, d'une longueur de deux coudées, d'une largeur d'une coudée et d'une hauteur d'une coudée et demie. Il la revêtit d'or pur et l'entoura d'une couronne d'or. Il lui fit tout autour un châssis large d'une palme, et il fit à son châssis tout autour une couronne d'or. Il fondit pour elle quatre anneaux d'or et fixa les anneaux aux quatre coins qui sont à ses quatre pieds. Tout auprès du châssis étaient les anneaux pour engager les barres avec lesquelles on devait porter la table. Il fit les barres de bois d'acacia et les revêtit d'or ; avec elles on devait porter la table. Il fit ses accessoires qui devaient être sur la table, ses plats, ses cassolettes, ses vases et ses coupes qui servent aux libations ; il les fit d'or pur. Il fit le chandelier d'or pur ; il fit le chandelier d'or battu ainsi que son pied et sa tige ; ses calices, ses boutons et ses fleurs en sortaient d'une seule pièce. Six branches sortaient de ses côtés : trois branches du chandelier de l'un de ses côtés et trois branches du chandelier de l'autre de ses côtés. Trois calices à forme de fleurs d'amandier, chacun avec boutons et fleurs, se trouvaient sur une branche, et sur une autre branche trois calices en forme de fleurs d'amandier, chacun avec boutons et fleurs ; il en était de même pour les six branches qui sortent du chandelier. Sur le chandelier même il y avait quatre calices en forme de fleurs d'amandier, leurs boutons et leurs fleurs : un bouton sous deux branches sortant du chandelier, un bouton sous les deux branches suivantes et un bouton sous les deux dernières branches qui sortent du chandelier. Ces boutons et ces branches sortaient du chandelier même, le tout d'une seule pièce d'or pur battu. Il fit ses lampes au nombre de sept, de même que ses mouchettes et ses bassinets d'or pur. D'un talent d'or pur on le fit avec tous ses accessoires. Il fit ensuite de bois d'acacia l'autel pour faire fumer l'encens, d'une longueur d'une coudée et d'une largeur d'une coudée ; il était carré et haut de deux coudées ; ses cornes en sortaient. Il le revêtit d'or pur : sa table, ses côtés tout autour ainsi que ses cornes et il lui fit une guirlande d'or tout autour. Il lui fit deux anneaux d'or, au-dessus de sa guirlande sur ses deux côtés, à ses deux parois, pour recevoir les barres avec lesquelles on le porterait. Il fit les barres de bois d'acacia et les revêtit d’or. Il fit aussi l'huile de l'onction sainte et le parfum pour l'encensement selon l'art du parfumeur. Il fit l'autel des holocaustes en bois d'acacia, sa longueur était de cinq coudées et sa largeur de cinq coudées ; il était carré et sa hauteur de trois coudées. Il fit ses cornes à ses quatre coins, en sorte que ses cornes en sortaient et il le revêtit d'airain. Il fit aussi les ustensiles de l'autel, les vases, les pelles, les bassins, les fourchettes et les brasiers ; il fit tous ces ustensiles d'airain. Il fit pour l'autel un grillage d'airain en forme de treillis, en dessous de l'entablement depuis le bas jusqu'à mi-hauteur. Il fondit quatre anneaux pour les quatre coins du grillage d'airain pour recevoir les barres. Il fit les barres de bois d'acacia et les revêtit d'airain. Il engagea ces barres dans les anneaux sur les côtés de l'autel pour qu'avec elles on le transportât. Il le fit creux, en planches. Il fit la cuve d'airain et son support d'airain (avec les miroirs des femmes faisant le service à l'entrée de la Tente de réunion). Il fit ensuite le parvis ; pour le côté du midi sur la droite des rideaux en lin retors de cent coudées, avec vingt colonnes et leurs vingt socles d'airain ; les crochets des colonnes et leurs cercles étaient d'argent. Pour le côté du nord, des rideaux de cent coudées, avec vingt colonnes et leurs vingt supports d'airain ; les crochets des colonnes et leurs cercles étaient d'argent. Pour le côté de l'ouest, des rideaux de cinquante coudées avec dix colonnes et leurs dix socles ; et pour le côté de l'est, par devant, de cinquante coudées ; des rideaux de quinze coudées pour un côté de la porte et trois colonnes avec leurs trois socles ; pour l'autre côté de part et d'autre de la porte du parvis, des rideaux de quinze coudées avec trois colonnes et leurs trois socles. Tous les rideaux du parvis à l'entour étaient de lin retors, les socles pour les colonnes d'airain, les crochets des colonnes et leurs cercles d'argent. Le rideau de la porte du parvis était une œuvre habilement variée de pourpre violette, de pourpre rouge, de cramoisi et de lin retors ; sa largeur était de vingt coudées et sa hauteur de cinq coudées, comme la largeur des rideaux du parvis ; ses quatre colonnes avec leurs quatre socles étaient d'airain, les crochets et leurs cercles d'argent. Tous les piquets pour la Demeure et pour les parvis à l'entour étaient d'airain. Voici le compte des dépenses pour la Demeure, la Demeure du témoignage, qui a été dressé sur l'ordre de Moïse par le soin des Lévites, sous la direction d'Ithamar, fils d'Aaron, le prêtre. Béséléel, fils d’Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda, fit tout ce que Yahweh avait ordonné à Moïse, avec Ooliab, fils d'Achisamech, de la tribu de Dan, comme artisan en métaux, pierre et bois, tisseur habile et artiste en dessin varié de pourpre violette, de pourpre rouge, de cramoisi et de fin lin. Tout l'or dépensé pour le travail de toute la construction du sanctuaire, l'or des offrandes, fut de vingt-neuf talents et sept cent trente sicles, selon le sicle du sanctuaire. L'argent des recensés de l'assemblée fut de cent talents et mille sept cent soixante-quinze sicles selon le sicle du sanctuaire : un béka par tête, la moitié d'un sicle selon le sicle du sanctuaire, pour tous ceux qui étaient assujettis au recensement, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, soit six cent trois mille cinq cent cinquante hommes. Les cent talents d'argent furent employés à la fonte des socles du sanctuaire et des socles du rideau, cent socles pour les cent talents, un talent pour un socle. Et avec les mille sept cent soixante-quinze sicles on fit les crochets pour les colonnes, on en recouvrit les sommets et on les entoura de cercles. L'airain des offrandes se montait à soixante-six talents et deux mille quatre cents sicles. On en fit les socles de l'entrée de la Tente de réunion, l'autel d'airain avec son grillage d'airain et tous les ustensiles de l'autel, de même les socles tout à l'entour du parvis et les socles de la porte du parvis, enfin tous les piquets de la Demeure et tous les piquets du parvis à l'entour. De la pourpre violette et rouge, du cramoisi, on fit des vêtements somptueux pour le service dans le sanctuaire, et on fit des vêtements sacrés pour Aaron selon ce qu'avait ordonné Yahweh à Moïse. Puis on fit l'éphod d'or, de pourpre violette et rouge, de cramoisi et de lin retors. On martela l'or en lames minces que l'on découpa en fils pour les entrelacer dans la pourpre violette et rouge, le cramoisi et le fin lin, œuvre d'habiles tisseurs. On lui fit des épaulières d'attache ; il était ainsi relié par ses deux extrémités. L'écharpe pour l'assujettir par-dessus en sortait et était du même travail, d'or, de pourpre violette et rouge, de cramoisi et de lin retors, selon que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. On fit les pierres de schoham, enchâssées dans des entrelacs d'or et gravées avec l'art du graveur de cachets pour porter les noms des fils d'Israël. On les mit sur les épaulières de l'éphod comme pierres de souvenir pour les fils d'Israël, ainsi que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. On fit le pectoral, œuvre de tisseurs habiles, du même travail que l'éphod, d'or, de pourpre violette et rouge, de cramoisi et de lin retors. Il était carré ; on fit le pectoral plié en deux ; sa longueur était d'un empan et sa largeur d'un empan ; il était plié en deux. On le garnit de quatre rangs de pierres précieuses ; une rangée : un rubis, une topaze, une émeraude, première rangée ; deuxième rangée : une escarboucle, un saphir, un diamant ; troisième rangée : une opale, une agate, une améthyste ; quatrième rangée : une chrysolithe, une schoham et un onyx ; elles étaient serties d'or dans leurs garnitures. Les pierres correspondaient aux noms des fils d'Israël, douze selon leurs noms, gravées comme des cachets, chacune avec son nom selon les douze tribus. On fit pour le pectoral des chaînettes d'or pur, tressées en forme de cordons. On fit aussi deux entrelacs d'or et deux anneaux d'or ; on fixa les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral. Puis on passa les deux cordons d'or dans les deux anneaux aux extrémités du pectoral. On attacha les deux extrémités des deux cordons aux deux entrelacs et on les fixa aux épaulières de l'éphod par devant. On fit encore deux anneaux d'or que l'on unit aux deux extrémités inférieures du pectoral, sur le bord face à l'éphod, à l'intérieur. On fit deux autres anneaux d'or que l'on fixa au bas des deux épaulières de l'éphod par devant, à l'endroit de l'attache au-dessus de la ceinture de l'éphod. Puis on attacha le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod par un cordon de pourpre violette ; en sorte que le pectoral se trouvât au-dessus de la ceinture de l'éphod ; aussi le pectoral ne pourra se déplacer au-dessus de l'éphod, selon que Yahweh l'a ordonné à Moïse On fit la robe de l'éphod, œuvre du tisseur, entièrement de pourpre violette. L'ouverture au milieu de la robe était comme l'ouverture d'une cotte de mailles, avec une garniture tout autour pour qu’elle ne se déchire pas. A la lisière inférieure de la robe on mit des grenades de pourpre violette et rouge, de cramoisi et de lin retors. On fit des clochettes d'or pur et l'on mit ces clochettes entre les grenades, sur la lisière inférieure de la robe, tout autour au milieu des grenades : une clochette et une grenade, une clochette et une grenade, tout à l'entour, sur la lisière de la robe pour le service, selon que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. On fit la tunique de lin, œuvre de tisseur, pour Aaron et ses fils, ainsi que la tiare de lin et des mitres de lin, parure de la tête, des caleçons de lin retors et la ceinture de lin retors, de pourpre violette et rouge et de cramoisi, travail habilement varié, selon que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. On fit une plaque d'or pur, le diadème sacré et on y grava comme on grave sur un cachet : Sainteté à Yahweh. On l'attacha avec un cordon de pourpre violette, de sorte qu'elle se trouvait sur la tiare en haut, selon que Yahweh l'avait ordonné. Ainsi fut terminé tout le travail de la Demeure, de la Tente de réunion, et les fils d'Israël firent tout ce que Yahweh avait ordonné à Moïse ; ainsi firent-ils. Ils amenèrent alors la Demeure à Moïse, la tente et tous ses accessoires, ses agrafes, ses planches, ses traverses, ses colonnes et ses socles, la couverture de peaux de béliers teintes en rouge, la couverture de peaux de dauphins et le rideau de protection ; l'arche de la loi avec ses barres et le propitiatoire ; la table avec tous ses accessoires et les pains de proposition, le chandelier d'or pur, ses lampes, les lampes à y disposer, tous ses accessoires, ainsi que l'huile pour le luminaire ; l'autel d'or, l'huile d'onction, le parfum pour l'encensement et le rideau pour l'entrée de la tente ; l'autel d'airain avec son grillage d'airain, ses barres et tous ses accessoires, la cuve avec son support ; les rideaux du parvis, ses colonnes et ses socles, la tenture de la porte du parvis, ses cordes et ses piquets ainsi que tous les objets pour le service dans la Demeure, pour la Tente de réunion, les vêtements somptueux pour le service dans le sanctuaire, les vêtements sacrés pour le prêtre Aaron et les vêtements de ses fils pour les fonctions sacerdotales. Tout à fait selon ce que Yahweh avait ordonné à Moïse, ainsi les fils d'Israël avaient-ils fait tout le travail. Et Moïse considéra toute l'œuvre et voici qu'ils l'avaient exécutée selon que Yahweh l'avait ordonnée, ils l'avaient ainsi faite et Moïse la bénit. Yahweh parla à Moïse, disant : Au premier jour du premier mois, tu érigeras la Demeure de la Tente de réunion. Tu y mettras l'arche de la loi et tu couvriras l'arche avec le rideau. Tu apporteras la table et tu y rangeras sa garniture ; tu apporteras le chandelier et mettras dessus ses lampes. Tu placeras l'autel d'or pour les parfums devant l'arche de la loi et tu mettras le voile à l'entrée de la Demeure. Tu placeras ensuite l'autel des holocaustes devant l'entrée de la Demeure de la Tente de réunion, et tu mettras la cuve entre la Tente de réunion et l'autel et tu y verseras de l'eau. Puis tu dresseras le parvis à l'entour tu mettras la tenture à la porte du parvis. Tu prendras l'huile d'onction, tu en oindras la Demeure et tout ce qui s'y trouve ; tu la consacreras avec tous ses objets ; ainsi sera-t-elle sainte. Tu oindras l'autel des holocaustes et tous ses accessoires ; tu consacreras l'autel et l'autel sera très saint. Tu oindras la cuve et son support, et tu la consacreras. Alors tu feras avancer Aaron et ses fils à l'entrée de la tente et tu les laveras avec de l'eau ; tu revêtiras Aaron des vêtements sacrés, tu l'oindras et le consacreras afin qu'il me serve comme prêtre. Tu feras aussi approcher ses fils et tu les revêtiras de tuniques ; tu les oindras comme tu auras oint leur père, afin qu'ils me servent comme prêtres. Et cela doit être pour que leur onction leur confère à jamais le sacerdoce dans leurs descendants. Moïse fit selon tout ce que Yahweh lui avait ordonné ; ainsi fit-il. Le premier jour du premier mois de la seconde année, la Demeure fut érigée. Moïse dressa la Demeure ; il posa ses socles, disposa ses planches et ses traverses et en dressa les colonnes. Il étendit la tente sur la Demeure et mit sur elle la couverture de la tente, comme Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Puis il prit la loi et la plaça dans l'arche, mit les barres à l'arche et posa le propitiatoire sur l'arche par-dessus. Il transporta l'arche dans la Demeure, pendit le rideau de protection et en couvrit l'arche de la loi, ainsi que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Il plaça la table dans la Tente de réunion, du côté nord de la Demeure, en dehors du rideau, et disposa sur elle les pains devant Yahweh, selon que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Il plaça aussi le chandelier dans la Tente de réunion vis-à-vis de la table, du côté sud de la Demeure, et il y posa les lampes devant Yahweh, selon que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Il plaça l'autel d'or dans la Tente de réunion devant le rideau, et y fit brûler l'encens selon que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Puis il mit le rideau à l'entrée de la Demeure, et plaça l'autel des holocaustes à l'entrée de la Demeure de la Tente de réunion ; il y offrit l'holocauste et l'oblation selon que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Il plaça la cuve entre la tente de réunion et l'autel et y versa de l'eau pour les ablutions. Moïse, Aaron et ses fils s'y lavaient les mains et les pieds. Quand ils entraient dans la Tente de réunion et qu'ils s'approchaient de l'autel, ils se lavaient selon que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Il dressa enfin tout à l'entour de la Demeure et de l'autel le parvis et mit la tenture à la porte du parvis. Ainsi Moïse acheva l'œuvre. La nuée couvrit alors la Tente de réunion et la gloire de Yahweh remplit la Demeure. Moïse ne pouvait entrer dans la Tente de réunion, parce que la nuée demeurait au-dessus et que la gloire de Yahweh remplissait la Demeure. Et chaque fois que la nuée s'élevait au-dessus de la Demeure, les fils d'Israël se mettaient en marche durant tout leur voyage ; mais si la nuée ne s'élevait pas, ils ne partaient pas jusqu'au jour où elle s'élevait. Car la nuée de Yahweh reposait pendant le jour sur la Demeure et pendant la nuit il y avait en elle du feu, aux yeux de toute la maison d'Israël, pendant tout leur voyage.
Yahweh appela Moïse et lui parla de la Tente de réunion en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Lorsque l'un d'entre vous fera une offrande à Yahweh, que cette offrande soit de bétail, gros ou petit. Si son offrande est un holocauste de gros bétail, il présentera un mâle sans défaut et l'offrira à l'entrée de la Tente de réunion pour être agréé devant Yahweh. Il posera la main sur la tête de la victime pour qu'elle soit favorablement agréée et lui serve d'expiation. Puis il égorgera le jeune taureau devant Yahweh et les fils d'Aaron en offriront le sang en le versant autour de l'autel qui est à l'entrée de la Tente de réunion. Après avoir dépouillé la victime, on la découpera en morceaux, et les fils d'Aaron, les prêtres, allumeront du feu sur l'autel, y disposeront du bois et placeront les morceaux avec la tête et la graisse sur le bois disposé sur le feu de l'autel. Les entrailles et les pieds seront lavés avec de l'eau, puis de tout cela le prêtre fera monter la fumée de l'autel ; c'est là un holocauste, un sacrifice par le feu, d'agréable odeur à Yahweh. Si son offrande est de menu bétail, agneau ou chèvre pour l'holocauste, il offrira un mâle sans défaut, il l'égorgera devant Yahweh, du côté de l'autel tourné vers le Nord, et les fils d'Aaron, les prêtres, en répandront le sang autour de l'autel. On le découpera en morceaux avec la tête et la graisse que le prêtre disposera sur le bois placé sur le feu de l'autel. Les entrailles et les pieds seront lavés avec de l'eau ; alors le prêtre offrira le tout et en fera monter la fumée de l'autel, Si son offrande pour Yahweh est un holocauste d'oiseaux, il offrira des tourterelles ou de jeunes pigeons. Le prêtre l'offrira sur l'autel, en détachera la tête avec l'ongle (en fera monter la fumée de l'autel) et en fera couler le sang sur la paroi de l'autel ; il enlèvera le jabot avec ses impuretés et le jettera près de l'autel du côté de l'Orient où l'on dépose les cendres ; puis il lui déchirera les ailes sans les arracher et le fera fumer sur l'autel, sur le bois placé sur le feu ; c'est là un holocauste, un sacrifice par le feu, d'agréable odeur à Yahweh. Lorsque quelqu'un offrira à Yahweh une oblation, son offrande sera de fleur de farine, sur laquelle il versera de l'huile et mettra de l'encens. Il l'apportera aux fils d'Aaron, les prêtres. Le prêtre prendra une poignée de cette fleur de farine avec l'huile et tout l'encens et il en fera monter la fumée de l'autel comme un ’azkârâh, sacrifice par le feu, d'agréable odeur à Yahweh. Ce qui restera de l'oblation appartient à Aaron et à ses fils, comme une part très sainte du sacrifice par le feu offert à Yahweh. Quand tu offriras l'oblation de ce qui est cuit au four, que ce soit de la fleur de farine en gâteaux sans levain, pétris avec de l'huile ou en galettes sans levain, étendues d'huile. Si ton oblation est un gâteau cuit à la poêle, elle sera de fleur de farine délayée dans de l'huile et sans levain ; tu le rompras en morceaux et tu y verseras de l'huile : c'est là une oblation. Si ton oblation est un gâteau cuit à la casserole, elle sera de fleur de farine avec de l'huile. Tu apporteras à Yahweh l'oblation ainsi préparée, elle sera présentée au prêtre qui la portera sur l'autel. De l'oblation, le prêtre prélèvera une partie comme ’azkârâh et en fera monter la fumée de l'autel comme un sacrifice par le feu, d'agréable odeur à Yahweh. Ce qui restera de l'oblation sera pour Aaron et ses fils, comme la portion la plus sainte d'entre les sacrifices par le feu offerts à Yahweh. Toute oblation que vous ferez à Yahweh, vous la lui offrirez sans levain car vous ne devez rien lui offrir en sacrifice par le feu qui contienne du levain ou du miel. Vous le pourrez seulement pour les offrandes de prémices à Yahweh, mais sans les mettre sur l'autel comme sacrifice d'agréable odeur. Toute oblation que tu offriras tu la saleras, car tu ne dois pas laisser manquer ton oblation du sel de l'alliance de Dieu ; sur toutes tes offrandes tu offriras du sel. Si tu fais à Yahweh une oblation de prémices, tu lui offriras des épis grillés au feu, du grain nouveau broyé, comme oblation de tes prémices. Par-dessus tu verseras de l'huile et mettras de l'encens ; c'est là l'oblation. Le prêtre brûlera comme ’azkârâh une partie du grain broyé et de l'huile avec tout l'encens en sacrifice offert par le feu à Yahweh. Si quelqu'un offre un sacrifice pacifique qui soit de gros bétail, mâle ou femelle, que cette offrande soit sans défaut devant Yahweh. Il posera sa main sur la tête de la victime qu'il immolera à l'entrée de la Tente de réunion, et les prêtres, fils d'Aaron, en répandront le sang sur l'autel tout autour. De la victime l'offrant prendra, pour l'offrir en sacrifice par le feu à Yahweh, la graisse qui recouvre les entrailles et toute celle qui y est adhérente, les deux rognons avec la graisse qui les enveloppe ainsi que celle des muscles lombaires et l'amas de graisse enfin qui est sur le foie et qu'on détachera près des rognons. Les fils d'Aaron en feront monter la fumée de l'autel par-dessus l'holocauste placé sur le bois qui est sur le feu, en sacrifice par le feu d'agréable odeur à Yahweh. Si son offrande pour le sacrifice à Yahweh est de menu bétail, mâle ou femelle, il l'offrira sans défaut. Si c'est un agneau qu'il offre en sacrifice, il le présentera devant Yahweh, posera sa main sur la tête de la victime qu'il immolera devant la Tente de réunion et les fils d'Aaron en répandront le sang sur l'autel tout autour. De la victime il prendra la graisse pour l'offrir en sacrifice par le feu à Yahweh, celle de la queue qu'il détachera près de l'échine et celle qui recouvre les entrailles avec toute celle qui y est adhérente, les deux rognons avec la graisse qui les enveloppe ainsi que celle des muscles lombaires, l'amas de graisse enfin qui est sur le foie et qu'il détachera près des rognons. Le prêtre en fera monter la fumée de l'autel comme l'aliment offert par le feu à Yahweh. Si c'est une chèvre qu'il offre en sacrifice, il la présentera devant Yahweh ; il posera la main sur sa tête et il l'immolera devant la Tente de réunion ; les fils d'Aaron en répandront le sang sur l'autel tout autour. De la victime il prendra pour l'offrir en sacrifice par le feu à Yahweh la graisse qui recouvre les entrailles et toute celle qui y est adhérente, les deux rognons avec la graisse qui les enveloppe ainsi que celle des muscles lombaires, l’amas de graisse enfin qui est sur le foie et qu'il détachera près des rognons. Le prêtre en fera monter la fumée de l'autel comme un aliment offert par le feu, d'agréable odeur ; toute graisse appartient à Yahweh. C'est une loi à jamais pour vos descendants partout où vous habiterez : vous ne mangerez ni graisse ni sang. Yahweh parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Quand quelqu'un aura péché involontairement contre l'un ou l'autre des commandements de Yahweh et aura fait l'une des choses qu'ils défendent de faire ; Si c'est le prêtre ayant reçu l'onction qui a péché, causant ainsi le péché du peuple, il offrira à Yahweh pour le péché qu'il a commis un jeune taureau sans défaut en sacrifice d'expiation. Il amènera le jeune taureau à l'entrée de la Tente de réunion devant Yahweh, lui posera la main sur la tête et l'immolera devant Yahweh. Puis le prêtre ayant reçu l'onction prendra du sang du jeune taureau et le portera dans la Tente de réunion ; il y trempera son doigt et en fera sept aspersions devant Yahweh, devant le voile du sanctuaire ; il mettra en outre du sang aux cornes de l'autel des parfums odorants, qui est devant Yahweh dans la Tente de réunion, et il répandra tout le sang qui reste du jeune taureau au pied de l'autel des holocaustes qui est à l'entrée de la Tente de réunion. Il enlèvera ensuite la graisse du taureau, victime pour le péché, celle qui recouvre les entrailles et toute celle qui y est adhérente, les deux rognons et la graisse qui les recouvre du côté des muscles lombaires ainsi que l'amas de graisse qui est sur le foie et qu'il détachera près des rognons, tout comme on a coutume de le faire pour le taureau du sacrifice pacifique, et le prêtre en fera monter la fumée sur l'autel des holocaustes. La peau du jeune taureau, toutes ses chairs avec la tête et les pieds, les entrailles avec leurs excréments, le taureau en entier il l'emportera hors du camp en un lieu pur où l'on jette les cendres et le brûlera sur du bois ; c'est au lieu où l'on jette les cendres qu'il sera brûlé. Si c'est toute l'assemblée du peuple d'Israël qui a péché en faisant quelqu'une des choses défendues par Yahweh et se rendant ainsi coupable mais que la chose soit demeurée cachée à ses yeux ; dès que sera reconnu le péché commis, l'assemblée offrira un jeune taureau en sacrifice d'expiation qu'on amènera devant la tente de réunion. Les anciens de l'assemblée d'Israël poseront la main sur la tête du jeune taureau devant Yahweh et on l'immolera devant Yahweh. Le prêtre ayant reçu l'onction portera du sang du jeune taureau dans la Tente de réunion ; il y trempera son doigt et en fera sept aspersions devant Yahweh, devant le voile du sanctuaire ; puis il mettra de ce sang sur les cornes de l'autel qui est devant Yahweh dans la Tente de réunion, et tout ce qui en reste il le répandra au pied de l'autel des holocaustes qui est à l'entrée de la Tente de réunion. Il enlèvera ensuite toute la graisse et en fera monter la fumée de l'autel. Il fera à l'égard de ce jeune taureau comme il a fait à l'égard de celui du sacrifice pour le péché, il agira de même. C'est ainsi que le prêtre fera l'expiation pour eux et il leur sera pardonné. Il emportera le jeune taureau hors du camp et le brûlera comme il a brûlé le premier. Tel est le sacrifice pour le péché de l'assemblée du peuple. Si c'est un chef qui a péché en faisant involontairement quelqu'une des choses défendues par Yahweh, son Dieu, et s'est ainsi chargé d'une faute ; lorsqu'il a pris conscience de cette faute qu'il a commise il présentera pour son offrande un bouc de chèvres sans défaut. Il posera sa main sur la tête du bouc et l'immolera au lieu où l'on immole les holocaustes devant Yahweh. C'est un sacrifice pour le péché. Avec son doigt le prêtre prendra du sang de la victime offerte pour le péché et en mettra sur les cornes de l’autel des holocaustes, puis en répandra tout le reste au pied de cet autel. Il en brûlera toute la graisse sur l'autel comme on le fait pour la graisse des sacrifices pacifiques. C'est ainsi que le prêtre fera l'expiation du péché de ce chef à qui il sera pardonné. Si c'est quelqu'un du peuple du pays qui a péché involontairement en faisant quelqu'une des choses défendues par Yahweh et s'est ainsi chargé d'une faute ; lorsqu'il aura pris conscience de cette faute qu'il a commise, il présentera en offrande pour le péché qu'il a commis une chèvre sans défaut. Il posera sa main sur la tête de la victime pour le péché et il l'immolera dans le lieu où l'on offre les holocaustes. Le prêtre en prendra du sang avec son doigt et le mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et il en répandra tout le reste au pied de cet autel. Il en enlèvera toute la graisse comme on l'enlève de la victime du sacrifice pacifique, puis en fera monter la fumée de l'autel (en agréable odeur à Yahweh). C'est ainsi que le prêtre fera l'expiation du péché de cet homme à qui il sera pardonné. Si c'est un agneau qu'il amène en offrande pour son péché, c'est une femelle sans défaut qu'il présentera ; il mettra sa main sur la tête de la victime pour le péché et il l'immolera en sacrifice d'expiation dans le lieu où l'on offre les holocaustes. Le prêtre prendra avec son doigt du sang de la victime pour le péché et en mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et en répandra tout le reste au pied de cet autel. Il en enlèvera toute la graisse comme on enlève celle de l'agneau dans le sacrifice pacifique et le prêtre en fera monter la fumée de l'autel par-dessus les autres victimes offertes par le feu à Yahweh. C'est ainsi qu'il fera l'expiation pour cet homme pour le péché qu'il a commis et il lui sera pardonné. Si quelqu'un commet un péché du fait qu'ayant entendu une parole de malédiction et bien qu'ayant été témoin d'un fait pour l'avoir vu ou appris n'en fait pas la déclaration, il portera son iniquité. Si quelqu'un touche quoi que ce soit d'impur, soit le cadavre d'une bête sauvage impure, soit celui d'un animal domestique impur ou encore d'un reptile impur, même s'il ne s'en est pas rendu compte, lui-même est impur et se trouve chargé d'une faute. S'il touche une impureté humaine quelconque qui rend impur, sans qu'il s'en aperçoive tout d'abord mais qu'ensuite il s'en rende compte, il se trouve chargé d'une faute. Si quelqu'un jure inconsidérément de faire n'importe quoi de mal ou de bien, quelqu'une de ces choses au sujet desquelles les hommes font des serments irréfléchis, et si ne l'ayant pas tout d'abord remarqué il s'en rend compte plus tard, il se trouve coupable de l'une de ces choses. Celui donc qui se sera rendu coupable de l'une de ces choses fera l'aveu de la faute qu'il a commise, et, en expiation du péché commis, il amènera à Yahweh une femelle de menu bétail, brebis ou chèvre, en sacrifice pour le péché, et le prêtre fera pour lui l'expiation de son péché. S'il n'a pas de quoi se procurer de menu bétail, il apportera à Yahweh pour l'expiation de son péché deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l'un pour le sacrifice pour le péché, l'autre pour l'holocauste. Il les apportera au prêtre qui offrira d'abord ce qui est pour le sacrifice pour le péché ; il en pincera la tête près de la nuque sans la détacher ; avec du sang de la victime pour le péché il aspergera un côté de l'autel et ce qui en reste sera exprimé au pied de l'autel. C'est là un sacrifice pour le péché. De l'autre oiseau il fera un holocauste selon les règles prescrites. C'est ainsi que le prêtre fera pour cet homme l'expiation pour le péché qu'il a commis et il lui sera pardonné. S'il n'a pas de quoi se procurer deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, il apportera en offrande pour son péché un dixième d'épha de fleur de farine en sacrifice pour le péché ; il n'y versera point d'huile et n'y mettra point d'encens car c'est un sacrifice pour le péché. Il l'apportera au prêtre qui en prendra une poignée en ’azkârâh et en fera monter la fumée de l'autel sur les sacrifices offerts par le feu à Yahweh. C'est un sacrifice pour le péché. C'est ainsi que le prêtre fera pour lui l'expiation pour le péché qu'il a commis en faisant l'une de ces choses et il lui sera pardonné. Comme dans l'oblation ce qui reste de fleur de farine sera pour le prêtre. Yahweh parla à Moïse en disant : Si quelqu'un commet une infidélité et pèche inconsciemment en ce qui touche les saintes offrandes à Yahweh, il apportera en réparation à Yahweh un bélier sans défaut de son troupeau d'une valeur de plusieurs sicles d'argent, selon l'estimation d'après le sicle du sanctuaire, en sacrifice de réparation. Ce dont il a fait tort au sanctuaire il en donnera la valeur en y ajoutant un cinquième ; il le donnera au prêtre qui fera pour lui l'expiation avec le bélier du sacrifice de réparation et il lui sera pardonné. Si quelqu'un commet une faute en faisant, sans le savoir, quelqu'une des choses défendues par Yahweh, il s'est rendu coupable et portera son iniquité. Il amènera au prêtre en sacrifice de réparation un bélier sans défaut de son troupeau d'après l'estimation, et le prêtre fera pour lui l'expiation pour la faute qu'il a commise sans le savoir et il lui sera pardonné. C'est un sacrifice de réparation : cet homme était vraiment coupable devant Yahweh. Yahweh parla à Moïse en disant : Si quelqu'un pèche et commet une infidélité envers Yahweh, soit en déniant à son prochain un dépôt, quelque objet confié à sa garde ou ce qu'il lui aurait volé ou pris par violence ou encore une chose perdue qu'il aurait trouvée, soit en faisant un faux serment au sujet de quelqu'une des actions par lesquelles l'homme a coutume de pécher. (Si donc il a ainsi péché et s'est rendu coupable, il rendra ce qu'il a volé ou pris par violence, ou le dépôt à lui confié ou l'objet perdu qu'il aura trouvé, ainsi que tout profit qu'il aurait retiré de son faux serment) ; il restituera selon toute la valeur en y ajoutant un cinquième qu'il remettra à son légitime propriétaire au jour de son sacrifice de réparation. Pour sa réparation à Yahweh il amènera au prêtre un bélier sans défaut de son troupeau d'après l'estimation ; et le prêtre fera pour lui l'expiation devant Yahweh et il lui sera pardonné, quelle que soit la faute dont il se sera rendu coupable. Yahweh parla à Moïse en disant : Donne cet ordre à Aaron et à ses fils et dis-leur : Ceci sera la loi de l'holocauste : l'holocauste restera sur le foyer de l'autel toute la nuit jusqu'au matin et le feu de l'autel y sera entretenu. Le prêtre revêtira sa tunique de lin et mettra ses caleçons de lin sur son corps, puis il enlèvera les cendres du feu qui aura consumé l'holocauste et les déposera à côté de l'autel. Il enlèvera ses vêtements et en prendra d'autres, puis portera les cendres hors du camp en un lieu pur... Le feu qui est sur l'autel y brûlera sans s'éteindre et chaque matin le prêtre y allumera du bois sur lequel il disposera l’holocauste et fera monter la fumée de la graisse des sacrifices pacifiques. Un feu perpétuel brûlera sur l'autel sans jamais s'éteindre. Voici la loi pour l'oblation : les fils d'Aaron l'offriront devant Yahweh, devant l'autel. Ils prélèveront une poignée de fleur de farine de l'oblation avec son huile et tout l'encens qui est sur l'oblation ; ils en feront monter la fumée de l'autel en agréable odeur comme ’azkârâh à Yahweh. Ce qui en restera, Aaron et ses fils le mangeront ; ils le mangeront sans levain en un lieu saint, dans le parvis de la Tente de réunion. On ne le cuira pas avec du levain ; c'est ce que je leur donne en participation à mes offrandes par le feu : c'est chose très sainte de même que le sacrifice pour le péché et le sacrifice de réparation. Tout homme d'entre les fils d'Aaron en mangera ; c'est là une loi perpétuelle pour vos descendants au sujet des offrandes faites par le feu à Yahweh. Quiconque y touchera sera sanctifié. Yahweh parla à Moïse en disant : Voici quelle sera l'offrande qu'Aaron et ses fils offriront à Yahweh au jour où il sera sacré : un dixième d'épha de fleur de farine comme oblation perpétuelle, une moitié le matin et l'autre moitié le soir ; Sur une poêle elle sera préparée avec de l'huile ; quand elle sera frite, tu l'apporteras, la briseras en morceaux et ainsi l'offriras à Yahweh en agréable odeur. Le prêtre, d'entre ses fils, qui aura reçu l'onction à sa place fera cette oblation ; c'est une loi perpétuelle : tout doit en être brûlé à Yahweh. Ainsi toute oblation d'un prêtre sera entièrement brûlée et rien n'en sera mangé. Ainsi toute oblation d'un prêtre sera entièrement brûlée et rien n'en sera mangé. Yahweh parla à Moïse en disant : Parle à Aaron et à ses fils et dis-leur : Voici la loi du sacrifice pour le péché : dans le lieu où est immolé l'holocauste, la victime pour le péché sera immolée devant Yahweh : c'est une chose très sainte. Le prêtre qui l'offre la mangera ; il la mangera dans un lieu saint, le parvis de la tente de réunion. Quiconque en touchera la chair sera sanctifié et si du sang en jaillit sur un vêtement, la place où il aura jailli sera lavée en un lien saint. Tout vase de terre dans lequel la chair aura cuit sera brisé ; mais si c'est dans un vase d'airain qu'elle a cuit, celui-ci sera récuré et rincé à l'eau. Tout homme parmi les prêtres mangera de cette chair : c'est une chose très sainte. Voici la loi du sacrifice de réparation, elle est très sainte : Dans le lieu où est immolé l'holocauste, on immolera la victime de réparation et l'on en répandra le sang sur l'autel tout autour. On en offrira toute la graisse : la queue, la graisse qui recouvre les entrailles, les deux rognons avec la graisse qui les recouvre du côté des muscles lombaires ainsi que l'amas de graisse qui est sur le foie et qu'on détachera près des rognons. Le prêtre en fera monter la fumée de l'autel en sacrifice offert par le feu à Yahweh : c'est un sacrifice de réparation. Tout homme d'entre les prêtres en mangera, il le fera en lieu saint, car c'est une chose très sainte. Il en sera du sacrifice de réparation comme du sacrifice pour le péché ; pour tous deux la loi est la même, la victime sera pour le prêtre qui aura fait l'expiation. Au prêtre qui aura offert l'holocauste de quelqu'un, la peau de la victime qu'il aura offerte lui appartiendra. Toute oblation cuite au four ou préparée dans la casserole ou à la poêle appartiendra au prêtre qui l'aura offerte. Toute oblation pétrie avec de l'huile ou sèche sera pour tous les fils d'Aaron, à l'un comme l'autre. Voici la loi du sacrifice pacifique que l'on offrira à Yahweh. Si quelqu'un le lui offre en hommage de reconnaissance, il offrira avec le sacrifice de reconnaissance des gâteaux sans levain pétris à l'huile, des galettes sans levain étendues d'huile et de la fleur de farine délayée avec de l'huile et cuite en gâteaux. Il présentera son offrande avec des gâteaux de pain levé : hommage de reconnaissance de son sacrifice pacifique. De chacune de ces offrandes on présentera une part en redevance à Yahweh ; elle sera pour le prêtre qui a répandu le sang du sacrifice pacifique. La chair de la victime offerte en reconnaissance dans le sacrifice pacifique sera mangée au jour même de son offrande, on n'en gardera rien pour le lendemain matin. Si la victime est offerte en conséquence d'un vœu ou spontanément, on la mangera au jour même de son offrande et le lendemain ce qui en resterait. Mais ce qui resterait de la victime au troisième jour sera consumé par le feu ; et si quelqu'un mangeait de la chair de la victime de son sacrifice pacifique le troisième jour, ce sacrifice ne serait point agréé et il n'en serait point tenu compte à celui qui l'aura offert car c'est une chair impure et quiconque en mangerait porterait son iniquité. La chair qui aura été en contact avec quoi que ce soit d'impur ne sera pas mangée mais consumée au feu ; quant à la chair du sacrifice pacifique (non souillée) quiconque est pur pourra en manger. Mais celui qui mangerait de la chair de la victime du sacrifice pacifique appartenant à Yahweh et se trouverait en état d'impureté, celui-là serait retranché de son peuple ; et celui qui aura été en contact avec quoi que ce soit d'impur, qu'il s'agisse d'une impureté humaine, d'un animal impur ou de quelque abomination impure, et aura mangé de la chair de la victime du sacrifice pacifique appartenant à Yahweh, celui-là sera retranché de son peuple. Yahweh parla à Moïse en disant : Parle aux enfants d'Israël et dis-leur : Vous ne mangerez point la graisse ni de bœuf ; ni de brebis, ni de chèvre. Quant à la graisse d'une bête morte ou mise en pièces par les bêtes sauvages on pourra l'utiliser pour un usage quelconque, mais vous n'en mangerez en aucun cas ; car quiconque mangerait de la graisse d'un animal que l'on offre en sacrifice par le feu à Yahweh, sera de ce fait retranché de son peuple. Vous ne mangerez non plus de sang d'aucune façon ni d'oiseau, ni de bétail, en quelque lieu que vous habitiez. Quiconque mangera de n'importe quel sang sera retranché de son peuple. Yahweh parla à Moïse en disant : Parle aux enfants d'Israël et dis-leur : Celui qui offrira à Yahweh la victime de son sacrifice pacifique lui présentera son offrande prise de son sacrifice pacifique. Il présentera de ses mains ce qui doit être offert par le feu à Yahweh : la graisse avec la poitrine pour être consacrée par le balancement devant Yahweh. Ensuite le prêtre fera monter de l'autel la fumée de la graisse ; la poitrine sera pour Aaron et ses fils. Vous donnerez en outre en offrande au prêtre la cuisse droite prélevée sur la victime de votre sacrifice pacifique. Celui d'entre les fils d'Aaron qui aura offert le sang du sacrifice pacifique ainsi que la graisse aura la cuisse droite en partage ; car je retiens sur les sacrifices des enfants d'Israël la poitrine de balancement et la cuisse d'élévation pour les donner au prêtre Aaron et à ses fils : c'est une prescription qu'observeront à jamais les enfants d'Israël. C'est la part d'Aaron et de ses fils dans les sacrifices offerts par le feu à Yahweh, depuis le jour où ils furent présentés pour remplir les fonctions de prêtres de Yahweh ; c'est ce que Yahweh a ordonné aux enfants d'Israël de leur donner depuis le jour de leur onction et c'est là une loi perpétuelle pour leurs descendants. Telle est la loi de l'holocauste, de l'oblation, du sacrifice pour le péché, du sacrifice de réparation, du sacrifice de l'installation et du sacrifice pacifique, que Yahweh a ordonnée à Moïse sur le mont Sinaï, au jour où il ordonna aux enfants d'Israël de présenter leurs offrandes à Yahweh dans le désert du Sinaï. Yahweh parla à Moïse en disant : Prends Aaron et ses fils avec lui, des vêtements et de l'huile à faire les onctions, un jeune taureau pour le sacrifice pour le péché, deux béliers et la corbeille des pains sans levain ; puis réunis l'assemblée du peuple à l'entrée de la Tente de réunion. Moïse fit selon que Yahweh le lui avait ordonné et réunit l'assemblée du peuple à l'entrée de la Tente de réunion. Moïse dit à l'assemblée : Voici ce que Yahweh a ordonné de faire. Moïse fit alors approcher Aaron et ses ils et les lava avec de l'eau. Il mit une tunique à Aaron, le ceignit d'une ceinture, le revêtit de la robe, lui imposa l'éphod et le ceignit de la ceinture de l'éphod pour le lui attacher ; puis il lui mit le pectoral où il plaça l'Urim et le Tummim ; sur sa tête il posa ensuite la tiare sur laquelle il fixa par devant la lame d'or, diadème sacré, selon que Yahweh l'avait prescrit à Moïse. Il prit de l'huile d'onction, en oignit le tabernacle et tout ce qui s'y trouvait et en fit la consécration ; il en aspergea sept fois l'autel et l'oignit avec tous ses ustensiles, ainsi que le bassin et son support, pour les consacrer. Puis il versa de l'huile d'onction sur la tête d'Aaron et l'oignit pour le consacrer. Il fit approcher les fils d'Aaron, les revêtit de tuniques, les ceignit de ceintures et leur attacha des mitres ainsi que Yahweh l'avait prescrit à Moïse. Puis il amena le taureau du sacrifice pour le péché et Aaron avec ses fils mirent leurs mains sur la tête du taureau du sacrifice pour le péché. Moïse l'immola, prit du sang et en mit avec son doigt autour des cornes de l'autel, purifiant ainsi l'autel ; il répandit le reste du sang au pied de l'autel et le sanctifia afin de faire pour lui l'expiation. Il prit toute la graisse qui recouvre les entrailles, l'amas de graisse qui est sur le foie, les deux rognons avec leur graisse et en fit monter la fumée de l'autel. Ce qui restait du taureau : sa peau, sa chair et ses excréments il les fit brûler au feu hors du camp selon que Yahweh le lui avait ordonné. Puis il fit approcher le bélier de l'holocauste, et Aaron et ses fils mirent leurs mains sur la tête du bélier qu'on immola et dont Moïse répandit le sang sur l'autel tout autour. On découpa le bélier en morceaux et Moïse fit monter en fumée la tête, les morceaux et la graisse ; il lava les entrailles et les pieds avec de l'eau et fit monter en fumée tout le bélier sur l'autel, holocauste d'agréable odeur, offert par le feu à Yahweh, selon que Yahweh l'avait prescrit à Moïse. Il fit ensuite approcher le deuxième bélier, le bélier du sacrifice d'installation, et Aaron et ses fils mirent leurs mains sur la tête du bélier. Moïse l'immola, prit de son sang et en mit sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. Il fit approcher les fils d'Aaron et leur mit du sang sur le lobe de l'oreille droite, sur le pouce de la main droite et sur le gros orteil du pied droit et répandit le reste du sang sur l'autel tout autour. Il prit ensuite la graisse, la queue et toute la graisse qui recouvre les entrailles, l'amas de graisse qui est sur le foie, les deux rognons avec leur graisse et la cuisse droite. De la corbeille de pains sans levain qui est devant Yahweh, il prit un gâteau sans levain, un pain à l'huile et une galette et les plaça sur les morceaux de graisse et la cuisse droite. Il mit le tout sur les mains d'Aaron et de ses fils et accomplit avec eux la cérémonie du balancement devant Yahweh. Moïse enleva ensuite le tout de leurs mains et en fit monter la fumée de l'autel par-dessus l'holocauste : tel est le sacrifice d'installation d'agréable odeur offert par le feu à Yahweh. Moïse prit la poitrine du bélier, en fit le balancement devant Yahweh ; c'était du sacrifice d'installation la part de Moïse, selon que Yahweh le lui avait prescrit. Moïse prit ensuite de l'huile d'onction et du sang qui était sur l'autel et en aspergea Aaron et ses vêtements, ses fils et leurs vêtements ; il consacra ainsi Aaron et ses vêtements de même que ses fils et leurs vêtements. Moïse dit à Aaron et à ses fils : Faites cuire la chair à l'entrée de la Tente de réunion ; c'est là que vous la mangerez avec le pain qui est dans la corbeille du sacrifice d'installation ainsi qu'il me l'a été ordonné par ces mots : Aaron et ses fils la mangeront. Ce qui restera de la chair et du pain vous le brûlerez dans le feu. De l'entrée de la Tente de réunion vous ne sortirez pas durant sept jours, jusqu'à ce que soient révolus les jours de votre installation car votre consécration durera sept jours, durant lesquels Yahweh a ordonné de procéder ainsi qu'il l'a été en ce jour afin de faire l'expiation pour vous. Vous demeurerez à l'entrée de la Tente de réunion pendant sept jours, nuit et jour, vous observerez les ordres de Yahweh et ainsi vous ne mourrez pas ; ainsi, en effet, m'a-t-il été prescrit. Aaron et ses fils firent tout ce que Yahweh avait commandé par l'intermédiaire de Moïse. Au huitième jour, Moïse appela Aaron et ses fils (ainsi que les anciens d'Israël) et il dit à Aaron : Prends un jeune veau pour le sacrifice pour le péché et un bélier pour l'holocauste, tous deux sans défaut, et offre-les devant Yahweh. Puis aux enfants d'Israël tu parleras ainsi : Prenez un bouc pour le sacrifice pour le péché, un veau et un agneau d'un an sans défaut pour l'holocauste, un taureau et un bélier pour le sacrifice pacifique à immoler devant Yahweh et une oblation pétrie à l'huile, car aujourd'hui Yahweh doit vous apparaître. On amena à l'entrée de la Tente de réunion ce qu'avait prescrit Moïse ; toute l'assemblée du peuple s'approcha et se tint devant Yahweh. Moïse dit alors : Voilà l'ordre que Yahweh vous ordonne d'exécuter et qu'ainsi sa gloire vous apparaisse. Moïse dit ensuite à Aaron : Approche-toi de l'autel, offre ton sacrifice pour le péché et ton holocauste, fais ton expiation pour toi (et pour le peuple), présente l'offrande du peuple et fais pour lui l'expiation selon que l'a prescrit Yahweh. Aaron s'approcha de l'autel et immola le veau du sacrifice pour le péché, offert pour lui. Les fils d'Aaron lui en présentèrent le sang, il y trempa le doigt, en mit sur les cornes de l'autel et répandit le reste au pied de l'autel. De la graisse, des rognons et de l'amas de graisse du foie de la victime pour le péché, il fit monter la fumée de l'autel ainsi que Yahweh l'avait prescrit à Moïse, et en fit brûler la chair et la peau hors du camp. Il immola la victime de l'holocauste ; les fils d'Aaron lui en présentèrent le sang dont il aspergea l'autel tout autour. Ils lui présentèrent ensuite la victime de l'holocauste coupée en morceaux avec la tête et il en fit monter la fumée sur l'autel. Il lava les entrailles et les pieds et en fit monter la fumée par-dessus l'holocauste sur l'autel. Il présenta ensuite l'offrande du peuple, prit le bouc du sacrifice pour le péché offert pour le peuple, l'immola et l'offrit en sacrifice pour le péché comme il avait fait pour la première victime. Il offrit l'holocauste et le fit selon le rite prescrit. Il présenta l'oblation, en prit une poignée et en fit monter la fumée sur l'autel en sus de l'holocauste du matin. Il immola le taureau et le bélier en sacrifice pacifique pour le peuple ; les fils d'Aaron lui en présentèrent le sang et il en aspergea l'autel tout autour. Quant aux parties grasses du taureau et du bélier : la queue, la graisse qui recouvre les entrailles, les rognons et l'amas de graisse du foie, ils les placèrent sur les poitrines et de ces parties grasses Aaron fit monter la fumée sur l'autel. Avec les poitrines et la cuisse droite Aaron fit la cérémonie du balancement devant Yahweh, comme Moïse l'avait ordonné. Aaron éleva alors ses mains vers le peuple et le bénit, puis, ayant ainsi offert le sacrifice pour le péché, l'holocauste et le sacrifice pacifique, il descendit. Moïse et Aaron entrèrent dans la tente de réunion et à leur sortie ils bénirent le peuple, alors apparut la gloire de Yahweh à tout le peuple. Le feu sortant de devant Yahweh consuma sur l'autel l'holocauste et les graisses ; à cette vue tout le peuple poussa des cris de joie et tous tombèrent sur leur face. Les fils d'Aaron, Nadab et Abiu, prirent chacun leur encensoir, y mirent du feu sur lequel ils placèrent des parfums et présentèrent devant Yahweh un feu étranger, sans qu'il le leur eût commandé. Alors un feu sortit de devant Yahweh et les consuma ; ils moururent devant Yahweh. Moïse dit à Aaron : C'est ce qu'avait déclaré Yahweh par ces paroles : à ceux qui s'approchent de moi, je montrerai que je suis saint ; en présence de tout le peuple je manifesterai ma gloire. Aaron se tut. Moïse appela Misaël et Elisaphon, fils d'Oziel, oncle d'Aaron, et leur dit : Approchez, emportez vos frères loin du sanctuaire, hors du camp. S'étant approchés, ils les emportèrent avec leurs tuniques hors du camp, ainsi que l'avait dit Moïse. Moïse dit à Aaron, à Eléazar et à Ithamar, ses fils : Vous ne laisserez point pousser vos cheveux en désordre et vous ne déchirerez point vos vêtements pour que vous ne mouriez point et que Yahweh ne s'irrite point contre l'assemblée entière du peuple, mais que vos frères, toute la maison d'Israël, pleurent ceux qu'a brûlés le feu qu'alluma Yahweh. Ne vous éloignez pas de l'entrée de la Tente de réunion de peur que vous ne mouriez, car l'huile de l'onction de Yahweh est sur vous. Ils firent selon la parole de Moïse. Yahweh parla à Aaron en lui disant : Tu ne boiras ni vin, ni boisson enivrante, ni toi ni tes fils avec toi, lorsque vous aurez à entrer dans la Tente de réunion de peur que vous ne mouriez ; c'est une loi perpétuelle pour vos descendants ; c'est afin que vous puissiez distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ce qui est impur de ce qui est pur, et enseigner aux enfants d'Israël toutes les ordonnances que leur a prescrites Yahweh par Moïse. Moïse dit à Aaron, à Eléazar et à Ithamar, ses fils survivants : Prenez l'oblation qui reste des sacrifices offerts par le feu à Yahweh, mangez-la sans levain près de l'autel, car c'est chose très sainte ; vous la mangerez donc en un lieu saint, car c'est ton droit et celui de tes fils sur les sacrifices offerts par le feu à Yahweh, ainsi, en effet, m'a-t-il été ordonné. Quant à la poitrine balancée et à la cuisse élevée, vous les mangerez en un lieu pur, toi, tes fils et tes filles avec toi, car elles sont assignées comme ton droit et celui de tes fils sur les offrandes des sacrifices pacifiques des enfants d'Israël. Cette cuisse élevée et cette poitrine balancée on les apportera avec les parties grasses destinées au sacrifice par le feu, afin d'en faire le balancement devant Yahweh ; elles seront pour toi et tes fils avec toi comme un droit à jamais, ainsi que l'a prescrit Yahweh. Lorsque Moïse s'enquit du bélier du sacrifice pour le péché, voici qu'il avait été brûlé ; alors il s'irrita contre Eléazar et Ithamar, les fils qui restaient à Aaron, et dit : Pourquoi n'avez-vous pas mangé la victime du sacrifice pour le péché dans le lieu saint, puisque c'est une chose très sainte et que Yahweh vous l'a donnée pour enlever l'iniquité de l'assemblée du peuple en faisant pour elle l'expiation devant Yahweh ? Son sang n'ayant pas été porté à l'intérieur du sanctuaire, vous deviez manger la victime dans un lieu saint selon que je l'avais ordonné. Aaron dit à Moïse : Voici qu'aujourd'hui ils ont offert leur sacrifice pour le péché et leur holocauste devant Yahweh, mais, après ce qui m'est arrivé, si j’avais mangé aujourd'hui la victime du sacrifice pour le péché, cela aurait-il plu à Yahweh ? Ce qu'entendant, Moïse approuva. Yahweh parla à Moïse et à Aaron et leur dit : Parlez aux enfants d'Israël et dites-leur : Voici les animaux dont vous pourrez manger parmi les bêtes qui sont sur la terre : tout ce qui à la corne fendue et le pied fourchu et qui rumine vous pourrez en manger ; mais d'entre les animaux ou qui ruminent ou qui ont la corne fendue vous ne mangerez ni le chameau, qui sans doute est un ruminant mais n'a pas la corne fendue ; il sera impur pour vous ; ni le daman qui rumine mais n'a pas la corne fendue, il sera impur pour vous ; ni le lièvre qui rumine mais n'a pas la corne fendue, il sera impur pour vous ; ni le porc qui a bien la corne fendue et le pied fourchu mais n'est pas un ruminant, il sera impur pour vous. De leurs chairs vous ne mangerez point et vous ne toucherez point leurs cadavres, ils sont impurs pour vous. De tous les animaux qui sont dans les eaux voici ceux dont vous pourrez manger : de tout ce qui a nageoires et écailles dans les eaux, soit dans les mers, soit dans les rivières, vous pourrez manger ; mais tout ce qui n'a ni nageoires ni écailles dans les mers ou dans les rivières, soit tous les petits animaux qui se meuvent dans les eaux, soit tout être vivant qui est dans les eaux, tous vous seront une abomination. Ils vous seront une abomination et vous ne mangerez point de leur chair, vous aurez leurs cadavres en horreur. Tout ce qui est dans les eaux et n'a pas de nageoires ni d'écailles vous sera une abomination. Parmi les oiseaux voici ceux que vous aurez en horreur ; vous ne les mangerez point car ils sont une abomination : l'aigle, le gypaète, le vautour, le milan et toute espèce d'autours, toute espèce de corbeaux, l'autruche, le chat-huant, la mouette et toute espèce d'éperviers, la chevêche, le cormoran, la chouette, le hibou, le pélican, le vautour égyptien, la cigogne, toute espèce de hérons, la huppe et la chauve-souris. Tous les petits animaux ailés marchant sur quatre pattes vous seront une abomination. De tous les petits animaux ailés (marchant sur quatre pattes) vous ne mangerez que de ceux-là seulement qui courent sur quatre pattes et qui ont en outre une autre paire de pattes pour sauter sur la terre. Voici ceux d'entre eux que vous pourrez manger : toute espèce d'arbeh, toute espèce de solam, toute espèce de hargol, toute espèce de hagab. Mais tout autre petit animal (ailé ayant quatre pattes) vous sera une abomination. Vous serez rendus impurs par ceux-là : quiconque touchera leur cadavre sera impur jusqu'au soir, et quiconque en emportera quoi que ce soit devra laver ses vêtements et sera impur jusqu'au soir, Tout animal qui a la corne fendue mais pas complètement divisée et qui ne rumine pas sera impur pour vous, quiconque le touchera deviendra de ce fait impur. De tous les animaux à quatre pieds tout ce qui marche sur la plante des pieds sera impur pour vous et quiconque en touchera le cadavre sera impur jusqu'au soir. Celui qui en transporterait le cadavre devra laver ses vêtements et sera impur jusqu'au soir, car ces animaux sont impurs pour vous. Voici ceux qui seront impurs pour vous parmi les petits animaux qui rampent sur la terre : la belette, le rat et toutes sortes de lézards : l'anâqâh, le kôah, la letâ'ah, le hômét et la tinséméth. Ceux-là seront impurs pour vous parmi les petits animaux rampants ; quiconque les touchera quand ils sont morts sera impur jusqu'au soir. Et tout objet sur lequel tombera quoi que ce soit de ces animaux quand ils sont morts sera impur : tout ustensile de bois, un vêtement, une peau, un sac, tout objet servant à quelque usage ménager, tout sera mis dans l'eau, sera impur jusqu'au soir, puis de nouveau pur. Que s'il en tombe quelque chose dans un vase de terre, tout ce qui s'y trouve sera souillé et on brisera le vase. Tout aliment qu'on a coutume de manger préparé avec de l'eau sera impur, de même toute boisson qu'on a coutume de boire sera impure, quel que soit le vase ainsi souillé. Tout objet sur lequel tombera quelque chose de leurs cadavres sera impur, le four et le foyer seront détruits car ils sont impurs et vous les tiendrez pour impurs. Seules les sources et les citernes où s'amassent les eaux resteront pures, mais qui touchera aux cadavres sera impur. S'il tombe quelque chose de leurs cadavres sur quelque semence qui doive être semée, elle restera pure ; mais si l'on y a versé de l'eau et qu'il vienne à tomber quelque chose de leurs cadavres vous la tiendrez pour impure. De votre bétail qui sert à votre nourriture si quelque animal vient à mourir, celui qui en toucherait le cadavre sera impur jusqu'au soir. Et celui qui mangerait de son cadavre devra laver ses vêtements et sera impur jusqu'au soir ; celui qui le transporterait devra laver ses vêtements et sera impur jusqu'au soir. Tout petit animal qui rampe sur la terre est une abomination, on n'en mangera point. Tout ce qui rampe sur le ventre, tout ce qui marche sur quatre pieds ou sur un plus grand nombre, tout petit animal qui rampe sur la terre, de tout cela vous ne mangerez point car c'est une abomination. Ne vous rendez point vous-mêmes abominables par tous ces petits animaux qui rampent ; ne vous rendez point impurs à leur contact et ne vous souillez point par eux. Car je suis Yahweh, votre Dieu ; vous vous sanctifierez et vous serez saints parce que je suis saint et vous ne vous rendrez pas impurs par tous ces petits animaux qui rampent sur la terre. Car je suis Yahweh qui vous ai fait monter du pays d'Egypte pour être votre Dieu ; vous serez saints car je suis saint. Telle est la loi touchant les quadrupèdes, les oiseaux, tous les êtres vivants qui se meuvent dans les eaux et tous ceux qui rampent sur la terre, afin que vous distinguiez ce qui est impur de ce qui est pur et les animaux qui peuvent se manger de ceux qu'il ne faut pas manger. Yahweh parla à Moïse et lui dit : Parle aux enfants d'Israël et dis-leur : Quand une femme sera enceinte et enfantera un garçon, elle sera impure pendant sept jours, comme aux jours de son impureté menstruelle elle sera impure. Le huitième jour l'enfant sera circoncis. Mais la mère demeurera à la maison pendant trente-trois jours dans le sang de sa purification, ne touchant aucune chose sainte, n'entrant point au sanctuaire jusqu'à ce que soient révolus tes jours de sa purification. Si c'est une fille qu'elle a mis au monde, elle sera impure durant deux semaines comme aux jours de son impureté menstruelle et demeurera à la maison pendant soixante-six jours dans le sang de sa purification. Lorsque les jours de sa purification seront révolus, qu'elle ait eu un garçon ou une fille, elle présentera au prêtre, à l'entrée de la Tente de réunion, un agneau d'un an en holocauste et un jeune pigeon ou une tourterelle en sacrifice pour le péché. Le prêtre les offrira devant Yahweh et fera pour elle l'expiation, et elle sera purifiée du flux de son sang ; telle est la loi qui concerne la femme ayant enfanté un garçon ou une fille. Si toutefois elle ne peut se procurer un agneau, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l'un pour l'holocauste, l'autre pour le sacrifice pour le péché, et le prêtre fera pour elle l'expiation et elle sera purifiée. Yahweh parla à Moïse et à Aaron en disant : Quand un homme aura sur la peau une tumeur, une dartre ou une tache blanche, qui est un symptôme de la lèpre sur la peau de sa chair, on le conduira à Aaron, le prêtre, ou à l'un de ses fils, les prêtres. Le prêtre examinera l'affection qui est sur la peau : si les poils de la partie malade sont devenus blancs et si le mal paraît plus profond que la peau, ce sera la maladie de la lèpre ; le prêtre qui l'aura constatée déclarera l'homme impur. Mais s'il y a sur la peau une tache blanche qui ne paraît pas plus profonde que la peau et si les poils n'en sont pas devenus blancs, le prêtre isolera pendant sept jours l'homme ainsi atteint. Il l'examinera ensuite au septième jour, et si à ses yeux le mal semble rester stationnaire et ne s'est pas étendu sur la peau, le prêtre l’isolera de nouveau pendant sept jours. Il l'examinera encore le septième jour et si la tache s'estompe et ne s'est pas étendue sur la peau, il le déclarera pur, ce n'est qu'une dartre ; celui qui en est atteint lavera ses vêtements et il sera pur. Mais si la dartre s'est étendue sur sa peau, après qu'il s'est montré au prêtre pour être déclaré pur, il se fera examiner une seconde fois par le prêtre. Celui-ci l'ayant fait, si la tache s'est étendue sur la peau, il le déclarera impur, car c'est la lèpre. Quand sur un homme se manifestera un mal suspect de lèpre, cet homme sera conduit au prêtre. Celui-ci l'examinera ; s'il y a sur la peau une tumeur blanche sur laquelle les poils sont devenus blancs et croit de la chair vive, c'est une lèpre invétérée dans la peau de cet homme, le prêtre le déclarera impur sans le faire enfermer car il est impur. Si la lèpre se déclare sur la peau de telle sorte qu'elle recouvre toute la peau du malade de la tête aux pieds, d'après tout ce qui apparaît aux yeux du prêtre, celui-ci l'examinera et s'il voit que la lèpre recouvre tout le corps, il déclarera pur le malade ; il est devenu entièrement blanc et ainsi est pur. Mais le jour où paraîtra sur lui de la chair vive, il sera impur, et quand le prêtre aura vu cette chair vive, il le déclarera impur car la chair vive est impure ; c'est la lèpre. Mais si la chair vive change et devient blanche, le malade se présentera au prêtre. Celui-ci l'examinera et si le malade est de nouveau devenu blanc, le prêtre le déclarera pur car il l'est. Lorsqu'un homme aura sur le corps un ulcère dont il aura été guéri, mais qu'à la place de l'ulcère se trouve une tumeur blanche ou une tache d'un blanc rougeâtre, il se fera voir au prêtre. Celui-ci l'examinera et s'il voit que la tache est plus profonde que la peau et que les poils en sont devenus blancs, il déclarera impur le malade ; il s'agit de la lèpre qui s'est développée dans l'ulcère. Mais si le prêtre, examinant la plaie, n'y remarque pas de poils blancs et constate qu'elle n'est pas plus profonde que la peau et perd sa coloration, il isolera le malade pendant sept jours. Si ensuite la tache s'est étendue sur la peau, le prêtre le déclarera impur car c'est la lèpre. Si par contre la tache est demeurée à la même place sans s'élargir, c'est la cicatrice d'un ulcère ; le prêtre le déclarera pur. Lorsqu'un homme aura une brûlure sur la peau et qu'il se forme sur cette brûlure une tache d'un blanc rougeâtre ou blanche, et que le prêtre, après examen, trouve que les poils sont devenus blancs sur la tache et que celle-ci est plus profonde que la peau, c'est la lèpre qui s'est déclarée dans la brûlure, le prêtre déclarera impur l'homme qui en est atteint car c'est la lèpre. Mais si le prêtre, en l'examinant, voit qu'il n'y a pas de poils blancs sur la tache, que celle-ci ne paraît pas plus profonde que la peau et qu'elle a perdu sa coloration, il isolera le malade pendant sept jours ; puis, l'ayant examiné le septième jour, s'il constate que la tache s'est élargie sur la peau, il le déclarera impur, s'il s'agit de la lèpre. Si par contre la tache est demeurée à la même place sans s'étendre et a perdu sa coloration, c'est simplement la plaie d'une brûlure, le prêtre le déclarera pur car c'est une cicatrice de brûlure. Lorsqu'un homme ou une femme aura une plaie à la tête ou au menton, et que le prêtre, par l'examen de la plaie, l'aura trouvée plus profonde que la peau, avec de rares poils jaunâtres, il déclarera la personne impure, c'est le néthéq, la lèpre de la tête ou de la barbe. Mais si le prêtre s'aperçoit que la plaie suspecte de néthéq ne paraît pas plus profonde que la peau, sans qu'il s'y trouve pourtant de poils jaunâtres, il isolera pendant sept jours celui qui est suspect de néthéq. L'examinant au septième jour, si le prêtre constate que le néthéq ne s'est pas étendu et qu'il ne s’y trouve pas de poils jaunâtres et que le néthéq ne paraît pas plus profond que la peau, le malade devra se raser, mais non à la place suspecte de néthéq ; le prêtre isolera de nouveau pour sept jours celui qui est menacé de néthéq. Lorsque le prêtre l'aura encore examiné au septième jour et aura vu que le néthéq ne s'est pas étendu sur la peau et qu'il ne paraît pas plus profond que la peau, alors il le déclarera pur ; l'homme lavera ses vêtements et il sera pur. Cependant si le néthéq s'étend sur la peau après que le malade aura été déclaré pur et qu'à l'examen le prêtre constate que le néthéq s'est étendu sur la peau, il n'aura pas à rechercher si les poils sont devenus jaunâtres, l'homme est impur. Mais si le néthéq présente encore le même aspect et qu'il y ait poussé des poils noirs, alors le néthéq est guéri et l'homme est pur ; le prêtre le déclarera pur. Lorsqu'un homme ou une femme ont sur la peau des taches blanches, le prêtre en fera l'examen et s'il y a sur la peau des taches d'un blanc mat, c'est le bôhaq qui s'est déclaré sur la peau, le malade est pur. Lorsqu'un homme a la tête dégarnie de cheveux et qu'il est ainsi chauve par derrière, il est pur. Si c'est du côté de la face qu'il a perdu ses cheveux et se trouve ainsi chauve par devant, il est pur. Mais si, dans la partie chauve, par devant ou par derrière, apparaît une plaie d'un blanc rougeâtre, c'est alors la lèpre qui s'est déclarée dans la partie chauve de devant ou de derrière. Si, dans son examen, le prêtre constate que la plaie est bien d'un blanc rougeâtre dans la partie chauve de derrière ou de devant, d'après l'aspect de la lèpre de la peau du corps, alors celui qui en est atteint est un lépreux et il est impur ; le prêtre le déclarera impur car il a la lèpre sur la tête. Quant au lépreux atteint de cette lèpre, ses vêtements seront déchirés, il laissera pousser ses cheveux et se couvrira la barbe, il ne cessera de crier : impur ! impur ! Aussi longtemps que durera sa plaie il sera impur, oui vraiment impur ; il habitera seul et sa demeure sera hors du camp. Si la lèpre se déclare sur un vêtement, qu'il soit de laine ou de lin, dans la chaîne ou dans la trame de lin ou de laine, sur une peau ou sur quelque objet de cuir, Si la tache sur le vêtement ou sur la peau, sur le fil de chaîne ou sur le fil de trame, sur quelque objet de cuir est verdâtre ou rougeâtre, c'est la lèpre et il faut la montrer au prêtre. Celui-ci examinera la tache et tiendra enfermé durant sept jours l'objet attaqué. Il examinera de nouveau la tache le septième jour ; si elle s'est élargie sur le vêtement, sur le fil de chaîne ou sur le fil de trame, sur la peau ou sur quelque objet de cuir, c'est une plaie de lèpre maligne ; l'objet est impur. On brûlera le vêtement, la chaîne ou la trame de laine ou de lin, tout objet fait de peau sur lesquels se trouvera la tache, car il s'agit d'une lèpre maligne ; il faut les brûler au feu. Mais si le prêtre constate que la tache ne s'est pas élargie sur le vêtement, sur le fil de chaîne ou sur le fil de trame, ou sur quelque objet de cuir, il ordonnera de laver l'objet sur lequel il y a la tache et l'enfermera de nouveau pendant sept jours. Puis l'ayant examiné après qu'il aura été lavé, si la tache n'a pas changé d'aspect alors même qu'elle ne s'est pas élargie, l'objet est impur, tu le consumeras par le feu, il a été rongé à l'endroit ou à l'envers. Mais si le prêtre, après examen, s'aperçoit que la tache ayant été lavée a perdu sa coloration, alors il l'arrachera du vêtement ou de la peau ou du fil de chaîne ou du fil de trame. Si toutefois elle reparaît sur le vêtement, sur le fil de chaîne ou sur le fil de trame, ou sur quelque objet fait de cuir, alors c'est une éruption de lèpre, tu consumeras par le feu l'objet sur lequel la lèpre s'est déclarée. Mais le vêtement, le fil de chaîne ou le fil de trame ou quelque objet de cuir, que tu auras lavé ou d'où la tache aura disparu, sera layé de nouveau et il sera pur. Telle est la loi sur la tache suspecte de lèpre des vêtements de laine ou de lin, du fil de chaîne ou du fil de trame, de tout objet de peau, relativement à la déclaration de leur pureté ou impureté. Yahweh parla à Moïse et dit : Voici quelle sera la loi concernant le lépreux : au jour de sa purification, il sera présenté au prêtre. Celui-ci, sortant du camp, l'examinera et s'il constate que le lépreux est guéri de sa lèpre, il ordonnera de prendre pour l'homme à purifier deux oiseaux purs vivants, du bois de cèdre, de l'écarlate et de l'hysope. Le prêtre ordonnera d'égorger un des oiseaux au-dessus d'un vase de terre, sur de l'eau vive. Il prendra ensuite l'oiseau vivant, le bois de cèdre, l'écarlate et l'hysope et les trempera dans le sang de l'oiseau égorgé sur l'eau vive. Il en aspergera sept fois l'homme à purifier de la lèpre et le déclarera pur ; puis il lâchera dans la campagne l'oiseau vivant. Celui qui doit être purifié lavera ses vêtements, rasera tout son poil, se baignera dans l'eau et de nouveau sera pur ; il pourra alors retourner dans le camp mais devra demeurer encore sept jours hors de sa tente. Le septième jour il rasera de nouveau tout son poil : cheveux, barbe, sourcils, c'est-à-dire tout son poil ; il lavera ses vêtements, baignera son corps dans l'eau et ainsi sera pur. Le huitième jour il prendra deux agneaux sans défaut avec une brebis d'un an sans défaut, trois dixièmes d'épha de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour en faire une oblation et un log d'huile. Le prêtre qui accomplit la purification présentera celui qui doit se purifier ainsi que ses offrandes devant Yahweh à l'entrée de la Tente de réunion. Il prendra un des agneaux et l'offrira en sacrifice de réparation ainsi que le log d'huile et accomplira avec eux le rite du balancement devant Yahweh. Puis il immolera l'agneau au lieu où l'on immole les victimes pour le péché et l'holocauste, dans le lien saint, car de même que dans le sacrifice pour le péché la victime appartient au prêtre, dans le sacrifice de réparation, c'est chose très sainte. Le prêtre prend ensuite du sang du sacrifice de réparation et il en met sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur l'orteil de son pied droit. Il puisera dans le log d'huile et, en ayant versé dans sa main gauche, il trempera le doigt de sa main droite dans l'huile qui est au creux de sa main gauche et avec son doigt fera sept fois l’aspersion devant Yahweh. De ce qui lui reste d'huile dans sa main, le prêtre en mettra sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur l'orteil de son pied droit, par-dessus le sang du sacrifice de réparation. Le reste de l'huile qui est encore dans sa main il le mettra sur la tête de celui qui se purifie et il fera pour lui l'expiation devant Yahweh. Il fera ensuite le sacrifice pour le péché et fera l'expiation pour celui qui se purifie de sa souillure et enfin immolera la victime de l'holocauste. Il offrira alors l'holocauste et l'oblation sur l'autel et aura ainsi fait l'expiation pour lui ; il sera pur. S'il est trop pauvre et dépourvu des moyens nécessaires, il ne prendra qu'un agneau pour le sacrifice de réparation destiné au rite du balancement, afin de faire pour lui l'expiation ; il y ajoutera un dixième d'épha de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation et un log d'huile ainsi que deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, selon ses moyens, l'un pour le sacrifice pour le péché et l'autre pour l'holocauste. Il les apportera au prêtre le huitième jour pour sa purification à l'entrée de la Tente de réunion devant Yahweh. Le prêtre prendra l'agneau du sacrifice de réparation et le log d'huile et en fera la cérémonie du balancement devant Yahweh. Puis il immolera l'agneau du sacrifice de réparation, prendra de son sang et en mettra sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur l'orteil de son pied droit. Il versera de l'huile dans sa main gauche et avec cette huile qui est dans sa main gauche il fera du doigt de la main droite l'aspersion sept fois devant Yahweh. De l'huile qui est dans la main gauche il en mettra sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur l'orteil de son pied droit, à la place où déjà il y a le sang de la victime de réparation. Ce qui reste de l'huile dans sa main, il le mettra sur la tête de celui qui se purifie pour faire l'expiation pour lui devant Yahweh. Des tourterelles ou des jeunes pigeons qu'il aura pu fournir, il offrira l'un pour le sacrifice pour le péché et l'autre pour l'holocauste avec l'oblation ; ainsi le prêtre fera l'expiation pour celui qui doit se purifier devant Yahweh. Telle est la loi pour la purification de celui qui a été atteint de la lèpre et qui ne peut faire pour sa purification l'offrande normale. Yahweh parla à Moïse et à Aaron et leur dit : Lorsque vous entrerez dans le pays de Canaan, dont je veux vous mettre en possession, et que je frapperai de la lèpre une maison dans le pays de votre possession, le propriétaire de la maison ira en faire la déclaration au prêtre et lui dira : j'ai vu comme une tache de lèpre à ma maison. Avant d'y entrer pour examiner la tache, le prêtre ordonnera de vider la maison afin que tout ce qui s'y trouve ne devienne pas impur ; après quoi, il entrera pour examiner la maison. Si, à l'examen de la tache, il constate qu'elle présente sur le mur des cavités verdâtres ou rougeâtres, en dépression sur la surface du mur, alors il se retirera de la maison jusqu'à la porte et il fermera la maison pour sept jours. Il y retournera le septième jour et s'il voit que la tache s'est étendue sur les murs de la maison, il ordonnera d'enlever les pierres marquées de la tache et de les jeter hors de la ville dans un lieu impur. Puis il fera racler la maison à l'intérieur et la poussière ainsi enlevée en grattant sera jetée hors de la ville dans un lieu impur. On prendra d'autres pierres pour les mettre à la place des premières et d'autre mortier pour en recrépir la maison. Si la tache apparaît de nouveau sur la maison après qu'on en aura enlevé les pierres et que les murs auront été grattés et recrépis, le prêtre devra y retourner et examiner la maison si la tache s'est étendue sur la maison, c'est que celle-ci est atteinte d'une lèpre maligne ; elle est impure. On démolira alors la maison, les pierres, les poutres et tout le mortier, qu'on transportera hors de la ville dans un lieu impur. Quiconque sera entré dans la maison durant le temps qu'elle a été déclarée fermée sera impur jusqu'au soir. Celui qui aurait couché dans la maison devra laver ses vêtements, celui qui y aurait mangé devra également laver ses vêtements. Si, au contraire, le prêtre étant retourné à la maison constate que la tache ne s'est pas étendue après que la maison a été recrépie, il la déclarera pure car le mal est guéri. Pour la purifier, il prendra deux oiseaux, du bois de cèdre, de l'écarlate et de l'hysope. Il égorgera un des oiseaux au-dessus d'un vase de terre, sur de l'eau vive ; il prendra le bois de cèdre, l'hysope, l'écarlate et l'oiseau vivant, les trempera dans le sang de l'oiseau égorgé et l'eau vive et en aspergera la maison sept fois. Il la purifiera par le sang de l'oiseau et l'eau vive, par l'oiseau vivant, le bois de cèdre, l’hysope et l'écarlate. Puis il lâchera l'oiseau vivant hors de la ville dans la campagne et ainsi il aura fait l'expiation pour la maison et elle sera pure. Telle est la loi pour toutes sortes de lèpres et le néthéq, pour la lèpre des vêtements et celle des maisons, pour les tumeurs, les plaies et les taches blanches, afin que l'on sache reconnaître quand il y a impureté ou non. Telle est la loi concernant la lèpre. Yahweh parla à Moïse et à Aaron et leur dit : Parlez aux enfants d'Israël et dites-leur : tout homme qui a une gonorrhée est impur. Voici quelle sera son impureté à la suite d'un écoulement : soit que son corps laisse s'écouler son flux, soit que son corps retienne son flux, il y a souillure. Tout lit sur lequel se couchera celui qui en est atteint sera impur et tout objet sur lequel il s'assiéra sera impur. Et celui qui touchera son lit lavera ses vêtements, se baignera et sera impur jusqu'au soir. Celui qui s'assiéra sur un objet sur lequel s'est assis celui qui est atteint d'un écoulement devra laver ses vêtements, se baigner dans l'eau et il demeurera impur jusqu'au soir. Celui qui touchera le corps du malade atteint d'un écoulement lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et demeurera impur jusqu'au soir. Si celui qui est atteint d'un écoulement vient à cracher sur un homme pur, celui-ci lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et demeurera impur jusqu'au soir. Toute selle sur laquelle sera monté celui qui est atteint d'un écoulement sera souillée. Et quiconque touchera ce qui se trouverait sous lui sera impur jusqu'au soir, de même celui qui le transporterait devra laver ses vêtements, se baigner dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Celui que l'homme atteint d'un écoulement aura touché sans s'être lavé les mains dans l'eau, lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Tout vase de terre touché par celui qui est atteint d'un écoulement sera brisé et tout vase de bois sera lavé dans l'eau. Lorsque l'homme atteint d'un écoulement en sera guéri, il comptera sept jours pour sa purification, lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau courante et sera pur. Le huitième jour, ayant pris deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, il se présentera devant Yahweh, à l'entrée de la Tente de réunion, et les remettra au prêtre. Celui-ci fera avec l'un un sacrifice pour le péché, avec l'autre un holocauste et il fera pour lui l'expiation devant Yahweh, à cause de son écoulement. L'homme dont s'écoulera un épanchement séminal lavera tout son corps dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Tout vêtement et toute peau sur lesquels il en serait tombé seront lavés dans l'eau et seront impurs jusqu'au soir. Quand une femme a couché avec un homme et qu'il y a eu épanchement séminal, tous deux se baigneront dans l'eau et seront impurs jusqu'au soir. Quand une femme aura un flux de sang, et qu'il s'agit du flux (mensuel) de sa chair, elle demeurera sept jours dans son impureté et quiconque la touchera sera impur jusqu'au soir. Ce sur quoi elle aura couché durant son impureté sera impur et tout objet sur lequel elle s'assiéra sera impur. Quiconque touchera sa couche lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Quiconque touchera quelque objet sur lequel elle s'est assise lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Et si l'on touche quelque chose qui se trouve sur sa couche ou sur le siège sur lequel elle s'est assise, on sera impur jusqu'au soir. Si un homme couche avec elle et que son impureté l'atteigne il sera impur sept jours et toute couche sur laquelle il reposera sera impure. Quand une femme aura pendant plusieurs jours un flux de sang, en dehors de l'époque normale de son impureté, ou si le flux se prolonge au delà de la durée normale de son impureté, elle sera impure durant toute la durée de ce flux comme aux jours de son impureté mensuelle. Toute couche sur laquelle elle reposera durant le temps de son flux sera pour elle comme la couche durant son flux mensuel et tout objet sur lequel elle s'assiéra sera impur comme durant le temps de son impureté. Quiconque les touchera sera impur, il lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Du jour où elle sera guérie de son flux elle comptera sept jours, après quoi elle sera pure. Au huitième jour, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons et les apportera au prêtre à l'entrée de la Tente de réunion. De l'un le prêtre fera un sacrifice pour le péché et de l'autre un holocauste, il fera pour elle l'expiation devant Yahweh à cause du flux qui la rendait impure. Vous mettrez en garde les enfants d'Israël contre leurs impuretés de peur qu'ils ne meurent par leurs impuretés en souillant ma demeure qui est au milieu d'eux. Telle est la loi concernant l'homme qui a une gonorrhée ou celui qu'un épanchement séminal rend impur, et concernant la femme dans son impureté mensuelle, quiconque, homme ou femme, ayant un écoulement et l'homme qui couche avec une femme impure. Yahweh parla à Moïse, après la mort des deux fils d'Aaron qui, s'étant avancés devant Yahweh, avaient péri. Yahweh dit à Moïse : Dis à Aaron, ton frère, qu'il ne doit pas entrer en tout temps dans le sanctuaire à l'intérieur du voile, devant le propitiatoire qui est sur l’arche, de peur qu'il ne meure, car j'apparais dans la nuée sur le propitiatoire. Voici comment Aaron entrera dans le sanctuaire : il prendra un jeune taureau pour un sacrifice pour le péché et un bélier pour un holocauste. Il revêtira une tunique de lin consacrée et portera sur son corps un caleçon de lin ; il se ceindra d'une ceinture de lin et enroulera sur sa tête un turban de lin ; ce sont là les vêtements sacrés qu'il revêtira après avoir baigné son corps dans l'eau. De l'assemblée des fils d'Israël il recevra deux boucs pour le sacrifice pour le péché et un bélier pour l'holocauste. Aaron offrira le taureau qui lui appartient en sacrifice pour le péché, afin de faire l'expiation pour lui et pour sa maison. Puis il prendra les deux boucs et les amènera devant Yahweh à la porte de la Tente de réunion. Il tirera au sort les deux boucs, l'un sera pour Yahweh, l'autre pour Azazel. Aaron offrira le bouc sur lequel est tombé le sort pour Yahweh et en fera un sacrifice pour le péché. Quant au bouc sur lequel est tombé le sort pour Azazel, il le placera vivant devant Yahweh afin de faire sur lui l'expiation et de l'envoyer ensuite à Azazel, dans le désert. Aaron offrira le taureau du sacrifice pour le péché qui est pour lui et il fera l'expiation pour lui et pour sa maison ; il immolera son taureau du sacrifice pour le péché ; il prendra ensuite un réchaud rempli de charbons ardents de dessus l'autel qui est devant Yahweh avec deux poignées de parfum pilé odoriférant qu'il portera à l'intérieur du voile ; il mettra le parfum sur le feu devant Yahweh, de sorte que la fumée du parfum recouvre le propitiatoire qui est sur la Loi et qu'il ne meure point. Il prendra du sang du taureau et avec son doigt en aspergera la face orientale du propitiatoire et devant le propitiatoire il fera sept fois l'aspersion de ce sang avec son doigt. Il égorgera le bouc du sacrifice pour le péché du peuple et en portera le sang à l'intérieur du voile, il fera avec ce sang comme il a fait avec celui du taureau : il fera l'aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire. Ainsi il aura fait l'expiation pour le sanctuaire à cause des souillures des fils d'Israël et de toutes leurs transgressions et de toutes leurs fautes. Il fera de même pour la Tente de réunion dressée au milieu d'eux et de leurs impuretés. Personne ne doit se trouver dans la Tente de réunion depuis l'instant où il y est entré jusqu'à ce qu'il en sorte et ait fait l'expiation pour lui et sa maison et pour toute l'assemblée d'Israël. Il sortira vers l'autel qui est devant Yahweh et fera sur lui l'expiation : ayant pris du sang du taureau et du sang du bouc il en mettra sur les cornes de l'autel tout autour ; il l'aspergera sept fois de sang avec son doigt et ainsi le purifiera des impuretés des fils d'Israël et le sanctifiera. Lorsqu'il en aura fini avec l'expiation du sanctuaire, de la Tente de réunion et de l'autel il fera approcher le bouc vivant. Ayant posé les deux mains sur la tête du bouc vivant, Aaron confessera sur lui toutes les iniquités des fils d'Israël, toutes leurs transgressions et toutes leurs fautes, il les déposera sur la tête du bouc et l'enverra au désert par un homme disposé à cet effet. Le bouc emportera toutes les iniquités dans une terre déserte et on le lâchera dans le désert. Aaron rentrera alors dans la Tente de réunion, quittera les vêtements de lin qu'il avait revêtus pour entrer dans le sanctuaire et les y déposera. Il lavera son corps avec de l'eau dans un lieu saint et reprendra ses vêtements ; puis, étant sorti, il offrira son holocauste et celui du peuple et fera l'expiation pour lui et pour le peuple. Il fera monter de l'autel la fumée de la graisse du sacrifice pour le péché. Quant à celui qui aura conduit le bouc à Azazel, il lavera ses vêtements, baignera son corps dans l'eau et, cela fait, rentrera dans le camp. Le taureau du sacrifice pour le péché et le bouc du sacrifice pour le péché dont on avait pris le sang pour faire l'expiation dans le sanctuaire, on les sortira du camp et on brûlera leur peau, leur chair et leurs excréments. Celui qui les aura brûlés lavera ses vêtements, baignera son corps dans l'eau, après quoi il rentrera dans le camp. Ceci sera pour vous une loi perpétuelle : au septième mois, le dixième jour du mois vous mortifierez vos âmes et ne ferez aucune espèce de travail, pas plus celui qui est du pays que l'étranger qui séjourne parmi vous ; car en ce jour on fera pour vous l'expiation pour vous purifier et ainsi vous rendre purs de tous vos péchés devant Yahweh. Ce sera pour vous un sabbat d'un repos absolu et vous jeûnerez. C'est une loi perpétuelle. L'expiation sera faite par le prêtre qui aura reçu l'onction et la mission de faire fonction de prêtre à la place de son père ; il revêtira les vêtements de lin, vêtements sacrés. Il fera l'expiation pour le Saint des Saints, pour la Tente de réunion et pour l'autel ; puis il fera l'expiation pour les prêtres et tout le peuple de l'assemblée. Et ce sera pour vous une loi perpétuelle de faire pour les fils d'Israël l'expiation de tous leurs péchés une fois l'an. Il fut fait comme Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Yahweh parla à Moïse et lui dit : Parle à Aaron, à ses fils et à tous les fils d'Israël et dis-leur : Voici ce qu'a ordonné Yahweh : Tout homme qui veut égorger un bœuf ; un agneau ou une chèvre, dans le camp ou hors du camp, et ne l'amène pas à l'entrée de la Tente de réunion pour le présenter en offrande à Yahweh, devant la demeure de Yahweh, le sang lui sera imputé car il a versé le sang et sera retranché du milieu de mon peuple. C'est pour que les fils d'Israël, qui ont coutume d'égorger leurs victimes dans la campagne, les amènent aux prêtres devant Yahweh à l'entrée de la Tente de réunion pour les offrir en sacrifice pacifique. Le prêtre répandra le sang sur l'autel de Yahweh à l'entrée de la Tente de réunion et fera monter la graisse en agréable odeur à Yahweh. Ainsi on n'offrira plus les sacrifices aux satyres auxquels on se prostituait. C'est là une loi perpétuelle pour les fils d'Israël et leurs descendants. Tu leur diras encore : Tout homme de la maison d'Israël ou d'entre les étrangers habitant au milieu de vous qui offrira un holocauste ou un sacrifice pacifique, et n'en amènera pas la victime à l'entrée de la Tente de réunion pour en faire l'offrande à Yahweh, cet homme sera retranché de son peuple. Tout homme de la maison d'Israël ou d'entre les étrangers habitant au milieu d'eux, qui aura consommé du sang de quelque nature que ce soit, je tournerai ma face contre celui qui aura consommé du sang et je le retrancherai du milieu de son peuple ; car la vie de la chair est dans le sang, que moi je vous ai donné pour l'autel afin d'y faire par lui l'expiation de vos fautes ; le sang, en effet, opère l'expiation par la vie qui est en lui. C'est pourquoi j'ai dit aux fils d'Israël : Personne d'entre vous ne consommera de sang, non plus que l'étranger qui habite au milieu de vous, il n'en consommera pas non plus. Tout homme d'entre les fils d'Israël ou d'entre les étrangers habitant au milieu de vous, qui, à la chasse, aura tué quelque gibier ou quelque oiseau qui se mange, en versera le sang qu'il recouvrira de poussière, car la vie de toute chair est dans son sang, c'est pourquoi je dis aux fils d'Israël : Vous ne consommerez le sang d'aucun être car la vie de toute chair, c'est son sang ; quiconque le consomme sera exterminé, Quiconque, qu'il soit du pays ou étranger, aura mangé d'une bête morte ou déchirée, lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau, sera impur jusqu'au soir, puis de nouveau pur ; s'il ne lave pas ses vêtements et ne se baigne pas, il portera son iniquité. Yahweh parla à Moïse et lui dit : Parle aux enfants d'Israël et dis-leur : Je suis Yahweh, votre Dieu. Vous n'agirez point selon ce qui se pratique dans le pays d'Egypte où vous avez habité ; vous n'agirez pas davantage selon ce qui se pratique dans le pays de Canaan où je veux vous conduire, vous ne vous conformerez point à leurs lois. Mais vous exécuterez mes ordonnances et observerez mes lois pour y marcher, car je suis Yahweh, votre Dieu. Vous observerez mes lois et mes ordonnances ; par elles vivra celui qui les pratique. Je suis Yahweh. Personne d'entre vous ne doit aller vers sa proche parente pour découvrir sa nudité : je suis Yahweh. Tu ne découvriras pas la nudité de ton père non plus que la nudité de ta mère ; c’est ta mère, tu ne dois pas découvrir sa nudité. Tu ne découvriras pas la nudité de la femme de ton père, c'est la nudité de ton père. La nudité de ta sœur, fille de ton père ou fille de ta mère, née dans la maison ou en dehors, tu ne la découvriras pas. Tu ne découvriras pas la nudité de la fille de ton fils ou de la fille de ta fille, car c'est ta propre nudité. Tu ne découvriras pas la nudité de la fille de la femme de ton père, née de ton père, c'est ta sœur. Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ton père, c'est la chair de ton père. Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ta mère, c'est la chair de ta mère. Tu ne découvriras pas la nudité du frère de ton père en t'approchant de sa femme, c'est ta tante. Tu ne découvriras pas la nudité de ta belle-fille, c'est la femme de ton fils, tu ne découvriras pas sa nudité. Tu ne découvriras pas la nudité de la femme de ton frère, c'est la nudité de ton frère. Tu ne découvriras pas la nudité d'une femme et celle de sa fille ; tu ne prendras pas la fille de son fils ni la fille de sa fille pour découvrir leur nudité, elles sont proches parentes, ce serait une action infâme. Tu ne prendras pas la sœur de ta femme pour en faire une rivale jalouse en découvrant sa nudité à côté de celle de ta femme, de son vivant. Tu ne t'approcheras pas d'une femme durant son impureté menstruelle pour découvrir sa nudité. Tu n'auras point commerce avec la femme de ton prochain, tu te rendrais impur avec elle. Tu ne donneras point de tes enfants pour les vouer à Moloch et tu ne profaneras pas le nom de ton Dieu : je suis Yahweh. Tu ne coucheras pas avec un homme comme avec une femme, c'est une abomination. Tu ne t'accoupleras pas avec une bête pour te souiller avec elle et la femme ne s'offrira pas à une bête pour s'accoupler avec elle, c'est une infamie. Ne vous souillez par aucune de ces choses, car c'est par toutes ces choses que se sont souillés les peuples que je chasserai devant vous. Le pays a été souillé et je le châtierai pour son iniquité en sorte que le pays vomira ses habitants. Pour vous, observez mes commandements et mes ordonnances et ne commettez aucune de ces infamies pas plus l'habitant du pays que l'étranger vivant au milieu de vous. Car toutes ces infamies, les gens qui étaient dans le pays avant vous les ont commises et ainsi le pays a été souillé. Mais vous, il ne vous vomira point si vous le souillez, comme il a vomi le peuple qui était avant vous, seulement tous ceux qui commettraient quelqu'une de ces abominations seront retranchés du milieu de mon peuple. Vous observerez donc mes commandements afin de ne suivre aucun de ces usages abominables, pratiqués avant vous, et de ne point vous souiller par eux : moi, je suis Yahweh, votre Dieu. Yahweh parla à Moïse et dit : Parle à toute l'assemblée des fils d'Israël et dis-leur : Soyez saints parce que je suis saint, moi Yahweh, votre Dieu. Que chacun craigne sa mère et son père et observe mes sabbats, moi, je suis Yahweh, votre Dieu. Ne vous adressez point aux idoles et ne vous faites point des dieux de métal, moi, je suis Yahweh, votre Dieu. Quand vous offrirez un sacrifice pacifique à Yahweh, vous l'offrirez de manière à vous concilier sa faveur. Au jour où vous l'offrirez ou encore le jour suivant, vous le consommerez ; ce qui en resterait jusqu'au troisième jour sera consumé par le feu. Si l'on en mangeait le troisième jour, ce serait une abomination ; le sacrifice alors ne saurait être agréé. Celui qui en aurait mangé porterait son iniquité, car il aurait profané une chose sainte de Yahweh, aussi serait-il retranché de son peuple. Quand vous récolterez la moisson de votre pays, tu ne moissonneras pas jusqu'à la limite extrême de ton champ et tu ne ramasseras pas ce qu'il y a à glaner de ta moisson. Tu ne vendangeras pas tout à fait ta vigne et tu ne ramasseras pas les grains qui en seraient tombés, mais tu les laisseras au pauvre et à l'étranger, je suis Yahweh, ton Dieu. Vous ne volerez point, vous ne mentirez point et vous ne vous tromperez point les uns les autres. Vous ne jurerez point par mon nom contre la vérité et tu ne profaneras pas le nom de ton Dieu, je suis Yahweh. Tu n'exploiteras pas ton prochain et tu ne le dépouilleras pas ; le salaire du mercenaire ne demeurera pas chez toi jusqu'au lendemain matin. Tu ne maudiras pas le sourd et ne dresseras pas d'embûche devant l'aveugle car tu auras la crainte de ton Dieu, je suis Yahweh. Tu ne commettras point d'injustice dans l'exercice de la justice ; tu ne prendras point le parti du pauvre et ne favoriseras non plus le puissant ; tu jugeras selon la justice ceux de ton peuple. Ne va pas porter la diffamation contre ceux de ton peuple et ne va pas te porter partie contre la vie de ton prochain ; je suis Yahweh. Ne hais point ton frère dans ton cœur, mais tu réprimanderas ton prochain pour ne pas te charger de péché à cause de lui. Ne recherche pas la vengeance et ne garde pas rancune aux enfants de ton peuple ; aime ton prochain comme toi-même ; je suis Yahweh. Vous garderez mes commandements. Tu n'accoupleras pas des animaux d'espèces différentes ; tu n'ensemenceras pas ton champ avec deux espèces de semences et tu ne porteras point de vêtement tissé de deux espèces de fils. Si un homme couche avec une femme et a commerce avec elle et que celle-ci soit une esclave au service d'un autre homme n'ayant été ni rachetée ni rendue à la liberté, il y aura lieu à châtiment mais non à peine de mort car la femme n'était pas libre. Pour sa faute il amènera à Yahweh, à l'entrée de la Tente de réunion, un bélier en sacrifice de réparation. Le prêtre fera pour lui l'expiation devant Yahweh avec le bélier du sacrifice de réparation à cause du péché qu'il a commis et le pardon du péché qu'il a commis lui sera accordé. Quand vous serez entrés dans le pays et que vous aurez planté toutes espèces d'arbres dont les fruits se mangent, vous en considérerez les fruits comme incirconcis ; pendant trois ans ils seront pour vous comme incirconcis et ne devront pas être mangés. Mais la quatrième année, tous leurs fruits seront consacrés à Yahweh en joyeuse offrande. La cinquième année vous en mangerez les fruits et ainsi vous récolterez davantage ; je suis Yahweh, votre Dieu. Vous ne mangerez rien avec du sang ; vous ne pratiquerez ni la divination ni la magie. Vous ne taillerez point en rond les côtés de votre chevelure ; tu ne raseras pas non plus les côtés de ta barbe. Vous ne ferez point d'incision dans votre chair pour un mort ; vous n'imprimerez pas sur vous de tatouage ; je suis Yahweh. Tu ne déshonoreras pas ta fille en la livrant à la prostitution, de peur que le pays ne se prostitue et ne soit rempli de débauche. Vous observerez mes sabbats et révérerez mon sanctuaire ; je suis Yahweh. Ne vous adressez ni aux esprits des morts ni aux devins, ne les interrogez pas de peur d'en être souillés ; je suis Yahweh, votre Dieu. Tu te lèveras devant les cheveux blancs ; tu honoreras le vieillard et tu craindras ton Dieu ; je suis Yahweh. Si un étranger habite avec vous dans votre pays vous ne l'opprimerez point. L'étranger qui habite au milieu de vous sera pour vous comme un habitant du pays et tu l'aimeras comme toi-même, car vous-mêmes avez été étrangers dans le pays d'Egypte ; je suis Yahweh, votre Dieu. Vous ne commettrez point l'injustice dans les jugements ni dans la mesure des longueurs, ni dans les poids, ni dans les mesures de capacité. Des balances justes, des poids justes, un épha juste et un hin juste, voilà ce que vous aurez ; je suis Yahweh, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte. Vous observerez toutes mes lois et toutes mes ordonnances et les mettrez en pratique ; je suis Yahweh. Yahweh parla à Moïse et dit : Tu diras aux fils d'Israël : Quiconque d'entre les étrangers qui résident en Israël donnera de ses enfants à Moloch sera puni de mort ; le peuple du pays le lapidera. Et moi-même je tournerai ma face contre cet homme et je le retrancherai du milieu de son peuple parce qu'il aura donné de ses enfants à Moloch pour souiller mon sanctuaire et profaner mon saint nom. Si le peuple du pays ferme les yeux sur cet homme quand il donne de ses enfants à Moloch et ne le met pas à mort, alors moi je tournerai ma face contre cet homme et toute sa parenté, je le retrancherai du milieu de son peuple avec tous ceux qui à sa suite se prostituent en se prostituant à Moloch. Si quelqu'un s'adresse aux esprits des morts et aux devins pour se prostituer à eux, je tournerai ma face contre lui et le retrancherai du milieu de son peuple. Sanctifiez-vous et soyez saints car je suis Yahweh, votre Dieu. Vous observerez mes lois et les mettrez en pratique ; je suis Yahweh qui vous sanctifie. Quiconque maudit son père ou sa mère sera puni de mort, il a maudit son père ou sa mère, son sang est sur lui. Si un homme commet l'adultère avec la femme de son prochain tous deux, l'homme et la femme adultères, seront punis de mort. Si un homme couche avec la femme de son père et découvre ainsi la nudité de son père, tous deux seront frappés de mort : leur sang est sur eux. Si un homme couche avec sa belle-fille, tous deux seront frappés de mort : leur sang est sur eux, Si un homme couche avec un autre homme comme avec une femme, tous deux auront commis une abomination et seront frappés de mort : leur sang est sur eux. Si un homme épouse une femme et sa mère, c'est un crime, on les brûlera, lui et elles, afin qu'un tel crime n'existe pas parmi vous. Si un homme s'accouple avec une bête, il sera frappé de mort et l'on tuera la bête. Quant à la femme qui s'approcherait d'une bête quelconque pour s'accoupler avec elle, tu la tueras ainsi que la bête. Si quelqu'un prend pour femme sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère (s'il voit sa nudité et elle, la sienne), c'est une infamie, ils seront mis à mort sous les yeux des enfants de leur peuple ; (il a découvert la nudité de sa sœur, il portera son iniquité). Si un homme couche avec une femme durant son flux menstruel et découvre sa nudité (il a découvert son flux et elle a découvert le flux de son sang), tous deux seront retranchés du milieu de leur peuple. Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ta mère, ni de la sœur de ton père, car c'est découvrir sa propre parente ; ils porteront leur iniquité. Si un homme couche avec sa tante, il découvre la nudité de son oncle, aussi porteront-ils leur iniquité et mourront sans enfants. Si quelqu'un prend la femme de son frère, c'est une abomination, il a découvert la nudité de son frère, ils seront sans enfants. Vous observerez toutes mes lois et toutes mes ordonnances et les mettrez en pratique, afin que le pays dans lequel moi je vais vous faire entrer pour y habiter ne vous vomisse pas. Vous ne vous conduirez pas selon les lois des nations que moi je vais chasser devant vous, car elles font toutes ces choses qui me les ont fait prendre en dégoût. Je vous ai dit : Vous posséderez leur pays, je vous le donnerai pour le posséder : un pays où surabondent le lait et le miel. Je suis Yahweh, votre Dieu, qui vous ai séparés d'entre les peuples. Vous distinguerez entre animaux purs et impurs, entre oiseaux purs et impurs et vous ne vous rendrez pas abominables ni par les animaux, ni par les oiseaux, ni par tout ce qui rampe sur la terre, que je vous ai appris à distinguer comme impurs. Vous serez saints car moi je suis saint, moi Yahweh, et je vous ai séparés d'entre les peuples pour que vous soyez à moi. Tout homme ou toute femme qui évoqueraient l'esprit des morts ou s'adonneraient à la divination, seront punis de mort ; on les lapidera : leur sang est sur eux. Yahweh dit à Moïse : Parle aux prêtres, fils d'Aaron, et dis-leur : que nul ne se souille pour un mort au milieu de son peuple, à moins que ce ne soit pour ses parents les plus proches, pour sa mère ou pour son père, pour son fils ou pour sa fille, pour son frère ; pour sa sœur, habitant près de lui, il pourra se souiller, si elle est vierge et non mariée. Chef au milieu de son peuple il ne se souillera pas de manière à profaner son sacerdoce. Les prêtres ne se raseront pas la tête et ne couperont point les côtés de leur barbe ; ils ne feront point d'incision dans leur chair. Ils seront saints pour leur Dieu et ne profaneront point le nom de leur Dieu car ils ont à offrir les sacrifices par le feu à Yahweh, aliment de leur Dieu ; c'est pourquoi ils doivent rester saints. Ils ne prendront point pour femme une prostituée ou une femme déshonorée, ni une femme répudiée par son mari, car le prêtre est consacré à son Dieu. (Considère-le comme saint, car c'est lui qui offre l'aliment de ton Dieu ; il sera saint pour toi car je suis saint, moi Yahweh, qui vous sanctifie). Si la fille d'un prêtre se déshonore par la prostitution, c'est son père qu'elle déshonore : elle sera livrée au feu. Quant au prêtre, supérieur à ses frères, sur la tête duquel a été versée l'huile d'onction. et qui a été consacré pour revêtir les vêtements sacrés, il ne laissera point pousser ses cheveux en désordre et ne déchirera pas ses vêtements. Il ne s'approchera d'aucun cadavre et ne se rendra impur, même pas pour son père ou pour sa mère. Il ne sortira pas du sanctuaire afin de ne pas profaner le sanctuaire de son Dieu, car la consécration par l'huile d'onction de son Dieu est sur lui : je suis Yahweh. Il prendra pour femme une vierge ; il ne prendra ni une veuve, ni une femme répudiée ou déshonorée, ni une prostituée, mais c'est une vierge d'entre son peuple qu'il prendra pour femme, afin de ne pas déshonorer sa postérité parmi son peuple, car je suis Yahweh qui le sanctifie. Yahweh parla à Moïse et dit : Parle à Aaron et dis : Aucun de tes descendants dans leurs générations, qui aurait une infirmité n'approchera pour offrir l'aliment de ton Dieu. Car quiconque a une infirmité ne doit approcher, qu'il soit aveugle ou boiteux, qu'il ait le visage mutilé ou un membre trop grand, qu'il soit estropié du pied ou de la main, qu'il soit bossu ou malingre, qu'il ait une taie sur l'œil, la gale, une dartre ou les testicules écrasés ; aucun des descendants du prêtre Aaron qui a une infirmité ne doit s'approcher pour offrir le sacrifice à Yahweh ; il a une infirmité, il ne s'approchera pas pour offrir l'aliment de son Dieu. Il pourra manger de la nourriture de son Dieu, provenant des offrandes très saintes et des offrandes saintes ; seulement il n'entrera pas jusqu'au voile et n'approchera pas de l'autel, car il a une infirmité et profanerait mon sanctuaire, car je suis Yahweh qui les sanctifie. Ainsi parla Moïse à Aaron et à ses fils et à tous les fils d'Israël. Yahweh parla à Moïse et dit : Dis à Aaron et à ses fils qu'ils ont à s'abstenir des choses saintes que me consacrent les fils d'Israël et qu'ils ne profanent pas mon saint nom : je suis Yahweh. Dis-leur : tout homme de vos descendants dans leurs générations qui s'approcherait des choses saintes que les fils d'Israël consacrent à Yahweh, tandis qu'il a sur lui une impureté, sera retranché de devant ma face : je suis Yahweh. Tout homme des descendants d'Aaron, lépreux ou atteint de gonorrhée, ne participera pas à la consommation des choses saintes jusqu'à ce qu'il soit devenu pur ; de même celui qui toucherait quiconque aurait été souillé par un cadavre, ou de qui s'échapperait un épanchement séminal, ou encore celui qui toucherait quelque animal rampant qui l'aurait rendu impur, ou tout homme qui lui communiquerait son impureté quelle qu'elle soit. Quiconque aura de ces contacts sera impur jusqu'au soir et ne mangera point des choses saintes mais baignera son corps dans l'eau, et dès le coucher du soleil il sera pur et pourra alors manger des choses saintes, car c'est sa nourriture. Il ne mangera pas d'une bête morte ou déchirée pour ne pas en être souillé : je suis Yahweh. Ainsi devront-ils observer mes commandements pour ne pas se charger à leur sujet d'un péché et n'en pas mourir... pour avoir profané les choses saintes ; je suis Yahweh qui les sanctifie. Aucun profane ne mangera des choses saintes, pas plus celui qui habite chez un prêtre que le mercenaire n'en mangeront. Mais si le prêtre s'est acquis un esclave à prix d'argent, celui-ci pourra en manger ainsi que les esclaves nés dans sa maison, ceux-là aussi pourront manger de sa nourriture. Si la fille du prêtre est mariée à un profane, elle ne doit pas manger de ce qu'on prélèverait sur les choses saintes ; mais si la fille du prêtre est devenue veuve ou a été répudiée, qu'elle n'ait point d'enfants et retourne dans la maison de son père comme en sa jeunesse, alors elle pourra manger de la nourriture de son père, aucun profane toutefois n'en mangera. Si par erreur quelqu'un vient à manger d'une chose sainte, il en restituera au prêtre la valeur en y ajoutant le cinquième. Les prêtres ne profaneront pas les dons sacrés des fils d'Israël qu'ils auront prélevés pour Yahweh, et ne leur feront point porter la faute qu'ils commettraient en mangeant leurs dons sacrés, car je suis Yahweh qui les sanctifie. Yahweh parla à Moïse et dit : Parle à Aaron et à ses fils et à tous les fils d'Israël et dis-leur : Qui que ce soit de la maison d'Israël ou des étrangers en Israël qui présentera son offrande, pour l'accomplissement d'un vœu ou comme offrande volontaire, s'il l'offre à Yahweh en holocauste, il faut pour être favorablement agréé que ce soit un mâle sans défaut d'entre les bœufs, les brebis ou les chèvres. S'il avait quelque défaut vous ne l'offririez pas car il ne saurait vous faire agréer. Si, pour acquitter un vœu ou faire un don volontaire, quelqu'un offre à Yahweh un sacrifice pacifique de gros ou de menu bétail, que la victime soit sans défaut pour être agréée ; aucun défaut ne doit s'y trouver, Un animal aveugle, ou estropié, ou mutilé, atteint d'ulcère, de gale ou de dartre, vous n'en offrirez pas de tels à Yahweh et vous n'en ferez point de sacrifice à Yahweh par le feu sur l'autel. Tu pourras offrir en don volontaire de gros ou de menu bétail avec un membre trop long ou trop court, mais non en accomplissement d'un vœu car ce ne serait pas agréé. Vous n'offrirez pas à Yahweh un animal qui a les testicules meurtris, écrasés, arrachés ou coupés ; ne faites point cela dans votre pays. Vous ne prendrez pas non plus de l'étranger de telles victimes pour les offrir comme aliment de votre Dieu ; elles ont subi une mutilation, il y a en elles un défaut, vous ne les feriez point agréer. Yahweh parla à Moïse et dit : Un veau, un agneau ou un chevreau demeurera après sa naissance sept jours auprès de sa mère, dès le huitième jour et les jours suivants il sera agréé pour être offert en sacrifice par le feu à Yahweh. Vous n'immolerez pas du gros ou du menu bétail avec son petit le même jour. Quand vous offrirez à Yahweh un sacrifice d'action de grâces, vous l'offrirez de telle sorte qu'il soit agréé ; Vous le mangerez le jour même et n'en laisserez rien jusqu'au lendemain matin : je suis Yahweh. Vous observerez mes commandements et les mettrez en pratique, je suis Yahweh. Vous ne profanerez pas mon saint nom, afin que je sois sanctifié au milieu des fils d'Israël ; je suis Yahweh, qui vous sanctifie, celui qui vous a fait sortir du pays d'Egypte pour être votre Dieu, je suis Yahweh. Yahweh parla à Moïse et dit : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Voici les solennités de Yahweh où vous convoquerez de saintes assemblées, ce sont mes solennités. On travaillera pendant six jours, mais le septième jour sera un sabbat de repos absolu avec une sainte assemblée ; vous ne ferez aucun travail, c'est un jour de repos, consacré à Yahweh, en tous lieux où vous habiterez. Voici les solennités de Yahweh, les saintes assemblées que vous annoncerez en leur temps : au premier mois, le quatorzième jour du mois, vers le soir, la Pâque sera offerte à Yahweh ; le quinzième jour du même mois aura lieu la fête des pains sans levain, en l'honneur de Yahweh ; pendant sept jours vous mangerez des pains sans levain. Le premier jour vous tiendrez une sainte assemblée, vous ne ferez aucune espèce de travail et vous offrirez un sacrifice par le feu à Yahweh durant les sept jours, le septième jour il y aura une sainte assemblée et vous ne ferez non plus aucune espèce de travail. Yahweh parla à Moïse et dit : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donnerai et que vous en ferez la moisson, vous apporterez au prêtre une gerbe, prémices de votre moisson ; celui-ci la balancera devant Yahweh pour attirer sur vous sa bienveillance, le prêtre accomplira la cérémonie du balancement le lendemain du sabbat. Le jour où vous aurez fait balancer la gerbe, vous offrirez en holocauste à Yahweh un agneau d'un an sans défaut, avec son oblation de deux dixièmes de fleur de farine pétrie avec de l'huile, offerte par le feu à Yahweh en agréable odeur et sa libation de vin d'un quart de hin. Vous ne mangerez pas de pain, ni d’épis grillés ou fraîchement coupés, jusqu'à ce jour où vous apporterez l'offrande de votre Dieu ; c'est une loi perpétuelle pour vos descendants dans tous les lieux où vous habiterez. A partir du lendemain du sabbat, jour où vous aurez apporté la gerbe qui a été balancée, vous compterez sept semaines entières ; vous compterez cinquante jours jusqu'au lendemain du septième sabbat, et vous offrirez une oblation de grains nouveaux à Yahweh. De vos demeures vous apporterez pour l'offrande balancée deux pains, faits de deux dixièmes de fleur de farine et cuits avec du levain, comme prémices à Yahweh. Avec ces pains vous offrirez sept agneaux d'un an sans défaut, un jeune taureau et deux béliers : ils formeront un holocauste pour Yahweh avec leur oblation et leur libation, sacrifice par le feu d'agréable odeur à Yahweh. Vous offrirez un bouc en sacrifice pour le péché, et deux agneaux d'un an en sacrifice pacifique. Le prêtre en fera avec les pains des prémices une offrande balancée devant Yahweh ; ils seront une offrande sainte à Yahweh et appartiendront au prêtre. (Ce jour même, vous annoncerez une solennité ; vous tiendrez une assemblée sainte), vous ne ferez aucune espèce de travail ; c'est une loi perpétuelle pour vos descendants partout où vous habiterez. Et quand vous ferez la moisson de votre pays, tu ne moissonneras pas tout à fait jusqu'à la limite extrême de ton champ, et tu ne ramasseras pas ce qui resterait à glaner de ta moisson, tu le laisseras pour le pauvre et l'étranger : je suis Yahweh, votre Dieu. Yahweh parla à Moïse et dit : Parle aux fils d'Israël et dis : au septième mois, au premier jour du mois, il y aura un jour de repos et une assemblée sainte avec rappel, à son de cor. Vous ne ferez aucune espèce de travail et vous offrirez à Yahweh des sacrifices par le feu. Yahweh parla encore à Moïse et dit : Le dixième jour de ce septième mois est le jour des expiations, vous tiendrez une sainte assemblée, vous mortifierez vos âmes, et vous offrirez un sacrifice par le feu à Yahweh. Vous ne ferez aucune espèce de travail en ce jour-là, car c'est le jour des expiations, afin d'expier pour vous devant Yahweh, votre Dieu. Quiconque ne se mortifiera pas en ce jour-là sera retranché de son peuple, et quiconque aura fait en ce jour quelque sorte de travail, je l'exterminerai du milieu de son peuple. Vous ne ferez aucun travail, c'est une loi perpétuelle pour vos descendants, partout où vous habiterez. Ce sera un jour de repos absolu pour vous, vous mortifierez vos âmes et le neuvième jour au soir jusqu'au soir suivant, vous observerez votre jour de repos. Yahweh parla à Moïse et dit : Parle aux fils d'Israël et dis : au quinzième jour de ce septième mois, il y aura la fête des tabernacles pendant sept jours, en l'honneur de Yahweh. Le premier jour il y aura une sainte assemblée et vous ne ferez aucune espèce de travail. Pendant sept jours vous offrirez à Yahweh des sacrifices par le feu et au huitième jour vous tiendrez une sainte assemblée, vous offrirez un sacrifice par le feu à Yahweh, c'est l'aséréth, vous ne ferez aucune espèce de travail. Telles sont les solennités de Yahweh où vous convoquerez de saintes assemblées pour offrir des sacrifices par le feu à Yahweh : des holocaustes avec des oblations, des victimes avec des libations, chacun d'eux au jour prescrit, et cela indépendamment des sabbats de Yahweh, de vos dons, de vos vœux et de toutes vos offrandes volontaires que vous avez coutume de vouer à Yahweh. Le quinzième jour du septième mois, quand vous aurez récolté les produits du pays, vous célébrerez la fête de Yahweh pendant sept jours ; le premier jour il y aura repos absolu, et au huitième jour également repos absolu. Le premier jour vous prendrez pour vous des fruits de beaux arbres, des palmes de palmiers, des rameaux d'arbres touffus et des saules de rivière et vous vous réjouirez devant Yahweh, votre Dieu, pendant sept jours. Vous célébrerez cette fête en l'honneur de Yahweh, durant sept jours chaque année ; c'est une loi perpétuelle pour vos descendants ; vous la célébrerez le septième mois. Vous habiterez dans des huttes sept jours, tout indigène en Israël habitera dans des buttes, afin que vos descendants apprennent que j'ai fait habiter dans des huttes les fils d'Israël, lorsque je les ai fait sortir du pays d'Egypte : je suis Yahweh, votre Dieu. Ainsi Moïse fit connaître aux fils les solennités de Yahweh. Yahweh parla à Moïse et dit : Ordonne aux fils d'Israël de t'apporter de l'huile pure d'olives pilées pour le chandelier, afin d'entretenir constamment les lampes. Aaron le disposera en dehors du voile devant la Loi dans la Tente de réunion, pour que sans cesse il brûle du soir au matin devant Yahweh ; c'est une loi perpétuelle pour vos descendants. Sur le chandelier d'or pur il disposera les lampes qui toujours seront devant Yahweh. Tu prendras de la fleur de farine et tu en feras cuire douze gâteaux, chaque gâteau sera de deux dixièmes. Tu les disposeras en deux piles, six par piles, sur la table d'or pur devant Yahweh, et tu mettras sur chaque pile du pur encens et ce sera l'azkârâh pour le pain offert par le feu à Yahweh. Chaque jour de sabbat régulièrement, on disposera ces pains devant Yahweh, de la part des fils d'Israël, en vertu d'une alliance éternelle. Ils appartiendront à Aaron et à ses fils qui les mangeront en un lieu saint, car c'est pour lui une chose très sainte, un droit perpétuel à participer aux offrandes faites par le feu à Yahweh. Le fils d'une femme Israélite et d'un père égyptien vint au milieu des fils d'Israël et une querelle s'éleva entre ce fils d'une Israélite et un homme d'Israël. Le fils de la femme Israélite blasphéma le nom divin et le maudit ; on le conduisit alors à Moïse, le nom de sa mère était Salumith, fils de Dabri, de la tribu de Dan. On le mit sous garde pour que Moïse pût leur dire d'après une révélation divine ce qu'il y avait à faire. Yahweh parla à Moïse et dit : Fais sortir le blasphémateur hors du camp et que là tous ceux qui l'ont entendu mettent leur main sur sa tête, et que toute l'assemblée du peuple le lapide. Tu parleras ensuite aux fils d'Israël et tu leur diras : Quiconque maudira son Dieu portera son péché et le blasphémateur du nom de Yahweh sera mis à mort, toute l'assemblée le lapidera ; l'étranger tout aussi bien que l'indigène sera mis à mort, s'il blasphème le nom de Yahweh. Si quelqu'un frappe à mort n'importe quel homme, il sera mis à mort, et celui qui frappe mortellement une tête de bétail devra la remplacer, un animal vivant pour un vivant. Si quelqu'un fait une blessure à quelque autre de son peuple, il lui sera fait selon ce qu'il a fait, fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent, on lui fera la même blessure qu'il aura faite à un autre homme. Celui qui aura tué une pièce de bétail devra la remplacer, mais celui qui aura tué un homme devra mourir. Un même droit vous régira, étrangers aussi bien qu'indigènes, car je suis Yahweh, votre Dieu. Moïse ayant ainsi parlé aux fils d'Israël, ceux-ci firent sortir le blasphémateur en un lieu hors du camp et le lapidèrent et les fils d'Israël firent selon ce que Yahweh avait ordonné à Moïse. Yahweh parla à Moïse sur la montagne du Sinaï et dit : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Lorsque vous serez entrés dans le pays que je vous donnerai, la terre aura un temps de repos en l'honneur de Yahweh. Pendant six ans tu ensemenceras ton champ et pendant six ans tu tailleras ta vigne et tu en recueilleras le produit ; mais la septième année, il y aura pour la terre un repos absolu, un repos en l'honneur de Yahweh : tu n'ensemenceras pas ton champ et tu ne tailleras pas ta vigne. Tu ne moissonneras pas ce qui aurait repoussé de ta dernière moisson, et tu ne cueilleras pas les raisins de ta vigne non taillée ; ce sera une année de repos pour la terre. Ce que produira la terre pendant son repos vous servira de nourriture à toi, à ton domestique, à ta servante, à ton mercenaire et à l'étranger qui demeurent avec toi ; à ton bétail également et aux animaux sauvages du pays, tout ce qu'elle produira servira de nourriture. Tu compteras sept sabbats d'années ; sept fois sept ans, en sorte que le temps de ces sept sabbats d'années te fasse une période de quarante-neuf années. Le dixième jour du septième mois tu feras retentir le son des trompettes : au jour des expiations vous ferez sonner les trompettes dans tout votre pays. Vous sanctifierez cette cinquantième année et vous publierez la mise en liberté dans le pays pour tous ceux qui l'habitent ; ce sera pour vous une année de jubilé et vous pourrez retourner chacun dans votre propriété et votre famille. La cinquantième année sera pour vous une année de jubilé ; vous ne sèmerez point, vous ne moissonnerez point ce qui aurait repoussé et vous ne cueillerez point les raisins de vos vignes non taillées, car c’est une année de jubilé qui doit vous être sacrée : vous mangerez ce qu'auront produit vos champs. Dans cette année du jubilé vous retournerez chacun dans votre bien-fonds. Si vous avez vendu quelque chose à votre prochain ou lui avez acheté quelque chose, ne vous lésez pas entre frères. Selon le nombre des années depuis la dernière année jubilaire, tu achèteras à ton prochain, il doit te vendre d'après le nombre des années de récolte qu'il reste à faire. Si le nombre des années est grand, tu augmenteras d'autant le prix de vente, s'il est petit tu le diminueras d'autant, car c'est le nombre des récoltes qu'il te vend. Ne vous lésez pas l'un l'autre entre frères, craignez votre Dieu, car je suis Yahweh, votre Dieu. Vous mettrez mes lois en pratique et observerez mes préceptes, vous les pratiquerez et ainsi vous habiterez le pays en sécurité. La terre donnera ses fruits dont vous pourrez vous rassasier et vous y habiterez en sécurité. Que si vous demandez que mangerons-nous durant la septième année, puisque, n'ayant pas semé, nous ne pouvons recueillir nos produits, je vous répondrai que je vous octroierai ma bénédiction la sixième année pour qu'elle donne des produits pour trois ans. Vous sèmerez alors la huitième année et vivrez de la précédente récolte jusqu'à la neuvième année, jusqu'à ce que sa récolte en soit rentrée, vous mangerez de l'ancienne. Les biens-fonds ne se vendront pas à perpétuité, car la terre est à moi et vous n'êtes que des étrangers résidant chez moi. Dans tout le territoire de votre possession, vous accorderez la possibilité de rachat pour les terres. Si ton frère est devenu pauvre et qu'il ait vendu de son bien-fonds, son proche parent se présentera en libérateur et rachètera ce qu'aura vendu son frère. Si quelqu'un n'a personne pour faire le rachat pour lui, et qu'il arrive à trouver lui-même de quoi faire le rachat, il tiendra compte des années écoulées depuis la vente, rendra ce que vaut encore son bien (jusqu'à l'année jubilaire) à celui qui le lui a acheté et rentrera dans son bien. Mais s'il ne trouve pas autant qu'il faut pour lui faire cette restitution, alors ce qui a été vendu restera entre les mains de l'acquéreur jusqu'à l'année du jubilé, et en cette année du jubilé le bien sera libéré et le vendeur rentrera en sa possession. Si quelqu'un vend une maison d'habitation dans une ville entourée de murs, il aura le droit de rachat jusqu'à la fin d'une année entière depuis sa vente ; son droit de rachat doit durer une année entière. Mais si elle n'a pas été rachetée dans l'espace d'une année entière, alors la maison qui se trouve dans une ville entourée de murs sera acquise à l'acheteur et à ses descendants ; elle ne sera pas libérée l'année du jubilé. Les maisons des villages qui ne sont pas entourés de murs seront estimées partie du bien-fonds ; le droit de rachat existera pour elles, à l'année du jubilé elles seront libérées. Pour ce qui est des villes des lévites, les maisons de ces villes sont leur propriété, le droit de rachat leur appartiendra en tout temps. Si quelqu'un des lévites ne rachète pas sa maison, vendue dans une ville de leur possession, elle lui reviendra l'année du jubilé, car les maisons des villes des lévites sont leur propriété au milieu des fils d'Israël. Les terrains de pacage appartenant à leurs villes ne pourront être vendus, car c'est leur propriété pour toujours. Si ton frère devient pauvre et se trouve dans la nécessité, tu le secourras (comme s'il était) étranger ou résidant, pour qu'il puisse vivre auprès de toi. Tu ne prendras de lui ni intérêt ni usure, mais tu craindras ton Dieu pour que ton frère vive auprès de toi. Tu ne lui prêteras pas ton argent à intérêt et ne lui fourniras pas de moyens de subsistance avec usure. Je suis Yahweh, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte pour vous donner le pays de Canaan et être votre Dieu. Si ton frère devient pauvre près de toi et se vende à toi, tu ne lui feras pas exécuter un travail d'esclave. Il sera chez toi comme un mercenaire, un résidant, il servira chez toi jusqu'à l'année du jubilé. Alors il sortira libre de chez toi, lui et ses enfants avec lui, il retournera dans sa famille et recouvrera la propriété de ses pères. Il s'agit en effet de mes serviteurs que j'ai fait sortir du pays d'Egypte, ils ne doivent pas être vendus comme on vend des esclaves. Tu ne le commanderas pas avec dureté, mais tu craindras ton Dieu. Pour ce qui est des esclaves, hommes ou femmes, que tu voudras avoir, prends-les d'entre les peuples qui vous entourent, c'est d'eux que vous achèterez des esclaves, hommes et femmes. Vous pourrez en acheter aussi d'entre les fils des étrangers qui séjournent auprès de vous, et de leurs familles qui habitent chez vous, qu'ils auront engendrés dans votre pays, ils vous appartiendront en propriété ; vous pourrez les laisser en héritage à vos fils après vous pour qu'ils les possèdent, vous pourrez à jamais leur faire exécuter un travail d'esclave ; mais pour vos frères, les fils d'Israël, vous ne dominerez pas les uns et les autres avec dureté. Si un étranger ou celui qui réside chez toi, vient à s'enrichir, alors que ton frère s'est appauvri à côté de lui et s'est vendu à l'étranger qui demeure près de toi, ou au descendant d'une famille étrangère, il lui restera, après qu'il se sera vendu, le droit de rachat ; un de ses frères pourra le racheter. Son oncle ou le fils de son oncle pourront le racheter ou bien encore l'un des proches parents de sa famille, ou enfin, s'il en a acquis le moyen, il pourra se racheter lui-même. Il comptera avec celui qui l'a acheté le temps écoulé depuis l'année où il s'est vendu jusqu'à l'année du jubilé, et la somme pour laquelle il s'est vendu sera évaluée d'après le nombre d'années ainsi obtenu, comme s'il s'agissait du temps de service chez lui d'un mercenaire. S'il reste encore beaucoup d'années, il paiera le prix de son rachat en tenant compte de ces années et du prix auquel il a été acheté ; s'il reste peu d'années jusqu'à celle du jubilé, il restituera le prix de son rachat d'après le nombre de ces années. Il sera chez lui comme un mercenaire qui travaille à l'année pour un salaire, on ne le commandera pas avec dureté sous tes yeux. S'il n'est pas racheté de l'une ou l'autre de ces manières, il sera libéré l'année du jubilé et ses enfants avec lui. C'est à moi qu'appartiennent les fils d'Israël comme serviteurs, ils sont mes serviteurs que j'ai fait sortir du pays d'Egypte, je suis Yahweh, votre Dieu. Vous ne vous ferez point d'idoles, vous ne vous dresserez point d'images taillées ni de stèles, et vous ne placerez point dans votre pays de pierres avec des sculptures pour vous prosterner devant elles, car je suis Yahweh votre Dieu. Vous observerez mes sabbats et révérerez mon sanctuaire, je suis Yahweh. Si vous vivez selon mes lois et si vous observez mes commandements et les mettez en pratique, je vous enverrai les pluies en leur saison, la terre donnera ses produits et les arbres de la campagne donneront leurs fruits. Le battage du blé se prolongera pour vous jusqu'au temps de la vendange, et la vendange jusqu'à celui des semailles : vous mangerez votre pain à satiété et vous habiterez en sécurité dans votre pays. J'établirai la paix dans le pays, de sorte que vous pourrez vous coucher pour dormir sans que personne vienne vous troubler ; je ferai sortir du pays les bêtes sauvages, et l'épée ne passera point à travers votre pays. Vous poursuivrez vos ennemis et ils tomberont devant vous par l'épée. Cinq d'entre vous en poursuivront cent, et cent d'entre vous en poursuivront dix mille, et vos ennemis tomberont devant vous par l'épée. Je me tournerai vers vous, vous rendrai féconds et vous multiplierai, j'accomplirai les promesses de mon alliance. Vous aurez encore à manger la récolte des années passées, mais vous devrez rejeter l'ancienne récolte pour faire place à la nouvelle. J'établirai ma demeure au milieu de vous et je ne vous aurai pas en exécration. Je vivrai au milieu de vous, je serai votre Dieu et vous serez mon peuple. Je suis Yahweh, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte pour ne plus y être esclaves, j'ai brisé les barres de votre joug et vous ai fait marcher la tête haute. Mais si vous ne m'écoutez pas et ne pratiquez pas tous ces commandements, si vous méprisez mes préceptes et dédaignez mes ordonnances, en sorte que vous ne pratiquiez pas tous mes commandements et violiez mon alliance, voici ce qu'à mon tour je vous ferai : je vous frapperai de terreur, de la consomption et de la fièvre qui éteignent les yeux et consument la vie ; c'est en vain que vous sèmerez vos semences, vos ennemis les mangeront. Je tournerai ma face contre vous en sorte que vous serez battus par vos ennemis ; ceux qui vous haïssent vous domineront, et vous fuirez sans que personne vous poursuive. Si malgré cela vous ne m'écoutez point encore, je continuerai de vous frapper sept fois pour vos péchés. Je briserai l'orgueil de votre force, et rendrai votre ciel dur comme le fer et votre terre comme l'airain. C'est en vain que s'épuisera votre force, car votre terre ne donnera pas ses produits et les arbres de la campagne ne donneront pas leurs fruits. Si vous continuez à marcher contre moi et ne voulez pas m'écouter, je vous frapperai sept fois encore selon vos péchés. Je lâcherai contre vous les animaux sauvages qui vous raviront vos enfants, extermineront votre bétail, et vous décimeront vous-mêmes à tel point que vos chemins deviendront déserts. Et si malgré cela vous n'êtes pas suffisamment avertis par moi et si vous me résistez encore, à mon tour je marcherai contre vous, je vous frapperai sept fois pour vos péchés, je ferai surgir contre vous le glaive qui vengera l'alliance ; et quand vous serez rassemblés dans vos villes J'enverrai la peste au milieu de vous pour que vous soyez livrés aux mains de l'ennemi. Lorsque je vous aurai coupé les vivres, dix femmes pourront cuire votre pain en un seul four et vous en remettront un tel poids que vous en mangerez sans vous rassasier. Si, malgré tout cela, vous ne m'écoutez pas et marchez encore contre moi, alors je marcherai contre vous avec fureur et, à mon tour, je vous châtierai sept fois pour vos péchés. Vous dévorerez la chair de vos fils, vous dévorerez la chair de vos filles. J'anéantirai vos hauts-lieux, j'abattrai vos stèles en l'honneur du soleil, je jetterai vos cadavres sur les cadavres de vos honteuses idoles, et je vous aurai en exécration. De vos villes je ferai un lieu désert, je dévasterai vos sanctuaires et n'agréerai plus l'odeur de vos sacrifices. Moi-même, je ravagerai le pays en sorte que vos ennemis, qui y habiteront, en demeureront stupéfaits. Quant à vous, je vous disperserai parmi les nations et lèverai l'épée derrière vous ; votre pays sera une solitude et vos villes seront un amas de décombres. Le pays jouira alors de ses temps de repos, aussi longtemps qu'il sera désert et que vous serez dans le pays de vos ennemis ; la terre se reposera et jouira de ses temps de repos. Tout le temps que durera sa dévastation, elle aura le repos qu'elle n'a pas eu aux temps de repos qui vous étaient imposés, lorsque vous l'habitiez. Quant à ceux d'entre vous qui survivront, je leur mettrai au cœur l'épouvante dans les pays de leurs ennemis, de telle sorte que le bruit d'une feuille agitée les mettra en fuite, comme on fuit devant l'épée et ils tomberont sans qu'on les poursuive. Ils trébucheront les uns sur les autres comme s'ils fuyaient devant l'épée, alors que personne ne les poursuivra ; vous ne pourrez tenir devant vos ennemis. Vous périrez parmi les nations et le pays de vos ennemis vous dévorera. Ceux d'entre vous qui survivront, se consumeront à cause de leurs iniquités, dans le pays de leurs ennemis ; à cause des iniquités de leurs pères, ils se consumeront comme eux. Ils confesseront leurs iniquités et celles de leurs pères, les infidélités qu'ils ont commises envers moi et reconnaîtront ainsi leur conduite hostile à mon égard, pour laquelle moi aussi je leur ai résisté et les ai fait aller dans le pays de leurs ennemis. Mais alors leur cœur incirconcis s'humiliera et ils expieront pour leurs iniquités, et moi je me souviendrai de mon alliance avec Jacob, de mon alliance aussi avec Isaac et de mon alliance encore avec Abraham ; je me souviendrai également du pays. Mais auparavant le pays aura été abandonné par eux, et il jouira de ses temps de repos pendant qu'il sera dévasté, tandis qu'eux-mêmes accepteront l'expiation de leurs fautes ; eux qui ont dédaigné mes ordonnances et méprisé mes commandements. Même alors, quand ils seront dans le pays de leurs ennemis, je ne les rejetterai point et ne les prendrai pas en dégoût, au point de les exterminer et de rompre mon alliance avec eux, car je suis Yahweh, leur Dieu. En leur faveur je me souviendrai de l'alliance avec leurs ancêtres que j'ai fait sortir du pays d'Egypte aux yeux des nations, pour être leur Dieu ; je suis Yahweh. Tels sont les ordonnances, les préceptes et les lois que Yahweh a établis entre lui et les fils d'Israël, sur la montagne du Sinaï par l'entremise de Moïse. Yahweh parla à Moïse et dit : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Quand quelqu'un voue à Yahweh une personne selon sa valeur d'estimation, pour un homme de vingt à soixante ans l'estimation sera de cinquante sicles d'argent, évalués d'après le sicle du sanctuaire. Si c'est une femme, l'estimation sera de trente sicles. S'il s'agit d'une personne de cinq à vingt ans, l'estimation sera de vingt sicles pour un garçon et de dix sicles pour une fille. Pour des enfants d'un mois à cinq ans l'estimation sera de cinq sicles d'argent pour un garçon, et de trois sicles d'argent pour une fille. Pour une personne de soixante ans et au delà, l'estimation sera de quinze sicles s'il s'agit d'un homme, de dix sicles si c'est une femme. Si toutefois la personne dont il s'agit est trop pauvre pour payer le prix de l'estimation, on l'amènera devant le prêtre afin que le prêtre l'impose, et il le fera selon les ressources de celui qui a fait le vœu. S'il s'agit de bétail dont on peut faire offrande à Yahweh, tout ce qu'on en aura ainsi donné à Yahweh devra être tenu pour chose sainte. On ne le changera pas pour le remplacer par un autre, ni un bon pour un mauvais, ni un mauvais pour un bon ; si l'on remplaçait un animal par un autre, l'un et l'autre seront chose sainte. Mais si c'est un animal impur dont on ne peut faire offrande à Yahweh, on l'amènera devant le prêtre, et le prêtre l'estimera selon qu'il sera bon ou mauvais ; il faudra s'en tenir à l'estimation du prêtre. Si l'on veut le racheter, on ajoutera le cinquième de sa valeur d'estimation a' cette valeur qui aura été fixée. Si quelqu'un consacre sa maison à Yahweh comme don sacré, le prêtre l'estimera selon qu'elle a ou non de valeur et l'on se tiendra à l'estimation qu'il en aura faite. Mais si celui qui a consacré sa maison veut la racheter, il ajoutera un cinquième au prix de l'estimation, et elle lui appartiendra de nouveau. Si quelqu'un consacre à Yahweh quelque champ de son patrimoine, l'estimation se fera d'après ce qu'il faut pour l'ensemencer, à raison de cinquante sicles d'argent le homer de semence d'orge. Si c'est dès l'année même du jubilé qu'il a consacré son champ, on s'en tiendra à la valeur entière de l'estimation, mais si c'est après l'année du jubilé qu'il a consacré son champ, le prêtre en évaluera le prix d'après le nombre des années à courir jusqu'à la prochaine année jubilaire et on réduira d'autant sur l'estimation. Si celui qui a consacré son champ veut le racheter, il ajoutera un cinquième au prix de l'estimation et le champ lui reviendra. Mais s'il ne le rachète pas et le vend à un autre homme, le champ ne pourra plus être racheté, bien plus lorsqu'il redeviendra libre à l'année du jubilé, il faudra le tenir pour consacré à Yahweh, comme une chose vouée, et il appartiendra au prêtre et à sa postérité. Si quelqu'un consacre à Yahweh un champ qu'il a acheté et qui ne fait pas partie de son patrimoine, le prêtre en évaluera le prix d'après l'estimation et le nombre d'années à courir jusqu’au jubilé, et on le paiera le jour même comme chose consacrée à Yahweh. L'année du jubilé, le champ retournera à celui à qui il a été acheté et lui appartiendra en patrimoine. Toute estimation sera faite d'après le sicle du sanctuaire, c'est-à-dire vingt gêrâh au sicle. Quant au premier-né du bétail, appartenant comme tel à Yahweh, on ne pourra le consacrer à Yahweh car, gros ou menu bétail, il appartient déjà à Yahweh. S'il s'agit d'un animal impur, on le rachètera au prix de l'estimation en y ajoutant le cinquième ; s'il n'est pas racheté, il sera vendu d'après l'estimation. Seulement tout ce qu'un homme aura voué par anathème à Yahweh de ce qui lui appartient, que ce soit un homme, du bétail ou un champ de son patrimoine, ne pourra ni être vendu ni être racheté, tout ce qui a été voué par anathème est chose très sainte pour Yahweh. Nulle personne, vouée par anathème, ne pourra être rachetée, elle sera mise à mort. Toute dîme de la terre, soit des semences de la terre, soit des fruits des arbres, appartient à Yahweh, c'est chose consacrée à Yahweh. Si quelqu'un veut racheter quelque partie de sa dîme, il paiera en sus le cinquième. Pour ce qui est de la dîme de gros ou de menu bétail et de tout ce qui passe sous la houlette, le dixième en sera consacré à Yahweh. On ne cherchera pas à choisir entre celui qui est bon et celui qui est mauvais, et on n'en fera pas l'échange ; si pourtant on le changeait, alors celui qui a été changé et celui qui l'a remplacé seraient tous deux choses saintes et ne pourraient être rachetés. Tels sont les commandements que Yahweh a prescrits à Moïse pour les fils d'Israël, sur la montagne du Sinaï.
Yahweh parla à Moïse au désert du Sinaï, dans la Tente de réunion, le premier jour du second mois, la deuxième année après leur sortie d'Egypte, en disant : Faites le dénombrement de toute l'assemblée des enfants d'Israël, selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, en comptant par tête et par nom tous les hommes. Depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui sont aptes à la guerre en Israël, vous en ferez le recensement selon leurs troupes, toi et Aaron. Pour vous assister, il y aura un homme par tribu, chef de sa maison patriarcale. Voici les noms des hommes qui vous assisteront : pour Ruben : Elisur, fils de Sédéur ; pour Siméon : Salamiel, fils de Surisaddaï ; pour Juda : Nahasson, fils d'Aminadab ; pour Issachar : Nathanaël, fils de Suar ; pour Zabulon : Eliab, fils de Hélon ; pour les fils de Joseph, Ephraïm : Elisama, fils d'Ammiud, Manassé : Gamaliel, fils de Phadassur ; pour Benjamin : Abidan, fils de Gédéon ; pour Dan : Ahiéser, fils d'Ammisaddaï ; pour Aser : Phégiel, fils d'Ochran ; pour Gad : Eliasaph, fils de Ruel ; pour Nephtali : Ahira, fils d'Enan. Tels sont ceux de l'assemblée qui furent appelés, princes des tribus de leurs pères, ce sont les chefs des milliers d'Israël. Moïse et Aaron prirent donc ces hommes qui avaient été désignés par leurs noms, et convoquèrent toute l'assemblée pour le premier jour du deuxième mois ; ce recensement se fit selon les familles et les maisons patriarcales, en comptant par tête les noms de ceux qui avaient vingt ans et plus. C'est ainsi, selon qu'il en avait reçu l'ordre de Yahweh, que Moïse en fit le dénombrement, dans le désert du Sinaï. Pour les fils de Ruben, premier-né d'Israël, leurs descendants selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, en comptant par tête les noms de tous les hommes, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, aptes à la guerre, le nombre des recensés de la tribu de Ruben fut de quarante-six mille cinq cents. Pour les fils de Siméon, leurs descendants selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, en comptant par tête les noms de tous les hommes, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous les hommes aptes à la guerre, le nombre des recensés de la tribu de Siméon fut de cinquante-neuf mille trois cents. Pour les fils de Gad, leurs descendants selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, en comptant par tête les noms de tous les hommes depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous les hommes aptes à la guerre, le nombre des recensés de la tribu de Gad fut de quarante-cinq mille six cent cinquante. Pour les fils de Juda, leurs descendants selon leurs familles et leurs maisons patriarcales en comptant par tête les noms, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, de tous les hommes aptes à la guerre, le nombre des recensés de la tribu de Juda fut de soixante-quatorze mille six cents. Pour les fils d'Issachar, leurs descendants selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, en comptant les noms, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, de tous les hommes aptes à la guerre, le nombre des recensés de la tribu d'Issachar fut de cinquante-quatre mille quatre cents. Pour les fils de Zabulon, leurs descendants selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, en comptant les noms, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, de tous les hommes aptes à la guerre, le nombre des recensés de la tribu de Zabulon fut de cinquante-sept mille quatre cents. Pour les fils de Joseph, les fils d'Ephraïm, leurs descendants selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, en comptant les noms, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, de tous les hommes aptes à la guerre, les recensés de la tribu d'Ephraïm furent au nombre de quarante mille cinq cents. Pour les fils de Manassé, leurs descendants selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, en comptant les noms, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, de tous les hommes aptes à la guerre, le nombre des recensés de la tribu de Manassé fut de trente-deux mille deux cents. Pour les fils de Benjamin, leurs descendants selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, en comptant les noms, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, de tous les hommes aptes à la guerre, le nombre de recensés de la tribu de Benjamin fut de trente-cinq mille quatre cents. Pour les fils de Dan, leurs descendants selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, en comptant les noms, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, de tous les hommes aptes à la guerre, le nombre des recensés de la tribu de Dan fut de soixante-deux mille sept cents. Pour les fils d'Aser, leurs descendants selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, en comptant les noms, depuis vingt ans et au-dessus de tous les hommes aptes à la guerre, le nombre des recensés de la tribu d'Aser fut de quarante et un mille cinq cents. Pour les fils de Nephtali, leurs descendants selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, en comptant les noms, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, de tous les hommes aptes à la guerre, le nombre des recensés de la tribu de Nephtali fut de cinquante-trois mille quatre cents. Ce sont là les recensés que dénombrèrent Moïse et Aaron, avec les princes d'Israël au nombre de douze, un par maison patriarcale. Pour tous les enfants d'Israël qui furent dénombrés selon leurs maisons patriarcales depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, c'est-à-dire pour tous les hommes aptes à la guerre en Israël, le nombre total fut de six cent trois mille cinq cent cinquante. Les lévites selon leur tribu patriarcale ne furent pas dénombrés avec eux. Puis Yahweh parla à Moïse en disant : Quant à la tribu de Lévi, tu n'en feras pas le recensement et tu n'en dresseras pas le compte avec celui des enfants d'Israël. Mais tu préposeras les lévites au soin du Tabernacle, de tous ses ustensiles et de tout ce qui s'y rapporte. C'est eux qui porteront le Tabernacle du témoignage et tous ses ustensiles, c'est eux qui en assureront le service et camperont à l'entour. Lors du transfert du Tabernacle, les lévites le démonteront et lors de son arrêt ils le dresseront ; mais l'étranger qui s'en approcherait serait frappé de mort. Les fils d'Israël camperont dans leur camp respectif, chacun sous sa bannière selon leurs troupes. Pour les lévites, ils camperont autour du Tabernacle du témoignage, pour éviter que ma colère n'éclate sur l'assemblée des fils d'Israël, et ils seront préposés à la garde du Tabernacle du témoignage. Les fils d'Israël agirent selon tout ce que Yahweh avait prescrit à Moïse ; ainsi firent-ils. Yahweh parla à Moïse et à Aaron, en disant : Les fils d'Israël camperont chacun sous sa bannière, sous les enseignes de leurs maisons patriarcales ; ils camperont face à la Tente de réunion et tout à l'entour. En avant du côté de l'Orient, campera la bannière de Juda avec ses troupes et le prince des fils de Juda, Nahasson, fils d'Aminadab, dont l'armée, d'après son recensement, est de soixante-quatorze mille six cents hommes. A ses côtés campera la tribu d'Issachar avec le prince des fils d'Issachar, fils de Suar, dont l'armée, d'après son recensement, est de cinquante-quatre mille quatre cents hommes ; puis la tribu de Zabulon avec le prince des fils de Zabulon, Eliab, fils de Hélon, dont l'armée, d'après son recensement, est de cinquante-sept mille quatre cents hommes. Le total des recensés pour le camp de Juda est de cent quatre-vingt-six mille quatre cents hommes répartis selon leurs troupes. Ce sont eux qui les premiers lèveront le camp. La bannière du camp de Ruben sera au midi avec son armée et le prince des fils de Ruben, Elisur, fils de Sédéur, dont l'armée est, d'après son recensement, de quarante-six mille cinq cents hommes. A ses côtés campera la tribu de Siméon et le prince des fils de Siméon, Salamiel, fils de Surisaddaï, dont l'armée, d'après son recensement, est de cinquante-neuf mille trois cents hommes, puis la tribu de Gad avec le prince des fils de Gad, Eliasaph, fils de Ruel, dont l'armée, d'après son recensement, est de quarante-cinq mille six cent cinquante hommes. Le total des recensés pour le camp de Ruben est de cent cinquante et un mille quatre cent cinquante hommes répartis selon leurs troupes. Ils lèveront le camp en second. Ensuite s'avancera la Tente de réunion et le camp des lévites au milieu des autres camps. Le départ aura lieu d'après le même ordre que le campement, chacun à sa place selon sa bannière. La bannière du camp d'Ephraïm sera à l'Occident avec son armée et le prince des fils d'Ephraïm, Elisama, fils d'Ammiud, dont l'armé, d'après son recensement, est de quarante mille cinq cents hommes. A ses côtés la tribu de Manassé et le prince des fils de Manassé, Gamaliel, fils de Phadassur, dont l'armée, d'après son recensement, est de trente-deux mille deux cents hommes ; puis la tribu de Benjamin et le prince des fils de Benjamin, Abidan, fils de Gédéon, dont l'armée, d'après son recensement, est de trente-cinq mille quatre cents hommes. Le total des recensés pour le camp d'Ephraïm est de cent huit mille cent hommes répartis selon leurs troupes. Ils lèveront le camp en troisième lieu. La bannière du camp de Dan sera au Nord avec son armée et le prince des fils de Dan, Ahiéser, fils d'Ammisaddaï, dont l'armée, d'après son recensement, est de soixante-deux mille sept cents hommes. A ses côtés, campera la tribu d'Aser et le prince des fils d'Aser, Phégiel, fils d'Ochran, dont l'armée, d'après son recensement, est de quarante et un mille cinq cents hommes ; puis la tribu de Nephtali et le prince des fils de Nephtali, Ahira, fils d'Enan, dont l'armée, d'après son recensement, est de cinquante-trois mille quatre cents hommes. Le total des recensés pour le camp de Dan est de cent cinquante-sept mille six cents hommes. Ils lèveront le camp les derniers selon leurs bannières. Tel fut le recensement des fils d'Israël selon leurs maisons patriarcales. Le total des recensés dans les camps selon leur armée est de six cent trois mille cinq cent cinquante hommes. Les lévites ne furent pas comptés avec les fils d'Israël, ainsi que Yahweh l'avait prescrit à Moïse. Et les fils d'Israël agirent selon tout ce que Yahweh avait prescrit à Moïse ; c'est ainsi qu'ils campèrent selon leurs bannières et qu'ils levèrent le camp, chacun selon sa famille, selon sa maison patriarcale. Voici la postérité d'Aaron et de Moïse au temps où Yahweh parlait à Moïse sur la montagne du Sinaï. Voici les noms des fils d'Aaron : l'aîné Nadab, puis Abiu, Eléazar et Ithamar. Tels sont les noms des fils d'Aaron, les prêtres qui ont reçu l'onction et auxquels fut conféré le sacerdoce pour en exercer les fonctions. Nadab et Abiu moururent devant Yahweh, pour avoir apporté devant Yahweh un feu profane dans le désert du Sinaï ; ils n'avaient point de fils ; Eléazar et Ithamar exercèrent les fonctions du sacerdoce devant Aaron, leur père. Yahweh parla à Moïse en disant : Fais approcher la tribu de Lévi et présente-la à Aaron le prêtre pour être à son service. Ils seront à son service et à celui de toute l'assemblée devant la Tente de réunion pour en assurer le service. Ils auront la charge de tous les ustensiles de la Tente de réunion et de ce qui incombe aux fils d'Israël, pour assurer le service du Tabernacle. Tu donneras les lévites à Aaron et à ses fils pour être ses auxiliaires d'entre les enfants d'Israël. Tu établiras Aaron et ses fils pour remplir les fonctions de leur sacerdoce ; quant à l'étranger qui y toucherait, il serait frappé de mort. Yahweh parla à Moïse en disant : Moi, j'ai pris les lévites du milieu des fils d'Israël à la place de tout premier-né qui ouvre le sein maternel parmi les fils d'Israël ; les lévites sont donc à moi ; car tout premier-né m'appartient ; le jour où j'ai frappé tous les premiers-nés dans la terre d'Egypte, je me suis consacré tout premier-né en Israël depuis l'homme jusqu'au bétail ; ils m'appartiennent, je suis Yahweh. Yahweh parla à Moïse dans le désert du Sinaï en disant : Fais le recensement des fils de Lévi selon leurs maisons patriarcales, selon leurs familles, en comptant tous les hommes depuis l'âge d'un mois et au-dessus. Et Moïse en fit le dénombrement sur l'ordre de Yahweh, selon qu'il lui avait été prescrit. Voici les noms des fils de Lévi : Gerson, Caath et Mérari, et voici ceux des fils de Gerson selon leurs familles : Lebni et Séméï. Les fils de Caath selon leurs familles : Amram Jésaar, Hébron et Oziel, et les fils de Mérari selon leurs familles : Moholi et Musi. Telles sont les familles de Lévi selon leurs maisons patriarcales. Pour Gerson, la famille de Lebni et celle de Sémeï ; ce sont les familles des Gersonites. Le nombre de leurs recensés en comptant tous les hommes depuis l'âge d'un mois et au-dessus est de sept mille cinq cents. Les familles des Gersonites campaient derrière le Tabernacle à l'Occident. Le prince de la maison des Gersonites était Eliasaph, fils de Laël. Dans la Tente de réunion, les fils de Gerson avaient la charge du Tabernacle et de la Tente, de sa couverture et du rideau d'entrée de la Tente de réunion, des tentures du parvis et du rideau d'entrée du parvis qui se trouve à l'entour du Tabernacle et de l'autel ainsi que des cordages pour tout son service. Pour Caath, la famille des Amramites, celles des Jésaarites, celle des Hébronites et celles des Oziélites ; ce sont les familles des Caathites. Le nombre de tous les hommes depuis l'âge d'un mois et au-dessus est de huit mille six cents, préposés à la garde du sanctuaire. Les familles des fils de Caath campaient au côté méridional du Tabernacle. Le prince de la maison des familles des Caathites était Elisaphan, fils d'Oziel. Ils avaient la charge de l'arche, de la table, du chandelier, des objets du sanctuaire avec lesquels on fait le service, du voile et de tout ce qui se rapporte à son service. Le prince des princes des lévites était Eléazar, fils d'Aaron, le prêtre ; il avait la direction de ceux qui étaient chargés de la garde du sanctuaire. Pour Mérari, la famille des Moholites et celle des Musites ; ce sont les familles de Mérari ; Le nombre de leurs recensés en comptant tous les hommes depuis l'âge d'un mois et au-dessus est de six mille deux cents. Le prince de la maison des familles de Mérari était Suriel, fils d'Abihaiel ; ils campaient au côté septentrional du Tabernacle. Les fils de Mérari étaient chargés du soin de la charpente du Tabernacle, de ses traverses, de ses piliers et de leurs socles, de tous ses ustensiles et de tout son service, des piliers du parvis tout autour et de leurs socles, de leurs pieux et de leurs cordages. En face du Tabernacle, à l'Orient, devant la Tente de réunion au Levant, campaient Moïse, Aaron et ses fils, chargés de la garde du sanctuaire à la place des fils d'Israël ; l'étranger qui s'en approchait encourait la peine de mort. Le nombre total des lévites, comptés par Moïse et Aaron sur l'ordre de Yahweh, selon leurs familles, de tous les hommes depuis l'âge d'un mois et au-dessus, est de vingt-deux mille. Yahweh dit à Moïse : Dénombre tous les premiers-nés mâles des fils d'Israël, depuis l'âge d'un mois et au-dessus et fais-en le relevé nominal. Tu prendras les lévites pour moi, moi Yahweh, à la place de tous les premiers-nés des fils d'Israël, et le bétail des lévites à la place de tous les premiers-nés du bétail des fils d'Israël. Moïse dénombra tous les premiers-nés des fils d'Israël selon l'ordre que lui avait donné Yahweh. Tous les premiers-nés mâles, comptés par noms, depuis l'âge d'un mois et au-dessus furent, d'après leur recensement, vingt-deux mille deux cent soixante-treize. Yahweh parla à Moïse en disant : Prends les lévites à la place de tous les premiers-nés des fils d'Israël, et le bétail des lévites à la place de leur bétail ; les lévites seront à moi, moi Yahweh. Pour le rachat des deux cent soixante-treize premiers-nés des fils d'Israël, en surnombre des lévites, tu prendras cinq sicles par tête, tu les prendras selon le sicle du sanctuaire qui est de vingt gêrâh. Tu donneras cet argent à Aaron et à ses fils pour le rachat de ceux qui sont en surnombre, Moïse prit l'argent du rachat de ceux qui étaient en surnombre de ceux qu'avaient rachetés les lévites. Il prit l'argent des premiers-nés des fils d'Israël : mille trois cent soixante-cinq sicles, selon le sicle du sanctuaire. Moïse donna l'argent du rachat à Aaron et à ses fils, sur l'ordre de Yahweh, selon que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Yahweh parla à Moïse et à Aaron en disant : Dénombre, parmi les fils de Lévi, les fils de Caath selon leurs familles et leurs maisons patriarcales, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à celui de cinquante, tous ceux qui sont chargés d'un service et ont à remplir une fonction dans la Tente de réunion. Voici quel sera le service des fils de Caath dans la Tente de réunion : il concerne les objets très saints. Quand on lèvera le camp, Aaron et ses fils viendront descendre le voile et en couvriront l'arche du témoignage ; au-dessus ils mettront une couverture de peau de veau marin et étendront par-dessus un drap entièrement de pourpre violette, puis disposeront les barres de l'arche. Sur la table des pains de proposition, ils étendront un drap de pourpre violette ; ils placeront dessus les plats, les coupes, les timbales et les coupes pour les libations ; le pain perpétuel restera dessus. Ils étendront par-dessus un drap de cramoisi qu'ils envelopperont d'une couverture de peau de veau marin, puis disposeront ses barres. Ils prendront un drap de pourpre violette et en recouvriront le chandelier avec ses lampes, ses mouchettes, ses récipients pour les cendres et les vases à huile nécessaires à son service. Ils le mettront avec tous ses ustensiles dans une couverture de peau de veau marin et le poseront sur un brancard. Sur l'autel d'or ils étendront un drap de pourpre violette qu'ils recouvriront d'une couverture de peau de veau marin et y disposeront les barres. Ils prendront tous les ustensiles employés pour le service dans le sanctuaire et, les ayant mis dans un drap de pourpre violette, ils les couvriront d'une couverture de peau de veau marin et les poseront sur un brancard. Ils enlèveront les cendres de l'autel sur lequel ils étendront un drap de pourpre écarlate ; par-dessus ils mettront tous les ustensiles nécessaires à son service : les brasiers, les fourchettes, les pelles, les bassins, tous les ustensiles de l'autel et ayant étendu par-dessus une couverture de peau de veau marin ils disposeront ses barres. Aaron et ses fils auront achevé de couvrir le sanctuaire et tous ses ustensiles quand on lèvera le camp ; après quoi les fils de Caath viendront les emporter, mais ne toucheront point aux choses saintes car ils mourraient ; c'est là ce que porteront les fils de Caath dans la Tente de réunion. Le service d'Eléazar, fils d'Aaron le prêtre, comprendra l'huile du chandelier, l'encens odoriférant, l'oblation perpétuelle et l'huile d'onction, tout le Tabernacle avec tout ce qu'il renferme, le sanctuaire et ses ustensiles. Yahweh parla à Moïse et à Aaron en disant : Vous ne laisserez pas la tribu de la famille des Caathites s'exposer à disparaître du milieu des lévites. Pour qu'ils vivent et ne meurent point quand ils s'approcheront du lieu très-saint, voici comment vous agirez à leur égard : Aaron et ses fils viendront et assigneront à chacun d'eux son office et ce qu'il a à porter, afin qu'ils ne viennent point, même un instant, regarder le sanctuaire de peur qu'ils ne meurent. Yahweh parla à Moïse en disant : Fais aussi le dénombrement des fils de Gerson selon leurs maisons et leurs familles ; tu les compteras depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à cinquante ; tous ceux qui ont à entrer au service pour quelque fonction dans la Tente de réunion, Voici quel sera l'office des familles des Gersonites : ce qu'elles auront à faire et à porter. Elles porteront les tentures de la Demeure et la Tente de réunion avec sa couverture, et la couverture en peau de veau marin qui se met par-dessus, le rideau de l'entrée de la Tente de réunion, les tentures du parvis et le rideau de l'entrée de la porte du parvis, qui s'étend autour de la Demeure et de l'autel, avec leurs cordages et tous les objets nécessaires à ce service ; elles feront enfin tout le service qui s'y rattache, C'est sur les ordres d'Aaron et de ses fils que se fera tout le service des Gersonites, pour tout ce qu'ils ont à porter et à exécuter ; vous leur confierez la garde de tout ce qu'ils ont à transporter. Tel sera l'office des familles des fils des Gersonites au sujet de la Tente de réunion, ils seront sous les ordres d'Ithamar, fils d'Aaron, le prêtre. Quant aux fils de Mérari, tu en feras le recensement selon leurs familles et leurs maisons ; tu compteras depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à cinquante tous ceux qui ont à entrer en service pour quelque fonction dans la Tente de réunion. Voici ce qu'ils auront à porter pour tout leur service dans la Tente de réunion : les planches du tabernacle, avec ses traverses, ses piliers et ses socles ; les piliers du parvis qui est à l'entour avec leurs socles, leurs pieux et leurs cordages ainsi que tous leurs ustensiles et tout ce qui est nécessaire à leur service ; vous ferez le relevé nominatif des objets dont le transport leur est confié. Tel sera l'office des familles des fils de Mérari pour tout leur service dans la Tente de réunion, sous la direction d'Ithamar, fils d'Aaron, le prêtre. Moïse, Aaron et les princes de l'assemblée firent le recensement des fils des Caathites selon leurs familles et leurs maisons, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à cinquante, de tous ceux qui ont à entrer en service pour quelque fonction dans la Tente de réunion. Le nombre des recensés selon leurs familles fut de deux mille sept cent cinquante : ce sont là les dénombrés des familles des Caathites, tous ceux qui ont un service dans la lente de réunion et dont Moïse et Aaron firent le recensement selon l'ordre de Yahweh à Moïse. Les recensés des fils de Gerson selon leurs familles et leurs maisons, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à cinquante, tous ceux qui ont à entrer en service pour quelque fonction dans la Tente de réunion, ces recensés selon leurs familles et leurs maisons furent deux mille six cent trente. Tels furent les dénombrés des familles des fils de Gerson, tous ceux qui avaient à servir dans la Tente de réunion et dont Moïse et Aaron firent le recensement sur l'ordre de Yahweh. Les recensés des familles des fils de Mérari selon leurs familles et leurs maisons, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à cinquante, tous ceux qui ont à entrer en service pour quelque fonction dans la Tente de réunion, ces recensés selon leurs familles furent trois mille deux cents. Tels furent les dénombrés des familles des fils de Mérari, dont Moïse et Aaron firent le recensement sur l'ordre de Yahweh à Moïse. Le total des lévites dénombrés, dont Moïse, Aaron et les princes d'Israël firent le recensement selon leurs familles et leurs maisons, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à cinquante, de tous ceux qui ont à entrer en service pour remplir quelque fonction et exécuter quelque transport dans la Tente de réunion ; leur total fut de huit mille cinq cent quatre-vingts. C'est sur l'ordre de Yahweh qu'ils furent recensés sous la direction de Moïse, chacun d'après son service et ce qu'il avait à transporter ; ainsi furent-ils recensés selon que Yahweh l'avait prescrit à Moïse. Yahweh parla à Moïse, disant : Ordonne aux fils d'Israël de faire sortir du camp quiconque a la lèpre, est atteint de gonorrhée ou souillé par un cadavre. Hommes ou femmes, vous les ferez sortir et les renverrez hors du camp en sorte qu'ils ne souillent point leurs camps au milieu desquels j'habite. Ainsi firent les fils d'Israël ; ils les firent sortir du camp ; comme Yahweh l'avait ordonné à Moïse, ainsi agirent les fils d'Israël. Yahweh parla à Moïse, disant : Dis aux fils d'Israël : si un homme ou une femme a causé quelque préjudice au prochain, se rendant ainsi infidèle envers Yahweh, et que cette personne se sente coupable, elle confessera le préjudice commis et restituera intégralement l'objet du délit en y ajoutant un cinquième ; elle le remettra à celui envers qui elle s'est rendue coupable. Si ce dernier n'a pas de représentant à qui restituer l'objet du délit, cet objet revient à Yahweh, au prêtre, indépendamment du bélier expiatoire avec lequel on fera l'expiation pour le coupable. Toute offrande prélevée sur les choses saintes que les fils d'Israël présentent au prêtre, lui appartiendra. Pour ce qui est des dons sacrés d'un chacun, ils doivent lui revenir ; ce qu'un chacun donne au prêtre lui appartiendra. Yahweh parla à Moïse, disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Lorsqu'une femme mariée dévie de ses devoirs et devient infidèle, ayant eu commerce avec un autre homme, mais sans que son mari en ait eu connaissance, car elle s'est souillée en secret en sorte qu'il n'y a pas de témoin contre elle, n'ayant pas été prise sur le fait ; si alors un esprit de jalousie s'empare du mari et qu'il soupçonne sa femme qui de fait s'est souillée, si même un esprit de jalousie s'empare d'un mari et qu'il soupçonne sa femme bien qu'elle ne se soit pas souillée, cet homme conduira sa femme au prêtre et à cause d'elle lui présentera pour offrande un dixième d'épha de farine d'orge ; il n'y versera pas d'huile et n'y mettra point d'encens, car c'est une oblation de jalousie pour rappeler le souvenir du péché. Le prêtre fera approcher la femme et la placera devant Yahweh. Il prendra de l'eau sainte dans un vase de terre et y mettra de la terre prise du sol de la Demeure. Puis, la femme se tenant en présence de Yahweh, le prêtre lui dénouera la chevelure et déposera sur ses mains l'oblation du souvenir ou oblation de jalousie, lui-même gardant en main les eaux amères de la malédiction. Il adjurera alors la femme lui disant : Si aucun homme n'a eu commerce avec toi, si tu n'as pas dévié de ton devoir et ne t'es pas souillée, depuis que tu es mariée à ton époux, sois épargnée par la malédiction qu'apportent les eaux amères. Si, au contraire, tu as dévié de ton devoir depuis que tu es mariée à ton époux et si tu t'es souillée, ayant eu commerce avec un autre homme que ton mari - le prêtre adjurera alors la femme par le serment d'imprécation et lui dira - que Yahweh fasse de toi un objet de malédiction et d'exécration au milieu de ton peuple en faisant maigrir tes flancs et enfler ton ventre. Que ces eaux de malédiction pénètrent dans tes entrailles pour te faire enfler le ventre et maigrir les flancs. La femme répondra : qu'il en soit ainsi. Le prêtre écrira ensuite ces malédictions sur une feuille et les effacera dans les eaux amères et il fera boire à la femme ces eaux amères qui apportent la malédiction, pour que ces eaux de malédiction pénètrent en elle avec leur amertume. Puis il prendra des mains de la femme l'oblation de jalousie, balancera cette oblation devant Yahweh et l'approchera sur l'autel. De cette oblation il prendra une poignée comme ’azkârâh et en fera monter la fumée sur l'autel, après quoi il fera boire les eaux à la femme. Lorsqu'il les lui aura fait boire, il arrivera, si la femme s'est souillée et a été infidèle à son mari, que les eaux de malédiction entreront en elle pour lui être amères, que son ventre enflera, ses flancs maigriront et que cette femme sera un objet de malédiction au milieu de son peuple. Mais si elle ne s'est pas souillée et est innocente, alors elle ne subira aucun dommage et aura une postérité. Telle est la loi sur la jalousie pour le cas où une femme dévie de son devoir et se souille après qu'elle a été mariée, ou encore quand l'esprit de jalousie s'empare d'un homme et qu'il soupçonne sa femme, alors il la fait venir devant Yahweh et le prêtre appliquera à cette femme cette loi dans son entier. Le mari sera sans faute et la femme expiera la sienne. Yahweh parla à Moïse disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Quand un homme ou une femme ont formellement fait le vœu de naziréat pour se consacrer à Yahweh, ils auront à s'abstenir de vin et de boisson enivrante, de vinaigre de vin ou de boisson enivrante, de toutes sortes de jus de raisin et ne mangeront ni raisins frais ni raisins secs. Pendant toute la durée de son vœu, le nazir ne mangera d'aucun produit de la vigne, pas même les pépins ou la peau. Pendant toute la durée de son vœu de naziréat, le rasoir ne passera pas sur sa tête ; jusqu'à ce que soit révolu le temps de son vœu de naziréat, il sera saint et laissera pousser sa chevelure. Tout le temps de son naziréat en l'honneur de Yahweh, il ne s'approchera d'aucun cadavre, ni pour son père, ni pour sa mère, ni pour son frère, ni pour sa sœur, il ne se souillera pas s'ils viennent à mourir car la consécration de son Dieu est sur sa tête. Tout le temps de son naziréat il est consacré à Yahweh. Mais si quelqu'un vient à mourir inopinément en sa présence, alors il souille sa tête consacrée, il la rasera au jour où il redeviendra pur, ce sera le septième jour qu'il la rasera. Et au huitième jour il apportera au prêtre deux tourterelles ou deux jeunes pigeons à l'entrée de la Tente de réunion. Le prêtre en offrira un en sacrifice pour le péché et l'autre en holocauste, et ainsi il fera pour lui l'expiation de son péché à cause du cadavre et en ce même jour sa tête sera de nouveau consacrée. Le naziréen se consacrera à Yahweh pour toute la durée de son vœu et il offrira un agneau d'un an en sacrifice de réparation ; les jours précédents ne compteront pas parce que son naziréat a été souillé. Voici la loi du naziréen : au jour où sera révolu le temps de son naziréat il se présentera à l'entrée de la Tente de réunion, et apportera pour son offrande à Yahweh un agneau d'un an sans défaut pour l'holocauste, une brebis d'un an sans défaut pour le sacrifice pour le péché, et un bélier sans défaut pour le sacrifice pacifique, une corbeille de pains sans levain, des gâteaux de fleur de farine pétris avec de l'huile, et des galettes de pain sans levain étendues d'huile avec l'oblation et les libations. Le prêtre les offrira devant Yahweh et accomplira le sacrifice pour le péché et l'holocauste, Quant au bélier il l'offrira à Yahweh en sacrifice pacifique avec la corbeille de pains sans levain, puis il fera son oblation et sa libation. Alors, à l'entrée de la tente, le naziréen rasera sa tête consacrée, prendra sa chevelure consacrée et la jettera dans le feu qui est sous le sacrifice pacifique. Le prêtre prendra l'épaule du bélier une fois cuite avec un gâteau sans levain de la corbeille et une galette sans levain et les ayant déposés sur les mains du naziréen, après que celui-ci a rasé sa chevelure consacrée, il fera la cérémonie du balancement devant Yahweh ; c’est une chose sainte qui appartient au prêtre en plus de la poitrine balancée et de la cuisse prélevée. Après quoi le naziréen pourra de nouveau boire du vin. (Telle est la loi du naziréen qui a fait un vœu, et de son offrande à Yahweh selon sa consécration), indépendamment de ce que ses moyens lui permettent ; selon le vœu qu'il a fait il devra agir d'après la loi de son naziréat. Yahweh parla à Moïse disant : Parle à Aaron et à ses fils et dis-leur : C'est ainsi que vous bénirez les fils d'Israël en leur disant : Que Yahweh te bénisse et te garde. Que Yahweh fasse luire sa face sur toi et qu'il te soit favorable. Que Yahweh lève sa face vers toi et qu'il te donne la paix. Ainsi mettront-ils mon nom sur les fils d'Israël et moi je les bénirai. Le jour où Moïse eut achevé de dresser le Tabernacle, de l'oindre et de le consacrer avec tous ses ustensiles et qu'il eut oint et consacré l'autel et tous ses ustensiles, les princes d'Israël, chefs de leurs maisons patriarcales apportèrent leurs offrandes, c'étaient les chefs des tribus, ceux-là mêmes qui avaient présidé au dénombrement, Ils apportèrent leurs offrandes devant Yahweh, six chars couverts et douze bœufs, soit un char pour deux princes et un bœuf pour chacun, et ils les amenèrent devant la Demeure. Alors Yahweh parla à Moïse en disant : Prends ces offrandes qui seront employées au service de la Tente de réunion, tu les remettras aux lévites selon leurs services respectifs. Ayant reçu les chars et les bœufs, Moïse les remit aux lévites, à savoir deux chars et quatre bœufs aux Gersonites en raison de leur service. Quatre chars et huit bœufs aux Mérarites en raison de leur service, sous la direction d'Ithamar, fils du prêtre Aaron ; aux Caathites il ne donna rien, car ils ont la charge des ustensiles sacrés qu'ils ont à porter sur leurs épaules. Les princes apportèrent aussi leurs offrandes pour la dédicace de l'autel au jour où on en fit l'onction, et les déposèrent devant l'autel. Yahweh dit alors à Moïse : Que chaque jour un prince vienne présenter son offrande pour la dédicace de l'autel. Celui qui au premier jour présenta son offrande fut Nahasson, fils d'Aminadab, de la tribu de Juda. Son offrande consistait en un plat d'argent du poids de cent trente sicles, en un bassin d'argent de soixante-dix sicles, d'après le sicle du sanctuaire, tous deux étaient remplis de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation, puis une coupe d'or de dix sicles, pleine de parfum, un jeune taureau, un bélier et un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché et pour le sacrifice pacifique deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs et cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande de Nahasson, fils d'Aminadab. Au second jour ce fut Nathanaël, fils de Suar, prince d'Issachar, qui présenta son offrande. Il présenta pour son offrande un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, d'après le sicle du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation ; une coupe d'or de dix sicles, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier et un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché, et pour le sacrifice pacifique, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs et cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande de Nathanaël, fils de Suar. Au troisième jour, ce fut le prince des fils de Zabulon, Eliab, fils de Hélon. Son offrande consistait en un plat d'argent du poids de cent trente sicles, en un bassin d'argent de soixante-dix sicles, d'après le sicle du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation ; une coupe d'or de dix sicles, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier et un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché ; et pour le sacrifice pacifique deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs et cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande d'Eliab, fils de Hélon. Au quatrième jour ce fut le prince des fils de Ruben, Elisur, fils de Sédéur. Son offrande consistait en un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, d'après le sicle du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation ; une coupe d'or de dix sicles, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier et un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché ; et pour le sacrifice pacifique deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs et cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande d'Elisur, fils de Sédéur. Au cinquième jour ce fut le prince des fils de Siméon, Salamiel, fils de Surisaddaï. Son offrande consistait en un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, d'après le sicle du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation ; une coupe d'or de dix sicles, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier et un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché, et pour le sacrifice pacifique deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs et cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande de Salamiel, fils de Surisaddaï. Au sixième jour ce fut le prince des fils de Gad, Eliasaph, fils de Ruel. Son offrande consistait en un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, d'après le sicle du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation ; une coupe d'or de dix sicles, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier et un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché, et pour le sacrifice pacifique deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs et cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande d'Eliasaph, fils de Ruel. Au septième jour ce fut le prince des fils d'Ephraïm, Elisama, fils d'Ammiud. Son offrande consistait en un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, d'après le sicle du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation ; une coupe d'or de dix sicles, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier et un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché et pour le sacrifice pacifique deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs et cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande d'Elisama, fils d'Ammiud. Au huitième jour ce fut le prince des fils de Manassé, Gamaliel, fils de Phadassur. Son offrande consistait en un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, d'après le sicle du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation ; une coupe d'or de dix sicles, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier et un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché, et pour le sacrifice pacifique deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs et cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande de Gamaliel, fils de Phadassur. Au neuvième jour ce fut le prince des fils de Benjamin, Abidan, fils de Gédéon. Son offrande consistait en un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, d'après le sicle du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation ; une coupe d'or de dix sicles, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier et un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché, et pour le sacrifice pacifique deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs et cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande d'Abidan, fils de Gédéon. Au dixième jour ce fut le prince des fils de Dan, Ahiéser, fils d'Ammisaddaï. Son offrande consistait en un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, d'après le sicle du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation ; une coupe d'or de dix sicles, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier et un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché, et pour le sacrifice pacifique deux bœufs, cinq béliers, cinq boues et cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande d'Ahiéser, fils d'Ammisaddaï. Au onzième jour, ce fut le prince des fils d'Aser, Phégiel, fils d'Ochran. Son offrande consistait en un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, d'après le sicle du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation ; une coupe d'or de dix sicles, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier et un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché, et pour le sacrifice pacifique, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs et cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande de Phégiel, fils d'Ochran. Au douzième jour, ce fut le prince des fils de Nephtali, Ahira, fils d'Enan. Son offrande consistait en un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, d'après le sicle du sanctuaire, tous deux remplis de fleur de farine pétrie avec de l'huile pour l'oblation ; une coupe d'or de dix sicles, pleine de parfum ; un jeune taureau, un bélier et un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché, et pour le sacrifice pacifique deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs et cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande d'Ahira, fils d'Enan. Telles sont les offrandes des princes d'Israël pour la dédicace de l'autel, au jour où on en fit l'onction : douze plats d'argent, douze bassins d'argent et douze coupes d'or ; cent trente sicles était le poids de chaque plat d'argent et soixante-dix celui de chaque bassin ; tout l'argent de ces objets était de deux mille quatre cents sicles d'après le sicle du sanctuaire ; douze coupes d'or, pleines de parfum, de dix sicles chacune d'après le sicle du sanctuaire ; tout l'or des coupes était de cent vingt sicles. Le nombre total des bœufs pour l'holocauste était de douze jeunes taureaux, plus douze béliers et douze agneaux d'un an avec leurs oblations ; douze boucs pour le sacrifice pour le péché. Le nombre total des bœufs pour le sacrifice pacifique était de vingt-quatre bœufs, plus soixante béliers, soixante boucs et soixante agneaux d'un an. Telles furent les offrandes pour la dédicace de l'autel après que l'onction en fut faite. Lorsque Moïse entrait dans la Tente de réunion pour parler avec Yahweh, il entendait la voix qui lui parlait de dessus le propitiatoire, placé sur l'arche du témoignage, entre les deux chérubins ; et... il parlait avec lui. Yahweh parla à Moïse, en disant : Parle à Aaron et dis-lui : quand tu disposeras les lampes, que les sept lampes éclairent par devant le chandelier. Ainsi fit Aaron ; il disposa les lampes sur le devant du chandelier, comme Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Ce chandelier était fait d'or battu ; de son pied jusqu'à ses fleurs, if était d'or battu ; selon le modèle que Yahweh avait fait voir à Moïse, ainsi celui-ci avait fait le chandelier. Yahweh parla à Moïse, en disant : Prends les lévites du milieu des fils d'Israël et purifie-les. Voici comment tu procéderas avec eux pour les purifier : tu les aspergeras d'eau expiatoire ; puis ils se passeront le rasoir sur tout le corps, laveront leurs vêtements et ainsi se purifieront. Ils prendront ensuite un jeune taureau, avec son oblation de fleur de farine pétrie avec de l'huile ; et toi tu prendras un jeune taureau pour le sacrifice pour le péché. Tu feras approcher les lévites devant la Tente de réunion et tu rassembleras toute l'assemblée des fils d'Israël. Fais alors avancer les lévites devant Yahweh, et les fils d'Israël leur imposeront les mains. Aaron fera avec les lévites la cérémonie du balancement devant Yahweh, c'est l'offrande des fils d'Israël, ainsi deviendront-ils aptes au service de Yahweh. Les lévites imposeront les mains sur la tête des jeunes taureaux ; tu en offriras un en sacrifice pour le péché et l'autre en holocauste à Yahweh afin de faire l'expiation pour les lévites. Puis tu placeras les lévites devant Aaron et ses fils et feras avec eux la cérémonie du balancement devant Yahweh. Ainsi tu sépareras les lévites du milieu des fils d'Israël et les lévites m'appartiendront. Après quoi les lévites viendront faire le service dans la Tente de réunion. Ainsi tu les purifieras et feras avec eux la cérémonie du balancement ; car ils me sont donnés sans réserve du milieu des fils d'Israël ; je les ai pris pour moi à la place de tout ce qui ouvre le sein maternel, à la place de tous les premiers-nés des Israélites, je les ai pris pour moi. Car tout premier-né en Israël est à moi, qu'il soit homme ou animal ; au jour où j'ai frappé tous les premiers-nés au pays d'Egypte, je me le suis consacré. Ainsi j'ai pris les lévites à la place de tous les premiers-nés des fils d'Israël, et je les ai donnés entièrement à Aaron et à ses fils d'entre les fils d'Israël pour faire à leur place le service dans la Tente de réunion et qu'ils fassent l'expiation pour les fils d'Israël en sorte que ceux-ci ne soient frappés d'aucune plaie pour s'être approchés du sanctuaire. Moïse, Aaron et toute l'assemblée des fils d'Israël agirent envers les lévites selon tout ce que Yahweh avait ordonné à Moïse au sujet des lévites, ainsi agirent-ils à leur endroit. Les lévites se purifièrent et lavèrent leurs vêtements ; Aaron fit avec eux la cérémonie du balancement devant Yahweh et fit l'expiation pour eux afin de les purifier. Après quoi les lévites entrèrent en fonction dans la Tente de réunion en présence d'Aaron et de ses fils ; ainsi que Yahweh l'avait ordonné à Moïse au sujet des lévites, ainsi fit-on à leur égard. Yahweh parla à Moïse, en disant : Voici encore pour les lévites. A partir de vingt-cinq ans et au-dessus, le lévite entrera en fonction pour le service de la Tente de réunion. Mais à partir de cinquante ans, il se retirera de ce service et n'y sera plus astreint. Il aidera ses frères dans la Tente de réunion pour l'accomplissement de ce qui doit être observé, mais il n'est plus astreint au service. Tu agiras ainsi à l'égard des lévites au sujet de leurs obligations de service. Yahweh parla à Moïse dans le désert du Sinaï, au premier mois de la deuxième année après leur sortie d'Egypte, en disant : Que les fils d'Israël fassent la Pâque à son temps. Vous la ferez au quatorzième jour de ce mois vers le soir, vous la ferez en son temps, selon toutes les prescriptions et les ordonnances qui la concernent. Moïse parla aux fils d'Israël pour qu'ils fissent la Pâque. Et ils firent la Pâque le quatorzième jour du premier mois vers le soir, dans le désert du Sinaï. Selon tout ce que Yahweh avait ordonné à Moïse, ainsi agirent les fils d'Israël. Il se trouva des hommes qui étaient devenus impurs à cause de cadavres humains et qui ne purent faire la Pâque ce jour-là ; ils se présentèrent ce même jour devant Moïse (et Aaron) ; et ils lui dirent : Nous sommes impurs à cause d'un cadavre humain, pourquoi serions-nous privés d'offrir le sacrifice de Yahweh en son temps au milieu des fils d'Israël ? Moïse leur répondit : Attendez pour que j'entende ce que Yahweh ordonnera à votre sujet. Yahweh parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Si quelqu'un d'entre vous ou de vos descendants est devenu impur à cause d'un cadavre ou se trouve en voyage au loin, il pourra faire la Pâque en l'honneur de Yahweh ; Mais ce sera au second mois, au quatorzième jour vers le soir qu'ils la feront et la mangeront avec des pains sans levain et des herbes amères. Ils n'en laisseront rien pour le lendemain et n'en briseront point les os et la feront selon toutes les prescriptions de la Pâque. Pour l'homme qui est pur et qui ne se trouve pas en voyage au loin et qui omettrait de célébrer la Pâque, celui-là sera retranché de son peuple, car il n'a pas offert le sacrifice de Yahweh en son temps ; cet homme portera son iniquité. Si un étranger, en séjour chez vous, veut faire la Pâque en l'honneur de Yahweh, il doit se conformer aux prescriptions et ordonnances de la Pâque. La même loi s'applique à vous et à l'étranger aussi bien qu'à l'indigène. Au jour où l'on érigea la Demeure, la nuée couvrit la Demeure, la Tente du témoignage, et depuis le soir jusqu'au matin elle fut sur la Demeure comme une apparition de feu. Il en fut ainsi continuellement ; la nuée la couvrait le jour et l'apparition de feu la nuit. Lorsque la nuée s'élevait de dessus la Tente, les fils d'Israël levaient le camp, et à l'endroit où la nuée descendait, ils dressaient le camp. Au commandement de Yahweh partaient les fils d'Israël et au commandement de Yahweh ils campaient ; aussi longtemps que la nuée restait sur la Demeure ils restaient campés. Si la nuée s'attardait de nombreux jours sur la Demeure, les fils d'Israël gardaient le précepte de Yahweh et ne levaient pas le camp. Si la nuée ne restait que quelques jours sur la Demeure, selon l'ordre de Yahweh ils campaient, et sur son ordre encore levaient le camp. S'il arrivait que la nuée ne demeurât que du soir jusqu'au matin pour s'élever sur le matin, alors ils partaient ; si elle s'élevait après un jour et une nuit, ils levaient le camp. Si la nuée s’arrêtait sur la Demeure deux jours, ou un mois ou plus longtemps, les fils d'Israël restaient campés et ne s'en allaient pas ; ce n'était que lorsqu'elle s'élevait qu'ils levaient le camp. Au commandement de Yahweh ils campaient, et au commandement de Yahweh ils levaient le camp ; ils observaient le commandement de Yahweh transmis par Moïse. Yahweh parla à Moïse en disant : Fais-toi deux trompettes d'argent, tu les feras d'argent battu ; elles te serviront pour convoquer l'assemblée et donner le signal de la levée du camp. Quand on sonnera, toute l'assemblée se groupera auprès de toi à l'entrée de la Tente de réunion. N'en sonne-t-on qu'un seul coup, les princes ou les chefs des milliers d'Israël auront à se réunir. En sonne-t-on avec éclat, ceux qui campent à l'Orient auront à se mettre en marche. En sonne-t-on une seconde fois avec éclat, ceux qui campent au midi auront à se mettre en marche ; ... on sonnera avec éclat pour leur départ. Pour réunir l'assemblée vous sonnerez mais non avec éclat. Les fils d'Aaron, les prêtres, sonneront des trompettes ; ce sera une loi perpétuelle pour vous et vos descendants. Et quand vous partirez en guerre dans votre pays contre l'ennemi qui vous opprime, vous sonnerez des trompettes avec éclat, alors Yahweh, votre Dieu, se souviendra de vous et vous serez délivrés de vos ennemis. Dans vos jours de joie, dans vos fêtes et aux nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes pour vos holocaustes et vos sacrifices pacifiques, elles porteront votre souvenir devant Yahweh, moi, Yahweh, je suis votre Dieu. La deuxième année au vingtième jour du deuxième mois, la nuée s'éleva de dessus la Demeure du témoignage. Les fils d'Israël partirent du désert du Sinaï pour leurs étapes, et la nuée s'arrêta dans le désert de Pharan. Ainsi ils levèrent le camp pour la première fois suivant l'ordre de Yahweh transmis par Moïse. La bannière du camp des fils de Juda se mit en marche la première, troupe par troupe ; Nahasson, fils d'Aminadab, commandait sa troupe ; Nathanaël, fils de Suar, commandait la troupe de la tribu des fils d'Issachar ; et Eliab, fils de Hélon, commandait la troupe de la tribu des fils de Zabulon. Quand la Demeure fut démontée, les Gersonites et les Mérarites se mirent en marche, portant la Demeure. La bannière du camp de Ruben se mit en marche, troupe par troupe ; Elisur, fils de Sédéur, commandait sa troupe ; Samaliel, fils de Surisaddaï, commandait la troupe de la tribu des fils de Siméon ; et Eliasaph, fils de Ruel, commandait la troupe de la tribu des fils de Gad. Les Caathites portant le sanctuaire se mirent en marche ; en attendant leur arrivée on avait dressé la Demeure. La bannière du camp des fils d'Ephraïm se mit en marche, troupe par troupe ; Elisama, fils d'Ammiud, commandait sa troupe ; Gamaliel, fils de Phadassur, commandait la troupe de la tribu des fils de Manassé ; et Abidan, fils de Gédéon, commandait la troupe de la tribu des fils de Benjamin. La bannière du camp des fils de Dan se mit en marche, troupe par troupe, constituant l’arrière-garde de tous les camps ; Ahiéser, fils d'Ammisaddaï, commandait sa troupe ; Phégiel, fils d'Ochran, commandait la troupe de la tribu des fils d'Aser ; et Ahira, fils d'Enan, commandait la troupe de la tribu des fils de Nephtali. Tel était l'ordre de marche des fils d'Israël selon leurs troupes, quand ils levaient le camp. Moïse dit à Hobab, fils de Raguel, le Madianite, beau-père de Moïse : Nous sommes en marche vers le lieu dont Yahweh a dit : Je vous le donnerai. Viens avec nous. Nous te ferons du bien car Yahweh a promis du bien à Israël. Mais il lui répondit : Je n'irai pas, car c'est dans mon pays et dans ma famille que je veux aller. Moïse reprit : Ne nous quitte point, de grâce ; ne connais-tu pas les lieux de nos campements dans le désert ; tu nous serviras de guide. Si tu viens avec nous, tu auras part au bien que Yahweh veut nous faire. A partir de la montagne de Yahweh ils firent trois jours de marche, et l'arche de l'alliance de Yahweh marchait devant eux durant ces trois jours de marche pour leur signaler un endroit de campement. La nuée de Yahweh était au-dessus d'eux pendant le jour lorsqu'ils partaient du camp. Quand l'arche se mettait en mouvement, Moïse disait : Lève-toi, Yahweh, - afin que tes ennemis soient dispersés - et que ceux qui te haïssent fuient devant ta face. Et quand elle s'arrêtait, il disait : Reviens, Yahweh, - vers les multitudes des milliers d'Israël. Le peuple se mit à se plaindre amèrement aux oreilles de Yahweh. Lorsque Yahweh l'entendit, sa colère s'enflamma, et le feu de Yahweh s'alluma contre eux et dévorait déjà l'extrémité du camp. Le peuple cria vers Moïse et Moïse intercéda auprès de Yahweh et le feu s'éteignit. On appela ce lieu Thabéera, parce que le feu de Yahweh s'y était allumé contre eux. Le ramassis d'étrangers qui se trouvaient au milieu d'Israël fut pris de convoitise, et de nouveau les Israélites se lamentèrent en disant : Qui nous donnera de la viande à manger ? Il nous souvient des poissons que nous mangions pour rien en Egypte, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail. Tandis que maintenant notre vie se dessèche, il n'y a plus rien ; rien devant nos yeux, hormis la manne. La manne était comme de la graine de coriandre et avait l'aspect du bdellium. Le peuple se dispersait pour la recueillir, puis on la broyait sous la meule ou on la pilait dans un mortier ; on la mettait cuire au pot et on en faisait des gâteaux qui avaient le goût de gâteaux à l'huile. Quand la rosée de la nuit tombait sur le camp, la manne y tombait aussi. Moïse entendit le peuple se lamenter dans chaque famille, chacun à l'entrée de sa tente, et Yahweh entra dans une violente colère ; Moïse en fut contristé, et il dit à Yahweh : Pourquoi fais-tu du mal à ton serviteur et pourquoi n'ai-je pas trouvé grâce à tes yeux pour que tu m'aies imposé le fardeau de tout ce peuple ? Est-ce moi qui ai conçu tout ce peuple, ou est-ce moi qui l'ai enfanté pour que tu me dises : Porte-le sur ton sein comme la nourrice porte l'enfant qu'on allaite, jusqu'au pays que tu as juré de donner à ses pères ? Où prendrai-je de la viande pour en donner à tout ce peuple ? Car ils se lamentent me disant : Donne-nous de la viande à manger. Seul je ne puis porter la charge de tout ce peuple, elle est trop lourde pour moi. Si tu veux continuer à me traiter ainsi, tue-moi plutôt, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux et qu'ainsi je ne voie plus mon malheur. Yahweh parla à Moïse : Assemble-moi soixante-dix hommes d'entre les anciens d'Israël que tu sais être des anciens du peuple et chargés de fonctions ; amène-les à la Tente de réunion où ils se tiendront avec toi. Je descendrai alors et je parlerai ; je prendrai de l'esprit qui est sur toi et le mettrai sur eux afin qu'ils portent avec toi la charge du peuple et qu'ainsi tu ne sois plus seul à la porter. Tu diras au peuple : Sanctifiez-vous pour demain ; vous mangerez de la viande puisque vous avez pleuré aux oreilles de Yahweh, disant : Qui nous fera manger de la viande ? Nous étions bien en Egypte. Yahweh vous donnera maintenant de la viande à manger. Mais vous en mangerez non pas seulement un jour, ni deux, ni cinq, ni vingt, mais un mois tout entier, jusqu'à ce que vous ne puissiez plus la sentir et que vous l'ayez en dégoût, car vous avez méprisé Yahweh qui est au milieu de vous et vous vous êtes lamentés à lui, disant : Pourquoi sommes-nous donc sortis d'Egypte ? Moïse répondit : De six cent mille hommes de pied est le peuple au milieu duquel je suis et tu dis : je leur donnerai de la viande et ils en mangeront un mois entier. Pourra-t-on abattre brebis et bœufs pour qu'ils en aient assez, ou faudra-t-il prendre tous les poissons de la mer pour qu'ils en aient assez ? Yahweh répondit à Moïse : Le bras de Yahweh est-il trop faible ? Bientôt tu verras si ma parole se réalise ou non devant toi. Moïse sortit alors et rapporta au peuple les paroles de Yahweh, puis il assembla soixante-dix hommes des anciens du peuple et les rangea autour de la tente. Yahweh descendit dans la nuée et parla à Moïse, prit de l'esprit qui était sur lui et le mit sur les soixante-dix anciens ; dès que l'esprit reposa sur eux, ils se mirent à prophétiser, ce qui ne se reproduisit plus. Deux hommes étaient demeurés dans le camp, l'un s'appelait Eldad, l'autre Médad ; l'esprit reposa également sur eux ; ils étaient parmi les inscrits mais n'étaient pas sortis vers la Tente et prophétisaient dans le camp. Un serviteur courut l'annoncer à Moïse en disant : Eldad et Médad prophétisent dans le camp. Josué, le fils de Nun, depuis sa jeunesse serviteur de Moïse... , prit la parole et dit : Mon maître, Moïse, empêche-les. Moïse lui répondit : Qu'as-tu à être jaloux pour moi ! Puisse tout le peuple de Yahweh être composé de prophètes parce que Yahweh aurait fait descendre sur eux son esprit ! Moïse se retira dans le camp avec les anciens d'Israël. Un vent s'éleva, envoyé par Yahweh, qui amena de la mer des cailles et les abattit sur le camp, sur une étendue d'un jour de marche dans toutes directions autour du camp (si bien qu'il y en avait la hauteur de deux coudées environ au-dessus du sol). Pendant tout ce jour, toute la nuit et toute la journée du lendemain, le peuple s'occupa à ramasser les cailles ; celui qui en avait ramassé le moins en avait encore dix tas, et ils les étendirent tout autour du camp. La chair était encore entre leurs dents, elle n'était pas encore consommée que la colère de Yahweh s'enflamma contre le peuple, et que Yahweh frappa le peuple d'une très grande plaie. On donna à ce lieu le nom de Qibroth-Hattaava, car on y enterra le peuple qui avait été pris de convoitise. De Qibroth-Hattaava, le peuple se mit en marche pour Haséroth et il demeura à Haséroth. Marie et Aaron parlèrent contre Moïse, à cause de la femme coushite qu'il avait prise, car il avait pris une femme coushite. Et ils dirent : Est-ce à Moïse seulement que Yahweh a parlé ? N'a-t-il pas parlé à nous aussi ? Ce que Yahweh entendit. Mais Moïse était un homme très doux, beaucoup plus que tout autre homme sur la terre. Et sitôt Yahweh dit à Moïse, à Aaron et à Marie : Sortez tous trois vers la Tente de réunion. Et ils sortirent tous les trois. Yahweh descendit dans la colonne de nuée et se tint à l'entrée de la Tente, puis appela Aaron et Marie, qui tous deux sortirent. Puis il leur dit : Ecoutez donc mes paroles : S'il y a parmi vous un prophète de Yahweh, - je me révèle à lui en vision, - et je lui parle en songe. Il n'en va pas de même avec mon serviteur Moïse. - Il s'est montré le plus fidèle dans toute ma maison. C'est de bouche à bouche que je lui parle, - lui apparaissant et non en énigmes. C'est l'image de Yahweh qu'il voit. - Pourquoi n'avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ? La colère de Yahweh s'enflamma contre eux et il se retira. Dès que la nuée eut disparu de dessus la Tente, sitôt Marie se trouva couverte de lèpre, comme de la neige ; et Aaron se tournant vers Marie la vit lépreuse. Aaron dit alors à Moïse : Maître, je t'en prie, ne nous fais pas porter la faute que nous avons follement commise. Qu'elle ne soit pas comme un enfant mort, dont la chair est déjà à demi-consumée au sortir du sein de sa mère. Moïse cria vers Yahweh et dit : O Dieu, de grâce, guérissez-la. Et Yahweh dit à Moïse : Si son père lui avait craché au visage ne devrait-elle pas être couverte de honte durant sept jours ? Ainsi devra-t-elle être enfermée hors du camp sept jours, après quoi elle pourra y être reçue de nouveau. Marie resta donc séquestrée hors du camp sept jours, et le peuple ne partit que lorsque Marie eut été réintégrée. Après cela, le peuple partit de Haséroth et ils campèrent dans le désert de Pharan. Yahweh parla à Moïse en disant : Envoie pour toi des hommes pour explorer le pays de Canaan que je veux donner aux fils d'Israël ; vous enverrez un homme de chacune des tribus de vos pères, et que tous soient des princes parmi eux. Moïse les envoya du désert de Pharan sur l'ordre de Yahweh, tous ces hommes étaient des princes des fils d'Israël. En voici les noms : pour la tribu de Ruben, Sammua, fils de Zéchur ; pour la tribu de Siméon, Saphat, fils de Huri ; pour la tribu de Juda, Caleb, fils de Jéphoné ; pour la tribu d'Issachar, Igal, fils de Joseph ; pour la tribu d'Ephraïm, Osée, fils de Nun ; pour la tribu de Benjamin, Phalti, fils de Raphu ; pour la tribu de Zabulon, Geddiel, fils de Sodi ; pour la tribu de Joseph, la tribu de Manassé, Gaddi, fils de Susi ; pour la tribu de Dan, Ammiel, fils de Gemalli ; pour la tribu d'Aser, Sthur, fils de Michaël ; pour la tribu de Nephtali, Nahabi, fils de Vapsi ; pour la tribu de Gad, Guel, fils de Machi. Tels sont les noms des hommes que Moïse envoya pour explorer le pays ; et Moïse donna à Osée, fils de Nun, le nom de Josué. Lorsque Moïse les envoya pour explorer le pays, il leur dit : Montez par le Négeb et gravissez la montagne ; examinez l'aspect du pays, voyez si le peuple qui l'habite est fort ou faible, peu ou très nombreux ; comment est le pays où il habite, s'il est bon ou mauvais ; comment sont les villes où il habite, si elles sont ouvertes ou fortifiées ; comment est le sol, s'il est gras ou maigre, s'il y a des arbres ou non. Soyez forts et prenez des fruits du pays. C'était alors le temps des premiers raisins. Ils montèrent donc et explorèrent le pays depuis le désert de Sin jusqu'à Rohob, à l'entrée d'Hamath. Ils montèrent dans le Négeb et parvinrent à Hébron où étaient Achiman, Sisaï et Tholmaï, descendants d'Enac. Hébron avait été bâtie sept ans avant Tsoan d'Egypte. Ils parvinrent aussi à la vallée d'Escol où ils coupèrent un sarment de vigne et une grappe de raisins qu'ils portèrent à deux au moyen d'une perche, et quelques grenades et quelques figues. On appela ce lieu vallée d'Escol, à cause de la grappe de raisin qu'y avaient coupée les fils d'Israël. Au bout de quarante jours, ils s'en revinrent de l'exploration du pays. Ils allèrent trouver Moïse, Aaron et toute l'assemblée des fils d'Israël à Cadès dans le désert de Pharan, et leur firent leur rapport ainsi qu'à toute l'assemblée et leur montrèrent les fruits du pays. Ils rapportèrent à Moïse lui disant : Nous sommes entrés dans le pays où tu nous as envoyés ; vraiment il y coule du lait et du miel et en voici les fruits. Cependant le peuple qui l'habite est fort et les villes sont fortifiées et très grandes ; nous y avons vu les descendants d'Enac. Amalec habite le pays du Négeb ; le Hittite, le Jébuséen et l'Amorrhéen habitent la montagne et le Cananéen habite au bord de la mer et sur les rives du Jourdain. Caleb essaya de calmer le peuple irrité contre Moïse et dit : Montons sans tarder et conquérons ce pays, car nous le pouvons certainement. Mais les hommes qui étaient montés avec lui dirent : Nous ne sommes pas en état de monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous. Et ils rapportèrent aux fils d'Israël des choses inexactes sur le pays qu'ils avaient vu, en disant : Le pays que nous avons parcouru pour l'explorer est un pays qui dévore ses habitants, et tous les hommes que nous y avons vus sont extraordinairement grands. Nous y avons vu des géants descendants d'Enac, de la race des géants ; nous étions à nos propres yeux comme des sauterelles et ainsi étions-nous également à leurs yeux. Alors toute l'assemblée éleva la voix et se mit à crier ; le peuple se lamenta cette nuit-là. Et tous les fils d'Israël murmurèrent contre Moïse et Aaron, et toute l'assemblée leur dit : Que ne sommes-nous morts en Egypte ou dans ce désert ! Que ne sommes-nous morts ? Pourquoi Yahweh nous a-t-il fait entrer dans ce pays ? pour périr par l'épée et pour que nos femmes et nos enfants deviennent un butin ? Ne vaut-il pas mieux pour nous retourner en Egypte ? Et ils disaient entre eux : Donnons-nous un chef et retournons en Egypte. Moïse et Aaron tombèrent sur leur face devant toute l'assemblée réunie des fils d'Israël. Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jéphoné, d'entre ceux qui avaient exploré le pays, déchirèrent leurs vêtements, et parlèrent à toute l'assemblée des fils d'Israël, en disant : Le pays que nous avons parcouru pour l'explorer est un pays extraordinairement bon. Si Yahweh nous est favorable, il nous fera entrer dans ce pays et nous le donnera ; c'est un pays où coulent le lait et le miel. Seulement ne vous révoltez pas contre Yahweh et ne vous effrayez point du peuple de ce pays, car ils seront notre pâture. Leur protection s'est retirée d'eux, tandis que Yahweh est avec nous ; ne les craignez donc pas. Toute l'assemblée parlait de les lapider, lorsqu'apparut aux fils d'Israël la gloire de Yahweh sur la Tente de réunion. Et Yahweh parla à Moïse : Jusques à quand ce peuple va-t-il encore m'outrager ? Jusques à quand refusera-t-il de croire en moi malgré tous les prodiges que j'ai faits au milieu d'eux ? Je vais le frapper de la peste et l'anéantir, mais de toi je ferai une nation plus grande et plus nombreuse que lui. Moïse répondit à Yahweh : Les Egyptiens ont appris que par ta puissance tu as fait sortir ce peuple du milieu d'eux, et tous les habitants de ce pays savent que toi, Yahweh, tu es au milieu de ce peuple, que toi, Yahweh, tu te fais voir à lui face à face, que ta nuée se tient sur eux et que tu marches devant eux le jour dans une colonne de nuée, et la nuit dans une colonne de feu. Si maintenant tu fais mourir ce peuple d'un seul coup, les nations qui ont entendu parler de ton nom diront : C'est parce que Yahweh n'a pas pu faire entrer ce peuple dans le pays qu'il avait juré de lui donner, qu'il les a fait mourir dans le désert. Et que maintenant la puissance de mon Maître se montre grande ainsi que tu l'as déclaré, disant : Yahweh est lent à la colère et riche en miséricorde ; il pardonne l'iniquité et le péché, mais ne laisse pas impuni, poursuivant l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième générations. Pardonne donc l'iniquité de ce peuple selon la grandeur de ta miséricorde, ainsi que tu l'as fait depuis l'Egypte jusqu'ici. Yahweh répondit : Je pardonne selon ta prière, mais aussi vrai que je suis vivant et que ma gloire remplit toute la terre, tous les hommes qui ont vu ma gloire et les prodiges que j'ai faits en Egypte et dans le désert, et qui pourtant m'ont tenté dix fois déjà et n'ont pas écouté ma voix, seront privés de la vue du pays que j'avais promis avec serment à leurs pères ; aucun de ceux qui m'ont outragé ne le verra. Toutefois mon serviteur Caleb, pour le récompenser d'avoir eu un esprit différent et m’être demeuré fidèle, je le ferai entrer dans le pays où il est allé et ses descendants le posséderont. Mais l'Amalécite et le Cananéen demeureront dans la plaine. Demain, retournez et partez vers le désert dans la direction de la mer Rouge. Yahweh parla à Moïse et à Aaron, disant : Jusques à quand tolérerai-je les murmures de cette assemblée perverse contre moi ? Car les murmures que les fils d'Israël profèrent contre moi, je les ai entendus. Dis leur : Aussi vrai que je suis vivant, oracle de Yahweh, et selon ce que vous avez crié à mes oreilles, j'agirai envers vous. Vos cadavres tomberont dans ce désert ; à vous tous, dont le recensement a été fait, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus et qui avez murmuré contre moi. Aucun de vous n'entrera dans le pays où j'avais juré de vous établir, à l'exception de Caleb, fils de Jéphoné, et de Josué, fils de Nun. Mais vos petits-enfants, dont vous avez dit qu'ils deviendraient un butin, je les y ferai entrer et ils connaîtront le pays que vous avez dédaigné. Vos cadavres tomberont dans le désert, vos fils erreront pendant quarante ans dans le désert pour expier votre iniquité jusqu'à ce que vos cadavres soient consumés dans le désert. Selon le nombre des jours que vous avez mis à explorer le pays, autant d'années que de jours, soit quarante ans, vous porterez la peine de vos iniquités, et vous saurez ce que signifie mon hostilité. C'est moi, Yahweh, qui ai dit, oui, vraiment c'est ainsi que je traiterai toute cette assemblée perverse qui s'est ameutée contre moi ; ils seront anéantis dans ce désert, ils y mourront. Les hommes que Moïse avait envoyés explorer le pays et qui à leur retour avaient fait murmurer contre lui toute l'assemblée, racontant des choses inexactes sur ce pays, ces hommes qui avaient tenu des propos inexacts et méchants sur ce pays moururent frappés d'une mort soudaine devant Yahweh. Seuls Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jéphoné, survécurent d'entre ces hommes qui étaient allés explorer le pays. Quand Moïse rapporta ces paroles à tous les fils d'Israël, ils en furent grandement affligés. Le lendemain ils se préparèrent de bonne heure, et montèrent vers le sommet de la montagne en disant : Nous sommes prêts à monter au lieu dont Yahweh a parlé, car nous avons péché. Moïse répondit : Pourquoi voulez-vous transgresser l'ordre de Yahweh ? Cela ne vous réussira pas. Ne montez pas, car Yahweh n'est pas au milieu de vous, vous serez battus par vos ennemis. Car l'Amalécite et le Cananéen sont là contre vous, et vous tomberez par l'épée parce que vous vous êtes détournés de Yahweh et Yahweh ne sera pas avec vous. Ils s'obstinèrent à vouloir monter au sommet de la montagne, mais l'arche de l'alliance de Yahweh non plus que Moïse ne bougèrent du camp. L'Amalécite et le Cananéen, qui habitaient cette montagne, descendirent, les battirent et les taillèrent en pièces jusqu'à Horma. Yahweh parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : quand vous serez entrés dans le pays où vous habiterez que je veux vous donner, et que vous voudrez offrir à Yahweh un sacrifice par le feu, holocauste ou quelque autre sacrifice, en accomplissement d'un vœu ou en offrande volontaire ou à l'occasion de vos fêtes, pour qu'il soit d'agréable odeur à Yahweh, qu'il s'agisse de gros ou de menu bétail, que celui qui fait son offrande à Yahweh offre en oblation un dixième de fleur de farine pétrie avec un quart de hin d'huile, et un quart de hin de vin pour la libation que tu joindras à l'holocauste ou à quelque autre sacrifice pour chaque agneau. Pour un bélier tu offriras en oblation deux dixièmes de fleur de farine pétrie avec un tiers de hin d'huile, et pour la libation un tiers de hin de vin ; ainsi tu offriras un sacrifice d'agréable odeur à Yahweh. Si tu offres un jeune bœuf en holocauste ou autre sacrifice, en acquittement d'un vœu ou bien en sacrifice pacifique à Yahweh, on offrira avec le jeune bœuf comme oblation trois dixièmes de fleur de farine pétrie avec un demi-hin d'huile ; et pour la libation tu offriras un demi-hin de vin : sacrifice par le feu d'agréable odeur à Yahweh. Ainsi fera-t-on pour chaque bœuf ; chaque bélier, pour chaque agneau ou chevreau. Selon le nombre des victimes que vous offrirez, vous ferez ainsi pour chacune d'elles. Quiconque est né dans le pays agira ainsi d'après ces règles, quand il voudra offrir un sacrifice par le feu d'agréable odeur à Yahweh. Si un étranger qui séjourne parmi vous ou quiconque habite au milieu de vous pour longtemps, veut faire un sacrifice par le feu d'agréable odeur à Yahweh, il le fera de la même manière que vous le faites. Une seule loi vaut pour vous comme pour l'étranger résidant, c'est une loi perpétuelle pour vos descendants : devant Yahweh, il en sera de l'étranger comme de vous-mêmes. Une seule loi, un seul droit vaudra pour vous et pour l'étranger séjournant parmi vous. Yahweh parla à Moïse disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Lorsque vous serez entrés dans le pays où je veux vous conduire, et que vous mangerez du pain de ce pays, vous prélèverez une offrande pour Yahweh. Comme prémices de votre farine vous prélèverez un gâteau en offrande, comme l'offrande de votre aire vous le prélèverez. Comme prémices de votre farine vous ferez une offrande à Yahweh de génération en génération. Si vous péchez par inadvertance et transgressez quelqu'un des commandements que Yahweh a communiqués à Moïse, tout ce que Yahweh vous a ordonné par l'intermédiaire de Moïse, depuis le jour où Yahweh l'a ordonné jusqu'à la suite des générations, si donc on a péché par inadvertance sans que l'assemblée en ait eu conscience, toute l'assemblée offrira un jeune taureau en holocauste d'agréable odeur à Yahweh avec son oblation et sa libation, selon les prescriptions, et un bouc en sacrifice pour le péché. Et le prêtre fera l'expiation pour toute l'assemblée des fils d'Israël et il leur sera pardonné, car ce n'était qu'une inadvertance et ils ont présenté en offrande à Yahweh un sacrifice par le feu, et un sacrifice pour le péché à Yahweh à cause de leur erreur. Ainsi il sera pardonné à toute l'assemblée des fils d'Israël ainsi qu'à l'étranger qui séjourne au milieu d'eux, car tout est arrivé à l'assemblée par inadvertance. Si c'est une seule personne qui a péché par inadvertance, elle devra offrir une chèvre d'un an en sacrifice pour le péché. Le prêtre fera l'expiation pour la personne qui a péché par erreur, car c'est par erreur devant Yahweh, et par le sacrifice expiatoire il lui sera pardonné. Pour celui qui est né dans le pays parmi les fils d'Israël et pour l'étranger qui séjourne parmi vous il y aura une seule loi pour celui qui aura péché par inadvertance. Mais si quelqu'un pèche de propos délibéré, qu'il soit né dans le pays ou étranger, il outrage Yahweh ; cet homme sera retranché du milieu de son peuple, car il a méprisé la parole de Dieu et violé son commandement ; un tel homme doit être retranché, que son péché retombe sur lui. Lorsque les fils d'Israël étaient dans le désert, ils surprirent un homme qui, le jour du sabbat, ramassait du bois. Ceux qui l'avaient trouvé ramassant du bois l'amenèrent à Moïse, à Aaron et à toute l'assemblée. Ils le placèrent sous bonne garde, car il n'avait pas encore été décidé comment on en agirait avec lui. Yahweh parla à Moïse : Cet homme est à punir de mort ; toute l'assemblée doit le lapider en dehors du camp. Toute l'assemblée le conduisit alors hors du camp et ils le lapidèrent et le firent mourir selon que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Yahweh parla à Moïse en disant : Parle aux enfants d'Israël et dis-leur : de se faire des glands aux coins de leurs vêtements, eux ainsi que leurs descendants, et de mettre au gland de chaque coin un nœud de pourpre violette. Voici quel sera pour vous le but de ces glands : lorsque vous les verrez, vous vous rappellerez tous les commandements de Yahweh pour les observer, et vous ne vous laisserez pas entraîner par les convoitises de votre cœur et de vos yeux qui vous rendraient infidèles. C'est afin que vous vous souveniez de tous mes commandements et que vous les observiez, et qu'ainsi vous soyez saints devant votre Dieu. Moi, Yahweh, je suis votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte pour être votre Dieu, moi Yahweh votre Dieu. Coré, fils d'Isaar, fils de Caath, fils de Lévi… et Dathan et Abiron, fils d'Eliab, et Hon, fils de Phallu, fils de Ruben, se soulevèrent contre Moïse et avec eux deux cent cinquante hommes des fils d'Israël, princes de l'assemblée, membres du conseil, personnages de renom. Ils s'attroupèrent contre Moïse et Aaron et leur dirent : C'en est trop de votre part ! Toute l'assemblée, eux tous sont saints et Yahweh est au milieu d'eux ; pourquoi vous élevez-vous au-dessus de l'assemblée de Yahweh ? Quand Moïse entendit cela, il tomba sur sa face, et dit à Coré et à toute sa troupe : Demain Yahweh fera connaître qui est à lui et qui est saint pour le faire approcher de lui. Faites ceci : prenez vos encensoirs, Coré et toute sa troupe. Mettez-y demain le feu et jetez dessus du parfum devant Yahweh ; celui que Yahweh aura choisi, c'est celui-là qui est saint, c'en est trop de votre part, fils de Lévi ! Moïse dit à Coré : Ecoutez donc, fils de Lévi. Est-ce trop peu pour vous que le Dieu d'Israël vous ait mis à part de l'assemblée d'Israël, en vous faisant approcher de lui pour faire le service de la Demeure de Yahweh et vous faire tenir devant l'assemblée pour en remplir l'office ? Il t'a fait approcher de lui, toi et tous tes frères, les fils de Lévi, et vous réclamez encore le sacerdoce. C'est pourquoi toi et toute ta bande vous vous êtes ligués contre Yahweh, car Aaron, qui est-il, pour que vous murmuriez contre lui ? Moïse envoya chercher Dathan et Abiron, fils d'Eliab, et ils dirent : Nous ne viendrons pas. N'est-ce pas assez de nous avoir fait sortir d'un pays, où coulent le lait et le miel, pour nous faire périr dans le désert, pour prétendre encore t'ériger en dominateur sur nous ? Certes, ce n'est pas dans un pays où coulent le lait et le miel que tu nous as conduits, pour nous y faire posséder des champs et des vignes ; crèveras-tu les yeux de ces hommes, nous ne viendrons pas. Fort irrité, Moïse dit à Yahweh : Ne regarde pas favorablement leur sacrifice. Je ne leur ai jamais rien pris, pas même un âne, et à aucun d'entre eux je n'ai fait le moindre mal. Moïse dit à Coré : Toi et toute ta bande, trouvez-vous demain devant Yahweh, toi avec eux et Aaron. Que chacun prenne son encensoir, mettez-y du parfum et présentez chacun votre encensoir devant Yahweh - soit deux cent cinquante encensoirs - toi aussi et Aaron prendrez chacun votre encensoir. Ils prirent donc chacun leur encensoir, y mirent du feu et y jetèrent du parfum et se tinrent à l'entrée de la Tente de réunion, avec Moïse et Aaron. Contre eux Coré avait réuni toute l'assemblée à l'entrée de la Tente de réunion. Alors apparut à toute l'assemblée la gloire de Yahweh, et Yahweh parla à Moïse et à Aaron disant : Séparez-vous de cette assemblée, car je vais les anéantir en un clin d'œil. Ils tombèrent alors sur la face et dirent : O Dieu, Dieu des esprits de toute chair, un seul homme a péché et tu t'irriterais contre toute l'assemblée ! Yahweh parla à Moïse disant : Parle à l'assemblée et dis : Ecartez-vous des environs de la demeure de Coré, Dathan et Abiron. Moïse se leva et alla vers Dathan et Abiron, les anciens d'Israël le suivaient. Il parla à l'assemblée disant : Ecartez-vous des tentes de ces hommes pervers et ne touchez à rien de ce qui leur appartient, pour ne pas périr à cause de tous leurs péchés. Ils se retirèrent alors des environs de la demeure de Coré, de Dathan et d'Abiron, tandis que Dathan et Abiron étaient sortis et se tenaient à l'entrée de leurs tentes avec leurs femmes, leurs fils et leurs petits enfants. Moïse dit alors : A ceci vous reconnaîtrez que Yahweh m'a envoyé pour accomplir toutes ces choses, que je n'agis pas de moi-même. Si ces gens meurent comme meurent tous les hommes et si leur châtiment n'est autre que celui de tous les hommes, c'est que Yahweh ne m'a pas envoyé ; mais si Yahweh fait quelque chose d'extraordinaire en sorte que la terre s'entr'ouvre et les engloutisse avec tout ce qui leur appartient, et qu'ils descendent vivants au séjour des morts, alors vous saurez que ces hommes ont outragé Yahweh. A peine avait-il terminé ces paroles que le sol se fendit sous eux. La terre s'entr'ouvrit et les engloutit ainsi que leurs familles avec tous ceux qui étaient avec Coré et tous leurs biens. Ainsi ils descendirent vivants dans le séjour des morts avec tout ce qui leur appartenait, et la terre les recouvrit, et ils périrent du milieu de l'assemblée. Tout Israël qui était autour d'eux s'enfuit à leurs cris, car disaient-ils : que la terre ne nous engloutisse pas aussi ! Et un feu sortit de Yahweh et consuma les deux cent cinquante hommes qui offraient l'encens. Yahweh parla à Moïse et dit : Dis à Eléazar, fils du prêtre Aaron, de retirer les encensoirs du brasier et d'en disperser le feu au loin car ils sont sanctifiés. Les encensoirs de ces hommes qui ont péché au prix de leur vie, qu'on les étende en lames pour en recouvrir l'autel, car ils ont été offerts à Yahweh et sont sanctifiés ; qu'ils servent d'avertissement aux fils d'Israël. Le prêtre Eléazar prit les encensoirs d'airain qu'avaient apportés les hommes consumés par le feu, et on en fit des lames pour le revêtement de l'autel : signe commémoratif pour les fils d'Israël, pour que tout profane qui n'est pas de la descendance d'Aaron ne prétende brûler l'encens devant Yahweh et ne subisse le sort de Coré et de sa bande selon que Yahweh le lui avait déclaré par Moïse. Le lendemain, toute l'assemblée des fils d'Israël murmura contre Moïse et Aaron en disant : Vous avez fait mourir le peuple de Yahweh. Et comme l'assemblée s'attroupait contre Moïse et Aaron, ceux-ci se tournèrent vers la Tente de réunion, et voici que la nuée l'avait recouverte et qu'apparut la gloire de Yahweh. Moïse et Aaron se rendirent devant la Tente de réunion, et Yahweh parla à Moïse en disant : Eloignez-vous du milieu de cette assemblée, car je vais les anéantir en un dm d'œil. Ils tombèrent sur leur face. Moïse dit alors à Aaron : Prends l'encens, mets-y du feu de l'autel et jette dessus de l'encens ; va en toute hâte vers l'assemblée et fais l'expiation pour eux, car la colère est sortie de devant Yahweh et déjà commence le fléau. Aaron prit l'encensoir, ainsi que Moïse l'avait ordonné et courut au milieu de l'assemblée où, en fait, le fléau avait commencé parmi le peuple ; il y mit l'encens et fit l'expiation pour le peuple. Et comme il se tenait entre les vivants et les morts, le fléau s'arrêta. Le nombre de ceux qui périrent par ce fléau fut de quatorze mille sept cents sans compter ceux qui étaient morts à cause de Coré. Aaron retourna alors vers Moïse à l'entrée de la Tente de réunion, et le fléau avait cessé. Yahweh parla à Moïse, disant : Parle aux fils d'Israël et fais-toi donner par eux une verge par chaque tribu, soit douze verges, de la part de tous les princes, tribu par tribu. Ecris le nom de chacun sur sa verge. Pour le nom d'Aaron, écris-le sur la verge de Lévi, car une verge spéciale revient à son chef de tribu. Tu les déposeras dans la Tente de réunion devant le témoignage, là où j'ai coutume de me révéler. La verge de celui que je choisis fleurira, et ainsi je ferai taire devant moi les murmures des fils d'Israël qu'ils profèrent contre vous. Moïse parla donc aux fils d'Israël, et tous les princes lui remirent leurs verges, chacun la sienne, tribu par tribu, soit douze verges, et parmi ces douze verges se trouvait celle d'Aaron. Moïse déposa les verges devant Yahweh dans la Tente du témoignage. Lorsque le lendemain Moïse entra dans la Tente du témoignage, voici que la verge d'Aaron, qui appartenait à la tribu de Lévi, avait fleuri, elle avait poussé des boutons, s'était garnie de fleurs et portait des amandes mûres. Moïse emporta toutes les verges de devant Yahweh à tous les fils d'Israël qui les regardèrent et emportèrent chacun leur verge. Yahweh dit à Moïse : Replace la verge d'Aaron devant le témoignage, pour qu'elle demeure comme un avertissement aux rebelles, et qu'ainsi tu fasses cesser leurs murmures contre moi et qu'ils ne meurent plus. C'est ce que fit Moïse, agissant selon ce que lui avait ordonné Yahweh. Les fils d'Israël dirent à Moïse : Voici que nous périssons, nous sommes perdus, tous perdus. Quiconque s'approche de la Demeure de Yahweh doit mourir. Devons-nous donc tous mourir jusqu'au dernier ? Yahweh parla à Aaron : Toi, tes fils et la maison de ton père avec toi, vous serez responsables des fautes contre le sanctuaire. Toi et tes fils avec toi vous serez responsables des fautes contre votre sacerdoce. Tes frères aussi, la tribu de Lévi, tribu de ton père, fais-les approcher de toi, qu'ils se joignent à toi et te servent, toi et tes fils avec toi, devant la Tente du témoignage. Ils auront à veiller sur ton service et celui de toute la Tente, mais seulement qu'ils ne s'approchent ni des objets sacrés, ni de l'autel de peur qu'ils ne meurent et vous avec eux. Ils te seront donc adjoints et auront à veiller au service de la Tente de réunion, à tout ce qu'exige le service de la Tente ; aucun profane n'approchera de vous. Pour vous, vous aurez le service du sanctuaire et de l'autel afin que la colère ne vienne plus sur les fils d'Israël. Voici que moi-même j'ai pris vos frères les lévites du milieu des fils d'Israël comme un don pour vous ; à Yahweh aussi ils sont donnés pour le service dans la Tente de réunion. Mais toi et tes fils avec toi vous remplirez les fonctions de votre sacerdoce pour tout ce qui concerne l'autel et ce qui est en dedans du voile ; la fonction du sacerdoce est un don que je vous fais ; le profane qui s'en approcherait serait puni de mort. Yahweh parla à Aaron : Voici que je te confie le soin de mes offrandes, prélevées sur tous les dons sacrés des fils d'Israël, je te les donne comme ta part de droit à toi et à tes fils en revenu perpétuel. Des choses très saintes, sauf ce qui doit être brûlé, voici ce qui te reviendra : toutes leurs offrandes pour toutes leurs oblations, tous leurs sacrifices pour le péché et tous leurs sacrifices de réparation qu'ils me présenteront comme choses très saintes, elles t'appartiendront à toi et à tes fils. Dans un lieu très saint tu les mangeras ; tout homme pourra en manger, elles seront pour vous comme chose sainte. Ceci t'appartient encore : ce qui est prélevé sur leurs dons pour toute offrande balancée des fils d'Israël : je te le donne à toi, à tes fils et à tes filles avec toi comme un revenu perpétuel ; quiconque dans ta famille est pur peut en manger. Tout le meilleur de l'huile, du vin nouveau et du blé, dont ils offrent les prémices à Yahweh je te le donne. Les produits nouveaux de leur terre qu'ils te présenteront seront pour toi ; quiconque dans ta famille est pur pourra en manger. Tout ce qui est voué par anathème en Israël t'appartiendra. Tout premier-né de toute chair que l'on offre à Yahweh, homme ou animal, t'appartiendra, seulement tu feras racheter le premier-né de l'homme ainsi que le premier-né de l'animal impur. Pour son rachat, tu le feras à partir de l’âge d'un mois selon la valeur d'estimation : cinq sicles d'argent, selon le sicle du sanctuaire qui est de vingt gêrâh. Mais le premier-né du bœuf, de la brebis et de la chèvre tu ne le feras pas racheter, car ils sont saints ; tu répandras leur sang sur l'autel et tu feras fumer leur graisse en sacrifice par le feu d'agréable odeur pour Yahweh. Mais leur chair t'appartiendra, ainsi que la poitrine qu'on balance et la cuisse droite. Tout ce qui est prélevé sur les choses saintes que les fils d'Israël offrent à Yahweh, je te le donne ainsi qu'à tes fils et à tes filles avec toi en revenu perpétuel. C'est une alliance de sel perpétuelle devant Yahweh pour toi et tes descendants avec toi. Yahweh parla à Aaron : Tu n'auras point d'héritage dans leur pays, et il n'y aura point de part pour toi au milieu d'eux ; c'est moi qui suis ta part et ton héritage au milieu des fils d'Israël. Aux fils de Lévi, je donne comme héritage toute dîme en Israël pour le service qu'ils ont à faire, le service de la Tente de réunion. Les fils d'Israël ne devront plus s'approcher de la Tente de réunion, de peur qu'ils n'encourent une faute et ne meurent. Ce sont les lévites qui auront à faire le service de la Tente de réunion et ils porteront leurs (des fils d'Israël) iniquités ; c'est une loi perpétuelle de génération en génération qu'ils n'auront point d'héritage au milieu des fils d'Israël. Car je leur donne en héritage les dîmes que les fils d'Israël prélèvent sur leurs offrandes à Yahweh, c'est pourquoi j'ai prescrit à leur sujet qu'ils n'auront aucun héritage au milieu des fils d'Israël. Yahweh parla à Moïse en disant : Tu parleras aux lévites et tu leur diras : Lorsque vous recevrez des fils d'Israël la dîme que je vous attribue de leurs biens pour votre héritage, vous en prélèverez une offrande pour Yahweh : une dîme de la dîme. Ce prélèvement vous sera compté comme le blé prélevé de l'aire et le vin nouveau du pressoir. Ainsi vous prélèverez une offrande pour Yahweh sur toutes les dîmes que vous recevrez des fils d'Israël, et vous remettrez cette offrande pour Yahweh à Aaron le prêtre. Sur tous les dons que vous recevrez, vous prélèverez entière l'offrande à Yahweh, et certes de ce qu'il y a de meilleur en tant que revenu sacré. Puis tu leur diras : Quand vous en aurez prélevé le meilleur, le reste sera compté aux lévites comme le produit de l'aire et le produit du pressoir. Vous pourrez le manger en tout lieu, vous et votre famille, car c'est comme votre salaire pour votre service de la Tente de réunion. Dès que vous en aurez prélevé le meilleur, vous n'aurez alors la charge d'aucune faute, et vous n'aurez pas profané les saintes offrandes des fils d'Israël et vous ne mourrez point. Yahweh parla à Moïse et à Aaron en disant : Voici l'ordonnance et la loi que Yahweh a prescrites en ces termes : Dis aux fils d'Israël de t'amener une vache rousse sans défaut, qui n'a aucun défaut corporel et n'ait pas encore porté le joug. Vous la remettrez au prêtre Eléazar. On la conduira hors du camp et on l'égorgera en sa présence. Le prêtre Eléazar prendra alors de son sang avec son doigt et avec ce sang aspergera sept fois dans la direction de la face de la Tente de réunion. On brûlera la vache sous ses yeux ; la peau, la chair et le sang, on les brûlera avec les excréments. Puis le prêtre prendra du bois de cèdre, de l'hysope et de l'écarlate, et les jettera dans le feu dans lequel la vache a été brûlée. Il lavera ses vêtements et baignera son corps dans l'eau ; après quoi il pourra rentrer dans le camp, cependant le prêtre est impur jusqu'au soir. Celui qui a brûlé la vache doit aussi laver ses vêtements et baigner son corps dans l'eau ; il est impur jusqu'au soir. Un homme pur recueillera alors les cendres de la vache et les déposera hors du camp dans un lieu pur ; elles seront conservées pour l'assemblée des fils d'Israël en vue de la préparation de l'eau lustrale : c'est un sacrifice pour le péché. Celui qui aura recueilli les cendres de la vache devra laver ses vêtements et sera impur jusqu'au soir. Et ceci sera une loi perpétuelle pour les fils d'Israël et pour l'étranger qui séjourne au milieu d'eux : Celui qui aura touché un mort, un cadavre humain quel qu'il soit, sera impur pour sept jours. Il se purifiera avec cette eau le troisième et le septième jour et de nouveau il sera pur ; mais s'il ne se purifie pas le troisième et le septième jour, il ne sera pas pur. Quiconque aura touché un mort, le corps d'un homme qui est mort, et ne se sera pas purifié souille la Demeure de Yahweh ; cet homme sera retranché d'Israël ; car l'eau lustrale n'a pas été aspergée sur lui ; il reste impur et sa souillure demeure sur lui. Voici la loi : lorsqu'un homme meurt dans une tente, quiconque pénètre dans la tente et tout ce qui s'y trouve est impur pour sept jours. Tout vase ouvert sur lequel il n'y a point de couvercle attaché sera impur. Quiconque touchera en pleine campagne un corps frappé par l'épée ou tombé de mort naturelle, ou encore des ossements humains ou un tombeau, sera impur pour sept jours. Pour celui qui est ainsi devenu impur, on prendra de la cendre du sacrifice pour le péché et l'on versera dessus de l'eau vive dans un vase. Un homme pur prendra de l'hysope, le trempera dans l'eau et aspergera la tente et tous les objets ainsi ; que les personnes qui se trouvaient là, de même pour celui qui aura touché des ossements, ou un homme tué ou mort naturellement, ou un tombeau. L'homme pur aspergera celui qui est impur, le troisième et le septième jour, et lorsqu'il l'aura purifié le septième jour, il lavera ses vêtements et se baignera dans l'eau ; le soir il sera pur. Mais celui qui serait devenu impur et ne se serait pas purifié sera retranché du milieu de l'assemblée, car il souille le sanctuaire de Yahweh parce que l'eau lustrale n'a pas été aspergée sur lui, aussi reste-t-il impur. Ce sera pour vous une loi perpétuelle. Quant à celui qui aura fait l'aspersion de l'eau, il devra laver ses vêtements, et celui qui touchera l'eau lustrale est impur jusqu'au soir. Et tout ce que touchera celui qui est impur devient impur, de même que la personne qui le touchera est impure jusqu'au soir. Les fils d'Israël, toute l'assemblée, arrivèrent dans le désert de Sin au premier mois, et le peuple séjourna à Cadès ; c'est là que mourut Marie et qu'elle fut enterrée. Comme il n'y avait pas d'eau pour l'assemblée, ils s'ameutèrent contre Moïse et Aaron, et le peuple chercha querelle à Moïse et ils disaient : Que n'avons-nous péri lorsque périrent nos frères devant Yahweh ! Pourquoi avez-vous conduit l'assemblée de Yahweh dans ce désert pour que nous y mourions, nous et notre bétail ? Pourquoi nous avez-vous fait monter d'Egypte pour nous amener en cette mauvaise contrée, où il n'y a pas d'endroit pour semer, pas de figuiers, pas de vignes, pas de grenadiers et pas d'eau à boire ? Alors Moïse et Aaron s'en allèrent de l'assemblée à l'entrée de la Tente de réunion et tombèrent sur leur face... et la gloire de Yahweh leur apparut. Yahweh parla à Moïse disant. Prends la verge et réunis l'assemblée, toi et ton frère Aaron, et en leur présence, ordonnez au rocher de donner ses eaux ; fais couler de l'eau du rocher pour eux pour que boive l'assemblée ainsi que son bétail. Moïse prit la verge de devant Yahweh comme il lui avait été ordonné. Puis Moïse et Aaron réunirent l'assemblée devant le rocher et Moïse leur dit : Ecoutez donc, rebelles ! Pouvons-nous faire que de ce rocher de l'eau coule pour vous ? Moïse leva la main et avec sa verge frappa deux fois le rocher ; l'eau en sortit alors en abondance et l'assemblée en but ainsi que son bétail. Yahweh dit à Moïse et à Aaron : Parce que vous n'avez pas cru en moi, pour manifester ma sainteté aux yeux des fils d'Israël, vous ne ferez point entrer cette assemblée dans le pays que je leur donnerai. Ce sont les eaux de Mériba où les fils d'Israël contestèrent avec Yahweh et il manifesta parmi eux sa sainteté. Moïse envoya de Cadès des messagers au roi d'Edom : Ainsi parle, dirent-ils, ton frère Israël : tu connais toutes les tribulations que nous avons endurées. Nos pères descendirent en Egypte et nous y demeurâmes longtemps. Mais les Egyptiens nous maltraitèrent nous et nos pères. Nous avons alors crié vers Yahweh et il a entendu notre voix, il nous a envoyé un ange qui nous a fait sortir d'Egypte ; et voici que nous sommes à Cadès, ville sur la frontière de ton territoire. Nous voudrions passer par ton pays ; nous ne traverserons ni les champs ni les vignes et nous ne boirons point l'eau des puits ; nous marcherons sur la route royale sans nous en écarter à droite ou à gauche, jusqu'à ce que nous ayons franchi ton territoire. Edom lui répondit : Tu ne passeras pas chez moi, sinon j'irais à ta rencontre avec l'épée. Les fils d'Israël lui répondirent. C'est par la grande route que nous monterons et si nous buvons de ton eau, nous et notre bétail, nous t'en donnerons le prix ; il s'agit seulement de traverser en passant. Il répliqua : Tu ne passeras pas. Et Edom sortit à sa rencontre avec un peuple nombreux et une grande force. Et comme Edom refusait le passage aux fils d'Israël par son territoire, Israël s'en détourna. Ils partirent donc de Cadès, et les fils d'Israël, toute l'assemblée, parvinrent à la montagne de Hor. Yahweh parla à Moïse et à Aaron à la montagne de Hor, à la frontière du pays d'Edom, et dit : Aaron va être réuni à son peuple car il n'entrera pas dans le pays que je donnerai aux fils d'Israël, parce que vous avez été rebelles à mon ordre aux eaux de Mériba. Prends Aaron et son fils Eléazar et conduis-les sur la montagne de Hor. Dépouille Aaron de ses vêtements et revêts-en son fils Eléazar, car Aaron rejoindra ses pères et mourra là. Moïse fit selon ce que lui avait ordonné Yahweh et ils montèrent sur la montagne de Hor aux yeux de toute l'assemblée. Et Moïse dépouilla Aaron de ses vêtements et en revêtit Eléazar son fils, et Aaron mourut là au sommet de la montagne. Alors Moïse et Eléazar descendirent de la montagne. Lorsque toute l'assemblée eut vu qu'Aaron était mort, toute la maison d'Israël pleura Aaron pendant trente jours. Le Cananéen, roi d'Arad, qui habitait le Négeb, apprit qu'Israël venait par le chemin d'Atharîm ; il attaqua Israël et lui fit quelques prisonniers. Israël fit alors un vœu à Yahweh en disant : Si tu livres ce peuple entre mes mains, je vouerai ses villes à l'anathème. Yahweh entendit la voix d'Israël et lui livra les Cananéens, et on les voua eux et leurs villes à l'anathème et on appela ce lieu Horma. Ils partirent de la montagne de Hor par le chemin de la mer Rouge, pour contourner le pays d'Edom ; mais en route le peuple perdit patience, et il parla contre Dieu et contre Moïse : Pourquoi nous avez-vous fait monter d'Egypte pour que nous mourions dans le désert ? Car il n'y a ni pain ni eau et nous avons pris en dégoût cette misérable nourriture. Yahweh envoya alors contre le peuple des serpents brûlants qui mordirent le peuple et beaucoup périrent en Israël. Le peuple vint à Moïse et ils dirent : Nous avons péché en parlant contre Yahweh et contre toi. Intercède auprès de Yahweh pour qu'il éloigne de nous les serpents. Et Moïse intercéda pour le peuple. Yahweh parla à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant et pends-le à un poteau : quiconque aura été mordu et le regardera vivra. Moïse fit un serpent d'airain et le pendit à un poteau, et si les serpents mordaient quelqu'un et que celui-ci regardait sur le serpent d'airain il demeurait en vie. Les fils d'Israël partirent et campèrent à Oboth. Ils partirent d'Oboth et campèrent à Jeabarim dans le désert devant Moab à l'Est. De là ils partirent et campèrent dans la vallée de Zared. Ils partirent de là et campèrent au delà de l'Arnon qui coule dans le désert et sort du territoire des Amorrhéens, car l'Arnon est la frontière de Moab entre les Moabites et les Amorrhéens. C'est pourquoi il est dit dans le livre des guerres de Yahweh : ... Vaheb en Sufâh et les vallées des torrents d'Arnon - et la pente des vallées des torrents qui s'étend dans la contrée d'Ar - et s'appuie à la frontière de Moab. De là ils allèrent à Béer ; c'est le puits dont Yahweh parla à Moïse en disant : Rassemble le peuple et je leur donnerai de l'eau. C'est alors qu'Israël chanta ce cantique : Jaillis, ô puits ; acclamez-le ! - Puits que des princes ont creusé. Que les grands du peuple ont ouvert - avec le sceptre, avec leurs bâtons. Du désert ils allèrent à Matthana ; de Matthana à Nahaliel ; de Nahaliel à Bamoth ; de Bamoth à la vallée qui est dans le champ de Moab au sommet du Phasga qui domine le désert. Israël envoya des messagers à Séhon, roi des Amorrhéens, en disant : Je voudrais passer par ton pays ; nous ne nous écarterons ni dans les champs ni dans les vignes et ne boirons pas l'eau des puits, nous irons par la route royale jusqu'à ce que nous ayons traversé ton territoire. Mais Séhon ne permit pas à Israël de traverser son territoire ; il rassembla tout son peuple et sortit à la rencontre d'Israël dans le désert. Il arriva à Jasa et livra bataille à Israël. Israël le frappa du tranchant de l'épée et conquit son pays depuis l'Arnon jusqu'au Jaboc, jusque chez les Ammonites, car le territoire des Ammonites était fort. Israël prit toutes ces villes et s'établit dans toutes les villes des Amorrhéens, à Hésébon et dans toutes les localités lui appartenant ; car Hésébon était la ville de Séhon, roi des Amorrhéens ; il avait fait la guerre au précédent roi de Moab et lui avait pris tout son territoire jusqu'à l'Arnon. C'est pourquoi les poètes disent : Venez à Hésébon, - que soit rebâtie et fortifiée la ville de Séhon. Car un feu est sorti de Hésébon, - une flamme de la ville de Séhon, Elle a dévoré Ar-Moab ; - Les seigneurs des hauteurs de l'Arnon. Malheur à toi, Moab, - tu es perdu, peuple de Chamos. Il a laissé mettre en fuite ses fils - et ses filles captives - aux mains de Séhon, roi des Amorrhéens. Nous les avons frappés de nos traits ; perdue - Hésébon jusqu'à Dibon ; Nous avons dévasté jusqu'à Nophé - avec le feu jusqu'à Médaba. Les fils d'Israël s'établirent donc dans le pays des Amorrhéens. Moïse envoya explorer Jazer, qu'ils prirent avec les localités lui appartenant et en chassèrent les Amorrhéens qui s'y trouvaient. Puis changeant de direction, ils montèrent par le chemin de Basan ; Og, roi de Basan, sortit à leur rencontre avec tout son peuple pour les attaquer à Edraï. Yahweh dit à Moïse : Ne le crains pas, car je le livre entre tes mains, lui, tout son peuple et son pays ; et tu agiras avec lui comme tu as agi avec Séhon, roi des Amorrhéens, qui habitait à Hésébon. Et ils le battirent avec ses fils et tout son peuple jusqu'à ce qu'il ne restât plus personne et ils s'emparèrent de son pays. Les fils d'Israël partirent et campèrent dans les plaines de Moab, au delà du Jourdain près de Jéricho. Lorsque Balac, fils de Séphor, vit tout ce qu'Israël avait fait aux Amorrhéens, une grande frayeur s'empara de Moab devant ce peuple, car il était nombreux ; Moab fut frappé d'épouvante devant les fils d'Israël. Moab dit aux anciens de Madian : Cette multitude va maintenant dévorer tout le pays d'alentour, tout comme les bœufs dévorent l'herbe des champs. Balac, fils de Séphor, qui alors était roi de Moab, envoya des messagers à Balaam, fils de Béor, à Péthor, sur le fleuve, dans le pays des fils de son peuple pour l'appeler et lui faire dire : Voici qu'un peuple est sorti de l'Egypte, il couvre toute la surface du pays et s'est établi en face de moi. Viens donc maintenant et maudis-moi ce peuple, car il est plus puissant que moi ; peut-être pourrai-je alors le vaincre et le chasser du pays, car je sais que celui que tu bénis est béni et que celui que tu maudis est maudit. Les anciens de Moab et les anciens de Madian se mirent en route, munis de présents pour le devin. Arrivés auprès de Balaam ils lui rapportèrent les paroles de Balac. Balaam leur dit : Demeurez ici cette nuit et je vous donnerai réponse, selon ce que Yahweh me dira. Et les princes de Moab demeurèrent chez Balaam. Dieu vint vers Balaam et lui dit : Qui sont ces hommes que tu as chez toi ? Balaam répondit à Dieu : Balac, fils de Séphor, roi de Moab, me les a envoyés dire : Voici qu'un peuple est sorti d'Egypte, il couvre toute la surface du pays ; viens donc maintenant et maudis-le moi, peut-être pourrai-je alors le vaincre et le chasser. Mais Dieu dit à Balaam : Tu n'iras pas avec eux et tu ne maudiras pas ce peuple car il est béni. Lorsqu'au matin Balaam se leva, il dit aux princes de Balac : Retournez dans votre pays car Yahweh refuse de me laisser aller avec vous. Les princes de Moab partirent et lorsqu'ils furent arrivés auprès de Balac ils lui dirent : Balaam a refusé de venir avec nous. De nouveau Balac envoya des princes plus nombreux et plus illustres que les premiers. Arrivés auprès de Balaam, ils lui dirent : Ainsi parle Balac, fils de Séphor : Ne te laisse donc pas empêcher de venir vers moi. Car je te récompenserai magnifiquement et ferai tout ce que tu me diras, viens donc et maudis-moi ce peuple. Mais Balaam répondit aux serviteurs de Balac : Quand même Balac me donnerait autant d'argent et d'or que sa maison peut en contenir, je ne saurais contrevenir à l'ordre de Yahweh, mon Dieu, en aucune façon, ni petite ni grande. Cependant, restez ici cette nuit pour que je sache ce que Yahweh pourra encore me dire. Dieu vint vers Balaam dans la nuit et lui dit : si ces hommes sont venus pour t'appeler, lève-toi et pars avec eux, mais tu ne feras que ce que je t'ordonnerai. Au matin Balaam se leva et ayant sellé son ânesse s'en alla avec les princes de Moab. Mais la colère de Yahweh s'alluma parce qu’il était parti et l'ange de Yahweh se plaça sur le chemin pour lui faire obstacle, et Balaam était monté sur son ânesse et deux serviteurs l'accompagnaient. Lorsque l'ânesse vit l'ange de Yahweh qui se tenait sur le chemin, son épée nue à la main, elle se détourna du chemin et alla dans les champs ; Balaam se mit à frapper l'ânesse pour la ramener dans le chemin. Alors l'ange de Yahweh se plaça dans un chemin creux entre les vignes, bordé d'un mur de chaque côté. Voyant l'ange de Yahweh l'ânesse se serra contre le mur et pressa le pied de Balaam contre le mur, et de nouveau il la frappa. L'ange de Yahweh prit les devants et se plaça dans un lieu étroit où il n'y avait pas moyen de s'écarter ni à droite ni à gauche. A la vue de l'ange de Yahweh l'ânesse se coucha sous Balaam, qui, enflammé, de colère, la frappa de son bâton. Yahweh ouvrit alors la bouche de l'ânesse et elle dit à Balaam : Que t'ai-je fait pour que tu m'aies frappée déjà trois fois ? Balaam répondit à l'ânesse : Parce que tu te joues de moi. si j'avais une épée en main je te tuerais à l'instant. L'ânesse répliqua à Balaam : Ne suis-je pas ton ânesse que tu as toujours montée jusqu'à présent ? Avais-je accoutumé d'agir ainsi contre toi ? Et il répondit : Non. Yahweh ouvrit les yeux de Balaam et il vit l'ange de Yahweh se tenant sur le chemin, son épée nue à la main, il se prosterna et tomba sur sa face. L'ange de Yahweh lui dit : Pourquoi as-tu frappé ton ânesse par trois fois ? C'est moi qui suis venu pour t'arrêter, car ce voyage est contre mon gré. L'ânesse m'a vu et s'est déjà détournée de moi trois fois. si elle ne s'était détournée de moi, maintenant je t'aurais tué, mais lui aurais laissé la vie. Balaam dit alors à l'ange de Yahweh : J'ai péché, car j'ignorais que c'était toi qui te tenais devant moi sur le chemin, et maintenant si cela ne te plaît pas je vais retourner. L'ange de Yahweh répondit à Balaam : Va avec ces hommes, mais tu ne diras que ce que je t'ordonnerai. Et Balaam s'en alla avec les princes de Balac. Lorsque Balac apprit que Balaam arrivait, Il sortit à sa rencontre jusqu'à Ir-Moab. Balac dit à Balaam : Ne t'ai-je pas fait appeler à plusieurs reprises ? Pourquoi n'es-tu pas venu à moi ? Ne suis-je pas réellement capable de te récompenser dignement ? Balaam répondit à Balac : Voici que je suis venu vers toi, mais pourrai-je maintenant proférer quelque parole. Les paroles que Dieu mettra dans ma bouche, celles-là seulement je dirai. Balaam s'en alla alors avec Balac et ils arrivèrent à Qiriath-Chutsoth. Balac immola des bœufs et des brebis et il en envoya à Balaam et aux princes qui étaient avec lui. Le matin, Balac emmena Balaam et le fit monter à Bamoth-Baal d'où il pouvait apercevoir les derniers rangs du peuple. Alors Balaam dit à Balac : Dresse-moi ici sept autels et tiens-moi prêts sept jeunes taureaux et sept béliers. Balac fit comme avait dit Balaam, et Balac et Balaam offrirent un taureau et un bélier sur chaque autel. Balaam dit à Balac : Demeure près de ton holocauste, pour moi je veux aller, peut-être Yahweh viendra-t-il à ma rencontre, et ce qu'il me fera voir je te le raconterai. Et il s'en alla en un lieu désert. Dieu vint à la rencontre de Balaam qui lui dit : J'ai dressé sept autels, et sur chaque autel, j'ai offert un jeune taureau et un bélier. Yahweh mit une parole dans la bouche de Balaam et dit : Retourne auprès de Balac et tu parleras ainsi. Lorsqu'il fut retourné auprès de lui, voici que Balac se tenait à côté de son holocauste avec tous les princes de Moab. Il proféra son oracle et dit : D'Aram Balac m'a fait venir, - le roi de Moab, des montagnes de l'Orient. Viens et maudis-moi Jacob, - Viens, menace Israël. Mais comment pourrais-je maudire, si Dieu ne maudit pas, - et comment pourrais-je menacer si Dieu ne menace pas. Car je le vois de la cime des rochers, - et je le regarde du haut des collines, Ce peuple qui demeure à part - et n'est pas rangé parmi les nations. Qui pourra compter la poussière de Jacob - et dénombrer les dizaines de milliers d'Israël ? Puissè-je mourir de la mort des justes, - et puissent mes descendants leur ressembler. Balac dit alors à Balaam : Que m'as-tu fait ? Je t'ai fait appeler pour maudire mes ennemis et voilà que tu les bénis. Mais celui-ci répondit et dit : Ne dois-je pas redire exactement ce que Yahweh a mis dans ma bouche ? Balac lui dit : Viens donc avec moi en un autre endroit d'où tu pourras voir ce peuple - tu n'en verras que la partie extrême sans le voir tout entier - et de là tu me le maudiras. Et il l'emmena au champ des Sentinelles, au sommet du Phasga, y bâtit sept autels et offrit sur chaque autel un jeune taureau et un bélier. Puis Balaam dit à Balac : Tiens-toi ici près de ton holocauste pendant que j'irai à la rencontre de Dieu. Et Yahweh vint au-devant de Balaam, lui mit une parole dans la bouche et dit : Retourne auprès de Balac et tu parleras ainsi. Lorsqu'il fut revenu près de lui, voici que celui-ci se tenait près de son holocauste avec les princes de Moab, et Balac lui demanda : Qu'a dit Yahweh ? Alors Balaam proféra son oracle et dit : Lève-toi, Balac, et écoute, - prête-moi l'oreille, fils de Séphor. Dieu n'est pas un homme pour ne pas tenir parole, - ni un fils d'Adam pour se repentir. Est-ce lui qui parlerait et n'agirait pas, - qui dirait et n'accomplirait pas ? Ainsi j'ai reçu mission de bénir. - Il a donc béni et je n'y contredirai point. On n'aperçoit pas d'iniquité en Jacob - et on ne voit point de mal en Israël. Yahweh, son Dieu, est avec lui, - et en lui retentit la joyeuse acclamation pour le Roi. Dieu qui l'a fait sortir d'Egypte - est pour lui comme les cornes du buffle, Car il n'y a point de magie en Jacob, - ni de divination en Israël. En temps voulu il est annoncé à Jacob - et à Israël ce que Dieu va accomplir. Voici que ce peuple se lève comme une lionne, - il se dresse comme un lion, Il ne se couche point qu'il n'ait dévoré sa proie, - et bu le sang de ses victimes. Balac dit alors à Balaam : Si tu ne peux le maudire, du moins ne le bénis pas. Balaam répondit à Balac : Ne t'ai-je pas dit que je ferais tout ce qu'aura dit Yahweh ? Et Balac dit à Balaam : Viens donc et je te conduirai en un autre endroit. Peut-être sera-t-il agréable à Dieu que de là ta me le maudisses. Et Balac prit avec lui Balaam sur le sommet du Phasga qui domine le désert. Balaam parla à Balac : Dresse-moi ici sept autels et prépare-moi sept jeunes taureaux et sept béliers. Balac fit ainsi, selon qu'avait parlé Balaam, et offrit sur chaque autel un jeune taureau et un bélier. Balaam s'aperçut qu'il plaisait à Yahweh de bénir Israël, et n'alla pas comme les fois précédentes à la rencontre de signes magiques, mais tourna son visage du côté du désert. Lorsque Balaam leva les yeux et vit Israël campé par tribus, l'esprit de Dieu vint sur lui ; il proféra son oracle et dit : Oracle de Balaam, fils de Béor, - oracle de l'homme aux yeux ouverts, - oracle de celui qui entend les paroles de Dieu, Qui contemple la vision du Tout-Puissant, - qui tombe mais dont les yeux s'ouvrent. Qu'elles sont belles tes tentes, ô Jacob, - tes demeures, ô Israël, Comme des vallées elles s'étendent, - comme des jardins le long d'un fleuve, Comme des chênes que Yahweh a plantés, - comme des cèdres le long des eaux. L'eau déborde de ses seaux - et sa semence est abondamment arrosée. Son roi est plus puissant qu'Agag, - sa royauté gagne en puissance. Dieu, qui l'a fait sortir d'Egypte, - est pour lui comme les cornes du buffle. Il dévore les peuples qui l'attaquent, - brise leurs os et les frappe de ses flèches. Il ploie les genoux, se couche comme un lion, - comme une lionne ; qui le fera lever ? Que celui qui te bénit soit béni, - et que celui qui te maudit soit maudit ! Balac s'enflamma de colère contre Balaam et frappa des mains ; Balac dit à Balaam : C'est pour maudire mes ennemis que je t'ai fait appeler, et voici que tu n'as fait que les bénir ces trois fois. Et maintenant fuis dans ton pays. J'avais promis de te récompenser dignement, voici que Yahweh a détourné de toi la récompense. Balaam répondit à Balac : N'avais-je pas déjà parlé en ces termes aux messagers que tu m'avais envoyés : Quand Balac me donnerait autant d'argent et d'or que sa maison peut en contenir, je ne saurais transgresser l'ordre de Yahweh pour faire de moi-même quoi que ce soit en bien ou en mal. Ce que Yahweh me dit, cela seulement je le dis. Et maintenant que je m'en vais vers mon peuple, viens donc que je t'annonce encore ce que ce peuple fera à ton peuple dans la suite des jours. Et Balaam proféra son oracle et dit : Oracle de Balaam, fils de Béor, - oracle de l'homme aux yeux ouverts. Oracle de celui qui entend les paroles de Dieu, - qui connaît les pensées du Très-Haut, Qui contemple la vision du Tout-Puissant, - qui tombe mais dont les yeux s'ouvrent. Je le vois, mais pas encore maintenant, - je le vois, mais pas encore de près : Une étoile sort de Jacob, - et un sceptre s'élève d'Israël, Il brise les tempes de Moab, - il extermine tous les fils du Tumulte. Edom est sa possession ; - Séir, son ennemi, est sa possession. Israël développe sa puissance. - De Jacob sort un dominateur, il anéantit ce qui reste de Séir. Balaam vit Amalec, proféra son oracle et dit : Amalec est le premier des peuples, - mais sa fin sera la ruine. Il vit le Cinéen, proféra son oracle et dit : Ta demeure est solide - et ton nid bâti sur le roc. Toutefois le Cinéen est voué à la ruine, - combien de temps encore ? et Assour t'emmène captif. Il proféra son oracle et dit : Malheur ! Qui pourra demeurer en vie si Dieu ordonne cela ! Des navires viennent de Céthim. Ils oppriment Assour et oppriment Héber. - Et là aussi est à la fin la ruine. Balaam se leva, partit et retourna en son pays ; Balac reprit aussi son chemin. Pendant qu'Israël séjournait à Settim le peuple commença à se livrer à la débauche avec les filles de Moab. Celles-ci invitèrent le peuple aux sacrifices de leurs dieux et le peuple prit part au festin et se prosterna devant leurs dieux ; et Israël servit Béelphégor et la colère de Yahweh s'enflamma contre Israël. Yahweh dit à Moïse : Rassemble tous les chefs du peuple et expose les coupables devant Yahweh, à la face du soleil, afin que la colère de Yahweh se détourne d'Israël. Moïse dit aux juges d'Israël : que chacun mette à mort ceux des siens qui ont servi Béelphégor. Et voici qu'un homme des fils d'Israël vint et amena à ses frères une Moabite, et cela sous les yeux de Moïse et de toute l'assemblée des fils d'Israël, tandis qu'ils pleuraient à l'entrée de la Tente de réunion. Ce que voyant, Phinées, fils d'Eléazar, fils du prêtre Aaron, se leva du milieu de l'assemblée et prit une lance en main, suivit l'Israélite à l'intérieur de la tente et les transperça tous deux, l'Israélite et la femme, les frappant au ventre. Le nombre de ceux qui moururent par suite du fléau fut de vingt-quatre mille. Yahweh parla à Moïse et dit : Phinées, fils d'Eléazar, fils du prêtre Aaron, a détourné ma fureur des fils d'Israël parce qu'il a montré au milieu d'eux un zèle tel que je l'aurais fait moi-même, et qu'ainsi je n'ai pas anéanti entièrement les fils d'Israël dans mon zèle. C'est pourquoi tu lui diras : Voici que je conclus avec lui une alliance de paix ; ce sera pour lui et pour ses descendants après lui l'alliance d'un sacerdoce perpétuel parce qu'il a été plein de zèle pour son Dieu et qu'il a fait l'expiation pour les fils d'Israël. L'Israélite, qui fut alors tué en même temps que la Madianite, s'appelait Zamri, fils de Salu, prince d'une famille de Siméonites, et la Madianite alors tuée s'appelait Cozbi, fille de Sur, chef d'une tribu, d'une famille, en Madian. Yahweh parla à Moïse et dit : Attaque les Madianites et inflige-leur une défaite. Car c'est eux qui vous ont attaqués par les ruses qu'ils ont machinées contre vous au moyen de Phogor et de Cozbi, fille d'un chef madianite, leur compatriote, qui fut tuée le jour du fléau survenu à cause de Phogor. A la suite de ce fléau, Yahweh parla à Moïse et à Eléazar, fils du prêtre Aaron, disant : Faites le recensement de toute l'assemblée des fils d'Israël depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, par familles, pour tous les hommes aptes à porter les armes. Moïse et le prêtre Eléazar firent donc le recensement dans les plaines de Moab, près du Jourdain, en face de Jéricho, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, ainsi que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Et les fils d'Israël, qui sortirent d'Egypte furent : Ruben, premier-né d'Israël. Fils de Ruben : d'Hénoch, la famille des Hénochites ; de Phallu, la famille des Phalluites ; de Hesron, la famille des Hesronites ; de Charmi, la famille des Charmites. Telles sont les familles des Rubénites : le nombre de leurs recensés fut de quarante-trois mille sept cent trente. Fils de Phallu, Eliab ; Fils d'Eliab, Namuel, Dathan et Abiron. C'est ce Dathan et cet Abiron, membres du conseil de l'assemblée, qui se révoltèrent contre Moïse et Aaron avec la bande de Coré dans leur rébellion contre Yahweh. La terre ouvrit alors la bouche et les engloutit avec Coré tandis que périssait la bande et que le feu dévorait les deux cent cinquante hommes, servant ainsi d'avertissement. Les fils de Coré ne moururent pas. Fils de Siméon, selon leurs familles : de Namuel, la famille des Namuélites ; de Jamin, la famille des Jaminites ; de Jachin, la famille des Jachinites ; de Zaré, la famille des Zaréites ; de Saül, la famille des Saülites. Telles sont les familles des Siméonites : vingt-deux mille deux cents. Fils de Gad, selon leurs familles : de Séphon, la famille des Séphonites ; d'Aggi, la famille des Aggites ; de Suni, la famille des Sunites ; d'Ozni, la famille des Oznites ; de Her, la famille des Hérites ; d'Arod, la famille des Arodites ; d'Ariel, la famille des Ariélites. Telles sont les familles des fils de Gad, selon leur recensement : quarante mille cinq cents. Fils de Juda, Her et Onan, mais Her et Onan moururent au pays de Canaan. Les fils de Juda furent selon leurs familles : de Séla, la famille des Sélaïtes ; de Pharès, la famille des Pharésites ; de Zaré, la famille des Zaréites ; Les fils de Pharès furent : de Hesron, la famille des Hesronites ; de Hamul, la famille des Hamulites. Telles sont les familles de Juda, selon leur recensement : soixante-seize mille cinq cents. Fils d'Issachar, selon leurs familles : de Thola, la famille des Tholaïtes ; de Phua, la famille des Phuaïtes ; de Jasub, la famille des Jasubites ; de Semron, la famille des Semronites. Telles sont les familles d'Issachar, selon leur recensement : soixante-quatre mille trois cents. Fils de Zabulon, selon leurs familles : de Sared, la famille des Sarédites : d'Elon, la famille des Elonites ; de Jalel, la famille des Jalélites. Telles sont les familles de Zabulon, selon leur recensement : soixante mille cinq cents. Fils de Joseph, selon leurs familles : Manassé et Ephraïm. Fils de Manassé : de Machir, la famille des Machirites. Machir engendra Galaad ; de Galaad, la famille des Galaadites ; Voici les fils de Galaad : de Jézer, la famille des Jézérites ; de Hélec, la famille des Hélécites ; d'Asriel, la famille des Asriélites ; de Séchem, la famille des Séchémites ; de Sémida, la famille des Sémidaïtes ; d'Hépher, la famille des Héphérites. Salphaad, fils d'Hépher, n'eut point de fils, mais des filles ; le nom des filles de Salphaad est Maala, Noa, Hégla, Melcha et Thersa. Telles sont les familles de Manassé, le nombre des recensés fut de cinquante-deux mille sept cents. Voici les fils d'Ephraïm selon leurs familles : de Suthala, la famille des Suthalaïtes ; de Bécher, la famille des Béchérites ; de Théhen, la famille des Théhénites. Et voici les fils de Suthala : d'Héran, la famille des Héranites. Telles sont les familles des fils d'Ephraïm, selon leur recensement : trente-deux mille cinq cents. Ce sont là les fils de Joseph selon leurs familles. Fils de Benjamin, selon leurs familles : de Béla, la famille des Bélaïtes ; d'Asbel, la famille des Asbélites ; d'Ahiram, la famille des Ahiramites ; de Supham, la famille des Suphamites ; de Hupham, la famille des Huphamites. Les fils de Béla furent Héred et Noéman ; d'Héred, la famille des Hérédites ; de Noéman, la famille des Noémanites. Tels sont les fils de Benjamin, selon leurs familles, et le nombre de leurs recensés fut de quarante-cinq mille cinq cents. Voici les fils de Dan selon leurs familles : de Suham, la famille des Suhamites. Telles sont les familles de Dan selon leurs familles. Toutes les familles de Suham selon leur recensement sont de soixante-quatre mille quatre cents. Fils d'Aser, selon leurs familles : de Jamné, la famille des Jamnites ; de Jessui, la famille des Jessuites ; de Béria, la famille des Beriaïtes. Des fils de Béria : de Héber, la famille des Hébérites ; de Melehiel, la famille des Melehiélites. Le nom de la fille d'Aser était Sara. Telles sont les familles d'Aser, selon leur recensement : cinquante-trois mille quatre cents. Fils de Nephtali, selon leurs familles : de Jasiel, la famille des Jasiélites ; de Guni, la famille des Gunites ; de Jéser, la famille des Jésérites ; de Sellem, la famille des Sellémites. Telles sont les familles de Naphtali selon leurs familles et leurs recensés sont de quarante-cinq mille quatre cents. Tels sont les fils d'Israël qui furent recensés au nombre de six cent un mille sept cent trente. Yahweh parla à Moïse en disant : C'est à ceux-là que sera partagé le pays, comme héritage, selon le nombre des personnes. A la tribu nombreuse tu donneras un plus grand héritage, à la tribu moindre un plus petit héritage, à chacune sera attribué son héritage selon le nombre de ses recensés. Seulement, c'est au sort qu'on partagera le pays ; ils recevront leur possession selon les noms des tribus patriarcales. C'est par le sort que sera réparti l'héritage entre la tribu nombreuse et celle qui est plus petite. Voici les lévites recensés selon leurs familles : de Gerson, la famille des Gersonites ; de Caath, la famille des Caathites ; de Mérari, la famille des Mérarites. Voici les familles de Lévi : la famille des Lobnites, la famille des Hébronites, la famille des Moholites, la famille des Musites et la famille des Coréïtes. Caath engendra Amram, et le nom de la femme d'Amram était Jochabed, fille de Lévi, qui naquit à Lévi en Egypte. Elle enfanta à Amram, Aaron, Moïse et Marie, leur sœur. Il naquit à Aaron Nadab et Abiu, Eléazar et Ithamar. Nadab et Abiu moururent quand ils présentèrent un feu illégitime devant Yahweh. Le nombre de leurs recensés fut de vingt-trois mille, tous les mâles depuis l'âge d'un mois et au-dessus ; ils ne furent pas recensés en effet avec les autres fils d'Israël car il ne leur fut point attribué d'héritage parmi les fils d'Israël. Tels sont ceux qui furent recensés par Moïse et le prêtre Eléazar, qui firent le dénombrement des fils d'Israël dans les plaines de Moab près de Jéricho. Parmi eux ne se trouvait plus aucun des fils d'Israël dont Moïse et Aaron avaient fait le recensement dans le désert du Sinaï ; car Yahweh leur avait déclaré qu'ils mourraient dans le désert ; et il n’en resta pas un, sinon Caleb, fils de Jéphoné, et Josué, fils de Nun. Alors s'approchèrent les filles de Salphaad, fils de Hépher, fils de Galaad, fils de Machir, fils de Manassé, des familles de Manassé, le fils de Joseph ; et ses filles s'appelaient Maala, Noa, Hégla, Melcha et Thersa. Elles se tinrent devant Moïse et devant le prêtre Eléazar, devant les princes et devant toute l'assemblée, à l'entrée de la Tente de réunion et dirent : Notre père est mort dans le désert, mais il ne faisait pas partie de la bande qui se révolta contre Yahweh, de la bande de Coré ; il est mort en effet pour son propre péché sans laisser de fils. Pourquoi le nom de notre père devrait-il disparaître du milieu de sa famille parce qu'il n'a pas eu de fils ? Donne-nous donc une propriété parmi les frères de notre père. Moïse déféra leur cause à Yahweh. Et Yahweh parla à Moïse disant : La demande des filles de Salphaad est juste. Donne-leur en héritage une propriété parmi les frères de leur père et transmets-leur l'héritage de leur père. Et aux fils d'Israël tu parleras en disant : Si un homme vient à mourir sans laisser de fils, vous transmettrez son héritage à sa fille ; et s'il n'a point de fille, vous donnerez son héritage à ses frères. S'il n'a point de frère, vous donnerez son héritage aux frères de son père ; et s'il n'y a point de frère de son père, vous donnerez son héritage au plus proche parent de sa famille ; c'est lui qui en prendra possession. Ce sera pour les fils d'Israël une règle de droit ainsi que Yahweh l'a ordonné à Moïse. Yahweh dit à Moïse : Monte sur cette montagne d'Abarim et regarde le pays que j'ai donné aux fils d'Israël. Regarde-le donc ; puis toi aussi tu seras réuni à ton peuple comme l'a été Aaron, ton frère, parce que vous avez été rebelles à mon ordre dans le désert de Sin, lors de la révolte de l'assemblée, au lieu de faire éclater à leurs yeux ma sainteté par les eaux. Ce sont les eaux de Mériba, à Cadès, dans le désert de Sin. Moïse parla à Yahweh en disant : Que Yahweh, le Dieu des esprits de toute chair, établisse sur l'assemblée un homme, qui sorte à leur tête et marche à leur tête, qui les fasse sortir et rentrer, afin que l'assemblée de Yahweh ne soit pas comme des brebis qui n'ont point de pasteur. Yahweh dit à Moïse : Prends-toi Josué, le fils de Nun, homme en qui est l'Esprit, et impose-lui la main. Tu le mettras en présence du prêtre Eléazar et de toute l'assemblée et tu l'installeras comme chef sous leurs yeux. Tu lui communiqueras de ta dignité pour que toute l'assemblée des fils d'Israël lui obéisse. Il se présentera devant le prêtre Eléazar qui consultera pour lui la décision de l'Urim devant Yahweh ; sur son ordre ils sortiront et sur son ordre ils rentreront, lui avec tous les fils d'Israël et toute l'assemblée. Moïse fit selon que Yahweh lui avait ordonné. Il prit Josué et le présenta au prêtre Eléazar et à toute l'assemblée. Il lui imposa les mains et l'installa comme chef, selon que Yahweh l'avait prescrit par Moïse. Yahweh parla à Moïse en disant : Donne cette ordonnance aux fils d'Israël et dis-leur : Vous me présenterez fidèlement mon offrande au temps fixé, ma nourriture par le sacrifice par le feu d'agréable odeur pour moi. Puis tu leur diras : Voici le sacrifice par le feu que vous avez à offrir à Yahweh, chaque jour deux agneaux d'un an sans défaut, comme holocauste perpétuel. Tu offriras l'un des agneaux le matin et l'autre vers le soir, et un dixième d'épha de fleur de farine pétrie avec un quart de hin d'huile d'olives concassées pour l'oblation. C'est l'holocauste perpétuel qui a été offert sur la montagne du Sinaï en agréable odeur, sacrifice fait par le feu à Yahweh. Pour la libation l'accompagnant, un quart de hin (de vin) pour chaque agneau. C'est dans le lieu saint que tu feras à Yahweh la libation de vin. L'autre agneau tu l'offriras vers le soir ; tu feras comme pour l'oblation du matin et pour la libation qui l'accompagnera : c'est un sacrifice par le feu d'agréable odeur à Yahweh. Le jour du sabbat (vous offrirez) deux agneaux d'un an sans défaut et comme oblation deux dixièmes de fleur de farine pétrie avec de l'huile et la libation prescrite. C'est l'holocauste du sabbat pour chaque sabbat, en plus de l'holocauste perpétuel et de sa libation. Au premier jour de vos mois, vous offrirez en holocauste à Yahweh deux jeunes taureaux, un bélier et sept agneaux d'un an sans défaut, plus trois dixièmes de fleur de farine pétrie avec de l'huile comme oblation pour chaque jeune taureau, deux dixièmes de fleur de farine pétrie avec de l'huile comme oblation pour le bélier, un dixième de farine pétrie avec de l'huile comme oblation pour chaque agneau : c'est un holocauste d'agréable odeur, un sacrifice par le feu à Yahweh, avec leur libation d'un demi-hin de vin pour le jeune taureau, d'un tiers de hin pour le bélier et d'un quart de hin pour l'agneau, c'est là l'holocauste de la nouvelle lune pour chaque nouvelle lune de l'année. Outre l'holocauste perpétuel et sa libation il y aura à offrir un bouc en sacrifice pour le péché à Yahweh. Au quatorzième jour du premier mois sera la Pâque de Yahweh, et au quinzième jour de ce mois il y aura une fête. Pendant sept jours on mangera des pains sans levain. Le premier jour il y aura une assemblée au sanctuaire ; vous ne ferez aucune œuvre servile. Vous offrirez en sacrifice par le feu un holocauste à Yahweh, deux jeunes taureaux, un bélier et sept agneaux d'un an sans défaut, et en oblation de la fleur de farine pétrie avec de l'huile : trois dixièmes pour le jeune taureau, deux dixièmes pour le bélier et un dixième pour chacun des sept agneaux ; plus un bouc en sacrifice pour le péché afin de faire l'expiation pour vous. Vous offrirez cela en plus de l'holocauste du matin qui est prescrit pour l'holocauste perpétuel. Ces sacrifices vous les offrirez chaque jour pendant sept jours comme l'aliment du sacrifice par le feu d'agréable odeur pour Yahweh, en plus de l'holocauste perpétuel et de la libation prescrite. Au septième jour vous tiendrez une assemblée au sanctuaire et ne ferez aucune œuvre servile. Au jour des prémices, quand vous présenterez à Yahweh une oblation de la récolte nouvelle, à votre fête des semaines, vous tiendrez une assemblée au sanctuaire et ne ferez aucune œuvre servile. En holocauste d'agréable odeur à Yahweh vous offrirez deux jeunes taureaux, un bélier et sept agneaux d'un an, et en oblation de la fleur de farine pétrie avec de l'huile : trois dixièmes pour chaque jeune taureau, deux dixièmes pour le bélier, et un dixième pour chacun des sept agneaux, et un bouc pour faire l'expiation pour vous. Vous les offrirez en plus de l'holocauste perpétuel et de l'oblation prescrite, avec des victimes sans défaut et les libations requises. Au premier jour du septième mois vous tiendrez une assemblée au sanctuaire et ne ferez aucune œuvre servile ; ce sera pour vous le jour du son éclatant des trompettes. En holocauste d'agréable odeur à Yahweh vous offrirez un jeune taureau, un bélier et sept agneaux d'un an sans défaut, et en oblation de la fleur de farine pétrie avec de l'huile : trois dixièmes pour le taureau, deux dixièmes pour le bélier, et un dixième pour chacun des sept agneaux. Vous offrirez un bouc en sacrifice pour le péché pour faire l'expiation pour vous, indépendamment de l'holocauste de la nouvelle lune et de son oblation, de l'holocauste perpétuel et de son oblation et de leurs libations d'après les règles prescrites ; ce sont des sacrifices par le feu d'agréable odeur à Yahweh. Au dixième jour de ce septième mois vous tiendrez une assemblée au sanctuaire et vous vous mortifierez, vous vous abstiendrez de tout travail. En holocauste d'agréable odeur à Yahweh vous offrirez un jeune taureau, un bélier et sept agneaux d'un an sans défaut, et comme oblation de la fleur de farine pétrie avec de l'huile : trois dixièmes pour le taureau, deux dixièmes pour le bélier, et un dixième pour chacun des sept agneaux. Vous offrirez un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment du sacrifice pour le péché en vue de l'expiation et de l'holocauste perpétuel, de son oblation et de leurs libations. Au quinzième jour du septième mois, vous tiendrez une assemblée au sanctuaire ; vous ne ferez aucune œuvre servile pendant sept jours vous célébrerez une fête en l'honneur de Yahweh. En holocauste, en sacrifice par le feu d'agréable odeur à Yahweh, vous offrirez treize jeunes taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, et en oblation de la fleur de farine pétrie avec de l'huile : trois dixièmes pour chacun des treize taureaux, deux dixièmes pour chacun des deux béliers, et un dixième pour chacun des quatorze agneaux. Vous offrirez un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son oblation et de sa libation. Au second jour vous offrirez douze jeunes taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec l'oblation et les libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre d'après ce qui est prescrit, puis un bouc en sacrifice pour le péché indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son oblation et de leurs libations. Pour le troisième jour : onze jeunes taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec leur oblation et leurs libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre d'après ce qui est prescrit ; puis un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son oblation et de sa libation, Pour le quatrième jour : dix taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec leur oblation et leurs libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre d'après ce qui est prescrit ; puis un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son. oblation et de sa libation. Pour le cinquième jour : neuf taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec leur oblation et leurs libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre d'après ce qui est prescrit ; puis un bouc en sacrifice pour le péché indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son oblation et de sa libation. Pour le sixième jour : huit taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec leur oblation et leurs libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre d'après ce qui est prescrit ; puis un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son oblation et de sa libation. Pour le septième jour : sept taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec leur oblation et leurs libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre d'après ce qui est prescrit ; puis un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son oblation et de sa libation. Le huitième jour vous tiendrez une assemblée solennelle ; vous ne ferez aucune œuvre servile. En holocauste, en sacrifice par le feu d'agréable odeur à Yahweh vous offrirez un jeune taureau, un bélier et sept agneaux d'un an sans défaut, avec leur oblation et leurs libations pour le taureau, le bélier et les agneaux, selon leur nombre d'après ce qui est prescrit ; en outre un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son oblation et de sa libation. Tels sont les sacrifices que vous offrirez à Yahweh à vos fêtes, indépendamment des vœux et dons volontaires, comme holocaustes, oblations, libations et sacrifices pacifiques. Moïse parla aux fils d'Israël selon tout ce que Yahweh lui avait ordonné. Moïse parla aux chefs des tribus en disant : Voici ce qu'ordonne Yahweh : Si un homme a fait un vœu à Yahweh ou s'engage par serment à quelque privation, il ne violera pas sa parole ; il exécutera tout ce qu'aura proféré sa bouche. Si une femme a fait un vœu à Yahweh et s'oblige à une privation, si longtemps qu'elle demeure non mariée dans la maison de son père et que son père, ayant eu connaissance de son vœu et de la privation à laquelle elle s'est obligée, garde le silence envers elle, tous les vœux qu'elle aura faits seront valables et toutes les privations auxquelles elle se sera engagée seront maintenues ; mais du jour où son père en a connaissance, s'il la désavoue, alors aucun de ses vœux ni aucune des privations auxquelles elle s'est engagée n'a plus de valeur ; et Yahweh lui pardonnera parce que son père l'a désavouée. Mais vient-elle à se marier, alors qu'elle est liée par des vœux ou par une parole sortie de ses lèvres par laquelle elle s'est engagée, si son mari l'ayant appris garde néanmoins le silence envers elle le jour où il en aura eu connaissance, alors ses vœux seront valables et les privations auxquelles elle s'est obligée seront maintenues ; mais si du jour où il en a connaissance, son mari la désavoue, alors il annule le vœu qu'elle a fait ainsi que la parole sortie de ses lèvres par laquelle elle s'est engagée et Yahweh lui pardonnera. Le vœu d'une femme veuve ou répudiée et tout ce par quoi elle s'est engagée demeurent valables pour elle. Si c'est dans la maison de son mari qu'elle a fait un vœu ou s'est obligée par serment à une privation, et que son mari en ayant eu connaissance, garde le silence envers elle et ne la désavoue pas, alors tous ses vœux seront valables et toutes les privations auxquelles elle s'est engagée seront maintenues. Si, au contraire, du jour où il en a eu connaissance son mari les annule, alors tout ce qui et sorti de ses lèvres, vœux ou promesses de privations, sera sans valeur ; son mari les a rendus sans valeur et Yahweh lui pardonnera. Tout vœu et tout engagement par lequel elle s'engage à se mortifier, son mari peut les ratifier ou les annuler. Si son mari garde à son égard le silence du jour au lendemain, il rend ainsi valables tous les vœux qu'elle a faits et toutes les promesses de privations par lesquelles elle s'est liée ; il les a rendus valables en ce qu'il a gardé le silence au jour où il en a eu connaissance. Voudrait-il dans la suite, après en avoir eu connaissance, les déclarer non valables qu'il porterait la faute de sa femme. Telles sont les prescriptions que Yahweh a données à Moïse au sujet de la conduite à tenir entre l'homme et sa femme, entre le père et sa fille, lorsque n'étant pas mariée elle vit dans la maison de son père. Yahweh parla à Moïse en disant : Venge les fils d’Israël sur les Madianites, après quoi tu seras réuni à ton peuple. Moïse parla au peuple en disant : Apprêtez pour le combat des hommes d'entre vous et qu'ils marchent contre Madian pour exercer contre lui la vengeance de Yahweh. Vous enverrez au combat mille hommes de chaque tribu, de toutes les tribus d'Israël. On leva donc d'entre les familles d'Israël mille hommes par tribu, soit douze mille équipés pour le combat. Moïse les envoya au combat, mille hommes par tribu et avec eux Phinées, le fils du prêtre Eléazar, emportant les objets sacrés et les trompettes retentissantes. Ils marchèrent contre Madian, comme Yahweh en avait donné l'ordre à Moïse et ils tuèrent tous les hommes. Outre ceux qu'ils avaient frappés ils tuèrent aussi les rois de Madian : Evi, Récem, Sur, Hur et Rebé, cinq rois de Madian ; ils tuèrent aussi par l'épée Balaam, fils de Béor. Les fils d'Israël emmenèrent captives les femmes de Madian avec leurs enfants, prirent comme butin tout leur bétail et tous leurs troupeaux ainsi que tous leurs biens, et mirent le feu à toutes leurs villes, dans leurs lieux d'habitation et à tous leurs campements, puis emportant tout ce qu'ils avaient pillé et tout leur butins en hommes et en animaux, ils amenèrent les prisonniers, le butin et ce qu'ils avaient pillé à Moïse, au prêtre Eléazar et à l'assemblée des fils d'Israël, au camp dans les plaines de Moab, aux bords du Jourdain près de Jéricho. Moïse, le prêtre Eléazar et tous les princes de l'assemblée sortirent à leur rencontre hors du camp. Moïse s'irrita contre les chefs de l'armée, les commandants de milliers et les commandants de centaines, qui revenaient du combat. Et Moïse leur dit : Comment ! vous avez laissé en vie toutes les femmes ! Ce sont elles pourtant qui, sur le conseil de Balaam, ont entraîné les fils d'Israël à être infidèles à Yahweh, à cause de Phogor, si bien que le fléau s'est abattu sur l'assemblée. Maintenant donc tuez tout mâle parmi les petits enfants, tuez aussi toute femme qui a connu la couche d'un homme, mais toutes les jeunes filles qui n'ont pas connu la couche d'un homme, laissez-les en vie pour vous. Quant à vous, demeurez hors du camp pendant sept jours ; vous tous qui avez tué quelqu'un ou avez touché un tué, vous devez vous purifier le troisième et le septième jour, vous et vos prisonniers. Vous purifierez aussi tout vêtement, tout objet en peau, tout ce qui est fait de poil de chèvre et tout ustensile de bois. Le prêtre Eléazar dit aux guerriers qui avaient pris part au combat : Voici la prescription de la loi que Yahweh a donnée à Moïse : l'or, l'argent, l'airain, le fer, l'étain et le plomb ; tout ce qui supporte le feu, vous le ferez passer par le feu, et il sera pur ; il faudra toutefois le purifier encore par l'eau lustrale ; mais pour tout ce qui ne supporte pas le feu vous le ferez passer par l'eau. Vous laverez vos vêtements le septième jour et alors vous serez purs ; vous pourrez ensuite venir dans le camp. Yahweh parla à Moïse en disant : Avec le prêtre Eléazar et les chefs de famille de l'assemblée fais le relevé de ce qui a été amené comme butin en hommes et en bétail, et partage-le par moitié entre ceux qui ont pris part au combat, qui sont allés à la guerre, et toute l'assemblée. Tu prélèveras un tribut pour Yahweh de la part des gens de guerre qui ont pris part à l'expédition : un sur cinq cents, des hommes comme des bœufs, des ânes et du menu bétail. Vous le prendrez sur leur moitié et tu le remettras au prêtre Eléazar comme prélèvement de Yahweh. De la moitié échue aux fils d'Israël tu prendras un sur cinquante que tu sépareras tant des hommes que des bœufs, des ânes et du menu bétail, de tout animal, et tu les remettras aux lévites qui ont à veiller au service de la demeure de Yahweh. Moïse et le prêtre Eléazar firent comme Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Du butin qu'avaient fait les combattants il restait encore six cent soixante-quinze mille brebis, soixante-douze mille bœufs, et soixante un mille ânes. Quant aux personnes il y avait trente-deux mille d'entre les femmes qui n'avaient pas connu la couche d'un homme. La moitié qui échut à ceux qui avaient pris part au combat s'élevait à trois cent trente-sept mille cinq cents têtes de menu bétail, dont soixante et une pour le tribut de Yahweh ; à trente-six mille bœufs dont soixante-douze pour le tribut de Yahweh ; à trente mille cinq cents ânes dont soixante et un pour le tribut de Yahweh ; et à seize mille personnes dont trente-deux pour le tribut de Yahweh. Moïse remit au prêtre Eléazar le tribut prélevé pour Yahweh comme Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Quant à la moitié qui revenait aux fils d'Israël et que Moïse avait mise à part de celle des guerriers, cette moitié qui revenait à l’assemblée s'élevait à trois cent trente-sept mille cinq cents têtes de menu bétail, trente-six mille bœufs, trente mille cinq cents ânes et seize mille personnes. De cette moitié revenant aux fils d'Israël Moïse prit pour le mettre à part un sur cinquante et le donna aux lévites qui ont à veiller au service de la Demeure de Yahweh, ainsi que Yahweh l'avait ordonné à Moïse. Les chefs des milliers de l'armée, les commandants de milliers et de centaines se rendirent auprès de Moïse, et lui dirent : Tes serviteurs ont fait le dénombrement des guerriers qui étaient sous nos ordres et il n'en manque pas un seul. C'est pourquoi nous apportons en offrande à Yahweh afin de faire pour nous l'expiation devant Yahweh ce que chacun a trouvé en objets d'or, des bracelets, des chaînettes, des anneaux, des pendants d'oreilles et des colliers. Moïse et le prêtre Eléazar prirent cet or de leurs mains, tous ces objets travaillés avec art. Tout l'or prélevé en tribut à Yahweh, était du poids de seize mille sept cent cinquante sicles, offert par les commandants de milliers et de centaines. Les simples guerriers s'étaient fait chacun une part de butin. Moïse et le prêtre Eléazar ayant pris l'or des commandants de milliers et de centaines l'apportèrent dans la Tente de réunion pour rappeler le souvenir des fils d'Israël devant Yahweh. Les fils de Ruben et les fils de Gad avaient de grands troupeaux extrêmement nombreux. S'étant aperçus que le pays de Jazer et le pays de Galaad étaient une contrée bonne pour les troupeaux, les fils de Gad et de Ruben s'en vinrent trouver Moïse et le prêtre Eléazar et les princes de l'assemblée et leur dirent : Astaroth, Dibon, Jazer, Nemra, Hésébon, Eléalé, Saban, Nébo et Béon, le pays que Yahweh a fait succomber devant l'assemblée d'Israël est une contrée bonne pour les troupeaux et tes serviteurs ont des troupeaux. Si nous avons trouvé grâce à tes yeux, poursuivirent-ils, que ce pays soit donné en propriété à tes serviteurs et ne nous conduis pas au delà du Jourdain. Moïse répondit aux fils de Gad et aux fils de Ruben : Faudra-t-il donc que vos frères aillent au combat pendant que vous demeurerez tranquillement ici ? Pourquoi voulez-vous décourager les fils d'Israël de passer dans le pays que Yahweh leur a donné ? C'est ainsi qu'ont déjà fait vos pères, quand je les ai envoyés de Cadès-Barné explorer le pays. Ils montèrent jusqu'à la vallée d'Escol et virent le pays, mais ensuite découragèrent les fils d'Israël d'aller dans le pays que Yahweh leur avait donné. La colère de Yahweh s'enflamma en ce jour ; il jura en disant : Les hommes, qui sont montés de l'Egypte, de l'âge de vingt ans et au-dessus, ne verront pas le pays que j'ai promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, car ils ne me sont pas demeurés fidèles, excepté le Cénézéen Caleb, fils de Jéphoné, et Josué, fils de Nun, qui sont demeurés fidèles à Yahweh. La colère de Yahweh s'enflamma contre Israël ; ils les fit errer pendant quarante ans dans le désert, jusqu'à ce qu'eût péri toute la génération qui avait fait le mal devant Yahweh. Et voici que maintenant vous prenez la place de vos pères, race de pécheurs, pour ajouter encore au courroux de Yahweh contre Israël. Car si vous vous détournez de lui, il vous laissera plus longtemps encore dans le désert et vous précipiterez tout ce peuple dans la ruine. Ils s'approchèrent de lui et dirent : Nous bâtirons ici des parcs pour nos troupeaux et des villes pour nos familles, mais pour nous, nous voulons marcher en armes à la tête des fils d'Israël jusqu'à ce que nous les ayons fait entrer dans le pays qu'ils doivent habiter, pendant que nos familles resteront dans les villes fortes à l'abri des habitants de ce pays. Nous ne retournerons pas dans nos maisons jusqu'à ce que chacun des fils d'Israël soit entré en possession de son héritage. Car nous ne voulons rien posséder avec eux de l'autre côté du Jourdain ni plus loin, puisque nous aurons notre héritage de ce côté du Jourdain, à l'Orient. Moïse leur répondit : Si vous faites cela, si vous vous armez selon la volonté de Yahweh pour le combat ; et si tous les hommes armés parmi vous selon la volonté de Yahweh franchissent le Jourdain jusqu'à ce qu'ils aient chassé ses ennemis de devant sa face, et que vous ne reveniez qu'après que le pays aura été assujetti devant Yahweh ; alors vous serez dégagés de toute responsabilité envers Yahweh et envers Israël, et cette contrée sera votre propriété selon la volonté de Yahweh. Mais si vous n'agissez pas ainsi, vous vous rendez coupables envers Yahweh et sachez que votre péché retombera sur vous. Bâtissez donc des villes pour vos familles et des parcs pour vos troupeaux, mais exécutez la parole sortie de vos lèvres. Les fils de Gad et les fils de Ruben dirent alors à Moïse : Tes serviteurs feront comme mon maître l'ordonne. Nos enfants, nos femmes, nos troupeaux et tout notre bétail resteront dans les villes de Galaad ; mais tes serviteurs, tous ceux qui se sont armés selon la volonté de Yahweh, passeront pour aller combattre comme l'a ordonné mon maître. Moïse donna des ordres à leur sujet au prêtre Eléazar, à Josué, fils de Nun, et aux chefs des tribus des fils d'Israël. Et Moïse leur dit : Si les fils de Gad et les fils de Ruben passent avec vous le Jourdain, tous armés pour combattre selon la volonté de Yahweh, et que le pays soit assujetti devant vous, vous leur donnerez en propriété le pays de Galaad. Mais s'ils ne le passent point en armes avec vous, ils devront s'établir au milieu de vous au pays de Canaan. Les fils de Gad et les fils de Ruben répondirent : Ce que Yahweh a ordonné à tes serviteurs nous le ferons. Nous voulons passer dans le pays de Canaan armés selon la volonté de Yahweh afin que nous demeure la propriété de notre héritage de ce côté du Jourdain. Moïse leur donna, aux fils de Gad et aux fils de Ruben, et à la moitié de la tribu de Manassé, fils de Joseph, le royaume de Séhon, roi des Amorrhéens, et le royaume d'Og, roi de Basan, le pays avec ses villes, et les villes du pays d'alentour. Les fils de Gad bâtirent Dibon, Astaroth, Aroër, Ataroth-Saphan, Jazer, Jegbaa, Bethnemra et Betharan, villes fortes, et firent des parcs pour les troupeaux. Les fils de Ruben bâtirent Hésébon, Eléalé, Cariathaïm, Nabo et Baalméon dont les noms furent changés, et Sabama, et donnèrent des noms aux villes qu'ils bâtirent. Les fils de Machir, fils de Manassé, marchèrent contre Galaad et s'en emparèrent, ils en chassèrent les Amorrhéens qui y habitaient. Moïse donna Galaad à Machir, fils de Manassé, qui s'y établit. Jaïr, fils de Manassé, se mit en marche, s'empara de leurs bourgs qu'il nomma bourgs de Jaïr. Nobé se mit également en marche, s'empara de Chanath et des localités en dépendant, et l'appela de son nom Nobé. Voici les campements des Israélites lorsqu'ils sortirent d'Egypte, selon leurs troupes, sous la conduite de Moïse et d'Aaron. Moïse mit par écrit sur l'ordre de Yahweh les lieux d'où ils partirent pour leurs campements. Et voici leurs stations d'après les lieux d'où ils poursuivirent leur marche : Ils partirent de Ramsès, le premier mois, le quinzième jour du premier mois. Le lendemain de la Pâque les fils d'Israël sortirent la main levée sous les yeux de tous les Egyptiens, tandis que les Egyptiens enterraient tous leurs premiers-nés que Yahweh avait frappés parmi eux, car Yahweh avait exécuté son jugement sur leurs dieux. Partis donc de Ramsès les fils d'Israël campèrent à Socoth. Ils partirent de Socoth et campèrent à Etham, aux confins du désert. Ils partirent d'Etham et se dirigèrent dans une autre direction vers Phihahiroth, vis-à-vis de Béelséphon et campèrent devant Magdalum. Ils partirent de Phihahiroth et passèrent au milieu de la mer vers le désert, ils marchèrent trois jours dans le désert d'Etham et campèrent à Mara. Ils partirent de Mara et arrivèrent à Elim où il y avait douze sources d'eau et soixante-dix palmiers et ils y campèrent. Ils partirent d'Elim et campèrent près de la mer Rouge. Ils partirent de la mer Rouge et campèrent dans le désert de Sin. Ils partirent du désert de Sin et campèrent à Daphca. Ils partirent de Daphca et campèrent à Alus. Ils partirent d'Alus et campèrent à Raphidim, où le peuple ne trouva pas d'eau à boire. Ils partirent de Raphidim et campèrent dans le désert du Sinaï. Ils partirent du désert du Sinaï et campèrent à Qibroth-Hattaava. Ils partirent de Qibroth-Hattaava et campèrent à Haséroth. Ils partirent de Haséroth et campèrent à Rethma. Ils partirent de Rethma et campèrent à Remmonpharès. Ils partirent de Remmonpharès et campèrent à Lebna. Ils partirent de Lebna et campèrent à Ressa. Ils partirent de Ressa et campèrent à Céélatha. Ils partirent de Céélatha et campèrent à la montagne de Sépher. Ils partirent de la montagne de Sépher et campèrent à Arada. Ils partirent d'Arada et campèrent à Macéloth. Ils partirent de Macéloth et campèrent à Thahath. Ils partirent de Thahath et campèrent à Tharé. Ils partirent de Tharé et campèrent à Metcha. Ils partirent de Metcha et campèrent à Hesmona. Ils partirent de Hesmona et campèrent à Moséroth. Ils partirent de Moséroth et campèrent à Bené-Jakan. Ils partirent de Bené-Jakan et campèrent à Hor-Gadgad. Ils partirent de Hor-Gadgad et campèrent à Jétébatha. Ils partirent de Jétébatha et campèrent à Hébrona. Ils partirent de Hébrona et campèrent à Asiongaber. Ils partirent d'Asiongaber et campèrent dans le désert de Sin, qui est Cadès. Ils partirent de Cadès et campèrent à la montagne de Hor, à la frontière du pays d'Edom. Et Aaron le prêtre monta sur l'ordre de Yahweh à la montagne de Hor et y mourut, la quarantième année après la sortie des fils d'Israël du pays d'Egypte, le cinquième mois, le premier jour du mois, Aaron était âgé de cent vingt-trois ans lorsqu'il mourut sur la montagne de Hor. Mais le Cananéen, le roi d'Arad, qui habitait dans le sud du pays de Canaan apprit l'approche des fils d'Israël. Ils partirent de la montagne de Hor et campèrent à Salmona. Ils partirent de Salmona et campèrent à Phunon. Ils partirent de Phunon et campèrent à Oboth. Ils partirent d'Oboth et campèrent à Ijé-Abarim, à la frontière de Moab. Ils partirent de Ijé-Abarim et campèrent à Dibon-Gad. Ils partirent de Dibon-Gad et campèrent à Helmon-Déblathaïm. Ils partirent d'Helmon-Déblathaïm et campèrent aux monts Abarim en face du Nébo. Ils partirent des monts Abarim et campèrent dans les plaines de Moab, aux bords du Jourdain, près de Jéricho. Ils campèrent près du Jourdain depuis Bethsimoth jusqu'à Abel-Satim dans les plaines de Moab. Yahweh parla à Moïse dans les plaines de Moab aux bords du Jourdain près de Jéricho, en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Lorsque vous aurez franchi le Jourdain pour entrer au pays de Canaan, vous expulserez devant vous tous les habitants du pays et vous détruirez toutes leurs pierres sculptées et toutes leurs figures de métal fondu et vous dévasterez tous leurs hauts-lieux. Vous prendrez possession du pays et l'habiterez car je vous ai donné le pays en possession. Vous partagerez le pays par le sort selon vos familles ; à ceux qui sont plus nombreux vous donnerez un héritage plus grand, et à ceux qui le sont moins un héritage plus petit. Ce que le sort assignera à chacun, lui appartiendra, vous le recevrez en propriété selon vos tribus patriarcales. Mais si vous n'expulsez pas devant vous les habitants du pays, ceux d'entre eux que vous laisserez seront comme des épines dans vos yeux et comme des aiguillons dans vos flancs, et vous opprimeront dans le pays que vous allez habiter. Et moi je vous traiterai comme j'avais dessein de les traiter. Yahweh parla à Moïse en disant : Commande aux fils d'Israël et dis-leur : Lorsque vous serez entrés dans le pays de Canaan, voici le pays qui vous échoira en partage : le pays de Canaan selon ses frontières. Le côté du midi sera pour vous le désert de Sin attenant à la frontière d'Edom, et votre frontière méridionale commencera à l'Orient, à l'extrémité (sud) de la mer Salée. Elle s’inclinera ensuite pour vous au Sud par la montée d'Akrabbim, passera par Sin et s'étendra jusqu'au sud de Cadès-Barné ; elle continuera par Hatsar-Adar et passera vers Asemon ; depuis Asemon, elle ira jusqu'au Torrent d'Egypte pour se terminer à la mer. Pour frontière occidentale vous aurez la grande mer : elle sera votre frontière à l'Ouest. Voici quelle sera votre frontière septentrionale : de la grande mer vous la tracerez par le mont Hor. Du mont Hor vous la conduirez jusqu'à l'entrée de Hamath, pour atteindre Sédada ; elle continuera par Zéphron pour aboutir à Hatzar-Enan. Ce sera votre frontière septentrionale. Vous tracerez votre frontière orientale de Hatzar-Enan à Séphama. De Séphama elle descendra vers Rébla, à l'est d'Aïn ; elle descendra encore plus bas à l'est de la mer de Cénéreth, puis le long du Jourdain pour se terminer à la mer Salée. Telles seront vos frontières tout autour de votre pays. Moïse donna cet ordre aux fils d'Israël disant : C'est là le pays que vous partagerez en héritage par le sort et que Yahweh a ordonné de donner aux neuf tribus et à la demi-tribu. Car la tribu des fils de Ruben et la tribu des fils de Gad, de même que la demi-tribu de Manassé ont déjà reçu leur héritage selon leurs maisons. Ces deux tribus et la demi-tribu ont reçu leur héritage au delà du Jourdain, près de Jéricho, du côté de l'Orient. Yahweh parla à Moïse en disant : Voici les noms des hommes qui vous partageront le pays : Eléazar, le prêtre, et Josué, fils de Nun. Vous prendrez en outre un prince de chaque tribu pour vous partager le pays. Voici les noms de ces hommes : Pour la tribu de Juda, Caleb, fils de Jéphoné ; pour la tribu des fils de Siméon, Samuel, fils d'Ammiud ; pour la tribu de Benjamin, Elidad, fils de Chaselon ; pour la tribu des fils de Dan, le prince Bocci, fils de Jogli ; pour les fils de Joseph : pour la tribu des fils de Manassé, le prince Hanniel, fils d'Ephod ; et pour la tribu des fils d'Ephraïm, le prince Camuel, fils de Sephtan ; pour la tribu des fils de Zabulon, le prince Elisaphan, fils de Pharnach ; pour la tribu des fils d'Issachar, le prince Phaltiel, fils d'Ozan ; pour la tribu des fils d'Aser, le prince Ahiud, fils de Salomi ; pour la tribu des fils de Nephtali, le prince Phedaël, fils d'Ammiud. Tels sont ceux à qui Yahweh ordonna de partager le pays de Canaan entre les fils d'Israël. Yahweh parla à Moïse dans les plaines de Moab, aux bords du Jourdain près de Jéricho, en disant : Ordonne aux fils d'Israël de céder aux lévites sur les biens qui leur sont échus des villes pour y habiter, ainsi que des lieux de pâture autour de ces villes. Ces villes leur serviront de lieu d'habitation et les pâturages seront pour leur gros bétail, pour leurs troupeaux, en somme pour tous leurs animaux. Les lieux de pâture autour des villes que vous donnerez aux lévites s'étendront à partir des murs de la ville à mille coudées tout autour. Vous mesurerez, en dehors de la ville, deux mille coudées pour le côté oriental, deux mille coudées pour le côté méridional, deux mille coudées pour le côté occidental et deux mille coudées pour le côté septentrional, en sorte que la ville soit au milieu. Tels seront pour eux les lieux de pâture près des villes. Quant aux villes que vous donnerez aux lévites, six serviront de villes de refuge où le meurtrier pourra se réfugier ; vous y ajouterez quarante-deux autres villes. Toutes les villes que vous aurez à donner aux lévites seront donc au nombre de quarante-huit avec leurs lieux de pâture. Quant aux villes que vous donnerez sur les possessions des fils d'Israël, vous en prendrez plus de ceux qui ont plus et moins de ceux qui ont moins. Chacun, en proportion de l'héritage qu'il aura reçu, cédera de ses villes aux lévites. Yahweh parla à Moïse disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Lorsque par delà le Jourdain vous parviendrez au pays de Canaan, vous vous choisirez des villes qui vous servent de villes de refuge où pourra fuir celui qui aura commis un meurtre, qui aura tué un homme sans préméditation. Ces villes vous serviront de refuge contre le vengeur du sang, afin que le meurtrier ne soit pas mis à mort avant d'avoir comparu en jugement devant l'assemblée. Quant aux villes que vous donnerez, six vous serviront de villes de refuge. Vous donnerez trois villes au delà du Jourdain et trois villes dans le pays de Canaan, qui serviront de villes de refuge. Pour les fils d'Israël aussi bien que pour l'étranger et celui qui demeure au milieu de vous ces six villes serviront de refuge afin que quiconque aura tué un homme sans préméditation puisse s'y réfugier. S’il l'a frappé avec un objet de fer et que la mort soit survenue, il est assassin ; l'assassin doit être puni de mort. S'il l'a frappé avec une pierre qu'il tenait à la main et qui pouvait causer la mort, il est assassin ; l'assassin doit être puni de mort. S'il l'a frappé, ayant à la main un objet en bois qui peut causer la mort, et que la mort s'ensuive, c'est un assassin ; l'assassin doit être puni de mort. Le vengeur du sang fera lui-même mourir l'assassin ; quand il le rencontrera il le tuera. Si quelqu'un renverse un homme par haine ou bien lui jette quelque chose de propos délibéré en sorte que la mort s'ensuive, ou s'il l'a frappé de la main par inimitié, en sorte que la mort s'ensuive, celui qui aura frappé sera puni de mort, c'est un assassin : le vengeur du sang devra le tuer quand il le rencontrera. Mais si c'est par hasard et non par inimitié qu'il l'a renversé, ou s'il lui a jeté quelque chose sans préméditation, ou s'il a fait tomber sur lui une pierre pouvant causer la mort et que la mort s'ensuive sans qu'il ait été son ennemi ou lui ait voulu du mal, alors c'est l'assemblée qui décidera entre celui qui a frappé et le vengeur du sang selon ces déterminations du droit. Et l'assemblée délivrera le meurtrier du vengeur du sang et le fera retourner dans la ville de refuge où il s'était enfui ; et il y demeurera jusqu'à la mort du grand-prêtre qui a été oint de l'huile sainte. Mais si le meurtrier sort du territoire de la ville de refuge où il s'est enfui, et si le vengeur du sang le rencontre hors du territoire de sa ville de refuge et qu'il le tue, il ne sera pas coupable de meurtre, car le meurtrier doit demeurer dans sa ville de refuge jusqu'à la mort du grand-prêtre ; ce n'est qu'après la mort du grand-prêtre qu'il pourra retourner au pays où se trouve sa propriété. Cela vous servira à fixer le droit pour vous et pour vos descendants partout où vous habiterez. Quand un homme en a tué un autre, ce n'est que sur la déposition de témoins qu'on peut mettre à mort le meurtrier, mais la déposition d'un seul témoin ne suffit pas pour condamner quelqu'un à mort. Vous n'accepterez point de rançon pour la vie d'un assassin, coupable de mort, car il doit être puni de mort. Pas davantage n'accepterez-vous de rançon pour permettre à celui qui s'est enfui dans sa ville de refuge de retourner habiter en quelque endroit du pays avant la mort du grand-prêtre. Vous ne devez point souiller le pays que vous habitez, car le sang souille le pays et il n'y a pour le pays d'expiation pour le sang qui y a été répandu que par le sang de celui qui l'a versé. Vous ne souillerez point le pays que vous habitez et dans lequel moi aussi je demeure, car moi Yahweh je réside au milieu des fils d'Israël. Les chefs de famille des maisons des Galaadites, fils de Machir, fils de Manassé, d'entre les familles des fils de Joseph, s'approchèrent et parlèrent devant Moïse et devant les princes, chefs des maisons des fils d'Israël. Ils dirent : Yahweh a ordonné à mon seigneur de donner en héritage par le sort le pays aux fils d'Israël ; mon seigneur a aussi reçu l'ordre de donner l'héritage de notre frère Salphaad à ses filles. Mais si elles se marient à l'un des fils d'une tribu (autre) des fils d'Israël, leur héritage sera distrait de l'héritage de nos pères pour s'ajouter à l'héritage de la tribu dans laquelle elles se seront mariées, si bien que l'héritage qui nous est échu par le sort nous sera enlevé. Survienne le jubilé pour les fils d'Israël, alors leur héritage sera ajouté à celui de la tribu dans laquelle elles se seront mariées et ainsi leur héritage sera retranché de celui de nos pères. Moïse donna ce commandement aux fils d'Israël sur l'ordre de Yahweh, disant : La tribu des fils de Joseph a parlé selon le droit. Voici ce qu'ordonne Yahweh au sujet des filles de Salphaad : elles se marieront à qui elles voudront, pourvu que ce soit dans une famille de la tribu de leurs pères ; l'héritage des fils d'Israël ne passera pas ainsi d'une tribu à une autre tribu et les fils d'Israël resteront maîtres chacun de l'héritage de la tribu de leurs pères. Toute fille possédant un héritage dans quelque tribu des fils d'Israël prendra pour époux un homme d'une famille de la tribu de son père afin que tous les fils d'Israël restent maîtres de l'héritage de leurs pères. Aucun héritage ne passera d'une tribu à une autre mais chacune des tribus gardera la possession de son héritage. Selon que Yahweh l'avait ordonné à Moïse, ainsi firent les filles de Salphaad, Maala, Thersa, Hégla, Melcha et Noa, filles de Salphaad, épousèrent les fils de leurs oncles ; elles se marièrent dans les familles des fils de Manassé, fils de Joseph, et leur héritage resta dans la tribu de la famille de leur père. Telles sont les ordonnances et les lois que Yahweh donna par Moïse aux fils d'Israël, dans les plaines de Moab, aux bords du Jourdain, près de Jericho.
Voici les paroles que Moïse adressa à tout Israël, de l'autre côté du Jourdain, dans le désert, dans l'Arabah, vis-à-vis de Souph, entre Pharan, Thophel, Laban, Haséroth et Di-Zahab. Il y a onze jours de marche depuis l'Horeb en direction de la montagne de Séir jusqu'à Cadès-Barné. En la quarantième année, au onzième mois, le premier jour du mois, Moïse parla aux fils d'Israël selon tout ce que Yahweh lui avait ordonné à leur sujet. Après qu'il eut battu Séhon, roi des Amorrhéens, qui habitait à Hésébon, et Og, roi de Basan, qui habitait à Astaroth (à Edraï), Moïse commença à expliquer ainsi cette loi de l'autre côté du Jourdain, au pays de Moab : Yahweh, notre Dieu, nous parla ainsi à la montagne de l'Horeb : Vous avez séjourné assez longtemps dans cette montagne ; partez maintenant et allez dans la direction de la montagne des Amorrhéens et vers toutes leurs tribus voisines, dans l'Arabah, dans la Montagne, dans la Séphélah, dans le Négeb, sur le bord de la mer, au pays des Cananéens et au Liban, jusqu'au grand fleuve, l'Euphrate. Voici que je vous livre ce pays ; allez et prenez possession du pays que Yahweh a juré à vos pères, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner, à eux et à leurs descendants après eux. En ce temps-là, je vous parlai ainsi : Je ne puis plus seul porter la charge de vous tous. Yahweh, votre Dieu, vous a multipliés et vous voici aussi nombreux que les étoiles du ciel. Daigne Yahweh, le Dieu de vos pères, vous rendre mille fois plus nombreux encore et vous bénir, comme il vous l'a promis. Mais comment ferais-je pour porter seul votre charge, vos fardeaux et vos contestations ? Prenez donc pour chacune de vos tribus des hommes sages, intelligents et bien connus, pour que je les établisse à votre tête. Vous me répondîtes : “Ce que tu nous proposes de faire est bien.” Je pris alors les chefs de vos tribus, hommes sages et bien connus, et je les mis à votre tête comme chefs de milliers, chefs de centaines, chefs de cinquantaines et chefs de dizaines et comme magistrats dans vos tribus. Et je donnai alors cet ordre à vos juges : Ecoutez les différends de vos frères et jugez aussi bien entre un homme et l'un de ses frères qu'avec un étranger. Vous ne ferez point acception des personnes dans vos jugements, vous écouterez les petits comme les grands, vous ne craindrez personne, car le jugement appartient à Dieu ; quant à une cause trop difficile pour vous, déférez-la moi pour que je l'entende. Ainsi je vous prescrivis alors tout ce que vous auriez à faire. Etant partis de l'Horeb, nous traversâmes cet immense et effrayant désert que vous avez vu, en route vers la montagne des Amorrhéens, selon que Yahweh, notre Dieu, nous l'avait ordonné, et nous arrivâmes à Cadès-Barné. Je vous dis alors : Vous voici arrivés à la montagne des Amorrhéens que nous donne Yahweh, notre Dieu. Vois, Yahweh, ton Dieu, t'a livré ce pays ; monte, prends-en possession ainsi que Yahweh, le Dieu de tes pères, te l'a ordonné. N'aie ni crainte ni frayeur. Vous êtes tous venus à moi et m'avez dit : Nous allons envoyer devant nous des hommes qui exploreront pour nous la contrée et nous informeront de la route par laquelle nous pourrons monter et des villes où nous arriverons. La proposition m'ayant paru bonne, je pris parmi vous douze hommes, un par tribu, et ils montèrent en direction de la montagne et arrivèrent à la vallée d'Escol qu'ils explorèrent. Ils en prirent des fruits pour nous les apporter et nous firent ce rapport : C'est un bon pays que celui que Yahweh, notre Dieu, veut nous donner. Vous ne voulûtes pourtant pas y monter et vous vous révoltâtes contre l'ordre de Yahweh, votre Dieu. Vous murmurâtes dans vos tentes disant : C'est par haine contre nous que Yahweh nous a fait sortir du pays d'Egypte, pour nous livrer aux mains des Amorrhéens pour nous anéantir. Où devons-nous monter ? Nos frères nous ont rendu le cœur inquiet en disant : Nous avons vu un peuple, plus puissant et plus nombreux que nous, des villes grandes et fortifiées jusqu'au ciel et même des fils des Enacim. Je vous dis alors : Ne vous effrayez point et ne les craignez pas. Yahweh, votre Dieu, qui marche devant vous, combattra pour vous, exactement comme il l'a fait sous vos yeux en Egypte, et dans le désert où tu as vu comment Yahweh, ton Dieu, ainsi qu'un homme porte son fils, t'a porté tout le long du chemin que vous avez parcouru jusqu'à votre arrivée en ce pays. Et malgré cela vous n'aviez pas confiance en Yahweh, votre Dieu, qui, pour vous chercher le lieu de votre campement, vous précédait sur le chemin, la nuit dans le feu, afin que vous puissiez voir le chemin sur lequel vous marchiez, et le jour dans la nuée. Yahweh entendit vos paroles et jura dans sa colère : Aucun des hommes de cette génération perverse ne verra le bon pays que j'avais juré à leurs pères de leur donner, à l'exception de Caleb, le fils de Jéphoné ; lui, le verra et je donnerai à lui et à ses enfants le pays qu'il a foulé aux pieds, parce qu'il s'est fidèlement attaché à Yahweh. Yahweh s'irrita aussi contre moi à cause de vous et dit : Toi non plus tu n'y entreras pas. Josué, fils de Nun, ton serviteur, y entrera, rends-le fort car c'est lui qui mettra Israël en possession de ce pays. Et vos petits enfants dont vous avez dit qu'ils deviendraient la proie - de l'ennemi, vos fils qui ne connaissent encore - ni le bien ni le mal, eux y entreront, et c'est à eux que je le donnerai, c'est eux qui le posséderont. Pour vous, vous repartirez et prendrez le chemin du désert en direction de la mer Rouge. Vous m'avez alors ainsi répondu : Nous avons péché contre Yahweh. Nous-mêmes monterons et combattrons, exactement comme Yahweh, notre Dieu, nous l'a ordonné. Et vous avez chacun ceint vos armes et vous vous êtes mis inconsidérément à monter sur la montagne. Yahweh me dit : Dis-leur donc : Vous ne devez ni monter ni combattre, car je ne suis pas au milieu de vous, ne vous faites pas battre par vos ennemis. Je vous parlai mais vous n'avez pas écouté, vous avez résisté à l'ordre de Yahweh et dans votre présomption vous êtes montés sur la montagne. Les Amorrhéens, qui habitent cette montagne, sortirent alors contre vous ; comme le font les abeilles ils vous poursuivirent et vous battirent en Séir jusqu'à Horma. Vous êtes alors revenus et avez pleuré devant Yahweh, mais Yahweh ne vous a pas entendus et n'a point pris garde à vous. Ainsi vous êtes demeurés un long temps à Cadès, où vous avez séjourné. Nous partîmes de là pour le désert en direction de la mer Rouge, ainsi que Yahweh me l'avait ordonné et nous contournâmes la montagne de Séir de nombreux jours. Yahweh me dit alors : Assez longtemps maintenant vous avez contourné cette montagne ; retournez donc en direction du Nord. Donne au peuple cet ordre : Vous allez traverser le territoire de vos frères, les fils d'Esaü, qui habitent en Séir ; ils auront peur de vous ; prenez garde toutefois d'entrer en lutte avec eux, car je ne vous donnerai rien dans leur pays, pas même la largeur d'un pied, car j'ai donné la montagne de Séir en possession à Esaü, Vous leur achèterez à prix d'argent la nourriture que vous mangerez, à prix d’argent aussi l'eau que vous boirez. Car Yahweh, ton Dieu, t'a béni dans toute œuvre de tes mains ; il a su que tu devais traverser ce grand désert et voilà quarante ans que Yahweh, ton Dieu, est avec toi et tu n’as manqué de rien. Nous passâmes à distance de nos frères, les fils d'Esaü, qui habitent en Séir, nous détournant du chemin de l'Arabah, d'Etath et d'Asiongaber, et nous prîmes le chemin du désert de Moab. Yahweh me dit : N'attaque point Moab et entreprends point de guerre avec lui, car je ne te donnerai aucune possession dans son pays ; c’est aux enfants de Lot que j'ai donné Ar en propriété. Les Emim y habitaient autrefois, c’était un peuple puissant, nombreux et de haute stature comme les Enacim. Ils sont aussi regardés comme des Rephaïm ainsi que les Enacim, mais les Moabites les appellent Emim. En Séir habitaient autrefois les Horrhéens, mais les fils d'Esaü les chassèrent et les ayant anéantis s'établirent à leur place comme l'a fait Israël pour le pays qu'il possède et que Yahweh lui a donné. Et maintenant, levez-vous et franchissez le torrent de Zared. Et nous traversâmes le torrent de Zared. La durée de nos marches depuis Cadès-Barné jusqu'au passage du torrent de Zared fut de trente-huit ans, jusqu'à ce que la génération entière des hommes de guerre eût disparu du milieu du camp, ainsi que Yahweh le leur avait juré. C'est que la main de Yahweh s'appesantit sur eux pour les faire disparaître complètement du milieu du camp. Lorsque donc tous les hommes de guerre eurent été enlevés par la mort du milieu du peuple, Yahweh me parla ainsi : Tu vas franchir aujourd'hui la frontière de Moab, à Ar, et tu t'approcheras des fils d'Ammon. Ne les attaque pas et n’entreprends point de guerre avec eux car je ne te donnerai aucune possession dans le pays des fils d'Ammon ; c'est aux fils de Lot que j'en ai donné la propriété. Ce pays était aussi regardé comme un pays de Rephaïm : des Rephaïm y avaient habité autrefois, les Ammonites les appelaient Zomzommin ; c'était un peuple puissant, nombreux et de haute stature comme les Enacim, mais Yahweh les détruisit devant eux (les Ammonites), et ceux-ci les expulsèrent et s'établirent à leur place. C'est ainsi que fit Yahweh pour les fils d'Esaü qui habitent en Séir, lorsqu'il anéantit devant eux les Horrhéens ; les ayant expulsés ils s'établirent à leur place jusqu'à ce jour. Les Hévéens aussi qui habitaient dans des villages jusqu'à Gaza furent détruits par les Caphtorim, venus de Caphtor, qui s'établirent à leur place. Levez-vous donc maintenant, partez et passez le torrent de l'Arnon. Voici que je livre entre tes mains, Séhon, le roi d'Hésébon, l'Amorrhéen, ainsi que son pays ; commence à en faire la conquête et entreprends la guerre contre lui. Dès maintenant je vais commencer à répandre la frayeur et la crainte devant toi sur tous les peuples qui sont sous les cieux en sorte que ceux qui entendront le bruit de ta renommée trembleront et seront dans l'angoisse devant toi. J'envoyai alors du désert de Cadémoth des messagers à Séhon, roi d'Hésébon, avec des paroles de paix lui disant : Je voudrais traverser ton pays, en suivant uniquement la route sans m'écarter ni à droite ni à gauche. Tu me vendras à prix d'argent la nourriture pour que je puisse manger et de même à prix d'argent l'eau pour boire ; je ne veux faire que passer. C'est ainsi qu'agirent envers moi les fils d'Esaü, qui habitent à Séir et les Moabites qui habitent à Ar, jusqu'à ce que je passe le Jourdain pour entrer dans le pays que Yahweh, notre Dieu, nous donne. Mais Séhon, roi d'Hésébon, ne voulut pas nous laisser passer chez lui, car Yahweh, ton Dieu, avait obscurci son esprit et endurci son cœur, afin de le livrer entre tes mains ainsi qu'il arrive en ce jour. Yahweh me dit : Voici que j'ai commencé de te livrer Séhon et son pays ; commence à faire la conquête pour prendre possession de son pays. Séhon sortit à notre rencontre avec tout son peuple pour nous combattre à Jasa. Et Yahweh, notre Dieu, nous le livra si bien que nous le battîmes lui, ses fils et tout son peuple. Nous prîmes alors toutes ses villes et vouâmes à l'anathème toute cité avec les hommes, les femmes et les enfants, sans en laisser subsister un seul. Nous n'avons gardé pour nous que le bétail comme butin avec le butin des villes que nous avions prises. Depuis Aroër sur les bords de la vallée de l'Arnon et de la ville qui est dans la vallée jusqu'à Galaad, il n'y eut pas de ville qui fût capable de nous résister ; Yahweh, notre Dieu, nous les livra toutes. Tu n'approchas pas toutefois du pays des fils d'Ammon, pas plus du territoire sur les rives du Jaboc que des villes de la montagne ni d'aucun autre lieu dont Yahweh, notre Dieu, t'avait défendu de t'emparer. Nous partîmes alors pour monter par le chemin de Basan ; Og, roi de Basan, sortit à notre rencontre avec tout son peuple pour nous livrer bataille à Edraï. Yahweh me dit : Ne le crains pas, car je le livre entre tes mains avec tout son peuple et son pays ; tu le traiteras comme tu as traité Séhon, roi des Amorrhéens, qui résidait à Hésébon. Et Yahweh, notre Dieu, livra également entre nos mains Og, le roi de Basan, avec tout son peuple ; nous le battîmes à tel point qu'il ne lui resta plus personne. Nous prîmes en ce temps-là toutes ses villes ; il n'y en eut pas une seule que nous ne leur prîmes : soixante villes, toute la contrée d'Argob constituaient le royaume d'Og en Basan. Toutes ces villes étaient fortifiées avec de hautes murailles, des portes et des barres, sans compter les villes de Phérézéens en très grand nombre. Nous les vouâmes à l'anathème comme nous l'avions fait pour Séhon, le roi d'Hésébon, en vouant à l'anathème dans chacune des villes hommes, femmes et enfants. Mais tout le bétail et le butin des villes nous pillâmes pour nous. Nous prîmes en ce temps-là aux deux rois des Amorrhéens habitant au delà du Jourdain le pays depuis la vallée de l'Arnon jusqu'à la montagne d'Hermon. (Les Sidoniens appellent l'Hermon Sirion, tandis que les Amorrhéens l'appellent Sanir. ) Toutes les villes de la plaine, tout Galaad et tout Basan jusqu'à Selcha et Edraï, villes du royaume d'Og en Basan. Car Og, le roi de Basan, était seul resté de la race des Rephaïm. Son sarcophage était en pierre de fer, qui se voit encore à Rabbath des fils d'Ammon : sa longueur est de neuf coudées et sa largeur de quatre coudées mesurées en coudées ordinaires. Nous prîmes donc alors possession de ce pays, et je donnai aux tribus de Ruben et de Gad depuis Aroër dans la vallée de l'Arnon avec la moitié de la montagne de Galaad avec ses villes. Le reste de Galaad et tout Basan, le royaume d'Og, je donnai à la demi-tribu de Manassé : toute la contrée d'Argob. Toute cette partie de Basan s'appelle le pays des Rephaïm. Jaïr, le fils de Manassé, s'empara de toute la contrée d'Argob jusqu'à la frontière des Gessuriens et des Macathiens, et il donna son nom aux bourgs de Basan, appelés bourgs de Jaïr jusqu'à ce jour. Je donnai Galaad à Machir. Aux tribus de Ruben et de Gad je donnai une partie de Galaad et un territoire jusqu'à la vallée de l'Arnon, le milieu de la vallée formant la frontière, et jusqu'à la vallée du Jaboc à la frontière des fils d'Ammon, avec l'Arabah et le Jourdain pour limite depuis Cénéreth jusqu'à la mer de l'Arabah, la mer Salée, au pied des pentes du Phasga à l'Orient. En ce temps-là, je vous donnai cet ordre : Yahweh, votre Dieu, vous a donné ce pays en propriété, mais il faut en faire la conquête à la tête de vos frères, les Israélites, du moins ceux qui sont aptes à la guerre. Seuls vos femmes, vos enfants et vos troupeaux, et je sais que vous en avez de nombreux, pourront demeurer dans les villes que je vous ai données, jusqu'à ce que Yahweh ait accordé le repos à vos frères comme à vous et qu'eux aussi aient pris possession du pays que Yahweh, votre Dieu, veut leur donner de l'autre côté du Jourdain. Vous pourrez alors retourner chacun dans la possession que je vous ai donnée. Et je donnai aussi à Josué en ce temps-là cet ordre : Tu as vu de tes yeux tout ce que Yahweh, votre Dieu, a fait à ces deux rois : ainsi fera-t-il à tous les royaumes contre lesquels tu vas marcher. Tu n'as rien à craindre d'eux, car Yahweh, votre Dieu, combattra lui-même pour vous. En ce temps-là, je priai Yahweh de la manière suivante : Seigneur Yahweh, tu as commencé maintenant à faire voir à ton serviteur ta puissance et la force de ton bras, car où y a-t-il un Dieu, au ciel et sur la terre, qui puisse accomplir des œuvres et des prodiges comme les tiens ? Puissè-je donc passer et voir le beau pays au delà du Jourdain, cette belle montagne et le Liban ! Mais Yahweh s'irrita contre moi à cause de vous et ne m'exauça point, mais me dit : En voilà assez, ne me parle plus de cette affaire. Monte au sommet du Phasga et lève ton regard vers l'Occident, vers le Nord, vers le Midi et vers l'Orient et contemple de tes yeux, car tu ne passeras pas le Jourdain. Donne tes ordres à Josué, donne-lui force et courage, car c'est lui qui marchera à la tête de ce peuple et qui doit le mettre en possession du pays que tu auras contemplé. Nous demeurâmes ainsi dans la vallée en face de Beth-Phogor. Et maintenant, Israël, écoute les lois et les ordonnances que je vous enseigne à pratiquer pour que vous demeuriez en vie et entriez dans le pays que vous donne Yahweh, le Dieu de vos pères, et en preniez possession. Vous n'ajouterez rien aux prescriptions que je vous donne, mais vous n'en retrancherez rien non plus, observant les commandements de Yahweh, votre Dieu, que je vous prescris. Vous avez vu de vos yeux ce que Yahweh a fait à Baal-Phogor : Yahweh, ton Dieu, a détruit du milieu de toi tous ceux qui avaient suivi Baal-Phogor ; tandis que vous qui vous êtes attachés à Yahweh, votre Dieu, êtes encore aujourd'hui tous en vie. Voici que je vous ai enseigné les lois et les ordonnances, comme Yahweh, mon Dieu, me l'a commandé, afin que vous les observiez dans le pays où vous allez entrer pour en prendre possession. Vous les observerez donc et les mettrez en pratique et ainsi votre sagesse et votre intelligence apparaîtront aux yeux des peuples qui entendront parler de toutes ces lois et diront : Cette nation puissante ne peut être qu'un peuple sage et intelligent. Car, quelle est la nation puissante dont les dieux sont aussi près d'elle que Yahweh, notre Dieu, toutes les fois que nous crions vers lui ? Et quelle est la nation puissante qui ait de justes lois et ordonnances comme toute cette loi que je vous présente aujourd'hui ? Seulement prends bien garde à toi et fais bien attention de ne point oublier tout ce que tes yeux ont vu et de le laisser sortir de ton cœur tant que tu vivras, mais enseigne-le à tes enfants et aux enfants de tes enfants. Au jour où tu te présentas devant Yahweh, ton Dieu, sur l'Horeb, lorsque Yahweh me dit : Assemble-moi le peuple, je veux leur faire entendre mes paroles afin qu'ils apprennent à me craindre tous les jours qu'ils vivront sur la terre et qu'ils les enseignent à leurs enfants. Vous vous êtes alors approchés et tenus au pied de la montagne, tandis que la montagne en feu élevait sa flamme jusqu'aux profondeurs du ciel, au milieu des ténèbres et des nuées de l'orage. Yahweh vous parla alors du milieu du feu ; vous entendiez le bruit de ses paroles, mais sans voir de figure ; seule sa voix vous entendiez. Il vous fit connaître son alliance qu'il vous ordonna de garder : les dix commandements qu'il inscrivit sur deux tables de pierre. A moi il ordonna en ce temps-là de vous enseigner lois et ordonnances pour que vous les observiez dans le pays où vous allez entrer afin d'en prendre possession. Puisque vous n'avez aperçu aucune espèce de figure, lorsque Yahweh vous parla du milieu du feu sur l'Horeb, prenez bien garde à vos âmes, de peur que vous ne vous corrompiez en vous fabriquant une image taillée représentant quelque idole à figure soit d'homme ou de femme, soit à figure de quelque animal qui vit sur la terre, à figure de quelque oiseau qui vole sous le ciel, à figure de quelque bête qui rampe sur le sol ou de quelque poisson qui vit dans les eaux sous la terre ; de peur que vous ne leviez vos yeux au ciel et qu'y voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l'armée des cieux, vous ne vous laissiez entraîner à vous prosterner devant eux et à leur rendre un culte, car Yahweh, ton Dieu, les a donnés en partage à tous les peuples qui sont sous toute l'étendue du ciel. Mais vous, Yahweh vous a pris et vous a fait sortir de la fournaise à fondre le fer de l'Egypte pour que vous deveniez un peuple qui lui appartient comme aujourd'hui. Et Yahweh s'irrita contre moi à cause de vous, et jura que je ne passerais pas le Jourdain et que je n'entrerais pas dans le beau pays que Yahweh, ton Dieu, te donne en héritage. Car pour moi, je mourrai en ce pays, sans passer le Jourdain, mais vous le passerez et prendrez possession de ce beau pays. Prenez garde à vous afin de ne pas oublier l’alliance que Yahweh, votre Dieu, a contractée avec vous et de ne pas vous faire d'image taillée de quoi que ce soit que Dieu t'a défendu. Car Yahweh, ton Dieu, est un feu dévorant, un Dieu jaloux. Lorsque tu auras des enfants et des enfants de tes enfants, et que vous aurez longtemps séjourné dans le pays, si vous vous corrompez au point de faire une image taillée de quelque figure que ce soit et fassiez ainsi ce qui est mal aux yeux de Yahweh et l'irritiez, j'en prends à témoin aujourd'hui contre vous le ciel et la terre, que vous ne tarderez pas à disparaître de ce pays dont vous allez prendre possession en passant le Jourdain ; vous n'y vivrez pas longtemps car vous serez entièrement anéantis. Et Yahweh vous dispersera parmi les nations et un petit nombre d'entre vous seulement restera au milieu des nations parmi lesquelles Yahweh vous aura conduits. Là, vous servirez des dieux, ouvrage de main d'homme, faits de bois et de pierre, qui ne voient ni n'entendent, qui ne mangent ni ne sentent. De là vous chercherez Yahweh, votre Dieu, et tu le trouveras si tu le cherches de tout cœur et de toute ton âme. Du milieu de la détresse, quand toutes ces menaces t'auront atteint, à la fin des temps, alors tu reviendras à Yahweh, ton Dieu, et tu écouteras sa voix ; car c'est un Dieu compatissant que Yahweh, ton Dieu ; il ne t'abandonnera pas et ne te détruira pas ; il n'oubliera pas l'alliance avec tes pères, qu'il leur a jurée. Tu n'as qu'à interroger les temps anciens qui t'ont précédé, depuis que Dieu créa l'homme sur la terre et d'une extrémité du ciel à l'autre : est-il jamais arrivé rien de si grand, a-t-on jamais rien entendu de pareil ? Quel peuple a entendu, comme tu l'as fait, la voix de Dieu parlant du milieu du feu et est resté vivant ? Jamais un dieu essaya-t-il de venir prendre pour lui un peuple du milieu d'un autre peuple à (aide d'épreuves, de prodiges et de miracles, par une main puissante et un bras levé dans le combat, par de grandes épouvantes, ainsi que l'a fait pour vous, Yahweh, votre Dieu, en Egypte, sous vos yeux ? Cela t'a été montré afin que tu saches que c'est Yahweh qui est Dieu et qu'il n'y en a point d'autre que lui. Du ciel il t'a fait entendre sa voix pour t'instruire, et sur la terre il t'a fait voir son feu violent, et du feu tu as entendu ses paroles. C'est parce qu'il a aimé tes pères et qu'il a choisi leur postérité après eux qu'il t'a fait sortir d'Egypte lui-même par sa grande puissance, afin de chasser devant toi des nations plus nombreuses et plus fortes que toi, pour te faire entrer dans leur pays et te le donner en possession, ainsi qu'il arrive aujourd'hui. Tu dois donc aujourd'hui reconnaître et retenir en ton cœur que c'est Yahweh qui est Dieu, en haut dans le ciel et en bas sur la terre, et qu'il n'y en a point d'autre. Tu garderas donc ses lois et ses commandements que je te prescris aujourd'hui afin que tu sois heureux, toi et tes enfants après toi, afin que tu puisses vivre longtemps sur la terre que te donne Yahweh, ton Dieu. Alors Moïse mit à part trois villes de l'autre côté du Jourdain, à l'Orient, pour servir de refuge au meurtrier qui aurait tué son prochain par méprise, sans avoir longuement vécu en inimitié avec lui, afin que, se réfugiant dans l'une de ces villes, il puisse sauver sa vie : Bosor, au désert dans la Plaine, pour les Rubénites ; Ramoth en Galaad pour les Gadites et Golan en Basan pour les Manassites. Voici la loi que Moïse mit sous les yeux des Israélites : ce sont les préceptes, les lois et les ordonnances que Moïse promulgua aux Israélites lorsqu'ils sortirent d'Egypte, de l'autre côté du Jourdain, dans la vallée en face de Beth-Phogor, au pays de Séhon, roi des Amorrhéens, qui résidait à Hésébon, que Moïse et les Israélites avaient battu lorsqu'ils sortirent d'Egypte. Ils prirent possession de son pays et de celui d'Og, roi de Basan, tous deux rois des Amorrhéens, de l'autre côté du Jourdain à l'Orient, depuis Aroër, au bord de la vallée de l'Arnon jusqu'à la montagne de Sarion, c'est-à-dire l'Hermon, ainsi que de toute l'Arabah de l'autre côté du Jourdain, à l'Orient, jusqu'à la mer de l'Arabah, au pied des pentes du Phasga. Moïse convoqua tout Israël et leur dit : Ecoute, Israël, les lois et les ordonnances que je vous fais connaître aujourd'hui ; vous devez les apprendre et prendre bien garde de les mettre en pratique. Yahweh, notre Dieu, a conclu une alliance avec nous sur l'Horeb. Ce n'est point avec nos pères que Yahweh a conclu cette alliance, mais avec nous, nous qui nous trouvons ici aujourd'hui, tous vivants. Yahweh vous a parlé face à face sur la montagne du milieu du feu. Je me tenais alors entre Yahweh et vous pour vous faire connaître sa parole, car vous aviez peur du feu et n'avez pas osé monter sur la montagne. Il dit : Je suis Yahweh, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude. Tu n'auras point d'autres dieux que moi. Tu ne feras point d'image taillée, aucune figure de quoi que ce soit en haut dans le ciel, en bas sur la terre et dans les eaux sous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles et ne les honoreras pas, car moi, Yahweh, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, punissant l'iniquité des pères sur les enfants et les descendants jusqu'à la troisième et quatrième génération pour ceux qui me haïssent, et faisant miséricorde jusqu'à mille générations à ceux qui m'aiment et gardent mes commandements. Tu ne te serviras pas du nom de Yahweh, ton Dieu, pour le mensonge, car Yahweh ne laissera pas impuni celui qui emploie son nom pour mentir. Observe le jour du sabbat pour le sanctifier comme te l'a ordonné Yahweh, ton Dieu. Pendant six jours tu travailleras et feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est un sabbat pour Yahweh, ton Dieu, tu n'y feras aucune espèce de travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf ; ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l'étranger qui habite dans tes portes, afin que ton serviteur et ta servante aient leur repos comme toi. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d'Egypte et que Yahweh, ton Dieu, t'en a fait sortir d'une main forte et d'un bras levé ; c’est pourquoi Yahweh, ton Dieu, t'a ordonné d'observer le jour du sabbat. Honore ton père et ta mère, comme Yahweh, ton Dieu, te l'a ordonné, afin que les jours de ton existence soient nombreux et que tu sois heureux dans le pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner. Tu ne tueras point. Tu ne commettras pas l'adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne t'érigeras pas en faux témoin contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, et tu n'envieras pas sa maison, ni son champ, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui appartient à ton prochain. Telles sont les paroles que Yahweh adressa à votre assemblée tout entière sur la montagne, du milieu du feu, de la nuée et de l'obscurité, sans rien y ajouter. Puis il les écrivit sur deux tables de pierre qu'il me donna. Lorsque vous eûtes entendu la voix du milieu des ténèbres, et alors que la montagne était toute en feu, vous vous approchâtes de moi, tous vos chefs de tribus et vos anciens, et vous dites : Voici que Yahweh, notre Dieu, nous a fait voir sa gloire et sa puissance, et que nous avons entendu sa voix du milieu du feu ; aujourd'hui nous nous sommes rendu compte que Yahweh avait parlé à l’homme et que celui-ci était néanmoins demeuré en vie. Pourquoi donc mourrions-nous maintenant ? Car ce grand feu nous dévorera ; si nous entendons encore la voix de Yahweh, notre Dieu, nous mourrons. Car quel est parmi tous les mortels celui qui a entendu comme nous la voix du Dieu vivant du milieu du feu et qui soit demeuré en vie ? Pour toi, approche-toi et écoute tout ce que dit Yahweh, notre Dieu et tu nous rediras tout ce que t'aura dit Yahweh, notre Dieu, nous l'écouterons et l'accomplirons. Yahweh entendit vos paroles tandis que vous me parliez et il me dit : J'ai entendu les paroles que ce peuple t'a adressées : tout ce qu'ils ont dit est bien. Puissent-ils conserver ces sentiments pour me craindre et toujours observer tous mes commandements afin qu'eux et leurs enfants soient heureux à jamais. Va, dis-leur : Retournez dans vos tentes. Mais toi, demeure ici avec moi pour que je te fasse connaître tous les commandements, lois et ordonnances que tu leur enseigneras pour qu'ils les mettent en pratique dans le pays que je vais leur donner en héritage. Vous prendrez bien garde d'agir selon que Yahweh, votre Dieu, vous l'a ordonné, sans vous détourner ni à gauche ni à droite. Mais vous suivrez exactement la voie que Yahweh, votre Dieu, vous a prescrite, afin de demeurer en vie, d'être heureux et de vivre de nombreux jours dans le pays dont vous allez prendre possession. Voici le commandement, les lois et les ordonnances, que Yahweh, votre Dieu, m'a ordonné de vous enseigner pour que vous les mettiez en pratique dans le pays où vous allez passer pour en prendre possession, afin que tu craignes Yahweh, ton Dieu, en observant toutes ses lois et tous ses préceptes que je t'ordonne, toi, ton fils et le fils de ton fils durant tous les jours de ta vie et afin que les jours de ton existence soient nombreux. Tu écouteras, Israël, et les mettras consciencieusement en pratique afin d'être heureux et de te multiplier beaucoup, ainsi que te l'a promis Yahweh, le Pieu de tes pères, dans un pays où coulent le tait et le miel. Ecoute, Israël, Yahweh est notre Dieu, Yahweh lui seul. Et tu aimeras Yahweh, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements que je te donne aujourd'hui demeureront en ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants et tu en parleras, que tu sois dans ta maison, que tu sois en voyage, que tu te couches ou te lèves. Tu les attacheras sur ta main comme un signe et ils seront comme un frontal entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur les portes. Lorsque Yahweh, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays qu'il a juré à tes pères Abraham, Isaac et Jacob de te donner : un pays avec de grandes et belles villes que tu n’as pas bâties, avec des maisons pleines de toutes sortes de biens que tu n'as pas amassés, avec des citernes creusées que toi-même n'a pas creusées, avec des vignes et des oliviers que tu n'as pas plantés ; lorsque tu mangeras et te rassasieras, prends bien garde d'oublier Yahweh qui t'a fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude. Tu craindras Yahweh, ton Dieu, tu l'honoreras et ne jureras que par son nom. Vous ne suivrez pas d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui sont autour de vous, car Yahweh est un Dieu jaloux, ton Dieu qui est au milieu de toi, afin que la colère de Yahweh, ton Dieu, ne vienne pas à s'enflammer contre toi et qu'il ne t'extermine de la face de la terre. Vous ne tenterez pas Yahweh, votre Dieu, comme vous l'avez fait à Massah. Vous observerez parfaitement les commandements de Yahweh votre Dieu, ainsi que ses préceptes et ses lois qu'il t'a ordonnés, et tu feras ce qui est droit et bon aux yeux de Yahweh pour que tu sois heureux et puisses entrer pour en prendre possession dans le beau pays que Yahweh a juré à tes pères de donner, en chassant devant toi tous tes ennemis, ainsi que l'a dit Yahweh. Lorsqu'un jour ton fils t'interrogera disant : qu'est-ce que c'est que ces commandements, ces lois et ces ordonnances que Yahweh, notre Dieu, vous a ordonnés ? tu diras à ton fils : Nous étions esclaves chez le Pharaon en Egypte et Yahweh nous a fait sortir de l'Egypte d'une main puissante. Et Yahweh a accompli sous nos yeux de grands et terribles prodiges et des miracles en Egypte contre Pharaon et contre toute sa maison ; mais nous il nous a fait sortir pour nous conduire et nous donner le pays qu'il avait promis avec serment à nos pères. Alors Yahweh nous ordonna de mettre en pratique toutes ces lois dans la crainte de Yahweh, notre Dieu, afin que nous soyons toujours heureux et qu'il nous garde en vie comme il le fait aujourd'hui. Et notre justice apparaîtra en ce que nous aurons soin de pratiquer tous ces commandements en présence de Yahweh, notre Dieu, ainsi qu'il nous l'a ordonné. Lorsque Yahweh, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays vers lequel tu vas maintenant pour en prendre possession et quand il aura chassé devant toi de nombreuses nations : les Hittites, les Gergéséens, les Amorrhéens, les Cananéens, les Phérézéens, les Hévéens, les Jébuséens, sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi ; quand Yahweh, ton Dieu, te les aura livrées et que tu les auras vaincues, tu les voueras à l'anathème ; tu ne conclueras aucune alliance avec elles et tu seras pour elles sans pitié. Tu ne contracteras pas de mariage avec elles, tu ne donneras pas tes filles à leurs fils et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils, car cela pourrait détourner ton fils de moi pour servir des dieux étrangers ; la colère de Yahweh s'enflammerait alors contre vous et il vous détruirait rapidement. Voici au contraire comment vous vous comporterez à leur égard : vous abattrez leurs autels, vous détruirez leurs masseboth et briserez leurs aschéras, vous brûlerez leurs images taillées. Car tu es un peuple saint pour Yahweh, ton Dieu. C'est toi que Yahweh, ton Dieu, a choisi pour que tu sois son propre peuple d'entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre. Ce n'est pas parce que vous auriez été plus nombreux que tous les autres peuples que Yahweh s'est complu en vous et vous a choisis, car vous êtes le plus petit de tous les peuples, mais parce que Yahweh vous a aimés et qu'il a voulu tenir le serment qu'il avait fait à vos pères que Yahweh vous a fait sortir par sa main puissante et vous a délivrés de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d'Egypte. Aussi dois-tu reconnaître que Yahweh, ton Dieu, est le vrai Dieu, le Dieu fidèle qui garde son alliance et étend sa miséricorde jusqu'à mille générations à ceux qui l'aiment et gardent ses commandements, mais qui punit lui-même celui qui le hait, en le faisant périr ; il ne tarde pas longtemps avec celui-là qui le hait, mais le châtie lui-même. C'est pourquoi tu observeras parfaitement les commandements, les lois et les ordonnances que je te prescris aujourd'hui. Si vous écoutez ces ordonnances et les observez parfaitement, en retour, Yahweh, ton Dieu te gardera l'alliance et la miséricorde qu'il a jurées à tes pères, il t'aimera, te bénira et te fera devenir nombreux ; il bénira le fruit de tes entrailles et les produits du sol, ton blé, ton vin nouveau et ton huile, les portées de tes vaches et les petits de tes brebis, dans le pays qu'il a juré à tes pères de te donner. Tu seras béni plus que tous les peuples, il n'y aura chez toi ni homme ni femme stériles, ni animal de ton troupeau, Yahweh éloignera de toi toute maladie et ne laissera tomber sur toi aucune de ces affections malignes d'Egypte que tu connais, mais en frappera tous tes ennemis. Tu anéantiras tous les peuples que Yahweh, ton Dieu, va te livrer : tu seras sans pitié pour eux et tu ne serviras point leurs dieux car ce serait un piège pour toi. Que si tu dis en ton cœur : Ces nations sont plus nombreuses que moi, comment pourrai-je les chasser ? n'en aie aucune crainte, mais souviens-toi de ce que Yahweh, ton Dieu, a fait à Pharaon et à toute l'Egypte, des grandes épreuves que tu as vues de tes yeux, des prodiges et des miracles, de la main forte et du bras tendu, par lesquels Yahweh, ton Dieu, t'a fait sortir ; c'est ainsi qu'en agira Yahweh, ton Dieu, à l'égard de tous les peuples dont tu as la terreur. Yahweh, ton Dieu, enverra même sur eux des frelons, en sorte que soient détruits ceux-là mêmes qui auraient pu échapper et se cacher devant toi. N'en aie donc aucune crainte, car Yahweh, ton Dieu, est au milieu de toi comme un Dieu puissant et redoutable. Yahweh, ton Dieu, chassera peu à peu ces nations devant toi, ce n'est pas d'un seul coup, que tu pourras les exterminer afin que les animaux sauvages ne se multiplient pas contre toi. Yahweh, ton Dieu, te les livrera et jettera parmi elles une grande consternation jusqu'à ce qu'elles soient détruites. Il livrera leurs rois entre tes mains et tu feras disparaître leurs noms de dessous les cieux ; personne ne pourra tenir devant toi jusqu'à ce que tu les aies anéantis. Vous consumerez par le feu les images taillées de leurs dieux, tu ne désireras point l'argent ou l'or qui se trouve sur elles et ne le prendras point pour toi de peur qu'il ne te devienne un piège, car c'est une abomination pour Yahweh, ton Dieu. Tu n'introduiras pas une telle abomination dans ta maison, afin que tu ne tombes pas comme elle sous le coup de l'anathème ; tu l'auras absolument en horreur car c'est une chose vouée à l'anathème. Tous les commandements que je vous prescris aujourd'hui, vous aurez soin de les mettre en pratique afin que vous demeuriez en vie, que vous vous multipliiez, que vous entriez et preniez possession du pays que Yahweh a promis avec serment à vos pères. Tu garderas le souvenir de tout le chemin par lequel Yahweh, ton Dieu, t'a conduit pendant ces quarante ans dans le désert, pour t'humilier, te mettre à l'épreuve et connaître ce qui est dans ton cœur si tu observeras ou non ses commandements. Il t'a humilié et fait avoir faim ; puis il t'a nourri de la manne que tu ne connaissais pas et que ne connurent pas tes pères, pour te faire voir que l'homme ne vit pas de pain seulement mais de tout ce qui sort de la bouche de Dieu. Ton vêtement ne s'est pas usé sur toi et ton pied ne s'est pas enflé pendant ces quarante années. C'est pour que tu saches en ton cœur que Yahweh, ton Dieu, t'instruit comme un homme instruit son enfant ; observe donc les commandements de Yahweh, ton Dieu, en marchant dans ses voies et en le craignant Car Yahweh, ton Dieu, va te faire entrer dans un beau pays, un pays de torrents, de sources et d'eaux profondes, émergeant dans la plaine et dans la montagne ; un pays de froment, d'orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers ; un pays d'oliviers et de miel ; un pays où tu n'auras pas besoin de manger ton pain dans l'indigence, où tu ne manqueras de rien ; un pays dont les pierres sont du fer et dont tu pourras tirer de l'airain des montagnes. Mais quand tu auras mangé à satiété, tu béniras Yahweh, ton Dieu, pour le beau pays qu'il t'a donné. Garde-toi d'oublier Yahweh, ton Dieu, en n'observant pas ses commandements, ses ordonnances et ses lois que je te prescris aujourd'hui, de peur que tandis que tu mangeras à satiété que tu bâtiras et habiteras de belles maisons, que tes troupeaux de gros et de menu bétail se multiplieront, que s'augmenteront ton argent et ton or ainsi que tous tes biens, ton cœur n'en devienne orgueilleux et que tu oublies Yahweh, ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude, lui qui t'a conduit par de grands et terribles déserts, à travers des serpents, des serpents venimeux et des scorpions, à travers une terre aride où il n'y avait point d'eau ; lui qui a fait jaillir pour toi de l'eau de la dure pierre du rocher ; qui t'a nourri dans le désert avec la manne que tes pères n'ont point connue, afin de t'humilier et de te mettre à l'épreuve pour que finalement il ne te fasse que du bien, et que tu ne viennes à penser : c'est ma propre force et la vigueur de mon bras qui ont réalisé cette richesse. Souviens-toi plutôt de Yahweh, ton Dieu, car c'est lui qui te donne la force pour acquérir cette richesse en accomplissant, comme c'est aujourd'hui le cas, son alliance qu'il a jurée à tes pères. Mais s'il t'arrivait d'oublier Yahweh, ton Dieu, et d'aller après d'autres dieux pour les servir et te prosterner devant eux, je vous en prends aujourd'hui solennellement à témoin que vous serez totalement anéantis. Tout comme les nations que Yahweh veut anéantir devant vous, ainsi vous périrez parce que vous n'aurez pas écouté la voix de Yahweh, votre Dieu. Ecoute, Israël, tu es aujourd'hui sur le point de passer le Jourdain pour aller à la conquête de nations plus grandes et plus fortes que toi, de grandes villes fortifiées jusqu'au ciel, d'un peuple puissant et de haute stature, les fils des Enacim que tu connais et dont toi-même as entendu dire : qui pourra tenir contre les fils d'Enac ? Sache aujourd'hui que Yahweh, ton Dieu, ira devant toi comme un feu dévorant ; il les anéantira et les abattra devant toi, en sorte que tu t'en rendras maître et les feras périr promptement, ainsi que Yahweh te l'a dit. Mais ne dis pas en ton cœur, lorsque Yahweh, ton Dieu, les chassera devant toi : C'est parce que je suis juste que Yahweh m'a fait venir prendre possession de ce pays, alors que c'est à cause de la perversité de ces nations que Yahweh les chasse devant toi. Non, ce n'est point à cause de ta justice et de la droiture de ton cœur que tu vas entrer en possession de ce pays, mais à cause de la perversité de ces nations que Yahweh, ton Dieu, les chasse devant toi, et aussi pour accomplir ce que Yahweh a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. Sache donc que ce n'est pas à cause de ta justice que Yahweh, ton Dieu, te donna ce beau pays en propriété, car tu es un peuple au cou raide. Souviens-toi, n'oublie pas comment tu as irrité Yahweh, ton Dieu, dans le désert. Depuis le jour de ta sortie du pays d'Egypte jusqu'à votre arrivée en ce lieu vous avez été rebelles envers Yahweh. Sur l'Horeb vous avez irrité Yahweh et Yahweh fut en colère contre vous jusqu'à vouloir vous anéantir, lorsque je montai sur la montagne pour recevoir les tables de pierre, les tables de l'alliance que Yahweh avait conclue avec vous et que je demeurai quarante jours et quarante nuits sur la montagne sans manger de pain ni boire d'eau. Alors Yahweh me donna les deux tables de pierre écrites du doigt de Dieu avec toutes les paroles que Yahweh vous avait dites sur la montagne du milieu du feu au jour de l'assemblée. Et lorsque, après les quarante jours et les quarante nuits, Yahweh m'eut donné les deux tables de pierre, les tables de l'alliance, il me dit : Lève-toi, descends vite d'ici, car ton peuple que tu as fait sortir d'Egypte s'est corrompu ; bien vite ils ont abandonné la voie que je leur avais imposée, ils se sont fait une image de métal fondu. Et Yahweh me dit encore : J'ai observé ce peuple et voici que c'est un peuple au cou raide. Laisse-moi tranquille, je vais les anéantir et effacer leur nom de dessous les cieux, mais de toi je ferai un peuple plus puissant et plus nombreux que ce peuple. Je retournai et descendis de la montagne, tandis que la montagne était toute en feu, avec les deux tables de l'alliance dans mes mains ; je regardai alors et voici que vous aviez péché contre Yahweh, votre Dieu, vous vous étiez fait un veau de métal fondu et vous aviez rapidement abandonné la voie que Yahweh vous avait imposée. Je pris les deux tables, les rejetai de mes mains et les brisai sous vos yeux. Puis je me prosternai devant Yahweh, comme la première fois, pendant quarante jours et quarante nuits, sans manger de pain ni boire d'eau, à cause de tous vos péchés que vous aviez commis en faisant ce qui déplaît aux yeux de Yahweh de manière à l'irriter. Car j’éprouvai de la crainte à la vue de la colère et de la fureur dont Yahweh était animé contre vous au point de vouloir vous anéantir ; mais cette fois encore Yahweh m'écouta. Yahweh était également très irrité contre Aaron, au point qu'il voulait le faire périr et j'intercédai aussi alors pour Aaron. Votre péché, le veau que vous aviez fabriqué, je le pris, le jetai au feu et le brisai et le broyai jusqu'à ce qu'il fût réduit en poussière et je jetai cette poussière dans le torrent qui descend de la montagne. A Tabéera, à Massah et à Qibroth-Hattaava, vous avez encore provoqué Yahweh à la colère. Et lorsque Yahweh vous fit partir de Cadès-Barné avec cet ordre : Montez et prenez possession du pays que je vous donne, vous fûtes rebelles à l'ordre de Yahweh, votre Dieu, vous ne crûtes point en lui et ne lui avez pas obéi. Vous avez été rebelles à Yahweh depuis que je vous connais. Je me prosternai donc devant Yahweh pendant les quarante jours et les quarante nuits que je restai là en prière, car Yahweh avait menacé de vous détruire. Mais je priai Yahweh et je dis : Seigneur Yahweh, ne détruis pas ton peuple qui t'appartient, que tu as délivré par ta puissance, que tu as fait sortir d'Egypte d'une main forte. Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Jacob, ne regarde point à l'opiniâtreté et à la perversité de ce peuple, pour que le pays d'où tu nous as fait sortir ne dise pas : Yahweh n'a pas pu les faire entrer dans les pays qu'il leur avait promis, et c'est par haine qu'il les a fait sortir pour les faire mourir dans le désert. Ils sont pourtant ton peuple, qui t'appartient, que tu as fait sortir d'Egypte, par ta grande force et ton bras tendu. En ce temps-là, Yahweh me dit : Taille-toi deux tables de pierre comme les premières, et monte vers moi sur la montagne et fais-toi une arche de bois. J'écrirai sur les tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées et tu les placeras dans l'arche. Je fis donc une arche de bois d'acacia et taillai deux tables de pierre comme les premières ; je montai sur la montagne avec les deux tables à la main. Il écrivit sur les tables ce qui était écrit sur les premières à savoir les dix paroles que Yahweh vous avait dites sur la montagne du milieu du feu lors de l'assemblée, et il me les donna. Puis je descendis de nouveau de la montagne, je plaçai les tables dans l'arche que j'avais faite, et elles y sont demeurées comme Yahweh me l'avait ordonné. Les fils d'Israël partirent de Béeroth-Bené-Jakan pour Moséroth ; là mourut Aaron et il y fut enterré ; son fils Eléazar exerça le pontificat à sa place. De là ils partirent à Gadgad, et de Gadgad pour Jétébatha, région aux nombreux cours d'eau. C'est alors que Yahweh mit à part la tribu de Lévi pour porter l'arche de l'alliance de Yahweh, pour se tenir devant Yahweh, faire son service et bénir en son nom, (ce qui s'est fait) jusqu'à ce jour. C'est pourquoi Lévi n'a reçu ni part ni héritage avec ses frères ; Yahweh lui-même est son héritage, ainsi que Yahweh, ton Dieu, le lui a assuré. Je me tins sur la montagne quarante jours et quarante nuits comme la première fois, et Yahweh m'exauça encore cette fois : Yahweh consentit à ne pas te détruire. Yahweh me dit donc : Lève-toi, prends la tête du peuple, qu'ils entrent maintenant et prennent possession du pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner. Et maintenant, Israël, que demande de toi Yahweh, ton Dieu, si ce n'est que tu craignes Yahweh, ton Dieu, en marchant exactement dans ses voies, en aimant et en servant Yahweh, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, en observant les préceptes et les lois de Yahweh, que je t'ordonne aujourd'hui, afin que tu sois heureux. Vois donc : à Yahweh, ton Dieu, appartiennent le ciel et le ciel des cieux, la terre et tout ce qui s'y trouve, et pourtant c'est à tes pères seuls que Yahweh s'est attaché pour les aimer ; c'est pourquoi il vous a choisis, vous leurs descendants, d'entre tous les peuples, ainsi qu'il arrive aujourd'hui. Circoncisez donc votre cœur et ne raidissez plus votre cou. Car Yahweh, votre Dieu, est le Dieu de tous les dieux et le Seigneur de tous les seigneurs, le Dieu puissant, fort et terrible, qui ne fait acception de personne et n'accepte point de présent, qui fait droit à l'orphelin et à la veuve, qui aime l'étranger de telle manière qu’il lui donne la nourriture et le vêtement. Vous aussi vous aimerez l'étranger, car vous avez été étrangers au pays d'Egypte. Tu craindras Yahweh, ton Dieu, tu le serviras, tu t'attacheras à lui et tu jureras par son nom. C'est lui qui est ta louange, lui qui est ton Dieu, qui pour toi a accompli des choses grandes et terribles que tu as vues de tes yeux. Tes pères descendirent au nombre de soixante-dix personnes en Egypte, et maintenant Yahweh, ton Dieu, t'a multiplié comme les étoiles du ciel. C'est pourquoi tu aimeras Yahweh, ton Dieu, et tu observeras ses préceptes, ses lois, ses ordonnances et ses commandements en tous temps. Reconnaissez en ce jour - car ce n'est pas avec vos fils que Dieu a fait alliance, eux qui ne connaissent pas et n'ont point vu eux-mêmes la leçon de Yahweh, votre Dieu - reconnaissez donc sa puissance, sa main forte et son bras tendu, les prodiges et les œuvres qu'il a faits en Egypte contre Pharaon, roi d'Egypte, et contre tout son pays ; ce qu'il a fait à l'armée d'Egypte, à ses chevaux et à ses chars, sur lesquels il a précipité les eaux de la mer Rouge, lorsqu'ils vous poursuivaient et qu'il a anéantis jusqu'à ce jour ; ce qu'il a fait pour vous dans le désert jusqu'à votre arrivée en ce lieu ; ce qu'il a fait à Dathan et à Abiron, fils d'Eliab, fils de Ruben, que la terre, ouvrant sa bouche, engloutit au milieu d'Israël avec leurs familles, leurs tentes et tout ce qui leur appartenait. Mais parce que vous avez vu de vos yeux toutes les grandes œuvres que Yahweh a faites, vous observerez tous les commandements que je vous prescris aujourd'hui, afin que vous deveniez forts, que vous entriez et preniez possession du pays où vous allez pénétrer pour vous en rendre maîtres, que vous demeuriez longtemps dans le pays que Yahweh a juré à vos pères de leur donner ainsi qu'à leurs descendants, un pays où coulent le lait et le miel. Car le pays où tu vas entrer pour en prendre possession n'est pas comme le pays d'Egypte d'où vous êtes sortis, que tu ensemençais et que tu arrosais avec le pied comme un jardin potager, mais le pays où vous allez pénétrer pour en prendre possession est un pays de montagnes et de plaines qui est arrosé par l'eau du ciel, un pays que Yahweh, ton Dieu, a sous sa protection, sur lequel les yeux de Yahweh, ton Dieu, sont toujours dirigés, depuis le commencement de l'année jusqu'à sa fin. Si vous obéissez à mes commandements que je vous prescris aujourd'hui, en aimant Yahweh, votre Dieu, et en le servant de tout votre cœur et de toute votre âme, alors je dispenserai la pluie dans votre pays en temps opportun, la pluie précoce et la pluie tardive, en sorte que tu puisses avoir une récolte de blé, de vin et d'huile, je donnerai de l'herbe dans tes champs pour ton bétail, et tu pourras manger et te rassasier. Mais prenez garde à vous, pour que votre cœur ne se laisse pas séduire, pour que vous ne tombiez pas et n'alliez servir d'autres dieux et vous prosterner devant eux, sinon la colère de Yahweh s'enflammerait contre vous, et alors il fermerait le ciel, il ne tomberait plus de pluie et la terre ne fournirait plus sa récolte, vous péririez rapidement dans le bon pays que Yahweh vous donne. Imprimez donc dans votre cœur et dans votre âme ces paroles que je vous dis et liez-les pour vous comme un signe sur vos mains et un signe sur votre front. Enseignez-les à vos enfants, en leur en parlant soit que tu restes à la maison soit que tu ailles en voyage, soit que tu te couches ou que tu te lèves. Inscris-les sur les poteaux de ta maison et sur tes portes, afin que vos jours et ceux de vos enfants, dans le pays que Yahweh a juré de donner à vos pères, durent aussi longtemps que le ciel demeurera au-dessus de la terre. Car si vous observez exactement tous ces commandements que je vous prescris, en aimant Yahweh, votre Dieu, en marchant exactement dans sa voie et en vous attachant à lui, Yahweh chassera toutes ces nations devant vous et vous prendrez possession de nations plus puissantes et plus fortes que vous-mêmes. Tout lieu que foulera la plante de votre pied vous appartiendra ; votre territoire s'étendra du désert au Liban et du fleuve l'Euphrate jusqu'à la mer occidentale. Personne ne pourra tenir devant vous ; Yahweh, votre Dieu, répandra devant vous, comme il vous l'a assuré, la crainte et l'effroi sur tout le pays où vous allez mettre le pied. Voici que je place devant vous la bénédiction et la malédiction, la bénédiction si vous obéissez aux commandements de Yahweh votre Dieu, que je vous prescris aujourd'hui ; mais la malédiction, si vous n'obéissez pas aux commandements de Yahweh, votre Dieu, et si vous abandonnez la voie que je vous prescris aujourd'hui, pour aller après d'autres dieux que vous n'avez pas appris à connaître. Et lorsque Yahweh, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays vers lequel tu vas pour en prendre possession, tu prononceras la bénédiction sur le mont Garizim et la malédiction sur le mont Ebal. Ne se trouvent-ils pas de l'autre côté du Jourdain, derrière le chemin du couchant, au pays du Cananéen qui habite dans l'Arabah vis-à-vis de Galgala, à côté des chênes de Moré ? Car vous allez maintenant passer le Jourdain pour prendre possession du pays que Yahweh, votre Dieu, veut vous donner ; vous le posséderez et vous y habiterez, et vous observerez exactement toutes les lois et toutes les ordonnances que j'expose aujourd'hui devant vous. Voici les lois et les ordonnances que vous devrez mettre en pratique dans le pays que Yahweh, le Dieu de vos pères, vous a donné pour le posséder, tout le temps que vous vivrez dans ce pays. Vous détruirez entièrement tous les lieux où les peuples que vous allez déposséder servaient leurs dieux sur les hautes montagnes, sur les collines et sous tout arbre vert. Vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs masseboth, vous brûlerez leurs aschéras, vous mettrez en pièces les images taillées de leurs dieux, ainsi vous effacerez leur nom de ce pays. Vous n'agirez pas de même à l'égard de Yahweh, votre Dieu. Mais au lieu seulement que Yahweh, votre Dieu, choisira parmi toutes vos tribus pour y faire demeurer son nom, c'est là que vous le chercherez et que vous irez. C'est là que vous apporterez vos holocaustes et vos sacrifices, vos dîmes, ce que votre main aura prélevé, vos vœux et vos offrandes volontaires et les premiers-nés de vos bœufs et de vos brebis. C'est là que vous les consommerez devant Yahweh, votre Dieu, que vous vous réjouirez, vous et vos familles, de tous les biens que vous aurez acquis et que tu devras à la bénédiction de Yahweh, ton Dieu. Vous ne ferez plus, comme nous le faisons maintenant ici, chacun selon ce que bon lui semble, puisque vous n'êtes pas encore arrivés au repos et à l’héritage que Yahweh, ton Dieu, veut te donner. Mais quand vous aurez passé le Jourdain et que vous habiterez le pays que Yahweh, votre Dieu, vous donnera en héritage, quand il vous aura assuré le repos contre tous les ennemis qui vous entourent et que vous habiterez en sécurité, alors au lieu que Yahweh, votre Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom, vous apporterez tout ce que je vous commande : vos holocaustes et vos sacrifices, vos dîmes et ce que votre main aura prélevé et vos offrandes de choix et vos vœux que vous aurez faits à Yahweh. Vous vous réjouirez devant Yahweh, votre Dieu, vous-mêmes, vos fils et vos filles, vos serviteurs et vos servantes et le lévite qui demeure dans vos portes, car il n'a reçu ni part ni héritage parmi vous. Garde-toi donc d'offrir tes holocaustes dans n'importe quel lieu que tu verrais, mais offre-les seulement au lieu que Yahweh aura choisi dans l'une de tes tribus et c'est là que tu feras tout ce que je te commande. Tu pourras cependant, autant qu'il te plaît, tuer du bétail pour en manger la viande, selon la bénédiction que Yahweh, ton Dieu, t'accordera, dans toutes tes résidences ; que l'on soit impur ou pur on pourra en manger, comme de la gazelle ou du cerf. Seulement vous ne consommerez pas le sang : tu le répandras sur la terre comme de l'eau. Tu ne devras pas manger dans tes portes la dîme de ton blé, de ton vin nouveau et de ton huile, ni les premiers-nés de tes bœufs et de tes brebis, ni rien de tout ce que tu auras promis par vœu, ni tes offrandes volontaires, ni ce que ta main aura prélevé. Mais c'est devant Yahweh, ton Dieu, seulement, dans le lieu que Yahweh, ton Dieu, aura choisi, que tu devras les manger, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante et le lévite qui habite dans tes portes ; tu te réjouiras devant Yahweh, ton Dieu, de tous les biens que ta main aura acquis. Garde-toi de délaisser le lévite, aussi longtemps que tu seras dans le pays. Quand Yahweh, ton Dieu, aura agrandi ton territoire, ainsi qu'il te l'a promis et que tu diras : Je mangerais bien de la viande, parce qu'il te plaît d'en manger, tu pourras manger de la viande aussi souvent que tu le désireras. Si le lieu que Yahweh, ton Dieu, aura choisi pour y mettre son nom est trop éloigné, tu pourras tuer de ton gros et menu bétail que Yahweh t'a donnés, selon ce que je t'ai prescrit, et tu pourras en manger dans tes portes tout à fait selon ton désir. Tout de même qu'on mange de la gazelle ou du cerf tu pourras en manger ; celui qui est impur et celui qui est pur pourront également en manger. Sois seulement bien ferme à ne pas consommer le sang, car le sang c'est ta vie et tu ne dois pas manger la vie avec la chair. Tu ne le mangeras pas, mais le répandras sur la terre comme de l'eau. Tu ne le mangeras pas, afin que tu sois heureux, toi et tes enfants après toi, si tu fais ce qui est droit aux yeux de Yahweh. Quant aux saintes offrandes que tu as à faire et aux dons en conséquence de tes vœux, tu les prendras et tu iras au lieu que Yahweh aura choisi. Pour tes holocaustes, tu offriras la chair et le sang sur l'autel de Yahweh, ton Dieu, pour les autres sacrifices, le sang sera répandu sur l'autel de Yahweh, ton Dieu, mais tu pourras en manger la chair. Observe et écoute toutes ces paroles que je t'ordonne, afin que toujours tu sois heureux, toi et tes enfants après toi, car tu auras fait ce qui est bien et droit aux yeux de Yahweh. Lorsque Yahweh, ton Dieu, aura exterminé les nations que tu vas chasser devant toi en entrant dans le pays pour en prendre possession, et que tu les auras dépossédées et que tu habiteras dans le pays, garde-toi de te laisser séduire en suivant leur exemple après qu'elles auront été détruites devant toi, et de rechercher leurs dieux en disant : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ; moi aussi je voudrais faire de même ? Tu n'agiras pas ainsi à l'égard de Yahweh, ton Dieu, car toutes les abominations que déteste Yahweh, elles les faisaient pour leurs dieux, elles faisaient même brûler dans le feu leurs fils et leurs filles en l'honneur de leurs dieux. Tout ce que je vous prescris vous t'observerez consciencieusement, sans y rien ajouter ni retrancher. S'il s'élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t'annonce un signe ou un prodige, et que s'accomplisse le signe ou le prodige qu'il t'avait annoncé en disant : Nous voulons suivre d'autres dieux - des dieux que tu ne connais pas - et les servir, tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur, car Yahweh, votre Dieu, veut vous mettre à l'épreuve pour voir si vous aimez réellement Yahweh, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. Mais vous ne suivrez que Yahweh, votre Dieu, et c'est lui que vous craindrez ; vous observerez ses commandements, vous obéirez à sa voix, vous le servirez et vous vous attacherez à lui. Et ce prophète ou ce songeur sera mis à mort, car il a prêché la révolte contre Yahweh, votre Dieu, qui vous a fait sortir du pays d'Egypte et vous a délivrés de la maison de servitude, pour te détourner de la voie dans laquelle Yahweh, ton Dieu, t'a ordonné de marcher. Ainsi tu feras disparaître le mal du milieu de toi. Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils ou ta fille ou ta femme bien-aimée ou ton ami qui est comme ton âme même, t'incite en secret disant : Nous voulons servir d'autres dieux - des dieux que tu n'as pas connus non plus que tes pères, d'entre les dieux des peuples qui vous entourent, qu'ils soient près de toi ou loin de toi, d'une extrémité de la terre à l'autre, - tu ne lui céderas pas et tu ne l'écouteras pas ; ton œil sera sans pitié pour lui, tu ne l'épargneras pas et tu ne cacheras pas sa faute, mais tu le livreras à la mort, ta main se lèvera la première contre lui pour le mettre à mort et ensuite la main de tout le peuple. Tu l'accableras de pierres jusqu'à ce qu'il meure, car il a essayé de te détourner de Yahweh, ton Dieu, qui t'a fait sortir d'Egypte, de la maison de servitude. Et tout Israël l'apprendra et craindra et ne commettra plus au milieu de toi d'action aussi mauvaise. Si dans l'une des villes que Yahweh, ton Dieu, t'a données pour y habiter, tu entends dire : Des gens pervers (bélial) sortis du milieu de toi, ont séduit les habitants de leur ville, en disant : Nous voulons servir d'autres dieux, - des dieux que vous ne connaissez pas - tu feras une enquête, tu examineras, tu interrogeras avec soin. Et si le bruit est reconnu vrai et le fait exact, si cette abomination a été réellement commise au milieu de toi, alors tu frapperas les habitants de cette ville du tranchant de l'épée, vouant cette ville à l'anathème avec tout ce qu'elle renferme, jusqu'à son bétail. Tu amasseras tout son butin sur la place et tu brûleras la ville et tout son butin comme un holocauste pour Yahweh, ton Dieu ; et elle sera pour jamais un monceau de ruines et ne devra jamais être rebâtie. Rien de ce qui aura été voué à l'anathème ne demeurera attaché à ta main, afin que Yahweh revienne de l'ardeur de sa colère, qu'il te fasse grâce et miséricorde, et qu'il te multiplie comme il l'a juré à tes pères, pour le cas où tu obéiras à la voix de Yahweh, ton Dieu, en observant tous ses commandements que je te prescris aujourd'hui, et en faisant ce qui est droit aux yeux de Yahweh, ton Dieu. Vous êtes les enfants de Yahweh votre Dieu, aussi ne devez-vous pas vous faire d'incision et vous tondre entre les yeux pour un mort. Car tu es un peuple saint à Yahweh, ton Dieu, et Yahweh t'a choisi pour être son peuple particulier à lui parmi tous les peuples qui sont sur la terre. Tu ne mangeras rien de ce qui est abominable. Voici les animaux dont vous pourrez manger : le bœuf, la brebis et la chèvre, le cerf, la gazelle et le daim, le bouquetin, l'antilope, l'oryx et la chèvre sauvage. De tout animal qui a la corne divisée et le pied fourchu et qui rumine vous pourrez manger ; mais vous ne mangerez pas de ceux qui ruminent seulement ou qui ont seulement la corne divisée et le pied fourchu : le chameau, le lièvre et le daman qui ruminent, mais n'ont pas la corne divisée, ils vous seront impurs. En outre le porc qui a la corne divisée, mais ne rumine pas, il vous sera impur. Vous ne mangerez pas de leur chair et vous ne toucherez pas leurs cadavres. De tout ce qui vit dans l'eau voici ce que vous pourrez manger ; de tout ce qui a nageoires et écailles vous pourrez manger, mais tout ce qui n'a ni nageoires ni écailles vous ne mangerez pas, c'est impur pour vous. Vous pourrez manger tout oiseau pur. Voici ceux dont vous ne mangerez pas : l'aigle, l'orfraie, le vautour, le faucon, le milan et toute espèce d'autours ; toute espèce de corbeaux ; l'autruche, le hibou, la mouette et toute espèce d'éperviers ; le chat-huant, l'ibis et la chouette ; le pélican, le cormoran et le plongeon ; la cigogne et toute espèce de hérons, la huppe et la chauve-souris. Tout insecte ailé vous sera également impur, on ne devra pas en manger. Vous pourrez manger de tous les oiseaux purs. Vous ne mangerez pas d'une bête morte. Tu la donneras à l'étranger qui est dans tes portes et il pourra la manger, ou bien tu la vendras à un étranger, car tu es un peuple saint à Yahweh, ton Dieu. Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. Tu prélèveras la dîme de tout le produit de tes semailles que tes champs feront pousser chaque année. Et tu mangeras devant Yahweh, ton Dieu, dans le lieu qu'il aura choisi pour y faire habiter son nom, la dîme de ton blé, de ton vin nouveau et de ton huile, ainsi que les premiers-nés de tes bœufs et de tes brebis, afin que tu apprennes à craindre toujours Yahweh, ton Dieu. Mais si le chemin est trop long pour que tu puisses l'y transporter, parce que tu serais trop éloigné du lieu que Yahweh, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom, lorsque Yahweh, ton Dieu, t'aura béni, tu échangeras la dîme pour de l'argent, tu prendras cet argent dans ta main et tu te rendras au lieu que Yahweh, ton Dieu, aura choisi. Et tu achèteras pour cet argent tout ce que tu désires en fait de bœuf et de brebis, de vin et de liqueurs fermentées, en un mot tout ce que tu désires, et tu mangeras là devant Yahweh, ton Dieu, et tu te réjouiras avec ta maison. Tu ne délaisseras pas le lévite qui est dans tes portes, car il n'a pas comme toi de part ni d'héritage. A la fin de chaque troisième année tu mettras de côté toute la dîme de la récolte que tu as faite cette année-là et tu la laisseras dans tes portes. Viendront alors le lévite qui n'a ni part ni héritage avec toi, et l'étranger, l'orphelin et la veuve, qui sont dans tes portes, et ils mangeront et se rassasieront, pour que Yahweh, ton Dieu, te bénisse dans toutes les œuvres que tu entreprendras. A la fin de chaque septième année tu feras rémission. Voici comment se pratiquera la rémission : tout créancier qui aura fait un prêt accordera rémission de ce qu'il a prêté à son prochain ; il ne pressera pas son prochain ni son frère car on a annoncé la rémission en l'honneur de Yahweh. Pour l'étranger, tu pourras le presser, mais pour ce qui t'appartient chez ton frère, ta main en fera rémission. Sans doute il n'y aura pas de pauvre chez toi, car Yahweh te bénira généreusement dans le pays que Yahweh, ton Dieu, t'aura donné en héritage pour le posséder, à condition seulement que tu obéisses à la voix de Yahweh, ton Dieu, en exécutant exactement tous ses commandements que je te prescris aujourd'hui. Car Yahweh, ton Dieu, t'a déjà béni, comme il te l'avait promis, et tu prêteras à beaucoup de peuples, mais toi-même tu n'auras pas besoin d'emprunter ; tu domineras sur beaucoup de nations, mais sur toi personne ne dominera. S'il y a chez toi un pauvre d'entre tes frères dans l'une de tes localités dans le pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner, tu n'endurciras pas ton cœur et ne fermeras pas ta main à ton frère pauvre ; au contraire tu lui ouvriras ta main et tu lui prêteras ce qui est nécessaire à ses besoins, autant qu'il lui manque. Fais attention que ne te vienne pas cette pensée indigne : La septième année, l'année de rémission, approche, et qu'en conséquence tu ne deviennes avare envers ton frère pauvre et ne lui donnes rien ; que celui-ci n'en appelle alors à Yahweh contre toi, et qu'un péché ne te soit imputé. Tu dois lui donner généreusement sans le moindre regret dans ton cœur pour ce que tu lui donnes ; car à cause de cela même Yahweh, ton Dieu, te bénira dans tous tes travaux et dans toutes tes entreprises. Certes il ne manquera jamais de pauvres dans le pays, c'est pourquoi je te donne ce commandement : d'ouvrir largement ta main à ton frère, indigent et pauvre, dans ton pays. Si l'un de tes frères hébreux, homme ou femme, se vend à toi, il te servira pendant six années, mais la septième année tu le renverras libre de chez toi. Et quand tu le renverras libre de chez toi, tu ne le renverras pas les mains vides ; mais tu lui donneras largement de ton menu bétail, de ton aire et de ton pressoir ; des biens dont Yahweh, ton Dieu, t'aura béni, tu lui en donneras. Tu te souviendras que tu as été esclave dans le pays d'Egypte et que Yahweh, ton Dieu, t'a racheté, c'est pourquoi je te donne aujourd'hui ce commandement. Mais s'il arrive qu'il te dise : Je ne veux pas sortir de chez toi, parce qu'il t'aime ainsi que ta maison, et qu'il se trouve bien chez toi, alors tu prendras un poinçon et l'enfonceras dans son oreille contre la porte, et ainsi il sera ton esclave pour toujours ! tu en agiras de même avec ta servante. Il ne te sera point pénible de le renvoyer libre de chez toi, car pour un rapport double de celui d'un mercenaire il a travaillé six années durant pour toi ; Yahweh, ton Dieu, te bénira alors dans tout ce que tu feras. Tout premier-né mâle qui naîtra dans ton gros ou menu bétail tu le consacreras à Yahweh, ton Dieu ; tu ne travailleras pas avec le premier-né de ton bœuf et tu ne tondras pas le premier-né de tes brebis. Mais devant Yahweh, chaque année, tu le mangeras au lieu qu'il aura choisi, toi et ta famille. Si toutefois il a quelque défaut, qu'il soit boiteux ou aveugle, ou quelque autre grave défaut, tu ne l'offriras pas en sacrifice à Yahweh, ton Dieu. Tu le mangeras dans tes portes ; celui qui est impur comme celui qui est pur pourront également en manger tout comme de la gazelle ou du cerf. Mais tu ne devras pas en consommer le sang, tu le répandras à terre ainsi que de l'eau. Fais attention au mois d'abib pour célébrer la Pâque en l'honneur de Yahweh, ton Dieu, car c'est au mois d'abib que Yahweh, ton Dieu, t'a fait sortir d'Egypte pendant la nuit. Tu offriras en sacrifice pour la Pâque à Yahweh, ton Dieu, du menu bétail et des bœufs, au lieu que Yahweh, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom. Tu ne mangeras pas avec la Pâque de pain fermenté, mais pendant sept jours tu mangeras des pains sans levain, comme pain d'affliction, car c'est en hâte que tu es sorti du pays d'Egypte, pour que tu te souviennes tous les jours de ta vie du jour où tu es sorti du pays d'Egypte. On ne devra pas voir chez toi de levain, sur toute l'étendue de ton territoire, pendant sept jours, et de la chair, que tu auras offerte le soir du premier jour, rien ne devra rester jusqu'au matin. Tu ne pourras pas offrir la Pâque dans n'importe laquelle des localités que Yahweh, ton Dieu, doit te donner ; mais bien au lieu que Yahweh, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom, là tu offriras la Pâque, le soir, au coucher du soleil, le moment de ta sortie d'Egypte. Tu la feras cuire et tu la consommeras au lieu qu'aura choisi Yahweh, ton Dieu, et le matin tu pourras retourner à tes tentes. Pendant six jours tu mangeras des pains sans levain, et le septième jour aura lieu l'assemblée solennelle en l'honneur de Yahweh, ton Dieu ; tu n'y feras aucun travail. Tu compteras sept semaines, dès qu'on mettra la faucille au blé tu commenceras à compter les sept semaines. Tu célébreras alors la fête des Semaines en l'honneur de Yahweh, ton Dieu, avec ce que tu peux donner volontairement, selon que Yahweh, ton Dieu, t'aura béni. Tu te réjouiras devant Yahweh, ton Dieu, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le lévite qui sera dans tes portes, l'étranger, l'orphelin et la veuve, qui seront près de toi, et cela dans le lieu que Yahweh, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom. Et tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, aussi tu auras soin de mettre ces commandements en pratique. Tu célébreras la fête des Tabernacles sept jours durant, quand tu auras rentré les produits de ton aire et de ton pressoir ; et tu te réjouiras à cette fête, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le lévite, l'étranger, l'orphelin et la veuve qui seront dans tes portes. Pendant sept jours tu célébreras la fête en l'honneur de Yahweh, ton Dieu, dans le lieu que Yahweh aura choisi, car Yahweh, ton Dieu, te bénira dans toutes tes récoltes et dans tout le labeur de tes mains, aussi tu seras tout entier à la joie. Trois fois l'an, tout homme mâle d'entre vous, se présentera devant Yahweh, ton Dieu, dans le lieu qu'il aura choisi : à la fête des Azymes, à la fête des Semaines et à la fête des Tabernacles ; il ne devra pas paraître les mains vides devant Yahweh ; mais chacun avec ce qu’il peut donner, selon les bénédictions que Yahweh, ton Dieu, lui aura accordées. Tu institueras des juges et des scribes dans toutes tes villes que Yahweh, ton Dieu, veut te donner, selon tes tribus, et ils devront juger le peuple avec justice. Tu ne feras pas plier le droit, tu n'auras point égard aux personnes et tu n'accepteras point de présents, car les présents rendent aveugles les yeux des sages et faussent les paroles des justes. C'est la stricte justice que tu dois rechercher afin que tu prennes possession du pays que veut te donner Yahweh, ton Dieu. Tu ne dresseras aucune espèce d'arbre comme aschéra à côté de l'autel de Yahweh, ton Dieu, que tu te seras fait. Tu n'élèveras point de masseboth, que Yahweh, ton Dieu, a en horreur. Tu ne sacrifieras pas à Yahweh, ton Dieu, un bœuf ou quelque menu bétail, qui ait un défaut, de quelque nature soit le mal, car cela est une abomination pour Yahweh, ton Dieu. S'il vient à se trouver chez toi, dans l’une de tes localités que Yahweh, ton Dieu, t'accordera, un homme ou une femme, qui fasse ce qui est mal aux yeux de Yahweh, ton Dieu, en transgressant son alliance, qui soit allé servir d'autres dieux et se prosterner devant eux, devant le soleil, ou la lune ou toute l'armée du ciel, ce que je n'ai pas ordonné, quand tu en seras informé et que tu auras procédé à l'interrogatoire et à une enquête sévère, et que la chose se sera avérée réellement authentique, une telle abomination a été vraiment perpétrée en Israël ; tu feras alors conduire l'homme ou la femme qui aurait commis cette mauvaise action aux portes de la ville, et tu les lapideras jusqu'à ce qu'ils meurent. Sur la déposition de deux ou trois témoins, on mettra à mort celui qui aura encouru la peine capitale ; il ne devra pas être mis à mort sur la déposition d'un seul témoin. Les témoins lèveront les premiers la main sur lui, lors de son exécution, et ensuite tout le peuple. Ainsi tu feras disparaître le mal du milieu de toi. Si quelque affaire relative à un meurtre, à une contestation de droit, à une blessure, quelque matière à procès dans tes portes, te paraît trop difficile à trancher, tu te lèveras et t'en iras au lieu que Yahweh, ton Dieu, aura choisi. Tu iras trouver les prêtres de la tribu de Lévi et le juge alors en fonction, tu les consulteras et ils te feront connaître la décision du droit. Tu agiras d'après la sentence qu'ils t'auront fait connaître dans le lieu que Yahweh aura choisi et tu feras exactement selon tout ce qu'ils t'auront appris. D'après l'enseignement qu'ils t'auront donné et d'après la sentence qu'ils t'auront édictée tu agiras, sans dévier ni à droite ni à gauche de ce qu'ils t'auront fait connaître. Mais celui qui agirait par présomption sans écouter le prêtre, qui a été établi là pour servir Yahweh, ton Dieu, ni le juge, sera puni de mort, et ainsi tu feras disparaître le mal du milieu d'Israël, et tout le peuple en l'apprenant craindra et n'agira plus avec présomption. Lorsque tu seras entré dans le pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner, et que tu en auras pris possession et que tu y habiteras, si tu dis : Je veux établir un roi sur moi, ainsi que toutes les nations qui m'entourent, tu pourras établir sur toi un roi que Yahweh, ton Dieu, aura choisi ; mais ce n'est que d'entre tes frères que tu pourras établir un roi sur toi ; tu ne dois pas te donner pour roi un étranger qui ne serait pas ton frère. Seulement qu'il n'ait pas un grand nombre de chevaux et qu'il ne ramène pas le peuple en Egypte pour augmenter encore le nombre de ses chevaux, car Yahweh vous a dit : Vous ne devez plus désormais retourner sur ce chemin. Il ne devra pas non plus avoir un grand nombre de femmes, de peur que son cœur ne devienne infidèle ; il ne devra pas amasser trop d'argent ni trop d'or. Dès qu'il sera monté sur le trône royal, il devra se faire faire une copie de cette loi, d'après le livre qui est devant les prêtres de la tribu de Lévi. Il la gardera près de lui et y lira tous les jours de sa vie, afin qu'il apprenne à craindre Yahweh, son Dieu, par l'observation fidèle de toutes les paroles de cette loi et de tous ces commandements, pour que son cœur ne s'enorgueillisse pas au-dessus de ses frères et qu'il ne dévie pas de la loi à droite ou à gauche, afin qu'il garde de longs jours la royauté en Israël, lui et ses fils. Les prêtres de la tribu de Lévi, la tribu entière de Lévi, n'auront ni part ni héritage comme le reste d'Israël ; ils subsisteront des sacrifices de Yahweh et de son héritage. Ils n'auront point d'héritage au milieu de leurs frères ; Yahweh est leur héritage comme il leur a promis. Voici le droit des prêtres sur le peuple, sur ceux qui offriront un sacrifice, que ce soit un bœuf ou du menu bétail : on donnera au prêtre l'épaule, les mâchoires et l’estomac. Tu lui donneras les prémices de ton blé, de ton vin nouveau et de ton huile et les prémices de la toison de tes brebis, car c'est lui que Yahweh, ton Dieu, a choisi d'entre toutes ses tribus pour se tenir prêt au ministère sacré au nom de Yahweh, lui et ses fils, à jamais. Si un lévite vient à quitter l'une de tes localités, d'où que ce soit en Israël, où il habite, pour venir de son plein gré au lieu qu'aura choisi Yahweh, il pourra faire le ministère sacré au nom de Yahweh, son Dieu, ainsi que tous ses frères les lévites qui se tiennent là devant Yahweh, il jouira d'une portion égale à la leur, à l'exception des prêtres des idoles et des devins. Quand tu seras entré dans le pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner, tu n'apprendras pas à perpétrer des abominations comme ces peuples-là. Que personne ne se rencontre chez toi qui fasse passer par le feu son fils ou sa fille, personne qui s'adonne à la divination, aux augures, aux superstitions et aux enchantements, qui ait recours aux charmes, aux évocations et aux sortilèges ou qui interroge les morts. Car quiconque fait de telles choses est une abomination devant Yahweh, et c'est à cause de cette abomination que Yahweh, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. Pour toi, sois parfait dans tes relations avec Yahweh, ton Dieu. Car ces nations, que tu dois chasser, écoutent les augures et les devins ; mais à toi Yahweh, ton Dieu, ne le permet pas. Un prophète tel que moi Yahweh te suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères ; vous devrez l'écouter. C'est absolument selon ce que tu as demandé à Yahweh, ton Dieu, en Horeb, le jour de l'assemblée, par ces paroles : Je ne veux plus entendre la voix de Yahweh, mon Dieu, je ne veux plus voir ce grand feu, de peur de mourir. Yahweh me dit : Ils ont bien parlé. Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète tel que toi ; je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai. Et si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il annoncera en mon nom, c'est moi qui lui en demanderai compte. Mais le prophète qui aurait la présomption d'annoncer en mon nom ma parole que je ne lui aurais pas ordonné de dire ou qui parlerait au nom d'autres divinités, un tel prophète devrait mourir. Que si tu dis en toi-même : Comment reconnaîtrons-nous la parole que Yahweh n'aura pas dite ? Sachez que ce que le prophète aura annoncé au nom de Yahweh, si ça n'arrive pas ou ne se réalise pas, c'est alors une parole que Yahweh n'a pas dite ; c'est par présomption que le prophète l'a dite : tu n'as pas besoin d’avoir peur de lui. Lorsque Yahweh, ton Dieu, aura exterminé les nations dont Yahweh, ton Dieu, veut te donner le pays, quand tu les auras dépossédées et que tu habiteras dans leurs villes et dans leurs maisons, tu sépareras trois villes au milieu du pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner pour en prendre possession. Tu devras en mettre le chemin en bon état et tu diviseras en trois régions le territoire du pays que Yahweh, ton Dieu, va te donner en héritage, en sorte que tout meurtrier puisse s'y réfugier. Voici dans quel cas le meurtrier qui se sera réfugié là pourra garder la vie sauve : s'il a tué son prochain par mégarde, sans avoir été antérieurement son ennemi. Ainsi celui qui va avec un autre dans la forêt pour abattre du bois, et dont la main brandit la hache pour couper un arbre, si la hache, venant à se séparer du manche, atteint le compagnon et le tue, celui-là pourra se réfugier dans l'une de ces villes et avoir la vie sauve, en sorte que le vengeur du sang, poursuivant dans l'ardeur de sa colère le meurtrier, ne puisse l'atteindre - si le chemin était trop long - et lui porter un coup mortel, alors que celui-ci ne méritait pas la mort, puisqu'il ne haïssait pas l'autre antérieurement. C'est pourquoi je te donne cet ordre : Mets-toi à part trois villes. Et si Yahweh, ton Dieu, élargit ton territoire ainsi qu’il l'a juré à tes pères, et qu'il te donne tout le pays qu'il a promis à tes pères de te donner, - à condition que tu mettes consciencieusement en pratique tout ce commandement que je te prescris aujourd'hui, en aimant Yahweh, ton Dieu, et en marchant toujours dans ses voies - alors tu pourras ajouter encore trois villes à ces trois-là, afin qu'il n'y ait point de sang innocent versé dans ton pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner comme héritage, et qu'il n'y ait point de sang sur toi. Mais si quelqu'un ayant de la haine pour un autre, lui a dressé des embûches, s'est jeté sur lui et lui a porté un coup mortel, puis s'est réfugié dans l'une de ces villes, les anciens de sa ville l'enverront saisir et le livreront aux mains du vengeur du sang pour qu'il meure. Tu n'auras pas de pitié pour lui, tu enlèveras d'Israël le sang innocent et tu prospéreras. Tu ne déplaceras pas la borne de ton voisin, qui a été posée par les ancêtres dans la part que tu auras reçue dans le pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner pour en prendre possession. Un seul témoin ne vaut contre un homme au sujet d'un crime ou d'un délit quelle que soit la faute commise. C'est sur la déposition de deux ou trois témoins que le fait doit être établi. Lorsqu'un témoin à charge se lève contre quelqu'un pour l'accuser d'un crime, les deux hommes en contestation se présenteront devant Yahweh en présence des prêtres et des juges, alors en fonction. Les juges s'informeront avec soin, et si le témoin se trouve être un faux témoin qui a fait contre son frère une déposition mensongère, vous lui infligerez ce qu'il avait dessein de faire subir à son frère, et ainsi tu feras disparaître le mal du milieu de toi. Les autres l'apprendront, craindront et l'on ne commettra plus une aussi mauvaise action au milieu de toi. Tu seras sans pitié : vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied. Lorsque tu sortiras pour combattre contre tes ennemis et que tu verras des chevaux et des chars et un peuple plus nombreux que toi, tu n'en auras pas peur, car Yahweh, ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Egypte est avec toi. Quand vous serez sur le point de combattre, le prêtre s'avancera et parlera au peuple. Il leur dira : Ecoute Israël ! Vous vous avancerez aujourd'hui pour combattre contre vos ennemis ; que votre cœur ne faiblisse point, n'ayez crainte, ne vous laissez pas ébranler ni effrayer par eux, car Yahweh, votre Dieu, marche avec vous pour combattre avec vous contre vos ennemis pour votre salut. Puis les chefs diront au peuple : Qui a bâti une maison neuve et ne l'a pas encore inaugurée ? Que celui-là s'en retourne chez lui et demeure en sa maison, en sorte qu'il ne meure pas à la guerre et qu'un autre ne l'inaugure. Qui a planté une vigne et n'en a pas encore profité ? Que celui-là s'en retourne chez lui et demeure en sa maison, en sorte qu'il ne meure pas à la guerre et qu'un autre ne profite de sa vigne. Et qui s'est fiancé à une femme et ne l'a pas encore épousée ? Qu'il s'en aille habiter dans sa maison de peur qu'il ne meure à la guerre et qu'un autre n'épouse sa fiancée. Les chefs parleront encore au peuple et diront : Qui a peur, et a le cœur tremblant ? Que celui-là s'en retourne et demeure à la maison, afin que le cœur de ses frères ne défaille pas comme le sien. Quand les chefs auront fini de parler au peuple on placera les chefs de l'armée à la tête du peuple. Quand tu t'approcheras d'une ville pour l'attaquer, tu lui proposeras d'abord la paix. Si elle te répond de manière pacifique et t'ouvre ses portes, tout le peuple qui s'y trouve te devra le tribut et te servira. Mais si elle ne veut point la paix avec toi et commence le combat contre toi, tu en feras le siège, et quand Yahweh, ton Dieu, l'aura livrée entre tes mains, tu en feras périr tous les habitants mâles par le tranchant de l'épée. Mais les femmes, les enfants, le bétail et tout ce qui se trouvera dans la ville, tout son butin, tu le prendras pour toi, et tu pourras subsister du butin de tes ennemis que Yahweh, ton Dieu, t'aura donné. C'est ainsi que tu agiras avec les villes, situées très loin de chez toi et qui ne font point partie des villes de ces nations de Canaan. Quant aux villes de ces nations que Yahweh, ton Dieu, veut te donner comme héritage, tu n'y laisseras pas une âme en vie. Mais tu les voueras à l'anathème : les Hittites, les Amorrhéens, les Cananéens, les Phérézéens, les Hévéens et les Jébuséens, ainsi que Yahweh, ton Dieu, te l'a ordonné, afin qu'ils ne vous apprennent pas à pratiquer toutes les abominations qu’ils font pour leurs dieux, et qu'ainsi vous ne péchiez pas contre Yahweh, votre Dieu. Si tu es attardé longtemps au siège d'une ville pour la combattre et t'en emparer, tu ne détruiras pas les arbres en les frappant de la hache, tu en mangeras plutôt les fruits et tu ne les abattras pas ; les arbres des champs sont-ils des hommes pour que tu les assièges ? Seuls les arbres que tu sais n'être pas des arbres avec des fruits comestibles, ceux-là tu pourras les détruire et les abattre, et en construire des machines de siège contre la ville qui est en guerre avec toi, jusqu'à ce qu'elle succombe. Si dans le pays que Yahweh, ton Dieu, te donne en possession, on trouve gisant dans les champs un cadavre, sans qu'on sache qui l'a frappé, tes anciens et tes juges iront et mesureront la distance jusqu'aux villes dans le voisinage du cadavre. De la ville qui se trouve la plus proche du cadavre les anciens de cette ville prendront une génisse qui n'aura pas encore servi au travail et n'aura pas encore porté le joug. Les anciens de cette ville feront descendre la génisse vers un ruisseau aux eaux toujours courantes, à un endroit qui n'a reçu ni culture ni semence, et là ils briseront la nuque de la génisse au-dessus du ruisseau. Alors les prêtres, fils de Lévi, s'approcheront, car c'est eux que Yahweh, ton Dieu, a choisis, pour assurer son service et bénir au nom de Yahweh, et pour que d'après leur décision soient réglées toute contestation et toute blessure. Tous les anciens de cette ville, qui se trouvent les plus proches du cadavre, laveront leurs mains au-dessus de la génisse à laquelle on a brisé la nuque sur le ruisseau, et déclareront : Nos mains n'ont pas versé ce sang, et nos yeux n'en ont rien vu. Accorde l'expiation à ton peuple d'Israël que tu as racheté, Yahweh, et ne laisse point de sang innocent répandu au milieu de ton peuple d'Israël. Et de ce sang expiation sera faite pour eux. Ainsi devras-tu faire disparaître du milieu de toi le sang innocent, en accomplissant ce qui est droit aux yeux de Yahweh. Quand tu sortiras pour combattre contre tes ennemis et que Yahweh, ton Dieu, les aura livrés entre tes mains, et que tu leur auras fait des prisonniers, si tu vois parmi les captifs une belle femme, que tu prendrais volontiers pour femme, tu l'amèneras dans ta maison ; elle se découvrira la tête et se coupera les ongles ; elle déposera les vêtements de sa captivité, elle demeurera dans ta maison et quand elle aura pleuré pendant un mois son père et sa mère, tu pourras alors aller vers elle et l'épouser, elle t'appartiendra comme ta femme. Mais si elle ne te plaît plus et si tu la renvoies libre d'elle-même, tu ne devras pas la vendre pour de l'argent ; tu ne la traiteras pas comme une esclave, car tu l'as eue pour femme. Si un homme a deux femmes, une qu'il aime et une autre qu'il n'aime pas, et qu'elles lui aient enfanté des fils, aussi bien celle qu'il aime que celle qu'il n'aime pas, et que le fils premier-né soit de celle qui n'est pas aimée, il ne devra pas, lors du partage de ses biens entre ses fils, accorder les droits de premier-né au fils de la femme aimée au détriment du premier-né de celle qui n'est pas aimée. Mais il reconnaîtra le premier-né de celle qui n'est pas aimée en lui donnant une double part sur tous ses biens, car ce fils est les prémices de sa vigueur, c'est à lui qu'appartient le droit d'aînesse. Si un homme a un fils indocile et rebelle, qui n'écoute ni son père ni sa mère, et malgré leurs remontrances ne veut pas leur obéir, alors le père et la mère s'en saisiront et l'amèneront aux anciens de la ville, à la porte de la localité qu'il habite. Ils diront aux anciens de la ville : Notre fils que voici est indocile et rebelle, il ne nous écoute pas, il se livre à la débauche et à l'ivrognerie. Alors tous les hommes de sa ville le feront mourir à coups de pierre. Ainsi tu feras disparaître le mal du milieu de toi et tout Israël en apprenant cela sera saisi de crainte. Quand quelqu'un, coupable d'une faute qui mérite la mort, aura été mis à mort et que tu l'auras pendu à un gibet, son cadavre ne devra pas passer la nuit sur le gibet, mais tu l'enterreras le jour même, car un pendu est l'objet de la malédiction de Dieu, et tu ne dois pas souiller le pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner en partage. Tu ne dois pas voir errer un bœuf ou quelque menu bétail de ton frère et les laisser divaguer, mais tu dois les ramener à ton frère. Si ton frère n'habite pas près de toi et que tu ne le connaisses pas, tu recueilleras l'animal dans ta maison et il restera chez toi jusqu'à ce que ton frère vienne le chercher, alors tu le lui rendras. Tu en feras de même pour son âne et aussi pour son manteau, tu feras de même pour tout objet perdu de ton frère qu'il lui arriverait de perdre et que tu aurais trouvé ; tu ne dois pas t'en désintéresser. Si tu vois l'âne de ton frère ou son bœuf s'abattre dans le chemin, tu ne t'en désintéresseras point, mais tu devras l'aider à les relever. Aucune femme ne devra porter un habit d'homme et aucun homme ne portera un vêtement de femme, car quiconque fait une telle chose est une abomination devant Yahweh, ton Dieu. Si tu rencontres sur ton chemin un nid d'oiseaux sur quelque arbre ou à terre, avec des petits ou des œufs, et la mère couchée sur les petits ou les œufs, tu ne prendras pas la mère avec les petits ; tu laisseras la mère en liberté si tu prends les petits, afin que tu sois heureux et que tu vives de nombreux jours. Si tu construis une maison neuve, tu établiras une balustrade autour de ton toit, pour ne pas charger ta maison de la responsabilité du sang si quelqu'un venait à en tomber. Tu n'ensemenceras pas ta vigne de deux sortes de semences, de peur que le tout ne soit déclaré chose sainte : et la graine que tu as semée et le produit de la vigne. Tu ne laboureras pas avec un bœuf et un âne attelés ensemble ; tu ne porteras pas un vêtement d'un tissu de deux sortes de fils, de laine et de lin. Tu porteras des houppes aux quatre coins du vêtement dont tu te couvriras. Si un homme, après avoir pris une femme et avoir cohabité avec elle, vient à la prendre en aversion, la charge alors d'accusations graves et porte atteinte à sa réputation, en disant : cette femme que j'ai épousée, quand je me suis approché d'elle je ne l'ai pas trouvée vierge, le père et la mère de la jeune femme prendront la preuve de la virginité de la jeune femme et la produiront devant les anciens de la ville à la porte de la ville, et le père de la jeune femme dira aux anciens : J'ai donné ma fille pour femme à cet homme, mais il l'a prise en aversion, et maintenant il la charge d'accusations graves, en affirmant : Je n'ai pas trouvé dans ta fille les signes de la virginité ; or, voici la preuve de la virginité de ma fille. Et ils déploieront son vêtement devant les anciens de la ville. Les anciens de la ville s'empareront alors de cet homme et le châtieront. Ils lui imposeront une amende de cent sicles d'argent qu'ils donneront au père de la jeune femme, pour avoir porté atteinte à la réputation d'une jeune femme Israélite ; il devra la garder pour épouse et il ne pourra s'en séparer aussi longtemps qu'il vivra. Mais si l'accusation se trouvait vraie et que les signes de la virginité n'aient pas réellement été trouvés sur la jeune femme, alors on fera sortir la jeune femme à la porte de la maison de son père et les hommes de sa ville la lapideront jusqu'à ce qu'elle meure, parce qu'elle a commis une infamie en Israël en se prostituant dans la maison de son père ; ainsi tu feras disparaître le mal du milieu de toi. Si un homme est surpris ayant commerce avec une femme mariée, tous deux doivent mourir, aussi bien l'homme qui a eu commerce avec la femme que cette femme ; et ainsi tu feras disparaître le mal d'Israël. Si une jeune fille encore vierge, est fiancée à quelqu'un et qu'un homme la rencontre dans la ville et ait commerce avec elle, vous les amènerez tous deux à la porte de la ville et vous les lapiderez jusqu'à ce qu'ils meurent ; la jeune fille pour n'avoir pas crié au secours dans la ville et l'homme pour avoir abusé de la femme de son prochain, et ainsi tu feras disparaître le mal du milieu de toi. Mais si c'est dans la campagne que l'homme a rencontré la jeune fille fiancée et qu'il lui a fait violence et a eu commerce avec elle, alors l'homme qui a eu commerce avec elle mourra seul ; à la jeune fille tu ne devras rien faire, elle n'a rien fait qui mérite la mort, c'est comme si un homme se jetait sur un autre et le tuait, la chose s'est passée de même. C'est en effet dans la campagne qu'il s'est rencontré avec elle, la jeune fille fiancée aura pu crier au secours, mais il n'y avait personne là pour lui venir en aide. Si un homme rencontre une jeune fille vierge non encore fiancée, la saisit et a commerce avec elle et qu'on les surprenne, l'homme qui a eu commerce avec elle devra payer au père de la jeune fille cinquante sicles d'argent, et il devra la prendre pour femme parce qu'il en a abusé ; il ne pourra la renvoyer tant qu'il vivra. Nul ne devra prendre pour femme la femme de son père et ne soulèvera la couverture du lit de son père. Celui dont les testicules sont écrasés ou le membre viril mutilé ne devra pas être admis dans l'assemblée de Yahweh. Aucun mamzêr ne devra être admis dans l'assemblée de Yahweh, pas même à la dixième génération il ne devra être admis dans l'assemblée de Yahweh. Aucun Ammonite ni Moabite ne devra être admis dans l'assemblée de Yahweh, pas même à la dixième génération ils ne devront être admis dans l'assemblée de Yahweh, jamais, parce qu'ils ne vous ont pas livré la nourriture et la boisson dans le voyage, lorsque vous sortiez d'Egypte et parce que le roi de Moab a soudoyé contre toi Balaam, le fils de Béor, de Péthor en Mésopotamie, pour te maudire. Mais Yahweh, ton Dieu, n'a pas voulu écouter Balaam, et il a changé pour toi la malédiction en bénédiction, car Yahweh, ton Dieu, t'aimait. Tu ne devras jamais avoir souci de leur paix ni de leur prospérité, aussi longtemps que tu vivras. Mais tu n'auras point de haine pour l'Edomite car lui est ton frère ; tu n'auras pas de haine non plus pour l'Egyptien, car tu as été étranger en son pays ; leurs descendants à la troisième génération pourront être admis dans l'assemblée de Yahweh. Quand tu marcheras contre tes ennemis, ton armée disposée dans le camp, tu auras soin de te préserver de toute chose mauvaise. S'il se trouve chez toi un homme qui ne soit pas pur à cause d'un accident nocturne, il devra s'éloigner du camp et ne devra pas rentrer dans le camp. Sur le soir, il se baignera dans l'eau, et après le coucher du soleil il pourra de nouveau venir dans le camp. Tu auras un endroit en dehors du camp où tu pourras te retirer ; tu auras dans ton équipement une pelle et quand tu auras à te retirer, tu creuseras et recouvriras tes excréments. Car Yahweh, ton Dieu, marche au milieu de ton camp pour te protéger et livrer devant toi tes ennemis ; ton camp doit donc être saint, afin qu'il ne voie chez toi rien de malséant et qu'il ne se détourne pas de toi. Tu ne rendras pas à son maître un esclave qui de chez son maître est venu se réfugier chez toi. Il demeurera avec toi, dans ton pays, dans le lieu qu'il choisira, dans l'une quelconque de tes localités où il se trouvera bien ; tu ne l'opprimeras pas. Il n'y aura point de prostituée sacrée parmi les filles d'Israël, et il n'y aura point non plus de prostitué sacré parmi les fils d'Israël. Tu n'apporteras pas dans la maison de Yahweh, ton Dieu, le salaire d'une prostituée, non plus que le salaire d'un chien, pour un vœu quelconque, car tous deux sont une abomination devant Yahweh, ton Dieu. Tu n'exigeras de ton frère aucun intérêt ni pour de l'argent, ni pour de la nourriture, ni pour quoi que ce soit dont on prendrait de l'intérêt. De l'étranger tu pourras exiger un intérêt, mais tu n'en prendras pas de ton frère, afin que Yahweh, ton Dieu, te bénisse dans toutes tes entreprises dans le pays où tu vas entrer pour en prendre possession. Quand tu auras fait un vœu à Yahweh, ton Dieu, tu ne tarderas pas à l'accomplir, autrement Yahweh, ton Dieu, t'en demanderait compte et tu te chargerais d'une faute. Si d'ailleurs tu t'abstiens de faire des vœux, tu ne commets aucune faute. Mais la parole sortie de tes lèvres tu dois l'exécuter consciencieusement, comme tu as promis à Yahweh, ton Dieu, comme l'accomplissement volontaire de ce que tu auras proféré de tes lèvres. Quand tu passeras par la vigne de ton prochain, tu pourras manger des raisins comme tu veux, jusqu'à satiété, mais tu n'en mettras pas dans ton panier. Si tu entres dans le champ de blé de ton prochain, tu pourras arracher des épis avec la main, mais tu ne porteras pas la faucille dans le champ de blé de ton prochain. Quand un homme aura pris une femme et l'aura épousée, s'il arrive que celle-ci ne lui plaise plus, parce qu'il a découvert en elle quelque chose de repoussant, il lui écrira une lettre de divorce, la lui mettra en main et la renverra de sa maison. Elle sort de sa maison, s'en va et devient la femme d'un autre. Mais cet autre homme la prend aussi en aversion, lui écrit une lettre de divorce, la lui remet en main et la renvoie de sa maison ; ou bien cet autre homme qui l'a pris pour femme vient à mourir, alors le premier mari qui l'a renvoyée ne pourra pas la reprendre pour femme après qu'elle aura été souillée, car ce serait une abomination devant Yahweh, tu n'amèneras pas le péché sur le pays que Yahweh, ton Dieu, te donne en héritage. Si quelqu'un a pris nouvellement femme, il ne sera pas tenu de partir en campagne et on ne lui imposera aucune charge, il sera libre pour sa famille pendant un an et pourra faire plaisir à la femme qu'il a prise. On ne prendra pas les deux meules ni la meule de dessous en gage, ce serait prendre en gage la vie elle-même. Si l'on trouve un homme qui ait enlevé un de ses frères, d'entre les fils d'Israël, et l'ait réduit en esclavage ou l'ait vendu, ce ravisseur sera puni de mort, et ainsi tu feras disparaître le mal du milieu de toi. Pour ce qui est de la plaie de la lèpre, agis exactement et consciencieusement selon toutes les prescriptions que vous donneront les prêtres lévitiques, selon ce que je leur ai prescrit vous devrez agir consciencieusement. Souviens-toi de ce que ton Dieu a fait à Marie pendant le voyage, lors de votre sortie d'Egypte. Si tu fais à ton prochain un prêt quelconque, tu n'entreras pas dans sa maison pour prendre un gage. C'est dehors que tu devras attendre, et l'homme à qui tu as fait un prêt t'apportera le gage dehors. Si cet homme est pauvre tu n'iras pas te coucher avec son gage, mais tu devras lui rendre le gage dès le coucher du soleil, afin qu'il puisse se coucher avec son vêtement et qu'il te bénisse et cela te sera compté comme une œuvre équitable devant Yahweh, ton Dieu. Tu n'exploiteras pas le mercenaire pauvre et indigent, qu'il soit l'un de tes frères ou l'un des étrangers qui résident dans ton pays, dans tes localités. Le jour même tu lui remettras son salaire, avant que le soleil ne se couche, car il est pauvre et il l'attend avec impatience ; sans quoi, il pourrait crier à Yahweh contre toi et tu serais chargé d'une faute. Les pères ne seront pas mis à mort à la place des enfants et les enfants ne seront pas mis à mort à la place des pères, chacun ne devra être mis à mort que pour sa propre faute. Tu ne feras pas plier le droit de l'étranger ni de l'orphelin et tu ne prendras point comme gage le vêtement de la veuve, mais tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte et que Yahweh, ton Dieu, t'a racheté de là, c'est pourquoi je t'ordonne d'agir de cette manière. Quand tu feras la moisson de ton champ et que tu auras oublié une gerbe dans le champ, tu ne retourneras pas pour la chercher, elle appartiendra à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve, afin que Yahweh te bénisse dans toute œuvre de tes mains. Quand tu feras la récolte de tes oliviers, tu n'iras pas glaner après coup ; ce qui resterait sera pour l'étranger, pour l'orphelin et pour la veuve. Quand tu vendangeras ta vigne, tu n'iras pas glaner après coup ; ce qui resterait sera pour l'étranger, pour l'orphelin et pour la veuve. Tu te souviendras que tu as été esclave dans le pays d'Egypte, c'est pourquoi je t'ordonne d'agir de cette manière. Si une contestation s'élève entre des individus et qu'ils se présentent devant le tribunal, qu'on les aura jugés, qu'on aura déclaré innocent l'innocent et condamné le coupable ; si le coupable a mérité d'être battu, le juge le fera s'étendre et frapper en sa présence proportionnellement à sa faute. Il lui fera donner quarante coups mais pas davantage, de peur que si l'on continuait de nombreux coups en plus de ceux-là, ton frère ne soit avili à tes yeux. Tu ne mettras point de muselière au bœuf pendant qu'il foule le grain. Lorsque des frères habitent ensemble et que l'un d'eux vient à mourir sans laisser de fils, la femme du défunt ne devra pas se marier au dehors à un étranger, c'est son beau-frère qui ira à elle, la prendra pour femme et remplira envers elle le devoir du beau-frère. Et le premier-né qu'elle enfantera prendra le nom du frère défunt afin que son nom ne soit pas effacé d'Israël. Mais s'il ne plaît pas à cet homme de prendre sa belle-sœur, la belle-sœur se rendra à la porte de la ville devant les anciens et dira : Mon beau-frère ne veut pas relever le nom de son frère en Israël, il ne veut pas remplir envers moi le devoir du beau-frère. Alors les anciens de sa ville le feront appeler et lui demanderont raison ; s'il se présente et dit : Il ne me plaît pas de la prendre ; alors en présence des anciens sa belle-sœur s'approchera de lui et lui enlèvera la chaussure des pieds, lui crachera à la figure en disant : Ainsi doit-il être fait à l'homme qui ne veut pas rebâtir la maison de son frère. Son nom sera en Israël : maison d'un déchaussé. Si des individus se battent entre eux, et que la femme de l'un survienne pour aider son mari contre l'autre qui le frappe, qu'elle étende la main vers ce dernier et le saisisse par les parties honteuses, tu lui couperas la main, tu seras sans pitié. Tu n'auras pas dans ton sac deux sortes de poids : un gros et un petit. Tu n'auras pas dans ta maison deux sortes d'épha, un grand et un petit. Mais tu auras un poids exact et juste, tu auras un épha exact et juste, afin que tu vives longtemps dans le pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner. Car il est une abomination devant Yahweh celui qui fait toutes ces choses et commet toutes sortes d'injustice. Souviens-toi de ce que te fit Amalec pendant le voyage, quand tu sortais d'Egypte, comme il t'a surpris chemin faisant et tomba sur toi par derrière, tandis que tu étais fatigué et épuisé, sur tous ceux qui fatigués se traînaient à l'arrière, et cela sans aucune crainte de Dieu. Quand Yahweh, ton Dieu, t'aura assuré le repos du côté de tous tes ennemis d'alentour dans le pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner en héritage pour en prendre possession, alors tu devras effacer la mémoire d'Amalec de dessous le ciel ; ne l'oublie pas. Lorsque tu seras entré dans le pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner en héritage, quand tu en auras pris possession et que tu y seras établi, tu prendras des prémices de tous les produits du sol que tu auras récoltés du pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner, tu les mettras dans un panier et tu te rendras au lieu que Yahweh, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom. Tu te présenteras au prêtre alors en fonction et tu lui diras : Je déclare aujourd'hui à Yahweh, ton Dieu, que je suis installé dans le pays que Yahweh a juré à nos pères de nous donner. Le prêtre prendra la corbeille de ta main et la déposera devant l'autel de Yahweh, ton Dieu, et tu diras alors devant Yahweh, ton Dieu : Mon ancêtre était un Araméen errant et avec peu de gens il descendit en Egypte, et y vécut en étranger et devint une nation puissante, forte et nombreuse. Les Egyptiens nous maltraitèrent, nous opprimèrent et nous imposèrent un dur servage. Nous criâmes alors au secours vers Yahweh, le Dieu de nos pères, il entendit notre appel et vit notre misère, notre épuisement et notre détresse. Et Yahweh nous fit sortir d'Egypte d'une main forte et d'un bras tendu, au milieu d'une grande terreur, avec des signes et des prodiges. Il nous a amenés en ce lieu et nous a donné ce pays, un pays où coulent le lait et le miel. Et voici que maintenant j'apporte les prémices des produits du sol que tu m'as donné, Yahweh. Tu les déposeras devant Yahweh, ton Dieu, et tu te prosterneras devant Yahweh, ton Dieu. Puis tu te réjouiras de tous les biens que Yahweh, ton Dieu, t'a donnés à toi et à ta maison, toi, le lévite et l'étranger qui habite au milieu de toi. Quand dans la troisième année, l'année de la dîme, tu auras fini de mettre à part la dîme de ta récolte et que tu l'auras donnée au lévite, à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve, pour qu'ils la mangent dans tes portes et se rassasient, tu diras devant Yahweh, ton Dieu : J'ai enlevé de ma maison ce qui est consacré et je l'ai donné au lévite, à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve, exactement selon le précepte que tu m'as donné ; je n'ai transgressé ni oublié aucun de tes préceptes. Je n'en ai rien mangé pendant un deuil, je n'en ai rien transporté alors que j'aurais été impur, et je n'en ai rien donné à un mort ; j'ai obéi à l'ordre de Yahweh, mon Dieu, j'ai agi selon tout ce qu'il m'avait ordonné. Regarde donc du haut de ta sainte demeure, du ciel, et bénis ton peuple d'Israël ainsi que la terre que tu nous a donnée, ainsi que tu l'avais juré à nos pères, cette terre où coulent le lait et le miel. En ce jour Yahweh, ton Dieu, te commande de mettre en pratique ces lois et ces ordonnances, tu les observeras et les mettras en pratique de tout ton cœur et de toute ton âme. Tu as fait témoigner aujourd'hui à Yahweh qu'il veut être ton Dieu, et tu t'es engagé à marcher dans ses voies, à observer ses lois, ses commandements et ses ordonnances et à obéir à sa voix. Et Yahweh t'a fait promettre que tu veux être son peuple propre ainsi qu'il te l'a dit, et que tu voulais observer tous ses commandements. Et lui, en retour, il t'élèvera au-dessus de toutes les nations qu'il a faites, en gloire, en renommée, et en honneur, en sorte que tu sois un peuple saint pour Yahweh, ton Dieu, ainsi qu'il l'a ordonné. Moïse avec les anciens d'Israël donna cet ordre au peuple : Observez toute la loi que moi je vous impose en ce jour. Quand vous aurez traversé le Jourdain pour entrer dans le pays, que Yahweh, ton Dieu, veut te donner, tu dresseras de grandes pierres et les enduiras de chaux, et après ton passage, tu y inscriras toutes les paroles de cette loi, afin de t'établir dans le pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner, un pays où coulent le lait et le miel, ainsi que te l'a dit Yahweh, le Dieu de tes pères. Quand donc vous aurez passé le Jourdain, vous dresserez sur le mont Ebal, ces pierres au sujet desquelles je te donne aujourd'hui cet ordre, et tu les enduiras de chaux. Ensuite tu construiras là un autel à Yahweh, ton Dieu ; un autel de pierres sur lesquelles tu ne porteras pas le fer. De pierres brutes tu construiras l'autel de Yahweh, ton Dieu ; tu y offriras des holocaustes à Yahweh, ton Dieu, tu offriras des sacrifices pacifiques et tu mangeras là et tu te réjouiras devant Yahweh, ton Dieu. Et tu inscriras sur les pierres toutes les paroles de cette loi en caractères bien nets. Moïse avec les prêtres lévitiques parla à tout Israël, disant : Fais silence et écoute, Israël ; en ce jour tu es devenu un peuple pour Yahweh, ton Dieu. Tu obéiras donc à la voix de Yahweh, ton Dieu, et tu mettras en pratique ses lois et ses commandements, que je te prescris aujourd'hui. En ce jour Moïse donna encore cet ordre au peuple : Ceux-ci, lorsque vous aurez passé le Jourdain se tiendront sur le mont Garizim pour proclamer la bénédiction : Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Joseph et Benjamin. Et ceux-là se tiendront sur le mont Ebal pour la malédiction : Ruben, Gad, Azer, Zabulon, Dan et Nephtali. Alors les lévites commenceront à parler et à dire à tous les hommes d'Israël à voix haute : Maudit soit l'homme qui fait une image taillée ou une image de métal fondu, une abomination devant Yahweh, œuvre des mains d'un artisan qui la dresse en secret ! Et tout le peuple doit répondre : Amen. Maudit soit celui qui méprise son père et sa mère ! Et tout le peuple doit dire : Amen. Maudit soit celui qui déplace la borne de son voisin ! Et tout le peuple doit dire : Amen. Maudit soit celui qui égare l'aveugle en son chemin ! Et tout le peuple doit dire : Amen. Maudit soit celui qui viole le droit de l'étranger, de l'orphelin et de la veuve ! Et tout le peuple doit dire : Amen. Maudit soit celui qui a commerce avec la femme de son père, car il découvre le lit nuptial de son père ! Et tout le peuple doit dire : Amen. Maudit soit celui qui s'accouple avec quelque animal ! Et tout le peuple doit dire : Amen. Maudit soit celui qui a commerce avec sa sœur, qu'elle soit fille de son père ou de sa mère ! Et tout le peuple doit dire : Amen. Maudit soit celui qui a commerce avec sa belle-sœur ! Et tout le peuple doit dire : Amen. Maudit soit celui qui frappe en secret son prochain ! Et tout le peuple doit dire : Amen. Maudit soit celui qui accepte un présent pour immoler une vie innocente ! Et tout le peuple doit dire : Amen. Maudit soit celui qui ne maintient pas les paroles de cette loi en ne les mettant pas en pratique ! Et tout le peuple doit dire : Amen. Mais si tu obéis à Yahweh, ton Dieu, en observant tous ses commandements que je t'ordonne aujourd'hui, alors Yahweh, ton Dieu, t'élèvera au-dessus de tous les peuples de la terre. Voici toutes les bénédictions qui viendront sur toi et te seront données en partage, si tu obéis à la voix de Yahweh, ton Dieu : Tu seras béni dans la ville et tu seras béni dans les champs. Béni sera chez toi le sein maternel, le produit du sol et le fruit de tes troupeaux, les portées de ton gros et de ton menu bétail. Bénies seront ta corbeille et ta huche. Tu seras béni à ton entrée et tu seras béni à ta sortie. Yahweh fera succomber devant toi les ennemis qui s'élèveraient contre toi ; ils viendront contre toi par un seul chemin, mais par sept chemins ils s'enfuiront devant toi. Yahweh mandera à la bénédiction d'être avec toi dans tes greniers et dans tout le travail de tes mains. Il te bénira dans te pays que Yahweh, ton Dieu, veut te donner. Yahweh te maintiendra pour lui comme un peuple saint, ainsi qu'il l'a juré, si tu observes les commandements de Yahweh, ton Dieu, et si tu marches dans ses voies ; et tous les peuples de la terre verront alors que le nom de Yahweh est nommé sur toi et ils te craindront. Yahweh te donnera en abondance toutes sortes de biens : le fruit de tes entrailles, le fruit de tes troupeaux et le fruit de ton sol, dans le pays que Yahweh a juré à tes pères de te donner. Yahweh t'ouvrira son riche trésor, le ciel, pour envoyer à ton pays la pluie en temps opportun et bénir ainsi le travail de tes mains, en sorte que tu puisses prêter à de nombreux peuples, tandis que toi tu n'auras pas besoin d'emprunter. Yahweh te placera à la tête et non à la queue ; tu seras toujours en avant et non à l'arrière, si tu obéis aux commandements de Yahweh, ton Dieu, que je te prescris aujourd'hui pour que tu les observes exactement, et si tu ne t'écartes ni à droite ni à gauche de tous les commandements que je te prescris aujourd'hui, pour aller après d'autres dieux et les servir. Mais si tu n'obéis pas à la voix de Yahweh, ton Dieu, en observant exactement ses commandements et ses ordonnances, que je te prescris aujourd'hui, viendront sur toi toutes ces malédictions et elles t'atteindront : Tu seras maudit dans la ville et tu seras maudit dans les champs. Seront maudits ta corbeille et ta huche. Seront maudits le fruit de tes entrailles, le fruit de ton sol, les portées de ton gros et de ton menu bétail. Tu seras maudit dans ton entrée et tu seras maudit dans ta sortie. Yahweh enverra contre toi la malédiction, le trouble et la frayeur, dans tout ce que tu entreprendras de faire, jusqu'à ce que tu sois détruit et ailles rapidement à la ruine, à cause de la perversité de tes actions qui t'ont fait m'abandonner. Yahweh amènera sur toi la peste jusqu'à ce qu'elle t'ait complètement anéanti du pays où tu vas entrer pour en prendre possession. Yahweh te frappera de consomption, de fièvre, d'inflammation, de chaleur brûlante, de sécheresse, d'embrasement et de nielle, qui te poursuivront jusqu'à ce que tu périsses. Le ciel sur ta tête sera d'airain et la terre sous tes pieds sera de fer. Yahweh changera la pluie dans ton pays en poussière et en sable qui descendront du ciel sur toi jusqu'à ce que tu sois anéanti. Yahweh te fera battre devant tes ennemis ; par un seul chemin tu sortiras contre eux, mais par sept chemins tu fuiras devant eux, et tu seras un objet d'épouvante pour tous les royaumes de la terre. Tes cadavres serviront de pâture à tous les oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages, et il n'y aura personne pour les chasser. Yahweh te frappera de l'ulcère d'Egypte, d'hémorroïdes, de gale et de teigne dont tu ne pourras guérir. Yahweh te frappera de folie, d'aveuglement et d'égarement d'esprit ; en sorte que, en plein midi, tu tâtonneras comme l'aveugle dans son obscurité, que tu ne réussiras dans aucune de tes voies, et que tu seras toujours opprimé et dépouillé, sans personne pour venir à ton secours. Tu te fianceras à une femme mais un autre cohabitera avec elle ; tu bâtiras une maison mais tu n'y habiteras pas ; tu planteras une vigne mais tu ne pourras en récolter les prémices. Ton bœuf sera égorgé sous tes yeux et tu n'en auras rien à manger ; ton âne te sera ravi en ta présence et on ne te le rendra pas ; ton menu bétail tombera aux mains de tes ennemis et personne ne viendra à ton secours. Tes fils et tes filles seront livrés à un peuple étranger, tandis que tes yeux le verront et languiront tout le jour après eux, mais ta main sera impuissante. Le produit de ton sol et tout le revenu de ton travail un peuple que tu ne connais pas le dévorera, tandis que toi-même tu seras opprimé et pressuré tous les jours. Tu perdras la raison au spectacle de ce que tu seras obligé de voir de tes propres yeux. Yahweh te frappera aux genoux et aux cuisses d'un ulcère malin, en sorte qu'il n'y aura plus rien en toi de sain depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête. Yahweh te fera aller, toi et le roi que tu auras établi sur toi, chez un peuple que toi ni tes pères n'avez connu et là tu devras servir des dieux étrangers, de bois et de pierre, et tu deviendras un objet d'épouvante, de raillerie et de mépris parmi tous les peuples chez lesquels Yahweh te conduira. Tu porteras beaucoup de semence dans ton champ, mais tu n'en récolteras pas grand chose car les sauterelles la dévoreront. Tu planteras des vignes et tu les cultiveras, mais tu n'en boiras pas le vin et ne récolteras rien car les vers les mangeront. Tu auras des oliviers sur tout ton territoire, mais tu ne pourras pas t'oindre d'huile car tes olives tomberont. Tu engendreras des fils et des filles mais tu ne les garderas pas, car ils iront en captivité. Les sauterelles étendront leur ravage sur tous les arbres fruitiers et sur tous les fruits de ton sol. L'étranger qui vit au milieu de toi s'élèvera toujours de plus en plus au-dessus de toi, tandis que toi tu descendras toujours plus bas. Il pourra te prêter tandis que toi tu ne le pourras pas, il sera à la tête et toi à la queue. Toutes ces malédictions viendront sur toi, elles te poursuivront et t'atteindront jusqu'à ce que tu sois anéanti, parce que tu n'as pas écouté la voix de Yahweh, ton Dieu, par l'observation de ses lois et de ses commandements qu'il t'a prescrits. Elles deviendront pour toi et ta postérité à jamais un signe et un prodige. Parce que tu n'auras pas servi Yahweh, ton Dieu, avec joie et de bon gré en reconnaissance pour l'abondance de toutes choses, c'est dans la faim et dans la soif, dans le dénuement et dans une disette totale, que tu devras servir ton ennemi que Yahweh enverra contre toi ; et il mettra sur ton cou un joug de fer jusqu'à ce qu'il t'ait anéanti. Yahweh amènera contre toi de loin, des extrémités de la terre, un peuple étranger, il volera comme un aigle et de ce peuple tu ne comprendras pas le langage. C'est une nation à l'aspect farouche qui ne prend point garde au vieillard et n'épargne point l'enfant. Elle dévorera le fruit de tes troupeaux et les produits de ton sol, jusqu'à ce que tu sois anéanti ; elle ne te laissera rien, ni en blé, ni en vin nouveau, ni en huile, ni des portées de ton gros et de ton menu bétail, jusqu'à ce qu'elle t'aie fait périr. Elle t’assiégera dans toutes tes villes jusqu'à ce que tombent dans tout ton pays tes hautes et puissantes murailles dans lesquelles tu mettais ta confiance ; elle t’assiégera dans toutes tes villes, dans tout le pays que Yahweh, ton Dieu, t'aura donné. Tu mangeras le fruit de tes entrailles, la chair de tes fils et de tes filles, que Yahweh, ton Dieu, t'aura donnés, dans la détresse du siège à laquelle ton ennemi t'aura réduit. L'homme le plus délicat d'entre vous et le plus raffiné regardera d'un œil méfiant son frère, la femme qui repose sur son sein ou les enfants qui lui restent encore, et ne voudra partager avec aucun d'eux la chair de ses enfants, dont il se nourrira, parce qu'il ne lui resterait plus rien dans la détresse du siège à laquelle t'aura réduit ton ennemi dans toutes tes villes. La femme la plus délicate d'entre vous et la plus raffinée, trop efféminée et trop amollie pour chercher même à poser la plante de son pied à terre, regardera d'un œil méfiant le mari qui reposait sur son sein, ainsi que son fils et sa fille, à cause de l'arrière-faix qui est sorti de son sein et de ses enfants qu'elle aura mis au monde, car, dans sa privation de tout, elle s'en nourrira en secret dans la détresse du siège à laquelle t'aura réduit ton ennemi dans tes villes. Si tu n'observes pas consciencieusement toutes les paroles de cette loi, qui sont écrites dans ce livre, en craignant ce nom glorieux et redoutable : Yahweh, ton Dieu, alors Yahweh t'enverra à toi et à ta postérité des calamités extraordinaires, de graves et persistantes calamités, comme des maladies graves et longues. Il amènera sur toi toutes les maladies d'Egypte, devant lesquelles tu avais tant de frayeur et tu ne pourras pas t'en défaire. En outre Yahweh fera venir sur toi toutes sortes de maladies et de calamités, qui ne sont pas mentionnées dans ce livre de la loi, jusqu'à ce que tu sois anéanti. Et il ne restera plus de vous qu'un petit nombre d'hommes, bien que vous ayez été nombreux comme les étoiles du ciel, parce que tu n'auras pas obéi à la voix de Yahweh, ton Dieu. De même que Yahweh s'était plu à vous combler de ses bienfaits et à vous multiplier, ainsi Yahweh prendra-t-il son plaisir à consommer votre perte et à vous anéantir, en sorte que vous serez arrachés du pays où tu vas entrer pour en prendre possession. Yahweh te dispersera parmi tous les peuples d'une extrémité de la terre à l'autre, et là, tu serviras des dieux étrangers que tu n'auras pas connus non plus que tes pères, des dieux de bois et de pierre. Et parmi ces nations tu ne pourras même pas demeurer tranquille, il n'y aura pas un lieu de repos pour la plante de tes pieds ; mais là Yahweh mettra l'angoisse dans ton cœur, avec des yeux éteints et une âme languissante. Ta vie te paraîtra toujours comme en suspens, tu seras dans l'anxiété la nuit et le jour et ne seras jamais sûr de ta vie. Au matin tu diras : Que ne suis-je au soir ! et le soir tu diras : Que ne suis-je au matin ! à cause de l'angoisse qui agite ton cœur et à cause de tout ce que tes yeux verront. Et Yahweh te ramènera sur des vaisseaux en Egypte, sur le chemin dont je t'avais pourtant dit : Tu ne dois plus le revoir. Et là vous serez offerts en vente comme esclaves et servantes à vos ennemis, et il ne se trouvera pas un acheteur. Telles sont les paroles de l'alliance que Yahweh ordonna à Moïse de conclure avec les fils d'Israël au pays de Moab, outre l'alliance qu'il avait conclue avec eux à l'Horeb. Moïse convoqua tout Israël et leur dit : Vous avez vu tout ce que Yahweh a fait sous vos yeux dans le pays d'Egypte à Pharaon, à tous ses serviteurs et à tout son pays, les rudes calamités que tes yeux ont vues, ces signes et ces prodiges extraordinaires. Mais Yahweh ne vous a pas donné jusqu'à ce jour un cœur qui comprenne, des yeux qui voient et des oreilles qui entendent. Je vous ai conduits pendant quarante ans dans le désert, sans que vos vêtements se soient usés sur vous et sans que ta chaussure se soit usée à tes pieds ; Vous n'avez pas mangé de pain, ni bu de vin ou de boisson enivrante, afin que vous reconnaissiez que je suis Yahweh, votre Dieu ! Lorsque vous êtes parvenus en ce lieu, Séhon, roi de Hésébon, et Og, roi de Basan, marchèrent à notre rencontre pour nous combattre, mais nous les avons battus. Et nous avons conquis leur pays et nous l'avons donné en héritage aux Rubénites, aux Gadites et à la demi-tribu des Manassites. Observez donc maintenant les paroles de cette alliance et mettez-les en pratique afin de réussir dans tout ce que vous entreprendrez. Vous vous présenterez tous aujourd'hui devant Yahweh, votre Dieu, avec vos chefs de tribus, vos anciens et vos scribes, tous les hommes d'Israël, vos enfants, vos femmes comme l'étranger qui est chez toi, dans ton camp, depuis celui qui coupe ton bois jusqu'à celui qui puise ton eau, pour vous engager dans l'alliance et le pacte solennel que Yahweh, ton Dieu, conclut en ce jour avec toi, pour t'établir aujourd'hui comme son peuple et être lui-même ton Dieu, ainsi qu'il te l'a dit et qu'il l'a juré à tes pères, à Abraham, Isaac et Jacob. Mais ce n'est point seulement avec vous seuls que je conclus cette alliance et ce pacte solennel, mais encore avec ceux qui se tiennent encore ici avec nous devant Yahweh, notre Dieu, et avec ceux qui aujourd'hui ne se trouvent point ici avec nous. Vous savez, en effet, comment nous avons habité dans le pays d'Egypte, et comment nous avons traversé les peuples parmi lesquels nous avons passé. Vous avez vu leurs abominations et leurs honteuses idoles de bois et de pierre, d'argent et d'or, qui sont chez eux. Qu'il n'y ait donc parmi vous personne, ni homme ni femme, ni famille ni tribu, pour détourner aujourd'hui son cœur de Yahweh, notre Dieu, et aller servir les dieux de ces peuples, car il ne doit y avoir parmi vous aucune racine qui produise du poison et de l'absinthe. Que si quelqu'un en entendant les paroles de ce pacte se promettait la bénédiction dans le secret de son cœur en disant : J'aurai le bonheur, alors même que je marcherai dans l'endurcissement de mon cœur, en sorte que l'on arracherait aussi bien les plantes arrosées que les desséchées, Yahweh ne consentirait pas à lui pardonner, mais la colère et la jalousie de Yahweh s'enflammeraient contre un tel homme, et toutes les malédictions écrites dans ce livre s'étendraient sur lui et Yahweh effacerait son nom de dessous les cieux. Et Yahweh le mettrait à part de toutes les tribus d'Israël pour le livrer au malheur, selon toutes les malédictions qui sont écrites dans ce livre de la loi. Et la génération à venir, vos fils qui viendront après vous, et l'étranger qui viendra d'un pays lointain, diront quand ils verront les calamités de ce pays et les maladies dont Yahweh l'aura frappé : - le souffre et le sel, tout son territoire comme brûlé ; on ne sèmera rien et rien ne poussera, aucune tige verdoyante n'en surgira ainsi que dans le territoire ravagé de Sodome, de Gomorrhe, d'Adama et de Seboïm que Yahweh détruisit dans sa colère et dans sa fureur - et tous les peuples demanderont : Pourquoi Yahweh a-t-il traité ce pays de la sorte ? d'où vient l'ardeur de cette violente colère ? Et l'on dira : C'est parce qu'ils ont abandonné l'alliance de Yahweh, le Dieu de leurs pères, qu'il avait conclue avec eux, lorsqu'il les fit sortir du pays d'Egypte, et qu'ils sont allés servir des dieux étrangers et se prosterner devant eux, des dieux qu'ils ne connaissaient pas et que Yahweh ne leur avait pas attribués. La colère de Yahweh s'est enflammée contre ce pays et il a fait venir sur lui toutes les malédictions écrites dans ce livre. Avec colère, avec fureur et une violente indignation, Yahweh les a arrachés de leur pays et les a jetés sur une terre étrangère, comme aujourd'hui c'est le cas. Les choses cachées appartiennent à Yahweh, notre Dieu, mais les choses révélées sont pour nous et pour nos enfants à jamais, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi. Quand toutes ces choses, la bénédiction et la malédiction que je t'ai fait voir, seront venues sur toi, et que tu les auras prises à cœur au milieu de toutes les nations parmi lesquelles t'aura chassé Yahweh, ton Dieu, et que tu te seras tourné de nouveau vers Yahweh, ton Dieu, et que toi avec tes enfants tu voudras obéir à sa voix, exactement comme je te le prescris aujourd'hui, de tout ton cœur et de toute ton âme, alors Yahweh, ton Dieu, changera ton destin, aura pitié de toi, et te rassemblera de nouveau du milieu de tous les peuples où Yahweh, ton Dieu, t'avait dispersé. Quand bien même tes captifs seraient à l'extrémité du ciel, Yahweh, ton Dieu, te rassemblerait de là et irait te rechercher de là. Et Yahweh, ton Dieu, te ramènera dans le pays dont tes pères ont pris possession, et tu le possèderas de nouveau, il te fera du bien et te rendra plus nombreux que tes pères. Yahweh, ton Dieu, circoncira ton cœur et le cœur de tes descendants, pour que tu aimes Yahweh, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, et assures ton existence. Mais toutes ces malédictions, Yahweh, ton Dieu, les fera alors tomber sur tes ennemis, sur tous ceux qui t'auront haï et persécuté. Et toi, tu écouteras de nouveau la voix de Yahweh et tu mettras en pratique tous ces commandements que je te prescris aujourd'hui, et Yahweh, ton Dieu, te donnera en abondance dans toute œuvre de tes mains, dans le fruit de tes entrailles, dans le fruit de tes troupeaux et dans les produits de ton sol ; car Yahweh se réjouira de nouveau à ton sujet en te faisant du bien, comme il s'est réjoui au sujet de tes pères, à condition que tu obéisses à la voix de Yahweh, ton Dieu, en observant ses commandements et ses préceptes écrits dans ce livre de la loi, et que tu reviennes à Yahweh, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme. Car ce commandement que moi je te prescris aujourd'hui n'est ni trop lourd pour toi, ni hors de ta portée. Il n'est pas dans le ciel pour qu'on soit obligé de dire : Qui montera pour nous au ciel, pour nous le chercher et nous le faire connaître afin que nous l'accomplissions ? Il n'est pas au-delà des mers pour qu'on soit obligé de dire : Qui passera pour nous au-delà des mers pour nous le chercher et nous le faire connaître afin que nous l’accomplissions ? C'est tout près de toi qu'est la parole, dans ta bouche et dans ton cœur, pour que tu l'accomplisses. Vois, j'ai placé aujourd'hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal, en te prescrivant aujourd'hui d'aimer Yahweh, ton Dieu, de marcher dans ses voies et d'observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu demeures en vie et deviennes nombreux, et que Yahweh, ton Dieu, te bénisse dans le pays où tu vas entrer pour en prendre possession. Mais si ton cœur se détourne, si tu n’écoutes point et que tu te laisses entraîner à te prosterner devant d'autres dieux et à les servir, je vous déclare en ce jour que vous périrez à coup sûr, que vous ne demeurerez pas longtemps dans le pays où, après avoir passé le Jourdain, tu vas entrer pour en prendre possession. J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre : J'ai placé devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, afin de demeurer en vie, toi et ta postérité, en aimant Yahweh, ton Dieu, en écoutant sa voix et en t'attachant à lui ; car c'est cela ta vie avec de longs jours à demeurer dans le pays que Yahweh a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner. Moïse acheva de dire toutes ces paroles à tout Israël. Et il leur dit : Je suis aujourd'hui âgé de cent vingt ans, je ne puis plus ni entrer ni sortir et Yahweh m'a dit : Tu ne traverseras pas ce Jourdain. C'est Yahweh lui-même, ton Dieu, qui passera devant toi, c'est lui qui anéantira devant toi ces peuples pour que tu puisses les déposséder. Josué, lui, passera devant toi, ainsi que Yahweh l'a ordonné. Et Yahweh les traitera comme il a fait pour Séhon et Og, rois des Amorrhéens, et pour leur pays qu'il a détruits. Yahweh vous les livrera et vous devrez les traiter exactement comme je vous l'ai prescrit. Soyez forts et vaillants, n'ayez devant eux ni crainte ni frayeur, car Yahweh, ton Dieu, marche lui-même avec toi, il ne te délaissera point et ne t'abandonnera point. Moïse appela Josué et lui dit en présence de tout Israël : Sois fort et vaillant, car c'est toi qui dois entrer avec ce peuple dans le pays que Yahweh a juré à leurs pères de leur donner, et c'est toi qui leur en répartiras la possession. C'est Yahweh lui-même qui marchera devant toi, qui sera avec toi, qui ne te délaissera pas et ne t'abandonnera pas ; sois sans crainte et sans peur. Moïse écrivit cette loi et la donna aux prêtres, fils de Lévi, qui portent l'arche de l'alliance de Yahweh, et à tous les anciens d'Israël. Et Moïse leur donna cet ordre en disant : Après chaque septième année, au temps de l'année de rémission, à la fête des Tabernacles, quand tout Israël paraîtra devant Yahweh, ton Dieu, au lieu qu'il aura choisi, tu liras cette loi devant tout Israël, à ses oreilles. Assemble donc le peuple, les hommes, les femmes, les enfants et l'étranger qui sera dans tes portes, afin qu'ils entendent et apprennent à craindre Yahweh, votre Dieu, et qu'ils observent exactement toutes les paroles de cette loi. Et leurs enfants qui n'ont pas encore appris à la connaître devront l'entendre et apprendre aussi à craindre Yahweh, votre Dieu, tout le temps que vous vivrez dans le pays pour la possession duquel vous allez passer le Jourdain. Et Yahweh dit à Moïse : Voici qu'approche le moment de ta mort. Appelle Josué, présentez-vous dans la tente de réunion pour que je lui donne mes ordres. Moïse et Josué allèrent et se présentèrent dans la tente de réunion. Et Yahweh apparut dans la tente dans une colonne de nuée, et la colonne de nuée se tint à l'entrée de la tente. Et Yahweh dit à Moïse : Voici que tu vas t'endormir avec tes pères, ce peuple se lèvera et se prostituera à des dieux étrangers du pays où il va entrer. Il m'abandonnera et rompra l'alliance que j'ai conclue avec lui. Ma colère s'enflammera alors contre lui en ce jour-là ; et je les abandonnerai et je leur cacherai ma face en sorte qu'ils iront à la ruine ; une multitude de maux et d'afflictions fondront sur lui, et il dira en ce jour-là : N'est-ce pas parce que mon Dieu n'est plus au milieu de moi que ces malheurs m'ont frappé ? Mais moi en ce jour-là je cacherai ma face, à cause de tout le mal qu'il aura fait en se tournant vers des dieux étrangers. Et maintenant écrivez donc pour vous ce cantique, enseigne-le aux enfants d'Israël, mets-le dans leur bouche, afin que ce cantique me serve de témoin contre les fils d'Israël. Car, lorsque j'aurai fait venir ce peuple dans le pays que j'ai promis avec serment à ses pères, un pays où coulent le lait et le miel, et qu'il aura mangé à satiété et qu'il aura engraissé, alors il se tournera vers des dieux étrangers, et ils les serviront et me mépriseront, et ce peuple rompra mon alliance. Et quand une multitude de maux et d'afflictions auront fondu sur lui, ce cantique déposera comme témoin contre lui ; car il ne sera pas oublié de la bouche de ses descendants ; je connais en effet les dispositions qui l'animent aujourd'hui déjà, avant même que je l'aie fait entrer dans le pays que j'ai promis par serment. En ce jour-là, Moïse écrivit le cantique suivant et l'enseigna aux fils d'Israël. A Josué, fils de Nun, Yahweh donna ses ordres et dit : Sois fort et vaillant, car tu dois conduire les fils d'Israël dans le pays que je leur ai promis par serment, et je serai avec toi. Lorsque Moïse eut complètement achevé d'écrire dans un livre les paroles de ce cantique, il donna cet ordre aux Lévites qui portent l'arche de l'alliance de Yahweh : Prenez ce livre avec le cantique et mettez-le à côté de l'arche de l'alliance de Yahweh, votre Dieu, et il sera là comme un témoin contre toi Israël. Car je connais ton insubordination et la raideur de ton cou. Car maintenant, alors que vivant je suis encore au milieu de vous, vous avez été rebelles contre Yahweh, combien plus le serez-vous après ma mort ? Assemblez près de moi tous les anciens de vos tribus et les scribes, et je prononcerai à leurs oreilles ces paroles et je prendrai à témoin contre eux le ciel et la terre. Car je sais qu'après ma mort vous agirez de manière tout à fait perverse, que vous vous détournerez de la voie que je vous ai prescrite et qu'alors le malheur vous poursuivra jusqu'à la fin des temps, parce que vous aurez fait ce qui est mal aux yeux de Yahweh, en l'irritant par l'œuvre de vos mains. Moïse prononça aux oreilles de toute l'assemblée d'Israël les paroles de ce cantique dans toute son ampleur : Soyez attentifs, cieux, je vais parler. Et que la terre écoute les paroles de ma bouche. Que mon enseignement tombe goutte à goutte - comme la pluie. Que ma parole se répande comme la rosée, - comme les ondées sur la verdure, - comme les gouttes de l'averse sur le gazon. Car je veux proclamer le nom de Yahweh, - rendez gloire à notre Dieu. Le Rocher, son œuvre est parfaite, - car toutes ses voies sont la justice même. C'est un Dieu fidèle, sans injustice, - juste et droit est Yahweh. Ils ont agi d'une manière indigne envers lui ceux qui ne sont pas ses fils, - mais une race fausse et perverse. Est-ce ainsi que vous payez Dieu de retour, - peuple insensé et dépourvu de sagesse ? N'est-il pas ton père, ton créateur, - celui qui pourtant t'a fait et t'a établi ? Souviens-toi des jours antiques. - Considérez les années des générations passées, Interroge ton père qu'il te l'apprenne, - tes vieillards pour qu'ils te le disent : Quand le Très-Haut assigna aux nations leur héritage, - quand il sépara les enfants des hommes, Il a fixé les frontières des peuples - d'après le nombre des fils d'Israël. Car la portion de Yahweh c'est son peuple, - Jacob est le lot de son héritage. Il l'a trouvé dans une terre déserte, - dans une solitude parmi les hurlements des bêtes sauvages ; Il l'a entouré, il a pris soin de lui, - il l'a protégé comme la prunelle de son œil. Comme l'aigle qui excite sa couvée, et volette au-dessus de ses petits, - ainsi il a déployé ses ailes pour le recueillir, - il l'a porté sur ses plumes. C'est Yahweh seul qui l'a conduit, - aucun dieu étranger n'était avec lui, Il l'a fait monter sur les hauteurs du pays, - et manger les produits des champs. Il lui a fait sucer le miel du rocher, - et l'huile de la roche la plus dure, La crème de la vache et le lait des brebis, - avec la graisse des agneaux, - des béliers de Basan et des boucs. Avec la fleur du froment ; et tu as bu le sang de la grappe, le vin écumant. Mais Jésurun est devenu gras - et il a regimbé ; Tu es devenu gras, dodu, replet - et il a abandonné le Dieu qui l'avait fait - et méprise le rocher de son salut. Ils ont provoqué sa jalousie par des dieux étrangers, - ils l'ont irrité par des abominations ; Ils ont sacrificé à des démons qui ne sont pas Dieu, - à des dieux qu'ils ne connaissaient pas, Des dieux récemment introduits, - dont leurs pères ne savaient rien. Le Rocher qui t'avait engendré tu l'as abandonné, - et oublié le Dieu qui t'a enfanté. Yahweh l'a vu et il a rejeté, - plein de colère, ses fils et ses filles. Il a dit : Je leur cacherai ma face, - et je verrai quelle sera alors leur fin ; Car c'est une race perverse, - des fils en qui il n'y a pas de bonne foi. Voici qu'ils ont excité ma jalousie par ce qui n'était pas Dieu, - ils m'ont irrité par leurs vaines idoles ; Aussi j'exciterai leur jalousie par ce qui n'est pas un peuple, - je les irriterai par une nation insensée. Car le feu de ma colère s'est allumé - et brûle jusqu'au plus profond du séjour des morts ; Il dévore la terre et ses produits, - il embrase les fondements des montagnes. J'accumulerai sur eux les maux, - sur eux j'épuiserai mes flèches. Ils seront exténués par la faim, - ils seront consumés par la fièvre et la peste meurtrière ; Et j'enverrai contre eux la dent des fauves - et le venin de ceux qui rampent dans la poussière. Au dehors, l'épée frappera de mort, - et au dedans, ce sera la terreur ; Le jeune homme comme la jeune fille, - l'enfant à la mamelle comme le vieillard. Je dirai : Je les balaierai d'un souffle, - je ferai disparaître leur souvenir du milieu des hommes, Si je ne craignais les sarcasmes de l'ennemi - et l'aveuglement de leurs adversaires, Pour qu'ils ne disent pas : Notre main est puissante, - et ce n'est pas Yahweh qui a fait tout cela. Car ils sont un peuple dénué de sens, - et ils n'ont point d'intelligence. S'ils étaient sages, ils le comprendraient, - et réfléchiraient à leur fin. Comment en effet un homme pourrait-il en poursuivre mille, - et comment deux en mettraient-ils en fuite dix mille, Sinon parce que leur Rocher les a vendus - et que Yahweh les a livrés ? Car leur Rocher n'est pas comme notre Rocher, - mais nos ennemis sont insensés Leur vigne est du plant de Sodome et des champs de Gomorrhe ; Leurs raisins sont des raisins vénéneux et leurs grappes sont amères. Leur vin est le venin des dragons, - le poison mortel des aspics. Cela n'est-il pas caché près de moi, scellé dans mes trésors ? A moi appartiennent la vengeance et les représailles, - pour le moment où leur pied trébuchera ; Car le jour de leur ruine est proche, - et leur destin se précipite. Car Yahweh fera droit à son peuple, - il se laissera toucher en faveur de ses serviteurs, Quand il verra que leur force a disparu - et qu'il ne reste plus ni esclave ni homme libre. Il dira : Où sont leurs dieux, le rocher près duquel ils cherchaient un refuge, Eux qui mangeaient la graisse de leurs victimes - et buvaient le vin de leurs libations ? Qu'ils se lèvent et vous secourent, - qu'ils vous couvrent de leur protection. Voyez donc maintenant que c'est moi, oui moi qui suis Dieu, - et qu'il n'y a point de Dieu à côté de moi. C'est moi qui fais mourir et qui fais vivre ; - je blesse et je guéris, et il n'y a personne qui puisse délivrer de ma main. Car je lève ma main vers le ciel, - et je dis : Aussi vrai que je vis à jamais : Quand j'aiguiserai mon glaive fulgurant, - et que je prendrai en main le jugement, Je tirerai vengeance de mes ennemis, - et je paierai de retour ceux qui me haïssent. J'enivrerai mes flèches de sang, - et mon épée se repaîtra de chair : Du sang des tués et des captifs, - de la tête des chefs de l'ennemi. Nations, poussez des cris de joie en l'honneur de son peuple, - car Yahweh venge le sang de ses serviteurs, Il tire vengeance de ses ennemis - et fait l'expiation pour le pays de son peuple. Moïse vint donc et prononça toutes les paroles de ce cantique aux oreilles du peuple, et avec lui Josué, fils de Nun. Et lorsque Moïse eut fini d'adresser toutes ces paroles à tout Israël, il leur dit : Mettez en vos cœurs toutes les paroles que je proclame aujourd'hui devant vous, que vous devez prescrire à vos enfants pour qu'ils accomplissent exactement toutes les paroles de cette loi. Car pour vous ce n'est pas une chose sans importance, mais pour vous il y va de la vie, car par ce moyen-là seulement vous demeurerez longtemps dans le pays où vous allez entrer pour en prendre possession, après avoir passé le Jourdain. Ce même jour Yahweh parla encore à Moïse, disant : Monte sur cette montagne d'Abarim, sur le mont Nébo, au pays de Moab, vis-à-vis de Jéricho, et regarde le pays de Canaan que je veux donner en propriété aux fils d'Israël. Puis tu mourras sur la montagne où tu vas monter et tu seras réuni à ton peuple, ainsi qu'Aaron, ton frère, est mort sur la montagne de Hor et a été réuni à son peuple, parce que vous n'avez pas agi fidèlement avec moi au milieu des fils d'Israël, aux eaux de Mériba de Cadès, dans le désert de Sin, et que vous ne m'avez pas sanctifié au milieu des enfants d'Israël. C'est pourquoi ce n'est qu'à distance que tu pourras regarder ce pays que je donne aux fils d'Israël. Voici la bénédiction dont Moïse, l'homme de Dieu, bénit les fils d'Israël, avant sa mort. Il dit : Yahweh est venu du Sinaï, - il a brillé pour eux de Séir, - il a resplendi de la montagne de Pharan, Il est sorti de Mériba-Cadès, - de sa droite jaillissent des jets de lumière. Il entoure d'affection ses tribus, - tous ses saints sont dans sa main. Ils avancent à sa suite - et il les enlève avec son aile. Il nous a prescrit une loi, - l'assemblée de Jacob est sa possession, Un roi s'est levé en Jésurun, - lorsque s'assemblèrent les chefs du peuple, - avec les tribus d'Israël. Que Ruben vive et qu'il ne meure point, - bien qu'ils soient peu nombreux. Ceci est pour Juda ; il dit : Ecoute, Yahweh, la voix de Juda, - et puisses-tu le ramener vers son peuple. Avec ta main, combats pour lui, - et viens-lui en aide contre ses ennemis. Il dit pour Lévi : Le Tummim et l'Urim appartiennent à ton homme saint, que tu as éprouvé à Massa, - avec qui tu as contesté aux eaux de Mériba. Qui a dit de son père et de sa mère : - Je ne les ai pas vus. Qui n'a pas reconnu ses frères, - et ne veut rien savoir de ses enfants. Mais ils ont observé ta parole, - et ils ont gardé ton alliance. Ils enseignent à Jacob tes ordonnances - et à Israël ta loi. Ils présentent l'encens à tes narines - et l'holocauste sur ton autel. Bénis sa force, Yahweh, - agrée l'œuvre de ses mains ; Brise les reins de ses adversaires - et de ceux qui le haïssent, pour qu'ils ne puissent plus se relever. Il dit pour Benjamin : Que le Bien-Aimé de Yahweh habite en sécurité. - Que le Très-Haut le protège continuellement. - Que Benjamin repose sur ses épaules. Il dit pour Joseph : Béni de Yahweh soit ton pays, - par le précieux don du ciel d'en haut, - et par les eaux de l’abîme étendu en bas ; Par les excellents produits que fait mûrir le soleil, - et les fruits exquis que fait croître la lune ; Par les plus beaux produits des montagnes antiques, - et les dons exquis des collines éternelles. Que les délices du sol et de son abondance, - que la faveur de celui qui habita dans le buisson, Viennent sur la tête de Joseph, - sur le front de celui qui est élevé au-dessus de ses frères ! Comme un taureau premier-né, il est plein de majesté, - ses cornes sont comme les cornes du buffle. Il en frappera tous les peuples - jusqu'aux extrémités de la terre. Telles sont les myriades d'Ephraïm ; - tels sont les milliers de Manassé. Il dit pour Zabulon : Réjouis-toi, Zabulon, dans tes courses, - et toi, Issachar, dans tes tentes. Ils invitent les peuples sur la montagne, - là, ils offrent des sacrifices de justice, Car ils jouissent de l'abondance de la mer - et des richesses cachées dans le sable. Il dit pour Gad : Béni soit celui qui met Gad au large. - Il est couché comme un lion ; - il déchire le bras et même la tête. Il s'est choisi les prémices du pays, - car là, le chef lui a attribué sa part, - lorsque s'assemblèrent les chefs du peuple. Il a accompli la justice de Yahweh, - et ses jugements d'accord avec Israël. Il dit pour Dan : Dan est un jeune lion, - qui s'élance de Basan. Il dit pour Nephtali : Nephtali est rassasié de faveurs, - et comblé des bénédictions de Yahweh. - Que la mer et la contrée du sud soient son héritage. Il dit pour Aser : Béni soit Aser entre les fils de Jacob, - qu'il soit le favori entre ses frères. - Il trempe son pied dans l'huile. Que tes verrous soient de fer et d'airain, - que ton repos dure autant que tes jours. Nul n'est semblable au Dieu de Jésurun, - qui s'avance sur les cieux pour venir à ton secours, - et dans sa majesté sur les nues. En haut, est le Dieu des temps antiques, - en bas, les bras de l'éternité. Il chasse devant toi l'ennemi - et il dit : Extermine. Israël habite en sécurité, à part est la source de Jacob, dans un pays de blé et de vin, - et son ciel distille la rosée. Heureux es-tu, Israël ! Quel peuple a été sauvé comme toi ? Car Yahweh est ton bouclier sauveur, - et le Tout-puissant ton épée victorieuse. Tes ennemis te flatteront, - mais toi, tu marcheras sur leurs hauteurs. Moïse monta des plaines de Moab sur le mont Nébo, au sommet du Phasga, qui est en face de Jéricho. Et Yahweh lui montra tout le pays : Galaad jusqu'à Dan, tout Nephtali et le pays d'Ephraïm et de Manassé, tout le pays de Juda jusqu'à la mer occidentale, le Négeb, le Kikkar, la plaine de Jéricho qui est la ville des palmiers, jusqu'à Ségor. Et Yahweh lui dit : C'est là le pays que j’ai promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, en disant : Je le donnerai à ta postérité. Je te l'ai fait voir de tes yeux, mais tu n'y entreras pas. Alors Moïse, le serviteur de Yahweh, mourut là dans le pays de Moab, selon l'ordre de Yahweh. Et on l'enterra dans la vallée, au pays de Moab, vis-à-vis de Beth-Phogor. Personne n'a connu son tombeau jusqu'à ce jour. Moïse était âgé de cent vingt ans lorsqu'il mourut ; sa vue n'était point affaiblie et sa vigueur n'avait point disparu. Les fils d'Israël pleurèrent Moïse, dans les plaines de Moab, pendant trente jours. Lorsque les jours de pleurs pour le deuil de Moïse furent révolus, Josué, fils de Nun, se montra plein de l'esprit de sagesse, parce que Moïse avait posé les mains sur lui. Les fils d'Israël lui obéirent et agirent selon les préceptes que Yahweh avait donnés à Moïse. Il ne s'est plus levé en Israël de prophète semblable à Moïse, que Yahweh connaissait face à face, ni quant à tous les signes et miracles que Yahweh l'envoya faire dans le pays d'Egypte, sur Pharaon, tous ses serviteurs et tout son pays, ni quant à sa main puissante et à toutes les choses grandes et terribles que Moïse accomplit sous les yeux de tout Israël.
Après la mort de Moïse (le serviteur de Yahweh), Yahweh parla à Josué, fils de Nun, qui était au service de Moïse, en ces termes : “Moïse, mon serviteur, est mort : maintenant donc lève-toi, traverse le Jourdain que voici, toi et tout ce peuple, vers la terre que, Moi, je leur veux donner aux fils d'Israël. Tout lieu que foulera la plante de vos pieds je vous le donne, selon que j’ai dit à Moïse. Depuis le désert jusqu'au Liban que voici et depuis le Grand Fleuve, le fleuve Euphrate, tout le pays des Hittites jusqu'à la Grande Mer, qui est au coucher du soleil, s'étendra votre territoire. Personne ne tiendra devant toi tant que tu vivras ; comme j’ai été avec Moïse, je serai avec toi ; je ne t'abandonnerai ni ne te délaisserai. Sois ferme et décidé ! car c'est toi qui feras posséder à ce peuple le pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner. Seulement sois ferme et bien décidé à agir soigneusement selon ce que t'a ordonné Moïse, mon serviteur. Ne t'en écarte ni à droite ni à gauche, afin de réussir en tout ce que tu entreprendras. Que ce livre de la Loi ne quitte pas ta bouche ! Tu le repasseras jour et nuit pour que tu veilles à agir selon tout ce qui est écrit. Alors tu réussiras dans tes voies ; alors tu prospéreras. Ne t'ai-je pas donné cet ordre : sois ferme et résolu ? Ne sois pas effrayé et ne crains pas, car Yahweh, ton Dieu, est avec toi dans toutes tes entreprises.” Josué donna cet ordre aux officiers du peuple : “Parcourez le camp et donnez cette consigne au peuple : Préparez-vous des provisions, car encore trois jours et vous passerez le Jourdain que voici, pour aller prendre possession du pays que Yahweh, votre Dieu, vous donne à posséder.” Puis aux Rubénites, aux Gadites et à la demi-tribu de Manassé, Josué parla ainsi : “Rappelez-vous cet ordre que vous a donné Moïse, le serviteur de Yahweh, quand il a dit : Yahweh votre Dieu vous accorde du repos et vous octroie ce territoire-ci. Que vos femmes, vos petits enfants et vos troupeaux restent dans le pays qu'il vous a donné. Quant à vous, tous les hommes de guerre, vous passerez en armes à la tête de vos frères et les aiderez, jusqu'à ce que Yahweh ait procuré du repos à vos frères comme à vous et qu'ils aient occupé, eux aussi, le territoire que Yahweh votre Dieu veut leur donner. Puis vous pourrez retourner dans votre propre territoire que vous a donné Moïse [le serviteur de Yahweh], dans l'Outre-Jourdain, du côté du soleil levant.” Alors ils firent à Josué cette réponse : “Tout ce que tu nous a ordonné nous le ferons et nous irons partout où tu nous enverras. De la même façon exactement que nous avons obéi à Moïse, nous t'obéirons. Puisse seulement Yahweh, ton Dieu, être avec toi, comme il fut avec Moïse ! Quiconque désobéira à tes ordres et n'écoutera pas tes paroles, en tout ce que tu commanderas, sera mis à mort. Seulement montre-toi ferme et résolu !” Josué, fils de Nun, envoya secrètement de Sétim deux espions en leur disant : “Allez reconnaître la région, notamment Jéricho.” Etant partis, les deux hommes vinrent à Jéricho et entrèrent dans la maison d'une prostituée nommée Rahab et y couchèrent. Ce fut rapporté au roi de Jéricho en ces termes : Voici, des hommes des Fils d'Israël sont venus ici cette nuit pour reconnaître le pays. Le roi de Jéricho envoya dire à Rahab : “Fais sortir les hommes qui sont venus vers toi [qui sont venus dans ta maison], car c'est pour reconnaître tout le pays qu'ils sont venus.” La femme prit les deux hommes et les cacha. Elle dit : “Oui, ces hommes sont venus vers moi ; mais j'ignore d'où ils sont ; et quand la porte de la ville, à la tombée de la nuit, allait être fermée, ces hommes sont sortis ; je ne sais où ces hommes sont allés. Vite poursuivez-les : sûrement vous les rattraperez ! ” Or elle les avait fait monter sur le toit et les avait dissimulés sous des bottes de lin, qu'elle avait rangées sur le toit. Quant aux hommes, on s'était mis à leur poursuite sur le chemin du Jourdain, en direction des gués, et l'on avait clos la porte de la ville après la sortie de ceux qui les poursuivaient. Eux ne s'étaient pas encore couchés quand elle monta auprès d'eux sur le toit. Elle dit aux hommes : “Je sais que Yahweh vous a donné le pays et que la terreur que vous inspirez est tombée sur nous [et que tous les habitants du pays sèchent de peur devant vous]. Car nous avons appris que Yahweh a asséché les eaux de la mer des Roseaux devant vous, à votre sortie d'Egypte, et ce que vous avez fait aux deux rois des Amorrhéens, qui habitaient dans l'Outre-Jourdain, à Séhon et à Og, que vous avez dévoués par anathème. A cette nouvelle, notre cœur s'est fondu et devant vous le courage n'a plus tenu en un chacun. Car Yahweh, votre Dieu, est Dieu là-haut dans les cieux et ici-bas sur la terre ! Maintenant donc faites-moi ce serment par Yahweh : Puisque j'ai agi avec vous avec bonté, vous aussi vous montrerez de la bonté envers ma famille [et me donnerez un signe assuré] et laisserez en vie mon père, ma mère, mes frères, mes sœurs et tout ce qui leur appartient ! Vous sauverez nos vies de la mort !” Les hommes lui répondirent : “Que notre vie en place de la vôtre soit destinée à la mort ! Si tu ne divulgues pas notre dessein-là, quand Yahweh nous aura donné le pays, nous agirons avec toi avec bonté et loyauté.” Alors elle les fit descendre, au moyen d'une corde, par la fenêtre. Car sa maison était attenante à la paroi du rempart et elle logeait contre le rempart. Et elle leur dit : “Allez du côté de la montagne, de peur que les poursuiveurs ne vous rencontrent. Vous vous y cacherez trois jours, jusqu'au retour des poursuiveurs : ensuite, vous pourrez aller votre chemin.” Les hommes lui dirent : “Nous tiendrons, quant à nous, ce serment fait à ta demande que tu nous a fait prêter. Voici : quand nous allons arriver vers la ville, tu mettras en place ce signe : tu noueras ce cordon de fil écarlate à la fenêtre par laquelle tu nous fais descendre ; tu assembleras auprès de toi, à la maison, ton père, ta mère, tes frères et toute ta famille. Quiconque franchira la porte de ta maison pour aller dans la rue, son sang sera sur sa tête ; quant à nous, nous serons sans faute ; mais toute personne qui sera avec toi, à la maison, son sang sera sur notre tête, si violence lui est faite. Et si tu divulgues notre dessein-là, nous serons dégagés du serment fait à ta demande que tu nous a fait prêter.” Elle répondit : “Qu'il en soit selon vos paroles !” Puis elle les fit partir et ils s'en furent. Et elle noua le cordon écarlate à la fenêtre. Etant partis, ils se rendirent à la montagne et y restèrent trois jours [jusqu'au retour des poursuiveurs] ; or les poursuiveurs firent des recherches tout le long du chemin, mais ne trouvèrent rien. Alors les deux hommes redescendirent de la montagne, passèrent et vinrent vers Josué, fils de Nun, et lui rapportèrent tout ce qui leur était arrivé. Ils dirent à Josué : “Yahweh a livré en nos mains tout le pays ; et même tous les habitants du pays fondent de peur devant nous.” Josué se leva de bon matin. Lui et tous les Fils d'Israël partirent de Sétim et arrivèrent au Jourdain. Ils y prirent leurs quartiers de la nuit avant de traverser. Au bout de trois jours, les officiers parcoururent le camp et donnèrent cet ordre au peuple : “Dès que vous verrez l'Arche de l'Alliance de Yahweh votre Dieu portée par les prêtres lévitiques, vous aussi partirez du lieu où vous êtes et marcherez à sa suite. Toutefois, qu'il y ait entre vous et elle une distance d'environ deux mille coudées de longueur : ne l'approchez pas davantage - pour que vous sachiez par quel chemin vous devrez passer, car par ce chemin vous n'êtes jamais passés.” Alors Josué dit au peuple : “Sanctifiez-vous car demain Yahweh fera au milieu de vous des merveilles.” Et Josué parla aux prêtres en ces termes : “Portez l'Arche de l'Alliance et passez devant le peuple.” Et ils portèrent l'Arche de l'Alliance et passèrent devant le peuple. Or Yahweh dit à Josué : “Aujourd'hui, pour la première fois, je veux t'exalter aux yeux de tout Israël pour qu'on sache que je serai avec toi, comme j’ai été avec Moïse. Maintenant donc tu donneras cet ordre aux prêtres porteurs de l'Arche d'Alliance : Dès que vous arriverez au bord des eaux du Jourdain, au Jourdain arrêtez-vous.” Et Josué dit aux Fils d'Israël : “Approchez ici et écoutez les paroles de Yahweh votre Dieu.” Et Josué dit : “A ceci vous connaîtrez qu'il y a au milieu de vous le Dieu vivant et que devant vous Il chassera les Cananéens, les Hittites, les Hévéens, les Phérézéens, les Gergéséens, les Amorrhéens et les Jébuséens : Voici : l'Arche de Yahweh, le Seigneur de toute la terre, va traverser le Jourdain devant vous. Et maintenant choisissez douze hommes parmi les tribus d'Israël, un par tribu. Au moment où les plantes des pieds des prêtres porteurs de l'Arche de Yahweh, le Seigneur de toute la terre, se poseront dans les eaux du Jourdain, les eaux du Jourdain seront coupées et les eaux descendant [d'amont] resteront droites comme un mur unique.” Quand le peuple quitta ses tentes pour traverser le Jourdain, les prêtres porteurs de l'Arche étaient en tête du peuple. Et quand les porteurs de l'Arche furent arrivés au Jourdain et que les pieds des prêtres porteurs de l'Arche se furent enfoncés à la bordure des eaux - le Jourdain était en crue, par dessus toutes ses rives, tout le temps de la moisson - les eaux descendant d'amont s'arrêtèrent ; elles se dressèrent comme un mur unique, très loin, près de la ville d'Adom, qui est à côté de Sarthan ; et celles qui descendaient vers la mer de l'Arabah, [la mer de Sel], tarirent complètement. Alors le peuple traversa vis-à-vis de Jéricho. Et les prêtres porteurs de l'Arche de Yahweh se tinrent à pied sec au milieu du Jourdain, immobiles, pendant que tout Israël traversait à pied sec, jusqu'à ce que toute la nation eût achevé de passer le Jourdain. Quand toute la nation eut fini de passer le Jourdain, Yahweh parla à Josué en ces termes : “Prends parmi le peuple douze hommes, un par tribu, et donne-leur cet ordre : Enlevez d'ici, du milieu du Jourdain, de l'endroit où les pieds des prêtres se sont tenus douze pierres ; vous les transporterez avec vous et les placerez au lieu où vous devez camper cette nuit.” Josué convoqua les douze hommes qu'il avait désignés parmi les Fils d'Israël, un par tribu. Josué leur dit : “Passez devant l'Arche de Yahweh votre Dieu, vers le milieu du Jourdain, et que chacun charge sur son épaule une pierre selon le nombre des tribus des Fils d'Israël afin que cela reste un signe au milieu de vous. Quand demain vos fils vous demanderont : Que signifient pour vous ces pierres ? vous leur répondrez : C'est que les eaux du Jourdain ont été taries devant l'Arche de l'Alliance de Yahweh, quand elle traversa le Jourdain [les eaux du Jourdain furent taries]. Ainsi ces pierres seront pour les Fils d'Israël un mémorial à perpétuité.” Alors les Fils d'Israël firent selon les ordres de Josué ; ils emportèrent douze pierres du milieu du Jourdain, comme l'avait prescrit Yahweh à Josué, selon le nombre des tribus des Fils d'Israël, ils les traversèrent avec eux vers le campement et les y placèrent. Et Josué dressa ces douze pierres au milieu du Jourdain, à la place où avaient stationné les pieds des prêtres porteurs de l'Arche de l'Alliance : elles y sont encore aujourd'hui. Les prêtres porteurs de l'Arche se tinrent au milieu du Jourdain, jusqu'à ce que fût accomplie toute la parole que Yahweh avait chargé Josué de dire au peuple [selon tout ce qu'avait ordonné Moïse à Josué], et le peuple opéra en hâte la traversée. Quand tout le peuple eut achevé de traverser, alors l'Arche de Yahweh passa, ainsi que les prêtres, en tête du peuple, et les Fils de Ruben, les Fils de Gad et la demi-tribu de Manassé, passèrent en armes en tête des Fils d'Israël, comme Moïse le leur avait dit : environ quarante mille hommes équipés pour la bataille passèrent devant Yahweh pour aller combattre aux champs de Jéricho. En ce jour-là, Yahweh exalta Josué aux yeux de tout Israël : on le craignit comme on avait craint Moïse tous les jours de sa vie. Yahweh parla à Josué en ces termes : “Ordonne aux prêtres porteurs de l'Arche du témoignage de monter du Jourdain.” Et Josué donna cet ordre aux prêtres : “Montez du Jourdain.” Or quand les prêtres porteurs de l'Arche de l'Alliance de Yahweh furent montés du milieu du Jourdain, à peine la plante des pieds des prêtres s'était-elle arrachée pour adhérer au sol sec que les eaux du Jourdain revinrent à leur place et affluèrent, comme auparavant, sur toutes leurs rives. Le peuple remonta du Jourdain le dixième jour du premier mois et il campa à Galgala, en bordure orientale de Jéricho. Quant à ces douze pierres qu'ils avaient prises du Jourdain, Josué les érigea à Galgala. Alors il parla aux Fils d'Israël : “Quand vos fils demain demanderont à leurs pères ce que signifient ces pierres, vous instruirez ainsi vos fils : C'est à pied sec qu'Israël a passé ce Jourdain, quand Yahweh votre Dieu a asséché les eaux du Jourdain devant vous, jusqu'à ce que vous eussiez passé, comme avait fait Yahweh votre Dieu pour la mer des Roseaux qu'il assécha devant nous, jusqu'à ce que nous ayons traversé, afin que tous les peuples de la terre sachent que la main de Yahweh est forte, afin qu'ils craignent Yahweh, votre Dieu, toujours.” Quand tous les rois des Amorrhéens qui sont de l'autre côté du Jourdain à l'Occident et tous les rois des Cananéens qui demeurent le long de la mer apprirent que Yahweh avait asséché les eaux du Jourdain devant les Fils d'Israël, jusqu'à ce qu'ils eussent traversé, leur cœur se fondit et il n'y eut plus en eux de courage devant les Fils d'Israël. En ce temps-là, Yahweh dit à Josué : “Fais-toi des couteaux de pierre et circoncis de nouveau les Fils d'Israël une seconde fois. Et Josué se fit des couteaux de pierre et circoncit les Fils d'Israël vers la Hauteur-des-Prépuces. Voici la raison pour laquelle Josué les circoncit : tout le peuple qui était sorti d'Egypte, les hommes, tous les hommes de guerre, étaient morts au désert, pendant la route, pendant l'exode hors d'Egypte ; sans doute tous ceux qui sortirent d'Egypte étaient circoncis, mais tous ceux qui naquirent dans le désert, en route, pendant l'exode hors d'Egypte, n'avaient pas été circoncis, car les Fils d'Israël avaient marché quarante ans dans le désert, jusqu'à disparition de tout le peuple, c'est-à-dire des guerriers qui étaient sortis d'Egypte, qui n'écoutèrent pas la voix de Yahweh, à qui Yahweh jura qu’il ne leur laisserait pas voir la terre que Yahweh avait juré à leurs pères de nous donner : terre ruisselante de lait et de miel. Ce sont leurs enfants qu'il établit à leur place. Josué les circoncit : ils étaient en effet incirconcis, car on ne les avait pas circoncis pendant la route. Quand tout le peuple eut fini d'être circoncis, ils restèrent en place au camp, jusqu'à leur guérison. Et Yahweh dit à Josué : “Aujourd'hui j'ai roulé l'opprobre de l'Egypte de dessus vous. Aussi appela-t-on le nom de ce lieu Galgala, jusqu'à ce jour.” Les Fils d'Israël campèrent à Galgala et célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du mois, le soir, aux champs de Jéricho. Ils mangèrent des fruits du pays [dès le lendemain de la Pâque] pains sans levain et grain grillé, en ce jour même. Et la manne cessa [le lendemain ;] quand ils mangèrent des fruits du pays et il n'y eut plus pour les Fils d'Israël de manne. Ils mangèrent des produits de la terre de Canaan, cette année-là. Tandis que Josué était près de Jéricho, il leva les yeux et regarda. Voici qu'en face de lui un homme se tenait debout, son glaive nu en main. Josué alla vers lui et lui dit : “Es-tu des nôtres ou de nos ennemis ?” Il répondit : “Non, mais je suis le chef de l'armée de Yahweh. Maintenant je viens.” Et Josué tomba la face contre terre, se prosterna et lui dit : “Qu'est-ce que mon Seigneur a à dire à son serviteur ?” Et le chef de l'armée de Yahweh dit à Josué : “Ote tes sandales de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint.” Et Josué fit ainsi. Or Jéricho était hermétiquement close à l'approche des Fils d'Israël : personne ne sortait et personne n'entrait. Et Yahweh dit à Josué : “Vois, je livre entre tes mains Jéricho et son roi [de vaillants guerriers]. Vous tournerez autour de la ville, tous les combattants, en en faisant le tour une fois : ainsi ferez-vous six jours durant. Sept prêtres précéderont l'Arche, portant sept trompes en corne de bélier. Le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville ; alors les prêtres sonneront de la trompe. [Quand la corne de bélier émettra un appel prolongé], quand vous entendrez le son de la trompe, tout le peuple poussera un grand cri de guerre. Alors le rempart de la ville s'effondrera et le peuple fera l’escalade, chacun droit devant soi.” Josué, fils de Nun, appela les prêtres et leur dit : “Prenez l'Arche de l'Alliance et que sept prêtres portent sept trompes en corne de bélier devant l'Arche de Yahweh.” Puis il dit au peuple : “Avancez et faites le tour de la ville. Que les hommes d'armes passent devant l'Arche de Yahweh.” Il fut fait selon que Josué avait parlé au peuple. Les sept prêtres portant sept trompes en corne de bélier devant Yahweh passèrent et sonnèrent de la trompe ; et l'Arche de l'Alliance de Yahweh avançait derrière eux. Et les guerriers marchaient devant les prêtres sonneurs de trompe et l'arrière-garde marchait derrière l'Arche : on sonnait continûment de la trompe. Quant au peuple, Josué lui donna cet ordre : “Vous ne crierez pas et ne ferez pas entendre votre voix [et qu'il ne sorte pas de votre bouche une parole] jusqu'à ce que je vous dise : Criez ! - Alors vous crierez.” Ils firent tourner l'Arche de Yahweh autour de la ville en en faisant une fois le tour, puis rentrèrent au camp et y passèrent la nuit. Josué se leva de bon matin et les prêtres prirent l'Arche de Yahweh. Et les sept prêtres qui portaient sept trompes en corne de bélier devant l'Arche de Yahweh marchaient en sonnant sans interruption de la trompe ; les hommes armés allaient devant eux et l'arrière-garde suivait l'Arche de Yahweh. On sonnait continûment de la trompe. Le deuxième jour, ils firent une fois le tour de la ville, puis retournèrent au camp. Ainsi ils agirent de la sorte six jours durant. Au septième jour, ils se levèrent dès l'aube et firent le tour de la ville, [selon ce cérémonial], sept fois : [ce jour-là seulement ils firent sept fois le tour de la ville]. Or, à la septième fois, les prêtres sonnèrent de la trompe et Josué dit au peuple : “Criez, car Yahweh vous livre la ville. La ville sera dévouée par anathème à Yahweh des armées, elle et tout ce qu'elle renferme ; seule Rahab la prostituée aura la vie sauve, elle et tout ce qui est avec elle dans sa maison [car elle a caché les messagers que nous envoyâmes]. Quant à vous, gardez-vous soigneusement de ce qui est dévoué par anathème, de peur que vous ne convoitiez et n'enleviez quelque chose de ce qui est dévoué par anathème : car vous placeriez le camp d'Israël sous le coup de l'anathème et lui infligeriez malheur. Tout l'argent et tout l'or, tout objet de bronze et de fer seront consacrés à Yahweh : au trésor de Yahweh ils entreront.” Alors le peuple poussa le cri de guerre. On sonna de la trompe, et dès que le peuple entendit le son de la trompe, il poussa une immense clameur : le rempart s'effondra et le peuple grimpa à la ville, chacun droit devant soi, et ils la prirent. Et ils vouèrent par anathème, par le fil de l'épée, tout ce qui était dans la ville, hommes et femmes, adolescents et vieillards, bœufs, brebis et ânes. Aux deux hommes qui avaient exploré la région, Josué avait dit : “Entrez dans la maison de la prostituée et faites-en sortir cette femme et tout ce qui lui appartient, selon ce que vous lui avez juré.” Les jeunes gens, les explorateurs, y entrèrent et firent sortir Rahab, son père, sa mère, ses frères et tout ce qui lui appartenait - ils firent sortir tout son clan - et ils les mirent en sûreté en dehors du camp d'Israël. Ils incendièrent la ville et tout ce qui s'y trouvait sauf l'argent, l'or et tous les objets de bronze et de fer qu’ils remirent au trésor de la maison de Yahweh. Mais Josué laissa la vie sauve à Rahab la prostituée ainsi qu'à sa famille [et à tout ce qui lui appartenait], et elle a habité jusqu'aujourd'hui au milieu d'Israël, parce qu'elle avait caché les émissaires que Josué avait envoyé reconnaître Jéricho. En ce temps-là Josué fit prononcer devant Yahweh le serment suivant : “Maudit soit l'homme qui se lèvera - et rebâtira cette ville ! Qu'au prix de son aîné il la fonde - et qu'au prix de son dernier il en pose les portes !” Yahweh fut avec Josué, dont la renommée se répandit dans tout le pays. Les Fils d'Israël commirent une violation de l'anathème. Achan, fils de Charmi, fils de Zabdi, fils de Zaré, de la tribu de Juda, prit de ce qui avait été dévoué par anathème. Et la colère de Yahweh s'enflamma contre les Fils d'Israël. Josué envoya de Jéricho des hommes à Haï qui est [près de Bethaven], à l'orient de Béthel et il leur dit : “Montez reconnaître le pays.” Et les hommes montèrent reconnaître Haï. Ils revinrent vers Josué et lui dirent : “Que le peuple ne monte pas tout entier ; qu'environ deux mille hommes ou trois mille hommes montent pour attaquer Haï. Ne conduis pas là tout le peuple, car ces gens-là sont peu nombreux.” Environ trois mille hommes du peuple y montèrent, mais s’enfuirent devant les hommes d'Haï. Les hommes d'Haï leur tuèrent environ trente-six hommes ; ils les pourchassèrent depuis la porte de la ville jusqu'à Sabarim et les tuèrent dans la descente. Le cœur du peuple se fondit et devint de l'eau. Josué déchira ses vêtements et tomba la face contre terre devant l'Arche de Yahweh jusqu'au soir, lui et les anciens d'Israël, et ils répandirent de la poussière sur leurs têtes. Et Josué dit : “Ah ! Seigneur Yahweh, pourquoi donc as-tu fait passer le Jourdain à ce peuple, pour nous livrer aux mains de l'Amorrhéen, pour nous perdre ? Ah ! si nous avions pris le parti de rester dans l'Outre-Jourdain ! De grâce, Seigneur, que dirai-je maintenant qu'Israël a tourné le dos devant ses ennemis ? Le Cananéen et tous les habitants de la région vont l'apprendre : ils nous entoureront et effaceront notre nom de la terre. Et que feras-tu de ton grand Nom ?” Yahweh dit à Josué : “Lève-toi ! pourquoi donc restes-tu prostré sur ta face ? Israël a péché ; ils ont transgressé mon alliance que je leur avais départie ; ils ont pris de ce qui était dévoué par anathème ; [ils ont dérobé ; ils ont menti ;] ils l'ont placé dans leurs bagages. Les Fils d'Israël ne pourront tenir en face de leurs ennemis, ils tourneront le dos devant leurs ennemis, parce qu'ils sont devenus anathèmes. Je ne serai plus avec vous, à moins que vous ne détruisiez l'anathème du milieu de vous. Debout ! Sanctifie le peuple. Tu diras : Sanctifiez-vous pour demain, car ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël : Un anathème est au milieu de toi, Israël ; tu ne seras pas capable de tenir devant tes ennemis, jusqu'à ce que vous ayez écarté l'anathème du milieu de vous ! Vous vous approcherez donc au matin selon vos tribus. La tribu que Yahweh aura désignée par le sort approchera par clans. Le clan que Yahweh aura désigné par le sort approchera par maisons. La maison que Yahweh aura désignée par le sort approchera homme par homme. Et l'homme qui aura été désigné comme anathème sera brûlé au feu [lui et tout ce qui lui appartient] ; parce qu'il a transgressé l'alliance de Yahweh et commis une infamie en Israël.” Josué se leva de très bon matin et fit approcher Israël selon ses tribus : la tribu de Juda fut prise par le sort. Il fit approcher les clans de Juda et le clan de Zaré fut pris par le sort. Il fit approcher le clan de Zaré par maisons et fut prise par le sort la maison de Zabdi. Il fit approcher la maison de ce dernier, homme par homme, et fut pris par le sort Achan, fils de Charmi, fils de Zabdi, fils de Zaré [de la tribu de Juda]. Et Josué dit à Achan : “Mon fils, procure donc gloire à Yahweh, le Dieu d'Israël, et donne-lui louange ! Fais-moi connaître ce que tu as fait et ne me le cache pas.” Achan répondit à Josué en ces termes : “En vérité, c'est moi qui ai péché contre Yahweh, le Dieu d'Israël : j'ai agi de telle et telle manière. Je remarquai dans le butin un magnifique manteau de Sennaar et deux cents sicles d'argent [et un lingot d'or d'un poids de cinquante sicles]. J'ai convoité et pris ces choses. Les voilà cachées en terre au milieu de la tente : l'argent est sous le manteau.” Josué dépêcha des messagers qui coururent à la tente ; et voici : le manteau était caché dans sa tente et l'argent était dessous. Ils enlevèrent ces choses du milieu de la tente et les apportèrent à Josué et à tous les Fils d'Israël ; puis ils les déposèrent devant Yahweh. Alors Josué prit Achan, fils de Zaré, et le fit monter dans la plaine d'Achor [ainsi que l'argent, le manteau et le lingot d'or : ainsi que ses fils, ses filles, ses bœufs, ses ânes, son petit bétail, sa tente et tout ce qui lui appartenait]. Tout Israël l'accompagnait. [On les fit donc monter dans la plaine d'Achor. ] Et Josué dit à Achan : “Pourquoi nous as-tu plongés dans le malheur ? Que Yahweh aujourd'hui te plonge pareillement dans le malheur !” Et tout Israël le lapida. [On les consuma par le feu et on les lapida. ] Et on éleva sur lui un grand monceau de pierres qui subsiste jusqu'aujourd'hui. Et Yahweh revint de son ardente colère. C'est pourquoi on appelle cet endroit, aujourd'hui encore, plaine d'Achor. Yahweh dit à Josué : “N'aie ni crainte ni frayeur ! Prends avec toi tous les gens de guerre et lève-toi ! Vois, je livre en ta main le roi d'Haï, son peuple, sa ville et sa région. Tu traiteras Haï et son roi comme tu as traité Jéricho et son roi. Toutefois vous en pillerez pour vous le butin et le bétail. Dispose une embuscade contre la ville par derrière elle.” Josué se leva ainsi que tous les gens de guerre pour monter à Haï. Josué choisit trente mille hommes valeureux et les envoya de nuit. Il leur donna cet ordre : “Attention ! vous allez vous mettre en embuscade contre la ville, par derrière elle ; ne vous en éloignez pas beaucoup et soyez tous prêts. Moi et tous ceux qui seront avec moi nous nous approcherons de la ville ; si alors les habitants d'Haï font une sortie contre nous comme la première fois, nous prendrons la fuite devant eux. Ils sortiront à nos trousses jusqu'à ce que nous les ayons entraînés loin de la ville. Ils diront en effet : Ils fuient devant nous comme la première fois. Et nous fuirons, en effet, devant eux. Mais vous, vous surgirez du lieu de l'embuscade et marcherez sur la ville : Yahweh, votre Dieu, la livrera en votre main. Dès que vous aurez pris pied dans la ville, vous y mettrez le feu. Selon cette consigne vous agirez. Attention ! c'est un ordre que je vous donne.” Josué les fit partir et ils allèrent à l'endroit de l'embuscade et se postèrent entre Béthel et Haï, à l'ouest d'Haï. Josué passa cette nuit-là au milieu de la plaine. Josué se leva de très bon matin et passa en revue le peuple et monta, lui avec les anciens d'Israël, en tête du peuple, à Haï. Et tout le peuple qui était avec lui monta en faisant une marche d'approche. Ils arrivèrent vis-à-vis de la ville [et campèrent au nord d'Haï : la vallée était entre eux et Haï. Il prit environ cinq mille hommes et les mit en embuscade entre Béthel et Haï, à l'ouest de la ville. Le peuple établit tout son camp, qui était au nord de la ville, et son embuscade à l'ouest de la ville. Josué passa cette nuit-là au milieu de la plaine. ] Dès que le roi d'Haï vit la chose, il fit en hâte une sortie contre Israël, pour livrer bataille, lui et tout son peuple, vers le “Carrefour” qui est devant l'Arabah. Mais il ne savait pas qu'il y avait une embuscade contre lui par derrière la ville. Josué et tout Israël se laissèrent battre par eux et s'enfuirent par le chemin du Désert. Et tout le peuple qui était dans la ville fut appelé à les poursuivre ; ils poursuivirent Josué et se laissèrent entraîner loin de la ville. Il ne resta personne dans Haï qui ne sortit aux trousses d'Israël. Ils laissèrent donc la ville ouverte et poursuivirent Israël. Yahweh dit à Josué : “Etends vers Haï le javelot qui est en ta main, car je la livrerai entre tes mains.” Et Josué étendit vers Haï le javelot qui était en sa main. Et l'embuscade surgit en vitesse de son poste ; ils se mirent à courir, dès que Josué étendit la main, pénétrèrent dans la ville, s'en emparèrent et, en hâte, mirent le feu à la ville. S'étant retournés, les gens d'Haï eurent ce spectacle : la fumée de la ville montait vers le ciel. Pour eux, il n'y avait possibilité de fuir d'aucun côté. [Alors le peuple qui fuyait par le Désert fit fête à ceux qui le poursuivaient. ] Quand Josué et tout Israël virent que l'embuscade s'était emparée de la ville et que la fumée de la ville montait, ils firent volte-face et frappèrent les gens d'Haï. Ceux de l'embuscade sortirent de la ville à leur rencontre et les gens d'Haï se trouvèrent au milieu des Israélites qui s'avançaient les uns d'un côté, les autres de l'autre, et qui les battirent au point de ne leur laisser ni un survivant ni un fugitif. Quant au roi d'Haï, l'ayant capturé vivant, ils l'amenèrent à Josué. Lorsque Israël eut achevé de tuer tous les habitants d'Haï, en rase campagne, dans le désert où ils avaient engagé la poursuite, et que tous, jusqu'au dernier, furent tombés sous le tranchant de l'épée, tout Israël revint à Haï et la passa au fil de l'épée. Le total de ceux qui tombèrent ce jour-là, hommes et femmes, fut de douze mille : tous gens d'Haï. [Josué ne ramena pas la main qui tenait tendu le javelot, jusqu'à ce qu'il eût exécuté l'anathème sur tous les habitants d'Haï. ] Toutefois les Fils d'Israël pillèrent pour eux le bétail et le butin de la ville, selon l'ordre que Yahweh avait donné à Josué. Josué brûla Haï et en fit un tell éternel, une ruine jusqu'aujourd'hui. Quant au roi d'Haï il le pendit à un arbre, jusqu'au temps du soir ; mais au coucher du soleil, sur l'ordre de Josué, on descendit son cadavre de l'arbre, on le jeta dans un trou, et l'on éleva sur lui un grand monceau de pierres, qui subsiste encore aujourd'hui. Alors Josué bâtit, sur le mont Ebal, un autel à Yahweh, le Dieu d'Israël, comme Moïse, serviteur de Yahweh, l'avait ordonné aux Fils d'Israël, selon ce qui est écrit dans le livre de la Loi de Moïse : autel de pierres brutes, sur lesquelles on n'avait pas fait passer le fer. On y offrit des holocaustes et on y immola des sacrifices d'action de grâces. Il écrivit là, sur les pierres, une copie de la Loi de Moïse, en présence des Fils d'Israël. Tout Israël, avec ses anciens, ses officiers, ses juges, se tenait de part et d'autre de l'Arche, vis-à-vis des prêtres-lévites porteurs de l'Arche de l'Alliance de Yahweh [aussi bien les métèques que les indigènes]. Une moitié était du côté du mont Garizim, l'autre du côté du mont Ebal, selon que Moïse, serviteur de Yahweh, avait prescrit de bénir le peuple d'Israël d'abord... Après quoi, il articula toutes les paroles de la loi, la bénédiction et la malédiction, selon tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi. Il n'y eut pas une parole, de toutes celles qu'avait ordonnées Moïse, que Josué n'articulât en présence de toute l'assemblée d'Israël, ainsi que des femmes, des enfants et des métèques qui faisaient route avec eux. Quand ils apprirent ces événements, tous les rois qui étaient de l'autre côté du Jourdain, dans la montagne, dans la Séphélah et sur tout le littoral de la Grande Mer en direction du Liban - Hittites, Amorrhéens, Cananéens, Phérézéens, Hévéens, Gergéséens et Jébuséens – firent une coalition pour combattre de concert contre Josué et Israël. Les habitants de Gabaon, à la nouvelle de ce qu'avait fait Josué à Jéricho et à Haï, recoururent aussi, pour leur part, à un stratagème. Ils se préparèrent des provisions ; prirent de vieux sacs pour mettre sur leurs ânes, et de vieilles outres de vin coupées et raccommodées. Ils avaient aux pieds de vieilles sandales rapiécées ; sur eux des vêtements usés ; tout le pain de leurs provisions était desséché et émietté. Ils se rendirent auprès de Josué, au camp de Galgala, et lui dirent, ainsi qu'aux hommes d'Israël : “C'est d'un pays lointain que nous arrivons. Maintenant donc faites alliance avec nous.” Les gens d'Israël répondirent à ces Hévéens : “Peut-être habitez-vous au milieu de nous : alors comment pourrions-nous faire alliance avec vous ?” Ils répondirent à Josué : “Nous sommes tes serviteurs.” Et Josué leur dit : “Qui êtes-vous et d'où venez-vous ?” Ils lui répondirent : “Tes serviteurs arrivent d'un pays très lointain, à cause du renom de Yahweh ton Dieu. Car nous avons appris sa renommée et tout ce qu'il a fait en Egypte et tout ce qu'il a fait aux deux rois des Amorrhéens, établis dans l'Outre-Jourdain, Séhon, roi d'Hésébon et Og, roi de Basan, qui résidait à Astarôth. Nos anciens et tous les habitants de notre pays nous ont dit : Emportez des provisions pour la route, allez à leur rencontre et dites-leur : Nous sommes vos serviteurs ; maintenant donc, faites alliance avec nous. Voilà notre pain : tout chaud nous l'avions emporté de nos maisons en provision, le jour où nous sommés partis pour venir vers vous ; et maintenant, le voilà sec et émietté. Voilà des outres de vin qui étaient neuves quand nous les emplîmes : et voyez, elles sont coupées ; voilà nos vêtements et nos sandales qui sont usés par l'extrême longueur de la route.” Les chefs prirent des provisions de ces gens ; mais ils n'interrogèrent point l'oracle de Yahweh. Josué leur accorda la paix et fit alliance avec eux pour qu'ils aient la vie sauve. Et les chefs de l'assemblée s'engagèrent par serment envers eux. Au bout de trois jours, après qu'ils eurent fait alliance avec eux, les Israélites apprirent que ces gens étaient leurs voisins et demeuraient au milieu d'eux. Les Fils d'Israël se mirent en route et arrivèrent dans leurs villes [le troisième jour]. Ces villes étaient Gabaon, Caphira, Béroth et Cariathiarim. Les Fils d'Israël ne les frappèrent pas parce que les chefs de l'assemblée s'étaient engagés envers eux en jurant par Yahweh, le Dieu d'Israël ; mais toute l'assemblée murmura contre les chefs. Alors les chefs dirent à toute l'assemblée : “Nous nous sommes engagés envers eux en jurant par Yahweh, le Dieu d'Israël ; maintenant donc nous ne pouvons pas les frapper. Voici ce que nous allons leur faire : nous les laisserons vivre, de peur que la Colère divine ne s'élève contre nous à cause du serment que nous leur avons fait. [Les chefs leur dirent :] “Ils vivront, mais seront fendeurs de bois et puiseurs d'eau pour toute l'assemblée.” Et ils furent fendeurs de bois et puiseurs d'eau pour l'assemblée de Yahweh jusqu'à ce jour, comme avaient dit les chefs à leur sujet. Josué les appela et leur parla en ces termes : “Pourquoi nous avoir trompés en disant : Nous demeurons très loin de vous, alors que vous demeurez au milieu de nous ? Désormais vous serez maudits : il ne manquera jamais parmi vous d'esclaves [et de fendeurs de bois et de puiseurs d'eau] pour la maison de mon Dieu.” Ils répondirent à Josué en ces termes : “On avait dûment appris à tes serviteurs ce que Yahweh, ton Dieu, avait prescrit à Moïse, son serviteur, [de vous livrer tout le pays et] d'exterminer tous les habitants du pays devant vous. Nous eûmes grande frayeur pour notre vie, à votre approche : aussi avons-nous agi de la sorte. Maintenant nous voici entre tes mains : traite-nous comme il te semblera bon et juste.” Et il les traita ainsi, les délivrant de la main des Fils d'Israël, qui ne les mirent pas à mort. En ce jour, Josué les établit fendeurs de bois et puiseurs d'eau pour l’assemblée et pour l'autel de Yahweh - jusqu'aujourd'hui - en vue du Lieu que Yahweh devait choisir. Quand Adonisédec, roi de Jérusalem, apprit que Josué avait pris Haï et l'avait dévouée en anathème - il avait traité Haï et son roi comme Jéricho et son roi - et que les habitants de Gabaon avaient fait la paix avec Israël [et étaient parmi eux], il eut peur grandement, car Gabaon était une ville considérable, comme une des villes royales [car elle était plus considérable que Haï], et tous les hommes en étaient vaillants. Alors Adonisédec, roi de Jérusalem, envoya dire à Oham, roi d'Hébron, à Pharam, roi de Jérimoth, à Zaphia, roi de Lachis, et à Dabir, roi d'Eglon : “Montez vers moi et me prêtez secours pour que nous châtiions Gabaon, parce qu'elle a fait la paix avec Josué et les Fils d'Israël.” Et, s'étant réunis, les cinq rois des Amorrhéens, le roi de Jérusalem, le roi d'Hébron, le roi de Jérimoth, le roi de Lachis, le roi d'Eglon, montèrent, eux et toutes leurs forces, assiégèrent Gabaon et l'attaquèrent. Les gens de Gabaon envoyèrent dire à Josué, au camp de Galgala : “N'abandonne pas tes serviteurs. Vite, monte vers nous et nous sauve. Aide-nous, car tous les rois des Amorrhéens, qui habitent la montagne, se sont coalisés contre nous.” Josué monta de Galgala, lui et tous les combattants : tous vaillants guerriers. Or Yahweh dit à Josué : “N'en aie pas peur, car entre tes mains je les livre ; aucun d'eux ne tiendra devant toi.” Josué fonça sur eux à l'improviste : toute la nuit il était monté depuis Galgala. Et Yahweh les réduisit à la panique devant Israël. On en fit une grande tuerie à Gabaon ; on se mit à leur poursuite dans la direction de la montée de Béthoron et on les tailla en pièces jusqu'à Azéca et Macéda. Pendant qu'ils fuyaient devant Israël, alors qu'ils étaient dans la descente de Béthoron, Yahweh lança sur eux, du ciel, de grosses pierres jusqu'à Azéca, si bien qu'ils périrent : ceux qui périrent par les pierres de grêle furent plus nombreux que n'en avait tué l'épée des Fils d'Israël. Alors Josué s'adressa à Yahweh, le jour où Yahweh livra les Amorrhéens au pouvoir des Fils d'Israël, quand Il les écrasa à Gabaon et qu'ils furent écrasés devant les Fils d'Israël. Il dit en présence d'Israël : “Soleil, arrête-toi sur Gabaon, - et toi, lune, sur la plaine d'Ajalon.” Et le soleil et la lune s'arrêtèrent immobiles - jusqu'à ce que le peuple eût assouvi sa vengeance sur ses ennemis. - Cela n'est-il pas écrit dans le Livre du Juste ? - Et le soleil se tint immobile au milieu du ciel et retarda son coucher presque un jour entier. Il n'y eut ni auparavant ni dans la suite de jour comme celui-ci, où Yahweh obéit à la voix d'un homme. Car Yahweh combattait pour Israël. Et Josué, et tout Israël avec lui, retourna au camp, à Galgala. Or ces cinq rois-là s'enfuirent et se cachèrent dans une grotte, à Macéda. On l'annonça à Josué : “On a découvert les cinq rois qui se cachent dans une grotte, à Macéda.” Et Josué dit : “Roulez de grosses pierres à l'entrée de la grotte et postez-y des hommes pour les surveiller ; quant à vous, ne vous arrêtez pas ; poursuivez vos ennemis et attaquez leur arrière-garde ; ne les laissez pas regagner leurs villes. Car Yahweh, votre Dieu, les livre entre vos mains.” Quand Josué et les Fils d'Israël eurent achevé de leur faire un immense carnage, les massacrant jusqu'au dernier - cependant des fugitifs leur avaient échappé et étaient rentrés dans les villes fortes - tout le peuple revint au camp vers Josué à Macéda, sain et sauf. Personne ne remua la langue contre les Fils d'Israël. Alors Josué dit : “Dégagez l'entrée de la caverne, faites-en sortir et m'amenez ces cinq rois.” On fit ainsi : on fit sortir de la caverne et on lui amena ces cinq rois : le roi de Jérusalem, le roi d'Hébron, le roi de Jérimoth, le roi de Lachis, le roi d'Eglon. Et quand on eut amené dehors ces cinq rois à Josué, celui-ci appela tous les Israélites et dit aux chefs des guerriers qui avaient marché avec lui : “Approchez et mettez le pied sur le cou de ces rois.” Ils approchèrent et mirent le pied sur le cou de ces rois. Josué leur dit : “N'ayez crainte ni frayeur : soyez fermes et résolus, car c'est ainsi que Yahweh traitera tous les ennemis que vous aurez à combattre.” Après quoi, Josué les frappa et les fit mourir. Puis il les pendit à cinq arbres et ils y restèrent pendus jusqu'au soir. Au coucher du soleil, Josué ordonna de les descendre des arbres. Puis on les jeta dans la grotte où ils s'étaient cachés, et l'on mit à l'entrée de grosses pierres, qui s'y trouvent aujourd'hui encore. Ce jour-là, Josué s'empara de Macéda et la frappa du tranchant de l'épée, ainsi que son roi ; il la voua en anathème, ainsi que tous ses habitants ; il ne laissa aucun survivant. Il traita le roi de Macéda comme il avait traité le roi de Jéricho. Josué, et tout Israël avec lui, passa de Macéda à Libna, qu'il attaqua. Yahweh la livra aussi, avec son roi, entre les mains d'Israël, qui la frappa du tranchant de l'épée, ainsi que tous ceux qui y vivaient, il n'y laissa aucun survivant. Il traita son roi comme il avait traité le roi de Jéricho. Josué, et tout Israël avec lui, passa de Libna à Lachis. Il mit le siège contre elle et l'attaqua. Yahweh livra Lachis entre les mains d'Israël, qui la prit le deuxième jour et la frappa du tranchant de l'épée (ainsi que tous ceux qui y vivaient), tout comme il avait fait pour Libna. Alors Horam, roi de Gézer, monta au secours de Lachis. Josué le frappa, ainsi que son peuple, jusqu'à ce qu'il ne lui restât plus de survivant. De Lachis, Josué, avec tout Israël, passa à Eglon. Ils mirent le siège contre elle et l'attaquèrent. Ils s'en emparèrent ce jour-là et la frappèrent du tranchant de l'épée. Il voua à l'anathème en ce jour-là tous ceux qui y vivaient, tout comme il avait agi pour Lachis. D'Eglon, Josué, avec tout Israël, monta à Hébron et ils l'attaquèrent. Ils s'en emparèrent et la frappèrent du tranchant de l'épée, ainsi que son roi, et toutes les villes sous sa mouvance et tous ses habitants. Il ne laissa pas un survivant, tout comme il avait fait pour Eglon. Il la voua en anathème, ainsi que tous ceux qui y vivaient. Alors Josué, avec tout Israël, revint sur Debir et l'attaqua. Il la prit, ainsi que son roi et toutes les villes sous sa mouvance. Ils les frappèrent du tranchant de l'épée et vouèrent à l'anathème tous ceux qui y vivaient. Il ne laissa pas un survivant. Comme il avait traité Hébron et son roi, ainsi traita-t-il Debir et son roi, et comme il avait traité Libna et son roi. Josué frappa donc toute la région : la montagne, le Négeb, la Séphélah et les pentes - ainsi que tous leurs rois. Il ne laissa pas un survivant. Il voua à l'anathème toute âme vivante, selon l'ordre de Yahweh, le Dieu d'Israël. Josué les frappa depuis Cadès-Barné jusqu'à Gaza, ainsi que tout le pays de Gosen, et jusqu'à Gabaon. Tous ces rois et leur territoire, Josué les prit d'un seul coup. Car Yahweh, le Dieu d'Israël, combattait pour Israël. Et Josué, avec tout Israël, revint au camp, à Galgala. Quand il apprit ces événements, Jabin, roi d'Asor, envoya des émissaires à Jobab, roi de Madon, et au roi de Séméron et au roi d'Achsaph, ainsi qu'aux rois qui étaient au Nord, dans la montagne, dans la plaine au sud de Cénéreth, dans la Séphélah et sur la hauteur de Dor, à l'Occident - Cananéens de l'Est et de l'Ouest, Amorrhéens, Hévéens, Phérézéens et Jébuséens qui sont dans la montagne, et Hittites qui sont au pied de l'Hermon, dans le territoire de Maspha. Ils partirent en campagne, accompagnés de toutes leurs armées, peuple innombrable comme le sable qui est sur le bord de la mer ; il y avait chevaux et chars en immense quantité. Tous ces rois fixèrent un lieu de rassemblement : ils vinrent camper ensemble aux eaux de Mérom, pour se mesurer avec Israël. Yahweh dit à Josué : “N'en aie point peur. Car demain, à pareille heure, je vais les livrer tous, frappés devant Israël ; tu couperas les jarrets de leurs chevaux et incendieras leurs chars.” Josué, accompagné de tous les gens de guerre, arriva subitement sur eux, aux eaux de Mérom. Ils fondirent sur eux. Et Yahweh les livre entre les mains d’Israël, qui les battit et les poursuivit jusqu'à Sidon-la-Grande, jusqu'à Maséréphoth-les-Eaux et jusqu'à la vallée de Maspha à l'Orient. On les frappa jusqu'à ce qu'il n'en restât plus un seul qui se sauvât. Josué les traita comme lui avait dit Yahweh ; il coupa les jarrets de leurs chevaux et incendia leurs chars. En revenant, Josué, en ce même temps, prit Asor et frappa son roi de l'épée : Asor, en effet, était jadis la principale ville de tous ces royaumes. Il frappa tout ce qui y vivait du tranchant de l'épée, en procédant à l'anathème ; nulle âme ne fut laissée ; quant à Asor, il l'incendia. Josué captura toutes les villes de ces rois et tous leurs rois et les frappa du tranchant de l'épée en les vouant à l'anathème selon l'ordre de Moïse, serviteur de Yahweh. Toutefois, Israël ne brûla aucune des villes sises sur des tells, à la seule exception d'Asor que Josué brûla. Les Fils d'Israël gardèrent pour eux tout le butin de ces villes ainsi que le bétail ; mais ils frappèrent du tranchant de l'épée tous les hommes, jusqu'à complète extermination ; ils ne laissèrent aucun vivant. Ce que Yahweh avait ordonné à Moïse, son serviteur, Moïse l'ordonna à Josué et Josué l'exécuta : il ne négligea rien de ce qu'avait ordonné Yahweh à Moïse. Josué s'empara de tout ce pays : la montagne, tout le Négeb, toute la terre de Gosen, le bas-pays, la vallée, la montagne d'Israël et son bas-pays, depuis la montagne Pelée qui s'élève vers Séïr jusqu’à Baal-Gad, dans la vallée du Liban, au pied du mont Hermon. il en prit tous les rois, les frappa et les occit. Longtemps Josué guerroya contre tous ces rois. Il n'y eut pas de ville qui traitât avec les Fils d'Israël (hormis les Hévéens habitant Gabaon) : toutes, ils les prirent par combat. Car de la part de Yahweh, il y eut ce dessein d'endurcir leurs cœurs pour qu'ils fissent la guerre avec Israël, afin qu'on les dévouât par anathème, de sorte qu'il n'y eût pas pour eux de pitié, mais qu'on les détruisit, selon les ordres de Yahweh à Moïse. En ce temps, Josué se mit en marche et extermina les Enacim de la montagne : d'Hébron, de Debir, d'Anab : de toute la montagne de Juda et de toute la montagne d'Israël. Avec leurs villes, Josué les voua à l'anathème. Il ne resta point d'Enacim dans le pays des Fils d'Israël : il n'en subsista qu'à Gaza, Geth et Azoth. Josué s'empara de tout le pays, selon tout ce que Yahweh avait dit à Moïse. Josué le donna en possession à Israël, chacun sa portion, selon leurs tribus. Puis le pays se reposa de la guerre. Voici les rois du pays que vainquirent les Fils d’Israël et dont ils annexèrent le territoire dans l'Outre-Jourdain, à l'Est, depuis le torrent Arnon jusqu'au mont Hermon, y compris toute l'Arabah orientale : Séhon, roi des Amorrhéens, qui habitait à Hésébon ; il dominait, depuis Aroër - situé en bordure de la vallée de l'Arnon - et depuis le milieu de la vallée, sur la moitié de Galaad jusqu'au torrent Jaboc, frontière des Fils d'Ammon ; sur l'Arabah jusqu'à la mer de Cénéreth, côté oriental, et jusqu'à la mer de l'Arabah, la mer de Sel, côté oriental, dans la direction de Bethsimoth, et au Sud au pied des pentes du Phasga. Et Og, roi de Basan, survivant des Rephaïm, qui habitait à Astarôth et à Edraï ; il dominait sur le mont Hermon, sur Salécha et sur tout le Basan, jusqu'à la frontière des Gessuriens et des Machatiens ; et sur la moitié de Galaad jusqu'à la frontière de Séhon, roi d'Hésébon. Moïse, serviteur de Yahweh, et les Fils d'Israël les battirent, et Moïse, serviteur de Yahweh, donna la région en propriété aux Rubénites, aux Gadites et à une moitié de la tribu de Manassé. Et voici les rois du pays que Josué et les Fils d'Israël battirent de ce côté-ci du Jourdain, à l’Ouest, depuis Baal-Gad, dans la vallée du Liban, jusqu'à la montagne Pelée qui s'élève vers Séïr. Josué donna ce pays aux tribus d'Israël en propriété, à chacune son lot : dans la montagne, le bas-pays, l'Arabah, les pentes, le désert, le Négeb : là habitaient Hittites, Amorrhéens, Cananéens, Phérézéens, Hévéens et Jébuséens. Le roi de Jéricho, un ; le roi de Haï, près Béthel, un ; le roi de Jérusalem, un ; le roi d'Hébron, un ; le roi de Jérimoth, un ; le roi de Lachis, un ; le roi d'Eglon, un ; le roi de Gézer, un ; le roi de Debir, un ; le roi de Géder, un ; le roi de Horma, un ; le roi d'Arad, un ; le roi de Libna, un ; le roi d'Odollam, un ; le roi de Macéda, un ; le roi de Béthel, un ; le roi de Taphua, un ; le roi d'Opher, un ; le roi d'Aphec, ville de Lasaron, un ; le roi de Madon, un ; le roi d'Asor, un ; le roi de Séméron, un ; le roi de Méron, un ; le roi d'Achsaph, un ; le roi de Thanac, un ; le roi de Mageddo, un ; le roi de Cadès, un ; le roi de Jachanan, au Carmel, un ; le roi de Dor, près de la hauteur de Dor, un ; le roi de Goyim, en Galilée, un ; le roi de Thersa, un ; Total des rois : trente et un. Josué était devenu vieux, il était avancé en âge. Yahweh lui dit : Te voilà vieux, avancé en âge, alors qu'il reste une très vaste étendue du pays à occuper. Voici le territoire restant à occuper : tous les districts des Philistins - et tous les Gessuriens - depuis la rivière qui est à l'est de l'Egypte, jusqu'au pays d'Accaron au Nord, contrée qui doit être tenue pour cananéenne : les cinq princes des Philistins, celui de Gaza, celui d'Azoth, celui d'Ascalon, celui de Geth et celui d'Accaron, ainsi que les Hévéens au Sud ; ensuite tout le pays des Cananéens depuis Maara des Sidoniens jusqu'à Aphéc, jusqu'à la frontière des Amorhéens ; le pays des Gébalites et, à l'Est, tout le Liban, depuis Baal, Gad, au pied du mont Hermon, jusqu'à l'entrée de Hamath. Tous les habitants de la montagne depuis le Liban jusqu'à Maséréphoth, tous les Sidoniens, je les chasserai devant les Fils d'Israël. Toutefois, fais par le sort répartition du pays pour Israël, comme je te l'ai prescrit. Donc partage ce pays entre les neuf tribus et la demi-tribu de Manassé. Car l'autre demi-tribu de Manassé et avec elle les Rubénites et les Gadites avaient reçu leur patrimoine que Moïse leur avait donné dans l'Outre-Jourdain, à l'Orient comme le leur avait donné Moïse, serviteur de Yahweh : le territoire depuis Aroër, situé sur le bord de la vallée de l’Arnon, et depuis la ville qui est au milieu de la vallée, tout le plateau depuis Médaba jusqu'à Dibôn, toutes les villes de Séhon, roi des Amorrhéens, qui régnait à Hésébon, jusqu'à la frontière des Fils d'Ammôn ; Galaad et le territoire des Gessuriens et des Machatiens, tout le mont Hermon et tout le Basan jusqu'à Salécha ; tout le royaume de Og, dans le Basan, qui régnait à Astarôth et à Edraï - c'était un survivant des Rephaïm. Moïse les avait vaincus et dépossédés. Mais les Fils d'Israël ne chassèrent pas les Gessuriens et les Machatiens et Gessur et Machat sont demeurés au milieu d'Israël jusqu'aujourd'hui. A la seule tribu de Lévi, on ne donna pas de possession : Yahweh, le Dieu d'Israël, était son partage, comme il le lui avait dit. Moïse avait donné à la tribu des Fils de Ruben une part selon leurs clans. Ils eurent un territoire depuis Aroër, sur le bord de la vallée de l'Arnon, et depuis la ville qui est au milieu de la vallée, et tout le plateau jusqu'à Médaba, jusqu'à Hésébon avec toutes les villes situées sur le plateau : Dibôn, Bamôth-Baal, Bêth-Baal-Maôn, Jassa, Cédimoth, Méphaath, Cariathaïm, Sabama, Sarath-Asor au mont de la Vallée, Beth-Phogor, Asedoth-ha-Phasga, Beth-Jésimoth, bref toutes les villes du plateau et tout le royaume de Séhon, roi des Amorrhéens, qui régnait à Hésébon. C'est lui que Moïse avait vaincu, ainsi que les chefs de Madian, Evi Recem, Sur, Hur et Réba, princes de Séhon, qui habitaient le pays. En plus de ces victimes, les Fils d'Israël occirent par l'épée le devin Balaam, fils de Beor. Les Fils de Ruben eurent pour frontière le Jourdain avec sa rive. Telle fut la part des Fils de Ruben, selon leurs clans : tes villes et les villages sous leur mouvance. Moïse avait donné à la tribu des Fils de Gad une part suivant leurs clans. Ils eurent ce territoire : Jaser et toutes les villes de Galaad ; la moitié du pays des Fils d'Ammôn, jusqu'à Aroër, qui est en face de Rabba ; c'est-à-dire depuis Hésébon jusqu'à Raboth-Masphé, Betonim et Mahanaïm, jusqu'aux confins de Lodebar ; dans la vallée, Beth-Haram, Beth-Nimra, Socoth, Saphon, le reste du royaume de Séhon, roi d'Hésébon ; la rive du Jourdain jusqu'à l'extrémité de la mer de Cénéreth, dans l'Outre-Jourdain, à l'Orient. Telle fut la part des Fils de Gad selon leurs clans : les villes et les villages qui en dépendent. Moïse avait donné à la demi-tribu des Manassites une part selon leurs clans. Ils eurent ce territoire : depuis Mahanaïm : tout le Basan, tout le royaume d'Og, roi de Basan et tous les douars de Jaïr en Basan, soixante villes. Et la moitié de Galaad, Astarôth et Edraï, les villes royales d'Og en Basan furent attribuées aux Fils de Machir, fils de Manassé, à la moitié des Fils de Machir, selon leurs clans. Voilà le partage qu'avait fait Moïse aux champs de Moab, dans l'Outre-Jourdain, à l'orient de Jéricho. A la tribu de Lévi Moïse ne donna pas de possession : Yahweh, le Dieu d'Israël, fut leur partage, suivant le mot de Moïse. Voici les parts que les Fils d'Israël reçurent en possession dans la terre de Canaan et que leur attribuèrent Eléazar, le prêtre, et Josué, fils de Nun, et les chefs de famille des tribus Israélites. C'est par le sort qu'ils leur attribuèrent, selon l'ordre de Yahweh transmis par Moïse relativement aux neuf tribus et demi. Moïse, en effet, avait donné leur part aux deux autres tribus et demie dans l'Outre-Jourdain et n'en avait pas donné aux Lévites au milieu des tribus ; les Fils de Joseph constituaient deux tribus : Manassé et Ephraïm. Et on ne donna pas de territoire aux Lévites dans le pays sauf des villes pour y habiter, ainsi que les pâturages qui en dépendent pour leur bétail. Les Fils d'Israël agirent conformément à l'ordre donné par Yahweh à Moïse : ils partagèrent le pays. Les Fils de Juda abordèrent Josué, à Galgala. Caleb, fils de Jéphoné, le Cénézéen, lui dit : “Tu connais la parole que Yahweh a dite à Moïse, homme de Dieu, à mon sujet et au tien, à Cadès-Barné. J'avais quarante ans quand Moïse, le serviteur de Yahweh, m'envoya de Cadès-Barné pour reconnaître le pays, et je lui ramenai un rapport sincère : alors que mes frères qui étaient montés avec moi faisaient fondre le cœur du peuple, moi j'ai accompli pleinement la volonté de Yahweh mon Dieu. Aussi, ce jour-là, Moïse fit ce serment : Le pays qu'a foulé ton pied deviendra ta propriété et celle de tes fils pour toujours, car tu as pleinement accompli la volonté de Yahweh mon Dieu. Et maintenant, voici que Yahweh m'a conservé la vie, selon sa parole ; il y a quarante-cinq ans que Yahweh a ainsi parlé à Moïse - au cours desquels Israël a fait route dans le désert. Me voici donc aujourd'hui âgé de quatre-vingt-cinq ans. Je suis encore aujourd'hui aussi robuste qu'au jour où Moïse m'envoya ; ma force d'alors et ma force d'à présent, c'est la même chose pour la guerre et pour sortir et entrer. Attribue-moi donc cette montagne dont Yahweh parla ce jour-là : car tu l'entendis alors. Là sont des Enacim et de grandes villes fortifiées : peut-être Yahweh sera-t-il avec moi et les chasserai-je suivant la promesse de Yahweh.” Or Josué le bénit et donna Hébron en possession à Caleb, fils de Jéphoné. C'est pourquoi Hébron devint la propriété de Caleb, fils de Jéphoné, le Cénézéen jusqu'aujourd'hui, parce qu'il avait pleinement accompli la volonté de Yahweh, le Dieu d'Israël. Le nom d'Hébron auparavant était : Cariath-Arbé : ce fut l'homme le plus grand chez les Enacim. Puis le pays se reposa de la guerre. Le lot échu à la tribu des Fils de Juda, selon leurs clans, se situa vers la frontière d'Edom, vers le désert de Sin, au Midi, dans l'extrême Sud. Leur frontière méridionale partait de l'extrémité de la Mer salée, depuis la langue de mer qui regarde le Midi, se dirigeait vers le sud de la montée d'Akrabbim, traversait Sin, montait au midi de Cadès-Barné, passait par Esron et montait à Addar, s'infléchissait vers Carcaa, passait par Asmon, débouchait au Torrent d'Egypte, et aboutissait à la mer. Telle sera votre frontière méridionale. A l'Orient, la limite était la Mer Salée jusqu'à l'embouchure du Jourdain. La limite du côté nord commençait à la langue de mer, à l'embouchure du Jourdain. Elle montait à Beth-Agla, passait au nord de Beth-Araba, montait à la Pierre-de-Boën, fils de Ruben, puis montait à Débir, depuis la plaine d'Achor, et tournait vers le Galgala, qui est en face de la montée d'Adommim, laquelle est au sud du Torrent ; puis elle passait aux eaux d'Aïn-Sémès et aboutissait à Aïn-Rogel. Elle remontait ensuite le ravin de Ben-Ennom, venant du Sud au flanc des Jébuséens - c'est Jérusalem - gravissait le faite de la montagne qui est devant le ravin d'Ennom, du côté de l'Ouest et à l'extrémité septentrionale de la vallée des Rephaïm. Du sommet de la montagne, la limite s'infléchissait vers la source des eaux de Néphtoa, se dirigeait vers les forêts du mont Ephron et tournait du côté de Baala - c'est Cariathiarim. De Baala la limite tournait à l'Occident vers la montagne de Séïr, longeait par le Nord le flanc du mont Jarim - c'est Cheslon - descendait à Bethsamès, traversait Thamna, puis se dirigeait vers le côté nord d'Accaron, tournait vers Sécrona, passait par le mont Baala, aboutissait à Jebnéel pour se terminer à la mer. La limite occidentale était la Grande Mer, avec son littoral. Telles étaient les frontières des Fils de Juda, tout autour, selon leurs clans. A Caleb, fils de Jéphoné, on donna une part au milieu des Fils de Juda, suivant l'ordre de Yahweh à Josué, à savoir la Ville d'Arbé, père d'Enac : c'est Hébron. Caleb en expulsa les trois Fils d'Enac. Sesaï, Ahiman et Tholmaï, descendants d'Enac. De là il monta vers les habitants de Débir. Le nom de Débir, auparavant, était Cariath Sépher. Caleb dit : “A qui réduira Cariath Sépher et s'en emparera, je donnerai pour femme ma fille Axa.” Othoniel, fils de Cénez et frère de Caleb, prit la ville et Caleb lui donna pour femme sa fille Axa. Lorsqu'elle arriva chez son mari il la poussa à demander à son père un champ. Elle descendit de son âne. Et Caleb lui dit : “Qu'as-tu ?” Elle répondit : “Fais-moi un cadeau : puisque tu m'as reléguée au pays du Négeb, donne-moi une source d'eau.” Et il lui accorda Goullath-d'en-Haut et Goulath-d'en-Bas. Tel fut le patrimoine de la tribu des Fils de Juda, selon leurs clans. Les villes situées à l'extrémité du territoire de la tribu des Fils de Juda, aux confins d'Edom, dans le Négeb, étaient : Cabséel, Arad, Jagur, Cina, Dimona, Adada, Cadès, Asor, Jethnam ; Ziph, Télem, Baloth, Asor-la-Neuve, Cariath-Hesron - qui est Asor - Amam, Sama, Molada, Asergadda, Hassemon, Bethphélet, Hasersual, Bersabée et les villes qui en dépendent, Baala, Awim, Esem, Eltholad, Césil, Horma, Siceleg, Médémena, Sensenna, Lebaoth, Sélim, Aïn-Rimmon. Total des villes : vingt-neuf avec leurs villages. Dans la Séphélah : Estaol, Saréa, Aséna, Zanoé, Aïn-Gannim, Taphua, Enaïm, Jérimoth, Odollam, Socho, Azéca, Saraïm, Adithaïm, Gédéra avec ses parcs : quatorze villes avec leurs villages. Sanan, Hadassa, Magdal-Gad, Déléan, Masépha, Jecthel, Lachis, Bascath, Eglon, Chebbon, Léhéman, Cethlis, Gideroth, Beth-Dagon, Naama et Macéda : seize villes avec leurs villages. Labana, Ether, Asan, Jephtha, Esna, Nésib, Céïla, Achzib, Marésa : neuf villes avec leurs villages. Accaron avec les localités et villages qui en dépendent ; d'Accaron jusqu'à la mer tout ce qui se trouve du côté d'Azoth, ainsi que les villages adjacents ; Azoth, avec les localités et villages qui en dépendent ; Gaza, avec les localités et villages qui en dépendent, jusqu'au Torrent d'Egypte, et à la Grande Mer, avec son littoral. Dans la montagne : Samir, Jéther, Socoth, Danna, Cariath-Sépher - aujourd'hui Débir - Anab, Istémo, Anim, Gosen, Olon et Gilo : onze villes avec leurs villages ; Arab, Duma, Esaan, Janum, Beth-Thaphua, Aphéca, Athmatha, Cariath-Arbé - aujourd'hui Hébron et Sior : neuf villes avec leurs villages ; Maon, Carmel, Ziph, Jota, Jezraël, Jucadam, Zanoé, Accaïn, Gabaa, Thamna : dix villes avec leurs villages ; Halhul, Beth-Sour, Gédor, Mareth, Beth-Anoth, Eltécon : six villes avec leurs villages ; Thécua, Ephrata - c'est Bethléem - Phagor, Etam, Koulon, Tatam, Thobés, Karem, Galem, Baither, Manocho : onze villes avec leurs villages. Cariath-Baal - c'est Cariathiarim - et Arebba : deux villes avec leurs villages. Dans le désert : Beth-Araba, Meddin, Sachacha, Nebsan, Ville-du-Sel, Aïn Gadda : six villes avec leurs villages. Quant aux Jébuséens qui habitaient Jérusalem, les Fils de Juda ne furent pas capables de les chasser : aussi les Jébuséens restent-ils aujourd'hui encore à Jérusalem. La limite des fils de Joseph fut depuis le Jourdain en face de Jéricho, à l'Orient ; elle montait de Jéricho dans la montagne, vers le désert de Béthel-Luz ; elle sortait de Béthel, passait vers le territoire des Archéens, à Astarôth, descendait à l'Ouest vers le territoire des Jéphlétiens, jusqu'en lisière de Bethoron-le-Bas, et jusqu'à Gézer, et aboutissait à la mer. Les Fils de Joseph, Manassé et Ephraïm reçurent leur lot. Le territoire des Fils d'Ephraïm, selon leurs clans, fut le suivant : la limite de leur part fut Astarôth-Addar, jusqu'à Bethoron-le-Haut, et elle aboutissait à Machméthath au Nord, puis la limite tournait à l'Orient vers Thanath-Siloh qu'elle franchissait vers l'Orient de Janoé ; elle descendait de Janoé à Astarôth et à Nuaratha, touchait Jéricho et aboutissait au Jourdain. De Taphua la limite allait vers l'Ouest au torrent de Cana et aboutissait à la Mer. Tel était le lot de la tribu des Fils d'Ephraïm selon leurs clans, outre les villes réservées aux Fils d'Ephraïm au milieu du patrimoine des Fils de Manassé : toutes ces villes et leurs villages. On ne chassa point les Cananéens habitant Gézer et ils demeurent, aujourd'hui encore, au milieu d'Ephraïm, mais astreints à la corvée. Le sort tomba pour la tribu de Manassé : c'était l'aîné de Joseph. A Machir, aîné de Manassé et père de Galaad, échut le Galaad et le Basan, car c'était un homme de guerre. Aux autres fils de Manassé échurent des lots selon leurs clans ; aux fils d'Abiézer, aux Fils de Hélec, aux Fils d'Esriel, aux Fils de Sichem, aux Fils de Hépher, et aux Fils de Semida : c'étaient les enfants mâles de Manassé, fils de Joseph, selon leurs clans. Salphaad, fils de Hépher, fils de Galaad, fils de Machir, fils de Manassé, n'eut pas de fils, mais des filles. Voici leurs noms : Maala, Noa, Hégla, Melcha, Thersa. Elles se présentèrent devant le prêtre Eléazar, devant Josué, fils de Nun, et devant les chefs, en disant : “Yahweh a commandé à Moïse de nous donner un domaine au milieu de nos frères.” Et il leur donna, suivant l'ordre de Yahweh, un domaine au milieu des frères de leur père. Dix lots échurent donc à Manassé, en plus du pays de Galaad et du Basan, situé dans l'Outre-Jourdain, car les filles de Manassé obtinrent un domaine au milieu de leurs frères. Quant au pays de Galaad, il appartint aux autres descendants de Manassé. La limite de Manassé fut depuis le versant du Machméthath, qui est en face de Sichem ; elle allait au Sud vers Yasub, la source de Taphua, Manassé possédait le territoire de Taphua, mais la ville de Taphua, sur la frontière de Manassé, appartenait aux Fils d'Ephraïm. La limite descendait au torrent de Cana ; (au sud du torrent, étaient les villes d'Ephraïm, outre celles qu'avait Ephraïm au milieu des villes de Manassé ; le territoire de Manassé était au nord du torrent) et la dite limite aboutissait à la Mer. Au Midi, Ephraïm ; au Nord, Manassé. Leur frontière était la Mer. Ils confinaient à Aser au Nord et à Issachar à l'Orient. Et Manassé eut dans Issachar et dans Aser : Bethsan, avec ses filiales, Jéblaam avec ses filiales, Dor avec ses filiales, Thénac avec ses filiales, Mageddo avec ses filiales et le tiers du Naphath. Mais les Fils de Manassé ne purent occuper ces villes et les Cananéens se décidèrent à demeurer dans ce pays. Quand les Fils d'Israël devinrent forts, ils soumirent les Cananéens à la corvée mais ne s'acharnèrent point à les chasser. Les Fils de Joseph dirent à Josué : “Pourquoi m'as-tu assigné comme propriété un seul lot, une seule part, alors que je constitue un peuple nombreux, tant, jusqu'à présent, Yahweh m’a béni ?” Josué leur répondit : “Si tu formes un peuple nombreux, monte à la forêt : tu feras là du défrichement, [au pays des Phérézéens et des Rephaïm], puisque la montagne d'Ephraïm est trop étroite pour toi.” Les Fils de Joseph dirent : “La montagne nous suffit pas ; d'autre part il y a des chars de fer chez tous les Cananéens qui habitent la région de la plaine - chez ceux de Bethsan et des villes sous sa mouvance, et chez ceux de la plaine de Jezraël.” Josué répondit à la maison de Joseph [à Ephraïm et à Manassé] : “Tu formes un peuple nombreux et ta force est grande. Tu n'auras qu'un lot : car une montagne t'appartiendra : c'est un territoire boisé, tu le défricheras ; et tu occuperas ses limites, car tu ne chasseras pas les Cananéens, qui ont des chars de fer et qui sont forts.” Toute la communauté des Fils d'Israël se rassembla à Silo ; ils y installèrent la tente de la rencontre : le pays leur était assujetti. Or chez les Fils d'Israël restaient encore sept tribus auxquelles on n'avait pas assigné leur lot. Josué dit aux Fils d'Israël : “Jusques à quand vous montrerez-vous paresseux à aller occuper le pays que vous a donné Yahweh, le Dieu de vos pères ? Choisissez trois hommes par tribu : je les veux envoyer : ils se lèveront, parcourront le pays et en dresseront le plan, correspondant à leur possession ; puis ils reviendront vers moi. Ils se le partageront en sept parts. Juda restera dans son territoire, au Midi ; la maison de Joseph, dans le sien, au Nord. Quant à vous, vous dresserez le plan du pays en sept parts et m'apporterez ici le résultat. Alors je jetterai pour vous le sort, là en présence de Yahweh, notre Dieu. Car il n'y a pas de part pour les Lévites au milieu de vous, puisque c'est le sacerdoce de Yahweh qui est leur part. Quant à Gad, Ruben et la demi-tribu de Manassé, ils ont déjà reçu leur part de l'autre côté du Jourdain, à l'Orient : Moïse, serviteur de Yahweh, la leur a donné.” Les hommes se levèrent et se mirent en route. A ceux qui partaient dresser le plan du pays, Josué donna cet ordre : “Allez parcourir le pays et en dresser le plan ; puis revenez vers moi, et ici je jetterai pour vous le sort en présence de Yahweh, à Silo.” Ces hommes s'en furent, rayonnèrent dans le pays et, dans un livre, en dressèrent le plan, quant aux villes, en sept parties. Puis ils apportèrent le résultat à Josué [au camp, à Silo]. Et Josué jeta pour eux le sort à Silo en présence de Yahweh. [Là, Josué partagea le pays aux Fils d'Israël, selon leurs portions territoriales. ] Le premier, sortit le lot de la tribu des Fils de Benjamin, selon leurs clans ; et les confins de leur lot se trouvèrent entre les Fils de Juda et les Fils de Joseph. Leur limite du côté septentrional partait du Jourdain, montait sur le flanc nord de Jéricho, gravissait la région montagneuse vers l'Ouest et aboutissait au désert Béthaven. De là elle gagnait Luz, sur le flanc sud de Luz - aujourd'hui Béthel ; elle descendait depuis Astarôth-Addar, vers la montagne qui est au midi de Béthoron-le-Bas. Puis son tracé s'infléchissait, du côté occidental, en direction du Sud : partant de la montagne située en face de Béthoron, au Midi, elle aboutissait à Cariathiarim, ville des Fils de Juda. Tel était le côté occidental. Le côté méridional partait de l'extrémité de Cariath-Baal ; la frontière courait à l'Occident et se dirigeait vers la source des eaux de Nephtoa ; puis elle descendait à la base de la montagne qui fait face à la vallée de Ben-Ennom, à l'extrémité septentrionale de la plaine des Rephaïm ; elle descendait la vallée d'Ennom, au flanc sud du Jébuséen ; elle descendait à Aïn-Rogel. Elle tirait vers le Nord, débouchait à Aïn-Sémés, puis Galgala, qui est vis-à-vis de la montée d'Adommim ; descendait à la Pierre-de-Boën, fils de Ruben ; passait au nord du coteau vis-à-vis de Beth-Araba, et descendait dans l'Arabah, passait au nord du coteau de Beth-Agla et aboutissait à la langue septentrionale de la Mer Salée à l'extrémité sud du Jourdain. Telle était la limite méridionale. Le Jourdain fixait la limite du côté oriental. Telle fut la part des Fils de Benjamin selon leurs clans, avec les limites qui la circonscrivent. Voici les villes de la tribu des Fils de Benjamin, selon leurs clans : Jéricho, Beth-Agla, Emek-Casis, Beth-Araba, Samaraïm, Béthel, Avim, Aphara, Ophéra, Képhar-Emona, Ophni et Gabée : douze villes avec les villages qui en dépendent. Gabaon, Rama, Béroth, Mesphé, Caphara, Amosa, Récem, Jaréphel, Tharéla, Séla, Eleph, Jébus - aujourd'hui Jérusalem - Gabaath et Cariath : quatorze villes avec leurs villages. Telle fut la part des Fils de Benjamin selon leurs clans. Le deuxième lot échut à Siméon, à la tribu des Fils de Siméon, selon leurs clans ; leur possession fit enclave dans celle des Fils de Juda. En partage ils eurent : Bersabée, Sabée, Molada, Haser-Sual, Bala, Asem, Eltholad, Béthul, Harma, Siceleg, Beth-Marcha-Both, Hasersusa, Beth-Lebaoth, Sarohen : treize villes et leurs villages ; Aïn-Remmon, Talka, Athar, Asan : quatre villes avec leurs villages et tous les villages qui se trouvent autour de ces villes, jusqu'à Baalath-Béer ou Ramath du Négeb. Telle fut la possession de la tribu des Fils de Siméon, selon leurs clans. La possession des Fils de Siméon fut prise sur la portion des Fils de Juda, vu que le lot des Fils de Juda était trop grand pour eux ; ce fut donc au milieu de la part de ceux-ci que les Fils de Siméon reçurent la leur. Le troisième lot échut aux Fils de Zabulon selon leurs clans. Le territoire en leur possession allait jusqu'à Sarid. Leur limite montait, vers l'Ouest, à Mérala et touchait Debbaseth, vers le torrent qui est devant Jéconam. Du côté de l'Est, vers le soleil levant, elle prenait, à partir de Sarid, la direction du territoire de Céseleth-Thabor, gagnait Dabereth et montait à Japhié. De là elle passait à l'Est, au soleil levant, vers Geth-Hépher, Thacasin, gagnait Remmon et tirait sur Noa. Puis elle tournait au nord de Hanathon pour aboutir à la vallée de Jephtahel, et Catheth, Naalol, Séméron, Jedala, Bethléem : douze villes avec leurs villages. Telle était la possession des Fils de Zabulon selon leurs clans : ces villes-là avec leurs villages. A Issachar échut le quatrième lot, aux Fils d'Issachar, selon leurs clans. Leur territoire comprenait : Jezraël, Casaloth, Sunem, Hapharaïm, Séon, Anaharath, Rabboth, Césion, Abès, Rameth, Aïn-Gannim, Aïn Hadda et Beth-Phésès. La limite touchait le Thabor, Séhésima, Bethsamès et son point d'arrivée était le Jourdain : seize villes avec leurs villages. Telle fut la part de la tribu des Fils d'Issachar selon leurs clans : les villes avec leurs villages. Le cinquième lot échut à la tribu des Fils d'Aser, selon leurs clans. Leur territoire comprenait : Halcath, Chali, Béten, Axaph, Elmélech, Amaad et Messal. Leur limite touchait le Carmel à l'Ouest et la rivière Labanath. Puis elle tournait, vers l'Est, à Beth-Dagon, touchait à Zabulon et à la vallée de Jephtahel, au Nord. Elle allait ensuite à Beth-Emec et Néhiel, s'avançait vers Caboul, au Nord. Abran, Rohob, Hamon, Cana jusqu'à Sidon-la-Grande. La limite tournait vers Ramah jusqu'à la ville-forteresse de Tyr ; elle tournait vers Hosa et aboutissait à la mer. Meheleb, Achziba, Accho, Aphec et Rohob : vingt villes avec leurs villages. Telle fut la possession de la tribu des Fils d'Aser, selon leurs clans : les villes signalées avec leurs villages. Le sixième lot échut aux Fils de Nephtali selon leurs clans. Leur limite était : en partant de Héleph et de Elon-Besa-Anannim, Adommim-de-la-Passe, Jebnaël, jusqu'à Lécum, puis elle aboutissait au Jourdain. Elle tournait vers l'Occident, à Azanoth-Thabor, et de là gagnait Hucuca ; touchait Zabulon au Sud, Aser à l'Ouest et le Jourdain au soleil levant. Les villes fortes étaient : Assédim, Ser, Emath, Reccath, Cénéreth, Edéma, Arama, Asor, Cédès, Edraï, Aïn-Hasor, Jéron, Magdalel, Horem, Beth-Anath, Bethsamès : dix-neuf villes avec leurs villages. Telle fut la part de la tribu des Fils de Nephtali selon leurs clans : les villes et leurs villages. A la tribu des Fils de Dan selon leurs clans échut le septième lot. Le territoire de leur possession comprenait : Saraa, Esthaol, Hir-Sémès, Sélébin, Ajalon, Jéthéla, Elon, Themna, Acron, Elthécé, Gebbéthon, Balaath, Jud, Bené-Barach, Geth-Remmon, Mé-Jarcon, Arécon, avec le territoire en face de Joppé. Mais le territoire des Fils de Dan devint trop étroit pour eux. Alors les Fils de Dan montèrent attaquer Lésem et s'en emparèrent et la passèrent au fil de l'épée. Ils en prirent possession et s'y établirent. Ils l'appelèrent Lésem-Dan, selon le nom de Dan, leur père. Telle fut la possession de la tribu des Fils de Dan selon leurs clans : les villes indiquées avec leurs villages. Quand ils eurent achevé de partager le pays en ses territoires, les Fils d'Israël allouèrent à Josué, fils de Nun, un domaine au milieu d'eux, selon l’ordre de Yahweh : ils lui donnèrent la ville qu'il demanda, Thamnath-Saré, dans la montagne d'Ephraïm. Il restaura la ville et y resta. Telles sont les parts que distribuèrent par le sort Eléazar, le prêtre, Josué, fils de Nun, et les chefs de famille des tribus des Fils d'Israël, à Silo, en présence de Yahweh, à l'entrée de la tente de la rencontre. Ainsi ils achevèrent le partage du pays. Yahweh parla à Josué en ces termes : “Parle aux Fils d'Israël de la sorte : Choisissez les villes de refuge dont je vous ai parlé par l'organe de Moïse, pour que s'y enfuie le meurtrier qui a tué par imprudence, involontairement. Elles vous serviront d'asile contre le vengeur du sang. Il fuira vers l'une de ses villes, se tiendra à l'entrée de la porte de la ville et racontera son cas aux oreilles des anciens de cette ville. Ils l'accueilleront dans leur ville, lui assigneront un endroit pour qu'il habite avec eux. Que si le vengeur du sang le poursuit, ils ne livreront pas le meurtrier en sa main, car c'est sans dessein qu'il a frappé son prochain : il n'avait pas contre lui de haine précédemment. Il devra rester dans cette ville jusqu'à sa comparution devant l'assemblée aux fins de jugement : puis jusqu'à la mort du grand-prêtre en fonction en ces jours-là. Alors le meurtrier retournera en sa ville et en sa maison, en la ville d'où il s'était enfui.” Ils déclarèrent donc inviolables : Cédès en Galilée, dans la montagne de Nephtali ; Sichem, dans la montagne d'Ephraïm ; Cariath-Arbé, qui est Hébron, dans la montagne de Juda. Et de l'autre côté du Jourdain, ils choisirent, dans la tribu de Ruben, Bosor, dans le désert, sur le plateau ; Ramoth-en-Galaad, dans la tribu de Gad ; Gaulon-en-Basan, dans la tribu de Manassé. Ce furent les villes assignées à tous les Fils d'Israël, ainsi qu'aux métèques en résidence parmi eux, pour que tout homicide par imprudence pût y fuir et qu'il ne mourût pas de la main du vengeur du sang, avant sa comparution en présence de l'assemblée [à fins de jugement]. Les chefs de famille des Lévites abordèrent Eléazar le prêtre, Josué, fils de Nun, et les chefs de famille des tribus des Fils d'Israël et leur parlèrent en ces termes, à Silo, au pays de Canaan : “Yahweh a prescrit, par l'organe de Moïse, de nous donner des villes pour y résider ainsi que leurs banlieues pour notre bétail.” Alors les Fils d'Israël prélevèrent sur leur territoire, pour les Lévites, selon l'ordre de Yahweh, ces villes et leurs banlieues. On tira au sort pour les clans des Caathites. Il échut à la fraction des Lévites que sont les descendants du prêtre Aaron treize villes des tribus de Juda, de Siméon et de Benjamin ; aux autres Caathites, selon leurs clans, il échut dix villes prises dans les tribus d'Ephraïm, de Dan et de la demi-tribu de Manassé. Aux Fils de Gerson, selon leurs clans, il échut treize villes prises dans les tribus d'Issachar, d'Aser, de Nephtali et de Manassé en Basan. Aux Fils de Merari, selon leurs clans, il échut douze villes dans les tribus de Ruben, Gad et Zabulon. Les Fils d'Israël donnèrent donc aux Lévites par le sort ces villes ainsi que leurs banlieues, comme l'avait prescrit Yahweh par l'organe de Moïse. On donna dans la tribu des Fils de Juda et dans celle des Fils de Siméon les villes suivantes désignées nominativement. Elles furent pour les Fils d'Aaron, qui faisaient partie des clans des Caathites, fraction des Lévites - car c'est à eux qu'échut le premier lot. On leur donna Arbé - le père d'Enac - c'est-à-dire Hébron, dans la montagne de Juda, avec la banlieue qui l'entoure. Quant à la campagne arable de la ville et à ses villages, on les donna en propriété à Caleb, fils de Jéphoné. Aux descendants du prêtre Aaron, on attribua Hébron, ville d’asile pour meurtrier, ainsi que sa banlieue ; Libna, avec sa banlieue ; Jéther, avec sa banlieue ; Estémo, avec sa banlieue ; Hôlon, avec sa banlieue ; Dabir, avec sa banlieue ; Asan, avec sa banlieue ; Jéta, avec sa banlieue ; Bethsamès, avec sa banlieue : neuf villes prises dans ces tribus. Dans la tribu de Benjamin : Gabaon, avec sa banlieue ; Gabaa, avec sa banlieue ; Anathôt, avec sa banlieue ; Almon, avec sa banlieue : quatre villes. Total des villes des descendants d'Aaron, les prêtres : treize villes, avec leurs banlieues. Quant aux clans des Caathites-Lévites, c'est-à-dire ceux qui restaient encore des Fils de Caath, les villes qui leur échurent furent détachées de la tribu d'Ephraïm. On leur donna Sichem, ville d'asile pour le meurtrier, avec sa banlieue, dans la montagne d'Ephraïm ; Gézer, avec sa banlieue ; Gibsaïm, avec sa banlieue ; Bethorôn, avec sa banlieue : quatre villes. De la tribu de Dan : Elthéco, avec sa banlieue ; Gabathon, avec sa banlieue ; Ajalon, avec sa banlieue ; Geth-Remmôn, avec sa banlieue : quatre villes. De la demi-tribu de Manassé, Thanach, avec sa banlieue ; Jéblaam, avec sa banlieue ; deux villes. Total des villes : dix avec leurs banlieues pour le restant des clans des Caathites. Et pour les descendants de Gerson, autre fraction des clans lévitiques, on détacha de la demi-tribu de Manassé Gaulon-en-Basan, ville d'asile pour le meurtrier, ainsi que sa banlieue ; et Astaroth, avec sa banlieue : deux villes. De la tribu d'Issachar : Césion, avec sa banlieue ; Dabéreth, avec sa banlieue ; Jaramoth, avec sa banlieue ; Aïn-Gannim, avec sa banlieue : quatre villes. De la tribu d'Aser : Masal, avec sa banlieue ; Abdôn, avec sa banlieue ; Helcath, avec sa banlieue ; Rohob, avec sa banlieue : quatre villes. De la tribu de Nephtali : Cédés-en-Galilée, ville d'asile pour le meurtrier, ainsi que sa banlieue ; Hamoth, avec sa banlieue ; Carthan, avec sa banlieue : trois villes. Total des villes des Gersonites selon leurs clans : treize villes avec leurs banlieues. Pour les clans des Fils de Merari, reste des Fils des Lévites, on prit de la tribu de Zabulon : Jecnam, avec sa banlieue ; Cartha, avec sa banlieue ; Damna, avec sa banlieue et Naalol, avec sa banlieue : quatre villes. Et de l'autre côté du Jourdain, en face de Jéricho, on prit de la tribu de Ruben, Béser, dans le désert, sur le plateau, ville d'asile pour le meurtrier, avec sa banlieue ; Jahsa, avec sa banlieue ; Qedemoth avec ses dépendances et Méphaath avec sa banlieue : quatre villes. De la tribu de Gad, Ramoth-en-Galaad, ville d'asile pour meurtriers, ainsi que sa banlieue ; Mahanaïm, avec sa banlieue ; Hésébon, avec sa banlieue ; Jazer, avec sa banlieue : quatre villes. Total des villes des Fils de Merari selon leurs clans - ils formaient le reste des clans lévitiques : douze villes composaient leur lot. Total des villes lévitiques au milieu du territoire des Israélites : quarante-huit villes, avec leurs banlieues. Chacune de ces villes comportait la ville et la banlieue alentour ; ainsi pour toutes les villes indiquées. Yahweh donna donc à Israël tout le pays qu'il avait juré de donner à leurs pères ; ils en prirent possession et l'habitèrent. Yahweh leur procura de la tranquillité de tous côtés, exactement comme il l'avait juré à leurs pères. Devant eux, aucun de leurs ennemis ne put tenir. Yahweh livra tous leurs ennemis entre leurs mains. Il ne tomba rien de toutes les promesses qu'avait faites Yahweh à la Maison d'Israël : tout s'accomplit. Alors Josué convoqua les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé et leur dit : “Vous avez observé tout ce que vous commanda Moïse, serviteur de Yahweh, et écouté ma voix pour tous les ordres que je vous donnai. Vous n'avez point abandonné vos frères depuis fort longtemps, jusqu'aujourd'hui et fidèlement vous avez tenu l'ordre de Yahweh votre Dieu. Mais maintenant Yahweh votre Dieu a accordé de la tranquillité à vos frères, comme il le leur avait promis. Retournez donc à vos tentes, dans le territoire que vous avez en propre et que Moïse, serviteur de Yahweh, vous a donné dans l'Outre-Jourdain. Seulement faites bien attention de mettre en pratique le commandement et la Loi que Moïse, serviteur de Yahweh, vous a donnés : d'aimer Yahweh votre Dieu, de marcher en toutes ses voies, d'observer ses commandements, de vous attacher à lui et de le servir de tout votre cœur et de toute votre âme.” Alors Josué les bénit et les congédia. Ils s’en furent à leurs tentes. A une moitié de la tribu de Manassé, Moïse avait donné une part en Basan, et à l'autre moitié Josué avait attribué une part avec ses frères, du côté opposé du Jourdain, à l'Ouest. De plus, quand Josué les renvoya à leurs tentes et les bénit, il leur parla en ces termes : “Avec de grands biens, vous retournez à vos tentes : avec un très nombreux bétail, avec de l'argent, de l'or, du bronze, du fer, des vêtements en très grande quantité. Partagez avec vos frères le butin pris à vos ennemis.” Ainsi les Fils de Ruben, les Fils de Gad et la demi-tribu de Manassé s'en retournèrent d'auprès des Fils d'Israël ; ils quittèrent Silo, au pays de Canaan, pour gagner le pays de Galaad, le pays qui leur appartenait en propre, dont ils avaient pris possession, selon l'ordre de Yahweh, transmis par Moïse. Arrivés aux districts du Jourdain, qui sont dans le pays de Canaan, les Fils de Ruben, les Fils de Gad et la demi-tribu de Manassé y construisirent un autel, au bord du Jourdain, un autel imposant. Les Fils d'Israël l'apprirent. On disait : “Voici que les Fils de Ruben, les Fils de Gad et la demi-tribu de Manassé ont construit cet autel vis-à-vis du pays de Canaan, vers les districts du Jourdain, en face des Fils d'Israël.” Les Fils d'Israël l'ayant appris, toute leur communauté s'assembla à Silo, pour monter leur faire la guerre. Les Fils d'Israël envoyèrent aux Fils de Ruben, aux Fils de Gad et à la demi-tribu de Manassé, au pays de Galaad, le prêtre Phinées, fils d'Eléazar, et, avec lui, dix chefs, un chef pour chacune des tribus d'Israël - ceux-ci étaient chacun à la tête d'une famille parmi les clans d'Israël. Parvenus auprès des Fils de Ruben, des Fils de Gad et de la demi-tribu de Manassé, au pays de Galaad, ils leur dirent : “Ainsi a parlé toute la communauté de Yahweh : Quelle est cette infidélité que vous avez commise envers le Dieu d'Israël, en vous détournant, aujourd'hui, de Yahweh, puisque vous vous êtes bâti un autel, en vous révoltant aujourd'hui contre Yahweh ? Etait-ce trop peu pour nous que le crime de Phogor, dont nous ne sommes pas encore purifiés aujourd'hui et qui a déchaîné le fléau sur la communauté de Yahweh ? Et vous, aujourd'hui, vous vous détourneriez de Yahweh ! Voilà ce qui arrivera : aujourd'hui vous vous rebellerez contre Yahweh, mais demain il sévira contre toute la communauté d'Israël. Que si le pays qui vous appartient est impur, passez au pays qui appartient à Yahweh, où réside la Tente de Yahweh, et établissez-vous au milieu de nous. Mais ne vous révoltez pas contre Yahweh et ne nous impliquez pas dans la rébellion, en vous érigeant un autel rival de l'autel de Yahweh notre Dieu. N'est-ce pas Achan, fils de Zaré, qui avait violé l'anathème ? Et pourtant n'est-ce pas sur toute la communauté d'Israël que vint la colère ? Il n'a pas péri pour son crime !” Les Fils de Ruben, les Fils de Gad et la demi-tribu de Manassé répondirent en ces termes aux chefs des clans d'Israël : “El, Dieu, Yahweh - El, Dieu, Yahweh - sait et Israël, de son côté, doit le savoir : si cela est arrivé par rébellion et infidélité envers Yahweh, qu'il ne nous sauve pas aujourd'hui. Si c'est dans cet esprit que nous nous sommes bâti un autel, de façon à nous détourner de Yahweh, en y offrant holocauste et oblation, ou en y faisant des sacrifices pacifiques, que Yahweh en demande compte ! Mais, pour sûr, c'est par une crainte née de la considération suivante, que nous avons agi ainsi. Nous pensions : Un jour vos fils pourraient dire aux nôtres : Qu'avez-vous à faire avec Yahweh, le Dieu d'Israël ? Car Yahweh a mis une frontière, le Jourdain, entre nous et vous, Fils de Ruben et Fils de Gad : vous n’avez aucune part avec Yahweh. Et ainsi vos fils seraient cause que les nôtres cesseraient de craindre Yahweh. Aussi avons-nous pensé : Nous nous ferons 'un Témoignage', en construisant cet autel, non pour offrir holocaustes et sacrifices, mais qui soit un témoin entre nous et vous et entre nos descendants communs attestant que nous célébrons le culte de Yahweh en sa présence, par nos holocaustes, nos sacrifices et nos offrandes pacifiques. Alors un jour vos fils ne pourront pas dire aux nôtres : Vous n'avez aucune part avec Yahweh. Nous avons pensé : Si un jour on disait cela à nous ou à nos descendants, nous riposterions : Considérez la forme de l'autel de Yahweh qu'ont faite nos pères, non pour l'holocauste ou le sacrifice, mais pour qu'elle soit un témoin entre nous et vous. Loin de nous l'idée d'être rebelles à Yahweh ou de nous détourner de lui aujourd'hui en construisant un autel pour l'holocauste, l'oblation ou le sacrifice, rival de l'autel de Yahweh notre Dieu, qui se trouve devant sa Tente.” Quand le prêtre Phinées et les chefs de la communauté et les chefs de clans d'Israël qui étaient avec lui eurent entendu les paroles dites par les Fils de Ruben, les Fils de Gad et les Fils de Manassé, ils donnèrent leur approbation. Et le prêtre Phinées fils d'Eléazar dit aux Fils de Ruben, aux Fils de Gad et aux Fils de Manassé : “Aujourd'hui nous savons que Yahweh est au milieu de nous, car vous n'avez pas commis cette rébellion contre Yahweh : de la sorte vous avez sauvé les Fils d'Israël de la main de Yahweh.” Le prêtre Phinées fils d'Eléazar et les chefs revinrent de chez les Fils de Ruben, et les Fils de Gad, du pays de Galaad, au pays de Canaan, chez les Fils d'Israël, et leur rapportèrent cette réponse. Elle plut aux Fils d'Israël, qui bénirent Dieu et ne parlèrent plus de partir en guerre contre ces gens pour dévaster le pays qu'habitaient les Fils de Ruben et les Fils de Gad. Les Fils de Ruben et les Fils de Gad appelèrent l'autel 'Témoignage', parce que, disait-on, c'est un témoignage entre nous que Yahweh est notre Dieu. Longtemps après que Yahweh eut donné du repos à Israël en le délivrant de tous ses ennemis alentour, comme Josué était devenu vieux, avancé en âge, il convoqua tout Israël, ses anciens, ses chefs, ses juges et ses officiers et leur dit : “Je suis vieux, avancé en âge. Quant à vous, vous avez vu tout ce qu'a fait Yahweh votre Dieu, à toutes ces nations pour les rejeter devant vous, car c'est Yahweh, votre Dieu, qui combattait pour vous. Voyez : je vous ai réparti par le sort, comme possession pour vos tribus, ces peuples qui subsistent encore de tous les peuples que j'ai détruits depuis le Jourdain jusqu'à la Grande Mer, au couchant. Yahweh votre Dieu lui-même les repoussera et chassera devant vous, et vous prendrez possession de leur territoire, comme Yahweh votre Dieu vous l'a dit. Mais faites de grands efforts pour observer et accomplir tout ce qui est écrit dans le Livre de la Loi de Moïse, ne vous en écartez ni à droite ni à gauche ; n'ayez pas commerce avec ces nations qui subsistent encore avec vous ; ne faites pas mention du nom de leurs dieux ; ne faites pas serment par eux ; ne les servez pas et ne vous prosternez pas devant eux. Mais attachez-vous à Yahweh votre Dieu. Ainsi avez-vous fait jusqu'à ce jour ; aussi Yahweh a-t-il chassé devant vous de grandes et puissantes nations, et devant vous, personne n'a pu tenir jusqu'à ce jour. Un seul d'entre vous en pourchassait mille, car c'était Yahweh, votre Dieu, qui combattait pour vous, comme il vous l'avait promis. Mettez donc bien votre attention à aimer Yahweh votre Dieu ! Mais si, vous détournant, vous vous commettiez avec le reste de ces nations qui subsistent avec vous, et contractiez mariage avec elles, et vous mêliez à elles et elles à vous, sachez bien que Yahweh votre Dieu ne continuera pas à chasser devant vous ces nations : elles seront pour vous un rets, un piège, un fouet pour vos flancs, des épines dans vos yeux, jusqu'à ce que vous disparaissiez de cette bonne terre que vous a donnée Yahweh votre Dieu. Quant à moi, je vais aujourd'hui prendre le chemin de tout le monde. Reconnaissez de tout votre cœur et de toute votre âme qu'il n'est rien tombé de toutes les promesses que vous avait faites Yahweh votre Dieu : tout s'est accompli en votre faveur ; pas un mot n'en est tombé. Or, de même que vous est arrivé tout le bien que Yahweh votre Dieu vous avait promis, de même il fera venir sur vous toutes les menaces, jusqu'à vous exterminer de cette bonne terre que Yahweh votre Dieu vous a donnée, si vous transgressez l'alliance de Yahweh votre Dieu, qu'il vous a prescrite, et que vous alliez servir d'autres dieux et vous prosterner devant eux. Alors s'enflammera contre vous la colère de Yahweh et rapidement vous périrez du bon pays qu'il vous a donné.” Josué assembla à Sichem toutes les tribus d'Israël. Il convoqua les anciens d'Israël, ses chefs, ses juges et ses officiers qui se tinrent en présence de Dieu. Alors Josué dit à tout le peuple : “Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël : C'est de l'autre côté du Fleuve qu'habitaient jadis vos pères, Tharé, père d'Abraham et de Nachor, et ils servaient d'autres dieux. Je pris votre père Abraham de l'autre côté du Fleuve et le fis marcher dans tout le pays de Canaan ; je multipliai sa race ; je lui donnai Isaac. A Isaac je donnai Jacob et Esaü. A Esaü je donnai la montagne de Séïr, pour qu'il se l'appropriât. Quant à Jacob et ses fils, ils descendirent en Egypte. Là ils devinrent un grand peuple, nombreux et puissant, et les Egyptiens les maltraitèrent. J'envoyai alors Moïse et Aaron et frappai l'Egypte 'par les signes' que j'y opérai. Puis je vous ai fait sortir et j'ai fait sortir vos pères d'Egypte et vous êtes arrivés à la mer. Mais les Egyptiens ont poursuivi vos pères, avec charrerie et chevaux, vers la mer des Roseaux. Alors ils implorèrent Yahweh et il mit les ténèbres entre vous et les Egyptiens et fit venir sur eux la mer qui les recouvrit. Vous avez vu de vos yeux ce que je fis aux Egyptiens. Puis vous avez habité longtemps au désert. Ensuite je vous introduisis au pays des Amorrhéens qui habitaient dans l'Outre-Jourdain. Ils vous ont combattus, mais je les livrai entre vos mains et vous avez conquis leur territoire et je les ai détruits devant vous. Alors Balac, fils de Séphor, roi de Moab, se leva et fit la guerre à Israël ; il envoya chercher Balaam, fils de Beor, pour vous maudire. Mais je ne voulus pas écouter Balaam : il dut vous bénir et je vous délivrai de sa main. Puis ayant traversé le Jourdain, vous êtes venus du côté de Jéricho : les citoyens de Jéricho ont combattu contre vous - Amorrhéens, Phérézéens, Cananéens, Hittites, Gergéséens, Hévéens, Jébuséens : je les livrai entre vos mains. J'envoyai en avant de vous des frelons qui ont chassé devant vous les deux rois des Amorrhéens. Cela n'est dû ni à ton épée ni à ton arc. Je vous ai donné un pays qui ne vous coûta pas de peine et des villes que vous n'avez pas bâties et où vous vous êtes installés ; vous mangez vignes et oliviers que vous n'avez pas plantés. Maintenant donc craignez Yahweh et le servez parfaitement et sincèrement. Ecartez les dieux qu'ont servis vos pères, de l'autre côté du Fleuve et en Egypte, et servez Yahweh. S'il vous déplaît de servir Yahweh, choisissez en ce jour qui vous voulez servir : ou les dieux que servaient vos pères de l'autre côté du Fleuve, ou les dieux des Amorrhéens, dont vous habitez le pays. Moi-même et ma famille, nous voulons servir Yahweh.” Le peuple répondit en ces termes : “Loin de nous d'abandonner Yahweh pour servir d'autres dieux. Car c'est Yahweh, notre Dieu, qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d'Egypte [de la maison des esclaves, et qui a opéré à nos yeux ces grands prodiges], et nous a gardés pendant tout le chemin que nous avons parcouru et parmi toutes les nations où nous sommes passés. Yahweh a chassé devant nous tous les peuples et les Amorrhéens qui habitaient le pays. Nous aussi, nous voulons servir Yahweh, car c'est lui qui est notre Dieu.” Josué dit au peuple : “Vous ne serez pas capables de servir Yahweh : car c'est un Dieu saint ; un Dieu jaloux ; il ne supportera pas vos rébellions et vos péchés. Que si vous abandonnez Yahweh pour servir les dieux de l'étranger, il se retournera, vous fera du mal et vous anéantira après vous avoir fait du bien.” Le peuple répondit à Josué : “Non, c'est Yahweh que nous voulons servir.” Alors Josué dit au peuple : “Vous êtes témoins contre vous-mêmes que vous avez fait choix de Yahweh pour le servir.” Ils répondirent : “Oui.” “Ecartez donc les dieux de l'étranger qui sont au milieu de vous et tournez vos cœurs vers Yahweh, le Dieu d'Israël.” Et le peuple dit à Josué : “C'est Yahweh notre Dieu que nous voulons servir ; c'est à sa voix que nous obéirons.” Ce jour, Josué conclut une alliance pour le peuple et lui donna un statut et un droit, à Sichem. Josué écrivit ces paroles dans le Livre de la Loi de Dieu. Puis il prit une grande pierre et l'érigea là, sous le chêne qui est dans le sanctuaire de Yahweh, et Josué dit à tout le peuple : “Voici, cette pierre servira de témoin contre nous, car elle a entendu toutes les paroles que Yahweh a dites avec nous. Elle servira de témoin contre vous, pour que vous ne reniiez point votre Dieu.” Puis Josué renvoya le peuple, chacun dans son domaine. Après ces événements, Josué, fils de Nun, serviteur de Yahweh, mourut, à l'âge de cent dix ans. On l'enterra dans le territoire qu'il avait reçu en partage, à Thamnath-Saré, dans la montagne d'Ephraïm, au nord du mont Gaas. Israël servit Yahweh, pendant toute la vie de Josué et toute la vie des anciens qui survécurent à Josué et qui avaient connu toute l'action de Yahweh opérée en faveur d'Israël. Les os de Joseph, que les Fils d'Israël avaient apportés d'Egypte, on les enterra à Sichem, dans la portion de terrain que Jacob avait achetée cent kesitas aux fils d'Hémor, père de Sichem, et qui était devenue propriété des Fils de Joseph. Eléazar aussi, le fils d'Aaron, mourut : on l'ensevelit à Gabaa de Phinées, son fils, auquel elle avait été donnée dans la montagne d'Ephraïm.
Après la mort de Josué, les Israélites consultèrent Yahweh, disant : “Qui de nous montera le premier contre le Cananéen pour le combattre ?” Et Yahweh répondit : “C'est Juda qui montera : voici que je lui livre ce pays.” Alors Juda dit à Siméon son frère : “Monte avec moi dans mon lot pour combattre le Cananéen ; puis à mon tour j'irai avec toi dans ton lot.” Et Siméon alla avec lui. Juda monta donc et Yahweh livra en ses mains le Cananéen et le Phérézéen ; ils battirent à Bézec dix mille hommes. Ayant trouvé Adoni-Sédeq à Bézec, ils le combattirent et battirent le Cananéen et le Phérézéen. Adoni-Sédeq s'enfuit, mais ils le poursuivirent, le prirent et lui coupèrent les pouces des mains et des pieds. Adoni-Sédeq dit alors : “Soixante-dix rois, les pouces des mains et des pieds coupés, ramassaient les miettes sous ma table : Dieu me rétribue selon mes œuvres !” On le conduisit à Jérusalem où il mourut. Les fils de Juda assiégèrent Jérusalem, la prirent et la passèrent au fil de l'épée ; quant à la ville, ils la livrèrent au feu. Puis les fils de Juda descendirent combattre les Cananéens qui habitaient la montagne, le Négeb et la Séphélah. Juda marcha contre les Cananéens qui habitaient Hébron, dont le nom était autrefois Cariath-Arbé ; ils battirent Sésaï, Ahiman et Tholmaï. De là, il marcha contre les habitants de Debir, dont le nom était autrefois Cariath-Sépher ; et Caleb dit : “A qui battra Cariath-Sépher, je donnerai ma fille Axa pour femme.” Or Othoniel, fils de Cénez, parent de Caleb, plus jeune que lui, la prit, et il lui donna sa fille Axa pour femme. Lorsqu'elle arriva, Othoniel l'incita à demander à son père un champ ; elle descendit de son âne, et Caleb lui dit : “Qu'as-tu ?” Elle lui répondit : “Accorde-moi une bénédiction : puisque tu m'établis dans une région du Négeb, donne-moi des sources d'eau.” Et Caleb lui donna les sources supérieures et les sources inférieures. Les fils de Hobab le Cinéen, parent de Moïse, montèrent de la Ville des palmiers, avec les fils de Juda, dans le désert de Juda au sud d'Arad, et ils allèrent habiter avec les Amalécites. Juda alla avec Siméon son frère battre les Cananéens habitant Sephaath ; l'ayant vouée à l'anathème, on appela cette ville Horma. Mais Juda ne put déposséder Gaza ni son territoire, Ascalon ni son territoire, Accaron ni son territoire ; il ne put en effet chasser les habitants de la plaine, car ils avaient des chars de fer. Mais Yahweh fut avec Juda, qui occupa la montagne. Ils donnèrent à Caleb Hébron, comme l'avait dit Moïse, et il en expulsa les trois fils d'Enac. Quant aux Jébuséens habitant Jérusalem, les fils de Benjamin ne purent les chasser ; et les Jébuséens habitèrent Jérusalem, au milieu des Benjaminites, jusqu'aujourd'hui. La maison de Joseph monta elle aussi vers Béthel, et Yahweh fut avec eux. La maison de Joseph envoya une reconnaissance aux abords de Béthel, dont le nom était autrefois Luz. Les guetteurs virent un homme qui sortait de la ville et lui dirent : “Indique-nous comment entrer dans la ville, et nous te ferons grâce.” et il leur indiqua comment entrer dans la ville. Ils passèrent la ville au fil de l'épée ; quant à cet homme et à toute sa famille, ils les laissèrent aller. Cet homme alla au pays des Hittites, et construisit une ville qu'il nomma Luz ; c'est son nom jusqu'aujourd'hui. Mais Manassé n'expulsa pas les habitants de Bethsan et dépendances, ni ceux de Thanac et dépendances, ni les habitants de Dôr et dépendances, ni ceux de Jéblaam et dépendances, ni ceux de Mageddo et dépendances : les Cananéens se maintinrent dans ce pays. Mais quand Israël devint plus fort, il assujettit les Cananéens à la corvée, sans nullement les chasser. Ephraïm ne chassa pas non plus les Cananéens qui habitaient Gézer, et les Cananéens demeurèrent au milieu de lui à Gézer. Zabulon n'expulsa pas les habitants de Cétron ni ceux de Naalol, et les Cananéens demeurèrent au milieu de lui, mais ils furent soumis à la corvée. Aser n'expulsa pas les habitants d'Accho, ni ceux de Sidon, ni Meheleb, ni Achziba, ni Aphec, ni Rohob. Et les Asérites demeurèrent au milieu des Cananéens habitant le pays, car ils ne purent les expulser. Nephtali n'expulsa pas les habitants de Bethsamès, ni ceux de Beth-Anath, et demeura au milieu des Cananéens habitant ce pays ; mais les habitants de Beth-Samès et de Beth-Anath furent soumis à la corvée en sa faveur. Les Amorrhéens refoulèrent les fils de Dan vers la montagne et ne leur permirent pas de descendre dans la plaine. Et les Amorrhéens se maintinrent à Har-Harès, Ajalon et Sélébin. Mais quand la main de la maison de Joseph se fit plus lourde, ils furent soumis à la corvée. Or le territoire des Edomites s'étend depuis la montée d'Acrabbim vers Séla et au-dessus. Un ange de Yahweh monta de Galgala à Béthel et dit : “Voici ce que dit Yahweh : Je vous ai fait monter d'Egypte et entrer dans le pays que j'ai juré à vos pères ; j'avais dit : Jamais je ne romprai mon alliance avec vous ; mais vous, vous ne conclurez pas d'alliance avec les habitants de ce pays, vous détruirez leurs autels. Mais vous n'avez pas écouté ma voix : qu'avez-vous fait là ? Aussi ai-je dit : Je ne les chasserai pas devant vous ; ils seront pour vous des oppresseurs, et leurs dieux vous seront un piège.” Quand l'ange de Yahweh eut adressé ces paroles à tous les fils d'Israël, le peuple, élevant la voix, pleura. Ils nommèrent ce lieu Bôkîm et y offrirent un sacrifice à Yahweh. Josué renvoya le peuple, et les fils d'Israël allèrent, chacun dans son héritage, occuper le pays. Le peuple servit Yahweh pendant tous les jours de Josué et tous les jours des anciens qui survécurent à Josué, qui avaient vu toute la grande œuvre de Yahweh accomplie en faveur d'Israël. Josué, fils de Nun, serviteur de Yahweh, mourut à l'âge de cent dix ans ; et on l'ensevelit dans les limites de son domaine, à Thamnath-Hérès, sur la montagne d'Ephraïm, au nord du mont Gaas. Puis toute cette génération fut aussi réunie à ses pères. Et après eux se leva une génération nouvelle, qui ne connaissait pas Yahweh ni l'œuvre qu'il avait accomplie en faveur d'Israël. Et les fils d'Israël firent ce qui est mal aux yeux de Yahweh, ils servirent les Baals. Ils délaissèrent Yahweh, qui les avait fait sortir du pays d'Egypte ; ils allèrent vers des dieux étrangers, d'entre les dieux des peuples qui les entouraient ; ils les adorèrent, et irritèrent Yahweh. Ils délaissèrent Yahweh et servirent Baal et Astarté. Alors la colère de Yahweh s'enflamma contre Israël : il les livra à des pillards qui les pillèrent ; il les vendit à leurs ennemis d'alentour ; et ils ne purent désormais résister à leurs ennemis. Partout où ils sortaient, la main de Yahweh leur était hostile, comme l'avait dit Yahweh, comme le leur avait juré Yahweh ; et ils étaient dans une grande anxiété. Alors Yahweh suscitait des juges qui les délivraient de la main de ceux qui les pillaient. Mais, même leurs juges, ils ne les écoutaient pas, car ils se prostituaient à des dieux étrangers et les adoraient ; ils abandonnaient vite la route qu'avaient suivie leurs pères, dociles aux ordres de Yahweh : ils n'agissaient pas ainsi. Lorsque Yahweh leur suscitait des juges, Yahweh était avec le juge et les sauvait de leurs ennemis pendant tous les jours du juge : car il avait pitié de leurs gémissements, provoqués par leurs oppresseurs et leurs persécuteurs. Mais, après la mort du juge, ils recommençaient, agissant plus mal que leurs pères : allant vers des dieux étrangers pour les servir et les adorer ; ils ne laissaient rien tomber de leurs agissements ni de leur conduite endurcie. Alors la colère de Yahweh s'enflamma contre Israël, et il dit : Puisque cette nation transgresse mon alliance que j'avais prescrite à ses pères, et qu'elle n'écoute pas ma voix, pour ma part, je ne chasserai plus personne devant eux, de ces nations qu'a laissées Josué quand il est mort. Ce fut pour éprouver par elles Israël : suivraient-ils les voies de Yahweh en y marchant, comme les avaient suivies leurs pères, ou non ? Yahweh laissa donc tranquilles, sans hâter leur expulsion, ces nations qu'il n’avait pas livrées aux mains de Josué. Voici les nations que Yahweh laissa tranquilles pour éprouver par elles Israël, tous ceux qui n'avaient pas connu les guerres de Canaan : ce fut uniquement pour instruire les générations des fils d'Israël, afin de leur enseigner le combat - du moins à ceux qui auparavant ne les connaissaient pas. Les cinq tyrans des Philistins, tous les Cananéens, les Sidoniens et les Hittites habitant la montagne du Liban, depuis le mont Hermon jusqu'à l'entrée de Hamath. Ils servirent à éprouver Israël, pour savoir s'ils obéiraient aux commandements que Yahweh avait prescrits à leurs pères par Moïse. Les fils d'Israël demeurèrent donc au milieu des Cananéens, des Hittites, des Amorrhéens, des Phérézéens, des Hévéens et des Jébuséens ; ils prirent leurs filles pour femmes ; à leurs fils ils donnèrent leurs propres filles ; et ils servirent leurs dieux. Les fils d'Israël firent ce qui est mal aux yeux de Yahweh : oubliant Yahweh leur Dieu, ils servirent les Baals et les Aschéras. Alors la colère de Yahweh s'enflamma contre Israël et il les livra aux mains de Chusan-Rasathaïm, roi d'Edom ; les fils d'Israël servirent Chusan-Rasathaïm pendant huit ans. Alors les fils d'Israël crièrent vers Yahweh et Yahweh leur suscita un libérateur pour les délivrer : Othoniel, fils de Cénez, parent de Caleb, plus jeune que lui. L'esprit de Yahweh fut sur lui et il fut juge d'Israël ; il marcha au combat ; Yahweh livra en ses mains Chusan-Rasathaïm, roi d'Edom, et sa force l'emporta sur Chusan-Rasathaïm. Le pays fut en repos pendant quarante ans, et Othoniel, fils de Cénez, mourut. Mais les Israélites recommencèrent à faire ce qui est mal aux yeux de Yahweh ; alors Yahweh fortifia Eglôn, roi de Moab, contre Israël, parce qu'ils faisaient ce qui est mal aux yeux de Yahweh. Il s'adjoignit les fils d'Ammon et Amalec et entra en campagne ; il battit Israël et en occupa la Ville des palmiers. Et les Israélites servirent Eglôn, roi de Moab, pendant dix-huit ans. Les fils d'Israël crièrent vers Yahweh, et Yahweh leur suscita un libérateur, Aod, fils de Géra, Benjaminite, qui était gaucher. Les fils d'Israël envoyèrent par lui le tribut à Eglôn, roi de Moab. Aod s'était fait une épée à double tranchant, longue d'une coudée : il la ceignit sous ses vêtements, sur le flanc droit. Il offrit donc le tribut à Eglôn, roi de Moab : or Eglôn était un homme très gras. Après qu'il eut achevé de présenter le tribut, il renvoya la foule de ceux qui l'avaient apporté. Mais lui-même revint depuis les idoles qui sont près de Galgala, et dit : “J'ai quelque chose de secret pour toi, ô roi.” Celui-ci dit : “Chut !” et tous ceux qui se tenaient auprès de lui sortirent. Aod s'approcha de lui, qui se tenait dans la chambre haute et fraîche servant à lui seul. Aod dit : “C'est une parole de Dieu que j'ai pour toi.” Le roi se leva donc de son trône. Alors Aod, avançant la main gauche, prit son épée de dessus son flanc droit, et l'enfonça dans son ventre ; la poignée même entra après la lame, et la graisse se referma sur la lame, car il ne retira pas l'épée de son ventre ; et la lame sortit par derrière. Puis Aod sortit par le hall, après avoir clos les portes de la chambre haute derrière lui en les fermant à clef. Lui sorti, les serviteurs d'Eglôn vinrent voir : les portes de la chambre haute étaient fermées à clef ; ils dirent : “Sans doute se couvre-t-il les pieds dans la chambre fraîche.” Et ils attendirent jusqu'à en être troublés : il n'ouvrait toujours pas les portes de la chambre haute ; alors ils prirent la clef et ouvrirent : leur maître gisait à terre, mort. Pendant qu'ils tergiversaient, Aod fuyait ; dépassant les idoles, il se sauva à Séïrath. En arrivant, il sonna de la trompette dans la montagne d'Ephraïm ; et les Israélites descendirent avec lui de la montagne, lui à leur tête. Il leur dit : “Suivez-moi vite, car Yahweh livre vos ennemis, Moab, en votre main.” Ils descendirent derrière lui, occupèrent les gués du Jourdain en direction de Moab et ne laissèrent passer personne. Ils battirent Moab en ce temps-là, environ dix mille hommes, tous robustes et tous vaillants ; et il ne s'en échappa aucun. En ce jour-là, Moab fut humilié sous la main d'Israël, et le pays fut en repos pendant quatre-vingts ans. Après lui, il y eut Samgar, fils d'Anath ; il frappa les Philistins, au nombre de six cents, avec un aiguillon à bœufs, et lui aussi délivra Israël. Mais les Israélites continuèrent de faire ce qui est mal aux yeux de Yahweh, après la mort d'Aod. Alors Yahweh les livra aux mains de Jabin, roi de Canaan, qui régnait à Asor ; le chef de son armée était Sisara, qui résidait à Haroseth-des-Goyïm. Les fils d'Israël crièrent vers Yahweh, car il avait neuf cents chars de fer et opprimait les fils d'Israël depuis vingt ans. Or il y avait une prophétesse, Débora, femme de Lépidoth, qui jugeait Israël en ce, temps-là ; elle siégeait sous le Palmier-de-Débora, entre Rama et Béthel, sur la montagne d'Ephraïm ; et les fils d'Israël montaient vers elle pour les jugements. Elle manda Barac, fils d'Abinoëm, de Cédès-de-Nephtali, et lui dit : “Voici ce qu'ordonne Yahweh : Va, porte-toi sur la montagne du Thabor, et prends avec toi dix mille hommes d'entre les Nephtalites et les Zabulonites ; je conduirai vers toi, au torrent du Cison, Sisara, chef de l'armée de Jabin, ses chars et sa multitude, et je le livrerai en tes mains.” Barac lui dit : “Si tu veux venir avec moi, j'irai ; mais si tu ne veux pas venir avec moi, je n'irai pas, [car j'ignore le jour où l'ange de Yahweh me donnera le succès].” Elle lui répondit : “Certes, j'irai avec toi ; mais la gloire ne sera pas pour toi dans la voie où tu marches, car c'est aux mains d'une femme que Yahweh livrera Sisara.” Puis Débora se leva et alla avec Barac à Cédès. De Cédès Barac convoqua Zabulon et Nephtali ; dix mille hommes montèrent sur ses traces et Débora monta avec lui. Or Hébèr le Cinéen s'était séparé des Cinéens, des fils de Hobab, parent de Moïse ; il avait dressé sa tente vers le chêne qui se trouve à Sennin près de Cédès. On annonça à Sisara que Barac, fils d'Abinoëm, était monté à la montagne du Thabor ; alors Sisara rassembla toute sa charrerie, neuf cents chars de fer, et tous ses hommes qui étaient avec lui, depuis Haroseth-des-Goyïm, le long du torrent du Cison. Et Débora dit à Barac : “Debout ! car voici le jour où Yahweh t'a livré Sisara ; voici que Yahweh sort devant toi.” Alors Barac descendit de la montagne du Thabor, dix mille hommes derrière lui. Et Yahweh épouvanta Sisara, toute sa charrerie et toute son armée devant Barac. Alors Sisara, descendant de son char, s'enfuit à pied. Barac poursuivit les chars et l'armée jusqu'à Haroseth-des-Goyïm ; toute l'armée de Sisara fut passée au fil de l'épée, il n'en resta pas même un. Sisara s'enfuit à pied, du côté de la tente Jahel : car il y avait la paix entre Jabin, roi d'Asor, et Hébèr le Cinéen. Jahel sortit au-devant de Sisara et lui dit : “Détourne-toi, mon seigneur, détourne-toi vers moi ; ne crains pas.” Sisara entra chez elle, dans sa tente, et elle le couvrit d'une peau. Il lui dit : “Donne-moi à boire un peu d'eau, je t'en prie, car j'ai grand'soif.” Elle ouvrit l'outre de lait, lui donna à boire et le couvrit. Et il lui dit : “Tiens-toi à l'entrée de la tente : si quelqu'un vient, t'interroge et dit : N'y a-t-il pas quelqu'un ici ? réponds : Il n'y a personne.” Et Jahel, femme d'Hébèr, prit un piquet de la tente, saisit de sa main un marteau, s'approcha de lui en secret et lui enfonça le piquet dans la tempe en se précipitant à terre. Lui, profondément endormi, défaillit et mourût. Et voici Barac poursuivant Sisara : Jahel sortit à sa rencontre et lui dit : “Viens, je vais te montrer l'homme que tu cherches.” Il entra chez elle : Sisara gisait mort, le piquet dans la tempe. Dieu humilia donc ce jour-là Jabin, roi de Canaan, devant les fils d'Israël. Et la main des fils d'Israël alla toujours s'appesantissant sur Jabin, roi de Canaan, jusqu'à ce qu'ils eussent détruit Jabin, roi de Canaan. Or en ce jour-là, Débora et Barac, fils d'Abinoëm, chantèrent, disant : Lorsque dans Israël les chefs prirent la tête, - lorsque au combat souffrit le peuple de Yahweh... Ecoutez, rois ! prêtez l'oreille, princes ! - car moi, c'est pour Yahweh que je vais dire un chant ! Yahweh, lorsque tu sortis de Séïr, - lorsque tu t'avanças des campagnes d'Edom, La terre trembla et les cieux frémirent, - et les nuées dégouttèrent d'eau ; Les montagnes ruisselèrent à l'aspect de Yahweh, - à l'aspect de Yahweh, le Dieu d'Israël. Aux jours de Samgar, fils d'Anath, - les caravanes avaient cessé... Les voyageurs suivaient des sentiers détournés ; les chefs manquaient en Israël, Ils manquaient, - avant que tu te lèves, Débora, - que tu te lèves, princesse en Israël ! Alors on choisissait des dieux étrangers, - alors on choisissait Baals et Astartès ; On ne voyait ni pour cinq villes un bouclier, - ni une lance pour quarante milliers en Israël. Mon esprit se porte vers les chefs d'Israël, - qui se dévouent parmi le peuple de Yahweh : Chevauchant de blanches ânesses, - assis sur des tapis, ils vont sur le chemin, Aux clameurs de la foule rangée entre les puits : - on y raconte les bienfaits de Yahweh, - les bienfaits de son empire en Israël. Lève-toi, lève-toi, Débora ! - Fais lever le peuple par milliers ! - Debout, Barac ! capture ceux qui t'ont fait captif ! Descendent alors les survivants des princes ; - le peuple de Yahweh descend pour lui avec les nobles. D'Ephraïm, des chefs sont dans la vallée ; - son frère Benjamin est parmi ses troupes. De Machir, descendent des nobles, - et de Zabulon, les piétons aux verges d'airain. Et les chefs d'Issachar sont avec Débora, - et Nephtali, avec Barac, - dans la vallée se lance sur ses pas. Aux ruisseaux de Ruben, - quels grands débats du cœur ! Pourquoi es-tu resté entre tes enclos - à écouter la flûte parmi les troupeaux ? Aux ruisseaux de Ruben, - quels grands débats du cœur ! Au delà du Jourdain Galaad reste couché. - Mais Dan, pourquoi va-t-il au loin sur des navires ? Aser reste installé aux rives de la mer, - et tout près de ses criques il demeure couché ! Mais Zabulon s'expose et brave la mort, ainsi que Nephtali, aux abords de la plaine. Les rois sont venus, ils ont combattu ; - ils ont combattu, les rois de Canaan, A Thanac, aux eaux de Mageddo : - ils n'ont pu saisir de butin d'argent ! Des cieux, ont combattu les étoiles ; - de leurs sentiers, elles ont combattu Sisara. Le torrent du Cison les a emportés, - le torrent de Cédès les a foulés avec violence. Les sabots des chevaux martelaient le sol : - c'est le galop, le galop des coursiers ! Maudissez Méroz, dit Yahweh, - chargez ses habitants de malédictions ! Car ils ne vinrent pas au secours de Yahweh - au secours de Yahweh parmi les vaillants. Bénie soit entre les femmes Jahel, - entre les femmes de nomades bénie soit-elle ! Il demandait de l'eau : c'est du lait qu'elle donna : - dans la coupe d'honneur elle offrit de la crème. D'une main, elle prend un piquet ; - de sa droite, un marteau d'ouvrier ; Elle frappe Sisara, elle écrase sa tête, et fracasse... , et transperce sa tempe. A ses pieds, accroupi, étendu, il dormait : - où il s'est accroupi, il gît inanimé ! Elle se penche, la mère de Sisara, - elle guette à travers le treillis. Pourquoi son char tarde-t-il à venir ? - Pourquoi si lentement marchent ses chariots ? La plus sensée de ses princesses lui répond, - elle aussi se répète les mêmes paroles : Sans nul doute on recueille, on partage le butin : - une esclave, deux esclaves par tête d'homme ! Un vêtement, deux vêtements teints pour Sisara ! - une étole, deux étoles brodées, pour ses épaules ! Qu'ainsi périssent tous tes ennemis, Yahweh ! - Que ceux qui l'aiment soient comme le soleil se levant dans sa force ! Et le pays fut en repos pendant quarante ans. Les fils d'Israël firent ce qui est mal aux yeux de Yahweh, et Yahweh les livra aux mains de Madian pendant sept ans, et la main de Madian s'appesantit sur Israël ; c'est pour échapper à Madian que les fils d'Israël se firent les antres qui sont dans les montagnes, les cavernes et les hauteurs fortifiées. Toutes les fois qu'Israël avait semé, Madian montait, avec Amalec et les fils de l'Orient, ils montaient contre lui. Ils campaient en face d'eux, dévastaient les produits de la terre jusqu'à Gaza, et ne laissaient aucune subsistance en Israël, ni brebis, ni bœufs, ni ânes. Car ils montaient, eux et leurs troupeaux, et amenaient leurs tentes, nombreuses comme des sauterelles ; quant à eux et à leurs troupeaux, ils étaient sans nombre. Et ils venaient dans le pays pour le ravager. Ainsi Israël fut-il très appauvri à cause de Madian ; et les fils d'Israël crièrent à Yahweh. Lorsque les fils d'Israël eurent crié vers Yahweh à cause de Madian, Yahweh envoya aux enfants d'Israël un prophète qui leur dit : “Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël : C'est moi qui vous ai fait monter d'Egypte et qui vous ai arrachés de la main des Egyptiens et de tous ceux qui vous opprimaient ; je les ai expulsés devant vous, et je vous ai donné leur pays. Et je vous ai dit : “Je suis Yahweh votre Dieu ; vous ne craindrez pas les dieux des Amorrhéens, dans le pays desquels vous habitez. Mais vous n'avez pas entendu ma voix ! ” Or l'ange de Yahweh vint s'asseoir sous le térébinthe d'Ephra, qui était à Joas d'Abiézer. Gédéon, son fils, dépiquait le blé dans le pressoir, pour le mettre en sûreté à l'abri de Madian. L'ange de Yahweh lui apparut et lui dit : “Yahweh avec toi, vaillant guerrier !” Gédéon lui répondit : “Pardon, seigneur ! si Yahweh est avec nous, alors pourquoi tout cela nous arrive-t-il ? Où sont toutes ses merveilles que nous ont contées nos pères, disant : Yahweh ne nous a-t-il pas tirés d'Egypte ? Et maintenant, Yahweh nous a abandonnés et livrés aux mains de Madian !” Alors Yahweh le regarda et dit : “Va avec cette tienne force, et tu délivreras Israël de la main de Madian ; voici que je t'envoie.” Il lui dit : “Pardon, seigneur ! comment délivrerais-je Israël ? Voici que ma famille est la dernière de Manassé, et moi le moindre dans la maison de mon père.” Et Yahweh de lui dire : “Je serai avec toi ; ainsi, tu battras Madian comme un seul homme.” Il lui répondit : “Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, tu me feras un signe que c’est toi qui me parles ; ne te retire pas d'ici avant que je revienne vers toi, que j'apporte mon offrande et la place devant toi.” Et il dit : “Je demeurerai ici jusqu'à ton retour.” Gédéon s'en alla préparer un chevreau et fit cuire de la farine en pains azymes ; la viande, il la plaça dans la corbeille, et le jus, il le mit dans la marmite. Puis il les porta sous le térébinthe et s'approcha. Or l'ange de Yahweh lui dit : “Prends la chair et les pains azymes, pose-les sur cette pierre, et verse le jus.” - Il fit ainsi. Et l'ange de Yahweh étendit l'extrémité du bâton qu'il avait à la main, il toucha la viande et les azymes, et le feu monta de la pierre et consuma la chair et les azymes. Et l'ange de Yahweh disparut à ses yeux. Gédéon vit que c'était l'ange de Yahweh, et il dit : “Hélas ! Seigneur Yahweh ! car j'ai vu l'ange de Yahweh face à face !” Mais Yahweh lui dit : “Sois en paix, ne crains pas, tu ne mourras pas.” Gédéon construisit là un autel qu'il nomma Yahweh-Paix ; il se trouve encore aujourd'hui à Ephra d'Abiézer. Voici qu'en cette nuit-là Yahweh lui dit : “Prends le taureau de ton père, le taureau adulte de sept ans ; tu démoliras l'autel de Baal et l'Aschéra qui est à côté, tu la couperas. Puis tu construiras un autel à Yahweh ton Dieu, au sommet de ce lieu fort, en appareil. Prenant le taureau, tu offriras un holocauste sur le bois de l'Aschéra que tu auras coupée.” Gédéon prit donc dix de ses serviteurs et fit comme lui avait dit Yahweh ; mais parce qu'il craignait la maison de son père et les gens de la ville pour le faire de jour, il le fit de nuit. Les gens de la ville s'étant levés de bon matin constatèrent que l'autel de Baal était démoli, l'Ashéra, qui était tout près, coupée, et qu'on avait offert en holocauste un taureau adulte sur l'autel qu'on avait édifié. Et ils se dirent l'un à l'autre : “Qui a fait cela ?” Ils s'informèrent, firent des recherches, et dirent : “C'est Gédéon, fils de Joas, qui a fait cela !” Alors les gens de la ville dirent à Joas : “Fais sortir ton fils pour qu'il meure, car il a détruit l'autel de Baal, et coupé l'Aschéra qui était à côté !” Mais Joas dit à tous ceux qui se tenaient devant lui : “Est-ce à vous de plaider pour Baal ? est-ce à vous de le sauver ? S'il est dieu, qu'il plaide pour lui-même, puisqu'il a brisé son autel !” Et on l'appela ce jour-là Jérobaal, disant : “Que Baal se défende, puisqu'il a brisé son autel !” Or tout Madian, Amalec et les fils de l'Orient se rassemblèrent, ils traversèrent et campèrent dans la plaine de Jezraël. Alors l'esprit de Yahweh revêtit Gédéon ; il sonna de la trompette et Abiézer s'assembla derrière lui. Il envoya des messagers à tout Manassé, qui se groupa lui aussi derrière lui. il envoya aussi des messagers en Aser, en Zabulon et en Nephtali, qui montèrent à leur rencontre. Et Gédéon dit à Dieu : “Si tu es disposé à sauver Israël par ma main, comme tu l'as dit, voici que je place cette toison de laine sur l'aire : s'il y a de la rosée sur la toison seule, et que tout le sol soit sec, je saurai que tu veux sauver par moi Israël, comme tu l'as dit.” Il en fut ainsi : se levant le lendemain, il pressa la toison, emplissant d'eau un basin. Et Gédéon dit à Dieu : “Que ta colère ne s'enflamme pas contre moi, si je formule encore une demande ; que je fasse encore une fois l'épreuve de la toison : qu'il n'y ait, je te prie, de sécheresse que sur la seule toison, et sur tout le sol qu'il y ait de la rosée.” Et Dieu fit ainsi cette nuit-là ; il n'y eut de sécheresse que sur la seule toison, alors que sur tout le sol il y avait de la rosée. Alors Jérobaal, c'est-à-dire Gédéon, se leva de grand matin, ainsi que tout le peuple qui était avec lui ; ils campèrent à Aïn-Harad. Le camp de Madian s'étendait depuis le Nord, de la colline de Môre, dans la plaine. Et Yahweh dit à Gédéon : “Trop nombreux est le peuple qui t'accompagne, pour que je livre Madian en ses mains : de peur qu'Israël ne se glorifie contre moi, en disant : C'est ma main qui m'a sauvé ! Maintenant, crie aux oreilles de ce peuple, disant : Qui craint et a peur s'en retourne !” Ainsi Gédéon les épura : du peuple, vingt-deux mille s'en retournèrent, dix mille restèrent. Mais Yahweh dit à Gédéon : “Ce peuple est encore trop nombreux ; fais-les descendre vers l'eau et je les éprouverai. Celui dont je te dirai : que celui-ci aille avec toi, celui-là ira avec toi ; et de quiconque je te dirai : que celui-ci n’aille pas avec toi, celui-là n'ira pas.” Il fit donc descendre le peuple vers l'eau, et Yahweh dit à Gédéon : “Tous ceux qui laperont l'eau avec la langue, comme lape le chien, tu les mettras à part ; mais ceux qui ploieront les genoux pour boire, (tu les mettras d'un autre côté).” Or le nombre de ceux qui lapèrent rapidement, dans le creux de la main portée à la bouche, fut de trois cents hommes ; mais tout le reste du peuple avait ployé les genoux pour boire de l'eau. Yahweh dit alors à Gédéon : “C'est avec ces trois cents hommes qui ont lapé que je vous sauverai et que je te livrerai Madian. Que tout le reste s'en aille chacun chez soi.” Ils prirent des mains du peuple leurs cruches et leurs trompettes. Puis il renvoya tout l'ensemble d'Israël, chacun dans sa tente, et retint les trois cents hommes. Or le camp de Madian se trouvait en bas, dans la vallée. En cette même nuit, Yahweh lui dit : “Debout ! attaque le camp, car je le livre en ta main. Et si tu crains d'attaquer, descends, toi et Phara ton serviteur, au camp. Tu entendras ce qu'ils disent ; ensuite tes mains seront fortes, et tu attaqueras le camp.” Il descendit donc, lui et Phara son serviteur, jusqu'aux avant-postes du camp. Or Madian, Amalec et tous les fils de l'Orient étaient couchés dans la plaine, nombreux comme des sauterelles. Et leurs chameaux étaient sans nombre, comme le sable innombrable qui se trouve au bord de la mer. Gédéon arriva donc, et voici qu'un homme racontait à son voisin, un songe ; il disait : “J'ai songé un songe ; le voici : un rond de pain d'orge dévalait dans le camp de Madian ; il vint jusqu'à la tente, la frappa, la retourna sens dessus dessous, et la tente resta par terre.” Son camarade répondit en ces termes : “Ce n'est autre que le glaive des gens d'Israël ; Dieu leur a livré Madian et tout ce camp.” Lorsque Gédéon eut entendu le récit du songe et son interprétation, il se prosterna ; puis il retourna au camp d'Israël et dit : “Levez-vous, car Yahweh livre en vos mains le camp de Madian !” Il divisa les trois cents hommes en trois groupes ; il donna à tous des trompettes et des cruches vides, avec des torches à l'intérieur des cruches. Et il leur dit : “Ce que vous me verrez faire, faites-le aussi. Dès que je pénétrerai dans les limites du camp, faites ce que je ferai. Je sonnerai de la trompette, moi et tous ceux qui sont avec moi : alors, vous sonnerez de la trompette, vous aussi, autour de tout le camp, et vous crierez : Pour Yahweh et Gédéon !” Gédéon et les cent hommes qui l'accompagnaient parvinrent aux limites du camp au début de la veille médiane ; à peine avait-on relevé les gardes, qu'ils sonnèrent de la trompette, et brisèrent les cruches qu'ils avaient en main. Les trois troupes sonnèrent de la trompette : ayant brisé les cruches, ils saisirent de la main gauche les torches, et de la droite les trompettes pour en sonner ; et ils crièrent : “Glaive de Yahweh et de Gédéon !” Ils se tenaient, chacun à son poste, autour du camp. Et tout le camp se mit à courir, à crier, à fuir. Les trois cents trompettes sonnaient toujours. Yahweh dirigea le glaive de chacun contre son voisin et contre tout le camp. Et le camp s'enfuit jusqu'à Beth-Setta, vers Sarthan, jusqu'à la rive d'Abel-Mehula, en face Tebbath. Alors, les fils d'Israël se rassemblant de Nephtali, d'Aser et de tout Manassé, poursuivirent Madian. Et Gédéon envoya des messagers dire, par toute la montagne d'Ephraïm : “Descendez à la rencontre de Madian, et emparez-vous avant eux des eaux jusqu'à Bethbéra et du Jourdain.” Ils prirent deux chefs de Madian, Orèb et Zèb ; ils tuèrent Orèb au rocher d'Orèb, et tuèrent Zèb au pressoir de Zèb ; et ils poursuivirent Madian. Quant aux têtes d'Orèb et de Zèb, ils les envoyèrent à Gédéon de l'autre côté du Jourdain. Or ces hommes d'Ephraïm lui dirent : “Qu'est-ce que tu nous as fait, en ne nous appelant pas, quand tu allais combattre Madian ?” - et ils se querellaient violemment. Mais il leur répondit : “Qu'ai-je fait en comparaison de vous ? Le grappillage d'Ephraïm ne vaut-il pas mieux que la vendange d'Abiézer ? C'est en vos mains que Dieu a livré les princes de Madian ; qu'ai-je pu faire d'aussi bien que vous ?” Alors, quand il eut dit cela, se calma l'esprit dont ils étaient animés contre lui. Gédéon, arrivé au Jourdain, le traversa, lui et les trois cents hommes qui étaient avec lui, fatigués et affamés. Il dit donc aux gens de Socoth : “Donnez, je vous prie, des miches de pain aux hommes qui me suivent, car ils sont fatigués, et je poursuis Zébée et Salmana, rois de Madian.” Mais les chefs de Socoth répondirent : “Le poing de Zébée et de Salmana est-il déjà en ta main, pour que nous donnions du pain à ta troupe ?” Gédéon dit alors : “Bien ! Quand Yahweh aura livré dans mes mains Zébée et Salmana, je déchirerai votre chair avec des épines du désert et des ronces ! ” De là, il monta à Phanuel et leur adressa semblable demande : les gens de Phanuel lui répondirent comme avaient répondu les gens de Socoth. Alors il dit aux gens de Phanuel : “Quand je reviendrai en paix, je détruirai cette tour.” Or Zébée et Salmana se trouvaient dans le Carcor, et leur armée avec eux, environ quinze mille hommes, tous ceux qui étaient restés de toute l'armée des fils de l'Orient : car il était tombé cent vingt mille hommes pouvant tirer l'épée. Gédéon monta vers le chemin de ceux qui habitent sous la tente, à l'orient de Nobé et de Jegbaa, et il battit l'armée, alors qu'elle se croyait en sécurité. Zébée et Salmana s'enfuirent ; il les poursuivit et captura les deux rois de Madian, Zébée et Salmana ; et toute l'armée fut dans l'épouvante. Gédéon, fils de Joas, revint du combat par la montée de Harès. Ayant pris un jeune homme des gens de Socoth, il l'interrogea : celui-ci lui écrivit les chefs et les anciens de Socoth : soixante-dix-sept hommes. Il vint alors vers les gens de Socoth et dit : “Voici Zébée et Salmana au sujet desquels vous m'avez injurié en disant : La paume de Zébée et Salmana est-elle maintenant en tes mains pour que nous donnions du pain à tes hommes fatigués ?” Puis il saisit les anciens de la village, et prit des épines du désert et des ronces, avec lesquelles il déchira les hommes de Socoth. Quant à la tour de Phanuel, il la rasa et tua les habitants de cette ville. Et il dit à Zébée et Salmana : “Comment étaient les hommes que vous avez tués au Thabor ?” Ils répondirent : “Ils te ressemblaient ; chacun avait une tournure de fils de roi.” Il dit : “C'étaient mes frères, les fils de ma mère. Par la vie de Yahweh ! si vous les aviez laissé vivre, je ne vous tuerais pas.” Et il dit à Jéther, son premier-né : “Lève-toi ; tue-les.” Mais le jeune homme ne tira pas son glaive : car il était dans la crainte, étant encore jeune. Zébée et Salmana dirent alors : “Lève-toi toi-même et frappe-nous, car tu es un héros, toi !” Gédéon se levant tua Zébée et Salmana ; puis il prit les croissants qui étaient au cou de leurs chameaux. Les hommes d'Israël dirent à Gédéon : “Sois notre maître, toi, ton fils et le fils de ton fils, car tu nous as sauvés de la main de Madian.” Gédéon leur dit : “Ce n'est pas moi qui serai votre maître, ni mon fils qui sera votre maître : c'est Yahweh qui sera votre maître.” Et Gédéon leur dit : “Laissez-moi vous adresser une demande : que chacun me donne un anneau de son butin.” Ils avaient en effet des anneaux d'or, car c'étaient des Ismaélites. Ils dirent : “Nous les donnerons volontiers.” Etendant un manteau, chacun y jeta un anneau de son butin. Le poids des anneaux d'or qu'il avait demandés fut de mille sept cents sicles d'or, sans compter les croissants, les boucles d'oreilles, les vêtements de pourpre que portaient les rois de Madian, et sans compter les colliers qui étaient au cou de leurs chameaux. Gédéon en fit un éphod qu'il plaça dans sa ville, à Ephra ; et tout Israël s'y prostitua : ce fut pour Gédéon et sa maison une cause de ruine. Madian fut humilié devant les fils d'Israël, il ne put continuer à lever la tête, et le pays fut en repos pendant quarante ans, aux jours de Gédéon. Jérobaal, fils de Joas, retourna donc demeurer en sa maison. Gédéon avait soixante-dix fils issus de lui, car il avait de nombreuses femmes. Sa concubine, qui était à Sichem, lui enfanta, elle aussi un fils, et il lui donna le nom d'Abimélech. Gédéon, fils de Joas, mourut dans une heureuse vieillesse et fut enseveli dans le sépulcre de Joas son père, à Ephra d'Abiézer. Or, après que Gédéon fut mort, les fils d'Israël recommencèrent à se prostituer aux baals, et prirent pour dieu Baal-Berith. Les fils d'Israël ne se souvinrent pas de Yahweh leur Dieu, qui les avait protégés contre la main de tous leurs ennemis d'alentour ; et ils ne firent point miséricorde à la maison de Jérobaal-Gédéon, selon tout le bien qu'il avait fait à Israël. Abimélech, fils de Jérobaal, alla à Sichem, vers les frères de sa mère, et leur parla, ainsi qu'à tout le clan de la maison du père de sa mère, en ces termes : “Dites, je vous prie, aux oreilles de tous les notables de Sichem : Que vaut-il mieux pour vous : être commandés par soixante-dix hommes, tous les fils de Jérobaal, ou être commandés par un seul homme ? Souvenez-vous d'ailleurs que je suis votre os et votre chair.” Et les frères de sa mère répétèrent toutes ces paroles à son sujet aux oreilles de tous les notables de Sichem ; et leur cœur s'attacha à Abimélech, car ils disaient : “Il est notre frère.” Ils lui donnèrent soixante-dix sicles d'argent du temple de Baal-Berith, et Abimélech en soudoya des hommes vides et légers qui le suivirent. Il vint dans la maison de son père, à Ephra, et tua ses frères, les fils de Jérobaal, soixante-dix hommes, sur une même pierre ; mais il resta Joatham, le plus jeune fils de Jérobaal, car il s'était caché. Puis tous les notables de Sichem et tout Beth-Mello se réunirent et allèrent proclamer Abimélech, roi, près du chêne de la stèle qui est à Sichem. On l'annonça à Joatham : il alla se placer au sommet du mont Garizim, et élevant la voix, cria et dit : “O vous, écoutez-moi, notables de Sichem, pour que Dieu vous écoute ! Un jour les arbres se mirent en chemin pour se consacrer un roi, et dirent à l'olivier : Règne sur nous ; mais l'olivier leur répondit : Sera-t-il dit que j'ai renoncé à mon huile, avec laquelle on honore Dieu et les hommes, pour aller me balancer au-dessus des arbres ? Et les arbres dirent au figuier : Viens, toi, et règne sur nous ; mais le figuier leur répondit : Sera-t-il dit que j'ai renoncé à ma douceur et à mon fruit si bon pour aller me balancer au-dessus des arbres ? Et les arbres dirent à la vigne : Viens, toi, règne sur nous ! Mais la vigne leur répondit : Sera-t-il dit que j'ai renoncé à mon vin, qui réjouit Dieu et les hommes, pour aller me balancer au-dessus des arbres ? Et tous les arbres de dire alors à l'épine : Viens, toi, règne sur nous ! L'épine répondit aux arbres : Si c'est sincèrement que vous m'oignez comme roi sur vous, venez, réfugiez-vous à mon ombre ; mais s'il n'en est pas ainsi, qu'un feu sorte de l'épine et dévore tous les cèdres du Liban ! Et maintenant, si c'est selon la vérité et la loyauté que vous avez agi et que vous avez fait roi Abimélech, si vous avez bien agi envers Jérobaal et envers sa maison, si vous l'avez traité selon le bienfait de ses mains... [lui, mon père, qui a combattu pour vous, qui a fait bon marché de sa vie et vous a protégés de la main de Madian : mais vous, aujourd'hui, vous vous élevez contre la maison de mon père ; vous avez tué ses fils, au nombre de soixante-dix, sur une seule pierre ; et vous avez constitué roi Abimélech, fils de sa servante, sur les notables de Sichem, parce qu'il est votre frère !] Si donc c'est selon la vérité et la loyauté que vous avez agi en ce jour envers Jérobaal et sa maison, réjouissez-vous en Abimélech, et que lui aussi se réjouisse en vous. Mais s'il n'en est pas ainsi, qu'un feu sorte d'Abimélech et dévore les notables de Sichem et de Beth-Mello ! qu'un feu sorte des notables de Sichem et de Beth-Mello, et dévore Abimélech ! Et Joatham, se retirant, prit la fuite et alla à Béra, où il demeura hors d'atteinte de son frère Abimélech. Or Abimélech domina sur Israël pendant trois ans. Mais Dieu envoya un esprit de discorde entre Abimélech et les notables de Sichem ; et les notables de Sichem agirent sourdement contre Abimélech, de façon à retourner contre lui la violence faite aux soixante-dix fils de Jérobaal, et à rejeter leur sang sur Abimélech, leur frère, qui les avait tués, et sur les notables de Sichem, qui l'avaient aidé à tuer ses frères. Contre son gré, les notables de Sichem placèrent des embuscades sur les sommets des montagnes : ils dépouillaient quiconque passait près d'eux sur le chemin. Et on le rapporta à Abimélech. Gaal, fils d'Obed, avec ses frères, vint à passer par Sichem, et les notables de Sichem prirent confiance en lui. Or ils sortirent dans la campagne pour vendanger leurs vignobles ; ayant foulé le raisin, ils firent une fête ; entrés dans le temple de leur dieu, ils mangèrent et burent, et ils maudirent Abimélech. Et Gaal, fils d'Obed, dit : “Qui est Abimélech, et qu'est-ce que Sichem, pour que nous le servions ? N'est-il pas le fils de Jérobaal, et Zébul, son préposé ? N'ont-ils pas servi les gens d'Emor, père de Sichem ? Pourquoi donc, nous, le servirions-nous ? Ah ! si l'on mettait ce peuple en ma main, j'écarterais Abimélech ! Je dirais à Abimélech : Rassemble ton armée, et viens-y !” Or Zébul, gouverneur de la ville, entendit les paroles de Gaal, fils d'Obed, et s'irrita ; il envoya des messagers à Abimélech, à Ruma, pour dire : “Voici que Gaal, fils d'Obed, et ses frères sont venus à Sichem ; ils excitent la ville contre toi. Par conséquent, lève-toi de nuit, toi et la troupe qui est avec toi, et mets-toi en embuscade dans la campagne. Le matin, au lever du soleil, surgis et fonds sur la ville ; alors, quand Gaal et le peuple qui est avec lui sortiront contre toi, agis selon ce qui se présentera à toi.” Abimélech se leva donc de nuit, ainsi que toute la troupe qui l'accompagnait, et ils se mirent en embuscade en face de Sichem, en quatre corps. Or, comme Gaal, fils d'Obed, sortait et se tenait à l'entrée de la porte de la ville, Abimélech et la troupe qui l'accompagnait se levèrent de l'embuscade. Voyant cette troupe, Gaal dit à Zébul : “Voici des gens qui descendent des sommets des montagnes.” Zébul lui dit : “C'est l'ombre des montagnes que tu prends pour des hommes.” Mais Gaal reprit la parole et dit : “Voici une troupe qui descend du centre du pays, et un groupe qui vient par le chemin du Chêne des Devins !” Zébul lui répondit : “Où sont donc tes paroles qui disaient : Qu'est-ce qu'Abimélech pour que nous le servions ? Sors donc maintenant et combats-le !” Gaal sortit donc à la tête des notables de Sichem et livra combat à Abimélech. Mais Abimélech le poursuivit : il s'enfuit devant lui, et beaucoup tombèrent morts jusqu'à l'entrée de la porte. Puis Abimélech retourna à Ruma, et Zébul expulsa Gaal et ses frères, qui ne purent demeurer à Sichem. Le lendemain, le peuple sortit dans la campagne, et on l'annonça à Abimélech. Il prit sa troupe, la divisa en trois corps, et se mit en embuscade dans la campagne, observant : voici que le peuple sortait de la ville. Alors il surgit contre eux et les battit. Abimélech et le corps qui l'accompagnait se déployèrent et occupèrent l'entrée de la porte de la ville. Cependant les deux autres corps se déployèrent contre tous ceux qui étaient dans la campagne et les mirent en pièces. Puis Abimélech assiégea la ville pendant tout ce jour-là. Il prit la ville et tua le peuple qui s'y trouvait ; il détruisit la ville et y sema du sel. Mais quand tous les notables de la Tour de Sichem l'apprirent, ils entrèrent dans la grande salle du temple du Dieu-Berith. On annonça à Abimélech que tous les notables de la Tour de Sichem s'étaient rassemblés. Alors Abimélech monta sur le mont Selmon, lui et toute la troupe qui l'accompagnait ; Abimélech prit en main une hache et coupa une branche d'arbre, qu'il leva et plaça sur son épaule, disant à la troupe qui était avec lui : Ce que vous me voyez faire, faites-le vite comme moi ! Et toute la troupe coupa aussi chacun sa branche ; ils suivirent Abimélech et placèrent les branches contre la grande salle ; puis ils livrèrent aux flammes la grande salle avec les notables. Ils firent périr aussi tous les gens de la Tour de Sichem, environ mille hommes et femmes. Puis Abimélech alla à Thébès ; il assiégea Thébès et la prit. Or il y avait une tour fortifiée au milieu de la ville ; tous les hommes et les femmes, et tous les notables de la ville s'y réfugièrent ; ils fermèrent sur eux et montèrent au sommet de la tour. Alors Abimélech s'avança vers la tour et l'assiégea ; il s'approcha vers l'entrée de la tour pour la brûler par le feu. Mais une femme jeta un morceau de meule sur la tête d'Abimélech et lui brisa le crâne ; il appela aussitôt le serviteur qui portait ses armes et lui dit : “Tire ton glaive, tue-moi, de peur qu'on ne dise de moi : c'est une femme qui l'a tué !” Son serviteur le transperça et il mourut. Les gens d'Israël ayant vu qu'Abimélech était mort rentrèrent chacun chez soi. Ainsi Dieu fit retomber sur Abimélech le mal qu'il avait fait à son père, en tuant ses soixante-dix frères. Tout le mal des hommes de Sichem, Dieu le fit aussi retomber sur leurs têtes, et la malédiction de Joatham, fils de Jérobaal, tomba sur eux. Après Abimélech, se leva, pour sauver Israël, Thola, fils de Phua, fils de Dodo, homme d'Issachar. Il habitait à Samir, dans la montagne d'Ephraïm. Il jugea Israël pendant vingt-trois ans, puis il mourut et fut enseveli à Samir. Après lui, se leva Jaïr, le Galaadite, qui jugea Israël pendant vingt-deux ans. Il eut trente fils, qui montaient trente ânons et possédaient trente villes, appelées Bourgs de Jaïr jusqu'aujourd'hui ; elles sont de Galaad. Jaïr mourut et fut enseveli à Camon. Les fils d'Israël recommencèrent à faire ce qui est mal aux yeux de Yahweh : ils servirent les Baals et les Astartés, les dieux de Syrie, les dieux de Sidon, les dieux de Moab, les dieux des Ammonites et les dieux des Philistins ; ils abandonnèrent Yahweh et ne le servirent plus. Alors la colère de Yahweh s'enflamma contre Israël : il les livra en la main des Philistins et en la main des fils d'Ammon. Ceux-ci écrasèrent et opprimèrent les fils d'Israël en ce temps-là, pendant dix-huit ans, tous les fils d'Israël qui étaient au delà du Jourdain, dans le pays de l'Amorrhéen, en Galaad. Les fils d'Ammon traversèrent le Jourdain pour combattre aussi Juda, Benjamin et la maison d'Ephraïm ; et Israël fut dans une grande angoisse. Alors les fils d'Israël crièrent vers Yahweh, disant : “Nous avons péché contre toi, car nous avons abandonné Yahweh notre Dieu et servi les Baals.” Mais Yahweh dit aux fils d'Israël : “Les Egyptiens, les Amorrhéens, les fils d'Ammon, les Philistins, les Sidoniens, Amalec et Madian ne vous ont-ils pas opprimés ? Quand vous avez crié vers moi, ne vous ai-je pas délivrés de leur main ? Mais vous, vous m'avez abandonné et vous avez servi d'autres dieux : c'est pourquoi je ne recommencerai pas à vous délivrer. Allez, criez vers ces dieux que vous avez choisis ! qu'eux-mêmes vous délivrent, maintenant que vous êtes dans l'angoisse !” Et les fils d'Israël dirent à Yahweh : “Nous avons péché ; fais-nous ce qui paraît bon à tes yeux. Mais aujourd’hui, de grâce, délivre-nous.” Puis, ayant enlevé les dieux étrangers d'au milieu d'eux, ils servirent Yahweh. Et celui-ci s'impatienta des souffrances d'Israël. Or les fils d'Ammon s'étant rassemblés campèrent à Galaad les fils d'Israël se réunirent aussi et campèrent à Maspha. Alors le peuple, les chefs de Galaad, se dirent, chacun à son compagnon : “Quel est celui qui entreprendra de combattre les fils d'Ammon ? qu'il soit le chef de tous les habitants de Galaad !” Or il y avait un vaillant guerrier, Jephté le Galaadite : c'était le fils d'une courtisane ; et c'est Galaad qui avait engendré Jephté. La femme de Galaad lui avait enfanté des fils ; et les fils de sa femme ayant grandi, chassèrent Jephté, lui disant : “Tu n'hériteras pas dans la maison de notre père, car tu es le fils d'une autre femme !” Jephté s'enfuit loin de ses frères et habita au pays de Tob ; des hommes de rien s'assemblèrent autour de Jephté et firent avec lui des expéditions. Ce fut un certain temps après, que les fils d'Ammon combattirent contre Israël. Et lorsque les fils d'Ammon entreprirent la guerre contre Israël, les anciens de Galaad partirent pour ramener Jephté du pays de Tob. Ils dirent à Jephté : “Viens, sois notre général, et nous combattrons les fils d'Ammon.” Mais Jephté répondit aux anciens de Galaad : “N'est-ce pas vous qui m'avez haï et chassé de la maison de mon père ? Pourquoi venez-vous vers moi, maintenant que vous êtes dans l'angoisse ?” Les anciens de Galaad dirent à Jephté : “C'est bien pourquoi maintenant nous nous tournons vers toi, pour que tu marches avec nous et combattes les fils d'Ammon ; tu seras notre chef, le chef de tous les habitants de Galaad.” Alors Jephté dit aux anciens de Galaad : “Si vous me faites revenir pour combattre les fils d'Ammon, et si Yahweh me les livre, moi je serai votre chef.” Et les anciens de Galaad répondirent à Jephté : “Que Yahweh soit témoin entre nous : nous agirons selon ta parole !” Jephté partit donc avec les anciens de Galaad ; le peuple l'établit sur lui comme chef et général, et Jephté répéta toutes ses paroles devant Yahweh à Maspha. Jephté envoya des messagers au roi des fils d'Ammon pour dire : “Qu'y a-t-il entre moi et toi, que tu sois venu contre moi, porter la guerre dans mon pays ?” Le roi des fils d'Ammon répondit aux envoyés de Jephté : “C'est qu'Israël, à sa montée d'Egypte, a pris mon pays de l'Arnon au Jaboc et au Jourdain. Mais maintenant, rends-le pacifiquement.” De nouveau Jephté envoya des messagers au roi des fils d'Ammon, lui dire : “Ainsi parle Jephté : Israël n'a pris le pays de Moab, ni le pays des fils d'Ammon. Car, lorsqu'il monta d'Egypte, Israël traversa le désert jusqu'à la mer des Roseaux et arriva à Cadès. Puis Israël envoya des messagers au roi d'Edom, disant : Permets-moi de passer par ton pays ; mais le roi d'Edom n'y consentit pas. Il en envoya aussi au roi de Moab, qui refusa. Et Israël demeura à Cadès. Puis il alla par le désert et contourna le pays d'Edom et le pays de Moab ; il vint à l'orient du pays de Moab et campa au delà de l'Arnon : ils ne franchirent donc pas les frontières de Moab, car c'est l'Arnon la frontière de Moab. Alors Israël envoya des messagers à Séhon, roi des Amorrhéens, roi d'Hésébon ; Israël lui dit : Permets-nous de traverser ton pays jusqu'au lieu où je dois aller. Mais Séhon refusa à Israël de traverser son territoire ; il rassembla toute son armée, ils campèrent à Jasa, et il livra bataille à Israël. Mais Yahweh, Dieu d'Israël, livra Séhon et toute son armée aux mains d'Israël qui le battit ; et Israël posséda toute la terre des Amorrhéens qui habitaient en ce pays. Ils prirent donc possession de tout le territoire des Amorrhéens, depuis l'Arnon jusqu'au Jaboc et du désert au Jourdain. Et maintenant, Yahweh, Dieu d'Israël, a dépossédé les Amorrhéens devant Israël son peuple, et toi tu le déposséderais ! Est-ce que tu ne possèdes pas tout ce que Chamos ton Dieu a enlevé à ses possesseurs ? Ainsi, ce que Yahweh notre Dieu a enlevé à ses possesseurs, nous le possédons ! D'autre part, vaux-tu mieux que Balac, fils de Séphor, roi de Moab ? a-t-il contesté avec Israël ? a-t-il combattu contre eux ? Quand Israël s'installa à Hésébon et dans ses dépendances, à Aroër et dans ses dépendances, et dans toutes les villes qui sont à côté du Jourdain (trois cents ans), pourquoi n’avez-vous pas réclamé à ce moment-là ? Pour moi, je ne pèche pas contre toi, mais c'est toi qui agis mal à mon égard en me faisant la guerre. Que Yahweh-Juge juge aujourd'hui entre les fils d'Israël et les fils d'Ammon !” Mais le roi des Ammonites ne voulut pas entendre les paroles de Jephté qu'il lui avait fait tenir. L'esprit de Yahweh fut sur Jephté : ayant traversé Galaad et Manassé, il traversa Maspha-Galaad, et de Maspha-Galaad marcha contre les fils d'Ammon. Et Jephté voua un vœu à Yahweh, à savoir : Si tu livres complètement les fils d'Ammon en ma main, celui qui, à mon retour en paix de chez les fils d'Ammon, sortira le premier des portes de ma maison au-devant de moi, sera à Yahweh, et je le sacrifierai en holocauste. Jephté pénétra donc chez les fils d'Ammon pour les combattre, et Yahweh les livra en sa main : il frappa d'une très grande plaie vingt villes, d'Aroër jusqu'à l'arrivée à Mennith et jusqu'à Abel-Karamin ; et les fils d'Ammon furent humiliés devant les fils d'Israël. Or Jephté revenant à Maspha vers sa demeure, voici que sa fille sortit à sa rencontre, avec des tambourins et des chœurs de danse ; c'était sa fille unique, il n'avait pas d'autre fils ou fille. Dès qu'il la vit, il déchira ses vêtements et s'écria : “Hélas ! tu me fais chanceler, et c'est toi qui causes ma douleur ! Car j'ai ouvert ma bouche à Yahweh, et ne puis me dédire !” Elle lui répondit : “Mon père, tu t'es engagé envers Yahweh : fais-moi selon la parole sortie de ta bouche, puisque Yahweh t'a accordé vengeance sur tes ennemis, les fils d'Ammon.” Elle dit encore à son père : “Qu'on m'accorde ceci : laisse-moi libre deux mois ; j’irai gémir sur les montagnes, pleurer sur ma virginité, moi et mes compagnes.” “Va !” lui dit-il, et il la laissa pendant deux mois. Elle alla donc, elle et ses compagnes, pleurer sa virginité sur les montagnes. Puis, après les deux mois, elle retourna vers son père, qui accomplit en elle le vœu qu'il avait voué : cependant, elle n'avait pas connu d'homme. Ce fut une coutume en Israël que, d'année en année, les filles d'Israël aillent se lamenter sur la fille de Jephté le Galaadite, quatre jours par an. Or, les gens d'Ephraïm s'étant assemblés, passèrent vers Saphon et dirent à Jephté : “Pourquoi es-tu parti combattre les fils d'Ammon sans nous demander d'aller avec toi ? Ta maison, nous allons la livrer aux flammes avec toi !” Jephté leur répondit : “J'étais en butte aux chicanes, moi et mon peuple ; les fils d'Ammon m'opprimaient durement ; j'ai crié vers vous ; mais vous ne m'avez pas délivré de leurs mains. J'ai vu qu'il n'y avait personne pour nous sauver ; alors, j'ai risqué ma vie, j'ai marché contre les fils d'Ammon, et Yahweh les a livrés en ma main. Pourquoi donc aujourd'hui êtes-vous montés vers moi pour me combattre ?” Puis Jephté, rassemblant tous les hommes de Galaad, livra bataille à Ephraïm ; et les hommes de Galaad battirent Ephraïm, car ceux-ci disaient : “Vous êtes des transfuges d'Ephraïm ! au milieu d'Ephraïm. Galaad ! au milieu de Manassé !” Galaad ayant occupé les gués du Jourdain en direction d'Ephraïm, quand un fuyard d'Ephraïm disait : “Laisse-moi passer !” les Galaadites lui demandaient : “Es-tu Ephraïmite ?”, et il répondait : “Non.” Mais ils lui disaient : “Dis donc Schibboléth ! ” or il disait “Sibboleth”, car il ne s'appliquait pas à prononcer correctement. Alors, le saisissant, on l'égorgeait près des gués du Jourdain. Il périt en ce temps-là quarante-deux mille hommes d'Ephraïm. Jephté jugea Israël pendant six ans. Puis Jephté le Galaadite mourut et fut enterré dans sa patrie, Maspha de Galaad. Après lui, Abesan de Bethléem jugea Israël. Il eut trente fils, maria au dehors trente filles, et fit venir pour ses fils trente filles du dehors. Il jugea Israël pendant sept ans. Puis Abesan mourut et fut enseveli à Bethléem. Après lui, Ahialon le Zabulonite jugea Israël ; il jugea Israël dix ans. Puis Ahialon le Zabulonite mourut et fut enterré à Ajalon, au pays de Zabulon. Après lui, Abdon, fils d'Illel, de Pharathon, jugea Israël. Il eut quarante fils et trente petit-fils, qui montaient soixante-dix ânons. Il jugea Israël pendant huit ans. Puis Abdon, fils d'Illel, de Pharathon, mourut, et fut enterré à Pharathon, sur la montagne d'Ephraïm, au pays de Shaalim. Mais les fils d'Israël recommencèrent à faire ce qui est mal aux yeux de Yahweh, et Yahweh les livra aux mains des Philistins pendant quarante ans. Or il y avait un homme de Saraa, du clan des Danites, nommé Manué ; sa femme était stérile et n'avait pas enfanté. L'ange de Yahweh apparut à cette femme et lui dit : “Voici donc que tu es stérile et n'enfantes pas ; mais tu concevras et enfanteras un fils. Mais maintenant, prends bien garde de ne boire ni vin ni boisson fermentée, et de ne rien manger d'impur. Car tu te trouveras avoir conçu et tu enfanteras un fils ; le rasoir ne passera pas sur sa tête, car l'enfant sera nazir de Dieu dès le sein de sa mère ; et c'est lui qui commencera à sauver Israël de la main des Philistins.” Cette femme alla dire à son mari : “Un homme de Dieu est venu vers moi ; son aspect ressemblait à celui d'un ange de Dieu, plein de majesté. Je lui ai demandé d'où il était, mais il ne m'a pas révélé son nom. Mais il m'a dit : “Voici que tu vas concevoir et tu enfanteras un fils ; désormais ne bois ni vin ni boisson fermentée, ne mange rien d'impur, car l'enfant sera nazir de Dieu dès le sein de sa mère jusqu'au jour de sa mort.” Alors Manué pria Yahweh, disant : “Je t'en prie, Seigneur, que l’homme de Dieu que tu as envoyé revienne encore une fois vers nous pour nous enseigner ce que nous devons faire à l'enfant une fois né.” Dieu entendit la voix de Manué ; et l'ange de Dieu revint vers la femme, alors qu'elle se trouvait dans le champ, son mari n'étant pas avec elle. La femme alors courut en hâte l'annoncer à son mari, lui disant : “Voici qu'il m’est apparu, l'homme qui est venu l'autre jour vers moi !” Manué, se levant, suivit sa femme, vint vers l'homme et lui dit : “Est-ce toi qui as parlé à cette femme ?” Il répondit : “C'est moi.” Manué dit alors : “Quand se réalisera ta parole, quel sera le règlement de l'enfant et son régime ?” Et l'ange de Yahweh dit à Manué : “Que la femme se garde de tout ce que je lui ai dit ; qu'elle ne mange rien de tout ce qui provient de la vigne, qu’elle ne boive ni vin ni boisson fermentée ; qu'elle ne mange rien d'impur. Tout ce que je lui ai ordonné qu'elle l'observe !” Alors Manué dit à l'ange de Yahweh : “Laisse-nous te retenir et offrir en ta présence un chevreau.” Car Manué ignorait que c'était l'ange de Yahweh. Or l'ange de Yahweh dit à Manué : “Si tu me retiens, je ne mangerai pas de ta nourriture ; mais si tu veux offrir un holocauste à Yahweh, offre-le !” Manué dit alors à l'ange de Yahweh : “Quel est ton nom ? pour que, lorsque s'accomplira ta parole, nous te fassions honneur.” Mais l'ange de Yahweh lui répondit : “Pourquoi me poses-tu cette question au sujet de mon nom ? car il est mystérieux.” Manué, prenant donc le chevreau et l'oblation, l'offrit sur le rocher à Yahweh qui fait des prodiges. Or, quand la flamme monta de l'autel vers le ciel, l'ange de Yahweh monta dans la flamme de l'autel : Manué et sa femme, qui regardaient, tombèrent la face contre terre ; et l'ange de Yahweh n'apparut plus à Manué ni à sa femme. Alors Manué sut que c'était l'ange de Yahweh ; et Manué dit à sa femme : “Nous allons certainement mourir, car nous avons vu Dieu !” Mais sa femme lui dit : “Si Yahweh voulait nous faire mourir, il n'aurait pas accepté de nos mains holocauste ni oblation, il ne nous aurait pas montré tout cela, ni fait entendre aujourd'hui de telles choses.” Cette femme enfanta un fils et le nomma Samson ; et cet enfant grandit, et Yahweh le bénit. Puis l'esprit de Yahweh commença à l'agiter à Machanèh-Dan, entre Saraa et Esthaol. Or Samson descendit à Thamna ; il vit à Thamna une femme d'entre les filles des Philistins. Il monta l'annoncer à son père et à sa mère, et dit : “J'ai vu à Thamna une femme d'entre les filles des Philistins ; maintenant prenez-la moi pour femme.” Mais son père et sa mère lui dirent : “N'y a-t-il pas parmi les filles de tes frères et dans tout ton peuple quelque femme, pour que tu ailles prendre femme chez les Philistins, ces incirconcis ?” Mais Samson dit à son père : “Prends-moi celle-là, car elle me plaît.” Son père et sa mère ignoraient que cela venait de Yahweh, qui cherchait un prétexte de la part des Philistins ; car, en ce temps-là, les Philistins dominaient sur Israël. Or Samson, descendant à Thamna, arriva aux vignes de Thamna : et voici qu'un jeune lion rugissait à sa rencontre. Et l'esprit de Yahweh fondit sur Samson qui le déchira comme on déchire un chevreau, bien qu'il n'eût rien en main. Il ne raconta pas à son père et à sa mère ce qu’il avait fait. Il descendit donc et parla à la femme ; celle-ci plut à Samson. Retournant quelque temps après pour l'épouser, il se détourna pour voir le cadavre du lion : voici qu'il y avait dans la carcasse du lion un essaim d'abeilles et du miel. Il en prit dans sa main et s'en alla mangeant ; il arriva vers son père et sa mère, leur en donna, et ils mangèrent ; mais il ne leur raconta pas qu'il avait ramassé ce miel dans le corps du lion. Samson descendit donc chez la femme, et on y fit une fête de sept jours, car c'est ainsi que font les jeunes gens. Et, comme ils le craignaient, ils prirent trente compagnons pour qu'ils fussent avec lui. Samson leur dit : “Laissez-moi vous proposer une énigme. si vous me l'expliquez clairement dans les sept jours de la fête, je vous donnerai trente pièces de linge fin et trente vêtements précieux ; mais si vous ne pouvez me l'expliquer c'est vous qui me donnerez trente pièces de linge fin et trente vêtements précieux.” Ils lui dirent : “Propose ton énigme, que nous l'entendions.” Il leur dit donc : “De celui qui mange est sorti ce qui se mange, et du fort est sorti le doux.” De trois jours, ils ne purent expliquer l'énigme. Alors, le quatrième jour, ils dirent à la femme de Samson : Séduis ton mari, qu'il t'explique l'énigme : sinon, nous te livrerons aux flammes, toi et la maison de ton père ; est-ce pour nous dépouiller que vous nous avez appelés ici ? Aussi la femme de Samson pleura-t-elle près de lui, disant : “Certainement tu me hais, tu ne m'aimes pas : n'as-tu pas proposé une énigme aux fils de mon peuple, mais à moi tu ne l'as pas expliquée !” Il lui dit : “Voici que je ne l'ai pas expliquée à mon père ni à ma mère, et à toi je l'expliquerais !” Mais elle pleura auprès de lui pendant les sept jours que dura leur fête. Et le septième jour, il lui donna l'explication, car elle le pressait ; et elle expliqua l'énigme aux fils de son peuple. Le septième jour, les gens de la ville dirent donc à Samson avant qu'il entrât dans la chambre : “Quoi de plus doux que le miel ? - quoi de plus fort que le lion ?” Et il leur dit : “Si vous n'aviez labouré avec ma génisse, - vous n'auriez pu trouver mon énigme !” Alors l'esprit de Yahweh tomba sur lui ; il descendit à Ascalon et y tua trente hommes ; il prit leurs beaux vêtements et donna ces vêtements précieux à ceux qui avaient expliqué l'énigme ; puis enflammé de colère, il monta à la maison de son père. Et l'on donna la femme de Samson à son compagnon qui l'avait assisté. Or, quelque temps après, au temps de la moisson des blés, Samson, muni d'un chevreau, visita sa femme, et dit : “Je veux entrer auprès de ma femme, dans sa chambre.” Mais son beau-père ne lui permit pas d'y aller, et dit : “Je me suis persuadé que tu la haïssais extrêmement, et je l'ai donnée à l'un de tes compagnons. Sa jeune sœur n'est-elle pas plus belle qu'elle ? qu'elle soit tienne à sa place.” Mais Samson leur dit : “Cette fois, je ne serai que quitte avec les Philistins, en leur faisant du mal !” Samson alla capturer trois cents renards, prit des torches et, tournant queue contre queue, plaça une torche entre deux queues, au milieu ; puis il mit le feu aux torches, et les lâcha dans les moissons des Philistins. Il incendia aussi bien le blé en gerbes que le blé sur pied, les vignes et les oliviers. Les Philistins dirent alors : “Qui a fait cela ?” Et l'on dit : “C'est Samson, le gendre du Thimnite, car celui-ci a pris sa femme pour la donner à l'un de ses compagnons.” Les Philistins étant montés, la livrèrent aux flammes, elle et la maison de son père. Et Samson leur dit : “Puisque vous agissez ainsi, je ne cesserai qu'après m'être vengé de vous, sur chacun en particulier !” Il les battit à plate couture, d'une bonne façon, puis descendit demeurer dans la caverne du rocher d'Etam. Or les Philistins montèrent, campèrent en Juda et firent une incursion à Léchi. Les gens de Juda dirent : “Pourquoi montez-vous contre nous ?” Ils répondirent : “C'est pour lier Samson que nous sommes montés, pour le traiter comme il nous a traités.” Trois mille hommes de Juda descendirent alors à la caverne du rocher d'Etam et dirent à Samson : “Ne sais-tu pas que les Philistins nous dominent : que nous as-tu fait là ?” Il leur dit : “Je les ai traités comme ils m'ont traité.” Ils reprirent : “C'est pour te lier que nous sommes descendu, pour te livrer aux mains des Philistins.” Samson leur dit : “Jurez-moi que vous ne me molesterez pas.” Ils lui affirmèrent : “Non ! nous allons te lier solidement et te livrer en leurs mains, mais nous ne voulons certes pas te faire mourir !” Ils le lièrent donc de deux cordes neuves et le firent monter du rocher. A son arrivée à Léchi, les Philistins crièrent de joie à sa rencontre ; alors l'esprit de Yahweh fondit sur lui, les cordes qu'il avait au bras devinrent comme du lin brûlé au feu, et ses liens se fondirent de dessus ses mains ; trouvant une mâchoire d'âne fraîche, il tendit la main, la prit et en frappa mille hommes. Et Samson dit : “Avec une mâchoire de rosse, je les ai bien rossés ! - Avec une mâchoire d'âne, j'ai frappé mille hommes !” Ayant fini de parler, il jeta de sa main la mâchoire, et on nomma ce lieu Ramath-Léchi. Ayant alors grand'soif, il invoqua Yahweh, disant : C'est toi qui as opéré par ton serviteur cette grande délivrance ; vais-je maintenant mourir de soif et tomber aux mains de ces incirconcis ? Alors Dieu fendit le bassin qui est à Léchi, et il en sortit de l'eau ; il but, ses esprits lui revinrent et il se ranima. C'est pourquoi on a appelé cette source, Aïn-Hakkoré : elle se trouve à Léchi aujourd'hui encore. Et Samson jugea Israël au temps des Philistins, pendant vingt ans. De là Samson alla à Gaza, y vit une courtisane et entra chez elle. On l'annonça aux gens de Gaza en disant : “Samson est venu ici !” Alors ils circulèrent et le guettèrent tout le jour à la porte de la ville. Puis, ils attendirent tranquillement toute la nuit, disant : “Attendons tant que ne luira pas le matin ; alors, nous le tuerons.” Samson resta couché jusqu'au milieu de la nuit ; il se leva au milieu de la nuit ; saisissant les battants de la porte de la ville et les deux montants, il les arracha avec la barre, les plaça sur ses épaules et les monta au sommet de la montagne en face Hébron. Après cela, il aima une femme dans la vallée de Sorec ; elle se nommait Dalila. Les tyrans des Philistins montèrent vers elle et lui dirent : “Séduis-le ; sache en quoi réside sa force si grande, comment nous pourrons le vaincre et le lier pour le maltraiter ; et nous, nous te donnerons chacun onze cents sicles d'argent.” Et Dalila dit à Samson : “Fais-moi savoir, je t'en prie, par quoi ta force est si grande, et comment te lier pour te maltraiter.” Samson lui répondit : “Si on me liait avec sept cordes d'arc fraîches, pas encore desséchées, je perdrais ma force et deviendrais comme n'importe qui.” Alors les princes des Philistins firent monter sept cordes fraîches, qui n'étaient pas encore sèches, et elle l'en lia. Or des guetteurs se tenaient à sa disposition dans la chambre. Elle lui dit : “Les Philistins sur toi, Samson !” Il rompit les cordes, comme se rompt un fil d'étoupe quand il sent le feu, et l'on ne connut pas le secret de sa force. Alors Dalila dit à Samson : “Tu t'es moqué de moi et tu m'as raconté des mensonges. Cette fois, indique-moi, je t'en prie, comment on peut te lier.” Il lui répondit : “Si on me liait bien avec des cordes neuves, dont on n'aurait fait aucun usage, je perdrais ma force et deviendrais comme n'importe qui.” Aussi Dalila, prenant des cordes neuves, l'en lia et lui dit : “Les Philistins sur toi, Samson !” Or des gens se tenaient aux aguets dans la chambre. Mais il rompit les cordes de ses bras comme un fil. Alors Dalila dit à Samson : “Jusqu'ici tu t'es moqué de moi et tu m'as raconté des mensonges ! Indique-moi comment on peut te lier.” Il lui répondit : “Si tu tissais les sept tresses de ma tête avec la pièce, [si tu les fixais avec le piquet, je perdrais ma force et deviendrais comme n'importe qui.” L'ayant endormi elle tissa les sept tresses de sa tête avec la pièce, ] les fixa avec le piquet et lui dit : “Les Philistins sur toi, Samson !” Sortant de son sommeil, il arracha la cheville et la pièce [ et l’on ne connut pas le secret de sa force]. Alors elle lui dit : “Comment peux-tu dire : je t'aime, alors que ton cœur n'est pas avec moi ? Voilà trois fois que tu t'est moqué de moi, tu ne m'as pas indiqué où réside ta grande force.” Comme elle le pressait chaque jour de ses paroles et l'importunait, il s'impatienta à en mourir. Il lui ouvrit donc son cœur et lui dit : “Le rasoir n'est jamais passé sur ma tête, car je suis nazir de Dieu depuis le sein de ma mère ; si l'on me rase, ma force se retirera de moi, je deviendrai faible et je serai comme un autre homme.” Dalila, voyant qu'il lui avait ouvert tout son cœur, fit appeler les tyrans des Philistins, disant : “Montez, cette fois, car il m'a ouvert tout son cœur.” Les tyrans des Philistins montèrent donc vers elle, l'argent en main. L'ayant endormi sur ses genoux, elle appela l'homme, qui rasa les sept tresses de sa tête ; alors il commença à s'affaiblir, et sa force se retira de lui. Elle dit : “Les Philistins sur toi, Samson !” S'éveillant de son sommeil, il se dit : “Je vais en sortir comme chaque fois, et je me secouerai.” Mais il ignorait que Yahweh s'était détourné de lui. Les Philistins le saisirent, lui crevèrent les yeux, le conduisirent à Gaza, et le lièrent d'une double chaîne d'airain. Et il tournait la meule dans la prison. Et les cheveux de sa tête commencèrent à pousser, après qu'il eut été rasé. Or les tyrans des Philistins se réunirent pour offrir un grand sacrifice à Dagon leur dieu, et pour des réjouissances. Ils disaient : “Notre dieu nous a livré Samson, notre ennemi.” Le peuple vit et glorifia son dieu, car ils disaient : “Notre Dieu nous a livré - [Samson] notre ennemi, Celui qui ravageait notre pays - et multipliait nos morts !” Quand leur cœur fut en joie, ils dirent : “Appelez Samson, qu'il nous fasse rire !” L'on fit donc venir Samson de la prison ; il fit des jeux devant eux, puis on le plaça debout entre les colonnes. Alors Samson dit au garçon qui le conduisait par la main : “Conduis-moi, fais-moi toucher les colonnes [sur lesquelles reposait l'édifice], pour m'y appuyer.” Or la maison était pleine d'hommes et de femmes ; il y avait là tous les tyrans des Philistins, et sur la terrasse environ trois mille hommes ou femmes, regardant les jeux de Samson. Alors Samson invoqua Yahweh en ces termes : “Seigneur Yahweh, je t'en prie, souviens-toi de moi ; donne-moi des forces encore cette fois, ô Dieu : que je me venge d'un seul coup sur les Philistins, pour mes deux yeux !” Et Samson, touchant les deux colonnes du milieu, sur lesquelles reposait l’édifice, pesa sur elles, l'une à sa droite et l'autre à sa gauche. Samson dit : “Que je meure avec les Philistins !” et poussa vigoureusement : l'édifice s'écroula sur les tyrans et sur tout le peuple qui s'y trouvait. Ceux qu'il tua en mourant furent plus nombreux que tous ceux qu'il avait tués pendant sa vie. Ses frères et toute la maison de son père descendirent et l'emportèrent ; ils le remontèrent et l'ensevelirent entre Saraa et Esthaol, dans le tombeau de Manué, son père. Il avait jugé Israël pendant vingt ans. Il y avait un homme de la montagne d'Ephraïm, nommé Michas. Il dit à sa mère : Les “onze cents sicles d'argent qu'on t'a pris - au sujet desquels tu as fait une malédiction, disant à mes oreilles : Je consacre absolument, de ma propre main, cet argent à Yahweh pour faire une idole de métal - voici, j'ai cet argent ; c'est moi qui l'ai pris, et maintenant je te le rends.” Et sa mère de dire : “Que mon fils soit béni devant Yahweh !” Il rendit donc les onze cents sicles d'argent à sa mère. Sa mère, prenant deux cents sicles d'argent, les donna au fondeur, qui en fit une idole de métal, laquelle fut dans la maison de Michas. Cet homme lui construisit un sanctuaire ; puis il fit un éphod et des téraphim, et consacra l'un de ses fils, qui lui servit de prêtre. En ce temps-là, il n'y avait pas de roi en Israël : chacun faisait ce qui lui semblait bon. Or il y avait un jeune homme de Bethléem de Juda, du clan de Juda ; c'était un lévite, et il y résidait comme hôte. Cet homme partit de la dite ville, Bethléem de Juda, pour résider comme hôte là où il trouverait. Suivant son chemin, il vint à la montagne d'Ephraïm, jusqu’à la maison de Michas. Michas lui dit : “D'où viens-tu ?” Il répondit : “Je suis lévite, de Bethléem de Juda, et je vais résider comme hôte là où je trouverai.” Alors Michas lui dit : “Demeure chez moi ; sois pour moi un père et un prêtre ; je te donnerai dix sicles d'argent par an, un habillement complet, et ton nécessaire.” Et il fit pression sur le lévite. Le lévite consentit à demeurer avec l'homme ; et ce jeune homme fut pour lui comme l'un de ses fils. Michas consacra le lévite ; le jeune homme devint son prêtre et fut dans la maison de Michas. Michas dit alors : “Je sais maintenant que Yahweh me fera du bien, puisque j'ai un lévite comme prêtre.” En ce temps-là, il n'y avait pas de roi en Israël. Or, en ce temps-là, la tribu de Dan se cherchait un territoire pour y habiter : car il ne lui était pas échu de part jusqu'à ce jour parmi les tribus d'Israël. Les Danites envoyèrent de leur clan cinq hommes vaillants de Saraa et d'Esthaol, pour explorer le pays et l'examiner. Ils leur dirent : “Allez examiner le pays.” Ils parvinrent à la montagne d'Ephraïm, vers la maison de Michas, et passèrent la nuit en ce lieu. Comme ils étaient près de la maison de Michas, ils reconnurent la voix du jeune lévite ; ils s'y dirigèrent et lui dirent : “Qui t'a amené ici ? Que fais-tu là ? Qu'as-tu à toi en ce lieu ?” Il leur répondit : “Michas m'a traité de telle et telle manière, il me donne un salaire et je lui sers de prêtre.” Ils lui dirent : “Consulte donc Dieu, que nous sachions si le voyage que nous accomplissons réussira.” Le prêtre leur dit : “Allez en paix ! Le voyage que vous avez entrepris est sous le regard de Yahweh.” Les cinq hommes allèrent donc et parvinrent à Laïs. Ils virent que le peuple qui l'habitait vivait en sécurité, à la manière des Sidoniens, paisible et confiant ; on ne manquait de rien dans le pays, riche en ressources ; ils étaient éloignés des Sidoniens et n'avaient aucune relation avec la Syrie. Ils revinrent alors vers leurs frères, à Saraa et Esthaol, et leurs frères leur dirent : “Que rapportez-vous ?” Ils répondirent : “Debout ! Montons contre Laïs, car nous avons vu le pays, et il est excellent. Vous vous taisez ? N'hésitez pas à partir pour venir occuper ce pays : Lorsque vous viendrez, vous viendrez vers un peuple confiant ; et ce pays est vaste. Oui ! Dieu livre en vos mains un lieu où rien ne manque de ce qui est sur terre !” Six cents hommes armés en guerre partirent donc de là, du clan des Danites, de Saraa et d'Esthaol. Ils montèrent et campèrent à Cariathiarim, en Juda : c'est pourquoi, aujourd'hui encore, on appelle ce lieu le Camp de Dan : il se trouve à l'occident de Cariathiarim. De là, ils passèrent à la montagne d'Ephraïm, et parvinrent à la maison de Michas. Alors, les cinq hommes, qui étaient allés explorer le pays, dirent à leurs frères : “Savez-vous qu'il y a dans ces maisons un éphod, des téraphim et une idole de métal ? Maintenant, sachez ce que vous devez faire ! ” Ils s'y dirigèrent ; ils arrivèrent à la maison du jeune lévite, la maison de Michas, et le saluèrent. Or, pendant que les six cents hommes armés en guerre se tenaient à l'entrée de la porte, les cinq hommes qui étaient allés explorer le pays s'avancèrent. Ils entrèrent là pour prendre l'idole de métal, l'éphod et les téraphim, alors que le prêtre se tenait à l'entrée de la porte avec les six cents hommes armés en guerre. Ceux-là, étant donc entrés dans la maison de Michas, prirent l'idole de métal, l'éphod et les téraphim. Mais le prêtre leur dit : “Que faites-vous là ?” Ils lui dirent : “Tais-toi ; mets ta main sur ta bouche, et viens avec nous : tu nous seras un père et un prêtre. Est-il mieux pour toi d'être prêtre dans la maison d'un seul homme, que d'être prêtre d'une tribu et d'un clan en Israël ?” Le cœur du prêtre se réjouit ; prenant l'éphod, les téraphim et l'idole, il prit place au milieu de la troupe. Reprenant alors leur direction, ils s'en allèrent et firent passer en avant les enfants, les troupeaux et les choses précieuses. Ils étaient loin de la demeure de Michas, quand les hommes, qui se trouvaient dans les maisons voisines de celle de Michas, poussèrent des cris et poursuivirent les fils de Dan. Ils crièrent après les fils de Dan, qui se retournèrent et dirent à Michas : “Qu'as-tu à crier ?” Il répondit : “Vous avez pris mon dieu que j'ai fait ainsi que le prêtre ! et vous partez ! et que me reste-t-il ? Et comment pouvez-vous me dire : Qu'as-tu ?” Les Danites lui dirent : “Que nous n'entendions plus ta voix près de nous ! sinon des hommes exaspérés vont tomber sur vous : tu auras causé ta perte et celle de ta maison !” Et les Danites suivirent leur chemin. Michas, voyant qu'ils étaient plus forts que lui, fit demi-tour et revint à sa maison. Eux donc prirent ce qu'avait fait Michas, et le prêtre qu'il avait. Ils parvinrent à Laïs, vers un peuple paisible et confiant ; ils les passèrent au fil de l'épée et livrèrent la ville aux flammes. Il n'y eut personne pour la secourir, car elle était loin de Sidon et ils n'avaient aucune relation avec la Syrie : or, elle était dans la vallée qui va vers Beth-Rohob. Ils reconstruisirent la ville et y habitèrent. Ils nommèrent la ville Dan, du nom de Dan leur père, qui avait été enfanté à Israël ; mais auparavant le nom de la ville était Laïs. Les Danites dressèrent pour eux l'idole ; Jonathan, fils de Gersam, fils de Moïse, lui et ses fils furent prêtres de la tribu de Dan jusqu'au jour de la captivité du pays. Ils établirent donc pour eux l'idole de Michas, qu'il avait faite, tout le temps que la maison de Dieu fut à Silo. Or, en ce temps-là où il n'y avait pas de roi en Israël, un homme, un lévite, domicilié à l'extrémité de la montagne d'Ephraïm, prit comme concubine une femme de Bethléem de Juda. Sa concubine s'irrita contre lui et s'en sépara, pour aller dans la maison de son père, à Bethléem de Juda ; elle y demeura un certain temps, quatre mois. Son mari, se levant, alla après elle, pour lui parler au cœur et la faire revenir ; il avait avec lui un serviteur et une paire d'ânes. Elle l'introduisit dans la maison de son père. Le voyant, le père de la jeune femme alla joyeux à sa rencontre. Or, son beau-père, le père de la jeune femme, le retint, et il demeura avec lui trois jours ; ils y mangèrent, burent, et passèrent les nuits. Le quatrième jour, comme ils s'étaient levés de bon matin, il se mit debout pour partir ; mais le père de la jeune femme dit à son gendre : “Prends des forces, avec un peu de nourriture ; ensuite, vous partirez.” Ils s'assirent donc, mangèrent tous deux de concert et burent. Le père de la jeune femme dit à cet homme : “Allons ! décide-toi à passer la nuit, pour que ton cœur soit content !” Pourtant, l'homme se leva pour partir ; mais son beau-père le pressa si bien qu'il resta et passa la nuit là. Le cinquième jour, il se leva de bon matin pour s'en aller ; mais le père de la jeune femme dit : “Allons ! prends des forces !” Ils s'attardèrent jusqu'au déclin du jour, mangeant tous deux ensemble. Alors, comme cet homme se levait pour partir, lui, sa concubine et son serviteur, son beau-père, le père de la jeune femme, lui dit : “Voici déjà que le jour baisse vers le soir : passe la nuit, je te prie, et que ton cœur soit content ; vous vous lèverez demain de bonne heure pour votre voyage, et tu t'en iras à ta tente.” Mais l'homme ne voulut pas passer la nuit ; se levant, il partit et parvint en face de Jérusalem ; et, avec lui, la paire d'ânes bâtés et sa concubine. Ils étaient tout près de Jérusalem, et le jour avait beaucoup baissé ; le serviteur dit à son maître : “Viens, je t'en prie, dirigeons-nous vers cette ville du Jébuséen pour y passer la nuit.” Mais son maître lui répondit : “Nous n'entrerons pas dans une ville d'étrangers, qui ne sont pas des fils d'Israël, mais nous continuerons vers Gabaa.” Puis il dit à son serviteur : “Allons, atteignons l'un de ces lieux et nous passerons la nuit, à Gabaa ou à Rama.” Ils continuèrent de marcher ; et le soleil se coucha dors qu'ils étaient à proximité de Gabaa de Benjamin. Ils se détournèrent donc de ce côté pour aller passer la nuit à Gabaa. Il entra et s'assit sur la place de la ville : mais il n'y eut personne qui les accueillit dans sa maison pour passer la nuit. Mais voici qu'un vieillard revenait le soir de travailler dans les champs : cet homme était de la montagne d'Ephraïm et résidait comme hôte à Gabaa : car les gens de l'endroit étaient Benjaminites. Levant les yeux, il vit le voyageur sur la place de la ville ; le vieillard dit : “D'où viens-tu et où vas-tu ?” Il répondit : “Nous faisons route de Bethléem de Juda vers l'extrémité de la montagne d'Ephraïm. C'est de là que je suis ; étant allé à Bethléem de Juda, je retourne chez moi ; mais il n'y a personne qui me reçoive en sa maison. Cependant, nous avons de la paille et du foin pour nos ânes, du pain et du vin pour moi, pour ta servante et pour le serviteur qui est avec tes serviteurs : il ne manque absolument rien.” Le vieillard dit alors : “La paix soit avec toi ! seulement, je pourvoirai à tous tes besoins ; mais ne passe pas la nuit sur la place.” Ile fit entrer chez lui et donna le fourrage aux ânes ; ils se lavèrent les pieds, mangèrent et burent. Pendant qu'ils se réjouissaient, voici que des hommes de la ville, gens pervers, entourèrent la maison, frappant contre la porte. ils dirent au vieillard, maître de la maison : “Fais sortir la personne qui est entrée chez toi, pour que nous la connaissions !” Alors le maître de ta maison sortit vers eux et leur dit : “Non, mes frères, ne faites pas ce mal, je vous prie. Après que cet homme est entré chez moi, ne commettez pas une telle infamie ! Voici ma fille qui est vierge, je vais la faire sortir : faites-lui violence, faites-lui ce que bon vous semblera ; mais ne faites pas à cet homme une telle vilenie !” Mais ces gens ne voulurent pas l'écouter ; alors l'homme prit sa concubine et la leur livra dehors. Ils eurent des rapports avec elle, ils se jouèrent d'elle pendant toute la nuit jusqu'au matin, et la renvoyèrent alors que montait l'aurore. Vers le matin, cette femme vint tomber à l'entrée de la maison de l'homme chez qui se trouvait son mari ; elle resta là jusqu'au jour. Or, son mari, s'étant levé au matin, ouvrit la porte de la maison et sortit pour continuer sa route : voici que la femme, sa concubine, gisait à l'entrée de la maison, les mains sur le seuil. Il lui dit : “Lève-toi ; allons-nous-en !” Pas de réponse. Alors le mari la chargea sur son âne et partit pour aller chez lui. Parvenu à sa demeure, il prit un couteau et, saisissant sa concubine, il la coupa membre par membre en douze morceaux, qu'il envoya dans tout le territoire d'Israël. [Il recommanda aux hommes qu'il envoya : “Voici ce que vous direz à tous les gens d'Israël : A-t-on vu chose pareille, depuis le jour où les fils d'Israël sont montés du pays d'Egypte jusqu'aujourd'hui ?] Réfléchissez-y, prenez conseil et prononcez.” Et tous ceux qui voyaient, disaient : “Il n'y a pas eu, on n’a pas vu chose pareille, depuis que les fils d'Israël sont montés du pays d'Egypte jusqu'à ce jour.” Tous les fils d'Israël sortirent donc : de Dan à Bersabée, avec le pays de Galaad, la communauté se rassembla comme un seul homme vers Yahweh, à Maspha. Les troupes de tout le peuple, toutes les tribus d'Israël se présentèrent en assemblée du peuple de Dieu, quatre cent mille hommes de pied pouvant tirer le glaive. Or les fils de Benjamin apprirent que les fils d'Israël étaient montés à Maspha. Les fils d'Israël dirent : “Racontez comment s'est passé un tel crime.” Alors le lévite, le mari de la femme qui avait été tuée, répondit en ces termes : “Je suis entré à Gabaa, qui est de Benjamin, moi et ma concubine, pour y passer la nuit. Mais les citoyens de Gabaa se levèrent contre moi : contre moi, ils entourèrent la maison pendant la nuit. Moi, ils ont cherché à me tuer ; quant à ma concubine, ils l'ont violée, [se sont fait d'elle un jeu, ] et elle en est morte. J'ai donc saisi ma concubine, je l'ai coupée et l'ai envoyée dans toutes les régions de l'héritage d'Israël, car ils ont commis une infamie en Israël. Vous êtes tous ici, fils d'Israël : délibérez et prenez conseil ici même.” Tout le peuple se leva comme un seul homme, disant : “Nul d'entre nous n'ira dans sa tente, nul d'entre nous ne retournera dans sa maison ! Maintenant, voici ce que nous ferons à Gabaa : nous jetterons les sorts : nous prendrons dix hommes pour cent de toutes les tribus d'Israël, cent pour mille, mille pour dix mille : ils prendront des vivres pour le peuple, pour ceux qui vont faire à Gabaa selon toute l'infamie qu'elle a commise en Israël.” Ainsi s'assemblèrent contre la ville tous les gens d'Israël, unis comme un seul homme. Alors les tribus d'Israël envoyèrent dire dans toute la tribu de Benjamin : “Qu'est-ce que cette infamie qui a été commise parmi vous ? Maintenant, livrez ces hommes pervers qui sont à Gabaa, pour que nous les mettions à mort et que le mal disparaisse d'Israël.” Mais les fils de Benjamin ne voulurent pas écouter la voix de leurs frères, les fils d'Israël. Les fils de Benjamin se réunirent de leurs villes à Gabaa, pour partir combattre les fils d'Israël. On recensa ce jour-là les fils de Benjamin : des villes, il y avait vingt-six mille hommes pouvant tirer le glaive, sans compter les habitants de Gabaa. Dans toute cette armée, il y avait sept cents hommes d'élite, des gauchers : tous ceux-là tiraient de la fronde à un cheveu près et ne manquaient pas. Les gens d'Israël furent également recensés : sans Benjamin, quatre cent mille hommes pouvant tirer le glaive, tous gens de guerre. Se levant, ils montèrent à Béthel et consultèrent Dieu, les fils d’Israël disant : “Qui de nous montera en tête pour combattre les fils de Benjamin ?” Yahweh répondit : “Juda en tête !” Les fils d'Israël s'étant levés au matin, campèrent contre Gabaa ; puis les gens d'Israël sortirent pour combattre Benjamin ; les gens d'Israël se rangèrent en bataille contre eux vers Gabaa. Alors les fils de Benjamin sortirent de Gabaa, et firent périr ce jour-là vingt-deux mille hommes d'Israël restés sur le sol. Et les fils d'Israël montèrent pleurer devant Yahweh jusqu'au soir ; ils consultèrent Yahweh, disant : “Faut-il encore m'avancer pour combattre les fils de Benjamin mon frère ?” Yahweh répondit : “Montez contre lui.” Alors l'armée des gens d'Israël reprit courage ; de nouveau ils se rangèrent en bataille là où ils s'étaient rangés le premier jour ; et les fils d'Israël s'approchèrent des fils de Benjamin le second jour. Benjamin sortit de Gabaa à leur rencontre, ce second jour ; ils firent encore périr d'entre les fils d'Israël dix-huit mille hommes, restés sur le sol, tous gens pouvant tirer le glaive. Et tous les fils d'Israël et tout le peuple montèrent et vinrent à Béthel ; ils pleurèrent et se tinrent là devant Yahweh ; ils jeûnèrent ce jour-là jusqu'au soir ; ils offrirent des holocaustes et des sacrifices en présence de Yahweh. Puis les fils d'Israël consultèrent Yahweh ; or, en ces jours, l'Arche d'Alliance de Dieu se trouvait là ; et Phinées, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, se tenait devant elle en ces jours-là. Ils dirent : “Faut-il encore sortir pour combattre les fils de Benjamin mon frère, ou dois-je cesser ?” Yahweh répondit : “Montez ; car demain je le livrerai en tes mains.” Alors Israël plaça des embuscades autour de Gabaa, et, le troisième jour, les fils d'Israël montèrent contre les fils de Benjamin ; ils se rangèrent en bataille vers Gabaa comme les autres fois. Les fils de Benjamin sortirent à la rencontre de l'armée : s'éloignant de la ville, ils commencèrent à faire des victimes parmi le peuple, comme les autres fois, dans les chemins dont l'un monte à Béthel et l'autre à Gabaa, sur le plateau : environ trente hommes d'Israël. Et les fils de Benjamin de dire : “Ils sont en déroute devant nous comme la première fois !” Mais les fils d'Israël disaient : “Fuyons et nous les éloignerons de la ville vers les chemins !” Or, alors que tous les gens d'Israël s'étant levés de leur place, se rangeaient en bataille à Baal-Thamar, l'embuscade d'Israël s'infiltrait, depuis sa position, de la plaine de Gabaa ; ils parvinrent en face de Gabaa, dix mille hommes appartenant à l'élite de tout Israël, alors que le combat était acharné ; les autres ignoraient que le malheur les atteignait. [Yahweh battit Benjamin devant Israël ; les fils d'Israël firent périr ce jour-là vingt-cinq mille cent hommes, tous gens pouvant tirer le glaive, et les fils de Benjamin virent qu'ils étaient battus. Or les gens d'Israël cédèrent la place à Benjamin, car ils avaient confiance dans l'embuscade qu'ils avaient postée contre Gabaa. ] L'embuscade se déploya donc en hâte vers Gabaa ; et l'embuscade surgit et passa toute la ville au fil de l'épée. Les gens d'Israël avaient convenu avec l'embuscade qu'on ferait monter de la ville un signal de fumée. Les gens d'Israël avaient donc tourné le dos dans le combat ; Benjamin avait commencé à faire des victimes parmi les gens d'Israël, environ trente hommes, car ils disaient : “Le voilà encore en pleine déroute devant nous comme dans le premier combat !” Mais le signal commença de monter de la ville, une colonne de fumée ; et Benjamin se retourna : voici que l'incendie de la ville montait vers le ciel. Alors les gens d'Israël firent volte-face, et les gens de Benjamin furent dans l'épouvante, car ils virent que le malheur les atteignait. Ils s'enfuirent devant les gens d'Israël en direction du désert ; mais le combat s'attacha à eux, car ceux qui sortaient de la ville les exterminaient dans le milieu. Ils entourèrent Benjamin, le poursuivirent sans repos, et l'écrasèrent jusqu'en face de Gabaa du côté du soleil levant. De Benjamin, il tomba dix-huit mille hommes : tous ceux-là étaient guerriers vaillants. Ils se détournèrent et fuirent vers le désert, vers le rocher de Remmon. Les Israélites grappillèrent dans les chemins cinq mille hommes, et, s'acharnant après lui jusqu'à Migron, ils lui tuèrent deux mille hommes. Tous ceux qui tombèrent ce jour-là de Benjamin furent au nombre de vingt-cinq mille hommes, pouvant tirer le glaive ; tous ceux-là étaient de vaillants guerriers. S'étant donc détournés, ils s'enfuirent vers le désert, vers la roche de Remmon, au nombre de six cents hommes ; ils demeurèrent à la roche de Remmon quatre mois. Les gens d'Israël, revenant vers les Benjaminites, les passèrent au fil de l'épée, depuis les villes habitées jusqu'aux animaux et à tout ce qu'on trouvait ; de plus, ils livrèrent aux flammes toutes les villes rencontrées. Or les gens d'Israël avaient fait un serment à Maspha, disant : “Personne d'entre nous ne donnera sa fille à Benjamin comme femme.” Et le peuple vint à Béthel ; ils demeurèrent là jusqu'au soir devant Dieu ; ils élevèrent la voix et pleurèrent abondamment. Ils dirent : “Pourquoi, Yahweh, Dieu d'Israël, cela est-il arrivé en Israël, qu'il manque aujourd'hui une tribu à Israël ?” Le lendemain, le peuple se leva de bonne heure ; ils construisirent là un autel, et offrirent des holocaustes et des pacifiques. [Les fils d'Israël dirent : “Qui, de toutes les tribus d'Israël, n'est pas monté à l'assemblée, auprès de Yahweh ?” Car on avait fait le serment solennel contre qui ne monterait pas vers Yahweh à Maspha, en disant : “On le fera mourir.”] Les fils d'Israël eurent donc du regret envers Benjamin leur frère, et dirent : “Aujourd'hui, une tribu a été retranchée d'Israël ; que ferons-nous pour ceux qui restent, quant aux femmes ? Car nous, nous avons juré par Yahweh de ne pas leur donner de nos filles pour femmes.” Ils dirent alors : “Quel est celui, de toutes les tribus d'Israël, qui n'est pas monté vers Yahweh à Maspha ?” Or, voici que personne de Jabès-Galaad n'était venu au camp, à l'assemblée. Alors la communauté y envoya [douze mille hommes pris parmi les vaillants ; ils leur donnèrent cet ordre : “Allez ! passez les habitants de Jabès-Galaad au fil de l'épée, ainsi que les femmes et les enfants. Voici ce que vous ferez : c'est tout homme et toute femme ayant eu des relations avec un homme, que vous soumettrez à l'anathème.”] Ils trouvèrent parmi les habitants de Jabès-Galaad quatre cents jeunes filles vierges, qui n'avaient pas encore eu de relations avec les hommes ; ils les emmenèrent au camp. Alors toute la communauté envoya parler aux fils de Benjamin, qui se trouvaient à la roche de Remmon, et ils leur proposèrent la paix. Benjamin revint en ce temps-là ; on leur donna les femmes provenant des femmes de Jabès-Galaad ; mais elles ne leur suffirent pas. Le peuple eut donc du regret envers Benjamin, car Yahweh avait fait une brèche parmi les tribus d'Israël. Et les anciens de la communauté dirent : “Que ferons-nous pour ceux qui restent, quant aux femmes ?” Car les femmes avaient été anéanties de Benjamin. Ils dirent donc : “Comment conserver un reste à Benjamin, pour qu'une tribu ne disparaisse pas d'Israël ? Quant à nous, nous ne pouvons leur donner des femmes d'entre nos filles !” Car ils avaient prononcé ce serment : “Maudit soit qui donnera une femme à Benjamin !” Ils dirent alors : “Voici la fête annuelle de Yahweh à Silo” [qui est au nord de Béthel, au levant du chemin qui monte de Béthel à Sichem, et au sud de Lébona]. Puis ils donnèrent cet avis aux fils de Benjamin : “Allez vous mettre en embuscade dans les vignes ; vous observerez : quand les filles de Silo sortiront pour danser en chœurs, vous sortirez des vignes ; chacun de vous ravira sa femme d'entre les filles de Silo ; et vous retournerez au pays de Benjamin. Puis, quand leurs pères ou leurs frères viendront vous en faire un grief, vous leur direz : Accordez-les nous par faveur ; car nous n'avons pas voulu prendre chacun notre femme comme au combat ; mais, si vous nous les aviez données vous-mêmes, alors vous auriez péché.” Ainsi firent les fils de Benjamin ; ils prirent des femmes selon leur nombre parmi les danseuses qu'ils avaient enlevées ; puis ils s'en allèrent, retournèrent vers leur domaine, reconstruisirent leurs villes et y habitèrent. En ce temps-là, les fils d'Israël s'en retournèrent de là, chacun à sa tribu et à son clan ; ils sortirent de là, chacun vers son domaine. En ces jours-là, il n'y avait pas de roi en Israël ; chacun faisait ce qui lui plaisait.
Au temps où jugeaient les Juges, il y eut une famine au Pays. Et un homme quitta Bethléem de Juda pour aller résider comme hôte sur les plateaux de Moab, lui, sa femme et ses deux fils. Cet homme se nommait Elimélek, sa femme Noémi, et ses deux fils Mahlôn et Kilyôn ; ils étaient Ephratéens de Bethléem de Juda. Etant donc parvenus aux plateaux de Moab, Ils y demeurèrent. Or Elimélek, le mari de Noémi, mourut, et elle lui survécut avec ses deux fils. Ils prirent pour femmes des Moabites, dont la première s'appelait Orpha, et la seconde Ruth. Ils demeurèrent là environ dix ans. Puis l'un et l'autre moururent, Mahlôn et Kilyôn ; et la femme survécut à ses deux fils et à son mari. Or elle se leva, elle et ses brus, pour revenir des plateaux de Moab : car elle avait appris, sur les plateaux de Moab, que Yahweh avait visité son peuple et leur avait donné de la nourriture. Elle quitta donc le lieu où elle avait demeuré, ses deux belles-filles avec elle, et elles se mirent en route pour retourner au pays de Juda. Mais Noémi dit à ses deux brus : “Allez, retournez chacune à la maison de votre mère. Que Yahweh vous fasse miséricorde comme vous l'avez fait envers les défunts et moi-même. Que Yahweh vous accorde de trouver le repos, chacune chez un mari !” Puis elle les embrassa ; alors, élevant la voix, elles pleurèrent, et lui dirent : “Non ! nous voulons retourner avec toi vers ton peuple !” Noémi répondit : “Retournez, mes filles ! pourquoi voulez-vous venir avec moi ? ai-je encore des fils en mon sein, qui puissent devenir vos maris ? Retournez, mes filles, car je suis trop vieille pour appartenir à un mari. Même si je pouvais dire : j'ai l'espoir et d'appartenir cette nuit à un mari, et d'enfanter des fils, pourriez-vous pour cela attendre qu'ils aient grandi, pourriez-vous pour cela vous abstenir de vous marier ? Non, mes filles, je suis beaucoup trop malheureuse pour vous, car la main de Yahweh s'est étendue sur moi.” Elevant la voix, elles pleurèrent de nouveau. Puis Orpha embrassa sa belle-mère et retourna vers son peuple, mais Ruth s'attacha à elle. Celle-ci dit alors : “Vois : ta belle-sœur retourne vers son peuple et vers ses dieux ; retourne toi aussi, suis ta belle-sœur.” Mais Ruth répondit : “Ne fais pas pression sur moi, pour te délaisser et cesser de te suivre : car, là où tu iras, j'irai ; là où tu séjourneras, je séjournerai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. Là où tu mourras, je mourrai et serai ensevelie. Que Yahweh me fasse ceci et ajoute cela, si autre chose que la mort nous sépare !” Noémi vit donc qu'elle était absolument résolue à l'accompagner, et n'insista plus. Elles s'en allèrent toutes deux jusqu'à ce qu'elles parvinssent à Bethléem. Quand elles pénétrèrent dans Bethléem, toute la ville s'agita à leur sujet, et les femmes disaient : “C'est donc Noémi !” Elle leur dit : “Ne m'appelez pas Noémi ; appelez-moi Mara, car le Tout-Puissant m’a emplie d'amertume. C'est comblée que je suis partie ; mais c'est les mains vides que Yahweh me ramène. Pourquoi donc m'appeler Noémi, puisque Yahweh a témoigné contre moi et que le Tout-Puissant m'a affligée ?” C'est ainsi que Noémi fit retour ; sa belle-fille Ruth, la Moabite, était avec elle, qui revint des plateaux de Moab. Or elles arrivèrent à Bethléem au début de la moisson des orges. Il y avait à Noémi un parent, du côté de son mari, un homme vaillant et courageux, du clan d'Elimélek ; il s'appelait Booz. Or Ruth la Moabite dit à Noémi : “Je t'en prie, laisse-moi aller aux champs, glaner des épis derrière celui aux yeux de qui j'aurai trouvé grâce.” - “Va, ma fille, ” lui répondit Noémi. Elle alla donc glaner dans les champs derrière les moissonneurs. Il arriva par hasard que cette partie des champs appartenait à Booz, qui était du clan d'Elimélek. Et voici que Booz vint de Bethléem et dit aux moissonneurs : “Yahweh soit avec vous !” - “Que Yahweh te bénisse !” lui répondirent-ils. Alors Booz dit à son serviteur préposé aux moissonneurs : “A qui est cette fille ?” Le serviteur préposé aux moissonneurs répondit en ces termes : “C'est la jeune Moabite qui est revenue avec Noémi des plateaux de Moab ; elle a dit : Laisse-moi glaner et recueillir des épis entre les gerbes, derrière les moissonneurs. Elle est donc venue et a persévéré depuis lors, ce matin, jusqu'à présent ; voici seulement qu'elle prend un peu de repos dans le champ.” Alors Booz dit à Ruth : “Ecoute bien, ma fille : ne va pas glaner dans un autre champ, ne t'éloigne pas d'ici ; ainsi donc, joins-toi à mes servantes. Attache tes regards au champ qu'elles moissonneront, et tu les suivras. Voici que j'ordonne aux serviteurs de ne pas te toucher. Quand tu auras soif, tu iras vers les cruches, et tu boiras de ce que puisent les serviteurs.” Tombant sur sa face, elle se prosterna contre terre et lui dit : “Pour quelle raison ai-je trouvé grâce à tes yeux, de sorte que tu te sois intéressé à moi, qui suis une étrangère ?” Booz lui fit cette réponse : “On m'a parfaitement informé de tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari, et que tu as quitté ton père, ta mère et ta patrie, pour venir vers un peuple que tu ne connaissais pas auparavant. Que Yahweh rémunère ton œuvre ! Puisses-tu avoir une pleine récompense de Yahweh, Dieu d'Israël, sous les ailes de qui tu es venue te réfugier !” Elle dit alors : “J'ai trouvé grâce à tes yeux, seigneur, puisque tu m'as consolée et as parlé au cœur de ta servante, car me voici devenue comme une de tes servantes.” Puis, au moment du repas, Booz lui dit : “Approche ici, mange de cette nourriture, et trempe ton morceau dans le vinaigre.” Elle s'assit donc à côté des moissonneurs ; il lui entassa des gruaux grillés ; elle mangea, se rassasia et garda le reste, puis se leva pour glaner. Et Booz donna cet ordre à ses serviteurs : “Elle pourra glaner même entre les gerbes ; ne la mortifiez pas. Faites même tomber pour elle des épis de vos javelles, et laissez-les : elle les recueillera, et vous ne la reprendrez pas.” Elle glana dans le champ jusqu'au soir, puis dépiqua ce qu'elle avait glané : il y eut environ un épha d'orge. L'emportant, elle revint à la ville, et sa belle-mère vit ce qu'elle avait glané ; elle sortit aussi et lui donna ce qu'elle avait gardé après s'être rassasiée. Alors sa belle-mère lui demanda : “Où as-tu glané aujourd'hui ? où es-tu allée travailler ? Qu'il soit béni celui qui s'est intéressé à toi !” Elle indiqua à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé et dit : “Le nom de l'homme chez qui j'ai travaillé aujourd'hui, c'est Booz.” Noémi lui répondit : “Qu'il soit béni par Yahweh, qui ne cesse d'être miséricordieux pour les vivants comme pour les morts !” - “Cet homme, ” ajouta-t-elle, “est pour nous le plus proche de nos goêls.” Et Ruth de dire à sa belle-mère : “De plus il m'a dit : Joins-toi à mes propres moissonneurs jusqu'à ce qu'ils aient achevé toute la moisson qui m'appartient.” Noémi répondit à Ruth sa belle-fille : “Il est bon, ma fille, que tu t'en ailles avec ses servantes, pour qu'on ne t'inquiète pas dans un autre champ.” Elle se joignit donc aux servantes de Booz pour glaner, jusqu'à l'achèvement de la moisson des orges et de la moisson des froments. Or, étant retournée chez sa belle-mère, celle-ci lui dit : “Ne dois-je pas te chercher un repos qui te rende heureuse ? Et maintenant, ce Booz, avec les servantes duquel tu as été, n’est-il pas notre proche parent ? Voici qu'il vanne l'aire des orges cette nuit. Lave-toi, parfume-toi, couvre-toi de ton manteau, et descends vers l'aire. Ne te laisse pas reconnaître par cet homme avant qu'il ait fini de manger et de boire. Mais, lorsqu'il ira dormir, remarque le lieu où il se couche ; ensuite tu t'approcheras, tu découvriras une place à ses pieds et tu te coucheras. Lui-même t'indiquera ce que tu dois faire.” “Je ferai tout ce que tu m'ordonnes”, répondit Ruth. Elle descendit donc à l'aire et fit tout ce que sa belle-mère lui avait ordonné : Booz mangea et but, son cœur se réjouit et il alla se coucher près du tas de gerbes. Elle vint alors en secret, découvrit une place à ses pieds et se coucha. Au milieu de la nuit, cet homme fut effrayé et se pencha : voici qu'une femme était couchée à ses pieds. “Qui es-tu ?” dit-il. “Je suis Ruth ton esclave”, répondit-elle ; “tu dois étendre l'angle de ton manteau sur ta servante, car tu es mon goêl.” Et lui : “Bénie sois-tu par Yahweh, ma fille, car ta bonté actuelle surpasse la précédente, et tu ne recherches pas les jeunes gens, pauvres ou riches. Et maintenant, ma fille, ne crains pas : tout ce que tu diras, je le ferai, parce que tous mes concitoyens savent que tu es une femme vertueuse, et qu'il est vrai que je suis ton goêl : mais il y a encore un goêl plus proche que moi ! Repose-toi cette nuit ; demain matin, s'il veut te racheter, c'est bien, qu'il te rachète ! mais, s'il ne veut pas, moi je te rachèterai, par la vie de Yahweh ! Couche-toi jusqu'au matin.” Elle dormit donc à ses pieds jusqu'au matin, et se leva avant qu'un homme pût en reconnaître un autre. Il dit alors : “Qu'on ne sache pas que cette femme est entrée dans l'aire !” Puis à Ruth : “Donne le manteau qui est sur toi et tiens-le.” Elle le tint, il mesura six mesures d'orge, et les mit sur elle ; puis elle rentra dans la ville. Parvenue chez sa belle-mère, celui-ci lui dit : “Qui es-tu, ma fille ?”Alors elle lui indiqua tout ce que cet homme lui avait fait et ajouta : “Il m'a donné ces six mesures d'orge, car il m'a dit : Il ne faut pas que tu rentres les mains vides chez ta belle-mère.” Noémi répondit : “Demeure, ma fille, jusqu'à ce que tu saches comment tournera la chose ; car cet homme ne prendra point de repos qu'il ne termine cette affaire aujourd'hui.” Booz monta vers la porte de la ville et s'y assit. Voici que vint à passer le goêl dont avait parlé Booz. Il lui dit : “Avance, assieds-toi ici, un tel !” Ce dernier s’avança et s'assit. Booz prit dix hommes parmi les anciens de la ville, et dit : “Asseyez-vous ici” ; ils s'assirent. Il dit ensuite au goêl : “La part de champs qui était à notre frère Elimélek, Noémi qui est revenue des plateaux de Moab la vend. Je me suis dit : je veux t'en informer et te dire : acquiers, devant ceux qui siègent ici, devant les anciens de mon peuple : si tu veux la racheter, rachète-la ; mais si tu ne veux pas, déclare-le moi pour que je le sache : car il n'y a personne avant toi pour racheter, et moi je suis après toi.” L'autre répondit : C'est moi qui rachèterai, ” Mais Booz ajouta : “Le jour où tu acquerras le champ de la main de Noémi, tu devras aussi acquérir Ruth la Moabite, la femme du défunt, pour faire revivre le nom du mort sur son héritage.” Alors le goêl répondit : “Je ne puis racheter pour mon compte, de peur de détruire mon héritage ; exerce pour ton compte mon droit de rachat, car je ne veux pas racheter.” – Or, voici la coutume autrefois en vigueur dans Israël : en cas de rachat et d'échange, pour ratifier toute affaire, on enlevait sa sandale et on la donnait à son partenaire : c'était la façon de témoigner en Israël. – Le goêl dit donc à Booz : “Acquiers pour ton compte mon droit de rachat”, et il enleva sa sandale. Alors Booz dit aux anciens et à tout le peuple : “Vous êtes aujourd'hui témoins que j'acquiers tout ce qui était à Elimélek, et tout ce qui était à Kilyôn et à Mahlôn, de la main de Noémi. J'acquiers en même temps pour moi, comme femme, Ruth la Moabite, femme de Mahlôn, pour faire revivre le nom du défunt sur son héritage, pour que son nom ne disparaisse pas d'entre ses frères ni de l'assemblée de ses concitoyens. Vous en êtes aujourd'hui témoins !” Tout le peuple qui se trouvait à la porte de la ville dit : “Nous en sommes témoins !” Et les anciens ajoutèrent : “Que Yahweh rende cette femme, qui entre dans ta maison, semblable à Rachel et à Lia, qui édifièrent toutes deux la maison d'Israël ; sois fort en Ephrata, fais toi un nom à Bethléem. Que ta maison soit comme la maison de Pharès, que Thamar enfanta à Juda, par la postérité que Yahweh te donnera de cette jeune femme !” Booz prit donc Ruth, qui devint sa femme, et il s'approcha d'elle. Yahweh donna à Ruth de concevoir, et elle enfanta un fils. Les femmes dirent alors à Noémi : “Béni soit Yahweh qui, aujourd'hui, ne te laisse pas sans rédempteur, que son nom soit célébré en Israël ! Il te sera une consolation et un soutien dans ta vieillesse : car celle qui l'a enfanté, c'est ta belle-fille qui t'aime, elle qui vaut mieux pour toi que sept fils.” Noémi prit l'enfant, le mit sur son sein et lui servit de nourrice. Les voisines lui donnèrent un nom, disant : “Il est né un fils à Noémi !” et elles l'appelèrent Obed : c'est le père d'Isaï, père de David. Voici les générations de Pharès : Pharès engendra Hesron ; Hesron engendra Ram ; Ram engendra Aminabad ; Aminabad engendra Nahasson ; Nahasson engendra Salmon ; Salmon engendra Booz ; Booz engendra Obed ; Obed engendra Isaï ; Isaï engendra David.
Il y avait un homme de Ramathaïm, Sophite, de la montagne d'Ephraïm, nommé Elcana, fils de Jéroham, fils d'Eliu, fils de Thohu, fils de Suph, Ephraïmite. Il avait deux femmes, dont l'une s'appelait Anne et l'autre Phénenna. Phénenna avait des enfants, mais Anne n'en avait pas. Cet homme montait de sa ville, chaque année, pour adorer Yahweh des armées et lui offrir des sacrifices à Silo. Là étaient Héli et ses deux fils, Ophni et Phinées, prêtres de Yahweh. Le jour vint où Elcana offrit un sacrifice et il donna des portions à Phénenna, sa femme, et à tous ses fils et toutes ses filles, tandis qu'à Anne il ne donna qu'une seule portion ; pourtant il aimait Anne, mais Yahweh l'avait rendue stérile. Or sa rivale redoublait encore son affliction, au point de l'insulter de ce que Yahweh l'avait frappée de stérilité. Ainsi faisait-il chaque année, lorsqu'elle montait à la maison de Yahweh, et ainsi l'affligeait Phénenna. Elle se mit à pleurer et ne mangea point. Et Elcana, son mari, de lui dire : “Anne, pourquoi pleures-tu et pourquoi ne manges-tu pas ? Pourquoi ton cœur est-il triste ? Est-ce que je ne suis pas meilleur pour toi que dix fils ?” Anne se leva, après qu'on eut mangé et bu à Silo. Héli, le (grand) prêtre, était assis sur son siège, contre le montant de la porte du temple de Yahweh. Et elle, dans l'amertume de son âme, pria le Seigneur avec grande abondance de larmes, et elle fit un vœu, disant : “Seigneur des armées, si vous daignez regarder l'affliction de votre servante, si vous vous souvenez de moi et si vous n'oubliez pas votre servante, et si vous accordez à votre servante un enfant mâle, je le donnerai à Yahweh tous les jours de sa vie, et le ciseau ne passera pas sur sa tête.” Il arriva que, comme elle prolongeait sa prière devant Yahweh, Héli observa ses lèvres. Or Anne parlait dans son cœur : seules ses lèvres remuaient et on n'entendait pas sa voix, en sorte qu'Héli la crut ivre. Héli lui dit alors : “Jusqu'à quand laisseras-tu voir ton ivresse ? Fais passer ton vin.” Anne répondit : “Non, mon seigneur ! je suis une femme au cœur affligé, et je n'ai bu ni vin ni boisson enivrante, mais j'épanchais mon âme devant Yahweh. Ne prends pas ta servante pour une femme pervertie, car c'est par l'excès de ma peine et de ma douleur que j'ai parlé jusqu'à présent.” Héli reprit la parole et dit : “Va en paix et que le Dieu d'Israël exauce la prière que tu lui as adressée.” Elle dit : “Puisse ta servante trouver grâce à tes yeux !” Et la femme alla son chemin : elle mangea, et son visage n'était plus le même. Ils se levèrent dès le matin et, s'étant prosternés en présence de Yahweh, ils s'en retournèrent et rentrèrent dans leur maison à Rama. Elcana connut Anne, sa femme, et Yahweh se souvint d'elle. Après le temps révolu, Anne, ayant conçu, enfanta un fils, qu'elle appela du nom de Samuel, car, dit-elle : “Je l'ai demandé à Yahweh.” Elcana, son mari, monta avec toute sa famille pour offrir à Yahweh le sacrifice annuel ainsi que ses vœux. Mais Anne ne monta pas, car elle dit à son mari : “Quand l'enfant sera sevré, je l'amènerai pour qu'il soit présenté devant Yahweh, et il restera là pour toujours.” Elcana, son mari, lui dit : “Fais ce qui semble bon à tes yeux : reste jusqu'à ce que tu l'aies sevré. Puisse seulement Yahweh réaliser sa parole !” Sa femme resta donc et elle allaita son enfant jusqu'à ce qu'elle l'eût sevré. Quand elle l'eut sevré, elle l'amena avec elle, en prenant un taureau de trois ans, une mesure de farine et une outre de vin. Elle vint donc à la maison de Yahweh, à Silo, et l'enfant était avec eux. Ils immolèrent le taureau, puis ils conduisirent l'enfant à Héli. Et elle dit : “Je t'en prie, mon seigneur : aussi vrai que ton âme vit, je suis la femme qui se tenait debout près de toi, ici même, pour prier Yahweh. C'est pour cet enfant que je priais, et Yahweh a exaucé la demande que je lui ai adressée. Et moi aussi, je le donne à Yahweh : pour tous les jours qu'il vivra, il est donné à Yahweh.” Et ils adorèrent là Yahweh. Anne pria et dit : “Mon cœur a exulté en Yahweh, - ma force s'est exaltée dans le Seigneur. Je parle, dilatée, de mes ennemis : - car j'ai mis ma joie dans ton secours. Pas de Saint comme Yahweh ! - pas d'autre Dieu que Toi, - pas de Rocher comme notre Dieu ! Ne prononcez pas tant de paroles hautaines, - que l'insolence ne sorte pas de votre bouche. Car Yahweh est le Dieu de toute science - et par lui sont pesées toutes les actions. L'arc des forts est brisé - et les faibles sont ceints de force. Les rassasiés se louent pour du pain - et les affamés se reposent. Même la stérile enfante sept fois - et celle qui avait beaucoup de fils se flétrit. Yahweh fait mourir et il fait vivre - il fait descendre au séjour des morts et il en fait remonter. Yahweh appauvrit et il enrichit, - il abaisse et il élève. De la poussière il retire le pauvre, - du fumier il relève l'indigent, Pour le faire asseoir avec les princes - et lui donner un trône de gloire. Car à Yahweh sont les colonnes de la terre - et sur elles il a posé le globe. Il gardera les pas de ses fidèles, - mais les méchants périront dans les ténèbres. Car ce n'est pas par sa force que l'homme l'emporte : Yahweh ! ses ennemis seront anéantis. Du haut du ciel il tonnera sur eux : - Yahweh jugera les confins de la terre. Il donnera la puissance à son roi - et il élèvera la force de son Oint.” Elcana s'en alla dans sa maison à Rama, et l'enfant était au service de Yahweh, devant le prêtre Héli. Or les fils d'Héli étaient des hommes pervers : ils ne connaissaient point Yahweh, ni le devoir des prêtres à l'égard du peuple. Lorsque quelqu'un offrait un sacrifice, le serviteur du prêtre venait, pendant qu'on faisait cuire la chair, tenant à la main une fourchette à trois dents. Alors il piquait dans la chaudière ou le chaudron ou dans la marmite ou dans le pot, et tout ce que ramenait la fourchette, le prêtre le prenait pour lui. Ainsi agissaient-ils envers tous les Israélites qui venaient là, à Silo. Même avant qu'on fit brûler la graisse, le serviteur du prêtre venait et disait à l'homme qui offrait le sacrifice : “Donne de la viande à rôtir pour le prêtre, car il n'acceptera pas de toi de la viande cuite, mais seulement crue.” Et si l'homme lui disait : “Qu'on brûle d'abord la graisse, et prends ensuite autant que tu voudras !” Il répondait : “Non ! mais donne dès maintenant ; sinon, je prends de force.” Le péché de ces jeunes gens était très grand devant Yahweh, car ils attiraient le mépris sur les offrandes de Yahweh. Cependant Samuel faisait le service en présence de Yahweh ; l'enfant était ceint d'un éphod de lin. Sa mère lui faisait un petit manteau, qu'elle lui apportait chaque année, quand elle montait avec son mari pour offrir le sacrifice annuel. Héli bénit Elcana et sa femme en disant : “Que Yahweh te rende des enfants de cette femme, pour le don que tu as fait à Yahweh !” Et ils s'en retournèrent chez eux. Yahweh visita Anne, et elle conçut et elle enfanta trois fils et deux filles. Et le jeune Samuel grandissait auprès de Yahweh. Héli était très vieux. Quand il apprit tout ce que faisaient ses fils à l'égard de tout Israël et qu'ils couchaient avec les femmes qui veillaient à l'entrée de la Tente de réunion, il leur dit : “Pourquoi faites-vous de pareilles choses, ces choses détestables que j'apprends de tout le peuple ? Non, mes enfants, elle n'est pas belle la rumeur que j'apprends ! vous faites pécher le peuple de Yahweh. Si un homme pèche contre un homme, Dieu pourra être arbitre ; mais si c'est contre Yahweh qu'il pèche, qui priera pour lui ?” Mais ils n'écoutèrent pas la voix de leur père, car Yahweh voulait les faire périr. Cependant le jeune Samuel allait grandissant en taille et en charme devant Dieu et devant les hommes. Un homme de Dieu vint vers Héli et lui dit : “Ainsi parle Yahweh. Ne me suis-je pas révélé clairement à la maison de ton père, lorsqu'ils étaient en Egypte esclaves de la maison de Pharaon ? Je l’ai choisi parmi toutes les tribus d'Israël pour monter à mon autel, pour faire brûler l'encens et pour porter l'éphod, et j'ai donné à la maison de ton père tous les sacrifices des enfants d'Israël. Pourquoi donc avez-vous foulé aux pieds mes sacrifices et mes oblations, que j'ai ordonnés dans ma maison ? Et pourquoi as-tu honoré tes fils plus que moi, en vous engraissant du meilleur de toutes les offrandes d'Israël, mon peuple ?” “C'est pourquoi - oracle de Yahweh ! le Dieu d'Israël - j'avais déclaré : ta maison et la maison de ton père marcheront devant moi pour toujours. Mais maintenant - oracle de Yahweh ! loin de moi ! Car j'honorerai ceux qui m'honorent, mais ceux qui me méprisent seront méprisés. Voici que des jours viennent où je trancherai ton bras et le bras de la maison de ton père, en sorte qu'il n'y aura plus de vieillard dans ta maison. Tu verras un rival dans ma demeure, au milieu de tous les biens dont Israël sera comblé, et il n'y aura plus de vieillard dans ta maison, jamais ! Cependant, je ne ferai pas disparaître tous ceux des tiens d'auprès de mon autel, afin que tes yeux languissent et que ton âme défaille, mais tout rejeton de ta famille mourra dans la force de l'âge. Tu auras pour signe ce qui arrivera à tes deux fils Ophni et Phinées : ils mourront tous deux le même jour. Et je me susciterai un prêtre fidèle, qui agira selon mon cœur et selon mon âme : je lui bâtirai une maison stable et il marchera toujours devant mon oint. Alors, quiconque restera encore de ta maison viendra se prosterner devant lui pour avoir une pièce d'argent et une miche de pain, et il dira : Mets-toi, je te prie, à quelqu'une des fonctions sacerdotales, pour que je mange un morceau de pain.” Le jeune Samuel servait Yahweh en présence d'Héli. Or la parole de Yahweh était rare en ces jours-là : il n'y avait pas de vision fréquente. Il arriva qu'un jour Héli était couché à sa place : ses yeux avaient commencé à s'affaiblir et il ne pouvait plus voir. La lampe de Dieu n'était pas encore éteinte, et Samuel était couché dans le Temple, où se trouvait l'Arche de Dieu. Et Yahweh appela Samuel ; et il dit : “Me voici.” Et il courut auprès d'Héli et lui dit : “Me voici, car tu m'as appelé.” Il dit : “Je n'ai pas appelé : retourne te coucher. Il retourna se coucher. Yahweh appela de nouveau : “Samuel ! Samuel !” Samuel se leva, alla vers Héli et dit : “Me voici, car tu m'as appelé.” Il dit : “Je n'ai pas appelé, mon fils ; retourne te coucher.” Or Samuel ne connaissait pas encore Yahweh, la parole de Yahweh ne s'étant pas encore révélée à lui. Le Seigneur appela de nouveau Samuel pour la troisième fois. Il se leva, alla vers Héli et dit : “Me voici, car tu m'as appelé.” Héli comprit que c'était Yahweh qui appelait l'enfant. Et Héli dit à Samuel : “Va, couche-toi, et si l'on t'appelle, tu diras : Parlez, Yahweh, car votre serviteur écoute.” Et Samuel s'en alla et se coucha à sa place. Yahweh vint, s'approcha et il appela comme les autres fois : “Samuel ! Samuel !” Samuel répondit : “Parlez, car votre serviteur écoute.” Et Yahweh dit à Samuel : “Voici que je vais faire en Israël une chose que personne n'entendra sans que les deux oreilles lui tintent. En ce jour-là, j'exécuterai contre Héli tout ce que j'ai dit touchant sa maison, du commencement à la fin. Je lui ai déclaré que je vais exercer la justice contre sa maison pour toujours, à cause du crime par lequel il savait que ses fils méprisaient Dieu, sans qu'il les ait réprimés. C'est pourquoi j'ai juré à la maison d'Héli que l'iniquité de la maison d'Héli ne sera jamais expiée, ni par des sacrifices, ni par des oblations.” Samuel resta couché jusqu'au matin, puis il ouvrit les portes de la maison de Yahweh. Et Samuel craignait de manifester la vision à Héli. Héli appela Samuel, disant : “Samuel, mon fils !” Il répondit : “Me voici.” Et il dit : “Quelle est la parole qu'il a dite ? Je te prie, ne me cache rien. Que Dieu te frappe des plus grands maux et en ajoute d'autres encore, si tu me caches une seule de toutes les choses qu'il t'a dites.” Samuel lui rapporta toutes les paroles sans lui rien cacher. Et Héli dit : “C'est Yahweh : qu'il fasse ce qui lui paraîtra bon !” Cependant Samuel grandit ; Yahweh était avec lui et il ne laissa tomber à terre aucune de ses paroles. Tout Israël, depuis Dan jusqu'à Bersabée, sut que Samuel était établi comme prophète de Yahweh. Et Yahweh continua d'apparaître à Silo, car Yahweh se révélait à Samuel, à Silo, par la parole de Yahweh, et la parole de Samuel parvenait à tout Israël. (Il arriva qu'en ces jours-là les Philistins se rassemblèrent contre Israël). Les Israélites s’avancèrent à la rencontre des Philistins pour le combat et ils campèrent à Eben-Ezer, tandis que les Philistins campèrent à Aphec. Les Philistins s'étant rangés en bataille contre Israël, le combat s'engagea, et Israël fut battu par les Philistins, qui tuèrent environ quatre mille hommes en bataille rangée dans la plaine. Le peuple rentra au camp et les anciens d'Israël dirent : “Pourquoi Yahweh nous a-t-il fait battre aujourd'hui par les Philistins ? Amenons vers nous de Silo l'Arche de l'Alliance de Yahweh : qu'Il vienne au milieu de nous et qu'il nous sauve de la main de nos ennemis.” Le peuple envoya donc à Silo et on apporta de là l'Arche de l'Alliance de Yahweh des armées, qui siège sur les Chérubins ; et les deux fils d'Héli, Ophni et Phinées, étaient là avec l'Arche de l'Alliance de Dieu. Quand l'Arche de l'Alliance de Yahweh entra dans le camp, tout Israël poussa de grandes clameurs et la terre en trembla. Les Philistins entendirent l'écho de la clameur et dirent : “Quelle est cette grande clameur qui retentit dans le camp des Hébreux ?” Quand ils surent que l'Arche de Yahweh était entrée dans le camp, les Philistins eurent peur, car ils se dirent : “Dieu est venu dans le camp”. Mais ils se dirent : “Malheur à nous, car il n'y a pas eu auparavant pareille chose ! Malheur à nous ! Qui nous sauvera de la main de ces dieux puissants ? Ce sont ces dieux qui ont frappé les Egyptiens de toutes sortes de plaies dans le désert. Prenez courage et soyez des hommes, ô Philistins ! de peur d'être asservis aux Hébreux comme ils nous ont été eux-mêmes asservis. Soyez des hommes et combattez !” Les Philistins livrèrent bataille, Israël fut battu et il tomba du côté d'Israël trente mille fantassins. L'Arche de Dieu fut prise, et les deux fils d'Héli, Ophni et Phinées, périrent. Un Benjamite accourut du champ de bataille et arriva ce même jour à Silo, les vêtements déchirés et la tête couverte de poussière. Lorsqu'il arriva, Héli était assis sur son siège près du chemin, dans l'attente, car son cœur tremblait au sujet de l’Arche de Dieu. Quand l'homme entra pour annoncer la nouvelle dans la ville, toute la ville poussa des cris. Héli entendit retentir ces cris et dit : “Que signifie tout ce tumulte ?” L'homme en toute hâte vint annoncer la nouvelle à Héli. Or Héli était âgé de quatre-vingt-dix-huit ans ; il avait les yeux fixes et ne pouvait plus voir. L'homme dit à Héli : “Je viens du champ de bataille et c'est du champ de bataille que je me suis enfui aujourd'hui.” Il dit : “Que s'est-il passé, mon fils ?” Le messager répondit en ces termes : “Israël a fui devant les Philistins et il y a eu un grand massacre parmi le peuple ; tes deux fils Ophni et Phinées ont aussi péri, et l'Arche a été prise.” A peine eut-il nommé l'Arche de Dieu qu'Héli tomba de son siège à la renverse, à côté de la porte : il se brisa la nuque et mourut, car c'était un homme âgé et pesant. Il avait jugé Israël pendant quarante ans. Sa belle-fille, la femme de Phinées, était enceinte et sur le point d'enfanter. En apprenant la nouvelle que l'Arche était prise et que son beau-père et son mari étaient morts, elle se courba et enfanta, car ses douleurs avaient fondu sur elle. Au moment où elle allait mourir, les femmes qui se trouvaient près d'elle lui dirent : “Ne crains point, car tu as enfanté un fils !” Mais elle ne répondit pas et n'y fit pas attention. Elle appela l'enfant IKABOD, en disant : “La gloire est emportée d'Israël” ; à cause de la prise de l'Arche et à cause de son beau-père et de son mari. Elle dit : “La gloire est emportée d'Israël, car l'Arche de Dieu a été prise.” Les Philistins s'emparèrent de l'Arche de Dieu et la transportèrent d'Eben-Ezer à Azoth. Puis, prenant l'Arche de Dieu, ils l'introduisirent dans la maison de Dagon et la placèrent auprès de Dagon. Le lendemain, ils se levèrent de bonne heure, et voici que Dagon était étendu la face contre terre devant l'Arche de Yahweh. Ils relevèrent Dagon et le remirent à sa place. Ils se levèrent encore de bonne heure, le lendemain matin, et voici Dagon étendu la face contre terre, devant l'Arche de Yahweh : la tête de Dagon et ses deux mains étaient détachées sur le seuil, et il ne lui restait que le tronc en forme de poisson. C'est pourquoi les prêtres de Dagon et tous ceux qui entrent dans la maison de Dagon à Azoth ne posent pas le pied sur le seuil de Dagon, jusqu'à ce jour. La main de Yahweh s'appesantit sur les gens d'Azoth et les épouvanta : il les affligea de tumeurs, à Azoth et dans son territoire. Les gens d'Azoth voyant ce qui arrivait, dirent : “Que l'Arche du Dieu d'Israël ne demeure pas parmi nous, car sa main s'est appesantie sur nous et sur Dagon, notre Dieu.” Ils envoyèrent convoquer chez eux tous les princes des Philistins et ils dirent : “Que ferons-nous de l'Arche du Dieu d'Israël ?” Ils répondirent : “Qu'on transporte à Geth l'Arche du Dieu d'Israël.” Et l'on y transporta l'Arche du Dieu d'Israël. Mais il arriva que, dès qu'on l'eut transportée, la main de Dieu fut sur la ville, et grande fut l'épouvante, car il frappa les hommes de la ville, du plus petit au plus grand, et il leur sortit des tumeurs. Alors ils renvoyèrent l’Arche de Dieu à Accaron. Mais quand l'Arche de Dieu entra à Accaron, les gens d'Accaron poussèrent des cris disant : “On a transporté chez nous l'Arche du Dieu d'Israël pour nous faire périr, nous et notre peuple !” Ils envoyèrent convoquer tous les princes des Philistins, qui dirent : “Renvoyez l'Arche du Dieu d'Israël, et qu'elle retourne chez elle, pour qu'elle ne nous fasse pas périr, nous et notre peuple.” Car il y avait une frayeur mortelle dans toute la ville et la main de Dieu s'y était lourdement appesantie. Les hommes qui ne mouraient pas étaient atteints de tumeurs et la clameur de la ville monta jusqu'aux cieux. L'Arche de Yahweh fut dans le pays des Philistins sept mois. Les Philistins appelèrent les prêtres et les devins pour leur dire : “Que ferons-nous pour l'Arche de Yahweh ? Faites-nous savoir comment nous devons la renvoyer chez elle.” Ils dirent : “Si vous renvoyez l'Arche du Dieu d'Israël, ne la renvoyez pas à vide, mais ayez soin de lui faire une offrande de réparation : alors vous guérirez, et vous saurez pourquoi sa main ne se retirait pas de vous.” Ils dirent : “Quelle offrande de réparation lui ferons-nous ?” Ils répondirent : “Suivant le nombre des princes des Philistins, cinq tumeurs d'or et cinq rats d'or, car le fléau était le même pour nous tous et pour nos princes. Vous ferez donc des images de vos tumeurs et des images de vos rats qui dévastent le pays : ainsi vous rendrez gloire au Dieu d'Israël et peut-être cessera-t-il d'appesantir sa main sur vous, sur vos dieux et sur votre pays. Pourquoi endurciriez-vous votre cœur, comme les Egyptiens et le Pharaon endurcirent leur cœur ? N'ont-ils pas dû, quand il se fut joué d'eux, les laisser partir ?” “Maintenant donc, commencez par faire un char neuf et prenez deux vaches qui allaitent et qui n'ont point porté le joug ; attelez les vaches au char et ramenez leurs petits loin d'elles à l'étable. Vous prendrez l'Arche de Yahweh et vous la mettrez sur le char. Quant aux objets d'or que vous lui payez en offrande de réparation, vous les mettrez dans un coffret à côté d'elle. Vous la renverrez alors et elle s'en ira. Et vous regarderez : si elle monte par le chemin de sa frontière, vers Bethsamès, c'est lui qui nous a fait ce grand mal ; sinon, nous saurons que ce n'est pas sa main qui nous a frappés, mais que cela nous est arrivé par hasard.” Ces gens firent ainsi : ils prirent deux vaches qui allaitaient, ils les attelèrent au char et ils enfermèrent leurs petits dans l'étable. Ils mirent sur le char l'Arche de Yahweh, ainsi que le coffret avec les rats d'or et les figures de leurs tumeurs. Les vaches s'avancèrent tout droit par le chemin de Bethsamès : elles suivirent toujours la même route, en marchant et en mugissant, sans se détourner ni à droite ni à gauche. Les princes des Philistins les suivirent jusqu'à la limite de Bethsamès. Les gens de Bethsamès étaient à moissonner les blés dans la vallée. Ayant levé les yeux, ils aperçurent l'Arche et ils se réjouirent en la voyant. Le char vint dans le champ de Josué le Bethsamite et s'y arrêta. Il y avait là une grande pierre. On fendit les bois du char et on offrit les vaches en holocauste à Yahweh. Les lévites, après avoir descendu l'Arche de Yahweh et le coffret qui était auprès et dans lequel étaient les objets d'or, les placèrent sur la grande pierre. Les gens de Bethsamès offrirent en ce jour-là des holocaustes et des sacrifices à Yahweh. Les cinq princes des Philistins, voyant cela, retournèrent le même jour à Accaron. Voici les tumeurs d'or que les Philistins donnèrent à Yahweh comme offrande de réparation : une pour Azoth, une pour Gaza, une pour Ascalon, une pour Geth, une pour Accaron. Et aussi les rats d'or, suivant le nombre de toutes les villes des Philistins appartenant aux cinq princes, depuis la ville fortifiée jusqu'au village de campagne. Témoin la grande pierre, sur laquelle on déposa l'Arche de Yahweh et qui se voit encore aujourd'hui dans le camp de Josué le Bethsamite. (Les fils de Jéchonias, seuls de tous les hommes de Bethsamès, ne se réjouirent pas en voyant l'Arche de Yahweh) et il frappa parmi eux soixante-dix hommes. Le peuple fut dans le deuil, à cause de la grande plaie dont Dieu l'avait frappé. Et les gens de Bethsamès dirent : “Qui pourra rester en présence de Yahweh, ce Dieu saint ? et vers qui montera-t-il loin de nous ?” Ils envoyèrent donc des messagers aux habitants de Cariathiarim pour leur dire : Les Philistins ont ramené l'Arche de Yahweh ; descendez pour la faire monter chez vous. Les gens de Cariathiarim vinrent donc et firent monter l'Arche de Yahweh. Ils l'introduisirent dans la maison d'Abinadab, sur la colline, et ils consacrèrent son fils Eléazar pour garder l'Arche de Yahweh. A partir du jour où l'Arche fut déposée à Cariathiarim, il s'écoula de longs jours, vingt ans. Alors toute la maison d'Israël poussa des gémissements vers Yahweh. Et Samuel s'adressa à toute la maison d'Israël, disant : “Si c'est de tout votre cœur que vous revenez vers Yahweh, éloignez du milieu de vous les dieux étrangers, les Baals et les Astartés, attachez fermement votre cœur à Yahweh et servez-le lui seul, et il vous délivrera de la main des Philistins.” Les Israélites rejetèrent donc les Baals et les Astartés et ils servirent Yahweh seul. Alors Samuel dit : “Assemblez tout Israël à Maspha et je prierai Yahweh pour vous.” Ils s'assemblèrent à Maspha. Ayant puisé de l'eau, ils la répandirent devant Yahweh et ils jeûnèrent ce jour-là, en disant : “Nous avons péché contre Yahweh.” Et Samuel devint juge des enfants d'Israël à Maspha. Les Philistins apprirent que les enfants d'Israël s'étaient réunis à Maspha, et les princes des Philistins montèrent contre Israël. Les enfants d'Israël l'apprirent et ils eurent peur des Philistins ; et ils dirent à Samuel : “Ne cesse pas de crier pour nous vers Yahweh, notre Dieu, afin qu'il nous sauve de la main des Philistins.” Samuel prit un agneau de lait et l'offrit en holocauste à Yahweh ; et Samuel cria vers Yahweh en faveur d'Israël et Yahweh l'exauça. Pendant que Samuel offrait l'holocauste, les Philistins s'approchèrent pour attaquer Israël. Mais Yahweh ce jour-là fit retentir le tonnerre avec de grands éclats sur les Philistins et les remplit d'épouvante, en sorte qu'ils furent battus par Israël. Les hommes d'Israël, sortant de Maspha, poursuivirent les Philistins et les battirent jusqu'au-dessous de Beth-Char. Samuel prit une pierre qu'il érigea entre Maspha et Sen, et il lui donna le nom de Ebén-Ezer, disant : Jusqu'ici Dieu nous a secourus. Ainsi humiliés, les Philistins ne recommencèrent plus à venir sur le territoire d'Israël, et la main de Yahweh pesa sur les Philistins tous les jours de Samuel. Les villes que les Philistins avaient enlevées à Israël retournèrent à Israël, depuis Accaron jusqu'à Geth, et Israël délivra leur territoire de la main des Philistins. Et il y eut paix entre Israël et les Amorrhéens. Samuel jugea Israël tous les jours de sa vie. Il s'en allait chaque année, faisant le tour de Béthel, Galgala et Maspha, et il jugeait Israël dans tous ces lieux. Il revenait ensuite à Rama, car là était sa maison : il y jugeait Israël et il y bâtit un autel à Yahweh. Quand Samuel fut devenu vieux, il établit ses fils juges sur Israël. Son fils premier-né s'appelait Joël, et le second, Abia ; ils jugeaient à Bersabée. Les fils de Samuel ne marchèrent pas sur ses traces : ils se laissèrent aller à l'avarice, reçurent des présents et violèrent la justice. Tous les anciens d'Israël se réunirent et vinrent vers Samuel à Rama. Ils lui dirent : “Voici que tu es devenu vieux et tes fils ne marchent pas sur tes traces. Maintenant donc, établis un roi sur nous pour qu’il nous gouverne, comme en ont toutes les nations.” Il déplut à Samuel de leur entendre dire : Donne-nous un roi pour qu'il nous gouverne. Samuel pria Yahweh, et Yahweh dit à Samuel : “Ecoute la voix du peuple en tout ce qu'il te dira : car ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi qu'ils rejettent pour que je ne règne plus sur eux. De la même manière dont ils ont agi envers moi depuis le jour où je les ai fait monter d'Egypte jusqu'à ce jour, en m'abandonnant pour servir d'autres dieux, ainsi font-ils également envers toi. Maintenant écoute leur voix ; seulement, par une attestation solennelle, déclare-leur le droit du roi qui doit régner sur eux.” Samuel rapporta toutes les paroles de Yahweh au peuple qui lui demandait un roi. Il dit : “Voici quel sera le droit du roi qui régnera sur vous. Il prendra vos fils et il s'en servira pour ses chars et parmi ses cavaliers, et ils courront devant son char. Il s'en fera des chefs de mille et des chefs de cinquante ; il leur fera labourer ses champs, récolter ses moissons, fabriquer ses armes de guerre et l'attirail de ses chars. Il prendra vos filles pour parfumeuses, pour cuisinières et pour boulangères. Vos champs, vos vignes et vos oliviers les meilleurs, il les prendra pour les donner à ses serviteurs. Il prendra la dîme de vos moissons et de vos vignes pour la donner à ses courtisans et à ses serviteurs. Il prendra vos serviteurs et vos servantes, vos meilleurs bœufs et vos ânes pour les employer à ses travaux ; il prendra la dîme de vos troupeaux, et vous-mêmes serez ses esclaves. Vous crierez en ce jour-là à cause de votre roi que vous aurez choisi, mais Yahweh en ce jour-là ne vous répondra pas.” Le peuple refusa d'entendre la voix de Samuel ; ils dirent : “Non ! Mais il y aura un roi sur nous, et nous serons nous aussi comme toutes les nations : notre roi nous jugera, il marchera à notre tête et il combattra nos combats.” Samuel écouta toutes les paroles du peuple et il les redit aux oreilles de Yahweh. Et Yahweh dit à Samuel : “Ecoute leur voix et établis un roi sur eux.” Alors Samuel dit aux hommes d'Israël : Allez-vous-en chacun dans votre ville. Il y avait un homme de Benjamin nommé Cis, fils d'Abiel, fils de Séror, fils de Bécorath, fils d'Aphia, fils d'un Benjamite : c'était un homme vaillant. Il avait un fils du nom de Saül, distingué et beau : aucun des enfants d'Israël n'était plus beau que lui, et il dépassait de la tête et de l'épaule tout le peuple. Les ânesses de Cis, père de Saül, s'étant égarées, Cis dit à son fils Saül : “Prends donc avec toi un des serviteurs, lève-toi et va à la recherche des ânesses.” Il passa par la montagne d'Ephraïm, puis il passa par le pays de Salisa, et ils ne trouvèrent rien. Ils passèrent par le pays de Salim, mais rien. Ils passèrent par le pays de Jemini et ils ne trouvèrent rien. Arrivés au pays de Suph, Saül dit au serviteur qui l'accompagnait : “Viens, retournons, de peur que mon père n'ait cessé de s'inquiéter des ânesses et ne soit plus en peine que de nous.” Il lui dit : “Voici qu'il y a dans cette ville un homme de Dieu : c'est un homme très considéré ; tout ce qu'il dit arrive sûrement. Allons-y donc : peut-être nous renseignera-t-il sur l'affaire pour laquelle nous nous sommes mis en route.” Saül dit : “Si nous y allons, qu'apporterons-nous à l'homme de Dieu ? Il n'y a plus de pains dans nos sacs et nous n'avons aucun présent à offrir à l'homme de Dieu. Qu'avons-nous ?” Le serviteur répondit encore à Saül, disant : “Voici que je me trouve en main un quart de sicle d'argent : je le donnerai à l'homme de Dieu et il nous renseignera sur notre voyage.” Autrefois, en Israël, on disait en allant consulter Dieu : Venez, allons vers le Voyant ; car, le prophète, le peuple autrefois l'appelait “le Voyant”. Saül dit à son serviteur : “Ton conseil est bon ; viens, allons !” Et ils allèrent vers la ville où était l'homme de Dieu. Comme ils gravissaient la montée de la ville, ils rencontrèrent des jeunes filles qui sortaient pour puiser de l'eau et ils leur dirent : “Le Voyant est-il ici ?” Elles leur répondirent : “Oui, il y est, le voilà devant toi ; hâte-toi maintenant, car il est venu aujourd'hui à la ville, parce qu'il y a aujourd'hui un sacrifice pour le peuple sur le haut lieu. En entrant dans la ville, vous le trouverez avant qu’il ne monte au haut lieu pour le repas ; le peuple ne mangera pas avant qu'il n'arrive, parce qu'il doit bénir le sacrifice, après quoi les invités mangeront. Montez donc maintenant, car vous allez le trouver tout de suite.” Ils montèrent donc à la ville. Comme ils arrivent au milieu de la porte, voici que Samuel, sortant pour aller au haut lieu, les rencontre. Or Yahweh avait averti Samuel, un jour avant l'arrivée de Saül, disant : “A cette même heure, demain, je t'enverrai un homme du pays de Benjamin ; tu l'oindras comme chef sur mon peuple d'Israël, et il délivrera mon peuple de la main des Philistins : car j'ai regardé mon peuple, parce que son cri est monté jusqu'à moi.” Quand Samuel vit Saül, Yahweh lui dit : “Voici l'homme dont je t'ai dit : c'est lui qui dominera sur mon peuple.” Saül s'approcha de Samuel au milieu de la porte et lui dit : “Indique-moi, je te prie, où est la maison du Voyant.” Samuel répondit à Saül en ces termes : “C'est moi qui suis le Voyant. Monte devant moi au haut lieu et vous mangerez avec moi aujourd'hui ; je te laisserai partir demain, et je te ferai savoir ce que ton cœur souhaite. Quant aux ânesses que tu as perdues il y a aujourd'hui trois jours, ne sois pas inquiet à leur sujet, car elles sont retrouvées. Et à qui appartiendra tout ce qu'il y a de précieux en Israël ? N'est-ce pas à toi et à toute la maison de ton père ?” Saül répondit : “Ne suis-je pas benjamite, de la plus petite tribu d'Israël, et ma famille n'est-elle pas la moindre de toutes les familles de la tribu de Benjamin ? Pourquoi donc m'as-tu parlé de la sorte ?” Samuel prit Saül et son serviteur, les introduisit dans la salle et leur donna la première place parmi les invités, qui étaient environ trente hommes. Samuel dit au cuisinier : “Sers la portion que je t'ai remise en disant : Mets-la à part et garde-la.” Le cuisinier préleva l'épaule et la queue et les plaça devant Saül, et Samuel dit : “Voici la portion réservée qui t'est servie, mange, car elle t'a été gardée pour ce moment quand j'ai convoqué le peuple.” Et Saül mangea avec Samuel ce jour-là. Ils descendirent ensuite du haut lieu dans la ville. On étendit un lit pour Saül sur la terrasse et il dormit. Au lever de l'aurore, Samuel appela Saül sur la terrasse et dit : “Lève-toi, que je te donne congé !” Saül se leva, et ils sortirent tous deux, lui et Samuel. Comme ils descendaient à l'extrémité de la ville, Samuel dit à Saül : “Dis à ton serviteur de passer devant nous” ; et le serviteur prit les devants. “Et toi, arrête-toi un instant et je te ferai entendre la parole de Dieu.” Samuel prit une fiole d'huile et la versa sur la tête de Saül ; puis il le baisa et lui dit : “Yahweh ne t'a-t-il pas oint pour chef sur son héritage ? (Tu délivreras son peuple des mains de ses ennemis qui l'entourent. Et voici quel sera pour toi le signe que Dieu t'a oint pour chef. )” “Aujourd'hui, quand tu m'auras quitté, tu trouveras deux hommes près du tombeau de Rachel, à la frontière de Benjamin, vers midi. Ils te diront : “Les ânesses que tu es allé chercher sont retrouvées, et voici que ton père a oublié l'affaire des ânesses, mais il est en peine de vous et il dit : Que dois-je faire au sujet de mon fils ?” Lorsque de là, tu auras passé outre et que tu arriveras au Chêne du Thabor, tu seras rencontré là par trois hommes montant vers Dieu à Béthel, et portant l'un trois chevreaux, l'autre trois miches de pain et l’autre une outre de vin. Ils te salueront et ils te donneront deux pains, que tu accepteras de leurs mains. “Après cela, tu arriveras à Gabaa de Dieu, où se trouve le gouverneur des Philistins. Là, en entrant dans la ville, tu rencontreras une troupe de prophètes descendant du haut lieu, précédés de harpes, de tambourins, de flûtes et de cithares, et prophétisant. L'Esprit de Yahweh fondra sur toi : tu prophétiseras avec eux et tu seras changé en un autre homme. Lorsque ces signes te seront advenus, fais tout ce qui se présentera, car Dieu est avec toi. Ensuite tu descendras avec moi à Galgala ; et voici que je descendrai vers toi pour offrir des holocaustes et des sacrifices pacifiques. Tu attendras sept jours, jusqu'à ce que je sois venu vers toi et je te ferai connaître ce que tu dois faire.” Dès que Saül eut tourné le dos pour s'éloigner de Samuel, Dieu lui donna un cœur nouveau, et tous ces signes arrivèrent le même jour. Quand ils arrivèrent à Gabaa, voici qu'une troupe de prophètes vint à sa rencontre ; et l'Esprit de Dieu fondit sur lui et il prophétisa au milieu d'eux. Quand tous ceux qui l'avaient connu auparavant virent qu’il prophétisait avec les prophètes, tous ces gens se dirent l'un à l'autre : “Qu'est-il donc arrivé au fils de Cis ; Saül est-il aussi parmi les prophètes ?” Un d'entre eux répondit en ces termes : “Et qui donc est leur père ?” C'est pourquoi cela est passé en proverbe : Saül est-il aussi parmi les prophètes ? Lorsqu’il eut cessé de prophétiser, il entra à Gabaa. L'oncle de Saül dit à Saül et à son serviteur : “Où êtes-vous allés ?” Saül répondit : “Chercher les ânesses ; mais ne les ayant vues nulle part, nous sommes allés vers Samuel.” L'oncle de Saül dit : “Raconte-moi, je te prie, ce que vous a dit Samuel.” Saül répondit à son oncle : “Il nous a appris que les ânesses étaient retrouvées.” Quant à l'affaire de la royauté, il ne lui rapporta pas ce qu'avait dit Samuel. Samuel convoqua le peuple devant Yahweh à Maspha, et il dit aux enfants d'Israël : “Ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël. J'ai fait monter Israël d'Egypte, et je vous ai délivrés de la main des Egyptiens et de la main de tous les royaumes qui vous opprimaient. Et vous, aujourd'hui, vous rejetez votre Dieu qui vous à délivrés de tous vos maux et de toutes vos tribulations, et vous avez dit : Non ! mais établis un roi sur nous. Maintenant donc, présentez-vous devant Yahweh, selon vos tribus et selon vos clans.” Samuel fit alors approcher toutes les tribus d'Israël, et la tribu de Benjamin fut désignée. Il fit approcher la tribu de Benjamin par familles, et la famille de Métri fut désignée ; puis Saül, fils de Cis, fut désigné. On le chercha, mais on ne le trouva point. Alors on consulta de nouveau Yahweh : “Est-ce que cet homme est encore venu ici ?” Et Yahweh répondit : “Le voilà caché parmi les bagages.” On courut le tirer de là : il s'avança au milieu du peuple, et il dépassait tout le peuple de l'épaule. Et Samuel dit à tout le peuple : “Voyez-vous celui que Yahweh a choisi ? Il n'y en a pas un comme lui dans tout le peuple.” Et tout le peuple poussa des cris en disant : Vive le roi ! Alors Samuel exposa au peuple le droit de la royauté, et il l'écrivit dans un livre, qu'il déposa devant Yahweh. Puis Samuel renvoya tout le peuple, chacun dans sa maison. Saül aussi s'en alla dans sa maison à Gabaa, et des vaillants dont Dieu toucha le cœur, se joignirent à lui. Mais des hommes pervers disaient : “Est-ce qu'il pourra nous sauver, celui-là ?” et ils le méprisaient et ne lui apportèrent pas de présents. Mais il fit comme qui n'entend pas. Naas l'Ammonite monta camper contre Jabès de Galaad. Tous les habitants de Jabès dirent à Naas : “Conclus une alliance avec nous, et nous te servirons.” Mais Naas l'Ammonite leur répondit : “Je traiterai avec vous à la condition de vous crever à tous l'œil droit. J'infligerai cet opprobre à tout Israël.” Les anciens de Jabès lui dirent : “Laisse-nous sept jours, pour envoyer des messagers dans tout le territoire d'Israël ; et s'il n'y a personne qui nous secoure, nous nous rendrons à toi.” Les messagers vinrent à Gabaa de Saül et racontèrent ces choses aux oreilles du peuple. Tout le peuple pleura à haute voix. Et voici que Saül revenait des champs derrière ses bœufs ; et Saül dit : “Qu'a donc le peuple pour pleurer ?” On lui rapporta ce qu'avaient dit les hommes de Jabès. L'Esprit de Dieu fondit sur Saül en entendant ces paroles et il s'enflamma d'une grande colère. Il prit une paire de bœufs et les coupa en morceaux, qu’il envoya par des messagers dans tout le territoire d'Israël, en disant : “Quiconque ne marchera pas à la suite de Saül et de Samuel, ainsi sera-t-il fait à ses bœufs !” La terreur de Yahweh tomba sur le peuple, et ils se mirent en marche comme un seul homme. Saül les passa en revue à Bézech : les enfants d'Israël étaient trois cent mille, et les hommes de Juda trente mille. Ils dirent aux messagers qui étaient venus : “Vous parlerez ainsi aux hommes de Jabès de Galaad. Demain, lorsque le soleil sera chaud, le salut vous arrivera.” Les messagers vinrent rapporter cette nouvelle aux hommes de Jabès, qui furent remplis de joie. Et les hommes de Jabès dirent : “Demain, nous nous rendrons à vous, et vous nous ferez ce que bon vous semblera.” Le lendemain, Saül disposa l'armée en trois corps, qui pénétrèrent au milieu du camp, à la veille du matin, et qui battirent les Ammonites jusqu'à la chaleur du jour. Ceux qui échappèrent furent dispersés de telle sorte qu'il n'en resta pas deux ensemble. Le peuple dit à Samuel : “Qui donc disait : Saül régnera-t-il sur nous ? Livrez ces hommes, pour que nous les mettions à mort.” Mais Saül dit : “Personne ne sera mis à mort en ce jour, car aujourd'hui Yahweh a opéré le salut d'Israël.” Et Samuel dit au peuple : “Venez et allons à Galgala, pour y confirmer la royauté.” Tout le peuple se rendit à Galgala et là ils proclamèrent Saül roi, devant Yahweh, à Galgala. Ils offrirent là des sacrifices pacifiques devant Yahweh, et là Saül et tous les hommes d'Israël se livrèrent à de grandes réjouissances. Samuel dit à tout Israël : “Voici que j'ai écouté votre voix en tout ce que vous m'avez dit, et j'ai établi un roi sur vous. Et maintenant, voici le roi qui marchera devant vous. Pour moi, je suis vieux et j'ai blanchi, et mes fils sont au milieu de vous. J'ai marché devant vous depuis mon enfance jusqu'à ce jour. Me voici ! Rendez-moi témoignage en présence de Yahweh et en présence de son oint. De qui ai-je pris le bœuf et de qui ai-je pris l'âne ? A qui ai-je fait tort et qui ai-je opprimé ? De la main de qui ai-je reçu un présent pour fermer les yeux sur lui ? Je vous le rendrai.” Ils répondirent : “Tu ne nous as point fait tort, tu ne nous as point opprimés et tu n'as rien reçu de la main de personne.” Il leur dit : “Yahweh est témoin contre vous, et son oint aussi est témoin en ce jour, que vous n'avez rien trouvé dans mes mains ?” Ils répondirent : “Il est témoin.” Alors Samuel dit au peuple : “Oui ! Yahweh est témoin ! lui qui a suscité Moïse et Aaron et qui a fait monter vos pères du pays d'Egypte.” “Et maintenant, présentez-vous ! je veux vous appeler en jugement devant Yahweh au sujet des bienfaits qu'il vous a accordés, à vous et à vos pères. Après que Jacob fut venu en Egypte, vos pères crièrent vers Yahweh, et Yahweh envoya Moïse et Aaron, qui firent sortir vos pères d'Egypte et les établirent en ce lieu. Mais ils oublièrent Yahweh, leur Dieu, et il les livra aux mains de Sisara, chef de l'armée d'Hasor, aux mains des Philistins et aux mains du roi de Moab, qui leur firent la guerre. Ils crièrent alors vers Yahweh, en disant : Nous avons péché, car nous avons abandonné Yahweh et nous avons servi les Baals et les Astartés ! délivre-nous maintenant de la main de nos ennemis et nous te servirons. Alors Yahweh envoya Jérobaal et Badan et Jephté et Samuel, et il vous délivra de la main de vos ennemis tout autour de vous et vous avez pu demeurer en sécurité. Mais lorsque vous avez vu que Naas, roi des fils d'Ammon, marchait contre vous, vous m'avez dit : Non ! mais un roi régnera sur nous ; - alors que Yahweh, votre Dieu, était votre roi. Maintenant, voici le roi que vous avez choisi, que vous avez demandé ! Voici que Yahweh a établi un roi sur vous. Si vous craignez Yahweh et si vous le servez et si vous écoutez sa voix et si vous n'êtes point rebelles au commandement de Yahweh, vous vivrez, vous et le roi qui vous gouverne, en suivant Yahweh, votre Dieu. Mais si vous n'écoutez pas la voix de Yahweh et si vous êtes rebelles au commandement de Yahweh, Yahweh sera contre vous et votre roi, comme il fut contre vous et contre vos pères. “Maintenant restez encore, et voyez cette grande chose que Yahweh va opérer sous vos yeux. N'est-ce pas actuellement la moisson des blés ? Je vais invoquer Yahweh, et il enverra des tonnerres et de la pluie ; vous saurez alors et vous verrez combien est grand aux yeux de Yahweh le mal que vous avez fait en demandant pour vous un roi.” Samuel invoqua Yahweh ; et Yahweh, en ce jour-là, envoya des tonnerres et de la pluie, et tout le peuple eut une grande crainte de Yahweh et de Samuel. Tout le peuple dit à Samuel : “Prie pour tes serviteurs Yahweh, ton Dieu, afin que nous ne mourions pas, car nous avons ajouté à tous nos péchés le mal de demander pour nous un roi.” Samuel dit au peuple : “Ne craignez point. Vous avez commis tout ce mal, mais ne vous détournez pas de Yahweh et servez Yahweh de tout votre cœur. Ne vous détournez pas de lui pour vous attacher à ce qui n'est que néant. Car Yahweh n'abandonnera pas son peuple à cause de son grand nom : il a plu en effet à Yahweh de faire de vous son peuple. Loin de moi aussi de pécher contre Yahweh, en cessant de prier pour vous. Je vous enseignerai le bon et droit chemin. Craignez seulement Yahweh et servez-le en vérité de tout votre cœur : car voyez les grandes choses qu'il a faites parmi vous ! Mais si vous commettez le mal, vous et votre roi, vous périrez également.” Saül avait trente ans quand il commença à régner, et il régna quarante ans sur Israël. Il se choisit trois mille hommes d'Israël : deux mille étaient avec lui à Machmas, et sur la montagne de Béthel, et mille étaient avec Jonathas à Gabaa de Benjamin. Et il renvoya le reste du peuple, chacun dans sa tente. Jonathas tua le chef des Philistins qui était à Gabaa, et les Philistins l'apprirent. Et Saül fit sonner de la trompette dans tout le pays en disant : “Que les Hébreux entendent !” Et tout Israël entendit dire : Saül a tué le chef des Philistins et certes Saül s’est rendu odieux auprès des Philistins ! Et tout le peuple se réunit auprès de Saül à Galgala. Les Philistins se réunirent pour combattre contre Israël : ils avaient trois mille chars et six mille cavaliers, et une armée aussi nombreuse que le sable qui est sur le rivage de la mer. Ils montèrent et campèrent à Machmas, à l'est de Béthoron. Les hommes d'Israël, se voyant réduits à l'extrémité, car ils étaient serrés de près, se cachèrent dans les grottes et dans les trous, dans les rochers, les caves et les citernes. Des Hébreux passèrent le Jourdain pour aller au pays de Gad et de Galaad. Saül était encore à Galgala, mais tout le peuple qui le suivait était dans l'effroi. Il attendit sept jours, selon le terme fixé par Samuel. Mais Samuel n'arrivait pas à Galgala, et le peuple se dispersait loin de lui. Alors Saül dit : “Amenez-moi l'holocauste et les pacifiques.” Et il offrit l'holocauste. Comme il achevait d'offrir l'holocauste, voici que Samuel arriva. Saül s'avança à sa rencontre pour le saluer. Samuel dit : “Qu'as-tu fait ?” Saül répondit : “Quand j'ai vu que le peuple se dispersait loin de moi et que tu n'arrivais pas au jour fixé, tandis que les Philistins se rassemblaient à Machmas, je me suis dit : Maintenant les Philistins vont descendre contre moi à Galgala, et je n'ai point apaisé la face de Yahweh. Alors, me faisant violence, j'ai offert l'holocauste.” Samuel dit à Saül : “Tu as agi en insensé ! Si tu avais observé le commandement que Yahweh, ton Dieu, t'avait donné, alors Yahweh aurait affermi ton règne sur Israël pour toujours. Mais maintenant, ton règne ne subsistera point. Yahweh se cherchera un homme selon son cœur et Yahweh l'établira comme chef sur son peuple, parce que tu n'as pas observé ce que Yahweh t'avait commandé.” Alors Samuel se leva et monta de Galgala (pour suivre son chemin. Et le reste du peuple monta, à la suite de Saül, à la rencontre du peuple qui combattait. Ils vinrent donc de Galgala) à Gabaa de Benjamin, et Saül passa en revue ceux qui se trouvaient avec lui : il y avait environ six cents hommes. Saül et Jonathas, son fils, et le peuple qui se trouvait avec eux, occupaient Gabaa de Benjamin, et les Philistins campaient à Machmas. Des pillards sortirent du camp des Philistins, en trois corps. Un corps prit le chemin d'Ephra, dans le pays de Sual ; le second corps, le chemin de Béthoron, et le troisième prit le chemin de la frontière qui domine la vallée de Séboïm, du côté du désert. Or il ne se trouvait pas de forgeron dans tout le pays d'Israël, car les Philistins s'étaient dit : “Que les Hébreux ne puissent pas fabriquer des épées ou des lances !” Et tout Israël devait descendre chez les Philistins pour aiguiser chacun son soc, sa cognée, sa hache ou sa faucille ; et l'imposition était de deux tiers de sicle pour les socs et les cognées, et d'un tiers de sicle pour les haches et pour affiler les aiguillons. Aussi, quand arriva le jour du combat, il ne se trouva ni épée ni lance dans la main de tout le peuple qui était avec Saül et Jonathas : il s'en trouvait seulement en possession de Saül et de Jonathas. Or un poste de Philistins s'avança vers la passe de Machmas. Un jour Jonathas, fils de Saül, dit au jeune homme qui portait ses armes : “Viens ! Passons jusqu'au poste des Philistins qui est là-bas, de l'autre côté.” Et il n'en fit rien savoir à son père. Saül demeurait à l'extrémité de Gabaa, sous le grenadier qui était à Magron, et la troupe qui était avec lui était d'environ six cents hommes. Achias, fils d'Achitob, frère d'Ichabod, fils de Phinées, prêtre de Yahweh à Silo, portait l'éphod. Le peuple ne savait pas non plus que Jonathas était parti. Entre les passages par lesquels Jonathas cherchait à arriver au poste des Philistins, il y avait une dent de rocher d'un côté, et une dent de rocher de l'autre, l'une nommée Bosès et l'autre Séné. L'une des dents se dresse au Nord, vis-à-vis de Machmas, et l'autre au Sud, vis-à-vis de Gabaa. Jonathas dit au jeune homme qui portait ses armes : “Viens ! Passons jusqu'au poste de ces incirconcis. Peut-être Yahweh agira-t-il pour nous, car rien n'empêche Yahweh de sauver par un grand ou par un petit nombre.” Son écuyer lui répondit : “Fais tout ce que tu as dans le cœur, va où tu voudras : me voici avec toi selon ton cœur.” Jonathas reprit : “Voici ! nous allons passer vers ces hommes et nous montrer à eux. S'ils nous disent : Arrêtez, jusqu'à ce que nous allions à vous ! nous resterons à notre place et nous ne monterons pas vers eux. Mais s'ils disent : Montez vers nous ! nous monterons, car Yahweh les a livrés entre nos mains : ce sera là pour nous le signe.” Ils se montrèrent donc tous deux au poste des Philistins, et les Philistins de dire : “Voici les Hébreux qui sortent des trous où ils se sont cachés.” Et les hommes du poste, s'adressant à Jonathas et à son écuyer, leur dirent : “Montez vers nous ! nous avons quelque chose à vous faire savoir !” Alors Jonathas dit , son écuyer : “Monte après moi, car Yahweh les a livrés entre les mains d'Israël.” Jonathas monta donc, sur les mains et les pieds, suivi de son écuyer. Les Philistins tombaient devant Jonathas, et son écuyer les achevait derrière lui. Le premier massacre que firent Jonathas et son écuyer fut d'environ vingt hommes, sur la longueur d'un demi-sillon d'un arpent de terre. L'épouvante se répandit dans le camp et dans la campagne et parmi tout le peuple : le poste et la troupe des pillards Curent saisis de frayeur eux aussi. La terre trembla, et ce fut une terreur de Dieu. Les sentinelles de Saül, à Gabaa de Benjamin, regardèrent, et voici que la multitude des Philistins se dispersait et s'en allait de côté et d'autre. Alors Saül dit au peuple qui était avec lui : “Examinez donc pour voir qui d'entre nous est parti.” ils examinèrent et voilà que Jonathas et son écuyer n'y étaient pas. Saül dit alors à Achias : “Applique l'éphod !” Car il portait l'éphod ce jour-là devant Israël. Pendant que Saül parlait encore au prêtre, le tumulte dans le camp des Philistins allait croissant ; et Saül dit au prêtre : “Retire ta main ! Puis Saül et tout le peuple qui était avec lui se réunirent et marchèrent au combat. Or voici que les Philistins tournaient l'épée l'un contre l'autre, et la confusion était extrême. Les Hébreux qui étaient auparavant avec les Philistins et qui étaient montés avec eux dans le camp revinrent eux aussi pour se mettre du côté des Israélites qui étaient avec Saül et Jonathas, Tous les hommes d'Israël qui s'étaient cachés dans la montagne d'Ephraïm, apprenant que les Philistins avaient fui, s'attachèrent eux aussi à les poursuivre en combattant et il y eut avec Saül environ dix mille hommes, Ainsi Yahweh sauva Israël en ce jour-là. La bataille s'étendit jusqu'à Béthoron. Les hommes d'Israël étaient à bout de forces en ce jour-là. Or Saül fit prêter serment au peuple en disant : “Maudit soit l'homme qui prendra de la nourriture, avant le soir, jusqu'à ce que je me sois vengé de mes ennemis.” Et nul ne goûta de nourriture. Tout le peuple vint dans la forêt, et il y avait du miel à la surface du sol. Le peuple, entré dans la forêt, vit du miel qui coulait ; mais nul ne porta la main à la bouche, car le peuple avait peur du serment. Mais Jonathas n'avait pas entendu lorsque son père avait fait prêter serment au peuple. Il avança l'extrémité du bâton qu'il tenait à la main, le plongea dans un rayon de miel et ramena la main à la bouche, et ses yeux s'illuminèrent. Quelqu'un du peuple lui adressa la parole : “Ton père a fait prêter serment au peuple en ces termes : Maudit soit l'homme qui prendra de la nourriture aujourd'hui ! bien que le peuple fût fatigué.” Jonathas dit : “Mon père a bouleversé tout le pays. Voyez donc comme mes yeux se sont illuminés dès que j'ai goûté un peu de miel. Certes, si le peuple avait bien mangé aujourd'hui du butin trouvé chez ses ennemis, combien la défaite des Philistins ne serait-elle pas maintenant plus grande !” Ils battirent ce jour-là les Philistins depuis Machmas jusqu'à Ajalon, mais le peuple était tout défaillant. Le peuple se précipita sur le butin et, ayant pris des brebis, des bœufs et des veaux, ils les égorgèrent à terre et le peuple mangea les chairs avec le sang. On le rapporta à Saül en disant : “Voici que le peuple pèche contre Yahweh en mangeant les chairs avec le sang.” Et il dit : “Vous avez prévariqué ! Roulez à l'instant vers moi une grande pierre.” Puis Saül dit : “Répandez-vous parmi le peuple et dites-leur de m'amener chacun son bœuf et chacun sa brebis et de les égorger ici ; vous les mangerez ensuite, et vous ne pécherez pas contre Yahweh en mangeant avec le sang.” Alors chacun parmi tout le peuple amena son bœuf de sa main pendant la nuit et on l'égorgea là. Saül bâtit un autel à Yahweh : ce fut le premier autel qu'il bâtit pour Yahweh. Saül dit : “Descendons de nuit à la poursuite des Philistins : pillons-les jusqu'à ce que luise le matin, et n'en laissons pas survivre un seul.” ils lui dirent : “Fais ce que bon te semblera.” Le prêtre dit : “Approchons-nous ici de Dieu.” Et Saül consulta Dieu : “Descendrai-je à la poursuite des Philistins ? Les livrerez-vous entre les mains d'Israël ?” Mais il ne lui répondit pas ce jour-là. Saül dit : “Approchez ici, vous tous, chefs du peuple : recherchez et voyez comment a été commis ce péché aujourd'hui. Car, aussi vrai que Yahweh, le sauveur d'Israël, est Vivant, même si c'est mon fils Jonathas, il mourra certainement !” Nul de tout le peuple ne lui répondit. Il dit à tout Israël : “Mettez-vous d'un côté ; moi et mon fils Jonathas nous nous mettrons de l'autre.” Le peuple dit à Saül : “Fais comme bon te semble.” Saül dit à Yahweh : “Dieu d'Israël, faites connaître la vérité.” Jonathas et Saül furent pris, et le peuple fut libéré. Saül dit : “Jetez le sort entre moi et mon fils Jonathas.” Et Jonathas fut pris. Alors Saül dit à Jonathas : “Déclare-moi ce que tu as fait.” Jonathas le lui déclara en disant : “Oui, j'ai goûté un peu de miel avec l'extrémité du bâton que j'avais à la main. Me voici ! je mourrai.” Et Saül dit : “Que Dieu me frappe des plus grands maux et en ajoute d'autres encore, si tu ne meurs pas, Jonathas.” Mais le peuple dit à Saül : “Quoi donc ? Jonathas mourrait, lui qui a opéré cette grande délivrance en Israël ? Loin de nous ! Aussi vrai que Yahweh est vivant, il ne tombera pas à terre un cheveu de sa tête, car c'est avec Dieu qu'il a agi aujourd'hui.” C'est ainsi que, le peuple délivra Jonathas de la mort. Saül remonta, sans poursuivre les Philistins, et les Philistins regagnèrent leur pays. Saül ayant pris possession de la royauté sur Israël, fit la guerre aux alentours contre tous ses ennemis : contre Moab, contre les fils d'Ammon, contre Edom, contre les rois de Soba, et contre les Philistins, et, de quelque côté qu'il se tournât, il était vainqueur. Il se montra vaillant, battit Amalec et délivra Israël de la main de ceux qui le pillaient. Les fils de Saül étaient : Jonathas, Jessui et Melchisua. Ses deux filles s'appelaient, l'aînée Mérob, et la plus jeune Michol. Le nom de la femme de Saül était Achinoam, fille d'Achimaas. Le nom du chef de l'armée était Abner, fils de Ner, l'oncle de Saül. Cis, père de Saül, et Ner, père d'Abner, étaient fils d'Abiel. La guerre fut acharnée contre les Philistins toute la vie de Saül, et tout homme fort et tout vaillant que Saül voyait, il se l'attachait. Samuel dit à Saül : “C'est moi que Yahweh a envoyé pour t'oindre comme roi sur son peuple, sur Israël. Ecoute donc à présent la voix de Yahweh. Ainsi parle Yahweh des armées. Je vais punir ce qu'a fait Amalec contre Israël en s'opposant à lui sur le chemin, quand il montait d'Egypte. Maintenant, va. Frappe Amalec et voue à l'anathème tout ce qui lui appartient : tu n'auras pas pitié de lui et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes.” Saül convoqua le peuple et le passa en revue à Télaïm : deux cent mille fantassins, et dix mille hommes de Juda. Saül s'avança jusqu'à la ville d'Amalec et il mit une embuscade dans la vallée. Saül dit aux Cinéens : “Allez, retirez-vous, descendez du milieu d'Amalec, de peur que je ne vous perde avec lui, car vous avez usé de bonté envers tous les enfants d'Israël, quand ils montèrent d'Egypte.” Et les Cinéens se retirèrent du milieu d'Amalec. Saül battit Amalec depuis Hévila jusqu'à l'entrée de Sur, qui est à l'est de l'Egypte. Il prit vivant Agag, roi d'Amalec, et il voua tout le reste du peuple à l'anathème en le passant au fil de l’épée. Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, ainsi que le meilleur des brebis et des bœufs, les animaux gras, les agneaux et tout ce qu'il y avait de bon : ils ne voulurent pas le vouer à l'anathème, mais tout ce qui était vil et sans valeur, ils le vouèrent à l'anathème. Alors la parole de Yahweh fut adressée à Samuel en ces termes : “Je me repens d'avoir établi Saül pour roi, car il s'est détourné de moi et il n'a pas exécuté mes ordres.” Samuel s'affligea et il cria vers Yahweh toute la nuit. Samuel se leva de bon matin pour aller à la rencontre de Saül, et on lui donna cette information : “Saül est allé à Carmel, où il s'est érigé un monument ; puis il a repris sa route et il est passé pour descendre à Galgala.” Samuel arriva vers Saül au moment où celui-ci offrait en holocauste à Yahweh les prémices qu'il avait ramenées d'Amalec ; et Saül lui dit : “Sois béni de Yahweh ! J'ai exécuté l'ordre de Yahweh.” Samuel demanda : “Qu'est-ce donc que ce bêlement de brebis à mes oreilles et ce mugissement de bœufs que j'entends ? ” Saül répondit : “C'est d'Amalec qu'on les a amenés, car le peuple a épargné le meilleur des brebis et des bœufs, afin de les sacrifier à Yahweh, ton Dieu ; le reste nous l'avons voué à l'anathème.” Samuel dit à Saül : “Laisse-moi te révéler ce que m'a dit Yahweh cette nuit.” - il lui dit : “Parle.” - Samuel dit : “Est-ce que, quand tu étais petit à tes propres yeux, tu n'es pas devenu le chef des tribus d'Israël, et Yahweh ne t'a-t-il pas oint pour roi sur Israël ? Or Yahweh t'avait envoyé en campagne en disant : “Va et voue à l'anathème ces pécheurs, les Amalécites : tu les combattras jusqu'à leur extermination. Pourquoi n'as-tu pas écouté la voix de Yahweh et, te jetant sur le butin, as-tu fait ce qui est mal aux yeux de Yahweh ?” Saül dit à Samuel : “Si ! j'ai écouté la voix de Yahweh et j'ai marché dans le chemin où Yahweh m'a envoyé. J'ai amené Agag, roi d'Amalec, et j'ai voué Amalec à l'anathème. Et le peuple a pris sur le butin des brebis et des bœufs le meilleur de l'anathème pour le sacrifier à Yahweh, ton Dieu, à Galgala.” Samuel dit : “Yahweh prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices - comme dans l'obéissance à la voix de Yahweh ? Voici, l'obéissance vaut mieux que le sacrifice, et la docilité que la graisse des béliers. Car, c'est un péché de magie que la rébellion - et un crime d'idolâtrie que la résistance. Parce que tu as rejeté la parole de Yahweh, - il te rejette aussi de la royauté.” Alors Saül dit à Samuel : “J'ai péché, car j'ai transgressé l'ordre de Dieu et tes paroles : c'est que je craignais le peuple et j'ai écouté sa voix. Mais maintenant pardonne, je te prie, mon péché, et reviens avec moi pour adorer Yahweh.” Samuel dit à Saül : “Je ne reviendrai pas avec toi, car tu as rejeté la parole de Yahweh et Yahweh t'a rejeté pour que tu ne sois plus roi sur Israël.” Samuel se retourna pour partir ; mais Saül saisit l'extrémité de son manteau, qui se déchira. Et Samuel lui dit : “Yahweh a déchiré aujourd'hui loin de toi la royauté d'Israël et il l'a donnée à un autre meilleur que toi. Celui qui est la gloire d'Israël ne ment point, et il ne se repentira pas, car il n'est pas un homme pour se repentir.” Saül reprit : “J'ai péché, mais maintenant honore-moi, je te prie, en présence des anciens de mon peuple et en présence d'Israël et reviens avec moi pour que j'adore Yahweh, ton Dieu, ” Samuel revint à la suite de Saül, et Saül adora Yahweh. Puis Samuel dit : “Amenez-moi Agag, roi d'Amalec.” Et Agag de venir vers lui tout joyeux, car Agag se disait : Certainement, elle est passée l'amertume de la mort ! Samuel dit : “De même que ton glaive a privé des femmes de leurs enfants, ainsi, parmi les femmes, ta mère sera privée d'enfants !” Samuel égorgea Agag devant Yahweh à Galgala. Puis Samuel s'en alla à Rama, et Saül remonta chez lui, à Gabaa de Saül. Et Samuel ne revit plus Saül jusqu'au jour de sa mort. Comme Samuel pleurait sur Saül parce que Yahweh s'était repenti d'avoir établi Saül pour roi sur Israël, Yahweh dit à Samuel : “Jusques à quand pleureras-tu Saül, alors que je l'ai rejeté, moi, pour qu'il ne règne pas sur Israël ? Remplis ta corne d'huile et va ! Je t'envoie vers Isaï, le Bethléémite, car je me suis choisi parmi ses fils un roi.” Samuel dit : “Comment irai-je ? Saül l'apprendra et il me tuera.” - Yahweh dit “Tu emmèneras avec toi une génisse et tu diras : C'est pour offrir un sacrifice à Yahweh que je suis venu. Tu inviteras Isaï au sacrifice et tu oindras pour moi celui que je t'indiquerai.” Samuel fit ce que Yahweh lui avait dit et il alla à Bethléem. Les anciens de la ville vinrent en tremblant à sa rencontre et lui dirent : “Nous apportes-tu la paix ?” Et Samuel dit : “La paix ! je viens pour offrir un sacrifice à Yahweh. Sanctifiez-vous et venez avec moi au sacrifice.” Il sanctifia Isaï et ses fils et les invita au sacrifice. Quand ils entrèrent, il aperçut Eliab et il dit : “Certainement, l'oint de Yahweh est devant lui !” Mais Yahweh dit à Samuel : “Ne considère pas son aspect et la hauteur de sa taille, car je l'ai écarté. Dieu ne voit pas comme l'homme : l'homme voit l'apparence, mais Yahweh voit le cœur.” Isaï appela Abinadab et le présenta à Samuel, qui dit : “Ce n'est pas non plus celui-ci que Yahweh a choisi.” Isaï présenta Samma, et Samuel dit : “Ce n'est pas non plus lui que Yahweh a choisi.” Isaï présenta ses sept fils à Samuel, et Samuel dit à Isaï : “Yahweh n'a choisi aucun de ceux-ci.” Alors Samuel dit à Isaï : “Sont-ce là tous les jeunes gens ?” Il répondit : “Il reste encore le plus jeune ; mais voici qu'il est à paître les brebis.” Samuel dit à Isaï : “Envoie-le chercher, car nous ne nous mettrons point à table, qu'il ne soit arrivé !” Isaï l'envoya chercher. Il était blond, d'aspect agréable et de belle prestance. Yahweh dit à Samuel : “Lève-toi, oins-le, car c'est lui.” Samuel ayant pris la corne d'huile, l'oignit au milieu de ses frères, et l'esprit du Seigneur fondit sur David à partir de ce jour et dans la suite. Puis Samuel se leva et se rendit à Rama. L'esprit du Seigneur se retira de Saül, et un mauvais esprit venu de Yahweh s'empara de lui. Les serviteurs de Saül lui dirent : “Voici qu'un mauvais esprit de Yahweh s'empare de toi. Que notre seigneur daigne parler ! tes serviteurs sont à tes ordres, ils chercheront un homme sachant jouer de la harpe, et, quand le mauvais esprit de Yahweh sera sur toi, il jouera de sa main et tu t'en trouveras bien.” Et Saül dit à ses serviteurs : “Cherchez-moi un homme jouant bien de la harpe et amenez-le moi.” Alors l'un des serviteurs dit : “Voici, j’ai vu un des fils d'Isaï, le Bethléémite : c'est un bon musicien, il est fort et vaillant, apte à la guerre, sage en ses paroles et de belle figure et Yahweh est avec lui !” Saül envoya donc des messagers à Isaï pour lui dire : “Envoie-moi, David, ton fils, qui garde tes brebis.” Et Isaï prit un âne, avec du pain, une outre de vin, un chevreau, et les envoya à Saül par David, son fils. David vint vers Saül et se mit à son service. Saül l'aima beaucoup et il devint son écuyer. Saül envoya dire à Isaï : “Que David demeure, je te prie, à mon service, car il a trouvé grâce à mes yeux.” Lorsque l'esprit venu de Dieu était sur Saül, David prenait la harpe et jouait de sa main : alors Saül se calmait et se trouvait bien et le mauvais esprit s'éloignait de lui. Les Philistins, rassemblant leurs troupes pour le combat, se réunirent à Socho de Juda et ils campèrent entre Socho et Azéca, à Ephès-Dommin. Saül et les enfants d'Israël se réunirent aussi et campèrent dans la vallée du Térébinthe : ils se rangèrent en bataille en face des Philistins. Les Philistins se tenaient sur la montagne, d'un côté, et Israël se tenait de l'autre côté de la montagne : entre eux était la vallée. Alors sortit du camp des Philistins un champion, du nom de Goliath, de Geth. Sa taille était de six coudées et un empan. Un casque d'airain couvrait sa tête et il était revêtu d'une cotte de mailles. Le poids de cette cuirasse était de cinq mille sicles d'airain. Il avait une chaussure d'airain aux pieds et un javelot d'airain entre les épaules. Le bois de sa lance était comme l'ensouple des tisserands, et la pointe de sa lance pesait six cents sicles de fer ; le porteur du bouclier marchait devant lui. Il se tint debout et, s'adressant aux bataillons d'Israël, il cria : “Pourquoi sortez-vous pour vous ranger en bataille ? Ne suis-je pas Philistin et n'êtes-vous pas les serviteurs de Saül ? Choisissez-vous un homme qui descende contre moi ! S'il peut lutter avec moi et me battre nous serons vos serviteurs ; mais si je l'emporte sur lui et que je le batte, vous deviendrez nos serviteurs et vous nous serez assujettis.” Le Philistin ajouta : “Je défie aujourd'hui les bataillons d'Israël ! Donnez-moi un homme pour que nous luttions ensemble !” En entendant ces paroles du Philistin, Saül et tout Israël furent effrayés et saisis d'une grande crainte. Or David était fils de cet Ephratéen de Bethléem de Juda, nommé Isaï qui avait huit fils ; cet homme, au temps de Saül, était vieux, avancé en âge. Les trois fils aînés d'Isaï étaient allés au combat à la suite de Saül ; et les noms de ces trois fils qui étaient allés au combat étaient : Eliab, l'aîné ; Abinadab, le second, et Samma, le troisième. David était le plus jeune. Les trois suivaient Saül, et David allait et venait d'auprès de Saül pour paître les brebis de son père à Bethléem. Le Philistin s'avançait matin et soir, et il se présenta durant quarante jours. Isaï dit à David, son fils : “Prends pour tes frères cette mesure de grains rôtis et ces dix pains, et cours au camp vers tes frères. Et ces dix fromages, porte-les au capitaine. Tu demanderas à tes frères comment Ils se portent et tu prendras d'eux un gage. Saül et tous les hommes d'Israël sont dans la vallée du Térébinthe, faisant la guerre aux Philistins.” David se leva de bon matin, confia les brebis à un gardien, se mit en route et partit, comme le lui avait dit Isaï. Quand il arriva au camp, l'armée sortait pour se ranger en bataille et poussait le cri de guerre. Israélites et Philistins se rangèrent en ligne, armée contre armée. David déposa ses bagages entre les mains du gardien des bagages ; puis il courut à l'armée et revint demander à ses frères comment ils se portaient. Tandis qu'il s'entretenait avec eux, voici sortir du camp des Philistins le champion, qui s'appelait Goliath le Philistin, de Geth : il parla dans les mêmes termes, et David l'entendit. Et tous les Israélites, à la vue de cet homme, s'enfuirent de devant lui, saisis d'une grande frayeur. Un Israélite dit : “Voyez-vous cet homme qui s'avance ? C'est pour insulter Israël qu'il s'avance. Celui qui le battra, le roi le comblera de richesses, il lui donnera sa fille et il rendra la maison de son père libre de toute charge en Israël.” David interrogea les hommes qui étaient près de lui, disant : “Que fera-t-on pour l'homme qui battra ce Philistin et qui ôtera l'opprobre de dessus Israël ? Car qui est-il, ce Philistin incirconcis, pour insulter les troupes du Dieu vivant ?” Le peuple lui répéta les mêmes paroles en disant : “Voici ce qu'on fera à celui qui le battra.” Eliab, son aîné, l'entendit parler aux gens ; la colère d'Eliab s'enflamma contre David et il lui dit : “Pourquoi es-tu descendu et à qui as-tu confié ces quelques brebis dans le désert ? Je connais, moi, ton orgueil et la méchanceté de ton cœur ! C'est pour voir le combat que tu es venu !” David dit : “Qu'ai-je donc fait à présent ? Ne peut-on pas dire un mot ?” Et se détournant de lui pour s'adresser à un autre, il tint le même langage ; et le peuple lui répondit comme la première fois. On entendit les paroles que disait David et on en informa Saül, qui le fit venir. David dit à Saül : “Que le cœur ne défaille à personne ! Ton serviteur ira combattre contre ce Philistin.” Saül dit à David : “Tu ne peux aller contre ce Philistin pour combattre avec lui, car tu es tout jeune, tandis qu'il est homme de guerre depuis son enfance.” David répondit à Saül : “Lorsque ton serviteur paissait les brebis de son père, si un lion ou un ours venait enlever une brebis du troupeau, je le poursuivais, le frappais et la lui arrachais de la gueule ; s'il se dressait contre moi, je le saisissais à la gorge, je le frappais et le tuais. Ton serviteur a abattu le lion comme l'ours, et il en sera de ce Philistin, de cet incirconcis, comme de l'un d'entre eux, car il a insulté les troupes du Dieu vivant !” David reprit : “Yahweh, qui m'a délivré de la griffe du lion et de la griffe de l'ours, me délivrera de la main de ce Philistin.” Saül dit : “Va ! et que Yahweh soit avec toi.” Saül fit revêtir David de ses habits, mit sur sa tête un casque d'airain et le revêtit d'une cuirasse ; puis David ceignit l'épée de Saül par-dessus son armure. Mais il essaya en vain de marcher, car il n'en avait pas l'expérience. David dit à Saül : “Je ne puis marcher avec ces armes, car je n'en ai pas l'expérience.” Et il s'en débarrassa. Il prit en main son bâton, choisit dans le torrent cinq pierres très lisses et les mit dans son sac de berger, qui lui servait de poche ; puis, la fronde à la main, il s'avança vers le Philistin. Le Philistin vint et s'approcha peu à peu de David, précédé de son porteur de bouclier. Le Philistin regarda, vit David et le méprisa, car il était jeune, blond, de belle apparence. Le Philistin dit à David : “Suis-je un chien, que tu viennes à moi avec un bâton ?” Et le Philistin maudit David par ses dieux. Puis le Philistin dit à David : “Approche, et je donnerai tes chairs aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs !” David répondit au Philistin : “Tu viens contre moi avec l'épée, la lance et le javelot, et moi je vais contre toi au nom de Yahweh des armées, le Dieu des troupes d'Israël, que tu as insulté. Aujourd'hui, Yahweh te livrera entre mes mains, je te frapperai et te trancherai la tête ; aujourd'hui, je donnerai les cadavres de l'armée des Philistins aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre, et toute la terre saura qu'il y a un Dieu en Israël ; et toute cette multitude saura que ce n'est ni par l'épée, ni par la lance, que Yahweh sauve : car à Yahweh appartient la guerre, et il vous livrera entre nos mains.” Quand le Philistin se leva et marcha pour s'avancer à la rencontre de David, David se hâta de courir au combat au-devant du Philistin. David porta la main à son sac, en retira une pierre et la lança avec sa fronde. Il frappa le Philistin au front et la pierre s'enfonça dans son front et il tomba à terre sur sa face. Ainsi David triompha du Philistin avec la fronde et la pierre : il frappa le Philistin à mort. Et il n'y avait pas d'épée dans la main de David. David courut, se tint près du Philistin, saisit son épée et, la tirant du fourreau, il le tua et lui trancha la tête. Voyant leur héros mort, les Philistins s'enfuirent. Et les hommes d'Israël et de Juda se mirent à pousser des cris, et à poursuivre les Philistins jusqu'à l'entrée de Geth et jusqu'aux portes d'Accaron. Les cadavres des Philistins jonchèrent le chemin de Saraïm jusqu'à Geth et jusqu'à Accaron. Les fils d'Israël revinrent après avoir poursuivi les Philistins et pillèrent leur camp. David prit la tête du Philistin et l'apporta à Jérusalem et il mit ses armes dans sa tente. Lorsque Saül eut vu David s'avancer à la rencontre du Philistin, il dit à Abner, chef de l'armée : “De qui ce jeune homme est-il fils, Abner ?” Abner répondit : “Aussi vrai que ton âme est vivante, ô roi, je l'ignore !” Le roi lui dit : “Demande, toi, de qui est fils cet adolescent.” Lors donc que David revint après avoir battu le Philistin, Abner le prit et l'amena devant Saül. David tenait dans sa main la tête du Philistin. Saül dit ; “De qui es-tu fils, jeune homme ?” David répondit : “Je suis fils de ton serviteur Isaï de Bethléem.” David avait à peine achevé de parler à Saül, que l'âme de Jonathas s'attacha à l'âme de David et Jonathas l'aima comme lui-même. Le même jour, Saül prit David et ne le laissa pas retourner dans la maison de son père. Jonathas conclut un pacte avec David, car il l'aimait comme lui-même. Jonathas se dépouilla du manteau qu'il portait et il le donna à David, ainsi que son armure, jusqu'à son épée, son arc et sa ceinture. Dans toutes les sorties où Saül l'envoyait, David réussissait. Aussi Saül le mit à la tête des gens de guerre, et il plaisait aux yeux de tout le peuple et même aux yeux des serviteurs de Saül. Quand ils firent leur entrée, alors que David revenait après avoir frappé le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d'Israël, en chantant et en dansant, au-devant du roi Saül, au son joyeux des tambourins et des harpes. Et les chœurs des femmes se répondaient en disant : “Saül a frappé ses mille, - et David ses dix mille.” Grande fut la colère de Saül et, dans le déplaisir qu'il éprouva de ces paroles, il s'écria : “On donne à David les dix mille et à moi on donne les mille ; il ne lui reste plus que la royauté !” Et Saül regarda David d'un œil mauvais à partir de ce jour. Il arriva que, le lendemain, le mauvais esprit envoyé de Dieu fondit sur Saül, qui eut des transports au milieu de sa maison. David touchait la harpe de sa main, comme les autres jours, et Saül tenait sa lance en main. Saül brandit sa lance en disant : “Je frapperai David contre la muraille !” Mais David se détourna de devant lui par deux fois. Saül alors eut peur de David, car Yahweh était avec David et s'était retiré de Saül. Saül l'éloigna de sa personne et l'établit chef de mille hommes, et il allait et venait en présence du peuple. David réussissait dans toutes ses entreprises, et Yahweh était avec lui. Saül, le voyant si bien réussir, eut peur de lui, mais tout Israël et Juda aimaient David, parce qu'il allait et venait à leur tête. Saül dit à David : “Voici, je te donnerai pour femme ma fille aînée Mérob : seulement sois-moi un vaillant guerrier et combats les combats du Seigneur.” Or Saül se disait : Que ma main ne soit pas sur lui, mais que soit sur lui la main des Philistins ! David répondit à Saül : “Que suis-je et qu'est le clan de la famille de mon père en Israël, pour que je devienne le gendre du roi ?” Puis, au moment de donner Mérob, fille de Saül, à David, on la donna pour femme à Hadriel de Méholah. Michol, fille de Saül, aima David. On en informa Saül, et cela fut agréable à ses yeux. Saül se disait : “Je la lui donnerai, afin qu'elle soit pour lui un piège et que la main des Philistins soit sur lui.” Et Saül dit à David pour la seconde fois : “Tu vas aujourd'hui devenir mon gendre.” Saül donna cet ordre à ses serviteurs : “Parlez à David en secret et dites-lui : Voici que le roi se complaît en toi et tous ses serviteurs t'aiment ; deviens donc maintenant le gendre du roi.” Les serviteurs de Saül répétèrent donc ces paroles aux oreilles de David, mais David répondit : “Est-ce peu de chose à vos yeux de devenir gendre du roi ? Moi, je suis un homme pauvre et d'humble origine.” Les serviteurs de Saül l'informèrent disant : Voilà en quels termes a parlé David. Saül dit : “Vous parlerez ainsi à David. Le roi ne désire pas une dot, mais cent prépuces de Philistins, pour se venger des ennemis du roi.” Saül comptait faire tomber David entre les mains des Philistins. Les serviteurs rapportèrent ces paroles à David, et il fut agréable à David de devenir le gendre du roi. Avant le terme fixé, David se leva, partit avec ses hommes, et il tua deux cents Philistins, dont il apporta les prépuces au complet au roi, afin de devenir son gendre. Et Saül lui donna sa fille Michol pour femme. Saül vit et comprit que Yahweh était avec David et que toute la maison d'Israël l'aimait ; il eut alors une peur plus grande de David et lui devint de jour en jour plus hostile. Les princes des Philistins faisaient des incursions, mais à chacune de ces occasions David remportait plus de succès que tous les serviteurs de Saül et son nom devint très célèbre. Saül parla à Jonathas et à tous ses serviteurs, de faire mourir David. Or Jonathas, fils de Saül, avait une grande affection pour David, et Jonathas informa David en disant : “Saül, mon père, cherche à te faire mourir. Maintenant donc, sois sur tes gardes, je te prie, demain matin : tu te tiendras à l'écart et tu te cacheras. Moi, je sortirai et je me tiendrai à côté de mon père dans la campagne où tu seras ; je parlerai de toi à mon père et, si je vois quelque chose, je te le ferai savoir.” Alors Jonathas dit du bien de David à Saül, son père, en ces termes : “Que le roi ne pèche pas contre son serviteur David, car il n'a pas péché contre toi. Au contraire, il a agi pour ton plus grand bien. Il a exposé sa vie, il a frappé le Philistin et Yahweh a opéré par lui une grande délivrance pour tout Israël. Tu l'as vu et tu t'en es réjoui. Pourquoi te rendrais-tu coupable du sang innocent en faisant mourir David sans raison ?” Saül écouta la voix de Jonathas et il fit ce serment : “Aussi vrai que Yahweh est vivant ! David ne sera pas mis à mort.” Jonathas appela David et lui rapporta toutes ces paroles, puis Jonathas ramena auprès de Saül David, qui se tint en sa présence comme auparavant. La guerre ayant recommencé, David fit une sortie pour combattre les Philistins ; il leur infligea une grande défaite et ils s'enfuirent devant lui. Or l'esprit mauvais de Yahweh fut sur Saül. Comme il était assis dans sa maison, la lance à la main, et que David jouait de la harpe avec sa main, Saül chercha à frapper David de sa lance contre la muraille ; mais David se détourna de Saül, qui frappa de la lance contre la muraille. David s'enfuit et se sauva. Cette même nuit, Saül envoya des messagers à la maison de David pour s'assurer de lui, afin de le mettre à mort dès le matin. Mais Michol, femme de David, l'en informa, disant : “Si tu ne te sauves pas cette nuit, demain tu seras mis à mort.” Michol fit donc descendre David par la fenêtre ; il partit, s'enfuit et se sauva. Puis Michol prit le téraphim, le mit dans le lit, plaça un filet en poils de chèvre à l'endroit de la tête et le couvrit d'un vêtement. Quand Saül envoya des messagers pour prendre David, elle dit : “Il est malade.” Saül renvoya les messagers pour voir David, en disant : “Apportez-le-moi dans son lit pour que je le mette à mort.” Les messagers entrèrent et ils trouvèrent le téraphim sur le lit, avec un filet en poils de chèvre à l'endroit de la tête. Saül dit à Michol : “Pourquoi m'as-tu ainsi trompé et as-tu laissé échapper mon ennemi ?” Michol répondit à Saül : “Il m'a dit : Laisse-moi aller, sinon je te tue !” David, ayant ainsi échappé par la fuite, vint vers Samuel, à Rama, et il lui raconta tout ce que Saül lui avait fait. Il partit avec Samuel et ils demeurèrent à Naïoth. On informa Saül en disant : “Voici que David est à Naïoth, en Rama.” Saül envoya des messagers pour prendre David. Ils virent la troupe des prophètes qui prophétisaient, et Samuel debout, les présidant ; et l'esprit de Dieu fut sur les messagers, qui eux aussi prophétisèrent. On l'annonça à Saül, qui envoya d'autres messagers, et à leur tour ils prophétisèrent. il envoya des messagers pour la troisième fois, et ils prophétisèrent eux aussi. Alors Saül alla, lui aussi, à Rama. Arrivé à la grande citerne près de Socho, il interrogea en ces termes : “Où sont Samuel et David ?” On lui dit : “Voici qu'ils sont à Naïoth, en Rama.” Il s'en alla vers Naïoth en Rama. Or l'esprit de Dieu fut aussi sur lui et il marchait en prophétisant, jusqu'à son arrivée à Naïoth en Rama. Il se dépouilla lui aussi de ses vêtements, prophétisa lui aussi en présence de Samuel, et il tomba à terre nu, tout ce jour-là et toute la nuit. C'est pourquoi on dit : “Est-ce que Saül est aussi parmi les prophètes ?” David s'enfuit de Naïoth en Rama et il vint trouver Jonathas pour lui dire : “Qu'ai-je fait ? Quel est mon crime, quel est mon péché devant ton père, pour qu'il en veuille à ma vie ?” Il lui répondit : “Loin de là ! Tu ne mourras point. Voici : mon père ne prend aucune détermination petite ou grande, sans me prévenir. Pourquoi m'aurait-il caché cette détermination-là ? Il n'en est rien.” David reprit avec un serment : “Ton père sait bien que j'ai trouvé grâce à tes yeux et il s'est dit : Que Jonathas ne sache rien, de crainte qu’il n'en soit affligé. Mais certainement, aussi vrai que Yahweh est vivant et que tu vis toi-même, il n'y a qu'un pas entre moi et la mort.” Jonathas répondit à David : “Tout ce que tu me diras, je le ferai pour toi.” David dit à Jonathas : “C'est demain la nouvelle lune et je devrais m'asseoir auprès du roi pour le repas. Laisse-moi me cacher dans la campagne jusqu'au soir du troisième jour. Si ton père vient à s'informer à mon sujet, tu lui diras : David m'a demandé instamment de courir à Bethléem, sa cité, parce qu'il y a là un sacrifice annuel pour toute la famille. S'il dit : C'est bien ! ce sera la paix pour ton serviteur ; mais s'il se met en colère, sache que le mal est bien résolu de sa part. Use donc de bonté envers ton serviteur, puisque tu as fait contracter avec toi à ton serviteur l'alliance de Yahweh. S'il y a quelque crime en moi, fais-moi mourir toi-même, au lieu de me livrer à ton père.” Jonathas dit : “Loin de moi. si je viens à savoir que le mal est vraiment résolu de la part de mon père et doit fondre sur toi, comment ne t'en informerais-je pas ?” David dit à Jonathas : “Qui m'informera, si ton père te fait une réponse dure ?” Jonathas dit à David : “Viens, sortons dans les champs” ; et ils sortirent dans les champs. Jonathas dit à David : “Yahweh, le Dieu d'Israël, est témoin que je sonderai mon père demain ou après-demain, et si cela va bien pour David, et que je n'envoie pas aussitôt vers toi pour t'en donner avis, que Yahweh me frappe des plus grands maux et en ajoute d'autres encore ! Et si mon père veut te faire du mal, je t'en donnerai connaissance et je te ferai partir pour que tu ailles en paix ; et Yahweh sera avec toi comme il a été avec mon père. Si je suis encore en vie, puisses-tu user envers moi de la bonté de Yahweh ; et si je meurs, ne retire pas ta bonté de ma maison à jamais, même lorsque Yahweh retranchera de dessus la face de la terre chacun des ennemis de David.” Ainsi Jonathas conclut alliance avec David et Yahweh vengea David de ses ennemis. Jonathas fit encore une fois serment à David, à cause de son amour pour lui, car il l'aimait comme lui-même. Jonathas lui dit : “C'est demain la nouvelle lune : on s'informera de toi, car ta place sera vide ; et le troisième jour on s'informera beaucoup. Tu te rendras alors à l'endroit où tu étais caché, au jour de l'affaire, et tu resteras près de la pierre d'Ezel. Je tirerai trois flèches du côté de la pierre, comme pour atteindre un but. J'enverrai alors le serviteur : Va ! retrouve les flèches. si je dis au serviteur : Les flèches sont en deçà de toi, prends-les ! - alors, viens, car c'est la paix pour toi et il n'y a aucun danger, aussi vrai que Yahweh est vivant ! Mais si je dis au jeune homme : Voici que les flèches sont au delà de toi ! - alors, va-t'en, car Yahweh te fait partir. Quant à la parole que nous avons prononcée, moi et toi, voici que Yahweh est entre moi et toi pour toujours.” David se cacha donc dans la campagne. La néoménie venue, le roi prit place au repas pour manger. Le roi s'assit sur son siège, comme d'ordinaire, le siège qui était contre le mur. Jonathas se mit en face, Abner s'assit à côté de Saül et la place de David resta vide. Saül ne dit rien ce jour-là, car, se disait-il, c'est un accident : il n'est pas pur, parce qu'il ne se sera pas purifié. Le lendemain, de la néoménie, le second jour, la place de David était encore vide ; et Saül dit à Jonathas, son fils : “Pourquoi le fils d'Isaï n'est-il pas venu au repas hier, ni aujourd'hui ?” Jonathas répondit à Saül : “David m'a demandé avec insistance d'aller jusqu'à Bethléem. Il m'a dit : Laisse-moi aller, je te prie, car nous avons un sacrifice de famille dans la ville et mes frères m'ont mandé. si donc j'ai trouvé grâce à tes yeux, que je m'échappe, je te prie, pour aller voir mes frères. Voilà pourquoi il n'est pas venu.” La colère de Saül s'enflamma contre Jonathas et, il lui dit : “Fils d'une femme perverse et rebelle, est-ce que je ne sais pas que tu aimes le fils d'Isaï, à ta honte et à la honte de celle qui t'a donné le jour ? Car aussi longtemps que le fils d'Isaï vivra sur la terre, tu ne seras en sûreté, ni toi, ni ton royaume. Envoie donc maintenant le chercher et amène-le-moi, car il mérite la mort !” Jonathas répondit à Saül, son père, en ces termes : “Pourquoi serait-il mis à mort ? Qu'a-t-il fait ?” Saül brandit sa lance contre lui pour le frapper. Jonathas comprit que c'était chose résolue de la part de Saül de faire périr David. Jonathas se leva de table dans une violente colère, et il ne prit pas de nourriture le second jour de la néoménie, car il était affligé de l'outrage fait par son père à David. Le matin venu, Jonathas sortit dans la campagne, selon la convention faite avec David ; un petit garçon l'accompagnait. Il dit au garçon : “Cours, retrouve les flèches que je vais tirer !” Le garçon courut et Jonathas tira une flèche de manière à le dépasser. Le serviteur alla vers l'endroit de la flèche qu'avait tirée Jonathas, et Jonathas de crier après lui, en disant : “Est-ce que la flèche n'est pas plus loin que toi ?” Et Jonathas de crier encore après le garçon : “Vite, hâte-toi, ne reste pas sur place !” Le garçon de Jonathas ramassa les flèches et les apporta à son maître. Or le garçon ne devina rien ; seuls Jonathas et David étaient au courant de l'affaire. Puis Jonathas remit ses armes au serviteur et lui dit : “Va, porte-les à la ville.” Et le serviteur partit. David alors se leva d’auprès de la pierre et, se jetant la face contre terre, se prosterna trois fois. Ils s'embrassèrent l'un l'autre et ils pleurèrent au sujet l'un de l'autre, au point que David fondit en larmes. Jonathas dit à David : “Va en paix, puisque nous avons juré tous les deux par le nom de Yahweh en disant : Que Yahweh soit entre toi et moi, entre ma postérité et la tienne à jamais !” Il se leva et partit, et Jonathas rentra dans la ville. David vint à Nobé, vers le prêtre Achimélech, et Achimélech se présenta tout troublé à David en lui disant : “Pourquoi es-tu seul et n'y a-t-il personne avec toi ?” David répondit au prêtre Achimélech : “Le roi m’a confié une affaire et m'a dit : Que personne ne sache rien de l'affaire pour laquelle je t'envoie et que je te confie. J'ai donné rendez-vous à mes gens en tel endroit. Et maintenant si tu as sous la main cinq pains, donne-les-moi, ou ce qui se trouvera.” Le prêtre répondit à David en ces termes : “Je n'ai pas de pain ordinaire sous la main, mais il y a du pain consacré, pourvu que tes gens soient purs, surtout à l'égard des femmes.” David répondit au prêtre en disant : “Oui, certes, pour ce qui est des femmes, nous nous sommes abstenus, comme toujours dans nos sorties, en sorte que les corps de mes gens sont purs ; quant aux souillures de la route, nos corps en seront purifiés aussi aujourd'hui.” Le prêtre lui donna du pain consacré, car il n'y avait pas là d'autre pain que le pain de proposition qu'on avait ôté de devant Yahweh pour le remplacer par du pain chaud au moment où on l'enlevait. Or, ce jour-là même, un des serviteurs de Saül se trouvait en cet endroit, ayant une obligation devant Yahweh. Il s'appelait Doëg, l'Edomite, chef des bergers de Saül. Puis David dit à Achimélech : “N'aurais-tu pas ici sous la main une lance ou une épée ? Car je n'ai pris en main ni mon épée ni mes armes, tant l'ordre du roi pressait.” Le prêtre répondit : “L'épée de Goliath le Philistin, que tu as tué dans la vallée du Térébinthe, est ici enveloppée derrière l'éphod ; si tu veux la prendre, prends, car il n'y en a pas d'autre ici.” David répondit : “Elle n'a pas sa pareille, donne-la-moi.” David se leva et s'enfuit en ce jour-là loin de Saül. Il se rendit chez Achis, roi de Geth. Les serviteurs d'Achis lui dirent : “N'est-ce pas David, roi du pays ? N'est-ce pas lui qu'on chantait en dansant : Saül a tué ses mille - Et David ses dix mille ?” David prit ces paroles à cœur et il eut une grande peur d'Achis, roi de Geth. Alors il simula la folie sous leurs yeux et il fit l'insensé entre leurs mains ; il tambourinait sur les battants des portes et il laissait couler sa salive sur sa barbe. Achis dit à ses serviteurs : “Vous voyez bien que cet homme est fou ; pourquoi me l'avez-vous amené ? Est-ce que je manque de fous, pour que vous m'ameniez celui-ci faire des folies contre moi ? Va-t-il entrer dans ma maison ?” David partit de là et se réfugia dans la caverne d'Odollam. Ses frères et toute la maison de son père, l'ayant appris, ils descendirent là vers lui. Auprès de lui se rassemblèrent tous ceux qui étaient dans la détresse, tous ceux qui avaient des créanciers, et tous ceux qui étaient dans l'amertume et il devint leur chef. Il y eut avec lui environ quatre cents hommes. De là David s'en alla à Maspha de Moab. Il dit au roi de Moab : “Je t'en prie, que mon père et ma mère se retirent chez vous, jusqu'à ce que je sache ce que Dieu fera de moi.” Il les amena devant le roi de Moab et ils demeurèrent chez lui, tout le temps que David fut dans la forteresse. Le prophète Gad dit à David : “Ne reste pas dans la forteresse : pars et va dans le pays de Juda.” David partit et demeura dans la forêt de Haret. Saül apprit qu'on avait repéré David et les hommes qui étaient avec lui. Or Saül était à Gabaa, assis sous le tamaris, sur la hauteur, sa lance à la main, et tous ses serviteurs se tenaient près de lui. Saül dit à ses serviteurs réunis autour de lui : “Ecoutez donc, hommes de Benjamin ! Le fils d'Isaï vous donnera-t-il aussi, à tous, des champs et des vignes ? Vous établira-t-il tous chefs de milliers et chefs de centaines ? Car tous vous avez conspiré contre moi et personne ne m'a informé que mon fils a fait alliance avec le fils d'Isaï. Nul d'entre vous n'a compassion de moi et ne m'informe que mon fils a soulevé mon serviteur contre moi pour me tendre des embûches, comme il le fait aujourd'hui.” Doëg l'Edomite, qui se tenait debout parmi les serviteurs de Saül, répondit en ces termes : “J'ai vu le fils d'Isaï venir à Nobé, vers Achimélech, fils d'Achitob, qui a consulté pour lui Yahweh et lui a donné des vivres ; il lui a donné aussi l'épée de Goliath le Philistin.” Le roi envoya appeler le prêtre Achimélech, fils d'Achitob, et toute la maison de son père, les prêtres qui étaient à Nobé, et ils vinrent tous vers le roi. Saül dit : “Ecoute donc, fils d'Achitob !” Il répondit : “Me voici, mon seigneur.” Saül dit : “Pourquoi avez-vous conspiré contre moi, toi et le fils d'Isaï ? Car tu lui as donné du pain et une épée et tu as consulté Dieu pour lui, afin qu'il se lève contre moi et me dresse des embûches, comme il le fait aujourd'hui.” Achimélech répondit au roi : “Qui donc parmi tous tes serviteurs est comme David, lui, le fidèle, le gendre du roi, le chef de ta garde et honoré dans ta maison ? Est-ce aujourd'hui que j'ai commencé de consulter Dieu pour lui ? Loin de moi ! Que le roi n'impute pas un crime à son serviteur et à toute la maison de son père, car ton serviteur ne savait rien de tout cela, absolument rien.” Le roi dit : “Tu mourras certainement, Achimélech, toi et toute la maison de ton père.” Le roi dit aux gardes qui se tenaient près de lui : “Avancez et mettez à mort les prêtres de Yahweh, car leur main est aussi avec David : ils savaient qu'il s'était enfui et ils ne m'en ont pas informé.” Mais les serviteurs du roi ne voulurent pas étendre la main pour frapper les prêtres de Yahweh. Alors le roi dit à Doëg : “Avance, toi, et frappe les prêtres.” Et Doëg l'Edomite s'avança et ce fut lui qui frappa les prêtres. Il mit à mort en ce jour quatre-vingt-cinq hommes portant l'éphod de lin. Saül frappa encore du tranchant de l'épée Nobé, la ville des prêtres : hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs, ânes et brebis, furent passés au fil de l'épée. Il n'échappa qu'un seul fils d'Achimélech, fils d'Achitob, qui s'appelait Abiathar et qui s'enfuit vers David. Abiathar annonça à David que Saül avait tué les prêtres de Yahweh. Et David dit à Abiathar : “Je savais que ce joue-la Doëg l'Edomite était là et qu'il ne manquerait pas d'informer Saül. C'est moi qui suis responsable de la mort de toute la maison de ton père. Reste avec moi, ne crains rien : car celui qui en veut à ta vie en veut aussi à la mienne et tu seras bien gardé auprès de moi.” On vint dire à David : “Voici que les Philistins attaquent Céïla et pillent les aires.” David consulta Yahweh en ces termes : “Irai-je et battrai-je les Philistins ?” Et Yahweh répondit à David : “Va, tu battras les Philistins et tu délivreras Céïla.” Mais les hommes de David lui dirent : “Voici qu'ici, en Juda, nous sommes dans la crainte : combien plus si nous allons à Céïla contre les troupes des Philistins ?” David consulta de nouveau Yahweh et Yahweh lui répondit en ces termes : “Lève-toi, descends à Céïla, car je livre les Philistins entre tes mains.” David alla donc avec ses gens à Céïla et il combattit contre les Philistins : il emmena leurs troupeaux et leur infligea une grande défaite. Ainsi David délivra les habitants de Céïla. Quand Abiathar, fils d'Achimélech, s'enfuit vers David à Céïla, il était descendu ayant en main l'éphod. On annonça à Saül que David était allé à Céïla, et Saül dit : “Dieu le livre entre mes mains, puisqu'il s'est enfermé en entrant dans une ville qui a des portes et des verrous.” Saül convoqua tout le peuple à la guerre, pour descendre à Céïla et assiéger David et ses hommes. David, ayant su que Saül préparait le mal contre lui, dit au prêtre Abiathar : “Apporte l'éphod.” Puis David dit : “Yahweh, Dieu d'Israël, ton serviteur a entendu dire que Saül cherche à venir contre Céïla, pour détruire la ville à cause de moi. Les habitants de Céïla me livreront-ils entre ses mains ? Saül descendra-t-il, comme ton serviteur l'a entendu dire ? Yahweh, Dieu d'Israël, daigne le révéler à ton serviteur.” Et Yahweh dit : “Il descendra.” David demanda : “Les habitants de Céïla me livreront-ils, moi et mes gens, entre les mains de Saül ?” Et Yahweh dit : “Ils te livreront.” David se leva avec ses hommes, qui étaient environ six cents, et ils sortirent de Céïla pour errer à l'aventure. Quand Saül apprit que David s'était enfui de Céïla, il suspendit sa marche. David se retira dans le désert, dans les lieux forts. Il demeura sur la montagne, dans le désert de Ziph. Saül le cherchait tous les jours, mais Dieu ne le livra pas entre ses mains. David sut que Saül s'était mis en campagne pour attenter à sa vie. David était alors au désert de Ziph, à Horsah. Jonathas, fils de Saül, se leva et alla trouver David à Horsah, et il l'encouragea en Dieu. Il lui dit : “Ne crains rien car la main de Saül, mon père, ne t'atteindra pas. Toi, tu régneras sur Israël, et moi je serai le second après toi : et Saül, mon père, le sait bien aussi.” Ils firent tous deux alliance en présence de Yahweh, et David resta à Horsah, tandis que Jonathas retourna chez lui. Les gens de Ziph montèrent vers Saül, à Gabaa, pour lui dire : “Est-ce que David ne se cache pas parmi nous, dans les lieux forts, à Horsah, sur la colline de Hachila, qui est au midi du désert ? Maintenant, ô roi, selon tout le désir qu'avait ton âme de descendre, descends, et à nous de le livrer entre les mains du roi.” Saül dit : “Soyez béni de Yahweh, vous qui avez eu compassion de moi. Allez, je vous en prie, assurez-vous encore : sachez et voyez en quel endroit il porte ses pas et qui l'a vu là, car on m'a dit qu'il est très rusé. Voyez, et assurez-vous de toutes les retraites où il se cache, puis revenez vers moi pour un renseignement sûr et j'irai avec vous. S'il est dans le pays, je le chercherai parmi toutes les familles de Juda !” Ils se levèrent donc et ils partirent pour Ziph, avant Saül. Or David et ses hommes étaient au désert de Maon, dans la steppe, au sud du désert. Saül partit avec ses hommes pour le chercher, mais David, l'ayant appris, descendit au rocher qui est dans le désert de Maon. Saül en fut informé et poursuivit David dans le désert de Maon. Saül marchait d'un côté de la montagne, et David avec ses gens de l'autre côté de la montagne. David se hâtait pour fuir devant Saül, tandis que Saül et ses hommes cherchaient à cerner David et ses gens pour le prendre. Un messager vint alors dire à Saül : “Hâte-toi de venir, car les Philistins ont fait irruption dans le pays.” Saül cessa de poursuivre David et alla à la rencontre des Philistins. C'est pourquoi on appelle cet endroit : le Rocher de la séparation. David monta de là et s'établit dans les lieux forts d'Engaddi. Lorsque Saül fut revenu de la poursuite des Philistins, on l'informa en ces termes : “Voici David dans le désert d'Engaddi.” Saül prit trois mille hommes d'élite d'entre tout Israël et il alla à la recherche de David et de ses gens jusque sur les rochers des chamois. Il arriva aux parcs des brebis qui étaient près du chemin. Il y avait là une grotte où Saül entra pour se couvrir les pieds. Or David et ses hommes étaient assis au fond de la caverne. Les hommes de David lui dirent : “Voici le jour dont Yahweh t'a dit : Voici que je livre ton ennemi entre tes mains, traite-le comme il semblera bon à tes yeux.” David se leva et coupa secrètement le pan du manteau de Saül. Et aussitôt, le cœur lui battit, de ce qu'il avait coupé le pan du manteau de Saül. Et il dit à ses hommes : “Loin de moi, de par Yahweh ! Jamais je ne ferai contre mon seigneur, l'oint de Yahweh, une chose telle que de porter ma main sur lui, car il est l'oint de Yahweh.” David réprima ses hommes par ses paroles et ne leur permit pas de se jeter sur Saül. Saül se leva pour sortir de la caverne et poursuivre sa route. David se leva après lui, sortit de la grotte et se mit à crier vers Saül en disant : “O toi, mon seigneur !” Saül regarda en arrière ; David s'inclina la face contre terre et se prosterna. Et David dit à Saül : “Pourquoi écoutes-tu les paroles des gens qui te disent : Voici que David cherche à te faire du mal ? Voici qu'aujourd'hui même tes yeux voient que Yahweh t'a livré entre mes mains dans la caverne. On me disait de te tuer, mais mon œil a eu pitié de toi et j'ai dit : Je n'étendrai pas ma main sur mon seigneur, car il est l'oint de Yahweh. O mon père, vois donc le pan de ton manteau dans ma main. Puisque j'ai coupé le pan de ton manteau et que je ne t'ai pas tué, reconnais et vois qu'il n'y a dans ma conduite ni méchanceté ni révolte et que je n'ai point péché contre toi. Et toi tu fais la chasse à ma vie pour me l'ôter. Que Yahweh juge entre moi et toi, et que Yahweh me venge de toi ! Mais ma main ne sera pas sur toi. Comme dit le proverbe ancien : Des méchants vient la méchanceté. Aussi ma main ne sera pas sur toi. Contre qui le roi d'Israël s'est-il mis en marche ? Qui poursuit-il ? Un chien mort, une puce ! Que Yahweh soit juge entre moi et toi ! Il regardera et défendra ma cause et il me fera justice contre toi.” Lorsque David eut achevé d'adresser cette prière à Saül, Saül dit : “Est-ce bien ta voix, mon fils David ?” Et Saül éleva la voix et pleura. Il dit à David : “Tu es plus juste que moi, car toi tu m'as fait du bien, tandis que je t'ai rendu le mal. Tu as montré aujourd'hui que tu as agi avec bonté envers moi, puisque Yahweh m’a livré entre tes mains et que tu ne m'as pas tué. Lorsqu'un homme rencontre son ennemi, est-ce qu'il le laisse poursuivre en paix son chemin ? Que Yahweh te rende le bien en retour de ce que tu as fait aujourd'hui pour moi. Maintenant je sais bien que tu seras roi et que la royauté d'Israël sera stable entre tes mains. Jure-moi donc par Yahweh que tu ne détruiras pas ma postérité après moi et que tu ne retrancheras pas mon nom de la maison de mon père.” David le jura à Saül. Et Saül s'en alla dans sa maison, tandis que David et ses hommes montèrent au lieu fort. Cependant Samuel mourut : tout Israël se rassembla pour le pleurer et on l'ensevelit dans sa maison, à Rama. Puis David se leva et descendit au désert de Pharan. Il y avait à Maon un homme qui possédait des biens à Carmel. Cet homme était très riche : il avait trois mille brebis et mille chèvres. Le nom de cet homme était Nabal et le nom de sa femme Abigaïl. C'était une femme de bon sens et belle de visage, tandis que l'homme était dur et méchant dans ses actions. Il était Calébite. David apprit au désert que Nabal tondait ses brebis. David envoya dix jeunes gens, et David dit aux jeunes gens : “Montez à Carmel et allez trouver Nabal. Vous lui souhaiterez de ma part la paix et vous lui parlerez ainsi : Salut ! Paix à toi, paix à ta maison, paix à tout ce qui t'appartient ! Maintenant donc j'ai appris qu'on fait la tonte pour toi. Or tes pasteurs ont été avec nous : nous ne leur avons fait aucun tort et rien ne leur a été enlevé pendant tout le temps qu'ils étaient à Carmel. Interroge tes serviteurs et ils te renseigneront. Que ces jeunes gens trouvent grâce à tes yeux, puisque nous sommes venus en un jour de fête. Donne, je te prie, ce que ta main pourra trouver à tes serviteurs et à ton fils David.” Les jeunes gens de David vinrent redire à Nabal toutes ces paroles de la part de David, et ils attendirent. Nabal répondit aux serviteurs de David en ces termes : “Qui est David et qui est le fils d'Isaï ? Ils sont nombreux aujourd'hui les serviteurs qui s'enfuient d'auprès de leurs maîtres. Est-ce que je prendrais mon pain et mon eau et la chair de mes bêtes que j'ai tuées pour les tondeurs, afin de les donner à des gens qui viennent je ne sais d'où ?” Les jeunes gens de David, rebroussant chemin, s'en retournèrent et vinrent lui rapporter toutes ces paroles. David alors dit à ses gens : “Que chacun ceigne son épée !” Ils ceignirent chacun son épée et David lui aussi ceignit son épée. Environ quatre cents hommes montèrent à la suite de David, tandis que deux cents restèrent aux bagages. Un des serviteurs vint apporter à Abigaïl, femme de Nabal, cette nouvelle : “Voici que David a envoyé du désert des messagers pour saluer notre maître, qui s'est déchaîné contre eux. Or ces hommes ont été très bons pour nous : nous n'avons subi aucun tort ni perdu quoi que ce soit tout le temps que nous avons marché avec eux quand nous étions à la campagne. Ils ont été un rempart autour de nous, aussi bien la nuit que le jour, tout le temps que nous avons été avec eux à faire paître les troupeaux. Maintenant sache et vois ce que tu as à faire, car le mal est complètement résolu contre notre maître et contre toute sa maison. Pour lui c'est un homme si méchant qu'on ne peut lui parler.” Abigaïl se hâta de prendre deux cents pains, deux outres de vin, cinq moutons apprêtés, cinq mesures de grain rôti, cent gâteaux de raisins secs et deux cents de figues sèches, qu'elle chargea sur des ânes, puis elle dit aux serviteurs : “Passez devant moi, je vous suis.” Mais elle ne dit rien à Nabal, son mari. Or, tandis qu'elle descendait par un endroit couvert de la montagne, voici que David et ses hommes descendaient vis-à-vis d'elle et soudain elle les rencontra. Et David disait : “C'est bien en vain que j'ai gardé tout ce que cet homme avait dans le désert et que rien n’a disparu de tout ce qu'il possède : il me rend le mal pour le bien. Que Dieu frappe David des plus grands maux et qu'il en ajoute d'autres encore, si, de tout ce qui appartient à Nabal, je laisse subsister jusqu'au point du jour un seul homme !” Dès qu'Abigaïl aperçut David elle s’empressa de descendre de l'âne et, tombant sur sa face devant David, elle se prosterna contre terre. Puis elle se jeta à ses pieds en disant : “Que sur moi, mon seigneur, soit la faute ! Permets à ta servante de parler à tes oreilles et daigne écouter les paroles de ta servante. “Que mon seigneur, je l'en prie, ne fasse pas attention à cet homme pervers, à Nabal, car il est ce que son nom indique : son nom est le fou, et il y a chez lui de la folie. Quant à moi, ta servante, je n'ai pas vu les gens de mon seigneur, que tu avais envoyés. Et maintenant, aussi vrai que Yahweh est vivant et que tu vis toi-même, c'est Yahweh qui t'a préservé de répandre le sang et de te venger de ta propre main. Maintenant donc, que tes ennemis et ceux qui veulent le mal de mon seigneur soient comme Nabal. Accepte cette bénédiction que ta servante a apportée à mon seigneur et qu'on la donne aux jeunes gens qui marchent à la suite de mon seigneur. Pardonne, je te prie, la faute de ta servante, car Yahweh fera certainement à mon seigneur une maison stable, puisque mon seigneur soutient les combats de Yahweh, et on ne trouvera pas de mal en toi tout le temps de ta vie. S'il s'élève quelqu'un pour te poursuivre et en vouloir à ta vie, la vie de mon seigneur sera gardée dans l'écrin de vie près de Yahweh, ton Dieu, tandis que la vie de tes ennemis, il la lancera au loin du creux de la fronde. Lorsque Yahweh aura fait à mon seigneur selon tout le bien qu'il a dit à ton sujet, ce ne sera pas pour toi une souffrance ni pour mon seigneur un remords du cœur d'avoir répandu le sang sans raison et de s'être vengé lui-même. Lorsque Yahweh aura fait du bien à mon seigneur, souviens-toi de ta servante !” David dit à Abigaïl : “Béni soit Yahweh, Dieu d'Israël, qui t'a envoyée aujourd'hui à ma rencontre ! Bénie ta sagesse, et bénie sois-tu, toi qui m'as empêché aujourd'hui de répandre le sang et de me venger de ma propre main. Autrement, aussi vrai que Yahweh, Dieu d'Israël, est vivant, lui qui m'a empêché de faire du mal, si tu ne t'étais pas hâtée de venir au-devant de moi, il ne serait resté à Nabal, avant le point du jour, pas un seul homme !” David prit de la main d'Abigaïl ce qu'elle avait apporté et lui dit : “Monte en paix à ta maison : vois, j'ai écouté ta voix et fait honneur à ta personne.” Abigaïl retourna vers Nabal, et voici qu'il faisait dans sa maison un festin comme un festin de roi, et le cœur de Nabal était joyeux. Comme il était complètement ivre, elle ne lui apprit ni peu ni prou jusqu'au point du jour. Mais, au matin, quand Nabal fut revenu de son ivresse, sa femme lui raconta tout. Son cœur alors fut comme mort dans sa poitrine et il devint lui-même comme une pierre. Après environ dix jours, Yahweh frappa Nabal et il mourut. Lorsque David apprit la mort de Nabal, il dit : “Béni soit Yahweh qui m'a vengé de Nabal, pour l'outrage que j'ai reçu et qui a préservé son serviteur du mal. La méchanceté de Nabal, Yahweh l'a fait retomber sur sa tête.” Ensuite David envoya vers Abigaïl et lui fit parler pour la demander en mariage. Les serviteurs de David vinrent trouver Abigaïl à Carmel et lui parlèrent ainsi : “David nous a envoyés vers toi, afin de te prendre pour épouse.” Elle se leva, se prosterna la face contre terre et dit : “Voici que ta servante est comme une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur.” Puis en hâte Abigaïl se leva et monta sur un âne, tandis que cinq de ses servantes allaient sur ses pas ; elle suivit les messagers de David et elle devint sa femme. David avait pris aussi Achinoam, de Jezraël, et toutes les deux furent ses femmes. Mais Saül avait donné sa fille Michol, femme de David, à Phaltiel de Gallim, fils de Laïs. Les Ziphéens vinrent vers Saül à Gabaa lui dire : “Est-ce que David ne se cache pas sur la colline de Hachila, à la lisière du désert ?” Saül se leva et descendit au désert de Ziph avec trois mille hommes d'élite d'Israël, pour chercher David dans le désert de Ziph. Saül campa sur la colline de Hachila, à l'est de la steppe, près du chemin. David demeurait dans le désert et il s'aperçut que Saül venait à sa poursuite dans le désert. David envoya des espions et il apprit que Saül était sûrement arrivé. David se leva en cachette, vint au lieu où Saül était campé et il vit la place où Saül couchait avec Abner, fils de Ner, chef de son armée. S'adressant à Achimélech, le Héthéen, et à Abisaï, fils de Sarvia, frère de Joab, il dit : “Qui veut descendre avec moi au camp, vers Saül ?” Abisaï répondit : “Moi, je descendrai avec toi.” David et Abisaï allèrent de nuit vers l'armée et voici que Saül était couché au milieu du camp et dormait, tandis qu'Abner et le peuple étaient couchés autour de lui. Abisaï dit à David : “Yahweh a livré aujourd'hui ton ennemi entre tes mains. Maintenant, laisse-moi je te prie, avec sa lance, le clouer en terre d'un seul coup, sans que je lui en donne un second !” Mais David dit à Abisaï : “Ne le tue pas, car qui porterait la main sur l'oint de Yahweh et resterait innocent ?” Et David reprit : “Aussi vrai que Yahweh est vivant ! ce sera seulement Yahweh qui le frappera : ou bien son jour viendra de mourir, ou bien il descendra au combat et il périra. Mais que Yahweh me préserve de porter la main sur l'oint de Yahweh ! Maintenant, prends la lance qui est à son chevet, et la cruche d'eau, et allons-nous-en.” David prit donc la lance et la cruche d'eau qui étaient au chevet de Saül, et ils s'en allèrent. Personne ne vit, personne ne se réveilla, car ils dormaient tous, Yahweh ayant fait tomber sur eux un sommeil profond. David passa de l'autre côté et se tint sur le sommet de la colline, à distance : un grand espace les séparait. Alors David cria au peuple et à Abner, fils de Ner, en disant : “Ne répondras-tu pas, Abner ?” Abner répondit : “Qui es-tu, toi qui cries pour troubler le roi ?” David dit à Abner : “N'es-tu pas un homme, toi ? et qui est ton pareil en Israël ? Pourquoi donc n'as-tu pas gardé le roi, ton seigneur ? Car quelqu'un du peuple est venu pour tuer le roi, ton seigneur. Ce n'est pas bien, ce que tu as fait là. Aussi vrai que Yahweh est vivant ! vous avez mérité la mort pour n'avoir pas gardé votre seigneur, l'oint de Yahweh. Regarde à présent : où sont la lance du roi et la cruche d'eau qui étaient à son chevet ?” Saül reconnut la voix de David et dit : “Est-ce bien ta voix, mon fils David ?” Et David répondit : “C'est ma voix” ô roi, mon seigneur !” Il reprit : “Pourquoi mon seigneur poursuit-il son serviteur ? car qu'ai-je fait et quel mal ai-je commis ? Maintenant donc, que le roi mon seigneur daigne écouter les paroles de son serviteur. si c'est Yahweh qui t'a excité contre moi, qu'il agrée le parfum d'une offrande ! Mais si ce sont les hommes, qu'ils soient maudits devant Yahweh, puisqu'ils me chassent aujourd'hui, afin que je n'aie plus part à l'héritage de Yahweh, car ils disent : Va servir les dieux étrangers ! Maintenant, que mon sang ne tombe pas à terre, loin de la face de Yahweh, car le roi d'Israël est sorti pour chercher ma vie, comme on poursuit la perdrix sur les montagnes.” Saül dit : “J'ai péché. Reviens, mon fils David, car je ne te ferai plus de mal, puisque en ce jour ma vie a été précieuse à tes yeux. Voilà que j'ai agi en insensé et que j'ai commis une grande erreur.” David répondit en ces termes : “Voici la lance du roi : que l'un de tes jeunes gens vienne la prendre. Yahweh rendra à chacun selon sa justice et sa fidélité, car Yahweh t'avait livré aujourd'hui entre mes mains, et je n'ai pas voulu porter la main sur t'oint de Yahweh. Voici que, comme aujourd'hui ta vie a été d'un grand prix à mes yeux, ainsi ma vie sera d'un grand prix aux yeux de Yahweh et il me délivrera de toute angoisse.” Saül dit à David : “Sois béni, mon fils ! Tu réussiras dans tes actions et ta puissance sera grande.” David reprit sa route et Saül s'en retourna chez lui. David se dit en lui-même : “Je périrai enfin un jour par la main de Saül ! Mieux vaut pour moi me réfugier promptement au pays des Philistins : ainsi Saül renoncera à me poursuivre encore dans tout le territoire d'Israël et j'échapperai à sa main.” David se leva donc et passa, lui et les six cents hommes qui étaient avec lui, chez Achis, fils de Maoch, roi de Geth. Et David demeura près d'Achis, à Geth, lui et ses hommes, chacun avec sa famille, et David avec ses deux femmes, Achinoam de Jezraël, et Abigaïl de Carmel, femme de Nabal. On annonça à Saül que David s'était enfui à Geth, et il ne se mit plus à le poursuivre. David dit à Achis : “Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, qu'on me donne dans une des villes de la campagne un lieu où je puisse demeurer : car pourquoi ton serviteur habiterait-il avec toi dans ta ville royale ?” Achis lui donna ce jour-là Siceleg : c'est pourquoi Siceleg a appartenu aux rois de Juda jusqu'à ce jour. Le nombre des jours que David passa dans le pays des Philistins fut d'un an et quatre mois. David et ses hommes sortaient et faisaient des incursions chez les Gessuriens, les Gerziens et les Amalécites, car ceux-ci habitaient le pays depuis Télam dans la direction de Sur, jusqu'à la terre d'Egypte. David ravageait la contrée, ne laissant en vie ni homme ni femme, enlevant brebis, bœufs, ânes, chameaux, vêtements, puis il revenait trouver Achis. Achis disait : “Où avez-vous fait incursion aujourd'hui ?” Et David répondait : “ Dans le Négéb de Juda, dans le Négéb des Jéraméélites et dans le Négéb des Cinéens.” David ne laissait en vie ni homme ni femme pour ne pas les amener à Geth, de peur, se disait-il, qu'ils ne fassent des rapports contre nous en disant : “Voilà ce qu'a fait David !” Telle fut la manière d'agir de David tout le temps qu'il demeura au pays des Philistins. Achis se fiait à David, se disant : “Il s'est rendu extrêmement odieux à son peuple, à Israël, il sera donc mon serviteur à jamais.” En ce temps-là, les Philistins rassemblèrent leurs troupes pour aller combattre contre Israël. Et Achis dit à David : “Sache bien que tu viendras avec moi au camp, toi et tes hommes.” David répondit à Achis : “Eh bien ! tu verras ce que fera ton serviteur.” Et Achis dit à David : “Et moi je t'établirai pour toujours gardien de ma personne.” Samuel était mort : tout Israël l'avait pleuré et on l'avait enseveli dans sa ville, à Rama. Or Saül avait fait disparaître du pays les nécromanciens et les devins. Les Philistins se rassemblèrent et vinrent camper à Sunam. Saül rassembla tout Israël et ils campèrent à Gelboé. Saül, voyant le camp des Philistins, eut peur et son cœur fut saisi d'une grande angoisse. Saül consulta Yahweh et Yahweh ne lui répondit ni par les songes, ni par l'Urim, ni par les prophètes. Alors Saül dit à ses serviteurs : “Cherchez-moi une femme qui évoque les morts, afin que j'aille chez elle pour la consulter.” Ses serviteurs lui dirent : “Il y a à Endor une femme qui évoque les morts.” Saül se déguisa en mettant d'autres vêtements et il partit, accompagné de deux hommes. Ils arrivèrent la nuit chez la femme et il lui dit : “Prédis-moi l'avenir en évoquant un mort et fais-moi monter celui que je te dirai.” La femme lui répondit : “Tu sais bien ce qu'a fait Saül, qui a retranché du pays les nécromanciens et les devins. Pourquoi tends-tu un piège à ma vie pour me faire mourir ?” Saül lui jura par Yahweh, disant : “Aussi vrai que Yahweh est vivant ! il ne t'arrivera aucun mal à cause de cela.” La femme dit : “Qui ferai-je monter ?” Il répondit : “Fais-moi monter Samuel.” Or la femme vit Samuel et elle poussa un grand cri. Et la femme dit à Saül : “Pourquoi m'as-tu trompée ? Tu es Saül !” Le roi lui dit : “Ne crains rien, mais dis ce que tu as vu.” La femme dit à Saül : “Je vois un dieu qui monte de terre.” Il lui dit : “Quelle est sa forme ?” Elle dit : “C'est un vieillard qui monte de terre ; il est enveloppé d'un manteau.” Alors Saül sut que c'était Samuel : il s'inclina la face contre terre et se prosterna. Samuel dit à Saül : “Pourquoi m'as-tu troublé en me faisant monter ?” Saül répondit : “Je suis dans une grande angoisse. Les Philistins me font la guerre, et Dieu s'est retiré de moi, car il ne m'a répondu ni par le moyen des prophètes ni par les songes. Alors je t'ai appelé, pour que tu me fasses connaître ce que je dois faire.” Samuel reprit : “Pourquoi m'interroges-tu, puisque Dieu s'est éloigné de toi et qu'il est devenu ton adversaire ? Yahweh a agi envers toi comme il l'avait annoncé par mon moyen : Yahweh a arraché de ta main la royauté et l'a donnée à ton compagnon, à David. Parce que tu n'as pas obéi à la voix de Yahweh et que tu n'as pas traité Amalec selon l'ardeur de sa colère, c'est pour cela que Yahweh a agi ainsi envers toi en ce jour. Yahweh livrera aussi Israël avec toi entre les mains des Philistins : demain, toi et tes fils vous serez avec moi, et Yahweh livrera même l'armée d'Israël entre les mains des Philistins.” Soudain Saül tomba à terre de tout son long, car les paroles de Samuel l'avaient rempli d'effroi ; de plus les forces lui manquaient, car il n'avait pris aucune nourriture de tout le jour ni de toute la nuit. La femme s'approcha de Saül, et le voyant très troublé, elle lui dit : “Voici que ta servante a écouté ta voix ; j'ai exposé ma vie en écoutant les paroles que tu m'as dites. Maintenant écoute, je t'en prie, la voix de ta servante. Je vais te servir un morceau de pain : mange pour avoir de la force quand tu te remettras en route.” Il refusa, disant : “Je ne mangerai pas.” Mais ses serviteurs le pressèrent, ainsi que la femme, et il écouta enfin leur voix. Il se leva de terre et s'assit à table. La femme avait chez elle un veau gras : elle se hâta de le tuer, prit de la farine et en cuisit des pains sans levain. Elle les plaça devant Saül et devant ses serviteurs. Ayant mangé, ils se levèrent et s'en allèrent cette même nuit. Les Philistins assemblèrent toutes leurs troupes à Aphec, tandis qu'Israël campait près de la source qui est en Jezraël. Les satrapes des Philistins s'avançaient en tête des cents et des mille, et David et ses gens marchaient à l'arrière-garde avec Achis. Les chefs des Philistins dirent : “Qu'est-ce que ces Hébreux ?” Achis répondit aux chefs des Philistins : “N'est-ce pas David, le serviteur de Saül, roi d'Israël, qui est avec moi depuis un an ou deux, et en qui je n'ai rien trouvé à reprocher depuis le jour qu'il a passé vers nous jusqu'à ce jour ?” Mais les chefs des Philistins s'irritèrent contre lui et lui dirent : “Renvoie cet homme et qu'il retourne dans le lieu où tu l'as établi : qu'il ne descende pas avec nous à la bataille de peur qu'il ne devienne notre adversaire dans le combat : car comment pourrait-il rentrer en grâce avec son maître, si ce n'est au prix des têtes de nos hommes ? N'est-ce pas pour David que l'on chantait en dansant : Saül a tué ses mille - et David ses dix mille ?” Achis appela David et lui dit : “Aussi vrai que Yahweh est vivant ! tu es un homme loyal et je suis content de te voir sortir et entrer avec moi dans le camp, car je n'ai rien trouvé de mal en toi depuis le jour où tu es venu vers moi jusqu'à ce jour, mais tu déplais aux yeux des chefs des Philistins. Maintenant donc, retourne et va-t-en en paix, pour ne rien faire de désagréable aux yeux des princes des Philistins.” David dit à Achis : “Qu'ai-je donc fait et qu’as-tu trouvé dans ton serviteur depuis le jour où je suis venu vers toi jusqu'à ce jour, pour que je n'aille pas combattre les ennemis de mon seigneur le roi ?” Achis répondit à David, disant : “Je sais que tu as été bon à mon égard comme un ange de Dieu, seulement les chefs des Philistins ont dit : Il ne montera pas avec nous au combat ! Maintenant donc, lève-toi dès le matin et, dès qu'il fera jour, partez.” David et ses gens se levèrent de bonne heure pour partir dès le matin et retourner au pays des Philistins, tandis que les Philistins montèrent à Jezraël. Lorsque David et ses hommes arrivèrent le troisième jour à Siceleg, les Amalécites avaient fait une incursion dans le Négéb et à Siceleg. Ils avaient frappé Siceleg et l'avaient livrée aux flammes. Ils avaient emmené prisonniers les femmes et tous ceux qui s'y trouvaient, petits ou grands, sans tuer personne. Ils les avaient emmenés et avaient repris leur route. Lorsque David et ses gens arrivèrent à la ville, voici qu'elle était consumée par les flammes, et leurs femmes, leurs fils et leurs filles avaient été emmenés captifs. Alors David et le peuple qui était avec lui élevèrent la voix et pleurèrent jusqu'à ce qu'ils n'eussent plus la force de pleurer. Les deux femmes de David avaient aussi été emmenées captives, Achinoam de Jezraël, et Abigaïl de Carmel, femme de Nabal. David fut dans une grande angoisse, car le peuple parlait de le lapider, parce que tout le peuple avait l'âme pleine d'amertume, chacun au sujet de ses fils et de ses filles. Mais David mit sa force en Yahweh, son Dieu. David dit au prêtre Abiathar, fils d'Achimélech : “Apporte-moi l'éphod, je te prie.” Abiathar apporta l’éphod à David ; Et David consulta Yahweh en disant : “Poursuivrai-je cette bande ? l'atteindrai-je ?” Il lui dit : “Poursuis, car certainement tu atteindras et tu délivreras.” David se mit en marche avec les six cents hommes qui étaient avec lui. Lorsqu'ils arrivèrent au torrent de Bésor, les traînards restèrent. David continua avec quatre cents hommes, tandis que deux cents s'arrêtèrent, trop fatigués pour franchir le torrent de Bésor. Ils trouvèrent un Egyptien dans la campagne et l'amenèrent à David. Ils lui donnèrent du pain qu'il mangea et ils lui firent boire de l'eau. Ils lui donnèrent une tranche de gâteau de figues et deux gâteaux de raisins secs. Il mangea et ses esprits lui revinrent, car il n'avait pas mangé de nourriture ni bu d'eau depuis trois jours et trois nuits. David lui dit : “A qui appartiens-tu et d'où es-tu ?” Il répondit : “Je suis un serviteur égyptien, esclave d'un Amalécite, et voilà trois jours que mon maître m'a abandonné parce que j'étais malade. Nous avons fait une incursion dans le Négéb des Céréthiens, et dans celui de Juda et dans le Négéb de Caleb, et nous avons incendié Siceleg.” David lui dit : “Me conduiras-tu vers cette bande ?” Il répondit : “Jure-moi par Dieu que tu ne me tueras pas et que tu ne me livreras pas aux mains de mon maître, et je te conduirai vers cette bande. “ Il les conduisit, et voici qu'ils étaient disséminés dans toute la contrée, mangeant, buvant et dansant à cause de tout le grand butin qu'ils avaient enlevé du pays des Philistins et du pays de Juda. David les battit depuis l'aurore jusqu'au soir du lendemain, et aucun d'eux n'échappa, si ce n'est quatre cents jeunes hommes qui montèrent sur des chameaux et s'enfuirent. David sauva ainsi tout ce qu'avaient pris les Amalécites ; il sauva aussi ses deux femmes. Rien ne leur manqua, ni petit ni grand, ni fils ni fille, ni rien du butin : tout ce qu'ils avaient emporté, David le ramena tout entier. David prit tout le menu et gros bétail, et ils marchaient en tête du troupeau en disant : Ceci est le butin de David ! David revint vers les deux cents hommes, qui avaient été trop fatigués pour suivre David et qu'on avait laissés au torrent de Bésor. Ils s'avancèrent au-devant de David et au-devant du peuple qui était avec lui. David s'approcha d'eux et leur souhaita la paix. Tout ce qu'il y avait d'hommes méchants et pervers parmi les gens qui étaient allés avec David prirent la parole et dirent : “Puisqu'ils ne sont pas venus avec nous, nous ne leur donnerons rien du butin que nous avons sauvé, sinon à chacun sa femme et ses enfants : qu'ils les emmènent et qu'ils s'en aillent.” Mais David dit : “N'agissez pas ainsi, mes frères, avec ce que Yahweh nous a donné, car il nous a gardés et il a livré entre nos mains la bande qui était venue contre nous. Qui donc vous écouterait en cette affaire ? La part doit être la même pour celui qui est descendu au combat et pour celui qui est resté aux bagages : ils partageront ensemble.” A partir de ce jour, et dans la suite, il érigea cela en règle et en droit pour Israël, jusqu'à ce jour. David de retour à Siceleg envoya une part du butin aux anciens de Juda, ses amis, en disant : “Voici pour vous une bénédiction provenant des ennemis de Yahweh ” : à ceux de Béthel, à ceux de Ramoth du Négéb, à ceux de Jéther, à ceux d'Aroër, à ceux de Séphamoth, à ceux d'Estamo, à ceux de Rachal, à ceux des villes des Jéraméélites, à ceux des villes des Cinéens, à ceux d'Arama, à ceux de Cor-Asan, à ceux d'Athach, à ceux d'Hébron, et dans tous les lieux où David et ses hommes avaient passé. Les Philistins livrèrent bataille à Israël. Les hommes d'Israël, fuyant devant les Philistins, tombèrent blessés à mort sur la montagne de Gelboé. Les Philistins serrèrent de près Saül et ses fils et ils tuèrent Jonathas, Abinadab et Melchisua, fils de Saül. L'effort du combat se porta alors sur Saül : les archers le découvrirent et il fut blessé par les archers. Alors Saül dit à son écuyer : “Tire ton épée et transperce-moi, de peur que ces incirconcis ne viennent me percer et m'outrager.” Son écuyer ne voulut pas, car il était saisi d'une grande crainte. Alors Saül prit son épée et se jeta dessus. Son écuyer, voyant que Saül était mort, se jeta aussi sur son épée et mourut avec lui. Ainsi moururent ensemble Saül, ses trois fils, son écuyer et tous ses hommes en ce jour-là. Les hommes d'Israël qui étaient du côté de la plaine et ceux qui étaient du côté du Jourdain, voyant que les enfants d'Israël avaient fui et que Saül et ses fils étaient morts, abandonnèrent leurs villes pour s'enfuir, et les Philistins vinrent s'y établir. Le lendemain, les Philistins vinrent pour dépouiller les morts et ils trouvèrent Saül et ses trois fils gisant sur la montagne de Gelboé. Ils lui coupèrent la tête et enlevèrent ses armes. Puis ils envoyèrent publier cette bonne nouvelle par tout le pays des Philistins, dans les temples de leurs idoles et parmi tout le peuple. Ils déposèrent les armes dans le temple d'Astarté et ils suspendirent son corps à la muraille de Bethsan. Les habitants de Jabès-Galaad apprirent ce que les Philistins avaient fait à Saül. Alors tous leurs braves se levèrent, marchèrent toute la nuit et enlevèrent de la muraille de Bethsan le cadavre de Saül et les cadavres de ses fils. Puis ils revinrent à Jabès, où ils les brûlèrent. Ils prirent leurs ossements et les ensevelirent sous le tamaris, à Jabès ; et ils jeûnèrent sept jours.
Après la mort de Saül, David était revenu de battre les Amalécites et il demeurait depuis deux jours à Siceleg, quand, le troisième jour, voici qu'un homme arriva du camp, d'auprès de Saül, les vêtements déchirés et la tête couverte de poussière. Arrivé près de David, il tomba la face contre terre et se prosterna. David lui dit : “D'où viens-tu ?” Il lui répondit : “Je me suis enfui du camp d'Israël.” David lui dit : “Que s'est-il passé ? Raconte-le-moi, je te prie.” Il dit : “C'est que le peuple s'est enfui de la bataille, et beaucoup parmi le peuple sont tombés et ont péri. Saül même et son fils Jonathas sont morts.” David dit au jeune homme qui lui apportait la nouvelle : “Comment sais-tu que Saül et Jonathas sont morts ?” Le jeune homme qui apportait la nouvelle lui dit : “Je me trouvais par hasard sur la montagne de Gelboé : et voici que Saül s'appuyait sur sa lance, et voici que les chars et les cavaliers le serraient de près. Il se retourna et, m'ayant aperçu, il m'appela, et je dis : “Me voici !” Et il me dit : “Qui es-tu ?” Je lui répondis : “Je suis un Amalécite.” Il reprit : “Approche-toi de moi, je te prie, et tue-moi, car je suis saisi d'angoisse et ma vie est encore tout entière en moi.” Je m'approchai de lui et je le tuai, car je savais qu'il ne survivrait pas à sa défaite. Je pris la couronne qu'il avait sur la tête et le bracelet qu'il portait au bras, et je les ai apportés ici à mon seigneur.” Alors David saisit ses vêtements et les déchira, et ainsi firent tous les hommes qui étaient avec lui. Ils furent dans le deuil, pleurant et jeûnant jusqu'au soir, au sujet de Saül et de son fils Jonathas, au sujet du peuple de Yahweh et de tout Israël, parce qu'ils étaient tombés par l'épée. David dit au jeune homme qui lui avait apporté la nouvelle : “D'où es-tu ?” Il répondit : “Je suis fils d'un réfugié Amalécite.” Et David lui dit : “Comment n'as-tu pas craint d'étendre la main pour tuer l'oint de Yahweh ?” Et David, appelant un des serviteurs, dit : “Approche, frappe-le.” Il le frappa et il mourut. David lui dit : “Que ton sang soit sur ta tête ! car ta bouche a témoigné contre toi en disant : C'est moi qui ai mis à mort l'oint de Yahweh.” Alors David chanta ce chant funèbre au sujet de Saül et au sujet de Jonathas, son fils, et il ordonna de l'enseigner aux enfants d'Israël. C'est le Chant de l'Arc. Il se trouve écrit dans le livre du Juste. Ta gloire, Israël, a donc péri sur les hauteurs ? - Comment sont tombés les héros ? N'allez pas l'annoncer à Geth, - ne le publiez pas dans les rues d'Ascalon ! De peur que ne se réjouissent les filles des Philistins, - que ne triomphent les filles des incirconcis. O monts de Gelboé, - qu'il n'y ait plus sur vous ni rosée ni pluie ! Qu'il n'y ait plus champs de prémices ! - car là fut abattu le bouclier des héros. Le bouclier de Saül, non, n'était pas oint d'huile, - mais du sang des blessés, de la graisse des braves. Ni l'arc de Jonathas jamais ne recula, - ni de Saül le glaive en vain ne fut tiré. Saül et Jonathas, si aimables, si beaux, - dans la vie et la mort ne sont point séparés. Ils étaient plus rapides que l'aigle - ils étaient plus forts que le lion. O filles d'Israël, pleurez donc sur Saül, - qui magnifiquement vous revêtait de pourpre. Et qui d'ornements d'or rehaussait vos parures ! - Comment dans le combat sont tombés les héros ? O Jonathas, frappé à mort sur tes hauteurs, quelle angoisse m'étreint, mon frère Jonathas ! Je trouvais en toi tant de charmes ! - ton amour m'était cher plus que l'amour des femmes. Comment sont tombés les héros ? - Comment ont péri les guerriers ? Après cela, David consulta Yahweh en disant : “Monterai-je dans une des villes de Juda ?” Yahweh lui dit : “Monte.” David demanda : “Où monterai-je ?” Il répondit : “A Hébron.” David y monta avec ses deux femmes, Achinoam de Jezraël, et Abigaïl de Carmel, femme de Nabal. David fit monter aussi les hommes qui étaient avec lui chacun avec sa famille ; ils habitèrent dans les villes d'Hébron. Alors les hommes de Juda vinrent et là ils oignirent David pour roi sur la maison de Juda. On annonça à David la nouvelle que les gens de Jabès en Galaad avaient enseveli Saül. Et David envoya des messagers aux gens de Jabès en Galaad pour leur dire : “Soyez bénis de Yahweh, pour avoir ainsi usé de miséricorde à l'égard de votre seigneur, à l'égard de Saül, et l'avoir enseveli. Et maintenant que Yahweh use envers vous de miséricorde et de fidélité ! Moi aussi je vous rendrai le bien que vous avez fait en agissant de la sorte. Maintenant donc que vos mains se fortifient : comportez-vous en hommes vaillants, puisque votre seigneur Saül est mort et que c'est moi que la maison de Juda a oint pour régner sur elle.” Abner, fils de Ner, chef de l'armée de Saül, prit Isboseth, fils de Saül, et l'emmena à Mahanaïm. Il l'établit roi sur Galaad, sur les Assurites, sur Jezraël, sur Ephraïm, sur Benjamin, sur tout Israël. Isboseth, fils de Saül, avait quarante ans quand il régna sur Israël et il régna deux ans. Seule la maison de Juda s'était attachée à David. Le nombre de jours que David fut roi à Hébron sur la maison de Juda fut de sept ans et six mois. Abner, fils de Ner, et les serviteurs d'Isboseth, fils de Saül, sortirent de Mahanaïm vers Gabaon. Joab, fils de Sarvia, et les serviteurs de David sortirent aussi. Ils se rencontrèrent près de la piscine de Gabaon, et ils s'assirent, les uns d'un côté de la piscine et les autres de l'autre. Abner dit à Joab : “Que les jeunes gens se lèvent, je te prie, et jouent devant nous !” Joab répondit : “Qu'ils se lèvent !” Ils se levèrent et s'avancèrent en nombre égal, douze pour Benjamin et pour Isboseth, fils de Saül, et douze des serviteurs de David. Chacun saisit son adversaire par la tête et enfonça son épée dans le flanc de son adversaire, en sorte qu'ils tombèrent tous ensemble. L'on donna à ce lieu le nom de “Champ des Flancs”. Il se trouve à Gabaon. Le combat fut rude en ce jour-là, et Abner et les hommes d'Israël furent défaits par les serviteurs de David. Là se trouvaient les trois fils de Sarvia : Joab, Abisaï et Asaël. Or Asaël, aux pieds légers comme une gazelle de la campagne, se lança à la poursuite d'Abner, sans se détourner de lui ni à droite ni à gauche. Abner, s'étant retourné, dit : “Est-ce toi, Asaël ?” Il répondit : “C'est moi.” Abner lui dit : “Détourne-toi de derrière moi à droite ou à gauche : saisis-toi de l'un de ces jeunes et prends pour toi ses dépouilles.” Mais Asaël ne voulut pas se détourner de lui. De nouveau Abner dit à Asaël : “Détourne-toi de derrière moi : pourquoi te frapperais-je et te jetterais-je à terre ? Comment pourrais-je ensuite lever mon visage devant Joab, ton frère ?” Il refusa de se détourner. Alors Abner, d'un coup de lance en arrière, le frappa au ventre, et la lance sortit par le dos. Il tomba là et il mourut sur place. Tous ceux qui arrivaient à l'endroit où Asaël était tombé mort, s'y arrêtaient. Joab et Abisaï poursuivirent Abner et, au coucher du soleil, ils arrivèrent à la colline d'Ammah, qui est à l'Est de Giach sur la route du désert de Gabaa. Les fils de Benjamin se rallièrent à la suite d'Abner et, réunis en un seul corps d'armée, ils s'arrêtèrent au sommet d'une colline. Abner appela Joab et lui dit : “Est-ce que le glaive dévorera toujours ? Ne sais-tu pas qu'il pourrait y avoir de l'amertume à la fin ? Jusqu'à quand tarderas-tu de dire au peuple de cesser de poursuivre ses frères ?” Joab répondit : “Vive Yahweh ! Si tu n'avais pas parlé, c'est seulement demain matin que le peuple aurait cessé de poursuivre chacun son frère.” Joab sonna de la trompette et tout le peuple s’arrêta : ils ne poursuivirent plus Israël et ils ne continuèrent plus à combattre. Abner et ses gens marchèrent dans la plaine toute cette nuit, passèrent le Jourdain, parcoururent le Bithron et arrivèrent à Mahanaïm. Joab, cessant de poursuivre Abner, rassembla toute l'armée. Il manquait, des serviteurs de David, dix-neuf hommes et Asaël. Et les serviteurs de David avaient frappé à mort trois cent soixante hommes de Benjamin, d'entre les gens d'Abner. Ils emportèrent Asaël et ils l'enterrèrent dans le tombeau de son père, qui est à Bethléem. Puis Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit et ils arrivèrent à Hébron au point du jour. La guerre fut longue entre la maison de Saül et la maison de David. Or la maison de David allait se fortifiant, tandis que la maison de Saül allait s'affaiblissant. Il naquit à David des fils à Hébron. L'aîné fut Ammon, qu'il eut d'Achinoam de Jezraël ; le second Chéléab, d'Abigaïl de Carmel, femme de Nabal ; le troisième Absalom, fils de Maacha, fille de Tholmaï, roi de Gessur ; le quatrième, Adonias, fils de Haggith ; le cinquième Saphathia, fils d'Abital, et le sixième Jéthraam, d'Egla, femme de David. Tels sont les fils qui naquirent à David à Hébron. Tandis qu'il y avait guerre entre la maison de Saül et la maison de David, Abner se fortifiait dans la maison de Saül. Or Saül avait une femme de second rang, nommée Respha, fille d'Aïa. Et Isboseth dit à Abner : “Pourquoi es-tu allé vers la concubine de mon père ?” Abner fut très irrité des paroles d'Isboseth et il dit : “Suis-je une tête de chien, appartenant à Juda, à présent, moi qui ai eu pitié de la maison de Saül, ton père, et de ses frères et de ses amis, et qui ne t'ai point livré aux mains de David, pour que tu me reproches aujourd'hui comme un crime d'avoir pris cette femme ? Que Dieu frappe Abner des plus grands maux et qu'il en ajoute d'autres encore, si je n'agis pas aujourd'hui avec David selon ce que Yahweh lui a juré, d'enlever la royauté de la maison de Saül et d'établir le trône de David sur Israël et sur Juda, depuis Dan jusqu'à Bersabée.” Isboseth ne put répondre un seul mot à Abner, parce qu'il le craignait. Abner envoya des messagers à David pour lui dire de sa part : “A qui est le pays ?”, et pour dire : “Fais ton alliance avec moi et voici que ma main t'aidera pour tourner vers toi tout Israël.” Il répondit : “Bien ! je ferai alliance avec toi ; seulement je demande une chose : je déclare que tu ne verras pas ma face, si tu ne m'amènes Michol, fille de Saül, quand tu viendras pour voir ma face.” Et David envoya des messagers à Isboseth, fils de Saül, pour lui dire : “Rends-moi ma femme Michol, que j'ai épousée pour cent prépuces de Philistins.” Isboseth l'envoya prendre à son mari, Phaltiel, fils de Laïs. Son mari l'accompagna marchant et pleurant derrière elle, jusqu'à Bahurim. Alors Abner lui dit : “Va ! retourne.” Et il s'en retourna. Abner avait eu des pourparlers avec les anciens d'Israël et il leur avait dit : “Vous désiriez depuis longtemps avoir David pour roi. Maintenant donc agissez, puisque Yahweh a parlé à David en disant : Par la main de mon serviteur David, je sauverai mon peuple Israël de la main des Philistins et de la main de tous ses ennemis.” Abner parla ainsi aux oreilles de Benjamin. Puis Abner alla rapporter aux oreilles de David, à Hébron, tout ce qui plaisait aux yeux d'Israël et aux yeux de toute la maison de Benjamin. Abner vint auprès de David à Hébron, il avait avec lui vingt hommes. David fit un festin à Abner et aux hommes qui l'accompagnaient. Et Abner dit à David : “Je vais me lever pour aller rassembler tout Israël vers mon seigneur le roi : ils feront alliance avec toi et tu régneras selon tout le désir qu'en éprouve ton âme.” David congédia Abner, qui se retira en paix. Or voici que les serviteurs de David et de Joab revenaient d'une expédition, ramenant avec eux un grand butin. Abner n'était plus avec David à Hébron, car David l'avait congédié et il s'en était allé en paix. Joab et toute la troupe qui était avec lui arrivèrent et l'on annonça à Joab cette nouvelle : “Abner, fils de Ner, est venu trouver le roi qui l'a congédié ; et il s'en est allé en paix.” Joab se rendit chez le roi et il dit : “Qu'as-tu fait ? Voici qu'Abner est venu vers toi : pourquoi l'as-tu congédié et laissé partir ? Tu connais Abner, fils de Ner : c'est pour te tromper qu'il est venu, pour épier tes allées et venues et savoir tout ce que tu fais.” Et quittant David, il envoya après Abner des messagers, qui le ramenèrent depuis la citerne de Sira, à l'insu de David. Abner revint à Hébron. Joab le tira à l'écart, auprès de la porte, comme pour lui parler tranquillement et il le frappa au ventre. Il mourut à cause du sang Asaël, frère de Joab. Quand David apprit ce qui s'était passé, il dit : “Moi et mon royaume nous sommes innocents devant Yahweh, à jamais, du sang d'Abner, fils de Ner. Que ce sang retombe sur la tête de Joab et sur toute la maison de son père ! Que ne manquent jamais dans la maison de Joab des hommes affligés de gonorrhée et de lèpre, bons à tenir la quenouille, tombant sous le glaive, privés de pain.” C'est que Joab et son frère avaient tué Abner, parce qu'il avait fait mourir leur frère Asaël, à Gabaon, dans la bataille. David dit à Joab et à tout le peuple qui était avec lui : “Déchirez vos vêtements et ceignez des sacs et faites des lamentations devant Abner.” Et le roi David marchait devant la litière. On enterra Abner à Hébron et le roi se mit à pleurer à haute voix et tout le peuple pleura aussi. David chanta cette complainte au sujet d'Abner : Fallait-il donc qu'Abner mourût comme l'impie ! - Tes mains ne furent point liées, - ni tes pieds jetés dans les fers : Et te voilà tombé comme les criminels ! Et tout le peuple de pleurer encore sur lui. Puis tout le peuple vint pour faire prendre de la nourriture à David, alors qu'il était encore jour. Mais David fit serment, disant : “Que Dieu me frappe des plus grands maux et qu'il en ajoute d'autres encore, si je goûte du pain ou quoi que ce soit avant le coucher du soleil.” Tout le peuple le remarqua et cela fut agréable à leurs yeux, car tout ce que faisait le roi plaisait aux yeux de tout le peuple. Tout le peuple et tout Israël comprirent en ce jour-là que le roi n'avait aucune part à la mort d'Abner, fils de Ner. Le roi dit à ses serviteurs : “Ne savez-vous pas qu’un chef, un grand homme, est mort aujourd'hui ? Pour moi, je suis faible, quoique ayant reçu l'onction royale ; et ces hommes, les fils de Sarvia, sont plus forts que moi. Que Yahweh rende au méchant selon sa malice !” Lorsque le fils de Saül apprit la mort d'Abner à Hébron, ses mains furent sans force et tout Israël fut consterné. Or le fils de Saül avait deux chefs de bandes, l'un nommé Baana et l'autre Réchab, fils de Remmon de Béroth, d'entre les fils de Benjamin, car même Béroth est regardée comme appartenant à Benjamin. Les Bérothites s'étaient enfuis à Géthaïm et ils y ont habité jusqu'à ce jour. Jonathas, fils de Saül, avait un fils perclus des deux pieds. Il était âgé de cinq ans lorsque arriva de Jezraël la nouvelle concernant Saül et Jonathas. Sa nourrice l'avait pris et s'était enfuie, mais dans la précipitation de sa fuite, il tomba et devint boiteux : il s'appelait Miphiboseth. Les fils de Remmon de Béroth, Réchab et Baana, vinrent et entrèrent, à l'heure la plus chaude du jour, dans la maison d'Isboseth, qui était couché pour le repos de midi. (La portière de la maison, qui nettoyait le blé, s'était assoupie et dormait. ) Réchab et Baana, son frère, sans être vus, pénétrèrent dans l'intérieur de la maison. Quand ils entrèrent, il reposait sur son lit, dans sa chambre à coucher. Ils le frappèrent et le tuèrent. Puis, lui ayant coupé la tête, ils la prirent, et ils marchèrent toute la nuit à travers la plaine. Ils apportèrent la tête d'Isboseth à David, à Hébron, et ils dirent au roi ; “Voici la tête d'Isboseth, fils de Saül, ton ennemi, qui en voulait à ta vie. Yahweh a accordé en ce jour au roi, mon seigneur, la vengeance sur Saül et sa postérité.” David répondit à Réchab et à Baana, son frère, fils de Remmon de Béroth, et il leur dit : “Vive Yahweh, qui m'a délivré de tout péril ! Celui qui m'apporta cette nouvelle : Voici que Saül est mort ! croyant m'apporter une bonne nouvelle, je le fis saisir et mettre à mort à Siceleg, quand j'aurais dû le récompenser de son bon message : combien plus maintenant que des méchants ont assassiné un homme innocent dans sa maison, sur sa couche, dois-je réclamer son sang de vos mains et vous exterminer de la terre ?” David ordonna à ses serviteurs de les tuer ; et on leur coupa les mains et les pieds, qu’on suspendit près de la piscine d'Hébron. Ils prirent aussi la tête d'Isboseth et l'ensevelirent dans le sépulcre d'Abner, à Hébron. Toutes les tribus d'Israël vinrent auprès de David et parlèrent ainsi : “Voici que nous sommes tes os et ta chair. Déjà auparavant, quand Saül était notre roi, c'était toi qui menais et ramenais Israël. Et Yahweh t'a dit : C'est toi qui paîtras mon peuple, Israël, et c'est toi qui seras prince sur Israël.” Tous les anciens vinrent donc auprès du roi à Hébron, et le roi David fit alliance avec eux devant Yahweh à Hébron, et ils oignirent David pour roi sur Israël. David était âgé de trente ans lorsqu'il devint roi, et il régna quarante ans. A Hébron, il régna sur Juda sept ans et six mois ; et il régna à Jérusalem trente-trois ans sur tout Israël et Juda. Le roi se rendit avec ses hommes à Jérusalem, contre les Jébuséens, habitants du pays. Et ceux-ci dirent à David : “Tu n'entreras pas ici, car les aveugles et les boiteux te repousseront.” C'était pour dire : David n'entrera pas ici ! Mais David s'empara de la forteresse de Sion, qui est la cité de David. Et David dit en ce jour-là : “Quiconque veut frapper le Jébuséen, qu’il atteigne le canal.” Quant aux boiteux et aux aveugles, ils sont les ennemis personnels de David. C'est pourquoi l'on dit : “L'aveugle et le boiteux ! On n'entre pas ici !” David s'établit dans la forteresse, qui fut appelée “cité de David” , et David bâtit à l'entour, depuis Mello, et à l'intérieur. Et David allait toujours grandissant, et Yahweh, le Dieu des armées, était avec lui. Hiram, roi de Tyr, envoya à David des messagers, avec des bois de cèdre, et des charpentiers et des tailleurs de pierres d'appareil, qui bâtirent une maison à David. Alors David reconnut que Yahweh l'avait affermi comme roi sur Israël et qu'il avait exalté sa royauté à cause de son peuple, Israël. Puis David prit encore des concubines et des femmes, à Jérusalem, après qu'il fut venu d'Hébron, et il naquit à David des fils et des filles. Voici les noms de ceux qui naquirent à Jérusalem : Samua, Sobab, Nathan, Salomon, Jébahar, Elisua, Néphég, Japhia, Elisama, Elioda et Eliphaleth. Les Philistins apprirent qu'on avait oint David pour roi sur Israël et tous les Philistins montèrent pour poursuivre David. David l'apprit et descendit à la forteresse. Alors les Philistins vinrent faire une incursion dans la vallée des Rephaïm. David consulta Yahweh disant : “Monterai-je contre les Philistins ? Les livreras-tu entre mes mains ?” Yahweh dit à David : “Monte ! car certainement je livrerai les Philistins entre tes mains.” David vint donc à Baal-Pharasim, et là David les battit. Et il dit : “Yahweh a dispersé mes ennemis comme se dispersent les eaux.” C'est pourquoi on a donné à ce lieu le nom de Baal-Pharasim. Ils abandonnèrent là leurs idoles et ses hommes les emportèrent. De nouveau, les Philistins montèrent et firent une incursion dans la vallée des Rephaïm. David consulta Yahweh, qui lui dit : “Ne monte pas contre eux, mais tourne derrière eux, et tu arriveras sur eux du côté des baumiers. Quand tu entendras un bruit de pas sur les cimes des baumiers, alors tu attaqueras, car alors Yahweh sortira devant toi pour frapper l'armée des Philistins.” David fit ainsi que l'avait ordonné Yahweh, et il battit les Philistins depuis Gabaon jusqu'à l'entrée de Gézer. David rassembla de nouveau toute l'élite d'Israël, au nombre de trente mille. Accompagné de tout le peuple qui était avec lui, David se leva et partit pour Baalé-de-Juda, afin de faire monter de là l'Arche de Dieu, qui est appelée du Nom, à savoir le nom de Yahweh des armées, qui siège sur les Chérubins. Ils placèrent l'Arche de Dieu sur un char neuf et ils l'emportèrent de la maison d'Abinadab, qui se trouve sur la colline. Oza et Ahio, fils d'Abinadab, conduisaient le char neuf. Ils l'emportèrent donc de la maison d'Abinadab sur la colline. Oza était près de l'Arche de Dieu ; Ahio marchait devant l'Arche. David et toute la maison d'Israël dansaient devant Yahweh de toutes leurs forces, au son des harpes, des luths, des tambourins, des sistres et des cymbales. Lorsqu'ils furent arrivés à l'aire de Nachon, Oza étendit la main vers l'Arche de Dieu et la saisit, car les bœufs l'avaient fait chanceler. La colère de Dieu s'enflamma contre Oza : Dieu le frappa sur place, à cause de sa faute, et il mourut là, près de l'Arche de Dieu, David fut affligé du coup dont Dieu avait frappé Oza, et ce lieu s'est appelé Phéréts-Oza, jusqu'à ce jour. David eut peur de Yahweh en ce jour-là et il dit : “Comment l'Arche de Dieu viendrait-elle chez moi ?” Et David ne voulut pas introduire l'Arche de Yahweh chez lui, dans la cité de David, et David la fit conduire dans la maison d'Obédédom le Géthéen. L'Arche de Yahweh resta trois mois dans la maison d'Obédédom le Géthéen, et Yahweh bénit Obédédom et toute sa maison. On vint annoncer au roi David : “Yahweh a béni la maison d'Obédédom et tout ce qui est à lui, à cause de l'Arche de Dieu.” Et David se mit en route et il fit monter l'Arche de Dieu de la maison d'Obédédom dans la cité de David, au milieu des réjouissances. Quand les porteurs de l'Arche eurent fait six pas, on immola un taureau et un bélier. David dansait de toutes ses forces devant Yahweh, et David était ceint d'un éphod de lin. David et toute la maison d'Israël faisaient monter l'Arche de Yahweh avec des cris de joie et au son des trompettes. Lorsque l'Arche de Yahweh entra dans la cité de David, Michol, fille de Saül, regardait par la fenêtre. Elle vit le roi David sauter et danser devant Yahweh, et elle le méprisa dans son cœur. On fit entrer l'Arche de Yahweh et on la déposa à sa place, au milieu de la tente que David avait dressée pour elle, et David offrit devant Yahweh des holocaustes et des sacrifices pacifiques. Quand David eut achevé d'offrir l'holocauste et les pacifiques, il bénit le peuple au nom de Yahweh des armées. Puis il distribua à tout le peuple, à toute la multitude d'Israël, hommes et femmes, à chacun une galette de pain, une part de viande et un gâteau de raisins. Et tout le peuple s'en alla chacun chez soi. Comme David s'en retournait pour bénir sa maison, Michol, fille de Saül, s'avança à la rencontre de David et elle dit : “Comme il s'est rendu glorieux aujourd'hui, le roi d'Israël, lui qui s'est découvert aux yeux des servantes de ses serviteurs, comme se découvrirait un homme de rien !” David répondit à Michol : “En présence de Yahweh, qui m'a choisi de préférence à ton père et à toute sa maison, pour m'établir chef sur son peuple, sur Israël, oui, je danserai en présence de Yahweh ! Je m'humilierai plus encore que cela, et je serai vil à tes yeux, mais auprès des servantes dont tu parles, auprès d'elles, je serai en honneur !” Et Michol, la fille de Saül, n'eut point d'enfant jusqu'au jour de sa mort. Lorsque le roi fut établi dans sa maison et que Dieu lui eut donné du repos en le délivrant de tous ses ennemis d'alentour, le roi dit au prophète Nathan : “Vois donc ! Moi j'habite une maison de cèdre, et l'Arche de Dieu habite au milieu d'une tente !” Nathan dit au roi : “Tout ce que tu as dans le cœur, va, fais-le car Yahweh est avec toi.” Or, cette nuit-là même, la parole de Dieu fut adressée à Nathan en ces termes : “Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle Yahweh. Est-ce que tu vas me bâtir une maison pour que j'y habite ? C'est que je n'ai point habité dans une maison depuis le jour où j'ai fait monter d'Egypte les enfants d'Israël jusqu'à ce jour : je voyageais sous une tente et dans un tabernacle. Pendant tout le temps que j'ai voyagé avec tous les enfants d'Israël, ai-je dit un mot à l'un des chefs d'Israël a qui j’ai ordonné de paître mon peuple, Israël, pour dire : Pourquoi ne me bâtissez-vous pas une maison de cèdre ? Maintenant tu parleras ainsi à mon serviteur David : Ainsi parle Yahweh des armées. “Je t'ai pris au pâturage, derrière les brebis, pour être prince sur mon peuple, sur Israël. J'ai été avec toi partout où tu allais et j'ai exterminé tous tes ennemis devant toi. Et je te ferai un nom comme le nom des plus grands qui sont sur la terre. J'assignerai un lieu à mon peuple Israël, et je l'y planterai : il y habitera chez lui et il ne sera plus troublé, et les fils d'iniquité ne l'opprimeront plus comme autrefois et comme le jour où j'avais établi des juges sur mon peuple, Israël. Je t'accorderai le repos en te délivrant de tous tes ennemis. “De plus Yahweh t'annonce qu'il te fera une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, je susciterai après toi ta postérité, celui qui sortira de tes entrailles, et j'affermirai sa royauté. C'est lui qui bâtira une maison à mon nom, et j'affermirai pour toujours le trône de son royaume. Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils. S'il fait le mal, je le châtierai avec une verge d'homme et par les coups des fils des hommes. Mais ma miséricorde ne se retirera point de lui, comme je l'ai retirée de Saül, que j'ai rejeté de devant ma face. Ta maison et ta royauté seront pour toujours assurées en ma présence ; ton trône sera affermi pour toujours.” Nathan parla à David selon toutes ces paroles et selon toute cette vision. Le roi David vint se présenter devant Yahweh et il dit : “Que suis-je, Seigneur Yahweh, et quelle est ma maison, pour que tu m'aies fait arriver jusque-là ? Et c'est encore trop peu à tes yeux, Seigneur Yahweh, car tu as parlé aussi de la maison de ton serviteur pour un avenir lointain, pour la durée même de l'humanité, Seigneur Yahweh. Que pourrait encore te dire David ? Tu connais ton serviteur, Seigneur Yahweh ! C'est à cause de ta parole et selon ton cœur que tu as fait ces grandes choses et que tu les as révélées à ton serviteur. C'est pourquoi tu es grand, Seigneur Yahweh, car il n'y a personne comme toi et il n'y a pas d'autre Dieu que toi, d'après ce que nous avons entendu de nos oreilles. “Est-il sur la terre une seule nation qui soit comme ton peuple, comme Israël, que Dieu est venu racheter pour son peuple, afin de se faire un nom et d'opérer en sa faveur de grandes et redoutables merveilles en chassant les nations et les dieux de devant ton peuple, que tu as racheté d'Egypte pour toi ? Tu as affermi ton peuple Israël pour être ton peuple à jamais, et toi, Yahweh, tu es devenu son Dieu. “Maintenant donc, Yahweh Dieu, la parole que tu as dite au sujet de ton serviteur et de sa maison, fais-la subsister à jamais. Qu'on exalte ton nom à jamais en disant : Yahweh Dieu des armées est Dieu sur Israël ! Et que la maison de ton serviteur soit stable devant toi. Car toi, Yahweh des armées, Dieu d'Israël, tu as fait cette révélation à ton serviteur : je te bâtirai une maison. C'est pourquoi ton serviteur s'est senti le cœur de t'adresser cette prière. Maintenant, Seigneur Yahweh, c'est toi qui es Dieu et tes paroles sont la vérité même. Puisque tu as dit au sujet de ton serviteur cette parole agréable, commence dès maintenant à bénir la maison de ton serviteur pour qu'elle subsiste à jamais devant toi. Car c'est toi, Yahweh, qui as parlé ; et par ta bénédiction la maison de ton serviteur sera bénie éternellement.” Après cela, David battit les Philistins et les soumit et David prit de la main des Philistins le commandement de leur capitale. Il battit les Moabites et il les mesura au cordeau en les faisant coucher : il en mesura deux cordeaux pour les faire mourir, et un plein cordeau pour leur laisser la vie. Et les Moabites devinrent pour David des esclaves apportant le tribut. David battit Hadadézer, fils de Rohob, roi de Soba, lorsqu'il était en chemin pour rétablir sa domination sur le fleuve de l'Euphrate. David lui prit mille sept cents cavaliers et vingt mille fantassins ; et David coupa les jarrets à tous les chevaux des chars, ne gardant que cent chars. Les Syriens de Damas étant venu porter secours à Hadadézer, roi de Soba, David battit vingt-deux mille Syriens. David plaça des gouverneurs dans la Syrie de Damas, et les Syriens devinrent pour David des esclaves apportant le tribut. Yahweh secourait David partout où il allait. David prit les boucliers d'or qu'avaient les serviteurs d'Hadadézer et les apporta à Jérusalem. Il prit aussi de Tébah et de Béroth une très grande quantité d'airain. Thou, roi d'Hamath, apprit que David avait battu toute l'armée d'Hadadézer. Alors Thou envoya Joram, son fils, pour le saluer et le féliciter d'avoir combattu contre Hadadézer, et Joram apportait des vases d'or, des vases d'argent et des vases d'airain. Le roi David les consacra à Yahweh, en même temps qu'il consacra l'or et l'argent pris aux nations qu'il avait assujetties, aux Syriens, aux Moabites, aux fils d'Ammon, aux Philistins, aux Amalécites, ainsi que le butin de Hadadézer, fils de Rohob, roi de Soba. David se fit un nom, lorsqu'il revint de battre les Syriens, car il battit les Edomites, au nombre de dix-huit mille, dans la Vallée du Sel. Il mit des gouverneurs en Edom ; en tout Edom il mit des gouverneurs, et tous les Edomites furent les serviteurs de David. Ainsi Yahweh secourut David partout où il allait. David régna sur tout Israël et David faisait droit et justice à tout le peuple. Joab, fils de Sarvia, commandait l'armée. Josaphat, fils de Ahilud, était chancelier. Sadoc, fils d'Achitob, et Achimélech, fils d'Abiathar, étaient prêtres. Saraïas était secrétaire. Banaïas, fils de Joïada, commandait les Céréthiens et les Phéléthiens. Les fils de David étaient prêtres. David dit : “Est-ce qu'il reste encore quelqu'un de la maison de Saül, pour que j'use de miséricorde envers lui à cause de Jonathas ?” Or la famille de Saül avait un serviteur du nom de Siba. On l'appela auprès de David et le roi lui dit : “Est-ce toi, Siba ?” Il dit : “Ton serviteur !” Le roi lui dit : “N'y a-t-il plus personne de la maison de Saül, pour que j'exerce envers lui la miséricorde de Dieu ?” Et Siba dit au roi : “Il y a encore un fils de Jonathas, perclus des deux jambes.” Le roi lui dit : “Où est-il ?” Siba dit au roi : “Il est chez Machir, fils d'Ammiel, à Lodabar.” Le roi l'envoya chercher de la maison de Machir, fils d'Ammiel, de Lodabar. En arrivant auprès de David, Miphiboseth, fils de Jonathas, fils de Saül, tomba sur sa face et se prosterna. David dit : “Miphiboseth !” Il répondit : “Voici ton serviteur.” David lui dit : “Ne crains point ! car je veux te faire miséricorde à cause de Jonathas, ton père. Je te rendrai toutes les terres de Saül, ton père, et toi tu prendras toujours ta nourriture à ma table.” Il se prosterna disant : “Qu'est ton serviteur, pour que tu te tournes vers un chien mort, tel que moi ?” Le roi appela Siba, serviteur de Saül, et lui dit : “Tout ce qui appartenait à Saül et à toute sa famille, je le donne au fils de ton maître. Tu cultiveras pour lui les terres, toi, tes fils et tes serviteurs, et tu en apporteras le produit pour servir de nourriture à la famille de ton maître et pour l'entretenir ; mais Miphiboseth prendra toujours sa nourriture à ma table.” Or Siba avait quinze fils et vingt serviteurs. Siba dit au roi : “Selon tout ce qu'ordonne mon seigneur le roi à son serviteur, ainsi ton serviteur fera.” Miphiboseth mangeait donc à la table du roi comme l'un des fils du roi. Miphiboseth avait un fils, du nom de Micha, et tous ceux qui demeuraient dans la maison de Siba étaient ses serviteurs. Miphiboseth habitait à Jérusalem, car il mangeait toujours à la table du roi. Il était perclus des deux pieds. Après cela, le roi des Ammonites mourut et Hanon, son fils, régna à sa place. David dit : “Je montrerai de la bienveillance à Hanon, fils de Naas, comme son père s'est montré bienveillant envers moi.” Et David envoya le consoler au sujet de son père, par l'intermédiaire de ses serviteurs. Les serviteurs de David se rendirent donc au pays des Ammonites. Mais les princes des Ammonites dirent à Hanon, leur maître : “Penses-tu que c'est pour honorer ton père que David t'envoie des consolateurs ? N'est-ce pas pour explorer la ville et l'examiner, afin de la détruire, que David a envoyé ses serviteurs vers toi ?” Alors Hanon s'empara des serviteurs de David, leur rasa la moitié de la barbe et coupa leurs vêtements par le milieu, jusqu'au haut des cuisses, et il les renvoya. On avertit David, et il envoya au devant d'eux, car ces hommes étaient extrêmement humiliés, et le roi leur fit dire : Restez à Jéricho jusqu'à ce que votre barbe ait repoussé, et alors vous reviendrez. Les Ammonites virent qu'ils s'étaient rendus odieux à David ; et les Ammonites envoyèrent prendre à leur solde les Syriens de Beth-Rohob et les Syriens de Soba, au nombre de vingt mille fantassins ; puis le roi de Maacha, avec mille hommes, et les gens de Tob, au nombre de douze mille. A cette nouvelle, David envoya Joab et toute l'armée, les hommes vaillants. Les Ammonites sortirent et se rangèrent en bataille à l'entrée de la porte, tandis que les Syriens de Soba et de Rohob, avec les gens de Maacha, étaient à part dans la campagne. Lorsque Joab vit qu'il y avait contre lui un front de bataille devant et derrière lui, il fit un choix parmi toute l'élite d'Israël et les rangea en bataille en face des Syriens. Il mit le reste de l'armée sous le commandement d'Abisaï, son frère, et les rangea en face des Ammonites. Il dit : “Si les Syriens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours ; et si les Ammonites l'emportent sur toi, j'irai te secourir. Sois ferme et combattons vaillamment pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu, et que Yahweh fasse ce qui semblera bon à ses yeux !” Joab s'avança, ainsi que le peuple qui était avec lui, pour attaquer les Syriens, et ceux-ci s'enfuirent devant lui. Les Ammonites, voyant les Syriens fuir, s'enfuirent devant Abisaï et rentrèrent dans la ville. Joab s'en retourna de chez les Ammonites et revint à Jérusalem. Les Syriens, se voyant battus par Israël, se coalisèrent. Hadadézer envoya chercher les Syriens qui étaient de l'autre côté du fleuve et ils vinrent à Hélam : Sobach, chef de l'armée, était à leur tête. David en fut informé : il réunit tout Israël, franchit le Jourdain et vint à Hélam. Les Syriens se rangèrent en bataille contre David et engagèrent le combat contre lui. Mais les Syriens s'enfuirent devant Israël, et David tua aux Syriens sept cents chevaux de char et quarante mille fantassins. Il frappa aussi Sobach, chef de leur armée, qui mourut sur place. Tous les rois qui étaient serviteurs de Hadadézer, se voyant battus par Israël, firent la paix avec Israël et lui furent assujettis ; et les Syriens n'osèrent plus porter secours aux Ammonites. Au retour de l'année, au temps où les rois se mettent en campagne, David envoya Joab avec ses serviteurs et tout Israël, et ils ravagèrent le pays des Ammonites et mirent le siège devant Rabba. David resta à Jérusalem. Il arriva qu'un soir, s'étant levé de sa couche et se promenant sur la terrasse du palais royal, David aperçut du haut de la terrasse une femme qui se baignait. Cette femme était très belle. David fit prendre des informations au sujet de cette femme, et on lui dit : C'est Bethsabée, femme d’Urie le Hittite. David envoya des messagers et la fit venir et il coucha avec elle. Or elle se purifiait de son impureté menstruelle. Elle retourna dans sa maison. La femme conçut, et elle le fit annoncer à David en disant : Je suis enceinte. David envoya un message à Joab : “Envoie-moi Urie, le Hittite” ; et Joab envoya Urie vers David. Urie se rendit auprès de lui, et David demanda des nouvelles de Joab, de l'armée et de la guerre. Puis David dit à Urie : “Descends dans ta maison et lave-toi les pieds.” Lorsque Urie sortit de la maison du roi, on porta après lui un présent de la table du roi. Or Urie dormit à la porte de la maison du roi avec tous les serviteurs de son maître, et il ne descendit pas dans sa maison. On en informa David en disant : “Urie n'est pas descendu dans sa maison.” Et David dit à Urie : “N'arrives-tu pas de voyage ? Pourquoi n'es-tu pas descendu dans ta maison ?” Urie dit à David : “L'Arche et Israël et Juda habitent sous des tentes ; mon seigneur Joab et les serviteurs du roi campent en rase campagne, et moi j'entrerais dans ma maison pour manger et boire et pour dormir avec ma femme ? Par ta vie et par la vie de ton âme, je ne ferai pas cela !” David dit à Urie : “Reste ici encore aujourd'hui, et demain je te renverrai.” Urie resta donc à Jérusalem ce jour-là et le jour suivant. David l'invita à manger et à boire en sa présence et il l'enivra. Urie sortit le soir pour s'étendre sur sa couche auprès des serviteurs de son maître, mais il ne descendit pas dans sa maison, Le lendemain matin, David écrivit une lettre à Joab et l'envoya par le moyen d’Urie. Il écrivit dans cette lettre : “Placez Urie en avant au plus fort du combat, et retirez-vous de derrière lui, afin qu'il soit frappé et qu'il meure.” Comme donc Joab faisait le siège de la ville, il mit Urie à l'endroit où il savait que se trouvaient les hommes les plus vaillants. Les hommes de la ville firent une sortie pour attaquer Joab : dans l'armée, plusieurs d'entre les serviteurs de David tombèrent et Urie le Hittite mourut aussi. Joab envoya informer David de tous les détails du combat, et il donna cet ordre au messager : “Quand tu auras achevé de raconter au roi tous les détails du combat, si la colère du roi se soulève et qu'il te dise : Pourquoi vous êtes-vous approchés de la ville pour combattre ? Ne savez-vous pas ce qu'on lance du haut de la muraille ? Qui a frappé Abimélech, fils de Jérobaal ? N'est-ce pas une femme qui lança sur lui du haut d'un mur une meule et le tua à Thébès ? pourquoi donc vous êtes-vous approchés de la muraille ? Alors tu diras : Ton serviteur Urie le Hittite est mort aussi.” Le serviteur partit et, à son arrivée, il raconta à David tout ce que Joab lui avait confié. Le messager dit à David : “Ces hommes ont eu d'abord l'avantage sur nous en faisant une sortie contre nous dans la campagne ; mais nous les avons repoussés jusqu'à l'entrée de la porte. Alors les archers tirèrent sur tes serviteurs du haut du rempart, en sorte que plusieurs des serviteurs du roi moururent, et ton serviteur Urie le Hittite est mort aussi.” Et David dit au messager : “Tu diras ainsi à Joab : Ne regarde pas comme un malheur ce qui est arrivé, car le glaive dévore tantôt l'un, tantôt l'autre. Attaque avec vigueur la ville et ainsi détruis-la.” Et ainsi il l'encouragea. La femme d'Urie apprit qu'Urie, son époux, était mort, et elle pleura son mari. Quand le deuil fut fini, David l'envoya chercher et la prit dans sa maison. Ce que David avait fait déplut aux yeux de Yahweh. Yahweh envoya Nathan vers David. Il se présenta à lui et lui dit : “Deux hommes se trouvaient dans une ville. L'un était riche et l'autre pauvre. Le riche avait des brebis et des bœufs en très grand nombre. Le pauvre n'avait rien du tout, si ce n'est une petite brebis, qu'il avait achetée. Il l'élevait et elle grandissait auprès de lui, au milieu de ses fils. Elle mangeait de sa bouchée, elle buvait de sa coupe et dormait sur son sein ; elle était pour lui comme une fille. Un visiteur vint chez l'homme riche, et s'abstenant de prendre de ses brebis et de ses bœufs pour préparer le repas au voyageur venu chez lui, il prit la brebis de l'homme pauvre et il la servit à l'homme qui était venu chez lui.” La colère de David s'enflamma violemment contre cet homme et il dit à Nathan : “Aussi vrai que Yahweh est vivant ! il mérite la mort, l'homme qui a fait cela ; et il rendra quatre fois la brebis, pour avoir commis cette action et pour avoir été sans pitié.” Nathan dit alors à David : “Tu es cet homme-là !” “Ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël : Je t'ai oint pour roi sur Israël et je t'ai délivré de la main de Saül. Je t'ai donné la maison de ton maître et j'ai fait tiennes les femmes de ton maître. Je t'ai donné encore la maison d'Israël et de Juda et, si c'était trop peu, j'aurais ajouté bien d'autres choses encore. Pourquoi as-tu méprisé la parole de Yahweh, en faisant ce qui est mal à mes yeux ? Tu as frappé par le glaive Urie le Hittite ; tu as pris sa femme pour ta femme et tu l'as tué par l'épée des Ammonites. Maintenant, le glaive ne s'éloignera jamais plus de ta maison, parce que tu m'as méprisé et que tu as pris la femme d’Urie le Hittite pour ta femme. Ainsi parle Yahweh : Voici que je vais susciter, de ta maison même, le malheur sur toi. Je prendrai tes femmes sous tes yeux, et je les donnerai à ton voisin, et il couchera avec tes femmes à la vue de ce soleil. Car toi, tu as agi en secret, et moi je ferai cela en face de tout Israël et en face de ce soleil.” David dit à Nathan : “J'ai péché contre Yahweh.” Alors Nathan dit à David : “Yahweh aussi te pardonne ton péché : tu ne mourras point. Seulement, parce que tu as provoqué par cette action les blasphèmes des ennemis de Yahweh, le fils qui t'est né mourra.” Et Nathan s'en alla dans sa maison. Yahweh frappa l'enfant que la femme d’Urie avait enfanté à David et il tomba malade. David pria Dieu pour l'enfant et il jeûna et, rentré chez lui, il passait la nuit couché par terre. Les anciens de sa maison insistèrent auprès de lui pour le faire lever de terre ; mais il ne voulut point et il ne mangea point avec eux. Le septième jour, l'enfant mourut. Les serviteurs de David craignaient de lui annoncer que l'enfant était mort, car ils disaient : “Lorsque l'enfant vivait encore, nous lui avons parlé et il n'a pas écouté notre voix ; comment lui dirons-nous : l'enfant est mort ? Il en serait trop affligé.” David s'aperçut que ses serviteurs parlaient tout bas entre eux, et David comprit que l'enfant était mort. David demanda donc à ses serviteurs : “Est-ce que l'enfant est mort ?” Ils dirent : “Il est mort.” Alors David, s'étant levé de terre, se baigna, s'oignit et changea de vêtements. Puis il alla dans la maison de Yahweh et se prosterna. Rentré chez lui, il demanda qu'on lui servit à manger, et il mangea. Ses serviteurs lui dirent : “Quelle est donc la conduite que tu as tenue ? Lorsque l'enfant vivait, tu jeûnais et tu pleurais, et maintenant que l'enfant est mort, tu te lèves et tu prends de la nourriture ?” Il dit : “Quand l'enfant vivait encore, je jeûnais et je pleurais, car je me disais : Qui sait ? Yahweh aura peut-être pitié de moi et l'enfant vivra. Maintenant qu'il est mort, pourquoi jeûnerais-je ? Puis-je encore le faire revenir ? C'est moi qui irai vers lui, et non lui qui reviendra vers moi.” David consola Bethsabée, sa femme ; il s'approcha d'elle et coucha avec elle, et elle enfanta un fils, qu'il appela Salomon. Yahweh l'aima, et il le fit savoir par le moyen du prophète Nathan, qui lui donna le nom de Jedidiath, à cause de Yahweh. Joab combattit contre Rabba des Ammonites et s'empara de la ville des eaux. Alors Joab envoya des messagers à David pour dire : “J'ai combattu contre Rabba et je me suis emparé de la ville des eaux. Maintenant, réunis le reste de l'armée, viens camper contre la ville et prends-la pour que ce ne soit pas moi qui prenne la ville et qu'on ne l'appelle pas de mon nom.” David rassembla toute l'armée, marcha sur Rabba et s'en empara. Il enleva la couronne de Melchom de dessus sa tête ; elle pesait un talent d'or et elle avait une pierre précieuse qu'on mit sur la tête de David. Il emporta aussi de la ville un immense butin. Quant au peuple qui s'y trouvait, il l'en fit sortir et il l'employa à la scie, aux ciseaux de fer, et aux pics de fer. Il les faisait travailler aux moules à briques, et il faisait de même pour toutes les villes des Ammonites. Puis David retourna à Jérusalem avec tout le peuple. Après cela, il arriva qu'Absalom, fils de David, ayant une sœur du nom de Thamar, qui était fort belle, Amnon, fils de David, s'éprit d'amour pour elle. Et Amnon se tourmenta, jusqu'à se rendre malade, au sujet de Thamar, sa sœur, car elle était vierge et il était impossible à Amnon de rien tenter contre elle. Amnon avait un ami du nom de Jonadab, fils de Semmaa, frère de David, et Jonadab était un homme fort habile. Il lui dit : “Pourquoi chaque matin es-tu ainsi défait, ô fils du roi ? Ne me l'indiqueras-tu pas ?” Amnon lui dit : “C'est que j'aime Thamar, sœur de mon frère Absalom !” Jonadab lui répondit : “Couche-toi sur ton lit et fais le malade ; et quand ton père viendra te voir, tu lui diras : Que ma sœur Thamar vienne, je te prie, pour me donner à manger et qu'elle prépare le mets sous mes yeux, afin que je le voie, et je le mangerai de sa main.” Amnon se coucha donc et fit le malade. Le roi vint le voir et Amnon dit au roi : “Je te prie, que ma sœur Thamar vienne préparer deux gâteaux sous mes yeux, et je mangerai de sa main.” David envoya dire à Thamar dans la maison : “Va, je te prie, à la maison d'Amnon, ton frère, et prépare-lui un mets.” Thamar alla à la maison d'Amnon, son frère. Il était couché. Elle prit la pâte, la pétrit, la façonna en gâteaux sous ses yeux et fit cuire les gâteaux. Puis, prenant la poêle, elle les servit devant lui. Mais il refusa de manger. Amnon dit alors : “Faites sortir tout le monde d'auprès de moi.” Lorsque tous furent sortis d'auprès de lui, Amnon dit à Thamar : “Apporte-moi le plat dans ma chambre, pour que je mange de ta main.” Thamar prit les gâteaux qu'elle avait faits et elle les apporta à son frère Amnon dans sa chambre. Comme elle lui présentait à manger, il la saisit et lui dit : “Viens, couche avec moi, ma sœur.” Elle dit à son frère : “Non, mon frère, ne me déshonore pas ! car on n'agit pas ainsi en Israël. Ne commets pas cet acte insensé : moi, où irais-je porter ma honte ? et toi, tu serais en Israël comme un impie. Mais plutôt, parles-en au roi, et il ne me refusera pas à toi.” Mais il ne voulut pas écouter sa voix et, l'ayant opprimée, il lui fit violence et coucha avec elle. Et soudain Amnon la détesta d'une haine violente, au point que la haine qu'il conçut pour elle dépassa l'amour dont il l'avait aimée. Et Amnon lui dit : “Lève-toi, va-t'en !” Elle lui répondit : “Au mal que tu as fait n'ajoute pas le mal plus grand encore de me chasser.” Mais, sans vouloir l'écouter, il appela le jeune homme qui le servait et lui dit : “Chasse donc cette femme dehors, loin de moi, et verrouille la porte derrière elle !” Elle portait une robe longue, car c'était le vêtement que portaient les filles du roi encore vierges. Le serviteur la mit dehors et verrouilla la porte derrière elle. Alors Thamar répandit de la cendre sur sa tête, déchira la robe qu'elle portait et, mettant la main sur la tête, elle s'en alla poussant des cris. Absalom, son frère, lui dit : “Est-ce qu’Amnon, ton frère, a été avec toi ? Pour le moment, ma sœur, tais-toi, car c'est ton frère et ne prends pas à cœur cette affaire.” Et Thamar demeura désolée, dans la maison de son frère Absalom. Le roi David, en apprenant ces choses, en fut très irrité. Absalom ne disait plus un mot ni en mal ni en bien à Amnon, car Absalom haïssait Amnon, parce qu'il avait outragé Thamar, sa sœur. Au bout de deux ans, il arriva qu'Absalom avait les tondeurs à Baal-Hasor, près d'Ephraïm, et Absalom invita tous les fils du roi. Absalom alla trouver le roi et lui dit : “Voici que ton serviteur a les tondeurs : que le roi vienne donc avec tous ses fils, chez ton serviteur.” Le roi répondit à Absalom : “Non, mon fils, non certes, nous n'irons pas chez toi, nous te serions à charge.” Il insista, mais le roi ne voulut pas y aller, et il le bénit. Alors Absalom dit : “Si tu ne viens pas, qu'au moins Amnon, mon frère, vienne avec nous.” Le roi lui dit : “Pourquoi irait-il avec toi ?” Absalom insista et le roi envoya avec lui Amnon et tous les fils du roi. Or, Absalom fit un festin comme un festin de roi. Absalom donna cet ordre à ses serviteurs : “Faites attention ! Quand le cœur d'Amnon sera mis en gaieté par le vin et que je vous dirai : Frappez Amnon ! vous le tuerez. Ne craignez point ! c'est moi qui vous l'ordonne. Soyez forts et comportez-vous en hommes vaillants.” Les serviteurs d'Absalom firent à Amnon comme Absalom l'avait ordonné. Et aussitôt tous les fils du roi de se lever et de monter chacun sur sa mule pour s'enfuir. Comme ils étaient encore en route, la nouvelle parvint à David en ces termes : Absalom a frappé tous les fils du roi et il n'en est pas resté un seul. Le roi se leva, déchira ses vêtements et se coucha à terre, et tous ses serviteurs se tenaient près de lui, les vêtements déchirés. Mais Jonadab, fils de Semmaa, frère de David, prit la parole et dit : “Que mon seigneur ne pense pas qu'on a tué tous les jeunes gens, fils du roi. Seul Amnon est mort, car c'était chose réglée par la bouche d'Absalom depuis le jour où Amnon déshonora Thamar, sa sœur. Maintenant donc, que le roi, mon seigneur, ne mette pas dans son esprit de dire que tous les fils du roi sont morts, car c'est Amnon seul qui est mort.” Or Absalom prit la fuite. Le jeune homme placé en sentinelle leva les yeux et regarda, et voici qu'une troupe nombreuse arrivait par un chemin de traverse, du côté de la montagne. Et Jonadab dit au roi : “Comme avait dit ton serviteur, ainsi est-il arrivé !” A peine achevait-il de parler que les fils du roi arrivèrent : élevant la voix, ils se mirent à pleurer, et le roi aussi et tous ses serviteurs versèrent d'abondantes larmes. Absalom s'enfuit et s'en alla chez Tholomaï, fils d'Ammiud, roi de Gessur. Et David faisait le deuil de son fils tous les jours. Absalom s'étant enfui pour s'en aller à Gessur, y resta trois ans. Le roi David renonça à poursuivre Absalom, car il s'était consolé de la mort d'Amnon. Joab, fils de Sarvia, s'aperçut que le cœur du roi se tournait vers Absalom. Joab envoya donc à Thécua pour faire venir de là une femme habile, et il lui dit : “Fais semblant d'être dans le deuil et revêts-toi d'habits de deuil : ne t'oins pas d'huile et sois comme une femme qui depuis longtemps est en deuil pour un mort. Tu iras chez le roi et tu lui parleras de cette manière-ci.” Et Joab lui mit dans la bouche ce qu'elle devait dire. La femme de Thécua alla vers le roi et, tombant la face contre terre, elle se prosterna et dit : “Sauve-moi, ô roi !” Le roi lui dit : “Qu'as-tu ?” Elle répondit : “Hélas je suis veuve, mon mari étant mort. Or ta servante avait deux fils. Ils se sont querellés tous les deux dans les champs et, comme il n'y avait personne pour les séparer, l'un a frappé l'autre et l'a tué. Et voici que toute la famille s'est levée contre ta servante, en disant : Livre le meurtrier de son frère ! nous le mettrons à mort pour la vie de son frère qu'il a tué et nous détruirons ainsi même l'héritier. Ils éteindront ainsi le charbon qui me reste, pour ne laisser à mon mari ni nom ni survivant sur la face de la terre.” Le roi dit à la femme : “Va-t'en chez toi : je donnerai des ordres à ton sujet.” La femme de Thécua dit au roi : “Que la faute, ô roi, soit sur moi et sur la maison de mon père ! Le roi et son trône seront innocents.” Le roi dit : “Si quelqu'un t'inquiète, amène-le-moi, et il ne recommencera plus à t'affliger.” Elle dit : “Que le roi fasse mention de Yahweh, ton Dieu, afin que le vengeur du sang n'augmente pas la destruction et qu'on ne fasse pas périr mon fils.” Il répondit : “Aussi vrai que Yahweh est vivant ! il ne tombera pas à terre un cheveu de ton fils.” La femme dit : “Permets, je te prie, à ta servante de dire un mot à mon seigneur le roi.” Il dit : “Parle.” Et la femme reprit : “Pourquoi as-tu formé pareil dessein contre le peuple de Dieu ? Par la parole même que le roi vient de prononcer, il est comme coupable, si le roi ne rappelle pas celui qu'il a banni. Nous mourrons tous, et nous sommes comme les eaux répandues à terre qui ne se rassemblent plus, Dieu n'ôte pas la vie et il forme des desseins pour que le fugitif ne reste pas banni loin de lui. Et maintenant, si je suis venue parler au roi, c'est que le peuple m'a effrayée, en sorte que ta servante a dit : Je parlerai au roi : peut-être le roi fera-t-il ce qu'a dit sa servante. Oui, le roi écoutera pour délivrer sa servante de la main de l'homme qui veut nous retrancher, moi et mon fils, de l'héritage de Dieu.” La femme dit encore : “Puisse mon seigneur le roi dire une parole d'apaisement, car mon seigneur est comme un ange pour saisir le bien et le mal. Que Yahweh, ton Dieu, soit avec toi ! Le roi répondit : “Ne me cache rien, je te prie, de ce que je vais te demander.” La femme dit : “Que mon seigneur le roi daigne parler !” Le roi reprit : “La main de Joab est-elle avec toi dans tout cela ?” La femme répondit en ces termes : “Aussi vrai que vit ton âme, ô mon seigneur le roi ! il n'y a rien à droite ou à gauche de tout ce que dit mon seigneur le roi. C'est en effet ton serviteur Joab qui m'a donné des ordres et qui a mis toutes ces paroles dans la bouche de ta servante. C'est pour donner un autre visage à l'affaire que ton serviteur Joab a agi ; mais mon seigneur le roi est sage de la sagesse d'un ange de Dieu, pour connaître tout ce qui se passe sur la terre.” Le roi dit à Joab : “Eh bien ! voici que je vais faire ce que tu as dit. Va, remène le jeune Absalom.” Joab, tombant la face contre terre, se prosterna, bénit le roi et dit : “Ton serviteur connaît aujourd'hui que j'ai trouvé grâce à tes yeux, ô mon seigneur le roi, puisque le roi accomplit la parole de son serviteur.” Joab se leva donc pour aller à Gessur, et il ramena Absalom à Jérusalem. Mais le roi dit : “Qu'il se retire dans sa maison, et qu'il ne voie pas ma face.” Et Absalom se retira dans sa maison et il ne vit point la face du roi. Dans tout Israël, il n'y avait pas un homme qui méritât comme Absalom d'être loué pour sa beauté : de la plante des pieds au sommet de la tête il n'y avait pas en lui de défaut. Quand il tondait ses cheveux, ce qu'il faisait une fois par an, parce qu'ils lui pesaient tellement qu'il devait les couper, le poids des cheveux de sa tête était de deux cents sicles, poids du roi. Et il naquit à Absalom trois fils, et une fille du nom de Thamar : c'était une femme belle de figure. Absalom demeura deux ans à Jérusalem sans voir la face du roi. Puis Absalom fit demander Joab pour l'envoyer vers le roi, mais il ne voulut pas aller vers lui. Absalom le manda encore une seconde fois et il refusa d'y aller. Alors il dit à ses serviteurs : “Voyez le champ de Joab, près de chez moi : il y a de l'orge qui lui appartient ; allez, mettez-y le feu !” Et les serviteurs d'Absalom mirent le feu au champ de Joab. Joab se leva, alla trouver Absalom dans sa maison et lui dit : “Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu au champ qui m'appartient ?” Absalom dit à Joab : “C'est que j'avais envoyé vers toi pour te dire : Viens chez moi, et je t'enverrai vers le roi afin que tu lui dises : Pourquoi suis-je revenu de Gessur ? Il vaudrait mieux pour moi d'être encore là-bas. Maintenant je veux voir la face du roi et s'il y a quelque faute en moi, qu'il me fasse mourir !” Joab alla donc trouver le roi et lui rapporta ces choses. Puis il appela Absalom. Celui-ci alla trouver le roi et il se prosterna la face contre terre devant le roi. Et le roi baisa Absalom. Après cela, Absalom se procura un char et des chevaux et cinquante hommes qui couraient devant lui. Absalom se levait de bonne heure et se tenait à l'avenue de la porte, et chaque fois qu'un homme avait un procès qui l'amenait devant le roi pour le jugement, Absalom l'appelait et disait : “De quelle ville es-tu ?” Celui-ci répondait : “Ton serviteur est de telle tribu d'Israël.” Et Absalom de lui dire : “Vois ! ta cause est bonne et juste, mais il n'y a personne pour t'entendre de la part du roi.” Absalom ajoutait : “Qui m'établira pour juge dans le pays ? Quiconque aurait un procès ou un jugement viendrait à moi, et je lui rendrais justice !” Et lorsque quelqu'un s'approchait pour se prosterner devant lui, il lui tendait la main, le prenait et le baisait. Absalom agissait ainsi à l'égard de tous les Israélites qui se rendaient vers le roi pour un jugement et il séduisait le cœur des gens d'Israël. Au bout de quatre ans, Absalom dit au roi : “Permets, je te prie, que j'aille à Hébron, pour accomplir le vœu que j'ai fait à Yahweh. Car, lorsque je demeurais à Gessur, en Syrie, ton serviteur a fait un vœu, en disant : Si Yahweh daigne me ramener à Jérusalem, je servirai Yahweh à Hébron.” Le roi lui dit : “Va en paix !” Il se leva et partit pour Hébron. Absalom envoya des émissaires dans toutes les tribus pour dire : “Dès que vous entendrez le son de la trompette, vous direz : Absalom est roi à Hébron !” Avec Absalom partirent deux cents hommes de Jérusalem : c'étaient des invités qui venaient de bonne foi, sans se douter de rien. Pendant qu'Absalom offrait des sacrifices, il fit venir de sa ville de Gilo, Achitophel, le Gilonite, conseiller de David. La conjuration devint puissante et le peuple devenait de plus en plus nombreux autour d'Absalom. On vint informer David en disant : Le cœur des hommes d'Israël s'est attaché à Absalom. David dit à tous ses serviteurs qui se trouvaient avec lui à Jérusalem : “Levez-vous, fuyons ! car il n'y aurait pas moyen pour nous d'échapper à Absalom. Hâtez-vous de partir de peur que, se hâtant lui-même, il ne nous surprenne, ne fasse tomber le malheur sur nous et ne frappe la ville du tranchant de l'épée.” Les serviteurs du roi lui dirent : “Quelque parti que choisisse mon seigneur le roi, voici tes serviteurs !” Le roi sortit avec toute sa famille, à pied, et laissa dix femmes de second rang pour garder la maison. Le roi sortit donc avec tous ses serviteurs, à pied, et ils firent halte à la maison la plus éloignée. Tous ses serviteurs marchaient à ses côtés ; et tous les Céréthiens et les Phéléthiens et tous les Géthéens, au nombre de six cents hommes, qui étaient venus de Geth à sa suite, marchaient devant lui. Le roi dit à Ethaï, le Géthéen : “Pourquoi viens-tu toi aussi avec nous ? Retourne et reste avec le roi, car tu es étranger et tu es même exilé loin de ta demeure. Tu es arrivé hier, et aujourd'hui je te ferais errer avec nous, alors que je vais je ne sais où ? Retourne et emmène tes frères avec toi : Yahweh usera envers toi de bonté et de fidélité.” Ethaï répondit au roi en ces termes : “Aussi vrai que vit Yahweh et que vit mon seigneur le roi ! à l'endroit où sera mon seigneur le roi, là aussi, à la vie à la mort, sera ton serviteur !” David dit à Ethaï : “Va, passe !” Et Ethaï le Géthéen passa avec tous ses hommes et toute la famille qui était avec lui. Toute la contrée pleurait à haute voix, tandis que tout ce peuple passait. Le roi passa le Cédron, et tout le peuple le franchit dans la direction du désert. Et voici que Sadoc et Abiathar, avec tous les lévites, portaient l'Arche de l'alliance de Dieu et ils déposèrent l'Arche de Dieu, jusqu'à ce que tout le peuple eût achevé de défiler hors de la ville. Alors le roi dit à Sadoc : “Reporte l'Arche de Dieu dans la ville. si je trouve grâce devant Yahweh, il me ramènera et me la fera voir, ainsi que sa demeure. Mais s'il dit : Je n'ai pas de complaisance en toi, me voici ! qu'il me traite comme il lui semblera bon.” Le roi dit encore au prêtre Sadoc : “Vois ! toi et Abiathar, retournez en paix dans la ville, avec Achimaas, ton fils, et Jonathas, fils d'Abiathar : vos deux fils avec vous. Voyez ! moi, j'attendrai dans les steppes du désert, jusqu'à ce qu'il arrive un mot de vous qui me renseigne.” Sadoc et Abiathar ramenèrent donc l'Arche de Dieu à Jérusalem et ils y restèrent. David gravissait la colline des Oliviers : il montait en pleurant, la tête voilée, et il marchait nu-pieds ; et tout le peuple qui était avec lui se voilait aussi la tête et montait en pleurant. On apporta à David cette nouvelle : Achitophel est avec Absalom parmi les conjurés. Et David dit : “Rends vain, je te prie, ô Yahweh, le conseil d'Achitophel !” Lorsque David fut arrivé au sommet, où l'on adore Dieu, voici que Chusaï l'Arachite vint au-devant de lui, la tunique déchirée et la tête couverte de terre. David lui dit : “Si tu passes avec moi, tu me seras à charge. Mais si tu retournes dans la ville, et que tu dises à Absalom : Je veux être ton serviteur, ô roi ! Je suis depuis longtemps le serviteur de ton père et je serai désormais le tien ! tu déjoueras en ma faveur le conseil d'Achitophel. Tu auras là, avec toi, les prêtres Sadoc et Abiathar, et tout ce que tu apprendras de la maison du roi, tu le feras savoir aux prêtres Sadoc et Abiathar. Voici que sont là, avec eux, leurs deux fils, Achimaas, fils de Sadoc, et Jonathas, fils d'Abiathar : vous me ferez parvenir par eux tout ce que vous aurez appris.” Et Chusaï, ami de David, retourna dans la ville, alors qu'Absalom faisait son entrée à Jérusalem. Lorsque David eut un peu dépassé le sommet, voici que Siba, serviteur de Miphiboseth, vint au-devant de lui, avec une paire d'ânes bâtés, chargés de deux cents pains, cent masses de raisins secs et cent fruits mûrs et une outre de vin. Le roi dit à Siba : “Que veux-tu faire de cela ?” Siba répondit : “Les ânes sont pour la maison du roi, pour qu'on les monte ; le pain et les fruits sont pour que les jeunes gens mangent, et le vin pour que boivent ceux qui seront fatigués dans le désert.” David demanda : “Où est le fils de ton maître ?” Siba dit au roi : “Voici qu'il est resté à Jérusalem, car il a dit : Aujourd'hui la maison d'Israël va me rendre le royaume de mon père.” Le roi dit à Siba : “Voici que tout ce que possède Miphiboseth est à toi.” Siba dit : “Je me mets à tes pieds ! que je trouve grâce devant toi, ô roi mon maître !” Lorsque David fut arrivé à Bahurim, voici sortir de là un homme de la même famille que la maison de Saül, nommé Séméï, fils de Géra. Il s'avançait en maudissant et il lançait des pierres contre David et contre tous les défenseurs du roi, tandis que toute l'armée et les vaillants étaient à sa droite et à sa gauche. Et il maudissait le roi en ces termes : “Va-t'en, va-t'en ! homme sanguinaire, homme pervers ! Yahweh a fait retomber sur toi tout le sang de la famille de Saül, à la place duquel tu t'es fait roi, et Yahweh a livré la royauté aux mains d'Absalom, ton fils, et te voilà dans le malheur que tu mérites, parce que tu es un homme sanguinaire.” Alors Abisaï, fils de Sarvia, dit au roi : “Pourquoi ce chien mort maudit-il le roi, mon seigneur ? Laisse-moi donc passer, que je lui tranche la tête.” Le roi lui dit : “Qu'importe à moi et à vous, fils de Sarvia ? Laissez-le maudire, car si Yahweh lui a dit : Maudis David, qui peut lui dire : pourquoi agis-tu ainsi ?” Et David dit à Abisaï et à tous ses serviteurs : “Voici que mon fils, qui est sorti de mes entrailles, en veut à ma vie ; à plus forte raison ce fils de Benjamin ! Laisse-le maudire, car Dieu le lui a ordonné. Peut-être Yahweh considérera-t-il mon affliction, et Yahweh me rendra-t-il le bien en retour de la malédiction d'aujourd'hui.” David et ses gens continuèrent leur chemin, tandis que Séméï s'avançait sur le flanc de la montagne près de David, le maudissant à chaque pas, lançant des pierres contre lui et faisant voler de la poussière. Le roi et tout le peuple qui était avec lui arrivèrent jusqu'au fleuve, et là on se reposa. Absalom et tout le peuple d'Israël entrèrent à Jérusalem, et Achitophel était avec lui. Lorsque Chusaï l'Arachite, ami de David, vint vers Absalom, Chusaï dit à Absalom : “Vive le roi ! Vive le roi !” Absalom dit à Chusaï : “Est-ce là ton attachement pour David ? Pourquoi n’es-tu pas allé avec ton ami ?” Chusaï répondit à Absalom : “Non, mais c'est à celui qu'a choisi Yahweh, ainsi que ce peuple et tous les hommes d'Israël, que je veux appartenir, c'est avec lui que je veux rester. D'ailleurs, quel est celui que je servirai ? N'est-ce pas son fils ? Comme j'ai été le serviteur de ton père, ainsi je serai le tien !” Absalom dit à Achitophel : “Prenez conseil : que devons-nous faire ?” Achitophel dit à Absalom : “Va vers les concubines de ton père qu'il a laissées pour garder la maison : tout Israël apprendra que tu t'es rendu odieux à ton père et par là seront fortifiées les mains de tous ceux qui sont avec toi.” On dressa donc pour Absalom une tente sur la terrasse, et Absalom vint vers les concubines de son père, aux yeux de tout Israël. Le conseil que donnait en ce temps-là Achitophel était considéré comme un oracle de Dieu même ; tel était tout conseil d'Achitophel, tant pour David que pour Absalom. Achitophel dit à Absalom : “Laisse-moi choisir douze mille hommes : je me lèverai, et je me jetterai à la poursuite de David cette nuit même ; je fondrai sur lui pendant qu'il est fatigué et que ses mains sont affaiblies, et je l'épouvanterai. Tout le peuple qui est avec lui s'enfuira : je frapperai ors le roi seul, et je ramènerai vers toi tout le peuple, car en frappant l'homme que tu poursuis, tout le peuple sera en paix.” Ce discours plut à Absalom et à tous les anciens d'Israël. Cependant Absalom dit : “Appelez encore Chusaï l'Arachite et que nous entendions ce qu'il a lui aussi à dire.” Chusaï vint auprès d'Absalom, et Absalom lui dit : “Voici de quelle manière a parlé Achitophel, devons-nous faire ce qu'il a dit ? Sinon, parle à ton tour.” Chusaï répondit à Absalom : “Il n'est pas bon le conseil qu'Achitophel a donné cette fois-ci.” Chusaï ajouta : “Tu sais que ton père et ses hommes sont des braves et qu'ils sont exaspérés, comme dans la campagne une ourse à laquelle on aurait enlevé ses petits. Ton père est un homme de guerre et il ne passe pas la nuit avec le peuple. Voici que maintenant il est caché dans une caverne ou en quelque autre endroit. Si, dès le commencement quelques-uns des nôtres tombent, on l'apprendra et l'on dira : Il y a eu une déroute dans l'armée qui suit Absalom. Alors, même le plus vaillant sera découragé : car tout Israël sait que ton père est un héros et que ceux qui l'accompagnent sont des braves. “Je conseille donc que tout Israël se rassemble auprès de toi, depuis Dan jusqu'à Bersabée, aussi nombreux que le sable qui est au bord de la mer. Toi-même tu marcheras au milieu d'eux. Nous l'atteindrons en quelque lieu qu'il se trouve et nous tomberons sur lui comme la rosée tombe sur le sol, et nous ne laisserons échapper ni lui ni aucun des hommes qui sont avec lui. S'il se retire dans une ville, tout Israël apportera des cordes à cette ville et nous la traînerons jusqu'au torrent, sans en laisser subsister même une pierre.” Absalom et tous les hommes d'Israël dirent : “Le conseil de Chusaï l'Arachite vaut mieux que celui d'Achitophel.” C'est que Yahweh avait décidé d'anéantir le conseil d'Achitophel, qui était bon, afin que Yahweh amenât le malheur sur Absalom. Chusaï dit aux prêtres Sadoc et Abiathar : “Achitophel a donné tel et tel conseil à Absalom et aux anciens d'Israël, et moi j'ai donné tel et tel conseil. Maintenant donc, envoyez tout de suite informer David et lui dire : Ne passe pas la nuit dans les steppes du désert, mais hâte-toi de traverser, de peur que le roi ne soit exterminé, ainsi que tout le peuple qui est avec lui.” Jonathas et Achimaas se tenaient à Aïn-Rogel. Une servante venait les informer, et ils allaient eux-mêmes informer le roi David, car ils ne pouvaient pas se montrer et entrer dans la ville. Un jeune homme les aperçut et informa Absalom. Mais ils se hâtèrent tous deux de partir, et ils arrivèrent à Bahurim dans la maison d'un homme qui avait une citerne dans la cour et ils y descendirent. Puis la femme, prenant le couvercle, l'étendit sur l'orifice de la citerne et répandit au-dessus du grain pilé, en sorte qu'on ne remarquait rien. Les serviteurs d'Absalom entrèrent chez la femme dans la maison, et dirent : “Où sont Achimaas et Jonathas ?” La femme leur répondit : “Ils ont passé le canal.” Ils cherchèrent et, n'ayant rien trouvé, ils revinrent à Jérusalem. Lorsqu'ils furent partis, ils remontèrent de la citerne et ils allèrent informer le roi David. Ils dirent à David : “Levez-vous, passez en hâte le fleuve, car voici le conseil qu'a donné contre vous Achitophel.” David se leva donc, ainsi que tout le peuple qui était avec lui et ils franchirent le Jourdain, en sorte qu'au point du jour il n'en restait pas un seul qui n'eût franchi le Jourdain. Quand Achitophel vit que son conseil n'était pas suivi, il sella son âne et se leva pour s'en aller chez lui dans sa ville ; puis ayant mis ordre à sa maison, il se pendit. Il mourut ainsi et on l'ensevelit dans le sépulcre de son père. David arriva à Mahanaïm. Absalom passa le Jourdain, lui et tous les hommes d'Israël avec lui. Absalom avait mis Amasa à la tête de l'armée, à la place de Joab. Amasa était fils d'un homme appelé Jéthra, Ismaélite, qui s'était uni à Abigaïl, fille d'Isaï, sœur de Sarvia, la mère de Joab. Ainsi Israël et Absalom campaient dans le pays de Galaad. Quand David fut arrivé à Mahanaïm, Sobi, fils de Naas, de Rabba des Ammonites, Machir, fils d'Ammiel, de Lodabar, et Berzellaï le Galaadite, de Rogelim, vinrent lui offrir des lits, des coupes, des vases de terre, du froment, de l'orge, de la farine, du blé grillé, des fèves, des lentilles, des pois grillés, du miel, du beurre, des brebis et des fromages de vaches. Ils apportèrent tout cela en nourriture à David et au peuple qui était avec lui, car ils se disaient : Ce peuple a souffert de la faim, de la fatigue et de la soif dans le désert. David passa en revue l'armée qui était avec lui et il établit sur eux des chefs de milliers et des chefs de centaines. Puis David mit un tiers de l'armée aux mains de Joab, un tiers aux mains d'Abisaï, fils de Sarvia, frère de Joab, un tiers aux mains d'Ethaï le Géthéen. Et le roi dit au peuple : “Je sortirai moi aussi, avec vous.” Mais le peuple dit : “Tu ne sortiras point ! car, si nous sommes mis en fuite, cela n'aura pas d'importance ; même si la moitié d'entre nous succombe, on n'y fera pas attention ! Mais toi, tu es comme dix mille d'entre nous et il vaut mieux que tu restes dans la ville pour nous venir en aide.” Le roi dit : “Je ferai comme bon vous semble.” Le roi se tint debout près de la porte, et tout le peuple sortit par groupes de cent et de mille. Le roi donna cet ordre à Joab, à Abisaï et à Ethaï : “Ménagez, de grâce, le jeune Absalom.” Et tout le peuple entendit l'ordre que le roi donnait à tous les chefs de ménager Absalom. Le peuple sortit dans la campagne à la rencontre d'Israël et la bataille eut lieu dans la forêt d'Ephraïm. Là le peuple d'Israël fut battu par les serviteurs de David et il y eut là, en ce jour, une grande défaite : vingt mille hommes périrent. Le combat s'étendit sur toute la face du pays, et la forêt dévora plus de gens que n'en avait dévoré le combat. Or Absalom se trouva en présence des serviteurs de David : Absalom était monté sur une mule, et la mule s'engagea sous les branches touffues d'un grand térébinthe. La tête d'Absalom se prit au térébinthe et il resta suspendu entre ciel et terre, tandis que la mule qui le portait passa outre. Un homme l'aperçut et en informa Joab, disant : “Voilà que j'ai vu Absalom suspendu à un térébinthe.” Joab dit à l'homme qui lui apportait cette nouvelle : “Puisque tu l'as vu, pourquoi ne l'as-tu pas frappé sur place ? Car alors je t'aurais donné dix sicles d'argent et une ceinture.” L'homme répondit à Joab : “Même si je comptais dans mes mains mille sicles d'argent, je n'étendrais pas les mains sur le fils du roi, car nous avons entendu le roi te donner cet ordre, à toi, à Abisaï et à Ethaï : Gardez-moi le jeune Absalom ! Et si j'avais perfidement attenté à sa vie, rien n'aurait été caché au roi et toi-même tu te tiendrais à l'écart.” Mais Joab dit : “Je ne veux pas ainsi m'attarder avec toi.” Et prenant en main trois dards, il les enfonça dans le cœur d'Absalom. Comme il vivait encore au milieu du térébinthe, dix jeunes gens, écuyers de Joab, s'avancèrent pour frapper Absalom et l'achevèrent. Alors . Joab sonna de la trompette et le peuple revint, cessant de poursuivre Israël, car Joab retint le peuple. On prit Absalom et on le jeta dans une grande fosse au milieu de la forêt, et on dressa sur lui un très grand monceau de pierres. Et tout Israël s'enfuit chacun sous sa tente. Or Absalom s'était fait ériger un monument, qui se trouve dans la vallée du roi, car il disait : Je n'ai pas de fils pour perpétuer mon nom. Il avait donné son propre nom au monument et on l'appela la Main d'Absalom, jusqu'à ce jour. Achimaas, fils de Sadoc, dit : “Laisse-moi courir, je te prie, pour annoncer au roi la bonne nouvelle que Yahweh lui a fait justice en le délivrant de la main de ses ennemis.” Joab lui dit : “Tu ne seras pas aujourd'hui l'homme de la bonne nouvelle. Tu l'apporteras une autre fois, mais aujourd'hui tu ne la porteras pas, puisque le fils du roi est mort.” Et Joab dit à un Couschite : “Va, annonce au roi ce que tu as vu.” Le Couschite se prosterna devant Joab et se mit à courir. De nouveau, Achimaas, fils de Sadoc, dit encore à Joab : “Quoi qu'il arrive, laisse-moi courir, je te prie, après le Couschite.” Joab dit : “Pourquoi donc, mon fils ? Il ne se trouvera pas pour toi de récompense.” - “Quoi qu'il arrive, je cours !” Il lui dit : “Cours.” Achimaas courut par le chemin de la Plaine et il dépassa le Couschite. David était assis entre les deux portes. La sentinelle, étant allée sur la terrasse de la porte, au-dessus de la muraille, leva les yeux pour regarder, et voici qu'un homme courait tout seul. La sentinelle cria et informa le roi. Le roi dit : “S'il est seul, il a une bonne nouvelle à dire.” Tandis qu'il continuait à s'approcher, la sentinelle aperçut un autre homme qui courait. Et la sentinelle cria au-dessus de la porte, disant : “Encore un homme qui court tout seul !” Le roi dit encore : “Lui aussi apporte une bonne nouvelle.” La sentinelle dit : “Je reconnais la manière de courir du premier : c'est la manière de courir d'Achimaas, fils de Sadoc.” Le roi dit : “C'est un homme bon et il vient pour une bonne nouvelle.” Achimaas, criant, dit au roi : “Salut !” et il se prosterna devant le roi la face contre terre. Puis il dit : “Béni soit Yahweh, ton Dieu ! qui a livré les hommes qui levaient la main contre mon seigneur le roi.” Le roi dit : “Tout va-t-il bien pour le jeune Absalom ?” Achimaas répondit : “J'ai vu un grand tumulte au moment où Joab envoyait le serviteur du roi et moi, ton serviteur, mais j'ignore ce que c'était.” Le roi lui dit : “Retire-toi et tiens-toi ici.” Il se retira et demeura là. Voici qu'arrive le Couschite et il dit : “Que le roi mon seigneur apprenne une bonne nouvelle ! Aujourd'hui Yahweh t'a fait justice de tous ceux qui s'élevaient contre toi.” Le roi dit au Couschite : “Tout va-t-il bien pour le jeune Absalom ?” Le Couschite répondit : “Qu'ils soient comme ce jeune homme les ennemis de mon seigneur le roi et tous ceux qui s'élèvent contre toi pour le mal !” Le roi frémit et, montant à la chambre au-dessus de la porte, il se mit à pleurer. Il disait en marchant : “Mon fils Absalom ! Mon fils Absalom ! Que ne n'a-t-il été donné de mourir à ta place ! Absalom, mon fils, mon fils !” On informa Joab : Voici que le roi pleure et se lamente sur Absalom. La victoire fut changée ce jour-là en deuil pour tout le peuple, car le peuple entendait dire ce jour-là : Le roi est affligé à cause de son fils. Le peuple entra ce jour-là à la dérobée dans la ville, comme rentrent à la dérobée des gens honteux d'avoir fui dans la bataille. Le roi s'était voilé le visage et il criait à haute voix : “Mon fils Absalom ! Absalom ! mon fils ! mon fils !” Joab alla trouver le roi chez lui et dit : “Tu couvres aujourd'hui de honte la face de tous tes serviteurs, qui ont sauvé en ce jour ta vie et la vie de tes fils et de tes filles, et la vie de tes femmes et de tes concubines, parce que tu aimes ceux qui te haïssent et tu hais ceux qui t'aiment. Car tu montres aujourd'hui que chefs et serviteurs ne sont rien pour toi, et je sais aujourd'hui que si Absalom vivait et que nous fussions tous morts en ce jour, cela serait heureux à tes yeux. Maintenant donc, lève-toi, sors et parle au cœur de tes serviteurs, car je jure par Yahweh que, si tu ne sors pas, pas un homme ne restera celte nuit auprès de toi, et ce sera pour toi un malheur pire que tous les maux qui ont fondu sur toi depuis ta jeunesse jusqu'à présent.” Alors le roi se leva et il s'assit à la porte. On en informa tout le peuple en disant : Voici que le roi est assis à la porte. Et tout le peuple vint devant le roi. Israël s'était enfui chacun dans sa tente. Tout le peuple, dans toutes les tribus d'Israël, s'animait à l'envie disant : “Le roi nous a sauvés de la main de nos ennemis : c'est lui qui nous a sauvés de la main des Philistins, et maintenant il a dû fuir le pays à cause d'Absalom. Or Absalom, que nous avons oint sur nous, est mort dans la bataille. Pourquoi donc maintenant tardez-vous à rappeler le roi ?” Le roi David envoya dire aux prêtres Sadoc et Abiathar : “Parlez aux anciens de Juda et dites : “Pourquoi serez-vous les derniers à ramener le roi dans sa demeure ?” Car ce qui se disait dans tout Israël était arrivé aux oreilles du roi chez lui. “Vous êtes mes frères, vous êtes mes os et ma chair : pourquoi donc serez-vous les derniers à ramener le roi ?” Et vous direz à Amasa : “N'es-tu pas mes os et ma chair ? Que Dieu me frappe des plus grands maux et qu'il en ajoute d'autres encore, si tu ne deviens pas chef de l'armée devant moi pour toujours à la place de Joab.” Il s'attacha ainsi le cœur de tous les hommes de Juda comme un seul homme et ils envoyèrent dire au roi : “Reviens, toi et tes serviteurs !” Le roi revint et arriva jusqu'au Jourdain, tandis que Juda s'était rendu à Galgala pour aller au-devant du roi et faire passer au roi le Jourdain. Séméï, fils de Géra, Benjamite, de Bahurim, se hâta de descendre avec les hommes de Juda à la rencontre de David. Il avait avec lui mille hommes de Benjamin, et Siba, serviteur de la maison de Saül, avec ses quinze fils et ses vingt serviteurs. Ils se précipitèrent vers le Jourdain avant le roi, et ils traversèrent le gué, pour faire ensuite passer la maison du roi et faire ce qui semblerait bon à ses yeux. Séméï, fils de Géra, se prosterna devant le roi au moment où celui-ci allait franchir le Jourdain, et il dit au roi : “Que mon seigneur ne m'impute point d'iniquité ! Ne te souviens pas de l'offense de ton serviteur au moment où mon Seigneur sortait de Jérusalem, et n'y prête pas attention, ô roi ! Car ton serviteur reconnaît que j'ai péché ; mais voici qu'aujourd'hui je viens, le premier de toute la maison de Joseph, pour descendre à la rencontre du roi, mon seigneur.” Abisaï prit la parole et dit : “Est-ce que Séméï ne sera pas mis à mort pour avoir maudit l'oint de Yahweh ?” Mais David dit : “Qu'importe à moi et à vous, fils de Sarvia, pour que vous deveniez aujourd'hui mes adversaires ? Est-ce qu'aujourd'hui un homme serait mis à mon en Israël ? Ne sais-je donc pas que je deviens aujourd'hui roi sur Israël ?” Et le roi dit à Séméï : “Tu ne mourras pas !” et le roi le jura. Miphiboseth, fils de Saül, descendit à la rencontre du roi. Il n'avait soigné ni ses cheveux, ni sa barbe, et il n'avait pas lavé ses vêtements depuis le jour où le roi était parti jusqu'au jour où il revint en paix. Quand il vint de Jérusalem à la rencontre du roi, le roi lui dit : “Pourquoi n'es-tu pas venu avec moi, Miphiboseth ?” Il répondit : “Mon seigneur le roi, mon serviteur m'a trompé, car ton serviteur lui avait dit : Selle-moi l'ânesse, je la monterai et j'irai avec le roi ; car ton serviteur est boiteux. Et il a calomnié ton serviteur auprès de mon seigneur le roi. Mais mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu : fais ce qui te semblera bon. Car toute la maison de mon père n'a été pour mon seigneur le roi que gens dignes de mort, et cependant tu as admis ton serviteur parmi ceux qui mangent à ta table. Quel droit pourrai-je avoir encore de crier vers le Roi ?” Le roi lui dit : “Pourquoi tant de paroles ? Je déclare que toi et Siba vous partagerez les terres.” Et Miphiboseth dit au roi : “Qu'il prenne même le tout, puisque mon seigneur le roi est rentré en paix dans sa maison.” Berzellaï le Galaadite descendit de Rogelim et passa avec le roi vers le Jourdain pour l'accompagner au fleuve. Berzellaï était très vieux, âgé de quatre-vingts ans ; il avait approvisionné le roi durant son séjour à Mahanaïm, car c'était un homme fort riche. Le roi dit à Berzellaï : “Passe avec moi, et j'aurai soin de toi chez moi, à Jérusalem.” Mais Berzellaï répondit au roi : “Combien d'années ai-je encore à vivre pour que je monte avec toi à Jérusalem ? Je suis aujourd’hui âgé de quatre-vingts ans. Puis-je discerner le bon et le mauvais ? Ton serviteur peut-il savourer ce qu'il mange et ce qu'il boit ? Puis-je encore entendre la voix des chanteurs et des chanteuses ? Et pourquoi ton serviteur serait-il à charge à mon seigneur le roi ? Ton serviteur ne fait qu'accompagner un peu le roi jusqu'au Jourdain : pourquoi le roi m'accorderait-il cette récompense ? Laisse, je te prie, ton serviteur retourner et que je meure dans ma ville, près du sépulcre de mon père et de ma mère. Mais voici ton serviteur Chamaam : qu'il passe avec le roi, mon seigneur, et fais pour lui ce qui te semblera bon.” Le roi dit : “Que Chamaam passe avec moi, et je ferai pour lui tout ce qui te plaira ; et tout ce que tu désireras de moi, je le ferai.” Quand tout le peuple eut passé le Jourdain, le roi le passa aussi. Le roi baisa Berzellaï et le bénit, et celui-ci retourna chez lui. Le roi passa à Galgala et Chamaam s'y rendit avec lui. Tout le peuple de Juda escortait le roi, ainsi que la moitié du peuple d'Israël. Et voici qu'alors tous les hommes d'Israël vinrent dire au roi : “Pourquoi nos frères, les hommes de Juda, t'ont-ils enlevé pour faire passer le Jourdain au roi, à sa maison et à tous tes gens de David avec lui ?” Tous les hommes de Juda répondirent aux hommes d'Israël : “C’est que le roi est mon parent : pourquoi donc t'irriter à ce sujet ? Avons-nous reçu à manger de la part du roi, ou nous a-t-il fait des présents ?” Les gens d'Israël répondirent à ceux de Juda en ces termes : “J'ai dix parts sur le roi, j'ai donc plus de droit que toi sur David. Pourquoi m'as-tu méprisé ? N'avais-je pas parlé le premier de ramener le roi ?” Les paroles des gens de Juda furent plus dures que celles des gens d'Israël. Il se trouvait là un homme pervers, nommé Séba, fils de Bochri, Benjamite. Il sonna de la trompette et dit : Nous n'avons point de part avec David, - nous n'avons point d'héritage avec le fils d'Isaï : - chacun à ses tentes, Israël ! Et tous les hommes d'Israël s'éloignèrent de la suite de David pour suivre le fils de Bochri, tandis que les hommes de Juda s'attachèrent à leur roi, depuis le Jourdain jusqu'à Jérusalem. David revint dans sa maison, à Jérusalem. Le roi prit les dix concubines qu'il avait laissées pour garder le palais et les mit dans une maison gardée. Il pourvut à leur entretien, mais il n'alla pas vers elles, et elles furent enfermées jusqu'au jour de leur mort, vivant dans l'état de veuvage. Le roi dit à Amasa : “Convoque-moi les hommes de Juda en trois jours ; puis, sois ici présent.” Amasa partit pour convoquer Juda ; mais il tarda au delà du temps fixé. Alors David dit à Abisaï : “Maintenant Séba, fils de Bochri, va nous faire plus de mal qu'Absalom. Toi donc, prends les serviteurs de ton maître, et poursuis-le, de peur qu'il ne trouve des villes fortes et ne nous échappe.” A sa suite partirent les gens de Joab, les Céréthiens et les Phéléthiens et tous les vaillants. Ils sortirent de Jérusalem pour se mettre à la poursuite de Séba, fils de Bochri. Ils étaient près de la grande pierre qui est à Gabaon, quand Amasa vint à sa rencontre. Joab portait sur la tunique dont il était revêtu une ceinture à laquelle était attachée une épée qui pendait à ses reins dans son fourreau. Tandis qu'il s'avançait, elle tomba. Joab dit à Amasa : “Te portes-tu bien, mon frère ?” Et, prenant de sa main droite la barbe d'Amasa, il la baisa. Amasa ne prit point garde à l'épée qui était dans la main de Joab. Celui-ci le frappa au ventre en sorte que les entrailles se répandirent à terre et, sans qu'il lui portât un second coup, Amasa mourut. Joab et Abisaï, son frère, se lancèrent à la poursuite de Séba, fils de Bochri. Mais un des jeunes gens resta auprès du cadavre et il disait : “Quiconque aime Joab et quiconque est pour David, qu'il suive Joab !” Cependant Amasa gisait, baigné dans son sang, au milieu du chemin. L'homme, voyant que tout le peuple s'arrêtait, tira Amasa hors de la route dans un champ et jeta sur lui un manteau, parce qu'il voyait que tous ceux qui arrivaient près de lui s'arrêtaient. Lorsqu'il fut ôté de la route, chacun passa après Joab pour se lancer à la poursuite de Séba, fils de Bochri. Celui-ci passa par toutes les tribus d'Israël jusqu'à Abel-beth-Maacha, et tous les Bochrites se rassemblèrent et se mirent à sa suite. On vint l'assiéger dans Abel-beth-Maacha. Ils élevèrent contre la ville un remblai dressé à l'avant-mur, et tout le peuple qui était avec Joab creusait des mines pour renverser le rempart. Alors une femme prudente se mit à crier de la ville : “Ecoutez ! Ecoutez ! Dites, je vous prie, à Joab : Approche jusqu'ici, je veux te parler.” Il s'approcha d'elle et la femme dit : “Es-tu Joab ?” Il répondit : “C'est moi.” Elle lui dit : “Ecoute les paroles de ta servante.” Il répondit : “J'écoute.” Elle reprit disant : “Autrefois on avait coutume de dire : Pour consulter, qu'on consulte Abel ; et tout s'arrangeait ainsi. Je suis une des villes paisibles et fidèles en Israël. Pourquoi veux-tu anéantir l'héritage de Yahweh ?” Joab répondit en ces termes : “Loin de moi ! Loin de moi ! Je ne veux ni anéantir ni ruiner. Non, ce n'est point cela. Mais un homme de la montagne d'Ephraïm, nommé Séba, fils de Bochri, a levé la main contre le roi David : livrez-le, lui seul, et je m'éloignerai de la ville.” La femme dit à Joab : “Voici qu'on va te jeter sa tête par-dessus le mur.” La femme alla trouver tout le peuple et lui parla avec sagesse. Ils tranchèrent la tête de Séba, fils de Bochri, et la jetèrent à Joab. Il fit sonner de la trompette et l'on se dispersa loin de la ville, chacun vers sa tente ; et Joab retourna à Jérusalem vers le roi. Joab commandait toute l'armée d'Israël. Banaïas, fils de Joïada, commandait les Céréthiens et les Phéléthiens. Aduram était préposé aux corvées. Josaphat, fils d'Ahilud, était chancelier. Siva était secrétaire ; Sadoc et Abiathar grands-prêtres ; et Ira de Jaïrite, était aussi prêtre de David. Il y eut une famine, au temps de David, durant trois années consécutives. David consulta la face de Yahweh, et Yahweh dit : “Il y a du sang sur Saül et sur sa maison, parce qu'il a fait mourir les Gabaonites.” Le roi appela les Gabaonites et leur parla. Les Gabaonites n'étaient pas du nombre des enfants d'Israël, mais ils appartenaient au reste des Amorrhéens. Les enfants d'Israël s'étaient alliés à eux par serment, et néanmoins Saül avait voulu les frapper dans son zèle pour les enfants d'Israël et de Juda. David dit aux Gabaonites : “Que ferai-je pour vous et comment pourrai-je expier, afin que vous bénissiez l'héritage de Yahweh ?” Les Gabaonites répondirent : “Il ne s'agit pas pour nous d'argent ou d'or avec Saül et sa maison, et nous ne voulons faire périr personne en Israël.” Il dit : “Ce que vous direz, je le ferai pour vous.” Ils dirent au roi : “Cet homme nous a exterminés et il avait résolu de nous anéantir de manière à nous faire disparaître de tout le territoire d’Israël : qu'on nous livre sept hommes d'entre ses fils, pour que nous les pendions devant Yahweh à Gabaon, sur la montagne de Yahweh.” Et le roi dit : “Je les livrerai.” Mais le roi épargna Miphiboseth, fils de Jonathas, le fils de Saül, à cause du serment par Yahweh, qui existait entre eux, entre David et Jonathas, le fils de Saül. Le roi prit les deux fils que Respha, fille d'Aïa, avait enfantés à Saül, Armoni et Miphiboseth ; et les cinq fils que Mérob, fille de Saül, avait enfantés à Hadriel, fils de Berzellaï, de Molathi, et il les livra entre les mains des Gabaonites, qui les pendirent sur la montagne devant Yahweh. Ils succombèrent les sept en même temps : ils furent mis à mort, aux premiers jours de la moisson des orges. Respha, fille d'Aïa, prit son sac et l'étendit pour elle sur le rocher, depuis le commencement de la moisson des orges jusqu'à ce que la pluie se répandit du ciel sur eux : et elle empêcha les oiseaux du ciel de s'approcher d'eux pendant le jour et les bêtes des champs pendant la nuit. On rapporta à David ce qu'avait fait Respha, fille d'Aïa, concubine de Saül. Et David alla prendre les ossements de Saül et les ossements de Jonathas, son fils, chez les citoyens de Jabès en Galaad, qui les avaient enlevés de la place de Bethsan, où les Philistins les avaient suspendus, au jour où les Philistins avaient battu Saül à Gelboé. Il emporta de là les ossements de Saül et les ossements de Jonathas, son fils, et l'on recueillit aussi les ossements de ceux qui avaient été pendus. On enterra les ossements de Saül et de son fils Jonathas dans le pays de Benjamin, à Séla, dans le sépulcre de Cis, son père. On fit tout ce que le roi avait ordonné. Après cela, Dieu fut apaisé envers le pays. Il y eut encore guerre entre les Philistins et Israël, et David descendit avec ses serviteurs et ils combattirent les Philistins. David fut fatigué. Jesbi, fils de Nob, de la race de Rapha, dont la lance pesait trois cents sicles d'airain et qui - était ceint d'une épée neuve, parlait de frapper David. Abisaï, fils de Sarvia, vint à son secours : il frappa le Philistin et le tua. Alors les gens de David firent à son sujet le serment suivant : Tu ne sortiras plus avec nous pour combattre, de peur d'éteindre le flambeau d'Israël. Il y eut une seconde bataille à Gob, contre les Philistins, où Sabochaï de Husa tua Saph, issu de Rapha. Après cela, il y eut encore une bataille à Gob avec les Philistins, et Elchanan, fils de Jaaré-Oreghim, tua Lahmi, frère de Goliath, dont le bois de la lance était comme l'ensouple des tisserands. Il y eut encore une bataille à Geth, où se trouva un homme de haute taille, qui avait six doigts aux mains et six doigts aux pieds, en tout vingt-quatre, descendant lui aussi de Rapha. Il insulta Israël, mais Jonathan, fils de Samaa, frère de David, le tua. Ces quatre hommes étaient des fils de Rapha, à Geth ; ils périrent par la main de David et par la main de ses serviteurs. David adressa à Yahweh les paroles de ce cantique, au jour où Yahweh l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. Il dit : Yahweh est mon rocher, ma forteresse et mon libérateur. - Dieu est le rocher où je m'abrite : Il est mon bouclier et mon puissant salut, ma citadelle et mon refuge. - O mon sauveur, tu m'as sauvé de la violence ! J'invoque Yahweh, digne de louange, - et je suis sauvé de mes ennemis. Car les flots de la mort m'avaient environné, - les torrents de l'enfer m'avaient épouvanté : Les liens du schéol m'enlaçaient, - les filets de la mort me saisissaient. Dans ma détresse, j'invoquai Yahweh - et je criai vers mon Dieu : De son temple il entendit ma voix - et mon cri parvint ; à ses oreilles. La terre fut ébranlée et trembla : - les fondements des cieux frémirent. La fumée montait de ses narines, - il sortait de sa bouche un feu dévorant. Il lançait des charbons embrasés, - ils s'agitaient, car il était en courroux. Il abaissa les cieux et descendit ; - une nuée noire était sous ses pieds. Il monta sur les chérubins et il volait, - il apparut sur les ailes du vent. Il s'entoura des ténèbres comme d'une tente, - d'un amas d'eaux et d'épais nuages. A l'éclat qui le précédait - s'allumaient des charbons de feu. Yahweh tonna du haut des cieux, - le Très-Haut fit entendre sa voix : Il lança ses flèches et il les dispersa ; - la foudre, et il les mit en déroute. Le lit de la mer apparut, - les fondements de la terre furent mis à nu, - à la menace de Yahweh, - au souffle de sa colère. Il étendit sa main d'en haut et me saisit : - il me retira des grandes eaux. Il me délivra de mon puissant adversaire - et de mes ennemis, plus forts que moi. Ils m'avaient surpris au jour de mon malheur, - mais Yahweh fut mon appui. Il m'a mis au large, - il m'a sauvé, parce qu'il s'est complu en moi. Yahweh m'a récompensé selon ma justice, - il m'a rendu selon la pureté de mes mains : Car j'ai gardé les voies de Yahweh - et je ne me suis pas éloigné de mon Dieu par le péché. Tous ses jugements sont devant moi - et je ne m'écarte pas de ses lois. Je suis sans reproche envers lui - et je me tiens en garde contre mon iniquité. Yahweh m'a rendu selon ma justice, - selon ma pureté devant ses yeux. Avec celui qui est bon, tu te montres bon ; - avec l'homme parfait, tu te montres parfait ; Avec celui qui est pur, tu te montres pur - et avec le fourbe tu agis selon sa fourberie. Tu sauves le peuple humilié - et ton regard abaisse les superbes. Car tu es mon flambeau, ô Yahweh, - et Yahweh éclaire mes ténèbres. Car par toi j'enfonce les bataillons - par mon Dieu, je franchis les murailles. Dieu, sa voie est parfaite : - la parole de Dieu est éprouvée. Yahweh est un bouclier - pour tous ceux qui se confient en lui. Car qui donc est Dieu en dehors de Yahweh - et quel est le Rocher si ce n'est notre Dieu ? C'est Dieu qui me ceint de force - et qui rend ma voie parfaite. Il rend mes pieds semblables à ceux des biches - et il me tient debout sur mes hauteurs. Il exerce mes mains au combat - et mes bras à bander l'arc d'airain. Tu me donnes le bouclier de ton salut - et ta bonté me fait grandir. Tu élargis mes pas sous moi - et mes pieds ne chancellent point. Je poursuis mes ennemis, je les détruis, - et je ne reviens qu'après les avoir anéantis. Je les anéantis, je les brise : ils ne se relèvent plus, - ils gisent sous mes pieds. Tu me ceins de force pour le combat, - tu courbes sous moi mes adversaires. Mes ennemis, tu leur fais tourner le dos devant moi ; - ceux qui me haïssent, je les extermine. Ils regardent : point de sauveur ! - Ils appellent Yahweh : il ne leur répond pas ! Je les broie comme la poussière du sol ; - comme la boue des rues, je les écrase et les foule. Tu me délivres des attaques des peuples : - tu m'élèves au-dessus de mes adversaires, Tu me mets à la tête des nations, - un peuple que je ne connaissais pas me sert. Les fils de l'étranger me flattent, - à peine ont-ils entendu qu'ils obéissent. Les fils de l'étranger sont défaillants : - ils sortent tremblants de leurs forteresses. Vive Yahweh et béni soit le Rocher. - Qu'il soit exalté mon Dieu, le Rocher de mon salut ! Le Dieu qui se fait mon vengeur - et qui soumet les peuples à mes pieds ! Tu me fais échapper à mes ennemis, - tu me délivres de l'homme de violence. C'est pourquoi, je te louerai parmi les nations, Yahweh, - et je célébrerai ton nom. Il accorde de grandes victoires à son roi - et il fait miséricorde à son oint, - à David et à sa postérité pour toujours. Voici les dernières paroles de David : Oracle de David, fils d'Isaï, - oracle de l'homme élevé bien haut. L'Oint du Dieu de Jacob - le chant des psaumes d’Israël. L'Esprit de Yahweh a parlé par moi - et sa parole est sur ma langue. Il a parlé, le Dieu d'Israël, - le Rocher d'Israël m'a dit : Un gouverneur des hommes juste, - qui gouverne dans la crainte de Dieu, Est comme la lumière du matin au lever du soleil, - un matin sans nuage : A sa splendeur, après la pluie, - le gazon sort de terre. N'en est-il pas ainsi de ma maison avec Dieu ? - car il a fait avec moi une alliance éternelle, - en tout, bien réglée et assurée. Car tout mon salut et tout son bon plaisir, - oui, ne les fera-t-il pas germer ? Mais les méchants seront tous détruits comme les épines : - car on ne les prend pas avec la main. Et qui veut les toucher - s'arme du fer et du bois de la lance - et on les brûle au feu sans qu'il en reste rien. Voici les noms des héros de David. Isbaal, de Beth-Kamon, chef des Trois, qui brandit sa lance contre huit cents hommes, qu'il tua en une seule fois. Après lui Eléazar, fils de Dodo, l'Ahohite, du nombre des trois héros. Il était à Pas-Dammim, quand les Philistins s'y rassemblèrent pour le combat. Les hommes Israël se retiraient, mais il tint bon et il frappa tant de Philistins que sa main fatiguée se raidit sur son épée. Yahweh opéra une grande victoire ce jour-là, car le peuple revenant après lui, n'eut qu'à ramasser les dépouilles. Après lui Semma, fils d'Agé, de Harod. Les Philistins s'étaient réunis à Léhi. Il y avait là une pièce de terre pleine de lentilles. Le peuple ayant fui devant les Philistins, il se plaça au milieu du champ, le défendit et battit les Philistins. Et Yahweh opéra une grande victoire. Trois d'entre les Trente capitaines descendirent au temps de la moisson vers David, à la caverne d'Odollam, tandis qu'une troupe de Philistins était campée dans la vallée des Rephaïm. David était alors dans la forteresse et il y avait une troupe de Philistins à Bethléem. David formula ce désir : “Qui me fera boire de l'eau de la citerne qui est à Bethléem, près de la porte ?” Alors les trois braves passèrent au travers du camp des Philistins et ils puisèrent de l'eau de la citerne qui est à la porte de Bethléem. Ils la prirent et l'apportèrent à David. Mais il ne voulut pas en boire et il en fit une libation à Yahweh, en disant : “Loin de moi, ô Yahweh, de faire cela ! Est-ce que je boirai le sang de ces hommes qui sont partis au péril de leur vie ?” Et il ne voulut pas boire. Voilà ce que firent ces trois braves. Abisaï, frère de Joab, fils de Sarvia, était chef des Trente. Il brandit sa lance contre trois cents hommes et il les tua, et il eut du renom parmi les Trente. Plus que les Trente il fut illustre et il devint leur chef, mais il n'arriva pas jusqu'aux Trois. Banaïas, fils de Joïada, était un homme de valeur, riche en exploits, de Cabséel. C'est lui qui tua deux lionceaux au pays de Moab. C'est lui aussi qui descendit tuer un lion au milieu d'une citerne un jour de neige. C'est lui encore qui tua un Egyptien de haute taille. L'Egyptien tenait en main une lance ; il descendit contre lui avec un bâton, lui arracha la lance de la main et le tua de sa propre lance. Voilà ce que fit Banaïas, fils de Joïada. Il eut un nom parmi les Trente braves ; plus que les Trente il fut illustre, mais jusqu'aux Trois il n'arriva pas. David l'établit sur sa garde du corps. Etaient des Trente : Asaël, frère de Joab ; Elchanan, fils de Dodo, de Bethléem ; Semma, de Harod ; Eliqa de Harod ; Hélès, de Phalti ; Hira, fils d'Accès, de Thécua : Abiézer, d'Anathoth ; Mobonnaï, de Husa ; Salmon, l'Ahohite ; Maharaï, de Netopha ; Héled, fils de Baana, de Nétopha ; Ethaï, fils de Robaï, de Gabaa des Benjaminites ; Banaïa, de Pharathon ; Heddaï, des vallées de Gaas ; Abiel, d'Araba ; Azmaveth, de Bahurim ; Eliaba, de Salabon ; Benê-Yassen ; Jonathan, fils de Samma, de Harod ; Ahiam, fils de Sarar, de Harod ; Eliphélet fils d'Ahasbaï, de Beth-Maacha ; Eliam, fils d'Achitophel, de Gilo ; Hesraï, de Carmel ; Pharaï, d'Arab ; Igaal, fils de Nathan, de Soba ; Bonni, de Gad ; Selec, d'Ammon ; Naharaï, de Béroth, écuyer de Joab, fils de Sarvia ; Ira, de Jéther ; Gaber, de Jéther ; Urie, le Hittite. En tout, trente-sept. La colère de Dieu s'enflamma de nouveau contre Israël et il excita David contre eux en disant : “Va, fais le dénombrement d'Israël et de Juda !” Le roi dit à Joab, chef de l'armée, qui était avec lui : “Parcours, je te prie, toutes les tribus d'Israël, depuis Dan jusqu'à Bersabée, recensez le peuple, afin que je sache quel en est le nombre.” Joab dit au roi : “Que Yahweh, ton Dieu, accroisse le peuple cent fois autant qu'il est maintenant et que les yeux de mon seigneur le voient ! Mais pourquoi le roi mon seigneur veut-il faire cela ?” Cependant la parole du roi prévalut contre Joab et contre les chefs de l'armée ; et Joab et les chefs de l'armée se retirèrent d'auprès du roi pour faire le dénombrement du peuple d'Israël. Ils passèrent donc le Jourdain et ils campèrent à Aroër. Puis, de la ville qui est au milieu du torrent, ils vinrent vers Gad jusqu'à Jazer. Ils arrivèrent ensuite à Galaad et dans le pays des Hittites, à Cadès. Puis ils vinrent à Dan et à Iyyon et ils tournèrent vers Sidon. Ils vinrent vers la place forte de Tyr et dans toutes les villes des Hévéens et des Cananéens, et ils passèrent jusqu'au Négéb de Juda, à Bersabée. Ils parcoururent ainsi tout le pays et, au bout de neuf mois et vingt jours, ils revinrent à Jérusalem. Joab remit au roi le rôle du dénombrement du peuple. Il y avait en Israël huit cent mille hommes de guerre tirant l'épée, et en Juda cinq cent mille hommes. David sentit battre son cœur après qu'il eut dénombré le peuple et David dit à Yahweh : “J'ai commis un grand péché en agissant ainsi ! Maintenant, ô Yahweh, pardonne, je te prie, l'iniquité de ton serviteur, car j'ai agi tout à fait en insensé.” Le lendemain, quand David se leva, la parole de Dieu fut adressée au prophète Gad, le voyant de David, en ces termes : “Va, et dis à David : Ainsi parle Yahweh. Je mets trois choses devant toi : choisis-en une, je te la ferai.” Gad vint vers David et il l'informa en disant : “Veux-tu qu'il arrive une famine de trois ans dans ton pays, ou bien fuiras-tu trois ans devant tes ennemis qui te poursuivront, ou bien y aura-t-il trois jours de peste dans ton pays ? Sache donc et vois ce que je dois répondre à celui qui m'envoie.” David répondit à Gad : “Je suis dans une grande angoisse ! Tombons plutôt entre les mains de Yahweh, car ses miséricordes sont grandes, et que je ne tombe pas entre les mains des hommes !” Yahweh envoya la peste depuis le matin jusqu'au temps fixé ; et il mourut, de Dan à Bersabée, soixante-dix mille hommes parmi le peuple. L'ange étendit la main sur Jérusalem pour la détruire. A la vue de l'ange qui frappait le peuple, David dit à Yahweh : “Voici, c’est moi qui ai péché, c'est moi qui suis coupable ! Mais ces brebis, qu'ont-elles fait ? Que ta main donc soit sur moi et sur la maison de mon père !” Yahweh se repentit alors du mal et il dit à l'ange qui faisait périr le peuple : “Assez ! retire maintenant ta main.” L'ange de Dieu était près de l'aire d'Orna le Jébuséen. Ce jour-là, Gad vint trouver David et lui dit : “Monte, élève un autel à Yahweh dans l'aire d'Orna le Jébuséen.” David monta selon la parole de Gad, comme Yahweh l'avait ordonné. Orna, levant les yeux, vit le roi et ses serviteurs qui se dirigeaient vers lui. Orna s’avança et il se prosterna devant le roi, le visage contre terre. Orna dit : “Pourquoi mon seigneur le roi est-il venu vers son serviteur ?” Et David répondit : “Pour acheter de toi l'aire et pour y bâtir un autel à Yahweh, afin que le fléau cesse de frapper le peuple.” Orna dit à David : “Que mon seigneur le roi prenne et qu'il offre les sacrifices qu'il lui plaira ! Voici les bœufs pour l'holocauste, les traîneaux et le joug des bœufs pour le bois. Tout cela, ô roi, Orna le donne au roi ! Que Yahweh, ton Dieu, te soit favorable !” Mais le roi dit à Orna : “Non pas ! mais je veux l'acheter de toi à prix d'argent et je ne veux pas offrir à Yahweh, mon Dieu, des holocaustes qui ne coûtent rien.” Et David acheta l'aire et les bœufs à prix d'argent, pour cinquante sicles. Puis David bâtit là un autel à Yahweh et offrit des holocaustes et des pacifiques. Ainsi Yahweh fut apaisé envers le pays et le fléau cessa de frapper Israël.
Le roi David était vieux, avancé en âge : on le couvrait de vêtements, sans qu'il pût se réchauffer. Ses serviteurs lui dirent : “Que l'on cherche pour mon seigneur le roi une jeune fille vierge : elle se tiendra devant le roi et prendra soin de lui, et elle couchera auprès de toi et mon seigneur le roi se réchauffera.” On chercha donc dans tout le territoire d'Israël une jeune fille qui fût belle, et on trouva Abisag, la Sunamite, qu'on amena au roi. Cette jeune fille était très belle : elle prenait soin du roi et le servait, mais le roi ne la connut point. Or Adonias, fils de Haggith, s'élevait, disant : “C'est moi qui serai roi ! ” Il se procura des chars et des cavaliers, et cinquante hommes qui couraient devant lui. Et jamais son père ne le reprit en disant : Pourquoi agis-tu ainsi ? Il était aussi très beau de visage. Il était né après Absalom. Il eut des entretiens avec Joab, fils de Sarvia, et avec le prêtre Abiathar, et ils soutinrent le parti d'Adonias. Mais le prêtre Sadoc, et Banaïas, fils de Joïada, Nathan le prophète, Séméï, Réï et les vaillants de David n'étaient pas avec Adonias. Adonias immola des brebis, des bœufs et des veaux gras, près de la pierre de Zohéléth, qui est à côté de Aïn-Rogel, et il invita tous ses frères, les fils du roi, et tous les hommes de Juda, serviteurs du roi. Mais il n'invita pas Nathan, le prophète, ni Banaïas, ni les vaillants, ni Salomon, son frère. Nathan parla à Bethsabée, mère de Salomon, en ces termes : “N'as-tu pas appris qu'Adonias, fils de Haggith, est devenu roi, sans que notre seigneur David le sache ? Viens donc maintenant, laisse-moi te donner un conseil, pour que tu sauves ta vie et celle de ton fils Salomon. Va, entre chez le roi David et dis-lui : O roi, mon seigneur, n'as-tu pas fait serment à ta servante en disant : C'est Salomon, ton fils, qui régnera après moi, et c'est lui qui s'assiéra sur mon trône ? Pourquoi donc Adonias est-il devenu roi ? Et voici : pendant que tu seras encore à parler avec le roi, j'entrerai moi aussi après toi, et je confirmerai tes paroles.” Bethsabée se rendit donc auprès du roi, dans sa chambre. Le roi avait beaucoup vieilli, et Abisag la Sunamite le servait. Bethsabée s’inclina et se prosterna devant le roi, et le roi lui dit : “Que veux-tu ?” Elle lui dit : “Mon seigneur, tu as fait serment à ta servante par Yahweh, en disant : C'est Salomon, ton fils, qui régnera après moi, et c'est lui qui s'assiéra sur mon trône ! Et maintenant, voici qu'Adonias est devenu roi, et cependant toi, ô mon seigneur le roi, tu l'ignores ! Il a immolé des bœufs, des veaux gras et des brebis en grand nombre, et il a invité tous les fils du roi, le prêtre Abiathar, et Joab, chef de l'armée, mais il n'a pas invité Salomon, ton serviteur. Cependant, ô roi, mon seigneur, tout Israël a les yeux sur toi, pour que tu fasses connaître qui doit s'asseoir sur le trône du roi, mon seigneur, après lui. Car il arrivera que, lorsque le roi, mon seigneur, sera couché avec ses pères, nous serons, moi et mon fils Salomon, des criminels.” Comme elle parlait encore avec le roi, voici que Nathan le prophète arriva. On l'annonça au roi en disant : Voici Nathan le prophète ! Il entra en présence du roi et il se prosterna devant lui la face contre terre. Et Nathan dit : “O mon seigneur le roi, tu as donc dit : Adonias régnera après moi et c'est lui qui s'assiéra sur mon trône ? Car il est descendu aujourd'hui, il a immolé des bœufs, des veaux gras et des brebis en grand nombre, et il a invité tous les fils du roi, les chefs de l'armée et le prêtre Abiathar. Et voici qu'ils mangent et boivent devant lui et ils disent : Vive le roi Adonias ! Mais il n'a invité ni ton serviteur, ni le prêtre Sadoc, ni Salomon, ton serviteur. Est-ce bien par l'ordre de mon seigneur le roi que cela s'est fait, sans que tu aies fait connaître à ton serviteur qui doit s'asseoir sur le trône de mon seigneur après lui ?” Le roi David répondit en ces termes : “Appelez-moi Bethsabée”. Elle vint en présence du roi et se tint devant lui. Alors le roi fit serment en ces termes : “Vive Yahweh, qui m'a délivré de toutes les adversités ! Car, selon ce que je t’ai juré par Yahweh, le Dieu d'Israël, en disant : Salomon, ton fils, régnera après moi et c'est lui qui s'assiéra sur mon trône à ma place ! oui, ainsi je le ferai aujourd'hui même.” Bethsabée, s'inclinant le visage contre terre, se prosterna devant le roi et elle dit : “Vive mon seigneur le roi David à jamais !” Le roi dit encore : “Appelez-moi Sadoc le prêtre, Nathan le prophète, et Banaïas, fils de Joïada.” Ils vinrent devant le roi, et le roi leur dit : “Prenez avec vous les serviteurs de votre maître ; faites monter Salomon, mon fils, sur ma mule, et vous le ferez descendre à Gihon. Là Sadoc le prêtre, et Nathan le prophète, l'oindront pour roi sur Israël. Vous sonnerez alors de la trompette et vous crierez : Vive le roi Salomon ! Puis vous remonterez à sa suite : il viendra s'asseoir sur mon trône, et c'est lui qui régnera à ma place, car c'est lui que j'établis pour être chef d'Israël et de Juda” . Banaïas, fils de Joïada, répondit au roi en ces termes : “Amen ! Qu'ainsi l'ordonne Yahweh, le Dieu de mon seigneur le roi ! Comme Yahweh a été avec mon seigneur le roi, qu'il soit avec Salomon et qu'il exalte son trône au-dessus du trône de mon seigneur le roi David.” Sadoc, le prêtre, descendit, ainsi que Nathan le prophète, et Banaïas, fils de Joïada, avec les Céréthiens et les Phéléthiens. Ils firent monter Salomon sur la mule du roi et l'amenèrent à Gihon. Alors le prêtre Sadoc apporta du Tabernacle la corne d'huile et il oignit Salomon. On sonna de la trompette et tout le peuple s'écria : “Vive le roi Salomon !” Puis tout le peuple monta après lui, jouant de la flûte et se livrant à une si grande joie que la terre se fendait au bruit de leurs clameurs. Adonias entendit, ainsi que tous les invités qui étaient avec lui, au moment où ils achevaient le festin ; et Joab, entendant le son de la trompette, s'écria : “Pourquoi ce bruit de la ville en émoi ?” Il parlait encore, quand voici venir Jonathas, fils du prêtre Abiathar. Adonias lui dit : “Viens ! car tu es un homme vaillant et porteur de bonnes nouvelles.” Jonathas répondit en ces termes à Adonias : “En vérité, notre seigneur le roi David a fait roi Salomon. Le roi a envoyé avec lui le prêtre Sadoc, Nathan le prophète, et Banaïas, fils de Joïada, avec les Céréthiens et les Phéléthiens, et ils l'ont fait monter sur la mule du roi. Le prêtre Sadoc et le prophète Nathan l'ont oint pour roi à Gihon. De là, ils sont remontés en se livrant à la joie et la ville est en émoi : c'est là le bruit que vous avez entendu. En outre, Salomon s'est assis sur le trône royal. Les serviteurs du roi sont venus pour saluer notre seigneur le roi David, en disant : Que ton Dieu rende le nom de Salomon plus illustre encore que le tien et qu'il élève son trône au-dessus de ton trône ! Et le roi s'est prosterné sur son lit. Voici encore ce qu'a dit le roi : Béni soit Yahweh, le Dieu d'Israël, qui m'a donné aujourd'hui un successeur sur mon trône et qui me permet de le voir !” Saisis de frayeur, tous les invités se levèrent et ils s'en allèrent chacun de son côté. Quant à Adonias, il eut peur de Salomon ; il se leva pour aller saisir les cornes de l'autel, et il dit : “Que le roi Salomon me jure aujourd'hui qu'il ne fera pas périr son serviteur par le glaive !” On annonça cette nouvelle à Salomon. Voici qu'Adonias a peur du roi Salomon et voici qu'il saisit les cornes de l'autel en disant : Que le roi Salomon me jure aujourd'hui qu'il ne fera pas périr son serviteur par le glaive. Et Salomon dit : “S'il se montre homme de bien, pas un de ses cheveux ne tombera à terre ; mais, s'il se trouve du mal en lui, il mourra.” Le roi Salomon envoya des gens qui firent descendre Adonias de l'autel. Il vint se prosterner devant le roi Salomon, et Salomon lui dit : Va dans ta maison ! Comme le moment de la mort approchait pour David, il donna ses ordres à Salomon, son fils, en ces termes : “Je m'en vais par le chemin du monde entier : montre-toi fort et sois un homme ! Garde l'observance de Yahweh, ton Dieu, en marchant dans ses voies, en observant ses lois, ses commandements, ses jugements et ses témoignages, afin de réussir dans tout ce que tu feras et de quelque côté que tu te tournes pour que Yahweh accomplisse la parole qu'il a prononcée à mon sujet, en disant : Si tes fils prennent garde à leur voie en marchant fidèlement devant moi, de tout leur cœur et de toute leur âme, je déclare que tu ne manqueras jamais d'un descendant assis sur le trône d'Israël. “Tu sais aussi ce que m'a fait Joab, fils de Sarvia, ce qu'il a fait aux deux chefs de l'armée d'Israël, à Abner, fils de Ner, et à Amasias, fils de Jéther : il les a tués, en versant le sang de la guerre durant la paix, en répandant le sang de la guerre sur la ceinture qu'il avait aux reins et sur la chaussure qu'il avait aux pieds. Tu agiras selon ta sagesse et tu ne laisseras pas ses cheveux blancs descendre en paix au séjour des morts. “Mais envers les fils de Berzellaï, le Galaadite, tu agiras avec bonté et ils seront tes commensaux, car c'est ainsi qu'ils vinrent au-devant de moi, lorsque je fuyais devant Absalom, ton frère. “Tu as certainement présent Séméï, fils de Géra, Benjamite, de Bahurim, qui prononça contre moi des malédictions atroces, le jour où j'allais à Mahanaïm ; mais comme il descendit au-devant de moi vers le Jourdain, je lui jurai par Yahweh, en disant : Je ne te ferai pas périr par le glaive. Et maintenant ne le laisse pas impuni, car tu es un homme sage et tu sais comment tu dois le traiter : tu feras descendre ensanglantés ses cheveux blancs au séjour des morts.” David se coucha avec ses pères et il fut enseveli dans la cité de David. Le temps que David régna sur Israël fut de quarante ans : il régna sept ans à Hébron, et à Jérusalem il régna trente-trois ans. Salomon s'assit sur le trône de David, son père, et son trône fut bien affermi. Adonias, fils de Haggith, vint trouver Bethsabée, mère de Salomon. Elle lui dit : “Viens-tu avec une intention pacifique ?” Il répondit : “Oui, pacifique.” Il ajouta : “J'ai une chose à te dire.” Elle répondit : “Parle.” Il reprit : “Tu sais que le royaume m'appartenait et que tout Israël portait les yeux sur moi pour que je règne. Mais la royauté a été transférée et elle est passée à mon frère, parce que Yahweh la lui avait destinée. Maintenant donc, je n'ai qu'une seule demande à te faire : ne me repousse pas !” Elle lui dit : “Parle.” Il répondit : “Dis, je te prie, au roi Salomon, car il ne peut rien te refuser, de me donner Abisag, la Sunamite, pour épouse.” Bethsabée dit : “Bien ! je parlerai pour toi au roi.” Bethsabée se rendit donc auprès de Salomon pour lui parler en faveur d'Adonias. Le roi se leva pour aller à sa rencontre et s'inclina devant elle. Puis, s'asseyant sur son trône, il fit disposer un trône pour sa mère et elle s'assit à sa droite. Elle dit : “J'ai une petite demande à te présenter, ne me refuse pas !” Le roi lui dit : “Demande, ma mère, car je ne te refuserai pas.” Elle répondit : “ Qu'Abisag, la Sunamite, soit donnée pour épouse à Adonias, ton frère.” Le roi Salomon répondit en ces termes à sa mère : “Pourquoi donc demandes-tu Abisag, la Sunamite, pour Adonias ? Demande alors pour lui la royauté, car il est mon frère aîné : oui, pour lui et pour le prêtre Abiathar et pour Joab, fils de Sarvia !” Et le roi Salomon jura par Yahweh en ces termes : “Que Yahweh me frappe des plus grands maux et qu'il en ajoute d'autres encore, si ce n’est pas pour sa perte qu'Adonias a prononcé cette parole. Et maintenant, Yahweh est vivant ! lui qui m'a affermi, qui m'a fait asseoir sur le trône de David, mon père, et qui m'a fait une maison, ainsi qu'il l'avait dit : aujourd'hui même Adonias sera mis à mort.” Et le roi Salomon envoya Banaïas, fils de Joïada, pour le frapper, et c'est ainsi qu'il mourut. Ensuite le roi dit au prêtre Abiathar : “Va-t'en à Anathoth, dans ta terre : car tu mériterais la mort, mais je ne te ferai pas mourir aujourd'hui, parce que tu as porté l'Arche du Seigneur Yahweh devant David, mon père, et que tu as eu ta part dans toutes les épreuves de mon père.” Et Salomon relégua Abiathar pour qu'il ne fût pas prêtre de Yahweh, en sorte que s'accomplit la parole que Yahweh avait prononcée contre Héli à Silo. Cette nouvelle parvint à Joab, qui avait suivi le parti d'Adonias, bien qu'il n'eût pas suivi le parti d'Absalom. Joab alors s'enfuit vers le Tabernacle de Yahweh et il saisit les cornes de l'autel. On annonça au roi Salomon que Joab s'était réfugié vers le Tabernacle de Yahweh et qu'il était près de l'autel. Salomon envoya Banaïas, fils de Joïada, en disant : “Va frappe-le !” Banaïas entra dans le Tabernacle de Yahweh et il lui dit : “Le roi l'ordonne, sors !” Il répondit : “Non ! mais c'est ici que je mourrai.” Banaïas rapporta cette réponse au roi en disant : C'est ainsi qu'a parlé Joab et qu'il m'a répondu. Le roi lui répondit : “Fais comme il a dit : frappe-le, puis tu l'enseveliras, et ainsi tu écarteras de moi et de la maison de mon père le sang que Joab a versé sans raison. Yahweh fera retomber son sang sur sa tête, car il a frappé deux hommes plus justes et meilleurs que lui et il les a tués par l'épée, à l'insu de mon père David : Abner, fils de Ner, chef de l'armée d'Israël, et Amasa, fils de Jéthra, chef de l'armée de Juda. Leur sang retombera sur la tête de Joab et sur la tête de ses descendants à jamais, mais pour David et pour sa postérité, pour sa maison et pour son trône, il y aura paix à jamais de la part de Yahweh.” Banaïas, fils de Joïada, monta donc : il le frappa et le tua. Il fut enseveli dans sa maison, au désert. Le roi établit à sa place Banaïas, fils de Joïada, à la tête de l'armée ; il établit aussi le prêtre Sadoc à la place d'Abiathar. Le roi fit aussi appeler Séméï et lui dit : “Bâtis-toi une maison à Jérusalem : tu y demeureras et tu n'en sortiras point pour aller d'un côté ou de l'autre. Le jour où tu sortiras et où tu franchiras le torrent du Cédron, sache bien que tu mourras certainement : ton sang sera sur ta tête.” Séméï dit au roi : “Cette parole est bonne ! Comme a dit le roi, mon maître, ainsi fera ton serviteur.” Et Séméï demeura de longs jours à Jérusalem. Mais il arriva qu'au bout de trois ans deux serviteurs de Séméï s'enfuirent chez Achis, fils de Maacha, roi de Geth. On le rapporta à Séméï, en disant : “Voici que tes serviteurs sont à Geth.” Aussitôt Séméï se lève, selle son âne et se rend à Geth, auprès d'Achis, pour aller chercher ses serviteurs. Séméï s'en alla donc et ramena ses serviteurs de Geth. On informa Salomon que Séméï était allé de Jérusalem à Geth et en était revenu. Le roi fit appeler Séméï et lui dit : “Ne t'avais-je pas fait jurer par Yahweh et ne t'avais-je pas attesté expressément : Le jour où tu sortiras pour aller d'un côté ou de l'autre, tu mourras ? Et ne m'avais-tu pas dit : La parole que j'ai entendue est bonne ! Pourquoi donc n'as-tu pas gardé le serment de Yahweh et l'ordre que je t'avais donné ?” Et le roi dit à Séméï : “Tu sais tout le mal que ton cœur est bien conscient d'avoir commis contre David, mon père, et Yahweh fait retomber ta méchanceté sur ta tête. Mais le roi Salomon sera béni et son trône affermi devant Yahweh à jamais.” Et sur l'ordre du roi, Banaïas, fils de Joïada, sortit et frappa Séméï, qui mourut. Ainsi la royauté fut affermie entre les mains de Salomon. Salomon s'allia par un mariage avec Pharaon, roi d'Egypte. Il prit la fille de Pharaon et il l'amena dans la cité de David, jusqu'à ce qu'il eût achevé de bâtir sa maison, et la maison de Yahweh, ainsi que le mur d'enceinte de Jérusalem. Cependant le peuple sacrifiait sur les hauts lieux, car il n'avait pas encore été bâti de maison au nom de Yahweh jusqu'à ce jour. Salomon aimait Yahweh, en marchant selon les préceptes de David, son père, seulement il offrait des sacrifices et de l'encens sur les hauts lieux. Le roi se rendit à Gabaon pour y sacrifier, car c'était le grand haut lieu. Salomon offrit mille holocaustes sur cet autel. A Gabaon, Yahweh apparut en songe, la nuit, à Salomon et Dieu lui dit : “Demande ce que tu veux que je te donne.” Salomon répondit : “Vous avez usé d'une grande miséricorde envers votre serviteur David, mon père, parce qu'il a marché devant vous dans la vérité, la justice et la droiture du cœur envers vous. Vous lui avez conservé cette grande miséricorde et vous lui avez donné un fils qui est assis sur son trône, comme on le voit aujourd'hui. Maintenant Yahweh, mon Dieu, c'est vous qui avez fait roi votre serviteur à la place de David, mon père, et moi je ne suis qu'un tout jeune homme, je ne sais comment me conduire. Votre serviteur est au milieu de votre peuple que vous avez choisi, peuple immense, qu'on ne saurait ni compter ni évaluer, tant il est nombreux. Accordez donc à votre serviteur un cœur docile pour juger votre peuple et discerner le bien du mal : car qui pourrait juger votre peuple si nombreux ?” Ce fut chose agréable aux yeux du Seigneur que Salomon eût fait cette demande, et Dieu lui dit : “Parce que tu as fait cette prière et que tu n'as pas demandé pour toi de longs jours et que tu n'as pas demandé pour toi la richesse, et que tu n'as pas demandé la vie de tes ennemis, mais que tu as demandé pour toi l'intelligence afin de discerner ce qui est juste, voici que je fais selon ta parole. Voici que je te donne un cœur sage et intelligent, de sorte qu'il n'y aura eu avant toi personne comme toi et qu'après toi il ne se lèvera personne comme toi. Et même ce que tu n'as pas demandé, je te le donnerai, même la richesse, même la gloire, au point qu’il n'y aura eu parmi les rois personne comme toi, pendant toute ta vie. Et si tu marches dans mes voies en gardant mes lois et mes commandements, comme a marché David, ton père, je prolongerai tes jours.” Quand Salomon s'éveilla, voici qu'il avait eu un songe. De retour à Jérusalem, il se présenta devant l'Arche de l'Alliance de Yahweh : il offrit des holocaustes et des sacrifices pacifiques et il donna un festin à tous ses serviteurs. Alors deux femmes de mauvaise vie vinrent devant le roi et se tinrent devant lui. L'une des femmes dit : “De grâce, mon seigneur ! Moi et cette femme nous demeurions dans la même maison et j'ai accouché auprès d'elle dans la maison. Le troisième jour de mon accouchement, cette femme accoucha elle aussi. Nous étions ensemble ; aucun étranger n'était avec nous dans la maison, il n'y avait que nous deux dans la maison. Le fils de cette femme mourut la nuit, parce qu'elle s'était couchée sur lui. Elle s'est levée au milieu de la nuit, elle a pris mon fils d'auprès de moi pendant que ta servante dormait, et elle l'a couché dans son sein ; et son fils mort, elle l'a couché dans mon sein. Le matin, je me suis levée pour allaiter mon fils, et voici qu'il était mort. Je l'ai regardé attentivement le matin, et voici que ce n'était pas mon fils, que j'avais enfanté.” L'autre femme dit : “Non ! c'est mon fils qui est vivant, et ton fils qui est mort.” Et la première de dire : “Non ! car ton fils, c'est le mort ; et mon fils, c'est le vivant.” Et elles discutaient devant le roi. Alors le roi dit : “L'une dit : c'est mon fils qui est vivant, et ton fils qui est mort ; et l'autre dit : Non ! c'est ton fils qui est mort, et mon fils qui est vivant.” Et le roi reprit : “Apportez-moi un glaive !” On apporta un glaive devant le roi. Et le roi dit : “Coupez en deux l'enfant vivant, et donnez-en la moitié à l'une et la moitié à l'autre.” Mais la femme dont le fils était vivant s'adressa au roi, car ses entrailles étaient émues, et elle s'écria : “De grâce, mon seigneur ! Donnez-lui l'enfant vivant : non ne le tuez pas !. L'autre au contraire dit : “Qu'il ne soit ni à moi ni à toi : partagez-le ! ” Le roi reprit en ces termes : “Donnez à la première l'enfant vivant, et ne le tuez pas : c'est elle qui est sa mère.” Tout Israël apprit le jugement qu'avait prononcé le roi, et l'on craignit le roi, car on vit que la sagesse de Dieu était en lui pour rendre justice. Le roi Salomon régna sur tout Israël. Voici les chefs qu'il avait à son service : Azarias, fils de Sadoc, prêtre ; Elihoreph et Ahia, fils de Sisa, secrétaires ; Josaphat, fils d'Ahilud, rapporteur ; Banaïas, fils de Joïada, chef de l'armée ; (Sadoc et Abiathar, prêtres) ; Azarias, fils de Nathan, chef des intendants ; Zabud, fils de Nathan, prêtre, conseiller intime du roi. Ahisar était préfet du palais, et Adoniram, fils d'Abda, préposé aux travaux publics. Salomon avait douze préfets préposés à tout Israël : ils pourvoyaient à l'entretien du roi et de sa maison, chacun devant y pourvoir un mois par an. Voici leurs noms : Ben-Hur, à la montagne d'Ephraïm. Ben-Décar, à Maccas, Salébim, Bethsamès, Elon et Bethanan. Ben-Hésed, à Aruboth : il avait Socho et tout le pays d'Epher. Ben-Abinadab avait tout le district de Dor ; Tapheth, fille de Salomon, était sa femme. Bana, fils d'Ahilud, avait Thanac et Mégiddo jusqu'au delà de Jecmaan, et tout Bethsan au-dessus de Jezraël, et depuis Bethsan jusqu'à Abel-Méhula, du côté de Sarthan. Ben-Gaber était à Ramoth-Galaad : il avait les villes de Jaïr, fils de Manassé, qui sont en Galaad ; il avait aussi la contrée d'Argob, dans le Basan, soixante grandes villes avec remparts et verrous d'airain. Ahinadab, fils d'Addo à Mahanaïm. Achimaas, en Nephtali ; lui aussi avait pour femme une fille de Salomon, Basemath. Baana, fils de Husi, en Aser et Zabulon, Josaphat, fils de Phacué, en Issachar. Séméï, fils d'Ela, en Benjamin. Gabar, fils d’Uri, en pays de Gad, terre de Séhon, roi des Amorrhéens, et Og, roi de Basan ; et un préfet dans le pays de Juda. Juda et Israël étaient nombreux, égalant en multitude le sable qui est sur le bord de la mer. Ils mangeaient, buvaient et se réjouissaient. Salomon dominait sur tous les royaumes, depuis le fleuve jusqu'au pays des Philistins et jusqu'à la frontière d'Egypte : ils apportaient des présents et ils furent assujettis à Salomon tous les jours de sa vie. Les vivres de Salomon étaient pour chaque jour : trente cors de fleur de farine et soixante cors de farine ; dix bœufs gras, vingt bœufs de pâturage, et cent brebis, sans compter les cerfs, les gazelles, et les daims, et la volaille engraissée. Il dominait sur tout le pays au delà du fleuve, depuis Taphsa jusqu'à Gaza, sur tous les rois au delà du fleuve, et il avait la paix avec ses sujets de toutes parts. Juda et Israël habitaient en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier, depuis Dan jusqu'à Bersabée, tous les jours de Salomon. Salomon avait quatre mille stalles pour les chevaux destinés à ses chars, et douze mille cavaliers. Les préfets pourvoyaient, chacun son mois, à l'entretien du roi Salomon et de tous ceux qui étaient admis à la table du roi Salomon : ils ne laissaient rien manquer. Ils faisaient venir aussi l'orge et la paille pour les chevaux de trait et de course dans les lieux où ceux-ci se trouvaient, chacun selon ce qui lui était prescrit. Dieu donna à Salomon la sagesse, une très grande intelligence, et une largeur d'esprit comme le sable qui est sur le rivage de la mer. La sagesse de Salomon surpassa la sagesse de tous les fils de l'Orient et toute la sagesse de l'Egypte. Il était plus sage qu'Ethan l'Ezrahite, et qu'Héman et Chalcol et Dorda, fils de Mahol, et il était renommé parmi toutes les nations d'alentour. Il prononça trois mille sentences, et ses cantiques furent au nombre de mille et cinq. Il disserta sur les arbres, depuis le cèdre du Liban jusqu'à l'hysope qui sort de la muraille ; il disserta aussi sur les animaux, les oiseaux, les reptiles et les poissons. On venait de loin pour entendre la sagesse de Salomon, de la part de tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse. Hiram, roi de Tyr, envoya ses serviteurs vers Salomon, car il avait appris qu'on l'avait oint pour roi à la place de son père, et Hiram avait toujours été l'ami de David. Et Salomon envoya dire à Hiram : “Tu sais que David, mon père, n'a pu bâtir une maison à Yahweh, son Dieu, à cause des guerres dont ses ennemis l'entouraient, jusqu'à ce que Yahweh les eût mis sous la plante de ses pieds. Maintenant Yahweh, mon Dieu, m'a donné le repos de tous les côtés : il n'y a plus d'adversaire ni d'affaire fâcheuse. Voici donc que j'ai l'intention de bâtir une maison au nom de Yahweh, mon Dieu, comme Yahweh l'a déclaré à David, mon père, en disant : C'est ton fils, que je mettrai après toi sur ton trône, qui bâtira la maison à mon nom. Maintenant donc, ordonne que l'on coupe pour moi des cèdres sur le Liban. Mes serviteurs seront avec tes serviteurs, et je te donnerai pour le salaire de tes serviteurs tout ce que tu diras : car tu sais qu'il n'y a personne parmi nous qui sache couper le bois comme les Sidoniens.” Lorsque Hiram entendit les paroles de Salomon, il eut une grande joie et il dit : “Béni soit aujourd'hui Yahweh, qui a donné à David un fils sage pour régner sur ce grand peuple !” Hiram envoya donc dire à Salomon : “J'ai entendu ce que tu m'as mandé : je ferai tout ce que tu désires au sujet des bois de cèdre et des bois de cyprès. Mes serviteurs les descendront du Liban à la mer et je les ferai flotter par mer jusqu'à l'endroit que tu me feras désigner. Là je les délierai et tu les prendras. Et toi tu me feras le plaisir de fournir des vivres à ma maison.” Hiram donnait à Salomon des bois de cèdre et des bois de cyprès, autant qu'il en voulait, et Salomon donnait à Hiram vingt mille cors de froment pour l'entretien de sa maison, et vingt mille mesures d'huile d'olives broyées. Voilà ce que Salomon donnait chaque année à Hiram. Yahweh donna la sagesse à Salomon comme il le lui avait dit. Il y eut paix entre Hiram et Salomon et ils firent alliance ensemble. Le roi Salomon leva la corvée sur tout Israël. La corvée fut de trente mille hommes. Il les envoya, dix mille par mois, à tour de rôle. Ils passaient un mois au Liban et deux mois chez eux. Adoniram présidait la corvée. Salomon avait aussi soixante-dix mille porteurs de fardeaux et quatre-vingt mille carriers dans les montagnes, sans compter les chefs préposés aux travaux par Salomon, au nombre de trois mille trois cents, qui dirigeaient le peuple employé au travail. Le roi ordonna d'extraire de grandes pierres, des pierres choisies, pour établir en pierres de taille les fondements de la maison. Les maçons de Salomon, les maçons de Hiram et les Gibléens taillèrent et préparèrent les bois et les pierres pour bâtir la maison. Ce fut en la quatre cent quatre-vingtième année après que les enfants d'Israël furent sortis d'Egypte, la quatrième année du règne de Salomon sur tout Israël, au mois de Ziv, qui est le second mois, qu'il bâtit la maison de Yahweh. La maison que le roi Salomon construisit à Yahweh avait soixante coudées de long, vingt de large et trente coudées de haut. Le vestibule devant le Temple de la maison avait vingt coudées de long dans le sens de la largeur de la maison, et dix coudées de largeur sur le devant de la maison. Et il fit à la maison des fenêtres à châssis grillagés. Il bâtit contre le mur de la maison un édifice latéral, à côté des murs de la maison, tout autour du Saint et du Sanctuaire, et il fit des chambres tout autour. Le bâtiment latéral inférieur avait cinq coudées de large, l'étage du milieu six coudées de large et le troisième sept coudées de large, car on avait bâti en retrait tout autour de la maison par dehors, pour n'avoir pas à entamer les murs de la maison. Durant la construction, la maison fut bâtie de pierres toutes préparées dès la carrière : ni marteau ni hache ni aucun instrument de fer ne furent entendus dans la maison pendant qu'on la construisait. L'entrée de l'étage inférieur était du côté droit de la maison ; on montait par des escaliers tournants à l'étage du milieu, et de celui du milieu au troisième. Il acheva de bâtir la maison et il couvrit la maison de caissons et de rangées de cèdre. Il bâtit les étages tout autour de la maison : chacun avait cinq coudées de haut et il s'attachait à la maison par des bois de cèdre. Et la parole de Yahweh fut adressée à Salomon en ces termes : “Puisque tu bâtis cette maison, si tu marches selon mes lois et si tu accomplis mes ordonnances et si tu observes mes commandements, je réaliserai pour toi la parole que j'ai dite à David, ton père, et j'habiterai au milieu des enfants d'Israël et je n'abandonnerai pas mon peuple d'Israël.” Salomon bâtit la maison et l'acheva. Il revêtit intérieurement les parois de la maison de planches de cèdre, depuis le sol de la maison jusqu'aux poutres du plafond. Il lambrissa ainsi de bois l'intérieur et il couvrit le sol de la maison de planches de cyprès. Il revêtit de planches de cèdre les vingt coudées qui étaient à l'arrière de la maison, depuis le sol jusqu'aux poutres, et il fit de cette partie intérieure le Sanctuaire, le Saint des saints. De quarante coudées était la maison, à savoir le Temple, en avant du Sanctuaire. Le cèdre à l'intérieur de la maison était sculpté en coloquintes et en guirlandes de fleurs ; tout était de cèdre : pas une pierre qui parût. Il érigea le Saint des saints à l'intérieur de la maison, au fond, pour y placer l'Arche de l'alliance de Yahweh. L'intérieur du Sanctuaire avait vingt coudées de long, vingt coudées de large et vingt coudées de haut, et il le revêtit d'or pur. Il fit un autel de cèdre. Salomon revêtit l'intérieur de la maison d'or pur, et il ferma avec des verrous d'or le devant du Sanctuaire, qu'il revêtit d'or. Il revêtit d'or toute la maison, jusqu'au dernier détail de la maison tout entière, et tout l'autel près du Sanctuaire. Il fit dans le Sanctuaire deux chérubins en bois d'olivier, de deux coudées de hauteur. L'une des ailes du chérubin avait cinq coudées et sa seconde aile avait aussi cinq coudées : dix coudées d'une extrémité à l'autre de ses ailes. Le second chérubin avait aussi dix coudées : même mesure et même forme pour les deux chérubins. Le premier chérubin avait une hauteur de dix coudées, et de même le second chérubin. Il plaça les chérubins au milieu de la maison intérieure, les ailes déployées : l'aile du premier touchait le mur et l'aile du second touchait l'autre mur, et leurs autres ailes, au milieu de la maison, se touchaient, aile contre aile. Il revêtit d'or les chérubins. Sur tous les murs de la maison, tout autour, il sculpta des ciselures figurant des chérubins, des palmiers et des guirlandes de fleurs, à l'intérieur et à l'extérieur. Il revêtit d'or le sol de la maison à l'intérieur et à l’extérieur. Pour la porte du Sanctuaire il fit des vantaux en bois d'olivier : l'encadrement, avec les montants, était pentagonal. Sur les deux vantaux en bois d'olivier, il sculpta en relief des chérubins, des palmiers et des guirlandes de fleurs ; il les revêtit d'or et il répandit l'or sur les chérubins et les palmiers. De même pour la porte du Saint, il fit des montants en bois d'olivier, de forme rectangulaire, et deux vantaux en bois de cyprès : un vantail avait deux valves se repliant, et le second vantail avait aussi deux valves se repliant. Il y sculpta des chérubins, des palmiers et des guirlandes de fleurs, qu'il revêtit d'or légèrement appliqué sur la sculpture. Il bâtit aussi le parvis intérieur de trois rangées de pierres de taille et d'une rangée de poutres de cèdre. En la quatrième année, au mois de Ziv, on posa les fondements de la maison de Yahweh ; et la onzième année, au mois de Bul, qui est le huitième mois, la maison fut achevée avec toutes ses dépendances et toute son organisation. Il avait mis sept ans à la bâtir. Salomon bâtit sa maison en treize ans, et il l'acheva tout entière. Il bâtit la maison de la Forêt du Liban, qui avait cent trente coudées de long, cinquante de large et trente de haut, portée sur trois rangées de colonnes de cèdre, avec des chapiteaux de cèdre sur les colonnes. Un toit de cèdre la recouvrait, au-dessus des chambres supportées par quarante-cinq colonnes, quinze par rangée. Il y avait trois rangées de fenêtres, et les fenêtres se faisaient face trois fois. Toutes les ouvertures, avec leurs montants, avaient un encadrement rectangulaire, et se faisaient face, trois fois. Il fit en outre le Vestibule des colonnes. La longueur était de cinquante coudées, la largeur de cinquante coudées, correspondant au Vestibule situé en face de lui, avec des colonnes et un porche sur leur façade. Il fit le Vestibule du Trône, ou Vestibule du Jugement, où il rendait la justice ; il le revêtit de cèdre depuis le sol jusqu'au plafond. La maison qu'il habitait était dans l'autre cour, attenante au Vestibule. Elle était de même ouvrage. Il fit aussi une maison pour la fille du Pharaon, qu'il avait épousée. Elle était comme le Vestibule. Tout cela était en pierres de prix, en pierres de taille de grandes dimensions, sciées à la scie à l'intérieur et à l'extérieur, depuis les fondements jusqu'aux corniches et au dehors jusqu'à la grande cour. Les fondements étaient aussi en pierres de prix, de grandes pierres, dont les unes avaient dix coudées et d'autres huit coudées. Au-dessus il y avait encore des pierres de prix, des pierres de taille de grandes dimensions et du cèdre. La grande cour avait tout autour trois rangées de pierres de taille et une rangée de poutres de cèdre ; de même pour le parvis intérieur de la maison de Yahweh et pour le vestibule de la maison. Le roi Salomon envoya chercher Hiram, de Tyr. Fils d'une veuve, il était de la tribu de Nephtali et son père était un Tyrien qui travaillait le bronze. Il était rempli de sagesse, d'intelligence et de savoir pour faire toutes sortes d'ouvrages de bronze. Il vint auprès de Salomon et il exécuta tous ses ouvrages. Il fabriqua les deux colonnes de bronze. La hauteur de chaque colonne était de dix-huit coudées et un fil de douze coudées mesurait la circonférence des deux colonnes. Il fit deux chapiteaux de bronze fondu pour les placer sur le sommet des colonnes : la hauteur d'un chapiteau était de cinq coudées, et de cinq coudées aussi était la hauteur du second chapiteau. Il y avait des réseaux en forme d'entrelacs, avec des festons en forme de chaînettes, aux chapiteaux qui surmontaient les colonnes : sept au premier chapiteau et sept au second. en faisant les colonnes, il fit deux rangées de grenades autour de l'un des réseaux pour couvrir le chapiteau qui surmontait l'une des colonnes, et ainsi fit-il pour le second. Les chapiteaux qui surmontaient les colonnes dans le Vestibule figuraient des lis ; ils avaient quatre coudées. Le chapiteau au-dessus de l'une des colonnes avait deux cents grenades en haut, près du renflement, à côté du réseau ; et il y avait aussi deux cents grenades rangées au-dessus du second chapiteau. Il érigea les colonnes pour le Vestibule du Temple : il érigea la colonne de droite et la nomma Jachin, et il érigea la colonne de gauche et la nomma Booz. Il y avait au sommet des colonnes un ouvrage en forme de lis. Ainsi fut achevé le travail des colonnes. Il fit la mer d'airain fondu. Elle avait dix coudées d'un bord à l'autre ; elle était toute ronde, avait cinq coudées de hauteur et un cordon de trente coudées mesurait sa circonférence. Des coloquintes l'entouraient au-dessus du bord, dix par coudée, faisant le tour de la mer en deux rangées et fondues avec elle d'une seule pièce. Elle était portée sur douze bœufs, trois tournés vers le Nord, trois vers l'Occident, trois vers le Midi et trois vers l'Orient. Ils portaient la mer, ayant tout leur arrière-train vers l'intérieur. Son épaisseur était d'un palme et son bord figurait une coupe en fleur de lis. Elle contenait deux mille baths. Il fit les dix bases de bronze : chacune avait quatre coudées de long, quatre de large et trois de haut. Voici comment elles étaient faites. Elles avaient des panneaux encadrés de châssis. Sur les panneaux, dans l'encadrement des châssis, il y avait des lions, des bœufs et des chérubins ; et sur les châssis, au-dessus et au-dessous des lions et des bœufs, des guirlandes pendaient en festons. Chaque base avait quatre roues de bronze, avec des essieux de bronze, et ses quatre angles avaient des supports : ces supports fondus étaient sous le bassin, à côté de chacune des guirlandes. Elle avait, à l'intérieur du couronnement, un orifice haut d'une coudée. Cet orifice était rond, il servait de support et avait une coudée et demie de diamètre. Autour de cet orifice il y avait aussi des sculptures, et ses panneaux étaient quadrangulaires et non point arrondis. Les quatre roues étaient au-dessous des panneaux, et les essieux des roues fixés à la base ; chaque roue avait une coudée et demie de hauteur. Les roues étaient faites comme la roue d'un char : leurs essieux, leurs jantes, leurs rais et leurs moyeux, tout était fondu : les quatre supports, aux quatre angles de la base, étaient d'une même pièce avec la base. A la partie supérieure de la base était un cercle d'une demi-coudée de hauteur, et cette même partie avait ses appuis et ses panneaux d'une même pièce. Sur les plaques des appuis et sur les panneaux il grava des chérubins, des lions et des palmes, selon la place libre pour chacun, et des guirlandes tout autour. C'est ainsi qu'il fit les dix bases de bronze : même fonte, même dimension, même forme pour toutes. Il fit dix bassins de bronze : chacun d'eux contenait quarante baths, chacun avait quatre coudées, chaque bassin reposait sur l'une des dix bases. Il plaça les bases, cinq du côté droit de la maison et cinq du côté gauche de la maison, à l'Est, vers le Sud. Hiram fit les chaudrons, les pelles et les coupes. C'est ainsi que Hiram acheva tout l'ouvrage qu'il fit pour Salomon dans la maison de Yahweh : les deux colonnes, les deux renflements des chapiteaux sur le haut des colonnes ; les deux réseaux pour couvrir les deux renflements sur le haut des colonnes ; les quatre cents grenades pour les deux réseaux, deux rangées de grenades par réseau, pour couvrir les deux renflements des chapiteaux au-dessus des colonnes ; les dix bases et les dix bassins sur les bases, la mer, et les douze bœufs sous la mer ; les pots, les pelles et les coupes. Tous ces ustensiles que Hiram fit pour le roi Salomon dans la maison de Yahweh étaient d'airain poli. Le roi les fit fondre dans la plaine du Jourdain (au gué d'Adamah), entre Socoth et Sarthan. Salomon laissa tous ces ustensiles sans les peser, parce qu'ils étaient en très grande quantité : le poids du bronze ne fut pas vérifié. Salomon fit aussi tous les autres ustensiles pour la maison de Yahweh : l'autel d'or, la table d'or sur laquelle on plaçait les pains de proposition ; les chandeliers d'or pur, cinq à droite et cinq à gauche, devant le Sanctuaire, avec les fleurs, les lampes et les mouchettes d'or ; les bassins, les couteaux, les coupes, les tasses et les encensoirs d'or pur ; ainsi que les gonds en or pour les portes de la maison intérieure, le Saint des saints, et pour les portes du Saint. Ainsi fut achevé tout l'ouvrage que Salomon avait entrepris dans la maison de Yahweh ; et Salomon apporta les objets consacrés par David, son père, argent, or et vases : il les déposa dans les trésors de la maison de Yahweh. Alors Salomon convoqua près de lui à Jérusalem les anciens d'Israël et tous les chefs des tribus, les princes des familles des enfants d'Israël, pour faire monter de la cité de David, qui est Sion, l'Arche de Yahweh. Tous les hommes d'Israël se rassemblèrent auprès du roi Salomon, au mois d'Ethanim, qui est le septième, pendant la fête. Lorsque tous les anciens d'Israël furent arrivés, les prêtres prirent l'Arche. Ils transportèrent l'Arche de Yahweh, ainsi que la Tente de réunion et tous les ustensiles sacrés qui étaient dans la tente : ce furent les prêtres et les lévites qui les transportèrent. Le roi Salomon et toute l'assemblée d'Israël qui, réunie autour de lui, se tenait avec lui devant l'Arche, sacrifiaient brebis et bœufs en si grand nombre qu'on ne pouvait ni les compter ni les évaluer. Les prêtres introduisirent l'Arche de l'alliance de Yahweh, à sa place, dans le Sanctuaire, au Saint des saints, sous les ailes des chérubins. Car les chérubins étendaient leurs ailes sur l'endroit où était l'Arche, couvrant l'Arche et ses barres par-dessus. Les barres étaient assez longues pour qu'on aperçut leurs extrémités du Saint, sur le devant du Sanctuaire, mais on ne les voyait pas du dehors. Elles ont été là jusqu'aujourd'hui. Il n'y avait dans l'Arche que les deux tables de pierre, que Moïse y avait déposées sur l'Horeb, lorsque Yahweh conclut alliance avec les enfants d'Israël à leur sortie du pays d'Egypte. Au moment où les prêtres sortirent du Sanctuaire, la nuée remplit la maison de Yahweh, et les prêtres ne purent pas y rester pour leur ministère, à cause de la nuée, car la gloire de Yahweh remplissait la maison de Yahweh. Alors Salomon dit : “Yahweh (qui fait briller le soleil dans les cieux), - pour sa demeure à lui voulut l'obscurité : Et moi je t'ai bâti, Seigneur, une demeure - qui sera ton séjour toute l'éternité” . (Cela n'est-il pas écrit dans le livre du Juste ?) Puis le roi tourna son visage pour bénir toute l'assemblée d'Israël, et toute l'assemblée d'Israël se tenait debout. Et le roi dit : “Béni soit Yahweh, Dieu d'Israël, qui a adressé de sa propre bouche à David, mon père, et qui a accompli de sa main ces paroles : Depuis le jour où j'ai fait sortir d'Egypte mon peuple d'Israël, je n'ai choisi aucune ville entre toutes les tribus d'Israël pour y bâtir une maison où résiderait mon nom, mais j'ai choisi David pour régner sur mon peuple d'Israël. David, mon père, eut à cœur de bâtir une maison au nom de Yahweh, Dieu d'Israël ; et Yahweh dit à David, mon père : Puisque tu as eu à cœur de bâtir une maison à mon nom, tu as bien fait d'avoir ce désir. Cependant, ce n'est pas toi qui bâtiras la maison à mon nom. Yahweh a accompli la parole qu'il avait prononcée : j'ai succédé à David, mon père, et me suis assis sur le trône d'Israël, comme Yahweh l'avait dit ; j'ai bâti la maison au nom de Yahweh, Dieu d'Israël, et j'y ai établi le lieu pour l'Arche où est l'alliance de Yahweh, l'alliance qu'il a conclue avec nos pères lorsqu'il les fit sortir du pays d'Egypte.” Alors Salomon se tint devant l'autel de Yahweh en face de toute l'assemblée d'Israël et, les mains étendues vers le ciel, il dit : “Yahweh, Dieu d'Israël, il n'y a point de Dieu semblable à vous ni en haut dans les cieux, ni en bas sur la terre : vous, qui gardez l'alliance et la miséricorde envers vos serviteurs qui marchent en votre présence de tout leur cœur, comme vous avez gardé envers votre serviteur David, mon père, ce que vous lui aviez dit, car ce que vous aviez prononcé de votre bouche vous l'avez accompli de votre main, ainsi qu'on le voit aujourd'hui. Maintenant Yahweh, Dieu d'Israël, gardez en faveur de David, mon père, ce que vous lui avez dit en ces termes : Il ne te manquera jamais devant moi un descendant qui siège sur le trône d'Israël, pourvu que tes fils prennent garde à leurs voies, en marchant devant moi comme tu l'as fait. Et maintenant, Dieu d'Israël, qu'elle soit donc stable la parole que vous avez dite à votre serviteur, mon père ! “Est-il donc vrai que Dieu habite sur la terre ? Voici que les cieux et le ciel des cieux ne peuvent vous contenir : combien moins cette maison que j'ai bâtie ! Mais ayez égard à la prière de votre serviteur et à sa supplication, Yahweh, mon Dieu, pour entendre le cri et la prière que votre serviteur vous adresse aujourd'hui, afin que vos yeux soient ouverts nuit et jour sur cette maison, sur ce lieu dont vous avez dit : là sera mon nom ! afin d'entendre la prière que votre serviteur fait en ce lieu. Ecoutez la supplication de votre serviteur et de votre peuple d'Israël lorsqu'ils prieront vers ce lieu : écoutez du lieu de votre demeure dans les cieux, écoutez et pardonnez. “Si un homme pèche contre son prochain et qu'on lui défère le serment, s'il vient jurer devant votre autel, dans cette maison, écoutez-le du ciel et faites justice à vos serviteurs en condamnant le coupable et en faisant retomber sa conduite sur sa tête, en justifiant l'innocent et lui rendant selon sa justice. “Lorsque votre peuple d'Israël, mis en fuite devant l'ennemi pour avoir péché contre vous, reviendra à vous et rendra gloire à votre nom en vous priant et en implorant votre miséricorde dans cette maison, vous, écoutez-les du ciel, pardonnez le péché de votre peuple d'Israël et ramenez-les dans le pays que vous avez donné à leurs pères. “Lorsque le ciel sera fermé et qu'il n'y aura pas de pluie parce qu'ils auront péché contre vous, s'ils prient vers ce lieu et rendent gloire à votre nom et s’ils se détournent de leurs péchés parce que vous les avez châtiés, vous, écoutez-les du ciel, pardonnez les péchés de vos serviteurs et de votre peuple d'Israël : enseignez-leur la bonne voie par laquelle ils doivent marcher, et répandez la pluie sur votre terre, que vous avez donnée en héritage à votre peuple. “Quand la famine sera dans le pays, quand il y aura la peste, quand il y aura la rouille, la nielle, la sauterelle, le criquet ; quand l'ennemi dans le pays assiégera ses portes ; dans toute sorte de fléau et de maladie : toutes les prières et les supplications que vous adresseront un homme quelconque ou tout votre peuple d'Israël en se montrant dociles au remords de leur cœur et en étendant leurs mains vers cette maison, vous, écoutez-les du ciel, du lieu de votre demeure, pardonnez et ne tardez pas à rendre à chacun selon toute sa conduite, vous qui connaissez son cœur, car seul vous connaissez le cœur de tous les enfants des hommes, afin qu'ils vous craignent tous les jours qu'ils vivront sur la face du pays que vous avez donné à leurs pères. “Et l'étranger aussi, qui n'est pas de votre peuple d'Israël, mais qui viendra d'un pays lointain à cause de votre nom, (car on entendra parler de votre grand nom et de votre main forte et de votre bras étendu), quand il viendra prier dans cette maison, vous, écoutez-le du ciel, du lieu de votre demeure, et faites tout ce que vous demandera l'étranger, afin que tous les peuples de la terre connaissent votre nom, qu'ils vous craignent comme votre peuple d'Israël et qu'ils sachent que votre nom a été invoqué sur cette maison que j'ai bâtie. “Quand votre peuple sortira pour combattre son ennemi, en suivant la voie par laquelle vous l'aurez envoyé, et qu'il adresse sa prière à Yahweh en se tournant vers la ville que vous avez choisie et la maison que j'ai bâtie à votre nom, écoutez du haut du ciel leur prière et leur supplication et faites-leur droit. “Que s'ils pèchent contre vous, car il n'y a pas d'homme qui ne pèche, et qu'irrité contre eux vous les livriez à l'ennemi pour que leurs vainqueurs les emmènent captifs en pays ennemi lointain ou proche, s'ils rentrent en eux-mêmes dans le pays où ils seront captifs, s'ils reviennent à vous et qu'ils implorent votre miséricorde dans le pays de leurs vainqueurs, en disant : Nous avons péché, nous avons commis l'iniquité, nous avons agi en impies ; s'ils reviennent à vous de tout leur cœur et de toute leur âme dans le pays où les ennemis les ont emmenés captifs, et s'ils vous prient en se tournant vers le pays que vous avez donné à leurs pères, vers la ville que vous avez choisie et la maison que j'ai bâtie à votre nom : écoutez du ciel, du lieu de votre demeure, leur prière et leur supplication et faites-leur droit ; pardonnez à votre peuple leurs péchés contre vous et toutes les transgressions qu'ils ont commises contre vous, et faites-leur trouver compassion auprès de leurs maîtres afin qu'ils aient pitié d'eux : car ils sont votre peuple et votre héritage, eux que vous avez fait sortir d'Egypte, du milieu de la fournaise à fondre le fer. “Que vos yeux soient ouverts à la supplication de votre serviteur et à la supplication de votre peuple d'Israël, pour les écouter en tout quand ils vous invoquent ; car vous les avez séparés d'entre les peuples de la terre pour vous, comme votre héritage, ainsi que vous l'avez déclaré par Moïse, votre serviteur, quand vous avez fait sortir nos pères d'Egypte, ô Seigneur Yahweh !” Quand Salomon eut achevé d'adresser à Yahweh toute cette prière et cette supplication, il se leva de devant l'autel de Yahweh où il se tenait à genoux, les mains étendues vers le ciel. Il se tint debout et il bénit toute l'assemblée d'Israël à haute voix, disant : “Béni soit Yahweh, qui a donné le repos à son peuple d'Israël, conformément à tout ce qu'il avait dit, sans que soit tombée une seule de toutes les bonnes paroles qu'il a dites par le moyen de Moïse, son serviteur. Que Yahweh, notre Dieu, soit avec nous, comme il fut avec nos pères, qu'il ne nous abandonne point et ne nous délaisse point, mais qu'il incline nos cœurs vers lui pour que nous marchions dans toutes ses voies, et que nous observions ses commandements, ses lois et ses ordonnances, qu'il a prescrits à nos pères. Que ces paroles de supplication que j'ai prononcées devant Yahweh soient présentes jour et nuit à Yahweh, notre Dieu, pour qu'il fasse droit à son serviteur et à son peuple d'Israël, selon le besoin de chaque jour, afin que tous les peuples de la terre sachent que Yahweh est Dieu et qu'il n'y en a point d'autre. Que votre cœur soit tout entier à Yahweh, notre Dieu, pour marcher selon ses lois et garder ses commandements, comme aujourd'hui”. Le roi et tout Israël avec lui offrirent des sacrifices à Yahweh. Salomon immola, pour les sacrifices pacifiques qu'il offrit à Yahweh, vingt-deux mille bœufs et cent vingt mille brebis. C'est ainsi que le roi et tous les enfants d'Israël célébrèrent la dédicace de la maison de Yahweh. En ce jour-là, le roi consacra le milieu du parvis qui est devant la maison de Yahweh, car il offrit là les holocaustes et les oblations, ainsi que les graisses des victimes pacifiques, car l'autel d'airain qui est devant Yahweh était trop petit pour contenir les holocaustes, les oblations et les graisses des sacrifices pacifiques. Salomon célébra donc la fête en ce temps-là et avec lui tout Israël, grande multitude venue depuis l'entrée d'Emath jusqu'au torrent d'Egypte, devant Yahweh, notre Dieu, pendant sept jours (et encore sept jours, soit quatorze jours. ) Le huitième jour, il renvoya le peuple. Ils bénirent le roi et ils s'en allèrent dans leurs tentes joyeux et le cœur content pour tout le bien que Yahweh avait fait à David son serviteur, et à Israël, son peuple. Lorsque Salomon eut achevé de bâtir la maison de Yahweh, le palais royal et tout ce qu'il avait souhaité et désiré de faire, Yahweh lui apparut une seconde fois, comme il lui avait apparu à Gabaon, et Yahweh lui dit : “J'ai exaucé la prière et la supplication que tu m'as adressées. J'ai sanctifié cette maison que tu m'as bâtie, pour y mettre à jamais mon nom, et là seront tous les jours mes yeux et mon cœur. Et toi, si tu marches devant moi comme a marché David, ton père, dans la sincérité du cœur et la droiture, en faisant tout ce que je t'ai prescrit, si tu observes mes lois et mes ordonnances, j'affermirai le trône de ta royauté sur Israël pour toujours, comme je l'ai déclaré à David, ton père, en disant : Il ne te manquera jamais un descendant sur le trône d'Israël. Mais si vous vous détournez de moi, vous et vos fils, si vous n'observez pas mes commandements et mes lois, que j'ai mis devant vous, et que vous alliez servir d'autres dieux et vous prosterner devant eux, je retrancherai Israël de dessus la face de la terre que je leur ai donnée, et cette maison, que j'ai consacrée à mon nom, je la rejetterai de devant moi. Israël deviendra la fable et la risée de tous les peuples. Cette maison sera un monceau de ruines et quiconque passera près d'elle sifflera de stupeur et l'on dira : Pourquoi Yahweh a-t-il agi ainsi contre ce pays et contre cette maison ? Et l'on répondra : C'est parce qu'ils ont abandonné Yahweh, leur Dieu, qui avait fait sortir leurs pères du pays d'Egypte, et qu'ils se sont attachés à d'autres dieux pour les adorer et les servir, c'est pour cela que Yahweh a fait venir sur eux tous ces maux”. Au bout de vingt ans, quand Salomon eût bâti les deux maisons, celle de Yahweh et celle du roi, comme Hiram, roi de Tyr, avait fourni à Salomon les bois de cèdre et de cyprès et l'or, selon tous ses désirs, alors Salomon donna à Hiram vingt villes dans le pays de Galilée. Hiram sortit de Tyr pour voir les villes que lui avait données Salomon. Elles ne lui plurent pas et il dit : “Quelles sont ces villes que tu m'as données, mon frère ?” Et il les appela “pays de Chaboul” ; c'est leur nom encore aujourd'hui. Hiram avait envoyé à Salomon cent vingt talents d'or. Voici l'affaire de la corvée que leva le roi Salomon pour bâtir la maison de Yahweh et sa propre maison, le Mello et le mur de Jérusalem, Héser, Mageddo et Gézer. Pharaon, roi d'Egypte, était monté et s'était emparé de Gézer. Après l'avoir livrée aux flammes et avoir mis à mort les Cananéens qui habitaient la ville, il l'avait donnée en dot à sa fille, femme de Salomon. Salomon bâtit Gézer, Béthoron Inférieure, Baalath, et Thadmor, dans le désert, toutes les villes où Salomon avait des magasins, les villes pour les chars, les villes pour les chevaux et tout ce qu'il plut à Salomon de bâtir à Jérusalem, au Liban et dans tout le pays de sa domination. Tout le peuple qui était resté des Amorrhéens, des Hittites, des Hévéens, et des Jébuséens qui n'étaient point des enfants d'Israël, dont les descendants étaient restés après eux dans le pays et que les enfants d'Israël n'avaient pu vouer à l'anathème, Salomon les leva en corvée de servage, jusqu'à ce jour. Mais Salomon ne fit esclave aucun des enfants d'Israël, mais ils étaient ses hommes de guerre, ses serviteurs, ses chefs, ses officiers, les commandants de ses chars et de ses cavaliers. Les chefs des inspecteurs préposés aux travaux de Salomon étaient deux cent cinquante : ils commandaient au peuple qui faisait les travaux. La fille de Pharaon monta de la Cité de David dans sa maison, que Salomon lui avait fait bâtir. Ce fut alors qu'il bâtit Mello. Salomon offrait trois fois chaque année des holocaustes et des sacrifices pacifiques sur l'autel qu'il avait bâti à Yahweh, et il brûlait des parfums sur celui qui était devant Yahweh, après avoir achevé la maison. Le roi Salomon construisit des vaisseaux à Asiongaber, près d'Ailath, sur le rivage de la Mer Rouge, dans le pays d'Edom. Et Hiram envoya sur les vaisseaux ses propres serviteurs, des matelots connaissant la mer, avec les serviteurs de Salomon. Ils arrivèrent à Ophir, et ils prirent quatre cent vingt talents d'or, qu'ils apportèrent à Salomon. La reine de Saba, ayant appris la renommée dont jouissait Salomon, à la gloire de Yahweh, vint pour l'éprouver par des énigmes. Elle vint à Jérusalem, avec un cortège très considérable, des chameaux chargés d'aromates, d'or. en très grande quantité et de pierres précieuses. Etant arrivée auprès de Salomon, elle dit tout ce qu'elle avait en son cœur, et Salomon donna explication à tout ce qu'elle proposait : il n'y eut rien qui restât caché au roi et qu'il ne sût lui expliquer. La reine de Saba vit toute la sagesse de Salomon, le palais qu'il avait bâti, les mets de sa table, la demeure de ses officiers, la tenue de ses serviteurs et leurs vêtements, ses échansons, les holocaustes qu'il offrait dans la maison du Seigneur, et elle en perdait la respiration. Et elle dit au roi : “C'était donc bien vrai ce que j'ai entendu dire dans mon pays de toi et de ta sagesse ! Je n'en croyais pas le récit avant d'être venue et de voir de mes yeux, et voici que je n'en avais pas appris la moitié. Tu surpasses en sagesse et en magnificence ce que j'avais entendu par la renommée. Heureux tes sujets, heureux tes serviteurs, qui se trouvent constamment en ta présence et entendent ta sagesse ! Béni soit Yahweh, ton Dieu, qui s'est complu en toi, qui t'a placé sur le trône par l'amour qu'il porte à jamais à Israël, et qui t'a établi roi pour faire droit et justice !” Elle donna au roi cent vingt talents d'or, des aromates en grande quantité et des pierres précieuses. Jamais plus il n'arriva autant d'aromates qu'en avait donnés la reine de Saba au roi Salomon. Les vaisseaux de Hiram, qui apportaient l'or d'Ophir, amenèrent aussi d'Ophir du bois de santal en grande quantité et des pierres précieuses. Avec le bois de santal, le roi fit des balustrades pour la maison de Yahweh et pour le palais royal, ainsi que des harpes et des lyres pour les chantres. Il n'arriva plus ainsi de bois de santal et on n'en a plus revu jusqu'à ce jour. Le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle désira et demande, sans compter ce qu'il donna selon la munificence qui convenait au roi Salomon. Elle s'en retourna donc et s'en alla dans son pays avec ses serviteurs. Le poids de l'or qui arrivait à Salomon en une année était de six cent soixante-six talents d'or, sans compter ce qu'il recevait des marchands ambulants et du commerce des négociants, de tous les rois de l'Arabie et des gouverneurs du pays. Le roi Salomon fit deux cents grands boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa six cents sicles d'or, et trois cents petits boucliers d'or, pour chacun desquels il employa trois mines d'or, et le roi les plaça dans la Maison de la Forêt du Liban. Le roi fit un grand trône d'ivoire et le revêtit d'or pur. Ce trône avait six degrés et le haut du trône était arrondi par derrière. Il y avait des bras de chaque côté du siège, et deux lions se tenaient près des bras. Douze lions se tenaient aussi là, sur les six degrés, six de chaque côté. Rien ne s'est fait de pareil dans aucun royaume. Tous les vases à boire du roi Salomon étaient d'or, et tous les vases de la Forêt du Liban étaient d'or pur. Rien n'était d'argent, on n'en faisait pas cas au temps de Salomon. Car le roi avait en mer des vaisseaux de Tharsis avec les vaisseaux de Hiram : une fois tous les trois ans, les vaisseaux de Tharsis arrivaient, apportant de l'or, de l'argent, des dents d'éléphant, des singes et des paons. Salomon fut plus grand que tous les rois de la terre en richesse et en sagesse. Tout le monde cherchait à voir Salomon, pour entendre la sagesse que Dieu avait mise dans son cœur. Et chacun apportait son présent, des objets d'argent et des objets d'or, des vêtements, des armes, des aromates, des chevaux et des mulets, chaque année. Salomon rassembla des chars et des cavaliers : il avait quatre mille chars et douze mille cavaliers, qu'il plaça dans les villes à chars, et près du roi à Jérusalem. Le roi fit que l'argent était aussi commun à Jérusalem que les pierres, et le bois de cèdre aussi abondant que celui des sycomores qui croissent dans la Sephélah. Les chevaux de Salomon provenaient de Musri et de Coa ; les marchands du roi les prenaient à Coa au prix fixé. Un char montait et sortait d'Egypte pour six cents sicles d'argent ; un cheval, pour cent cinquante. Et c'est ainsi qu'ils les livraient de leurs mains à tous les rois des Hittites et aux rois de Syrie. Le roi Salomon aima de nombreuses femmes étrangères, outre la fille du Pharaon : des Ammonites, des Edomites, des Sidoniennes, des Hittites, d'entre les nations dont Yahweh avait dit aux enfants d'Israël : Vous n'irez point avec elles et elles ne viendront pas avec vous, car elles inclineraient vos cœurs à suivre leurs dieux. Salomon s'attacha passionnément à elles. Il eut sept cents femmes princesses et trois cents de second rang ; et ces femmes détournèrent son cœur. Au temps de la vieillesse de Salomon, ses femmes inclinèrent son cœur vers d'autres dieux, et son cœur ne fut pas tout entier à Yahweh, son Dieu, comme l'avait été le cœur de David, son père. Salomon alla après Astarté, déesse des Sidoniens, et après Melchom, l'abomination des Ammonites. Salomon fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh et il ne suivit pas parfaitement Yahweh, comme David, son père. Alors Salomon bâtit sur la montagne qui est en face de Jérusalem un haut lieu pour Chamos, l'abomination de Moab, et pour Moloch, l'abomination des fils d'Ammon. il fit de même pour toutes ses femmes étrangères, qui brûlaient des parfums et offraient des sacrifices à leurs dieux. Yahweh s'irrita contre Salomon, parce que son cœur s'était détourné de Yahweh, le Dieu d'Israël, qui lui avait apparu deux fois, et qui lui avait défendu à ce sujet d'aller après d'autres dieux ; mais Salomon n'observa pas l'ordre de Yahweh. Yahweh dit alors à Salomon : “Parce qu'il et a été ainsi de toi et que tu n'as pas gardé mon alliance et les lois que je t'avais prescrites, je déchirerai le royaume pour te l'enlever et je le donnerai à ton serviteur. Cependant, je ne le ferai point durant ta vie, à cause de David, ton père ; c'est de la main de ton fils que je l'arracherai. Je n'arracherai pas non plus tout le royaume : je donnerai une tribu à ton fils, à cause de David, mon serviteur, et à cause de Jérusalem, que j'ai choisie.” Dieu suscita un adversaire à Salomon : Adad, l'Edomite, de la race royale d'Edom. Dans le temps où David était à Edom, le chef de l'armée, Joab, monta pour fouiller les cavernes et tua toute la population mâle d'Edom. Joab y resta six mois avec tout Israël, jusqu'à ce qu'il eût exterminé toute la population mâle en Edom. Adad s'enfuit avec des Edomites d'entre les serviteurs de son père pour se rendre en Egypte : Adad était alors un tout jeune homme. Partis de Madian, ils allèrent à Pharan, prirent avec eux des hommes de Pharan et arrivèrent en Egypte auprès du Pharaon, roi d'Egypte, qui constitua une maison à Adad, lui assigna des vivres et lui accorda des terres. Adad fut en grande faveur auprès du Pharaon, au point qu'il lui donna pour épouse la sœur de sa femme, la sœur de la reine Taphnès. La sœur de Taphnès lui enfanta un fils, Genubath, que Taphnès sevra dans la maison de Pharaon, et Genubath habita dans le palais de Pharaon au milieu des enfants de Pharaon. Adad, ayant appris en Egypte que David était couché avec ses pères et que Joab, chef de l'armée, était mort, il dit à Pharaon : “Laisse-moi m'en aller dans mon pays.” Et Pharaon de lui dire : “Que te manque-t-il auprès de moi, pour que tu cherches à aller dans ton pays ?” Il répondit : “Rien, mais laisse-moi partir !” Dieu lui suscita encore pour adversaire Razon, fils d'Eliada, qui s'était enfui d'auprès d'Hadadézer, roi de Soba, son maître. Il avait rassemblé des hommes autour de lui et il était chef de bande lorsque David défit les Syriens. Ils vinrent alors s'établir à Damas et il devint roi de Damas. Il fut l'adversaire d'Israël toute la vie de Salomon. Adad aussi fit du mal : il eut Israël en aversion et il régna sur Edom. Jéroboam à son tour, fils de Nabat, Ephratéen, de Saréda, dont la mère, nommée Sarva, était veuve, serviteur de Salomon, leva la main contre le roi. Voici à quelle occasion il leva la main contre le roi. Salomon construisit Mello pour fermer la brèche de la cité de David, son père. Or ce Jéroboam était un homme fort et vaillant. Salomon vit que ce jeune homme était actif au travail, et il l'établit surveillant de tous les gens de corvée de la maison de Joseph. Il arriva que Jéroboam, en ce temps-là, sortait de Jérusalem, quand le prophète Ahias de Silo, vêtu d'un manteau neuf, le rencontra en chemin. Ils étaient tous deux seuls à la campagne. Ahias, saisissant le manteau neuf qu'il avait sur lui, le déchira en douze parts, et il dit à Jéroboam : “Prends pour toi dix parts car ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël : Voici que je vais arracher le royaume de la main de Salomon, et je te donnerai dix tribus. Une seule tribu lui restera, à cause de David, mon serviteur ; et à cause de Jérusalem, la ville que j'ai choisie entre toutes les tribus d'Israël, parce qu'il m'a abandonné, et qu'il s'est prosterné devant Astarté, déesse des Sidoniens, Chamos, dieu de Moab, et Melchom, dieu des fils d'Ammon, et qu'il n'a pas marché dans mes voies pour faire ce qui est droit à mes yeux en gardant mes lois et mes ordonnances, comme David, son père. Je n'ôterai de sa main aucune part de son royaume, et je le maintiendrai prince toute sa vie, à cause de David, que j'ai choisi et qui a observé mes commandements et mes lois. C'est de la main de son fils que j'ôterai son royaume : à toi, je donnerai dix tribus, et à son fils j'en donnerai une, afin que David, mon serviteur, ait toujours une lampe devant moi à Jérusalem, la ville que j'ai choisie pour y mettre mon nom. Je te prendrai, et tu régneras sur ce que ton âme désire et tu seras roi sur Israël. Si tu obéis à tout ce que je te commanderai, si tu marches dans mes voies et si tu fais ce qui est droit à mes yeux, en observant mes lois et mes commandements comme a fait David, mon serviteur, je serai avec toi et je te bâtirai une maison stable comme je l'ai bâtie pour David, et je te donnerai Israël. J'humilierai la postérité de David à cause de cela, mais pas pour toujours.” Salomon chercha à faire périr Jéroboam, mais Jéroboam se hâta de fuir en Egypte, auprès de Sésac, roi d'Egypte, et il resta en Egypte jusqu'à la mort de Salomon. Le reste des actions de Salomon, tout ce qu'il a fait, et sa sagesse, tout cela n'est-il pas écrit dans le livre des Actes de Salomon ? Le temps que Salomon régna à Jérusalem, sur tout Israël, fut de quarante ans. Et Salomon se coucha avec ses pères, et il fut enseveli dans la cité de David, son père. Et Roboam, son fils, régna à sa place. Roboam se rendit à Sichem, parce que tout Israël était venu à Sichem pour l'établir roi. A la nouvelle de la mort de Salomon, Jéroboam, fils de Nabat, qui était encore en Egypte où il s'était enfui par crainte du roi Salomon, revint d'Egypte. On l'envoya chercher. Alors Jéroboam et toute l'assemblée d'Israël vinrent et parlèrent à Roboam en ces termes : “Ton père a rendu notre joug pesant. Toi, maintenant, allège la dure servitude de ton père et le joug pesant qu'il a mis sur nous, et nous te servirons.” Il leur dit : “Allez encore trois jours, puis revenez vers moi.” Et le peuple s'en alla. Le roi Roboam consulta les anciens qui s'étaient tenus auprès de Salomon, son père, durant sa vie, en disant : “Que me conseillez-vous de répondre à ce peuple ?” Ils répondirent en ces termes : “Si tu es aujourd'hui le serviteur de ce peuple et si tu les sers en leur répondant par de bonnes paroles, ils seront tes serviteurs pour toujours.” Mais Roboam, laissant le conseil que lui donnaient les anciens, consulta les jeunes gens qui avaient été élevés avec lui et qui étaient ses courtisans, et il leur dit : “Que me conseillez-vous ? Que répondrons-nous à ce peuple qui me parle en ces termes : Allège le joug que nous a imposé ton père ?” Et les jeunes gens qui avaient grandi avec lui lui firent cette réponse : “Voici ce que tu dois dire au peuple qui t'a tenu ce langage : Ton père a appesanti notre joug, mais toi allège-le nous ! Tu leur parleras ainsi : Mon petit doigt est plus gros que le dos de mon père. Eh bien ! mon père vous a chargés d'un joug pesant, et moi je rendrai votre joug plus pesant ; mon père vous a châtiés avec des fouets, et moi je vous châtierai avec des scorpions.” Jéroboam et tout le peuple vinrent vers Roboam le troisième jour, selon ce qu'avait dit le roi : Revenez vers moi dans trois jours. Le roi répondit durement au peuple. Laissant le conseil que lui avaient donné les anciens, il leur parla suivant le conseil des jeunes, en disant : “Mon père a appesanti votre joug, - et moi je le rendrai plus pesant ; Mon père vous a châtiés avec des fouets, - et moi je vous châtierai avec des scorpions.” Ainsi le roi n'écouta pas le peuple, car ce fut une disposition de la part de Yahweh pour réaliser la parole qu'il avait dite par le moyen d'Ahias le Silonite, à Jéroboam, fils de Nabat. Quand tout Israël vit que le roi ne les écoutait pas, le peuple répondit au roi en ces termes : “Quelle part avons-nous avec David ? - Nous n'avons pas d'héritage avec le fils d'Isaï ! A tes tentes, Israël ! - Désormais, pourvois à ta maison, David !” Et Israël s'en alla dans ses tentes. Cependant Roboam régna sur les Israélites qui habitaient les villes de Juda. Le roi envoya Aduram, qui était préposé aux corvées ; mais tout Israël le lapida, et il mourut. Le roi Roboam se hâta de monter sur son char pour s'enfuir à Jérusalem. C'est ainsi qu'Israël se sépara de la maison de David, jusqu'à ce jour. Tout Israël ayant appris que Jéroboam était revenu, ils le firent appeler dans l'assemblée, et ils l'établirent roi sur tout Israël. Il n'y eut pour suivre la maison de David que la seule tribu de Juda. De retour à Jérusalem, Roboam convoqua toute la maison de Juda et la tribu de Benjamin, cent quatre-vingt mille guerriers d'élite, pour combattre la maison d'Israël et rendre la royauté à Roboam, fils de Salomon. Mais la parole de Yahweh fut adressée à Séméïas, homme de Dieu, en ces termes : “Parle à Roboam, fils de Salomon, et à toute la tribu de Juda et de Benjamin et au reste du peuple, et dis-leur : Ainsi parle Yahweh. Ne montez pas faire la guerre à vos frères, les enfants d'Israël ; retournez chacun chez soi, car c'est par moi que ceci est arrivé.” Ils écoutèrent la parole de Yahweh, et ils s'en retournèrent selon la parole de Yahweh. Jéroboam bâtit Sichem, dans la montagne d'Ephraïm, et il y demeura ; puis il en sortit et il bâtit Phanuel. Jéroboam dit dans son cœur : Maintenant le royaume retournera à la maison de David. Si ce peuple monte pour offrir des sacrifices dans la maison de Yahweh à Jérusalem, le cœur de ce peuple retournera à Roboam, roi de Juda : ils me tueront et ils retourneront à Roboam, roi de Juda. Le roi réfléchit, et il fit deux veaux d'or, en disant au peuple : “C'est trop pour vous de monter à Jérusalem ! Israël, voici ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Egypte.” Il plaça l'un à Béthel et il mit l'autre à Dan. Ce fut là une occasion de péché, car le peuple pour adorer le veau allait jusqu'à Dan. Il fit des temples de hauts lieux, et il établit des prêtres pris de tout le peuple, qui n'étaient pas des fils de Lévi. Jéroboam institua une fête, au huitième mois, le quinzième jour du mois, comme celle qu'on célébrait en Juda, et il monta à l'autel. C'est ainsi qu'il fit à Béthel, pour sacrifier aux veaux qu'il avait fabriqués. Il établit à Béthel les prêtres des hauts lieux qu'il avait élevés. Il monta à l'autel qu'il avait fait à Béthel, le quinzième jour du huitième mois, mois qu'il avait choisi de son propre gré. Ayant institué la fête pour les enfants d'Israël, il monta à l'autel pour brûler de l'encens. Voici qu'un homme de Dieu, porteur de la parole de Yahweh, arriva de Juda à Béthel au moment où Jéroboam se tenait à l'autel pour brûler de l'encens. Il cria contre l'autel en disant de la part de Yahweh : “Autel ! autel ! Ainsi parle Yahweh : Il naîtra un fils à la maison de David, du nom de Josias. Il immolera sur toi les prêtres des hauts lieux qui sacrifient sur toi, et l'on brûlera sur toi des ossements humains.” Et ce même jour, il donna un signe, disant : “Voici le signe que Yahweh a parlé : l'autel se fendra et la cendre qui est au-dessus se répandra.” Lorsque le roi Jéroboam entendit la parole que l'homme de Dieu avait criée contre l'autel, il étendit la main de dessus l'autel en disant : Saisissez-le ! Mais la main qu'il avait étendue contre le prophète devint raide et il ne put la retirer à lui. L'autel aussi se fendit et la cendre se répandit sur l'autel, selon le signe qu'avait donné le prophète parlant au nom de Yahweh. Le roi alors s'adressa en ces termes à l'homme de Dieu : “Apaise, je te prie, la face de Yahweh et intercède en ma faveur pour que ma main me soit rendue.” L'homme de Dieu apaisa la face de Yahweh : la main du roi lui fut rendue et elle redevint comme auparavant. Et le roi de dire à l'homme de Dieu : “Viens avec moi dans ma maison pour prendre des forces et je te donnerai un présent.” Mais l'homme de Dieu dit au roi : “Quand tu me donnerais la moitié de ton palais, je n'entrerais pas chez toi et je ne mangerais pas de pain ni ne boirais d'eau en ce lieu-ci, car Yahweh par sa parole m'a donné cet ordre : Tu ne mangeras pas de pain et tu ne boiras pas d'eau et tu ne reviendras pas par le chemin part lequel tu seras allé.” Et il s'en alla par un autre chemin, sans reprendre celui par lequel il était venu à Béthel. Or il y avait un vieux prophète qui demeurait à Béthel. Ses fils vinrent lui raconter tout ce qu'avait fait l'homme de Dieu ce jour-là et ils rapportèrent à leur père toutes les paroles qu'il avait dites au roi. Leur père leur dit : “Par quel chemin s'en est-il allé ?” Ses fils lui montrèrent le chemin par lequel s'en était allé l'homme de Dieu qui était venu de Juda. Il dit à ses fils : “Sellez-moi l'âne.” Quand ils eurent sellé l'âne, il monta dessus, et il s'en alla après l'homme de Dieu qu'il trouva assis sous le térébinthe. Il lui dit : “Es-tu l'homme de Dieu qui es venu de Juda ?” Il répondit : “C'est moi.” Et il lui dit : “Viens avec moi à la maison pour manger un peu de pain.” Il répondit : “Je ne puis pas revenir avec toi pour entrer chez toi, et je ne mangerai pas de pain ni ne boirai d'eau avec toi dans ce lieu-ci, car il m'a été dit par la parole de Yahweh : Tu ne mangeras pas de pain et tu ne boiras pas d'eau là ; tu ne reviendras pas par le chemin par lequel tu seras allé.” L'autre reprit : “Moi aussi je suis prophète comme toi, et un ange m'a parlé par la parole de Yahweh en disant : Ramène-le avec toi dans ta maison pour qu'il mange du pain et qu'il boive de l'eau.” Il lui mentait. Celui-ci s'en revint avec lui : il mangea du pain et il but de l'eau. Or, tandis qu'ils étaient assis à table, la parole de Dieu fut adressée au prophète qui l'avait ramené, et il cria à l'homme de Dieu qui était venu de Juda ces paroles : “Parce que tu as désobéi à la parole de Yahweh et que tu n'as pas observé l'ordre que t'avait donné Yahweh, ton Dieu, mais que tu es revenu et que tu as mangé du pain et bu de l'eau dans le lieu où il t'avait dit de ne pas manger de pain et de ne pas boire d'eau, ton cadavre n'entrera pas au sépulcre de tes pères.” Après que le prophète qu'il avait ramené eut mangé du pain et bu de l'eau, il sella l'âne pour lui. Celui-ci s'en étant allé, un lion le rencontra en chemin et le tua et son cadavre demeura étendu sur le chemin : l'âne resta à côté de lui et le lion se tenait aussi auprès du cadavre. Et voici que des gens qui passaient virent le cadavre étendu sur le chemin et le lion se tenant auprès du cadavre, et ils vinrent le dire dans la ville où habitait le vieux prophète. A cette nouvelle, le prophète qui l'avait ramené du chemin dit : “C'est l'homme de Dieu qui a été rebelle à l'ordre de Yahweh, et Yahweh l'a livré au lion qui l'a déchiré et tué, conformément à la parole que Yahweh lui avait dite.” Il dit à ses fils : “Sellez-moi l'âne.” Quand ils l'eurent sellé, il partit, et il trouva le cadavre étendu sur le chemin, et l'âne et le lion se tenant près du cadavre. Le lion n'avait pas dévoré le cadavre et il n'avait pas déchiré l'âne. Le prophète releva le cadavre de l'homme de Dieu : l'ayant mis sur l'âne, il le ramena et entra dans la ville du vieux prophète pour le pleurer et l'ensevelir. Il déposa le cadavre dans son propre sépulcre, et ils se lamentèrent sur lui : Hélas ! mon frère ! Puis, après l'avoir enseveli, il dit à ses fils : “Quand je serai mort, vous m'ensevelirez dans le sépulcre où l'homme de Dieu a été enseveli. Auprès de ses os, déposez mes os, afin que mes os restent intacts avec les siens. Car certainement s'accomplira la parole qu'il a criée de la part de Yahweh contre l'autel de Béthel et contre toutes les maisons des hauts lieux qui sont dans les villes de Samarie.” Après cet événement, Jéroboam ne se détourna pas de sa voie mauvaise. Il continua de créer des prêtres des hauts lieux pris parmi tout le peuple. Quiconque le désirait, il le consacrait et celui-ci devenait prêtre des hauts lieux. Cette conduite fut le péché de la maison de Jéroboam, et c'est pourquoi elle fut détruite et exterminée de dessus la face de la terre. Dans ce temps-là, Abia, fils de Jéroboam, tomba malade, et Jéroboam dit à sa femme : “Lève-toi, je te prie, déguise-toi pour qu'on ne sache pas que tu es la femme de Jéroboam, et va à Silo. Voici que là se trouve Ahias, le prophète, celui qui m'a dit que je serais roi sur ce peuple. Prends avec toi dix pains, des gâteaux et un vase de miel, et entre chez lui : il te dira ce qui doit arriver à l'enfant.” La femme de Jéroboam fit ainsi ; se levant, elle alla à Silo et entra chez Ahias. Ahias ne pouvait plus voir, car ses yeux étaient obscurcis par la vieillesse. Or Yahweh avait dit à Ahias : “Voici que la femme de Jéroboam vient pour obtenir de toi une parole au sujet de son fils, qui est malade : tu lui répondras de telle et telle manière.” Ahias entendit le bruit de ses pas au moment où elle franchissait la porte, et il lui dit : Entre, femme de Jéroboam ; pourquoi te fais-tu passer pour une autre ? Je suis chargé pour toi d'un dur message. Va dire à Jéroboam : “Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël ! Parce que je t'ai élevé du milieu du peuple, que je t'ai établi chef de mon peuple d'Israël et que j'ai arraché le royaume à la maison de David pour te le donner et que toi, loin d'être comme mon serviteur David, qui a gardé mes commandements et m’a suivi de tout son cœur en faisant uniquement ce qui est droit à mes yeux, tu as fait le mal plus que tous ceux qui ont été avant toi, tu es allé te faire d'autres dieux et des images de fonte pour m'irriter, et tu m'as rejeté derrière ton dos, à cause de cela, voici que je vais déchaîner le malheur contre la maison de Jéroboam. J'exterminerai tout homme appartenant à Jéroboam aussi bien esclave que libre en Israël, et je balaierai la maison de Jéroboam comme on balaie l'ordure, jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. Ceux de Jéroboam qui mourront dans la ville, les chiens les dévoreront ; et ceux qui mourront dans les champs, les oiseaux du ciel les dévoreront ; car Yahweh a parlé. “Et toi, lève-toi, rentre dans ta maison : dès que tes pieds entreront dans la ville, l'enfant mourra. Tout Israël le pleurera et on l'ensevelira : car c'est le seul de la maison de Jéroboam qui sera mis dans un sépulcre, parce qu'il est le seul de la maison de Jéroboam en qui se soit trouvé quelque chose de bon devant Yahweh, le Dieu d'Israël. “Yahweh se suscitera un roi qui exterminera la maison de Jéroboam en ce jour ; mais quoi ? dès maintenant ! Yahweh frappera aussi Israël, comme le roseau agité dans les eaux. Il enlèvera Israël de dessus ce bon pays qu'il avait donné à leurs pères, et il le dispersera au delà du fleuve, parce qu'ils se sont fait des idoles au mépris de Yahweh. Il livrera Israël à cause des péchés que Jéroboam a commis et qu'il a fait commettre à Israël.” La femme de Jéroboam se leva et partit. Elle arriva à Thersa et, comme elle franchissait le seuil de sa maison, l'enfant mourut. On l'ensevelit, et tout Israël le pleura, selon la parole que Yahweh avait dite par l'organe de son serviteur, le prophète Ahias. Le reste des actions de Jéroboam, comment il fit la guerre et comment il régna, voici que cela est écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël. Le temps que Jéroboam régna fut de vingt-deux ans, et il se coucha avec ses pères. Son fils Nadab régna à sa place. Roboam, fils de Salomon, régna en Juda. Il avait quarante et un ans lorsqu'il devint roi, et il régna dix-sept ans à Jérusalem, la ville que Yahweh avait choisie entre toutes les tribus d'Israël pour y mettre son nom. Sa mère s'appelait Naama, l'Ammonite. Juda fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh et, par les péchés qu'ils commirent, ils excitèrent sa jalousie plus que n'avaient fait leurs pères. Ils se bâtirent eux aussi des hauts lieux et des stèles et des aschéras, sur toute colline élevée et sous tout arbre touffu. Il y eut même des hiérodules dans le pays. Ils agirent selon toutes les abominations des nations que Yahweh avait chassées devant les enfants d'Israël. La cinquième année du règne de Roboam, Sésac, roi d'Egypte, monta contre Jérusalem. Il prit les trésors de la maison de Yahweh et les trésors de la maison du roi, et il emporta tout. Il prit les boucliers d'or qu'avait faits Salomon. A leur place le roi Roboam fit des boucliers d'airain, et il les remit aux mains des coureurs qui gardaient l'entrée de la maison du roi. Chaque fois que le roi allait à la maison de Yahweh, les coureurs les prenaient, et ils les rapportaient ensuite à la salle des coureurs. Le reste des actes de Roboam et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Il y eut toujours guerre entre Roboam et Jéroboam. Roboam se coucha avec ses pères dans la cité de David. Sa mère s'appelait Naama l'Ammonite. Son fils Abiam régna à sa place. La dix-huitième année du roi Jéroboam, fils de Nabat, Abiam devint roi de Juda. Il régna trois ans à Jérusalem. Sa mère se nommait Maacha, fille d'Abessalom. Il se livra à tous les péchés que son père avait commis avant lui, et son cœur ne fut point tout entier avec Yahweh, comme le cœur de David, son père. Mais, à cause de David, son père, Yahweh lui donna une lampe à Jérusalem en établissant son fils après lui et en laissant subsister Jérusalem. C'est que David avait fait ce qui est droit aux yeux de Yahweh et il ne s'était pas détourné durant sa vie entière de tout ce qu'il lui avait demandé, excepté dans l'affaire d’Urie le Hittite. Il y eut guerre entre lui et Jéroboam tant qu'il vécut. Le reste des actes d'Abiam et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Il y eut guerre entre Abiam et Jéroboam. Abiam se coucha avec ses pères et on l'ensevelit dans la cité de David. Asa, son fils, régna à sa place. La vingtième année de Jéroboam, roi d'Israël, Asa devint roi de Juda. Il régna quarante et un ans à Jérusalem. Sa mère se nommait Maacha, fille d'Abessalom. Asa fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh, comme David, son père. Il fit disparaître du pays les hiérodules et enleva toutes les idoles que ses pères avaient faites. Et même il destitua Maacha, sa mère, de la dignité de reine mère, parce qu'elle avait fait une idole abominable pour Astarté. Asa brisa l'idole abominable et la brûla dans le torrent du Cédron. Cependant les hauts lieux ne disparurent point, quoique le cœur d'Asa fût parfaitement à Yahweh durant toute sa vie. Il apporta à la maison de Yahweh les objets consacrés par son père et ceux qu'il avait lui-même consacrés, or, argent et vases. Il y eut guerre entre Asa et Baasa toute leur vie. Baasa, roi d'Israël, monta contre Juda, et il bâtit Rama, pour empêcher les gens d'Asa, roi de Juda, de sortir et de rentrer. Alors Asa prit tout l'argent et l'or qui étaient restés dans les trésors de la maison de Yahweh, ainsi que les trésors de la maison du roi, et il les remit entre les mains de ses serviteurs, qu'il envoya vers Benhadad, fils de Tabremon, fils de Hézion, roi de Syrie, qui habitait à Damas, pour dire : Qu'il y ait alliance entre moi et toi, comme entre mon père et ton père. Voici que je t'envoie en présent de l'argent et de l'or : va, romps ton alliance avec Baasa, roi d'Israël, afin qu'il s'éloigne de moi. Benhadad écouta le roi Asa et, envoyant les chefs de ses troupes contre les villes d'Israël, il battit Ahion, Dan, Abel-Beth Maacha, et tout Cénéreth, avec tout le pays de Nephtali. A cette nouvelle, Baasa cessa de bâtir Rama et il resta à Thersa. Le roi Asa fit convoquer tout Juda, sans excepter personne : ils emportèrent les pierres et le bois avec lesquels Baasa construisait Rama, et le roi Asa s'en servit pour bâtir Gabaa de Benjamin et Maspha. Le reste de tous les actes d'Asa, tous ses exploits, tout ce qu'il a fait et toutes les villes qu'il a bâties, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Toutefois, au temps de sa vieillesse, il eut les pieds malades. Asa se coucha avec ses pères et il fut enseveli avec ses pères dans la cité de David, son père. Josaphat, son fils, régna à sa place. Nadab, fils de Jéroboam, devint roi d'Israël la deuxième année d'Asa, roi de Juda, et il régna deux ans sur Israël. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, en marchant dans la voie de son père et dans le péché qu'il avait fait commettre à Israël. Baasa, fils d'Ahias, de la tribu d'Issachar, conspira contre lui et il le frappa à Gebbéthon. Baasa le mit à mort, la troisième année d'Asa, roi de Juda, et il devint roi à sa place. Lorsqu'il fut devenu roi, il frappa toute la maison de Jéroboam, sans laisser personne de Jéroboam, jusqu'à l'exterminer, selon la parole que Yahweh avait dite par l'organe de son serviteur Ahias le Silonite, à cause des péchés que Jéroboam avait commis et qu'il avait fait commettre à Israël, irritant ainsi Yahweh, le Dieu d'Israël. Le reste des actes de Nadab et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Il y eut guerre entre Asa et Baasa, roi d’Israël, toute leur vie. La troisième année d'Asa, roi de Juda, Baasa, fils d'Ahias, devint roi sur tout Israël, à Thersa, vingt-quatre ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, et il marcha dans la voie de Jéroboam et dans le péché qu'il avait fait commettre à Israël. La parole de Yahweh fut adressée à Jéhu, fils de Hanani, contre Baasa, en ces termes : “Parce que je t'ai élevé de la poussière et que je t'ai établi chef de mon peuple d'Israël, mais que tu as marché dans la voie de Jéroboam et que tu as fait pécher mon peuple d'Israël pour m'irriter par leurs péchés, voici que je vais balayer Baasa et sa maison, et je rendrai ta maison semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nabat. Celui de la maison de Baasa qui mourra dans la ville, les chiens le dévoreront ; et celui qui mourra dans les champs, les oiseaux du ciel le dévoreront.” Le reste des actes de Baasa, tout ce qu'il a fait, et ses exploits, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Baasa se coucha avec ses pères et il fut enseveli à Thersa. Ela, son fils, régna à sa place. C'est aussi par l'organe du prophète Jéhu, fils de Hanani, que la parole de Yahweh fut adressée à Baasa et à sa maison, d'abord à cause de tout le mal qu'il avait fait aux yeux de Yahweh pour l'irriter par les œuvres de ses mains en devenant comme la maison de Jéroboam, puis parce qu'il avait exterminé celle-ci. La vingt-sixième année d'Asa, roi de Juda, Ela, fils de Baasa, devint roi d'Israël à Thersa, deux ans. Son serviteur Zambri, chef de la moitié des chars, conspira contre lui. Ela était à Thersa, buvant et s'enivrant dans la maison d'Arsa, maître du palais, à Thersa, quand Zambri entra, le frappa et le tua, la vingt-septième année d'Asa, roi de Juda, et il régna à sa place. Lorsqu'il fut devenu roi et se fut assis sur le trône, il frappa toute la maison de Baasa, sans épargner aucun descendant mâle, ni aucun de ses parents et amis. Zambri extermina ainsi toute la maison de Baasa, conformément à la parole que Yahweh avait adressée à Jéhu, à cause de tous les péchés que Baasa et son fils Ela avaient commis et qu'ils avaient fait commettre à Israël, en irritant Yahweh, le Dieu de leurs pères par leurs idoles. Le reste des actes d'Ela et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? La vingt-septième année d'Asa, roi de Juda, Zambri régna sept jours à Thersa. L'armée assiégeait alors Gébbéthon, qui appartenait aux Philistins. Quand l'armée des assiégeants apprit que Zambri avait conspiré et que même il avait tué le roi, tout Israël proclama le chef de l'armée, Amri, comme roi d'Israël, ce jour-là même, dans le camp. Amri et tout Israël avec lui montèrent de Gébbéthon et assiégèrent Thersa. Lorsqu'il vit la ville prise, Zambri se retira dans la citadelle du palais royal et brûla sur lui le palais. Il mourut ainsi, à cause des péchés qu'il avait commis en faisant ce qui est mal aux yeux de Yahweh, et en marchant dans la voie de Jéroboam et dans le péché qu'il avait fait commettre à Israël. Le reste des actes de Zambri et le complot qu'il forma, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Le peuple d'Israël se divisa alors en deux parties : une moitié du peuple suivait Thebni, fils de Gineth, pour le faire roi, et l'autre moitié suivait Omri. Le parti qui suivait Omri l'emporta sur celui qui suivait Thebni, fils de Gineth. Thebni mourut, et Omri fut roi. La trente et unième année d'Asa, roi de Juda, Omri devint roi d'Israël et il régna douze ans. Après avoir régné six ans à Thersa, il acheta de Somer la colline de Samarie pour deux talents d'argent ; puis il bâtit sur la colline, et il donna à la ville qu'il avait bâtie le nom de Samarie, du nom de Somer, maître de la colline. Omri fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh et il fut pire que tous ses prédécesseurs. Il marcha en tout dans les voies de Jéroboam, fils de Nabat, et dans les péchés qu'il avait fait commettre à Israël en irritant Yahweh par leurs idoles. Le reste des actes d'Omri et ce qu'il a fait et les exploits qu'il a accomplis, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Omri se coucha avec ses pères et il fut enseveli à Samarie. Achab, son fils, régna à sa place. Achab, fils d'Omri, devint roi d'Israël la trente-huitième année d'Asa, roi de Juda, et Achab, fils d'Omri, régna sur Israël, à Samarie, vingt-deux ans. Achab, fils d'Omri, fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh plus que tous ses prédécesseurs. Comme si c'était trop peu de marcher dans les péchés de Jéroboam, fils de Nabat, il prit pour femme Jézabel, fille d'Ethbaal, roi des Sidoniens, et il alla servir Baal et se prosterna devant lui. Il éleva un autel à Baal dans le temple de Baal qu'il bâtit à Samarie. Achab fit aussi l'aschéra. Achab fit encore plus pour irriter Yahweh, le Dieu d'Israël, que tous les rois d'Israël qui l'avaient précédé. De son temps, Hiel de Béthel bâtit Jéricho : il en jeta les fondements au prix d'Abiram, son premier-né, et il en posa les portes au prix de Segub, son plus jeune fils, selon la parole que Yahweh avait prononcée par l'organe de Josué, fils de Nun. Elie le Thesbite, de Thesbéh de Galaad, dit à Achab : “Vive Yahweh, le Dieu d'Israël, devant qui je me tiens ! Il n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, si ce n'est à ma parole.” Puis la parole de Yahweh fut adressée en ces termes à Elie : “Pars d'ici, dirige-toi vers l'Orient, et cache-toi au torrent de Carith, qui est à l'est du Jourdain. Tu boiras au torrent et j'ai commandé aux corbeaux de te nourrir.” Il partit donc et fit selon la parole de Yahweh. Il alla s'établir au torrent de Carith, qui est à l'est du Jourdain. Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, du pain et de la viande le soir, et il buvait de l'eau du torrent. Au bout d'un certain temps, le torrent fut à sec, car il n'y avait pas eu de pluie dans le pays. Alors la parole de Yahweh lui fut adressée en ces termes : “Lève-toi, va à Sarephta, qui appartient à Sidon, et tu y demeureras : voici que j'ai ordonné à une veuve de te nourrir.” Il se leva pour aller à Sarephta. Il arriva à la porte de la ville : or il y avait là une femme veuve qui ramassait du bois. Il l'appela et lui dit : “Apporte-moi, je te prie, un peu d'eau dans un vase pour que je boive.” Comme elle allait lui en chercher, il l'appela et lui dit : “Apporte-moi, je te prie, un morceau de pain dans ta main.” Elle répondit : “Vive Yahweh, ton Dieu ! Je n'ai rien de cuit, je n'ai qu'une poignée de farine dans un pot et un peu d'huile dans une cruche, et voici que je ramasse deux morceaux de bois afin qu'en rentrant je prépare cela pour moi et pour mon fils : nous mangerons et puis nous mourrons ! ” Elie lui dit : “Ne crains point ! rentre faire comme tu as dit ; seulement prépare-moi d'abord avec cela une petite galette, que tu m'apporteras, et tu en feras ensuite pour toi et pour ton fils. Car ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël : Le pot de farine ne s'épuisera pas et la cruche d'huile ne diminuera pas jusqu'au jour où Yahweh fera tomber la pluie sur la face du sol.” Elle s'en alla et fit selon la parole d'Elie. Et elle eut de quoi manger, elle et lui et les siens, de longs jours : le pot de farine ne s'épuisa pas et la cruche d'huile ne diminua pas, selon la parole que Yahweh avait dite par l'organe d’Elie. Il arriva dans la suite que le fils de cette femme, maîtresse de la maison, tomba malade, et son mal s'aggrava beaucoup au point qu'il ne lui restait plus de souffle. Elle dit alors à Elie : “Qu'ai-je à faire avec toi, homme de Dieu ? Es-tu venu chez moi pour rappeler le souvenir de mon iniquité et pour faire mourir mon fils ?” Il lui répondit : “Donne-moi ton fils” ; et, le prenant de son sein, il le monta à la chambre haute où il demeurait et il le coucha sur son lit. Puis il invoqua Yahweh en disant : “Yahweh, mon Dieu, auriez-vous encore affligé cette veuve chez laquelle je demeure, jusqu'à faire mourir son fils ?” Il s'étendit alors sur l'enfant trois fois, en invoquant Yahweh et en disant : “Yahweh, mon Dieu, je vous en prie, que l'âme de cet enfant revienne au dedans de lui !” Yahweh écouta la voix d’Elie : l'âme de l'enfant revint au dedans de lui et il reprit vie. Elie, prenant l'enfant, le descendit de la chambre haute à la maison, et il le rendit à sa mère en disant : Vois, ton fils est vivant. Et la femme de dire à Elie : Je sais maintenant que tu es un homme de Dieu et que Dieu parle vraiment par ta bouche. Après de longs jours, la parole de Dieu fut adressée à Elie, la troisième année, en ces termes : “Va, présente-toi devant Achab, et je ferai tomber la pluie sur la face du sol.” Et Elie partit pour se présenter devant Achab. Or la famine était grande à Samarie. Achab appela Abdias, l'intendant du palais. Abdias craignait beaucoup Yahweh : lorsque Jézabel massacrait les prophètes de Yahweh, Abdias en prit cent, les cacha, cinquante par cinquante dans des cavernes et les nourrit de pain et d'eau. Achab dit à Abdias : “Va par le pays vers toutes les sources d'eau et vers tous les torrents : peut-être se trouvera-t-il de l'herbe, et nous sauverons ainsi les chevaux et les mulets et nous n’aurons pas à abattre le bétail.” Ils se partagèrent le pays pour le parcourir : Achab s'en alla d'un côté par un chemin, et Abdias s'en alla de son côté par un autre chemin. Comme Abdias était en route, voici Elie venir à sa rencontre. Il le reconnut et il se prosterna sur sa face en disant : “Est-ce bien toi, mon seigneur Elie ?” Il lui répondit : “C'est moi ! Va dire à ton maître : Voici Elie.” Mais Abdias de dire : “Quel péché ai-je commis, que tu livres ton serviteur entre les mains d'Achab pour qu'il me fasse mourir ? Yahweh, ton Dieu, est vivant ! Il n'y a ni nation ni royaume où mon maître n'ait envoyé pour te chercher ; et quand on disait : Il n'est pas ici, il faisait jurer la nation et le royaume qu'on ne t'avait pas trouvé. Et maintenant tu me dis : Va dire à ton maître : Voici Elie ! Et lorsque je t'aurai quitté, l'Esprit de Yahweh te transportera je ne sais où ; et j'irai informer Achab qui, ne te trouvant pas, me tuera. Or ton serviteur craint Yahweh dès sa jeunesse. N'a-t-on pas dit à mon seigneur ce que j'ai fait quand Jézabel massacrait les prophètes de Yahweh, comment j'ai caché cent des prophètes de Yahweh, cinquante par cinquante, dans des cavernes, et les ai nourris de pain et d'eau ? Et maintenant tu dis : Va dire à ton maître : Voici Elie ! Il me tuera.” Mais Elie dit : “Yahweh des armées, devant qui je me tiens, est vivant ! Aujourd'hui je me présenterai devant Achab.” Abdias alla donc à la rencontre d'Achab pour l'informer, et Achab vint au-devant d'Elie. Dès qu'Achab aperçut Elie, il lui dit : “Te voilà perturbateur d'Israël !” Il répondit : “Ce n'est pas moi qui trouble Israël, mais toi et la maison de ton père, car vous avez abandonné les commandements de Yahweh et tu es allé après les Baals. Maintenant, envoie rassembler tout Israël auprès de moi, à la montagne du Carmel, ainsi que les quatre cent cinquante prophètes de Baal (et les quatre cents d’Astarté) qui mangent de la table de Jézabel.” Achab envoya des messagers vers tous les enfants d'Israël et rassembla les prophètes à la montagne du Carmel. Alors Elie s'approcha de tout le peuple et dit : “Jusqu'à quand clocherez-vous des deux côtés ? Si Yahweh est Dieu, allez après lui ; si c'est Baal, allez après lui !” Le peuple ne répondit rien. Et Elie dit au peuple : “Je suis resté seul des prophètes de Yahweh, et il y a quarte cent cinquante prophètes de Baal. Que l'on nous donne deux taureaux. Qu'ils choisissent pour eux l'un des taureaux, qu'ils le dépècent et qu'ils le placent sur le bois, sans y mettre le feu. Et moi je préparerai l'autre taureau et je le placerai sur le bois, sans y mettre le jeu. Puis, invoquez le nom de votre dieu, et moi j'invoquerai le nom de Yahweh. Le dieu qui répondra par le feu, celui-là est Dieu ! ” Tout le peuple répondit : “C'est bien !” Elie dit ensuite aux prophètes de Baal : “Choisissez pour vous l'un des taureaux et préparez-le les premiers, car vous êtes les plus nombreux ; et invoquez le nom de votre dieu, mais ne mettez pas le feu.” Ils prirent le taureau qu'on leur donna et ils le préparèrent. Puis ils invoquèrent le nom de Baal depuis le matin jusqu'à midi en disant : “Baal, exaucez-nous !” Mais il n'y eut ni voix ni réponse. Et ils dansaient en pliant le genou devant l'autel qu'ils avaient fait. Quand il fut midi, Elie se mit à se moquer d'eux, disant : “Criez plus fort, car c'est un dieu ! Il est en méditation, ou il a des affaires, ou bien il est en voyage ; peut-être qu'il dort, et il se réveillera ! ” Ils crièrent alors à haute voix, et ils se firent des incisions, selon leur coutume, avec des épées et avec des lances, jusqu'à ce qu'ils fussent couverts de sang. Lorsque midi fut passé, ils se livrèrent à leurs transports jusqu'au moment où l'on offre l'oblation. Mais il n'y eut ni voix ni réponse ni aucun signe d'attention. Alors Elie dit à tout le peuple : “Approchez-vous de moi.” Et tout le peuple s'approcha. Il rétablit l'autel de Yahweh, qui avait été détruit. Prenant douze pierres, selon le nombre des tribus des fils de Jacob, auquel la parole de Dieu avait été adressée en ces termes : Israël sera ton nom, il bâtit avec ces pierres un autel au nom de Yahweh. Puis il fit un fossé d'une capacité d'environ deux mesures de semence, tout autour de l'autel ; il disposa le bois, coupa le taureau en morceaux et les mit sur le bois, et il dit : “Remplissez quatre cruches d'eau et versez-les sur l'holocauste et sur le bois.” Il dit : “Faites-le une seconde fois” ; et ils le firent une seconde fois. Il dit : “Une troisième fois” ; et ils le firent une troisième fois. Et les eaux ruisselèrent tout autour de l'autel. Il fit aussi remplir d'eau le fossé. A l'heure où l'on offre l'holocauste, le prophète Elie s'avança et dit : “Yahweh, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, que l'on sache aujourd'hui que vous êtes Dieu en Israël, que je suis votre serviteur et que c'est sur votre parole que j'ai fait tout ceci. Exaucez-moi, Yahweh, exaucez-moi ! et que le peuple reconnaisse que vous, Yahweh, vous êtes Dieu, et que c'est vous qui ramenez leur cœur.” Alors le feu de Yahweh tomba, et il consuma l'holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il absorba l'eau qui était dans le fossé. A cette vue tout le peuple se prosterna à terre en disant : C'est Yahweh qui est Dieu ! c'est Yahweh qui est Dieu ! Et Elie leur dit : “Saisissez les prophètes de Baal, sans qu'il s'en échappe un seul.” Ils les saisirent, et Elie les fit descendre au torrent du Cison, où il les mit à mort. Elie dit à Achab : “Monte, mange et bois, car j'entends la voix du bruit de la pluie.” Achab monta pour manger et pour boire. Quant à Elie, il monta au sommet du Carmel et, se penchant à terre, il mit son visage entre ses genoux. Puis il dit à son serviteur : “Monte, je te prie, regarde du côté de la mer.” Il monta, regarda et dit. “Il n'y a rien.” Elle dit : “Retourne sept fois.” A la septième fois, il dit : “Voici un petit nuage, comme la paume de la main d'un homme, qui monte de la mer. Et Elie dit : “Monte dire à Achab : Attelle et descends, pour que la pluie ne te surprenne pas.” En peu d'instants, le ciel fut obscurci par les nuages et le vent, et il tomba une forte pluie. Achab monta sur son char pour s'en aller à Jezraël. Et la main de Yahweh fut sur Elie : il se ceignit les reins et courut devant Achab, jusqu'à l'entrée à Jezraël. Achab rapporta à Jézabel tout ce qu'Elie avait fait et comment il avait tué tous les prophètes par l'épée. Jézabel alors envoya un messager à Elie pour lui dire : “Que les dieux m'accablent des plus grands maux et en ajoutent d'autres encore, si demain à cette heure je n'ai pas fait de ta vie comme de la vie de chacun d'eux !” Saisi de crainte, il se hâta de s'en aller pour sauver sa vie. Il arriva à Bersabée, qui appartient à Juda, et il laissa là son serviteur. Pour lui, il s'avança dans le désert, le chemin d'une journée. Arrivé là, il s’assit sous un genêt, et il demanda la mort, en disant : “C'est assez ! Maintenant, Yahweh, prends ma vie, car je ne suis pas meilleur que mes pères.” Il se coucha et s'endormit sous le genêt. Et voici qu'un ange du ciel le toucha et lui dit : “Lève-toi, mange !” Il regarda, et voici près de sa tête une galette cuite sur les pierres chauffées, et une cruche d'eau. Il mangea et but, et de nouveau il se coucha. L'ange revint une seconde fois et il le toucha en disant : “Lève-toi, mange ! car le chemin est trop long pour toi.” Il se leva, mangea et but, et il marcha par la force de cet aliment quarante jours et quarante nuits, jusqu'à la montagne de Dieu, l'Horeb. Là, il entra dans la grotte et y demeura. Et voici que la parole de Dieu lui fut adressée : “Que fais-tu ici, Elie ?” Il répondit : “Je brûle de zèle pour Yahweh le Dieu des armées, car les enfants d'Israël ont abandonné votre alliance, ils ont renversé vos autels, et tué par l'épée vos prophètes : je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie.” Yahweh lui dit : “Sors, et tiens-toi dans la montagne devant Yahweh.” Et voici Yahweh passer. Et il y eut devant Yahweh un vent fort et violent qui fendait les montagnes et brisait les rochers : Yahweh n'était pas dans le vent. Après le vent, un tremblement de terre : Yahweh n'était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, le feu : Yahweh n'était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger. Quand Elie l'entendit, il s'enveloppa le visage de son manteau et, étant sorti, il se tint à l'entrée de la caverne. Et voici qu'une voix lui dit : “Que fais-tu ici, Elie ?” Il répondit : “J'ai brûlé de zèle pour Yahweh, le Dieu des armées : car les enfants d'Israël ont abandonné votre alliance, ils ont renversé vos autels et tué par l'épée vos prophètes ; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie.” Yahweh lui dit : “Va, reprends ton chemin par le désert jusqu'à Damas. Quand tu seras arrivé, tu oindras Hazaël pour roi sur la Syrie ; tu oindras Jéhu, fils de Namsi, pour roi sur Israël, et tu oindras Elisée, fils de Saphat, d'Abel-Mehula, pour prophète à ta place. Celui qui échappera à l'épée de Hazaël, Jéhu le fera mourir, et celui qui échappera à l'épée de Jéhu, Elisée le fera mourir. Mais je laisserai en Israël sept mille hommes, tous ceux qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal, tous ceux dont la bouche ne l'a point baisé.” Etant parti de là, il trouva Elisée, fils de Saphat, qui labourait : il avait douze paires de bœufs devant lui, et lui-même labourait avec la douzième. Elie s'avança vers lui et jeta sur lui son manteau. Abandonnant ses bœufs, il courut vers Elie et dit : “Permets-moi d'embrasser mon père et ma mère, puis je te suivrai.” Il lui dit : “Va, retourne, car que t'ai-je fait ?” Elisée, l'ayant quitté, prit la paire de bœufs, les immola et avec l'attelage il fit cuire leur chair, qu'il donna en repas au peuple. Puis il se leva pour suivre Elie et il se mit à son service. Benhadad, roi de Syrie, rassembla toute son armée : il avait avec lui trente-deux rois, des chevaux et des chars. Il monta pour mettre le siège devant Samarie et il l'attaqua. Il envoya des messagers dans la ville, vers Achab, roi d'Israël, pour lui dire : “Ainsi parle Benhadad : ton argent et ton or sont à moi ; tes femmes et tes enfants les plus beaux sont à moi.” Le roi d'Israël répondit en ces termes : “Comme tu l'as dit, mon seigneur le roi : je t'appartiens, moi et tout ce qui est à moi.” Les messagers revinrent et dirent : “Ainsi parle Benhadad. Je t'ai envoyé dire : tu me livreras ton argent et ton or, tes femmes et tes enfants. Eh bien ! lorsque demain, à cette heure, j'enverrai mes serviteurs vers toi, ils fouilleront ta maison et les maisons de tes serviteurs, et tout ce qu'il y aura de précieux à leurs yeux, ils le prendront de leurs mains et ils l'emporteront.” Le roi d'Israël convoqua tous les anciens du pays et il leur dit : “Reconnaissez et voyez que cet homme ne cherche qu'à nuire, car il m'avait fait demander mes femmes et mes enfants, mon argent et mon or, et je n'avais pas refusé.” Tous les anciens et tout le peuple lui dirent : “Ne l'écoute pas et ne consens pas.” Il répondit alors aux messagers de Benhadad : “Dites à mon seigneur le roi : Tout ce que tu as envoyé demander à ton serviteur la première fois, je le ferai ; mais quant à ceci, je ne puis le faire.” Les messagers s'en allèrent et rapportèrent la réponse. Benhadad envoya lui dire : “Que les dieux m'accablent des plus grands maux et en ajoutent d'autres encore, si la poussière de Samarie suffit pour remplir la main du peuple qui me suit !” Le roi d'Israël répondit en ces termes : “Que celui qui ceint son armure ne se glorifie pas comme celui qui la dépose !” En entendant ces paroles, Benhadad, qui était à boire avec les rois sous les tentes, dit à ses serviteurs : “Prenez vos positions !” Et ils prirent leurs positions contre la cité. Or voici qu'un prophète s'approcha d'Achab, roi d'Israël, et lui dit : “Ainsi parle Yahweh. Vois-tu toute cette grande multitude ? Voici que je la livre entre tes mains aujourd'hui même. Tu sauras ainsi que je suis Yahweh.” Achab lui demanda : “Par qui ?” Il répondit : “Ainsi parle Yahweh : “Par les serviteurs des chefs de provinces.” Achab dit : “Qui engagera le combat ?” Et il répondit : “Toi.” Il passa donc en revue les serviteurs des chefs des provinces : il y en eut deux cent trente-deux. Après eux, il passa en revue tout le peuple, tous les enfants d'Israël : sept mille. Ils firent une sortie à midi. Benhadad était à boire et à s'enivrer sous les tentes, lui et les trente-deux rois ses auxiliaires. Les serviteurs des chefs de provinces sortirent les premiers. Benhadad envoya des gens qui lui firent ce rapport : “Des hommes sont sortis de Samarie.” Il dit : “S'ils viennent pour la paix, prenez-les vivants ; s'ils sortent pour le combat, prenez-les vivants.” Lorsque les serviteurs des chefs des provinces furent sortis de la ville avec l'armée qui les suivait, ils frappèrent chacun son homme, et les Syriens s'enfuirent, poursuivis par Israël. Benhadad, roi de Syrie, se sauva sur un cheval, avec ses cavaliers. Le roi d’Israël sortit, frappa les chevaux et les chars, et infligea aux Syriens une grande défaite. Alors le prophète s'approcha du roi et lui dit : “Va, fortifie-toi, et tâche de voir ce que tu as à faire, car au retour de l'année le roi de Syrie montera contre toi.” Les serviteurs du roi de Syrie lui dirent : “Leurs dieux sont des dieux de montagnes : c'est pour cela qu'ils l'ont emporté sur toi. Mais si nous les combattons dans la plaine, sûrement nous l'emporterons sur eux. Fais aussi ceci : ôte les rois chacun de son poste et mets des chefs à leur place, et forme-toi une armée égale à celle que tu as perdue, avec autant de chevaux et de chars. Puis, combattons-les dans la plaine, et sûrement nous l'emporterons sur eux.” Il écouta leur conseil et il fit ainsi. Au retour de l'année, Benhadad passa en revue les Syriens et il monta à Aphec pour combattre Israël. Les enfants d'Israël furent aussi passés en revue : ils reçurent des vivres et ils s'avancèrent à la rencontre des Syriens. Les enfants d'Israël campèrent vis-à-vis d'eux, semblables à deux troupeaux de chèvres, tandis que les Syriens remplissaient la plaine. Un homme de Dieu s'approcha et dit au roi d'Israël : “Ainsi parle Yahweh. Parce que les Syriens ont dit que Yahweh est un dieu des montagnes et non un dieu des vallées, je livrerai entre tes mains toute cette grande multitude, et vous saurez que je suis Yahweh.” Ils campèrent sept jours en face les uns des autres. Le septième jour, le combat s'engagea, et les enfants d'Israël tuèrent aux Syriens cent mille hommes de pied en un jour. Le reste s'enfuit dans la ville d'Aphec et la muraille tomba sur vingt-sept mille hommes qui restaient. Benhadad s'était enfui et il allait dans la ville de chambre en chambre. Ses serviteurs lui dirent : Voici, nous avons entendu que les rois de la maison d'Israël sont des rois cléments. Permets que nous mettions des sacs sur nos reins et la corde au cou et que nous sortions vers le roi d'Israël : peut-être te laissera-t-il la vie sauve. Ils ceignirent donc de sacs leurs reins et, la corde au cou, ils se rendirent auprès du roi d'Israël et ils dirent : “Ton serviteur Benhadad dit : Je t'en prie, que ma vie soit sauve !” Il répondit : “S'il est encore en vie, il est mon frère.” Ces hommes tirèrent de là un bon présage et se hâtant de le prendre au mot, ils dirent : “Benhadad est ton frère.” Il reprit : “Allez, amenez-le.” Benhadad vint donc vers lui et il le fit monter sur son char. Benhadad lui dit : “Je te rendrai les villes que mon père a prises à ton père, et tu établiras pour toi des marchés à Damas, comme mon père en avait établi en Samarie.” - “Et moi, je te laisserai aller, moyennant un traité d'alliance.” Il fit donc alliance avec lui et le laissa aller. Un homme d'entre les fils des prophètes dit à son compagnon : “Frappe-moi, je te prie.” L'autre refusa de le frapper. Il lui dit alors : “Parce que tu n'as pas écouté la parole de Yahweh, voici que, dès que tu m'auras quitté, le lion te frappera.” L'autre était à peine parti d'auprès de lui que, le lion le rencontra et le tua. Il trouva un autre homme et lui dit : “Frappe-moi, je te prie.” L'homme le frappa fortement et le blessa. Le prophète alors alla se placer sur le passage du roi, en se déguisant au moyen d'un bandeau sur les yeux. Lorsque le roi passa, il se mit à crier vers le roi : “Ton serviteur s'était avancé au milieu du combat, quand voici que quelqu'un vient et m'amène un homme en disant : Garde cet homme : s'il vient à s'échapper, ta vie répondra pour sa vie, ou tu payeras un talent d'argent. Et pendant que ton serviteur agissait çà et là, l'homme disparut.” Le roi d'Israël dit : “C'est ton jugement que tu as prononcé toi-même !” Il se hâta alors d'ôter le bandeau de dessus ses yeux, et le roi d'Israël reconnut que c'était un des prophètes. Il dit au roi : “Ainsi parle Yahweh. Parce que tu as laissé échapper de ta main l'homme que j'avais voué à l'anathème, ta vie répondra pour sa vie et ton peuple pour son peuple.” Le roi d'Israël s'en alla chez lui, sombre et irrité, et il vint à Samarie. Après ces événements, vers le même temps, il arriva que, Naboth de Jezraël ayant une vigne à Jezraël, près du palais d'Achab, roi de Samarie, Achab lui parla en ces termes : “Donne-moi ta vigne, je te prie, afin qu'elle me serve de jardin potager, car elle est tout à côté de ma maison. Je te donnerai à la place une vigne meilleure, ou, si tu préfères, je te donnerai de l'argent, pour sa valeur.” Naboth répondit à Achab : “Que Yahweh me garde de te donner l'héritage de mes pères !” Achab rentra dans sa maison, sombre et irrité à cause de cette parole que lui avait dite Naboth de Jezraël : “Je ne te donnerai pas l'héritage de mes pères.” Il se coucha sur son lit, détourna le visage et ne mangea pas. Sa femme Jézabel vint auprès de lui et lui dit : “Pourquoi ton esprit est-il sombre, et ne manges-tu pas ?” Il lui répondit : “C'est que j'ai parlé à Naboth de Jezraël et je lui ai dit : Donne-moi, je te prie, ta vigne pour de l'argent ou, si tu préfères, je te donnerai une autre vigne à la place. Mais il a dit : Je ne te donnerai pas ma vigne.” Jézabel, sa femme, lui dit : “Est-ce toi, maintenant, qui exerces la royauté sur Israël ? Lève-toi, mange, et que ton cœur se réjouisse : je te donnerai, moi, la vigne de Naboth de Jezraël.” Elle écrivit alors au nom d'Achab des lettres qu'elle scella du sceau du roi, et elle envoya ces lettres aux anciens et aux nobles qui étaient dans la ville et qui habitaient avec Naboth. Voici ce qu'elle disait dans ces lettres : “Publiez un jeûne ; placez Naboth en avant du peuple, et mettez en face de lui deux hommes pervers qui porteront témoignage contre lui en disant : Tu as béni Dieu et le roi. Puis faites-le sortir, lapidez-le et qu'il meure.” Les gens de la ville de Naboth, les anciens et les nobles qui habitaient avec lui, firent selon ce que Jézabel leur avait mandé, selon qu'il était écrit dans les lettres qu'elle leur avait envoyées. Ils publièrent un jeûne, ils placèrent Naboth en tête du peuple, et les deux hommes pervers vinrent se mettre en face de lui. Ces hommes pervers portèrent témoignage contre Naboth devant le peuple en disant : “Naboth a béni Dieu et le roi.” Puis ils le menèrent hors de la ville, ils le lapidèrent, et il mourut. Alors ils envoyèrent dire à Jézabel : Naboth a été lapidé et il est mort. Aussitôt que Jézabel eut appris la lapidation et la mort de Naboth, elle dit à Achab : “Lève-toi, prends possession de la vigne de Naboth de Jezraël, qui avait refusé de te la céder pour de l'argent : car Naboth n'est plus en vie, mais il est mort.” Dès qu'il apprit la mort de Naboth, Achab se leva pour descendre à la vigne de Naboth de Jezraël afin d'en prendre possession. La parole de Yahweh fut adressée à Elie le Thesbite en ces termes : Lève-toi, descends à la rencontre d'Achab, roi d'Israël, qui règne à Samarie : le voilà dans la vigne de Naboth, où il est descendu pour en prendre possession. Tu lui parleras en ces termes : Ainsi parle Yahweh. Tu as donc tué et tu as en outre pris un héritage ?” Et tu poursuivras en ces termes : “Ainsi parle Yahweh. Au lieu même où les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront ton sang, à toi aussi.” Et Achab dit : “Tu m'as donc trouvé, ô mon ennemi ?” Il répondit : “Je t'ai trouvé, parce que tu t'es vendu pour faire ce qui est mal aux yeux de Yahweh. Voici que je ferai venir le malheur contre toi. Je te balayerai : j'exterminerai tout homme de la famille d'Achab, qu'il soit esclave ou libre en Israël, et je rendrai ta maison semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nabat, et à la maison de Baasa, fils d'Ahias, parce que tu as provoqué ma colère et que tu as fait pécher Israël.” Yahweh parla aussi contre Jézabel en ces termes : “les chiens dévoreront Jézabel près du rempart de Jezraël. S'il meurt quelqu'un d'Achab dans la ville, les chiens le dévoreront, et s'il meurt dans les champs, les oiseaux du ciel le dévoreront.” Il n'y a eu vraiment personne qui se soit vendu comme Achab pour faire ce qui est mal aux yeux de Yahweh, parce que Jézabel, sa femme, l'excitait. Il commit de grandes abominations en allant après les idoles, imitant en tout les Amorrhéens que Yahweh chassa devant les enfants d'Israël. Lorsqu'il eut entendu les paroles d'Elie, Achab déchira ses vêtements, mit un sac sur son corps et jeûna ; il couchait avec le sac et il marchait lentement. Alors la parole de Dieu fut adressée à Elie le Thesbite, en ces termes : “As-tu vu comment Achab s'est humilié devant moi ? Parce qu'il s'est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le malheur durant sa vie : c'est du temps de son fils que je ferai venir le malheur sur sa maison.” Trois ans passèrent sans qu'il y eût guerre entre la Syrie et Israël. La troisième année, Josaphat, roi de Juda, descendit auprès du roi d'Israël. Le roi d'Israël dit à ses serviteurs : “Savez-vous que Ramoth de Galaad est à nous ? Et nous ne faisons rien pour la reprendre de la main du roi de Syrie !” Et il dit à Josaphat : “Viendras-tu avec moi attaquer Ramoth de Galaad ?” Josaphat répondit au roi d'Israël : “Il en est de moi comme de toi, de mon peuple comme de ton peuple, de mes chevaux comme de tes chevaux.” Puis Josaphat dit au roi d'Israël : “Consulte maintenant, je te prie, la parole de Yahweh.” Le roi d'Israël assembla les prophètes, au nombre d'environ quatre cents hommes, et leur dit : “Irai-je attaquer Ramoth de Galaad, ou dois-je m'abstenir ?” Ils répondirent : “Monte, et le Seigneur la livrera entre les mains du roi.” Mais Josaphat dit : “N'y a-t-il pas encore ici quelque prophète de Yahweh, par qui nous puissions le consulter ?” Le roi d'Israël répondit à Josaphat : “Il y a encore ici un homme par qui consulter Yahweh, mais je le déteste, car il ne prophétise à mon sujet que du mal, non du bien, Michée, fils de Jemla.” Et Josaphat dit : “Que le roi ne parle pas ainsi !” Le roi d'Israël appela donc un eunuque et lui dit : “Va vite chercher Michée, fils de Jemla.” Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, siégeaient chacun sur son trône, revêtus de leurs habits royaux, à la place qui est à l'entrée de la porte de Samarie, et tous les prophètes prophétisaient devant eux. Sédécias, fils de Chanaana, s'était fait des cornes de fer et il disait : “Ainsi parle Yahweh : Avec ces cornes tu frapperas les Syriens jusqu'à les exterminer.” Et tous les prophètes prophétisaient de même en disant : “Va, monte à Ramoth de Galaad, et tu réussiras, car Yahweh la livrera entre les mains du roi.” Le messager qui était allé chercher Michée lui parla en ces termes : “Voici que les prophètes, d'une seule voix, annoncent au roi le bonheur ; toi aussi, je t'en prie, parle comme chacun d'eux, et sois prophète de bonheur.” Michée répondit : “Yahweh est vivant ! ce que Yahweh me dira, je l'annoncerai.” Lorsqu'il fut arrivé près du roi, le roi lui dit : “Michée, irons-nous à Ramoth de Galaad pour l'attaquer ou devons-nous nous abstenir ?” Il lui répondit : “Monte, et tu réussiras, car Yahweh la livrera entre les mains du roi.” Et le roi lui dit : “Combien de fois devrai-je t'adjurer de me dire uniquement la vérité au nom de Yahweh ?” Il dit alors : “J'ai vu tout Israël dispersé sur les montagnes comme des brebis qui n'ont pas de pasteur ; et Yahweh a dit : Ces gens n'ont pas de maître ; qu'ils s'en retournent en paix chacun dans sa maison.” Le roi d'Israël dit alors à Josaphat : “Ne t'avais-je pas dit qu'il ne prophétiserait rien de bon ?” Alors Michée dit : “Eh bien ! écoute la parole de Yahweh. J'ai vu Yahweh assis sur un trône, et toute l'armée du ciel se tenait autour de lui, à sa droite et à sa gauche. Et Yahweh dit : Qui trompera Achab, pour qu'il monte à Ramoth de Galaad et qu'il y succombe ? Ils répondirent l'un d'une manière, l'autre de l'autre. Alors, un esprit vint se présenter devant Yahweh et dit : Moi, je le tromperai ! Yahweh lui dit : Comment ? Il répondit : J'irai et je serai un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Yahweh dit : Tu le tromperas, et même avec plein succès ! Va et fais ainsi. Et maintenant voici que Yahweh a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tous les prophètes que voilà, car Yahweh a prononcé contre toi le malheur.” Sédécias, fils de Chanaana, s'approcha et frappa Michée à la joue, en disant : “Comment l'esprit de Yahweh s'est-il retiré de moi pour te parler ?” Michée répondit : “Voici que tu le verras le jour où tu iras de chambre en chambre pour te cacher.” Le roi d'Israël dit : “Prenez Michée et remettez-le à Amon, chef de la ville, et à Joas, fils du roi, et vous leur direz : Ainsi parle le roi. Mettez cet homme en prison et nourrissez-le du pain d'affliction et de l'eau d'affliction, jusqu'à ce que je revienne en paix.” Et Michée dit : “Si vraiment tu reviens en paix, Yahweh n'a pas parlé par moi ; et il ajouta : Ecoutez, vous tous, peuples !” Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, montèrent à Ramoth de Galaad. Le roi d'Israël dit à Josaphat : “Je vais me déguiser pour aller au combat ; mais toi revêts-toi de tes habits.” Et le roi d'Israël se déguisa et alla au combat. Or le roi de Syrie avait donné cet ordre aux trente-deux chefs de ses chars : “Vous n'attaquerez ni petit ni grand, mais seulement le roi d'Israël.” Lorsque les chefs des chars virent Josaphat, ils dirent : “Certainement, c'est le roi d'Israël !” et ils se tournèrent contre lui pour l'attaquer. Josaphat poussa un cri. Quand les chefs des chars virent que ce n'était pas le roi d'Israël, ils se détournèrent de lui. Alors un homme tira de l'arc au hasard et atteignit le roi d'Israël entre les jointures et la cuirasse. Il dit au conducteur de son char : “Tourne bride, et fais-moi sortir de la mêlée, car je suis blessé.” Le combat devint plus violent ce jour-là. Le roi était tenu debout sur son char, face aux Syriens, et il mourut le soir ; le sang de sa blessure coula dans l'intérieur du char. Vers le coucher du soleil, ce cri courut dans le camp : Chacun à sa ville et chacun à sa terre ! Ainsi mourut le roi. Il fut ramené à Samarie et on enterra le roi à Samarie. On lava le char à la piscine de Samarie (et on y nettoya les rênes) et les chiens léchèrent son sang selon la parole que Yahweh avait dite. Le reste des actes d'Achab, tout ce qu'il a fait, le palais d'ivoire qu'il bâtit et toutes les villes qu'il construisit, tout cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Achab se coucha avec ses pères, et Ochozias, son fils, régna à sa place. Josaphat, fils d'Asa, devint roi de Juda la quatrième année d'Achab, roi d'Israël. Josaphat avait trente-cinq ans lorsqu'il devint roi, et il régna vingt-cinq ans à Jérusalem. Sa mère se nommait Azuba, fille de Salaï. Il marcha en tout dans la voie d'Asa, son père, et ne s'en détourna point, faisant ce qui est droit aux yeux de Yahweh. Seulement les hauts lieux ne disparurent point : le peuple continuait d'offrir des sacrifices et de l'encens sur les hauts lieux. Josaphat fut en paix avec le roi d'Israël. Le reste des actes de Josaphat, les exploits qu'il accomplit et les guerres qu'il fit, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Il ôta du pays le reste des prostituées qui y étaient demeurées au temps d'Asa, son père. Il n'y avait pas alors de roi en Edom : un gouverneur était roi. Josaphat construisit à Asiongaber des vaisseaux de Tharsis pour aller chercher l'or à Ophir ; mais il n'y arriva pas, car les vaisseaux se brisèrent. Alors Ochozias, fils d'Achab, dit à Josaphat : “Que mes serviteurs aillent avec les tiens sur les vaisseaux.” Mais Josaphat ne voulut pas. Josaphat se coucha avec ses pères, et il fut enseveli avec ses pères dans la cité de David. Et Joram, son fils, régna à sa place. Ochozias, fils d'Achab, devint roi d'Israël à Samarie, la dix-septième année de Josaphat, roi de Juda, et il régna deux ans sur Israël. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh : il marcha dans la voie de son père et dans la voie de sa mère et dans la voie de Jéroboam, fils de Naba, qui avait fait pécher Israël. Il servit Baal et se prosterna devant lui, et il irrita Yahweh, Dieu d'Israël, en faisant en tout comme son père.
Moab se révolta contre Israël, après la mort d’Achab. Ochozias tomba par le treillis de sa chambre haute à Samarie, et il fut malade. Il envoya des messagers en leur disant : “Allez consulter Béel-Zébud, dieu d'Accaron, pour savoir si je guérirai de cette maladie.” Mais l'ange de Yahweh dit à Elle le Thesbite : “Lève-toi, monte à la rencontre des messagers du roi de Samarie et dis-leur : Est-ce parce qu'il n'y a pas de Dieu en Israël, que vous allez consulter Béel-Zébud, dieu d'Accaron ? C'est pourquoi ainsi parle Yahweh : Du lit sur lequel tu es monté tu ne descendras pas, mais tu mourras certainement.” Et Elie s'en alla. Les messagers retournèrent vers le roi, qui leur dit : “Pourquoi revenez-vous ?” Ils lui dirent : “Un homme est monté à notre rencontre et nous a dit : “Ainsi parle Yahweh. Est-ce parce qu'il n'y a pas de Dieu en Israël que tu envoies consulter Béel-Zébud dieu d'Accaron ? C'est pourquoi du lit sur lequel tu es monté tu ne descendras pas, mais tu mourras certainement.” Il leur dit : “Quel est l'aspect de cet homme qui est monté à votre rencontre et qui vous a parlé ainsi ? Ils lui dirent : “C'est un homme vêtu de poil et ceint d'une ceinture de cuir autour des reins.” Il dit alors : “C'est Elie, le Thesbite.” Il envoya vers lui un chef de cinquante avec ses cinquante hommes. Celui-ci monta vers Elie, qui se tenait assis au sommet de la montagne et il lui dit : “Homme de Dieu, le roi a dit : Descends.” Elie répondit en ces termes au chef de cinquante : “Si je suis un homme de Dieu, que le feu du ciel descende et te dévore, toi et tes cinquante.” Et le feu descendit du ciel et le dévora avec ses cinquante. De nouveau le roi envoya vers Elie un chef de cinquante avec ses cinquante, qui monta et lui dit : “Homme de Dieu, ainsi parle le roi : Vite, descends ! ” Elie leur répondit en ces termes : “Si je suis un homme de Dieu, que le feu du ciel descende et te dévore, toi et tes cinquante.” Et le feu descendit du ciel et le dévora avec ses cinquante. De nouveau, il envoya un chef de cinquante avec ses cinquante. Le troisième chef de cinquante monta et, en arrivant, il fléchit les genoux devant Elie et lui dit en suppliant : “Homme de Dieu, je t'en prie, que ma vie et la vie de ces cinquante hommes, tes serviteurs, soit précieuse à tes yeux. Voici que le feu est descendu du ciel et a dévoré les deux premiers chefs de cinquante avec leurs cinquante hommes ; mais maintenant, que ma vie soit précieuse à tes yeux.” L'ange de Yahweh dit à Elle : “Descends avec lui et n'aie point peur de lui.” Elie se mit à descendre avec lui vers le roi. Il lui dit : “Parce que tu as envoyé des messagers consulter Béel-Zébud, dieu d'Accaron, comme s'il n'y avait point de Dieu en Israël pour consulter sa parole, à cause de cela, du lit sur lequel tu es monté tu ne descendras pas : tu mourras certainement.” Il mourut, selon la parole de Yahweh, qu’Elie avait dite, et comme il n'avait pas de fils, Joram devint roi à sa place, la seconde année de Joram, fils de Josaphat, roi de Juda. Le reste des actes d'Ochozias, ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Voici comment Yahweh fit monter Elie au ciel dans un tourbillon. Elie s'en alla de Galgala avec Elisée, et Elie dit à Elisée : “Reste ici, je te prie, car Yahweh m'envoie à Béthel.” Elisée répondit : “Yahweh est vivant et ton âme est vivante ! je ne te quitterai point.” Et ils descendirent à Béthel. Les fils des prophètes qui étaient à Béthel sortirent vers Elisée et lui dirent : “Sais-tu que Yahweh va enlever aujourd'hui ton maître de dessus ta tête ?” Il répondit : “Je le sais aussi : tenez-vous en paix.” Elie dit à Elisée : “Reste ici, je te prie, car Yahweh m'envoie à Jéricho.” Il répondit : “Yahweh est vivant et ton âme est vivante ! je ne te quitterai point.” Et ils arrivèrent à Jéricho. Les fils des prophètes qui étaient à Jéricho s'approchèrent d'Elisée et lui dirent : “Sais-tu qu'aujourd'hui Yahweh va enlever ton maître de dessus ta tête ?” Il répondit : “Je le sais aussi : tenez-vous en paix.” Elie dit encore à Elisée : “Reste ici, je te prie, car Yahweh m'envoie au Jourdain.” Il répondit : “Yahweh est vivant et ton âme est vivante ! je ne te quitterai point.” Et ils s'en allèrent tous deux. Cinquante hommes d'entre les fils des prophètes les suivirent et se tinrent vis-à-vis d'eux, de loin, tandis que tous deux s'arrêtèrent sur les bords du Jourdain. Alors Elie, prenant son manteau, le roula et en frappa les eaux, qui se partagèrent d'un côté et de l'autre, et ils passèrent tous deux à sec. Or, tandis qu'ils passaient, Elie dit à Elisée : “Demande ce que tu veux que je fasse pour toi, avant que je sois enlevé d'auprès de toi.” Elisée répondit : “Je t'en prie, qu'une double part de ton esprit passe en moi.” Elie reprit : “C'est une chose difficile que tu demandes. Cependant, si tu me vois lorsque je serai enlevé d'auprès de toi, il te sera fait ainsi ; sinon, cela ne sera pas.” Ils continuaient de marcher en s'entretenant, et voici qu'un char de feu les sépara l'un de l'autre, et Elie monta au ciel dans un tourbillon. Or Elisée voyait, et il s'écriait : “Mon père ! mon père ! char d'Israël et ses cavaliers !” Puis, il ne le vit plus. Saisissant alors ses vêtements, il les déchira en deux morceaux, et il releva le manteau d'Elie, qui était tombé de dessus lui. Il revint au Jourdain et se tint sur le bord, et, prenant le manteau d’Elie qui était tombé de dessus lui, il en frappa les eaux en disant : “Où est le Dieu d’Elie, où donc ?” A peine eut-il frappé les eaux qu'elles se partagèrent de côté et d'autre, et Elisée passa. A cette vue, les fils des prophètes qui étaient à Jéricho, vis-à-vis, dirent : “L'esprit d'Elie s'est reposé sur Elisée.” Ils vinrent donc à sa rencontre et se prosternèrent à terre devant lui. Ils lui dirent : “Voici qu'il y a parmi tes serviteurs cinquante hommes forts : permets qu'ils aillent à la recherche de ton maître, car peut-être l'esprit de Yahweh l'a emporté pour le jeter sur une montagne ou dans quelque vallée.” Il répondit : “N'envoyez pas.” Mais ils le pressèrent tant qu'il en fut confus et qu'il leur dit : “Envoyez.” Et ils envoyèrent cinquante hommes qui le cherchèrent pendant trois jours sans le trouver. Quand ils revinrent auprès d'Elisée, qui habitait à Jéricho, il leur dit : “Ne vous avais-je pas dit : N'allez pas ?” Les gens de la ville dirent à Elisée : “Voici, le séjour de la ville est bon, comme le voit mon seigneur ; mais les eaux sont mauvaises et la terre est stérile.” Il dit : “Apportez-moi une écuelle neuve et mettez-y du sel.” Ils la lui apportèrent. Il se rendit à la source des eaux et il dit : “Ainsi parle Yahweh : j'assainis ces eaux, il n'en proviendra plus ni mort ni stérilité.” Et les eaux furent assainies jusqu'à ce jour, selon la parole que Yahweh avait dite. Il monta de là à Béthel. Tandis qu'il montait par le chemin, des petits garçons sortirent de la ville et se moquèrent de lui en disant : “Monte, chauve !” Se retournant, il les regarda et les maudit au nom de Yahweh ; et deux ours, sortant de la forêt, déchirèrent quarante-deux de ces enfants. Il alla de là à la montagne du Carmel, d'où il revint à Samarie. Joram, fils d'Achab, devint roi de Samarie la dix-huitième année de Josaphat, roi de Juda, et il régna douze ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, non pas cependant comme son père et sa mère, car il fit disparaître la stèle de Baal que son père avait faite. Mais il s'attacha aux péchés de Jéroboam, fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël, et il ne s'en éloigna pas. Mésa, roi de Moab, élevait des troupeaux et il payait au roi d'Israël cent mille agneaux et cent mille brebis avec leurs toisons. Après la mort d'Achab, le roi de Moab se révolta contre le roi d'Israël. Le roi Joram sortit en ce jour-là de Samarie et passa en revue tout Israël. S'étant mis en marche, il envoya dire à Josaphat, roi de Juda : “Le roi de Moab s'est révolté contre moi ; viendras-tu avec moi pour combattre Moab ?” Il répondit : “Je monterai : il en sera de moi comme de toi, de mon peuple comme de ton peuple, de mes chevaux comme de tes chevaux.” Il ajouta : “Par quel chemin monterons-nous ?” Joram dit : “Par le chemin du désert d'Edom.” Le roi d'Israël, le roi de Juda et le roi d'Edom partirent. Quand ils eurent marché sept jours, l'eau manqua pour l'armée et pour les bêtes qui la suivaient. Et le roi d'Israël de dire : “Hélas ! Yahweh a appelé ces trois rois pour les livrer aux mains de Moab !” Josaphat dit : “N'y a-t-il pas ici un prophète de Yahweh, pour que nous consultions Yahweh par son moyen ?” Un des serviteurs du roi d'Israël dit : “Il y a ici Elisée, fils de Saphat, qui versait l'eau sur les mains d'Elie.” Josaphat dit : “La parole de Yahweh est avec lui.” Et le roi d'Israël, Josaphat, roi de Juda, et le roi d'Edom descendirent vers lui. Et Elisée dit au roi d'Israël : “Qu'y a-t-il entre moi et toi ? Va vers les prophètes de ton père et les prophètes de ta mère.” Le roi d'Israël lui dit : “Non, car Yahweh a appelé ces trois rois pour les livrer entre les mains de Moab.” Elisée reprit : “Yahweh des armées, devant qui je me tiens, est vivant ! Si je n'avais égard à Josaphat, roi de Juda, je ne ferais aucune attention à toi et je ne te regarderais pas. Maintenant, amenez-moi un joueur de harpe.” Et il arriva que tandis que le harpiste jouait, la main de Yahweh fut sur lui, et il dit : “Ainsi parle Yahweh : Faites dans cette vallée des fosses et des fosses, car ainsi parle Yahweh. Vous ne verrez pas de vent et vous ne verrez pas de pluie, et cependant cette vallée se remplira d'eau, et vous boirez, vous, vos troupeaux et vos bêtes. Et cela est encore peu aux yeux de Yahweh : il livrera Moab entre vos mains ; vous détruirez toute ville forte et toute cité importante, vous abattrez tous les arbres bons et vous boucherez toutes les sources d'eau, et vous couvrirez de pierres tous les champs fertiles.” En effet, le matin, à l'heure où l'on offre l'oblation, voici les eaux venir par le chemin du désert de Shour du côté d'Edom, et le pays fut rempli d'eau. Tous les Moabites apprirent que les rois étaient montés pour leur faire la guerre : tous furent convoqués, depuis ceux qui étaient capables de ceindre le baudrier et au-dessus, et ils se tinrent sur la frontière. Ils se levèrent de bonne heure le matin et, quand le soleil brilla sur les eaux, les Moabites virent en face d'eux les eaux rouges comme du sang, et ils dirent : C'est du sang ! Certainement les rois se sont battus entre eux, ils se sont frappés les uns les autres ; maintenant donc, au pillage, Moab ! Et ils avancèrent contre le camp d'Israël. Mais les Israélites se levèrent et frappèrent les Moabites, qui s'enfuirent devant eux. Pénétrant dans le pays, ils frappèrent Moab. Ils détruisirent les villes ; dans tous les meilleurs champs ils jetèrent chacun sa pierre jusqu'à les remplir, ils bouchèrent toutes les sources d'eau et ils abattirent tous les arbres fruitiers, jusqu'à laisser ses gens seulement dans Qir Charoseth, que les frondeurs entourèrent et attaquèrent. Quand le roi de Moab vit que l'ennemi l'emportait sur lui, il prit avec lui sept cents hommes, l'épée nue à la main, pour se frayer un passage jusqu'au roi d'Edom, mais ils n'y réussirent pas. Alors Mésa prit son premier-né qui devait régner après lui, et il l'immola en holocauste sur le rempart. Il y eut une grande indignation sur Israël, et ils s'éloignèrent pour retourner dans leur pays. Une femme d'entre les femmes des fils des prophètes cria vers Elisée, disant : “Ton serviteur, mon mari, est mort, et tu sais que ton serviteur craignait Yahweh ; or le créancier est venu prendre mes deux enfants pour en faire ses esclaves.” Elisée lui dit : “Que ferai-je pour toi ? Fais-moi savoir ce que tu as dans ta maison.” Elle répondit : “Ta servante n'a rien du tout à la maison, si ce n'est un vase d'huile.” Il reprit : “Va, demande au dehors des vases à tous tes voisins, des vases vides, et pas en petit nombre. Quand tu seras rentrée, tu fermeras la porte sur toi et sur tes enfants, et tu verseras dans tous ces vases et, quand ils seront pleins, tu les mettras de côté.” Elle se retira d'auprès de lui, et elle ferma la porte sur elle et sur ses enfants : ils lui présentaient des vases et elle versait. Quand les vases furent pleins, elle dit à son fils : “Apporte encore un vase.” il lui dit : “Il n'y a plus de vase.” Et l'huile s'arrêta. Elle vint le rapporter à l'homme de Dieu, qui lui dit : “Va vendre l'huile et paie ta dette, et tu vivras avec tes fils de ce qui restera.” Elisée passait un jour par Sunam. Or il y avait là une femme riche, qui le pressa d'accepter à manger, en sorte que, toutes les fois qu'il passait, il se rendait chez elle pour manger. Elle dit à son mari : “Voici, je sais que c'est un saint homme de Dieu qui passe chez nous souvent. Faisons-lui, je te prie, une petite chambre haute, murée, et mettons-y un lit, une table, un siège et un chandelier, afin qu'il s'y retire quand il viendra chez nous.” Le jour où Elisée vint à Sunam, il se retira dans la chambre haute et il y coucha. Il dit alors à Giézi, son serviteur : “Appelle cette Sunamite.” Il l'appela, et elle se présenta devant lui. Et il dit à Giézi : “Dis-lui, je te prie : tu t'es donné toute cette peine pour nous, que pourrait-on faire pour toi ? Faudrait-il parler en ta faveur au roi ou au chef de l'armée ?” Elle répondit : “J'habite au milieu de mon peuple.” Il reprit : “Que faire donc pour elle ?” Giézi dit : “Mais elle n'a point de fils, et son mari est vieux.” Il dit : “Appelle-la.” Il l'appela, et elle se tint à la porte. Et il dit : “A cette même époque, dans un an, tu embrasseras un fils.” Elle répondit : “Non ! mon seigneur, homme de Dieu, ne trompe pas ta servante !” La femme conçut et elle eut un fils à la même époque, l'année suivante, comme le lui avait dit Elisée. L'enfant grandit, et il arriva qu'un jour, étant allé vers son père auprès des moissonneurs, il dit à son père : “Ma tête, ma tête !” Il dit à un serviteur : “Porte-le à sa mère.” Il l'emporta et le remit à sa mère. L'enfant resta couché sur ses genoux jusqu'à midi, et il mourut. Elle monta alors le coucher sur le lit de l'homme de Dieu et, fermant la porte sur lui, elle sortit. Elle appela son mari et lui dit : “Envoie-moi, je te prie, un des serviteurs et une des ânesses : je cours jusqu'à l'homme de Dieu et je reviens.” Il dit : “Pourquoi vas-tu vers lui aujourd'hui ? Ce n'est ni néoménie ni sabbat.” Elle répondit : “Sois tranquille !” Elle sella l'ânesse et elle dit à son serviteur : “Conduis et va ! n'arrête pas ma marche, si je ne te le dis pas.” Elle partit donc et alla vers l'homme de Dieu à la montagne du Carmel. En la voyant de loin venir, l'homme de Dieu dit à Giézi, son serviteur : “Voici la Sunamite. Cours donc, je te prie, au-devant d'elle et demande-lui : Est-ce que tout va bien pour toi, pour ton mari et pour l'enfant ?” Elle répondit : “Tout va bien.” Arrivée auprès de l'homme de Dieu, sur la montagne, elle saisit ses pieds. Giézi s'approcha pour l'éloigner, mais l'homme de Dieu dit : “Laisse-la, car son âme est dans l'amertume, et Dieu me l'a caché et ne me l'a pas fait connaître.” Alors elle dit : “Ai-je demandé un fils à mon seigneur ? N'ai-je pas dit : Ne me trompe pas ?” Elisée dit à Giézi : “Ceins tes reins, prends mon bâton dans ta main et va : si tu rencontres quelqu'un, ne le salue pas, et si quelqu'un te salue, ne lui réponds pas ; et tu mettras mon bâton sur le visage de l'enfant.” Mais la mère de l'enfant dit : “Aussi vrai que Dieu vit et que ton âme vit ! je ne te quitterai pas.” Et Elisée se leva et la suivit. Giézi, les ayant devancés, plaça le bâton sur le visage de l'enfant, mais il n'y eut ni voix ni signe d'attention. Il s'en retourna à la rencontre d'Elisée et le lui rapporta en disant : “L'enfant ne s'est pas réveillé.” Elisée entra dans la maison : et voici que l'enfant gisait mort sur son lit. Il entra et, ayant fermé la porte sur eux deux, il se mit à prier Yahweh. Puis il monta et se coucha sur l'enfant : il mit la bouche sur sa bouche, les yeux sur ses yeux, les mains sur ses mains, en se courbant sur lui, et la chair de l'enfant se réchauffa. Il s'éloigna, allant de çà de là dans la maison, puis il remonta et se coucha sur l'enfant (jusqu'à sept fois). Et l'enfant éternua et il ouvrit les yeux. Il appela Giézi et lui dit : “Appelle cette Sunamite.” Il l'appela et elle vint vers Elisée, qui lui dit : “Prends ton fils.” Elle vint se jeter à ses pieds, prosternée contre terre ; et, prenant son fils, elle s'en alla. Elisée revint à Galgala. La famine sévissait dans le pays et, comme les fils des prophètes étaient assis devant lui, il dit à son serviteur : “Mets la grande marmite et fais cuire un potage pour les fils des prophètes.” L'un d'eux sortit dans la campagne pour cueillir des herbes. Il trouva une vigne sauvage et il y cueillit des coloquintes sauvages, plein son vêtement. A son retour, il les coupa en morceaux dans la marmite au potage, à l'insu des autres. On servit à manger à ces hommes. Dès qu'ils eurent goûté de ce potage, ils poussèrent des cris en disant : “La mort dans la marmite, homme de Dieu !”et ils ne purent manger. Il dit : “Apportez-moi de la farine.” Il en jeta dans la marmite, et il dit : “Verse à tout le monde, et qu'on mange.” Et il n'y avait rien de mauvais dans la marmite. Un homme vint de Baal Salisa, apportant à l'homme de Dieu du pain de prémices : vingt pains d'orge et du blé frais dans sa besace. Elisée dit : “Donne à manger à tout le monde.” Son serviteur répondit : “Comment mettrai-je cela devant cent personnes ?” Il reprit : “Donne à manger à tout le monde, et qu'on mange, car ainsi parle Yahweh : On mangera et il en restera.” Il le mit donc devant eux : ils mangèrent, et ils en eurent de reste, selon la parole de Yahweh. Naaman, chef de l'armée du roi de Syrie, était en faveur auprès de son maître et très considéré, car par lui Yahweh avait sauvé la Syrie, mais cet homme de grande vaillance était lépreux. Or les Syriens, dans une sortie de leurs bandes, avaient amené captive du pays d'Israël une petite fille, qui était au service de la femme de Naaman. Elle dit à sa maîtresse : “Plut à Dieu que mon seigneur fût auprès du prophète qui est à Samarie ! alors il le délivrerait de sa lèpre.” Naaman vint faire rapport à son maître en disant : “C'est de telle et telle manière qu'a parlé la jeune fille du pays d'Israël.” Le roi de Syrie dit : “Pars, va, et j'enverrai une lettre au roi d'Israël.” Il partit, prenant avec lui dix talents d'argent, six mille sicles d'or et dix vêtements de rechange. La lettre parvint au roi d'Israël. Elle disait : “Or donc, quand cette lettre te parviendra, tu sauras que je t'envoie Naaman, mon serviteur, pour que tu le délivres de sa lèpre.” Quand le roi d'Israël eut lu cette lettre, il déchira ses vêtements en disant : “Suis-je un dieu, moi, pour faire mourir ou pour rendre la vie, qu'il envoie vers moi afin que je délivre un homme de sa lèpre ? Sachez donc et voyez qu'il me cherche querelle.” Lorsqu'Elisée, l'homme de Dieu, eut appris que le roi d'Israël avait déchiré ses vêtements, il envoya dire au roi : “Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements ? Qu'il vienne donc à moi, et il saura qu'il y a un prophète en Israël.” Naaman vint, avec ses chevaux et son char, et il s'arrêta à la porte de la maison d'Elisée. Et Elisée lui envoya un messager lui dire : “Va te laver sept fois dans le Jourdain et ta chair redeviendra saine et tu seras pur.” Naaman fut indigné et il s'en alla, disant : “Voici que je me disais : Il sortira vers moi, il se présentera lui-même, il invoquera le nom de Yahweh, son Dieu, et il agitera la main sur la plaie et il guérira le lépreux. Est-ce que les fleuves de Damas, l'Abana et le Pharphar, ne valent pas mieux que toutes les eaux d'Israël ? Ne pourrais-je pas m'y laver et devenir pur ?” Et, se tournant, il s'en allait en colère. Ses serviteurs s'approchèrent pour lui parler et lui dirent : “Mon père, si le prophète t'avait demandé quelque chose de difficile, n'aurais-tu pas dû le faire ? Combien plus puisqu'il t'a dit : Lave-toi et tu seras pur ?” Il descendit donc et se plongea dans le Jourdain sept fois, selon l'ordre du prophète, et sa chair redevint saine comme celle d'un petit enfant et il fut purifié. Il retourna vers l'homme de Dieu avec toute sa suite, et il vint se présenter devant lui en disant : “Voici que maintenant je sais qu'il n'y a point de Dieu dans le monde entier, si ce n'est en Israël. Et maintenant accepte, je te prie, un présent de la part de ton serviteur.” Mais il répondit : “Aussi vrai que Yahweh devant qui je me tiens est vivant, je n'accepterai pas” ; et bien qu'il le pressât d'accepter, il refusa. Naaman dit : “Du moins, qu'on donne, je te prie, de la terre à ton serviteur, la charge de deux mulets, car ton serviteur n'offrira plus ni holocauste ni sacrifice à d'autres dieux, mais seulement à Yahweh. Mais que Yahweh pardonne cette action-ci à ton serviteur : quand mon maître entre dans le temple de Remmon pour y adorer, et qu'il s'appuie sur ma main, je me prosterne aussi dans le temple de Remmon ; quand donc je me prosterne dans le temple de Remmon, daigne Yahweh pardonner à ton serviteur cette action.” Elisée lui dit : “Va en paix.” Et il partit. Il était à une certaine distance, quand Giézi, serviteur d'Elisée, homme de Dieu, se dit : “Voici que mon maître a ménagé Naaman, ce Syrien, en n'acceptant pas de sa main ce qu'il avait apporté. Vive Yahweh ! je vais courir après lui et je prendrai de lui quelque chose.” Et Giézi se mit à la poursuite de Naaman. Quand Naaman le vit courir après lui, il descendit de son char à sa rencontre et dit : “Tout va-t-il bien ?” Il répondit : “Bien ! Mon maître m'a envoyé te dire : Voici qu'en ce moment sont arrivés vers moi deux jeunes gens de la montagne d'Ephraïm, d'entre les fils des prophètes. Donne, je te prie, pour eux un talent d'argent et deux vêtements de rechange.” Naaman dit : “Consens à prendre deux talents.” Il le pressa et il serra deux talents d'argent dans deux sacs avec deux habits de rechange qu'il remit à deux de ses serviteurs pour les porter devant Giézi. Quand il arriva à Ophel, il les prit de leurs mains et les déposa dans sa maison et il congédia les serviteurs qui s'en allèrent. Puis il vint se présenter à son maître, et Elisée lui dit : “D'où viens-tu, Giézi ?” Il répondit : “Ton serviteur n'est allé nulle part.” Et Elisée lui dit : “Est-ce que mon esprit n'allait pas avec toi lorsque cet homme est revenu de dessus son char à ta rencontre ? Est-ce le moment de prendre de l'argent, de prendre des vêtements, puis des oliviers et des vignes, des brebis et des bœufs, des serviteurs et des servantes ? La lèpre de Naaman s'attachera à toi et à ta postérité pour toujours.” Et Giézi se retira d'auprès de lui, lépreux comme neige. Les fils des prophètes dirent à Elisée : “Voici que le lieu où nous habitons en ta présence est trop étroit pour nous. Allons, je te prie, jusqu'au Jourdain, pour y prendre chacun une poutre et nous faire là un lieu d'habitation.” Il répondit : “Allez.” Et l'un d'eux dit : “Consens, je te prie, à venir avec tes serviteurs.” Il répondit : “J'irai.” Et il partit avec eux. Arrivés au Jourdain, ils coupèrent du bois. Comme l'un d'eux abattait une poutre, le fer tomba dans l'eau. Il poussa un cri et dit : Hélas ! mon seigneur : il était emprunté ! L'homme de Dieu dit : “Où est-il tombé ?” Il lui montra l'endroit. Elisée, coupant un morceau de bois, le jeta à cet endroit et le fer surnagea. Il dit alors : “Lève-le.” Il avança la main et le prit. Le roi de Syrie était en guerre avec Israël. Ayant tenu conseil avec ses serviteurs, il dit : Mon camp sera en tel et tel endroit. Or l'homme de Dieu envoya dire au roi d'Israël : “Prends garde de passer par tel endroit, car les Syriens y descendent.” Le roi d'Israël envoya vers le lieu que l'homme de Dieu lui avait dit et signalé et il s'y tint en garde, non pas une fois ni deux. Le roi de Syrie fut troublé dans son cœur à ce sujet ; il appela ses serviteurs et leur dit : “Ne me ferez-vous pas connaître lequel d'entre nous est pour le roi d'Israël ?” L'un de ses serviteurs répondit : “Personne, ô mon seigneur le roi ! mais c'est Elisée, le prophète qui est en Israël, qui révèle au roi d'Israël les paroles que tu prononces dans ta chambre à coucher.” Le roi dit : “Allez et voyez où il est, pour que je le fasse pendre.” On lui fit ce rapport : Le voici à Dothan. Il y envoya des chevaux et des chars et une forte troupe qui arrivèrent de nuit et enveloppèrent la ville. Le serviteur de dire à Elisée : “Ah, mon seigneur, comment ferons-nous ?” Il répondit : “Ne crains rien, car ceux qui sont avec nous sont plus nombreux qu'eux.” Elisée pria et dit : “Yahweh, ouvre ses yeux, je te prie, pour qu'il voie.” Et Yahweh ouvrit les yeux du serviteur, et il vit, et voici que la montagne était pleine de chevaux et de chars de feu, autour d'Elisée. Les Syriens descendirent vers lui. Elisée pria Yahweh et dit : “Daigne frapper d'aveuglement cette nation.” Et Yahweh les frappa d'aveuglement selon la parole d'Elisée. Elisée leur dit : “Ce n'est pas ici le chemin et ce n'est pas ici la ville : venez, suivez-moi, et je vous conduirai vers l'homme que vous cherchez.” Et il les conduisit à Samarie. Lorsqu'ils furent entrés dans Samarie, Elisée dit : “Yahweh, ouvrez les yeux de ces gens pour qu'ils voient.” Yahweh ouvrit leurs yeux et ils virent, et voici qu'ils étaient au milieu de Samarie. En les voyant, le roi d'Israël dit à Elisée : “Frapperai-je, frapperai-je, mon père ?” Il répondit : “Tu ne frapperas pas. Est-ce que tu les as faits prisonniers avec ton épée et ton arc, pour les frapper ? Place devant eux du pain et de l'eau pour qu'ils mangent et boivent, et qu'ils s'en aillent ensuite vers leur maître.” Le roi leur fit servir un grand repas, et ils mangèrent et burent ; puis il les renvoya et ils s'en allèrent vers leur maître. Et les bandes des Syriens ne revinrent plus dans le pays d'Israël. Après cela, Benhadad, roi de Syrie, rassembla toute son armée et monta pour assiéger Samarie. La famine fut grande à Samarie : ils serrèrent la ville au point qu'une tête d'âne se vendait quatre-vingts sicles, et le quart d'un cab de fiente de pigeon, cinq sicles. Comme le roi d'Israël passait sur les murailles, une femme cria vers lui en disant : “Sauve-moi, ô roi, mon seigneur !” Il répondit : “Si Yahweh ne te sauve pas, d'où tirerai-je de quoi te sauver ? serait-ce de l'aire ou du pressoir ?” Puis le roi lui dit : “Que veux-tu ?” Elle répondit : “Cette femme-ci m'a dit : Donne ton fils pour que nous le mangions aujourd'hui, et nous mangerons demain mon fils. Nous avons fait cuire mon fils et nous l'avons mangé. Le jour suivant, je lui ai dit : Donne ton fils pour que nous le mangions. Mais elle a caché son fils.” Lorsqu'il entendit les paroles de la femme, le roi déchira ses vêtements : il passait alors sur les murailles et le peuple vit qu'il portait en dessous un sac sur son corps. Le roi dit : “Que Dieu me frappe des plus grands maux et qu'il en ajoute encore, si la tête d'Elisée, fils de Saphat, reste aujourd'hui sur lui !” Elisée était assis dans sa maison et les anciens étaient assis avec lui, quand le roi envoya quelqu'un d'auprès de lui. Mais avant l'arrivée du messager, Elisée dit aux anciens : “Savez-vous que ce fils d'assassin envoie quelqu'un pour me trancher la tête ? Voyez donc : quand le messager arrivera, fermez la porte et retenez-le à la porte, car le bruit des pas de son maître le suit.” Il leur parlait encore que voici le messager descendu vers lui ; et le roi, venant après lui, dit : “Voici que ce fléau vient de Yahweh : qu'ai-je encore à espérer de Yahweh ?” Elisée dit : “Ecoutez la parole de Yahweh. Ainsi parle Yahweh : A cette heure, demain, on aura une mesure de fleur de farine pour un sicle, et deux mesures d'orge pour un sicle, à la porte de Samarie.” L'officier sur la main duquel le roi s'appuyait répondit à l'homme de Dieu en ces termes : “Quand Yahweh ouvrirait les écluses du ciel, cela pourrait-il arriver ?” Elisée dit : “Voici que tu le verras de tes yeux, mais tu n'en mangeras point.” Or il y avait à l'entrée de la porte quatre lépreux qui se dirent l'un à l'autre : “Pourquoi restons-nous ici jusqu'à ce que nous mourions ? Si nous décidons de rentrer dans la ville, la famine y règne et nous y mourrons ; et si nous restons ici, c'est aussi la mort. Allons, venez, passons au camp des Syriens : s'ils nous laissent la vie, nous vivrons ; et s'ils nous font mourir, eh bien ! nous mourrons.” Ils se levèrent au crépuscule pour entrer dans le camp des Syriens et, arrivés à l'entrée du camp des Syriens, voici qu'il n'y avait personne. Le Seigneur avait fait entendre dans le camp des Syriens un bruit de chars et un bruit de chevaux, le bruit d'une grande armée, et ils s'étaient dit l'un à l'autre : “Voici que le roi d'Israël a pris à sa solde contre nous les rois des (Musriens) pour venir contre nous.” Et se levant, ils avaient pris la fuite au crépuscule, abandonnant leurs tentes, leurs chevaux et leurs ânes, le camp tel qu'il était, en fuyant pour sauver leur vie. Les lépreux, arrivés à l'entrée du camp, entrèrent dans une tente : ils mangèrent et burent, et ils emportèrent de là de l'argent, de l'or et des vêtements, qu'ils allèrent cacher. Ils revinrent, entrèrent dans une autre tente et en emportèrent des objets qu'ils allèrent aussi cacher. Alors ils se dirent l'un à l'autre : “Nous n'agissons pas bien : ce jour est un jour de bonne nouvelle, et si nous gardons le silence en attendant jusqu'à la lumière du matin, nous trouverons le châtiment. Venez donc et allons informer la maison du roi.” Ils allèrent appeler les gardes de la porte de la ville et leur firent ce rapport : “Nous sommes entrés dans le camp des Syriens, et voici qu'il n'y a là personne, ni aucune voix d'homme, mais seulement des chevaux attachés et des tentes comme elles étaient.” Les gardes appelèrent et transmirent la nouvelle à la maison du roi. Le roi se leva de nuit et dit à ses serviteurs : “Laissez-moi vous apprendre ce que nous ont fait les Syriens. Sachant que nous sommes affamés, ils sont sortis du camp et ils se sont cachés dans les champs en disant : Quand ils sortiront de la ville, nous les saisirons vivants et nous entrerons dans la ville.” Un des serviteurs répondit en ces termes : “Eh bien ! qu'on prenne, je te prie, cinq des chevaux survivants qui sont encore dans la ville - voici qu'ils sont comme toute la multitude d'Israël qui dépérit - et nous enverrons pour voir.” On prit deux chars avec des chevaux, que le roi envoya sur les traces de l'armée des Syriens, en disant : “Allez ! voyez.” Ils allèrent sur leurs traces jusqu'au Jourdain : et voici toute la route couverte de vêtements et d'objets que les Syriens avaient jetés dans leur fuite précipitée. Les messagers revinrent le rapporter au roi. Alors le peuple sortit et pilla le camp des Syriens, et l'on eut une mesure de fleur de farine pour un sicle et deux mesures d'orge pour un sicle, selon la parole de Yahweh. Or le roi avait préposé à la porte l'officier sur le bras duquel il s'appuyait ; mais le peuple le foula aux pieds à la porte de la ville, et il mourut, selon la parole que l’homme de Dieu avait dite quand le roi était descendu vers lui. Car lorsque l'homme de Dieu adressa au roi ces paroles : On aura deux mesures d'orge pour un sicle et une mesure de fine farine pour un sicle, à cette heure, demain, à la porte de Samarie, l'officier répondit à l'homme de Dieu en ces termes : Même si Yahweh ouvrait les écluses du ciel, pourrait-il arriver chose pareille ? Et Elisée lui avait dit : Tu le verras de tes yeux et tu n'en mangeras point. Et c'est ce qui arriva : le peuple le foula aux pieds à la porte, et il mourut. Elisée parla à la femme dont il avait ressuscité le fils en ces termes : “Lève-toi, va-t'en, toi et ta famille, et séjourne où tu pourras, car Yahweh a appelé la famine et déjà elle vient sur le pays pour sept ans.” La femme se leva et fit selon la parole de l'homme de Dieu : elle s'en alla avec sa famille et séjourna sept ans au pays des Philistins. Au bout de sept ans, la femme revint du pays des Philistins, et elle alla implorer le roi au sujet de sa maison et de ses champs. Le roi s'entretenait avec Giézi, serviteur de l'homme de Dieu, disant : “Raconte-moi donc toutes les grandes choses qu'a faites Elisée.” Giézi racontait au roi comment il avait rendu la vie à l'enfant mort, quand voici la femme dont il avait ressuscité le fils venant implorer le roi au sujet de sa maison et de ses champs. Et Giézi dit au roi : “O mon seigneur le roi, voici la femme, et voici son fils qu'Elisée a rendu à la vie.” Le roi interrogea la femme, qui lui fit le récit, et le roi lui donna un eunuque, en disant : “Fais restituer tout ce qui appartient à cette femme et tous les revenus de ses champs, depuis le jour où elle a quitté le pays jusqu'à présent.” Elisée se rendit à Damas. Benhadad, roi de Syrie, était malade, et on l'avertit en ces termes : L'homme de Dieu est arrivé ici. Le roi dit à Hazaël : “Prends avec toi un présent, va au-devant de l'homme de Dieu, et consulte par lui Yahweh en disant : Guérirai-je de cette maladie ?” Hazaël alla au-devant de lui, en prenant avec lui un présent de tout ce qu'il y avait de meilleur à Damas, la charge de quarante chameaux. Il vint se présenter devant lui en disant : “Ton fils, Benhadad, roi de Syrie, m’envoie vers toi pour te dire : Guérirai-je de cette maladie ?” Elisée lui répondit : “Va, dis-lui : Sûrement, tu guériras. Mais Yahweh m'a fait voir que sûrement il mourra.” Puis il arrêta son regard sur Hazaël et le fixa jusqu'à le faire rougir, et l'homme de Dieu pleura. Hazaël dit : “Pourquoi mon seigneur pleure-t-il ?” Il répondit : “C'est que je sais le mal que tu feras aux enfants d'Israël : tu livreras au feu leurs places fortes, tu tueras par l'épée leurs jeunes hommes, tu écraseras leurs petits enfants, et tu éventreras leurs femmes enceintes.” Hazaël dit : “Qu'est donc ton serviteur, un chien, pour faire de si grandes choses ?” Elisée répondit : “Yahweh m'a fait voir que tu seras roi de Syrie.” Il s'en alla d'auprès d'Elisée et il vint auprès de son maître, qui lui demanda : “Que t'a dit Elisée ?” Il répondit : “Sûrement tu vivras.” Le lendemain, il prit une couverture, la trempa dans l'eau et l'étendit sur son visage ; et il mourut. Hazaël régna à sa place. La cinquième année de Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, Josaphat étant encore roi de Juda, Joram, fils de Josaphat, devint roi. Il avait trente-deux ans quand il devint roi et il régna huit ans à Jérusalem. Il marcha dans la voie des rois d'Israël, comme avait fait la maison d'Achab, car il avait pour femme une fille d'Achab, et il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh. Mais Yahweh ne voulut pas détruire Juda, à cause de David, son serviteur, selon la promesse qu'il lui avait faite de lui donner toujours une lampe parmi ses fils. De son temps, Edom se révolta contre la domination des rois de Juda, et ils se donnèrent un roi. Joram alors vint à Séïra avec tous ses chars ; s'étant levé de nuit, il battit les Edomites qui l'enveloppaient et les chefs des chars, et le peuple s'enfuit dans ses tentes. Edom s'affranchit de la domination de Juda jusqu'à ce jour. Lobna se révolta aussi en ce temps-là. Le reste des actes de Joram, et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans les Annales des rois de Juda ? Joram se coucha avec ses pères et il fut enterré avec ses pères dans la cité de David. Ochozias, son fils, régna à sa place. La douzième année de Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, régna Ochozias, fils de Joram, roi de Juda. Ochozias avait vingt-deux ans quand il devint roi et il régna un an à Jérusalem. Sa mère s'appelait Athalie, fille d'Amri, roi d'Israël. Il marcha dans la voie de la maison d'Achab et il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, car il était gendre de la maison d'Achab. Il alla avec Joram, fils d'Achab, combattre Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth-Galaad. Les Syriens blessèrent Joram, et le roi Joram revint pour se faire guérir à Jezraël des blessures que les Syriens lui avaient faites à Ramoth, quand il combattait contre Hazaël, roi de Syrie. Alors Ochozias, fils de Joram, roi de Juda, descendit pour voir Joram, fils d'Achab, à Jezraël, parce qu'il était malade. Elisée, le prophète, appela l'un des fils des prophètes et lui dit : “Ceins tes reins, prends en main cette fiole d'huile et va à Ramoth de Galaad. Quand tu seras arrivé, tu verras Jéhu, fils de Josaphat, fils de Namsi, et, l'ayant abordé, tu le feras lever du milieu de ses frères et tu le conduiras dans une chambre retirée. Tu prendras la fiole d'huile et tu la répandras sur sa tête en disant : Ainsi parle Yahweh : “Je t'oins roi d'Israël.” Puis tu ouvriras la porte et tu t'enfuiras sans tarder. Le jeune homme, serviteur du prophète, partit à Ramoth de Galaad. Lorsqu'il arriva, voici que les chefs de l'armée étaient assis. Il dit : “J'ai un mot à te dire, chef.” Jéhu dit : “Auquel de nous tous ?” Il répondit : “A toi, chef.” Jéhu se leva et entra dans la maison. Alors il répandit l'huile sur sa tête, en lui disant : “Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël. Je t'oins pour roi sur le peuple de Yahweh, sur Israël. Tu frapperas la maison d'Achab, ton maître, et je vengerai sur Jézabel le sang de mes serviteurs les prophètes et le sang de tous les serviteurs de Yahweh. Toute la maison d'Achab périra : j'exterminerai tout homme de la famille d'Achab, esclave ou libre en Israël, et je traiterai la maison d'Achab comme la maison de Jéroboam, fils de Nabat, et comme la maison de Baasa, fils d'Ahia. Les chiens dévoreront Jézabel dans le champ de Jezraël, sans que personne ne l'ensevelisse.” Puis, ouvrant la porte, il s'enfuit. Jéhu sortit vers les serviteurs de son maître, qui lui dirent : “Tout va-t-il bien ? pourquoi ce fou est-il venu vers toi ?” Il leur dit : “Vous connaissez l'homme et son langage.” Ils répondirent : “Mensonge ! raconte-le nous.” Et il dit : “Il m'a parlé de telle et telle manière disant : Ainsi parle Yahweh. Je t'oins pour roi sur Israël.” Aussitôt, prenant chacun leurs manteaux, ils les mirent sous lui, au haut des degrés, et ils sonnèrent de la trompette en disant : “Jéhu est roi !” Jéhu, fils de Josaphat, fils de Namsi, forma une conspiration contre Joram. Joram, avec toute l'armée d'Israël, défendait alors Ramoth de Galaad contre Hazaël, roi de Syrie ; mais le roi Joram s'en était retourné pour faire guérir à Jezraël les blessures qui lui avaient été faites par les Syriens lorsqu'il combattait contre Hazaël, roi de Syrie. Jéhu dit : “Si vous le voulez bien, que personne ne s'échappe de la ville pour aller porter la nouvelle à Jezraël.” Et Jéhu, montant sur un char, partit pour Jezraël, car Joram y était couché, et Ochozias, roi de Juda, était descendu pour visiter Joram. La sentinelle qui se tenait sur la tour de Jezraël vit venir la troupe de Jéhu et dit : “Je vois une troupe.” Joram dit : “Prenez un cavalier et envoyez-le au-devant d'eux pour demander : Tout va-t-il bien ?” Le cavalier alla au-devant d'eux pour demander : “Ainsi parle le roi : Est-ce la paix ?” Jéhu répondit : “Que t'importe la paix ? Passe derrière moi.” La sentinelle donna avis en disant : “Le messager est allé jusqu'à eux et il ne revient pas.” Il envoya un second cavalier qui alla vers eux et dit : “Ainsi parle le roi : Est-ce la paix ?” Jéhu répondit : “Que t'importe la paix ? Passe derrière moi.” La sentinelle donna avis disant : “Il est allé jusqu'à eux et il ne revient pas ; et la manière de conduire est comme celle de Jéhu, fils de Namsi, car il va à une allure folle.” Alors Joram dit : “Attelle !” et on attela le char. Et Joram, roi d'Israël, et Ochozias, roi de Juda, sortirent chacun sur son char pour aller au-devant de Jéhu. Ils le rencontrèrent dans le champ de Naboth le Jezraélite. En apercevant Jéhu, Joram dit : “Est-ce la paix, Jéhu ?” Il répondit : “Quelle paix, tant que durent les prostitutions de Jézabel, ta mère, et ses nombreux sortilèges ?” Joram tourna bride et s'enfuit en disant : “Trahison, Ochozias !” Mais Jéhu, bandant son arc de sa main, frappa Joram entre les épaules : la flèche sortit par le cœur et Il s'affaissa sur son char. Et Jéhu dit à Badacer, son officier : “Prends-le et jette-le dans le champ de Naboth le Jezraélite, car, souviens-toi ! lorsque moi et toi nous chevauchions ensemble à la suite d'Achab, son père, Yahweh porta contre lui Cet oracle : “Aussi vrai que j'ai vu hier le sang de Naboth et le sang de ses fils, parole de Yahweh ! je te rendrai la pareille dans ce même champ ; parole de Yahweh ! Maintenant donc prends-le et jette-le dans le champ, selon la parole de Yahweh.” Ochozias, roi de Juda, voyant cela, s'enfuit par le chemin de Beth-haggan. Jéhu le poursuivit et dit : “Lui aussi, frappez-le !” Ils le frappèrent sur son char à la montée de Gaver, du côté de Jeblaam. Il s'enfuit à Mageddo, où il mourut. Ses serviteurs le transportèrent sur un char à Jérusalem et ils l'ensevelirent dans son sépulcre avec ses pères, dans la cité de David. Ochozias était devenu roi de Juda la onzième année de Joram, fils d'Achab. Or Jéhu arriva à Jezraël et Jézabel l'apprit. Elle se fit les yeux avec du kohol et arrangea sa chevelure. Elle regarda par la fenêtre, au moment où Jéhu entrait par la porte, et elle dit : “Est-ce la paix, Zambri, assassin de son maître ?” Il leva les yeux vers la fenêtre et dit : “Qui est avec moi, qui ?” Deux ou trois eunuques se penchèrent vers lui, et il dit : “Précipitez-la !”Ils la précipitèrent et il rejaillit de son sang sur la muraille et sur les chevaux, et il la foula aux pieds. Il entra pour manger et pour boire, puis il dit : “Allez voir cette maudite et ensevelissez-la, car elle est fille de roi.” Ils allèrent pour l'ensevelir, mais ils ne trouvèrent d'elle que le crâne, les pieds et les paumes des mains. Ils revinrent le lui annoncer, et il dit : “C'est la parole de Yahweh, qu'il avait prononcée par la bouche de son serviteur Elie le Thesbite, en disant : Dans le champ de Jezraël, les chiens dévoreront la chair de Jézabel ; et le cadavre de Jézabel sera comme du fumier sur la face de la terre, dans le champ de Jezraël, en sorte qu'on ne pourra dire : C'est Jézabel !” Il y avait à Samarie soixante-dix fils d'Achab. Jéhu écrivit une lettre qu'il envoya à Samarie aux chefs de la ville, aux anciens et aux gouverneurs des enfants d'Achab, disant : “Aussitôt que cette lettre vous sera parvenue, puisque vous avez avec vous les fils de votre maître, avec vous les chars et les chevaux et une ville forte et des armes, voyez lequel des fils de votre maître est le meilleur et convient le mieux et mettez-le sur le trône de votre maître et combattez pour la maison de votre maître.” Ils eurent une très grande peur et ils dirent : “Voici que deux rois n'ont pas tenu devant lui : comment donc tiendrions-nous ?” Et le préfet du palais, le chef de la ville, les anciens et les gouverneurs envoyèrent dire à Jéhu : “Nous sommes tes serviteurs et nous ferons tout ce que tu nous diras : nous n'établirons personne pour roi. Fais ce qui te semblera bon.” Jéhu leur écrivit une seconde lettre, disant : “Si vous êtes pour moi et si vous écoutez ma voix, prenez les têtes de ces hommes, les fils de votre maître, et venez auprès de moi, demain, à cette heure, à Jezraël.” Les soixante-dix fils du roi étaient chez les grands de la ville, qui les élevaient. Dès que la lettre fut arrivée, ils saisirent les fils du roi et égorgèrent ces soixante-dix hommes ; ils mirent leurs têtes dans des corbeilles et les envoyèrent à Jezraël. Le messager vint l'informer disant : “On a apporté les têtes des fils du roi.” Il dit : “Mettez-les en deux tas, à l'entrée de la porte, jusqu'au matin.” Le matin venu, il sortit et, se tenant debout, il dit à tout le peuple : “Vous êtes justes. Il est vrai que j'ai conspiré contre mon maître et que je l'ai tué ; mais, tous ceux-ci, qui les a frappés ? Sachez donc qu'il ne tombera à terre aucune des paroles que Yahweh a prononcées contre la maison d'Achab et que Yahweh a accompli ce qu'il a dit par l'organe de son serviteur Elie.” Jéhu frappa aussi tous ceux qui restaient de la maison d'Achab à Jezraël, tous ses grands, ses familiers et ses prêtres, sans qu'il en laissât échapper aucun. Puis il se leva et partit pour aller à Samarie. Il était à Beth-équéd-ha-roïm, sur le chemin, quand Jéhu rencontra les frères d'Ochozias, roi de Juda, et dit : “ Qui êtes-vous ? Ils répondirent : Nous sommes les frères d'Ochozias et nous descendons pour saluer les fils du roi et de la reine mère.” Il dit : “Saisissez-les vivants !” On les saisit vivants et on les égorgea à la citerne de Beth-équéd, au nombre de quarante-deux hommes, et il n'en laissa pas un seul. Etant parti de là, il rencontra Jonadab, fils de Réchab, qui venait au-devant de lui. Il le salua et lui dit : “Ton cœur est-il sincère, comme mon cœur l'est envers le tien ?” Jonadab répondit : “Il l'est.” “S'il l'est, donne-moi la main.” Il lui donna la main et Jéhu le fit monter auprès de lui sur son char. Et il lui dit : “Viens avec moi et tu verras mon zèle pour Yahweh.” Il l'emmena ainsi sur son char. Arrivé à Samarie, il frappa tous ceux qui restaient à Samarie de la famille d'Achab, jusqu'à l'exterminer, selon la parole que Yahweh avait dite à Elie. Puis Jéhu assembla tout le peuple et leur dit : “Achab a peu servi Baal, Jéhu le servira beaucoup. Maintenant donc, convoquez auprès de moi tous les prophètes de Baal, tous set serviteurs et tous ses prêtres ; que pas un ne manque, car je dois un grand sacrifice à Baal. Quiconque manquera, ne vivra pas.” Jéhu agissait ainsi par ruse, afin de faire périr les serviteurs de Baal. Puis Jéhu dit : “Convoquez une sainte assemblée pour Baal.” Et ils la publièrent. Jéhu envoya dans tout Israël, et tous les serviteurs de Baal vinrent : il n'en resta pas un seul qui ne vint. Ils entrèrent dans le temple de Baal ; et le temple fut rempli d'une extrémité à l'autre. Jéhu dit à celui qui était chargé du vestiaire : “Sors des vêtements pour tous les serviteurs de Baal.” Et il sortit pour eux les vêtements. Jéhu entra avec Jonadab, fils de Réchab, dans la maison de Baal, et il dit aux serviteurs de Baal : “Cherchez et voyez, afin qu'il n'y ait ici avec vous aucun des serviteurs de Yahweh, mais seulement des serviteurs de Baal.” Ils entrèrent pour offrir des pacifiques et des holocaustes. Jéhu alors plaça au dehors quatre-vingts hommes, en disant : “Celui qui laisserait échapper quelqu'un de ces hommes que je mets entre vos mains, payera sa vie de sa propre vie.” Quand il eut achevé d'offrir l'holocauste, Jéhu dit aux gardes et aux officiers : “Entrez, frappez-les, que pas un n'échappe.” Les gardes et les officiers les passèrent au fil de l'épée et les laissèrent là. Puis ils pénétrèrent dans le sanctuaire de la maison de Baal, enlevèrent la statue de Baal et la brûlèrent, et ils détruisirent l'autel de Baal. Ils détruisirent aussi la maison de Baal et en firent un cloaque jusqu'à ce jour. C'est ainsi que Jéhu extirpa Baal du milieu d'Israël. Seulement Jéhu ne se détourna pas des péchés que Jéroboam, fils de Nabat, avait fait commettre à Israël : il n'abandonna pas les veaux d'or qui étaient à Béthel et à Dan. Yahweh dit à Jéhu : “Parce que tu as bien exécuté ce qui est droit à mes yeux et que tu as fait à la maison d'Achab selon tout ce que j’avais à cœur, tes fils jusqu'à la quatrième génération seront assis sur le trône d'Israël.” Mais Jéhu n'eut pas soin de marcher dans la loi de Yahweh, le Dieu d'Israël, de tout son cœur : il ne se détourna pas des péchés que Jéroboam avait fait commettre à Israël. En ces jours-là, Yahweh commença à entamer Israël, et Hazaël les battit sur toute la frontière Israélite : depuis le Jourdain, vers le soleil levant, tout le pays de Galaad, les Gadites ; les Rubénites et les Manassites, depuis Aroër, qui est près du torrent de l'Arnon, ainsi que Galaad et Basan. Le reste des actes de Jéhu et tout ce qu'il a fait et toute sa vaillance, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Jéhu se coucha avec ses pères et on l'ensevelit à Samarie. Joachaz, son fils, régna à sa place. Le temps que Jéhu régna sur Israël, à Samarie, fut de vingt-huit ans. Athalie, mère d'Ochozias, voyant que son fils était mort, se mit à massacrer toute la race royale. Mais Josabeth, fille du roi Joram et sœur d'Ochozias, prit Joas, fils d'Ochozias, et le déroba du milieu des fils du roi que l'on mettait à mort, en le cachant lui et sa nourrice, dans la chambre des lits. On le cacha ainsi aux regards d'Athalie et il ne fut pas mis à mort. Il resta six ans caché avec elle dans la maison de Yahweh, tandis qu'Athalie régnait sur le pays. La septième année, Joïada envoya chercher les centurions des Cariens et des Gardes et il les fit venir vers lui dans la maison de Yahweh : il conclut une alliance avec eux, leur fit prêter serment dans la maison de Yahweh et leur montra le fils du roi. Il leur donna ses instructions en ces termes : “Voici ce que vous ferez. Un tiers de ceux d'entre vous qui entrent en service le sabbat montera la garde à la maison du roi, un autre tiers à la porte de Sur, et un tiers à la porte derrière la maison des Coureurs : vous veillerez à la garde du temple pour en empêcher l'entrée. Vos deux autres divisions, tous ceux qui sortent de service le sabbat, monteront la garde à la maison de Yahweh, près du roi, et vous entourerez le roi de tous côtés, chacun les armes à la main. Si quelqu'un pénètre dans les rangs, qu'il soit mis à mort. Et vous serez près du roi partout où il ira.” Les centurions firent selon tout ce qu'avait ordonné le prêtre Joïada. Ils prirent chacun leurs hommes, ceux qui entraient en service le sabbat et ceux qui sortaient, et ils vinrent vers le prêtre Joïada. Le prêtre donna aux centurions les lances et les boucliers du roi David, qui étaient dans la maison de Yahweh. Les Coureurs, chacun les armes à la main, se tinrent depuis le côté droit de la maison jusqu'au côté gauche de la maison, près de l'autel et près de la maison, de manière à entourer le roi. Le prêtre fit avancer le fils du roi et il mit sur lui le diadème et le témoignage. Ils l'établirent roi et ils l'oignirent. Puis ils frappèrent des mains et ils crièrent : Vive le roi ! Lorsque Athalie entendit le bruit des soldats et de la foule, elle vint vers le peuple à la maison de Yahweh. Elle regarda, et voici que le roi se tenait sur l'estrade, selon l'usage ; près du roi, les chefs et les trompettes. Et tout le peuple était dans la joie, et l'on sonnait des trompettes. Athalie déchira ses vêtements et s'écria : “Conspiration ! conspiration ! ” Le prêtre Joïada donna ses ordres aux centurions qui commandaient l'armée, en ces termes : “Amenez-la hors du Temple, entre les rangs ; quiconque la suivrait, tuez-le par l'épée.” On lui fit place des deux côtés, et elle se rendit par le chemin de l'entrée des chevaux vers la maison du roi, et c'est là qu'elle fut mise à mort. Joïada conclut l'alliance entre Yahweh d'une part, le roi et le peuple de l'autre, pour que le peuple fût à Yahweh ; puis entre le roi et le peuple. Tout le peuple du pays pénétra dans le temple de Baal ; ils le détruisirent, brisèrent entièrement son autel et ses statues et ils tuèrent devant les autels Mathan, prêtre de Baal. Le prêtre Joïada mit des surveillants dans la maison de Yahweh. Prenant les centurions, les Cariens et les Coureurs et tout le peuple du pays, ils firent descendre le roi de la maison de Yahweh et ils firent leur entrée dans le palais royal par le chemin de la porte des Coureurs, et Joas s'assit sur le trône des rois. Tout le peuple se réjouit et la ville fut tranquille. Quant à Athalie, on l'avait fait mourir par le glaive dans la maison du roi. Joas avait sept ans lorsqu'il devint roi. C'est la septième année de Jéhu qu'il devint roi et il régna quarante ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Sebia, de Bersabée. Joas fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh tout le temps que le dirigea le prêtre Joïada. Seulement les hauts lieux ne disparurent pas : le peuple continuait d'offrir des sacrifices et de l'encens sur les hauts lieux. Joas dit aux prêtres : “Tout l'argent des choses saintes qui est apporté à la maison de Yahweh, l'argent de la taxe personnelle, l'argent (de l'estimation) des personnes selon l'estimation de chacune, et tout l'argent qu'il vient au cœur de chacun d'apporter à la maison de Yahweh, que les prêtres le prennent, chacun selon ce qu’il a reçu, afin de réparer les brèches de la maison, partout où Il s'en trouvera.” Or il arriva que la vingt-troisième année du roi Joas les prêtres n'avaient pas encore réparé les brèches de la maison. Le roi Joas appela le prêtre Joïada et les prêtres et leur dit : “Pourquoi ne réparez-vous pas les brèches de la maison ? Désormais, vous ne recevrez plus l'argent des rachats, mais vous le livrerez pour les réparations.” Les prêtres consentirent à ne plus recevoir l'argent du peuple et à ne plus réparer les brèches de la maison. Alors le prêtre Joïada prit un coffre et, ayant percé une ouverture dans le couvercle, le plaça du côté de l'autel, à droite quand on entre dans la maison de Yahweh. Les prêtres gardiens du seuil y mettaient tout l'argent qu'on apportait dans la maison de Yahweh. Quand ils voyaient qu’il y avait beaucoup d'argent dans le coffre, le secrétaire du roi montait avec le grand-prêtre pour serrer et compter tout l'argent qui se trouvait dans la maison de Yahweh. Ils remettaient tout l'argent pesé entre les mains des directeurs du travail chargés d'inspecter la maison de Yahweh, qui le distribuaient aux charpentiers et aux constructeurs employés à la maison de Yahweh, aux maçons et aux tailleurs de pierre, pour les achats de bois et de pierre de taille, en vue de réparer les brèches de la maison de Yahweh et pour tout ce qu'on dépensait à réparer la maison. Cependant on ne faisait pour la maison de Yahweh ni bassins d'argent, ni couteaux, ni coupes, ni trompettes, ni aucun ustensile d'or ou d'argent, avec l'argent apporté à la maison de Yahweh, car on le donnait aux directeurs des travaux pour servir à réparer la maison de Yahweh. On ne demandait aucun compte aux hommes entre les mains desquels on remettait l'argent pour le donner aux directeurs des travaux, car ils agissaient avec probité. L'argent des sacrifices pour le délit et l'argent des sacrifices pour le péché n'était pas apporté à la maison de Yahweh : il appartenait aux prêtres. Alors Hazaël, roi de Syrie, monta et combattit contre Geth, dont il s'empara. Puis Hazaël résolut de marcher contre Jérusalem. Joas, roi de Juda, prit les offrandes saintes qu'avaient consacrées Josaphat, Joram et Ochozias, ses pères, rois de Juda, ses propres offrandes et tout l'or qui se trouvait dans les trésors de la maison de Yahweh et de la maison du roi, et il l'envoya à Hazaël, roi de Syrie, qui s'éloigna de Jérusalem. Le reste des actes de Joas et tout ce qu'il a fait cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Ses serviteurs se révoltèrent : ils tramèrent une conspiration et ils frappèrent Joas à Beth Mello (à la descente de Sella). Ce furent Josachar, fils de Semaath, et Josabad, fils de Somer, ses serviteurs, qui le frappèrent et le tuèrent. On l'ensevelit avec ses pères dans la cité de David, et Amasias, son fils, régna à sa place. La vingt-troisième année de Joas, fils d'Ochozias, roi de Juda, Joachaz, fils de Jéhu, régna sur Israël à Samarie ; il régna dix-sept ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh : il imita les péchés de Jéroboam, fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël, et il ne s'en détourna point. La colère de Yahweh s'enflamma contre Israël : il les livra entre les mains de Hazaël, roi de Syrie, et entre les mains de Benhadad, fils de Hazaël, tout le temps. Joachaz implora Yahweh, et Yahweh l'écouta, car il vit l'angoisse d'Israël, alors que le roi de Syrie les opprimait. Yahweh donna un sauveur à Israël, et les enfants d'Israël, délivrés de la domination dit roi de Syrie, habitèrent en paix dans leurs tentes comme auparavant. Cependant ils ne se détournèrent pas des péchés que la maison de Jéroboam avait fait commettre à Israël : ils s'y livrèrent et même l'aschéra restait debout à Samarie. Aussi Yahweh ne laissa à Joachaz d'autre troupe que cinquante cavaliers, dix chars et dix mille hommes de pied, car le roi de Syrie les avait fait périr et avait fait d'eux comme la poussière que l'on foule aux pieds. Le reste des actes de Joachaz, tout ce qu'il a fait et sa vaillance, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Et Joachaz s'endormit avec ses pères, et il fut enseveli à Samarie ; et Joas, son fils, régna à sa place. La trente-septième année de Joas, roi de Juda, Joas, fils de Joachaz, régna sur Israël à Samarie : il régna seize ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh : il ne se détourna d'aucun des péchés que Jéroboam, fils de Nabat, avait fait commettre à Israël, et il marcha dans sa voie. Le reste des actes de Joas, tout ce qu'il a fait, la vaillance avec laquelle il combattit Amasias, roi de Juda, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Joas se coucha avec ses pères et Jéroboam s'assit sur son trône. Joas fut enseveli à Samarie, avec les rois d'Israël. Elisée était tombé malade de la maladie dont il mourut. Joas, roi d'Israël, descendit vers lui et il pleura à son chevet, en disant : “Mon père ! mon père ! char d'Israël et ses cavaliers !” Elisée lui dit : “Prends un arc et des flèches.” Et il prit un arc et des flèches. Il dit au roi d'Israël : “Mets ta main sur l'arc.” Et il mit sa main. Elisée alors mit ses mains sur celles du roi, et il dit : “Ouvre la fenêtre du côté de l'Orient.” Et il l'ouvrit. Elisée dit : “Tire !” et il tira ; et Elisée dit : “C'est une flèche de délivrance de la part de Yahweh, une flèche de délivrance contre la Syrie : tu frapperas la Syrie à Aphec jusqu'à extermination.” Puis il dit : “Prends les flèches.” Il les prit et Elisée dit au roi d'Israël : “Frappe contre terre.” Il frappa trois fois et s’arrêta. L'homme de Dieu s'irrita contre lui et dit : “Si tu avais frappé cinq ou six fois, ta aurais battu la Syrie jusqu'à extermination ; mais maintenant, c'est trois fois que tu battras la Syrie.” Elisée mourut et on l'ensevelit. Des bandes de Moab venaient chaque année dans le pays. Des hommes qui ensevelissaient un mort, apercevant soudain une de ces bandes, le jetèrent dans le sépulcre d'Elisée : le corps vint à toucher les ossements d'Elisée et il reprit vie et se leva sur ses pieds. Hazaël, roi de Syrie, opprima Israël durant toute la vie de Joachaz. Mais Yahweh leur fit miséricorde et eut pitié d'eux : il se tourna vers eux à cause de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob, et il ne voulut pas les détruire ni les rejeter de devant sa face, jusqu'à présent. Hazaël mourut et son fils Benhadad régna à sa place. Or Joas, fils de Joachaz, reprit de la main de Benhadad, fils de Hazaël, les villes dont Hazaël s'était emparé dans la guerre contre Joachaz, son père. Joas le battit trois fois et il recouvra les villes d'Israël. En la seconde année de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël, régna Amasias, fils de Joas, roi de Juda. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi, et il régna (vingt-neuf ans) à Jérusalem. Sa mère s'appelait Joadan, de Jérusalem. Il fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh, non toutefois comme son père David : il fit en tout comme avait fait son père Joas. Toutefois les hauts lieux ne disparurent point : le peuple offrait encore des sacrifices et de l'encens sur les hauts lieux. Quand sa royauté fut affermie dans sa main, il frappa ceux de ses serviteurs qui avaient fait périr le roi, son père, mais il ne fit pas mourir les fils des meurtriers, conformément à ce qui est écrit dans la loi de Moïse où Yahweh donne ce commandement : Les pères ne seront pas mis à mort pour les enfants et les enfants ne seront pas mis à mort pour les pères ; mais chacun mourra pour son péché. Il battit dix mille Edomites dans la Vallée du Sel. Il s'empara d'assaut de Pétra, et il l'appela du nom de Jectéhel, jusqu'à ce jour. Alors Amasias envoya des messagers vers Joas, fils de Joachaz, fils de Jéhu, roi d'Israël, pour dire : Viens, et voyons-nous en face ! Joas, roi d'Israël, envoya dire à Amasias, roi de Juda : “Le chardon qui est au Liban envoya dire au cèdre du Liban : Donne ta fille pour épouse à mon fils. Et les bêtes sauvages qui sont au Liban passèrent et foulèrent aux pieds le chardon. Tu as bien battu Edom et ton cœur s'est élevé : glorifie-toi en restant chez toi ! Pourquoi t'engager dans le malheur afin de tomber, toi et Juda avec toi.” Mais Amasias n'écouta pas. Joas, roi d'Israël, monta et ils se virent en face, lui et Amasias, roi de Juda, à Bethsamès, qui est à Juda. Juda fut vaincu par Israël et ils s'enfuirent chacun sous sa tente. Joas, roi d'Israël, prit Amasias, roi de Juda, fils de Joas, fils d'Ochozias, à Bethsamès et l'amena à Jérusalem. Il fit dans le rempart de Jérusalem, depuis la porte d'Ephraïm jusqu'à la porte de l'Angle, une brèche de quatre cents coudées. Il prit tout l'or et l'argent et tous les ustensiles qui se trouvaient dans la maison de Yahweh et dans les trésors de la maison du roi, ainsi que des otages, et il retourna à Samarie. Le reste des actes de Joas, ce qu'il a fait, sa vaillance et comment Il combattit contre Amasias, roi de Juda, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Joas se coucha avec ses pères et il fut enseveli à ' Samarie avec les rois d'Israël. Et Jéroboam, son fils, régna à sa place. Amasias, fils de Joas, roi de Juda, vécut encore quinze ans après la mort de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël. Le reste des actes d'Amasias ne sont-ils pas écrits dans le livre des Annales des rois de Juda ? On ourdit contre lui une conspiration à Jérusalem, et il s'enfuit à Lachis ; mais on envoya le poursuivre à Lachis et on l'y mit à mort. On le transporta sur des chevaux, et il fut enseveli à Jérusalem avec ses pères, dans la cité de David. Et tout le peuple de Juda prit Azarias, qui était âgé de seize ans, et on l'établit roi à la place de son père Amasias. Il rebâtit Elath, qu'il rendit à Juda après que le roi fut couché avec ses pères. En la quinzième année d'Amasias, fils de Joas, roi de Juda, Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël, devint roi à Samarie ; il régna quarante et un ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh : il ne se détourna d'aucun des péchés que Jéroboam, fils de Nabat, avait fait commettre à Israël. Il rétablit la frontière d'Israël depuis l'entrée de Hamath jusqu'à la mer de l'Arabah, selon la parole que Yahweh, Dieu d'Israël, avait dite par l'organe de son serviteur Jonas, fils d'Amathi, le prophète, qui était de Geth-Chépher. Car Yahweh vit l'affliction très amère d'Israël, et qu'il n'y avait ni esclave ni libre, ni personne pour aider Israël. Or Yahweh n'avait pas encore décidé de détruire le nom d'Israël de dessous les cieux, et il les sauva par le moyen de Jéroboam, fils de Joas. Le reste des actes de Jéroboam, et tout ce qu’il a fait et la vaillance avec laquelle il combattit et comment il ramena à Israël Damas et Emath qui avaient appartenu à Juda, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Jéroboam se coucha avec ses pères, parmi les rois d'Israël et son fils Zacharias régna à sa place. En la vingt-septième année de Jéroboam, roi d'Israël, régna Azarias, fils d'Amasias, roi de Juda. Il avait seize ans quand il devint roi, et il régna cinquante-deux ans à Jérusalem. Il fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh, en tout comme avait fait Amasias, son père. Seulement les hauts lieux ne disparurent point : le peuple continuait d'offrir des sacrifices et de l'encens sur les hauts lieux. Yahweh frappa le roi, qui fut lépreux jusqu'au jour de sa mort et demeura dans une maison écartée. Joatham, fils du roi, gouvernait le palais et jugeait le peuple du pays. Le reste des actes d'Azarias et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Azarias se coucha avec ses pères et on l'ensevelit avec ses pères dans la cité de David, et Joatham, son fils, régna à sa place. La trente-huitième année d'Azarias, roi de Juda, Zacharie, fils de Jéroboam, régna sur Israël à Samarie ; il régna six mois. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, comme avaient fait ses pères : il ne se détourna pas des péchés que Jéroboam, fils de Nabat, avait fait commettre à Israël. Sellum, fils de Jabès, conspira contre lui : il le frappa (à Jeblaam) et le mit à mort et il régna à sa place. Quant au reste des actes de Zacharie, voici qu'ils sont écrits dans le livre des Annales des rois d'Israël. C'était la parole que Yahweh avait adressée à Jéhu en ces termes : Tes fils seront assis jusqu'à la quatrième génération sur le trône d'Israël. Et il en fut ainsi. Sellum, fils de Jabès, devint roi la trente-neuvième année d'Ozias, roi de Juda, et il régna un mois à Samarie. Manahem, Gadite, monta de Thersa et vint à Samarie ; il frappa Sellum, fils de Jabès, à Samarie, et le tua, et il régna à sa place. Le reste des actes de Sellum, et la conspiration qu'il ourdit, le voici écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël. Alors Manahem frappa Taphua et tout ce qui s'y trouvait, et son territoire à partir de Thersa, parce qu'elle n'avait pas ouvert ses portes, et il fendit le sein des femmes enceintes. En la trente-neuvième année d'Azarias, roi de Juda, Manahem, Gadite, régna sur Israël ; il régna dix ans à Samarie. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh : il ne se détourna pas, sa vie entière, des péchés que Jéroboam avait fait commettre à Israël. Phul, roi d'Assyrie, vint dans le pays, et Manahem donna à Phul mille talents d'argent pour qu'il lui prêtât assistance et affermit la royauté dans sa main. Manahem imposa cette somme à tout Israël, à tous les hommes riches, cinquante sicles à chacun, pour le donner au roi d'Assyrie. Et le roi d'Assyrie s'en retourna sans s'arrêter dans le pays. Le reste des actes de Manahem et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Manahem se coucha avec ses frères, et Phacéia, son fils, régna à sa place. En la cinquantième année d'Azarias, roi de Juda, Phacéia, fils de Manahem, régna sur Israël à Samarie, deux ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh : il ne se détourna pas des péchés que Jéroboam avait fait commettre à Israël. Phacée, fils de Romélias, son officier, conspira contre lui : il le frappa à Samarie, dans la citadelle du palais royal, ainsi qu'Argob et Arié. Il avait avec lui cinquante hommes d'entre les fils des Galaadites. Il fit mourir Phacéia et il régna à sa place. Le reste des actes de Phacéia et tout ce qu'il a fait, voici que c'est écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël. En la cinquante-deuxième année d'Azarias, roi de Juda, Phacée, fils de Romélias, régna sur Israël à Samarie ; il régna vingt ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh : il ne se détourna pas des péchés que Jéroboam, fils de Nabat, avait fait commettre à Israël. Au temps de Phacée, roi d'Israël, Téglath-Phalasar, roi d'Assyrie, vint et prit Ajon, Abel-Beth-Machaa, Janoé, Cédès, Asor, Galaad, la Galilée, tout le pays de Nephtali, et il transporta leurs habitants en Assyrie. Osée, fils d'Ela, forma une conjuration contre Phacée, fils de Romélias : il le frappa, le tua et il régna à sa place, la vingtième année de Joatham, fils d'Ozias. Le reste des actes de Phacée et tout ce qu'il a fait est écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël. La deuxième année de Phacée, fils de Romélias, roi d'Israël, régna Joatham, fils d'Ozias, roi de Juda. Il avait (trente)-cinq ans lorsqu'il devint roi et il régna seize ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Jérusa, fille de Sadoc. Il fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh : il agit en tout comme avait fait son père Ozias. Seulement les hauts lieux ne disparurent pas : le peuple continuait d'offrir des sacrifices et de l'encens sur les hauts lieux. C'est lui qui construisit la porte Supérieure de la maison de Yahweh. Le reste des actes de Joatham et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Dans ce temps-là, Yahweh commença à envoyer contre Juda Razon, roi de Syrie, et Phacée, fils de Romélias. Joatham se coucha avec ses pères et on l'ensevelit avec ses pères dans la cité de David, son père. Et Achaz, son fils, régna à sa place. En la dix-septième année de Phacée, fils de Romélias, Achaz, fils de Joatham, devint roi de Juda. Il avait (trente) ans lorsqu'il devint roi et il régna seize ans à Jérusalem. Il ne fit pas ce qui est bien aux yeux de Yahweh, son Dieu, comme David, son père, mais il marcha dans la voie des rois d'Israël. Il fit même passer son fils par le feu, selon les abominations des nations que Yahweh avait chassées devant les enfants d'Israël. Il offrait des sacrifices et de l'encens sur les hauts lieux, sur les collines et sous tout arbre verdoyant. Alors Razon, roi de Syrie, et Phacée, fils de Romélias, roi d'Israël, montèrent contre Jérusalem pour l'attaquer. Ils assiégèrent Achaz sans pouvoir le vaincre. Dans le même temps, le roi d'Edom ramena Elath au pouvoir de l'Idumée : il expulsa les Judéens d'Elath, et les Iduméens vinrent à Elath, où ils sont demeurés jusqu'à ce jour. Achaz envoya des messagers à Téglath-Phalasar, roi d'Assyrie, pour dire : “Je suis ton serviteur et ton fils : monte et sauve-moi de la main du roi de Syrie et de la main du roi d'Israël, qui se lèvent contre moi.” Et Achaz prit l'or et l'argent qui se trouvaient dans la maison de Yahweh et dans les trésors de la maison du roi, et il les envoya en présent au roi d'Assyrie. Le roi d'Assyrie l'écouta : il monta contre Damas, s'en empara et les déporta à Qir ; et il mit à mort Razon. Le roi Achaz se rendit à Damas au-devant de Téglath-Phalasar, roi d'Assyrie. Ayant vu l'autel qui était à Damas, le roi Achaz envoya au prêtre Urias le modèle de l'autel et le dessin de toute la construction. Le prêtre Urias construisit l'autel : il le fit exactement d'après tout ce que le roi Achaz avait envoyé de Damas, avant que le roi ne revint de Damas. Le roi, à son retour de Damas, vit l'autel. Le roi s'approcha de l'autel et il y monta : il fit brûler son holocauste et son oblation, versa ses libations et répandit sur l'autel le sang des sacrifices pacifiques. Quant à l'autel d'airain qui était devant Yahweh, il l'éloigna de devant la maison, pour qu'il ne fût pas entre le nouvel autel et la maison de Yahweh, et il le plaça à côté du nouvel autel, vers le Nord. Puis le roi Achaz donna cet ordre au prêtre Urias : “Fais brûler sur le grand autel l'holocauste du matin et l'oblation du soir, ainsi que l'holocauste du roi avec son oblation, et les holocaustes de tout le peuple du pays et leurs oblations ; tu y répandras aussi tout le sang des holocaustes et tout le sang des sacrifices. Quant à l'autel d'airain, ce sera à moi d'y pourvoir.” Le prêtre Urias fit tout ce qu'avait ordonné le roi. Le roi Achaz brisa les panneaux et les bases, et il enleva les bassins qui étaient dessus, il descendit la mer d'airain de dessus les bœufs d'airain qui la supportaient, et il la posa sur le pavé de pierre. Il changea aussi dans la maison de Yahweh, à cause du roi d'Assyrie, le portique du sabbat, qu'on avait construit dans la maison, et l'entrée intérieure du roi. Le reste des actes d'Achaz et ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Achaz se coucha avec ses pères et il fut enseveli avec ses pères dans la cité de David. Ezéchias, son fils, régna à sa place. En la douzième année d'Achaz, roi de Juda, Osée, fils d'Ela, régna à Samarie sur Israël ; il régna neuf ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, pas toutefois comme les rois d'Israël ses prédécesseurs. Salmanasar, roi d'Assyrie, monta contre lui, et Osée devint son vassal et lui paya tribut. Puis le roi d'Assyrie découvrit chez Osée un complot, à savoir qu'il avait envoyé des messagers vers Sua, roi d'Egypte, et qu'il ne payait plus comme chaque année le tribut au roi d'Assyrie. Alors le roi le fit saisir et jeter en prison. Puis le roi d'Assyrie parcourut tout le pays et monta contre Samarie, qu'il assiégea durant trois ans. La neuvième année d'Osée, le roi d'Assyrie prit Samarie et il emmena Israël captif en Assyrie. Il les établit à Hala, et sur le Habor, fleuve de Gozan, et dans les villes de Médie. Cela arriva parce que les enfants d'Israël avaient péché contre Yahweh, leur Dieu, qui les avait fait monter du pays d'Egypte pour les délivrer de la main du Pharaon, roi d'Egypte, et parce qu'ils avaient servi d'autres dieux. Ils suivaient les rites des nations que Yahweh avait chassées devant les enfants d'Israël, et ceux que les rois d'Israël avaient établis. Les enfants d'Israël offensèrent, par des actes qui n'étaient pas droits, Yahweh, leur Dieu. Ils se bâtirent des hauts lieux dans toutes les villes, depuis les tours de garde jusqu'aux villes fortifiées. Ils se dressèrent des stèles et des aschéras sur toute colline élevée et sous tout arbre verdoyant. Là, ils brûlèrent de l'encens sur tous les hauts lieux, comme les nations que Yahweh avait chassées devant eux, et ils firent des choses mauvaises pour irriter Yahweh. Ils servirent les idoles, au sujet desquelles Yahweh leur avait dit : Vous ne ferez pas cela. Yahweh rendit témoignage contre Israël et contre Juda par l'organe de tous les prophètes, de tous les voyants, en disant : “Revenez de toutes vos œuvres mauvaises, et observez mes commandements et mes ordonnances en suivant toute la Loi que j'ai prescrite à vos pères et que je vous ai communiquée par l'organe de mes serviteurs les prophètes.” Mais ils n'écoutèrent point et ils raidirent leur cou, comme leurs pères, qui n'avaient pas cru en Yahweh, leur Dieu. Ils rejetèrent ses ordonnances, et son alliance qu'il avait conclue avec leurs pères, et les témoignages qu'il avait rendus contre eux. Ils allèrent après le néant, ils se livrèrent au néant, à la suite des nations qui les entouraient, alors que Yahweh leur avait commandé de ne pas faire comme elles. Ils abandonnèrent tous les commandements de Yahweh, leur Dieu, ils se firent deux veaux en fonte, ils se firent des aschéras ; ils se prosternèrent devant toute l'armée des cieux et ils servirent Baal. Ils consacrèrent leurs fils et leurs filles par le feu ; ils pratiquèrent la divination et les sortilèges, et ils se vendirent pour faire ce qui est n'ai aux yeux de Yahweh, de manière à l'irriter. Yahweh alors s'irrita fortement contre Israël et il les éloigna de sa face. Il ne resta que la seule tribu de Juda, quoique Juda lui-même n'eût pas gardé les commandements de Yahweh, leur Dieu, et qu'ils eussent suivi les rites que pratiquait Israël. Yahweh rejeta toute la race d'Israël : il les affligea et les livra aux mains des pillards et il finit par les chasser loin de sa face. C'est qu'Israël s'était détaché de la maison de David, et ils avaient établi pour roi Jéroboam, fils de Nabat ; et Jéroboam avait détourné Israël de Yahweh et leur avait fait commettre un grand péché. Les enfants d'Israël se livrèrent à tous les péchés que Jéroboam avait commis et ils ne s'en détournèrent point, et Yahweh finit par chasser Israël loin de sa face, comme il l'avait annoncé par l'organe de tous les prophètes, ses serviteurs. Et Israël fut emmené captif loin de son pays, jusqu'à ce jour. Le roi d'Assyrie fit venir des gens de Babylone, de Cutha, d'Avah, d'Hamath et de Sepharvaïm, et les établit dans les villes de Samarie à la place des enfants d'Israël : ils prirent possession de Samarie et ils habitèrent dans ses villes. Lorsqu'ils commencèrent à y habiter, ils ne craignaient pas Yahweh, et Yahweh envoya contre eux des lions qui les tuaient. On le fit savoir au roi d'Assyrie en disant : Les nations que tu as déportées et établies dans les villes de Samarie ne connaissent pas le culte du dieu du pays et il a envoyé contre eux des lions qui les font mourir, parce qu'ils ne connaissent pas le culte du dieu du pays. Le roi d'Assyrie donna cet ordre : Envoyez là un des prêtres du pays, que vous en avez déportés : qu'il aille s'y établir et qu'il leur enseigne le culte du dieu du pays. Il vint donc un des prêtres qu'on avait déportés de Samarie : il s'établit à Béthel et il leur enseigna comment ils devaient craindre Yahweh. Mais les nations firent chacune leurs dieux et les placèrent dans les édifices des hauts lieux que bâtirent les Samaritains, chaque nation dans la ville qu'elle habitait. Les gens de Babel firent Sochoth-Benoth ; les gens de Cutha firent Nergal ; les gens d'Hamath firent Asima. Les Avéens firent Nébahaz et Tharthac ; les Sépharvéens consumaient leurs fils par le feu pour Adramélech et Anamélech, dieux de Sépharvaïm. Ils honoraient aussi Yahweh, et ils se firent des prêtres des hauts lieux, pris au milieu d'eux, qui sacrifiaient pour eux dans les édifices des hauts lieux. Ainsi ils honoraient Yahweh, et ils servaient leurs dieux, selon la coutume des nations d'où on les avait déportés. Ils suivent jusqu'à ce jour leurs coutumes anciennes Ils n'honorent point Yahweh : ils n’agissent ni selon ses rites et ses ordonnances, ni selon la loi et les commandements prescrits par Yahweh aux enfants de Jacob, auquel il avait donné le nom d'Israël. Yahweh avait conclu son alliance avec eux et il leur avait donné cet ordre : “Vous ne craindrez point d'autres dieux, vous ne vous prosternerez point devant eux, vous ne les servirez point et vous ne leur offrirez point des sacrifices. Mais Yahweh votre Dieu, qui vous a fait monter du pays d'Egypte, par une grande puissance et par son bras étendu, c'est lui que vous craindrez, lui que vous adorerez, à lui que vous offrirez vos sacrifices. Les préceptes, les ordonnances, la Loi et les commandements qu'il a écrits pour vous, vous les garderez et les pratiquerez tous les jours, et vous ne craindrez point d'autres dieux. Vous n'oublierez pas l'alliance que j'ai conclue avec vous et vous ne craindrez point d'autres dieux, mais c'est Yahweh, votre Dieu, que vous craindrez, et c'est lui qui vous délivrera de la main de tous vos ennemis.” Mais ils n'ont pas obéi et ils ont suivi leur première coutume. Ainsi ces nations craignaient Yahweh et elles servaient aussi leurs idoles, et leurs enfants et les enfants de leurs enfants font jusqu'à ce jour comme ont fait leurs pères. La troisième année d'Osée, fils d'Ela, roi d'Israël, régna Ezéchias, fils d'Achaz, roi de Juda. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Abi, fille de Zacharie. Il fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh, selon tout ce qu'avait fait David, son père. Il fit disparaître les hauts lieux, brisa les stèles et coupa les aschéras. Il mit en pièces le serpent d'airain que Moïse avait fait, car les enfants d'Israël lui offraient jusque-là de l'encens : on l'appelait Nohestan. Il mit sa confiance en Yahweh, Dieu d'Israël, et il n'eut pas son pareil parmi tous les rois de Juda qui vinrent après lui ou qui furent avant lui. Il s'attacha à Yahweh sans se détourner de lui et il observa les commandements que Yahweh avait prescrits à Moïse. Aussi Yahweh fut-il avec lui et il réussit dans toutes ses entreprises. Il se révolta contre le roi d'Assyrie et il ne lui fut plus assujetti. Il frappa les Philistins jusqu'à Gaza et tout leur territoire, depuis les tours de garde jusqu'aux villes fortifiées. La quatrième année du roi Ezéchias, qui était la septième d'Osée, fils d'Ela, roi d'Israël, Salmanasar, roi d'Assyrie, monta contre Samarie et l'assiégea, (et on la prit). Au bout de trois ans, la sixième année d'Ezéchias, qui était la neuvième d'Osée, roi d'Israël, Samarie fut prise. Le roi d'Assyrie déporta les Israélites en Assyrie, et les établit à Hala, et sur le fleuve Habor, fleuve de Gozan, et dans les villes des Mèdes. C'est qu'ils n'avaient pas écouté la voix de Yahweh, leur Dieu, et qu'ils avaient transgressé son alliance : tout ce que Yahweh avait commandé à Moïse, son serviteur, ils ne l'avaient ni écouté ni pratiqué. (La quatorzième année du roi Ezéchias), Sennachérib, roi d'Assyrie, monta contre toutes les villes fortifiées de Juda et s'en empara. Ezéchias, roi de Juda, envoya dire au roi d'Assyrie, à Lachis : “J'ai mal fait : éloigne-toi de moi ; ce que tu m'imposeras, je le subir .” Et le roi d'Assyrie imposa à Ezéchias, roi de Juda, trois cents talents d'argent et trente talents d'or. Ezéchias donna tout l'argent qui se trouvait dans la maison de Yahweh, et dans les trésors du roi. A cette occasion, Ezéchias brisa les portes du Temple et les colonnes qu'Ezéchias lui-même, roi de Juda, avait recouvertes d'or, et il le donna au roi d'Assyrie. Le roi d'Assyrie envoya le chef de l'armée et le chef des eunuques et le chef des officiers, avec une forte troupe, de Lachis, vers le roi Ezéchias, à Jérusalem. Ils montèrent et, arrivés à Jérusalem, ils se tinrent près de l'aqueduc de la piscine supérieure, sur le chemin du champ du Foulon, et appelèrent le roi. Eliacim, maître du palais, sortit vers eux avec Sobna, le secrétaire, et Joahé, fils d'Asaph, le rapporteur. Le chef des officiers leur dit : “Dites à Ezéchias : Ainsi parle le grand roi, le roi d'Assyrie : Quelle est cette confiance sur laquelle tu t'appuies ? Tu as dit, mais ce ne sont que des paroles en l'air ! j'ai conseil et force pour la guerre. En qui donc maintenant te confies-tu, pour te révolter contre moi ? Voici qu'à présent tu te fies à l'appui de ce roseau brisé, l'Egypte, qui s'enfonce dans la main de quiconque s'y appuie et qui la blesse : tel est Pharaon, roi d'Egypte, pour tous ceux qui se confient à lui. Et si vous me dites : C'est en Yahweh, notre Dieu, que nous espérons ; n'est-ce pas lui dont Ezéchias a supprimé les hauts lieux et les autels, en disant à Juda et à Jérusalem : c’est devant cet autel, à Jérusalem, que vous adorerez ? Maintenant, fais un accord avec mon maître, le roi d'Assyrie ; je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux fournir des cavaliers pour les monter. Comment repousserais-tu un seul gouverneur d'entre les serviteurs de mon maître ? Et comment te confies-tu à l'Egypte pour les chars et les cavaliers ? Enfin, est-ce sans Yahweh que je suis monté contre ce lieu pour le détruire ? Yahweh m'a dit : Monte contre ce lieu et détruis-le !” Eliacim, fils de Helcias, Sobna et Joahé dirent au grand officier : “Parle, je te prie, à tes serviteurs en araméen, car nous le comprenons, mais ne parle pas en judéen aux oreilles du peuple qui est sur le rempart.” Le grand officier leur dit : “Est-ce pour ton maître et pour toi que mon maître nous a envoyé prononcer des paroles ? N'est-ce pas pour les gens assis sur le rempart, qui auront à manger leurs excréments et à boire leur urine avec vous ?” Alors le grand officier s'avança et, parlant à haute voix en judéen, il s'exprima en ces termes : “Ecoutez la parole du grand roi, le roi d'Assyrie. Ainsi parle le roi : Qu'Ezéchias ne vous abuse pas, car il ne pourra pas vous délivrer de ma main. Et qu'Ezéchias ne vous fasse pas espérer en Yahweh, en disant : Sûrement, Yahweh nous délivrera et cette ville ne sera pas livrée entre les mains du roi d'Assyrie. N'écoutez pas Ezéchias, car ainsi parle le roi d'Assyrie : Faites la paix avec moi et rendez-vous à moi, et mangez chacun de sa vigne et de son figuier, et buvez chacun de l'eau de sa citerne, jusqu'à ce que je vienne et que je vous emmène dans un pays comme le vôtre, un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes, un pays d'oliviers, d'huile et de miel, afin que vous viviez et que vous ne mourriez point. “N'écoutez donc point Ezéchias, car il vous abuse en disant : Yahweh vous délivrera ! Est-ce que les dieux des nations ont délivré chacun son pays de la main du roi d'Assyrie ? Où sont les dieux d'Emath et d'Arphad ? Où les dieux de Sepharvaïm, d'Ana et d'Ava ? Ont-ils délivré Samarie de ma main ? Quels sont, parmi tous les dieux de ces pays, ceux qui ont délivré leur pays de ma main pour que Yahweh délivre Jérusalem de ma main ?” Le peuple se tut et ne lui répondit pas un mot, car le roi avait donné cet ordre : “Vous ne lui répondrez pas.” Et Eliacim, fils d'Helcias, préfet du palais, Sobna, le secrétaire, et Joahé, fils d'Asaph, le rapporteur, se rendirent auprès d'Ezéchias, les vêtements déchirés, et lui transmirent les paroles du grand officier. A cette nouvelle, le roi Ezéchias déchira ses vêtements et se couvrit d'un sac, et il se rendit à la maison de Yahweh. Il envoya Eliacim, préfet du palais, Sobna, le secrétaire, et les anciens des prêtres, revêtus de sacs vers le prophète Isaïe, fils d'Amos. Ils lui dirent : Ainsi parle Ezéchias : jour d'angoisse, de châtiment et d'opprobre que celui-ci, car les enfants sont près de naître et la force manque pour enfanter ! Peut-être Yahweh ton Dieu entendra-t-il toutes les paroles du chef des officiers, que le roi d'Assyrie son maître a envoyé pour insulter le Dieu vivant, et les punira-t-il à cause des paroles qu'a entendues Yahweh, ton Dieu. Fais donc monter une prière pour le reste qui subsiste encore.” Les serviteurs d'Ezéchias allèrent donc trouver Isaïe et Isaïe leur dit : “Voici ce que vous direz à votre maître. Ainsi parle Yahweh : N'aie point peur des paroles que tu as entendues par lesquelles les serviteurs du roi d'Assyrie m'ont outragé. Voici que je vais mettre en lui un esprit tel que, à la nouvelle qu'il entendra, il retournera dans son pays et je le ferai tomber par l'épée dans son pays.” Le chef des officiers s'en retourna et trouva le roi d'Assyrie qui attaquait Lobna, car il avait appris son départ de Lachis. Apprenant alors qu'on disait de Tharaca, roi d'Ethiopie : “Voici qu'il s'avance pour combattre contre toi”, Sennachérib envoya de nouveaux messagers à Ezéchias disant : “Vous parlerez en ces termes à Ezéchias, roi de Juda. Que ton Dieu, en qui tu te confies, ne t'abuse pas par cette parole : Jérusalem ne sera pas livrée aux mains du roi d'Assyrie. Voici que tu as entendu ce qu'ont fait les rois d'Assyrie en les vouant à l'anathème : et toi tu serais délivré ? Est-ce que leurs dieux les ont délivrées, ces nations que mes pères ont détruites : Gozan, Haran, Réseph, et les fils d'Eden qui étaient à Thélasar ? Où sont le roi d'Hamath et le roi d'Arphad et le roi de la ville de Sépharvaïm, d'Ana et d'Ava ?” Ezéchias reçut la lettre de la main des messagers et, l'ayant lue, il monta à la maison de Yahweh. La déployant alors devant Yahweh, Ezéchias se mit à prier devant Yahweh, en disant : “Yahweh, Dieu d'Israël, assis sur les Chérubins, c'est vous qui êtes le seul Dieu de tous les royaumes de la terre, vous qui avez fait le ciel et la terre. Prêtez l'oreille et écoutez ; ouvrez les yeux, Yahweh, et écoutez ! Entendez les paroles que Sennachérib a envoyées pour outrager le Dieu vivant. Il est vrai, Yahweh, que les rois d'Assyrie ont détruit les nations et ravagé leurs pays, et qu'ils ont livré leurs dieux au feu. C'est qu'ils ne sont pas des dieux, mais l'œuvre des mains de l'homme, du bois et de la pierre : aussi les ont-ils anéantis. Mais maintenant Yahweh, notre Dieu, sauvez-nous, je vous prie, de sa main, afin que tous les royaumes de la terre sachent que vous seul, Yahweh, êtes Dieu.” Isaïe, fils d'Amos, envoya dire à Ezéchias : “Ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël. La prière qu'Ezéchias m'a adressée au sujet de Sennachérib, roi d'Assyrie, je l'ai entendue. Voici la parole que Yahweh a prononcée contre lui. Elle te méprise, elle se raille de toi, - la vierge, fille de Sion : Après toi elle hoche la tête, - ta fille de Jérusalem ! Qui as-tu insulté et outragé - et contre qui as-tu élevé la voix ? Tu as porté les yeux en haut, - contre le Saint d'Israël. Par tes envoyés tu as insulté le Seigneur - et tu as dit : “Avec la multitude de mes chars, J'ai escaladé le sommet des montagnes, les extrémités du Liban : J'ai coupé les plus élevés de ses cèdres, - les plus beaux de ses cyprès ; J'ai atteint sa plus haute cime, - sa forêt la plus épaisse. J'ai creusé et j'ai bu - des eaux étrangères, Et je dessécherai de la plante de mes pieds - tous les fleuves d'Egypte !” N'as-tu pas appris que, dès longtemps, - j'ai préparé ces choses ? Dès les temps anciens je les ai résolues - et maintenant je les réalise : Pour que tu réduises en monceaux de ruines - les villes fortes. Leurs habitants sont impuissants, - épouvantés et confus ; Ils sont comme l'herbe des champs et le tendre gazon, Comme la verdure des toits - et le blé qui sèche avant la maturité. Mais je sais ton repos, tes allées et venues, - ainsi que ta fureur contre moi. Parce que tu es en fureur contre moi - et que ton arrogance est montée à mes oreilles, Je mettrai mon anneau à ton nez - et mon mors à tes lèvres, Et je te ferai retourner - par le chemin d'où tu es venu. Et ceci te servira de signe : Cette année, on mangera le produit du grain tombé ; la seconde année, ce qui aura poussé de soi-même ; mais la troisième année vous sèmerez et vous moissonnerez, vous planterez des vignes et en consommerez le produit. Le reste qui aura survécu de la maison de Juda étendra en bas ses racines et portera en haut des fruits. Car de Jérusalem sortira un reste et de la montagne de Sion des réchappés. Voilà ce que fera le zèle de Yahweh des armées. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh au sujet du roi d'Assyrie : “Il n'entrera point dans cette ville - et il n'y lancera point de flèche ; Il ne lui présentera point de bouclier - et il ne dressera point de retranchement contre elle. Il s'en retournera par le chemin d'où il est venu - et il n'entrera point dans cette ville : oracle de Yahweh ! Je protégerai cette ville pour la sauver, - à cause de moi et à cause de David, mon serviteur.” Et il arriva que cette nuit-là l'ange de Yahweh fit périr dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille hommes : quand on se leva le matin, voici tous ces cadavres ! Levant alors le camp, Sennachérib partit pour s'en retourner, et il resta à Ninive. Il arriva que, tandis qu'il adorait dans la maison de Nesroch, son dieu, Adramélech, son fils, et Sarasar le frappèrent par l'épée, puis ils s'enfuirent au pays d'Ararat. Assahardon, son fils, régna à sa place. En ces jours-là, Ezéchias fut malade à mourir. Isaïe, fils d'Amos, vint le trouver et lui dit : “Ainsi parle Yahweh. Mets ordre à ta maison, car tu vas mourir et tu ne vivras plus.” Alors il tourna son visage vers le mur et il pria Yahweh en disant : “Hélas ! Yahweh, souviens-toi, je te prie, que j'ai marché devant toi dans la vérité et d'un cœur parfait et que j'ai fait ce qui est bon à tes yeux.” Et Ezéchias répandit d'abondantes larmes. Isaïe n'était pas encore sorti de la cour intérieure quand la parole de Dieu lui fut adressée en ces termes : “Retourne et dis à Ezéchias, chef de mon peuple : Ainsi parle Yahweh, Dieu de David, ton père. J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. Voici que je vais te guérir : dans trois jours tu monteras au Temple de Yahweh, et j'ajouterai à tes jours quinze années. Je te délivrerai, ainsi que cette ville, de la main du roi d'Assyrie et je veillerai sur cette ville à cause de moi et à cause de David, mon serviteur.” Et Isaïe dit : “Qu'on prenne un cataplasme de figues et qu'on l'applique sur l'ulcère, et il vivra.” Ezéchias dit à Isaïe : “Quel est le signe que Yahweh me guérira et que je monterai dans trois jours à la maison de Yahweh ?” Isaïe dit : “Voici pour toi de la part de Yahweh le signe qu'il accomplira la parole qu'il a prononcée. L'ombre a parcouru dix degrés : si elle en parcourait encore dix autres ?” Ezéchias répondit : “C'est peu de chose que l'ombre descende de dix degrés ! Non : mais que l'ombre revienne en arrière de dix degrés !” Alors le prophète Isaïe invoqua Yahweh et, par les degrés qu'elle avait descendus sur le cadran d'Achaz, il la fit revenir en arrière de dix degrés. En ce temps-là, Mérodach-Baladan, fils de Baladan, roi de Babylone, envoya des lettres et des présents à Ezéchias, car il avait appris qu'il avait été malade et qu'il était rétabli. Ezéchias se réjouit à leur sujet : il leur montra toute la maison de son trésor, l'or, l'argent, les aromates et les huiles de senteur, tout son arsenal et tout ce qui se trouvait dans ses trésors. Il n'y eut rien qu'Ezéchias ne leur fit voir dans son palais et dans tous ses domaines. Isaïe le prophète vint vers Ezéchias et lui dit : “Qu'ont dit ces hommes-là et d'où sont-ils venus vers toi ?” Ezéchias répondit : “Ils sont venus d'un pays lointain, de Babylone.” Il dit : “Qu'ont-ils vu dans ta maison ?” Ezéchias répondit : “Tout ce qui était dans ma maison, ils l'ont vu : il n'y a rien dans mes trésors que je ne leur aie fait voir.” Alors Isaïe dit à Ezéchias : “Ecoute la parole de Yahweh. Voici que les jours viennent où tout ce qui est ta maison et qu’ont amassé tes pères jusqu'à ce jour sera transporté à Babylone : il n'en restera rien, déclare Yahweh, et l'on prendra de tes fils, qui seront sortis de toi, que tu auras engendrés, pour être eunuques dans le palais du roi de Babylone.” Ezéchias dit à Isaïe : Bonne est la parole de Yahweh que tu as prononcée ; et il ajouta : N'est-ce pas qu'il y aura paix et sûreté ma vie durant ? Le reste des actes d'Ezéchias, sa puissance et comment il fit la piscine et l'aqueduc pour amener les eaux dans la ville, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Ezéchias se coucha avec ses pères, et Manassé, son fils, régna à sa place. Manassé avait douze ans quand il devint roi et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Haphsiba. Il fis ce qui est mal aux yeux de Yahweh, selon les abominations des nations que Yahweh avait chassées devant les enfants d'Israël. Il rebâtit les hauts lieux qu'Ezéchias, son père, avait détruits. Il dressa des autels à Baal et il fit une aschéra, comme avait fait Achab, roi d'Israël, et il se prosterna devant toute l'armée des cieux et il les servit. Il bâtit des autels dans la maison de Yahweh, de laquelle Yahweh avait dit : “C'est à Jérusalem que je placerai mon nom.” Il bâtit des autels à toute l'armée des cieux dans les deux parvis de la maison de Yahweh. Il fit passer son fils par le feu. Il pratiqua les augures et les incantations et il institua des nécromanciens et des devins, faisant de plus en plus ce qui est mal devant Yahweh pour l'irriter. Il mit l'idole d'Astarté, qu'il avait faite, dans la maison dont Yahweh avait dit à David et à Salomon, son fils : “C'est dans cette maison, et c'est dans Jérusalem, que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël, que je veux placer mon nom pour toujours ; je ne ferai plus errer le pied d'Israël hors du pays que j'ai donné à ses pères, si seulement ils ont soin de mettre en pratique tout ce que je leur ai commandé et toute la loi que leur a prescrite mon serviteur Moïse.” Mais ils n'écoutèrent pas ; et Manassé les égara au point qu'ils firent le mal plus que toutes les nations que Yahweh avait détruites devant les enfants d'Israël. Alors Yahweh parla par le moyen de ses serviteurs les prophètes en ces termes : “Parce que Manassé, roi de Juda, a commis ces abominations, qu'il a fait le mal plus que tout ce qu'avaient fait les Amorrhéens avant lui et qu'il a fait pécher aussi Juda par ses idoles, Voici ce que dit Yahweh, Dieu d'Israël : “Voici que je vais faire venir sur Jérusalem et sur Juda des malheurs tels que les deux oreilles tinteront à qui les entendra. J'étendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d'Achab, et je nettoierai Jérusalem comme on nettoie le plat que l'on essuie et que l'on retourne sur sa face. J'abandonnerai le reste de mon héritage et je les livrerai entre les mains de leurs ennemis, et ils deviendront la proie et le butin de tous leurs ennemis : parce qu'ils ont fait ce qui est mal à mes yeux et qu'ils m'ont irrité depuis le jour où leurs pères sont sortis d'Egypte jusqu'à présent.” En outre Manassé versa à grands flots le sang innocent au point qu'il en remplit Jérusalem d'un bout à l'autre, sans compter le péché qu'il fit commettre à Juda en faisant ce qui est mal aux yeux de Yahweh. Le reste des actes de Manassé, tout ce qu'il a fait et les péchés qu'il a commis, tout cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Manassé se coucha avec ses pères et il fut enterré dans le jardin de sa maison, dans le jardin d'Oza. Amon, son fils, régna à sa place. Amon avait vingt-deux ans quand il devint roi et il régna deux ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Messalémeth, fille de Harus de Jétéba. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, comme avait fait Manassé, son père. Il marcha en tout dans la voie où avait marché son père : il servit les idoles que son père avait servies et il se prosterna devant elles. Il abandonna Yahweh, le Dieu de ses pères, et il ne marcha pas dans la voie de Yahweh. Les serviteurs d'Amen conspirèrent contre lui et ils tuèrent le roi dans sa maison. Mais le peuple du pays frappa tous ceux qui avaient conspiré contre le roi Amen, et le peuple du pays établit roi Josias, son fils, à sa place. Le reste des actions d'Amon, ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? On l'enterra dans le jardin d'Oza. Josias, son fils, régna à sa place. Josias avait huit ans quand il devint roi et il régna trente et un ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Idida, fille de Hadaï, de Bésécath. Il fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh, et il marcha entièrement dans la voie de David, son père, sans se détourner ni à droite ni à gauche. La dix-huitième année du roi Josias, le roi envoya à la maison de Yahweh Saphan, le secrétaire, fils d'Aslia, fils de Messulam, en disant : “Monte vers Helcias, le grand-prêtre, et qu'il tienne prêt l'argent que l'on apporte à la maison de Yahweh et que les gardiens du seuil ont recueilli du peuple. On le remettra entre les mains des chefs des travaux chargés d'inspecter la maison de Yahweh, et ceux-ci le donneront aux ouvriers qui travaillent dans la maison de Yahweh pour réparer les brèches de la maison, aux charpentiers, aux constructeurs et aux maçons, et pour acheter le bois et les pierres de taille, en vue de réparer les brèches de la maison. Mais on ne leur demandera pas de compte pour l'argent remis entre leurs mains, car ils se conduisent avec probité”. Alors le grand-prêtre Helcias dit à Saphan, le secrétaire : “J'ai trouvé le livre de la Loi dans la maison de Yahweh.” Et Helcias donna le livre à Saphan, qui le lut. Puis Saphan le secrétaire alla trouver le roi pour lui rendre compte et dit : “Tes serviteurs ont recueilli l'argent qui se trouvait dans la maison et l'ont remis entre les mains des chefs des travaux, chargés d'inspecter la maison de Yahweh.” Alors Saphan, le secrétaire, annonça au roi cette nouvelle : “Helcias, le prêtre, m'a donné ce livre” ; et Saphan le lut en présence du roi. Lorsque le roi entendit les paroles du livre de la Loi, il déchira ses vêtements, et le roi donna cet ordre à Helcias, le prêtre, à Ahicam, fils de Saphan, à Achobor, fils de Micha, à Saphan, le secrétaire, et à Asaïas, serviteur du roi : “Allez consulter Yahweh pour moi, pour le peuple et pour tout Juda, au sujet des paroles de ce livre qu'on a trouvé : car grande est la colère de Yahweh qui s'est allumée contre nous, parce que nos pères n'ont pas écouté les paroles de ce livre, pour faire tout ce qui nous est prescrit.” Helcias, le prêtre, Ahicam, Saphan, et Asaïas se rendirent donc auprès de Holda, la prophétesse, femme de Sellum, fils de Thécua, fils d'Araas, gardien des vêtements ; elle habitait Jérusalem, dans le quartier neuf. Lorsqu'ils eurent parlé, elle leur dit : “Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël. Dites à celui qui vous a envoyé vers moi. Ainsi parle Yahweh. Voici que je vais faire venir le malheur sur ce lieu et sur ses habitants, tout ce qui est dit dans le livre qu'a lu le roi de Juda ; parce qu'ils m'ont abandonné et qu'ils ont offert de l'encens à d'autres dieux, de manière à m'irriter par toutes les œuvres de leurs mains, ma colère s'est enflammée contre ce lieu-ci et ne s'éteindra pas. “Et au roi de Juda, qui vous envoie pour consulter Yahweh, voici ce que vous direz : Ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël. Quant aux paroles que tu as entendues, parce que ton cœur s'est ému et que tu t'es humilié devant Yahweh en entendant ce que j'ai prononcé contre ce lieu-ci et contre ses habitants, qu'ils seront un objet de stupeur et de malédiction, et parce que tu as déchiré tes vêtements et que tu as pleuré devant moi, moi aussi j'ai entendu, parole de Yahweh ! C'est pourquoi, voici que je te recueillerai auprès de tes pères et tu seras déposé en paix dans ton sépulcre, et tes yeux ne verront point les malheurs que je vais faire venir sur ce lieu.” Ils rapportèrent au roi cette réponse. Le roi envoya rassembler auprès de lui tous les anciens de Juda et de Jérusalem. Puis le roi monta à la maison de Yahweh et avec lui tous les hommes de Juda et tous les habitants de Jérusalem, les prêtres, les prophètes et tout le peuple, depuis le plus petit jusqu'au plus grand. Il lut à leurs oreilles toutes les paroles du livre de l'Alliance en présence de Yahweh. Alors le roi, se tenant sur l'estrade, conclut l'alliance en présence de Yahweh, pour marcher à la suite de Yahweh et observer ses commandements, ses ordonnances et ses lois de tout son cœur et de toute son âme, en accomplissant les paroles de l'alliance, qui sont écrites dans ce livre. Et tout le peuple s'engagea à l'alliance. Le roi ordonna au grand-prêtre Helcias, au prêtre en second et aux gardiens du seuil, de faire sortir du temple de Yahweh tous les ustensiles qu'on avait fabriqués pour Baal et pour Astarté et pour toute l'armée des cieux. On les brûla hors de Jérusalem, dans les champs du Cédron, et on en porta la poussière à Béthel. Il chassa les prêtres des idoles, établis par les rois de Juda, qui brûlaient de l'encens sur les hauts lieux dans les villes de Juda et aux environs de Jérusalem, et ceux qui offraient de l'encens à Baal, au soleil, à la lune, aux signes du zodiaque et à toute l'armée du ciel. Il fit sortir l'aschéra de la maison de Yahweh, hors de Jérusalem, dans la vallée du Cédron : il la brûla dans la vallée du Cédron, il la réduisit en poussière et il jeta cette poussière sur les sépulcres des enfants du peuple. Il abattit les maisons des prostituées, qui étaient dans la maison de Yahweh et où les femmes tissaient des tentes pour Astarté. Il fit venir tous les prêtres des villes de Juda, et il souilla tous les hauts lieux où les prêtres avaient brûlé de l'encens, depuis Gabaa jusqu'à Bersabée. Il détruisit les hauts lieux des portes, celui qui était à l'entrée de la porte de Josué, gouverneur de la ville, et celui qui était à gauche de la porte de la ville. Toutefois, les prêtres des hauts lieux ne montaient pas à l'autel de Yahweh, à Jérusalem, mais ils mangeaient des pains sans levain au milieu de leurs frères. Il souilla Topheth, dans la vallée des fils d'Ennom, afin que personne ne fit passer son fils ou sa fille par le feu pour Moloch. Il fit disparaître les chevaux que les rois de Juda avaient consacrés au soleil à l'entrée de la maison de Yahweh, près de la chambre de l'eunuque Nathan-Mélech, qui était dans les dépendances, et il livra au feu le char du soleil. Les autels qui étaient sur la terrasse de la chambre haute d'Achaz, qu'avaient faits les rois de Juda, ainsi que les autels qu'avait faits Manassé dans les deux parvis de la maison de Yahweh, le roi les détruisit, les enleva de là et en jeta la poussière dans le torrent du Cédron. Les hauts lieux qui étaient en face de Jérusalem, à droite du mont du Scandale, et qu'avait construits Salomon, roi d'Israël, pour Astarté, l'abomination des Sidoniens, et pour Chamos, l'abomination de Moab, et pour Melchom, l'exécration des fils d'Ammon, le roi les souilla. Il brisa les stèles, il coupa les aschéras et il remplit cet endroit d'ossements humains. L'autel aussi qui était à Béthel, et le haut lieu qu'avait bâti Jéroboam, fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël, cet autel aussi et le haut lieu, il les détruisit : il brûla le haut lieu, le réduisit en poussière et il brûla l'aschéra. Puis Josias, se tournant pour voir les sépulcres qui étaient là dans la montagne, envoya prendre les ossements des sépulcres : il les brûla sur l'autel et il le souilla, selon la parole de Yahweh annoncée par l'homme de Dieu qui avait annoncé ces choses. Et il demanda : “Quel est ce monument que j'aperçois là-bas ?” Les gens de la ville lui dirent : “C'est le sépulcre de l'homme de Dieu qui vint de Juda et qui annonça ces choses que tu as faites contre l'autel de Béthel.” Et il dit : “Laissez-le, que personne ne remue ses os.” On laissa donc ses ossements intacts, avec ceux du prophète qui était venu de Samarie. De même, toutes les maisons de hauts lieux, qui étaient dans les villes de Samarie et qu'avaient faites les rois d'Israël pour irriter Yahweh, Josias les fit disparaître et il les traita en tout de la même manière qu'il avait fait à Béthel. En outre, il immola sur les autels les prêtres des hauts lieux qui étaient là et il y brûla des ossements humains. Il revint ensuite à Jérusalem. Puis le roi donna cet ordre à tout le peuple : “Célébrez la Pâque en l'honneur de Yahweh, notre Dieu, comme il est écrit dans ce livre de l'Alliance.” En vérité, on n'avait pas célébré de Pâque pareille à celle-ci depuis le temps des Juges qui jugèrent Israël et pendant tous les jours des rois d'Israël et des rois de Juda. Ce fut la dix-huitième année du roi Josias qu'on célébra cette Pâque en l'honneur de Yahweh, à Jérusalem. Josias fit encore disparaître les nécromanciens et les sorciers, les théraphim, les idoles et toutes les abominations qui se voyaient dans le pays de Juda et à Jérusalem, afin d'accomplir les paroles de la Loi, écrites dans le livre que le prêtre Helcias avait trouvé dans la maison de Yahweh. Il n'y eut pas avant lui de roi qui, comme lui, se tourna vers Yahweh de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force, et après lui il n'en a point surgi de semblable. Cependant Yahweh ne revint point de l'ardeur de sa grande colère, parce que sa colère s'était enflammée contre Juda à cause des provocations par lesquelles Manassé l'avait irrité. Et Yahweh dit : “Juda aussi, je l'éloignerai de devant ma face, comme j'ai éloigné Israël ; et je rejetterai cette ville de Jérusalem que j'avais choisie, et cette maison de laquelle j'avais dit : Là sera mon nom.” Le reste des actes de Josias et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? De son temps, Pharaon-Néchao, roi d'Egypte, monta vers le roi d'Assyrie, vers le fleuve de l'Euphrate. Le roi Josias se porta à sa rencontre et Néchao le tua à Mageddo, dès qu'il le vit. Ses serviteurs l'emportèrent mort de Mageddo sur un char et ils l'emmenèrent à Jérusalem. On l'ensevelit dans son sépulcre. Le peuple du pays prit Joachaz, fils de Josias : ils l'oignirent et le firent roi, à la place de son père. Joachaz avait vingt-trois ans quand il devint roi, et il régna trois mois à Jérusalem. Sa mère s'appelait Amital, fille de Jérémie, de Lobna. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, suivant tout ce qu'avaient fait ses pères. Pharaon-Néchao le chargea de liens à Rébla, au pays d'Emath, pour qu’il ne fût plus roi à Jérusalem, et il imposa au pays un tribut de cent talents d'argent et un talent d'or. Le Pharaon établit pour roi Eliacim, fils de Josias, à la place de Josias, son père, et il changea son nom en celui de Joakim. Quant à Joachaz, il le prit et l'amena en Egypte, où il mourut. Joakim donna au pharaon l'argent et For, mais il taxa le pays pour fournir la somme exigée par Pharaon : chacun selon sa taxe, parmi le peuple du pays, paya l'or et l'argent pour donner au Pharaon Néchao. Joakim avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Zébida, fille de Phadaïas, de Ruma. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, suivant tout ce qu'avaient fait ses pères. De son temps, Nabuchodonosor, roi de Babylone, monta, et Joakim lui fut assujetti pendant trois ans ; mais il se révolta de nouveau contre lui. Yahweh envoya contre Joakim des bandes de Moabites et des bandes d'Ammonites : il les envoya contre Juda pour le détruire, selon la parole que Yahweh avait prononcée par l'organe de ses serviteurs les prophètes. C'est seulement par l'ordre de Yahweh que cela arriva contre Juda, afin de l'ôter de devant sa face, à cause de tous les péchés que Manassé avait commis, et aussi du sang innocent qu'il avait versé, jusqu'à remplir Jérusalem de sang innocent. C'est pourquoi Yahweh ne voulut pas pardonner. Le reste des actes de Joakim et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Joakim se coucha avec ses pères, et Joakin, son fils, régna à sa place. Le roi d'Egypte ne recommença plus à sortir de son pays, car le roi de Babylone avait pris tout ce qui était au roi d'Egypte, depuis le fleuve d'Egypte jusqu'à l'Euphrate. Joakin avait dix-huit ans quand il devint roi, et il régna trois mois à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, suivant tout ce qu'avait fait son père. En ce temps-là, les serviteurs de Nabuchodonosor, roi de Babylone, montèrent à Jérusalem, et la ville fut assiégée. Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint contre la ville dont ses serviteurs pressaient le siège. Alors Joakin, roi de Juda, sortit vers le roi de Babylone, lui, sa mère, ses serviteurs, ses princes et ses eunuques, et le roi de Babylone le prit l'an huit de son règne. Il emporta de là tous les trésors de la maison de Yahweh et les trésors de la maison du roi et il brisa tous les ustensiles d'or que Salomon, roi de Jérusalem, avait faits pour le Temple de Yahweh, selon ce qu'avait dit Yahweh, Il emmena tout Jérusalem, tous les princes, et tous les hommes vaillants, dix mille captifs, et tous les artisans et les forgerons : on ne laissa que les pauvres du peuple du pays. Il emmena Joakin captif à Babylone ; et la mère du roi et les femmes du roi et ses eunuques et les grands du pays, il les fit aller en captivité de Jérusalem à Babylone. Et tous les hommes vaillants, sept mille, et les artisans et les forgerons, mille, tous vaillants hommes de guerre, le roi de Babylone les emmena en captivité à Babylone. Le roi de Babylone établit pour roi, à la place de Joakin, son oncle Mathanias, dont il changea le nom en Sédécias. Sédécias avait vingt et un ans quand il devint roi, et il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Amital, fille de Jérémie de Lobna. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, suivant tout ce qu'avait fait Joakin. C'est à cause de la colère de Yahweh que cela arriva à Jérusalem et à Juda, et il finit par les rejeter de sa face. Sédécias se révolta contre le roi de Babylone. Il arriva donc que la neuvième année du règne de Sédécias, au dixième mois, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint avec toute son armée contre Jérusalem : il campa devant elle et dressa des retranchements contre elle tout autour. La ville fut assiégée jusqu'à la onzième année de Sédécias, au neuvième jour du (quatrième) mois. La famine sévissait dans la ville et il n'y avait plus de pain pour le peuple du pays. Une brèche fut faite à la ville. Alors tous les gens de guerre s'enfuirent de nuit par le chemin de la porte entre les deux murs, près du jardin du roi, pendant que les Chaldéens entouraient la ville. Le roi prit le chemin de la plaine. Mais l'armée des Chaldéens poursuivit le roi et l'atteignit dans les plaines de Jéricho et toute l'armée se dispersa loin de lui. Ils s'emparèrent du roi et le firent monter à Rébla, vers le roi de Babylone, qui prononça à son sujet une sentence. Les fils de Sédécias furent égorgés sous ses yeux. Puis Nabuchodonosor creva les yeux de Sédécias : on le lia avec deux chaînes d'airain et on l'emmena à Babylone. Le cinquième mois, le sept du mois, c'était la dix-neuvième année de Nabuchodonosor, roi de Babylone, Nabuzardan, capitaine des gardes, serviteur du roi, vint à Jérusalem. Il brûla la maison de Yahweh, la maison du roi, toutes les maisons de Jérusalem : toutes les grandes maisons, il les livra aux flammes. Toute l'armée des Chaldéens, qui était avec le capitaine des gardes, démolit les murailles de Jérusalem tout autour. Nabuchodonosor emmena en captivité le reste du peuple demeuré dans la ville, et les transfuges qui avaient passé au roi de Babylone et le reste des artisans. Cependant Nabuzardan, capitaine des gardes, laissa quelques-uns des plus pauvres du pays comme vignerons et comme laboureurs. les Chaldéens brisèrent les colonnes d'airain qui étaient dans la maison de Yahweh, ainsi que les bassins et la mer d'airain qui étaient dans la maison de Yahweh, et ils emportèrent l'airain à Babylone. Ils prirent les chaudières, les pelles, les couteaux, les coupes et tous les ustensiles d'airain employés pour le service. Le capitaine des gardes prit aussi les encensoirs et les tasses, ce qui était d'or et ce qui était d'argent. Quant aux deux colonnes, à la mer et aux bassins que Salomon avait faits pour la maison de Yahweh, on ne pouvait peser l'airain de tous ces objets. Chaque colonne avait dix-huit coudées de haut ; elle était surmontée d'un chapiteau d'airain d'une hauteur de (cinq) coudées, avec un réseau et des grenades sur le chapiteau tout autour, le tout d'airain. Il en était de même de la seconde colonne avec son réseau. Le capitaine des gardes prit Saraïas, le grand-prêtre, Sophonie, le prêtre en second, et trois gardiens du seuil. Dans la ville, il prit un officier qui commandait aux gens de guerre, cinq hommes d'entre les conseillers du roi qui se trouvaient dans la ville, le secrétaire du chef de l'armée, chargé d'enrôler les gens du pays, et soixante hommes du peuple de Jérusalem qui se trouvaient aussi en ville. Les ayant pris, Nabuzardan, capitaine des gardes, les conduisit vers le roi de Babylone, à Rébla. Et le roi de Babylone les frappa et les fit mourir à Rébla, dans le pays d'Hamath. Ainsi Juda fut emmené loin de son pays. Quant au peuple demeuré dans le pays de Juda, qu'avait laissé Nabuchodonosor, roi de Babylone, il leur donna pour gouverneur Godolias, fils d'Ahicam, fils de Saphan. Lorsque tous les chefs de troupes eurent appris, eux et leurs hommes, que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait établi Godolias pour gouverneur, ils vinrent vers Godolias, à Maspha, savoir : Ismaël, fils de Nathanias ; Johanan, fils de Carée ; Saraïas, fils de Thanéhumeth de Netopha, et Jézonias, fils du Maachathien, eux et leurs hommes. Godolias leur dit avec serment, à eux et à leurs hommes : “Ne craignez rien de la part des serviteurs des Chaldéens : demeurez dans, le pays, servez le roi de Babylone, et vous serez bien.” Mais il arriva qu'au septième mois Ismaël, fils de Nathanias, fils d'Elisama, de la race royale, vint accompagné de dix hommes : ils frappèrent et tuèrent Godolias, ainsi que les Juifs et les Chaldéens qui étaient avec lui à Maspha. Alors tout le peuple, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, et les chefs des troupes, partirent pour s'en aller en Egypte, parce qu'ils avaient peur des Chaldéens. Il arriva qu'en la trente-septième année de la captivité de Joakin, roi de Juda, au douzième mois, le vingt-sept du mois, Evil-Mérodach, roi de Babylone, en l'année de son avènement, releva la tête de Joakin, roi de Juda, et le tira de prison. Il lui parla avec bonté, il mit son trône au-dessus des trônes des rois qui étaient avec lui à Babylone et lui fit changer ses vêtements de prison. Joakin, tout le temps de sa vie ; mangea toujours à sa table, et son entretien perpétuel lui fut fourni chaque jour de la part du roi, tant qu'il vécut.
Adam, Seth, Enos, Caïnan, Malaléel, Jared, Hénoch, Mathusalé, Lamech, Noé. Fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. Fils de Japhet : Gomer, Magog, Madaï, Javan, Thubal, Mosoch et Thiras. Fils de Gomer : Ascénez, Riphath et Thogorma. Fils de Javan : Elisa et Tharsis... Les Cethim et les Dodanim. Fils de Cham : Chus, Mesraïm, Phut et Canaan. Fils de Chus : Saba, Hévila, Sabatha, Regma et Sabathacha. Fils de Regma : Saba et Dadan. Chus engendra Nemrod : celui-ci, le premier, fut puissant sur la terre. Mesraïm engendra les Ludim, les Anamim, les Laabim, les Nephthuim, les Phetrusim et les Casluim, d'où sortirent les Philistins, et les Caphthorim. Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth, ainsi que les Jébuséens, les Amorrhéens, les Gergéséens, les Hévéens, les Aracéens, les Sinéens, les Aradiens, les Samaréens et les Hamathéens. Fils de Sem : Elam, Assur, Arphaxad, Lud et Aram. Fils d'Aram : Hus, Hul, Géther, et Mosoch. Arphaxad engendra Salé, Salé engendra Héber. Deux fils naquirent à Héber : le nom de l'un était Phaleg, parce que de son temps la terre fut partagée, et le nom de son frère était Jectan. Jectan engendra Elmodad, Saleph, Asarmoth, Jaré, Adoram, Huzal, Décla, Hébal, Abimaël, Saba, Ophir, Hévila et Jobab ; tous ceux-là sont fils de Jectan. Sem, Arphaxad, Salé, Héber, Phaleg, Ragau, Sérug, Nachor, Tharé, Abram, qui est Abraham. Fils d'Abraham : Isaac et Ismaël. Voici leur descendance : Nabaïoth, premier-né d'Ismaël, Cédar, Adbéel, Mabsam, Masma, Duma Massa, Hadad, Théma, Jétur, Naphis et Cedma ; ceux-là sont les fils d'Ismaël. Fils de Cétura, concubine d'Abraham. Elle enfanta Zamram, Jecsan, Madan, Madian, Jesboc et Sué. Fils de Jecsan : Saba et Dadan. Fils de Madian : Epha, Epher, Hénoch, Abida et Eldaa. Ce sont là tous les fils de Cétura. Abraham engendra Isaac. Fils d'Isaac : Esaü et Israël. Fils d'Esaü : Eliphaz, Rahuel, Jéhus, Ihélom et Coré. Fils d'Eliphaz : Théman, Omar, Séphi, Gathan, Cénez, Thamna et Amalec. Fils de Rahuel : Nahath, Zara, Samma et Mésa. Fils de Séïr : Lotan, Sobal, Sébéon, Ana, Dison, Eser et Disan. Fils de Lotan : Hon et Homam ; sœur de Lotan : Thamna. Fils de Sobal : Alian, Manahath, Ebal, Séphi et Onam. Fils de Sébéon : Aïa et Ana. Fils d'Ana : Dison. Fils de Dison : Hamram, Eséban, Jéthran et Charan. Fils d'Eser : Balaan, Zavan et Jacan. Fils de Disan : Hus et Aran, Voici les rois qui gouvernèrent le pays d'Edom, avant que régnât un roi des fils d'Israël : Béla, fils de Béor ; le nom de sa ville était Dénaba. Béla mourut et Jobab, fils de Zaré, de Bosra, régna à sa place. Jobab mourut et Husam, du pays des Thémanites, régna à sa place. Husam mourut et Hadad, fils de Badad, régna à sa place. C'est lui qui frappa Madian dans la plaine de Moab ; le nom de sa ville était Avith. Hadad mourut et Semla de Masréca régna à sa place. Semla mourut et Saül de Rohoboth sur le fleuve régna à sa place. Saül mourut et Balanan, fils d'Achobor, régna à sa place. Balanan mourut et Hadad régna à sa place ; le nom de sa ville était Phau et le nom de sa femme Méétabel, fille de Matred, fille de Mézaab. Hadad mourut. Les chefs d'Edom furent : le chef Thamna, le chef Alva, le chef Jétheth, le chef Oolibama, le chef Ela, le chef Phinon, le chef Cénez, le chef Théman, le chef Mabsar, le chef Magdiel, le chef Hiram, le chef Sépho : ce sont là les chefs d'Edom. Voici les fils d'Israël : Ruben, Siméon, Lévi et Juda, Issachar et Zabulon, Dan, Joseph et Benjamin, Nephtali, Gad et Aser. Fils de Juda : Her, Onan et Séla ; tous trois lui naquirent de la fille de Sué la Cananéenne. Her, fils aîné de Juda, déplut aux yeux de Yahweh qui le fit mourir. Thamar, sa belle fille, lui enfanta Pharès et Zaré. Ce sont tous les fils de Juda, au nombre de cinq. Fils de Pharès : Hesron et Hamul. Fils de Zaré : Zamri, Ethan, Eman, Chalchal et Dara, en tout cinq. Fils de Zamri : Charmi. Fils de Charmi : Achan, qui jeta Israël dans le malheur en portant la main sur les choses vouées à l'anathème. Fils d'Ethan : Azarias. Fils qui naquirent à Hesron : Jéraméel, Ram et Calubi. Ram engendra Aminadab ; Aminadab engendra Nahasson, prince des fils de Juda ; Nahasson engendra Salma ; Salma engendra Booz ; Booz engendra Obed ; Obed engendra Isaï ; Isaï engendra Eliab, son premier-né, Abinadab le deuxième, Simmaa le troisième, Nathanaël le quatrième, Raddaï le cinquième, Asom le sixième et David le septième ; leurs sœurs étaient Sarvia et Abigaïl. Fils de Sarvia : Abisaï, Joab et Asaël, trois. Abigaïl enfanta Amasa ; le père d'Amasa était Jéther, l'Ismaélite. Caleb, fils d'Hesron, eut des enfants d'Azuba, sa femme, fille de Jérioth. Voici les fils qu'il eut d'elle : Jaser, Sobab et Ardon. Azuba mourut et Caleb prit Ephrata qui lui enfanta Hur. Hur engendra Uri et Uri engendra Bézéléel. Ensuite Hesron s'unit à la fille de Machir, père de Galaad : il était âgé de soixante ans quand il la prit ; elle lui enfanta Ségub. Ségub engendra Jaïr ; il eut vingt-trois villes dans le pays de Galaad. Gessur et Aram lui enlevèrent les bourgs de Jaïr, avec Canath les bourgs de Jaïr, avec Canath et les villes de son ressort, soixante villes. Tous ceux-là sont les fils de Machir, père de Galaad. Quand Hesron mourut, Caleb alla vers Ephrata, la femme de son père, et elle lui enfanta Ashur, père de Thécua. Ces fils de Jéraméel, premier-né d'Hesron, furent Ram, le premier-né, Buna, Aran et Asom, ses frères. Jéraméel eut encore une autre femme ; son nom était Athara. Elle fut la mère d'Onam. Les fils de Ram, premier-né de Jéraméel, furent Moos, Jamin et Acar. Les fils d'Onam furent Séméï et Jada, et les fils de Séméï, Nadab et Abisur. Le nom de la femme d'Abisur était Abihaïl ; elle lui enfanta Ahobban et Molid. Fils de Nadab : Saled et Apphaïm. Saled mourut sans fils. Fils d'Apphaïm : Jési ; fils de Jési : Sésan ; fils de Sésan : Oholaï. Fils de Jada, frère de Séméï : Jéther et Jonathan ; Jéther mourut sans fils. Fils de Jonathan : Phaleth et Ziza. Ce sont là les fils de Jéraméel. Sésan n'eut pas de fils, mais des filles. Sésan avait un esclave égyptien, du nom de Jéraa. Sésan donna à son esclave Jéraa sa fille pour femme, et elle lui enfanta Ethéï. Ethéï engendra Nathan ; Nathan engendra Zabad ; Zabad engendra Ophlal ; Ophlal engendra Obed ; Obed engendra Jéhu ; Jéhu engendra Azarias ; Azarias engendra Hellès ; Hellès engendra Elasa ; Elasa engendra Sisamoï ; Sisamoï engendra Sellum ; Sellum engendra Icamias et Icamias engendra Elisama. Fils de Caleb, frère de Jéraméel : Marésa, son premier-né, c'est le père de Ziph. Fils de Marésa : Hébron, le père d'Hébron. Fils d'Hébron : Coré, Taphua, Récem et Samma. Samma engendra Raham, père de Jercaam, et Récem engendra Samaï. Fils de Samaï : Maon ; Maon fut le père de Bethsur. Epha, concubine de Caleb, enfanta Haran, Mosa et Gézez. Haran engendra Gézez. Fils de Jahaddaï : Regom, Joathan, Gésan, Phalet, Epha et Saaph. Maacha, concubine de Caleb, enfanta Saber et Tharana. Saaph, le père de Madména, engendra Sué, père de Machbéna et… , père de Gabaa. La fille de Caleb était Achsa. Tels sont les fils de Caleb. Fils de Hur, premier-né d'Ephrata : Sobal, père de Cariathiarim, Salma, père de Bethléem, Hariph, père de Bethgader. Les fils de Sobal, père de Cariathiarim, furent Haroé, Hatsi-Hamménuhoth. Les familles de Cariathiarim furent les Jéthréens, les Aphuthéens, les Sémathéens et les Maséréens. De ceux-ci sortirent les Saréens et les Esthaoliens. Fils de Salma : Bethléem et les Nétophatiens, Astaroth-Beth-Joab, les Hasréens, les Manachtiens, les Saréens. Familles de scribes qui habitaient à Jabés : les Thiratiens, les Sehimathiens, les Sucathiens. Ce sont les Cinéens issus de Hamath, père de la maison de Réchab. Voici les fils de David, qu'il eut à Hébron : le premier-né, Amnon, d'Achinoam de Jezraël ; le second, Daniel, d'Abigaïl de Carmel ; le troisième, Absalom, fils de Maacha, fille de Tholmaï, roi de Gessur ; le quatrième, Adonias, fils de Haggith ; le cinquième, Saphatias, d'Abital ; le sixième, Jéthraham, d'Egla, sa femme : six qui lui naquirent à Hébron, où il régna sept ans et six mois, puis il régna trente-trois ans à Jérusalem. Voici ceux qui lui naquirent à Jérusalem : Simmaa, Sobab, Nathan et Salomon, quatre, de Bethsabée, fille d'Ammiel ; Jébaar, Elisama… Néheg, Japhia, Elisama, Baaliada, Eliphéleth, sept. Ce sont là tous les fils de David, en dehors des fils des concubines. Thamar était leur sœur. Fils de Salomon : Roboam ; Abias, son fils ; Asa, son fils ; Josaphat, son fils ; Joram, son fils ; Ochozias, son fils ; Joas, son fils ; Amazias, son fils ; Azarias, son fils ; Joatham, son fils ; Achaz, son fils ; Ezéchias, son fils ; Manassé, son fils ; Amon, son fils ; Josias, son fils. Fils de Josias : le premier-né, Johanan ; le deuxième, Joakim ; le troisième, Sédécias ; le quatrième, Sellum. Fils de Joakim : Jéchonias, son fils ; Sédécias, son fils. Fils de Jéchonias, le captif : Salathiel, son fils ; Melchiram, Phadaïas, Sennéser, Jécémias, Sama et Nadabias. Fils de Phadaïas : Zorobabel et Séméï ; fils de Zorobabel : Mosollam, Hananias et Salomith, leur sœur ; Hasaban, Ohol, Barachias, Hasadias, Josabhésed, cinq. Fils de Hananias : Phaltias, et Jéséïas, son fils ; Raphaïa, son fils ; Arnan, son fils ; Obdia, son fils ; Séchénias, son fils. Fils de Séchénias : Séméïa. Fils de Séméïa : Hattus, Jégaal, Baria, Naaria, Saphat, six. Fils de Naaria : Elioénaï, Ezéchias et Ezricam, trois. Fils d'Elioénaï : Oduïa, Eliasub, Phéléïa, Accub, Johanan, Dalaïa et Anani, sept. Fils de Juda : Pharès, Hesron, Caleb, Hur et Sobal. Raïa, fils de Sobal, engendra Jahath et Jahath engendra Achamaï et Lahad. Ce sont les familles des Saréens. Voici les fils de Hur, père d'Etam : Jezrahel, Jéséma, Jédébos ; le nom de leur sœur était Asalelphuni ; Phanuel, père de Gédor, et Ezer, père de Hosa. Tels sont les fils de Hur, premier-né d'Ephrata, père de Bethléem. Assur, père de Thécué, eut deux femmes, Halaa et Naara. Naara lui enfanta Oozam, Hépher, le Thémanite et l’Ahastharite. Tels sont les fils de Naara. Fils de Halaa : Séreth, Isaar, Ethnan et Cos. Cos engendra Anob, Soboba et les familles d'Aharéhel, fils d'Arum. Jabès était plus considéré que ses frères ; sa mère lui donna pour nom Jabès en disant : “Je l'ai enfanté avec douleur.” Jabès invoqua le Dieu d'Israël en ces termes : “Puisses-tu me bénir et dilater mes frontières, que ta main soit avec moi et me délivre du malheur, sans que je souffre !” Et Dieu lui accorda ce qu'il avait demandé. Caleb, frère de Sua, engendra Mahir, qui fut père d'Esthon ; Esthon engendra la maison de Rapha, Phessé et Tehinna, père de la ville de Naas. Ce sont là les hommes de Récha. Fils de Cénez : Othoniel et Saraïa ; fils d'Othoniel, Hathath et Maonathi. Maonathi engendra Ophra. Saraïa engendra Joab, père de la vallée de Charaschim, car ils étaient ouvriers. Fils de Caleb, fils de Jéphoné : Hir, Ela et Maham. Fils d'Ela... et Cénez, Fils de Pharès : Jaléléel et Ezra. Fils de Jaléléel : Ziph, Zipha, Thiria et Asraël. Fils d'Esra : Jéther, Méred, Epher et Jalon. Voici les fils de Béthia, fille de Pharaon que Méred prit pour femme : elle conçut et enfanta Mariam, Sammaï et Jesba, père d'Esthamo ; et sa femme juive enfanta Jared, père de Gédor, Héber, père de Socho, et Icuthiel, père de Zanoé. Fils de la femme d'Odaïa, sœur de Naham, le père de Céïla : ... le Germite et Esthamo, le Machatien. Fils de Simon : Amnon et Rinna, Ben-Hanan et Thilon. Fils de Jési, Zoheth. Fils de Zoheth... Fils de Séla, fils de Juda : Her, père de Lécha, Laada, père de Marésa, et les familles de la maison où l'on travaille le byssus, à Beth-Aschbéa ; Joakim et les hommes de Cozéba, Joas et Saraph, qui dominèrent sur Moab et ensuite retournèrent à Bethléem. Ce sont choses anciennes. ... Ce sont les potiers et les habitants de Nétaïm et de Gédéra ; ils demeurèrent là près du roi, travaillant pour lui. Fils de Siméon : Namuel, Jamin, Jarib, Zaré, Saül, Sellum, son fils ; Madsam, son fils ; Masma, son fils ; fils de Masma : Hamuel, son fils ; Zachur, son fils ; Séméï, son fils ; Séméï eut seize fils et six filles, mais ses frères n'eurent pas beaucoup de fils et toutes leurs familles n'atteignirent pas en nombre les fils de Juda. Ils habitèrent à Bersabée, à Molada, à Hasar-Suhal, à Bala, à Asom, à Tholad, à Bathuel, à Horma, à Sicéleg, à Beth-Marchaboth, à Hasar-Susim, à Beth-Beraï et à Saarim : ce furent là leurs villes jusqu'à ce que David fût roi, et leurs villages : Etam, Ain-Remmon, Thochen et Asan, cinq villes, et tous leurs villages étaient à l'entour de ces villes jusqu'à Baal... Telles étaient leurs habitations, et ils avaient leurs registres de familles… Mosobab, Jemlech, Josa, fils d'Amasias, Joël, Jéhu, fils de Josabias, fils de Saraïas, fils d'Asiel, Elioénaï, Jacoba, Isuhaïa, Asaïa, Ismiel, Banaïa, Ziza, fils de Séphéï, fils d'Allon, fils d'Idaïa, fils de Semri, fils de Samaïa. Ceux-ci, tels qu'ils viennent d'être nommés, devinrent princes dans leurs clans et leurs maisons paternelles se développèrent puissamment, Ils s'en allèrent en direction de Gador jusqu'à l'est de la vallée, chercher des pâturages pour leurs troupeaux. Ils trouvèrent de gras et bons pâturages et le territoire était étendu des deux côtés, calme et paisible. Les fils de Cham avaient habité là autrefois. Ces hommes qui viennent d'être nommés arrivèrent à l'époque d'Ezéchias, roi de Juda : ils détruisirent les tentes des habitants, ainsi que les Maonites qui se trouvaient là, les vouèrent à l'anathème jusqu'à ce jour et s'installèrent à leur place, car il y avait là des pâturages pour leurs troupeaux. Quelques-uns d'entre eux, des fils de Siméon, allèrent à la montagne de Séïr, au nombre de cinq cents ; Phaltias, Naarias, Raphaïas et Oziel, fils de Jési, étaient à leur tête. Ils battirent ce qui restait des Amalécites qui avaient échappé et ils habitèrent là jusqu'à ce jour. Fils de Ruben, premier-né d'Israël. Il était en effet le premier-né ; mais parce qu'il avait souillé la couche de son père, son droit d'aînesse fut donné aux fils de Joseph, fils d'Israël. Joseph ne fut pas cependant inscrit dans les généalogies comme le premier-né, car Juda était devenu puissant parmi ses frères et de lui sortit un prince ; mais le droit d'aînesse appartenait à Joseph. Fils de Ruben, premier-né d'Israël : Hénoch, Phallu, Hesron et Charmi. Fils de Joël : Samia, son fils ; Gog, son fils ; Séméï, son fils ; Micha, son fils ; Réïa, son fils ; Baal, son fils ; Bééra, son fils, que Téglath-Phalasar, roi d'Assur, emmena en captivité : il était prince des Rubénites. Ses frères, appartenant à sa famille, comme ils sont portés sur les registres suivant leur descendance, étaient : le premier, Jéhiel ; Zacharie ; Bala, fils d'Azaz, fils de Samma, fils de Joël ; il habitait à Aroër jusqu'à Nebo et Béel-Méon ; vers l'Est, il habitait jusqu'à l'entrée du désert qui s'étend à partir de l'Euphrate, car leurs troupeaux étaient nombreux au pays de Galaad. A l'époque de Saül, ils firent la guerre avec les Agaréens et ceux-ci tombèrent entre leurs mains ; ils habitèrent alors dans leurs tentes, le long de toute la partie orientale de Galaad. Les fils de Gad habitaient en face d'eux, au pays de Basan, jusqu'à Selcha. Joël, le premier, Saphan, le second, puis Janaï et Saphath, en Basan. Leurs frères, d'après leurs maisons paternelles, étaient Michaël, Mosollam, Sébé, Joraï, Jachan, Zié et Héber, sept. Voici les fils d'Abihaïl, fils de Huri, fils de Jara, fils de Galaad, fils de Michaël, fils de Jésési, fils de Jeddo, fils de Buz... Achi, fils d'Abdiel, fils de Guni, un chef de leurs maisons paternelles. Ils habitaient en Galaad, dans le Basan et dans les villes de son ressort, ainsi que dans tous les pâturages de Saron jusqu'à leurs extrémités. Ils étaient tous inscrits sur les registres généalogiques du temps de Joatham, roi de Juda, et du temps de Jéroboam, roi d'Israël. Les fils de Ruben, de Gad, et de la demi-tribu de Manassé étaient de vaillants hommes portant le bouclier et l'épée, tirant l'arc et exercés à la guerre, au nombre de quarante-quatre mille sept cent soixante, prêts au combat. Ils firent la guerre aux Agaréens, à Jéthur, à Naphis et à Nodab. Ils obtinrent assistance contre eux : les Agaréens et tous ceux qui étaient avec eux furent livrés entre leurs mains, car, dans le combat, ils avaient crié vers Dieu qui s'était laissé fléchir par eux, parce qu'ils avaient eu confiance en lui. Ils capturèrent parmi leurs troupeaux cinquante mille chameaux, deux cent cinquante mille brebis, deux mille ânes et cent mille personnes. Beaucoup, en effet, étaient tombés morts, parce que la guerre était de Dieu. Ils habitèrent à leur place jusqu'à la captivité. Les fils de la demi-tribu de Manassé habitaient dans le pays qui s'étendait de Basan à Baal-Hermon, à Sanir et à la montagne d'Hermon. Ils étaient nombreux. Voici les chefs de leurs maisons paternelles... et Hépher, Jési, Eliel, Asriel, Jérémia, Odoïa et Jédiel, vaillants à la guerre, hommes de renom, chefs de leurs maisons paternelles. Mais ils se rendirent coupables d'infidélité envers le Dieu de leurs pères et se prostituèrent au service des dieux des nations du pays, que Dieu avait anéanties devant eux. Le Dieu d'Israël excita l'esprit de Phul, roi d'Assyrie, et l'esprit de Téglath-Phalasar, roi d'Assyrie. Celui-ci emmena en captivité les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé et les transporta à Hala, au fleuve Chabor, à Gozan et dans les montagnes des Mèdes jusqu'à ce jour. Fils de Lévi : Gerson, Caath et Mérari. Fils de Caath : Amram, Isaar, Hébron et Oziel. Fils d'Amram : Aaron, Moïse et Marie. Fils d'Aaron : Nadab et Abiu, Eléazar et Ithamar. Eléazar engendra Phinées ; Phinées engendra Abisué ; Abisué engendra Bocci ; Bocci engendra Ozi ; Ozi engendra Zaraïas ; Zaraïas engendra Méraïoth ; Méraïoth engendra Azarias ; Azarias engendra Amarias ; Amarias engendra Achitob ; Achitob engendra Sadoc ; Sadoc engendra Achimaas ; Achimaas engendra Azarias ; Azarias engendra Johanan ; Johanan engendra Azarias : c'est lui qui exerçait le sacerdoce dans le temple que Salomon construisit à Jérusalem. Azarias engendra Amarias ; Amarias engendra Achitob ; Achitob engendra Sadoc ; Sadoc engendra Sellum ; Sellum engendra Helcias ; Helcias engendra Azarias ; Azarias engendra Saraïas ; Saraïas engendra Josédec ; Josédec partit... , quand Yahweh fit emmener en captivité Juda et Israël par Nabuchodonosor. Fils de Lévi : Gerson, Caath et Mérari. Voici les noms des fils de Gerson : Lobni et Séméï. Fils de Caath : Amram, Isaar, Hébron et Oziel. Fils de Mérari : Moholi et Musi. Et voici les clans de Lévi suivant leurs maisons paternelles : de Gerson : Lobni, son fils ; Jahath, son fils ; Zamma, son fils ; Joah, son fils ; Addo, son fils ; Zara, son fils ; Jéthraï, son fils. Fils de Caath : Aminadab, son fils ; Coré, son fils ; Asir, son fils ; Elcana, son fils ; Abiasaph, son fils ; Asir, son fils ; Thahath, son fils ; Uriel, son fils ; Ozias, son fils ; et Saül, son fils. Fils d'Elcana : Amasaï et Achimoth ; Elcana, son fils ; Saphaï, son fils ; Thohu, son fils ; Eliab, son fils ; Jéroham, son fils ; Elcana, son fils ; [Samuel, son fils]. Fils de Samuel : le premier-né, Joël, et le second, Abia. Fils de Mérari : Moholi, son fils ; Lobni, son fils ; Séméï, son fils ; Oza, son fils ; Sammaa, son fils ; Haggia, son fils ; et Asaïa, son fils. Voici ceux que David a établis pour diriger le chant dans la maison de Yahweh, à partir du moment où l'arche eut trouvé un lieu de repos. Ils avaient la charge du chant devant la demeure, la Tente de réunion, jusqu'à ce que Salomon construisit la maison de Yahweh à Jérusalem ; ils remplissaient leur service suivant ce qui leur était prescrit. Voici ceux qui étaient en service avec leurs fils : des fils de Caath : Héman le chanteur, fils de Joël, fils de Samuel, fils d'Elcana, fils de Jéroham, fils d'Eliel, fils de Thohu, fils de Suph, fils d'Elcana, fils de Mahath, fils d'Amasaï, fils d'Elcana, fils de Joël, fils d'Azarias, fils de Sophonias, fils de Thahath, fils d'Asir, fils d'Abiasaph, fils de Coré, fils d'Isaar, fils de Caath, fils de Lévi, fils d'Israël. Son frère était Asaph, qui se tenait à sa droite : Asaph, fils de Barachias, fils de Samaa, fils de Michaël, fils de Basaïas, fils de Melchias, fils d'Athanaï, fils de Zara, fils d'Adaïa, fils d'Ethan, fils de Zamma, fils de Séméï, fils de Geth, fils de Gerson, fils de Lévi. Fils de Mérari, leurs frères qui se tenaient à la gauche : Ethan, fils de Cusi, fils d'Abdi, fils de Maloch, fils de Hasabias, fils d'Amasias, fils de Helcias, fils d'Amasaï, fils de Boni, fils de Somer, fils de Moholi, fils de Musi, fils de Mérari, fils de Lévi. Leurs frères, les lévites, étaient affectés à tout le service du tabernacle de la maison de Dieu. Mais Aaron et ses fils faisaient monter la fumée sur l'autel des holocaustes et des parfums, remplissant toutes les fonctions du lieu très saint et accomplissant l'expiation sur Israël, selon tout ce qu'avait ordonné Moïse, serviteur de Dieu. Voici les fils d'Aaron : Eléazar, son fils ; Phinées, son fils ; Abisué, son fils ; Bocci, son fils ; Ozi, son fils ; Zaraïas, son fils ; Méraïoth, son fils ; Amarias, son fils ; Achitob, son fils ; Sadoc, son fils ; Achimaas, son fils. Voici leurs habitations, selon les limites de leur territoire : aux fils d'Aaron du clan des Caathites que le sort désigna d'abord, on donna Hébron dans le pays de Juda avec les pâturages qui l'entourent ; mais la campagne autour de la ville et ses villages, on les donna à Caleb, fils de Jéphoné. On donna aux fils d'Aaron les villes de refuge Hébron, Lobna et ses pâturages, Jéther et ses pâturages, Esthémo et ses pâturages, Hélon et ses pâturages, Debir et ses pâturages, Asan et ses pâturages, Jéta et ses pâturages, Bethsamès et ses pâturages. De la tribu de Benjamin : Gabaon et ses pâturages, Gabée et ses pâturages, Almath et ses pâturages, Anathoth et ses pâturages. Toutes leurs villes étaient au nombre de treize avec leurs pâturages. Aux autres fils de Caath furent attribuées par le sort, suivant leurs clans, dix villes de la tribu d’Ephraïm, de la tribu de Dan, et de la demi-tribu de Manassé ; aux fils de Gerson, suivant leurs clans, treize villes de la tribu d'Issachar, de la tribu d'Aser, de la tribu de Nephtali et de la tribu de Manassé en Basan ; aux fils de Mérari, suivant leurs clans, douze villes de la tribu de Ruben, de la tribu de Gad et de là tribu de Zabulon, furent attribuées par le sort. Les fils d'Israël donnèrent aux lévites les villes et les pâturages ; ils donnèrent par le sort, prises sur la tribu des fils de Juda, sur la tribu des fils de Siméon et sur la tribu des fils de Benjamin, ces villes auxquelles ils donnèrent leur nom. Pour les clans des fils de Caath, les villes de leur lot appartenaient à la tribu d'Ephraïm ; on leur donna la ville de refuge de Sichem et ses pâturages, sur la montagne d'Ephraïm, Gézer et ses pâturages, Jecmaan et ses pâturages, Béthoron et ses pâturages ; de la tribu de Dan. Eltheco et ses pâturages, Gabbethon et ses pâturages, Ajalon et ses pâturages, Geth-Remmon et ses pâturages ; de la demi-tribu de Manassé, Thaanak et ses pâturages, Jibleam et ses pâturages, pour les clans des autres fils de Caath. Pour les fils de Gerson, suivant leurs clans, de la demi-tribu de Manassé, Gaulon en Basan et ses pâturages, Astharoth et ses pâturages ; de la tribu d'Issachar, Cédès et ses pâturages, Dabéreth et ses pâturages, Ramoth et ses pâturages, Anem et ses pâturages ; de la tribu d'Aser, Masal et ses pâturages, Abdon et ses pâturages, Hucac et ses pâturages, Rohob et ses pâturages ; de la tribu de Nephtali, Cédès en Galilée et ses pâturages, Hamon et ses pâturages, Cariathaïm et ses pâturages. Aux fils de Mérari qui restaient des lévites : de la tribu de Zabulon, Jecnam et ses pâturages, Cartha et ses pâturages, Remmono et ses pâturages, Thabor et ses pâturages. De l'autre côté du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho, à l'est du Jourdain, de la tribu de Ruben : Bosor, au désert, et ses pâturages, Cadémoth et ses pâturages, Méphaath et ses pâturages ; de la tribu de Gad, Ramoth en Galaad et ses pâturages, Mahanaïm et ses pâturages, Hésebon et ses pâturages, Jézer et ses pâturages. Fils d'Issachar : Thola, Phua, Jasub, Semron, quatre. Fils de Thola : Ozi, Raphaïa, Jériel, Jémaï, Jebsem et Samuel, chefs de famille de Thola, hommes vaillants, d'après leurs listes généalogiques. Leur nombre était, au temps de David, de vingt-deux mille six cents. Fils d'Ozi : Izrahia. Fils d'Izrahia : Michaël, Obadia, Johel, et Jésia, cinq ; tous étaient chefs. Ils avaient, suivant leurs listes généalogiques réparties par maisons paternelles, des troupes prêtes au combat : trente-six mille hommes, car ils abondaient en femmes et en fils. Leurs frères, pour tous les clans d'Issachar, hommes vaillants, inscrits sur leurs listes généalogiques, formaient un total de quatre-vingt-sept mille. Fils de Benjamin : Béla, Bochor et Jadiel, trois. Fils de Béla : Esbon, Ozi, Oziel, Jérimoth et Uraï, cinq, chefs de leurs maisons paternelles, hommes vaillants ; leurs listes généalogiques donnaient vingt-deux mille trente-quatre noms. Fils de Bochor : Zamira, Joas, Eliézar, Elioénaï, Amri, Jérimoth, Abia, Anathoth et Almath ; tous ceux-là étaient fils de Bochor. Leur inscription sur leurs listes généalogiques, suivant leurs générations, comme chefs de maisons paternelles, hommes vaillants, atteignait vingt mille deux cents. Fils de Jadiel : Balan. Fils de Balan : Jéhur, Benjamin, Aod, Chanana, Zéthan, Tarsis et Ahisahar. Tous ceux-là étaient fils de Jadiel, suivant les chefs de maisons paternelles, hommes vaillants. Ils étaient au nombre de dix-sept mille deux cents, prêts à se rendre à l'armée pour le combat. … Supham et Hupham. Fils de Dan : Husim, son fils, Aher... Fils de Nephtali : Jasiel, Guni, Jéser, Sellum, fils de Bala. Fils de Manassé : ... Asriel... que sa concubine araméenne enfanta. Elle enfanta Machir, père de Galaad. Galaad prit une femme... du nom de Maacha et le nom de sa sœur était Hammoléheth, celui de son frère, Salphaad ; Salphaad eut des filles. La femme de Galaad, Maacha, enfanta un fils qu'elle appela Pharès et son frère eut pour nom Sarès ; ses fils étaient Ulam et Récen. Fils d'Ulam : Badan. Ce sont les fils de Galaad, fils de Machir, fils de Manassé. Sa sœur Hammoléheth enfanta Ischod, Abiézer et Mohola. Les fils de Sémida étaient Ahin, Séchem, Léci et Aniam. Fils d'Ephraïm : Suthala ; Bared, son fils ; Thahath, son fils ; Elada, son fils ; Thahath, son fils ; Zabad, son fils ; Suthala, son fils ; Ezer et Elad que les hommes de Geth nés dans le pays tuèrent, parce qu'ils étaient descendus pour prendre leurs troupeaux. Alors leur père Ephraïm fut longtemps affligé et ses frères vinrent pour le consoler. Il alla vers sa femme qui conçut et enfanta un fils : il lui donna le nom de Béria, parce que ce fut quand le malheur était dans sa maison. Sa fille était Sara : elle bâtit Béthoron la basse et Béthoron la haute, ainsi que Ozen-Sara. Rapha, son fils, et Réseph ; Thalé, son fils ; Taan, son fils ; Laadan, son fils ; Ammiud, son fils ; Elisama, son fils ; Nun, son fils ; Josué, son fils. Leurs biens et leurs habitations se trouvaient à Béthel et dans les villes de son ressort ; vers l'Est, à Noran, et vers l'Ouest, à Gézer et dans les villes de son ressort, à Sichem et dans les villes de son ressort, jusqu'à Aza et aux villes de son ressort. En possession des fils de Manassé étaient Bethsan et tes villes de son ressort, Thanach et les villes de son ressort, Mageddo et les villes de son ressort, Dor et les villes de son ressort : en elles habitaient les fils de Joseph, fils d'Israël, Fils d'Aser : Jamné, Jésua, Jessui, Béria et Sara, leur sœur. Fils de Béria : Héber et Melchiel : celui-ci est le père de Barsaïth. Héber engendra Jéphlat, Somer, Hélem et Suaa, leur sœur. Fils de Jéphlat : Phosech, Bimhal et Oth ; ce sont là les fils de Jéphlat. Fils de Somer, son frère, Roaga, Haba, et Aram. Fils de son frère Hélem : Supha, Jamné, Sellès et Amal. Fils de Supha : Sué, Harnapher, Sual, Béri, Jamra, Bosor, Hod, Samma, Salusa, Jéther et Béra. Fils de Jéther : Jéphoné, Phaspha et Ara. Fils d'Olla : Arée, Haniel et Résia. Tous ceux-là étaient fils d'Aser, chefs de maisons paternelles, hommes d'élite, vaillants guerriers, chefs des princes ; ils étaient à l'armée pour la guerre, au nombre de vingt-six mille. Benjamin engendra Béla, son premier-né, Asbel le second, Ahiram le troisième, Nohaa le quatrième, et Rapha le cinquième. Béla eut pour fils Ard et Géra, père d'Ehud, Abisué, Naaman, Ahoé, Géra, Séphuphan et Huram. Voici les fils d'Ehud : ... ils étaient les chefs des maisons paternelles des habitants de Gabaa ; … ils les déportèrent à Manahath ; Naaman, Achia et Géra : celui-ci les déporta et il engendra Oza et Ahiud. Saharaïm engendra, au territoire de Moab, de sa concubine, Husim et Bara, deux ; il engendra de Hodès, sa femme, Jobab, Sébia, Mosa, Molchom, Jéhus, Séchia et Marma : ce sont là ses fils, chefs de maisons paternelles. Husim engendra Abitob et Elphaal. Fils d'Elphaal : Héber, Misaam et Sarnad ; il construisit Ono et Lod avec les villes de son ressort. Baria et Sama étaient chefs de maisons paternelles des habitants d'Ajalon ; ce sont eux qui mirent en fuite les habitants de Geth. Leurs frères étaient Ahio, Sésac et Jérimoth. Zabadia, Arod, Héder, Michaël, Jespha et Joha étaient fils de Baria. Zabadia, Mosollam, Hézéci, Héber, Jésamari, Jezlia et Jobab étaient fils d'Elphaal. Jacim, Zéchri, Zabdi, Elioénaï, Séléthaï, Eliel, Adaïa, Baraïa et Samarath étaient fils de Séméï ; Jesphan, Héber, Eliel, Abdon, Zéchri, Hanan, Hanania, Elam, Anathothia, Jephdaïa, Phanuel étaient fils de Sésac. Samsari, Sohoria, Otholia, Jersia, Elia et Zéchri étaient fils de Jéroham. Ce sont les chefs de maisons paternelles, suivant leurs généalogies ; ils étaient chefs. Ils habitaient à Jérusalem. A Gabaon habitait Jéhiel, le père de Gabaon ; le nom de sa femme était Maacha. Son fils premier-né, Abdon ; Sur, Cis, Baal, Ner, Nadab, Gédor, Ahio, Zéchri et Macelloth. Macelloth engendra Samaa. Eux aussi habitaient près de leurs frères, à Jérusalem, avec leurs frères. Ner engendra Abner ; Cis engendra Saül, Saül engendra Jonathan, Melchisua, Abinadab et Esbaal. Le fils de Jonathan était Méribbaal ; Méribbaal engendra Micha. Fils de Micha : Phithon, Mélech, Tharaa et Achaz. Achaz engendra Joada ; Joada engendra Alamath, Azmoth et Zarnri ; Zamri engendra Mosa ; Mosa engendra Banaa, Rapha, son fils ; Elasa, son fils ; Asel, son fils. Asel eut six fils. Leurs noms sont : Ezricam, son premier-né, ... Ismaël, Saria, Obdia et Hanan : tous ceux-là étaient fils d'Asel. Fils d'Esec, son frère : Ulam, son premier-né, Jéhus le second, Eliphalet le troisième. Les fils d'Ulam étaient de vaillants guerriers qui tiraient de l'arc ; ils eurent beaucoup de fils et de petits-fils, cent cinquante. Tous ceux-là étaient fils de Benjamin. Tout Israël était enregistré dans les listes généalogiques ; elles sont transcrites dans le Livre des rois d'Israël et de Juda. Ils furent emmenés en captivité à Babylone à cause de leur infidélité. Les premiers habitants réinstallés dans leurs biens, dans leurs villes, étaient Israël, les prêtres, les lévites et les Nathinéens. A Jérusalem habitèrent des fils de Juda, des fils de Benjamin, des fils d'Ephraïm et de Manassé. Des fils de Juda : Othéï, fils d'Ammiud, fils d'Amri, fils d'Omraï, fils de Bonni, fils de Pharès, fils de Juda. Des Silonites : Asaïa le premier-né et ses fils. Des fils de Zara : Jéhuel et leurs frères : six cent quatre-vingt-dix. Des fils de Benjamin : Salo, fils de Mosollam, fils d'Oduia, fils d'Asana ; Jobania, fils de Jérohan ; Ela, fils d'Ozi, fils de Mochori ; Mosollam, fils de Saphatia, fils de Rahuel, fils de Jébania, et leurs frères selon leurs générations, neuf cent cinquante-six. Tous ces hommes étaient chefs de maisons paternelles, d'après la maison de leurs pères. Des prêtres : Jédaïa, Joïarib, Jachim, Azarias, fils de Helcias, fils de Mosollam, fils de Sadoc, fils de Maraïoth, fils d'Achitob, préfet de la maison de Dieu ; Adaïas, fils de Jéroham, fils de Phassur, fils de Melchias ; Maasaï, fils d'Adiel, fils de Jezra, fils de Mosollam, fils de Mosollamith, fils d'Emmer, et leurs frères, chefs de leurs maisons paternelles : mille sept cent soixante, hommes vaillants, occupés au service de la maison de Dieu. Des lévites : Séméïa, fils de Hassub, fils d'Ezricam, fils de Hasébia, des fils de Mérari. Bacbacar, Hérès, Galal et Matthania, fils de Micha, fils de Zéchri, fils d'Asaph. Obdia, fils de Séméïa, fils de Calaï, fils d'Idithun ; Barachia, fils d'Asa, fils d'Elcana, qui habitait dans les villages des Nétophatiens. Les portiers : Sellum, Accub, Telmon, Ahiman et leurs frères ; Sellum était leur chef, et jusqu'à présent il est à la porte du roi, à l'Orient. Ce sont les portiers pour le camp des lévites. Sellum, fils de Coré, fils d'Abiasaph, fils de Coré et ses frères de la maison de son père, les Coréites, faisant le service comme gardiens du seuil du tabernacle ; leurs pères étaient gardiens de l'entrée au camp de Yahweh. Phinées, fils d'Eléazar, avait été autrefois leur chef. Yahweh soit avec lui ! Zacharie, fils de Mosollamia, était portier à l'entrée de la Tente de réunion. Tous ces hommes choisis pour la garde des seuils étaient au nombre de deux cent douze ; ils étaient inscrits dans les registres de leurs villages. David et Samuel le Voyant les avaient établis dans leur fonction. Eux-mêmes et leurs descendants étaient aux portes de la maison de Yahweh, de la maison du tabernacle, comme gardiens. Ils gardaient les portes aux quatre vents, à l'Orient, à l'Occident, au Septentrion et au Midi. Leurs frères, restés dans leurs villages, devaient venir de temps à autre pendant sept jours avec eux, car les quatre chefs des portiers étaient constamment en fonction. Parmi les lévites... et ils étaient chargés des chambres et des trésors de la maison de Dieu. Ils logeaient autour de la maison de Dieu, car ils étaient préposés à la surveillance et avaient la charge d'ouvrir chaque matin [la maison de Dieu]. Quelques-uns étaient préposés aux ustensiles du service, car ils devaient les compter à leur entrée et à leur sortie. D'autres étaient chargés des ustensiles, de tous les ustensiles du sanctuaire, de la fleur de farine, du vin, de l'huile, de l'encens et des parfums. Des fils des prêtres faisaient l'huile à onction avec les parfums. A Mathathias, un des lévites, qui était le premier-né de Sellum le Coréite, était échue la charge de faire les gâteaux cuits à la poêle. Certains de leurs frères, des fils des Caathites, étaient chargés des pains de proposition qu'ils devaient préparer chaque samedi. Voici les chanteurs, chefs des maisons paternelles des lévites, ... ils étaient dans les chambres quand ils étaient libres du service, parce qu'ils étaient occupés jour et nuit à leur œuvre. Ce sont les chefs de maisons paternelles des lévites, chefs d'après leurs généalogies ; ils habitaient à Jérusalem. A Gabaon, habitaient le père de Gabaon, Jéhiel, dont la femme s'appelait Maacha, son fils premier-né Abdon, puis Sur, Cis, Baal, Ner, Nadab, Gédor, Ahio, Zéchri et Macelloth. Macelloth engendra Samaa ; eux aussi habitaient à Jérusalem, près de leurs frères, avec leurs frères. Ner engendra Abner : Cis engendra Saül ; Saül engendra Jonathan, Melchisua, Abinadab et Esbaal. Fils de Jonathan : Méribbaal ; Méribbaal engendra Micha. Fils de Micha : Phithon, Mélech, Tharaa et Achaz. Achaz engendra Joada ; Joada engendra Alamath, Asmeth et Zamri ; Zamri engendra Mosa. Mosa engendra Banaa ; Raphaïa, son fils ; Elasa, son fils, Asel, son fils. Asel eut six fils. Leurs noms sont Ezricam, son premier-né... , Ismaël, Saria, Obdia et Hanan : tels étaient les fils d'Asel. Les Philistins combattirent contre Israël ; les gens d'Israël s'enfuirent devant les Philistins et tombèrent frappés à mort sur la montagne de Gelboé. Les Philistins pressèrent Saül et ses fils, et tuèrent Jonathan, Abinadab et Melchisua, fils de Saül. La bataille fit rage auprès de Saül ; les archers l'atteignirent et le frappèrent entre les hanches. Saül dit alors à son écuyer : “Tire ton épée et transperce-moi avec elle, de peur que ces incirconcis ne viennent et ne se rient de moi.” Mais son écuyer ne voulut pas, car il était saisi de crainte. Saül saisit alors son épée et il se jeta sur elle. Son écuyer, voyant que Saül était mort, se jeta lui aussi sur son épée et mourut. Ainsi mourut Saül avec ses trois fils, et toute sa maison périt en même temps. Tous les gens d'Israël qui se trouvaient dans la vallée, voyant que l'armée d'Israël avait fui et que Saül et ses fils étaient morts, quittèrent leurs villes et prirent la fuite ; les Philistins vinrent s'y installer. Alors, le lendemain, les Philistins, venus pour dépouiller les morts, trouvèrent Saül et ses fils gisant sur la montagne de Gelboé. Ils le dépouillèrent et prirent sa tête et ses armes ; ils envoyèrent ensuite porter la bonne nouvelle dans tout le pays des Philistins, à leurs idoles et au peuple. Ils déposèrent ses armes dans le temple de leurs dieux et ils enclouèrent son crâne dans le temple de Dagon. Tous les habitants de Jabès en Galaad apprirent ce que les Philistins avaient fait à Saül. Tous les hommes vaillants se levèrent alors et, prenant le corps de Saül et ceux de ses fils, ils les emmenèrent à Jabès, puis ils ensevelirent leurs ossements sous le chêne, à Jabès, et ils jeûnèrent pendant sept jours. Saül mourut à cause de l'infidélité dont il s'était rendu coupable, parce qu'il n'avait pas observé la parole de Yahweh, qu'il avait consulté le nécromant pour l'interroger, et qu'il ne s'était pas renseigné auprès de Yahweh. Aussi le fit-il mourir et transféra-t-il la royauté à David, fils d'Isaï. Tout Israël se rassembla auprès de David à Hébron et lui dit : “Voici, nous sommes tes os et ta chair. Déjà hier et avant-hier, déjà lorsque Saül était roi, c'était toi qui conduisais et ramenais Israël, et Yahweh ton Dieu t'a dit : Tu feras paître mon peuple Israël et tu seras chef sur Israël.” Tous les anciens d'Israël vinrent auprès du roi à Hébron, et David conclut une alliance avec eux devant Yahweh à Hébron, et ils oignirent David comme roi sur Israël, selon la parole que Yahweh avait dite par Samuel. David marcha avec tout Israël sur Jérusalem, qui est Jébus ; là étaient les Jébuséens, habitants du pays. Les habitants de Jébus dirent à David : “Tu n'entreras pas ici.” Mais David s'empara de la citadelle de Sion, qui est la cité de David. Or David avait dit : “Quiconque frappera le premier les Jébuséens sera chef et prince.” Joab, fils de Sarvia, monta le premier et devint chef. David s'établit dans la citadelle, c'est pourquoi on l'appela cité de David. Il construisit la ville tout alentour, à partir du Mello jusqu'au pourtour, et Joab restaura le reste de la ville. David devenait de plus en plus grand et Yahweh des armées était avec lui. Voici les chefs des preux qui appartenaient à David, qui lui prêtèrent assistance dans l'affaire de sa royauté, avec tout Israël, pour l'élever à la royauté, selon la parole de Yahweh au sujet d'Israël. Voici les noms des preux qui appartenaient à David : Isbaal, de Beth-Kemon, chef des Trois ; il brandit sa lance contre trois cents qui furent blessés à mort en une seule fois. Après lui, Eléazar, fils de Dodo, l'Ahohite, l'un des trois preux ; il était avec David à Phes-Domin, où les Philistins s'étaient rassemblés pour combattre... Il y avait là une pièce de terre remplie d'orge, et le peuple avait fui devant les Philistins. Il se plaça au milieu du champ, il le défendit et battit les Philistins. Yahweh opéra ainsi une grande délivrance. Ainsi ont agi les trois preux. Trois d'entre les Trente descendirent au début de la moisson vers David dans la grotte d'Odollam, alors que les Philistins étaient installés dans la vallée des Rephaïm. David était dans la forteresse, et il y avait un poste de Philistins à Bethléem. Or David exprima ce désir : “Qui me fera boire de l'eau de la citerne qui est à Bethléem, près de la porte ?” Alors les trois traversèrent le camp des Philistins et puisèrent de l'eau à la citerne de Bethléem qui se trouve près de la porte. Ils en prirent et l'apportèrent à David ; mais David ne voulut pas la boire et il la répandit en libation à Yahweh, disant : “Loin de moi, par mon Dieu, de faire cela ! Boirais-je le sang de ces hommes avec leur vie ? Car ils sont allés la chercher au péril de leur vie.” Et il ne voulut pas la boire. Abisaï frère de Joab, était chef des Trente : c’est lui qui brandit sa lance contre trois cents hommes qu'il tua ; il se fit ainsi un nom entre les Trente. Plus que les Trente, il fut doublement considéré et il devint leur chef ; mais il n'égala pas les Trois. Banaïas, fils de Joïada, fils d'un homme de valeur, riche en exploits, de Cabséel, battit les deux fils d'Ariel de Moab. C'est lui aussi qui descendit frapper le lion dans la citerne, un jour de neige. C'est encore lui qui frappa un Egyptien, homme d'une stature de cinq coudées ; l'Egyptien avait à la main une lance comme une ensouple de tisserand. Il descendit contre lui avec un bâton, arracha la lance de la main de l'Egyptien et le tua de sa propre lance. Ainsi agit Banaïas, fils de Joïada, et il eut un nom parmi les Trente preux. Plus que les Trente il fut célèbre ; mais il n'arriva pas jusqu'aux Trois. David le préposa à sa garde du corps. Les vaillants guerriers : Asaël, frère de Joab ; Elchanan, fils de Dodo, de Bethléem ; Semma, de Harod ; [Eliqa, de Harod] ; Hellès de Beth-Pelet ; Hira, fils d'Accès, de Thécua ; Abiézer, d'Anathoth ; Sobbochaï, de Husa ; Haï, d'Ahoh ; Maharaï, de Nétopha ; Héled, fils de Baana, de Netopha ; Ethaï, fils de Robaï, de Gabaa, des Benjaminites ; Banaïa, de Pharathon ; Huraï, des torrents de Gaas ; Abiel, de Beth-Araba ; Azmaveth, de Bahurim ; Eliaba, de Salabon ; Haser, de Goun ; Jonathan, fils de Samma, de Harod ; Ahiam, fils de Sarar, de Harod ; Eliphal, fils d'Ur ; Hépher, de Méchéra ; Ahia, de Phélon ; Hesraï, de Carmel ; Naaraï, fils d'Asbaï ; Joël, frère de Nathan ; Mibahar, fils de Gad ; Sélec d'Ammon ; Naharaï, de Béroth, écuyer de Joab, fils de Sarvia ; Ira, de Jéther ; Gaber, de Jéther ; Urie, le Hittite ; Zobab, fils d'Oholi ; Adina, fils de Siza le Rubénite, chef des Rubénites ; et, auprès de lui, trente ; Hanan, fils de Maacha, et Josaphat, le Mathanite ; Ozia, d'Astaroth, Samma et Jéhiel, fils de Hotham, d'Aroër ; Jédihel, fils de Samri et Joha, son frère, le Thasaïte ; Eli, de Maon, Jéribaï et Josaïa, fils d'Elnaëm ; Jethma, de Moab ; Eliel, Obed et Jasiel, de Masobia. Voici ceux qui vinrent à David, à Siceleg, quand il était encore en fuite devant Saül, fils de Cis ; ils faisaient partie des preux qui lui portèrent secours pendant la guerre ; ils étaient archers, se servant de la main droite et de la main gauche, pour le lancement des pierres et pour le jet des flèches avec l'arc ; ils étaient de la parenté de Saül, de Benjamin : le chef Ahiézer et Joas, fils de Samaa, de Gabaa ; Jaziel et Phalet, fils d'Azmoth ; Baracha et Jéhu, d'Anathoth ; Samaïas, le Gabaonite, brave parmi les Trente et au-dessus des Trente ; Jérémie, Jahaziel, Johanan et Jozabad, de Gédéra ; Eluzaï, Jérimuth, Baalia, Samaria et Saphatia, de Haruph ; Elcana, Jésia, Azaréel, Joeser et Jesbaam, les Coréites ; Joéla, Zabadia, fils de Jéroham, de Gédor. Parmi les Gadites, des preux firent scission pour s'attacher à David dans les refuges du désert, guerriers exercés au combat, habiles à manier le bouclier et la lance ; leur aspect était celui de lions et leur agilité celle des gazelles sur les montagnes. Le premier était Ezer ; Obdias le second ; Eliab le troisième ; Masmana le quatrième ; Jérémie le cinquième ; Ethi le sixième ; Eliel le septième ; Johanan le huitième ; Elzébad le neuvième ; Jérémie le dixième ; Machbanaï le onzième. Ils faisaient partie des fils de Gad, chefs de l'armée ; l'un valait plus que cent, s'il était petit, et grand, plus que mille. Ce sont ceux qui traversèrent le Jourdain au premier mois, alors qu'il débordait sur toutes ses rives, et qui mirent en fuite les habitants de toutes les vallées, à l'Est et à l'Ouest. Des fils de Benjamin et de Juda vinrent jusqu'au refuge de David. David sortit au-devant d'eux, prit la parole et leur dit : “Si vous venez à moi dans des intentions pacifiques, pour m'aider, alors mon cœur ne fera qu'un avec vous, mais si c'est pour me livrer à mes ennemis, alors que je ne suis coupable d'aucune violence, que le Dieu de nos pères voie et châtie !” Alors l'esprit de Yahweh vint sur Amasaï, chef des Trente : “Nous t'appartenons, ô David, - nous sommes avec toi, fils d'Isaï. Paix, paix à toi, - paix à ceux qui te prêtent secours, - car ton Dieu t'a secouru.” David les accueillit, les plaçant parmi les chefs de sa bande. De Manassé des gens se joignirent à David, lorsqu'il alla guerroyer contre Saül avec les Philistins, mais il ne les aida point, car, après avoir tenu conseil, les tyrans des Philistins les renvoyèrent, en disant : “Au prix de nos têtes, il passerait à son maître Saül.” Quand il revint à Siceleg, se joignirent à lui de Manassé : Ednas, Jozabad, Jédihel, Michaël, Jozabad, Ehu et Salathi, chefs des milliers de Manassé. Ils aidèrent David contre les bandes, car ils étaient tous de vaillants guerriers, et ils furent chefs dans l'armée. De jour en jour, en effet, on venait à David pour lui porter secours, jusqu'à ce que l'armée fût grande comme une armée de Dieu. Voici le nombre des chefs des hommes armés pour la guerre, qui se rendirent à Hébron, auprès de David, pour lui transférer la royauté de Saül, selon la parole de Yahweh. Fils de Juda, portant le bouclier et la lance, six mille huit cents, équipés pour la guerre. Des fils de Siméon, vaillants au combat, sept mille cent. Des fils de Lévi, quatre mille six cents. Joïada, prince de la maison d'Aaron, et avec lui trois mille sept cents. Sadoc, jeune homme brave, et la maison de son père, vingt-deux chefs. Des fils de Benjamin, parents de Saül, trois mille ; jusqu'alors ils étaient demeurés en grand nombre fidèles au service de la maison de Saül. Des fils d'Ephraïm, vingt mille huit cents hommes vaillants, gens de renom, suivant leurs maisons paternelles. De la demi-tribu de Manassé, dix-huit mille, qui furent désignés par leur nom pour aller établir roi David. Des fils d'Issachar, qui savaient interpréter les temps pour connaître ce qu'Israël devait faire, deux cents chefs et tous leurs frères sous leurs ordres. De Zabulon, prêts à la guerre, équipés pour le combat, avec toute sorte d'armes de guerre, cinquante mille, se rangeant en bataille d'un seul cœur. De Nephtali, mille chefs, et avec eux, trente-sept mille, avec le bouclier et la lance. Des Danites, vingt-huit mille six cents, armés pour le combat. D'Aser, prêts à la guerre et équipés pour la bataille, quarante mille. De l'autre côté du Jourdain, de Ruben, de Gad et de la demi-tribu de Manassé, avec toute sorte d'armes de combat, cent vingt mille. Tous ces hommes de guerre, exercés à se ranger en bataille, vinrent d'un cœur sincère à Hébron pour établir David roi sur tout Israël, et tout le reste d'Israël était également unanime pour élever David à la royauté. Ils demeurèrent là trois jours avec David, mangeant et buvant, car leurs frères avaient fait des préparatifs à leur intention. De même, leurs proches, jusqu'à Issachar, Zabulon et Nephtali, apportaient des vivres sur des ânes, sur des chameaux, sur des mulets et sur des bœufs, de la farine, des gâteaux de figues, des grappes de raisins secs, du vin, de l'huile, des bœufs et du petit bétail en abondance, car il y avait joie en Israël. David tint conseil avec les chefs de mille et de cent, et tous les chefs. Il dit à toute l'assemblée d'Israël : “Si cela vous paraît bon et si cela est agréable à Yahweh notre Dieu, convoquons nos frères qui sont demeurés dans tous les districts d'Israël, et, en même temps qu'eux, les prêtres et les lévites dans leurs villes pourvues de pâturages, pour qu'ils se joignent à nous, et ramenons auprès de nous l'arche de notre Dieu, car nous ne nous en sommes pas occupés du temps de Saül.” Toute l'assemblée décida d'agir ainsi, car aux yeux de tout le peuple la chose était juste. David convoqua alors tout Israël depuis le Sihor d'Egypte jusqu'à l'entrée de Hamath, pour faire venir l'arche de Dieu de Cariathiarim. Accompagné de tout Israël, David monta à Baala, à Cariathiarim, de Juda, pour enlever de là l'arche de Dieu, de Yahweh siégeant sur les Chérubins, que l'on désigne par le nom. Ils emportèrent de la maison d'Abinadab l'arche de Dieu placée sur un char neuf ; Oza et Ahio conduisaient le char. David et tout Israël dansaient devant Dieu de toute leur force, accompagnés par les chants et les cithares, les harpes, les tambourins, les cymbales et les trompettes. Ils arrivèrent à l'aire de Chidon ; Oza étendit alors la main pour saisir l'arche, car les bœufs la faisait chanceler. La colère de Yahweh s'enflamma contre Oza ; il le frappa parce qu'il avait porté la main sur l'arche et Oza mourut là devant Dieu. David fut affligé de ce que Yahweh avait agi violemment contre Oza et on appela ce lieu Phérets-Oza, jusqu'à ce jour. David craignit Dieu en ce jour-là et dit : “Comment amènerai-je vers moi l'arche de Dieu ?” David ne transporta donc pas l'arche chez lui, dans la cité de David ; mais il l'emmena dans la maison d'Obédédom, de Geth. L'arche de Dieu resta ainsi dans la maison d'Obédédom de Geth, pendant trois mois, et Yahweh bénit la maison d'Obédédom et tout ce qui lui appartenait. Hiram, roi de Tyr, envoya des messagers à David, ainsi que des bois de cèdre, des tailleurs de pierres et des charpentiers pour lui construire une maison. David comprit alors que Yahweh l'avait afferrni comme roi sur Israël ; car son royaume était porté très haut, à cause de son peuple Israël. David prit encore des femmes à Jérusalem, et il engendra de nouveau des fils et des filles. Voici les noms des enfants qu'il eut à Jérusalem : Samua, Sobab, Nathan, Salomon, Jébahar, Elisua, [Eliphalet], [Noga], Népheg, Japhia, Elisama, Baaliada et Eliphalet. Les Philistins apprirent que David avait été oint roi sur tout Israël et ils sortirent tous à sa recherche. David le sut et alla à leur rencontre. Les Philistins arrivèrent et firent une razzia dans la vallée des Rephaïm. Alors David consulta Dieu : “Monterai-je, dit-il, contre les Philistins et les livreras-tu entre mes mains ? Yahweh lui répondit : “Monte et je les livrerai entre tes mains.” Ils montèrent à Baal-Pharasim et là David les battit. David dit : “Dieu a brisé mes ennemis par ma main, comme une brèche faite par les eaux.” C'est pourquoi on donna à ce lieu le nom de Baal-Pharasim. Ils avaient abandonné là leurs dieux qui, sur un ordre de David, furent consumés par le feu. Les Philistins firent de nouveau une razzia dans la vallée. David consulta encore Dieu qui lui dit : “Ne monte pas derrière eux, contourne-les et tu arriveras sur eux en face des balsamiers. Et lorsque tu entendras un bruit de pas dans les cimes des balsamiers, alors tu iras combattre, car Dieu est sorti devant toi pour combattre l'armée des Philistins.” David agit comme Dieu le lui avait ordonné et il battit l'armée des Philistins depuis Gabaon jusqu'à Gézer. La renommée de David se répandit alors dans tous les pays et Yahweh le fit craindre par toutes les nations. Il se construisit des maisons dans la cité de David, puis il prépara une place pour l'arche de Dieu et lui dressa une tente. David dit alors : “L'arche de Dieu ne doit être portée que par les lévites, car ce sont eux que Dieu a choisis pour porter l'arche de Dieu et pour en faire le service à jamais.” David réunit tout Israël à Jérusalem pour faire monter l'arche de Yahweh à la place qu'il lui avait préparée. Il rassembla les fils d'Aaron et les lévites : des fils de Caath, Uriel le chef, et ses frères, cent vingt ; des fils de Mérari, Asaïa le chef, et ses frères, deux cent vingt ; des fils de Gerson, Joël le chef, et ses frères, cent trente ; des fils d'Elisaphan, Séméïas le chef, et ses frères, deux cents ; des fils d'Hébron, Eliel le chef ; et ses frères, quatre-vingts ; des fils d'Oziel, Aminadab le chef, et ses frères, cent douze. David convoqua aussi les prêtres, Sadoc et Abiathar, et les lévites, Uriel, Asaïas, Joël, Séméïas, Eliel et Aminadab. Il leur dit : “Vous êtes les chefs des maisons paternelles des lévites : purifiez-vous, vous et vos frères, et faites monter l'arche de Yahweh, Dieu d'Israël, à la place que je lui ai préparée. Car pourquoi n'étiez-vous pas là, la première fois ? Yahweh nous a frappés parce que nous ne l'avons pas honoré conformément à la loi.” Alors les prêtres et les lévites se purifièrent, pour faire monter l'arche de Yahweh, Dieu d'Israël. Les fils des lévites portèrent l'arche de Dieu, suivant la prescription de Moïse d'après la parole de Yahweh, sur leurs épaules, avec des barres reposant sur elles. David dit aux chefs des lévites de placer leurs frères les chanteurs avec des instruments de musique, des harpes, des cithares et des cymbales, qu'ils devaient faire retentir avec éclat de sons joyeux. Les lévites désignèrent alors Héman, fils de Joël, et, parmi ses frères, Asaph, fils de Barachias, et, parmi les fils de Mérari, leurs frères, Ethan, fils de Cusaïa. Et avec eux, leurs frères du second rang, Zacharie, Ben, Jaziel, Sémiramoth, Jahiel, Ani, Eliab, Banaïas, Maasias, Mathathias, Eliphalu, Macénias ; Obédédom et Jéhiel, les portiers. Les chanteurs Héman, Asaph et Ethan avaient des cymbales de bronze, pour les faire retentir ; Zacharie, Oziel, Sémiramoth, Jahiel, Ani, Eliab, Maasias et Banaïas avaient des harpes pour tons élevés ; Mathathias, Eliphalu, Macénias, Obédédom, Jéhiel et Ozaziu avaient des cithares à l'octave, pour diriger. Chonénias, chef des lévites pour le transfert de l'arche, le dirigeait parce qu'il était vigilant. Barachias et Elcana étaient portiers de l'arche ; Sébénias, Josaphat, Nathanaël, Amasaï, Zacharie, Banaïas et Eliézer, prêtres, sonnaient de la trompette devant l'arche de Dieu ; Obédédom et Jéhias étaient portiers de l'arche. Ainsi David, les anciens d'Israël et les chefs de milliers se mirent en route pour faire monter l'arche de l'alliance de Yahweh de la maison d'Obédédom, au milieu de l'allégresse. Alors, comme Dieu assistait les lévites qui portaient l'arche de l'alliance de Yahweh, ils immolèrent sept taurillons et sept béliers. David était revêtu d'un manteau de byssus, ainsi que tous les lévites qui portaient l'arche, les chanteurs et Chonénias, chef du transfert, et les portiers. Et David portait un éphod de lin. Tout Israël transportait l'arche de l'alliance de Yahweh avec des cris de joie et au son de la corne, des trompettes et des cymbales, faisant retentir les harpes et les cithares. Lorsque l'arche de l'alliance arriva à la ville de David, Michol, fille de Saül, regarda par la fenêtre ; elle vit le roi David qui dansait et sautait, et elle le méprisa dans son cœur. Ils amenèrent l'arche de Dieu et la déposèrent au milieu de la tente que David avait dressée pour elle ; ils offrirent ensuite des holocaustes et des victimes pacifiques devant Dieu. Quand David eut fini d'offrir l'holocauste, il bénit le peuple au nom de Yahweh, et il distribua à tout Israël, depuis les hommes jusqu'aux femmes, à chacun une miche de pain, un morceau de viande et un gâteau de raisins. David établit devant l'arche de Yahweh des lévites chargés du service pour commémorer, célébrer et louer Yahweh, Dieu d'Israël : Asaph, le chef, Zacharie, le second après lui, Jahiel, Sémiramoth, Jéhiel, Mathathias, Eliab, Banaïas, Obédédom et Jéhiel, avec des harpes et des cithares comme instruments. Asaph faisait retentir les cymbales. Banaïas et Jaziel, les prêtres, avec des trompettes, étaient constamment devant l'arche de l'alliance de Dieu. David ordonna pour la première fois de célébrer Yahweh par l'organe d'Asaph et de ses frères : Louez Yahweh, invoquez son nom, publiez ses hauts faits parmi les peuples. Chantez-le, dites-lui un psaume, - racontez toutes ses merveilles. Glorifiez-vous dans son saint nom ; - il est dans la joie le cœur de ceux qui cherchent Yahweh. Informez-vous de Yahweh et de sa puissance, - cherchez sans cesse sa face. Souvenez-vous des merveilles qu'il a opérées, - de ses prodiges et des jugements de sa bouche, Race d'Israël, son serviteur, - fils de Jacob, ses élus. C'est lui Yahweh qui est notre Dieu, - sur toute la terre s'exercent ses jugements. Souvenez-vous à jamais de son alliance, - de la parole qu'il a dite pour mille générations, De son alliance qu'il a conclue avec Abraham, - et de son serment à Isaac. Il en a fait une institution stable pour Jacob, - une alliance éternelle pour Israël, en disant : Je te donnerai la terre de Canaan, - lot de votre héritage. Alors que vous n'étiez qu'un petit nombre, - très peu et étrangers dans le pays, et que vous alliez de nation en nation, - et d'un royaume chez un autre peuple, Il ne permit à personne de vous opprimer, - et il châtia des rois à cause de vous. Ne touchez pas à mes oints, ne faites pas de tort à mes prophètes. Chantez en l'honneur de Yahweh, habitants de toute la terre, - de jour en jour annoncez son salut. Publiez sa gloire parmi les nations, - ses merveilles parmi tous les peuples ; Car Yahweh est grand et très digne de louanges, - il est redoutable plus que tous les dieux. Car tous les dieux des nations sont des idoles, - mais Yahweh a créé les cieux. La gloire et l'éclat sont devant sa face, - la puissance et la splendeur sont dans sa demeure. Rendez à Yahweh, familles des peuples, - rendez à Yahweh honneur et gloire. Rendez à Yahweh gloire pour son nom, - prenez des offrandes et venez en sa présence, - prosternez-vous devant Yahweh en ornements sacrés. Tremblez devant lui, habitants de toute la terre, - ainsi le monde affermi ne chancellera plus. Que les cieux se réjouissent et que la terre soit dans l'allégresse ! - que l'on dise parmi les nations : Yahweh est roi. Que la mer retentisse avec ce qu'elle renferme, - que les champs se réjouissent avec ce qu'ils contiennent. Alors les arbres de la forêt pousseront des cris de joie, - devant la face de Yahweh, car il vient pour juger la terre. Célébrez Yahweh, car il est bon, - car sa miséricorde est éternelle. Et dites : “Sauve-nous, Dieu de notre salut, - rassemble-nous et retire-nous du milieu des nations, Pour que nous célébrions ton saint nom, - pour que nous mettions notre gloire à te louer.” Béni soit Yahweh, le Dieu d'Israël, d'éternité en éternité. Et tout le peuple dit : “Amen, et il loua Yahweh.” David laissa là, devant l'arche de l'alliance de Yahweh, Asaph et ses frères pour servir continuellement devant l'arche, suivant la tâche de chaque jour ; Obédédom et ses frères au nombre de soixante-huit, [Obédédom, fils d'Idithun] et Hosa, comme portiers ; le prêtre Sadoc et ses frères, les prêtres, devant le tabernacle de Yahweh, sur le haut lieu qui était à Gabaon, pour offrir continuellement, matin et soir, des holocaustes à Yahweh, sur l'autel de l'holocauste, et pour faire tout ce qui est écrit dans la loi de Yahweh, qu'il a imposée à Israël. Auprès d'eux étaient Héman et Idithun, et le reste de ceux qui avaient été choisis, qui avaient été désignés par leur nom, pour chanter le “Rendez hommage à Yahweh, car sa miséricorde dure éternellement”. Et avec eux, Héman et Idithun, étaient des trompettes et des cymbales pour ceux qui devaient les faire retentir, et les instruments de l'hymne de Dieu. Les fils d'Idithun gardaient les portes. Tout le peuple s'en alla chacun chez soi, et David s'en retourna pour bénir sa maison. Quand David habita sa maison, il dit à Nathan : “Voici que, moi, j'habite dans une maison de bois de cèdre et l'arche de l'alliance de Yahweh est sous des tentes.” Alors Nathan dit à David : “Tout ce qui est dans ton cœur fais-le car Dieu est avec toi.” Mais voici que cette nuit-là même la parole de Dieu fut adressée à Nathan en ces termes : “Va ! tu diras à David mon serviteur : Ainsi parle Yahweh : Ce n'est pas toi qui me construiras la maison où j'habiterai. Car je n'ai pas habité dans une maison depuis le jour où j'ai fait monter Israël [d'Egypte] jusqu'à ce jour ; mais j'allais de tente en tente et d'abri en abri. Pendant tout le temps que j'ai marché avec tout Israël, ai-je adressé une parole à un des Juges d'Israël à qui j'avais ordonné de paître mon peuple, pour dire : Pourquoi ne m'avez-vous pas construit une maison en bois de cèdre ? Et maintenant tu diras à mon serviteur David : Ainsi a parlé Yahweh des armées : C'est moi qui t'ai pris au pâturage, derrière les brebis, pour que tu sois chef de mon peuple Israël. J'ai été avec toi en tout ce que tu as entrepris ; j’ai exterminé tes ennemis devant toi ; je te ferai un nom semblable au nom des grands qui sont sur la terre. Je fixerai une demeure pour mon peuple Israël et je l'y établirai ; il y habitera et ne s'agitera plus, et les fils d'iniquité ne recommenceront plus à l'opprimer comme jadis, depuis les jours où j’ai établi des Juges sur mon peuple. J'humilierai tous ses ennemis. Alors Yahweh te rendra grand, car il t'élèvera une maison. Lorsque tes jours seront remplis et que tu seras allé avec tes pères, je susciterai après toi ta descendance, un de tes fils, et j'affermirai sa royauté. C'est lui qui me construira une maison et je fixerai son trône à jamais. Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils. Mais je ne retirerai pas de lui ma grâce, comme je l'ai retirée de celui qui était avant toi. Je l'établirai pour toujours dans ma maison et dans mon royaume et son trône sera pour toujours affermi.” Toutes ces paroles et toute cette vision, Nathan les rapporta à David. Alors le roi David vint et s'assit devant Yahweh et dit : “Qui suis-je, Yahweh Dieu ! et qu'est ma maison pour que tu m'aies fait arriver jusque-là ? Mais cela est encore trop peu à tes yeux, ô Dieu ; tu parles aussi au sujet de la maison de ton serviteur pour les temps lointains, et tu m'as regardé comme Yahweh Dieu regarde un homme qu'il a élevé. Que pourrait te dire de plus David... , car tu connais ton serviteur. O Yahweh, par amour pour ton serviteur tu as parlé et tu as agi selon ton cœur, afin de faire connaître toute cette magnificence. Yahweh, personne n'est comme toi et il n'y a pas de Dieu en dehors de toi, d'après tout ce que nous avons entendu de nos oreilles. Y a-t-il sur la terre un autre peuple semblable à ton peuple d'Israël, que Dieu est allé délivrer pour s'en faire un peuple, pour lui faire un nom et pour faire en sa faveur des choses grandes et terribles, en chassant de devant ton peuple, que tu as racheté d'Egypte, les nations et les dieux ? Et tu as fait de ton peuple d'Israël ton peuple pour toujours, et toi, Yahweh, tu es devenu leur Dieu. Maintenant donc, ô Yahweh, que la parole que tu as prononcée au sujet de ton serviteur et au sujet de sa maison, soit confirmée pour toujours et agis suivant ce que tu as dit ;... et que ton nom soit exalté à jamais en ces termes : Yahweh des armées est... Dieu sur Israël ! Et la maison de David ton serviteur sera stable devant toi. Car c'est toi, ô mon Dieu, qui as fait cette révélation à ton serviteur, que tu lui construirais une maison ; c'est pourquoi ton serviteur a été amené à prier devant toi. Maintenant, ô Yahweh, c'est toi qui est Dieu, et tu as dit au sujet de ton serviteur cette chose agréable. Maintenant, tu as décidé de bénir la maison de ton serviteur pour qu'elle soit à jamais devant toi, car ce que toi, Yahweh, tu bénis, est béni pour l'éternité.” Après cela, David battit les Philistins et les soumit ; il prit des mains des Philistins Geth et les villes de sa dépendance. Il battit aussi les Moabites, et les Moabites furent assujettis à David ; ils lui payèrent un tribut. Puis David battit Hadadézer, roi de Soba, vers Hamath, alors qu'il était venu pour rétablir sa puissance sur le fleuve de l'Euphrate. David lui prit mille chars, sept mille cavaliers et vingt mille fantassins : il coupa les jarrets de tous les chevaux d'attelage et n'en laissa que cent. Aram de Damas vint au secours d'Hadadézer, roi de Soba, et David battit d'Aram vingt-deux mille hommes. Alors David plaça dans Aram de Damas des gouverneurs, et les Araméens furent assujettis à David ; ils lui payèrent un tribut. Yahweh protégeait David dans toutes ses entreprises. David prit les boucliers d'or qui étaient sur les serviteurs d'Hadadézer et les emmena à Jérusalem. Puis de Tebah et de Berotaï, villes d'Hadadézer, David prit une grande quantité d'airain, dont Salomon fit la mer d'airain, les colonnes et les ustensiles d'airain. Thoü, roi de Hamath, apprit que David avait battu toute l'armée d'Hadadézer, roi de Soba. Il envoya Adoram, son fils, au roi David pour le saluer et le féliciter de ce qu'il avait fait la guerre à Hadadézer et l'avait battu, car Hadadézer était pour Thoü un adversaire, et il envoya des vases d'or, d'argent et d'airain. Le roi David les consacra aussi à Yahweh avec l'argent et l'or qu'il avait enlevés à toutes les nations, à Edom, à Moab, aux fils d'Ammon, aux Philistins et à Amalec. A son retour, il battit dix-huit mille Edomites dans la vallée du Sel. Il plaça des gouverneurs chez les Edomites et tous les Edomites furent assujettis à David. Yahweh aidait David dans toutes ses entreprises. David régna sur tout Israël ; il pratiquait la justice et l'équité envers tout son peuple. Joab, fils de Sarvia, était préposé à l'armée ; Josaphat, fils d'Ahilud, était héraut ; Sadoc, fils d'Achitob, et Achimélech, fils d'Abiathar, étaient prêtres ; Susa était secrétaire ; Banaïas, fils de Joïada, était préposé aux Céréthiens et aux Phéléthiens ; et les fils du roi étaient tes premiers auprès du roi. Après cela, Naas, roi des Ammonites, mourut et Hanon son fils régna après lui. Or David dit : Je montrerai de la bienveillance à l'égard de Hanon, fils de Naas, car son père a montré de la bienveillance envers moi. David envoya donc des messagers pour le consoler au sujet de son père ; les serviteurs de David allèrent donc au pays des Ammonites, chez Hanon, pour le consoler. Mais les princes des Ammonites dirent à Hanon : “Crois-tu que ce soit pour honorer ton père à tes yeux que David t'envoie des consolateurs ? N'est-ce pas pour reconnaître, pour espionner et pour détruire le pays que ses serviteurs sont venus auprès de toi ?” Hanon saisit alors les serviteurs de David, les fit raser et fit couper leurs habits par le milieu jusqu'à l'endroit où commencent les cuisses ; puis il les renvoya. Ils partirent. On informa David au sujet de ces hommes, et il envoya à leur rencontre, car ils étaient extrêmement humiliés. Le roi leur dit : “Restez à Jéricho, jusqu'à ce que votre barbe ait repoussé ; alors vous reviendrez.” Les Ammonites virent bien qu'ils s'étaient rendus odieux à David ; aussi Hanon et les Ammonites envoyèrent-ils mille talents d'argent pour prendre à leur solde des chars et des cavaliers d'Aram-Nabaraïm, d'Aram-Maacha et de Soba. Ils prirent à leur solde trente-deux mille chars, ainsi que le roi de Maacha avec son armée, et ils vinrent camper en avant de Médaba. Les Ammonites se rassemblèrent hors de leurs villes et marchèrent au combat. David l'apprit. Il envoya alors Joab avec toute l'armée et les preux. Les Ammonites allèrent se ranger pour la bataille à la porte de la ville ; quant aux rois qui étaient venus, ils se disposèrent à part dans la campagne. Joab vit qu'il allait être attaqué par devant et par derrière ; il fit un choix dans toute l'élite d'Israël et la rangea en bataille en face d'Aram. Il plaça le reste de l'armée sous le commandement de son frère Abisaï, qui fit face aux Ammonites. Il dit : “Si Aram est plus fort que moi, tu viendras à mon secours, et si les Ammonites sont plus forts que toi, je te secourrai. Sois ferme et montrons-nous forts pour notre peuple et pour... notre Dieu. Que Yahweh fasse ce qui lui semblera bon !” Joab et l'armée qu'il avait avec lui s'approchèrent devant les Araméens pour livrer bataille ; mais ceux-ci s'enfuirent devant lui. Et quand les Ammonites virent que les Araméens avaient fui, ils s'enfuirent eux aussi devant Abisaï, son frère, et ils rentrèrent dans la ville. Joab rentra ensuite à Jérusalem. Les Araméens voyant qu'ils avaient été battus par Israël, envoyèrent des messagers appeler les Araméens qui se trouvaient de l'autre côté du fleuve. Sophach, chef de l'armée d'Hadadézer, était à leur tête. On le fit savoir à David. Il rassembla alors tout Israël, traversa le Jourdain, et arriva à Hélam... David se rangea en bataille devant les Araméens et ceux-ci lui livrèrent combat. Les Araméens s'enfuirent devant Israël et David tua à Aram sept mille chevaux de trait et quarante mille fantassins ; il tua aussi Sophach, chef de l'armée. Les vassaux d'Hadadézer, voyant qu'ils étaient battus par Israël, firent la paix avec David et lui furent assujettis. Les Araméens ne furent plus disposés à prêter à nouveau secours aux Ammonites. Au retour de l'année, au temps où les rois se mettent en campagne, Joab conduisit à la guerre toute l'armée et dévasta tout le pays des Ammonites. Il alla assiéger Rabba ; mais David était resté à Jérusalem. Joab battit Rabba et la détruisit. David prit la couronne de Melchom de dessus sa tête : elle avait le poids d'un talent d'or et il y avait en elle une pierre précieuse ; celle-ci fut placée sur la tête de David. Puis il emmena le butin de la ville en très grande quantité. Il fit sortir le peuple qui s'y trouvait et l'occupa à la scie, aux couteaux de fer et aux haches. David agit de même envers toutes les villes des Ammonites. Puis David retourna avec toute l'armée à Jérusalem. Après cela, une bataille eut encore lieu à Gézer, avec les Philistins. Alors Sabochaï, de Husa, tua Saphaï, l'un des descendants de Rapha, et ils furent humiliés. Il eut encore une bataille avec les Philistins ; Elchanan, fils de Jaïr, battit Lachmi, frère de Goliath, de Geth, dont le bois de la lance était comme l'ensouple des tisserands. Il y eut encore une bataille à Geth ; il s'y trouvait un homme d'une taille extraordinaire, ses doigts allaient par six, vingt-quatre en tout ; il descendait aussi de Rapha. Il insulta Israël ; et Jonathan, fils de Samaa, frère de David, le tua. Ces hommes étaient issus de Rapha, à Geth ; ils tombèrent par la main de David et par la main de ses serviteurs. Satan s'éleva contre Israël et excita David à dénombrer Israël. Alors David dit à Joab et aux chefs de l'armée : “Allez, dénombrez Israël depuis Bersabée jusqu'à Dan et rendez-m'en compte afin que j'en sache le nombre.” Joab répondit : “Que Yahweh ajoute à son peuple cent fois autant qu'il en a ! Est-ce que, ô roi mon seigneur, tous ne sont pas des serviteurs pour mon seigneur ? Pourquoi mon seigneur veut-il cela ? Pourquoi veut-il faire pécher Israël ?” Mais la parole du roi s'imposa à Joab. Et Joab partit, parcourut tout Israël et revint à Jérusalem. Joab donna à David le chiffre du recensement du peuple : tout Israël comprenait onze cent mille hommes tirant l'épée, et Juda quatre cent soixante-dix mille hommes tirant l'épée. Quant à Lévi et à Benjamin, il ne les compta pas parmi eux, car l'ordre du roi était une abomination pour Joab. Dieu eut du déplaisir de ce qui avait été fait et il frappa Israël. Alors David dit à Dieu : “J'ai beaucoup péché en faisant cette action ! Et maintenant efface, je t'en prie, la faute de ton serviteur, car j'ai agi tout à fait en insensé.” Yahweh parla à Gad, le voyant de David, en ces termes : “Va dire à David : Ainsi parle Yahweh : Je te propose trois choses ; choisis l'une d'elles et je te l'accorderai.” Gad alla trouver David et lui dit : “Ainsi parle Yahweh : Fais ton choix : ou trois années de famine, ou trois mois pendant lesquels tu fuiras devant tes adversaires et seras atteint par l'épée de tes ennemis, ou trois jours, pendant lesquels le glaive de Yahweh et la peste seront dans le pays et l'ange de Yahweh dévastera tout le territoire d'Israël. Maintenant, vois ce que je dois répondre à Celui qui m'envoie !” Alors David dit à Gad : “Je suis dans une grande angoisse ! Que je tombe donc par la main de Yahweh, car ses miséricordes sont très grandes ; mais que je ne tombe pas dans la main des hommes.” Yahweh envoya donc une peste en Israël et il tomba soixante-dix mille hommes d'Israël. Et Yahweh envoya un ange à Jérusalem pour la dévaster. Or pendant qu'il la dévastait... . Alors Yahweh se repentit du mal qui se faisait et dit à l'ange qui exterminait : “Cela suffit ! Retire maintenant ta main.” David leva les yeux et il vit l'ange de Yahweh se tenant entre la terre et les cieux, et portant à la main une épée nue dirigée contre Jérusalem ; David et les anciens, couverts de sacs, tombèrent la face contre terre. David dit à Dieu : “N'est-ce pas moi qui ai ordonné de recenser le peuple ? C'est bien moi qui ai péché et moi, le pasteur, qui ai fait le mal. Mais ceux-là, le petit troupeau, qu'ont-ils fait ? Yahweh, mon Dieu, que ta main soit donc sur moi et sur la maison de mon père ; mais qu'elle ne soit pas sur ton peuple pour la ruine.” L'ange de Yahweh ordonna à Gad de dire à David de monter élever un autel à Yahweh sur l'aire d'Ornan le Jébuséen. David monta conformément à la parole que Gad avait dite au nom de Yahweh. Ornan se retourna et vit l'ange ; quatre de ses fils qui étaient avec lui se cachaient. Ornan était en train de battre le froment. David s'avança près d'Ornan. Ornan regarda et vit David. il sortit de l'aire et se prosterna devant David, la face contre terre. David dit à Ornan : “Donne-moi l'emplacement de l'aire et j'y construirai un autel à Yahweh ; donne-le-moi pour sa valeur en argent, en sorte que le fléau se retire de dessus le peuple.” Ornan dit à David : “Prends ! Et que mon seigneur le roi fasse ce qui est bon à ses yeux ; vois, je donne les bœufs pour l'holocauste, les traîneaux pour le bois et le froment pour l'oblation ; tout cela je le donne.” Alors le roi David dit à Ornan : “Non, car je veux acheter à prix d'argent ; je ne prendrai pas, en effet, ce qui est à toi pour Yahweh, pour offrir un holocauste gratuit.” David donna donc à Ornan pour l'emplacement le poids de six cents sicles d'or. Et David construisit là un autel à Yahweh ; il offrit des holocaustes et des offrandes pacifiques. Il invoqua Yahweh, qui lui répondit en faisant descendre le feu du ciel sur l'autel de l'holocauste. Yahweh parla à l'ange, et celui-ci remit son glaive dans le fourreau. En ce temps-là, David, voyant que Yahweh lui avait répondu dans l'aire d'Ornan le Jébuséen, y offrait des sacrifices. Car le tabernacle de Yahweh que Moïse avait construit au désert, ainsi que l'autel de l'holocauste, étaient à cette époque sur le haut lieu à Gabaon. David ne pouvait pas s'y présenter pour recourir à Dieu, car il avait été saisi d'effroi devant le glaive de l'ange de Yahweh. David dit : “C'est ici la maison de Yahweh Dieu et ici l'autel de l'holocauste pour Israël.” David ordonna de rassembler tous les étrangers qui se trouvaient dans le pays d'Israël et il établit des tailleurs de pierre pour façonner des pierres de taille, afin de construire la maison de son Dieu. Il rassembla aussi du fer en quantité pour les clous des battants de portes et les gonds, et de l'airain en telle quantité que l'on n’en connaissait pas le poids ; des bois de cèdre sans nombre, car les Sidoniens et les Tyriens avaient apporté à David des bois de cèdre en grand nombre. David disait en effet : “Mon fils Salomon est jeune et faible ; la maison qui doit être bâtie à Yahweh doit être une construction immense, pour être en renom et en splendeur dans tous les pays ; je veux faire pour lui des préparatifs.” David fit ainsi de grands préparatifs avant sa mort. Il appela son fils Salomon pour lui ordonner de construire une maison à Yahweh, le Dieu d'Israël. David dit donc à Salomon : “Mon fils, j'avais l'intention de construire une maison au nom de Yahweh, mon Dieu. Mais la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : tu as versé beaucoup de sang et tu as fait de grandes guerres ; tu ne construiras pas une maison à mon nom, car tu as répandu beaucoup de sang devant moi sur la terre. Voici que te naîtra un fils : il sera un homme de repos et je lui procurerai le repos en le délivrant de tous ses ennemis d'alentour, car Salomon sera son nom et je donnerai paix et tranquillité à Israël durant ses jours. Ce sera lui qui construira une maison à mon nom ; il sera pour moi un fils et je serai pour lui un père, et j'affermirai pour toujours le trône de sa royauté sur Israël. Maintenant, mon fils, que Yahweh soit avec toi ! Puisses-tu prospérer et édifier la maison de Yahweh selon ce qu'il a dit à ton sujet. Que Yahweh te donne seulement intelligence et jugement, qu'il t'établisse sur Israël et qu’il t'accorde de garder la loi de Yahweh ton Dieu. Alors tu réussiras, si tu es soucieux d'observer les lois et les ordonnances que Yahweh a prescrites à Moïse pour Israël ; sois fort et prends courage, ne crains pas et ne sois pas effrayé. C'est avec beaucoup d'efforts que j'ai préparé pour la maison de Yahweh cent mille talents d'or, un million de talents d'argent, de l'airain et du fer en quantité qui ne peut se peser tant elle est grande ; j'ai préparé aussi des bois et des pierres, et tu en ajouteras encore. Tu as de nombreux ouvriers travaillant et taillant la pierre et le bois, des hommes experts en tout travail, pour l'or, pour l'argent, pour l'airain et le fer, en nombre incalculable ; lève-toi et travaille et que Yahweh soit avec toi !” David ordonna ensuite à tous les princes d'Israël d'aider son fils Salomon : “Yahweh, votre Dieu, n'est-il pas avec vous et ne vous a-t-il pas donné partout la tranquillité ? Il a en effet livré en mon pouvoir les habitants du pays et le pays est assujetti à Dieu et à son peuple. Maintenant mettez votre cœur et votre âme à chercher Yahweh, votre Dieu. Levez-vous et construisez le sanctuaire de Yahweh Dieu pour transférer l'arche de l'alliance de Yahweh et les ustensiles consacrés à Dieu dans la maison qui sera construite au nom de Yahweh.” David était âgé et plein de jours. il établit alors Salomon, son fils, roi sur Israël et il assembla tous les princes d'Israël, les prêtres et les lévites. Les lévites depuis l'âge de trente ans et au-dessus furent dénombrés : leur nombre, par tête et par homme, fut de trente-huit mille. Que vingt-quatre mille d'entre eux soient attachés au service de la maison de Yahweh ; que six mille soient scribes et juges ; quatre mille portiers, et que quatre mille louent Yahweh avec les instruments que j'ai faits pour le célébrer. David les partagea en classes d'après les fils de Lévi : Gerson, Caath et Mérari. Des Gersonites, Léédan et Séméï. Fils de Léédan : le chef Jahiel, puis Zétham et Joël, trois. Fils de Jahiel : Salomith, Hoziel et Aran, trois. Ce sont là les chefs de familles de Léédan. Fils de Séméï : Zahath, Ziza, Jaüs et Baria. Ce sont les quatre fils de Séméï. Jahath était le chef et Ziza le second ; Jaüs et Baria n'eurent pas beaucoup de fils et leur maison paternelle constitua une classe unique. Fils de Caath : Amram, Isaar, Hébron et Oziel, quatre. Fils d'Amram : Aaron et Moïse. Aaron fut choisi pour consacrer ce qui est très saint, lui et ses fils, à jamais, pour brûler l'encens devant Yahweh, pour le servir et pour bénir en son nom à perpétuité. Quant à Moïse, l'homme de Dieu, ses fils furent comptés dans la tribu de Lévi. Fils de Moïse : Gerson et Eliézer. Fils de Gerson : Subaël, le chef. Les fils d'Eliézer furent Rohobia, le chef. Eliézer n'eut pas d'autre fils, mais les fils de Rohobia furent très nombreux. Fils d'Isaar : Salomith, le chef. Fils d'Hébron : Jériaü, le chef, Amarias, le second, Jahaziel, le troisième, et Jecmaam, le quatrième. Fils d'Oziel : Micha, le chef et Jésia, le second. Fils de Mérari ; Moholi et Musi. Fils de Moholi : Eléazar et Cis. Eléazar mourut sans avoir de fils, mais il eut des filles que les fils de Cis, leurs frères, prirent pour femmes. Fils de Musi : Moholi, Eder et Jérimoth, trois. Tels sont les fils de Lévi, selon leurs maisons paternelles, chefs de maisons paternelles, suivant leur recensement énumérant les noms par tête, chargés de fonctions dans le service de la maison de Yahweh, de l’âge de vingt ans et au-dessus. Car David dit : “Yahweh, le Dieu d'Israël, a donné le repos à son peuple et il habitera à Jérusalem pour toujours.” Toutefois les lévites n'avaient plus à porter le tabernacle et tous les ustensiles à son usage. Ce fut d'après les ordonnances subséquentes de David que le dénombrement des fils de Lévi se fit pour eux de l'âge de vingt ans et au-dessus. Leur place était auprès des fils d'Aaron pour le service de la maison de Yahweh ; ils étaient chargés du soin des parvis et des chambres, de la purification de toutes les choses saintes et du travail à faire pour le service de la maison de Dieu, des pains de proposition, de la fleur de farine pour les oblations, des pains sans levain, des galettes cuites sur un plateau, de tout ce qui est délayé et de toute mesure de capacité et de longueur ; ils devaient être présents chaque matin pour louer et célébrer Yahweh ; de même, le soir, et à tous les sacrifices offerts à Yahweh, aux sabbats, aux nouvelles lunes et aux fêtes, selon le nombre qui leur est prescrit à perpétuité devant Yahweh. Ils devaient entretenir la tente de réunion, le sanctuaire, et assister les fils d'Aaron, leurs frères, dans le service de la maison de Yahweh. Les fils d'Aaron avaient aussi leurs classes. Fils d'Aaron : Nadab et Abiu, Eléazar et Ithamar. Mais Nadab et Abiu moururent avant leur père et n'avaient pas de fils ; aussi Eléazar et Ithamar remplirent-ils les fonctions du sacerdoce. David, assisté de Sadoc, des fils d'Eléazar, et d'Achimélech, des fils d'Ithamar, les répartit en classes pour l'ordre de leurs fonctions dans leur service. Mais les fils d'Eléazar furent trouvés avoir un plus grand nombre de chefs que les fils d'Ithamar. Ils les répartirent ainsi : parmi les fils d'Eléazar, seize chefs de maisons paternelles, et parmi les fils d'Ithamar, huit chefs de maisons paternelles. Ils les répartirent par le sort, les uns et les autres, car il y avait des princes du sanctuaire et des princes de Dieu parmi les fils d'Eléazar et parmi les fils d'Ithamar. Séméïas, fils de Nathanaël, le scribe, de la tribu de Lévi, les inscrivit en présence du roi, des princes, de Sadoc, le prêtre, d'Achimélech, fils d'Abiathar, et des chefs de maisons paternelles des prêtres et des lévites : une famille d'Eléazar fut tirée au sort et une famille d'Ithamar fut tirée au sort. Le premier sort désigna Joïarib ; le second, Jédéï ; le troisième, Harim ; le quatrième, Séorim ; le cinquième, Melchias ; le sixième, Maïman ; le septième, Accos ; le huitième, Abia ; le neuvième, Jésua ; le dixième, Séchénia ; le onzième, Eliasib ; le douzième, Jacim ; le treizième, Hoppha ; le quatorzième, Isbaab ; le quinzième, Belga ; le seizième, Emmer ; le dix-septième, Hézir ; le dix-huitième, Aphsès ; le dix-neuvième, Phétéïa ; le vingtième, Hézéchiel ; le vingt et unième, Jachin ; le vingt-deuxième, Gamul ; le vingt-troisième, Dalaïaü ; le vingt-quatrième, Mazziaü. Ce sont leurs classes pour leur service quand ils allaient à la maison de Yahweh, suivant les prescriptions portées pour eux par Aaron, leur père, telles que Yahweh, le Dieu d'Israël, les lui avait données. Quant aux fils de Lévi qui étaient de reste, il y avait, des fils d'Amram, Subaël ; des fils de Subaël, Jéhédéla ; de Rohobia, des fils de Rohobia, Jésias, le chef ; des Isaarites, Salémoth ; des fils de Salémoth, Jahath, Et les fils d'Hébron, Jériaü, le chef, Amarias le second, Jahaziel le troisième, Jecmaan le quatrième. Fils d'Oziel : Micha ; des fils de Micha, Samir ; frère de Micha, Jésia ; fils de Jésia, Zacharias. Fils de Mérari : Moholi et Musi ; mais Oziaü aussi était son fils. Fils de Mérari par Oziaü, son fils : Saam, Zachur et Hébri. De Moholi : Eléazar, mais il n'eut point de fils. De Cis : les fils de Cis, Jéraméel. Des fils de Musi : Moholi, Eder et Jérimoth. Ce sont les fils de Lévi, selon leurs maisons paternelles. Eux aussi tirèrent au sort, comme leurs frères, les fils d'Aaron, en présence de David, le roi, de Sadoc, d'Achimélech, des chefs des maisons paternelles des prêtres et des lévites : il en fut ainsi dans chaque famille pour le chef comme pour son plus jeune frère. Ensuite David, avec les chefs de service, fit la répartition des fils d'Asaph, d'Héman et d'Idithun, qui, à la manière des prophètes, jouaient de la cithare, de la harpe et des cymbales. Le nombre des hommes qui avaient des fonctions à remplir étaient : parmi les fils d'Asaph, Zaccur, Joseph, Nathania et Asaréla, fils d'Asaph, sous la direction d'Asaph qui, à la manière des prophètes, jouait de la musique suivant l'instruction du roi. A Idithun appartenaient les fils d'Idithun, Godolias, Isri, Jéséïas, Séméïas, Hasabias, Mathathias, six, sous la direction de leur père Idithun qui, à la manière des prophètes, jouait de la cithare pour louer et célébrer Yahweh. A Héman appartenaient les fils de Héman, Bocciaü, Mathaniaü, Oziel, Subaël, Jérimoth, Hananias, Hanani, Eliatha, Geddelthi, Romemthiézer, Jesbacassa, Mellothi, Othir et Mahazioth. Tous ceux-là étaient fils d'Héman, le voyant du roi pour les affaires de Dieu et pour exalter sa puissance ; Dieu avait donné à Héman quatorze fils et trois filles. Tous ceux-là étaient sous la direction de leur père pour le chant de la maison de Yahweh ; ils avaient des cymbales, des harpes et des cithares pour le service de la maison de Dieu, suivant les indications du roi, d'Asaph, d'Idithun et d'Héman. Leur nombre, avec leurs frères qui étaient instruits dans le chant de Yahweh, tous étant maîtres, était de deux cent quatre-vingt-huit. Ils tirèrent au sort pour l'organisation du service, aussi bien le jeune que le grand, le maître que le disciple. Le premier sort échut pour Asaph à Joseph, (lui, ses frères et ses fils, douze) ; le second, à Godolias : lui, ses frères et ses fils, douze ; le troisième, à Zaccur, ses fils et ses frères, douze ; le quatrième, à Isri, ses fils et ses frères, douze ; le cinquième, à Nathania, ses fils et ses frères, douze ; le sixième, à Bocciaü, ses fils et ses frères, douze ; le septième, à Isrééla, ses fils et ses frères, douze ; le huitième, à Jéséïas, ses fils et ses frères, douze ; le neuvième, à Mathanias, ses fils et ses frères, douze ; le dixième, à Séméïas, ses fils et ses frères, douze ; le onzième, à Azaréel, ses fils et ses frères, douze ; le douzième, à Hasabias, ses fils et ses frères, douze ; le treizième, à Subaël, ses fils et ses frères, douze ; le quatorzième, à Mathathias, ses fils et ses frères, douze. Le quinzième, à Jérimoth, ses fils et ses frères, douze ; le seizième, à Hananias, ses fils et ses frères, douze ; le dix-septième, à Jesbacassa, ses fils et ses frères, douze ; le dix-huitième, à Hanani, ses fils et ses frères, douze ; le dix-neuvième, à Mellothi, ses fils et ses frères, douze ; le vingtième, à Eliatha, ses fils et ses frères, douze. Le vingt et unième, à Othir, ses fils et ses frères, douze ; le vingt-deuxième, à Geddelthi, ses fils et ses frères, douze ; le vingt-troisième, à Mahazioth, ses fils et ses frères, douze ; le vingt-quatrième, à Romemthiézer, ses fils et ses frères, douze. Aux classes de portiers appartenaient, parmi les Coréites, Mésélémia, fils de Coré, des fils d'Abiasaph. Mésélémia eut des fils : Zacharias, le premier-né, Jadihel le deuxième, Zabadias le troisième, Jathanaël le quatrième, Elam le cinquième, Johanan le sixième, Elioénaï le septième. Obédédom eut des fils : Séméïas, le premier-né, Jozabad le deuxième, Joaha le troisième, Sachar le quatrième, Nathanaël le cinquième, Ammiel le sixième, Issachar le septième, Phollathi le huitième ; car Dieu l'avait béni. A Séméïas, son fils, naquirent des fils qui furent maîtres dans la maison de leur père, car ils étaient de vaillants hommes. Fils de Séméïas : Othni, Raphaël, Obed, Elzabad ; et les fils d'Elzabad, hommes vaillants... , Ehu et Samachias. Tous ceux-ci étaient des fils d'Obédédom ; eux, ainsi que leurs fils et leurs frères, étaient des hommes vaillants, habiles dans leur service ; ils étaient soixante-deux appartenant à Obédédom. Mésélémia eut des fils et des frères, hommes vaillants au nombre de dix-huit. Hosa, des fils de Mérari, eut des fils : Semri, le chef ; il n’était pas le premier-né, mais son père l'avait établi chef. Helcias le deuxième, Tabélias le troisième, Zacharias le quatrième ; les fils et les frères d'Hosa étaient en tout treize. A ces classes des portiers, suivant les chefs placés à la tête des hommes, étaient confiées des gardes, ainsi qu'à leurs frères, pour le service de la maison de Yahweh. Ils tirèrent au sort, le petit comme le grand, suivant leurs maisons paternelles, pour chaque porte. Le sort échut pour la porte de l'Orient à Sélémias ; et pour son fils Zacharias, conseiller prudent, on tira au sort et la porte du Septentrion lui échut. A Obédédom échut la porte du Midi, et à ses fils les magasins. … A Hosa le côté de l'Occident, près de la porte Schalléketh, là où monte le chemin, un poste de garde étant en face de l'autre. A l'Orient, il y avait six gardes par jour et au Septentrion quatre par jour, au Midi quatre par jour et deux à chaque magasin, au Parbar, vers l'Occident, quatre pour la route et deux pour le Parbar. Telles sont les classes des portiers, appartenant aux fils des Coréites et aux fils de Mérari. Les lévites, leurs frères, qui étaient préposés aux trésors de la maison de Dieu et aux trésors des choses consacrées, étaient : les fils de Lédan, descendants des Gersonites se rattachant à Lédan, chefs des maisons paternelles de Lédan le Gersonite, Jéhiel ; les fils de Jéhiel, Zathan et Joël son frère, préposés aux trésors de la maison de Yahweh. Des Amramites, des Isaarites, des Hébronites, des Ozihélites, ... Subaël, fils de Gerson, fils de Moïse, préposé aux trésors, et ses frères. Eliézer ; Rahabia, son fils ; Isaïas, son fils ; Joram, son fils ; Zéchri, son fils, et Sélémith, son fils. Celui-ci, Sélémith, et ses frères veillaient sur tous les trésors des choses consacrées, que le roi David, les chefs de maisons paternelles, les chefs de milliers et de centaines et les chefs de l'armée avaient consacrées ; c'était sur le butin pris à la guerre qu'ils les avaient consacrées pour l'entretien de la maison de Yahweh. Tout ce qu'avaient consacré Samuel le Voyant et Saül, fils de Cis, Abner, fils de Ner, et Joab, fils de Sarvia, tout ce que l'on consacrait était mis sous la garde de Sélémith et de ses frères. Des Isaarites, Chonénias et ses fils avaient le soin des affaires extérieures pour Israël, comme administrateurs et comme juges. Des Hébronites, Hasabias et ses frères, hommes capables, au nombre de dix-sept cents, étaient chargés de l'administration d'Israël, au delà du Jourdain, à l'Occident, pour toutes les affaires de Yahweh et pour le service du roi. Aux Hébronites, dont Jéria était le chef, suivant leurs généalogies d'après les maisons paternelles - la quarantième année de David, on fit des recherches sur eux et on trouva parmi eux des hommes vaillants à Jazer, en Galaad - et à ses frères, hommes vaillants, comptant deux mille sept cents chefs de maisons paternelles, le roi David confia l'administration des Rubénites, des Gadites et de la demi-tribu de Manassé, pour toutes les affaires de Dieu et les affaires du roi. Fils d'Israël, selon leur nombre, chefs de maisons paternelles, chefs de milliers et de centaines, ... et leurs secrétaires, qui étaient au service du roi pour tout ce qui concernait les divisions, prenant le service et le quittant chaque mois, répartis pour tous les mois de l'année, chaque division comptant vingt-quatre mille hommes : à la tête de la première division, pour le premier mois, Isbaal, fils de Zabdiel ; sa division était de vingt-quatre mille hommes ; il était fils de Pharès, chef de tous les commandants de troupes pour le premier mois. A la tête de la division du deuxième mois, Eléazar, fils de Dudia, l'Ahohite, et à la tête de sa division, Macelloth, le chef ; sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le chef de la troisième armée, pour le troisième mois, était Banaïas, fils du prêtre Joïada, chef ; sa division était de vingt-quatre mille hommes. Ce Banaïas était un preux des Trente et supérieur aux Trente, et à la tête de sa division était son fils Amizabad. Le quatrième, pour le quatrième mois, Asaël, frère de Joab, et, après lui, son fils Zabadias ; sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le cinquième, pour le cinquième mois, le chef Samaoth, le Zérahite ; sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le sixième, pour le sixième mois, Hira, fils d'Accès, de Thécua ; sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le septième, pour le septième mois, Hélès, de Phélet, des fils d'Ephraïm ; sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le huitième, pour le huitième mois, Sobochaï, le Husathite, de la famille des Zarahites ; sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le neuvième, pour le neuvième mois, Abiézer d'Anathoth, de la famille des Benjaminites ; sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le dixième, pour le dixième mois, Maraï, de Nétopha, de la famille des Zaraïtes ; sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le onzième, pour le onzième mois, Banaïas, de Pharathon, des fils d'Ephraïm ; sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le douzième, pour le douzième mois, Holdaï, de Nétopha, de la famille d'Othoniel ; sa division était de vingt-quatre mille hommes. A la tête des tribus d'Israël étaient, chez les Rubénites, Eliézer, fils de Zéchri ; chez les Siméonites, Saphatias, fils de Maacha ; chez les Lévites, Hasabias, fils de Camuel ; pour Aaron, Sadoc ; pour Juda, Eliu, un des frères de David ; pour Issachar, Amri, fils de Michaël ; pour Zabulon, Jesmaïas, fils d'Abdias ; pour Nephtali, Jérimoth, fils d'Ozriel ; pour les fils d'Ephraïm, Osée, fils d'Ozaziu ; pour la demi-tribu de Manassé, Joël, fils de Phadaïas ; pour la demi-tribu de Manassé en Galaad, Jaddo, fils de Zacharias ; pour Benjamin, Jasiel, fils d'Abner ; pour Dan, Ezrihel, fils de Jéroham. Ce sont les princes des tribus d'Israël. David n'avait pas relevé le nombre de ceux qui étaient âgés de vingt ans et au-dessous, car Yahweh avait dit qu'il rendrait Israël aussi nombreux que les étoiles du ciel. Joab, fils de Sarvia, avait commencé un dénombrement, mais il ne l'avait pas achevé : car à cause de cela une colère était venue sur Israël, et le dénombrement ne fut pas porté sur le livre des Chroniques du roi David. Etaient préposés aux trésors du roi : Asmoth, fils d'Adiel, et aux trésors du pays, dans les villes, dans les villages et dans les tours, Jonathan, fils d'Ozias ; aux ouvriers de la campagne qui cultivaient le sol, Ezri, fils de Chélub ; aux vignobles, Zabdias de Saphan ; aux oliviers et aux sycomores, dans la Séphélah, Balanan, de Géder, et aux dépôts d'huile, Joas ; aux bœufs qui paissaient dans la plaine de Saron, Sethraï, le Saronite, et aux bœufs dans les vallées, Saphat, fils d'Adlï ; aux chameaux, Ubil, l'Ismaélite, et aux ânesses, Jadias, de Méronath ; aux brebis, Jaziz, l'Agarénien. Tous ceux-là étaient les intendants des biens qui appartenaient au roi David. Jonathan, ami intime de David, était conseiller ; c'était un homme avisé... ; et Jahiel, fils d'un Hachamoni, était auprès des fils du roi. Achitophel était conseiller du roi, et Chusaï, l'Archéen, était ami du roi, - et après Achitophel, il y eut Joïada, fils de Banaïas, et Abiathar ; Joab était le chef de l'armée du roi. David convoqua à Jérusalem tous les grands d'Israël, les chefs des tribus et les chefs des divisions qui servaient le roi, les chefs de milliers et de centaines, les chefs de tous les biens et troupeaux du roi et de ses fils, avec les eunuques, les preux et tout homme vaillant. Le roi David se tint alors debout et dit : “Ecoutez-moi, mes frères et mon peuple ! J'avais l'intention de bâtir une maison de repos pour l'arche de l'alliance de Yahweh et pour l'escabeau des pieds de notre Dieu, et j'ai fait des préparatifs pour construire. Mais Dieu m'a dit : Tu ne construiras pas une maison à mon nom, car tu es un homme de guerre et tu as versé le sang. Cependant Yahweh, le Dieu d'Israël, m'a choisi de toute la maison de mon père pour que je fusse à jamais roi sur Israël, car il a élu Juda pour chef, et dans la maison de Juda la maison de mon père et, parmi les fils de mon père, il lui a plu de m'établir roi sur tout Israël. Entre tous mes fils, car Yahweh m'a donné de nombreux fils, il a choisi mon fils Salomon pour qu'il siégeât sur le trône de la royauté de Yahweh sur Israël. Il m'a donc dit : Salomon, ton fils, bâtira ma maison et mes parvis, car je me le suis choisi pour fils et je serai pour lui un père. J'affermirai sa royauté à jamais, s'il demeure ferme à observer mes ordonnances, comme il fait actuellement. Et maintenant, aux yeux de tout Israël, l'assemblée de Yahweh, et devant notre Dieu qui nous entend, observez et scrutez avec soin toutes les lois de Yahweh votre Dieu, afin que vous possédiez le beau pays et que vous en transmettiez la possession à vos fils après vous à jamais. Quant à toi, Salomon, mon fils, connais le Dieu de ton père et sers-le avec un cœur loyal et une âme docile, car Yahweh explore tous les cœurs et connaît toute pensée intime. si tu le cherches, il se fera trouver par toi et si tu l'abandonnes, il t'abandonnera pour toujours. Considère donc que Yahweh t'a choisi afin de construire une maison qui serve de sanctuaire. Sois courageux et mets-toi à l'œuvre.” David donna ensuite à son fils Salomon le plan des portiques et du temple, de ses chambres du trésor, de ses chambres hautes et de ses chambres intérieures, et de la demeure du propitiatoire, et le plan de tout ce qui était en l'Esprit qui était avec lui, pour les parvis de la maison de Yahweh et pour toutes les chambres à l'entour, destinées aux trésors de la maison de Dieu et aux trésors des choses consacrées, aux divisions des prêtres et des lévites, à toute l'activité du service accompli dans la maison de Yahweh et à tous les objets utilisés dans la maison de Yahweh ; il fixa le poids de l'or pour tous les objets en or de chaque service, le poids pour tous les objets d'argent, pour tous les objets de chaque service, le poids des chandeliers d'or et de leurs lampes d'or, avec le poids de chaque chandelier et de ses lampes, et, pour les chandeliers d'argent, le poids d'un chandelier et de ses lampes, correspondant à la destination de chaque chandelier ; il indiqua le poids de l'or pour les tables des pains de proposition, pour chaque table, et celui de l'argent pour les tables d'argent ; pour les fourchettes, les aiguières et les cruches le poids d'or pur, ainsi que pour les coupes d'or, suivant le poids de chaque coupe ; pour les coupes d'argent, suivant le poids de chaque coupe ; pour l'autel des parfums, de l'or épuré, suivant le poids, et le poids d'or pour le modèle du char, pour les chérubins - ils étendaient leurs ailes sur l'arche de l'alliance de Yahweh et la couvraient. Tout cela, il le fit porter à sa connaissance dans un écrit de la main de Yahweh, pour tous les travaux que réclamait le plan. David dit alors à son fils Salomon : “Sois courageux et fort, mets-toi à l'œuvre, ne crains pas et ne te laisse pas effrayer, car Yahweh... mon Dieu est avec toi ! Il ne t'abandonnera pas et ne te laissera pas dans l'embarras, jusqu'à ce que soit achevé tout le travail pour le service de la maison de Yahweh. Voici que les divisions des prêtres et des lévites, destinées au service de la maison de Yahweh, sont à tes côtés, pour tout le travail, avec quiconque apporte volontiers ses aptitudes pour accomplir toutes sortes d'œuvres, ainsi que les chefs et tout le peuple, dociles à tous tes ordres.” Le roi David dit ensuite à toute l'assemblée : “Mon fils Salomon, que Yahweh a choisi, est jeune et inexpérimenté ; mais l'œuvre est grande, car ce palais n'est pas pour un homme, il est pour Yahweh Dieu. De tout mon pouvoir j'ai préparé pour la maison de mon Dieu l'or pour ce qui doit être d'or, l'argent pour ce qui doit être d'argent, l'airain pour ce qui doit être d'airain, le fer pour ce qui doit être de fer, le bois pour ce qui doit être de bois, des pierres de Schoham, des pierres d'encadrement, des pierres de Phûk, des pierres veinées, toutes sortes de pierres précieuses et du marbre en quantité. De plus, dans mon amour pour la maison de mon Dieu, j'avais un trésor, or et argent, je le donnai à la maison de mon Dieu, en plus de ce que j'avais préparé pour la maison sainte : trois mille talents d’or, en or d'Ophir, et sept mille talents d’argent épuré, pour recouvrir les parois des constructions, l'or pour les objets d'or, l'argent pour les objets d'argent et pour tout travail à accomplir par les artistes. Qui donc est disposé à donner encore à pleines mains aujourd'hui pour Yahweh ?” Alors se montrèrent disposés les chefs de maisons paternelles, les princes des tribus d'Israël, les commandants de milliers et de centaines, et les hauts fonctionnaires au service du roi. Ils donnèrent pour les travaux de la maison de Dieu, en or, cinq mille talents et dix mille dariques, et en argent, dix mille talents, en airain, dix-huit mille talents, et en fer, cent mille talents. Quiconque possédait des pierres précieuses les déposa pour le trésor de la maison de Yahweh entre les mains de Jahiel, le Gersonite. Alors le peuple se réjouit de leurs offrandes volontaires, car ils les donnaient de tout cœur à Yahweh. Le roi David aussi en ressentit une grande joie. Aussi David bénit-il Yahweh en présence de toute l'assemblée. Il dit : “Béni sois-tu, Yahweh, Dieu d'Israël, notre père, d'éternité en éternité. A toi, Yahweh, appartiennent la grandeur, la force, l'honneur, la dignité et la majesté ; car tout ce qui est dans le ciel et sur terre est à toi ; à toi, Yahweh, le pouvoir royal et le droit de s'élever en qualité de chef au-dessus de tout. La richesse et la gloire viennent de toi, et toi, tu règnes sur tout, en ta main sont la force et la puissance, et il est en ta main de rendre tout grand et fort. Et maintenant, notre Dieu, nous te louons et nous célébrons ton nom glorieux. En vérité, qui suis-je et qui est mon peuple, que nous ayons eu la force de faire de tels dons ! Car c'est de toi que tout vient et c'est de ta main que nous t'avons donné. Nous sommes en effet devant toi des étrangers et des passants comme tous nos pères ; nos jours sur la terre sont comme l'ombre et sans espérance. Yahweh, notre Dieu, toute cette quantité de choses que nous avons préparées pour te construire une maison à ton saint nom, elle vient de tes mains et tout est à toi. Mais je sais, mon Dieu, que tu sondes le cœur et que tu aimes la droiture ; moi, dans la droiture de mon cœur, j'ai offert toutes ces choses ; et maintenant, je vois avec joie ton peuple, ici présent, te faire des dons volontaires. Yahweh, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, nos pères, garde ceci à jamais, comme l'expression des sentiments intimes du cœur de ton peuple, et dirige leur cœur vers toi. Et à mon fils Salomon, donne un cœur loyal, afin qu'il observe tes commandements, tes ordres et tes lois, qu'il mette tout en œuvre, pour construire le palais que j'ai préparé.” David dit à toute l'assemblée : “Célébrez donc Yahweh votre Dieu !” Et toute l'assemblée célébra Yahweh, le Dieu de leurs pères ; ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant Yahweh et devant le roi. On immola à Yahweh des victimes et le lendemain de ce jour on offrit des holocaustes à Yahweh : mille taurillons, mille béliers, mille agneaux, avec les libations correspondantes, et des victimes en quantité pour tout Israël. Ils mangèrent ensuite et burent devant Yahweh, en ce jour, en grande liesse et, pour la seconde fois, on déclara roi Salomon, fils de David ; on l'oignit au nom de Yahweh comme chef, et Sadoc comme prêtre. Salomon s'assit alors sur le trône de Yahweh en qualité de roi, à la place de son père David, et tout Israël lui fut soumis. Tous les princes et les héros, ainsi que tous les fils du roi David firent serment d'obéir au roi Salomon. Yahweh rendit Salomon très grand aux yeux de tout Israël et il accorda à sa royauté une dignité telle qu'il n'y en avait pas eu de pareille en aucun roi d'Israël avant lui. Ainsi David, fils d'Isaï, régna sur tout Israël. Le temps pendant lequel il régna sur Israël fut de quarante années. Il régna à Hébron sept années et, à Jérusalem, il régna trente-trois années. Il mourut dans une heureuse vieillesse, rassasié de jours, de richesse et de gloire, et son fils Salomon régna à sa place. Les actions du roi David, des premières aux dernières, sont écrites dans les actes de Samuel le Voyant, dans les actes de Nathan le Prophète et dans les actes de Gad le Voyant, avec tout son règne et ses hauts faits, ainsi que les événements qui se rapportent à lui, à Israël et à tous les royaumes de la terre.
Salomon, fils de David, s'affermit dans sa royauté ; Yahweh, son Dieu, était avec lui et il le rendit extrêmement puissant. Alors Salomon donna des ordres à tout Israël, aux chefs de milliers et de centaines, aux juges et à tous les dignitaires qui étaient dans tout Israël, aux chefs des maisons paternelles. Salomon se rendit ensuite avec toute l'assemblée au haut lieu qui était à Gabaon ; car là se trouvait la Tente de réunion de Dieu que Moïse, le serviteur de Yahweh, avait faite dans le désert ; mais David avait transporté l'arche de Dieu de Cariathiarim à l'endroit que David lui avait préparé, car il avait dressé pour elle une tente à Jérusalem. Là se trouvait aussi l'autel d'airain que Béséléel, fils d’Uri, fils de Hur, avait érigé devant le tabernacle de Yahweh. Salomon et l'assemblée allèrent à la recherche de Yahweh. Et là, Salomon monta à l'autel d'airain, en présence de Yahweh qui se tenait dans la Tente de réunion, et il y offrit mille holocaustes. Durant cette même nuit, Dieu apparut à Salomon et lui dit : “Demande ce qu'il faut que je te donne.” Salomon répondit à Dieu : “Tu as montré vis-à-vis de David, mon père, une grande bienveillance et tu m'as établi roi à sa place. Maintenant, Yahweh Dieu, que la promesse que tu as faite à David, mon père, se réalise, car tu m'as établi roi sur un peuple aussi nombreux que la poussière de la terre ; donne-moi donc sagesse et intelligence en sorte que je sache me conduire devant ce peuple, car qui peut gouverner ton peuple, ce grand peuple ?” Yahweh dit alors à Salomon : “Puisque tels sont tes sentiments et que tu n'as pas demandé richesse, trésors et gloire, ni la mort de tes ennemis, et que tu n'as même pas demandé une longue vie, puisque tu ne sollicites pour toi que sagesse et intelligence pour gouverner mon peuple sur lequel je t'ai établi roi, la sagesse et l'intelligence te seront accordées ; je te donnerai en outre richesse, biens et gloire, comme aucun roi avant toi n'en a jamais eu et comme n'en possédera aucun roi après toi.” Salomon revint alors du haut lieu qui était à Gabaon, et de la Tente de réunion, à Jérusalem et il régna sur Israël. Salomon se procura des chars et des guerriers de chars ; il eut quatorze cents chars et douze mille guerriers de chars ; il les plaça dans les villes de chars et dans le voisinage du roi à Jérusalem. Le roi rendit l'argent et l'or à Jérusalem aussi communs que les pierres, et il rendit les cèdres aussi nombreux que les sycomores qui croissaient dans la plaine. Les chevaux de Salomon provenaient de Musru et de Coa ; les trafiquants du roi les prenaient en Coa à prix d'argent ; ils amenaient de Musru un char pour six cents sicles et un cheval pour cent cinquante ; il s'en exportait de même par leur intermédiaire pour tous les rois des Hittites et pour les rois d'Aram. Salomon ordonna de construire une maison au nom de Yahweh et, pour lui-même, une résidence royale. Salomon compta soixante-dix mille hommes pour porter les fardeaux, quatre-vingt mille hommes pour tailler des pierres dans la montagne et trois mille six cents pour les surveiller. Salomon envoya ensuite dire à Hiram, roi de Tyr : “Comme tu as fait pour David, mon père, en lui envoyant des cèdres pour qu’il pût se construire une maison d'habitation... Voici que moi je vais élever une maison au nom de Yahweh, mon Dieu, pour la lui consacrer, afin de faire fumer devant lui le parfum de bonne odeur, de présenter l'offrande perpétuelle des pains de proposition et d'offrir les holocaustes de chaque matin et de chaque soir, des sabbats, des nouvelles lunes et des fêtes de Yahweh, notre Dieu : c'est une obligation éternelle pour Israël. La maison que je veux construire doit être grande, car notre Dieu est plus grand que tous les dieux. Mais qui aurait la force de lui construire une maison, puisque le ciel et les cieux des cieux ne peuvent le contenir ? Et qui suis-je pour vouloir lui élever une maison, ce n'est pour offrir des sacrifices devant lui ? Maintenant donc, envoie-moi un homme habile pour travailler l'or, l'argent, l'airain, le fer, les étoffes teintes en pourpre, en cramoisi et en bleu, et connaissant la sculpture ; il travaillera avec les hommes habiles que je possède en Juda et à Jérusalem, et que David mon père a choisis. Envoie-moi aussi du Liban des bois de cèdre, de cyprès et de santal, car je sais que tes gens s'entendent à couper les bois du Liban. Mes gens seront au ôté des tiens, pour me préparer des bois en quantité, car la maison que je veux construire sera extrêmement grande. Je suis disposé à donner aux bûcherons qui couperont le bois, en froment, pour la nourriture de tes gens, vingt mille cors, en orge vingt mille cors, en vin vingt mille baths et en huile vingt mille baths.” Hiram, roi de Tyr, répondit dans une lettre qu'il envoya à Salomon : “C'est parce que Yahweh a aimé son peuple, qu'il t'a établi roi sur lui.” Hiram dit encore : “Loué soit Yahweh, le Dieu d'Israël, qui a fait le ciel et la terre, qui a donné au roi David un fils sage, doué de prudence et d'intelligence, qui construira pour Yahweh une maison et pour lui une résidence royale ! Aussi je t'envoie un homme prudent et éclairé, Huram-Abi. Il est fils d'une femme d'entre les filles de Dan et son père est un Tyrien. Il est habile pour travailler l'or, l'argent, l'airain, le fer, la pierre et le bois, les étoffes teintes en pourpre et en bleu, les étoffes de byssus et teintes en cramoisi, pour faire tout travail de sculpture et réaliser tout projet qui lui sera donné, en collaboration avec tes artistes et avec les artistes de mon seigneur David ton père. Maintenant, mon seigneur peut envoyer à ses serviteurs le froment, l'orge, l'huile et le vin dont il a parlé. Quant à nous, nous couperons des bois du Liban, autant que tu en as besoin, nous te les ferons parvenir par des radeaux sur mer, à Joppé, et toi tu les feras monter à Jérusalem.” Salomon dénombra alors tous les étrangers qui habitaient dans le pays d'Israël, d'après le recensement que David, son père, en avait fait : il s'en trouva cent cinquante-trois mille six cents. Il en désigna soixante-dix mille comme porteurs de fardeaux, quatre-vingt mille comme tailleurs de pierres dans la montagne et trois mille six cents comme surveillants pour faire travailler le peuple. Salomon commença alors à bâtir la maison de Yahweh à Jérusalem, sur le mont du Moria, où Yahweh s'était montré à David son père, à l'endroit que David avait préparé sur l'aire d'Ornan, le Jébuséen. Il commença à bâtir le deuxième mois, la quatrième année de son règne. Voici sur quelle base Salomon construisit la maison de Dieu : la longueur, en coudées de l'ancienne longueur, était de soixante coudées ; la largeur, de vingt coudées. Le portique sur le devant avait en longueur, répondant à la largeur de la maison, vingt coudées et en hauteur cent vingt coudées ; à l'intérieur, il le fit revêtir d'or pur. La grande maison, il la revêtit de bois de cyprès et la couvrit d'or pur, et il y fit graver des palmiers et des guirlandes. Il garnit la maison d'une ornementation de pierres précieuses. L'or était de l'or de Parvaïm. Il couvrit d'or la maison ; les poutres, les solives, les parois et les portes, et il sculpta des chérubins sur les parois. Il fit ensuite la maison du Saint des saints : la longueur, correspondant à la largeur de la maison, était de vingt coudées et sa largeur de vingt coudées. Il la couvrit d'or pur d'un poids de six cents talents, et le poids de l'or pour les clous était de cinquante sicles d'or ; il couvrit aussi d'or les chambres hautes. Il fit dans la chambre du Saint des saints deux chérubins, ouvrés dans le bois, et il les recouvrit d'or. La longueur des ailes des chérubins était de vingt coudées : l'aile du premier, de cinq coudées de longueur, touchait à la paroi de la maison et l'autre aile, de cinq coudées de longueur, touchait à l'aile de l'autre chérubin ; l'aile du second chérubin, de cinq coudées, touchait à la paroi de la maison et l'autre aile, de cinq coudées, joignait l'aile du premier chérubin. Les ailes de ces chérubins, déployées, avaient vingt coudées : ils étaient debout sur leurs pieds et leur face était tournée vers la maison. Il fit le voile bleu, pourpre et cramoisi, de byssus, et il y représenta des chérubins. Il fit devant la maison deux colonnes de trente-cinq coudées de hauteur, avec un chapiteau de cinq coudées sur le sommet. Il fit des guirlandes comme une parure de cou et les appliqua au sommet des colonnes, et il fit cent grenades qu'il mit dans les guirlandes. Il dressa les colonnes devant le temple, l'une à droite et l'autre à gauche, donna à celle de droite le nom de Jachin et à celle de gauche, celui de Booz. Il fit en outre un autel d'airain de vingt coudées de longueur, de vingt coudées de largeur et de dix coudées de hauteur. Il fit la mer de fonte : elle avait dix coudées d'un bord à l'autre, complètement ronde, était haute de cinq coudées et un cordon de trente coudées donnait la mesure de sa circonférence. Sur le rebord était une figuration de coloquintes, courant tout autour d'elle, dix par coudée, entourant la mer tout autour ; il y avait deux rangées de coloquintes, fondues en même temps qu'on la fondait. Elle était posée sur douze bœufs ; trois étaient tournés vers le Nord, trois vers l'Ouest, trois vers le Sud et trois vers l'Est. Sur eux reposait la mer et toute leur partie postérieure était tournée vers l'intérieur. Son épaisseur était d'un palme, le bord en était façonné comme le bord d'une coupe, représentant une fleur de lis. Elle pouvait contenir trois mille baths. Il fit dix bassins qu'il plaça cinq à droite et cinq à gauche, pour s'y laver ; on y lavait tout ce qu'on offrait en holocauste, mais la mer était pour les ablutions des prêtres. Il fit les chandeliers d'or, au nombre de dix, suivant ce qui était prescrit à leur sujet, et les plaça dans le temple, cinq à droite et cinq à gauche. Il fit dix tables et les plaça dans le temple, cinq à droite et cinq à gauche. Il fit cent coupes d'or. Il fit encore le parvis des prêtres et la grande cour, avec les portes de la cour, dont il revêtit d'airain les battants. Il plaça la mer au côté droit, à l'Est, tournée vers le Sud. Hiram fit les chaudières, les pelles et les coupes. Et Hiram acheva d'exécuter le travail que Salomon lui fit faire pour la maison de Dieu : deux colonnes avec les bourrelets et les chapiteaux, au nombre de deux, sur le sommet des colonnes, les deux treillis pour couvrir les deux bourrelets des chapiteaux qui surmontaient les colonnes, et les quatre cents grenades pour les deux treillis, deux rangs de grenades par treillis, pour couvrir les deux bourrelets des chapiteaux au sommet des colonnes ; les dix bases et les dix bassins sur les bases ; la mer, une seule, et les douze bœufs qui étaient sous elle ; les chaudières, les pelles et les bassins. Tous ces objets qu'Huram-Abi fabriqua pour le roi Salomon, pour la maison de Yahweh, étaient en airain poli. Le roi les fondit dans la région du Jourdain, près du gué d'Adama, entre Socoth et Saréda. Salomon fit tous ces objets en grande quantité, car on n'avait pas besoin de compter avec le poids de l'airain. Salomon fit encore tous les objets qui appartenaient à la maison de Dieu : l'autel d'or et les tables sur lesquelles étaient les pains de proposition ; les chandeliers avec leurs lampes, plaqués d'or, pour les allumer selon le précepte devant le Saint des saints ; les fleurs, les lampes et les mouchettes étaient d'or, de l'or le meilleur ; les couteaux, les bassins, les coupes et les encensoirs étaient plaqués d'or, les gonds de la maison, de ses portes intérieures, donnant accès au Saint des saints et ceux des portes de la maison donnant accès au temple étaient d'or. Ainsi fut terminé tout le travail que Salomon exécuta pour la maison de Yahweh. Salomon apporta tout ce que David, son père, avait consacré, l'argent, l'or et tous les objets ; il les mit dans les trésors de la maison de Dieu. Alors Salomon assembla tous les anciens d'Israël, tous les chefs des tribus, les chefs des maisons paternelles des fils d'Israël, à Jérusalem, pour transporter de la ville de David, qui est Sion, l'arche de l'alliance de Yahweh. Ainsi se réunirent auprès du roi tous les hommes d'Israël pour la fête qui a lieu le septième mois. Tous les anciens d'Israël vinrent, et les lévites portèrent l'arche ; ils transportèrent l'arche, ainsi que la Tente de réunion et tous les objets sacrés qui se trouvaient dans la tente ; les prêtres lévites les transportèrent. Le roi Salomon et toute l'assemblée d'Israël, réunie auprès de lui devant l'arche, sacrifièrent brebis et bœufs en telle quantité que l'on ne pouvait les compter ni les évaluer. Les prêtres portèrent l'arche d'alliance à sa place dans le sanctuaire de la maison, dans le Saint des saints, sous les ailes des chérubins. Les chérubins, en effet, étendaient les ailes au-dessus de la place de l'arche, en sorte que les chérubins couvraient d'en haut l'arche et ses barres. Les barres étaient si longues que les extrémités des barres pouvaient être vues du Saint, quand on était devant le sanctuaire ; mais on ne pouvait les voir de l'extérieur. Elles demeurèrent là jusqu'à ce jour. Il n'y avait dans l'arche que les deux tables que Moïse y avait mises à l'Horeb, les tables de l'alliance que Yahweh avait conclue avec les fils d'Israël à leur sortie d'Egypte. Lorsque tous les prêtres sortirent du Saint - car tous les prêtres qui se trouvaient là s'étaient sanctifiés, sans tenir compte des classes - et que les lévites qui étaient chanteurs, tous, ceux d'Asaph, d'Héman, d'Idithun, leurs fils et leurs frères, vêtus de byssus, se tenaient à l'est de l'autel avec des cymbales, des harpes et des cithares, avec des prêtres, au nombre de cent vingt, qui sonnaient des trompettes ; et il y avait un tel accord chez les sonneurs de trompettes et chez les chanteurs qu'ils ne faisaient entendre qu'un seul son en louant et en célébrant Yahweh par ces paroles : il est bon ! sa miséricorde est éternelle alors la maison la maison de Yahweh fut remplie d'une nuée, et les prêtres ne pouvaient plus s'approcher pour faire leur service, à cause de la nuée, car la majesté de Yahweh remplissait la maison de Dieu. Salomon dit alors : “Yahweh a déclaré qu'il voulait habiter dans l'obscurité ! Et moi j'ai construit une maison pour ta demeure et un lieu pour ta résidence éternelle.” Le roi se retourna et bénit toute l'assemblée d'Israël, et toute l'assemblée d'Israël était debout. Il dit : “Loué soit Yahweh, le Dieu d'Israël, qui de sa bouche a parlé à David, mon père, et a réalisé sa promesse par sa puissance, lorsqu'il a dit : Depuis le jour où j'ai fait sortir mon peuple de la terre d'Egypte, je n'ai choisi parmi toutes les tribus d'Israël aucune ville pour qu'il y fût construit une maison où habiterait mon nom et je n'ai élu aucun homme pour être chef sur mon peuple d'Israël ; mais j'ai choisi David, pour qu'il gouvernât mon peuple d'Israël. David, mon père, avait le désir de construire une maison à Yahweh, le Dieu d'Israël. Mais Yahweh dit à David, mon père : Puisque tu as eu le désir de construire une maison à mon nom, tu as bien fait d'avoir ce désir. Toutefois ce ne sera pas toi qui construiras la maison, mais ce sera ton fils, sorti de tes entrailles, qui construira la maison à mon nom. Et Yahweh accomplit la promesse qu'il avait faite : je me suis élevé à la place de David, mon père, je me suis assis sur le trône d'Israël, comme l'avait annoncé Yahweh, et j'ai construit la maison au nom de Yahweh, le Dieu d'Israël. J'y ai placé l'arche, où se trouve l'alliance de Yahweh, qu'il a conclue avec les fils d'Israël.” Il se plaça alors devant 'l'autel de Yahweh à la tête de toute l'assemblée d'Israël et il étendit ses mains. Salomon avait construit une tribune d'airain et l'avait placée au milieu du parvis : elle avait cinq coudées de longueur, cinq coudées de largeur et trois coudées de hauteur. Il y monta, s'agenouilla à la tête de toute l'assemblée d'Israël, tendit ses mains vers le ciel, et dit : “Yahweh, Dieu d'Israël, aucun Dieu n'est égal à toi au ciel et sur la terre ; tu gardes l'alliance et la miséricorde envers tes serviteurs qui marchent devant toi de tout leur cœur ; tu as réalisé pour ton serviteur David, mon père, ce que tu lui avais promis - tu l'avais promis de ta bouche et tu l'as accompli par ta puissance, comme aujourd'hui le prouve. Et maintenant, Yahweh, Dieu d'Israël, exécute en faveur de ton serviteur David, mon père, ce que tu lui as promis, en disant : Il ne manquera pas devant moi quelqu'un des tiens pour siéger sur le trône d'Israël, si toutefois tes fils veillent sur leur conduite en marchant selon ma loi, comme tu as marché devant moi. Maintenant donc, Yahweh, Dieu d'Israël, que s'accomplisse la promesse que tu as faite à ton serviteur David ! Mais Dieu habiterait-il réellement avec l'homme sur la terre ? Voici que les cieux et les cieux des cieux ne peuvent pas te contenir ; combien moins la maison que j'ai construite ! Regarde favorablement la prière de ton serviteur et sa supplication, Yahweh, mon Dieu ; écoute l'appel et la prière que ton serviteur fait entendre devant toi. Que tes yeux s'ouvrent jour et nuit sur cette maison, sur ce lieu dont tu as dit que ton nom y habiterait. Ecoute la prière que ton serviteur fait entendre dans ce lieu. Puisses-tu écouter la supplication de ton serviteur et de ton peuple d'Israël, lorsqu'ils prieront en se tournant vers ce lieu ; écoute du lieu de ta demeure, des cieux, écoute et pardonne. Si quelqu'un pèche contre son prochain et que celui-ci lui impose un serment pour le faire jurer, s'il vient faire serment devant ton autel, dans cette maison, alors, toi, écoute des cieux, agis et fais justice à tes serviteurs, pour condamner le coupable, en faisant retomber son action sur sa tête, et pour justifier l'innocent, en lui accordant selon son innocence. Si ton peuple d'Israël est battu par l'ennemi, parce qu'il a péché contre toi, s'il se convertit et célèbre ton nom, s'il prie et supplie devant toi dans ce temple, alors, toi, écoute des cieux et pardonne le péché de ton peuple d’Israël, ramène-le dans la terre que tu lui as donnée, ainsi qu'à ses pères. Quand le ciel sera fermé et qu'il n'y aura plus de pluie, parce qu'ils auront péché contre toi, s'ils prient vers ce lieu et célèbrent ton nom, s'ils se détournent de leur péché, parce que tu les auras humiliés, alors, toi, écoute des cieux et pardonne le péché de tes serviteurs et de ton peuple d'Israël, parce que tu leur as manifesté la bonne voie sur laquelle ils doivent aller, et fais venir la pluie sur ton pays, que tu as donné à ton peuple en héritage. Quand la famine sera dans le pays, qu'il y aura la peste, que séviront l’embrasement, la nielle, la sauterelle et l'insecte dévoreur, quand son ennemi l'opprimera dans une de ses portes, quand il y aura toutes sortes de fléaux et de maladies, si des prières, si des supplications s'élèvent de chacun et de tout ton peuple d'Israël, chacun étant conscient de sa plaie et de sa douleur et tendant ses mains vers cette maison, alors, toi, écoute des cieux, lieu de ta demeure, pardonne et rends à chacun exactement selon ses voies, toi qui connais le cœur de chacun, car toi seul connais le cœur des enfants des hommes ; alors ils te craindront pour marcher dans tes voies, tous les jours qu'ils vivront dans le pays que tu as donné à nos pères. Quand l'étranger, qui n'est pas de ton peuple d'Israël, viendra d'une terre lointaine à cause de ton grand nom, de ta main puissante et de ton bras étendu, quand il viendra prier dans cette maison, alors, toi, écoute des cieux lieu de ta demeure, et agis selon tout ce que t'aura demandé l'étranger, afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom et te craignent, comme ton peuple d'Israël, et qu'ils sachent que cette maison que j'ai construite est appelée de ton nom. Si ton peuple sort pour aller à la guerre contre son ennemi, en suivant la voie dans laquelle tu l'as envoyé, et s'il te prie dans la direction de cette ville que tu as choisie et de la maison que j'ai construite à ton nom, alors écoute des cieux leur prière et leur supplication et fais-leur justice. S'ils pèchent contre toi, car il n'y a pas d'homme qui ne pèche, si tu t'irrites contre eux et les livres à un ennemi qui les emmènera prisonniers vers un pays éloigné ou proche, s'ils rentrent en eux-mêmes dans le pays où ils auront été emmenés et s'ils se convertissent et te supplient dans le pays de leur captivité, en disant : nous avons péché, nous avons mal agi et nous sommes coupables, s'ils se tournent vers toi de tout leur cœur et de toute leur âme dans le pays où leurs vainqueurs les auront emmenés, et s'ils prient dans la direction de leur pays que tu as donné à leurs pères, de la ville que tu as choisie et de la maison que j'ai construite à ton nom, alors écoute des cieux, du lieu de ta demeure, leur prière et leurs supplications, rends-leur justice et pardonne à ton peuple qui a péché contre toi. Maintenant, mon Dieu, que tes yeux s'ouvrent et que tes oreilles soient attentives à la prière faite en ce lieu. Maintenant, Yahweh Dieu, lève-toi, viens au lieu de ton repos, toi et l'arche de ta majesté. Que tes prêtres, Yahweh Dieu, se revêtent de salut et que tes fidèles se réjouissent dans la prospérité. Yahweh Dieu, ne repousse pas ton oint, souviens-toi des grâces accordées à ton serviteur David.” Lorsque Salomon eut achevé de prier, le feu descendit du ciel et consuma l'holocauste et les sacrifices pacifiques, et la gloire de Yahweh remplit la maison. Les prêtres de Yahweh ne pouvaient plus entrer dans la maison parce que la gloire de Yahweh remplissait la maison de Yahweh. Tous les enfants d'Israël virent le feu descendre et la gloire de Yahweh sur la maison ; ils se courbèrent le visage vers la terre, sur le pavé, adorèrent et louèrent Yahweh : Il est bon, sa miséricorde est éternelle. Le roi et tout le peuple immolèrent des victimes devant Yahweh. Le roi Salomon offrit vingt-deux mille bœufs et cent vingt mille brebis : c’est ainsi que le roi et le peuple consacrèrent la maison de Dieu. Les prêtres étaient là pour remplir leurs fonctions, ainsi que les lévites avec les instruments d'accompagnement du chant de Yahweh, que David avait introduits pour la louange de Yahweh : Sa miséricorde est éternelle, interprétant eux-mêmes le chant de David. Les prêtres sonnaient des trompettes en face d'eux et tout Israël se tenait debout. Salomon consacra l'intérieur du parvis qui est devant la maison de Yahweh, parce qu'il y offrit les holocaustes et les graisses des victimes pacifiques ; l'autel d'airain qu'avait fait Salomon ne pouvait, en effet, contenir l'holocauste, l'oblation et les graisses. Salomon célébra la fête en ce temps-là, pendant sept jours, et tout Israël avec lui, assemblée très considérable, venue depuis l'entrée d'Hamath jusqu'au torrent d'Egypte. Le huitième jour on tint une assemblée solennelle. Comme la consécration de l'autel avait été faite pendant sept jours et que la fête avait duré sept jours, le vingt-troisième jour du septième mois, il congédia dans ses tentes le peuple heureux et le cœur joyeux à cause du bien que Yahweh avait fait à David, à Salomon et à Israël, son peuple. Lorsque Salomon eut achevé la maison de Yahweh et la maison du roi - tout ce que Salomon s'était proposé de faire dans le temple de Dieu et dans son palais, il l'avait exécuté - Yahweh apparut à Salomon pendant la nuit et lui dit : “J'ai entendu ta prière et j'ai choisi ce lieu pour moi comme maison de sacrifices. Si je ferme le ciel pour qu'il n'y ait plus de pluie, si j'ordonne à la sauterelle de dévorer le pays et si j'envoie la peste au milieu de mon peuple, alors, si mon peuple qui est appelé de mon nom s'humilie, s'il prie, cherche ma face et se détourne de ses mauvaises voies, moi, j'écouterai des cieux, je pardonnerai leurs péchés et je guérirai leur pays. Désormais, mes yeux seront ouverts et mes oreilles attentives à la prière faite en ce lieu. Et maintenant j'ai choisi et sanctifié cette maison pour que mon nom y soit éternellement ; mes yeux et mon cœur y seront tous les jours. Quant à toi, si tu marches devant moi, comme a marché David, ton père, agissant conformément à tout ce que je t'ai prescrit, et si tu observes mes préceptes et mes ordonnances, j'affermirai le trône de ta royauté, ainsi que je me suis engagé vis-à-vis de David, ton père, en disant : Un homme ne te fera pas défaut qui soit dominateur en Israël. Mais si vous vous détournez et si vous abandonnez mes préceptes et mes commandements que je vous ai prescrits, si vous allez à la suite d'autres dieux, si vous les servez et vous prosternez devant eux, alors je les arracherai de mon sol que je leur ai donné, et cette maison que j'ai consacrée à mon nom, je la rejetterai loin de moi et j'en ferai un objet de sarcasme et de risée chez tous les peuples ; cette maison sera en ruines : quiconque passera auprès d'elle sera effrayé et dira : Pourquoi Yahweh a-t-il agi ainsi envers ce pays et cette maison ? On répondra alors : Parce qu'ils ont abandonné Yahweh, le Dieu de leurs pères, qui les avait fait sortir du pays d'Egypte, qu'ils se sont attachés à d'autres dieux, qu'ils se sont prosternés devant eux et les ont servis ; à cause de cela, il a fait venir sur eux ce malheur.” Au bout de vingt années, pendant lesquelles Salomon construisit la maison de Yahweh et sa propre maison, Salomon restaura les villes que lui donna Hiram et il y établit des enfants d'Israël. Salomon marcha contre Hamath-Soba et s'en rendit maître. Il fortifia aussi Thadmor dans le désert, ainsi que toutes les villes de magasins à Hamath. Il érigea Béthoron la Haute et Béthoron la Basse en forteresses, ayant des murs, des portes et des barres, ainsi que Baalath et toutes les villes de magasins qui appartenaient à Salomon, toutes les villes de chars et les villes de guerriers de chars, et tout ce qui plaisait à Salomon, qui était heureux de construire à Jérusalem, au Liban et dans tout le pays soumis à sa domination. Toutes les populations qui survivaient des Hittites, des Amorrhéens, des Phérézéens, des Hévéens et des Jébuséens, qui n'appartenaient pas à Israël - leurs descendants demeurés dans le pays, que les enfants d'Israël n'avaient pas anéantis - Salomon les leva comme gens de corvée, et ils le demeurèrent jusqu'à ce jour. Mais parmi les enfants d'Israël, Salomon n'en affecta aucun comme esclave pour ses travaux, car ils étaient guerriers, chefs de ses shalish, chefs de ses chars, et de ses guerriers de chars. Les fonctionnaires supérieurs du roi Salomon étaient deux cent cinquante : ils commandaient le peuple. Salomon fit monter la fille du Pharaon de la cité de David à la maison qu'il lui avait construite, car, disait-il, ma femme ne doit pas habiter dans la maison de David, roi d'Israël, parce que c'est un lieu saint celui dans lequel l'arche est entrée. Salomon offrit alors des holocaustes à Yahweh sur l'autel de Yahweh qu'il avait érigé devant le portique, se conformant à la prescription de Moïse d'offrir les holocaustes qui convenaient à chaque jour, aux sabbats, aux nouvelles lunes, aux solennités, trois fois l'an, à la fête des Azymes, à la fête des Semaines et à la fête des Tabernacles. Il établit, selon le rite prescrit par David son père, les classes des prêtres pour leur service, et les lévites pour leurs fonctions qui étaient de louer Dieu et d'assister les prêtres, selon ce qui était prescrit pour chaque jour, et les portiers, suivant leurs classes, à chacune des portes, car ainsi l'avait ordonné David, l'homme de Dieu ; et l'on ne s'écarta pas de l'ordre du roi pour les prêtres et pour les lévites, ni pour aucune chose, ni pour les trésors. Ainsi fut menée à bonne fin toute l'œuvre de Salomon, depuis le jour où furent posés les fondements de la maison de Yahweh jusqu'à son achèvement. La maison de Yahweh était terminée. Alors Salomon partit pour Asiongaber et pour Elath, sur le bord de la mer, au pays d'Edom. Hiram lui envoya par ses serviteurs des vaisseaux et des gens connaissant la mer ; ils allèrent avec les serviteurs de Salomon à Ophir et en rapportèrent quatre cent cinquante talents d'or qu'ils remirent au roi Salomon. La reine de Saba entendit parler de la renommée de Salomon. Elle vint alors à Jérusalem éprouver Salomon par des énigmes ; elle arriva en très grand équipage et avec des chameaux qui portaient des aromates, de l'or en quantité et des pierres précieuses. Quand elle fut arrivée auprès de Salomon, elle lui dit tout ce qu’elle avait dans le cœur. Salomon lui donna une explication à toutes ses questions et rien ne resta tellement caché à Salomon qu'il ne sût lui expliquer. La reine de Saba vit la sagesse de Salomon et la maison qu'il avait construite, les mets de sa table, la demeure de ses serviteurs, le service de ses domestiques et leurs vêtements, ses échansons et leurs vêtements, les holocaustes qu'il offrait à la maison de Yahweh ; elle en fut hors de souffle. Elle dit au roi : “C'est la vérité ce que j'ai entendu dire dans mon pays au sujet de tes actions et de ta sagesse, et je ne croyais pas ce que l'on disait jusqu'à ce que je fusse venue et que mes yeux eussent vu. Or voici que l'on ne m'a pas raconté la moitié de ton immense sagesse. Tu as surpassé ce que j'avais entendu dire par la renommée. Heureux tes hommes et heureux tes serviteurs que voici, qui se tiennent constamment devant toi et entendent ta sagesse ! Béni soit Yahweh, ton Dieu, qui, se complaisant en toi, t'a placé sur son trône, en qualité de roi de la part de Yahweh, ton Dieu. C'est parce que ton Dieu a aimé Israël, voulant l'affermir à jamais, qu'il t'a établi roi sur lui, pour accomplir le droit et la justice.” Elle donna au roi cent vingt talents d'or, des aromates en grande quantité et des pierres précieuses. Aucun aromate n'était comparable à celui que la reine de Saba donna au roi Salomon. Les serviteurs d'Hiram et de Salomon, qui avaient amené l'or d'Ophir, apportèrent aussi des bois de santal et des pierres précieuses. Le roi fit avec les bois de santal des balustrades pour la maison de Yahweh et pour la maison du roi, ainsi que des cithares et des harpes pour les chanteurs. On n'avait pas vu de pareil bois auparavant dans le pays de Juda. Le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle désira, ce qu'elle demanda, sans tenir compte de ce qu'elle avait apporté au roi. Puis elle s'en retourna et elle alla dans son pays, elle et ses gens. L'or qui arrivait à Salomon dans une année s'élevait à six cent soixante-six talents d'or, abstraction faite de ce que les marchands et les négociants apportaient ; et tous les rois d'Arabie et les gouverneurs du pays amenaient de l'or et de l'argent à Salomon. Salomon fit deux cents boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa six cents sicles d'or battu, et trois cents petits boucliers, pour chacun desquels il employa trois cents sicles d'or battu. Le roi les plaça dans la maison du Bois-Liban. Le roi fit aussi un grand trône d'ivoire, et il le recouvrit d'or fin. Le trône avait six degrés, un agneau d'or était au dossier du trône ; des deux côtés du siège il y avait des accoudoirs et deux lions étaient dressés à côté des accoudoirs ; douze lions se tenaient là sur les six degrés, de l'un et de l'autre côté. Rien de pareil n'a été fait pour aucun royaume. Tous les vases à boire du roi Salomon étaient d'or et tous les objets de la maison du Bois-Liban étaient d'or plaqué. Il n'y avait pas d'argent : il était compté pour rien aux jours du roi Salomon. Le roi avait en effet des vaisseaux de Tharsis naviguant avec des gens de Hiram ; une fois tous les trois ans les bateaux de Tharsis revenaient, apportant de l'or, de l'argent, de l'ivoire, des singes et des paons. Le roi Salomon fut plus grand que tous les rois de la terre en richesse et en sagesse. Tous les rois de la terre visitaient Salomon pour entendre la sagesse que Dieu avait mise dans son cœur. Et chacun d'eux apportait son présent, des objets d'argent, des objets d'or, des vêtements, des armes, des chevaux et des mulets, une année comme l'autre. Salomon avait quatre mille crèches de chevaux pour chars et douze mille guerriers de chars. Il les plaça dans les villes de chars et auprès du roi à Jérusalem. Il dominait sur tous les rois depuis le Fleuve jusqu'au pays des Philistins et jusqu'à la frontière d'Egypte. Le roi rendit l'argent aussi commun à Jérusalem que les pierres, et les cèdres aussi nombreux que les sycomores qui sont dans la plaine. On amena aussi pour Salomon des chevaux de Musru et de tous les pays. Le reste des actions de Salomon, des premières aux dernières, est écrit dans les Actes de Nathan le prophète, dans la Prophétie d'Ahias, de Silo, et dans les Visions du voyant Addo sur Jéroboam, fils de Nabat. Salomon régna à Jérusalem sur tout Israël pendant quarante ans. Puis Salomon se coucha avec ses pères et on l'enterra dans la cité de David, son père. Et Roboam son fils devint roi à sa place. Roboam alla à Sichem, car tout Israël s'était rendu à Sichem pour le faire roi. Lorsque Jéroboam, fils de Nabat, apprit la nouvelle - il était en Egypte, ayant fui loin du roi Salomon - Jéroboam revint alors d'Egypte. On l'envoya chercher. Jéroboam et tout Israël vinrent et parlèrent à Roboam en ces termes : “Ton père nous a imposé un joug pesant. Allège donc la lourde servitude de ton père et son joug pesant, qu'il nous a imposés ; alors nous te servirons.” Il leur répondit : “Retirez-vous pendant trois jours, puis vous reviendrez vers moi.” Et le peuple s'en alla. Le roi Roboam tint conseil avec les vieillards qui avaient servi Salomon, son père, pendant sa vie. Il leur demanda : “Que conseillez-vous de répondre à ce peuple ?” Ils lui répondirent : “Si tu es bon pour ce peuple, si tu lui montres de la bienveillance et si tu lui adresses des paroles amicales, ils seront pour toujours tes serviteurs.” Mais il délaissa le conseil que les vieillards lui avaient donné et il consulta les jeunes gens qui avaient grandi avec lui et qui l'entouraient. Il leur dit : “Que conseillez-vous de répondre à ce peuple qui m'a dit : Allège le joug que ton père a imposé sur nous ?” Les jeunes gens qui avaient grandi avec lui lui répondirent : “C'est ainsi que tu dois parler au peuple qui s'est adressé à toi en disant : Ton père a rendu pesant notre joug, mais toi allège-le nous ; c'est ainsi que tu leur parleras : Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père ; maintenant mon père vous a imposé un joug pesant, moi, je rendrai encore plus pesant votre joug ; mon père vous a châtiés avec des fouets, mais moi ce sera avec des scorpions.” Jéroboam et tout le peuple revinrent trouver Roboam le troisième jour, conformément à ces paroles du roi : Revenez auprès de moi le troisième jour. Le roi leur répondit durement ; le roi Roboam délaissa le conseil des vieillards, il leur parla ainsi suivant le conseil des jeunes gens : “Mon père a rendu pesant votre joug et moi j'en imposerai un plus pesant encore. Mon père vous a châtiés avec des fouets, et moi ce sera avec des scorpions.” Le roi n'écouta pas le peuple, car Dieu prit ce moyen pour que s'accomplit la parole de Yahweh, transmise par Ahias de Silo à Jéroboam, fils de Nabat. Tout Israël vit que le roi ne l'écoutait pas ; alors le peuple répondit au roi : “Qu'avons-nous à partager avec David ? Nous n'avons pas d'héritage avec le fils d'Isaï ! A tes tentes, ô Israël ! Et toi, occupe-toi de ta maison, ô David !” Et tout Israël s'en alla dans ses tentes. Quant aux enfants d'Israël qui habitaient dans Juda, Roboam régna sur eux. Le roi Roboam envoya Aduran, qui était préposé aux corvées, mais les Israélites le lapidèrent et il mourut. Le roi Roboam se hâta de monter dans son char pour s'enfuir à Jérusalem. C'est ainsi qu'Israël s'est séparé de la maison de David, jusqu'à ce jour. Roboam alla à Jérusalem et rassembla la maison de Juda et Benjamin, cent quatre-vingt mille guerriers d'élite, pour combattre contre Israël, afin de rendre le pouvoir royal à Roboam. Mais la parole de Yahweh fut adressée à Séméïas, homme de Dieu, en ces termes : “Dis à Roboam, fils de Salomon, roi de Juda, et à tout Israël en Juda et en Benjamin, ce qui suit : Ainsi parle Yahweh : Ne montez pas et ne combattez pas contre vos frères ! Que chacun retourne à sa maison, car c'est de moi que vient cet événement.” Ils écoutèrent la parole de Yahweh et s'en retournèrent, sans marcher contre Jéroboam. Roboam demeura à Jérusalem et organisa des villes fortes en Juda. Il construisit ainsi Bethléem, Etam, Thécua, Béthsur, Socho, Odollam, Geth, Marésa, Ziph, Aduram, Lachis, Azéca, Saraa, Ajalon et Hébron, qui sont situées en Juda et en Benjamin. Il augmenta la résistance de ces forteresses et y plaça des commandants, des magasins de vivres, d’huile et de vin, ainsi que des boucliers et des lances dans chacune de ces villes, et il les rendit extrêmement fortes. Juda et Benjamin étaient à lui. Les prêtres et les lévites, qui étaient dans tout Israël, vinrent de tous leurs territoires se mettre à sa disposition. Les lévites quittèrent leurs lieux de pâturages et leurs propriétés pour se rendre en Juda et à Jérusalem, parce que Jéroboam, et ses fils les déclaraient impropres aux fonctions de prêtres de Yahweh, et qu'ils s'étaient constitué des prêtres pour les hauts lieux, pour les satyres et les veaux que Jéroboam avait faits. A leur suite, ceux de toutes les tribus d'Israël qui avaient à cœur de chercher Yahweh, le Dieu d'Israël, vinrent à Jérusalem pour sacrifier à Yahweh, le Dieu d'Israël. Ils rendirent fort le royaume de Juda et affermirent Roboam, fils de Salomon, pour trois années, car durant trois années, ils marchèrent dans la voie de David et de Salomon. Roboam prit pour femme Mahalath, fille de Jérimoth, fils de David et d'Abihaïl, fille d'Eliab, fils d'Isaï. Elle lui enfanta des fils : Jéhus, Somoria et Zom. Après elle, il prit Maacha, fille d'Absalom ; elle lui enfanta Abia, Ethaï, Ziza et Salomith. Roboam aimait Maacha, fille d'Absalom, plus que toutes ses femmes et ses concubines, car il avait pris dix-huit femmes et soixante concubines, et il engendra vingt-huit fils et soixante filles. Roboam donna le premier rang à Abia, fils de Maacha, afin qu'il fût le chef parmi ses frères, car il voulait le faire roi. Il agit sagement en répartissant tous ses fils dans tous les territoires de Juda et de Benjamin, dans toutes les villes fortes ; il leur donna une riche aisance et leur choisit des femmes. Mais lorsque Roboam eut affermi sa royauté et fut devenu fort, il abandonna la loi de Yahweh, et tout Israël avec lui. Alors, la cinquième année du roi Roboam, Sésac, roi d'Egypte, monta contre Jérusalem, parce qu'ils avaient été infidèles envers Yahweh. Il avait douze cents chars et soixante mille cavaliers, et on ne pouvait compter le peuple qui venait avec lui d'Egypte : Libyens, Sukkiens et Ethiopiens. Il s'empara des villes fortes qui étaient en Juda et parvint jusqu'à Jérusalem. Le prophète Séméïas se rendit auprès de Roboam et de tous les princes de Juda qui s'étaient rassemblés à Jérusalem, fuyant devant Sésac, et il leur dit : Ainsi parle Yahweh : “Vous m'avez abandonné, moi ; aussi je vous ai abandonnés dans la main de Sésac.” Alors les princes d'Israël et le roi s'humilièrent et dirent : “Yahweh est juste.” Quand Yahweh vit qu'ils s'étaient humiliés, la parole de Yahweh fut adressée à Séméïas, en ces termes : “Ils se sont humiliés ; je ne les détruirai pas ; mais dans un peu de temps, je leur procurerai le salut, et ma colère ne se répandra pas par Sésac sur Jérusalem, car ils lui seront seulement assujettis. Ils sauront ainsi ce que c'est que me servir ou servir les royaumes terrestres.” Sésac, roi d'Egypte, monta à Jérusalem et prit les trésors de la maison de Yahweh et les trésors de la maison du roi, il prit tout ; il prit les boucliers d'or que Salomon avait faits. Le roi Roboam fit à leur place des boucliers d'airain, dont il confia la garde aux chefs des coureurs qui gardent l'entrée de la maison du roi. Chaque fois que le roi se rendait à la maison de Yahweh, les coureurs venaient et les portaient, puis ils les rapportaient dans la chambre des coureurs. Parce qu'il s'était humilié, la colère de Yahweh se détourna de lui, en sorte qu'elle ne produisit pas un anéantissement complet. Il y avait encore quelque chose de bon en Juda. Le roi Roboam s'affermit à Jérusalem et régna. Roboam avait quarante et un ans lorsqu'il devint roi et il régna dix-sept ans à Jérusalem, la ville que Yahweh avait choisie de préférence à toutes les tribus d'Israël pour y mettre son nom. Sa mère s'appelait Naama l'Ammonite. Il fit le mal, car il n'appliqua pas son cœur à chercher Yahweh. Les actes de Roboam, des premiers aux derniers, ne sont-ils pas écrits dans les actes de Séméïas le Prophète et d'Addo le voyant... ? La guerre entre Roboam et Jéroboam fut constante. Roboam se coucha avec ses pères et fut enseveli dans la ville de David. Son fils Abia régna à sa place. La dix-huitième année du roi Jéroboam, Abia devint roi de Juda. Il régna trois ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Maacha, fille d'Uriel, de Gabaa. Il y eut guerre entre Abia et Jéroboam. Abia commença la guerre avec une armée de vaillants guerriers, quatre cent mille hommes d'élite, et Jéroboam s'avança au combat contre lui avec huit cent mille hommes d'élite, vaillants guerriers. Abia se leva du sommet du mont Séméron, qui est dans la montagne d'Ephraïm, et dit : “Ecoutez, Jéroboam et tout Israël ! Ne devez-vous pas savoir que Yahweh, le Dieu d'Israël, a donné pour toujours la royauté à David, pour lui et pour ses descendants : c'est une alliance de sel. Mais Jéroboam, fils de Nabat, serviteur de Salomon, fils de David, s'est levé et s'est montré infidèle envers son maître. Des hommes misérables, des gens pervers se sont rassemblés autour de lui et ils l'ont emporté sur Roboam, fils de Salomon. Roboam était jeune et pusillanime ; il ne put leur résister. Et maintenant vous pensez vous opposer au royaume de Yahweh qui est entre les mains des fils de David, parce que vous êtes une grande multitude et qu'avec vous sont les veaux d'or que Jéroboam vous a faits pour dieux. N'avez-vous pas repoussé les prêtres de Yahweh, les fils d'Aaron et les lévites ? Ne vous êtes-vous pas fait des prêtres comme les peuples des autres pays ? Quiconque venait avec un jeune taureau et sept béliers pour se faire consacrer devenait prêtre de ce qui n'est pas dieu. Mais, pour nous, Yahweh est notre Dieu et nous ne l'avons pas abandonné ; les prêtres qui servent Yahweh sont fils d'Aaron, et les lévites font le service. Ils offrent des holocaustes à Yahweh chaque matin et chaque soir, puis l'encens odoriférant ; ils s'occupent du placement des pains sur la table pure, du chandelier d'or et de ses lampes, les allumant chaque soir, car nous observons les ordonnances de Yahweh notre Dieu ; mais vous, vous l'avez abandonné. Voici, nous avons avec nous à notre tête Dieu et ses prêtres, et les trompettes retentissantes pour les faire retentir contre vous. Enfants d'Israël, ne combattez pas contre Yahweh, le Dieu de vos pères, car vous n'aurez aucun succès.” Or Jéroboam avait fait exécuter un mouvement tournant aux troupes placées en embuscade, pour prendre ses adversaires par derrière ; il se trouvait ainsi en face de Juda, derrière qui était l'embuscade. Lorsque les Judéens se retournèrent, l'attaque se dirigeait contre eux par devant et par derrière. Ils implorèrent alors Yahweh et les prêtres sonnèrent des trompettes. Les hommes de Juda poussèrent un cri de guerre et, pendant que les hommes de Juda poussaient ce cri, Dieu battit Jéroboam et tout Israël, devant Abia et Juda. Les enfants d'Israël s'enfuirent devant Juda et Dieu les livra entre ses mains. Abia et son peuple leur infligèrent une grosse défaite et, parmi les Israélites, cinq cent mille hommes d'élite tombèrent morts. Ainsi les enfants d'Israël furent humiliés en ce temps-là, tandis que les enfants de Juda furent affermis, parce qu'ils s'étaient appuyés sur Yahweh, le Dieu de leurs pères. Abia poursuivit Jéroboam et lui prit des villes : Béthel, avec les villes de sa dépendance, Jésana, avec les villes de sa dépendance, et Ephron, avec les villes de sa dépendance. Jéroboam ne se trouva plus' en force durant les jours d'Abia. Yahweh le frappa, et il mourut. Quant à Abia, il devint puissant. Il prit quatorze femmes et engendra vingt-deux fils et seize filles. Le reste des actions d'Abia, ses démarches et ses paroles, est écrit dans le Midrasch du prophète Addo. Abia se coucha avec ses pères et on l'ensevelit dans la ville de David. Asa son fils fut roi à sa place. Durant ses jours le pays eut dix années de repos. Asa fit ce qui est bien et droit aux yeux de Yahweh, son Dieu. Il fit disparaître les autels de l'étranger et les hauts lieux, brisa les pierres dressées et renversa les aschéras. Il ordonna à Juda de chercher Yahweh, le Dieu de ses pères, d'observer la loi et les commandements. Il fit disparaître de toutes les villes de Juda les hauts lieux et les stèles en l'honneur du soleil. Aussi le royaume fut-il en repos durant son règne. Il érigea des forteresses en Juda, car le pays était tranquille et il n'y eut aucune guerre contre lui en ces années-là, parce que Yahweh lui avait procuré le repos. Il dit donc à Juda : “Construisons ces villes, entourons-les de murs, de tours, de portes et de verrous ; le pays est encore à notre disposition, parce que nous avons cherché Yahweh, notre Dieu ; nous l'avons cherché et il nous a procuré le repos de tous côtés.” Ils construisirent donc et obtinrent de bons résultats. Asa possédait une armée : trois cent mille hommes de Juda, portant le bouclier et la lance, et deux cent quatre-vingt mille hommes de Benjamin, sachant porter le bouclier et tirer de l'arc. Tous étaient de vaillants guerriers. Zara le Couschite sortit contre eux avec une armée d'un million d'hommes et trois cents chars, et il s'avança jusqu'à Marésa. Asa se mit en marche contre lui. Ils se disposèrent au combat dans la vallée qui s'étend au nord de Marésa. Asa invoqua alors Yahweh, son Dieu, et dit : “Yahweh ! il n'est en dehors de toi personne qui puisse prêter assistance, quand il s'agit d'une lutte entre un puissant et un faible. Assiste-nous, Yahweh notre Dieu, car c'est sur toi que nous nous sommes appuyés et en ton nom que nous sommes venus contre cette multitude. Yahweh, tu es notre Dieu. Qu'un homme n'ait pas de force à côté de toi ! ” Yahweh frappa les Couschites devant Asa et devant Juda, en sorte que les Couschites s'enfuirent. Asa et les troupes qui étaient avec lui les poursuivirent jusqu'à Gérare et il tomba tant de Couschites qu'il ne resta rien de vivant parmi eux, car ils furent détruits par Yahweh et par son armée ; on fit un énorme butin. Asa et son armée subjuguèrent toutes les villes des environs de Gérare, car une terreur de Yahweh pesait sur elles, et ils pillèrent toutes les villes, car il y avait en elles beaucoup de butin. Ils s'emparèrent aussi des tentes des troupeaux, prirent une grande quantité de petit bétail et des chameaux, et retournèrent à Jérusalem. L'esprit de Yahweh fut sur Azarias, fils d'Oded, qui aborda Asa et lui dit : “Ecoutez-moi, Asa et tout Juda et Benjamin ! Yahweh est avec vous quand vous êtes avec lui, et si vous le cherchez, il se laisse trouver par vous ; mais si vous l'abandonnez, il vous abandonne. Il y eut de nombreux jours pour Israël sans vrai Dieu, sans prêtre qui enseignât et sans loi ; mais dans leur détresse ils se tournèrent vers Yahweh, le Dieu d'Israël, ils le cherchèrent et il se laissa trouver par eux. Dans ce temps-là, il n'y avait de paix pour personne ; mais de nombreuses calamités s'abattaient sur tous les habitants des divers pays ; un peuple écrasait un autre peuple, une ville une autre ville, car Dieu les affligeait de toutes sortes de tribulations. Quant à vous, fortifiez-vous et ne laissez pas vos mains s'affaiblir, car votre œuvre trouvera sa récompense.” Lorsque Asa eut entendu ces paroles, la prophétie d'Azarias, fils d'Oded, le prophète, il se sentit fort et fit disparaître les abominations de tout le pays de Juda et de Benjamin, ainsi que des villes qu'il avait conquises dans la montagne d'Ephraïm, et il restaura l'autel de Yahweh qui se trouvait devant le portique de Yahweh. Il rassembla tout Juda et Benjamin et tous ceux qui étaient venus habiter parmi eux d'Ephraïm, de Manassé et de Siméon. D'Israël, en effet, une grande multitude s'était jointe à lui, quand ils virent que Yahweh, son Dieu, était avec lui. Ils s'assemblèrent à Jérusalem, le troisième mois de la quinzième année du règne d'Asa ; et ils sacrifièrent à Yahweh en ce jour-là, sur le butin qu'ils avaient ramené, sept cents bœufs et sept mille brebis. Ils firent ensuite le pacte de chercher Yahweh, le Dieu de leurs pères, de tout leur cœur et de toute leur âme. Quiconque ne chercherait pas Yahweh, le Dieu d'Israël, devrait être mis à mort, le petit comme le grand, l'homme comme la femme. Ils prêtèrent serment à Yahweh, à haute voix et au milieu des cris de joie, au bruit des trompettes et des trompes. Tout Juda fut rempli de joie à la suite de ce serment, parce qu'ils avaient juré de tout leur cœur. Et comme ils avaient cherché Yahweh avec bonne volonté, il se laissa trouver par eux, et Yahweh leur accorda la tranquillité de tous côtés. A Maacha elle-même, mère du roi Asa, celui-ci enleva la dignité royale, parce qu'elle avait érigé une abomination à Astarté ; Asa abattit son abomination, il la détruisit et la brûla dans la vallée du Cédron. Par contre, les hauts lieux ne disparurent pas d'Israël ; toutefois le cœur d'Asa demeura sans tache durant toute sa vie. Il fit déposer dans la maison de Dieu les offrandes que son père avait consacrées et celles que lui-même consacra, argent, or et objets divers. Aucune guerre n'éclata jusqu'à la trente cinquième année du règne d'Asa. La trente-sixième année du règne d'Asa, Baasa, roi d'Israël, monta contre Juda ; il fortifia Rama pour empêcher toute action d'Asa, roi de Juda. Asa prit alors l'or et l'argent des trésors de la maison de Yahweh et de la maison du roi, et envoya des messagers à Benhadad, roi de Syrie, qui habitait à Damas. il lui dit : “Qu'il y ait une alliance entre moi et toi, comme entre mon père et ton père ! Vois, je t'envoie argent et or. Romps ton alliance avec Baasa, roi d'Israël, afin qu'il s'éloigne de moi.” Benhadad écouta le roi Asa et envoya ses chefs d'armées contre les villes d'Israël. Ils conquirent Ayon, Dan, Abel-Maïm, ainsi que toute la contrée de Cénéréth et tout le territoire de Nephtali. Lorsque Baasa en eut connaissance, il cessa de fortifier Rama et interrompit ses travaux. Le roi Asa convoqua tout Juda pour emporter les pierres de Rama et ses bois, avec lesquels Baasa construisait ; il les utilisa pour fortifier Gabaa et Maspha. C'est à ce moment qu'Hanani, le voyant, vint trouver Asa, roi de Juda, et lui dit : “Tu t'es appuyé sur le roi de Syrie, au lieu de t'appuyer sur Yahweh, ton Dieu ; à cause de cela l'armée du roi de Syrie s'est échappée de tes mains. Les Couschites et les Libyens n'avaient-ils pas une puissante armée, chars et cavaliers en grand nombre ? Tu t'es alors appuyé sur Yahweh et il les a livrés entre tes mains. Car les regards de Yahweh s'étendent sur toute la terre pour donner l'appui de sa force à ceux dont le cœur lui est parfaitement soumis. Tu as agi en cela comme un insensé, car désormais tu auras des guerres.” Asa fut irrité contre le voyant et le jeta en prison, car il était en colère contre lui à cause de cela. Asa maltraita aussi certaines personnes à cette époque. Les actions d'Asa, des premières aux dernières, sont écrites dans le Livre des rois de Juda et d'Israël. Asa, la trente-neuvième année de son règne, fut atteint d'une affection aux pieds, au point que sa maladie devint très grave, et dans sa maladie il ne recourut pas à Yahweh, mais aux médecins. Asa se coucha avec ses pères et il mourut la quarante et unième année de son règne. On l'ensevelit dans le sépulcre qu'il s'était creusé dans la ville de David ; on le coucha sur un lit qu'on avait rempli de parfums et d'onguents préparés selon les règles de l'art, et on alluma en son honneur un immense feu. Son fils Josaphat régna après lui et il se Il fortifia contre Israël. Il mit des troupes dans toutes les villes fortifiées de Juda et établit des gouverneurs au pays de Juda et dans les villes d'Ephraïm que son père Asa avait conquises. Yahweh fut avec Josaphat, parce qu'il suivit les premières voies de... son père et ne rechercha pas les Baals ; mais il chercha le Dieu de son père, se conforma à ses commandements et non à la conduite d'Israël. Aussi Yahweh affermit-il la royauté dans ses mains ; tout Juda apporta des présents à Josaphat, en sorte qu'il eut richesse et gloire en abondance. Son cœur grandit en suivant les voies de Yahweh et il fit encore disparaître de Juda les hauts lieux et les aschéras. La troisième année de son règne, il envoya ses chefs Ben-Haïl, Obdias, Zacharias, Nathanaël et Michéas, pour enseigner dans les villes de Juda. Il envoya avec eux les lévites Séméïas, Nathanias, Zabadias, Asaël, Sémiramoth, Jonathan, Adonias, Thobias et Thobadonias, lévites, et avec eux les prêtres Elisama et Joram. Ils enseignèrent en Juda, ayant avec eux le Livre de la Loi de Yahweh. Ils parcoururent ainsi toutes les villes de Juda et enseignèrent parmi le peuple. La terreur de Yahweh tomba sur tous les royaumes des pays qui étaient situés autour de Juda, et ils n'entreprirent aucune guerre contre Josaphat. Des Philistins apportèrent à Josaphat des présents et de l'argent en grande quantité ; les Arabes aussi lui apportèrent du petit bétail, sept mille sept cents béliers et sept mille sept cents boucs. Ainsi Josaphat atteignit progressivement le faite de la puissance, en sorte qu’il put construire en Juda des forteresses et des villes de ravitaillement. Il eut aussi de grandes provisions dans les villes de Juda et des guerriers, qui étaient des hommes vaillants, à Jérusalem. Voici leur classement d'après leurs maisons paternelles : de Juda, était chef de milliers le chef Adna qui avait avec lui trois cent mille hommes vaillants ; à son côté était le chef Johanan qui avait avec lui deux cent quatre-vingt mille hommes ; et à son côté était Amasias, fils de Zéchri, qui s'était volontairement consacré à Yahweh ; il avait avec lui deux cent mille hommes vaillants. De Benjamin : Eliada, homme vaillant, qui avait avec lui deux cent mille hommes, portant les uns des arcs et les autres des boucliers. A son côté était Jozabad, qui avait avec lui cent quatre-vingt mille hommes équipés pour la guerre. Ceux-là étaient en service auprès du roi, abstraction faite de ceux que le roi avait placés dans les villes fortes de tout Juda. Josaphat eut en abondance richesse et gloire. Il s'allia alors par mariage avec Achab. Au bout de quelques années, il descendit vers Achab à Samarie. Achab tua du petit bétail et des bœufs en quantité pour lui et pour ceux qui l'accompagnaient, et il le sollicita de monter à Ramoth en Galaad. Achab, roi d'Israël, dit à Josaphat, roi de Juda : “Viendras-tu avec moi à Ramoth en Galaad ?” Il lui répondit : “Moi comme toi ! Mon peuple comme ton peuple ! Je serai avec toi dans la guerre.” Josaphat dit ensuite au roi d'Israël : “Consulte maintenant, je te prie, la parole de Yahweh.” Alors le roi d'Israël assembla les prophètes, au nombre de quatre cents, et leur dit : “Dois-je aller à Ramoth en Galaad pour faire la guerre, ou dois-je renoncer ?” Ils répondirent : “Monte, et Dieu la livrera dans la main du roi.” Mais Josaphat demanda : “N'y a-t-il donc plus ici de prophète de Yahweh, par qui nous puissions le consulter ?” Le roi d'Israël répondit à Josaphat : “Il y a encore un homme par qui on peut consulter Yahweh, mais je le hais, car il ne me prophétise rien de bon, mais sans cesse du mal : c'est Michée, fils de Jimla.” Josaphat répondit : “Que le roi ne parle pas ainsi !” Alors le roi d'Israël appela un eunuque et dit : “Hâte-toi, fais Venir Michée, fils de Jimla.” Le roi d'Israël et Josaphat, le roi de Juda, étaient assis, chacun sur son trône, en habits d'apparat, ils siégeaient dans la place, à l'entrée de la porte de Samarie, et tous les prophètes prophétisaient devant eux. Alors Sédécias, fils de Chanaana, se fit des cornes de fer et dit : “Ainsi parle Yahweh : C'est avec celles-ci que tu frapperas l'Araméen jusqu'à l'extermination.” Et tous les prophètes prophétisaient de même en disant : “Monte à Ramoth en Galaad et aie du succès ! Yahweh l'a livrée entre les mains du roi.” Le messager qui était allé chercher Michée lui parla ainsi : “Vois, les prophètes ont unanimement annoncé des choses favorables au roi ; que ta parole soit donc comme une des leurs, annonce des choses favorables.” Michée dit : “Aussi vrai que Yahweh vit ! Ce que mon Dieu me dira, je l'annoncerai, ” Il vint donc vers le roi, et le roi lui dit : “Michée, devons-nous monter à Ramoth en Galaad pour faire la guerre, ou devons-nous renoncer ?” Il répondit : “Montez et ayez du succès ! Ils seront livrés entre vos mains.” Le roi lui dit : “Combien de fois dois-je t'adjurer de ne me dire que la vérité au nom de Yahweh ?” Il dit donc : “J'ai vu tout Israël dispersé sur les montagnes, comme des brebis qui n'ont pas de pasteur. Mais Yahweh a dit : celles-ci n'ont pas de pasteur. Que chacun retourne en paix dans sa maison.” Le roi d'Israël dit à Josaphat : “Ne te l'ai-je pas dit ? Il ne me prophétisera rien de favorable, mais uniquement du mal.” Michée dit : “Ce n'est pas cela. Ecoutez la parole de Yahweh : Je vis Yahweh siégeant sur son trône ; toute l'armée des cieux se tenait à sa droite et à sa gauche. Et Yahweh dit : Qui égarera Achab, roi d'Israël, pour qu'il monte et tombe à Ramoth en Galaad ? L'un répondit d'une façon et l'autre d'une autre. Alors l'esprit s'avança, se tint devant Yahweh et dit : Moi, je le séduirai. Yahweh lui demanda : Comment ? Il répondit : Je sortirai et je serai un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Et Yahweh dit : Tu te séduiras ; aussi bien en es-tu capable. Sors donc et agis ainsi : Et maintenant voici que Yahweh a placé un esprit de mensonge dans la bouche de tes prophètes qui sont là. Yahweh a prononcé du malheur contre toi.” Alors Sédécias, fils de Chanaana, s'approcha et frappa Michée sur la joue, et dit : “De quelle façon l'esprit de Yahweh est-il sorti de moi pour te parler ?” Michée répondit : “Eh bien ! tu le verras le jour où tu iras de chambre en chambre pour te cacher.” Le roi d'Israël dit alors : “Prenez Michée et remmenez-le à Amon, gouverneur de la ville, et à Joas, frère du roi, et dites : Ainsi parle le roi : Mettez celui-ci en prison et nourrissez-le du pain d'affliction et de l'eau d'affliction, jusqu'à ce que je revienne sain et sauf.” Michée répondit : “Si tu reviens vraiment sain et sauf, ce n'est pas Yahweh qui a parlé par moi.” (Il dit aussi : Ecoutez, vous tous, peuples. ) Le roi d'Israël monta donc, ainsi que Josaphat, roi de Juda, à Ramoth en Galaad. Le roi d'Israël dit à Josaphat : “Je veux me déguiser et aller ainsi au combat ; toi, par contre, garde tes vêtements.” Le roi d'Israël se déguisa, puis il alla au combat. Mais le roi d'Aram avait donné cet ordre à ses chefs de chars : “Vous n'attaquerez ni petit ni grand, mais seulement le roi d'Israël.” Lorsque les chefs de chars virent Josaphat, ils se dirent : “C'est le roi d'Israël.” Mais Josaphat poussa un cri et Yahweh le secourut, et Dieu les écarta de lui. Les chefs de chars, voyant que ce n'était pas le roi d'Israël, s'éloignèrent de lui. Mais un soldat tira de son arc au hasard et toucha le roi d'Israël entre les jointures et la cuirasse. Achab dit au conducteur de son char : “Tourne, et fais-moi sortir du champ de bataille, car je suis blessé.” La bataille s'accrut ce jour-là et le roi d'Israël fut retenu dans son char devant les Araméens jusqu'au soir, et il mourut au moment où le soleil se couche. Mais Josaphat, roi de Juda, retourna chez lui, à Jérusalem, sain et sauf. Jéhu, fils d'Hanani, le voyant, alla au-devant de lui. Il dit au roi Josaphat : “Peut-on aider l'impie et aimes-tu ceux qui haïssent Yahweh ? A cause de cela une colère de Yahweh est sur toi. Cependant il se trouve en toi du bien, car tu as fait disparaître du pays les aschéras et tu as appliqué ton cœur à la recherche de Dieu.” Josaphat habita à Jérusalem. Il visita de nouveau le peuple depuis Bersabée jusqu'à la montagne d'Ephraïm et le ramena à Yahweh, le Dieu de ses pères. Il établit des juges dans le pays, dans toutes les villes fortifiées de Juda, ville par ville. Il dit aux juges : “Soyez attentifs à ce que vous faites, car ce n’est pas pour les hommes que vous jugez, mais pour Yahweh : il est avec vous, quand vous rendez la justice. Et maintenant, que la crainte de Yahweh soit sur vous. Soyez attentifs à vos actes ! Car chez Yahweh, notre Dieu, il n'y a ni iniquité, ni partialité, ni acceptation de présents.” A Jérusalem aussi Josaphat établit des lévites et des prêtres, ainsi que des chefs de maisons paternelles pour les jugements de Yahweh et pour les contestations des habitants de Jérusalem. Il leur donna les ordres suivants : “Vous agirez ainsi dans la crainte de Yahweh, fidèlement et avec un cœur intègre : pour chaque contestation qui vous sera soumise par vos frères habitant dans leurs villes, qu'il s'agisse de meurtre, de loi, de précepte, d'ordonnances et de jugements, vous les éclairerez pour qu'ils ne soient pas coupables contre Yahweh et qu'une colère ne vienne pas sur vous et sur vos frères ; c'est ainsi que vous agirez, et vous ne serez pas coupables. De plus, le grand-prêtre Amarias sera à votre tête pour toutes les affaires de Yahweh, et Zabadias, fils d'Ismaël, chef de la maison de Juda, pour toutes les affaires du roi ; comme scribes, les lévites sont à votre disposition. Du courage ! à l'œuvre ! Yahweh sera avec celui qui fera le bien !” Après cela, les Moabites et les Ammonites, et avec eux des Maonites, se levèrent contre Josaphat pour lui faire la guerre. On vint en informer Josaphat : “Il arrive contre toi, d'au delà de la mer, d'Edom, une grande multitude, et voici qu'ils sont à Asason-Thamar, c'est-à-dire Engaddi.” Josaphat eut peur et il se décida à chercher Yahweh ; il ordonna un jeûne dans tout Juda. Juda s'assembla pour implorer Yahweh. On vint aussi de toutes les villes de Juda pour implorer Yahweh. Josaphat se tint devant l'assemblée de Juda et de Jérusalem, dans la maison de Yahweh, dans le nouveau parvis. Il dit : “Yahweh, Dieu de nos pères, n'es-tu pas Dieu dans le ciel et maître dans tous les royaumes des nations ? Dans tes mains sont la force et la puissance, et il n'est personne qui puisse se mesurer avec toi. N'est-ce pas toi, notre Dieu, qui as chassé les habitants de ce pays devant ton peuple d'Israël et qui l'as donné pour toujours à la descendance d'Abraham qui t'aimait ? Ils s'y installèrent et y construisirent un sanctuaire à ton nom, en disant : Si un malheur vient sur nous, épée vengeresse, peste et famine, nous nous tiendrons devant cette maison et devant toi, car ton nom est dans cette maison, et nous ferons appel à toi du milieu de notre angoisse, et tu écouteras et tu apporteras le salut. Et maintenant, voici que les fils d'Ammon et de Moab, et ceux de la montagne de Séïr, chez lesquels tu n'as pas permis qu'Israël entrât, lorsqu'il venait du pays d'Egypte, car il s'en est détourné sans les anéantir, les voici qui nous récompensent en venant nous chasser de ton héritage, dont tu nous as donné la possession. Notre Dieu, n'exerceras-tu pas le jugement contre eux ? Car nous n'avons aucune force, en comparaison de cette grande multitude qui vient contre nous, et nous-mêmes ne savons pas ce que nous devons faire, mais nos regards sont tournés vers toi.” Tout Juda se tenait devant Yahweh, avec leurs petits enfants, leurs femmes et leurs fils. Mais Jahaziel, fils de Zacharie, fils de Banaïas, fils de Jéhiel, fils de Mathanias, lévite de la descendance d'Asaph... L'esprit de Yahweh fut sur lui au sein de l'assemblée. Il dit : “Soyez attentifs, tout Juda et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat. Ainsi vous parle Yahweh : Ne craignez pas et ne vous effrayez pas de cette grande multitude, car ce n'est pas votre combat, mais celui de Dieu. Demain, descendez ; voici qu'ils montent la colline de Sis, et vous les trouverez à l'extrémité de la vallée, en face du désert de Jéruel. Ce n'est pas que vous ayez à combattre en cette affaire ; installez-vous, demeurez et regardez la délivrance que Yahweh vous accorde, Juda et Jérusalem. Ne craignez pas et ne vous effrayez pas : demain, sortez à leur rencontre et Yahweh sera avec vous.” Alors Josaphat se prosterna la face contre terre ; tout Juda et les habitants de Jérusalem tombèrent de même devant Yahweh pour l'adorer. Les lévites des descendants des Caathites et des descendants des Coraïtes se levèrent pour célébrer Yahweh, le Dieu d'Israël, d'une voix extrêmement forte. Le lendemain, ils se levèrent de grand matin pour se rendre au désert de Thécua, et, comme ils partaient, Josaphat se présenta et dit : “Ecoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem, ayez confiance en Yahweh, votre Dieu, et vous serez affermis, ayez confiance en ses prophètes et vous aurez du succès ! ” Puis, d'accord avec le peuple, il désigna des chanteurs qui, vêtus d'ornements sacrés, feraient entendre en l'honneur de Yahweh un chant de louange, en marchant devant l'armée et en disant : “Louez Yahweh, car sa miséricorde demeure éternellement.” A l'instant où ils commencèrent chants et louanges, Yahweh dirigea les troupes en embuscade contre les soldats d'Ammon, de Moab et de la montagne de Séïr, qui attaquaient les Judéens ; elles furent battues. Puis les fils d'Ammon et les fils de Moab se jetèrent sur les habitants de la montagne de Séïr pour les exterminer et les anéantir ; et quand ils en eurent terminé avec les habitants de la montagne de Séïr, ils s'aidèrent les uns les autres à se détruire. Lorsque Juda fut arrivé sur la hauteur, en vue du désert, et qu'il se fut tourné vers la multitude des ennemis, voici que c'étaient des cadavres étendus par terre, et personne n'avait échappé. Alors Josaphat vint, ainsi que son peuple, pour s'emparer des dépouilles. Ils trouvèrent du bétail en quantité, bagages, vêtements et objets précieux. Ils en prirent tant qu'ils ne pouvaient le porter et continuèrent pendant trois jours à s'emparer du butin, car il était considérable. Le quatrième jour, ils s'assemblèrent dans la vallée de Bénédiction ; c'est là en effet qu'ils bénirent Yahweh. C'est pourquoi ils donnèrent à ce lieu le nom de vallée de Bénédiction, jusqu'à ce jour. Tous les hommes de Juda et de Jérusalem, Josaphat à leur tête, s'en retournèrent joyeux pour rentrer à Jérusalem, car Yahweh leur avait procuré de la joie en les délivrant de leurs ennemis. Ils entrèrent à Jérusalem au son des harpes, des cithares et des trompettes, se rendant à la maison de Yahweh. La terreur de Yahweh tomba sur tous les royaumes des autres pays, lorsqu'ils apprirent que Yahweh avait combattu contre les ennemis d'Israël. Ainsi le royaume de Josaphat fut en paix, et son Dieu lui accorda le repos de tous côtés. Josaphat fut roi de Juda. Il était âgé de trente-cinq ans lorsqu'il devint roi, et il régna vingt-cinq ans sur Jérusalem. Le nom de sa mère était Azuba, fille de Sélahi. Il marcha dans la voie de son père Asa et ne s'en écarta pas, faisant ce qui est juste aux yeux de Yahweh. Toutefois les hauts lieux ne disparurent pas, car le peuple n'avait pas encore le cœur fermement attaché au Dieu de ses pères. Le reste des actions de Josaphat, des premières aux dernières, cela est écrit dans les actes de Jéhu, fils d'Hanani, lesquels sont insérés dans le Livre des rois d'Israël. Mais dans la suite, Josaphat, roi de Juda, fit alliance avec Ochozias, roi d'Israël. Celui-ci agissait de façon impie. Josaphat fit alliance avec lui afin de construire des bateaux de Tharsis. Ils les construisirent à Asiongaber. Mais Eliézer, fils de Dodan, de Marésa, prophétisa contre Josaphat, en disant : Puisque tu as fait alliance avec Ochozias, Yahweh brisera ton œuvre. Et les vaisseaux furent brisés et ils ne purent aller à Tharsis. Josaphat se coucha avec ses pères et il fut enterré avec ses pères dans la ville de David. Son fils Jéhoram régna à sa place. Il avait des frères, fils de Josaphat, Azarias, Jahiel, Zacharias, (... ), Michaël et Saphatias. Tous ceux-ci étaient fils de Josaphat, roi de Juda. Leur père leur avait donné des présents considérables, en argent, en or et objets précieux, avec des villes fortes en Juda. Quant au pouvoir royal, il le donna à Jéhoram, parce qu'il était le premier-né. Jéhoram prit possession du pouvoir royal de son père, s'y affermit, et fit mourir par l'épée tous ses frères, ainsi que des princes d'Israël. Jéhoram était âgé de trente-deux ans lorsqu'il devint roi, et il régna huit ans à Jérusalem. Il marcha dans la voie des rois d'Israël, suivant l'exemple de la maison d'Achab, car il avait pour femme une fille d'Achab, et il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh. Mais Yahweh ne voulut pas détruire la maison de David à cause de l'alliance qu'il avait conclue avec David et de la promesse qu'il lui avait faite de lui donner pour toujours une lampe devant lui. De son temps Edom se révolta contre la domination de Juda et se donna un roi. Jéhoram se mit en marche vers Séïr avec tous ses chars. Il se leva alors de nuit et frappa Edom qui l'encerclait et les chefs des chars... Ainsi Edom se révolta contre la domination de Juda jusqu'à ce jour. A cette même époque, Libna se révolta contre sa domination, parce qu'il avait abandonné Yahweh, le Dieu de ses pères. Lui aussi érigea des hauts lieux dans tes villes de Juda ; il poussa à la prostitution les habitants de Jérusalem et rendit Juda infidèle. Alors lui parvint un écrit du prophète Elie, disant : Ainsi parle Yahweh, le Dieu de David, ton père : “Parce que tu n'as pas marché dans les voies de Josaphat, ton père, et dans les voies d'Asa, roi de Juda, mais parce que tu as marché dans les voies des rois d'Israël, que tu as poussé à la prostitution Juda et les habitants de Jérusalem, comme la maison d'Achab avait poussé à la prostitution, et aussi parce que tu as fait mourir tes frères, la maison de ton père, qui étaient meilleurs que toi, voici, Yahweh frappera d'une grande plaie ton peuple, tes fils, tes femmes et tout ce qui t'appartient ; et toi-même, tu seras frappé d'une maladie grave, d'une maladie d'entrailles, jusqu'à ce que, par suite de la maladie, sortent tes entrailles, pendant de nombreux jours.” Yahweh excita alors contre Jéhoram l'esprit des Philistins et des Arabes qui habitent près des Couschites. Ils montèrent contre Juda, l'envahirent et emmenèrent comme butin tous les biens qui appartenaient à la maison du roi, ainsi que ses fils et ses femmes. Il ne lui resta plus de fils, si ce n'est Joachaz, le plus jeune de ses fils. Après tout cela, Yahweh le frappa dans ses entrailles d'une maladie pour laquelle il n'y avait pas de guérison, en sorte que, après de nombreux jours, lorsque vint la fin, pendant deux jours ses entrailles sortaient par suite de la maladie, et il mourut dans de grandes douleurs. Son peuple n'alluma pas de brasier en son honneur, comme il en avait allumé pour ses pères. Il était âgé de trente-deux ans quand il devint roi, et il régna huit ans à Jérusalem. Il s'en alla sans qu'on le regrettât. On l'enterra dans la ville de David, mais pas dans le tombeau de ses pères. Les habitants de Jérusalem firent régner à sa place son plus jeune fils, Ochozias, car la horde qui était venue avec les Arabes dans le camp avait tué tous les aînés. C'est ainsi que régna Ochozias, fils de Jéhoram, roi de Juda. Ochozias était âgé de vingt-deux ans lorsqu'il devint roi, et il régna un an à Jérusalem. Le nom de sa mère était Athalie, petite-fille d'Omri. Lui aussi marcha dans les voies de la maison d'Achab, parce que sa mère lui donnait de mauvais conseils. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, à l'exemple de la maison d'Achab, car ces gens furent ses conseillers après la mort de son père, pour sa perte. C'est ainsi que, entraîné par leurs conseils, il suivit Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, lors de la guerre contre Hazaël, roi d'Aram, à Ramoth en Galaad. Mais les Araméens blessèrent Joram. Celui-ci retourna à Jezrahel pour se faire soigner des blessures qu'on lui avait faites à Rama pendant le combat contre Hazaël. Et Ochozias, fils de Jéhoram, roi de Juda, descendit rendre visite à Joram, fils d'Achab, à Jezrahel, parce que celui-ci était malade. Mais par un stratagème Dieu amena Ochozias à se rendre auprès de Joram. Lorsqu'il fut arrivé, il alla avec Joram chez Jéhu, fils de Namsi, que Yahweh avait oint pour exterminer la maison d'Achab. Alors que Jéhu faisait justice de la maison d'Achab, il trouva les princes de Juda et les fils des frères d'Ochozias, qui étaient au service d'Ochozias, et il les tua. Il chercha aussi Ochozias. On le prit, alors qu'il se tenait caché à Samarie et on l'amena à Jéhu. Celui-ci le fit mourir et on l'ensevelit, car on disait que c'était un fils de Josaphat qui avait cherché Yahweh de tout son cœur. La maison d'Ochozias ne possédait plus personne qui eût la force nécessaire pour régner. Lorsque Athalie, mère d'Ochozias, vit que son fils était mort, elle se mit à faire périr toute la descendance royale de la maison de Juda. Mais Josabeth, fille du roi, prit Joas, fils d'Ochozias, et parvint à l'enlever du milieu des fils du roi qui allaient être mis à mort, et elle le mit avec sa nourrice dans la chambre des lits. Ainsi Josabeth, fille du roi Jéhoram, femme du grand-prêtre Joïada et sœur d'Ochozias, le déroba aux regards d'Athalie, en sorte qu'elle ne put le mettre à mort. Il demeura chez eux pendant six ans, caché dans la maison de Dieu. Athalie exerçait le pouvoir royal dans le pays. La septième année, Joïada prit courage et appela les chefs de centaines, Azarias, fils de Jéroham, Ismaël, fils de Johanan, Azarias, fils d'Obed, Maasias, fils d'Adaïas, et Elisaphat, fils de Zéchri, qui firent un pacte avec lui. Ils parcoururent Juda, rassemblèrent les lévites de toutes les villes de Juda et les chefs des maisons paternelles d'Israël, et ils vinrent à Jérusalem. Toute l'assemblée conclut une alliance avec le roi dans la maison de Dieu. Joïada leur dit : “Voici le fils du roi. Il doit régner, ainsi que Yahweh l'a promis aux descendants de David. Vous agirez de cette façon : le tiers d'entre vous, prêtres et lévites, entrant en service le jour du sabbat, gardera les seuils ; un autre tiers se tiendra au palais du roi et un tiers à la porte Jésod. Tout le peuple sera dans les parvis de la maison de Yahweh. Que personne n'entre dans la maison de Yahweh, excepté les prêtres et les lévites de service ; ils entreront parce qu'ils sont sanctifiés ; tout le peuple doit observer les prescriptions de Yahweh. Les lévites entoureront le roi de toutes parts, chacun ayant ses armes à la main, et quiconque entrera dans le temple sera mis à mort. Vous serez auprès du roi dans tous ses déplacements.” Les lévites et tout Juda agirent suivant ce qu'avait ordonné le prêtre Joïada et chacun prit ses hommes, ceux qui entraient en service le jour du sabbat et ceux qui sortaient de service, car le prêtre Joïada n'avait pas libéré les divisions sortantes. Le prêtre Joïada remit ensuite aux chefs de centaines les lances, les boucliers, grands et petits, provenant du roi David, qui se trouvaient dans la maison de Dieu. Il disposa tout le peuple, chacun ayant son trait à la main, depuis le côté droit jusqu'au côté gauche de la maison, prés de l'autel et près de la maison, tout autour du roi. Ils firent sortir le fils du roi et lui imposèrent le diadème et le bracelet, et ils l'établirent roi. Joïada et ses fils l'oignirent et crièrent : “Vive le roi !” Athalie, entendant le bruit du peuple qui se précipitait et acclamait le roi, vint vers le peuple à la maison de Yahweh. Elle regarda, et voici le roi se tenait sur son estrade à l'entrée ; les chefs et les trompettes étaient auprès du roi : tout le peuple du pays était dans la joie et l'on sonnait des trompettes. Les chanteurs avec des instruments de musique étaient là et faisaient entendre un chant de louange. Alors Athalie déchira ses vêtements et cria : “Conjuration ! Conjuration !” Le prêtre Joïada donna cet ordre aux chefs de centaines placés à la tête de l'armée : “Conduisez-la dehors, entre les rangs, et que quiconque la suivra soit tué par l'épée.” Car le prêtre avait dit :“Vous ne la tuerez pas dans la maison de Yahweh.” On mit la main sur elle et elle fut conduite à l'entrée de la porte des chevaux de la maison du roi et là on la fit mourir. Joïada conclut entre Yahweh, tout le peuple et le roi une alliance, pour qu'ils soient le peuple de Yahweh. Tout le peuple entra dans la maison de Baal et la détruisit : ils brisèrent ses autels et ses images, et ils tuèrent Mathan, prêtre de Baal, devant les autels. Alors Joïada rétablit les fonctions de la maison de Yahweh qui devaient être remplies par les prêtres et les lévites que David avait répartis pour la maison de Yahweh, afin d'y offrir les holocaustes de Yahweh, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, au milieu de l'allégresse et des chants, suivant l'organisation de David. Il plaça les portiers aux portes de la maison de Yahweh pour que personne d'impur ne pût y entrer. Il prit les chefs de centaines, les grands, ceux qui avaient autorité parmi le peuple et tout le peuple du pays, et il fit descendre le roi de la maison de Yahweh. Ils entrèrent par la grande porte dans la maison du roi et firent asseoir le roi sur le trône royal. Tout le peuple du pays se réjouissait, et la ville était tranquille. On avait fait mourir Athalie par l'épée. Joas était âgé de sept ans lorsqu'il devint roi ; il régna quarante ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Sébia, de Bersabée. Joas fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh, tant que vécut le prêtre Joïada. Joïada choisit deux femmes pour Joas, qui engendra des fils et des filles. Après cela, Joas conçut le dessein de réparer la maison de Yahweh. Il assembla les prêtres et les lévites et leur dit : “Allez dans les villes de Juda et recueillez parmi tout Israël de l'argent, chaque année, autant que cela sera nécessaire pour réparer la maison de votre Dieu. Conduisez cette affaire avec empressement.” Mais les lévites ne se hâtèrent pas. Le roi fit venir Joïada, le chef, et lui dit : “Pourquoi n'as-tu pas veillé à ce que les lévites apportassent de Juda et de Jérusalem la taxe établie par Moïse, serviteur de Yahweh, et imposée à l'assemblée d'Israël, pour la tente du témoignage ?” Car Athalie, l'impie, et son fils avaient laissé tomber en ruines la maison de Dieu ; ils avaient même utilisé au service de Baal toutes les choses consacrées à la maison de Yahweh. Le roi ordonna qu'on fit un coffre et qu'on le plaçât à la porte de la maison de Yahweh, à l'extérieur. Puis on fit savoir en Juda et à Jérusalem que l'on devait apporter à Yahweh la taxe imposée à Israël dans le désert par Moïse, serviteur de Yahweh. Tous les chefs et tout le peuple se réjouirent ; ils apportèrent et jetèrent dans le coffre jusqu'à ce qu'il fût plein. Quand on soumettait le coffre à l'inspection que le roi exerçait par les lévites et qu'on constatait qu'il y avait beaucoup d'argent, alors le scribe du roi et l'intendant du grand-prêtre venaient et vidaient le coffre ; puis ils le prenaient et le remettaient à sa place. Ils agirent ainsi chaque jour et recueillirent de l'argent en quantité. Le roi et Joïada le donnaient à ceux qui étaient chargés de faire le travail dans la maison de Yahweh et qui embauchaient des tailleurs de pierres et des charpentiers pour réparer la maison de Yahweh, ainsi que des ouvriers travaillant le fer et l'airain pour la réparation de la maison de Yahweh. Ceux qui étaient chargés de l'ouvrage travaillèrent, et l'œuvre de réparation progressa grâce à eux ; ils remirent en état suivant leurs plans la maison de Dieu et ils la réparèrent. Quand ils eurent terminé, ils apportèrent le reste de l'argent au roi et à Joïada ; on en fit des ustensiles pour la maison de Yahweh, des ustensiles pour le service et pour l'holocauste, des coupes et des ustensiles d'or et d'argent. On offrit de façon constante des holocaustes dans la maison de Yahweh, durant toute la vie de Joïada. Joïada devint vieux et rassasié de jours et mourut. Il avait à sa mort cent trente ans. On l'enterra dans la ville de David avec les rois, car il avait fait du bien en Israël et à l'égard de Dieu et de sa maison. Après la mort de Joïada, les princes de Juda vinrent se prosterner devant le roi, et le roi les écouta. Ils abandonnèrent la maison de Yahweh, le Dieu de leurs pères, et servirent les aschéras et les idoles. La colère de Yahweh fut sur Juda et sur Jérusalem à cause de cette faute. Pour les ramener à lui, Yahweh leur envoya des prophètes qui portèrent témoignage contre eux ; mais ils ne les écoutèrent pas. Alors Zacharie, fils du prêtre Joïada, fut revêtu de l'esprit de Dieu ; il se présenta devant le peuple et lui dit : “Ainsi parle Dieu : Pourquoi transgressez-vous les préceptes de Yahweh, en sorte qu'il n'y ait plus de bonheur pour vous ? Parce que vous avez abandonné Yahweh, il vous a abandonnés.” Ils conspirèrent contre lui et le lapidèrent sur l'ordre du roi dans le parvis de la maison de Yahweh. Ainsi le roi Joas, ne se souvenant plus de l'affection qu'avait eue pour lui Joïada, père de Zacharie, fit mourir son fils. Celui-ci dit en mourant : “Que Dieu voie et fasse justice !” Au bout d'un an, une armée d'Aram marcha contre Joas. Elle entra en Juda et à Jérusalem, extermina parmi le peuple tous les princes du peuple et envoya tout leur butin au roi de Damas. L'armée d'Aram était venue avec un petit nombre d'hommes, mais Yahweh livra entre ses mains une armée très nombreuse, parce qu'ils avaient abandonné Yahweh, le Dieu de leurs pères. Elle fit ainsi justice contre Joas. Lorsqu'elle s'éloigna de lui, le laissant dans de grandes souffrances, ses serviteurs complotèrent contre lui à cause du sang du fils du prêtre Joïada, ils le tuèrent sur son lit et il mourut. On l'enterra dans la ville de David ; mais il ne fut pas enterré dans le tombeau des rois. Voici ceux qui complotèrent contre lui : Zabad, fils de Semmaath l'Ammonite, et Jozabad, fils de Samarith la Moabite. ... et ses fils, l'importance de la taxe qu'il perçut, la réparation de la maison de Dieu, toutes ces choses sont écrites dans les Annales du Livre des Rois. Amasias, son fils, régna à sa place. Amasias, âgé de vingt-cinq ans, devint roi et régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Joadan, de Jérusalem. Il fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh, mais non de tout son cœur. Aussitôt que le pouvoir royal fut affermi dans sa main, il mit à mort ses serviteurs qui avaient tué le roi son père. Mais il ne fit pas mourir leurs fils ; il agit conformément à ce qui est écrit dans la Loi, dans le Livre de Moïse, où Yahweh donne cet ordre : Les pères ne doivent pas mourir pour les enfants et les enfants ne doivent pas mourir pour les pères, mais chacun doit mourir pour ses péchés. Amasias réunit les hommes de Juda et les organisa d'après les maisons paternelles, les chefs de milliers et les chefs de centaines, pour tout Juda et Benjamin ; il les recensa depuis l'âge de vingt ans et au-dessus. Il trouva parmi eux trois cent mille hommes d'élite, capables de combattre et de porter la lance et le bouclier. Il prit ensuite à sa solde dans Israël cent mille vaillants soldats pour cent talents d'argent. Mais un homme de Dieu vint à lui, disant : “O roi, qu'une armée d'Israël ne marche pas avec toi, car Yahweh n'est pas avec Israël, avec tous ces Ephraïmites. Mais va, toi, agis, sois fort dans le combat ! Dieu ne te laissera pas succomber devant l'ennemi, car en Dieu est le pouvoir de secourir et de faire succomber.” Amasias dit à l'homme de Dieu : “Et que faire au sujet des cent talents que j'ai donnés à l'armée d'Israël ?” L'homme de Dieu répondit : “Il appartient à Yahweh de te donner beaucoup plus que cela.” Alors Amasias licencia l'armée qui lui était venue d'Ephraïm, pour qu'elle retournât dans son pays ; mais ils furent fortement irrités contre Juda et s'en retournèrent dans leur pays en grande colère. Amasias prit courage et fit sortir son peuple. Il alla dans la vallée du Sel ; il battit dix mille fils de Séïr ; et dix mille furent pris vivants par les fils de Juda, qui les conduisirent au sommet de Séla ; ils les précipitèrent du sommet de Séla et ils furent tous écrasés. Mais les gens de l'armée qu'Amasias avait renvoyés, sans qu'ils allassent à la guerre avec lui, firent une razzia dans les villes de Juda, depuis Semaraïm jusqu'à Béthoron ; ils y tuèrent trois mille personnes et y firent un butin considérable. Cependant, lorsque Amasias revint après avoir battu les Edomites, il introduisit les dieux des fils de Séïr et s'en fit des dieux ; il se prosterna devant eux et leur brûla de l'encens. Alors la colère de Yahweh s'enflamma contre Amasias et il lui envoya un prophète qui lui dit : “Pourquoi as-tu recherché les dieux du peuple qui n'ont pas pu sauver leur peuple de ta main ?” Mais pendant qu'il lui parlait, Amasias lui dit : “Est-ce que nous t'avons fait conseiller du roi ? Cesse ! Pourquoi nous faudrait-il te frapper ?” Le prophète se retira en disant : “Je sais que Dieu a conseillé de te perdre, parce que tu as fait cela et que tu n'as pas écouté mon conseil.” Amasias, roi de Juda, prenant conseil de lui-même, envoya dire à Joas, fils de Joachaz, fils de Jéhu, roi d'Israël : “Viens, regardons-nous en face !” Alors Joas, roi d'Israël, fit dire à Amasias, roi de Juda : “L'épine du Liban envoya dire au cèdre du Liban : Donne ta fille pour femme à mon fils ! Et les bêtes sauvages du Liban passèrent et écrasèrent l'épine. Tu te dis que tu as battu complètement Edom et ton orgueil te pousse à acquérir la gloire. Maintenant, reste chez toi. Pourquoi t'engager dans une entreprise malheureuse et succomber, toi et Juda avec toi ? ” Amasias n’écouta pas. C'était en effet voulu par Dieu, pour les livrer à merci, car ils avaient recherché les dieux d'Edom. Joas, roi d'Israël, monta et ils se regardèrent en face, lui et Amasias, roi de Juda, à Bethsamès qui est à Juda. Juda fut battu par Israël et chacun s'enfuit dans sa tente. Joas, roi d'Israël, captura à Bethsamès Amasias, roi de Juda, fils de Joas, fils d'Ochozias, et il l'emmena à Jérusalem. Il fit une brèche de quatre cents coudées dans le mur de Jérusalem, depuis la porte d'Ephraïm jusqu'à la porte de l'angle. Il prit en outre tout l'or et l'argent, tous les ustensiles qui se trouvaient dans la maison de Dieu, chez Obédédom, et les trésors de la maison du roi, ainsi que des otages, et il retourna à Samarie. Amasias, fils de Joas, roi de Juda, vécut quinze années après la mort de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël. Le reste des actions d'Amasias, des premières aux dernières, cela n'est-il pas écrit dans le Livre des rois de Juda et d'Israël ? A partir du moment où Amasias s'écarta de Yahweh, il se trama contre lui une conjuration et il s'enfuit à Lachis ; mais on le poursuivit à Lachis et on le mit à mort. On le plaça sur des chevaux et on l'enterra dans la ville de David. Tout le peuple de Juda prit Ozias, âgé de seize ans, et l'établit roi à la place de son père Amasias. Il rebâtit Elath et la replaça sous l'autorité de Juda, après que le roi se fût couché avec ses pères. Ozias était âgé de seize ans lorsqu'il devint roi, et il régna cinquante-deux ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Jéchélia, de Jérusalem. Il fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh, tout comme avait fait son père Amasias. Il s'appliqua à rechercher Dieu tant que vécut Zacharie qui lui avait enseigné la crainte de Dieu ; et tant qu'il rechercha Yahweh, Dieu le fit prospérer. Il alla faire la guerre contre les Philistins et détruisit les murs de Geth, les murs de Jabnia et les murs d'Azoth, et construisit des villes près d'Azoth et chez les Philistins. Dieu l'aida contre les Philistins et contre les Arabes qui habitaient à Gur-Baal, et contre les Maonites. Les Ammonites payèrent tribut à Ozias, et sa renommée se répandit jusque vers l'Egypte, car il était devenu très puissant. Ozias bâtit des tours à Jérusalem à la porte de l'Angle, à la porte de la Vallée et à l'angle, et il les fortifia. Il construisit aussi des tours dans la steppe et creusa un grand nombre de citernes, car il avait beaucoup de troupeaux dans la Séphélah ainsi que sur les plateaux, des agriculteurs et des vignerons dans les montagnes et dans la campagne, car il aimait la terre. Ozias possédait une armée aguerrie, prête à entrer en campagne, groupée suivant le dénombrement opéré par Jéhiel, le scribe, et par Maasias, l'administrateur, sous le commandement de Hananias, choisi parmi les chefs du roi. Le nombre total des chefs de maisons paternelles pour les soldats aguerris était de deux mille six cents. Ils avaient sous leurs ordres une armée de trois cent sept mille cinq cents hommes capables de faire la guerre avec une grande puissance, pour aider le roi contre l'ennemi. Ozias pourvut toute cette armée de boucliers, de lances, de casques, de cuirasses, d'arcs et de pierres de frondes. Il fit construire à Jérusalem des machines inventées par un homme ingénieux et destinées à être placées sur les tours et aux angles pour lancer des traits et des grosses pierres. Sa renommée se répandit ainsi au loin, car il fut merveilleusement aidé, au point qu'il devint puissant. Mais lorsqu'il fut devenu puissant, son cœur conçut un tel orgueil qu'il en vint à mal faire. Il pécha contre Yahweh, son Dieu, en entrant dans le temple de Yahweh pour brûler des parfums sur l'autel des parfums. Le prêtre Azarias entra après lui ; il y avait avec lui quatre-vingts prêtres de Yahweh, hommes courageux. Ils s'opposèrent au roi Ozias et lui dirent : “Ce n'est pas à toi, Ozias, qu'il appartient de brûler des parfums à Yahweh, mais aux prêtres, fils d'Aaron, qui ont été sanctifiés pour brûler des parfums. Sors du sanctuaire, car tu as commis une faute et cela ne sera pas à ton honneur devant Yahweh Dieu.” Ozias se mit en colère, alors qu'il tenait à la main un encensoir pour brûler les parfums. Au moment où il se mit en colère contre les prêtres, la lèpre apparut sur son front en présence des prêtres, dans la maison de Yahweh, à côté de l'autel des parfums. Le grand-prêtre Azarias et tous les prêtres se tournèrent vers lui et voici, il était marqué de la lèpre au front. Ils le firent alors sortir rapidement et, de son côté, il se hâta de partir, parce que Yahweh l'avait frappé. Le roi Ozias resta atteint de la lèpre jusqu'à sa mort, et il demeura, en tant que lépreux, dans un lieu isolé, car il fut exclu de la maison de Yahweh. Son fils Joatham, qui devint maître du palais du roi, gouverna le peuple du pays. Le reste des actes d'Ozias, des premiers aux derniers, a été écrit par Isaïe, fils d'Amos, le prophète. Ozias se coucha avec ses pères et on l'enterra auprès de ses pères, dans le champ de la sépulture destinée aux rois, car on disait : Il est lépreux. Son fils Joatham régna à sa place. Joatham avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi, et il régna seize ans à Jérusalem. Il fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh, tout comme avait fait son père Ozias. Seulement il n'entra pas dans le temple de Yahweh, mais le peuple se corrompait encore. Ce fut lui qui construisit la grande porte de la maison de Yahweh et il fit aussi beaucoup de constructions dans le mur de l'Ophel. Il bâtit des villes dans la montagne de Juda, et des bourgs et des tours dans les forêts. Il fit la guerre au roi des Ammonites et il l'emporta sur eux. Les Ammonites lui donnèrent cette année-là cent talents d'argent, dix mille cors de froment et dix mille cors d'orge ; les Ammonites lui donnèrent autant la seconde et la troisième année. Joatham s'affermit dans sa puissance parce qu'il marcha fermement devant Yahweh, son Dieu. Le reste des actions de Joatham, toutes ses guerres et ses entreprises, cela est écrit dans le Livre des rois d'Israël et de Juda. Il avait vingt-cinq ans quand il devint roi, et il régna seize ans à Jérusalem. Joatham se coucha avec ses pères et on l'enterra dans la ville de David. Achaz, son fils, régna à sa place. Achaz avait vingt ans lorsqu'il devint roi, et il régna seize ans à Jérusalem ; mais il ne fit pas ce qui est droit aux yeux de Yahweh, comme avait fait David, son père. Il marcha dans les voies des rois d'Israël et fit même aux Baals des images de métal fondu. Il offrit des parfums dans le ravin des fils de Hinnom et il brûla son fils par le feu, suivant les abominations des nations que Yahweh avait chassées devant les fils d'Israël. Il sacrifia et brûla des parfums sur les hauts lieux, les collines et sous tout arbre vert. Yahweh, son Dieu, le livra entre les mains du roi des Araméens : ceux-ci le battirent et lui firent un grand nombre de prisonniers, qu'ils emmenèrent à Damas. Il le livra entre les mains du roi d'Israël qui lui infligea une grande défaite. Phacée, fils de Romélias, tua en Juda, dans un seul jour, cent vingt mille hommes, tous vaillants guerriers, parce qu'ils avaient abandonné Yahweh, le Dieu de leurs pères. Zéchri, héros d'Ephraïm, tua Maasias, fils du roi, Ezrica, maître du palais, et Elcana, le second après le roi. Les fils d'Israël firent parmi leurs frères deux cent mille prisonniers, femmes, fils et filles ; ils leur prirent aussi un butin considérable ; ils emmenèrent le butin à Samarie. Il y avait là un prophète de Yahweh, nommé Oded. Il sortit au-devant de l'armée et il leur dit : “C'est parce que la colère de Yahweh, le Dieu de vos pères, est tombée sur Juda, qu'il les a livrés entre vos mains, et vous les avez massacrés avec une fureur telle qu'elle est montée jusqu'au ciel. Et maintenant, vous pensez vous assujettir les habitants de Jérusalem comme serviteurs et comme servantes. N'y a-t-il pas, en ce qui vous concerne vous-mêmes, que des fautes contre Yahweh, votre Dieu ? Et maintenant, écoutez-moi et renvoyez les captifs que vous avez capturés parmi vos frères, car la colère ardente de Yahweh est sur vous.” Quelques hommes, qui appartenaient aux chefs des fils d'Ephraïm, Azarias, fils de Johanan, Barachias, fils de Mosollamoth, Ezéchias, fils de Sellum, et Amasa, fils d'Adali, s'élevèrent contre ceux qui revenaient de la guerre, et ils leur dirent : “Ne faites pas entrer ici les prisonniers, car à la culpabilité contre Yahweh qui est déjà sur nous vous voulez ajouter nos péchés et nos fautes : car grande est notre faute et une colère ardente menace Israël.” Alors les soldats abandonnèrent les captifs et le butin devant les chefs et toute l'assemblée. Les hommes dont les noms viennent d'être indiqués se levèrent et se chargèrent des captifs ; ils vêtirent à l'aide du butin ceux d'entre eux qui étaient nus ; ils les vêtirent et les chaussèrent, leur donnèrent à manger et à boire, les oignirent et ils conduisirent sur des ânes ceux d'entre eux qui étaient épuisés ; ils les menèrent à Jéricho, la ville des palmiers, auprès de leurs frères, et ils retournèrent à Samarie. En ce temps-là, le roi Achaz envoya des messagers au roi d'Assyrie, pour qu'il lui prêtât assistance. Les Edomites étaient de nouveau venus et avaient battu Juda et fait des prisonniers. Les Philistins faisaient des razzias dans les villes de la Séphélah et du Négeb de Juda ; ils avaient conquis Bethsamès, Ajalon, Gadéroth, Socho avec les villes de son ressort, Thamna avec les villes de son ressort, et Gamzo avec les villes de son ressort, et ils s'y étaient installés. Car Yahweh humiliait Juda à cause d'Achaz, roi de Juda, parce qu'il favorisait le dérèglement en Juda et ne cessait d'être infidèle à Yahweh. Alors marcha contre lui Téglath-Phalasar, roi d'Assyrie, qui le traita en ennemi et ne le soutint pas ; Achaz avait en effet dépouillé la maison de Yahweh et la maison du roi et des princes, pour faire des présents au roi d'Assyrie ; mais cela ne servit pas à le sauver. A l'époque où il était opprimé, il continua à être infidèle à Yahweh, lui, le roi Achaz. Il sacrifia aux dieux de Damas, qui l'avaient battu, se disant : “Puisque les dieux des rois d'Aram les secourent, je leur sacrifierai et ils me porteront assistance.” Mais ils furent pour lui et pour tout Israël une cause de ruine. Achaz rassembla les ustensiles de ta maison de Dieu ; il brisa les ustensiles de la maison de Dieu et il ferma les portes de la maison de Yahweh ; il se fit des autels à tous les coins de Jérusalem. Il établit en outre dans chacune des villes de Juda des hauts lieux pour brûler des parfums aux dieux étrangers ; il irrita ainsi Yahweh, le Dieu de ses pères. Le reste de ses actes, tous ses faits et gestes, des premiers aux derniers, cela est écrit dans le Livre des rois de Juda et d'Israël. Achaz se coucha avec ses pères et on l'enterra dans la ville de David à Jérusalem, car on ne le porta pas dans le tombeau des rois d'Israël. Ezéchias, son fils, régna à sa place. Ezéchias devint roi à l'âge de vingt-six ans et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Abia, fille de Zacharias. Il fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh, tout comme avait fait David, son père. La première année de son règne, au premier mois, il ouvrit les portes de la maison de Yahweh et les répara. Il convoqua les prêtres et les lévites, les réunit sur la place orientale, et il leur dit : “Ecoutez-moi, lévites. Sanctifiez-vous maintenant, sanctifiez la maison de Yahweh, le Dieu de vos pères, et jetez ce qui est impur hors du sanctuaire, car nos pères ont péché, fait le mal aux yeux de Yahweh, notre Dieu, et ils l'ont abandonné ; ils ont détourné leurs regards de la demeure de Yahweh et lui ont tourné le dos. Bien plus, ils ont fermé les portes du parvis et éteint les lampes, ils n'ont plus brûlé de parfums ni offert d'holocaustes au Dieu d'Israël dans le sanctuaire. Aussi la colère de Yahweh a-t-elle été sur Juda et sur Jérusalem, et il les a livrés à l'épouvante, à la dévastation et à la raillerie, comme vous le voyez vous-mêmes de vos yeux. Voici que nos pères sont tombés par l'épée, que nos fils, nos filles, nos femmes sont en captivité à cause de cela. A présent, j'ai l'intention de conclure une alliance avec Yahweh, le Dieu d'Israël, pour que sa colère ardente se détourne de nous. Maintenant, mes enfants, ne soyez pas négligents, car Yahweh vous a choisis pour que vous vous teniez à son service devant lui, pour être ses serviteurs et pour lui offrir des parfums.” Alors les lévites se levèrent : Mahath, fils d'Amasaï, Joël, fils d'Azarias, des descendants de Caath ; et, des descendants des Mérarites, Cis, fils d'Abdi, Azarias, fils de Jalaléel ; des Gersonites, Joah, fils de Zemma, Eden, fils de Joah ; des descendants d'Elisaphan, Samri et Jahiel ; des descendants d'Asaph, Zacharias et Mathanias ; des descendants d'Héman, Jahiel et Séméï ; des descendants d'Idithun, Séméïas et Oriel. Ils réunirent leurs frères, se sanctifièrent et vinrent, selon l'ordre du roi et d'après les paroles de Yahweh, pour purifier la maison de Yahweh. Les prêtres entrèrent dans l'intérieur de la maison de Yahweh pour la purifier ; ils transportèrent toutes les impuretés qu'ils trouvèrent dans le temple de Yahweh dans la cour de la maison de Yahweh, où les lévites les reçurent pour les emporter dehors au torrent de Cédron. Ils commencèrent ces purifications le premier jour du premier mois ; le huitième jour du mois, ils entrèrent dans le parvis de Yahweh et purifièrent la maison de Yahweh pendant huit jours et, le seizième jour du premier mois, ils avaient achevé. Ils se rendirent ensuite chez le roi Ezéchias et dirent : “Nous avons purifié toute la maison de Yahweh, l'autel de l'holocauste et tous ses ustensiles, la table d'exposition et tous ses ustensiles. Tous les ustensiles que le roi Achaz avait profanés pendant son règne, lors de son infidélité, nous les avons remis en état, après les avoir purifiés ; ils sont maintenant devant l’autel de Yahweh.” Alors le roi Ezéchias se leva de bon matin, assembla les chefs de la ville et monta à la maison de Yahweh. On offrit sept taureaux, sept béliers, sept agneaux et sept boucs, en sacrifice d'expiation pour le royaume, pour le sanctuaire et pour Juda. Il ordonna aux prêtres, fils d'Aaron, de les sacrifier sur l'autel de Yahweh. Ils immolèrent les bœufs, et les prêtres recueillirent le sang qu'ils répandirent contre l'autel ; ils immolèrent les béliers et répandirent le sang contre l'autel ; ils immolèrent les agneaux et répandirent le sang contre l'autel. Ils immolèrent ensuite les boucs du sacrifice pour le péché devant le roi et l'assemblée, qui posèrent leurs mains sur eux. Les prêtres les immolèrent et ils versèrent leur sang autour de l'autel en sacrifice pour le péché. afin d'expier pour tout Israël. car c'était pour tout Israël que le roi avait ordonné l'holocauste et le sacrifice pour le péché. Il installa les lévites dans la maison de Yahweh, avec des cymbales, des harpes et des cithares, suivant l'ordre de David, de Gad, le voyant du roi, et de Nathan, le prophète, car c'était de Yahweh que provenait l'ordre transmis par ses prophètes. Les lévites prirent place avec les instruments de David et les prêtres avec les trompettes. Ezéchias ordonna d'offrir l'holocauste sur l'autel ; au moment où commença l'holocauste, commença aussi le chant en l'honneur de Yahweh, au son des trompettes, avec accompagnement des instruments de David, roi d'Israël. Toute l'assemblée adora ; on chanta le cantique et on sonna des trompettes, jusqu'à ce que l'holocauste fût achevé. Lorsque l'holocauste fut achevé, le roi et tous ceux qui se trouvaient avec lui fléchirent le genou et adorèrent. Le roi Ezéchias et les chefs ordonnèrent ensuite aux lévites de célébrer Yahweh avec les paroles de David et d'Asaph, le voyant ; ils le célébrèrent pleins de joie et ils se prosternèrent et adorèrent. Alors Ezéchias reprit la parole et dit : “Désormais vous êtes consacrés à Yahweh. Approchez-vous et amenez victimes et sacrifices de reconnaissance. à la maison de Yahweh.” L'assemblée offrit alors des victimes et des sacrifices de reconnaissance et ceux qui en avaient le désir, des holocaustes. Le nombre des holocaustes offerts par l'assemblée fut de soixante-dix bœufs, cent béliers et deux cents agneaux ; tout cela fut offert en holocauste à Yahweh ; celui des offrandes saintes fut de six cents bœufs et de trois mille brebis. Mais les prêtres étaient peu nombreux, en sorte qu'ils ne pouvaient dépouiller tous les holocaustes ; leurs frères les lévites les aidèrent, jusqu'à ce que le travail fût terminé et que les prêtres fussent purifiés, car les lévites avaient été mieux disposés que les prêtres pour se sanctifier. Il y eut aussi beaucoup d'holocaustes avec la graisse des sacrifices pacifiques et avec les libations en rapport avec l'holocauste, Ainsi fut organisé le service de la maison de Yahweh. Ezéchias et tout le peuple se réjouirent de ce que Yahweh avait relevé le peuple, car cela s'était fait sans retard. Ezéchias envoya des messagers dans tout Israël et Juda ; il écrivit aussi des lettres à Ephraïm et à Manassé, pour qu'ils vinssent à la maison de Yahweh, à Jérusalem, célébrer une Pâque en l'honneur de Yahweh, le Dieu d'Israël. Ezéchias, ses chefs et toute l'assemblée avaient délibéré à Jérusalem, afin que la Pâque fût célébrée le deuxième mois. Ils n'avaient pas pu en effet la faire jusqu'alors, car les prêtres ne s'étaient pas suffisamment purifiés et le peuple n'était pas rassemblé à Jérusalem. Le projet avait trouvé l'approbation du roi et de toute l'assemblée. Aussi avaient-ils décidé d'envoyer une proclamation à tout Israël, depuis Bersabée jusqu'à Dan, pour que l'on vint à Jérusalem célébrer une Pâque en l'honneur de Yahweh, le Dieu d'Israël, car on ne l'avait pas célébrée souvent comme il est écrit. Les coureurs allèrent avec les lettres du roi et de ses chefs dans tout Israël et Juda, disant, conformément à l'ordre du roi : “Enfants d'Israël, revenez à Yahweh, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et d’Israël, afin qu'il revienne à ceux qui restent parmi vous, échappés de la main des rois d'Assyrie. Ne soyez pas comme vos pères et comme vos frères qui ont été infidèles à Yahweh, le Dieu de vos pères, et qu'il a livrés à la ruine, comme vous-mêmes le constatez. Ainsi donc ne raidissez pas votre cou, comme vos pères, tendez la main à Yahweh, venez à son sanctuaire, qu'il a sanctifié pour toujours, et servez Yahweh, votre Dieu, pour que s'écarte de vous la violence de sa colère. Car, par votre conversion à Yahweh, vos frères et vos fils trouveront miséricorde devant leurs oppresseurs et ils reviendront dans ce pays ; car bienveillant et miséricordieux est Yahweh, votre Dieu, et il ne détournera pas sa face de vous, si vous revenez à lui.” Les coureurs passèrent de ville en ville dans le pays d'Ephraïm et de Manassé, jusqu'à Zabulon ; mais on se riait et on se moquait d'eux. Quelques hommes seulement d'Aser, de Manassé et de Zabulon s'humilièrent et vinrent à Jérusalem. Dans Juda, la main de Dieu agit, leur donnant un même cœur et leur faisant exécuter l'ordre du roi et des chefs, conformément à la parole de Yahweh. Un peuple nombreux s'assembla à Jérusalem pour faire la fête des Azymes, au deuxième mois ; ce fut une assemblée très nombreuse. Ils se mirent à l'œuvre et firent disparaître les autels qu'on avait érigés à Jérusalem ; ils enlevèrent aussi les cassolettes à parfums et ils les jetèrent dans le torrent du Cédron. Ils immolèrent la Pâque le quatorzième jour du deuxième mois. Les prêtres et les lévites, se sentant confus, s'étaient purifiés et ils offrirent des holocaustes dans la maison de Yahweh. Ils se tenaient à leur place, telle qu'elle leur était fixée d'après la loi de Moïse, homme de Dieu. Les prêtres répandaient le sang qu'ils recevaient des lévites. Comme il y avait dans l'assemblée beaucoup de gens qui ne s'étaient pas encore purifiés, les lévites se chargèrent de l'immolation des victimes de la Pâque, pour tous ceux qui n'avaient pas la pureté requise, afin de les consacrer à Yahweh. Une foule de gens, beaucoup de ceux d'Ephraïm et de Manassé, d'Issachar et de Zabulon, ne s'étaient pas purifiés mais ils mangèrent la Pâque à l'encontre de ce qui est prescrit, car Ezéchias pria ainsi pour eux : “Yahweh, le bon, pardonne à tous ceux qui ont appliqué leur cœur à chercher Dieu, Yahweh, le Dieu de leurs pères, bien qu'ils ne soient pas dans l'état de pureté qu'exige le sanctuaire.” Yahweh écouta Ezéchias et préserva le peuple. Les enfants d'Israël, qui se trouvaient à Jérusalem, célébrèrent en grande joie la fête des Azymes pendant sept jours, et les lévites et les prêtres louèrent chaque jour Yahweh de toute leur force. Ezéchias adressa des paroles affectueuses à tous les lévites qui avaient si bien accompli leurs fonctions en l'honneur de Yahweh, et ils célébrèrent la fête pendant sept jours, immolant les victimes des sacrifices pacifiques et rendant grâces à Yahweh, le Dieu de leurs pères. Puis l'assemblée décida de fêter sept autres jours ; ils célébrèrent ainsi pendant sept jours une fête d'allégresse. Ezéchias, roi de Juda, avait en effet offert à l'assemblée mille taureaux et sept mille brebis, et les chefs avaient offert à l'assemblée mille taureaux et dix mille brebis, et des prêtres en grand nombre s'étaient sanctifiés. Ainsi se réjouit toute l'assemblée de Juda, avec les prêtres et les lévites, et tous ceux qui étaient venus du pays d'Israël et qui habitaient en Juda. Il y eut grande liesse à Jérusalem car, depuis les jours de Salomon, fils de David, roi d'Israël, rien de pareil n'avait eu lieu à Jérusalem. Les prêtres et les lévites se levèrent et bénirent le peuple ; leur voix fut entendue et leur prière parvint jusqu'à sa sainte demeure, jusqu'au ciel. Lorsque tout cela fut terminé, tous les Israélites présents partirent pour les villes de Juda et détruisirent toutes les stèles dressées, brisèrent les aschéras et firent disparaître complètement les hauts lieux et les autels dans tout Juda et Benjamin, ainsi que dans Ephraïm et dans Manassé. Puis tous les enfants d'Israël retournèrent dans leurs villes, chacun dans son domaine. Ezéchias rétablit les classes des prêtres et des lévites, d'après leurs divisions, chacune conformément à son service, prêtres et lévites, pour les holocaustes et les sacrifices pacifiques, pour glorifier et louer, aux portes du camp de Yahweh. Il fixa la part du roi, prise sur ses biens, pour les holocaustes du matin et du soir, pour les holocaustes des sabbats, des néoménies et des fêtes, comme il est écrit dans la Loi de Yahweh. Il ordonna ensuite au peuple, aux habitants de Jérusalem, de donner la part des prêtres et des lévites, afin qu'ils pussent observer fidèlement la Loi de Yahweh. Dès que l'ordre fut connu, les enfants d'Israël apportèrent en abondance les prémices du blé, du vin nouveau, de l'huile et du miel, ainsi que de tout produit des champs ; ils apportèrent de même la dîme de tout en abondance. Les enfants d'Israël et de Juda qui habitaient dans les villes de Juda apportèrent eux aussi la dîme du gros et du petit bétail, ainsi que la dîme des choses saintes qui étaient consacrées à Yahweh, leur Dieu, et ils en firent des tas. Au troisième mois, ils commencèrent à former les tas ; au septième mois, ils les avaient terminés. Lorsque Ezéchias et les chefs vinrent voir les tas, ils bénirent Yahweh et son peuple d'Israël. Ezéchias interrogea les prêtres et les lévites au sujet des tas. Azarias, le grand-prêtre, de la maison de Sadoc, lui répondit : “Depuis qu'on a commencé d'apporter les offrandes à la maison de Yahweh, nous avons mangé et nous nous sommes rassasiés, et nous en avons laissé encore une grande quantité, car Yahweh a béni son peuple ; nous avons laissé ce tas.” Ezéchias ordonna de préparer des chambres dans la maison de Yahweh ; on les prépara, et on apporta fidèlement les offrandes, les dîmes et les choses saintes. Le lévite Chonénias y fut préposé et, en second lieu, son frère Séméï. Jahiel, Azarias, Nahath, Azaël, Jérimoth, Josabad, Eliel, Jesmachias, Mahath et Banaïas étaient employés sous l'autorité de Chonénias et de Séméï, son frère, d'après l'ordre du roi Ezéchias et d'Azarias, préfet de la maison de Dieu. Le lévite Coré, fils de Jemma, gardien de la porte orientale, était préposé aux dons volontaires faits à Dieu, pour distribuer les offrandes faites à Yahweh et les choses très saintes. Dans les villes sacerdotales, Eden, Benjamin, Jésué, Séméïas, Amarias et Séchénias l'assistaient fidèlement pour faire les distributions à leurs frères, grands et petits, selon leurs classes, à l'exception de ceux qui étaient inscrits sur les registres, hommes de trois ans et au-dessus, c'est-à-dire de tous ceux qui venaient journellement à la maison de Yahweh, pour accomplir leur service, selon leurs fonctions et selon leurs classes. Les prêtres étaient enregistrés d'après leurs maisons paternelles, et les lévites, de vingt ans et au-dessus, selon leurs fonctions et selon leurs classes. Etaient ainsi enregistrés tous leurs enfants, leurs femmes, leurs fils et leurs filles, toute la communauté ; car c'est avec conscience qu'ils se sanctifiaient pour ce qui est saint. Pour les fils d'Aaron, les prêtres qui vivaient sur les terrains de pacage de leurs villes, il y avait dans chaque ville des hommes nommément désignés pour donner leurs parts à tout homme parmi les prêtres et à tous ceux qui étaient inscrits parmi les lévites. Ezéchias agit ainsi dans tout Juda ; il fit ce qui était bien, droit et vrai devant Yahweh, son Dieu. En toute œuvre qu'il entreprit pour le service de la maison de Dieu et en ce qui concerne la loi et le précepte, recherchant son Dieu de tout son cœur, il agit avec succès. Après ces événements et cette marque de fidélité, Sennachérib, roi d'Assyrie, vint et pénétra en Juda ; il assiégea les villes fortes et ordonna d'y faire des brèches pour s'en emparer. Lorsque Ezéchias vit que Sennachérib s'approchait et qu'il avait l'intention d'attaquer Jérusalem, il tint conseil avec ses chefs et ses hommes vaillants, afin d'obturer les eaux des sources qui étaient à l'extérieur de la ville ; ils l'approuvèrent. Une foule de gens se rassemblèrent, qui obturèrent toutes les sources, ainsi que le courant d'eau qui ruisselait dans la région, disant : “Pourquoi les rois d'Assyrie trouveraient-ils en arrivant de l'eau en abondance et se réconforteraient-ils ?” Ezéchias répara toute l'enceinte qui tombait en ruine et éleva sur elle des tours, puis en dehors il bâtit le second mur ; il fortifia le Mello de la cité de David et fit fabriquer en abondance des traits et des boucliers. Il donna ensuite des chefs militaires à l'armée, les réunit auprès de lui sur la place de la porte de la ville et, parlant à leur cœur, il dit : “Soyez forts et braves ! Ne craignez pas et ne vous effrayez pas devant le roi d'Assyrie et devant toute la multitude qui est avec lui, car il y a plus avec nous qu'avec lui. Avec lui est un bras de chair, mais avec nous est Yahweh, notre Dieu, pour nous aider et pour combattre notre combat.” Le peuple eut confiance dans les paroles d'Ezéchias, roi de Juda. Après cela, Sennachérib, roi d'Assyrie, envoya ses serviteurs à Jérusalem - lui-même demeurant à Lachis avec tout son quartier général - vers Ezéchias, roi de Juda, et vers tous ceux de Juda qui se trouvaient à Jérusalem, pour leur dire : “Ainsi parle Sennachérib, roi d'Assyrie : En quoi avez-vous donc confiance, pour que vous demeuriez dans la détresse à Jérusalem ? Est-ce qu'Ezéchias ne vous abuse pas pour vous livrer à la mort par la faim ou par la soif, quand il dit : Yahweh, notre Dieu, nous délivrera de la main du roi d'Assyrie ? Est-ce que ce n'est pas lui, Ezéchias, qui a enlevé ses hauts lieux et ses autels, et qui a parlé ainsi à Juda et à Jérusalem : Vous vous prosternerez devant un seul autel et vous y brûlerez des parfums ? Est-ce que vous ne savez pas ce que j'ai fait, moi, ainsi que mes pères, à tous les peuples des autres pays ? Est-ce que les dieux des nations de ces pays ont pu sauver leur pays de ma main ? Quel est, parmi les dieux de toutes ces nations que mes pères ont vouées à l'anathème, celui qui a pu sauver son peuple de ma main, pour que votre Dieu puisse vous sauver de ma main ? Maintenant donc, qu'Ezéchias ne vous séduise pas et ne vous abuse pas ainsi ; ne le croyez pas, car aucun Dieu d'aucune nation et d'aucun royaume n'a pu sauver son peuple de ma main et de la main de mes pères, encore moins votre Dieu : il ne vous sauvera pas de ma main.” Ses serviteurs ajoutèrent encore d'autres paroles contre Yahweh Dieu et contre Ezéchias, son serviteur. Il écrivit aussi des lettres insultantes contre Yahweh, le Dieu d'Israël, s'exprimant ainsi contre lui : “De même que les dieux des nations des autres pays n'ont pu sauver leur peuple de ma main, de même le Dieu d'Ezéchias ne pourra pas sauver son peuple de ma main.” Ils s'adressèrent ensuite à haute voix, en langue judaïque, aux gens de Jérusalem qui se trouvaient sur les remparts, afin de leur inspirer de la crainte et de les effrayer, et de pouvoir ainsi prendre la ville. Ils parlèrent du Dieu de Jérusalem comme des dieux des peuples de la terre, œuvre de main d'homme. Le roi Ezéchias et le prophète Isaïe, fils d'Amos, firent une prière à cette, occasion et implorèrent le ciel. Yahweh envoya alors un ange qui anéantit tous les vaillants guerriers, les chefs et les princes dans le camp du roi d'Assyrie, en sorte que celui-ci s'en retourna confus dans son pays. Lorsqu'il entra dans le temple de son dieu, des gens qui étaient sortis de ses entrailles le firent tomber là par l'épée. Yahweh sauva ainsi Ezéchias et les habitants de Jérusalem de la main de Sennachérib, roi d'Assyrie, et de la main de tous leurs ennemis et leur donna le repos de tous côtés. Beaucoup de gens apportèrent des offrandes à Yahweh, à Jérusalem, et des choses précieuses à Ezéchias, roi de Juda, en sorte qu'il fut dès lors très considéré aux yeux de toutes les nations. En ces jours-là, Ezéchias fut malade, près de mourir. Il pria Yahweh, qui lui parla et lui donna un signe. Mais Ezéchias n'agit pas conformément au bienfait reçu ; son cœur s'éleva et la colère divine fut sur lui, ainsi que sur Juda et Jérusalem. Cependant Ezéchias s'humilia dans son orgueil, lui et les habitants de Jérusalem ; aussi la colère de Yahweh ne vint-elle pas sur eux aux jours d'Ezéchias. Ezéchias eut richesse et gloire en surabondance : il se fit des trésors d'argent, d'or, de pierres précieuses, d'aromates, de boucliers et de toutes sortes d'objets désirables ; des magasins pour les produits en blé, en vin nouveau et en huile, des crèches pour toute espèce de bétail et des étables pour les troupeaux. Il acquit des troupeaux et posséda du petit et du gros bétail en quantité, car Dieu lui avait donné des biens considérables. Ce même Ezéchias ferma l'issue supérieure des eaux de Gihon et les dirigea par-dessous vers l'Ouest, jusqu'à la cité de David. Ezéchias fut heureux dans toutes ses entreprises. Cependant, dans l'affaire des ambassadeurs des princes de Babylone, qui lui avaient été envoyés pour s’informer sur le signe merveilleux qui avait eu lieu dans le pays, Dieu l'abandonna pour le mettre à l'épreuve, pour connaître tout ce qu'il y avait dans son cœur. Le reste des actions d'Ezéchias et ses actes de piété, cela est écrit dans la Vision du prophète Isaïe, fils d'Amos, dans le Livre des rois de Juda et d'Israël. Ezéchias se coucha avec ses pères et on l'enterra à la montée des tombeaux des fils de David ; tout Juda et les habitants de Jérusalem lui rendirent des honneurs à sa mort. Son fils Manassé régna à sa place. Manassé était âgé de douze ans lorsqu'il devint roi, et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, imitant les abominations des nations que Yahweh avait chassées devant les enfants d'Israël. Il rétablit les hauts lieux que son père Ezéchias avait détruits, érigea des autels aux Baals, fit des aschéras, adora toute l'armée des cieux et la servit. Il construisit des autels dans la maison de Yahweh, alors que Yahweh avait dit : “C'est dans Jérusalem que sera mon nom à perpétuité.” Il construisit des autels à toute l'armée des cieux dans les deux parvis de la maison de Yahweh. Il fit passer ses fils par le feu dans la vallée du fils de Hinnom ; il pratiqua la magie, la divination et les enchantements, et institua des gens qui évoquaient l'esprit des morts et s'adonnaient à la divination ; il multiplia tant le mal aux yeux de Yahweh qu'il l'irrita. Il plaça l'image taillée de l'idole qu'il avait faite dans la maison de Dieu, au sujet de laquelle Dieu avait dit à David et à Salomon, son fils : “C'est dans cette maison et c'est dans Jérusalem que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël que je veux placer mon nom à perpétuité, et je ne permettrai pas que les pieds d'Israël s'éloignent de la terre sur laquelle j'ai établi vos pères, à condition seulement qu'ils aient soin d'accomplir tout ce que je leur ai commandé, selon toute la Loi, les préceptes et les ordonnances, prescrits par Moïse.” Mais Manassé entraîna dans l'erreur Juda et les habitants de Jérusalem, en sorte qu'ils ont plus mal agi que les nations que Yahweh a détruites devant les enfants d'Israël. Yahweh parla à Manassé et à son peuple, mais ils ne prêtèrent pas attention. Alors Yahweh fit venir contre eux les chefs de l'armée du roi d'Assyrie ; ceux-ci saisirent Manassé avec des harpons, l'attachèrent à une double chaîne d'airain crie menèrent à Babylone. Lorsqu'il fut ainsi dans l'oppression, il chercha à apaiser Yahweh, son Dieu, et il s'humilia profondément devant le Dieu de ses pères ; il le pria et Yahweh se laissa fléchir par lui, il exauça ses supplications et le ramena à Jérusalem dans son royaume. Manassé reconnut alors que c'était Yahweh qui était Dieu. Après cela, il construisit un mur extérieur pour la cité de David, à l'Occident par rapport à Gihon qui est dans le torrent, jusque-là où l'on entre par la porte des Poissons et tout autour de l'Ophel, et il l'éleva considérablement. Il plaça aussi des chefs militaires dans toutes les villes fortes de Juda. Il enleva de la maison de Yahweh les dieux étrangers et l'idole, tous les autels qu'il avait érigés sur la montagne de la maison de Yahweh et à Jérusalem, et il les jeta hors de la ville. Il rétablit l'autel de Yahweh et y offrit des sacrifices pacifiques et de reconnaissance et ordonna à Juda de servir Yahweh, Dieu d'Israël. Par contre, le peuple sacrifia encore sur les hauts lieux, mais seulement à Yahweh son Dieu. Le reste des actions de Manassé, sa prière à son Dieu, les paroles des voyants qui lui ont parlé au nom de Yahweh, le Dieu d'Israël, cela est écrit dans les Actes des rois d'Israël. Sa prière et son exaucement, tous ses péchés, son infidélité, les endroits où il bâtit des hauts lieux, dressa des aschéras et des images taillées, avant de s'être humilié, cela est écrit dans les Actes de Hozaï. Manassé se coucha avec ses pères et on l'enterra dans le jardin de sa maison. Son fils Amon régna à sa place. Amon était âgé de vingt-deux ans lorsqu'il devint roi, et il régna deux ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh comme avait fait Manassé, son père ; il sacrifia à toutes les images taillées que Manassé, son père, avait faites et il les servit. Mais il ne s'humilia pas devant Yahweh, comme s'était humilié Manassé, son père, car lui, Amon, fut de plus en plus coupable. Ses serviteurs se conjurèrent contre lui et le firent mourir dans sa maison. Mais le peuple du pays frappa tous ceux qui avaient conspiré contre le roi Amon, et le peuple du pays établit roi Josias, son fils, à sa place. Josias était âgé de huit ans lorsqu'il devint roi, et il régna trente et un ans à Jérusalem. Il fit ce qui est droit aux yeux de Yahweh et marcha dans les voies de David, son père, sans s'en détourner ni à droite ni à gauche. La huitième année de son règne, alors qu'il était encore jeune, il commença à rechercher le Dieu de David, son père ; et, la douzième année, il se mit à purifier Juda et Jérusalem des hauts lieux, des aschéras, des images taillées et des images de métal fondu. On renversa sous ses yeux les autels des Baals et il abattit les stèles du soleil qui les surmontaient ; il brisa et pulvérisa les aschéras, les images taillées et de métal fondu, il en dispersa la poussière sur les tombeaux de ceux qui leur avaient sacrifié. Il brûla les ossements des prêtres sur leurs autels. Il purifia ainsi Juda et Jérusalem. De même, dans les villes de Manassé, d'Ephraïm, de Siméon et jusqu'en Nephtali et dans leurs territoires, il renversa les autels, détruisit les aschéras et les images taillées et les réduisit en poussière ; il abattit toutes les stèles du soleil dans tout le pays d'Israël et revint à Jérusalem. La dix-huitième année de son règne, tandis qu'il purifiait le pays et le temple, il envoya Saphan, fils d'Aslia, Maasias, chef de la ville, et Joha, fils de Joachaz, héraut, remettre en état la maison de son Dieu. Ils vinrent trouver Helcias, le grand-prêtre, et lui remirent l'argent qui avait été apporté dans la maison de Dieu, que les lévites gardiens du seuil avaient recueilli de Manassé, d'Ephraïm et de tout le reste d'Israël, ainsi que de tout Juda et Benjamin et des habitants de Jérusalem. On le remit entre les mains de ceux qui avaient été choisis pour exécuter le travail dans la maison de Yahweh, et ceux-ci le donnèrent aux ouvriers qui travaillaient à la maison de Yahweh pour la réparer et la remettre en état ; ils le donnèrent aux charpentiers et aux maçons pour acheter des pierres taillées et des bois pour les poutres et la charpente des bâtiments que les rois de Juda avaient laissé tomber en ruine. Les hommes accomplirent fidèlement leur travail. Ils étaient placés sous la direction des lévites Jahath et Abdias, des descendants de Mérari, Zacharias et Mosollam, des descendants de Caath ; les lévites, tous ceux qui étaient habiles musiciens, étaient préposés aux manœuvres et dirigeaient tous les ouvriers dans les divers travaux ; parmi les lévites étaient aussi pris des scribes, des surveillants et des portiers. Alors qu'on retirait l'argent qui avait été apporté dans la maison de Yahweh, le prêtre Helcias trouva le livre de la Loi de Yahweh donnée par Moïse. Helcias prit la parole et dit à Saphan, le secrétaire : “J'ai trouvé le livre de la Loi dans la maison de Yahweh.” Et Helcias donna le livre à Saphan. Saphan porta le livre au roi, lui rendit aussi compte et dit : “Tout ce dont tes serviteurs ont été chargés, ils l'ont fait. Ils ont vidé l'argent qui se trouvait dans la maison de Yahweh et l'ont remis entre les mains des surveillants et de ceux qui exécutaient le travail.” Le secrétaire Saphan dit encore au roi : “Le prêtre Helcias m'a donné un livre.” Et Saphan y lut devant le roi. Lorsque le roi entendit les paroles de la Loi, il déchira ses vêtements. Le roi donna cet ordre à Helcias, à Ahicam, fils de Saphan, à Abdon, fils de Mica, au secrétaire Saphan et à Asaa, serviteur du roi : “Allez, interrogez Yahweh pour moi et pour ce qui reste en Israël et en Juda au sujet des paroles du livre qui a été trouvé, car grande est la colère de Yahweh, laquelle s'est répandue sur nous, parce que nos pères n'ont pas observé l'ordre donné par Yahweh de se comporter suivant tout ce qui est écrit dans ce livre.” Alors, Helcias et ceux que le roi avait désignés allèrent auprès de la prophétesse Holda, femme du gardien des vêtements, Sellum, fils de Thécuath, fils de Hasra. Elle habitait à Jérusalem, dans le deuxième quartier. Ils lui parlèrent comme il était convenu. Elle leur répondit : “Ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël : Dites à l'homme qui vous a envoyés auprès de moi : Ainsi parle Yahweh : Voici que je fais venir un malheur sur ce lieu et sur ses habitants, toutes les malédictions écrites dans le livre qu'on a lu devant le roi de Juda ; parce qu'ils m'ont abandonné et qu'ils ont brûlé des parfums à d'autres dieux, m'irritant par toutes les œuvres de leurs mains, alors ma colère s'est enflammée contre ce lieu et ne s'éteindra pas. Mais au roi de Juda qui vous a envoyés pour consulter Yahweh vous direz : Ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël : Parce que tu as écouté mes paroles, que ton cœur s'est adouci et que tu t'es humilié devant Dieu, parce que, entendant ses paroles contre ce lieu et ses habitants, tu t'es humilié devant moi, tu as déchiré tes vêtements et tu as pleuré devant moi, alors moi aussi j’ai entendu. Oracle de Yahweh. Ainsi donc je te réunirai à tes pères, tu seras ainsi placé en paix dans ton tombeau et tes yeux ne verront pas tout le malheur que je fais venir sur ce lieu et sur ses habitants.” Ils rapportèrent cela au roi. Le roi envoya alors des messagers et assembla tous les anciens de Juda et de Jérusalem. Puis le roi monta à la maison de Yahweh, ainsi que tous les hommes de Juda, les habitants de Jérusalem, les prêtres, les lévites et tout le peuple, du plus grand au plus petit, et il lut devant eux toutes les paroles du livre de l'alliance qui avait été découvert dans la maison de Yahweh. Le roi se tenait sur son estrade ; il conclut alliance devant Yahweh, promettant de suivre Yahweh, d'observer ses commandements, ses préceptes et ses lois, de tout son cœur et de toute son âme, afin de mettre en pratique les paroles de l'alliance écrites dans ce livre. Le roi fit adhérer à l'alliance tous ceux qui se trouvaient à Jérusalem et en Benjamin, et les habitants de Jérusalem agirent conformément à l'alliance de Dieu, le Dieu de leurs pères. Josias fit disparaître toutes les abominations de tous les pays qui appartenaient aux enfants d'Israël et il amena tous ceux qui se trouvaient en Israël à servir Yahweh, leur Dieu. Tant qu'il vécut, ils ne s'écartèrent pas de Yahweh, le Dieu de leurs pères. Josias célébra à Jérusalem une Pâque en l'honneur de Yahweh ; on immola la Pâque le quatorzième jour du premier mois. Il établit les prêtres dans leurs fonctions et les encouragea au service de la maison de Yahweh. Il dit aux lévites qui enseignaient tout Israël et qui étaient consacrés à Yahweh : “Placez l'arche sainte dans la maison que Salomon, fils de David, roi d'Israël, a construite. Vous n'avez plus à la porter sur les épaules. Maintenant, servez Yahweh, votre Dieu, et son peuple d'Israël. Tenez-vous prêts, selon vos maisons paternelles, suivant vos classes, conformément à l'écrit de David, roi d'Israël, et à l'édit de son fils Salomon, et prenez vos places dans le sanctuaire, selon les classes des maisons paternelles de vos frères les fils du peuple, pour chaque section une partie de maison paternelle de lévites. Immolez la Pâque, sanctifiez-vous et faites les préparatifs pour vos frères, afin que cela se fasse suivant la parole de Yahweh par Moïse.” Josias fit présent aux gens du peuple, à tous ceux qui se trouvaient là, du petit bétail, agneaux et chevreaux, au nombre de trente mille, le tout comme victimes pascales, et de trois mille bœufs : cela fut pris sur les biens du roi. Ses princes également firent de leur propre mouvement un présent au peuple, aux prêtres et aux lévites. Les prêtres de la maison de Dieu, Helcias, Zacharias et Jahiel, donnèrent aux prêtres pour victimes pascales deux mille six cents agneaux et trois cents bœufs. Les chefs des lévites, Chonénias, Séméïas et Nathanaël, ses frères, Hasabias, Jéhiel et Jozabad, offrirent aux lévites pour victimes pascales cinq mille agneaux et cinq cents bœufs. Le service s'organisa ; les prêtres se tinrent à leur place, ainsi que les lévites, d'après leurs classes, conformément à l'ordre du roi. Ils immolèrent la Pâque, et les prêtres répandirent le sang reçu des mains des lévites et les lévites dépouillèrent les victimes. Ils mirent de côté ce qui était destiné à l'holocauste pour le donner aux groupes des maisons paternelles des gens du peuple, afin qu'ils l'offrissent à Yahweh, selon ce qui est écrit dans le livre de Moïse ; on fit de même pour les bœufs. Ils firent rôtir au feu la Pâque suivant le rite et cuire les offrandes consacrées dans des marmites, des chaudrons et des écuelles, et ils les distribuèrent diligemment à tout le peuple. Après cela ils firent les préparatifs pour eux et pour les prêtres, car les prêtres, descendants d'Aaron, furent occupés jusqu'à la nuit par l'offrande de l'holocauste et des graisses ; aussi les lévites firent-ils les préparatifs pour eux et pour les prêtres, descendants d'Aaron. Les chanteurs, descendants d'Asaph, se tenaient à leur place, suivant l'ordonnance de David, d'Asaph, d'Héman et d'Idithun, le voyant du roi ; les portiers étaient à chaque porte et ils n'eurent pas à quitter leur service, car leurs frères les lévites faisaient les préparatifs pour eux. Ainsi fut organisé, ce jour-là, tout le service de Yahweh, pour célébrer la Pâque et offrir l'holocauste sur l'autel de Yahweh, suivant l'ordre du roi Josias. Les enfants d'Israël qui se trouvaient là célébrèrent la Pâque en ce temps et la fête des Azymes durant sept jours. Aucune Pâque semblable à celle-là n'avait été célébrée en Israël depuis les jours de Samuel le prophète ; aucun roi d'Israël n'avait célébré une Pâque pareille à celle que firent Josias, les prêtres et les lévites, tous ceux de Juda et d'Israël qui se trouvaient là, et les habitants de Jérusalem. Ce fut la dix-huitième année du règne de Josias que cette Pâque fut célébrée. Après tout cela, lorsque Josias eut restauré le temple, Néchao, roi d'Egypte, monta pour combattre à Carkémis sur l'Euphrate. Josias marcha à sa rencontre. Néchao lui envoya des messagers, disant : “Qu'avons-nous à faire ensemble, roi de Juda ? Ce n'est pas contre toi aujourd'hui, mais vers ma forteresse que je marche, et Dieu m'a dit de me hâter. Cesse donc de t'opposer à Dieu qui est avec moi, de peur qu'il ne te perde.” Mais Josias ne se laissa pas persuader de s'éloigner de lui ; il eut au contraire l'audace de lui faire la guerre et n'écouta pas les paroles de Néchao qui venaient de la bouche de Dieu. Il alla ainsi combattre dans la plaine de Mageddo. Les archers tirèrent sur le roi Josias et le roi dit à ses serviteurs : “Emportez-moi, car je suis gravement blessé.” Ses serviteurs le sortirent de son char, le firent monter sur un second char qu'il possédait et le conduisirent à Jérusalem. Il mourut et on l'enterra dans le tombeau de ses pères. Tout Juda et Jérusalem pleurèrent Josias. Jérémie composa une lamentation sur Josias et tous les chanteurs et chanteuses parlèrent dans leurs lamentations de Josias jusqu'à ce jour. On en fit une coutume en Israël. Elles sont transcrites dans les Lamentations. Le reste des actions de Josias, ses œuvres de piété conformes aux prescriptions contenues dans la loi de Yahweh, ses actions, des premières aux dernières, cela est écrit dans le Livre des rois d'Israël et de Juda. Le peuple du pays prit Joachaz, fils de Josias, et l'établit roi à la place de son père, à Jérusalem. Joachaz avait vingt-trois ans quand il devint roi ; il régna trois mois à Jérusalem. Le roi d'Egypte le destitua de la royauté sur Jérusalem et imposa au pays un tribut de cent talents d'argent et d'un talent d'or. Le roi d'Egypte établit alors roi sur Juda et sur Jérusalem le frère de Joachaz, Eliacim, et changea son nom en celui de Joakim. Néchao prit son frère Joachaz et l'emmena en Egypte. Joakim avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi, et il régna onze ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, son Dieu. Nabuchodonosor, roi de Babylone, monta contre lui et le lia avec des chaînes d'airain pour le conduire à Babylone. Nabuchodonosor transporta à Babylone des ustensiles de la maison de Yahweh et il les déposa dans son palais, à Babylone. Le reste des actions de Joakim, les abominations qu'il commit et ce qui se passa chez lui, cela est écrit dans le Livre des rois d'Israël et de Juda. Son fils Joakin régna à sa place. Joakin avait huit ans lorsqu'il devint roi, et il régna trois mois et dix jours à Jérusalem. il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh. Au retour de l'année, le roi Nabuchodonosor le fit emmener à Babylone avec les ustensiles précieux de la maison de Yahweh, et il établit son frère Sédécias roi sur Juda et sur Jérusalem. Sédécias avait vingt et un ans lorsqu'il devint roi, et il régna onze ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahweh, son Dieu ; il ne s'humilia pas devant Jérémie, le prophète, qui lui parlait de la part de Yahweh. Il se révolta même contre le roi Nabuchodonosor qui lui avait fait jurer fidélité par le nom de Dieu ; il raidit son cou et endurcit son cœur, en sorte qu'il ne revint pas à Yahweh, le Dieu d'Israël. De même, tous les chefs des prêtres et du peuple multiplièrent les infidélités, imitant toutes les abominations des nations, et ils souillèrent la maison de Yahweh qu'il avait sanctifiée à Jérusalem. Yahweh, le Dieu de leurs pères, les fit avertir assidûment par ses envoyés, car il avait des ménagements pour son peuple et pour sa demeure. Mais ils se moquèrent des envoyés de Dieu, méprisèrent ses paroles et tournèrent en ridicule ses prophètes, jusqu'à ce que la colère de Yahweh s'élevât contre son peuple de façon irrémédiable. Yahweh fit alors monter contre eux le roi des Chaldéens et il tua par l'épée leurs jeunes gens dans le temple saint ; il n'épargna ni jeune homme, ni jeune fille, ni vieillard, ni homme âgé ; il livra tout entre ses mains. Tous les ustensiles de la maison de Dieu, des plus grands aux plus petits, les trésors de la maison de Yahweh, les trésors du roi et de ses princes, Nabuchodonosor emmena tout à Babylone. Ils brûlèrent la maison de Dieu, démolirent les murs de Jérusalem, mirent le feu à tous ses palais et détruisirent tous ses objets précieux. Tous ceux qui avaient échappé à l'épée, il les emmena captifs à Babylone et ils devinrent ses esclaves, de lui et de ses fils, jusqu'à la domination du royaume de Perse, afin que s'accomplit la parole de Yahweh, prononcée par la bouche de Jérémie. Jusqu'à ce que le pays eût joui de ses temps de repos, tout le temps où il fut désert fut un temps de repos, pour atteindre le terme de soixante-dix années. La première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s'accomplit la parole de Yahweh, prononcée par la bouche de Jérémie, Yahweh excita l'esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit de vive voix et par écrit, dans tout son royaume, cette proclamation : Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : “Yahweh, le Dieu du ciel, m'a donné tous les royaumes de la terre ; il m'a chargé de lui construire une maison à Jérusalem qui se trouve en Juda. Quiconque d'entre vous appartient à son peuple, que Yahweh, son Dieu, soit avec lui, et qu'il parte.”
En la première année de Cyrus, roi de Perse, afin d'accomplir la parole de Yahweh, prononcée par la bouche de Jérémie, Yahweh excita l'esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix dans tout son royaume, et aussi par écrit, cette proclamation : “Ainsi dit Cyrus, roi de Perse. Yahweh, le Dieu du ciel, m'a donné tous les royaumes de la terre, et il m'a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem, qui est en Juda. Qui d'entre vous est de son peuple ? Que son Dieu soit avec lui, et qu'il monte à Jérusalem, qui est en Juda, et qu'il bâtisse la maison de Yahweh, Dieu d'Israël : c'est le Dieu qui est à Jérusalem. Dans tous les endroits où - séjourne quiconque reste d'Israël, que les gens de l'endroit l'assistent en argent, en or, en effets et en bétail, ainsi qu'en offrandes volontaires pour la maison de Dieu qui est à Jérusalem.” Alors se levèrent les chefs de famille de Juda et de Benjamin, les prêtres et les lévites, tous ceux dont Dieu excita l'esprit pour monter afin de bâtir la maison de Yahweh, qui est à Jérusalem. Et tous leurs voisins les aidèrent avec des objets d'argent, de l'or, des effets, du bétail et des choses précieuses, sans compter les offrandes volontaires. Le roi Cyrus enleva les vases de la maison de Yahweh, que Nabuchodonosor avait emportés de Jérusalem et placés dans la maison de son dieu. Cyrus, roi de Perse, les remit entre les mains de Mithridate, le trésorier, qui les compta à Sassabasar, le prince de Juda. En voici le nombre : trente bassins d'or, mille bassins d'argent, vingt-neuf couteaux, trente coupes d'or, quatre cent dix coupes de second ordre, mille autres ustensiles : en tout cinq mille quatre cents vases d'or et d'argent. Sassabasar les emporta tous, quand les exilés montèrent de Babel à Jérusalem. Voici les gens de la province, qui montèrent de la captivité de l'exil, que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait emmenés captifs à Babylone et qui revinrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville. Ils vinrent avec Zorobabel, Josué, Néhémie, (Nahamani), Serayah, Réelyah, Mardochée, Bilsan, Bigvaï, Mispar, Rehum, Baanah. Nombre des hommes du peuple d'Israël. Les fils de Pharos, deux mille cent soixante-douze ; les fils de Sephatiah, trois cent soixante-douze ; les fils d'Arah, sept cent soixante-quinze ; les fils de Phahath-Moab, les fils de Josué et de Joab, deux mille huit cent douze ; les fils d'Elam, mille deux cent cinquante-quatre ; les fils de Zattou, neuf cent quarante-cinq ; les fils de Zachaï, sept cent soixante ; les fils de Binnouï, six cent quarante-deux ; les fils de Bebaï, six cent vingt-trois ; les fils d'Azgad, mille deux cent vingt-deux ; les fils d'Adonicam, six cent soixante-six ; les fils de Biguaï, deux mille cinquante-six ; les fils d'Adin, quatre cent cinquante-quatre ; les fils d'Ater, issus d'Ezéchias, quatre-vingt-dix-huit ; les fils de Besaï, trois cent vingt-trois ; les fils de Jora, cent douze ; les fils de Hasum, deux cent vingt-trois ; les fils de Gibbar, quatre-vingt-quinze. Les fils de Bethléem, cent vingt-trois ; les hommes de Netopha, cinquante-six ; les hommes d'Anathoth, cent vingt-huit ; les fils d'Azmaveth, quarante-deux ; les fils de Cariathiarim, de Cephirah, et de Béroth, sept cent quarante-trois ; les fils de Rama et de Cabaa, six cent vingt et un ; les hommes de Michmas, cent vingt-deux ; les hommes de Béthel et de Haï, deux cent vingt-trois ; les fils de Nébo, cinquante-deux ; les fils de Magbis, cent cinquante-six ; les fils de l'autre Elam, mille deux cent cinquante-quatre ; les fils de Harim, trois cent vingt ; les fils de Lod, de Hadid et d'Ono, sept cent vingt-cinq ; les fils de Jéricho, trois cent quarante-cinq ; les fils de Senaa, trois mille six cent trente. Prêtres : les fils de Jadaïas, de la maison de Josué, neuf cent soixante-treize ; les fils d'Emmer, mille cinquante-deux ; les fils de Phashur, mille deux cent quarante-sept ; les fils de Harim, mille dix-sept. Lévites : les fils de Josué et de Cadmiel et les fils de Hodayah, soixante-quatorze. Chantres : les fils d'Asaph, cent vingt-huit. Fils de portiers : les fils de Sellum, les fils d'Ater, les fils de Talmon, les fils d'Accub, les fils de Hatita, les fils de Sobaï : en tout cent trente-neuf. Nathinéens : les fils de Siha, les fils de Hasupha, les fils de Tabbaoth, les fils de Ceros, les fils de Siaa, les fils de Phadon, les fils de Lebana, les fils de Hagaba, les fils de Accub, les fils de Hagab, les fils de Salmaï, les fils de Hanan, les fils de Giddel, les fils de Gahar, les fils de Reayah, les fils de Resin, les fils de Necoda, les fils de Gazzam, les fils d'Ouzza, les fils de Phaséa, les fils de Besaï, les fils d'Asnah, les fils de Meunim, les fils de Nephusim, les fils de Bacbuc, les fils de Hacupha, les fils de Harhur, les fils de Basluth, les fils de Mehida, les fils de Harsa, les fils de Barcos, les fils de Sisera, les fils de Thama, les fils de Nesia, les fils de Hatipha. Fils des serviteurs de Salomon : les fils de Sotaï, les fils de Sophereth, les fils de Pheruda, les fils de Yaala, les fils de Darcon, les fils de Giddel, les fils de Sephatia, les fils de Hattil, les fils de Phochéreth-Hassebaïm, les fils d'Amon. Total des Nathinéens et des fils des serviteurs de Salomon : trois cent quatre-vingt-douze. Voici ceux qui partirent de Tell-Méla, de Tell-Harsa, de Cherub, Addon, Emmer, et qui ne purent pas faire connaître leur maison paternelle et leur race pour montrer s'ils étaient d'Israël : les fils de Delayah, les fils de Tobie, les fils de Necoda, six cent cinquante-deux. Et parmi les fils des prêtres : les fils de Habbaya, les fils de Hacco, les fils de Berzellaï, qui avait pris pour femme une des filles de Berzellaï, le Galaadite, et fut appelé de leur nom. Ils cherchèrent leurs titres généalogiques, mais on ne les trouva point : ils furent exclus du sacerdoce et le gouverneur leur interdit de manger des choses très saintes, jusqu'à ce qu'un prêtre se levât pour consulter Dieu par l'Urim, et le Tummim. L'assemblée tout entière était de quarante-deux mille trois cent soixante personnes, sans compter leurs serviteurs et leurs servantes, au nombre de sept mille trois cent trente-sept ; parmi eux se trouvaient deux cents chanteurs et chanteuses. Ils avaient sept cent trente-six chevaux, deux cent quarante-cinq mulets, quatre cent trente-cinq chameaux et six mille sept cent vingt ânes. Plusieurs des chefs de familles, en arrivant à la maison de Yahweh, qui est à Jérusalem, firent des offrandes volontaires pour la maison de Dieu, afin qu'on la relevât à sa place. Ils donnèrent selon leurs moyens, au trésor de l'œuvre, soixante et un mille dariques d'or, cinq mille mines d'argent, et cent tuniques sacerdotales. Les prêtres, lévites, hommes du peuple, chantres, portiers, Nathinéens s'établirent dans leurs villes ; ainsi tout Israël habita dans ses villes. Le septième mois arriva quand les enfants d'Israël étaient dans leurs villes, et le peuple s'assembla comme un seul homme à Jérusalem. Josué, fils de Josédec, avec ses frères les prêtres, et Zorobabel, fils de Salathiel, avec ses frères, se levèrent et bâtirent l'autel du Dieu d'Israël pour y offrir des holocaustes, selon ce qui est écrit dans la Loi de Moïse, l'homme de Dieu. Ils rétablirent l'autel sur ses fondements, quoiqu'ils fussent dans la crainte des peuples du pays, et ils y offrirent des holocaustes à Yahweh, les holocaustes du matin et du soir. Puis ils célébrèrent la fête des Tabernacles, comme il est écrit, en offrant des holocaustes jour par jour, selon le nombre prescrit pour chaque jour. Après cela, l'holocauste perpétuel et les holocaustes des néoménies et de toutes les fêtes consacrées à Yahweh, et ceux de quiconque faisait spontanément une offrande volontaire au Seigneur. Dès le premier jour du septième mois, ils avaient commencé à offrir des holocaustes à Yahweh, mais les fondements du Temple de Yahweh n'étaient pas encore posés. On donna de l'argent aux carriers et aux tailleurs de pierre, et des vivres, des boissons et de l'huile aux Sidoniens et aux Tyriens pour amener par mer jusqu'à Joppé des bois de cèdre du Liban, suivant l'autorisation de Cyrus, roi de Perse. La seconde année de leur arrivée à la maison de Dieu à Jérusalem, le second mois, Zorobabel, fils de Salathiel, et Josué, fils de Josédec, avec le reste de leurs frères et les lévites, et tous ceux qui étaient revenus de la captivité à Jérusalem, se mirent à l'œuvre et établirent les lévites de vingt ans et au-dessus pour diriger les travaux de la maison de Yahweh. Josué, avec ses fils et ses frères, Cadmiel avec ses fils, et les fils de Juda se disposèrent unanimement à diriger ceux qui travaillaient à l'œuvre dans la maison de Dieu, de même que les fils de Henadad, avec leurs fils et leurs frères, lévites. Lorsque les ouvriers posèrent les fondements du Temple de Yahweh, on fit assister les prêtres en costume, avec les trompettes, et les lévites, fils d'Asaph, avec les cymbales, pour célébrer Yahweh, d'après les ordonnances de David, roi d'Israël. Ils se mirent à célébrer et à louer Yahweh : Car il est bon, car sa miséricorde pour Israël subsiste à jamais ! Et tout le peuple poussait de grands cris de joie pour célébrer Yahweh, parce qu'on posait les fondements de la maison de Yahweh. Beaucoup de prêtres, de lévites et de chefs de famille âgés, qui avaient vu la première maison, pleuraient à haute voix tandis qu'on posait sous leurs yeux les fondements de celle-ci ; et beaucoup d'autres élevaient la voix avec des cris de joie, en sorte qu'on ne pouvait distinguer le bruit des cris de joie d'avec le bruit des pleurs parmi le peuple, car le peuple poussait de grands cris dont le bruit s'entendait au loin. Lorsque les ennemis de Juda et de Benjamin apprirent que ceux qui étaient revenus de l'exil bâtissaient un temple à Yahweh, le Dieu d'Israël, ils vinrent trouver Zorobabel et les chefs de familles et leur dirent : “Laissez-nous bâtir avec vous, car, comme vous, nous honorons votre Dieu et nous lui offrons des sacrifices depuis le temps d'Assahardon, roi d'Assour, qui nous a fait monter ici.” Mais Zorobabel et Josué et les autres chefs des familles d'Israël leur répondirent : “Ce n'est pas à vous et à nous de bâtir la maison de notre Dieu, mais nous la bâtirons nous seuls à Yahweh, le Dieu d'Israël, comme nous l'a ordonné le roi Cyrus, roi de Perse.” Alors le peuple du pays se mit à décourager le peuple de Juda, l'intimidant dans son travail. Ils achetaient contre lui des conseillers pour faire échouer son entreprise, pendant toute la vie de Cyrus, roi de Perse, et jusqu'au règne de Darius, roi de Perse.” Et sous le règne d'Assuérus, au commencement de son règne, ils écrivirent une lettre d'accusation contre les habitants de Juda et de Jérusalem. Et au temps d'Artaxerxès, d'accord avec Mithridate, Tabéel et ses autres compagnons écrivirent à Artaxerxès, roi de Perse, et le texte de la lettre était en écriture araméenne et en langue araméenne. Rehum, le gouverneur, et Simsaï, le secrétaire, écrivirent une lettre contre Jérusalem au roi Artaxerxès en ces termes : Alors, Rehum, gouverneur, et Simsaï, secrétaire, et leurs autres compagnons, ceux de Din, d'Apharsathach, de Tarphal, de Parsoua, d'Erek, de Babylone, de Suse, de Deha, d'Elam, et le reste des peuples que le grand et illustre Asnaphar a transportés et établis dans la ville de Samarie et autres lieux au delà du fleuve. (Et maintenant : Voici la copie de la lettre qu'ils envoyèrent), au roi Artaxerxès, tes serviteurs d'au delà du fleuve. Et maintenant : “Que le roi sache que les Juifs qui sont montés d'auprès de toi parmi nous sont venus à Jérusalem : ils rebâtissent la ville rebelle et méchante, en relèvent les murs et en restaurent les fondements. Que le roi sache donc que si cette ville est rebâtie et les murs relevés, ils ne payeront plus ni impôt, ni tribut, ni péage, et cette perte atteindra jusqu'aux rois. Or, comme nous mangeons le sel du palais et que nous ne pouvons supporter de voir mépriser le roi, nous envoyons à ce sujet des informations au roi. Qu'on fasse des recherches dans le livre des Annales de tes pères, et tu trouveras dans le livre des Annales et tu sauras que cette ville est une ville rebelle, causant des dommages aux rois et aux provinces, et qu'on s'y livre à la révolte depuis les temps anciens, et c'est pour cela que cette ville a été détruite. Nous informons le roi que si cette ville est rebâtie et ses murs relevés, par cela même tu ne posséderas plus rien au delà du fleuve.” Le roi envoya cette réponse. “A Rehum, gouverneur, à Simsaï, secrétaire, et à tous leurs compagnons demeurant à Samarie et autres lieux au delà du fleuve, salut. Et maintenant : “La lettre que vous nous avez envoyée a été lue clairement devant moi. J'ai donné un ordre, et on a fait des recherches et l'on a trouvé que dès les temps anciens cette ville s'est soulevée contre les rois, et que des séditions et des révoltes y ont eu lieu. Il y eut à Jérusalem des rois puissants, maîtres de tout le pays d'au delà du fleuve, et on leur payait tribut, impôt et péage. En conséquence, donnez ordre de faire cesser les travaux de ces gens, et que cette ville ne soit point rebâtie, jusqu'à ce que vienne un ordre de moi. Gardez-vous de mettre en cela de la négligence, de peur que le mal n'augmente au détriment des rois.” Alors, dès que la copie de la lettre du roi Artaxerxès eut été lue devant Rehum et Simsaï, le secrétaire, et leurs compagnons, ils se rendirent en hâte à Jérusalem vers les Juifs et ils firent cesser le travail par la violence et par la force. Alors s'arrêta l'ouvrage de la maison de Dieu à Jérusalem, et il demeura interrompu jusqu'à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse. Les prophètes, Aggée le prophète, et Zacharie, fils de Iddo, prophétisèrent aux Juifs qui étaient en Juda et à Jérusalem, au nom du Dieu d'Israël qui était sur eux. Alors Zorobabel, fils de Salathiel, et Josué, fils de Josédec, se levèrent et commencèrent à bâtir la maison de Dieu à Jérusalem, et avec eux étaient les prophètes de Dieu qui les assistaient. En ce temps-là, Tattanaï, gouverneur d'au delà du fleuve, Setar-Bozenaï et leurs compagnons vinrent les trouver et leur parlèrent ainsi : “Qui vous a donné l'autorisation de bâtir cette maison et de relever cet édifice ?” Alors nous leur répondîmes en disant quels étaient les noms de ceux qui construisaient l'édifice. Or l'œil de Dieu veillait sur les anciens des Juifs, et on ne leur fit pas cesser les travaux avant qu'un rapport parvint à Darius et qu'alors on leur donnât une réponse à ce sujet. Copie de la lettre qu'envoyèrent au roi Darius. Tattanaï, gouverneur d'au delà du fleuve, et Setar-Bozenaï et leurs compagnons perses d'au delà du fleuve : “Au roi Darius salut parfait ! Que le roi sache que nous sommes allés dans la province de Juda, à la maison du grand Dieu. Elle se construit en pierres de taille, et du bois 'est posé dans les murs, et le travail se fait avec diligence et progresse sous leurs mains. Alors nous avons interrogé les anciens et nous leur avons ainsi parlé : Qui vous a donné l'autorisation de bâtir cette maison et de relever cet édifice ? Nous leur avons aussi demandé leurs noms pour te les faire connaître, afin de mettre par écrit les hommes qui sont à leur tête. “Voici la réponse qu'ils ont faite : Nous sommes les serviteurs du Dieu du ciel et de la terre, et nous rebâtissons la maison qui a été construite jadis, il y a bien des années, et qu'avait bâtie et achevée un grand roi d'Israël. Mais quand nos pères eurent irrité le Dieu du ciel, il les livra entre les mains de Nabuchodonosor, roi de Babylone, le Chaldéen, qui détruisit cette maison et emmena le peuple captif à Babylone. “Toutefois, la première année de Cyrus, roi de Babylone, le roi Cyrus rendit un décret pour rebâtir cette maison de Dieu. Et même le roi Cyrus retira du temple de Babylone les ustensiles d'or et d'argent de la maison de Dieu, que Nabuchodonosor avait enlevés du Temple de Jérusalem et transportés dans le temple de Babylone, et on les remit au nommé Sassabasar, qu'il établit gouverneur. Et il lui dit : Prends ces ustensiles, va les déposer dans le Temple qui est à Jérusalem, et que la maison de Dieu soit rebâtie sur son emplacement. Alors ce Sassabasar est venu, il a posé les fondements de la maison de Dieu qui est à Jérusalem, et depuis lors jusqu'à présent elle se construit, et elle n'est pas encore achevée. “Maintenant, s'il plaît au roi, que l'on recherche dans la maison des trésors du roi, là, à Babylone, s'il existe un décret rendu par le roi Cyrus pour bâtir cette maison de Dieu à Jérusalem. Puis que le roi nous transmette sa volonté à ce sujet.” Alors le roi Darius donna ordre de faire des recherches dans la maison des archives, où étaient déposés les trésors, à Babylone. Et l'on trouva dans l'acropole d'Ecbatane, qui est en la province de Médie, un rouleau dans lequel il était ainsi écrit : “Memorandum. La première année de Cyrus, le roi Cyrus a rendu un décret au sujet de la maison de Dieu qui est à Jérusalem : Que cette maison soit rebâtie, pour être le lieu où l'on offre des sacrifices et où l'on présente des offrandes ignées. Sa hauteur sera de trente coudées et sa largeur de vingt coudées. Il y aura trois rangées de pierres de taille et une rangée de bois, et la dépense sera payée par la maison du roi. En outre, on rendra les ustensiles d'or et d'argent de la maison de Dieu, que Nabuchodonosor avait enlevés du Temple qui est à Jérusalem et transportés à Babylone, et ils seront transportés au Temple qui est à Jérusalem, à la place où ils étaient, et tu les déposeras dans la maison de Dieu.” “Maintenant, Tattanaï, gouverneur d'au delà du fleuve, Setar-Bozenaï et vos compagnons perses qui êtes au delà du fleuve, tenez-vous éloignés de là, et laissez continuer les travaux de cette maison de Dieu ; que le gouverneur des Juifs et les anciens des Juifs rebâtissent cette maison de Dieu sur son emplacement. Voici l'ordre que je donne touchant ce que vous devez faire avec les anciens des Juifs pour rebâtir la maison de Dieu. Sur les biens du roi provenant des impôts d'au delà du fleuve, on aura soin que la dépense soit payée à ces hommes pour qu'il n'y ait pas d'interruption. Ce qui sera nécessaire pour les holocaustes du Dieu du ciel, veaux, béliers et agneaux, froment, sel, vin et huile, selon l'ordre des prêtres qui sont à Jérusalem, leur sera donné jour par jour sans faute, afin qu'ils offrent des sacrifices d'agréable odeur au Dieu du ciel, et qu'ils prient pour la vie du roi et de ses fils. Je donne aussi cet ordre : Si quelqu'un transgresse ce décret, qu'on enlève de sa maison une poutre, qu'il y soit suspendu et attaché et qu'à cause de cela on fasse de sa maison un tas d'immondices. Que le Dieu qui fait habiter là son nom renverse tout roi et tout peuple qui étendraient la main pour transgresser ce décret et pour détruire cette maison de Dieu qui est à Jérusalem. Moi, Darius, j'ai donné cet ordre, qu'il soit soigneusement exécuté.” Alors Tattanaï, gouverneur d'au delà du fleuve, Setar-Bozenaï et leurs compagnons se conformèrent soigneusement à l'ordre que le roi Darius leur avait envoyé. Et les anciens des Juifs bâtirent avec succès, soutenus par les oracles d'Aggée, le prophète, et de Zacharie, fils d'Iddo. Ils bâtirent et achevèrent d'après l'ordre du Dieu d'Israël, et d'après l'ordre de Cyrus, de Darius [et d'Artaxerxès, ] roi de Perse. Ils achevèrent cette maison le troisième jour du mois d'Adar, en la sixième année du règne du roi Darius. Les enfants d'Israël, les prêtres, les lévites et le reste des fils de l'exil célébrèrent avec joie la dédicace de cette maison de Dieu. Ils offrirent, pour la dédicace de la maison de Dieu, cent taureaux, deux cents béliers, quatre cents agneaux et, comme victimes expiatoires en faveur de tout Israël, douze boucs, d'après le nombre des tribus d'Israël. Ils établirent les prêtres selon leurs classes et les lévites selon leurs sections pour le service de Dieu à Jérusalem, comme il est écrit dans le livre de Moïse. Les fils de l'exil célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du premier mois. Car les prêtres et les lévites sans exception s'étaient purifiés, tous étaient purs, et ils immolèrent la Pâque pour tous les fils de l'exil, pour leurs frères les prêtres et pour eux-mêmes. Les enfants d'Israël revenus de l'exil la mangèrent, ainsi que tous ceux qui s'étaient séparés de l'impureté des peuples du pays pour se joindre à eux afin de chercher Yahweh, le Dieu d'Israël. Ils célébrèrent avec joie pendant sept jours la fête des Azymes, car Yahweh les avait consolés en tournant vers eux le cœur du roi d'Assyrie, pour fortifier leurs mains dans l'œuvre de la maison de Dieu, du Dieu d'Israël. Après ces événements, sous le règne d'Artaxerxès, roi de Perse, Esdras, fils de Saraïas, fils d'Azarias, fils de Helcias, fils de Sellum, fils de Sadoc, fils d'Achitob, fils d'Amarias, fils d'Azarias, fils de Maraïoth, fils de Zerahias, fils d'Ouzzi, fils de Bocci, fils d'Abisua, fils de Phinées, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, le grand-prêtre, cet Esdras monta de Babylone. C'était un scribe versé dans la Loi de Moïse, qu'a donnée Yahweh, le Dieu d'Israël. Comme la main de Yahweh, son Dieu, était sur lui, le roi lui accorda tout ce qu'il avait demandé. Plusieurs des enfants d'Israël, des prêtres et des lévites, des chantres, des portiers et des Nathinéens, montèrent aussi à Jérusalem, la septième année du roi Artaxerxès. Esdras arriva à Jérusalem le cinquième mois de la septième année du roi. C'est le premier jour du premier mois qu'il commença à monter de Babylone, et c'est le premier jour du cinquième mois qu'il arriva à Jérusalem, car la main bienfaisante de son Dieu était sur lui. C'est qu'Esdras avait appliqué son cœur à étudier la Loi de Yahweh, à la mettre en pratique et à enseigner en Israël les préceptes et les ordonnances. Voici la copie de la lettre que le roi Artaxerxès donna à Esdras, le prêtre-scribe, scribe instruit des paroles de la Loi de Yahweh et de ses préceptes concernant Israël. “Artaxerxès, Roi des rois, à Esdras, le prêtre, scribe de la Loi du Dieu du ciel, salut parfait. Et maintenant : J'ai donné ordre pour que tous ceux du peuple d'Israël, de ses prêtres et de ses lévites, dans mon royaume, qui désirent aller à Jérusalem, y aillent avec toi. Car tu es envoyé par le roi et ses sept conseillers pour inspecter Juda et Jérusalem d'après la Loi de ton Dieu, que tu as dans ta main, et pour porter l'argent et l'or que le roi et ses conseillers ont spontanément offerts au Dieu d'Israël, dont la demeure est à Jérusalem, ainsi que tout l'or et tout l'argent que tu trouveras dans toute la province de Babylone, avec les dons volontaires du peuplé et des prêtres, librement offerts pour la maison de leur Dieu à Jérusalem. C'est pourquoi tu auras soin d'acheter avec cet argent des taureaux, des béliers, des agneaux et leurs offrandes et libations, et tu les offriras sur l'autel de la maison de votre Dieu, qui est à Jérusalem. Vous ferez avec le reste de l'argent et de l'or ce qui vous paraîtra bon, à toi et à tes frères, selon la volonté de votre Dieu. “Et les vases qui te sont donnés pour le service de la maison de ton Dieu, dépose-les devant le Dieu de Jérusalem. Le reste de ce qui est nécessaire à la maison de Dieu, que tu auras à fournir, tu le prendras dans la maison des trésors du roi. Et moi, Artaxerxès, je donne l’ordre à tous les trésoriers d'au delà du fleuve que tout ce qu'Esdras, scribe de la Loi du Dieu du ciel, vous demandera soit fidèlement exécuté : jusqu'à cent talents d'argent, cent cors de froment, cent baths de vin et cent baths d'huile, et du sel sans compter. Que tout ce qui est ordonné par le Dieu du ciel soit exactement accompli pour la maison du Dieu du ciel, afin que la colère ne vienne pas sur l'empire du roi et sur ses fils. “Nous vous faisons aussi savoir, pour tous les prêtres, lévites, chantres, portiers, Nathinéens et serviteurs de cette maison de Dieu, qu'il n'est permis de lever sur eux ni impôt, ni redevance, ni tribut. “Et toi, Esdras, selon la sagesse de ton Dieu, qui est dans ta main, établis des juges et des magistrats qui rendent la justice à tout le peuple d'au delà du fleuve, à tous ceux qui connaissent les lois de ton Dieu, et enseigne-les à ceux qui ne les connaissent pas. Quiconque n'exécutera pas la Loi de ton Dieu et la loi du roi, qu'il soit fait de lui exacte justice, soit par la mort, soit par le bannissement, soit par l'amende, soit par la prison.” Béni soit Yahweh, le Dieu de nos pères, qui a mis ainsi au cœur du roi de glorifier la maison de Yahweh qui est à Jérusalem, et qui a incliné vers moi la bienveillance du roi, de ses conseillers et de tous les puissants officiers du roi. Et je pris courage parce que la main de Yahweh, mon Dieu, était sur moi, et je rassemblai les chefs d'Israël pour partir avec moi. Voici les chefs de famille, avec leur généalogie, qui montèrent avec moi de Babylonie sous le règne du roi Artaxerxès. Des fils de Phinées, Gerson ; des fils d'Ithamar, Daniel ; des fils de David, Hattus, fils de Séchanias ; des fils de Pharos, Zacharie, et avec lui cent cinquante hommes enregistrés ; des fils de Phahath-Moab, Elioénaï, fils de Zerahias, et avec lui deux cents hommes ; des fils de Zattou, Séchanias, fils de Yehaziel, et avec lui trois cents hommes ; des fils d'Adin, Ebed, fils de Jonathan, et avec lui cinquante hommes ; des fils d'Elam, Isaïe, fils d'Athalias, et avec lui soixante-dix hommes ; des fils de Sephatias, Zébédée, fils de Michel, et avec lui quatre-vingts hommes ; des fils de Joab, Obadias, fils de Jéhiel, et avec lui deux cent dix-huit hommes ; des fils de Banni, Selomith, fils de Joséphias, et avec lui cent soixante hommes ; des fils de Bébaï, Zacharie, fils de Bébaï, et avec lui vingt-huit hommes ; des fils d'Azgad, Johanan, fils de Haccatan, et avec lui cent dix hommes ; des fils d'Adonicam, les derniers, dont voici les noms : Eliphelet, Jéhiel et Sémaïas, et avec eux soixante hommes ; des fils de Bégui, Uthaï et Zabbud, et avec eux soixante-dix hommes. Je les rassemblai près de la rivière qui coule vers Ahava, et nous campâmes là trois jours. Ayant porté mon attention sur le peuple et sur les prêtres, je ne trouvai là aucun des fils de Lévi. Alors j'envoyai les chefs, Eliézer, Ariel, Séméïas, Elnathan, Jarib, Elnathan, Nathan, Zacharie et Mesollam, ainsi que Joïarib et Elnathan, hommes sages, et je les fils aller vers le chef Eddo dans la localité de Chasiphia, en mettant dans leurs bouches les paroles qu'ils devaient dire à Eddo et à ses frères les Nathinéens dans la localité de Chasiphia, afin de nous amener des ministres pour la maison de notre Dieu. Et comme la main bienfaisante de notre Dieu était sur nous, ils nous amenèrent des hommes pleins de sagesse d'entre les fils de Moholi, fils de Lévi, fils d'Israël, savoir Sérébias, et ses fils et ses frères, au nombre de dix-huit, et Hasabias, et avec lui Isaïe, des fils de Mérari, et ses frères et leurs fils, au nombre de vingt ; et d'entre les Nathinéens, que David et les chefs avaient donnés pour le service des lévites, deux cent vingt Nathinéens, tous désignés par leurs noms. Je publiai là, près de la rivière d'Ahava, un jeûne pour nous affliger devant Dieu, afin d'implorer de lui un heureux voyage pour nous, pour nos enfants et pour tout ce qui nous appartenait. Car j'aurais eu honte de demander au roi une escorte et des cavaliers pour nous secourir contre l'ennemi pendant la route, parce que nous avions dit au roi : La main de Dieu est pour le bien sur tous ceux qui le cherchent, mais sa main et sa colère sont sur tous ceux qui l'abandonnent. Et à cause de cela nous jeûnâmes et nous invoquâmes notre Dieu, et il nous exauça. Je choisis douze chefs des prêtres, ainsi que Sérèbias et Hasabias et dix de leurs frères. Je pesai devant eux l'argent, l'or et les ustensiles, offrande qu'avaient prélevée pour la maison de notre Dieu le roi, ses conseillers et ses chefs, et tous ceux d'Israël qui se trouvaient là, et je pesai en leurs mains six cent cinquante talents d'argent, des ustensiles d'argent de cent talents, cent talents d'or, vingt coupes d'or d'une valeur de mille dariques et deux vases d'un bel airain brillant aussi précieux que l'or. Et je leur dis : “Vous êtes saints devant Yahweh, et ces ustensiles sont saints, cet argent et cet or sont une offrande volontaire à Yahweh, le Dieu de vos pères. Soyez vigilants à les garder, jusqu'à ce que vous les pesiez devant les chefs des prêtres et des lévites et devant les chefs de famille d'Israël, à Jérusalem, dans les chambres de la maison de Yahweh.” Alors les prêtres et les lévites reçurent au poids l'or, l'argent et les vases pour les porter à Jérusalem dans la maison de notre Dieu. Nous partîmes de la rivière d'Ahava le douzième jour du premier mois, pour nous rendre à Jérusalem. La main de notre Dieu fut sur nous et nous sauva des mains de l'ennemi et des embûches pendant la route. Arrivés à Jérusalem, nous nous y reposâmes trois jours. Le quatrième jour, l'argent, l'or et les ustensiles furent pesés dans la maison de notre Dieu, entre tes mains de Mérémoth, fils d’Urie, le prêtre ; il y avait avec lui Eléazar, fils de Phinées, et avec eux les lévites Josabad, fils de Josué, et Noadias, fils de Bennuï : le tout selon le nombre et selon le poids ; et le poids total fut alors enregistré. Les fils de l'exil, revenus de la captivité, offrirent en holocauste au Dieu d'Israël douze taureaux pour tout Israël, quatre-vingt-seize béliers, soixante-douze agneaux, douze boucs pour le péché, le tout en holocauste à Yahweh. Ils transmirent les ordres du roi aux satrapes du roi et aux gouverneurs d'au delà du fleuve, et ceux-ci soutinrent le peuple et la maison de Dieu. Quand ces choses furent achevées, les chefs s'approchèrent de moi en disant : “Le peuple d'Israël, les prêtres et les lévites ne sont point séparés des peuples de ces pays : ils imitent leurs abominations, celles des Cananéens, des Hittites, des Phérézéens, des Jébuséens, des Ammonites, des Moabites, des Egyptiens et des Amorrhéens. Car ils ont pris de leurs filles pour eux et pour leurs fils, et la race sainte s'est mêlée avec les peuples des pays, et la main des chefs et des magistrats a été la première dans ces transgressions.” En entendant ces paroles, je déchirai ma tunique et mon manteau, je m'arrachai les cheveux et la barbe, et je m'assis consterné. Auprès de moi se réunirent tous ceux qui tremblaient à cause des paroles du Dieu d'Israël, à cause de la transgression des fils de l'exil ; et moi je restai assis, consterné, jusqu'à l'oblation du soir. Puis, au moment de l'oblation du soir, je me levai de mon affliction, avec ma tunique et mon manteau déchirés, et tombant à genoux, les mains tendues vers Yahweh mon Dieu, je dis : “Mon Dieu, je suis trop chargé de honte et de confusion pour lever, ô mon Dieu, ma face vers vous, car nos iniquités se sont multipliées par-dessus nos têtes et notre faute est montée jusqu'au ciel. Depuis les jours de nos pères jusqu'à ce jour, grande a été notre faute, et c'est à cause de nos iniquités que nous avons été livrés, nous, nos rois et nos prêtres, aux mains des rois des nations, à l'épée, à la captivité, au pillage et à la honte qui couvre encore notre visage. Et maintenant, voici que Yahweh vient à peine de nous faire miséricorde en nous laissant un reste et en nous accordant un abri dans son lieu saint, afin que notre Dieu éclaire nos yeux et nous rende un peu de vie dans notre servitude. Car nous sommes esclaves, mais Dieu ne nous a pas abandonnés dans notre servitude. Il a incliné vers nous la bienveillance des rois de Perse pour nous conserver la vie, afin que nous bâtissions la maison de notre Dieu et que nous relevions ses ruines et pour nous donner une demeure close en Juda et à Jérusalem, “Maintenant, ô notre Dieu, que dirons-nous après cela ? Car nous avons abandonné vos commandements, que vous nous aviez prescrits par l'organe de vos serviteurs les prophètes, en disant : Le pays dans lequel vous entrez pour en prendre possession est un pays d'impureté, à cause de l'impureté des peuples de ces contrées et des abominations dont ils l'ont rempli d'un bout à l'autre par leurs souillures. Maintenant donc, ne donnez point vos filles à leurs fils et ne prenez point leurs filles pour vos fils, et n'ayez jamais souci de leur prospérité ni de leur bien-être, afin que vous deveniez forts, que vous mangiez les bons produits de ce pays et que vous le transmettiez pour toujours en héritage à vos enfants. “Après tout ce qui nous est arrive à cause de nos mauvaises actions et de nos grandes fautes, et alors que vous nous avez épargnés, ô notre Dieu, plus que ne le méritaient nos iniquités et que vous nous avez laissé le reste que voici, pourrions-nous de nouveau violer vos commandements et nous allier à des peuples si abominables ? Ne vous irriteriez-vous pas contre nous jusqu'à nous détruire, sans laisser ni reste ni survivant ? “Yahweh, Dieu d'Israël, vous êtes juste, car nous ne sommes aujourd'hui qu'un petit nombre de réchappés. Nous voici devant vous avec notre iniquité, ne pouvant à cause d'elle subsister en votre présence.” Pendant qu'Esdras faisait cette prière et cette confession, pleurant et prosterné devant la maison de Dieu, il s’était réuni auprès de lui une assemblée très nombreuse d'Israélites, hommes, femmes et enfants, et le peuple versait beaucoup de larmes. Alors Séchénias, fils de Jéhiel, d'entre les fils d'Elam, prit la parole et dit à Esdras : “Nous avons péché contre notre Dieu en prenant des femmes étrangères d'entre les peuples du pays. Cependant il reste à cet égard une espérance à Israël. Concluons maintenant une alliance avec notre Dieu, pour renvoyer toutes les femmes avec les enfants issus d'elles, selon le conseil de mon seigneur et de ceux qui craignent les commandements de notre Dieu, et qu'il soit fait selon la Loi. Lève-toi, car cette affaire t'incombe ; nous serons avec toi. Courage, et à l'œuvre !” Esdras se leva et il fit jurer aux chefs des prêtres, des lévites et de tout Israël de faire comme il venait d'être dit ; et ils jurèrent. Puis Esdras se retira de devant la maison de Dieu et se rendit dans la chambre de Johanan, fils d'Eliasib, pour y passer la nuit ; et il ne mangea point de pain et il ne but point d'eau, parce qu'il était dans la désolation à cause du péché des rapatriés. Alors on fit proclamer en Juda et dans Jérusalem que tous les fils de l'exil devaient se rassembler à Jérusalem, et que quiconque ne viendrait pas dans les trois jours, selon l'ordre des chefs et des anciens, aurait tous ses biens confisqués et serait exclu de l'assemblée des exilés. Et tous les hommes de Juda et Benjamin se rassemblèrent dans les trois jours : c'était le neuvième mois, le vingt du mois. Tout le peuple se tint sur la place de la maison de Dieu, tremblant à cause de cette affaire et par suite des pluies. Esdras le prêtre se leva et leur dit : “Vous avez péché en établissant chez vous des femmes étrangères, mettant ainsi le comble à la faute d'Israël. Et maintenant rendez gloire à Yahweh, le Dieu de vos pères, et faites sa volonté : séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères.” Toute l'assemblée répondit en disant à haute voix : “A nous d'agir comme tu l'as dit. Mais le peuple est nombreux et c'est le temps des pluies, et il n'est pas possible de rester dehors. Ce n'est pas non plus l'affaire d'un jour ou deux, car nous avons beaucoup péché en cette matière. Que nos chefs restent donc pour toute l'assemblée ; et que tous ceux qui, dans nos villes, ont établi des femmes étrangères viennent aux jours qui leur seront fixés, avec les anciens de chaque ville et ses juges, jusqu'à ce qu'on ait détourné le feu de la colère de notre Dieu au sujet de cette affaire.” Seuls, Jonathan, fils d'Azahel, et Jaasias, fils de Thécua, insistèrent sur ce point, et Mesollam, et Sabethaï le lévite les appuyèrent. Et les fils de la transmigration firent ainsi. On choisit Esdras, le prêtre, et des hommes, chefs de familles dans leurs tribus, tous désignés nommément, et ils siégèrent le premier du dixième mois pour examiner l'affaire. Ils en eurent fini le premier jour du premier mois avec tous les hommes qui avaient établi chez eux des femmes étrangères. Parmi les fils des prêtres, il s'en trouva qui avaient établi chez eux des femmes étrangères : des fils de Josué, fils de Josédec, et de ses frères : Maasias, Eliézer, Jarib et Godolias, qui s'engagèrent à renvoyer leurs femmes et offrirent un bélier en expiation de leur faute ; des fils d'Emmer : Hanani et Zébédée ; des fils de Harim : Maasias, Elie, Séméïas, Jéhiel et Ozias ; des fils de Phashur : Elioénaï, Maasias, Ismaël, Nathanaël, Josabad et Elasa. Parmi les lévites : Josabad, Séméï, Celaïas dit aussi Celita, Phataïas, Juda et Eliézer. Parmi les chantres : Eliasib ; parmi les portiers : Sellum, Télem et Uri. Et d'Israël : parmi les fils de Pharos : Ramaïas, Jézias, Melchias, Miamin, Eléazar, Melchias et Bénaïas ; parmi les fils d'Elam : Mathanias, Zacharie, Jéhiel, Abdi, Jérimoth et Elie ; parmi les fils de Zathua : Elioénaï, Eliasib, Mathanias, Jérimoth, Zabad et Aziza ; parmi les fils de Bèbaï : Johanan, Hananias, Zabbaï et Athalaï ; parmi les fils de Banouï : Mesollam, Malluch, Adaias, Jasub, Seal et Jérimoth ; parmi les fils de Phahath-Moab : Edna, Chelal, Benaïas, Messias, Mathanias, Besalel, Binnuï et Manassé ; parmi les fils de Harim : Eliézer, Isaïe, Melchias, Séméïas, Simon, Benjamin, Malluch, Semarias ; parmi les fils de Hasum : Mathanaï, Mathatha, Zabad, Eliphélet, Jerémaï, Manassé, Séméï ; parmi les fils de Bani : Maadaï, Amram, Uel, Benaïas, Bedias, Chéliaü, Vanias, Merémoth, Eliasib, Mathanias, Mathenaï, Jasi, Bani, Binnuï, Séméï, Sélemias, Nathan, Adaïas, Machnadebaï, Sasaï, Seraï, Azarel, Selmyahou, Semarias, Sellum, Amariaset, Joseph ; parmi les fils de Nébo : Jéhiel, Mathathias, Zabad, Zebina, Yaddo, Joël, Benaïas. Tous ces hommes avaient pris des femmes étrangères et il les renvoyèrent avec tous leurs enfants.
Paroles de Néhémie, fils de Hakhalyah. Au mois de Casleu, la vingtième année, comme j'étais à Suse, la forteresse, arriva Hanani, l'un de mes frères, avec des hommes de Juda. Je les questionnai au sujet des Juifs délivrés qui restaient de la captivité, et au sujet de Jérusalem. Ils répondirent : “Ceux qui restent, échappés de la captivité, là-bas, dans la province, sont au comble du malheur et de l'opprobre : les murs de Jérusalem sont en ruines et ses portes consumées par le feu.” Quand j'entendis ces paroles, je m'assis et je pleurai, et je fus plusieurs jours dans le deuil. Je jeûnais et je priais devant le Dieu du ciel, en disant : “Ah ! Yahweh, Dieu du ciel, Dieu grand et redoutable, vous qui gardez l'alliance et la miséricorde à l'égard de ceux qui vous aiment et gardent vos commandements, que votre oreille soit attentive et que vos yeux soient ouverts pour entendre la prière de votre serviteur, que je fais maintenant devant vous jour et nuit en faveur des enfants d'Israël, vos serviteurs, en confessant les péchés que nous avons commis, nous, enfants d'Israël, et que moi-même et la maison de mon père avons commis. Nous vous avons gravement offensé : nous n'avons pas observé les commandements, les lois et les ordonnances que vous avez prescrits à Moïse, votre serviteur. “Souvenez-vous du commandement que vous avez fait à Moïse, votre serviteur, en disant : Si vous êtes infidèles, je vous disperserai parmi les peuples ; mais si vous revenez à moi, et si vous observez mes commandements et les mettez en pratique, alors même que vous seriez exilés à l'extrémité du ciel, de là je les rassemblerai et je les ramènerai dans le lieu que j'ai choisi pour y faire habiter mon nom. Ils sont vos serviteurs et votre peuple que vous avez rachetés par votre grande puissance et par la force de votre main. “Ah ! Seigneur, que votre oreille soit attentive à la prière de votre serviteur et à la prière de vos serviteurs qui se plaisent à craindre votre nom. Daignez donner aujourd'hui le succès à votre serviteur et faites-lui trouver grâce devant cet homme.” J'étais échanson du roi. Au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès, le vin étant devant le roi, je pris le vin et je l'offris au roi, et je tâchai de n'être pas triste en sa présence. Le roi me dit : “Pourquoi ton visage est-il triste ? Tu n'es cependant pas malade. Ce ne peut-être qu'une tristesse de cœur.” Je fus très effrayé, et je répondis au roi : “Que le roi vive éternellement ! Comment mon visage ne serait-il pas triste, lorsque la ville où sont les sépulcres de mes pères est dévastée et que ses portes sont consumées par le feu ?” Et le roi me dit : “Que veux-tu me demander ?” Je priai le Dieu du ciel, et je répondis au roi : “Si le roi le trouve bon et si ton serviteur t'est agréable, envoie-moi en Juda, vers la ville des sépulcres de mes pères, pour que je la rebâtisse.” Le roi, près duquel la reine était assise, me dit : “Jusqu'à quand durera ton voyage, et quand reviendras-tu ?” Il plut au roi de m'envoyer, et je lui fixai un temps. Puis je dis au roi : “Si le roi le trouve bon, qu'on me donne des lettres pour les gouverneurs d'au delà du fleuve, afin qu'ils me laissent passer jusqu'à ce que j'arrive en Juda, et une lettre pour Asaph, garde de la forêt du roi, afin qu'il me fournisse du bois de charpente pour les portes de la forteresse du Temple et pour le mur de la ville et pour la maison où je me retirerai.” Et le roi me donna ces lettres, car la main favorable de mon Dieu était sur moi. Je me rendis donc auprès des gouverneurs d'au delà du fleuve, et je leur remis la lettre du roi ; et le roi avait envoyé avec moi des chefs militaires et des cavaliers. Or Sanaballat, le Horonite, et Tobie, le serviteur ammonite, apprirent avec un extrême déplaisir qu'un homme venait pour procurer le bien des enfants d'Israël. J'arrivai à Jérusalem et j'y passai trois jours. Puis je me levai la nuit, n'ayant qu'un petit nombre d'hommes avec moi, sans avoir indiqué à personne ce que mon Dieu m'avait mis au cœur de faire pour Jérusalem. Je n'avais aucune bête de somme avec moi, si ce n'est celle que je montais. Je sortis par la porte de la Vallée pendant la nuit, et je passai devant la fontaine du Dragon, puis à la porte Sterquiline, et je considérai attentivement les murs de Jérusalem qui étaient en ruines et ses portes consumées par le feu. Et je passai vers la porte de la Fontaine et vers la piscine du Roi, et il n'y avait pas de place pour que ma monture pût passer sous moi. Je montai ensuite par le torrent, la nuit, en considérant attentivement le mur et je vins de nouveau à la porte de la Vallée, et je rentrai. Les magistrats ne savaient pas où j'étais allé ni ce que je voulais faire, et je n'avais jusqu'à ce moment rien indiqué aux Juifs, ni aux prêtres, aux grands et aux magistrats, ni aux autres chargés d'offices. Je leur dis alors : “Vous voyez le malheur où nous sommes, car Jérusalem est détruite et ses portes sont consumées par le feu. Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans l'opprobre.” Et je leur rapportai comment la main de Dieu avait été favorable envers moi et les paroles que le roi m'avait dites. Ils répondirent : “Levons-nous et bâtissons.” Et ils mirent courageusement la main à cette bonne œuvre. Quand Sanaballat le Horonite, Tobie, le serviteur ammonite, et Gossem l'Arabe l'eurent appris, ils se moquèrent de nous et ils nous méprisèrent. Ils disaient : “Que faites-vous là ? Vous révoltez-vous contre le roi ?” Je leur fis cette réponse : “Le Dieu du ciel nous donnera le succès. Nous ses serviteurs, nous allons nous mettre à l'œuvre pour bâtir. Quant à vous, vous n'avez ni part, ni droit, ni souvenir dans Jérusalem.” Eliacib, le grand-prêtre, se leva, avec ses frères les prêtres, et ils construisirent la porte Probatique : ils la consacrèrent et en fixèrent les battants, et ils la consacrèrent jusqu'à la tour de Méa, et ils réparèrent jusqu'à la tour Hananéel. A côté de lui bâtissaient les hommes de Jéricho ; et à côté bâtissait Zachur, fils d'Amri. Les gens de Sanaa construisirent la porte des Poissons ; ils en érigèrent les charpentes et en fixèrent les battants, les verrous et les gonds. A leur suite réparait Merémoth, fils d’Urie, fils de Haccos ; et à sa suite réparait Mesollam, fils de Barachie, fils de Mézézebel ; et à sa suite réparait Sadoc, fils de Baana ; et à la suite réparaient les Thécuites, mais leurs nobles n'apportèrent pas leur concours au service de leurs chefs. Quant à la porte du Quartier-Neuf, Joïada, fils de Phaséa, et Mesollam, fils de Besodias, la réparèrent : ils en érigèrent les charpentes et en fixèrent les battants, les verrous et les gonds. A leur suite réparaient Mélathias le Gabaonite et Jadon le Méronite, et les gens de Gabaon et de Maspha, ressortissant au trône du satrape d'au delà du fleuve. Et à la suite réparait Uziel, fils de Araïas, chef des orfèvres ; et près de lui réparait Hananie, de la corporation des parfumeurs, et ils réparèrent Jérusalem jusqu'à la muraille de la Place. A leur suite réparait Rephaïas, fils de Hur, chef de la moitié du district de Jérusalem ; et près de lui réparait Jédaïas, fils de Harumaph, en face de sa maison, et près de lui réparait Hattous, fils de Hasabanaïas. La section suivante, Melchias, fils de Harim, la répara, ainsi que Hassub, fils de Phahat-Moab, jusqu'à la tour des Fours. Et à la suite répara Sellum, fils de Hallohès, prince de la moitié du district de Jérusalem, lui et ses filles. Quant à la porte de la Vallée, Hanun et les gens de Zanoé la réparèrent : ils la construisirent, en fixèrent les battants, les verrous et les gonds, et firent mille coudées dans la muraille jusqu'à la porte Sterquiline. Malchias, fils de Réchab, chef du district de Bethacarem, répara la porte Sterquiline avec ses fils : ils la construisirent et en fixèrent les battants, les verrous et les gonds. Sellum, fils de Cholhoza, chef du district de Maspha, répara la porte de la Fontaine : il l'érigea, la couvrit et en fixa les battants, les verrous et les gonds ; et le mur de la piscine de Siloé dans le jardin du roi et jusqu'aux degrés descendants de la cité de David. Après lui répara Néhémie, fils d'Azbuc, chef de la moitié du district de Bethsur, jusqu'en face des tombeaux de David et jusqu'à la piscine artificielle et jusqu'à la maison des héros. Après lui réparèrent les lévites : Rehum, fils de Bani ; à côté, Hasabias, chef de la moitié du district de Ceïla, répara pour son district. Après lui réparèrent leurs frères, les Bavaï, fils de Enadad, chef de l'autre moitié du district de Ceïla. A côté, Azer, fils de Josué, chef de Maspha, répara la section suivante, en face de la montée de l'Arsenal, à l'angle. Après lui, Baruch, fils de Zachaï, répara sur la montagne la section suivante, depuis l'angle jusqu'à l'entrée de la maison d'Eliasib, le grand-prêtre. Après lui Merémoth, fils d’Urie, fils de Haccos, répara la section suivante, depuis l'entrée de la maison d'Eliasib jusqu'à l'extrémité de la maison d'Eliasib. Après lui, réparèrent les prêtres de la campagne. Après eux, Benjamin et Hassub réparèrent en face de leurs maisons. Après lui, Azarias, fils de Maasias, fils d'Ananie, répara près de sa maison. Après lui, Binnuï, fils de Henadad, répara la section suivante, depuis la maison d'Azarias jusqu'à l'angle et jusqu'au tournant. Phalal, fils d'Ouzaï, répara en face de l'angle et de la tour qui fait saillie sur le palais royal d'en haut, vers la cour de la prison. Après lui, Phadaïas, fils de Pharos. Les Nathinéens habitaient sur l'Ophel, jusqu'en face de la porte des Eaux, à l'Orient, et jusqu'à la tour en saillie. Après lui, les gens de Thécua réparèrent la section suivante depuis la grande tour en saillie jusqu'au mur d'Ophel. A partir de la porte des Chevaux, les prêtres réparèrent chacun devant sa maison. Après eux, répara Sados, fils d'Emmer, devant sa maison. Après lui, répara Sémaïas, fils de Séchénias, gardien de la porte de l'Orient. Après lui, Hananias, fils de Selemias et Hanun, le sixième fils de Salaph, réparèrent la section suivante. Après eux répara Melchias, d'entre les orfèvres, jusqu'à la demeure des Nathinéens et des marchands, en face de la porte de la Surveillance et jusqu'à la Salle Haute de l'angle. Entre la Salle Haute de l'angle et la piscine Probatique réparèrent les orfèvres et les marchands. Lorsque Sanaballat apprit que nous rebâtissions la muraille, il se mit en colère et fut très irrité. Il se moquait des Juifs, et il parla devant ses frères et devant les troupes de Samarie, disant : “Que font ces Juifs impuissants ? Les laissera-t-on faire ? Offriront-ils des sacrifices pour finir en un jour ? Feront-ils revivre, du sein des monceaux de décombres, les pierres calcinées ?” Et Tobie l'Ammonite, à son côté, de dire : “Même s'ils bâtissaient, un chacal dans son élan renversera leur muraille de pierre.” “Ecoute, ô notre Dieu, comme nous sommes méprisés ! Fais retomber leurs insultes sur leur tête et livre-les comme une proie dans un pays d'exil. Ne pardonne pas leur iniquité et que leur péché ne soit pas effacé de devant toi, car ils ont insulté ceux qui bâtissent.” Nous rebâtîmes la muraille et elle fut rétablie tout entière jusqu'à la moitié de sa hauteur, car le peuple prit à cœur ce travail. Quand Sanaballat, Tobie, les Arabes, les Ammonites et les Azothiens apprirent que la réparation des murs de Jérusalem avançait et que les brèches commençaient à se fermer, leur colère fut extrême. Ils se liguèrent tous ensemble pour venir attaquer Jérusalem et y causer du trouble. Nous priâmes notre Dieu et nous établîmes une garde contre eux jour et nuit, pour nous défendre d'eux. Mais Juda disait : “Les forces manquent aux porteurs et il y a beaucoup de décombres : nous ne pourrons pas bâtir la muraille.” Et nos ennemis disaient : “Ils ne sauront rien, ils ne verront rien, jusqu'à ce que nous arrivions au milieu d'eux : nous les massacrerons et nous ferons cesser l'ouvrage.” Or quand venaient les Juifs qui habitaient parmi eux, ils nous avertirent dix fois, de partout, qu'on allait venir contre nous. Alors je plaçai le peuple dans les endroits les plus bas, derrière la muraille, en des lieux abrités, en le disposant par familles, avec leurs épées, leurs lances et leurs arcs. Je fis l'inspection et je me mis à dire aux grands, aux magistrats et au reste du peuple : “Ne craignez pas devant eux. Souvenez-vous du Seigneur, grand et redoutable, et combattez pour vos frères, pour vos fils et vos filles, pour vos femmes et pour vos maisons.” Quand nos ennemis apprirent que nous étions avertis et que Dieu avait anéanti leur projet, nous retournâmes à la muraille, chacun à son ouvrage. Depuis ce jour, la moitié de mes serviteurs travaillait à l'œuvre, et l'autre moitié était armée de lances, de boucliers, d'arcs et de cuirasses, et les chefs étaient derrière toute la maison de Juda, qui travaillait aux murs. Les porteurs de fardeaux étaient armés : ils travaillaient d'une main à l'ouvrage et de l'autre tenaient leur arme ; les maçons avaient chacun son épée ceinte autour des reins, tout en bâtissant. Le sonneur de trompette se tenait près de moi. Je dis aux grands, aux magistrats et au reste du peuple : “L’ouvrage est considérable et étendu, et nous sommes dispersés sur la muraille, éloignés les uns des autres ; en quelque endroit que vous entendiez le son de la trompette, accourez-y aussitôt auprès de nous : notre Dieu combattra pour nous.” Et nous travaillions à l’ouvrage, la moitié d'entre nous tenant des lances, depuis le lever de l'aurore jusqu'à l'apparition des étoiles. Dans ce même temps, je dis encore au peuple : “Que chacun avec son serviteur passe la nuit dans Jérusalem.” Et la nuit était pour nous une garde et la journée un travail. Ni moi, ni mes frères, ni mes gens, ni les hommes de garde qui me suivaient, ne quittions nos vêtements : chacun avait son arme (à sa droite). Il s’éleva de grandes plaintes de la part des du peuple et de leurs femmes contre leurs frères les Juifs. Il y en avait qui disaient : “Nous engageons nos fils et nos filles pour avoir du blé, afin de manger et de vivre.” Et il y en avait qui disaient : “Nous engageons nos champs, nos vignes et nos maisons pour avoir du blé pendant la famine.” Et il y en avait qui disaient : “Nous avons emprunté de l'argent sur nos champs et nos vignes pour le tribut du roi. Et cependant notre chair est comme la chair de nos frères, nos enfants sont comme leurs enfants ; et voici que nous soumettons à la servitude nos fils et nos filles, et plusieurs de nos filles y sont déjà réduites ; et nous n’y pouvons rien, car nos champs et nos vignes sont à d'autres”. Et je fus très irrité quand j'entendis ces plaintes et ces paroles. Je réfléchis en moi-même, et je réprimandai les grands et les magistrats et je leur dis : “Vous prêtez à intérêt chacun à votre frère !” Je réunis à cause d'eux une grande assemblée et je leur dis : “Nous avons racheté selon notre pouvoir nos frères les Juifs, qui étaient vendus aux nations, et c'est vous qui vendez vos frères, et c'est à nous qu'ils sont vendus !” Ils se turent, ne trouvant rien à répondre. Et je dis : “Ce n'est pas une bonne action que vous faites là ! Ne devriez-vous pas marcher dans la crainte de Dieu, pour ne pas être l'opprobre des nations ennemies ? Moi aussi, mes frères et mes serviteurs, nous leur avons prêté de l'argent et du blé. Allons, faisons l'abandon de cette dette. Rendez-leur donc aujourd'hui leurs champs, leurs vignes, leurs oliviers et leurs maisons, et le centième de l'argent et du blé, du vin nouveau et de l'huile que vous leur avez pris pour intérêt.” Ils répondirent : “Nous les rendrons et nous ne leur demanderons plus rien ; nous ferons ce que tu dis.” J'appelai les prêtres et je leur fis jurer de tenir parole. Je secouai aussi mon manteau en disant : “Que Dieu secoue ainsi hors de cette maison et de ses biens tout homme qui n'aura pas tenu cette parole et qu'il soit ainsi secoué et vide !” Toute l'assemblée dit : “Amen !” et loua Yahweh ; et le peuple agit selon cette parole. Depuis le jour où le roi me chargea d'être leur gouverneur dans le pays de Juda, depuis la vingtième jusqu'à la trente-deuxième année du roi Artaxerxès, pendant douze ans, ni moi ni mes frères n'avons mangé le pain du gouverneur. Les anciens gouverneurs qui furent avant moi accablaient le peuple et prenaient de lui chaque jour, pour leur subsistance, quarante sicles d'argent ; leurs serviteurs mêmes opprimaient le peuple. Moi, je n'ai point agi de la sorte, par crainte de Dieu. Bien plus, je me suis appliqué à l'ouvrage de cette muraille, et nous n'avons acheté aucun champ, et tous mes serviteurs ensemble étaient là à l'ouvrage. J'avais à ma table cent cinquante hommes, Juifs et magistrats, et ceux qui venaient à nous des nations d'alentour. Et voici ce qu'on préparait pour chaque jour : un bœuf, six moutons gras, de la volaille, et tous les dix jours on préparait tout le vin en abondance. Malgré cela, je n'ai pas réclamé le pain du gouverneur, parce que les travaux pesaient lourdement sur le peuple. Souvenez-vous en ma faveur, ô mon Dieu, de tout ce que j'ai fait pour ce peuple ! Lorsqu'il fut connu de Sanaballat, de Tobie, de Gossem l'Arabe et du reste de nos ennemis que j'avais rebâti la muraille et qu'il n'y restait plus de brèche, quoique jusqu'à ce moment je n'eusse pas encore fait mettre les battants aux portes, Sanaballat et Gossem m'envoyèrent dire : “Viens et ayons ensemble une entrevue dans les villages, dans la vallée d'Ono.” Ils avaient dessein de me faire du mal. Je leur envoyai des messagers pour leur dire : “J'exécute un grand ouvrage et je ne puis descendre. Pourquoi interrompre l’ouvrage ? Lorsque j’aurai terminé, je descendrai vers vous.” Ils envoyèrent quatre fois vers moi de la même manière, et je leur répondis de la même manière. Alors Sanaballat m'envoya de la même manière une cinquième fois son serviteur avec une lettre ouverte dans sa main. Il y était écrit : “Le bruit se répand parmi les nations et Gossem dit que toi et les Juifs vous avez dessein de vous révolter et que c'est pour cela que tu bâtis la muraille : tu vas être leur roi, d'après ces rapports, et tu as même aposté des prophètes pour proclamer à ton sujet dans Jérusalem : Il y a un roi dans Juda ! Maintenant le roi va être informé de ces rapports. Viens donc et consultons-nous ensemble.” Et je lui envoyai dire : '“Il n'y a rien de tout ce que tu dis : c'est de ton cœur que tu l'inventes.” Car tous voulaient nous effrayer, se disant : “Leurs mains abandonneront l'ouvrage et il ne se fera pas ! Maintenant, fortifiez mes mains, ô mon Dieu ! Je me rendis chez Sémaïas, fils de Delaïas, fils de Metabelel. Il s'était enfermé et il dit : “Allons ensemble dans la maison de Dieu, dans l'intérieur du Temple, et fermons les portes du Temple : car on viendra pour te tuer, et c'est la nuit qu'on viendra pour te tuer.” Je dis alors : “Un homme comme moi, fuir ! Et comment un homme comme moi pourrait-il entrer dans le Temple et vivre ? Je n'entrerai point.” Et je reconnus que ce n'était pas Dieu qui l'envoyait et qu'il avait prononcé à mon sujet cette prophétie parce que Tobie et Sanaballat l'avaient acheté. On l'avait acheté pour que j'eusse peur et qu'en agissant de la sorte, je commisse un péché ; et c'eût été pour eux un moyen de nuire à ma réputation et de me couvrir d'opprobre. “Souvenez-vous, ô mon Dieu, de Tobie et de Sanaballat selon leurs méfaits, et aussi de Noadias, le prophète, et ces autres prophètes qui cherchaient à m'effrayer.” La muraille fut achevée le vingt-cinq du mois d'Elul, en cinquante-deux jours. Lorsque tous nos ennemis l'apprirent, toutes les nations qui étaient autour de nous furent dans la crainte : elles furent dans un grand découragement et reconnurent que c'était par la volonté de notre Dieu que cette œuvre s'était accomplie. Dans ce temps-là, les grands de Juda multipliaient leurs lettres adressées à Tobie, et celles de Tobie leur parvenaient. Car beaucoup en Juda lui étaient liés par serment, parce qu'il était gendre de Séchénias, fils d'Arah, et que son fils Johanan avait épousé la fille de Mesollam, fils de Barachie. Ils disaient même du bien de lui en ma présence et ils lui rapportaient mes paroles. Tobie m'envoyait des lettres pour m'effrayer. Lorsque la muraille fut rebâtie et que j'eus posé les battants des portes, les portiers, les chantres et les lévites furent chargés de la surveillance. Je donnai autorité sur Jérusalem à Hanani, mon frère, et à Hananias, commandant de la citadelle, car c'était un homme supérieur au grand nombre par sa fidélité et sa crainte de Dieu. Et je leur dis : “Qu'on n'ouvre pas les portes de Jérusalem avant la chaleur du jour, et en votre présence on fermera les portes et vous mettrez les verrous ; et les habitants de Jérusalem monteront la garde, chacun à son poste et chacun devant sa maison.” Or la ville était spacieuse et grande, mais le peuple était peu nombreux au milieu d'elle et il n'y avait pas beaucoup de maisons. Et mon Dieu me mit au cœur d'assembler les grands, les magistrats et le peuple pour en faire le dénombrement. Je trouvai un registre généalogique de ceux qui étaient montés au commencement et voici ce que j'y trouvai écrit. “Voici les gens de la province qui montèrent de la captivité de l'exil, qu'avait déportés Nabuchodonosor, roi de Babylone, et qui retournèrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville. Ils revinrent avec Zorobabel, Josué, Néhémie, Azarias, Réelyah, Nahaman, Mardochée, Bilsan, Mispar, Bigvaï, Rehum, Baanah. Nombre des hommes du peuple d'Israël : Fils de Pharos, deux mille cent soixante-douze. Fils de Séphatiah, trois cent soixante-douze. Fils d'Arah, six cent cinquante-deux. Fils de Phahath-Moab, des fils de Josué et de Joab, deux mille huit cent dix-huit. Fils d'Elam, mille deux cent cinquante-quatre. Fils de Zattou, huit cent quarante-cinq. Fils de Zachaï, sept cent soixante. Fils de Binnouï, six cent quarante-huit. Fils de Bébaï, six cent vingt-huit. fils d'Azgad, deux mille trois cent vingt-deux. Fils d'Adonicam, six cent soixante-sept. Fils de Biguaï, deux mille soixante-sept. Fils d'Adin, six cent cinquante-cinq. Fils d'Ater, d'Ezéchias, quatre-vingt dix-huit. Fils de Hasum, trois cent vingt-huit. Fils de Besaï, trois cent vingt-quatre. Fils de Harim, cent douze. Les fils de Gabaon, quatre-vingt-quinze. Les hommes de Bethléem et de Netopha, cent quatre-vingt-huit. Les hommes d'Anathoth, cent vingt-huit. Les hommes de Beth-Azmaveth, quarante-deux. Les hommes de Cariathiarim, de Cephirah et de Béroth, sept cent quarante-trois. Les hommes de Rama et de Gabaa, six cent vingt et un. Les hommes de Michmas, cent vingt-deux. Les hommes de Béthel et de Haï, cent vingt-trois. Les hommes de l'autre Nébo, cinquante-deux. Les fils de l'autre Elam, mille deux cent cinquante-quatre. Les fils de Harim, trois cent vingt. Les fils de Jéricho, trois cent quarante-cinq. Les fils de Lod, de Hadid et d'Ono, sept cent vingt et un. Les fils de Senaa, trois mille neuf cent trente. Prêtres : les fils de Jadaïas, de la maison de Josué, neuf cent soixante-treize. Les fils d'Emmer, mille cinquante-deux. Les fils de Phashur, mille deux cent quarante-sept. Les fils de Harim, mille dix-sept. Lévites : les fils de Josué, de Cadmiel, les fils de Hodayah, soixante-quatorze. Chantres : les fils d'Asaph, cent quarante-huit. Portiers : les fils de Sellum, les fils d'Ater, les fils de Talmon, les fils d'Accub, les fils de Hatita, les fils de Sobaï, cent trente-huit. Nathinéens : les fils de Siha, les fils de Hasupha, les fils de Tabbaoth, les fils de Céros, les fils de Siaa, les fils de Phadon, les fils de Lebana, les fils de Hagaba, les fils de Salmaï, les fils de Hanan, les fils de Giddel, les fils de Gahar, les fils de Reayah, les fils de Resin, les fils de Necoda, les fils de Gazzam, les fils d'Ouzza, les fils de Phaséa, les fils de Bésaï, les fils de Meunim, les fils de Nephusim, les fils de Bacbuc, les fils de Hacupha, les fils de Harbur, les fils de Basluth, les fils de Mehida, les fils de Harsa, les fils de Barcos, les fils de Sisera, les fils de Thama, les fils de Nesia, les fils de Hatipha. Fils des serviteurs de Salomon : les fils de Sotaï, les fils de Sophéreth, les fils de Phéruda, les fils de Yaala, les fils de Darcon, les fils de Giddel, les fils de Sephatia, les fils de Hattil, les fils d'Amon. Total des Nathinéens et des fils de Salomon, trois cent quatre-vingt-douze. Voici ceux qui montèrent de Tell-Méla, de Tell-Harsa, de Chérub, d'Addon et d'Emmer et qui ne purent faire connaître, par leur maison paternelle et leur généalogie, s'ils étaient d'Israël : les fils de Delayah, les fils de Tobie, les fils de Necoda, six cent quarante-deux. Et d'entre les prêtres : les fils de Habbaya, les fils de Haccos, les fils de Berzellaï qui avait pris une femme d'entre les filles de Berzellaï le Galaadite et fut appelé de leur nom. Ils cherchèrent leurs titres généalogiques, mais on ne les trouva point ; on les exclut du sacerdoce, et le gouverneur leur interdit de manger des choses très saintes, jusqu'à ce que se levât le (grand-) prêtre pour consulter l'Urim et le Tummim. L'assemblée tout entière était de quarante-deux mille trois cent soixante personnes, sans compter les serviteurs et leurs servantes, au nombre de sept mille trois cent trente-sept. Il y avait aussi deux cent quarante-cinq chanteurs et chanteuses. Ils avaient sept cent trente-six chevaux, deux cent quarante-cinq mulets, quatre cent trente-cinq chameaux et six mille sept cent vingt ânes. Plusieurs chefs de famille firent des dons pour l'œuvre. Le gouverneur donna au trésor mille dariques d'or, cinquante coupes, trente tuniques sacerdotales et cinq cents (mines) d'argent. Des chefs de famille donnèrent au trésor de l'œuvre vingt mille dariques d'or et deux mille deux cents mines d'argent. Et ce que le reste du peuple donna fut de vingt mille dariques d'or, deux mille (deux cents) mines d'argent et soixante-sept tuniques sacerdotales. Ainsi les prêtres et les lévites, les chantres, les portiers, les gens du peuple, les Nathinéens et tout Israël s'établirent dans leurs villes. Le septième mois arriva alors que les enfants d'Israël étaient dans leur ville. Et tout le peuple s'assembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des Eaux. On dit à Esdras, le scribe, d'apporter le livre de la Loi de Moïse que Yahweh a prescrite à Israël. Esdras le scribe apporta donc la Loi devant l'assemblée, composée d'hommes et de femmes et de tous ceux qui étaient en état de comprendre. C'était le premier jour du septième mois. Esdras lut le livre, sur la place qui était en face de la porte des Eaux, depuis le matin jusqu'au milieu du jour, en présence des hommes et des femmes et de ceux qui comprenaient, et tout le peuple prêtait l'oreille au livre de la Loi. Esdras le scribe se tenait sur une estrade de bois, dressée pour l'occasion. Près de lui se tenaient : Mathathias, Sema, Anias, Urie, Helcias et Maasias, à sa droite ; et à sa gauche : Phédaïas, Misaël, Melchias, Hasum, Hasbadana, Zacharie, Mesollam. Esdras ouvrit le livre à la vue de tout le peuple, car il était élevé au-dessus de tout le peuple ; lorsqu'il l'ouvrit, tout le peuple se tint debout. Esdras bénit Yahweh le grand Dieu, et tout le peuple répondit en levant les mains : Amen ! Amen ! Et ils s'inclinèrent en se prosternant devant Yahweh, la face contre terre. Et Josué, Bani, Sêrêbias, Jamin, Accub, Sabbetaï, Hodayah, Maasias, Celita, Azarias, Jozabed, Hanan, Phelaïas et les lévites faisaient comprendre au peuple la Loi, et le peuple restait à sa place. Ils lisaient dans le livre de la Loi de Yahweh distinctement et ils en donnaient le sens pour faire comprendre ce qui était lu. Néhémie, le gouverneur, Esdras, le prêtre et scribe et les lévites qui instruisaient le peuple dirent à tout le peuple : “Ce jour est saint pour Yahweh, notre Dieu : ne vous désolez pas et ne pleurez pas ; car tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la Loi.” Et Néhémie leur dit : “Allez, mangez des viandes grasses et buvez des liqueurs douces et envoyez des portions à ceux qui n'ont rien de préparé, car ce jour est saint pour notre Seigneur : ne vous affligez pas, car la joie de Yahweh sera votre force.” Et les lévites calmaient tout le peuple en disant : “Taisez-vous, car ce jour est saint : ne vous affligez pas.” Alors tout le peuple s'en alla pour manger et pour boire, pour envoyer des portions et faire de grandes réjouissances : car ils avaient compris les paroles qu'on leur avait enseignées. Le second jour, les chefs de famille de tout le peuple, les prêtres et les lévites s'assemblèrent auprès d'Esdras le scribe pour approfondir les paroles de la Loi. Ils trouvèrent écrit dans la Loi que Dieu avait prescrit par le moyen de Moïse que les enfants d'Israël devaient habiter sous des tentes pendant la fête du septième mois, et qu'ils devaient faire entendre et publier une proclamation dans toutes les villes et à Jérusalem, en disant : Allez à la montagne et rapportez des rameaux d'olivier, des rameaux d'olivier sauvage, des rameaux de myrte, des rameaux de palmiers et des rameaux d'arbres touffus, pour faire des tentes comme il est écrit. Alors le peuple alla chercher des rameaux et ils firent des tentes, chacun sur sa terrasse et dans leurs cours et dans les parvis de la maison de Dieu et sur la place de la porte des Eaux et sur la place de la porte d'Ephraïm. Toute l'assemblée de ceux qui étaient revenus de la captivité fit des tentes et ils habitèrent sous les tentes. Car, depuis les jours de Josué, fils de Nun, les enfants d'Israël n'avaient rien fait de pareil. Et il y eut très grande joie. On lut dans le livre de la Loi de Dieu chaque jour, depuis le premier jour jusqu'au dernier. On célébra la fête pendant sept jours, et le huitième il y eut une assemblée solennelle selon qu'il est prescrit. Le vingt-quatrième jour du même mois, les enfants d'Israël s'assemblèrent : ils jeûnèrent, revêtus de sacs et couverts de poussière. Ceux qui étaient de la race d'Israël, s'étant séparés de tous les étrangers, se présentèrent pour confesser leurs péchés et les iniquités de leurs pères. Lorsqu'ils furent debout à leurs places, on lut dans le livre de Yahweh, leur Dieu, un quart de la journée, et pendant un autre quart ils confessèrent leurs péchés et se prosternèrent devant Yahweh leur Dieu. Alors les lévites montèrent sur l'estrade, Josué, Bani, Cadmiel, Sebanias, Bonni, Sêrêbias, Bani, Chenani, et ils crièrent à haute voix vers Yahweh leur Dieu. Et les lévites, Josué, Cadmiel, Bani, Hasabnias, Sérébias, Hodias, Sebanias, et Phataïas dirent : “Levez-vous, bénissez Yahweh d'éternité en éternité. Que l'on bénisse ton nom glorieux, qui est élevé au-dessus de toute bénédiction et de toute louange ! “C'est vous, Yahweh, qui seul avez créé le ciel et le ciel des cieux et toute leur armée, la terre et tout ce qu'elle porte, les mers et tout ce qu'elles renferment, et vous donnez la vie à toutes ces choses et l'armée des cieux vous adore. C'est vous, Yahweh Dieu, qui avez choisi Abram et l'avez fait sortir d'Ur des Chaldéens et vous lui avec donné le nom d'Abraham. Vous avez trouvé son cœur fidèle devant vous et vous avez conclu alliance avec lui pour donner à sa postérité le pays des Cananéens, des Hittites, des Amorrhéens, des Phérézéens, des Jébuséens et des Gergéséens ; et vous avez tenu votre parole, car vous êtes justes. Vous vites l'affliction de nos pères en Egypte et vous avez entendu leur cri près de la mer Rouge. Vous avez opéré des signes et des prodiges contre Pharaon, contre ses serviteurs et contre tout le peuple de son pays, parce que vous saviez avec quelle arrogance ils les avaient traités, et vous vous fîtes un nom qui dure encore aujourd'hui. Vous fendîtes la mer devant eux et ils passèrent à sec au milieu de la mer, tandis que vous précipitiez dans les abîmes, comme une pierre au fond des grandes eaux, ceux qui les poursuivaient. Vous les avez guidés le jour par une colonne de nuée et la nuit par une colonne de feu qui éclairait devant eux la voie où ils marchaient. Vous descendîtes sur la montagne du Sinaï, vous leur parlâtes du haut des cieux, et vous leur donnâtes des ordonnances justes, des lois de vérité, des préceptes et des commandements excellents. Vous leur fîtes connaître votre saint sabbat, et vous leur avez prescrit des commandements, des préceptes et une Loi par le moyen de Moïse, votre serviteur. Vous leur donnâtes du pain des cieux pour leur faim et vous fîtes sortir l'eau du rocher pour leur soif. Et vous leur dites d'entrer en possession du pays que vous aviez juré de leur donner. Mais eux et nos pères se livrèrent à l’orgueil, ils raidirent leur cou et n'écoutèrent pas vos commandements. Ils refusèrent d'écouter, et ils ne se souvinrent pas des merveilles que vous aviez faites en leur faveur ; ils raidirent leur cou et ils se donnèrent un chef pour retourner à leur servitude en Egypte. Mais vous, vous êtes le Dieu des pardons, clément et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté et vous ne les avez pas abandonnés. Même lorsqu'ils se firent un veau en fonte et dirent : Voici ton Dieu qui t'a fait sortir d'Egypte et qu'ils se livrèrent à de grands blasphèmes, vous, dans votre grande miséricorde, vous ne les avez pas abandonnés au désert, et la colonne de nuée ne se retira point d'eux pour les guider le jour dans le chemin, ni la colonne de feu pour les éclairer la nuit dans le chemin où ils marchaient. Vous leur donnâtes votre bon esprit pour les rendre sages, et vous ne refusâtes pas la manne à leur bouche et vous leur donnâtes de l'eau pour leur soif. Pendant quarante ans, vous avez pourvu à leur entretien dans le désert et ils ne manquèrent de rien ; leurs vêtements ne s'usèrent point et leurs pieds ne s'enflèrent point. Vous leur livrâtes des royaumes et des peuples, et vous leur distribuâtes pour leur part et ils possédèrent le pays de Séhon, roi d'Hésébon, et le pays d'Og, roi de Basan. Vous multipliâtes leurs fils comme les étoiles du ciel et vous les introduisîtes dans la terre dont vous aviez dit à leurs pères qu'ils y entreraient pour la posséder. Et leurs fils vinrent prendre possession du pays et vous humiliâtes devant eux les habitants du pays, les Cananéens, et vous les livrâtes entre leurs mains, eux, leurs rois et les peuples du pays, pour les traiter à leur gré. Ils s'emparèrent de villes fortifiées et d'un sol fertile : ils possédèrent des maisons remplies de toutes sortes de biens, des citernes creusées, des vignes, des oliviers et des arbres fruitiers en abondance. Ils mangèrent, ils se rassasièrent, ils s'engraissèrent et vécurent dans les délices, par votre grande bonté. Mais ils furent rebelles et se révoltèrent contre vous. Ils jetèrent votre Loi derrière leur dos. Ils tuèrent vos prophètes, qui rendaient témoignage contre eux pour les ramener à vous, et ils se livrèrent à de grands blasphèmes. Alors vous les abandonnâtes entre les mains de leurs ennemis qui les opprimèrent. Au temps de leur détresse ils crièrent vers vous, et vous, vous les entendîtes du haut du ciel et, dans votre grande miséricorde, vous leur donnâtes des sauveurs qui les délivrèrent des mains de leurs oppresseurs. Quand ils eurent du repos, ils firent de nouveau le mal devant vous, et vous les abandonnâtes entre les mains de leurs ennemis qui les dominèrent. Mais de nouveau ils crièrent vers vous, et vous, du haut du ciel, vous les entendîtes et vous les délivrâtes maintes fois dans votre bonté. Vous rendîtes témoignage contre eux pour les ramener à votre Loi, mais, toujours arrogants, ils n'écoutèrent pas vos commandements, ils péchèrent contre vos ordonnances, dans lesquelles l'homme qui les pratique trouve la vie ; ils eurent une épaule rebelle, ils raidirent leur cou et ils n'obéirent point. Vous les supportâtes de longues années, vous rendîtes témoignage contre eux par votre esprit par le moyen des prophètes et ils n'écoutèrent point. Alors vous les livrâtes entre les mains des peuples des pays. Mais, dans vos grandes miséricordes, vous ne les avez pas anéantis et vous ne les avez pas abandonnés, car vous êtes un Dieu clément et miséricordieux. Et maintenant, ô notre Dieu, Dieu grand, puissant et redoutable, vous qui gardez l'alliance et la miséricorde, ne regardez pas comme peu de chose toutes les souffrances qui nous ont atteints, nous, nos rois, nos chefs, nos prêtres, nos prophètes, nos pères et tout ton peuple, depuis le temps des rois d'Assyrie jusqu'à nos jours. Vous avez été juste dans tout ce qui nous est arrivé, car vous avez agi avec fidélité, mais nous avons fait le mal. Nos rois, nos chefs, nos prêtres et nos pères n'ont pas observé votre Loi, ils n'ont été attentifs ni à vos commandements, ni aux témoignages que vous rendiez contre eux. Dans leur royaume, au milieu des bienfaits dont vous les aviez comblés, dans le pays vaste et fertile que vous leur aviez livré, ils ne vous ont pas servi et ils ne se sont pas détournés de leurs œuvres mauvaises. Et voici qu'aujourd'hui nous sommes esclaves ! Nous voici esclaves sur la terre que vous avez donnée à nos pères pour jouir de ses fruits et de ses biens. Elle multiplie ses produits pour les rois que vous avez établis sur nous à cause de nos péchés : ils disposent à leur gré de nos corps et de notre bétail, et nous sommes dans une grande détresse.” En conséquence de tout cela, nous contractâmes un engagement sacré que nous mîmes par écrit, et nos chefs, nos lévites et nos prêtres y apposèrent leur sceau. Voici ceux qui apposèrent leur sceau : Néhémie, le gouverneur, fils de Helchias ; puis Sédécias, Seraïas, Asarias, Jérémie, Phashur, Amarias, Melchias, Hattus, Sebanias, Malluch, Harim, Mérémoth, Obadias, Daniel, Ginnethon, Baruch, Mesollam, Abias, Miamin, Maazias, Bilgaï, Séméïas, prêtres. Lévites : Josué, fils d'Azanias, Binnuï, des fils de Henadad, Cadmiel et leurs frères, Sebanias, Hodias, Celita, Phélaïas, Hanan, Micha, Rohob, Hasabias, Zachur, Sérébias, Sebanias, Hodias, Bani, Beninu. Chefs du peuple : Pharos, Phahath-Moab, Elam, Zattou, Bani, Bonni, Azgad, Bebaï, Adonias, Biguaï, Edin, Ater, Ezéchias, Azur, Hodia, Hasum, Besaï, Hariph, Anathoth, Nébaï, Magphias, Mesollam, Hezir, Mesezabel, Sadoc, Jaddua, Phélatias, Hanan, Anaïas, Osée, Hananie, Hassub, Hallohès, Philha, Sobec, Rehum, Hasabna, Maasias, Achias, Hanan, Anan, Malluch, Harim, Baanah. Le reste du peuple, les prêtres, les lévites, les portiers, les chantres, les Nathinéens, et tous ceux qui s'étaient séparés des peuples du pays pour suivre la Loi de Dieu, leurs femmes, leurs fils et leurs filles, quiconque était capable de comprendre, adhérèrent à leurs frères, leurs nobles, et s'engagèrent avec imprécation et serment à marcher dans la Loi de Dieu qui a été donnée par le ministère de Moïse, serviteur de Dieu, et à garder et accomplir tous les commandements de Yahweh, notre Seigneur, ses ordonnances et ses lois. Nous promîmes que nous ne donnerions pas nos filles aux peuples du pays et que nous ne prendrions pas leurs filles pour nos fils ; quand les peuples du pays apporteraient à vendre, le jour du sabbat, des marchandises ou denrées quelconques, nous n'achèterions rien d'eux le sabbat ou un jour sacré ; nous laisserions reposer la terre la septième année et nous ferions remise de toute dette. Nous nous imposâmes encore l'obligation de payer un tiers de sicle chaque année pour le service de la maison de Dieu, pour les pains de proposition, pour l'oblation perpétuelle, pour l'holocauste perpétuel et pour celui des sabbats, des néoménies et des fêtes, pour les sacrifices pacifiques et pour les sacrifices expiatoires afin de faire expiation en faveur d'Israël, et pour tout ce qui se fait dans la maison de Dieu. Nous tirâmes au sort, prêtres, lévites et peuple, au sujet de l'offrande du bois, pour l'apporter à la maison de Dieu, chacune de nos familles à son tour, à des époques déterminées, chaque année, pour qu'il fût brûlé sur l'autel de Yahweh, comme il est écrit dans la Loi. Nous promîmes d'apporter chaque année à la maison de Yahweh les prémices de notre sol et les prémices de tous les fruits de tous les arbres ; d'amener à la maison de notre Dieu, aux prêtres qui font le service dans la maison de notre Dieu, les premiers-nés de nos fils et de notre bétail, comme il est écrit dans la Loi, ainsi que les premiers-nés de nos bœufs et de nos brebis ; et les prémices de notre farine, nos offrandes prélevées et les fruits de tous les arbres, du vin nouveau et de l'huile, nous les apporterons aux prêtres, dans les chambres de la maison de notre Dieu. Nous donnerons la dîme de notre sol aux lévites, qui la lèveront eux-mêmes dans toutes les villes voisines de nos cultures. Le prêtre, fils d'Aaron, sera avec les lévites quand les lévites lèveront la dîme, et les lévites apporteront la dîme de la dîme à la maison de notre Dieu, dans les chambres de la maison du trésor. C'est dans ces chambres que les fils d'Israël et les fils de Lévi apporteront les offrandes prélevées du blé, du vin nouveau et de l'huile. Là sont les ustensiles du sanctuaire et se tiennent les prêtres de service, les portiers et les chantres. Ainsi nous ne négligerons pas la maison de notre Dieu. Les chefs du peuple s'établirent à Jérusalem. Le reste du peuple tira au sort, pour qu'un sur dix vint habiter Jérusalem, la Ville sainte, les neuf autres restant dans leurs villes. Le peuple bénit tous ceux qui s'offrirent d'eux-mêmes à habiter Jérusalem. Voici les chefs de la province qui s'établirent à Jérusalem et dans les villes de Juda. Chacun s'établit dans sa propriété, dans sa ville : les Israélites, les prêtres, les lévites, les Nathinéens et les fils des serviteurs de Salomon. A Jérusalem s'établirent des fils de Juda et des fils de Benjamin. Des fils de Juda : Athaïas, fils d'Ouzias, fils de Zacharie, fils d'Amarias, fils de Séphatias, fils de Mahaléel ; et des fils de Pharès : Maasias, fils de Baruch, fils de Cholhozé, fils de Hazaïas, fils d'Adaïas, fils de Joïarib, fils de Zacharie, fils de Séla. Total des fils de Pharès qui s'établirent à Jérusalem : quatre cent soixante-huit hommes vaillants. Voici les fils de Benjamin : Sellum, fils de Mesollam, fils de Joëd, fils de Phédaïas, fils de Colaïas, fils de Maasias, fils de Ithiel, fils d'Isaïe ; et après lui Gabbaï-Sellaï : neuf cent vingt-huit. Joël, fils de Zéchri, était leur chef, et Juda, fils de Senua, était le chef de la ville neuve. Des prêtres : Jedaïas, fils de Joïarib, Yachin, Saraïas, fils de Helchias, fils de Mesollam, fils de Sadoc, fils de Meraïoth, fils d'Achitob, prince de la maison de Dieu, et leurs frères occupés au service de la maison : huit cent vingt-deux ; Adaïas, fils de Jeroham, fils de Phélalias, fils d'Amsi, fils de Zacharie, fils de Phashur, fils de Mélchias, et ses frères, chefs de famille : deux cent quarante-deux ; et Amassaï, fils de Azarel, fils de Ahzi, fils de Mesillemoth, fils d'Emmer, et leurs frères, hommes vaillants : cent vingt-huit. Zabdiel, fils de Haggedolim, était leur chef. Des lévites : Semaïas, fils de Hassub, fils de Azricam, fils de Hasabias, fils de Boni ; Sabathaï et Jozabed, chargés des affaires extérieures de la maison de Dieu, d'entre les chefs des lévites ; Mathanias, fils de Michée, fils de Zébédée, fils d'Asaph, chef de chœur pour la louange et pour la prière ; Baqbucias, le second parmi ses frères, et Abda, fils de Samua, fils de Galal, fils d'Idithun. Total des lévites dans la Ville sainte : deux cent quatre-vingt-quatre. Portiers : Accub, Talmon et leurs frères, gardiens des portes, cent soixante-douze. Le reste d'Israël, les prêtres, les lévites, étaient dans toutes les villes de Juda, chacun dans sa propriété. Les Nathinéens habitaient l'Ophel : Siha et Gispha étaient préposés aux Nathinéens. Le chef des Lévites à Jérusalem était Ouzzi fils de Bani, fils de Hasabias, fils de Mathanias fils de Michée, d'entre les fils d'Asaph, les chantres chargés du service de la maison de Dieu. Car en vertu d'une ordonnance du roi à leur sujet, il y avait un salaire fixe pour les chantres chaque jour. Phataïas, fils de Mésézabel, d'entre les fils de Zaré, fils de Juda, était commissaire du roi pour toutes les affaires du peuple. Quant aux villages et à leurs territoires, des fils de Juda s'établirent à Cariath-Arbé et dans les villes de sa dépendance : à Dibon, et dans les villes de sa dépendance ; à Cabséel et dans ses villages ; à Jesoua, à Molada, à Beth-Phélet, à Hasar-Soual, à Bersabée et dans les villes de sa dépendance ; à Siceleg, à Méchona, et dans les villes de sa dépendance ; à Aïn-Rimmon, à Soréa, à Jérimoth, à Zanoé, à Odollam et dans leurs villages, à Lachis et dans ses territoires, à Azéca et dans les villes de sa dépendance. Ils s'établirent depuis Bersabée jusqu'à la vallée de l'Ennom. Fils de Benjamin : depuis Gebaa, Michmas, Haï, Béthel et les villes de sa dépendance, Anathoth, Nob, Anania, Asor, Rama, Githaïm, Hadid, Séboïm, Neballat, Lod et Ono, la vallée des Artisans. Et d'entre les lévites, il y eut des groupes en Juda et Benjamin. Voici les prêtres et les lévites qui revinrent avec Zorobabel, fils de Salathiel, et avec Josué : Séraïas, Jérémie, Esdras, Amarias, Malluch, Hattus, Séchanias, Rehum, Merémoth, Iddo, Ginnetoï, Abias, Miamin, Maadias, Bilga, Séméïas, Joïarib, Jedaïas, Sellum, Amoc, Helchias, Jedaïas. Ce furent les chefs des prêtres et de leurs frères au temps de Joseé. Lévites : Josué, Binnuï, Cadmiel, Sérébias, Juda, Mattanias, qui était préposé, avec ses frères, au chant des louanges ; Baqbucias et Ounni, leurs frères, formaient dans le service le chœur opposé. Josué engendra Joïakim, Joïakim engendra Eliasib, Eliasib engendra Joïada, Joïada engendra Jonathan, Jonathan engendra Jeddoa. Voici quels étaient, au temps de Joïakim, les prêtres, chefs de famille : Pour Séraïas, Meraïas ; pour Jérémie, Hananie ; pour Esdras, Mesollam ; pour Amarias, Johanan ; pour Melicho, Jonathan ; pour Sebanias, Joseph ; pour Harim, Edna ; pour Meraïoth, Helcaï ; pour Iddo, Zacharie ; pour Ginnethon, Mesollam ; pour Abias, Zéchri ; pour Miamin et pour Moadias, Philti ; pour Bilga, Sammua ; pour Semaïas, Jonathan ; pour Joïarib, Mathenaï ; pour Jedaïas, Ouzzi ; pour Sallaï, Callaï ; pour Amoc, Héber ; pour Helcias, Hasabias ; pour Jedaïas, Nathanaël. Aux temps d'Eliasib, de Joïada, de Johanan et de Jeddoa, les lévites chefs de famille et les prêtres furent inscrits jusqu'au règne de Darius le Perse. Les lévites chefs de famille furent inscrits dans le livre des Chroniques jusqu'au temps de Johanan, fils d'Eliasib. Chefs des lévites : Hasabias, Sérébias. Josué, fils de Cadmiel, chargés, avec leurs frères en face d'eux, de célébrer et de louer Dieu, selon l'ordre de David, homme de Dieu, un groupe alternant avec l'autre. Mathanias, Baqbucias, Abdias, Talmon et Accub, portiers, faisaient la garde au seuil des portes. Ils vivaient aux jours de Joïakim, fils de Josédec, et aux jours de Néhémie, le gouverneur, et d'Esdras, le prêtre et scribe. Lors de la dédicace de la muraille de Jérusalem, on convoqua les lévites de toutes leurs résidences pour les faire venir à Jérusalem, afin de célébrer la dédicace avec joie, au chant des cantiques, au son des cymbales, des cithares et des harpes. Les fils des chantres se rassemblèrent de toute la campagne qui entourait Jérusalem, et des villages des Nétophatiens, et de Beth hag-Galgala et des territoires de Géba et d'Azmavet ; car les chantres s'étaient bâti des villages aux alentours de Jérusalem. Les prêtres et les lévites se purifièrent, puis ils purifièrent le peuple, les portes et la muraille. Et je fis monter les princes de Juda sur le mur et je constituai deux grands chœurs de procession. L'un se dirigeait à droite, sur la muraille, vers la porte Sterquiline. Derrière eux marchaient Osaïas et la moitié des princes de Juda, Azarias, Esdras, Mesollam, Juda, Benjamin, Semaïas, Jérémie ; et d'entre les fils des prêtres, avec des trompettes, Zacharie, fils de Jonathan, fils de Semaïas, fils de Mathanias, fils de Michée, fils de Zachur, fils d'Asaph, et ses frères Semaïas, Azarel, Milalaï, Gilalaï, Maaï, Nethanaël, Juda, Hanani, avec les instruments de musique de David, homme de Dieu. Esdras, le scribe, était devant eux. A la porte de la Fontaine, ils gravirent droit devant eux les degrés de la Cité de David, par la montée vers le palais de David et jusqu'à la porte des Faux, vers l'Orient. Le second chœur se mit en marche vers la gauche ; je le suivais, avec l'autre moitié des princes du peuple. Il passa par-dessus le mur, par-dessus la tour des Fours, jusqu'à la muraille de la Place. Ensuite sur la porte d'Ephraïm, [sur la Vieille Porte], sur la porte des Poissons et la tour Hananéel et jusqu'à la porte Probatique, et l'on s'arrêta à la porte de la (Surveillance). Les deux chœurs s'arrêtèrent dans la maison de Dieu, ainsi que moi et la moitié des magistrats avec moi, et les prêtres Eliacim, Maasias, Miamin, Michée, Elioénaï, Zacharie, Hananias, avec des trompettes, et Maasias, Sémeïas, Eléazar, Ouzzi, Jehanan, Melchias, Elam et Azer. Et les chantres se firent entendre avec Jezraïas, leur chef. Ils offrirent ce jour-là de grands sacrifices et se livrèrent aux réjouissances. Dieu en effet les avait remplis d'une grande joie à laquelle participèrent aussi les femmes et les enfants, et la joie de Jérusalem se fit entendre au loin. En ce jour-là, on établit des hommes préposés aux chambres qui servaient de magasins pour les offrandes, les prémices et les dîmes, afin d'y recueillir du territoire des villes les portions assignées par la Loi aux prêtres et aux lévites, car Juda se réjouissait de voir les prêtres et les lévites à leur poste, s'acquittant du service de Dieu et du service des purifications, ainsi que les chantres et les portiers, selon l'ordonnance de David et de Salomon, son fils. Car autrefois, au temps de David et d'Asaph, il y avait des chefs de chantres et des chants de louange et d'actions de grâces en l'honneur de Dieu. Tout Israël, au temps de Zorobabel et au temps de Néhémie, donnait jour par jour les portions des chantres et des portiers ; on donnait aux lévites les saintes offrandes et. les lévites donnaient leur part aux fils d'Aaron. En ce temps-là, on lut aux oreilles du peuple dans le livre de Moïse, et l'on y trouva écrit que l'Ammonite et le Moabite seraient exclus de l'assemblée du peuple de Dieu à perpétuité, parce qu'ils n'étaient pas venus au-devant des enfants d'Israël avec du pain et de l'eau, et parce qu'ils avaient payé contre eux Balaam pour qu'il les maudit ; mais notre Dieu avait changé la malédiction en bénédiction. Lorsqu'on eut entendu cette loi, on sépara d'Israël tous les étrangers. Avant cela, le prêtre Eliasib, intendant des chambres de la maison de notre Dieu, et parent de Tobie, avait disposé pour celui-ci une grande chambre où l'on mettait auparavant les offrandes, l'encens, les ustensiles, la dîme du blé, du vin nouveau et de l'huile, ce qui était prescrit pour les lévites, les chantres et les portiers, et ce qui était prélevé pour les prêtres. Or pendant tout cela, je n'étais pas à Jérusalem, car la trente-deuxième année d'Artaxerxès, roi de Babylone, j'étais retourné prés du roi. Au bout d'un certain temps, je demandai permission au roi, et je retournai à Jérusalem. Je m'aperçus du mal qu'avait fait Eliasib en faveur de Tobie, en disposant pour lui une chambre dans les parvis de la maison de Dieu. J'en éprouvai une grande douleur et je jetai hors de la chambre tous les meubles de la maison de Tobie. Puis j'ordonnai qu'on purifiât les chambres, et j'y replaçai les ustensiles de la maison de Dieu, les offrandes et l'encens. J'appris aussi que les portions des lévites n’avaient pas été livrées, et que les lévites et les chantres chargés du service s'étaient enfuis chacun dans ses terres. Je fis des réprimandes aux magistrats, et je dis : “Pourquoi la maison de Dieu est-elle abandonnée ?” Et je rassemblai les lévites et je les remis à leur poste. Alors tout Juda apporta dans les magasins la dîme du blé, du vin nouveau et de l'huile. Je confiai l'intendance des magasins à Sélémias, le prêtre, à Sadoc, le scribe, et à Phédaïas, l'un des lévites, et je leur adjoignis Hanan, fils de Zachur, fils de Mathanias, parce qu'ils étaient reconnus fidèles : ce fut à eux de faire les distributions à leurs frères. “Souvenez-vous de moi, ô mon Dieu, à cause de cela, et n'effacez point les bonnes œuvres que j'ai faites pour la maison de Dieu et pour son service.” En ces jours-là, je vis en Juda des hommes foulant au pressoir pendant le sabbat, rentrant des gerbes, chargeant sur des ânes du vin, des raisins, des figues et toutes sortes de fardeaux et les amenant à Jérusalem le jour du sabbat, et je leur donnai un avertissement le jour où ils vendaient leurs denrées. Il y avait aussi des Tyriens établis à Jérusalem qui apportaient du poisson et toutes sortes de marchandises et les vendaient, le jour du sabbat, aux fils de Juda et dans Jérusalem. Je réprimandai les grands de Juda et je leur dis : “Quelle est cette mauvaise action que vous faites, en profanant le jour du sabbat ? N'est-ce pas ainsi qu'ont agi vos pères, en sorte que notre Dieu a fait venir tous ces malheurs sur nous et sur notre ville ? Et vous, vous augmentez encore sa colère contre Israël en profanant le sabbat !” Ensuite, lorsque l'ombre couvrit les portes de Jérusalem avant le sabbat, j'ordonnai qu'on fermât les portes et j'ordonnai de ne les ouvrir qu'après le sabbat, et je plaçai de mes gens aux portes afin qu'aucun fardeau n'entrât le jour du sabbat. Les marchands et les vendeurs de toute espèce de denrées demeurèrent hors de Jérusalem, une et deux fois. Je les avertis et leur dis : “Pourquoi demeurez-vous devant la muraille ? si vous le faites encore, je mettrai la main sur vous.” Depuis ce temps-là, ils ne vinrent plus pendant le sabbat. Et j'ordonnai aux lévites de se purifier et de venir garder les portes, pour sanctifier le jour du sabbat. “De cela encore, souvenez-vous en ma faveur, ô mon Dieu, et ayez pitié de moi selon la grandeur de votre miséricorde.” A cette même époque, je vis des Juifs qui avaient établi chez eux des femmes azothites, ammonites et moabites. La moitié de leurs fils parlaient l'azothien et ne savaient pas parler la langue judéenne ; et ainsi selon la langue des divers peuples. Je les réprimandai et je les maudis ; je frappai plusieurs d'entre eux et je leur arrachai les cheveux, et je leur fis prêter serment au nom de Dieu en disant : “Vous ne donnerez pas vos filles à leurs fils et vous ne prendrez pas de leurs filles pour vos fils ou pour vous.” N'est-ce pas en cela qu'a péché Salomon, roi d'Israël ? il n'y avait pas, parmi la multitude des nations, de roi semblable à lui ; il était aimé de son Dieu, et Dieu l'avait établi roi sur tout Israël ; et c'est lui cependant que les femmes étrangères entraînèrent au péché ! Nous faut-il donc apprendre à votre sujet que vous commettez tout ce grand mal et que vous êtes infidèles à Dieu en épousant des femmes étrangères ? Un des fils de Joïada, fils d'Eliasib, le grand-prêtre, était gendre de Sanaballat le Horonite ; je le chassai loin de moi. “Souvenez-vous d'eux, ô mon Dieu, car ils ont profané le sacerdoce et l'alliance des prêtres et des lévites.” Je les purifiai de tout ce qui était étranger et je rétablis les règlements pour les prêtres et les lévites, chacun dans son ministère, ainsi que pour l'offrande du bois à des époques déterminées, et pour les prémices. “Souvenez-vous favorablement de moi, ô mon Dieu !”
C'était au temps de Xerxès, de ce Xerxès qui régnait de l'Inde à l’Ethiopie, sur cent vingt-sept provinces. Au temps où le roi Xerxès siégeait sur son trône royal, établi à la citadelle de Suse. La troisième année de son règne, il offrit un festin à tous ses chefs et dignitaires : à l'armée des Perses et des Mèdes, aux Grands et aux Chefs préposés aux provinces, qu'il avait convoqués près de lui. Le déploiement du somptueux faste royal et de la splendide magnificence de sa grandeur remplit beaucoup de temps : cent quatre-vingts jours ! A l'achèvement de cette période, le roi offrit à tout le peuple qui se trouvait à la citadelle de Suse, grands et petits, un festin de sept jours, dans l'enclos du jardin du palais royal. Il y avait des tentures de coton toutes blanches, d'autres de couleur violette, attachées par des cordelettes de byssus ou de pourpre à des anneaux d'argent, et suspendues aux colonnes de marbre ! Des divans d'or et d'argent jonchaient un carrelage où alternaient porphyre et marbre blanc, nacre et marbre noir. Le service des boissons utilisait des coupes d'or de toute forme : le vin royal coulait abondamment, par la munificence du roi ! Pour la boisson, il avait été décrété qu'il n'y aurait pas de contrainte. Car l'ordre donné par le roi à tous les gens en charge dans sa maison était d'accéder au désir de chacun. De son côté, la reine Vasthi offrit un festin aux femmes dans le palais royal du roi Xerxès. Le septième jour, comme le roi se sentait de belle humeur sous l'effet du vin, il enjoignit à Mehouman, Bizeth, Arbona, Bigueth, et Abagueth, Zétar et Charchas, les sept eunuques attachés au service personnel du roi Xerxès, de mander devant le roi la reine Vasthi ornée du diadème royal, pour faire montre de sa beauté à la population et aux notables : car elle était belle d'aspect. La reine Vasthi refusa de venir comme le lui intimait l'ordre du roi transmis par les eunuques. Et le roi s'emporta violemment, sa colère s'enflamma. Le roi s'adressa aux sages, qui connaissent les époques : car c'est ainsi que procédait le roi avec les experts en loi et droit : dans son entourage se trouvaient Charséna, Séthar, Admatha, Tharsis, Mérès, Marséna, Mémouchan, les sept princes de Perse et de Médie qui voient le visage du roi et qui détiennent le premier rang dans le royaume. “Que doit-on faire, d'après la loi, dans le cas de la reine Vasthi, pour son refus d'obtempérer à l'ordre du roi Xerxès transmis par les eunuques ?” Memouchan répondit en présence du roi et des princes : “Ce n'est pas seulement à l'égard du roi que la reine Vasthi a agi fautivement, mais également à l'égard de tous les princes et de toute la population de toutes les provinces du roi Xerxès. Car ce qu'a fait la reine parviendra à toutes les femmes, et leur fera considérer leurs maris avec mépris. Elles diront : le roi Xerxès a intimé l'ordre de faire venir la reine Vasthi jusqu'à lui et elle n'est pas venue ! Désormais les princesses de Perse et de Médie, qui auront appris la conduite de la reine, en parleront à tous les princes du roi : et il y aura assez de mépris et de colère ! S'il plaît au roi, qu'un firman royal soit édicté par lui et inscrit parmi les lois des Perses et des Mèdes comme imprescriptible : aux termes duquel Vasthi ne paraîtra plus devant le roi Xerxès, et le roi conférera sa dignité de reine à une autre meilleure qu'elle. Quand cet édit promulgué par le roi sera connu dans tout son royaume si étendu, toutes les femmes vénéreront leurs maris, chez les grands et chez les petites gens.” Cet avis plut au roi et aux princes et le roi se conforma à l'avis de Memouchan. Il envoya des lettres à toutes les provinces du roi, de province à province selon son écriture, de peuple à peuple selon sa langue, afin que chaque homme fût maître chez lui et utilisât sa langue originelle. Après ces événements, alors que s'apaisait le courroux du roi Xerxès, il se souvint de Vasthi, de ce qu'elle avait fait, de ce qui avait été décidé contre elle. Et les pages du roi, qui étaient de service auprès de lui, s'écrièrent : “Que l'on cherche pour le roi des jeunes filles vierges et belles d'aspect ! Que le roi établisse des visiteurs. dans toutes les provinces de- son royaume, pour qu'ils amènent toute jeune fille vierge et belle de visage à la citadelle de Suse dans la maison des femmes, sous la surveillance d'Egée, eunuque du roi, gardien des femmes : il pourvoira à leur toilette. Et la jeune fille dont la beauté frappera le roi régnera au lieu de Vasthi.” L'avis plut au roi et il s'y conforma. Il y avait un Juif, à la citadelle de Suse. Il s'appelait Mardochée. Il était fils de Jaïr, fils de Séméï, fils de Lis. C'était un Benjamite. Il fut déporté de Jérusalem en même temps que les bannis qui accompagnaient Jéchonias, roi de Juda, qu'exila, Nabuchodonosor, roi de Babylone. Il élevait Hadassa (c'est-à-dire Esther), fille de son oncle : car elle n'avait. plus ni père ni mère. La jeune fille. avait grand air et bel aspect. A la mort de son père et de sa mère, Mardochée l'avait adoptée pour fille. A la publication du décret et de l'édit du roi, lors du rassemblement de nombreuses jeunes filles à la citadelle de Suse, sous la surveillance d'Egée, Esther fut mise dans la maison du roi sous la tutelle d'Egée, le gardien des femmes. La jeune fille lui plut : elle éprouva sa faveur. Il se hâta de lui fournir parfums et vivres, de lui procurer aussi sept jeunes filles choisies, prises dans la maison du roi. Et il la transféra avec ses suivantes à l'endroit le plus agréable de la maison des. femmes. Esther ne l'informa ni de sa race ni de son origine, car Mardochée lui avait prescrit de n'en rien dire. Et jour après jour, sans exception, Mardochée allait et venait devant la cour de la maison des femmes pour s'enquérir de sa santé et du traitement dont elle était l'objet. Le tour, pour chaque jeune fille, d'aller jusqu'au roi Xerxès n'arrivait qu'après qu'elle eût satisfait pendant douze mois au code des femmes que voici : Le temps de leur purification s'accomplira ainsi : six mois à l'huile de myrrhe et six mois aux aromates et aux parfums destinés aux femmes. Au moment où la jeune fille allait jusqu'au roi, on lui permettait d'emporter tout ce qu'elle demandait de la maison des femmes à la maison du roi. Le soir, elle allait ; le matin, elle revenait, mais dans la seconde maison des femmes, sous la surveillance de Saasgaz, eunuque du roi, gardien des concubines. Elle ne retournait plus vers le roi : sauf si le roi la désirait et qu'on l'appelât nommément. Quand arriva le tour d'Esther, fille d'Abigaïl, oncle de Mardochée qui l'avait adoptée pour fille, d'aller jusqu'au roi, elle ne demanda rien : sauf ce que lui conseilla Egée, eunuque du roi, gardien des femmes. Et Esther plut aux regards de tous ceux qui la virent. Esther fut conduite au roi Xerxès dans son palais royal, le, mois de tébeth, la septième année de son règne. Le roi préféra Esther à toutes les femmes. Elle trouva grâce et faveur devant lui plus que toutes les adolescentes. Il posa le diadème royal sur son front, il la fit reine à la place de Vasthi. Le roi offrit alors un grand festin à tous ses chefs et dignitaires ; le festin d'Esther. Il accorda une relâche aux provinces. Il fit des largesses avec une munificence royale. Quand furent rassemblés pour la seconde fois' des jeunes filles, Mardochée siégeait à la Porte du roi. Esther n'avait révélé ni son origine ni sa race, comme Mardochée lui en avait intimé l'ordre. Esther se conformait aux préceptes de Mardochée, comme elle le faisait au temps où il l'élevait. A cette époque, alors que Mardochée siégeait à la Porte du roi, Biguethan et Thérès, deux eunuques du roi, gardes du seuil, cherchèrent dans leur courroux à porter la main sur le roi Xerxès. Mardochée l'apprit. Il l'annonça à la reine Esther, et Esther le dit au roi de la part de Mardochée. L'enquête fut menée, le fait confirmé : et ces deux furent pendus au bois. On l'écrivit dans le livre des Annales, en présence du roi. C'est après ces événements que le roi Xerxès promut Aman, fils d'Ammedatha, l'Agaguite, qu'il l'exalta et qu'il le fit siéger au-dessus de tous les ministres ses collègues. Tous les dignitaires du roi en fonction à la Porte du roi fléchissaient le genou et se prosternaient devant Aman. Car tel était à son sujet l'ordre du roi. Pourtant, Mardochée ne faisait ni génuflexion ni prosternement. Les dignitaires du roi en fonction à la Porte du roi disaient à Mardochée : “De quel droit prends-tu sur toi de transgresser l'ordre du roi ?” Et puisque de leurs objurgations quotidiennes il ne tenait aucun compte, ils le dénoncèrent à Aman, pour voir si les prétentions. de Mardochée se maintiendraient. Car il leur avait expliqué qu'il était Juif ! Aman observa que Mardochée ne faisait devant lui ni génuflexion ni prosternement : et Aman s'emplit d'amertume. Il dédaigna de frapper Mardochée isolément : car on lui avait appris la race de Mardochée. Ce qu'Aman cherchait, c'était la destruction à travers tout le royaume de Xerxès de tous les Juifs, cette race de Mardochée ! Au premier mois (c'est le mois de Nisan) de la douzième année du roi Xerxès, on jeta le “Pour”, c'est-à-dire le sort, en présence d'Aman, cherchant de jour en jour et de mois en mois, jusqu'au douzième, qui est le mois d'Adar. Alors Aman déclara au roi Xerxès : “Il y a un peuple éparpillé et replié sur lui, au milieu des populations, dans toutes les provinces de votre royaume. Leurs lois diffèrent de celles de tout peuple : quant aux lois du roi, ils ne les observent pas. Il n'est pas opportun que le roi les ménage. Si cela plaît au roi, qu'on ordonne par écrit de les faire périr. Je pèserai dix mille talents d'argent, je les remettrai aux intendants : ils les verseront au trésor royal.” Alors le roi enleva de sa main son anneau ; il le remit à Aman, fils d'Ammedatha, l'Agaguite, l'ennemi des Juifs. Le roi dit à Aman : “L'argent ? Il t'est donné ! Et aussi ce peuple, pour que tu en fasses ce qu'il te plaira.” Les secrétaires du roi furent convoqués au cours de ce premier mois, le treizième jour. On écrivit, en se conformant de tout point aux prescriptions d'Aman, aux satrapes du roi, aux gouverneurs des diverses provinces, aux chefs des différentes populations : de province à province selon son écriture, de peuple à peuple selon sa langue. C'est au nom du roi Xerxès que l'on écrivit et tout fut scellé de l'anneau du roi. L'envoi des messages se fit par l'entremise des courriers à toutes les provinces du roi. Leur teneur était : “Détruire, massacrer, anéantir tous les Juifs ! Jeunes et vieux, enfants et femmes, en un seul jour, le treize du douzième mois, le mois d'Adar ! Et piller leurs biens !” Une copie du texte à promulguer comme loi en toute province fut rendue publique parmi toutes les populations ; pour qu'elles se tinssent prêtes pour ce jour. Les courriers partirent, dépêchés par ordre du roi. Le décret fut promulgué également à la citadelle de Suse. Le roi et Aman se livraient alors à la boisson, tandis que la ville de Suse était dans la consternation. Mardochée apprit tout ce qui s'était accompli. Mardochée déchira ses vêtements ; il se vêtit d'un sac et de cendre, il sortit en ville et il criait d'une voix déchirante pleine d'amertume. Il vint devant la Porte du roi : car l'accès de la Porte du roi est interdit à quiconque est revêtu du sac. Et à travers toutes les provinces, là où parvenaient le décret et l'édit du roi, c'était un grand deuil pour les Juifs : jeûne, pleurs, lamentations ! Le sac et la cendre devinrent la couche de la plupart. Les suivantes et les eunuques d'Esther vinrent le lui apprendre : la reine en fut tout ébranlée. Elle fit porter des vêtements pour qu'on en revêtit Mardochée, qui déposerait le sac : mais il refusa. Esther fit venir Athach, un des eunuques que le roi avait attachés à sa personne, et le manda vers Mardochée pour s'enquérir auprès de lui : “Que fais-tu là ? Et pourquoi cela ?” Athach s'en vint vers Mardochée sur la grande place de la ville, qui s'étend devant la Porte du roi. Mardochée l'informa de tout ce qui lui était survenu et de la somme d'argent qu'Aman avait proposé de peser pour le trésor royal en compensation du massacre des Juifs. Il lui remit aussi une copie écrite de l'édit publié à Suse pour leur destruction : avec charge de le montrer à Esther, de la mettre au courant, de lui enjoindre d'intervenir auprès du roi, afin de le supplier en faveur de son peuple. Athach s’en vint rapporter à Esther les paroles de Mardochée. Esther communiqua à Athach ce qu'elle lui prescrivait de dire à Mardochée : “Tous les familiers du roi et le peuple des provinces du roi sont informés de ceci : Quiconque, homme ou femme, s'avance vers le roi, dans le parvis intérieur, sans convocation, se verra appliquer une seule sentence : la mort ! à moins que le roi ne lui tende son sceptre d'or : dans ce cas, il aura la vie sauve. - Quant à moi, je n'ai pas été convoquée auprès du roi voici trente jours !” On rapporta à Mardochée les paroles d'Esther. Mardochée fit répondre à Esther : “Ne va pas t'imaginer qu'à l'inverse de tous les autres Juifs ceux de la Maison du roi seront épargnés. Sache-le : si tu gardes en ce moment un silence obstiné, l'intervention libératrice surgira d'ailleurs pour les Juifs : et dans ce cas, toi et ta famille vous périrez. Qui sait si ce n'est pas en vue de telles conjonctures que tu es parvenue à la royauté ?” Esther fit répondre à Mardochée : “Va rassembler tous les Juifs qui se trouvent à Suse. Jeûnez à mon sujet ! Sans manger et sans boire, trois jours durant, nuit et jour. Moi aussi, avec mes suivantes, je jeûnerai pareillement. Dans ce cas ; j'irai vers le roi, en bravant la loi : vers la mort si c'est la mort !” Mardochée s'en alla. Il fit tout ce qu'Esther lui avait prescrit. Le troisième jour, Esther revêtit sa parure royale et elle se tint dans le parvis intérieur de la maison du roi, face à la maison du roi. Le roi siégeait sur son trône royal, dans sa maison royale, face à l'entrée de la maison. Lorsque le roi vit la reine Esther debout dans le parvis, elle trouva grâce à ses yeux. Le roi tendit à Esther le sceptre d'or qu'il avait en mains. Esther s'approcha et toucha l'extrémité du sceptre. Le roi lui dit : “Quel sujet t'amène, reine Esther, et quelle est ta requête ? Serait-ce la moitié du royaume, elle te serait accordée !” Esther répondit : “S'il plaît au roi, que le roi vienne aujourd'hui avec Aman au festin que je lui ai préparé.” Le roi dit : “Conviez d'urgence Aman, pour répondre au désir d'Esther !” Le roi et Aman vinrent au festin qu'avait préparé Esther. Le roi dit à Esther au festin du vin : “Quelle est ta demande ? On te l'accordera. Quelle est ta requête, serait-ce la moitié du royaume ? On l'exaucera.” Esther fit cette réponse : “Ma demande et ma requête ?... Si j'ai trouvé grâce aux yeux du roi, et s'il paraît bon au roi d'agréer ma demande et d'exaucer ma requête : que le roi et Aman viennent au festin que je leur préparerai, et demain je formulerai ce que me demande le roi.” Aman s'en retourna ce jour-là joyeux et de belle humeur. Mais quand Aman vit, à la Porte du roi, Mardochée qui ne se levait ni ne bougeait à son approche, Aman s'emplit de fureur contre Mardochée. Mais Aman se contint. Il vint chez lui. Il envoya quérir ses amis et Zérès, sa femme. Aman leur exposa l'éclat de sa richesse, le nombre de ses fils, toutes les grandeurs que lui avait conférées le roi, et surtout le rang auquel il l'avait élevé au-dessus des princes et des dignitaires du roi. Et Aman dit : “Bien plus, la reine Esther n'a convié avec le roi au festin qu'elle avait préparé, personne d'autre que moi ! Demain encore, me voici convoqué par elle avec le roi. Mais tout cela ne saurait me contenter tant que je verrai ce Juif de Mardochée siégeant à la Porte du roi !” Et Zérès sa femme lui répondit, ainsi que tous ses amis : “Qu'on prépare une potence de cinquante coudées de haut ! Demain matin, demande au roi qu'on y pende Mardochée ! Et va-t'en tout joyeux avec le roi au festin !” Cet avis fut du goût d'Aman, et il fit préparer la potence. Cette nuit-là, le sommeil avait fui le roi. Il dit d'apporter le volume des faits mémorables de l'époque. On se mit à les lire devant le roi. On y trouva consigné que Mardochée avait révélé les menées de Biguethan et de Thérès, deux eunuques du roi, gardes du seuil, qui projetaient de frapper le roi Xerxès. Le roi interrompit : “Qu'a-t-on conféré d'honneur et de dignité à Mardochée à cette occasion ?” Les pages du roi, qui remplissaient auprès de lui leur service, répliquèrent : “Ce qui a été fait en sa faveur ? Absolument rien !” Le roi dit : “Qui est dans la cour ?” (C'était Aman, il était venu jusqu'à la cour extérieure de la maison du roi, pour demander au roi que l'on pendit Mardochée à la potence qu'il avait dressée pour lui. ) Les pages du roi lui dirent : “C'est Aman qui se tient dans la cour.” Le roi dit : “Qu'il entre !” Aman entra. Le roi lui dit : “Que convient-il de faire en faveur de celui qu'il plaît au roi d'honorer ?” Aman se dit en lui-même : “A qui peut-il plaire au roi d'attribuer d'insignes honneurs sinon à moi ?” Aussi Aman dit-il au roi : “Pour celui qu'il plaît au roi d'honorer, on apportera un vêtement royal, de ceux dont se revêt le roi, et un cheval que monte le roi, et sur la tête duquel repose le diadème royal. L'on confiera le vêtement et le cheval aux soins d'un des chefs du roi, qui soit un des grands. On revêtira donc cet homme qu'il plaît au roi d'honorer et on le promènera à cheval sur la place de la ville et l'on criera devant lui : Voilà ce que l'on fait pour celui qu'il plaît au roi d'honorer !” Le roi dit à Aman : “Vite, prends le vêtement et le cheval comme tu l'as dit ! Fais tout cela pour le Juif Mardochée qui siège à la Porte du roi. N'omets rien de tout ce que tu as dit !” Aman prit le vêtement et le cheval. Il revêtit Mardochée, il le promena à cheval sur la place de la ville et il cria devant lui : “Voilà ce qu'on fait pour celui qu'il plaît au roi d'honorer !” Mardochée revint à la Porte du roi et Aman se hâta vers sa maison, désolé, tête voilée. Aman raconta à Zérès, sa femme, et à tous ses amis tout ce qui lui était survenu. Ses sages et Zérès, sa femme, lui dirent : “S'il est de la race des Juifs, ce Mardochée devant lequel tu as commencé de t'abaisser, tu ne pourras rien contre lui : tu t'abaisseras, de plus en plus devant lui !” Ils s'entretenaient encore avec lui lorsque survinrent des eunuques du roi, qui se hâtèrent d'emmener Aman au festin qu'avait préparé Esther. Le roi et Aman s'en furent boire chez la reine Esther. Le roi dit encore à Esther, en ce second jour, au festin du vin : “Quelle est ta demande, reine Esther ? On te l'accordera. Quelle est ta requête, serait-ce la moitié du royaume ? On l'exaucera.” La reine Esther répondit en ces termes : “Si j'ai trouvé grâce à vos yeux, ô roi, et si cela paraît bon au roi, qu'on m'accorde la vie, telle est ma demande, ... et mon peuple, telle est ma requête. Car nous sommes livrés, moi et mon peuple, à la destruction, au massacre, à l'anéantissement ! Si encore c'était comme esclaves et servantes que l'on nous livrait, je garderais le silence. Mais l'oppresseur est débordé par le dommage qu'il fait au roi.” Le roi Xerxès dit, “oui”, il dit à la reine Esther : “Qui est-il donc et où donc est-il celui qui a rempli son cœur d'un pareil dessein ?” “L'oppresseur, l'ennemi... c'est Aman, ce méchant que voilà !” Aman chancela de terreur en face du roi et de la reine. De colère, le roi bondit hors du festin du vin vers le jardin du palais, tandis qu'Aman resta pour arracher à la reine Esther la grâce de la vie. Il voyait bien que du côté du roi il n'y avait pour lui que l'extrémité du malheur. Lorsque le roi revint du jardin du palais à la maison du festin du vin, Aman était effondré sur le divan où reposait Esther. Le roi s’écria : “Va-t-il aussi violer la reine, moi présent, dans le palais ?” Cette parole sortait à peine de la bouche du roi que l'on voila le visage d'Aman. Arbona, l'un des eunuques, dit devant le roi : “Voici que la potence préparée par Aman pour Mardochée (celui qui intervint favorablement pour le roi) est dressée dans la maison d'Aman, à une hauteur de cinquante coudées.” Le roi dit : “Qu'on l'y pende !” Et l'on pendit Aman à la potence qu'il avait élevée pour Mardochée. Alors s'apaisa la colère du roi. C'est en ce même jour que le roi Xerxès donna à la reine Esther la maison d'Aman l'ennemi des Juifs. Mardochée se présenta devant le roi, car Esther lui avait appris ce qu'il était pour elle. Le roi ôta son anneau qu'il avait repris à Aman et le donna à Mardochée. Et Esther préposa Mardochée sur la maison d'Aman. Une nouvelle fois Esther vint s'adresser au roi. Elle tomba à ses pieds, elle pleura et le supplia de conjurer le mal voulu par Aman l'Agaguite et le projet qu'il avait élaboré contre les Juifs. Le roi tendit à Esther le sceptre d'or. Esther se leva et se tint devant le roi. Elle dit : “Si cela paraît bon au roi, si j’ai trouvé grâce devant lui, si la chose paraît convenable au roi et si je suis agréable à ses yeux, qu'on écrive pour révoquer la lettre issue du complot d'Aman, fils d'Ammedatha, l'Agaguite, qu'il a rédigée pour détruire les Juifs qui sont dans toutes les provinces du roi ! Comment pourrais-je, en effet, contempler mon propre peuple dans le malheur qui le frappe ? Et comment pourrais-je contempler ma propre race dans sa destruction ?” Le roi Xerxès dit à la reine Esther et au Juif Mardochée : “La maison d'Aman, je l'ai livrée à Esther. Lui-même, on l'a pendu à la potence pour avoir voulu frapper les Juifs. Maintenant, écrivez vous-mêmes aux Juifs ce que bon vous semblera, au nom du roi ; vous le scellerez de l'anneau du roi.” Car tout écrit rédigé au nom du roi et scellé de l'anneau du roi est absolument irrévocable. Les secrétaires du roi furent convoqués à cette époque, au cours du troisième mois (c'est le mois de Siwan), à son vingt-troisième jour. On écrivit, en se conformant de tout point aux prescriptions de Mardochée, aux Juifs, aux satrapes, aux gouverneurs, aux chefs de provinces qui s'étendent de l'Inde à . l'Ethiopie, cent vingt-sept provinces ! de province à province selon son écriture, de peuple à peuple selon sa langue, et aux Juifs aussi selon leur écriture et dans leur langue. C'est au nom du roi Xerxès que l'on écrivit et ce fut scellé de l'anneau du roi. L'envoi des messages se fit par l'entremise de courriers montés, chevauchant de rapides coursiers de l'Etat sortis des haras. Voici ce que le roi accordait aux Juifs, quelle que fût la ville de leur résidence : “Se grouper, être en mesure de défendre leur vie. Détruire, massacrer, anéantir toute organisation populaire ou provinciale qui engagerait contre eux les hostilités, y compris enfants et femmes : et piller leurs biens ! Cela en un seul jour, pour toutes les provinces du roi Xerxès, le treize du douzième mois, qui est le mois d'Adar.” Une copie du texte à promulguer comme loi en toute province fut rendue publique parmi toutes les populations, pour que les Juifs se tinssent prêts pour ce jour à se venger de leurs ennemis. Les courriers chevauchant de rapides coursiers de l'Etat partirent en grande hâte, dépêchés par le roi. Le décret fut promulgué également à la citadelle de Suse. Mardochée sortit de chez le roi dans un habit royal violet et blanc, avec une grande couronne d'or et un manteau de byssus et de pourpre. Et la ville de Suse fut plongée dans l'exultation et l'allégresse. Pour les Juifs, ce ne fut qu'illuminations, allégresse, réjouissance et honneur ! Et en toute province et en toute ville, là où parvenaient le décret et l'édit du roi, ce n'étaient qu'allégresse et réjouissance pour les Juifs, festins et jours de fête. Et beaucoup de gens du pays se firent Juifs, car la crainte des Juifs avait fondu sur eux. Au douzième mois, c'est le mois d'Adar, à son treizième jour, pendant lequel le décret du roi et son édit parvenaient à exécution, en ce jour où les ennemis des Juifs escomptaient triompher sur eux, la situation se renversa, car ce furent les Juifs qui triomphèrent de leurs ennemis. Les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes, et cela dans toutes les provinces du roi Xerxès, pour frapper ceux qui leur voulaient du mal. Personne ne leur tint tête, car la crainte des Juifs avait fondu sur toute la population. Et tous les chefs des provinces, les satrapes, les gouverneurs et les fonctionnaires du roi soutinrent les Juifs, car la crainte de Mardochée avait fondu sur eux. Car Mardochée était grand dans la Maison du roi, sa renommée progressait à travers toutes les provinces ; cet homme Mardochée progressait et grandissait. Les Juifs frappèrent donc tous leurs ennemis au tranchant du glaive : tuerie et massacre ! Et ils traitèrent leurs adversaires à leur gré, A la citadelle de Suse, les Juifs tuèrent et massacrèrent cinq cents hommes. Et Pharsadatha et Dalphon et Asphatha et Phoratha et Adalia et Aridata et Pharmastha et Arîsaï et Arîdaï et Jezatha les dix fils d’Aman, fils d'Ammédatha, l'ennemi des Juifs, ils les tuèrent. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. En ce jour, le nombre des tués à la citadelle de Suse parvint au roi. Le roi dit à la reine Esther : “Dans la citadelle de Suse, les Juifs ont tué et massacré cinq cents hommes, plus les dix fils d'Aman. Mais dans le reste des provinces royales, qu'ont-ils fait ? Quelle est ta demande ? On te l'accordera. Quelle est encore ta requête ? On l'exaucera.” Esther dit : “Si cela paraît bon au roi, qu'on accorde encore demain aux Juifs de Suse de se conformer au même édit qu'aujourd'hui. Quant aux dix fils d'Aman, qu'on les pende à la potence !” Le roi décréta qu'il en serait ainsi ; l'édit fut publié dans Suse. Et les dix fils d'Aman furent pendus. Les Juifs de Suse s'assemblèrent donc le quatorzième jour du mois et ils tuèrent dans Suse trois cent hommes. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. Les autres Juifs, qui résidaient dans les provinces du roi, s'étaient assemblés : ils combattirent pour leur vie, se libérèrent de leurs ennemis et tuèrent soixante quinze mille de leurs adversaires. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. C'était le treizième jour du mois d'Adar. Ils se reposèrent le quatorze : ils en firent un jour de festin et de joie. Quant aux Juifs de Suse, ils se rassemblèrent le treize et le quatorze aussi. Ils se reposèrent le quinze : dont ils firent un jour de festin et de joie. C'est pourquoi les Juifs disséminés, ceux qui résident en des bourgades dispersées, transforment le quatorzième jour du mois d'Adar en festin et joie, ils en font un jour férié : ils y échangent des cadeaux ! Mardochée rédigea le récit de ces événements. Il envoya des messages à tous les Juifs qui se trouvent dans toutes les provinces du roi Xerxès, proches ou lointains pour leur prescrire d'observer le quatorzième jour du mois d'Adar et le quinzième jour, d'année en année sans exception, comme des jours au cours desquels les Juifs furent délivrés de leurs ennemis et comme un mois qui pour eux passa de l'affliction à la joie, du deuil à la fête. On en ferait des jours de festin et de joie, de mutuel échange de cadeaux et de largesses aux pauvres. Les Juifs adoptèrent ce qu'ils avaient commencé de faire et ce que Mardochée leur prescrivait. Car Aman, fils d'Ammedatha l'Agaguite, ennemi de tous les Juifs, avait projeté contre les Juifs de les massacrer, Il avait jeté le “Pour”, c'est-à-dire le sort, pour les exterminer et les massacrer. Mais quand Esther vint devant le roi, celui-ci dit dans un message : “Que ce méchant projet qu'il a élaboré contre les Juifs se retourne contre lui !” Et on le pendit et ses fils pareillement, à la potence. C'est pourquoi on appela ces jours “Pourim”, du nom de “Pour”. Ainsi, d'après tout le contenu de cette lettre, selon ce qu'ils virent à ce sujet et ce qu'on leur apprit, les Juifs adoptèrent, pour eux-mêmes, pour leur postérité et pour tous leurs affidés, - et cela sans retour, - de célébrer ces deux jours comme il est écrit et à leur temps, chaque année. Ces jours commémorés et célébrés de génération en génération, en toute tribu, province et ville, ces jours de Pourim ne disparaîtront pas du milieu des Juifs, leur souvenir ne périra pas dans leur postérité. La reine Esther, fille d'Abigaïl, et Mardochée le Juif écrivirent une seconde fois avec toute leur autorité pour confirmer cette lettre des Pourim. Et l'on envoya des messagers à tous les Juifs, aux cent vingt-sept provinces du royaume de Xerxès ; paroles de paix et de fidélité : pour adopter ces jours des Pourim à leur temps, selon ce qu'avaient établi pour eux Mardochée et la reine Esther, et selon ce qu'ils avaient établi pour eux-mêmes et pour leur race, des consignes de jeûnes et de lamentations. Ainsi, ce fut l'ordre d'Esther qui établit la réglementation de ces Pourim et ce fut écrit dans le livre. Le roi Xerxès avait rendu tributaires le continent et les îles de la mer. Tout le déploiement de sa puissance et ses exploits, et l'explication de la grandeur dont le roi magnifia Mardochée, est-ce que cela n'est pas écrit dans le livre des Annales des Rois de Médie et de Perse ? Ce qu'était Mardochée le Juif ? Le premier après le roi Xerxès, - un grand aux yeux des Juifs, - chéri de la multitude de ses frères, En quête du bien de son peuple, - agent de paix pour sa race !
Il était au pays de Hus un homme du nom de Job. Et cet homme était parfait et droit, craignant Elohim et fuyant le mal. Et il lui naquit sept fils et trois filles. Il avait sept mille brebis et trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs et cinq cents ânesses, et un personnel fort nombreux ; et cet homme était plus considérable que tous les fils de l'Orient. Or ses fils avaient coutume de festoyer, à jour dit, à la maison de chacun d'eux ; et ils envoyaient inviter leurs trois sœurs à manger et à boire avec eux. Sitôt le cycle de leurs festins terminé, Job envoyait pour qu'ils se préparassent ; puis il se levait de grand matin et offrait des holocaustes pour chacun d'eux, car Job se disait : “Peut-être mes fils ont-ils péché et maudit Elohim en leur cœur !” Ainsi faisait Job toujours. Il advint un jour que les fils d'Elohim vinrent se présenter devant Yahweh, et le Satan vint aussi avec eux. Et Yahweh dit au Satan : “D'où viens-tu ?” Et le Satan répondit à Yahweh et dit : “De parcourir la terre et m'y promener.” Et Yahweh dit au Satan : “As-tu pris à cœur mon serviteur Job ? Il n'a point son pareil sur la terre : c'est un homme intègre et droit, craignant Elohim et se détournant du mal.” Et le Satan répondit à Yahweh et dit : “Est-ce gratuitement que Job craint Elohim ? N'as-tu pas mis haie vive autour de lui, autour de sa maison, et de ce qui est à lui à la ronde ? L'œuvre de ses mains, tu l'as bénie, et son troupeau a surabondé dans le pays. Mais veuille étendre ta main et frapper tout ce qui est à lui ! Tu verras s'il ne te maudit pas à ta face.” Et Yahweh dit au Satan : “Voici tout ce qui est à lui dans ta main ! Sur lui seulement n'étends pas la main !” Et le Satan se retira de devant Yahweh. Il advint un jour que ses fils et ses filles étaient à manger et à boire du vin dans la maison de leur frère aîné. Survint un messager vers Job et il dit : “Les bœufs étaient à labourer et les ânesses à paître à côté d'eux. Quand des Sabéens se sont jetés dessus, ils les prirent et ils passèrent les serviteurs au fil de l'épée. Et je me suis échappé, moi seul, pour te l'annoncer !” Celui-ci parlait encore qu'un autre arriva et dit : “Le feu d'Elohim est tombé des cieux ; il a embrasé les brebis et les serviteurs et il les a dévorés. Et je me suis échappé, moi seul, pour te l'annoncer !” Celui-ci parlait encore qu'un autre survint et dit : “Les Chaldéens ont fait trois bandes, se sont jetés sur les chameaux, les ont pris et ont passé les serviteurs au fil de l'épée. Et je me suis échappé, moi seul, pour te l'annoncer !” Celui-ci parlait encore, qu'un autre survint et dit : “Tes fils et tes filles étaient à manger et à boire du vin dans la maison de leur frère aîné. Et voici qu'un grand vent arriva du côté du désert et a saisi les quatre coins de la maison : elle tomba sur les enfants et ils moururent. Et je me suis échappé, moi seul, pour te l'annoncer !” Alors Job se leva et déchira son manteau. Et il se rasa la tête, se jeta à terre et se prosterna. Et il dit : “Nu je suis sorti du sein de ma mère et nu j'y retournerai ! Yahweh a donné et Yahweh a repris ; que le nom de Yahweh soit béni !” En tout cela Job ne pécha pas et à Elohim ne prêta paroles insensées. Il advint un jour que les fils d'Elohim vinrent se présenter devant Yahweh, et le Satan vint aussi avec eux pour se présenter devant Yahweh. Et Yahweh dit au Satan : “D'où viens-tu ?” Et le Satan répondit à Yahweh et dit : “De parcourir la terre et m'y promener !” Et Yahweh dit au Satan : “As-tu pris à cœur mon serviteur Job ? Il n'a point son pareil sur la terre : c'est un homme intègre et droit, craignant Elohim et se détournant du mal. Et encore il demeure attaché à sa perfection et tu m'as excité contre lui pour le perdre sans raison.” Le Satan répondit à Yahweh et dit : “Peau pour peau ! Tout ce qui est à l’homme, il le donne pour sa vie. Mais veuille étendre ta main, et touche à son os et à sa chair ! et sûr qu'il te [maudira] à ta face !” Et Yahweh dit au Satan : “Le voici en ta main ! Garde-le-lui seulement la vie !” Alors le Satan sortit de devant Yahweh et il frappa Job d'un ulcère malin de la plante du pied au sommet de la tête. Alors Job prit un tesson pour se gratter et il était assis au milieu de la cendre. Et sa femme lui dit : “Tu demeures encore attaché à ta perfection ? [Maudis] Elohim et meurs !” Et il lui dit : “Comme parlerait une des femmes folles, tu parles ! Si d'Elohim, nous acceptons le bien, n'accepterons-nous pas aussi le mal ?” En tout cela Job ne pécha point par ses lèvres. Trois amis de Job apprirent tout ce malheur qui lui était survenu et ils vinrent chacun de son pays. Eliphaz de Théman, Bildad de Shouah et Sophar de Naama. Et ils convinrent ensemble d'aller le plaindre et le consoler. Ils levèrent leurs yeux de loin et point ne le reconnurent. Alors ils élevèrent la voix et se mirent à pleurer ; ils déchirèrent chacun son manteau et ils jetèrent de la poussière sur leur tête vers le ciel. Puis ils s'assirent à terre près de lui sept jours et sept nuits et ils ne lui disaient rien, car ils voyaient que sa douleur était très grande. Ensuite Job ouvrit la bouche et maudit son jour. Et Job commença à parler et dit : Périsse le jour où je suis né ! - et la nuit qui dit : “Un homme est conçu !” Que ce jour soit ténèbres : - et que d'en haut Eloah n'en ait souci - et que ne brille sur lui nulle lumière ! Que le souillent ténèbres et ombre : - que sur lui se pose la nuée, - que l'épouvante l'obscurcissement ! Cette nuit, que noirceurs s'en emparent : - qu'elle ne se joigne pas aux jours de l'an, - dans le compte des mois qu'elle n'entre pas ! Cette nuit qu'elle soit âpre, - que n'y vienne point l'allégresse ! Maudite soit-elle de ceux qui maudissent le jour, prompts à réveiller Léviathan ! Que s'obscurcissent les étoiles de son aube : - qu'elle espère en vain la lumière ! - qu'elle ne voit les cils de l'aurore ! Pour n'avoir point fermé le sein qui me conçut - et n'avoir point caché la misère à mes yeux ! Pourquoi ne suis-je pas mort dès le sein ; - pourquoi ne suis-je pas mort dès ma naissance ? Pourquoi donc des genoux m'ont-ils reçu, - pourquoi deux mamelles m'ont-elles allaité ? Car maintenant je serais couché tranquille, - et je dormirais en repos ! Proche des rois et des princes de la terre, - qui se bâtissaient des demeures solitaires ; Ou des grands qui possédaient l'or, - et remplissaient d'argent leurs demeures ! Ou pourquoi ne fus-je pas comme avorton caché, - comme les petits qui n'ont pas vu le jour ? Là les méchants cessent tout tumulte, - et s'arrêtent au repos les exténués ; Là même, les prisonniers sont en paix : - et n'entendent plus les clameurs des chefs de corvée ; Petits et grands sont pareils, - et le serviteur est soustrait à son maître ! Pourquoi donne-t-il lumière aux malheureux, - et jours de vie aux âmes dans l'amertume ? A ceux qui attendent la mort mais en vain, - et la cherchent plus que fouilleurs de trésors, Transportés de joie - et qui exultent en trouvant une tombe, A un homme dont la route est cachée - et qu'Eloah a enclos de toutes parts ! Comme pain, voici mon gémissement, - pareilles à l'eau ruissellent mes plaintes ; Je crains ma propre crainte, et elle tombe sur moi, - et ce que je redoute m'arrive : Jamais je ne suis tranquille, jamais de calme, - jamais je ne n'ai de repos et sur moi fond le tourment ! Eliphaz de Théman prit la parole et dit : Oserait-on te dire un mot ? Tu es déprimé ! - Mais qui pourrait se taire ? Voilà que tu morigénais les autres - et que tu réconfortais les mains débiles : Tes paroles redressaient qui chancelle, - et tu affermissais les genoux qui ployaient ! Maintenant t'en vient-il autant, et tu es déprimé, - maintenant le coup t'atteint et tu es terrifié ! Ta crainte n'est-elle pas ta confiance ? - Et la rectitude de ta voie, ton espoir ? Souviens-toi donc ! Quel innocent a péri ? - Et où les justes ont-ils été détruits ? Comme je l'ai vu, ceux qui sèment le mal - et cultivent la peine, les moissonnent ! Sous l'haleine d'Eloah, ils périssent, - et disparaissent au souffle de sa narine ! Le rugissement du lion et le hurlement du léopard - et les dents des lionceaux sont brisées : Le lion périt faute de proie, - et les petits de la lionne sont dispersés. Il me fut susurré une parole, - et mon oreille a perçu quelque chose : Dans les troubles pensers des visions nocturnes, - quand la torpeur tombe sur les mortels, Un tremblement fondit sur moi et un frisson, - et tous mes os furent secoués, Et sur ma face glissa un souffle, et fit dresser le poil de ma chair. Il se dresse devant moi... - et je ne reconnais pas son aspect ; - un spectre est devant mes yeux - et j'entends le susurrement de sa voix : Un mortel devant Eloah est-il juste, - un homme est-il pur, face à son auteur ! S'il n'a confiance en ses serviteurs, - si à ses anges il impute folie. Combien plus aux hôtes des maisons d'argile - fondées sur la poussière ! - qu'on écrase comme la teigne, Qui d'aurore à crépuscule sont brisés, - et faute d'un sauveur, périssent pour toujours. Ce qui leur reste leur est arraché, - ils meurent, mais ce n'est point de sagesse. Appelle donc, qui te répond ? - Vers qui des saints te tournes-tu ? Car le chagrin tue l'insensé, - et la colère fait mourir le sot ! Moi, j'ai vu l'insensé prendre racine, - et soudain j'ai maudit sa demeure : “Que ses fils soient privés de tout salut ! - et foulés aux Portes sans libérateur”. Ce qu'ils ont moissonné l'affamé le dévore, - et vers des cachettes l'emporte ! - Et des assoiffés n'ont-ils pas happé leurs biens ? Car le malheur ne sort pas de la poussière, - et du sol ne germe pas la douleur, C'est l'homme qui engendre la peine - comme s'envolent les fils de l'éclair. Mais moi, j'ai recouru à Dieu, - et à Elohim exposé ma cause. Qui opère choses puissantes et insondables ! - et prodiges sans nombre ! Qui donne la pluie à la face de la terre, - et envoie les eaux à la face des campagnes. Pour placer les humiliés au faite, - et élever au salut les affligés, Qui brise les subterfuges des astucieux, - et leurs mains ne réalisent pas leurs desseins ! Qui capte les sages dans leur astuce, - et les desseins des pervers échouent : De jour ils heurtent les ténèbres, - ils errent en plein jour comme dans la nuit ! Ainsi il sauve l'homme ruiné de leur bouche, - et de la main du fort l'indigent : Ainsi le pauvre a l'espérance, - et l'injustice ferme sa bouche. Donc heureux l'homme que morigène Eloah, - et n'élude point la correction de Schaddaï, Car s'il blesse, il bande la plaie, - s'il frappe, sa main guérit. En six calamités il te libérera, - en sept le mal ne te touchera. Dans une famine il te sauvera de la mort, - et dans le combat, des mains du glaive ; Au fouet de la langue tu échapperas, et tu ne craindras pas le désastre, quand il surviendra : Du désastre et de la famine tu te riras, - et des bêtes de la terre tu n'auras crainte. Car avec les pierres des champs tu seras en paix, - et la bête sauvage aura pacte avec toi. Tu sauras que ta tente est sauve, - et quand tu visiteras ta demeure, tu ne seras point frustré. Tu sauras que ta postérité est féconde, - ta lignée comme herbe de la terre. Plein d'années, tu iras à la tombe. - Comme la meule qui s'achève en son temps. Voilà ce que nous avons médité ; ainsi est-il ! - Ecoute et fais-en ton profit. Job prit la parole et dit : Si mon chagrin pouvait être pesé son poids - et mes calamités portées aux plateaux d'une balance ! Mais parce qu'ils sont plus lourds que le sable des mers, - mes paroles deviennent verbiage ; Car les flèches de Schaddaï me transpercent, - dont mon âme absorbe le venin : - contre moi sont rangées les terreurs d'Eloah ! L'onagre brait-il face à son herbe ? - Le bœuf mugit-il face au fourrage ? Peut-on manger mets fade sans sel ? - Est-il saveur dans le glaire d'œuf ? Mon âme se refuse d'y toucher, - et mon cœur a dégoût de mon pain. Qui donnera que ma prière soit agréée - et qu'Eloah me donne ce que j'espère Qu'Eloah veuille m'écraser, - qu'il délie sa main et tranche ma vie ! Encore pour moi viendra une consolation, - j'exulterai malgré l'effroi impitoyable, - parce que je n'aurai pas célé les ordres du Saint. Qu'est donc ma force pour que j'espère, - et mon avenir pour allonger mes jours ? Ma force est-elle force de pierres, - ma chair est-elle d'airain ? N'est-ce pas néant que mon propre secours, - et tout salut ne s'éloigne-t-il pas de moi ? Son compagnon a répudié la pitié - et abandonné la crainte de Schaddaï. Mes frères m'ont trahi comme le torrent, - comme le lit des torrents qui dévalent : Voilés de glace, - drapés de neige ; Au temps de la fonte, ils tarissent, - aux beaux jours ils sèchent sur place. Des caravanes infléchissent leur route, - vers le désert et se perdent ; Les caravanes de Théma observent, - les convois de Saba espèrent en eux ; Ils sont confondus dans leur espoir, - parvenus au but, ils sont déçus. Ainsi maintenant vous fûtes pour moi : - vous subissez la crainte, d'effroi vous êtes effrayés ! Ai-je dit “Donnez-moi ! - de vos biens faites-moi largesses ! Et délivrez-moi de la main d'un ennemi, - et de la main des violents rachetez-moi ?” Enseignez-moi et je me tairai ; - en quoi ai-je erré, montrez-le moi ! Loyales paroles ne sont-elles douces ? - Mais quels critères que ces propres critiques ? Songez-vous à critiquer des mots ? Le vent emporte les paroles du désespéré ! Même sur l'orphelin vous jetez le sort, - et trafiquez de votre ami. Et maintenant veuillez tourner les yeux vers moi ; - puis-je mentir devant vous ? Revenez-donc ; il n'est point de fausseté ! - Revenez, car ma justice demeure encore ! Est-il sur ma langue duplicité ! - Mon palais ne sait-il juger du mal ? N'est-ce pas corvée militaire qu'accomplit l'homme sur terre, - et ses jours ne sont-ils pas jours de mercenaires ? Comme l'esclave qui halète après l'ombre, - comme le mercenaire qui attend son salaire ! Ainsi ai-je hérité de mois de déception, - et nuits de peine me furent assignées. Si je me couche, je dis : “A quand le jour ?” - si je me lève : “A quand le soir ?” - Et je suis saturé d'angoisse jusqu'au crépuscule. Ma chair s'est vêtue de vers et de croûtes terreuses, - ma peau s'est fendillée et suppure : Mes jours passent rapides comme la navette ; - faute de fil, ils ont cessé. Souviens-toi ! ma vie est un souffle, - mon œil ne reverra plus le bonheur. L'œil qui me voyait ne me reverra plus : - tes yeux me fixeront et je ne serai plus ! Une nuée passe et s'en va, - ainsi qui descend au schéol n'en remonte pas, Et ne retourne pas à sa maison, - et son lieu ne le revoit pas. Ainsi moi ne retiendrai-je point ma bouche, - je parlerai dans l'angoisse de mon esprit, - je me plaindrai dans l'amertume de mon âme : Suis-je la Mer ou le Thannin - pour que devant moi tu postes une garde ? Si je dis : “Mon lit me consolera, - ma couche m'aidera à supporter ma plainte !” Alors tu m'effraies par des songes, - et par des visions tu me terrifies, Et mon âme préférerait l'étouffement, mieux vaut mourir qu'ainsi souffrir ! Je m'étiole ! je ne vivrai pas toujours, - laisse-moi donc ! mes jours sont un souffle ! Qu'est l'homme pour que tu l'estimes - et vers lui tournes ton cœur, Pour que chaque matin tu le visites, - et que sans cesse tu l'éprouves ? Quand cesseras-tu de me fixer, - et me laisseras-tu déglutir ma salive ? Si j'ai péché, que t'ai-je fait ? - O gardien de l'homme ! Pourquoi m'avoir pris pour ta cible, - pourquoi t'être à charge ? Pourquoi ne tolères-tu ma faute - et ne passes-tu sur mon péché ? Car voici que je me couche dans la poussière, - et tu me recherches, et je ne suis plus ! Bildad de Shouah prit la parole et dit : Jusques à quand discourras-tu ainsi, - et paroles de ta bouche seront-elles comme souffle impétueux ? Dieu distord-il le droit, - et Schaddaï fait-il s'infléchir la justice ? Si tes fils ont péché contre lui, - il les a livrés aux mains de leur péché. Si toi, tu recours à Dieu - et implores Schaddaï ; Si tu es pur et droit, - dès lors il veillera sur toi - et restaurera ta demeure de justice, Et ta condition passée sera de peu, - tant surpassera ton état nouveau ! Interroge donc la génération précédente - et veille à scruter l'expérience de leurs pères. Puisque nous sommes d'hier et ignorants, - et sur terre nos jours sont comme une ombre, Ne vont-ils pas t'instruire et te parler, - et de leurs cœurs tirer les leçons ? Le papyrus croit-il hors la lagune ? - Et le jonc pousse-t-il hors des eaux ? Encore en sa fleur, lorsqu'il n'est pas cueilli, - qu'avant toute verdure, il se dessèche ! Ainsi est-il des voies de tous ceux qui méconnaissent Dieu, - ainsi l'espoir de l'impie s'évanouit, Dont la confiance est réseau de fils, - et sa sécurité, demeure d'araignée : Il s'adosse à sa maison et elle ne tient pas. - Il s'y cramponne et elle ne résiste pas. Il est humecté d'eau avant le soleil - et au jardin où il est, il étale son rejet ; A la rocaille il enlace ses racines, - comme en demeure de pierres il vit ! L'arrache-t-on de sa place, - celle-ci le renie : “Je ne t'ai jamais vu !” Le voilà pourri au chemin, - et du sol d'autres germent ! Dieu ne rejette pas le juste - et n'empoigne pas la main des méchants ! Ta bouche s'emplira encore de rire - et tes lèvres d'allégresse : Tes ennemis seront vêtus de honte, - et la tente des méchants ne sera plus. Job prit la parole et dit : Assurément je sais qu'il en est ainsi : - et comment un homme serait-il juste face à Dieu ? Veut-il contester avec lui, - il ne lui répondra pas une fois sur mille : Il est sage de cœur et ferme en sa force, - qui s'est raidi devant lui et est demeuré sauf ? Lui qui transporte les montagnes et elles ignorent - celui qui les a bouleversées dans sa colère ! Lui qui ébranle la terre de son lieu, - et ses colonnes tremblent ! Lui qui commande au soleil et point ne se lève, - et qui oblitère les étoiles. Il étend les cieux, lui seul, - et il marche sur les hauteurs de la mer. Il crée l'Ourse, Orion - et les Pléiades et les Chambres du Sud. Il fait de grandes choses, insondables, - et des merveilles sans nombre ! Passe-t-il près de moi, je ne le vois pas, - survient-il, je ne l'aperçois pas. S'il prend de force, qui l'en empêchera ? - Qui lui dira : “Que fais-tu ?” Eloah ne revient de sa colère : - sous lui sont courbés les suppôts de Rahab ! Combien moins lui répliquerai-je, moi, - et choisirai-je des paroles à répondre ! Aurais-je même raison, je serais sans réponse - en suppliant celui qui me juge. Si je l'appelle et qu'il réponde, - serai-je certain qu'il écoute ma voix ! Lui qui m'écrase pour un cheveu et intensifie mes souffrances sans raison. Il ne me laisse reprendre haleine, - tant il me rassasie d'amertumes. Quant à la force, c'est lui le fort ; - quant au droit, qui l'assignera ? Suis-je juste, ma bouche me condamne, - suis-je innocent, elle me dit dévoyé. Suis-je parfait ? je m'ignore moi-même ! - ma vie, je la méprise. En fin de compte j'ai dit : “C'est tout un ! - il perd également juste et méchant !” Un fléau sème-t-il soudain la mort, - il se rit du désespoir de l'innocent ! Un pays subit-il la main de l'oppresseur, - il voile la face de ses juges ! - si ce n'est lui, qui est-ce donc ? Et mes jours furent plus rapides qu'un coureur, - ils ont fui sans voir le bonheur, Ils ont passé comme barques de papyrus, - comme l'aigle qui fond sur sa proie. Si je dis : “J'oublierai ma plainte. - Je changerai mon visage et je paraîtrai gai !” Je crains toutes mes souffrances. - Car je sais que tu ne m'absous pas ! Suis-je coupable ? - Pourquoi alors me fatiguer en vain ? Me laverai-je avec eau de neige ? - Purifierai-je mes mains avec un détersif ? Qu'alors tu me plongerais dans des immondices - et mes vêtements m'auraient en horreur. Car il n'est pas homme comme moi, à qui je puisse répondre. - Avec qui je puisse aller en justice. Nul arbitre entre nous, - qui sur nous deux étende sa main, Qui écarte sa verge de moi, - afin que sa terreur ne m'épouvante pas. Puisqu'il n'en est pas ainsi, moi avec moi-même - je parlerai et ne le craindrai pas. Mon âme a dégoût de la vie ! - J'exhalerai sur moi ma plainte, - je parlerai dans l'amertume de mon âme ! Je dirai à Eloah : Ne me condamne pas ! - Fais-moi connaître sur quoi tu me querelles ! Est-ce bien pour toi de m'opprimer, - de répudier l'œuvre de tes mains, - et de sourire au conseil des méchants ? Tes yeux sont-ils de chair ? - Vois-tu comme un homme voit ? Tes jours sont-ils pareils aux jours de l'homme ? - Tes années semblables aux jours des humains ? Pour que tu t'enquières de ma faute - et scrutes mon péché, Bien que tu saches que je ne suis pas coupable - et que nul ne peut délivrer de ta main ! Tes mains m'ont formé et façonné, - et tu veux après me détruire totalement ! Souviens-toi que tu m'as fait comme avec de l'argile, - et qu'en poussière tu me feras revenir ! Ne m'as-tu pas coulé comme du lait ? - et comme caillé ne m'as-tu pas coagulé ? De peau et chair tu m'as vêtu, - d'os et de nerfs tu m'as tissé ; Vie est la grâce que tu m'as faite, - et mon souffle fut gardé par ta bonté ! Voici ce que tu as célé dans ton cœur, - je sais ce qui est en toi : Si je pèche, tu m'observes, - et de ma faute, tu ne m'absous pas ! Suis-je coupable, malheur à moi ! - Suis-je juste, je ne lève pas la tête ! - Rassasié que je suis de honte, abreuvé d'affliction, Si je me relève, tu me poursuis, tel le lion, - et sans cesse tu fais merveille grâce à moi. Sans cesse et derechef tu m'es hostile, - et tu augmentes ta colère contre moi : - de nouvelles troupes me font assaut. Pourquoi donc m'as-tu fait sortir du sein ? - Je serais trépassé, aucun œil ne m'eût vu : J'aurais été comme qui ne fut pas, - porté de suite du sein à la tombe ! Mes jours ne sont-ils pas peu de chose ! - Laisse-moi pour que j'aie quelque joie, Avant que j'aille sans espoir de retour, - vers la terre des ténèbres et de l'ombre. Terre de noires ténèbres et de chaos, - où la clarté est comme l'obscurité. Sophar de Naama prit la parole et dit : Ce discoureur n'aura-t-il pas réponse ? - Ce loquace aura-t-il raison ? Tes verbiages feront-ils taire les gens, - te moqueras-tu sans que nul ne blâme ? Or, tu dis : “Pure est ma doctrine, - et je suis net à tes yeux.” Mais qui donnera qu'Eloah parle, - qu'il ouvre ses lèvres pour toi Et qu'il te révèle les secrets de la sagesse, - car ils sont subtils pour la raison ! - Alors tu saurais qu'Eloah te demande raison de ta faute ! Pénètres-tu l'intime d'Eloah ? - Atteins-tu la perfection de Schaddaï ? Plus haute que les cieux : que feras-tu, - plus profonde que le schéol : que connaîtras-tu ? Plus longue que la Terre : c'est sa dimension, - et plus large que la Mer ! Passe-t-il ? tient-il caché ? - fait-il connaître ? qui l'en empêchera ? Car il connaît lui les hommes pervers, - il voit l'iniquité, et il la pénètre. Ainsi l'insensé vient au bon sens - comme l'ânon devient parfait onagre. Mais toi, si ton cœur est fidèle, - et si tu étends vers lui tes mains, Si tu éloignes le mal qui est en ta main, - et si en tes tentes tu ne laisses pas demeurer l'injustice, Tu lèveras alors ton visage sans souillure, - tu seras ferme et ne craindras pas. Alors tu oublieras tes maux, - comme souvenance d'eaux écoulées ! Midis sans déclin seront tes jours, - et l'obscurité sera comme l'aurore. Tu seras alors en sécurité, puisqu'il y aura espoir, - et tu seras protégé et tu te coucheras en sécurité. Tu te reposeras et personne ne te dérangera, - et beaucoup caresseront ton visage ! Mais les yeux des méchants s'éteignent, - et tout refuge leur manque : - leur espoir, c'est de rendre l'âme. Job prit la parole et dit : Assurément vous êtes le Peuple - et avec vous mourra la sagesse ! Mais, moi aussi j'ai du sens comme vous, - en rien, je ne vous suis inférieur, - qui ne sait choses pareilles. Objet de risée pour son ami, je le suis, - orant d'Eloah à qui il répond. - Il est objet de risée, le juste parfait ! Au malheur mépris : c'est pensée d'homme heureux, - un coup au pied qui vacille ! Tranquilles sont les tentes des pillards, - en pleine assurance, ceux qui provoquent Dieu, - celui qui conduit Eloah en sa main. Mais interroge donc les bêtes : et elles t'instruiront ; - et les oiseaux des cieux : ils te renseigneront ; Ou les reptiles de la terre : et ils t'instruiront, - les poissons de la mer : et ils te raconteront ! Qui ne sait, de toutes parts, - que c'est la main d'Eloah qui a fait tout ceci ? Lui qui tient en sa main l'âme de tout vivant, - et le souffle de toute chair d'homme ! L'oreille ne discerne-t-elle pas les paroles, - et le palais ne goûte-t-il pas la nourriture ? Chez les vieillards n'y a-t-il pas sagesse, - et dans l'âge avancé intelligence ? En lui sont sagesse et puissance. - A lui conseil et intelligence ! Détruit-il ? on ne peut reconstruire ; - enferme-t-il un homme ! et on ne peut ouvrir. S'il contient les eaux, c'est sécheresse, - s'il les lâche, c'est terre inondée. Chez lui, force et prudence, - à lui celui qui erre et qui fait errer. Il fait marcher nu-pieds les conseillers. - Et les juges, il les rend stupides. Il a délié les liens des rois - et il a lié une chaîne à leurs reins. Il fait marcher nu-pieds les prêtres, - et les puissants, il les renverse. Il clôt les lèvres des sincères, - et le jugement des vieillards, il l'enlève : Il répand le mépris sur les grands, - il relâche la ceinture des forts ! Il dépouille de leurs ténèbres les profondeurs - et projette l'ombre à la lumière. Il fait croître les nations et les fait périr, - il dilate les peuples et il les supprime. Il enlève le cœur des chefs du pays - et les fait errer dans les déserts sans piste. Ils tâtonnent dans les ténèbres sans lumière, ils chancellent comme homme ivre. Vrai, mon œil a vu tout cela, - mon oreille l'a entendu et l'a discerné : Ce que vous savez, moi aussi je le sais, - et moi, je ne vous suis pas inférieur. Mais moi, c'est à Schaddaï que je parle, - et je sais contester avec Dieu. Quant à vous, vous êtes artisans de mensonges, - et tous n'êtes que médecins de néant ! Qui vous donnera de faire silence, - et que ce soit pour vous sagesse ! Ecoutez donc ma récrimination - et prêtez attention aux discussions de mes lèvres ! Est-ce pour Dieu que vous parlez faux, - est-ce pour lui que vous dites mensonge ? Est-ce son parti que vous prenez, - et pour Dieu voulez-vous plaider ? Est-il bon qu'il vous examine, - si comme homme qu'on berne, vous vous jouez de lui ? Fermement il vous corrigera, - si en secret vous avez quelque parti pris. Sa majesté ne vous terrifie-t-elle pas, - et la terreur qu'il porte ne tombera-t-elle pas sur vous ? Vos sentences ne sont-elles pas maximes de cendre - et vos répliques ne sont-elles pas d'argile ? Faites silence devant moi, et moi je parlerai, - et m'advienne que voudra. Je porte ma chair entre mes dents. - Et ma vie je la mets en ma main. Veut-il me tuer, je ne tremble pas, - pourvu que face à lui, je discute mes raisons. Ceci du reste sera pour mon salut, - car devant lui l'impie ne se tient pas. Ecoutez avec soin mes paroles, - et que mes raisons soient à vos oreilles. Voici donc, j'ai ordonné ma cause : - et je sais, moi, que j'ai raison. Qui veut contester avec moi ? - Sitôt je me tairai et quitterai la vie. Epargne-moi seulement deux choses : - alors je ne me cacherai pas de ta face. Ecarte ta main de moi, - et que la terreur ne m'effraie pas. Puis, appelle et moi, je répondrai, - ou je parlerai et ta répondras. Combien en moi de fautes et de péchés ? - Fais-moi connaître mon offense et mes péchés ! Pourquoi voiles-tu ta face - et m'estimes-tu comme ton ennemi ? Veux-tu troubler feuille agitée au vent - et poursuivre paille sèche ? Pour écrire contre moi libelles venimeux - et m'imputer fautes de jeunesse, Pour me mettre les pieds dans les ceps - et observer tous mes déplacements - et tenir gravée la trace de mes pas. Et comme pourriture, il se consume, - comme vêtement rongé par les mites. L'homme né de la femme - vit peu de jours et est saturé de troubles, Comme une fleur pousse, puis se fane, - et fuit comme l'ombre et ne s'arrête. Cependant c'est sur lui que tu auras l'œil, - et lui que tu mènes en justice avec toi ! Qui donnera que le pur vienne de l'impur ? - Personne ! Puisque ses jours sont comptés, - et de toi connu le nombre de ses mois, - puisque tu as fixé son terme qu'il ne peut franchir, Détourne de lui ton regard et laisse-le, - jusqu'à ce que, pareil au mercenaire, il termine sa journée. Car il est à l'arbre un espoir : - s'il est coupé, il peut encore revivre - et sa pousse ne finira pas : Si sa racine vieillit en terre, - si son tronc meurt dans le sol. A la senteur des eaux, il reverdit - et se fait frondaison comme jeune plant ! Mais l'homme meurt et demeure abattu, - l'homme exhale sa vie et où est-il ? Les eaux auront disparu de la mer, le - fleuve sera tari et desséché, Cependant l'homme demeurera couché et ne se lèvera plus : - jusqu'à la consommation des cieux, ils ne s'éveilleront pas - et ne se réveilleront plus de leur sommeil ! Qui donnera que dans le schéol tu me caches - et me cèles jusqu'à ce que cesse ta colère, - et me fixes un terme où tu te souviendrais de moi ? Si un homme meurt, revivra-t-il ? - Tous les jours de mon service, j'attendrais - jusqu'aux jours de ma relève. Tu appellerais et moi je répondrais, - et l'œuvre de tes mains, tu la réclamerais, Tandis que maintenant tu supportes mes pas, - tu n'épierais plus mon péché. Scellée en un sachet serait ma transgression, - et tu blanchirais mon iniquité ! Mais une montagne finalement s'écroulera - et un rocher s'éboulera de sa place, Les eaux effriteront les pierres, - l'averse submergera le sol de la terre, - ainsi détruis-tu l'espoir de l'homme. Tu l'assailles et sans retour il s'en va, - il change de visage et tu le chasses. Ses fils sont-ils honorés, il ne sait, - sont-ils abaissés, il l'ignore : Il est le seul pour qui souffre sa chair, - il est le seul pour qui s'afflige son âme. Eliphaz de Théman prit la parole et dit : Un sage répond-il par science de vent et gonfle-t-il Son Ventre de vent d'orient, En discutant en paroles inutiles - et par des mots sans profit ? Et même tu brises toute piété - et énerves la réflexion devant Dieu ! Puisque ta faute inspire ta bouche, - et que tu choisis le langage des fourbes, Ta bouche et non moi te condamne, - et tes lèvres déposent contre toi ! Es-tu né le premier homme, - as-tu été enfanté avant les collines ? Entends-tu les confidences d'Eloah, - et pour toi soustrais-tu la sagesse ? Que sais-tu qui ne nous soit connu ? - Que ne comprends-tu, que nous ne comprenions ? Vieillard comme ancien est aussi parmi nous, - plus riche de jours que ton père ! Est-ce trop peu pour toi les consolations de Dieu, - et parole qui t'est dite en douceur ? Pourquoi ton cœur t'emporte-t-il, - pourquoi tes yeux clignotent-ils, Quand tu tournes vers Dieu ton souffle irrité, - et que tu profères des mots de ta bouche ? Qu'est l'homme pour être pur, - et le fils de la femme pour être juste ? Si en ses saints il ne place sa confiance, - si les cieux ne sont pas purs à ses yeux, Combien moins l'être abominable et pervers, - l'homme qui boit l'injustice comme l'eau. Je vais t'expliquer, écoute-moi, - ce que j'ai vu, je vais le raconter, Ce que rapportent les sages, - sans en rien cacher, d'après leurs pères, Auxquels seuls fut donnée la terre, - et nul étranger ne passa parmi eux. Tous ses jours le méchant se tourmente, - et au long des années réservées au tyran, Des voix de terreurs sont à ses oreilles, - en pleine paix le pillard se jette sur lui. Il n'a point espoir d'échapper aux ténèbres. - Et se sent marqué pour le glaive, Il est jeté en pâture au vautour, - il sait que son infortune est proche ; Le jour des ténèbres l'épouvante, - l'anxiété et l'angoisse l'attaquent - comme roi prêt au combat ; Car il étendait la main sur Dieu - et faisait le fort contre Schaddaï, Il courait sur lui, le cou tendu, - sous la voûte épaisse de ses boucliers ! Car son visage était bouffi de graisse, - et ses lombes alourdies d'embonpoint, Et il habitait les villes détruites, - des maisons inhabitées, - parce qu'elles sont prêtes à tomber en ruines. Il ne s'enrichira pas, et sa fortune ne subsistera pas, - et son ombre ne s'étendra pas sur la terre, Il ne pourra échapper aux ténèbres, - un feu desséchera son surgeon, - et par le vent sera emportée sa fleur. Qu'il ne se fie point à sa cime ! - Nous savons que c'est vanité : Son rameau avant son jour sera flétri - et sa palme ne reverdira pas ; Il exprimera comme la vigne, son verjus - et il rejettera comme l'olivier, sa floraison ! Car la faction de l'impie est stérile, - et le feu dévorera les tentes vénales ! On conçoit la peine et on enfante le mal, - mais le sein prépare une duperie ! Job prit la parole et dit : J’ai entendu bien des choses semblables, - vous êtes tous de fâcheux consolateurs ! Y aura-t-il fin à ces paroles oiseuses ? - Quel tourment te pousse à répondre ? Moi aussi je parlerais comme vous, - si votre âme était à la place de mon âme : J'abonderais en mots à vos dépens, - et je branlerais la tête sur vous ! Je vous réconforterais de ma bouche - et ne retiendrais pas le mouvement de mes lèvres ! Mais si je parle, ma douleur ne s'apaise pas, - et si je me tais, elle ne s'éloigne guère de moi. C'est que maintenant l'envieux m'a mis à bout de forces, - tous ses suivants s'emparent de moi. Il s'est porté témoin et s'est levé contre moi, - mon calomniateur dépose contre moi. Sa colère me déchire comme proie et il me poursuit, - il a grincé des dents contre moi, - mon ennemi darde ses yeux sur moi. Ils ont ouvert leur bouche contre moi, - en outrage, ils ont frappé mes joues, - ensemble, ils font corps contre moi. Dieu me livre au pervers, - et aux mains des méchants me jette. J'étais en paix et il m'a brisé, - il m'a pris à la nuque et m'a rompu, - il m'a dressé pour sa cible. Sur moi convergent ses traits, - il transperce mes reins sans pitié, - il répand à terre mon fiel. Il ouvre en moi brèche sur brèche, - il court sur moi comme un guerrier. J'ai cousu un sac sur ma peau, - et enfoncé ma corne en la poussière. Mon visage est rougi de mes pleurs, - et sur mes paupières, c'est l'ombre. Bien qu'en mes mains ne soit aucune violence - et que ma prière soit pure. Terre, ne cache pas mon sang ! - Et qu'il ne soit lieu secret pour mon cri ! Maintenant encore voici qu'aux cieux est mon témoin, - et mon témoin est dans les hauteurs. Ma clameur est arrivée jusqu'à Eloah, - devant lui a pleuré mon œil. Puisse-t-il être un arbitre entre l'homme et Eloah, - comme il est entre homme et son prochain ? Car le compte est bref de mes années à venir, - et par une route sans retour je m'en irai. Mon souffle a été détruit, mes jours se sont éteints : - pour moi ne reste que le lieu du sépulcre ! Ne suis-je point objet de railleries, - et n'est-ce pas dans l'amertume que mon œil passe les nuits ? Dépose mon gage près de toi : - qui voudrait frapper dans ma main ? Parce que tu as privé leur cœur de raison, - voilà pourquoi leur main ne se lève pas : Tel invite au partage ses amis - tandis que les yeux de ses fils languissent ! Et l'on m'a mis en fable pour le peuple, - et c'est à moi qu'on crache au visage. Mon œil s'obscurcit de chagrin, - et mes membres comme l'ombre s'effacent ! De cela les hommes droits sont étonnés, - et l'innocent contre l'impie s'indigne. Mais le juste garde sa voie, - et l'homme aux mains pures fortifie son courage ! Mais vous tous retournez-vous et venez - ne trouverai-je point un sage parmi vous ? Passés mes jours, ruinés mes desseins ! - Les soupirs de mon cœur changent la nuit en jour : - la lumière devance les ténèbres. Puis-je espérer ? Le schéol est ma demeure ! - Dans les ténèbres, j'ai étendu ma couche. A la fosse j’ai crie : “Tu es mon père !” - Aux vers : “Ma mère et mes sœurs”. Où est donc mon espoir ? - Et mon bonheur, qui l'aperçoit ? Avec moi, iront-ils au schéol ? - Ensemble, nous enfoncerons-nous dans la poussière ? Bildad de Shouah prit la parole et dit : Jusques à quand mettrez-vous des entraves aux paroles ? - Ecoutez et alors nous parlerons : Pourquoi passerions-nous pour des bêtes ? - Pourquoi à vos yeux être comparés au bétail ? Toi qui te déchires en ta colère, - pour toi faudra-t-il que le pays soit délaissé - et que de son lieu un rocher se déploie ? Oui, la lumière des méchants s'éteint, - et sa flamme de feu ne brille plus, La lumière s'obscurcit dans sa tente - et sa lampe au-dessus de lui s'éteint. Ses pas alertes se resserrent, - et son propre conseil le fait trébucher. Précipité par les pieds dans les rets, - il s'avance sur un treillis de pièges. Un lacet le prend au talon, - des tresses l'enserrent. En terre est dissimulée la corde pour le saisir, - et le piège pour le prendre est sur la piste. De toutes parts des terreurs l'épouvantent - et le poursuivent pas à pas. sera affamé parmi ses biens, - et le malheur se dresse à son côté. Sa peau est rongée par la maladie, - le premier-né de la mort mange ses membres. Il est arraché de sa tente, lieu de sa sécurité, - et tu peux l'emmener au roi des terreurs. Tu peux habiter en sa tente qui n'est plus sienne, - et sur sa demeure est tombé le soufre. En bas ses racines se dessèchent, - en haut sa ramure se flétrit. Sa mémoire disparaît de la terre, il n'a plus de nom sur la steppe. On le pousse de la lumière aux ténèbres, - et du monde on l'expulse. Ni lignée, ni descendance pour lui, parmi son peuple, - et nul survivant au lieu de ses séjours. De son destin sont stupéfaits ceux de l'Occident, - et ceux de l'Orient en sont secoués de peur : Et voilà le peu qu'est la demeure de l'impie, - et voilà la place de qui renie Dieu. Job prit la parole et dit : Jusques à quand attristerez-vous mon âme - et me presserez-vous de vos discours ? Voilà dix fois que vous m’outragez, - que sans avoir honte vous me maltraitez ! Mais même fût-il vrai que j'aie erré, - c'est bien en moi que gît mon erreur ! Est-il bien vrai que vous me traitez avec hauteur - et que vous me reprochez mon opprobre ? Sachez donc que c'est Eloah qui m'est injuste - et qui m'enserre de son filet. Si je crie à la violence, je suis sans réponse, - je m'exclame : et nulle justice ! Il a d'un mur barré ma route pour que je ne passe pas, - et sur mes sentiers il a mis les ténèbres : De ma gloire, il m'a dépouillé, - de ma tête il a enlevé la couronne ! De toutes parts il me démantèle, et je trépasse, - il déracine comme l'arbre mon espoir, Il s'enflamme de colère contre moi - et m'estime comme son ennemi. Arrivent ses bandes assemblées, - elles établissent contre moi leur chemin, - et elles campent autour de ma tente. Mes frères, il les a détournés de moi, - et mon entourage m'abandonne. Proches et familiers ont disparu, - ils m'ont oublié, les hôtes de ma demeure ! Et mes servantes me regardent comme un étranger, - je suis un métèque à leurs yeux. J'appelle mon serviteur et il ne répond pas, - quand de ma propre bouche, je l'implore. Mon haleine répugne à ma femme, - et je suis devenu fétide aux fils de mes entrailles. Les enfants mêmes m'ont méprisé, - quand je me lève, ils ricanent après moi. Ils ont horreur de moi, tous mes confidents, - et ceux que j'aimais se sont tournés contre moi ! Dans ma peau, ma chair a pourri, - et j'ai limé mon os avec mes dents. Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, mes amis, - car la main d'Eloah m'a frappé. Pourquoi me poursuivez-vous, comme Dieu, - et de ma chair n'êtes-vous point rassasiés ? Qui donnera que soient écrites mes paroles ! - Qui donnera que sur l'airain elles soient gravées, Qu'avec burin de fer et de plomb, - pour toujours sur le roc elles soient sculptées ! Moi je sais que mon défenseur est vivant - et que le dernier sur terre il se lèvera, Et derrière ma peau, je me tiendrai debout - et de ma chair je verrai Eloah, Que moi, je verrai moi-même, - que mes yeux regarderont et non un autre : - mes reins languissent dans mon sein ! Que si vous dites “Comment le poursuivrons-nous - et quel motif à litige trouverons-nous en lui ?” Craignez pour vous-mêmes le glaive, - quand la colère s'enflammera contre les fautes, - en sorte que vous sachiez qu'il y a un jugement ! Sophar de Naama prit la parole et dit : Voici pourquoi mes réflexions me font revenir, - c'est à cause du souci que j'éprouve, Quand j'entends une leçon qui m'outrage, - alors le souffle de mon intelligence me pousse à répondre ! Ne sais-tu pas que depuis toujours, - depuis que l'homme fut placé sur la terre, La joie des méchants fut brève, - le bonheur de l'impie n'est que d'un instant ? Même si sa taille s'élève jusqu'aux cieux et si sa tête touche les nues, Comme un fantôme, il s'évanouit à jamais, - ceux qui le voyaient disent : “Où est-il ? ” Comme un songe il s'envole et on ne le trouve plus, - il est chassé comme une vision de nuit. L'œil qui le regardait ne le voit plus - et davantage n'aperçoit son lieu. Ses fils restitueront aux pauvres - et ses mains rendront son opulence, Ses os étaient remplis de jeune ardeur - et avec lui elle s'étend dans la poussière ! Si le mal est doux à sa bouche, - s'il le cèle sous sa langue, S'il le garde et ne le lâche pas, - s'il le retient en son palais, Sa nourriture en ses entrailles se tourne, - c'est un venin d'aspic au profond de son corps. Les biens qu'il avala, il les régurgite, - Dieu les fait sortir de son ventre ; C'est venin d'aspic qu'il suçait, - c'est un dard de vipère qui le tue ! Il ne verra point les ruisseaux d'huile fraîche, - les torrents de miel et de beurre : Il rend son gain et ne l'avale pas, - et de ses acquêts ne jouit pas. Parce qu'il a durement pressuré les pauvres, - qu'il a volé une maison et ne l'a point bâtie. C'est qu'il n'a point connu d'apaisement en son ventre, - à son avidité nul n'échappait, A sa voracité nul ne se soustrayait, - voilà pourquoi son bonheur ne dure point ! Au comble de sa fortune, il est dans l'angoisse, - et la main du malheur s'abat sur lui ! Quand il est à remplir son ventre, - Dieu déchaîne sur lui l'ardeur de sa colère et fait pleuvoir les traits sur son corps. Fuit-il l'arme de fer, que l'arc d'airain le transperce, Et le trait sort de son dos, - et l'éclair de la lame ressort de son foie. - Sur lui tombent les terreurs, Toutes les ténèbres sont en son for réservées. - Un feu qui ne fut pas attisé le dévorera - et broutera qui survit en sa tente. Les cieux révèlent son iniquité - et la terre s'élève contre lui : Une inondation emportera sa maison - torrentueuse au jour de la colère divine ! Telle est la part du méchant de par Elohim, - tel est le lot que sa personne reçoit de Dieu. Job prit la parole et dit : Ecoutez avec soin ma parole - et s'arrêtent là vos consolations. Supportez-moi et moi, je parlerai, - et quand j'aurai parlé, tu ironiseras. Est-ce contre un homme que j'élève ma plainte ? - Et alors pourquoi ne serai-je pas à bout de souffle ! Tournez-vous vers moi et soyez stupéfaits - et placez la main sur la bouche, Car, quand j’y pense, je suis effrayé - et ma chair en frémit. Pourquoi les méchants ont-ils vie, - s'avancent en âge et croissent en puissance ? Leur postérité tient ferme devant eux, - et leurs rejetons subsistent sous leurs yeux. Leurs demeures sont libres de peur, - et sur eux n'est point de verge d'Eloah ! Leur taureau féconde sans se dérober, - leur génisse met bas sans avorter. Ils laissent, comme brebis, courir leurs enfants, - et leurs jouvenceaux s'en vont danser, Ils chantent au son du tambourin et de la cithare - et s'ébaudissent au son des flûtes. Ils achèvent leurs jours dans le bonheur, - ils descendent en paix au schéol. Cependant ils disaient à Dieu : “Détourne-toi de nous : - nous ne voulons pas connaître tes voies ! Qu'est Schaddaï pour que nous le servions ? - Que gagner à le supplier ?” Le bonheur n’est-il pas en leur main ? - Le conseil des méchants n’est-il pas loin de lui ? Combien de fois la lampe des méchants s'éteint-elle - et leur malheur fond-il sur eux ? - Et combien de fois fait-il périr par sa colère les mauvais ? Et sont-ils comme paille au gré du vent, - et comme la bale qu'un tourbillon soulève ? Eloah réserve pour ses fils son iniquité ? - Qu'il le punisse lui-même et qu'il apprenne ! Que ses propres yeux voient son infortune - et qu'il boive au courroux de Schaddaï ! Quel souci a-t-il de sa maison, après sa mort, - quand le nombre de ses mois a été brisé ? Est-ce à Dieu qu'on apprend la science ? - Quand c'est lui qui juge les grands ! Tel meurt en sa pleine vigueur, - en tout bonheur et toute paix, Les hanches remplies de graisse, - la moelle de ses os bien fraîche ! Tel autre meurt, l'amertume dans l'âme, - sans avoir goûté au bonheur : Ensemble, ils s'étendent dans la poussière, - où les vers tous deux les recouvrent. Je sais bien quelles sont vos pensées, - et les jugements que vous portez sur moi. Vous vous dites : Où est la maison du puissant - et où la tente qu'habitaient les méchants ? N'avez-vous pas interrogé ceux qui passent au chemin, - et n'avez-vous pas reconnu leurs signes ? Qu'au jour de malheur l'impie est saut - qu'au jour des colères, il est gai ! Qui lui reproche sa conduite en face, - qui lui rend ce qu'il a fait ? Quant aux tombeaux il est conduit, - sur son tertre il veille : Légères lui sont les mottes du torrent, et derrière lui tout le monde s'avance, - et devant lui une foule innombrable ! Comment donc me consolez-vous si vainement ! - De vos réponses ne reste que tromperie ! Eliphaz de Théman prit la parole et dit : A Dieu un homme est-il donc utile ? - C'est à soi-même qu'est utile le sage ! Quel intérêt pour Schaddaï à ce que tu sois juste, - et quel gain dans le perfectionnement de tes voies ? Est-ce parce que tu crains Dieu qu'il te corrige, - et qu'avec toi il ira en justice ? N'est-ce pas en raison de la grandeur de ta malice - et qu'il n'est point de limite à tes fautes ? C'est que tu prenais inconsidérément des gages à tes frères - et que tu enlevais les haillons de ceux qui sont nus, Tu ne désaltérais point l'assoiffé - et refusais le pain à l'affamé. A l'homme de force, à lui la terre ! - A l'arriviste de s'y loger ! Les veuves tu les as renvoyées dénuées, - et les bras de l'orphelin tu les brisais ! Voilà pourquoi des rets t'enserrent, - et une peur soudaine t'effraie, Ténèbres s'est faite la lumière et tu ne vois plus, - et le flux des eaux te submerge. Eloah n'est-il pas au faite des cieux ? - Et vois la tête des étoiles, comme elles sont élevées ! Tu t'es dit en toi-même : “Que connaît Dieu ? - Et juge-t-il derrière la nuée ? Les nues lui sont un voile et il ne voit pas, - et au pourtour des cieux il se promène !” Gardes-tu la voie de jadis, - laquelle ont suivie les hommes pervers, Qui furent saisis avant le temps - quand un fleuve s'épandit sur leur fondation ? Ceux qui disaient à Dieu : “Détourne-toi de nous, - et que peut nous faire Schaddaï ?” Or c'est lui qui avait rempli leurs maisons de bonheur, - mais le conseil des méchants se tenait loin de lui ! Les justes l'ont vu et se réjouissent, - et l'innocent se moque d'eux : “Leur bien n'a-t-il pas été détruit ? - Et le feu n'a-t-il pas dévoré leur opulence ?” Renoue donc amitié avec lui et fais la paix : de cette manière l'abondance te reviendra ! Reçois de sa bouche la loi - et place ses paroles en ton cœur. Si tu reviens à Schaddaï et t'humilies, - si tu éloignes l'injustice de ta tente, Alors tu tiendras l'or comme poussière - et l'ophir comme caillou des torrents, Car Schaddaï sera tes lingots - et pour toi tas d'argent ! Alors en Schaddaï tu te délecteras - et tu lèveras ton visage vers Eloah. Tu l'invoqueras et il t'entendra - et tu t'acquitteras de tes vœux. Le dessein que tu formes te réussira, - et sur tes chemins brillera la lumière ; Car il abaisse qui s'élève - et sauve qui baisse les yeux : Il délivre l'homme innocent, - et tu seras délivré par tes mains pures. Job prit la parole et dit : Ce jour encore ma plainte est rebelle, - ma main est lourde sur mon gémissement ! Qui me donnera de savoir où le trouver, que j’arrive au lieu de son séjour ! J'instruirais devant lui un procès - et j'emplirais ma bouche d'arguments, Je saurais les paroles qu'il me répondrait - et je comprendrais ce qu'il me dirait ! Aurait-il grand effort à disputer avec moi ? - Non ! il n'aurait qu'à m'écouter ! Il verrait un homme droit discutant avec lui et je me libérerais pour toujours de mon juge ! Que j'aille à l'Orient, il n'y est pas, - et à l'Occident je ne l'aperçois pas ; Si je cherche au Nord, je ne l'ai point vu, - si je reviens du Midi, davantage je ne le vois ! Car il connaît et mon chemin et mon but, qu'il m'éprouve au creuset et j'en sors comme l'or : A son pas s'est attaché mon pied, - j'ai gardé sa voie et n'ai point dévié ; Du précepte de ses lèvres, je ne m'écartais pas, - j'avais caché en mon sein les paroles de sa bouche. Mais il a choisi et qui le retiendra ? - Ce que son âme a désiré, il le fera, Car il réalise son décret, - et nombreux en sa pensée sont tels desseins ! Voilà pourquoi, à cause de lui, je suis effrayé : - je réfléchis et j'ai peur de lui ! Dieu a amolli mon cœur, - et Schaddaï m’a effrayé ; Je ne me suis pas tu à cause des ténèbres, - et à cause des ténèbres qui voilent ma face. Pourquoi à Schaddaï les temps ont-ils été cachés, - et ceux qui le connaissent n'ont-ils pas vu ses jours ? Des pervers reculent les bornes - ils enlèvent le troupeau et le pasteur. Ils emmènent l'âne des orphelins, - ils prennent en gage le bœuf de la veuve. Les indigents se détournent du chemin, - ensemble les pauvres du pays doivent se cacher. Comme les onagres dans le désert, - ils sortent cherchant la proie. Et s'ils travaillent jusqu'au soir, - il n'est de pain pour les enfants ! Aux champs, c'est de nuit qu'ils moissonnent, - et ils vendangent la vigne du méchant. Nus ils passent la nuit, faute de vêtement, - et nul manteau contre le froid ! Mouillés par l'averse des montagnes, - faute d'abri, ils se plaquent au rocher. Ils arrachent l'orphelin du sein, - ils gagent le nourrisson du pauvre. Ils vont nus sans vêtement, - et affamés portent la gerbe ; Entre les meules ils expriment l'huile, - et assoiffés, ils foulent les cuves ! Dans la ville les mourants gémissent, - et l'âme des blessés crie au secours, - et Eloah n'entend pas la prière ! Ceux-là sont avec les contempteurs de la lumière ; - ils n'en ont point connu les voies - et n'ont point fait retour par ses sentiers. A l'aube se lève l'assassin, - il tue le pauvre et l'indigent. - Et dans la nuit rôde le voleur, L'œil de l'adultère épie le crépuscule, - se disant : “Un œil ne me voit point !” Et met un voile sur sa face. Il perfore dans les ténèbres les maisons - qu'il a remarquées le jour, - et ils n'ont point connu la lumière. Le matin, c'est l'ombre pour eux : - quand il brille, les ténèbres fondent sur eux. Bien léger celui-là à la surface des eaux, - maudit est leur domaine dans le pays. - Point ne se tourne le fouleur vers leur vigne. Sécheresse torride emporte les eaux de neige, - ainsi le schéol emporte le pécheur ; Le sein qui le forma l'oublie, - son nom n'est plus commémoré. - Et comme l'arbre est brisée l'injustice. Il a maltraité la stérile qui n'enfante point, - et n'a pas bien agi envers la veuve. Mais celui qui saisit en force les puissants - surgit et il n'est plus à compter sur la vie. Il lui donnait de s'appuyer avec sécurité, - mais ses yeux étaient sur ses voies. Il s'élevait un peu et il n'est plus. - Et il est incliné comme l'arroche cueillie - et comme tête d'épi, il s'est fané. S'il n'en est pas ainsi qui me donnera démenti - et réduira ma parole à néant ? Bildad de Shouah prit la parole et dit : En lui puissance dominatrice et terrifiante force : - il assure la paix dans ses hauteurs : Peut-on nombrer ses milices ? - Et contre qui ne se lève pas son embuscade ? Comment l'homme serait-il juste devant Dieu - comment serait-il pur celui qui est né de la femme ? Si même la lune ne brille pas - et si les étoiles ne sont pas pures à ses yeux, Combien moins un homme, ce ver, et le fils d'homme, un vermisseau. Job prit la parole et dit : Comme tu as aidé celui qui est sans force, - secouru le bras sans vigueur ! Comme tu as conseillé celui qui est sans réflexion - et fait montre de profonde sagesse ! Pour qui as-tu énoncé des mots, - et de qui est l'esprit sorti de toi ? Les mânes tremblent sous terre, - les eaux et leurs habitants se troublent. Le schéol est nu devant lui, - et plus de voile à l'Abaddon ! Il étend le Nord sur le vide, - il suspend ta terre sur le néant. Il enserre les eaux dans ses nuées, - et la nuée n’éclate pas sous elles. Il recouvre la face de la pleine lune - en étendant sur elle sa nuée. Il a tracé un cercle sur la face des eaux - jusqu'à la limite entre la lumière et les ténèbres. Les colonnes des cieux sont ébranlées - et demeurent interdites à sa menace. Par sa force il a fendu la mer et par son intelligence il a frappé Rahab. Son souffle a donné clarté aux cieux, - sa main a transpercé le serpent fuyard. Si tels sont les aspects extérieurs de ses voies, - quel faible écho nous en entendons ! - Et le tonnerre de sa puissance, qui le comprendra ? Job poursuivit son discours et dit : Vive Dieu, qui a rejeté ma cause, et Schaddaï qui a aigri mon âme ! Tant qu'en moi sera tout mon esprit - et le souffle d'Eloah en ma narine, Mes lèvres ne diront point de fausseté et ma langue ne susurrera point de mensonge. Loin de moi de vous donner raison : - jusqu'à ce que j'expire, je n'écarterai pas de moi ma perfection ; En ma justice je demeure ferme et ne faiblirai point ; - mon cœur n'a point honte de mes jours. Qui me hait soit comme le méchant, - et qui se lève contre moi comme l'injuste ! Car quel est l'espoir de l'impie quand il supplie, quand il élève son âme vers Eloah ? Dieu entend-il son cri - quand lui survient une calamité ? En Schaddaï se complaît-il ? - Invoque-t-il Eloah en tout temps ? Je vous enseigne la conduite de Dieu - ce qui est de Schaddaï, je ne le cache pas. Si, vous tous, vous l'avez constaté, - pourquoi en vain faites-vous chose vaine ? Voici qui vient de Dieu, la part du méchant - et le lot des violents qui vient de Schaddaï ! Si ses fils sont nombreux, c'est pour le glaive, - et ses rejetons n'ont point abondance de pain. Ceux qui lui survivent sont enterrés par la Peste, - et ses veuves ne les pleurent pas. S'il amasse l'argent comme de la poussière, - s’il entasse les vêtements comme de la boue, Lui entasse, mais un juste s'en revêt, - et c'est un innocent qui partage l'argent ! Comme un nid il a bâti sa demeure - et comme une hutte qu'a fait un gardien. Riche il se couche et ne fera pas à nouveau, - il a ouvert les yeux et il n'est plus ! Des terreurs l'assiègent le jour ; - un tourbillon l'enlève la nuit ; Le vent d'Orient l'emporte et il s'en va, - et l'arrache du lieu où il est. Et l'on jette sur lui sans pitié, - et de la main qui le frappe il tente de s'échapper ! On bat des mains sur lui, - et de partout où il est on le siffle ! Assurément il est pour l'argent une source, - pour l'or un lieu où on l'épure, Le fer est extrait de la terre - et la pierre fondue devient du cuivre. On a borné les ténèbres, - et jusqu'aux limites extrêmes on fouille - la pierre obscure et sombre. Un peuple étranger a creusé des galeries, - qui sont inaccessibles à gravir ; - elles sont suspendues et se balancent loin de l'homme ! Terre d'où sort le pain, - sous laquelle c'est bouleversé comme par le feu. Lieu où les pierres sont du saphir - et où est poussière d'or ! Sentier inconnu de l'oiseau rapace, - et que n'a point aperçu l'œil du vautour ! Et ne l'ont point foulé les fauves, - et point n'y est passé le léopard ! Sur le silex on a porté la main, - on a remué les monts par la base : Dans les roches on a creusé des canaux, - et toute chose précieuse, l'œil l'a vu ; On a sondé les sources des fleuves, - et ce qui est caché, on l'a produit à la lumière. Et la Sagesse d'où sort-elle ? - Quel est le lieu de l'Intelligence ? L'homme n'en sait le chemin - et elle ne se trouve pas dans la terre des vivants. L'Abîme a dit : Elle n'est point en moi ! - Et la Mer a dit : Elle n'est point chez moi ! L'or pur n'est pas donné à sa place - et l'argent n'est pas pesé pour son prix. Elle n'est pas évaluée avec l'or d'Ophir, - ni avec la cornaline, ni avec le saphir. Point ne lui sont comparés ni l'or, ni le verre, - et un vase d'or fin n'est point à sa valeur. Des coraux et du cristal il n'est pas à faire mention. - Et l'extraction de la Sagesse dépasse celle des perles. Point ne lui est comparable le topaze de Cousch, - avec l'or pur elle n'entre pas en balance ! Et la sagesse d'où vient-elle, - et quel est le lieu de l'Intelligence ? Elle a été cachée aux yeux de tout vivant - et à l'oiseau des cieux celée. L'Abaddon et la Mort ont dit : - de nos oreilles nous avons entendu sa renommée. Elohim en a discerné le chemin, - c'est lui qui en connaît le siège, Quant aux confins de la terre il regardait - et qu'il voyait tout sous les cieux. Pour donner au vent sa pesanteur - et jauger l'étiage des eaux, Quand il assignait à la pluie son domaine et une route aux roulements du tonnerre, il la vit alors et l'évalua, - il la discerna et la scruta ! Et il dit à l'homme : Voici : craindre Adonaï est la Sagesse, - et s'éloigner du Mal est l'intelligence. Alors Job reprit son poème et dit : Qui me rendra tel qu'aux mois de jadis, - aux jours où Eloah me protégeait, Alors qu'il faisait briller sa lampe sur ma tête - et qu'à sa lumière j'allais à travers les ténèbres ? Tel que j'étais aux jours de mon automne, - lorsque Eloah veillait sur ma tente, Quand Schaddaï était encore près de moi - et qu’autour de moi étaient mes fils, Quand mes pieds s'oignaient de beurre - et que le roc dur devenait ruisseaux d'huile ! Quand je franchissais la porte haute de la ville - et que sur l'aire j'installais mon siège ; A ma vue les jeunes s'effaçaient, - et les vieillards se tenaient debout, Les grands retenaient leurs discours - et mettaient la main sur leur bouche ; La voix des chefs s'assourdissait - et leur langue se collait à leur palais. L'oreille qui l'entendait me proclamait heureux - et l'œil qui me voyait témoignait en ma faveur, Car je libérais le pauvre qui implore, - l'orphelin et celui que nul n'assiste ; La bénédiction du miséreux venait vers moi, - et je réjouissais le cœur de la veuve. De justice revêtu, j’étais vêtu par elle, - comme manteau et tiare était mon droit : J'étais des yeux pour l'aveugle, - et j'étais des pieds pour le boiteux. J'étais un père pour les indigents, - et de la cause de l'inconnu je m'informais. Je brisais les crocs de l'injuste - et de ses dents j'arrachais la proie. Et je me disais : “J'expirerai vieux - et j'aurai des jours nombreux comme le sable. Ma racine est ouverte aux eaux - et la rosée séjourne de nuit sur ma ramure : Ma gloire se renouvellera toujours - et mon arc reprendra vigueur en ma main.” Ils me prêtaient l'oreille, attentifs, - et ils étaient silencieux devant mes conseils : Quand j'avais parlé, ils ne répliquaient pas - et sur eux distillait ma parole. Ils m'attendaient comme on attend la pluie, - et ils ouvraient leur bouche comme pour ondée tardive. Si je leur souriais ils n'osaient y croire - et ne laissaient point perdre la joie lumineuse de ma face ! Je choisissais leur chemin et me tenais en tête, - et m'érigeais comme un roi dans la troupe ; - où je les conduisais, ils se laissaient mener ! Et maintenant se rient de moi - ceux qui me sont inférieurs en jours, Ceux dont je dédaignais trop les pères - pour les mettre parmi les chiens de mon troupeau ! Mais à quoi même la force de leurs mains m'eût-elle servi ? - Leur vigueur avait péri tout entière, A cause de la disette et de la famine épouvantable ! - Ils rongeaient les racines de la steppe, - leur mère était terre de dévastation et de désolation : Ils cueillaient l'arroche au buisson - et la racine des genêts était leur pain. De la société ils étaient chassés, - on vociférait contre eux comme sur le voleur, En sorte qu'ils habitaient aux abrupts des torrents, - dans les creux du sol et les rochers ; Parmi les buissons, ils brayaient, - sous le paliure ils étaient entassés. Fils de paria et plus encore fils d'homme sans nom, - ils étaient retranchés du pays. Et maintenant je suis leur chanson, - je suis devenu leur quolibet. Ils m'abhorrent et m'ont fui - et n'ont pas épargné à mon visage le crachat ! Celui qui dénoue sa corde me fustige, - de même celui qui de sa face a rejeté le mors ! A droite surgissent des témoins, - dans le rets ils ont jeté mes pieds - et ont remblayé des routes contre moi. Ils ont détruit mon sentier pour ma porte. - Ils montent et nul ne les arrête Ainsi par une large brèche ils arrivent, - sous les ruines ils se sont roulés. Des terreurs fondent sur moi, - comme le vent, elles emportent mon honneur - et comme un nuage a passé mon salut. Et maintenant sur moi se répand mon âme, - des jours d'affliction m'ont saisi : La nuit, mes os sont transpercés, - et mes veines ne reposent pas. Très fort il retient mon vêtement, - et me serre au col de ma tunique. Il m'a précipité dans la fange - et je suis devenu pareil à la poussière et à la cendre ! Je crie vers toi et tu ne me réponds pas. - Je me lève et tu n'y prends garde, Tu es devenu cruel pour moi, - de toute la force de ta main tu me persécutes. Au vent tu m'enlèves et me fais chevaucher, - et l'orage me dissout en eau. Je sais que tu m'emmènes à la Mort - et au rendez-vous de tous les vivants. Pourtant sur le pauvre je ne portais pas ta main, - si dans son infortune il m'implorait ! N'avais-je point pleuré sur celui dont les jours sont peine ? - Mon âme ne s'est-elle point attendrie sur le pauvre ? C'est le bonheur que j'espérais et le malheur est venu, - c'est la lumière que j'attendais et l'obscurité est venue. Mes entrailles ont bouillonné sans arrêt, - des jours d'affliction sont venus pour moi ! Tout bruni j'ai marché sans qu’il y eût de soleil, - je me suis levé dans l'assemblée et j'ai crié ; J'ai été un frère pour les chacals - et un compagnon pour les filles du désert ! Ma peau a noirci sur moi - et mes os ont brûlé de fièvre. A la lamentation a servi ma cithare - et mon chalumeau à la voix des pleureuses. J'avais fait un pacte avec mes yeux - et je ne portais pas attention à une vierge ! Quelle part Eloah envoie-t-il de là-haut - et quel lot Schaddaï envoie-t-il des hauteurs ? Ne serait-ce point malheur pour l'injuste - et calamité pour les fauteurs d'iniquité ? Ne voit-il pas mes voies - et ne nombre-t-il pas tous mes pas ? Ai-je avancé avec le mensonge, - et mon pied s'est-il hâté vers la fraude ? Qu'il me pèse dans la balance de justice, - et qu'Eloah sache ma perfection ! Si mon pas se détournait de la route - et que suivant mes yeux allait mon cœur, - si à mes mains se collait une souillure, Que je sème et qu'un autre mange ! - Que mes plants soient déracinés ! Si mon cœur par une femme fut séduit et qu'à l'huis de mon prochain j'ai guetté, Que pour un autre ma femme tourne la meule, - que sur elle d'autres se ploient ; Car c'est une action honteuse - et c'est faute criminelle. Car c'est un feu qui dévore jusqu'à l'Abaddon - qui détruirait toute ma récolte. Si j'ai méprisé le droit de mon serviteur - et de ma servante, dans leur litige avec moi, Que ferai-je alors quand Dieu se lèvera, - et quand il enquêtera, que répondrai-je ? N'est-ce pas celui qui m'a fait, qui au sein l'a formé, - et qui seul, dans le sein nous a organisés ? Ai-je refusé aux pauvres ce qu'ils désiraient, - ai-je laissé languir les yeux de la veuve ? Ai-je mangé seul mon morceau de pain, - et l'orphelin n'en mangea-t-il pas ? Car dès mon enfance je traitais celui-ci comme un père, - et dès le sein de ma mère je guidais celle-là ! Si je voyais un miséreux sans vêtement - et un indigent sans manteau, Ses reins ne me bénissaient-ils pas ? - Et de la toison de mes agneaux ne se réchauffait-il pas ? Si j'ai levé la main contre un orphelin, - voyant un appui à la Porte, Que mon épaule tombe de ma nuque - et que mon bras se désarticule de son avant-bras, Car ma terreur était le malheur venu de Dieu, - et devant sa majesté je ne pouvais tenir ! Ai-je placé dans l'or ma confiance, - ai-je dit à l'or fin : “Mon assurance !” Me suis-je réjoui de l'ampleur de ma richesse - et de ce que ma main avait largement amassé ? Si je voyais la splendeur du soleil, - et la lune progressant en son éclat, Mon cœur était-il séduit en secret, - et ma main offrait-elle baiser à ma bouche ? Certes c'eût été là crime punissable, - car j'aurais ainsi renié le Dieu d'en-haut ! Ai-je été joyeux de l'infortune de mon ennemi, - exultai-je du mal qui le frappait ? Je n'ai même pas permis à mon palais de pécher, - en réclamant sa vie avec imprécation ! N'ont-ils pas dit ceux de ma tente : - “Qui exhibera quelqu'un qui de sa viande ne fût repu ?” Un étranger ne passait pas la nuit dehors, - j'ouvrais mes portes au passant. Ai-je comme homme dissimulé mes fautes, - en cachant en mon sein mes iniquités, Parce que je craignais rumeur en la ville - et que le mépris du public m'effrayait, - et qu'alors tout interdit je ne franchissais pas le seuil ? Qui donc me donnera quelqu'un qui m'entende ? - Voici mon taw ! que Schaddaï me réponde ! - Quant au rôle écrit par mon demandeur, Ne le porterai-je pas sur mon épaule, - ne m'en ceindrai-je pas comme couronnes ? Du compte de mes pas je le renseignerai ; - tel un chef je m'approcherai de lui ! Si contre moi criait la terre, et que mes sillons encore versaient des larmes. Parce que j'avais mangé son fruit sans argent - et que j'avais affligé l'âme de son maître, Qu'au lieu de blé germe la ronce, - et au lieu d'orge, herbe fétide. - Fin des paroles de Job. Et ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu'il était juste à leurs yeux. Alors s'alluma la colère d'Elihou, fils de Barachel, de Bouz, de la famille de Ram. Sa colère s'alluma contre Job parce qu'il se justifiait devant Elohim, et sa colère s'alluma contre ses trois amis, parce qu'ils n'avaient pas trouvé de réponse et ainsi avaient condamné Elohim. Or, Elihou avait attendu, pendant qu'ils conversaient avec Job, car ils étaient plus vieux que lui en jours. Et Elihou vit qu'il n'y avait plus de réponse dans la bouche des trois hommes et sa colère s'enflamma. Alors Elihou, fils de Barachel, de Bouz, prit la parole et dit : Je suis inférieur en jours - et vous êtes des vieillards, C'est pourquoi j'ai craint et redouté - de vous montrer mon savoir. Je me disais : “Les ans parleront - et le grand âge fera connaître la sagesse !” en vérité c'est 'un souffle dans l'homme, - c'est un esprit de Schaddaï qui rend intelligent. Ce ne sont pas ceux qui sont chargés d'ans qui sont sages, - ni les vieillards qui ont le sens de la justice. C'est pourquoi j'ai dit : “Ecoute-moi ! - Moi aussi je manifesterai ce que je sais !” Voici que j'attendais vos paroles, - que je tendais l'oreille vers vos sentences ; - tandis que vous cherchiez des mots, A vous je prêtais attention ! - Or nul n'a réfuté Job, - aucun de vous ne répond à ses allégations ! Alors ne dites pas : “Nous avons trouvé la sagesse, - car c'est Dieu qui nous instruit et non l'homme !” Aussi ne serai-je loquace, - ni ne lui répliquerai-je avec vos discours ! Consternés, ils n'ont plus répondu, les mots leur ont manqué. Et j'ai attendu ! Mais, puisqu'ils ne parlent pas, - puisqu'ils se sont arrêtés et n'ont davantage répondu, Je répondrai, moi aussi, pour mon compte, - à mon tour, moi aussi, je manifesterai mon savoir ! Car j'ai surabondance de mots, - mon souffle intérieur me pousse : Le tréfonds de mon être est comme vin sans issue, - comme Vin qui fait éclater des outres neuves ! Je parlerai pour être soulagé, j'ouvrirai mes lèvres et je répondrai ! Assurément je ne prendrai le parti de personne - et ne donnerai faveur à personne, Car je ne sais point donner de titre, - bien vite alors m'emporterait celui qui m'a fait ! Veuille donc, ô Job, entendre mes paroles, - et à tous mes discours prête l'oreille : Voilà que j'ai ouvert ma bouche, - ma langue a parlé en mon palais ! Mon cœur répétera des paroles de science, - mes lèvres parleront en clairs discours. Le souffle de Dieu m'a fait, - l'esprit de Schaddaï m'a donné la vie. Si tu peux, réplique-moi, - apprête-toi et devant moi tiens-toi ! En vérité moi je suis comme toi pour Dieu, - d'argile j’ai été pétri, moi aussi : Ainsi donc ma terreur ne t'épouvantera point - et ma main sur toi ne sera pas lourde ! Tu n'as fait que dire à mes oreilles - et j'ai entendu le son de tes paroles : “Je suis pur, sans péché, - je suis net et je n'ai point de faute ! mais voici qu'Il trouve des prétextes contre moi, - et me tient pour son ennemi, Il met mes pieds dans des ceps, - et épie toutes mes démarches !” En cela tu n'es pas en bon droit, te répondrai-je ! - Puisqu'Eloah est supérieur à l'homme, Pourquoi lui as-tu fait grief - de ne pas répondre à tous tes propos ? Car une fois Dieu parle - et deux fois il ne répète. En un songe, vision de nuit, - quand la torpeur alourdit les humains - et qu'ils s'assoupissent sur un lit, Alors il révèle à l'oreille de l'homme - et les effraie par des phantasmes. Pour détourner l'homme de sa superbe, - il voile à l'homme son action, Il préserve son âme de la Fosse - et sa vie de passer par le Puits. Il le corrige par la douleur sur sa couche, - et le frémissement continuel de ses os ; Sa vie a le dégoût du pain, - et son âme du manger délectable, Sa chair dépérit à vue d'œil, - ses os s'amincissent et ne se voient plus, Son âme s'approche de la Fosse - et sa vie du séjour des morts. Mais s'il est près de lui un ange, - un interprète d'entre mille, - pour révéler à l'homme son devoir Et qu'il s'apitoie sur lui et lui dise : “Exempte-le de descendre à la Fosse, - j'ai trouvé la rançon de son âme !” Sa chair recouvre fraîcheur de jeunesse, - il revient aux jours de son adolescence, Il prie Eloah et celui-ci lui est propice, - et il voit sa face avec joie, - et il rend à l'homme sa justice. Il répète et redit aux hommes : - “J'avais péché et faussé le droit, - égal retour je n'ai subi : Il a exempté mon âme de passer par le Puits, - et ma vie voit la lumière !” Voilà tout ce que Dieu a fait, - deux fois, trois fois pour l'homme, Pour ramener son âme de la Fosse, - pour l'éclairer de la lumière des vivants ! Sois attentif ; Job, écoute-moi, - tais-toi et moi je parlerai : S'il est des mots, réplique-moi, - parle, car je veux te donner raison ; Sinon, toi, écoute-moi, - tais-toi et je t'enseignerai la sagesse. Elihou prit la parole et dit : Ecoutez, sages, mes paroles, - et vous, savants, prêtez-moi l'oreille, Car l'oreille scrute les paroles, - comme le palais goûte un mets ; Recherchons pour nous ce qui est juste, - comprenons ensemble ce qui est bien ! Job en effet a dit : “Je suis juste, - mais Dieu a écarté mon droit, Pour ce qui est de mon droit, il ment, - ma plaie est incurable bien que je sois innocent !” Est-il homme pareil à Job - pour boire l'ironie comme l'eau, Et aller de concert avec les fauteurs du mal - et marcher encore avec les hommes pervers ? C'est ce qu'il a dit : “Bien inutile à l'homme - de se complaire en Elohim.” Mais, hommes de cœur, écoutez-moi ! - Loin de Dieu la perversité ! - Loin de Schaddaï l'iniquité ! Car l'œuvre de l'homme, il la lui rend, - et selon ses voies, il le traite ! Non, en vérité, Dieu ne fait pas le mal, - et Schaddaï ne distord pas le droit ! Qui lui a confié sa terre - et qui l'a chargé du monde entier ? Ramène-t-il à lui son souffle - et retire-t-il à lui son esprit, Que toute chair à l'instant expire - et que l'homme retourne en poussière ! Que si tu as du sens, écoute ceci, - prête l'oreille au son de mes paroles ! Vraiment celui qui hait le droit, peut-il régir, - et condamneras-tu le grand Juste ? Lui qui dit à un roi : Etre inutile ! - Et à des nobles : Méchants ! Lui qui n'a d'égard aux princes - et ne distingue le riche du pauvre, - puisque tous sont l'œuvre de sa main : En un instant ils meurent et passent ; - en pleine nuit un peuple est en tumulte et renverse le tyran sans porter la main. Car ses yeux surveillent les voies de l'homme - et il voit tous ses pas : Point de ténèbres et point d'ombre - où puissent se cacher les fauteurs du mal, Car il n'impose pas à l'homme une citation - pour aller tester devant Dieu : Il brise les grands sans enquête, - et en installe d'autres à leur place : Mais il connaît leurs œuvres, - il les renverse de nuit et ils sont écrasés ! Comme des méchants, il les soufflette, - au lieu où sont des spectateurs, Parce qu'ils se sont éloignés de sa suite, - et n'ont pas eu l'intelligence de toutes ses voies, En faisant monter vers lui le cri du faible, - en sorte qu'il entende le cri des pauvres. Cesse-t-il d'agir, qui l'excitera ? - Et se voile-t-il la face, qui l'apercevra ? - Or il surveille nation et individu, Pour éloigner du pouvoir ceux qui bernent le peuple. Si un mécréant dit à Eloah : “J'ai été séduit, - je ne ferai plus de mal ; Jusqu'à ce que je voie, toi, instruis-moi, - si j'ai commis l'injustice, je ne recommencerai plus !” A ton avis rendra-t-il équivalence ? - Puisque tu as méprisé... Puisque c'est toi qui choisis et non moi, - dis donc ce que tu sais ! Les hommes de cœur me diront - et tout homme de cœur qui m'écoute : “Job ne parle pas avec science, - et ses paroles ne sont pas selon la raison !” Mais Job sera examiné à fond, - pour ses réponses telles celles d'hommes impies, Car il ajoute à son péché, - devant nous il met le doute sur son péché - et multiplie ses paroles contre Dieu. Elihou continua et dit : As-tu estimé ceci comme juste, - as-tu pensé : c'est ma justification devant Dieu ? Quand tu dis : “Que t'importe à toi ? - Que te fais-je si je pèche ?” Moi je te répondrai des paroles, et à tes amis avec toi ! Regarde les cieux et vois, - contemple les nues : elles sont plus hautes que toi ! Si tu pèches, que lui fais-tu à lui, - et si tes fautes s'accumulent, que lui fais-tu ? Si tu es juste, que lui donnes-tu - ou que reçoit-il de ta main ? C'est pour un homme tel que toi ta méchanceté - et pour un fils d'homme ta justice ! Sous l'excès de l'oppression ils crient, - ils clament sous le bras des grands ! Mais ils n'ont pas dit : “Où est Eloah qui nous a faits, - qui donne des chants dans la nuit, Qui nous enseigne par les animaux de la terre, - et par les oiseaux des cieux nous rend sages ?” Lors donc ils crient et il ne répond pas, - à cause de l'orgueil des méchants. C'est en vain : Dieu n'entend pas - et Schaddaï n'y prête attention ! Bien moins encore quand tu dis ne le point voir, - qu'un procès est devant lui et que tu l'attends, Et encore quand tu dis que sa colère ne punit rien - et qu'il ne connaît pas bien la transgression : Ainsi Job ouvre la bouche en vain, - c'est faute de science qu'il multiplie les mots. Elihou continua et dit : Attends un peu et je t'instruirai, - car il est encore des mots pour Eloah. J'élèverai mon savoir plus haut, - et à mon créateur je donnerai raison, Car assurément mes paroles ne sont point mensonges - et c'est un parfait en Science qui se trouve près de toi. Oui, Dieu est grand en force - et il ne méprise pas qui est pur de cœur ; Il ne laisse pas vivre le méchant, - et aux pauvres donne justice ; - il ne retire pas au juste son droit, Il a placé les rois sur le trône - et les a installés pour toujours ! Mais ils se sont exaltés, Et voici qu'ils sont liés dans les entraves, - ils sont attachés avec les liens de l'affliction. Il leur révèle alors leur œuvre - et leurs transgressions causées par leur superbe. Il ouvre leurs oreilles pour les prévenir, - et leur enjoint de s'éloigner du mal. S'ils écoutent et servent, - ils achèvent leurs jours dans le bonheur - et leurs années dans les délices. Et s'ils n'écoutent pas, ils passent par le Puits - et ils expirent faute de sagesse ! Quant aux hypocrites de cœur qui gardent rancune, qui ne crient point alors qu'ils sont enchaînés, Leur âme meurt en la jeunesse, - et leur vie dans l'adolescence ! Par sa pauvreté il sauve le pauvre, - et par la misère ouvre ses oreilles. Ainsi il te libérera de la gueule de la détresse, - largesse sans entraves au lieu d'elle, - et le service de ta table sera plein d'abondance. Tu jugeras le jugement du méchant, - et tes mains saisiront la justice : Veille à ce qu'on ne te séduise par une largesse, - et qu'un ample bénéfice ne te fasse dévier ! Peut-on comparer ton cri vers lui dans la détresse - et toutes les énergies de sa force ? N'aspire pas après la nuit - pour que des peuples montent à leur place. Veille à ne point te tourner vers le mal : - c'est la raison qui t'a fait éprouver par l'affliction. Assurément Dieu est sublime par sa force : - qui est un maître comme lui ? Qui lui a imposé sa voie ? - Et qui lui a dit : “Tu as fait le mal ?” Souviens-toi d'exalter son œuvre - qu'ont chantée les hommes. Tout homme la contemple, - tout homme de loin la regarde. Oui, Dieu est grand et nous ne le comprenons pas ! - Le nombre de ses années est inconnaissable. Il attire les gouttes d'eau, - il fond la pluie en son brouillard Que les nuées déversent - et qu'elles distillent sur les humains. Qui comprendra aussi le déploiement de la nue, - le fracas de sa hutte. Voici qu'il déploie sa vapeur - et qu'il obnubile les profondeurs de la mer ; Car c'est par elle qu'il nourrit les peuples - et donne aliment en abondance. A deux mains il a levé son éclair - et l'ordonne vers un but. Il en avertit son pasteur, - le troupeau qui flaire la tempête. C'est la raison pour laquelle mon cœur tressaille, - et qu'il bondit hors de sa place... Ecoutez le fracas de sa voix - et le murmure qui sort de sa bouche. Sous les cieux il lance son éclair - et il atteint aux franges de la terre. Derrière lui mugit une voix : - il tonne de sa voix majestueuse Et ne retient pas les éclairs, - quand sa voix est entendue. Dieu par sa voix fait des prodiges, - il fait de grandes choses et nous ne comprenons pas, Quant à la neige, il dit : Tombe à terre ! - Et aux averses de pluie : Soyez fortes ! Sur tout homme il met un sceau - pour que tous les hommes sachent son œuvre. Et l'animal se retire en son antre, - et en ses tannières il demeure. Du Sud vient un ouragan - et du Nord le froid. Par le souffle de Dieu est produite la glace - et la masse des eaux se durcit. Parfois la nue lance un éclair - la nuée dissémine sa lueur, Et celui-ci d'un mouvement circulaire - avance au gré de ses desseins, Faisant tout ce qu'il leur enjoint, - sur la face de la terre habitée : Soit pour châtiment, il accomplit sa volonté, - soit pour miséricorde, il l'exécute. Prête l'oreille à ceci, Job, - Arrête-toi et considère les merveilles de Dieu. Sais-tu comment Eloah leur commande, - et comment sa nue fait briller un éclair ? Connais-tu l'équilibre des nues, - prodiges du Parfait en Science ? Toi, dont les vêtements sont chauds, - quand s'assoupit la terre au vent du Sud, Epandras-tu avec lui les nuées, - fermes comme miroir fondu ? Fais-moi connaître ce que nous lui dirons : - nous ne discuterons plus en raison des ténèbres ! Lui est-il raconté quand je parle, - si un homme a parlé, en est-il informé ? Et voici qu'on ne pouvait voir la lumière, - obscurcie qu'elle était par les nuages, - mais un vent a passé et les dissipa. Du nord survient de l'or ! - Autour de Dieu une gloire redoutable ; Schaddaï, nous ne pouvons l’atteindre ! - Il est grand en force et en droit, - maître en justice, il n'opprime pas ; C'est pourquoi les hommes le craignent, - il ne regarde même pas tous les sages de cœur ! Alors Yahweh répondit à Job du sein de la tempête et dit : Quel est celui qui enténèbre mes desseins par des mots vides de science ? Ceins donc tes reins comme un homme : - je t'interrogerai et tu me renseigneras ! Où étais-tu quand je fondai la terre ? - Dis-le, si tu connais le vrai. Qui a déterminé ses mesures, si tu le sais, ou qui a tendu le cordeau sur elle ? En quoi ses bases furent-elles enfoncées, - ou qui a posé la pierre d'angle ? Quand ensemble chantaient les étoiles du matin - et que jubilaient tous les fils d'Israël. Qui a clos la mer à doubles battants, - quand jaillissante die sortait du sein ? Quand je disposai la nuée pour son vêtement - et le nuage pour son maillot. Puis je lui imposai ma limite, - je brisai verrou et battants, Et je dis : “Jusqu'ici tu viendras, mais ne dépasseras pas - ici se brisera l'orgueil de tes flots !” De tes jours as-tu jamais commandé au matin, - indiqué à l'aurore son siège ? Pour saisir les coins de la terre - et qu'en soient secoués les méchants. Elle se transforme comme argile sigillée, - et elle se colore comme un vêtement. Alors aux méchants est refusée la lumière, - et le bras levé est brisé. As-tu gagné les sources de la mer, et as-tu foulé le tréfonds de l'abîme ? Les portes de la Mort te furent-elles montrées, - et as-tu vu les portes de l'Ombre ? As-tu scruté l'ampleur de la terre ? - Dis-le, si tu la connais entièrement ! Où sont les voies qu'habite la lumière, - et des ténèbres où est le lieu ? Pour que tu les ramènes à leur domaine - et que tu saches les sentiers de leur demeure. Tu le sais, car alors tu étais né, - et le nombre de tes jours est multiple ! Es-tu arrivé aux celliers de la neige, - et as-tu vu les greniers de la grêle, Que j'ai réservées pour le temps de détresse, - pour le jour de bataille et de combat ? Par quel chemin se dissipe la vapeur - et le vent d'est se répand-il sur la terre ? Qui a ouvert une rigole à l'ondée - et un chemin aux coups de tonnerre, Pour faire pleuvoir sur une terre sans homme, - sur un désert où il n'est point d'humain, Pour abreuver dévastation et désolation, - et faire germer de la steppe un gazon ? La pluie a-t-elle un père, - Ou qui a engendré les gouttes de rosée ? Du sein de qui est sorti la glace ? - et le givre des cieux, qui l'a enfanté ? Comme la pierre les eaux se durcissent - et la face de l'abîme se prend. Noueras-tu les liens des Pléiades, - ou dénoueras-tu les cordes d'Orion ? Feras-tu sortir la Couronne en son temps, - et l'Ourse avec ses petits les guideras-tu ? Connais-tu les lois des cieux, - réalises-tu sur terre ce qui y est écrit ? Elèveras-tu la voix jusqu'aux nues - pour que te couvre un déluge d'eau ? Lanceras-tu des éclairs et iront-ils, - te diront-ils : Nous voici ? Qui a mis dans l'ibis la sagesse, - qui a donné au coq l'intelligence ? Qui peut avec sagesse compter les nuages et faire s'incliner les outres des cieux. Quand se durcit la poussière - et que les mottes s'agrègent ? Chasses-tu une proie pour la lionne, - et rassasies-tu l'appétit des lionceaux, Quand ils sont accroupis en leurs tanières, - quand ils tiennent embuscade dans le hallier ? Qui prépare au corbeau sa provende, - quand ses petits crient vers Dieu, - quand ils chancellent affamés ? Connais-tu l'enfantement des antilopes rupestres, - observes-tu la parturition des biches ? Comptes-tu les mois qu'elles doivent accomplir, - et sais-tu l'époque de leur enfantement ? Elles se courbent, elles laissent échapper leurs petits, - elles mettent bas leur portée ; Leurs fils se fortifient et grandissent au désert, - ils vont et ne reviennent plus vers elle. Qui a mis en liberté l'onagre, - et qui a délié l'âne sauvage, A qui j'ai assigné la steppe pour demeure - et la terre salée pour habitat ? Il se rit du tumulte de la ville, - il n'entend pas les cris du gardien. Il circule à travers les monts, son pâturage, - et recherche toute verdure. Le buffle voudra-t-il te servir ? - Passera-t-il la nuit près de ta crèche ? Noueras-tu une corde à sa nuque ? - Hersera-t-il les sillons derrière toi ? Te fieras-tu à lui tant grande est sa force, - et lui confieras-tu ta besogne ? Compteras-tu sur lui pour qu'il revienne, - et rentrer ton grain à ton aire ? L'aile des autruches bat joyeusement, elle a plume élégante et pennage ! Quand elle abandonne ses œufs à la terre et que sur le sable elle les réchauffe, Elle oublie que le pied peut les broyer - et qu’une bête sauvage peut les fouler ; Elle est dure pour ses fils comme s'ils n’étaient pas siens, - de sa douleur vaine, elle n'a nul souci ! Car Eloah l'a privée de sagesse - et ne lui a pas octroyé l'intelligence ! Lorsqu'elle bat de l'aile en s'élevant, - elle se rit du cheval et de son cavalier ! Donnes-tu au cheval sa vigueur ? - Revêts-tu son col d'une crinière ? Le fais-tu bondir comme la sauterelle ? - Son fier hennissement est terreur ! Il piaffe dans le val et exulte avec force - et s'élance au devant des armes, - Il se rit de la peur et n'a pas crainte, - il ne recule pas face à l'épée. Sur lui résonne le carquois, - et la flamme de la lance et du javelot, D'émoi et de fougue il hume la terre, - et ne tient plus au son de la trompette. Au son de la trompette, il dit : Ah ! - Et de loin il flaire le combat, - clameur des chefs et cri de guerre ! Est-ce par ton intelligence que l'épervier prend aile, - qu'il tend ses ailes vers le Sud ? Est-ce sur ton ordre que l'aigle s'élève, - et qu'en haut il place son nid ? Il habite un rocher et y passe la nuit, - sur une dent de roc et une forteresse ; De là il épie sa proie, - ses yeux percent au loin. Ses petits lapent le sang : - où sont les cadavres, il y est ! Et Yahweh s'adressa à Job et dit : L'opposant de Schaddaï cessera-t-il ? - Le critique d'Eloah répondra-t-il à cela ? Et Job répondit à Yahweh et dit : Si léger je fus que te répliquerai-je ? - Je mettrai ma main sur ma bouche : J'ai parlé une fois et ne répéterai point, - deux fois et ne recommencerai pas ! Et Yahweh répondit à Job du sein de la tempête, et dit : Ceins donc tes reins comme un homme, - je t'interrogerai et tu m'instruiras. Vrai ! briseras-tu mon jugement, - me condamneras-tu pour avoir raison ? -As-tu un bras comme celui de Dieu, - et tonnes-tu d'une voix comme la sienne ? Orne-toi de fierté et de superbe, - revêts-toi de gloire et d'honneur ! Répands les débordements de ta colère, - regarde le superbe et l'abaisse ! Regarde le hautain et l'humilie ! - Et écrase les méchants sur place ! Cache-les ensemble dans la poussière, - enserre-les au cachot. Et moi alors, je te louerai - de ce que ta droite t'a sauvé. Voici Béhémoth que j'ai fait près de toi ! - Comme le bœuf, il mange l'herbe. Vois quelle force en ses reins, - et quelle vigueur dans les muscles de son ventre ! Il dresse sa queue comme un cèdre, - les nerfs de ses cuisses sont serrés. Ses os sont des tubes d'airain, - ses membres comme barres de fer. Il est la première des œuvres de Dieu, - créé tyran de ses compagnons, Car les monts lui fournissent provende - ainsi que les animaux sauvages qui s'y ébattent, Sous les lotus il est couché, - dans une bauge de roseau et de marais, Les ombres des lotus le couvrent, - les saules du torrent l'environnent ; Si le fleuve s'enfle, il ne s'émeut, - il est tranquille, même si le Jourdain monte à son mufle. Qui donc le prendra par ses yeux, - qui d'épines lui percera le naseau ? Pêcheras-tu Léviathan avec l'hameçon ? - Et lui lieras-tu la langue avec une corde ? Passeras-tu un jonc en sa narine, - perceras-tu sa mâchoire d'un crochet ? Multipliera-t-il vers toi des supplications, - te dira-t-il choses tendres ? Fera-t-il un pacte avec toi - le prendras-tu pour serviteur à vie ? Joueras-tu avec lui comme avec un passereau, - et l'attacheras-tu pour tes fillettes ? Les associés miseront-ils sur lui, - le débiteront-ils entre marchands ? Cribleras-tu de dards sa peau ? - Et sa tête avec le harpon à poissons ? Si tu portes sur lui la main, - songe à la lutte, tu ne recommenceras pas ! Voici que son attente est trompée : - rien qu'à sa vue il est renversé ! N’est-il pas cruel, dès qu'on l'éveille ? - Et qui se tiendra face à lui ? Qui l'a attaqué et est demeuré sauf ? - Nul sous les cieux ! Je ne passerai pas sous silence ses membres, - et je dirai sa vigueur sans égale. Qui a soulevé le devant de son vêtement ? - Qui pénètre dans l'envers de sa cuirasse ? Qui a ouvert les vantaux de sa gueule ? - Autour de ses dents est la terreur ! Son dos, ce sont rangées de boucliers, - fermés comme par un sceau de pierre : L'un à l'autre ils sont serrés, - nul souffle ne peut entre eux passer ; Chacun adhère à l'autre, - ils s'imbriquent et ne séparent pas. Ses éternuements font briller la lumière. - Et ses yeux sont comme les paupières de l'aurore ! De sa bouche sortent des torches, - des étincelles de feu en jaillissent ; De ses narines sort de la fumée - comme d'un chaudron surchauffé et bouillant ; Son souffle enflamme des charbons - et la flamme jaillit de sa gueule ! En son cou réside la force - et devant lui bondit l'effroi. Les fanons de sa chair sont épais - et compressés demeurent fermes ; Son cœur est dur comme pierre - et dur comme la meule inférieure ! De sa majesté ont peur les flots, - et les vagues de la mer se retirent. De qui l'atteint le glaive ne s'implante, - ni la lance, ni la flèche, ni la fléchette ; Il considère le fer comme de la paille, - l'airain comme du bois pourri ; Le fils de l'arc ne le fait pas fuir, les pierres de la fronde sont pour lui fétu ; Le trait lui devient un fétu, - et il se rit du frémissement du trait ! Sous lui sont pointes acérées, - il raie d'une herse la boue. Il fait bouillonner l'abîme comme chaudière, - il change la mer en brûle-parfum ; Derrière lui il allume un sillage, - on dirait que l'abîme est tête chenue. Point de pareil sur la terre, - lui qui est créé sans peur. Il regarde tout être altier, - il est le roi de toutes les bêtes féroces. Et Job répondit à Yahweh, et dit : “Je sais que tu peux tout - et que nul dessein n'a d'obstacles pour toi ; Quel est celui qui cache le conseil sans savoir ? - Mais j'ai annoncé, et je ne comprenais pas, - des merveilles qui me dépassent, et je ne savais pas ! Ecoute-moi et je parlerai, - je t'interrogerai et tu m'instruiras. Oreille à l'écoute, j'avais entendu parler de toi, - mais maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je m'effondre et je me repens - sur la poussière et sur la cendre !” Et après que Yahweh eut adressé ces paroles à Job, Yahweh dit à Eliphaz de Théman : “Ma colère s'est allumée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n'avez pas sur moi dit la vérité comme mon serviteur Job. Et maintenant prenez pour vous sept taureaux et sept béliers ; allez vers mon serviteur Job et vous offrirez un holocauste pour vous. Et Job, mon serviteur, intercédera pour vous ; j'aurai alors égard à lui en ne portant pas sur vous flétrissure parce que vous n'avez pas dit, à mon sujet, la vérité comme mon serviteur Job.” S'en allèrent donc, Eliphaz de Théman et Bildad de Shouah et Sophar de Naama, et ils firent comme leur avait dit Yahweh et Yahweh eut égard à Job. Puis Yahweh ramena Job en son état, parce qu'il intercédait pour son prochain et Yahweh accrut au double toutes choses qui étaient ê Job. Vinrent donc vers lui tous ses frères et toutes ses sœurs et toutes ses connaissances de jadis, et ils mangèrent le pain avec lui. Ils le plaignirent et le consolèrent de tout le malheur que lui avait envoyé Yahweh, et ils lui donnèrent chacun une Késita et chacun un anneau d'or. Et Yahweh bénit le nouvel état de Job plus que l'ancien : il eut quatorze mille brebis et six mille chameaux, mille paires de bœufs et mille ânesses. Il eut aussi quatorze fils et trois filles. A l'une il donnae nom de Colombe, à la seconde celui de Cinnamone et à la troisième celui de Corne-de-fard. On ne trouvait point dans toute la contrée d'aussi belles femmes que les filles de Job. Et leur père leur donna une part d'héritage parmi leurs frères. Après cela, Job vécut encore cent quarante ans et il vit ses fils et les fils de ses fils, quatre générations. Puis Job mourut vieux et rassasié de jours.
Bienheureux l'homme qui ne va pas au conseil des méchants, - qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs, - qui ne s'assied pas sur le siège des railleurs ; Mais dont tout le plaisir est dans la loi de Yahweh, - qui la médite jour et nuit ! Il est tel que l'arbre planté sur le bord des eaux - qui donne son fruit en son temps, Dont le feuillage ne se flétrit jamais ; - car tout ce qu'il fait prospère ! Il n'en va pas ainsi des méchants : - mais ils sont comme la paille qu'emporte le vent : Aussi les impies ne se dressent-ils pas au Jugement, - ni les pécheurs dans l'assemblée des justes : Car tandis que Yahweh veille sur la voie des justes, - la voie des méchants mène à la perdition. Pourquoi les nations frémissent-elles, - et les peuples méditent-ils de vains complots ? Car les rois de la terre se sont réunis - et les princes tiennent conseil ensemble - contre Yahweh et contre son christ : “Brisons leurs chaînes, s'écrient-ils, - et rejetons leurs liens loin de nous !” (Pause. ) Celui qui trône dans les cieux se rit d'eux, - Adonaï les tourne en dérision : Aussi il leur répondra dans sa fureur, - et les frappera d'épouvante dans son courroux : Soumettez-vous car c'est moi qui ai sacré mon roi - sur Sion, ma montagne sainte ! - J'en publierai le décret. Yahweh m'a dit : “Tu es mon Fils, c'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui : Demande-moi, - et je te donnerai les nations pour héritage, - et pour possession les extrémités de la terre. Tu les broieras avec une verge de fer, - tu les briseras comme le vase du potier !” Maintenant donc comprenez, ô rois ; - instruisez-vous, ô juges de la terre ! Servez Yahweh religieusement - et tressaillez de crainte devant lui : Soumettez-vous sincèrement de peur qu'il ne s'irrite, - et que vous ne soyez conduits à la perdition ; - car sa colère s'enflammerait promptement, - bienheureux tous ceux qui se confient en lui ! Psaume de David, lors de sa fuite devant Absalom son fils. O Yahweh, comme ils sont nombreux mes ennemis, - nombreux ceux qui s'élèvent contre moi ! Nombreux, ceux qui disent de moi : - plus de salut en Dieu pour lui ! (Pause. ) Cependant, ô Yahweh, tu es pour moi un bouclier, - tu es ma gloire, tu me fais redresser la tête : Quand de ma voix j'invoque Yahweh - il m'exauce de sa montagne sainte. (Pause. ) Aussi je me couche et m'endors, puis me réveille, - car Yahweh me soutient ; Je ne crains rien de ce peuple innombrable - qui se dresse de toutes parts contre moi. (Pause. ) Lève-toi, Yahweh ! Sauve-moi, mon Dieu ! - Car tu frappes tous mes ennemis au visage. - Tu brises les dents des pécheurs ! Oui, le salut est aux mains de Yahweh ! - Que ta bénédiction descende sur ton peuple ! (Pause. ) Psaume de David, lors de sa fuite devant Absalom son fils. O Yahweh, comme ils sont nombreux mes ennemis, - nombreux ceux qui s'élèvent contre moi ! Nombreux, ceux qui disent de moi : - plus de salut en Dieu pour lui ! (Pause. ) Cependant, ô Yahweh, tu es pour moi un bouclier, - tu es ma gloire, tu me fais redresser la tête : Quand de ma voix j'invoque Yahweh - il m'exauce de sa montagne sainte. (Pause. ) Aussi je me couche et m'endors, puis me réveille, - car Yahweh me soutient ; Je ne crains rien de ce peuple innombrable - qui se dresse de toutes parts contre moi. (Pause. ) Lève-toi, Yahweh ! Sauve-moi, mon Dieu ! - Car tu frappes tous mes ennemis au visage. - Tu brises les dents des pécheurs ! Oui, le salut est aux mains de Yahweh ! - Que ta bénédiction descende sur ton peuple ! (Pause. ) Au maître de chœur : avec les flûtes, psaume de David. Prête l'oreille à ma prière, ô Yahweh, - entends le murmure de mes lèvres ! Sois attentif à ma voix suppliante, ô mon roi, ô mon Dieu ! - Car c'est toi que j'invoque, ô Yahweh ; Dès l'aurore tu entendras ma voix ! - Dès l'aurore je prépare mes demandes, et j'attends ! Car tu n'es point un Dieu ami de l'injustice, - le méchant ne trouve point asile auprès de toi : Les insensés ne se dressent pas devant tes - yeux, - tu hais tous ceux qui font le mal, Tu fais périr tous les artisans de mensonge, - l'homme de sang et de ruse est en abomination à Yahweh ! Mais moi, par la grandeur de ta miséricorde, - j'entrerai dans ta demeure, Je me prosternerai dans ton saint Temple, - plein de ta crainte, ô Yahweh. Guide-moi dans les voies de ta justice à cause de mes ennemis, - aplanis devant moi tes sentiers. Car il n'y a dans leur bouche aucune sincérité, - leur cœur n'est que convoitise, Leur gosier est un sépulcre béant - alors que leur langue est mielleuse ; Châtie-les, ô Dieu ; - qu'ils tombent pris dans leurs propres conseils ; Fais-les disparaître, pour la multitude de leurs iniquités, - car c'est contre toi qu'ils se sont révoltés ! Qu'ils soient dans la joie, tous ceux qui se confient en toi ! - qu'ils soient dans une allégresse éternelle, Tu les protégeras, et ils triompheront en toi, - ceux qui chérissent ton nom : Car tu bénis le juste, ô Yahweh ; tu l'entoures de ta bienveillance comme d'un bouclier ! Au maître de chœur : avec les harpes, sur la lyre à huit cordes, psaume de David. Yahweh, ne me châtie pas dans ta fureur, - ne me reprends pas dans ta colère ! Yahweh, aie pitié de moi, car je suis languissant ; - guéris-moi, Yahweh, car mes os sont tremblants ; - oui, mon âme est ébranlée terriblement ! Et toi, Yahweh, jusques à quand tarderas-tu ? - Reviens, Yahweh, délivre mon âme, - sauve-moi, par bonté ! Car on ne porte point ton souvenir dans la mort, - qui est-ce qui te glorifie dans le schéol ? Je m'épuise en gémissements, - j'arrose chaque nuit ma couche, - j'inonde mon lit de mes larmes : Mon œil s'est obscurci à force de chagrin, - car j'ai vieilli au milieu de tous mes ennemis ! Loin de moi, vous tous, artisans d'iniquité ! - car Yahweh a entendu ma voix éplorée, Yahweh a entendu ma supplication ; - Yahweh accueille ma prière ! Oui, tous mes ennemis seront saisis de honte et d'une profonde terreur, - oui, sur l'heure même, ils s'éloigneront couverts de confusion. Dithyrambe de David, chanté à Yahweh à l'occasion de Cousch le Benjamite. Yahweh mon Dieu, c'est en toi que j’ai cherché refuge, - sauve-moi des mains de tous mes persécuteurs, et délivre-moi, De crainte qu'il ne me déchire, comme le lion - qui met en pièces sans qu'on puisse lui ravir sa proie ! Yahweh mon Dieu, si j'ai fait ces choses, - si l'iniquité a souillé mes mains, Si j'ai fait le mal à qui était en paix avec moi, - ou dépouillé qui me persécutait sans motif, Que l'ennemi me poursuive et s'empare de moi, qu'il me piétine à terre tout vivant, - qu'il me fasse rendre l'âme dans la poussière ! (Pause. ) Oh ! lève-toi, Yahweh, dans ta colère, - dresse-toi contre les excès de mes ennemis ; Veille donc à ma cause, - dans le jugement que tu as prescrit. Voici que l'assemblée des nations va t'entourer ; viens la présider du haut de ton trône ! Yahweh est le juge des peuples ! Juge-moi donc, ô Yahweh, selon ma justice - et selon l'innocence qui est en moi : Je t'en prie, mets fin à la perversité des méchants - et soutiens l'innocent ; Car tu sondes les cœurs et les reins, - ô Dieu juste ! Oui, mon bouclier est en Dieu - qui sauve les hommes au cœur droit, Dieu est un juge intègre, - oui, en tout temps, il se montre Dieu vengeur ! Mais n'est-ce pas que de nouveau l'impie aiguise son glaive, - bande son arc, l'assujettit ! Eh bien, c'est contre lui-même qu'il dirige des traits mortels, - qu'il lance des flèches enflammées ! Voici qu'il avait préparé l'iniquité, et connu la violence ; - mais il a enfanté le mensonge ; Il a creusé une fosse, il l'a approfondie, - mais il tombera dans la fosse qu'il a faite ; Sa violence lui retombera sur la tête, - son injustice lui rejaillira sur le front ; Tandis que moi, je glorifierai Yahweh de sa justice, - je chanterai le nom de Yahweh, le Très-Haut ! Au maître de chœur : sur le mode ou la harpe de Geth, psaume de David. O Yahweh, notre Seigneur, - que ton nom est glorieux par toute la terre ! Je te chanterai, car ta majesté s'élève - au-dessus des cieux, De la bouche des enfants, même de ceux qui sont à la mamelle, - tu as fait éclater ta louange à cause de tes adversaires - pour réduire au silence l'ennemi et le révolté. Quand je contemple tes cieux, l'œuvre de tes doigts, - la lune et les étoiles que tu as créés : [je m'écrie] “Qu'est-ce donc que l'homme, pour que tu songes à lui ? - et le fils de l'homme pour que tu en prennes soin ? Tu l'as fait de bien peu inférieur à Dieu, - tu l'as couronné d'honneur et de gloire ; Tu l'as fait régner sur les œuvres de tes mains, - tu as mis toutes choses sous ses pieds : Le menu troupeau et le gros bétail, - et jusqu'aux bêtes sauvages ; Le passereau du ciel et les poissons de la mer, - et tout ce qui sillonne les sentiers des mers !” O Yahweh, notre Seigneur, - que ton nom est glorieux par toute la terre ! Au maître de chœur : sur l'air “Meurs pour le Fils”, psaume de David. Je veux louer Yahweh de tout mon cœur, - je vais redire toutes tes merveilles, Je me réjouirai et je tressaillirai en toi, - je chanterai ton nom, ô Très-Haut ! Parce que mes ennemis retournent en arrière, - ils trébuchent et périssent devant ta face ; Parce que tu as jugé ma cause et prononcé sur mon droit, - tu as siégé sur ton tribunal en juge équitable ; Que tu as repoussé les nations, fait périr l'impie, - effacé leur nom pour les siècles et les siècles ; L'ennemi, sa dévastation est consommée pour jamais, - et ses villes, tu les as renversées ! - leur Souvenir a disparu, à eux tous ! Tandis que Yahweh trône éternellement, - qu'il maintient son siège toujours dressé pour faire justice ; Car c'est lui qui juge la terre avec équité, - qui juge les peuples avec droiture. Oui, Yahweh est une forteresse pour le malheureux, - une forteresse aux heures de tribulation ; Aussi c'est en toi que se confient ceux qui connaissent ton nom, - car tu n'abandonnes jamais ceux qui te cherchent, ô Yahweh. Chantez Yahweh, qui trône dans Sion ! - publiez ses hauts faits parmi les peuples ! Dites que le vengeur du sang répandu les a pris en mémoire, - qu'il n'a pas mis en oubli le cri des malheureux ! “O Yahweh [m'écriais-je], aie pitié de moi, vois la misère où m'ont réduit mes ennemis, - toi qui me fais revenir des portes de la mort ! Afin que je redise toutes tes louanges aux portes de la fille de Sion, - que je me réjouisse d'avoir été sauvé par toi ! ” Les nations sont tombées dans la fosse qu'elles avaient creusée, - leur pied s'est pris au piège qu'elles avaient caché : Yahweh s'est fait connaître, il a fait bonne justice, - en prenant l'impie dans le filet que celui-ci avait tressé de ses mains. (Jeux d'instruments. Pause. ) Ils descendront au schéol, les méchants, - et tous les peuples qui oublient Dieu : Car le malheureux ne reste pas éternellement en oubli, - l'espoir des affligés n'est pas frustré à jamais. Lève-toi donc, ô Yahweh ; que l'homme ne prévale pas, - que les nations soient châtiées devant ta face ! O Yahweh, frappe-les d'épouvante, - que les peuples apprennent qu'ils ne sont que des hommes ! (Pause. ) Pourquoi, ô Yahweh, te tenir à l'écart ? - pourquoi te cacher aux heures de tribulation ? Dans l'orgueil de l'impie le pauvre trouve sa ruine, - ils se laissent prendre aux machinations que ceux-là ont tramées. Car l'impie cache sous des louanges sa propre convoitise, - le ravisseur prodigue des bénédictions, - et se raille de Yahweh. Dans son arrogante colère, l'impie s'écrie : “Il n'y a pas de châtiment, - il n'y a point de Dieu !” - telles sont toutes ses pensées. Ses voies en tout temps sont prospères : - tes jugements trop élevés pour qu'il s'en inquiète ; quant à ses ennemis, il souffle sur eux de dédain. Il dit en son cœur : “Rien ne m'ébranlera : - de génération en génération - je ne serai jamais dans l'adversité !” Sa bouche est pleine de serments, - de ruses et de violence ; - sous sa langue, il n'y a que malice et iniquité. Il se tient aux aguets près des hameaux, - il terrasse dans les lieux écartés l'homme sans défense ; - ses yeux épient sans cesse le malheureux. Il est aux aguets, à l'écart, comme le lion dans sa tanière, - il est aux aguets, pour enlever le malheureux : - il l'enlève, en l'attirant à lui dans son filet. Il s'apetisse, se tapit, - et tout à coup les malheureux - sont terrassés sous son étreinte. Puis il dit en son cœur : “Dieu l'aura oublié, - il aura détourné sa face, - il ne s'aperçoit jamais de rien !” Debout donc, ô Yahweh ; ô Dieu, élève ton bras ! - n'oublie pas le malheureux ! Pourquoi le méchant se rirait-il de Dieu - et dirait-il en son cœur : “Tu ne châties jamais ?” Oh ! tu l'as vu car tu observes la peine et l'affliction - pour les prendre dans ta main ; C'est toi à qui le malheureux s'abandonne ; - l'orphelin, tu es son secours ! Brise donc le bras de l'impie ; - poursuis son iniquité : qu'on n'en voie plus trace ! Yahweh règne pour les siècles et les siècles, - et les nations ont disparu de son héritage ! Tu exauces les désirs des humbles, ô Yahweh ; - tu rassures leur cœur, tu rends ton oreille attentive. Pour faire justice à l'orphelin et à l'opprimé, - pour qu'on ne revienne plus jeter l'épouvante sur l'habitant du pays. Au maître de chœur, psaume de David. J'ai cherché refuge en Yahweh : - pourquoi donc me répétez-vous : - “Fuyez à votre montagne, petits oiseaux ! Car voici que les méchants bandent leur arc, - ils ajustent leur flèche sur la corde, - pour abattre dans l'ombre ceux qui ont le cœur droit. Quand tout est ébranlé jusqu'aux fondements, - que peut faire le juste ?” Mais Yahweh est toujours dans sa demeure sainte, - Yahweh trône dans les cieux : De là ses yeux sont attentifs, - ses regards observent les enfants des hommes ; Yahweh contemple le juste, - mais le méchant et celui qui aime la violence, il les a en aversion. Il fera pleuvoir sur les impies des calamités : - la foudre, et le soufre, et le souffle des tempêtes, - voilà leur lot et leur partage : Car Yahweh est équitable, il aime la droiture, - Sa face se tourne avec bienveillance vers tout ce qui est juste. Au maître de chœur : avec la lyre à huit cordes, psaume de David. Au secours ! Yahweh, car l'homme pieux a disparu, - la fidélité ne se trouve plus parmi les enfants des hommes ! Chacun n'aborde son prochain qu'avec des paroles mensongères, - l'adulation sur leurs lèvres, ils ne parlent que dans la duplicité de leur cœur. Ah ! puisse Yahweh faire disparaître les lèvres adulatrices, - et la langue aux discours hautains, Et ceux qui disent : “Grâce à notre faconde nous l'emporterons, - nous comptons sur nos lèvres : qui pourra jamais se rendre maître de nous ?” “A cause de l'angoisse des malheureux et des gémissements des humbles, - je vais me dresser, dit Yahweh ; - je leur apporterai le salut, après lequel ils aspirent !” Les paroles de Yahweh sont des paroles sincères, - argent épuré de la terre dans le creuset, - sept fois passé à la fournaise ! Tu les garderas donc, ô Yahweh, - tu les préserveras à jamais de cette génération malfaisante, Car les méchants se montrent partout, - à mesure que l'iniquité domine chez les enfants des hommes. Au maître de chœur, psaume de David. Jusques à quand, ô Yahweh, continueras-tu à m'oublier, - à détourner de moi ta face ? Jusques à quand me remplirai-je l'âme d'angoisse, - le chagrin rongera-t-il mon cœur jour et nuit ? - Jusques à quand mon ennemi se dressera-t-il contre moi ? Regarde et exauce-moi, ô Yahweh, mon Dieu, - fais voir la lumière à mes yeux, de crainte que je ne m'endorme du sommeil de la mort !. Que mon ennemi ne s’écrie : “Je l'ai vaincu !” - que mes adversaires ne triomphent en me voyant chanceler ! Puisque j'ai mis mon espoir en ta bonté, - mon cœur tressaillira à cause de ton salut, - je chanterai Yahweh qui m'aura sauvé ! Au maître de chœur, de David. L'insensé dit en lui-même : “Il n'y a pas de Dieu ! ” - leur conduite n'est que corruption et perversité, - aucun ne fait le bien ! Yahweh du haut du ciel s'incline vers les enfants des hommes, - pour voir s'il en est qui ait encore quelque intelligence, - et qui cherche Dieu ! chacun s'est éloigné, ils se sont tous Mais également pervertis ; - il n'en reste plus qui fasse le bien, - non, plus un seul ! Ne finiront-ils pas par comprendre, tous ces artisans d'iniquité, - qui dévorent mon peuple comme ils dévoraient du pain, - qui n'invoquent jamais Yahweh ? Mais voilà maintenant qu'ils tremblent de frayeur, - parce que Dieu habite parmi la génération sainte. Vous tournez en dérision le désir du mal-heureux, - tandis que Yahweh est son refuge, Oh ! qui fera jaillir de Sion la délivrance d'Israël ? - Lorsque Yahweh ramènera son peuple captif, - alors Jacob sera dans l'allégresse, Israël dans la joie. Psaume de David. O Yahweh ! qui donc sera l'hôte de ton tabernacle, - qui reposera sur ta montagne sainte ? Celui qui marche dans l'intégrité, observe la justice, - dit la vérité du fond de son cœur ; Dont la langue ne répand pas la calomnie, - qui ne fait de mal à personne, - ni ne jette l'opprobre à son prochain ; Qui sait regarder avec mépris l'homme méprisable, - et honorer ceux qui craignent Yahweh ; Qui ne se rétracte pas lorsqu'il a fait serment même à son préjudice, - qui ne prête pas son argent à intérêt, - qui ne reçoit pas de présent contre l'innocent. Qui fait ainsi, est inébranlable à tout jamais ! Poème de David. Garde-moi, ô Dieu, c'est en toi que j'ai cherché refuge, - j'ai dit à Yahweh : “Tu es mon unique seigneur, - toi seul est ma félicité ! ” Les fidèles qui sont en terre d'Israël - et leurs chefs, c'est à eux que j'ai donné toute mon affection ; Mais ceux-ci ont multiplié leurs idoles - ils se sont précipités vers des dieux étrangers. Pour moi, je ne verserai jamais leurs libations de sang, - même leur nom ne montera jamais sur mes lèvres. Seul, ô Yahweh, tu es ma portion d'héritage et mon calice, - c'est toi qui tiens en main ma destinée ! Le cordeau est tombé pour moi sur un lot désirable, - oui, il est beau le partage qui m'est échu. Je bénis Yahweh qui est mon conseiller, - les sentiments qu'il m'inspire dans le calme des nuits me dirigent, Je tiens constamment mes regards tournés vers Yahweh, - puisqu'il est à ma droite, je ne serai pas ébranlé. C'est pourquoi mon cœur se réjouit, mon âme tressaille, - mon corps même repose en sécurité ; Car tu ne laisseras pas mon âme descendre au schéol, - tu ne laisseras pas descendre au sépulcre celui qui t'est fidèle, Non, mais tu me conduiras dans les sentiers de la vie, - car la plénitude des joies se trouve devant ta face - et les délices dans ta droite, à tout jamais. Prière de David. O Yahweh, entends ma juste demande, écoute ma plainte, Sois attentif à ma prière, - tombée de lèvres sans malice. Que mon bon droit soit prononcé devant ta face, - que tes yeux voient mon équité ! Tu as sondé mon cœur, tu l'as visité durant la nuit, - tu m'as éprouvé par le feu, et tu n'as pas trouvé d'iniquité. Ma bouche n'a pas commis de transgression, selon la conduite habituelle des hommes. Soumis à la parole de tes lèvres ; - je me suis tenu éloigné des voies de la violence, J'ai maintenu mes pas dans tes sentiers, - jamais mes pieds ne s'en sont détournés. Je t'implore, - exauce-moi donc, ô Dieu : Incline vers moi ton oreille, - écoute ma parole, Fais resplendir tes bontés, ô toi qui sauves - de leurs adversaires ceux qui se réfugient sous ta droite. Garde-moi comme la prunelle de tes yeux, - cache-moi à l'ombre de tes ailes, Loin de la face des méchants qui m'oppri-ment, - des ennemis à mort qui se dressent de tous côtés contre moi. Leur cœur épaissi s'est fermé à toute pitié : - leur bouche se répand en paroles arrogantes ; Toujours sur mes pas, ils me tiennent enveloppé - ils me suivent des yeux pour me renverser. On dirait un lion affamé de carnage, - on dirait un lionceau aux aguets dans son repaire ! Lève-toi donc, ô Yahweh, - viens à sa rencontre, renverse-le ; Que ton glaive me délivre du méchant, - que ta main m'arrache à ces profanes ; ô Yahweh, Aux profanes de ce siècle, dont cette vie est tout le partage, - qui puisent à ton trésor pour assouvir leur convoitise, Qui peuvent rassasier leurs fils - qui abandonnent encore leur superflu à leurs petits-enfants ! Mais moi, dans ma justice, je contemplerai ta face ; - au réveil, je me rassasierai à contempler ton visage ! Au maître de chœur : du serviteur de Yahweh, David, qui adressa à Yahweh les paroles de ce cantique quand Yahweh l'eut délivré de la puissance de tous ses ennemis, et de la main de Saül, il dit alors : Je t'aime, ô Yahweh, ô ma force, - Ô Yahweh, mon rocher, ma forteresse, ma défense ! Mon Dieu, mon rempart, mon refuge, - mon bouclier, mon salut tout-puissant, ma citadelle ! Je crie à Yahweh, digne de toute louange, - aussitôt je me vois délivré de mes ennemis ! Déjà les liens de la mort m'avaient enlacé, - les torrents destructeurs m'avaient rempli d'épouvante ; Les rets du schéol m'environnaient, - la mort me tenait dans ses filets. Dans ma détresse j'ai invoqué Yahweh, - j'ai crié vers mon Dieu ; De sa demeure, il a entendu ma voix, - et mon cri est arrivé à ses oreilles. Aussitôt la terre, ébranlée, s'est mise à frémir, - et, bondissants, les fondements des montagnes se sont soulevés, - car Dieu était en courroux ! La fumée montait de ses narines, - un feu dévorant sortait de sa bouche, - il lançait des éclairs ! Et pour descendre il inclina les cieux, - il se fit un escabeau de la nuée ; Il arriva traîné par un chérubin, il volait, - il planait sur les ailes du vent ; Des ténèbres, il s'était fait un pavillon, - autour de lui formant sa tente - des noirs torrents, et de sombres nuages. Devant l'éclat de sa face, ses nuées s'écartaient, - jetant la grêle et des traits de feu ; Aux cieux, Yahweh faisait gronder son tonnerre - et le Très-Haut faisait résonner sa voix, - jetant la grêle et les traits de feu, Il décochait ses flèches, les lançant de toutes parts, - coup sur coup il lançait les éclairs. Tandis que le lit des eaux se mettait à nu, - et que la terre s'entr'ouvrait jusqu'en ses fondements, Au grondement de ta colère, ô Yahweh, - au souffle véhément de ta fureur, D'en haut, il étendit la main pour me saisir, - il me retira du milieu des grandes eaux. Il me délivra d'un ennemi puissant, - et de ceux qui me haïssaient, près de l'emporter sur moi. Au jour de ma détresse, déjà ils m'avaient surpris, - mais Yahweh s'est fait mon appui : Il m'en a retiré pour me mettre au large, - il m'a délivré, parce qu'il m'aimait. Yahweh m'a traité suivant ma justice, - il m'a traité selon la pureté de mes mains, Car j'ai suivi fidèlement les sentiers de Yahweh, - je ne me suis jamais, par impiété, détourné de mon Dieu ; J'ai toujours eu devant mes yeux tous ses commandements, - sans jamais rejeter loin de moi ses préceptes, J'ai été avec lui en toute droiture, - je me suis tenu en garde contre mon propre péché. Oui, Yahweh m'a traité suivant ma justice, - suivant la pureté de mes mains, dont ses yeux étaient témoins. Car tu es bon, avec qui est bon, - avec l'homme parfait, tu te montres parfait, Tu te montres pur avec celui qui est pur, - mais tu agis de ruse avec l'homme pervers. Car tu viens au secours des malheureux, - tu abaisses les regards altiers. En vérité, c'est toi qui fais resplendir ma lumière, - Yahweh, mon Dieu, change en splendeur mes ténèbres. Car grâce à toi, je terrasserais une armée, - avec mon Dieu, je franchirais tout rempart. Dieu, ses voies sont parfaites, - Yahweh, sa parole est de l'or affiné au feu, - il est le bouclier de tous ceux qui cherchent en lui leur refuge. Et qui donc est Dieu, sinon Yahweh, - et qui est roc... sinon notre Dieu à nous ? Dieu, mais c'est lui qui me ceint de vaillance, - qui rend droits mes sentiers, Il rend mes pieds légers comme deux des cerfs - il me rend inexpugnable sur mes hauteurs ; Il dresse mes mains au combat, - il rend mes bras pareils à un arc d'airain. Tu étends aussi sur moi le bouclier de ton salut, - et tandis que ta droite me soutient, ta bonté assure ma grandeur. Tu élargis le chemin sous mes pas, - de sorte que mes pieds ne chancellent jamais ; Quand je poursuis mes ennemis, je les atteins, et ne reviens pas que je ne les aie anéantis. Je les brise au point qu'ils ne peuvent se relever, - ils restent renversés sous mes pieds. Car tu m'as ceint de vaillance pour le combat, - tu as terrassé sous mes pas ceux qui me résistaient ; Tu as fait tourner le dos à mes ennemis, tu as anéanti ceux qui me haïssaient ; Ils suppliaient, sans trouver de sauveur, - ils invoquaient Yahweh, et lui ne les écoutait pas, De sorte que je les ai broyés, comme la poussière que chasse le vent, - je les ai piétinés comme la boue des chemins. Tu me délivres des séditions du peuple, - tu me places à la tête des nations. Une race que je ne connaissais pas - m'est assujettie : Au premier mot, ils m'obéissent, les fils de l'étranger me parlent en esclaves, Les fils de l'étranger perdent courage - ils sortent en tremblant de leurs forteresses ! Vive donc Yahweh, et béni soit mon rempart, - exalté soit le Dieu de mon salut, Le Dieu qui assure ma vengeance - qui courbe les peuples sous mon 'joug ; - qui me délivre de mes ennemis ! Tu m'élèves au-dessus de mes adversaires, - tu me délivres de l'homme de violence. C'est pourquoi je te loue au milieu des nations, ô Yahweh, - c'est pourquoi je chante ton nom ! Tu assures d'éclatants triomphes au roi ton élu - et ta bonté s'étend sur ton christ, Sur David et sur sa race, - à tout jamais ! Au maître de chœur, psaume de David. Les cieux racontent la gloire de Dieu, - et le firmament fait connaître l'œuvre de ses mains. C'est un langage que le jour redit au jour, - et la nuit à la nuit en donne connaissance. Ce n'est point une langue, ce ne sont pas des mots - dont les sons puissent rester incompris. Leur voix se répand par toute la terre, - leurs paroles retentissent jusqu'aux confins du monde. Des cieux Dieu a fait comme une tente pour le soleil, et lui est semblable au fiancé qui sort de sa demeure ; - semblable à un héros, il prend plaisir à parcourir sa carrière. Son lever est à l'une des extrémités des cieux, - son orbite s'étend jusqu'à l'autre, - tellement que rien ne se dérobe à sa chaleur. La loi de Yahweh est parfaite, restaurant l'âme, - le témoignage de Yahweh est digne de foi, rendant sage le simple. Le commandement de Yahweh est droit, réjouissant le cœur, - l'ordre de Yahweh est pur, éclairant les regards, La crainte de Yahweh est pure, subsistant à jamais, - les jugements de Yahweh sont la vérité même, et tous également justes. Ils sont aimables plus que l'or, que quantité d'or fin, plus doux que le miel, que celui qui découle des rayons ! Aussi ton serviteur cherche en eux sa lumière : - à les garder il est très assidu. Toutefois qui connaît ses propres égarements ? - pardonne-moi donc mes fautes de surprise. Mais aussi préserve ton serviteur des péchés délibérés - qu'ils ne dominent jamais en moi : alors je serai sans reproche, - je serai pur de tout grand péché. Oui, puissent les paroles de ma bouche être selon ton bon plaisir, - puisse la pensée de mon cœur être agréée devant ta face, - ô Yahweh, mon rempart et mon vengeur ! Au maître de chœur, psaume de David. Que Yahweh t'exauce au jour des hostilités, - que le nom du Dieu de Jacob soit pour toi une citadelle ; Qu'il t'envoie du secours du haut de son sanctuaire - et de Sion qu'il te soutienne ; Qu'il se rappelle toutes tes offrandes - que ton holocauste lui soit agréable ; Qu'il te donne selon ton désir - qu'il accomplisse tous tes souhaits ; Puissions-nous nous réjouir de ton triomphe - et tenir hauts nos étendards au nom de notre Dieu ! Oui, Yahweh accomplira tous tes vœux ; - je sais dès maintenant qu'il sauvera son élu ; Il l'exaucera du haut du ciel, son sanctuaire, - par les hauts faits de sa droite protectrice. Ceux-ci dans leurs chars, ceux-là dans leurs chevaux ; - mais nous, c'est dans le nom de notre Dieu que nous nous glorifions. C'est pourquoi eux faiblissent et succombent, - mais nous, nous restons debout, et demeurons inébranlables. O Yahweh ! sauve le roi, - et exauce-nous au jour même où nous t'invoquons ! Au maître de chœur, psaume de David. O Yahweh, le roi se réjouit de ta puissance, - et combien il tressaille de ton secours ! Tu lui accordes le désir de son cœur - et tu ne lui refuses pas la prière de ses lèvres ! (Pause. ) En vérité, tu le préviens de bénédictions de choix, - tu mets sur sa tête une couronne d'or pur, Il t'avait demandé la vie, tu la lui donnes, - tu prolonges ses jours pour les siècles des siècles. Grande est sa gloire, grâce à ta protection, - tu l'entoures d'honneur et de magnificence. Oui, tu en fais un objet de bénédictions éternelles, - tu le combles de joie, en tournant vers lui ta face ! Car le roi se confie en Yahweh - et par la bonté du Très-Haut, il ne sera jamais ébranlé ! O roi, ta main atteindra tous tes ennemis, - ta droite saisira ceux qui te haïssent ; Quand tu tourneras contre eux ton visage irrité - tu feras d'eux comme une fournaise ardente. Dans sa colère, Yahweh les perdra, - et la flamme les dévorera ! Tu anéantiras leur postérité de la face de la terre - et leur race du milieu des enfants des hommes, Car ils ont tramé le mal contre toi, - ourdi des intrigues, mais ils ne prévaudront pas. Oui, tu les verras tourner le dos aussitôt que de tes flèches, tu les viseras en plein visage ! Dresse-toi dans ta force, O Yahweh ! - nous chanterons et célébrerons ta puissance ! Au maître de chœur, sur l'air : La biche de l’aurore, psaume de David. Mon Dieu, mon Dieu... , pourquoi m'as-tu abandonné, - restes-tu loin de mes appels, de mes cris déchirants ? Mon Dieu, je crie tout le jour, et tu ne réponds pas ; - la nuit encore, tu ne fais pas attention à moi. Cependant tu habites dans le sanctuaire. - O gloire d'Israël. C'est en toi qu'espéraient nos pères, - oui, ils espéraient, et tu les délivrais ; Ils criaient vers toi, et ils furent sauvés, - ils espéraient en toi, et ne furent point confondus. Tandis que moi, je suis un ver, et non un homme ; - l'opprobre des hommes, la dérision du peuple. Tous ceux qui m'approchent se rient de moi, - ils tirent la langue, ils branlent la tête s'écriant : “Il s'en est remis à Yahweh, qu'il le délivre, - qu'il le sauve, s'il l'aime !” Et vraiment c'est toi qui m'as tiré du sein maternel ; - tu étais mon espoir, que j'étais encore à la mamelle de ma mère, C'est en tes bras qu'on m'a jeté au sortir de ses entrailles, - dès le sein maternel, tu es devenu mon Dieu ! Ne t'éloigne donc pas de moi, quand je suis dans l'angoisse, - demeure près de moi, car il n'y a personne pour me secourir ! Une bande de taureaux m'environnent, - je suis entouré des plus forts de Basan ; Ils tournent vers moi leur gueule béante - comme un lion qui dévore en rugissant. Je me sens partir, comme l'eau qu'on épanche, - j'ai senti se disjoindre tous mes os. Mon cœur ressemble à la cire, - il se fond au milieu de mes entrailles. Mon gosier se dessèche comme un tesson d'argile - et ma langue s'est collée à mon palais, puis tu m'as couché dans la poussière de la mort ! Aussi, les chiens s'attroupent autour de moi, - une bande de malfaiteurs m'environne. Ils ont percé mes mains et mes pieds, - ils ont compté tous mes os, - tandis qu'eux jettent sur moi des regards de mépris ; Ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique. Mais toi, ô Yahweh, ne t'éloigne pas, - ma force, hâte-toi de me secourir ! Arrache ma vie au glaive, - mon unique vie à la griffe des chiens ! Délivre-moi de la gueule du lion, - sauve ma pauvre personne des cornes des buffles. Alors je redirai ton nom à mes frères, - au milieu de leur assemblée je te louerai : Vous qui craignez Yahweh, dirai-je, louez-le ; - vous tous, race de Jacob, glorifiez-le ! - Que toute la race d'Israël le vénère ! Car, au malheureux et à sa misère, il n'a pas opposé un dédaigneux mépris, - il n'en a pas détourné sa face, - mais tandis qu'il priait, il l'a exaucé ! Aussi devant la foule assemblée tu seras l'objet de ma louange, - j'accomplirai mes vœux en présence de ceux qui te craignent ; De mes sacrifices les pauvres mangeront à s'en rassasier, - ils en remercieront Yahweh, tous ceux qui lui sont fidèles : - que votre cœur vive à jamais ! A ce souvenir on se convertira à Yahweh, de tous les confins du monde, et toutes les familles des nations se prosterneront devant sa face ; Car c'est à Yahweh qu'appartient l'empire, et il est le dominateur des peuples ! Devant lui seul se prosterneront tous les puissants de la terre, - devant sa face s'inclineront tous ceux qui descendaient déjà dans la poussière. Et mon âme vivra pour lui - et ma postérité le servira, On parlera du Seigneur à la génération future ; - on lui redira sa bonté ; - au peuple qui naîtra, on répétera ce qu'il a fait ! Yahweh est mon pasteur, je ne manque de rien ; - il me fait reposer dans des pâturages verdoyants, Il me conduit auprès des eaux tranquilles, il restaure mon âme, Il me guide par de bons sentiers - pour l'amour de son nom. Dussé-je traverser la vallée de l'ombre de la mort, - je ne craindrais aucun mal, car tu es avec moi ; Ton bâton et ta houlette - sont ma sécurité. Tu dresses pour moi une table, à la face de mes persécuteurs - tu parfumes d'huile ma tête, et ma coupe est débordante. Oui le bonheur et la grâce me suivront tous les jours de ma vie, - et je serai pour longtemps encore l'hôte de la maison de Yahweh ! Psaume de David. La terre est à Yahweh avec ce qu'elle renferme, - le monde avec ceux qui l'habitent : Car c'est lui qui l'a affermie par-dessus les mers, - il l'a établie par-dessus les fleuves. Aussi qui gravira la montagne de Yahweh, - et qui se tiendra dans le lieu de son sanctuaire ? L'homme aux mains innocentes et au cœur pur, - l'homme qui ne se livre pas au mensonge, - ni ne fait de serment perfide, Il obtiendra la bénédiction de Yahweh - et la faveur de Dieu, son sauveur, Car telle est la génération de ceux qui le cherchent, - de ceux qui cherchent la face du Dieu de Jacob. (Pause. ) O portes, élevez vos têtes, - oui, soulevez-vous, portails éternels, - que le roi de gloire fasse son entrée ! Et quel est ce roi de gloire ? - C'est Yahweh, puissant héros, - c'est Yahweh, héros des combats ! O portes, élevez vos têtes, - oui, soulevez-vous, portails éternels, - et le roi de gloire entrera ! Quel est donc ce roi de gloire ? - c'est Yahweh Sabaoth ! dieu des armées ! - C'est lui, roi de gloire ! (Pause. ) Psaume de David. Yahweh, j'élève mon âme vers toi, - ô mon Dieu. J'ai mis en toi ma confiance, fais que je ne sois pas confondu, - que mes ennemis ne triomphent jamais de moi, Non, tous ceux qui espèrent en toi ne seront jamais confondus, - tandis qu'ils rougiront de honte, ceux qui apostasient inconsidérément. Yahweh, fais-moi connaître tes voies, - enseigne-moi tes sentiers, Conduis-moi, dans les chemins de ta vérité, et instruis-moi, - car tu es le Dieu de mon salut. … tu es sans cesse l'objet de mon attente. Yahweh, souviens-toi de tes miséricordes et de tes bontés, - car elles sont éternelles, Mais oublie les péchés de ma jeunesse et mes rébellions, - selon ta miséricorde souviens-toi de moi, à cause de ta bonté, Yahweh. Yahweh est bon et droit : - c'est pourquoi il remet dans le droit chemin les pécheurs, Il conduit les humbles dans la justice, - oui, aux humbles, il enseigne sa voie. Tous les sentiers de Yahweh sont miséricorde et fidélité - pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements Pour l'amour de ton nom, ô Yahweh, - pardonne mon péché, tout grand qu'il est ! Que devient l'homme qui craint Yahweh ? - Yahweh l'instruit dans la voie qu'il doit suivre, Sa vie se passe dans la félicité, - et sa race possédera la terre. A ceux qui le craignent, Yahweh réserve son intimité, - et il leur révèle son alliance. Mes yeux sont sans cesse dirigés vers Yahweh, - car c'est lui qui dégage mes pieds du piège. Tourne tes regards vers moi, et prends pitié de moi, - car je suis abandonné et malheureux. Eloigne les angoisses de mon cœur, - délivre-moi de mes tribulations : ... vois ma misère et ma douleur, - et fais disparaître toutes mes iniquités ; Combats mes ennemis car ils sont nombreux - et d'une haine injuste ils me poursuivent. Défends ma vie et délivre-moi, - que de ne sois pas confondu, car c'est en toi que J'ai cherché refuge ; Que l'innocence et la droiture soient ma protection, - car c'est en toi que j'espère ! O Dieu, délivre Israël - de toutes ses épreuves. Psaume de David. Rends-moi justice, ô Yahweh, - car j'ai marché en toute droiture - et j’ai mis mon espoir en Yahweh sans jamais chanceler. Eprouve-moi, ô Yahweh et tente-moi : - oui, passe au creuset les pensées de mon cœur - et les affections de mes reins. Oui, ta bonté a toujours été devant mes yeux - et j'ai marché selon ta vérité ; Ma place n'est pas parmi les hommes de mensonge, - je ne marche point avec les trompeurs : Je hais l'assemblée des pervers, - et ne m'assieds pas à côté des méchants ; Je lave mes mains en toute innocence, - je suis sans cesse auprès de ton autel, ô Yahweh, Pour y faire retentir ta louange - et raconter toutes tes merveilles. Yahweh, j'aime la maison où tu fais ton séjour - et la tente où habite ta gloire ; N'enlève pas mon âme avec celle des pécheurs - ni ma vie avec celle des hommes de sang, De qui les mains sont chargées de crimes, - dont la droite est pleine d'injustes présents. Pour moi, je marche en toute droiture. - délivre-moi et prends pitié de moi. Mon pied n'a pas dévié de la voie droite ; - ainsi je bénirai Yahweh devant les foules assemblées. Psaume de David. Yahweh est ma lumière et mon salut - qui pourrais-je redouter ? Yahweh est le rempart de ma vie, - qui me ferait trembler ? Tandis que les méchants s'avancent contre moi - pour me dévorer, Ce sont eux, mes persécuteurs et mes ennemis personnels, - eux qui chancellent et qui tombent. Et quand je verrais campée contre moi toute une armée - mon cœur serait sans crainte ! Si le combat s'engageait contre moi, - alors même je garderai confiance. Et cependant j'ai fait à Yahweh une prière, - une prière que je répète sans cesse : C'est d'habiter dans la maison de Yahweh - tous les jours de ma vie, Pour jouir de ses splendeurs - et contempler son sanctuaire ! Car il me cachera sous sa tente - aux jours mauvais, Il me dissimulera dans le secret de son tabernacle, - il m'élèvera comme sur un rocher. Car dès maintenant ma tête est exaltée - au-dessus des ennemis qui m'environnent ; Je lui offrirai dans son temple des sacrifices de triomphe, - mes chants et ma lyre célébreront Yahweh ! Ecoute, ô Yahweh, de ma voix je t'appelle, - prends-moi en pitié et exauce-moi ; Mon cœur a dit : “Cherche sa face !” - ta face, ô Yahweh, je la cherche toujours ! Ne me cache pas ton visage, - ne repousse pas avec colère ton serviteur ! Tu es mon secours, ne me délaisse pas, - ne m'abandonne pas, ô Dieu, mon sauveur ! Car mon père et ma mère m'ont abandonné, - mais Yahweh me recueillera. Enseigne-moi ta voie, ô Yahweh, - guide-moi par des sentiers unis - à cause de mes persécuteurs ! Ne m'abandonne pas à l'animosité de mes ennemis, - à l'heure où se dressent contre moi des témoins de mensonge - et un adversaire qui ne respire que violence ! Oh ! si je n'espérais plus jouir des bienfaits de Yahweh - sur la terre des vivants ! “Mais plutôt espère en lui, - sois fort, et que ton cœur reprenne courage : - oui, espère en Yahweh !” Psaume de David. O Yahweh, je crie vers toi, - ô mon rocher, ne sois pas sourd à ma voix : Car, si tu ne m'écoutes, - j’irai rejoindre ceux qui sont descendus au tombeau ! Entends ma voix suppliante, - au moment où je crie vers toi, A l'heure où j'élève mes mains - vers le saint des saints, ton sanctuaire ! Ne me fais pas périr avec les méchants, - avec les artisans d'iniquité. Qui adressent à leurs amis des paroles de paix, - tandis que l'injustice est au fond de leur cœur ! Ceux-là, traite-les selon leurs œuvres, - et suivant la malice de leurs actions ! Selon l'œuvre de leurs mains rétribue-les, - paie-leur leur juste salaire ! Puisqu'ils ne veulent pas comprendre les œuvres de Yahweh, - ni l'ouvrage de ses mains ; Qu'il les détruise, - pour ne plus jamais les laisser se relever ! Béni soit Yahweh - car il entend ma voix suppliante. Yahweh est ma force et mon bouclier, - dès que mon cœur se prend à espérer en lui, aussitôt je me sens secouru, Mon cœur se remplit d'allégresse, - je le glorifie par mes chants ! Yahweh est une force pour son peuple, - un rempart de salut pour le roi son christ. Oui, sauve ton peuple - et bénis ton héritage, Sois leur pasteur et porte-les dans tes bras - à tout jamais ! Psaume de David. Rendez à Yahweh, fils de Dieu - rendez à Yahweh gloire et honneur ! Rendez à Yahweh l'honneur dû à son nom, - prosternez-vous devant Yahweh, dans le saint apparat ! La voix de Yahweh a retenti au-dessus des eaux, le Dieu de gloire a fait retentir son tonnerre, - Yahweh a fait gronder son tonnerre au-dessus des grandes eaux ! La voix de Yahweh est puissante, - la voix de Yahweh est majestueuse, La voix de Yahweh brise les cèdres, - elle brise même les cèdres du Liban ; Elle fait bondir le Liban comme un jeune taureau, - et le Sirion comme un jeune buffle. La voix de Yahweh fait jaillir des traits de feu. … La voix de Yahweh fait trembler le désert, - elle fait trembler le désert de Cadès ! La voix de Yahweh dépouille les chênes, - et elle dénude les forêts ! - Alors, dans son sanctuaire tout répète : “Gloire à lui !” Yahweh trône au-dessus du déluge, - oui, Yahweh trône en roi pour l'éternité ! Yahweh, donne la force à ton peuple, accorde à ton peuple la bénédiction de la paix ! Psaume de David, chant pour la dédicace de la maison de Dieu. Je te louerai, ô Yahweh, car tu m'as délivré, - tu n'as pas fait de moi un sujet de joie pour mes ennemis. Yahweh, mon Dieu, - j’ai crié vers toi, et tu m'as guéri, Tu as retiré mon âme du schéol, ô Yahweh, - tu m'as rappelé à la vie, tu ne m'as pas laissé descendre au tombeau. Chantez Yahweh, vous qui êtes ses fidèles, - célébrez son saint nom, Car sa colère ne dure qu'un instant, - tandis que sa bienveillance se prolonge toute la vie ; Le soir, on se couche dans les larmes, - et le matin, c'est la jubilation ! Pour moi, je m'étais dit, dans ma sécurité : - “Je suis inébranlable à tout jamais.” Dans ta faveur, ô Yahweh, tu avais rendu inexpugnable la montagne où je m'étais établi ; - mais tu as détourné ta face, et j'ai été mis à néant. Aussi je criai vers toi, ô Yahweh, - oui, j'implorai la pitié de Dieu : “Quel profit trouveras-tu à laisser répandre mon sang, - à me laisser descendre au tombeau? La poussière redira-t-elle ta louange - célébrera-t-elle ta fidélité? Ecoute, ô Yahweh, prends pitié de moi, - Yahweh, viens à mon aide !” Et tu as changé mon deuil en tressaillement, - tu as dénoué mon cilice, - tu as ceint mes reins d'allégresse. Aussi mon âme te louera sans cesse : - Yahweh, ô mon Dieu, - je te bénirai éternellement ! Au maître de chœur, psaume de David. O Yahweh, j'ai mis en toi ma confiance, - puissé-je donc n'être jamais confondu, - délivre-moi dans ton équité ! Incline vers moi ton oreille, - hâte-toi de me délivrer, Sois pour moi un rocher inexpugnable, - une forteresse où je trouve mon salut. Car je n'ai d'autre rocher ni d'autre forteresse que toi, - aussi pour la gloire de ton nom, tu seras mon guide et mon soutien ; Fais-moi sortir du piège qu'ils ont dissimulé sous mes pas, - car tu es mon refuge. Je remets mon âme entre tes mains, - tu me délivreras, ô Yahweh, Dieu de vérité ! Je hais ceux qui servent des idoles menteuses, - pour moi, c'est en Yahweh que j'espère ; Dans ta bonté tu me rempliras de joie et d'allégresse, - car tu connais ma misère, - tu connais les angoisses de mon âme Non, tu ne m'as jamais livré aux mains de l'ennemi, - tu as mis mes pieds au large. Prends pitié de moi, ô Yahweh, car je suis dans la détresse ; - la douleur a consumé mes yeux, mon âme et mes entrailles. Oui, ma vie se consume dans la souffrance - et mes années dans les gémissements. Ma force s'est affaiblie dans l'affliction, - et mes os se sont desséchés. Tant d'ennemis ont fait de moi un object d'opprobre, - la honte même de mes voisins, - et une cause d'effroi pour mes amis ; Ceux qui m'aperçoivent dehors s'enfuient loin de moi ; leur cœur m'a oublié, comme on oublie les morts, - je suis comme un vase brisé qu'on rejette. Car j'entends les mauvais propos de la foule, de toutes parts c'est la terreur, - tandis qu'ils se réunissent contre moi : ils méditent de m'ôter la vie. Pour moi, j'ai mis en toi ma confiance, ô Yahweh ! - j'ai dit : Tu es mon Dieu, Tu tiens mon sort dans ta main - arrache-moi de l'étreinte de mes ennemis, - arrache-moi à ceux qui me persécutent ! Fais resplendir ta face sur ton serviteur, - sauve-moi dans ta bonté ! O Yahweh, que je n'aie pas à rougir de t'avoir invoqué ! - mais fais rougir les impies, et réduis-les à l'immobilité du tombeau ! Fais taire les lèvres trompeuses, - et ceux qui parlent contre le juste avec arrogance, - pleins d'orgueil et de mépris ! Oh ! combien grande est la bonté que tu réserves à ceux qui te craignent, - que tu témoignes, aux enfants des hommes, - à ceux qui se confient en toi ! Tu les caches, sous l'abri de ton regard, - loin des complots humains, Tu les abrites comme sous une tente, - contre les langues médisantes ! Bénit soit Yahweh - d'avoir usé envers moi d'une bonté merveilleuse, - en m'abritant comme dans une ville fortifiée. Pour moi, je disais, dans mon effroi : - j'ai été rejeté loin de tes yeux ! C'est alors que tu as entendu ma voix suppliante, - à l'heure où j'ai crié vers toi. Aimez donc Yahweh, vous tous ses serviteurs, Yahweh protège ceux qui lui sont fidèles, - mais il châtie sévèrement ceux qui se conduisent avec orgueil. Prenez courage, et que votre cœur demeure en assurance, - vous tous qui mettez votre espoir en Yahweh ! Ode de David. Heureux celui dont la faute est remise, - le péché effacé ; Heureux l'homme en qui Yahweh ne découvre aucun crime, - et dont l'âme n'est point trompeuse ! (Pause. ) Tant que je me suis tu, mes os se sont desséchés - tandis que je gémissais tout le jour, Car jour et nuit je sentais ta main s'appesantir sur moi - et ma sève se tarir comme au plus brûlant de l'été ! Alors je t'ai avoué ma faute, - je n'ai plus dissimulé mon crime, J'ai dit : “Je confesserai à Yahweh mes iniquités !” - et tu m'as remis l'iniquité de mon péché. (Pause. ) Aussi c'est toi qu'implorera tout fidèle au temps favorable, - dans le débordement des grandes eaux lui seul n'en sera pas touché ; Oui, tu es mon abri, tu me défends contre l'ennemi, - tu places sur mes lèvres les chants de la délivrance ! (Pause. ) Je t'instruirai et t'enseignerai la voie que tu dois prendre, - je te conseillerai, le regard fixé sur toi ; Ne sois pas comme le cheval et le mulet sans intelligence, - qu'il faut brider avec le frein et le mors, - sans quoi ils refusent de t'approcher. Des châtiments sans nombre sont la part de l'impie, - celui qui se confie en Yahweh se voit entouré de miséricorde ; Réjouissez-vous en Yahweh et soyez dans l'allégresse, ô justes, - poussez des cris de jubilation, vous dont le cœur est droit ! O justes, acclamez Yahweh, - la louange convient sur les lèvres des justes. Louez Yahweh sur la harpe, - chantez-le sur la cithare à dix cordes, Chantez-lui un cantique nouveau, - harmonisez à l'envi vos harpes avec vos trompettes, Car la parole de Yahweh est équitable, - et toutes ses œuvres ne sont que vérité, Il aime la justice et la droiture, - et la bonté de Yahweh remplit toute la terre, La parole de Yahweh a fait les cieux, et le souffle de sa bouche, toute la milice céleste. Il a rassemblé en un seul amas les eaux de la mer, - dans ses immensités il met les océans. Que toute la terre craigne Yahweh ! - que tous les habitants du monde le révèrent ! Car il a parlé et tout a été fait, - il a commandé, et tout a été créé ! Yahweh déjoue les conseils des nations, - il rend vains les projets dès peuples : Mais le conseil de Yahweh subsiste éternellement, les desseins de son cœur subsistent de génération en génération. Heureux le peuple qui a pour Dieu Yahweh, - heureux le peuple qu'il s'est choisi pour héritage ! Yahweh regarde du haut des cieux, - il aperçoit tous les enfants des hommes ; Du lieu de son séjour il surveille - tous les habitants de la terre. Il a pétri leur cœur pareillement, - il est attentif à toutes leurs œuvres. Ce n'est pas dans une armée nombreuse que le roi trouve son salut, - ce n'est pas sa grande force qui sauve le héros ; Le cheval n'est pas un gage de victoire - et l'on n'échappera pas, malgré toute sa vigueur. Tandis que le regard de Yahweh est tourné vers ceux qui le craignent, - vers ceux qui espèrent en sa bonté, Afin d'arracher leur âme à la mort, - afin d'assurer leur vie au temps de la famine. Notre âme espère en Yahweh, - il est notre aide et notre bouclier, Car c'est en lui que notre cœur trouve sa joie, - en son saint nom que nous mettons notre confiance. O Yahweh, que ta grâce soit avec nous, - puisque nous espérons en toi ! Psaume de David quand il contrefit l'insensé devant Abimélech et qu'il s'en alla chassé par lui. Allons, bénissons Yahweh en tout temps, - que sa louange soit toujours sur mes lèvres. Mon âme se glorifiera en Yahweh ; - les fidèles qui m'entendront, en seront pleins de joie. Oui, glorifiez Yahweh avec moi, - célébrons son nom tous ensemble ; Car j'ai invoqué Yahweh, et il m'a exaucé - et il m'a délivré de toutes mes terreurs ! Quiconque regarde vers lui, se sent rayonner de joie, - la confusion ne couvre pas sa face. … Tel qui était dans le malheur a crié : Yahweh a entendu, - et il l'a sauvé de toutes ses misères. L'ange de Yahweh campe autour de ceux qui le craignent - et il les délivre. Goûtez et comprenez que Yahweh est bon, - heureux l'homme qui se réfugie auprès de lui ! Servez Yahweh, vous tous, ses fidèles, - car rien ne manque à ceux qui le servent. Même les lions seraient dans la disette et sentiraient la faim, - qu'aucun bien ne manquerait à ceux qui cherchent Yahweh. Venez, enfants, écoutez-moi, - je vous enseignerai la crainte de Yahweh. Quel est l'homme qui aime la vie, - qui désire durant de longs jours jouir du bonheur ? Pour cela, garde ta langue de tout mal - et tes lèvres de toute parole trompeuse ; Fuis le mal et fais le bien, - recherche, poursuis la paix ! Car la face de Yahweh est contre ceux qui font le mal - pour effacer de la terre jusqu'à leur mémoire, Mais ses yeux sont tournés vers les justes - et ses oreilles sont attentives à leur supplication. Dès qu'ils crient, Yahweh écoute, - il les délivre de toutes leurs afflictions. Yahweh se tient près de ceux qui ont le cœur brisé, - il sauve ceux dont l'âme est dans l'abattement. Les maux du juste sont en grand nombre, - mais Yahweh finit toujours par l'en délivrer. Il veille sur chacun de ses os : - pas un seul ne sera brisé. Mais le mal tuera le méchant, - les ennemis du juste seront châtiés. ... Yahweh délivre l'âme de ses serviteurs, - et le châtiment n'atteindra pas ceux qui cherchent en lui leur refuge ! Psaume de David. O Yahweh, déclare-toi contre mes adversaires, - combats ceux qui me combattent, Prends le grand et le petit bouclier, - dresse-toi pour me venir en aide, Brandis ta lance, et ferme la route à mes persécuteurs, - et dis-moi : “Je suis ton salut.” Qu'ils soient couverts de honte et de confusion ceux qui en veulent à ma vie, - qu'ils reculent confondus ceux qui méditent ma perte, Qu'ils soient comme la paille emportée par le vent, - et que l'ange de Yahweh les mette en fuite ; Que leur route soit ténébreuse et glissante et que l'ange de Yahweh les poursuive ! Car, sans motif, ils ont caché sur mon chemin leur piège, - sans raison ils ont creusé une fosse pour m'y faire périr. Puisse aussi fondre sur mon ennemi une ruine imprévue - et qu'il soit pris lui-même au filet qu'il a tendu dans le secret, - qu'il y tombe pour y trouver sa perte ! Alors mon âme tressaillira en Yahweh, - elle se réjouira de son salut ; Tous mes os s'écrieront : “O Yahweh, qui est semblable à toi, Qui arraches le malheureux à plus fort que lui, - le malheureux et l'indigent à son spoliateur !” Voilà que des témoins d'iniquité se dressent contre moi, - on m'interroge sur des crimes que j'ignore ; On me rend le mal pour le bien, - ils n'ont à me rendre à moi que l'abandon. Moi pourtant, dès qu'ils souffraient, je me revêtais d'un cilice, - je m'exténuais à force de jeûne, - et ma prière s'épanchait sur mon sein. A me voir passer on eût dit qu'il s'agissait pour moi d'un ami ou d'un frère, je marchais courbé, comme si j'eusse pleuré ma mère. Et dès que je chancelle, ils s'assemblent nombreux - ils se réjouissent contre moi, pour me frapper sans que j'en sache le motif, - ils me déchirent sans trêve, Au milieu de ces railleurs impies qu'attire leur table, - ils grincent des dents contre moi. Seigneur, jusques à quand y assisteras-tu impassible, - préserve ma vie de leurs mortelles atteintes, - mon unique vie de la rage des lions ! Je te rendrai grâce devant la foule assemblée, - je te louerai au milieu d'un peuple nombreux ! Qu'ils n'aient pas à se réjouir de mon sort, ceux qui me haïssent sans raison, - qu'ils cessent leurs clignements d'yeux, ceux qui me détestent sans motif. Oui, jamais ils ne profèrent des paroles de paix, - même contre les plus pacifiques du monde ils trament des plans perfides. Mais contre moi ils ouvrent la bouche toute grande, ils s'écrient : “Quelle joie, quelle joie, - nos regards le voient enfin abattu !” Toi aussi, tu le vois, ô Yahweh, n'y sois pas insensible, - ô Adonaï, ne te tiens pas éloigné de moi ; Eveille-toi, dresse-toi, pour me faire justice, - ô mon Dieu, ô mon Seigneur, pour défendre ma cause ; Délivre-moi selon ta justice, Yahweh, mon Dieu, - qu'ils ne triomphent plus de moi, Qu'ils ne disent plus en eux-mêmes : “Quelle joie ! notre âme ! “- qu'ils ne répètent plus : “Nous l'avons dévoré !” Honte et confusion à ceux qui se réjouissent ensemble de mes maux, - puissent-ils se voir couverts de honte et d'ignominie, ceux qui s'élèvent orgueilleusement contre moi. Mais ceux qui sont favorables à mon droit, puissent-ils être dans la jubilation et dans l'allégresse, puissent-ils répéter sans cesse : “Gloire à Yahweh qui a voulu la paix pour son serviteur !” Alors ma langue redira ta justice, - elle redira tous les jours ta louange ! Au maître de chœur, psaume d'un serviteur de Yahweh ; [variante : de David]. Un oracle de rébellion est chez l'impie, au fond de son cœur, - la crainte de Dieu n'est jamais présente à ses regards. Ce qu'il a toujours devant les yeux, ce qui le flatte, - c'est de se charger d'iniquité, de faire œuvre de haine. Les paroles de ses lèvres sont méchanceté et mensonge, - il renonce à agir avec sagesse, à faire le bien. Il médite le crime sur sa couche, - il va se placer sur une voie malsaine, - il ne cherche pas à éviter le mal. O Yahweh, ta bonté atteint jusqu'aux cieux, - ta fidélité s'élève jusqu'aux nues, Ta justice ressemble aux montagnes de Dieu, - tes jugements sont comme l'abîme immense ; L'homme et l’animal - trouvent en toi leur soutien, ô Yahweh ! Combien précieuse est ta bonté, ô Dieu ! - car les enfants des hommes ont leur refuge à l'ombre de tes ailes, Ils se rassasient de l'abondance de ta maison - et tu les abreuves au torrent de tes délices ! Oui, c'est en toi qu'est la source de la vie, - quand tu fais resplendir sur nous ta lumière, nous jouissons de la prospérité. Continue tes bontés à ceux qui te connaissent, - et ta bienveillance à ceux qui ont le cœur droit ! Que le pied de l'orgueilleux ne parvienne pas jusqu'à moi ; - et que la main des impies ne me repousse pas d'ici. Mais ici viendront tomber les artisans d'iniquité renversés, sans pouvoir se relever. Psaume de David. Ne t'irrite pas au sujet des méchants, - ne jalouse pas les artisans d'iniquité, Car bientôt ils seront fauchés comme l'herbe, - comme l'herbe verdoyante, ils se dessécheront. Espère en Yahweh et fais le bien ; - habite tranquillement ton pays en te nourrissant de fidélité, Mets tes délices en Yahweh, - et il t'accordera les souhaits de ton cœur. Confie ton sort à Yahweh, - espère en lui, et il agira ; Il fera lever ta justice, comme la lumière de l'aurore - et ton droit, comme l'éclat du midi. Tiens-toi en silence devant Yahweh, et tourne-toi vers lui. Ne jalouse point celui à qui tout réussit, - ni l'homme qui mène à termes ses desseins mauvais. Laisse là l'indignation, laisse là la colère, - ne t'irrite pas, pour n'arriver qu'au mal ; Car les méchants seront anéantis, - tandis que ceux qui attendent Yahweh posséderont la terre. Oui, encore un instant, et le pécheur ne sera plus ; - tu regarderas sa place, et il aura disparu Tandis que ceux qui sont doux posséderont la terre, - et se réjouiront dans une paix profonde. Le pervers tend des pièges au juste, - et grince des dents contre lui, Mais le Seigneur se rit du méchant, - car il voit que son jour est proche. Les méchants tirent le glaive, - et bandent l'arc - pour abattre l'humble et le petit, - pour immoler ceux qui marchent dans la voie droite ; Mais leur glaive pénétrera dans leur propre cœur - et leur arc se brisera. Le peu à la disposition du juste vaut mieux - que l'abondance de la foule des pécheurs, Car les bras des méchants seront brisés - tandis que les justes auront Yahweh pour soutien. Yahweh regarde avec complaisance les jours des justes - et leur héritage leur demeurera à jamais ; Ils ne rougiront point à l'heure de la tribulation, - et aux jours de famine ils seront rassasies. Au contraire les méchants périront, - et les ennemis de Yahweh passeront comme la parure des champs ; Ils s'évanouiront … - ils s'évanouiront comme la fumée. L'impie emprunte et ne peut rendre, - tandis que le juste compatit et donne ; Car les bénis de Dieu posséderont la terre, - mais ceux qu'il maudit sont voués à la ruine. C'est par Yahweh que l'homme sent ses pas affermis, - et lui-même prend plaisir à regarder ses voies ; S'il chancelle, il n'est pas renversé, - car Yahweh le tient par la main. J'ai été jeune, j'ai vieilli depuis, - mais je n'ai jamais vu le juste délaissé, - ni sa postérité mendiant son pain. Chaque jour il prête et fait miséricorde, et sa race est en bénédiction. Fuis le mal et fais le bien - et tu demeureras à jamais, Car Yahweh aime la justice - et ne délaisse pas ses fidèles ; Ils sont protégés à tout jamais - tandis que la race des pécheurs est anéantie ; Les justes posséderont la terre, - ils y habiteront éternellement. La bouche du juste profère la sagesse, - et sa langue proclame la justice ; La loi de son Dieu est dans son cœur, - ses pieds ne chancellent pas. Le méchant épie le juste - et cherche à le mettre à la mort : Mais Yahweh ne le laisse pas entre ses mains, - il ne le condamne pas à l'heure du jugement. Attends Yahweh, et garde ses voies, - il t'élèvera, en te faisant don de la terre, - tu contempleras la ruine des pécheurs. J'ai vu l'impie plein d'insolence, - et envahissant comme un arbre touffu ; J'ai passé et il n'était déjà plus, - je l'ai cherché, sans pouvoir le trouver. Regarde l'homme de bien, observe le Juste, - car l'homme pacifique aura une postérité assurée, Tandis que les pécheurs périssent tous, - que la descendance des méchants se voit anéantie. Car en Yahweh est le salut des Justes, - il est leur refuge à l'heure de la tribulation ; Il les assiste, et il les délivre, - il les délivre des mains des pécheurs, - et il les sauve, parce qu'ils ont cherché en lui leur refuge. Psaume de David, pour la commémoraison [ou pour le memento] du sacrifice. O Yahweh, ne me reprends pas avec colère, - ne me châtie pas avec fureur ! Car déjà tes flèches sont tombées sur moi, - oui, sur moi ta main s'est appesantie. Ta colère n'a rien épargné dans ma chair ; - rien d'intact dans mes os, à cause de mon péché ; Oui, mes iniquités s'élèvent jusqu'au-dessus de ma tête ; - telles qu'un lourd fardeau, elles m'accablent au delà de mes forces. Mes plaies sont fétides et ulcérées par l'effet de ma folie ; Je suis chancelant, réduit au dernier abattement ; - je me traîne misérablement tout le jour. Oui, mes reins sont remplis d'un feu brûlant, il n'y a plus rien d'intact dans ma chair ; Languissant que je suis, et brisé à l'excès, - la douleur de mon cœur m'arrache des rugissements. Seigneur, devant toi tout mon désir, - tu n'es pas sans entendre mes soupirs ; Mon cœur palpite, ma force m'abandonne, - même mes yeux se voilent à la lumière ! Mes amis et mes compagnons se tiennent à l'écart à la vue de ma souffrance ; - même mes proches s'éloignent de moi ! Ceux qui en veulent à ma vie me tendent des pièges, ceux qui cherchent à me nuire complotent ma ruine - et méditent tout le jour leurs perfidies. Et moi, je suis tel qu'un sourd, je n'entends pas, - tel qu'un muet qui n'ouvre pas la bouche ; Je suis comme celui qui ne comprend rien - ou dont la bouche ne trouve pas de réplique. Car c'est en toi seul que j'espère, ô Yahweh ! - c'est toi qui répondras, Seigneur, mon Dieu ; Ne t'ai-je pas demandé : “Qu'ils n'aient point la joie de triompher de moi, - eux qui s’enorgueillissent dès que mon pied chancelle !” Car je suis près de tomber, - devant moi je ne vois sans cesse que douleur ; Cependant j'avoue sincèrement mon péché, - mon iniquité me tient dans l'angoisse ; Ils sont pleins de force mes ennemis injustes - je vois croître en nombre ceux qui me haïssent sans motif. Ils me rendent le mal pour le bien, - se font mes adversaires parce que j'ai aimé la justice ! Toi donc, ne m'abandonne pas, ô Yahweh, - ô mon Dieu, ne t'éloigne pas de moi, Accours à mon aide, - ô Seigneur, ô toi mon salut ! Au maître de chœur, psaume d'Idithun, variante : psaume de David. Je m'étais dit : “Je veillerai sur mes voies - pour ne point pécher par la langue, Je mettrai continuellement un frein à ma bouche, - tant que l'impie sera en face de moi !” Et ayant gardé un profond silence, m'étant tu plus même qu'il n'était bon, - ma peine s'est aigrie, Mon cœur s'est enflammé dans ma poitrine, - mon indignation s'est avivée comme la flamme ; - j'ai laissé alors parler mes lèvres : “O Yahweh, fais-moi connaître quand arrivera ma fi n, - et quelle est la mesure de mes jours, - que je sache combien vite je m'en vais ; La largeur de la main, voilà la mesure des jours que tu m'as accordés - et devant toi ma vie est comme un néant !” En vérité, il n'est que vanité, - l'homme même le plus solidement affermi ! (Pause. ) Oui, l'homme passe comme l'ombre, - oui, vanité que toute son agitation, Il amasse sans savoir - qui recueillera. Et maintenant qu'attendrai-je, ô Adonaï, - mon espérance est en toi seul ! Délivre-moi donc de toutes mes iniquités, - ne fais pas de moi la risée des méchants, Mais je me tais, je n'ouvre plus la bouche, - car c'est toi qui as tout fait ! Et cependant éloigne de moi ton châtiment : - je défaille sous les coups de ta main, Car quand tu corriges l'homme en châtiant son péché - alors tu détruis, comme la teigne, ce qu'il a de plus cher. Oui, il n'est que vanité, - l'homme qui s'attache à la vie ! (Pause. ) Ecoute donc ma prière, ô Yahweh ! - oui, entends ma supplication, - ne sois pas insensible à mes larmes. Je ne suis devant toi qu'un passant, - qu'un étranger, ainsi que tous mes pères ; Détourne donc ton regard de mes fautes, rends-moi la sérénité - avant que je disparaisse pour ne plus revenir ! (Pause. ) Au maître de chœur, psaume de David. J'ai attendu avec une grande confiance le secours de Yahweh - il s'est incliné vers moi, - il a entendu ma voix ; Il m'a tiré de l'abîme mugissant, - du bourbier fangeux ; Il a affermi mes pieds sur le roc, - il a rendu stables mes pas ; Il a mis dans ma bouche un cantique - nouveau, - un hymne à notre Dieu ! Beaucoup, après en avoir été témoins, adoreront Yahweh - et se confieront en lui ! Heureux l'homme qui met en Yahweh sa confiance - et ne se tourne pas vers les superbes - ni vers ceux qui s'abaissent au mensonge ! O Yahweh, mon Dieu, tu as multiplié en notre faveur - tes prodiges et tes desseins bienveillants ; nul n'est comparable à toi ! Oh ! si je pouvais les redire et les publier ! - mais, pour les raconter, le nombre en est trop grand ! Et d'ailleurs tu ne prends plaisir ni aux sacrifices ni aux offrandes, - mais tu m'as donné des oreilles attentives ; Tu ne réclames ni holocauste, ni victime expiatoire, - c'est pourquoi j'ai dit : “Me voici ! je viens, - avec le rouleau du livre où il est écrit de moi : Faire ta volonté, ô mon Dieu, c'est ce qui me plaît, - car ta Loi, je la porte, au fond de mes entrailles.” Et j'annonce la justice dans la grande assemblée, - tu le vois, je ne tiens pas mes lèvres closes, - ô Yahweh, tu en es témoin ! Ta justice, je ne la renferme pas au fond de mon cœur, - ta fidélité et ton salut, je les proclame ; Je ne tais point ta miséricorde, - ni ta vérité, devant la foule assemblée ! O Yahweh, n'écarte pas de moi tes compassions, - que ta bonté et ta fidélité me protègent à jamais ; Car je suis de tous côtés assailli de maux, - de maux sans nombre. Mes péchés se retournent contre moi, - je n'en puis soutenir la vue ; Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, - et mon cœur défaille ! Veuille donc, ô Yahweh, me délivrer, - hâte-toi, Yahweh, de me secourir. Puissent-ils tous se voir déçus et couverts de honte, - ceux qui cherchent à m'ôter la vie ; Qu'ils s'en retournent chargés de confusion, - ceux qui veulent ma perte, Qu'ils périssent de honte, - ceux qui s'exclament sur mes maux : “Très bien ! très bien !” Fais au contraire qu'ils se réjouissent et tressaillent en ta bonté - tous ceux qui te cherchent. Qu'ils répètent sans cesse : “Gloire à Yahweh !” - ceux qui aiment à trouver en toi le salut ! Pauvre et méprisable que je suis, daigne le Seigneur prendre soin de moi ! Tu es mon aide et mon libérateur, - ne tarde donc pas, ô mon Dieu ! Au maître de chœur, psaume de David. Bienheureux celui qui prend soin du malade : - celui-là, au jour de l'épreuve, Yahweh le délivrera, Yahweh le gardera et prolongera sa vie, - il le rendra heureux sur la terre ; - oui, il ne l'abandonnera pas à l'animosité de ses ennemis ; Yahweh le soutiendra sur son lit de douleur, - à l'heure de la maladie, tu viendras soigneusement retourner sa couche. Pour moi, je ne puis que dire : “Yahweh, aie pitié de moi ! “- guéris-moi, car j'ai péché contre toi. Mes ennemis ne parlent que de ma ruine : “Quand donc périra-t-il, et verra-t-on disparaître son nom ?” Si l'on vient me visiter, c'est avec des paroles de mensonge ; - on vient s'emplir le cœur d'iniquité, - que, aussitôt sorti, on déverse au dehors dans ses discours. Ceux qui me haïssent, complotent ensemble contre moi ; - ils n'imaginent que moyens de me nuire : “Il est atteint, disent-ils, d'un mal de Bélial, - et le voilà couché pour ne plus se relever !” Jusqu'à l'homme que j'aimais, en qui j'avais mis ma confiance, - que je nourrissais de mon pain, - qui a levé contre moi le talon ! Toi du moins, ô Yahweh, aie pitié de moi, - relève-moi, et je le leur rendrai ! Je saurai que tu m'aimes, si mon ennemi ne triomphe pas de moi ! Oui, tu me soutiendras, moi, à cause de mon innocence, - tu me feras subsister devant ta face à jamais. Béni soit Yahweh, Dieu d'Israël, - de siècle en siècle ! - Amen, Amen ! Au maître de chœur, ode des fils de Coré. Comme le cerf aspire après les eaux courantes, - ainsi mon âme soupire après toi, Elohim ! Mon âme a soif d'Elohim, du Dieu vivant, - quand retournerai-je paraître devant la face d'Elohim ? Mes larmes sont jour et nuit ma nourriture - pendant qu'on me redit sans cesse : “Où est ton Dieu ?” Mon âme pleure sur mon sort, sitôt que je ravive mes souvenirs, - que je me revois, avançant au milieu de la foule, La conduisant jusqu'à la maison de Dieu, - aux cris de jubilation et de louange d'un peuple en fête ! Mais pourquoi t'attrister, ô mon âme - et gémir sur mon sort ? Aie confiance en Elohim, car je le louerai encore, - lui, le salut de ma face et mon Dieu. Mon âme s'attriste sur mon sort, parce que je porte ton souvenir - au fond de la terre du Jourdain, à l'ombre de l'Hermon et du mont Misâr. La vague appelle la vague, au jour où mugissent tes cataractes - ainsi tes flots et tes ondées passent sans cesse sur ma tête ! Tandis qu'autrefois Yahweh, durant le jour, m'envoyait sa miséricorde, - et que la nuit je redisais ses cantiques, - la prière à mon Dieu vivant. Je dis donc à Dieu, mon rocher : “Pourquoi m'oublies-tu”, - pourquoi dois-je marcher abattu, sous l'opprobre de l'ennemi ? Ils me brisent les os, mes persécuteurs, chaque fois que, se riant de moi, - ils me répètent sans cesse : “Où donc est ton Dieu ?” Mais pourquoi t'attrister, ô mon âme - et gémir sur mon sort ? Aie confiance en Elohim, car je le louerai encore, - lui, le salut de ma face, et mon Dieu ! Délivre-moi, ô Dieu, soutiens ma cause contre une nation impie, - délivre-moi de l'homme de fraude et d'iniquité ! N'es-tu pas le Dieu, mon rempart ? pourquoi me repousser ? - et pourquoi dois-je marcher abattu tandis que l'ennemi m'opprime ? Envoie ta lumière et ta fidélité, - qu'elles me guident, Qu'elles me ramènent vers ta montagne sainte, - et vers tes tabernacles ! Puissé-je m'approcher encore de l'autel d'Elohim, du Dieu qui ait ma joie, mon allégresse, - et te célébrer sur le kinnôr, Elohim, ô mon Dieu ! Pourquoi donc t'attrister, ô mon âme, - et gémir sur mon sort ? Aie confiance en Elohim, car je le louerai encore, - lui, le salut de ma face, et mon Dieu ! Au maître de chœur, ode des fils de Coré. O Dieu ! nous avons ouï de nos oreilles, - nos pères nous ont raconté - l'œuvre que tu as accomplie en leurs jours, - aux jours d'autrefois, C'est toi qui, pour les établir, as chassé de ta main les nations, - pour les faire croître, tu as ruiné les peuples ; Car ils ont occupé le pays, mais non par la force de leur glaive, - le salut leur est venu, non par la force de leurs bras, Mais de ta droite et de ton bras, et par la lumière de ta face, - parce que tu les aimais ! Mon roi, ô Elohim, c'est toi, - c'est toi qui commandes les délivrances de Jacob, C'est par toi que nous frappons nos ennemis, - en ton nom, nous foulons aux pieds nos adversaires ; Non, ce n'est pas en mon arc que je place ma confiance - ni en mon glaive que je trouve le salut ; Mais c'est toi qui nous sauves de nos ennemis, - qui confonds ceux qui nous haïssent : C'est en Elohim seul que nous nous glorifierons - et c'est son nom que nous louerons perpétuellement ! (Pause. ) Et maintenant, tu nous délaisses, et nous couvres de honte, - tu ne sors plus en tête de nos armées ; Tu nous fais prendre la fuite devant l'ennemi, - ceux qui nous haïssent se partagent nos dépouilles ; Tu as fait de nous comme un troupeau qu'on mène à la boucherie, - tu nous as dispersés au milieu des nations ; Tu as vendu ton peuple pour rien, - tu l'as abandonné à vil prix à ceux qui en trafiquaient ; Tu nous as livrés aux sarcasmes de nos voisins, - à la moquerie et à la dérision de ceux qui nous entourent ; Tu as fait de nous la fable des nations, - les peuples nous accueillent par un hochement de tête ; Tout le long du jour, la honte est sur mon visage - et la rougeur couvre ma face, en m'entendant jeter l'insulte et l'opprobre, - sous le regard de l'ennemi, et de qui me veut du mal ! (Pause. ) Et tout cela nous arrive, sans que nous t'ayons oublié, - sans que nous ayons trahi ton alliance, Notre cœur ne s'est pas rejeté en arrière, - notre pied ne s'est pas écarté de ta voie, Pour que tu nous refoules aux lieux qu'habitent les chacals et que tu nous enveloppes des ténèbres de la mort. Si nous avions oublié le nom de notre Dieu - et tendu nos mains vers un dieu étranger, Cela eût-il pu échapper au regard d'Elohim, - car lui connaît le secret du cœur ? Mais c'est toi-même qui es cause qu'on nous traîne sans cesse à la mort, - qu'on nous traite comme le bétail à la boucherie ! Eveille-toi donc, pourquoi dors-tu, ô Seigneur, - éveille-toi, ne nous repousse pas sans trêve ! Pourquoi cacher ta face, - et oublier notre misère et notre oppression ? Car notre âme est abaissée jusque dans la poussière, - notre poitrine est collée contre terre ; Lève-toi, ô notre secours, - et délivre-nous, par bonté ! Au maître de chœur, sur l'air : “Sôsannim, les lis”, ode des fils de Coré, chant d'amour épithalame. Une parole exquise bouillonne débordante du fond de mon cœur, - je m'écrie : mes œuvres sont pour un roi, - ma langue est le stylet d'un scribe agile ! Tu es beau au-dessus des enfants des hommes, - la grâce est répandue sur tes lèvres, - car Dieu t'a béni à tout jamais. Ceins tes reins de ton glaive, ô héros, - ce glaive, ta gloire et ta parure, Pousse avec succès ton char pour la cause de la vérité, de la piété et de la justice, - ta droite t'apprendra à faire des prodiges. Elles sont aiguisées, tes flèches, elles font tomber les peuples sous tes pieds, oui, elles frappent au cœur tes ennemis, ô roi. Ton trône, ô Dieu, est éternel, il se maintiendra à tout jamais ; - c'est un sceptre d'équité que ton sceptre royal, Tu aimes la justice et tu détestes le mal, c'est pourquoi Elohim, ton Dieu, t'a sacré - avec l'huile de l'allégresse, entre tous les rois tes frères. Tous tes vêtements embaument la myrrhe, l'aloès, et les aromates ; - du fond des palais d'ivoire les harpes charment tes oreilles. Parmi tes bien-aimées sont les filles des rois, - à ta droite se tient la reine parée de l'or d'Ophir ; “Ecoute, ma fille, vois et prête l'oreille, lui a-t-on dit, - oublie ton peuple et la maison de ton père, Le roi s'est épris de ta beauté : - puisqu'il est ton seigneur... , prosterne-toi devant lui ; Et la fille de Tyr captera ton regard et ta faveur par ses présents - ainsi que les plus riches d'entre le peuple !” A l'intérieur du palais elle est la beauté même, cette fille de roi, - avec son vêtement de brocart d'or ; On l'amène au prince, couverte d'étoffes aux multiples couleurs, - Après elle, les vierges, ses compagnes, sont amenées vers toi. Elles arrivent dans la joie et l'allégresse, - elles pénètrent dans ton palais, ô roi ! Puissent tes enfants prendre la place de tes pères ! - Tu les établiras princes par toute la terre ! Je rendrai ton nom célèbre de génération en génération, - aussi les peuples te loueront durant les siècles des siècles ! Au maître de chœur, cantique des fils de Coré, sur l'air “Alâmôth” ou pour voix de jeunes filles. Dieu est pour nous un refuge, et une force, - dans les tribulations on trouve en lui un puissant secours : Aussi ne craignons-nous rien quand la terre chancelle, - quand les montagnes s'effondrent au milieu des mers. Quand la vague mugit et bouillonne, - et ébranle les rochers par sa violence. (Pause. ) Il est un fleuve dont les eaux réjouissent dans la cité de Dieu, - c'est le sanctuaire des tabernacles du Très-haut ; Dieu est au milieu d'elle ; elle est inébranlable, - Dieu lui vient en aide dès le lever de l'aurore ; Les nations frémissent, les royaumes s'agitent : - mais sa voix tonne, et la terre s'effondre. Yahweh Sabaoth est avec nous, - notre forteresse, c'est le Dieu de Jacob ! (Pause. ) Venez, contemplez les œuvres de Yahweh, - les ruines qu'il a accumulées sur la terre ! Il met fin aux combats jusqu'aux extrémités du monde, - il brise l'arc, il rompt la lance, - il jette les chars au feu, En disant : “Arrêtez, et apprenez que c'est moi qui suis Dieu. - Je domine sur les nations, je domine toute la terre !” Yahweh Sabaoth est avec nous, - notre forteresse, c'est le Dieu de Jacob ! (Pause. ) Au maître de chœur, des fils de Coré, psaume. Peuples, battez tous des mains, - acclamez Elohim dans vos cris de jubilation, Car Yahweh est le Très-Haut, le terrible, - le grand roi, par toute la terre ; Il nous soumet les nations, il met les peuples sous nos pieds, Il nous choisit la terre qui sera notre héritage, - qui sera la gloire de Jacob, son bien-aimé ! (Pause. ) Car Dieu s'élève, au milieu des acclamations, - Yahweh s'élève au son de la trompette : Chantez, chantez Elohim, chantez notre roi, chantez tous ! Elohim est le roi de toute la terre, chantez-lui donc votre plus beau cantique ! (Pause. ) Dieu règne sur les nations, - Dieu siège sur son trône saint ; Les princes des peuples se réunissent - au peuple du Dieu d'Abraham ; Oui, ils sont à Dieu, ceux qui sont les boucliers du monde ; - Dieu est souverainement grand ! Cantique variante, psaume des fils de Coré, Yahweh est grand, - et digne de toute louange, - dans la cité de notre Dieu. Sa montagne sainte, - colline magnifique, - joie de toute la terre, La montagne de Sion, - au côté du Septentrion, - est la cité du grand roi ; Dieu dans ses palais - s'est montré une forteresse inexpugnable. Car voici que les rois s'étaient ligués, - ils étaient arrivés tous ensemble : A peine l'ont-ils aperçue qu'ils sont frappés d'épouvante, - ils chancellent, ils prennent la fuite ; La terreur les y a saisis, - une angoisse, comme celle de la femme qui enfante ; Comme quand tu envoies le vent d'Orient - briser les vaisseaux de Tharsis ! Ce que nous avons ouï dire, nous l'avons vu - dans la ville de Yahweh Sabaoth, Dans la cité de notre Dieu, - Dieu la conserve à tout jamais ! (Pause. ) O Dieu, nous méditons ta bonté - au milieu de ton sanctuaire ; Ta louange, comme ton nom, - est répétée jusqu'aux extrémités de la terre, - car ta droite est pleine de justice ! La montagne de Sion est dans l'allégresse, - les filles de Juda triomphent - à cause de tes jugements ! Et maintenant faites le tour de Sion, - longez son enceinte, comptez ses tours. Examinez attentivement son avant-mur, - admirez ses palais, - pour le raconter à la génération future : En vérité, Elohim, c'est - notre Dieu pour les siècles des siècles, - c'est lui qui nous conduit !... Au maître de chœur, psaume des fils de Coré. Ecoutez tous, ô peuples, - prêtez tous l'oreille, habitants de la terre, Enfants des hommes aussi bien que fils des grands, - tous ensemble, le riche et le pauvre ! Ma bouche va faire entendre des paroles de sagesse, - mon cœur produira des pensées pleines de science ; Je prêterai d'abord l'oreille à la parabole, - puis je développerai mon enseignement profond au son de la lyre ! Pourquoi craindrais-je aux jours d'épreuve, - quand déjà m'environne la malice de mes adversaires ? Ils mettent leur confiance en leur puissance - et se glorifient de l'abondance de leurs richesses ! Hélas ! nul homme ne peut se racheter - nul ne peut payer à Dieu sa rançon. Car c'est chose trop précieuse que le prix d'une vie, - personne n'y suffira jamais ! Pour vivre éternellement, - et pour ne pas voir la fosse. Sûrement il verra que les sages meurent, - semblablement que l'impie et l'insensé périssent, - et laissent leur bien à autrui. Dans leur pensée, leurs maisons seraient éternelles, - leurs demeures subsisteraient de génération en génération, - et ils perpétuent leurs noms en les faisant porter à leurs domaines ! Mais l'homme dans la splendeur ne dure pas - il est semblable au bétail qu'on abat. (Pause. ) Telle est leur voie, insensés qu'ils sont, et après eux ceux qui se plaisent dans leurs discours ; On les mène au schéol comme un troupeau, - la mort est leur pasteur ; Et, dès l'aurore, les justes les foulent aux pieds, - leur gloire est vouée à la corruption, le schéol est leur demeure ! Mais Dieu délivrera mon âme de l'étreinte du schéol - car il me prendra auprès de lui. Ne crains donc pas, quand un homme s'enrichit, - quand s'accroît l'opulence de sa maison. Car à la mort, il n'emportera rien, - son opulence ne descendra pas avec lui. Il se félicitait lui-même durant sa vie, - et on te glorifiait, parce que tu te donnais du bien-être, Tu t'en iras vers la demeure de tes pères, - qui ne reverront plus la lumière à tout jamais. L'homme au faite de la splendeur ne comprend pas, - il est semblable au bétail qu'on abat ! Psaume d'Asaph. El, Elohim, Yahweh s'est fait entendre, - et il convoque la terre - du soleil levant jusqu'au couchant, Du haut de Sion, parfaite en beauté. - Elohim se montre dans sa splendeur ; Il approche, notre Dieu, - il approche sans relâche ; Un feu dévorant va devant sa face - et autour de lui se déchaîne la tempête. D'en haut il interpelle les cieux - et la terre, car il va juger son peuple. “Assemblez-moi mes fidèles, - ceux qui ont fait alliance avec moi, au sujet des sacrifices !” Et les cieux proclament sa justice, - car c'est le jugement de Dieu ! (Pause. ) Ecoute, mon peuple, je vais parler, - écoute, Israël, je vais rendre témoignage contre toi ; - “je suis Elohim ton Dieu ! Je ne t'accuse pas d'avoir omis tes sacrifices - puisque tes holocaustes sont constamment sous mes yeux, Je ne prends pas pour moi le taureau de tes pâturages, - ni les boucs de tes bercails, Car tous les animaux de la forêt m'appartiennent, - ainsi que le bétail, sur les collines, où il vit par milliers ; Je connais tous les oiseaux des montagnes, - et la bête sauvage est dans ma main. Si j'avais faim, je ne te le dirais pas, - car la terre est à moi avec tout ce qu'elle renferme ; Est-ce que je me nourris de la chair des taureaux, - est-ce que je bois le sang des boucs ? Offre à Dieu ton sacrifice pour lui rendre grâce, - acquitte-toi vis-à-vis du Très-Haut de tes vœux ; Appelle-moi au jour de la tribulation, - je te délivrerai, et tu me glorifieras ! Mais Dieu dit à l'impie : “De quel droit parles-tu de mes lois - et as-tu mon alliance à la bouche, Puisque toi, tu hais mes avis, - tu rejettes derrière toi mes paroles ? Dès que tu vois un voleur, tu te fais son complice, - tu entres en partage avec les adultères ; Ta bouche se porte vers ce qui est mal - et ta langue ourdit la fraude ; Tu t'assieds pour parler contre ton frère, - tu répands la calomnie sur le fils de ta propre mère ! Voilà ce que tu as fait, et parce que je me suis tu, - tu as cru que j'étais semblable à toi ; - mais je te reprendrai, j'étalerai tout devant tes yeux Comprenez-le bien, vous qui ne pensez plus à Dieu, - de crainte que je vous déchire sans que personne puisse vous arracher à ma main. Celui-là seul m'honore, qui m'offre un sacrifice de louange - en marchant dans la voie droite, - celui-là seul, je le ferai jouir du salut de son Dieu ! ” Au maître de chœur, psaume de David, quand le prophète Nathan vint le trouver après son adultère avec Bethsabée. O Dieu, aie pitié de moi, dans ta bonté ; - selon la grandeur de tes miséricordes, efface mes fautes Lave-moi complètement de mon iniquité - et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes iniquités, - et mon crime est sans cesse devant moi, J'ai péché contre toi, oui, contre toi seul et j'ai fait ce qui est mal à tes yeux, De sorte que tu es juste dans ton arrêt, - et irréprochable dans ta sentence. Mais vois, j'ai été enfanté dans l'iniquité, - c'est dans le péché que ma mère m'a conçu ! Et cependant tu aimes à trouver la vérité jusque dans nos entrailles, - et tu enseignes la sagesse au plus intime de l'âme. Purifie-moi avec l'hysope et je serai sans tâche, - lave-moi et je deviendrai plus blanc que la neige ; Dis-moi une parole de joie et d'allégresse, - et mes os, par toi brisés, tressailliront ! Détourne ta face de mes fautes - et efface toutes mes iniquités. Crée en moi un cœur pur, ô Dieu, - renouvelle dans ma poitrine un inébranlable bon vouloir ; Ne me laisse plus m'éloigner de toi, - ne me retire plus ton esprit de sainteté, Rends-moi la joie de ton salut - et soutiens-moi par une volonté généreuse ! Alors j'enseignerai tes voies à ceux qui sont dans l'iniquité, et les pécheurs reviendront à toi. O Dieu, Dieu mon sauveur, éloigne de moi le sang versé - et ma langue exaltera ta miséricorde ; Seigneur, ouvre mes lèvres - et ma bouche annoncera ta louange, Car tu ne prends pas plaisir aux sacrifices, sans quoi je t'en aurais offert ; - tu ne recherches pas l'holocauste ; Le sacrifice selon Dieu, c'est un esprit brisé ; - le cœur contrit et brisé, ô Dieu, tu ne le méprises jamais ! Dans ta bonté, traite favorablement Sion, relève les murs de Jérusalem, Alors tu prendras plaisir aux sacrifices de justice, holocauste et oblation parfaite, - alors on offrira les victimes sur ton autel ! Au maître de chœur, ode de David, quand Doëg l'Iduméen vint dire à Saül : “David est venu chez Achimélech.” Pourquoi te glorifies-tu de ta méchanceté, ô guerrier puissant ! - tandis que la bonté de Dieu est perpétuelle ? Ta langue ne cherche qu'à nuire, pareille à un rasoir affilé, ô artisan de fourberie ! Tu aimes le mal plus que le bien, - le mensonge plus que la droiture ! (Pause. ) Tu ne te plais qu'aux discours pernicieux, - ô langue artificieuse ! Aussi Dieu te vouera à la ruine, - pour toujours il t'écartera. Il t'arrachera de la tente, - il te déracinera de la terre des vivants ! (Pause. ) Et les justes, à cette vue, seront remplis de crainte, - ils le tourneront en dérision : “Le voilà, ce puissant, - qui, au lieu de prendre Dieu pour rempart, Se confiait dans sa grande richesse, - se renforçait dans sa perversité !” Pour moi, je suis comme l'olivier luxuriant, dans les parvis de Dieu ; - je me confie en sa bonté - pour les siècles des siècles. Je te glorifierai sans cesse, pour tout ce que tu as fait, - et j'espérerai en ton nom - car il est secourable - au milieu de tes fidèles ! Au maître de chœur, avec la flûte ; ode de David. L'impie dit en soi-même : “Il n'y a pas de Dieu !” - Leur conduite n'est que corruption et perversité, - aucun ne fait le bien ! Elohim du haut du ciel s'incline vers les enfants des hommes, - pour voir s'il en est qui ait quelque intelligence - et qui cherche Dieu. Mais tous se sont égarés, ils se sont tous pervertis ; - il n'en reste plus qui fasse le bien, - non, plus un seul ! Ne finiront-ils pas par comprendre tous ces artisans d'iniquité - qui dévorent mon peuple comme ils dévoreraient du pain, - et qui n'invoquent jamais Elohim ? Mais voilà qu'ils tremblent de frayeur, là même où il n'y a pas sujet de crainte, - parce que Dieux disperse les ossements de ceux qui te persécutent : tu les tourneras en dérision - car Elohim les a rejetés. Oh ! qui fera jaillir de Sion la délivrance d'Israël ? - lorsque Elohim ramènera son peuple captif alors Jacob sera dans l'allégresse, Israël dans la joie ! Au maître de chœur, avec les harpes ; ode de David, quand les Ziphéens vinrent dire à Saül : “David n'est-il pas caché parmi nous ?” O Dieu, sauve-moi, pour l'honneur de ton nom, - et fais-moi justice, dans ta puissance ; O Dieu, écoute ma prière, - que les paroles de ma bouche arrivent à tes oreilles ! Car des orgueilleux se dressent contre moi, - des hommes violents en veulent à ma vie. - Dieu n'est jamais présent à leurs regards ! (Pause. ) Mais voici que Dieu vient à mon aide, - le Seigneur est au nombre de ceux qui défendent ma vie. Fais retomber le mal sur mes adversaires, anéantis-les, dans ta fidélité. Et volontiers je t'offrirai un sacrifice, - je rendrai grâce à ton nom, ô Yahweh, car il est secourable, Il me délivre de toutes mes épreuves - et me fait contempler la ruine de mes ennemis ! Au maître de chœur, avec les harpes ; ode de David. O Dieu, prête l'oreille à ma prière, - ne te dérobe pas à ma supplication, - écoute-moi et exauce-moi ! Je porte partout ma plainte et mon gémissement, - sous les cris de mon ennemi, - à la vue du méchant qui m'opprime, Car ils m'abreuvent de misère - et me poursuivent avec fureur. Mon cœur tremble dans ma poitrine, - je me sens assailli de terreurs mortelles ; La crainte et l'effroi me pénètrent, - je suis gagné par l'épouvante ! Et je me dis : “Qui me donnera des ailes, comme à la colombe ! - oh ! je prendrai mon vol pour trouver mon repos, Je m'enfuirai au loin - habiter au désert, J'irai bien vite chercher un abri - contre la tempête et son souffle impétueux.” (Pause.) Mets à néant leurs projets, Seigneur, et confonds leurs discours ; - car je ne vois dans la ville que violence et discorde ; Jour et nuit ils font la ronde sur ses remparts ; - au dedans, il n'y a que méchanceté et misère, A l'intérieur qu'injustices ; - ses places ne chôment jamais d'iniquité ni de fraude. Bien plus, ce n'est pas un ennemi qui m'outrage, je l'aurais supporté, - ce n'est pas celui qui me hait, qui se dresse contre moi : je m'en serais gardé ! Mais toi, un homme de mon rang, - mon ami et mon confident, Nous trouvions plaisir à nous entretenir ensemble, - ensemble nous nous rendions, au milieu de la foule, à la maison de Dieu. Que la ruine fonde sur eux, qu'ils descendent tout vivants au schéol, - car la perversité habite au milieu d'eux, à leur foyer ; Pour moi j'invoque Dieu, - aussi Yahweh me sauvera ; Soir et matin, et jusqu'en plein midi, je gémis, et je me plains, - il exaucera ma voix ; Il me donnera la paix en me mettant à l'abri de leurs atteintes, - alors même qu'ils m'entourent en grand nombre ; Dieu m'entendra et les humiliera, - lui dont le trône se dresse de toute éternité. (Pause.) Car ils ne s'amendent point, - ils n'ont pas la crainte de Dieu ; Il lève la main contre ses amis, - Il viole sa promesse, Douces comme le beurre sont les paroles de sa bouche, mais la guerre est dans son cœur ; Ses discours paraissent plus onctueux que l'huile, - mais ce sont des glaives dégainés. Remets donc ton sort aux mains de Yahweh, - il sera ton soutien, - il ne laissera pas le juste - toujours chancelant. O Dieu, fais-les donc descendre dans l'abîme de perdition, - que ces hommes de sang et de mensonge n'atteignent pas même la moitié de leurs jours ! - Mais moi, c'est en toi que je mets ma confiance ! Au maître de chœur, sur l'air : “Yônath élem rehôqim”, poème de David, quand les Philistins le saisirent à Geth. Aie pitié de moi, ô Dieu, car les hommes s'acharnent contre moi, - tout le jour ils m'attaquent et me persécutent ; Oui, tout le jour mes ennemis s'acharnent contre moi, - ils viennent en grand nombre me provoquer insolemment, Mais dès que je me sens trembler, - je mets en toi mon espérance ! Avec l'aide d'Elohim, je ferai triompher sa parole, - c'est en lui que j'espère, Je ne crains rien ; - que pourrait faire contre moi un bras de chair ? Tout le jour mes actes leur sont un sujet de blâme ; - toutes leurs pensées conspirent à ma ruine, Ils s'assemblent dans le secret ; ils épient tous mes pas, - car c'est à ma vie même qu'ils en veulent. Traite-les donc suivant leur iniquité, - dans ta colère, ô Dieu, abats les nations ! Car tu as compté toutes mes journées errantes, - et dans ton calice, tu as recueilli mes larmes ; - tout cela n'est-il pas inscrit dans ton livre ? Aussi mes ennemis vont reculer, maintenant que je t'invoque, je sais que Dieu est pour moi ! Avec l'aide de Yahweh, je ferai triompher sa parole : - c'est en lui que j'espère, Je ne crains rien ; - qu'est-ce que l'homme pourrait contre moi ? Déjà je te suis redevable des vœux que j'ai faits, oui, je m'acquitterai de mes sacrifices d'action de grâce, Car tu as arraché mon âme à la mort ; - n’as-tu pas préservé mes pieds de toute chute, Pour me faire marcher en présence de mon Dieu - dans la lumière des vivants ! Au maître de chœur, sur l'air : “'Alta tasheth” (Ne détruis pas), poème de David lorsque, fuyant Saül, il se réfugia dans la caverne. Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi, - car mon âme cherche en toi son refuge ; Je m'abrite à l'ombre de tes ailes - jusqu'à ce que soit passée la tourmente. Je crie vers Dieu le Très-Haut, - vers le Dieu qui me comble de bontés ! Du ciel il m'enverra son secours, pour me sauver, - à l'heure où me couvre de ses mépris celui qui s'acharne à ma perte. (Pause.) Oui, Dieu m'enverra pour aides - sa bonté et sa fidélité. Car je vis au milieu des lions, - avides de dévorer les fils des hommes, Leurs dents sont des lances et des flèches - et leur langue est un glaive acéré ! O Dieu, dresse-toi au plus haut des cieux, - que ta gloire resplendisse sur toute la terre ! Ils avaient tendu un filet sous mes pas, - déjà mon âme succombait, Ils avaient creusé devant moi une fosse, - et eux-mêmes les y voilà tombés. Mon cœur ne tremble plus, ô Dieu, - mon cœur ne tremble plus ; - chantons sur la harpe ! Réveille-toi, mon âme, - réveillez-vous, nébél et kinnor, - que je m'éveille dès l'aurore ! Seigneur, je veux te louer à la face des peuples, - et te chanter à la face des nations, Car ta bonté est haute comme le ciel, - et ta fidélité haute comme les nuées ! O Dieu, dresse-toi au plus haut des cieux, - que ta gloire resplendisse sur toute la terre ! Au maître de chœur, sur l'air : “'Al tasheth” (Ne détruis pas), poème de David. O puissants du monde, rendez-vous véritablement de justes arrêts ? - O fils des hommes, jugez-vous suivant l'équité ? Loin de là, il n'y a qu'injustice au fond de votre cœur, - et vos mains ne savent peser à la terre que violence ; Impies, qui ont abandonné la voie droite depuis leur naissance, - hommes de mensonge, livrés à l'erreur dès le sein [ de leur mère] ! Ils ont un venin pareil à celui du serpent ! - tels que le sourd aspic, dont l'oreille se ferme Pour ne pas entendre la voix des charmeurs, - la voix du magicien, habile aux enchantements ! O Dieu, brise-leur donc les dents dans leurs gueules dévorantes, brise à ces lions leur mâchoire, ô Yahweh ! Qu'ils disparaissent, comme les eaux qui s'écoulent ; - s'ils lancent des flèches, qu'elles soient comme émoussées ; Pareil à la limace, qu'ils se fondent en marchant, - sans plus jamais voir le soleil, comme l'avorton d'une femme ! Avant même que vos chaudières aient senti la flambée d'épines, - intact ou brûlé, que tout disparaisse dans la rafale ! Et le juste sera dans la joie, à la vue du châtiment, - ses pieds baigneront dans le sang de l'impie ; Et chacun se dira : “Assurément, il y a une récompense pour le juste, - vraiment, il y a un Dieu qui juge sur la terre !” Au maître de chœur, sur l'air : “'Al tasheth” (Ne détruis pas), poème de David, quand Saül envoya cerner sa maison pour tenter de le mettre à mort. Délivre-moi de mes ennemis, ô mon Dieu, - mets-moi hors de l'atteinte de ceux qui se lèvent contre moi, Délivre-moi de ces artisans d'iniquité, - sauve-moi des mains de ces hommes de sang ! Car, regarde, ils sont aux aguets pour m'ôter la vie, - hommes de violence, ils se liguent contre moi, Sans que je sois coupable, - sans que j'aie commis aucune faute, ô Yahweh, Sans aucun tort de ma part, ils accourent m'entourer ; lève-toi, viens à moi, et regarde. O toi, Yahweh, Elohim, Sabaoth, Dieu d'Israël, - éveille-toi pour châtier toutes les nations, - sois sans pitié pour tous ceux qui ourdissent l'iniquité. (Pause.) Chaque soir ils reviennent, grondant comme des chiens, - et rôdant par toute la ville. La menace jaillit de leur bouche, - leurs lèvres sont des lames acérées : - “Qui donc, disent-ils, pourrait nous entendre ?” Mais toi, ô Yahweh, tu te ris d'eux, - oui, tu te ris de toutes les nations ! O toi, qui es ma force, c'est vers toi que je regarde, - car Elohim est mon rempart. - Il est le Dieu qui me couvre de sa bonté ! Puisse Dieu venir à mon aide, - Dieu veuille me faire contempler la ruine de mes ennemis ! Et cependant ne les anéantis pas, de peur que mon peuple n'en perde la mémoire, - mais que, par ta puissance, ils se voient errants et abattus, - ô Seigneur, toi, notre bouclier ! Chaque parole que leurs lèvres profèrent est un nouveau péché, - qu'ils soient donc pris, victimes de leur arrogance, - des malédictions, et des perfidies qu'ils débitent ; Détruis-les dans ta colère, détruis-les, qu'il n'en reste plus trace, - et qu'on apprenne jusqu'aux extrémités de la terre - que Dieu domine en Jacob ! (Pause.) Chaque soir ils reviennent, grondant comme les chiens, - et rôdant par la ville, Errant partout en quête de butin, - jamais rassasiés, et toujours grondant. Mais moi, je chanterai ta puissance, - dès le matin, je glorifierai ta bonté, Car tu t'es fait ma citadelle - et mon rempart au jour de ma détresse. O ma force, c'est toi que je chanterai, - car Elohim est mon rempart, - il est le Dieu qui me couvre de sa bonté ! Au maître de chœur sur l'air : “Sûsan 'édûth” (Le lis du témoignage), poème de David pour enseigner quand il combattit contre la Syrie de Naharaïm et la Syrie de Sôbâ et que Joab revint battre Edom dans la vallée du Sel, lui tuant douze mille hommes. O Dieu, tu t'es détourné de nous, tu nous as broyés - dans ta colère, mais rends-nous la force : Tu as ébranlé la terre, tu l'as brisée, guéris donc ses blessures, car elle chancelle ; Tu as fait passer ton peuple par une dure épreuve, le vin dont tu nous as abreuvés donnait le vertige, Cependant tu as donné à ceux qui te craignent une bannière - pour les guider devant arc ennemi ; Afin que tes élus soient délivrés, - sauve-nous par ta droite, et exauce-nous ! (Pause.) Dieu l'a juré au fond de son sanctuaire, - je serai dans l'allégresse, Je m'emparerai de Sichem, - je prendrai la vallée de Socôth en partage ; A moi Galaad, à moi Manassé, - Ephraïm sera le casque de ma tête, Juda, mon sceptre, - Moab, le bassin où je lave mes pieds, Sur Edom, je jetterai ma sandale ; - sur la Philistie je pousse des cris de triomphe. Et qui m'introduira dans la forteresse, qui me mènera jusqu'au cœur d'Edom ? N’est-ce pas toi, ô Dieu, toi qui t'étais détourné de nous, - oui, toi qui ne marchais plus en tête de nos armées ? Oh ! prête-nous assistance pour nous délivrer de l'ennemi, - car il est vain, le secours de l'homme, Mais avec l'aide de Dieu nous aurons la victoire, - car lui-même foulera aux pieds nos ennemis ! Au maître de chœur, avec instruments à cordes, psaume de David. Dieu, entends ma supplication, - sois attentif à ma prière ! Dans l'abattement de mon cœur je t'invoque des extrémités de la terre, - tu me conduiras sur ce rocher où de moi-même je ne saurais atteindre ; Car tu es pour moi un abri, une tour inexpugnable contre l'ennemi ; Puissé-je donc demeurer éternellement sous ta tente, - puissé-je trouver mon refuge à l'ombre de tes ailes ! (Pause.) Car toi, ô Dieu, tu exauces mes vœux, - et me donnes les biens promis à ceux qui craignent ton nom ; Ajoute des jours nouveaux aux jours du roi, - que ses années se prolongent de génération en génération, Que son trône subsiste à jamais devant la face d'Elohim, - donne-lui pour sa garde ta bonté et ta fidélité, Alors je chanterai ton nom à jamais - et m'acquitterai chaque jour de mes vœux ! Au maître de chœur sur ... psaume d’Idithun, variante : psaume de David. En vérité, c'est en Dieu que mon âme trouve son repos, - car c'est de lui que me vient le salut ; Il est vraiment mon salut, mon rempart - et ma forteresse ; aussi je ne serai pas ébranlé ! Vous précipiterez-vous longtemps encore contre votre semblable, - cherchant, tous tant que vous êtes, à le briser Comme une muraille branlante, - comme un mur chancelant ? Oui, méditant de me renverser de ma dignité, - ils se complaisent au mensonge, Ils ont des bénédictions sur les lèvres, - tandis qu’ils ont des malédictions dans le cœur ! (Pause.) En vérité, c'est en Dieu qu'il faut mettre ton repos, ô mon âme, - car c'est en lui que j'ai placé mon attente, Il est vraiment mon salut, mon rempart - et ma forteresse : aussi je ne serai pas ébranlé ! C'est sur Dieu que reposent mon salut et ma gloire, - en Dieu que je trouve une forteresse inexpugnable et mon refuge. O peuple, confiez-vous en lui en tout temps, - épanchez vos cœurs devant sa face, - car Dieu est pour nous un refuge. Mais assurément ils ne sont que vanité, les enfants des hommes, - que mensonge, les fils des puissants ; Dans la balance ils ne peuvent que monter, - ils pèsent moins que néant, tous ensemble. (Pause.) N'espérez rien de l'injustice, - ne vous enflez pas de vos rapines, Quand votre richesse s'accroît, - gardez-vous d'y mettre votre cœur. Il est une chose que Dieu a dite - et que j'ai moi-même entendu souvent répéter, C'est que la puissance n'appartient qu'à Dieu, qu'en toi, Seigneur, réside aussi la bonté, et que tu rends à chacun selon ses œuvres ! Psaume de David, lorsqu'il était dans le désert de Juda. O Elohim, tu es mon Dieu, c'est toi que je cherche, - mon âme a soif de toi, - pour toi, ma chair même se consume, Pareille à une terre desséchée - et qui languit faute d'eau ! C'est pourquoi je suis venu te contempler dans le sanctuaire, - admirant ta majesté et ta gloire ; Car ta faveur vaut mieux que la vie, - aussi mes lèvres proclament-elles ta louange, Je te glorifie chaque jour de ma vie, - j'élève les mains pour adorer ton nom, Mon âme s'en rassasie, comme de mets exquis et succulents, - et ma bouche fait entendre des paroles de louange et d'allégresse ; Quand ton souvenir me revient sur ma couche, - je passe les veilles de la nuit à penser à toi ! Car tu es mon appui, - je tressaille à l'ombre de tes ailes ; Mon âme s'attache à toi, - ta droite me soutient. Quant à ceux qui cherchent ma perte, - ils tomberont au fond des abîmes, Ils seront livrés aux coups du glaive, - ils deviendront la proie des chacals. Mais le roi se réjouira dans le Seigneur, quiconque jure par son nom, aura sujet de s'en glorifier, - tandis qu'elle sera fermée à tout jamais, la bouche des artisans de mensonge ! Au maître de chœur. - psaume de David. Ecoute, ô Dieu, ma voix gémissante, protège ma vie contre un ennemi redoutable. Cache-moi loin des complots des méchants, - loin de la foule des artisans d'iniquité ! Leur langue est acérée comme le glaive, - ils ajustent, en guise de flèche, un propos pervers, Pour frapper le juste dans les ténèbres, - le renverser à l'improviste, sans avoir rien à craindre ; Ils s'affermissent entre eux, dans leur œuvre inique, - ils se concertent pour tendre des pièges. - “Qui donc, se disent-ils, les découvrira ?” Ils méditent leurs forfaits : - Nous sommes venus à bout, pensent-ils, d'une trame bien ourdie ! - oui, la pensée et le cœur de l'homme sont un abîme ! Mais voilà que d'une flèche lancée à l'improviste, Dieu les abat ; - les voilà couverts de blessures. Ils sentent retomber sur eux tous les traits de leur langue, - à leur aspect chacun branle la tête, Tous se sentent saisis de crainte, - et publient l'œuvre de Dieu, - car ils y découvrent sa main ; Et le juste apprendra à mettre en Yahweh sa joie et sa confiance, - c'est un triomphe pour tous ceux qui ont le cœur droit. Au maître de chœur : psaume de David, variante : cantique. O Dieu, c'est à toi qu'est due la louange dans Sion, - c'est devant toi que chacun doit acquitter ses vœux ; O Dieu qui écoutes la prière, - que toute chair vienne jusqu'à toi ! Et quand le poids de nos fautes nous accable, - toi, tu effaces nos iniquités. Heureux celui que tu choisis et que tu appelles - pour habiter dans ton parvis : Puissions-nous toujours nous rassasier des biens de ta maison, - des biens de ton Temple saint ! C'est par des prodiges que ta bonté nous exauce, - ô Dieu notre sauveur, Espoir de tous ceux qui habitent aux confins les plus reculés - de la terre et de l'océan ; O toi qui, par ta force, affermis les montagnes, - ô toi qui t'es revêtu de puissance ! Qui apaises le mugissement des mers, - le grondement des flots et le tumulte des peuples ; A la vue de tes prodiges, les extrémités du monde te révèrent, - tu répands l'allégresse jusqu'aux portes du couchant et du levant ! Quand tu visites la terre en l'arrosant, - tu lui assures la richesse ; En faisant couler à pleins bords l'eau des cieux, - tu nous prépares le froment, - car c'est ainsi que tu donnes la fécondité à la terre : Tu abreuves ses sillons, - tu nivelles ses glèbes, - tu la détrempes de pluie - et tu fais descendre sur ses germes la bénédiction ; Tu couronnes l'année des dons de ta bonté, - et l'abondance ruisselle sous tes pas, Les pâturages du désert sont arrosés - et les collines se revêtent d'allégresse, Les prairies se couvrent de troupeaux - et les vallées se parent de froment ; - partout c'est la jubilation, partout des chants de joie ! Au maître de chœur : cantique, variante : psaume. Acclamez Dieu, vous tous habitants de la terre, - chantez la gloire de son nom, - rendez-lui honneur et louange ; Dites à Dieu : “Que tes œuvres sont admirables ! - si grande est ta puissance, que tu es glorifié même par tes ennemis” ; Oui, que toute la terre se prosterne devant toi, - et qu'elle te célèbre, qu'elle célèbre ton nom ! (Pause.) Venez, contemplez les œuvres de Dieu : - étonnante est son action à l'égard des enfants des hommes. Il a changé la mer en une terre solide, on a passé les fleuves à pied sec. C'est alors que nous nous sommes réjouis en lui : - sa puissance domine à jamais, Ses yeux surveillent les nations ; - que ses ennemis se gardent de jamais dresser la tête ! (Pause.) O peuples, bénissez notre Dieu, - et faites retentir le chant de sa louange : C'est lui qui nous a conservé la vie - et qui n'a pas permis que notre pied chancelât. A la vérité, tu nous as éprouvés, ô Dieu, - passés au creuset, comme on y passe l'argent, Tu nous as fait tomber dans le filet, - tu as jeté sur nos épaules un poids écrasant, Tu as laissé l'ennemi fouler nos têtes sous son pied, - nous avons dû passer par l'eau et par le feu, - mais tu nous en as tirés pour nous remettre dans l'abondance ! Aussi je viendrai dans ton Temple, avec des holocaustes, ô Dieu, - je m'acquitterai des vœux que je t'ai faits. Que mes lèvres t'ont promis, - que ma bouche t'a voués dans ma détresse ; Je t'offrirai les plus grasses victimes en holocauste - et la bonne odeur des béliers consumés, - je t'immolerai les taureaux et les boucs ! (Pause.) Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, - je vous redirai ce qu'il a fait pour moi : Mes lèvres l'ont invoqué, - ma langue a proclamé sa grandeur, Et mon cœur s'est détourné de l'iniquité, - sans quoi le Seigneur ne m'eût pas exaucé : Mais ainsi Dieu m'a entendu, - il a prêté l'oreille à ma voix suppliante. Béni soit Dieu qui n'a point repoussé ma prière, - et qui ne m'a pas refusé sa miséricorde ! Au maître de chœur : sur les harpes, psaume, variante : cantique. Que Dieu ait pitié de nous et qu'il nous bénisse, - qu'il fasse briller sur nous la lumière de sa face, Pour publier ta voie sur la terre [c. -à-d. la loi divine] - et ton salut parmi toutes les nations ! (Pause.) Que les peuples te louent, ô Dieu, - que les peuples te louent tous ! Que les nations soient dans la joie et dans l'allégresse - parce que tu jugeras le monde avec justice - et les peuples avec équité, - et que tu es leur guide sur la terre ! (Pause.) Que les peuples te louent, ô Dieu, - que les peuples te louent tous ! La terre a donné son fruit, - qu'Elohim notre Dieu nous bénisse, Oui, qu'il nous bénisse, Elohim - et qu'on le révère jusqu'aux extrémités du monde ! Au maître de chœur : psaume, variante : cantique de David. Qu'Elohim se lève, que ses ennemis se dispersent, - que ceux qui le haïssent prennent la fuite de devant sa face : Comme se dissipe la fumée, ils se dissipent, - comme la cire se fond devant le feu, - puissent les méchants périr devant la face d'Elohim, Mais que les justes, devant la face de Dieu, se réjouissent, tressaillent, - et soient transportés d'allégresse ! Chantez Elohim, célébrez son nom : - aplanissez la route à celui qui vient en char à travers les plaines. Et dont le nom est Yahweh : réjouissez-vous devant lui ! - c'est le père des orphelins, le défenseur des veuves, Elohim dans sa demeure sainte, - c'est lui qui donne une maison aux délaissés, Qui rend aux captifs la liberté et la joie ; - mais ses ennemis auront pour séjour l'aride désert ! (Pause.) O Elohim ; quand tu marchais devant ton peuple, - quand tu traversais le désert, La terre tressaillait, et les cieux se fondaient - devant la face d'Elohim, le Dieu d'Israël [glose : au Sinaï]. Tu fis tomber une pluie abondante, - sur ton héritage, et languissant, tu le réconfortas, Tes créatures vinrent s'y poser - dans ta bonté, ô Dieu, tu pourvoyais au besoin du malheureux, Elohim ! Puis Adonaï a parlé : et aussitôt, - les messagères de victoire se pressaient en foule innombrable : Ils fuyaient, ils fuyaient, les rois des armées ennemies ; - et les femmes restées sous la tente partageaient le butin ! Oh ! demeure maintenant au milieu du pays, - replie tes ailes, colombe aux reflets d'argent, - dont le plumage est jaune comme l'or ! Pendant que le Tout-Puissant en chassait tous les rois, - la neige couvrait le mont Selmon : Basan aussi se dressait comme une vraie montagne de Dieu, - c'est une montagne aux sommets nombreux que le mont de Basan : Pourquoi, chaînes aux cimes nombreuses, - Voyez-vous avec envie la montagne où Dieu se plaît à habiter ? Oui, Yahweh y demeurera éternellement. Les chars du Seigneur sont mille fois vingt mille, - et Adonaï est venu du Sinaï dans le sanctuaire de Sion. Tu es monté sur la hauteur de Sion, traînant après toi des captifs, - les hommes t'ont présenté leurs tributs, même les rebelles, - quand tu y vins habiter, ô Yahweh Elohim ! (Pause.) Qu'Adonaï soit béni chaque jour : - quand on nous opprime, c'est Dieu qui est notre salut : Oui, notre Dieu à nous, c'est un Dieu de délivrance, - mais les portes de la mort sont aux mains de Yahweh notre Seigneur ! Aussi Elohim brise la tête de ses ennemis, - le front chevelu de ceux qui suivent la voie du péché. “Je les tirerai jusque des fourrés impénétrables de Basan, a dit Adonaï ; - je les tirerai même du fond de la mer, Jusqu'à ce que ton pied, ô Israël, baigne dans le sang, - et la langue de tes chiens se désaltère du carnage des rebelles !” O Dieu, on a vu tes marches solennelles, les marches de mon Dieu et de mon roi au milieu du sanctuaire : En tête venaient les chanteurs, puis les loueurs de harpe, - au milieu les jeunes filles battant du tambourin : Dans vos assemblées, chantait-on, bénissez Elohim, - bénissez Adonaï, vous tous qui êtes de la source d'Israël ! Voici Benjamin, le plus jeune, au premier rang, - les princes de Juda, et leur groupe, - les princes de Zabulon, les princes de Nephtali. Commande, ô Dieu, à ta puissance, achève, ô Elohim, - ce que tu as déjà fait pour nous ! De ton Temple qui domine Jérusalem, que les rois t'offrent leurs tributs ! Maîtrise la bête des roseaux - et la bande de taureaux, avec les veaux des nations, Qu'ils viennent se prosterner et t'offrir leurs lingots d'argent ; - oui, disperse les peuples amis des combats ! Que les princes arrivent du fond de l'Egypte, - et que l'Ethiopie tende les mains vers Elohim ! (Pause.) Royaumes de la terre, chantez Elohim, - célébrez Adonaï, Lui dont le char roule au plus haut des cieux antiques : - écoutez, il fait retentir sa voix puissante, Rendez gloire à Dieu, - dont la splendeur repose en Israël, - et dont la puissance éclate dans les cieux ! Tu es terrible, Elohim, du fond de ton sanctuaire, - c'est le Dieu d'Israël, qui donne au peuple force et puissance : - béni soit Elohim ! Au maître de chœur : sur l'air : Sôsannim, “Les lis”, psaume de David. Sauve-moi, ô Dieu, - car les eaux montent et me suffoquent, J'enfonce dans la vase profonde sans pouvoir trouver d'appui, - je suis au fond des flots et la vague me submerge, Je m'épuise à crier, ma gorge se dessèche, - mes yeux s'éteignent à force de se tourner vers mon Dieu ! Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête - ceux qui me détestent sans sujet, Ils sont forts, ceux qui sans motif travaillent à ma perte, - ce que je n'ai pas volé, maintenant, je dois le rendre ! Et tu sais, ô Dieu, si je me suis égaré, - aucune de mes fautes n'a pu t'échapper : Que ceux donc qui mettent en toi leur tente, ô Adonaï, - Yahweh Sabaoth, - n'aient point à rougir de mon sort : Qu'ils ne soient pas, à mon sujet, couverts de confusion ceux qui te cherchent, ô Dieu d'Israël ! Car c'est pour toi-même que je porte l'opprobre, - que la honte couvre ma face, Que je suis devenu un inconnu pour mes frères, - un étranger pour les fils de ma mère, C'est que le zèle de ta maison me dévore - et que les insultes de tes détracteurs sont retombées sur moi ! Et si je pleure, et si je jeûne, - aussitôt je deviens l'objet de leurs railleries ; Si je me revêts d'un cilice, - aussitôt ils font de moi un sujet de risée, Je suis la fable de ceux qui s'attardent aux portes de la ville, - je suis la chanson des buveurs qui s'enivrent ! Et moi cependant, je t'adresse ma prière, ô Yahweh, vienne enfin l'heure favorable, ô Dieu, par ta grande bonté, - exauce-moi, par ta fidélité à donner ton secours ; Retire-moi de la vase, que je n'y reste pas enfoncé, - retire-moi du milieu de mes ennemis et des eaux profondes, Que je ne sois pas englouti par les flots - ni dévoré par le gouffre, - que la bouche de l'abîme ne se referme pas sur moi ! Exauce-moi, ô Yahweh, car ta bonté est secourable, - dans ta grande miséricorde abaisse sur moi tes regards, Ne détourne pas ta face de ton serviteur, - hâte-toi de m'exaucer, car je suis dans l'angoisse : Viens à moi, protège ma vie, - délivre-moi, car je suis entouré d'adversaires : Tu vois ma honte, ma confusion, ma misère, - tous mes ennemis sont devant tes yeux : A l'heure où l'opprobre me brise le cœur et m'anéantit, - je cherche de la pitié, et il n'y en a plus pour moi, - je cherche des consolateurs, et je n'en puis trouver : Loin de là, pour me rassasier ils me donnent du fiel - et du vinaigre pour apaiser ma soif ! Fais en retour qu'à leur table même ils rencontrent un piège, - et des embûches au sein de leur sécurité ; Que leurs yeux éteints ne voient plus la lumière, - que leurs reins deviennent à jamais chancelants ; Verse sur eux ta colère, - livre-les au feu de ton courroux, Rends leur campement désert, - et leurs tentes vides d'habitants ! Car ils ont persécuté celui que tu frappais, - ceux que tu as blessés, ils raillaient leur douleur ! Ajoute iniquité à leur iniquité, - n'étends pas sur eux ta miséricorde, Efface-les du livre de vie, - ne les inscris jamais au nombre des justes ! Mais pour moi, malheureux et affligé que je suis, - relève-moi, ô Dieu, par ton secours ; Et je louerai le nom de Dieu dans mes cantiques, - je le glorifierai dans des chants de louange : Et Yahweh l'aura pour agréable, bien plus que le sacrifice d'un taureau, - qu'une victime ayant ongles et cornes. Les affligés, à cette vue, se réjouiront, - et vous qui cherchez Dieu, ah ! que votre cœur se ranime, Car Yahweh exauce les malheureux, - il ne méprise pas son peuple captif ; Loué soit-il des cieux et de la terre, - des mers, et de tout ce qui s'y meut ! Car Dieu sauvera Sion, il relèvera les villes de Juda, - ils y reviendront, ils en reprendront possession. La race de ses serviteurs y reprendra son héritage - et ceux qui chérissent son nom y rétabliront leur séjour ! Au maître de chœur : psaume de David, pour le memento du sacrifice. O Dieu, viens me délivrer, - hâte-toi, ô Yahweh, de me secourir ! Puissent-ils se voir déçus et couverts de confusion ceux qui cherchent à m'ôter la vie, Qu'ils s'en retournent chargés de honte - ceux qui veulent ma perte, Que la honte les fasse reculer - ceux qui s'exclament sur mes maux : “Très bien, très bien !” Fais qu'au contraire ils se réjouissent et tressaillent en toi, - tous ceux qui te cherchent, Qu'ils répètent sans cesse : “Gloire à Dieu !” - ceux qui aiment ton salut ! Pour moi pauvre et misérable que je suis, - ô Dieu, hâte-toi de venir à moi ! Tu es mon aide et mon libérateur, - ô Yahweh, ne tarde pas ! O Yahweh, c'est auprès de toi que je cherche refuge, - que jamais donc je ne sois confondu : Protège-moi et délivre-moi dans ta bonté, - incline vers moi ton oreille, et sauve-moi : Sois pour moi un rocher inexpugnable où je puisse trouver un asile. - Tu as résolu de me sauver car tu es ma défense et ma citadelle. O mon Dieu, délivre-moi de la main du méchant, - de la main de l'homme d'iniquité et de violence, Car tu es toute mon attente, ô Adonaï Yahweh, - mon unique espoir depuis mon enfance : Sur toi je m'appuyais dès ma naissance, - dès le sein de ma mère tu es mon protecteur : - tu es sans cesse l'objet de ma louange ; Car je suis devenu pour beaucoup un sujet d'étonnement, - mais tu t'es fait mon puissant secours, Aussi ma bouche est pleine de ta louange, - tout le jour elle redit ta gloire ! Ne me repousse donc pas au temps de la vieillesse, ne m'abandonne pas quand ma force défaille, A l'heure où mes ennemis conspirent contre moi, - où ceux qui en veulent à ma vie se concertent tous ensemble En disant : Dieu l'a abandonné, - poursuivez-le, saisissez-le, il n'a personne pour le délivrer ! O Dieu, ne t'éloigne pas de moi, - hâte-toi, mon Dieu, de me secourir ; Qu'ils soient confondus et disparaissent, ceux qui en veulent à ma vie, - qu'ils soient couverts de honte et de confusion, ceux qui cherchent ma ruine ! Et moi, j'espérerai sans cesse, - et de plus en plus je redirai ta louange, Ma bouche racontera ta bonté, - tout le jour elle racontera les effets de ton secours, - quoique je n'en connaisse pas le nombre. Je viendrai, avec le récit des bienfaits d'Adonaï Yahweh, - je redirai les marques de ta justice sans égale ; Tu m'y as formé, ô Dieu, dès l'enfance, et jusqu'aujourd'hui j'ai publié tes merveilles ; Ne me délaisse donc pas, ô Dieu, au temps de la vieillesse et des cheveux blancs, - afin que j'annonce à mes contemporains la force de ton bras - et ta puissance à ceux qui viendront après nous ! Ta justice, ô Dieu, est fort élevée comme le ciel, - toi dont les œuvres sont merveilleuses, ô Dieu, - qui donc est semblable à toi ? Tu nous as fait passer par des tribulations sans nombre et sans mesure, - mais rends-nous la vie - et retire-nous encore du fond des abîmes, Fais renaître ma grandeur passée - et viens encore me consoler ! Et moi alors je te glorifierai, - je chanterai ta fidélité, ô mon Dieu, sur les cordes de la lyre, - je te louerai, ô saint d'Israël, au son de la harpe ! En te chantant, mes lèvres seront dans la jubilation - ainsi que mon âme, par toi délivrée. Tout le jour enfin, ma langue redira ta bonté, - car ceux qui cherchaient ma ruine, - je les verrai couverts de honte et de confusion ! Psaume de Salomon. O Dieu, donne au roi tes jugements - et ta justice au fils du roi ! Qu'il gouverne ton peuple avec droiture, - et tes fidèles avec équité ! Les montagnes apporteront alors la paix au peuple, - ainsi que les collines, par le règne du droit : Il rendra justice aux malheureux et aux humbles, - il sauvera les enfants du pauvre - et il écrasera l'oppresseur. On te craindra tant que luira le soleil, - tant que brillera la lune, - de génération en génération : Car il descendra comme la pluie sur l’herbe fauchée, - comme l'ondée qui arrose la terre : En ses jours fleuriront la justice - et une paix profonde, jusqu'à ce que la lune cesse de briller. Et il dominera d'une mer à l'autre, - depuis le fleuve l'Euphrate jusqu'aux extrémités du monde : Les habitants du désert s'inclineront devant sa face - et ses ennemis se prosterneront dans la poussière ; Les rois de Tharsis et des îles lui enverront des tributs, - les rois d'Arabie et de Saba lui apporteront des présents. Tous les rois de la terre se prosterneront devant lui, - toutes les nations le serviront. Car il délivrera le pauvre qui gémit - et le malheureux privé de secours. Il aura pitié du faible et de l'indigent - et sauvera la vie aux misérables, Il les mettra à l'abri de la violence et de l'oppression - car leur sang sera précieux à ses yeux. Et le pauvre vivra, et lui leur donnera l'or de Saba ; - et l'on priera pour lui sans cesse, - on le bénira perpétuellement. La terre regorgera de froment jusqu'au sommet des montagnes, - ses épis s'agiteront avec le bruit des forêts du Liban, - et le peuple des cités fleurira comme l'herbe des champs. Son nom subsistera à jamais, il se perpétuera tant que brillera le soleil, Il servira de bénédiction ; - toutes les nations le proclameront bienheureux ! Béni soit Yahweh Elohim, - Dieu d'Israël, - qui seul opère des merveilles ; Et béni soit à jamais son nom glorieux, - que toute la terre soit remplie de sa gloire ! - Amen, Amen ! Fin des prières de David, fils d'Isaïe. Psaume d’Asaph. Oui, Dieu est bon pour le juste, - Dieu est bon pour les cœurs purs : Et toutefois mes pieds allaient chanceler, - peu s'en faut, mes pas fléchissaient, Tandis que je regardais avec envie les insensés, - que je contemplais la paix des méchants : Car ils n'éprouvent pas d'afflictions, - vigoureux et gras est leur corps, Ils demeurent étrangers à la misère des mortels, - ils ne sont jamais frappés avec les hommes. Aussi ils se font un collier de leur orgueil, - ils se drapent dans la violence, comme dans un manteau : C'est d'une face bouffie que s'échappe leur regard, - et que transpirent les pensées de leur cœur ; Pleins de mépris, leurs discours ne respirent que méchanceté et violence ; ils ont le verbe hautain. Leur bouche brave le ciel - et leur langue se donne libre cours sur la terre. C'est ainsi qu'on entraîne son peuple à sa suite, - et que les eaux coulent en abondance de leur côté : Car on se dit : Comment Dieu le saurait-il ? - et le Très-Haut en aurait-il connaissance ? Voici, tout pécheurs qu'ils sont, - ce sont les heureux du monde, leur fortune va croissant ! C'est donc en vain que j'ai gardé mon cœur pur, - et que dans l'innocence j'ai lavé mes mains. Je n'en suis pas moins flagellé tout le jour, - et chaque matin l'épreuve pour moi recommence ! Et si je m'étais dit : Eh ! bien, parlons comme eux ! - certes, j'eusse mal agi envers la race de tes enfants. Aussi, pour m'en éclairer, ai-je réfléchi, - car c'était à mes yeux un véritable tourment, Jusqu'à ce que, pénétrant dans les secrets de Dieu, - je me fusse rendu compte de la fin qui les attend. Oui, tu les places sur un chemin glissant, - tu les achemines vers la ruine : Comme elle est subite, la désolation qui fond sur eux, - comme une fin soudaine les enlève, les anéantit ! Pareille au songe qui disparaît au réveil ainsi ô Seigneur, à ton réveil, leur ombre disparaît dans ton mépris. Et quand je sentais mon cœur aigri - et mes reins tourmentés, Je n'étais alors qu'un insensé dénué d'intelligence, - j'étais vis-à-vis de toi comme l'animal sans raison. Mais je veux rester sans cesse auprès de toi - tiens-moi par la main, Conduis-moi selon tes conseils - et après, tu me recevras dans la gloire : Car quel autre ai-je au ciel ? - et, avec toi, je ne désire plus rien d'autre sur la terre ! Ma chair et mon cœur défaillent, - l'asile de mon cœur et mon partage, Dieu à tout jamais ! Tandis que ceux qui s'éloignent de toi, les voilà qui périssent, - tu anéantis tous ceux qui te sont infidèles : Mon bonheur à moi, c'est d'être auprès de Dieu, - c'est Yahweh mon Seigneur que j’ai pris pour refuge, Afin de raconter toutes tes œuvres - [aux portes de la fille de Sion !] Ode d'Asaph. Pourquoi donc, ô Dieu, te détournes-tu toujours, - pourquoi ton courroux reste-t-il allumé contre les brebis de ton pâturage ? Souviens-toi de ton peuple, que tu as acheté aux jours antiques, - que tu as délivré, pour en faire la tribu de ton héritage ; - souviens-toi de la montagne de Sion, où tu as fixé ton séjour : Porte tes pas vers ces lieux toujours désolés, - viens voir tous les méfaits de l'ennemi dans le sanctuaire : Ils rugissaient, les infidèles, au milieu de ton Temple, - ils y ont dressé leurs emblèmes en trophées ; On les a vus, tel celui qui porte la hache - au milieu d'un fourré, Qui frappaient alors à l'envi ses sculptures, - avec la hache et la cognée ; Ils ont livré aux flammes ton sanctuaire, - ils ont profané et abattu la demeure de ton nom ; Ils disaient en leur cœur : Ecrasons-les tous ! - Ils ont incendié, par tout le pays, les lieux qui t'étaient consacrés ; Les signes de ta présence parmi nous, nous ne les voyons plus, - il n'est plus de prophète, - ni personne, parmi nous, qui prévoie la fin de Ces malheurs ! Jusques à quand, ô Dieu, l'ennemi blasphémera-t-il, - l'adversaire ne cessera-t-il jamais d'outrager ton nom ? Pourquoi retenir ta main, - et garder ta droite immobile dans ton sein ? N'es-tu pas mon roi, ô Dieu, depuis les temps antiques, - opérant des merveilles de salut à la face de la terre ! Dans ta puissance tu as entr'ouvert la mer - et brisé sur les flots la tête des dragons, Tu as broyé les têtes de Léviathan - et l'as jeté en pâture aux habitants du désert, Tu as fait jaillir sources et torrents, - et mis à sec les fleuves qui ne tarissaient jamais ; A toi le jour, à toi la nuit, - tu as établi les astres et le soleil, Tu as assigné à la terre ses limites, - tu as façonné l'été et l'hiver ! Souviens-toi donc que l'ennemi a blasphémé contre Yahweh, - qu'un peuple impie a outragé ton nom ; Ne laisse pas ta colombe devenir la proie des bêtes sauvages, - ne laisse pas tes affligés dans un éternel oubli, Rappelle-toi ton alliance ! - tous les recoins du pays sont des repaires de violence, Que l'opprimé ne se retire pas confondu, - mais qu'au contraire le malheureux et l'affligé puissent louer ton nom. Lève-toi donc, ô Dieu, et défends ta cause, - souviens-toi que l'impie te blasphème tout le jour, N'oublie pas les cris de tes ennemis - ni la clameur de ceux qui se dressent contre toi, et qui va toujours croissant ! Au maître de chœur, sur l'air : Al-Tashéth, “Ne détruis pas”, psaume variante : cantique d'Asaph. Nous te rendons gloire, ô Dieu, nous te rendons gloire, - car ton nom est secourable, - on se redit tes œuvres merveilleuses ! A l’heure choisie par moi, dit Dieu, - je vais faire bonne justice : La terre s'effondre, avec tous ses habitants ; - mais j'affermirai ses colonnes ! (Pause.) Aussi je crie aux superbes : Ne vous enorgueillissez pas ! - et aux impies : Ne levez plus la tête, Ne dressez plus si haut votre front, - ne dites pas, le cou dressé, des arrogances ! Car ce n'est ni du levant, ni du couchant, - ni du désert, ni des montagnes que nous viendra le salut, Mais c'est Dieu qui vous juge, - c'est lui qui abaisse l'un et qui élève l'autre ! Car Yahweh tient en main une coupe où bouillonne un vin d'un mélange enivrant, - et il le répand. Oui, il force à boire et sucer jusqu'à la lie - tous les impies de la terre. Pour moi je publierai éternellement, - je chanterai les louanges du Dieu de Jacob, Car il brisera la puissance des méchants - tandis que le juste redressera la tête. Au maître de chœur : avec les harpes, psaume variante : cantique d'Asaph. Yahweh s'est fait connaître en Juda son nom est grand en Israël : Salem est son tabernacle et Sion sa demeure : Là, il a broyé l'arc foudroyant, - et le bouclier, et le glaive, et la guerre ! (Pause.) Ta splendeur et ta gloire l'emportent sur les montagnes antiques, - les cœurs vaillants se sont vus dépouillés ; Ils ont dormi leur dernier sommeil ; - hommes valeureux qui ont senti s'évanouir la force de leur bras, A ta seule menace, ô Dieu de Jacob, - char et coursier sont tombés du même sommeil. (Pause.) Oui, tu es terrible, - qui subsisterait devant ta face, à l'heure de ton courroux ? Du haut des cieux, tu prononças ton arrêt : - et la terre s'est tue d'épouvante, Dès que Dieu s'est levé pour faire justice, - pour secourir tous les malheureux du pays. (Pause.) Car la colère de l'homme tourne à ta gloire, - son reste de fureur, tu t'en fais une parure Offrez donc et acquittez vos vœux à Yahweh, votre Dieu, - vous qui habitez près de lui, apportez vos dons à ce Dieu redoutable, Qui abat l'orgueil des princes, - qui se fait craindre des rois de la terre ! Au maître de chœur : sur l'air… psaume d'Idithun, variante : psaume d'Asaph. J'élève vers Elohim ma voix et je supplie, - j'élève vers Elohim ma voix et le supplie de m'écouter ; Au jour de ma détresse je cherche le Seigneur, - la nuit, j'élève vers lui mes mains, sans me lasser : - et cependant mon âme se refuse à toute consolation, Le souvenir d'Elohim m'arrache des gémissements, - dans ma méditation je me sens défaillir ! (Pause.) A cause de toi, mon œil ne sait plus fermer sa paupière, - dans mon abattement, la parole me manque ; Car je songe aux jours anciens - et je me rappelle les siècles d'autrefois. La nuit je médite en mon cœur - et mon esprit se demande : Est-ce donc pour jamais qu'Adonaï nous repousse, - et ne nous rendra-t-il plus sa faveur ? Est-ce que sa miséricorde est à jamais tarie, - et sa parole restera-t-elle inopérante de génération en génération ? Dieu a-t-il oublié ses bontés, - a-t-il, dans sa colère, mis un terme a ses miséricordes ? (Pause.) Et je me dis : “ce qui me fait souffrir, - c'est de voir si changée la droite du Très-Haut.” Je me rappelle les merveilles de Yahweh, - oui, je me rappelle tes œuvres d'autrefois : Et je médite sur chacun de tes actes, - et je repasse tes hauts faits. O Dieu, ta voie est sainte, quel dieu est grand comme Elohim ? Tu es le Dieu des prodiges, - tu as rendu les nations témoins de ta puissance, Par la force de ton bras tu rachetas ton peuple, - les fils de Jacob et de Joseph. (Pause.) Elohim, les eaux t'ont vu ; - elles t'ont vu et elles ont frémi, - les abîmes même tremblèrent. Les nuées déversaient des torrents, - le tonnerre grondait dans la nue, - et les flèches couraient de toutes parts. Et dans le tourbillon éclatait la voix de la foudre, - le monde s'irradiait d'éclairs, - la terre frémit et trembla ! A travers la mer s'ouvrit ta route, - tes sentiers au milieu des grandes eaux, - et personne ne vit la trace de tes pas. Tu conduisis ton peuple comme un troupeau - par la main de Moïse et d'Aaron. Ode d'Asaph. O mon peuple, écoute mon enseignement, - prête l'oreille aux paroles de mes lèvres : Je vais ouvrir la bouche, pour redire les chants antiques, - je publierai les leçons mystérieuses d'autrefois. Ce que nous avons appris et retenu, - ce que nous ont rapporté nos pères, Nous ne le cèlerons point à leurs fils, - pour la génération nouvelle. Nous redirons les louanges de Yahweh - et sa puissance, et ses œuvres merveilleuses. Car il établit une loi en Jacob, - il institua une législation en Israël, Il commanda à nos pères - d'en instruire leurs enfants, Pour qu'elle fût connue de la génération nouvelle, - et que les fils qui en naîtraient - vinssent en instruire leurs enfants à leur tour ; Pour qu'ils apprennent à mettre en Dieu leur espérance, - et que, n'oubliant jamais ses œuvres, - ils restent fidèles à ses commandements : Afin de ne point devenir, comme leurs pères, une race provocatrice et rebelle, - une race au cœur inconstant, et à l'esprit infidèle à Dieu. Mais les enfants d'Ephraïm, habiles à tendre l'arc et à lancer la flèche, - tournèrent le dos au jour du combat : Ils furent infidèles à l'alliance de Dieu - et refusèrent de marcher dans les sentiers de sa Loi : Ils oublièrent ses œuvres, - et les prodiges dont il les avait rendus témoins. Il avait cependant opéré des merveilles en présence de leurs pères, - dans la terre d'Egypte, au pays de Tanis : Il avait entr'ouvert les flots pour leur livrer passage - et tenu les eaux immobiles comme une muraille ; Il les guidait le jour par la nuée, - et toute la nuit à la lueur de la flamme ; Il fendit les rochers au désert, - et les abreuva comme à des flots, copieusement, Il fit jaillir des ruisseaux de la pierre, - et en fit descendre des eaux abondantes à torrents Cependant ils continuèrent à pécher contre lui, - au point de se révolter dans le désert contre le Très-Haut Ils tentèrent Dieu au fond de leur cœur en réclamant la nourriture de leur choix ; Ils parlèrent contre lui, et dirent : - Dieu pourra-t-il donc nous dresser une table au désert ? Voilà sans doute qu'il a frappé le rocher, et les eaux en ont jailli, - et il en a coulé des torrents, Mais pourra-t-il aussi nous donner du pain, - et nourrir de chair tout son peuple ? Yahweh l'entendit, et il s'en indigna, - le feu de sa colère s'alluma contre Jacob, - son courroux s'éleva aussitôt contre Israël : Car ils avaient manqué de foi en Dieu - et de confiance en son secours. Cependant il commanda aux nuées d'en haut, - et il entr'ouvrit les portes du ciel, Et il fit pleuvoir sur eux la manne pour les nourrir, - et leur donna le froment des cieux. Le peuple mangea le pain des forts, - il leur donna de la nourriture à satiété, Puis il fit cesser dans le ciel le vent d'Orient - et amena par sa puissance le vent du Midi : De la chair, il en fit tomber au milieu d'eux, comme la poussière, - et des oiseaux, aussi nombreux que le sable des mers : Il les fit tomber au milieu de leur campement, - tout autour de leurs tentes. Ils mangèrent et se rassasièrent pleinement, - Dieu leur en donna selon leur désir. Mais ils étaient à peine satisfaits, - ils avaient encore la nourriture à ta bouche, Que la colère de Dieu s'éleva contre eux, - et fit mourir leur élite - et tomber la jeunesse d'Israël. Et malgré tout, ils péchèrent encore - et n’eurent pas confiance en ses œuvres merveilleuses. C'est pourquoi il emporta leurs jours, comme un souffle, - et leurs années par une fin soudaine. Dès qu'il les frappait, ils le cherchaient, - revenaient et recouraient à lui. Ils se rappelaient que Dieu est leur rempart, - que El, le Très-Haut, est leur libérateur, Ils venaient à lui, des paroles mielleuses sur les lèvres, - et des adulations à la bouche, Mais leur cœur manquait pour lui de constance, - ils étaient infidèles à son alliance. Mais lui, qui est miséricordieux, - qui pardonne au pécheur, loin de le perdre, Retint souvent sa colère, - et ne déchaîna pas tout son courroux : Il se souvint qu'ils ne sont que chair, - un souffle qui passe, et qui ne revient plus. Que de fois ils se révoltèrent contre lui, au désert, - et l'irritèrent dans la solitude ! Ils ne cessaient de tenter Dieu - et de contrister le Saint d'Israël ; Ils ne se sont pas souvenus de la puissance de sa main, - du jour où il les délivra de l'oppression, Où il fit éclater ses prodiges en Egypte, - ses merveilles au pays de Tanis ; Qu'alors il changea en sang leurs fleuves - et leurs ruisseaux, au point qu'ils cessèrent d'en boire : Il envoya contre eux le moustique pour les piquer, - et la grenouille pour tout dévaster ; Il abandonna au criquet leur récolte, - et à la sauterelle le fruit de leur labeur, Il dévasta leurs vignes par la grêle, - et leurs sycomores par la gelée ; La peste tua leur bétail - et la foudre leurs troupeaux ; Il déchaîna contre eux le feu de son courroux, - colère, fureur, angoisse, - toute une armée d'anges de malheur ; Il laissa libre cours à son indignation, - il n'hésita pas à leur envoyer la mort : - il abandonna tous les vivants à la mort, Il frappa les premiers-nés dans toute l'Egypte, - les prémices de la virilité, dans toutes les tentes de Hêmit. Puis il emmena son peuple, comme un troupeau de brebis, - il les conduisit à travers le désert, comme un troupeau de bœufs, Il les guidait, assurant leur sécurité, les défendant contre toute crainte - tandis que la mer engloutissait leurs ennemis. Enfin il les amena sur sa frontière sainte, - sur la montagne dont sa main fit conquête ; Il chassa devant eux les nations, - leur en distribua le pays comme une part d'héritage, Et fit habiter sous leurs tentes - les tribus d'Israël. Mais ils tentèrent encore le Très-Haut par leurs rébellions, - ils n'observèrent pas ses commandements ; Ils s'éloignèrent et trahirent Dieu, comme leurs pères, - ils se retournèrent, comme un arc mal tendu ; Ils le provoquèrent par le culte des hauts lieux, - et excitèrent sa jalousie par leurs idoles. Dieu le sut et s'irrita, - et répudia loin de lui Israël ; Il délaissa le tabernacle de Silo, - la tente dont il avait fait sa demeure parmi les hommes, Il laissa partir en captivité l'arche, siège de sa majesté, - il abandonna sa gloire aux mains de l'ennemi, Il livra son peuple au glaive, - il s'enflamma contre son héritage ; Le feu dévora ses jeunes gens, - ses vierges n'eurent pas de chant nuptial, Ses prêtres périrent par l'épée, - et les veuves ne pleurèrent pas les morts. Alors le Seigneur se réveilla comme un homme endormi, - comme un guerrier subjugué par le vin, Il frappa ses ennemis par derrière, - et les chargea d'une éternelle confusion ; Il répudiait le tabernacle de Joseph, - il oubliait la tribu d'Ephraïm, Mais il choisit la tribu de Juda, - et la montagne de Sion, où il se complut. Il s'y bâtit un sanctuaire, pareil aux cieux, - il le fit, comme la terre, indestructible à jamais ; Puis il choisit David son serviteur, - l'enleva aux bercails et aux troupeaux ; - et tandis qu'il suivait ses brebis, il l'emmena Pour en faire le pasteur de Jacob son peuple, - et d'Israël son héritage ; Et les lui fit paître, dans l'intégrité de son cœur, - et les guida d'une main prudente. Psaume d'Asaph. O Dieu, les nations ont envahi ton héritage, - elles ont profané ton saint Temple, - elles ont fait de Jérusalem un monceau de ruines ; Elles ont jeté le cadavre de tes serviteurs - en pâture aux oiseaux du ciel, - la chair de tes fidèles aux bêtes sauvages ; Elles ont fait couler leur sang comme l'eau - aux alentours de Jérusalem, - sans qu’il y eût personne pour les ensevelir ! Nous sommes devenus objet de mépris pour nos voisins, - la risée et le jouet de ceux qui nous entourent ! Jusques à quand, ô Yahweh, demeureras-tu irrité, - et ta colère restera-t-elle ardente comme la flamme ? Ton courroux, répands-le sur les nations qui ne te connaissent pas, sur les royaumes qui n'invoquent pas ton nom ; Car ils ont dévoré Jacob, - ils ont ravagé sa demeure. Pour nous, ne garde plus souvenir des péchés d'autrefois - hâte-toi, préviens-nous de tes miséricordes, - car nous ne pouvons plus rien supporter ; Viens à notre aide, ô Dieu notre sauveur, - pour l'honneur de ton nom ; Et délivre-nous, et pardonne-nous nos fautes, - oui, pour l'honneur de ton nom. Pourquoi donc les nations diraient-elles : - Où est leur Dieu ? Que se manifeste parmi les nations, sous nos yeux, - la vengeance du sang de tes serviteurs, qui a été répandu ! Laisse monter jusqu'à toi le gémissement du captif ; - par la puissance de ton bras, - sauve ceux qui sont déjà voués à la mort, Et pour ceux qui nous entourent, fais retomber au septuple dans leur sein - l'outrage qu'ils ont fait tomber sur toi, ô Seigneur, Et nous, ton peuple, nous, le troupeau de ton pâturage, - nous te glorifierons à jamais, - nous redirons tes louanges de génération en génération ! Au maître de chœur sur l'air : Sôsannim êdûth, “Les lis, témoins”, psaume d'Asaph. Pasteur d'Israël, prête l'oreille, - toi qui conduis Joseph comme un troupeau ! O toi qui trônes sur les chérubins - fais paraître ta splendeur ! A la vue d'Ephraïm, de Benjamin et de Manassé, - réveille ta puissance - et viens nous secourir ! O Elohim, relève-nous, - fais luire sur nous ta face et nous serons sauvés ! O Yahweh, Elohim, Sabaoth, - jusques à quand t'irriteras-tu devant la prière de ton peuple ? Tu lui fais manger le pain des larmes, - tu l'abreuves de pleurs à pleine mesure, Tu fais de nous une proie que nos voisins se disputent, - nous sommes la risée de nos ennemis ! O Elohim Sabaoth, relève-nous, - fais luire sur nous ta face et nous serons sauvés ! Tu avais tiré une vigne d'Egypte, - et pour la planter, tu avais chassé les nations, Tu avais préparé le sol pour la recevoir, - elle y a jeté ses racines, et a couvert la terre ; Elle répandait son ombre jusque sur les montagnes, - ses rameaux ombrageaient les cèdres de Dieu, Elle étendait ses branches jusqu'à la mer, - elle poussait des rejetons jusqu'au grand fleuve. Pourquoi donc as-tu renversé sa clôture - si bien que tous les passants la dépouillent, Le sanglier de la forêt la ravage, - et la bête des champs s'en repaît ! O Elohim Sabaoth, relève-nous, - fais luire sur nous ta face et nous serons sauvés ! Vois du haut du ciel, regarde, viens visiter ta vigne, - et ce rejeton que ta main a planté, - et ce rameau dont toi-même tu as fait choix ; Le voilà ravagé, dévoré par la flamme, - tout périt, devant la colère de ta face ; Mais étends ta main sur l'homme de ta droite, - sur le fils de l'homme que tu as élu ! Relève-nous, et nous ne nous éloignerons plus de toi, - rends-nous la vie, et nous invoquerons ton nom ! Yahweh Elohim Sabaoth, relève-nous, - fais luire sur nous ta face, et nous serons sauvés ! Au maître de chœur : sur la gethéenne, psaume d'Asaph. Acclamez Dieu, qui est notre force, - poussez des cris de joie en l'honneur du Dieu de Jacob, Entonnez un cantique, faites résonner le tambourin, - et le doux kinnôr, avec le nêbél ; Sonnez de la trompette à la Néoménie, - et au jour de la pleine lune, à cause de notre solennité pascale, Car c'est là une loi en Israël, - un précepte du Dieu de Jacob, Il en fit le commandement à Joseph - quand il vint châtier la terre d'Egypte. J'entendis alors une parole que je ne connaissais pas : - j'ai retiré le fardeau de dessus son épaule, - ses mains ont quitté la corbeille du manœuvre : Dans l'angoisse tu m'as appelé, et je t'ai délivré, - je t'ai exaucé, du fond de la nuée où grondait la foudre, - je t'ai aussi éprouvé, aux eaux de Méribah. (Pause.) Ecoute donc, ô mon peuple, l'ordre que je te donne, - oui, puisses-tu m'entendre, ô Israël ! Qu'il n'y ait point chez toi de dieu étranger, - n'adore jamais un autre Dieu ; Car je suis ton Dieu, moi, Yahweh, - c'est moi qui t'ai fait sortir de la terre d'Egypte. Tu n'auras alors qu'à ouvrir la bouche, - et je te rassasierai ! Mais mon peuple n'a pas écouté ma voix, - et Israël ne m'a pas obéi, Et je l'ai abandonné à la dureté de son cœur ; - qu'ils marchent donc au gré de leurs caprices ! Oh ! si mon peuple avait voulu m'entendre, - si Israël avait suivi mes voies, Bien vite j'aurais abattu leurs ennemis, - j'aurais tourné ma main contre leurs adversaires : Ceux qui haïssent Yahweh fussent venus lui rendre hommage, - ils auraient leur sort fixé à jamais. Je l'eusse nourri de la fleur du froment, - et je l'aurais rassasié du miel du rocher. Psaume d’Asaph. Elohim se lève au milieu de l'assemblée divine, - il prononce son arrêt parmi les dieux de ce monde ! Jusques à quand rendrez-vous des jugements iniques, - et ferez-vous acception de personne en faveur des méchants ? Rendez donc justice au pauvre et à l'orphelin, - sachez innocenter l'humble et le misérable, Sauvez le malheureux et l'indigent, - arrachez-les de la main des méchants ! Hommes qui ne savent ni voir, ni comprendre, - ils marchent dans les ténèbres, - ils chancellent tous, eux, les appuis de la terre ! Sans doute j'ai dit : “Vous êtes des dieux, - vous êtes tous les fils du Très-Haut. Mais, malgré tout, vous mourrez comme les autres hommes, - vous tomberez comme chacun des grands d'ici bas.” Lève-toi, ô Dieu, viens juger la terre, car tous les peuples t'appartiennent ! Cantique variante ; psaume d’Asaph. O Dieu, ne garde pas le silence, - ne reste pas sourd, ô Dieu, ne demeure pas impassible : Car voici que tes ennemis se font entendre, - ceux qui te haïssent dressent la tête, Ils ourdissent contre ton peuple une trame secrète, - ils conspirent contre ceux que tu protèges. “Venez, disent-ils, exterminons-les, qu'ils cessent d'être un peuple - et que désormais, on ne se souvienne plus du nom d'Israël !” Oui, ils sont unanimes dans leurs projets, - ils ont fait alliance contre toi : Nomades d'Edom, et Ismaélites, - Agaréniens avec Moab, Gebal, Ammon, et Amalec, - les Philistins avec les habitants de Tyr ; Même Assour s'est joint à eux, - ils se sont faits le soutien des fils de Lot. (Pause.) Traite-les comme autrefois tu traitas Madian, - comme Sisara, comme Jabin au torrent de Cison ; Ils furent anéantis à En-Dor, - et la terre s'engraissa de leurs cadavres ! Fais que leurs chefs aient le sort d'Oreb et de Zeb, - et tous leurs princes, celui de Zébée et de Salmana, Qui se disaient aussi : emparons-nous - des demeures de Dieu ! O mon Dieu, rends-les semblables à la poussière qui tourbillonne, - à la paille dont se joue le vent, A la forêt que le feu embrase, - aux montagnes que dévore la flamme. Oui, envoie tes tempêtes les poursuivre, - et tes ouragans les renverser ; Couvre de honte leur visage, - et force-les, ô Yahweh, à implorer ton nom. Qu'ils se voient humiliés et impuissants à jamais, - confonds-les et fais-les disparaître ! Et l'on saura alors que toi, qui t'appelles Yahweh, - toi seul es le Très-Haut par toute la terre. Au maître de chœur : sur la harpe ou la mélodie de Geth, psaume des fils de Coré. Qu'aimables sont tes demeures, - ô Yahweh Sabaoth, Mon âme languit et défaille - à désirer les parvis de Yahweh, Mon cœur et ma chair tressaillent vers le Dieu vivant ! Même le passereau trouve un abri, et l'hirondelle un nid - pour y déposer ses petits, Auprès de tes autels, ô Yahweh Sabaoth, - mon roi et mon Dieu ! Bienheureux ceux qui habitent ta demeure - et te louent à jamais ! (Pause.) Mais aussi heureux l'homme dont tu es la force, - heureux ceux dont les cœurs sont occupés des chemins qui conduisent vers toi ! Quand ils traversent la vallée du Baumier - ils la changent en un lieu aux eaux jaillissantes, - la pluie même vient y répandre ses bénédictions ; Ils vont se fortifiant de plus en plus - jusqu'à ce qu'ils paraissent devant Dieu à Sion. (Pause.) O Yahweh, Elohim, Sabaoth, écoute ma prière, prête l'oreille, Dieu de Jacob : O Dieu, jette les yeux sur notre bouclier, - regarde la face de ton christ. Oui, un jour passé dans tes parvis - en vaut plus de mille ; J'aime mieux me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu - que demeurer sous les tentes de l'iniquité : Car il est notre soleil et notre bouclier, Yahweh Elohim, - Yahweh donne la grâce et la gloire, Il ne refuse aucun bien à qui marche dans l'innocence ; - ô Yahweh Sabaoth, bienheureux l'homme qui se confie en toi ! Au maître de chœur : psaume des fils de Coré. O Yahweh, tu as déjà rendu ta bienveillance à ton pays, - et fait rentrer les captifs de Jacob ; Tu as pardonné l'iniquité de ton peuple, - et oublié toutes ses fautes, Tu as déposé tout ton courroux, - tu es revenu de ton ardente colère. (Pause.) Retourne-toi vers nous, ô Dieu, notre sauveur, - achève d'éteindre l'indignation que tu avais conçue contre nous : Seras-tu donc éternellement irrité - et étendras-tu ton courroux à toutes les générations ? Ne vas-tu pas plutôt nous rendre à la vie - pour que ton peuple se réjouisse en toi ? O Yahweh, montre-nous ta miséricorde, - et accorde-nous ton salut ! Mais écoutons ce que dit Yahweh notre Dieu ; - car c'est bien de paix qu'il parle à son peuple et à ses fidèles, - pourvu qu'ils ne retombent plus dans leur égarement, Oui, son salut est proche pour ceux qui le craignent, - et la gloire va revenir habiter notre terre. La bonté et la vérité s'y donnent rendez-vous - pendant que s'y embrasseront la justice et la paix. Ici-bas germera la fidélité, - tandis que la justice s'inclinera du haut du ciel. Enfin Yahweh apportera la félicité, - tandis que notre terre donnera sa richesse ; La justice marchera devant sa face - et préparera le chemin sous ses pas ! Prière de David. Incline vers moi ton oreille, ô Yahweh, exauce-moi, - car je suis pauvre et malheureux. Garde-moi, car je te suis fidèle, - sauve ton serviteur, ô toi, mon Dieu, car c'est en toi qu'il espère. Aie pitié de moi, Seigneur, - car je crie vers toi tout le jour, Console l'âme de ton serviteur, - car cette âme, ô Dieu, je l'élève jusqu'à toi. Car, ô Seigneur, tu es bon et clément - et plein de miséricorde pour tous ceux qui t'invoquent ; Ecoute donc ma prière, ô Yahweh, - entends ma voix suppliante. Au jour où je suis dans l'angoisse, c'est toi que j'invoque, - car tu ne manques pas de m'exaucer. Nul, parmi les dieux, ne t'égale, ô Adonaï ; - personne qui fasse des œuvres semblables aux tiennes, Aussi toutes les nations que tu as créées viendront - se prosterner devant ta face, ô Seigneur, - et rendre gloire à ton nom : Car tu es grand, - tu opères des prodiges, - toi seul, tu es Dieu. Enseigne-moi ta voie, ô Yahweh, - et je marcherai dans ta vérité, - maintiens mon cœur - dans la crainte de ton nom. Je te rendrai grâce, Seigneur mon Dieu, de toute mon âme, - je glorifierai ton nom éternellement, - Car tu useras envers moi d'une grande miséricorde - et tu délivreras mon âme du fond du schéol. Vois donc, ô Dieu, des hommes superbes sont dressés contre moi, - une troupe d'hommes violents en veulent à ma vie, - de ces hommes qui ne se soucient point de toi, Mais toi, Seigneur, Dieu de bonté et de miséricorde, - lent à t'irriter, - riche en compassion, et en fidélité, Regarde-moi, et prends-moi en pitié, - prête ta force à ton serviteur, - sauve le fils de ta servante ; Opère l'un de tes prodiges en ma faveur, - et que mes ennemis apprennent à leur confusion, - que toi-même, ô Yahweh, tu es mon aide et mon consolateur ! Psaume variante : cantique des fils de Coré. Sion fondée par lui sur les montagnes saintes, - Sion, ses portes sont aimées de Yahweh - plus que toutes les demeures de Jacob. On annonce pour toi des destinées glorieuses, - ô cité de Dieu ! (Pause.) Je mentionne l'Egypte et Babylone - au nombre de ceux qui me connaissent ; Voyez la Philistie, et Tyr, et Cousch, - celui-ci encore est né ici à Sion ! Et d'elle l’on dira : - tous les hommes sont devenus ses fils, - et le Très-Haut s'est fait son appui ! Yahweh compte, en inscrivant chaque peuple : - celui-là aussi est fils de Sion ! Et en chantant, comme ceux qui dansent en chœur, ils redisent : - “Sion, toutes nos sources sont en toi !” Cantique variante : psaume des fils de Coré ; autre variante : au maître de chœur : avec les flûtes, pour psalmodier, poème d'Héman l'Ezrahite. O Yahweh, Dieu mon sauveur, je crie tout le jour, - et la nuit ma prière monte encore vers toi ! Puisse enfin ma prière parvenir jusqu'en ta présence, - prête l'oreille à ma supplication ! Car mon âme est rassasiée de maux, - et ma vie touche aux portes du schéol ! Je compte déjà parmi ceux qui sont descendus au tombeau, - je suis comme l'homme privé de sentiment, Ma couche est au milieu des cadavres, - comme ceux qui ont été frappés à mort, qui reposent dans le sépulcre, De qui tu ne te souviens plus - et que ta main a cessé de soutenir. Oui, tu m'as placé dans la fosse profonde, - au milieu des ténèbres, au cœur des abîmes ; Ta fureur s'est appesantie sur ma tête, - tu m'as étouffé sous tes flots. Tu as éloigné de moi mes amis, - tu m'as rendu pour eux un objet de dégoût, - enfermé ici-bas, je n'en sortirai plus, Mon œil s'est consumé à force de douleur ; - sans cesse, ô Yahweh, je t'appelle - et tends les mains vers toi ! (Pause.) Est-ce donc que ta ferais des prodiges en faveur des morts ? - est-ce que les ombres se redressent jamais pour te louer ? Est-ce qu'on parle de ta miséricorde, dans le schéol, - de ta fidélité, dans l'abîme de perdition ? Est-ce qu'on est témoin de tes prodiges, au milieu des ténèbres, - ou de ta bonté, dans la terre de l'oubli ? Aussi je crie vers toi, ô Yahweh, - ma prière te cherche dès l'aurore : Pourquoi donc, ô Yahweh, me rejettes-tu - et détournes-tu de moi ta face ? Malheureux que je suis, j'agonise depuis ma jeunesse, - tes terreurs m'écrasent, et j'en perds le sens. Tes fureurs roulent au-dessus de ma tête, - je me sens broyé de tes épouvantes ; Elles m'environnent sans cesse, comme les vagues, - elles viennent toutes se briser contre moi. Tu fais fuir loin de moi ami et proche ; - d'amis, je n'en ai plus d'autres que les ténèbres ! Ode d'Ethan l'Ezrahite. Je chanterai éternellement les bontés de Yahweh, - de génération en génération ma bouche glorifiera ta fidélité ; Oui, je le proclame, ta bonté est un édifice éternel - et à ta fidélité tu as donné les cieux pour appui. “J'ai fait alliance avec mon élu as-tu dit ; - je suis lié par serment vis-à-vis de David, mon serviteur, J'affermirai ta race pour toujours, - et je maintiendrai ton trône de génération en génération !” (Pause.) Les cieux publient tes œuvres merveilleuses - et l'on publie aussi ta fidélité dans l'assemblée des saints. Et qui donc dans les nues est comparable à Yahweh, - qui est semblable à Yahweh parmi les fils de Dieu ? Elohim est terrible au milieu de la grande assemblée des saints - et redoutable, entre tous ceux qui l'environnent. Yahweh, dieu des armées, qui est comme toi puissant, ô Yah, - toi que la fidélité accompagne sans cesse ! C'est toi qui domptes l'orgueil de la mer, - quand elle soulève ses flots, tu les apaises ; Tu frappas l'Egypte et la laissas comme un cadavre, - de ton bras puissant tu dispersas tes ennemis. A toi les cieux, comme à toi la terre, - le monde, avec ce qu'il renferme, c'est toi qui l'as créé : Le Septentrion et le Midi, c'est toi qui les as faits, - le Thabor et l'Hermon tressaillent à ton seul nom, La puissance réside en ton bras, - la force dans ta main, le commandement dans ta droite ; La justice et l'équité sont les appuis de ton trône, - la bonté et la fidélité marchent devant ta face. Heureux le peuple d'Israël formé aux acclamations saintes - et qui marche, ô Yahweh, à la lumière de ta face, Que ton nom fait tressaillir - et que ta justice élève : Car tu es sa force et sa gloire - et ta faveur nous fait relever la tête ! Oui, notre bouclier est dans la main de Yahweh - et notre roi, dans ta main du saint d'Israël ? Alors tu as parlé par des visions à ton prophète, - et tu as dit : “J'ai mis ma force dans un héros, - j'ai élevé mon élu parmi tout le peuple, J'ai trouvé David mon serviteur, - je l'ai sacré de mon onction sainte ; Ma main sera étendue pour le maintenir, - mon bras le fortifiera ; Jamais l'ennemi ne prévaudra contre lui - ni l'homme pervers ne l'opprimera ; J’écraserai ses adversaires devant lui - et je frapperai ceux qui le haïssent ; Ma fidélité et ma bonté seront avec lui - et par la puissance de mon nom il redressera la tête. J'étendrai sa main sur la mer - et sa droite sur le grand fleuve ; Il me dira : Tu es mon père, - mon Dieu, et mon rocher protecteur ! J'en ferai même mon premier-né, élevé au-dessus des rois du monde ; Je lui conserverai ma faveur éternellement - et mon alliance avec lui demeurera inébranlable ; Je lui donnerai une postérité éternelle, - et un trône durable comme les cieux. Si ses fils abandonnent ma loi - et ne marchent pas dans la voie de mes jugements, S'ils profanent mes commandements - et ne gardent pas mes ordres, Alors de ma verge, je châtierai leur rébellion - et de mes coups, leur péché ; Mais je ne lui retirerai pas pour cela ma faveur, - et ne mentirai pas à ma fidélité ; Je ne violerai pas mon alliance - et ne changerai pas la parole sortie de mes lèvres ; J'en ai fait le serment unique par ma sainteté, - je ne mentirai point à David, Sa race sera éternelle - et son trône restera devant moi autant que le soleil, Comme la lune il aura une durée sans fin, - il subsistera autant que l'arc, mon témoin dans la nue.” (Pause.) Et voilà que tu l'as rejeté et répudié, - tu t'es irrité contre ton élu, Tu as dédaigné l'alliance faite avec ton serviteur, - tu as profané et jeté à terre son diadème, Tu as détruit toutes ses murailles, - tu as mis en ruines ses défenses ; Tous les passants le mettent au pillage, - il est la dérision de ses voisins, Tu as soutenu la main de ses adversaires, - et mis dans la joie tous ses ennemis ; Tu as même fait dévier le tranchant de son glaive, - loin de le soutenir, au fort du combat ; Tu as mis fin à sa splendeur, - et renversé à terre son trône, Tu as abrégé les jours de sa jeunesse, - tu l'as couvert de honte ! (Pause.) O Yahweh, jusques à quand resteras-tu caché - et ta colère brûlera-t-elle comme la flamme ?, Songe combien courte est notre vie, ô Seigneur, - et pour quelle existence éphémère tu as créé tous les enfants des hommes : Et qui donc pourrait vivre sans passer par la mort, - ou qui pourra jamais arracher son âme à l'étreinte du schéol ? (Pause.) Où sont donc, ô Seigneur, tes bontés d'autrefois - et ces serments sur ta fidélité que tu avais faits à David ? Souviens-toi donc, Seigneur, de l'opprobre qu'on jette à tes serviteurs, - de toutes les inimitiés des nations que je porte en mon sein, Par lesquelles tes ennemis t'outragent, ô Yahweh, - par lesquelles ils insultent aux démarches de ton christ ! Béni soit à jamais Yahweh ! - Amen ! Amen ! Prière de Moïse, l'homme de Dieu. Seigneur, toi qui es notre demeure - de génération en génération, Avant que les montagnes fussent nées, - avant que tu eusses engendré la terre et le monde, D'éternité en éternité, - tu es toujours le même, ô Dieu ! Mais l'homme, tu le réduis en poussière - en lui disant : “O enfants des hommes, retournez d'où vous êtes tirés ?” En vérité, mille ans sont à tes yeux - comme le jour d'hier, qui n'est plus, - ou comme une veillée dans la nuit ; Tu les entraînes, ils ne sont qu'un songe ; - dès l'aurore, ils disparaissent comme l'herbe ; Le matin elle fleurit et tombe déjà, - le soir on la coupe, et la voilà desséchée. Car ta colère nous fait défaillir, - et ton courroux nous consume ; Tu mets devant ton regard nos iniquités, - et ce que nous avons de plus caché, devant la lumière de ta face. Aussi tous nos jours s'évanouissent devant ton courroux - et nos années disparaissent, comme un vain bruit ; Soixante-dix ans, c'est toute la durée de nos vies, - ou quatre-vingts, pour les plus vigoureux : Et tout ce qui en fait l'orgueil n'est que vanité et douleur ; - car tout cela passe vite, et nous nous envolons ! Oh ! qui sait combien puissante est ta colère, - et qui connaît l'étendue de ton courroux ? Apprends-nous donc à bien compter nos jours, - afin que nous en retirions la sagesse du cœur. Reviens, ô Yahweh, jusques à quand détourneras-tu ton visage ? - Prends en pitié le sort de tes serviteurs ; Rassasie-nous de ta bonté dès l'aurore, - et que tout le reste de notre vie se passe dans la joie et l'allégresse ! Console-nous autant de jours que tu nous as châtiés, - autant d'années que nous avons supporté l'épreuve ; Fais voir ta puissance à tes serviteurs - et fais rejaillir ta gloire sur leurs enfants ; Que la faveur d'Adonaï, notre Dieu, repose sur nous, - donne-nous la durée pour l'œuvre de nos mains, - oui, la durée à l'œuvre de nos mains ! Heureux ( ?) qui demeure sous l'abri du Très-Haut, - qui repose à l'ombre du Tout-Puissant ! En disant à Yahweh : “Mon refuge et ma citadelle, - mon Dieu, en qui je mets ma confiance ;” Aussi il te délivrera du filet de l'oiseleur, - de la peste dévastatrice ! Oui, il te couvrira de son aile, - sous ses ailes tu trouveras ton refuge, - sa fidélité vaut une égide et un bouclier Tu ne craindras ni terreur de la nuit, - ni flèche qui vole durant le jour, Ni la peste qui se propage au sein des ténèbres, - ni le mal qui frappe en plein midi ; Mille tomberaient à ta gauche - et dix mille à ta droite, - que tu ne serais pas atteint : Tu ne feras que le voir de tes yeux, - qu'être témoin du châtiment des pécheurs ! Parce que en disant : Tu es mon refuge, ô Yahweh, - tu as pris le Très-Haut pour asile, Le malheur ne t'atteindra pas, - le mal n'approchera pas de ta tente ; Car il donnera des ordres à ses anges pour toi, - afin qu'ils te gardent en toutes tes voies : Ils te soulèveront de leurs mains - de crainte que, de ton pied, tu ne heurtes contre la pierre : Tu marcheras sur l'aspic et la vipère, - tu écraseras le lionceau et le dragon ! Puisqu'il s'est attaché à moi, je le délivrerai, - je le mettrai hors d'atteinte, puisqu'il connaît mon nom ; Quand il m'invoquera, je l'exaucerai, - je serai avec lui dans la détresse, - je le délivrerai et le glorifierai, Je le rassasierai de longs jours - et lui ferai voir mon salut ! Psaume variante : cantique pour le jour du sabbat. Il est bon de louer Yahweh - et de chanter ton nom, ô Elyôn, De publier dès le matin ta bonté, - et ta fidélité jusque dans la nuit, Sur la lyre à dix cordes et le nébél, - aux accords de la harpe ! Car tes œuvres, ô Yahweh, sont ma joie, - les ouvrages de tes mains me transportent : Qu'elles sont grandes, tes œuvres, ô Yahweh ! - tes desseins sont souverainement profonds ; L'homme grossier n'en peut rien saisir, - ni l'insensé les comprendre. Si les méchants croissent comme l'herbe, - si tous les artisans d'iniquité s'épanouissent, Mais c'est pour leur éternelle destruction : - tandis que toi, ô Yahweh, tu es élevé à tout jamais ; Aussi tes ennemis, ô Yahweh... les voici qui vont périr, - et que vont disparaître tous les artisans d'iniquité. Tu me fais relever mon front, haut comme celui du buffle, - je me sens rajeuni d'une huile nouvelle, Mon œil contemple mes ennemis, - et les impies qui, dans leur malice, se dressaient contre moi ; - mon oreille entend leur détresse ; Tandis que le juste fleurit comme le palmier, - il s'élève comme le cèdre du Liban. Plantés dans la demeure de Yahweh, - ils s'épanouiront dans les parvis de notre Dieu : Jusque dans la vieillesse ils porteront des fruits - et resteront pleins de sève et verdoyants, Pour faire connaître que Yahweh est équitable ; - il est mon rocher et il n'y a pas en lui d'injustice ! Il règne, Yahweh ; il s'est revêtu de majesté, - Yahweh s'est revêtu de majesté et s'est ceint de force ! - Aussi la terre, maintenue par toi, ne chancellera pas. Ton trône est affermi depuis lors, - mais toi, tu es de toute éternité ! Les fleuves, ô Yahweh, - les fleuves élèvent leur voix, - les fleuves élèvent le bruit de leurs flots ; Mais plus que la voix des grandes eaux, - plus que les flots puissants de la mer, - Yahweh est puissant dans la hauteur des cieux ! Tes oracles sont irrévocablement fidèles, - ta demeure veut pour parure la sainteté, - ô Yahweh, dans toute la suite des temps ! Dieu des vengeances, Yahweh, - Dieu des vengeances, montre-toi ; Monte sur ton siège, juge de la terre, - rends aux superbes selon leurs œuvres ! Jusques à quand les pécheurs, ô Yahweh, - jusques à quand les pécheurs demeureraient-ils triomphants ? Ils se répandent en paroles arrogantes, - ils s'enorgueillissent, tous ces artisans d'iniquité, Ecrasant ton peuple, ô Yahweh, - opprimant ton héritage, Ils font mourir la veuve et l'étranger, - ils égorgent l'orphelin, “Yahweh, disent-ils, ne le voit pas ; - il n'y prête pas attention le Dieu de Jacob !” Eh bien ! comprenez-le, ô les plus grossiers des hommes, - insensés, quand donc ferez-vous preuve d'intelligence ? Est-ce qu'il n'entend pas, celui qui a planté l'oreille, - et ne voit-il pas, celui qui a façonné l'œil ? Et ne va-t-il pas vous châtier, celui qui châtie les nations ? - lui de qui l'homme tient son intelligence, Yahweh sait bien que les pensées des hommes - ne sont que vanité. Mais heureux, ô Yah, celui que tu instruis toi-même - et à qui tu enseignes ta loi, Pour lui donner la paix aux jours de l'adversité, - tandis que la fosse s'ouvrira sous les pas du pécheur : Car après tout Dieu ne délaissera jamais son peuple, - ni n'abandonnera son héritage : Et la sentence finit toujours par se réformer suivant la justice, - cette justice toujours recherchée par les cœurs droits. Qui donc se lèvera en ma faveur contre les méchants, - qui donc me soutiendra contre les artisans d'iniquité ? Si Yahweh n'était pas venu à mon aide, - mon âme eût vite habité dans la terre du silence : Mais dès que je dis seulement : “Mon pied chancelle”, - aussitôt ta bonté, ô Yahweh, vient me soutenir ; Au milieu des anxiétés sans nombre de mon cœur - tes consolations viennent rasséréner mon âme. Pourrais-tu te faire le complice du tribunal inique - où se trame la violence à l'encontre du droit, Où l'on s'acharne contre la vie du juste, - où l'on condamne le sang innocent ? Mais Yahweh est pour moi un rempart, - mon Dieu m'est un rocher protecteur, Il retournera leur iniquité contre [les méchants] eux-mêmes, - et les fera périr par leur propre malice : - [oui, Yahweh notre Dieu les fera périr !] Venez, acclamons Yahweh, - acclamons le rocher où nous trouvons le salut, Présentons-nous devant lui avec nos louanges, - célébrons-le dans nos cantiques ! Car Yahweh est le Dieu suprême, - le grand roi entre tous les dieux, Qui tient dans sa main les profondeurs de la terre, - à qui appartiennent les cimes des montagnes, La mer, qu'il a créée - et la terre, qu'ont façonnée ses mains ! Venez, adorons et prosternons-nous, - fléchissons le genou devant Yahweh notre créateur. Oui, il est notre Dieu, - et nous sommes le peuple dont il est le pasteur, - le troupeau que sa main conduit ! Oh ! puissiez-vous aujourd'hui du moins écouter sa voix, - n'endurcissez plus votre cœur comme à Mériba, comme au jour de Massa, au désert, Où vos pères dit-il m’ont tenté, m'ont éprouvé, même après avoir été témoins de mes prodiges, Quarante années durant, cette génération me fut à charge, - et je me dis : “C'est un peuple au cœur égaré, - ils ne connaissaient pas mes voies !” Aussi leur ai-je fait le serment, dans ma colère, - qu'ils n'entreraient jamais dans le lieu de mon repos ! Chantez à Yahweh un cantique nouveau, - chantez à Yahweh par toute la terre, Chantez à Yahweh et bénissez son nom : redites chaque jour la puissance de son salut, Racontez sa gloire parmi les nations, - et ses merveilles parmi tous les peuples ! Car Yahweh est grand, et souverainement digne de louange, - il est terrible plus que tous les dieux, Car ils ne sont tous, les dieux des nations, que des idoles vaines. - Mais Yahweh a créé les cieux, La gloire et la majesté marchent devant sa face, - la puissance et la splendeur éclatent dans son sanctuaire. Rendez donc à Yahweh, ô familles des peuples, - rendez à Yahweh gloire et honneur, Rendez à Yahweh la gloire due à son nom. - Prenez vos offrandes, et venez dans ses parvis, Adorez Yahweh avec les vêtements sacrés, - tremblez tous devant sa face, habitants de la terre ! Dites au milieu des nations : “il règne, Yahweh !” - aussi le monde maintenu par lui ne chancellera-t-il plus, - Yahweh gouverne les peuples selon la justice ! Que les cieux se réjouissent et que la terre soit dans l'allégresse - que la mer frémisse avec tout ce qu'elle renferme, Que les champs jubilent avec tout ce qu'ils contiennent, - qu'enfin les arbres des forêts tressaillent, Devant la face de Yahweh, car le voici qui vient, - qui vient juger la terre, Juger le monde selon la justice - et les peuples selon sa vérité ! Yahweh est roi ! que la terre soit dans l'allégresse, - que la multitude des îles se réjouisse ! Une nuée ténébreuse l'environne, - son trône a pour appuis la justice et l'équité, La flamme marche devant lui - et consume tout autour ses ennemis, Ses foudres illuminent le monde, - la terre tremble en le voyant, Les montagnes se fondent comme la cire, devant sa face, - devant la face du maître de toute la terre, Les cieux proclament sa justice - et tous les peuples sont témoins de sa gloire. Les voilà dans la confusion, tous les adorateurs de statues, - eux qui se glorifiaient dans leurs vaines idoles, - car tous les dieux du monde se prosternent maintenant devant lui ! Sion, qui l'apprend, est dans la joie, - les filles de Juda sont dans l'allégresse, à cause de tes arrêts, ô Yahweh ; Parce que toi, ô Yahweh, Elyôn - tu es au-dessus de toute la terre, - tu domines souverainement sur tous les dieux du monde. Yahweh aime ceux qui détestent le mal, - il veille sur la vie de ses serviteurs, - il les délivre de la main des impies ; Car la lumière est semée pour le juste, - et la joie pour ceux qui ont le cœur droit. O justes, réjouissez-vous en Yahweh - et célébrez son saint nom ! Psaume... Chantez à Yahweh un cantique nouveau, - car il a opéré des merveilles ; Sa droite lui a donné la victoire - ainsi que son bras infiniment saint. Yahweh a fait briller son salut, - il a révélé sa justice aux regards des nations ; Il s'est souvenu de sa miséricorde et de sa fidélité - pour la maison d'Israël ; Et toutes les extrémités de la terre ont contemplé - le salut de notre Dieu ! Acclamez donc Yahweh par toute la terre, - éclatez en jubilations et chantez, Chantez Yahweh sur la harpe - mêlez la harpe à la voix des cantiques, Au son des trompettes et du sophâr, - poussez des acclamations en présence du roi Yahweh ! Que la mer frémisse avec ce qu’elle renferme, - la terre avec ceux qui l'habitent, Que les fleuves battent des mains, - qu'en même temps les montagnes fassent éclater leur allégresse, Devant la face de Yahweh, car le voici qui vient - pour juger la terre, Juger le monde selon la justice - et les peuples selon l'équité ! Il règne, Yahweh, que les nations frémissent, - il règne celui qui trône sur les chérubins, que la terre s'ébranle ! Grand est Yahweh au milieu de Sion, - il est exalté par-dessus tous les peuples ; Qu'on célèbre ton nom grand et redoutable, - car il est saint ; Qu'on célèbre la force du roi, ami de la justice, - car c'est toi qui soutiens le bon droit et la justice, - et fais régner l'équité au milieu de Jacob ! Exaltez Yahweh, notre Dieu - et prosternez-vous devant l'escabeau de ses pieds, - car il est saint Yahweh notre Dieu ! Moïse et Aaron furent autrefois parmi ses prêtres, - et Samuel parmi ceux qui invoquaient son nom : Ils priaient Yahweh, qui les exauçait, - il leur parlait du milieu d'une colonne de nuée, Ils gardaient ses commandements - et la Loi qu'il leur avait donnée ; O Yahweh, notre Dieu, tu les exauças, - tu fus pour eux un Dieu clément, - mais tu châtias aussi leurs fautes. Exaltez Yahweh, notre Dieu - et prosternez-vous vers sa montagne sainte, - car il est saint, Yahweh, notre Dieu ! Psaume pour le sacrifice d'action de grâce. Acclamez Yahweh par toute la terre, - servez Yahweh avec joie, - présentez-vous devant lui avec allégresse ; Apprenez que c'est Yahweh qui est Dieu, c'est lui qui nous a faits et nous sommes à lui, - nous sommes son peuple et le troupeau dont il est le pasteur. Venez sous ses portiques en redisant sa gloire, - dans ses parvis en redisant sa louange, - glorifiez-le et bénissez son nom ! Car Yahweh est bon, - sa miséricorde est éternelle, - et sa fidélité s'étend de génération en génération ! De David, psaume. La bonté et la justice, puissé-je les chanter, - puissé-je te célébrer, ô Yahweh ! Puissé-je m'appliquer à connaître la voie parfaite ! si tu viens à moi, Je me conduirai avec un cœur intègre - au fond même de ma demeure, Je n'aurai point devant les yeux - de projet inique, Je hais les mesures hypocrites, - je ne m'y laisserai pas aller ; Le cœur pervers s'éloignera de moi, - le mal, je ne le connaîtrai pas ; Qui dénigre en secret son prochain, - je le ferai disparaître ; L'homme à l'œil hautain et au cœur gonflé, - je ne le supporterai pas ; J'aurai les yeux ouverts sur les hommes intègres du pays - pour les prendre auprès de moi ; Celui qui suit la voie parfaite - sera mon serviteur ; Mais il n'habitera jamais ma demeure, - celui qui trame la fraude ; Il ne restera pas devant mes yeux, - l'homme aux discours menteurs ; Matin par matin je détruirai - tous les impies du pays, Afin d'anéantir de la cité de Yahweh - tous les artisans d'iniquité. Prière d'Israël malheureux, quand, dans son affliction, il exhala sa plainte devant la face de Yahweh. O Yahweh, écoute ma prière, et que mon gémissement parvienne jusqu'à toi ; - ne détourne pas ta face de moi, A l'heure où je suis dans l'angoisse - incline vers moi ton oreille, A l'heure où je supplie, - hâte-toi de m'exaucer ! Car mes jours s'évanouissent en fumée - et mes os se consument comme un tison, Mon cœur est touché par la faux, comme l'herbe, et se dessèche, - tellement que j'oublie même de manger mon pain ; A force de gémir, - ma peau s'est collée à mes os, Je ressemble au pélican du désert, - je ressemble au hibou des ruines, Je suis privé de sommeil, - comme l'oiseau solitaire sur son toit. Chaque jour mes ennemis me chargent d'opprobres, - furieux contre moi, ils m'accablent d'imprécations : Aussi j'avale la cendre avec mon pain, - et ma boisson est mêlée de larmes. C'est à cause de ta colère et de ton courroux, - car tu m'as pris et jeté au loin, Mes jours sont comme l'ombre qui s'étend, - et moi je me dessèche comme l'herbe ! Mais toi, ô Yahweh, ton trône est éternel, - et ta gloire s'étend de génération en génération ! Lève-toi donc et prends pitié de Sion, - car le temps d'avoir pitié d'elle est venu, - oui, il est arrivé, le temps fixé : Vois, tes serviteurs en chérissent les ruines, - ils en chérissent jusqu'à la poussière. Et puis, les nations révéreront le nom de Yahweh, - tous les rois de la terre révéreront ta gloire. Oui, Yahweh rebâtira Sion, - il manifestera sa gloire, Il entendra la prière du malheureux, - il ne méprisera pas leurs supplications. Ecrivez ces choses pour la génération future - et que le peuple à venir célèbre Yahweh : Car il a regardé du haut de sa montagne sainte, - Yahweh, du fond des cieux, a jeté ses regards sur la terre Pour écouter les gémissements du peuple captif, - pour rendre les fils de la mort à la liberté, Pour faire publier son nom à Sion - et sa gloire à Jérusalem, Devant tous les peuples assemblés, - devant tous les royaumes réunis pour adorer Yahweh ! Oui, il a brisé ma force au milieu de ma carrière, - il a abrégé mes jours ; Mais je dirai : Mon Dieu, ne m'enlève pas - au milieu de ma course, - toi dont les années - vont de génération en génération ! Il y a longtemps, tu as jeté les fondements de la terre, - et les cieux furent l'œuvre de tes mains ; Eux passeront, mais toi, tu demeureras ; - car eux tous s'useront comme un vêtement ; - comme un manteau tu les changeras, et ils seront changés ; Mais toi, tu restes toujours le même, - et tes années n'auront point de fin : Laisse donc subsister les enfants de tes serviteurs, - que leur postérité puisse se perpétuer ! Psaume de David. O mon âme, bénis Yahweh, - et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom ! Oui, bénis Yahweh, ô mon âme, - et n'oublie jamais tous ses bienfaits ! C'est lui qui pardonne toutes tes fautes - lui qui guérit toutes tes infirmités, Lui qui arrache ta vie au tombeau, - lui qui te couronne de bonté et de miséricorde, Lui qui te rassasie de biens, au cours de tes années, - pour que tu reprennes, comme l'aigle, une jeunesse nouvelle ; Yahweh exerce sa justice, - et rend ses arrêts en faveur de tous les opprimés. C'est lui qui fit connaître ses lois à Moïse, - la grandeur de ses œuvres aux fils d'Israël ; Il est bon et miséricordieux, Yahweh, - lent à la colère et riche en bonté ; Ses reproches ne durent pas sans fin, - il ne garde pas un ressentiment éternel, Il ne nous traite pas selon nos fautes, - il ne nous châtie pas selon nos iniquités : Mais autant les cieux dominent la terre, - autant domine sa bonté sur ceux qui le craignent : Autant l'Orient est loin de l'Occident, - autant il éloigne de nous nos iniquités ; Comme un père a pitié de ses enfants, - ainsi il a pitié de ceux qui le craignent : Car il sait de quoi nous sommes pétris, - il se souvient que nous sommes poussière. L'homme, ses jours passent comme l'herbe, - il s'épanouit comme la fleur des champs : Mais qu'un souffle survienne, il disparaît aussitôt, - sa place même n'en garde plus trace ; Tandis que la bonté de Yahweh pour ceux qui le craignent demeure de siècle en siècle, - que sa bienveillance va jusqu'aux enfants de leurs enfants, Pour ceux qui gardent son alliance, - qui se rappellent et observent ses commandements. Yahweh a établi son trône dans les cieux, - et son empire s'étend sur toutes choses : Bénissez-le, anges de Yahweh, - héros puissants, exécuteurs de ses ordres, - dociles au son de sa voix ! Bénissez-le toutes, armées de Yahweh, - vous qui êtes à son service, - et qui accomplissez son bon plaisir ! Bénissez-le vous toutes, créatures de Yahweh, - en tous les lieux de son empire ! Et toi aussi, O mon âme, bénis Yahweh ! O mon âme, bénis Yahweh ! O Yahweh, mon Dieu, tu es infiniment grand ! - tu te revêts de majesté et de gloire, Tu t'enveloppes de lumière, comme d'un manteau, - tu déploies les cieux comme une tente ! Puis il façonne avec les eaux sa haute demeure - des nuées, il se fait un char, - il s'avance sur les ailes du vent ; Des souffles de la tempête il fait ses messagers, - et ses serviteurs, du feu et de la flamme de l'orage ! Il affermit la terre sur ses bases, - pour qu'elle demeure inébranlable de siècle en siècle ; L'abîme l'entourait d'abord comme un vêtement, - les eaux recouvraient les montagnes, Mais à ton commandement elles s'écartent, - à la voix de ton tonnerre elles prennent la fuite. Les montagnes s'élèvent, les vallées se creusent - à la place que tu leur as marquée. Tu as fixé des limites que les eaux ne franchiront pas, - elles ne reviendront plus couvrir la terre. Il fait sourdre les fontaines dans les vallées, - elles s'ouvrent un chemin au milieu des montagnes, Elles abreuvent tous les animaux des champs, - les onagres y étanchent leur soif ; Les oiseaux du ciel viennent nicher sur leurs rives, - et font entendre leur chant du milieu du feuillage. C'est lui, de ses hautes demeures, qui verse l'onde aux montagnes, - et la terre se rassasie du fruit de tes œuvres. Il fait croître l'herbe pour le bétail - et les plantes à l’usage de l'homme ; Et produire à la terre le pain, - et le vin qui réjouit le cœur de l'homme, Qui fait mieux encore que l'huile, resplendir son visage, - tandis que le pain donne la force à son cœur. De ces eaux encore les arbres de Yahweh s'abreuvent, - ainsi que les cèdres du Liban, que sa main a plantés. Là vont nicher les oiseaux : - la cigogne a sa demeure parmi les cyprès, Tandis que les chamois recherchent les hauts sommets - et les damans trouvent asile dans les rochers. Yahweh a fait la lune pour indiquer les temps, - et le soleil, qui connaît le moment de son coucher ; Fais-tu arriver les ténèbres et la nuit vient-elle, - alors se mettent en mouvement toutes les bêtes de la forêt, Les lions rugissent après leur proie, - et demandent à Dieu leur nourriture ; Dès que le soleil se lève, ils se retirent - et vont s'étendre dans leur tanière ; L'homme sort alors pour sa tâche - et pour son travail jusqu'au soir. O Yahweh, que tes œuvres sont variées, - toutes sont faites avec sagesse : - la terre est pleine des richesses que tu as créées. Mais voici la mer grande aux immenses rivages, - là s'agitent des êtres sans nombre, - des animaux, grands et petits : Là voguent les vaisseaux, - et ce Léviathan, que tu as façonné pour se jouer au milieu des flots, Et tout se tourne vers toi, espérant - que tu leur donneras la pâture à son heure ; Dès que tu la leur envoies, ils la recueillent, - dès que tu ouvres la main, ils se rassasient de tes biens ; Mais détourne ta face, tout se trouble, - reprends-leur ton souffle, ils expirent - et rentrent dans leur poussière ; Laisse ton souffle revenir, ils revivent, - et par toi, la face de la terre se voit renouvelée. Gloire à Yahweh pour l'éternité : - que Yahweh prenne plaisir en ses œuvres, Lui dont le regard fait trembler la terre - et dont le contact enflamme les montagnes ! Toute ma vie je chanterai Yahweh, - tant que j’existerai, mon Dieu sera l'objet de mes cantiques ; Puisse ma voix lui être agréable, - car Yahweh est mon unique joie ; Que les pécheurs disparaissent de la face de la terre, - et les impies, qu'il n'en reste plus un seul ! O mon âme, bénis Yahweh ! Alleluja (Louez Yah) ! Louez Yahweh, - acclamez son nom, - publiez ses œuvres jusqu'au milieu des nations. A lui vos chants et vos cantiques, - redites toutes ses merveilles ; Que son saint nom soit votre gloire, - que votre cœur soit dans la joie, vous qui cherchez Yahweh ! Oui, cherchez Yahweh et sa puissance, sans cesse cherchez sa face, Souvenez-vous des merveilles qu'il a opérées, - de ses prodiges et des arrêts tombés de ses lèvres ! Il a fait son serviteur du peuple issu d'Abraham, - et ses élus des enfants de Jacob ; Et Yahweh lui-même est devenu notre Dieu, - il a exercé ses jugements par toute la terre ; Il garde un souvenir éternel de son alliance, - de la parole qu'il a engagée pour mille générations, Du traité qu'il a conclu avec Abraham, - qu'il a confirmé par serment à Isaac, Dont il a fait un décret immuable pour Jacob, - pour Israël un pacte d'éternité, En disant : “Je te donnerai la terre de Canaan - comme portion de votre héritage.” Et tandis qu'ils n'étaient qu'en petit nombre, - très peu, et étrangers au pays, Qu'ils passaient d'une nation à l'autre - et de royaume en royaume, Il ne permit jamais qu'on les opprimât ; à cause d'eux, il châtia les rois disant : “Gardez-vous de toucher à mes élus - et de faire aucun mal à mes prophètes ! ” Et quand il appela la famine sur la terre, - qu'il fit disparaître le pain, qui est notre soutien, Alors il dépêcha son envoyé au devant d'eux, - Joseph, qu'il fit vendre comme esclave ; On serra ses pieds dans les entraves, - il se vit jeter dans les fers. Jusqu'au temps où s'accomplit son oracle, - et où la parole de Yahweh le justifia ; Alors pharaon l'envoya tirer de ses liens, - le maître du peuple le fit délivrer, Il l'établit seigneur de toute sa maison - et maître de tout son domaine, Pour y donner des ordres à son gré même aux princes, - et enseigner la sagesse aux anciens. C'est alors qu'Israël descendit en Egypte, - que Jacob vint habiter la terre de Hemit. Alors Yahweh multiplia grandement sa nation - et la rendit plus forte que ses ennemis : Tandis que leur cœur, changé par lui, prenait en aversion son peuple - et qu'ils usaient de perfidie contre ses serviteurs : Alors il envoya Moïse son serviteur - Aaron son élu : Il leur fit opérer parmi eux des prodiges, - et des merveilles, dans la terre de Hemit ; Il envoya les ténèbres et la nuit se fit, - mais ils n'écoutèrent pas leur parole ; Il changea leurs eaux en sang, - et fit périr leurs poissons ; Les grenouilles pullulèrent par tout le pays, - et jusqu'au fond des palais de leurs rois ; Il commanda ; et il arriva des insectes - et les moucherons couvrirent tout leur territoire ; Au lieu de pluie, il leur envoya la grêle - et la flamme et le feu sur tout le pays, Il frappa leurs vignes et leurs figuiers, - il brisa tous les arbres de la contrée, Il commanda, et la sauterelle apparut - avec des insectes sans nombre Qui dévorèrent l'herbe par tout le pays - et firent disparaître le produit de leurs champs. Puis il frappa partout les premiers-nés, - les prémices de leur virilité. Enfin il les fit sortir, chargés d'or et d'argent - d'entre leurs tribus, pas un ne resta en arrière. L'Egypte se réjouit de leur départ, - car elle les regardait avec terreur ; Yahweh leur donna une nuée pour les couvrir, - et une colonne de feu pour éclairer la nuit ; A leur prière, il envoya les cailles - et les rassasia avec le pain du ciel, Il fendit le rocher, les eaux jaillirent - et se mirent à couler en fleuve au milieu des déserts. Oui, il s'est souvenu de sa parole sainte, - d'Abraham son serviteur ; Il a fait sortir son peuple plein d'allégresse, - ses élus, au milieu des cris de joie, Il leur a livré les terres des infidèles, - ils se sont emparés des fruits du labeur des nations, A la condition de garder ses commandements - et d'être fidèles à ses lois. Alleluja. Alleluja ; Yahweh, car il est bon, - car sa miséricorde est éternelle ! Qui saurait redire les œuvres de Yahweh - et raconter toutes ses louanges ? Heureux celui qui observe la justice, - celui qui agit en tout temps avec équité ! O Yahweh, souviens-toi de moi, toi qui es bienveillant pour ton peuple, - visite-moi, et sois mon salut, Afin que je goûte le bonheur de tes élus, - que je prenne part à la joie de ton peuple - que je me glorifie avec ceux qui sont ton héritage ! Mais nous avons péché comme nos pères, - nous avons prévariqué, nous avons fait le mal ; Nos pères en Egypte ne firent pas attention à tes merveilles, - ils oublièrent tes multiples bienfaits, Ils se révoltèrent contre le Très-Haut - près de la mer des roseaux. Et néanmoins il les délivra, pour l'honneur de son nom, - pour faire éclater sa puissance ; A sa menace, la mer des roseaux se dessécha, - et il leur fit traverser les abîmes comme un désert, Il les sauva de la main du persécuteur, - il les délivra de la main de l'ennemi, Les flots recouvrirent leurs adversaires ; - aucun d'eux n'échappa. Alors ils crurent à sa parole, - et chantèrent ses louanges. Mais bien vite ils oublièrent ses œuvres - et trahirent ses desseins : Ils s'abandonnèrent à leur convoitise dans le désert, - ils tentèrent Dieu dans la solitude : Il leur accorda leur demande - mais en envoyant la mortalité parmi eux. Puis, au milieu de leur campement, ils jalousèrent Moïse, - Aaron, l'élu de Yahweh ; Alors la terre s'entr'ouvrit et engloutit Dathan, - elle se referma sur le parti d'Abiram, Un feu s'alluma contre cette horde, - la flamme dévora ces impies. Ils firent aussi un veau d'or près d'Horeb, - ils se prosternèrent devant une idole. Ils échangèrent celui qui était leur gloire - contre l'image d'un bœuf, qui se nourrit de foin ; Ils oublièrent le Dieu qui les avait sauves, - qui avait fait de si grandes œuvres en Egypte, Des œuvres merveilleuses au pays de Ham, - des œuvres d'épouvante près de la mer des roseaux ; Aussi il parlait déjà de les faire périr - si Moïse, son élu, Ne se fût jeté sur la brèche devant lui pour empêcher son courroux de les anéantir. Puis ils dédaignèrent une terre de délices, - défiants de sa parole, Ils éclatèrent en murmures sous leurs tentes, - n'écoutèrent plus la voix de Yahweh ; Alors de sa main il fit contre eux serment de les faire périr au désert, De disperser leur postérité au milieu des nations, - de les disséminer sur la face du monde. Ils s'attachèrent aussi à Baal-Phegor - et mangèrent des victimes offertes à des dieux sans vie ; Leurs crimes provoquèrent son courroux - et la mortalité fondit sur eux ; Phinées alors se leva et se chargea du châtiment, - et le fléau s'arrêta : Cela lui fut imputé à justice, - d'âge en âge, et à tout jamais. Ils excitèrent son courroux près des eaux de Mériba : - mal en prit à Moïse à leur sujet, Ils aigrirent son esprit, - et une parole téméraire sortit de ses lèvres. Ils n'exterminèrent pas les peuples - que Yahweh leur avait commandé de détruire : Ils se mêlèrent aux nations - et apprirent à faire comme elles : Ils adorèrent leurs idoles, - qui devinrent pour eux un piège, Ils immolèrent leurs fils - et leurs filles aux faux dieux ; Ils versèrent le sang innocent, - celui de leurs fils et de leurs filles Qu'ils sacrifièrent aux idoles de Canaan, - et de ces meurtres, ils souillèrent la terre. Quand ils se furent rendus immondes par leurs œuvres, - qu'ils se furent prostitués par leurs crimes, Le courroux de Yahweh s'alluma contre son peuple ; - il prit en aversion son héritage, Il les livra aux mains des nations, - à la domination de ceux qui les détestaient ; Leurs ennemis les opprimèrent, - ils durent se courber sous leur main ; Maintes fois, il les délivra, - mais eux l'irritaient par leur conduite. De sorte qu'ils succombaient sous le poids de leur iniquité ; - cependant il jetait les yeux sur leur détresse, - dès qu'il entendait leurs cris : Il se rappelait, en leur faveur, son alliance - et les prenait en pitié, dans sa grande miséricorde : Il leur faisait trouver grâce - auprès de ceux qui les retenaient captifs. Sauve-nous, ô Yahweh, notre Dieu, - rassemble-nous du milieu des nations, Pour que nous puissions célébrer ton saint nom, - et mettre notre gloire à redire ta louange ! Béni soit Yahweh le Dieu d'Israël - de siècle en siècle ; Et que tout le monde redise : Amen ! - Alleluja. Louez Yahweh parce qu'il est bon, - parce que sa miséricorde est éternelle : Qu'ils le redisent, ceux que Yahweh a rachetés, - rachetés de la main de l'ennemi, Qu'il a rassemblés de tous pays - du levant au couchant, du Nord à la mer du Midi ! Ils s'égaraient dans le désert, en pleine solitude, - de ville habitable ils n'avaient pas rencontrée ; Consumés par la faim et la soif, - ils sentaient leur vie défaillir : Ils crièrent alors vers Yahweh dans leur détresse, - il les délivra de leurs angoisses : Il les conduisit par le droit chemin - et leur fit trouver une ville habitable. Qu'ils louent Yahweh pour sa miséricorde, - et pour ses œuvres merveilleuses en faveur des enfants des hommes : Car il a désaltéré celui qui avait soif - et rassasié de biens celui qui avait faim ! Ils demeuraient dans les ténèbres, et à l'ombre de la mort, - captifs dans la misère et dans les chaînes, Parce qu'ils s'étaient montrés rebelles aux ordres de Dieu, - qu'ils avaient méprisé les desseins du Très-Haut ; Et lui avait humilié leur cœur par la souffrance, - ils étaient tombés, et personne pour les secourir : Ils crièrent alors vers Yahweh dans leur détresse, - il les sauva de leurs angoisses, Il les fit sortir des ténèbres et de l'ombre de la mort, - et brisa leurs liens. Louez Yahweh pour sa miséricorde - et pour ses œuvres merveilleuses en faveur des enfants des hommes : Car il a brisé les portes d'airain, - il a rompu les verrous de fer ! Ils déliraient à cause de leur iniquité, - ils souffraient, à cause de leurs péchés, Tout aliment leur était un objet de dégoût, - ils touchaient aux portes de la mort : Ils crièrent alors vers Yahweh dans leur détresse, - il les sauva de leurs angoisses, Il envoya son verbe qui les guérit - et les retira du tombeau, Louez Yahweh pour sa miséricorde - et pour ses œuvres merveilleuses en faveur des enfants des hommes : Qu'ils offrent des sacrifices de louange - et racontent ses œuvres avec allégresse ! Ils s'étaient embarqués sur l’Océan, - ils peinaient au milieu des grandes eaux, Contemplant les œuvres de Yahweh - et ses merveilles au milieu des abîmes : D'un mot il fit accourir un vent de tempête, - qui souleva les flots : Enlevés jusqu'aux cieux, précipités jusqu'aux abîmes, - leur cœur défaillait au milieu du danger, Tournoyant et chancelant comme un homme ivre, - ils sentaient s'évanouir toute leur habileté : Ils crièrent alors vers Yahweh dans leur détresse, - il les tira de leurs angoisses : Il fit succéder le calme à la tempête - et les vagues se turent. Les voilà dans la joie, car les vagues sont apaisées - et Yahweh les amène au port désiré. Louez tous Yahweh pour sa miséricorde - et pour ses œuvres merveilleuses en faveur des enfants des hommes : Exaltez-le dans l'assemblée du peuple, - louez-le dans le conseil des anciens ! Les fleuves, il les avait changés en désert, - des eaux courantes il avait fait un sol aride, D'une terre fertile, une lande couverte de sel, - à cause de la malice de ses habitants. Et voilà qu'il a fait une nappe d'eau d'un désert, - tiré des eaux vives d'un sol desséché, Il y a fait une demeure pour les affamés, - ils y fondent une ville où ils habitent, Y cultivent des champs, y plantent des vignes, - et en retirent de fructueuses récoltes, Il les bénit, et ils croissent en grand nombre, - et il ne laisse pas diminuer leur bétail ; Ils n'étaient plus qu'une poignée, tombés dans l'abaissement - sous le coup de l'épreuve et de la douleur, Il avait déversé le mépris sur leurs princes, - il les avait égarés dans un désert impraticable ; Mais enfin il a retiré le pauvre de sa misère - et rendu leurs familles aussi nombreuses que les troupeaux. A cette vue les justes sont dans l'allégresse - tandis que l'iniquité ferme partout la bouche ; Quiconque est sage, qu'il y prête attention, - que l'on comprenne enfin les miséricordes de Yahweh ! Cantique variante : psaume de David. Mon cœur est affermi, ô Dieu, - chantons sur la harpe, - courage, mon âme, Réveillez-vous, nébél et kinnôr, - réveillons-nous dès l'aurore ! O Yahweh, je veux te louer à la face des peuples, - te chanter à la face des nations : Car ta bonté est plus grande que le ciel, - ta fidélité haute comme les nuées : O Dieu, dresse-toi par-dessus les cieux, - que ta gloire resplendisse par-dessus toute la terre ; Afin que tes élus soient délivrés, - sauve-nous par ta droite et exauce-nous ! Dieu l'a juré du fond de son sanctuaire, - je serai dans l'allégresse : Je m'emparerai de Sichem, - je prendrai la vallée de Socoth en partage : A moi Galaad, - à moi Manassé, - et Ephraïm sera le casque de ma tête, - Juda mon sceptre, Moab, le bassin où je lave mes pieds, - sur Edom je jetterai ma sandale ; Sur toi terre des Philistins, - je pousserai des cris de joie, Qui m'introduira dans la forteresse, - qui me mènera jusqu'au cœur d'Edom ! N'est-ce pas toi, ô Dieu, toi qui t'étais détourné de nous, - oui, toi qui ne marchais plus en tête de nos armées ? Oh ! prête-nous assistance pour nous délivrer de l'ennemi, - car il est vain, le secours de l'homme : Mais avec l'aide de Dieu nous aurons la victoire, - lui-même foulera aux pieds nos ennemis ! Au maître de chœur, psaume de David. O Dieu, objet de ma louange, sors de ton repos, - ils ouvrent contre moi leur bouche pleine de malice et de fraude, Ils profèrent devant moi des paroles de mensonge, - ils me circonviennent de leurs discours haineux - et sans nul motif ils me déclarent la guerre ; En retour de mon affection, ils deviennent mes adversaires, - tandis que je n'ai que des prières sur les lèvres ( ?). Ils me rendent le mal pour le bien - et répondent à mon amour par la haine. Donne-lui en retour pour maître le méchant, - que l'adversaire soit toujours à sa droite, Qu'il ne sorte du jugement que condamné - et que sa supplication devienne un nouveau crime ; Puissent ses jours être abrégés, - qu'un autre hérite de sa charge ; Rends ses fils orphelins - et veuve son épouse ; Que ses enfants mendient et vagabondent, - qu'ils tendent la main, chassés de leur demeure en ruines ! Que l'usurier arrive à se rendre maître de tout ce qui lui appartient, - que l'étranger mette au pillage le fruit de son labeur, Que personne ne lui conserve sa bienveillance, - que nul n'ait compassion de ses fils orphelins, Que sa postérité soit vouée à l'extermination, - que leur nom disparaisse dès la seconde génération. Puisse Yahweh garder la mémoire du crime de ses pères, - et ne mettre jamais en oubli la faute de sa mère ; Qu'ils les ait toujours sous les yeux, - qu'il détruise de la face de la terre jusqu'à leur souvenir ! Car il n'a jamais songé à se montrer bienfaisant, - il a persécuté l'affligé, le malheureux, - le cœur brisé, jusqu'à la mort ! Il aimait la malédiction, elle tombe sur lui ; - il dédaignait la bénédiction, elle le fuit ; La malédiction, elle l'enveloppe comme son vêtement ; - elle pénètre au dedans de lui comme l'eau qui le submerge, - comme l'huile elle s'insinue dans tous ses os ; Oui, qu'il la porte comme un vêtement pour s'en envelopper, - comme une ceinture, pour s'en étreindre à tout jamais, Puisse Yahweh payer un tel salaire à mes persécuteurs, à eux qui conspirent contre ma vie ! Mais toi, ô Yahweh Adonaï, traite-moi comme l'exige l'honneur de ton nom, - puisque ta miséricorde est si bienfaisante, délivre-moi ! Car je suis pauvre et misérable, - je sens mon cœur brisé dans ma poitrine ; Je m'en vais, comme l'ombre qui décline, on me pourchasse comme la sauterelle ; A force de jeûner je sens mes genoux qui chancellent, - mon corps s'amaigrit et s'épuise ; Enfin, je suis devenu pour eux un objet de raillerie ; - ils branlent la tête dès qu'ils m'aperçoivent ! Viens donc à mon aide, ô Yahweh, mon Dieu, - sauve-moi, dans ta miséricorde ; Qu'ils reconnaissent que c'est là ton œuvre, - que c'est toi, ô Yahweh, qui as tout fait ; Bénis, toi, tandis qu'ils maudissent ; - confonds-les, tandis qu'ils se redressent, - ton serviteur sera dans la joie ; Couvre mes ennemis de confusion, - que la honte les enveloppe, comme un manteau ; Mes lèvres ne tariront point d'actions de grâces à Yahweh, - je le louerai, à la face des multitudes : Parce qu'il se tient à la droite du malheureux - pour le délivrer de ceux qui réclament sa mort ! Psaume de David. Voici l'oracle de Yahweh à mon maître : - assieds-toi à ma droite Pendant que je réduirai tes ennemis - à devenir l’escabeau de tes pieds ! Yahweh étendra bien loin de Sion ton sceptre puissant, - tu domineras jusqu'au milieu de tes ennemis ; Ton peuple viendra s'offrir de lui-même - au jour où tu marcheras au combat, - sur les montagnes saintes ; L’emportant sur la rosée tombée du sein de l'aurore - elle vient à toi, la rosée de tes jeunes guerriers ! Yahweh l'a juré et ne s'en repentira pas, - tu es prêtre à jamais, - selon l'ordre de Melchisédech. Adonaï est à sa droite ; - il brise les rois au jour de sa colère, Il exerce ses jugements parmi les nations, - couvre tout de cadavres et sur le vaste champ de bataille brise la tête de ses ennemis, Buvant en route de l'eau du torrent ; - c'est pourquoi il redressera la tête ! Alleluja. Je louerai Yahweh de tout cœur au conseil des justes et dans leur assemblée ! Grandes sont les œuvres de Yahweh dignes d'admiration pour ceux qui s'y complaisent : Ce qu'il a fait, est splendeur et magnificence et sa justice subsiste éternellement ; Il a accompli des prodiges dignes de mémoire, Yahweh s'est montré bon et miséricordieux ; Il a donné leur nourriture à ceux qui le craignent, il conserve éternel souvenir de son alliance, Il a manifesté à son peuple la puissance de ses œuvres, lui donnant l'héritage des nations ; Les œuvres de ses mains ne sont que vérité et justice, immuables sont tous ses commandements, Irrévocables pour les siècles des siècles, faits de vérité et de bon droit ; Il a envoyé la délivrance à son peuple et fait alliance avec lui pour l'éternité ; Saint et terrible est son nom, la plus haute sagesse, c'est la crainte de Yahweh ; Ils témoignent une intelligence droite, tous ceux qui lui obéissent, sa louange subsiste à jamais ! Alleluja. Heureux l'homme qui craint Yahweh, qui met tout son plaisir à garder ses commandements ! Sa postérité deviendra puissante sur la terre, la race des justes sera en bénédiction ; L'abondance et la richesse seront dans sa maison et sa justice subsistera à jamais ; Car même au milieu des ténèbres, une lumière se lève pour les hommes droits, le Bienfaisant, le Miséricordieux et le Juste. Heureux l'homme compatissant, qui ne refuse pas de prêter, dont toutes les actions sont approuvées par la justice : En vérité, rien ne pourra jamais l'ébranler ; la mémoire du juste vivra éternellement ; Il ne redoute pas l'annonce de l'épreuve, son cœur est ferme et confiant en Yahweh, Son cœur est inébranlable, à l'abri de la crainte, tandis qu'il assistera à la ruine de ses ennemis ; C'est sans compter qu'il donne à l'indigent, Sa justice subsistera à jamais, Honoré de tous, il peut dresser la tête : L'impie ne peut le voir sans envie, Il grince des dents et se consume de dépit Mais le désir des impies demeurera impuissant. Alleluja. Louez, serviteurs de Yahweh, - louez le nom de Yahweh. Béni soit le nom de Yahweh, - maintenant et à tout jamais ; Du lever du soleil jusqu'à son couchant, - loué soit le nom de Yahweh ! Car Yahweh domine par-dessus toutes les nations, - sa gloire s'élève au-dessus du firmament ; Qui est semblable à Yahweh notre Dieu, - lui qui trône au plus haut des cieux, Qui s'abaisse pour tout voir - au ciel et sur la terre ? Lui qui tire l'indigent de sa poussière, - le pauvre de son fumier, Pour le faire asseoir parmi tes princes, - parmi les princes de son peuple ; Qui fait de la femme demeurée stérile en sa maison - l'heureuse mère de nombreux enfants ! Alleluja. Quand Israël sortit d'Egypte, - que la maison de Jacob sortit de chez un peuple barbare, Juda devint sa portion sainte, - Israël son empire ; La mer le vit et prit la fuite, - le Jourdain retourna en arrière, Ces montagnes bondirent comme des béliers, - les collines comme des agneaux : Qu'avais-tu donc, ô mer, à prendre la fuite, - et toi, Jourdain, à te rejeter en arrière ; Vous, montagnes, à bondir comme des béliers - et vous, collines, comme des agneaux ? Devant la face du Maître, oui, tremble, ô terre, - devant la face du Dieu de Jacob, Qui fait du rocher une nappe d'eau, - de la pierre une source vive ! Non pas nous, ô Yahweh, non pas nous, - mais ton nom, glorifie-le, Nous t'en prions par ta bonté et ta fidélité ! - pourquoi les nations, diraient-elles : “où donc est leur Dieu ?” Car notre Dieu est dans les cieux, - tout ce qui lui plaît, il l'accomplit. Leurs idoles ne sont que de l'argent ou de l'or, - œuvres des mains de l'homme : Elles ont une bouche et elles ne parlent pas, - des yeux et elles ne voient pas, Des oreilles et elles n'entendent pas, - des narines et elles ne peuvent sentir ; Elles ont des mains et ne palpent pas ; - des pieds, et ne marchent pas ; De leur bouche ne sort aucun souffle, - de leur gosier elles ne donnent aucun son ; Puissent leur devenir semblables, ceux qui les font, - tous ceux qui mettent en elles leur confiance ! Mais toi, Israël, place ta confiance en Yahweh, - il est ton secours et ton bouclier ; Mets en Yahweh ta confiance, maison d'Aaron, - il est ton secours et ton bouclier ; Mettez en lui Votre confiance, vous qui craignez Yahweh, - il est votre secours et votre bouclier ! Yahweh se souvient de nous, il nous bénira ; - il bénira la maison d'Israël, il bénira la maison d'Aaron. Yahweh bénira ceux qui le craignent, - petits et grands ! Puisse Yahweh y ajouter encore pour vous, - pour vous et pour vos enfants ; Soyez donc bénis de Yahweh - qui a créé le ciel et la terre ! Les cieux appartiennent à Yahweh, - mais la terre, il l'a donnée aux enfants des hommes : Les morts ne louent point Yahweh, ni aucun de ceux qui descendent dans le lieu du silence, Mais nous, bénissons donc Yahweh, - maintenant et à tout jamais ! Alleluja. Je l'aime, Yahweh, car il exauce – ma voix, mes supplications ; Car il incline vers moi son oreille ; - aussi l'invoquerai-je chaque jour. Déjà les liens de la mort m'environnaient, - les angoisses du schéol m'étreignaient, - je ne rencontrais qu'anxiété et détresse : Alors j'ai invoqué le nom de Yahweh m'écriant : - “hélas, Yahweh, délivre-moi !” Yahweh est bon autant que juste, - oui, notre Dieu est plein de miséricorde : Yahweh sauvegarde les âmes simples ; - à l'heure où j'étais abattu, il m'a sauvé. Reviens donc, ô mon âme, dans ton repos, - car Yahweh t'a comblée de biens ! Tu as préservé mon âme de la mort, - mon œil des larmes, mon pied de la chute ; Je marcherai encore en présence de Yahweh - sur la terre des vivants ! J'avais confiance, à l’heure même où je disais : - je suis malheureux à l'excès ! Et où je m’écriais dans mon trouble : “l'homme n'est qu'un appui trompeur !” Mais Yahweh, comment reconnaîtrai-je - tout le bien qu'il m'a fait ! Je lèverai la coupe du salut, - en proclamant le nom de Yahweh : J'accomplirai mes vœux à Yahweh, - oui, en présence de tout son peuple, Elle n'est pas chose indifférente aux yeux de Yahweh - la mort de ses fidèles : Eh ! bien donc, ô Yahweh, moi aussi t'ai-je dit, - je suis ton serviteur, Ton serviteur, le fils de ta servante ! - tu as brisé mes liens ! Aussi je t'offrirai un sacrifice d'action de grâces, - en proclamant le nom de Yahweh : J'accomplirai mes vœux à Yahweh - oui, présence de tout son peuple, Dans les parvis de la demeure de Yahweh - dans ton enceinte, ô Jérusalem ! Alleluja. Nations, louez toutes Yahweh, - glorifiez-le tous, ô peuples, Parce que grande est sa bonté pour nous - et que la fidélité de Yahweh subsiste à tout jamais. Alleluja. Louez Yahweh, parce qu'il est bon, - que sa miséricorde est éternelle ! Oui, redis, Israël, - que sa miséricorde est éternelle ; Oui, redis, ô maison d'Aaron, - que sa miséricorde est éternelle, Oui, répétez, vous qui craignez Yahweh, - que sa miséricorde est éternelle ! Dans la détresse, j'ai invoqué Yah, - m'a exaucé, et mis en assurance : Yahweh est avec moi, je ne crains rien : - l'homme, quel mal pourrait-il me faire ? Yahweh est avec moi, parmi mes défenseurs : - je verrai donc la ruine de ceux qui me haïssent ! Mieux vaut chercher un refuge en Yahweh - que mettre dans l'homme son espérance ; Mieux vaut chercher un refuge en Yahweh - que mettre son espérance dans les puissants ; Quand toutes les nations m'entouraient, - au nom de Yahweh, oui, je les taillai en pièces ; Quand elles m'entouraient, me cernaient de toutes parts, - au nom de Yahweh, oui je les taillai en pièces ; Quand elles m'entouraient comme un essaim d'abeilles, - qu'elles brûlaient comme un feu d'épines, - au nom de Yahweh, oui, je les taillai en pièces. Tu m'as donné un rude choc pour me jeter à terre, - mais Yahweh m'a soutenu ; Yah est ma force et ma louange, - il m'a fait trouver en lui le salut ; Les cris de joie et de triomphe retentissent sous les tentes des justes, - la droite de Yahweh a montré sa force ! Oui, la droite de Yahweh est triomphante, - la droite de Yahweh a montré sa force, Je ne vais pas mourir, je vivrai - et je publierai les œuvres de Yah : Yah m'a châtié sévèrement, - mais il ne m'a pas livré à la mort. Ouvrez-moi les portes de la justice, - que j’y entre pour rendre grâce à Yah : La voici, c'est la porte de Yahweh, - c'est par là qu'entreront les justes : Je te rends grâce, car tu m'as exaucé, - tu t'es fait mon salut. La pierre rejetée par ceux qui bâtissaient - est devenue la pierre angulaire ; C'est l'œuvre même de Yahweh, - c'est un prodige dont nos yeux sont témoins, Voici le jour qu'a fait Yahweh, - qu'il nous remplisse de joie et d'allégresse ! Yahweh, nous t'en prions, envoie le salut - Yahweh, nous t'en prions, envoie le succès ! Béni soit celui qui vient au nom de Yahweh, - du fond de la demeure de Yahweh nous vous bénissons ; Yahweh est vraiment Dieu, - Il fait briller sur nous sa lumière, Chargez de liens les victimes pour la fête, - qu'il y en ait jusqu'aux angles de l'autel, Parce que tu es mon Dieu, je te rendrai grâce, - ô mon Dieu, je te louerai : Louez Yahweh, parce qu'il est bon, - parce que sa miséricorde est éternelle ! Heureux ceux qui sont parfaits en leurs voies, - qui suivent la loi de Yahweh ; Heureux ceux qui gardent ses commandements, - qui le cherchent de tout leur cœur, Qui ne commettent assurément aucune iniquité, - qui marchent dans ses sentiers ! Car tu as donné tes commandements - pour qu'on les gardât avec fidélité : Puissent donc mes pas demeurer inébranlables - dans l'accomplissement de tes lois ; Alors je n'aurai pas à rougir - quand je jetterai les yeux sur tous tes préceptes : Je te louerai dans la droiture de mon cœur, - instruit que je serai de tes arrêts équitables ; J’observerai ta Loi, - ne m'abandonne pas à tout jamais ! Comment la jeunesse sanctifiera-t-elle ses sentiers ? - en restant fidèle à ta parole : Je te cherche de tout cœur ; - ne me laisse pas m'égarer loin de tes commandements ; Je porte ta parole cachée au fond de mon cœur - pour ne point pécher contre toi ; Yahweh, sois béni, - enseigne-moi tes lois ; Mes lèvres énumèrent - tous les commandements de ta bouche ; Ma joie, je la trouve dans la voie de tes commandements - plus qu'à posséder tous les trésors ; Je médite tes préceptes, - mon regard est attaché sur tes sentiers, Tes lois font mes délices, - je ne mets jamais ta parole en oubli ! Fais cette grâce à ton serviteur, que je vive - en gardant ta parole ; Ouvre mes yeux, que je contemple - les merveilles de ta Loi ; Je suis un passant sur la terre, - ne me cache pas tes volontés ; Mon âme défaille du désir - d'observer tes lois en tout temps ; Tu menaces les superbes, ces maudits - qui s'égarent loin de tes commandements. Eloigne de moi la honte et la confusion, - car j'observe tes enseignements ; Les princes ont beau s'assembler et tenir conseil contre moi, - ton serviteur continue à méditer tes lois ; Oui, tes enseignements font mes délices, - ce sont eux que je prends pour conseil. Prosterné que je suis jusque dans la poussière, - vivifie-moi suivant ta parole ; J'ai exposé devant toi ma conduite pour que tu m'exauces : - instruis-moi de tes volontés, Fais-moi connaître le sentier de tes commandements, - et je méditerai tes merveilles ; Si la tristesse me fait verser des larmes, - console-moi, suivant ta parole ; Eloigne-moi de la voie du mensonge - et fais-moi la grâce d’être fidèle à ta Loi ; Je choisis la voie de la fidélité, - je ne veux voir que tes commandements, Je m'attache à tes enseignements, - ô Yahweh, fais que je ne sois pas confondu ; Je veux courir dans le chemin de tes préceptes, - car c'est toi qui dilates mon cœur. Enseigne-moi, ô Yahweh, la voie de tes préceptes, - j'y serai toujours fidèle ; Ouvre mon intelligence, pour garder ta Loi, - je l’observerai de tout cœur ; Conduis-moi par le sentier de tes commandements, - c'est là que je trouve mes délices ; Incline mon cœur vers tes volontés, - non pas vers les gains injustes ; Détourne mes yeux pour qu'ils ne voient pas l’iniquité, - fais-moi vivre dans tes sentiers ; Tiens ta promesse à ton serviteur, - elle est de nature à te faire honorer. Eloigne de moi l'opprobre, que je redoute le péché, - car rien n'est bon comme tes lois. Vois, mon désir va vers tes commandements, - fais-moi vivre selon ta justice ! O Yahweh, puissent s'étendre sur moi tes miséricordes, - et ton salut, selon ta promesse ! Et je saurai que répondre à qui me tourne en dérision, car j'ai confiance en ta parole : N'ôte jamais de ma bouche la parole de vérité, - car tes jugements sont mon unique espoir ; Je garderai ta Loi à jamais - dans les siècles des siècles ; Je marche en sécurité, - je recherche tes commandements, Je publie tes enseignements devant les rois - sans fausse honte, Je trouve mes délices dans tes enseignements, - je m'y complais ; Mes mains se portent vers l'exécution de tes volontés, qui me sont chères - et de tes lois je fais ma méditation. Souviens-toi de la parole donnée à ton serviteur, - en laquelle tu m'as appris à mettre mon espoir ; Dans ma misère, elle est ma consolation, - ta parole me rend la vie ; Les superbes m'accablent de leurs railleries, - sans me faire dévier de ta Loi ; Je me rappelle tes jugements aux âges antiques, - ô Yahweh, je me sens consolé : L'indignation me saisit à la vue des impies - qui abandonnent ta Loi ; Tes lois, elles sont le sujet de mes cantiques - dans le lieu de mon exil ; La nuit, je me rappelle ton nom, ô Yahweh, - je reste fidèle à ta Loi. Mon partage, à moi, - c'est de garder tes commandements. Je l'ai dit, ô Yahweh, mon partage, - c'est d'être fidèle à tes ordres : De tout cœur je prie devant ta face, - prends pitié de moi, suivant ta promesse ; Je pèse toutes mes démarches, - je dirige mes pas vers tes volontés ; Sans hésiter, je m'empresse - d'obéir à tes commandements : Entouré des pièges des impies, - je n'oublie pas ta Loi ; Au milieu de la nuit, je me lève afin de te louer - pour tes jugements équitables ; Je suis l'ami de tous ceux qui te craignent - et qui gardent tes commandements ; O Yahweh, toi dont la bonté remplit toute la terre, - enseigne-moi tes lois ! Traite avec bonté ton serviteur - suivant ta promesse, ô Yahweh, Donne-moi un sens droit, avec la sagesse, - j'ai foi en tes jugements : Avant d'avoir connu l'épreuve, je m'égarais, - maintenant je garde ta parole ; Toi qui es bon et bienfaisant, - enseigne-moi tes lois : Les méchants ourdissent contre moi leur trame inique, - mais je resterai fidèle de grand cœur à tes commandements : Leur intelligence épaissie est devenue comme insensible ; - pour moi, je sens le plaisir d'observer ta Loi. Il m'est bon d'être passé par l'épreuve - afin d'apprendre tes lois : Elle est bonne pour moi, la loi de tes lèvres, - plus que des monceaux d'or ou d'argent ! Toi, dont les mains m'ont créé et pétri, - donne-moi la sagesse, pour apprendre ta Loi ; Que tes fidèles, à ma vue, puissent tressaillir de joie, - puisque j’espère en ta parole : Je l'avoue, ô Yahweh, équitables sont tes jugements, - c'est avec justice que tu m'as châtié : Mais puisse maintenant ta miséricorde me consoler, - suivant la promesse faite à ton serviteur ; Que tes bontés s'étendent jusqu'à moi, pour me rendre la vie, - car ta Loi fait mes délices ; Confonds les superbes qui m'oppriment injustement, - moi, qui médite tes commandements ; Qu'ils se tournent vers moi, tous ceux qui te craignent - et qui connaissent tes oracles : Puisse mon cœur observer parfaitement tes lois - afin que je ne sois pas confondu ! Mon âme languit après ton salut, - ta parole est ma seule espérance ; Mes yeux défaillent après ta promesse, - depuis que je répète : Quand viendras-tu me consoler ? Car je suis tel que l'outre suspendue à la fumée, - moi qui cependant n'ai pas mis tes lois en oubli : Et que sont les jours de ton serviteur ? - quand me feras-tu justice de mes ennemis ? Ils m'ont creusé des pièges, les infidèles, - eux qui n'obéissent pas à ta Loi Bien que tous tes commandements soient la justice même ; - puisqu'ils me persécutent sans raison, viens donc à mon aide ; Ils m'ont presque réduit à disparaître de la face de la terre, - mais moi, je n'ai pas abandonné tes lois : Dans ta bonté, sauve ma vie, - afin que je demeure fidèle aux commandements de ta bouche ! Yahweh, à tout jamais - ta parole subsiste dans les cieux, Ta vérité demeure de génération en génération, - la terre que tu as créée reste stable ; Tout persiste présentement, selon que tu l'as ordonné, - car tout ce qui est t'est soumis ; Si ta Loi n'eût fait mes délices, - depuis longtemps déjà j'aurais péri de misère ; Mais jamais je n'oublierai tes commandements, - car c'est par eux que tu me conserves la vie : Je suis à toi, sauve-moi, - je m'attache à tes volontés, Tandis que les méchants cherchent à me perdre, - moi, j'étudie tes lois : J'ai aperçu des bornes dans ce qu'il y avait de plus achevé, - seule ta Loi est une immensité sans limite ! Ah ! combien j'aime ta Loi ! - je la médite tout le jour ; Ton enseignement m'a rendu plus sage que mes ennemis, - car il est mien à jamais ; Je suis plus sage que tous mes maîtres, - tes enseignements sont mon unique méditation Je suis plus prudent que les vieillards, - je garde tes commandements ; Je détourne mes pas de toute voie mauvaise - afin de garder ta parole ; Je ne m'écarte en rien de tes jugements - c'est toi que j'ai pour maître ; Que tes paroles ont pour moi une douce saveur, - plus que le miel n'est doux à ma bouche ! Je suis devenu sage grâce à tes commandements, - aussi je hais toute voie de mensonge. Ta parole est un flambeau devant mes pas, - une lumière sur mon sentier ; J'ai juré, et je tendrai ma promesse, - d'observer tes lois équitables ; Quand je suis au plus fort de l'épreuve, - rends-moi la vie suivant ta promesse, ô Yahweh ! Agrée, je t'en prie, Yahweh, les louanges que t'offrent mes lèvres - et enseigne-moi tes jugements ; Ma vie est sans cesse en danger, - mais je n'oublie pas ta Loi ; Les impies me tendent des pièges, - je ne me détourne pas de la voie de tes commandements ; A jamais tes enseignements sont mon unique héritage, - ils font la joie de mon cœur ; J'ai plié mon cœur à l’observation de tes préceptes, - pour toujours et à tout jamais. Je hais les inconstants - et j'aime ta Loi, Tu es mon abri et mon bouclier, - ta parole est tout mon espoir ; Loin de moi, impies, - laissez-moi observer les commandements de mon Dieu ! Soutiens-moi suivant ta promesse, afin que je vive, - et ne trompe pas mon espérance ; Soutiens-moi, pour que je demeure sain et sauf - et mes regards seront toujours fixés sur tes lois : Car tu méprises tous ceux qui s'écartent de tes commandements, - leurs artifices sont frappés d'impuissance ; Tu rejettes comme l'écume tous les impies de la terre, - aussi ai-je mis tout mon amour dans tes enseignements ; Ma chair frissonne de terreur devant toi, - et je me sens plein de crainte devant tes jugements. Je pratique la justice et l'équité - ne me livre donc pas à mes persécuteurs. Porte-toi garant de ton serviteur, pour son bien - ne me laisse pas opprimer par les puissants ; Mes yeux défaillent dans l'attente de ton salut - et de tes justes promesses ; Traite ton serviteur selon ta bonté - et enseigne-moi tes lois ; Je suis ton serviteur, donne-moi la sagesse - pour que je puisse connaître tes volontés ; Il est temps que Yahweh se montre, - ils ont supprimé ta Loi ; Mais moi, c'est pour cela même que j'aime tes commandements, - bien plus que l'or, que l'or affiné ; C'est pour cela que je reconnais l'équité de tous tes ordres, - tandis que je hais toutes les voies de mensonge Que tes enseignements sont admirables ! - aussi mon âme les met-elle en pratique : Dès que tu ouvres la bouche, tes paroles sont une lumière - qui donne aux plus simples l'intelligence ; Mes lèvres s'entr'ouvrent, haletantes, - tant je sens d'amour pour tes commandements ; Tourne-toi vers moi et prends-moi en pitié - comme tu le fais pour tous ceux qui aiment ton nom : Affermis mes pas dans la voie de tes préceptes, - ne laisse jamais le péché dominer en moi ; Délivre-moi des persécutions des hommes - pour que je garde tes commandements ; Fais resplendir ta face sur ton serviteur, - enseigne-moi tes volontés ; Mes yeux versent des torrents de larmes - parce qu'on n'observe plus ta Loi. O Yahweh, tu es équitable, - droits sont tes jugements ; Tes commandements ont été établis en toute justice - et en toute vérité : Aussi mon zèle me consume - quand je vois mes ennemis oublier ta parole ; Car ta parole est pure de tout alliage - et ton serviteur la chérit. Pour petit et méprisé que je suis, - je n'oublie pas tes commandements, Car ta justice est la justice éternelle - et ta Loi est la vérité ; Sous le coup de l'angoisse et de la détresse, - tes commandements restent mes délices ; C'est l'éternelle justice que tes commandements ; - donne-m'en l'intelligence, pour que j'y trouve la vie. Je t'invoque du fond du cœur, exauce-moi. ô Yahweh, - j'observerai tes lois ; Je te crie : “Sauve-moi, - afin que je garde tes commandements ;” Je devance l'aurore, à te redire : - C'est en ta parole que j'espère ; Mes yeux devancent les veilles de la nuit - pour méditer ta Loi ; Ecoute ma voix, dans ta bonté, - ô Yahweh, garde ma vie, selon ta promesse ; Car ils sont proches, ceux qui sont à la recherche de l'iniquité - qui s'éloignent de ta Loi ; Mais toi aussi tu es proche, ô Yahweh, - toi de qui tous les commandements sont vérité ; Et j'ai appris depuis longtemps que tes lois, - tu les as rendues immuables à jamais. Regarde mon angoisse et délivre-moi, - car je n'ai pas mis ta Loi en oubli ; Juge ma cause et venge-moi, - sauve ma vie selon ta promesse ; Le salut est loin des impies, - car ils ne cherchent pas tes lois : Grandes sont tes miséricordes, ô Yahweh ; - sauve ma vie selon tes justes arrêts ; Car, pour nombreux que soient mes persécuteurs et mes ennemis, - je ne m'écarte jamais de tes enseignements ; A la vue des prévaricateurs, je me sens saisi de dégoût, - car eux ne gardent pas ta parole ; Vois comme j'aime tes commandements, - ô Yahweh, sauve ma vie, dans ta miséricorde ; Car la vérité est en tête de toute ta Loi, - et tout arrêt de ta justice est à jamais immuable. Les princes ont beau me persécuter sans raison ; - mon cœur ne sent de crainte que devant ta parole : Ta parole me remplit de joie, comme la rencontre de riches dépouilles ; Le mensonge, je le déteste, je l'ai en abomination, - mais ta Loi fait mes délices ; Sept fois le jour je redis ta louange - à cause de l'équité de tes jugements : Ceux qui aiment ta Loi vivent dans une paix profonde, - rien ne vient les faire chanceler ; Je compte sur ton salut, ô Yahweh, - en accomplissant tes commandements ; Mon âme est fidèle à tes enseignements, - ils font mes délices ; Je suis fidèle à tes ordres et à tes enseignements - car toutes mes voies sont sous tes yeux. Puisse ma voix parvenir jusque devant ta face, ô Yahweh, - donne-moi la sagesse selon ta parole ; Puisse ma prière monter jusque devant ta face ; - délivre-moi, selon ta promesse ; Que mes lèvres redisent ta louange, - car tu m'as fait connaître tes lois ; Que ma langue publie ta parole, - car tes commandements sont la justice même ; Etends la main pour me secourir, - car j'ai pris tes commandements pour mon partage ; Je soupire après ton salut, ô Yahweh, - et ta Loi fait mes délices ; Que mon âme vive pour te louer et que tes jugements me viennent en aide ! J'erre loin de toi comme la brebis perdue ; cherche ton serviteur - car je n'oublie pas te commandements ! Cantique des montées. Quand je suis dans la tribulation, c'est Yahweh - que j'invoque, et il m'exauce. O Yahweh, délivre-moi des lèvres mensongères : - de la langue malfaisante. Qu'y gagneras-tu, - et quel sera ton profit, ô langue malfaisante ? Des traits acérés comme ceux du guerrier, - et des charbons qu'on ne peut éteindre, comme ceux du genêt. Malheureux que je suis, de séjourner en Méséch, - d'habiter au milieu des tentes de Cédar ! Qu'il est long, le temps que je passe - auprès de ceux qui haïssent la paix ! La paix, c'est pour elle que je suis ; mais dès que j'en parle, - ils sont, eux, pour la guerre ! Cantique des montées. Je lève les yeux vers les montagnes saintes : - d'où viendra mon secours ? Le secours me viendra de Yahweh - qui a fait le ciel et la terre. Il ne permettra pas que ton pied chancelle, - il ne sommeillera pas, ton gardien : Vois, il ne sommeille ni ne s'endort, - le gardien d'Israël ! Oui, Yahweh est ton gardien, - Yahweh est ton abri, à ta droite : Pendant le jour le soleil ne te frappera pas, - ni la lune pendant la nuit ; Yahweh te gardera de tout mal, - il gardera ton âme Yahweh protégera toutes tes démarches, - maintenant et à tout jamais ! Cantique des montées, de David. Je me suis réjoui avec ceux qui m'ont dit : - “nous monterons à la demeure de Yahweh !” Nos pieds foulent maintenant - le seuil de tes portes, Jérusalem ! O Jérusalem, ville si bien bâtie - que tout s'y groupe en un parfait ensemble, C'est là que montent les tribus, - les tribus de Yah, Suivant la loi d'Israël, - pour louer le nom de Yahweh, Là encore que se dressent les sièges du jugement, - les sièges de la maison de David. Souhaitez la paix à Jérusalem, - qu'ils jouissent du repos ceux qui t'aiment, Oui, que la paix habite dans ton enceinte, - le repos dans tes palais. En faveur de mes frères et de mes amis - je veux appeler la paix sur toi : Par amour pour la demeure de Yahweh notre Dieu, - je veux faire pour toi des vœux de bonheur ! Cantique des montées. Je tiens les yeux levés vers toi, - vers toi qui trônes dans les cieux : Comme les yeux des serviteurs restent fixés sur la main de leur maître, - et les yeux de la servante sur la main de sa maîtresse, Ainsi nos yeux sont tournés vers Yahweh, notre Dieu, - en attendant qu'il ait pitié de nous ! Oui, prends pitié de nous, ô Yahweh, - prends pitié de nous, car on ne nous a que trop rassasiés de mépris, Notre âme se sent surabondamment rassasiée - de la raillerie des repus, - du dédain des superbes ! Cantique des montées, de David. Sans Yahweh, qui fut pour nous, - oui, qu'Israël le répète ! Sans Yahweh, qui fut pour nous, - quand les hommes se levèrent contre nous, Ils nous eussent alors dévorés tout vivants, - dans la fureur de leur courroux contre nous ! Alors les eaux nous eussent engloutis, - le torrent nous eût submergés tout vivants, Alors elles nous eussent engloutis tout vivants, - les eaux bouillonnantes ! Mais béni soit Yahweh, - qui ne nous a pas livrés en proie à leurs dents meurtrières ; Notre vie a échappé, comme le passereau au filet de l'oiseleur, - le filet s'est rompu et nous nous sommes échappés : Notre secours est dans le nom de Yahweh, - qui a fait le ciel et la terre ! Cantique des montées. Qui met sa confiance en Yahweh - sera comme la montagne de Sion ; Elle ne saurait chanceler, - elle reste à jamais inébranlable. Comme Jérusalem est entourée de montagnes, - ainsi Yahweh entoure son peuple, - maintenant et à tout jamais. Aussi le sceptre de l'impiété ne restera pas étendu, - sur l'héritage des justes, De crainte que les justes ne finissent par tendre - les mains vers l'iniquité. O Yahweh, traite donc avec bonté ceux qui sont bons - et qui ont le cœur droit ; Mais pour ceux qui sont chancelants dans leurs voies tortueuses, - que Yahweh les fasse disparaître avec ceux qui font le mal ! La paix soit sur Israël ! Cantique des montées. Quand Yahweh fit revenir les captifs de Sion, - ce fut pour nous comme un rêve, Alors notre bouche était pleine d'allégresse, - nos lèvres de chants de joie, Alors on répétait parmi les nations : - “Yahweh a fait pour eux de grandes choses !” Oui, Yahweh avait fait pour nous de grandes choses, - nous étions pleins d'allégresse ! Mais, ô Yahweh, fais donc revenir le reste de nos captifs, - désirés comme les ruisseaux dans le Négéb ; Que ceux qui sèment dans les larmes - récoltent enfin dans l'allégresse : Il va et vient en pleurant, celui qui porte et répand la semence, - mais il revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes ! Cantique des montées, de Salomon. Si Yahweh ne bâtit la demeure, - en vain y travaillent ceux qui la construisent ; Si Yahweh ne garde la cité, - c'est en vain que veille la sentinelle ; En vain vous levez-vous matin, - tardez-vous à vous reposer, Vous mangez le pain de la douleur ; - Yahweh en donne autant à son bien-aimé pendant son sommeil ! Voyez, les fils sont un héritage envoyé par Yahweh ; - c'est une récompense que le fruit des entrailles ; Telles les flèches aux mains du guerrier, - tels les fils qu'on a eus durant la jeunesse ; Heureux l'homme - qui en a rempli son carquois : Ceux-là ne seront pas confondus - quant à la porte de la ville ils parleront à leurs ennemis ! Cantique des montées. Heureux celui qui craint Yahweh, - qui marche dans ses sentiers : Tu te nourriras alors du travail de tes mains, - heureux seras-tu dans la prospérité ; Ton épouse sera comme une vigne féconde - dans l'intérieur de ta maison, Tes fils seront comme les rejetons de l'olivier - à l'entour de ta table ; Vois, ainsi sera béni - l'homme qui craint Yahweh ; Que de Sion Yahweh te bénisse ! - Puisses-tu voir Jérusalem prospère - tous les jours de ta vie ; Puisses-tu voir les enfants de tes enfants ! - La paix soit sur Israël ! Cantique des montées. M’ont-ils assez persécuté depuis ma jeunesse ! - oui qu'Israël le répète, M'ont-ils assez persécuté depuis ma jeunesse ! - mais ils n'ont pas prévalu contre moi ! Ils ont labouré mon dos, les laboureurs, - ils y ont tracé de longs sillons, Mais Yahweh est juste, - il a brisé les liens des méchants. Puissent-ils toujours reculer confondus, - tous ceux qui haïssent Sion ; Qu'ils soient comme l'herbe des toits - qui sèche avant même qu'on l'arrache ! Ni le moissonneur n'en remplit sa main, - ni le metteur en gerbes n'en fait une brassée, Ni les passants ne disent que la bénédiction de Yahweh soit sur vous, - au nom de Yahweh nous vous bénissons ! Cantique des montées. Du fond de l'abîme je t'invoque, ô Yahweh, - ô Adonaï, entends mon appel ! Rends tes oreilles attentives - à ma voix suppliante ! O Yah, si tu tenais compte des iniquités, - qui donc pourrait subsister, ô Adonaï ? Mais le pardon se trouve en toi, - afin que tu en sois mieux servi ! J'ai confiance en Yahweh, oui, mon âme a confiance, - car je compte sur sa parole ! Mon âme compte sur Adonaï plus que la garde sur le matin, - oui, plus que la garde sur le matin. Israël, mets ton espoir en Yahweh, - car en Yahweh se trouve la bonté, - en lui aussi se trouve, en plénitude, la délivrance ; C'est lui qui délivrera Israël - de toutes ses iniquités ! Cantique des montées, de David. O Yahweh, mon cœur n'est pas orgueilleux, - ni mon regard altier, Je ne vis pas dans les grandeurs - ni dans des splendeurs qui me dépassent. N'ai-je pas tenu mon âme, - humble et tranquille, Semblable à l'enfant sevré en repos sur les bras de sa mère, - oui, semblable à l'enfant sevré en repos, ainsi est mon âme. Israël, mets en Yahweh ton espoir, - maintenant, et à tout jamais ! Cantique des montées. Yahweh, souviens-toi, en faveur de David, - de sa grande piété ; C'est lui qui fit à Yahweh ce serment, - ce vœu au Puissant de Jacob : “Non, jamais je n'entrerai sous la tente, ma demeure, - ni ne monterai me reposer sur ma couche, Jamais je n'accorderai à mes yeux le sommeil - ni le repos à mes paupières, Que je n'aie trouvé un séjour pour Yahweh, - une demeure pour le Puissant de Jacob !” Voici que nous en avions entendu parler en Ephrata, - puis nous l'avons trouvée dans la plaine de Cariathiarim. Entrons donc dans ses tabernacles, - prosternons-nous devant l'escabeau de ses pieds : Yahweh, lève-toi pour venir au lieu de ton repos, - toi et ton arche glorieuse ; Tes prêtres se couvriront de sainteté et tes fidèles pousseront des cris d'allégresse ; Par amour pour David, ton serviteur, - ne repousse pas la face de ton oint. Yahweh l'a juré à David en toute vérité : - il n'y contreviendra jamais : Le fruit de tes entrailles, - je le placerai sur ton trône : Si tes fils gardent mon alliance - et la Loi que je leur enseignerai, Leurs fils aussi, à tout jamais, - te succéderont sur le trône. Car Yahweh a fait choix de Sion, - il a aimé d'en faire sa demeure. “Elle sera ma demeure pour toujours, a-t-il dit, - c'est là que j'habiterai, car j'en ai fait choix : Je bénirai amplement sa subsistance, - je rassasierai ses pauvres de pain, Je revêtirai ses prêtres de salut, - ses fidèles seront toujours dans l'allégresse ; Là je ferai germer une corne pour David - là j'ai préparé la lumière de mon christ, Je couvrirai d'opprobre ses ennemis, - tandis que je ferai resplendir la couronne de sa tête.” Cantique des montées, de David. Voyez comme il est bon, comme il est doux - à des frères d'habiter unis ensemble : Tel le parfum suave répandu sur la tête d'Aaron, - découle ensuite sur sa barbe - pour retomber enfin sur l'ouverture de sa robe ! Telle la rosée de l'Hermon finit par - descendre sur les monts de Sion ! - c'est là que Yahweh envoie la bénédiction, - la vie à jamais ! Cantique des montées. Et maintenant, bénissez Yahweh, - vous tous, ses serviteurs ; Vous qui vous tenez dans la demeure de Yahweh, - durant les heures de la nuit. Levez vos mains vers le sanctuaire - et bénissez Yahweh ! Que de Sion, Yahweh te bénisse, - lui qui a fait le ciel et la terre ! Louez le nom de Yahweh, - louez-le, serviteurs de Yahweh, Qui vous tenez dans le Temple de Yahweh, - dans les parvis de la demeure de notre Dieu, Louez Yah, car il est bon, Yahweh, - chantez son nom, car il est aimable Car Yah a fait son choix de Jacob, - il a pris Israël pour son partage. Oui, je sais que Yahweh est grand, - que notre Seigneur l'emporte sur tous les dieux ; Tout ce que veut Yahweh, il le fait au ciel et sur la terre ; - au fond de la mer et de tous les abîmes ; C'est lui qui fait monter les nuages des extrémités de la terre, - qui amène les éclairs au milieu de la pluie, - qui tire le vent de ses trésors. C'est lui qui frappa les premiers-nés de l'Egypte, - depuis l'homme jusqu'au bétail, Qui, chez toi, Misraïm, déchaîna signes et prodiges - contre pharaon et contre tous ses serviteurs ; C'est lui qui frappa de nombreuses nations - et fit périr des rois puissants, Séhon, roi des Amorrhéens, - Og, roi de Basan, - tous les royaumes de Canaan : Il donna leur pays en héritage, - en héritage à son peuple d'Israël. O Yahweh, ton nom sera éternel, - ô Yahweh, ton souvenir passera de génération en génération, Car Yahweh fait justice à son peuple - et il prend pitié de ses serviteurs. Tandis que les idoles des nations ne sont que de l'or et de l'argent, - œuvre des mains de l'homme ; Elles ont une bouche et ne parlent pas, - des yeux et elles ne voient pas, Elles ont des oreilles, et elles ne peuvent entendre, - il n'y a même pas de souffle dans leur bouche. Puissent leur devenir semblables ceux qui les façonnent, - tous ceux qui placent en elles leur confiance ! Mais toi, maison d'Israël, bénis Yahweh, - bénis Yahweh, maison d'Aaron, Maison de Lévi, bénis Yahweh, - bénissez-le, serviteurs de Yahweh. Béni soit de Sion, Yahweh, - lui qui daigne habiter dans Jérusalem ! Alleluja. Louez Yahweh, car il est bon, - car sa miséricorde est éternelle. Louez le Dieu des dieux, - car sa miséricorde est éternelle. Louez le Seigneur des seigneurs : - car sa miséricorde est éternelle. Lui, qui seul fait des choses grandes et merveilleuses, - car sa miséricorde est éternelle ; Qui a créé les cieux avec sagesse, - car sa miséricorde est éternelle ; Et étendu la terre sur les eaux ; - car sa miséricorde est éternelle ; Lui qui a créé les grands luminaires, - car sa miséricorde est éternelle ; Le soleil pour présider au jour, - car sa miséricorde est éternelle ; La lune et les étoiles pour présider à la nuit, - car sa miséricorde est éternelle. Lui qui a frappé l'Egypte en ses premiers-nés, - car sa miséricorde est éternelle ; Et qui du milieu d'entre eux a fait sortir Israël, - car sa miséricorde est éternelle ; De sa main puissante et de son bras irrésistible, - car sa miséricorde est éternelle. Lui qui a séparé en deux la mer Rouge, - car sa miséricorde est éternelle ; Fait passer Israël à travers, - car sa miséricorde est éternelle ; Et englouti dans la mer Rouge pharaon et son armée, - car sa miséricorde est éternelle. Lui qui a guidé son peuple dans le désert, - car sa miséricorde est éternelle ; Qui a frappé de grands rois - car sa miséricorde est éternelle ; Et fait périr des princes puissants, - car sa miséricorde est éternelle. Séhon, roi des Amorrhéens - car sa miséricorde est éternelle ; Et Og, roi de Basan, - car sa miséricorde est éternelle ; Dont il a donné le pays en héritage - car sa miséricorde est éternelle. En héritage à Israël, son serviteur - car sa miséricorde est éternelle. Lui qui s'est souvenu de nous dans nos abaissements, - car sa miséricorde est éternelle ; Et nous a délivrés de nos ennemis, - car sa miséricorde est éternelle ; Lui qui donne à toute chair sa nourriture ! - car sa miséricorde est éternelle. Louez le Dieu du ciel, - car sa miséricorde est éternelle ! Louez le seigneur des seigneurs, - car sa miséricorde est éternelle ! Sur les bords des fleuves de Babylone, - nous étions assis en pleurant - au souvenir de Sion : Aux saules qui s'y trouvaient, - nous avions suspendu nos lyres : Alors ceux qui nous avaient déportés nous demandaient des chants, - nos ravisseurs nous demandaient des accents de joie : - Redites-nous donc des chants de Sion ! Et comment chanterions-nous l'hymne de Yahweh - sur la terre de l'étranger ! Si je t'oublie, Jérusalem, - que ma droite se dessèche ! Que ma langue s'attache à mon palais - si je cesse de songer à toi, Si je ne mets pas Jérusalem - au-dessus de toutes mes joies ! Yahweh, souviens-toi, contre les fils d'Edom - du jour de Jérusalem ; Alors qu'ils s'écriaient : Détruisez, détruisez-la, - jusqu'en ses fondements ! Fille de Babylone, la dévastatrice, - heureux qui te rendra - ce que tu nous as fait, Heureux qui saisira tes petits enfants - et les écrasera contre le roc ! Psaume de David. Je te louerai de tout mon cœur, - en présence des dieux du monde je chanterai tes louanges, Je me prosternerai devant ton saint Temple - et je louerai ton nom, A cause de ta bonté et de ta fidélité, - car tu as glorifié par-dessus tout ton nom et ta parole ; Au jour où je t'ai invoqué, tu m'as exaucé, - tu m'as soutenu en remplissant mon cœur de courage ! Tous les rois de la terre te célébreront, ô Yahweh, - dès qu'ils auront entendu les paroles de ta bouche ; Ils glorifieront les voies de Yahweh, - car la gloire de Yahweh est grande ; Tout élevé qu'il est, Yahweh attache son regard sur les humbles, - tandis qu'il observe de loin les superbes. Quand je marche dans la détresse, tu me rends la vie ; - par-dessus mes ennemis enflammés de colère, tu me tends la main, - et ta droite m'assure le salut. Yahweh achèvera ce qu'il a fait pour moi, - car ta miséricorde, ô Yahweh, est éternelle ; - n'abandonne donc pas l'œuvre de tes mains ! Au maître de chœur : psaume de David. Tu m’as scruté, ô Yahweh, - et tu me connais ; Tu sais quand je me mets debout ou quand je m'arrête, - tu pénètres de loin ma pensée. Tu vois quand je me mets en marche ou quand je suis au repos, - toutes mes voies te sont familières ; Alors que la parole n'est pas encore sur mes lèvres - déjà, ô Yahweh, voici que tu la connais tout entière ; De tous côtés, et devant, et derrière, tu m'enserres, - et me tiens sous ta main ; Ta science est admirable, plus que je ne puis comprendre, - elle est élevée au delà de ce que je puis atteindre ! Où donc irais-je pour me dérober à ton esprit, - où fuirais-je pour me cacher de ta face ? Monterai-je jusqu'aux cieux, tu y es ; - descendrai-je au schéol, te voici encore ; Que je prenne les ailes de l'aurore - et que j'aille habiter par delà l'océan Là même, je me sentirai conduit par ta main - et soutenu par ta droite ; Ou bien dirai-je : “Les ténèbres sans doute me feront disparaître : - et qu'autour de moi la lumière devienne nuit.” Même les ténèbres ne voilent rien à tes yeux, - et la nuit brille comme le jour ! Mais c'est toi aussi qui as formé mes reins, - tissé mon corps dans le sein de ma mère ; Je te loue de ce que tu as fait de moi une œuvre souverainement merveilleuse, - admirables sont tes œuvres : je le reconnais volontiers. Mon corps n'échappait pas à ton regard, - quand il se façonnait dans le mystère, Qu'il se tissait dans les entrailles de la terre ; - je n'étais qu'un germe, que déjà tes yeux le voyaient : Et dans ton livre, ils étaient tous inscrits - les jours que tu me préparais, avant même qu'eût lieu le premier d’entre eux. Oui, ô Dieu, pour moi, que tes pensées sont merveilleuses, - et qu’immense en est le nombre ! - A les compter, elles dépasseraient les grains de sable ! O Eloah, si tu faisais donc périr le pécheur ? - Et vous, hommes de sang, éloignez-vous de moi ! Ils emploient ton nom par hypocrisie, - ils le font servir au mal, tes ennemis ! Et moi, Yahweh, ne me sentirais-je pas de la haine pour ceux qui te haïssent, - du dégoût pour ceux qui se déclarent contre toi ? Oh ! je les hais d'une haine mortelle, - je les tiens pour mes ennemis à moi ! Scrute-moi, ô Dieu, vois mon cœur, - éprouve-moi, vois mes pensées, Vois si je suis le chemin des infidèles : - et fais-moi marcher dans la voie d'antan ! Au maître de chœur, psaume de David. Yahweh, délivre-moi de l'homme pervers, - préserve-moi de l'homme violent, Qui projettent le mal dans leur cœur, - et qui, chaque jour, excitent la guerre, Aiguisant leur langue comme le serpent, - ayant sur les lèvres le venin de l'aspic ! (Pause.) Yahweh, garde-moi des mains du pécheur, - préserve-moi de l'homme violent, Qui méditent de me renverser, - insolents, qui ont caché pour me prendre pièges et lacets, Tendu leurs filets le long du chemin, - dressé contre moi leurs embûches. (Pause.) Tu es mon Dieu, ai-je dit à Yahweh, - entends donc, ô Yahweh, ma voix suppliante ; Yahweh Adonaï, toi, ma force et mon salut, - toi qui abrites mon front au jour du combat, Ne réalise donc pas, ô Yahweh, les désirs du pécheur, - ne laisse pas réussir ses desseins, ce serait leur gloire ! (Pause.) Et ceux qui me pressent de toutes parts, - puisse retomber sur leur tête la malice que profèrent leurs lèvres, Qu'il pleuve sur eux des charbons ardents, - qu'ils soient jetés dans les flammes - ou dans des abîmes, d'où ils ne se relèveront plus ! Tandis que le calomniateur ne fera que passer sur la terre ; - l'homme violent, le malheur se mettra à sa poursuite pour le renverser ! (Pause) Je sais que Yahweh prendra en main la cause des malheureux - et fera justice aux misérables ; Oui, les justes glorifieront ton nom, - les justes demeureront devant ta face. Psaume de David. Yahweh, je t'appelle, viens vite à mon aide, - écoute ma voix quand je t'invoque ! Que ma prière soit devant ta face comme l'encens, - et mes mains levées, comme l'oblation du soir : Place, ô Yahweh, une garde à ma bouche, - veille à la porte de mes lèvres ; Ne laisse mon cœur s'incliner vers aucun acte mauvais - ni accomplir aucune action criminelle En compagnie des artisans d’iniquité : - puissé-je même n'avoir aucune part à leurs festins les plus délicieux. Que le juste me frappe et que l'homme pieux me reprenne. - Mais que l'huile des impies n'oigne point ma tête. - Oui, ma prière sera persévérante contre leurs méchancetés. Leurs juges seront projetés sur le flanc des rochers, - Mais mes paroles seront écoutées, car elles sont douces. Comme les éclats quand on fend du bois sur le sol, - que leurs os soient dispersés à la bouche du schéol ! Car c'est vers toi, ô Yahweh Adonaï, que se tournent mes yeux, - tu es mon refuge, ne me laisse donc pas périr ! Garde-moi du piège qu'ils m'ont tendu, - et des embûches des artisans d'iniquité ! Puissent les méchants tomber dans leurs propres filets, - tandis que moi, je m'échapperai ! Ode de David à l'occasion de son séjour dans la caverne d'Odollam ou d'Engaddi, prière. C'est Yahweh que ma voix appelle ; - c'est Yahweh que ma voix implore, Je répands ma plainte devant lui, - devant lui je redis ma détresse. A l'heure où je sens mon souffle défaillir, - toi tu connais la voie où je marche, Tu sais que dans le sentier où je m'avance, - ils m'ont caché un piège. Jette les yeux à droite et regarde : - personne qui se soucie de moi, Je n'ai plus où trouver refuge, - nul ne s'intéresse à ma vie ! Je crie vers toi, ô Yahweh - je dis : tu es mon refuge - et mon héritage dans la terre des vivants ; Entends mes cris, - car me voilà sans force ; Délivre-moi de ceux qui me persécutent - car ils l'emportent sur moi : Fais-moi sortir de cette prison, - afin que je glorifie ton nom, Que les justes puissent accourir autour de moi, - dès que tu m'auras rendu ta faveur ! Psaume de David. Yahweh, entends ma prière, - dans ta fidélité prête l'oreille à ma supplication, - dans ta bonté exauce-moi : N'entre pas en jugement avec ton serviteur, - puisque nul être vivant n'est juste devant ta face ! Car l'ennemi en veut à ma vie, - il me tient déjà terrassé, Il m'envoie rejoindre parmi les ténèbres, - ceux qui sont morts pour toujours : Je sens mon souffle défaillir, mon cœur s'arrête dans ma poitrine : Et cependant je me rappelle les jours d'autrefois, - je pense à tout ce que tu as fait, - je médite l'œuvre de ton bras : Alors j'étends les mains vers toi, - mon âme se tourne vers toi haletante, comme une terre desséchée ! (Pause.) Hâte-toi de m'exaucer, ô Yahweh, - mon souffle défaille ; Ne me cache pas ta face, - sans quoi j'irai rejoindre ceux qui sont descendus au tombeau : Fais-moi entendre dès le matin une parole de miséricorde, - puisque tu es mon espoir ; Montre-moi quel chemin je dois suivre, - car j'ai élevé mon âme vers toi ; Délivre-moi de mes ennemis, ô Yahweh, - car c'est auprès de toi que je cherche refuge, Apprends-moi à faire ta volonté, - puisque tu es mon Dieu ; Envoie ton esprit de bonté - me diriger ici-bas par la voie droite ; Et alors, pour l'honneur de ton nom, Yahweh, conserve-moi la vie, - dans ta justice, arrache mon âme à sa détresse ; Dans ta miséricorde, anéantis mes ennemis - et fais périr tous ceux qui me persécutent, - puisque je suis ton serviteur ! Psaume de David. Béni soit Yahweh, mon rocher, - le maître qui dresse mes mains au combat - et mes doigts à la guerre, Mon bienfaiteur et mon refuge, - ma citadelle et mon sauveur, Mon bouclier et mon asile, - le guerrier qui soumet les peuples à mon empire ! Yahweh, qu'est-ce donc que l'homme pour que tu daignes penser à lui, - qu'est-ce que le fils de l'homme, pour que tu daignes en prendre soin ? L'homme, mais il est semblable à un souffle - ses jours sont comme l'ombre qui passe ! Incline tes cieux, ô Yahweh, et descends, - touche seulement les montagnes, et elles s'en iront en fumée ; Fais éclater ta foudre et tu les feras disparaître ; - lance tes flèches, et tu les anéantiras, . D'en haut étends ta main, sauve-moi, - tire-moi des grandes eaux, - de la main des fils de l'étranger, Dont la bouche ne profère que mensonge - et dont la droite est pleine de parjure ! O Elohim, je te chanterai un cantique nouveau, - je te louerai sur la harpe à dix cordes. O toi qui es le salut des rois, - qui sauves David ton serviteur du glaive meurtrier ! Sauve-moi et tire-moi de la main des fils de l'étranger, - dont la bouche ne profère que mensonge et dont la droite est pleine de parjure ! Nos fils, pareils à des arbrisseaux, - croissant dans la vigueur de leur jeunesse ; Nos filles, pareilles aux sculptures des angles, - comme dans les palais ; Nos greniers remplis, - regorgeant de biens de toute espèce : Nos troupeaux se multipliant par milliers, - par myriades, dans nos campagnes ; Nos bestiaux prospères ; point de rupture, rien qui se perde, - point de clameurs sur nos places publiques ! Heureux le peuple qui possède tous ces biens, - heureux le peuple dont le dieu est Yahweh ! Chant de louange, de David. Je te glorifierai, ô mon Dieu, toi, le roi, - et je bénirai ton nom à jamais, éternellement. Chaque jour je te bénirai, - et je louerai ton nom à jamais, éternellement. Yahweh est grand et digne de toute louange, - et sa grandeur est insondable. On louera tes œuvres de génération en génération - et l'on proclamera tes hauts faits ; On redira l'éclatante splendeur de ta gloire - et tes œuvres merveilleuses ; On répétera tes œuvres puissantes et terribles, - on redira tes grandeurs ; On proclamera le souvenir de ton immense bonté, - on glorifiera ta justice. Yahweh est bon et miséricordieux, - lent à la colère, et riche en miséricorde ; Yahweh est bon pour tous, - et ses miséricordes planent sur toutes ses œuvres ; Toutes tes œuvres te loueront, ô Yahweh, - et tes fidèles te béniront, Ils rediront ta royauté glorieuse, - ils proclameront ta puissance. Pour faire connaître aux fils des hommes tes prodiges - et la gloire éclatante de ton règne. Ton règne s'étend sur tous les siècles, - et ton empire, de génération en génération. Yahweh soutient ceux qui tombent, - et il redresse ceux qui chancellent ; Tous les yeux sont tournés vers toi, - et tu donnes en son temps à chacun sa pâture ; Tu ouvres la main - et tu rassasies à souhait tout être vivant. Yahweh est juste en toutes ses voies - et bon en toutes ses œuvres ; Yahweh s'approche de tous ceux qui l'invoquent, - de tous ceux qui l'invoquent en vérité ; Il exauce le désir de ceux qui le craignent, - il entend leur cri, il les délivre. Yahweh garde tous ceux qui l'aiment - et fait périr tous les méchants. Que ma bouche redise la louange de Yahweh, - et que toute chair bénisse son saint nom - à jamais, éternellement. Alleluja. Loue Yahweh, ô mon âme, - puissé-je louer Yahweh toute ma vie, - puissé-je célébrer mon Dieu tant que j'existerai ! Ne vous fiez pas aux puissants, - ni au fils d'homme, en qui n'est point le salut ; Son souffle s'en va, et lui rentre dans sa poussière, - en ce même jour périssent ses pensées. Mais heureux celui qui a pour appui le Dieu de Jacob, - celui dont l'espoir repose en Yahweh, son Dieu ; Car Yahweh a fait le ciel et la terre, la mer, et tout ce qu'ils renferment ; Il garde à jamais fidélité, - il rend justice aux opprimés, il donne du pain aux affamés, - Yahweh rend la liberté aux captifs, Yahweh ouvre les yeux des aveugles, - Yahweh redresse ceux qui chancellent, Yahweh aime les justes. - Yahweh protège les étrangers, Soutient l'orphelin et la veuve, - et confond les desseins des méchants. Yahweh règne éternellement ; - ton Dieu, Sion, règne de génération en génération ! Alleluja ! Alleluja ! Louez Yah, car cela est bon ; - célébrez notre Dieu, car cela est doux, - sa louange est aimable ! C'est Yahweh qui relève Jérusalem - et rassemble Israël dispersé ; Qui guérit ceux qui ont le cœur brisé, - et panse leurs plaies ; Il sait le nombre des étoiles, - les appelle toutes par leur nom Grand est notre maître, grande est sa puissance ; - sa sagesse est sans mesure ; Yahweh soutient les humbles - et abaisse les impies jusqu'à terre ! Chantez et célébrez Yahweh, - louez notre Dieu sur la harpe, C'est lui qui couvre les cieux de nuées, - qui prépare la pluie à la terre, - qui fait croître l'herbe sur les montagnes. Il donne aux bêtes leur pâture, - aux petits du corbeau qui l'appellent. Sa faveur ne dépend pas de la vigueur du cheval, - ni son bon plaisir des membres du coureur ; Mais il réserve ses complaisances à ceux qui le craignent, - à ceux qui espèrent en sa bonté ! Jérusalem, glorifie Yahweh, - loue ton Dieu, ô Sion ! Car c'est lui qui maintient les verrous de tes portes, - qui bénit tes fils dans ton sein ; Il fait régner la paix à ta frontière : - et te rassasie de la fleur du froment. Il envoie sa parole à la terre, - et son verbe y vole en un clin d'œil ; C'est lui qui fait tomber la neige comme des flocons de laine, - répand le givre ainsi que la cendre, Projette la glace comme par menus fragments ; - et qui peut résister devant la rigueur de ses frimas ! Mais tout se fond, dès qu'il en a donné l'ordre : - dès qu'il envoie son souffle, les eaux recommencent à couler. Surtout il révèle sa parole à Jacob, - ses lois et ses commandements à Israël, Tandis qu'il n'a fait ainsi pour aucun peuple : - eux ne connaissent pas ses commandements ! Alleluja. Louez Yahweh du haut des cieux, - louez-le dans les profondeurs du ciel : Louez-le tous, vous, ses anges, - louez-le toutes, vous, ses armées ; Louez-le, soleil et lune, - louez-le toutes, étoiles resplendissantes, Louez-le, cieux des cieux, - océans des espaces célestes ! Qu'ils louent le nom de Yahweh, - car il a parlé, et tout a été créé, Il a tout affermi pour les siècles des siècles, - il a commandé, et rien n'est rebelle à son ordre ! Louez Yahweh de la terre, - monstres et profondeurs des abîmes, Feu, grêle, neige et nuée, - souffle de la tempête, exécuteur de ses ordres, Montagnes et collines, - arbres à fruits et cèdres, Animaux sauvages et bétail de toute espèce, - reptiles, oiseaux de l'espace : Rois du monde, multitudes des peuples, - princes et chefs de toute la terre, Jeunes gens et jeunes filles, - vieillards et enfants ! Qu’ils louent le nom de Yahweh, - car rien n'est grand comme ce nom unique. 0 Alleluja. Chantez à Yahweh un cantique nouveau, - que l'assemblée des fidèles redise sa louange : Qu'Israël se réjouisse en son créateur, - que les fils de Sion tressaillent en leur roi ; Qu'ils célèbrent son nom dans leurs chœurs, - qu'ils le chantent au son du tambourin et du kinnôr ! Car Yahweh met en son peuple ses complaisances, - il glorifie et sauve les humbles ; Les fidèles triomphent au sein de la gloire ; sur leur lits de repos, ils éclatent en acclamations ; Les louanges de Dieu retentissent sur leurs lèvres, - et leur main porte le glaive à deux tranchants : Pour tirer vengeance des nations, - et châtier les peuples, Pour jeter dans les chaînes leurs rois - et donner à leurs princes des ceps de fer, Pour exécuter leur jugement ainsi qu'il est écrit : - car telle est la gloire réservée à tous ses fidèles ! Alleluja. Alleluja. Louez Dieu dans son sanctuaire, - louez-le, au firmament, trône de sa puissance, Loue-le pour ses hauts faits, - loue-le selon l'étendue de ses grandeurs ; Louez-le avec le sôphâr, - louez-le sur le nêbél et le kinnôr, Loue-le avec le tambourin et la flûte des chœurs, - louez-le avec les instruments à cordes et l'ougab, Loue-le avec les cymbales retentissantes, - louez-le avec les cymbales des jubilations ; Que tout ce qui respire loue Yahweh ! Alleluja.
Proverbes de Salomon, fils de David, - roi d'Israël. Pour connaître la sagesse et l'instruction, - pour comprendre les discours intelligents ; Pour acquérir une instruction éclairée, - la justice, l'équité et la droiture ; Pour donner aux simples le discernement, - au jeune homme la science et la réflexion. Que le sage écoute et il accroîtra son acquis, - l'homme intelligent et il acquerra l'habileté, Pour comprendre les proverbes et les sens mystérieux, - les maximes des sages et leurs énigmes. La crainte de Yahweh est le commencement de la sagesse, - les insensés méprisent la sagesse et l'instruction. Ecoute, mon fils, l'instruction de ton père, - et ne rejette pas l'enseignement de ta mère ; Car ils sont une couronne de grâces pour ta tête, - et une parure pour ton cou. Mon fils, si des pécheurs veulent te séduire, - n'acquiesce pas. S'ils te disent : viens avec nous, dressons des embûches à l'honnête homme, - tendons des pièges à l'innocent, Engloutissons-le tout vivant comme le schéol, - tout entier comme les profondeurs de la tombe. Nous trouverons toutes sortes de biens précieux, - nous remplirons nos maisons de butin ; Jette ton sort avec le nôtre, - qu'il y ait un même destin pour nous tous ; Mon fils, ne t'engage pas sur la route avec eux, - détourne ton pied de leurs chemins ; Car leurs pieds courent au mal, - ils se hâtent pour répandre le sang ; Car vainement le filet est jeté - devant les yeux de toute la gent ailée. Mais eux, c'est contre leur propre sang qu'ils dressent des embûches, - c'est à eux-mêmes qu'ils posent des pièges. Telle est la fin de tout homme âpre au gain, - il cause la perte de ceux qui le détiennent. La Sagesse crie dans les rues, - elle élève la voix sur les places publiques. Du haut des murs elle appelle, - à l'entrée des portes dans la ville, elle tient ses discours. Jusques à quand, simples, aimerez-vous la fatuité, - jusques à quand, les railleurs se plairont-ils à la raillerie, - et les insensés haïront-ils la science ? Revenez à ma réprimande : - voici, je répandrai sur vous mon esprit, - je vous ferai connaître mes paroles. Puisque j'appelle et que vous résistez, - que j'étends la main et que personne n'y prend garde ; Puisque vous négligez tous mes conseils - et que vous ne voulez pas de mes réprimandes ; Moi aussi je rirai de votre malheur, - je me moquerai quand viendra sur vous l'épouvante ; Quand viendra comme la tempête sur vous l'épouvante, - que le malheur fondra sur vous comme le tourbillon, - quand viendront sur vous la détresse et l'angoisse. Alors ils m'appelleront et je ne répondrai pas, - ils me chercheront et ne me trouveront pas ; Parce qu'ils ont haï la science, - et qu'ils n'ont pas recherché la crainte de Yahweh. Ils n'ont pas voulu de mes conseils, - ils ont dédaigné toutes mes réprimandes. C'est pourquoi ils mangeront du fruit de leurs voies, - ils se rassasieront de leurs conseils. Car l'égarement des simples les tue, - et l'insouciance des insensés les perd. Mais celui qui m'écoute reposera en paix, - il vivra en paix sans craindre le malheur. Mon fils, si tu reçois mes paroles, - si tu gardes auprès de toi mes préceptes, Rendant ton oreille attentive à la sagesse, - inclinant ton cœur vers l'intelligence ; Oui ! si tu appelles la prudence, - si tu élèves la voix vers l'intelligence, Si tu la recherches comme l'argent, - si tu fouilles après elle comme après un trésor ; Alors tu comprendras la crainte de Yahweh, - et tu trouveras la connaissance de Dieu ; Car c'est Yahweh qui donne la sagesse, - et de sa bouche sortent la science et l'intelligence. il réserve son assistance pour les hommes droits, - il est un bouclier pour ceux qui marchent dans l'intégrité. Il protège les sentiers de l'équité, - et il veille sur la voie de ses fidèles. Alors tu comprendras la justice et l'équité, - la droiture et tous les sentiers du bien, Car la sagesse viendra dans ton cœur, - et la science fera les délices de ton âme. La réflexion veillera sur toi, - la discrétion montera la garde. Pour te délivrer de la voie du mal, - de l'homme aux discours pervers ; De ceux qui délaissent les droits sentiers - pour courir dans les chemins ténébreux ; Qui se réjouissent de faire le mal, - et se complaisent dans les pires perversités, Eux dont les sentiers sont tortueux, - et qui dévient dans leurs détours. Pour te délivrer de la femme étrangère, - de l'inconnue aux paroles enjôleuses, Qui abandonne le compagnon de sa jeunesse, - et oublie l'alliance de son Dieu ; Car sa maison conduit à la mort, et ses voies aux enfers. Personne, de tous ceux qui vont vers elle, ne revient, - aucun ne retrouve les sentiers de la vie. C'est pourquoi tu chemineras dans la voie des gens de bien, - tu garderas les sentiers des justes ; Car les hommes droits habiteront la terre, - et les hommes intègres y demeureront. Mais les méchants seront retranchés, - et les infidèles en seront arrachés. Mon fils, n'oublie pas mon instruction, - et que ton cœur garde mes préceptes ; Car longs jours et années de joie - et paix ils te procureront. Que la bonté et la fidélité ne t'abandonnent pas, - attache-les à ton cou ; Ainsi tu trouveras grâce et bonne intelligence - aux yeux de Dieu et des hommes. Confie-toi de tout ton cœur en Yahweh, - et ne t'appuie pas sur ton propre sens. Dans toutes tes démarches pense à Lui, - et il aplanira tes sentiers. Ne sois pas sage à tes propres yeux, - crains Yahweh et évite le mal ; Ce sera la santé pour ton corps, - et le rafraîchissement pour tes os. Honore Yahweh de tes biens, - des prémices de tes revenus ; Alors tes greniers seront abondamment remplis, - et tes caves déborderont de moût. La correction de Yahweh, mon fils, ne la méprise pas, - et n'aie pas d'aversion pour ses châtiments ; Car Yahweh châtie celui qu'il aime, - et il afflige celui qu'il préfère. Heureux l’homme qui a trouvé la sagesse - et celui qui a acquis l'intelligence ; Car son acquisition vaut mieux que l'acquisition de l'argent, - et sa possession que celle de l'or pur. Elle est plus précieuse que les perles - et tous les joyaux ne l'égalent point. Une longue vie est dans sa main droite, - dans sa main gauche, richesses et gloire. Ses chemins sont chemins de délices, - et tous ses sentiers paisibles ; Elle est un arbre de vie pour ceux qui s'y attachent, - et ceux qui la retiennent sont heureux. Par la sagesse, Yahweh a fondé la terre - par l'intelligence, il a affermi les cieux, Par sa science les abîmes ont été creusés, - et les nuées distillent la pluie. Mon fils, garde la sagesse et la réflexion, - qu’elle ne s'éloigne pas de tes yeux ; Elles seront vie pour ton âme, - et ornement pour ton cou. Alors tu chemineras en sécurité, - et ton pied ne heurtera pas : Si tu t'assieds, tu n'auras rien à craindre, - et si tu te couches, ton sommeil sera doux. Tu n'auras pas à craindre la terreur des insensés, - ni la destruction des méchants, lorsqu'elle surviendra ; Car Yahweh est ton assurance, - il préservera ton pied de tout piège. Ne prive pas d'un bien son possesseur, - lorsqu'il est en ton pouvoir de l'accorder. Ne dis pas à ton prochain “va et reviens, - demain je donnerai”, alors que la chose est par devers toi. Ne machine pas le mal contre le prochain, - alors qu'il demeure en confiance avec toi. Ne conteste pas sans motif avec quelqu'un, - alors qu'il ne t'a point fait de mal. Ne porte pas envie aux hommes de violence, - et ne choisis aucune de leurs voies ; Car Yahweh a en abomination les pervers, - mais avec les hommes droits est son intimité. La malédiction de Yahweh est sur la maison du méchant, - mais le toit du juste, il le bénit. Des moqueurs il se moque, - aux humbles il donne sa grâce. Les sages ont pour partage la gloire, - mais les insensés acquièrent l'ignominie. Ecoutez, enfants, l'instruction d'un père, - et soyez attentifs pour connaître la vérité ; Car je vous donne la bonne doctrine, - n'abandonnez pas mon enseignement. Je fus, moi aussi, un fils pour mon père, - un fils tendre et cher auprès de ma mère. Il m'instruisait me disant : - que ton cœur garde mes paroles ; Garde mes commandements, ne les oublie pas, - ne délaisse pas les paroles de ma bouche. Acquiers la sagesse, acquiers l'intelligence, - et tu vivras... Ne l'abandonne pas, elle te gardera, - aime-la, et elle te protégera. Au prix de toutes les richesses acquiers la sagesse, - au prix de tout ce que tu possèdes, acquiers l'intelligence. Tiens-la en haute estime, et elle t'exaltera, - si tu t'y attaches, elle fera ta gloire. Elle mettra sur ta tête une couronne de gloire, - elle t'ornera d'un magnifique diadème. Ecoute, mon fils, et reçois mes paroles, - et les années de ta vie se multiplieront. Je t'enseigne la voie de la sagesse, - je te conduis dans les sentiers de la droiture. Dans ta marche, tes pas ne seront pas à l'étroit, - si tu cours, tu ne trébucheras pas. Retiens l'instruction, ne l'abandonne pas, - garde-la car elle est la vie. Dans les sentiers des méchants, ne t'engage pas, - et n'avance pas dans la voie des hommes mauvais. Evite-la, n'y chemine point, - détourne-toi et passe. Car ils n'ont point de repos qu'ils ne fassent le mal, - et leur sommeil s'évanouit, s'ils ne font tomber personne. Car ils mangent le pain du crime, - ils boivent le vin de la violence. La voie des justes est comme la lumière de l'aurore - dont l'éclat va croissant jusqu'au plein rayonnement du jour. La voie des méchants est comme les ténèbres, - ils n'aperçoivent pas ce qui les fera tomber. Mon fils, sois attentif à mes paroles, - tends l'oreille à mes discours, Qu'ils ne s'éloignent pas de tes yeux, - garde-les au milieu de ton cœur. Car ils sont vie pour ceux qui les possèdent, - et santé pour tout leur corps. Avant toute chose garde ton cœur, - car de lui jaillissent les sources de la vie. Ecarte de toi la perversion de la bouche, - et éloigne de toi la fausseté des lèvres. Que tes yeux regardent bien en face, - et tes paupières se dirigent droit devant toi. Rends uni à ton pied le chemin, - et que tes voies soient droites. Ne décline ni à droite, ni à gauche, - détourne ton pied du mal. Car le Seigneur connaît les voies qui sont à droite, - mais celles qui sont à gauche sont mauvaises. Lui-même dirigera ta course, - et guidera ton chemin dans la paix. Mon fils, sois attentif à ma sagesse, - et prête l'oreille à mon intelligence ; Afin que tu gardes le sens des choses, - et que la science de mes lèvres te protège. Car les lèvres de l'étrangère distillent le miel, - et plus fluide que l'huile est sa parole. Mais l'issue en est amère comme l'absinthe, - et aiguë comme un glaive à deux tranchants. Ses pieds descendent vers la mort, - vers le schéol conduisent ses pas. Le chemin de la vie, elle ne le connaît pas, - où ses pas conduisent, elle ne s'en inquiète pas. Et maintenant, mes fils, écoutez-moi, - ne vous écartez pas des paroles de ma bouche. Eloigne d'elle ta route, - et ne t'approche pas de la porte de sa maison, De peur que tu ne livres à d'autres ta gloire, - et tes années au cruel créancier ; De peur que des étrangers ne se rassasient de tes biens, - et que le fruit de ton travail ne passe dans la maison d'autrui. Et qu'après cela tu ne gémisses, - lorsque ton corps et ta chair seront consumés Et tu ne dises : “Comment ai-je pu haïr la discipline, - et mon cœur mépriser la correction ? Je n'ai pas écouté la voix de mes maîtres, - et n'ai pas prêté l'oreille à ceux qui m'instruisaient. J'ai failli en venir au comble du malheur, - au milieu du peuple et de l'assemblée.” Bois l'eau de ta citerne, - l'onde jaillissante de ton puits. Tes sources doivent-elles se répandre au dehors - et tes ruisseaux sur les places publiques ? Qu'ils soient pour toi seul, - et non pour des étrangers avec toi. Que ta source soit bénie, - et que tu mettes ta joie dans la femme de ta jeunesse ; Biche charmante, gracieuse gazelle, - qu'elle s'entretienne toujours avec toi ; - que ses charmes t'enivrent en tout temps, - sois épris toujours de son amour. Pourquoi, mon fils, t'attacherais-tu à une étrangère, - et embrasserais-tu le sein d'une inconnue. Car à découvert aux yeux de Yahweh sont les voies de l'homme, - et surveillées toutes ses démarches. Ses propres iniquités le retiennent captif ; - il est saisi par les liens de son péché. Il mourra faute de correction, - il sera emporté par l'excès de sa folie. Mon fils, si tu t'es porté caution auprès de ton prochain, - si tu as donné la poignée de main en faveur d'un étranger ; Si tu es lié par les paroles de tes lèvres, - si tu es pris par les engagements de ta bouche ; Fais donc ceci, mon fils, dégage-toi, - car tu es tombé aux mains de ton prochain, - va, et sans relâche, - insiste vivement auprès de ton prochain. N'accorde ni sommeil à tes yeux, - assoupissement à tes paupières. Dégage-toi comme la gazelle du filet, - comme l'oiseau de piège de l'oiseleur. Va vers la fourmi, paresseux, - vois ses mœurs et deviens sage. Elle n'a ni chef ; - ni inspecteur, ni souverain. Elle amasse en été sa nourriture, - et recueille pendant la moisson de quoi manger. Jusques à quand, paresseux, seras-tu couché, - quand te lèveras-tu de ton sommeil ? “Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, - croiser un peu les bras pour reposer, Et tel un rôdeur, viendra l'indigence, - et la disette comme un homme d'armes.” Un homme inique, un vaurien, - cheminant, la perversité dans la bouche, Clignant de l'œil, frappant du pied, - faisant signe avec les doigts, Machinant dans son cœur de mauvais desseins, - suscite continuellement des querelles. C'est pourquoi sa ruine viendra subitement, - en un instant il sera brisé et sans retour. Il y a six choses que hait Yahweh, - et sept que son âme a en horreur : Les yeux altiers, la langue menteuse, - les mains qui répandent le sang innocent, Le cœur qui médite les desseins pervers, - les pieds empressés à courir au mal, Le faux témoin qui profère des mensonges, - le semeur de discordes entre les frères. Garde, mon fils, le. précepte de ton père, - et ne rejette pas l'enseignement de ta mère. Lie-les constamment sur ton cœur, - attache-les autour de ton cou. Dans ta marche, il te dirigera, - dans ton sommeil, il te protégera, - à ton réveil il te gardera. Car le précepte est une lampe, et la loi une lumière, - et les avertissements à la discipline le chemin de la vie. Pour te préserver de la femme adultère, - de la langue doucereuse de l'étrangère. Ne convoite pas sa beauté dans ton cœur, - et ne te laisse pas séduire par ses paupières. Car pour une femme courtisane, - on en est réduit à un morceau de pain, - et pour une femme mariée, - on expose une vie précieuse. Peut-on mettre du feu dans son sein, - sans que ses vêtements s'enflamment ? Ou bien peut-on marcher sur des charbons ardents - sans que ses pieds soient brûlés ? Ainsi en est-il de la femme de son prochain, - quiconque la touchera ne restera pas impuni. On ne méprise pas un voleur qui dérobe - pour satisfaire son appétit, quand il a faim. Surpris il doit rendre sept fois, - il doit donner tout le bien de sa maison. Mais celui qui viole une femme est dépourvu de sens, - il se perd lui-même celui qui agit de la sorte. Il recueille plaies et quolibets, - et son opprobre ne s'effacera pas. Car la jalousie allume la rage au cœur du mari, - il est sans pitié au jour de la vengeance. Il n'a égard à aucune rançon, - il ne consentira rien, quand même tu prodiguerais les présents. Mon fils, retiens mes paroles, - et conserve avec toi mes préceptes. Garde mes préceptes et tu vivras, - mes enseignements comme la prunelle de tes yeux. Lie-les à tes doigts, - écris-les sur la table de ton cœur. Dis à la sagesse “tu es ma sœur”, - et appelle l'intelligence ton amie, Pour qu'elle te préserve de la femme d'autrui, - de l'étrangère aux paroles doucereuses. Tandis que par la fenêtre de ma maison, - derrière le treillis je regardais, J'aperçus parmi les simples, - je remarquai parmi les jeunes gens un garçon dépourvu de sens. Il passait dans la rue près du logis d'une étrangère, - il s'avançait dans le chemin de sa maison. C'était au crépuscule, à la chute du jour, - à l'heure de la nuit et de l'obscurité. Et voici qu'une femme l'aborde, - à la mise courtisane, couverte d'un voile. Elle est passionnée et impétueuse ; - ses pieds ne peuvent tenir à la maison. Tantôt dans les rues, tantôt sur les places publiques, - près de tous les angles, elle se tient aux aguets. Elle le saisit et l'embrasse, - l'air effronté elle lui dit : “Je devais offrir des sacrifices pacifiques, - aujourd'hui j'ai accompli mes vœux. C'est pourquoi je suis sortie à ta rencontre, - pour te chercher, et je t'ai trouve. J'ai garni mon lit de couvertures, - de toile fine d'Egypte. J'ai parfumé ma couche - de myrrhe, d'aloès, et de cinnamome. Viens ! enivrons-nous d'amour jusqu'au matin, - jouissons dans la volupté. Car le maître n'est pas à la maison, - il est parti pour un lointain voyage, Il a emporté la bourse d'argent, - il ne reviendra à la maison qu'à la pleine lune.” Elle le persuade à force d'attraits, - elle l'entraîne par la séduction de ses lèvres. Il se met aussitôt à la suivre, - comme le bœuf qui va à la boucherie ; - comme le cerf pris au lacet, Jusqu'à ce qu'une flèche lui perce le foie ; - comme l'oiseau qui se précipite dans le filet, - ne sachant pas qu'il y va de sa vie. Et maintenant, mes fils, écoutez-moi - et prêtez attention aux paroles de ma bouche. Que ton cœur ne s'engage pas dans ses voies, - ne t'égare pas dans ses sentiers. Car nombreux sont les blessés qu'elle a atteints, - et abondantes toutes ses victimes. Sa maison est le chemin du schéol, - qui conduit au séjour de la mort. La Sagesse ne m'appelle-t-elle pas, - et l'intelligence n'élève-t-elle pas la voix ? Au sommet des hauteurs, sur la route, - au croisement des chemins, elle se poste ; Près des portes, à l'entrée de la cité, - sur les voies d'accès, elle fait entendre sa voix. C'est vous, humains, que j'appelle, - et ma voix s'adresse aux enfants des hommes. Simples ! écoutez la prudence, - et vous insensés, acquérez l'intelligence. Ecoutez ! car j'ai à vous dire des choses - solennelles, - et par l'ouverture de mes lèvres, des choses justes ; Car ma bouche proclame la vérité, - et abominable à mes lèvres est le mal. Toutes les paroles de ma bouche sont justes ; - il n'y a rien en elles de faux ou de tortueux. Toutes sont justes pour celui qui les entend, - et droites pour ceux qui ont acquis la science. Acceptez mon instruction et non l'argent, - et la science plutôt que l'or pur ; Car la sagesse vaut mieux que les perles, - et tous les objets précieux ne l'égalent pas. Moi, la Sagesse, j'habite avec la prudence, - et je possède la science et la réflexion. La crainte de Yahweh est la haine du mal. - L'arrogance et l'orgueil, la conduite mauvaise, - et la bouche perverse, je les hais. A moi le conseil et la prévision ; - à moi l'intelligence, à moi la puissance. Par moi les rois règnent - et les princes décrètent le droit ; Par moi les chefs gouvernent - et les grands jugent toute la terre. J'aime ceux qui m'aiment, - et ceux qui me cherchent avec empressement me trouvent. Richesses et gloire sont avec moi, - les biens durables et la justice. Meilleur est mon fruit que l'or, que l'or pur, - et mes produits que l'argent choisi. Dans le chemin de la justice je marche, - dans les sentiers du droit ; Pour procurer des biens à ceux qui m'aiment, - et combler leurs trésors. Yahweh m'a donné l'être, prémices de ses voies, - préambule à ses œuvres, depuis toujours. Dès l'éternité, j'ai reçu l'investiture, - dès le commencement, avant les origines de la terre. Alors qu'il n'y avait pas d'abîmes, je fus enfantée, - alors qu'il n'y avait pas de sources, riches en eaux. Avant que les montagnes fussent affermies, - avant les collines, je fus enfantée Avant qu'il ne fit la terre et les champs, - et les éléments de la poussière du monde. Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là lorsqu'il traça un cercle à la surface de l'abîme, Lorsqu'il condensa les nuages en haut, - lorsqu'il régla les sources de l'abîme, Lorsqu'il fixa sa limite à la mer, - pour que les eaux ne franchissent pas les bords, - lorsqu'il établit les fondements de la terre ; Alors j'étais près de lui, à l'œuvre, - et j'étais chaque jour ses délices, - m'ébattant sans cesse en sa présence, Me jouant dans son monde terrestre - et trouvant mes délices avec les enfants des hommes. Et maintenant, mes fils, écoutez-moi, - et ne rejetez pas mon instruction, Heureux l'homme qui m'écoute, - heureux ceux qui gardent mes voies ; Veillant à mes portes chaque jour, - en gardant les montants. Car celui qui me trouve a trouvé la vie, - et obtient la faveur de Yahweh ; Mais celui qui m'offense se blesse lui-même, - tous ceux qui me haïssent aiment la mort. La sagesse a bâti sa maison, - elle a taillé ses sept colonnes ; Elle a immolé ses victimes, mêlé son vin, et pareillement dressé sa table. Elle a envoyé ses servantes proclamer - aux points culminants de la cité : Qui est simple ? qu'il passe par ici ! - A l'homme dépourvu de sens elle lui dit : “Venez manger de mon pain, - et buvez du vin que j'ai mêlé ” ; Quittez la folie et vous vivrez, - et marchez dans la voie de l'intelligence. Celui qui reprend le moqueur s'attire la raillerie, - et celui qui réprimande le méchant, l'outrage. Ne reprends pas le moqueur, de peur qu'il ne te haïsse ; - reprends le sage, et il t'aimera, Donne au sage, et il croîtra en sagesse. Instruis le juste, et il croîtra en science. Le commencement de la sagesse, c'est la crainte de Yahweh, - et l'intelligence, c'est la science du Saint. Car pour moi tes jours se multiplieront, - et par moi s'augmenteront les années de ta vie. Si tu es sage, tu es sage à ton profit, - si tu es moqueur, tu en supporteras toi-même les conséquences. Dame folie est frivole, - sotte et ne sachant rien. Elle est assise à la porte de sa maison, - sur un siège dans les hauteurs de la ville, Pour inviter les passants - qui vont droit leur chemin. “Que celui qui est simple passe par ici !” - Et à celui qui est dépourvu de sens elle dit : “Les eaux dérobées sont douces, - et le pain du mystère agréable !” Mais il ne sait pas qu'il y a là des ombres, et que ses invités sont dans les profondeurs du schéol. Proverbes de Salomon. - Le fils sage fait la joie de son père, - et le fils insensé le chagrin de sa mère. Les trésors mal acquis ne profitent pas, - mais la justice délivre de la mort. Yahweh ne laisse pas le juste souffrir de la faim, - mais il repousse la convoitise du méchant. La main paresseuse rend pauvre, - mais la main diligente enrichit. Celui qui amasse pendant l'été est un fils prudent, - celui qui dort au temps de la moisson est fils de confusion. La bénédiction repose sur la tête du juste, - mais la violence couvre la face des méchants. La mémoire du juste est en bénédiction, - mais le nom des méchants en malédiction. Le sage de cœur reçoit les préceptes, - l'insensé des lèvres court à sa perte. Celui qui marche dans l'intégrité marche assuré, - mais celui qui prend des voies détournées sera surpris. Celui qui cligne de l’œil sera une cause de trouble, - mais qui argumente avec franchise cause la paix. La bouche du juste est une source de vie, - mais la bouche des méchants cache la violence. La haine suscite des querelles, - mais l'amour couvre toutes les fautes. Sur les lèvres de l'intelligent se trouve la sagesse, - mais la verge est pour le dos de celui qui manque de sens. Les sages sont réservés dans leur connaissance, - mais la bouche de l'insensé est un malheur prochain. La fortune est pour le riche sa place forte, - mais le malheur des misérables c'est leur pauvreté. L'œuvre du juste tend à la vie, - le gain du méchant à la ruine. Il prend le chemin de la vie, celui qui garde l’instruction, - mais celui qui oublie la réprimande conduit dans l'égarement. Les lèvres droites cachent la haine, - mais celui qui répand la calomnie est un insensé. L'abondance des paroles ne va pas sans péché, - mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent. La langue du juste est un argent de choix, - le cœur des méchants est de peu de valeur. Les lèvres des justes dirigent beaucoup d'hommes, - mais les insensés meurent par défaut d'intelligence. C'est la bénédiction de Yahweh qui procure la richesse, - et elle ne suppose pas d'effort. De même que le plaisir pour l'insensé est de commettre le crime, - ainsi pour l'homme intelligent, “d'acquérir” la sagesse. La crainte du méchant se réalise ; - le désir du juste lui est accordé. Comme passe le tourbillon, disparaît le méchant, - mais le juste est établi pour l'éternité. Comme le vinaigre aux dents et la fumée aux yeux, - ainsi le paresseux pour ceux qui l'envoient. La crainte de Yahweh multiplie les jours, - mais les années des méchants seront abrégées. L'attente des justes c'est la joie, - mais l'espérance des méchants sera anéantie. Yahweh est un rempart pour celui qui marche dans la justice, - mais la ruine pour ceux qui font le mal. Le juste pour l'éternité ne chancellera pas, - mais les méchants n'habiteront pas la terre. La bouche du juste produit la sagesse, - mais la langue des méchants sera arrachée. Les lèvres du juste distillent la bienveillance, - et la bouche des méchants la perversité. La balance fausse est en abomination à Yahweh, - mais le poids juste lui est agréable. Vienne l'orgueil, viendra aussi l'ignominie, - mais la sagesse est avec les humbles. L'innocence des hommes droits les dirige, - mais la perfidie des fourbes les ruine. Au jour de la colère, la richesse ne sert de rien - mais la justice délivre de la mort. La justice de l'homme intègre aplanit ses voies, - mais dans la méchanceté s'effondre le méchant. La justice des hommes droits les délivre, - mais par leur propre malice les perfides sont pris. Quand meurt l'homme méchant, son espoir périt, - et l'attente des pervers est anéantie. Le juste est délivré de l'angoisse, - et le méchant tombe à sa place. Par sa bouche l'hypocrite cherche la ruine de son prochain, - mais par leur clairvoyance les justes sont sauvés. Quand les justes sont heureux, la ville se réjouit ; - quand les méchants périssent il y a de la joie. Par la bénédiction des hommes droits la ville prospère, - par la bouche des méchants elle est renversée. Celui qui méprise son prochain est dépourvu de sens, - mais l'homme intelligent garde le silence. Celui qui répand la médisance dévoile les secrets, - mais le cœur fidèle tient la chose cachée. Quand la direction fait défaut, le peuple tombe. - Le salut réside dans le grand nombre de conseillers. Cela peut tourner mal de cautionner un étranger, - mais celui qui craint les engagements est en sécurité. La femme gracieuse obtient la gloire, - et les hommes énergiques obtiennent la richesse. L'homme miséricordieux fait du bien à son âme, - mais l'homme cruel se fait tort à sa propre chair. Le méchant fait un bénéfice trompeur, - mais celui qui sème la justice, une récolte assurée. Celui qui s'attache à la justice, c'est à la vie, - mais celui qui poursuit le mal, court à la mort. Les cœurs pervers sont en abomination à Yahweh, - mais les intègres dans leur conduite sont l'objet de ses complaisances. Certainement le méchant ne restera pas impuni, - et la postérité des justes sera sauvée. Un anneau d'or au nez d'un pourceau, - telle est la femme belle et manquant de jugement. Le désir des justes c'est uniquement le bien, - l'attente des méchants c'est la colère. Celui-ci donne libéralement et acquiert des richesses, - celui-là épargne outre mesure et s'appauvrit. L'âme bienfaisante sera rassasiée, - et celui qui arrose sera lui-même arrosé. Celui qui retient le blé est maudit du peuple, - mais la bénédiction repose sur la tête de celui qui le vend. Celui qui recherche le bien, trouve la faveur, - mais celui qui recherche le mal, le subira. Celui qui se confie dans ses richesses se flétrira, mais les justes germeront comme le feuillage. Celui qui trouble sa maison héritera le vent, - et l'insensé deviendra l'esclave de l'homme au cœur sage. Le fruit du juste est un arbre de vie, - et la violence arrache les vies. Si le juste reçoit sur la terre la rétribution, - combien plus le méchant et le pécheur. Celui qui aime l'instruction aime la science, - celui qui hait la réprimande est insensé. Celui qui est bon obtient la bienveillance de Yahweh, - mais l'homme malicieux il le condamne. L'homme ne s'affermit pas par la méchanceté, - mais la racine du juste ne sera pas ébranlée. Une femme vertueuse est la couronne de son mari, - mais une femme éhontée est comme la carie de ses dents. Les conseils des justes sont l'équité, - mais les plans des méchants la fraude. Les paroles des méchants sont un piège de mort, - mais la bouche des hommes droits les sauve. Les méchants chancellent et ne sont plus, - mais la maison des justes reste debout. L'homme est estimé dans la mesure de son intelligence, - mais l'homme au cœur pervers tombera dans le mépris. Mieux vaut un homme simple qui se suffit, - que celui qui fait le grand et manque de pain. Le juste prête attention aux besoins de son bétail, - mais les entrailles des méchants sont cruelles. Celui qui cultive son champ est rassasié de pain, - mais celui qui poursuit des choses inutiles est dépourvu de sens. Le méchant convoite le profit des méchants, - mais la racine du juste est fortement établie. Dans le mensonge des lèvres s'enlace le méchant, - mais le juste échappe au piège. Par le fruit de sa bouche l'homme est rassasié, - mais il sera rendu à chacun selon l'œuvre de ses mains. La voie de l'insensé est droite à ses yeux, - mais celui qui écoute les avis est sage. L'insensé à l'instant laisse apparaître sa colère, - mais le prudent sait dissimuler l'outrage. Celui qui fait connaître la vérité exerce la justice, - mais le faux témoin la perfidie. Leurs paroles inconsidérées blessent comme un glaive, - mais la langue des sages procure la guérison. Les lèvres véridiques demeureront pour toujours, - mais la langue mensongère pour un instant. La perfidie est dans le cœur de ceux qui méditent le mal, - mais la joie pour ceux qui conseillent la paix. Aucun malheur n'arrive au juste, - mais les méchants sont accablés de maux. Les lèvres menteuses sont en horreur à Yahweh, - mais ceux qui agissent selon la vérité lui sont agréables. L'homme prudent cache sa science, - mais le cœur de l'insensé publie sa folie. La main vigilante dominera, - mais l'indolente deviendra tributaire. Le chagrin dans le cœur de l'homme l'abat, - mais une bonne parole le réjouit. Le juste excelle sur son ami, - mais la voie des méchants les égare. Le paresseux ne rencontre pas de gibier, - l'homme actif au contraire de précieuses richesses. Dans le sentier de la justice est la vie, - mais le chemin tortueux conduit à la mort. Un fils sage aime l'instruction, - mais le moqueur n'écoute aucune réprimande. Du fruit de sa bouche l'homme goûte le bien ; - mais les besoins des méchants c'est la violence. Celui qui veille sur sa bouche garde son âme ; - mais celui qui ouvre ses lèvres court à sa perte. Le paresseux a des désirs sans effets, - mais les besoins des diligents seront satisfaits. Le juste hait les paroles mensongères, - mais le méchant agit honteusement et ignominieusement. La justice garde la voie de l'homme intègre, - mais la méchanceté cause la ruine du pécheur. Tel fait le riche qui n'a rien, - tel fait le pauvre qui a de grands biens. La richesse d'un homme est la rançon de sa vie, - mais le pauvre ne trouve aucun moyen de rachat. La lumière des justes brille joyeusement, - mais la lampe des méchants s'éteint. L'orgueil du frivole produit la querelle, - mais la sagesse est avec ceux qui se laissent conseiller. La richesse hâtivement acquise s'évanouit, - mais celui qui l'amasse peu à peu l'augmente. L'espoir différé rend le cœur malade, - mais le désir accompli est un arbre de vie. Celui qui méprise la parole en sera redevable, - mais celui qui respecte le précepte sera récompensé. L'enseignement des sages est une source de vie, - pour échapper aux pièges de la mort. L'intelligence cultivée produit la grâce, - mais la conduite des perfides leur perte. L'homme sensé fait tout avec réflexion, - mais l'insensé étale sa folie. Un envoyé méchant provoque le malheur, mais un envoyé fidèle procure l'apaisement. Misère et honte à celui qui rejette l'instruction, - mais celui qui reçoit la réprimande est honoré. Le désir satisfait réjouit l'âme, - mais éloigner du mal fait horreur à l'insensé. Fréquente les sages et tu deviendras sage, - hante les méchants et tu leur ressembleras. Le malheur poursuit le pécheur, - mais le bien accompagne les justes. L'homme de bien transmet l'héritage aux enfants de ses enfants, - mais les richesses des pécheurs sont réservées aux justes. Le champ nouvellement défriché par le pauvre abonde de nourriture, - mais le manque de justice cause la mort. Celui qui ménage sa verge hait son fils, - mais celui qui t'aime n'hésite pas de le corriger. Le juste mange à son appétit, - mais le ventre des méchants souffre disette. La femme sage bâtit sa maison, - mais l'insensée la renverse de ses mains. Celui qui marche dans la droiture craint Yahweh, - mais celui qui emprunte des voies détournées le méprise. Dans la bouche de l'insensé est la verge pour son dos, - mais les lèvres des sages la gardent. Où il n'y a pas de bœufs la crèche reste vide, - mais l'abondance des récoltes est dans la vigueur du bétail. Le témoin fidèle ne ment pas, - mais le faux témoin profère des mensonges. Le moqueur cherche la sagesse mais en vain, - pour l'homme intelligent la science est facile. Retire-toi de devant l'insensé, - car tu ne trouveras pas des lèvres savantes. La sagesse de l'homme prudent c'est la connaissance de sa voie, - mais la folie des insensés c'est l'égarement. L'insensé se moque du péché, - mais parmi les hommes droits est la faveur. Le cœur connaît ses propres chagrins, - l'étranger ne peut prendre part à sa joie. La maison des méchants sera détruite, - mais la tente des hommes droits fleurira. Telle voie paraît droite à un homme, - mais son issue c'est la voie de la mort. Même dans le rire le cœur rencontre la souffrance, - et la joie se termine par le deuil. Le cœur rebelle sera rassasié de ses voies, - mais l'homme de bien de ses œuvres. Le simple ajoute foi à toute parole, - mais le prudent veille sur ses pas. Le sage craint et se détourne du mal, - mais l'insensé s'emporte et reste en sécurité. L'homme prompt à la colère fait des sottises, - mais l'homme réfléchi supporte. Les simples ont en partage la folie, - mais les prudents se font de la science une couronne. Les méchants s'inclinent devant les bons, - et les pécheurs devant la porte des justes. Même à son ami le pauvre est odieux, - mais les amis du riche sont nombreux. Celui qui méprise son prochain pèche, - mais celui qui a pitié des malheureux prospère. Ne s'égarent-ils pas ceux qui méditent le mal, - et la miséricorde et la vérité ne sont-elles pas pour ceux qui méditent le bien ? Tout travail porte fruit, - mais le bavardage vain conduit à la disette. La couronne des sages c'est leur adresse, - mais le diadème des insensés leur folie. Le témoin fidèle est un sauveur d'âmes, - mais celui qui profère des mensonges un destructeur. Dans la crainte de Yahweh se trouve un asile assuré, - et pour ses enfants un refuge. La crainte de Yahweh est une source de vie, - pour échapper aux pièges de la mort. Un peuple nombreux c'est la gloire du roi, - le manque de sujets c'est la ruine du prince. Celui qui est lent à la colère est riche d'intelligence, - mais l'homme au caractère emporté expose sa folie. Un cœur tranquille est la vie du corps, - mais l'envie est la carie des os. Celui qui opprime le pauvre outrage son créateur, - il l'honore au contraire celui qui a pitié de l'indigent. Par sa méchanceté le pécheur est renversé, - mais le juste trouve assurance dans sa droiture. Dans le cœur de l'homme intelligent repose la sagesse, - mais parmi les insensés elle n'apparaît pas. La justice élève une nation, - mais l'affaiblissement des peuples c'est le péché. La faveur du roi est pour le serviteur intelligent, - mais sa colère perd l'incapable. Une réponse douce calme la fureur, - mais une parole dure suscite la colère. La langue des sages répand la science, - mais la bouche des insensés déborde de folie. Les yeux de Yahweh sont en tout lieu, - scrutant les méchants et les bons. La douceur de la langue est un arbre de vie, mais sa fausseté un accablement pour l'âme. L'insensé méprise l'instruction de son père, - mais celui qui écoute la réprimande devient sage. Dans la maison des justes il y a abondance de bien-être, - mais dans le profit des méchants il y a la ruine. Les lèvres des justes répandent la science, - mais il n'en est pas ainsi du cœur de l'insensé. Le sacrifice des méchants est en horreur à Yahweh, - mais la prière des hommes droits lui est agréable. La voie du méchant est en horreur à Yahweh, - mais il aime celui qui poursuit la justice. Une correction dure pour celui qui abandonne la voie, - et pour celui qui hait la réprimande : la mort. Le schéol et l'abaddon sont à nu devant Yahweh, - combien plus les cœurs des enfants des hommes. Le moqueur n'aime pas qu'on le reprenne, - c'est pourquoi il ne fraie pas avec les sages. Un cœur joyeux réjouit le visage, - mais dans l'accablement du cœur l'esprit est abattu. Le cœur raisonnable cherche la science, - mais la bouche de l'insensé se repaît de folie. Tous les jours sont mauvais pour l'affligé, - mais la joie du cœur est un festin perpétuel. Mieux vaut peu avec la crainte de Yahweh - qu'un trésor abondant avec le trouble. Mieux vaut un plat de légume avec de l'affection - qu'un bœuf gras avec de la haine. L'homme violent suscite des querelles, - mais celui qui est lent à la colère apaise la discorde. Le chemin du paresseux est comme une haie d'épines, - mais la voie des diligents est unie. Le fils sage réjouit son père, - mais l'insensé méprise sa mère. La folie réjouit celui qui est dépourvu de sens, - mais l'homme intelligent suit le droit chemin. Les projets échouent faute de délibération, - mais avec de nombreux conseillers ils réussissent. L'homme éprouve de la joie pour une réponse de sa bouche, - et une parole dite à propos, comme elle est agréable ! Voies de vie, les pensées du sage, - pour que se détournant, il soit sauvé du schéol. Yahweh renverse la maison des orgueilleux, - mais il affermit les bornes de la veuve. Les intentions mauvaises sont en horreur à Yahweh, - mais les paroles bienveillantes sont pures à ses yeux. Il trouble sa maison celui qui poursuit le gain, - mais celui qui hait les présents vivra. Le cœur du juste médite sa réponse, - mais la bouche des méchants profère des malices. Yahweh est loin des méchants, - mais il écoute la prière des justes. L'éclat des yeux réjouit le cœur, - et une bonne nouvelle engraisse les os. L'oreille qui écoute la réprimande salutaire - demeure parmi les sages. Celui qui rejette la correction méprise son âme, - mais celui qui écoute la réprimande acquiert l'intelligence. La crainte de Yahweh est l'école de la sagesse, - et le prélude de la gloire c'est l'humilité. A l'homme les projets du cœur, - mais de Dieu la réponse des lèvres. Toutes les voies de l'homme sont pures à ses yeux, - mais celui qui sonde les esprits c'est Yahweh. Recommande tes œuvres à Yahweh, - et tes projets réussiront. Yahweh a tout fait pour sa fin, - ainsi les méchants pour le jour du malheur. Tout homme au cœur hautain est en abomination à Yahweh, - certainement il ne restera pas impuni. Par la bonté et la fidélité on expie l'iniquité, - et par la crainte de Yahweh on s'éloigne du mal. Quand Yahweh a pour agréable les voies d'un homme, - il réconcilie même ses ennemis avec lui. Mieux vaut peu dans la justice - que de grands revenus sans équité. Le cœur de l'homme médite sa voie, - mais c'est Yahweh qui dirige ses pas. Les oracles sont sur les lèvres du roi, - et dans le jugement sa bouche n'erre pas. La balance et les plateaux justes sont de Yahweh, - tous les poids du sac sont en œuvre. C'est une abomination pour les rois de faire le mal, - car par la justice leur trône est affermi. La faveur du roi est pour les lèvres justes, - et celui qui parle avec droiture il l'aime. La fureur du roi est un messager de mort, - mais un homme sage l'apaise. Dans la sérénité du visage du roi est la vie, - et sa faveur est comme la pluie printanière. Acquérir la sagesse vaut bien mieux que l'or, - et l'acquisition de l'intelligence est bien préférable à l'argent. La route des hommes droits s'écarte du mal, - et celui-là garde son âme qui veille sur sa voie. Le prélude de la ruine c'est l'orgueil, - le prélude de la chute l'esprit de fierté. Mieux vaut être humble d'esprit avec les petits - que de partager le butin avec les orgueilleux. Celui qui prête attention à la parole trouve le bonheur, - et celui qui se confie à Yahweh est heureux. Celui qui est sage de cœur sera proclamé intelligent, - celui qui est doux des lèvres croit dans la science de la persuasion. L'intelligence est une source de vie pour son possesseur, - mais l'épreuve de l'insensé c'est sa folie. Le cœur du sage rend la bouche sensée, - et sur ses lèvres s'accroît le savoir. Les paroles aimables sont un rayon de miel, - une douceur à l'âme et un rafraîchissement pour le corps. Telle voie paraît droite à l'homme, - mais son issue est la voie de la mort. Le besoin vital du travailleur travaille pour lui - car sa bouche l'y excite. L'homme inique est une fosse de méchanceté, - et sur ses lèvres il y a comme un feu L'homme pervers suscite des querelles, - et le rapporteur divise les amis. L'homme violent séduit son prochain, - et le conduit dans une voie qui n'est pas bonne. Celui qui cligne de l'œil machine des intrigues, - celui qui pince les lèvres a déjà consommé le mal. Les cheveux blancs sont une couronne d'honneur, - c'est par le chemin de la justice qu'elle est obtenue. Mieux vaut un longanime qu'un héros, - et qui dompte sa colère qu'un preneur de ville. On jette le sort dans le sein, - mais de Yahweh dépend toute décision. Mieux, vaut un morceau de pain sec et la paix - qu'une maison remplie de viande et la discorde. Le serviteur intelligent l'emporte sur le fils déshonorant, - avec les frères il partagera l'héritage. Comme le creuset l'argent, et le fourneau l'or, - ainsi Yahweh éprouve les cœurs. Le méchant écoute la lèvre trompeuse, - le menteur prête l'oreille à la mauvaise langue. Celui qui se moque du pauvre outrage son créateur, - celui qui se réjouit du malheureux ne restera pas impuni. La couronne des vieillards ce sont les enfants des enfants, - mais la gloire des enfants c'est leur père. Un langage distingué ne convient pas à l'insensé, - bien moins encore des paroles mensongères au noble. C'est une pierre précieuse qu'un présent aux yeux de celui qui le possède, - partout où il les amis. Celui qui couvre la faute cherche l’amitié, - mais celui qui la rappelle dans ses paroles divise les amis. Le blâme fait plus d'impression sur l'intelligent - que cent coups sur l'insensé. Le méchant ne cherche que la rébellion, - mais un messager cruel lui sera envoyé. Plutôt rencontrer une ourse privée de ses petits - qu'un fou dans son délire. Celui qui rend le mal pour le bien, - le malheur ne quittera pas sa maison. Telle une irruption d'eau, le commencement de la querelle, - avant que la dispute ne s'allume, retire-toi. Celui qui justifie le coupable et condamne le juste, - tous deux sont en abomination à Yahweh. Pourquoi de l'argent dans la main de l’insensé ? Pourquoi acheter la sagesse ? Mais il n’en a pas l'intelligence. L’ami aime en tout temps, - il devient frère dans le malheur. Il est dépourvu d'intelligence l'homme qui prend des engagements, - qui se porte caution pour son prochain. Celui qui aime la blessure aime les querelles, - qui est arrogant de bouche cherche sa perte. Qui a un cœur faux ne trouve aucun bonheur, - et qui est pervers de langue tombe dans le malheur. Qui élève un insensé c'est pour son malheur, - et le père d'un fou n'aura pas de joie. Cœur joyeux bon remède, - un esprit abattu dessèche les os. Le méchant accepte des présents secrets, - pour pervertir les voies de la justice. Devant la face de l'homme intelligent la sagesse, - mais les regards de l'insensé s'égarent au bout du monde. Le fils insensé fait le chagrin de son père - et l'amertume de celle qui l'a engendré. Déjà imposer une amende au juste n'est pas bien, - donner des coups aux nobles dépasse la mesure. Celui qui est économe en parole possède la science, - et celui qui est calme d'esprit est un homme intelligent. Même l'insensé quand il se tait passe pour un sage, - quand il ferme les lèvres pour intelligent. Celui qui veut se séparer cherche un prétexte, - par tous les moyens il provoque la rupture. Ce n'est pas dans l'intelligence que l'insensé trouve le plaisir, - mais plutôt dans la manifestation de ses pensées. Quand vient le mal arrive aussi le mépris, - et avec la honte, l'opprobre. Des eaux profondes voilà les paroles de la bouche de l'homme, - un torrent qui déborde, la source de la sagesse. Ce n'est pas bien d'avoir égard à la personne du méchant, - pour faire tort au juste dans le jugement. Les lèvres de l'insensé provoquent des querelles, - et sa bouche appelle les coups. La bouche de l'insensé c'est sa ruine, - et ses lèvres un piège pour son âme. Les paroles des rapporteurs sont des morceaux friands, - ils descendent au plus profond des entrailles. Celui qui est lâche dans son travail - est frère du destructeur. Le nom de Yahweh est une tour forte, - le juste s'y réfugie et il est en sûreté. La fortune du riche est sa ville forte, - dans sa pensée c'est comme une muraille élevée. Avant la ruine le cœur de l'homme s'élève, - mais l'humilité précède la gloire. Qui retourne une réponse avant de l'avoir ouïe, - sienne est la folie avec la confusion. L'esprit de l’homme le soutient dans sa maladie, - mais l'esprit abattu, qui peut le relever ? Le cœur intelligent acquiert la doctrine, - l'oreille des sages cherche la science. Le présent d'un homme le met au large, - et auprès des grands lui procure l'accès. Le premier paraît avoir droit dans le litige, - mais survient le partenaire, et on examine. Le sort met fin aux contestations - et décide entre les puissants. Un frère lésé résiste plus qu'une ville forte, - et les querelles sont comme les verrous d'un palais. Du fruit de sa bouche l'homme remplit son ventre, - du produit de ses lèvres il se rassasie. La mort et la vie sont au pouvoir de la langue, - ceux qui en usent mangeront de ses fruits. Celui qui trouve une femme trouve le bonheur, - c'est une faveur qu'il a reçue de Yahweh. En suppliant parle le pauvre, - mais le riche répond avec dureté. Il est des amis qui provoquent notre perte, - mais il est tel ami plus attaché qu'un frère. Mieux vaut le pauvre marchant dans son intégrité, - que l'homme aux voies tortueuses et qui est riche. Sans la science, même le zèle n'est pas bon, - et celui qui presse le pas se fourvoie. La folie de l'homme corrompt sa voie, - et c'est contre Yahweh que son cœur s'irrite. La richesse procure un grand nombre d'amis, - mais le pauvre de son ami se voit séparé. Le faux témoin ne restera pas impuni, - et qui exhale le mensonge n'échappera point. Beaucoup cherchent les faveurs du chef ; - et tous sont amis de celui qui donne. Tous les frères du pauvre le haïssent, - combien plus ses amis s'éloignent de lui. - Qui cherche des paroles n'en trouve pas. Qui acquiert l'intelligence aime son âme, - qui garde la vérité trouve le bonheur. Le faux témoin ne restera pas impuni, - et qui exhale le mensonge périra. Il ne sied pas à l'insensé de vivre dans le bien-être, - moins encore à l'esclave de dominer sur les princes. La sagesse d'un homme le rend patient, - et sa gloire est d'oublier les offenses. La colère du roi est comme le rugissement du lion, - et sa faveur est comme la rosée sur l'herbe. Un fils insensé est le malheur de son père, - et les querelles d'une femme une gouttière débordante. Maison et richesses sont l'héritage des parents, - mais de Yahweh une femme intelligente. La paresse fait choir la torpeur, - et l'âme nonchalante éprouvera la faim. Celui qui garde le précepte garde la vie, - mais celui qui méprise la parole mourra. Celui qui a pitié du pauvre prête à Dieu, - et il récompensera la bonne œuvre. Châtie ton fils tandis qu'il y a de l'espoir, - mais ne te laisse pas emporter jusqu'à la violence. L'homme à la colère violente en porte la peine, - car si tu le sauves tu le rends plus violent. Entends le conseil et accepte la discipline, - pour que tu deviennes sage sur ta fin. Il y a bien des projets dans le cœur de l'homme, - mais le dessein de Yahweh, lui, demeure. Le fruit d'un homme c'est sa bonté, - et mieux vaut un pauvre qu'un cruel. La crainte de Yahweh mène à la vie, - et l'on repose rassasié sans être visité par le mal. Le paresseux plonge sa main dans le plat, - il ne la ramène même pas à sa bouche. Frappe le moqueur et le simple deviendra avisé, - reprends l'homme raisonnable et il comprendra la science. Celui qui maltraite son père et qui chasse sa mère - est un fils vil et couvert de honte. Cesse, mon fils, d'écouter l'instruction, - et tu erreras loin des paroles de la science. Un témoin pervers se moque de la justice, - et la bouche des méchants déborde d'iniquité. Pour les moqueurs les bâtons sont prêts, - et les coups pour le dos des fous. Le vin est pétulant, les boissons fermentées tumultueuses, - quiconque s'y adonne n'est pas sage. Semblable au rugissement du lion est la colère du roi, - qui l'excite nuit à sa propre vie. Il est honorable pour un homme d'éviter les querelles, - tandis que tout insensé s'adonne à la dispute. En hiver le paresseux ne laboure pas, - à la moisson il cherche, mais vainement. Le conseil est dans le cœur humain comme des eaux profondes, - et l'homme entendu y puise. Beaucoup d'hommes vantent leur bonté, - mais l'homme fidèle qui le trouvera. Celui qui marche dans l'intégrité et la justice, - heureux ses enfants après lui. Un roi, siégeant sur le trône du jugement, - dissipe par son regard tout mal. Qui peut dire : “J'ai purifié mon cœur, - je suis net de ma transgression ?” Deux poids, deux mesures - sont l'un et l'autre en horreur à Yahweh. Même l'enfant montre déjà par ses façons d'agir - si ses œuvres sont pures et droites. L'oreille qui entend et l'œil qui voit, - c'est Yahweh qui a fait l'un et l'autre. N'aime pas le sommeil de peur que tu deviennes pauvre, - ouvre les yeux et tu te rassasieras de pain. Mauvais ! mauvais ! dit l'acheteur, - mais en s'en allant il se félicite. Il y a l'or et les perles nombreuses, - mais l'objet le plus précieux ce sont les lèvres instruites. Prends son vêtement car il s'est porté caution pour autrui, - et à la place des étrangers fais-le saisir. Doux est à l'homme le pain de la fraude, - mais ensuite sa bouche est remplie de gravier. Les projets par le conseil s'affermissent, - par de sages combinaisons la guerre doit être menée. Il dévoile les secrets celui qui va médisant, - et avec la grande langue ne fraie pas. Qui maudit son père et sa mère, - sa lumière s'éteindra dans les profondeurs des ténèbres. Bien hâtivement acquis à l'origine, - dans la suite ne sera pas béni. Ne dis pas : je rendrai le mal, - confie-toi à Yahweh, il te délivrera. Double mesure est en horreur à Yahweh - et la balance fausse n'est pas bonne. De Yahweh vient l'activité de l'homme, - aussi comment l'homme peut-il comprendre sa voie ? C'est un piège pour l'homme de prononcer à la légère “voué”, - car après le vœu il vient en repentance. Un roi sage crible les méchants - et fait passer sur eux la roue. L'âme de l'homme est une lampe de Yahweh, - elle pénètre jusqu'au fond des entrailles. La bonté et la fidélité gardent le roi, - et il affermit son trône par la bienveillance. La parure des jeunes gens c'est la force, - l'ornement des vieillards les cheveux blancs. Les meurtrissures sanglantes sont la purification du mal, - et les coups, du fond des entrailles. Comme des canaux d'eaux est le cœur du roi dans la main de Yahweh, - partout où il lui plaît il l'incline, Toutes les voies de l'homme sont pures à ses yeux, - mais celui qui sonde les cœurs c'est Yahweh. Pratiquer la justice et l'équité - est préférable pour Yahweh aux sacrifices. Hautain des yeux et superbe de cœur, - l'œuvre des méchants c'est le péché. Les projets des diligents mènent certainement au gain, - mais tous ceux de l'échauffé certainement à la disette. Acquérir des trésors grâce à une langue menteuse, vaine fumée, - c'est tomber dans les pièges de la mort. Le brigandage des méchants les fait tomber dans le filet, - car ils refusent de pratiquer la justice. La voie du criminel est contournée, - mais la conduite de l'innocent droite. Mieux vaut habiter à l'angle d'un toit - que de faire maison commune avec une femme querelleuse. L'âme du méchant souhaite le mal, - et son prochain ne trouve pas grâce à ses yeux. Quand le moqueur est confondu, le simple s'assagit, - et quand le sage est instruit, il acquiert la science. Le Juste considère les cœurs des méchants, - il précipite tes méchants dans le malheur. Celui qui ferme l'oreille à l'appel du pauvre, - criera lui-même, mais il ne sera pas entendu. Un don secret apaise la colère, - et un présent caché la fureur violente. C'est une joie pour le juste d'exercer la justice, - c'est l'épouvante pour ceux qui accomplissent le mal. L'homme qui s'égare loin du sentier de la prudence - reposera dans l'assemblée des réphaïm. Il sera indigent celui qui aime le plaisir, - celui qui aime le vin et l'huile ne s'enrichira pas. Le méchant sert de rançon pour le juste, - et pour les hommes droits le perfide. Mieux vaut habiter dans une terre déserte - qu'avec une femme querelleuse et colère. Un trésor précieux se trouve dans la bouche du sage, - mais l’insensé le dissipe. Le sectateur de la justice et de la miséricorde - trouvera vie et honneur. Le sage prend d'assaut une ville de héros, - et renverse le rempart dans lequel elle se confiait. Celui qui garde sa bouche et sa langue - préserve son âme des angoisses. Moqueur, tel est le nom de l'orgueilleux, du hautain, - qui agit avec excès d'arrogance. Les désirs du paresseux le tuent, - car ses mains refusent de travailler. Tout le jour l'homme injuste désire, - mais le juste donne sans cesse. Le sacrifice des méchants est abominable, - combien plus lorsqu'ils l'offrent avec une intention criminelle. Le témoin menteur périra, - mais l'homme qui écoute parlera dans la suite. Le méchant prend un air effronté, - tandis que l'homme droit prend garde à sa route. Ni sagesse, ni prudence, - ni conseil en face de Yahweh. On équipe le cheval pour le jour du combat, - mais de Yahweh dépend la victoire. Une bonne renommée est préférable à de grandes richesses, - et la bonne estime à l'argent et à l'or. Le riche et le pauvre se trouvent sur le même pied, - Yahweh est leur auteur à tous deux. L'homme avisé voit le mal et se cache, - tandis que les simples passent outre et en portent la peine. Le fruit de l'humilité et de la crainte de Yahweh - c'est la richesse, la gloire, et la vie. Epines et pièges sur le chemin du pervers, - qui prend garde à soi s'en éloigne. Instruis l'enfant selon sa voie, - alors même devenu vieux il ne s'en écartera pas. Le riche domine sur le pauvre, - et l'emprunteur est l'esclave du prêteur. Celui qui sème l'iniquité récolte le malheur, - et le produit de son travail s'évanouit. L'homme au regard bienveillant sera béni - parce qu'if donne de son pain au pauvre. Chasse le moqueur et la discorde cessera, - litiges et injures s'apaiseront. Qui aime la pureté du cœur, la grâce des lèvres est ami du roi. Les yeux de Yahweh gardent la science, - mais il confond les paroles du pervers. Le paresseux dit : “il y a un lion dehors, - dans les rues je pourrais être dévoré”. La bouche des étrangères est une fosse profonde - celui contre qui Yahweh est irrité y tombera. La folie est attachée au cœur de l'enfant, - la verge de la correction l'éloignera de lui. Opprimer le pauvre c'est l'enrichir, - donner au riche c'est pure perte. Prête l'oreille et écoute les paroles des sages, - applique ton cœur à les comprendre ; Car c'est agréable, si tu les gardes en toi, - et qu'elles soient “comme un piquet” à tes lèvres. Afin que ta confiance repose en Yahweh, - je te fais connaître aujourd'hui ses voies. Ne t'en ai-je pas écrit “trente”, - dans lesquels se trouvent conseils et intelligence ? Pour que tu puisses faire connaître la vérité à qui parle, - et que tu puisses répondre à qui t'envoie. Ne dépouille pas le pauvre, parce qu'il est pauvre, - et n'opprime pas le malheureux à la porte ; Car Yahweh prendra en main leur cause, - et il ôtera la vie à ceux qui les auront dépouillés. Ne lie pas société avec l'homme colère, - et ne va pas avec l'homme violent, De peur que tu n'apprennes ses voies, - et que tu ne disposes un piège à ton âme. Ne sois pas de ceux qui prennent des engagements, - de ceux qui se portent caution pour dettes ; Si tu n'as pas de quoi payer, - on prendra ton lit de dessous toi. Ne déplace pas la borne antique - que tes pères ont posée. Vois-tu l'homme habile dans son ouvrage ? - Il se tiendra devant les rois, il ne restera pas avec les gens obscurs. Quand tu prends place à la table d'un grand, - prends garde à ce qui est devant toi. Mets un couteau à ta gorge, - si tu as trop d'avidité. Ne convoite pas ses mets délicats, - c'est un aliment trompeur. Ne te fatigue pas à acquérir la richesse, - en abandonnant la clairvoyance. Si tu y portes tes regards, elle n'est plus là, - car elle s'est fait des ailes ; - et comme l'aigle, elle s'envole vers les cieux. Ne mange pas en compagnie de l'homme envieux, - et ne convoite pas ses mets délicats ; Car comme une tempête dans l'âme, ainsi sont-ils, - mange et bois, te dit-il, - mais son cœur n'est pas avec toi. Tu vomiras la bouchée que tu as avalée, - et tu auras perdu tes belles paroles. Ne parle pas aux oreilles de l'insensé, - car il méprisera la sagesse de tes discours. Ne déplace pas la borne antique, - et ne pénètre pas dans le champ des orphelins ; Car puissant est leur vengeur, - il défendra leur cause contre toi. Applique ton cœur à l'instruction, - et tes oreilles aux discours savants. Ne ménage pas la correction à l'enfant, - si tu le frappes de la verge, il ne mourra pas. Frappe-le de la verge - et tu délivreras son âme du schéol. Mon fils, si ton cœur est sage, - mon cœur à moi se réjouira, Et mes reins tressailliront d'allégresse, - quand tes lèvres exprimeront des choses justes. Que ton cœur n'envie pas les pécheurs, - mais qu'il demeure dans la crainte de Yahweh, toujours ; Car si tu la gardes, il y a un avenir, - et ton espérance ne sera pas frustrée. Ecoute, mon fils, et sois sage, - et dirige ton cœur dans la voie droite. Ne te trouve pas avec les buveurs de vin, - parmi ceux qui se gorgent de viande. Car buveur et glouton s'appauvrissent, - et la torpeur fait porter des haillons. Ecoute ton père qui t'a engendré, - et ne méprise pas ta mère quand elle est devenue vieille. [Acquiers la vérité et ne la vends pas, - la sagesse, l'instruction, et l'intelligence]. Le père du juste sera dans l'allégresse, - et celle qui donna le jour à un sage sera dans la joie. Que ton père se réjouisse à ton sujet, - et que celle qui t'a enfanté soit dans l'allégresse. Donne-moi, mon fils, ton cœur, - et que tes yeux observent mes voies ; Car c'est une fosse profonde que la courtisane, - et un puits étroit que l'étrangère ; Oui ! comme le brigand elle est en embuscade, - et parmi les hommes elle multiplie les infidèles. Pour qui les ah ? Pour qui les hélas ? - Pour qui les disputes ? Pour qui les murmures ? Pour qui les blessures sans raison ? - Pour qui les yeux rouges ? Pour ceux qui s'attardent auprès du vin, - pour ceux qui vont goûter du vin aromatisé. Ne regarde pas le vin, comme il est vermeil, - comme il brille dans la coupe ! - [comme il coule aisément]. Mais après cela, il mord comme un serpent, - il pique comme un basilic. Tes yeux verront des choses bizarres, - et ton cœur radotera des idioties. Tu seras comme quelqu'un couché au milieu de la mer, - comme un matelot dans la tempête. On m'a frappé... je n'ai point de mal ! - On m'a battu... je ne sens rien ! - Quand me réveillerai-je ? j'en veux encore. Ne porte pas envie aux hommes méchants, - et ne désire pas être avec eux, Car leur cœur médite la violence - et leurs lèvres ne profèrent que le malheur. Par la sagesse la maison est bâtie, - et par l'intelligence elle est affermie. Par la science les chambres sont comblées - de tous biens précieux et désirables. Mieux vaut un homme sage qu'un homme fort, - un homme de science qu'un vigoureux gaillard, Car c'est par de sages dispositions que tu conduiras la guerre, - et la victoire est due au grand nombre de conseillers. Pour l'insensé la sagesse est du corail, - à la porte il n'ouvre pas la bouche. Qui songe à mal faire - s'appelle un intrigant fieffé ; Le dessein de l'insensé c'est le péché, - et le railleur est en abomination devant les hommes. Demeures-tu indifférent au jour de l'adversité, - ta force n'est que faiblesse ; Délivre ceux qu'on traîne à la mort, - et devant ceux qu'on mène à l'exécution, ne t'esquive pas. Si tu dis : “Voilà ! je ne savais pas”, - celui qui pèse les cœurs, ne discerne-t-il pas ? - celui qui observe ton âme, ne le sait-il pas ? - Il rendra à chacun selon ses œuvres. Mon fils, mange du miel, car c'est bon, - un rayon de miel est doux au palais. Ainsi la sagesse est-elle à ton âme, - si tu l'acquiers, il y a un avenir, - et ton espérance ne sera pas frustrée. Ne tends pas d'embûches à la maison du juste, - et ne dévaste pas sa demeure, Car sept fois le juste tombe et il se relève, - mais les méchants sombrent dans le malheur. Si ton ennemi tombe, ne te réjouis pas, - que ton cœur ne se réjouisse pas de sa chute, De peur que Yahweh ne le voie, et que ce soit mauvais à ses yeux, - et qu'il ne détourne de lui sa colère. Ne t'irrite pas à cause du méchant, - et ne jalouse pas le pervers, Car il n'y a pas d'avenir pour le méchant, - et la lampe du pervers s'éteint. Crains Yahweh, mon fils, et le roi, - contre l'un et l'autre ne t'élève pas, Car soudain d'eux vient la ruine, - et la destruction de leur part à l'improviste. Ceci vient encore des sages. - Faire acception des personnes, en jugeant, n'est pas bien. Qui dit au méchant : “tu es juste”, - les peuples le maudissent, les nations le détestent ; Mais ceux qui rendent la justice sont applaudis, - et sur eux viendra la bénédiction du bien. Il baise sur les lèvres, - celui qui rend une réponse juste. Organise au dehors ta besogne, - et applique-la à ton champ ; - ensuite bâtis ta maison. Ne rends pas de faux témoignage contre ton prochain, - et ne trompe pas par tes lèvres. Ne dis pas : “Comme il m'a fait je lui ferai, - je rendrai à cet homme selon ses œuvres.” Près du champ du paresseux, j'ai passé, - près de la vigne de l'insensé. Et voici ! tout était monté en orties, - les chardons en couvraient la surface, - et le mur de pierre était écroulé. Et je vis cela, et je me suis recueilli, - j'ai considéré, et j'ai tiré la leçon : Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir. Et tel un rôdeur te viendra l'indigence, - et la disette comme un homme d'armes. Voici encore des Proverbes de Salomon qu'ont transcrits - les gens d'Ezéchias, roi de Juda. C'est la gloire de Dieu de cacher une chose, - et c'est la gloire des rois de scruter une chose ; Les cieux en hauteur, la terre en profondeur, - et le cœur des rois sont insondables. Ote les scories de l'argent, - et il en sortira pour le fondeur un chef-d'œuvre ; Ote le méchant de devant le roi, - et son trône sera affermi dans la justice. Ne prends pas de grands airs en face du roi, - et ne te tiens pas à la place des grands, Car il vaut mieux qu'on te dise : monte ici, - que d'être abaissé en présence du prince. Ce que tes yeux ont vu, - ne le porte pas trop vite en litige, Car que feras-tu à la fin, - quand ton prochain t'aura confondu ? Vide ta querelle avec ton prochain, - mais le secret d'un autre ne le révèle pas, Afin qu'il ne te couvre pas de honte celui qui t'aura entendu, - et que ton ignominie ne s'efface plus. Des pommes d'or sur une ciselure d'argent, - telle une parole dite à propos ; Un anneau d'or et un ornement d'or fin, tel un reproche sage dans une oreille attentive. Comme la fraîcheur de la neige au fort de la moisson, - ainsi le messager fidèle pour celui qui l'envoie ; - et il rafraîchit l'âme de son maître. Des nuages et du vent sans pluie, - tel l'homme qui se glorifie de présents mensongers ; Par la patience le violent se laisse persuader, - et la langue douce broie les os. As-tu trouvé du miel, manges-en modérément, - de peur que rassasié tu ne le vomisses. Mets rarement le pied dans la maison du prochain - de peur que fatigué de toi il ne te haïsse. Massue, glaive et flèche aiguisés, - tel est l'homme qui porte un faux témoignage envers son prochain ; Dent gâtée et pied glissant, - telle la confiance envers le perfide au jour du malheur. Du vinaigre sur une plaie... - autant chanter des airs à un cœur affligé ; Comme la mite dans un vêtement, et le ver dans le bois, - ainsi le chagrin d'un homme blesse le cœur. Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, - et s'il a soif ; donne-lui à boire, Car tu amasseras des charbons ardents sur sa tête, - et Yahweh te récompensera. Le vent du Nord enfante la pluie, - et la langue médisante un visage irrité. Mieux vaut habiter à l'angle d'un toit, - que faire maison commune avec une femme querelleuse. De l'eau fraîche pour une personne altérée, - telle une bonne nouvelle d'une terre lointaine. Une fontaine troublée et une source corrompue, - tel le juste qui chancelle 'devant le méchant. Il n'est pas bon de manger beaucoup de miel, - et d'accabler de louange la gloire. Une ville forcée, démantelée, - tel un homme qui ne peut contenir son emportement. Comme la neige en été, comme la pluie à la moisson, - ainsi la gloire ne convient pas à l'insensé. Comme le passereau à l'échappée, comme l'hirondelle à l'envolée, - ainsi la malédiction vaine ne porte pas. Le fouet pour le cheval, le mors pour l'âne, - et la verge pour le dos des insensés. Ne réponds pas à l'insensé selon sa folie, - de peur de lui être assimilé toi aussi. Réponds à l'insensé selon sa folie, de peur qu'il ne soit sage à ses yeux. Il se coupe les pieds, il boit l'amertume, - celui qui confie des messages à un insensé. Otez les jambes du paralytique, - ainsi le proverbe de la bouche de l'insensé. C'est lier une pierre à la fronde - que d'honorer un insensé. Comme un rameau d'épines brandi par la main d'un homme ivre, - ainsi le proverbe dans la bouche de l'insensé. Comme un archer qui blesse tous les passants, - ainsi celui qui prend en gage un insensé ivre. Comme le chien retourne à son vomissement, - ainsi l'insensé renouvelle sa folie. Vois-tu un homme sage à ses propres yeux, - il faut plus espérer en l'insensé qu'en lui. Le paresseux dit : “il y a un lion sur la route, - un lion au milieu des places”. La porte tourne sur ses gonds, - le paresseux sur son lit ! Le paresseux met sa main dans le plat, - il a de la peine à la ramener à sa bouche. Sage est le paresseux à ses yeux, - plus que sept qui répondent habilement. C'est prendre par les oreilles le chien qui passe - que de s'immiscer dans la querelle d'autrui. Comme celui qui simule la fureur - et jette flammes, flèches et mort, Ainsi l'homme qui trompe son prochain, - et dit : “je ne fais que plaisanter.” Faute de bois, le feu s'éteint, - faute de rapporteur, la querelle s'apaise. Ce que le charbon est au brasier, le feu au bois, - ainsi l'homme querelleur dans l'irritation d'une discussion. Les paroles du rapporteur sont comme des friandises, - elles descendent jusqu'au fond des entrailles. Des scories d'argent appliquées sur un vase de terre, - telles sont les lèvres doucereuses et le cœur mauvais. Par ses lèvres se dissimule celui qui hait, - mais dans son sein gît la perfidie ; S'il prend un ton gracieux ne t'y fie pas, - car il à sept abominations dans son sein. La haine peut se cacher sous la dissimulation, - mais sa malice se révélera dans l'assemblée. Celui qui creuse une fosse y tombe, - et celui qui roule une pierre, elle lui retombe. La langue menteuse hait son propre possesseur, - et la bouche enjôleuse provoque sa propre ruine. Ne te glorifie pas du lendemain, - car tu ne sais pas ce qu'un jour peut enfanter. Qu'un autre te glorifie et non ta bouche, - un étranger et non tes lèvres. Lourde est la pierre, pesant le sable, - mais l'irritation de l'insensé est plus lourde que l'un et l'autre. Cruelle est la fureur et impétueuse la colère, - mais qui pourra tenir devant la jalousie. Mieux vaut une réprimande ouverte - qu'une amitié qui demeure cachée. Témoignages de fidélité sont les blessures d'un ami, - trompeurs les baisers d'un ennemi. Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel, - mais pour celui qui a faim, même l'amer est doux. Comme un oiseau loin de son nid, - ainsi l'homme loin de son chez lui. L'huile et l'encens réjouissent le cœur, - mais l'âme est abattue par le trouble. N'abandonne pas ton ami et l'ami de ton père, - mieux vaut un ami proche qu'un frère éloigné. Mon fils, deviens sage et réjouis mon cœur, - afin que je puisse répondre à celui qui m'outrage. L'homme avisé voit le mal et se cache, - tandis que les simples passent outre et en portent la peine. Prends son vêtement car il s'est porté caution pour autrui, - et à la place des étrangers fais-le saisir. Bénir son prochain à haute voix et de grand matin - peut être réputé pour une malédiction. Une gouttière gouttant un jour de pluie - et une femme querelleuse se ressemblent Celui qui la retient retient le vent, - et sa main saisit de l'huile. Le fer aiguise le fer, - et l'homme aiguise l'homme. Le gardien du figuier mange de son fruit, - et qui veille sur son maître sera honoré. Comme dans l'eau le visage répond au visage, - ainsi le cœur de l'homme à l'homme. Le schéol et l'abaddon ne sont jamais rassasiés, - de même les yeux de l'homme ne sont jamais rassasiés. Le creuset éprouve l'argent, le fourneau l'or, - de même la voix de sa renommée, l'homme. Quand tu pilerais l'insensé dans le mortier, - sa folie ne se séparerait pas de lui. Prête bien attention à l'état de ton menu bétail, - donne tes soins à ton troupeau ; Car la richesse n'est pas pour toujours, - ni le trésor de générations en générations. Quand le foin est enlevé, apparaît le regain, - et l'herbe des montagnes est ramassée. Possède des agneaux pour te vêtir, - et des boucs pour le prix d'un champ, Et du lait de chèvres en abondance pour ta nourriture - et pour la nourriture de ta maison, et l'entretien de tes servantes. Le méchant fuit sans qu'on le poursuive, - mais le juste se sent assuré comme le lion. Par la faute des violents les litiges s'éveillent, - mais l'homme intelligent les éteint. Un homme riche qui opprime le malheureux, - telle une pluie torrentielle et pas de fruit. Ceux qui abandonnent la loi louent le méchant, - mais ceux qui l'observent s'irritent contre lui. Les hommes mauvais ne comprennent pas la justice, - ceux qui cherchent Yahweh pénètrent toute chose. Mieux vaut le pauvre marchant dans son intégrité - que celui aux voies tortueuses qui est riche. Celui qui garde la loi est un fils intelligent, - mais celui qui fréquente les débauchés déshonore son père. Celui qui multiplie ses biens par l'intérêt et l'usure - les amasse pour celui qui a pitié des pauvres. Qui détourne l'oreille pour ne pas écouter la loi, - sa prière même est en abomination. Qui fourvoie les hommes droits dans un mauvais chemin, - dans sa propre fosse tombera. Il paraît sage à ses yeux l'homme riche, - mais le pauvre intelligent le connaît. Quand les justes triomphent, la réjouissance est grande, - mais quand les méchants dominent, chacun se cache. Celui qui cache ses fautes n'a pas de prospérité, - mais celui qui les reconnaît et les abandonne obtient miséricorde. Heureux l'homme qui demeure toujours dans la crainte, - tandis que celui qui s'endurcit le cœur tombera dans le malheur. Un lion rugissant et un ours affamé, - tel le méchant dominant sur un pauvre peuple. Celui qui manque d'intelligence accumule l'oppression, - celui qui hait la cupidité aura de longs jours. Un homme chargé du sang d'autrui, - jusqu'à la fosse il fuit, on ne l'épargne pas, Celui qui marche dans l'intégrité trouve le salut, - mais celui qui emprunte des voies détournées tombe dans la fosse. Qui cultive son champ sera rassasié de pain, - qui poursuit des choses vaines sera rassasié de pauvreté. L'homme fidèle sera comblé de bénédictions, - mais celui qui s'empresse vers la richesse ne restera pas intègre. Faire acception des personnes n'est pas bien, - mais pour une bouchée de pain l'homme forfait. L'homme cupide a hâte de s'enrichir, - il ne se rend pas compte que la disette l'atteindra. Celui qui reprend un homme trouve dans la suite plus de faveur - que celui qui rend flatteuse sa langue. Celui qui dépouille son père et dit : “ce n'est pas une faute”, - celui-là est le compagnon du brigand. L'homme cupide suscite des querelles, - mais celui qui se confie en Yahweh prospérera. Qui se confie en son propre cœur est un sot - qui marche dans la sagesse celui-là réussit. Celui qui donne aux pauvres ne souffre pas disette, - qui détourne les yeux est chargé de malédictions. Quand les méchants dominent, chacun se cache, - quand ils disparaissent, les justes se multiplient. Un homme qui devant les reproches raidit le cou - subitement et sans remède sera brisé. Quand prévalent les justes, le peuple se réjouit, - quand les méchants dominent, le peuple gémit. L'homme qui aime la sagesse réjouit son père, - mais celui qui fréquente les courtisanes dissipe son bien. Un roi, en exerçant la justice, affermit le pays, - mais l'exacteur le bouleverse. L'homme qui flatte son prochain - lui tend un filet sous les pieds. Dans la voie du méchant il y a un piège, - mais le juste court et est joyeux. Le juste informe la cause des pauvres, - mais le méchant n'a aucune compréhension. Les moqueurs soulèvent la cité, - mais les sages apaisent la colère. Qu'un sage plaide contre un insensé, - celui-ci se fâche ou plaisante : pas de repos ! Les hommes de sang haïssent l'homme intègre, - mais les hommes droits prennent soin de sa vie. L'insensé fait éclater toute sa colère ; - mais le sage la retient dans le calme. Quand le prince écoute les paroles mensongères, - tous ses serviteurs sont mauvais. Le pauvre et l'oppresseur sont sur le même pied, - la lumière de leurs yeux à tous deux vient de Yahweh. Le roi qui juge avec équité les pauvres, - son trône sera affermi pour toujours. Verge et correction procurent la sagesse, - mais l'enfant laissé à lui-même fait honte à sa mère. Quand les méchants dominent, se multiplie le crime ; - mais les justes contempleront leur chute. Corrige ton fils, et il te donnera du repos, - et il procurera des délices à ton âme. Faute de visions le peuple est sans frein ; - heureux ceux qui recherchent la loi. Par des paroles on ne discipline pas un esclave, - car il comprend, mais n'obéit pas. Vois-tu un homme prompt à parler, - il y a plus à espérer d'un sot que de lui. Qui traite mollement dès l'enfance son esclave, - celui-ci finit par se croire un fils. Un homme violent provoque des querelles, - et un homme colère de nombreuses fautes. L'orgueil de l'homme cause son abaissement, - mais l'humble d'esprit obtient l'honneur. Qui partage avec un voleur hait son âme, - il entend l'adjuration et ne dénonce pas. La crainte des hommes comporte un piège, - mais celui qui se confie en Yahweh demeure en sûreté. Beaucoup recherchent la faveur du prince, - mais de Yahweh vient le droit de chacun. Il est en abomination aux justes l'homme inique, - il est en abomination aux pécheurs l'homme à la voie droite. Paroles d'Agur, fils de Jaké, de Massah - oracle de l'homme, qui s'est fatigué au sujet de Dieu, - qui s'est fatigué au sujet de Dieu et qui s'est épuisé. Alors que j'étais plus stupide que personne, - et que je n'avais pas l'intelligence humaine Dieu m'a enseigné la sagesse, - et ainsi j'ai appris la science du Saint. Qui est monté au ciel, et en est descendu ? - Qui a recueilli le vent dans ses mains ? - Qui a lié les eaux dans son manteau ? - Qui a affermi les extrémités de la terre ? - Quel est son nom, et le nom de son fils ? - Le sais-tu ? Toute parole de Dieu est éprouvée, - il est un bouclier pour ceux qui se réfugient en lui. N'ajoute rien à ses paroles, - de peur qu'il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. Je te demande deux choses, - ne me les refuse pas avant que je meure. Fausseté et parole mensongère, éloigne-les de moi, - ne me procure ni pauvreté, ni richesse. - [Accorde-moi le pain nécessaire]. De peur que rassasié, je ne te renie, - et ne dise “qui est Yahweh” ? - De peur que rendu indigent, je ne vole, - et que je profane le nom de mon Dieu. Ne calomnie pas un serviteur près de son maître, - de peur qu'il ne te maudisse et que tu n'en portes la peine. Race qui maudit son père, - et ne bénit pas sa mère. Race qui est pure à ses yeux, - mais qui n'est pas lavée de ses souillures. Race, que ses regards sont altiers - et ses paupières hautaines ! Race dont les dents sont des glaives - et les molaires des couteaux. Pour dévorer les faibles du pays - et les pauvres de la terre. La sangsue a trois filles : donne, donne ! - quatre qui ne disent jamais assez : Le schéol, le sein stérile, - la terre non abreuvée d'eau, - et le feu qui ne dit jamais assez. L'œil qui se moque d'un père - et qui dédaigne l'obéissance à l'égard de sa mère, Les corbeaux du torrent le perceront, - et les petits de l'aigle le dévoreront. Il y a trois choses qui me dépassent, - il y en a quatre que je ne comprends pas : La voie de l'aigle dans les airs, - la voie du serpent sur le rocher, - la voie du navire au milieu de la mer, - et la voie de l'homme chez “l'almah ”. (Telle est la voie de la femme adultère, - elle mange et en s'essuyant la bouche, - elle dit “je n'ai pas fait de mal”.) Sous trois choses tremble la terre, - et sous quatre, qu'elle ne peut porter : Sous un esclave, lorsqu'il devient roi, - et un insensé, lorsqu'il est rassasié de pain ; Sous une femme dédaignée, lorsqu'elle vient à se marier, - et une servante, lorsqu'elle dépossède sa maîtresse. Il y a quatre êtres minuscules sur la terre, - mais sages entre les sages : Les fourmis, peuple sans force, - mais qui assurent pendant l'été leur nourriture ; Les damans, peuple sans puissance, - mais qui placent dans les rochers leur gîte ; Pas de roi chez les sauterelles, - mais elles sortent toutes en bandes ; Le lézard, que tu peux prendre avec la main, - mais qui se trouve dans les palais du roi. Trois êtres ont belle allure, - et quatre belle démarche : Le lion, le plus fort d'entre les animaux - il ne recule devant rien ; Le coq qui se dresse, le bouc, [conduisant son troupeau], - et le roi, lorsqu'il se présente à son peuple. Es-tu assez fou pour te faire valoir ? - si tu en as la pensée, porte la main à la bouche ; Car le battage du lait produit le beurre, - et la pression du nez fait sortir le sang, - et la pression de la colère produit la querelle. Paroles de Lamuel, roi de Massah - par lesquelles sa mère l'instruisit. Quoi, mon fils, quoi, Lamuel, mon premier-né, dois-je te dire ; - quoi, fils de mes entrailles, quoi, fils de mes vœux ? Ne livre pas ta vigueur aux femmes, - et tes reins à celles qui perdent les rois. Ce n'est pas aux rois de boire du vin, - ni aux princes de désirer des liqueurs, De peur qu'en buvant ils n'oublient l'ordre, - et qu'ils n'altèrent le droit des malheureux. Donnez des liqueurs fortes à celui qui périt, - du vin à celui dont l'âme est remplie d'amertume. Qu'il boive et qu'il oublie sa misère, - et qu'il ne se souvienne plus de ses peines. Ouvre la bouche en faveur du muet, - pour la cause de tous les abandonnes. Ouvre la bouche et rends de justes arrêts, et fais justice au malheureux et à l'indigent. Une femme forte qui la trouvera ? - loin au-dessus des perles s'élève son prix. En elle se confie le cœur de son mari, - et le profit ne lui fera pas défaut. Elle lui apporte bien-être, et non du mal, - tous les jours de sa vie. Elle recherche de la laine et du lin, - et travaille d'une main allègre. Elle est comme un vaisseau marchand, - qui de loin amène des vivres. Elle se lève quand il fait encore nuit, - et elle distribue la nourriture à sa maison. - [et la tâche à ses servantes]. Elle songe à un champ et elle l'acquiert, - du fruit de ses mains elle plante une vigne. Elle ceint vigoureusement ses reins, - et elle affermit son bras. Elle constate que son industrie prospère, - sa lampe ne s'éteint pas de la nuit. Elle met la main à la quenouille, - et ses doigts tiennent le fuseau. Elle tend le bras au malheureux, - elle présente la main à l'indigent. Elle ne craint pas la neige pour sa maison, - car elle se fait des couvertures. Toute sa maison est vêtue de cramoisi, - ses vêtements sont de byssus et de pourpre. Son époux est bien connu aux portes de la ville, - quand il siège parmi les anciens du pays. Elle tisse la fine toile et la vend, - elle livre des ceintures aux marchands. Force et dignité la revêtent, - elle se rit du jour à venir. Elle ouvre sa bouche avec sagesse, - et la bonne parole est sur sa langue. Elle surveille les allées et venues de sa maison, - elle ne mange pas le pain de l'oisiveté. Ses fils se lèvent pour la proclamer bienheureuse, - son mari pour faire son éloge. Nombre de filles se sont montrées vertueuses, - mais toi tu les surpasses toutes. Trompeuse la grâce, vaine la beauté, - la femme, craignant Yahweh, est celle qui sera louée. Donnez-lui du fruit de ses mains, - et que ses œuvres disent sa louange aux portes de la ville.
Paroles de Qohéleth, fils de David, roi de Jérusalem. Vanité des vanités, disait Qohéleth, vanité des vanités, tout n'est que vanité. Quel profit revient-il à l'homme de toute la peine qu'il se donne sous le soleil ? Une génération s'en va, une génération vient, et la terre subsiste toujours. Le soleil se lève, le soleil se couche et il se hâte vers le point où il se lèvera de nouveau. Le vent va au midi, puis tourne au nord ; il tourne, il tourne continuellement et recommence ses allées et venues. Tous les fleuves vont à la mer - et la mer ne se remplit pas. Au lieu où ils vont une fois - les fleuves retournent encore. A quel point toutes les choses sont en travail, - nul ne saurait le dire. L'œil ne se rassasie pas de voir, - ni l'oreille ne se sature d'entendre. Ce qui a été sera ; ce qui s'est fait se fera : il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Y a-t-il une chose dont on dise : “Vois, c'est du nouveau ?” - cette chose existait déjà aux siècles qui nous ont précédés. On ne se souvient pas des anciens ; et même des descendants à venir, il ne sera pas gardé de souvenir parmi ceux qui viendront par la suite. Moi, Qohéleth, étant roi d'Israël à Jérusalem, je me suis appliqué à rechercher et à observer avec sagesse tout ce qui se fait sous le soleil : c'est une occupation mauvaise à laquelle Dieu impose aux fils de l'homme de s'appliquer. J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil : tout n'est que vanité et poursuite de vent. Ce qui est courbé ne peut se redresser, - le déficit ne peut venir en compte. Je me suis dit en moi-même : “J'ai amassé et accumulé la sagesse plus que tous ceux qui m'ont précédé à Jérusalem”, et j'ai beaucoup étudié la sagesse et la science. Je me suis appliqué à discerner la sagesse et la science, la folie et la sottise ; j'ai compris que cela aussi, ce n'était que poursuite de vent. Car où la sagesse abonde, abonde le chagrin, et qui ajoute à la science ajoute à la douleur. J'ai dit en moi-même : “Viens donc, que j'essaie sur toi de la joie, goûte le plaisir !” - Eh bien, tout cela aussi, vanité ! Du rire j'ai dit : “Insensé !” et de la joie : “Que produit-elle ?” Je m'appliquai en moi-même à flatter ma chair par le vin, tout en poursuivant la sagesse, et à saisir la folie, jusqu'à ce que je visse où était le bonheur pour les fils de l'homme qui travaillent sous le soleil durant les jours de leur vie. J'entrepris de grandes œuvres : je me bâtis des maisons, je me plantai des vignes ; je me fis des jardins et des vergers ; j'y plantai toutes sortes d'arbres fruitiers ; je me fis des vasques d'eau pour arroser un bosquet où abondaient les arbres. J'achetai des serviteurs et des servantes, et il m'en naquit à la maison ; j'eus aussi du bétail, bœufs et brebis, en grand nombre, plus que tous ceux qui m'ont précédé à Jérusalem. Je fis également provision d'argent et d'or, ainsi que des trésors des rois et des provinces. Je me procurai des chanteurs et des chanteuses, et les délices des fils de l'homme, des princesses en grand nombre. Et je fus grand et je surpassai tous ceux qui m'ont précédé à Jérusalem. Mais la sagesse se tint à mes côtés. De tout ce que mes yeux désiraient, je ne leur ai rien refusé ; je ne me suis privé d'aucune joie, car j'ai pris ma joie en tout mon travail ; ce fut ma part en tout mon travail. Puis je me suis retourné vers toutes les œuvres que mes mains avaient faites et vers la peine que j'avais prise à les faire : eh bien, tout n’est que vanité et poursuite de vent, il n'y a pas de profit sous le soleil. Alors j'ai tourné mes regards vers la sagesse, la folie et la sottise. Car quel est l'homme qui viendra après le roi, celui qu'on a déjà désigné ? Et j'ai vu que l'avantage revient à la sagesse sur la sottise, comme il revient à la lumière sur les ténèbres. Le sage a les yeux à la tête, mais l'insensé va dans les ténèbres. Mais j'ai reconnu aussi qu'un même sort les attend tous deux. Et j'ai dit en moi-même : “Puisque le sort de l'insensé doit m'atteindre aussi, à quoi bon dès lors mon excès de sagesse ?” Et j'ai dit en moi-même : “Cela est vanité.” Car le sage n'a pas plus que l'insensé de mémoire éternelle, puisque, dès les jours qui suivent, ils sont tous oubliés. Eh ! quoi, le sage meurt comme le sot ! Et j'ai haï la vie, parce que mauvaises sont pour moi les œuvres qui se font sous le soleil, car tout n'est que vanité et poursuite de vent. Et j'ai haï tout le travail que j'ai fait sous le soleil, parce que je le laisserai à l'homme qui sera après moi. Et qui sait s'il sera sage ou insensé ? Cependant il disposera de tout mon travail, en lequel j'ai mis ma peine et ma sagesse sous le soleil. Cela aussi n'est que vanité. Et je me suis abandonné au découragement au sujet de tout le travail que j'ai fait sous le soleil. Car on a beau avoir travaillé avec sagesse, science et succès, on laisse son bien à quelqu'un qui n'y a pas travaillé : cela aussi est une vanité et un grand mal. Car que revient-il à l'homme de tout son travail et du souci de son cœur qu'il a dépensés sous le soleil ? Tous ses jours ne sont que douleur, et son occupation n'est que chagrin : même la nuit son cœur ne repose pas. Cela aussi n'est que vanité. Il n'y a rien de bon pour l'homme comme de manger, de boire et de goûter soi-même le bien-être dans son travail. Mais j'ai vu que cela vient de la main de Dieu. Qui en effet peut manger et boire sans lui ? Car à l'homme qui est bon à ses yeux, il donne sagesse, science et joie, tandis qu'au pécheur il inflige la tâche de donner et d'amasser pour donner à qui est bon devant Dieu : cela aussi est vanité et poursuite de vent. Il y a un temps pour tout, un moment pour chaque chose sous le soleil : Un temps de naître et un temps de mourir ; un temps de planter et un temps d'arracher ce qui est planté ; Un temps de tuer et un temps de guérir ; - un temps d'abattre et un temps de bâtir ; Un temps de pleurer et un temps de rire ; - un temps de se lamenter et un temps de danser Un temps de jeter des pierres et un temps de les ramasser ; - un temps d'embrasser et un temps de s'abstenir des embrassements ; Un temps de chercher et un temps de perdre ; - un temps de garder et un temps de jeter ; Un temps de déchirer et un temps de recoudre ; - un temps de se taire et un temps de parler ; Un temps d'aimer et un temps de haïr ; - un temps de guerre et un temps de paix. Quel profit pour celui qui travaille en toute la peine qu'il se donne ? J'ai considéré l'occupation à laquelle Dieu impose aux fils de l'homme de s'appliquer. Il fait toute chose appropriée en son temps ; mais il met l'éternité dans leur cœur, sans que l'homme puisse découvrir l'œuvre que Dieu fait du commencement à la fin. Et j'ai reconnu qu’il n'y a rien de bon pour l'homme, sinon de se réjouir et de se procurer du bien-être dans sa vie. Mais que quelqu'un mange, boive et goûte le bien-être dans tout son travail, cela est un don de Dieu. J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait subsiste à jamais : il n'y a rien à ajouter, rien à retrancher ; Dieu agit ainsi pour qu'on le craigne. Ce qui est a déjà été ; ce qui doit être est déjà. Dieu recherche ce qui est chassé. J'ai encore vu sous le soleil que, à la place du droit, il y a l'iniquité et, à la place de la justice, la prévarication. J'ai dit en moi-même : “Le juste et le pécheur, Dieu les jugera”, car il y a un temps pour toute chose et sur toute action il y aura le jugement. J'ai dit en moi-même au sujet des fils de l'homme : “C'est pour que Dieu les manifeste et pour leur faire voir que ce sont des bêtes.” Car le sort des fils de l'homme et le sort des bêtes sont identiques. La mort de l'un est comme la mort de l'autre : ils ont tous deux même souffle ; l'avantage de l’homme sur la bête est nul, car tout n’est que vanité. Tout s'en va au même lieu ; tout vient de la poussière, tout retourne à la poussière. Qui sait si le souffle des fils de l'homme monte en haut et si le souffle des bêtes descend en bas de la terre ? Et j’ai vu qu’il n'y a rien de meilleur pour l'homme que de se réjouir dans ses œuvres. C'est là sa part. Car qui lui donnera de voir ce qui doit arriver dans la suite ? De nouveau j'ai vu toutes les oppressions qui se commettent sous le soleil : les opprimés sont dans les larmes, et personne ne les console ! La main de leurs oppresseurs leur fait violence, et personne ne les console ! Et moi de proclamer les morts qui sont déjà morts plus heureux que les vivants qui vivent encore ! Et plus heureux que les uns et les autres celui qui n'a pas encore existé, celui qui n'a pas vu les œuvres mauvaises qui se font sous le soleil. Et j'ai vu que tout travail, toute application à l'ouvrage ne sont que jalousie réciproque. Cela aussi n'est que vanité et poursuite de vent. L'insensé se croise les mains - et mange sa propre chair. Mieux vaut une main pleine de repos - que les deux pleines de travail et de poursuite de vent. Et de nouveau j'ai vu une vanité sous le soleil. Tel homme est seul et sans compagnon ; il n'a ni fils ni frère ; pourtant il ne cesse de travailler et ses yeux ne se rassasient pas de richesses. Et pour qui est-ce que je travaille et me prive de bien-être ? Cela aussi n'est que vanité et occupation mauvaise. Il vaut mieux être deux qu'isolé : - ils obtiennent meilleur rendement dans le travail. S'ils viennent à tomber, ils se relèvent l'un l'autre ; - mais malheur à l'isolé qui tombe, il n'a personne pour le relever. De même, si deux couchent ensemble, ils se réchauffent : - mais un seul, comment se réchauffera-t-il ? Si l'agresseur maîtrise l'isolé, - les deux lui tiennent tête ; - le fil triplé ne rompt pas vite. Mieux vaut un jeune homme pauvre et sage qu'un roi vieux et insensé, qui ne sait plus écouter les avis. Il sort de prison pour régner, bien qu'il soit né pauvre dans son royaume. J'ai vu tous les vivants qui marchent sous le soleil s'empresser auprès du jeune successeur qui s'élevait à sa place. C'est un travail sans fin. Pourtant ceux qui les ont précédés et ceux qui viennent après ne se réjouiront pas à son sujet. Cela aussi est vanité et poursuite de vent. Veille sur tes pas quand tu te rends à la maison de Dieu ; approche-toi pour écouter : ton sacrifice vaudra mieux que l'offrande des insensés : ils ne savent que mal faire. Que ta bouche ne se hâte pas, et que ton cœur ne se presse pas de proférer une parole devant Dieu, car Dieu est au ciel, et toi, tu es sur terre : c'est pourquoi parle peu. Car les songes naissent de la multitude des occupations, et les propos insensés de la multitude des paroles. Lorsque tu fais un vœu à Dieu, ne tarde pas à l'accomplir, car Dieu ne se complaît pas aux insensés : le vœu que tu as fait, accomplis-le. Mieux vaut pour toi ne pas faire de vœux que d'en faire pour ne pas les tenir. Ne permets pas à ta bouche de rendre toute ta personne coupable, et ne dis pas devant Dieu que ç'a été inadvertance. Autrement Dieu s'irriterait à l'occasion de ta parole et détruirait les œuvres de tes mains. Car de la multitude des occupations naissent les songes, et de la multitude des paroles, les vanités. Crains Dieu. Si tu vois dans la province le pauvre opprimé, le droit et la justice violés, ne sois pas surpris de la chose, car, au-dessus d'un grand, il y a quelqu'un de plus grand qui veille, et, au-dessus d'eux, de plus grands encore. Un avantage pour un pays à tous égards, c'est un roi pour un territoire cultivé. Qui aime l'argent ne se rassasie pas d'argent ; et qui aime les richesses n'en tire aucun profit. Cela aussi n'est que vanité. Quand les biens se multiplient, le nombre de ceux qui les mangent s'accroît aussi. Quel avantage en revient-il à leur possesseur, si ce n'est qu'il les voie de ses yeux ? Le sommeil du travailleur est doux, qu'il ait mangé peu ou beaucoup ; mais la satiété du riche ne le laisse pas dormir. Il est un mal douloureux que j'ai vu sous le soleil : des richesses réservées pour son malheur par celui qui les possède. Ces richesses viennent-elles à disparaître dans un accident, alors même qu'il aura un fils, il ne lui restera rien dans la main. Tel il est sorti du sein de sa mère, tout nu, tel il s'en retournera comme il est venu ; et il ne prélèvera rien pour son travail qu'il puisse emporter dans sa main. Cela aussi est un mal douloureux, qu'il s'en aille comme il est venu. Quel profit lui revient-il d'avoir travaillé pour du vent ? Il aura passé toute sa vie dans les ténèbres, le deuil, le chagrin extrême, la souffrance et l'irritation. Voici ce que j'ai vu de bon, c'est qu'il convient à l'homme de manger, de boire et de goûter le bien-être en tout le travail qu'il fait sous le soleil durant les jours de vie que Dieu lui donne, car c'est là sa part. Egalement, tout homme à qui Dieu donne fortune et richesses, avec pouvoir d'en manger et d'en prendre sa part et de se réjouir de son travail, c'est là un don de Dieu. Alors il ne songe guère aux jours de sa vie, car Dieu l'occupe avec la joie de son cœur Il est un autre mal que j'ai vu sous le soleil, et il pèse lourdement sur l'homme. Quelqu'un à qui Dieu donne fortune, richesses et honneurs, à qui rien ne manque de ce qu'il désire, mais à qui Dieu ne permet pas d'en manger, alors que c'est un étranger qui le mange : c'est là une vanité et un mal cruel. Quelqu'un eût-il eu cent fils et de nombreuses filles, et les jours de ses années eussent-ils été nombreux, s'il ne s'est pas rassasié de bonheur et qu'il n'ait même pas eu de sépulture, je dis que l'avorton est plus heureux que lui. Car l'avorton vient dans les ténèbres, il s'en va dans les ténèbres, et dans les ténèbres son nom reste enceveli ; il n'a pas vu le soleil et ne l'a pas connu : l'avorton a plus de repos que cet homme. Et quand il vivrait mille ans, s'il ne goûte pas le bonheur, tous les deux ne vont-ils pas au même lieu ? Tout le travail de l'homme est pour sa bouche, et pourtant ses désirs ne sont jamais satisfaits. Car quel avantage a le sage sur l'insensé ? quel avantage le pauvre qui sait se conduire devant les vivants ? Ce que les yeux voient est préférable à l'agitation des désirs. Cela aussi est vanité et poursuite de vent. De ce qui existe le nom a déjà été prononcé ; on sait ce qu'est un homme, et qu'il ne peut entrer en contestation avec plus fort que soi. Il y a beaucoup de paroles qui augmentent la vanité : quel profit en revient-il à l'homme ? Qui sait ce qui est bon pour l'homme dans la vie, durant les jours de sa vie de vanité, qu'il passe comme l'ombre ? Qui indiquera à l'homme ce qui sera après lui sous le soleil ? Mieux vaut la renommée que l'huile précieuse - et le jour de la mort que le jour de la naissance. Mieux vaut aller à la maison de deuil - que d'aller à la maison de festin, Parce que c'est la fin de tout homme - et les vivants y prêtent attention. Mieux vaut le chagrin que le rire, - car un visage triste fait du bien au cœur. te cœur des sages est dans la maison de deuil - et le cœur des insensés dans la maison de joie. Mieux vaut écouter la réprimande du sage - que d'écouter le chant des insensés. Pareil au pétillement des épines sous la marmite - est le rire des insensés. - Cela est aussi vanité. Car l'oppression rend le sage insensé - et le présent corrompt le cœur. Mieux la fin d'une chose que son commencement, - mieux vaut la patience que la superbe. Ne te hâte pas dans ton esprit de t'irriter, - car l'irritation réside dans le sein des insensés. Ne dis pas : “Comment se fait-il que les jours d'autrefois étaient meilleurs que ceux-ci ?” Car ce n'est pas la sagesse qui t'inspire cette question. Mieux vaut la sagesse que le patrimoine ; - elle profite à qui voit le soleil. La protection de la sagesse est comme la protection de l'argent. - Le profit de la science, c'est que la sagesse fait vivre son homme. Regarde l'œuvre de Dieu : qui peut redresser ce qu'il a courbé ? Au jour du bonheur, sois dans le bien-être ; au jour du malheur, réfléchis : Dieu a fait l'un aussi bien que l'autre, afin que personne ne découvre rien de l'avenir. J'ai vu ces deux choses aux jours de ma vanité : tel juste périt malgré sa justice, tel méchant traîne une longue vie en dépit de sa méchanceté. Ne sois pas juste à l'extrême et ne te montre pas sage à l'excès : pourquoi vouloir te détruire ? Ne sois pas méchant à l'extrême ni insensé : pourquoi vouloir mourir avant ton heure ? Il est bon que tu retiennes l'un et que tu ne lâches pas l'autre de ta main : car qui craint Dieu accomplit l'un et l'autre. La sagesse donne au sage plus de force que dix chefs de la cité. Car il n'y a pas de juste sur terre qui fasse le bien sans jamais pécher. Ne fais pas attention à toutes les paroles qui se disent, de peur que tu n'entendes ton serviteur te maudire, car tu sais bien que, bien des fois, toi aussi tu as maudit les autres. J'ai fait toutes expériences avec sagesse. J'ai dit : “Je veux être sage !” Mais j'en suis resté bien loin ! Ce qui a été est loin et profond, très profond : qui pourrait le découvrir ? Je me suis appliqué dans mon cœur à chercher et rechercher la sagesse et la science ; et j'ai reconnu que la méchanceté est une folie et la sottise une démence. Je trouve la femme plus amère que la mort ; elle est un piège, son cœur est un filet et ses mains sont des liens. L'homme agréable aux yeux de Dieu lui échappe, mais le pécheur s'y laisse prendre. “Vois, j'ai trouvé ceci, disait le Qohéleth, [après avoir considéré toutes choses] une à une en vue de trouver la science, que je cherche encore sans l'avoir trouvée : “j'ai trouvé un homme sur mille, mais je n'ai pas trouvé une femme entre toutes.” Considère seulement ceci : “J'ai trouvé que Dieu a fait l'homme droit, mais eux ils cherchent des subtilités en grand nombre.” Qui est comme le sage, - qui connaît l'explication d'une chose quelconque ? La sagesse éclaire le visage de l'homme, - la rudesse de sa face en est changée. Je te dis : “observe les ordres du roi - et cela à cause du serment de Dieu. Ne te hâte pas de t'éloigner de lui ; - ne te mets pas dans un mauvais cas, - car il fait tout ce qu'il veut.” La parole du roi est souveraine ; - qui peut lui dire : “Que faites-vous ?” Qui observe les commandements ne connaît pas de mauvais cas ; - le cœur du sage connaît le temps et le jugement. Car, pour toute chose, il y a un temps et un jugement, - car le mal qui menace l'homme est considérable. Il ne sait pas ce qui arrivera : - qui pourrait lui indiquer comment cela se produira ? Personne n'est maître de son souffle pour le retenir ; - personne n'a de pouvoir sur le jour de la mort ; Il n'y a aucune dispense de ce combat, - l'iniquité même ne sauvera pas son homme. J'ai vu ces deux choses en appliquant mon cœur à toutes les œuvres qui se font sous le soleil, en un temps où l'homme domine sur l'homme pour lui faire du mal. Et alors j'ai vu des méchants portés à leur sépulture, et ils s'en allaient du lieu saint et ils étaient glorifiés dans la ville : cela aussi est vanité. Parce que ne s'exécute pas immédiatement la sentence portée contre celui qui fait le mal, pour ce motif le cœur des fils de l'homme se remplit du désir de mal faire. Parce que le pécheur commet cent fois le mal et que sa vie se prolonge, sûrement aussi je sais que le bonheur est pour ceux qui craignent Dieu, qui vivent dans la crainte en sa présence. Le bonheur n'est pas pour le méchant, et, pareil à l'ombre, il n'aura pas une longue vie, parce qu'il n'a pas la crainte de Dieu. Il est une vanité qui se produit sur la terre ; il y a des justes à qui il arrive comme il convient aux œuvres des méchants, et il y a des méchants à qui il arrive comme aux œuvres des justes : je dis que cela aussi est vanité. Et j'ai vanté la joie, parce qu'il n'y a de bonheur pour l'homme sous le soleil, si ce n'est à manger, boire et se réjouir ; et cela l'accompagne dans son travail durant les jours de sa vie que Dieu lui donne sous le soleil. Lorsque je me suis appliqué à connaître la sagesse et à considérer le travail qui se fait sur terre, car, ni le jour ni la nuit, ses yeux ne voient le sommeil, alors j'ai vu, au sujet de toutes les œuvres de Dieu, que personne ne peut découvrir ces œuvres qui se font sous le soleil. Quelque peine que l'homme se donne à chercher, il ne trouve pas ; même si le sage prétend le connaître, il ne peut le découvrir. Tout ceci encore ! Je me suis appliqué à chercher tout ceci : les justes et les sages avec leurs œuvres sont dans la main de Dieu ; nul ne sait s'il est un objet d'amour ou de haine ; tout, devant eux, n'est que vanité, car tous ont un même sort, le juste et l'impie, le bon et le méchant, le pur et l'impur, celui qui sacrifie et celui qui ne sacrifie pas. Il en est du bon comme du pécheur, de celui qui jure comme de celui qui craint de jurer. Voilà le mal en tout ce qui se fait sous le soleil, que les deux catégories aient le même sort. Bien plus le cœur des fils de l'homme s'emplit de malice, et la folie réside dans leur cœur pendant leur vie ; après quoi chez les morts ! Tant qu'on reste agrégé à la société des vivants, il y a de l'espérance : un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort. Car les vivants savent qu'ils mourront, tandis que les morts ne savent rien, et ils ne reçoivent plus de salaire, car leur mémoire est en oubli. Amour, haine, jalousie, tout en eux a déjà péri : ils n'auront jamais plus aucune part à ce qui se fait sous le soleil. Va, mange ton pain avec joie et bois ton vin d’un cœur content, car déjà Dieu prend ses complaisances en tes œuvres. Qu'en tout temps tu aies des vêtements blancs et que l'huile ne manque pas sur ta tête. Jouis de la vie avec une femme que tu aimes tous les jours de ta vie de vanité que Dieu te donne sous le soleil, car c'est là ta part dans la vie et le travail auquel tu te livres sous le soleil. Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le durant ta vie, car il n'y a ni œuvre ni raison, ni science ni sagesse dans le schéol où tu vas. J'ai vu encore sous le soleil que la course n'est pas aux agiles, ni le combat aux vaillants, et pas davantage le pain aux sages, la richesse aux intelligents, la faveur aux savants : le temps et l'adversité les atteignent tous. L'homme ne connaît pas son heure : pareils aux poissons pris au filet et aux oiseaux pris au piège, les fils de l'homme se laissent prendre au temps du malheur, quand il leur tombe dessus à l'improviste. Ceci encore : j'ai vu cet acte de sagesse sous le soleil, et il m'a paru grand. Il y avait une petite ville, ayant peu d'habitants ; un grand roi marcha contre elle, l'investit et dressa contre elle de grands retranchements. Un homme pauvre et sage trouva le moyen de sauver la ville par sa sagesse. Et personne ne se souvint de cet homme pauvre. Et je dis : “La sagesse vaut mieux que la force. Mais la sagesse du pauvre est méprisée et ses paroles ne sont pas écoutées.” Les paroles des sages proférées avec calme valent plus que les cris du chef au milieu des insensés. Mieux vaut la sagesse que les armes de guerre. Une seule faute ruine beaucoup de bien. Une mouche morte infecte l'huile du parfumeur ; un peu de folie gâte une grande sagesse. Le sage a le cœur à droite et l'insensé à gauche. Aussi à peine l'insensé se met-il en route, le cœur lui manque, et tous disent : “C'est un insensé !” Si la colère du prince se déchaîne contre toi, ne quitte pas ta place : le calme évite de grandes fautes. Il est un mal que j'ai vu sous le soleil, comme une méprise qui provient du souverain. Le pauvre est élevé à de hautes dignités, tandis que les riches se trouvent dans de basses conditions. J'ai vu des esclaves monter à cheval et des princes aller à pied comme des esclaves. Qui creuse une fosse y tombe ; qui démolit un mur se fait mordre par un serpent. Qui extrait des pierres, s'y fatigue ; qui fend du bois, y est en péril. Si le fer s'émousse et qu'on n'affile pas le tranchant, on redouble d'efforts et la sagesse procure l'avantage. Si le serpent mord faute d'enchantement, il n'y a pas d'avantage pour le charmeur. Les paroles de la bouche du sage ne sont que grâce ; mais les lèvres de l'insensé le perdent ; le commencement des paroles de sa bouche est sottise, la fin de son discours est folie mauvaise. L'insensé parle beaucoup... Nul ne sait ce qui a été ; quant à ce qui arrivera dans la Suite, qui peut le lui indiquer ? Le travail de l'insensé le fatigue : - il ne sait même pas aller à la ville. Malheur à toi, pays, qui as pour roi un enfant, - et dont les princes se mettent à manger dès le matin. Heureux pays qui as pour roi un fils de nobles - et dont les princes ne mangent qu'en leur temps, - de manière civile, non par débauche. La paresse est cause que la charpente cède, - l'inertie des mains, que la maison ruisselle. On fait le pain pour le plaisir, - et le vin égaie la vie. - L'argent répond à tout. Même dans ta pensée ne maudis pas le roi - même dans ta chambre à coucher ne maudis pas le puissant, Car les oiseaux du ciel emportent la voix - et la gent ailée répète la parole. Jette ton pain à la surface des eaux : - longtemps après tu le retrouveras. Donne une part de ta fortune à sept et même à huit personnes : - tu ne sais pas le malheur qui peut arriver sur la terre. Quand les nuées sont chargées de pluie, - elles se vident sur la terre. Que l'arbre tombe au sud ou au nord, - il reste à l'endroit où il tombe. Qui observe le vent, ne sème point ; - qui regarde les nuages, ne fait point la moisson. Comme tu ne sais pas le chemin du souffle - dans les os dans le sein maternel, Ainsi ignores-tu les œuvres de Dieu - qui fait toute chose. Dès le matin sème ta semence - et le soir ne donne pas de repos à ta main : Car tu ignores ce qui réussira, ceci ou cela, - et si l'un et l'autre sont également bons. Et la lumière est douce et il est agréable à l'œil de voir le soleil. Même s'il vit de longues années, que l'homme jouisse de toutes, et qu'il songe aux jours de ténèbres, car ils seront nombreux : tout ce qui arrive n'est que vanité. Jeune homme, jouis de ton adolescence, et que ton cœur goûte le bonheur aux jours de ta jeunesse. Marche dans les sentiers de ton cœur et selon les regards de tes yeux. Mais sache que, pour tout cela, Dieu t'appellera en jugement. Ecarte le chagrin de ton cœur et éloigne le mal de ta chair, car l'adolescence et la jeunesse sont vanité. Souviens-toi de ton Créateur aux jours de ta jeunesse, avant que viennent les jours mauvais et qu'arrivent les années dont tu diras : Je ne trouve pas de plaisir en elles ; - avant que s'obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, - et que les nuages reviennent après la pluie ; Au jour où tremblent les gardiens de la maison, - où se courbent les hommes forts ; Où celles qui moulent s'arrêtent, trop peu nombreuses, - où s'obscurcissent celles qui regardent par les treillis ; Où se ferme sur la rue la porte à deux battants, - où s'affaiblit la voix du moulin, Où se tait la voix de l'oiseau - et où disparaissent les chansons. Sur les hauteurs on est dans la crainte, - et sur les chemins dans les transes. L'amandier fleurit, - la sauterelle devient pesante - et la câpre éclate ; Car l'homme s'en va vers la maison de son éternité - et les pleureurs parcourent les rues ; Avant que se rompe le cordon d'argent et que se brise l'ampoule d'or, Et que la cruche se casse à la fontaine, - et que la poulie se brise dans la citerne, Et que la poussière retourne à la terre comme auparavant - et que le souffle retourne à Dieu qui l'a donné. “Vanité des vanités, disait le Qohéleth, tout n'est que vanité !” Outre que Qohéleth fut un sage, il a encore enseigné la science au peuple ; il a pesé et scruté, il a ajusté quantité de sentences. Qohéleth s'est appliqué à trouver des paroles agréables et à écrire correctement des paroles de vérité. Les paroles des sages sont comme des aiguillons, comme des clous plantés dans les feuilles de la collection ; elles sont données par le Pasteur unique. Quant à ce qui est en plus de ces collections, mon fils, sois averti : on n'en finit pas de faire des livres ! C'est un poison de beaucoup fatiguer la chair... Conclusion, tout bien entendu : “Crains Dieu et observe ses commandements, [car c'est là le tout de l'homme]. Car toutes les œuvres, Dieu les appellera en jugement portant sur tous les secrets, bien et mal.”
Cantique des cantiques de Salomon. Baise-moi des baisers de ta bouche, - car ton amour est meilleur que le vin. Ton nom est un parfum qui se répand : - c'est pourquoi les jeunes filles t'aiment. Entraîne-moi à ta suite : nous courrons - à l'odeur de tes parfums. Tu seras l'objet de notre allégresse et de nos chants joyeux ; - nous célébrerons ton amour plus que le vin. Le roi m'a introduite dans ses appartements ! - Quelles délices de t'aimer ! Je suis brune, mais belle, filles de Jérusalem, - comme les tentes de Cédar, comme les pavillons de Salem. Ne prenez point garde à mon teint bruni, - à mon teint hâlé par le soleil. Les fils de ma mère se sont fâchés contre moi, - ils m'ont mise à garder les vignes. Dis-moi, ô toi que mon cœur aime, où tu ranges tes brebis à midi, Pour que je n'aille pas à l'aventure - après les troupeaux de tes compagnons. Si tu ne le sais pas, - ô la plus belle des femmes, Suis les traces des troupeaux, - en menant paître tes chevrettes. A la cavale des chars de pharaon - je t'assimile, ma bien-aimée. Belles sont tes joues entre les pendants d'oreilles, - beau ton cou parmi les colliers. Nous te ferons des pendants d'or - et des colliers d'argent. Tandis que le roi était à son divan, - mon nard a donné son parfum. Mon bien-aimé est pour moi un sachet de myrrhe - qui repose sur mon cœur. Mon bien-aimé est pour moi une grappe de troène - dans les vignes d'Engaddi. Que tu es belle, ma bien-aimée, que tu es belle ! - Tes yeux sont des colombes. Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es charmant ! - Notre pavillon est tout verdoyant. Les poutres de notre maison sont de cèdre, - nos solives de cyprès. Je ne suis qu'un narcisse de la plaine, - un lis des vallées. Comme un lis parmi les épines, - telle ma bien-aimée parmi les jeunes filles. Comme un pommier parmi les arbres de la forêt, - tel mon bien-aimé parmi les jeunes hommes. A son ombre, selon mon désir, je me suis assise, - et son fruit est doux à mon palais. Il m'a introduite dans la salle du festin - en lançant contre moi l'armée entière de l'amour. Soutenez-moi avec des gâteaux, - ranimez-moi avec des pommes. Il a sa main gauche sous ma tète - et sa droite me tient embrassée. Je vous en conjure, filles de Jérusalem, - par les gazelles et les biches des champs, N'éveillez pas, et ne réveillez pas ma bien-aimée, - qu'elle ne le veuille. C'est l'annonce de mon bien-aimé ! - Le voici qui vient, Sautant sur les montagnes, - bondissant sur les collines. Il ressemble, mon bien-aimé, à la gazelle - ou au faon des biches. Le voici qui se tient - derrière notre mur ; Il regarde par la fenêtre, il épie par le treillis. Mon bien-aimé a pris la parole et m'a dit : - “Lève-toi, ma bien-aimée, ma toute belle, et viens. Car voici l'hiver passé, - la pluie a cessé, elle a disparu. Les fleurs se montrent sur la terre, - la voix de la tourterelle se fait entendre. Le figuier donne ses boutons de figues, - la vigne exhale son parfum. Lève-toi, ma bien-aimée, - ma toute belle, et viens. Ma colombe, qui te poses dans les fentes du rocher, - dans le creux de la paroi escarpée, Montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix, - car ta voix est douce et charmant ton visage.” Prenez-nous les renards, les petits renards, - qui ravagent les vignes, et nos vignes sont en fleur ! Mon bien-aimé est à moi, et moi, je suis à lui : - il paît son troupeau parmi les lis ! Avant que le jour ne fraîchisse et que ne fuient les ombres, - reviens, mon bien-aimé, pareil à la gazelle - ou au faon des biches sur les montagnes de Béter. Sur ma couche, la nuit, j'ai cherché - celui que mon cœur aime. Je me lèverai et ferai le tour de la ville - a travers les rues et les places. Je chercherai celui que mon cœur aime : - je l'ai cherché et ne l'ai point trouvé. J'ai rencontré les gardes qui font la ronde dans la ville : - “Avez-vous vu celui que mon cœur aime ?” A peine les avais-je passés - que je l'ai trouvé. J'ai saisi celui que mon cœur aime - et ne l'ai point lâché, Que je ne l'aie conduit dans la maison de ma mère, - dans l'appartement de celle qui m'a donné le jour. Il a sa main gauche sous ma tête - et sa droite me tient embrassée. Je vous en conjure, filles de Jérusalem, - par les gazelles et les biches des champs, N'éveillez pas, ne réveillez pas ma bien-aimée, qu'elle ne le veuille... Qu'est cela qui monte du désert - comme une colonne de fumée, Dans un parfum de myrrhe, d'encens - et de tous les aromates des marchands ? Voici la litière de Salomon - avec une escorte de soixante braves - d'entre les braves d'Israël. Ils sont tous habiles à manier le glaive, - tous exercés au combat ; Chacun porte l'épée au flanc, - en prévision des surprises nocturnes. Le roi Salomon s'est fait un pavillon nuptial - du bois de Liban. Il a fait les colonnes d'argent, le dais d'or, - le siège de pourpre toute brodée, - gage d'amour des filles de Jérusalem. Sortez, filles de Sion, et voyez le roi Salomon, - avec le diadème dont sa mère l'a couronné au jour de ses épousailles, - le jour de l'allégresse de son cœur... Que tu es belle, ma bien-aimée, que tu es belle ! Tes yeux sont des colombes. Ta chevelure est comme un troupeau de chèvres - dévalant des monts de Galaad. Tes dents sont comme un troupeau de brebis - qui remontent du lavoir ; Elles [les dents] vont toutes par paires, - sans qu'aucune ne manque. Tes lèvres sont comme un fil de pourpre - et charmante est ta parole ; Tes joues sont comme des moitiés de grenade - à travers ton voile. Ton cou est comme la tour de David - bâtie pour les trophées, Où pendent les mille boucliers, - tous les écus des braves. Tes deux seins sont comme les faons - jumeaux d'une gazelle. Avant que le jour ne fraîchisse - et que ne fuient les ombres, Je me rendrai à la montagne de la myrrhe, - à la colline de l'encens. Tu es toute belle, ma bien-aimée, - tu es sans défaut aucun. Viens du Liban, ma sœur épouse, - viens du Liban. - Avance du sommet de l'Amana, Du sommet du Sanir et de l'Hermon, - des repaires des lions, - des montagnes des léopards. Tu me ravis le cœur par un seul de tes regards, - par une seule perle de ton collier. Que de charmes dans ton amour, ma sœur épouse ! - Combien ton amour est meilleur que le vin ! Tes lèvres distillent le miel, - il y a sous ta langue du miel et du lait. L'odeur de tes vêtements est comme l'odeur de l'encens - et l'odeur de tes parfums surpasse tous les aromates. Tu es une source fermée, ma sœur épouse, - une source fermée, une fontaine scellée. Tes canaux arrosent un jardin de grenadiers, - de troènes et de roses ; Jardin de nard, de safran et de cannelle, - ainsi que de tous les arbres à encens, De myrrhe, d'aloès et de cinname, - ainsi que des meilleurs baumiers. Fontaine jaillissante, source d'eaux vives - qui coulent du Liban ! Lève-toi, aquilon ; accours, autan ! - souffle sur mon jardin, que les baumiers exsudent ! Qu'il vienne, mon bien-aimé, à son jardin - et qu'il mange de ses fruits succulents. Je suis venu à mon jardin, ma sœur, - je recueille ma myrrhe et mon baume ; Je mange mon rayon et mon miel, - je bois mon vin et mon lait. Mangez, mes amis, et buvez, - réjouissez-vous, mes bien-aimées. Je dormais, mon cœur en état de veille ; - j'entends mon bien-aimé qui frappe : “Ouvre-moi, ma sœur, ma bien-aimée, - ma colombe, ma toute-belle ! Car ma tête est remplie de rosée, - ma chevelure des gouttes de la nuit ! J'ai ôté ma tunique : - comment pourrais-je la remettre ? Je me suis lavé les pieds : - comment pourrais-je de nouveau les salir ?” Mon bien-aimé a passé sa main - par l'ouverture de la porte. J'ai senti frémir mes entrailles, - je rendais l'âme au son de sa voix. Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé - et de mes mains a dégoutté la myrrhe, - de mes doigts la myrrhe exquise, sur le loquet de la serrure. J'ai ouvert moi-même à mon bien-aimé : - mais mon bien-aimé s'était dérobé, il avait disparu ! Je l'ai cherché et ne l'ai point trouvé, - je l'ai appelé et il ne m'a point répondu. J'ai rencontré les gardes qui font la ronde dans la ville : - ils m'ont frappée, ils m'ont blessée ; Ils m'ont enlevé mon voile, - les gardes des remparts ! Je vous en conjure, filles de Jérusalem, - si vous trouvez mon bien-aimé, Ah ! annoncez-lui, à mon bien-aimé, - que je languis d'amour ! En quoi ton bien-aimé se distingue-t-il d'un autre, - ô la plus belle des femmes ? En quoi ton bien-aimé se distingue-t-il d'un autre, - que tu nous adjures de la sorte ? Mon bien-aimé est frais et vermeil : - il se distingue entre mille. Sa tête est de l'or et de l'or pur, - ses boucles sont noires comme le corbeau. Ses yeux sont comme des colombes sur le bord des eaux, - qui, lavées dans le lait, se posent sur la rive. Ses joues sont comme des parterres de baumiers, des massifs de plantes odorantes ; - ses lèvres sont des lis qui distillent une myrrhe exquise. Ses bras sont des cylindres d'or, garnis de pierres de Tharsis. - Sa poitrine est une masse d'ivoire couverte de saphirs. Ses jambes sont des colonnes d'albâtre posées sur des bases d'or. - Son aspect est celui des arbres du Liban, il est superbe comme les cèdres ; Sa parole est la suavité même, et toute sa personne n'est que charme. - Tel est mon bien-aimé, tel mon époux, filles de Jérusalem. Où est allé ton bien-aimé, - ô la plus belle des femmes ? Quelle direction a prise ton bien-aimé, - que nous le cherchions avec toi ? Mon bien-aimé est descendu à son jardin, - aux parterres de baumiers, Pour paître son troupeau dans les jardins - et pour cueillir des lis. Mon bien-aimé est à moi et moi, je suis à lui : - il paît son troupeau parmi les lis ! Tu es belle, ma bien-aimée, comme Thirsa, - agréable comme Jérusalem. Détourne de moi tes yeux, - car ils me fascinent. Ta chevelure est comme un troupeau de chèvres - dévalant des monts de Galaad. Tes dents sont comme un troupeau de brebis - qui remontent du lavoir ; Elles [les dents] vont toutes par paires, - sans qu'aucune ne manque. Tes joues sont comme des moitiés de grenades - à travers ton voile. Les reines fussent-elles au nombre de soixante, - et les autres épouses de quatre-vingts, Seule est ma colombe, - seule, elle est ma toute belle ; Elle est l'unique de sa mère, - la préférée de celle qui lui donna le jour. A sa vue, les jeunes filles la complimentent, - les reines et les épouses la célèbrent : “Quelle est celle qui monte comme l'aurore, - belle comme la lune, Eclatante comme le soleil, - imposante comme des bataillons ?” J'étais descendu au jardin des noyers, - pour voir la végétation de la vallée, Pour voir si la vigne bourgeonne, - si les grenadiers fleurissent. Soudain mon amour a fait de moi - le char d'Aminadab... Reviens, reviens, la Sunamite, - reviens, reviens, que nous te regardions. Qu'avez-vous à regarder la Sulamite - à la façon d'un chœur à deux parties ? Que tes pieds sont beaux dans tes sandales, - ô Sulamite, fille de prince ! Les colonnes de tes jambes sont des anneaux - ouvrés par les mains d'un orfèvre. Ton ombilic est un cratère arrondi - où le vin ne manque pas ; Ton abdomen est un monceau de blé - bordé de lis. Tes deux seins sont comme les deux faons - jumeaux d'une gazelle. Ton cou est comme une tour d'ivoire, - ta tête se dresse comme le Carmel. Tes yeux sont comme les piscines d'Hésebon - à la porte de Bat-Rabbim. Ton nez est comme la tour du Liban - qui regarde du côté de Damas. Les cheveux de la tête sont comme la pourpre : - un roi est pris à leurs tresses. Que tu es belle, que tu es charmante, - ma bien aimée, fille délicieuse ! Ta haute taille ressemble au palmier - et tes seins à des grappes. J'ai dit : Je monterai au palmier, - j'en saisirai les régimes ; Tes seins seront pour moi comme des grappes, - ton haleine comme des pommes. Ta parole est comme un vin exquis pour ma bouche - coulant sur mes lèvres et mes dents. Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi, - je suis l'objet de ses désirs. Allons, mon bien-aimé, sortons à la campagne, - passons la nuit dans les vergers. De bon matin, dans les vergers, nous verrons - si la vigne bourgeonne, si ses grappes de fleurs s'entr'ouvrent, - si les grenadiers fleurissent ! Les mandragores ont exhalé leur parfum, - nous avons à nos portes toutes sortes de fruits exquis. Les fruits nouveaux comme les anciens, - mon bien-aimé, je les tiens en réserve pour toi. Ah ! que n'es-tu pour moi comme un frère - qui aurait sucé les mamelles de ma mère ! Te rencontrant dehors, je pourrais t'embrasser, - sans être un sujet de mépris. Je t'emmènerais dans la maison de ma mère, - dans l'appartement de celle qui m'a donné le jour. Je te donnerais à boire du vin aromatisé, du vin doux de grenades... Il a sa main gauche sous ma tête - et sa droite me tient embrassée. Je vous en conjure, filles de Jérusalem, - par les gazelles et les biches des champs, N'éveillez pas, ne réveillez pas ma bien-aimée, - qu'elle ne le veuille. Quelle est celle qui monte du désert, - appuyée sur son bien-aimé ? Sous le pommier je t'ai éveillée, - dans la maison où ta mère t'a donné le jour. Place-moi comme un sceau sur ton cœur, - comme un sceau sur ton bras, Car l'amour est insatiable comme la mort, - son ardeur inassouvie comme le schéol ; Ses traits sont des traits de feu, - et ses flammes, des flammes de Yahweh. Les grandes eaux ne sauraient l'éteindre, - ni les fleuves l'emporter. Qui voudrait l'acheter au prix de tous ses biens de famille, - en serait pour sa honte. Nous avons une petite sœur, - qui n'a pas encore de seins : Que ferons-nous pour notre sœur - le jour où elle sera demandée ? Est-elle un mur ? - Nous lui bâtirons un couronnement d'argent. Est-elle une porte ? - Nous lui fabriquerons un battant de cèdre... Je suis un mur, et j'ai des seins comme des tours ; - aussi suis-je à vos yeux celle qui a trouvé la paix... Salomon avait une vigne à Baal Hamon ; - il confia la vigne à des gardiens ; On devait de ses produits lui apporter - mille sicles d'argent. De ma vigne, j'ai les produits devant les yeux : - tu les auras, ces mille, Salomon, Et il y en aura deux cents - pour les gardiens. Habitante des jardins, les compagnons prêtent l'oreille à ta voix : - daigne me la faire entendre !... Enfuis-toi, mon bien-aimé, pareil à la gazelle - ou au jeune cerf sur les montagnes des baumiers...
Vision d'Isaïe, fils d'Amos, qu'il a vue sur Juda et Jérusalem, au temps d'Ozias, de Joatham, d'Achaz et d'Ezéchias, rois de Juda. Cieux ; écoutez ; terre, prête l'oreille ! - Car Yahweh parle : “J'ai nourri et élevé des enfants ; - mais ils se sont révoltés contre moi. Le bœuf connaît son possesseur, - et l'âne, ta crèche de son maître. Israël ne connaît rien ; - mon peuple n'a point d'intelligence. Ah ! nation pécheresse, peuple chargé d'iniquité ; - race de méchants, fils corrompus ! Ils ont abandonné Yahweh, méprisé le Saint d'Israël ; - ils lui ont tourné le dos. Où vous frapper encore, vous qui continuez votre révolte ? - Toute la tête est malade et tout le cœur est languissant. De la plante du pied jusqu'à la tête, en lui rien n’est sain : - ce ne sont que blessures, meurtrissures, plaies vives, - qui n'ont été ni nettoyées, ni pansées, ni adoucies par l'huile. Votre pays est dévasté, vos villes consumées par le feu ; - votre sol, sous vos yeux, des étrangers le dévorent. - C'est une dévastation comme la destruction de Sodome. Seule la fille Sion reste comme une cabane dans une vigne, - comme un abri dans un champ de concombres, comme une ville assiégée.” Si Yahweh des armées ne nous eût laissé un reste, - nous serions comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe. Ecoutez la parole de Yahweh, princes de Sodome ! - Prêtez l'oreille à l'enseignement de notre Dieu, peuple de Gomorrhe ! “A quoi me sert la multitude de vos sacrifices ? dit Yahweh. - Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux gras. - Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs. Quand vous venez vous présenter devant moi, - qui vous demande cela, savoir de fouler mes parvis ? Ne continuez pas de m'apporter de vaines oblations : - c'est pour moi une fumée d'horreur. Quant aux néoménies, sabbats et convocations d'assemblée, - je ne puis voir ensemble crime et solennité. Mon âme hait vos néoménies et vos fêtes ; - elles me sont à charge, je suis las de les supporter. Quand vous étendez vos mains, - je détourne de vous mes yeux ; Même quand vous multipliez vos prières, - je n'écoute pas : vos mains sont pleines de sang. “Lavez-vous, purifiez-vous ; - ôtez de devant mes yeux la malice de vos actions. - Cessez de faire le mal ! Apprenez à faire le bien ; - recherchez le droit, protégez l'opprimé ; - rendez justice à l'orphelin, défendez la veuve. Venez donc et plaidons, dit Yahweh : Si vos péchés sont comme l'écarlate, - ils seront blancs comme la neige ; S'ils sont rouges comme la pourpre, - ils deviendront comme la laine. Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes dociles, - vous mangerez les biens du pays ; Mais, si vous résistez et si vous êtes rebelles, - vous serez dévorés par le glaive ; - car c'est la bouche de Yahweh qui le dit. Comment est-elle devenue une prostituée, la cité fidèle, - qui était pleine de droiture, Dans laquelle la justice habitait, - et maintenant des assassins ? Ton argent s'est changé en scories, - ton vin a été coupé d'eau. Tes chefs sont des rebelles, des compagnons de voleurs ; - tous aiment les présents et courent après les cadeaux. Ils ne rendent pas justice à l'orphelin, - et la cause de la veuve ne vient pas jusqu'à eux.” C'est pourquoi, voici l'oracle du Seigneur, Yahweh des armées, le Puissant d'Israël : - “Ah ! je me vengerai de mes ennemis, - je tirerai satisfaction de mes adversaires ! J'étendrai la main sur toi ; - je fondrai tes scories au creuset, - j'ôterai tout ton plomb. Je te rendrai tes juges tels qu'ils étaient autrefois - et tes conseillers tels qu'ils étaient jadis. Alors on t'appellera ville de justice, cité fidèle. - Sion sera rachetée par le jugement et ses convertis par la justice. Mais écrasement des impies et des pécheurs ensemble ; - ceux qui abandonnent Yahweh périront. Car vous aurez honte des térébinthes que vous avez convoités - et vous rougirez des jardins auxquels vous vous êtes attachés. Car vous serez comme un térébinthe dont le feuillage est flétri - et comme un jardin qui n'a pas d'eau. Et l'homme fort sera de l'étoupe et son œuvre une étincelle ; - ils brûleront tous deux ensemble et personne n'éteindra.” Parole que reçut Isaïe, fils d'Amos, sur Juda et Jérusalem. “Dans les derniers temps, la montagne de la maison de Yahweh - sera placée à la tête des montagnes, Elevée au-dessus des coltines, - toutes les nations y afflueront, Et des peuples nombreux y viendront et diront : - venez, montons à la montagne de Yahweh, - à la maison du Dieu de Jacob ; Il nous instruira dans ses voies - et nous marcherons dans ses sentiers. Oui, de Sion sortira la doctrine - et la parole de Yahweh de Jérusalem. Il sera le juge des nations - et l'arbitre de nombreux peuples. Ils forgeront leurs glaives en socs de charrue - et leurs lances en serpettes. Une nation ne lèvera plus le glaive contre l'autre - et elles n'apprendront plus la guerre. Maison de Jacob, venez, - marchons dans la lumière de Yahweh ! “Oui, il a délaissé son peuple, la maison de Jacob ; - car ils sont pleins de devins et de sorciers comme les Philistins ; - ils pactisent avec les étrangers. Son pays est rempli d'argent et d'or - et ses trésors sont sans fin. Son pays est rempli de chevaux - et ses chars sont sans fin. Son pays est rempli d'idoles : - ils se prosternent devant l'œuvre de leurs mains, - devant ce que leurs doigts ont fabriqué. Et le mortel s'abaissa et l'homme s'humilia : - tu ne dois pas leur pardonner. Entre dans le rocher et cache-toi dans la poussière, - devant la terreur de Yahweh et l'éclat de sa majesté. Les yeux hautains des mortels seront abaissés - et l'orgueil des hommes sera humilié. - Yahweh seul sera élevé en ce jour-là. Car Yahweh des armées aura son jour - contre tout ce qui est grandiose et haut, - contre tout ce qui s'élève pour l'abaisser, Contre tous les cèdres du Liban, hauts et élevés, - et contre tous les chênes de Basan, Contre toutes les hautes montagnes - et contre toutes les collines élevées ; Contre toutes les hautes tours - et contre tout mur fortifié ; Contre tous les vaisseaux de Tharsis - et contre tout ce qui charme les yeux. L'arrogance du mortel sera humiliée - et l'orgueil des hommes sera abaissé - et Yahweh seul sera élevé en ce jour-là. Toutes les idoles disparaîtront. Entrez dans les cavernes des rochers - et dans les trous de la terre, Devant la terreur de Yahweh et l'éclat de sa majesté, - quand il se lèvera pour effrayer la terre.” En ce jour-là l'homme jettera ses idoles d'argent et ses idoles d'or, qu'il s'était faites pour les adorer, aux rats et aux chauves-souris, afin d'entrer lui-même dans les trous des rochers et dans les fentes des pierres, devant la terreur de Yahweh et l'éclat de sa majesté, quand il se lèvera pour effrayer la terre. Retirez-vous de l'homme - dans les narines duquel il n'y a qu'un souffle ; - car de quelle valeur est-il ? Oui, voici le Seigneur Yahweh des armées - ôtera de Jérusalem et de Juda appui et soutien, - tout soutien de pain et tout soutien d'eau, Le héros et l'homme de guerre, - le juge et le prophète, le devin et l'ancien, Le chef de cinquante, et le notable, - le conseiller, l'enchanteur et le magicien. Je leur donnerai pour princes des gamins, - et des capricieux régneront sur eux. Les gens se molesteront l'un l'autre, chacun son prochain ; - le jeune homme s’opposera au vieillard, l'homme de rien au noble. Un homme en saisira un autre dans sa maison paternelle, disant : “Tu as encore un manteau ; sois notre chef ; - que cette ruine soit sous ta domination !” L'autre, en ce jour-là, prendra la parole, disant : “Je ne veux pas être médecin ; Dans ma maison il n'y a ni pain ni manteau ; - ne me faites pas chef du peuple !” Oui, Jérusalem s'écroulera et Juda tombera ; - car leurs paroles et leurs œuvres sont contre Yahweh - pour braver les regards de sa majesté. L'air de leur visage témoigne contre eux ; - ils publient leur péché comme Sodome, ils ne les dissimulent pas. - Malheur à eux ! car ils se préparent eux-mêmes le mal. Heureux le juste ! car il se portera bien ; - car il mangera le fruit de ses œuvres. Malheur au méchant ! car il se portera mal ; - car selon l'œuvre de ses mains il lui sera rendu. Les préposés de mon peuple sont des capricieux - et des exacteurs le gouvernent. Mon peuple, ceux qui te dirigent t'égarent ; - ils embrouillent la voie de ta marche. Yahweh se dresse pour plaider, - il est debout pour juger son peuple. Yahweh entre en jugement - avec les anciens de son peuple et ses princes : “Vous avez brouté la vigne ; - la dépouille du pauvre est dans vos maisons. De quel droit écrasez-vous mon peuple - et broyez-vous la face des pauvres ?” - Oracle du Seigneur Yahweh des armées. Et Yahweh dit : “Parce que les filles de Sion sont orgueilleuses - et qu'elles marchent le cou tendu, lançant des regards, Qu'elles vont à petits pas, - faisant sonner les anneaux de leurs pieds, Le Seigneur couvrira d'eschares le crâne des filles de Sion - et Yahweh découvrira leur nudité. En ce jour-là, le Seigneur enlèvera leurs ornements : - les anneaux, les soleils et les croissants, Les pendants d'oreilles, les bracelets et les voiles, - les diadèmes, les chaînettes, Les ceintures, les boites à parfum et les amulettes, - les bagues et les anneaux du nez, Les vêtements de fête et les manteaux, - les châles et les bourses ; Les miroirs et les tuniques, - les turbans et les mantilles. Et il arrivera : - au lieu de parfum il y aura la pourriture, - au lieu de ceinture, une corde, Au lieu de boucles, une tête chauve, - au lieu d'ample manteau, un sac, - une marque au lieu de beauté. Tes hommes tomberont par le glaive - et tes héros dans la bataille. Ses portes gémiront et seront en deuil ; - dépouillée, elle sera assise par terre. Sept femmes saisiront un homme en ce jour-là, disant : - Nous mangerons notre pain - et nous nous vêtirons de nos habits ; Que seulement nous puissions porter ton nom ; - ôte notre opprobre.” En ce jour-là, le germe de Yahweh sera pour l'ornement et la gloire, - et le fruit du pays pour la fierté et pour la gloire des réchappés d'Israël. Quiconque restera à Sion et survivra à Jérusalem - sera appelé saint, - quiconque sera inscrit pour la vie à Jérusalem. Quand le Seigneur aura lavé la souillure des filles de Sion, - enlevé de Jérusalem les taches de sang qui sont au milieu d'elle - par le souffle du jugement et par le souffle exterminateur, Alors Yahweh viendra sur toute l'étendue de la montagne de Sion et sur ses assemblées, - comme une nuée le jour et une fumée, - comme l'éclat d'une flamme ardente la nuit. Car sur toute sa gloire il y aura un dais ; - il y aura une tente pour donner de l’ombre contre la chaleur pendant le jour, - pour servir de refuge et d'abri contre l'orage et la pluie. Je veux chanter de mon ami, - savoir le cantique de mon bien-aimé sur sa vigne. - Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Il la bêcha et en ôta les pierres ; - il y planta des ceps de choix. Il bâtit une tour au milieu - et il y creusa aussi un pressoir. Il espérait qu'elle produirait des raisins ; - mais elle produisit du verjus. Eh bien, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, - jugez donc entre moi et ma vigne ! Qu'y avait-il encore à faire à ma vigne - et que je n'aie pas fait ? Pourquoi, quand j'espérais qu'elle produirait des raisins - a-t-elle produit du verjus ? Eh bien, je vous dirai - ce que je vais faire à ma vigne. J'ôterai sa haie et elle sera broutée, - j'abattrai sa clôture et elle sera foulée. J'en ferai un terrain inculte ; - elle ne sera plus taillée ni bêchée ; - les ronces et les épines y croîtront. Aux nuées j'ordonnerai - de ne plus laisser tomber sur elle la pluie. Car la vigne de Yahweh des armées est la maison d'Israël, - et les hommes de Juda sont la plantation de ses délices. Il en espérait de la droiture, et voici du sang versé ; - de la justice, et voici des cris de détresse. Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, - qui joignent champ à champ, Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de place - et que vous habitiez seuls au milieu du pays. Aussi Yahweh des armées m'a fait entendre ce serment : - Ces maisons nombreuses seront désertes, - Ces maisons grandes et belles seront sans habitants. Car dix arpents de vigne ne produiront qu'un bath ; - un homer de semence ne produira qu'un épha. Malheur à ceux qui, dès qu'ils se sont levés le matin, - courent après les boissons enivrantes, Qui s'attardent le soir - pendant que le vin les échauffe. Il y a la harpe et la cithare, - le tambourin et la fête ainsi que le vin à leurs festins ; Mais ils ne prennent pas en considération l'œuvre de Yahweh - et ils ne voient pas l'ouvrage de ses mains. C'est pourquoi mon peuple ira en exil, faute d'intelligence ; - sa noblesse mourra de faim - et sa foule bruyante sera brûlée par la soif. C'est pourquoi le schéol élargit son gouffre avide - et ouvre sa gueule sans mesure : Elles y descendront, la magnificence de Sion et sa foule bruyante, - ses cris et tout ce qui s'amuse en elle. Et le mortel sera abaissé et l'homme sera humilié, - et les yeux des hautains seront humiliés. Et Yahweh des armées sera élevé par le jugement, - le Dieu saint se révélera saint par la justice. Des brebis paîtront comme sur leur pâturage - et des chevreaux dévoreront les lieux délaissés des riches. Malheur à ceux qui tirent l'iniquité avec des cordes de bœuf - et le péché avec des traits de char, Qui disent : “Qu'il hâte, qu'il accélère son œuvre - pour que nous la voyions ; Qu'il s'approche, qu'il vienne le plan du Saint d'Israël, - pour que nous le connaissions !” Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, - qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres, - qui changent l'amer en doux et le doux en amer ! Malheur à ceux qui sont sages à leurs propres yeux, - intelligents dans leur propre opinion ! Malheur à ceux qui sont des héros pour boire le vin, - vaillants à mêler les boissons enivrantes, Qui acquittent le méchant pour un présent - et privent le juste de son droit. C'est pourquoi, comme la langue du feu dévore la paille - et que l'herbe sèche s'affaisse dans la flamme, Leur racine sera comme de la pourriture - et leur fleur se dissipera comme de la poussière ; Car ils ont méprisé la loi de Yahweh des armées - et rejeté la parole du Saint d'Israël. C'est pourquoi la colère de Yahweh s'est enflammée contre son peuple ; - il étend sa main contre lui et le frappe : Les montagnes en tremblent - et les cadavres sont comme de l'ordure dans les rues. En tout cela sa colère ne s'apaise pas - et sa main reste encore étendue. Il dresse un étendard pour une nation lointaine, - il la siffle du bout de la terre. - La voici qui arrive vite et à la hâte. Aucun d'entre eux n'est fatigué, ni ne chancelle ; - nul ne sommeille, ni ne dort ; La ceinture de leurs reins ne se délie point - et la courroie de leurs sandales ne se rompt point. Leurs flèches sont aiguës - et tous leurs arcs tendus. Les sabots de leurs chevaux sont comme des cailloux - et les roues de leurs chars comme un ouragan. Ils rugissent comme les lions, - ils crient comme les lionceaux ; Ils grondent et saisissent la proie, - ils l'emportent sans que personne ne l'arrache. En ce jour-là il y aura un grondement sur lui - comme le mugissement de la mer. On regardera la terre et voici des ténèbres d'angoisse ; - la lumière s'obscurcira par les brouillards. L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé ; et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient devant lui ; ils avaient chacun six ailes : de deux ils se couvraient la face, de deux ils se couvraient les pieds, de deux ils volaient. Et ils se criaient l'un à l'autre et disaient : “Saint, saint, saint est Yahweh des armées ; toute la terre est pleine de sa gloire.” A la voix de ceux qui criaient, les fondements des seuils tremblèrent et la maison fut remplie de fumée. Et je dis : “Malheur à moi ! je suis perdu ; car je suis un homme aux lèvres impures et j'habite au milieu d'un peuple aux lèvres impures et mes yeux ont vu le roi Yahweh des armées.” Et vers moi vola l'un des séraphins et dans sa main était un charbon brûlant qu'il avait pris sur l'autel avec des pincettes. Et il en toucha ma bouche et dit : “Voici, ceci a touché tes lèvres : ton iniquité est enlevée et ton péché est expié.” Et j'entendis la voix du Seigneur disant : “Qui enverrai-je et qui ira pour nous ?” Et je dis : “Me voici, envoie-moi.” Et il dit : “Va et dis à ce peuple : Ecoutez, écoutez, mais ne comprenez pas ; voyez, voyez, mais ne saisissez pas. Endurcis le cœur de ce peuple, bouche ses oreilles et colle ses yeux, pour qu'il ne voie pas de ses yeux et qu'il n'entende pas de ses oreilles et que son cœur ne comprenne pas et qu'il ne soit pas guéri encore une fois.” Et je dis : “Jusques à quand, Seigneur ?” Et il dit : “Jusqu'à ce que les villes soient dévastées sans habitants et les maisons sans hommes et que le pays reste désert.” Oui, Yahweh éloignera les hommes et la désolation sera grande dans le pays. Et s'il y reste encore un dixième, il sera à son tour pour l'extirpation comme le térébinthe et le chêne dont, à l'abattement, un tronc reste. Son tronc est un germe saint. Il arriva du temps d'Achaz, fils de Joatham, fils d'Ozias, roi de Juda, que Rasin, roi d'Aram, et Phacée, fils de Romélie, roi d'Israël, montèrent contre Jérusalem pour l'attaquer ; mais ils ne purent pas la prendre. Et l'on annonça à la maison de David : “Aram campe à Ephraïm.” Alors son cœur et le cœur de son peuple furent agités comme les arbres de la forêt sont agités par le vent. Et Yahweh dit à Isaïe : “Sors à la rencontre d'Achaz, toi et Schear-Jaschoub, ton fils, vers l'extrémité du canal de la piscine supérieure, sur le chemin du champ de foulon. Et tu lui diras : Prends garde, sois tranquille, ne crains rien ; que ton cœur ne s'alarme pas devant ces deux bouts de tisons fumants, devant l'ardeur de la fureur de Rasin et d'Aram et du fils de Romélie. Parce qu'Aram a résolu le mal contre toi, ainsi qu'Ephraïm et le fils de Romélie, disant : Montons contre Juda ; pressons-le ; prenons-le d'assaut et établissons-y pour roi le fils de Tabéel, ainsi parle le Seigneur Yahweh : Cela n'arrivera pas, cela n'aura pas lieu. Car la tête d'Aram est Damas et la tête de Damas est Rasin ; encore soixante-cinq ans, et Ephraïm sera ruiné, de sorte qu'il ne sera plus un peuple. Et la tête d'Ephraïm est Samarie et la tête de Samarie est le fils de Romélie. si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas.” Et Yahweh parla encore à Achaz, disant : “Demande un signe à Yahweh ton Dieu, soit là-bas dans le schéol, soit dans les lieux élevés là-haut.” Mais Achaz dit : “Je ne demanderai rien et je ne tenterai pas Yahweh.” Alors il dit : “Ecoutez donc, maison de David ! Est-ce trop peu pour vous de fatiguer les hommes, que vous fatiguiez encore mon Dieu ? C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici, la vierge est enceinte et enfante un fils et elle appelle son nom Emmanuel. Il mangera du lait caillé et du miel jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien. Car avant que l'enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le pays dont tu redoutes les deux rois sera dévasté.” Mais Yahweh fera venir aussi sur toi et sur ton peuple et sur la maison de ton père des jours tels qu'il n'en est point venu depuis le jour où Ephraïm s'est séparé de Juda. En ce jour-là il arrivera que Yahweh sifflera la mouche qui est au bout des fleuves d'Egypte et l'abeille qui est dans le pays d'Assour. Elles viendront se poser ensemble dans les vallées escarpées, dans les fentes des rochers, sur tous les buissons et sur tous les pâturages. En ce jour-là le Seigneur rasera, avec le rasoir loué au delà du Fleuve, la tête et les poils des pieds, et il enlèvera aussi la barbe. Et il arrivera en ce jour-là qu'on ne nourrira qu'une vache et deux brebis, et, à cause de l'abondance de lait qu'elles donneront, on mangera du lait caillé. Oui, quiconque sera resté dans le pays mangera du lait caillé et du miel. Et il arrivera en ce jour-là que tout endroit où il y avait mille ceps valant mille sicles sera couvert de ronces et d'épines. On y entrera avec des flèches et un arc ; car tout le pays ne sera que ronces et épines. Et toutes les montagnes sarclées maintenant au sarcloir, tu n'y iras plus, par crainte des ronces et des épines ; elles seront le pâturage des bœufs et un sol piétiné par les moutons. Et Yahweh dit : “Prends une grande tablette et écris dessus avec un stylet d'homme : A Mahêr-schâlâl-chasch-baz. Et tu prendras des témoins fidèles, Urias le prêtre et Zacharie, fils de Jébéréchie.” Et je m'approchai de la prophétesse et elle conçut et elle enfanta un fils. Et Yahweh me dit : “Appelle son nom Mahêr-schâlâl-chasch-baz. Car avant que l'enfant sache crier “mon père, ma mère”, on portera les richesses de Damas et le butin de Samarie devant le roi d'Assour.” Et Yahweh me parla encore disant : “Puisque ce peuple a méprisé les eaux de Siloé qui coulent doucement et qu'il s'évanouit devant Rasin et le fils de Romélie, c'est pourquoi, voici, le Seigneur amènera sur eux les eaux du Fleuve, puissantes et grandes, le roi d'Assour et toute sa majesté. Il franchira tous ses lits, il débordera sur toutes ses rives. Il pénétrera en Juda, il l'inondera, l'envahira ; il montera jusqu'au cou et le déploiement de ses ailes couvrira ton pays, ô Emmanuel, dans toute sa largeur. Sachez-le, peuples, et soyez consternés ! Prêtez l'oreille, vous, toutes les extrémités de la terre ! Armez-vous et soyez consternés ! Armez-vous et soyez consternés ! Formez un projet : il échouera ; prononcez un ordre : il sera sans effet ; car Dieu est avec nous, ” Oui, ainsi m'a parlé Yahweh, lorsque sa main me saisit et qu'il m'avertit de ne pas marcher dans la voie de ce peuple, disant : “N'appelez pas conjuration tout ce que ce peuple appelle conjuration ; ne craignez pas ce qu'il craint et ne vous effrayez pas.” C'est Yahweh des armées qu'il faut considérer comme saint ; que lui soit votre crainte, que lui soit votre frayeur ! Il sera une pierre d'achoppement et un rocher de scandale pour les deux maisons d'Israël, un filet et un piège pour les habitants de Jérusalem. Et beaucoup parmi eux chancelleront, ils tomberont et se briseront ; ils seront pris au piège et saisis. Je veux enfermer le témoignage, sceller l'enseignement dans mes disciples. Et j'attends Yahweh qui cache sa face à la maison de Jacob et j'espère en lui. Voici, moi et les enfants que Yahweh m'a donnés, nous sommes signes et présages en Israël, de la part de Yahweh des armées qui habite la montagne de Sion. Et quand on vous dira : “Consultez les revenants et les mânes qui murmurent et chuchotent”, vous répondrez : “Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ? Consultera-t-il les morts pour les vivants, pour recevoir un enseignement et un témoignage ?” S'ils ne parlent pas ainsi, ils seront comme celui pour lequel il n'y a pas d'aurore. Et il errera en lui le pays accablé et affamé. Et alors, quand il aura faim, il s'irritera et il maudira son roi et son Dieu. Il tournera les yeux en haut et il regardera vers la terre ; voici angoisse et ténèbres, obscurité et transes. Mais les ténèbres seront chassées. Oui, il n'y aura plus d'obscurité pour le pays qui était dans l'angoisse. Comme au premier temps Yahweh a couvert d'opprobre le pays de Zabulon et le pays de Nephtali, au dernier temps il remplira de gloire le chemin de la mer, la Transjordanie, le district des Gentils. Le peuple qui marche dans les ténèbres voit une grande lumière ; - sur les habitants du pays des ombres de la mort une lumière resplendit. Tu as multiplié l'allégresse, tu as rendu grande la joie. - On se réjouit devant toi comme on se réjouit à la moisson, - comme on est dans l'allégresse au partage du butin. Car le joug qui pesait sur lui, le bâton qui frappait son dos, - la verge de son exacteur, tu les as brisés comme au jour de Madian. Car toute chaussure bruyante de guerrier, tout manteau taché de sang - est brûlé, dévoré par le feu. Car un enfant nous est né, un fils nous est donné ; - la souveraineté est sur son épaule et on appelle son nom : - Conseiller admirable, Dieu fort, Père à jamais, Prince de la paix : Pour augmenter la souveraineté et pour la paix sans fin, - sur le trône de David et dans son royaume ; Pour l'affermir et l'appuyer par le droit et la justice, - dès maintenant et à jamais. Le zèle de Yahweh des armées fera cela. Le Seigneur a envoyé une parole en Jacob - et elle est tombée en Israël. Tout le peuple l'entendra, - Ephraïm et les habitants de Samarie - qui disent dans leur orgueil et dans la fierté de leur cœur : Les briques sont tombées, nous bâtirons en pierres de taille ; - les sycomores ont été coupés, nous les remplacerons par des cèdres. Mais Yahweh a suscité contre lui ses ennemis - et il a excité ses adversaires : Aram à l'est et les Philistins à l'ouest ; - et ils ont dévoré Israël à pleine bouche. En tout cela sa colère ne s'est pas détournée - et sa main reste étendue. Mais le peuple n'est pas revenu à celui qui le frappait - et ils n'ont pas recherché Yahweh des armées. Et Yahweh a coupé d'Israël la tête et la queue, - la palme et le jonc en un seul jour. Les anciens et les notables, c'est la tête ; - les prophètes qui enseignent le mensonge, c'est la queue. Ceux qui guident ce peuple l'égarent - et ceux qui sont guidés sont perdus. C'est pourquoi le Seigneur ne prend pas plaisir en ses jeunes gens, - et il n'a point pitié de ses orphelins ni de ses veuves ; Car ils sont tous des impies et des méchants, - et toute bouche dit des folies. En tout cela sa colère ne s'est pas détournée - et sa main reste étendue. Car la méchanceté s'est allumée comme un feu - qui dévore ronces et épines, Qui embrase les halliers de la forêt - de sorte qu'ils montent en colonnes de fumée. Par la fureur de Yahweh des armées le pays est embrasé - et le peuple est devenu comme la proie du feu ; - personne n'a pitié de l'autre. On dévore à droite, et l'on a faim ; - on mange à gauche, et l'on n'est pas rassasié : - chacun mange la chair de son prochain. Manassé dévore Ephraïm, Ephraïm Manassé, - tous deux sont contre Juda. En tout cela sa colère ne s'est pas détournée - et sa main reste étendue. Malheur à ceux qui portent des lois d'iniquité - et aux scribes qui écrivent des décrets d'oppression, Pour écarter du droit les faibles - et pour priver de la justice les pauvres de mon peuple, - pour faire des veuves leur proie et des orphelins leur butin. Mais que ferez-vous au jour du châtiment, - de la catastrophe qui vient de loin ? Vers qui fuirez-vous pour trouver de l'aide - et où laisserez-vous vos trésors ? Il ne reste qu'à se courber parmi les captifs - ou à tomber parmi les tués. En tout cela sa colère n'est pas détournée - et sa main reste étendue. Malheur à Assour, verge de ma colère - et bâton de ma fureur ! Je l'envoie contre une nation impie, - je le dirige contre le peuple de mon courroux. Pour le mettre au pillage et y faire du butin, - pour le fouler aux pieds comme la boue des rues. Mais lui ne l'entend pas ainsi - et son cœur ne pense pas ainsi ; Car ce n'est qu'à détruire qu'il songe dans son cœur - et à exterminer des nations en grand nombre. Car il dit : “Mes princes ne sont-ils pas tous des rois ? N'en est-il pas de Calno comme de Carkémis, - et de Hamath comme d'Arphad, et de Samarie comme de Damas ? Comme ma main a atteint les royaumes des faux dieux, - dont les idoles étaient plus nombreuses que celles de Jérusalem et de Samarie, Comme j'ai fait à Samarie et à ses faux dieux, - ne ferai-je pas à Jérusalem et à ses images ?” Mais, quand le Seigneur aura achevé toute son œuvre sur la montagne de Sion et à Jérusalem, alors il visitera le fruit du cœur hautain du roi d'Assour et l'arrogance de ses yeux altiers. Car il dit : - “Par la force de ma main j'ai fait cela - et par ma sagesse, c'est que je suis intelligent. J'ai changé les limites des peuples et pillé leurs trésors, - et comme un héros j'ai détrôné ceux qui siégeaient. Ma main a saisi, comme un nid, les richesses des peuples - et, comme on ramasse les œufs abandonnés, j'ai ramassé toute la terre ; - et nul n'a remué l'aile, ouvert le bec, poussé un cri. La hache se glorifie-t-elle contre celui qui la manie ? - La scie s'élève-t-elle contre celui qui la meut ? Comme si la verge mettait en mouvement celui qui la lève, - comme si le bâton levait celui qui n'est pas du bois ! C'est pourquoi le Seigneur Yahweh des armées - enverra le dépérissement parmi ses gras - et sous sa gloire un feu s'allumera comme le feu d'un incendie. La lumière d'Israël deviendra un feu - et son Saint une flamme, qui embrasera - et dévorera ses ronces et ses épines en un seul jour. Et il anéantira la gloire de sa forêt et de son verger - depuis l'âme jusqu'à la chair ; - ce sera comme la langueur d'un homme qui dépérit. Le reste des arbres de sa forêt pourra être compté ; - un enfant pourra les inscrire.” Et il arrivera en ce jour que le reste d'Israël et les réchappés de la maison de Jacob ne s'appuieront plus sur celui qui les frappe, mais ils s'appuieront sur Yahweh, le Saint d'Israël, avec fidélité. Un reste se convertira, un reste de Jacob, au Dieu fort. Oui, si ton peuple, ô Israël, était comme le sable de la mer, un reste seulement se convertira. La destruction est décrétée, elle fera déborder la justice. Oui, la destruction décrétée, le Seigneur Yahweh des armées l'accomplira dans toute la terre. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh des armées : Mon peuple qui habites Sion, ne crains pas Assour, qui te frappe avec la verge et lève son bâton sur toi, comme autrefois l'Egypte. Car encore bien peu de temps, et mon courroux cessera et ma colère se tournera contre eux pour les anéantir. Alors Yahweh des armées agitera contre lui le fouet, comme lorsqu'il frappa Madian au rocher d'Oreb, et il lèvera contre eux son bâton comme autrefois contre l'Egypte. Et il arrivera en ce jour-là que son fardeau sera ôté de ton épaule et son joug de ton cou disparaîtra. Il monte du côté de Rimmon, il arrive à Ajath ; - il passe par Magron, à Michmas il laisse ses bagages ; - ils traversent le défilé, à Géba ils bivouaquent, Rama tremble, - Gabaa de Saül prend la fuite. Pousse des cris, fille Gallim ; - écoute, Laïs ; réponds-lui, Anathoth ! – Madména se disperse, les habitants de Gabim se sauvent. Encore aujourd'hui il s'arrête à Nobé - il lève sa main contre la montagne de la fille Sion, la colline de Jérusalem. Voici le Seigneur Yahweh des armées - abat avec fracas la couronne de feuillage ; Les plus élevés des arbres sont coupés, - les plus hauts sont abattus. Les fourrés de la forêt sont renversés par le fer - et le Liban avec ses magnifiques cèdres Mais un rameau sortira du tronc de Jessé - et un rejeton poussera de ses racines. L'Esprit de Yahweh reposera sur lui, - Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, - Esprit de connaissance et de crainte de Dieu. - Et sa complaisance sera dans la crainte de Dieu. Il ne jugera pas d'après ce que ses yeux voient, - ni ne prononcera d'après ce que ses oreilles entendent. Mais il jugera les faibles avec justice - et il prononcera avec droiture en faveur des pauvres du pays. Il frappera l'oppresseur de la verge de sa bouche, - il tuera le méchant du souffle de ses lèvres. La justice sera la ceinture de ses reins - et la fidélité la ceinture de ses flancs. Le loup habitera avec l'agneau - et la panthère se couchera avec le chevreau. Le veau et le lionceau brouteront ensemble, - et un petit garçon les conduira. La vache paîtra avec l'ourse et leurs petits gîteront ensemble, - et le lion comme le bœuf mangera de la paille. Le nourrisson jouera près du trou de la vipère, - et l'enfant sevré mettra sa main dans la caverne du basilic. On ne fera pas de mal ni de dommage sur toute ma sainte montagne ; - car le pays sera rempli de la connaissance de Yahweh - comme les eaux couvrent la mer. Et il arrivera en ce jour-là - que la racine de Jessé se lèvera comme un étendard pour les peuples ; Les nations se tourneront vers lui - et sa demeure sera glorieuse. Et il arrivera en ce jour-là - que le Seigneur lèvera de nouveau la main Pour racheter le reste de son peuple, - qui restera en Assour et en Egypte, - en Patros, en Cousch, en Elam, en Sennaar, à Hamath et dans les îles de la mer. Il lèvera l'étendard pour les nations, - il rassemblera les dispersés de Juda des quatre bouts de la terre. La jalousie d'Ephraïm cessera et les ennemis de Juda seront détruits ; Ephraïm ne sera plus jaloux de Juda - et Juda ne sera plus l'ennemi d'Ephraïm. Ils voteront sur la côte des Philistins à l'occident ; - ils pilleront ensemble les fils de l'orient ; Edom et Moab seront la possession de leurs mains - les fils d'Ammon leur seront soumis. Yahweh desséchera la langue de la mer d'Egypte - et il lèvera sa main contre le Fleuve dans la fureur de son esprit ; - il le partagera en sept ruisseaux et il le fera traverser en sandales. Et il y aura une route pour le reste de son peuple - qui restera en Assour, Comme il y en eut une pour Israël, - au jour de sa sortie de la terre d'Egypte. Et tu diras en ce jour-là : - “Je te loue, Yahweh, car, après avoir été irrité contre moi, - ta colère s'est détournée et tu m'as consolé. Voici le Dieu de mon salut ; - j'ai confiance et je ne crains pas ; Car Yahweh est ma force et mon cantique, - il a été mon salut.” Vous puiserez de l'eau avec allégresse aux sources du salut, - et vous direz en ce jour-là : “Louez Dieu, invoquez son nom ; Publiez parmi les peuples ses œuvres ; - proclamez que sublime est son nom. Chantez Yahweh, car il a fait des choses magnifiques ; - que cela soit connu de toute la terre. Exultez, poussez des cris de joie, habitants de Sion ; - car le Saint d'Israël est grand au milieu de toi.” Oracle sur Babylone, que reçut Isaïe fils d’Amos. Sur une montagne nue levez un étendard ; - appelez-les à haute voix, Faites-leur signe de la main - afin qu'ils entrent par les portes des princes. Moi-même j'ai mandé pour assouvir ma colère ceux qui me sont consacrés, - et j’ai appelé mes héros qui tressaillent de magnanimité. Ecoute ! Un bruit sur les montagnes comme d'un peuple nombreux. - Ecoute ! un tumulte de royaumes, de nations rassemblées. - Yahweh des armées passe en revue l'armée du combat. Ils viennent d'un pays lointain, de l'extrémité des cieux, - Yahweh et les instruments de son courroux pour ravager toute la terre. Hurlez, car le jour de Yahweh est proche ; il vient comme une dévastation de la part du Tout-Puissant. C'est pourquoi toutes les mains deviennent lâches - et tout cœur d'homme se fond ; ils sont consternés. Des crampes et des convulsions les saisissent ; - ils se tordent comme une femme en travail. L'un regarde l'autre avec stupeur ; - leurs visages sont des visages enflammés. Voici, le jour de Yahweh vient, - cruel avec fureur et ardente colère Pour réduire la terre en désert - et pour y exterminer les pécheurs. Aussi les étoiles du ciel et leurs Orions - ne feront plus briller leur lumière. Le soleil s'obscurcira à son lever - et la lune ne fera plus luire sa lumière. Je punirai le monde à cause de sa malice - et les méchants à cause de leur iniquité. Je ferai cesser l'orgueil des arrogants - et j'abaisserai la fierté des tyrans Je rendrai les hommes plus rares que l'or fin, les mortels plus rares que l'or d'Ophir. C'est pourquoi je ferai trembler les cieux, - et la terre sera enlevée de sa place - par la fureur de Yahweh des armées au jour de sa colère ardente. Alors, comme des gazelles effarouchées, - comme un troupeau que personne ne rassemble, Chacun se tournera vers son peuple, - chacun s'enfuira dans son pays. Quiconque sera trouvé, sera transpercé ; - quiconque sera pris, tombera sous le glaive. Leurs enfants seront écrasés sous leurs yeux, - leurs maisons pillées, leurs femmes violées. Voici, je susciterai contre eux les Mèdes, - qui ne convoitent point l'argent et n'aiment point l'or. Leurs arcs écraseront les jeunes gens. - Ils ne feront point grâce au fruit des entrailles, et leur œil n'aura pas pitié des enfants. Et Babylone, le joyau des royaumes, - l'orgueilleuse parure des Chaldéens, - sera comme Sodome et Gomorrhe que Dieu détruisit. Elle ne sera plus jamais habitée, - elle ne sera plus peuplée de génération en génération. L'Arabe n'y dressera pas sa tente, - et les pasteurs n'y parqueront point leurs troupeaux. Mais les animaux du désert s'y installeront, - et les hiboux rempliront ses maisons ; Les autruches y habiteront - et les satyres y danseront. Les chacals hurleront dans ses palais, - et les chiens sauvages dans ses châteaux de plaisir. Son temps est prêt d'arriver - et ses jours ne se prolongeront pas. Oui, Yahweh aura pitié de Jacob ; - il choisira encore Israël, - il les rétablira dans leur pays ; Les étrangers se joindront à eux - et s'uniront à la maison de Jacob. Des peuples les prendront et les ramèneront chez eux ; et la maison d'Israël se les appropriera dans le pays de Yahweh - comme serviteurs et comme servantes. Ils feront captifs ceux qui les avaient faits captifs, - et ils domineront leurs oppresseurs. Alors, au jour où Yahweh t'aura fait reposer - de ta peine, de ton trouble et de la dure servitude - à laquelle tu avais été asservi, Tu entonneras cette satire - sur le roi de Babylone et tu diras : Comment a fini l'oppresseur, - a fini l’oppression ? Yahweh a brisé le sceptre des méchants, la verge des tyrans qui frappait avec fureur les peuples - de coups sans relâche, Qui asservissait dans sa colère les nations - d'un asservissement sans pitié. Toute la terre est en repos, est tranquille, - on éclate en cris de joie. Les cyprès mêmes se réjouissent à cause de toi, - les cèdres du Liban disant : “Depuis que tu es couché là, - personne ne monte plus pour nous abattre.” Là-bas le schéol s'émeut - pour venir à ta rencontre ; Il réveille pour toi les ombres, - tous les chefs de la terre ; Il fait lever de leurs trônes - tous les rois des nations. Tous ils prennent la parole - et ils te disent : “Toi aussi, tu es affaibli comme nous, - devenu semblable à nous.” Ta majesté est descendue au schéol, - avec le son de tes harpes ; La vermine est ta couche, - les vers ta couverture. Comment es-tu tombé du ciel, - astre brillant, fils de l'Aurore ? Comment es-tu jeté à terre, - toi qui renversais toutes les nations ? Toi qui disais en ton cœur : - “Je monterai au ciel ; - au-dessus des étoiles de Dieu. J'élèverai mon trône, - je siégerai sur la montagne de l'assemblée, - dans les profondeurs du Septentrion ; Je monterai sur les sommets des nues, - je serai semblable au Très-Haut.” Pourtant tu descends au schéol, - dans les profondeurs de la fosse. Ceux qui te voient te contemplent, - fixent sur toi leurs regards en disant : Est-ce là l'homme qui faisait trembler la terre, - qui ébranlait les royaumes, - qui réduisait le monde en désert, - ruinait les villes - et ne relâchait pas ses captifs ? Tous les rois des nations, - tous reposent avec honneur, - chacun dans sa demeure ; Mais toi, tu es jeté loin de ton sépulcre - comme un vil rameau ; Couvert de morts percés par le glaive - comme une charogne foulée aux pieds, - avec ceux qui descendent dans des tombeaux de pierre, Tu ne te réuniras pas avec eux, - car tu as ruiné ton pays, Tu as tué ton peuple, - on ne nommera plus jamais la race du méchant. Préparez une tuerie pour ses fils - à cause du crime de leur père. Qu'ils ne se lèvent pas pour conquérir la terre - et pour remplir de ruines la face du monde. Je me lèverai contre eux, oracle de Yahweh des armées ; - et j'anéantirai de Babylone le nom et le reste, - la race et le rejeton, oracle de Yahweh. J'en ferai la demeure du butor, - des étangs d'eau ; Et je la balaierai avec le balai de la destruction ; - oracle de Yahweh des armées. Yahweh des armées l'a juré disant : - Comme je l'ai pensé, cela arrivera ; - comme je l'ai décidé, cela s'accomplira : Je briserai Assour dans ma terre - et je le foulerai sur mes montagnes. Son joug sera ôté d'eux - et son fardeau sera ôté de leur dos. C'est le plan qui est arrêté pour toute la terre, - c'est la main étendue sur toutes les nations. Car Yahweh des armées l'a décidé : qui l'empêcherait ? - Sa main est étendue : qui la détournerait ? L'année de la mort du roi Achaz, cet oracle fut prononcé. Ne te réjouis pas, Philistie tout entière, - de ce que la verge qui te frappait a été brisée ; Car de la racine du serpent sortira un basilic, - et son fruit sera un dragon volant. Pourtant les pauvres paîtront dans mes prairies, - et les indigents reposeront en sécurité. Mais je ferai mourir de faim ta race, - et je tuerai ce qui reste de toi. Hurle, porte ! Crie, ville ! - Tremble, Philistie tout entière ! Car du Nord vient une fumée, - et personne ne se perd dans ses rangs. Que répondra-t-on aux envoyés du peuple païen ? - Yahweh a fondé Sion - et les misérables y trouveront un refuge. Oracle sur Moab. - Oui, dans la nuit où Ar fut dévasté, Moab périt ; - oui, dans la nuit où Kir fut dévasté, Moab périt. La fille Dibon monte sur les hauts lieux pour pleurer, - sur Nébo et sur Médaba, Moab se lamente. - Toutes les têtes sont rasées, toutes les barbes coupées. Dans les rues ils se ceignent de sacs, - sur les toits et sur les places tous se lamentent et fondent en larmes. Hésebon et Eléalé poussent des cris ; - jusqu'à Jahas leur voix est entendue. C'est pourquoi les flancs de Moab tremblent ; - son âme lui tremble. Le cœur de Moab pousse des cris ; - déjà ses fugitifs sont à Soar, à Eglath-Sélisia. Oui, la montée de Luhith, on la monte en pleurant ; - oui, la route de Horonaïm, on y pousse des cris de détresse. Car les eaux de Nimrim sont taries ; - car l'herbe est desséchée, il n'y a plus de verdure. C'est pourquoi les économies qu'ils ont faites et leurs provisions, - ils les portent au-delà du torrent des Saules. Car les cris ont fait le tour des frontières de Moab ; - son hurlement va jusqu'à Eglaïm, son hurlement jusqu'à Béer-Elim. Car les eaux de Dimon sont pleines de sang ; - car j'infligerai à Dimon d'autres calamités, aux réchappés de Moab et au reste du pays un lion. Envoyez des agneaux pour le maître du pays, - du rocher du désert à la montagne de la fille Sion. Comme des oiseaux fugitifs, comme une nichée dispersée, telles sont les filles de Moab aux passages de l'Arnon. Donne un bon conseil, sois l'arbitre. - Rends en plein midi ton ombre aussi épaisse que la nuit ; - cache les exilés, ne trahis pas les fugitifs. Que les fugitifs de Moab séjournent chez toi ; - sois-leur un abri contre le dévastateur. Car, lorsque l'envahisseur n'existera plus, que le dévastateur aura disparu, - que les oppresseurs auront quitté le pays, Alors le trône s'affermira par la miséricorde de Dieu - et sur lui sera assis constamment, dans la tente de David, - un juge zélé pour le droit et prompt à faire justice. Nous avons appris l'orgueil de Moab, le très orgueilleux, - sa fierté, son orgueil, son insolence, son vain bavardage. C'est pourquoi Moab se lamente sur Moab, tous se lamentent. - Sur les gâteaux de raisins de Kir-Haréseth ils soupirent tout consternés. Car les champs de Hésebon sont désolés, les vignes de Sabama, - dont les raisins de choix domptaient les maîtres des nations, Ils s'étendaient jusqu'à Jazer, erraient jusqu'au désert, - dont les rameaux se propageaient et passaient la mer. C'est pourquoi je pleure avec Jazer sur les vignes de Sabama ; - je t'arrose de mes larmes, Hésebon et Eléalé ; - car sur tes fruits et sur ta moisson a fondu le cri du fouleur ennemi. La joie et l'allégresse ont cessé dans les vergers ; - dans les vignes plus de chants, plus de cris de joie. Le fouleur ne presse plus de vin dans les pressoirs, - le cri du fouleur a cessé. C'est pourquoi mes entrailles frémissent sur Moab comme une harpe, - et mon cœur sur Kir-Hérès. Et si Moab se montre et se fatigue sur les hauts lieux - et s'il entre dans son sanctuaire pour prier, il n'obtiendra rien. Telle est la parole que Yahweh a prononcée sur Moab autrefois. Mais maintenant Yahweh parle ainsi : “Dans trois années, comptées comme les années d'un mercenaire, la gloire de Moab sera avilie avec tout son grand bruit ; et il en restera peu de chose, rien d'imposant.” Oracle sur Damas. Voici, Damas disparaîtra comme ville - et ne sera plus qu'une ruine. Ses villes seront abandonnées à jamais, - livrées aux troupeaux Qui s'y coucheront - sans que personne les chasse. La forteresse d'Ephraïm ne sera plus - ainsi que la royauté de Damas ; Et il en sera du reste d'Aram - comme de la gloire des fils d'Israël, - oracle de Yahweh des armées. Et il arrivera en ce jour - que la gloire de Jacob sera diminuée - et la graisse de son corps amaigrie. Il en sera comme lorsque le moissonneur rassemble les tiges - et que son bras coupe les épis, - comme lorsqu'on glane des épis dans la vallée de Réphaïm. Il restera un grappillage, comme à la récolte des olives, - deux ou trois fruits au haut de la cime, Quatre ou cinq aux branches de l'arbre, - oracle de Yahweh, Dieu d'Israël. En ce jour-là, l'homme regardera vers son Créateur - et ses yeux chercheront le Saint d'Israël. Il ne regardera plus vers les autels, œuvres de ses mains, - et il ne cherchera plus ce que ses doigts ont fabriqué, et les aschéras et les stèles du soleil. En ce jour-là les villes seront abandonnées - comme les lieux abandonnés des Hévéens et des Amorrhéens, Qu'ils ont désertés devant les enfants d'Israël ; - et elles seront un désert. Car tu as oublié le Dieu de ton salut, - et tu ne t'es point souvenu du rocher de ta force ; C'est pourquoi tu plantes des plantations agréables - et tu y mets des ceps venus de l'étranger. Le jour où tu les plantes, tu y places une clôture - et tu fais fleurir ta semence le lendemain : - néanmoins la moisson s'en va au jour du malheur et du mal incurable. Ah ! Bruit de peuples nombreux : - ils font un bruit comme le bruit des mers. Mugissement de nations : - elles mugissent comme mugissent les eaux puissantes. Il les gronde, elles fuient au loin - et elles sont chassées comme la paille des montagnes par le vent, - comme un tourbillon de poussière par l'ouragan. Au temps du soir, voici l'épouvante ; avant le matin elles ne sont plus. Voilà la part de ceux qui nous dépouillent et le sort de ceux qui nous pillent. Ah ! Pays du bruissement d'ailes - au delà des fleuves de Cousch. Toi qui envoies par la mer tes messagers sur des barques de jonc, sur la face des eaux. Allez, messagers rapides, - vers le peuple à la taille élancée et à la peau brillante, - vers la nation redoutée au loin, Vers le peuple plein d'élan et de force irrésistible - dont la terre est sillonnée de fleuves. Vous tous qui habitez le monde et qui peuplez la terre, - quand on élèvera l'étendard sur les montagnes, regardez ! - Quand on sonnera la trompette, écoutez ! Car ainsi m’a dit Yahweh : - “Tranquillement je regarde de ma demeure Comme la chaleur sereine par la lumière du soleil, - comme un nuage de rosée dans la chaleur de la moisson.” Car, avant la moisson, quand la floraison est achevée - et que les ombelles deviennent des grappes mûres, On coupe les branches avec la serpette, - on ôte et on retranche les ceps. On les abandonne tous ensemble aux vautours des montagnes et aux bêtes du pays : - les vautours y passeront l'été ; - et toutes les bêtes du pays y passeront l'hiver. En ce temps-là sera apportée une offrande à Yahweh des armées - par le peuple à la taille élancée et à la peau brillante, Par la nation redoutée au loin, - par le peuple plein d'élan et de force irrésistible Dont la terre est sillonnée de fleuves, - au lieu du nom de Yahweh des armées, la montagne de Sion. Oracle sur l'Egypte. Voici Yahweh s'avançant sur un léger nuage ; - il entre en Egypte. Les idoles de l'Egypte tremblent à son approche, - et le cœur de l'Egypte se fond en elle. J'exciterai l'Egypte contre l'Egypte et ils se battront, - frère contre frète et ami contre ami, - ville contre ville, royaume contre royaume. Et l'esprit de l’Egypte sera troublé en elle, - et je confondrai son plan. Ils interrogeront les dieux et les conjurateurs, - les revenants et les devins. Et je livrerai l'Egypte entre les mains d'un maître dur ; - un roi tyrannique régnera sur eux, - oracle du Seigneur Yahweh des armées. Les eaux de la mer tariront ; - le fleuve s'épuisera et se desséchera. Les canaux sentiront mauvais, - les fleuves de l'Egypte se videront et s'épuiseront ; - les joncs et les roseaux se flétriront. Les prairies sur le Nil et toute semence auprès du Nil - séchera, tombera en poussière, disparaîtra. Les pêcheurs gémiront et se lamenteront, - tous ceux qui jettent l'hameçon dans le Nil, - qui étendent le filet sur les eaux seront attristés. Ceux qui cultivent le lin seront consternés ; - peigneuses et tisseurs pâliront. Ceux qui le travaillent seront brisés, - tous les ouvriers seront dans l'affliction. Les princes de Soan ne sont que des fous ; - les plus sages conseillers du Pharaon - sont un conseil stupide. Comment dites-vous au Pharaon : - “Je suis le fils des sages, - le fils des anciens rois” ? Où sont donc les sages ? - Qu'ils t'annoncent, qu'ils te fassent savoir - ce que Yahweh a décidé sur l'Egypte. Les princes de Soan sont des insensés, - les princes de Memphis sont égarés ; - les chefs de ses tribus font chanceler l'Egypte. Yahweh a versé en elle un esprit de vertige ; - ils font chanceler l'Egypte en tout ce qu'elle fait, - comme chancelle l'homme ivre en son vomissement. Et aucune œuvre ne réussira à l'Egypte, - de celles qu'entreprend la tête ou la queue, la palme ou le jonc. En ce jour-là, l'Egypte sera comme des femmes, - elle tremblera et sera terrifiée sur l'agitation de la main de Yahweh des armées - qu'il agitera contre eux. Alors le pays de Juda sera pour l'Egypte un sujet de terreur ; - quiconque en entendra parler tremblera devant le dessein de Yahweh des armées - qu'il a formé contre elle. En ce jour-là, il y aura cinq villes - au pays d'Egypte qui parleront la langue de Canaan, Ils prêteront serment à Yahweh des armées ; - l'une s’appellera ville de destruction. En ce jour-là, il y aura un autel pour Yahweh - au milieu du pays d'Egypte, et une stèle pour Yahweh près de la frontière. Ce sera un signe et un témoignage pour Yahweh des armées - au pays d'Egypte ; Quand ils crieront vers Yahweh à cause de leurs oppresseurs, - il leur enverra un sauveur - qui luttera et les sauvera. Et Yahweh se fera connaître à l'Egypte - et l'Egypte connaîtra Yahweh ce jour-là. Ils le vénéreront par des sacrifices et des offrandes ; - ils feront des vœux à Yahweh et les accompliront. Yahweh frappera l'Egypte d'un coup salutaire ; - et ils se convertiront à Yahweh : - il se laissera fléchir et les guérira. En ce jour-là il y aura une route d'Egypte en Assour ; - Assour ira en Egypte et l'Egypte en Assour, - l'Egypte avec Assour adorera Yahweh. En ce jour-là, Israël se joindra comme troisième - à l'Egypte et à Assour - comme une bénédiction au milieu de la terre. Bénédiction que Yahweh des armées prononcera disant - “Béni soit mon peuple d'Egypte Et Assour, œuvre de mes mains, - et Israël mon héritage.” L’année où le tartan vint à Azoth, envoyé par Sargon, roi d'Assour, assiégea Azoth et la prit – en ce temps-là Yahweh parla par Isaïe, fils d'Amos, disant : “Va, enlève le cilice de tes reins et ôte les sandales de tes pieds.” Il fit ainsi, allant nu et déchaussé - Yahweh dit : “De même que mon serviteur Isaïe a marché nu et déchaussé pendant trois ans, comme signe et présage contre l'Egypte et l'Ethiopie, ainsi le roi d'Assour emmènera les captifs de l'Egypte et les déportés de l'Ethiopie, jeunes gens et vieillards, nus et déchaussés et les reins découverts. Et ils trembleront et seront consternés à cause de l'Ethiopie, leur espoir, et de l'Egypte, leur gloire. Les habitants de cette côte méditerranéenne diront en ce jour-là : Voilà où en est notre espoir, celui vers qui nous voulions fuir pour avoir une aide et pour être délivrés du roi d'Assour. Et nous, comment échapperons-nous ?” Oracle du désert. Il se fait un bruit comme les ouragans qui viennent du midi ; - il vient du désert, d'un pays redoutable. Un spectacle dur à voir m'a été montré : - le pillard pille et le ravageur ravage. Attaque, Elam ; assiège, Mède ! - Fais cesser tout gémissement. C'est pourquoi mes reins sont pleins d'angoisses ; - des douleurs m'ont saisi comme les douleurs d'une femme en travail. - Je suis trop troublé pour entendre, trop épouvanté pour voir. Mon esprit est étourdi, l'effroi me saisit. - Le crépuscule tant désiré, le spectacle me le transforme en terreur. On dresse la table, on étale le tapis, on mange, on boit. - Levez-vous, capitaines ! oignez le bouclier ! Car ainsi m'a dit le Seigneur : - “Va, place la sentinelle ; qu'elle indique ce qu'elle voit !” Si elle voit des cavaliers, un couple de cavaliers, - l'un sur un âne, l'autre sur un chameau, - qu'elle fasse attention, bien attention ! Et elle cria : “Je regarde. Au guet, Seigneur, - je me tiens tout le jour et je reste à mon poste toutes les nuits. Voici qu'arrivent des cavaliers, un couple de cavaliers.” - Et ils commencent à parler et disent : “Elle est tombée, elle est tombée, Babylone, - et toutes les statues de ses dieux, il les a brisées par terre.” O mon peuple foulé et battu sur l'aire, - ce que j'ai entendu de la part de Yahweh des armées, - du dieu d'Israël, je te l'ai communiqué. Oracle sur Edom. On me crie de Séïr : - “Veilleur, où en est la nuit ? Veilleur, où en est la nuit ?” Le veilleur répond : “Le matin vient et la nuit aussi. - si vous voulez interroger, interrogez ; revenez !. Oracle sur l'Arabie. Dans une forêt en Arabie passez la nuit, caravanes de Dédan. A celui qui a soif portez de l'eau, - habitants du pays de Théman ; - offrez du pain au fugitif. Car ils ont fui devant le glaive, devant le glaive nu, - devant l'arc bandé, devant le choc de la bataille. Car ainsi m’a dit le Seigneur : “Encore une année comme les années du mercenaire - et c'en est fait de toute la gloire de Cédar. Et le reste des nombreux archers des fils de Cédar sera minime ; - car Yahweh, le Dieu l’Israël, a parlé.” Oracle de la vallée de la vision. Qu'as-tu donc que tout entière tu sois montée sur les toits, - ville bruyante, pleine de tumulte, cité joyeuse ? Tes morts n'ont pas été tués par le glaive - et ne sont pas tombés dans le combat. Tous tes chefs ont fui ensemble, - ils ont été pris sans le secours de l'arc. Tous tes hommes forts ont été pris ensemble, - lorsqu'ils fuyaient au loin. C'est pourquoi je dis : Détournez vos regards de moi, - il me faut pleurer amèrement. N'insistez pas pour me consoler - sur la ruine de la fille de mon peuple. Car c'est un jour d'anxiété, de perturbation, de confusion - de la part du Seigneur de Yahweh des armées. Dans la vallée de la vision - le mur est ébranlé - et une clameur retentit vers la montagne. Elam a saisi son carquois, - Aram est monté à cheval, - Kir a sorti son bouclier. Aussi tes belles vallées sont-elles remplies de chars - et les cavaliers se sont postés à la porte. Et on a enlevé le voile de Juda. - Tu regardes en ce jour l'arsenal du palais de la forêt. Et vous voyez que les brèches de la cité de David sont nombreuses. - Vous recueillez les eaux de l'étang inférieur. Vous comptez les maisons de Jérusalem, - vous en démolissez pour réparer le mur. Vous faites un réservoir situé entre les deux murs - pour les eaux du vieux bassin. Mais vous ne regardez pas vers celui qui réalise cela - et vous ne voyez pas celui qui le prépare de loin. Le Seigneur Yahweh des armées en ce jour invite - à pleurer, à se lamenter, à se raser la tête, à ceindre le sac. Et voici plaisir et joie : on tue des bœufs et on égorge des moutons ; - on mange de la viande et on boit du vin : - “Mangeons et buvons ; car demain nous mourrons !” Yahweh des armées s'est révélé à mes oreilles : - le péché ne vous sera jamais remis jusqu'à ce que vous mourriez. - Le Seigneur Yahweh des armées l'a dit. Contre Sobna, le préfet du palais. Ainsi a parlé le Seigneur Yahweh des armées : “Va et entre chez ce ministre qui se taille un sépulcre en un lieu élevé, qui se creuse une demeure dans le roc : Qu'as-tu ici et qui t'appartient ici de sorte que tu te tailles ici un sépulcre ? Voici, Yahweh te renverse avec violence, ô homme ; il te fait rouler précipitamment, il te lance avec force comme une pelote sur une vaste plaine. C'est là que tu mourras et que seront tes chars fastueux, ô honte de la maison de ton seigneur. Je te chasserai de ton poste et je t'arracherai de ta place.” Et il arrivera en ce jour-là que j'appellerai mon serviteur Eliacim, fils d'Helcias. Je le revêtirai de ton habit et je le ceindrai de ton écharpe, je mettrai ton pouvoir en ses mains. Il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda. Je mettrai la clef de la maison de David sur son épaule et il ouvrira sans que personne ne ferme, il fermera sans que personne n'ouvre. Je le planterai comme une cheville en un lieu solide ; et il sera un trône de gloire pour la maison de son père. A lui sera suspendue toute la masse de la maison de son père, branches principales et accessoires, tous les petits vases depuis les coupes jusqu'aux cruches. en ce jour-là, oracle de Yahweh des armées, la cheville plantée en un lieu solide cédera, elle sera brisée et tombera et la charge qui y était suspendue sera détruite ; car Yahweh l'a dit. Oracle sur Tyr. Hurlez, vaisseaux de Tharsis ; - car votre port est détruit. - A leur arrivée du pays des Céthim, la nouvelle leur en a été annoncée. Devenez muets, habitants de la côte, marchands de Sidon qui parcourez la mer ; votre richesse s'est trouvée sur les grandes eaux ; le grain du Schichor fut votre récolte et votre revenu, le gain des nations. Aie honte, Sidon ; car la mer dit : “Citadelle de la mer, - tu n'as pas été en travail, tu n'as pas enfanté, - tu n'as pas nourri de jeunes gens, tu n'as pas élevé de vierges.” Quand la nouvelle en parviendra à l'Egypte, - ils trembleront à la nouvelle de Tyr. Passez à Tharsis, hurlez, habitants de la côte. - Est-ce là votre cité joyeuse, Dont l'origine remonte aux temps primordiaux - et que ses pieds portaient au loin pour y séjourner ? Qui a décrété cela contre Tyr la couronnée, - dont les marchands étaient des princes - et les trafiquants, des grands de la terre ? C'est Yahweh des armées qui l'a décrété, - pour flétrir l'orgueil de tout ce qui brille, - pour humilier tous les grands de la terre. Parcours ton pays comme le Nil, fille Tharsis, - il n'y a plus de ceinture. Il a étendu sa main sur la mer - il a fait trembler les royaumes ; Yahweh a ordonné contre Canaan - de détruire ses forteresses. Et il a dit : Dorénavant tu ne te réjouiras plus, - vierge déshonorée, fille Sidon. Lève-toi, passe à Céthim ; - là même tu n’auras plus de repos. Vois le pays des Céthim - il l'a livré aux bêtes du désert ; Il a établi ses tours, détruit ses palais, - il l'a réduite en ruines. Hurlez, vaisseaux de Tharsis ; - car votre port est détruit. Et il arrivera en ce jour-là que Tyr sera oubliée soixante-dix ans, c'est-à-dire la durée des jours d'un roi. Au bout de soixante-dix ans, il en sera de Tyr comme il est dit dans la chanson de la courtisane : “Prends ta harpe, fais le tour de la ville, courtisane oubliée ; - joue bien, multiplie tes chansons, pour qu'on se souvienne de toi.” Et il arrivera au bout des soixante-dix ans que Yahweh visitera Tyr, et elle recevra de nouveau son salaire et elle se prostituera à tous les royaumes du monde sur ta face de la terre. Et son gain et son salaire seront consacrés à Yahweh ; ils ne seront ni amassés ni mis en réserve ; car son gain servira à ceux qui habitent devant Yahweh de nourriture abondante et de vêtement magnifique. Voici, Yahweh vide la terre et la dévasté ; - il en défigure la face et en disperse les habitants. Il en est du prêtre comme du peuple, du maître comme de son serviteur, - de la maîtresse comme de sa servante, du vendeur comme de l'acheteur, - de l'emprunteur comme du prêteur, du débiteur comme du créancier. La terre est complètement vidée et pillée ; - car Yahweh a prononcé cette parole. La terre est en deuil ; l'univers dépérit - les hauteurs célestes avec la terre languissent. La terre est profanée sous ses habitants ; - car ils ont transgressé les lois, violé le précepte, rompu l'alliance éternelle. C'est pourquoi la malédiction dévore la terre - et ses habitants portent leur peine. C'est pourquoi les habitants de la terre sont consumés - et il reste peu d'hommes. Le moût est en deuil ; la vigne languit ; - tous ceux qui avaient le cœur gai gémissent. Le son joyeux des tambourins a cessé ; - le bruit des noceurs ne retentit plus ;. - le son joyeux de la harpe a cessé. On ne boit plus de vin en chantant ; - la boisson est amère à ceux qui la boivent. La ville du néant est renversée ; - toute maison est fermée à l'entrée. On se lamente dans les rues à cause du vin ; - toute joie a disparu ; l'allégresse est bannie de la terre. Il ne reste dans la ville que dévastation ; - chaque porte est brisée et en ruine. En effet, il en est au milieu de la terre, parmi les peuples, - comme quand on abat les olives, comme quand on grappille, - lorsque la vendange est terminée. Ceux-là élèvent leur voix, - ils acclament la majesté de Yahweh, - ils poussent des cris de joie des bords de la mer : “Louez donc Yahweh dans les régions de la lumière, - le nom de Yahweh, Dieu d'Israël, dans les îles de la mer.” - Du bout de la terre nous entendons des cantiques : “Gloire au juste”. Mais moi je dis : “Malheur à moi, malheur à moi ! Hélas ! - Les traîtres trahissent, les traîtres commettent la trahison.” - Terreur, fosse et filet viendront sur toi, habitant de la terre. Et il arrivera que celui qui fuit devant le cri de terreur tombera dans la fosse - et celui qui remonte de la fosse sera pris au filet. Car les écluses d'en haut sont ouvertes - et les fondements de la terre tremblent. La terre se brise avec violence, - la terre se fend avec fracas, - la terre s'ébranle avec force. La terre chancelle comme un homme ivre, - elle est secouée comme une cabane ; Son crime pèse sur elle, - elle tombe et ne se relève plus. Et en ce jour-là Yahweh visitera l'armée d'en haut là-haut - et les rois de la terre sur la terre. Ils seront enfermés comme des captifs dans une fosse, mis en prison ; - et après de nombreux jours ils seront visités. La lune rougira et le soleil pâlira ; - car Yahweh des armées deviendra roi sur la montagne de Sion et à Jérusalem - et devant ses anciens sera sa gloire. Yahweh, tu es mon Dieu ; - je t'exalte, je célèbre ton nom ; Car tu as accompli des merveilles, - des desseins dès longtemps fermes en vérité. Car tu as fait de la ville un monceau de pierres, - de la cité forte une ruine ; la forteresse des impies n'est plus une ville ; - elle ne sera plus jamais rebâtie. C'est pourquoi des peuples forts te glorifieront, - les cités des nations puissantes te craindront. Car tu es un refuge pour le faible, - un refuge pour le pauvre en sa détresse, - un abri contre l’orage, un ombrage contre la chaleur. Oui, le souffle des tyrans est comme un orage d'hiver. - comme la chaleur sur une contrée aride - tu apaiseras le tumulte des impies. Comme là chaleur par l'ombre d'un nuage ; - tu abaisses le chant des tyrans. Et Yahweh des armées préparera pour tous les peuples sur cette montagne - un festin de viandes grasses, un festin de vins mûrs, - de viandes grasses moelleuses, de vins mûrs, clarifiés. Et il détruira sur cette montagne le voile qui voile tous les peuples - et la couverture qui est étendue sur toutes les nations. Il détruira la mort pour toujours ; - et le Seigneur Yahweh essuiera les larmes de tous les visages, Il ôtera l'opprobre de son peuple de dessus toute la terre ; - car Yahweh la dit. Et l'on dira en ce jour-là : - Voici notre Dieu, celui en qui nous espérions et il nous a sauvés. Voici Yahweh en qui nous espérions ; - soyons dans l'allégresse et réjouissons-nous de son salut, - car la main de Yahweh reposera sur cette montagne ; Mais Moab sera foulé sur place - comme la paille est foulée dans la mare à fumier. Et là il étendra les mains comme le nageur les étend pour nager ; - mais on rabaissera son orgueil malgré les efforts de ses mains. Et ses murs élevés et forts, on les renversera, on les rabaissera ; - on les jettera par terre dans la poussière. En ce jour-là on chantera ce cantique dans la terre de Juda : - Nous avons une ville forte ; - muraille et rempart nous sont donnés pour secours. Ouvrez les portes - afin qu'entre un peuple juste qui garde la fidélité. Son caractère est ferme ; il conserve la paix ; - car en Yahweh il se confie. Ayez confiance en Yahweh à jamais ; - car Yahweh est un rocher éternel. Car il a abaissé ceux qui habitaient les hauteurs ; - la ville élevée, il l'a humiliée, - il l'a humiliée jusqu'à terre, jetée dans la poussière. Elle est foulée, sous les pieds des misérables, - les pas des faibles. Le chemin du juste est aplani ; - uni est le sentier que tu prépares au juste ; Aussi, sur le chemin de tes jugements, Yahweh, t'attendions-nous ; - ton nom, ton souvenir étaient le désir de l'âme, Mon âme t'a désiré pendant la nuit ; aussi mon esprit en moi t'a-t-il recherché ; Car, lorsque tes jugements frappent la terre, - les habitants du monde apprennent la justice, Si le méchant obtient grâce, il n'apprend pas la justice ; au pays de droiture, il agit en pervers - et Il ne volt pas la majesté de Yahweh. Yahweh, ta main était levée ; ils ne la voyaient pas. - Ils verront ton zèle pour ton peuple et ils en seront confus ; - aussi le feu destiné à tes ennemis les dévorera-t-il. Yahweh, tu répandras sur nous la paix ; car toutes nos œuvres, tu les a accomplies pour nous. Yahweh, notre Dieu, d'autres maîtres que toi ont dominé sur nous ; - c'est toi seul, ton nom que nous célébrons. Les morts ne vivront plus, les ombres ne ressusciteront pas, - puisque tu les a châtiés et exterminés - et que tu as fait disparaître totalement leur souvenir. Tu as multiplié le peuple autrefois, - Yahweh, tu as multiplié le peuple ; tu t'es glorifié, - tu as étendu toutes les limites du pays. Yahweh, dans la détresse, nous t’avons cherché ; nous avons crié - par suite de l'angoisse ; car ton châtiment pesait sur nous, Comme une femme enceinte qui est prête à enfanter - se tord et crie dans ses douleurs, - ainsi nous étions devant toi, ô Yahweh. Nous avons conçu, nous avons été en travail ; - lorsque nous avons enfanté, c'était du vent ; Nous n'avons pas donné le salut à la terre - et il n'est pas né d'habitants du monde. Tes morts vivront, leurs cadavres se lèveront. - Réveillez-vous et poussez des cris de joie, vous qui gisez dans la poussière ! Car ta rosée est une rosée de lumières - et la terre rendra les ombres. Va, mon peuple, entre dans tes appartements et ferme la porte sur toi ; - cache-toi un instant jusqu'à ce que la colère ait passé. Car voici, Yahweh sort de sa demeure - pour châtier l'iniquité des habitants de la terre. La terre laissera voir le sang qu'elle a bu - et ne cachera plus ses morts. En ce jour-là Yahweh châtiera de son glaive dur, grand et fort - le Léviathan, le serpent agile, le Léviathan, le serpent tortueux ; - il tuera le monstre qui est dans la mer. Et l'on dira : En ce jour-là : - Vigne de délices, chantez-la ! Moi, Yahweh, j'en suis le gardien ; je l'arrose à tout moment ; - de peur que rien ne lui arrive, je la garde nuit et jour, - je n'ai plus de colère contre elle. Mais, si j'y trouvais des ronces et des épines, - je m'en irais en guerre contre elles, te les brûlerais toutes. A moins qu'on n'ait recours à ma protection, - qu'on ne fasse la paix avec moi. Dans les jours à venir, Jacob poussera des racines, - Israël produira des fleurs et des rejetons ; - et ils rempliront le monde de leurs fruits. Yahweh l'a-t-il frappé comme il a frappé ceux qui le frappaient ? - Ou l'a-t-il tué comme il a tué ceux qui le tuaient ? En l'expulsant, en le chassant, il l'a combattu ; - il l'a emporté par son ouragan au jour du vent d'orient. Aussi est-ce ainsi que le crime de Jacob s'expie, - et voici le fruit complet de l'enlèvement de son péché : Il met en morceaux toutes les pierres de l'autel comme des pierres à chaux ; - les aschéras et les stèles du soleil ne se relèveront plus. Car la ville forte est devenue une solitude, une demeure délaissée, abandonnée comme le désert. Là paissent les veaux, - là ils se couchent et broutent ses buissons. Quand les branches en sont sèches, on las brise ; - des femmes viennent et les brûlent. Car ce n'est pas un peuple intelligent ; - c'est pourquoi son créateur n'a pas pitié de lui - et celui qui l'a formé ne lui fera point grâce. Et il arrivera en ce jour-là que Yahweh secouera les épis - depuis le fleuve jusqu'au torrent d'Egypte ; - et vous serez cueillis un à un, enfants d'Israël. Et il arrivera an ce jour-là qu'on sonnera de la grande trompette. - Alors viendront ceux qui étaient perdus au pays d'Assour, exilés au pays d'Egypte. - Ils adoreront Yahweh sur la montagne sainte à Jérusalem. Malheur à la couronne superbe des ivrognes d'Ephraïm, - à la fleur fanée de sa magnifique parure, - sur la cime de la riche vallée des hommes ivres de vin. Voici, un homme fort et puissant vient de la part du Seigneur ; - comme un orage de grêle et un ouragan destructeur, - comme une trombe d'eau qui se précipite en torrents, Il la renverse par terre avec force, - elle sera foulée aux pieds la couronne superbe des ivrognes d'Ephraïm, Et la fleur fanée de sa magnifique parure sur la cime de la riche vallée - sera comme une figue précoce avant l'été : - celui qui l'aperçoit, à peine l'a-t-il dans sa main, qu'il l'avale. En ce jour-là, Yahweh des armées sera une magnifique couronne - et une brillante parure pour le reste de son peuple, Un esprit de droiture pour celui qui siège en justice - et une force pour ceux qui repoussent le combat jusqu'à la porte. Mais eux aussi chancellent dans le vin - et vacillent dans la boisson forte ; Prêtre et prophète chancellent dans la boisson forte, - sont noyés dans le vin ; Ils chancellent dans la boisson forte, - ils chancellent pendant leurs visions, - ils trébuchent dans leurs jugements. Aussi toutes les tables sont-elles pleines de vomissements et d'ordures ; il n'y a plus de place. A qui veut-il enseigner la sagesse, - à qui veut-il faire la leçon ? A des enfants à peine sevrés, - qui viennent de quitter la mamelle ? Car c'est précepte sur précepte, précepte sur précepte, - règle sur règle, règle sur règle, - un peu ici un peu là. Eh bien ! c'est par un balbutiement de lèvres et une langue étrangère, - que Dieu parlera à ce peuple, - auquel il avait dit : “Voici le repos, laissez reposer celui qui est fatigué ; - voici le soulagement !” Mais ils n'ont point voulu écouter. Et pour eux la parole de Dieu sera : - précepte sur précepte, précepte sur précepte, Règle sur règle, règle sur règle, - un peu ici un peu là, Afin qu’ils marchent et tombent à la renverse - et se brisent et soient enlacés et pris. C'est pourquoi écoutez la parole de Yahweh, - hommes moqueurs, chefs de ce peuple à Jérusalem. Parce que vous avez dit : “Nous avons fait un pacte avec la mort, - nous avons conclu une alliance avec le schéol ; Quand le fléau débordé passera, il ne nous atteindra pas ; - car nous avons fait du mensonge notre abri et de la perfidie notre refuge”, C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : - “Voici, je mets pour fondement en Sion une pierre, une pierre éprouvée, Une pierre angulaire de prix, solidement posée ; - celui qui croit ne se hâtera pas pour fuir.” Et je prendrai le droit pour règle - et la justice pour niveau ; Et la grêle abattra l'abri du mensonge et les eaux emporteront le refuge. Et votre pacte avec la mort sera annulé - et votre alliance avec le schéol ne subsistera pas. Quand le fléau lancé sur vous passera, - vous serez écrasés par lui. Chaque fois qu'il passera, il vous saisira ; - car tous les matins il passe, le jour et la nuit ; - c'est uniquement l'épouvante qui vous fera la leçon. Car le lit sera trop court pour s'y étendre - et la couverture trop étroite pour s'y envelopper. Car Yahweh se lèvera comme à la montagne de Pharasim ; - il grondera comme dans la vallée de Gabaon ; Pour accomplir son œuvre, œuvre singulière - et pour faire son travail, travail étrange. Maintenant donc ne raillez pas, - de peur que vos liens ne se resserrent ; Car j'ai entendu de la part de Yahweh - que la destruction est décidée pour tout le pays. Prêtez l'oreille et écoutez ma voix ; - soyez attentifs et entendez ma parole ! Le laboureur est-il toujours à labourer, - à ouvrir et à herser son champ ? Quand il en a aplani la surface, - ne répand-il pas l'aneth, ne sème-t-il pas le cumin ; Ne met-il pas le froment par rangées, - l’orge à une place spéciale et l'épeautre sur les bords ? C'est son Dieu qui lui enseigne cette règle - et qui l'instruit. En effet, on ne foule pas l'aneth avec le traîneau - et la roue du char ne passe pas sur le cumin ; Mais on bat l'aneth avec le bâton - et le cumin avec la verge. Le blé est-il broyé ? - Non, le laboureur ne le foule pas indéfiniment ; Tout en y faisant passer la roue de son char et ses chevaux, - il ne le broie pas. Cela aussi vient de Yahweh des armées : - il a rendu admirable son conseil, - grande sa sagesse. Malheur à Ariel, à Ariel, cité où David dressa son camp ! - Ajoutez année à année ; que les fêtes accomplissent leur cycle ! Alors je réduirai à l'extrémité Ariel - de sorte que plaintes et gémissements surgiront ; - et tu seras pour moi comme Ariel. Je camperai tout autour de toi ; - je t'entourerai de postes armés ; - j'élèverai contre toi des retranchements. Tu seras abaissée, ta parole viendra de terre ; - tes sons s'échapperont de la poussière. Ta voix sortira de terre comme celle d'un spectre - et tes sons monteront de la poussière comme un chuchotement. Mais la multitude de tes adversaires sera comme une fine poussière ; - la multitude des guerriers comme la balle qui vole ; - c'en sera fait en un instant, tout à coup. De la part de Yahweh des armées tu seras visitée avec fracas, tonnerre et grand bruit, - avec ouragan, tempête et flamme d'un feu dévorant. Et comme il en est d'un songe, d'une vision nocturne, - ainsi en sera-t-il de la multitude de tous les peuples qui combattent Ariel, - de tous ceux qui l'attaquent, elle et sa forteresse, et qui la serrent de près. Comme celui qui a faim rêve qu'il mange, - puis se réveille, sans que son âme soit satisfaite. Comme celui qui a soif rêve. qu'il boit, - puis se réveille, épuisé, l'âme languissante, Ainsi en sera-t-il de la multitude de tous les peuples - qui combattent la montagne de Sion. Montrez-vous raides et soyez raides ; - aveuglez-vous et soyez aveugles ; Soyez ivres, mais non pas de vin ; - chancelez, mais non pas de boisson forte. Car Yahweh a répandu sur vous un esprit de léthargie ; - il a fermé vos yeux et voilé vos têtes. Et toute révélation est devenue pour vous comme les paroles d'un livre scellé qu'on donne à quelqu'un qui sait lire, en disant : “Lis cela.” Mais il répond : “Je ne peux pas, car il est scellé.” Ou bien comme un livre qu'on donne à quelqu'un qui ne sait pas lire, en disant : “Lis cela.” Mais il répond : “Je ne sais pas lire.” Et le Seigneur dit : “Puisque ce peuple s'approche de moi seulement avec sa bouche et m'honore seulement des lèvres, tandis que son cœur est loin de moi et que sa crainte à mon égard n'est qu'un précepte humain appris, à cause de cela je vais encore une fois agir vis-à-vis de ce peuple d'une manière prodigieuse et miraculeuse, afin que la sagesse de ses sages périsse et que la perspicacité de ses perspicaces s'éclipse.” Malheur à ceux qui cachent profondément leurs desseins pour les dérober à Yahweh - et dont l'œuvre se fait dans les ténèbres - et qui disent : “Qui nous voit et qui nous connaît ?” Quelle folie ! Le potier doit-il être regardé comme de l'argile, - de sorte que l'ouvrage dise à l'ouvrier : “Il ne m'a pas fait”, - et que le vase dise au potier : “Il n'y entend rien” ? En bien peu de temps, le Liban ne sera-t-il pas changé en verger - et le verger ne sera-t-il pas regardé comme une forêt ? En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre ; sans obscurité et sans ténèbres les yeux des aveugles verront. Et les humbles auront joie sur joie en Yahweh - et les pauvres parmi les hommes exulteront dans le Saint d'Israël. Car le tyran aura disparu - et le moqueur ne sera plus ; Tous ceux qui guettent l'iniquité seront exterminés, - ceux qui accusent un homme pour un mot, - qui tendent des pièges au juge à la porte, - qui, pour un rien, oppriment le juste. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh à la maison de Jacob, - lui qui racheta Abraham : - Jacob n'aura plus à rougir et sa face ne pâlira plus. Oui, quand il verra l'œuvre de mes mains au milieu d'eux, - il sanctifiera mon nom. Il sanctifiera le Saint de Jacob, - il craindra le Dieu d'Israël. Ceux qui avaient l'esprit égaré apprendront la sagesse - et ceux qui murmuraient recevront l'instruction. Malheur aux fils rebelles, oracle de Yahweh, - qui font des projets sans moi. Qui concluent des alliances sans mon esprit pour accumuler péché sur péché, - qui descendent en Egypte sans avoir consulté ma bouche, - pour se réfugier sous la protection du Pharaon, pour s'abriter à l'ombre de l'Egypte. La protection du Pharaon sera pour vous une honte - et l'abri à l'ombre de l'Egypte une ignominie. Que ses princes, soient à Soan et que ses messagers atteignent Hanès, - tous seront confus à cause de ce peuple qui ne leur servira de rien, ni pour les secourir, ni pour leur être utile, - mais qui fera leur honte et leur opprobre. Sentence des bêtes du Négeb. A travers un pays de détresse et d'angoisse, - de lionnes et de lions rugissants, - de vipères et de dragons volants. Ils portent leurs richesses sur le dos des ânes, - leurs trésors sur la bosse des chameaux - vers un peuple qui ne leur est pas utile. Le secours de l'Egypte est vanité et néant ; - c’est pourquoi je l'appelle un Rahab qui reste tranquille. Va maintenant, écris cela sur une tablette - et fixe-le dans un livre - pour que cela reste comme un témoignage à perpétuité. Car c'est un peuple rebelle, ce sont des fils menteurs, - des fils qui ne veulent pas écouter la loi de Yahweh, Qui disent aux voyants : “Ne voyez point” - et aux prophètes : “Ne nous prophétisez pas ce qui est juste ; - dites-nous des choses flatteuses, prophétisez des illusions.” Détournez-vous du chemin, écartez-vous du sentier, - laissez-nous tranquilles avec le Saint d'Israël C'est pourquoi ainsi parle le Saint d'Israël : - “Puisque vous méprisez cette parole - et que vous vous fiez à la ruse et à l'artifice et que vous vous y appuyez, Pour cette raison, cette iniquité sera pour vous - comme une partie lézardée qui menace ruine et fait ventre dans un mur élevé Dont l'écroulement arrive tout d'un coup, soudain, - comme un vase de potier qu'on casse et qu'on brise sans pitié De telle sorte que dans ses débris ne se trouve plus un tesson - pour prendre du feu au brasier ou pour puiser de l'eau à la citerne.” Car ainsi parle le Seigneur Yahweh, le Saint d'Israël : - “Par la conversion et la paix vous serez sauvés, Dans la tranquillité et la confiance sera votre force.” - Mais vous ne l'avez pas voulu Et vous avez dit : “Non. Nous fuirons sur des chevaux, ” - C'est pourquoi vous fuirez. “Nous monterons sur des coursiers.” - C'est pourquoi vos persécuteurs voleront. Mille fuiront à la menace d'un seul ; - à la menace de cinq vous fuirez, Jusqu'à ce que vous restiez comme un mât sur le sommet d'une montagne - et comme un étendard sur la colline. C'est pourquoi Yahweh attend pour vous faire grâce ; - c'est pourquoi il se lève pour vous faire miséricorde ; Car Yahweh est un Dieu de droiture. - Heureux tous ceux qui espèrent en lui. Oui, ô peuple de Sion qui habites Jérusalem, - tu ne pleureras pas toujours ; lite fera bien grâce au cri de ta plainte ; - dès qu'il t'entendra, il l’exaucera. Et bien que le Seigneur te donne encore un pain d'angoisse et une eau de détresse ; - ceux qui t'instruisent ne devront plus se cacher - et tes yeux verront ceux qui t'instruisent. Et tes oreilles entendront la parole de ceux qui te dirigent disant : - “Voici le chemin, suivez-le”, quand vous voulez dévier à droite ou à gauche. Alors tu souilleras l'argent qui couvre tes idoles - et l'or qui revêt tes statues ; tu les jetteras comme une chose impure - et “Hors d'ici !” tu leur diras. Et il donnera la pluie - pour la semence que tu auras semée en terre ; Et le pain que produira la terre sera succulent et savoureux ; - ton bétail en ce jour-là paîtra en de vastes pâturages. Et les bœufs et les ânes qui travaillent la terre - mangeront un fourrage salé, vanné avec la pelle et le van. Alors, sur toute haute montagne et sur toute colline élevée, - il y aura des ruisseaux, des cours d'eau, - au jour de la grande tuerie, quand les tours tomberont. Alors la lumière de la lune sera comme la lumière du soleil - et la lumière du soleil sera sept fois plus brillante, - au jour où Yahweh bandera la blessure de son peuple et guérira les plaies de ses coups. Voici le nom de Yahweh qui vient de loin - avec une ardente colère et dans une nuée pesante ; Ses lèvres sont pleines de fureur - et sa langue est comme un feu dévorant. Son souffle est comme un torrent débordé qui monte jusqu'au cou, - pour vanner les nations avec un van de destruction - et pour mettre un frein d'égarement aux mâchoires des peuples. Vos chants retentiront comme dans la nuit où l'on célèbre la fête - et la joie sera dans votre cœur comme dans celui qui marche au son de la flûte - pour aller à la montagne de Yahweh, au rocher d'Israël. Et Yahweh fera retentir sa voix majestueuse - et il montrera son bras menaçant Dans l'ardeur de sa colère, dans la flamme d'un feu dévorant, - dans la tempête, l'averse et la grêle. Car Assour tremblera à la voix de Yahweh - quand il frappera de la verge. Chaque coup de bâton de correction que Yahweh fera tomber sur lui - sera donné au son des tambourins et des harpes - et il les combattra en les attaquant de sa propre main. Car depuis longtemps un Topheth est préparé ; - il est aussi destiné au roi ; On a rendu son bûcher profond et large ; - le feu et le bois y sont en abondance ; - le souffle de Yahweh comme un torrent de soufre l'embrase. Malheur à ceux qui descendent en Egypte pour y chercher du secours, qui s'appuient sur les chevaux, - qui mettent leur confiance dans les chars parce qu'ils sont nombreux - et dans les cavaliers parce qu'ils sont un très grand nombre, Mais qui ne regardent pas vers le Saint d'Israël - et ne recherchent point Yahweh. Pourtant lui aussi est sage ; - il amène le mal et ne révoque pas ses paroles. Il s'élèvera contre la maison des méchants - et contre le secours des malfaiteurs, Les Egyptiens sont des hommes et non Dieu ; - leurs chevaux sont chair et non esprit. Quand Yahweh étend sa main, - le protecteur trébuche et le protégé tombe ; - ils périssent tous ensemble. Car ainsi m'a dit Yahweh : - “Comme rugit le lion, le lionceau sur sa proie - bien que se rassemblent contre lui tous les bergers, Il ne se laisse pas effrayer par leurs cris, ni troubler par leur nombre - ainsi Yahweh des armées descendra pour lutter sur la montagne de Sion et sur sa colline. Comme des oiseaux qui déploient leurs ailes, - ainsi Yahweh des armées protégera Jérusalem ; - il protégera et sauvera, il épargnera et délivrera.” Revenez à celui dont vous vous êtes si profondément séparés, enfants d'Israël, - car en ce jour-là chacun rejettera ses idoles d'argent et ses idoles d'or, - que vous avez faites de vos mains d'une manière criminelle. Assour tombera sous un glaive qui n'est pas celui d'un homme, - un glaive qui n'est pas celui d'un homme le dévorera. Il fuira devant le glaive - et ses jeunes guerriers seront asservis. Son rocher s'en ira d'épouvante - et ses princes déserteront l'étendard, - oracle de Yahweh, qui a son feu dans Sion et sa fournaise dans Jérusalem. Voici qu'un roi régnera selon la justice - et des princes gouverneront selon le droit. Chacun d'eux sera comme un abri contre le vent - et un refuge contre la tempête, Comme des ruisseaux d'eau sur un terrain aride, - comme l'ombre d'un grand rocher sur un sol altéré. Les yeux de ceux qui voient ne seront plus fermés - et les oreilles de ceux qui entendent seront attentives. Le cœur des hommes légers sera intelligent pour comprendre - et la langue des bègues parlera vite et clair. L'insensé ne sera plus appelé noble, - et on ne dira plus du fourbe qu'il est magnanime ; Car l'insensé dit des folies - et son cœur prépare le mal Pour commettre des méchancetés - et dire des choses absurdes contre Yahweh, Pour ne pas contenter le désir de l'affamé et pour priver du breuvage celui qui a soif. Les armes du fourbe sont mauvaises ; il médite des ruses - pour perdre les malheureux par des paroles mensongères - et le pauvre qui - défend son droit. Mais le noble a de nobles desseins - et il persévère dans ses nobles desseins. Femmes insouciantes, écoutez ma voix, - filles trop confiantes, prêtez l'oreille à ma parole ! Après des jours et des années, vous tremblerez, confiantes ; - car c'en est fait de la vendange ; la récolte ne se fera pas. Tremblez insouciantes, frémissez confiantes : - déshabillez-vous, découvrez-vous, ceignez vos reins du cilice, - frappez vos seins à cause des beaux champs et des vignes fécondes, - A cause de la terre de mon peuple qui porte des ronces et des épines, - à cause de toutes les maisons de plaisir de la cité joyeuse. Car le palais est abandonné, le bruit de la ville a cessé ; - colline et beffroi sont devenus pour toujours des cavernes, - des lieux de délices pour les onagres et des pâturages pour les troupeaux ; Jusqu'à ce que sur nous soit répandu un esprit d'en haut. - Alors le désert deviendra un verger - et le verger sera considéré comme une forêt. Le droit habitera dans le désert - et la justice demeurera dans le verger. L'effet de la justice sera la paix - a fruit du droit sera la sécurité pour toujours. Mon peuple habitera dans un séjour de paix, - dans des habitations sûres, dans des demeures sans souci. La forêt s'écroulera - et la ville sera profondément abaissée. Heureux, vous qui semez partout le long des eaux - et qui laissez en liberté le pied du bœuf et de l'âne ! Malheur à toi, dévastateur, qui n'as pas été dévasté, - perfide, qui n'as pas été trompé ! Quand tu auras fini de dévaster, tu seras dévasté ; - quand tu auras fini d'être perfide, tu seras trompé. Yahweh, aie pitié de nous ; nous espérons en toi. - Sois notre aide chaque matin et notre secours au temps de la détresse ! Quand ta voix retentit, les peuples fuient ; - quand tu te lèves les nations se dispersent. On ramasse le butin comme ramasse la sauterelle ; on se précipite dessus comme se précipite la sauterelle. Yahweh est élevé ; car il habite en haut, - il remplit Sion de droiture et de justice. Il y aura sécurité de ses jours, richesse en bonheur, en sagesse et en connaissance ; - la crainte de Yahweh sera son trésor. Voici, ceux d'Ariel poussent des cris dehors, - les messagers de paix pleurent amèrement. Les routes sont désertes, - il n'y a plus de passant sur les chemins. Il a rompu le traité, méprisé les témoins, - il n'a respecté personne. Le pays est en deuil et languit ; - le Liban est confus et flétri ; Saron est comme un désert ; - Basan et le Carmel perdent leur feuillage. Maintenant je me lèverai, dit Yahweh ; - maintenant je me redresserai ; maintenant je monterai. Vous avez conçu du foin, - vous enfantez de la paille ; - votre souffle est un feu qui vous dévorera. Les peuples seront réduits en chaux, - seront des épines coupées qui brûlent dans le feu. Vous qui êtes éloignés, écoutez ce que je fais ; - vous qui êtes près, apprenez ma puissance ! Les pécheurs tremblent dans Sion, - l'épouvante saisit les impies : “Qui de nous peut rester auprès du feu dévorant ? - qui de nous peut rester auprès des flammes éternelles ?” Celui qui marche dans la justice et qui parle avec droiture, - qui méprise un gain extorqué, Qui secoue ses mains pour ne pas prendre de présent, - qui ferme son oreille pour ne pas entendre des propos sanguinaires - et se bande les yeux pour ne pas voir le mal. Celui-là habitera dans des lieux élevés ; - des rochers fortifiés seront sa retraite ; - du pain lui sera donné et de l'eau lui sera assurée. Tes yeux contempleront le roi dans sa beauté ; - ils verront un pays de vaste étendue. Ton cœur se souviendra de la terreur : - “Où est celui qui comptait ? Où est celui qui pesait ? - où est celui qui comptait les tours ?” Tu ne verras plus ce peuple insolent, - ce peuple au langage obscur qu'on ne saisit pas ; - à la langue précipitée qu'on ne comprend pas. Regarde Sion, la cité de nos fêtes ; - que tes yeux voient Jérusalem, séjour tranquille, - tente qui ne sera pas transportée, Dont les pieux ne seront jamais arrachés, - dont aucune corde ne sera détachée. En effet, Yahweh est ici magnifique pour nous ; - il nous tient lieu de fleuves et de larges ruisseaux, Où ne passera aucun navire à rames - et que ne traversera aucun grand vaisseau. Car Yahweh est notre juge, Yahweh est notre législateur ; - Yahweh est notre roi ; c'est lui qui nous sauvera. Tes cordages sont relâchés ; - ils ne tiennent plus le mât, ils ne déploient plus le pavillon. Alors sera partagé un immense butin ; - les boiteux même prendront part au pillage. Aucun habitant ne dira : je suis malade. - Le peuple qui l'habite recevra le pardon de ses iniquités. Approchez, nations, pour entendre ; - peuples, soyez attentifs ! Que la terre écoute et ce qui la remplit, - le monde et tout ce qu'il produit ! Car le courroux de Yahweh est contre toutes les nations - et sa fureur contre toute leur armée. Il les a vouées à l'extermination - et destinées au carnage. Leurs tués seront jetés sans sépulture, - et de leurs cadavres s'élèvera une odeur infecte. Les montagnes s'amolliront de leur sang et toutes les collines se fondront. Les cieux seront roulés comme un livre, - et toute leur armée tombera, Comme tombent les feuilles de la vigne, - les feuilles flétries du figuier. Car son glaive s'est enivré dans les cieux ; - voici il descend sur Edom - et sur le peuple voué par lui à l'extermination en vue du jugement. Le glaive de Yahweh est plein de sang, souillé de graisse, - du sang des agneaux et des boucs, - de la graisse des reins des béliers. Car Yahweh fait un sacrifice à Bosra - et un grand carnage au pays d'Edom. Les buffles tombent avec eux - et les bœufs avec les taureaux ; Leur pays est enivré de sang - et leur poussière est imprégnée de graisse. Car c'est un jour de vengeance pour Yahweh, - une année de revanche pour la cause de Sion. Ses torrents se changeront en poix - et sa poussière en soufre. Sa terre deviendra de la poix - qui brûlera nuit et jour. Elle ne s'éteindra jamais ; - sa fumée montera d'âge en âge. Elle restera déserte pour toujours ; - personne n'y passera plus. Le pélican et le butor en prendront possession, - le hibou et le corbeau y habiteront. Et Yahweh y étendra - le cordeau du vide et le niveau du chaos. Et les satyres y auront leur demeure - et ses nobles ne seront plus. Il n'y aura plus de royauté qu'on proclamera - et tous ses princes seront anéantis. Les ronces pousseront dans ses palais, - les orties et les chardons dans ses forteresses. Ce sera un repaire pour les chacals - et un parc pour les autruches. Chiens et chats sauvages s'y rencontreront - et les satyres s'y trouveront. C'est là seulement que Lilith s'établira - et trouvera son lieu de repos. Là le serpent fera son nid et pondra, - couvera et fera éclore ses œufs. C'est là seulement que se rassembleront les vautours, - l'un ne cherche pas en vain l'autre. Cherchez dans le livre de Yahweh et lisez : - Il n'en manque pas un. Car la bouche de Yahweh l'a ordonné - et son souffle les a rassemblés. Il a jeté lui-même pour eux le sort - et sa main le leur a partagé au cordeau. Ils le posséderont à jamais ; - ils y habiteront d'âge en âge. Que le désert et la terre aride se réjouissent, - que la steppe soit dans l'allégresse et fleurisse ; Qu'elle fleurisse comme le narcisse, - qu'elle tressaille d'allégresse et de joie ! La gloire du Liban lui sera donnée, - la magnificence du Carmel et de Saron. Ils verront la gloire de Yahweh, - la magnificence de notre Dieu. Fortifiez les mains languissantes - et affermissez les genoux chancelants ! Dites à ceux qui ont le cœur troublé : - “Ayez courage, ne craignez point ! Voici votre Dieu !” La vengeance vient, la revanche de Dieu ; - il vient lui-même et il vous sauvera. Alors les yeux des aveugles se dessilleront - et les oreilles des sourds s'ouvriront. Alors le boiteux bondira comme un cerf - et la langue des muets jubilera. Oui, des eaux jailliront dans le désert - et des ruisseaux dans la steppe. Le sol desséché deviendra un étang - et la terre aride des sources d'eaux. Le repaire où gîtaient les chacals - sera un parc de roseaux et de joncs. Il y aura là une route pure ; - on l'appellera la voie sainte. Aucun impur n'y passera ; - elle appartient à son peuple qui y passe, - et les simples mêmes ne s'égareront pas. Il n'y aura point de lion - et aucune bête féroce n'y mettra le pied ; - les rachetés y marcheront. Ceux qui sont délivrés par Yahweh reviendront - et ils entreront à Sion avec des cris de joie - et une joie éternelle couronnera leur tête. L'allégresse et la joie les atteindront, - la tristesse et le gémissement s'enfuiront. La quatorzième année du roi Ezéchias, Sennachérib, roi d'Assour, marcha contre toutes les villes fortifiées de Juda et les conquit. Et le roi d'Assour envoya le rabsaqe de Lachis à Jérusalem, vers le roi Ezéchias, avec une armée considérable ; il prit position près de l'aqueduc de la piscine supérieure, sur le chemin du champ du foulon. Alors Eliacim, fils de Helcias, intendant du palais, se rendit auprès de lui ainsi que Sobna le secrétaire et Joah, fils d'Asaph, le chancelier. Le rabsaqe leur dit : “Dites donc à Ezéchias : Ainsi parle le grand roi, le roi d'Assour : Quelle est cette confiance dont tu es animé ? Tu penses qu'une parole sortie des lèvres vaut conseil et force de guerre. Eh bien, en qui as-tu confiance pour te révolter contre moi ? Voici, tu as confiance en l'appui de ce roseau cassé, savoir l'Egypte, qui pénètre et perce la main de quiconque s'appuie sur lui. Ainsi est le pharaon, le roi d'Egypte, pour tous ceux qui ont confiance en lui. Et si vous me dites : C'est en Yahweh, notre Dieu que nous nous confions, n'est-ce pas lui dont Ezéchias a fait disparaître les hauts lieux et les autels, en disant à Juda et à Jérusalem : Vous vous prosternerez devant cet autel seul. Eh bien, parie donc avec mon maître, le roi d'Assour : Je veux te donner deux mille chevaux, si tu peux fournir les cavaliers pour les monter. Comment repousserais-tu un seul des moindres serviteurs de mon maître ? Cependant tu te confies en l'Egypte pour les chevaux et les cavaliers. Eh bien, est-ce sans Yahweh que j'ai marché contre ce pays pour le dévaster ? Yahweh m'a dit : Marche contre ce pays et dévaste-le.” Alors Eliacim, Sobna et Joah dirent au rabsaqe : “Parle donc à tes serviteurs en araméen ; car nous le comprenons ; et ne nous parle pas en langue judaïque aux oreilles du peuple qui est sur la muraille.” Mais le rabsaqe répondit : “Est-ce à ton maître et à toi que mon maître m'a envoyé dire ces paroles ? N'est-ce pas à ces hommes assis sur la muraille prêts à manger leurs excréments et à boire leur urine avec vous ?” Et le rabsaqe se dressa, cria d'une voix forte en langue judaïque et dit : “Ecoutez la parole du grand roi, du roi d'Assour.” Ainsi parle le roi : “Qu'Ezéchias ne vous séduise pas ; car il ne peut pas vous délivrer. Et qu'Ezéchias ne vous engage point à vous confier à Yahweh, en disant : “Yahweh nous délivrera certainement : cette ville ne sera pas livrée aux mains du roi d'Assour.” N'écoutez pas Ezéchias ; car ainsi parle le roi d'Assour : Faites la paix avec moi et rendez-vous à moi. Et chacun mangera de sa vigne et de son figuier et boira l'eau de sa citerne jusqu'à ce que je vienne et vous emmène dans un pays comme le vôtre, un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes. Qu'Ezéchias ne vous trompe pas en disant : Yahweh nous délivrera. Les dieux des nations ont-ils délivré chacun leur pays des mains du roi d'Assour ? Où sont les dieux de Hamath et d'Arphad ? Où sont les dieux de Sepharvaïm ? Et où sont les dieux de Samarie ? Ont-ils délivré Samarie de mes mains ? Quels sont de tous les dieux de ces pays ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour que Yahweh délivre Jérusalem de mes mains ?” Et ils se turent et ils ne lui répondirent mot ; car l'ordre du roi était celui-ci : “Ne lui répondez pas.” Et Eliacim, fils de Helcias, intendant du palais, et Sobna le secrétaire, et Joah, fils d'Asaph, le chancelier, se rendirent auprès d'Ezéchias, les vêtements déchirés, et lui rapportèrent les paroles du rabsaqe. Lorsque le roi Ezéchias entendit cela, il déchira ses vêtements, se couvrit d'un sac et alla dans la maison de Yahweh. Et il envoya Eliacim, intendant du palais, Sobna le secrétaire et les plus anciens des prêtres, couverts de sacs, vers le prophète Isaïe, fils d'Amos. Et ils lui dirent : “Ainsi parle Ezéchias : Ce jour est un jour d'angoisse, de châtiment et d'opprobre ; car les enfants sont arrivés à l'ouverture du sein, mais la force manque pour l'enfantement. Peut-être Yahweh ton Dieu entend-il les paroles du rabsaqe que le roi d'Assour, son maître, a envoyé pour insulter le Dieu vivant, et Yahweh ton Dieu le châtiera pour les paroles qu'il a entendues. Intercède pour le reste qui subsiste encore.” Les serviteurs du roi Ezéchias vinrent vers Isaïe. Et Isaïe leur dit : “Vous direz ceci à votre maître” : Ainsi parle Yahweh : “Ne t'effraie pas des paroles que tu as entendues et par lesquelles les valets du roi d'Assour m'ont blasphémé. Voici, je vais mettre en lui un esprit tel qu'en recevant une certaine nouvelle il retournera dans son pays ; et je le ferai tomber par le glaive dans son pays.” Et le rabsaqe retourna et il trouva le roi d'Assour assiégeant Libna ; car il avait appris que le roi avait quitté Lachis. Or celui-ci reçut au sujet de Tharaca, roi d'Ethiopie, cette nouvelle : Il s'est mis en route pour t'attaquer. Et de nouveau Sennachérib envoya des messagers à Ezéchias, en disant : “Ainsi vous parlerez à Ezéchias, roi de Juda : Que ton Dieu en qui tu mets ta confiance ne te trompe pas en disant : Jérusalem ne sera pas livrée aux mains du roi d'Assour. Voici que tu as entendu ce que les rois d'Assour ont fait à tous les pays en les ruinant ; et toi, tu seras sauvé ? Est-ce que leurs dieux ont délivré ces nations que mes pères ont détruites, Gozan et Haran et Réseph et les fils d'Eden qui étaient à Thelasar ? Où sont le roi de Hamath et le roi d'Arphad et le roi de la ville de Sepharvaïm, d'Ana et d'Ava ?” Ezéchias reçut la lettre de la main des messagers et la lut ; puis il monta à la maison de Yahweh. Et Ezéchias la déploya devant Yahweh. Alors Ezéchias adressa à Yahweh cette prière : “Yahweh des armées, Dieu d'Israël, qui trônes sur les chérubins, tu es le seul Dieu de tous les royaumes de la terre ; c'est toi qui as fait le ciel et la terre. Incline, ô Yahweh, ton oreille et entends ! Ouvre, Yahweh, les yeux et vois ! Entends toutes les paroles de Sennachérib qu'il a prononcées pour insulter le Dieu vivant. Il est vrai, Yahweh, les rois d'Assour ont ruiné tous les peuples et leurs pays. Et ils ont jeté au feu leurs dieux ; car ce n'étaient point des dieux, mais des ouvrages faits de main d'homme, du bois et de la pierre ; et ils les ont détruits. Et maintenant, Yahweh, notre Dieu, délivre-nous de ses mains ; et que tous les royaumes de la terre sachent que c'est toi, Yahweh, qui es le seul Dieu.” Alors Isaïe, fils d'Amos, envoya dire à Ezéchias : “Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël : J'ai entendu la prière que tu m'as adressée au sujet de Sennachérib, roi d'Assour. Voici la parole que Yahweh a prononcée contre lui : Elle te méprise, elle se moque de toi, - la vierge, la fille Sion. Derrière toi elle hoche la tête - la fille Sion. Qui as-tu insulté et outragé ? - Contre qui as-tu élevé ta voix et porté les yeux en haut ? - Contre le Saint d'Israël. Par tes serviteurs tu as insulté le Seigneur et tu as dit : - Avec la multitude de mes chars - j'ai gravi le sommet des montagnes, les dernières chaînes du Liban. J'ai coupé les plus élevés de ses cèdres, - les plus choisis de ses cyprès. J'ai atteint sa dernière cime - son verger le plus dense. J'ai creusé et bu des eaux étrangères - et je dessécherai de la plante de mes pieds - tous les fleuves de l'Egypte. N'as-tu pas entendu que de loin - j'ai préparé cela ? Dès les temps anciens je l'ai résolu. - Maintenant je le réalise. Aussi as-tu réduit en monceaux de ruines - les villes fortifiées. Leurs habitants, sans force, étaient épouvantés et confus. Ils étaient comme le gazon des champs, - la tendre verdure, l'herbe des toits et des près - à l'arrivée du vent d'Est. Quand tu te lèves et quand tu t’assieds, - quand tu sors et quand tu entres, - je le sais. Parce que ta fureur contre moi et ton arrogance - sont montées à mes oreilles, Je mettrai mon anneau à tes narines - et mon frein à tes lèvres. Et je te ferai retourner par le chemin - par lequel tu es venu. Et ceci sera pour toi le signe : - On mangera cette année le produit du grain perdu ; - l'année suivante, ce qui a crû de soi-même. Mais, la troisième année, semez et moissonnez, - plantez des vignes et mangez-en le fruit. Et le reste de la maison de Juda qui sera sauvé - poussera de nouveau en bas des racines - et portera en haut du fruit. Car un reste sortira de Jérusalem - et des réchappés de la montagne de Sion ; - le zèle de Yahweh des armées fera cela. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh sur le roi d'Assour : - Il n'entrera pas dans cette ville, - il n'y lancera pas une flèche, Il ne s'avancera pas contre elle armé d'un bouclier, - il n'élèvera pas de retranchements contre elle. Par le chemin par lequel il est venu il retournera - et il n'entrera pas dans cette ville, oracle de Yahweh. Je protégerai cette ville pour la sauver - à cause de moi et à cause de mon serviteur David.” Et l'ange de Yahweh sortit et frappa dans le camp d'Assour cent quatre-vingt-cinq mille hommes ; et, quand on se leva le matin, c'étaient tous des cadavres. Alors Sennachérib, roi d'Assour, leva le camp et s'en retourna et il resta à Ninive. Et pendant qu'il était prosterné dans le temple de Nesroch son dieu, Adramélech et Sarasar, ses fils, le frappèrent avec l'épée ; et ils s'enfuirent au pays d'Ararat et son fils Assahardon lui succéda. En ce temps-là, Ezéchias fut malade à la mort ; et le prophète Isaïe, fils d'Amos, vint vers lui et lui dit : “Ainsi parle Yahweh : Mets ordre à ta maison ; car tu vas mourir, tu ne vivras plus.” Alors Ezéchias tourna sa face vers le mur, fit sa prière à Yahweh et dit : “Ah ! Yahweh, veuille te souvenir que j'ai marché devant toi avec fidélité et de tout mon cœur et que j'ai fait ce qui est bien à tes yeux.” Et Ezéchias pleura beaucoup. Alors la parole de Yahweh fut adressée à Isaïe ainsi : “Va et dis à Ezéchias : Ainsi parle Yahweh, le Dieu de ton père David : J'ai entendu ta prière, j’ai vu tes larmes ; voici j'ajouterai à tes jours quinze ans. De la main du roi d'Assour je te délivrerai, toi et cette ville ; je protégerai cette ville.” Et Isaïe dit : “Qu'on apporte un gâteau de figues et qu'on l'applique sur l'abcès pour qu'il guérisse !” Et Ezéchias demanda : “Quel signe aurai-je que je monterai de nouveau à la maison Yahweh ?” Et Isaïe dit : “Voici le signe donné à toi par Yahweh que Yahweh accomplira la parole qu'il a prononcée : Je vais faire reculer de dix degrés l'ombre des degrés que le soleil a parcourus sur les degrés d'Achaz.” Et le soleil recula de dix degrés sur les degrés qu'il avait parcourus. Cantique d'Ezéchias, roi de Juda, lorsqu'il fut malade et qu'il guérit de sa maladie : Je disais : “Il me faut m'en aller - au milieu de mes jours ; Je suis mandé aux portes du schéol, - privé du reste de mes années. Je disais : Je ne verrai plus Yahweh - sur la terre des vivants ; Je n'apercevrai plus les hommes - parmi les habitants du monde. Ma hutte est enlevée et emportée loin de moi - comme une tente de berger ; Comme un tisserand il enroule ma vie, - il me coupe du métier. Du jour à la nuit tu m'abandonnes, - de sorte que je crie jusqu'au matin. Comme un lion il brise tous mes os ; Comme l'hirondelle je pousse des cris, - je gémis comme la colombe. Mes yeux se lassent en regardant en haut. - Yahweh, on me fait violence ; sois mon garant ! Que dirai-je ? Que lui répondrai-je - puisqu'il l'a fait ? Je te louerai durant toutes mes années, - à cause de l'amertume de mon âme. Seigneur, sur eux ils vivront - et à tous parmi eux la vie de mon esprit ( ?). - Tu me guéris et tu me fais vivre. Voici que l'amertume est devenue mon salut - et tu as préservé mon âme de la tombe du néant ; - car tu as jeté derrière ton dos tous mes péchés. Car le schéol ne te loue pas - et la mort ne te célèbre pas. Ceux qui descendent dans la fosse - n'espèrent plus en ta fidélité. Le vivant, le vivant te loue - comme moi aujourd'hui. - Le père fait connaître aux fils ta fidélité. Yahweh est prêt à me sauver ; - aussi ferons-nous résonner les cordes tous les jours de notre vie - devant la maison de Yahweh.” En ce temps-là Mérodach Baladan, fils de Baladan, roi de Babylone, envoya un message et un présent à Ezéchias ; car il avait appris qu'il avait été malade et qu'il s'était rétabli. Et Ezéchias s'en réjouit et leur montra la maison de son trésor, l'argent, l'or, les aromates et l'huile fine, tout son arsenal et tout ce qui se trouvait parmi ses trésors ; il n'y eut rien qu'Ezéchias ne leur fît voir dans son palais et dans tout son domaine. Alors le prophète Isaïe vint auprès du roi et lui dit : “Qu'ont dit ces hommes et d'où sont-ils venus chez toi ?” Ezéchias répondit : “Ils sont venus vers moi d'un pays lointain, de Babylone.” Et il répondit : “Qu'ont-ils vu dans ton palais ?” Ezéchias répondit : “Ils ont vu tout ce qui est dans mon palais ; il n'y a rien parmi mes trésors que je ne leur aie montré.” Alors Isaïe dit à Ezéchias : “Ecoute la parole de Yahweh des armées : Voici, des jours viennent où tout ce qui se trouve dans ton palais et ce que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour sera emporté à Babylone ; il n'en restera rien, dit Yahweh. Et parmi tes fils qui descendront de toi, que tu engendreras, on en prendra et ils deviendront des eunuques au palais du roi de Babylone.” Et Ezéchias dit à Isaïe : “La parole - de Yahweh que tu as prononcée est bonne. Car il y aura, pensait-il, paix et sûreté pendant ma vie.” Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui - que sa servitude est finie, - que son iniquité est expiée, Qu'elle a reçu de la main de Yahweh - le double pour tous ses péchés. Une voix crie : - “dans le désert frayez le chemin de Yahweh ; - aplanissez dans la steppe une voie pour notre Dieu. Que toute vallée soit comblée, - toute montagne et colline abaissées. Que le sol montueux devienne une plaine - les escarpements des vallons.” Alors la gloire de Yahweh se révélera - et toute chair ensemble la verra ; - car la bouche de Yahweh a parlé. Une voix dit : “Crie !” - et je dis : “Que crierai-je ?” “Toute chair est comme l'herbe, - tout son charme comme la fleur des champs. L'herbe se dessèche, la fleur se flétrit, - quand le souffle de Yahweh passe dessus. L'herbe se dessèche, la fleur se flétrit ; - mais la parole de notre Dieu subsiste toujours.” Montez sur une haute montagne, - vous qui apportez à Sion la bonne nouvelle. Elevez la voix avec force, - vous qui apportez à Jérusalem la bonne nouvelle. Elevez-la, ne craignez pas. - Dites aux villes de Juda : “Voici votre Dieu. Voici le Seigneur Yahweh, il vient avec puissance ; - de son bras il domine. Voici, sa récompense est avec lui - et son gain devant lui. Comme un berger il paîtra son troupeau, - de son bras il le rassemblera. Il portera les agneaux dans son sein, - il conduira doucement les brebis mères.” Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main, - pris à l'empan les dimensions des cieux, Jaugé au boisseau la poussière de la terre, - pesé les montagnes à la bascule - et les collines à la balance ? Qui a déterminé l'esprit de Yahweh, - quel conseiller lui a appris quelque chose ? Avec qui a-t-il délibéré afin qu'il l'instruise - et lui enseigne le chemin de la justice - et lui apprenne le sentier de l'intelligence ? Voici, les nations sont comme une goutte d'eau suspendue à un seau, - elles valent un grain de poussière sur une balance. - Voici, les îles pèsent pour lui comme une fine poussière. Le Liban ne suffit pas pour le feu - et ses animaux ne suffisent pas pour l'holocauste. Toutes les nations sont devant lui comme rien ; - elles valent pour lui moins que le néant et le vide. A qui donc comparez-vous Dieu ? - Qui prendrez-vous pour son semblable ? L'image que fond l'artisan, - que l'orfèvre revêt d'or - et munit de chaînettes d'argent ? Celui qui est trop pauvre pour une telle offrande - prend un bois imputrescible ; Il cherche un habile artisan - pour fixer l'image afin qu'elle ne branle pas. Ne le savez-vous pas, ne l'avez-vous pas entendu ? - Ne vous l'a-t-on pas appris dès le commencement ? - Ne l'avez-vous pas compris depuis la fondation de la terre ? C'est lui Yahweh qui trône par-dessus le disque de la terre (aussi ses habitants sont-ils pour lui comme des sauterelles) Qui étend les cieux comme un voile - et les déploie comme une tente d'habitation. C'est lui qui livre au néant les princes - et réduit à rien les juges de la terre. A peine sont-ils plantés, à peine sont-ils semés, - à peine leur tronc a-t-il pris racine en terre, Qu'il souffle sur eux, et ils sèchent, - et l’ouragan les emporte comme la paille. “A qui donc me comparerez-vous, - de sorte que je lui ressemble ?” dit le Saint. Levez les yeux là-haut et regardez : - qui a créé ces choses ? Celui qui fait marcher leur armée bien comptée - et qui les appelle toutes par leur nom. Par suite de la richesse de sa force - et l'énergie de sa puissance pas un ne manque. Pourquoi donc dis-tu, Jacob, - pourquoi prétends-tu, Israël : “Ma destinée est cachée à Yahweh ; - mon droit échappe à mon Dieu ? ” Ne le sais-tu pas, ne l'as-tu pas entendu ? - Yahweh est un Dieu éternel - qui a créé les extrémités de la terre, Qui ne se fatigue ni ne se lasse - et dont la sagesse est insondable. Il donne la force à celui qui est fatigué - et il augmente la vigueur de celui qui est défaillant. Les jeunes gens se fatiguent et se lassent - et les jeunes guerriers chancellent. Mais ceux qui espèrent en Yahweh renouvellent leurs forces, - ils auront des ailes comme les aigles ; Ils courront et ne se fatigueront pas, - ils marcheront et ne se lasseront pas. Iles, en silence, écoutez-moi ; - que les peuples attendent ma plaidoirie ! Qu'ils avancent, qu'ils parlent ensuite ; - allons ensemble en jugement ! Qui a suscité de l'Orient - celui que sur ses pas la victoire rencontre ? Qui lui a livré les nations - et assujetti les rois ? Son glaive les réduit en poussière - et son arc en chaume qui s'envole. Il les poursuit, passe sain et sauf ; - il ne touche pas le chemin de ses pieds. Qui a fait cela, - qui l'a accompli ? - Celui qui appelle les générations dès l'origine, - moi, Yahweh qui suis le premier, et qui suis encore avec les derniers. Les îles le voient et sont saisies de crainte ; - les extrémités de la terre tremblent - Elles approchent, elles viennent ensemble pour jugement ! L'un aide l'autre - et ils se disent mutuellement : Prends courage !” L'artisan encourage l'orfèvre, - le polisseur au marteau celui qui frappe l'enclume ; Il dit de la soudure : “elle est bonne ” - il fixe l'idole avec des clous pour qu'elle ne branle pas. Mais toi, Israël mon serviteur, - Jacob que j'ai élu, - race d'Abraham mon ami. Toi que j'ai pris des bouts de la terre - et appelé de ses extrémités, Toi a qui j’ai dit : “Tu es mon serviteur, - je t'ai choisi et je ne t'ai point rejeté.” Ne crains rien, car je suis avec toi ; - ne jette pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu. Je te fortifie et je viens à ton aide - et je te soutiens de ma droite secourable. Voici, ils seront confondus et couverts de honte - tous ceux qui se sont irrités contre toi. Ils seront semblables au néant, ils périront - ceux qui disputent contre toi. Tu les chercheras, mais tu ne les trouveras plus, - ceux qui t’attaquent. Ils seront semblables au néant, réduits à rien - ceux qui te combattent. Car moi, Yahweh, je suis ton Dieu qui fortifie ta droite, - qui te dis : “Ne crains rien, moi, je viens à ton aide.” Ne crains rien, vermisseau de Jacob, petit ver d'Israël ! - Moi, je viens à ton aide, dit Yahweh ; - et ton sauveur est le Saint d’Israël. Voici, je ferai de toi une herse aiguë, - neuve, garnie de dents. Tu fouleras, tu broieras les montagnes ; - tu rendras les collines semblables à de la paille. Tu les vanneras et le vent les emportera - et le tourbillon les dispersera. Mais toi, tu te réjouiras en Yahweh - et tu te glorifieras dans le Saint d'Israël, Les indigents et les pauvres cherchent de l'eau et il n'y en a pas ; - leur langue se dessèche par la soif. Moi, Yahweh, je les exaucerai ; - moi, le Dieu d'Israël, je ne les abandonnerai pas. Je ferai jaillir des fleuves sur les sommets dénudés - et des fontaines au milieu des vallées. Je changerai le désert en un lac - et la terre aride en des courants d'eau. Je mettrai dans le désert le cèdre, - l'acacia, le myrte et l'olivier ; Je placerai dans la steppe le cyprès, - l'orme et le sapin, Afin qu'ils voient et sachent, - qu'ils remarquent et comprennent ensemble. Que la main de Yahweh a fait cela - et que le Saint d'Israël l'a créé. “Plaidez votre cause”, dit Yahweh ; - “produisez vos preuves”, dit le roi de Jacob. Qu'ils nous produisent et indiquent - ce qui arrivera ! Le passé, comment il a été, indiquez-le, - pour que nous y fixions notre cœur - et en constations l'accomplissement, Ou l'avenir, annoncez-le-nous. - Indiquez ce qui adviendra plus tard, - pour que nous sachions que vous êtes des dieux. Faites du bien ou du mal, - pour que nous le voyions pleins d'étonnement. Voici, vous n'êtes rien et votre œuvre est néant. - Abominable est celui qui vous choisit. Je l'ai suscité du Nord, et il vint, - du lever du soleil celui qui invoque mon nom. Il piétine les princes comme de la boue, - comme le potier foule l'argile. Qui l'a indiqué dès le commencement pour que nous le sachions ; - à l'avance, pour que nous disions : “C'est vrai” ? Personne ne l'a indiqué, personne ne l'a fait entendre, - personne n'a entendu vos paroles. Le premier, je l'ai annoncé à Sion, - et à Jérusalem j'ai envoyé un messager de bonne nouvelle. Je regarde sur ceux-là : il n'y a personne - et parmi eux pas un conseiller, - afin que je puisse les consulter et qu'ils me renseignent. Voici, tous sont vanité, leurs œuvres sont néant, - leurs idoles, du vent et du vide. Voici mon serviteur que je soutiens, - mon élu en qui mon âme se complaît. J'ai mis sur lui mon esprit, - il publiera le droit aux nations. Il ne criera point, il ne parlera pas haut, - et il ne fera pas entendre sa voix dans la rue. Il ne brisera pas le roseau cassé - et il n’éteindra pas la mèche qui fume ; - il publiera fidèlement le droit. Il ne faiblira ni ne fléchira, - jusqu'à ce qu'il ait établi le droit sur la terre. - Les îles attendent sa doctrine. Ainsi parle le Dieu Yahweh - qui a créé et déployé les cieux, - qui a étendu la terre avec ses produits, Qui a donné la respiration au peuple qui est sur elle - et le souffle à ceux qui y marchent. Moi, Yahweh, je t'ai appelé conformément à mon plan de salut, - pris par la main ; Je t'ai gardé et j'ai fait de toi - l'alliance du peuple et la lumière des nations, Pour ouvrir les yeux des aveugles, - pour faire sortir de la prison les captifs, - du cachot ceux qui habitent les ténèbres. Je suis Yahweh, c'est là mon nom, - et je ne donnerai ma gloire à nul autre, - ni mon honneur aux idoles. Voici, les prédictions précédentes se sont réalisées ; - je vous en fais de nouvelles : - avant qu'elles germent je vous les fais entendre. Chantez à Yahweh un cantique nouveau, - sa louange jusqu'au bout de la terre, Vous qui naviguez sur la mer et vous emparez de sa plénitude, - vous, îles et leurs habitants. Que le désert et ses villes élèvent la voix, - les campements où habite Cédar. Que les habitants des rochers poussent des cris, - que du sommet des montagnes ils éclatent de joie. Qu'ils rendent gloire à Yahweh, - qu'ils publient sa louange dans les îles. Yahweh sort comme un héros - comme un guerrier il excite son ardeur, Il crie, il frémit même ; - il montre toute sa force à ses ennemis. Longtemps je me suis tu ; - j'ai gardé le silence, je me suis contenu ; Comme la femme en travail je pousse des gémissements, - je soupire en haletant. Je ravagerai les montagnes et les collines, - je dessécherai toute leur verdure, Je changerai les fleuves en steppes - je dessécherai les lacs. Je ferai marcher les aveugles par un chemin qu'ils ne connaissent pas, - je les conduirai par des sentiers inconnus. Je changerai devant eux les ténèbres en lumières, - les escarpements en plaine. Telles sont les choses que je ferai - et je n'y manquerai pas. Ils reculeront, ils seront couverts de honte - ceux qui se confient aux idoles, - qui disent aux images : “Vous êtes nos dieux.” Sourds, écoutez ; - aveugles, ouvrez les yeux pour voir ! Qui est aveugle, sinon mon serviteur, - et sourd comme mon messager que j'envoie ? Qui est aveugle comme mon familier, - sourd comme le serviteur de Yahweh ? Tu as vu beaucoup de choses ; mais tu n'as rien retenu ; - tu as ouvert les oreilles ; mais tu n'as rien entendu. Yahweh, dans sa justice, avait pris plaisir - à rendre la Loi grande et magnifique. Et néanmoins c'est un peuple pillé et dépouillé ; - ils sont tous jetés en des cavernes, cachés en des prisons ; Ils ont été mis au pillage, et personne ne les délivre, - dépouillés et personne ne dit : restitue ! Qui parmi vous prêtera l'oreille à ces choses, - y sera attentif et écoutera désormais ? Qui a livré Jacob au pillage et Israël aux spoliateurs ? - N'est-ce pas Yahweh contre qui nous avons péché, Dont on n'a pas voulu suivre les voies - ni entendre la Loi ? Aussi a-t-il versé sur lui l'ardeur de sa colère - et la violence de la guerre. Elle flamboyait tout autour de lui, mais il n'a pas compris ; - elle le consumait, mais il n'y a point pris garde. Et maintenant ainsi parle Yahweh, - celui qui t'a créé, Jacob, celui qui t'a formé, Israël : Ne crains rien, car je te rachète ; - je t'appelle par ton nom, tu es à moi ! Si tu traverses les eaux, je suis avec toi ; - les fleuves, ils ne te submergeront pas. Si tu marches à travers le feu, tu ne seras point brûlé, - et la flamme ne t'embrasera pas. Car je suis Yahweh, ton Dieu, - le Saint d'Israël, ton sauveur. Je donne l'Egypte pour ta rançon, - l'Ethiopie et Saba à ta place. Parce que tu es précieux à mes yeux - et que tu as du prix et que je t'aime, Je donnerai des pays à ta place - et des peuples pour ta vie. Ne crains rien, car je suis avec toi ; je ramènerai de l'Orient ta race, - je te rassemblerai de l'Occident. Je dirai au Nord : “Donne !” - et au Midi : “Ne les retiens pas ! “Ramenez mes fils des pays lointains - et mes filles des extrémités de la terre ; Tous ceux qui portent mon nom, - que j'ai créés pour ma gloire, - que j'ai formés et que j'ai faits. Fais comparaître le peuple qui est aveugle bien qu'il ait des yeux - et ceux qui sont sourds bien qu'ils aient des oreilles. Que toutes les nations se rassemblent - et que tous les peuples se réunissent ! Qui parmi eux annonce ces choses, - nous fait entendre des prédictions anciennes ? Qu'ils produisent leurs témoins et qu'ils se justifient ! - Qu'on les entende et qu'on dise : “C'est vrai ! ” Vous êtes mes témoins, dit Yahweh, - et mon serviteur que j'ai choisi, Afin que vous sachiez et que vous croyiez - et que vous compreniez que c'est moi : Avant moi aucun Dieu n'a été formé, - et il n'y en aura point après moi. C'est moi, c'est moi Yahweh - et il n'y a point de sauveur en dehors moi. C'est moi qui ai annoncé, sauvé, fait entendre, - ce n'est pas un dieu étranger parmi vous. Vous êtes mes témoins, dit Yahweh ; - c'est moi qui suis Dieu dès l'éternité, Désormais aussi je le suis, - et personne ne délivre de ma main ; - j'agirai et qui le changera ? Ainsi parle Yahweh, votre sauveur, le Saint d'Israël : - A cause de vous j'envoie à Babylone Et je les mets tous en fuite ( ?) ; - les Chaldéens sont sur les bateaux de leur jubilation ( ?). Je suis Yahweh votre Saint, - le créateur d'Israël, votre roi. Ainsi parle Yahweh qui ouvrit dans la mer un chemin - et dans les grandes eaux un sentier ; Qui mit en campagne chars et chevaux, - armée et guerriers. Ensemble ils sont couchés, ils ne se relèvent plus ; - ils sont éteints, ils sont consumés comme une mèche. Ne pensez plus aux choses passées - ne prenez plus en considération ce qui est ancien. Voici, je fais une chose nouvelle ; - déjà elle est près d'éclore ; ne la remarquez-vous pas encore ? En effet, je ferai dans le désert une route, - des fleuves dans la steppe. Les bêtes des champs me glorifieront, - les chacals et les autruches, Parce que je mettrai de l'eau dans le désert, - des fleuves dans la steppe, - pour abreuver mon peuple, mon élu, Le peuple que j’ai formé pour moi, - qui racontera ma louange. Et pourtant tu ne m'as pas invoqué, Jacob ; - tu ne t'es pas fatigué pour moi, Israël. Tu ne m'as pas offert tes brebis en holocaustes, - tu ne m'as pas honoré par tes sacrifices. Je ne t'ai pas tourmenté en fait d'oblations, - ni fatigué en fait d'encens. Tu ne m'as pas acheté à prix d'argent du roseau odoriférant ; - tu ne m'as pas rassasié de la graisse de tes sacrifices ; Mais tu m'as tourmenté par tes péchés, - tu m'as fatigué par tes iniquités. C'est moi, c'est moi qui efface tes fautes à cause de moi, - je ne me souviendrai plus de tes péchés. Fais-moi souvenir, plaidons ensemble ; - parle toi-même pour te justifier ! Ton premier père a péché, - tes médiateurs se sont révoltés contre moi. Tes princes ont profané mon sanctuaire ; - et j'ai livré Jacob à l'anathème, - Israël aux outrages. Et maintenant écoute, Jacob, mon serviteur, - et Israël que j'ai choisi. Ainsi parle Yahweh qui t'a fait, - qui t'a formé dès le sein maternel et qui t'aide : Ne crains rien, mon serviteur Jacob. - Jesurun que j'ai choisi. Car je répandrai des eaux sur le sol altéré - et des ruisseaux sur la terre desséchée. Je répandrai mon esprit sur ta postérité - et ma bénédiction sur tes descendants : Ils germeront comme l'herbe près de l'eau - et comme les saules le long des rivières. Celui-ci dira : “Je suis à Yahweh” ; - celui-là prendra le nom de Jacob ; Cet autre écrira sur sa main : “A Yahweh”, - et se donnera le surnom d'Israël. Ainsi parle Yahweh, le roi d'Israël - et son rédempteur, Yahweh des armées : “Je suis le premier et je suis le dernier, - hors moi il n'y a pas de Dieu. Qui est comme moi ? Qu'il s'avance, qu'il parle, - qu'il l'annonce, qu'il me le prouve ! Qui a annoncé dès l'origine l'avenir ! - Qu'ils nous annoncent ce qui arrivera ! Ne soyez pas effrayés et n'ayez pas peur ! - Ne l'ai-je pas fait connaître et annoncé dès longtemps ? Vous êtes mes témoins. Y a-t-il un Dieu hors moi ? - Non, il n'y a pas d'autre refuge ; je n'en connais point.” Tous ceux qui fabriquent des idoles ne sont que néant et leurs œuvres chéries ne servent à rien ; leurs témoins, eux, ne voient rien, ne savent rien, afin qu'ils soient couverts de honte. Quiconque fabrique un dieu et fond une idole, travaille sans nul profit. Voici, tous ses partisans sont couverts de honte et ses ouvriers ne sont que des hommes. Qu'ils se réunissent tous, qu'ils se présentent ; ils trembleront et ils seront couverts de honte tous ensemble. Quelqu'un façonne le fer avec la lime, il le passe au feu et le forge avec les marteaux ; il le travaille de son bras vigoureux à tel point qu'il a faim et que la force lui manque ; il ne boit pas d'eau et il est épuisé. Il coupe des morceaux de bois, étend le cordeau, en trace de l'idole la forme au crayon, la travaille avec des couteaux, en marque les dimensions avec le compas ; il en fait la figure d'un homme, d'un bel homme pour qu'elle habite dans une maison. Il coupe des cèdres, il prend des rouvres et des chênes ou il en laisse grandir d'autres parmi les arbres de la forêt ; il plante des pins et la pluie les fait croître. Cela sert à l'homme pour brûler ; il en prend pour se chauffer ; il l'allume aussi pour cuire son pain ; il en fait aussi un dieu et il l'adore ; il en fait une idole et se prosterne devant elle. Il en brûle la moitié au feu, cuit sur la braise du pain, rôtit de la viande, mange le rôti et se rassasie ; il se chauffe aussi et dit : “Ah ! j'ai chaud, je sens la flamme.” Avec le reste il fait un dieu, son idole qu'il adore ; il se prosterne devant elle, il l'invoque en disant : “Sauve-moi ; tu es mon Dieu.” Ils ne savent rien, ils n'entendent rien ; car leurs yeux sont fermés de sorte qu'ils ne voient rien, ainsi que leurs cœurs de sorte qu'ils ne comprennent rien. Il ne s'en rend pas compte, il n'a ni connaissance ni intelligence pour se dire : “J'en ai brêlé la moitié au feu, j'ai cuit sur ses braises du pain ; j'ai rôti de la viande et je l'ai mangée ; et avec le reste je ferai une abomination, je me prosternerai devant un tronc de bois.” Qui se repaît de cendre, son cœur séduit l'égare ; il ne se sauve pas et ne se dit point : “N'ai-je pas un mensonge dans ma droite ?” Souviens-toi de ces choses, Jacob, - Israël, car tu es mon serviteur. Je t'ai formé, tu es mon serviteur ; - Israël, je ne t'oublierai pas. J'ai effacé tes transgressions comme un nuage - et tes péchés comme une nuée. - Reviens à moi ; car je t'ai racheté. Cieux, poussez des cris ; car Yahweh a fait cela ! - Retentissez d'allégresse, profondeurs de la terre ! Montagnes, éclatez de joie ; forêts avec tous vos arbres ! - Car Yahweh a racheté Jacob et il se glorifie en Israël. Ainsi parle Yahweh, ton rédempteur, - celui qui t'a formé dès le sein maternel : Je suis Yahweh qui fais toutes choses, - qui déploie les cieux tout seul, - qui affermis la terre par moi-même. Je déjoué les signes des charlatans - et je rends les devins insensés. Je lais reculer les sages - et je change leur science en folie. J'accomplis la parole de mes serviteurs, - je réalise le plan de mes messagers. Je dis de Jérusalem : Qu'elle soit habitée ! - des villes de Juda : Qu'elles soient bâties ; - je relèverai leurs ruines. Je dis à l'abîme : “Taris ! - Je dessèche tes fleuves.” Je dis de Cyrus : “C'est mon pasteur ; - il accomplira toute ma volonté. Je dis de Jérusalem : Qu'elle soit bâtie ! - et du temple : Qu'il soit fondé !” Ainsi parle Yahweh à son oint, à Cyrus, - que je tiens par la main droite, Pour terrasser les nations devant lui - et pour délier les ceintures des rois ; Pour ouvrir les portes devant lui - afin que les portails ne lui restent pas fermés. Moi, je marche devant lui, - j'aplanis les coteaux ; Je brise les portes d'airain - et je romps les verrous de fer. Je te donne les trésors cachés - et les richesses enfouies, Afin que tu saches que c'est moi, Yahweh, - qui t'ai appelé par ton nom, le Dieu d'Israël. A cause de mon serviteur Jacob - et d'Israël, mon élu, Je t'ai appelé par ton nom, - je t'ai donné un titre honorifique - sans que tu m'aies connu. C'est moi Yahweh, et il n'y en a point d'autre ; - hors moi il n'y a point de Dieu, - Je t'ai ceint sans que tu m'aies connu, Afin qu'on sache du soleil levant au soleil couchant - qu'il n'y en a point d'autre hors moi : - C'est moi Yahweh, et il n'y en a point d'autre. Je forme la lumière et je crée les ténèbres, - je fais le bonheur et je crée le malheur ; - c'est moi Yahweh qui fais toutes ces choses. Cieux, répandez d'en haut votre rosée, - nuées, faites pleuvoir la justice. Que la terre s'ouvre et produise le salut - et qu'elle fasse germer la justice en même temps. - C'est moi, Yahweh, qui crée cela. Malheur à qui dispute avec celui qui l'a formé, - lui, tesson parmi des tessons de terre ! L'argile dit-elle à celui qui la forme : “Que fais-tu ?” - et son œuvre : “Tu n'as pas de mains !” Malheur à qui dit à un père : “Qu'est-ce que tu engendres ?” - et à une femme : “Qu'est-ce que tu enfantes ?” Ainsi parle Yahweh, - le saint d'Israël et celui qui l'a formé : “Vous m'interrogez sur l'avenir - et sur l'œuvre de mes mains vous me faites des préceptes ? C'est moi qui ai fait la terre - et qui ai créé sur elle l'homme ; - C'est moi dont les mains ont étendu les cieux - et qui commande à toute leur armée. C'est moi qui l'ai suscité conformément à mon plan de salut - et j'aplanis toutes ses voies. C'est lui qui rebâtira ma ville et qui renverra mes captifs - sans rançon et sans cadeau”, - dit Yahweh des armées. Ainsi parle Yahweh : - Le gain de l'Egypte et le profit de l'Ethiopie - et les Sabéens à la haute taille passeront à toi et seront à toi ; A ta suite ils marcheront, passeront enchaînés ; - ils se prosterneront devant toi, te supplieront : “Seulement chez toi se trouve Dieu ; - il n'y en a point d'autre, absolument pas d'autre Dieu. Vraiment, tu es un Dieu caché, - Dico d'Israël, un sauveur.” Ils sont confus et honteux tous ensemble, - ils s'en vont en honte, les fabricateurs d'idoles. Israël est sauvé par Yahweh d'un salut éternel ; - vous ne serez plus confus ni honteux en toute éternité. Car ainsi parle Yahweh, le créateur du ciel, - lui, le Dieu qui a formé la terre, - qui l'a faite et affermie ; Il ne l'a pas créée déserte, - il l'a formée pour qu'elle soit habitée : - Je suis Yahweh et il n'y a point d'autre. Je n'ai pas parlé en cachette, - dans un endroit obscur de la terre ; Je n'ai pas dit à la race de Jacob : “Cherchez-moi en vain.” Moi, Yahweh, je dis ce qui est juste, - je proclame ce qui est vrai. Assemblez-vous, venez, approchez ensemble, - réchappés des nations ! Sans intelligence sont ceux qui portent leur idole de bois, - qui invoquent un dieu qui ne sauve pas. Publiez-le, indiquez-le, - qu'ils consultent ensemble ! Qui a fait entendre cela jadis ? - Qui l'a publié autrefois ? N'est-ce pas moi, Yahweh ? - Il n'y a pas d'autre Dieu en dehors de moi ; De Dieu juste et sauveur, - il n'y en a point à côté de moi. Tournez-vous vers moi et vous serez sauvés, - vous toutes, extrémités de la terre ! - Car je suis Dieu et il n'y a point d'autre. Je l'ai juré par moi-même ; - de ma bouche est sortie la vérité, - une parole qui ne sera pas révoquée : Devant moi tout genou fléchira, - par moi toute langue jurera. “En Yahweh seul, dira-t-on de moi, se trouvent justice et force. - A lui viendront confus tous ceux qui étaient enflammés contre lui. En Yahweh seront justifiés et glorifiés - tous les descendants d'Israël” Bel fléchit, Nébo se courbe ; - leurs images sont mises sur des animaux et sur des bêtes, - sont devenues des fardeaux portés, des charges sur du bétail fatigué. Ils se courbent, ils fléchissent ensemble ; - ils ne peuvent pas sauver le fardeau ; - eux-mêmes s'en vont en captivité. Ecoutez-moi, maison de Jacob, - et tout ce qui reste de la maison d'Israël, Qui êtes portés par moi dès le sein, - pris à ma charge dès les entrailles. Jusqu'à votre vieillesse je reste le même - et jusqu'à vos cheveux blancs je vous porte. Je l'ai fait et je vous prendrai encore à ma charge ; - je vous porterai et je vous sauverai. A qui voulez-vous me comparer, m'égaler ? - A qui voulez-vous me faire ressembler pour que nous soyons pareils ? Ils versent l'or de leur bourse, - ils pèsent l'argent à la balance ; Ils engagent un orfèvre pour qu'il en fasse un dieu, - ils se prosternent et adorent. Ils le chargent sur l'épaule, ils le portent ; - ils le déposent ; il reste sans bouger de sa place. Alors on crie vers lui ; mais il ne répond pas - et il ne sauve pas de l'angoisse. Pensez à cela et comprenez-le, rebelles, prenez-le à cœur ! Pensez au passé dès le temps primordial, - que je suis Dieu et qu'il n'y en a point d'autre, - que je suis Dieu et que personne n'est semblable à moi, Qui dès le commencement annonce l'issue - et longtemps d'avance les choses non encore accomplies, Qui dis : Mon plan se réalisera - et j'exécuterai toute ma volonté ; Qui appelle de l'Orient l'oiseau de proie, - d'un pays lointain l'homme de mon dessein. Je l'ai dit et je l'accomplirai, - je l'ai préparé et je l'exécuterai. Ecoutez-moi, hommes au cœur dur - qui êtes loin du salut. Je fais approcher mon salut ; il n'est pas loin, - et mon aide ne tardera pas. J'accorde mon aide à Sion, - ma gloire à Israël. Descends, assieds-toi dans la poussière, - vierge, fille Babylone ! Assieds-toi à terre, sans trône, - fille des Chaldéens ! On ne t'appellera plus - délicate et voluptueuse. Prends la meule et mouds la farine ; - ôte ton voile ; Relève la traîne, découvre tes jambes ; - traverse les fleuves ! Ta nudité sera découverte et ta honte sera vue. - J'exercerai ma vengeance et je serai implacable, - dit notre sauveur. Yahweh des armées est son nom, - le Saint d'Israël. Assieds-toi en silence et va dans l'ombre, - fille des Chaldéens ! Car on ne t'appellera plus - souveraine des royaumes. J'étais fâché contre mon peuple, - je profanai mon héritage, - je le livrai entre tes mains. Tu n'avais pas pitié d'eux ; - sur le vieillard tu fis peser lourdement ton joug. Tu disais : “A jamais je serai souveraine”, - tu n'as pas pris ces choses à cœur ; - tu n'as pas songé à la fin. Et maintenant, écoute ceci, voluptueuse, assise en sécurité, - et qui dis dans ton cœur : “Moi et rien que moi ; - je ne serai jamais veuve - et je ne serai jamais sans enfants.” Ces deux choses viendront sur toi soudain en un seul jour, - la privation d'enfants et le veuvage ; - elles t'arriveront subitement Malgré la multitude de tes sortilèges - et la puissance de tes enchantements. Tu avais confiance dans ta malice ; tu disais : “Personne ne me voit.” Ta sagesse et ta science t'ont séduite ; - tu disais dans ton cœur : - “Moi et personne que moi.” Mais le malheur viendra sur toi - sans que tu puisses le conjurer ; La calamité fondra sur toi - sans que tu puisses la maîtriser ; La ruine viendra sur toi - sans que tu la prévoies. Dresse-toi donc avec tes enchantements - et avec la multitude de tes sortilèges - auxquels tu t'es appliquée dès ta jeunesse ! Peut-être tu pourras en tirer profit, - peut-être tu effraieras. Tu t'es fatigué à force de consultations. - Qu'ils se lèvent donc et qu'ils te sauvent - ceux qui mesurent le ciel, Qui observent les astres, - qui, aux nouvelles lunes, annoncent - ce qui t'arrivera ! Voici, ils sont devenus comme du chaume ; - le feu les consume ; Ils ne sauveront pas leur vie - de la violence de la flamme. Ce ne sera pas une braise pour se chauffer, - ni un feu pour s'asseoir devant. Tels seront pour toi ceux avec lesquels tu as peiné, - avec lesquels tu as trafiqué dès ta jeunesse. Chacun va de son côté, ils se dispersent : - il n'y aura personne qui te sauve. Ecoutez ceci, maison de Jacob, - vous qui portez le nom d'Israël, vous qui êtes sortis des entrailles de Juda ; - vous qui jurez par le nom de Yahweh, Qui célébrez le Dieu d'Israël, - mais sans sincérité et sans justice. Car ils prennent leur nom de la ville sainte - et ils s'appuient sur le Dieu d'Israël, dont le nom est Yahweh des armées. Les prédictions antérieures, dès longtemps je les ai faites ; - elles sont sorties de ma bouche et je les ai fait entendre ; - soudain j'ai agi et elles se sont réalisées. Parce que je sais que tu es dur, - que ton cou est une barre de fer - et que ton front est d'airain, Je t'ai fait des prédictions dès longtemps, - je t'ai fait entendre les choses avant qu'elles n'arrivassent Afin que tu ne dises : “Mon idole les a faites ; - ma statue taillée ou mon image de fonte les a ordonnées.” Tu l'as entendu ; regarde tout cela ; - et toi, ne veux-tu pas l'avouer ? Je te fais entendre dès maintenant des prédictions nouvelles, - cachées, que tu ne connais pas. A présent elles se réalisent et non jadis ; - auparavant tu ne les as pas entendues - afin que tu ne dises : “Voici, je le savais.” Tu n'as rien entendu, tu n'as rien su, - depuis longtemps ton oreille n'a pas été ouverte. Car je savais que tu es très infidèle - et que dès le sein maternel tu es appelé rebelle. A cause de mon nom je retiens ma colère - et à cause de ma gloire je t'épargne - pour ne pas t'exterminer. Voici je t'ai fondu, mais sans obtenir d'argent ; - je t'ai éprouvé au creuset de l'affliction. C'est à cause de moi, à cause de moi que j'agis ; - car comment mon nom serait-il profané ? - Et je ne donne pas ma gloire à un autre. Ecoute-moi, Jacob, - et toi, Israël, que j'ai appelé : C'est moi, moi, le premier, c'est moi aussi le dernier. C'est aussi ma main qui a fondé la terre - et ma droite qui a étendu les cieux. - Je les appelle et ils apparaissent. Assemblez-vous tous et écoutez ! - Qui parmi eux a annoncé ces choses ? Celui que Yahweh aime accomplira sa volonté - sur Babylone et la race des Chaldéens. Moi, moi, j'ai parlé et je l'ai appelé ; - je l'ai fait venir et il réussit dans sa voie. Approchez-vous de moi et écoutez ceci : - Dès le commencement je n'ai point parlé en cachette ; - dès l'accomplissement j'étais là ; Et maintenant moi, Yahweh, - je l'envoie avec mon esprit. Ainsi parle Yahweh, ton sauveur, - le Saint d'Israël : Je suis Yahweh ton Dieu, - qui t'instruis pour ton bien, - qui te guide dans le chemin à suivre. Ah ! Si tu avais été attentif à mes commandements, - ton bonheur serait comme un fleuve, - ton salut comme les flots de la mer. Ta race serait comme le sable - et les fruits de tes entrailles comme ses grains. - Ton nom ne serait ni effacé ni exterminé devant moi. Sortez de Babylone, fuyez les Chaldéens ! - Avec des cris de joie publiez-le, annoncez-le, Faites-le savoir jusqu'au bout de la terre - dites : Yahweh a racheté son serviteur Jacob. Ils n'ont pas eu soif dans les steppes par lesquelles il les a conduits ; - il a fait couler pour eux de l'eau du rocher ; - il a fendu le rocher et l'eau a jailli. Il n'y a point de paix pour les méchants, dit Yahweh. Iles, écoutez-moi ; - peuples lointains, soyez attentifs ! Yahweh m'a appelé dès le sein maternel ; - dès les entrailles de ma mère, il m'a nommé mon nom. Il a rendu ma bouche semblable à un glaive tranchant ; - il m'a caché dans l'ombre de sa main. Il a fait de moi une flèche aiguë ; - il m'a mis dans son carquois. Et il m'a dit : “Tu es mon serviteur, - en qui je me glorifierai.” Mais moi, je disais : “Inutilement je me suis fatigué ; - pour rien et en vain j'ai consumé ma force.” Cependant mon droit est auprès de Yahweh - et ma récompense auprès de mon Dieu. Et maintenant, dit Yahweh, - lui qui m'a formé dès ma naissance pour être son serviteur, Pour ramener Jacob à lui - et lui rassembler Israël ; C'est que je suis honoré aux yeux de Yahweh - et mon Dieu est ma force - Et il dit : “C'est trop peu que tu sois mon serviteur - pour rétablir les tribus de Jacob - et pour ramener les réchappés d'Israël : Je ferai de toi la lumière des nations, - afin que mon salut parvienne - jusqu'aux extrémités du monde.” Ainsi parle Yahweh, le sauveur et le Saint d'Israël, - à celui qui est profondément méprisé, qui est l'horreur des gens, - à l'esclave des puissants : Des rois le verront et se lèveront ; - des princes, et ils se prosterneront, A cause de Yahweh qui est fidèle, - du Saint d'Israël qui t'a choisi. Ainsi parle Yahweh : - Au temps de la grâce je t'exauce, - au jour du salut je t'aide ; Je te forme, je t'établis alliance du peuple, - pour relever le pays, - pour répartir les héritages dévastés ; Pour dire aux prisonniers : “Sortez !” - à ceux qui sont dans les ténèbres : “Venez à la lumière !” Ils paîtront le long des chemins, - et sur toutes les hauteurs seront leurs pâturages. Ils n'auront ni faim ni soif ; - ni vent brûlant ni soleil ne les frapperont ; Car celui qui a pitié d'eux les guidera - et les mènera près d'eaux jaillissantes. Je ferai de toutes les montagnes des chemins - et les routes seront rehaussées. En voici qui viennent de loin, - en voici du Nord et du Couchant - et ceux-ci du pays des Sinim. Cieux, poussez des cris de joie ; terre, tressaille d'allégresse ! - Montagnes, faites retentir vos cris de joie ! Car Yahweh a consolé son peuple - et il a pitié de ses malheureux. Mais Sion disait : “Yahweh m'a abandonnée - et mon Seigneur m'a oubliée.” Est-ce qu'une femme oublie son nourrisson, - de sorte qu'elle n'ait point pitié du fils de ses entrailles ? Quand même elle oublierait, - moi, je ne t'oublierais pas. Voici, je t'ai gravée sur mes mains ; tes murs sont sans cesse devant mes yeux. Tes fils accourent, - tes ravageurs et tes destructeurs te quittent. Lève tes yeux autour de toi et regarde : - ils s'assemblent tous, ils viennent à toi. Par ma vie, oracle de Yahweh, - d'eux tous tu te revêtiras comme d'un ornement, - tu t'en ceindras comme une fiancée. Car tes ruines, tes déserts et ton pays dévasté, - cela sera trop étroit pour tes habitants - et ceux qui te dévoraient seront loin. Alors les enfants de ta stérilité diront à tes oreilles : - “L'espace est trop étroit pour moi ; - fais-moi place pour que je puisse habiter.” Et tu diras dans ton cœur : - “Qui m’a enfanté ceux-ci ? - J'étais stérile et privée d'enfants. Et ceux-ci, qui les a élevés ? - Voici, j'étais restée seule. - Ceux-ci, où étaient-ils ?” Ainsi parle le Seigneur Yahweh : - Voici, je lèverai ma main vers les nations - et je dresserai mon étendard vers les peuples. Ils ramèneront tes fils dans leurs bras - et ils porteront tes filles sur leurs épaules. Des rois seront tes nourriciers - et leurs épouses royales tes nourrices. La face contre terre, ils se prosterneront devant toi - et ils lécheront la poussière de tes pieds. Et tu sauras que je suis Yahweh - et que ceux qui espèrent en lui ne seront pas confondus. Peut-on enlever à un puissant sa proie, - arracher à un homme fort son butin ? Oui, ainsi dit Yahweh, - même à un puissant on enlève le butin - et à un homme fort on arrache la proie. Moi, je serai l'adversaire de tes adversaires - et je sauverai, moi, tes enfants. Je ferai manger à tes oppresseurs leur propre chair - et ils s'enivreront de leur sang comme de moût. Alors toute chair saura que moi, Yahweh, je suis ton sauveur, - ton rédempteur, le Puissant de Jacob. Ainsi parle Yahweh : - Où est la lettre de divorce de votre mère, par laquelle je l’ai répudiée ? Où quel est celui de mes créanciers - auquel je vous ai vendus ? Voici, à cause de vos crimes vous avez été vendus - et à cause de vos péchés votre mère a été répudiée. Pourquoi, quand je venais, n'y avait-il personne - et, quand je - criais, personne ne répondait ? Ma main est-elle trop courte pour délivrer, - n'ai-je pas assez de force pour sauver ? Voici, par ma menace je taris la mer - et je change les fleuves en désert ; Leurs poissons pourrissent faute d'eau - et leurs animaux périssent de soif. Je revêts les cieux de ténèbres - et je les couvre d'un sac. Le Seigneur Yahweh m'a donné une langue de disciple, - pour que je sache soutenir les abattus par ma parole. Chaque matin il éveille, il éveille mon oreille, - pour que j'écoute comme écoutent les disciples. Le Seigneur Yahweh m'a ouvert l'oreille, - et moi je n'ai pas résisté, - je ne me suis pas retiré en arrière. J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, - mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe ; Je n'ai pas dérobé ma face - aux ignominies et aux crachats. Mais le Seigneur Yahweh m'aide ; - c'est pourquoi je ne serai pas confondu ; C'est pourquoi j'ai rendu ma face semblable à un caillou : - je savais que je n'aurais pas à rougir. Proche est celui qui me justifie : qui disputera contre moi ? - Comparaissons ensemble ! Qui est mon adversaire ? - Qu'il s'approche de moi ! Voici, le Seigneur Yahweh m'aide : - qui me condamnera ? Voici, ils tomberont tous en lambeaux comme un vêtement ; - la teigne les dévorera. Qui parmi vous craint Yahweh, - qu'il entende la voix de son serviteur. Qui marche dans les ténèbres, - privé de lumière, Qu'il se confie au nom de Yahweh - et s'appuie sur son Dieu. Voici, vous tous qui allumez un feu - et enflammez des flèches ardentes, Allez dans le brasier de votre feu, - dans les flèches que vous enflammez. C'est par ma main que cela vous arrivera, - vous serez couchés dans la douleur. Ecoutez-moi, vous qui poursuivez le salut, - vous qui cherchez Yahweh ! Regardez au rocher d'où vous avez été taillés, - au creux du puits d'où vous avez été tirés ! Regardez à Abraham, votre père, - et à Sara qui vous a enfantés ; Car je l'ai appelé lorsqu'il était seul, - je l'ai béni et multiplié. Oui, Yahweh a pitié de Sion, - il a pitié de toutes ses ruines. Il changera son désert en paradis, - sa steppe en jardin de Yahweh ; On y trouvera joie et allégresse, - hymnes et chants. Soyez attentifs à moi, ô mon peuple, - et, ma nation, prêtez-moi l'oreille ; Car de moi sortira la doctrine - et mon droit sera la lumière des peuples. Ma justice est proche, mon salut est en route ; - mon bras jugera les peuples ; - les îles m'attendent et espèrent en mon bras. Levez vos yeux vers le ciel, - et rabaissez-les vers la terre ; Car les cieux disparaîtront comme une fumée - et la terre tombera en lambeaux comme un vêtement ; Ses habitants mourront comme des mouches ; - mais mon salut durera et ma justice ne cessera pas. Ecoutez-moi, vous qui connaissez la justice, - peuple qui gardes ma doctrine dans ton cœur. Ne craignez pas l'opprobre des hommes - et ne vous effrayez pas de leurs outrages. Car la teigne les mangera comme un vêtement et la gerce les mangera comme la laine ; Mais ma justice durera éternellement - et mon salut de génération en génération. Lève-toi, lève-toi, revêts-toi de force, - bras de Yahweh ! Lève-toi comme aux jours anciens, - auprès des générations antiques ! N'est-ce pas toi qui taillas en pièces Rahab, - perças le dragon ? N'est-ce pas toi qui desséchas la mer, - les eaux du grand abîme, Qui changeas les profondeurs de la mer en un chemin - pour le passage des rachetés ? Et les affranchis de Yahweh reviendront - et entreront en Sion avec des cris de joie ; Une allégresse éternelle couronnera leur tête ; - la joie et l'allégresse les atteindront ; - la tristesse et le gémissement fuiront. C'est moi, c'est moi qui vous console. - Qui es-tu pour craindre un être mortel, - un fils de l'homme qui passe comme l'herbe ; Pour oublier Yahweh, ton créateur, - qui a étendu les cieux et fondé la terre ; Pour trembler sans cesse, chaque jour, - devant la colère de l'oppresseur, prêt à te détruire ? - Où sera donc la colère de l'oppresseur ? Vite l'opprimé sera délivré ; - il ne mourra pas dans la fosse ; - le pain ne lui manquera pas. Je suis Yahweh ton Dieu, - qui soulève la mer de sorte que ses flots mugissent ; - Yahweh des armées est mon nom. J'ai mis ma parole dans ta bouche ; - je t’ai abrité à l'ombre de ma main Pour étendre les cieux et fonder la terre - et pour dire à Sion : “Tu es mon peuple.” Réveille-toi, réveille-toi, - lève-toi, Jérusalem, Qui as bu de la main de Yahweh - la coupe de sa colère ; le calice de vertige, - tu l'as bu, tu l'as vidé. Aucun ne l'a guidée - de tous les fils qu’elle avait enfantés ; Aucun ne l'a prise par la main - de tous les fils qu'elle avait élevés. Ces deux maux t'ont frappée : - qui te plaint ? La dévastation et la ruine, la famine et le glaive : - qui te console ? Tes fils gisaient évanouis - au coin de toutes les rues, Comme une antilope dans le filet, - ivre de la colère de Yahweh, - du grondement de ton Dieu. C'est pourquoi écoute donc ceci, malheureux, - ivre, mais non de vin. Ainsi parle ton Seigneur Yahweh, - ton Dieu qui plaide pour son peuple : Voici, j'ôte de ta main - la coupe de vertige ; le calice de ma colère, - tu ne le boiras plus. Je le mettrai dans la main de tes oppresseurs, - qui te disaient : “Courbe-toi afin que nous passions”, - et tu as rendu ton dos comme un sol, - comme une voie pour les passants. Lève-toi, lève-toi, - revêts ta force, Sion ! Revêts tes habits de fête, - Jérusalem, ville sainte ! Car désormais n'entrera plus chez toi - aucun incirconcis ni impur. Secoue ta poussière, dresse-toi, - captive, Jérusalem ; Détache les liens de ton cou, - captive, fille Sion ! Car ainsi parle Yahweh : Pour rien vous avez été vendus - et sans argent vous serez rachetés. Car ainsi parle le Seigneur Yahweh : Mon peuple descendit autrefois en Egypte pour y séjourner ; - et Assour l'opprima sans raison. Et maintenant qu'ai-je à faire ici, oracle de Yahweh ? - Car mon peuple a été enlevé gratuitement. Ses maîtres hurlent, oracle de Yahweh, - et constamment tout le jour mon nom est outragé. C'est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom, - saura en ce jour-là que c'est moi qui dis : “Me voici !” Qu'ils sont beaux sur les montagnes - les pieds de celui qui annonce la bonne nouvelle, Publiant la paix, annonçant le bonheur, - publiant le salut, - disant à Sion : Ton Dieu est roi ! Ecoute ! Tes gardiens élèvent la voix, - ensemble ils poussent des cris de joie ; Car de leurs yeux ils voient - le retour de Yahweh à Sion. Eclatez ensemble en cris de joie, - ruines de Jérusalem ; Car Yahweh console son peuple, - il rachète Jérusalem. Yahweh révèle son bras saint - aux yeux de toutes les nations, Toutes les extrémités de la terre voient - le salut de notre Dieu. Partez, partez, sortez de là ! - Ne touchez rien d'impur ! Sortez du milieu d'elle, purifiez-vous, - vous qui portez les vases de Yahweh ! Car vous ne devez pas sortir avec précipitation - et vous en aller en fuyant : C'est que devant vous marche Yahweh - et le Dieu d'Israël est votre arrière-garde. Voici, mon serviteur prospérera, il montera, - il sera exalté, il s'élèvera bien haut. De même que beaucoup ont été frappés de stupeur à son sujet - tant son visage n'était plus celui d'un homme - et son aspect n'avait plus rien d'humain, Ainsi de nombreux peuples seront pleins d'admiration à son sujet - et des rois fermeront la bouche ; Car ils voient ce qui ne leur avait pas été raconté - et ils apprennent ce qu'ils n'avaient pas entendu. Qui aurait cru ce que nous avons entendu - et le bras de Yahweh, à qui aurait-il été révélé ? C'est qu'il a poussé devant nous comme un rejeton, - comme une tige d'un sol aride. Il n'avait ni aspect ni beauté pour que nous le contemplions, - ni apparence pour que nous nous complaisions en lui. Il était méprisé et le dernier des hommes, - homme de douleurs et habitué à la maladie, Comme quelqu'un devant qui on se voile la face, - méprisé, et nous n'avons fait de lui aucun cas. Mais c'étaient nos maladies qu'il portait - et nos douleurs dont il s'était chargé. Et nous, nous le considérions comme puni, - frappé de Dieu et humilié. Mais lui, il était percé à cause de nos péchés, - broyé à cause de nos iniquités. Le châtiment qui nous donne le salut était sur lui, - et par ses meurtrissures nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis - chacun suivait sa propre voie ; - tandis que Yahweh a fait tomber sur lui l'iniquité de nous tous. Il était maltraité et il se soumettait ; - il n'ouvrait pas la bouche, Comme un agneau qu'on mène à la boucherie. - Comme une brebis muette devant les tondeurs - il n'ouvrait pas la bouche. Par l'oppression et le jugement - il a été enlevé, Parmi sa génération qui a pensé - qu'il était arraché de la terre des vivants - et qu'à cause du péché de mon peuple il était frappé à mort ? Et on lui a donné un sépulcre avec les méchants - et avec les malfaiteurs il a été lors de sa mort, Bien qu'il n'eût pas commis d'injustice - et qu'il n'y eût pas de fraude dans sa bouche ; - mais il a plu à Yahweh de le broyer par la maladie. S'il offre sa vie en sacrifice expiatoire, - il aura une postérité et prolongera ses jours ; - dans ses mains l'œuvre de Yahweh prospérera. A la suite de la peine de son âme, il verra - et il se rassasiera de sa connaissance. Mon serviteur justifiera beaucoup d'hommes - et se chargera de leurs iniquités. C'est pourquoi je lui donnerai pour sa part les . masses, - pour son butin il aura les foules, Parce qu'il a livré son âme à la mort - et qu'il a été compté parmi les pécheurs, Bien qu'il ait porté les fautes de beaucoup d'autres - et qu'il ait intercédé pour les pécheurs. Pousse des cris de joie, stérile, qui n’as pas enfanté ; - éclate de joie et jubile, toi qui n'as pas connu les douleurs de l'enfantement ; Car les fils de la délaissée sont plus nombreux - que les fils de la mariée, dit Yahweh. Rends plus large l'espace de ta tente, - déploie sans compter les couvertures de tes demeures ; - allonge tes cordes et affermis tes pieux ! Car tu t'étendras à droite et à gauche, - ta postérité héritera des nations - et peuplera des villes désertes. Ne crains pas ; car tu ne seras pas confondue, n'aie pas honte ; car tu n'auras pas à rougir ; Car tu oublieras la honte de ta jeunesse - et tu ne te souviendras plus de l’opprobre de ton veuvage. Car ton époux est ton créateur, - Yahweh des armées est son nom. Et ton rédempteur est le Saint d'Israël ; - il s'appelle le Dieu de toute la terre. Car, comme une femme abandonnée et profondément affligée, - Yahweh te rappelle. Une épouse de la jeunesse peut-elle être répudiée ? - dit ton Dieu. Pour un court instant je t'ai abandonnée ; - mais avec grande miséricorde je te recueille. Dans le débordement de la colère j'ai caché un moment ma face loin de toi ; - mais dans mon amour éternel j'ai pitié de toi, - dit ton rédempteur Yahweh. Il sera pour toi comme aux jours de Noé : - comme j’ai juré que les eaux de Noé ne se répandraient plus sur la terre, - ainsi je jure de ne plus m'irriter contre toi et de ne plus te menacer. Que les montagnes se retirent - et que les collines s'ébranlent ! Mon amour ne se retirera pas de toi - et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée, - dit Yahweh qui a pitié de toi. Malheureuse, battue par la tempête, privée de consolation, - voici, moi je placerai tes fondements sur de la malachite - et tes bases sur du saphir. Je ferai tes créneaux de rubis - tes portes d'escarboucles - toute ton enceinte de gemmes. Tous tes fils seront disciples de Yahweh ; - et la paix de tes fils sera grande. Tu seras affermie dans le salut, - loin de l'angoisse, car tu n'as rien à craindre ; - loin de la terreur, car elle ne s'approchera pas de toi. S'il y a une attaque, ce n'est pas de moi ; celui qui t'attaque tombera devant toi. Voici, moi j'ai créé le forgeron - qui souffle dans la braise Qui, suivant son métier, en fait sortir une arme ; - et moi je crée le destructeur pour détruire. Toute arme forgée contre toi sera sans effet - et toute langue qui plaide contre toi tu la condamneras. Tel est l'héritage des serviteurs de Yahweh et leur droit auprès de moi, oracle de Yahweh. O vous tous qui avez soif, venez aux eaux. - Même vous qui n'avez pas d'argent, Venez, achetez du blé et mangez ; - venez, achetez du blé sans argent, - sans monnaie, du vin et du lait. Pourquoi dépensez-vous de l'argent pour ce qui n'est pas du pain - et votre salaire pour ce qui ne rassasie pas ? Ecoutez-moi attentivement et vous mangerez ce qui est bon, - et votre âme se délectera de graisse. Prêtez l'oreille et venez à moi ; - écoutez et votre âme vivra ; Je vous accorderai une alliance éternelle, - les grâces permanentes de David. Voici, je l'ai établi témoin pour les peuples, - prince et maître des nations. Voici, tu appelleras des peuples que tu ne connais pas, - et des peuples qui t'ignorent accourront à toi, A cause de Yahweh, ton Dieu, - et pour le Saint d'Israël parce qu'il te glorifie. Cherchez Yahweh, quand il peut être trouvé ; - invoquez-le, quand il est proche. Que le méchant abandonne sa voie - et l'homme d'iniquité ses pensées. Qu'il revienne à Yahweh et il aura pitié de lui ; - à notre Dieu, car il est plein de pardon. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, - et vos voies ne sont pas mes voies, oracle de Yahweh. Oui, autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, - autant mes voies sont élevées au-dessus des vôtres, - et mes pensées au-dessus de vos pensées. Oui, comme la pluie et la neige descendent des cieux - et n'y retournent pas sans avoir abreuvé, fécondé et fait germer la terre, - donné la semence à celui qui sème et le pain à celui qui mange ; Il en sera ainsi de ma parole qui sort de ma bouche : - elle ne revient pas à moi sans effet, Sans avoir accompli ce que j'ai voulu, exécuté ce pour quoi je l'ai envoyée. Oui, vous sortirez avec joie - et vous serez conduits en paix. Les montagnes et les collines pousseront devant vous des cris de joie, - et tous les arbres des champs battront des mains. Au lieu des épines croîtra le cyprès - et au lieu des orties croîtra le myrte ; Ce sera pour Yahweh une gloire, - un monument éternel qui ne sera jamais enlevé. Ainsi parle Yahweh : - Observez le droit et pratiquez la justice ; Car mon salut est prêt à venir - et ma justice à se révéler. Heureux l'homme qui fait cela - et le fils de l'homme qui s'y tient, Gardant le sabbat sans le profaner - et gardant sa main de faire aucun mal. Et que l’étranger qui s'est attaché à Yahweh ne dise pas : - “Certainement Yahweh m'exclura de son peuple.” Et que l'eunuque ne dise pas : - “Voici, je suis un arbre sec.” Car ainsi parle Yahweh : - Aux eunuques qui gardent mes sabbats, - qui choisissent ce qui me plaît - et qui se tiennent à mon alliance, Je leur donne dans ma maison et dans mes murs - un monument et un nom, meilleurs que fils et filles, - je leur donne un nom éternel qui ne périra jamais. Et les étrangers qui se sont attachés à Yahweh - pour le servir et pour aimer le nom de Yahweh, - pour être ses serviteurs, Tous ceux qui gardent le sabbat sans le profaner - et se tiennent à mon alliance, Je les conduirai à ma montagne sainte - et je les réjouirai dans ma maison de prière ; Leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel ; - car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples ; Oracle du Seigneur Yahweh qui rassemble les dispersés d'Israël : - avec lui, avec ses rassemblés j'en rassemblerai encore d'autres. Bêtes des champs, venez toutes manger - et vous toutes, bêtes de la forêt. Ses gardiens sont tous aveugles, sans intelligence. - Tous sont des chiens muets ne sachant aboyer, - ils rêvent couchés et aiment le sommeil. Ce sont des chiens voraces et insatiables, - ce sont de mauvais bergers qui ne font pas attention. Tous suivent leur voie, - chacun sans exception selon son profit. “Venez, je vais chercher du vin et nous boirons de la boisson enivrante ; - et ce sera demain comme aujourd'hui, grand festival sans mesure.” Le juste disparaît sans que personne y prenne garde ; - les gens pieux s'en vont sans que personne considère - que devant le mal le juste s'en va : Il entre dans la paix. - Ils reposent sur leurs couches - ceux qui suivaient le droit chemin. Mais vous, approchez ici, fils de la sorcière, - race de l'adultère et de la prostituée. De qui vous moquez-vous ? Contre qui ouvrez-vous la bouche et tirez-vous la langue ? - N'êtes-vous pas des enfants de rébellion, une race de mensonge ? Vous qui êtes en chaleur près des térébinthes, - sous tout arbre vert ; Qui immolez les enfants dans les vallées, - dans les grottes des rochers. Auprès des cailloux du torrent est ta part ; - voilà, voilà ton lot. C'est à eux que tu as fait des libations, que tu as présenté des offrandes. - Puis-je en être satisfait ? Sur une montagne haute et élevée tu as placé ta couche ; - c'est là que tu es montée pour immoler des sacrifices. Derrière la porte et les poteaux tu as placé ton signe ; - car loin de moi tu as découvert ta couche, - tu y es montée et tu l'as élargie ; Tu as acheté ceux dont tu aimais la couche ; - tu as vu la main. Tu t'es rendue auprès de Mélech avec de l'huile - et tu as multiplié les parfums. Tu as envoyé au loin des messagers - et tu t'es abaissée jusqu'au schéol. Par tes nombreux voyages tu t'es fatiguée, - mais tu n'as pas dit : J'y renonce. Tu as trouvé de la vigueur dans ta main ; - c'est pourquoi tu ne t'es pas affaiblie. Qui as-tu craint, de qui as-tu eu peur - pour devenir malhonnête, - pour ne plus te souvenir de moi, ne plus penser à moi ? N'est-ce pas, puisque je me suis tu et que je me suis caché - que tu ne m'as pas craint ? Moi, je ferai connaître ta justice et tes œuvres - qui ne te servent à rien. Quand tu cries, tes idoles ne te sauveront pas ! - Le vent les emportera toutes, - un souffle les enlèvera. Mais celui qui se fie à moi héritera le pays - et possédera ma montagne sainte. Et l'on dira : Frayez, frayez, préparez le chemin. - Enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple. Car ainsi parle te Très-Haut - qui trône à jamais et dont le nom est saint : - “J'habite un lieu haut et saint, Mais aussi avec le contrit et l'humble d'esprit, - pour ranimer l'esprit des humbles - et pour ranimer le cœur des contrits. Car je ne veux pas discuter éternellement - ni être toujours courroucé ; Autrement l'esprit défaillirait devant moi, - les âmes que j'ai pourtant faites. A cause de son iniquité j'ai été courroucé un moment - et je l'ai frappé, restant caché dans mon courroux ; - et, rebelle, il est allé par la voie de son cœur. J'ai vu ses voies, je veux le guérir ; - je le conduirai et je lui rendrai mes consolations. Et à ses affligés je procure le fruit de leurs lèvres. - Paix, paix à celui qui est loin et à celui qui est près.” - dit Yahweh, je le guérirai. Mais les méchants sont comme une mer agitée, qui ne peut se calmer - et dont les flots remuent la vase et le limon. “Il n'y a pas de paix, dit mon Dieu, - pour les méchants.” Crie à pleine gorge, ne te retiens pas ; - fais sonner ta voix comme une trompette ! Dénonce à mon peuple sa défection - et à la maison de Jacob ses péchés. Il est vrai : jour par jour ils me cherchent et ils désirent connaître mes voies ; Comme un peuple qui pratique la justice - et qui n'abandonne pas le droit de son Dieu ; Ils me demandent des jugements justes, - ils désirent l'approche de Dieu. “Pourquoi jeûnons-nous, si tu ne le vois pas ; - nous mortifions-nous, si tu n'y prends pas garde ?” Voici, au jour de votre jeûne vous faites des affaires - et vous vous occupez de tous vos travaux. Voici, vous jeûnez pour faire des procès et des querelles - et pour donner de méchants coups de poing ; A présent vous ne jeûnez pas - de façon à faire entendre votre voix en haut. Est-ce là un jeûne que j'aime, - un jour où l'homme se mortifie ? Courber la tête comme un jonc, - se coucher sur le sac et la cendre. Est-ce là ce que tu nommes jeûne, - un jour agréable à Yahweh ? N'est-ce pas ceci le jeûne que j'aime : - ouvrir les chaînes injustes, délier les liens du joug, - renvoyer libres les opprimés, briser tout joug ? Et ceci : rompre ton pain à l'affamé, - faire entrer dans ta maison les malheureux sans asile ; Si tu vois un homme nu, que tu le revêtes, - et que tu ne te dérobes pas à celui qui est ton frère ? Alors ta lumière éclatera comme l'aurore - et ta guérison germera vite ; Ton salut marchera devant toi - et la gloire de Yahweh te suivra. Alors tu appelleras, et Yahweh répondra ; - crieras, et il dira : Me voici. Si tu bannis du milieu de toi l'oppression, - si tu cesses d'étendre le doigt et de dire des paroles pernicieuses, Si tu donnes à l'affamé l'objet de ta convoitise - et que tu rassasies l'âme affamée, Alors ta lumière se lèvera dans les ténèbres - et ton obscurité deviendra comme le plein midi. Yahweh te guidera sans cesse - et rassasiera ton âme même dans les déserts ; - il raffermira tes os ; Tu seras comme un jardin arrosé, - comme une source dont les eaux ne tarissent pas. Par toi seront rebâties des ruines antiques, - tu relèveras les fondements des générations passées. On te nommera réparateur des brèches, - restaurateur des sentiers pour l'habitation. Si, le sabbat, tu retiens ton pied - pour ne pas traiter tes affaires le jour saint. Que tu appelles le sabbat tes délices, - vénérable le saint jour de Yahweh, Que tu l'honores en laissant tes démarches, - en évitant tes affaires et tes pourparlers ; Alors tu trouveras tes délices en Yahweh ; - je conduirai ton char par dessus les hauteurs du pays ; Je te ferai jouir de l'héritage de ton père, Jacob ; - car la bouche de Yahweh l'a dit. Voici, la main de Yahweh n'est pas trop courte pour sauver, - ni son oreille trop dure pour entendre. Mais vos iniquités ont fait une séparation entre vous et votre Dieu ; - vos péchés lui ont voilé la face pour ne plus vous entendre. Car vos mains sont souillées de sang - et vos doigts d'iniquité ; Vos lèvres profèrent le mensonge, - votre langue tient des discours pervers. Personne n’intente un procès avec justice, - personne ne plaide avec honnêteté. On se fie au néant, on dit des choses vaines ; - on conçoit l'affliction, on enfante le mal. Ils couvent des œufs de basilic, - ils tissent des toiles d'araignée ; Celui qui mange leurs œufs meurt - et, si on les écrase, des vipères en sortent. Leurs fils ne servent pas de vêtements, - et on ne peut pas se couvrir avec leurs tissus. Leurs œuvres sont des œuvres de mal ; - des actes de violence sont dans leurs mains. Leurs pieds courent au crime, - ils se précipitent pour verser le sang innocent. Leurs pensées sont des pensées de mal, - la dévastation et la destruction sont sur leurs routes. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix - et il n'y a pas de droiture dans leurs voies. Ils se font des sentiers tortueux : - quiconque y marche ne connaît pas la paix. C'est pourquoi le droit reste loin de nous - et le salut ne nous atteint pas. Nous attendons la lumière, mais voici les ténèbres ; - la clarté, mais nous marchons dans l'obscurité. Nous tâtonnons comme des aveugles le long d'un mur ; - comme si nous étions sans yeux, nous tâtonnons. Nous trébuchons en plein midi comme dans le crépuscule, - nous sommes assis dans les ténèbres comme des morts. Nous grondons tous comme des ours - et nous gémissons sans cesse comme des colombes. Nous attendons le droit, mais il ne vient pas ; - le salut, mais il reste loin de nous. Car nombreuses sont devant toi nos transgressions, - et nos péchés témoignent contre nous ; Car nos transgressions nous sont présentes - et nous connaissons nos iniquités : Etre rebelle et renier Yahweh, - reculer loin de notre Dieu, Parler d'oppression et de révolte, - concevoir et méditer dans son cœur des paroles de mensonge. Et le droit est écarté, - la justice se tient éloignée ; Car l'honnêteté trébuche sur la place publique, - la probité n'y trouve pas d'accès. L'honnêteté a disparu - et quelqu'un qui s'éloigne du mal est introuvable. Yahweh le vit et cela lui déplut - qu'il n'y eut plus de droit. Et il vit qu'il n'y avait personne - et il s'étonna que nul n'intervint. Alors son bras l'aida - et sa justice l'appuya. Il revêtit la justice comme une cuirasse, - mit sur sa tête le casque du salut ; Il prit la vengeance pour vêtement, - s’enveloppa du zèle comme d'un manteau. Il rétribua selon les actes : - colère pour ses adversaires, représailles pour ses ennemis. Ceux du Couchant craindront le nom de Yahweh - et ceux du Levant sa gloire ; Car il viendra comme un fleuve resserré - que pousse le souffle de Yahweh. Mais pour Sion il vient comme rédempteur, - pour ceux de Jacob qui se convertissent de leur révolte, - oracle de Yahweh. Quant à moi, voici mon alliance avec eux, dit Yahweh : - Mon esprit qui est sur toi - et mes paroles que j'ai mises en ta bouche Ne quitteront plus ta bouche ni la bouche de tes enfants, - ni la bouche des enfants de tes enfants, - dit Yahweh dès maintenant à jamais. Lève-toi, brille ; car ta lumière paraît et la gloire de Yahweh resplendit sur toi. Car voici, les ténèbres couvrent la terre et l'obscurité les peuples ; - mais sur toi resplendit Yahweh et sa gloire apparaît. Les peuples marchent vers ta lumière - et les rois vers l'éclat de ta splendeur. Porte tes yeux tout autour et regarde : - tous ils s'assemblent et viennent à toi ; - tes fils arrivent de loin et tes filles sont portées sur les hanches. Alors tu regarderas et tu seras radieuse ; - ton cœur bondira et se dilatera ; Car la richesse de la mer se tournera vers toi, - les trésors des nations viendront à toi. Des flots de chameaux te couvriront, - les jeunes chameaux de Madian et d'Epha ; Ils viennent en foule de Saba, - apportent de l'or et de l'encens - et publient avec joie les gloires de Yahweh. Tous les troupeaux de Cédar s'assembleront chez toi, - les béliers de Nabaioth seront à ton service ; Ils monteront sur mon autel en offrande agréable ; - et je glorifierai le temple de ma gloire. Qui sont ceux-là qui volent comme une nuée, - comme des pigeons vers leur colombier ? Oui, les îles m'attendent ; - les vaisseaux de Tharsis viennent en tête Pour ramener tes enfants de loin, - avec leur argent et leur or Pour le nom de Yahweh ton Dieu, - pour le Saint d'Israël, car il te glorifie. Les fils de l'étranger bâtiront tes murs - et leurs rois te serviront. Car dans ma colère je t'ai frappée - et dans ma grâce j’ai pitié de toi. Tes portes seront continuellement ouvertes, - elles ne seront fermées ni jour ni nuit, Pour laisser entrer chez toi les trésors des nations - sous la conduite de leurs rois. Car la nation et le royaume qui ne te serviront pas périront - et ces nations-là seront entièrement exterminées. La gloire du Liban viendra à toi, - le cyprès, l'ormeau et le sapin ensemble, Pour orner le lieu de mon sanctuaire ; - et je glorifierai le lieu où reposent mes pieds. Les fils de tes oppresseurs viendront à toi, humiliés ; - tous ceux qui t'ont méprisée se prosterneront à tes pieds ; - et l'on t'appellera la ville de Yahweh, la Sion du Saint d'Israël. Au lieu que tu as été abandonnée, haïe et sans visiteur, - je ferai de toi un sujet d'orgueil pour toujours et une cause de joie de génération en génération. Tu suceras le lait des nations, - tu suceras la mamelle des rois ; Et tu sauras que moi, Yahweh, je suis ton sauveur - et que le Fort de Jacob est ton rédempteur. Au lieu de l'airain, j'apporte de l'or ; - au lieu du fer, j'apporterai de l'argent ; - au lieu du bois, de l'airain ; au lieu des pierres, du fer. Je te donnerai pour magistrats la paix et pour gouverneurs la justice. On n'entendra plus parler de violence dans ton pays, - de ravage et de ruine dans ton territoire ; - tu appelleras tes murailles Salut et tes portes Gloire. Le soleil ne sera plus ta lumière pendant le jour - et la lune ne t'éclairera plus par sa lueur ; - Mais Yahweh sera pour toi une lumière éternelle - et ton Dieu sera ta gloire. Ton soleil ne se couchera plus - et ta lune ne s'obscurcira plus ; Car Yahweh sera pour toi une lumière - éternelle - et les jours de ton deuil auront pris fin. Ton peuple ne se composera que de justes ; i- ils posséderont le pays à jamais, Eux le rejeton de ma plantation, - l'œuvre de mes mains pour m'y glorifier. Le plus petit deviendra un millier - et le moindre une nation puissante. - Moi, Yahweh, en son temps je le hâterai. L'esprit du Seigneur Yahweh est sur moi, - parce que Yahweh m'a oint ; Il m'a envoyé pour porter la bonne nouvelle aux humbles, - pour panser ceux qui ont le cœur brisé, Pour annoncer aux captifs la liberté - aux prisonniers la délivrance ; Pour annoncer une année de grâce de Yahweh - et un jour de vengeance de notre Dieu ; - pour consoler tous les affligés, Pour réjouir tous les affligés de Sion, - pour leur donner un diadème au lieu de cendre, L'huile de joie au lieu de vêtements de deuil, - la jubilation au lieu d'un esprit abattu. Et on les appellera chênes de justice, - plantation de Yahweh pour sa gloire. Ils rebâtiront les ruines antiques, - ils relèveront les débris des ancêtres, Ils renouvelleront les villes détruites, - les débris des générations passées. Des étrangers seront là et paîtront vos troupeaux, - des barbares seront vos laboureurs et vos vignerons. Mais vous, vous serez appelés prêtres de Yahweh ; - on vous nommera ministres de notre Dieu. Vous mangerez les richesses des nations et vous vous glorifierez de leur gloire. Parce que leur honte a été double - et leur part honte et crachat, Ils posséderont le double dans leur pays - et il y aura pour eux une joie éternelle. Car moi, Yahweh, j'aime le droit, - je hais la rapine inique. Je leur donnerai fidèlement leur récompense - et je leur accorderai un pacte éternel. Leur race sera connue parmi les nations - et leur postérité au milieu des peuples. Quiconque les verra reconnaîtra - qu'ils sont une race bénie de Yahweh. “Je me réjouis en Yahweh - et mon âme tressaille en mon Dieu ; Car il m'a revêtu des vêtements du salut, - il m’a couvert du manteau de la justice, Comme le fiancé s'orne d'un diadème, - comme la fiancée se pare de ses bijoux.” Car, comme la terre fait éclore ses germes, - comme un jardin fait germer ses semences, Ainsi le Seigneur Yahweh fait germer le salut, - la gloire devant toutes les nations. A cause de Sion je ne me tairai pas, et à cause de Jérusalem je ne prendrai pas de repos Jusqu'à ce que sa justice brille comme la lumière - et son salut comme un flambeau ardent. Les peuples verront ta justice - et tous les rois ta gloire ; On l’appellera d'un nom nouveau - que la bouche de Yahweh déterminera. Tu seras une couronne splendide dans la main de Yahweh, - un diadème royal dans la main de ton Dieu. On ne te nommera plus Délaissée - ni la terre Abandonnée ; On t'appellera Mon plaisir en elle - et ta terre Epousée ; Car Yahweh se complaît en toi - et la terre aura un époux. Car comme un jeune homme épouse une vierge, - celui qui te bâtit t'épousera ; Comme l'époux se réjouit de l'épouse, - ton Dieu se réjouira de toi. Sur tes murs, Jérusalem, je place des gardiens ; - ils ne doivent jamais se taire ni jour ni nuit. Vous qui rafraîchissez la mémoire de Yahweh, - point de repos pour vous. Ne lui laissez point de repos - jusqu'à ce qu'il rétablisse Sion - et qu'il fasse de Jérusalem la gloire de la terre. Yahweh l'a juré par sa droite - et par son bras puissant : “Je ne donnerai plus ton froment - comme nourriture à tes ennemis ; Les étrangers ne boiront plus ton moût, - fruit de ton travail. Mais ceux qui l'auront moissonné le mangeront - et loueront Dieu ; Ceux qui l'auront vendangé le boiront - dans les parois de mon sanctuaire.” Franchissez, franchissez les portes, - aplanissez le chemin pour le peuple ! Frayez, frayez la route ; ôtez-en les pierres ! - Levez un étendard au-dessus des peuples ! Voici, Yahweh proclame jusqu'aux extrémités de la terre : - Dites à la fille Sion : Voici, ton sauveur vient ; - voici sa récompense est avec lui - et sa rétribution devant lui. On les nommera le peuple saint, - les rachetés de Yahweh ; On t'appellera Recherchée, - Ville non délaissée. Qui est celui qui vient d'Edom, - en vêtements empourprés de Bosra, Si magnifique dans sa robe, - marchant dans la plénitude de sa force ? “C'est moi qui proclame la justice, - qui suis grand pour sauver.” Pourquoi ta robe est-elle rouge - et tes vêtements comme ceux de qui foule au pressoir ? “Au pressoir j'ai foulé tout seul - et parmi les peuples personne n'a été avec moi ; Je les ai foulés dans ma colère, - piétinés dans ma fureur. Leur jus a jailli sur mes vêtements - et j'ai souillé toute ma robe. Car un jour de vengeance était décidé dans mon cœur - et l'année de ma rédemption était venue. Et je regardais, mais personne pour m'aider ; - je m'étonnais, mais personne pour me soutenir. Alors mon bras m'a secouru - et ma fureur m'a soutenu. J'ai écrasé les peuples dans ma colère - et je les ai broyés dans ma fureur, - j’ai répandu leur jus à terre. Je célébrerai les grâces de Yahweh, - les exploits de Yahweh, Selon tout ce que Yahweh fait pour nous, - lui, riche en bonté envers la maison d'Israël, Selon ce qu'il a fait pour nous selon sa miséricorde - et selon la richesse de ses grâces. Il a dit : “Certainement ils sont mon peuple, - des fils qui ne deviendront pas infidèles.” Et il a été leur sauveur - dans toute leur angoisse. Ni un messager, ni un ange ne les a sauvés, - mais sa face. Dans son amour et dans sa pitié - lui-même les a rachetés ; Il les a relevés, les a portés - tous les jours d'autrefois. Mais eux sont devenus rebelles, - ils ont affligé son esprit saint ; Aussi est-il devenu leur ennemi - et il a combattu contre eux. Alors ils se souvinrent des jours anciens, - de son serviteur Moïse : Où est celui qui retira de la mer - le pasteur de son troupeau ? Où est celui qui mit au milieu d'eux - son esprit saint ; Qui fit marcher à la droite de Moïse - son bras glorieux, Qui fendit les eaux devant eux, - pour se faire un nom éternel, Qui les fit marcher à travers les flots, - sans broncher, comme un cheval dans le désert ? Semblables au bétail qui descend dans la vallée, - l'esprit de Yahweh les menait au repos. Ainsi tu conduisis ton peuple - pour te faire un nom glorieux. Regarde du ciel et vois - de ta demeure sainte et glorieuse ! Où sont ton zèle et ta puissance, - l'émotion de tes entrailles et ta pitié ? - Ah ! ne te contiens pas ! C'est que tu es notre père ; - Abraham ne nous connaît pas - et Israël ne sait rien de nous. Toi, Yahweh, tu es notre père ; - “notre rédempteur dès le temps primordial” est ton nom. Pourquoi, Yahweh, nous laisses-tu errer loin de tes voies - et endurcis-tu notre cœur contre ta crainte ? Reviens, pour l'amour de tes serviteurs - et des tribus de ton héritage ! Pourquoi les impies ont-ils pénétré dans ton temple, - nos ennemis foulé aux pieds ton sanctuaire ? Nous sommes devenus comme ceux sur lesquels tu n'as jamais régné, - sur lesquels ton nom n'a même pas été prononcé. Oh ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais - et si les montagnes s'ébranlaient devant toi, Comme le feu allume le bois sec, - comme le feu fait bouillir l'eau. Pour faire connaître ton nom à tes ennemis, - et faire trembler les nations devant toi, En faisant des prodiges inouïs - que nous n'avions jamais entendus ! Nulle oreille n'a entendu, nul œil n'a vu - un Dieu autre que toi agir pour celui qui se fie en lui. Tu vas au-devant de ceux qui pratiquent la justice - et qui se souviennent de tes voies. Voici, tu t'es irrité et nous avions péché - par notre infidélité et notre défection. Nous étions tous comme des impurs - et toutes nos justices comme un vêtement souillé. Nous étions tous flétris comme des feuilles - et nos iniquités nous emportaient comme le vent. Personne n'invoquait ton nom, - ne se réveillait pour s'attacher à toi ; Car tu nous cachais ta face - et tu nous livrais à nos iniquités. - Cependant, Yahweh, tu es notre père ; Nous sommes l'argile et tu es notre potier ; - nous sommes tous l'ouvrage de tes mains. Ne t'irrite pas, ô Yahweh, à l'excès - et ne te souviens pas toujours de l'iniquité ; - vois, regarde donc : nous sommes tous ton peuple. Tes villes saintes sont devenues un désert, - Sion est devenue un désert, - Jérusalem 'me solitude. Notre maison sainte et glorieuse, où nos pères t'ont loué, - est devenue la proie du feu ; - tout ce qui nous était précieux est en ruine. A cause de cela, Yahweh, peux-tu te contenir, - te taire, nous affliger à l'excès ? J'étais à la disposition de ceux qui ne demandaient pas après moi ; - j'étais trouvable pour ceux qui ne me cherchaient pas. Je disais : Me voici, me voici - à un peuple qui n’invoquait pas mon nom. J'étendais mes mains tous les jours - vers un peuple rebelle Marchant dans un chemin mauvais, - au gré de ses pensées ; Vers un peuple me provoquant - en face sans cesse, Sacrifiant dans les jardins - et brûlant de l'encens sur les briques, S'asseyant dans les sépulcres - et passant la nuit dans les lieux cachés, Mangeant de la viande de porc - et ayant du jus impur dans ses vases, Disant : “Retire-toi, - ne m'approche pas ; car je suis saint pour toi.” Ceux-là sont de la fumée dans mes narines, - du feu qui brûle tous les jours. Voilà, cela est écrit devant moi : - je ne me tairai pas jusqu'à ce que je leur aie rendu Leurs iniquités et les iniquités de leurs pères ensemble, - dit Yahweh, Qui ont brûlé de l'encens sur les montagnes - et m'ont outragé sur les collines ; Je leur mesurerai leur salaire - je leur rendrai dans leur sein. Ainsi parle Yahweh : - Comme on dit, quand on trouve du jus dans une grappe : - “Ne la détruis pas, car il y a là une bénédiction.” Je ferai de même à cause de mes serviteurs, - afin de ne pas détruire tout. Je ferai sortir de Jacob une postérité - et de Juda un héritier de mes montagnes ; Mes élus les hériteront - et mes serviteurs y habiteront. Et Saron sera une prairie pour les brebis, - et la vallée d'Achor un parc pour les bœufs, - au profit de mon peuple qui m'aura cherché. Mais vous qui abandonnez Yahweh, - qui oubliez ma sainte montagne, Qui dressez une table pour Gad - et remplissez une coupe pour Meni, Je vous voue au glaive, - vous vous courberez tous pour être abattus, Parce que j'ai appelé et vous n’avez pas répondu ; - j'ai parlé et vous n'avez pas écouté ; Mais vous avez fait ce qui est mal à mes yeux - et vous avez choisi ce que je n'aime pas. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur Yahweh : - Voici, mes serviteurs mangeront - et vous, vous aurez faim ; Voici, mes serviteurs boiront - et vous, vous aurez soif ; Voici, mes serviteurs se réjouiront - et vous, vous aurez honte ; Voici, mes serviteurs jubileront dans la joie de leur cœur - et vous, vous crierez dans la douleur de votre cœur - et vous hurlerez dans le désespoir de votre âme. Vous laisserez votre nom en imprécation pour mes élus : - “Et le Seigneur Yahweh te fera mourir” - et à mes serviteurs sera donné un autre nom. Quiconque sera béni dans le pays - sera béni par le Dieu de fidélité Et quiconque jurera dans le pays - jurera par le Dieu de fidélité ; Car les angoisses précédentes seront oubliées, elles auront disparu à mes yeux. Car voici, je crée de nouveaux cieux - et une nouvelle terre ; On ne rappellera plus les choses passées, - elles ne reviendront plus à l'esprit. Au contraire, on se réjouira et on sera toujours dans l'allégresse - à cause de ce que je crée ; Car voici, je crée Jérusalem pour l'allégresse - et son peuple pour la joie. Je serai dans l'allégresse au sujet de Jérusalem, - dans la joie au sujet de mon peuple. On n'y entendra plus - le bruit des pleurs et des cris. Il n'y aura plus là d'enfant né pour peu de jours, - ni de vieillard qui n'accomplisse ses jours ; Celui qui mourra à cent ans mourra jeune - et celui qui n'atteindra pas cent ans sera maudit. Ils bâtiront des maisons et ils les habiteront ; - ils planteront des vignes et ils en mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas pour qu'un autre habite ; - ils ne planteront pas pour qu'un autre mange ; Car les jours de mon peuple égaleront ceux des arbres - et mes élus useront de l'œuvre de leurs mains. Ils ne se fatigueront pas en vain - et ils n’enfanteront pas pour une mort subite ; Car ils seront une race bénie de Yahweh - et leurs rejetons avec eux. Et il arrivera qu'avant qu'ils m'appellent je répondrai ; - ils parleront encore que je les exaucerai. Le loup et l'agneau paîtront ensemble, - le lion mangera de la paille comme le bœuf, - le serpent aura la poussière pour nourriture ; Il ne se fera pas de mal ni de dommage - sûr toute ma montagne sainte, dit Yahweh. Ainsi parle Yahweh : - Le ciel est mon trône - et la terre l'escabeau de mes pieds. Quelle maison pourriez-vous me bâtir - et quel serait le lieu de mon repos ? Tout cela, ma main l'a fait - et c'est à moi, oracle de Yahweh. Voici sur qui je regarde : sur l'humble, - sur celui qui a le cœur brisé et qui tremble à ma parole. Qui sacrifie un bœuf tue un homme ; - qui immole une brebis égorge un chien ; Qui fait une offrande offre du sang de porc ; - qui brûle de l'encens bénit une idole. Eh bien ! puisqu'eux choisissent leurs voies - et que leur âme se complaît dans leurs abominations, Moi je choisirai leurs maux - et je ferai venir sur eux ce qu'ils redoutent ; Car j'ai appelé et nul n'a répondu ; - j'ai parlé et ils n'ont pas écouté ; Ils ont fait ce qui est mal à mes yeux - et ils ont choisi ce que je n'aime pas. Ecoutez la parole de Yahweh, - vous qui tremblez à sa parole : Vos frères, qui vous haïssent - et vous repoussent à cause de mon nom, ont dit : “Que Yahweh montre sa gloire pour que nous voyions votre joie !” - Mais ils seront confondus. Un bruit, un tumulte vient de la ville, - une clameur du temple. C'est la voix de Yahweh, - qui paie à ses ennemis leur salaire. Avant d'être en travail, elle a enfanté ; - avant que les douleurs lui vinssent, - elle a mis au monde un enfant mâle. Qui a jamais entendu rien de pareil ? - Qui a jamais vu rien de semblable ? Un pays naît-il en un jour ? - Une nation est-elle enfantée d'un seul coup ? Sion, à peine en travail, - a enfanté ses fils. Ouvrirais-je le sein maternel sans faire enfanter ? - dit Yahweh. Moi qui fais naître, le fermerais-je ? - dit ton Dieu. Réjouissez-vous avec Jérusalem - et soyez dans l'allégresse à cause d'elle, vous tous qui l'aimez ! Tressaillez de joie avec elle, - vous tous qui portez deuil sur elle, Afin que vous soyez allaités et rassasiés - à la mamelle de ses consolations, Afin que vous vous abreuviez avec délices - au sein de sa gloire ! Car ainsi parle Yahweh : - Voici, je vais diriger vers elle la paix comme un fleuve - et la gloire des nations comme un torrent qui déborde. Ses nourrissons seront portés sur la hanche - et caressés sur les genoux. Comme un homme que sa mère console, - ainsi je vous consolerai, - et par Jérusalem vous serez consolés. Vous verrez cela et votre cœur sera dans la joie ; - vos os pousseront comme l'herbe. Et la main de Yahweh se fera connaître à ses serviteurs - et sa colère à ses ennemis ; Car voici, Yahweh arrive dans le feu - et ses chars sont comme un ouragan Pour déverser sa colère en embrasement - et ses menaces en flammes de feu. Car Yahweh jugera toute la terre par le feu - et par le glaive toute chair, - et nombreux seront ceux que Yahweh percera. Ceux qui se sanctifient et se purifient pour aller dans les jardins derrière un mystagogue au milieu du groupe, qui mangent de la chair de porc, des mets abominables et des souris : eux tous périront. Moi, je connais leurs œuvres et leurs desseins et je viendrai pour rassembler toutes les nations et langues. Elles viendront et verront ma gloire. Je leur ferai un prodige et j'enverrai de leurs réchappés vers les nations, à Tharsis, Libye, Lydie, Mosoch et Rosch, Thubal et Javan, vers les îles lointaines qui n'ont jamais entendu parler de moi et qui n'ont pas vu ma gloire. Ils publieront ma gloire parmi les nations. Et ils ramèneront vos frères du milieu de toutes les nations en offrande à Yahweh, sur des chevaux, sur des chars, en litière, sur des mulets, sur des dromadaires, vers ma sainte montagne, à Jérusalem, dit Yahweh, comme les enfants d'Israël apportent leur offrande dans un vase pur à la maison de Yahweh. Et aussi parmi eux je prendrai des prêtres et des lévites, dit Yahweh. Car, comme les cieux nouveaux et la terre nouvelle que je vais créer subsisteront devant moi, oracle de Yahweh, ainsi subsistera votre postérité et votre nom. De nouvelle lune en nouvelle lune et de sabbat en sabbat, toute chair viendra se prosterner devant moi, dit Yahweh. Et ils sortiront et ils verront les cadavres des hommes qui se sont révoltés contre moi ; car leur ver ne mourra point et leur feu ne s’éteindra pas, et ils seront pour toute chair une horreur.
Paroles de Jérémie, fils de Helcias, un des prêtres demeurant à Anathoth, au pays de Benjamin. La parole de Yahweh lui fut adressée aux jours de Josias, fils d'Amon, roi de Juda, la treizième année de son règne, et elle le lui fut encore aux jours de Joakim, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la fin de la onzième année de Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la déportation de Jérusalem au cinquième mois. La parole de Yahweh me fut adressée ainsi : Avant de te former au ventre de ta mère, je t'ai connu ; - avant que tu fusses sorti de son sein, je t'ai consacré, - je t'ai établi prophète pour les nations. Et je dis : “Ah ! Seigneur Yahweh, voici, je ne sais pas parler ; - car je suis trop jeune.”. Et Yahweh me dit : “Ne dis pas : Je suis trop jeune ; - car vers tous ceux à qui je t'enverrai tu iras - et tout ce que je t'ordonnerai tu le diras : Sois sans peur devant eux - car je suis avec toi pour te délivrer, - oracle de Yahweh.” Puis Yahweh étendit sa main et toucha ma bouche ; et Yahweh me dit : - “Voici, je mets mes paroles dans ta bouche. Vois, je t'établis en ce jour sur les nations et sur les royaumes, - pour arracher et pour abattre, pour détruire et pour ruiner, pour bâtir et pour planter.” La parole de Yahweh me fut adressée ainsi : “Que vois-tu, Jérémie ? Je répondis : Je vois une branche d'amandier.” Et Yahweh me dit : “Tu as bien vu ; car je veille sur ma parole pour l'accomplir.” Et la parole de Yahweh me fut adressée une seconde fois ainsi : “Que vois-tu ?” Je répondis : “Je vois une chaudière bouillante, venant du Nord.” Et Yahweh me dit : “Du Nord le malheur bout - pour se répandre sur tous les habitants du pays. Car voici, je vais appeler tous les royaumes du Nord, oracle de Yahweh. - Ils viendront et établiront chacun leur trône - à l'entrée des portes de Jérusalem, devant ses murs à l'entour devant toutes les villes de Juda. Et je prononcerai mes jugements contre eux à cause de toute leur méchanceté de m'avoir abandonné, - d'avoir offert de l'encens à d'autres dieux et de s'être prosternés devant l'ouvrage de leurs mains. Et toi, ceins tes reins, lève-toi et dis-leur tout ce que je t'ordonnerai. - Ne tremble pas devant eux afin que je ne te fasse pas trembler devant eux. Voici, moi je t'établis en ce jour comme une ville forte et un mur d'airain - contre les rois de Juda et ses princes, - contre ses prêtres et contre le peuple du pays. Ils te feront la guerre, mais ils ne te vaincront pas ; - car je suis avec toi pour te délivrer oracle de Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée ainsi : “Va et crie aux oreilles de Jérusalem : Ainsi parle Yahweh : Je me souviens de l'amour de ta jeunesse, de l'affection du temps de tes fiançailles, - quand tu me suivais au désert, au pays inculte. Israël était consacré à Yahweh, les prémices de sa moisson ; - quiconque en mangeait devait l'expier, le malheur fondait sur lui, oracle de Yahweh. Ecoutez la parole de Yahweh, maison de Jacob et toutes les familles de la maison d'Israël. Ainsi parle Yahweh : Quel tort vos pères ont-ils trouvé en moi pour s'éloigner de moi, - suivre les vanités et devenir eux-mêmes vanité ?” Et ils n'ont pas dit : - “Où est Yahweh qui nous a fait monter de la terre d'Egypte, - qui nous a conduits dans le désert, dans lin pays de steppes et de crevasses, Dans un pays de sécheresse et d'obscurité, - dans un pays où personne ne passe, personne n'habite ?” Je vous ai fait venir dans un verger pour en manger - les fruits et les biens. Mais vous êtes venus profaner mon pays - et vous avez fait de mon héritage une abomination. Les prêtres n'ont pas dit : “Où est Yahweh ?” - Les gardiens de la Loi ne m'ont pas connu, Les pasteurs se sont révoltés contre moi, - les prophètes ont prophétisé par Baal - et ils ont suivi ceux qui ne peuvent pas aider. C'est pourquoi je plaiderai encore contre vous, oracle de Yahweh, - et contre les enfants de vos enfants je plaiderai. Passez donc aux îles de Céthim et regardez ; envoyez à Cédar, faites bien attention et voyez - s'il s'y passe rien de semblable. Est-ce qu'un peuple a changé ses dieux ? Et encore ce ne sont pas des dieux. - Mais mon peuple a changé sa gloire contre un dieu qui ne peut pas aider. Cieux, frémissez-en, soyez bien stupéfaits, - oracle de Yahweh. Car mon peuple a commis un double crime : - ils m'ont abandonné, moi, la source d'eau vive - pour se creuser des citernes crevassées qui ne gardent pas l'eau. Israël est-il un esclave ou un serf né dans la maison ? - Pourquoi est-il devenu un butin ? Contre lui les lions ont rugi, poussé des cris ; - ils ont fait de son pays un désert. - Ses villes sont brûlées et sans habitants. Même les fils de Memphis et de Taphnès ont brouté ton crâne. - Est-ce que cela ne te vient pas pour avoir abandonné Yahweh, ton Dieu ? Et maintenant, à quoi bon aller en Egypte pour boire l'eau du Nil ? - A quoi bon aller en Assour pour boire l'eau du Fleuve ? Ta méchanceté te punit et ton infidélité te châtie. - Sache et vois combien il est mauvais et amer d'abandonner Yahweh ton Dieu et de ne pas me craindre, - oracle du Seigneur Yahweh des armées. Car dès longtemps tu as brisé ton joug, rompu tes liens, - disant : “Je ne servirai pas.” Oui, sur toute colline élevée et sous tout arbre vert - tu t'es couchée comme une prostituée. Et pourtant, je t'avais plantée comme une vigne de choix, tout entière du meilleur plant. - Comment t'es-tu changée en plants dégénérés et bâtards ? Quand bien même tu te laverais avec du nitre et que tu emploierais beaucoup de soude, - la tache de ton iniquité resterait devant moi, - oracle du Seigneur Yahweh. Comment peux-tu dire : “Je ne suis pas souillée, - je n'ai pas couru après les Baals” ? Vois tes pas dans la vallée, - reconnais ce que tu as fait ! - Chamelle légère croisant ses pas dans tous les sens, Onagre habitué au désert, qui dans l'ardeur de son désir flaire le vent ; - qui arrêtera son rut ? Quiconque la cherche ne se fatigue pas : ils la trouvent pendant son mois. Prends garde pour que ton pied ne perde pas sa chaussure - et que ton gosier ne se dessèche pas. Mais tu dis : “Impossible ! - Car j'aime les étrangers et je veux courir après eux.” Comme un voleur est confus quand il est surpris, - ainsi seront ceux de la maison d'Israël, Eux, leurs rois et leurs chefs, leurs prêtres et leurs prophètes, - qui disent au bois : “Tu es mon père”, - et à la pierre : “Tu m’as donné la - vie.” En effet, ils me tournent le dos et non la face. Mais, quand ils sont dans le malheur, ils disent : “Lève-toi, sauve-nous.” Où sont tes dieux que tu t'es faits ? - Qu'ils se lèvent, s'ils peuvent te sauver, au temps de ton malheur. Car tes dieux, ô Juda, sont aussi nombreux que tes villes - et les autels de Baal sont aussi nombreux que les rues de Jérusalem. Pourquoi vous plaignez-vous de moi, vous qui vous êtes tous révoltés contre moi ? - Oracle de Yahweh. En vain j'ai frappé vos fils : vous n'avez pas accepté la leçon ; - votre glaive a dévoré vos prophètes comme un lion destructeur. Race dégénérée que vous êtes ! Faites attention à la parole de Yahweh : - Ai-je été un désert pour Israël, un pays de ténèbres ? Pourquoi mon peuple dit-il : - “Nous nous sommes rendus libres ; nous ne reviendrons plus à toi ?” Est-ce qu'une vierge oublie sa parure, une fiancée sa ceinture ? - Mais mon peuple m'a oublié depuis des jours sans nombre. Combien tu es habile dans tes voies pour chercher l'amour ! - Aussi as-tu habitué tes voies au mal. Même sur tes mains on trouve le sang d'innocents. - Tu ne les as pas trouvés à l'occasion d'une effraction. Avec tout cela Tu dis : “Je suis innocente ; aussi sa colère s'est-elle détournée de moi.” - Voici, je vais te faire un procès, parce que tu dis : “Je n'ai pas péché.” Combien peu cela te coûte de changer tes voies ! - Aussi, par l'Egypte tu seras déçue comme tu l'as été par Assour. Aussi, de là tu sortiras les mains sur la tête ; - car Yahweh a rejeté ceux en qui tu te confies et tu ne réussiras pas avec eux. Si un homme répudie sa femme et qu'elle s'éloigne de lui et devienne la femme d'un autre, retournera-t-il encore à elle ? Une telle femme n'est-elle pas complètement profanée ? Et toi, tu t'es prostituée à de nombreux amants et tu devrais quand même revenir à moi ? Oracle de Yahweh. Lève tes yeux vers les hauteurs nues et regarde : Où n'as-tu pas été déshonorée ? Tu t'asseyais pour eux le long des routes comme l'Arabe dans le désert, et tu as profané le pays par tes prostitutions et ta méchanceté. La pluie a été retenue, la pluie du printemps n'a pas eu lieu ; mais tu as gardé un front de prostituée et tu as refusé d'avoir honte. Maintenant, n'est-ce pas, tu me cries : “Mon père, toi, l'ami de ma jeunesse ! Gardera-t-il toujours sa colère ?” La conservera-t-il à jamais ? C'est ainsi que tu parles ; mais tu fais le mal hardiment. Et Yahweh me dit aux jours du roi Josias : “As-tu vu ce qu'a fait Israël l'infidèle ? Elle est allée sur toute montagne élevée et sous tout arbre vert et elle s'y est prostituée. Je pensais : Après avoir fait tout cela, elle reviendra à moi. Mais elle n'est pas revenue. : Sa sœur, Juda la perfide, a vu qu'à cause de tous ses adultères j'avais répudié Israël l'infidèle et que je lui avais donne sa lettre de divorce. Mais Juda la perfide, sa sœur, n’a pas eu peur ; elle est allée se prostituer, elle aussi. Par sa bruyante prostitution elle a profané le pays et elle a commis l'adultère avec la pierre et le bois. Avec tout cela elle n'est pas revenue à moi, Juda sa sœur perfide, de tout son cœur, mais avec hypocrisie, oracle de Yahweh.” Et Yahweh me dit : Israël l'infidèle paraît juste en comparaison de Juda la perfide. Va, crie ces paroles vers le Nord et dis : Reviens, infidèle Israël, oracle de Yahweh, je ne te montrerai plus un visage sévère. Car je suis miséricordieux, oracle de Yahweh ; je ne garde pas ma colère à jamais. Reconnais seulement ton iniquité, que tu t'es révoltée contre Yahweh ton Dieu, que tu as multiplié tes pas vers les étrangers sous tout arbre vert, et que tu n'as pas écouté ma voix, oracle de Yahweh. Revenez, fils infidèles, oracle de Yahweh ; car je suis votre maître et je vous prendrai, un d'une ville et deux d'un clan, et je vous amènerai à Sion. Et je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur, qui vous paîtront avec intelligence et sagesse. Quand vous aurez multiplié et fructifié dans le pays en ces jours-là oracle de Yahweh, on ne dira plus : L'arche de l'alliance de Yahweh ! Elle ne reviendra plus à la pensée ; on ne la regrettera plus et on n'en fera pas d'autre. En ce temps-là, on appellera Jérusalem le trône de Yahweh et toutes les nations s'y rassembleront, et elles ne marcheront plus selon l'obstination de leur mauvais cœur. En ces jours-là, la maison de Juda marchera avec la maison d'Israël ; elles viendront ensemble du pays du Nord dans le pays que j'ai donné en possession à leurs pères. J'avais pensé : Ah ! je veux te donner le rang de fils, te gratifier d'un pays de délices de la plus belle possession parmi les nations. Et je pensais : Tu m'appelleras mon père et tu ne te sépareras plus de moi. Mais, comme une femme devient infidèle à son amant ainsi tu m'es devenue infidèle, maison d'Israël, oracle de Yahweh. Une voix se fait entendre sur les hauteurs nues, des pleurs et des gémissements des fils d'Israël, parce qu'ils ont perverti leur voie, oublié Yahweh leur Dieu. Revenez fils infidèles, je guérirai vos infidélités. “Nous voici, nous venons à toi ; car tu es Yahweh, notre Dieu. Vraiment, mensongères sont les collines, le bruit sur les montagnes. Vraiment, c'est en Yahweh notre Dieu qu'est le salut d'Israël. L'idole honteuse a dévoré le produit du travail de nos pères, leurs moutons et leurs bœufs leurs fils et leurs filles. Couchons-nous dans notre honte et que notre opprobre nous couvre ! Car contre Yahweh notre Dieu nous avons péché, nous et nos pères, dès notre jeunesse jusqu'à ce jour, et nous n'avons pas écouté la voix de Yahweh notre Dieu.” Si tu veux revenir, Israël, oracle de Yahweh, tu peux revenir à moi - si tu veux enlever devant moi tes abominations, tu n'as plus besoin de me fuir. Et si tu jures par la vie de Yahweh en sincérité, droiture et honnêteté, - les nations se béniront et se glorifieront en toi. Car ainsi parle Yahweh aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem : - Défrichez-vous un champ nouveau et ne semez pas dans les épines. Circoncisez-vous pour Yahweh et enlevez le prépuce de votre cœur, - hommes de Juda et habitants de Jérusalem, De peur que ma colère n'éclate comme un feu et ne brûle sans que personne l'éteigne, - à cause de la méchanceté de vos actions. Publiez dans Juda, proclamez dans Jérusalem et dites : - sonnez de la trompette dans le pays, criez à pleine voix et dites : “Rassemblez-vous et entrons dans les villes fortes.” Dressez un étendard du côté de Sion, sauvez-vous sans vous arrêter ; - car j'amène du Nord malheur et grand désastre. Un lion s'élance de son fourré, le destructeur des nations sort de son lieu, - pour faire de ton pays un désert ; - tes villes seront détruites et sans habitants. C'est pourquoi revêtez le cilice, lamentez-vous et hurlez ; - car la colère ardente de Yahweh ne se détourne pas de nous. Il arrivera en ce jour, oracle de Yahweh, - que le roi et les princes perdront courage, - que les prêtres seront consternés et les prophètes stupéfaits. Et ils diront : “Ah ! Seigneur Yahweh, tu as donc bien trompé ce peuple et Jérusalem, - en disant : Vous aurez la paix. - Cependant, voici, le glaive va les frapper à mort.” En ce temps-là, on dira à ce peuple et à Jérusalem : - Un vent brûlant des hauteurs nues du désert vient vers la fille, mon peuple - non pour vanner ni pour purifier. Un vent puissant vient à mon secours. Maintenant moi je vais leur prononcer la sentence. Voici, il s'avance comme les nuages ; - comme l'ouragan sont ses chars ; Ses chevaux sont plus rapides que les aigles. - Malheur à nous ; car nous sommes perdus ! Purifie ton cœur de la méchanceté, Jérusalem, afin d'être sauvée. - Jusques à quand demeureront en toi tes pensées funestes ? Oui, un cri retentit annonçant de Dan, - publiant des montagnes d'Ephraïm calamité. Faites savoir aux nations, publiez : Contre Jérusalem, voici, des assiégeants viennent d'un pays lointain, poussent des cris contre les villes de Juda. Comme les gardiens d'un champ, ils l'entourent ; - car elle s'est révoltée contre moi, oracle de Yahweh. Ta conduite et tes actes t'ont valu cela ; - c'est l'effet de ta méchanceté. - Oui, c'est amer, cela atteint jusqu'à ton cœur. Mes entrailles, mes entrailles ! Je souffre : les parois de mon cœur ! - Mon cœur tempête ; je ne puis me taire. Car j'entends le son de la trompette, le cri de guerre. On annonce ruine sur ruine : tout le pays est dévasté. - Tout d'un coup mes tentes sont détruites, en un clin d'œil mes pavillons. Jusques à quand verrai-je l'étendard, - entendrai-je le son de la trompette ? C'est que mon peuple est insensé : ils ne me connaissent pas ; - ils sont des enfants sans raison, sans intelligence ; - ils sont habiles à faire le mal ; mais ils ne savent pas faire le bien. Je regarde la terre, et voici : elle est déserte et vide ; - les cieux : ils sont sans lumière. Je regarde les montagnes, et voici : elles tremblent - et toutes les hauteurs chancellent. Je regarde, et voici : il n'y a point d'homme - et tous les oiseaux du ciel ont fui. Je regarde, et voici : le verger est un désert - et toutes les villes sont détruites par Yahweh, par sa colère ardente. Oui, ainsi parle Yahweh : - Tout le pays sera dévasté ; mais je ne détruirai pas tout. C'est pourquoi la terre est en deuil et les cieux là-haut s'obscurcissent parce que je l'ai dit et je ne m'en repens pas, - je l'ai résolu et je n'en reviendrai pas. Aux cris des cavaliers et des archers tout le pays est en fuite ; - on entre dans les forêts, on monte sur les rochers. Toutes les villes sont abandonnées et il n'y a plus d'habitants. Et toi, que feras-tu ? - Quand tu te vêtirais de pourpre, quand tu te parerais d'ornements d'or, Quand tu élargirais tes yeux avec du fard, tu te ferais en vain belle. - Tes amants te dédaignent, ils veulent ta vie. J'entends des cris comme d'une femme en travail, - un gémissement comme de celle qui enfante la première fois, Cris de la fille Sion qui soupire et étend ses mains : - “Malheur à moi, car mon âme succombe sous les coups des meurtriers !” Parcourez les rues de Jérusalem, voyez et regardez ; - cherchez sur les places publiques si vous trouvez quelqu'un qui pratique la justice et recherche la fidélité : alors je ferai grâce. Même lorsqu'ils disent : “Par la vie de Yahweh”, ils jurent quand même faussement. - Yahweh, tes yeux ne cherchent-ils pas la fidélité ? Tu les as frappés, mais ils sont insensibles ; - tu les as ruinés, mais ils ont refusé d'accepter la leçon. Ils ont endurci leur front plus que le roc, - ils ont refusé de se convertir. Je pensais : Seuls les petits sont insensés ; - car ils ne connaissent pas la voie de Yahweh ni le droit de leur Dieu. Je veux donc aller vers les grands et leur parler ; - car eux, ils connaissent la voie de Yahweh, le droit de leur Dieu. Mais ce sont précisément eux - qui sans exception ont brisé le joug, rompu les liens. C'est pourquoi le lion de la forêt les tue, le loup du désert les égorge, - la panthère est aux aguets devant leurs villes ; quiconque en sort est déchiré ; - car nombreuses sont leurs transgressions, multiples leurs révoltes. Comment pourrais-je leur faire grâce ? Oracle de Yahweh. - Car ils m'ont abandonné et ils jurent par des dieux inexistants. - Je les ai rassasiés et ils sont devenus adultères, séjournent dans la maison de la prostituée. Ils sont des étalons bien repus, - chacun hennit après la femme de son prochain Ne punirai-je pas pareilles choses ? Oracle de Yahweh. Ne me vengerai-je pas d'une pareille nation ? Escaladez ses murs et ravagez ; mais ne détruisez pas tout. - Enlevez ses sarments ; car ils ne sont pas à Yahweh. Oui, elles m'ont pleinement trahi, la maison d'Israël et la maison de Juda, oracle de Yahweh, - ils ont renié Yahweh et dit : “Ce n'est pas lui ; aucun mal ne viendra sur nous ; - nous ne verrons ni glaive ni famine. Les prophètes sont du vent - et la parole de Yahweh n'est pas en eux.” C'est pourquoi ainsi parle Yahweh, Dieu des armées : Puisqu'ils parlent de cette façon, - voici, je fais de mes paroles un feu dans ta bouche, - et de ce peuple du bois que le feu dévorera. Voici, je ferai venir sur vous un peuple de loin, maison d'Israël, oracle de Yahweh. - C'est un peuple vigoureux, un peuple ancien, - un peuple dont tu ne connais pas la langue et dont tu ne comprends pas les paroles. Son carquois est comme un sépulcre ouvert ; ils sont tous des héros. - Il dévorera ta moisson et ton pays, il dévorera tes fils et tes filles. Il dévorera tes brebis et tes bœufs, il dévorera ta vigne et ton figuier. - Il détruira par le glaive tes villes fortes dans lesquelles tu te confies. Cependant, en ces jours-là, oracle de Yahweh, je ne vous détruirai pas entièrement. Et quand ils demanderont : “Pourquoi Yahweh notre Dieu nous a-t-il fait tout cela ?” tu leur diras : “Comme vous m'avez abandonné et servi dans votre pays des dieux étrangers, ainsi vous servirez des étrangers dans un pays qui n'est pas le vôtre.” Annoncez ceci dans la maison de Jacob - et publiez-le en Juda ainsi : Ecoutez ceci, peuple insensé et sans intelligence ; - ils ont des yeux et ne voient pas des oreilles et n'entendent pas. Ne me craindrez-vous pas ? Oracle de Yahweh. - Ne tremblerez-vous pas devant moi, Qui ai mis le sable pour limite à la mer, borne éternelle et infranchissable ? - Ses flots s'agitent, mais ils sont impuissants, - ils mugissent, mais ils ne la franchissent pas. Ce peuple a un cœur rebelle et récalcitrant ; ils se révoltent et s’en vont, - ils ne disent pas dans leur cœur : Craignons donc Yahweh notre Dieu, Qui donne les pluies, les premières et les dernières en leur temps, - qui abreuve les champs et nous garde la moisson ; Vos iniquités ont troublé cet ordre - et vos péchés vous privent de ces biens. Car il se trouve dans mon peuple des méchants ; - ils épient comme l'oiseleur qui se baisse, dressent des pièges, prennent des hommes. De même qu'une cage est pleine d'oiseaux - ainsi leurs maisons sont remplies de fraude. C'est pourquoi ils sont devenus puissants et riches. - Ils sont gros et gras, ils font le mal outre mesure ; Ils ne font pas justice à l'orphelin - ils ne défendent pas la cause du pauvre. Ne punirais-je pas pareilles choses ? Oracle de Yahweh. - Ne me vengerais-je pas d'une pareille nation ? Des choses horribles, abominables se font dans le pays : - les prophètes prophétisent en mentant, - les prêtres gouvernent à leur gré ; Et mon peuple aime cela. - Mais que ferez-vous à la fin de tout cela ? Fuyez, enfants de Benjamin, du milieu de Jérusalem, - Sonnez de la trompette à Thécua et sur Bethacarem élevez un signal ; - car un malheur s'avance du nord et un grand désastre. La belle et la délicate, - je la détruis, la fille Sion. Vers elle viennent des pasteurs avec leurs troupeaux, - ils dressent autour d'elle leurs tentes et broutent chacun son quartier. Préparez le combat contre elle ; levez-vous, montons contre elle en plein midi. - Malheur à nous ; car le jour baisse et les ombres du soir s'allongent. Levez-vous, montons contre elle pendant la nuit - détruisons ses palais. Car ainsi parle Yahweh abattez ses arbres, des armées : abattez ses arbres, élevez un rempart contre Jérusalem. - Malheur à la ville de mensonge ! Il n'y a qu'oppression en elle. Comme un puits fait sourdre ses eaux, ainsi elle fait sourdre sa méchanceté. On y entend violence et ruine ; - douleurs et blessures sont constamment sous mes yeux. Laisse-toi avertir, Jérusalem, de peur que mon âme ne se détache de toi, - de peur que je ne fasse de toi un désert, un pays inhabité. Ainsi parle Yahweh des armées : Grappillez, grappillez comme une vigne les restes d'Israël, mettez la main comme le vendangeur sur ses pampres. A qui parler, devant qui témoigner pour qu'on m'écoute ? - Voici, leur oreille est incirconcise et ils ne peuvent pas faire attention. - Voici, la parole de Yahweh est devenue pour eux un objet de raillerie, ils n'y prennent aucun plaisir. Mais je suis plein de la colère de Yahweh, je suis las de la contenir : - Je la répandrai sur l'enfant de la rue et sur le cercle des jeunes gens. - Oui, le mari et la femme, le vieillard et l'homme chargé de jours, tous seront pris. Leurs maisons passeront à d'autres, leurs champs et leurs femmes aussi. - Car j’étendrai ma main sur les habitants du pays, oracle de Yahweh. Car du plus petit jusqu'au plus grand, ils sont tous avides de gain, - du prophète jusqu'au prêtre, tous pratiquent le mensonge. Ils pansent à la légère la plaie de mon peuple en disant : “Paix ! Paix ! Mais il n'y a pas de paix. Ils seront confondus ; car ils commettent des abominations, - ils ne rougissent même plus et ne connaissent plus la honte. C'est pourquoi ils tomberont parmi ceux qui tombent ; ils seront renversés quand je les châtierai, dit Yahweh. Ainsi parle Yahweh : Tenez-vous sur les routes et voyez ; informez-vous des chemins d'autrefois, - quelle est la voie du bien, suivez-la et vous trouverez le repos pour vous. Mais ils ont dit : - “Nous ne la suivrons pas.” J'ai placé près de vous des sentinelles disant : Prêtez l'oreille au son de la trompette. - Mais ils ont répondu : “Nous ne prêterons pas l'oreille.” C'est pourquoi, nations, écoutez : - sache, assemblée, ce qui leur arrive ; - terre, écoute. Voici, je fais venir un malheur sur ce peuple, fruit de sa rébellion ; - car ils n'ont pas prêté l'oreille à mes paroles et ils ont rejeté ma loi. Que me fait l'encens qui vient de Saba et le roseau odorant d'un pays lointain ? Vos holocaustes ne me sont pas agréables et vos sacrifices ne me plaisent pas. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh : - Voici, je dresserai devant ce peuple des obstacles et ils s'y heurteront. - Pères et fils, voisins et amis périront. Ainsi parle Yahweh : Voici, un peuple vient du pays du nord ; - une grande nation se lève des extrémités du monde. Ils manient l'arc et le javelot ; ils sont cruels et sans pitié. - Leur voix gronde comme la mer ; ils sont montés sur des chevaux, - prêts pour le combat contre toi, fille Sion. Nous en avons appris la nouvelle, nos mains ont défailli ; - l'angoisse nous a saisis, les douleurs d'une femme en travail. Ne sortez pas aux champs, n'allez pas sur la route ; - car le glaive de l'ennemi et la terreur sont tout autour. Fille, mon peuple, revêts le cilice, roule-toi dans la cendre ; - prends le deuil comme pour un fils unique, fais des lamentations amères ; - car soudain le dévastateur vient sur nous. Je t'établis comme essayeur dans mon peuple pour que tu connaisses et éprouves leur voie. Ils sont tous rebelles ; ils sèment la calomnie ; ils sont tous corrompus. Le soufflet souffle, le plomb est consumé par le feu ; c'est en vain qu'on épure ; les scories ne se séparent pas. On les appellera “argent de rebut” ; car Yahweh les a rejetés. La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de Yahweh ainsi : “Tiens-toi à la porte de la maison de Yahweh et là prononce cette parole et dis : Ecoutez la parole de Yahweh, vous tous, hommes de Juda, qui entrez par ces portes pour adorer Yahweh. Ainsi parle Yahweh des armées, le Dieu d'Israël : Amendez vos voies et vos œuvres et je vous laisserai habiter en ce lieu. Ne vous fiez pas à ces paroles mensongères : “C'est ici le temple de Yahweh, le temple de Yahweh, le temple de Yahweh.” Car seulement si vous amendez tout à fait vos voies et vos œuvres, si vous vous rendez pleinement justice les uns aux autres, si vous n'opprimez pas l'étranger, l'orphelin et la veuve, si vous ne versez pas en ce lieu le sang innocent, si vous n'allez pas après d'autres dieux pour votre malheur, alors je vous laisserai habiter en ce lieu, dans le pays que j'ai donné à vos pères d'éternité en éternité. “Mais voici, vous vous fiez à des paroles mensongères qui ne servent à rien. Quoi, voler, tuer, commettre l'adultère, jurer faussement, encenser Baal et aller après d'autres dieux que vous ne connaissez pas ! Et puis vous venez vous présenter devant moi dans cette maison qui porte mon nom et vous dites : Nous sommes abrités, pour continuer à faire ces abominations. Est-elle à vos yeux une caverne de brigands, cette maison qui porte mon nom ? Eh bien ! moi aussi je la considère comme telle, oracle de Yahweh. Allez donc à ma demeure à Silo, où j'avais fait habiter mon nom autrefois, et voyez ce que j'en ai fait à cause de la méchanceté de mon peuple Israël, Et maintenant, puisque vous avez commis tous ces méfaits, oracle de Yahweh, et que vous ne m'avez pas écouté quand je vous parlais, et que vous ne m'avez pas répondu quand je vous appelais, je traiterai cette maison, qui porte mon nom, en laquelle vous vous confiez, et ce lieu que j'ai donne à vous et à vos pères, comme j'ai traité Silo ; et je vous rejetterai loin de ma face, comme j'ai rejeté tous vos frères, toute la race d'Ephraïm. “Et toi, n'intercède pas en faveur de ce peuple, ne m'adresse pour lui ni supplication ni prière ; n’insiste pas auprès de moi ; car je n'écouterai pas. Ne vois-tu pas ce qu'ils font dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem ? Les enfants ramassent du bois, les pères allument le feu, les femmes pétrissent la pâte pour faire des gâteaux à la reine du ciel ; et l'on verse des libations à des dieux étrangers pour me vexer. Mais est-ce moi qu'ils vexent, oracle de Yahweh, eux-mêmes, n'est-ce pas pour la honte de leurs faces ? C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici ma colère, ma fureur va se répandre sur ce lieu, sur les hommes et sur les bêtes, sur les arbres des champs et sur les fruits de la terre ; elle brûlera et ne s'éteindra pas.” Ainsi parle Yahweh des armées, le Dieu d'Israël : “Ajoutez vos holocaustes à vos sacrifices et mangez-en la chair. Car je n'ai rien dit et rien prescrit à vos pères au jour où je les ai fait sortir du pays d'Egypte au sujet des holocaustes et des sacrifices. Mais voici l'ordre que je leur ai donné en disant : Ecoutez ma voix et je serai votre Dieu et vous serez mon peuple ; et marchez dans toutes les voies que je vous prescris afin d'être heureux. Mais ils n’ont point écouté, ils n'ont point prêté l'oreille ; ils ont marché selon l'obstination de leur cœur mauvais ; ils m'ont tourné le dos et non la face. Depuis le jour ou vos pères sont sortis du pays d'Egypte jusqu'à ce jour, je vous ai envoyé avec empressement tous les jours tous mes serviteurs les prophètes. Mais ils ne m'ont pas écouté, ils n'ont pas prêté l'oreille ; ils ont raidi leur cou, ils ont été pires que leurs pères. Et si tu leur dis toutes ces paroles, ils ne t’écouteront pas ; si tu les appelles, ils ne te répondront pas. Alors tu leur diras : C'est là la nation qui n'écoute pas la voix de Yahweh son Dieu et n'accepte pas d'instruction ; la fidélité a disparu, elle est retranchée de sa bouche. “Coupe ta chevelure et jette-la ; entonne sur les hauteurs nues un chant de deuil ; - car Yahweh a rejeté et repoussé la race objet de sa colère. “Car les fils de Juda ont fait ce qui est mal à mes yeux, oracle de Yahweh ; ils ont placé leurs abominations dans la maison qui porte mon nom pour la souiller et ils ont construit le haut-lieu de Topheth dans la vallée du fils de Hinnom pour brûler leurs fils et leurs filles ; ce que je n’ai pas ordonné, ce qui ne m'est pas venu à la pensée. C'est pourquoi, voici, des jours viennent, oracle de Yahweh, où l'on ne dira plus Topheth, ni Vallée du fils de Hinnom, mais Vallée du carnage, et où l'on enterrera à Topheth, faute de place. Les cadavres serviront de pâture aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre et personne ne les chassera. Et je ferai taire dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem les cris de joie et d’allégresse, les chants du fiancé et de la fiancée ; car le pays deviendra un désert. “En ce temps-là, oracle de Yahweh, on sortira de leurs sépulcres les os des rois de Juda, les os de ses princes, les os des prêtres, les os des prophètes et les os des habitants de Jérusalem. On les étendra devant le soleil, la lune et toute l'armée des cieux, qu'ils ont aimés, qu'ils ont servis, qu'ils ont suivis, qu'ils ont consultés et qu'ils ont adorés. Ils ne seront pas recueillis ni ensevelis, ils deviendront un engrais sur la terre. Et la mort sera préférée à la vie par tous ceux qui resteront de cette race méchante dans tous les lieux où je les aurai dispersés, oracle de Yahweh des armées.” Tu leur diras : Ainsi parle Yahweh : Est-ce que l'on tombe sans se relever ? Est-ce que l'on se détourne sans revenir ? Pourquoi ce peuple s'égare-t-il d'un égarement continuel ? - Pourquoi persistent-ils dans la mauvaise foi, refusent-ils de revenir ? J'ai fait attention et j'ai écouté : ils ne partent pas comme il faut ; - aucun ne se repent de sa méchanceté en disant : “Qu'ai-je fait ?” - Oui, ils ne retournent pas dans leur course, comme un cheval qui s'élance dans le combat. Même la cigogne dans les cieux connaît sa saison ; - la tourterelle, l'hirondelle et la grue observent le temps de leur retour. - Mais mon peuple ne connaît pas le droit de Yahweh. Comment pouvez-vous dire : “Nous sommes sages, - nous possédons la Loi de Yahweh” ? - Or le style mensonger des scribes l'a changée en mensonge. Les sages sont confondus, consternés et pris ; - voici, ils ont rejeté la parole de Yahweh : - quelle sagesse leur reste-t-il ? C'est pourquoi je donnerai leurs femmes à d'autres, - leurs champs à de nouveaux possesseurs ; Car, du plus petit jusqu'au plus grand, ils sont tous avides de gain ; - du prophète jusqu'au prêtre, tous pratiquent le mensonge. Ils pansent à la légère la plaie de mon peuple en disant : “Paix ! Paix !” - Mais il n'y a pas de paix. Ils seront confondus, car ils commettent des abominations. - Mais ils ne rougissent même plus et ne connaissent pas la honte ; C'est pourquoi ils tomberont parmi ceux qui tombent ; - ils seront renversés quand je les châtierai, dit Yahweh. Quand je veux récolter leur récolte, oracle de Yahweh, - il n'y a pas de raisins à la vigne, de figues au figuier - et le feuillage est flétri. Pourquoi restons-nous assis ? - Rassemblez-vous afin d'entrer dans les villes fortes et d'y périr. Puisque Yahweh notre Dieu nous fait périr - et nous fait boire des eaux empoisonnées, - parce que nous avons péché contre lui. Attendre le salut ? Mais il n'y a rien de bon. - Attendre le temps de la guérison ? Mais voici la terreur. Depuis Dan on entend le hennissement de ses chevaux - et, au bruit du ronflement de ses coursiers, tout le pays tremble. Ils viennent et mangent le pays avec ce qu'il renferme, - la ville et ses habitants. Oui, voici, j'envoie contre vous des serpents et des basilics, - contre lesquels il n'y a point d'enchantement : Ils vous mordront sans qu'il y ait de remède. La douleur vient sur moi, mon cœur souffre. Voici, des cris plaintifs de mon peuple viennent d'un pays lointain : - “Est-ce que Yahweh n'est plus à Sion ? Son roi n’y est-il plus ? - Pourquoi m'ont-ils vexé par leurs idoles, par les néants de l'étranger ? La moisson est passée, l'été est fini ; mais nous ne sommes pas sauvés.” Par la ruine de la fille, mon peuple, je suis ruiné, affligé, saisi d'épouvante. N'y a-t-il pas de baume en Galaad, n'y a-t-il pas de médecin ? Pourquoi donc n'y a-t-il pas de guérison pour la fille, mon peuple ? Qui fera de ma tête une source d'eau, de mes yeux une fontaine de larmes, - pour que je pleure jour et nuit les morts de la fille, mon peuple ? Qui me donnera, au désert un abri de voyageurs, - pour que je quitte mon peuple et m'en éloigne ? - Car ils sont tous des adultères, une troupe de révoltés. Ils bandent leur langue comme un arc ; - par le mensonge et non par la fidélité ils sont puissants dans le pays. - C'est qu'ils courent de méchanceté en méchanceté sans connaître Yahweh. Que chacun se tienne en garde contre son ami et ne se fie pas à son frère - car tous les frères sont insidieux et tous les amis calomniateurs. L'un trompe l'autre, ils ne disent point la vérité. - Ils exercent leur langue à mentir, font le mal sans se convertir. Violence sur violence, tromperie sur tromperie ! - Ils refusent de connaître Yahweh. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh des armées : - Voici, je vais les fondre et les éprouver. - Car que faire contre la méchanceté de mon peuple ? Leur langue est une flèche meurtrière, les paroles de leur bouche des tromperies. - On parle à son prochain de paix ; mais dans le cœur on lui dresse des embûches. Pour ces crimes je ne les punirais pas ? Oracle de Yahweh. - Et d'une pareille nation je ne me vengerais pas ? Sur les montagnes élevez plaintes et lamentations, - sur les pâturages du désert un chant de deuil. Car ils sont brûlés et personne n'y passe ; - on n’y entend plus les cris des troupeaux. - Les oiseaux du ciel et les bêtes ont fui, ont disparu. Je ferai de Jérusalem un monceau de pierres, un repaire de chacals ; - je ferai des villes de Juda une solitude sans habitants. Quel est le sage qui comprenne cela ? - Et où est celui à qui la bouche de Yahweh a parlé pour qu'il le publie, - savoir pourquoi le pays périt et est brûlé comme le désert où personne ne passe ? Et Yahweh dit : Parce qu'ils ont abandonné ma Loi que j'avais mise devant eux et qu'ils n'ont pas entendu ma voix pour la suivre. Mais ils ont marché selon l'obstination de leur cœur et ont suivi les Baals que leurs pères leur avaient enseignés. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh des armées, le Dieu d'Israël : Voici, je vais leur faire manger de l'absinthe, - leur faire boire des eaux empoisonnées. Et je les disperserai parmi des nations qu'ils n’ont pas connues, ni eux ni leurs pères ; - et j’enverrai après eux le glaive jusqu'à ce que je les aie exterminés. Appelez des pleureuses ; qu'elles viennent ! - Envoyez chez les plus habiles ; qu'elles viennent, qu'elles se hâtent ! Qu'elles entonnent sur nous des lamentations ; - que des larmes coulent de nos yeux, - que nos paupières ruissellent de pleurs ! Oui, des lamentations se font entendre de Sion : “Nous sommes ruinés, confondus, parce que nous devons abandonner le pays, quitter nos demeures.” Oui, femmes, écoutez la parole de Yahweh ; - que votre oreille reçoive les paroles de sa bouche ! Apprenez à vos filles des lamentations, - l'une à l'autre un chant de deuil ! “Car la mort est montée par nos fenêtres, a pénétré en nos palais, - pour frapper l'enfant dans la rue, les jeunes gens sur les places. Les cadavres des hommes gisent comme du fumier sur les champs, - comme des gerbes derrière le moissonneur, sans que personne les enlève.” Ainsi parle Yahweh : Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, - que le fort ne se glorifie pas de sa force, - que le riche ne se glorifie pas de sa richesse. Mais que celui qui veut se glorifier se glorifie en ceci : - avoir de l'intelligence et me connaître ; Car je suis Yahweh qui fais grâce, droit et justice sur la terre : - c'est à cela que je prends plaisir, oracle de Yahweh. Voici, des jours viennent, oracle de Yahweh, où je châtierai tous les circoncis incirconcis, l'Egypte, Juda, Edom, les fils d'Ammon, Moab, tous ceux qui se rasent les tempes et qui habitent le désert. Car tous les peuples sont incirconcis ; mais toute la maison d'Israël est incirconcise de cœur. Ecoutez la parole que Yahweh vous dit, maison d'Israël. Ainsi parle Yahweh : N'imitez pas les coutumes des nations - et ne vous effrayez pas des signes du ciel, comme s'en effraient les nations. Car la terreur des nations n'est que vanité, du bois coupe dans la forêt, - ouvrage travaillé au ciseau par la main du sculpteur. On l’embellit d'argent et d'or, on le fixe avec des clous et un marteau - pour qu'il ne chancelle pas. Les dieux sont comme un épouvantail dans un champ de concombres ; - ils ne parlent pas ; il faut les porter, parce qu'ils ne marchent pas. Ne les craignez pas : ils ne font point de mal ; - mais le bien n'est pas non plus en leur pouvoir. Nul n'est pareil à toi, Yahweh : - tu es grand, grand en puissance est ton nom. Qui ne te craindrait, roi des nations ? Oui, à toi cela est dû ; - car, parmi tous les sages des nations et dans tous leurs royaumes, - nul n'est semblable à toi. Tous ensemble ils sont stupides et insensés ; - leur doctrine est vanité, c'est du bois, - de l'argent battu de Tharsis, de l'or d'Ophir ; Ouvrage de sculpteur et des mains de l'orfèvre ; - leur vêtement est de pourpre violette et rouge ; - eux tous sont ouvrage d'artistes. Mais Yahweh est Dieu en vérité ; - il est le Dieu vivant et le roi éternel. Devant sa colère la terre tremble - et les nations ne peuvent pas soutenir son courroux. Ainsi vous leur direz : Les dieux qui n'ont pas fait le ciel et la terre, - eux, disparaîtront de la terre et de dessous le ciel. Il a fait la terre par sa puissance, fondé l'univers par sa sagesse ; il a étendu les cieux par son intelligence ; - quand il fait retentir sa voix, les eaux mugissent dans les cieux. Il fait monter les nuages des extrémités de la terre ; - il fait briller les éclairs dans la pluie ; - il fait sortir le vent de ses réservoirs. Tout homme devient stupide, sans intelligence ; tout orfèvre a honte de son idole ; Car ses images ne sont que mensonge et il n'y a pas de souffle en elles, - elles sont vanité, ouvrage de tromperie ; elles périront le jour de leur châtiment. La part de Jacob n'est pas comme elles ; car il a formé tout ; - Israël est la tribu de son héritage ; Yahweh des armées est son nom. Ramasse à terre ton bagage, toi qui es assise dans la ville assiégée ; - car ainsi parle Yahweh : Voici, cette fois je vais lancer au loin les habitants de ce pays ; - je les mettrai dans l'angoisse pour qu'ils me trouvent. Malheur à moi, à cause de ma ruine ! Ma plaie est incurable. - Je pensais : “Ce n'est qu'une maladie, je la supporterai.” Ma tente est dévastée, toutes mes cordes sont rompues ;- mes fils m'ont quittée, ils ne sont plus. - Il n'y a plus personne pour redresser ma tente, pour rétablir mes toiles. Les pasteurs étaient stupides, ils ne cherchaient pas Yahweh ; - c'est pourquoi ils ne prospéraient pas et tout leur troupeau est dispersé. Voici, un bruit, une rumeur arrive, un grand tumulte du pays du Nord, - pour faire des villes de Juda un désert, un repaire de chacals. Je sais, Yahweh, que ce n'est pas à l'homme qu'appartient sa voie, - que ce n'est pas à l'homme qui marche de diriger ses pas. Châtie-moi, Yahweh, mais avec équité, - pas dans ta colère afin de m’anéantir. Verse ta colère sur les païens qui ne te connaissent pas - et sur les tribus qui n'invoquent pas ton nom ; - car ils ont dévoré Jacob, ils l'ont achevé et dévasté sa demeure. Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de Yahweh ainsi : “Dis aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem et tu leur diras : Ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël : Maudit soit l'homme qui n'écoute pas les paroles de cette alliance, que j'ai ordonnées à vos pères quand je les fis sortir de la terre d'Egypte, de cette fournaise de fer, en leur disant : Ecoutez ma voix et faites tout ce que je vous ordonne ; et vous serez mon peuple et moi je serai votre Dieu, afin que je maintienne le serment que j'ai fait à vos pères de leur donner un pays où coulent le lait et le miel, comme c'est le cas aujourd'hui.” Et je répondis : “Oui, Yahweh.” Et Yahweh me dit : “Crie toutes ces paroles dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem en disant : Ecoutez les paroles de l'alliance et observez-les. Car instamment et sans cesse j'ai averti vos pères depuis le jour où je les fis monter de la terre d'Egypte jusqu'à ce jour en disant : Ecoutez ma voix. Mais ils ne m'ont pas écouté, ils n'ont pas prêté l'oreille ; ils ont suivi chacun l'obstination de leur mauvais cœur, et j'ai exécuté contre eux toutes les paroles de cette alliance que je leur avais ordonné d'observer et qu'ils n'ont pas observées. “Et Yahweh me dit : Il y a une conjuration parmi les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem. Ils sont retournés aux iniquités de leurs premiers pères, qui refusèrent d'écouter mes paroles ; eux aussi ont suivi d'autres dieux pour les servir. La maison d'Israël et la maison de Juda ont violé l'alliance que j'avais conclue avec leurs pères.” C'est pourquoi ainsi parle Yahweh : “Voici, je fais venir sur eux un mal dont ils ne pourront pas sortir. Et quand ils crieront vers moi je ne les écouterai pas. Les villes de Juda et leurs habitants iront alors crier vers les dieux qu'ils encensent ; mais ceux-ci ne les sauveront pas au temps de leur malheur. Car tes dieux, ô Juda, sont aussi nombreux que tes villes ; et aussi nombreux que les rues de Jérusalem sont les autels que vous avez dresses pour encenser Baal. Et toi, n’intercède pas pour ce peuple, n'adresse pour eux ni supplication ni prière ; car je n'écouterai pas quand ils crieront vers moi au temps de leur malheur.” Que veut ma bien-aimée dans ma maison, puisqu'elle n'a que des fourberies dans son cœur ? Est-ce que des vœux et la chair sacrée pourront t'enlever le malheur de sorte que tu puisses de nouveau jubiler ? Olivier verdoyant, orné de beaux fruits : c'est le nom que Yahweh t'avait donné. Au bruit d'un grand fracas il y met le feu et ses rameaux sont brûlés. Yahweh des armées qui t'a planté a décrété le malheur contre toi à cause de la méchanceté de la maison d'Israël et de la maison de Juda dont elles se sont rendues coupables pour le vexer en encensant Baal. Yahweh me l'a fait savoir et je l'ai su ; alors tu m'as montre leurs intrigues. Moi, j'étais comme un agneau familier qu'on mène à la boucherie et je ne savais pas qu'ils formaient des desseins contre moi : “Détruisons l'arbre dans sa sève ; retranchons-le de la terre des vivants et que son nom ne soit plus mentionné.” Mais Yahweh des armées, qui juges avec justice, qui sondes les reins et le cœur, je voudrais voir ta vengeance s'exercer contre eux ; car c'est à toi que je confie ma cause. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh contre les hommes d'Anathoth qui en veulent à ma vie et disent : “Ne prophétise pas au nom de Yahweh, si tu ne veux pas mourir de notre main.” C'est pourquoi ainsi parle Yahweh des armées : “Voici, je vais les punir : les jeunes hommes mourront par le glaive ; leurs fils et leurs filles mourront par la famine. Rien ne restera d'eux ; car je ferai venir un malheur sur les gens d'Anathoth, l'année de leur châtiment.” Tu es trop juste, Yahweh, pour que je dispute contre toi ; - je voudrais néanmoins discuter avec toi. Pourquoi la voie des méchants est-elle prospère - et tous les infidèles vivent-ils en paix ? Tu les plantes et ils prennent racine ; - ils croissent et portent du fruit. - Cependant tu es près de leur bouche et loin de leur cœur. Mais, toi, Yahweh, tu me connais, tu sondes mes sentiments à ton égard. - Traîne-les comme des brebis à la boucherie, destine-les pour le jour de la tuerie. Jusques à quand le pays sera-t-il en deuil - et l'herbe de tous les champs sera-t-elle desséchée ? A cause de la méchanceté de ses habitants bêtes et oiseaux disparaissent, - car ils disent : Il ne voit pas nos voies. “Si tu cours avec des pitons et qu'ils te fatiguent, comment lutteras-tu avec des chevaux ? - Si tu fuis d'un pays en paix, que feras-tu dans les halliers du Jourdain ? Car même tes frères et ta famille te trahissent, - eux-mêmes crient derrière toi à pleine voix ; - ne les crois pas lorsqu'ils te disent de bonnes paroles.” Je quitte ma maison, j'abandonne mon héritage ; - je livre la bien-aimée de mon âme aux mains de ses ennemis. Mon héritage est pour moi comme un lion dans la forêt ; - il a élevé la voix contre moi ; c'est pourquoi je le hais. Mon héritage est pour moi un oiseau bigarre, entouré de vautour - Venez, rassemblez-vous, toutes les bêtes des champs, venez à la curée. De nombreux bergers ravagent ma vigne, foulent aux pieds mon héritage ; - ils changent le champ de mes délices en désert désolé. Ils en font une dévastation ; il est en deuil et dévasté devant moi ; - tout le pays est dévasté ; car personne ne le prend à cœur. Sur toutes les hauteurs nues du désert les dévastateurs viennent ; - car Yahweh a un glaive qui dévore le pays d'un bout à l'autre : - il n'y a point de salut pour toute chair. Ils ont semé du froment et ils récoltent des ronces ; - ils se sont fatigués sans profit ; ils ont honte de leur récolte à cause de la colère ardente de Yahweh. Ainsi parle Yahweh : Tous les méchants voisins qui attaquent l'héritage que j'ai donné à mon peuple d'Israël, voici, je les arracherai de leur sol et j'arracherai du milieu d'eux la maison de Juda. Mais alors, quand je les aurai arrachés, j'aurai de nouveau pitié d'eux et je les ramènerai chacun dans son héritage et chacun dans son pays. Si alors ils apprennent la voie de mon peuple, pour jurer par mon nom savoir : “Par la vie de Yahweh ! ” comme ils ont appris à mon peuple à jurer par Baal, ils seront établis au milieu de mon peuple. Mais, s'ils n'écoutent pas, j'arracherai cette nation ; je l'arracherai et je la détruirai, oracle de Yahweh. Ainsi me parla Yahweh : “Va t'acheter une ceinture de lin, mets-la sur tes reins ; mais ne la trempe pas dans l'eau.” Et j'achetai la ceinture selon la parole de Yahweh et je la mis sur mes reins. Alors la parole de Yahweh me fut adressée une seconde fois ainsi : “Prends la ceinture que tu as achetée et qui est sur tes reins, lève-toi, va vers l'Euphrate et cache-la dans la fente d'un rocher.” Et j'allai et je la cachai près de l'Euphrate, comme Yahweh me l'avait ordonné. Alors, au bout d'un grand nombre de jours, Yahweh me dit : “Lève-toi, va vers l'Euphrate et prends-y la ceinture que je t'avais ordonné d'y cacher.” Et j'allai vers l'Euphrate, je fouillai et je pris la ceinture au lieu où je l’avais cachée ; et voici, la ceinture était pourrie et n'était plus bonne à rien. Alors la parole de Yahweh me fut adressée disant : “Ainsi parle Yahweh : ainsi je détruirai l'orgueil de Juda et le grand orgueil de Jérusalem. Ce peuple mauvais qui refuse d'écouter mes paroles, qui marche selon l'obstination de son cœur et court après d'autres dieux pour les servir et pour les adorer, qu'il devienne comme cette ceinture qui n'est plus bonne à rien. Car, comme la ceinture s'attache aux reins de l'homme, ainsi je m'étais attaché toute la maison d'Israël et toute la maison de Juda, oracle de Yahweh, afin qu'elles fussent mon peuple, mon renom, ma louange et mon ornement ; mais elles ne m'ont pas écouté. “Et tu leur diras cette parole : Ainsi parle Yahweh, le Dieu d'Israël : Toute cruche sera remplie de vin. Ils te répondront : Ne savons-nous pas que toute cruche sera remplie de vin ? Et tu leur diras : Ainsi parle Yahweh : Voici, je vais remplir tous les habitants de ce pays, les rois assis sur le trône de David, les prêtres et les prophètes et tous les habitants de Jérusalem, d'ivresse. Et je les briserai les uns contre les autres, les pères et les fils ensemble, oracle de Yahweh ; je n'épargnerai pas, je n'aurai ni pitié ni miséricorde pour ne pas les détruire.” Ecoutez et prêtez l'oreille, ne soyez pas orgueilleux, - car Yahweh a parlé. Rendez gloire à Yahweh votre Dieu avant qu'il ne fasse sombre, - avant que vos pieds ne se heurtent aux montagnes obscures ; Autrement vous attendriez la lumière - pendant qu'il la change en nuit, en fait de l'obscurité. Si vous n'écoutez pas cela, je pleurerai en secret votre orgueil - et mes yeux verseront des larmes, car le troupeau de Yahweh est emmené captif. Dites au roi et à la reine : Asseyez-vous bien bas ; - car elle tombe de votre tête votre magnifique couronne. Les villes du midi sont fermées et personne ne les ouvre ; - tout Juda est déporté, déporté complètement. Lève tes yeux, Jérusalem, et vois comme ils viennent du Nord. - Où est le troupeau qui t'a été donné, tes brebis magnifiques ? Que diras-tu quand te seront imposés - toi-même tu les as accoutumés à toi - tes amants comme chefs ? - Est-ce que des douleurs ne te saisiront pas comme une femme en travail ? Et si tu dis dans ton cœur : “Pourquoi ces choses m'arrivent-elles ?” - Pour ta grande iniquité les pans de ta robe sont relevés et tes talons meurtris. Est-ce qu’un Ethiopien change sa peau, une panthère ses taches ? - Et vous, pourriez-vous faire le bien, vous qui êtes accoutumés au mal ? Je les disperserai comme la paille emportée par le vent du désert ; - tel est ton sort, la part qui t'est mesurée par moi, oracle de Yahweh. Parce que tu m'as oublié et que tu t'es fiée au mensonge, - moi aussi je relèverai les pans de ta robe sur ton visage pour qu'on voie ta honte. Tes adultères, tes hennissements, tes honteuses prostitutions, sur toutes les collines et dans les champs, - je les ai vues tes horreurs. Malheur à toi, Jérusalem, parce que tu ne veux pas te purifier. - Combien de temps encore ? Parole de Yahweh qui fut adressée à Jérémie au sujet de la sécheresse. Juda est en deuil, ses portes languissent ; - elles sont abattues jusqu'à terre ; des cris montent de Jérusalem. Les nobles envoient leurs serviteurs chercher de l'eau ; - ils arrivent aux citernes sans trouver de l'eau. - Ils reviennent avec des vases vides ; honteux et confus, ils se voilent la tête. Le travail du sol a cessé ; car il n'y a pas de pluie dans le pays. - Les laboureurs sont confus, se voilent la tête. Même la biche dans les champs met bas et abandonne son petit, faute de verdure ; - les onagres se tiennent sur les hauteurs nues, aspirant l'air comme des chacals. - Leurs yeux s'éteignent, parce qu'il n'y a pas d'herbe. Si nos iniquités témoignent contre nous, Yahweh, agis à cause de ton nom ; - car nos révoltes sont nombreuses ; nous avons péché contre toi. Espoir d'Israël, son sauveur au temps de la détresse, - pourquoi es-tu comme un étranger dans le pays, - comme un voyageur qui ne passe qu'une nuit ? Pourquoi es-tu comme un homme stupéfait, - comme un héros incapable de sauver ? Tu es pourtant au milieu de nous, Yahweh ; nous nous appelons d'après ton nom. - Ne nous délaisse pas. Ainsi parle Yahweh de ce peuple : - Ils aiment vagabonder et ne ménagent pas leurs pieds. Mais Yahweh ne se complaît pas en eux ; - il pense maintenant à leur iniquité et punit leurs péchés. Yahweh me dit : “N'intercède pas en faveur de ce peuple. S'ils jeûnent, je n'écoute pas leurs supplications ; - s'ils m'offrent des holocaustes et des oblations, je ne les agrée pas. - Mais par le glaive, la famine et la peste je les exterminerai.” Et je dis : “Ah ! Seigneur Yahweh voici les prophètes leur disent : Vous ne verrez pas le glaive et vous n'aurez pas la famine : je vous donnerai un bonheur durable en ce lieu.” Et Yahweh me dit : “C'est le mensonge que ces prophètes prophétisent en mon nom ; je ne les ai pas envoyés, je ne leur ai rien ordonné, je ne leur ai point parlé. Vision de mensonge, vaines prédictions, tromperies de leur propre cœur : voilà ce qu'ils vous prophétisent. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh au sujet des prophètes qui prophétisent en mon nom, bien que je ne les aie pas envoyés, et qui disent qu'il n'y aura dans ce pays ni glaive ni famine : Ces prophètes-là mourront par le glaive et la famine. Et les gens auxquels ils prophétisent seront jetés dans les rues de Jérusalem par la famine et le glaive sans qu'il y ait personne pour les enterrer eux, leurs femmes, leurs fils et leurs filles ; et je verserai sur eux leur méchanceté.” Et tu leur diras cette parole : Mes yeux se fondent en larmes jour et nuit sans s'arrêter ; - car la vierge, la fille, mon peuple est frappée d'un grand désastre, - d'une plaie tout à fait incurable. Si je sors dans les champs, voici des hommes percés par le glaive ; - si j'entre dans la ville, voici des tourments de faim. - Même les prophètes et les prêtres errent vers un pays qu'ils ne connaissent pas. As-tu rejeté Juda tout à fait ? Ton âme a-t-elle le dégoût de Sion ? - Pourquoi nous frappes-tu sans qu'il y ait pour nous de remède ?Nous attendons le salut, mais rien de bon ne vient ; - le temps de la guérison et voici l'épouvante. Nous connaissons, Yahweh, notre méchanceté, l'iniquité de nos pères ; oui, nous avons péché contre toi. Ne nous dédaigne pas à cause de ton nom ; ne profane pas le trône de ta gloire ! Souviens-toi ; ne romps pas l'alliance avec nous ! Est-ce qu'il y en a, parmi les vaines idoles des païens, qui fassent pleuvoir ? - Ou est-ce que les cieux donnent d'eux-mêmes la pluie ? N'est-ce pas toi, Yahweh, notre Dieu ? - Aussi espérons-nous en toi ; car c'est toi qui fais ces toutes choses. Et Yahweh me dit : “Quand Moïse et Samuel se présenteraient devant moi, - mon âme ne se tournerai pas vers ce peuple. - Chasse-les loin de ma face et qu'ils s'en aillent ! Alors, s'ils te disent : Où irons-nous ? - tu leur répondras : Ainsi parle Yahweh : Qui est pour la mort, à la mort ; qui est pour le glaive, au glaive ! - Qui est pour la famine, à la famine ; qui est pour la captivité, à la captivité ! J'enverrai contre eux quatre espèces de fléaux, oracle de Yahweh : - le glaive pour les tuer, les chiens pour les traîner, - les oiseaux des cieux et les bêtes de la terre pour les dévorer et les détruire. Et j'en ferai un objet d'horreur pour tous les royaumes de la terre, - à cause de Manassé, fils d'Ezéchias, roi de Juda, pour tout ce qu'il a fait à Jérusalem. Qui aura pitié de toi, Jérusalem, qui te plaindra ? - Qui ira s'informer de ton état ? Tu m'as rejeté, oracle de Yahweh, tu m'as tourné le dos. - Et j'étends ma main contre toi et je te détruis ; - je suis las d'être indulgent. Je les vanne avec le van aux portes du pays ; - je les prive d'enfants, je fais périr mon peuple ; - ils ne reviennent pas de leurs voies. Leurs veuves me deviennent plus nombreuses que le sable de la mer. - J'amène contre la mère du jeune guerrier le dévastateur en plein midi ; - subitement je fais tomber sur elle l'angoisse et la terreur. Celle qui avait enfanté sept fils est désolée, rend son âme. - Son soleil se couche pendant qu’il est encore jour ; elle est honteuse et confuse. - Ce qui reste d'eux, je le livre au glaive de leurs ennemis, oracle de Yahweh. “Malheur à moi, ô ma mère, de ce que tu m'as enfanté, - moi homme de lutte et homme de dispute avec tout le monde ! Je ne prête ni n'emprunte, - et pourtant tous me maudissent. Vraiment, Yahweh, je t'ai bien servi ; - je suis intervenu auprès de toi, au temps du malheur et de la détresse, même pour l'ennemi. Est-ce qu'on peut briser du fer, du fer du Nord et de l'airain ? - Je livre au pillage tes biens et tes trésors, gratuitement, à cause de tes péchés et sur tout ton territoire. Je te ferai servir tes ennemis dans un pays que tu ne connais pas - car un feu brûle dans mon nez, il s'est enflammé contre vous. Yahweh, souviens-toi de moi, prends soin de moi, - venge-moi de mes persécuteurs. Ne m'enlève pas par ta longanimité ; - sache que c'est pour toi que je porte l'opprobre. Quand tes paroles se présentaient à moi je les dévorais ; - tes paroles sont devenues pour moi une joie, les délices de mon cœur ; - car je porte ton nom, Yahweh, Dieu des armées. Je ne me suis pas assis dans le cercle des joyeux pour m'égayer ; - saisi par ta main, je me suis assis solitaire ; car tu m'as rempli de courroux. Pourquoi mon chagrin est-il continuel, ma plaie infectée et ne guérit pas. - Tu es donc pour moi comme un ruisseau trompeur dont les eaux ne sont pas constantes. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh : Si tu reviens à moi, je te ramènerai - et tu te tiendras de nouveau devant moi. Si tu sépares le précieux du vil, - tu seras comme ma bouche. Eux doivent se tourner vers toi ; mais toi, tu ne te tourneras pas vers eux. - Et je ferai de toi pour ce peuple un solide mur d'airain. Ils te combattront, mais ils ne te vaincront pas ; - car je serai avec toi pour te sauver et pour te délivrer, - oracle de Yahweh. Je te délivrerai de la main des méchants, - je te sauverai de la main des violents.” La parole de Yahweh me fut adressée ainsi : “Ne prends point de femme et n'aie point de fils ni de fille en ce lieu. Car ainsi parle Yahweh sur les fils et les filles qui naîtront en ce lieu, sur les mères qui les enfanteront et sur les pères qui les engendreront en ce lieu : Ils mourront d'une mort douloureuse sans être pleurés ni enterrés ; ils seront du fumier sur le sol ; ils périront par le glaive et par la famine ; leurs cadavres seront la pâture des oiseaux du ciel et des bêtes de la terre. “Oui, ainsi parle Yahweh : N'entre pas dans une maison de deuil ; ne va pas pleurer ni te lamenter avec eux ; car je retire de ce peuple ma paix, oracle de Yahweh, ma bienveillance et ma miséricorde. Grands et petits mourront dans ce pays sans être enterrés ni pleurés ; on ne se fera point d'incisions, on ne se rasera pas la tête à cause d'eux. On ne rompra pas le pain à un affligé pour le consoler au sujet d'un mort ; on ne lui offrira pas la coupe de consolation pour un père ou une mère. “N'entre pas non plus dans une maison de festin pour t’asseoir avec eux, pour manger et pour boire. Car ainsi parle Yahweh des armées, le Dieu d'Israël : Voici, je vais faire cesser en ce lieu, sous vos yeux et en vos jours, les cris de joie et les cris d'allégresse, les chants du fiancé et de la fiancée. “Alors, quand tu annonceras à ce peuple toutes ces choses et qu'ils te demanderont : Pourquoi Yahweh nous menace-t-il de tout ce grand malheur ; quelle est notre iniquité et quel est notre péché par lequel nous avons offensé Yahweh, notre Dieu ? Tu leur diras : Parce que vos pères m'ont abandonné, oracle de Yahweh, et qu'ils ont suivi d'autres dieux, les ont servis et adorés ; ils m'ont abandonné et ils n'ont pas observé ma Loi. Et vous, vous avez fait le mal plus encore que vos pères ; et voici, vous marchez selon l'endurcissement de votre cœur mauvais sans m’écouter. Je vous jetterai de ce pays dans un pays que ni vous ni vos pères n'avez connu ; et là vous servirez jour et nuit d'autres dieux ; car je ne vous ferai point grâce.” “C'est pourquoi, voici, des jours viennent, oracle de Yahweh, où l'on ne dira plus : “Par la vie de Yahweh qui a fait venir les enfants d'Israël de la terre d'Egypte”, mais : “Par la vie de Yahweh qui a fait venir les enfants d'Israël du pays du Nord et de tous les pays où il les avait dispersés.” Et je les ramènerai dans leur pays que j'avais donné à leurs pères. “Voici, j'enverrai de nombreux pêcheurs, oracle de Yahweh, et ils les pêcheront ; et après cela, j'enverrai de nombreux chasseurs, et ils les chasseront sur toute montagne, sur toute colline et dans les fentes des rochers. Car mes yeux sont sur toutes leurs voies ; elles ne me sont point cachées et leur iniquité ne se dérobe pas à mes yeux. Je leur paierai au double leur iniquité et leur péché, parce qu'ils ont profané mon pays par les cadavres de leurs idoles et de leurs abominations qui remplissent mon héritage.” Yahweh, ma force et ma forteresse, mon refuge au jour de la détresse, - vers toi viendront les nations des extrémités de la terre disant : Nos pères n'ont eu en héritage que mensonge et vanités sans profit. - L'homme peut-il se faire des dieux ? Et ce ne sont pas des dieux. C'est pourquoi, voici, je leur ferai connaître cette fois-ci, je leur ferai connaître - ma main puissante et ils sauront que mon nom est Yahweh. Le péché de Juda est écrit avec un style de fer, - avec une pointe de diamant il est gravé sur la table de leur cœur et sur les angles de leurs autels, - sur tout arbre vert, sur les collines élevées, sur les hauteurs des champs. Je livre au pillage tes biens et tous tes trésors, tes hauts-lieux de péché sur tout ton territoire. Tu laisseras échapper de ta main l'héritage que je t'ai donné. Je te ferai servir tes ennemis dans un pays que tu ne connais pas ; - car un feu brûle dans mon nez, il s'est enflammé pour toujours. Ainsi parle Yahweh : Maudit soit l'homme qui se confie en l'homme, - qui prend la chair pour son appui et dont le cœur se retire de Yahweh. Il est comme un arbre dénudé dans la steppe et ne voit pas venir le bonheur ; - il séjourne dans des lieux brûlés du désert, dans une terre salée et inhabitable. Heureux l'homme qui se confie en Yahweh et dont Yahweh est la confiance ; - il est comme un arbre planté au bord des eaux et étend ses racines vers le courant ; il ne craint pas quand vient la chaleur ; son feuillage reste vert. Aussi, dans une année de sécheresse, ne s’inquiète-t-il pas - et ne cesse-t-il pas de porter des fruits. Plus rusé que tout et méchant est le cœur : qui le connaît ? - Moi, Yahweh, je scrute le cœur et je sonde les reins, - pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses œuvres. Comme une perdrix qui couve des œufs qu'elle n'a pas pondus - est celui qui amasse des richesses, mais d'une façon injuste ; - au milieu de ses jours il lui faut les quitter et à sa fin il n'est qu'un insensé. Trône de gloire, élevé dès le temps primordial, notre lieu saint, - Espérance d’Israël, Yahweh, tous ceux qui te quittent seront confondus. Ceux qui se révoltent contre toi seront retranchés du pays ; - car ils ont abandonné la source des eaux vives. Guéris-moi, Yahweh, et je serai guéri ; - sauve-moi et je serai sauvé ; car tu es ma gloire. - Voici, ils me disent : “Où est la parole de Yahweh ? Qu'elle vienne ?” Mais moi, je n'ai pas insisté auprès de toi à cause du mal ; - je n'ai pas désiré le jour du malheur : tu le sais ; Ce qui est sorti de mes lèvres est présent devant ta face ; - ne sois pas ma terreur, toi, mon refuge au jour du malheur. Que mes persécuteurs soient confondus et que je ne sois pas confondu ; - qu'ils soient terrifiés et que je ne sois pas terrifié ; - amène sur eux le jour du malheur, brise-les doublement. Ainsi m'a parlé Yahweh : “Va et place-toi à la porte des “Enfants du peuple”, par où entrent et sortent les rois de Juda, et à toutes les portes de Jérusalem. Et tu leur diras : Ecoutez la parole de Yahweh, rois de Juda et tout Juda et vous tous habitants de Jérusalem, qui entrez par ces portes. Ainsi parle Yahweh : Gardez-vous, à cause de votre vie, de porter un fardeau le jour du sabbat et de le faire entrer par les portes de Jérusalem. Ne faites sortir aucun fardeau de vos maisons le jour du sabbat et ne faites aucun travail ; sanctifiez le jour du sabbat, comme je l'ai ordonné à vos pères. Ils n'ont pas écouté et ils n'ont pas prêté l'oreille ; ils ont raidi leur cou pour ne pas écouter et ne pas recevoir d'instruction. Si vous m'écoutez bien, oracle de Yahweh, et si vous ne faites pas entrer de fardeau par les portes de cette ville le jour du sabbat et si vous sanctifiez le jour du sabbat en ne faisant aucun travail en ce jour, alors, par les portes de cette ville, des rois assis sur le trône de David entreront, montés sur des chars et des chevaux, eux et leurs princes, les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem, et cette ville sera habitée éternellement. Et l'on viendra des villes de Juda et des environs de Jérusalem, du pays de Benjamin et de la plaine, de la montagne et du midi, offrir des holocaustes et des sacrifices, des oblations, de l'encens et des sacrifices d'action de grâces dans la maison de Yahweh. Mais si vous ne m'écoutez pas en sanctifiant le jour du sabbat, en ne portant point de fardeau pour le faire entrer par les portes de Jérusalem le jour de sabbat, je mettrai le feu aux portes de la ville ; il dévorera les palais de Jérusalem et ne s'éteindra pas.” Parole qui fut adressée à Jérémie par Yahweh, disant : “Lève-toi et descends à la maison du potier ; là je te ferai entendre mes paroles.” Je descendis à la maison du potier et voici, il travaillait sur un tour. Quand le vase qu'il faisait ne réussissait pas dans sa main, il recommençait et en faisait un autre, comme il lui plaisait de le faire. Alors la parole de Yahweh me fut adressée ainsi : “Est-ce que je ne peux pas agir envers vous, maison d'Israël, comme agit ce potier ? Voici, comme l'argile est dans la main du potier, ainsi vous êtes dans ma main, maison d'Israël. Tantôt je parle, au sujet d'une nation ou d'un royaume, d'arracher, d'abattre et de détruire. Mais, si cette nation se convertit de sa méchanceté, je me repens du mal que j'avais pensé lui faire. Tantôt je parle, au sujet d'une nation ou d'un royaume, de bâtir et de planter. Mais, si elle fait ce qui est mal à mes yeux et qu'elle n’écoute pas ma voix, je me repens du bien que j'avais dit de lui faire. “Et maintenant parle donc aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem et dis-leur : Ainsi parle Yahweh : Voici, je prépare pour vous un malheur et je médite contre vous un projet. Revenez donc chacun de votre voie mauvaise, corrigez vos voies et vos œuvres. Mais ils disent : Inutile ! Nous suivrons nos pensées, nous agirons chacun suivant l'obstination de notre cœur mauvais. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh : Interrogez les nations. Qui a entendu pareille chose ? - La vierge Israël a commis une chose horrible. Est-ce que la neige du Liban disparaît du rocher du Tout-puissant ? - Est-ce que les eaux fraîches qui coulent des montagnes tarissent ? Cependant mon peuple m'a oublié : ils encensent le néant. - Ils chancellent dans leurs voies, dans les sentiers anciens, - pour aller sur des chemins, sur une voie qui n'est pas frayée, Pour faire de leur pays un désert, un objet d'éternelle dérision. - Quiconque y passera sera stupéfait et hochera la tête. Comme le vent d'est, je les disperserai devant l'ennemi ; - je leur montrerai le dos et non pas la face au jour de leur ruine.” Ils ont dit : “Venez, formons un complot contre Jérémie ; - car la doctrine ne manquera pas au prêtre, ni le conseil au sage, ni la parole au prophète. - Venez, frappons-le de notre tangue, ne faisons pas attention à toutes ses paroles.” Fais attention à moi, Yahweh ; écoute la voix de mes adversaires. - Est-ce que le mal est rendu pour le bien ? Car ils creusent une fosse pour moi. Souviens-toi que je me suis tenu devant toi pour parler en leur faveur, - pour détourner d'eux ta colère. C'est pourquoi livre leurs enfants à la famine et abandonne-les au glaive. - Que leurs femmes perdent leurs enfants et deviennent veuves ; Que leurs hommes soient enlevés par la peste ! - Que leurs jeunes gens soient tués par le glaive dans le combat ! Qu'on entende des cris sortir de leurs maisons, - quand tu feras venir subitement sur eux des bandes armées. - Car ils ont creusé une fosse pour me prendre, caché des filets sous mes pas. Et toi, Yahweh, tu connais tous leurs complots pour me faire mourir. - N'absous pas leur iniquité, n'efface pas leur péché devant toi. Qu'ils soient renversés en ta présence ; - au temps de ta colère agis contre eux. Ainsi me parla Yahweh : “Va, achète une cruche d'argile et prends avec toi des anciens du peuple et des anciens des prêtres. Sors vers la vallée du fils de Hinnom, qui est à l'entrée de la porte de la poterie, et proclame là les paroles que je te dirai. Tu diras : Ecoutez la parole de Yahweh, rois de Juda et habitants de Jérusalem. Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Voici, je ferai venir sur ce lieu un malheur tel que les oreilles tinteront à quiconque en entendra parler. Parce qu'ils m'ont abandonné, qu'ils ont aliéné ce lieu, qu'ils ont encensé d'autres dieux que n'ont connus ni eux, ni leurs pères, ni les rois de Juda, qu'ils ont rempli ce lieu du sang des innocents, qu'ils ont érigé les hauts-lieux de Baal pour brûler leurs fils dans le feu en holocauste à Baal, choses que je n'avais ni ordonnées ni prescrites et qui ne m'étaient pas venues à la pensée ; c'est pourquoi voici, des jours viennent, oracle de Yahweh, où l'on n'appellera plus ce lieu-ci Topheth et Vallée du fils de Hinnom, mais Vallée du carnage. Je viderai le conseil de Juda et de Jérusalem en ce lieu-ci ; je les ferai tomber par le glaive devant leurs ennemis et par la main de ceux qui en veulent à leur vie ; et je donnerai leurs cadavres en pâture aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre. Et je ferai de cette ville un désert, un objet de dérision ; quiconque passera près d'elle s'étonnera et rira de toutes ses meurtrissures. Je leur ferai manger la chair de leurs fils et la chair de leurs filles ; les uns mangeront la chair des autres, dans l'angoisse et dans la détresse que leur causeront leurs ennemis et ceux qui en veulent à leur vie. “Et tu briseras la cruche sous les yeux des hommes venus avec toi, et tu leur diras : Ainsi parle Yahweh des armées : Je briserai ce peuple et cette ville, comme on brise un vase de potier, qui ne peut plus être réparé ; et l'on enterrera à Topheth, faute de place pour enterrer. C'est ce que je ferai à ce lieu, oracle de Yahweh, et à ses habitants en rendant cette ville semblable à Topheth. Et les maisons de Jérusalem et les maisons des rois de Juda seront impures comme le lieu de Topheth, toutes les maisons sur les toits desquelles on a brûlé de l'encens à toute l’armée des cieux et versé des libations à des dieux étrangers.” Lorsque Jérémie revint de Topheth, où Yahweh l'avait envoyé pour prophétiser, il se plaça dans le parvis de la maison de Yahweh et dit à tout le peuple : “Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Voici, je ferai venir sur cette ville et sur toutes les villes qui en dépendent tout le malheur que je lui ai annoncé ; car ils ont raidi leur cou pour ne point écouter mes paroles.” Le prêtre Phassur fils d'Emmer - il était inspecteur dans la maison de Yahweh - entendit Jérémie prononcer ces paroles ; et Phassur fit frapper le prophète Jérémie et le mettre aux ceps à la porte supérieure de Benjamin, qui est dans la maison de Yahweh. Le lendemain, lorsque Phassur délivra Jérémie des ceps, Jérémie lui dit : “Ce n’est plus Phassur que Yahweh t’appelle, mais “Terreur tout autour”. Car ainsi parle Yahweh : Voici, je fais de toi un objet de terreur pour toi et tous tes amis ; ils tomberont sous le glaive de leurs ennemis et tes yeux le verront. Et je livrerai tout Juda aux mains du roi de Babylone ; il les emmènera à Babylone et il les frappera du glaive. Je livrerai toutes les provisions de cette ville, tous ses gains et tous ses objets précieux tous les trésors des rois de Juda, je les livrerai aux mains de leurs ennemis ; ils les pilleront, ils les prendront et les emporteront à Babylone. Et toi, Phassur, et tous les habitants de ta maison, vous irez en captivité ; tu viendras à Babylone, là tu mourras et là tu seras enterré ; toi et tous tes amis auxquels tu as prophétisé le mensonge.” Tu m'as trompé, Yahweh, et je me suis laissé séduire ; tu m'as saisi et vaincu - Je suis un objet de raillerie tous les jours, tout le monde se moque de moi. Chaque fois que je parle, je dois crier, annoncer violence et oppression. - Oui la parole de Yahweh est tous les jours pour moi un objet de honte et de risée. Je me disais : Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son nom ; - mais c'était dans mon intérieur comme un feu dévorant enfermé dans mes os. Je m'efforçais de le contenir sans le pouvoir. Oui, j'entends les propos de la foule : “Dénoncez-le, nous voulons le dénoncer” - Tous mes familiers épient mes faux pas : - “Peut-être se laissera-t-il séduire de sorte que nous serons maîtres de lui et que nous tirerons vengeance de lui.” Mais Yahweh est avec moi comme un héros puissant ; - c'est pourquoi mes persécuteurs trébucheront et ne prévaudront pas. Parce qu'ils n'ont pas réussi, - ils seront complètement confondus d'un opprobre éternel et inoubliable. Mais, Yahweh des armées, qui éprouves le juste, qui sondes les reins et le cœur, - je voudrais voir ta vengeance s'exercer contre eux ; car c’est à toi que je confie ma cause. Chantez Yahweh, louez Yahweh ; - car il sauve la vie du pauvre de la main des malfaiteurs Maudit soit le jour où je suis né. - Que le jour où ma mère m'a enfanté ne soit pas béni ! Maudit soit l'homme qui porta la nouvelle à mon père, en lui disant : - “Il t'est né un enfant mâle !” et le combla de joie. Que cet homme devienne semblable aux villes que Yahweh a ruinées sans pitié ! - Qu'il entende des cris le matin et à midi le tumulte de guerre ! Parce qu'il ne m'a pas fait mourir au sein maternel, - de sorte que ma mère aurait été mon tombeau - et que son sein m'aurait toujours retenu. Pourquoi donc suis-je sorti du sein maternel, - pour voir peine et souffrance, pour consumer mes jours dans la honte ? Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de Yahweh, quand le roi Sédécias envoya vers lui Phassur, fils de Melchias, et le prêtre Sophonias, fils de Maasias, pour lui dire : “Consulte donc Yahweh pour nous, puisque Nabuchodonosor, roi de Babylone, nous fait la guerre ; peut-être Yahweh agira-t-il en notre faveur conformément à tous ses miracles de sorte que Nabuchodonosor s’éloigne de nous.” Et Jérémie leur dit : “Ainsi vous parlerez à Sédécias : Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël : Je retournerai les armes de guerre qui sont dans vos mains et avec lesquelles vous combattez hors des murs le roi de Babylone et les Chaldéens qui vous attaquent, et je les rassemblerai au milieu de cette ville. Et moi-même je vous combattrai, la main étendue et d'un bras puissant, avec colère, fureur et grande indignation. Je frapperai les habitants de cette ville, hommes et bêtes, d'une grande peste de sorte qu'ils mourront. Après cela, oracle de Yahweh, je livrerai Sédécias, roi de Juda, ses serviteurs et le peuple qui, dans cette ville, aura échappé à la peste, au glaive et à la famine, entre les mains de Nabuchodonosor, roi de Babylone, entre les mains de leurs ennemis et entre les mains de ceux qui recherchent leur vie ; il les passera au fil de l'épée sans les épargner, sans avoir pour eux pitié ni miséricorde. Et à ce peuple tu diras : Ainsi parle Yahweh : Voici, je mets devant vous le chemin de la vie et le chemin de la mort. Celui qui restera dans cette ville mourra par le glaive, la famine ou la peste ; celui qui sortira et se rendra aux Chaldéens qui vous attaquent vivra et aura sa vie pour butin. Car je dirige ma face contre cette ville pour le mal et non pour le bien, oracle de Yahweh ; elle sera livrée aux mains du roi de Babylone, qui la brûlera par le feu.” A la maison du roi de Juda tu diras : Ecoutez la parole de Yahweh, maison de David ! Ainsi parle Yahweh : Dès le matin, rendez justice - et délivrez l'opprimé des mains des oppresseurs, De peur que ma fureur n'éclate comme un feu - et ne brûle sans qu'on puisse l'éteindre, - à cause de la méchanceté de vos œuvres. Voici, j'en veux à toi, habitante de la vallée, rocher de la plaine, - à vous qui dites : “Qui viendra sur nous et qui entrera dans nos retraites ?” Je vous châtierai selon le fruit de vos œuvres, oracle de Yahweh, - et je mettrai le feu à sa forêt qui dévorera tous ses alentours. Ainsi parla Yahweh : “Descends à la maison du roi de Juda et là tu prononceras cette parole et tu diras : Ecoute la parole de Yahweh, roi de Juda, assis sur le trône de David, toi et tes serviteurs et ton peuple qui passez par ces portes : Ainsi parle Yahweh : Pratiquez le droit et la justice ; arrachez l'opprimé aux mains de l'oppresseur ; ne maltraitez pas l'étranger, l'orphelin et la veuve ; n'usez pas de violence et ne versez pas le sang innocent en ce lieu. Si, au contraire, vous observez bien cette parole, alors entreront par les portes de cette maison des rois assis sur le trône de David, montés sur des chars et des chevaux, eux et leurs serviteurs et leur peuple. Mais si vous n'écoutez pas ces paroles, je jure par moi, oracle de Yahweh, que cette maison deviendra une ruine. Car ainsi parle Yahweh sur la maison du roi de Juda : Tu étais pour moi comme Galaad, comme la cime du Liban. - Mais, en vérité, je ferai de toi un désert, un pays inhabité. Je prépare contre toi des destructeurs, chacun avec ses armes ; - ils abattront tes plus beaux cèdres et les jetteront au feu.” Et beaucoup de peuples passeront près de cette ville et ils se diront entre eux : “Pourquoi Yahweh a-t-il ainsi traité cette grande ville ?” Et on leur dira : “Parce qu'ils ont abandonné l'alliance de Yahweh, leur Dieu et qu'ils ont adoré et servi d'autres dieux.” Ne pleurez pas celui qui est mort - et ne vous lamentez pas sur lui. Pleurez celui qui s'en est allé ; - car il ne reviendra plus, il ne verra plus le pays de sa naissance. - Car ainsi parle Yahweh sur Sellum, fils de Josias, roi de Juda, qui régnait à la place de Josias son père : “Il est sorti de ce lieu et n'y reviendra plus. Au contraire, au lieu ou on l'a emmené captif il mourra et il ne reverra plus ce pays.” Malheur à celui qui bâtit sa maison sans justice et ses étages sans équité, - qui fait travailler son prochain pour rien et ne lui donne pas son salaire, Qui dit : “Je me bâtirai une maison vaste et des étages spacieux ; - il s'y fait percer des fenêtres, la lambrisse de cèdres et la peint au vermillon.” Es-tu roi pour rivaliser avec d'autres dans l'emploi du cèdre ? - Ton père n’a-t-il pas mange et bu ? - Mais il pratiquait l'équité et la justice, et tout allait bien pour lui. Il jugeait la cause du malheureux et du pauvre, et tout allait bien. - N'est-ce pas là me connaître ? Oracle de Yahweh. Mais tes yeux et ton cœur ne sont fixés que sur le profit, - sur le sang innocent pour le verser, - sur l'oppression et la violence pour la commettre. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh sur Joakim fils de Josias, roi de Juda : On ne se lamentera pas sur lui en disant : “Hélas, mon frère ! Hélas, sa fraternité !” – On ne se lamentera pas sur lui en disant : “Hélas, seigneur ! Hélas, sa majesté !” Il aura la sépulture d'un âne ; - on le traînera, on le jettera hors des portes de Jérusalem. Monte sur le Liban et crie, en Basan fais retentir ta voix ; crie du haut d'Abarim ; car tous tes amants sont brisés. Je t'ai parlé pendant que tu vivais en sécurité ; mais tu as dit : “Je n'écouterai pas.” - Telle est ta conduite dès ta jeunesse ; tu n’as pas écouté ma voix. Tous tes pasteurs, le vent les paîtra et tes amants iront en exil ; - alors tu seras dans la honte et dans la confusion pour toute ta méchanceté. Toi qui habites sur le Liban, qui as ton nid dans les cèdres, - comme tu gémiras quand viendront sur toi des douleurs, des convulsions pareilles à celles d'une femme en travail ! Par ma vie ! oracle de Yahweh, si Joakin, fils de Joakim, roi de Juda, était un anneau à ma main droite, je t'en arracherais. Je te livrerais aux mains de ceux qui en veulent à ta vie, aux mains de ceux que tu crains, aux mains de Nabuchodonosor, roi de Babylone, aux mains des Chaldéens. Et je te jetterais toi et ta mère qui t'a enfanté, dans un autre pays on vous n'êtes pas nés, et là vous mourrez. Dans le pays où ils désirent ardemment retourner ils n'y retourneront pas. Est-ce un vase méprisé et brisé que Joakin, ou un ustensile sans valeur ? - Pourquoi sont-ils jetés, lui et sa race, chassés dans un pays qu'ils ne connaissent pas ? Terre, terre, terre, écoute la parole de Yahweh. Ainsi parle Yahweh : Inscrivez cet homme comme un homme privé d'enfants, qui n'a pas réussi dans ses jours ; car nul de sa race ne réussira à s'asseoir sur le trône de David, pour régner encore sur Juda. Malheur aux pasteurs qui perdent et dispersent les brebis de mon pâturage, oracle de Yahweh. C'est pourquoi ainsi parlé Yahweh, Dieu d'Israël, sur les pasteurs qui paissent mon peuple : “Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées, vous n'en avez pas eu soin ; voici j'aurai soin de vous punir à cause de la méchanceté de vos œuvres, oracle de Yahweh. Je rassemblerai le reste de mes brebis de tous les pays où je les ai dispersées et je les ramènerai dans leurs prairies ; elles seront fécondes et se multiplieront. Je leur susciterai des pasteurs qui les paîtront ; elles n'auront plus ni crainte ni terreur ; il n'en manquera plus aucune”, oracle de Yahweh. Voici, des jours viennent, oracle de Yahweh où je susciterai à David un germe juste ; - il régnera en roi, sera sage et exercera le droit et la justice dans le pays. En ces jours-là, Juda sera sauvé, Israël habitera en sécurité ; - et voici le nom dont on l'appellera : Yahweh notre justice. C'est pourquoi voici des jours viendront, oracle de Yahweh, où l'on ne dira plus : “Par la vie de Yahweh qui a fait venir les enfants d’Israël de la terre d'Egypte”, mais : “Par la vie de Yahweh qui a fait venir et retourner la postérité de la maison d'Israël du pays septentrional et de tous les pays où il les avait dispersés de sorte qu'ils habiteront de nouveau leur sol.” Au sujet des prophètes : Mon cœur est brisé au-dedans de moi ; tous mes os tremblent. - Je suis comme un homme ivre, comme un homme vaincu par le vin - devant Yahweh et devant ses paroles saintes. Car le pays est rempli d'adultères. - Oui, à cause de la malédiction, la terre est en deuil, les prairies de la steppe sont desséchées. - Leurs agissements sont mauvais, leur force est l'injustice. Car même le prophète et le prêtre sont impies ; - même dans ma maison j'ai trouvé leur méchanceté, - oracle de Yahweh. C'est pourquoi leur chemin sera pour eux comme un sol glissant ; - dans les ténèbres ils y seront poussés et ils y tomberont ; car je ferai venir sur eux le malheur, l'année de leur châtiment, - oracle de Yahweh. Chez les prophètes de Samarie, j'ai vu des choses inconvenantes : - ils ont prophétisé par Baal et ils ont égaré mon peuple Israël. Mais chez les prophètes de Jérusalem j'ai vu des choses horribles : - ils commettent l'adultère, ils pratiquent le mensonge, ils soutiennent les mains des méchants, Pour qu’aucun ne revienne de sa méchanceté. Ils sont tous pour moi comme Sodome, ses habitants comme Gomorrhe. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh des armées sur les prophètes : Voici, je vais leur faire manger de l'absinthe et leur faire boire des eaux empoisonnées ; - car c'est des prophètes de Jérusalem que l’impiété est venue dans tout le pays. Ainsi parle Yahweh des armées : N'écoutez pas les paroles des prophètes qui vous prophétisent ; - ils vous dupent, ils vous disent des visions de leur propre cœur, non ce qui sort de la bouche de Yahweh. Ils annoncent à ceux qui méprisent la parole de Yahweh : Vous aurez la paix ; - et à tous ceux qui suivent l'endurcissement de leur cœur ils disent : “Aucun mal ne vous arrivera.” Qui donc parmi eux a assisté au conseil de Yahweh, a vu et entendu sa parole ? Qui a prêté l'oreille à sa parole, l'a entendue ? Voici, un ouragan vient de Yahweh, un tourbillon ; - il s'abat sur la tête des méchants. La colère de Yahweh ne se retirera pas jusqu'à ce qu'il ait accompli et réalisé les desseins de son cœur ; - à la fin des jours vous le comprendrez. Je n'ai pas envoyé les prophètes, cependant ils courent ; - je ne leur ai point parlé, cependant ils prophétisent S'ils ont assisté à mon conseil, qu'ils fassent entendre mes paroles à mon peuple ; - qu'ils le ramènent de leur mauvaise voie et de la méchanceté de ses œuvres. Ne suis-je un Dieu que de près ? - Oracle de Yahweh. - Ne suis-je pas aussi un Dieu de loin ? Un homme pourrait-il se cacher dans un lieu secret sans que je le voie ? - Oracle de Yahweh. Est-ce que je ne remplis pas le ciel et la terre ? - Oracle de Yahweh. J'ai entendu ce que disent les prophètes qui prophétisent en mon nom des mensonges en disant : “J'ai eu un songe, j'ai eu un songe.” Jusques à quand y aura-t-il dans mon peuple des prophètes qui prophétisent des mensonges, qui prophétisent l'imposture de leurs cœurs, croyant pouvoir faire oublier mon nom à mon peuple, avec leurs songes qu'ils se racontent l'un à l'autre, comme leurs pères ont oublié mon nom pour celui de Baal ? Le prophète qui a eu un songe raconte un songe ; mais celui qui a ma parole proclame avec fidélité ma parole. Qu'a de commun la paille avec le froment ? Oracle de Yahweh. Ma parole n'est-elle pas comme un feu, oracle de Yahweh, comme un marteau qui brise le roc ? C'est pourquoi, voici, je viens à ces prophètes, oracle de Yahweh, qui se dérobent mes paroles les uns aux autres. Voici, je viens à ces prophètes, oracle de Yahweh, qui agitent leur langue et prononcent des oracles. Voici, je viens à ces prophètes de songes menteurs, oracle de Yahweh, qui les racontent et égarent mon peuple par leurs mensonges et leurs vantardises. Je ne leur ai donné ni aucune mission, ni aucun ordre : ils ne sont d'aucune utilité à ce peuple, oracle de Yahweh. Si ce peuple ou un prophète ou un prêtre te demande : “Quelle est la charge de Yahweh ?” tu leur diras : Vous êtes la charge et je vous rejetterai, oracle de Yahweh. Le prophète, le prêtre et l'homme du peuple qui dira : Charge de Yahweh, je le châtierai, lui et sa maison. Voici comment vous devez parler entre vous, l'un à l'autre : Qu'a répondu Yahweh, qu'a dit Yahweh ? Mais vous ne devez plus dire : Charge de Yahweh ; car “la charge” est pour chacun sa propre parole ; c'est que vous falsifiez les paroles du Dieu vivant, de Yahweh des armées, notre Dieu. Voici comment tu dois parler au prophète : Que t'a répondu Yahweh, qu'a dit Yahweh ? Mais si vous dites : Charge de Yahweh, alors ainsi parle Yahweh : Parce que vous employez ce mot “Charge de Yahweh” après que je vous ai ordonné de ne pas dire : Charge de Yahweh, c'est pourquoi, voici, je vous soulèverai et je vous rejetterai loin de ma face, vous et la ville, que je vous avais donnée à vous et à vos pères, et je ferai venir sur vous un opprobre éternel, une honte éternelle qui sera inoubliable. Yahweh me fit voir deux corbeilles de figues placées devant le temple de Yahweh, après que Nabuchodonosor, roi de Babylone, eut emmené de Jérusalem et transporté à Babylone Joakin, fils de Joakim, roi de Juda, les chefs de Juda, les forgerons et les serruriers. L'une des corbeilles contenait de très bonnes figues comme celles de la première récolte, l'autre des figues très mauvaises qui n'étaient pas mangeables à cause de leur mauvaise qualité. Et Yahweh me dit : “Que vois-tu, Jérémie ?” Et je répondis : “Des figues ; les bonnes figues sont très bonnes et les mauvaises figues sont très mauvaises, de sorte qu'elles ne sont pas mangeables à cause de leur mauvaise qualité.” Alors la parole de Dieu me fut adressée pour me dire : “Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël : Comme ces bonnes figues, ainsi je regarderai favorablement les exilés de Juda que j'ai envoyés de ce lieu aux pays des Chaldéens. Je fixerai favorablement sur eux mon regard ; je les ramènerai dans ce pays ; je les établirai et ne les détruirai plus ; je les planterai et ne les arracherai plus. Et je leur donnerai un cœur pour connaître que je suis Yahweh ; ils seront mon peuple et je serai leur Dieu quand ils reviendront à moi de tout leur cœur. Mais comme les mauvaises figues qui ne sont pas mangeables à cause de leur mauvaise qualité, ainsi parle Yahweh, ainsi je traiterai Sédécias, roi de Juda, et ses princes et le reste de Jérusalem, ceux qui sont restés dans ce pays et ceux qui se sont établis dans la terre d'Egypte. J'en ferai un objet d'horreur pour tous les royaumes de la terre, un objet de honte, de fable, de risée, de malédiction dans tous les lieux où je les chasserai. J'enverrai contre eux le glaive, la famine et la peste, jusqu'à ce qu'ils aient disparu du sol que j'ai donné à eux et à leurs pères.” Parole qui fut adressée à Jérémie sur tout le peuple de Juda, la quatrième année de Joakim, fils de Josias, roi de Juda - c'était la première année de Nabuchodonosor, roi de Babylone - parole que le prophète Jérémie prononça devant tout le peuple de Juda et tous les habitants de Jérusalem. “Depuis la treizième année de Josias, fils d'Amon, roi de Juda, jusqu'à ce jour, voici vingt-trois ans que Yahweh m'adresse la parole et que je vous parle sans relâche, et vous ne m'avez pas écouté. Yahweh vous a envoyé sans relâche tous ses serviteurs les prophètes ; mais vous n'avez pas écouté et vous n'avez pas prêté l’oreille pour écouter disant : Revenez donc chacun de son chemin mauvais et de la méchanceté de ses œuvres, et vous habiterez dans le pays que Yahweh vous a donné à vous et à vos pères depuis l'éternité et pour l'éternité. Ne courez pas après d'autres dieux pour les servir et les adorer et ne me vexez pas par les œuvres de vos mains, pour votre malheur. Mais vous ne m'avez pas écouté, oracle de Yahweh, de sorte que vous m'avez vexé par les œuvres de vos mains, pour votre malheur. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh des armées : Parce que vous n'avez pas écouté mes paroles, voici, j'enverrai chercher toutes les tribus du Nord, oracle de Yahweh et Nabuchodonosor, roi de Babylone, mon serviteur ; et je les ferai marcher contre ce pays, contre ses habitants et contre toutes les nations d'alentour ; je les frapperai d'anathème ; j'en ferai un objet d'horreur, de dérision et de honte éternelle. Je ferai cesser parmi eux les cris d'allégresse et les cris de joie, les chants du fiancé et les chants de la fiancée, le bruit de la meule et la lumière de la lampe. Tout le pays sera un désert, et parmi les nations ils seront asservis au roi de Babylone soixante-dix ans. Mais lorsque les soixante-dix ans seront accomplis, je châtierai le roi de Babylone et cette nation, oracle de Yahweh, à cause de leur iniquité ; je châtierai le pays des Chaldéens, j'en ferai des ruines éternelles. J'accomplirai contre ce pays toutes les paroles que j'avais prononcées contre lui, tout ce qui est écrit dans ce livre, ce que Jérémie a prophétisé sur toutes les nations. Car des nations puissantes et de grands rois les assujettiront eux aussi ; je leur rendrai selon leurs actes et selon l'œuvre de leurs mains.” Ainsi m'a parlé Yahweh, Dieu d'Israël : “Prends de ma main cette coupe du vin de ma colère et fais-la boire à toutes les nations vers lesquelles je t'enverrai. Elles boiront et chancelleront ; elles seront prises de folie devant le glaive que j'enverrai au milieu d'elles.” Et je pris la coupe de la main de Yahweh et je la fis boire à toutes les nations vers lesquelles Yahweh m'envoyait : à Jérusalem et aux villes de Juda, à ses rois et à ses princes, pour en faire une dévastation, un objet d'horreur, de dérision et de malédiction ; au Pharaon, roi d'Egypte, à ses serviteurs, à ses princes et à tout son peuple ; à tout le mélange de peuples ; à tous les rois du pays d'Huz, à tous les rois du pays des Philistins, à Ascalon, à Gaza, à Accaron et au reste d'Azoth ; à Edom, à Moab et aux fils d'Ammon ; à tous les rois de Tyr et à tous les rois de Sidon et aux rois des îles qui sont au-delà de la mer ; à Dédan, à Théma, à Buz et à tous ceux qui se rasent les tempes ; à tous les rois d'Arabie qui habitent le désert ; à tous les rois de Zambri, à tous les rois d'Elam et à tous les rois de Médie ; à tous les rois du Nord, proches et éloignés, à l'un comme à l'autre, et à tous les royaumes qui sont sur la face de la terre ; et le roi de Sésac boira après eux. Tu leur diras : Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Buvez, enivrez-vous, vomissez, tombez pour ne plus vous relever devant le glaive que j'envoie au milieu de vous. Et s'ils refusent de prendre la coupe de ta main et de boire, tu leur diras : Ainsi parle Yahweh des armées : Vous boirez. Car voici, dans cette ville qui porte mon nom je commence à faire du mal ; et vous, vous seriez épargnés ? Vous ne serez pas épargnés ; car j'appelle le glaive contre tous les habitants de la terre, oracle de Yahweh des armées. “Et toi, tu leur prophétiseras toutes ces choses et tu leur diras : - Yahweh rugit d'en haut, - de sa demeure sainte il fait retentir sa voix ; Il rugit contre sa prairie, - il pousse des cris comme les pressureurs - contre tous les habitants de la terre. Le bruit parvient jusqu'au bout de la terre ; - car Yahweh fait le procès à toutes les nations, Il entre en jugement contre toute chair ; - les méchants, il les livre au glaive - oracle de Yahweh. Ainsi parle Yahweh des armées : Voici, le malheur passe d'une nation à l'autre ; - une grande tempête s'élève des extrémités de la terre. Ceux que Yahweh aura tués en ce jour, gisant d'un bout de la terre à l'autre, - ne seront ni pleurés, ni ramassés, ni enterrés ; - ils seront du fumier sur le sol. Hurlez, pasteurs, poussez des cris. - Roulez-vous dans la poussière, chefs du troupeau ; Car le temps d'être égorges est venu pour vous : - vous tomberez comme des béliers choisis. Plus de refuge pour les pasteurs, - plus de salut pour les chefs du troupeau. Ecoute ! Les cris des pasteurs, - les gémissements des chefs du troupeau ! Car Yahweh dévaste leur pâturage ; - leurs prairies tranquilles sont ruinées devant la colère enflammée de Yahweh. Le lion a quitté son hallier, - car leur pays est devenu un désert devant le glaive dévastateur.” Au commencement du règne de Joakim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole fut adressée à Jérémie par Yahweh : “Ainsi parle Yahweh : Tiens-toi dans le parvis de la maison de Yahweh et dis à tous ceux des villes de Juda qui viennent adorer dans la maison de Yahweh toutes les paroles que je t'ai ordonné de leur dire ; n'en retranche aucune parole. Peut-être écouteront-ils et reviendront-ils chacun de sa mauvaise voie, et je me repentirai du mal que j'avais pensé leur faire à cause de la méchanceté de leurs œuvres. Tu leur diras : Ainsi parle Yahweh : Si vous ne m'obéissez pas en suivant ma Loi que j'ai placée devant vous, en écoutant les paroles de mes serviteurs les prophètes, que je vous envoie sans relâche et que vous n’écoutez pas, je traiterai cette maison comme Silo et je ferai de cette ville un objet de malédiction pour toutes les nations de la terre.” Les prêtres, les prophètes et tout le peuple entendirent Jérémie prononcer ces paroles dans la maison de Yahweh. Et lorsque Jérémie eut achevé de dire tout ce que Yahweh lui avait ordonné de dire à tout le peuple, les prêtres et les prophètes le saisirent, en disant : “Tu mourras. Pourquoi prophétises-tu au nom de Yahweh, en disant : Cette maison sera comme Silo et cette ville sera dévastée et sans habitant ?” Alors tout le peuple s'attroupa autour de Jérémie dans la maison de Yahweh. Lorsque les chefs de Juda apprirent cela, ils montèrent de la maison du roi à la maison de Yahweh et ils s'assirent à l'entrée de la porte neuve de la maison de Yahweh. Et les prêtres et les prophètes dirent aux chefs et à tout le peuple : “Cet homme mérite la mort ; car il a prophétisé contre cette ville, comme vous l'avez entendu de vos oreilles.” Mais Jérémie dit à tous les chefs et à tout le peuple : “Yahweh m'a envoyé prophétiser contre cette maison et contre cette ville toutes ces paroles que vous avez entendues. Eh bien ! Amendez vos voies et vos œuvres, écoutez la voix de Yahweh votre Dieu, et Yahweh se repentira du mal qu'il a prononcé contre vous. Pour moi, me voici entre vos mains ; faites de moi ce qui vous semble bon et juste. Seulement sachez que, si vous me tuez, vous vous chargez de sang innocent, vous, cette ville et ses habitants ; car Yahweh m'a véritablement envoyé vers vous pour faire entendre à vos oreilles toutes ces paroles.” Et les chefs et tout le peuple dirent aux prêtres et aux prophètes : “Cet homme ne mérite pas la mort ; car il nous a parlé au nom de Yahweh notre Dieu.” Et des hommes parmi les anciens du pays se levèrent et ils dirent à toute l'assemblée du peuple ainsi : “Michée le Morasthite prophétisait aux jours d'Ezéchias, roi de Juda, et il parla à tout le peuple de Juda en disant : Ainsi parle Yahweh des armées : Sion sera labourée un comme champ, - Jérusalem deviendra un monceau de ruines - et la montagne du temple, une hauteur boisée. Ezéchias, roi de Juda, et tout le peuple de Juda l'ont-ils fait mourir ? N'ont-ils pas plutôt craint Yahweh et supplié Yahweh de sorte que Yahweh s'est repenti du mal qu'il avait prononcé contre eux ? Et nous, nous ferions un si grand mal à nos âmes !” Il y eut encore un homme qui prophétisait au nom de Yahweh, Urie, fils de Séméï, de Cariathiarim ; il prophétisa contre cette ville et contre ce pays tout à fait comme Jérémie. Le roi Joakim, tous ses officiers et tous ses chefs entendirent ses paroles et le roi voulut le faire mourir. Mais Urie l'apprit, il eut peur et s'enfuit en Egypte. Cependant le roi Joakim envoya Elnathan, fils d'Achbor, et des hommes en Egypte ; et ils ramenèrent Urie d'Egypte et le conduisirent auprès du roi Joakim, qui le fit frapper par le glaive et jeter son corps dans la fosse du commun peuple. Mais la main d'Ahicam, fils de Saphan, soutint Jérémie, de sorte qu'il ne fut pas livré au peuple pour être mis à mort. La quatrième année de Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, cette parole fut adressée à Jérémie par Yahweh en ces termes. Ainsi me parla Yahweh : “Fais-toi des liens et des pièces de joug et mets-les sur ton cou. Envoie un message au roi d'Edom, au roi de Moab, au roi des Ammonites, au roi de Tyr et au roi de Sidon, par les ambassadeurs venus à Jérusalem chez Sédécias, roi de Juda. Donne-leur un ordre pour leurs maîtres en ces termes : Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Voici ce que vous direz à vos maîtres : C'est moi qui ai fait la terre, les hommes et les bêtes qui sont sur la terre, par ma grande puissance et mon bras étendu, et je la donne à qui cela me plaît. Maintenant je mets tous ces pays dans la main de Nabuchodonosor, roi de Babylone, mon serviteur ; je lui donne même les animaux des champs pour qu'ils lui soient soumis. Toutes les nations lui seront soumises, à lui, à son fils, au fils de son fils, jusqu'à ce que vienne aussi le temps de son pays et que des nations puissantes et de grands rois l'asservissent. Mais s'il y a une nation ou un royaume qui ne se soumettent pas à lui, Nabuchodonosor, roi de Babylone, et qui ne mettent pas leur cou sous le joug du roi de Babylone, je châtierai cette nation par le glaive, par la famine et par la peste, oracle de Yahweh, jusqu'à ce que je l'aie livrée dans sa main. Et vous, n’écoutez pas vos prophètes, vos devins, vos diseurs de songes, vos augures, vos magiciens, qui vous disent : Vous ne serez pas soumis au roi de Babylone. Car c'est un mensonge qu'ils vous prophétisent pour vous éloigner de votre pays, pour que je vous en chasse et que vous périssiez. Mais la nation qui mettra son cou sous le joug du roi de Babylone et lui sera soumise, je la laisserai en repos sur son sol, oracle de Yahweh, et elle le cultivera et y demeurera.” A Sédécias, roi de Juda, je parlai conformément à toutes ces paroles ainsi : “Mettez votre cou sous le joug du roi de Babylone, soyez-lui soumis, à lui et à son peuple, et vous vivrez. Pourquoi voulez-vous mourir, toi et ton peuple, par le glaive, par la famine et par la peste, comme Yahweh l'a annoncé à la nation qui ne se soumettra pas au roi de Babylone ? N'écoutez donc pas les discours des prophètes qui vous disent : Vous ne serez pas soumis au roi de Babylone. Car c'est un mensonge qu'ils vous prophétisent. Car je ne les ai pas envoyés, oracle de Yahweh, et ils prophétisent en mon nom le mensonge, pour que je vous chasse et que vous périssiez, vous et les prophètes qui vous prophétisent.” Aux prêtres et à tout ce peuple je parlai en ces termes : “Ainsi parle Yahweh : N'écoutez pas les paroles de vos prophètes qui vous prophétisent ainsi : Voici, les ustensiles de la maison de Yahweh seront rapportés bientôt de Babylone. Car c'est un mensonge qu'ils vous prophétisent. Ne les écoutez pas ; soumettez-vous au roi de Babylone et vous vivrez. Pourquoi cette ville doit-elle devenir un désert ? S'ils sont prophètes et si la parole de Yahweh est avec eux, qu'ils intercèdent auprès de Yahweh des armées, pour que les ustensiles qui sont restés dans la maison de Yahweh et dans la maison du roi de Juda et à Jérusalem ne s’en aillent pas à Babylone. Car ainsi parle Yahweh des armées au sujet des colonnes, de la mer d'airain, des piédestaux et autres ustensiles qui sont restés dans cette ville, et que Nabuchodonosor, roi de Babylone, n'a pas pris lorsqu’il emmena de Jérusalem à Babylone Jéchonias, fils de Joakim, roi de Juda, et tous les notables de Juda et de Jérusalem. Oui, ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël, au sujet des ustensiles qui sont restés dans la maison de Yahweh et dans la maison du roi de Juda et dans Jérusalem : Ils seront portés à Babylone et ils y resteront jusqu'au jour où je m'en souviendrai, oracle de Yahweh, où je les ferai remonter et revenir en ce lieu.” Cette même année, au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda, la quatrième année, le cinquième mois, le prophète, Hananias, fils d'Azur, de Gabaon, me dit dans la maison de Yahweh, en présence des prêtres et de tout le peuple : “Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Je brise le joug du roi de Babylone. Encore deux ans, et je ferai revenir dans ce lieu tous les ustensiles de la maison de Yahweh que Nabuchodonosor, roi de Babylone, a pris de ce lieu et emportés à Babylone. Et Jéchonias, fils de Joakim, roi de Juda, et tous les exilés de Juda qui sont allés à Babylone, je les ramènerai dans ce lieu, oracle de Yahweh ; car je briserai le joug du roi de Babylone.” Le prophète Jérémie dit au prophète Hananias, en présence des prêtres et en présence de toute la foule qui se trouvait dans la maison de Yahweh : “Amen ! Que Yahweh fasse ainsi ! Que Yahweh accomplisse les paroles que tu as prophétisées en faisant revenir les ustensiles de la maison de Yahweh et tous les exilés de Babylone dans ce lieu ! Cependant écoute la parole que je prononce à tes oreilles et aux oreilles de tout le peuple : Les prophètes qui ont été avant moi et avant toi, dès les temps anciens, ont prophétisé contre de nombreux pays et de puissants royaumes la guerre, la famine et la peste. Mais quant au prophète qui prophétise le bonheur, quand la parole de ce prophète s'accomplira, il sera reconnu comme un prophète véritablement envoyé par Yahweh.” Alors le prophète Hananias enleva le joug de dessus le cou du prophète Jérémie et le brisa. Et Hananias dit en présence de tout le peuple : “Ainsi parle Yahweh : C'est ainsi que je briserai dans deux ans le joug de Nabuchodonosor, roi de Babylone, de dessus le cou des nations.” Et le prophète Jérémie s'en alla. Après que le prophète Hananias eut brisé le joug de dessus le cou du prophète Jérémie, la parole de Yahweh fut adressée à Jérémie ainsi : “Va et dis ceci à Hananias : Ainsi parle Yahweh : C'est un joug de bois que tu as brisé ; je ferai à sa place un joug de fer. Car ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Je mets un joug de fer sur le cou de toutes les nations pour qu'elles soient soumises à Nabuchodonosor, roi de Babylone ; et elles lui seront soumises, et je lui donne aussi tous les animaux des champs.” Puis le prophète Jérémie dit au prophète Hananias : “Ecoute, Hananias : Yahweh ne t'a pas envoyé et tu as fait que ce peuple se fie au mensonge. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh : Voici, je te renvoie de la face de la terre ; cette année même tu mourras ; car tu as prêché la révolte contre Yahweh.” Et le prophète Hananias mourut cette année même, au septième mois. Voici le texte de la lettre que le prophète Jérémie envoya de Jérusalem aux anciens en captivité, aux prêtres, aux prophètes et à tout le peuple, que Nabuchodonosor avait déportes de Jérusalem à Babylone, après que furent sortis de Jérusalem le roi Joakin, la reine mère, les eunuques, les princes de Juda et de Jérusalem, les forgerons et les serruriers. Il l'expédia par Elasa, fils de Saphan, et Gamarias, fils d'Helcias, que Sédécias, roi de Juda, envoya à Babylone vers Nabuchodonosor, roi de Babylone. Cette lettre disait : Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël, à tous les captifs que j'ai exilés de Jérusalem à Babylone : Bâtissez des maisons et habitez-les ; plantez des jardins et mangez-en les fruits. Prenez des femmes et engendrez des fils et des filles ; prenez des femmes pour vos fils et donnez vos filles à des maris, pour qu'elles enfantent des fils et des filles ; multipliez-vous là et ne diminuez pas. Recherchez le bien du pays où je vous ai exilés et priez Yahweh pour lui ; car son bien sera votre bien. Car ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Ne vous laissez pas tromper par vos prophètes qui sont au milieu de vous, ni par vos devins ; n'écoutez pas vos songeurs auxquels vous demandez des songes. Car ce sont des mensonges qu'ils vous prophétisent en mon nom. Je ne les ai pas envoyés, oracle de Yahweh. Car ainsi parle Yahweh : Quand soixante-dix ans seront passés pour Babylone, je vous visiterai et j'accomplirai pour vous ma bonne parole de vous ramener en ce lieu. Car je connais les pensées que j'ai pour vous, oracle de Yahweh, pensées de bonheur et non de malheur, savoir de vous donner un avenir plein d'espérance. Et quand vous m'invoquerez et que vous me prierez, je vous exaucerai. Quand vous me chercherez, vous me trouverez ; oui, demandez-moi de tout votre cœur et je me laisserai trouver par vous, oracle de Yahweh, et je changerai votre sort, je vous rassemblerai de tous les peuples et de tous les lieux où je vous ai chassés, oracle de Yahweh, et je vous ramènerai au lieu d'où je vous ai exilés. 0 Oui, ainsi parle Yahweh au sujet du roi qui est assis sur le trône de David et de tout le peuple qui habite dans cette ville, vos frères qui ne sont pas allés avec vous en exil. Ainsi parle Yahweh des armées : Voici, j'envoie contre eux le glaive, la famine et la peste, et je les rendrai semblables aux figues détestables qu'on ne mange pas à cause de leur mauvaise qualité. Je les poursuivrai par le glaive, par la famine et par la peste ; j'en ferai un objet d'horreur pour tous les royaumes de la terre, un objet de malédiction, de stupeur, de dérision et de honte chez tous les peuples où je les aurai chassés ; parce qu'ils n'ont pas écouté mes paroles, oracle de Yahweh, quand je leur ai envoyé mes serviteurs les prophètes sans relâche ; mais vous ne m'avez pas écoute, oracle de Yahweh. Vous donc, écoutez la parole de Yahweh, tous les exilés que j'ai envoyés de Jérusalem à Babylone. Puisque vous dites : Yahweh nous a suscité des prophètes à Babylone, ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël, au sujet d'Achab, fils de Colias, et de Sédécias, fils de Maasias, qui vous prophétisent en mon nom des mensonges : Voici, je les livrerai aux mains de Nabuchodonosor, roi de Babylone, et il les fera exécuter sous vos yeux. On tirera de leur cas une malédiction chez tous les exilés de Juda qui sont à Babylone, en disant : “Que Yahweh te traite comme Sédécias et comme Achab que le roi de Babylone a fait rôtir dans le feu, parce qu'ils ont fait une infamie en Israël, commis l'adultère avec les femmes de leur prochain et parlé en mon nom sans que je leur en aie donné l'ordre ; moi, je le sais et j'en suis témoin”, oracle de Yahweh Et à Séméïas, le Néhélamite, tu diras : Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Parce que tu as envoyé en ton nom au prêtre Sophonie fils de Maasias, une lettre ainsi conçue : Yahweh t'a établi prêtre à la place de Joïadas afin que tu surveilles dans la maison de Yahweh tout insensé qui prophétise et que tu le mettes aux ceps et au carcan. Pourquoi donc n'as-tu pas réprimé Jérémie d'Anathoth qui vous prophétise ? C'est qu'il nous a écrit à Babylone et dit : Ce sera long ; bâtissez des maisons et habitez-les ; plantez des jardins et mangez-en les fruits. Le prêtre Sophonias lut cette lettre aux oreilles du prophète Jérémie. Et la parole de Yahweh fut adressée ainsi à Jérémie : “Envoie dire à tous les exilés : Ainsi parle Yahweh au sujet de Séméïas, le Néhélamite : Parce que Séméïas vous a prophétisé sans que je l'aie envoyé et vous a fait vous fier en des mensonges, à cause de cela ainsi parle Yahweh : Voici, je vais châtier Séméïas, le Néhélamite et sa postérité ; nul des siens n'habitera au milieu de ce peuple et ne verra le bien que je ferai à mon peuple, oracle de car il a prêché la révolte contre Yahweh.” Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de Yahweh en ces termes : “Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël : Ecris dans un livre toutes les paroles que je t'ai dites. Car, voici, des jours viennent, oracle de Yahweh, où je changerai le sort de mon peuple Israël et Juda, dit Yahweh, et je les ferai revenir dans le pays que j'ai donné à leurs pères et ils le posséderont.” Voici les paroles que Yahweh a prononcées sur Israël et Juda : Oui, ainsi parle Yahweh : Nous entendons des cris d'effroi : épouvante, nulle paix. Demandez donc et voyez si un homme enfante. - Pourquoi vois-je tout homme ses mains sur les reins comme une femme en travail - et pourquoi tous les visages sont-ils devenus pâles ? Malheur ! car grand est ce jour sans pareil. - C'est un temps de détresse pour Jacob mais il en sera délivré. Il arrivera en ce jour, - oracle de Yahweh des armées, - que je briserai le joug sur leur cou et que je romprai leurs liens ; - des étrangers ne les asserviront plus. Ils serviront Yahweh leur Dieu - et David leur roi que je leur susciterai, Mais toi, ne crains pas, mon serviteur Jacob - oracle de Yahweh, ne t'effraie pas, Israël ; Car, voici, je te délivrerai de la terre lointaine et ta postérité du pays de l'exil : Jacob reviendra ; il sera tranquille, et en sécurité, personne ne l'épouvantera. Car je suis avec toi, - oracle de Yahweh, pour te sauver ; Car j'anéantirai toutes les nations - parmi lesquelles je t'ai dispersé. Toi seul, je ne t'exterminerai pas, - mais je te châtierai avec équité, - je ne te laisserai pas impuni. Oui, ainsi parle Yahweh : - Ta blessure est inguérissable, ta plaie incurable ; Personne ne s'occupe de ton pansement ; - il n'y a ni médicaments ni guérison pour toi. Tous tes amants t'ont oubliée et ne s'occupent plus de toi ; - car je t'ai frappée, comme frappe un ennemi, - d'un châtiment dur. Pourquoi cries-tu à cause de ta blessure, - que ta douleur est inguérissable ? A cause de la multitude de tes iniquités et parce que tes péchés sont grands, - je t'ai fait cela. C'est pourquoi ceux qui t'ont dévorée seront dévorés, - et tous tes ennemis iront en exil ; Ceux qui t'ont dépouillée seront dépouillés - et je livrerai au pillage tous ceux qui t'ont pillée. Oui, je mettrai un pansement, - je porterai remède à tes plaies, - oracle de Yahweh ; Car ils t'appelaient répudiée, Sion, - celle dont nul ne prend souci. Ainsi parle Yahweh : Voici, je changerai le sort des tentes de Jacob - et j'aurai pitié de ses demeures. La ville sera rebâtie sur sa colline - et le palais assis en sa place. Il en sortira des chants de louange - et des cris d'allégresse. Je les multiplierai, ils ne seront plus diminués, - je les honorerai, ils ne seront plus méprisables. Les fils seront comme autrefois, - son assemblée sera affermie devant moi ; - je punirai tous ses oppresseurs. Son chef surgira de son sein - et son dominateur sortira du milieu d'elle ; - je le ferai venir et il s'approchera de moi ; Car quel est l'homme qui risquerait sa vie à s'approcher de moi ? - Oracle de Yahweh, - et vous serez mon peuple et moi je serai votre Dieu. Voici un ouragan de Yahweh, un tourbillon - il fond sur la tête des méchants. La colère de Yahweh ne se retirera pas - jusqu'à ce qu'il ait accompli et réalisé les projets de son cœur ; à la fin des temps vous le comprendrez. En ce temps-là, oracle de Yahweh, - je serai le Dieu de toutes les tribus d'Israël et elles seront mon peuple. Ainsi parle Yahweh : Il trouve grâce dans le désert, le peuple des échappés au glaive, - Israël parvient au repos. De loin Yahweh lui apparaît : - D'un amour éternel je t'aime ; - c'est pourquoi je t'ai conservé ma faveur. Je te rebâtirai encore et tu seras rebâtie, vierge d'Israël - tu t'orneras de nouveau de tes tambourins - et tu sortiras au milieu de danses joyeuses. Tu planteras de nouveau des vignes sur les montagnes de Samarie ; - les planteurs les planteront et en cueilleront les fruits. Oui, le jour viendra où les gardiens sur la montagne d'Ephraïm crieront : - “Levez-vous, montons à Sion vers Yahweh, notre Dieu.” Car ainsi parle Yahweh : Poussez des cris de joie sur Jacob et exaltez celle qui est la tête des nations ; - publiez en chantant des louanges et dites : - “Yahweh a sauvé son peuple, le reste d'Israël.” Voici, je les fais revenir du pays du Nord, - je les rassemble des extrémités de la terre ; Parmi eux sont des aveugles et des boiteux, des femmes enceintes et des accouchées ; - c'est une grande multitude qui revient ici. Ils viennent avec des pleurs et avec des supplications. - Je les conduis et je les mène à des courants d'eau, - par un chemin droit où ils ne broncheront pas ; Car je suis un père pour Israël - et Ephraïm est mon premier-né. Nations, écoutez la parole de Yahweh, annoncez-la dans les îles lointaines ; Dites : “Celui qui a dispersé Israël le rassemble - et il le garde comme un pasteur son troupeau. Oui, Yahweh rachète Jacob - et le délivre de la main d'un plus fort.” Ils viennent et poussent des cris de joie sur les hauteurs de Sion ; - ils affluent vers les biens de Yahweh, - vers le froment, le vin et l'huile, vers les brebis et les bœufs. Leur âme est comme un jardin arrosé - et ils ne languiront plus. Alors la vierge se réjouit à la danse, - jeunes hommes et vieillards ensemble. Je change leur deuil en allégresse ; - je les console et je les réjouis après leur peine. Je rassasie de graisse l'âme des prêtres - et mon peuple est rassasié de mes biens, oracle de Yahweh. Ainsi parle Yahweh : On entend à Rama des gémissements et des pleurs amers : - Rachel pleure ses enfants et ne veut pas se consoler - parce qu'ils ne sont plus. Ainsi parle Yahweh : Retiens ta voix de gémir et tes yeux de pleurer ; - car il y a une récompense pour ta peine, - oracle de Yahweh ; - ils reviennent du pays ennemi. Il y a de l'espérance pour ton avenir, - oracle de Yahweh, - tes enfants reviennent dans leur territoire. J'entends bien Ephraïm qui gémit : - “Tu m'as châtié ; j'ai été châtié Comme un jeune taureau indompté ; - fais-moi revenir et je reviendrai ; - car tu es Yahweh, mon Dieu. Oui, après m'être détourné, je me suis repenti ; - après avoir compris, je me suis frappé la cuisse ; J'ai été honteux et confus, - parce que je portais l'opprobre de ma jeunesse.” Ephraïm est-il donc pour moi un fils si chéri - ou un enfant favori ? Car chaque fois que je parle contre lui, - je me souviens de lui avec émotion, C'est pourquoi mes entrailles sont émues en sa faveur, - j'aurai pleinement pitié de lui, - oracle de Yahweh. Dresse-toi des colonnes, pose-toi des signaux ; - fais attention à la route, au chemin que tu as suivi. - Reviens, vierge d'Israël, reviens ici dans tes villes. Jusques à quand hésites-tu, fille infidèle ? - Car Yahweh crée une chose nouvelle sur la terre : - la femme entoure l'homme. Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : On dira encore cette parole dans le pays de Juda et dans ses villes, quand j'aurai changé leur sort : “Que Yahweh te bénisse, demeure de la justice, montagne sainte !” Juda et toutes ses villes y habiteront, les laboureurs et ceux qui conduisent les troupeaux ; car j'abreuverai l'âme altérée et je rassasierai toute âme languissante. Sur cela je me suis réveillé et j'ai regardé ; mon sommeil m'avait été doux. Voici, des jours viennent, oracle de Yahweh, où j'ensemencerai la maison d'Israël et la maison de Juda d'une semence d'hommes et d'une semence de bêtes. Et comme j'ai veillé sur eux pour arracher et pour abattre, pour détruire, pour ruiner et pour faire du mal, ainsi je veillerai sur eux pour bâtir et pour planter, oracle de Yahweh. En ces jours on ne dira plus : “Les pères ont mangé des raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées.” Mais chacun mourra pour sa propre iniquité et uniquement de l'homme qui mangera des raisins verts les dents en seront agacées. Voici, des jours viennent, oracle de Yahweh, où je conclurai une alliance nouvelle avec la maison d’Israël et la maison de Juda, non comme l'alliance que j'ai conclue avec leurs pères, au jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir de la terre d'Egypte, alliance qu'eux ont violée, bien que je fusse leur maître. Mais voici l'alliance que je conclurai avec la maison d'Israël après ces jours-là, oracle de Yahweh : Je mettrai ma Loi au-dedans d'eux et je l'écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu et eux seront mon peuple. L'un n’instruira plus l'autre, ni un homme son frère, disant : “Connaissez Yahweh” ; car tous me connaîtront du plus petit jusqu'au plus grand, oracle de Yahweh ; car je pardonnerai leur iniquité et je ne me souviendrai plus de leur péché. Ainsi parle Yahweh, Qui a donné le soleil pour lumière du jour, - la lune et les étoiles pour lumière de la nuit ; Qui soulève la mer de sorte que mugissent ses flots ; - Yahweh des armées est son nom : Si jamais ces lois cessent devant moi, oracle de Yahweh, - alors aussi la race cessera pour toujours d'être une nation devant moi. Ainsi parle Yahweh, Si les cieux en haut peuvent être mesurés - et si les fondements de la terre en bas peuvent être sondés. Alors aussi, je rejetterai toute la race d'Israël - à cause de tout ce qu'ils ont fait, oracle de Yahweh. Voici, des jours viennent, oracle de Yahweh, où la ville sera bâtie pour Yahweh, depuis la tour de Hananéel jusqu'à la porte de l'Angle. Et le cordeau sera étendu tout droit sur la colline de Gareb et tournera vers Goa. Toute la vallée des cadavres et de la cendre et tous les champs jusqu'au torrent de Cédron, jusqu'à l'angle de la porte des Chevaux vers l'orient, seront consacrés à Yahweh : ils ne seront plus jamais renversés ni détruits. Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de Yahweh, la dixième année de Sédécias, roi de Juda, qui était la dix-huitième année de Nabuchodonosor L'armée du roi de Babylone assiégeait alors Jérusalem et le prophète Jérémie était enfermé dans la cour des gardes, qui était dans la maison du roi de Juda. C'est que Sédécias, roi de Juda, l'avait fait enfermer, en lui disant : “Pourquoi prophétises-tu en disant : Ainsi parle Yahweh : Voici je livrerai cette ville au roi de Babylone et il la prendra ; et Sédécias, roi de Juda, n'échappera pas aux mains des Chaldéens ; il sera certainement livré aux mains du roi de Babylone et il lui parlera bouche à bouche et ses yeux verront ses yeux. Et Sédécias ira à Babylone et il y restera jusqu'à ce que je le visite ; si vous vous battez contre les Chaldéens, vous ne réussirez pas.” Jérémie dit : “La parole de Yahweh m'a été adressée ainsi : Voici, Hanaméel, le fils de Sellum, ton oncle, vient vers toi pour te dire : Achète mon champ qui est à Anathoth car tu as le droit de retrait pour l'acheter.” Hanaméel, le fils de mon oncle, vient donc vers moi selon la parole de Yahweh, dans la cour des gardes et il me dit : “Achète mon champ qui est à Anathoth au pays de Benjamin car tu as le droit d'héritage et de retrait ; achète-le pour toi.” Et je reconnus que c'était la parole de Yahweh. J’achetai donc le champ de Hanaméel, le fils de mon oncle, et je lui pesai l'argent, dix-sept sicles d'argent. J'écrivis l'acte, je le scellai, je pris des témoins et je pesai l'argent dans la balance. Je pris l'acte d'acquisition, celui qui était scellé selon le droit et les lois - et sa copie qui était ouverte. Je donnai l'acte d'acquisition à Baruch, fils de Néri, fils de Maasias, en présence de Hanaméel, fils de mon oncle, en présence des témoins qui avaient signé l'acte d'acquisition, en présence de tous les Judéens qui se trouvaient dans la cour des gardes. Et en leur présence je donnai à Baruch l'ordre suivant : “Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Prends ces actes, cet acte d'acquisition, celui qui est scellé et cet acte ouvert, et mets-les dans un vase de terre qu'ils se conservent longtemps. Car ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : On achètera encore des maisons, des champs et des vignes dans ce pays.” Après que j'eus donné à Baruch, fils de Néri, l'acte d'acquisition, j'adressai cette prière à Yahweh : Ah ! Seigneur Yahweh, c'est toi qui as fait le ciel et la terre par ta grande puissance et ton bras étendu ; rien ne t'est impossible. C'est toi qui fais grâce à des milliers, qui paies l'iniquité des pères dans le sein de leurs enfants après eux ; toi, Dieu grand et fort dont le nom est Yahweh des armées, grand en conseil et puissant en action, dont les yeux veillent sur toutes les voies des enfants des hommes, pour rendre à chacun selon ses voies et selon le fruit de ses actions. C'est toi qui as fait des signes et des miracles dans la terre d'Egypte et jusqu'à ce jour en Israël et parmi les hommes, qui t'es fait un nom tel qu'il est aujourd'hui. Tu as tiré ton peuple Israël de la terre d'Egypte avec des signes et des miracles, par ta main forte et ton bras étendu et en répandant une grande terreur. Tu leur as donné ce pays, que tu avais juré à leurs pères de leur donner, un pays où coulent le lait et le miel. Ils y sont entrés et ils en ont pris possession ; mais ils n'ont pas écouté ta voix, ils n'ont pas marché selon ta Loi, ils n'ont pas fait tout ce que tu leur avais ordonné de faire. Aussi as-tu amené sur eux tout ce malheur. Voici, des remblais atteignent déjà la ville pour la prendre ; et la ville va être livrée par le glaive, la famine et la peste, aux mains des Chaldéens qui l'attaquent. Ce que tu as annoncé est arrivé : tu le vois. Néanmoins tu m’as dit, Seigneur Yahweh : “Achète-toi ce champ à prix d'argent et prends des témoins” au moment où la ville est livrée aux mains des Chaldéens. Alors la parole de Yahweh fut adressée à Jérémie ainsi : Voici, je suis Yahweh, le Dieu de toute chair ; y a-t-il rien d'impossible pour moi ? C'est pourquoi ainsi parle Yahweh : Voici, je livre cette ville aux mains des Chaldéens, aux mains de Nabuchodonosor, roi de Babylone ; il la prendra. Les Chaldéens qui attaquent cette ville y entreront, ils mettront le feu à cette ville, ils la brûleront avec les maisons sur les toits desquelles on a brûlé de l'encens à Baal et fait des libations à d'autres dieux pour me vexer. Car les enfants d'Israël et les enfants de Juda n'ont fait que ce qui est mal à mes yeux dès leur jeunesse ; oui, les enfants d'Israël n'ont fait que me vexer par les œuvres de leurs mains, oracle de Yahweh. Oui, cette ville a excité ma colère et ma fureur, depuis le jour où on l'a bâtie jusqu'à ce jour, de sorte que je la ferai disparaître de devant ma face, à cause de tout le mal que les enfants d'Israël et les enfants de Juda ont fait pour me vexer, eux, leurs rois, leurs princes, leurs prêtres et leurs prophètes les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem. Ils m'ont tourné le dos et non la face ; bien que je les aie enseignés sans relâche, ils ne m'ont point écouté pour se laisser instruire. Ils ont mis leurs abominations dans la maison qui porte mon nom pour la souiller. Et ils ont construit des hauts-lieux de Baal dans la vallée du fils de Hinnom pour faire passer au feu leurs fils et leurs filles en l'honneur de Moloch ce que je ne leur avais pas ordonné et ce qui ne m'était pas venu à la pensée : savoir commettre cette abomination pour rendre coupable Juda. C'est pourquoi maintenant ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël, sur cette ville dont vous dites qu'elle sera livrée aux mains du roi de Babylone par le glaive, la famine et la peste : Voici, je rassemblerai de tous les pays où je les aurai chassés dans ma colère, dans ma fureur et dans ma grande indignation, et je les ramènerai en ce lieu et je les y ferai habiter en sécurité. Ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu. Je leur donnerai un seul cœur et une seule voie, afin qu'ils me craignent toujours pour leur bien et le bien de leurs enfants après eux. Je conclurai avec eux une alliance éternelle de sorte que je ne me retirerai plus d'eux et que je ne cesserai plus de leur faire du bien ; et je mettrai ma crainte dans leurs cœurs pour qu'ils ne s'éloignent plus de moi. Je mettrai ma joie à leur faire du bien ; je les planterai avec fidélité dans ce pays, de tout mon cœur et de toute mon âme. Car ainsi parle Yahweh : Comme j'ai fait venir sur ce peuple tout ce grand malheur, ainsi je ferai venir sur eux tout le bien que je leur annonce. On achètera de nouveau des champs dans ce pays dont vous dites : c'est un désert sans hommes ni bêtes ; il est livré aux mains des Chaldéens. On achètera des champs à prix d'argent, on écrira des actes, on les scellera, on prendra des témoins, au pays de Benjamin, dans les environs de Jérusalem, dans les villes de Juda, dans les villes de la montagne, dans les villes de la plaine et dans les villes du midi ; car je changerai leur sort, oracle de Yahweh. La parole de Yahweh fut adressée à Jérémie une seconde fois, quand il était encore enfermé dans la cour des gardes, en ces termes : “Ainsi parle Yahweh, qui a fait la terre, qui l'a formée en l'affermissant, lui dont le nom est Yahweh : Appelle-moi et je te répondrai, je te montrerai de grandes choses, des choses cachées que tu ne connais pas. Oui, ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël, au sujet des maisons de cette ville et des maisons des rois de Juda renversées devant les remparts et devant le glaive. Ils viennent pour lutter contre les Chaldéens et pour les remplir avec les cadavres des hommes que j'ai frappés dans ma colère et dans ma fureur et devant lesquels j'ai caché ma face, à cause de toute leur méchanceté : Voici, je lui procurerai pansement et remède, je les guérirai et je leur procurerai une plénitude de paix durable. Je changerai le sort de Juda et le sort d'Israël ; je les rétablirai comme autrefois. Je les purifierai de toute l'iniquité dont ils se sont rendus coupables envers moi ; je leur pardonnerai toutes les iniquités dont ils se sont rendus coupables envers moi et par lesquelles ils se sont révoltés contre moi. Et elle, Jérusalem, sera pour moi un objet de joie, de louange et de gloire auprès de toutes les nations de la terre qui apprendront tout le bien que je lui fais ; elles seront effrayées et trembleront à cause de tout le bien et de tout le bonheur que je lui fais.” Ainsi parle Yahweh : “En ce lieu dont vous dites que c'est un désert, sans hommes ni bêtes, et dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem qui sont désolées, sans hommes ni bêtes, on entendra encore des cris de joie et des cris d'allégresse, les chants du fiancé et les chants de la fiancée, la voix de ceux qui disent : Louez Yahweh des armées ; car Yahweh est bon et sa miséricorde dure à jamais, la voix de ceux qui offrent des sacrifices d'actions de grâce dans la maison de Yahweh ; car je changerai le sort du pays pour qu'il soit comme autrefois”, dit Yahweh. Ainsi parle Yahweh des armées : “En ce lieu désert, sans hommes ni bêtes, et dans toutes ses villes, il y aura encore des pâturages pour les pasteurs, où ils feront reposer leurs troupeaux. Dans les villes de la montagne et dans les villes de la plaine, dans les villes du midi, dans le pays de Benjamin, dans les environs de Jérusalem et dans les villes de Juda, les moutons passeront encore sous la main de celui qui les compte, ” dit Yahweh. Voici, des jours viennent, oracle de Yahweh, où j'accomplirai la bonne parole que j'ai annoncée à la maison d'Israël et à la maison de Juda. En ce jours-là et en ce temps-là, je susciterai à David un germe juste ; il exercera le droit et la justice dans le pays. En ces jours-là Juda sera sauvé et Jérusalem habitera en sécurité, et voici le nom dont on l'appellera : “Yahweh notre justice.” Car ainsi parle Yahweh : il ne manquera jamais à David de descendant assis sur le trône de la maison d'Israël et aux prêtres lévites il ne manquera jamais devant moi de successeurs qui offrent l’holocauste, qui brûlent l'offrande et qui fassent le sacrifice tous les jours.” La parole de Yahweh fut adressée à Jérémie en ces termes : “Ainsi parle Yahweh : Si mon pacte avec le jour et mon pacte avec la nuit est jamais rompu de sorte que le jour et la nuit ne soient plus en leur temps, alors sera rompu mon pacte avec David mon serviteur, de sorte qu'il n'ait plus de fils qui règne sur son trône, et avec les prêtres lévites qui font mon service. Comme on ne peut pas compter l’armée des cieux, ni mesurer le sable de la mer, ainsi je multiplierai la race de David mon serviteur et les lévites qui font mon service.” La parole de Yahweh fut adressée à Jérémie en ces termes : “N'as-tu pas remarqué ce que disent ces gens : Les deux familles que Yahweh avait élues, il les rejette, et comment ils méprisent mon peuple à tel point qu'à leurs yeux il n'est plus une nation ? Ainsi parle Yahweh : Si je n'ai pas établi mon pacte avec le jour et la nuit, ni établi les lois des cieux et de la terre, je rejetterai la race de Jacob et de David mon serviteur, de sorte que je ne prenne plus dans sa race des chefs établis sur la race d'Abraham d'Isaac et de Jacob. Oui, je changerai leur sort et j'aurai pitié d'eux.” Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de Yahweh, lorsque Nabuchodonosor, roi de Babylone, avec toute son armée et tous les royaumes de la terre soumis à sa domination et tous les peuples, faisait la guerre à Jérusalem et à toutes les villes du pays : “Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël : Va et parle à Sédécias, roi de Juda, et dis-lui : Ainsi parle Yahweh : Voici, je livre cette ville aux mains du roi de Babylone et il la brûlera. Et toi, tu n'échapperas pas à sa main ; car tu seras certainement pris et tu lui seras livré ; tes yeux verront les yeux du roi de Babylone ; il te parlera bouche à bouche et tu iras à Babylone. Cependant écoute la parole de Yahweh, Sédécias, roi de Juda : Voici ce que Yahweh dit sur toi : Tu ne mourras pas par le glaive. Tu mourras en paix et comme on a brûlé des parfums de funérailles à tes pères, les anciens rois qui t'ont précédé, on en brûlera aussi pour toi et l'on te pleurera en disant : Hélas, seigneur ! Telle est la parole que je prononce”, oracle de Yahweh. Et le prophète Jérémie dit toutes ces paroles à Sédécias, roi de Juda, à Jérusalem, pendant que l'armée du roi de Babylone faisait la guerre à Jérusalem et à toutes les autres villes qui tenaient encore, à Lachis et à Azéca ; car c'étaient là les seules villes fortes qui restaient des villes de Juda. Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de Yahweh, après que Sédécias eut fait un accord avec tout le peuple de Jérusalem pour proclamer l'affranchissement, de telle sorte que chacun renvoyât libres son esclave et sa servante hébreux, afin que personne ne tint plus en servitude un Judéen son frère. Tous les chefs et tout le peuple qui étaient entrés dans cet accord consentirent à renvoyer libres chacun son esclave et sa servante et à ne plus les tenir en esclavage ; ils y consentirent et les renvoyèrent. Mais ensuite ils changèrent d'avis : ils reprirent les esclaves et les servantes qu'ils avaient renvoyés libres et ils les forcèrent à redevenir esclaves et servantes. Alors la parole de Yahweh fut adressée à Jérémie en ces termes : Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël : Moi j'ai fait une alliance avec vos pères le jour où je les fis sortir de la terre d'Egypte, de la maison de servitude, en leur disant : Au bout de sept ans, chacun de vous renverra son frère hébreu qui lui aura été vendu : il te servira six ans, puis tu le renverras libre de chez toi. Mais vos pères ne m'ont pas écouté et ils n'ont pas prêté l'oreille. Vous cependant, vous vous êtes convertis aujourd'hui et vous avez fait ce qui est droit à mes yeux en proclamant l'affranchissement chacun de son frère et vous avez fait un accord avec moi dans la maison qui porte mon nom. Mais vous avez changé d'avis et vous avez profané mon nom : vous avez rappelé chacun son esclave et sa servante que vous aviez renvoyés libres et vous les avez forcés à redevenir vos esclaves et vos servantes. “C'est pourquoi ainsi parle Yahweh : Vous ne m'avez pas obéi en proclamant l'affranchisse ment, chacun de son frère, chacun de son prochain. Voici, je proclame pour vous l'affranchissement, oracle de Yahweh, afin de vous livrer au glaive, à la peste et à la famine et je ferai de vous un objet d'horreur pour tous les royaumes de la terre. Les hommes qui transgressent mon accord et qui n'observent pas les conditions de l'accord qu'ils ont fait avec moi, je les rendrai semblables au veau qu'ils ont coupé en deux pour passer entre ses morceaux, les chefs de Juda et les chefs de Jérusalem, les eunuques et les prêtres et tous les gens du pays qui ont passé entre les morceaux du veau. Je les livrerai entre les mains de leurs ennemis, entre les mains de ceux qui en veulent à leur vie ; leurs cadavres deviendront la pâture des oiseaux du ciel et des bêtes de la terre. De même Sédécias, roi de Juda, et ses dignitaires, je les livrerai entre les mains de leurs ennemis et entre les mains de ceux qui en veulent à leur vie, à l'armée du roi de Babylone qui s'est pour le moment éloignée de vous. Voici, je donnerai mes ordres, oracle de Yahweh, et je les ramènerai contre cette ville. Ils l'attaqueront, ils la prendront et la brûleront ; et des villes de Juda je ferai un désert sans habitants.” Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de Yahweh aux jours de Joakim, fils de Josias, roi de Juda, en ces termes : “Va chez la famille des Réchabites et amène-les dans la maison de Yahweh, dans une des chambres, et offre-leur du vin à boire.” Je cherchai Jézonias, fils de Jérémie, fils de Habsanias, ses frères, tous ses fils et toute la famille des Réchabites ; je les amenai dans la maison de Yahweh, dans la chambre des fils de Hanan, fils de Jegdélias, homme de Dieu, près de la chambre des chefs, au-dessus de la chambre de Maasias, fils de Sellum, garde du seuil. Je mis devant les fils de la famille des Réchabites des cruches remplies de vin et des coupes et je leur dis : “Buvez du vin.” Mais ils dirent : “Nous ne buvons pas de vin ; car Jonadab, fils de Réchab, notre père, nous a donné cet ordre : Vous ne boirez pas de vin, ni vous, ni vos fils, à jamais ; vous ne bâtirez pas de maisons, vous ne ferez pas de semailles, vous ne planterez pas de vignes et vous n'en posséderez pas ; mais vous habiterez sous des tentes toute votre vie, afin que vous viviez longtemps sur le sol où vous habitez en étrangers. Nous avons obéi à la parole de Jonadab, fils de Réchab, notre père, en tout ce qu’il nous a commandé, de sorte que nous ne buvons jamais de vin, nous, nos femmes, nos fils et nos filles ; nous ne bâtissons pas de maisons pour y habiter et nous n'avons ni vignes ni champs ensemencés. Nous habitons sous des tentes, nous observons et nous faisons tout ce que Jonadab, notre père, nous a commandé. Mais lorsque Nabuchodonosor, roi de Babylone, est monté contre ce pays nous avons dit : Venez, entrons à Jérusalem pour échapper à l'armée des Chaldéens et à l'armée d'Aram ; c'est ainsi que nous habitons maintenant Jérusalem.” Alors la parole de Yahweh fut adressée à Jérémie en ces termes : “Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Va et dis aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem : Ne vous laisserez-vous pas avertir afin d'obéir à mes paroles ? Oracle de Yahweh. Les paroles de Jonadab, fils de Réchab, sont observées ; il a commandé à ses fils de ne pas boire de vin et ils n'en ont pas bu jusqu'à ce jour, parce qu'ils ont obéi à l'ordre de leur père. Et moi je vous ai parlé sans relâche, mais vous ne m'avez pas écouté. Je vous ai envoyé sans relâche mes serviteurs les prophètes pour vous dire : Revenez donc chacun de vos voies mauvaises, amendez votre conduite, ne courez pas après d'autres dieux pour les servir ; alors vous resterez dans la terre que je vous ai donnée à vous et à vos pères. Mais vous n'avez pas prêté l'oreille et vous n'avez pas écouté. Oui, les fils de Jonadab, fils de Réchab, ont observe l'ordre que leur père leur avait donné ; mais ce peuple ne m'a pas écouté. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh, Dieu des armées, Dieu d'Israël : Voici, je ferai venir sur Juda et sur tous les habitants de Jérusalem tous les maux que je leur ai annoncés, parce qu'ils n'ont pas écouté quand je leur parlais, ils n’ont pas répondu quand je les appelais.” Mais Jérémie dit à la famille des Réchabites : Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : “Parce que vous avez obéi à l'ordre de Jonadab, votre père et observé tous ses ordres et fait tout ce qu'il vous a ordonné, pour cela, ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Jonadab, fils de Réchab, ne manquera jamais de descendants qui se tiennent en ma présence.” La quatrième année de Joakim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole fut adressée à Jérémie de la part de Yahweh : “Prends un volume et tu y écriras toutes les paroles que je t’ai dites contre Jérusalem, contre Juda et contre toutes les nations, depuis le jour où je t'ai parlé pour la première fois, depuis les jours de Josias, jusqu'à ce jour. Peut-être la maison de Juda entendra-t-elle tout le mal que je pense lui faire, de sorte qu'ils reviendront chacun de sa mauvaise voie et que je pourrai leur pardonner leur iniquité et leur péché.” Jérémie appela Baruch, fils de Néri ; et Baruch écrivit dans le volume, sous la dictée de Jérémie, toutes les paroles que Yahweh avait dites à celui-ci. Jérémie donna cet ordre à Baruch : “Je suis empêché et je ne peux pas aller à la maison de Yahweh. Tu iras donc, toi, et tu liras dans le volume que tu as écrit sous ma dictée les paroles de Yahweh aux oreilles du peuple dans la maison de Yahweh au jour du jeûne ; tu les liras aussi aux oreilles de tous les gens de Juda qui seront venus de leurs villes. Peut-être leur supplication atteindra-t-elle Yahweh et ils reviendront chacun de leur voie mauvaise ; car grande est la colère et l'indignation dont Yahweh menace ce peuple.” Baruch, fils de Néri, fit tout ce que le prophète Jérémie lui avait ordonné, en lisant dans le livre les paroles de Yahweh dans la maison de Yahweh. La cinquième année de Joakim, fils de Josias, roi de Juda, le neuvième mois, fut convoqué pour un jeûne devant Yahweh tout le peuple de Jérusalem et tout le peuple qui vint des villes de Juda à Jérusalem. Alors Baruch lut dans le livre les paroles de Jérémie dans la maison de Yahweh, dans la chambre de Gamarias, fils de Saphan, le secrétaire, dans le parvis supérieur à l'entrée de la Porte Neuve de la maison de Yahweh, aux oreilles de tout le peuple. Michée, fils de Gamarias, fils de Saphan, entendit toutes les paroles de Yahweh contenues dans le livre. Il descendit dans la maison du roi, dans la chambre du secrétaire, où justement tous les chefs siégeaient, Elisama le secrétaire, Dalaïas fils de Séméïas, Elnathan, fils d'Achobor, Gamarias, fils de Saphan, Sédécias, fils de Hananias, et tous les autres chefs. Michée leur rapporta toutes les paroles qu'il avait entendues quand Baruch lisait dans le livre aux oreilles du peuple. Alors tous les chefs envoyèrent à Baruch Judi, fils de Nathanias, fils de Sélémias, fils de Chusi, pour lui dire : “Prends en mains le volume dans lequel tu as lu aux oreilles du peuple et viens.” Baruch, fils de Néri, prit le volume en mains et se rendit auprès d'eux. Ils lui dirent : “Assieds-toi et lis cela à nos oreilles.” Baruch le lut à leurs oreilles. Lorsqu'ils eurent entendu toutes ces paroles, ils se regardèrent avec effroi les uns les autres et ils dirent : “Il nous faut rapporter toute cette affaire au roi.” Et ils interrogèrent Baruch en ces termes : “Indique-nous donc comment tu as écrit toutes ces paroles.” Baruch leur dit : “Il me dictait de vive voix toutes ces paroles et je les écrivais dans le livre avec de l'encre.” Les chefs dirent à Baruch : “Va, cache-toi ainsi que Jérémie, et que personne ne sache où vous êtes.” Alors ils allèrent chez le roi qui était dans la cour, laissant le volume dans la chambre d'Elisama, le secrétaire, et ils rapportèrent toute cette affaire au roi. Le roi envoya Judi pour prendre le volume et celui-ci le prit dans la chambre d'Elisama, le secrétaire, et il le lut au roi et à tous les chefs qui se tenaient devant le roi. Or le roi s'était assis dans la maison d'hiver - au neuvième mois - et le feu du brasier était allumé devant lui. Quand Judi avait lu trois ou quatre colonnes, le roi les coupait avec le couteau du secrétaire et les jetait dans le feu du brasier jusqu'à ce que tout le volume fût consumé dans le feu du brasier. Et le roi et tous ses serviteurs qui entendirent toutes ces paroles ne furent pas effrayés et ne déchirèrent pas leurs vêtements. Et bien qu'Elnathan, Dalaïas et Gamarias eussent insisté auprès du roi pour qu'il ne brûlât pas le volume, il ne les écouta pas. Et le roi ordonna à Jérémiel, prince royal, à Saraïas, fils d'Ezriel, et à Sélémias, fils d'Abdéel, d'arrêter Baruch le secrétaire et Jérémie le prophète ; mais Yahweh les cacha. Alors la parole de Yahweh fut adressée à Jérémie après que le roi eut brûlé le volume avec les paroles que Baruch avait écrites sous la dictée de Jérémie en ces termes : “Va prendre un autre volume et tu y écriras toutes les premières paroles qui étaient dans le premier volume, brûlé par Joakim, roi de Juda. Et sur Joakim, roi de Juda, tu diras : Ainsi parle Yahweh : Tu as brûlé ce volume en disant : Pourquoi y as-tu écrit que le roi de Babylone viendra certainement, qu'il dévastera le pays et en fera disparaître les hommes et les bêtes ? C'est pourquoi ainsi parle Yahweh sur Joakim, roi de Juda : Il n'aura pas d'héritier assis sur le trône de David et son cadavre sera jeté dehors, expose à la chaleur du jour et au froid de la nuit. Je punirai en lui, en sa race et en ses serviteurs leur iniquité et je ferai venir sur eux, sur les habitants de Jérusalem et sur tous les gens de Juda tout le mal que je leur avais annoncé sans qu'ils m'aient écouté.” Et Jérémie prit un autre volume et le donna à Baruch, fils de Néri, le secrétaire ; celui-ci y écrivit, sous la dictée de Jérémie, toutes les paroles du livre que Joakim, roi de Juda, avait brûlé au feu. A celles-ci beaucoup de paroles semblables furent ajoutées. Sédécias, fils de Josias, devint roi à la place de Joakin, fils de Joakim, ayant été établi sur le pays de Juda par Nabuchodonosor, roi de Babylone. Ni lui, ni ses serviteurs, ni le peuple n'écoutèrent les paroles que Yahweh prononça le prophète Jérémie. Le roi Sédécias envoya Juchal, fils de Sélémias, et Sophonias, fils de Maasias, le prêtre, vers Jérémie le prophète pour lui dire : “Intercède en notre faveur auprès de Yahweh, notre Dieu.” Jérémie allait et venait au milieu du peuple : on ne l'avait pas encore mis en prison. L'armée de Pharaon était sortie d'Egypte : et lorsque les Chaldéens qui assiégeaient Jérusalem apprirent cette nouvelle, ils levèrent le siège de Jérusalem. Alors la parole de Yahweh fut adressée à Jérémie en ces termes : “Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël : Ainsi vous direz au roi de Juda qui vous a envoyés vers moi pour me consulter : Voici, l'armée de Pharaon, qui était sortie pour votre secours, retournera dans son pays d'Egypte. Les Chaldéens reviendront, ils attaqueront cette ville ; ils la prendront et la brûleront par le feu. Ainsi parle Yahweh : Ne vous faites pas illusion en disant : Les Chaldéens s'en vont définitivement de chez nous. Non, ils ne s'en vont pas. Même si vous battiez toute l'armée des Chaldéens qui luttent contre vous et s'il n'en restait que des blessés, chacun dans sa tente se lèverait et brûlerait cette ville par le feu.” Lorsque l'armée des Chaldéens s'éloigna de Jérusalem, à l'approche de l'armée de Pharaon, Jérémie sortit de Jérusalem pour aller au pays de Benjamin afin d'y régler un héritage au milieu du peuple. Quand il était à la porte de Benjamin, celui qui y montait la garde, du nom de Jérias, fils de Sélémias, fils de Hananias, arrêta le prophète Jérémie, en lui disant : “Tu veux passer aux Chaldéens.” Jérémie répondit : “C'est un mensonge. Je ne passe pas aux Chaldéens ;” et il ne l'écouta pas. Alors Jérias arrêta Jérémie et le conduisit devant les chefs. Les chefs s'emportèrent contre Jérémie, le firent battre et mettre en prison, dans la maison de Jonathan le secrétaire ; car ils en avaient fait une prison. Ainsi Jérémie dut entrer dans un cachot souterrain et il y resta longtemps. Le roi Sédécias l'en fit retirer et l'interrogea en secret dans sa maison, en disant : “Y a-t-il une parole de Yahweh ?” Jérémie répondit : “Oui, savoir : Tu seras livré entre les mains du roi de Babylone.” Jérémie ait encore au roi Sédécias : “Quelle faute ai-je commise contre toi, contre tes serviteurs ou contre ton peuple, que vous m’ayez mis en prison ? Où sont donc vos prophètes, qui vous prophétisaient : Le roi de Babylone ne marchera pas contre vous et contre ce pays ? Maintenant écoute-moi, ô roi, mon seigneur. Que ma supplication trouve un accueil favorable auprès de toi ! Ne me renvoie pas dans la maison de Jonathan, le secrétaire, de peur que je n'y meure.” Et le roi Sédécias donna l'ordre de mettre Jérémie dans la cour des gardes et de lui donner chaque jour une miche de pain de la rue des Boulangers, jusqu'à ce que tout le pain de la ville fût consommé. Ainsi Jérémie demeura dans la cour des gardes. Saphatias fils de Mathan, Gédélias fils de Phassur, Juchal fils de Sémélias, Phassur fils de Melchias, entendirent les paroles que Jérémie adressait à tout le peuple, en disant : “Ainsi parle Yahweh : Quiconque restera dans cette ville mourra par le glaive, par la famine ou par la peste ; quiconque sortira pour se rendre aux Chaldéens vivra ; il aura pour butin sa vie sauve et il vivra. Ainsi parle Yahweh : Cette ville sera certainement livrée à l’armée du roi de Babylone et il la prendra.” Alors les chefs dirent au roi : “Que cet homme soit mis à mort ; car il décourage les hommes de guerre qui restent encore dans cette ville et tout le peuple, en leur tenant de pareils discours. Oui, cet homme ne cherche pas le bien de ce peuple, mais son malheur.” Le roi Sédécias répondit : “Voici, il est entre vos mains ; car le roi ne peut rien contre vous.” Ils prirent Jérémie et le jetèrent dans la citerne de Melchias, prince royal, laquelle se trouvait dans la cour des gardes ; ils y descendirent Jérémie avec des cordes ; dans la citerne il n’y avait pas d'eau, mais de la boue, et Jérémie s'enfonça dans la boue. L'Ethiopien Abdémélech, eunuque dans la maison du roi, apprit qu'ils avaient mis Jérémie dans la citerne. Le roi était (alors) assis à la porte de Benjamin. Abdémélech sortit de la maison du roi et dit au roi : “O roi, mon seigneur, ces hommes ont mal agi en traitant ainsi le prophète Jérémie : ils l'ont jeté dans la citerne ; il mourra de faim sur place, puisqu'il n'y a plus de pain dans la ville.” Le roi donna à l'Ethiopien Abdémélech cet ordre : “Prends ici trois hommes avec toi et fais remonter le prophète Jérémie de la citerne, avant qu'il ne meure.” Abdémélech prit avec lui ces hommes et se rendit à la maison du roi dans la garde-robe de la maison du trésor et y prit des lambeaux de vêtements usés et des hardes ; il les jeta à Jérémie dans la citerne avec des cordes. Et l'Ethiopien Abdémélech dit à Jérémie : “Mets ces lambeaux de vêtements usés et ces hardes sous tes aisselles, sous les cordes.” Jérémie fit ainsi. Et ils tirèrent Jérémie avec des cordes et le firent remonter de la citerne. Jérémie resta dans la cour des gardes. Le roi Sédécias envoya chercher le prophète Jérémie et le fit amener auprès de lui à la troisième entrée de la maison de Yahweh. Le roi dit à Jérémie : Je veux te demander quelque chose ; ne me cache rien. Jérémie répondit à Sédécias : “Si je te le dis, ne me feras-tu pas mourir ? Et si je te donne un conseil, tu ne m'écouteras pas.” Le roi Sédécias jura en secret à Jérémie, en disant : “Par la vie de Yahweh qui nous a donné cette vie, je ne te ferai pas mourir et je ne te livrerai pas entre les mains de ces hommes qui en veulent à ta vie.” Alors Jérémie dit à Sédécias : “Ainsi parle Yahweh, Dieu des armées, Dieu d'Israël : Si tu sors pour te rendre aux chefs du roi de Babylone, tu auras la vie sauve ; cette ville ne sera pas brûlée ; tu vivras, toi et ta maison. Mais, si tu ne sors pas vers les chefs du roi de Babylone, cette ville sera livrée aux Chaldéens ; ils la brûleront, et toi, tu ne leur échapperas pas.” Le roi Sédécias dit à Jérémie : “J'ai peur des Judéens qui ont déjà passé aux Chaldéens : si on me livre entre leurs mains, ils m'outrageront.” Jérémie répondit : “On ne te livrera pas. Ecoute donc la voix de Yahweh dans ce que je te dis ; tu t'en trouveras bien et tu auras la vie sauve. Mais, si tu refuses de sortir, voici la parole que Yahweh m'a révélée : Voici toutes les femmes qui restent dans la maison du roi de Juda seront amenées aux chefs du roi de Babylone et elles diront : Ils t'ont trompé, ils t'ont dupé, tes bons amis ; - quand tes pieds se sont enfoncés dans la boue, ils se sont esquivés. Toutes tes femmes et tes enfants seront amenés aux Chaldéens et toi, tu n'échapperas pas à leurs mains ; tu seras pris par le roi de Babylone et cette ville sera brûlée par le feu.” Et Sédécias dit à Jérémie : Que personne ne sache rien de cette conversation, si tu ne veux pas mourir. Si les chefs apprennent que je t'ai parlé et s'ils viennent te dire : “Indique-nous ce que tu as dit au roi et ce que le roi t'a dit ; ne nous cache rien, si tu ne veux pas que nous te fassions mourir”, tu leur répondras : “J'ai présenté au roi ma supplication de ne pas me faire ramener dans la maison de Jonathan où je mourrais.” En effet tous les chefs vinrent questionner Jérémie ; il leur répondit exactement comme le roi l'avait ordonné. Ils le laissèrent en repos ; car la conversation n’avait pas été entendue. Et Jérémie resta dans la cour des gardes jusqu'au jour où Jérusalem fut prise. Lorsque Jérusalem fut prise, - la neuvième année de Sédécias, roi de Juda, le dixième mois, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint avec toute son armée devant Jérusalem et il l'assiégea. La onzième année de Sédécias, le quatorzième mois, le neuvième jour du mois, une brèche fut faite à la ville - tous les chefs du roi de Babylone entrèrent et s'établirent à la porte du milieu : Nabuzardan, chef des gardes du corps, Nabusezban, chef des eunuques, Nergalsaréser, chef des mages, et tous les autres chefs du roi de Babylone. Lorsque Sédécias, roi de Juda, et tous les hommes de guerre les virent, ils s'enfuirent et sortirent de la ville pendant la nuit par le chemin du jardin du roi, par la porte entre les deux murs, se mettant en route vers la plaine. Les troupes des Chaldéens les poursuivirent et atteignirent Sédécias dans les plaines de Jéricho ; elles le prirent et l'amenèrent vers Nabuchodonosor roi de Babylone, à Rébla, dans la contrée de Hamath ; celui-ci prononça contre lui sa sentence. Le roi de Babylone fit égorger à Rébla les fils de Sédécias sous ses yeux. Le roi de Babylone fit aussi égorger tous les notables de Juda. Il fit crever les yeux à Sédécias et le fit lier avec des chaînes d'airain et emmener à Babylone. Les Chaldéens brûlèrent la maison du roi et les maisons de la population et démolirent les murs de Jérusalem. Le reste des habitants qui étaient encore dans la ville, les transfuges qui avaient passé à lui, Nabuzardan, chef des gardes du corps, les déporta à Babylone. Mais parmi les pauvres gens qui n'avaient rien, Nabuzardan, chef des gardes du corps, en laissa dans le, pays de Juda et leur donna des vignes et des champs ce jour-là. Au sujet de Jérémie, Nabuchodonosor, roi de Babylone, donna cet ordre à Nabuzardan, chef des gardes du corps : “Prends-le et aie l'œil sur lui ; ne lui fais pas de mal, mais agis à son égard comme il te le dira.” Nabuzardan, chef des gardes du corps, Nabusezban, chef des eunuques, Nergalsaréser, chef des mages, et tous les généraux du roi de Babylone envoyèrent chercher Jérémie dans la cour des gardes et ils le remirent à Godolias, fils d'Ahicam, fils de Saphan, pour le conduire dans sa maison. Il demeura ainsi au milieu du peuple. La parole de Yahweh fut adressée à Jérémie, pendant qu'il était encore enfermé dans la cour des gardes, en ces termes : “Va dire à l’Ethiopien Abdémélech : Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Voici, je vais accomplir mes paroles sur cette ville pour le mal et non pour le bien ; elles se réaliseront sous tes yeux. Mais je te sauverai en ce jour, oracle de Yahweh, et tu ne seras pas livré entre les mains des hommes que tu crains. Oui, je te délivrerai et tu ne tomberas pas sous le glaive ; tu auras pour butin ta vie sauve ; car tu as eu confiance en moi”, oracle de Yahweh. Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de Yahweh, après que Nabuzardan, chef des gardes du corps, l'eut renvoyé de Rama ; lorsqu'il le fit venir, il était lié de chaînes au milieu de tous les captifs de Jérusalem et de Juda qu'on déportait à Babylone. Le chef des gardes du corps fit venir Jérémie et lui dit : “Yahweh, ton Dieu, avait annoncé ce malheur sur ce lieu. Yahweh l'a fait venir, il a fait comme il avait annoncé ; parce que vous avez péché contre Yahweh et que vous n'avez pas obéi à sa voix, cela vous est arrivé. Maintenant, voici, je te délivre aujourd'hui des chaînes qui sont à tes mains. S'il te plaît de venir avec moi à Babylone, viens, j'aurai soin de toi ; s'il ne te plaît pas de venir avec moi à Babylone, n'en fais rien. Regarde, tout le pays est ouvert devant toi ; va où il te plaira et où il te conviendra d'aller. Retourne auprès de Godolias, fils d'Ahicam, fils de Saphan, que le roi de Babylone a établi gouverneur des villes de Juda et reste avec lui au milieu du peuple, ou bien va où il te convient d'aller.” Le chef des gardes du corps lui donna des vivres et des cadeaux et le congédia. Jérémie alla à Maspha auprès de Godolias, fils d'Ahicam, et il demeura avec lui au milieu du peuple reste dans le pays. Or, tous les chefs des troupes qui étaient dans la campagne, eux et leurs gens, apprirent que le roi de Babylone avait établi Godolias fils d'Ahicam, gouverneur du pays et qu'il lui avait confié les hommes, les femmes, les enfants et ceux des pauvres du pays qui n'avaient pas été déportés à Babylone. Ils se rendirent auprès de Godolias à Maspha : Ismaël, fils de Nathanias, Johanan, fils de Carée, Saraïas, fils de Tanhumeth, les fils d'Ephaï de Netopha et Jézonias, fils du Maacathite, eux et leurs gens. Godolias, fils d'Ahicam, fils de Saphan, leur jura, à eux et à leurs gens, en disant : “Ne craignez pas les fonctionnaires chaldéens ; restez dans le pays et soyez soumis au roi de Babylone, vous vous en trouverez bien. Voici, moi je resterai à Maspha pour être aux ordres des Chaldéens qui viendront vers nous. Vous, récoltez le vin, les fruits et l'huile ; mettez-en dans vos réservoirs et restez dans les villes que vous occupez.” Aussi tous les Judéens qui étaient dans le pays de Moab, chez les Ammonites et les Edomites, ou dans n'importe quel pays, apprirent-ils que le roi de Babylone avait laissé un reste de Juda et qu'il avait établi sur eux Godolias, fils d'Ahicam, fils de Saphan. Alors tous les Judéens revinrent de tous les endroits où ils étaient dispersés et se rendirent au pays de Juda auprès de Godolias, à Maspha, et ils récoltèrent du vin et des fruits en abondance. Mais Johanan, fils de Carée, et tous les chefs des troupes qui étaient dans la campagne se rendirent auprès de Godolias à Maspha, et ils lui dirent : “Sais-tu que Baalis, le roi des Ammonites, a envoyé Ismaël, fils de Nathanias, pour t'ôter la vie ?” Godolias, fils d'Ahicam, ne les crut pas. Alors Johanan, fils de Carée, dit en secret à Godolias, à Maspha : “Je voudrais bien aller tuer Ismaël, fils de Nathanias ; personne ne le saura. Pourquoi t'ôterait-il la vie ? Tous les Judéens rassemblés autour de toi, se disperseraient et le reste de Juda périrait.” Godolias cependant, fils d'Ahicam, dit à Johanan, fils de Carée : “Ne fais pas cela ! car ce que tu dis sur Ismaël est faux.” Le septième mois, Ismaël, fils de Nathanias, fils d'Elisama, de la race royale, vint avec dix hommes auprès de Godolias, fils d'Ahicam, à Maspha et ils mangèrent ensemble à Maspha. Et Ismaël, fils de Nathanias, se leva avec ses dix hommes et ils frappèrent avec l'épée Godolias, fils d'Ahicam, fils de Saphan. Il fit ainsi mourir celui que le roi de Babylone avait établi gouverneur du pays. Ismaël tua aussi tous les Judéens qui étaient avec lui à Maspha et les Chaldéens qui se trouvaient là. Le deuxième jour après l'assassinat de Godolias, quand personne ne le savait encore, des hommes vinrent de Sichem, de Silo et de Samarie, au nombre de quatre-vingts ; ils avaient la barbe rasée et les vêtements déchirés et ils s'étaient fait des incisions ; ils portaient des offrandes et de l'encens pour les présenter à la maison de Yahweh. Ismaël, fils de Nathanias, sortit de Maspha au-devant d'eux et il marchait en pleurant. Quand il les rencontra, il leur dit : “Venez vers Godolias, fils d'Ahicam.” Mais dès qu'ils furent arrivés au milieu de la ville, Ismaël, fils de Nathanias, les égorgea et les jeta dans la citerne, lui et les gens qui étaient avec lui. Il se trouva parmi eux dix hommes qui dirent à Ismaël : “Ne nous fait pas mourir ; car nous avons dans les champs des provisions cachées de blé, d'orge, d'huile et de miel.” Alors il les épargna et ne les fit pas mourir avec leurs frères. La citerne dans laquelle Ismaël jeta les corps de tous les hommes qu'il avait tués était la grande citerne que le roi Asa avait fait faire contre Baasa, roi d'Israël. Ismaël, fils de Nathanias, la remplit de cadavres. Alors Ismaël emmena tout le reste du peuple qui était à Maspha ainsi que les princesses royales que Nabuzardan, chef des gardes du corps, avait confiées à Godolias, fils d'Ahicam. Ismaël, fils de Nathanias, les emmena captifs et partit pour passer chez les Ammonites. Lorsque Johanan, fils de Carée, et les chefs des troupes qui étaient avec lui apprirent tout le mal qu'avait fait Ismaël, fils de Nathanias, ils prirent tous leurs hommes et se mirent en route pour combattre Ismaël, fils de Nathanias ; ils le rencontrèrent près du grand étang de Gabaon. Alors, lorsque tout le peuple qui était avec Ismaël vit Johanan, fils de Carée et les chefs des troupes avec lui, ils se réjouirent. Tout le peuple qu'Ismaël emmenait de Maspha se retourna et vint se joindre à Johanan, fils de Carée. Mais Ismaël, fils de Nathanias, s’échappa avec huit hommes devant Johanan et passa chez les Ammonites. Alors Johanan, fils de Carée, et tous les chefs des troupes avec lui prirent tout le reste du peuple qu'Ismaël, fils de Nathanias, avait emmené de Maspha, après qu'il eut tué Godolias, fils d'Ahicam, hommes, femmes, enfants et eunuques, ramenés de Gabaon. Ils se mirent en route et s'arrêtèrent au caravansérail de Canaan, près de Bethléem, pour aller de là en Egypte, à cause des Chaldéens qu'ils craignaient parce qu’Ismaël, fils de Nathanias, avait tué Godolias, fils d'Ahicam, que le roi de Babylone avait établi gouverneur du pays. Tous les chefs des troupes, Johanan, fils de Carée, Azarias, fils de Maasias, et tout le peuple, petits et grands, s'approchèrent du prophète Jérémie et lui dirent : “Agrée notre supplication et intercède pour nous auprès de Yahweh, ton Dieu, pour tout ce reste de Juda ; car de beaucoup que nous étions nous restons en petit nombre comme tes yeux le voient. Que Yahweh, ton Dieu, nous fasse connaître le chemin que nous devons suivre et ce que nous devons faire.” Le prophète Jérémie leur répondit : “J'entends. Voici, j'intercéderai auprès de Yahweh, votre Dieu, selon votre demande, et tout ce que Yahweh vous répondra, je vous le ferai savoir, sans rien vous cacher.” Et eux dirent à Jérémie : “Que Yahweh soit contre nous un témoin véridique et fidèle, si nous n'agissons pas totalement selon l'ordre que Yahweh, ton Dieu, nous enverra. Que ce soit du bien ou du mal, nous obéirons à la voix de Yahweh, notre Dieu, vers qui nous . t'envoyons, afin d'être heureux. Oui, nous obéirons à la voix de Yahweh, notre Dieu.” Au bout de dix jours, la parole de Yahweh fut adressée à Jérémie. Il appela Johanan, fils de Carée, et tous les chefs des troupes qui étaient avec lui et tout le peuple, petits et grands, et il leur dit : “Ainsi parle Yahweh, Dieu d'Israël, vers qui vous m'avez envoyé pour lui présenter votre supplication : Si vous voulez réellement rester dans ce pays, je vous y établirai et je ne vous détruirai pas ; je vous planterai et je ne vous arracherai pas ; car je regrette le mal que je vous ai fait. N'ayez pas peur du roi de Babylone devant qui vous avez peur ; n'ayez pas peur de lui, oracle de Yahweh ; car je suis avec vous pour vous sauver et vous délivrer de sa main. Je vous obtiendrai la pitié de Dieu et il aura pitié de vous et il vous laissera habiter sur votre sol. Mais, si vous dites : Nous ne voulons pas rester dans ce pays, de sorte que vous n'obéissiez pas à la voix de Yahweh, votre Dieu, si vous dites : Non ; mais nous irons au pays d'Egypte où nous ne verrons plus de guerre, où nous n'entendrons plus le son de la trompette et où nous ne manquerons plus de pain ; c'est là que nous voulons demeurer, alors, reste de Juda, écoutez la parole de Yahweh : Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Si vous tournez votre face vers l'Egypte pour vous y rendre et si vous allez y séjourner, le glaive que vous craignez vous atteindra là, dans la terre d'Egypte, la famine que vous redoutez s'attachera à vous là en Egypte et vous mourrez là. Tous les hommes qui tournent leur face vers l'Egypte pour y aller et pour y séjourner mourront par le glaive, la famine et la peste ; personne n'échappera, ni ne survivra au mal que je ferai venir sur eux. Oui, ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : De même que ma colère et ma fureur ont fondu sur les habitants de Jérusalem, de même ma fureur fondra sur vous, si vous allez en Egypte, et vous serez un objet d'exécration, d'horreur, de malédiction et d'opprobre et vous ne verrez plus ce lieu-ci. Voici la parole de Yahweh pour vous, reste de Juda : N'allez pas en Egypte. Sachez bien que je vous avertis aujourd'hui. Autrement vous vous trompez vous-mêmes. Car vous m'avez envoyé vers Yahweh, votre Dieu, en disant : Intercède pour nous auprès de Yahweh, notre Dieu, et tout ce que Yahweh, notre Dieu, te dira, fais-nous le savoir et nous le ferons. Aujourd'hui je vous l'ai fait savoir et vous n'écoutez pas la voix de Yahweh, votre Dieu, en tout ce qu'il vous a mandé par moi. Sachez donc bien que vous mourrez par le glaive, la famine et la peste en ce lieu où vous voulez aller séjourner.” Alors, lorsque Jérémie eut achevé de dire à tout le peuple toutes les paroles de Yahweh leur Dieu, dont Yahweh, leur Dieu, l'avait chargé pour eux, toutes ces paroles, Azarias, fils de Maasias, Johanan, fils de Carée, et tous les hommes orgueilleux et rebelles dirent à Jérémie : “Tu dis un mensonge. Yahweh, notre Dieu, ne t'a pas envoyé pour dire : N'allez pas en Egypte pour y séjourner. Mais c'est Baruch fils de Néri, qui t'excite contre nous, pour nous livrer entre les mains des Chaldéens, afin qu'ils nous fassent mourir ou qu'ils nous déportent à Babylone.” Ainsi Johanan, fils de Carée, tous les chefs des troupes et tout le peuple n'obéirent pas à la voix de Yahweh pour demeurer dans le pays de Juda. Et Johanan, fils de Carée, et tous les chefs des troupes prirent tout le reste de Juda, ceux qui étaient revenus de toutes les nations où ils avaient été dispersés pour habiter le pays de Juda, ainsi que les hommes, les femmes, les enfants, les princesses royales, et tous ceux que Nabuzardan, chef des gardes du corps, avait laissés avec Godolias, fils d'Ahicam, fils de Saphan, et aussi Jérémie, le prophète, et Baruch, fils de Néri. Et ils allèrent en Egypte parce qu'ils n'obéirent pas à la voix de Yahweh ; ils vinrent à Taphnès. La parole de Yahweh fut adressée à Jérémie à Taphnès en ces termes : “Prends de grandes pierres et enfonce-les avec du mortier dans le dallage qui est à l'entrée de la maison de Pharaon, à Taphnès, en présence des Judéens. Et tu leur diras : Ainsi parle Yahweh des armées Dieu d'Israël : Voici, j'enverrai chercher Nabuchodonosor, roi de Babylone, mon serviteur, et je placerai son trône sur ces pierres que tu as enfoncées ; il étendra sur elles son tapis. Il viendra et frappera l'Egypte : ceux qui sont pour la mort, à la mort ; ceux qui sont pour la captivité, en captivité ; ceux qui sont pour le glaive, au glaive. Il mettra le feu aux maisons des dieux de l'Egypte, il les brûlera et les emmènera ; il nettoiera l'Egypte comme un berger nettoie son manteau et il sortira indemne de ce pays. Il brisera les stèles de la maison du Soleil qui est dans le pays d’Egypte ; il brûlera par le feu les maisons des dieux de l’Egypte.” Parole qui fut adressée à Jérémie sur tous les Judéens demeurant en Egypte, à Migdol, Taphnès, Memphis et au pays de Phaturès, en ces termes : Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d’Israël : “Vous avez vu tout le mal que j'ai fait venir sur Jérusalem et sur toutes les villes de Juda. Voici elles sont aujourd'hui des ruines sans habitants, à cause du mal qu'ils ont fait pour me vexer en allant encenser et servir d'autres dieux qu'ils ne connaissaient pas. Je vous ai envoyé sans relâche mes serviteurs les prophètes pour vous dire : Ne faites pas cette abomination que je hais. Mais ils n’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille pour revenir de leur méchanceté et pour ne plus encenser d'autres dieux. Aussi ma colère et ma fureur ont-elles éclaté et ont-elles sévi contre les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, qui sont devenues des ruines, un désert, comme on peut le voir aujourd'hui. Maintenant, ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d’Israël : Pourquoi faites-vous ce grand mal contre vous-mêmes, de vous faire exterminer en Juda, hommes, femmes, enfants et nourrissons, sans vous laisser aucun reste, en me vexant par les œuvres de vos mains, en encensant d'autres dieux, dans la terre d'Egypte où vous êtes allés séjourner pour vous faire exterminer et devenir un objet d'exécration et d'opprobre chez toutes les nations de la terre ? Avez-vous oublié les méchancetés de vos pères, les méchancetés des rois de Juda, les méchancetés de leurs chefs, vos propres méchancetés et les méchancetés de vos femmes, commises dans le pays de Juda et dans les rues de Jérusalem ? Ils n'ont pas été contrits jusqu'à ce jour ; ils n'ont pas peur ; ils ne marchent pas selon ma Loi et selon mes préceptes que je vous ai donnés, à vous et à vos pères. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Voici, je dirige ma face contre vous, pour votre malheur, pour exterminer tout Juda. Je prendrai le reste de Juda, ceux qui se sont dirigés vers l'Egypte pour aller y séjourner ; ils seront tous consumés ; ils tomberont dans la terre d'Egypte par le glaive et par la famine ; ils seront consumés grands et petits ; ils mourront par le glaive et la famine ; ils deviendront un objet d'exécration, d'horreur, de malédiction et d'opprobre. Je châtierai ceux qui habitent sur la terre d'Egypte, comme j’ai châtié Jérusalem, par le glaive, par la famine et par la peste. Parmi ceux du reste de Juda qui sont allés séjourner là, en terre d'Egypte, personne n'échappera, ni ne survivra, pour retourner au pays de Juda, bien qu'ils aient le désir d'y retourner et d'y demeurer ; mais ils n'y retourneront pas, sauf quelques fugitifs.” Tous les hommes qui savaient que leurs femmes offraient de l'encens à d'autres dieux, et toutes les femmes qui assistaient à la grande assemblée, et tout le peuple qui habitait sur la terre d'Egypte et dans Phaturès, répondirent à Jérémie ainsi : “A la parole que tu nous as dite, au nom de Yahweh, nous ne pouvons pas t'obéir. Mais nous ferons selon toute parole qui est sortie de notre bouche, d'offrir à la Reine du ciel de l'encens et des libations, comme nous l'avons fait, nous et nos pères, nos rois et nos chefs, dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem ; nous avions alors du pain à satiété ; nous étions heureux et nous ne connaissions pas le malheur. Mais depuis que nous avons cessé d'offrir à la Reine du ciel de l'encens et des libations, nous manquons de tout et nous sommes consumes par le glaive et par la famine. Quand nous offrons à la Reine du ciel de l'encens et des libations, est-ce à l'insu de nos maris que nous lui faisons des gâteaux pour la représenter et pour lui offrir des libations ?” Alors Jérémie répondit à tout le peuple, aux hommes, aux femmes et à tous ceux qui lui avaient répondu, en disant : “N'est-ce pas l'encens que vous avez offert dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, vous, vos pères, vos rois, vos chefs et le peuple du pays, dont Yahweh s'est souvenu et qui est venu dans sa pensée ? Yahweh ne pouvait plus le supporter à cause de la malice de vos œuvres et à cause des abominations que vous commettiez ; c'est pourquoi votre pays est devenu un désert, un objet d'horreur et de malédiction, sans habitants, comme on peut le voir aujourd'hui. Parce que vous avez offert de l'encens et péché contre Yahweh, parce que vous n'avez pas écouté la voix de Yahweh et que vous n'avez pas marché selon sa Loi, ses préceptes et ses ordonnances, c'est pourquoi vous est arrivé ce malheur comme on peut le voir aujourd'hui.” Et Jérémie dit à tout le peuple et en particulier à toutes les femmes : “Ecoutez la parole de Yahweh, vous tous enfants de Juda qui êtes dans le pays d'Egypte Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Vous, femmes, de votre bouche vous l'avez promis et de vos mains vous l'exécutez : Nous voulons accomplir les vœux que nous avons faits d'offrir de l'encens et des libations à la Reine du ciel. Acquittez toujours vos vœux, accomplissez toujours vos vœux ! Ecoutez donc la parole de Yahweh, vous tous enfants de Juda qui demeurez dans la terre d'Egypte : Voici, je jure par mon grand nom, dit Yahweh, que mon nom ne sera plus prononcé dans toute la terre d'Egypte par la bouche d'aucun homme de Juda disant : Par la vie du Seigneur Yahweh. Voici, je veille sur eux pour leur mal et non pour leur bien, et tous les hommes de Juda qui sont dans ta terre d'Egypte seront consumés par le glaive et par la famine jusqu'à leur extermination. Ceux qui échapperont au glaive retourneront de la terre d'Egypte au pays de Juda en petit nombre ; et tous ceux du reste de Juda qui sont allés dans la terre d'Egypte pour y séjourner sauront de qui la parole s'accomplit, la mienne ou la leur. Ceci vous sera le signe, oracle de Yahweh, que je vous châtierai en ce lieu, afin que vous sachiez que mes paroles s'accomplissent contre vous pour votre malheur. Ainsi parle Yahweh : Voici, je livre le Pharaon Hophra, roi d'Egypte, entre les mains de ses ennemis, de ceux qui en veulent à sa vie, comme j'ai livré mains Sédécias, roi de Juda, entre les de Nabuchodonosor, roi de Babylone, son ennemi qui en voulait à sa vie.” Paroles que le prophète Jérémie adressa à Baruch, fils de Néri, quand il écrivit ces paroles dans un livre, sous la dictée de Jérémie, la quatrième année de Joakim, fils de Josias, roi de Juda : “Ainsi parle Yahweh Dieu d'Israël, sur toi, Baruch. Tu dis : Malheur à moi ; car Yahweh ajoute du chagrin à ma douleur ; je m'épuise en gémissant et je ne trouve pas de repos. Ainsi parle Yahweh : Voici, je détruis ce que j'ai bâti ; j'arrache ce que j'ai planté. Et toi, tu demandes pour toi de si grandes choses ! Ne les demande pas ; car je fais venir du mal sur toute chair, oracle de Yahweh ; mais je te laisserai la vie sauve comme butin dans tous les lieux où tu iras.” Parole de Yahweh qui fut adressée à Jérémie le prophète sur les nations. A l'adresse de l'Egypte. Sur l'armée du Pharaon Néchao, roi d'Egypte, qui était sur les bords de l'Euphrate, à Carkémis et que défit Nabuchodonosor, roi de Babylone, la quatrième année de Joakim, fils de Josias, roi de Juda. Préparez écu et bouclier, marchez au combat. - Attelez les chevaux ; montez, cavaliers ; Mettez-vous en rangs avec le casque ; - fourbissez vos lances, endossez la cuirasse. Que vois-je ? Ils sont effrayés, ils reculent - leurs guerriers sont battus ; Ils fuient en déroute, sans se retourner : - terreur de toutes parts, - oracle de Yahweh. Même l'homme agile n'échappe pas, ni le vaillant ne se sauve. - Au Nord, sur les rives de l’Euphrate, ils trébuchent et tombent. Qui est celui qui s'avance, pareil au Nil, - et dont les eaux bouillonnent comme des fleuves ? C'est l'Egypte qui s'avance comme le Nil - et ses eaux bouillonnent comme des fleuves. Elle dit : “J'avance et j'inonde le pays, - je détruirai les villes et leurs habitants.” Avancez, chevaux ; élancez-vous, chars ; - marchez, guerriers, Ethiopiens et gens de Libye qui portent le bouclier, - gens de Lydie qui bandent l'arc. Ce jour-ci est pour le Seigneur Yahweh des armées - un jour de vengeance pour se venger de ses ennemis. - Le glaive dévore, se rassasie, s'enivre de leur sang. Oui, c'est une immolation faite par le Seigneur Yahweh des armées, - au pays du Nord, sur le fleuve Euphrate. Monte à Galaad, et cherche du baume, - vierge, fille Egypte. En vain tu multiplies les remèdes : - il n'y a pas de guérison pour toi. Les peuples apprennent ta honte, - la terre est remplie de tes cris ; Car le guerrier trébuche à côté du guerrier et ils tombent tous deux ensemble. Parole que Yahweh adressa au prophète Jérémie sur l'expédition de Nabuchodonosor, roi de Babylone, pour frapper le pays d'Egypte. Annoncez-le à Migdol, publiez-le à Memphis ; - Dites : Dresse-toi, tiens-toi prêt ; - car le glaive dévore autour de toi. Comment ton taureau a-t-il été renversé ? Il ne s'est pas tenu debout, parce que Yahweh l'a culbuté. Il multiplie le nombre de ceux qui trébuchent ; - aussi tombent-ils l'un sur l'autre, en se disant : Levons-nous, retournons vers notre peuple, - dans notre pays natal, loin du glaive meurtrier. Appelez le Pharaon, roi d'Egypte, - “Bruit qui laisse passer le moment.” Par ma vie, oracle du roi - dont le nom est Yahweh des armées : Comme le Thabor parmi les montagnes, - comme le Carmel au-dessus de la mer, il vient. Fais ton bagage pour la captivité, - toi qui y habites, fille d'Egypte ; Car Memphis deviendra un désert - elle sera brûlée et sans habitants. L'Egypte est une belle génisse ; - des taons viennent du Nord sur elle. Ses mercenaires aussi qui étaient au milieu d'elle comme des veaux engraissés, - eux aussi tournent le dos, - s’enfuient tous et ne résistent pas ; Car le jour de leur malheur est venu sur eux - le temps de leur châtiment. C'est un bruit comme celui d'un serpent qui siffle ; - oui, ils avancent avec force, - ils viennent sur l'Egypte avec des haches comme des bûcherons. Ils abattent sa forêt, oracle de Yahweh ; - car ils ne peuvent pas être comptés, - ils sont plus nombreux que les sauterelles, ils sont innombrables. La fille Egypte est confuse, - elle est livrée entre les mains du peuple du Nord. Yahweh des armées, Dieu d'Israël dit : “Voici, je châtie Amon, Râ - le Pharaon et quiconque se fie à lui. Je les livre entre les mains de ceux qui en veulent à leur vie, - entre les mains de Nabuchodonosor, roi de Babylone, - et entre les mains de ses serviteurs. Et après cela l'Egypte sera habitée comme aux jours d'autrefois, ” - oracle de Yahweh. Mais toi, ne crains pas, mon serviteur Jacob ; - ne t'effraie pas, Israël ! Car, voici, je te délivrerai de la terre lointaine - et ta postérité du pays de l'exil. Jacob reviendra, il sera tranquille, en sécurité, - et personne ne l'épouvantera. Toi, ne crains pas, mon serviteur Jacob, oracle de Yahweh ; - car je suis avec toi. Car je ruinerai toutes les nations - parmi lesquelles je t'ai dispersé. Toi seul, je ne t’exterminerai pas ; - mais je te châtierai avec équité, - je ne te laisserai pas impuni. Parole qui fut adressée au prophète Jérémie sur les Philistins avant que le Pharaon frappât Gaza. Ainsi parle Yahweh : Voici, des eaux montent du Nord – et deviennent un torrent qui déborde ; Elles submergent le pays et ce qu'il contient, - villes et habitants. Les hommes poussent des cris, - tous les habitants du pays se lamentent, Au bruit des sabots de ses coursiers, - au fracas de ses chars, au retentissement de ses roues. Les pères ne se tournent plus vers leurs enfants, - tant leurs mains sont affaiblies, A cause du jour qui vient pour ruiner tous les Philistins, - pour priver Tyr et Sidon de leurs derniers alliés. Oui, Yahweh ruine les Philistins, - les restes de l’île de Caphtor. Gaza s'est rasé le crâne, Ascalon est devenue muette. - Reste des Enacim, jusques à quand te feras-tu des incisions ? Ah ! glaive de Yahweh, jusques à quand veux-tu être sans repos ? - Rentre dans ton fourreau, - arrête et sois tranquille. Comment se reposera-t-il, puisque Yahweh lui commande ? - C'est vers Ascalon et la côte de la mer qu'il le dirige. Sur Moab. Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : - Malheur à Nébo ; car elle est ravagée ; Cariathaïm est couverte de honte, elle est prise ; - la citadelle est couverte de honte, elle est ruinée. La gloire de Moab n'est plus ; - à Hésébon on médite le mal contre lui : “Allons, exterminons-le pour qu'il ne soit plus une nation.” Toi aussi, Madmen, tu seras détruite ; - le glaive marche derrière toi. Des cris viennent de Horonaïm : - dévastation et grande ruine. Moab est brisé ; - on entend des cris jusqu'à Segor. Oui, la montée de Luhith, on la monte en pleurant ; - oui, à la descente de Horonaïm on entend des cris de détresse. Fuyez, sauvez votre vie ; - soyez comme un arbre dénudé dans le désert. Parce que tu as mis ta - confiance en tes œuvres et en tes trésors, - toi aussi tu seras pris, Et Chamos ira en exil, - ses prêtres et ses chefs avec lui. Le dévastateur entrera dans chaque ville ; - aucune ville ne sera sauvée. La vallée périra et la plaine sera ravagée ; - comme Yahweh l'a dit. . Donnez à Moab une pierre tombale ; - car il est complètement ruiné ; - ses villes deviendront des ruines sans habitants. Maudit qui fait l'œuvre de Yahweh avec négligence ; - maudit qui refuse le sang à son glaive. Moab était tranquille depuis sa jeunesse ; - il reposait sur sa lie ; Il n'était pas vidé d'un vase dans un autre, - il n'allait pas en exil. Aussi son goût lui est-il resté - et son odeur n'a-t-elle pas changé. C'est pourquoi, voici, des jours viennent, - oracle de Yahweh, - où je lui enverrai des transvaseurs qui le transvaseront ; ils videront ses vases et ils briseront ses cruches. Et Moab aura honte de Chamos, - comme Israël a en honte de Béthel, objet de sa confiance. Comment pouvez-vous dire : “Nous sommes des héros, - des hommes vaillants au combat ?” Le dévastateur de Moab monte contre lui - et l'élite de sa jeunesse descend pour le carnage, - oracle du roi dont le nom est Yahweh des armées. La ruine de Moab est près d’arriver ; - son malheur vient en grande hâte. Exprimez-lui votre compassion, vous tous ses voisins - et vous tous qui connaissez son nom. Dites : “Comment a-t-il été brisé le bâton si puissant, - le sceptre si glorieux ?” Descends de ta gloire et assieds-toi dans la boue, - habitante de Dibon ; Car le dévastateur de Moab monte contre toi, - détruit tes forteresses. Tiens-toi sur le chemin et regarde, - habitante d'Aroër ; Interroge les fuyards et les réchappés ; - demande : “Qu'est-il arrivé ?” Moab est couvert de honte ; car il est brisé. - Lamentez-vous et criez, - publiez sur l'Arnon que Moab est dévasté. Le jugement vient sur le pays de la plaine, sur Hélon, Jasa et Méphaath ; sur Dibon, Nébo et Beth-Deblathaïm ; sur Cariathaïm, Beth-Gamul et Beth-Maon ; sur Carioth, Bosra et sur toutes les villes de Moab, éloignées ou proches. La corne de Moab est abattue, - et son bras est brisé, oracle de Yahweh. Enivrez-le ; car il s'est élevé contre Yahweh. - Que Moab se roule dans son vomissement - et qu'il devienne, lui aussi, un objet de risée. Est-ce qu'Israël n'a pas été pour toi un objet de risée ? - A-t-il été trouvé parmi les voleurs - pour que tu ne parles de lui qu'en hochant la tête ? Abandonnez les villes et demeurez dans les rochers, habitants de Moab ; - soyez comme les colombes qui font leurs nids sur le bord des précipices. Nous avons entendu parler de l'orgueil de Moab, qui est très orgueilleux, - de sa hauteur, de son orgueil, de sa fierté et de l'exaltation de son cœur. Moi, je connais, oracle de Yahweh, sa jactance ; - mensonge est leur bavardage ; mensonge est leur activité. C'est pourquoi je me lamente sur Moab, - je pousse des cris sur tout Moab, - je gémis sur les gens de Qîr-Hérès. Plus que sur Jazer, je pleure sur toi, vigne de Sabama. - Tes sarments traversaient la mer, s'étendaient jusqu'à Jazer. - Sur sa récolte et sa vendange le dévastateur s’est jeté. La joie et l'allégresse ont disparu des vergers de Moab ; - je fais tarir le vin dans les cuves ; Le fouleur ne foule plus ; - les cris ne sont plus des cris de joie. Les cris de Hésébon retentissent jusqu'à Eléalé ; - ils font entendre leur voix jusqu'à Jasa, De Segor jusqu'à Horonaïm et Eglath-Selisia ; - oui, même les eaux de Nimrim deviennent un désert. J'en finis, dans Moab, oracle de Yahweh, - avec ceux qui montent sur les hauts lieux et encensent leurs dieux. C'est pourquoi mon cœur gémit sur Moab comme des flûtes, - mon cœur gémit sur les gens de Qîr-Hérès comme des flûtes, - parce que les économies qu'ils ont faites sont perdues. Car toutes les têtes sont rasées, toutes les barbes sont coupées, - toutes les mains ont des incisions, les reins sont couverts de cilices. Sur tous les toits de Moab et sur ses places ce ne sont que lamentations ; - car j'ai brisé Moab comme un vase dont personne ne veut plus, oracle de Yahweh. Comme il est ruiné ! Lamentez-vous. - Comme Moab a tourné le dos, couvert de honte ! - Moab devient un objet de risée et d'horreur pour tous ses voisins. Car ainsi parle Yahweh : - Voici, l'ennemi vole comme un aigle - et il étend ses ailes sur Moab. Les villes sont prises, les citadelles emportées ; - le cœur des héros de Moab est en ce jour - comme le cœur d'une femme en travail Moab sera détruit de sorte qu'il ne sera plus un peuple ; - car il s'est élevé contre Yahweh. Terreur, fosse et filet sur toi, habitant de Moab, - oracle de Yahweh. - Celui qui fuira la terreur tombera dans la fosse - et celui qui remontera de la fosse sera pris au filet. Oui, je ferai venir ces choses l'année de son châtiment, - oracle de Yahweh. A l'ombre de Hésébon les fugitifs s'arrêtent épuisés ; - mais un feu sort de Hésébon, une flamme de la maison de Séton ; - elle dévore les tempes de Moab et le crâne des fils du tumulte. Malheur à toi, Moab ! Le peuple de Chamos est perdu ; - car tes fils sont emmenés en captivité, - tes filles en exil. Mais je changerai le sort de Moab à la fin des temps, oracle de Yahweh. - Jusqu'ici le jugement de Moab. Sur les Ammonites. Ainsi parle Yahweh : Israël n'a-t-il point de fils n'a-t-il point d'héritier ? Pourquoi Melchom hérite-t-il de Gad et son peuple habite-t-il ses villes ? C'est pourquoi, voici, des jours viennent, - oracle de Yahweh, - où je ferai entendre contre Rabbath-Ammon des cris de guerre. Il deviendra un monceau de ruines ; - ses filles seront brûlées par le feu - et Israël héritera de ceux qui ont hérité de lui - oracle de Yahweh. Gémis, Hésébon ; car le dévastateur monte ; - criez, filles de Rabbath, revêtez le cilice ; Lamentez-vous, faites-vous des incision ; - car Melchom ira en exil, ses prêtres et ses chefs avec lui. Pourquoi te glorifies-tu de tes vallées, fille rebelle, - qui te confiais dans tes trésors disant : “Qui viendra contre moi ?” Voici, je fais venir contre toi la terreur, oracle de Yahweh, de tous les côtés ; - vous serez chassés, chacun droit devant lui ; personne ne rassemblera les fuyards. Mais après cela je changerai le sort des Ammonites, - oracle de Yahweh. Sur Edom. Ainsi parle Yahweh des armées : - N'y a-t-il plus de sagesse à Théman ? Les avisés sont-ils à bout de conseil ? - Leur sagesse a-t-elle disparu ? Fuyez, partez, retirez-vous dans des cachettes profondes, habitants de Dédan ; - car je fais venir sur Esaü le malheur, le temps de son châtiment. Si des vendangeurs entrent chez toi, - ils ne laissent rien à grappiller. Si des voleurs viennent pendant la nuit, ils dévastent autant qu'ils le peuvent. Oui, c'est moi qui dépouille Esaü, - je découvre ses retraites, - il ne peut se cacher ; Sa race sera détruite, - ses frères, ses voisins ; il n'en restera rien. Laisse tes orphelins ; moi, je les ferai vivre ;- que tes veuves se confient en moi. Car ainsi parle Yahweh : Voici, ceux qui n'étaient pas condamnés à boire la coupe doivent la boire. - Et toi, tu resterais impuni ? - Tu ne resteras pas impuni, tu la boiras certainement. Car je le jure par moi-même, - oracle de Yahweh : - Bosra sera un objet d'horreur, de honte et de malédiction ; - toutes ses villes seront des ruines éternelles. J'ai reçu de Yahweh une nouvelle, - un héraut est envoyé parmi les peuples : “Rassemblez-vous et marchez contre lui, levez-vous pour le combat.” Oui, voici, je te rends petit parmi les peuples, - méprisé parmi les hommes. L'orgueil de ton cœur t'a égaré, - toi qui habites dans le creux des rochers, - qui occupes le sommet des hauteurs. Quand tu mettrais ton nid aussi haut que l'aigle, - je t'en ferais descendre, oracle de Yahweh. Edom sera un objet d'horreur : - tout passant en sera stupéfait - et sifflera sur toutes ses plaies. Comme à la suite de la destruction de Sodome et de Gomorrhe et des villes voisines, - oracle de Yahweh, - personne n'y habitera plus, - aucun homme n'y séjournera plus. Voici, comme un lion qui monte des halliers du Jourdain aux pâturages toujours verts, - ainsi je les en chasserai en un clin d'œil - et j'y établirai celui que j'ai choisi. Car qui est comme moi, qui me demanderait compte ? - Quel est le pasteur qui me tiendrait tête ? C'est pourquoi écoutez la résolution prise par Yahweh contre Edom - et ses desseins conçus contre les habitants de Théman. Certainement on traînera même les faibles de leur troupeau ; - certainement leur prairie en sera stupéfaite. Au bruit de leur chute la terre tremble, - leurs cris retentissent jusqu'à la mer Rouge. Voici, comme un aigle l'ennemi s’élève, il vole, - il étend ses ailes sur Bosra ; Le cœur des héros d'Edom est en ce jour comme le cœur d'une femme en travail. Sur Damas. Hamath et Arphad sont confuses ; - car elles ont reçu une mauvaise nouvelle ; Elles sont agitées comme la mer, tourmentées, et ne peuvent pas se calmer. Damas est défaillante, se dispose à fuir ; - l'effroi la saisit ; - l'angoisse et les douleurs la prennent comme une femme en travail. Malheur à elle ! Elle est abandonnée la ville glorieuse, - la cité de joie. Aussi ses jeunes gens tomberont-ils dans ses rues - et tous ses guerriers périront-ils en ce jour, - oracle de Yahweh des armées. Je mets le feu aux murs de Damas ; - il dévorera les palais de Benhadad. Sur Cédar et les royaumes de Hasor que battit Nabuchodonosor, roi de Babylone. Ainsi parle Yahweh : Levez-vous, marchez contre Cédar - ruinez les fils de l’Orient. Qu'on prenne leurs tentes et leurs troupeaux, - leurs pavillons et leurs effets ; Qu'on leur enlève leurs chameau ; - et qu'on leur crie : “Terreur tout autour !” Fuyez, partez bien vite, retirez-vous dans des lieux profonds, - habitants de Hasor, oracle de Yahweh. Car Nabuchodonosor, roi de Babylone, a pris une résolution contre vous ; - il a conçu un dessein contre vous. Levez-vous, marchez contre un peuple tranquille - qui vit en sécurité, oracle de Yahweh ; Il n'a ni portes ni verrous ; - ils habitent solitaires. Que leurs chameaux deviennent un butin - la multitude de leurs troupeaux une proie. Je disperserai à tous les vents les hommes aux tempes rasées ; - de tous les côtés je ferai venir leur désastre, oracle de Yahweh. Hasor sera un repaire de chacals ; - un désert pour toujours, Personne n'y habitera plus, - aucun homme n'y séjournera plus. Parole de Yahweh qui fut adressée au prophète Jérémie sur Elam au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda. Ainsi parle Yahweh des armées : - Voici, je brise l'arc d'Elam, sa principale force. Je ferai venir sur Elam quatre vents des quatre coins du ciel. - Je les disperserai à tous ces vents - et il n’y aura pas de nations où n'arrivent les fugitifs d'Elam. Je ferai trembler Elam devant ses ennemis, - devant ceux qui en veulent à sa vie. Je ferai venir sur eux le mal, mon ardente colère, - oracle de Yahweh ; - j'enverrai derrière eux le glaive jusqu'à ce que je les aie anéantis. Je mettrai mon trône dans Elam - et j'en ferai périr le roi et les chefs, oracle de Yahweh. Mais, dans la suite des temps, je changerai le sort d'Elam, - oracle de Yahweh. Parole que Yahweh prononça sur Babylone et sur le pays des Chaldéens par le prophète Jérémie. Annoncez-le parmi les nations, publiez-le, ne le cachez pas. - Dites : “Babylone est prise” ; Bel est confondu, Mardouk est abattu, - ses idoles sont confondues, ses faux dieux abattus. Car un peuple marche contre elle du Nord, qui fera de son pays un désert ; il n'y aura plus d'habitants : hommes et bêtes fuient, s'éloignent. En ces jours-là et en ce temps-là, - oracle de Yahweh, - les enfants d'Israël viendront, eux et les enfants de Juda ensemble, - ils marcheront en pleurant sans cesse et chercheront Yahweh, leur Dieu. Ils s'informeront du chemin de Sion, leur face tournée vers elle. - Ils viendront et s'attacheront à Yahweh par une alliance éternelle et inoubliable. Mon peuple était un troupeau de brebis perdues ; - leurs pasteurs les avaient égarées et laissées à l'abandon sur les montagnes ; - elles allaient de montagne en colline, et avaient oublié leur bercail. Tous ceux qui les trouvaient les dévoraient ; - leurs ennemis disaient : “Nous ne nous rendons pas coupables ; - parce qu'ils ont péché contre Yahweh, demeure de justice et espérance de leur père.” Fuyez de Babylone, sortez du pays des Chaldéens. - Soyez comme des boucs à la tête du troupeau. Car, voici, moi je susciterai et je ferai cher contre Babylone - une foule de grands peuples du pays du Nord ; - ils prépareront le combat contre elle ; de là elle sera prise. Leurs flèches sont comme celles d'un guerrier habile - qui ne revient pas sans succès. La Chaldée sera mise au pillage ; - tous ceux qui la pilleront se rassasieront, - oracle de Yahweh. Oui, réjouissez-vous ; oui, soyez dans l'allégresse, pillards de mon héritage ; - oui, bondissez comme une génisse dans l'herbe, hennissez comme des étalons. La honte de votre mère sera grande, la honte de celle qui vous a enfantés. - Voici, elle sera la dernière des nations, un désert, une steppe, une lande. A la suite de la colère de Yahweh, elle ne sera plus habitée ; elle ne sera qu'une solitude. - Tous ceux qui passeront près de Babylone seront stupéfaits et riront de toutes ses plaies. Rangez-vous en bataille contre Babylone tout autour, vous tous, archers. - Tirez contre elle, n'épargnez pas les flèches ; - car elle a péché contre Yahweh. Poussez de tous côtés contre elle un cri de guerre ; - elle tend la main ; ses piliers tombent ses murs s'écroulent. Car c'est la vengeance de Yahweh ; vengez-vous sur elle ; - faites-lui comme elle a fait. Exterminez de Babylone celui qui sème - et celui qui tient la faucille au temps de la moisson. Devant le glaive destructeur chacun se tourne vers son peuple, - chacun s'enfuit dans son pays. Israël est une brebis égarée, que des lions ont pourchassée. - Le premier, le roi d'Assour l'a dévorée, - puis un autre, Nabuchodonosor, roi de Babylone lui a brisé les os. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : - Voici, je châtierai le roi de Babylone et son pays comme j'ai châtié le roi d'Assour. Je ramènerai Israël dans sa prairie ; il paîtra au Carmel et en Basan ; - sur les montagnes d'Ephraïm et de Galaad il se rassasiera. En ces jours-là et en ce temps-là, oracle de Yahweh, - on cherchera l'iniquité d'Israël et elle ne sera plus, Le péché de Juda et on ne le trouvera plus ; - car je pardonnerai au reste que j'aurai laissé. Lève-toi contre le pays de Mérathaïm et contre les habitants de Peqod ; - tue et extermine-les, - oracle de Yahweh ; - fais-leur tout ce que je t'ordonne. Cris de guerre dans le pays, grand désastre. Comment est-il rompu et brisé le marteau de toute la terre ? - Comment Babylone est-elle devenue un objet d'horreur parmi les peuples ? Je t'ai tendu un filet et tu as été prise, Babylone, sans t'en apercevoir ; - tu as été surprise et saisie, parce que tu as lutté contre Yahweh. Yahweh a ouvert son arsenal et il en a tiré les armes de sa colère ; - car le Seigneur Yahweh des armées a affaire au pays des Chaldéens. Pénétrez en elle de toutes parts, ouvrez ses greniers ; - amoncelez-y tout comme des tas de blé et exterminez-la. - Qu'il n'en reste rien ! Tuez tous ses jeunes taureaux ; qu'ils descendent à la boucherie. - Malheur à eux ! Car leur jour est arrivé, le temps de leur châtiment. On entend des fuyards et des échappés du pays de Babylone ; - ils viennent pour annoncer dans Sion la vengeance de Yahweh notre Dieu, - la vengeance de son temple. Appelez contre Babylone les archers, tous ceux qui bandent l'arc ; - campez autour d'elle ; que personne n'échappe. Rendez-lui selon ses œuvres ; faites-lui tout ce qu'elle a fait. - Car elle a été insolente contre Yahweh, contre le Saint d'Israël. C'est pourquoi ses jeunes gens tomberont dans les rues - et tous ses hommes de guerre périront en un jour, oracle de Yahweh. Me voici contre toi, insolente, oracle du Seigneur Yahweh des armées ; - car ton jour est arrivé, le temps de ton châtiment. Elle trébuchera, l'insolente, elle tombera et personne ne la relèvera. - Je mettrai le feu à ses villes, il dévorera tous ses alentours. Ainsi parle Yahweh des armées : - Les enfants d'Israël et avec eux les enfants de Juda sont opprimés - tous ceux qui les ont faits captifs les retiennent et refusent de les lâcher. Mais leur sauveur est puissant, Yahweh des armées est son nom ; - il défendra efficacement leur cause, - pour donner le repos à la terre et le trouble aux habitants de Babylone. Glaive contre les Chaldéens et contre les habitants de Babylone, - contre ses chefs et contre ses sages. Glaive contre les charlatans : ils deviennent insensés. - Glaive contre ses héros : - ils deviennent consternés. Glaive contre ses chevaux et ses chars et tout le ramassis des gens - qui sont au milieu d’elle : ils deviennent comme des femmes. Glaive contre ses trésors : ils seront pillés. Glaive contre ses eaux : elles tariront. - Car c’est un pays d'idoles ; ils sont fous de ces images d'horreur. C’est pourquoi les animaux du désert y habiteront avec les chacals, - les autruches y demeureront ; - elle ne sera plus jamais habitée, elle ne sera plus peuplée de siècle en siècle. Comme à la suite de la destruction par Dieu de Sodome et de Gomorrhe - et des villes voisines, - oracle de Yahweh, - personne n'y habitera plus, aucun homme n'y séjournera plus. Voici, un peuple vient du Nord ; - une grande nation et de nombreux rois se lèvent des extrémités du monde. Ils manient l'arc et le javelot ; - ils sont cruels et sans pitié. Leur voix gronde comme la mer ; ils sont montés sur des chevaux, - prêts pour le combat contre toi, fille Babylone. Le roi de Babylone a appris la nouvelle, ses mains ont défailli. - L'angoisse l’a saisi, les douleurs d'une femme en travail. Voici, comme un lion qui monte des halliers du Jourdain aux pâturages toujours verts, - ainsi je les en chasserai en un clin d'œil - et j'y établirai celui que j'ai choisi. Car qui est comme moi, qui me demanderait compte ? - Quel est le pasteur qui me tiendrait tête ? C'est pourquoi écoutez la résolution prise par Yahweh contre Babylone - et ses desseins conçus contre le pays des Chaldéens : Certainement on traînera même les faibles de leur troupeau ; - certainement leur prairie en sera stupéfaite. Au cri : Babylone est prise ! la terre tremble - et l'écho en retentit chez les nations. Ainsi parle Yahweh : Voici, je susciterai contre Babylone et contre les habitants de Leb-qamaï un esprit destructeur, - j'enverrai à Babylone des vanneurs et ils la vanneront et videront son pays ; - ils se dresseront contre elle de toutes parts au jour du malheur. Que l’archer bande son arc et qu'il se couvre de sa cuirasse. - N'épargnez pas ses jeunes gens, exterminez toute son armée. Pour qu'ils tombent morts dans le pays des Chaldéens, - transpercés dans ses rues. Car leur pays est rempli d'offenses contre le Saint d'Israël ; - car Israël et Juda ne sont pas des veuves abandonnées de leur Dieu, Yahweh des armées. Fuyez hors de Babylone ; que chacun sauve sa vie ; - ne périssez pas à la suite de son iniquité. Car c'est un temps de vengeance pour Yahweh ; - il va lui rendre comme elle le mérite. Babylone était une coupe d'or dans la main de Yahweh, - elle enivrait toute la terre ; - les nations ont bu de son vin de sorte qu'elles sont en délire. Soudain Babylone tombe et est brisée : lamentez-vous sur elle : - cherchez du baume pour sa plaie : peut-être guérira-t-elle. Nous voulions guérir Babylone ; mais elle n'a pas guéri. - Laissons-la, allons chacun dans notre pays. Son jugement atteint jusqu'aux cieux - et s'élève jusqu'aux nues. Yahweh a révélé la justice de notre cause ; venez, racontons dans Sion l'œuvre de Yahweh, notre Dieu. Aiguisez les flèches, remplissez les carquois. - Yahweh a excité l'esprit du roi de Médie ; Car son dessein contre Babylone est de la détruire. - Oui, c'est la vengeance de Yahweh, la vengeance de son temple. Contre les murs de Babylone élevez l'étendard, renforcez le blocus, - placez des sentinelles, dressez des embuscades ; - car Yahweh prépare et exécute ce qu'il a dit sur les habitants de Babylone. Toi qui habites au bord des grandes eaux, riche en trésors, - ta fin est venue, le terme de tes rapines. Yahweh des armées l'a juré par lui-même : “Si tu étais remplie d'hommes comme de sauterelles, on pousserait quand même sur toi des cris de victoire.” Il a fait la terre par sa puissance, fondé l’univers par sa sagesse ; - il a étendu les cieux par son intelligence. Quand il fait retentir sa voix, les eaux mugissent dans les cieux ; - il fait monter les nuages des extrémités de la terre ; Il fait briller les éclairs dans la pluie ; - il fait sortir le vent de ses réservoirs. Tout homme devient stupide et sans intelligence ; - tout orfèvre a honte de ses idoles ; Car ses images ne sont que mensonge et il n'y a pas de souffle en elles. - Elles sont vanité, ouvrage de tromperie ; elles périssent le jour de leur châtiment. La part de Jacob n'est pas comme elles ; car il a formé tout ; - Israël est la tribu de son héritage ; Yahweh des armées est son nom. Tu me servais de marteau, d'arme de guerre ; - je broyai par toi des peuples, - je détruisis par toi des royaumes. Je broyai par toi cheval et cavalier, - je broyai par toi char et conducteur. Je broyai par toi homme et femme, - je broyai par toi vieillard et enfant, - je broyai par toi jeune homme et jeune filles. Je broyai par toi pasteur et troupeau, je broyai par toi laboureur et attelage, - je broyai par toi gouverneurs et intendants. Mais je rends à Babylone et à tous les habitants de la Chaldée tout le mal qu'ils ont fait à Sion sous vos yeux, - oracle de Yahweh. Me voici contre toi, mont destructeur qui détruis toute la terre ; - j’étends ma main contre toi, je te roule du haut des rochers, - je fais de toi une montagne embrasée. On ne prendra de toi ni pierre pour l’angle, ni pierre pour les fondements ; - car tu seras à jamais une ruine, oracle de Yahweh. Elevez un étendard sur la terre, sonnez de la trompette parmi les nations ; - convoquez les nations contre elle, appelez contre elle les royaumes d'Ararat, de Menni et d'Ascenez. Etablissez contre elle Tiphsar, - lancez des chevaux comme des sauterelles hérissées. Convoquez contre elle les nations, le roi de Médie, ses gouverneurs, - ses chefs et tout le pays de sa domination. La terre tremble et frémit ; car le dessein de Yahweh s'accomplit contre Babylone, - de faire du pays de Babylone un désert sans habitants Les héros de Babylone ont cessé de combattre, ils restent dans les forteresses ; leur force est à bout, ils sont devenus des femmes - Ses maisons sont brûlées, - ses verrous brisés. Les courriers se croisent, les messagers se rencontrent - pour annoncer au roi de Babylone que sa ville est prise de tous les côtés, Que les passages du fleuve sont occupés, qu'on a desséché les fossés, - que les hommes de guerre sont consternés. Car ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d'Israël : La fille Babylone est comme une aire au temps où on la foule ; - encore un peu et le moment de la moisson sera venu pour elle. Il m'a dévorée, consumée, Nabuchodonosor, le roi de Babylone ; - il m'a laissée comme un vase vide. Il m'a engloutie comme un dragon, - il a rempli son ventre de mes meilleurs morceaux. “Que le tort qu'on m'a fait vienne sur Babylone”, dit le peuple de Sion ; - “mon sang sur les habitants de la Chaldée” dit Jérusalem. C'est pourquoi ainsi parle Yahweh : - Voici, je vais prendre en main ta cause et je me chargerai de ta vengeance ; - je dessécherai sa mer et je ferai tarir sa source. Babylone deviendra un monceau de pierres, un repaire de chacals, - un lieu d'horreur et de raillerie sans habitants. Ils rugissent ensemble comme des lions - ils poussent des cris comme les petits des lionnes. Pendant qu'ils sont en fièvre, je leur donne un breuvage, - je les enivre pour qu'ils soient étourdis ; - ils s'endormiront d'un sommeil-éternel et ne se réveilleront plus - oracle de Yahweh. Je les ferai descendre comme des agneaux à la boucherie, - comme des béliers et des boucs. Comment Sésac a-t-elle été prise, comment conquise la gloire de toute la terre ? - Comment Babylone est-elle devenue un objet d’horreur parmi les nations, La mer est montée sur Babylone l'a couverte du bruit de ses flots, - ses villes sont devenues un désert, une terre desséchée et aride ; - personne n'y habite plus, aucun homme n'y passe plus. Je châtierai Bel à Babylone, j'arracherai de sa bouche ce qu'il a englouti ; - les nations n'afflueront plus vers lui. - Même le mur de Babylone tombe. Sortez du milieu d'elle, mon peuple ; - que chacun sauve sa vie de la colère ardente de Yahweh. Que votre cœur ne soit pas troublé ;- n'ayez pas peur des bruits qui se répandent dans le pays. Si dans une année il y a tel bruit, et après dans une autre année tel autre bruit ; - si la violence règne dans le pays, si un tyran se dresse contre l'autre. C'est pourquoi, voici, des jours viennent - où je châtierai les idoles de Babylone ; Tout son pays sera couvert de honte - tous ses tués tomberont au milieu d'elle. Le ciel et la terre et tout ce qu'ils renferment pousseront des cris de joie sur Babylone ; - car du Nord viendront sur elle les dévastateurs, oracle de Yahweh. Babylone aussi tombera pour les tués d'Israël, - comme pour Babylone sont tombés des tués de toute la terre. Vous qui avez échappé au glaive, partez sans vous arrêter. - Dans la terre lointaine souvenez-vous de Yahweh et que Jérusalem soit présente à votre cœur. “Nous sommes confus, car nous avons appris l'outrage ; - la honte couvre notre visage ; car des étrangers ont pénétré dans les lieux saints de la maison de Yahweh.” C'est pourquoi, voici, des jours viennent, oracle de Yahweh, - où je châtierai ses idoles ; - alors dans tout le pays gémiront ceux qu'on tue. Quand Babylone s'élèverait jusqu'au ciel, et quand elle rendrait dans les hauteurs sa position inaccessible, de ma part les dévastateurs lui viendraient, - oracle de Yahweh. On entend des cris du côté de Babylone : - grand désastre au pays des Chaldéens ; Car Yahweh dévaste Babylone, fait cesser son grand bruit ; - ses flots mugissent comme les grandes eaux, - leur bruit retentit avec fracas. Car le dévastateur vient sur Babylone ; ses héros sont pris, ses arcs sont brises ; - oui, Yahweh est le Dieu des rétributions ; certainement il paiera. “J'enivrerai ses chefs et ses sages, ses gouverneurs, ses intendants et ses héros ; - ils s'endormiront d'un sommeil éternel et ne se réveilleront plus, ” - oracle du roi dont le nom est Yahweh des armées. Ainsi parle Yahweh des armées : Les larges murs de Babylone seront complètement détruits - et ses hautes portes seront brûlées par le feu. Ainsi les peuples travaillent pour le néant - les nations se fatiguent au profit du feu. Ordre que le prophète Jérémie donna à Saraïas, fils de Néri, fils de Maasias, lorsqu'il alla à Babylone avec Sédécias, roi de Juda, la quatrième année de son règne. Saraïas était premier quartier-maître. Jérémie avait écrit dans un livre tout le mal qui devait venir sur Babylone, toutes ces paroles écrites sur Babylone. Et Jérémie dit à Saraïas : “Quand tu seras arrivé à Babylone, tu auras soin de faire lecture de toutes ces paroles, et tu diras : Yahweh, toi-même tu as déclaré de ce lieu qu'il serait détruit, de telle sorte qu'il n'y aurait plus d'habitant, ni homme ni bête, et qu'il serait une solitude pour toujours. Quand tu auras fini de lire ce livre, tu y attacheras une pierre et tu le jetteras au milieu de l'Euphrate, en disant : Ainsi Babylone sera submergée et elle ne se relèvera plus du mal que je ferai venir sur elle.” Jusqu'ici les paroles de Jérémie. Sédécias était âgé de vingt et un ans lorsqu'il devint roi, et il régna onze ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était fille de Jérémie, de Libna. Il fit ce qui étau mal aux yeux de Yahweh, tout comme avait fait Joakim. Aussi, à cause de la colère de Yahweh dans Jérusalem et dans Juda ces choses en vinrent elles au point qu'il les rejeta de sa face. Sédécias se révolta contre le roi de Babylone. Alors, la neuvième année de son règne, le dixième mois, le dixième jour du mois, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint avec toute son armée devant Jérusalem. Ils campèrent devant elle et construisirent des retranchements tout autour d'elle. Ainsi la ville fut assiégée ce qui dura jusqu'à la onzième année du roi Sédécias. Au quatrième mois, le neuvième jour du mois, la famine fut extrême dans la ville et le peuple n'avait plus de pain. Une brèche fut faite à la ville. Alors tous les hommes de guerre s'enfuirent et sortirent de la ville pendant la nuit, par le chemin de la porte entre les deux murs, qui était près du jardin du roi, bien que les Chaldéens entourassent la ville, et se mirent en route vers la plaine. Les troupes des Chaldéens poursuivirent le roi et atteignirent Sédécias dans les plaines de Jéricho, tandis que toutes ses troupes se dispersaient loin de lui. Elles prirent le roi et l’amenèrent vers le roi de Babylone, à Rébla, dans la contrée de Hamath ; et celui-ci prononça contre lui sa sentence. Le roi de Babylone fit égorger les fils de Sédécias sous ses yeux ; il fit aussi égorger tous les notables de Juda, à Rébla. Il fit crever les yeux à Sédécias et le fit lier avec des chaînes d'airain et emmener à Babylone ; il le tint en prison jusqu'au jour de sa mort. Au cinquième mois, le dixième jour du mois - c’était la dix-neuvième année du roi Nabuchodonosor, roi de Babylone - Nabuzardan, chef des gardes du corps, qui faisait partie de l'entourage personnel du roi, entra en Jérusalem. Il brûla la maison de Yahweh, la maison du roi ; toutes les maisons de Jérusalem. Et toute l'armée des Chaldéens qui était sous les ordres du chef des gardes démolit toutes les murailles de l'enceinte de Jérusalem. Le reste des habitants qui étaient encore dans la ville, les transfuges qui avaient passe au roi de Babylone et le reste des artisans, Nabuzardan, chef des gardes du corps, les emmena en exil. Mais, parmi les pauvres gens du pays, Nabuzardan, chef des gardes du corps, en laissa comme vignerons et comme laboureurs. Les Chaldéens brisèrent les colonnes d'airain qui étaient dans la maison de Yahweh, les supports et la mer d'airain qui étaient dans la maison de Yahweh, et ils en emportèrent tout l'airain à Babylone. Ils prirent les chaudières, les pelles, les couteaux, les coupes, les cuillers et tous les ustensiles d'airain employés pour le culte. Et les bassins, les brasiers, les coupes, les chaudières, les chandeliers, les cuillers et les urnes d'or et d'argent, le chef des gardes du corps les prit. Quant aux deux colonnes, à la mer, aux douze bœufs d'airain situés sous la mer, et aux supports que le roi Salomon avait fait faire pour la maison de Yahweh, on ne pouvait pas peser l'airain de tous ces objets. La hauteur de chaque colonne était de dix-huit coudées et un cordon de douze coudées en mesurait le tour ; l'épaisseur était de quatre doigts et elle était creuse. Il y avait au-dessus d’elles un chapiteau d'airain haut de cinq coudées, tout autour sur les chapiteaux il y avait un treillis et des grenades, le tout d'airain ; de même la seconde colonne. Il y avait quatre-vingt-seize grenades, du côté de l'air ( ?) ; toutes les grenades placées sur le treillis tout autour étaient au nombre de cent. Le chef des gardes du corps prit Saraïas le grand-prêtre, Sophonias, le second prêtre et les trois gardiens du seuil. De la ville il prit un eunuque prépose aux hommes de guerre, sept hommes du service personnel du roi, qui se trouvaient encore dans la ville, le secrétaire du chef de l'armée chargé d'enrôler les gens du pays et soixante hommes des gens du pays qui se trouvaient dans la ville. Nabuzardan, chef des gardes du corps, les prit et les envoya au roi de Babylone à Rébla. Le roi de Babylone les fit frapper et tuer à Rébla, dans la contrée de Hamath. Ainsi Juda fut emmené en exil loin de son pays. Voici le nombre de ceux que Nabuchodonosor emmena en exil : la septième année de son règne trois mille vingt-trois Judéens ; la dix-huitième année de Nabuchodonosor, huit cent trente-deux personnes de Jérusalem ; la vingt-troisième année de Nabuchodonosor, Nabuzardan, chef des gardes du corps emmena en exil sept cent quarante-cinq Judéens ; en tout quatre mille six cents personnes. La trente-septième année de la captivité de Jéchonias, roi de Juda, le vingt-cinquième jour du douzième mois, Evil-Mérodach, roi de Babylone, l'année de son avènement, fit grâce à Jéchonias, roi de Juda, et le fit sortir de prison. Il lui parla avec bonté et mit son trône au-dessus du trône des rois qui étaient avec lui à Babylone. Jéchonias ôta ses vêtements de prison et mangea toujours à sa table aussi longtemps qu'il vivait. Et son entretien perpétuel lui fut donné jour par jour par le roi de Babylone jusqu'au jour de sa mort, tous les jours de sa vie.
Ah ! qu'elle est assise solitaire, - la cite populeuse ! Elle est devenue comme une veuve, elle qui était jadis grande parmi les nations. La princesse parmi les villes - est devenue une servante. Elle pleure amèrement durant la nuit - et ses larmes sont sur ses joues. De tous ses amants - pas un ne la console ; Tous ses amis l'ont trahie, - sont devenus ses ennemis. Juda a émigré sous le poids de l'oppression - et de la dure servitude ; Il habite parmi les païens - sans trouver de repos ; Tous ses persécuteurs l'ont saisi - au milieu de ses angoisses. Les chemins de Sion sont dans le deuil, - parce que personne ne vient plus aux fêtes ; Toutes ses portes sont en ruines ; - ses prêtres gémissent, Ses vierges se désolent - et elle-même est dans l'amertume. Ses oppresseurs ont le dessus, - ses ennemis prospèrent ; Car Yahweh l'a affligée - à cause de la multitude de ses péchés ; Ses petits enfants s'en vont en exil - devant l’oppresseur. Toute la gloire de la fille de Sion - s'est éloignée d'elle ; Ses princes sont devenus comme des béliers - qui ne trouvent pas de pâture ; Ils s'en vont sans force - devant celui qui les poursuit. Jérusalem se souvient aux jours de sa misère et de ses angoisses - de tous ses biens précieux qui lui appartenaient dès les jours anciens, Comment son peuple tombait sous la main de l'oppresseur - sans que personne ne lui vînt en aide. Ses oppresseurs le voyaient et riaient - de sa défaite. Jérusalem a gravement péché ; - c’est pourquoi elle est devenue un objet d’horreur. Tous ceux qui l’honoraient la méprisent, - parce qu’ils ont vu sa nudité. Elle-même gémit - et se détourne. Les pans de sa robe sont souillés ; - elle ne songeait pas à sa fin. Elle est tombée très bas - et nul ne peut la consoler. “Regarde, Yahweh, ma misère ; - car l’ennemi triomphe.” L’oppresseur a étendu sa main - sur tous ses trésors ; Elle a dû voir les païens - entrer dans son sanctuaire, Au sujet desquels tu avais dit : - Ils n’entreront pas dans ta communauté. Tous ses habitants gémissent - cherchent du pain ; Ils donnent leurs joyaux pour des aliments - qui leur rendent la vie. “Vois, Yahweh, et regarde - combien je suis méprisée.” O vous tous qui passez par le chemin - voyez et regardez S’il y a une douleur comme la douleur - qui m’accable, Moi que Yahweh a frappée - au jour de son ardent colère. D’en haut il a lancé du feu - dans mes os et il m’a châtiée ; Il a étendu un filet devant mes pieds, - il m’a fait reculer ; Il m’a jetée dans la désolation, - rendue languissante tout le jour. Lié est le joug de mes péchés ; - par sa main ils se sont unis en faisceau. Ils pèsent sur mon cou ; - il a fait chanceler ma force. Le Seigneur m’a livrée aux mains - de ceux auxquels je ne puis résister. Le Seigneur a rejeté tous mes héros - qui étaient au milieu de moi ; Il a proclamé contre moi une fête - pour écraser mes jeunes gens. Le Seigneur a foulé au pressoir - pour broyer la vierge, la fille Juda. C'est pour cela que je pleure, - mon œil se fond en larmes. Car il n'y a près de moi personne qui me console, - qui me rende la vie. Mes enfants sont dans la désolation, - parce que l'ennemi l'emporte. Sion étend ses mains, - personne ne la console. Yahweh a commandé contre Jacob - ses ennemis de toutes parts. Jérusalem est devenue au milieu d'eux - un objet d'horreur. Yahweh est juste ; - car j'ai été rebelle à ses ordres. Oh ! écoutez, vous tous les peuples - et voyez ma douleur. Mes vierges et mes jeunes gens - sont allés en captivité. J'ai appelé mes amants, - mais ils me sont devenus infidèles. Mes prêtres et mes anciens - ont péri dans la ville En cherchant de la nourriture - pour ranimer leur vie, Regarde, Yahweh, car je suis dans l’angoisse ; - mes entrailles sont émues. Mon cœur est renversé en moi, - parce que j'ai été bien rebelle. Au-dehors l'épée tue : - au-dedans c'est la mort. Ils entendent mes gémissements ; - personne ne me console. Tous mes ennemis, apprenant mon malheur, - se réjouissent de ce que tu as agi, De ce que tu as amené le jour que tu avais annoncé. - Qu'ils deviennent tels que moi ! Que toute leur méchanceté - soit devant tes yeux ! Traite-les comme tu m'as traitée - à cause de tous mes péchés ! Car mes soupirs sont nombreux, - et mon cœur est malade. Ah ! comme le Seigneur dans sa colère, - a couvert d'un nuage la fille Sion ! Il a précipité du ciel sur la terre - la gloire d'Israël. Il ne s’est pas souvenu de son marchepied, - au jour de sa colère. Le Seigneur a détruit sans pitié - tous les champs de Jacob ; Il a renversé dans sa fureur - les forteresses de la fille Juda ; Il a jeté par terre, il a profané - sa royauté et ses princes. Il a brisé dans l'ardeur de sa colère - toute force d'Israël. Il a retiré de lui sa droite - devant l'ennemi ; Il a sévi en Jacob comme un feu - qui de tous côtés. Il a bandé son arc comme un ennemi - il a affermi sa droite comme un adversaire ; Il a égorgé - tout ce qui charmait les yeux. Dans la tente de la fille Sion ; - il a versé son courroux comme un feu. Le Seigneur est devenu comme un ennemi, il a détruit Israël, Il a détruit tous ses palais, - il a ruiné ses forteresses ; Il a amoncelé sur la fille Juda - gémissement sur gémissement. Il a forcé son enclos comme un jardin - il a ruiné son lieu festival ; Yahweh a fait oublier en Sion - fêtes et sabbats, Il a rejeté dans l'indignation de sa colère rois et prêtres. Le Seigneur a pris en dégoût son autel, - en abomination son sanctuaire ; Il a livré aux mains de l'ennemi - les murs de ses palais. On a poussé des cris dans la maison de Yahweh - comme en un jour de fête. Yahweh a médité de détruire - les murs de la fille Sion ; Il a étendu le cordeau sans retirer sa main - de la destruction ; Il a mis en deuil rempart et muraille : - ensemble ils gémissent Ses portes sont enfoncées en terre, - il en a rompu, brisé les barres ; Ses rois et ses princes sont parmi les païens ; - il n'y a plus de loi ; Aussi ses prophètes ne reçoivent plus de vision - de la part de Yahweh. Les anciens de la fille Sion - sont assis par terre en silence ; Ils ont jeté de la poussière sur leur tête, - ils sont vêtus de sacs. Les vierges de Jérusalem - courbent leur tête vers la terre. Mes yeux se consument dans les larmes ; - mes entrailles sont émues : Mon foie se répand sur ta terre - à cause de la chute de la fille mon peuple, Parce que enfants et nourrissons défaillent - sur les places de la ville. A leurs mères ils disent : - “Où y a-t-il du pain et du vin ?” Pendant qu'ils défaillent comme frappés du glaive - sur les places de la ville Et rendent l'âme - sur le sein de leurs mères. Qui trouver de semblable à toi, qui comparer à toi, - fille Jérusalem ? A qui t'assimiler pour te consoler, - vierge, fille Sion ? Car ta plaie est grande comme la mer : - qui pourrait te guérir ? Tes prophètes ont eu pour toi - des visions vaines et trompeuses ; Ils ne t'ont pas dévoilé ton iniquité - afin de changer ton sort ; Mais ils ont eu pour toi des oracles - de mensonge et d'expulsion. Tous les passants battent des mains - à ta vue ; Ils sifflent, ils branlent la tête sur la fille Jérusalem disant : “Est-ce là cette ville qu'on appelait la plus belle, - la joie de toute la terre ?” Ils ouvrent la bouche contre toi ; - tous tes ennemis. Ils sifflent, ils grincent des dents ; - ils disent : “Nous l'avons engloutie ; C'est là le jour que nous attendions ; - nous y sommes arrivés, nous le voyons.” Yahweh a exécuté ce qu'il avait résolu, - il a accompli sa parole Il l'avait prononcée dès longtemps ; - il a détruit sans pitié, Il a réjoui l'ennemi à ton sujet, - il a élevé la corne à tes adversaires. Crie vers le Seigneur - vierge, fille Sion, Laisse couler comme un torrent tes larmes - jour et nuit ! Ne te donne pas de relâche, - que ta prunelle n'ait pas de repos. Lève-toi, pousse des cris pendant la nuit, - au commencement de chaque veille ! Répands ton cœur comme de l'eau - devant la face du Seigneur ! Lève tes mains vers lui pour la vie de tes enfants, - qui défaillent de faim aux coins de toutes les rues. Vois, Yahweh, et considère - quel est celui que tu as traité ainsi. Des femmes doivent-elles manger leur fruit, - les petits enfants qu'elles portent dans leurs bras ? Doivent être égorgés dans le sanctuaire du Seigneur - prêtres et prophètes ? Jeunes gens et vieillards - sont couchés par terre dans les rues ; Mes vierges et mes adolescents - sont tombés par l'épée. Tu as égorgé au jour de ta colère, - tu as immolé sans pitié. Tu as convoqué, comme à un jour de fête, - mes terreurs de toutes parts. Au jour de la colère de Yahweh - il n'y a ni réchappé ni fugitif. Ceux que j'avais portés dans mes bras élevés, - mon ennemi les a détruits. Je suis l’homme qui a vu l’affliction - sous la verge de sa fureur. Il m'a conduit et m'a fait marcher - dans les ténèbres et non dans la lumière. Contre moi seul il tourne sa main - toujours de nouveau. Il a usé ma chair et ma peau, - il a brisé mes os. Il a bâti contre moi ; il m'a environné - de fiel et de misère. Il m'a fait habiter dans les ténèbres - comme ceux qui sont morts depuis longtemps. Il m'a entouré d'un mur pour que je ne puisse sortir, - il m'a chargé de lourdes chaînes. Même quand je crie et que j'appelle à son secours, - il ferme l'accès à ma prière. Il a barré mes chemins avec des pierres de taille, - il a bouleversé mes sentiers. Il a été pour moi un ours aux aguets, - un lion en embuscade. Il m'a détourné du chemin et mis en pièces, - il m'a mis dans la désolation. Il a bandé son arc et il m'a placé - comme but pour sa flèche. Il a fait pénétrer dans mes reins - les fils de son carquois. Je suis devenu la risée de tout mon peuple, - leur chanson tout le jour. Il m'a rassasié d'amertume, - il m'a abreuvé d'absinthe Il m'a fait broyer du gravier à mes dents, il m'a enfoncé dans la cendre. Tu as éloigné mon âme de la paix, - j'ai oublié le bonheur. Je disais : “Ma force est perdue - ainsi que mon espérance qui s'est détournée de Yahweh ” Souviens-toi de mon affliction et de mon inquiétude, - de l'absinthe et du fiel. Mon âme se souvient sans cesse - et est abattue en moi. Voici ce que je veux me rappeler en mon cœur - et en quoi je veux espérer. C'est une grâce de Yahweh que nous ne soyons pas anéantis ; - ses miséricordes sont inépuisables. Elles se renouvellent chaque matin ; - grande est ta fidélité. “Yahweh est ma part, a dit mon âme ; c'est pourquoi j'espère en lui.” Yahweh est bon pour celui qui a confiance en lui, - pour l'âme qui le cherche. Il est bon d'attendre en silence - l'aide de Yahweh. Il est bon à l'homme de porter le joug - dès sa jeunesse. Qu'il s'asseye à l'écart et se taise - quand il le lui impose. Qu'il mette sa bouche dans la poussière ; peut-être y a-t-il de l’espérance. Qu'il tende la joue à celui qui le frappe ; qu'il se rassasie d'opprobre. Car le Seigneur ne rejette pas - pour toujours ; Mais, quand il afflige, il a de nouveau compassion - selon sa grande miséricorde. Car ce n'est pas de bon cœur qu'il humilie - et qu'il afflige les fils des hommes. Quand on foule aux pieds - tous les captifs du pays, Quand on fait fléchir le droit d'un homme - à la face du Très-Haut, Quand on fait tort à quelqu'un dans sa cause, - est-ce que le Seigneur ne le voit pas ? Qui a parlé, et la chose s'est faite, - sans que le Seigneur l'ait commandé ? N'est-ce pas de la bouche du Très-Haut - que sortent les maux et le bien ? Pourquoi un homme vivant se plaindrait-il ? - Que chacun se plaigne de son péché ! Examinons nos voies et scrutons-les, - et retournons à Yahweh. Elevons nos cœurs avec nos mains - vers Dieu dans les cieux. Nous nous avons péché et nous avons été rebelles ; - toi, tu n'as pas pardonné. Tu t'es enveloppé dans ta colère et tu nous as poursuivis ; - tu as tué sans épargner. Tu t'es couvert d'une nuée - afin que la prière ne passe point. Tu as fait nous des balayures et du rebut - au milieu des peuples. Tous nos ennemis - ont ouvert la bouche contre nous. La frayeur et la fosse nous sont échues, - la dévastation et la ruine. Mon œil se fond en des ruisseaux d'eau - à cause de la ruine de la fille mon peuple. Mon œil pleure et ne cesse point - parce qu'il n'y a point de répit. Jusqu'à ce que Yahweh regarde et voie - du haut du ciel Mon œil fait mal à mon âme - à cause de toutes les filles de ma ville. Ceux qui sont mes ennemis sans cause - m'ont donné la chasse comme a un passereau. Ils ont voulu anéantir ma vie dans la fosse, - ils ont jeté des pierres sur moi. Des eaux montaient par-dessus ma tête ; - je disais : “Je suis perdu.” J'ai invoqué ton nom, Yahweh, - de la fosse profonde. Tu as entendu ma voix : “Ne ferme pas - ton oreille à mon cri.” Au jour où je t'ai invoqué tu t'es approché - et tu as dit : “Ne crains pas.” Seigneur, tu as défendu la cause de mon âme, - tu as sauvé ma vie. Tu as vu, Yahweh, le tort qu'ils m'ont fait ; - fais-moi justice ! Tu as vu toute leur rancune, - tous leurs complots contre moi. Tu as entendu leurs outrages, Yahweh, - tous leurs complots contre moi, . Les propos de mes adversaires - et leurs quotidiennes machinations contre moi. Quand ils s'asseyent et qu'ils se lèvent, regarde, - je suis leur chanson. Tu leur rendras, Yahweh, - selon l’œuvre de leurs mains Tu leur donneras l'endurcissement du cœur - ta malédiction sur eux ! Tu les poursuivras avec colère, tu les extermineras - de dessous les cieux, Yahweh. Ah ! que l'or s'est terni, - que l’or pur s'est altéré, Que les pierres sacrées sont dispersées - aux coins de toutes tes rues ! Les nobles fils de Sion, - évalués au poids de l'or fin, Ah ! qu'ils sont comptés pour des vases de terre, - ouvrage de mains de potier ! Même les chacals présentent les mamelles - à leurs petits et les allaitent ; La fille mon peuple est devenue cruelle - comme les autruches du désert. La langue du nourrisson s'attacha à son palais, - desséchée par la soif. Les petits enfants demandèrent du pain - et personne ne leur en donna Ceux qui mangeaient des mets délicats - moururent de faim dans les rues ; Ceux qui étaient enveloppés de pourpre - embrassèrent le fumier. L’iniquité de la fille mon peuple a été plus grande - que le péché de Sodome, Qui fut renversée en un instant - sans que des mains y eussent contribué. Ses nobles surpassaient la neige en éclat, - le lait en blancheur ; Leurs corps étaient plus vermeils que le corail, - leur teint était un saphir. Leur aspect est devenu plus sombre que le noir : - on ne les reconnaît plus dans les rues. Leur peau est collée à leurs os, - elle est devenue sèche comme du bois. Ceux que l'épée a tués sont plus heureux - que ceux qu'a tués la famine. Qui se sont épuisés, percés - par la privation des produits des champs. Les mains de femmes compatissantes - ont fait cuire leurs enfants ; Ils leur ont servi de nourriture - dans le désastre de la fille mon peuple. Yahweh a épuisé sa fureur, - il répandu l'ardeur de sa colère, Il a allumé dans Sion un feu - qui en a dévoré les fondements. Ils ne croyaient pas, les rois de la terre, - ni aucun des habitants du monde, Que l'adversaire, l'ennemi entrerait - dans les portes de Jérusalem. C'est à cause des péchés de ses prophètes, - les iniquités de ses prêtres, Qui répandaient au milieu d'elle - le sang des justes. Ils erraient comme des aveugles dans les rues - souillés de sang, De sorte qu'on ne pouvait toucher - leurs vêtements. “Ecartez-vous ! Un impur ! leur criait-on, - Ecartez-vous ! Ecartez-vous ! Ne les touchez pas !” Quand ils fuyaient, erraient çà et là, - l'on disait parmi les païens : “Ils ne peuvent pas rester chez nous.” La face de Yahweh les a dispersés ; il ne peut plus les voir. On n'a eu ni respect pour les prêtres - ni pitié pour les vieillards. Et nos yeux se consumaient encore - après un vain secours ; Du haut de nos tours nous regardions - vers un peuple qui ne pouvait pas nous aider. Ils épiaient nos pas nous empêchant - de marcher dans nos places. Notre fin est proche, nos jours étaient accomplis, - oui notre fin était venue. Ceux qui nous poursuivaient ont été plus légers - que les aigles du ciel ; Ils nous ont pourchassés sur les montagnes, - ils nous ont dressé des embûches dans le désert. Le souffle de nos narines, l'oint de Yahweh, - a été pris dans leurs fosses, Lui dont nous disions : “sous son ombre nous vivrons parmi les nations.” Réjouis-toi et sois dans l'allégresse, fille Edom, - qui habites au pays d'Huz ! A toi aussi passera la coupe ; - tu t'enivreras et tu te mettras à nu. Ton iniquité a pris fin, fille Sion ; - il ne t'enverra plus en exil. Il visite ton iniquité, fille Edom ; - il met à découvert tes péchés. Souviens-toi, Yahweh, de ce qui nous est arrivé - regarde et vois notre opprobre. Notre héritage a passé à des étrangers - nos maisons à des inconnus. Nous sommes orphelins sans père ; - nos mères sont comme des veuves. Nous buvons notre eau à prix d'argent. - nous n'avons de bois qu'en payant. Nous avons nos persécuteurs dans la nuque ; - nous nous épuisons sans trouver du repos. Nous tendions la main vers l'Egypte, - vers l'Assyrie pour nous rassasier de pain. Nos pères ont péché et ne sont plus, - et nous, nous portons la peine de leurs iniquités. Des esclaves dominent sur nous ; - personne ne nous délivre de leurs mains. Nous recueillons notre pain au péril de notre vie - devant l'épée du désert. Notre peau est brûlante comme un four, - par suite de l'ardeur de la faim. Ils ont déshonoré des femmes à Sion, - des vierges dans les villes de Juda. Des princes ont été pendus par leurs mains, - la personne des vieillards n'a pas été respectée. Des jeunes gens doivent porter la meule, - des enfants chancellent chargés de bois. Les vieillards restent loin de la porte, - les jeunes gens abandonnent la lyre. La joie de nos cœurs a cessé, - nos danses sont changées en deuil. La couronne de notre tête est tombée ; - malheur à nous, parce que nous avons péché. C'est pourquoi notre cœur est malade, - sur cela nos yeux sont obscurcis : A cause de la montagne de Sion qui est désolée, - des renards s’y promènent. Toi, Yahweh, tu règnes éternellement ; - ton trône subsiste d'âge en âge. Pourquoi nous oublierais-tu à jamais, - nous abandonnerais-tu pour la durée de nos jours ? Fais-nous revenir à toi, Yahweh, et nous reviendrons ; - renouvelle nos jours comme autrefois. Ou nous as-tu complètement rejetés, - es-tu irrité contre nous outre mesure ?
Il arriva, la trentième année, le quatrième mois, le cinquième du mois, comme j'étais au milieu des exilés près du fleuve Chobar, que les cieux s'ouvrirent et que je vis des visions divines. Le cinquième du mois, la cinquième année de la déportation du roi Joakin, la parole de Yahweh fut adressée à Ezéchiel, fils de Buzi, prêtre, dans le pays des Chaldéens près du fleuve Chobar, et là, la main de Yahweh fut sur lui. Je vis et voici, un vent de tempête vint du Nord et une grande nuée et un feu tournoyant ; autour de celle-là il y avait une splendeur et au milieu de celui-ci il y avait comme l'éclat d'un métal brillant. Au milieu il y avait quelque chose qui ressemblait à quatre êtres vivants et leur aspect était celui-ci : ils ressemblaient à des hommes. Chacun avait quatre faces et chacun avait quatre ailes. Leurs jambes étaient droites et la plante de leurs pieds était comme la plante du pied d'un veau ; ils brillaient comme l'éclat d'airain poli et leurs ailes étaient légères. Des mains d'homme étaient sous leurs ailes à leurs quatre côtés et leurs quatre faces ne tournaient pas quand ils marchaient : chacun allait devant soi. La forme de leurs faces était la suivante : une face d'homme par devant à tous les quatre, une face de lion à droite à tous les quatre, une face de taureau à gauche à tous les quatre et une face d'aigle à tous les quatre en arrière. Leurs ailes : deux étaient déployées vers en haut se rejoignant l'une l'autre et deux couvraient leurs corps. Chacun allait devant soi ; là où l'esprit se dirigeait ils allaient ; ils ne tournaient pas quand ils marchaient. Entre les êtres vivants on voyait comme des charbons de feu ardents, comme l'aspect de flambeaux circulant entre les êtres ; le feu resplendissait, et du feu sortaient des éclairs. Et les êtres vivants avançaient et reculaient semblables à des éclairs. Et je regardai, et voici une roue en bas auprès des êtres vivants, auprès de tous les quatre. Et les roues avaient l'aspect comme l'éclat de la pierre de Tharsis et les quatre avaient la même forme et leur structure était comme si une roue était au milieu d'une autre roue. Elles pouvaient aller par leurs quatre côtés et elles ne tournaient pas quand elles allaient. Et je vis et voici, elles avaient des jantes ; leurs jantes étaient pleines d'yeux tout autour auprès de toutes les quatre. Quand les êtres allaient, les roues allaient aussi à côté d'eux et quand les êtres s'élevaient du sol, les roues s'élevaient aussi. Là où l'esprit se dirigeait allaient les roues et s'élevaient avec eux simultanément ; car l'esprit des êtres était dans les roues. Quand ils allaient, elles allaient ; quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient ; quand ils s'élevaient du sol, les roues s'élevaient ; car l'esprit des êtres était dans les roues. Sur les têtes des êtres il y avait quelque chose qui ressemblait à un firmament, qui était comme l'éclat d'un cristal, étendu au-dessus de leurs têtes. Au-dessous du firmament leurs ailes étaient étendues l'une contre l'autre ; chacun en avait en outre deux qui couvraient leurs corps. Et j'entendis le bruit de leurs ailes comme le bruit des grandes eaux, quand ils allaient ; mais quand ils s'arrêtaient, leurs ailes retombaient. Il y avait un bruit au-dessus du firmament qui était sur leurs têtes ; quand ils s'arrêtaient, leurs ailes retombaient. Au-dessus du firmament qui était sur leurs têtes il y avait quelque chose qui avait l'aspect d'une pierre de saphir, qui ressemblait à un trône et sur ce qui ressemblait à un trône il y avait comme l'aspect d'un homme au-dessus. Et je vis quelque chose comme l'éclat d'un métal brillant depuis ce qui paraissait ses reins jusqu'en haut ; et depuis ce qui paraissait ses reins jusqu'en bas, je vis quelque chose comme l'aspect du feu ; et il y avait une splendeur tout autour de lui. Comme l'aspect de l'arc qui apparaît dans les nuées en un jour de pluie, tel était l'aspect de la splendeur tout autour. Tel était l'aspect de ce qui ressemblait à la gloire de Yahweh. Je vis et je tombai sur ma face, et j'entendis la voix de quelqu'un qui parlait. Et il me dit : “Fils de l'homme, tiens-toi sur tes pieds ; je vais te parler.” Et de l'esprit entra en moi et me fit tenir sur mes pieds et j'entendis celui qui me parlait. Il me dit : “Fils de l'homme, je t'envoie vers les enfants d'Israël, vers les rebelles qui se sont révoltés contre moi, eux et leurs pères jusqu'à ce jour. Ces fils à la face impudente et au cœur endurci, je t'envoie vers eux. Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Yahweh. Qu'ils écoutent ou qu'ils s'abstiennent d'écouter - car ils sont une maison de rébellion - ils sauront du moins que tu es prophète au milieu d'eux. Mais toi, fils de l'homme, ne les crains pas et ne redoute pas leurs faces ; car des ronces et des épines t'entoureront et tu habiteras au milieu de scorpions. Ne crains pas leurs paroles et ne t'effraye pas devant leurs faces ; car ils sont une maison de rébellion. Tu leur diras mes paroles, qu'ils écoutent ou qu'ils s'abstiennent d'écouter ; car ils sont une maison de rébellion. Et toi, fils de l'homme, écoute ce que je te dis. Ne sois pas rebelle comme la maison de rébellion. Ouvre ta bouche et mange ce que je te donne.” Alors je regardai et voici, une main était étendue vers moi et en elle se trouvait un rouleau de livre. Il le déroula devant moi et il était écrit en dedans et en dehors ; des plaintes, des gémissements et des cris de malheur y étaient écrits. Et il me dit : “Fils de l'homme, mange ce rouleau et va parler aux enfants d'Israël.” J'ouvris ma bouche et il me fit manger le rouleau, et il me dit : “Fils de l'homme, donne-le comme nourriture à ton ventre et remplis tes entrailles de ce rouleau de livre que je te donne.” Je le mangeai et il fut doux dans ma bouche comme du miel. Alors il me dit : “Fils de l'homme, va, rends-toi auprès de la maison d'Israël et tu leur diras mes paroles. Car ce n'est pas vers un peuple au parler incompréhensible et à la langue lourde que tu es envoyé et pas non plus vers de nombreux peuples dont tu ne comprendrais pas les paroles : Si je t'avais envoyé vers eux, ils t'écouteraient. Mais la maison d'Israël ne voudra pas t'écouter ; car ils ne veulent pas m'écouter : toute la maison d'Israël a le front dur et le cœur endurci. Voici, je ferai ta face dure comme leur face et ton front dur comme leur front, comme le diamant, plus dur que le roc. Ne les crains pas et ne t'effraye pas devant leur face ; car ils sont une maison de rébellion. Et il me dit : Fils de l'homme, toutes les paroles que je te dirai, prends-les à cœur et écoute-les de tes oreilles. Va, rends-toi auprès des exilés, auprès des enfants de ton peuple ; tu leur parleras et tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Yahweh, soit qu'ils écoutent, soit qu'ils s'abstiennent d'écouter.” Alors l'esprit me souleva et j'entendis derrière moi le bruit d'un grand fracas, lorsque la gloire de Yahweh se leva de son endroit, savoir le bruit des ailes des êtres vivants qui se touchaient l'une l'autre et le bruit des roues simultanément. Et l'esprit me souleva et m'emporta et je marchai plein d'amertume dans l'indignation de mon esprit, tandis que la main de Yahweh pesait lourdement sur moi. Et j’arrivai à Tell-Abib chez les exilés qui habitaient près du fleuve Chobar, et je demeurai là sept jours, dans la stupeur au milieu d'eux. Au bout de sept jours, la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, je t'établis comme sentinelle pour la maison d'Israël ; quand tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part. Si je dis à l'impie : Tu mourras certainement et que tu ne l'avertisses pas et que tu ne parles pas pour avertir l'impie au sujet du chemin pour conserver sa vie, alors cet impie mourra à cause de son iniquité ; mais je redemanderai son sang de ta main. Mais, si tu avertis un impie et qu'il ne se détourne pas de son impiété et de son chemin, cet impie mourra à cause de son iniquité ; mais toi, tu auras sauvé ton âme. Et, si un juste se détourne de sa justice et commet un tort et que je mette un obstacle devant lui et qu'il meure : si tu ne l'as pas averti, il mourra à cause de son péché et on ne se souviendra pas de ses œuvres justes ; mais je redemanderai son sang de ta main. Mais, si tu avertis un juste pour qu'il ne pèche pas, et s'il ne pèche pas, ce juste vivra, parce qu'il s'est laissé avertir et tu auras sauvé ton âme.” La main de Yahweh fut sur moi et il me dit : “Lève-toi, sors vers la plaine et là je te parlerai.” Je me levai et j'allai dans la plaine et voici, la gloire de Yahweh se tenait là, telle que la gloire que j'avais vue près du fleuve Chobar et je tombai sur ma face. L'esprit entra en moi et me fit tenir sur mes pieds et Yahweh me parla et me dit : “Va et enferme-toi au milieu de ta maison. Et toi, fils de l'homme, voici, on te mettra des cordes et on t'en liera de telle sorte que tu ne sortiras pas au milieu d'eux. Et j’attacherai ta langue à ton palais : tu deviendras muet et tu ne seras pas un homme qui les reprend ; car ils sont une maison de rébellion. Mais, quand je te parlerai, je t'ouvrirai la bouche et tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Que celui qui veut écouter écoute et que celui qui veut s'en abstenir, s'en abstienne ; car ils sont une maison de rébellion.” Toi, fils de l'homme, prends une brique, place-la devant toi et dessine sur elle une ville, Jérusalem. Mets le siège contre elle : bâtis contre elle un ouvrage, construis contre elle des terrasses, dresse contre elle un camp, pose contre elle des béliers tout autour. Prends ensuite une poêle de fer et place-la comme un mur de fer entre toi et la ville et dirige ta face contre elle ; elle sera dans l'état de siège et tu l'assiégeras. Que ce soit un signe pour la maison d'Israël. Tu te coucheras sur ton côté gauche et tu porteras l'iniquité de la maison d'Israël ; tu porteras leur iniquité autant de jours que tu y seras couché. Je te ferai correspondre les années de leur iniquité à un nombre égal de jours : cent quatre-vingt dix jours tu porteras l'iniquité de la maison d'Israël. Et, quand tu les auras achevés, tu te coucheras sur ton côté droit et tu porteras l'iniquité de la maison de Juda quarante jours ; je te ferai correspondre un jour à une année. Et tu dirigeras ta face vers le siège de Jérusalem ainsi que ton bras dénudé et tu prophétiseras contre elle. Voici, je te mettrai des cordes pour que tu ne te tournes pas d'un côté sur l'autre, jusqu'à ce que soient achevés les jours de ton siège. Prends-toi du froment, de l'orge, des lèves, des lentilles, du millet et de l'épeautre ; mets-les dans un vase et fais-en du pain pour toi ; tu le mangeras autant de jours que tu seras couché sur ton côté. Tu mangeras ta nourriture au poids, vingt sicles par jour ; tu la mangeras d'un terme à l'autre. Tu boiras aussi l'eau par ration, un sixième de hin ; tu le boiras d'un terme à l'autre. Tu la mangeras sous forme de galettes d'orge ; sur des excréments d'homme tu la feras cuire sous leurs yeux et tu leur diras : “Ainsi parle Yahweh : C'est ainsi que les enfants d'Israël mangeront leur nourriture impure parmi les nations où je les chasserai.” Et je dis : “Ah ! Seigneur Yahweh, voici, je n’ai pas encore été souillé et je n'ai jamais mangé de bête morte ou déchirée depuis ma jeunesse jusqu'à maintenant et aucune chair impure n'est entrée dans ma bouche.” Alors il me dit : “Vois, je te permets de la fiente de bœuf au lieu d'excréments d'homme et tu feras ton pain dessus. Et il me dit : Fils de l'homme, voici, je briserai le bâton du pain dans Jérusalem : ils mangeront le pain au poids et dans l'angoisse et ils boiront l'eau par petite quantité et dans l'épouvante, de sorte qu'ils manqueront de pain et d'eau, s'épouvanteront l'un l'autre et périront dans leur iniquité.” Toi, fils de l'homme, prends un glaive tranchant et utilise-le comme rasoir de barbier. Tu le feras passer sur ta tête et sur ta barbe ; tu te prendras ensuite une balance à peser et tu partageras les poils. Tu en brûleras un tiers dans le feu au milieu de la ville, quand les jours du siège seront accomplis ; tu en frapperas un tiers avec le glaive tout autour d'elle ; tu en disperseras un tiers au vent et je tirerai le glaive derrière eux. Tu en prendras de là une petite quantité et tu la lieras dans le sein de ton vêtement. Encore de ceux-ci tu en prendras et tu les jetteras au milieu du feu et tu les brûleras dans le feu. Tu diras à toute la maison d'Israël : “Ainsi parle le Seigneur Yahweh : C'est là Jérusalem ! Je l'avais placée au milieu des païens et autour d'elle les pays. Mais elle s'est révoltée contre mes droits d'une manière plus méchante que les païens et contre mes préceptes plus que les pays qui l'entourent ; car ils ont méprisé mes droits et mes préceptes, ils n'ont pas marché d'après eux. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce que vous avez été plus rebelles que les païens qui vous entourent, que vous n’avez pas marché selon mes préceptes et que vous n'avez pas agi d'après mes droits, parce que vous avez au contraire agi d'après les droits des païens qui vous entourent, c'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je viens à toi et je réaliserai au milieu de toi mes droits sous les yeux des païens. Je ferai contre toi ce que je n'ai encore jamais fait et que je ne ferai plus jamais, à cause de toutes tes abominations. C'est pourquoi, au milieu de toi des pères dévoreront leurs enfants et des enfants dévoreront leurs pères ; j'exécuterai contre toi des jugements et je disperserai à tous les vents tout ce qui restera de toi. C'est pourquoi je jure par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh : Parce que tu as souillé mon sanctuaire par toutes tes abominations, moi aussi je te rejetterai, mon œil sera sans pitié et je n'aurai pas de compassion. Un tiers des tiens mourra par la peste et périra par la famine au milieu de toi ; un tiers tombera par le glaive autour de toi ; et un tiers, je le disperserai à tous les vents et je tirerai le glaive derrière eux. Ainsi ma colère s'assouvira et j'apaiserai ma fureur sur eux, et ils sauront que moi, Yahweh, j'ai parlé dans ma jalousie, quand j'aurai assouvi ma colère sur eux. Je ferai de toi un désert ainsi que de tes filles ( les villes) qui t'entourent, aux yeux de tous les passants. Tu seras un objet d'opprobre, de risée, d'avertissement et de stupéfaction pour les païens qui t'entourent, quand j'exécuterai contre toi les jugements par les châtiments de ma colère - c'est moi, Yahweh, qui parle - quand je lancerai contre toi les flèches funestes de la famine qui seront pernicieuses, que je lancerai pour vous ruiner, quand j'augmenterai sur vous la famine et que je briserai pour toi le bâton du pain. Et j'enverrai sur toi la famine et des bêtes sauvages qui te raviront les enfants ; la peste et le versement de sang passeront sur toi et je ferai venir sur toi le glaive, Moi, Yahweh, j'ai parlé.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, tourne ta face vers les montagnes d'Israël et prophétise contre elles et dis : Montagnes d'Israël, écoutez la parole du Seigneur Yahweh. Ainsi parle le Seigneur Yahweh aux montagnes et aux collines, aux ravins et aux vallées : Voici, je ferai venir sur vous le glaive et je détruirai vos hauts-lieux. Vos autels seront abattus et vos colonnes solaires brisées et je ferai tomber vos blessés à mort devant vos idoles. Je mettrai les cadavres des enfants d'Israël devant leurs idoles et je disperserai vos ossements autour de vos autels. Dans tous vos lieux d'habitation, les villes seront dévastées et les hauts-lieux ravagés pour que vos autels soient dévastés, vos idoles brisées, vos colonnes solaires abattues. Des blessés à mort tomberont au milieu de vous et vous saurez que je suis Yahweh. Quand il y aura parmi les nations quelques-uns d'entre vous qui auront échappé au glaive, au temps où vous serez dispersés dans les pays, vos réchappés se souviendront de moi parmi les nations où ils auront été emmenés captifs, lorsque je briserai leur cœur adultère qui s'est détourné de moi et leurs yeux adultères tournés vers leurs idoles. Alors ils auront le dégoût d'eux-mêmes à cause de toutes leurs abominations, et ils sauront que je suis Yahweh et que je n'ai pas dit en vain de leur faire ce malheur. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Frappe des mains et bats du pied et dis : Hélas ! sur toutes les abominations de la maison d'Israël ; ils tomberont par le glaive, par la famine et par la peste. Celui qui sera loin mourra par la peste ; celui qui sera près tombera par le glaive ; celui qui sera assiégé périra par la famine, et j'assouvirai mon indignation sur eux. Et ils sauront que je suis Yahweh, quand leurs blessés à mort se trouveront au milieu de leurs idoles tout autour de leurs autels sur toute colline élevée et sous tout arbre vert où ils ont offert de l'encens agréable à toutes leurs idoles. J'étendrai ma main contre eux et je rendrai leur pays désolé et dévasté depuis le désert jusqu'à Rébla dans tous leurs lieux d'habitation et ils sauront que je suis Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Toi, fils de l'homme, dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh au pays d'Israël : La fin vient ! La fin vient sur les quatre coins du monde. Maintenant vient la fin sur toi et j'envoie ma colère contre toi et je te juge d'après ta conduite et je ferai venir sur toi toutes tes abominations. Mon œil ne t'épargnera pas et je n'aurai pas de pitié ; car je ferai venir sur toi ta conduite et tes abominations seront au milieu de toi et tu sauras que je suis Yahweh. Car ainsi parle le Seigneur Yahweh : Malheur sur malheur, voici, il vient. La fin vient. La fin vient sur toi ; voici, elle vient. La couronne vient sur toi, habitant du pays, le temps vient ; proche est le jour du tumulte et non pas des cris de joie sur les montagnes. Maintenant je répandrai bientôt ma colère sur toi et j'assouvirai ma fureur sur toi et je te jugerai d'après ta conduite et je ferai venir sur toi toutes tes abominations. Mon œil ne t'épargnera pas et je n'aurai pas de pitié ; car je ferai venir sur toi ta conduite, et tes abominations seront au milieu de toi et tu sauras que c'est moi, Yahweh, qui frappe. Voici le jour de Yahweh, voici la fin vient ; la verge fleurit, l'orgueil germe. La violence se dresse en verge de méchanceté ; rien ne reste d'eux, ni de leur foule, ni de leur bruit ; il n'y a pas de splendeur en eux. Le temps vient, le jour s'approche. Que l'acheteur ne se réjouisse pas et que le vendeur ne s’afflige pas ; car la colère éclatera sur toute leur foule bruyante. Car le vendeur ne retournera pas à l'objet vendu, même s'il était encore vivant ; car la colère éclatera sur toute leur foule bruyante ; il ne retournera pas ; personne dans son iniquité ne s'attachera à sa vie. Sonnez de la trompette et préparez tout. Cependant personne ne va au combat ; car ma colère éclate sur toute leur foule bruyante. Le glaive au dehors, la peste et la famine au dedans. Celui qui est aux champs mourra par le glaive et celui qui est dans la ville, la famine et la peste le dévoreront. Si des fugitifs d'entre eux s'enfuient, ils seront dans les montagnes comme des colombes qui gémissent, ils mourront tous chacun dans son iniquité. Toutes les mains seront affaiblies et tous les genoux se fondront en eau. Ils se revêtiront de sacs et la frayeur les couvrira ; la confusion sera sur tous les visages et toutes les têtes seront rasées. Ils jetteront leur argent dans les rues et leur or sera pour eux de l'ordure. Leur argent et leur or ne pourront pas les sauver au jour de la colère de Yahweh. Ils ne pourront pas en rassasier leur faim ni en remplir leurs entrailles ; car cela a été l'occasion de leur iniquité. De leur précieuse parure ils ont fait un objet d'orgueil et ils en ont fabriqué leurs images abominables ; c'est pourquoi je leur changerai tout cela en ordure. Je le livrerai au pillage entre les mains des étrangers, j'en ferai la proie des impies de la terre : ils le souilleront. Je détournerai d'eux mon visage et on souillera mon trésor ; des brigands y entreront et le souilleront. Prépare les chaînes ; car le pays est rempli de sang et la ville est remplie de violence. Je ferai venir les peuples les plus méchants et ils prendront possession de leurs maisons. Je mettrai fin à leur puissance orgueilleuse et leurs sanctuaires seront profanés. L'angoisse vient ; ils chercheront le salut ; mais il n'y en aura pas. Il viendra malheur sur malheur et il y aura rumeur sur rumeur. On demandera en vain une vision au prophète et l'enseignement fera défaut au prêtre et le conseil aux anciens. Le roi sera dans le deuil et le prince sera revêtu d'épouvante et les mains du peuple du pays trembleront. Je les traiterai d'après leur conduite et je les jugerai d'après leurs droits, et ils sauront que je suis Yahweh.” Il arriva, la sixième année, le cinquième mois, le cinquième du mois, comme j'étais assis dans ma maison et que les anciens étaient assis devant moi, que la main du Seigneur Yahweh vint sur moi. Je vis et voici, une figure qui ressemblait à un homme ; depuis ses reins jusqu'en bas c'était du feu, et depuis ses reins jusqu'en haut c'était comme l'aspect d'un métal brillant. Et elle étendit une forme de main et elle me prit par les boucles de ma tête et l'esprit me souleva entre la terre et le ciel et il m'amena à Jérusalem dans une vision divine à l'entrée de la porte intérieure qui regarde vers le Nord où se trouvait l'endroit de l'idole de la jalousie qui provoque la jalousie. Et voici, la gloire de Yahweh, Dieu d'Israël, était là conformément à la vision que j'en avais eu dans la plaine. Et il me dit : “Fils de l'homme, lève tes yeux vers le Nord.” Je levai mes yeux vers le Nord et voici, au nord de la porte de l'autel il y avait l'idole de la jalousie. Et il me dit : “Fils de l'homme, vois-tu ce qu'ils font, les grandes abominations qu'ils font ici, de sorte que je m'éloigne de mon sanctuaire ? Mais tu verras encore de plus grandes abominations.” Ensuite il me conduisit à l'entrée du parvis. Et il me dit : “Fils de l'homme, perce le mur.” Je perçai le mur et voici, une porte apparut. Et il me dit : “Entre et vois les abominations qu'ils font ici.” J'entrai et je vis et voici des figures de toutes sortes de reptiles et d'animaux, des horreurs, toutes les idoles de la maison d'Israël gravées sur le mur tout autour. Et soixante-dix hommes des anciens de la maison d'Israël, Jézonias, fils de Saphan, au milieu d'eux, se tenaient devant elles, chacun avait son encensoir dans sa main et l'odeur de l'encens s'élevait. Et il me dit : “Vois-tu, fils de l'homme, ce que les anciens de la maison d'Israël font dans les ténèbres, encensant chacun son image ? Car ils disent : Yahweh ne le voit pas, Yahweh a quitté le pays. Et il me dit : Tu verras encore de plus grandes abominations qu'ils font.” Et il me conduisit à l'entrée de la porte de la maison de Yahweh qui regarde vers le Nord et voici, là étaient assises des femmes qui pleuraient Thammuz. Et il me dit : “Le vois-tu, fils de l'homme ? Tu verras encore des abominations plus grandes que celles-là.” Et il me conduisit dans le parvis intérieur de la maison de Yahweh et voici, à l'entrée de la maison de Yahweh, entre le portique et l'autel, il y avait environ vingt-cinq hommes, le dos tourné vers le temple de Yahweh et le visage vers l'Orient, et ils adoraient le soleil. Et il me dit : “L'as-tu vu, fils de l'homme ? Est-ce trop peu pour la maison de Juda de faire les abominations qu'ils font ici de sorte qu'ils remplissent en outre le pays de violence et recommencent à me vexer ? Voici qu'ils présentent à mon nez leur puanteur. Aussi agirai-je vis-à-vis d'eux avec colère ; mon œil n'épargnera pas et je n'aurai pas de pitié. Même s'ils crient à haute voix à mes oreilles, je ne les exaucerai pas.” Ensuite il cria à mes oreilles d'une voix forte en ces termes : “Proche est le châtiment de la ville et que chacun ait dans sa main son instrument de destruction.” Et voici, six hommes venaient du côté de la porte supérieure qui regarde vers le Nord, chacun ayant dans sa main son instrument d'abattage ; au milieu d'eux se trouvait un homme vêtu de lin et portant une écritoire de scribe sur sa hanche ; ils entrèrent et se placèrent à côté de l'autel d'airain. La gloire du Dieu d'Israël s'était levée des chérubins sur lesquels elle avait été vers le seuil de la maison. Il appela l'homme vêtu de lin et portant une écritoire de scribe à sa ceinture et il lui dit : “Passe au milieu de la ville, au milieu de Jérusalem, et place un signe sur le front des hommes qui gémissent et se lamentent à cause de toutes les abominations qui s'y font.” Aux autres il dit à mes oreilles : “Passez dans la ville après lui et frappez. Que votre œil n'épargne point et n'ait pas de pitié. Vieillard, jeune homme, jeune fille, enfant, femme, massacrez jusqu'à extermination ; mais ne touchez à aucun sur qui se trouve le signe. Commencez par mon sanctuaire.” Et ils commencèrent par les anciens qui étaient devant la maison. Et il leur dit : “Souillez la maison et remplissez les parvis de morts ; puis sortez et frappez dans la ville.” Lorsqu'ils frappèrent et que moi je restai seul, je tombai sur ma face et je criai en disant : “Ah ! Seigneur Yahweh, veux-tu exterminer le reste d'Israël en répandant ta colère sur Jérusalem ?” Il me dit : “L'iniquité de la maison d'Israël et de Juda est excessivement grande, le pays est rempli de sang et la ville est pleine de violence ; car ils disent : Yahweh a quitté le pays, Yahweh ne voit rien. Moi aussi, mon œil n'épargnera pas et je n'aurai pas de pitié ; je ferai venir leur conduite sur leur tête.” Et Voici, l'homme vêtu de lin et portant une écritoire de scribe à sa ceinture rendit compte en disant : “J'ai fait comme tu m'as commandé.” Et je regardai et voici, sur le firmament qui était sur les têtes des chérubins il y avait quelque chose comme une pierre de saphir, semblable à un trône sur eux. Et il dit à l'homme Vêtu de lin : “Entre au milieu des roues qui sont sous les chérubins, remplis tes mains de charbons ardents qui sont entre les chérubins et répands-les sur la ville.” Il y entra devant mes yeux. Les chérubins se tenaient à droite de la maison lorsque l'homme entra et la nuée remplit le parvis intérieur. Alors la gloire de Yahweh s'éleva de dessus les chérubins pour venir vers le seuil de la maison et la maison fut remplie de la nuée et le parvis fut rempli de la splendeur de la gloire de Yahweh. Le bruit des ailes des chérubins s'entendait jusqu'au parvis extérieur, comme la voix du Dieu tout-puissant quand il parle. Et lorsqu'il eut ordonné à l'homme vêtu de lin : Cherche du feu au milieu des roues, d'entre les chérubins, l'homme y entra et se tint à côté des roues. Et il étendit sa main vers le feu qui était entre les chérubins et en prit et sortit. Et je vis aux chérubins une forme de main d'homme sous leurs ailes. Et je regardai et voici quatre roues à côté des chérubins, une roue à côté de chaque chérubin, et l'aspect des roues était comme celui de l'éclat de la pierre de Tharsis. Et quant à leur aspect : les quatre avaient la même forme, comme si une roue était au milieu d'une autre roue. Quand elles allaient, elles allaient de leurs quatre côtés ; elles ne tournaient pas quand elles allaient ; mais vers le lieu où le premier se dirigeait ils allaient derrière lui et ils ne tournaient pas quand ils allaient. Tout leur corps, leur dos, leurs mains et leurs ailes ainsi que les roues étaient pleins d'yeux tout autour chez les quatre. Et les roues furent appelées à mes oreilles galgal. Chacun avait quatre faces : l'une était la face d'un taureau, la seconde la face d'un homme, la troisième la face d'un lion et la quatrième la face d'un aigle. Et les chérubins s'élevèrent ; c'étaient les êtres vivants que j'avais vus près du fleuve Chobar. Quand les chérubins allaient, les roues allaient aussi à côté d'eux et quand les chérubins étendaient leurs ailes pour s'élever du sol, les roues ne se détournaient pas d'à côté d'eux. Quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient ; quand ils s'élevaient, elles s'élevaient avec eux ; car l'Esprit des êtres était en elles. Alors la gloire de Yahweh sortit de dessus le seuil de la maison et se plaça sur les chérubins. Les chérubins étendirent leurs ailes et s'élevèrent de la terre devant mes yeux à leur départ et les roues simultanément avec eux ; ils s'arrêtèrent à l'entrée de la porte orientale de la maison de Yahweh et la gloire du Dieu d'Israël était au-dessus d'eux en haut. C'étaient les êtres vivants que j'avais vus au-dessous du Dieu d’Israël, auprès du fleuve Chobar et je reconnus que c'étaient les chérubins. Chacun avait quatre faces et chacun avait quatre ailes, et il y avait sous leurs ailes quelque chose comme des mains d'homme. Et quant à la forme de leurs faces, c'étaient les mêmes faces que celles que j'avais vues auprès du fleuve Chobar et ils allaient chacun droit devant soi. Ensuite l'esprit m'enleva et me conduisit à la porte orientale de la maison de Yahweh qui regarde vers l'orient. Et voici, à l'entrée de la porte étaient vingt-cinq hommes et je vis au milieu d'eux Jézonias, fils d'Azur, et Pheltias, fils de Banaïas, chefs du peuple. Et il me dit : “Fils de l'homme, ce sont là ceux qui méditent le mal et qui donnent des conseils néfastes dans cette ville, qui disent : Est-ce que récemment les maisons n'ont pas été construites ? Elle est la chaudière et nous sommes la viande. C'est pourquoi prophétise contre eux, prophétise, fils de l'homme.” Et l'Esprit de Yahweh tomba sur moi et il me dit : “Dis : Ainsi parle Yahweh : Vous parlez de cette façon, maison d'Israël, et ce qui monte dans votre esprit, je le sais. Vous avez assassiné beaucoup d'entre vous dans cette ville, et vous avez rempli ses rues de cadavres. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Vos cadavres que vous avez étendus au milieu d'elle, c'est la viande, et elle est la chaudière ; mais vous, je vous ferai sortir du milieu d'elle. Vous craignez le glaive : je ferai venir sur vous le glaive, oracle du Seigneur Yahweh. Je vous ferai sortir du milieu d'elle et je vous livrerai entre les mains d'étrangers et j'exercerai sur vous des jugements. Vous tomberez par le glaive ; à la frontière d'Israël je vous jugerai et vous saurez que je suis Yahweh. Elle ne sera pas pour vous la chaudière et vous ne serez pas la viande au milieu d'elle ; à la frontière d'Israël je vous jugerai. Et vous saurez que je suis Yahweh dans les préceptes duquel vous n'avez pas marché et dont vous n'avez pas exécuté les ordonnances ; mais vous avez exécuté les ordonnances des peuples de vos alentours.” Comme le prophétisais, Pheltias, fils de Banaïas, mourut. Alors je tombai sur ma face et je criai à haute voix : “Ah ! Seigneur Yahweh, veux-tu anéantir le reste d'Israël ?” La parole de Yahweh me fut adressée ainsi : “Fils de l'homme, tes frères, ceux qui sont exilés avec toi, et toute la maison d'Israël, c'est d'eux que les habitants de Jérusalem disent : ils sont loin de Yahweh : c'est à nous que le pays a été donné en possession. C'est pourquoi dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Oui, je les ai éloignés parmi les peuples et dispersés dans les pays et j'ai été à peine pour eux un sanctuaire dans les pays où ils sont allés. C'est pourquoi dis ; Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Je les rassemblerai du milieu des peuples et je les réunirai des pays où je les ai dispersés et je leur donnerai la terre d'Israël. Ils y entreront et en ôteront toutes ses horreurs et toutes ses abominations. Je leur donnerai un cœur nouveau et je mettrai dans leur intérieur un esprit nouveau ; j'ôterai de leur corps le cœur de pierre et je leur donnerai un cœur de chair, afin qu'ils marchent dans mes préceptes et qu'ils gardent mes ordonnances et qu'ils les exécutent. Ils seront mon peuple et moi je serai leur Dieu. Ceux-là par contre, derrière leurs horreurs et leurs abominations marche leur cœur, je leur rendrai leur conduite sur leur tête”, oracle du Seigneur Yahweh. Alors les chérubins élevèrent leurs ailes et les roues se mirent en mouvement avec eux, et la gloire du Dieu d'Israël était au-dessus d'eux en haut. Et la gloire de Yahweh s'éleva de dessus le milieu de la ville et s'arrêta sur la montagne qui est à l'orient de la ville. Et l'esprit m'éleva et m'emmena en Chaldée auprès des exilés en vision divine ; et la vision que j'avais vue disparut devant moi. Et je dis aux exilés toutes les choses que Yahweh m'avait fait voir. La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, tu habites au milieu de la maison de rébellion ; ils ont des yeux pour voir et ne voient pas, des oreilles pour entendre et n'entendent pas, car ils sont une maison de rébellion. Toi, fils de l'homme, prépare-toi des effets de voyage en plein jour sous leurs yeux et pars sous leurs yeux de ton lieu à un autre lieu : peut-être verront-ils ; car ils sont une maison de rébellion. Sors tes effets comme des effets de voyage en plein jour sous leurs yeux ; toi-même, tu sortiras le soir sous leurs yeux comme on sort pour un départ. Sous leurs yeux tu te perceras le mur et tu en sortiras. Sous leurs yeux tu mettras les effets sur ton épaule et tu sortiras dans l'obscurité ; tu couvriras ta face et tu ne regarderas pas le pays ; Car je t'établis comme signe pour la maison d'Israël.” Je fis ce qui m'avait été ordonné : de jour je sortis mes effets comme des effets de voyage, le soir je me perçai le mur, je sortis dans l'obscurité ; je mis les effets sur mon épaule sous leurs yeux. Le matin la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, la maison d'Israël, la maison de rébellion, n'a-t-elle pas dit : Que fais-tu ? Dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Ce fardeau concerne le prince à Jérusalem et toute la maison d'Israël qui s'y trouve. Dis : Je suis pour vous un signe ; ce que j'ai fait leur sera fait : ils iront en exil, en captivité. Le prince qui est au milieu d'eux mettra ses effets sur son épaule et il sortira dans l'obscurité ; il percera le mur pour en sortir, il couvrira sa face pour ne pas regarder le pays. J'étendrai mon filet sur lui et il sera pris dans mon rets. Je l'emmènerai à Babylone, dans le pays des Chaldéens ; mais il ne le verra pas et il y mourra. Tous ceux qui l'entourent et qui l'aident et toutes ses troupes, je les disperserai à tous les vents et je tirerai l'épée derrière eux. Ils sauront que je suis Yahweh, quand je les disperserai parmi les nations, quand je les répandrai dans les pays. Mais je laisserai d’entre eux quelques hommes échapper au glaive, à la famine et à la peste pour qu'ils racontent toutes leurs abominations parmi les nations où ils iront et elles sauront que je suis Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, tu mangeras ton pain avec tremblement et tu boiras ton eau avec inquiétude et peur, et tu diras au peuple du pays : Ainsi parle le Seigneur Yahweh aux habitants de Jérusalem dans la terre d'Israël : Ils mangeront leur pain avec peur et boiront leur eau avec épouvante parce que leur pays et tout ce qui s'y trouve seront dévastés à cause de la violence de tous ses habitants, et leurs villes habitées seront dévastées et le pays deviendra un désert. Et vous saurez que je suis Yahweh. La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : Fils de l'homme, quel est ce dicton que vous employez au sujet du pays d'Israël disant : Les jours se prolongent et toute vision reste sans effet ? C'est pourquoi dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Je mettrai fin à ce dicton ; on ne le prononcera plus en Israël. Dis-leur au contraire : Les jours sont proches et toute vision se réalise. Car il n'y aura plus de vision vaine ni d'oracle trompeur au milieu de la maison d'Israël. Car moi, Yahweh, je prononcerai mes paroles, je parlerai et j'agirai et je ne différerai plus longtemps ; oui, de votre temps, maison de rébellion, je prononcerai une parole et je l'accomplirai, oracle du Seigneur Yahweh. La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : Fils de l'homme, voici la maison d'Israël dit : La vision qu'il a, vise de nombreux jours et il prophétise pour des temps éloignés. C'est pourquoi dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Toutes mes paroles que je prononce ne seront plus longtemps différées ; je parlerai et j'agirai, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, prophétise contre les prophètes d’Israël, prophétise et dis-leur : Ecoutez la parole de Yahweh. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Malheur aux prophètes qui prophétisent de leur propre cœur, qui suivent leur esprit et ne voient pas. Comme des renards dans les ruines, ainsi sont tes prophètes, ô Israël. Ils ne sont pas montés à la brèche et ils n'ont pas élevé de mur autour de la maison d'Israël pour qu'elle tienne ferme dans le combat au jour de Yahweh. Ils ont eu des visions vaines et prononcé des oracles de mensonge, disant : Oracle de Yahweh. Mais Yahweh ne les avait pas envoyés et ils attendaient néanmoins qu'il accomplisse leur parole. N'avez-vous pas eu des visions vaines et n'avez-vous pas prononcé des oracles de mensonge, disant : Oracle de Yahweh ? Et je n'avais pas parlé. C'est pourquoi dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce que vous dites des choses vaines et que vous avez des visions de mensonge, voici, je viens à vous, oracle du Seigneur Yahweh. J'étendrai ma main contre tes prophètes qui ont des visions vaines et prononcent des oracles de mensonge. Ils ne feront pas partie de la communauté de mon peuple, ils ne seront pas inscrits dans le livre de la maison d'Israël et ils n'entreront pas dans le pays d'Israël : vous saurez que je suis le Seigneur Yahweh. Parce que, oui, parce qu'ils égarent mon peuple en disant : Paix ! quand il n'y a pas de paix, et que, si celui-ci bâtit un mur, ils le couvrent de plâtre, dis à ceux qui couvrent de plâtre : Il y aura une pluie violente, des pierres de grêle tomberont et une tempête éclatera. Voici, le mur tombe ! Ne vous dira-t-on pas : Où est le plâtre dont vous l'avez couvert ? C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Dans ma colère je ferai éclater une tempête, à la suite de mon courroux il y aura une pluie violente et à la suite de ma fureur des pierres de grêle tomberont. J'abattrai le mur que vous avez couvert de plâtre et je le jetterai par terre : ses fondements seront mis à nu. il tombera et vous y périrez : vous saurez que je suis Yahweh. J'assouvirai ma colère contre le mur et contre ceux qui l'ont couvert de plâtre, de sorte qu'on vous dira : Plus de mur ! Plus de ceux qui le replâtraient, de ces prophètes d'Israël qui prophétisaient sur Jérusalem et qui avaient pour elle des visions de paix, quand il n'y avait pas de paix, oracle du Seigneur Yahweh. “Toi, fils de l'homme, tourne ta face contre les filles de ton peuple qui prophétisent de leur propre cœur et prophétise contre elles. Tu diras : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Malheur à celles qui cousent des écharpes pour toutes les jointures des mains et qui fabriquent des voiles pour toutes les têtes de toute taille afin de surprendre des âmes ! Voulez-vous tuer des âmes à mon peuple et faire vivre des âmes pour vous ? Vous me profanez auprès de mon peuple pour des poignées d'orge et des morceaux de pain afin de tuer des âmes qui ne doivent pas mourir et de faire vivre des âmes qui ne doivent pas vivre, trompant ainsi mon peuple qui écoute le mensonge. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, j'en veux à vos écharpes par lesquelles vous surprenez des âmes et je les arracherai de vos bras et je lâcherai les âmes que vous voulez surprendre. Je déchirerai vos voiles et je délivrerai mon peuple de vos mains afin qu'ils ne soient plus une proie dans vos mains et vous saurez que je suis Yahweh. Parce que vous affligez le cœur du juste, quand moi-même je ne voulais pas l'affliger, et que vous affermissez les mains du méchant afin qu'il ne se convertisse pas de son chemin mauvais pour vivre, à cause de cela vous n'aurez plus des visions vaines et vous ne prononcerez plus d'oracles ; je délivrerai mon peuple de vos mains et vous saurez que je suis Yahweh. Quelques-uns des anciens d'Israël vinrent auprès de moi et s'assirent devant moi. Alors la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, ces gens-là ont pris en considération leurs idoles et dressé devant leur face ce qui a été la cause de leur iniquité. Dois-je vraiment me laisser interroger par eux ? C'est pourquoi parle-leur et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Quiconque de la maison d'Israël prend en considération ses idoles et dresse devant sa face ce qui a été la cause de son iniquité, s'il vient quand même chez le prophète, moi, Yahweh, je lui répondrai par moi-même malgré ses nombreuses idoles, afin de saisir la maison d'Israël par son cœur, eux qui se sont éloignés de moi par leurs idoles. C'est pourquoi dis à la maison d'Israël : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Convertissez-vous, détournez-vous de vos idoles et détournez votre face de toutes vos abominations. Car quiconque de la maison d'Israël ou des étrangers séjournant en Israël se détourne de moi, prend en considération ses idoles, dresse devant sa face ce qui a été la cause de son iniquité et vient quand même chez le prophète afin que celui-ci m'interroge pour lui, moi, Yahweh, je lui répondrai par moi-même. Je tournerai ma face contre cet homme, je ferai de lui un signe et un proverbe et je l'exterminerai du milieu de mon peuple ; vous saurez que je suis Yahweh. Mais si le prophète se laisse séduire et qu'il prononce une parole, c'est moi, Yahweh qui l'aurai séduit ; j'étendrai ma main contre lui et je l'exterminerai du milieu de mon peuple d'Israël. Ils porteront ainsi la peine de leur iniquité : telle la peine de celui qui interroge, telle la peine du prophète, afin que ta maison d'Israël ne s'égare plus loin de moi et qu'elle ne se souille plus par tous ses péchés. Alors ils seront mon peuple et je serai leur Dieu, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, si un pays péchait contre moi par infidélité et si j'étendais ma main contre lui, si je lui brisais le bâton du pain, si je lui envoyais la famine, si j'en exterminais hommes et bêtes, mais s'il y avait au milieu de lui ces trois hommes, Noé, Daniel et Job ; eux seuls seraient sauvés par leur justice, oracle du Seigneur Yahweh. Si je faisais parcourir le pays par des bêtes féroces qui le dépeupleraient, et s'il devenait un désert où personne ne passerait à cause de ces bêtes, mais si ces trois hommes se trouvaient au milieu de lui, par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh, ils ne sauveraient ni fils ni filles, eux seuls seraient sauvés ; mais le pays deviendrait un désert. Ou si j'amenais le glaive sur ce pays et si je disais : Que le glaive parcoure le pays ! et si j'en exterminais hommes et bêtes, mais si ces trois hommes se trouvaient au milieu de lui, par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh, ils ne sauveraient ni fils ni filles, eux seuls seraient sauvés. Ou si j'envoyais la peste sur ce pays et si je répandais sur lui ma fureur avec du sang pour en exterminer hommes et bêtes, mais si Noé, Daniel et Job se trouvaient au milieu de lui, par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh, ils ne sauveraient ni fils ni filles, eux seuls sauveraient leur âme par leur justice. Oui, ainsi parle le Seigneur Yahweh : Cependant, quand j'enverrai contre Jérusalem mes quatre châtiments terribles, le glaive, la famine, les bêtes féroces et la peste pour en exterminer hommes et bêtes, voici, il y aura néanmoins un reste qui échappera, qui fera sortir de la ville des fils et des filles. Voici, ils viendront vers vous, vous verrez leur conduite et leurs actions, et vous vous consolerez du malheur que j'ai fait venir sur Jérusalem, de tout ce que j'ai fait venir sur elle. Ils vous consoleront, quand vous verrez leur conduite et leurs actions, et vous reconnaîtrez que ce n'est pas sans raison que j'ai fait tout ce que je lui ai fait, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, quel est l'avantage du bois de la vigne sur tout autre bois, du sarment qui est parmi les arbres de la forêt ? En prend-on du bois pour faire un ouvrage ? En prend-on une cheville pour y suspendre un objet quelconque ? Voici, on le met au feu pour être consumé ; le feu en consume les deux bouts et le milieu brûle : sera-t-il encore bon pour un ouvrage ? Voici, lorsqu'il était entier, on n'en faisait aucun ouvrage. D'autant moins, quand le feu l'a consumé et qu'il est brûlé, on n'en fera aucun ouvrage. C'est pourquoi dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Comme le bois de la vigne parmi les arbres de la forêt qui est livré au feu pour être consumé, ainsi je livrerai les habitants de Jérusalem. Je tournerai ma face contre eux ; ils sont sortis du feu ; mais le feu les dévorera. Et vous saurez que je suis Yahweh quand je tournerai ma face contre eux. Je ferai du pays un désert parce qu'ils ont été infidèles, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, fais connaître à Jérusalem ses abominations et dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh à Jérusalem : Par ton origine et ta naissance tu es du pays de Canaan ; ton père était un Amorrhéen et ta mère une Hittite. Le jour où tu naquis, ton cordon ne fut pas coupé et tu ne fus pas lavée dans l'eau, ni frottée de sel ni enveloppée de langes. Aucun œil ne te regarda avec pitié pour te faire une seule de ces choses par compassion pour toi ; mais, le jour où tu naquis, tu fus jetée dans les champs par dégoût pour ta vie. Je passai près de toi, je te vis te débattre dans ton sang et je te dis : Vis dans ton sang, et crois comme les plantes des champs. Tu crûs et tu grandis ; tu atteignis la plus belle maturité ; tes seins s'affermirent et ton poil poussa ; mais tu étais encore tout à fait nue ; Je passai près de toi et je te vis ; voici, ton temps était le temps des amours ; j'étendis sur toi le pan de ma robe et je couvris ta nudité ; je te jurai et je conclus une alliance avec toi, oracle du Seigneur Yahweh, et tu fus à moi. Je te lavai dans l'eau, j'enlevai de toi le sang et je t'oignis avec de l'huile. Je te revêtis d'étoffe brodée, je te chaussai de cuir de veau marin ; je te ceignis de byssus et je te couvris de soie, je te parai d'ornement ; je mis des bracelets à tes mains, un collier à ton cou. Je mis un anneau à ton nez, des pendants à tes oreilles et une couronne magnifique sur ta tête. Tu t'ornas d'or et d'argent ; tu fus revêtue de byssus, de soie et d'étoffe brodée. Tu te nourrissais de la fleur de farine, de miel et d'huile ; tu devins très belle. Ta renommée se répandit parmi les nations à cause de ta beauté ; car elle était parfaite, grâce à la splendeur dont je t'avais entourée, oracle du Seigneur Yahweh. “Mais tu te confias dans ta beauté et tu te prostituas à la faveur de ton nom ; tu prodiguas ta prostitution à tout passant ; Tu pris de tes vêtements et tu en fis des hauts-lieux multicolores ; tu t'y prostituas. Tu pris tes ornements faits de mon or et de mon argent que je t'avais donnés, tu en fis des images d'hommes auxquelles tu te prostituas. Tu pris tes vêtements brodés, tu les en couvris et tu leur offris mon huile et mon encens. Le pain que je t'avais donné - je te nourrissais de la fleur de farine, d'huile et de miel - tu le leur offris en odeur agréable, oracle du Seigneur Yahweh. Tu pris tes fils et tes filles que tu m'avais enfantés et tu les leur immolas en nourriture. N'était-ce pas assez de ta prostitution ? Tu égorgeas mes fils et tu les leur offris en les faisant passer par le feu en leur honneur. Au milieu de toutes tes abominations et de ta prostitution tu ne te souvenais pas des jours de ta jeunesse, lorsque tu étais complètement nue et que tu te débattais dans ton sang. Et après toute ta méchanceté - malheur, malheur à toi - oracle du Seigneur Yahweh, tu te bâtis une élévation et tu te fis une hauteur sur toutes les places. A chaque carrefour tu bâtis une hauteur, tu souillas ta beauté, tu étendis tes jambes à tout passant et tu multiplias tes actes de prostitution. Tu te prostituas aux Egyptiens, tes voisins au membre vigoureux, tu multiplias tes actes de prostitution pour me vexer. Et voici, j'étendis ma main contre toi, je diminuai ta portion et je te livrai au plaisir de tes ennemies les Philistines qui rougirent de ta conduite immorale. Tu te prostituas aux Assyriens et tu ne te rassasias pas. Tu multiplias tes actes de prostitution avec le pays mercantile de Chaldée, et avec cela tu ne te rassasias pas. Que ton cœur fut languissant, oracle du Seigneur Yahweh, puisque tu fis toutes ces choses, qui sont l'œuvre d'une prostituée dévergondée, quand tu bâtis ton élévation à chaque carrefour et que tu fis ta hauteur sur toutes les places. Tu n'étais cependant pas comme une prostituée recherchant un salaire. La femme adultère prend à la place de son mari des étrangers. D'ordinaire on donne à toutes les prostituées leur salaire ; mais toi, tu faisais des présents à tous tes amants, tu les corrompais afin qu'ils vinssent chez toi de toutes parts pour ta prostitution. Il t'arrivait dans ta prostitution le contraire de ce qui arrive aux autres femmes parce que tu n'étais pas recherchée comme courtisane, mais que tu donnais du salaire, tandis qu'à toi il n'en était pas donné. Tu étais ainsi le contraire des autres. ”C'est pourquoi, prostituée, écoute la parole de Yahweh. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce que ta honte a été dévoilée et que ta nudité a été découverte dans ta prostitution avec tes amants et avec toutes tes abominables idoles et à cause du sang de tes enfants que tu leur as donné, à cause de cela voici, je rassemblerai tous tes amants pour lesquels tu as brûlé d'amour, tous ceux que tu as aimés et tous ceux que tu as haïs, je les rassemblerai de toutes parts contre toi ; je découvrirai ta nudité devant eux et ils verront toute ta nudité. Je te jugerai comme on juge des femmes adultères et celles qui répandent du sang et je ferai venir sur toi ma fureur et ma jalousie. Je te livrerai entre leurs mains ; ils abattront ton élévation et détruiront tes hauteurs ; ils te dépouilleront de tes vêtements, prendront tes objets de parure et te laisseront complètement nue. ils amèneront contre toi une assemblée ; ils te lapideront et te perceront de leurs glaives. Ils brûleront tes maisons par le feu, ils exécuteront le jugement contre toi aux yeux de beaucoup de femmes. Je ferai cesser ta prostitution et tu ne donneras plus de salaire. J'assouvirai ma colère sur toi et ma jalousie s'éloignera de toi ; je m'apaiserai et je ne serai plus irrité. Farce que tu ne t'es pas souvenue des jours de ta jeunesse et que tu m'as irrité par toutes ces choses, moi, je ferai retomber ta conduite sur ta tête, oracle du Seigneur Yahweh. N'as-tu pas forniqué par-dessus toutes tes abominations ? Voici, quiconque dit un proverbe t'appliquera celui-ci : Telle mère, telle fille. Tu es la fille de ta mère qui a méprisé son mari et ses enfants, et la sœur de tes sœurs qui ont méprisé leurs maris et leurs enfants. Votre mère était une Hittite et votre père un Amorrhéen. Ta grande sœur, c'est Samarie avec ses filles qui demeure à ta gauche ; et ta petite sœur qui demeure à ta droite, c'est Sodome avec ses filles. Tu n'as pas seulement marché dans leurs voies et commis des abominations comme elles ; tu t'es presque corrompue plus qu'elles dans toutes tes voies. Par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh, ta sœur Sodome, elle et ses filles, n'a pas fait ce que tu as fait, toi et tes filles. Voici quel fut le crime de ta sœur Sodome : l'orgueil, l'abondance de nourriture et l'insouciant repos était sa part ainsi que celle de ses filles, et elles ne soutenaient pas la main de l'indigent et du pauvre. Elles sont devenues orgueilleuses et elles ont commis des abominations devant moi ; alors je les ai fait disparaître, comme tu l'as vu. Samarie n'a pas commis la moitié de tes péchés ; tu as commis plus d'abominations qu'elles deux et tu as justifié tes sœurs par toutes tes abominations que tu as commises. Porte donc, toi aussi, ton opprobre, toi qui es intervenue pour tes sœurs ; par des péchés par lesquels tu t'es rendue plus abominable qu'elles, elles sont plus justes que toi ; aie donc honte, toi aussi, et porte ton opprobre, puisque tu as justifié tes sœurs. Je changerai leur sort, le sort de Sodome et de ses filles, le sort de Samarie et de ses filles et je changerai ton sort au milieu d'elles afin que tu portes ton opprobre et que tu aies honte à cause de tout ce que tu as fait en les consolant. Ta sœur Sodome ainsi que ses filles reviendront à leur premier état, Samarie ainsi que ses filles reviendront à leur premier état ; et toi ainsi que tes filles vous reviendrez à votre premier état. Ta sœur Sodome n'était-elle pas dans ta bouche un objet de mauvaise rumeur aux jours de ton orgueil, avant que ta honte ne fût découverte ! Comme elle, tu es maintenant un objet de honte pour les filles d'Edom et pour les filles des Philistins qui t'insultent tout autour. Ta fornication et tes abominations, tu dois les porter, oracle de Yahweh. “Car ainsi parle le Seigneur Yahweh : Et j'agirai avec toi comme tu as agi, toi qui as méprisé le serment pour rompre l'alliance. Mais je me souviendrai de mon alliance conclue avec toi aux jours de ta jeunesse et j'établirai avec toi une alliance éternelle. Tu te souviendras de ta conduite et tu auras honte quand je prendrai tes sœurs qui sont plus grandes que toi ainsi que celles qui sont plus petites que toi et que je te les donnerai pour filles, mais non en vertu de ton alliance. J'établirai mon alliance avec toi et tu sauras que je suis Yahweh, afin que tu te souviennes et que tu aies honte et que tu n'ouvres plus la bouche à la suite de ta confusion, quand je te pardonne tout ce que tu as fait, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, propose une énigme et raconte une parabole à la maison d'Israël, et dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Le grand aigle, aux grandes ailes, aux ailes larges, - couvert de plumes multicolores, vint au Liban. Il enleva la cime du cèdre, il arracha le plus élevé de ses rameaux ; - il l'emporta dans un pays mercantile et le plaça dans une ville de marchands. Et il prit un plant du pays et le mit dans un terrain de semence, - près d'une eau abondante, il le planta comme un saule, Afin qu'il poussât et devint un cep de vigne étendu, mais de peu de hauteur ; - ses sarments devaient se tourner vers lui et ses racines être sous lui. - Et il devint un cep de vigne, donna des jets et poussa des branches. Mais il y avait un autre grand aigle, aux grandes ailes et aux plumes nombreuses. - Et voici, cette vigne tourna ses racines vers lui et poussa vers lui ses sarments - afin qu'il l'arrosât plus que le parterre où elle était plantée. Elle était pourtant plantée dans une bonne terre, près d'une eau abondante - de manière à produire des branches et à porter du fruit, à devenir une vigne magnifique. C'est pourquoi dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Prospérera-t-elle ? - Est-ce que celui-là n’arrachera pas ses racines et ne coupera-t-il pas son fruit, - afin que toutes ses branches qu'elle poussait se dessèchent ? Il ne faudra ni un bras fort ni beaucoup d'hommes de guerre - pour l'enlever de ses racines. Voici, elle est plantée. Prospérera-t-elle ? - Ne séchera-t-elle pas, quand le vent d'Orient la touche ? - Sur le parterre où elle a poussé, elle séchera.” Alors la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Dis à la maison de rébellion : Ne savez-vous pas ce que cela signifie ? Dis : Voici le roi de Babylone est venu à Jérusalem ; il a pris son roi et ses princes et il les a emmenés chez lui à Babylone. Alors il a pris un membre de la famille royale, a conclu une alliance avec lui et lui a fait prêter serment ; mais il enleva les grands du pays, afin que le royaume fût tenu dans l'abaissement, sans pouvoir s'élever, afin qu'il observât l'alliance pour subsister. Mais il s'est révolté contre lui en envoyant ses messagers en Egypte pour qu'on lui donnât des chevaux et beaucoup d'hommes de guerre. Celui qui fait de telles choses, réussira-t-il, échappera-t-il ? Il a rompu l'alliance, et il échapperait ! Par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh, au séjour du roi qui l'a fait roi, envers qui il a violé le serment et dont il a rompu l'alliance, chez lui, au milieu de Babylone il mourra. Et le pharaon n'agira pas pour lui dans la guerre avec une grande armée et un peuple nombreux, quand on élèvera des terrasses et qu'on construira des retranchements pour détruire beaucoup de vies. Car il a violé son serment en rompant l'alliance. Voici, il avait donné sa main et quand même il a fait tout cela : il n'échappera pas.” C'est pourquoi dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : “Par ma vie, le serment fait à moi qu'il a violé et l'alliance conclue avec moi qu'il a rompue, je les ferai retomber sur sa tête. J'étendrai sur lui mon rets et il sera pris dans mon filet ; je l'emmènerai à Babylone et là je le jugerai à cause de sa perfidie dont il s'est rendu coupable envers moi. Toute son élite parmi toutes ses troupes tombera par le glaive et ceux qui resteront seront dispersés à tout vent ; et vous saurez que moi, Yahweh, j'ai parlé.” Ainsi parle le Seigneur Yahweh : - “J'enlèverai, moi, un bout du cèdre, - des plus élevés de ses rameaux je prendrai une branche tendre. - Je la planterai sur une montagne haute et élevée. Je la planterai sur une haute montagne d'Israël. - Elle poussera des rejetons et portera du fruit - et elle deviendra un cèdre magnifique. Tous les oiseaux habiteront sous lui ; - toute volaille habitera à l'ombre de ses rameaux. Alors tous les arbres des champs sauront que je suis Yahweh, - que j'ai abaissé un arbre élevé, et élevé un arbre abaissé, - que j'ai fait sécher un arbre vert et fait verdir un arbre sec. - Moi, Yahweh, je l'ai dit et je le ferai.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Pourquoi dites-vous ce proverbe parmi les Israélites : Les pères ont mangé du verjus et les dents des fils en ont été agacées ? Par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh, on ne doit plus dire ce proverbe en Israël. Voici, toutes les âmes sont à moi, l'âme du fils comme l'âme du père, elles sont à moi ; l'âme qui pèche, c'est elle qui mourra. Si quelqu'un est juste et pratique le droit et la justice, s'il ne mange pas sur les montagnes et ne lève pas ses yeux vers les idoles de la maison d'Israël ; s'il ne déshonore pas la femme de son prochain et ne s'approche pas de la femme pendant son impureté ; s'il n'opprime personne et rend son gage, s'il ne commet pas de rapines, s'il donne son pain à celui qui a faim et couvre d'un vêtement celui qui est nu ; s'il ne prête pas à usure et ne prend pas d'intérêt ; s'il détourne sa main de l'iniquité et juge selon la vérité entre un homme et un autre ; s'il suit mes lois et observe mes préceptes afin de les pratiquer, celui-là est juste, il vivra certainement, oracle du Seigneur Yahweh. S'il engendre un fils violent qui verse le sang et fait quelqu'une de ces choses, mange sur les montagnes, déshonore la femme de son prochain, opprime l'indigent et le pauvre, commet des rapines, ne rend pas le gage, lève ses yeux vers les idoles, fait des abominations, prête à usure et prend des intérêts ; celui-là ne vivra certainement pas ; il a commis toutes ces abominations ; il mourra certainement ; son sang retombera sur lui. Mais voici, il engendre un fils qui voit tous les péchés que commet son père, qui a peur et n'agit pas ainsi : il ne mange pas sur les montagnes, il ne lève pas ses yeux vers les idoles de la maison d'Israël ; il ne déshonore pas la femme de son prochain ; il n'opprime personne, il ne prend pas de gage et ne commet pas de rapines ; il donne son pain à celui qui a faim et couvre d'un vêtement celui qui est nu ; il retient sa main de l'iniquité ; il ne donne ni à usure ni à intérêt ; il observe mes lois et suit mes préceptes ; celui-là ne mourra pas pour l'iniquité de son père ; il vivra certainement. Son père qui a été un oppresseur, qui a commis des rapines et qui a fait au milieu de son peuple ce qui n'est pas bien, voici, il a dû mourir pour son iniquité. Et vous dites : Pourquoi le fils ne porte-t-il rien de l'iniquité de son père ? Mais le fils a pratiqué le droit et la justice, il a observé mes préceptes et les a mis en pratique : il vivra certainement. L'âme qui pèche, c'est elle qui mourra. Le fils ne portera plus rien de l'iniquité de son père et le père ne portera plus rien de l'iniquité du fils. La justice du juste sera sur lui-même et la méchanceté du méchant sera sur lui-même. “Mais si le méchant se détourne de tous les péchés qu'il a commis, observe mes préceptes et pratique le droit et la justice, il vivra certainement et ne mourra pas. Toutes les transgressions qu'il a commises, on ne lui en tiendra plus compte ; à cause de la justice qu'il a pratiquée, il vivra. Est-ce que je me complais en la mort du méchant ; oracle du Seigneur Yahweh ? N'est-ce pas plutôt en ce qu'il se détourne de ses voies et qu'il vive ? Si le juste se détourne de Sa justice et commet l'iniquité selon toutes les abominations que commet le méchant on ne tiendra plus compte de toutes ses œuvres justes qu'il a accomplies ; à cause de la défection dont il s'est rendu coupable et du péché qu'il a commis, à cause de cela il mourra. Vous dites : La voie du Seigneur n'est pas droite. Ecoutez donc, maison d'Israël ! Est-ce ma voie qui n'est pas droite ? Ne sont-ce pas vos voies qui ne sont pas droites ? Si le juste se détourne de sa justice et commet l'iniquité et qu'il meurt ; c'est à cause de l'iniquité qu'il a commise qu'il meurt. Si le méchant se détourne de sa méchanceté qu'il a commise et pratique le droit et la justice, il fera vivre son âme. S'il se détourne de toutes les iniquités qu'il a commises, il vivra certainement, il ne mourra pas. Mais la maison d'Israël dit : La voie du Seigneur n'est pas droite. Est-ce ma voie qui n'est pas droite ? Ne sont-ce pas vos voies qui ne sont pas droites ? C'est pourquoi je vous jugerai chacun selon ses voies, maison d'Israël, oracle du Seigneur Yahweh. Convertissez-vous et détournez-vous de tous vos péchés afin qu'il n'y ait plus pour vous aucune cause de culpabilité. Rejetez loin de vous tous vos péchés que vous avez commis contre moi ; faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël ? Car je ne me complais pas en la mort du méchant, oracle du Seigneur Yahweh. Convertissez-vous donc et vivez.” Et toi, prononce une lamentation sur le prince d'Israël et dis : Quelle lionne a été ta mère parmi les lions ! - Elle était couchée au milieu des lionceaux, élevait ses petits. Elle éleva l'un de ses petits qui devint un jeune lion ; - il apprit à déchirer sa proie et dévora des hommes. On commanda contre lui des nations : il fut pris dans leur fosse ; - on le conduisit avec des crochets au pays d'Egypte. Lorsqu'elle vit qu'elle attendait en vain et que son espérance était vaine, - elle prit un autre de ses petits et en fit un lionceau. Il se pavana au milieu des lions et devint un lionceau, - il apprit à déchirer sa proie et dévora des hommes. Il apporta du butin dans leurs cavernes et dévasta leurs villes. - Le pays s'épouvanta, et tout ce qui s'y trouvait, au bruit de son rugissement. Alors les nations des alentours lui dressèrent des rets, - lui tendirent leurs filets et il fut pris dans leur fosse. Ils le mirent dans une cage et le transportèrent auprès du roi de Babylone - afin qu'on n'entendit plus sa voix sur les montagnes d'Israël. Ta mère était comme une vigne dans le vignoble, plantée près des eaux. - Elle était féconde et riche en sarments à cause des eaux abondantes. Un rameau vigoureux lui devint un sceptre de souverain - et par sa taille il dominait le feuillage ; - il devint visible par sa grandeur et par la multitude de ses sarments. Mais il fut arraché avec fureur et jeté par terre ; - le vent d'Orient dessécha ses tiges qui furent rompues ; - son rameau vigoureux se dessécha, le feu le dévora. Et maintenant, on l'a planté dans le désert, - dans une terre sèche et aride. Et le feu sortit du rameau et dévora ses tiges ; - il ne lui resta plus de branche vigoureuse, un sceptre de souverain. - C'est une lamentation et elle servira de lamentation. La septième année, le dixième jour du cinquième mois, quelques-uns des anciens d'Israël vinrent consulter Yahweh et s'assirent devant moi. Alors la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, parle aux anciens d'Israël et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Est-ce pour me consulter que vous êtes venus ? Par ma vie, je ne me laisserai pas consulter par vous, oracle du Seigneur Yahweh. Veux-tu les juger, veux-tu les juger, fils de l'homme ? Fais-leur connaître les abominations de leurs pères. Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Le jour où j'ai choisi Israël, j'ai levé ma main en jurant vers la postérité de Jacob, et je me suis fait connaître à eux dans le pays d'Egypte ; j'ai levé ma main vers eux en disant : Je suis Yahweh votre Dieu. En ce jour-là j'ai levé ma main vers eux en leur jurant de les faire passer du pays d'Egypte dans un pays que je leur avais destiné, où coulent le lait et le miel, le joyau de tous les pays. Je leur dis : Rejetez chacun les abominations de vos yeux et ne vous souillez pas par les idoles de l'Egypte. Je suis Yahweh, votre Dieu. Mais ils se révoltèrent contre moi et ne voulurent pas m'écouter. Aucun ne rejeta les abominations de ses yeux et ils n'abandonnèrent pas les idoles de l'Egypte. Je pensai à répandre ma fureur sur eux, à épuiser ma colère sur eux au milieu du pays d'Egypte. Mais j'agis par égard pour mon nom, afin qu'il ne fût pas profané aux yeux des nations parmi lesquelles ils se trouvaient, devant les yeux desquelles je m'étais fait connaître à eux pour les faire sortir du pays d'Egypte. Je les fis sortir du pays d'Egypte et je les conduisis dans le désert. Je leur donnai mes lois et leur fis connaître mes ordonnances que l'homme doit observer afin de vivre par elles. Je leur donnai aussi mes sabbats afin qu'ils soient un signe entre moi et eux et qu'on connût que je suis Yahweh qui les sanctifie. Mais la maison d'Israël se révolta contre moi dans le désert. Ils ne suivirent pas mes lois et rejetèrent mes ordonnances que l'homme doit observer afin de vivre par elles et ils profanèrent beaucoup mes sabbats. Je pensai à répandre sur eux ma fureur pour les exterminer. Néanmoins j’agis par égard pour mon nom, afin qu'il ne fût pas profané aux yeux des nations en présence desquelles je les avais fait sortir d'Egypte. Je levai ma main dans le désert en leur jurant de ne pas les conduire dans le pays que je leur avais destiné, où coulent le lait et le miel, le joyau de tous les pays, parce qu'ils rejetèrent mes ordonnances et ne suivirent pas mes lois, et parce qu'ils profanèrent mes sabbats ; car leur cœur suivit leurs idoles. Cependant mon œil les regarda en pitié pour ne pas les détruire et je ne les exterminai pas dans le désert. “Alors je dis à leurs fils dans le désert : Ne suivez pas les lois de vos pères, n'observez pas leurs ordonnances et ne vous souillez pas par leurs idoles. Je suis Yahweh votre Dieu ; suivez mes lois, observez mes ordonnances et pratiquez-les. Sanctifiez mes sabbats afin qu'ils soient un signe entre moi et vous et qu'on sache que je suis Yahweh votre Dieu. Mais aussi les fils se révoltèrent contre moi ; ils ne suivirent pas mes lois et n'observèrent pas mes ordonnances pour les pratiquer comme un homme doit les pratiquer afin de vivre par elles, et ils profanèrent mes sabbats. Je pensai à répandre sur eux ma fureur, à épuiser sur eux ma colère dans le désert. Mais je retirai ma main et j'agis par égard pour mon nom, afin qu'il ne fût pas profané aux yeux des nations devant les yeux desquelles je les avais fait sortir. Cependant je levai ma main en leur jurant de les disperser parmi les nations et de les répandre dans les pays, parce qu'ils ne pratiquèrent pas mes ordonnances, rejetèrent mes lois, profanèrent mes sabbats et que leurs yeux se tournèrent vers les idoles de leurs pères. C'est ainsi que je leur donnai aussi des lois qui n'étaient pas bonnes et des ordonnances par lesquelles ils ne pouvaient pas vivre. Je les souillai par leurs offrandes, quand ils faisaient passer par le feu tous leurs premiers-nés, afin de les épouvanter et afin qu'ils connussent que je suis Yahweh. C'est pourquoi parle à la maison d'Israël, fils de l'homme, et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Vos pères m'ont encore outragé en me devenant infidèles de la façon suivante. Quand je les eus conduits dans le pays que j’avais juré de leur donner, et qu'ils virent n'importe quelle colline élevée et n'importe quel arbre touffu, ils y immolèrent leurs victimes, y apportèrent leurs parfums agréables et y répandirent leurs libations. Je leur dis : Qu'est-ce que cette hauteur où vous allez ? Et ce nom de hauteur lui a été donné jusqu'à ce jour. C'est pourquoi dis à la maison d'Israël : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Ne vous souillez-vous pas à la manière de vos pères et ne vous prostituez-vous pas avec leurs abominations ? En présentant vos offrandes, en faisant passer vos enflants par le feu, vous vous souillez par toutes vos idoles jusqu'à ce jour. Et moi je me laisserais consulter par vous, maison d'Israël ? Par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh, je ne me laisserai pas consulter par vous. On ne verra pas s'accomplir ce qui vous monte à l'esprit, quand vous dites : Nous voulons être comme les nations, comme les familles des autres pays, servant le bois et la pierre. “Par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh, à main forte et à bras étendu et à fureur répandue je régnerai sur vous. Je vous ferai sortir du milieu des peuples et je vous rassemblerai des pays où vous êtes dispersés, à main forte et à bras étendu et à fureur répandue. Je vous conduirai dans le désert des peuples et là j'entrerai en jugement avec vous face à face. Comme je suis entré en jugement avec vos pères dans le désert du pays d'Egypte, ainsi j'entrerai en jugement avec vous, oracle du Seigneur Yahweh. Je vous ferai passer sous la houlette et je vous compterai exactement. Je séparerai de vous ceux qui se sont révoltés et ceux qui me sont devenus infidèles ; je les ferai sortir du pays où ils étaient étrangers ; mais dans le pays d'Israël ils n'entreront pas, et vous saurez que je suis Yahweh. Mais vous, maison d'Israël, ainsi parle le Seigneur Yahweh, enlevez chacun vos idoles. Mais après cela, certainement vous m'écouterez et vous ne profanerez plus mon saint nom par vos offrandes et vos idoles. Car sur ma montagne sainte, sur la haute montagne d'Israël, oracle du Seigneur Yahweh, là ils me serviront, toute la maison d'Israël. Là je les accepterai favorablement et là je vous demanderai vos offrandes, et les prémices de vos dons avec tout ce que vous consacrerez. Comme un parfum agréable je vous accepterai, quand je vous ferai sortir du milieu des peuples et que je vous rassemblerai des pays où vous étiez dispersés et je montrerai ma sainteté en vous devant les yeux des païens. Alors vous saurez que je suis Yahweh, quand je vous conduirai dans le pays d'Israël, dans le pays que j'ai juré, la main levée, de donner à vos pères. Là vous vous souviendrez de votre conduite et de toutes vos actions par lesquelles vous vous êtes souillés ; vous vous prendrez vous-mêmes en dégoût à cause de toutes les méchancetés que vous avez commises. Alors vous saurez que je suis Yahweh, quand j'agirai ainsi par égard pour mon nom et non d'après votre mauvaise conduite et vos actions corrompues, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, tourne ta face vers le midi, verse ta parole sur le sud et prophétise contre la forêt qui se trouve dans le pays méridional. Tu diras à la forêt du pays méridional : Ecoute la parole de Yahweh : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, j'allume un feu au milieu de toi qui dévorera tout arbre vert et tout arbre sec ; la flamme ardente ne s'éteindra point et tous les visages en seront brûlés, du midi au septentrion. Toute chair verra que c'est moi, Yahweh, qui l'ai allumée ; elle ne s'éteindra pas. Et je dis : Ah ! Seigneur Yahweh, ils disent de moi : Est-ce qu'il ne parle pas toujours en paraboles ?” Alors la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, tourne ta face vers Jérusalem et verse ta parole sur leur sanctuaire et prophétise contre la terre d'Israël. Dis à la terre d'Israël : Ainsi parle Yahweh : Voici, je viens à toi, je tirerai mon glaive de son fourreau et j'exterminerai du milieu de toi le juste et le méchant. Parce que je veux exterminer du milieu de toi le juste et le méchant, mon glaive sortira de son fourreau contre toute chair du midi au septentrion. Et toute chair saura que c'est moi, Yahweh, qui ai tiré mon glaive de son fourreau. Elle n'y rentrera plus. Et toi, fils de l'homme, gémis ; les reins brisés et avec amertume gémis devant leurs yeux. Et quand ils te diront : Pourquoi gémis-tu, tu répondras : A cause d'une nouvelle qui arrive, à la suite de laquelle tout cœur se fondra et toute main faiblira, tout esprit sera abattu et tout genou se fondra comme les eaux. Voici, elle arrive et elle se réalise, oracle du Seigneur Yahweh.” Alors la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, prophétise et dis : Ainsi parle Yahweh : - un glaive, un glaive est aiguisé et poli. C'est pour massacrer qu'il est aiguisé, - c'est pour lancer des éclairs qu'il est poli ; - ou nous nous réjouirons ; le sceptre de mon fils méprise tout bois. Je l'ai donné à un boucher pour qu'il le prenne dans sa main ; - il est aiguisé, il est poli pour être mis dans la main d'un égorgeur. Crie et hurle, fils de l'homme ; car il est tiré contre mon peuple, - contre tous les princes d'Israël : ils sont voués au glaive avec mon peuple. - Frappe donc sur ta cuisse. Car l'épreuve quelle est-elle ? Même s'il n'y a pas de sceptre qui méprise, - oracle du Seigneur Yahweh. Mais toi, fils de l'homme, prophétise et frappe main contre main ! - Que le glaive se double, se triple ! - C'est un glaive de carnage, un glaive de grand carnage, qui les entoure, Pour que leurs cœurs se fondent et pour que soient nombreuses les victimes. A toutes leurs portes j'ai mis la menace du glaive. - Il est fait pour fulminer, aiguisé pour le carnage. Remplis de terreur à droite, place-toi à gauche, partout où ton tranchant est destiné. Moi aussi je frapperai main contre main - et j'assouvirai ma colère. - Moi, Yahweh, j'ai parlé.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Toi, fils de l'homme, trace-toi - deux chemins sur lesquels le glaive du roi de Babylone viendra. D'un seul pays les deux doivent partir. Mets un poteau à la tête du chemin de chaque ville, sur lequel le glaive viendra contre Rabbath, capitale des Ammonites, et contre Juda et contre Jérusalem au milieu de lui. Car le roi de Babylone se tient au carrefour, à la tête des deux chemins pour consulter les oracles : il secoue les flèches, il interroge les théraphim, il examine le foie. Dans sa droite est l'oracle concernant Jérusalem pour qu'il ouvre la bouche en criant, pousse le cri de guerre, dresse des béliers contre ses portes, élève des terrasses, construise un ouvrage. Mais cela est à leurs yeux comme un oracle faux ; il leur rappellera cependant leur iniquité pour qu'ils soient saisis. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce que vous avez rappelé le souvenir de votre iniquité par le fait que vos transgressions devenaient manifestes, vos péchés étant visibles dans toutes vos actions, parce que vous vous êtes rappelés au souvenir, vous serez pris à cause d'eux. Et toi, profane, méchant, prince d'Israël, dont le jour est venu au moment où l'iniquité est à son terme, ainsi parle le Seigneur Yahweh : Ote la tiare, enlève la couronne. Les choses vont changer. Ce qui est bas sera élevé et ce qui est élevé sera abaissé. J'en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Malheur à elle ! Elle restera ainsi jusqu'à ce que vienne celui à qui en appartient le droit et à qui je l'accorderai. “Mais toi, fils de l'homme, prophétise et dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh au sujet des Ammonites et de leur outrage et dis : Un glaive, un glaive est tiré pour massacrer, - est poli pour lancer des éclairs, Pendant qu'on avait pour toi des visions fausses et des oracles menteurs - afin de le mettre au cou des profanes, des méchants - dont le jour est venu au moment où l'iniquité est à son terme. Remets ton glaive dans le fourreau. - Je te jugerai dans le lieu où tu as été créé, - dans le pays de ton origine. Je répandrai sur toi mon courroux, - je soufflerai contre toi avec le feu de ma fureur - et je te livrerai entre les mains d'hommes brutaux qui forgent ta destruction. Tu seras la pâture du feu ; ton sang sera versé au milieu du pays ; On ne se souviendra plus de toi ; - car moi, Yahweh, j'ai parlé.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Toi, fils de l'homme, ne veux-tu pas juger, ne veux-tu pas juger la ville de sang ? Fais-lui connaître toutes ses abominations et dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Malheur à la ville qui a répandu le sang au milieu d'elle, pour que son temps vienne, et qui a fait des idoles au milieu d'elle pour se souiller. Par ton sang que tu as répandu, tu t'es rendue coupable ; par tes idoles que tu as faites, tu t'es souillée, et tu as ainsi avancé ton jour et tu as amené le temps de tes années. C'est pourquoi je fais de toi un objet d'opprobre pour les nations et de moquerie pour tous les pays. Ceux qui sont près de toi et ceux qui sont loin de toi se moqueront de toi dont le nom est souillé et qui est riche en tumulte. Voici, les princes d'Israël, chacun se fie en son bras chez toi pour verser du sang. Chez toi, on méprise père et mère ; on maltraite l'étranger au milieu de toi et on opprime la veuve et l'orphelin chez toi. On méprise ce qui m'est saint et on profane mes sabbats. Il y a chez toi des gens qui calomnient pour répandre du sang ; on mange chez toi sur les montagnes et on commet des fourberies au milieu de toi. On découvre la nudité de son père chez toi et on fait violence à la femme pendant son impureté. Chez toi, l'un fait des abominations avec la femme de son prochain, l'autre souille sa belle-fille par l'inceste, un troisième fait violence à sa sœur, fille de son père. Chez toi, on reçoit des présents pour répandre du sang, tu donnes à usure et à intérêt, tu dépouilles ton prochain avec violence ; et moi, tu m'oublies, oracle du Seigneur Yahweh. Mais voici, je mettrai ma main sur le gain que tu as fait et sur ton sang versé qui est au milieu de toi. Ton cœur tiendra-t-il ; tes mains seront-elles fermes dans les jours où j'agirai contre toi ? Moi, Yahweh, j'ai parlé et j'agirai. Je te disperserai parmi les nations et je te répandrai dans les pays et j'enlèverai de toi ta souillure. Alors je ferai de toi mon héritage aux yeux des nations et tu sauras que je suis Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, la maison d'Israël est devenue pour moi des scories ; eux tous sont devenus de l'airain, de l'étain, du fer et du plomb au milieu du four d'argent. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce que vous êtes tous devenus des scories, à cause de cela, voici, je vous rassemblerai au milieu de Jérusalem. Comme on rassemble l'argent, l'airain, le fer, le plomb et l'étain au milieu d'un fourneau pour y souffler le feu afin de les fondre, ainsi je vous rassemblerai dans ma colère et dans ma fureur ; je vous mettrai là et je vous fondrai. Je soufflerai sur vous le feu de mon courroux afin que vous soyez fondus au milieu d'elle. Comme l'argent est fondu au milieu du fourneau, ainsi vous serez fondu au milieu d'elle et vous saurez que moi, Yahweh, j'ai répandu ma fureur sur vous.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, dis à Jérusalem : Tu es une terre qui n'a pas été mouillée par la pluie au jour de la colère ; dont les princes étaient au milieu d'elle comme des lions rugissant et déchirant la proie. Ils dévoraient des hommes, prenaient les trésors et les choses précieuses, ils multipliaient les veuves au milieu d'elle. Les prêtres violaient ma Loi, profanaient mes sanctuaires, ne distinguaient pas entre le saint et le profane ; ils n'enseignaient pas la différence entre ce qui est pur et ce qui est impur, ils fermaient leurs yeux devant mes sabbats de sorte que j'étais profané au milieu d'eux. Les chefs au milieu d'elle étaient comme des loups qui déchirent la proie cherchant à répandre du sang et à faire des gains. Ses prophètes les plâtraient ayant des visions fausses et leur donnant des oracles menteurs et disant : Ainsi parle le Seigneur Yahweh ; et Yahweh n'avait pas parlé. Ses gens ordinaires se livraient à des violences, faisaient des rapines, maltraitaient l'indigent et le pauvre, opprimaient l'étranger contre tout droit. J'ai cherché parmi eux un homme qui fit un mur et qui devant moi se tint à la brèche pour le pays afin que je ne le détruise pas ; mais je n'en ai pas trouve. Alors j'ai répandu sur eux ma fureur ; par le feu de mon courroux je les consumai ; je fis retomber leur conduite sur leur tête, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, il y avait deux femmes, filles d'une même mère. Elles se sont prostituées en Egypte, elles se sont prostituées dans leur jeunesse. Là on a pressé leurs mamelles, là on a touché leur sein virginal. L'aînée s'appelait Ohola et sa sœur Oholiba. Elles étaient à moi et elles enfantaient des fils et des filles. Voici leurs noms : Ohola, c'est Samarie ; Oholiba, c'est Jérusalem. Ohola se prostitua en se soustrayant à moi. Elle s'enflamma pour ses amants, les Assyriens qui s'approchèrent d'elle, revêtus de pourpre ; c'étaient des gouverneurs, des généraux, tous jeunes et attrayants, des cavaliers montés sur des chevaux. Elle se prostitua à eux, à toute cette élite des Assyriens, et chez tous ceux pour lesquels elle s'enflamma, elle se souilla avec toutes leurs idoles. Mais elle n'abandonna pas ses prostitutions de l'Egypte ; car ils avaient couché avec elle dans sa jeunesse, ils avaient touché son sein virginal et ils avaient répandu sur elle leurs prostitutions. C'est pourquoi je l'ai livrée entre les mains de ses amants, entre les mains des Assyriens, pour lesquels elle s'était enflammée. Ils ont découvert sa nudité, ils ont pris ses fils et ses filles, ils l'ont égorgée avec le glaive. Elle est devenue un objet de fable parmi les femmes et ils ont exécuté le jugement à elle. Sa sœur Oholiba le vit ; mais elle devint encore plus corrompue qu'elle dans sa passion ; ses prostitutions dépassèrent celles de sa sœur. Elle s'enflamma pour les Assyriens, c'étaient des gouverneurs et des généraux qui s'approchèrent d'elle, revêtus de pourpre, des cavaliers montés sur des chevaux, tous jeunes et attrayants. Je vis qu'elle se souillait ; les deux suivaient la même voie. Mais elle dépassa encore les prostitutions de l'autre : lorsqu'elle vit des hommes peints sur le mur, des images de Chaldéens peintes en couleur rouge, avec des ceintures autour des reins, la tête couverte de turbans flottants, tous ayant l'aspect de chevaliers, des représentations de fils de la Chaldée, leur patrie, elle s'enflamma pour eux au premier regard de ses yeux et elle leur envoya des messagers en Chaldée. Et les Babyloniens vinrent auprès d'elle au lit des amours ; ils la souillèrent par leurs prostitutions et elle se souilla avec eux. Puis son âme se détacha d'eux. Lorsque de cette façon ses prostitutions furent révélées et que sa nudité fut découverte, mon âme se détacha d'elle, comme mon âme s'était détachée de sa sœur. Elle multiplia ses prostitutions au souvenir des jours de sa jeunesse, lorsqu'elle se prostituait au pays d'Egypte. Elle s'enflamma pour ses amants dont le membre était comme celui des ânes et dont l'effusion de semence était comme celle des chevaux. Tu désirais l'impudicité de ta jeunesse, lorsque les Egyptiens touchaient ton sein et pressaient tes jeunes mamelles. “C'est pourquoi, Oholiba, ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, j'excite contre toi tes amants, ceux dont ton âme s'est détachée, et je les amène contre toi de toutes parts, les Babyloniens et tous les Chaldéens, Peqod et Shoa et Koa et tous les Assyriens avec eux, jeunes et attrayants, tous gouverneurs et généraux, chevaliers et hommes célèbres, tous montés sur des chevaux. Ils marcheront contre toi venant du Nord avec des chars et des roues et une multitude de peuples ; boucliers, écus et casques se dirigeront contre toi de toutes parts ; je leur remettrai le jugement ; ils te jugeront selon leurs lois. Je tournerai contre toi ma jalousie de sorte qu'ils te traiteront avec fureur ; ils te couperont le nez et les oreilles et ce qui restera de toi tombera par le glaive. Ils prendront tes fils et tes filles et ce qui restera de toi sera dévoré par le feu. Ils te dépouilleront de tes vêtements et ils enlèveront tes objets de parure. Je mettrai ainsi fin à ton impudicité et à tes prostitutions du pays d'Egypte. Tu ne lèveras plus tes yeux vers eux et tu ne penseras plus à l'Egypte. Car ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je te livrerai entre les mains de ceux que tu hais et entre les mains de ceux dont ton âme s'est détachée. Ils te traiteront avec haine, ils enlèveront tout ton gain et ils te laisseront toute nue, de sorte que la honte de tes prostitutions sera découverte. Ton impudicité et tes prostitutions t'ont causé cela parce que tu t'es prostituée aux nations et que tu t'es souillée avec leurs idoles. Tu as marché dans la voie de ta sœur ; aussi mettrai-je sa coupe dans ta main. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Tu boiras la coupe de ta sœur, large et profonde elle sera un objet de rire et de moquerie – qui contient beaucoup. Tu seras remplie d'ivresse et de chagrin. C'est une coupe d'horreur et de frayeur, la coupe de ta sœur Samarie. Tu la boiras et tu la videras ; tu en humeras la lie et tu t'en déchireras le sein ; car moi j'ai parlé, oracle du Seigneur Yahweh. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce que tu m'as oublié et que tu m'as rejeté derrière ton dos, porte donc toi aussi la peine de ton impudicité et de tes prostitutions. “Et Yahweh me dit : Fils de l'homme, ne veux-tu pas juger Ohola et Oholiba ? Déclare-leur leurs abominations, qu'elles sont devenues adultères, qu'il y a du sang sur leurs mains, qu'elles ont commis l'adultère avec leurs idoles et qu'elles ont fait même passer par le feu les enfants qu'elles m'avaient enfantés pour les leur donner comme nourriture. Elles m'ont encore fait ceci : elles ont souillé mon sanctuaire et profané mes sabbats. Lorsqu'elles immolaient leurs enfants à leurs idoles, elles entraient le même jour dans mon sanctuaire pour le profaner. Voilà ce qu'elles ont fait au milieu de ma maison. Et même elles ont fait chercher des hommes venant de loin ; dès qu'un messager leur était envoyé, voici qu'ils venaient. Pour eux tu te lavais, tu mettais du fard à tes yeux et tu te parais. Tu t'asseyais sur un lit magnifique devant lequel une table était dressée et sur lequel tu plaçais mon encens et mon huile. Un bruit de tumulte était entendu chez eux et vers les hommes de la multitude des gens étaient amenés, des buveurs du désert. Ils leur mettaient des bracelets aux mains et une couronne magnifique sur leur tête. Je disais : N'ont-ils pas de cette façon commis l'adultère ? Elles se sont prostituées comme une prostituée. On allait chez elle comme on va chez une prostituée ; on allait ainsi chez Ohola et Oholiba pour faire de l'impudicité. Mais des hommes justes les jugeront comme on juge les femmes adultères, comme on juge celles qui répandent le sang ; car elles sont adultères et il y a du sang à leurs mains. Car ainsi parle le Seigneur Yahweh : Que l'on convoque contre elles une assemblée et qu'on les livre au mauvais traitement et au pillage. Qu'on les lapide, qu'on les taille en morceaux avec le glaive. Qu'on tue leurs fils et leurs filles et qu'on brûle leurs maisons. Je ferai ainsi cesser leur impudicité. dans le pays. Toutes les femmes seront averties et ne commettront plus leur impudicité. On fera retomber sur vous votre impudicité et vous porterez la peine des péchés commis avec les idoles et vous saurez que je suis le Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée la neuvième année, le neuvième mois, le dixième du mois en ces termes : “Fils de l'homme, mets par écrit ce jour même : le roi de Babel s'est jeté sur Jérusalem ce jour même. Propose une parabole à la maison de rébellion et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Place une chaudière, place-la et verses-y de l'eau. Mets-y des morceaux de viande, toutes sortes de bons morceaux, cuisse et épaule ; remplis d'os choisis. Prends-les de bêtes choisies du troupeau et entasse aussi du bois sous elle ; fais bouillir ces morceaux de viande et que les os qui sont dedans cuisent aussi : C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Malheur à la ville de sang, chaudière couverte de rouille et dont la rouille ne se détachait pas ! tires-en les morceaux, les uns après les autres sans avoir recours au sort. Car le sang versé par elle est encore au milieu d'elle ; elle l'a mis sur le roc nu ; elle ne l'a pas répandu sur la terre pour que la poussière le couvrît. Afin de faire monter ma colère, afin de prendre vengeance, j'ai mis son sang sur le roc nu pour qu'il ne fût pas couvert. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Malheur à la ville de sang ! Moi aussi je dresserai un grand bûcher. Entasse beaucoup de bois, allume le feu, fais bien cuire la viande, jette le jus et que les os soient brûlés. Mets-la alors vide sur ses charbons afin qu'elle s'échauffe et que son airain s’embrase, que sa souillure se fonde au dedans et que sa rouille disparaisse. Mais sa rouille dense ne s'en va pas par le feu. A cause de ta souillure par la fornication : parce que j'ai voulu te purifier et que tu n'es pas devenue pure, tu ne seras plus jamais purifiée jusqu'à ce que j'aie assouvi ma colère sur toi. Moi Yahweh, j'ai parlé. Cela arrivera et je le ferai. Je ne relâcherai pas, je n'aurai ni pitié ni repentir. Je te jugerai selon ta conduite et selon tes actes, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, voici, je vais t’enlever ce qui fait les délices de tes yeux par une mort soudaine ; mais tu ne dois ni te lamenter ni pleurer et tes larmes ne doivent pas couler. Soupire en silence, ne prends pas le deuil des morts, revêts-toi de ton turban, mets ta chaussure à tes pieds, ne te couvre pas la barbe et ne mange pas le pain de deuil et tu parleras au peuple le matin.” Le soir ma femme mourut et le lendemain matin je fis ce qui m'avait été ordonné. Alors le peuple me dit : “Ne veux-tu pas nous indiquer ce que signifie pour nous ce que tu fais ?” Je leur répondis : “La parole de Yahweh m'a été adressée en ces termes : Dis à la maison d'Israël : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je vais profaner mon sanctuaire, l'objet de votre puissant orgueil, les délices de vos yeux, le désir de votre âme ; et vos fils et vos filles que vous avez laissés tomberont par le glaive. Vous ferez alors comme j'ai fait : vous ne vous couvrirez pas la barbe et vous ne mangerez pas le pain de deuil. Vos turbans resteront sur vos têtes et vos souliers à vos pieds. Vous ne vous lamenterez pas et vous ne pleurerez pas ; mais vous vous consumerez dans vos iniquités et vous gémirez l'un auprès de l'autre. Ezéchiel sera pour vous un signe ; vous ferez tout à fait comme il a fait, quand cela arrivera, et vous saurez que je suis Yahweh. “Et toi, fils de l'homme, n'est-ce pas, le jour où je leur enlèverai leur refuge, l'objet de leur fière joie, les délices de leurs yeux, le désir de leur âme, vos fils et vos filles, le jour où un fuyard viendra chez toi pour l'annoncer à tes oreilles, ce jour, ta bouche s'ouvrira en présence du fuyard ; tu parleras et tu ne seras plus muet ; tu seras pour eux un signe et ils sauront que je suis Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, tourne ta face vers les Ammonites et prophétise contre eux. Tu diras aux Ammonites : Ecoutez la parole de Yahweh : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce que tu as crié : Ha ! sur mon sanctuaire lorsqu'il a été profané et sur la terre d'Israël lorsqu'elle a été dévastée et sur la maison de Juda lorsqu'elle est allée en exil, à cause de cela, voici, je te donnerai en possession aux fils de l'Orient ; ils dresseront chez toi leurs campements et ils établiront chez toi leurs demeures ; ils mangeront tes fruits et ils boiront ton lait. Je ferai de Rabbath un pâturage de chameaux et des villes d'Ammon un bercail de brebis et vous saurez que je suis Yahweh. Oui, ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce que tu as battu des mains et frappé du pied et que tu t'es réjoui de grand cœur au sujet de la terre d'Israël, à cause de cela voici, j'étends ma main contre toi, je te donnerai comme proie aux nations, je t'exterminerai d'entre les peuples, je te retrancherai d'entre les pays et tu sauras que je suis Yahweh. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce que Moab a dit : Voici, la maison de Juda est comme tous les autres peuples, à cause de cela voici, je vais ouvrir la pente de Moab, la privant des villes totalement, de l'ornement du pays, de Beth-jesimoth, de Baalmeon, de Cariathaïm. Je la donnerai en possession aux fils de l'Orient avec les Ammonites afin qu'on ne s'en souvienne plus parmi les peuples. J'exercerai mes jugements contre Moab et ils sauront que je suis Yahweh. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce qu'Edom a exercé cruellement la vengeance contre la maison de Juda et qu'il s'est rendu gravement coupable en se vengeant, à cause de cela, ainsi parle le Seigneur Yahweh : J'étendrai ma main contre Edom et j'en exterminerai hommes et bêtes ; j'en ferai un désert ; de Théman jusqu'à Dédan ils tomberont par le glaive. Je mettrai ma vengeance sur Edom dans la main de mon peuple d'Israël ; il traitera Edom selon ma colère et ma fureur ; ils connaîtront ma vengeance, oracle du Seigneur Yahweh. Ainsi parla le Seigneur Yahweh : Parce que les Philistins ont exercé la vengeance et qu'ils se sont cruellement vengés avec un dédain passionné, prêts à exterminer, dans leur inimitié éternelle, à cause de cela, ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, j'étendrai ma main contre les Philistins, j'exterminerai les Crétois et je détruirai le reste habitant la côte de la mer. J'exercerai sur eux de grandes vengeances en les châtiant avec fureur et ils sauront que je suis Yahweh, quand je ferai venir sur eux ma vengeance.” La onzième année, le premier du mois, la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, parce que Tyr a dit sur Jérusalem : “Ha ! elle est brisée, la porte des peuples ; - vers moi se tourne la plénitude de la dévastée” ; A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Yahweh : - Voici, je viens à toi, Tyr. Je ferai monter contre toi des nations nombreuses - comme la mer monte avec ses flots. Elles détruiront les murs de Tyr et abattront ses tours. - J'en balaierai la poussière et je ferai d'elle un rocher nu. Au milieu de la mer, elle sera un lieu où l'on étend les filets ; car j'ai parlé, oracle du Seigneur Yahweh. - Elle sera la proie des nations. Ses filles sur la terre ferme seront tuées par le glaive - et on saura que je suis Yahweh. Car ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, j'amènerai du septentrion contre Tyr Nabuchodonosor, roi de Babylone, le roi des rois, avec des chevaux, des chars, des cavaliers et une assemblée de nombreux peuples. Il tuera tes filles sur la terre ferme par le glaive. Il construira contre toi des tours de siège ; il fera contre toi des terrasses et il dressera contre toi la tortue. Il dirigera le choc de ses béliers contre tes murs et il démolira tes tours de fortification avec ses fers. A la suite de la multitude de ses chevaux il te couvrira de poussière ; au bruit de ses cavaliers et des roues de ses chars tes murs trembleront, lorsqu'il entrera dans tes portes comme on entre dans une ville conquise. Avec les sabots de ses chevaux il foulera toutes tes rues. Il tuera ton peuple par le glaive et il jettera par terre tes puissantes colonnes. Il enlèvera tes richesses, pillera tes marchandises, abattra tes murs, renversera tes maisons de plaisance ; il jettera au milieu de la mer tes pierres, ton bois et tes décombres. Je ferai cesser le bruit de tes chansons et l'on n'entendra plus le son de tes harpes. Je ferai de toi un rocher nu et tu seras un lieu où l'on étend les filets. Tu ne seras plus rebâtie ; car moi, j'ai parlé, oracle du Seigneur Yahweh. “Ainsi parle à Tyr le Seigneur Yahweh : Certainement, au bruit de ta chute, quand tes blessés gémiront et quand le glaive sévira au milieu de toi, les îles trembleront ; tous les princes de la mer descendront de leurs trônes, ôteront leurs manteaux et déposeront leurs vêtements brodés ; ils prendront le deuil et s'assiéront par terre ; ils trembleront à chaque instant et ils seront consternés à cause de toi. Ils prononceront sur toi une complainte et te diront : Comment as-tu disparu des mers, - ville célèbre, - qui était puissante sur la mer, Elle et ses habitants, - qui répandait la terreur - sur tout le continent. Maintenant les îles tremblent - au jour de sa chute, - et les îles dans la mer sont épouvantées de ta fin. Car ainsi parle le Seigneur Yahweh : Quand je ferai de toi une ville déserte comme les villes qui ne sont plus habitées, quand je ferai monter sur toi l'océan et que les grandes eaux te couvriront, je te pousserai vers ceux qui sont descendus dans la fosse, vers le peuple d'autrefois, je te ferai habiter dans le pays souterrain, dans les solitudes primordiales, auprès de ceux qui sont descendus dans la fosse afin que tu ne sois plus habitée et que tu ne subsistes plus dans le pays des vivants. Je te livrerai aux terreurs de la mort et tu ne seras plus ; on te cherchera, mais on ne te trouvera plus jamais, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Toi, fils de l'homme, prononce sur Tyr une complainte, et dis à Tyr qui habite aux abords de la mer, qui trafique avec les peuples se dirigeant vers de nombreuses îles : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Tyr, tu disais : “Je suis un navire - d'une beauté parfaite.” Ton domaine est au milieu de la mer. - Ceux qui t'ont bâtie t'ont rendue - parfaite en beauté. Avec des cyprès de Sanir ils ont fait toutes tes planches. - Ils ont pris un cèdre du Liban pour t'en faire un mât. Des plus hauts chênes de Basan ils ont fait tes rames. - Ils ont fait ton pont d'ivoire incrusté dans du bois de cyprès des îles de Céthim. Le lin fin avec des broderies d'Egypte te servait de voile pour être ton pavillon. - De la pourpre bleue et rouge des côtes d'Elisa te servait de tenture. Les habitants de Sidon et d'Arvad étaient tes rameurs ; - les sages de Semer étaient chez toi, comme pilotes. Les anciens de Gebal et ses sages étaient chez toi - réparant tes fissures. Tous les navires de la mer et leurs marins étaient chez toi pour échanger tes marchandises. Des gens de Perse, de Lydie et de Libye étaient dans ton armée comme tes guerriers ; ils suspendaient chez toi le bouclier et le casque ; ils te donnaient de la splendeur. Les fils d'Arvad et ton armée étaient sur tes murs tout autour et comme gardiens sur tes tours ; ils suspendaient leurs boucliers à tes tours tout autour ; ils rendaient ta beauté parfaite. Tharsis trafiquait avec toi à cause de la multitude de ta richesse, avec de l'argent, du fer, de l'étain et du plomb ils payaient tes marchandises. Javan, Thubal et Mosoch trafiquaient avec toi ; ils fournissaient à ton marché des esclaves et des ustensiles d'airain. Ceux de la maison de Thogarma te donnaient en échange des chevaux de trait, des chevaux de course et des mulets. Les fils de Dédan trafiquaient avec toi ; de nombreuses îles formaient ta clientèle ; elles te donnaient en paiement des cornes d'ivoire et de l'ébène. Edom trafiquait avec toi à cause de la multitude de tes produits ; ils payaient tes marchandises avec des escarboucles, de la pourpre, des tissus diaprés, du byssus, du corail et des rubis. Juda et le pays d'Israël trafiquaient avec toi ; ils fournissaient à ton marché du froment, de la tragacanthe, de la cire et du miel, de l'huile et du baume. Damas trafiquait avec toi à cause de la multitude de ta richesse, ils échangeaient contre tes marchandises du vin de Helbon et de la laine de Sahar et... de Uzal ; du fer travaillé, de la casse et du roseau odorant étaient sur ton marché. Dédan trafiquait avec toi en couvertures pour monter à cheval. L'Arabie et tous les princes de Cédar faisaient avec toi commerce de moutons, de béliers et de boucs. Saba et Rama trafiquaient avec toi ; ils échangeaient tes marchandises contre les meilleurs fromages, toute espèce de pierres précieuses et de l'or. Haran, Chéné et Eden trafiquaient avec toi et Assour ainsi que toute la Médie trafiquaient avec toi. Ils trafiquaient avec toi en vêtements de luxe, en manteaux de pourpre et de diaprure, en tapis bigarrés, en cordes tressées et fortes ; en eux ils trafiquaient avec toi. Les vaisseaux de Tharsis naviguaient pour toi avec tes marchandises. Tu te remplissais et tu recevais une lourde charge - au milieu de la mer. Ils t'ont conduite sur les grandes eaux tes rameurs. - Mais le vent d'Orient te brisera au milieu de la mer. “Ta richesse, tes objets de commerce, tes marchandises, tes marins et tes pilotes, ceux qui réparent tes fissures, ceux qui échangent tes marchandises et tous tes guerriers qui sont chez toi ainsi que toute la multitude qui est au milieu de toi tomberont au sein de la mer au jour de ta chute. Au cri de tes pilotes, les plages trembleront, - tous ceux qui manient la rame descendront de leurs navires ; Les marins et tous les pilotes de la mer - mettront le pied sur terre. Ils élèveront la voix sur toi - et pousseront des cris amers ; Ils jetteront de la poussière sur leurs têtes - et se rouleront dans la cendre. Ils se raseront la tête à cause de toi - et se revêtiront de sacs ; Ils pleureront su ? toi dans l'amertume de leur âme, - en deuil amer. Ils feront entendre sur toi une lamentation - et ils se lamenteront sur toi : Qui était comme Tyr glorieuse - au milieu de la mer ? Quand tes marchandises sortaient de la mer, - tu rassasiais de nombreux peuples. Par l'abondance de tes richesses et de tes marchandises - tu enrichissais les rois de la terre. Maintenant tu es brisée sur la mer, - dans les profondeurs des eaux. Tes marchandises et toute ta multitude - sont tombées au milieu de toi. Tous les habitants des îles - sont dans la stupeur à cause de toi. Leurs rois sont saisis d'épouvante ; - leurs visages sont bouleversés. Les marchands parmi les peuples battent des mains, - sifflent sur toi ; Tu es devenue un sujet de terreur - et tu ne seras plus à jamais.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, dis au prince de Tyr : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce que ton cœur s'élevait et que tu disais : “Je suis un dieu, j'occupe un siège de dieu au milieu de la mer” ; Pourtant tu es un homme et non un dieu - et néanmoins tu te prenais dans ton cœur pour un dieu. N'étais-tu pas plus sage que Daniel ? - Tous les sages ne t'égalaient pas. Par ta sagesse et par ton intelligence tu t'es acquis des richesses, - et tu as amassé de l'or et de l'argent dans tes trésors. Par l'étendue de ta sagesse dans les entreprises de ton commerce tu as accru tes richesses, - et ton cœur s'est élevé à cause de tes richesses. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : - Parce que tu te prenais dans ton cœur pour un dieu, Voici je ferai venir sur toi des étrangers, les plus féroces parmi les nations ; - ils tireront leurs glaives contre ton éclatante sagesse et ils profaneront ta beauté. Ils te feront descendre dans la fosse - et tu auras la mort d'un égorgé au sein de la mer. Est-ce que tu diras encore : “Je suis un dieu” en face de tes meurtriers ? - Tu seras un homme et non un dieu dans la main de ceux qui t'égorgeront. Tu mourras de la mort des incirconcis par la main des étrangers ; - car moi j'ai parlé, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, prononce une lamentation sur le roi de Tyr et dis-lui : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Tu étais le sceau de la perfection, - plein de sagesse et parfait en beauté. Tu étais en Eden, le jardin de Dieu ; - toutes sortes de pierres précieuses formaient ton vêtement ; La sardoine, la topaze, le jaspe, la chrysolithe, le béryl, l'onyx, - le saphir, l'escarboucle, l'émeraude et l'or étaient... à toi. - Le jour où tu fus créé, Avec le chérubin... je t'avais placé ; - tu étais sur la montagne des dieux ; - tu marchais au milieu de pierres de feu, Tu as été intègre dans tes voies depuis le jour où tu fus créé - jusqu'à ce que l'iniquité se trouvât en toi. Lors de ton grand trafic, tu remplissais ton intérieur de violence et tu péchais. - Je te chassai de la montagne des dieux - et le chérubin te fit périr du milieu des pierres de feu. Ton cœur s'est élevé à cause de ta beauté ; - tu as perdu ta sagesse à la suite de ta beauté ; - je t'ai jeté par terre, je t'ai livré en spectacle aux rois. A force d'iniquité, par la malhonnêteté de ton commerce - tu as profané ta sainteté. Alors je fis sortir du milieu de toi un feu qui te dévorait, - et je te réduisis en cendre sur la terre aux yeux de tous ceux qui te voyaient. Tous ceux qui te connaissaient parmi les peuples sont dans la stupeur à cause de toi ; - tu es devenu un objet de terreur et tu ne seras plus à jamais.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, tourne ta face contre Sidon et prophétise sur elle et dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici je viens à toi, Sidon, et je veux me glorifier au milieu de toi : ils sauront que je suis Yahweh quand j'exercerai mes jugements contre toi et que je manifesterai ma sainteté en toi. J'enverrai en toi la peste et du sang dans tes rues ; au milieu de toi des égorgés tomberont par le glaive qui sévira de toutes parts contre toi et ils sauront que je suis Yahweh. Alors il n'y aura plus pour la maison d'Israël d'épine piquante ou de ronce douloureuse parmi tous ceux de ses alentours qui la méprisent et ils sauront que je suis Yahweh. “Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Quand je rassemblerai ta maison d'Israël du milieu des peuples parmi lesquels ils sont dispersés, je manifesterai ma sainteté en eux aux yeux des nations et ils habiteront leur pays que j'ai donné à mon serviteur Jacob. Ils y habiteront en sécurité ; ils bâtiront des maisons et planteront des vignes ; ils habiteront en sécurité, tandis que j'exercerai les jugements à tous ceux de leurs alentours qui les ont méprisés. Et ils sauront que je suis Yahweh, leur Dieu.” La dixième année, le dixième mois, le douzième du mois, la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, tourne ta face contre le pharaon, roi d'Egypte, et prophétise contre lui et contre toute l'Egypte. Parle et dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je viens à toi, pharaon, roi d'Egypte, grand crocodile, - couché au milieu de ses fleuves, qui dis : A moi sont les fleuves ; c'est moi qui les ai faits. Je mettrai des crochets à tes mâchoires - et je collerai les poissons de tes fleuves à tes écailles ; Je te tirerai du milieu de tes fleuves, - je te jetterai dans le désert, toi et tous les poissons de tes fleuves ; Tu tomberas sur la face des champs et tu ne seras ni relevé ni enterré ; - je te donnerai en pâture aux bêtes de la terre et aux oiseaux du ciel. Alors tous les habitants de l'Egypte sauront que je suis Yahweh. Parce que tu es un appui de roseau pour la maison d'Israël - quand ils te prennent en main, tu leur casses et tu leur déchires toute la main, et quand ils s'appuient sur toi, tu te brises et tu fais chanceler tous leurs reins - c'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je ferai venir sur toi l'épée et j'exterminerai du milieu de toi hommes et bêtes. La terre d'Egypte deviendra un désert et une solitude ; et ils sauront que je suis Yahweh. Parce que tu as dit : Les fleuves sont à moi, c'est moi qui les ai faits, à cause de cela, voici, je viens à toi et à tes fleuves et je ferai du pays d'Egypte une solitude et un désert de Migdol à Syène et jusqu'à la frontière de l'Ethiopie. Nul pied d'homme n'y passera, nul pied de bête n'y passera et il sera inhabité pendant quarante ans. Je ferai du pays d'Egypte un désert au milieu des pays déserts et ses villes seront désolées au milieu des villes dévastées pendant quarante ans ; je disperserai les Egyptiens parmi les nations et je les disséminerai en divers pays. Car ainsi parle le Seigneur Yahweh : Au bout de quarante ans je rassemblerai les Egyptiens d'entre les peuples parmi lesquels ils auront été dispersés. Je rétablirai les Egyptiens et je les ramènerai dans le pays de Patros, dans le pays de leur origine ; là ils formeront un faible royaume. Ils seront plus faibles que les autres royaumes et ils ne s'élèveront plus au-dessus des nations, je les diminuerai afin qu'ils ne dominent plus sur les nations. Alors ils ne seront plus pour la maison d'Israël un objet de confiance ; ils lui rappelleront l'iniquité qu'ils commettaient quand ils se tournaient vers eux et ils sauront que je suis Yahweh.” La vingt-septième année, le premier jour du premier mois, la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, Nabuchodonosor a fait faire à son armée un rude service contre Tyr ; toute tête est devenue chauve et toute épaule écorchée ; mais il n'a retiré de Tyr aucun salaire, ni lui, ni son armée du service qu'il a fait contre elle. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je donne à Nabuchodonosor, roi de Babylone, le pays d'Egypte pour qu'il en emporte les richesses, le pille et dépouille complètement ; ce sera le salaire pour son armée. Pour prix du service qu'il a fait je lui donne le pays d'Egypte, oracle du Seigneur Yahweh. En ce jour-là, je ferai pousser une corne à la maison d'Israël et je t'ouvrirai la bouche au milieu d'eux et ils sauront que je suis Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, prophétise et dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Poussez des hurlements ! Malheur à ce jour ! Car le jour de Yahweh est proche, un jour de nuage ; ce sera le temps du jugement des nations. Alors le glaive viendra sur l'Egypte et la frayeur sera dans l'Ethiopie, quand des égorgés tomberont en Egypte et qu'on enlèvera sa richesse et que ses fondements seront renversés. L'Ethiopie, Lybie et Lydie et tout le mélange de peuples et les alliés y tomberont par le glaive. Alors les soutiens de l'Egypte tomberont, sa force orgueilleuse s'écroulera ; de Migdol à Syène ils y tomberont par le glaive, oracle du Seigneur Yahweh. Elle sera déserte au milieu de pays déserts et ses villes se trouveront au milieu de villes dévastées. Ils sauront que je suis Yahweh, quand je mettrai le feu à l'Egypte et que tous ses auxiliaires seront brisés. En ce jour-là des messagers sortiront de ma part en toute hâte pour troubler l'Ethiopie dans sa sécurité ; la frayeur sera parmi eux le jour de l'Egypte ; car voici, il viendra. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Je mettrai fin à la multitude bruyante de l'Egypte par la main de Nabuchodonosor, roi de Babylone. Lui et son peuple avec lui, les plus féroces parmi les nations seront amenés pour ruiner le pays ; ils tireront l'épée contre l'Egypte et rempliront le pays d'égorgés. Je dessécherai les fleuves ; je livrerai le pays aux mains des méchants ; je dévasterai le pays et tout ce qu'il contient par la main des étrangers. Moi, Yahweh, j'ai parlé. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : J'exterminerai les grands de Memphis et les princes du pays d'Egypte de sorte qu'ils ne seront plus. Je dévasterai Patros, je mettrai le feu à Tanis et j'exercerai mes jugements sur Thèbes. Je verserai ma fureur sur Péluse, la forteresse de l'Egypte, et j'exterminerai la multitude bruyante de Memphis. Je mettrai le feu à l'Egypte ; Syène tremblera d'angoisse ; Thèbes sera ouverte à la brèche et ses murs seront démolis. Les jeunes gens de Héliopolis et de Bubaste tomberont par le glaive et les femmes iront en captivité. A Taphnès le jour s'obscurcira, quand je briserai le sceptre de l'Egypte et que je mettrai fin à sa force orgueilleuse ; un nuage la couvrira et ses filles iront en captivité. J'exercerai mes jugements sur l'Egypte et ils sauront que je suis Yahweh.” La onzième année, le premier (mois), le septième du mois, la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, j'ai brisé le bras du pharaon, roi d'Egypte, et voici, on ne l'a pas pansé pour le guérir par l'application de bandes afin qu'il retrouve la force de tenir l'épée. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je viens au pharaon, roi d’Egypte, je lui briserai les bras et je ferai tomber l'épée de sa main. Je disperserai les Egyptiens parmi les nations et je les disséminerai en divers pays. Mais je fortifierai les bras du roi de Babylone et je mettrai mon épée dans sa main. Je briserai les bras du pharaon de sorte qu'il gémira devant lui comme gémissent les blessés à mort. Je fortifierai les bras du roi de Babylone, tandis que les bras du pharaon tomberont. Et ils sauront que je suis Yahweh, quand je mettrai mon épée dans la main du roi de Babylone afin qu'il la tourne sur le pays d'Egypte. Je disperserai les Egyptiens parmi les nations et je les disséminerai en divers pays et ils sauront que je suis Yahweh.” La onzième année, le troisième (mois), le premier du mois, la parole de Yahweh me fut en ces termes : “Fils de l'homme, dis au pharaon, roi d'Egypte, et à sa multitude bruyante : - A qui ressemblais-tu dans ta grandeur ? Voici, il était un cèdre sur le Liban, - aux belles branches et à la taille élevée ; - sa cime était dans les nuées. Les eaux l'avaient fait grandir et l'abîme l'avait fait croître - en faisant couler ses fleuves autour du lieu où il était planté - et en envoyant ses ruisseaux à tous les arbres des champs ; C'est pourquoi sa taille dépassait tous les arbres des champs ; - ses rameaux s'allongeaient grâce à l'abondance des eaux. Dans ses branches tous les oiseaux du ciel faisaient leurs nids - et sous ses rameaux toutes les bêtes des champs mettaient bas ; - à son ombre de nombreuses nations habitaient. Il était beau par sa grandeur et par la longueur de ses branches ; - car ses racines étaient dans des eaux abondantes. Les cèdres dans le jardin de Dieu ne l’égalaient pas ; - les cyprès ne lui ressemblaient pas par rapport à ses branches ; Les platanes n'avaient pas ses rameaux. - Aucun arbre dans le jardin de Dieu ne lui ressemblait en beauté. Je l'avais rendu beau par la multitude de ses branches. - Tous les arbres d'Eden qui étaient dans le jardin de Dieu lui portaient envie. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce qu'il a été de haute taille et qu'il a porté sa cime jusque dans les nuées et que son cœur s'est élevé à cause de sa hauteur, je l'ai livré aux mains d'un puissant d'entre les nations qui le traitera selon sa méchanceté et le coupera. Des étrangers, les plus féroces des nations, l'ont coupé et l'ont jeté. Ses branches sont tombées sur les montagnes et dans toutes les vallées ; ses rameaux se trouvaient brisés dans tous les ravins du pays. Tous les peuples de la terre se sont retirés de son ombre et l'ont abandonné. Sur son tronc coupé tous les oiseaux du ciel se sont posés et toutes les bêtes des champs venaient sur ses rameaux, afin qu'aucun arbre planté près des eaux ne soit plus de haute taille et ne porte plus sa cime jusque dans les nuées et qu'aucun arbre qui s'abreuve d'eau ne garde sa hauteur ; car ils sont tous voués à la mort, doivent aller dans les profondeurs de la terre mêlés aux hommes, à ceux qui descendent dans la fosse. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Le jour où il descendit au schéol j'ai fait à l'abîme mener le deuil pour lui, j'ai retenu ses fleuves de sorte que les grandes eaux ont été arrêtées ; j'ai assombri le Liban à cause de lui et tous les arbres des champs ont langui à cause de lui. Par le bruit de sa chute j'ai fait trembler les nations quand je l'ai précipité dans le schéol avec ceux qui descendent dans la fosse ; alors ils se sont consolés dans les profondeurs de la terre, tous les arbres d'Eden, les plus beaux du Liban, tous ceux qui s'abreuvent d'eau. Eux aussi ont dû descendre avec lui dans le schéol auprès de ceux qui ont été tués par l'épée, ainsi que ses rejetons qui habitaient à son ombre au milieu des nations. A qui ressemblais-tu en gloire et en grandeur parmi les arbres d'Eden ? Mais tu as été précipité avec les arbres d'Eden dans les profondeurs de la terre ; tu es couché au milieu des incirconcis avec ceux qui ont été tués par l'épée. Tel est le pharaon et toute sa multitude bruyante, oracle du Seigneur Yahweh.” La onzième année, le douzième mois, le premier du mois, la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, prononce une lamentation contre le pharaon, roi d'Egypte, et dis-lui : Un lionceau d'entre les nations est venu sur toi. - Comment as-tu disparu ! Tu étais comme un crocodile dans les mers, - tu t'élançais avec tes narines ; tu troublais les eaux - et tu agitais leurs flots. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : - J'étendrai sur toi mon filet et je te tirerai dehors avec mes rets. Je te jetterai à terre - et je te flanquerai sur les champs ; Je ferai se poser sur toi tous les oiseaux du ciel - et se rassasier de toi les bêtes de toute la terre. Je mettrai ta chair sur les montagnes - et je remplirai de ta pourriture les vallées. J'arroserai la terre de ton fluide - et les ravins seront remplis de ton sang. Je voilerai les cieux à ton anéantissement - et j'obscurcirai leurs étoiles ; Je couvrirai le soleil de nuages - et la lune ne donnera plus sa lumière. A cause de toi je vêtirai de deuil tous les astres brillants du ciel - et je répandrai les ténèbres sur la terre, - oracle du Seigneur Yahweh. Je troublerai le cœur de beaucoup de peuples, quand je ferai parvenir tes prisonniers parmi les nations, en des pays que tu ne connaissais pas. Je frapperai de stupeur beaucoup de peuples à cause de toi et leurs rois seront saisis d'effroi à cause de toi, quand j'agiterai mon glaive devant leur face ; ils trembleront à tout instant, chacun pour sa vie, le jour de ta chute. Car ainsi parle le Seigneur Yahweh : L'épée du roi de Babylone viendra sur toi. Je ferai tomber ta multitude bruyante par Pépée de héros ; ce seront tous les plus féroces des nations ; ils ravageront l'opulence de l'Egypte et toute sa multitude bruyante sera détruite. Je ferai périr tout le bétail près des grandes eaux ; le pied de l'homme ne les troublera plus, le sabot des bêtes ne les troublera plus. Alors je rendrai ses eaux très claires et je ferai couler ses fleuves comme de - l'huile, oracle du Seigneur Yahweh, quand je ferai du pays d'Egypte un désert et que le pays sera dépouillé de sa plénitude et que je frapperai tous ceux qui l'habitent afin qu'ils sachent que je suis Yahweh.” C'est une lamentation ; tu dois la chanter ; les filles des nations doivent la chanter ; sur l'Egypte et toute sa multitude bruyante elles doivent la chanter, oracle du Seigneur Yahweh. La douzième année, le premier (mois), le quinzième du mois, la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, lamente-toi sur la multitude bruyante de l'Egypte et fais-la descendre, toi et les filles de nations puissantes, dans les profondeurs de la terre avec ceux qui descendent dans la fosse. Ils tomberont au milieu de ceux qui ont été tués par l'épée et avec lui se couchera toute sa multitude bruyante. Les plus puissants parmi les héros du milieu du schéol lui diront : Qui surpassais-tu en beauté ? Descends et couche-toi auprès des incirconcis. Avec ses auxiliaires il est descendu, il est couché au milieu des incirconcis, de ceux qui ont été tués par l'épée. Là est Assour et toute sa multitude autour de son sépulcre ; eux tous ont été tués, sont tombés par l'épée, dont les sépulcres sont placés dans le plus profond abîme, tandis que sa multitude est autour de son sépulcre ; ils sont tous tués, tombés par l'épée, eux qui avaient répandu la terreur dans le pays des vivants. Là est Elam et toute sa multitude bruyante autour de son sépulcre ; ils sont tous tués, tombés par l'épée, incirconcis descendus dans les profondeurs de la terre qui avaient répandu la terreur dans le pays des vivants ; maintenant ils portent leur honte avec ceux qui sont descendus dans la fosse. On a fait sa couche, à lui et à toute sa multitude bruyante, au milieu de ceux qui ont été tués, autour de son sépulcre ; eux tous sont des incirconcis, tués par l'épée ; car la terreur avait été répandue par eux dans le pays des vivants ; maintenant ils portent leur honte avec ceux qui sont descendus dans la fosse ; ils ont été placés parmi ceux qui ont été tués. Là sont Mosoch et Thubal et toute leur multitude bruyante autour de leurs sépulcres ; eux tous sont des incirconcis, tués par l'épée, eux qui avaient répandu la terreur dans le pays des vivants. Ils ne sont pas couchés avec les héros, tombés dans les temps anciens qui sont descendus dans le schéol avec leurs armes de guerre, sous la tête desquels on a mis leur épée et dont les boucliers ont été sur leurs os ; car la terreur devant ces héros régnait dans le pays des vivants. Toi aussi tu seras couché au milieu des incirconcis, avec ceux qui ont été tués par l'épée. Là est Edom et tous ses princes qui, malgré leur vaillance, ont été mis avec ceux qui ont été tués par l'épée ; ils sont couchés avec les incirconcis, avec ceux qui sont descendus dans la fosse. Là sont les princes du septentrion et tous les Sidoniens qui sont descendus, après avoir été tués, malgré la terreur que répandait leur vaillance ; maintenant ils sont couchés incirconcis avec ceux qui ont été tués par l'épée et portent leur honte avec ceux qui sont descendus dans la fosse. Le pharaon les verra et se consolera au sujet de sa multitude bruyante, oracle du Seigneur Yahweh. Car il avait répandu la terreur dans le pays des vivants ; aussi sera-t-il couché au milieu des incirconcis avec ceux qui ont été tués par l'épée, le pharaon et toute sa multitude bruyante, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, parle aux enfants de ton peuple et dis-leur : Quand je fais venir l'épée sur un pays et que les gens de ce pays, prenant quelqu'un du milieu d'eux, l'établissent comme sentinelle, et que, voyant venir l'épée sur le pays, il sonne de la trompette et avertit les gens, si alors quelqu'un entend le son de la trompette sans se laisser avertir et que l'épée vienne sur lui et l'enlève, son sang sera sur sa tête : il a entendu le son de la trompette, sans se laisser avertir ; son sang sera sur lui ; celui-là l'a averti et a sauvé son âme. Mais si la sentinelle, voyant venir l'épée, ne sonne pas de la trompette de sorte que les gens ne sont pas avertis et que l'épée vienne et enlève l'un d'entre eux, celui-ci sera enlevé à cause de son iniquité ; mais je redemanderai son sang à la main de la sentinelle. Toi donc, fils de l'homme, je t'ai établi comme sentinelle pour la maison d'Israël. Quand tu entends une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part. Quand je dis à l'impie : Tu mourras certainement, et que tu ne parles pas pour avertir l'impie au sujet de son chemin, celui-ci, l'impie, mourra à cause de son iniquité ; mais je redemanderai son sang de ta main. Si tu as averti l'impie au sujet de son chemin pour qu'il s'en détourne et qu'il ne se détourne pas de son chemin, il mourra à cause de son iniquité ; mais toi, tu auras sauvé ton âme. “Toi, fils de l'homme, dis à la maison d'Israël : Voici comme vous parlez : Nos transgressions et nos péchés pèsent sur nous et à cause d'eux nous dépérissons ; comment pourrions-nous vivre ? Dis-leur : Par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh, je ne prends pas plaisir à la mort de l'impie, mais à ce que l'impie se détourne de son chemin et qu'il vive. Détournez-vous, détournez-vous de vos chemins mauvais. Pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël ? Mais toi, fils de l'homme, dis aux enfants de ton peuple : La justice du juste ne le sauvera pas au jour de sa transgression et l'impiété de l'impie, il ne tombera pas par elle le jour où il se détournera de son impiété ; mais aussi un juste ne pourra pas vivre le jour où il péchera. Quand je dis au juste : Tu vivras certainement, s'il se confie dans sa justice et fait le mal, on ne se souviendra plus de toute sa justice, et à cause du mal qu'il a fait il mourra. Quand je dis à l'impie : Tu mourras certainement, s'il se détourne de son péché et pratique l'équité et la justice, rend le gage, restitue ce qu'il a ravi, marche dans les commandements de la vie sans faire aucun mal, il vivra certainement et il ne mourra pas. On ne se rappellera plus aucun des péchés qu'il a commis ; il a pratiqué l'équité et la justice ; il vivra certainement. Néanmoins les enfants de ton peuple disent : La voie de Yahweh n'est pas droite. C'est leur propre voie qui n'est pas droite. Si un juste se détourne de sa justice et fait le mal, il mourra à cause de cela. Si un impie se détourne de son impiété et pratique l'équité et la justice, il vivra à cause de cela. Vous dites : La voie de Yahweh n'est pas droite. Je jugerai chacun de vous selon ses voies, maison d'Israël.” La onzième année de notre captivité, le dixième (mois), le cinquième jour du mois, un fugitif de Jérusalem vint à moi et dit : “La ville est tombée.” La main de Yahweh avait été sur moi le soir avant l'arrivée du fugitif jusqu'à son arrivée chez moi le matin et ma bouche fut ouverte de sorte que je ne fus plus muet. La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, ceux qui habitent ces ruines dans le pays d'Israël disent ceci : Abraham était seul et il a reçu en possession le pays ; nous, nous sommes nombreux ; c'est à nous que le pays a été donné en possession. C'est pourquoi dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Vous mangez sur les montagnes, vous levez vos yeux vers les idoles et vous répandez le sang - et vous voulez posséder le pays ? Vous vous appuyez sur vos épées, vous commettez des abominations, vous souillez l'un la femme de l'autre et vous voulez posséder le pays ? Tu leur diras ceci : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Par ma vie, ceux qui sont dans les ruines tomberont par l'épée ; ceux qui sont dans les champs, je les donnerai en pâture aux bêtes sauvages et ceux qui sont sur les pointes de rocher et dans les cavernes mourront par la peste. Je ferai du pays une solitude et un désert ; sa force altière prendra fin et les montagnes d'Israël seront désolées car personne n'y passera. Ils sauront que je suis Yahweh quand j'aurai fait du pays une solitude et un désert à cause de toutes les abominations qu'ils ont commises. “Et toi, fils de l'homme, les enfants de ton peuple, voici, ils parlent de toi le long des murs et aux portes des maisons ils disent : Venez donc et écoutez la parole qui sort de Yahweh. Aussi viennent-ils chez toi en foule et ils s'assoient devant toi et écoutent tes paroles, mais ils ne les pratiquent pas ; car des mensonges sont dans leur bouche comme un troubadour qui a une belle voix et joue bien de sa cithare : ils entendent tes paroles, mais ils ne les pratiquent pas. Mais quand il arrivera - voici il arrivera - . ils sauront qu'il y avait un prophète au milieu d'eux.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, prophétise contre les pasteurs d'Israël, prophétise et dis aux pasteurs : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Malheur aux pasteurs d'Israël qui se paissaient eux-mêmes. N'est-ce pas le troupeau que les pasteurs doivent paître ? Vous mangiez le lait, vous vous revêtiez de la laine et vous tuiez ce qui était gras, mais vous ne paissiez pas mon troupeau. Vous n'avez pas fortifié ce qui était faible, guéri ce qui était malade, pansé ce qui était blessé ; vous n'avez pas ramené ce qui était égaré, ni cherché ce qui était perdu ; mais avec cruauté vous avez foulé aux pieds ce qui était robuste. Ainsi mes brebis ont été dispersées, faute de pasteur ; elles sont devenues la proie de toutes les bêtes des champs. Mes brebis ont erré sur toutes les montagnes et sur toute colline élevée ; sur toute la face du pays mes brebis ont été dispersées ; mais personne n'en prenait souci, personne ne les cherchait. C'est pourquoi, pasteurs, écoutez la parole de Yahweh. Par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh, parce que mes brebis ont été au pillage et que mes brebis sont devenues la proie de toutes les bêtes des champs, faute de pasteur ; parce que mes pasteurs ne prenaient pas souci de mes brebis, mais que mes pasteurs se paissaient eux-mêmes et ne paissaient pas mes brebis, à cause de cela, pasteurs, ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je viens aux pasteurs, je redemanderai les brebis de leurs mains et je ne les laisserai plus paître mes brebis ; ils ne se paîtront plus eux-mêmes ; j'arracherai mes brebis à leur bouche et elles ne seront plus pour eux une proie. Car ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je prendrai moi-même souci de mes brebis et je les inspecterai. Comme un pasteur inspecte son troupeau au jour des malheurs quand ses brebis sont dispersées, ainsi j'inspecterai mes brebis. Je les retirerai de tous les lieux où elles ont été dispersées au jour des nuages et des ténèbres. Je les ferai sortir des peuples et je les rassemblerai des pays ; je les conduirai sur leur sol et je les ferai paître sur les montagnes d'Israël, dans les vallées et dans toutes les contrées habitées du pays. Je les ferai paître dans un bon pâturage et leur pacage sera sur les hautes montagnes d'Israël. Là elles reposeront dans un beau pacage et paîtront dans un gras pâturage sur les montagnes d'Israël. C'est moi qui paîtrai mes brebis, c'est moi qui les ferai reposer, oracle du Seigneur Yahweh. Je chercherai ce qui était perdu et je ramènerai ce qui était égaré, je panserai ce qui était blessé et je fortifierai ce qui était malade ; ce qui était robuste, je le garderai et je le paîtrai avec justice. Mais vous, mes brebis, ainsi parle le Seigneur Yahweh, voici, je jugerai entre brebis et brebis, entre béliers et boucs. N'est-ce pas assez pour vous de paître dans un bon pâturage, que vous foulez de vos pieds le reste de votre pâturage, et de boire une eau limpide, que vous troublez le reste avec vos pieds, de sorte que mes brebis doivent brouter ce que vos pieds ont foulé et boire ce que vos pieds ont troublé ? C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je jugerai entre les brebis grasses et les brebis maigres. Parce que vous avez heurté du flanc et de l'épaule et frappé de vos cornes toutes les brebis faibles jusqu'à ce que vous les eussiez chassées dehors, je porterai secours à mes brebis pour qu'elles ne soient plus au pillage et je jugerai entre brebis et brebis. “J'établirai sur dies un seul pasteur qui les paîtra, mon serviteur David, et il sera leur pasteur. Moi, Yahweh, je serai leur Dieu et mon serviteur David sera prince au milieu d'elles. Moi, Yahweh, j'ai parlé. Je ferai avec elles une alliance de paix et je ferai disparaître du pays les bêtes féroces de sorte qu'elles habiteront en sécurité dans le désert et dormiront dans les forêts. Je leur donnerai des ondées en leurs temps et je ferai tomber la pluie en son temps, des pluies de bénédiction. Alors les arbres des champs donneront leurs fruits et la terre donnera ses produits ; elles seront en sécurité sur leur sol et elles sauront que je suis Yahweh, quand je briserai les barres de leur joug et que je les délivrerai de la main de ceux qui les asservissaient. Elles ne seront plus la proie des nations et les bêtes du pays ne les dévoreront plus ; mais elles habiteront en sécurité sans que personne ne les effraie. Je leur ferai pousser une plantation parfaite ; personne ne sera plus enlevé par la famine dans le pays et elles ne porteront plus l'opprobre des nations. Elles sauront que moi, Yahweh, je suis leur Dieu et qu'elles, la maison d'Israël, sont mon peuple, oracle du Seigneur Yahweh. Vous êtes mes brebis, les brebis de mon pâturage et moi je suis Yahweh, votre Dieu, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, tourne ta face contre la montagne de Séïr et prophétise contre elle. Dis-lui : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici je viens à toi, montagne de Séïr ; j'étendrai ma main contre toi et je ferai de toi une solitude et un désert et je mettrai tes villes en ruines. Tu deviendras une solitude et tu sauras que je suis Yahweh. Parce que tu nourris une inimitié éternelle et que tu as livré au glaive les enfants d'Israël au temps de leur malheur, au temps où l'iniquité était à son terme. A cause de cela, par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh, tu t’es rendue coupable de sang de sorte que le sang te poursuivra. Je ferai de la montagne de Séïr une solitude et un désert et j'en exterminerai les allants et les venants. Je remplirai de transpercés tes collines et tes vallées ; des transpercés par l'épée y tomberont. Je te réduirai en solitude éternelle et tes villes ne seront plus habitées et tu sauras que je suis Yahweh. Parce que tu as dit : Les deux nations et les deux pays seront à moi et je veux en prendre possession, quoique Yahweh fût là, à cause de cela, par ma vie, oracle du Seigneur Yahweh, je te traiterai selon ta colère et ta fureur que tu as montrées dans ta haine contre eux et je me ferai connaître à toi quand je te jugerai. Tu sauras que je suis Yahweh. J'ai entendu tous les outrages que tu proférais contre les montagnes d'Israël, en disant : Elles sont dévastées ; elle nous sont données en régal. Tu t'es élevée contre moi avec ta bouche et tu as proféré des paroles insolentes contre moi ; j'ai entendu. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Comme tu t'es réjouie sur mon pays parce qu'il était dévasté, ainsi j'agirai avec toi. Tu seras dévastée, montagne de Séïr ainsi qu'Edom tout entier, et tu sauras que je suis Yahweh.” “Mais toi, fils de l'homme, prophétise sur les montagnes d'Israël et dis : Montagnes d'Israël, écoutez la parole de Yahweh : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce que l'ennemi a dit de vous : Ha ! Des solitudes pour toujours ! Elles sont devenues notre propriété ! A cause de cela, prophétise et dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce que, oui, parce qu'on vous a convoitées et désirées de toutes parts de sorte que vous êtes devenues la propriété des autres nations, et parce que vous avez été l'objet de discours méchants et de propos malins des gens, à cause de cela, montagnes d'Israël, écoutez la parole du Seigneur Yahweh : Ainsi parle le Seigneur Yahweh aux montagnes et aux collines, aux ravins et aux vallées, aux ruines désertes et aux villes abandonnées qui ont été pillées et insultées par les autres nations d'alentour, à cause de cela, ainsi parle le Seigneur Yahweh : Oui, dans le feu de ma jalousie j'ai parlé contre les autres nations et contre Edom tout entier qui se sont donné mon pays en propriété avec toute la joie de leur cœur et le mépris de leur âme pour le posséder et piller ; à cause de cela, prophétise sur le pays d'Israël, et dis aux montagnes et aux collines, aux ravins et aux vallées : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : J'ai parlé dans ma jalousie et dans ma fureur, parce que vous avez porté l'opprobre des nations. C'est pourquoi je lève ma main : oui, les nations qui vous entourent porteront elles-mêmes leur opprobre. Mais vous, montagnes d'Israël, vous pousserez vos rameaux et vous porterez votre fruit pour mon peuple d'Israël ; car ils sont prêts d'arriver. Car voici, je viens à vous et je me tourne vers vous et vous serez cultivées et ensemencées. Je multiplierai sur vous les hommes, la maison d'Israël tout entière. Les villes seront habitées et les ruines rebâties. Je multiplierai sur vous hommes et bêtes, ils se multiplieront et seront féconds ; je ferai que vous soyez habitées comme auparavant et je vous ferai plus de bien qu'autrefois de sorte que vous saurez que je suis Yahweh. Je ferai marcher sur vous des hommes, mon peuple d'Israël ; vous serez leur héritage et vous ne serez plus privées de leurs, enfants. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Parce qu'on te dit : Tu as dévoré des hommes et tu as privé ta nation de ses enfants, à cause de cela, tu ne dévoreras plus d'hommes et tu ne priveras plus ta nation de ses enfants, oracle du Seigneur Yahweh. Je ne ferai plus entendre les outrages des nations et tu ne porteras plus l'opprobre des peuples, oracle du Seigneur Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, quand la maison d'Israël habitait son pays, ils l'ont souillée par leur conduite et par leurs œuvres ; leur conduite était devant moi comme la souillure des règles. Alors j'ai versé sur eux mon courroux à cause du sang qu'ils ont versé dans le pays et à cause des idoles par lesquelles ils l'ont souillé. Je les ai dispersés parmi les nations et ils ont été disséminés en divers pays ; je les ai jugés selon leur conduite et selon leurs œuvres. Ainsi ils sont arrivés chez les nations. Là où ils sont allés, ils ont profané mon saint nom, puisqu'on disait d'eux : C'est le peuple de Yahweh ; c'est de son pays qu'ils sont sortis. Et j'ai eu pitié de mon saint nom qu'eux, la maison d'Israël, ont profané parmi les nations chez lesquelles ils sont allés. C'est pourquoi dis à la maison d'Israël : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Ce n'est pas à cause de vous que j'agis, maison d'Israël ; mais c'est à cause de mon saint nom que vous avez profané parmi les nations chez lesquelles vous êtes allés. Je sanctifierai mon grand nom qui est profané parmi les nations au milieu desquelles vous l'avez profané, afin que les nations sachent que je suis Yahweh, quand je me sanctifierai en vous sous leurs yeux. Je vous retirerai d'entre les nations, je vous rassemblerai des pays et je vous ramènerai dans votre pays. Alors je vous aspergerai d'eau pure de sorte que vous serez purifiés, je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai au dedans de vous un esprit nouveau ; j'ôterai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon esprit en eux et je ferai que vous suiviez mes ordonnances, que vous observiez et pratiquiez mes préceptes. Vous habiterez le pays que j'ai donné à vos pères ; vous serez mon peuple et je serai votre Dieu. Je vous délivrerai de toutes vos souillures ; j'appellerai le froment et je le multiplierai et je ne vous enverrai plus la famine. Je multiplierai les fruits des arbres et le produit des champs, afin que vous ne portiez plus désormais l'opprobre de la famine parmi les nations. Alors vous vous rappellerez vos voies mauvaises et vos œuvres qui n'étaient pas bonnes et vous vous prendrez en dégoût à cause de vos iniquités et de vos abominations. Ce n'est pas à cause de vous que j'agis, oracle du Seigneur Yahweh, sachez-le. Ayez honte et rougissez de votre conduite, maison d'Israël. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Le jour où je vous purifierai de toutes vos iniquités, je repeuplerai les villes et les ruines seront rebâties. La terre dévastée sera cultivée au lieu d'être un désert aux yeux de tous les passants. On dira : Cette terre qui était dévastée est devenue comme un jardin d'Eden et les villes qui étaient ruinées et détruites sont bien fortifiées et habitées. Alors les nations qui seront restées autour de vous sauront que moi, Yahweh, j'ai rebâti ce qui était détruit, planté ce qui était ravagé. Moi, Yahweh, j'ai parlé et je l'exécuterai. Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Encore en ceci je me laisserai trouver par la maison d'Israël pour le faire en leur faveur : je leur multiplierai les hommes comme un troupeau. Les villes ruinées seront remplies de troupeaux d'hommes semblables aux troupeaux consacrés, aux troupeaux de Jérusalem pendant ses solennités, et ils sauront que je suis Yahweh.” La main de Yahweh fut sur moi et il me fit sortir en esprit et me déposa au milieu de la plaine, celle-ci était remplie d'ossements humains. Il me fit passer près d'eux tout autour ; et voici, ils étaient fort nombreux sur la face de la plaine et ils étaient tout à fait desséchés. Et il me dit : “Fils de l'homme, ces ossements pourront-ils revivre ?” Je répondis : “Seigneur Yahweh, tu le sais.” Alors il me dit : “Prophétise sur ces ossements et dis-leur : Ossements desséchés, écoutez la parole de Yahweh. Ainsi parle le Seigneur Yahweh à ces ossements : Voici, je vais faire entrer en vous l'esprit de vie et vous vivrez. Je mettrai sur vous des nerfs et je ferai croître sur vous de la chair et je vous couvrirai de peau ; je mettrai en vous l'esprit de vie de sorte que vous vivrez et que vous saurez que je suis Yahweh.” Alors je prophétisai, comme il m'avait été ordonné ; et il y eut un bruit dès que je prophétisai et voici un fracas, et les os se rapprochèrent les uns des autres. Et je regardai et voici, des nerfs et de la chair vinrent sur eux et une peau s'étendit pardessus ; mais il n'y avait pas encore l'esprit de vie en eux. Il me dit : Prophétise sur l'esprit, prophétise, fils de l'homme, et dis à l'esprit : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Viens des quatre vents et souffle sur ces hommes tués pour qu'ils vivent. Je prophétisai, comme il m’avait été ordonné, et l'esprit entra en eux et ils devinrent vivants et ils se tinrent sur leurs pieds : c'était une très, très grande armée. Alors, il me dit : “Fils de l'homme, ces ossements sont toute la maison d'Israël. Voici, ils disent : Nos os sont desséchés, notre espérance a péri ; c'en est fait de nous. C'est pourquoi prophétise et dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici j'ouvrirai vos tombeaux et je vous ferai remonter de vos tombeaux et je vous ramènerai dans la terre d'Israël, et vous saurez que je suis Yahweh, quand j'ouvrirai vos tombeaux et que je vous ferai remonter de vos tombeaux. Je mettrai mon Esprit en vous et vous vivrez ; je vous placerai sur votre terre et vous saurez que je suis Yahweh ; j'ai parlé et je l'exécuterai, oracle de Yahweh.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Fils de l'homme, prends un bâton et écris dessus : Juda et les enfants d'Israël qui lui sont associés ; prends ensuite un autre bâton et écris dessus : Joseph et toute la maison d'Israël qui lui est associée. Rapproche-les l'un de l'autre afin qu'ils deviennent un seul bâton. Quand alors les enfants de ton peuple te disent : Ne veux-tu pas nous expliquer ce que tu entends par là ? Dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici je prendrai le bâton de Joseph, qui est dans la main d'Ephraïm, et des tribus d'Israël qui lui sont associées, et je les joindrai au bâton de Juda et j'en ferai un seul bâton afin qu'ils soient un dans ma maison. Ainsi les bâtons sur lesquels tu écriras seront dans ta main sous leurs yeux. Alors dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je prendrai les enfants d'Israël du milieu des nations où ils sont allés, je les rassemblerai de toutes parts et je les ramènerai dans leur pays. Je ferai d'eux une seule nation dans mon pays, sur les montagnes d'Israël et un seul roi régnera sur eux tous ; ils ne seront plus deux nations, ils ne seront plus divisés en deux royaumes. Ils ne se souilleront plus par leurs idoles et je les sauverai de leurs rébellions par lesquelles ils ont péché et je les purifierai ; ils seront mon peuple et je serai leur Dieu. Mon serviteur David sera leur roi et ils auront tous un seul pasteur ; ils marcheront selon mes ordonnances, observeront mes lois et ils les pratiqueront. Ils habiteront dans le pays que j'ai donné à mon serviteur Jacob et dans lequel ont habité leurs pères. Ils y habiteront, eux et leurs enfants et les enfants de leurs enfants à perpétuité ; et mon serviteur David sera leur prince pour toujours. Je ferai avec eux une alliance de paix ; ce sera une alliance éternelle avec eux ; je placerai mon sanctuaire au milieu d'eux pour toujours. Ma demeure sera de nouveau au-dessus d'eux ; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Et les nations sauront que je suis Yahweh qui sanctifie Israël, quand mon sanctuaire sera au milieu d'eux pour toujours.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes ; “Fils de l'homme, tourne ta face contre Gog au pays de Magog, prince souverain de Mosoch et de Thubal, et prophétise contre lui et dis : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je viens à toi, Gog, prince souverain de Mosoch et de Thubal. Je te ferai sortir, toi et toute ton armée, chevaux et cavaliers, tous complètement équipés, troupe nombreuse, portant le grand et le petit bouclier, tous maniant l'épée : Perses, Ethiopiens et gens de Libye, tous portant bouclier et casque ; Gomer et toutes ses troupes, la maison de Thogarma de l'extrême Nord et toutes ses troupes, peuples nombreux qui sont avec toi. Tiens-toi prêt et prépare-toi, toi et toute ta multitude qui s'est assemblée autour de toi et sois à ma disposition. Après bien des jours tu recevras mes ordres ; à la fin des années tu marcheras contre un pays qui a été sauvé de la dévastation, contre un peuple qui a été rassemblé d'entre beaucoup de peuples sur les montagnes d'Israël restées sans interruption désertes ; oui, il a été retiré du milieu des peuples et ils habitent tous en sécurité. Tu monteras comme un ouragan, tu viendras comme une nuée pour couvrir le pays, toi et toutes tes troupes et de nombreux peuples avec toi. “Ainsi parle le Seigneur Yahweh : En ce jour-là, il arrivera que des pensées s'élèveront dans ton cœur et que tu formeras un mauvais dessein. Tu diras : Je monterai contre un pays ouvert, je me jetterai sur des gens tranquilles, qui habitent en sécurité - ils habitent tous sans murailles et n'ont ni verrous ni portes - pour piller et faire du butin, pour porter ta main sur des ruines de nouveau habitées et sur un peuple qui a été recueilli du milieu des nations, sur des gens qui s'occupent de troupeaux et d'autres biens et qui habitent le nombril de la terre. Saba et Dédan et leurs trafiquants, Tharsis et tous ses commerçants te diront : Viens-tu pour piller ? As-tu assemblé ta multitude pour faire du butin, pour emporter de l'or et de l'argent, pour prendre les troupeaux et les autres biens ? C'est pourquoi, prophétise, fils de l'homme, et dis à Gog : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : N'est-ce pas ? En ce temps-là, quand mon peuple habitera en sécurité, tu te mettras en route, et tu viendras de ton lieu d'habitation, de l'extrême Nord, toi et de nombreux peuples avec toi, tous montés sur des chevaux, une grande multitude et une puissante armée. Tu monteras contre mon peuple d'Israël comme une nuée pour couvrir le pays. Ce sera à la fin des jours que je t'amènerai contre mon pays, afin que les nations me connaissent, quand je me révélerai en toi comme saint sous leurs yeux. Ainsi parle le Seigneur Yahweh à Gog : C'est toi de qui j'ai parlé aux anciens jours par mes serviteurs, les prophètes d'Israël qui en ces jours-là ont prophétisé que je t'amènerai contre eux. En ce jour-là, le jour de l'arrivée de Gog sur le pays d'Israël, il arrivera, oracle du Seigneur Yahweh, que mon courroux montera. Dans ma jalousie et dans le feu de ma colère je déclare : En ce jour-là, il y aura certainement un grand tremblement sur la terre d'Israël. Devant moi trembleront les poissons de la mer et les oiseaux du ciel, les bêtes des champs et tous les reptiles qui rampent sur le sol ainsi que tous les hommes qui sont sur la face de la terre. Les montagnes seront renversées, les parois des rochers s'écrouleront et tous les murs tomberont par terre. J'appellerai contre lui toutes sortes de terreurs, oracle du Seigneur Yahweh ; l'épée de chacun sera tournée contre son frère. J'exercerai mon jugement contre lui par la peste et par le sang ; je ferai tomber une pluie violente et des pierres de grêle, du feu et du soufre sur lui, et sur ses troupes et sur les peuples nombreux qui sont avec lui. Je me montrerai grand et saint et je me ferai connaître aux yeux de beaucoup de nations, et elles sauront que je suis Yahweh.” “Mais toi, fils de l'homme, prophétise contre Gog et tu diras : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici, je viens à toi, Gog, prince souverain de Mosoch et de Thubal, je te conduirai, je te tirerai, je te ferai monter de l'extrême Nord et je t'amènerai sur les montagnes d'Israël. Mais je briserai ton arc de ta main gauche et je ferai tomber tes flèches de ta main droite. Tu tomberas sur les montagnes d'Israël, toi et toutes tes troupes et les peuples qui sont avec toi ; je te donnerai en pâture aux vautours, à tout ce qui a des ailes et aux bêtes des champs. Tu tomberas sur la face des champs ; car j'ai parlé, oracle du Seigneur Yahweh, J'enverrai le feu dans Magog et chez ceux qui habitent en sécurité les côtes ; ils sauront que je suis Yahweh. Je ferai connaître mon saint nom au milieu de mon peuple d'Israël et je ne laisserai plus profaner mon saint nom ; les nations sauront que je suis Yahweh, saint en Israël. Voici, cela viendra et s'accomplira, oracle dû Seigneur Yahweh ; c'est là le jour dont j'ai parlé. “Alors les habitants des villes d'Israël sortiront et feront du feu avec les armes, les petits et les grands boucliers, les arcs et les flèches, les bâtons qu'on porte à la main et les javelots ; pendant sept ans ils en feront du feu. Ils ne chercheront pas de bois dans les champs et ils n'en couperont pas dans les forêts ; car c'est avec les armes qu'ils feront du feu. Ils dépouilleront ceux qui voulaient les dépouiller et ils pilleront ceux qui voulaient les piller, oracle du Seigneur Yahweh. En ce jour-là, je donnerai à Gog comme sépulture un lieu célèbre en Israël, la vallée d'Abarim, à l'est de la mer, qui barre le chemin aux passants ; c'est là qu'on enterrera Gog et toute sa multitude bruyante, et on l'appellera la vallée de la multitude bruyante de Gog. La maison d'Israël les enterrera, pour purifier le pays, pendant sept mois. Toute. la population du pays les enterrera ; et ce sera pour eux un titre de gloire le jour où je me glorifierai, oracle du Seigneur Yahweh. On désignera des hommes qui parcourront sans cesse le pays pour chercher ceux qui sont restés sur la surface de la terre, afin de le purifier ; après les sept mois, ils feront leurs recherches. Quand ils parcourront le pays et que l'un d'eux verra les ossements d'un homme, il mettra à côté un signe jusqu'à ce que les fossoyeurs les aient enterrés dans la vallée de la multitude bruyante de Gog et qu'ils aient purifié le pays. “Mais toi, fils de l'homme, ainsi parle le Seigneur Yahweh : Dis à tout ce qui a des ailes et à toutes les bêtes des champs : Rassemblez-vous et venez ; réunissez-vous de toutes parts pour mon sacrifice que j'immole pour vous, un grand sacrifice sur les montagnes d'Israël, et mangez de la chair et buvez du sang. Vous mangerez de la chair de héros et vous boirez du sang de princes, béliers, agneaux, boucs, taureaux, tous engraissés à Basan. Vous mangerez de la graisse jusqu'à satiété et vous boirez du sang jusqu'à l'ivresse, de mon sacrifice que j'immole pour vous. Vous vous rassasierez à ma table de chevaux et de coursiers, de héros et de toutes sortes de guerriers, oracle du Seigneur Yahweh. Ainsi je manifesterai ma gloire parmi les nations et toutes les nations verront mon jugement que j'exécuterai et ma main que je mettrai sur eux. La maison d'Israël saura que je suis Yahweh son Dieu, à partir de ce jour et à l'avenir. “Les nations sauront que c'est à cause de son iniquité qu'il a dû aller en exil, parce qu'ils m’ont été infidèles de sorte que je leur ai caché ma face et que je les ai donnés aux mains de leurs ennemis et qu'ils sont tous tombés par l'épée. Je les ai traités selon leur souillure et leurs transgressions, et je leur ai caché ma face. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Maintenant je changerai le sort de Jacob, j'aurai pitié de toute la maison d'Israël et je serai jaloux de mon nom. Ils oublieront leur honte et toute leur infidélité dont ils se sont rendus coupables vis-à-vis de moi, quand ils habiteront de nouveau dans leur pays en sécurité et que personne ne les inquiétera plus. Quand je les ramènerai d'entre les peuples et que je les rassemblerai des pays de leurs ennemis, je me révélerai par eux comme saint aux yeux des nations. Ils sauront que je suis Yahweh, leur Dieu qui les a amenés captifs parmi les nations et qui les rassemble de nouveau dans leur pays sans laisser là aucun d'eux. Je ne leur cacherai plus ma face, parce que je répandrai mon esprit sur la maison d'Israël, oracle du Seigneur Yahweh.” La vingt-cinquième année de notre captivité, le premier mois, le dixième jour du mois, la quatorzième année après la prise de ville, ce jour-là même, la main de Yahweh fut sur moi, et il m'emmena dans des visions divines au pays d'Israël et il me déposa sur une très haute montagne. Sur cette montagne il y avait en face de moi comme une construction de ville. Quand il m'eut amené en ce lieu, voici qu'il y avait un homme dont l'aspect était comme celui de l'airain ; il avait dans sa main un cordeau de lin et une canne à mesurer et il se tenait à la porte. Cet homme me dit : “Fils de l'homme, regarde de tes yeux et écoute de tes oreilles et fais attention à tout ce que je te montrerai, car c’est pour qu'on te le montre que tu as été ramené ici. Fais connaître à la maison d'Israël tout ce que tu verras.” Et voici, un mur extérieur entourait la maison de tous côtés ; et l'homme avait à la main une canne à mesurer de six coudées, chaque coudée étant d'une coudée ordinaire et d'un palme. Il mesura la largeur de la construction : une canne, et la hauteur : une canne. Alors il m'amena à la porte dont la face était tournée vers l'orient sur sept degrés et il mesura le seuil de la porte : une canne en largeur et la loge : une coudée en longueur et une coudée en largeur, et le pilier entre les loges : cinq coudées, et le seuil de la porte à côté du vestibule de la porte à l'intérieur : une coudée. Et il mesura le vestibule de la porte : huit coudées, et leurs piliers : deux coudées ; le vestibule de la porte était à l'intérieur. Les loges de la porte étaient l'une en face de l'autre, trois d'un côté et trois de l'autre côté ; toutes les trois avaient la même mesure et les piliers des deux côtés avaient aussi la même mesure. Puis il mesura la largeur de l'ouverture de la porte : dix coudées, la longueur de la porte : treize coudées. Il y avait devant les loges une clôture, large d'une coudée de l'un et de l'autre côté ; et les loges avaient six coudées d'un côté et six de l'autre. Il mesura la porte du toit d'une loge jusqu'au toit de l'autre : vingt-cinq coudées en largeur d'une ouverture jusqu'à l'autre. Il mesura le vestibule : vingt coudées, et au vestibule de la porte touchait le parvis de tous côtés. De devant la porte d'entrée jusque devant le vestibule à l'intérieur il y avait cinquante coudées. Il y avait aux loges et à leurs piliers des fenêtres obliques donnant à l'intérieur, tout autour de la porte ; et de même au vestibule il y avait des fenêtres tout autour donnant à l'intérieur et aux piliers du vestibule, il y avait des palmiers. Puis il me conduisit au parvis extérieur, et voici, il y avait des chambres et un pavé dans le parvis tout autour ; c'étaient trente chambres le long du pavé. Le pavé se trouvait aux côtés des portes, correspondant à la longueur des portes ; c'était le pavé inférieur. Il mesura la largeur du parvis depuis la porte inférieure au dedans jusqu'à la porte intérieure en dehors : cent coudées. Et il me conduisit vers le nord, et voici, il y avait une porte au parvis extérieur qui regardait vers le nord ; il en mesura la longueur et la largeur. Ses loges, trois d'un côté et trois de l'autre, ses piliers et son vestibule avaient la même mesure que ceux de la première porte : cinquante coudées en longueur et vingt-cinq en largeur. Ses fenêtres et les fenêtres de son vestibule et ses palmiers avaient la même mesure que ceux de la porte qui regardait vers l'orient ; on y montait par sept degrés et son vestibule était tourné vers l'intérieur. Il y avait une porte au parvis intérieur en face de la porte du nord correspondait à la porte de l'orient ; il mesura d'une porte à l'autre : cent coudées. Il me conduisit ensuite du côté du midi, et voici, il y avait une porte vers le midi ; il en mesura les loges et les piliers et le vestibule qui avaient les mêmes dimensions. Elle avait, ainsi que son vestibule, des fenêtres pareilles aux autres fenêtres : cinquante coudées en longueur et vingt-cinq coudées en largeur. On y montait par sept degrés et son vestibule était tourné vers l'intérieur ; il y avait des palmiers à ses piliers l'un d'un côté et l'autre de l'autre. Il y avait aussi une porte au parvis intérieur du côté du midi ; il mesura d'une porte à l'autre : cent coudées. Puis il me conduisit dans le parvis intérieur par la porte du midi et il mesura la porte du midi qui avait les mêmes dimensions. Ses loges, ses piliers et son vestibule avaient les mêmes dimensions ; elle avait, ainsi que ses loges, des fenêtres tout autour ; cinquante coudées en longueur et vingt-cinq coudées en largeur. Son vestibule était du côté du parvis extérieur ; il y avait des palmiers à ses piliers et on y montait par huit degrés. Puis il me conduisit vers la porte de l'orient et il mesura la porte qui avait les mêmes dimensions. Ses loges, ses piliers et son vestibule avaient les mêmes dimensions ; elle avait, ainsi que son vestibule, des fenêtres tout autour ; cinquante coudées en longueur et vingt-cinq coudées en largeur. Son vestibule était du côté du parvis extérieur ; il y avait des palmiers à ses piliers de chaque côté et on y montait par huit degrés. Puis il me conduisit vers la porte du nord et il y mesura les mêmes dimensions. Ses loges ses piliers et son vestibule avaient les mêmes dimensions ; elle avait, ainsi que son vestibule, des fenêtres tout autour ; cinquante coudées en longueur et vingt-cinq coudées en largeur. Son vestibule était du côté du parvis extérieur ; il y avait des palmiers à ses piliers de chaque côté et on y montait par huit degrés. Puis il me conduisit à la porte orientale ; il y avait une chambre et son entrée était près des piliers des portes ; c'est là qu'on lavait les holocaustes, Dans le vestibule de la porte il y avait deux tables d'un côté et deux tables de l'autre pour immoler sur elles les victimes d'holocauste, de péché et de délit. Au côté extérieur, au nord pour celui qui montait à l'entrée de la porte, il y avait deux tables, et de l'autre côté du vestibule de la porte il y avait deux tables. Il y avait aux côtés de la porte quatre tables d'une part et quatre tables de l'autre, en tout huit tables sur lesquelles on immolait les victimes. il y avait quatre tables pour les holocaustes ; en pierres de taille, longues d'une coudée et demie, larges d'une coudée et demie, et hautes d'une coudée ; sur elles on déposait les instruments avec lesquels on immolait les victimes d'holocauste et les autres victimes. Un rebord d'un palme était fixé en dedans tout autour et sur les tables en haut il y avait un toit pour mettre la chair des victimes à l'abri contre la pluie et la chaleur. Puis il me conduisit dans le parvis intérieur et voici, il y avait deux chambres dans le parvis intérieur ; l'une était à côté de la porte septentrionale et sa face était tournée vers le midi ; l'autre était à côté de la porte méridionale et sa face était tournée vers le nord. Il me dit : Cette chambre dont la face est tournée vers le midi est pour les prêtres qui sont chargés du service de la maison et la chambre dont la face est tournée vers le nord est pour les prêtres qui sont chargés du service de l'autel : ce sont les fils de Sadoc qui, parmi les fils de Lévi, s'approchent de Yahweh pour le servir. Puis il mesura le parvis : il avait cent coudées de longueur et cent coudées de largeur en carré. L'autel était devant la maison. Puis il me conduisit dans le vestibule du temple et il mesura les piliers du vestibule : cinq coudées d'un côté et cinq coudées de l'autre, et la largeur de la porte : quatorze coudées, et les parois latérales de la porte : trois coudées d'un côté et trois coudées de l'autre. La longueur du vestibule était de vingt coudées et la largeur de douze coudées ; on y montait sur dix degrés. Il y avait des colonnes près des piliers, l'une d'un côté et l'autre de l'autre. Puis il me conduisit dans le temple et en mesura les piliers : six coudées de largeur d'un côté et six coudées de largeur de l'autre côté. La largeur de l'entrée était de dix coudées ; tes parois latérales de l'entrée avaient cinq coudées d'un côté et cinq coudées de l'autre. Il mesura sa longueur savoir du Saint : quarante coudées, et la largeur : vingt coudées. Puis il entra dans l'intérieur et il mesura le pilier de l'entrée : deux coudées, et la largeur de l'entrée elle-même : six coudées, et les parois latérales de l'entrée : sept coudées de l'un et sept coudées de l'autre côté. Il mesura sa longueur savoir de l'intérieur : vingt coudées, et la largeur : vingt coudées sur le devant du temple et il me dit : “C'est le Saint des saints.” Puis il mesura le mur de la maison : six coudées, et la largeur de l'édifice latéral tout autour de la maison : quatre coudées. Les cellules latérales, les unes sur les autres, étaient trois fois trente et il y avait des saillies dans le mur de la maison pour les cellules latérales tout autour pour servir de soutiens ; mais il n'y avait pas de soutiens dans le mur de la maison. L'édifice latéral s'élargissait et... vers en haut en faveur des cellules latérales ; car... de la maison vers en haut tout autour de la maison de sorte qu'il y avait un élargissement de la maison vers en haut. De l'étage inférieur on montait à l'étage du milieu et de l'étage du milieu à l'étage supérieur. Un pavé élevé tout autour de la maison devenait visible. Les fondements des cellules latérales étaient d'une canne pleine, six coudées. L'épaisseur du mur extérieur de l'édifice latéral était de cinq coudées ; un espace libre se trouvait entre les cellules latérales de la maison et entre les chambres large de vingt coudées tout autour de la maison. Les entrées de l'édifice latéral allaient vers l'espace libre, une entrée au nord et une entrée au midi, et la largeur de l'espace libre était de cinq coudées tout autour. Le bâtiment qui était en face de l'espace clos du côté de l'occident avait une largeur de soixante-dix coudées ; le mur du bâtiment avait une largeur de cinq coudées tout autour et sa longueur était de quatre-vingt-dix coudées. Il mesura la maison : longueur, cent coudées, et l'espace clos ainsi que le bâtiment et ses murs : longueur, cent coudées ; et la largeur de la face de la maison et l'espace clos vers l'orient : cent coudées. Il mesura la longueur du bâtiment en face de l'espace clos qui était sur le derrière et ses murs de chaque côté : cent coudées. Le temple et l'intérieur et son vestibule extérieur étaient lambrissés. Les fenêtres obliques et les galeries tout autour pour les trois étaient couvertes de bois tout autour, depuis le sol jusqu'aux fenêtres ; les fenêtres étaient... d'au-dessus de l'entrée et jusqu'à la maison intérieure et au dehors et sur tout le mur tout autour à l'intérieur et à l'extérieur... étaient mis des chérubins et des palmiers, un chérubin entre deux palmiers ; chaque chérubin avait deux visages, un visage d'homme tourné d'un côté vers un palmier et un visage de lion tourné de l'autre côté vers l'autre palmier. C'était ainsi tout autour de la maison. Depuis le sol jusque par-dessus l'entrée étaient mis les chérubins et les palmiers au mur du temple. A l'entrée du temple il y avait des poteaux quadrangulaires et devant le Saint des saints il y avait quelque chose qui ressemblait à un autel en bois, haut de trois coudées, long de deux coudées et large de deux coudées ; il avait des coins ; son socle et ses parois étaient de bois. Et il me dit : “C'est ici la table qui est devant Yahweh.” Le temple avait deux battants de porte et le Saint des saints avait également deux battants. Les battants avaient deux feuillets se repliant, l'un des battants en avait deux, l'autre des battants en avait également deux. Et sur eux étaient mis des chérubins et des palmiers comme ceux qui étaient mis sur les parois. Un auvent en bois était devant le vestibule à l'extérieur. Il y avait des chérubins et des palmiers de chaque côté des parois latérales du vestibule... Puis il me fit sortir vers le parvis intérieur du côté du septentrion et il me conduisit vers l'appartement qui était en face de l'espace clos et qui était en face du bâtiment tourné vers le nord. La longueur était de cent coudées et la largeur était de cinquante coudées, en face des vingt du parvis intérieur et en face du pavé du parvis extérieur ; galerie contre galerie en trois étages. Devant les chambres il y avait un corridor large de dix coudées et long de cent coudées et leurs portes étaient dirigées vers le nord. Les chambres supérieures étaient plus étroites ; car les galeries leur ôtaient de la place ainsi qu'aux chambres inférieures et intermédiaires. Car elles étaient à trois étages et elles n'avaient pas de colonnes comme les colonnes des parois ; c'est pourquoi les chambres supérieures étaient plus étroites que les chambres inférieures et intermédiaires. Il y avait un mur extérieur parallèle aux chambres, du côté du parvis extérieur ; en face des chambres, sa longueur était de cinquante coudées. Car la longueur des chambres du côté du parvis extérieur était de cinquante coudées ; et voici, du côté du temple il y avait cent coudées. Plus bas que ces chambres il y avait l'entrée du côté de l'orient pour celui qui y venait du parvis extérieur. Sur la largeur du mur du parvis ; du côté du midi, en face de l'espace clos et en face du bâtiment, il y avait aussi des chambres. Devant elles il y avait un corridor et elles avaient le même aspect que les chambres qui étaient du côté du septentrion par rapport à leur longueur, leur largeur, leurs sorties, leurs arrangements et leurs portes. ... 0 Et il me dit : “Les chambres du nord et les chambres du sud qui sont en face de l'espace clos, ce sont les chambres saintes où les prêtres qui s'approchent de Yahweh mangeront les choses très saintes ; c'est là qu'ils déposeront les choses très saintes : les oblations, les victimes pour le péché et le délit ; car le lieu est saint. Une fois entrés, les prêtres ne sortiront pas du sanctuaire pour aller dans le parvis extérieur ; mais ils déposeront là les vêtements avec lesquels ils ont fait le service ; car ces vêtements sont saints ; ils en mettront d'autres pour s'approcher de la place destinée au peuple.” Quand il eut achevé de mesurer la maison intérieure, il me fit sortir par la porte dont la face était tournée vers l'orient et il mesura tout autour. Il mesura le côté de l'orient : cinq cents coudées de la canne à mesurer ; il se tourna et mesura le côté du septentrion : cinq cents coudées de la canne à mesurer ; il se tourna et mesura le côté du midi : cinq cents coudées de la canne à mesurer. Il se tourna vers le côté de l'occident et il mesura : cinq cents coudées de la canne à mesurer. Des quatre côtés il mesura ; le district saint avait un mur tout autour long - de cinq cents coudées et large de cinq cents coudées pour séparer le sacré du profane. Il me conduisit ensuite à la porte tournée vers l'orient. Et voici, la gloire du Dieu d'Israël venait du côté de l'orient. Son bruit était comme le bruit des grandes eaux et la terre resplendissait de sa gloire. La vision que je voyais était comme la vision que j'avais vue lorsqu'il vint pour détruire la ville et comme la vision que j'avais vue près du fleuve Chobar ; et je tombai sur ma face. La gloire de Yahweh entra dans la maison par la porte dont la face était tournée vers l'orient. Alors de l'esprit m'enleva et me transporta dans le parvis intérieur, et voici, la gloire de Yahweh remplissait la maison. J'entendis quelqu'un qui me parlait du dedans de la maison, tandis que l'homme se tenait à côté de moi. Il me dit : “Fils de l'homme, as-tu vu le lieu de mon trône et des plantes de mes pieds où j'habiterai au milieu des enfants d'Israël à jamais ? La maison d'Israël, elle et ses rois, ne souilleront plus mon saint nom par leurs prostitutions et les cadavres de leurs rois, en mettant leur seuil près de mon seuil et leurs poteaux près de mes poteaux, de sorte qu'il n'y avait qu'une paroi entre moi et eux ; ils ont ainsi souillé mon saint nom par les abominations qu'ils commettaient ; c'est pourquoi je les ai exterminés - dans ma colère. Maintenant ils éloigneront de moi leurs prostitutions et les cadavres de leurs rois et j'habiterai au milieu d'eux à jamais. Toi, fils de l'homme, fais connaître à la maison d'Israël cette maison, ses mesures et sa disposition. S'ils ont honte de tout ce qu'ils ont fait, apprends-leur la forme de cette maison, sa disposition, ses issues et ses entrées, toutes ses ordonnances et tous ses règlements ; mets-le sous leurs yeux par écrit afin qu'ils gardent tous ses règlements et toutes ses ordonnances et les pratiquent. Telle est la loi de la maison. Tout son territoire à l'entour est très saint.” Voici les mesures de l'autel en coudées, la coudée étant d'une coudée ordinaire et d'un palme : le socle avait une coudée de hauteur, et une coudée de largeur et le rebord qui était sur son pourtour avait un empan. Et voici la hauteur de l'autel : du socle du sol au cadre inférieur il y avait deux coudées et la largeur était d'une coudée ; du petit cadre au grand cadre il y avait quatre coudées et sa largeur était d'une coudée. Le foyer avait quatre coudées et du foyer jusqu'aux cornes en haut : une coudée. Le foyer avait douze coudées de longueur sur douze coudées de largeur formant un carré des quatre côtés. Le grand cadre avait de ses quatre côtés quatorze coudées de longueur sur quatorze coudées de largeur ; le petit cadre avait de ses quatre côtés seize coudées de longueur sur seize coudées de largeur, et le rebord qui était autour avait une demi-coudée ; il avait tout autour un socle d'une coudée et ses degrés étaient tournés vers l'orient. Puis il me dit : “Fils de l'homme, ainsi parle le Seigneur Yahweh : Voici les ordonnances de l'autel, le jour où il sera construit afin d’y offrir les holocaustes et d'y répandre le sang. Tu donneras aux prêtres lévites qui sont de la postérité de Sadoc et qui s'approchent de moi, oracle du Seigneur Yahweh, pour me servir, un jeune taureau en sacrifice pour le péché. Tu prendras de son sang et tu le mettras sur les quatre cornes de l'autel et sur les quatre angles de chaque cadre et sur le rebord tout autour, et tu en feras l'expiation et la propitiation. Tu prendras le taureau offert pour le péché et on le brûlera dans le lieu réservé de la maison, en dehors du sanctuaire. Le second jour tu offriras pour le péché un jeune bouc sans défaut et on fera l'expiation de l'autel comme on l'a faite par le taureau. Quand tu auras achevé de faire l'expiation, tu offriras un jeune taureau sans défaut et un bélier du troupeau sans défaut, Tu les offriras devant Yahweh et les prêtres jetteront sur eux du sel et les offriront en holocauste à Yahweh. Pendant sept jours, tu offriras un bouc en sacrifice pour le péché, chaque jour ; on offrira aussi un jeune taureau et un bélier du troupeau sans défaut. Pendant sept jours, on fera la propitiation de l'autel et on le purifiera, on le consacrera. Le huitième jour et dorénavant, les prêtres offriront sur l'autel vos holocaustes et vos sacrifices de reconnaissance et je vous serai favorable, oracle du Seigneur Yahweh.” Puis il me ramena vers la porte extérieure du sanctuaire tournée vers l'orient ; elle était fermée. Et il me dit : “Cette porte sera fermée et elle ne s'ouvrira point ; personne n'entrera par cette porte ; car Yahweh, le Dieu d'Israël, est entré par cette porte ; elle restera donc fermée. Seul le prince, lui, s'y assoira pour manger devant Yahweh ; il entrera par le vestibule de la porte et sortira par le même chemin.” Il me conduisit ensuite dans la direction de la porte septentrionale devant la maison. Je vis et voici, la gloire de Yahweh remplissait la maison de Yahweh. Je tombai sur ma face ; mais Yahweh me dit : “Fils de l'homme, sois attentif et regarde de tes yeux et écoute de tes oreilles tout ce que je vais te dire au sujet de toutes les ordonnances de la maison de Yahweh et de toutes ses lois. Fais attention à ce qui entre dans la maison par toutes les issues du sanctuaire. Tu diras à la maison de rébellion, à la maison d'Israël : Ainsi parle le Seigneur Yahweh : C'est assez de toutes vos abominations, maison d'Israël, que vous avez commises en introduisant des étrangers, incirconcis de cœur - et incirconcis de chair, pour qu'ils fussent dans mon sanctuaire pour le profaner, quand vous m'offriez ma nourriture, la graisse et le sang ; ainsi vous avez rompu mon alliance par toutes vos abominations. Vous ne vous êtes pas acquittés du service de mes choses saintes ; mais vous les avez établis pour faire le service dans mon sanctuaire. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahweh : Aucun étranger, incirconcis de cœur et incirconcis de chair, n'entrera dans mon sanctuaire, aucun des étrangers qui sont au milieu des Israélites. “Mais les lévites qui se sont éloignés de moi au temps où Israël s'égarait loin de moi pour suivre ses idoles porteront leur iniquité. Ils seront dans mon sanctuaire des serviteurs préposés aux portes de la maison et au service de la maison ; ce sont eux qui égorgeront pour le peuple les victimes destinées aux holocaustes et aux autres sacrifices ; ils se tiendront à leur disposition pour les servir. Parce qu'ils les ont servis devant leurs idoles et qu'ils ont fait tomber la maison d'Israël dans l’iniquité, à cause de cela j'ai levé ma main contre eux, oracle du Seigneur Yahweh, de sorte qu'ils porteront leur iniquité. Ils ne s'approcheront pas de moi pour remplir les fonctions du sacerdoce et pour s’approcher de toutes mes choses saintes et des choses très saintes ; mais ils porteront leur honte et la peine des abominations qu'ils ont commises. Je les chargerai du service de la maison pour tout son ouvrage et pour ce qu'il y aura à y faire. “Mais les prêtres lévites, fils de Sadoc, qui ont fait le service de mon sanctuaire quand les enfants d'Israël s'égaraient loin de moi, ce sont eux qui s'approcheront de moi pour me servir ; ils se tiendront devant moi pour m'offrir la graisse et le sang, oracle du Seigneur Yahweh. Ce sont eux qui entreront dans mon sanctuaire, eux qui s'approcheront de ma table pour me servir ; ils seront à mon service. Lorsqu'ils entreront par les portes du parvis intérieur, ils se vêtiront d'habits de lin ; il n'y aura pas de laine sur eux quand ils feront le service dans les portes du parvis intérieur et dans la maison. Ils auront des mitres de lin sur la tête et des caleçons de lin sur les reins et ils ne se ceindront pas de vêtements qui exciteraient la sueur. Mais quand ils sortiront au parvis extérieur vers le peuple, ils ôteront les vêtements avec lesquels ils ont fait le service, ils les déposeront dans les chambres du sanctuaire et ils en revêtiront d'autres afin de ne pas sanctifier le peuple par leurs vêtements. Ils ne se raseront pas la tête et ne laisseront pas non plus croître leurs cheveux ; ils se tondront la tête. Aucun prêtre ne boira du vin lorsqu'il entrera dans le parvis intérieur. Ils ne prendront pour femme ni veuve ni répudiée, mais seulement des vierges de la race d'Israël ; ils pourront toutefois prendre la veuve d'un prêtre. Ils instruiront mon peuple à distinguer entre le sacré et le profane, ils lui apprendront à distinguer entre ce qui est pur et impur. Dans des contestations, c'est à eux qu'il appartiendra de juger ; ils jugeront selon le droit que j'ai établi ; ils observeront mes lois et mes ordonnances dans toutes mes fêtes et sanctifieront mes sabbats. Ils n'iront pas auprès du cadavre d'un homme pour se souiller ; mais ils pourront se souiller par le cadavre d'un père et d'une mère, d'un fils et d'une fille, d'un frère et d'une sœur qui n'a point de mari. Après sa souillure, il se comptera sept jours. Le jour où il entrera de nouveau dans le parvis intérieur pour faire le service dans le sanctuaire, il offrira son sacrifice pour le péché, oracle du Seigneur Yahweh. Ils n'auront pas d'héritage : je serai leur héritage ; aucune possession ne leur sera donnée en Israël : c'est moi qui suis leur possession. Ils se nourriront des oblations, des sacrifices pour le péché et des sacrifices pour le délit, et tout interdit en Israël sera pour eux. Les meilleures parties des prémices de toutes sortes, toutes les offrandes de tout ce que vous offrirez seront pour les prêtres ; vous donnerez aussi la fleur de vos moutures afin de faire reposer la bénédiction sur vos maisons. Tout animal crevé ou déchiré, soit oiseau, soit autre bête, les prêtres n'en mangeront pas.” “Quand vous partagerez le pays par le sort, vous prélèverez comme offrande pour Yahweh une portion sainte du pays, longue de vingt-cinq mille coudées et large de vingt mille ; elle sera sainte dans toute son étendue tout autour. Sur cet espace mesuré tu mesureras une longueur de vingt-cinq mille et une largeur de dix mille ; c'est là que sera le sanctuaire, le Saint des saints. Ce sera une portion sainte du pays ; elle sera pour les prêtres qui font le service du sanctuaire, qui s'approchent pour servir Yahweh ; ce sera une place pour leurs maisons et pour leur pâturage Il y en aura pour le sanctuaire cinq cents coudées sur cinq cents coudées en carré tout autour et cinquante coudées pour son espace libre tout autour. Vingt-cinq mille coudées en longueur et dix mille en largeur seront pour les lévites, serviteurs de la maison, pour eux comme propriété avec des villes pour y habiter. Comme propriété de la ville vous mettrez cinq mille coudées de largeur et une longueur de vingt-cinq - mille parallèlement à la portion sainte correspondant à la portion sainte prélevée ; cela appartiendra à toute la maison d'Israël. “Pour le prince vous désignerez un espace des deux côtés de la portion - sainte prélevée et de la propriété de la ville, le long de la portion sainte prélevée et le long de la propriété de la ville, du côté de l'occident vers l'occident et du côté de l'orient vers l'orient, sur une longueur correspondante à l'une des parts de la frontière occidentale à la frontière orientale du pays. Ce sera sa propriété en Israël et mes princes n'opprimeront plus mon peuple, mais ils laisseront le pays à la maison d'Israël selon ses tribus.” Ainsi parle le Seigneur Yahweh : “Assez, princes d'Israël ; cessez la violence et les rapines ; faites droit et justice, ôtez vos exactions de dessus mon peuple, oracle du Seigneur Yahweh. Ayez des balances justes, un épha juste et un bath juste. L'épha et le bath auront la même contenance : le bath contiendra la dixième partie du homer et l'épha la dixième partie du homer ; leur mesure sera d'après le homer. Le sicle vaudra vingt gérahs ; cinq sicles seront cinq et dix sicles seront dix ; la mine aura chez vous cinquante sicles. “Voici l'offrande que vous prélèverez : un sixième d'épha sur le homer de froment et un sixième d'épha sur le homer d'orge. Et la règle pour l'huile : le dixième d'un bath sur un cor ; car dix baths font un cor. Une brebis du troupeau sur deux cents comme offrande des tribus d'Israël pour tes oblations, les holocaustes et les sacrifices d'action de grâces afin de faire propitiation pour elles, oracle du Seigneur Yahweh. Tout le peuple du pays devra prélever cette offrande pour le prince d'Israël. Mais le prince sera chargé des holocaustes, des oblations et des libations, aux fêtes, aux nouvelles lunes et aux sabbats et à toutes les solennités de la maison d'Israël ; il pourvoira aux sacrifices pour le péché, à l'oblation, à l'holocauste et aux sacrifices d'action de grâces, afin de faire propitiation pour la maison d'Israël.” Ainsi parle le Seigneur Yahweh : “Le premier mois, le premier du mois, tu prendras un jeune taureau sans défaut et tu feras l'expiation du sanctuaire. Le prêtre prendra du sang de la victime pour le péché et en mettra sur les poteaux de la maison, sur les quatre coins de chaque cadre de l'autel et sur les poteaux de la porte du parvis intérieur. Tu feras de même le septième mois, le premier du mois, pour celui qui pêche par erreur ou par simplicité, et vous ferez propitiation pour la maison. Le premier mois, le quatorzième jour du mois, vous aurez la fête de la Pâque ; pendant sept jours vous mangerez des pains sans levain. Le prince offrira ce jour-là pour lui et pour tout le peuple du pays un taureau en sacrifice pour le péché. Et pendant les sept jours de la fête il offrira à Yahweh en holocauste sept taureaux et sept béliers sans défaut, chacun des sept jours, et un bouc en sacrifice pour le péché de chaque jour. Il y joindra l'oblation d'un épha par taureau et d'un épha par bélier avec un hin d'huile par épha. Le septième mois, le quinzième jour du mois, à la fête, il offrira pendant sept jours les mêmes sacrifices pour le péché, les mêmes holocaustes, les mêmes oblations et la même quantité d'huile.” Ainsi parle le Seigneur Yahweh : “La porte du parvis intérieur, du côté de l'orient, restera fermée les six jours ouvriers ; mais elle sera ouverte le jour du sabbat ; elle sera aussi ouverte le jour de la nouvelle lune. Le prince entrera du dehors par le vestibule de la porte et se tiendra à côté du poteau de la porte ; alors les prêtres offriront son holocauste et ses sacrifices d'action de grâces ; il se prosternera sur le seuil de la porte ; puis il sortira et la porte ne sera pas fermée avant le soir. Le peuple du pays se prosternera à l'entrée de cette porte, au sabbat et aux nouvelles lunes, devant Yahweh. L'holocauste que le prince offrira à Yahweh sera, le jour du sabbat, de six agneaux sans défaut et d'un bélier sans défaut, et son oblation sera d'un épha pour le bélier et comme oblation pour les agneaux, ce que sa main voudra donner, avec un hin d'huile par épha. Le jour de la nouvelle lune, ce sera un jeune taureau sans défaut, six agneaux et un bélier qui seront sans défaut. Comme oblation il offrira un épha pour le bélier et pour les agneaux ce que sa main voudra donner, avec un hin d'huile par épha. “Quand le prince entrera, il entrera par le vestibule de la porte et sortira par le même chemin. Quand le peuple du pays entrera devant Yahweh aux solennités, celui qui entrera par la porte du septentrion pour se prosterner sortira par la porte du midi et celui qui entrera par la porte du midi sortira par la porte du septentrion ; personne ne retournera par la porte par laquelle il sera entré, mais il sortira par celle qu'il a devant soi. Le prince aussi entrera parmi eux quand ils entreront et sortira comme ils sortiront. Aux fêtes et aux solennités, l'oblation sera d'un épha pour le taureau, d'un épha pour le bélier et pour les agneaux ce que sa main voudra donner, avec un hin d'huile par épha. Quand le prince offrira à Yahweh une offrande volontaire, holocauste ou sacrifice d'action de grâces, on lui ouvrira la porte tournée du côté de l'orient ; il offrira son holocauste ou son sacrifice d'action de grâces, comme il le fait le jour du sabbat ; puis il sortira et l'on fermera la porte après qu'il sera sorti. Tu offriras un agneau d'un an sans défaut comme holocauste quotidien à Yahweh ; tu l’offriras chaque matin. Tu y joindras comme oblation, tous les matins, un sixième d'épha de fleur de farine et le tiers d’un hin d’huile pour arroser la fleur de farine comme oblation à Yahweh ; ce sera une loi permanente. On offrira matin l'agneau et l'oblation et l'huile comme holocauste permanent.” Ainsi parle le Seigneur Yahweh : “Si le prince fait à quelqu'un de ses fils un don pris sur son héritage, il appartiendra à ses fils ; il sera leur propriété comme héritage. Mais s'il fait à l'un de ses serviteurs un don pris sur son héritage, il lui appartiendra jusqu'à l'année de sa libération ; puis il retournera au prince ; c'est héritage donné à ses fils seulement qui leur restera. Le prince ne prendra rien de l'héritage du peuple en les dépouillant de leur propriété ; c’est de sa propriété personnelle qu'il donnera un héritage à ses fils, afin que nul parmi mon peuple ne soit chassé de sa propriété.” Puis il me conduisit par l'entrée qui était sur le côté de la porte dans les chambres saintes destinées aux prêtres, celles tournées vers le septentrion ; et voici, il y avait là une place au fond vers l'occident. Il me dit : “C'est ici le lieu où les prêtres feront bouillir les victimes offertes pour le délit et pour le péché et où ils feront cuire l'oblation, afin de ne pas les porter dans le parvis extérieur pour sanctifier le peuple.” Puis il me fit sortir dans le parvis extérieur et me fit passer vers les quatre angles du parvis ; et voici qu'il y avait à chaque angle du parvis un autre parvis. Aux quatre angles du parvis, il y avait de petits parvis longs de quarante coudées et larges de trente ; tous les quatre avaient la même mesure. Il y avait une enceinte autour d'eux, autour de tous les quatre, et des foyers à cuire étaient établis au bas des murs d'enceinte tout autour. Il me dit : “Ce sont ici les bâtiments des cuisiniers où les serviteurs de la maison feront bouillir les sacrifices du peuple.” Puis il me ramena à l'entrée de la maison, et voici, des eaux sortaient de dessous le seuil de la maison, du côté de l'orient ; car la face de la maison regardait l'orient ; les eaux descendaient du côté méridional de la maison, au midi de l'autel. Il me fit sortir par la porte du septentrion et dehors il me fit faire le tour jusqu'à la porte extérieure qui est tournée vers l'orient ; et voici, les eaux ruisselaient du mur méridional. Lorsque l'homme fut sorti vers l’orient avec un cordeau à la main, il mesura mille coudées et il me fit passer par l'eau ; il y avait de l'eau jusqu'aux chevilles. Il en mesura encore mille et me fit passer par l'eau : de l'eau jusqu'aux genoux. Il en mesura encore mille et me fit passer par l'eau : de l'eau jusqu'aux reins. Il en mesura encore mille : c'était un torrent que je ne pouvais traverser ; car les eaux avaient grossi ; c'étaient des eaux à passer à la nage, un torrent qu'on ne pouvait traverser. Il me dit : “Fils de l'homme, as-tu vu ?” Et il me conduisit le long du torrent. Et voici, il y avait sur le bord du torrent des arbres en très grand nombre des deux côtés. Et il me dit : “Ces eaux s'en vont vers le district oriental ; elles descendront dans la Plaine et entreront dans la mer, dans les eaux salées et les eaux deviendront saines. Il arrivera que tout être vivant qui se meut, partout où entrera le torrent, vivra et le poisson sera très abondant ; car, quand ces eaux y entreront, les eaux de la mer deviendront saines. Des pêcheurs se tiendront sur ses bords, d'Engaddi à Engallim ; ce sera un emplacement où on étend des filets ; son poisson sera comme le poisson de la grande mer, très nombreux. Mais ses lagunes et ses mares ne seront pas assainies ; elles seront destinées à l'extraction du sel. Près du torrent, sur ses bords de chaque côté, croîtront toutes sortes d'arbres fruitiers dont le feuillage ne se flétrira pas et dont les fruits ne cesseront point. Chaque mois, ils produiront des fruits nouveaux ; car ses eaux sortent du sanctuaire. Leurs fruits serviront de nourriture et leurs feuilles de remède.” Ainsi parle le Seigneur Yahweh : “Ceci est la frontière à l'intérieur de laquelle vous vous partagerez le pays parmi les douze tribus. Vous l'aurez en possession l'un comme l'autre comme j'ai juré, la main levée, de le donner à vos pères ; ce pays vous tombera en partage. Voici la frontière du pays du côté septentrional : de la grande mer dans la direction de Héthalon jusqu'à l'entrée de Hamath, Sédad, Berotha, Sabarim qui est entre le district de Damas et le district de Hamath, à Haser-Enon qui est sur la frontière du Hauran. La frontière ira donc de la mer jusqu'à Haser-Enon de sorte que le district de Damas se trouvera au Nord. Tel est le côté septentrional. Le côté oriental : de Haser-Enon qui est entre Hauran et Damas c'est le Jourdain qui entre Galaad et le pays d'Israël formera la frontière jusqu'à la mer orientale, jusqu'à Thamar. Tel est le côté oriental. Le côté méridional vers le midi : de Thamar jusqu'aux eaux de Méribah de Cadès vers le torrent jusqu'à la grande mer. Tel est le côté méridional vers le midi. Le côté occidental : la grande mer formera la frontière jusque vis-à-vis de l'entrée de Hamath. Tel est le côté occidental. “Vous vous partagerez ce pays selon les tribus d'Israël. Vous aurez à le répartir en héritage par le sort entre vous et les étrangers qui séjourneront au milieu de vous, qui ont engendré des fils parmi vous. Ils seront pour vous comme des indigènes parmi les enfants d'Israël ; avec vous ils partageront au sort l'héritage au milieu des tribus d'Israël. Dans la tribu où l'étranger est établi, là vous lui donnerez son héritage, oracle du Seigneur Yahweh.” “Voici les noms des tribus : à l'extrême nord de la mer dans la direction de Héthalon jusqu'à l'entrée de Hamath et Haser-Enon, le district de Damas restant au nord, du côté de Hamath, et à côté de ce district de l'orient à l'occident : Dan, une part. A côté du district de Dan de l'orient à l'occident : Aser, une part. A côté du district d'Aser, de l'orient à l'occident : Nephtali, une part. A côté du district de Nephtali de l'orient à l'occident : Manassé, une part. A côté du district de Manassé de l'orient à l'occident : Ephraïm, une part. A côté du district d'Ephraïm de l'orient à l'occident : Ruben, une part. A côté du district de Ruben, de l'orient à l'occident : Juda, une part. A côté du district de Juda, de l'orient à l'occident sera la portion que vous prélèverez, large de vingt-cinq mille coudées et longue comme une des parts, de l'orient à l'occident ; le sanctuaire y sera au milieu. “La portion que vous prélèverez pour Yahweh aura vingt-cinq mille coudées de longueur et vingt mille de largeur. C'est à ceux-là qu'appartiendra cette portion sainte : aux prêtres une part, vingt-cinq mille au nord, à l'est dix mille, à l'ouest dix mille et au sud vingt-cinq mille ; le sanctuaire de Yahweh y sera au milieu. C'est aux prêtres consacrés, fils de Sadoc, qui ont fait mon service, qui ne se sont pas égarés sors de l'égarement des enfants d'Israël, comme l'égaraient les lévites, qu'appartiendra une portion prélevée de la portion prélevée du pays comme chose très sainte à côté du district des lévites. Aux lévites appartiendra une part correspondant au district des prêtres, vingt-cinq mille coudées en longueur et dix mille en largeur ; en tout vingt-cinq mille en longueur et vingt mille en largeur. Ils n'en pourront rien vendre ni échanger et ils ne pourront pas aliéner cette meilleure part du pays ; car elle est sainte pour Yahweh. Les cinq mille qui resteront en largeur le long des vingt-cinq mille seront un terrain profane pour la ville, pour les habitations et pour la banlieue ; la ville y sera au milieu. En voici les dimensions : du côté septentrional quatre mille cinq cents, du côté méridional quatre mille cinq cents, du côté oriental quatre mille cinq cents et du côté occidental quatre mille cinq cents. La ville aura une banlieue de deux cent cinquante au nord, de deux cent cinquante au midi, de deux cent cinquante à l'orient et de deux cent cinquante à l'occident. Ce qui restera sur la longueur, le long de la portion sainte, dix mille à l'orient et dix mille à l'occident, les produits en seront pour la nourriture de ceux qui desservent la ville. Pour ce qui concerne les desservants de la ville, des gens de toutes les tribus doivent la desservir. Toute la portion prélevée sera de vingt-cinq mille sur vingt-cinq mille ; vous la prélèverez en carré y compris la propriété de la ville. Le reste sera pour le prince des deux côtés de la portion sainte et de la propriété de la ville, à l'est le long des vingt-cinq mille de la portion prélevée jusqu'à la frontière orientale et à l'ouest le long des vingt-cinq mille jusqu'à la frontière occidentale, parallèlement aux parts ; cela appartiendra au prince ; la portion sainte et le sanctuaire de la maison seront au milieu. A partir de la propriété des lévites et à partir de la propriété de la ville qui se trouvent au milieu de ce qui appartiendra au prince, (tout ce qui) est entre le district de Juda et le district de Benjamin, appartiendra au prince. “Les autres tribus : de l'orient à l'occident : Benjamin, une part. A côté du district de Benjamin, de l'orient à l'occident : Siméon, une part. A côté du district de Siméon, de l'orient à - l'occident : Issachar, une part. A côté du district d'Issachar, de l'orient à l'occident : Zabulon, une part. A côté du district de Zabulon, de l'orient à l'occident : Gad, une part. A côté du district de Gad, du côté du midi, vers le Sud, la frontière ira de Thamar jusqu'aux eaux de Méribah à Cadès vers le torrent jusqu'à la grande mer. Tel est le pays que vous répartirez en héritage par le sort pour les tribus d'Israël, et telles sont leurs parts, oracle du Seigneur Yahweh. “Voici les sorties de la ville. Du côté septentrional quatre mille cinq cents coudées de mesure - Les portes de la ville sont nommées d'après les noms des tribus d'Israël et trois portes : la porte de Ruben, une ; la porte de Juda, une ; la porte de Lévi, une. Du côté oriental quatre mille cinq cents coudées de mesure et trois portes : la porte de Joseph, une ; la porte de Benjamin, une ; la porte de Dan, une. Du côté méridional quatre mille cinq cents coudées de mesure et trois portes : la porte de Siméon, une ; la porte d’Issachar, une ; la porte de Zabulon, une. Du côté occidental quatre mille cinq cents coudées de mesure et trois portes : la porte de Gad, une ; la porte d’Asser, une ; la porte de Nephtali, une. Dix-huit mille coudées de tour et le nom de la ville sera désormais : Yahweh est là.”
La troisième année du règne de Joakim, roi de Juda, Nabuchodonosor, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem et l'assiégea. Le Seigneur livra entre ses mains Joakim, roi de Juda et une partie des ustensiles de la maison de Dieu ; et il les emporta au pays de Sennaar, dans la maison de son dieu et mit les ustensiles dans la maison du trésor de son dieu. Alors le roi donna l'ordre à Asphenez, chef de ses eunuques, d'amener d'entre les enfants d'Israël de race royale ou de famille noble, des jeunes gens sans aucun défaut, beaux de figure, instruits en toute sagesse, versés en connaissances, possédant de l'intelligence, capables de servir dans le palais du roi, et de leur apprendre l'écriture et la langue des Chaldéens. Le roi leur assigna pour chaque jour une portion des mets de la table royale et du vin dont il buvait et ordonna de les élever pendant trois ans ; après quoi, ils seraient au service du roi. Il y avait parmi eux, d'entre les enfants de Juda, Daniel, Ananias, Misaël et Azarias. Le chef des eunuques leur donna des noms ; il appela Daniel Baltassar, Ananias Sidrach, Misaël Misach et Azarias Abdénago. Daniel résolut dans son cœur de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont il buvait, et il pria le chef des eunuques de ne pas l'obliger à se souiller. Et Dieu fit trouver à Daniel grâce et faveur auprès du chef des eunuques. Le chef des eunuques dit à Daniel : “Je crains que mon seigneur le roi qui a fixé ce que vous devez manger et boire ne trouve vos visages plus défaits que ceux des jeunes gens de votre âge et que vous ne mettiez en danger ma tête auprès du roi.” Alors Daniel dit au gardien à qui le chef des eunuques avait remis le soin de Daniel, d'Ananias, de Misaël et d'Azarias : “Fais donc un essai avec tes serviteurs pendant dix jours et qu’on nous donne des légumes à manger et de l'eau à boire ; tu regarderas ensuite notre figure et la figure des jeunes gens qui mangent les mets du roi et selon que tu auras vu tu agiras avec tes serviteurs.” il les écouta dans cette affaire et les éprouva pendant dix jours. Au bout de dix jours, ils avaient meilleure figure et plus d'embonpoint que tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi. Alors le gardien emportait les mets et le vin qui leur étaient destinés et leur donnait des légumes. A ces jeunes gens, à tous les quatre, Dieu accorda de la science, de l'intelligence dans toute écriture et de la sagesse ; Daniel s'entendait à toutes sortes de visions et de songes. Au bout du temps fixé par le roi pour les amener, le chef des eunuques les amena devant Nabuchodonosor. Le roi s'entretint avec eux, et parmi tous il ne s'en trouva point comme Daniel, Ananias, Misaël et Azarias, et ils furent admis au service du roi. Dans toutes les affaires qui réclamaient de la sagesse et de l'intelligence, sur lesquelles le roi les interrogeait, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les devins et magiciens de tout son royaume. Daniel fut ainsi jusqu'à la première année du roi Cyrus. La seconde année du règne de Nabuchodonosor, Nabuchodonosor eut des songes ; son esprit en fut agité et le sommeil se retira de lui. Le roi ordonna d'appeler les devins, les magiciens, les enchanteurs et les Chaldéens pour expliquer au roi ses songes ; ils vinrent et se tinrent devant le roi. Et le roi leur dit : “J'ai eu un songe et mon esprit est agité cherchant à comprendre ce songe.” Les Chaldéens parlèrent au roi en araméen : “O roi, vis éternellement ! Dis le songe à tes serviteurs et nous en indiquerons la signification.” Le roi répondit et dit aux Chaldéens : “C'est chose arrêtée par moi : si vous ne me faites pas savoir le songe et sa signification, vous serez coupés en morceaux et vos maisons seront réduites en ruines. Mais si vous m'indiquez le songe et sa signification, vous recevrez de moi des dons et des présents et de grands honneurs ; c'est pourquoi indiquez-moi le songe et sa signification.” Ils répondirent pour la seconde fois et dirent : “Que le roi dise le songe à ses serviteurs et nous en indiquerons la signification.” Le roi répondit et dit : “Je vois clairement que vous voulez gagner du temps parce que vous savez que c'est chose arrêtée par moi : si vous ne me faites pas savoir le songe, il n'y aura qu'une sentence pour vous. Vus préparez des mensonges et des faussetés à me dire en attendant que les temps soient changés. C'est pourquoi dites-moi le songe et je saurai que vous m'en indiquerez aussi la signification.” Les Chaldéens répondirent devant le roi et dirent : “Il n'y a pas d'homme sur la terre qui puisse indiquer ce que le roi demande. Aussi jamais roi, si grand et si puissant qu'il ait été, n'a demandé pareille chose d'aucun devin, magicien ou Chaldéen. La chose que demande le roi est difficile et il n'y a personne qui puisse l'indiquer au roi, excepté les dieux dont la demeure n'est point parmi les hommes.” Là dessus le roi se mit en colère et en grande fureur, et il ordonna de mettre à mort tous les sages de Babylone. La sentence fut publiée et les sages allaient être mis à mort ; on cherchait aussi Daniel et ses compagnons pour les tuer. Alors Daniel s’adressa d'une façon prudente et sensée à Arioch, chef des gardes du roi, qui était sorti pour mettre à mort les sages de Babylone. Il prit la parole et dit à Arioch, commandant du roi : “Pourquoi cette sentence sévère de la part du roi ?” Et Arioch exposa la chose à Daniel. Alors Daniel entra dans le palais et pria le roi de lui accorder un délai pour pouvoir indiquer au roi la signification. Ensuite Daniel alla dans sa maison et informa de la chose Ananias, Misaël et Azarias, ses compagnons, les engageant à implorer la miséricorde du Dieu du ciel à cause de ce mystère, pour qu’on ne fit pas périr Daniel et ses compagnons avec le reste des sages de Babylone. Alors le mystère fut révélé à Daniel dans une vision pendant la nuit et Daniel bénit le Dieu du ciel. Daniel prit la parole et dit : “Béni soit le nom de Dieu d'éternité en éternité ; - car à lui appartiennent la sagesse et la force. C'est lui qui change les temps et les moments, - qui dépose les rois et qui élève les rois, - qui donne la sagesse aux sages et le savoir aux intelligents. C'est lui qui révèle les choses profondes et cachées, qui connaît ce qui est dans les ténèbres - la lumière demeure avec lui. C'est toi, Dieu de mes pères, que je célèbre et que je loue, - parce que tu m'as donné la sagesse et la force. Parce que tu m'as fait connaître ce que nous avons demandé ; - car tu nous as révélé l'affaire du roi.” Là-dessus, Daniel alla chez Arioch à qui le roi avait ordonné de faire périr les sages de Babylone et il lui parla ainsi : “Ne fais pas périr les sages de Babylone ; fais-moi entrer devant le roi et j'indiquerai au roi la signification.” Alors Arioch fit entrer en toute hâte Daniel devant le roi et lui parla ainsi : “J'ai trouvé parmi les captifs de Juda un homme qui fera connaître au roi la signification.” Le roi prit la parole et dit à Daniel, qui s'appelait Baltassar : “Es-tu capable de me faire connaître le songe que j'ai eu et sa signification ?” Daniel répondit en présence du roi et dit : “Le secret que le roi demande, ni sages, ni magiciens, ni devins, ni astrologues ne peuvent l'indiquer au roi. Mais il y a un Dieu dans le ciel qui révèle les secrets et qui a fait savoir au roi Nabuchodonosor ce qui arrivera à la fin des jours. Ton songe et les visions qui t'ont traversé la tête sur ta couche, les voici : En toi, ô roi, des pensées s'élevaient sur ta couche au sujet de ce qui arrivera après ce temps-ci et celui qui révèle les secrets t'a fait connaître ce qui doit arriver. Et à moi ce secret a été révélé, non pas par une sagesse qui soit en moi plus que chez tous les vivants, mais dans le but que l'explication en soit donnée au roi et que tu connaisses les pensées de ton cœur. Toi, ô roi, tu regardais, et voici une grande statue ; cette statue était grande et d'une splendeur extraordinaire ; elle se dressait devant toi et son aspect était terrible. La tête de cette statue était d'or fin, la poitrine et les bras d'argent, le ventre et les cuisses d'airain, les jambes de fer, les pieds en partie de fer et en partie d'argile. Tu regardais jusqu'au moment où une pierre se détacha sans l'aide d'aucune main, frappa la statue à ses pieds de fer et d'argile et la brisa. Alors furent brisés en même temps le fer, l'argile, l'airain, l'argent et l'or, et ils devinrent comme la balle qui s'élève d'une aire en été et le vent les emporta sans qu’il en restât aucune trace ; mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne et remplit toute la terre. “Voilà le songe ; ce qu'il signifie, nous allons le dire devant le roi. Toi, ô roi, roi des rois, à qui le roi du ciel a donné la royauté, la puissance, la force et la gloire, dans la main duquel il a donné, dans tout le monde habité, les hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, et qu'il a fait dominer sur eux tous : c'est toi qui es la tête d'or. Après toi, il s'élèvera un autre royaume, moindre que toi, puis un troisième royaume, d'airain, qui dominera sur toute la terre. Et un quatrième royaume sera fort comme le fer ; conformément au fait que le fer brise et écrase tout ; et comme le fer qui met en pièces, il brisera et mettra en pièces tous les autres. Si tu as vu les pieds et les orteils en partie d'argile de potier et en partie de fer, c'est que ce sera un royaume divisé ; il y aura tout de même en lui de la solidité du fer conformément à ce que tu as vu du fer mêlé d'argile. Mais comme les orteils étaient en partie de fer et en partie d'argile, ce royaume sera en partie fort et en partie fragile. Si tu as vu le fer mêlé d'argile, c'est qu'ils se mêleront de semence d'homme ; mais ils ne tiendront pas l'un à l'autre, de même que le fer et l'argile ne peuvent pas s'allier. Dans le temps de ces rois, le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit et dont la domination ne passera pas a un autre peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là et lui-même subsistera à jamais, conformément à ce que tu as vu qu'une pierre s'est détachée de la montagne sans l'aide d'aucune main et qu'elle a brisé le fer, l'airain, l'argile, l'argent et l'or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui arrivera après cela ; le songe est véritable et sa signification certaine.” Alors le roi Nabuchodonosor tomba sur sa face et se prosterna devant Daniel et il ordonna de lui offrir des sacrifices et des parfums. Le roi parla ensuite à Daniel et dit : “En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux, le Seigneur des rois et le révélateur des secrets, puisque tu as pu révéler ce secret.” Alors le roi éleva Daniel et lui fit de nombreux et riches présents ; il lui donna le gouvernement de toute la province de Babylone et l'établit chef suprême de tous les sages de Babylone. A la prière de Daniel, le roi remit l'intendance de la province de Babylone à Sidrach, Misach et Abdénago ; et Daniel resta à la cour. Le roi Nabuchodonosor fit faire une statue d'or, haute de soixante coudées et large de six coudées ; il la dressa dans la plaine de Dura, dans la province de Babylone. Et le roi Nabuchodonosor fit convoquer les satrapes, les intendants, les gouverneurs, les conseillers, les trésoriers, les légistes, les juges et tous les autres magistrats des provinces, pour qu'ils se rendissent à la dédicace de la statue qu'avait dressée le roi Nabuchodonosor. Alors s'assemblèrent les satrapes, les intendants, les gouverneurs, les conseillers, les trésoriers, les légistes, les juges et tous les autres magistrats des provinces pour la dédicace de la statue que le roi Nabuchodonosor avait dressée, et ils se tinrent devant la statue qu'avait dressée Nabuchodonosor. Un héraut cria d'une voix forte : “Voici ce qu'on vous ordonne, peuples, nations, langues : Au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la cithare, de la harpe, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d'or que le roi Nabuchodonosor a dressée. Quiconque ne se prosternera pas et n'adorera pas sera jeté à l'instant au milieu d'une fournaise de feu ardent.” C'est pourquoi au moment où tous les peuples entendirent le son de la trompette, du chalumeau, de la cithare, de la harpe, du psaltérion et de toutes sortes d'instruments, tous les peuples, nations et langues se prosternèrent et adorèrent la statue d'or qu'avait dressée le roi Nabuchodonosor. Dans le même temps, des hommes chaldéens s'approchèrent et accusèrent les Juifs. Ils prirent la parole et dirent à Nabuchodonosor : “O roi, vis à jamais ! Toi, ô roi, tu as porté un décret que tout homme qui entendrait le son de la trompette, du chalumeau, de la cithare, de la harpe, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments, devrait se prosterner et adorer la statue d'or, et que quiconque ne se prosternerait pas et n'adorerait pas, serait jeté au milieu d'une fournaise de feu ardent. Or, il y a des hommes juifs auxquels tu as remis l'intendance de la province de Babylone, Sidrach, Misach et Abdénago : ces hommes-là n'ont pas égard à toi ; ils ne servent pas tes dieux et ils n'adorent pas la statue d'or que tu as dressée.” Alors Nabuchodonosor, irrité et furieux, ordonna d'amener Sidrach, Misach et Abdénago et ces hommes furent amenés devant le roi. Nabuchodonosor prit la parole et leur dit : “Est-ce à dessein, Sidrach, Misach et Abdénago, que vous ne servez pas mes dieux et que vous n'adorez pas la statue d'or que j'ai dressée ? Maintenant, si vous êtes prêts, au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la cithare, de la harpe, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments, à vous prosterner et à adorer la statue que j'ai fait faire, c'est bien ; si vous ne l'adorez pas, vous serez jetés à l'instant même au milieu d'une fournaise de feu ardent, et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ?” Sidrach, Misach et Abdénago répondirent et dirent au roi : “Nabuchodonosor, nous n'avons pas besoin de te répondre sur ce point. Si notre Dieu que nous servons, peut nous délivrer de la fournaise de feu ardent, il nous délivre de ta main, ô roi. Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux et que nous ne nous prosternerons pas devant la statue d'or que tu as dressée.” Alors Nabuchodonosor fut rempli de fureur et les traits de son visage furent changés envers Sidrach, Misach et Abdénago. Il reprit la parole et ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus qu'il ne convenait de la chauffer. Et il ordonna à quelques-uns des hommes les plus Vigoureux de son armée, de lier Sidrach, Misach et Abdénago et de les jeter dans la fournaise de feu ardent. Alors ces hommes, avec leurs tuniques, leurs robes, leurs tiares et leurs autres vêtements, furent liés et jetés au milieu de la fournaise de feu ardent. Mais comme l'ordre du roi était pressant et que la fournaise était extraordinairement chauffée, la flamme de feu tua les hommes qui y avaient jeté Sidrach, Misach et Abdénago. Et ces trois hommes, Sidrach, Misach et Abdénago tombèrent au milieu de la fournaise de feu ardent, tout liés. Alors le roi Nabuchodonosor fut dans la stupeur ; il se leva précipitamment, prit la parole et dit à ses ministres : “N'avons-nous pas jeté au milieu du feu trois hommes liés ?” Ils répondirent et dirent au roi : “Certainement, ô roi.” Il reprit et dit : “Voici, je vois quatre hommes déliés marchant au milieu du feu et ils n'ont aucun mal ; l'aspect du quatrième est comme celui d'un fils des dieux.” Puis Nabuchodonosor s'approcha de la porte de la fournaise de feu ardent et prenant la parole il dit : “Sidrach, Misach et Abdénago, serviteurs du Dieu suprême, sortez et venez !” Et Sidrach, Misach et Abdénago sortirent du milieu du feu. Les satrapes, les intendants, les gouverneurs et les ministres du roi se rassemblèrent pour voir ces hommes sur les corps desquels le feu n'avait eu aucun pouvoir : les cheveux de leur tête n'avaient pas été brûlés, leurs tuniques n'avaient subi aucun changement, l'odeur du feu ne les avait pas atteints. Nabuchodonosor prit la parole et dit : “Béni soit le Dieu de Sidrach, de Misach et d'Abdénago, lequel a envoyé son ange et délivré ses serviteurs qui se sont confiés en lui et qui ont transgressé l'ordre du roi et livré leur corps pour ne pas servir et adorer un autre dieu que leur Dieu. De ma part ordre est donné que tout homme, à quelque peuple, nation ou langue qu'il appartienne, qui parlera mat du Dieu de Sidrach, de Misach et d'Abdénago sera coupé en morceaux et sa maison sera réduite en ruine, parce qu'il n'y a pas d'autre Dieu qui puisse sauver de la sorte.” Alors le roi favorisa Sidrach, Misach et Abdénago dans la province de Babylone. Le roi Nabuchodonosor à tous les peuples, nations et langues qui habitent sur toute la terre : Que votre bonheur soit grand. Les signes et les prodiges que le Dieu suprême a opérés envers moi, il m'a paru bon de les publier. Que ses signes sont grands et que ses prodiges sont puissants ! Son règne est un règne éternel et sa domination subsiste de génération en génération. Moi, Nabuchodonosor, j'étais tranquille dans ma maison et florissant dans mon palais. J'eus un songe qui m'épouvanta, et mes pensées sur ma couche et les visions qui avaient traversé ma tête me troublèrent. Aussi de ma part fut donné l'ordre d'introduire devant moi tous les sages de Babylone, pour me faire connaître la signification du songe. Alors vinrent les devins, les magiciens, les Chaldéens, les astrologues ; je leur dis le songe, mais ils ne m'en firent pas connaître la signification. En dernier lieu se présenta devant moi Daniel dont le nom est Baltassar, d'après le nom de mon dieu, et qui a en lui l'esprit des dieux saints, et je lui dis le songe : “Baltassar, chef des devins, comme je sais que l'esprit des dieux saints est en toi et qu'aucun mystère ne t'embarrasse, écoute les visions que j'ai vues dans mon songe et dis-moi leur signification. Les visions qui m'ont traversé la tête sur ma couche sont les suivantes : Je regardais, et voici au milieu de la terre un arbre dont la hauteur était grande. L'arbre crût et devint fort ; sa cime atteignait le ciel et on le voyait des extrémités de toute la terre. Son feuillage était beau et son fruit abondant et il y avait sur lui de la nourriture pour tous ; sous son ombre les bêtes des champs s'abritaient ; dans ses branches habitaient les oiseaux du ciel et toute chair s'en nourrissait. Je regardais dans les visions qui me traversaient la tête sur ma couche, et voici, un veillant, un saint descendit des cieux. Il cria avec force et parla ainsi : Abattez l'arbre et coupez ses branches ; secouez son feuillage et dispersez ses fruits ; que les bêtes fuient de dessous lui et que les oiseaux quittent ses branches. Toutefois laissez en terre la souche avec les racines, mais dans des chaînes de fer et d'airain, au milieu du gazon des champs. Qu'il soit trempé de la rosée du ciel et qu'avec les animaux il ait sa part de l'herbe de la terre. Qu'on lui change son cœur d'homme et qu'un cœur de bête lui soit donné et que sept temps passent sur lui. Cette sentence repose sur un décret des veillants, et cette affaire est un ordre des saints, afin que les vivants sachent que le Très-Haut domine sur la royauté des hommes, qu'il la donne à qui il veut et qu'il y peut élever le plus humble des hommes. Tel est le songe que j'ai vu, moi, Nabuchodonosor ; et toi, Baltassar, dis-en la signification ; car tous les sages de mon royaume ne peuvent pas me faire connaître la signification ; mais toi, tu le peux. parce que l'esprit des dieux saints est en toi.” Alors Daniel, dont le nom est Baltassar, fut un moment stupéfait et ses pensées le troublaient. Le roi reprit et dit : “Baltassar, que le songe et son explication ne te troublent pas.” Baltassar répondit et dit : “Mon Seigneur, que le songe soit pour ceux qui te haïssent et son explication pour tes ennemis. L'arbre que tu as vu qui croissait et devenait fort, dont la cime atteignait le ciel et qu'on voyait de toute la terre ; dont le feuillage était beau et le fruit abondant, sur lequel il y avait de la nourriture pour tous, sous lequel s'abritaient les bêtes des champs et dans les branches duquel habitaient les oiseaux du ciel, c'est toi, ô roi, qui as crû et qui es devenu fort, dont la grandeur s'est accrue et a atteint jusqu'au ciel, et dont la domination s'est étendue jusqu'aux extrémités de la terre. Si le roi a vu un veillant, un saint, descendant du ciel et disant : Abattez l'arbre et détruisez-le ; toutefois laissez en terre la souche avec les racines, mais dans des chaînes de fer et d'airain, au milieu du gazon des champs ; qu'il soit trempé de la rosée du ciel et qu'il ait sa part avec les bêtes des champs, jusqu'à ce que sept temps soient passés sur lui, cela signifie, ô roi - c'est un décret du Très-Haut qui s'accomplira sur mon seigneur le roi - : On te chassera du milieu des hommes et ta demeure sera avec les bêtes des champs ; on te donnera comme aux bœufs de l'herbe à manger et on fera que tu sois trempé de la rosée du ciel ; sept temps passeront ainsi sur toi jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur la royauté des hommes et qu'il la donne à qui il veut. Et s'il a été ordonné de laisser la souche avec les racines de l'arbre, c'est que ta royauté te sera rendue dès que tu sauras que le ciel domine. C'est pourquoi, ô roi, que mon conseil te plaise : rachète tes péchés par l'aumône et tes iniquités par la miséricorde envers les misérables ; peut-être ta prospérité se prolongera.” Toutes ces choses arrivèrent au roi Nabuchodonosor. Après douze mois il se promenait sur le palais royal de Babylone. Le roi prit la parole et dit : “N'est-ce pas là Babylone la grande que j'ai bâtie comme résidence royale par la puissance de ma richesse et pour la gloire de ma majesté ?” La parole était encore dans la bouche du roi, qu'une voix descendit du ciel : “On te dit, roi Nabuchodonosor, que ton règne a passé loin de toi et on te chassera du milieu des hommes et ta demeure sera avec les bêtes des champs ; on te donnera, comme aux bœufs, de l'herbe à manger, et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur la royauté des hommes et qu'il la donne à qui il veut.” Au même moment la parole s'accomplit sur Nabuchodonosor ; il fut chassé du milieu des hommes ; il mangea de l'herbe comme les bœufs et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu'à ce que ses cheveux eussent crû comme les plumes des aigles et ses ongles comme ceux des oiseaux. Mais à la fin des jours marqués, moi, Nabuchodonosor, je levai mes yeux vers le ciel, et la raison me revint. Je bénis le Très-Haut, et je louai et glorifiai celui qui vit éternellement, dont la domination est une domination éternelle et dont le règne subsiste de génération en génération. Tous les habitants de la terre ne comptent pour rien ; il agit comme il lui plaît avec l'armée du ciel et il n'y a personne qui lui frappe sur la main et lui dise : “Que fais-tu ?” Dans le même temps la raison me revint et à la gloire de ma royauté ma majesté et ma splendeur me furent rendues ; mes conseillers et mes grands me redemandèrent, je fus rétabli dans ma royauté et ma puissance fut encore augmentée. Maintenant, moi, Nabuchodonosor, je loue, j'exalte et je glorifie le roi du ciel dont toutes les œuvres sont vérité et ses voies justice et qui peut humilier ceux qui marchent avec orgueil. Le roi Baltassar fit un grand festin à ses grands au nombre de mille et en présence de ces mille il but du vin. Excité par le parfum du vin, Baltassar ordonna d'apporter les vases d'or et d'argent que Nabuchodonosor, son père, avait enlevés du temple de Jérusalem, pour que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines s'en servissent pour boire. Alors on apporta les vases d'or et d'argent qui avaient été enlevés du temple de Dieu à Jérusalem, et le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines y burent. Ils burent du vin et ils louèrent les dieux d'or et d'argent, d'airain, de fer, de bois et de pierre. A ce moment apparurent des doigts de main humaine qui écrivaient, en face du candélabre, sur la chaux de la muraille du palais royal ; et le roi vit le bout de main qui écrivait, Alors le roi changea de couleur et ses pensées le troublèrent ; les jointures de ses hanches se relâchèrent et ses genoux se heurtèrent l'un contre l'autre. Le roi cria avec force qu'on fit venir les magiciens, les Chaldéens et les astrologues. Le roi prit la parole et dit aux sages de Babylone : “Quiconque lira cette écriture et m'en indiquera le sens sera revêtu de pourpre, portera au cou une chaîne d'or et en troisième il commandera dans le royaume.” Tous les sages du roi entrèrent, mais ils ne purent lire l'écriture, ni en raire connaître le sens au roi. Alors le roi Baltassar fut fort troublé ; il changea de couleur et ses grands furent consternés. La reine, à la suite des paroles du roi et de ses grands, entra dans la maison du festin. La reine prit la parole et dit : “O roi, vis éternellement ! Que tes pensées ne te troublent pas et que ton visage ne change pas de couleur ! Il y a un homme dans ton royaume qui a l'esprit des dieux saints et en qui du temps de ton père furent trouvées une lumière, une intelligence et une sagesse pareilles à la sagesse des dieux et que le toi Nabuchodonosor, ton père, établit chef des devins, des magiciens, des Chaldéens, des astrologues, parce qu'un esprit supérieur, de la science et de l'intelligence pour interpréter les songes, pour expliquer les énigmes et pour résoudre les problèmes furent trouvés en lui, en Daniel, à qui le roi avait donné le nom de Baltassar. Qu'on appelle donc Daniel et il indiquera le sens.” Alors Daniel fut introduit devant le roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel : “Tu es donc Daniel, un des captifs de Juda que le roi, mon père, a amenés de Judée ? J'ai entendu dire de toi que l'esprit des dieux est en toi, et une lumière, une intelligence et une sagesse supérieures. On vient d'introduire devant moi les sages et les magiciens pour qu'ils lisent cette écriture et en indiquent le sens ; mais ils n'ont pas pu indiquer le sens de l'affaire. Et j'ai entendu dire de toi que tu peux donner des interprétations et résoudre des problèmes. si donc tu peux lire l'écriture et m'en faire connaître le sens, tu seras revêtu de pourpre, tu porteras au cou une chaîne d'or et en troisième tu commanderas dans le royaume.” Alors Daniel prit la parole et dit en présence du roi : “Garde tes dons et donne tes présents à un autre. Toutefois je lirai au roi l'écriture et je lui en ferai connaître le sens. O roi, le Dieu Très-Haut avait donné à Nabuchodonosor, ton père, la royauté et la grandeur, la gloire et la majesté. A cause de la grandeur qu'il lui avait donnée, tous les peuples, nations et langues étaient dans la crainte et tremblaient devant lui ; il faisait mourir qui il voulait et donnait la vie à qui il voulait ; il élevait qui il voulait et abaissait qui il voulait. Mais son cœur s'étant élevé et son esprit s'étant enflé d'arrogance, il fut déposé de son trône royal et sa gloire lui fut enlevée. Il fut chassé du milieu des hommes ; son cœur devint semblable à celui des bêtes et sa demeure fut avec les ânes sauvages ; il fut nourri d'herbes comme les bœufs et son corps fut trempé de la rosée du ciel jusqu'à ce qu'il reconnût que le Dieu Très-Haut domine sur la royauté des hommes et qu'il y élève qui il veut. Et toi, son fils Baltassar, tu n'as pas humilié ton cœur, bien que tu susses toutes ces choses. Mais tu t'es élevé contre le Seigneur du ciel ; on a apporté devant toi les vases de sa maison, et toi, tes grands, tes femmes et tes concubines, vous y avez bu du vin ; et tu as loué les dieux d'argent et d'or, d'airain, de fer, de bois et de pierre qui ne voient pas, qui n’entendent pas et qui ne savent rien ; et le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies, tu ne l'as pas glorifié. C'est pourquoi ce bout de main a été envoyé par lui et cette écriture a été tracée. Or voici l'écriture qui a été tracée : menêe, menê', t'qêl ûpharsin. Voici le sens de l'affaire : menê : Dieu a compté ton règne et y a mis fin. Teqêl tu as été pesé dans la balance et trouvé léger. Perês : ton royaume a été divisé et donné aux Mèdes et aux Perses.” Alors, sur l'ordre de Baltassar, on revêtit Daniel de pourpre, on lui mit au cou une chaîne d'or et on publia qu'il commanderait en troisième dans le royaume. Dans la même nuit, Baltassar, roi des Chaldéens, fut tué. Et Darius le Mède reçut le royaume étant âgé de soixante-deux ans. Il plut à Darius d'établir sur le royaume cent vingt satrapes qui devaient être dans tout le royaume et sur eux trois chefs, dont Daniel était l'un, auxquels ces satrapes devaient rendre compte, afin qu'il ne fût pas fait tort au roi. Or ce Daniel surpassait les chefs et les satrapes, parce qu'il y avait en lui un esprit supérieur ; et le roi pensait à l'établir sur tout le royaume. Alors les chefs et les satrapes s'efforcèrent de trouver un sujet d'accusation contre Daniel en ce qui concernait les affaires du royaume ; mais ils ne purent trouver aucun sujet, ni aucune faute ; car il était fidèle et il ne se trouvait en lui aucune négligence et aucune faute. Ces hommes dirent donc : “Nous ne trouverons aucun sujet d'accusation contre ce Daniel, à moins de trouver quelque chose contre lui dans la loi de son Dieu.” Alors ces chefs et ces satrapes vinrent tumultueusement chez le roi et lui parlèrent ainsi : “Roi Darius, vis à jamais ! Tous les chefs du royaume, les intendants, les satrapes, les conseillers, les gouverneurs ont tenu conseil pour que soit publié un édit royal et promulgué une défense portant que quiconque, dans l'espace de trente jours, adressera une prière à quelque dieu ou homme, si ce n'est à toi, ô roi, sera jeté dans la fosse aux lions. Maintenant, ô roi, porte la défense et signe le décret afin qu'il n'y puisse être dérogé, selon la loi des Mèdes et des Perses qui est irrévocable.” En conséquence le roi Darius signa le décret et la défense. Lorsque Daniel eut appris que le décret était signé, il entra dans sa maison ; il y avait dans la chambre haute des fenêtres ouvertes du côté de Jérusalem ; trois fois par jour il se mettait à genoux, priait et louait son Dieu comme il l'avait fait auparavant. Alors ces hommes vinrent tumultueusement et trouvèrent Daniel priant et invoquant son Dieu. Aussitôt ils s'approchèrent du roi et lui dirent au sujet de la défense royale : “N'as-tu pas signé une défense portant que quiconque, dans l'espace de trente jours, adressera une prière à quelque dieu ou homme, si ce n'est à toi, ô roi, sera jeté dans la fosse aux lions ?” Le roi répondit et dit : “La chose est certaine, selon la loi des Mèdes et des Perses qui est irrévocable.” Alors ils reprirent et dirent au roi : “Daniel, un des captifs de Juda, n'a point eu égard à toi ni à la défense que tu as signée, mais trois fois par jour il fait Sa prière.” Lorsque le roi entendit cela, il en eut un grand déplaisir et il prit à cœur de délivrer Daniel ; jusqu'au coucher du soleil, il s'efforça de le sauver. Mais ces hommes vinrent tumultueusement auprès du roi et lui dirent : “Sache, ô roi, que c'est la loi des Mèdes et des Perses que toute défense et tout décret rendus par le roi ne peuvent pas être enfreints.” Alors le roi donna l'ordre d'amener Daniel et de le jeter dans la fosse aux lions. Le roi prit la parole et dit à Daniel : “Que ton Dieu que tu sers sans cesse te délivre !” Et une pierre fut apportée et mise sur l'ouverture de la fosse. Le roi la scella de son anneau et de l'anneau de ses grands afin que rien ne fût changé à l'égard de Daniel. Le roi s'en alla ensuite dans son palais et passa la nuit à jeun sans faire venir de concubine auprès de lui et le sommeil s'enfuit loin de lui. Puis le roi se leva à l'aurore et se rendit en toute hâte à la fosse aux lions. Lorsqu'il fut près de la fosse, il appela Daniel d'une voix triste. Le roi prit la parole et dit à Daniel : “Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu que tu sers sans cesse a-t-il pu te délivrer des lions ?” Alors Daniel parla avec le roi : “roi, vis éternellement ! Mon Dieu a envoyé son ange et il a fermé la gueule des lions et ils ne m'ont fait aucun mal parce que j'ai été reconnu innocent devant lui ; et aussi devant toi, ô roi, je n'ai commis aucun mal.” Alors le roi fut très joyeux et il ordonna de retirer Daniel de la fosse. Daniel fut donc retiré de la fosse et l'on ne trouva sur lui aucune blessure, parce qu'il avait eu confiance en son Dieu. Sur l'ordre du roi, on amena ces hommes qui avaient accusé Daniel et on les jeta dans la fosse aux lions, eux, leurs enfants et leurs femmes ; et ils n'avaient pas atteint le fond de la fosse, que les lions les saisirent et brisèrent tous leurs os. Alors le roi Darius écrivit à tous les peuples, nations et langues qui habitent sur toute la terre : “Que votre bonheur soit grand ! De moi émane l'ordre que dans tout le domaine de mon royaume l'on craigne et l'on tremble devant le Dieu de Daniel ; car il est le Dieu vivant et qui subsiste à jamais et son royaume ne sera point détruit et sa domination n'aura pas de fin. Il délivre et il sauve, il fait des signes et des prodiges au ciel et sur la terre ; c'est lui qui a délivré Daniel de la griffe des lions.” Et ce Daniel prospéra sous le règne de Darius et sous le règne de Cyrus le Perse. La première année de Baltassar, roi de Babylone, Daniel eut un songe et les visions de sa tête qu'il avait sur sa couche le troublèrent. Il écrivit ensuite le songe : Je regardais dans ma vision pendant la nuit et voici, les quatre vents du ciel remuèrent la grande mer, et quatre grandes bêtes montèrent de la mer, différentes l'une de l'autre. La première était comme un lion et avait des ailes d'aigle ; je regardais, jusqu'à ce que ses ailes furent arrachées ; elle fut ensuite enlevée de terre et dressée sur deux pieds comme un homme et un cœur d'homme lui fut donné. Et voici une autre bête, une seconde, ressemblant à un ours ; elle fut dressée sur un côté et trois côtes étaient dans sa gueule entre ses dents, et on lui disait : “Lève-toi et mange beaucoup de chair.” Après cela, je regardais et en voici une autre comme une panthère ; elle avait sur son dos quatre ailes d'oiseau, et cette bête avait quatre têtes, et la domination lui fut donnée. Après cela, je regardais dans les visions de la nuit et voici une quatrième bête, terrible, effrayante et extraordinairement forte ; elle avait de grandes dents de fer et des ongles d'airain ; elle dévorait et brisait, et le reste, elle le foulait aux pieds ; elle était différente de toutes les bêtes qui avaient précédé et elle avait dix cornes. Je considérais les cornes, et voici, une autre corne, petite, s'éleva au milieu d'elles et trois des premières cornes furent arrachées devant elle, et voici, elle avait des yeux comme des yeux d'homme et une bouche qui disait de grandes choses. Je regardais jusqu'à ce que des trônes furent placés et un ancien des jours s'assit. Son vêtement était blanc comme de la neige et ses cheveux comme de la laine pure. Son trône était des flammes de feu ; ses roues, un feu ardent. Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui ; mille milliers le servaient et des myriades de myriades se tenaient devant lui. Le tribunal siégea et les livres furent ouverts. Alors, à cause du bruit des grandes paroles que la corne proférait, je n'entendais rien, je regardais jusqu'à ce que la bête fut tuée, et son corps détruit et livré aux flammes de feu. Aux autres bêtes aussi, on leur enleva leur domination et la durée de leur vie leur fut fixée jusqu'à un temps et un moment. Je regardais dans les visions de la nuit et voici, sur les nuées vint quelqu'un comme un fils d'homme et il parvint jusqu'à l'ancien des jours et il fut amené devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et règne, et tous les peuples, nations et langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera pas et son règne, un règne éternel qui ne sera jamais détruit. Moi, Daniel, je fus troublé en mon esprit à cause de cela et les visions de ma tête m'effrayèrent. Je m'approchai d'un de ceux qui étaient là et je lui demandai quelque chose de certain sur tout cela, et il me parla pour me faire savoir l'explication de ces choses : “Ces grandes bêtes qui sont au nombre de quatre, ce sont quatre rois qui s'élèveront de la terre ; mais les saints du Très-Haut recevront le royaume et ils posséderont le royaume en une éternité d'éternités.” Alors je voulus savoir quelque chose de certain sur la quatrième bête, qui était différente de toutes les autres, et extraordinairement terrible, qui avait des dents de fer et des ongles d'airain, qui mangeait, brisait et foulait aux pieds le reste ; et sur les dix cornes qui étaient sur sa tête et sur l'autre qui s'était élevée et devant laquelle trois étaient tombées, et cette corne qui avait des yeux et une bouche proférant de grandes choses et qui paraissait plus grande que ses compagnes. Je regardai, et cette corne faisait la guerre aux saints et l'emportait sur eux, jusqu'à ce que vint l'ancien des jours, que le tribunal siégea, que la domination fut donnée aux saints du Très-Haut et que le temps arriva où les saints possédèrent le royaume. Il dit : “La quatrième bête, c'est un quatrième royaume qui sera sur la terre, différent de tous les royaumes et qui dévorera toute la terre, la foulera et la brisera. Les dix cornes : de ce royaume dix rois se lèveront ; un autre se lèvera après eux, il sera différent des précédents et abattra trois rois. Il proférera des paroles contre le Très-Haut, il opprimera les saints du Très-Haut et il formera le dessein de changer les temps et la Loi, et les saints seront livrés dans sa main jusqu'à un temps, des temps et la moitié d'un temps. Et le tribunal siégera, et on lui ôtera sa domination pour le détruire et l'anéantir pour toujours. Et le règne, la domination et la grandeur des royaumes qui sont sous tous les cieux seront donnés au peuple des saints du Très-Haut ; son règne est un règne éternel, et toutes les puissances le serviront et lui obéiront.” Jusqu'ici va le rapport. Moi, Daniel, mes pensées m'effrayèrent beaucoup, je changeai de couleur ; mais je conservai la chose dans mon cœur. La troisième année du règne du roi Baltassar, j'eus une vision, moi, Daniel, après celle que j'avais eue auparavant. Lorsque j'eus cette vision, il arriva, comme je regardais, que je me trouvais à Suse, la forteresse qui est dans la province d'Elam, et pendant que j'avais cette vision, j'étais près du fleuve Oulaï. Je levai mes yeux, je regardai, et voici un bélier qui se tenait devant le fleuve ; il avait deux cornes, ces deux cornes étaient hautes, l'une était plus haute que l'autre et la plus haute s'élevait la dernière. Je vis le bélier heurtant de ses cornes vers l'occident, vers le septentrion et vers le midi ; aucune bête ne tenait devant lui et personne ne délivra de sa main ; il faisait ce qu'il voulait et il grandissait. Et moi, je regardais avec attention, et voici, un bouc venait de l'occident sur la face de toute la terre, sans toucher la terre, et ce bouc avait une corne très apparente entre les yeux. Il arriva jusqu'au bélier aux deux cornes que j'avais vu se tenant devant le fleuve, et il courut contre lui dans l'ardeur de sa force. Je le vis s'approcher du bélier ; s'irritant contre lui, il frappa le bélier et brisa ses deux cornes ; et le bélier n’avait pas la force de tenir devant lui ; il le jeta par terre et le foula aux pieds, et il n'y avait personne pour délivrer le bélier de sa main. Le bouc grandit extrêmement et quand il fut devenu fort, la grande corne se brisa et quatre autres s'élevèrent à sa place vers les quatre vents des cieux. De l'une d'elle sortit une autre petite corne, qui grandit beaucoup vers le midi, vers l'orient et vers le glorieux pays. Elle grandit jusqu'à l'armée des cieux ; elle fit tomber à terre une partie de l'armée et des étoiles et les foula aux pieds. Elle grandit jusqu'au chef de l'armée, lui enleva le sacrifice perpétuel et le lieu de son sanctuaire fut renversé. Et sur le sacrifice quotidien fut mis le péché et la vérité fut jetée par terre ; elle le fit et réussit. Et j'entendis un saint qui parlait, et un autre saint dit à celui qui parlait : “Jusqu'à quand durera la vision enlevé, le péché de dévastation concernant le sacrifice quotidien établi et le sanctuaire foulé ?” Il lui dit : “Jusqu'à deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire obtiendra son droit.” Et il arriva, pendant que moi, Daniel, j'avais cette vision et que je cherchais à la comprendre, voici, quelqu'un se tenait devant moi qui avait l'aspect d'un homme. Et j'entendis une voix d'homme d'au-dessus de l'Oulaï ; elle cria et dit : “Gabriel, explique-lui la vision.” Il vint alors près du lieu où je me tenais, et à sa venue je fus épouvanté et je tombai sur ma face. Il me dit : “Comprends, fils de l'homme, que la vision est pour le temps de la fin.” Comme il me parlait, je fus frappé d'assoupissement tombant par terre sur ma face ; mais il me toucha et me fit tenir debout à la place où je me trouvais. Puis il dit : “Voici je vais t'apprendre ce qui arrivera à la fin (du temps) de la colère ; car la vision est pour le temps de la fin. Le bélier à deux cornes que tu as vu, ce sont les rois de Médie et de Perse, et le bouc velu, c'est le roi de Javan ; la grande corne entre ses yeux, c'est le premier roi. Et quant à ce qu'elle s'est brisée et que quatre cornes se sont élevées à sa place, c'est que quatre royaumes s'élèveront de sa nation, mais non pas avec sa force. Et à la fin de leur règne, quand les pécheurs auront comblé la mesure de leurs iniquités, il s'élèvera un roi impudent de visage et astucieux. Sa puissance sera grande, il fera de prodigieux ravages ; il réussira, il accomplira (son projet), il ravagera les puissants ; contre les saints seront dirigées ses pensées, il réussira ayant la ruse dans sa main ; il s'enorgueillira dans son cœur et, à l'improviste, il fera périr beaucoup de gens ; il s'élèvera contre le prince des princes, mais il sera brisé sans une main d'homme. Et la vision des soirs et des matins telle qu'elle a été dite, c'est la vérité. Mais toi, cache la vision ; car elle se rapporte à des jours éloignés.” Et moi, Daniel, je fus malade pendant plusieurs jours ; puis je me levai et je m'occupai des affaires du roi. J'étais stupéfait de la vision et personne ne la comprenait. La première année de Darius, fils d'Assuérus, de la race des Mèdes, qui était devenu roi du royaume des Chaldéens, la première année de son règne, moi, Daniel, je fixai mon attention, dans les livres, sur le nombre des années qui devaient s'écouler, selon la parole adressée par Yahweh à Jérémie le prophète, sur les ruines de Jérusalem : soixante-dix ans. Et je tournai ma face vers le Seigneur Dieu, me disposant à la prière et à la supplication par le jeûne, le sac et la cendre. Je priai Yahweh, mon Dieu, je fis confession et dis : “Ah ! Seigneur, Dieu grand et redoutable qui gardes l'alliance et la fidélité à ceux qui t'aiment et gardent tes commandements. Nous avons péché, nous avons commis l'iniquité, nous avons été méchants et rebelles, nous nous sommes détournés de tes commandements et de tes lois. Nous n'avons pas écouté tes serviteurs les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos chefs, à nos pères et à tout le peuple du pays. A toi, Seigneur, la justice, à nous la confusion, comme c’est le cas aujourd'hui, aux hommes de Juda, aux habitants de Jérusalem, et à tous les Israélites, à ceux qui sont près et à ceux qui sont loin, dans tous les pays où tu les as chassés à cause de l'infidélité dont ils se sont rendus coupables envers toi. Seigneur, à nous la confusion, à nos rois, à nos chefs et à nos pères, parce que nous avons péché contre toi. Au Seigneur notre Dieu, la miséricorde et le pardon, car nous nous sommes révoltés contre lui, et nous n'avons pas écouté la voix de Yahweh, notre Dieu, pour suivre les lois qu'il avait mises devant nous par ses serviteurs les prophètes. Tout Israël a transgressé ta Loi et s'est détourné pour ne pas écouter ta voix. Alors se sont répandues sur nous la malédiction et l'imprécation qui sont écrites dans la Loi de Moïse, serviteur de Dieu, parce que nous avons péché contre lui. Et il a accompli ses paroles qu'il avait prononcées contre nous et contre nos régents, qui ont régné sur nous, de faire venir sur nous une si grande calamité qu'il n'y en a jamais eu sous le ciel de pareille à celle qui est arrivée à Jérusalem. Comme c'est écrit dans la Loi de Moïse, toute cette calamité est venue sur nous et nous n'avons pas apaisé Yahweh, notre Dieu : nous ne nous sommes pas détournés de nos iniquités et nous ne sommes pas devenus attentifs à ta vérité. Et Yahweh a veillé sur le mal, et il l'a fait venir sur nous ; car Yahweh notre Dieu est juste dans toutes ses œuvres qu'il fait et nous n'avons pas écouté sa voix. Et maintenant, Seigneur, notre Dieu, qui as tiré ton peuple du pays d'Egypte par ta main forte, et qui t'es fait un nom jusqu'à aujourd'hui, nous avons péché, nous avons commis l'iniquité. Seigneur, que, selon ta grande miséricorde, ta colère et ton indignation se détournent de ta ville de Jérusalem, de ta montagne sainte ; car c'est à cause de nos péchés et des iniquités de nos pères que Jérusalem et ton peuple sont devenus un objet d'opprobre à tous ceux qui nous entourent. Maintenant donc, ô notre Dieu, écoute la prière de ton serviteur et ses supplications, et fais briller ta face sur ton sanctuaire dévasté à cause de toi, Seigneur. Mon Dieu, prête l'oreille et écoute ; ouvre tes yeux et vois nos ruines et la ville sur laquelle est invoqué ton nom ; car ce n'est pas à cause de notre justice que nous te présentons nos supplications, mais pour cause de ta grande miséricorde. Seigneur, écoute, Seigneur, pardonne ; Seigneur, sois attentif et agis ; ne tarde pas à cause de toi, ô mon Dieu ; car ton nom est invoqué sur ta ville et sur ton peuple.” Je parlais encore, je priais, je confessais mon péché et le péché de mon peuple d'Israël, je présentais ma supplication à Yahweh, mon Dieu, pour la montagne sainte de mon Dieu, Je parlais encore dans ma prière, lorsque l'homme Gabriel que j'avais vu auparavant en vision, vint à moi d'un vol rapide vers le temps de l'oblation du soir. Il m'instruisit, me parla et dit : “Daniel, je suis venu maintenant pour t'ouvrir l'intelligence. Dès le commencement de ta prière, une parole est sortie, et moi, je suis venu pour te l'annoncer ; car tu es un bien-aimé. Fais donc attention à la parole et sois attentif à la vision. Soixante-dix semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte jusqu'à ce qu'on ait enfermé le péché, scellé l'iniquité, expié la transgression, amené la justice éternelle, mis le sceau aux visions et aux prophètes, oint quelque chose de très saint. Sache donc et comprends : depuis la sortie de la parole de rétablir et de bâtir Jérusalem jusqu'à un oint chef, il y a sept semaines et pendant soixante-deux semaines elle sera rebâtie avec place et fossé, et cela dans la détresse des temps. Et après soixante-deux semaines un oint sera retranché sans qu'il ait eu de faute. Et le peuple d'un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin sera dans l'inondation, et jusqu'à la fin sera la guerre, savoir les dévastations décrétées. Il conclura une alliance solide avec un grand nombre pendant une semaine, et au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'oblation, et sur le sanctuaire viendra une effroyable abomination, et cela jusqu'à ce que la destruction décrétée se répande sur le dévastateur.” La troisième année de Cyrus, roi de Perse, une parole fut révélée à Daniel qui avait été nommé Baltassar ; cette parole est vérité et grande calamité. Il fit attention à la parole et il fut attentif à la vision. En ces jours-là, moi, Daniel, je fus dans le deuil pendant trois semaines entières. Je ne mangeai aucun mets délicat ; il n'entra dans ma bouche ni viande, ni vin et je ne m'oignis point jusqu'à ce que les trois semaines entières fussent écoulées. Le vingt-quatrième jour du premier mois, je me trouvais sur le bord du grand fleuve. Je levai les yeux et je regardai, et voici, je vis un homme vêtu de lin et ayant sur les reins une ceinture d'or et d'or pur. Son corps était comme la pierre de Tharsis, son visage brillait comme l'éclair, ses yeux étaient comme des torches de feu, ses bras et ses pieds avaient l'éclat de l'airain poli et le son de ses paroles était comme le son d'une multitude. Moi, Daniel, je vis seul l'apparition et les hommes qui étaient avec moi ne virent point l'apparition ; mais une grande frayeur tomba sur eux et ils enfuirent pour se cacher. Et moi, je restai seul et je vis cette grande apparition, et il ne me resta plus de force ; mon visage fut changé jusqu'à être défiguré et je ne conservai aucune force. J'entendis le son de ses paroles, et en entendant le son de ses paroles je tombai assoupi sur ma face par terre. Et voici une main me toucha et me dressa sur mes genoux et sur les paumes de mes mains. Puis il me dit : “Daniel, homme bien-aimé, fais attention aux paroles que je vais te dire et tiens-toi debout à la place où tu te trouves, car je suis maintenant envoyé vers toi.” Quand il m'eut dit cette parole, je me tins debout en tremblant. Et il me dit : “Ne crains point, Daniel ; car dès le premier jour où tu as pris à cœur de comprendre et de t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été exaucées et moi, je suis venu à cause de tes paroles. Mais le chef du royaume de Perse m'a résisté vingt et un jours ; et voici, Michel, un des premiers chefs, est venu à mon secours, et moi je l'ai laissé là auprès du chef des rois de Perse. Et je suis venu pour t'apprendre ce qui doit arriver à ton peuple à la fin des jours ; car c'est encore une vision pour ces jours.” Pendant qu'il m'adressait ces paroles, je tournai la face vers la terre et je gardai le silence. Et voici, quelqu'un qui avait la ressemblance d'un fils d'homme toucha mes lèvres, et j'ouvris la bouche et je parlai et je dis à celui qui se tenait devant moi : “Mon Seigneur, à cette apparition des douleurs m'ont bouleversé et je n'ai conservé aucune force. Comment le serviteur de mon seigneur que voici pourrait-il parler à mon seigneur que voilà ? A présent il n'y a plus de force en moi et il ne me reste plus de souffle.” Alors celui qui avait l'aspect d'un homme me toucha de nouveau et me fortifia. Puis il me dit : “Ne crains point, homme bien-aimé ; que la paix soit avec toi ! Courage ! Courage !” Pendant qu'il me parlait, je repris des forces et je dis : “Que mon seigneur parle, car tu m'as fortifié.” Alors il me dit : “Sais-tu pourquoi je suis venu vers toi ? Maintenant je vais retourner combattre le chef de la Perse ; quand je serai à bout de celui-ci, voici, le chef de Javan viendra, et il n'y a personne qui me soutienne contre ceux-là sinon Michel, votre chef, qui se tient auprès de moi pour me soutenir et pour me fortifier. Mais je t'indiquerai ce qui est écrit dans le livre de vérité. Voici, il y aura encore trois rois en Perse ; le quatrième possédera plus de richesses que tous les autres et conformément à sa force il soulèvera par ses richesses tout contre le royaume de Javan. Et il s'élèvera un roi vaillant qui régnera avec une grande puissance et fera ce qui lui plaira. Mais dès qu'il sera élevé, son royaume se brisera et sera divisé aux quatre vents du ciel sans appartenir à ses descendants et sans avoir la puissance qu'il a eue ; car son royaume sera déchiré et appartiendra à d'autres qu'à eux. Le roi du midi deviendra fort, mais un de ses chefs sera plus fort que lui et régnera ; un règne puissant sera sa domination. Au bout de quelques années ils s'allieront et la fille du roi du Midi viendra vers le roi du Nord pour conclure la paix ; mais elle ne conservera pas la force du bras et lui ainsi que sa progéniture ne subsisteront pas ; elle sera livrée, elle et ceux qui l'avaient amenée, son enfant et son époux. en son temps s'élèvera un rejeton de ses racines à sa place ; il deviendra puissant et entrera dans la forteresse du roi du Nord, il agira contre eux et l'emportera. Leurs dieux mêmes, avec leurs images de fonte, leurs vases précieux, l'or et l'argent, il les emmènera en captivité en Egypte ; pendant des années il prévaudra sur le roi du Nord. Mais celui-ci entrera dans le royaume du Midi et s'en retournera dans son pays. Mais son fils se mettra en campagne et rassemblera une grande multitude de troupes ; il arrivera, il débordera, il inondera ; puis il reviendra et avancera jusqu'à sa forteresse. Le roi du Midi s'irritera, il sortira et combattra contre lui, contre le roi du Nord ; il lèvera une grande multitude, mais la multitude sera livrée dans sa main. La multitude sera enlevée et son cœur s'enorgueillira ; il fera tomber des milliers, mais il n'en sera pas plus fort. C'est que le roi du Nord rassemblera encore une fois une multitude, plus grande que la première, et au bout de quelques années il marchera contre lui avec une puissante armée et un grand train. En ces temps-là beaucoup de gens s'élèveront contre le roi du Sud, et des hommes violents de ton peuple se lèveront pour accomplir la vision et ils tomberont. Le roi du Nord viendra, il élèvera des terrasses et prendra une ville fortifiée ; les troupes du Midi ne tiendront pas ; sa troupe d'élite : elle n'aura pas de forces pour tenir. Celui qui marchera contre lui fera ce qui lui plaira et personne ne tiendra devant lui ; il s'établira dans le glorieux pays et la destruction sera dans sa main. Il se proposera de s'emparer de tout son royaume ; il fera un accord avec lui, il lui donnera une femme pour le ruiner ; mais cela ne tiendra pas, ne lui réussira pas. Puis il tournera sa face vers les îles et en prendra beaucoup ; mais un capitaine lui fera cesser son injure, oui, il lui rendra son injure. Il tournera sa face vers les forteresses de son pays ; mais il trébuchera, il tombera et on ne le trouvera plus. Il y en aura à sa place un autre qui fera passer un exacteur à travers la gloire du royaume ; mais en quelques jours il sera brisé et ce ne sera ni par la colère, ni par la guerre. “Il y aura à sa place un homme méprisable à qui on n'avait pas destiné la dignité royale ; mais il viendra soudain et s'emparera de la royauté par des intrigues. Des armées seront complètement submergées devant lui et le chef de l'alliance sera également brisé. Dès l'union avec lui il usera de tromperie, il se mettra en campagne et aura le dessus avec peu de gens. Et soudain il viendra dans les plus riches contrées d'une province et fera ce que n'avaient pas Fait ses pères ni les pères de ses pères ; il leur distribuera butin, dépouilles et richesses ; il formera des projets contre des forteresses et cela jusqu'à un certain temps. Il excitera sa force et son cœur contre le roi du Sud, à la tête d'une grande armée. Le roi du Sud s'engagera dans la guerre avec une grande et très puissante armée ; mais il ne tiendra pas, car on formera contre lui de mauvais desseins. Ceux qui mangent les mets de sa table le briseront, son armée sera submergée et beaucoup de transpercés par le glaive tomberont. Les deux rois chercheront dans leur cœur à se faire du mal et assis à la même table, ils se diront des mensonges ; mais cela ne réussira pas ; car la fin du temps marqué manque encore. Il retournera dans son pays avec de grandes richesses, étant dans son cœur hostile à l'alliance sainte ; il agira contre elle et retournera dans son pays. Au temps marqué, il arrivera de nouveau dans le Sud ; mais, cette seconde fois, cela ne sera pas comme auparavant. Des navires de Céthim viendront contre lui ; découragé, il retournera ; il sera furieux contre l'alliance sainte et rentré il portera son attention sur ceux qui auront abandonné l'alliance. Des troupes envoyées par lui se tiendront là ; elles profaneront le sanctuaire et la forteresse ; elles feront cesser le sacrifice quotidien et dresseront l'effroyable abomination. Il séduira les traîtres de l’alliance à l'apostasie par des flatteries ; mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu tiendra ferme et agira. Les sages parmi le peuple instruiront un grand nombre ; mais ils tomberont par l'épée et la flamme, par la captivité et le pillage, un certain temps. Pendant qu'ils tomberont, ils seront un peu secourus, et beaucoup se joindront à eux par hypocrisie. Quelques-uns des sages succomberont afin de faire une épreuve parmi eux, de les purifier et de les blanchir jusqu'au temps de la fin ; car cela en jusqu'au terme fixé. Le roi fera ce qui lui plaira, il s'élèvera et se grandira au-dessus de tous les dieux ; contre le Dieu des dieux il se vantera prodigieusement et il prospérera jusqu'à ce que la colère soit consommée ; car ce qui est décrété s'accomplira. Il n'aura égard ni aux dieux de ses pères, ni à la divinité favorite des femmes ; il n'aura égard a aucun dieu ; car il se grandira au-dessus de tout. Mais il honorera le dieu des forteresses en son lieu ; un dieu que n'ont pas connu ses pères, il l'honorera avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses et des joyaux. Il placera dans les remparts des forteresses des partisans d'un dieu étranger ; ceux qui le reconnaîtront, il les comblera d'honneurs, il les fera dominer sur beaucoup de gens et leur distribuera des terres en récompense. Au temps de la fin le roi du Sud se heurtera avec lui et le roi du Nord fondra sur lui comme un ouragan avec des chars, des cavaliers et de nombreux navires ; il entrera dans les terres, il les débordera et les submergera. Il entrera dans le glorieux pays et des milliers tomberont ; mais ceux-ci échapperont à Sa main : Edom et Moab et la fleur des Ammonites. Il étendra sa main sur les pays et le pays d'Egypte n'échappera point. Il se rendra maître des trésors d'or et d'argent et de toutes les choses précieuses de l'Egypte ; les Libyens et les Ethiopiens marcheront à sa suite. Mais des nouvelles de l'Orient et du Nord le troubleront et il sortira avec une grande fureur pour détruire et exterminer beaucoup de gens. Il dressera les tentes de son palais entre la mer et la glorieuse et sainte montagne ; puis il arrivera à sa fin et personne ne lui viendra en aide. “En ce temps-là se lèvera Michel, le grand chef, qui tient pour les enfants de son peuple, et ce sera un temps de détresse telle qu'il n'y en a pas eu depuis qu'il existe une nation jusqu'à ce temps-là. En ce temps-là ton peuple sera sauvé, savoir quiconque se trouvera inscrit sur le livre. Et beaucoup de ceux qui dorment dans la terre de poussière se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte, pour l'opprobre éternel. Les sages brilleront comme la splendeur du firmament et ceux qui auront conduit beaucoup à la justice, comme les étoiles, éternellement et toujours. Toi, Daniel, cache ces paroles et scelle le livre jusqu'au temps de la fin. Beaucoup le scruteront et la connaissance augmentera. Et moi, Daniel, je regardai, et voici, deux autres hommes se tenaient debout, l'un sur une rive du fleuve, le second sur l'autre rive du fleuve. Et l'un d'eux dit à l'homme vêtu de lin qui était au-dessus des eaux du fleuve : “Quand sera la fin de ces choses prodigieuses ?. Et j'entendis l'homme vêtu de lin qui était au-dessus des eaux du fleuve ; il leva vers le ciel sa main droite et sa main gauche et jura par celui qui vit éternellement que ce sera dans un temps, des temps et la moitié d'un temps et que, quand on aura complètement brisé la forée du peuple saint, toutes ces choses s'accompliront. Et moi j'entendis, mais je ne compris pas ; et je dis : “Mon seigneur, quelle sera la dernière de ces choses ?. Il dit : “Va, Daniel, car ces paroles sont cachées et scellées jusqu'au temps de la fin. Beaucoup seront purifiés, blanchis et éprouvés ; mais les méchants feront le mal et aucun des méchants ne comprendra ; les sages cependant comprendront Depuis le temps où sera aboli le sacrifice quotidien et où l'on dressera l'effroyable abomination, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours. Heureux celui qui attendra et atteindra à mille trois cent trente-cinq jours. Toi, va vers ta fin et repose-toi ; tu seras debout pour ton héritage à la fin de tes jours.”
La parole de Yahweh fut adressée à Osée, fils de Beéri, aux jours d'Ozias, de Joatham, d'Achaz et d'Ezéchias, rois de Juda, et aux jours de Jéroboam, roi d'Israël. C’est à Osée que Dieu commença de communiquer la parole. Alors Yahweh dit à Osée : “Va prendre une femme de fornication et des enfants de fornication, car le pays se livre à la fornication, se détournant de Yahweh.” Et il s'en alla prendre Gomer, fille de Diblaïm, et elle conçut et lui enfanta un fils. Et Yahweh dit à Osée : “Donne-lui le nom de Jezraël : Dieu disperse, car encore un peu de temps, et je vengerai le sang versé à Jezraël sur la maison de Jéhu, et je ferai cesser le règne de la maison d’Israël. En ce jour-là, je briserai l'arc d'Israël dans la vallée de Jezraël.” Elle conçut encore et enfanta une fille et Yahweh lui dit : “Donne-lui le nom de Lo-Rouhama : Point-pitié-d'elle, car je ne prendrai plus en pitié la maison d'Israël. (Mais je leur ferai rémission, et je prendrai en pitié la maison de Juda et je les sauverai par Yahweh leur Dieu, mais je ne les sauverai ni par l'arc, ni par l’épée, ni par la guerre, ni par les chevaux et cavaliers.)” Elle sevra Lo-Rouhama, et elle conçut encore et enfanta un fils. Et Yahweh dit : “Donne-lui le nom de Lô-Ammi : Plus-mon-peuple, car vous n'êtes plus mon peuple et moi je ne suis plus à vous. (Et le nombre des enfants d'Israël sera comme le sable de la mer, qui ne se mesure ni ne se compte. Au lieu de leur dire : Lô-Ammi : Plus-mon-peuple, il leur sera dit : Fils du Dieu vivant. Et les enfants de Juda et les enfants d’Israël se réuniront et ils se donneront un chef unique et ils se lèveront de la terre, car grand sera le jour de Jezraël : de Dieu sème. Et vous appellerez vos frères : Mon peuple, et vos sœurs : Prise de pitié. ”Accusez votre mère, accusez-la, - car elle n'est plus mariée, - et moi je ne suis plus son mari. Qu'elle éloigne de sa face ses fornications et ses adultères d'entre les seins ! Sinon je la déshabillerai toute nue, - je l'exposerai comme au jour de sa naissance. Je la réduirai en un désert, - je la rendrai pareille à une terre desséchée - et je la ferai périr de soif. Et des enfants non plus, je n'aurai pas pitié, - car ce sont des enfants de fornication. Oui, leur mère s'est livrée à la fornication, elle s’est déshonorée, celle qui les a conçus, Se disant : “Je veux suivre mes amants, - eux qui me donnent le pain et l'eau, - la laine et lin, l'huile et le breuvage enivrant.” C'est pourquoi, voici que j'obstrue d'épines la route, - que je barre le chemin, - et elle ne retrouvera plus ses sentiers. Elle voudra poursuivre ses amants, - mais ne pourra plus les atteindre ; - elle les cherchera encore mais ne les trouvera plus. Alors elle se dira : “Je veux revenir à mon premier mari, - car jadis j'étais plus heureuse que maintenant.” Et, puisqu'elle n'a pas reconnu - que c'était moi qui lui donnais le blé, le moût et l'huile, - qui lui multipliais l'argent et l'or, dont ils ont fait offrande à Baal : C'est pourquoi je viendrai reprendre - mon blé en son temps, mon moût en sa saison, J'enlèverai ma laine et mon lin - dont elle a besoin pour couvrir sa nudité. Et alors sous les yeux de ses amants, je relèverai son ignominie, - et nul ne pourra l'arracher à ma main. Je ferai cesser toutes ses réjouissances - ses pèlerinages, ses néoménies, ses sabbats, - et toutes ses solennités. Je ravagerai sa vigne et son figuier, - dont elle disait : c'est mon salaire, - que mes amants m'ont donné. J'en ferai un hallier - que les bêtes sauvages brouteront. Et je vengerai sur elle les jours de fête des Baals, - auxquels elle a brûlé des offrandes, S'ornant de ses pendeloques et de ses bijoux, - pour aller après ses amants, tandis que moi, elle m'oubliait. Oracle de Yahweh. C'est pourquoi voici que je la séduirai, - je la conduirai au désert, - et je parlerai à son cœur. Puis, à partir de là, je lui rendrai ses vignobles, - la vallée d'Achor redeviendra une Porte de l'espérance. Elle tendra vers elle ses efforts comme aux jours de sa jeunesse, - aux jours où elle est montée de la terre d'Egypte. Et en ce jour, - oracle du Seigneur, tu m'appelleras : “Mon mari”, - et tu ne m'appelleras plus : “Mon Baal.” Et j'ôterai de sa bouche les noms des Baals, - ils ne se souviendront même plus de leur nom. En ce jour, je conclurai en leur faveur une alliance - avec les bêtes des champs, les oiseaux des cieux, les reptiles du sol. L'arc et l'épée, la guerre, je les briserai sur la terre, - et je les ferai habiter en sécurité. Je te fiancerai à moi pour toujours, - je te fiancerai en justice et en droit, en grâce et en miséricorde, Je te fiancerai en fidélité, - et tu connaîtras Yahweh. En ce jour, je répondrai, - oracle de Yahweh, - je répondrai à l'appel des cieux, - et eux répondront à l'appel de la terre. La terre répondra à l'appel du blé, du moût et de l'huile, - et eux répondront à l'appel de Jezraël. Car je l'ai semé pour moi sur la terre, - et j'ai pris pitié de “Point-pitié-d'elle”. J'ai dit à “Plus-mon-peuple” : “Tu es mon peuple”, - et lui dira : “Mon Dieu !” Et Yahweh me dit encore : “Va, aime la femme qui fut aimée de son conjoint et qui pourtant se livra à l'adultère, ainsi que Yahweh aime les enfants d'Israël, bien qu'ils se tournent vers les dieux étrangers et aiment les gâteaux de raisins.” Et je parvins à me l'attacher pour quinze sicles d'argent, un homer et un lètèk d'orge, et je lui dis : “De nombreux jours tu resteras avec moi seul ; tu ne te prostitueras point et tu ne seras pas à un autre homme, mais moi je serai à toi. De même, de nombreux jours les enfants d'Israël demeureront sans roi et sans princes, sans sacrifice et sans stèle : sans pierre levée, sans éphod et sans téraphim. Après cela, les enfants d'Israël pourront de nouveau rechercher à la fois Yahweh et David leur roi, et c'est tout tremblants qu'ils se porteront vers Yahweh et vers ses bienfaits, au terme de ces jours.” Écoutez la parole de Yahweh, fils d'Israël : - Yahweh intente un procès aux habitants de ce pays, Car il n'y a ni sincérité ni bonté, - ni connaissance de Dieu dans le pays, Mais malédiction et tromperie, pillage, vol et adultère ; - on commet la violence, et le sang coule sans interruption. Aussi le pays sera-t-il en deuil - et ceux qui l'habitent dépériront, Y compris les animaux des champs et les oiseaux des cieux ; - même les poissons de la mer disparaîtront. N'accuse et ne réprimande personne, - c'est à toi, que vont mes reproches. Tu titubes d'ivrognerie en plein jour - la nuit, même le prophète titube en ta compagnie, - et tu fais périr ta mère, Car mon peuple périt faute de connaissance ; - parce que toi-même tu as méprisé la connaissance, - je te mépriserai jusqu'à te priver de mon sacerdoce ; Parce que tu as négligé la loi de ton Dieu, - moi aussi, je négligerai tes fils. Plus ils se sont multipliés, plus ils ont péché contre moi, - leur gloire, ils l'ont changée en opprobre. Ils mangent le péché de mon peuple - et ils se portent vers son iniquité. Mais il en sera du prêtre comme du peuple : - je vengerai sur lui ses voies, - et contre lui je retournerai ses actes. Ils mangeront, mais sans se rassasier, - ils forniqueront, mais sans se multiplier, Car ils ont abandonné Yahweh - pour se livrer à la fornication. Le vin et le moût ôtent la raison à mon peuple, - ils interrogent leurs arbres et les rameaux doivent les informer. Un esprit de fornication les égare, - ils forniquent en se soustrayant à leur Dieu. Sur les sommets des montagnes, ils immolent des sacrifices, - sur les collines, ils les font monter en fumée, Sous les chênes, les peupliers blancs et les térébinthes, - car leur ombre est douce. C'est pourquoi vos filles se livreront à la fornication et vos brus à l'adultère. Et je ne me vengerai pas sur leurs filles si elles se livrent à la débauche ; - ni sur leurs brus si elles s'adonnent à l'adultère ? Car eux-mêmes se sont mêlés aux prostituées, - et en compagnie des hiérodules, ils ont offert des sacrifices ; - un peuple sans intelligence doit s'effondrer. Si toi, Israël, tu te laisses débaucher, - que Juda du moins ne se rende pas coupable. N'allez pas à Galgala, - ne montez pas à Bethaven - et n'y jurez pas par la vie de Yahweh ! Telle une génisse rétive Israël ne supporte pas le joug, - dès lors, comment Yahweh pourrait-il les mener paître, - comme des brebis dans un large pâturage ! Ephraïm s'affilie aux idoles : - laisse-le s'égarer ! Pris de boisson ils s'abandonnent à la débauche, - ils aiment la honte du concubinage. Mais un ouragan les saisira sur leurs couches - et ils seront couverts de honte, eux et leurs autels, Écoutez ceci, prêtres, - soyez attentifs, maison d'Israël, et vous, maison du roi, prêtez l'oreille. Car c'est à vous que j'adresse le jugement ! - parce que vous avez été un piège pour la vigie, - un filet tendu au-dessus d'un endroit de perdition. Vous lui avez creusé une trappe de chasseurs : - moi, à mon tour, je vous prendrai tous dans mes filets. Oui, je connais Ephraïm - et Israël ne m'est point caché. Car même maintenant Ephraïm se livre à la fornication, Israël continue à se souiller. – Ils ne disposent pas leurs actes en vue de revenir à leur Dieu. Au contraire, un esprit de fornication est au milieu d'eux, - ils ne reconnaissent pas Yahweh, - l'arrogance d'Israël éclate sur son visage. Mais, dans leur iniquité, Israël et Ephraïm trébucheront, - et Juda aussi chancellera avec eux. Avec leur gros et petit bétail ils viendront chercher Yahweh, - mais ils ne le trouveront pas : - il s'est retiré d'eux ! Ils ont trompé Yahweh, - ils ont engendré des enfants étrangers, - maintenant la néoménie dévorera leur propre substance. Sonnez du cor à Gabaa, de la trompette à Rama, - faites entendre le cri de guerre à Bethaven, - à ta suite se range Benjamin ! Ephraïm sera livrée à la dévastation au jour du châtiment. Au milieu des tribus d’Israël - je l'annonce comme une chose certaine : Les princes de Juda déplaceront les bornes, - mais sur eux aussi je répandrai, comme de l'eau, ma colère. Israël est opprimé, il est violé dans son droit, - parce qu'il lui a plu de marcher derrière les idoles. Mais moi Yahweh, je serai comme la teigne pour Ephraïm, - et comme la carie pour la maison de Juda. Ephraïm verra son mal, - et Juda, sa blessure. Et Ephraïm ira à Assour, - et Juda enverra des messagers au Grand-Roi. Mais lui ne pourra pas vous guérir - ni porter remède à votre plaie. Car je serai moi comme un lion pour Ephraïm - et comme un lionceau pour la maison de Juda. Moi-même, moi-même je déchirerai et je m’en irai, - j'emporterai ma proie et personne ne me l'arrachera. Je retournerai à ma demeure - jusqu’à ce qu'ils aient expié - et qu’ils s'efforcent de me trouver dans leur détresse. Venez, retournons à Yahweh, - car c'est lui qui nous a déchiré et qui nous guérira, - il frappe mais il bandera nos plaies. En deux jours, il nous rendra la vie, - le troisième jour, il nous relèvera, - et nous vivrons en sa présence. Désormais nous voulons le connaître, - nous nous appliquerons à connaître Yahweh. Pareille à l'aurore, sa venue est assurée ; - il viendra à nous comme l'averse, - comme la pluie printanière qui arrose la terre. Que te ferai-je, Ephraïm ? - que te ferai-je, Juda ? Votre piété est comme une nuée matinale, - et comme la rosée de grand matin, elle s’en va. C'est pourquoi j'ai taillé par les prophètes, - je les ai abattus par les paroles de ma bouche, - car le droit était devenu parmi vous comme une lumière vacillante. C'est à la piété que je prends plaisir et non aux sacrifices, - à la connaissance de Dieu plus qu’aux holocaustes, Mais eux, à Adama, ils ont violé l’alliance, - là ils m'ont trompé. - Galaad est une ville de malfaiteurs, aux traces de sang. Tels des brigands qui se tiennent à l'affût des voyageurs, - la bande des prêtres, sur la route de Sichem, assassinent - et commettent des crimes. Dans la maison d'Israël, j'ai vu des horreurs : - là Ephraïm s'est livré à la débauche, - Israël s'est souillé. [Mais à toi aussi, Juda, je prépare une moisson, - quand je changerai le sort de mon peuple, - quand je guérirai Israël. ] L’iniquité d’Ephraïm s'est dévoilée - ainsi que la méchanceté de Samarie. Ils pratiquent la tromperie, - les voleurs s'amènent et en pleine rue pillent les voyageurs. Qu'ils n'essaient pas de comploter tout bas - car je me souviens de toutes leurs méchancetés. Voici que leurs mauvaises actions les enveloppent, - elles sont en ma présence. Le roi s'est complu dans leurs méchancetés, - et, dans leurs tromperies, les princes. Tous sont adultères, tous brûlent de passion, - comme un four qui brûle sans l'aide du boulanger ; Même quand il cesse de l’attiser, - depuis qu’il a pétri la pâte jusqu'à ce qu'elle soit levée. Au jour de notre roi, - les princes ont puisé la chaleur au vin - et lui s'est mêlé aux impies. Ils se sont livrés à la débauche, - leur cœur brûla de passion comme un four. Le boulanger a beau dormir toute la nuit : le matin le feu n'en brûle pas moins - il est tout ardent. Ainsi donc tous brûlent comme un four, - ils consument leurs juges. Tous leurs rois tombent, - aucun parmi eux ne fait appel à moi ! Ephraïm lui-même se mêle aux nations, - Ephraïm est comme un gâteau qu'on a oublié de retourner au four. Les étrangers dévorent sa substance, - sans qu'il s'en doute ; Les cheveux blancs sont épars sur sa tête, - sans qu'il s'en aperçoive. L’arrogance d’Israël continue à éclater sur sa face, - ils ne reviennent pas à Yahweh leur Dieu, et ils ne le recherchent pas malgré tous ces déboires. Ephraïm est comme une colombe, - séduite facilement, sans intelligence, - ils ont fait appel à l'Egypte, ils sont allés en Assyrie. Où qu’ils aillent, j’étendrai sur eux mon filet, - comme les oiseaux des cieux, je les rabattrai, - aussitôt que je surprendrai le bruit de leur vol, je les capturerai. Malheur à eux parce qu'ils fuient devant moi, - ruine à eux parce qu'ils se révoltent contre moi. Comment moi pourrais-je les sauver, - alors qu'ils ne cessent de dire des mensonges contre moi, - et qu'ils ne m’implorent pas dans leur cœur. Bien qu'ils se lamentent sur leurs couches pour le blé et le moût ! - ils se liguent pour l'attaque, ils sont rétifs contre moi ; - mais moi je lierai fortement leurs bras. Ils méditent du mal contre moi, - mais ils retourneront à leur joug. Ils seront comme un arc trompeur, - leurs princes tomberont par le glaive. A la suite de ce qu'ils ont bredouillé, - oui bégayé en une langue étrangère dans la terre d'Egypte. Embouche le cor : - Comme le vautour l'ennemi fond sur la maison de Yahweh, Parce qu'ils ont transgressé mon alliance - et qu'ils se sont révoltés contre moi. Peu importe qu'ils me crient : - “Mon Dieu ! Nous te connaissons nous Israël !” Non, Israël a rejeté le bien, - l'ennemi le poursuivra ! Ils ont créé des rois, mais sans mon ordre, - ils ont établi des princes, mais sans ma connaissance. Avec leur argent et leur or, ils se sont fabriqué des idoles, - afin qu'eux-mêmes soient retranchés. Rejette ton veau, Samarie ! - ma colère s'enflamme contre eux. - Jusques à quand ? ils ne peuvent se purifier. Car il sort d'Israël, lui aussi, - un artisan l'a fabriqué. Il n'est point un dieu, - il sera emmené en captivité, le veau de Samarie, “au jour de Yahweh.” Puisqu'ils ont semé le vent, ils récoltent la tempête, - il n'y aura pas de moisson. Si quelqu'épi pousse, il ne donnera pas de farine, - en donnerait-il, les étrangers la dévoreraient. Israël est dévoré ! - Maintenant ils sont parmi les nations - comme un objet que personne ne désire. Quand ils sont partis d'eux-mêmes vers l'Assyrie, - un rejeton s'isolant de sa souche, - des amants lui ont donné un salaire d'amour. Mais qu'on essaie seulement de leur donner ce salaire parmi les nations, - moi je ramènerai afin qu'ils pâtissent plutôt, quelques temps encore, - sous le fardeau de leur roi et de leurs princes. Ephraïm a multiplié les autels, - mais les autels ne lui ont servi qu'à pécher. Que je lui écrive des myriades de lois, - il les compte pour la volonté d'un étranger. Les sacrifices qu'ils m'offrent, - c’est de la chair qu'on immole et qu'on mange, - Yahweh n'y prend pas plaisir. Désormais il se souviendra de leur iniquité - et il vengera leurs péchés ; - ils retourneront en Egypte. Israël a oublié son créateur - et il s'est construit des temples - (et Juda a multiplié ses villes fortifiées. Mais j'enverrai le feu dans ses villes - et il dévorera ses palais.) Ne te livre pas à l'allégresse, Israël, - à la joie bruyante comme les païens. Parce que tu t’es prostitué, abandonnant ton Dieu, - tu as aimé un salaire impur sur toutes les aires à blé ! Voici que l'aire et le pressoir leur fausseront compagnie, - le moût les reniera. Ils ne demeureront pas dans la terre de Yahweh : - Ephraïm retournera en Egypte, en Assyrie, ils mangeront un pain impur. Ils ne pourront plus faire à Yahweh une libation de vin, - ils ne pourront plus lui préposer des sacrifices. Leur pain sera comme le pain de deuil, - tous ceux qui en mangeront, se rendront impurs ; si eux encore pourront le goûter, Il n'entrera plus dans la maison de Yahweh. - Que feront-ils le jour de la solennité, - le jour de la fête du pèlerinage à Yahweh ? Voici qu'ils s'en vont, fuyant la dévastation, - l'Egypte les rassemblera, - Memphis servira de sépulture. Leurs précieux objets d'argent, - l'ortie les possédera, - les ronces envahiront leurs tentes. Ils viennent, les jours du châtiment, - ils viennent, les jours de la rétribution. Israël se récrie : Il est fou, le prophète ! il est en délire, l'homme inspiré ! Oui, certes, à cause de la grandeur de ton iniquité ! - comme quelqu'un prêt à jeter un lasso. Ephraïm, le peuple de mon Dieu, épie le prophète, - un piège est posé sur tous ses chemins, un lasso ; Jusque dans la maison de son Dieu - ils lui ont creusé une fosse. Comme aux jours de Gabaa, il se souviendra de leur iniquité - et vengera leurs péchés. J'ai donné Israël au désert comme des raisins, - comme une figue précoce, dans sa première vigueur, j'ai vu vos pères. Mais à peine furent-ils arrivés à Baal-Phégor - qu'ils se vouèrent à l'abomination - et ils devinrent aussi infâmes que l'objet de leur amour. Tel un oiseau, la gloire d'Israël, s'est envolée, - car il n'y aura plus ni enfantement, ni maternité, ni grossesse. Même les enfants qu'ils élèvent, - je les en priverai, afin qu'il ne reste personne ; - car malheur à eux quand je les abandonnerai ! Ephraïm, je les ai vu planté comme une aschéra - à côté de l'idole dans une plaine fertile - mais il portera des fruits pour conduire ses enfants à l'égorgeur. Donne-leur, Yahweh, - quoi leur donner ? - donne-leur des entrailles qui avortent et des seins desséchés. Toute leur iniquité débuta à Galgala - c'est là que je les ai pris en aversion. A cause du mal de leurs actions ; - je les chasserai de ma maison - et je cesserai de les aimer, Tous leurs princes sont des rebelles. - Ephraïm est frappé : Ses racines se dessèchent, - ils ne portent plus de fruits. Même s'il leur naissait encore des enfants - je tuerais le fruit chéri de leurs entrailles. Yahweh les a rejetés - parce qu'ils n'ont pas voulu écouter - et ils seront errants parmi les nations. Israël était une vigne luxuriante - qui produisait librement ses fruits. A mesure que ses fruits étaient abondants, - il a multiplié les autels. A mesure que son pays était prospère, - ils ont embelli leurs stèles. Leur cœur est hypocritement divisé. Désormais ils en porteront la peine : Lui Yahweh mettra en pièces leurs autels, - il dévastera leurs stèles. Alors sûrement ils diront : - le roi ne nous est rien. Puisque nous n'avons pas craint Yahweh, - le roi, que pourrait-il faire pour nous ? Ce sont là de vaines paroles qu'ils profèrent, - ils parlent faussement lorsqu'ils concluent une alliance, - et leur droit se lève comme une plante vénéneuse dans les sillons des champs. Auprès des veaux de Bethaven - les habitants de Samarie ont voulu demeurer, C'est pourquoi son peuple en mène le deuil, - sa prêtraille se lamente sur lui, - sur sa gloire qui est partie en captivité. Lui-même, on le portera en Assyrie, - offrande au Grand Roi. La honte saisira Ephraïm - et Israël sera humilié dans son idole de bois. Samarie et son roi sont devenus semblables - à une brindille à la surface des eaux. Et les hauteurs d'Aven, le péché d'Israël, - ont été dévastées, - épines et ronces monteront sur ses autels, Et ils diront aux montagnes : Couvrez-nous, - et aux collines : Tombez sur nous ! Depuis les jours de Gabaa tu as péché, Israël. - Là, ils se maintinrent ; - à Gabaa, la guerre contre les enfants d'iniquité ne les atteignit pas. Cette fois je viendrai les châtier - et les tribus se ligueront contre eux, toutes ensemble, jusqu’à boire leurs sources. Ephraïm était une génisse bien dressée - qui aimait à fouler l’aire. Et moi j'en abandonnai qui avaient le cou plus solide, - et j'attelai Ephraïm. Pour qu'il labourât même Juda, - pour qu'à son avantage il traînât la herse en Israël : “Faites vos semailles en justice, - moissonnez une récolte de bonté, Défrichez une terre nouvelle, - la connaissance, afin que vous cherchiez Yahweh, - jusqu'à ce qu'il vienne et qu'il pleuve sur vous la justice”. Mais vous avez labouré la méchanceté - et vous moissonnerez l'iniquité, - vous mangerez le fruit du mensonge. Parce que vous avez mis votre confiance dans votre politique, - dans le grand nombre de vos soldats. Le tumulte de la guerre va s'élever contre vos villes, - et toutes vos forteresses seront dévastées. Comme lorsque Salman détruisit Beth-Arbel - au jour de la guerre, - lorsque la mère fut écrasée avec ses enfants. Ainsi Béthel vous traitera - à cause de votre incroyable méchanceté, A cause de Shohar (auquel il se voua) - le roi d'Israël périra à tout jamais. Au temps où Israël était enfant, je l’aimai, - et depuis l'Egypte j'adressai des appels à mon fils ; - plus je les ai appelés, plus ils se sont écartés de moi. Ils ont immolé des sacrifices aux Baals, - ils les ont fait monter en fumée devant les idoles. Et moi, pourtant, j'apprenais Ephraïm à marcher, - je les prenais sur mes bras. Mais ils n'ont pas compris - que je voulais les attacher comme avec des cordeaux de cuir, Que je les attachais à moi comme avec des lanières, - que j'étais pour eux comme celui qui élève son petit enfant jusqu'à sa joue, - que je lui procurais sa nourriture. C'est pourquoi il retournera en Egypte - et Assour deviendra son roi. Puisqu'ils ont refusé de revenir à moi, - le glaive ravagera leurs villes, il dévorera leurs faux prophètes, - il les dévorera à cause de leurs mauvais conseils. Les hommes de mon peuple seront suspendus près de leurs demeures ; - attachés au joug, ils crieront vers Lui, - mais personne ne les sauvera. Comment t'ai-je traité, Ephraïm ? - t'ai-je livré, Israël ? Voici que je t'ai rendu semblable à Adama, - que je t'ai réduit à l'état de Séboïm. Mon cœur s'est retourné à l'égard de toi - et en même temps, la vengeance s'est éveillée en moi. Je n'accomplirai pas la fureur de ma colère ? - Je ne détruirai pas Ephraïm ? Car je suis Dieu, - non pas un homme, - au milieu de toi se lève Celui qui est Saint ! Qu'ils essaient de marcher derrière Yahweh, - il rugira comme un lion. Et quand Lui rugira, - ils trembleront ceux d'entre les fleuves, Ils trembleront comme un oiseau depuis l'Egypte, - et comme une colombe, depuis la terre d'Assour, Et Yahweh les fera demeurer dans leurs maisons. Ephraïm m’a entouré de mensonge, - et la maison d'Israël, de tromperie, Mais Juda est le troupeau du Seigneur, - il est fidèle au très Saint. Ephraïm se repaît de souffle - et il poursuit le vent d'Orient - chaque jour il multiplie la fausseté et la vanité, Ils concluent une alliance avec l'Assyrie - et l'on porte de l'huile en tribut à l'Egypte. Mais voici que Yahweh intente un procès, d'accord avec Juda - pour venger sur Jacob ses œuvres et le rétribuer selon ses actes. Dès le sein de sa mère, Jacob supplanta son frère, - et à son âge mûr, il lutta avec Dieu, - mais l'ange de Yahweh résista et l'emporta. Il pleura et implora grâce. - Il finit par le retrouver à Béthel - et là il daigna nous parler. Et Yahweh, le Dieu des armées, - Yahweh se souvint de lui. Toi aussi, tu peux retourner à ton Dieu, - à condition de garder la bonté et la justice, - de mettre en ton Dieu ton espoir à tout jamais. Devenue marchand Jacob prit en main une balance trompeuse, - il aime frauder. Cependant Ephraïm osa dire : - je me suis enrichi, j'ai trouvé l'opulence, Quelles que soient mes richesses, - on ne trouvera pas chez moi - l'ignominie d'un bonheur dû au péché. Mais moi Yahweh, ton Dieu depuis la terre d'Egypte, - je te ferai habiter de nouveau - sous les tentes comme au temps jadis. Quand je parlai aux prophètes, - et que je multipliai les visions, - et que, par les mains des prophètes, je fis périr les pécheurs. Avec Galaad l'iniquité fit son entrée, - ils y sont devenus néant. - A Galgala, ils ont sacrifié aux taureaux. Aussi leurs autels deviendront-ils - comme des tas de pierres sur les sillons des champs Alors que Jacob s'enfuit aux plaines d'Aram - et qu’Israël entra en service pour une femme, - et pour une femme garda les troupeaux. Yahweh, par un prophète, - fit remonter Israël d'Egypte - et par un prophète, il le garda. Ephraïm, au contraire, se livra à d'amères provocations, - mais son Maître fera retomber sur lui le sang versé, - et lui rendra son ignominie. Quand Ephraïm se mit à bégayer des oracles, - à proférer en Israël des sentences d'iniquité, - il se souilla au service de Baal et mourut, Et cependant, - maintenant encore, ils continuent à pécher, - ils se font avec leur argent des statues coulées, - des idoles, selon leurs caprices : toutes, l’œuvre de forgeron. Et c'est à elles qu'ils adressent la parole ; - égorgeurs d'homme, ils baisent des bœufs. C'est pourquoi ils seront comme une nuée matinale, - comme la rosée qui de grand matin s'en va, Comme la paille que le vent chasse de l'aire, comme la fumée qui de la fenêtre s'échappe. Et moi, Yahweh, je suis ton Dieu depuis la terre d'Egypte, et tu n'as pas fait la connaissance d'autre dieu que moi, - et, à part moi, il n'y eut pas de sauveur. Moi, je t'ai connu au désert, - dans la terre des grandes chaleurs. Quand je les nourrissais, ils se rassasiaient ; - rassasiés, leur cœur s'éleva, - et c'est pour cela qu'ils m'ont oublié. Mais je serai pour eux comme le lion, - comme une panthère qui fait le guet sur la route, Je les attaquerai comme une ourse privée de ses petits, - comme un lionceau je déchirerai leur cœur, Comme une lionne, je les dévorerai - et, comme un fauve, je les mettrai en pièces. C'est ta ruine, Israël, car qui te porterait secours ? – où est donc ton roi pour qu'il te sauve dans toutes tes villes ? - et les juges dont tu disais : Donne-moi un roi et des princes ! Je t'ai donne un roi dans ma colère, et je te l'enlèverai dans mon indignation, L'iniquité d'Israël a été mise en réserve, - son péché est mis en lieu sûr. Les douleurs de l'enfantement lui surviendront - et l'enfant à naître manquera de sagesse. Quand il sera à terme, il ne se présentera pas - à l'ouverture du sein maternel. Les arracherais-je à la main du Schéol ? - les rachèterais-je de la mort ? Où sont tes calamités, ô mort ? - où est ton fléau, ô Schéol ? - car le repentir est caché à mes yeux. Ephraïm a beau croître parmi les roseaux, - le vent de l'Est viendra, souffle de Yahweh : - il montera du désert, Et sa fontaine se desséchera ; - et sa source se tarira. Il emportera au trésor d'Assyrie - tous les objets précieux. Samarie expiera- pour s'être révoltée contre son Dieu ; - ils tomberont par le glaive, Ecrasés seront ses enfants, - éventrées, ses femmes enceintes. Reviens, Israël, à Yahweh, ton Dieu, - car tu n'as fait que trébucher dans ton iniquité. Prenez avec vous vos actes pestiférés - convertissez-vous à Yahweh. Dites-lui : “Enlève toute notre iniquité, - accepte ce qui t'est agréable, - que nous te rendions la confession de nos lèvres au lieu de taureaux.” L'Assyrie ne nous sauvera pas, - nous ne monterons plus les chevaux, Et nous ne dirons plus à l'œuvre de nos mains : Notre Dan - En toi est l'abondance. Tu prends en pitié l'orphelin. Je les guérirai quand ils reviendront à moi : - je les aimerai abondamment, - car ma colère s'est détournée de lui. Je serai pour Israël comme la rosée : il fleurira comme le lis, - il jettera ses racines comme le peuplier blanc. Et ses rejetons se répandront - la frondaison égalera celle de l'olivier, - et son parfum sera comme de l'encens. De nouveau, ils aimeront habiter sous son ombrage : ils montreront avec fierté la moisson. Et ils fleuriront comme une vigne - dont la renommée vaudra le vin du Liban. Ephraïm, qu'aurait-il encore de commun avec les idoles ? - c’est moi qui l'ai affligé et qui l'ai rendu heureux, C’est moi qui suis comme un cyprès verdoyant, - et c'est de moi seul, que tu peux recueillir tes fruits. Celui qui est sage, qu'il comprenne ces paroles, que l’intelligent les connaisse ! – car droites sont les voies de Yahweh : Les justes y marcheront, mais les impies y trébuchent.
La parole de Yahweh qui fut adressée à Joël, fils de Phatuel. Ecoutez ceci, vieillards, - prêtez l’oreille, vous tous qui habitez ce pays ! Ceci, est-il jamais arrivé de vos jours ? - ou aux jours de vos pères ? Faites-en le récit à vos enfants, - et vos enfants à leur progéniture, - et celle-ci, à la génération suivante : Ce que le garam, l’insecte tondeur, avait laissé, - la sauterelle l'a dévoré ; Et ce que la sauterelle laissa, - le fèlèk, l'insecte dénudeur, le mangea ; Et ce que le fèlèk a épargné, - le hasil, l’insecte raseur, le dévora. Réveillez-vous, vous qui êtes pris de boisson, et pleurez, - et vous tous, buveurs de vin, hurlez - car le jus de raisin vous sera ôté de la bouche ! Un peuple a envahi mon pays, - puissant et innombrable. Ses dents sont des dents de lion, - il a les crocs d'une lionne. Ma vigne, il en fait une terre dévastée, mon figuier, des ramilles ; Il les a entièrement décortiqués et brisés, - il en a rendu tout blancs les rameaux. Pleure comme une vierge ceinte d'un cilice, - sur l'époux de sa jeunesse ! Offrandes et libations sont ôtées de la maison de Yahweh ! - prenez le deuil, ô prêtres, ministres de Yahweh ! Les champs sont dévastés, le sol est endeuillé, - le blé est détruit, le jus de raisin frappé de sécheresse, - l'huile, de langueur. Laboureur, soyez dans la confusion ; lamentez-vous, vignerons, - sur le froment et l'orge, - car la moisson est détruite sur les champs. La vigne se dessèche, le figuier se flétrit, - le grenadier, même le palmier et l'abricotier. Bref tous les arbres des champs dépérissent ; toute joie est tournée en confusion - et ôtée aux enfants des hommes ! Prêtres, endossez le sac, lamentez-vous, - hurlez, ministres de l'autel. Venez, passez la nuit dans les cilices, - ministres de mon Dieu. - Car offrandes alimentaires et libations sont refusées à la maison de votre Dieu. Proclamez un jeûne saint, convoquez une assemblée de prières - dans la maison du Seigneur, votre Dieu, - et que l'on crie : Malheur à ce jour, car le jour de Yahweh est proche, - telle une dévastation, il vient de Schaddaï, le dévastateur ! N'est-ce pas sous nos yeux que la nourriture a disparu - et que de la maison de notre Dieu ont été retranchées la joie et l'allégresse ? [Les pressoirs s'encrassent, les pelles se brisent] - [Les magasins s'effondrent, les granges s'écroulent] - car le blé fait défaut. Comment le bétail ne gémirait-il pas, lui aussi ? - affolés les troupeaux de gros bétail vagabondent faute de pâture ; - et même le menu bétail doit expier. Je crie vers toi, Yahweh, - car le feu a - dévoré les pâturages de la steppe, - et la flamme a brûlé les arbres des champs. Les animaux des champs, eux-mêmes, brament après toi, - car les cours d'eau sont à sec, - le feu a dévoré tous les pâturages de la steppe. Sonnez le cor à Sion, - vociférez la térouah sur ma sainte montagne ! Que tremblent tous les habitants du pays, - car il vient le jour de Yahweh, il approche : Jour de ténèbres et d'obscurité, - jour de nuages et de brouillards. Au moment où se répand l'aurore sur les montagnes, - voici un peuple nombreux et vigoureux, Tel qu'il n'y en a jamais eu [depuis les origines], - et tel qu’il n'y en aura plus - à l'avenir, de génération en génération. Devant lui, un feu qui dévore, - derrière lui, une flamme qui consume. Devant lui, le pays était un jardin d'Eden, - derrière lui, une steppe dévastée, - car rien ne lui échappe. A des chevaux, ils sont comparables, - ils chargent comme des coursiers. On dirait, sur le sommet des montagnes, - le fracas de chars qui bondissent et s'entrechoquent, - le crépitement d'un feu qui dévore le chaume, Une puissante armée, rangée en ordre de bataille, - devant laquelle les peuples frissonnent, les visages blêmissent, Comme des preux, ils se ruent à l'assaut, - ils suivent chacun son chemin, - sans s'écarter de sa voie. Et nul ne bouscule son voisin, - chacun s’avance sur sa piste, Et, s’il en tombe un sous le javelot, - personne ne rompt les rangs. Ils attaquent la ville, - s'élancent sur les murailles, Montent dans la maison, - y pénètrent par les fenêtres comme des voleurs. Devant eux la terre tremble, - les cieux vacillent, Le soleil et la lune s'obscurcissent – et les étoiles perdent leur éclat. A la tête de son armée, Yahweh fait retentir sa voix, - nombreuses sont ses hordes, très puissantes ; - elles exécutent sa parole. Oui, le jour de Yahweh est redoutable, - qui pourra l'affronter ? Mais maintenant encore - parole de Yahweh, - revenez à moi de tout votre cœur, - dans les jeûnes, les larmes et les pleurs. Déchirez vos cœurs, et non pas vos vêtements, - revenez à Yahweh, votre Dieu. Il est charitable et miséricordieux, - lent à la colère et riche en bonté, - prêt à se repentir du mal qu'il a envoyé. Qui sait s'il ne se repentira pas une nouvelle fois, - et s'il ne laissera pas après lui bénédiction, - offrandes et libations pour Yahweh votre Dieu. Ils sonnèrent le cor à Sion, - ils décrétèrent un jeûne sacré. Ils convoquèrent l'assemblée, - ils réunirent le peuple, - ils sanctifièrent la communauté, Ils rassemblèrent les vieillards - et attroupèrent les enfants et les nourrissons. L'époux quitta sa chambre, - la jeune mariée son alcôve. Entre le vestibule et l'autel, - les prêtres, serviteurs de Yahweh, se mirent à pleurer et dirent : “Epargne, Yahweh, ton peuple, - et ne donne pas en opprobre ton héritage - pour que les nations ne le dominent pas.” Et Yahweh s'éprit de zèle pour sa terre, - il eut pitié de son peuple, Et Yahweh répondit et dit à son peuple : - “Voici, je vous envoie le blé, le moût et l'huile à satiété, - et je ne vous donnerai plus en opprobre aux nations. Et celui du Nord, je l'éloignerai de vous, - je le chasserai dans une terre aride et dévastée, Son avant-garde dans la mer Orientale, - son arrière-garde dans l'autre mer ; Une puanteur s'en exhalera, - une infection s'en dégagera, car il a voulu faire grand. Sol, sois sans crainte, tressaille d'allégresse, réjouis-toi, - car Yahweh va accomplir de grandes choses. Ne craignez plus, bêtes des champs : - les pâturages reverdissent, Les arbres portent leurs fruits, - le figuier et la vigne donnent en abondance. Et vous, fils de Sion, soyez aussi dans l'allégresse, - réjouissez-vous en Yahweh, votre Dieu ! Car désormais il vous donnera la pluie en justice, - et il la fera descendre sur vous en averses, - celle de l'automne et celle du printemps, comme jadis. Les aires se remplissent de froment, - les cuves débordent de moût et d'huile, Et je vous dédommagerai des années - qu'ont dévorées la sauterelle et le grillon dénudeur, Le criquet dévoreur et l'insecte tondeur, - ma grande armée que j'ai envoyée contre vous. Et vous mangerez, oui vous mangerez à satiété, - et vous louerez le nom du Seigneur, votre Dieu, - qui aura fait merveille à votre égard. Et jamais plus mon peuple ne sera humilié, - et vous saurez que je suis au milieu d'Israël. Que je suis Yahweh, votre Dieu, et il n'y en a point d'autre - et jamais plus mon peuple ne sera humilié. Après quoi, je répandrai mon Esprit sur toute chair ; - vos fils et vos filles prophétiseront, Vos vieillards auront des songes, vos valeureux jeunes gens, des visions. Même sur vos esclaves et sur vos servantes, - en ces jours-là, je répandrai mon Esprit. Et je donnerai des signes dans les cieux et sur la terre, - du sang, du feu et des colonnes de fumée. Le soleil tournera en ténèbres - et la lune s'obscurcira - à l'approche du jour de Yahweh, grand et redoutable. Mais quiconque invoquera le nom de Yahweh, sera épargné, - car sur la montagne de Sion et à Jérusalem, - il y aura un reste - comme Yahweh l'a dit, Et ceux que Yahweh appellera seront parmi les rescapés.” Car, voici en ces jours-là et en ces temps, - quand je restaurerai Juda et Jérusalem, - je rassemblerai toutes les nations. Je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat, - là j'instruirai un procès contre eux, - au sujet d'Israël, mon peuple et mon héritage : Ils l'ont dispersé parmi les nations, - ils ont partagé ma terre, - sur mon peuple, ils ont jeté le sort, Ils ont donné les jeunes garçons pour se payer une courtisane, - ils ont vendu les jeunes filles pour avoir du vin à boire. Vous aussi, Tyr et Sidon, et tous les districts des Philistins, - qu'aurez-vous à me reprocher, - qu'aurez-vous à me rendre ? Et si l'envie vous venait de me rendre quelque mal, - voici, promptement, sur vos têtes, je le ferai retomber. C'est vous qui avez pris mon or et mon argent - et qui avez introduit dans vos temples mes biens les plus précieux ; C'est vous qui avez vendu aux enfants des Ioniens - les enfants de Juda et de Jérusalem, - pour les déporter de leur territoire. Voici que je les susciterai de tous les lieux où vous les avez vendus, - et je ferai retomber votre méfait sur votre tête. Par l'entremise des fils de Juda, je vendrai vos fils et vos filles, - et à leur tour ils les vendront aux Sabéens, un peuple lointain, - c'est Yahweh qui le dit. Proclamez ceci parmi les nations : - déclarez la guerre sainte, - appelez sous les armes les braves, De vos hoyaux, forgez des glaives, - de vos serpes, battez des lances, - que même l'invalide dise : je serai soldat. Ils se hâtent et ils viennent, tous les peuples des alentours, [Ils s’approchent et ils montent tous les guerriers, ] - là où ils doivent se réunir : - [le timide se conduit en héros]. Ils se lèvent et ils montent les peuples - vers la vallée de Josaphat où je siégerai - pour juger tous les peuples de partout. Lancez la faux, la moisson a mûri ! – venez fouler, le pressoir est plein, - les cuves débordent, tant est grande leur malice ! Les foules se succèdent aux foules - dans la vallée du jugement, - car il est proche, le jour de Yahweh, dans la vallée de Josaphat. Le soleil et la lune s'obscurcissent, - les étoiles perdent leur éclat. De Sion Yahweh rugira - et de Jérusalem il fera retentir sa voix, - les cieux et les terres en seront secoués. Mais, pour son peuple, Yahweh est un abri, - une citadelle pour les enfants d'Israël. Et vous saurez que je suis Yahweh, votre Dieu, - que j'habite comme une tente sur ma montagne sainte, Et sainte deviendra Jérusalem - les étrangers n'y passeront plus. Et, en ce jour-là, les montagnes dégoutteront un vin doux, - les collines ruisselleront de lait, Dans tous les torrents de Juda l'eau coulera, - et une source jaillira de la maison de Yahweh, - elle arrosera le val des Acacias. Mais l'Egypte deviendra un désert, - Edom, une terre dévastée, A cause des violences commises contre les enfants de Juda, - dont ils ont versé sur leur terre le sang innocent. Juda subsistera à perpétuité - et Jérusalem de génération en génération. Oui, je répandrai leur sang, celui que je n’ai pas encore versé, tandis que Yahweh résidera comme dans une tente à Sion.
Paroles d'Amos qui fut parmi les pasteurs de Thécua et Révélations qu'il reçut au sujet d'Israël, aux jours d'Ozias, roi de Juda, et de Jéroboam, roi d'Israël, deux ans avant le tremblement de terre. C'est alors qu'il dit : Yahweh rugira de Sion - et de Jérusalem il fait entendre sa voix ; Les pâturages des bergers sont en deuil, - le sommet du Carmel se dessèche. Ainsi dit Yahweh : A cause des trois crimes de Damas - et d'un quatrième, je ne révoquerai plus l'arrêt. Parce qu'ils ont foulé Galaad avec des herses de fer, - j'enverrai le feu dans la demeure d'Hazaël et il dévorera les palais de Benhadad. Je briserai le verrou de Damas, - j'extirperai de Bigath-Aven celui qui y trône, - et celui qui tient le sceptre, de Beth-Eden. Le peuple d'Aram ira en captivité vers Kir, - dit Yahweh. Ainsi dit Yahweh : A cause des trois crimes de Gaza, - et d'un quatrième, je ne révoquerai plus l'arrêt. Parce qu'ils ont emmené captifs des convois entiers - pour les livrer à Edom, J'enverrai le feu dans l'enceinte fortifiée de Gaza, - et il dévorera ses palais, J'extirperai d'Azoth celui qui y trône, - et d'Ascalon, celui qui y porte le sceptre, - contre Accaron je tournerai ma main, Et ce qui reste des Philistins périra, - dit le Seigneur Yahweh. Ainsi dit Yahweh : A cause des trois crimes de Tyr, - et d'un quatrième, je ne révoquerai plus l'arrêt. Parce qu'ils ont livré des convois entiers de captifs à Edom, - et qu'ils ne se sont pas souvenus de l'alliance fraternelle, J'enverrai le feu dans l'enceinte de Tyr - et il dévorera ses palais. Ainsi dit Yahweh : A cause des trois crimes d’Edom, - et d'un quatrième, je ne révoquerai plus l'arrêt. Parce qu'il a poursuivi son frère avec l'épée - et qu'il a étouffé sa pitié, Parce que sa colère persiste toujours - et qu'il garde jusqu'à la fin sa fureur, J'enverrai le feu dans Théman, - et il dévorera les palais de Bosra. Ainsi dit Yahweh : A cause des trois crimes des fils d'Ammon - et d'un quatrième, je ne révoquerai plus l’arrêt. Parce qu'ils ont éventré les femmes enceintes de Galaad, - afin d'élargir leur territoire, J'allumerai le feu dans l'enceinte de Rabbath - et il dévorera ses palais. Au milieu des clameurs, au jour de la guerre, - au milieu de l'ouragan, un jour de tempête, - leur roi s'en ira en exil, Lui et ses princes tous ensemble, - dit Yahweh. Ainsi dit Yahweh : A cause des trois crimes de Moab, - et d'un quatrième, je ne révoquerai plus l'arrêt. Parce qu'il a brûlé les ossements du roi d'Edom - jusqu'à les réduire en chaux, J'enverrai le feu en Moab, - il dévorera les palais de Carioth ; Moab périra au milieu du tumulte guerrier, - au milieu des clameurs et des sonneries de clairon. J'en extirperai le Juge - et j’égorgerai avec lui tous ses princes, - ainsi dit Yahweh. Ainsi dit Yahweh. A cause des trois crimes de Juda, - et d'un quatrième, je ne révoquerai plus l'arrêt. Parce qu'ils ont rejeté la Loi de Yahweh - et qu'ils n'ont pas observé ses commandements, Parce qu'ils se sont laissé égarer par les mensonges - que déjà leurs pères ont suivis : J'enverrai le feu dans Juda - et il dévorera les palais de Jérusalem. Ainsi dit Yahweh : A cause des trois crimes d'Israël, - et d'un quatrième, je ne révoquerai plus l'arrêt. Parce qu'ils vendent le juste pour de l'argent, - et le pauvre pour une paire de sandales ; Parce que, pour de la poussière de la terre, - ils visent la tête des pauvres - et ruinent la subsistance des indigents ; Parce que fils et père vont vers la même fille pour profaner mon saint nom ; Parce qu'ils s'étendent auprès de chaque autel - sur des vêtements reçus en gage, Et qu'ils boivent le vin des rançonnés - dans la maison de leur Dieu Et moi, j'ai exterminé devant vous les Amorrhéens, - dont la taille égalait celle des cèdres, - et la force celle des chênes, Je détruisis leurs fruits en haut, - et leurs racines en bas. Et moi, je vous ai fait monter de la terre d'Egypte - je vous ai conduits à travers le désert pendant quarante ans, - pour vous mettre en possession de la terre des Amorrhéens. J'ai suscité parmi vos fils des prophètes - et des naziréens parmi vos jeunes gens. - N'en est-il pas ainsi, Israël ? - Oracle de Yahweh. Mais vous avez fait boire du vin aux naziréens - et aux prophètes vous avez donné l'ordre de ne pas prophétiser. Voici, moi-même, je ferai que vos pieds s'embarrassent - comme s'empêtre un chariot chargé de gerbes. La fuite fera défaut même à l’homme agile, - le vigoureux ne trempera pas sa force. Le guerrier ne sauvera pas sa vie, - l'archer ne pourra tenir ferme, L'homme aux pieds légers ne parviendra pas à s'échapper - le cavalier ne réussira pas à se sauver. Les plus vaillants d'entre les guerriers, - ce jour-là, s'enfuiront tout nus. - Parole de Yahweh ! Ecoutez cette parole que Yahweh vous adresse, enfants d’Israël, au sujet de toute la nation que j'ai fait monter de la terre d'Egypte, en ces termes : De toutes les nations de la terre - c'est vous seuls que j'ai connus. C'est pourquoi je vengerai sur vous toutes vos iniquités. Deux hommes font-ils route ensemble - sans se connaître ? Le lion rugit-il dans la forêt sans avoir trouvé sa proie ? Le jeune lion fait-il retentir sa voix du fond de sa tanière - sans avoir rien pris ? L'oiseau tombe-t-il à terre dans le piège - sans qu'il y eût un appât Le piège se relève-t-il du sol - sans rien prendre ? Le cor résonne-t-il dans la ville - sans que le peuple s'épouvante ? Arrive-t-il quelque malheur à la ville - sans que Yahweh en soit l'auteur ? Or, le Seigneur Yahweh ne fait rien - sans révéler ses desseins à ses serviteurs les prophètes. Donc, si le lion rugit : - qui ne serait saisi d'effroi ? Le Seigneur Yahweh parle : qui ne prophétiserait ? Faites entendre cette proclamation jusque dans les palais d'Azoth, - et jusque dans les palais de la terre d'Egypte ; dites : Rassemblez-vous sur les montagnes de Samarie - et voyez que de désordres en elle ! - Que de violences en son sein ! Ils ne savent pas agir avec droiture, oracle de Yahweh, - ils thésaurisent la violence et le pillage dans leurs palais. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur Yahweh, - l'ennemi parcourra le pays, il abattra ta force, - et tes palais seront pillés. Ainsi parle Yahweh : - Comme un berger arrache à la gueule du lion - deux jambes ou un bout d'oreille, - ainsi, et pas plus, seront arrachés à l'ennemi les enfants d'Israël. Vous qui êtes assis à Ascalon dans l'angle du divan - et, à Damas, sur la couche, Ecoutez et rendez témoignage contre la maison de Jacob : - Oracle du Seigneur Yahweh, Dieu des Armées ! Le jour où je punirai Israël de ses crimes, - je sévirai aussi contre les autels de Béthel. Les cornes des autels seront brisées et tomberont à terre. Je frapperai la maison d'hiver et la maison d'été, - les demeures ornées d'ivoire seront détruites, - les maisons lambrissées d'ébène disparaîtront, - oracle de Yahweh. Ecoutez cette parole, vaches de Basan, qui demeurez sur la montagne de Samarie : Vous qui opprimez les faibles, qui maltraitez les pauvres, - qui dites à vos maris : “Apporte et nous boirons !” Le Seigneur Yahweh le jure par sa sainteté : - Il va venir pour vous des jours où l'on vous enlèvera avec des crocs, - celles d'entre vous qui survivront, avec des hameçons de pêche. Par les brèches vous sortirez, chacune droit devant elle, - et vous serez envoyées au mont Hermon, - oracle de Yahweh ! Allez à Béthel, prévariquez-y ; - à Galgala multipliez les prévarications ! Offrez de grand matin vos sacrifices - et, tous les trois ans, vos dîmes. Publiez sur la rue vos sacrifices d'actions de grâces, - annoncez vos offrandes volontaires, faites-les retentir, - car c’est cela que vous aimez, enfants d'Israël ! C'est moi pourtant qui, dans toutes vos villes, - ai fait en sorte que vos dents restassent propres. Le pain faisant défaut dans toutes vos demeures, - et cependant vous n'êtes pas revenus à moi - oracle de Yahweh ! C'est moi qui vous ai refusé la pluie - déjà trois mois avant la moisson. Ou, quand j'ai fait pleuvoir sur telle ville, - sur telle autre, je n'ai pas fait tomber une goutte d'eau. Tel champ était irrigué, - tel autre, privé de l'averse, se desséchait. Deux, trois villes se traînaient vers une quatrième, - pour boire de l'eau, sans trouver à s'y désaltérer, - et cependant vous n’êtes pas revenus à moi - oracle de Yahweh ! Je vous ai frappés de brûlure et d'échaudage, - j'ai desséché vos jardins et vos vignobles ; Vos figuiers et vos oliviers - la sauterelle, l'insecte tondeur, les a dévorés, - et vous n'êtes pas revenus à moi - oracle de Yahweh ! J'ai envoyé contre vous la peste - semblable à celle qui ravage l'Egypte, J'ai tué la fleur de votre jeunesse par l'épée - en même temps que votre troupe de chevaux. J'ai consumé par le feu vos camps, - et je vous ai frappés dans ma colère, - et cependant vous n'êtes pas revenus à moi - oracle de Yahweh ! J'ai causé chez vous un effondrement - pareil au cataclysme par lequel Dieu ravagea Sodome et Gomorrhe, Vous étiez comme un tison arraché à l’incendie, - et cependant vous n'êtes pas revenus à moi - oracle de Yahweh ! C'est pourquoi je continuerai à t'infliger tout cela. - Dès lors, puisque je procéderai ainsi à ton égard, - prépare-toi, Israël, à rencontrer ton Dieu ! Car voici, c'est lui qui a formé les montagnes, - qui a créé le vent, Qui révèle à l'homme ses pensées, - qui fait l'aurore et l'obscurité, Qui marche sur les hauteurs de la terre, - Yahweh, Dieu des armées, est son nom ! Ecoutez cette parole que je fulmine contre vous, - un chant de deuil sur la maison d'Israël : Elle est tombée, elle ne se relèvera plus, - la vierge d'Israël. Elle gît par terre sur son propre sol, - nul ne pourra la relever. Car ainsi dit le Seigneur Yahweh : La ville, partie en guerre à mille, - en gardera cent, Et celle qui entra en campagne avec cent, - en gardera dix, en Israël. Car ainsi dit Yahweh à la maison d'Israël : - Recherchez-moi, et vous vivrez. Ne cherchez point Béthel, - et ne venez pas à Galgala, - [et ne passez pas par Bersabée]. Car Galgala sera relégué en exil, - et Béthel deviendra Aven, néant. Recherchez Yahweh pour que vous viviez, - de peur qu'il ne passe, avec du feu, par la maison de Joseph, - un feu qui les dévorera, sans que Béthel puisse l'éteindre. Ils changent le droit en absinthe - et jettent à terre la justice ; C’est lui qui a fait les Pléiades et Orion, - qui change les ténèbres en aurore, - et obscurcit le jour en la nuit, Qui appelle les eaux de la mer - et elles se répandent sur la face de la terre, - Yahweh est son nom. Qui fait se lever la dévastation contre les puissants - et amène la ruine sur les forteresses. Ils haïssent celui qui les censure aux portes des villes - et ils ont en abomination l'homme aux paroles intègres. C'est pourquoi, parce que vous foulez aux pieds l'indigent, - et que vous lui extorquez la taxe du froment, Vous n'habiterez pas les maisons en pierre, - que vous vous êtes construites ; Vous ne boirez pas le vin des vignes de choix, - que vous vous êtes plantées. Car je sais, que vos prévarications sont nombreuses, - que vos péchés sont graves, Ennemis du justice, exacteurs de rançons, - repoussant les pauvres aux portes des villes. C'est pourquoi l'homme avisé garde le silence, en ce temps-là, - car c'est un temps de méchanceté. Recherchez le bien et non le mal, - pour que vous puissiez vivre, Et que Yahweh, le Dieu des armées, soit avec vous, - ainsi que vous le prétendez. Haïssez le mal, aimez le bien, - établissez le droit aux portes de vos villes. Peut-être Yahweh, le Dieu des armées, - aura-t-il pitié du reste de Joseph. C'est pourquoi, ainsi parle Yahweh, - le Dieu des armées, le Seigneur : Sur toutes les places publiques, on se lamente, - et dans toutes les rues, on dit : Hélas ! Hélas ! On appelle les laboureurs au deuil et aux lamentations, - pour qu'ils prennent place dans les rangs des pleureurs de profession. De même dans tous les vignobles la lamentation s'élèvera, - quand je passerai au milieu de toi, dit Yahweh ! Malheur à ceux qui aspirent au jour de Yahweh ! - que sera-t-il, le jour de Yahweh ? - Il sera ténèbres et non lumière. Il en sera de vous comme d'un homme - qui fuit devant un lion et rencontre un ours, Ou qui rentre chez lui, appuie sa main au mur, - et est mordu par un serpent. Le jour de Yahweh ne sera-t-il pas ténèbres et non lumière, - ne sera-t-il pas opaque et sans éclat ? Je hais, je méprise vos pèlerinages - et je ne prends point plaisir au parfum de vos solennités. Même lorsque vous m'offrez des holocaustes - et des sacrifices non sanglants, je ne m’y complais point. Je ne daigne même pas regarder - vos bêtes grasses que vous m’offrez en sacrifices pacifiques. Eloignez de moi le bruit de vos chants, - je ne veux plus entendre le son des harpes, Mais que le jugement se déroule comme des flots, - et la justice comme des torrents aux eaux dévastatrices. M'en avez-vous offert, maison d'Israël, - des sacrifices et des oblations - dans le désert, pendant quarante ans ! Et vous emporterez votre roi Sakut, - et Kewan, votre idole, - l'étoile dont vous avez fait votre roi Quand je vous déporterai au delà de Damas, - dit Yahweh ; le Dieu des armées est son nom. Malheur à ceux qui vivent sans souci à Sion, - et qui s'estiment en sécurité sur la montagne de Samarie, Qui se croient les chefs de la première des nations - vers qui s'approche la maison d'Israël. Allez voir à Calno, - et passez de là à Hamath, - ou descendez à Geth des Philistins ! Etes-vous meilleurs que ces royaumes - ou leur territoire l'emporte-t-il sur le vôtre ? Ils espèrent éloigner le jour du malheur, - en s'adonnant à l'oisiveté pernicieuse, Couchés sur des lits d'ivoire, - allongés sur leurs divans. Ils mangent les agneaux du troupeau, - les jeunes veaux de l'étable. Ils se démènent au son de la harpe, - ils se croient aussi habiles que David sur les instruments de musique, Ils boivent les meilleurs crus, - et s'oignent de l'huile la plus fine - sans éprouver la moindre douleur sur la ruine de Joseph. C'est pourquoi voici qu'ils partiront en exil en tête des déportés, - et la confrérie des dissolus disparaîtra. Le Seigneur Yahweh le jure par sa vie, - oracle de Yahweh, le Dieu des armées. Car j'ai en abomination l'arrogance de Jacob, - je hais ses palais, - je livrerai la ville avec tout ce qu'elle contient. Si dix personnes survivent, blotties dans une seule maison, - elles aussi mourront. Et quand ils viendront entonner les condoléances et la lamentation, - au moment de retirer de la maison les cadavres, - ils crieront à celui qui est descendu dans les sous-sols : “En reste-t-il avec vous ?” Et quand celui-ci aura répondu : “Non”, - ils diront : “Silence ! N'invoquons pas ici le nom de Yahweh.” Car voici c'est Yahweh lui-même qui donne l'ordre - de frapper de brèches les grandes maisons, - et les petites, de lézardes. Les chevaux galopent-ils sur les rochers ? - songe-t-on à labourer la mer avec des bœufs ? Et vous, cependant, vous prétendez changer le droit en poison, - et en absinthe le fruit de la justice ! C'est pourquoi, vous qui êtes dans la joie - au sujet de Lodebar, Et qui dites : “N'avons-nous point pris, par notre force, Qarnaïm ?” Voici que je suscite contre vous, Maison d'Israël, - oracle de Yahweh, Dieu des armées, Un peuple qui vous accablera - depuis les abords de Hamath jusqu'au torrent d'Arabah. Voici ce que me fit voir le Seigneur Yahweh : Il formait un essaim de sauterelles - au début de la croissance de l'herbe printanière, Et l'herbe printanière venait après les coupes que le roi l'année précédente avait faites. Allaient-elles réussir - à dévorer la végétation de la terre ? Et je dis : “Seigneur Yahweh, daigne pardonner. - Comment Jacob pourrait-il subsister, - il est déjà si chétif ?” Et Yahweh s'en repentit : - “Cela n'aura pas lieu”, dit Yahweh. Voici ce que me fit voir le Seigneur Yahweh : - Yahweh, le Seigneur, appelait le feu pour accomplir le jugement. Et le feu se mit à dévorer le grand abîme, - comme il allait dévorer aussi la création, Je dis : “Seigneur, Yahweh, daigne t’arrêter ! - Comment Jacob pourrait-il subsister, il est déjà si chétif ?” Et Yahweh s'en repentit : - “Cela non plus n'aura pas lieu”, dit le Seigneur Yahweh ! Voici ce qu’il me fit voir : - Le Seigneur se trouvait sur une masse de plomb, - et il avait du plomb dans sa main. Et Yahweh me dit : “Que vois-tu, Amos ?” - Je répondis : “Du plomb.” - Et le Seigneur dit : “Voici que je mettrai l'affliction au milieu de mon peuple d'Israël, - je ne continuerai pas à lui accorder la rémission. Les hauts-lieux d'Isaac seront dévastés, les sanctuaires d'Israël seront mis en ruine, je me lèverai avec l'épée contre la maison de Jéroboam.” Et Amasias, prêtre de Béthel, envoya dire à Jéroboam, roi d'Israël : “Amos conspire contre toi au milieu de la maison d'Israël. Le pays ne peut plus tolérer tous ses discours.” Car voici ce que dit Amos : “Jéroboam mourra par l’épée et Israël sera déporté loin de son sol.” Et Amasias interpella Amos : “Va-t'en, Voyant, fuis au pays de Juda. Mange là ton pain et prophétises-y. Mais à Béthel, ne continue pas à prophétiser, car c'est un sanctuaire du roi, un temple du royaume.” Et Amos répondit à Amasias : “Je ne suis pas prophète ni fils de prophète. Moi, j'étais éleveur de gros bétail et je cultivais les sycomores.” Mais Yahweh me prit derrière les troupeaux et me dit : “Va, prophétise contre Israël, mon peuple.” Et maintenant, écoute la parole de Yahweh : Tu dis : “Ne prophétise pas contre Israël, ne profère pas d'oracles contre la maison d'Isaac.” C'est pourquoi, ainsi parle Yahweh : “Ta femme sera outragée en pleine ville, tes fils et tes filles tomberont sous le glaive, et ton sol sera partage au cordeau. Toi-même, tu mourras sur un sol impur et Israël sera déporté loin de ton sol.” Voici ce que me fit voir le Seigneur Yahweh : - une corbeille de fruits. Et il me dit : “Que vois-tu, Amos ?” - Je répondis : “Une corbeille de fruits.” Et Yahweh me dit : - “La fin est venue pour mon peuple d'Israël, - je ne continuerai plus à lui accorder la rémission.” Les chanteuses du palais pousseront des gémissements, - en ce jour-là - oracle du Seigneur Yahweh. Nombreux sont les cadavres ! - On les jette en tout lieu ! Silence ! Ecoutez ceci, vous qui visez le pauvre - et opprimez les humbles de condition dans le pays. Vous dites : “Quand la nouvelle lune sera-t-elle passée, - que nous puissions vendre le blé, - et le sabbat, que nous puissions ouvrir nos magasins de froment ?” Vous diminuez l'épha, vous alourdissez le sicle, - vous faussez les balances pour frauder, Vous allez jusqu'à acheter les indigents pour de l'argent, - le pauvre pour une paire de souliers, - et vous vendez même la criblure du froment. Yahweh le jure : “A cause de l'arrogance de Jacob, - je n'oublierai jamais aucun de leurs actes. N'est-ce pas pour cela que la terre tremble - et que tous ses habitants sont en deuil ? Elle se soulève tout entière comme le Nil, - s'agite et baisse comme le fleuve d'Egypte.” Et en ce jour, parole du Seigneur Yahweh, - je ferai que le soleil se couche à midi, - je changerai sur la terre, en pleine journée, la lumière en ténèbres, Et vos pèlerinages, je les changerai en jours de deuil, - tous vos chants en lamentations. Je mettrai le sac sur tous les reins, - et la tonsure sur toutes les têtes. Je ferai que ce soit comme un jour de deuil pour un fils unique - et la fin en sera un jour d'amertume. Voici que des jours viendront, - oracle du Seigneur Yahweh, - que j'enverrai la faim sur la terre, Non pas une faim de pain, ni une soif d'eau, - mais celle d'entendre les paroles de Yahweh. Ils chancelleront d'une mer à l'autre, du Nord au Levant, Ils erreront, Pour rechercher la parole de Yahweh, - et on ne la retrouvera plus. En ce jour, vos jeunes filles gracieuses - et la fleur de vos jeunes gens défailliront de soif, Eux qui juraient par Ashima de Samarie - et qui criaient : “Vive, Dan, ton Dieu, - vive, ton bien-aimé, Bersabée !” Ils tomberont à terre - et personne ne pourra les relever. Je vis le Seigneur se trouvant debout près de l'autel - et il me dit : “Frappe les chapiteaux et que le plafond s'effondre - je leur fendrai la tête à tous, - et s'il en reste, je les égorgerai par l'épée. Nul d'eux ne se sauvera par la fuite, - il n'échappera d'eux aucun rescapé. S'ils forcent l'entrée du Schéol - ma main les en retirera ; S'ils montent aux cieux, - de là je les rabattrai. S'ils vont se cacher au sommet du Carmel, - de là je les rechercherai, et je les saisirai ; S'ils se cachent à mes regards au fond de la mer, - je commanderai au Serpent marin de les pourchasser hors de là et de les mordre ; Et s'ils s'en vont captifs devant leurs ennemis, - je donnerai l'ordre au glaive de les en ramener et de les égorger. J'aurai les yeux sur eux, - pour leur malheur et non pour leur bonheur.” Et le Seigneur est Yahweh des Armées. - S'il touche la terre, elle fond - et tous ses habitants sont dans le deuil. Elle se lève tout entière comme le Nil, - puis comme le fleuve d'Egypte, elle s'affaisse. Lui qui a construit dans les cieux sa chambre haute, - et fondé sa voûte sur la terre, Qui appelle les eaux de la mer - et les répand sur la face de la terre, - son nom est Yahweh. N'êtes-vous pas, fils d'Israël, - pour moi comme les couschites - oracle de Yahweh ? N'ai-je pas fait monter de la même manière : - Israël de la terre d'Egypte, - les Philistins de Caphtor, les Araméens de Kir ? Voici donc que les yeux du Seigneur Yahweh sont fixés sur le royaume pécheur, - et je le détruirai de la surface de la terre, - sauf que je ne détruirai pas entièrement la maison de Jacob - oracle de Yahweh ! Car voici l'ordre que je donnerai : - je secouerai Israël par l'entremise de toutes les nations, comme on secoue le crible, - et il ne tombera pas en gerbes à terre. Périront par l'épée tous les pécheurs de mon peuple, - eux qui disent : “Le malheur ne nous atteindra et ne nous affrontera pas.” En ce jour, je relèverai la hutte de David qui tombe à la renverse, - je réparerai ses brèches, et je relèverai ses ruines - et je la reconstruirai telle qu'aux jours d'autrefois, Pour qu'ils puissent conquérir ce qui reste d’Edom, - et toutes les nations sur lesquelles mon nom sera invoqué. - Oracle de Yahweh ! Il l'accomplira. Voici que viennent des jours - oracle de Yahweh, - où le moissonneur talonnera le laboureur, - et le vendangeur le semeur. Les collines dégoutteront un vin doux - et toutes les collines se fondront en jus de raisin. Je renverserai le sort de mon peuple d'Israël - Ils reconstruiront leurs villes dévastées et les habiteront. Ils planteront des vignes et en boiront le vin, - ils aménageront des jardins et en mangeront les fruits. Je les planterai sur leur sol, - et ils ne seront plus arrachés à ce sol que je leur ai donné, - dit Yahweh ton Dieu.
Vision d'Abdias. Ainsi parle le Seigneur Yahweh au sujet d'Edom. Le message, nous l'avons entendu comme venant de Yahweh, et un héraut est envoyé le porter parmi les nations : “Debout. Levons-nous contre ce peuple pour la guerre !” Vois, je t'avais fait petit parmi les nations, - tu étais grandement l'objet de mépris, - mais l'orgueil de ton cœur t'a trompé. Tu es allé habiter au creux des rochers, - tu as placé bien haut ta demeure. Tu t'es dit dans ton cœur : - “Qui me précipitera à terre ?” Quand bien même tu l'élèverais aussi haut que l'aigle, - et tu placerais ton aire parmi les étoiles, - je t'en précipiterais - oracle de Yahweh ! Si des voleurs venaient chez toi, - des brigands de nuit, - ne se contenteraient-ils pas de voler ce qui leur manque ? Si des vendangeurs venaient chez toi, - ne laisseraient-ils pas derrière eux quelques grappillons ? - [Mais toi comme tu seras ravagé à fond !] Esaü, comme il sera fouillé ! - toutes ses cachettes seront explorées, - jusqu'à l'extrême limite de son territoire. Ils t'ont rejeté, tous tes alliés, - ils t'ont trompé, tes amis, tes convives. Ils ont placé des pièges sous tes pieds, - [car ils se disent] : “Il n'a plus sa raison !” Au vrai, en ce jour - oracle de Yahweh, - j'aurai fait périr les sages d'Edom ; Et tes guerriers aussi, Théman, seront frappés de terreur, - afin que tous soient extirpés sur la montagne d'Esaü. C'est à cause du carnage, des violences contre ton frère Jacob, que la honte te couvrira, que tu seras extirpé à jamais. Au jour où tu as réussi à survivre en face [de ton frère], - au jour où des barbares ont enlevé comme butin ses biens, Des étrangers ont franchi ses portes - et jeté le sort sur Jérusalem, - toi aussi tu étais comme l'un d'eux. Ne contemple pas avec complaisance le jour de ton frère, - le jour de son désastre. Ne te réjouis point du malheur des fils de Juda, - le jour de leur perte. Ne profère point des paroles hautaines, - le jour de leur détresse. Ne pénètre pas dans la porte de mon peuple, - le jour de leur ruine. Ne contemple pas, toi aussi, son malheur, - le jour de sa ruine. Ne mets pas la main sur ses richesses ; - le jour où il succombe. Ne te poste pas aux carrefours, - pour exterminer ses fugitifs. Et ne livre point ses réchappés, - au jour de son angoisse. Voici qu'approche le jour de Yahweh - sur toutes les nations. Il te sera fait comme tu as fait à autrui, - tes actes retomberont sur ta tête. Et, ainsi que tu devras boire à cause de ma montagne sainte, - tous les peuples boiront à perpétuité. Ils auront à boire et même à lécher la coupe - et il sera comme s'ils n'avaient jamais été. Mais, sur la montagne de Sion, devenue sacro-sainte, - il y aura un abri. Et la maison de Jacob chassera - ceux qui l'avaient déshéritée ! La maison de Jacob deviendra comme un feu, - celle de Joseph, une flamme, - et celle d'Esaü, du chaume. Et les premiers embraseront celle-ci et la dévoreront, - et il n'y aura plus de rescapé pour la maison d'Esaü ; - car Yahweh l'a dit. Ils s’empareront du Négèb, la montagne d’Esaü, - de la Séphélah, la région des Philistins. Ils s’empareront de la plaine d'Ephraïm, - de la plaine de Samarie, - et entre les deux mers, de la région de Galaad. Les captifs de Halab, c'est-à-dire les fils d’Israël, - [s'empareront des villes] des Cananéens jusqu'à Sarepta, - et les exilés de Jérusalem, qui sont à Sépharad s'empareront du Négèb. Ils monteront en libérateur à la montagne de Sion, - pour juger la montagne d'Esaü. Et le règne appartiendra à Yahweh.
La parole de Yahweh fut adressée à Jonas, fils de Amittaï, en ces termes. Debout ! Rends-toi à Ninive, la grande ville, et prêche-lui que leur malice est montée jusqu'à moi. Jonas se leva mais pour fuir vers Tharsis, loin la face de Yahweh. Il descendit à Joppé, y trouva un navire qui allait faire course vers Tharsis. Il paya le tarif du vaisseau, s'y embarqua pour s'en aller avec eux à Tharsis, loin de la face de Yahweh. Et Yahweh déchaîna sur la mer un vent violent, et il eut sur la mer grande tempête. On pouvait croire que le navire allait se briser. Effrayés, les marins invoquèrent chacun son dieu, puis jetèrent à la mer la cargaison du navire, pour l'alléger. Mais Jonas, qui était descendu au fond du vaisseau, s'y était couché et dormait profondément. S'approchant de lui le chef de l'équipage lui dit : “Qu'as-tu à dormir ? Debout ! Invoque ton Dieu. Peut-être ce dieu se préoccupera-t-il de nous, et nous ne périrons point ?” Puis ils se dirent l'un à l'autre : “Venez, jetons les sorts que nous sachions à cause de qui ce malheur nous arrive.” Ils jetèrent les sorts et le sort tomba sur Jonas. Ils lui dirent : “De grâce, fais-nous savoir quelle est ta profession, d'où tu viens, quel est ton pays et de quel peuple tu es ?” Et il leur répondit : “Je suis hébreu. Je crains Yahweh le Dieu des cieux, celui qui a fait la mer et la terre ferme.” Et ces hommes furent saisis d'une grande crainte et ils lui dirent : “Qu'as-tu fait ?” car ils savaient maintenant, ces hommes, que Jonas essayait de fuir la face de Dieu, ainsi qu'il le leur avait communiqué. Et ils lui dirent : “Qu'allons-nous faire de toi, pour que la mer se calme pour nous ?” car la mer devenait de plus en plus impétueuse. “Prenez-moi, leur dit-il, et jetez-moi à la mer, et celle-ci s'apaisera envers vous, car je sais que c'est à cause de moi que cette grande tempête vous assaille.” Et les hommes ramèrent pour ramener le vaisseau à la terre ferme, mais ils n'y réussirent pas, car la mer les assaillait de plus en plus. Et Ils invoquèrent Yahweh et ils dirent : O Yahweh, daigne que nous ne périssions pas à cause de la vie de cet homme, et ne nous impute pas un sang innocent, car c'est toi Yahweh qui as fait tout cela selon ton bon plaisir. Et ils prirent Jonas et ils le jetèrent à la mer, et la mer cessa de bouillir de colère. Et les hommes craignirent Yahweh d'une grande crainte. Ils offrirent un sacrifice à Yahweh et lui firent des vœux. Et Yahweh fit en sorte qu'il y eût un grand poisson pour engloutir Jonas et Jonas fut dans les entrailles de ce poisson trois jours et trois nuits. Et du fond des entrailles du poisson, Jonas fit sa prière, et il dit : J'ai crié dans mon angoisse vers Yahweh, - et il m'a exaucé. Du ventre du Schéol, j'ai lancé des appels - et tu as entendu ma voix. Tu m'avais jeté dans le gouffre, au sein de la mer, - déjà le Fleuve infernal m’enveloppait, - toutes tes vagues, tous tes flots passaient sur moi. Je me disais : “Je suis rejeté de devant tes yeux, - comment pourrai-je encore contempler ton saint temple ? ” Car les eaux m'environnaient jusqu'à la gorge, - l'abîme m'enveloppait, - les algues à leur tour s'enroulaient autour de ma tête. J'étais descendu au plus bas du puits infernal, - terre dont les verrous sont des barres éternelles. Mais de la fosse tu as fait remonter ma vie, - Yahweh, mon Dieu ! Quand mon âme défaillait, - je me suis souvenu de Yahweh, - et ma prière est venue jusqu'à toi dans ton saint temple. Que ceux qui servent les vanités futiles, - abandonnent celui qui est leur Providence ! Moi, aux accents de louange, je t'offrirai des sacrifices, - j'accomplirai les vœux que j'ai promis, - le salut vient de Yahweh ! Et Yahweh s'adressa au poisson, lequel dégorgea Jonas sur la terre ferme. Et la parole de Yahweh fut adressée à Jonas pour la deuxième fois en ces termes : “Debout, rends-toi à Ninive, la grande ville, et prêche-lui ce que je te dirai.” Et Jonas se leva et se mit en route pour Ninive selon l'ordre de Yahweh. Or Ninive était une grande ville, même aux regards de Dieu ; il fallait trois jours pour la parcourir. Et Jonas commença à circuler dans la ville, et déjà au cours de sa première journée de marche, il prêcha et dit : “Encore trois jours et Ninive sera renversée !” Et les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils promulguèrent un jour de jeûne et se revêtirent de sacs, du plus grand au plus petit. Et la nouvelle en parvint au roi de Ninive. Il se leva de son trône, enleva son manteau, se couvrit d'un sac et s'assit dans la poussière. Puis l'on cria et l'on ordonna dans Ninive, par ordre du roi et de ses grands, en ces termes : “Que ni homme ni animal, ni gros ni menu bétail ne goûtent rien. Qu'ils n'aillent ni paître ni boire de l'eau. Qu'hommes et bêtes endossent le sac et qu'ils crient vers Dieu avec force et qu'ils se convertissent chacun de sa conduite mauvaise et de la violence qui s'attache à leurs mains. Qui sait si Elohim ne se ravisera pas et ne se repentira pas, ne reviendra pas de l'ardeur de sa colère, de sorte que nous ne périssions pas.” Et Dieu vit leurs œuvres, comment ils se convertissaient de leur mauvaise conduite et il se repentit du mal qu'il avait dit leur infliger et il ne l'accomplit pas. Mais Jonas en conçut un violent dépit et il s'échauffa. Il apostropha Yahweh et dit : “Ah ! Yahweh, n'est-ce pas là la raison que j'invoquais lorsque j'étais dans mon pays, pour laquelle la première fois je m'étais enfui vers Tharsis ? Car je savais que tu es un Dieu bienveillant et miséricordieux, lent à la colère et plein de bonté, prêt à se repentir du mal. Et maintenant Yahweh, daigne prendre ma vie, car il vaut mieux pour moi mourir que vivre.” Et Yahweh répondit : “Est-ce bien de t'échauffer ?” Jonas sortit donc de la ville et il s'assit à l'est de la ville et il s'assit à son ombre pour voir ce qui adviendrait à la ville. Et Yahweh-Elohim manda un ricin, et il s'éleva au-dessus de Jonas [et il lui fit là comme une cabane] pour que sa tête fût à l'ombre et qu'il lui ôtât son humeur chagrine. Et de fait, à cause de ce ricin, Jonas se réjouit d'une grande joie. Mais le lendemain, à l'aube, Dieu manda un ver, et celui-ci piqua le ricin, qui aussitôt se dessécha. Puis, le soleil levé, Dieu manda un vent d'est brûlant, et Jonas fut frappé, à la tête, d'un coup de soleil et il tomba en défaillance et il voua son âme à la mort. “Il vaut mieux pour moi, dit-il, mourir que vivre.” Et Dieu s'adressa à Jonas : “Est-ce bien de t’échauffer à propos d'un ricin ?” Et Jonas de répondre : “Oui, certes, et jusqu'à la mort !” Et Yahweh répliqua : “Tu es en peine pour un ricin pour lequel tu n'as dépensé aucun effort et que tu n'as pas fait croître, car en une nuit il a poussé et en une nuit il a péri. Et moi je n'aurais pas le droit de me mettre en peine au sujet de Ninive, la grande ville, où il y a une multitude de plus de douze myriades d'êtres humains qui ne savent pas encore distinguer leur main droite de leur main gauche, et un nombre élevé d'animaux !”
Parole de Yahweh qui fut adressée à Michée de Moreseth aux jours de Joatham, d'Achaz, d'Ezéchias, rois de Juda et Révélations qu'il reçut au sujet de Samarie et de Jérusalem. Peuples, écoutez tous, - prêtez l'oreille, terre et tout ce qu'elle renferme. Yahweh déposera comme un témoin contre vous, - le Seigneur, sortant de son palais sacré ! Car voici Yahweh quitte sa résidence, - Il descend et foule les pics de la terre. Les sommets des montagnes se liquéfient, - et les vallées s'ouvrent. Comme la cire fondue au feu, - les eaux dévalent des pentes... Tout cela à cause de la rébellion de Jacob, - et du péché de la maison d’Israël. Où se rebella Jacob ? N'est-ce pas à Samarie ? - Et quels sont les hauts-lieux de Juda ? N'est-ce pas à Jérusalem ? Je réduirai Samarie en une ruine - dans une plaine où l'on plantera la vigne. Je précipiterai ses pierres dans la vallée - et je mettrai à nu ses fondations, Toutes ses images taillées seront mises en pièces, - tous ses pieux sacrés seront brûlés au feu, - et de toutes ses idoles je ferai une destruction, Car elle les a amassées avec le salaire de la prostitution, - et en salaire de prostitution, ils retourneront. - Je pousse des cris funèbres et des hurlements. A cause de cela, je veux pousser des cris de deuil et des hurlements, - je veux marcher déchaux et nu, Comme le chacal, je proférerai des cris lugubres, - des gémissements plaintifs, comme l'autruche. Car le coup qui a frappé Samarie est sans remède, - et il est parvenu jusqu'à Juda. Il s'est approché de la porte de mon peuple, de Jérusalem ! Ne vous faites pas d’illusion à cause de Geth, - mais pleurez à Baka, - et à Beth-Ophra roulez-vous dans la poussière. Sonnez-vous la trompette - vociférez des cris de guerre, habitants de Sophar. Les habitants de Saanan, - ne peuvent plus sortir, Beth-Ezel est devenu un lieu de deuil, - il vous retire son soutien. Tandis que les habitants de Maroth, - sont dans l'angoisse extrême Car le malheur descend d'auprès de Yahweh - jusqu'à la porte de Jérusalem. Attelez les coursiers aux chariots, - habitants de Lachis. Ceci est le commencement de l'expiation de la fille de Sion, - car sur toi se sont retrouvées les prévarications d'Israël. C’est pourquoi tu devras livrer à l’ennemi, avec une dot, - Moréseth-Geth. Les maisons d'Aczib - ont depuis toujours été une déception pour les rois d'Israël. Et à vous autres aussi, habitants de Marésa, - j'amènerai un conquérant - et il s'avancera jusqu'à Odollam. Toi qui es la gloire d'Israël, - coupe tes cheveux et rase-toi à cause de tes enfants bien-aimés, Elargis ta tonsure, comme celle du vautour, - car ils seront enlevés pour aller en exil. Malheur à ceux qui méditent l’iniquité - et au surplus font le mal sur leurs couches, A la pointe du jour ils exécutent leurs projets dès qu'ils en ont la possibilité. Ils convoitent les champs et s’en emparent, - les maisons, et les prennent. Ils usent de violence envers l'homme et sa maison, - envers le propriétaire et son héritage. C'est pourquoi ainsi dit Yahweh : - Voici que moi-même je médite du mal contre cette faction, Un mal dont vous ne pourrez pas dégager votre cou ; - vous ne pourrez plus marcher la tête droite, - car ce sera un temps de malheur. En ce jour, on prononcera sur vous une satire, - on chantera une complainte, la complainte de celui qui dira : - nous sommes totalement ruinés. Il échange la part de mon peuple. - Oui, il l'enlève à l'apostat, - il partage nos champs. Ce qui est injuste te reviendra, - les lots, c’est au sort qu'on les adjugera. Ne proférez pas d'oracles, me répliquent-ils par manière d'oracle, - qu’on ne profère pas d'oracles de ce genre ! - Car ce n’est pas ainsi qu'on arrête la catastrophe ! Qu'ose me dire la maison de Jacob ? L'Esprit de Yahweh a-t-il fait preuve d'impatience ? - Tout cela, est-ce son œuvre à lui ? Les paroles et les œuvres de Yahweh ne sont-elles pas empreintes de bonté - pour qui marche dans la droiture. Contre mon peuple, ils se lèvent en ennemis. - Ils arrachent à la fois manteau et sous-vêtement - à ceux qui passaient confiants, revenant de la guerre. Les femmes de mon peuple vous les chassez de la demeure qui leur est chère, - les frustrant de leurs enfants. - Vous leur prenez pour toujours la gloire que je leur avais donnée. Debout ! venez, ce n'est plus ici un endroit où l'on pourra se sentir tranquille ! - A cause de tes péchés, tu seras tourmenté - et le tourment sera terrible ! Ah ! si j'étais un homme courant après le vent - et débitant des mensonges, Si je prophétisais pris de vin et de liqueurs fortes, - alors je serais autorisé à proférer des oracles pour ce peuple ! Oui, je rassemblerai Jacob tout entier, oui, je réunirai le reste d'Israël. Je le grouperai comme du petit bétail se serrant, - comme un troupeau s'entassant, - ce sera une masse houleuse d'hommes. A leur tête s'avancera celui qui a ouvert la brèche, - il a ouvert une brèche et eux se précipiteront par la porte de sortie. Leur roi les précédera, - Yahweh (s'avancera à leur tête). Puis je dis : - Veuillez écouter, chefs de Jacob, - ministres de la maison d'Israël : - N’est-ce pas à vous qu’il appartient de connaître le droit ? Mais vous haïssez le bien et aimez le mal, - vous leur arrachez (aux Israélites) la peau, - et vous leur détachez la chair des os. Et quand ils ont mangé la chair de mon peuple - qu'ils l'ont écorché, qu'ils ont brisé ses os, - qu'ils l'ont mis en pièces au pot, comme de la chair dans une marmite, Alors ils se mettent à crier vers Yahweh. - Mais lui ne leur répondra pas, Il leur cachera sa face en ce temps-là, - car ils ont rendu mauvaises leurs actions. Ainsi parle Yahweh contre les prophètes qui égarent mon peuple : - Tant qu'ils mordent à belles dents, ils prêchent la paix, Mais dès qu'on ne leur met plus rien en bouche, - ils proclament la guerre sainte. C'est pourquoi, ce sera pour vous la nuit, - vous ne pourrez plus voir ! Ce seront pour vous des ténèbres, - vous ne pourrez plus deviner ! Le soleil se couchera pour les prophètes - et le jour pour eux va devenir opaque. Les voyants seront confondus, - les devins seront honteux, Tous se couvriront la barbe, - car Dieu ne répondra plus ! Moi, au contraire, je suis plein de force, - de l'esprit de Yahweh, - de zèle pour la justice et d'un courage héroïque, Pour faire connaître à Jacob son forfait, - à Israël, son péché. Veuillez écouter ceci, chefs de la maison de Jacob - et ministres de la maison d'Israël, Qui avez la justice en horreur et tordez tout ce qui est droit, Qui bâtissez Sion avec du sang - et Jérusalem dans les crimes. Les chefs rendent justice pour des présents, - les prêtres donnent l'enseignement pour un salaire, - les prophètes pratiquent la divination pour de l'argent. Cependant ils prétendent s'appuyer sur Yahweh et disent : - “N'est-il pas au milieu de nous, Yahweh ? - Le malheur ne saurait nous atteindre.” C'est pour cela, à cause de vous, - Sion sera labourée comme un champ, Jérusalem deviendra un champ de ruines - et la montagne du temple une colline boisée. Et il arrivera aux derniers jours - que la montagne de la maison de Yahweh – sera affermie au sommet des montagnes. Elle s'élèvera plus haut que toute colline, - les peuples y afflueront, - de nombreuses nations s’y rendront. Ils diront : Venez, montons à la montagne de Yahweh, - à la maison du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ses voies, - et nous marcherons dans ses sentiers, Car l'enseignement (de la Torah) sort de Sion, - et la parole de Yahweh, de Jérusalem. Il sera l'arbitre de peuples nombreux - et exercera la justice envers les nations puissantes, même lointaines. De leurs épées, ils forgeront des hoyaux, - et de leurs lances, des serpes. On ne tirera plus l'épée, nation contre nation, - on n'apprendra plus l'art de la guerre. Mais chacun s'assiéra sous sa vigne - et sous son figuier, et il n'y aura plus de terroriste ; - car la bouche du Seigneur parlera : Que tous les peuples marchent - chacun au nom de son Dieu ; Nous, dans l'entre-temps, nous marcherons au nom de notre Dieu, - toujours et a perpétuité. En ce jour-là, - oracle de Yahweh : Je recueillerai les boiteux, - je colligerai le rebut, - ceux que j’avais rendus malheureux. Des éclopés, je ferai un reste, - des faibles, un peuple puissant, Et Yahweh régnera sur eux sur la montagne de Sion - dès ce moment et pour toujours. Quant à toi, colline de Migdal-Eder, la ville de Sion viendra à toi, Et l'empire de jadis, la royauté - reviendra à la fille de Jérusalem. Et maintenant, pourquoi pousses-tu des clameurs ? - N'as-tu plus de roi ? Tes conseillers ont-ils péri ? Vraiment la douleur te saisira, - celle d'une femme en travail. Entre donc dans les transes et les efforts - d'une femme qui va enfanter, fille de Sion ! Et maintenant sors de la ville - et campe dans les champs ! Tu iras jusqu'à Babylone - Là tu seras délivrée, - là Yahweh te rachètera des mains de tes ennemis. Mais à présent, de nombreuses nations se rassemblent contre toi, - elles se disent : “Qu'elle soit traitée avec violence ! - que nos yeux plongent leurs regards dans Sion !” Mais elles ne connaissent pas les pensées de Yahweh - et ne comprennent pas son dessein. - S'il les a rassemblées, c'est comme des gerbes sur l'aire. Debout, foule-les aux pieds, fille de Sion ! - Je te ferai ta corne de fer - et tes sabots, je les ferai d’airain. Tu les broieras, ces peuples nombreux, - tu voueras à Yahweh leur butin, - leurs richesses au Seigneur de toute la terre. Mais, à présent, fortifie tes remparts, Beth-Gader ! on met le siège autour de nous, Avec la verge ils frappent la joue - de ceux qui jugent Israël ! Et toi Bethléem-Ephrata, - petite par ton allégeance aux clans de Juda, - de toi me sortira celui qui doit devenir le Souverain d'Israël. Ses origines remontent aux temps anciens, - aux jours d’autrefois. C'est pourquoi Yahweh livrera les siens - jusqu’au temps où celle qui est en travail enfantera. Le reste de ses frères reviendra - auprès des enfants d'Israël. Il se tiendra ferme et gouvernera dans la force de Yahweh, - avec la majesté du nom de Yahweh, son Dieu, Et ses sujets habiteront en sécurité, - car il sera grand jusqu’aux confins de la terre, - et il assurera la paix. Quand Assour envahira notre pays, - quand il voudra fouler aux pieds nos forteresses, Nous lui opposerons sept chefs, - huit hommes de race princière. Ils gouverneront le pays d'Assour, l'épée à la main, - et le pays de Nimrod, avec le glaive dégainé. Ils nous délivreront d'Assour - quand celui-ci envahira notre pays - et foulera aux pieds notre territoire. Et le reste d'Israël sera au milieu de peuples nombreux, - comme la rosée qui vient de Yahweh, - comme les gouttelettes sur l'herbe. Celle-ci n'a rien à attendre de l'homme - ni à espérer des humains. Puis le reste de Jacob sera parmi les nations, au milieu de peuples nombreux, - comme un lion parmi les bêtes de la forêt, - comme un lionceau dans un troupeau de brebis. Partout où il passe, il foule aux pieds, - il déchire, sans que personne puisse lui arracher sa proie. Que ta main triomphe de tes adversaires - que tous tes ennemis soient retranchés ! Et en ce jour-là, oracle du Seigneur, - je retrancherai tes chevaux du milieu de toi, - je détruirai tes chars, Je retrancherai de ton pays les villes - et je démolirai toutes tes forteresses. Je retrancherai de ta main les instruments de magie - et il n'y aura plus chez toi d'augures. Je retrancherai du milieu de toi tes images taillées et tes stèles, - et tu ne te prosterneras plus devant l'œuvre de tes mains. J'arracherai de chez toi les pieux sacrés - et je détruirai les arbres. Dans ma colère et ma fureur - je me vengerai des nations - qui n'auront pas obéi. Daignez écouter ce que Yahweh dit : - “Debout ! Engage un procès en présence des montagnes - et que les collines écoutent ta voix. Ecoutez donc, montagnes, l'accusation de Yahweh, - vous, fondements éternels de la terre, Car Yahweh intente un procès à son peuple, - il accuse Israël. Mon peuple, que t'ai-je fait, - en quoi t'ai-je contrarié ? - Dépose contre moi ! Je t'ai fait monter de la terre d'Egypte - et de la maison de servitude je t'ai racheté, - j'ai envoyé devant toi Moïse, Aaron et Marie. Mon peuple, rappelle-toi, je t'en prie, ce que projetait Balac, roi de Moab, - et ce que lui répondit Balaam, fils de Béor, - quand tu as passé de Sétim à Galgala, Afin que tu comprennes les bienfaits de Yahweh, - fidèle à sa justice !” Avec quoi irai-je à la rencontre de Yahweh, - viendrai-je me prosterner devant le Dieu d'en-haut ? - Irai-je à sa rencontre avec des holocaustes, avec des veaux d'un an ? Yahweh prendra-t-il plaisir à des milliers de béliers, - à des myriades de torrents d'huile ? Lui donnerai-je mon premier-né pour mon forfait, - le fruit de mes entrailles pour mon propre péché ? On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien - et ce que Yahweh requiert de toi : Rien si ce n'est : - Pratiquer le droit, aimer la charité, - et marcher humblement avec ton Dieu. La voix de Yahweh s'élève contre la ville. - Elle prêche : La crainte du Seigneur est la seule sagesse qui paie. - Ecoutez pourquoi il commandera à sa verge (de vous frapper). Pourrai-je continuer à oublier la maison d'iniquité, - les trésors iniques de l'exécrable épha diminué ? Puis-je absoudre, malgré les balances frauduleuses - et la poche aux faux poids, Celle dont les richards regorgent de violence, - dont les habitants profèrent le mensonge - et ont en bouche une langue de tromperie ? Eh bien, non, moi de mon côté je te frapperai de plaies incurables, - je te dévasterai à cause de ton péché. Tu mangeras, mais sans te rassasier, - et la misère s'installera chez toi. Tu voudras mettre quelque chose en lieu sûr, mais tu ne le sauveras pas, - et ce que tu auras sauvé, je le livrerai au glaive. Tu sèmeras, mais ne moissonneras pas, - tu fouleras l'olive, mais ne pourras t'oindre d'huile, - tu auras du moût, mais ne boiras pas le vin. Tu observes les lois d'Omri - et toutes les œuvres de la dynastie d'Achab, - tu marches selon leurs conseils, Pour que je te livre à la dévastation - et tes habitants à la dérision. - Vous porterez donc l'opprobre de mon peuple. Malheur à moi ! Je viens comme après la cueillette des fruits, comme les grappilleurs après la vendange. Plus une grappe à manger, - plus une de ces primeurs dont je suis friand. Les hommes pieux ont disparu du pays, - plus de gens intègres parmi les humains. Tous sont aux aguets pour verser le sang. - Chacun fait à son frère la chasse au filet. Pour le mal, les mains sont prêtes à bien faire. - Le prince sollicite le juge par des présents, - le grand décide selon ses convoitises. Il exècre les gens de bien comme l'épine, - les hommes droits comme la ronce. Le jour (annoncé par) tes vigies, le jour de ton châtiment est arrivé. - Maintenant aura lieu le grand bouleversement Ne vous fiez pas à un ami, - ne mettez pas votre espoir dans un intime. Garde closes les portes de ta bouche - même devant celle qui couche sur ton sein. Le fils outrage son père, - la fille se dresse contre sa mère, contre sa belle-mère, la bru. - On aura pour ennemis les gens de sa maison. Mais moi, je tourne mes regards vers Dieu, - je mets mon espoir dans le Dieu de mon salut, - oui, mon Dieu m'exaucera. Ne te réjouis pas à mon endroit, mon ennemie ! - Si je suis tombée, je me relèverai, Si je suis assise dans les ténèbres, - Yahweh redeviendra ma lumière. Dans l'entre-temps, je supporterai la colère de Yahweh - car j'ai péché contre lui, Jusqu'à ce qu'il ait vidé la querelle qu'il a contre moi - et accompli mon jugement. Alors il me ramènera à la lumière, - je contemplerai sa justice, Et mon ennemie, elle aussi, le verra, - la honte la couvrira, Elle me disait : “Où est-il donc - Yahweh, ton Dieu ?” Mes yeux la verront : - elle sera foulée aux pieds comme la boue des rues. – Ce sera le jour de te refaire un bercail ! En ce jour, toute règle sera absente. – En ce jour, ils viendront à toi, depuis l'Assyrie jusqu'à l'Egypte, - d'une mer à l'autre, d'une montagne à l'autre. Et le pays sera une région dévastée - en conséquence de leurs œuvres. Pais ton peuple sous ta houlette, - les brebis de ton héritage. Ceux qui habitaient isolés, dans les halliers incultes et sauvages, - paîtront au milieu des campagnes fertiles de Basan et de Galaad - comme aux jours d'autrefois. Comme aux jours où tu sortis de la terre d'Egypte, - quand j'ai fait voir des prodiges à Israël. Les nations le verront, - elles seront couvertes de honte en dépit de leur puissance. Elles se mettront la main sur la bouche, - leurs oreilles seront assourdies. Elles lécheront la poussière comme le serpent, - comme les bêtes qui rampent sur la terre. Elles sortiront de leurs cachettes, - elles viendront en tremblant vers Yahweh, notre Dieu, - et elles seront saisies de crainte devant toi. Qui est dieu comme toi, qui remet le péché, pardonne le forfait - à ce qui reste de son héritage. Il n'affermit pas à tout jamais sa colère, - car lui, il se plaît à la bonté. Une nouvelle fois, il aura pitié de nous, - il foulera aux pieds nos iniquités - et jettera au plus profond de la mer tous nos péchés. Tu accorderas fidélité à Jacob - charité à Abraham. Comme aux temps anciens - tu l'as juré à nos pères.
Oracle de condamnation sur Ninive. Livre de la vision de Nahum, l'Elqoschite. C'est un Dieu jaloux et vengeur, Yahweh, il est vengeur, Yahweh, et capable de colère, [Yahweh, un vengeur pour ses adversaires, qui garde rancune a ses ennemis. S'il est lent à la colère, sa puissance est grande, - il n'accorde point l'impunité. ] Dans l'ouragan et la tempête est sa marche, - les nuées sont la poussière de ses pieds. Il gronde la mer, il la dessèche, - et les fleuves, tous, il les met à sec. Basan et le Carmel sont frappés de langueur, la végétation du Liban est flétrie. Les montagnes tremblent devant lui - et les collines se fondent. Devant sa face s'agite en tumulte, le monde et tous ceux qui l'habitent. Son courroux, qui pourrait subsister devant lui, - et qui pourrait se maintenir devant l'ardeur de sa colère ? Sa fureur se répand comme le feu - et les rochers se brisent devant lui. Yahweh est bon, une citadelle au jour de la détresse, - il connaît ceux qui en lui se réfugient quand les flots se ruent. - dans les ténèbres, il pourchasse ses ennemis. Que voulez-vous comploter contre Yahweh ? - Mais il achève la ruine de ceux qui lui résistent, - La détresse ne se lèvera pas une deuxième fois - vraiment il a consommé la ruine. car dans les filets ils seront pris. Dans leur ivresse, les ivrognes - seront dévorés, comme la paille sèche, entièrement. Cependant de toi est sorti – quelqu’un qui médite le mal contre Yahweh, - qui forme des desseins pervers, Belijaal. Mais voici ce que dit Yahweh : - je ferai venir des eaux nombreuses. Ainsi il sera retranché, il périra. - Si je t'ai humilié, je ne le ferai plus, Car maintenant je vais briser sa verge d'au-dessus de toi - et tes liens, je les romprai. Quant à toi, Belijaal, Yahweh ordonne : - de ton nom, il ne sera plus ensemencé. De la maison de ton Dieu, je retrancherai idoles taillées et fondues, - et je rendrai ta sépulture un lieu d'ignominie. Voici sur les montagnes les pieds de celui qui annonce la bonne nouvelle, - qui clame : Paix. Célèbre tes fêtes de pèlerinage, ô Juda, accomplis tes vœux, Car tu ne verras plus jamais passer sur ton territoire, Belijaal - il a été totalement anéanti. Oui, Yahweh restaure le prestige de Juda, - ainsi que le prestige d’Israël, Que les pillards avaient pillé, - dont ils avaient dévasté les ceps. Voici qu'un disperseur monte contre Ninive, - il encercle les remparts, il explore la route, - il affermit les reins, il recueille toute sa force. Les boucliers de ses guerriers sont rouges, - les gens d'armes portent le manteau de pourpre. Les conducteurs mettent en ligne les chars aux aciers flamboyants, - les cavaliers forment les escadrons. Dans les rues les chars font rage, - nombreux, ils passent par les places avec fracas. A les voir, on dirait des torches, - ils circulent comme des éclairs. Les soldats d'élite sont pleins de courage, - ils se précipitent dans leur marche, Ils se hâtent vers les remparts - là où le barrage fluvial se dresse. Puis les portes des fleuves s'ouvrent - et le palais chancelle, miné. La reine est emmenée captive, avec ses servantes - elles poussent des cris plaintifs comme les colombes, - elles se frappent les seins. Ninive est devenue pareille à une piscine d'eaux, - devant ses eaux, ils s'enfuient, - elles se déversent avec violence, nul ne se retourne. Pillez l'or, pillez l'argent ; - aux richesses, il n'y a pas de limites ; - sous le poids de toutes les richesses, on fléchit. Sac, saccagement, dévastation ! - le cœur défaille, De l’épouvante dans les genoux, - des transes dans tous les reins - et les visages de tous blêmissent. Où est-il donc le repaire des lions, - la caverne des lionceaux ? Quand le lion s'en allait, - la lionne y restait, et ses petits. Personne n'osait troubler le lion, - lacérant sa proie pour ses petits, - la divisant pour ses lionnes ; Remplissant ses antres de victimes - et d'un butin sanglant. Me voici ! A toi ! - Oracle de Yahweh des armées ! - je mettrai le feu et réduirai en fumée tes halliers, - et l'épée dévorera tes lions, Je retrancherai de la terre tes déprédations, - et l'on n'entendra plus le cri des victimes que tu dévores. Malheur à toi, ville sanguinaire, - toute de fraude, remplie de violence, - où la rapine ne cessait pas. Claquement de fouets ! Grondement des roues ! - les chevaux galopent, les chars bondissent. Les cavaliers s'élancent, - les épées flamboient, les lances jettent des éclairs. De nombreux blessés, des morts en masse, - des cadavres à perte de vue, - on trébuche sur les corps. Tout cela à cause des nombreuses débauches de la courtisane, - pleine d'attraits, maîtresse en charmes, Qui envoûtait les peuples par ses fornications, - et les races par ses sortilèges. Me voici ! A toi ! - Oracle de Yahweh des armées. - Je vais relever par-dessus ton visage les pans de ta robe, Aux nations, je vais exhiber ta nudité - et ta honte aux royaumes. Je vais jeter sur toi des ordures, - je t'avilirai et je donnerai en spectacle. Quiconque te verra, te fuira et dira : - “Voilà Ninive en ruines ! Qui lui témoignerait de la compassion ?” - où te chercherais-je des consolateurs ? Es-tu en meilleure situation que No-Amon, - sise au milieu des bras du Nil, - entourée par les eaux. Elle à qui la mer servait d'avant-mur, - les eaux de rempart ? Les Couschites faisaient sa force, - les Egyptiens, en nombre infini, - les Lydiens et les Libyens étaient ses auxiliaires. Et, pourtant, elle aussi est partie en exil, - elle s'en est allée en captivité. Les petits enfants ont même été écrasés - au coin de toutes les rues. On a tiré au sort ses nobles, - et tous ses grands ont été chargés de chaînes. A ton tour, tu seras assiégée, tu seras maîtrisée, - à ton tour, tu devras chercher un refuge contre l'ennemi. Toutes tes forteresses sont semblables - aux fruits précoces du figuier. A la première secousse, ils tombent - dans la bouche de qui désire les manger. Vois ton peuple, c'est une troupe de femmes. - Les portes de ton pays sont ouvertes à l'ennemi, - le feu en a dévoré les verrous. Puise-toi de l'eau pour soutenir le siège, - renforce tes fortifications, Piétine l'argile, foule la glaise, - manie le moule à briques. Même ainsi le feu te dévorera, - le glaive te retranchera. Tu aimais dévorer comme l'insecte dénudeur - et comme l'insecte dénudeur, tu t'augmentais, Tu t'augmentais comme la sauterelle, - en rendant tes marchands plus nombreux - que les étoiles du ciel. Mais la sauterelle dévore et puis s'envole - De même, tes gardes étaient comme la sauterelle, - tes scribes comme un essaim de ces insectes. - elles vont camper dans les haies par un jour de froid. Mais voici que le soleil se lève : elles partent - et personne ne sait l'endroit où elles se sont rendues. Tes bergers ont sommeillé, roi d'Assyrie, - tes troupes d’élite se sont endormies, Ton peuple est dispersé par les montagnes - et plus personne ne le rassemblera ; A ta blessure nul remède, - ta plaie est incurable. Tous ceux qui apprendront de tes nouvelles - battront les mains sur toi : Car sur qui, sans trêve, ta cruauté ne s'est-elle pas déversée ?
L'oracle de condamnation que le prophète Habacuc eut en vision. Jusques à quand Yahweh appellerai-je au secours - sans que tu écoutes ? Clamerai-je vers toi la violence - sans que tu sauves ? Pourquoi me fais-tu voir l'iniquité, - dois-je contempler l'affliction, - y a-t-il devant moi oppression et violence ? Il se fait des plaidoiries - et des procès s'élèvent. Aussi bien la Loi se raidit - et le Droit n'arrive plus à l'emporter. L'impie circonvient le juste, - et le Droit en sort tordu. Regardez les nations et contemplez - soyez frappés d'épouvante, Car je vais accomplir, de vos jours mêmes, une œuvre - que vous ne croiriez pas si on vous la racontait ! Voici je suscite les Chaldéens, - ce peuple féroce et fougueux, Qui marche à travers les vastes étendues de la terre, - pour conquérir des demeures qui n'étaient pas à lui. Il est terrible et redoutable - de son bon plaisir sortent les décrets de son droit Ses chevaux sont plus rapides que les léopards, - plus ardents que les loups du soir. Ses cavaliers bondissent et se déploient. S'ils arrivent de loin, c'est à tire-d'aile, - pareils à l'aigle qui fond sur sa proie. Tous arrivent pour le carnage, - devant eux souffle le vent brûlant de l'est ; - ils amassent les captifs comme les grains de sable. Et lui, il se moque des rois, - les princes sont sa risée. Il se rit de toutes les forteresses, - entasse de la terre et les prend d'assaut. Sur ce l'esprit [qui me fit voir tout cela] se retira et s'en alla, - mais j'adressai à mon Dieu ma remontrance. N'es-tu pas dès l'origine, ô Yahweh ? - O mon Dieu, mon saint, nous ne mourrons point ! Tu l'avais, ô Yahweh, préposé au droit ; - ô mon rocher, tu l'avais établi pour rendre justice. Toi qui as les yeux trop purs pour contempler le mal - et qui ne peut supporter la vue de l'affliction. Comment pourrais-tu regarder les traîtres et te taire, - quand le méchant avale un plus juste que soi ? Il traite les hommes comme les poissons de la mer - et veut les dominer comme des reptiles ; Tous il les retire avec l'hameçon, - il les traîne dans sa seine ; Il les rassemble dans sa nasse. - Aussi s'en réjouit-il, il jubile. Aussi fait-il des sacrifices à sa seine - et des offrandes fumantes à sa nasse. Car, par elles, sa prise fut grasse - et sa nourriture plantureuse. Aussi ne cesse-t-il de vider sa seine, - sans pitié il égorge les nations. Je vais me tenir à ma tour de garde, - je vais me poster sur le bastion. Je vais guetter pour voir ce que le Seigneur me dira - et ce qu'il répliquera à ma remontrance. Et Yahweh me répondit et dit : - “Ecris la vision et grave-la en caractères lisibles sur des tablettes, - en sorte qu'on la lise rapidement. Car la vision rendra témoignage en son temps, - elle s'ouvrira à la fin, - elle ne mentira pas. Si elle tarde, attends-la ; - sûrement elle se réalisera, son échéance ne sera pas reculée, Voici il succombe, celui dont l'âme n'est pas droite, - mais le juste, par sa fidélité vivra. Combien plus le tyran, le brigand, - l'homme orgueilleux saurait-il avoir la vie ? Qui ouvre comme l'enfer sa convoitise - lui qui est insatiable comme la mort, Qui enrôle sous lui toutes les nations - et rassemble pour lui tous les peuples ? N'entonneront-ils pas tous une satire sur lui, une raillerie, une épigramme ?” Et il dit : “Malheur à celui qui frappe l'indigent d'impôts multiples - et fait peser sur lui les gages ! Ne vont-ils pas surgir soudain ceux qui te mordront, - ne s'éveilleront-ils pas ceux qui te feront trembler ? - tu seras leur proie ! Parce que tu as pillé de nombreux peuples, - tout le restant des peuples te dépouillera à leur tour ; A cause du sang humain répandu - et de la violence infligée au pays, - aux villes et à leurs habitants. Malheur à qui se taille des profits criminels pour sa maison, - pour placer haut son aire, - et s’y soustraire à l'atteinte du mal. Tu as préparé la honte de ta maison - ayant soumis à tes tailles des peuples nombreux, - tu devras en expiation ta vie. Car, des murailles mêmes, la pierre crie vengeance - et de la charpente, la solive lui répond. Malheur à celui qui construit une ville dans le sang - et établit une cité sur l'iniquité ! N'est-ce pas ceci un décret de Yahweh des armées : - les peuples peineront, mais pour l'incendie, - c'est pour le néant que les nations se fatigueront ? Mais la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de Yahweh, - comme les eaux recouvrent le sein de la mer ! Malheur à qui contraint ses convives - à boire de capiteuses rasades, Et qui va jusqu'à provoquer leur ivresse - pour regarder leurs pudendes. Tu t'es rassasié non d'honneur mais d'ignominie, - bois à ton tour et enivre-toi ! Le calice qui est dans la droite de Yahweh, sur toi se renverse - et la honte sur ta gloire ! La violence infligée au Liban t'enveloppera, - les massacres des animaux causeront ta perte. Le sang humain et la violence infligée au pays, - aux villes et à leurs habitants. A quoi bon une image taillée, - pour que son artisan la fabrique ? A quoi bon une image fondue, maîtresse d'erreur, - pour que son fabricant y mette sa confiance ? - A quoi bon faire des bons dieux muets ? Malheur à qui dit à un morceau de bois : Eveille-toi ! - à une pierre : Anime-toi ! C'est le silence qu’ils enseignent. Les voilà plaqués d'or et d'argent - mais en eux aucun souffle de vie. Mais Yahweh trône dans le palais de sa sainteté, - silence devant lui, terre tout entière.” Prière d'Habacuc le prophète. A la manière des Shiggagon [des prières à réciter par ceux qui sont dans l'affliction. ] Yahweh, j'ai entendu ton message, - j’ai contemplé, Yahweh, ton œuvre. Maintenant que les années approchent, réalise-la, - maintenant que les années approchent, fais-la connaître, - les mois passent : souviens-toi. C'est de Théman que Dieu viendra, - et du mont Pharan, le Saint. Sa majesté couvre les cieux - et sa gloire remplit la terre. Son éclat est éblouissant comme la lumière, - des rayons jaillissent de sa main, - [et dans son Nom se cache sa force. ] Devant lui s'avance la Peste, - Réshèf, le fléau, marche sur ses traces. Aussitôt qu'il s'arrête et se campe, il secoue la terre, - d'un regard, il agite les nations. Les montagnes séculaires se disloquent - et les collines éternelles s'abaissent, - elles qui de toute éternité sont sa route. Les Pavillons de Couschan se dispersent par crainte de lui, - les tentes de la terre de Madian. Est-ce contre les fleuves que s’embrase Yahweh ? - est-ce contre les fleuves ta colère ? - est-ce contre la mer ton courroux ? Quand tu montes sur tes chevaux, - sur tes chars de victoire, Tu mets à nu ton arc, - tu rassasies de flèches sa corde. Séla. En torrents, tu creuses la terre, - à ta vue, - les montagnes sont en travail - un déluge d'eau fait irruption. Le soleil se tait. Des nuées l'obscurcissent - la lune s'arrête dans sa demeure. Devant la lueur de ses traits, ils se retirent - devant l'éclat des éclairs que ta lance fulgure. Avec fureur tu arpentes la terre, - avec colère tu écrases les nations. Tu es parti en guerre pour le salut de ton peuple, - pour le salut de ton Oint. De la maison de l'impie tu as abattu le faite - et mis à nu le fondement, jusqu'au roc. Séla. De ton bâton, tu as transpercé la tête du Pharaon, - de ceux qui se ruaient pour nous disperser, Nous leurs opprimés, à la manière dont on dévore - les indigents dans l'obscurité. Tu t'es engagé avec les chevaux dans la mer, - dont les flots innombrables se frangeaient d'écume. Je viens de l'entendre ; mes entrailles se troublent, - à la voix que j'ai perçue, mes lèvres balbutient, La carie envahit mes os - et sous moi, mes pas bronchent. Tranquille désormais j'attendrai le jour de la détresse - qui doit se lever sur le peuple qui nous opprime. Que le figuier ne bourgeonne pas - et que nulle grappe ne soit sur la vigne. Que le rendement de l'olivier soit trompeur, - que les champs ne produisent plus de nourriture. Que tes brebis aient disparu du bercail, - et que dans les étables il n'y ait plus de bétail. Moi, quand même je veux exulter en Yahweh, - trouver mon allégresse dans le Dieu qui me sauve. Monseigneur Yahweh est ma force - il me rend les pieds semblables à ceux des biches, - et il me fait marcher jusque sur les cimes. Au maître de chœur. Sur les instruments à corde.
Parole de Yahweh adressée à Sophonie, fils de Coushi, fils de Godolias, fils d'Amarias, fils d'Ezéchias, aux jours de Josias, fils d'Amon, roi de Juda. [Je balayerai, oui j'enlèverai tout - de la surface du sol - oracle de Yahweh. J'enlèverai les hommes et les animaux domestiques ; - j'enlèverai de même les oiseaux des cieux et les poissons de la mer. Je ferai trébucher les méchants, - et je retrancherai les hommes de la surface du sol. - Oracle de Yahweh. ] l'étendrai ma main contre Juda - et contre les habitants de Jérusalem. Je retrancherai de ce sanctuaire - la descendance et jusqu'au nom des devins, Ainsi que les prêtres de Baal, - et tous ceux qui se prosternent sur les toits - devant l'armée des cieux, Et ceux qui à la fois se prosternent devant Yahweh – et jurent par Melchom, Et ceux aussi qui abandonnent Yahweh, - qui ne le recherchent pas - et ne se soucient pas de lui. Silence devant la face du Seigneur Yahweh ! - car le jour de Yahweh est proche. C'est un sacrifice que Yahweh a préparé, - déjà il a appelé ses invités à se sanctifier. Au jour des sacrifices que Yahweh immolera : - je demanderai compte aux ministres et aux fils du roi, - à tous ceux qui s'habillent à la mode étrangère. Je demanderai compte en ce jour à ceux qui montent à l'estrade - [là où se trouvent les statues des divinités païennes. ] A ceux qui remplissent la maison de leur Maître - de violence et de fraude. En ce jour il arrivera - oracle de Yahweh, - des cris de détresse venant de la Porte des poissons, Des hurlements du côté de la Ville neuve, - et un fracas qui monte plus haut que les collines. Hurlez, habitants du Maktèsh, du Mortier, - [quartier à pilonner, ] Car tous les marchands périront, - tous les soupeseurs d'argent seront retranchés. Et, en ce temps-là, je fouillerai Jérusalem la lampe à la main, - et je demanderai compte aux hommes, - qui se corrompent comme un vin mal fermenté, Qui se disent dans leurs cœurs : Yahweh ne fait ni le bien ni le mal. Leurs biens seront pillés, - leurs maisons seront ruinées. Bâtissent-ils des maisons, ils ne les habiteront pas - Plantent-ils des vignes, ils n'en boiront pas le vin. Il est proche le grand Jour de Yahweh, - il est proche, il vient en toute hâte, rapidement. Le Jour de Yahweh est amer : - en ce jour, le guerrier Yahweh élèvera la voix. Jour de colère que ce jour-là, - jour d'angoisse et d'oppression, - jour de sac et de saccagement. Jour de ténèbres et d'obscurité, - jour de nuages et d'épais brouillards. Jour de sonneries de cor et de cris de guerre, - contre les villes fortifiées, - contre les bastions élevés. J'angoisserai les hommes, - ils marcheront comme des aveugles. Parce qu'ils ont péché contre Yahweh, - leur sang sera répandu comme la poussière, - et comme des ordures leur chair. Ni leur argent ni leur or, - rien ne pourra les sauver. Au jour de la colère de Yahweh, - le feu de sa colère dévorera toute la terre. [Il accomplira la destruction, oui l'extermination - de tous les habitants de la terre. ] Rassemblez en vous le chaume, - ô peuple sans pudeur, Avant que ne te pourchasse, - comme de la paille, le jour de la colère ! Avant que ne fonde sur vous - l'ardente colère de Yahweh. Avant que ne vienne sur vous, - le jour du courroux de Yahweh ! Recherchez Yahweh, vous tous les humbles du pays, - qui pratiquez le droit qu'il impose, - recherchez la justice ; recherchez l'humilité. Peut-être serez-vous mis à l'abri, - au jour de la colère de Yahweh ! En vérité, Gaza sera abandonnée - et Ascalon deviendra une région dévastée. Azoth, on la fera trembler en plein midi, - et Accaron sera extirpée. Malheur à vous habitants de la province maritime, - peuple des Crétois, - contre vous est la parole de Yahweh. Sois abaissé, pays des Philistins ! - je te ferai périr jusqu'à te dépeupler entièrement. Et la province maritime deviendra un pâturage ; - un pacage pour les pasteurs, - un parc pour le petit bétail. Elle deviendra le lot de ceux qui survivront - de la maison de Juda. En ces lieux, ils feront paître leurs troupeaux, - et le soir ils se logeront dans les maisons d'Ascalon. Car Yahweh leur Dieu les vengera - et assurera leur restauration. J'ai entendu les insultes de Moab - et les outrages des fils d'Ammon. L'opprobre qu'ils ont infligé à mon peuple, - les paroles hautaines qu'ils ont proférées contre son territoire. C'est pourquoi, par ma vie, - oracle de Yahweh des armées, Dieu d'Israël : Moab deviendra comme Sodome, - et le pays des fils d'Ammon comme Gomorrhe, Une épinaie pleine d'orties, une mine de sel, - une région dévastée pour toujours. Le reste de mon peuple les pillera, - les survivants de la nation les acquerront en héritage. Cela leur arrivera à la place de leur orgueil, - parce qu'ils ont couvert d'opprobre et de paroles hautaines, - le peuple de Yahweh des armées Yahweh leur sera un objet de crainte, - car il fera périr tous les dieux de la terre. Ils viendront chacun de son temple, - se prosterner devant lui - toutes les divinités des nations païennes. Vous aussi les Ethiopiens, - vous serez transpercés par mon glaive ! Yahweh étendra de même sa main vers le Nord - et il fera périr Assour, Il fera de Ninive une région dévastée, - une terre inculte comme un désert. Au milieu d'elle établiront leur gîte, - par bandes, tous les animaux sauvages des marais. Le pélican et le hérisson - se logeront dans les ruines de ses chapiteaux ; Les hiboux hurleront à travers les fenêtres, - et les corbeaux sur les seuils, - car je ferai périr la ville. Voilà donc la ville qui jubilait, - qui se reposait en confiance, - qui se disait : “Moi, et plus rien !” Maintenant, c'est une région dévastée, - un lieu de pacage pour les animaux sauvages. Tous les passants siffleront sur elle - et agiteront la main. Malheur à la ville rebelle et souillée, - la ville tyrannique ! Elle n'écouta aucune parole, - elle n'accepta aucune correction. Elle n'a mis aucune confiance en Yahweh, - elle ne daigna pas s'approcher de son Dieu. Ses princes sont au milieu d'elle, - comme des lions rugissants. Ses juges sont des loups du soir, - ils ne se contentent pas de rogner de grand matin quelques os. Ses prophètes sont des fanfarons, des imposteurs, - ses prêtres profanent le sacré, - ils violent la Loi, la Torah. Mais Yahweh, au milieu d'elle, est juste, - il ne pratique pas l'iniquité. De grand matin il rendra le jugement, - à la pointe du jour il ne fera pas défaut, - il ne connaît pas l'injustice, l'abomination. [En vérité, dit Yahweh :] - je retrancherai les nations. Leurs bastions seront dévastés, - je saccagerai leurs routes, - plus personne n'y passera. Leurs villes seront ravagées et dépeuplées, - plus personne n'y habitera. Je m'étais dit : “Sûrement elle me craindra, - elle acceptera la correction, - et il ne faudra pas que sa demeure soit retranchée.” Mais j'ai eu beau me venger sur elle, - eux se sont hâtés de rendre encore plus détestables leurs actions. C'est pourquoi, attends-moi - oracle de Yahweh, - au jour où je me lève pour le pillage. Car mon arrêt est de balayer les nations, - de rassembler les royaumes, De déverser sur eux ma fureur, - toute l'ardeur de ma colère. [Car par le feu de ma jalousie, - toute la terre sera consumée. ] Alors je donnerai aux peuples - changement merveilleux - des lèvres pures, Pour qu'ils puissent tous invoquer le nom de Yahweh - et le servir, épaule contre épaule. D'au delà des deux fleuves jusqu'à l'Ethiopie, - mes adorateurs de la maison de la dispersion, - m'apporteront leur offrande. En ce jour, tu n'auras plus à rougir, - d'aucun de tes méfaits, - par lesquels tu t'es révoltée contre moi. Car j'aurai ôte de ton milieu, - tous les fanfarons arrogants. Tu ne continueras plus - à t'enorgueillir sur ma montagne sainte. Je laisserai subsister au milieu de toi, - un peuple humble, aux ressources modestes, - qui cherchera refuge dans le nom de Yahweh. Et ce reste d'Israël ne commettra plus d'iniquité, - il ne dira plus de mensonge, - il ne se trouvera plus dans sa bouche de langue trompeuse. Ils paîtront et se reposeront à l'aise, - sans que personne ne vienne les terroriser. Pousse des cris de joie, fille de Sion, - pousse, Israël, des cris d'allégresse. Réjouis-toi, exulte de tout ton cœur, - fille de Jérusalem ! Yahweh a levé les arrêts contre toi, - il a fait place nette de tes ennemis. Il est au milieu de toi, Yahweh, comme roi d'Israël, - tu n'auras plus jamais à craindre le mal. En ce jour on dira à Jérusalem : - Sois sans crainte, Sion, - que tes mains ne retombent pas découragées ! Yahweh, ton Dieu, est au milieu de toi, - comme un héros qui t'assure le salut. Il se réjouira sur toi d'une grande joie, - celui qui jusqu'alors a dû imposer silence à son amour. Ils trépigneront d'allégresse à ton sujet, - ceux qui jusqu'alors restèrent sevrés des jours de fête. “Voici j'ai écarté de vous le jour, - qui vous a apporté l'opprobre. - Voici comment je vais agir avec tous vos affligés. En ce temps-là, je sauverai les éclopés, - je recueillerai les dispersés. J'en ferai un sujet de louange, - et de leur honte, un sujet de gloire - sur toute la terre. En ce temps-là, où je les ramènerai, - au temps où je vous rassemblerai ; Je ferai de vous un sujet de gloire et de louange, - parmi tous les peuples de la terre. Quand j'accomplirai votre restauration, - sous vos yeux”, dit le Seigneur.
L'an deux du roi Darius, au sixième mois, le premier jour du mois, par l’entremise du prophète Aggée, la parole de Yahweh fut adressée à Zorobabel, fils de Salathiël, gouverneur de Juda, et à Josué, fils de Josédec, le grand-prêtre, en ces termes : Ainsi dit Yahweh des armées : “Ce peuple dit que le temps n'est pas venu, le temps de reconstruire la maison de Yahweh.” La parole de Yahweh arriva par l’entremise du prophète Aggée en ces termes : “Le temps est-il peut-être à vous ? pour que vous habitiez des maisons lambrissées alors que cette maison est en ruines.” Et maintenant, ainsi parle Yahweh des armées. Réfléchissez en vos cœurs à la situation où vous êtes : Vous avez semé beaucoup mais peu ramené de vos champs ; vous avez eu à manger, mais sans vous rassasier ; vous avez bu, mais jamais à satiété ; vous vous êtes vêtus, mais jamais vous n’étiez au chaud. Le salarié a mis son épargne dans une bourse trouée. Ainsi donc, dit Yahweh des armées : “Réfléchissez en vos cœurs à la situation où vous êtes.” “Montez donc à la montagne, ramenez-en du bois, construisez cette maison. J'y mettrai ma complaisance et j'y serai glorifié”, dit Yahweh, Vous avez envisagé l'abondance, et ce fut maigre. Ce que vous avez voulu rentrer à la maison, j'ai soufflé dessus ! Pourquoi donc ? - Oracle de Yahweh des armées : à cause de ma maison qui se trouve encore en ruines, pendant que chacun d'entre vous se met en affaires pour la sienne. C'est pourquoi, au-dessus de vous les cieux ont retenu la rosée, et la terre a retenu ses produits. Car j'ai appelé la sécheresse sur la terre et les montagnes, sur le blé, le moût et l'huile et sur tout ce que le sol fait germer, sur l'homme et la bête de somme, et sur tout le labeur de vos mains. Zorobabel, fils de Salathiël, et Josué, fils de Josédec le grand-prêtre, et tout le reste du peuple écoutèrent la voix de Yahweh leur Dieu et les paroles d'Aggée, le prophète, selon la mission dont Yahweh l'avait investi à leur égard. Le peuple se mit à craindre Yahweh. Aggée le mandataire de Yahweh, [chargé de transmettre les mandats de Yahweh au peuple], dit en ces termes : “Je serai avec vous, oracle de Yahweh.” Yahweh excita l'esprit de Zorobabel, fils de Salathiël, gouverneur de Juda et l'esprit de Josué, fils de Josédec, le grand-prêtre, et l'esprit de tout le reste du peuple. Ils vinrent et se mirent à l’ouvrage dans la Maison de Yahweh des armées, leur Dieu. C'était le vingt-quatrième jour du sixième mois. En l'an deux de Darius, au septième mois, le vingt et unième du mois, la parole de Yahweh arriva par l'entremise du prophète Aggée, en ces termes : “Parle, je t'en prie, au gouverneur de Juda, Zorobabel, fils de Salathiël et à Josué, fils de Josédec, le grand-prêtre, et au reste du peuple, en ces termes : Y a-t-il parmi vous quelque survivant qui a vu cette maison dans sa gloire première ? Et maintenant en quel état la voyez-vous ? N'est-elle pas à vos yeux comme si elle n'était rien ? Néanmoins, courage Zorobabel ! - Oracle de Yahweh. Courage Josué, fils de Josédec, grand-prêtre ! Courage tout le peuple de ce pays ! - Oracle de Yahweh. Au travail ! Car je suis avec vous, - oracle de Yahweh des armées. Il y a aussi la parole du pacte que j'ai conclu avec vous quand vous êtes sortis de l'Egypte et mon Esprit se trouve au milieu de vous. Soyez sans crainte !” Car voici ce que dit Yahweh des armées : “Encore une fois et ce sera bientôt, j'ébranlerai cieux et terre, mers et continents. J'ébranlerai toutes les nations, les trésors de toutes les nations afflueront, et de gloire je remplirai cette maison, dit Yahweh des armées. A moi l'argent, à moi l’or - oracle de Yahweh des armées. Plus grande sera la gloire de cette deuxième maison que celle de la première, dit Yahweh des armées et en ce sanctuaire je donnerai la paix - oracle de Yahweh des armées.” Le vingt-quatrième jour du neuvième mois, en l'an deux de Darius, la parole de Yahweh arriva par l'entremise du prophète Aggée en ces termes. Ainsi dit Yahweh des armées : “Demande je t'en prie aux prêtres l'enseignement, la Torah, que réclame ce problème. Supposons qu'un homme porte de la viande sanctifiée dans le pan de son manteau et touche avec le pan de son vêtement, du pain, des mets bouillis, du vin, de l’huile ou n'importe quel autre aliment, est-ce sanctifié ?” “Non”, répondirent les prêtres. Et Aggée dit : “Si quelqu'un souillé par le contact d'un cadavre, touche tout cela, est-ce souillé ?” Les prêtres répondirent : “C'est impur.” Alors Aggée repartit en ces termes : “Ainsi en est-il de ce peuple [et ainsi en est-il de cette nation] devant ma face - oracle de Yahweh - et de tous les produits de leurs mains, car qu'ils ont offert là est impur.” “Et maintenant veuillez vous reporter en vos cœurs depuis ce jour-ci à plus haut, avant qu'on n'eût remis pierre sur pierre dans le temple de Yahweh ! [Reportez-vous aux années] depuis qu'il arrive que l'on va aux javelles de vingt mesures pour n'y trouver que dix ; que l'on se rend à la cuve pour recueillir cinquante mesures du pressoir et qu'on n'en obtient que vingt ? Car tout ce temps j'ai frappé de brûlure, d'échaudage, de grêle tout le travail de vos mains et cependant vous n'êtes pas revenus à moi - oracle de Yahweh. Reportez-vous donc dans vos cœurs à ce qui est arrivé depuis ce jour-ci à plus haut, exactement depuis ce vingt-quatrième jour du neuvième mois jusqu'au jour où fut fondé le temple de Jérusalem ? Réfléchissez-y ! Et maintenant : y a-t-il encore de la semence dans les greniers ? Y a-t-il encore [des plants de vigne], de figuier, de grenadier, d'olivier, qui n'ont pas encore donné de fruit ? [C'est le temps de la semer, cette semence et de planter], car à partir de ce jour je répandrai une bénédiction.” Le même vingt-quatrième jour, la parole fut adressée pour la deuxième fois à Aggée en ces termes : “Parle au gouverneur de Juda, Zorobabel, fils de Salathiël, de la sorte : J'ébranlerai terres et cieux, - je renverserai les trônes des royaumes. J'abattrai la puissance des empires païens, - je culbuterai les chars et leurs conducteurs. Les chevaux et leurs cavaliers seront abattus ; - à coups d'épée, ils s'entre-tueront, en ce jour - oracle de Yahweh des armées ! Quant à toi, Zorobabel, fils de Salathiël, - je te prends comme mon serviteur - oracle de Yahweh ! Je t'établirai comme un anneau à cachet, - car je t'ai choisi, - oracle de Yahweh des armées !”
L'an deux de Darius, au huitième mois, la parole de Yahweh fut adressée au prophète Zacharie, fils de Barachia, fils d'Iddo, en ces termes : “Yahweh s'est vivement irrité contre vos pères. Mais à ceux ici présents tu diras : Ainsi parle Yahweh des armées ; revenez à moi oracle de Yahweh des armées. - et le reviendrai vers vous, dit Yahweh des armées. Ne soyez pas comme vos pères auxquels les prophètes d'autrefois ont lancé l'appel suivant : Ainsi dit Yahweh des armées ; veuillez revenir de vos voies mauvaises et de vos méchantes actions. Mais ils ne m'écoutèrent pas et ne me prêtèrent aucune attention - oracle de Yahweh. Vos pères où sont-ils ? Les prophètes sont-ils immortels ? Cependant les paroles et les ordonnances dont j'ai chargé mes serviteurs les prophètes, n'ont-elles pas atteint vos pères ? S'ils revenaient, ils diraient : Yahweh des armées nous a traités selon le dessein qu'il a voulu réaliser contre nous en raison de nos voies et de nos actions.” L'an deux de Darius, le vingt-quatrième jour du onzième mois, - qui est le mois de Shebat, - la parole de Yahweh fut adressée en ces termes au prophète Zacharie, fils de Barachia, fils d'Iddo. J'eus une vision pendant la nuit. Voici, quelqu'un monté sur un cheval rouge se tenait entre les deux montagnes du Couchant, derrière lui, des chevaux noirs, alezans et blancs. Je demandai : “Que sont-ils, Monseigneur ? ” Et l'ange qui s'entretenait avec moi, me dit : “Je te ferai voir ce qu'ils sont.” Et celui qui se trouvait entre les montagnes prit la parole : “Ce sont les coursiers que Yahweh a envoyés parcourir la terre, et ils viennent rendre compte de leur mission à l'ange de Yahweh qui se tient entre les montagnes.” Et ils dirent : “Nous venons de parcourir la terre, et voici, sur toute la terre, on demeure tranquille.” L'ange de Yahweh prit la parole : “Yahweh des armées, jusques à quand tarderas-tu à avoir pitié de Jérusalem et des villes de Juda contre lesquelles tu t'es irrité depuis soixante-dix ans ? ” Et Yahweh adressa à l'ange des paroles bien douces, des paroles bien consolantes. L'ange qui s'entretenait avec moi me dit : “Fais la suivante proclamation. “Ainsi parle Yahweh des armées : Je suis animé d’un amour extrême pour Jérusalem et pour Sion, tandis que je brûle d'une grande colère contre tous les peuples présomptueux. De ce que je me suis jusqu'à présent irrité avec modération, eux ont profité pour se livrer au mal. C’est pourquoi ainsi dit Yahweh : Je reviens plein de compassion pour Jérusalem. Ma maison y sera reconstruite - oracle de Yahweh des armées, - et sur Jérusalem le cordeau sera tendu Fais encore une proclamation, en ces termes ainsi dit Yahweh des armées : De nouveau mes villes déborderont de biens, Yahweh consolera Sion et il fera son choix sur Jérusalem.” Levant les yeux, je regardai, et voici quatre cornes. Je dis à l'ange qui s'entretenait avec moi : “Que sont-elles ? ” Il me répondit : “Ce sont les cornes qui ont dispersé Juda, Israël et Jérusalem.” Puis Yahweh me fit voir quatre forgerons. Je demandai : “Que viennent-ils faire ?” Il me répondit comme suit : “Les cornes ont dispersé Juda au point que personne ne peut relever la tête ; ceux-ci viennent pour les détruire. Ils viennent abattre les cornes des nations qui se sont levées contre le pays de Juda afin d'en disperser les habitants.” Levant les yeux, je regardai, et voici un homme tenant un cordeau d'arpenteur. Je lui dis : “Où vas-tu ?” Il me répondit : “Mesurer Jérusalem pour voir quelles sont sa largeur et sa longueur.” . Au moment où l'ange qui s'entretenait avec moi, était sur le point de s'en aller, un autre ange sortit à sa rencontre, et lui dit : “Cours vite, annonce à ce jeune homme ceci : C'est à la manière d'une agglomération ouverte que Jérusalem sera repeuplée à cause du grand nombre d'hommes et d'animaux qu'elle contiendra. Et moi - oracle de Yahweh - je serai pour elle un rempart de feu tout autour, je résiderai au milieu d'elle pour sa gloire.” Debout ! Debout ! Fuyez le pays du Nord - oracle de Yahweh ! vous que j'ai dispersés aux quatre coins des cieux ! Debout ! A Sion, sauve-toi, toi qui habites chez la fille de Babel. Car ainsi parle Yahweh des armées au sujet des nations qui vous ont pillés : “Celui qui vous touche, touche à la prunelle de mes yeux. Voici, je lève la main contre elles ; elles seront dépouillées par ceux-là mêmes, qu'elles avaient asservis, et vous connaîtrez que Yahweh des armées m'a envoyé.” Exalte et réjouis-toi, fille de Sion, - voici qu'au milieu de toi je viens dresser ma tente oracle de Yahweh ! En ce jour, beaucoup de nations se rallieront à Yahweh, - elles deviendront mon peuple. Cependant c'est au milieu de toi que je résiderai, - et tu reconnaîtras que Yahweh des armées m'a envoyé vers toi. Yahweh possédera Juda comme sa part dans la Terre Sainte, - et Jérusalem aura été, une nouvelle fois, l'objet de son choix. Que toute créature fasse silence devant Yahweh : - il s'est éveillé et va surgir de sa sainte Demeure ! Et Yahweh me fit voir le grand-prêtre devant l'ange de Yahweh, tandis que l'adversaire Satan se tenait à droite comme accusateur. Et l'ange de Yahweh dit à Satan : “Que Yahweh te réprime, Satan, Lui qui a choisi Jérusalem. N'est-il pas celui-ci (Josué) comme un tison arraché au feu ?” Car Josué était revêtu d'habits sordides lorsqu'il se trouva devant l'ange. Aussi l'auge s'adressa-t-il en ces termes à ceux qui l'assistaient : “Enlevez-lui les vêtements sordides.” Et il signifia à Josué : “Voici que je t'enlève ton iniquité. Qu'on te revête d'habits d'apparat !” Et j'ajoutai : “Qu'on ceigne sa tête d'un turban immaculé ”. Et ils posèrent sur sa tète un turban immaculé et ils le revêtirent d'habits neufs. Et l'ange de Yahweh debout rendît en ces termes témoignage à Josué : “Ainsi dit Yahweh des armées : Si tu marches dans mes voies et Si tu observes mes commandements, tu jugeras ma maison et tu surveilleras mes parvis et on te donnera même libre parcours ici parmi mes assistants.” Ecoute en surplus, Josué grand-prêtre, toi et tes compagnons qui siègent devant toi, hommes auxquels je confie le signe de ma volonté d'amener mon serviteur, le Rejeton. Voici la pierre à sept yeux que je donne à Josué et qu'il aura devant lui. Moi-même je vais en graver l'inscription - oracle de Yahweh des armées : en un seul jour, j'ôterai l'iniquité de ce pays. En ce même jour - oracle de Yahweh des armées ils s'inviteront mutuellement sous la vigne et le figuier. L'ange qui s'entretenait avec moi revint et il m'éveilla, comme on éveille quelqu'un de son sommeil. Il me dit : “Que vois-tu ?” “Je vois, répondis-je, un lampadaire. Tout entier en or, il est surmonté d'un réservoir et de sept lampes, il y a sept conduites pour les lampes qui le couronnent. A côté de lui deux oliviers, l'un à droite du réservoir, l'autre à gauche.” Je pris la parole et m'adressai comme suit à l'ange qui s'entretenait avec moi : “Qu'est-ce donc, Monseigneur ?” Et l'ange qui s'entretenait avec moi répondit : “Vraiment tu ne sais pas ce que c'est.” Je répondis : “Non, Monseigneur.” Et il reprit la parole en ces termes : “Voici les termes de la parole de Yahweh touchant Zorobabel : “Ni par la puissance des armées, ni par la force mais par mon esprit”, dit le Seigneur Yahweh. Qui es-tu, grande montagne devant Zorobabel ? Tu n'es qu'une plaine. Voici, on amène la pierre du faîte au milieu d'acclamations : “Oh ! qu'elle est belle ! qu'elle est magnifique ! ” Et la parole de Yahweh me fut adressée comme suit : “Les mains de Zorobabel, qui ont fondé cette maison, l'achèveront et tu reconnaîtras à cela que Yahweh des armées m'a envoyé vers vous. Qui rira encore du jour où l'on débuta modestement ? Maintenant on se réjouit à la vue de la pierre du faîte cette pierre de choix, qui est entre les mains de Zorobabel.” “Ces sept lampes sont les yeux de Yahweh, dont les regards parcourent toute la terre.” Et je demandai : “Que sont les deux oliviers à droite du lampadaire et à gauche ?” J'insistai : “Quelles sont les deux branches d'olivier d'où, par deux conduites en or, on laisse couler l'huile.” Et il me répondit comme suit : “Vraiment tu ne le sais pas.” Je dis : “Non, Monseigneur.” Il répondit : “Ce sont les deux Oints qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre.” Je levai de nouveau les yeux et je regardai, et voici un rouleau volant. L'on m'interpella : “Que vois-tu ? ” Je répondis : “Je vois un rouleau qui vole, long de vingt et large de dix coudées.” Et l'on me dit : “C'est le rouleau de la malédiction qui sort pour se répandre sur toute la terre. C'est par elle que tout voleur et tout parjure en seront chassés. Je ferai en sorte qu'elle soit efficace - oracle de Yahweh des armées. Elle pénétrera dans les maisons des voleurs et dans celles de ceux qui parjurent mon nom ; elle se logera dans leur demeure, elle en détruira les solives et les pierres.” Et l'ange qui s'entretenait avec moi sortit de nouveau pour m'interpeller : “Lève les yeux et regarde ce qui va sortir maintenant ! ” Je répondis : “Qu'est-ce donc ?” Il me dit : “Ce qui vient de sortir, c'est un épha. Et ceci, ajouta-t-il, c'est l'iniquité de tout le pays.” En ce moment le couvercle qui était en forme de disque se souleva et on voyait une femme accroupie dans l’épha. Et il me signifia : “Celle-ci c'est le mal.” Aussitôt il la rejeta à l'intérieur de l'épha et il posa une masse de plomb sur l'ouverture. Puis, levant les yeux et fixant mes regards, je vis sortir deux femmes. Le vent soulevait leurs ailes, qui étaient pareilles à celles de cigognes, et elles enlevèrent l'épha entre ciel et terre. Et je demandai à l'ange qui s'entretenait avec moi : “Où vont-elles porter l'épha ? ” Il me répondit : “Elles vont lui construire un temple dans la terre de Sennaar. Quand il sera achevé, c’est là qu'elles le déposeront à sa vraie place.” Je levai encore les yeux et regardai. Voici que quatre chars débouchaient d'entre les deux montagnes d'airain. Au premier char étaient attelés des chevaux rouges ; au deuxième des noirs ; au troisième des blancs ; au quatrième des alezans-pommelés, tous vigoureux. Je demandai à l'ange qui s'entretenait avec moi : “Que sont-ils, Monseigneur ?” L'ange me répondit : “Ce sont les quatre vents des cieux ; ils sortent de l'audience, d'auprès du Seigneur de toute la terre. Le char auquel étaient attelés les chevaux noirs, était prêt à partir pour le nord ; les blancs se préparaient à partir vers l'est, les alezans-tachetés vers le sud. Rapides, ils paraissaient impatients de sortir, et désiraient s'élancer pour parcourir toute la terre. Aussi bien dès qu'on leur eut dit : Allez parcourez la terre ! ils se mirent à sillonner la terre.” On m'interpella et on m'expliqua en ces termes : “Voici que ceux qui sont allés vers le Septentrion, assouviront ma colère contre le pays du nord.” La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Tu accepteras de ceux de la dispersion, des familles sacerdotales de Harim, de Tobie et de Jedaja, qui sont venues de Babel, dans la maison de Josias, fils de Sophonie, où tu te rendras tout de suite aujourd'hui même, tu accepteras d'eux l'argent et l'or, dont tu feras une couronne. Tu la placeras sur la tête de Zorobabel lui adressant la parole en ces termes : Ainsi dit Yahweh des armées : Voici l'Homme s'appelant Germe. De lui, le Germe sortira. Il bâtira le temple de Yahweh. Il portera les insignes de la majesté et, roi, il occupera le trône. Un prêtre se tiendra à sa droite et l'entente cordiale régnera entre eux. Dans l'entre-temps cette couronne, conservée dans le temple de Yahweh, rappellera le souvenir de Harim, de Tobie, de Jedaja et la générosité des fils de Sophonie. Ceux qui sont encore au loin ne tarderont plus à venir reconstruire le temple de Yahweh et vous saurez que Yahweh des armées m'a envoyé vers vous. Tout cela se réalisera, si vous écoutez avec docilité la voix de Yahweh, votre Dieu.” L'an quatre du roi Darius, la parole de Yahweh fut adressée à Zacharie, le quatrième jour du neuvième mois, c'est-à-dire du mois de Casleu. Sareser, rob-mag officier du roi de Babylone et ses hommes envoyèrent prier à la Maison de Dieu pour se rendre propice la face de Yahweh. Ils s'adressèrent aux prêtres de la maison de Yahweh et aux prophètes en ces termes : “Faut-il pleurer le cinquième mois et pratiquer l'abstinence, comme nous l'avons fait depuis tant d'années ?” Et la parole de Yahweh des armées me fut adressée en ces termes : “Parle à tout le peuple de la terre, aux prêtres dis ceci : Quand vous avez jeûné et quand vous vous êtes lamentés le cinquième et le septième mois, voici depuis soixante-dix ans, est-ce pour moi que vous avez jeûné ? Et quand vous avez mangé et bu, n'était-ce pas vous les mangeurs et les buveurs ? Et puis n'y a-t-il plus les paroles que Yahweh a communiquées aux prophètes antérieurs, quand Jérusalem était habitée en sécurité, ainsi que les villes tout autour d'elle, et que le Négèb et la Séphélah étaient peuplés ?” La parole fut adressée à Zacharie en ces termes : “Ainsi dit Yahweh des armées : Rendez la justice conformément à la fidélité et au droit. Pratiquez en outre la bonté et la miséricorde, pratiquez-les l'un envers l'autre. N'opprimez ni la veuve ni l'orphelin, ni l'étranger ni l'indigent. Ne tramez pas le mal dans vos cœurs, l'un envers l'autre. Vos pères refusèrent de me prêter attention. Ils se firent un dos rétif et ils se bouchèrent les oreilles pour ne point entendre. Ils durcirent leur cœur comme le diamant pour ne pas obéir à la Torah, à la Loi, et aux paroles que Yahweh des armées envoya par son Esprit ; par l'entremise des prophètes antérieurs. Grande fut l'irritation de Yahweh des armées. Et voici ce qui s'ensuivit : de même que je leur adressai des appels et qu'ils n'écoutèrent point, de même ils me lancèrent des appels et je ne les exauçai pas, dit Yahweh des armées. Je les dispersai, au contraire, parmi des peuples qui leur étaient tous inconnus. Le pays fut ruiné à leur départ par le va-et-vient des armées et à cause d'eux une terre délicieuse fut réduite en une région dévastée.” La parole de Yahweh des armées me fut adressée en ces termes : “Voici ce que dit Yahweh des armées : je suis animé d'un zèle extrême pour Sion, et d'un ardent amour pour elle. Ainsi dit Yahweh : Je retournerai à Sion et j'habiterai comme dans une tente à Jérusalem. Jérusalem sera appelée : la Ville-Fidélité, et la montagne de Yahweh des armées : la Montagne-Sainteté. Ainsi dit Yahweh des armées : De nouveau, vieux et vieilles s'assiéront sur les places publiques de Jérusalem et chacun à cause de son grand âge, tiendra en main un bâton. Et les mêmes places seront bondées de garçons et de fillettes qui y prendront leurs ébats. Ainsi dit Yahweh des armées : Si cela paraît en ces jours un prodige aux yeux du Reste de ce peuple c'est merveilleux même à mes yeux - oracle de Yahweh des armées. Ainsi dit Yahweh des armées : Voici je sauve mon peuple des pays où le soleil se lève et des pays où il se couche. Je les amènerai et ils habiteront sous les tentes à Jérusalem. Ils seront mon peuple et moi je serai leur Dieu, en fidélité et en justice. Ainsi dit Yahweh des armées : Que vos mains soient fortes vous qui avez le privilège d'entendre en ces jours les paroles de la bouche des prophètes, venus à l'époque où les fondements de la maison de Yahweh furent jetés et où son temple fut reconstruit. Jadis il n'y avait ni salaire pour l'homme ni aucune rémunération pour les animaux. Pas de Sécurité pour personne ni pour l'entrant ni pour le sortant, et j'avais lâché les hommes les uns contre les autres. Maintenant pour le reste de ce peuple je ne suis plus comme autrefois - oracle de Yahweh des armées : On sèmera en sécurité, - la vigne donnera son fruit, La terre donnera ses produits, - et les cieux donneront leur rosée, Je mettrai le reste de ce peuple - en possession de tous ces biens. - Voici ce qui arrivera : De même que vous avez été une malédiction parmi les nations - maison de Juda et maison d’Israël, De même je vous sauverai, - et vous deviendrez une bénédiction. Ne craignez pas ! Que vos mains soient fortes ! - car ainsi dit Yahweh des armées : De même que je résolus de vous maltraiter - quand vos pères ont provoqué mon courroux, - dit Yahweh des armées et que je n'eus pas pitié d'eux ; De même, j'ai changé d'avis et j'ai résolu ; - en ces jours-ci, de faire du bien à Jérusalem et à la maison de Juda ; - ne craignez pas ! Voici les paroles que vous observerez : - Parlez sincèrement l'un à l'autre ; - rendez dans vos portes, en vue de la paix, - des jugements conformes à la fidélité et au droit. Que personne ne trame dans son cœur - du mal contre son prochain ; - n'aimez pas le parjure, Car tout cela, je le hais - oracle de Yahweh. Et la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : “Ainsi dit Yahweh des armées : Les jeûnes du quatrième, du cinquième, du septième et du dixième mois deviendront pour la maison de Juda des jours de joie exubérante, des jours de fête bienfaisants. Aimez la fidélité et la paix.” Ainsi dit Yahweh des armées : Il se fera que viennent les nations, les habitants des grandes villes. Les habitants de l'une iront à l'autre, et inviteront : venons, allons, Rendre propice la face de Yahweh ! - Rechercher Yahweh des armées, - j'y vais, moi aussi. Des peuples nombreux et des nations puissantes - iront chercher, à Jérusalem, Yahweh des armées - et rendre propice sa face. Ainsi dit Yahweh des armées : En ces jours il arrivera que dix hommes de toutes les langues saisiront, oui saisiront le pan de l'habit d'un Juif et lui diront : Nous vous accompagnons car nous avons appris que Dieu est avec vous.” Dans le pays d'Hadrak et à Damas - sera l'habitat de Yahweh ; A lui, ainsi qu’aux tribus d’Israël, - les villes d'Aram appartiendront ; De même, Hamath, Tyr et Sidon - feront partie de ce territoire. Comme elle fut fort habile, - Tyr se construisit des fortifications. L'argent, elle l'entassa comme de la poussière, - l'or coupellé, comme la boue des rues. Voici que le Seigneur s'en empare, - il jette sa puissance à la mer - elle-même sera dévorée par le feu. Ascalon le voyant est saisie de frayeur, - Gaza est toute tremblante. De même Accaron, car son attente est confondue - de Gaza, le roi a disparu. Ascalon ne sera plus habitée - Quand j'aurai retranché l'orgueil des Philistins, - des bâtards s'installeront à Azoth. Mais j'ôterai de leur bouche le sang - et d'entre leurs dents l'abominable viande sacrificielle. Ainsi ils seront épargnés pour notre Dieu - et ils deviendront comme un clan pour Juda. - et Accaron subira le sort des Jébuséens. “Je camperai autour de ma maison - pour qu’aucune armée ne vienne et ne passe ; Pour que nul tyran ne marche contre elle, - je la surveillerai de mes yeux. Tressaille de grande allégresse, fille de Sion, - pousse des cris de joie, fille de Jérusalem. Voici que ton roi vient, - juste et lui-même sauvé, Humble, chevauchant un âne, - un âne mâle. Car j'ai retranché les chars d'Ephraïm, - les chevaux de Jérusalem ; - j'ai brisé l'arc de guerre. Il promulguera la paix pour les nations, il dominera d'une mer à l'autre, - du fleuve jusqu'aux extrémités de la terre. Sans doute, il a fallu sceller dans le sang ton alliance, - mais maintenant je relâche vos captifs - de la fosse où ils devaient périr faute d'eau. Ils retournent les captifs, - pleins d'espérance, à une place forte qui ne sera plus enlevée, - oui, en ce jour, au double je vous dédommagerai.” Je me ferai de Juda un arc que je banderai, - j'y mettrai Ephraïm en guise de flèche, Je mobiliserai tes fils Sion, - [contre les fils de Kéwan, ] - je te brandirai comme une épée de preux. Au-dessus d'eux Yahweh apparaîtra. - Sa flèche partira comme l'éclair. Oui, le Seigneur Yahweh sonnera du cor, - il s'avancera au milieu des orages du midi. Yahweh des armées les couvrira de sa protection. - Les frondeurs, ils les dévoreront, ils les fouleront aux pieds ; - ils boiront leur sang comme du vin. Telle la coupe des sacrifices, ils seront gorgés, - telles les cornes de l'autel. En ce jour, Yahweh leur Dieu les aura sauvés, - son peuple sera comme des brebis, - comme des moutons, ils se regrouperont sur la terre. Ah ! qu'il sera heureux ! qu'il sera beau ! - le froment fera épanouir les jeunes gens - et le moût les vierges. Ils demanderont à Yahweh la pluie du printemps, - à Yahweh qui lance la foudre. Et il leur donnera la pluie en averses - et chacun aura de l'herbe dans les champs. Les théraphim rendent des oracles futiles, - les devins voient des mensonges, Les rêveurs disent des paroles creuses - et prodiguent de vaines consolations. Aussi mon peuple s'égare-t-il comme un troupeau, - est-il accablé de maux, faute d'un bon pasteur. C'est pourquoi contre ceux qui sont, de fait, pasteurs, - mais qui ne s'acquittent pas de leur mission - ma colère s'enflamme, Et contre les boucs égarant les brebis, j'exercerai ma vengeance. Voici, Yahweh des armées va passer en revue - son troupeau, la maison de Juda. Il fera d'eux son cheval de gloire dans le combat - sur son ordre la troupe : soldats du génie, archers militaires, chefs d'armée, - tous se mettent en campagne, unanimement. Tous seront des héros. Bien que fantassins, - foulant la boue des roues dans le combat, Ils se battront, assurés que Yahweh est avec eux, - et couvriront de honte les cavaliers. Je fortifierai la maison de Juda, - et je sauverai celle de Joseph. Je leur rendrai leur demeure, car j'ai compati à leur sort, - ils seront traités comme si je ne les avais pas rejetés. Car moi, Yahweh leur Dieu, je vais les exaucer. - Tout en particulier Ephraïm se conduira en héros. Leur cœur se réjouira comme lorsqu'on a bu du vin ; - à cette vue, leurs enfants se réjouiront eux aussi, - et leur cœur tressaillira en Yahweh. Je les sifflerai et je les rassemblerai, - car je les ai rachetés ; - ils ne cesseront de se multiplier. Si je les ai dissémines à travers les nations, même au loin ils se souviendront de moi, - ils vivront avec leurs enfants et ils reviendront. Je les ramènerai de la terre d’Egypte - et d'Assyrie, je les recueillerai. Je les conduirai dans la terre de Galaad et au Liban, - et l'espace ne leur suffira point. Trop à l'étroit ils traverseront la mer, - Yahweh frappera les flots de la mer et toutes les profondeurs du Nil seront desséchées. De l'Assyrie, l'orgueil sera abaissé, - à l'Egypte le sceptre sera enlevé. Je les rendrai vigoureux en Yahweh, - ils marcheront fortifiés par son nom, - oracle de Yahweh. Ouvre donc, ô Liban, tes portes, - de peur que le feu ne dévore tes cèdres ; Gémissez, cyprès, car voici les cèdres déjà tombés, - les puissants abattus. Hurlez, chênes de Basan, - car la forêt impénétrable s'est effondrée. On entend la lamentation des Pasteurs, - c'est la ruine de ce qui faisait leur gloire ! - On entend le rugissement des lions ; - les futaies du Jourdain sont ravagées. Ainsi dit Yahweh mon Dieu : “Pais ces brebis d'abattoir, que les acheteurs égorgent impunément, à propos desquelles les vendeurs disent : Béni soit Yahweh, je me suis enrichi ! et pour lesquelles les pasteurs n'éprouvent aucune tendresse. Car, moi aussi, je n'aurai plus de compassion pour les habitants de ce pays - oracle de Yahweh, mais voici, je vais les livrer tous entre les mains de leurs pasteurs et rois. Qu'ils dévastent le pays, moi je ne les arracherai pas à leurs mains.” Je me mis à paître les brebis d'abattoir à la place des maquignons, et je pris deux houlettes. J'appelai l'une : Bienveillance, et l'autre, je l'appelai : Union. Je me mis donc à paître les brebis, je répudiai les trois pasteurs. Au terme d'un mois je pris les brebis en aversion et elles se fatiguèrent de moi. Je déclarai donc : Je ne veux plus vous paître. Périsse ce qui est en train de périr ! Disparaisse ce qui est en train de disparaître, et que le reste s'entre-dévore ! Je pris ma houlette : Bienveillance, et je la brisai, pour rompre l'alliance que j’avais conclue avec tous les peuples. Elle fut donc rompue en ce jour, et les maquignons qui m'avaient observé comprirent que c'était une action de Yahweh. Puis je leur dis : “Si vous le jugez bon, payez-moi mon salaire ; sinon, gardez-le.” Et ils me pesèrent comme salaire trente sicles d'argent. Yahweh me dit : “Jette au trésor le prix magnifique auquel j'ai été évalué par eux.” Je pris les trente pièces d'argent et je les jetai au trésor, dans la maison de Yahweh. Puis je brisai la deuxième houlette : Union, pour rompre la fraternité entre Juda et Israël. Yahweh me dit : “Prends encore l'équipement d'un pasteur, cette fois d'un pasteur insensé. Car je vais susciter dans ce pays un pasteur qui n'a nul souci de ce qui se perd, ne recherche pas ce qui s'égare, ne guérit pas ce qui est blessé, ni ne nourrit ce qui est valide, mais qui dévore la chair de celles qui sont grasses et leur arrache jusqu'aux ongles. Malheur à ce pasteur insensé, qui laisse les brebis à l'abandon ! Que l'épée frappe son bras droit - et crève son œil droit. Qu'entièrement son bras se dessèche, - et que son œil droit perde la vue ! Oracle de condamnation. Parole de Yahweh contre Israël, - Oracle de Yahweh, qui étend les cieux, établit la terre sur ses fondements et forme le souffle de l'homme en son sein. Voici que je ferai de Jérusalem une coupe qui donnera le vertige à tous les peuples d'alentour, et il en sera de même pour Juda, le jour où l'on mettra le siège devant Jérusalem. En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre lourde à soulever pour tous les peuples. Quiconque essayera de la soulever, s'y blessera gravement. Oui, toutes les nations de la terre se rassembleront contre elle, mais, en ce jour-là - oracle de Yahweh : - je frapperai tous les chevaux de désarroi et tous leurs cavaliers de folie, Tandis que j'ouvrirai les yeux sur la maison de Juda, - je frapperai de cécité toute la cavalerie des nations. Alors les clans de Juda diront en leur cœur : - la force des habitants de Jérusalem, - ils la tiennent de Yahweh des armées, leur Dieu. Ce jour-là je rendrai les clans de Juda - pareils à un brasier au milieu des fagots, - pareils à une torche enflammée au milieu des gerbes. Ils dévoreront, à droite et à gauche, - tous les peuples d'alentour. Et Jérusalem sera de nouveau habitée, - elle n'aura pas bougé de place, Jérusalem. Toutefois Yahweh sauvera en premier lieu les tentes de Juda pour que la fierté de la maison de David et celle des habitants de Jérusalem ne se dressent pas contre Juda. En ce jour-là Yahweh veillera à la protection - des habitants de Jérusalem. Les boiteux parmi eux - seront, en ce jour, comme David. Et la maison de David leur apparaîtra, comme un Elohim comme l'ange de Yahweh. En ce jour-là, - je m'emploierai à écraser - tous les peuples qui marcheront contre Jérusalem. Je répandrai sur la maison de David - et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication. Ils tourneront leurs regards, - vers celui qu'ils ont transpercé. Ils se lamenteront sur lui, comme on se lamente sur un fils unique, - ils le pleureront, comme on pleure un premier-né. En ce jour, il y aura, dans Jérusalem, une grande lamentation, - pareille à celle de Rimmon dans la vallée de Migron ; - le pays se livrera à la lamentation clan par clan : Le clan de la maison de David à part - et ses femmes à part, Le clan de la maison de Nathan à part - et ses femmes à part, Le clan de la maison de Lévi à part, - et ses femmes à part, Le clan de Séméï à part - et ses femmes à part, Et le reste des clans, - chaque clan à part et ses femmes à part. En ce jour une fontaine jaillira, - pour la maison de David et les habitants de Jérusalem, - pour laver le péché et la souillure. En ce jour-là - oracle de Yahweh des armées, - je retrancherai du pays le nom même des idoles, - il n'en sera plus fait mention. Et de même, je ferai disparaître - les prophètes à l'esprit impur. Il arrivera, si quelqu'un veut encore prophétiser, - que son père et sa mère, ses parents lui diront : “Tu ne vivras point - car tu dis des mensonges au nom de Yahweh.” Son père et sa mère, ses parents - chercheront à le transpercer s'il continue à prophétiser. En ce jour, les prophètes seront honteux, - chacun de la vision qu'il aura reçue en extase. Ils ne revêtiront plus le manteau de poil, - pour pouvoir contester leur profession et dire : “Je ne suis pas prophète. Je travaille aux champs, - c'est un champ que j'eus comme propriété depuis ma jeunesse.” On lui répondra : “Quelles sont les blessures que tu portes entre les mains.” Il dira : “Je fus frappé ainsi dans la maison de ceux qui m'aiment.” Le glaive s'est levé aussi contre mon Pasteur, - contre l'homme qui est mon associé - oracle de Yahweh des armées. Mais qu'on frappe le pasteur, - et les brebis seront dispersées ! - je tournerai ma main même contre les plus petites. Voici ce qui arrivera dans le pays tout entier - oracle de Yahweh : Les deux tiers des habitants seront exterminés et périront, - un tiers subsistera. Ce tiers, je le ferai passer par le feu, - je l'affinerai comme on affine l'argent, - on ]'éprouvera comme on éprouve l'or. Il invoquera mon nom et je lui répondrai, - je dirai : “C'est mon peuple”, et lui dira : “Yahweh est mon Dieu.” Voici que vient le jour de Yahweh, - où l'on se partagera les dépouilles au milieu de toi. Je rassemblerai toutes les nations - pour batailler contre Jérusalem ; - la ville sera prise, les maisons saccagées, les femmes violées. La moitié de la population ira en captivité, et le reste du peuple ne sera pas retranché de la ville. Alors Yahweh entrera en campagne - contre toutes les nations - il se battra comme il sait le faire en temps de guerre. Ce jour-là il campera sur le Mont des Oliviers, - situé face à Jérusalem, à l'est. Le Mont des Oliviers se fendra au milieu, - de l'Est à l'Ouest, en une très large vallée. La moitié de la montagne se déplacera vers le Nord, - et son autre moitié vers le Sud, La vallée des montagnes sera comblée, - depuis Goah jusqu'à Yasol. Elle sera comblée comme elle le fut - à la suite d'un tremblement de terre - au jour d'Ozias, roi de Juda. C'est alors que Yahweh, mon Dieu, viendra accompagné de tous ses Saints. Ce jour-là, il n'y aura plus de lumière, - qui croît ou qui baisse. Il n'y aura plus qu'un seul jour sans interruption - seul le Seigneur le connaît. Il n'y aura plus l'alternance jour et nuit, - et le soir, il fera clair. En ce jour-là encore, - des eaux vives jailliront de Jérusalem, Moitié vers la mer du Levant - moitié vers la mer du Couchant, - elles couleront été comme hiver. Yahweh sera roi sur la terre tout entière, - ce jour-là Yahweh sera vraiment unique - et seul son nom subsistera. Tout le pays sera changé en plaine depuis Géba jusqu'à Rimmon du Négeb. Jérusalem gardera son emplacement, - elle sera nivelée et habitée, Depuis la Porte de Benjamin - jusqu'à l'emplacement de la première porte, la Porte de l'angle. Depuis la Tour de Hananéel, jusqu'au pressoir du roi. On y habitera, sans devoir craindre encore l'anathème, oui, on habitera en sécurité à Jérusalem. Et voici quelle sera la plaie, - dont Yahweh frappera toutes les nations, - dont les armées ont marché contre Jérusalem. Leur chair se corrompra - alors qu'ils se tiendront encore debout, Leurs yeux pourriront dans leurs orbites, - leur langue pourrira dans leur bouche. En ce jour-là, il y aura parmi eux, - de par Yahweh, une grande panique ; Chacun essayera de saisir la main de son compagnon - ou de lever la sienne contre lui. Juda lui aussi se joindra à Jérusalem - pour soutenir avec elle la lutte. Les richesses de tous les peuples d'alentour seront rassemblées - or, argent, vêtements en quantité immense. Telle sera aussi la plaie qui frappera - les chevaux, les mulets, les chameaux, les baudets. Tous les animaux qui se trouveront dans leur camp seront frappés de même. Il se fera que tous ceux qui auront survécu - parmi toutes les nations qui ont marché contre Jérusalem, - monteront chaque année, Adorer Yahweh - roi des armées - et célébrer la Fête des Tabernacles. Si quelques-uns des clans de la terre ne montaient pas à Jérusalem pour adorer Yahweh Roi des armées, - pour eux pas de pluie. Si le clan d'Egypte ne monte pas - et ne se présente pas, Sur eux ne viendra pas la même plaie, - que celle dont Yahweh frappera les autres nations qui ne sont pas montées - pour célébrer la Fête des Tabernacles. Telle sera l'expiation de l'Egypte - et l'expiation de tous les peuples, qui ne monteront pas pour célébrer la Fête des Tabernacles. Ce jour-là il y aura sur les poêles et les marmites : - “consacré à Yahweh ! ” Et les marmites de la maison de Yahweh - seront réputées aussi saintes que les coupes d'aspersion devant l'autel. Toute marmite rituelle à Jérusalem et en Juda, - sera consacrée à Yahweh des armées. Tous les offrants viendront, et en prendront - et y feront la cuisson. Et il n'y aura plus de marchand - dans la maison de Yahweh des armées, ce jour-là.
Oracle de condamnation, parole de Yahweh à Israël par l'entremise de Malachie. “Je vous ai aimés”, dit Yahweh - vous répliquez : “En quoi nous as-tu aimés ?” Esaü, n'était-il pas le frère de Jacob ? - Oracle de Yahweh, - or j’ai aimé Jacob et j'ai haï Esaü. j'ai fait de ses montagnes une région dévastée - et de son héritage des pâturages de la steppe. Si Edom disait : “Nous avons été écrasés, - mais nous relèverons nos ruines !” Ainsi lui répond Yahweh des armées : “Eux bâtiront. mais moi je renverserai, - on les appellera : Territoire d'impiété, - et encore : Peuple-de-la-fureur-persistante-de-Yahweh ! Vos yeux le verront et vous direz : - grand est Yahweh, même au delà des frontières d'Israël.” Un fils honore son père, - un serviteur son maître. Si donc je suis père, où est l'honneur qui me revient ? - si je suis maître, où est la crainte qui m'est due ? C'est Yahweh des armées qui le dit - à vous, ô prêtres ! Vous méprisez mon nom, et vous dites : - “En quoi méprisons-nous ton nom ?” - En ce que vous offrez sur mon autel des mets souillés. Vous insistez : “En quoi t'avons-nous souillé ainsi ?” - En ce que vous dites : “La table du Seigneur peut être dressée de façon méprisable.” Et quand vous offrez pour le sacrifice un animal aveugle, - vous dites : “Il n'y a là aucun mal.” Quand vous offrez une bête boiteuse ou malade : - “Cela ne nuit guère.” Essayez de les présenter à votre gouverneur, - mettra-t-il en vous sa complaisance ! Aura-t-il égard à vous ? dit Yahweh des armées ! Et maintenant, allez fléchir la face de Dieu, - qu'il nous devienne propice ! C'est de vos mains que le mal est arrivé, - n’est-ce pas vous aussi qui pouvez l'amener - à des dispositions favorables ? Plût au ciel que quelqu'un d'entre vous fermât les portes, - on n'allumerait plus rien sur mon autel. je ne mets plus ma complaisance en vous, - dit Yahweh des armées ; et je n'agrée plus de vos mains l'offrande. Mais du lever du soleil jusqu'à son coucher, - le nom du Seigneur est grand parmi les nations. En tout lieu un sacrifice fumant, une offrande d'encens - sera offert à mon nom, - ainsi qu'une offrande pure. Car grand est mon nom parmi les nations, - dit le Seigneur des armées ! Mais vous, vous le profanez en disant : - “La table du Seigneur peut être dressée avec des mets avariés - ce qui en provient pour le manger est détestable.” Vous dites : “Quel fardeau que ce service ! ” - et vous me soufflez au visage - dit Yahweh des armées. Vous m'amenez ce qui est mutilé, perclus, malade - et vous présentez cela - comme l'offrande que je devrais agréer de vos mains - dit Yahweh ! Que ma malédiction frappe le fraudeur - qui, tenu par un vœu, sacrifie au Seigneur une bête tarée, alors qu'il possède un sujet mâle dans son troupeau. Maintenant, à vous s'adresse, ô prêtres, cet ordre ; si vous n'écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur - de rendre gloire à mon nom - dit Yahweh des armées, Je lancerai contre vous la malédiction, - je changerai en malédictions vos bénédictions mêmes. Oui, je les ai changées, - car vous persistez à ne pas le prendre à cœur. Voici j'abattrai votre bras, - je répandrai l’ordure sur votre place, sur l'ordre de vos fêtes, - et l'on vous emportera avec elle. Vous saurez alors que j'ai lancé cet ordre contre vous - pour que subsiste intacte mon alliance avec Lévi, - dit Yahweh des armées. Mon alliance avec lui fut : “Vie et Paix”, et je les lui ai données. Ensuite : “Crainte”, et il me craignit, - il fut plein de respect pour mon nom. Un enseignement de vérité fut dans sa bouche, - et l'iniquité ne se trouva pas sur ses lèvres. Il marcha avec moi dans l'intégrité et la droiture, - et il en détourna un grand nombre du crime, Car aux lèvres des prêtres il appartient de conserver la science de Dieu, - on cherche dans sa bouche la Torah, l'enseignement, - car il est le messager de Yahweh des armées. Mais vous, vous vous êtes écartés du droit chemin, - par votre enseignement, vous en avez fait trébucher beaucoup ; - vous avez perverti l'alliance de Lévi. Moi, de mon côté, je vous rendrai - méprisés et abaissés devant tout le peuple, A raison de ce que vous n'avez pas gardé mon chemin - et que, dans votre enseignement, vous avez pris acception de personne. N'avons-nous pas tous un seul père ? - un seul Dieu ne nous a-t-il pas créés ? Pourquoi devenir perfide l'un envers l'autre - (l'homme envers Dieu) - et profaner le pacte que vos pères ont conclu (avec le Seigneur) ? Oui, Juda est devenu perfide - et il se commet une abomination - en Israël et à Jérusalem. Juda profane la sainteté de Yahweh - en aimant et épousant les filles de dieux étrangers. Puisse Yahweh retrancher des tentes de Jacob, - sans lui laisser d'enfants, l'homme qui a fait cela, Le retrancher d'entre ceux qui présentent les offrandes - à Yahweh des armées ! Voici la seconde chose répréhensible que vous faites : - vous couvrez l'autel du Seigneur de larmes, de pleurs, de gémissements Parce qu'il ne porte plus d'attention aux offrandes - et n'accepte plus rien de vos mains - dans lequel il se complaise. Vous dites : “Mais pourquoi donc ?” - parce que Yahweh se lève en accusateur - entre toi et l'épouse de ta jeunesse Tu lui es devenu infidèle - elle ta compagne et la femme à laquelle l'alliance te liait. Dieu n'a-t-il pas fait un seul être, - et dans la chair lui a insufflé l'esprit ? A quoi tend cet être unique ? A avoir de la progéniture - c'est pourquoi veillez à l'esprit qui est en vous, - et ne devenez pas infidèle à l'épouse de votre jeunesse. Car si quelqu'un divorce par aversion, dit Yahweh, le Dieu d’Israël, - il couvre ses vêtements de violence, dit Yahweh des armées. Veillez donc à l'esprit qui est en vous - et ne devenez pas perfides. Vous êtes à charge à Yahweh par vos paroles - vous répliquez : “Comment lui sommes-nous à charge ?” En ce que vous dites : “Tout malfaiteur est bien vu par Yahweh, - en lui il met sa complaisance ! - ou encore : Où est donc le Dieu de la justice ?” Voici que j'envoie mon messager - il frayera le chemin devant moi. Aussitôt viendra dans son temple le Seigneur que vous recherchez. L'ange de l'alliance auquel vous aspirez - voici qu'il vient, dit Yahweh des armées. Qui pourra supporter le jour de sa venue ? - Qui, à sa vue, pourra se tenir debout ? Il sera pareil au feu du fondeur, au sel-lessive des fouleurs. Il s'installera pour fondre et purifier l'argent, - il purifiera les enfants de Lévi et les coupellera - comme l'or et l'argent. Ils seront à Yahweh des ministres, - qui puissent présenter les offrandes en justice ; Les offrandes de Juda et de Jérusalem - plairont à Yahweh Comme au jour du passé lointain, - comme aux années des origines. Voici que je m'approche pour vous juger - je me dépêche pour venir déposer Contre tous les magiciens et les adultères, - contre les parjures, Contre ceux qui oppriment les ouvriers, - ainsi que les veuves et les orphelins, - contre ceux qui chassent l'étranger, Bref contre tous ceux qui ne me craignent pas, - dit Yahweh des armées ! Non, moi Yahweh je ne change pas, - tout comme vous à votre façon. Vous ne cessez point, fils de Jacob, depuis les jours de vos pères - de vous écarter de mes commandements - et de ne pas les observer. Revenez à moi et je reviendrai à vous, dit Yahweh des armées ! - Vous dites : “En quoi faut-il revenir ?” L'homme peut-il frauder Dieu - cependant, vous essayez de le faire envers moi. Vous répondez : “En quoi te fraudons-nous ? - dans la dîme et les prélèvements ?” Vous êtes déjà frappés de malédiction - et néanmoins vous, oui toute cette nation, - continuez à frauder. Apportez donc au trésor toute la dîme - pour qu'il y ait des réserves dans ma Maison. Veuillez de cette façon m'éprouver, - dit Yahweh des armées : Voyez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux - et si je ne déverse pas sur vous l'abondance, - au delà de la mesure. En même temps, je réprimerai le dévoreur, - il ne détruira plus les fruits de votre sol, Il ne rendra plus stériles les vignes de vos champs, - dit Yahweh des armées. Et tous les peuples vous proclameront bienheureux, - car vous serez une terre de plaisance, - dit Yahweh des armées. Vous tenez contre moi des propos violents, dit Yahweh ! - vous me répliquez : “Quelles sont nos paroles contre vous ? “ Vous dites : “Peine perdue que de servir Yahweh ! - Quel profit nous ont rapporté La fidélité à ses observances - et la marche dans les processions de pénitence devant Yahweh des armées ? Désormais nous proclamerons bienheureux les arrogants - car les malfaiteurs sont prospères - oui, ils tancent Dieu et ils lui échappent.” Mais ceux qui craignent Dieu - se disent l'un à l'autre : “Yahweh fait attention, il écoute. Devant lui on tient un registre - où sont inscrits ceux qui craignent Yahweh - qui estiment son nom.” Au jour où j'agirai, - dit Yahweh des armées, - ils seront mon propre bien, Je serai indulgent pour eux, - comme un père l'est pour un fils qui l'a servi. Vous verrez alors à nouveau la différence - entre le juste et l'impie, - entre qui sert Dieu et qui ne le sert pas. Car voici que vient le Grand Jour - brûlant comme une fournaise. Tous les arrogants, tous les impies ne seront que paille ; - le jour qui vient, les flambera, dit Yahweh des armées, - il ne leur laissera ni racine ni feuillage. Mais sur vous qui craignez mon nom - se lèvera le soleil de justice, - dans ses ailes il apportera la guérison ; Vous sortirez et vous bondirez libérés, - comme des veaux au sortir de l'étable. Vous piétinerez les impies, - poussière sous la plante de vos pieds, - au jour où j'agirai, - dit Yahweh des armées. Souvenez-vous donc de la Loi de Moïse mon serviteur, - auquel j'ai prescrit sur l'Horeb pour tout Israël - des commandements et des lois. Voici je vous envoie le prophète Elie, - avant qu'arrive le Jour de Yahweh, grand et redoutable, Pour qu'il ramène le cœur des pères à leurs fils - et le cœur des fils à leurs pères, Et que, lorsque je viendrai, - je ne doive frapper d'interdit le pays.
Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham. Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, Juda engendra Pharès et Zara de Thamar. Pharès engendra Esron, Esron engendra Aram, Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naasson, Naasson engendra Salmon, Salmon engendra Booz de Rahab, Booz engendra Obed de Ruth, Obed engendra Jessé, Jessé engendra le roi David. David engendra Salomon de la femme d'Urie, Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abias, Abias engendra Asa, Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias, Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Achaz, Achaz engendra Ezéchias, Ezéchias engendra Manassé, Manassé engendra Amon, Amon engendra Josias, Josias engendra Jéchonias et ses frères au temps de l'exil de Babylone. Après l'exil de Babylone, Jéchonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, Zorobabel engendra Abiud, Abiud engendra Eliacim, Eliacim engendra Azor, Azor engendra Sadoc, Sadoc engendra Achim, Achim engendra Eliud, Eliud engendra Eléazar, Eléazar engendra Mathan, Mathan engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ. Au total : depuis Abraham jusqu'à David, il y a donc quatorze générations ; depuis David jusqu'à l'exil de Babylone, quatorze générations ; depuis l'exil de Babylone jusqu'au Christ, quatorze générations. La naissance de Jésus-Christ arriva de la manière suivante : Marie, sa mère, était fiancée à Joseph ; avant qu'ils eussent habité ensemble, elle se trouva enceinte par la vertu du Saint-Esprit. Joseph, son époux, qui était juste et ne voulait pas la diffamer, pensait à la renvoyer en secret. Il méditait ce projet, lorsqu'un ange du Seigneur lui apparut en songe, disant : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse, car sa conception est de l'Esprit-Saint. Elle va mettre au monde un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Tout cela arriva, pour que s'accomplît la parole du Seigneur dite par le prophète : Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui veut dire Dieu avec nous. A son réveil, Joseph fit ce que lui avait prescrit l'ange du Seigneur, et il prit chez lui son épouse. Et, sans qu'il l'eût connue, elle enfanta un fils, et il lui donna le nom de Jésus. Jésus étant né à Bethléem de Judée au temps du roi Hérode, voici que des mages, venus d'Orient, arrivèrent à Jérusalem, disant : Où est le roi des Juifs nouveau-né ? Car nous avons vu son astre en Orient et nous sommes venus l'adorer. A cette nouvelle, le roi Hérode se troubla et tout Jérusalem avec lui. Il rassembla au grand complet les grands prêtres et les scribes [et les anciens] du peuple, et il s'enquit auprès d'eux où le Christ devait naître. Ils lui dirent : “A Bethléem de Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre des cités de Juda, car c'est de toi que doit sortir le chef qui sera le pasteur d'Israël mon peuple. Alors Hérode fit venir secrètement les mages, s'informa avec soin de l'époque où l'astre leur était apparu, et il les envoya à Bethléem disant : “Allez, enquérez-vous exactement de l'enfant, et quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir afin que moi aussi, j'aille l'adorer.” Sur ces mots du roi, ils se mirent en route. Et voici que l'astre qu'ils avaient vu en Orient marchait devant eux, jusqu'à ce qu'il vint s'arrêter au-dessus de l'endroit où était le petit enfant. A la vue de l'astre, ils éprouvèrent une grande joie. Entrés dans la maison, ils trouvèrent le petit enfant avec Marie sa mère ; ils tombèrent à genoux et l'adorèrent. Puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Et, avertis en songe de ne point retourner auprès d'Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. Après leur départ, voici qu'un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph disant : “Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, fuis en Egypte et restes-y jusqu'à nouvel ordre. Car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr.” Joseph se leva, prit l'enfant et la mère durant la nuit et partit pour l'Egypte, et il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, afin que s'accomplît la parole du Seigneur disant par le prophète : D'Egypte j'ai appelé mon fils. Alors Hérode, voyant qu'il avait été joué par les mages, entra dans une violente colère et il envoya tuer tous les enfants de Bethléem et de son territoire entier, depuis l'âge de deux ans et au-dessus, selon le temps dont il s'était soigneusement informé auprès des mages. Alors s'accomplit la parole du prophète Jérémie : Une voix a été entendue à Rama, des pleurs et des sanglots sans nombre : c'est Rachel qui pleure ses enfants et elle refuse d'être consolée, parce qu'ifs ne sont plus. Hérode mort, voici qu'un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph en Egypte, disant : “Lève-toi, prends l'enfant et sa mère et regagne le pays d'Israël, car ils sont morts ceux qui en voulaient à la vie de l'enfant.” Joseph se leva, prit l'enfant et sa mère et retourna au pays d'Israël. Mais à la nouvelle qu'Archélaüs régnait sur la Judée à la place d'Hérode, son père, il eut peur de s'y rendre. Averti en songe, il gagna la région de Galilée, et il vint habiter une ville appelée Nazareth, afin que s'accomplît la parole des prophètes : Il sera appelé Nazaréen. En ce temps-là, parut Jean-Baptiste ; il prêchait dans le désert de Judée, et il disait : “Convertissez-vous, car le royaume des cieux est proche.” C'est de lui qu'a parlé le prophète Isaïe quand il a dit : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. Quant à Jean, il portait des vêtements en poil de chameau et une ceinture de cuir à ses reins ; sa nourriture se composait de sauterelles et de miel sauvage. Alors accourait vers lui Jérusalem et toute la Judée et toute la région du Jourdain, et on recevait le baptême de ses mains dans les eaux du Jourdain, en confessant ses péchés. Voyant nombre de pharisiens et de sadducéens venir pour le baptême, il leur dit : “Engeance de vipères, qui vous a enseigné à fuir la colère qui vient ? Faites donc de dignes fruits de pénitence. Et ne vous avisez pas de vous dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! - Car je vous le déclare, Dieu a le pouvoir, des pierres que voilà, de susciter des fils à Abraham ! Déjà la cognée est à la racine des arbres. Tout arbre ne produisant pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l'eau pour la pénitence ; mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses chaussures. Lui, il vous baptisera dans l'Esprit-Saint et le feu. Il tient le van en sa main, et il va purifier son aire ; et il amassera son blé dans le silo ; quant à la paille, il la brûlera dans un feu inextinguible.” Alors Jésus vint de Galilée au Jourdain auprès de Jean pour se faire baptiser par lui. Mais Jean voulait l'en empêcher, disant : “C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et c'est toi qui viens à moi ?” Jésus lui répondit : “Laisse faire pour le moment, car ainsi convient-il que nous accomplissions toute justice.” Alors il le laissa faire. A peine baptisé, Jésus sortit de l'eau. Et voici que les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu qui descendait sous la forme d'une colombe et qui venait sur lui. Et voici qu'une voix du ciel disait : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je prends mes complaisances. Alors Jésus fut conduit au désert par l'Esprit pour être tenté par le démon. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il finit par avoir faim. Alors le tentateur s'approcha et lui dit : “Si tu es le Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains.” Jésus répondit : “Il est écrit : L'Homme ne vit pas seulement de pain, mais encore de tout ce qui sort de la bouche de Dieu.” Alors le diable le mena dans la ville sainte, le plaça sur le pinacle du Temple et lui dit : “Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera des ordres aux anges à ton sujet et ils te porteront dans leurs mains, de peur que ru ne heurtes du pied quelque pierre.” Jésus lui dit : Il est écrit aussi : “Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu.” Une fois encore le diable le mena sur une montagne très élevée, et lui découvrant tous les royaumes du monde avec leur magnificence : Tout cela je te le donnerai, si tu tombes à mes pieds pour m'adorer, ” Alors Jésus lui dit : “Arrière, Satan ! car il est écrit : Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu et tu n'adoreras que lui.” Alors le diable le laissa ; et voici que des anges s'approchèrent et se mirent à le servir. Ayant appris que Jean avait été mis en prison Jésus se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter Capharnaüm, sur le bord de la mer, aux confins de Zabulon et de Nephtali, afin que s'accomplît la parole du prophète Isaïe disant : Terre de Zabulon et terre de Nephtali, route de la mer, pays au delà du Jourdain, Galilée des gentils, le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière ; pour ceux qui étaient assis au pays et à l'ombre de la mort, une lumière s'est levée. Dès lors, Jésus se mit à prêcher et à dire : Convertissez-vous, car le royaume des cieux est proche. Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il aperçut deux frères, Simon surnommé Pierre et André son frère en train de jeter le filet à la mer, car ils étaient pêcheurs. Il leur dit : “Suivez-moi, je ferai de vous des pêcheurs d'hommes.” Sur-le-champ ils laissèrent les filets et le suivirent. Un peu plus loin, il aperçut deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, dans la barque avec Zébédée leur père, occupés à réparer leurs filets. Il les appela. Sur-le-champ ils laissèrent leur barque et leur père, et ils le suivirent. Jésus parcourait la Galilée entière, enseignant dans leurs synagogues, prêchant l'Evangile du royaume, guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. Sa réputation se répandit dans toute la Syrie, et on lui amena tous ceux qui étaient tourmentés de quelque mal, maladies ou souffrances diverses, possédés, lunatiques, paralytiques, et il les guérit. Et il était suivi de foules considérables venues de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et d'au delà du Jourdain. A la vue de ces foules, il gravit la montagne et s'assit. Ses disciples s'approchèrent. Ouvrant la bouche, il les enseignait en ces termes : “Bienheureux les pauvres d'esprit, car le royaume des cieux leur appartient. Bienheureux les affligés ; car ils seront consolés. Bienheureux les doux, car ils auront la terre en héritage. Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu. Bienheureux les pacificateurs, car ils seront appelés fils de Dieu. Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux leur appartient. Bienheureux serez-vous quand on vous outragera, qu'on vous poursuivra, qu'on dira mensongèrement toute sorte de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous et tressaillez d'allégresse, car votre récompense sera grande au ciel. C'est ainsi qu'ils ont persécuté les prophètes qui vous ont précédés.” “Vous autres, vous êtes le sel de la terre. Si le sel vient à s'affadir, avec quoi lui rendra-t-on sa saveur ? Il n'est plus bon à rien, qu'à être jeté dehors pour être foulé aux pieds des gens. Vous autres, vous êtes la lumière du monde. Elle ne saurait se cacher, la ville située sur une montagne. On n'allume pas davantage une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le chandelier et elle éclaire tous les gens de la maison. Qu'ainsi brille votre lumière à la face des hommes afin qu'ils voient vos bonnes œuvres et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.” “N'allez pas croire que je sois venu abroger la Loi ou les Prophètes. Je ne suis pas venu les abroger, mais les parfaire. Je vous le dis en vérité, jusqu'à ce que passent le ciel et la terre, pas un iota, pas un trait de lettre ne passera de la Loi que tout ne s'accomplisse. C'est pourquoi quiconque violera un seul de ces commandements, fût-ce des plus petits, et enseignera aux autres à en faire autant, sera le plus petit du royaume des cieux. Celui au contraire qui les aura pratiqués et enseignés, sera grand au royaume des cieux. Car, je vous le déclare, si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas au royaume des cieux.” “Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens : Tu ne tueras pas ; celui qui tuera sera passible de jugement. Et moi, je vous le dis, quiconque se fâchera contre son frère sera passible de jugement. Et quiconque aura traité son frère de raca sera passible du Sanhédrin. Et quiconque l'aura traité de fou sera passible de la géhenne de feu. Si donc tu es à offrir ton présent à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton présent au pied de l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère, alors seulement tu reviendras offrir ton présent. Hâte-toi de t'accorder avec l'adversaire tant que tu es en chemin, de peur que l'adversaire ne te livre au juge, le juge à l'huissier, et que tu ne sois jeté en prison. Je te le déclare, tu n'en sortiras pas que tu n'aies remboursé le dernier quadrant.” “Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu ne commettras point d'adultère. Et moi, je vous le dis quiconque regarde une femme avec convoitise, a déjà commis l'adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit te scandalise, arrache-le et jette-le loin de toi : mieux vaut pour toi perdre l'un de tes membres et que ton corps tout entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si c'est ta main droite qui te scandalise, coupe-la et jette-la loin de toi : mieux vaut pour toi perdre l'un de tes membres et que ton corps tout entier n'aille pas dans la géhenne.” “Il a été dit : Si quelqu'un renvoie sa femme, qu'il lui donne un acte de répudiation. Et moi, je vous le déclare, quiconque renvoie sa femme, sauf le cas d'impudicité, est cause qu'elle devient adultère, et qui épouse la femme renvoyée commet l'adultère.” “Vous avez entendu encore qu'il a été dit aux anciens : Tu ne parjureras pas, mais tu t'acquitteras envers le Seigneur de tes serments. Et moi, je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel parce que c'est le trône de Dieu, ni par la terre, parce que c'est l'escabeau de ses pieds, ni par Jérusalem, parce que c'est la cité du grand roi. Ne jure pas davantage par ta tête, parce que tu es incapable de rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Que votre discours soit : Oui, oui ; non, non : tout ce qui est en plus vient du mauvais.” “Vous avez entendu qu'il a été dit : Œil pour œil, dent pour dent. Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Quelqu'un te frappe-t-il sur la joue droite, présente-lui encore l'autre. Quelqu'un veut-il te faire un procès pour te prendre ta tunique, abandonne-lui encore ton manteau. Et si quelqu'un te réquisitionne pour un mille, fais-en deux avec lui. Donne à qui te demande et ne tourne point le dos à qui veut t'emprunter.” “Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin que vous soyez les fils de votre Père céleste qui fait lever son soleil sur les méchants comme sur les bons, et pleuvoir sur les justes et les injustes. Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense en aurez-vous ? Les publicains n'en font-ils pas autant ? Et si vous saluez uniquement vos frères, que faites-vous de plus ? Les païens n'en font-ils pas autant ? Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait.” “Gardez-vous bien de pratiquer votre justice en public pour vous donner en spectacle aux hommes. Sinon vous n'aurez point de récompense auprès de votre Père céleste. Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, pour se faire louer des hommes. Je vous le dis en vérité, ils tiennent leur récompense. Pour toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret, et ton Père qui voit dans le secret te le rendra.” “Et quand vous priez, vous ne devez pas être comme les hypocrites qui, dans les synagogues et les coins des places, aiment à se mettre bien en vue pour prier, afin de se faire voir des hommes. En vérité, je vous le dis, ils tiennent leur récompense. Pour toi, lorsque tu veux prier, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ton Père qui habite dans le secret, et ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Quand vous priez, ne prononcez pas des paroles vaines à la manière des païens ; ils s'imaginent que c'est leur verbiage qui les fera exaucer. Ne leur ressemblez donc pas : votre Père connaît vos besoins, avant que vous ne le suppliiez. C'est ainsi que vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne arrive, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui le pain qui nous est nécessaire. Remets-nous nos dettes comme nous les remettons à nos débiteurs. Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du mauvais. Car, si vous remettez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous les remettra aussi ; mais si vous ne les remettez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous remettra pas vos offenses. “Et lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air sombre à la manière des hypocrites, qui se montrent avec un visage défait, pour faire voir aux hommes qu'ils jeûnent. En vérité, je vous le dis, ils tiennent leur récompense. Pour toi, lorsque tu jeûnes, parfume-toi ta tête et lave-toi le visage, pour ne pas faire voir aux hommes que tu jeûnes, mais seulement à ton Père qui habite dans le secret, et ton Père qui voit dans le secret te le rendra.” “N'amassez pas pour vous des trésors sur la terre, où les vers et la teigne les consument, où les voleurs percent les murs et dérobent. Amassez-vous plutôt des trésors au ciel, où ni les vers ni la teigne ne consument, où les voleurs ne percent pas les murs ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi est ton cœur. La lampe du corps, c'est l'œil. Si donc ton œil est sain, ton corps entier sera éclairé ; mais, si ton œil est en mauvais état, ton corps entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, les ténèbres, que seront-elles ! Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.” “C'est pourquoi, je vous le dis, ne vous mettez pas en peine pour votre vie, de ce que vous mangerez ou boirez, ni pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie n'est-elle pas plus précieuse que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Voyez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ni ne font de provisions dans les silos ; cependant votre Père céleste les nourrit. Et vous, ne valez-vous pas plus qu'eux ? Qui de vous est capable à force de réflexions d'ajouter une coudée à sa vie ? Et pour votre vêtement, pourquoi vous mettre en peine ? Observez les lis des champs, comme ils poussent sans travailler ni filer. Or, je vous déclare que Salomon, dans toute sa magnificence, n'était pas habillé comme l'un d'eux. Si donc Dieu revêt de la sorte l'herbe des champs, qui est aujourd'hui et qui demain sera mise au four, combien plus vous autres, hommes de peu de foi ! Ne vous mettez donc pas en peine disant : Qu'aurons-nous à manger ou à boire, qu'aurons-nous pour nous vêtir ? Toutes ces choses, les païens les recherchent avec sollicitude. Mais toutes ces choses, votre Père céleste sait bien que vous en avez besoin. Cherchez donc premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne soyez donc pas en peine pour le lendemain. Demain s'inquiétera de soi. A chaque jour suffit son mal.” “Ne jugez pas pour n'être pas jugés. Comme vous aurez jugé, vous serez jugés vous-mêmes ; comme vous aurez mesuré, vous serez mesurés à votre tour. Qu'as-tu à regarder la paille qui est dans l'œil de ton frère, alors que tu ne remarques pas la poutre qui est dans ton œil ? Et comment peux-tu dire à ton frère : laisse-moi ôter la paille de ton œil, alors que la poutre reste dans le tien ? Hypocrite, commence par enlever la poutre de ton œil, tu penseras ensuite à enlever la paille de l'œil de ton frère.” “Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les porcs, de crainte qu'ils ne les foulent aux pieds et qu'ils ne se retournent contre vous pour vous déchirer.” “Demandez et l'on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; heurtez, et l'on vous ouvrira. Car qui demande reçoit, qui cherche trouve, et qui frappe, on lui ouvre. Y a-t-il quelqu'un parmi vous, quand son fils lui demande du pain, qui lui donne une pierre ? Et s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? Si donc vous autres, tout méchants que vous êtes, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera-t-il des choses bonnes à ceux qui le prient ! Tout ce que vous voudriez qu'on vous fît à vous-mêmes, faites-le à autrui. C'est toute la Loi et les Prophètes.” “Entrez par la porte étroite. Elle est large, la porte, et spacieuse, la voie qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui s'y engagent ! Elle est étroite, la porte, et resserrée, la voie qui mène à la vie, et petit est le nombre de ceux qui la trouvent ! ” “Gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, mais qui, à l'intérieur, sont des loups rapaces ; c'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on du raisin sur les épines ou des figues sur les ronces ? Pareillement tout arbre bon donne de bons fruits, et l'arbre mauvais de mauvais fruits. Un arbre bon ne saurait porter des fruits mauvais, comme un arbre mauvais ne saurait porter de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits, on le coupe et on le met au feu. C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.” “Ce n'est pas celui qui m'aura dit : Seigneur, Seigneur, qui entrera au royaume des cieux, mais celui qui aura accompli la volonté de mon Père céleste. Ils seront nombreux à me dire en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous point fait des prophéties en ton nom ? en ton nom, n’avons-nous point expulsé les démons ? en ton nom, n'avons-nous point accompli quantité de prodiges ? Et alors, je leur déclarerai hautement : Jamais je ne vous ai connus ! Eloignez-vous de moi, vous tous, artisans d'iniquité !” “Quiconque, ayant entendu toutes ces paroles, les met en pratique, ressemble au sage qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie tombe, les torrents viennent, les vents soufflent et se déchaînent contre elle, cette maison-là ne s'effondre point, car elle est bâtie sur le roc. Celui au contraire qui, ayant entendu toutes ces paroles, ne les met pas en pratique, ressemble à l'insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie tombe, les torrents viennent, les vents soufflent et se déchaînent contre elle, cette maison-là s'effondre, et la ruine en est considérable.” Lorsque Jésus eut terminé ce discours, les foules étaient saisies d'admiration pour cet enseignement. Car il les enseignait comme ayant autorité, et non point à la manière de leurs scribes. A sa descente de la montagne, Jésus se vit accompagné de foules nombreuses. Et voici qu’un lépreux s'approcha et se prosterna à ses pieds, disant : “Seigneur, si tu le veux, tu peux me guérir.” Et aussitôt il fut guéri de la lèpre. Et Jésus lui dit : “Garde-toi de rien dire à personne. Mais va te montrer aux prêtres, et offre le présent prescrit par Moïse, pour qu'ils aient un témoignage.” Jésus étant entré à Capharnaüm, un centurion s'approcha de lui et le supplia en ces termes : “Seigneur, mon serviteur est au lit à la maison, paralysé, et il souffre beaucoup.” Jésus lui dit : “Je vais venir le guérir.” Le centurion reprit : “Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis une parole seulement et mon serviteur sera guéri. Car moi, tout subalterne que je suis, j'ai des soldats sous mes ordres. Je dis à l'un : Va, et il va ; à l'autre : Viens, et il vient ; et à mon serviteur : Fais ceci, et il le fait.” Ce qu'entendant, Jésus fut dans l'admiration et il dit à ceux qui le suivaient : “Je vous le dis en vérité, je n'ai jamais trouvé pareille foi en Israël. Je vous le déclare, on viendra en foule d'Orient et d'Occident s'asseoir à table avec Abraham, Isaac et Jacob au royaume des cieux. Quant aux fils du royaume, on les jettera dans les ténèbres extérieures : là, seront les pleurs et le grincement de dents.” Et Jésus dit au centurion : “Va, qu’il te soit fait selon ta foi.” Et le serviteur se trouva guéri à l'heure même. Jésus, étant allé chez Pierre, y trouva sa belle-mère couchée avec la fièvre ; il lui prit la main et la fièvre la quitta. Elle se leva et se mit à le servir. Le soir venu, on lui amena quantité de possédés, et il chassa les démons d'un seul mot et il guérit tous les malades, afin que s'accomplît l'oracle du prophète Isaïe : Il a pris nos infirmités et emporté nos maladies. Jésus se voyant entouré de la foule, donna l’ordre de passer à l'autre rive. Et un scribe s'approcha disant : “Maître, je veux te suivre partout où tu iras.” Jésus lui dit : “Les renards ont leurs tanières et les oiseaux du ciel leurs nids, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête.” Un autre de ses disciples lui dit : “Seigneur, permets-moi d'abord d'aller ensevelir mon père.” Jésus lui dit : “Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts.” Quand il fut monté en barque, ses disciples le suivirent. Et voici que la mer devint très agitée, au point que la barque était couverte par les vagues. Quant à lui, il dormait. Et ils s'approchèrent et le réveillèrent disant : “Seigneur, au secours, nous périssons !” Il leur dit : “Pourquoi être si craintifs, hommes de peu de foi ?” Alors il se dressa, commanda aux vents et à la mer, et il se fit un grand calme. Saisis d'admiration, ces gens se dirent : Qui est-il donc, que les vents et la mer lui obéissent ? Quand il fut arrivé à l'autre rive, au pays des Gadaréniens, il vit venir à lui deux possédés qui sortaient des tombeaux. Ils étaient si méchants que personne ne pouvait passer par ce chemin. Ils se mirent à crier disant : “Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ?” A quelque distance, il y avait au pâturage un grand troupeau de porcs. Les démons le suppliaient disant : “Si tu nous chasses, envoie-nous dans ce troupeau de porcs.” Il leur dit : “Allez-y.” Ils sortirent et passèrent dans les porcs. Et voici que le troupeau entier s'élança à pic dans la mer où ils se noyèrent. Les pasteurs prirent la fuite et s'en allèrent en ville raconter tout cela, ainsi que l'histoire des possédés. Et voici que toute la ville se porta au-devant de Jésus. Quand ils le virent, ils le prièrent de s'éloigner de leur territoire. Jésus remonta dans la barque, refit la traversée et revint dans sa ville. Et voici qu'on lui présentait un paralytique couché sur un grabat. Jésus, voyant la foi des porteurs, dit au paralytique : “Courage, mon fils, tes péchés te sont remis.” Et voici que quelques scribes se dirent entre eux : “Cet homme-là blasphème ! ” Jésus, qui avait connaissance de leurs pensées, dit : “Pourquoi ces pensées malveillantes dans vos cœurs ? Qu'y a-t-il de plus facile, de dire : Tes péchés te sont remis, ou de dire : Lève-toi et marche ? Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir sur terre de remettre les péchés, - lève-toi, dit-il alors au paralytique, prends ton grabat et retourne chez toi.” Il se leva et s'en retourna chez lui. A cette vue, les foules, saisies de crainte, glorifièrent Dieu d'avoir donné aux hommes une telle puissance. Comme il quittait cet endroit, Jésus aperçut assis à son bureau de perception un homme nommé Matthieu et il lui dit : “Suis-moi.” S'étant levé, il le suivit. Comme Jésus était à table chez lui, voici que bon nombre de publicains et de pécheurs vinrent y prendre place avec lui et ses disciples. Ce que voyant, les pharisiens dirent à ses disciples : “Pourquoi ton maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ?” Jésus ayant entendu répondit : “Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez, apprenez ce que signifie : Je veux la miséricorde et non le sacrifice ; car je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs.” Alors s'approchèrent les disciples de Jean disant : “Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent pas ?” Jésus leur dit : “Les amis de l'époux peuvent-ils jeûner tant que l'époux est avec eux ? Viendront les jours où l'époux leur sera enlevé, c'est alors qu'ils jeûneront. Personne ne met un morceau de drap neuf à un vieil habit, car la pièce tire sur l'habit, et la déchirure s'agrandit. On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres ; sinon, les outres éclatent, le vin se verse, et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et les deux se conservent.” Tandis qu'il leur disait ces choses, voici qu'un chef s'avança et se prosterna à ses pieds, disant : “Ma fille vient de mourir. Mais viens lui imposer les mains, et elle revivra.” Et Jésus se leva pour l'accompagner, ainsi que ses disciples. Et voici qu'une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans s'approcha par derrière et toucha la houppe de son manteau. Car elle se disait : Si seulement je touche son manteau, je serai guérie. Jésus se retourna, l'aperçut et dit : “Confiance, ma fille, ta foi t'a sauvée !” Et la femme fut guérie à cette heure même. Arrivé à la maison du chef, Jésus vit les joueurs de flûte et la foule bruyante, et il dit : “Retirez-vous, car la jeune fille n'est pas morte, elle dort.” On se moqua de lui. Quand la foule eut été mise dehors, il entra, prit la main de la jeune fille et elle se leva. La renommée du fait se répandit dans toute cette région. Comme Jésus quittait cet endroit, deux aveugles le suivirent en criant : “Ayez pitié de nous, Fils de David.” Quand il fut entré à la maison, les aveugles se présentèrent à lui, et Jésus leur dit : “Croyez-vous que je puis faire cela ?” Ils lui dirent : “Oui, Seigneur.” Alors il leur toucha les yeux, disant : “Qu'il vous soit fait selon votre foi ! ” Et leurs yeux s'ouvrirent. Et Jésus leur dit d'un ton sévère : “Veillez que personne ne le sache !” Mais eux, à peine sortis, le firent connaître dans toute la contrée. Quand ils furent partis, on lui présenta un muet possédé du démon. Le démon chassé, le muet parla. Et les foules exprimaient leur étonnement disant : “Jamais on n'a rien vu de pareil en Israël ! ” Mais les pharisiens disaient : “C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons ! ” Et Jésus parcourait villes et bourgades, enseignant dans leurs synagogues, prêchant l'Evangile du royaume, guérissant toute maladie et toute infirmité. A la vue des foules, il en eut compassion, parce qu'elles étaient harassées et abattues à la manière de brebis sans pasteur. Alors il dit à ses disciples : “La moisson est abondante, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson.” Ayant appelé ses douze disciples, il leur donna pouvoir de chasser les esprits immondes et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze apôtres : le premier, Simon, surnommé Pierre, et André, son frère, Jacques fils de Zébédée et Jean son frère, Philippe et Barthélemy, Thomas et Matthieu le publicain, Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée, Simon le Zélote et Judas l’Iscariote, le traître. Ces douze, Jésus les envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes : “Ne prenez pas le chemin des païens et n'entrez pas dans une ville de Samaritains. Allez de préférence vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Allez et prêchez que le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. N'ayez ni or, ni argent, ni menue monnaie à vos ceintures, ni besace pour la route, ni deux tuniques, ni sandales, ni bâton, car l'ouvrier a droit à son entretien.” “En quelque ville ou bourgade que vous entriez, enquérez-vous d'une personne honorable, et restez-là jusqu'à votre départ. Quand vous entrez dans la maison, souhaitez-lui la paix. Si la maison en est digne, que votre paix vienne sur elle ; si elle n'en est pas digne, votre paix vous reviendra. Et si l'on ne vous reçoit pas et qu'on n’écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville en secouant la poussière de vos pieds. Je vous le déclare en vérité, il sera fait à Sodome et à Gomorrhe au jour du jugement un sort plus doux qu'à cette ville-là.” “Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups : soyez prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Tenez-vous en garde contre les hommes, car ils vous livreront aux sanhédrins et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez traduits devant les gouverneurs et les rois à causé de moi pour rendre témoignage devant eux et devant les païens. Lorsque vous serez cités, ne vous mettez pas en peine de ce que vous aurez à dire : ce que vous aurez à dire vous sera suggéré à l'heure même. Car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera à la mort son frère, et le père son enfant ; les enfants se lèveront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez en butte à la haine de tout le monde à cause de mon nom. Mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Lorsqu'on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le dis en vérité, vous n'aurez pas achevé les villes d'Israël que le Fils de l'homme sera revenu.” “Le disciple n'est pas au-dessus du docteur, ni le serviteur au-dessus de son maître. C'est assez pour le disciple d'être traité comme le docteur, et pour le serviteur comme le maître. Si on a qualifié de Béelzéboul le maître de maison, combien plus ses domestiques. N'ayez donc pas peur de ces gens-là. Il n'y a rien de caché qui ne doive se révéler, rien de secret qui ne doive se connaître. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour. Ce que vous entendez à l'oreille, prêchez-le du haut des terrasses. N'ayez pas peur de ceux qui peuvent tuer le corps, sans avoir la puissance de tuer l'âme. Craignez plutôt celui qui peut vous faire périr corps et âme dans la géhenne. La paire de moineaux ne se vend-elle pas un as ? Pourtant il n'en tombe pas un seul à terre sans l'aveu de votre Père. Quant à vous, tous les cheveux de votre tête sont comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu'une foule de moineaux. Quiconque m'aura confessé devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon Père céleste. Et quiconque m'aura renié devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père céleste.” “N'allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur terre. Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la bru de sa belle-mère. Chacun a pour ennemis les gens de sa maison. Qui aime son père ou sa mère plus que moi, n'est pas digne de moi. Qui ne prend pas sa croix pour me suivre n’est pas digne de moi. Qui cherche à conserver sa vie la perdra : qui perd sa vie à cause de moi la retrouvera.” “Qui vous reçoit me reçoit, et qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. Qui reçoit un prophète en qualité de prophète, aura la récompense du prophète ; qui reçoit un juste en qualité de juste, aura la récompense du juste. Qui donne à boire ne serait-ce qu'une coupe d'eau fraîche à l'un de ces petits en sa qualité de disciple, je vous le déclare, celui-là ne perdra pas sa récompense.” Lorsque Jésus eut achevé de donner ses instructions à ses douze disciples, il partit de là pour enseigner et prêcher dans leurs villes. Jean, ayant appris dans sa prison les œuvres du Christ, lui envoya demander par ses disciples : “Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?” Jésus leur répondit : “Allez annoncer à Jean ce que vous êtes en train d'entendre et de voir : les aveugles recouvrent la vue et les boiteux marchent ; les lépreux sont guéris et les sourds entendent ; les morts ressuscitent et les pauvres sont évangélisés. Heureux qui ne se scandalise pas à mon sujet !” Comme ils se retiraient, Jésus se mit à parler de Jean aux foules : “Qu'êtes-vous allés contempler au désert ? Un roseau secoué par le vent ? Alors qu'êtes-vous allés voir ? Quelqu'un de luxueusement vêtu ? Mais ceux qui portent des habits luxueux sont dans les demeures des rois. Alors qu'êtes-vous allés voir ? un prophète ? oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète. Car c'est de lui qu'il est écrit : Voici que j’envoie au-devant de toi mon messager qui doit te préparer la route devant toi. Je vous le dis en vérité, parmi les enfants des femmes, il ne s'en est pas levé de plus grand que Jean-Baptiste. Toutefois, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en emparent ! Tous les prophètes et la Loi ont prophétisé jusqu'à Jean. Si vous le voulez bien entendre, Elie qui doit venir, c'est lui. Qui a des oreilles, qu'il entende !” “A qui comparerai-je cette génération ? Elle ressemble à des gamins se tenant sur les places publiques, qui interpellent leurs camarades en ces termes : Nous avons joué de la flûte et vous n'avez pas dansé ; nous vous avons chanté des lamentations et vous ne vous êtes pas battu la poitrine. Jean est venu en effet, ne mangeant ni ne buvant, et ils disent : Il est possédé du démon ! Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et ils disent : Voilà un mangeur et un buveur de vin, un ami des publicains et des pécheurs. Mais la sagesse a été justifiée par ses œuvres.” Alors il se mit à reprocher aux cités où il avait accompli le plus de miracles de ne s'être pas converties. “Malheur à toi, Corozaïn ! Malheur à toi, Bethsaïde ! Car si Tyr et Sidon avaient vu les miracles accomplis en votre sein, il y a longtemps qu'elles auraient fait pénitence dans le sac et la cendre. Seulement, je vous le dis, il sera fait à Tyr et à Sidon, au jour du jugement, un sort plus doux qu'à vous. Et toi, Capharnaüm, n'es-tu pas élevée jusqu'au ciel ? Tu descendras jusqu'aux enfers. Car si Sodome avait vu les miracles accomplis en ton sein, elle serait encore debout aujourd'hui. Seulement, je vous le dis, il sera fait à Sodome au jour du jugement un sort plus doux qu'à toi.” En ce temps-là Jésus prit la parole : “Je vous loue, ô Père, maître du ciel et de la terre, d'avoir caché ces choses aux sages et aux prudents, tandis que vous les avez révélées aux petits enfants. Oui, Père, car tel a été votre bon plaisir. Tout m'a été donné par mon Père. Et personne ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils aura bien voulu le révéler. Venez à moi, vous tous qui peinez et portez un fardeau accablant, je vous soulagerai. Prenez sur vous mon joug et devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du soulagement pour vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeau léger.” En ce temps-là, Jésus traversait un jour de sabbat des champs de blé. Ses disciples, ayant faim, se mirent à arracher des épis et à les manger. Ce que voyant, les pharisiens lui dirent : “Voilà tes disciples en train de faire ce qu'il n'est pas permis de faire un jour de sabbat.” Il leur répondit : “N'avez-vous pas lu ce que fit David pressé par la faim, lui et ses compagnons ? comme quoi il entra dans la maison de Dieu, et mangea avec eux les pains de proposition que ni lui ni ses compagnons ne pouvaient manger, mais seulement les prêtres ? N'avez-vous pas encore lu dans la Loi que, les jours de sabbat, les prêtres dans le Temple violent le sabbat sans se rendre coupables ? Or, je vous le dis, il y a ici plus grand que le Temple. Si vous aviez appris ce que signifie : Je veux miséricorde et non le sacrifice, vous ne condamneriez pas des innocents. Ainsi le Fils de l'homme est maître du sabbat.” Et de là il passa à leur synagogue. Et voici qu'il y avait là un homme à la main desséchée. Et ils posèrent à Jésus cette question : “Est-il permis de guérir un jour de sabbat ?” C'était afin de pouvoir l'accuser. Mais lui de répondre : “Si l'un de vous n'a qu'une brebis, et qu'elle vienne à tomber dans une fosse un jour de sabbat, est-ce qu'il ne la prendra point pour l'en tirer ? Combien l'homme vaut plus que la brebis ! Il est donc permis de faire le bien le jour du sabbat.” Alors, s'adressant à l'homme : “Etends la main ”, lui dit-il, et il l'étendit, et elle redevint saine comme l'autre. Au sortir de là, les pharisiens tinrent conseil contre lui sur les moyens de le perdre. Jésus l'ayant su s'éloigna de ce lieu ; quantité de gens le suivirent : Il les guérit tous et leur enjoignit de ne point le trahir. C'était afin que s'accomplît l'oracle du prophète Isaïe : Voici mon serviteur que j'ai choisi, - mon bien-aimé en qui j’ai pris mes complaisances. - Je mettrai mon Esprit sur lui - et il annoncera le droit aux nations. – Il ne disputera ni ne criera, - on n'entendra pas sa voix sur les places. – Il n'achèvera pas le roseau brisé, - il n'éteindra pas la mèche qui fume encore, - jusqu'à ce qu'il amène le droit à la victoire ; - et les nations mettront leur espérance en son nom. Alors on lui amena un possédé aveugle et muet, et il le guérit, en sorte que le muet parlait et voyait. Les foules étaient dans l'admiration, disant : “Celui-là n'est-il pas le Fils de David ?” Ce qu'entendant, les pharisiens répliquèrent : “Celui-là, il ne chasse les démons que par Béelzéboul, prince des démons.” Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : “Tout royaume divisé contre lui-même court à sa ruine ; toute ville ou toute maison divisée contre elle-même ne saurait subsister. Et si Satan se met à chasser Satan, il est divisé contre lui-même : comment dès lors son royaume pourrait-il subsister ? Si moi, je chasse les démons par Béelzéboul, vos fils, par qui les chassent-ils ? Vos fils eux-mêmes seront donc vos juges. Mais si c'est par l'Esprit de Dieu que je chasse les démons, il est déjà venu à vous, le royaume de Dieu ! Quelqu'un peut-il pénétrer dans la maison d'un homme vigoureux et enlever tout son mobilier sans l'avoir enchaîné au préalable ? Alors seulement il mettra sa maison au pillage. Qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui n'amasse pas avec moi disperse.” “C'est pourquoi je vous le déclare : Tout péché, tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné. Et si quelqu'un dit un mot contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné. Mais s'il parle contre l'Esprit-Saint, il ne lui sera pardonné ni en ce monde, ni en l'autre. Admettez que l'arbre est bon si son fruit est bon, ou bien admettez que l'arbre est mauvais, si son fruit est mauvais : car c'est au fruit que l'arbre se reconnaît.” “Engeance de vipères, comment pouvez-vous dire de bonnes paroles, mauvais comme vous êtes ? Car la bouche parle de l'abondance du cœur. L'homme de bien tire de bonnes choses de son trésor de bonté, mais l'homme méchant en tire de mauvaises de son mauvais trésor de malice. Je vous le dis, toute parole oiseuse qu'on aura dite, il faudra en rendre compte au jour du jugement. C'est d'après tes paroles que tu seras reconnu juste et d'après tes paroles que ta seras condamné.” Alors un groupe de scribes et de pharisiens prit la parole : “Maître, nous voulons voir un signe de toi.” Jésus leur répondit : “La génération mauvaise et adultère réclame un signe ! Il ne lui sera donné d'autre signe que celui du prophète Jonas. Comme Jonas resta dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits, ainsi le Fils de l'homme restera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits. Les gens de Ninive se lèveront lors du jugement avec cette génération et la condamneront, car ils firent pénitence à la parole de Jonas, et il y a ici plus que Jonas. La reine du Midi se lèvera lors du jugement avec cette génération et la condamnera, car elle vint des extrémités de la terre entendre la sagesse de Salomon, et il y a ici plus que Salomon.” “Lorsque l'esprit immonde sort de l'homme, il se met à parcourir les lieux arides en quête de repos et il n'en trouve point. Alors il se dit : Je vais retourner dans ma maison d'où je suis sorti. Il arrive et la trouve vide, bien propre, ornée. Alors il va prendre avec lui sept autres esprits plus mauvais que lui, et ils rentrent et ils y font leur demeure. Et l'état final de cet homme est pire que le premier. Ainsi en sera-t-il de cette génération mauvaise.” Il parlait encore aux foules, lorsque sa mère et ses frères se tenaient dehors, cherchant à lui parler. Quelqu'un lui dit : “Voici ta mère et tes frères qui sont dehors et veulent te parler.” Il répondit à qui l'en informait : “Qui est ma mère, et qui sont mes frères ?” Etendant la main au-dessus de ses disciples, il dit : “Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de mon Père céleste, celui-là est pour moi frère, sœur et mère.” En ce jour-là, Jésus sortit de la maison et s'assît au bord de la mer. Il s'assembla auprès de lui des foules si nombreuses qu'il monta en barque et s'assit, tandis que toute la foule se tenait sur le rivage. Et il leur parla de beaucoup de choses en paraboles, disant : “Voici que le semeur sortit pour semer. Et comme il semait, il tomba des grains le long du chemin et les oiseaux vinrent et les mangèrent. Et il en tomba sur des endroits pierreux où ces grains ne trouvèrent pas beaucoup de terre, et ils levèrent aussitôt parce qu'ils n'avaient pas de terre en profondeur. Quand le soleil fut haut, ils furent brûlés, et pour n'avoir pas de racines, ils se desséchèrent. Et il en tomba d'autres sur les épines, et les épines montèrent et les étouffèrent. Et il en tomba d'autres dans la bonne terre et ils donnèrent dit fruit, l'un cent, l'autre soixante, l'autre trente. Qui a des oreilles, qu'il entende ! ” Les disciples s'approchèrent et lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ?” Il répondit : “A vous il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux, mais à eux cela l’est pas donné. Celui qui a, il lui sera donné, et il aura en surabondance ; mais celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera ôté. C'est pourquoi je leur parle en paraboles, parce que voyant ils ne voient pas, entendant ils n'entendent pas ni ne comprennent. Et ils accomplissent la prophétie d'Isaïe : Vous entendrez et ne comprendrez pas, - vous regarderez et vous ne verrez pas. – Car il s'est épaissi le cœur de ce peuple, - et ils entendent difficilement de leurs oreilles. - Et leurs yeux ils les ferment : - pour ne pas voir de leurs yeux, - ne pas entendre de leurs oreilles, ne pas comprendre de leur cœur - et ne point se convertir - et pour que je ne les guérisse pas. Pour vous, heureux vos yeux parce qu'ils voient, et vos oreilles parce qu'elles entendent. Car je vous le dis, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez et ils ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ils ne l'ont pas entendu.” “Vous donc, écoutez la parabole du semeur. Quelqu'un entend-il la parole du royaume sans la comprendre, le mauvais accourt et enlève ce qui a été semé dans son cœur : c'est celui qui a été semé le long de la route. Celui qui a été semé sur les endroits pierreux, c'est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n'a pas de racine en lui-même, il est éphémère : survienne une tribulation ou une persécution à cause de la parole, aussitôt il se scandalise. Celui qui a été semé dans les épines, c'est celui qui a entendu la parole ; mais le souci du siècle et la séduction de la richesse étouffent la parole qui est rendue stérile. Enfin celui qui a été semé sur la bonne terre, c'est celui qui entend la parole et la comprend : celui-là porte du fruit et donne tantôt cent, tantôt soixante, tantôt trente.” Il leur proposa une autre parabole, disant : “Le royaume des cieux est semblable à un homme qui avait semé de la bonne semence dans son champ. Pendant que tout le monde dormait son ennemi vint semer de l'ivraie par-dessus, au milieu du blé, et s'en alla. Quand l'herbe eut poussé et porté son fruit, alors parut aussi l'ivraie. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : Seigneur, n'avez-vous pas semé de la bonne semence dans votre champ ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie ? Il leur répondit : C'est un ennemi qui a fait cela. - Les serviteurs lui dirent : Voulez-vous que nous allions la ramasser ? – Il dit : Non, de peur qu'en ramassant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le froment. Laissez-les croître l'un et l'autre jusqu'à la moisson. Au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Ramassez d'abord l'ivraie, liez-la en paquets pour la brûler ; quant au froment, amassez-le dans mon grenier.” Il leur proposa une autre parabole en ces termes : “Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé que quelqu'un a pris et semé dans son champ. C'est la plus petite de toutes les semences. Mais, quand il a poussé, il est plus grand que toutes les plantes potagères ; il devient même un arbre, en sorte que les oiseaux du ciel viennent se poser sur ses branches.” Il leur dit une autre parabole. “Le royaume des cieux est semblable au levain qu'une femme prend et mêle à trois mesures de farine, jusqu'à ce que le tout ait fermenté.” Toutes ces choses, Jésus les dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien qu'en paraboles, afin que s'accomplit l'oracle du prophète qui disait : J'ouvrirai ma bouche en paraboles, - je leur raconterai les mystères cachés dès la fondation du monde. Alors, ayant congédié les foules, il revint à la maison. Ses disciples s'approchèrent de lui ; disant : “Explique-nous la parabole de l'ivraie du champ.” Il répondit en ces termes : “Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme ; le champ, c'est le monde ; la bonne semence, ce sont les fils du royaume ; l'ivraie, ce sont les fils du mauvais ; l'ennemi qui l'a semée c'est le diable ; la moisson, c'est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. De même donc que l'ivraie est ramassée et brûlée au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. Le Fils de l'homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise du feu : c'est là que seront les pleurs et le grincement de dents. Alors les justes brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Qui a des oreilles, qu'il entende !” “Le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui le trouve l'enfouit de nouveau ; puis, dans sa joie, il s'en va vendre tout ce qu'il possède, et il achète ce champ.” “Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherchait de belles perles. En ayant trouvé une de grand prix, il s'en va vendre tout ce qu'il possède et il l'achète.” “Le royaume des cieux est encore semblable à un grand filet jeté dans la mer et qui ramène des poissons de toute espèce. Une fois rempli, les pêcheurs le tirent vers le rivage, et ils s'asseyent pour recueillir les bons dans des ustensiles et rejeter dehors les mauvais. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde. Les anges sortiront pour séparer les méchants d'avec les justes et les rejeter dans la fournaise de feu. C'est là que seront les pleurs et le grincement de dents.” “Avez-vous saisi tout cela ?” Ils lui dirent : “Oui.” Jésus leur dit : “C'est pourquoi, tout scribe devenu disciple du royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sort de son trésor du neuf comme du vieux.” Et il arriva qu'ayant achevé ces paraboles, Jésus s'éloigna de ce lieu. Etant revenu dans sa patrie, il les enseignait dans leur synagogue au point qu'ils disaient dans leur étonnement : “D'où lui vient cette sagesse et ces miracles ? N'est-ce pas le fils du charpentier ? Sa mère ne se nomme-t-elle pas Marie, et ses frères, Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses sœurs aussi ne sont-elles pas toutes parmi nous ? D'où lui viennent donc ces choses ?” Et ils se scandalisaient à son sujet. Mais Jésus leur dit : “Un prophète n'est sans honneur que dans sa patrie et dans sa maison.” Et il ne fit là aucun miracle à cause de leur manque de foi. En ce temps-là Hérode le tétrarque entendit parler de Jésus et il dit à ses courtisans : “C'est Jean-Baptiste, il est ressuscité des morts et c'est pour cela que les puissances miraculeuses agissent en lui !” Car Hérode avait fait arrêter Jean, l'avait enchaîné et jeté en prison à cause d'Hérodiade, femme de Philippe, son frère. Car Jean lui disait : “Il ne t'est point permis de la garder.” Il aurait bien voulu le mettre à mort, mais il eut peur de la foule qui le tenait pour un prophète. Le jour anniversaire de la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodiade dansa en public et elle plut à Hérode qui lui promit avec serment de lui donner ce qu'elle demanderait. Et elle, à l'instigation de sa mère : “Donnez-moi, dit-elle, ici, sur un plateau, la tête de Jean-Baptiste.” Le roi fut contristé ; néanmoins, à cause de son serment et des convives, il commanda de la lui donner, et il envoya décapiter Jean dans sa prison. La tête fut apportée sur un plateau et remise à la jeune fille qui la porta à sa mère. Et les disciples vinrent prendre le corps et l'ensevelirent, puis ils allèrent annoncer la nouvelle à Jésus. A cette nouvelle, Jésus quitta cet endroit et s'embarqua dans la direction d'un lieu désert, à l'écart. Les foules l'ayant su le suivirent à pied. Il y en avait de diverses villes. Quand Jésus débarqua, il vit cette grande foule, il en eut compassion et guérit ses malades. Le soir venu, ses disciples vinrent lui dire : “Ce lieu est désert et l'heure déjà avancée. Renvoie donc les foules, pour qu'elles aillent dans les villages acheter de quoi manger.” Jésus leur dit : “Elles n'ont pas besoin d'y aller, donnez-leur vous-mêmes à manger.” Ils lui répondirent : “Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons.” Il dit : “Apportez-les moi ici.” Et il donna l'ordre de faire asseoir les foules sur l'herbe. Il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux au ciel, prononça la formule de bénédiction, rompit les pains et les remit aux disciples, qui les distribuèrent aux foules. Tous en mangèrent à satiété. Et on remplit douze couffins des morceaux qui restaient. Et ceux qui avaient mangé étaient près de cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants. Et aussitôt il contraignit ses disciples à se rembarquer et à le devancer sur l'autre rive, pendant qu'il congédierait les foules. Les ayant en effet renvoyées, il gravit la montagne pour prier à l'écart. Le soir était venu et il restait là tout seul. La barque était déjà à plusieurs stades du rivage, considérablement gênée par les vagues, car le vent était contraire. A la quatrième veille de la nuit, il vint à eux, marchant sur la mer. En le voyant marcher ainsi sur la mer, les disciples furent effrayés et dirent que c'était un fantôme, et dans leur peur ils se mirent à crier. Aussitôt Jésus leur parla, disant : “Rassurez-vous, c'est moi, n’ayez pas peur.” Pierre lui répondit : “Seigneur, si c'est toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux.” Il dit : “Viens.” Pierre sauta de la barque et il marchait sur les eaux et il allait au-devant de Jésus. Mais ayant pris garde à la violence du vent, il eut peur, et comme il commençait à enfoncer, il se mit à crier : “Seigneur, au secours ! ” Aussitôt Jésus lui tendit la main et le saisit, en lui disant : “Homme de peu de foi, pourquoi avoir douté ?” Et ils remontèrent dans la barque et le vent cessa. Et ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent à ses pieds, disant : “Vraiment, tu es le Fils de Dieu !” La traversée achevée, ils débarquèrent à Génésareth. Les gens de l'endroit l'ayant reconnu, en avisèrent tous les environs, et on lui amena tous les malades, et ceux-ci le suppliaient de leur laisser seulement toucher la houppe de son manteau. Et tous ceux qui le touchaient recouvraient la santé. Alors s'approchèrent de Jésus des pharisiens et des scribes venus de Jérusalem disant : “Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? Car ils ne se lavent pas les mains avant de manger.” Jésus leur répondit : “Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu avec votre tradition à vous ? Car Dieu a dit : Honore tes père et mère, et encore : Qui maudit son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites : Quiconque aura dit à son père ou à sa mère : Offrande, les biens avec lesquels j'aurais pu te venir en aide, celui-là est dispensé de ses devoirs à l'égard de son père ou de sa mère ! Et ainsi vous avez annulé le commandement de Dieu avec votre tradition à vous. Hypocrites, il a bien prophétisé de vous Isaïe quand il a dit : Ce peuple m'honore des lèvres, - mais son cœur se lient éloigné de moi. – C'est en vain qu'ils prétendent m'honorer, - puisqu'ils enseignent les préceptes des hommes. Et appelant la foule, il lui dit : “Ecoutez et comprenez. Ce n'est pas ce qui entre par la bouche qui souille l'homme ; c'est seulement ce qui sort de sa bouche, qui le souille.” Alors les disciples vinrent lui dire : “Sais-tu que les pharisiens se sont montrés scandalisés de cette parole qu'ils ont entendue ?” Il répondit : “Toute plante que n'aura point plantée mon Père céleste sera déracinée. Laissez-les : ce sont des aveugles conducteurs d'aveugles ; si un aveugle se met à conduire un autre aveugle, ensemble ils tomberont dans la fosse.” Pierre prenant la parole, lui dit : “Explique-nous la parabole.” Il répondit : “Vous aussi, vous êtes encore sans intelligence ? Ne comprenez-vous pas que ce qui entre par la bouche passe dans les entrailles et aboutit aux lieux ? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c'est cela qui souille l'homme. C'est du cœur que viennent pensées mauvaises, meurtres, adultères, fornications, vols, faux témoignages, blasphèmes. C'est tout cela qui souille l'homme ; mais de manger sans se laver les mains, ce n'est pas cela qui souille l'homme.” Ayant quitté cet endroit, Jésus gagna la région de Tyr et de Sidon. Et voici qu'une Cananéenne, venue de ce territoire, se mit à crier : “Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David, j'ai ma fille affreusement tourmentée par le démon.” Jésus ne lui répondit rien. Alors les disciples s'approchèrent et lui firent cette prière : “Renvoie-la, car elle nous poursuit avec ses cris !” Il répondit : “Je ne suis envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël.” La femme vint se prosterner à ses pieds, disant : “Seigneur, viens à mon secours !” Il lui répondit : “Ce n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens.” Elle répondit : “Oui, Seigneur, mais les petits chiens mangent les miettes tombées de la table de leurs maîtres.” Alors Jésus lui répondit : “O femme, ta foi est grande ! qu'il te soit fait selon tes désirs ! ” Et sa fille se trouva guérie à l'heure même. Ayant quitté ces lieux, Jésus revint sur les bords de la mer de Galilée : il gravit la montagne et s'assit. Des foules nombreuses s'approchèrent de lui, ayant avec elles des boiteux, des estropiés, des aveugles, des muets, beaucoup d'autres encore, et on les déposa à ses pieds et il les guérit. Et la foule était dans l'admiration de voir ces muets parler, ces estropiés guéris, ces boiteux marcher, ces aveugles recouvrer la vue. Et l'on rendait gloire au Dieu d'Israël. Mais Jésus ayant appelé ses disciples leur dit : “J'ai compassion de la foule, car voilà trois jours qu'ils ne me quittent pas, et ils n'ont plus rien à manger. Quant à les renvoyer à jeun, je ne le puis, ils défailliraient en route.” Les disciples lui dirent : “Comment dans ce désert nous procurer assez de pains pour rassasier tant de monde ?” Jésus leur dit : “Combien de pains avez-vous ?” Ils lui dirent : “Sept et quelques menus poissons.” Et il commanda à la foule de s'asseoir à terre. Puis il prit les sept pains et les poissons, prononça la formule de bénédiction, les rompit et les remit aux disciples, qui les distribuèrent aux foules. Ils mangèrent tous à satiété, et l'on remplit sept corbeilles des morceaux qui restaient. Et ceux qui mangèrent étaient au nombre de quatre mille hommes, sans compter les femmes et les enfants. Et Jésus ayant congédié les foules remonta en barque, et arriva dans le territoire de Magadan. Les pharisiens et les sadducéens s'approchèrent et lui demandèrent, pour le tenter, de leur faire voir un signe du ciel. Il leur répondit : “Le soir vous dites : il fera beau demain, car le ciel est tout rouge ; et le matin vous dites : il fera mauvais aujourd'hui, car le ciel est rougeâtre et chargé. Ainsi savez-vous discerner l'aspect du ciel ; mais les signes des temps, vous ne les savez point ! La race mauvaise et adultère réclame un signe ? Il ne lui sera pas donné d'autre signe que celui de Jonas.” Là-dessus il les quitta et s'en alla. Arrivés à l'autre rive il se trouva que les disciples avaient oublié d'emporter des pains. Jésus leur dit : “Attention ! prenez garde au levain des pharisiens et des sadducéens !” Alors ils firent entre eux cette réflexion : “C'est parce que nous n'avons pas emporté des pains.” Jésus en ayant connaissance leur dit : “Pourquoi penser en vous-mêmes, hommes de peu de foi, que c'est parce que vous n’avez pas de pains ? N'avez-vous pas encore compris ? Ne vous rappelez-vous plus les cinq pains distribués à cinq mille hommes, et toutes les couffins que vous avez recueillis ? et les sept pains distribués à quatre mille hommes, et toutes les corbeilles que vous avez ramassées ? Comment n'avoir pas compris qu'il n'est pas question de pains quand je vous dis : Prenez garde au levain des pharisiens et des sadducéens ?” Alors, ils comprirent qu'il ne leur avait pas dit de se garder du levain des pains, mais de la doctrine des pharisiens et des sadducéens. Or, Jésus s'était rendu dans la région de Césarée de Philippe, et il posa cette question à ses disciples : “Que pense-t-on qu'est le Fils de l'homme ?” Ils répondirent : “Pour les uns, c'est Jean-Baptiste, pour les autres Elie, pour les autres Jérémie ou l'un des prophètes.” Il leur dit : “Et vous, qui dites-vous que je suis ?” Simon-Pierre répondit : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.” Jésus lui répondit : “Heureux es-tu, Simon bar Jona, car ce n'est ni la chair, ni le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père céleste. Et moi, je te le déclare, tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux. Tout ce que tu lieras sur terre, sera lié au ciel, et tout ce que tu délieras sur terre sera délié au ciel.” Alors il enjoignit aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Christ. A partir de ce moment, Jésus-Christ commença à déclarer à ses disciples qu'il lui fallait se rendre à Jérusalem pour y beaucoup souffrir de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. Alors Pierre le tirant à lui se mit à lui faire des remontrances : “A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t'arrivera absolument pas !” Jésus se retourna et dit à Pierre : “Va-t'en ! Arrière de moi, Satan ! tu m'es un scandale, car tu n'as pas le sens des choses de Dieu, mais uniquement celui des hommes.” Alors Jésus dit à ses disciples : “Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. Qui veut conserver la vie sauve, la perdra ; et qui perdra sa vie à cause de moi, la retrouvera. Que sert à l'homme de gagner l'univers entier, s’il vient à perdre son âme ? L'homme, que peut-il donner en échange de son âme ? Le Fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père, escorté de ses anges, et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. Je vous le dis en vérité, il y en a quelques-uns ici présents qui ne goûteront pas la mort qu'ils n'aient vu le Fils de l'homme venant dans son royaume.” Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère et il les emmena à l'écart sur une haute montagne. Et il se transfigura à leurs yeux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements blancs comme la lumière. Et voici qu'ils virent Moïse et Elie qui s'entretenaient avec lui. Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : “Seigneur, il nous est bon d'être ici. Si tu le veux, j'y dresserai trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie.” Il parlait encore qu'une nuée lumineuse les recouvrît. Et voici qu'une voix se fit entendre de la nuée : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je prends mes complaisances : écoutez-le.” A ces mots, les disciples tombèrent le visage contre terre, saisis d'une grande crainte. Jésus s'approcha, les toucha, et leur dit : “Relevez-vous, n'ayez pas peur.” Ils levèrent les yeux et ne virent plus que Jésus. A leur descente de la montagne, Jésus leur fit cette défense : “Ne racontez à personne cette vision, avant que le Fils de l'homme ne soit ressuscité des morts.” Les disciples lui posèrent cette question : “Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'Elie doit commencer par revenir ?” Jésus répondit : “Elie doit venir remettre toute chose en état. Néanmoins, je vous déclare qu'Elie est déjà venu, mais qu'ils ne l'ont pas reconnu, et ils lui ont fait tout ce qui leur a plu. Ainsi le Fils de l'homme aura-t-il à souffrir de leur part.” Alors les disciples comprirent qu'il voulait leur parler de Jean-Baptiste. Ils rejoignaient la foule lorsqu'un homme vint se jeter à ses genoux, disant : “Seigneur, aie pitié de mon fils. Il est lunatique et il est très mal. Il se jette fréquemment tantôt dans le feu, et tantôt dans l'eau. Je l'ai amené à tes disciples et ils ont été incapables de le guérir.” Jésus répondit : “O génération incrédule et perverse, jusqu'à quand resterai-je avec vous ? jusqu'à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici.” Jésus lui commanda et le démon sortit de l'enfant qui fut guéri à l'heure même. Alors les disciples s'approchèrent de Jésus en particulier et dirent : “Pourquoi n'avons-nous pas pu le chasser ? ” Jésus leur dit : “A cause de votre peu de foi. Je vous le dis en vérité, si vous avez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, elle s'y transportera, rien ne vous sera impossible.” 0 Alors qu'ils se trouvaient en Galilée, Jésus leur dit : “Le Fils de l'homme va être livré aux mains des hommes. Ils vont le mettre à mort, et le troisième jour il ressuscitera.” Ce dont les disciples furent grandement affligés. Après leur retour à Capharnaüm, les collecteurs du didrachme s'approchèrent de Pierre et lui dirent : “Ton Maître ne paie-t-il pas le didrachme ?” “Oui”, dit-il. Lorsque Pierre rentra à la maison, Jésus le prévint, disant : “Que t'en semble, Simon, les rois de la terre, de qui perçoivent-ils l'impôt ou le cens ? de leurs fils ou des étrangers ?” Il répondit : “Des étrangers.” Jésus lui dit : “C'est donc que les fils sont exempts. Toutefois, pour éviter de scandaliser ces gens-là, va à la mer, jette l'hameçon, prends le premier poisson qui montera, ouvre-lui la bouche, tu y trouveras un statère. Prends-le et donne-le-leur pour moi et pour toi.” A ce moment, les disciples s'approchèrent de Jésus, disant : “Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ?” Jésus appela un petit enfant, le plaça au milieu d'eux, et dit : “Je vous le dis en vérité, si vous ne redevenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. Quiconque se fera petit comme ce petit enfant, c'est lui qui sera le plus grand dans le royaume des cieux.” “Qui reçoit l'un de ces petits enfants en mon nom, c'est moi-même qu'il reçoit. Mais celui qui scandalise l'un de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui avoir une meule d'âne suspendue au cou et être précipité au fond de la mer. Malheur au monde pour ses scandales ! Il est nécessaire qu'il y ait des scandales ; mais malheur à celui par qui le scandale arrive. Si ta main ou ton pied te scandalise, coupe-le et jette-le au loin : mieux vaut pour toi entrer dans la vie manchot ou boiteux que d'être jeté avec deux mains ou deux pieds dans le feu éternel. Et si c'est ton œil qui te scandalise, arrache-le et jette-le au loin : mieux vaut pour toi entrer borgne dans la vie que d'être jeté avec deux yeux dans la géhenne du feu ! Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits, car je vous le dis en vérité, leurs anges au ciel voient toujours la face de mon Père qui est dans les cieux. Car le Fils de l'homme est venu sauver ce qui était perdu.” “Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis et que l'une d'elles vienne à s’égarer, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur les montagnes pour se mettre à la recherche de l'égarée ? Et s'il lui arrive de la retrouver je vous le dis en vérité, il éprouvera plus de joie à son sujet que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. Ainsi n'est-ce pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux que périsse un seul de ces petits.” “Si ton frère commet une faute, va, reprends-le seul à seul. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère. S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes, pour que, sur la parole de deux ou trois témoins, soit réglée toute l'affaire. S'il ne veut pas les écouter, dis-le à l'Eglise ; que, s'il n'écoute pas l'Eglise non plus, traite-le comme un païen et un publicain. Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur terre sera lié au ciel, et tout ce que vous aurez délié sur terre sera délié au ciel.” “J'ajoute que si deux d'entre vous sur terre se mettent d'accord pour demander une chose quelconque, ils l'obtiendront de mon Père céleste. Car où deux ou trois personnes se trouvent réunies en mon nom, je suis là au milieu d'elles.” Alors Pierre s'approchant lui dit : “Seigneur, si mon frère pèche contre moi, combien de fois devrai-je lui pardonner ? jusqu'à sept fois ? ” Jésus lui dit : “Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. C'est pourquoi le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Le règlement était commencé lorsqu'on lui amena un débiteur de dix mille talents. Celui-ci n'ayant pas de quoi rembourser, le maître donna l'ordre de le vendre, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu'il possédait, pour l'acquittement de sa dette. Alors le serviteur se jette à ses pieds, se prosterne et lui dit : Accorde-moi un délai, et je te rembourserai le tout. Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le congédie après lui avoir remis sa dette. A peine sorti, ce serviteur rencontre un de ses compagnons de service qui lui devait cent deniers ; il le saisit à la gorge et il l'étouffait, disant : Rends ce que tu me dois. Alors ce compagnon tombe à ses pieds et il se met à le supplier lui disant : Accorde-moi un délai, je te rembourserai. L'autre n'y consentit pas, et il alla le jeter en prison jusqu'à extinction de sa dette. Ce que voyant, ses compagnons de service furent peinés à l'extrême et ils vinrent raconter toutes ces choses à leur maître. Alors le maître, l'ayant fait appeler, lui dit : Mauvais serviteur, je t'avais remis cette dette tout entière, parce que tu m'en avais supplié. Ne devais-tu pas à ton tour avoir pitié de ton compagnon, comme moi, j'avais eu pitié de toi ? Et, dans sa colère, le maître le livra aux bourreaux jusqu'à extinction de toute sa dette. C'est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si vous ne vous pardonnez les uns aux autres du fond du cœur.” Quand il eut achevé tous ces discours, il arriva que Jésus quitta la Galilée et se rendit dans le territoire de la Judée, au delà du Jourdain. Des foules nombreuses le suivirent et il guérit en ce lieu tous leurs malades. Des pharisiens s'approchèrent pour le tenter, disant : “Est-il permis de répudier sa femme pour une raison quelconque ?” Jésus répondit : “N'avez-vous pas lu que dès le commencement le Créateur les fit homme et femme et qu'il dit : C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et ils seront tous deux une même chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, ils sont une même chair. Or donc, ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare point !” Ils lui dirent : “Alors pourquoi Moïse a-t-il prescrit de délivrer un acte de divorce et de répudier ?” Il leur dit : “C'est à cause de la dureté de vos cœurs que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais, au commencement, il n'en était pas ainsi. Je vous le déclare, quiconque renvoie sa femme - sauf le cas d'impudicité - et en épouse une autre, commet l'adultère, ” Ses disciples lui dirent : “Si telle est la condition de l'homme avec sa femme, mieux vaut ne pas se marier !” Il leur dit : “Tout le monde ne comprend pas cette parole, mais ceux-là seuls à qui il a été donné. Il y a en effet des eunuques qui le sont de naissance ; il y en a d'autres qui le sont devenus par le fait des hommes ; il y en a d'autres enfin qui le sont devenus de leur propre fait à cause du royaume des cieux. Comprenne qui pourra !” Alors on lui amena des petits enfants pour qu'il leur imposât les mains et les bénît. Les disciples se mirent à les gronder. Mais Jésus leur dit : “Laissez tranquilles les petits enfants et ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des cieux appartient à qui leur ressemble.” Et leur ayant imposé les mains, il quitta ces lieux. Et voici que quelqu'un s'approcha de lui, disant : “Maître, qu'ai-je à faire de bon pour avoir la vie éternelle ?” Il lui répondit : “Pourquoi m'interroger sur ce qui est bon ? Il n'y a qu'un être bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements.” Il lui dit : “Lesquels ?” Jésus lui dit : “Ceux-ci : tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d'adultère, tu ne voleras pas, tu ne diras pas de faux témoignages, honore tes père et mère, aime ton prochain comme toi-même.” Le jeune homme répondit : “Tout cela, je l'observe depuis ma jeunesse, que me manque-t-il encore ?” Jésus lui dit : “Si tu veux être parfait, va vendre tout ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres, tu auras ainsi un trésor au ciel. Puis viens et suis-moi.” A ces mots, le jeune homme s'en alla tout chagrin, car il avait de grands biens. Jésus dit à ses disciples : “Je vous le dis en vérité, il est difficile à un riche d'entrer au royaume des cieux. Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer au royaume des cieux.” Ce qu'entendant, les disciples furent tout saisis et ils dirent : “Qui donc pourra se sauver ?” Jésus les regarda et leur dit : “Aux hommes c'est impossible, mais tout est possible à Dieu.” Alors Pierre prit la parole disant : “Voici que nous avons tout quitté pour te suivre : qu'aurons-nous en retour ?” Jésus lui répondit : “Je vous le déclare en vérité, vous tous qui m'avez suivi, lors de la restauration générale, quand le Fils de l'homme siégera sur son trône de gloire, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d'Israël. Et quiconque aura quitté maison, frères, sœurs, père, mère, enfants et terres à cause de mon nom, celui-là recevra le centuple et sera mis en possession de la vie éternelle.” “Souvent les premiers sont les derniers et les derniers sont les premiers. Car le royaume des cieux est semblable a un maître de maison, qui sortit au petit jour louer des ouvriers pour sa vigne. Etant convenu avec les ouvriers d'un denier pour la journée, il les envoya à sa vigne. Il sortit vers la troisième heure et il en vit encore qui stationnaient sur la place, inemployés. Il leur dit : Allez, vous autres aussi, à ma vigne et je vous donnerai ce qui sera juste. Ils y allèrent. Etant de nouveau sorti vers la sixième et la neuvième heure, il fit de même. Enfin étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d'autres qui stationnaient, et il leur dit : Pourquoi stationnez-vous ici tout le jour sans rien faire ? Ils lui dirent : C'est que personne ne nous a embauchés. Il leur dit : Allez, vous autres aussi, à la vigne. Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : Appelle les ouvriers et distribue-leur le salaire, en commençant par les derniers, jusqu'aux premiers. Ceux de la onzième heure s'étant donc présentés, ils reçurent chacun un denier. Quand vinrent les premiers, ils crurent qu'ils allaient recevoir davantage ; mais, eux aussi, ils reçurent un denier chacun. Tout en le recevant, ils murmuraient contre le maître de maison en ces termes : Ces gens-là, les derniers, n'ont travaillé qu'une heure, et tu les traites comme nous qui avons porté le poids du jour et de la chaleur ?” Lui de répondre à l'un d'eux : “Mon ami, je ne te fais aucun tort. N'est-ce pas un denier dont tu es convenu avec moi ? Emporte donc ce qui te revient, et retire-toi. Ce dernier, je veux lui donner autant qu'à toi. Est-ce qu'il ne m'est pas permis de faire ce que je veux en ce qui me regarde ? ou faut-il que ton œil soit mauvais, parce que, moi, je suis bon ? Ainsi les derniers seront les premiers et les premiers les derniers. Car il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus.” Comme il montait à Jérusalem, Jésus prit les Douze à part, et il leur dit en chemin : “Voici que nous montons à Jérusalem ; le Fils de l'homme va être livré aux grands prêtres et aux scribes ; ils vont le condamner à mort et le livrer aux gentils pour le bafouer, le flageller et le crucifier ; mais le troisième jour il ressuscitera.” Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de lui avec ses fils et elle se prosterna pour lui demander quelque chose. Il lui dit : “Que désires-tu ?” Elle lui dit : “Commande que mes deux fils que voici siègent l'un à ta droite, l'autre à ta gauche dans ton royaume.” Jésus répondit : “Vous ne savez pas ce que vous demandez. Etes-vous capables de boire la coupe que moi, je vais boire ?” Ils lui dirent : “Nous le pouvons.” Il leur dit : “Ma coupe, oui, vous la boirez. Mais quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il n'est pas en mon pouvoir de l'accorder, c'est réservé à ceux à qui mon Père le destine.” Ce qu'entendant, les dix s'indignèrent contre les deux frères. Jésus les ayant appelés, leur dit : “Vous savez que, chez les païens, les chefs leur font sentir leur domination et les grands leur pouvoir. Il n'en sera pas ainsi parmi vous. Parmi vous, celui qui veut être grand, doit se faire votre serviteur, et celui qui veut être le premier parmi vous, doit se faire votre esclave, à la ressemblance du Fils de l'homme qui n'est pas venu pour se faire servir, mais pour servir et donner sa vie comme rançon d'un grand nombre.” Comme ils sortaient de Jéricho, une foule nombreuse lui faisait escorte. Et voici que deux aveugles, assis sur le bord de la route, ayant appris que Jésus allait passer, se mirent à crier : “Seigneur, aie pitié de nous, Fils de David.” La foule les gourmandait pour les faire taire. Mais eux de crier plus fort : “Seigneur, aie pitié de nous, Fils de David. Jésus s'arrêta et s'adressant à eux : “Que voulez-vous que je vous fasse ?” Ils lui dirent : “Seigneur, que nos yeux se rouvrent.” Jésus, saisi de compassion, leur toucha les yeux, et aussitôt ils recouvrèrent la vue et ils se joignirent au cortège. En approchant de Jérusalem, ils arrivèrent à Bethphagé sur la montagne des Oliviers. Alors Jésus envoya deux de ses disciples, en leur disant : “Allez au bourg d'en face ; vous trouverez tout de suite une ânesse attachée ayant avec elle son ânon ; détachez-les et amenez-les. Et si l'on vous dit quelque chose, répondez que c'est le Seigneur qui en a besoin, mais qu'il les renverra vite.” Ceci arriva pour que s'accomplît l'oracle du prophète qui disait : Voici que ton roi vient à toi, - doux, monté sur une ânesse et sur un ânon, fils de celle qui porte le joug. Les disciples s'en allèrent et firent comme Jésus leur avait prescrit, ils amenèrent l'ânesse et l'ânon, ils les couvrirent de leurs manteaux, et Jésus s'assit par-dessus. Une foule considérable étendait ses vêtements sur le chemin ; il y en avait qui coupaient des branches d'arbres et en jonchaient la route. Quant à la foule, ceux qui marchaient devant et ceux qui venaient à sa suite, criaient : Hosanna au Fils de David ! Béni celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les hauteurs !” Quand il fut entré dans Jérusalem, toute la ville fut en émoi. On disait : “Qui est celui-là ?” Les foules disaient : “C'est le prophète Jésus, de Nazareth de Galilée.” Jésus entra dans le Temple de Dieu et il chassa tous les vendeurs et acheteurs qui s'y trouvaient, renversa les tables des changeurs et les sièges des marchands de colombes ; et il leur dit : “Il est écrit : Ma maison sera une maison de prière, et vous, vous en faites une caverne de voleurs ! ” Des aveugles et des boiteux s'approchèrent de lui dans le Temple même et il les guérit. Les grands prêtres et les scribes, à la vue des prodiges accomplis et des enfants criant dans le Temple : “Hosanna au Fils de David, ” s'indignèrent et lui dirent : “N'entends-tu pas ce qu'ils disent ?” Jésus leur dit : “Oui. Mais n’avez-vous jamais lu : C'est par la bouche des enfants et des nourrissons que vous m'avez tressé une louange ?” Et les laissant, il partit de la ville et gagna Béthanie où il passa la nuit. Le lendemain matin, comme il retournait à la ville, il eut faim. Apercevant un figuier sur le bord de la route, il se dirigea de ce côté, mais il n'y trouva que des feuilles. Il lui dit : “Que jamais plus tu ne portes de fruit !” Sur-le-champ le figuier se dessécha. A cette vue, les disciples témoignèrent leur étonnement : “Comment le figuier a-t-il pu sécher sur-le-champ ? ” Jésus leur répondit : “Je vous le dis en vérité, si vous avez la foi sans l'ombre d'une hésitation, non seulement vous accomplirez le prodige du figuier ; mais si vous dites à cette montagne : Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se fera. Et tout ce que vous demanderez avec foi dans votre prière, vous l'obtiendrez.” Il était rentré au Temple et il enseignait, lorsque s'approchèrent de lui les grands prêtres et les anciens du peuple, disant : “De quel droit fais-tu ces choses, et qui t'a donné ce pouvoir ? ” Jésus leur répondit : “A mon tour, je vous poserai une question. Si vous y répondez, moi aussi je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses. Le baptême de Jean, d'où venait-il ? du Ciel ou des hommes ?” Ils se mirent à raisonner entre eux : “Si nous disons du Ciel, il va nous dire : pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui ? Et si nous disons des hommes, nous avons à craindre la foule. Car tout le monde tient Jean pour un prophète.” Alors ils répondirent à Jésus : “Nous l'ignorons.” Jésus répartit : “Eh bien, moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.” “Que vous en semble ? Un homme avait deux fils. S'adressant au premier, il lui dit : Mon fils, va aujourd'hui travailler à la vigne. Lui de répondre : J'y vais, Seigneur, et il n'y alla pas. S'adressant alors au second, il lui dit la même chose. Mais lui de répondre : Je ne veux pas. Par la suite, pris de remords, il y alla. Lequel des deux a fait la volonté du père ? ” - “Le dernier, ” disent-ils. Jésus leur dit : “En vérité, je vous le dis, les publicains et les femmes de mauvaise vie vous précèdent au royaume de Dieu. Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice et vous n'avez pas cru en lui, tandis que les publicains et les femmes de mauvaise vie ont cru en lui. Ce que voyant, vous ne vous êtes pas convertis, pas même à la fin, et vous n'avez pas cru en lui.” “Ecoutez une autre parabole. Il y avait un maître de maison qui avait planté une vigne ; il l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir, y bâtit une tour, l'afferma à des vignerons et partit en voyage. A l'approche de la saison des fruits, il envoya ses serviteurs aux vignerons pour percevoir ses fruits. Mais les vignerons s'étant saisis des serviteurs, frappèrent l'un, tuèrent l'autre, en lapidèrent un troisième. De nouveau il envoya d'autres serviteurs plus nombreux que les premiers : ils leur infligèrent les mêmes traitements. A la fin, il leur envoya son propre fils, disant : Ils auront égard à mon fils ! Mais à la vue du fils, les vignerons se dirent entre eux : Celui-là, c'est l'héritier ! Venez, tuons-le, nous aurons son héritage ! Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le mirent à mort. Quand donc viendra le maître de la vigne, que fera-t-il à ces vignerons ? ” Eux de répondre : “Il fera périr misérablement ces misérables. Quant à la vigne, il l'affermera à d'autres vignerons qui lui en donneront les fruits en leur saison.” Jésus leur dit : “N'avez-vous jamais lu dans les Ecritures : La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs, - c'est elle qui est devenue tête d'angle ? - C'est de par le Seigneur que cela s'est fait : c'est merveille à nos yeux. C'est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui en produise des fruits. Qui tombera sur cette pierre s'y brisera ; et celui sur qui elle tombera, elle l'écrasera.” Après avoir entendu ces paraboles, les grands prêtres et les pharisiens comprirent que c'est d'eux qu'il voulait parler. Ils cherchaient à s'emparer de lui, mais ils craignaient les foules, car on le tenait pour un prophète. Jésus, reprenant son discours, leur parla de nouveau en paraboles. “Le royaume des cieux est semblable à un roi qui célébrait les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs convier aux noces les invités, mais ils ne voulurent pas venir. De nouveau il leur envoya d'autres serviteurs avec ce message : Dites aux invités : Voici que mon festin est prêt ; mes bœufs et mes animaux gras sont tués, tout est prêt, venez aux noces. Mais eux, n'en tenant aucun compte, s'en allèrent qui à son champ, qui à son négoce. Pour les autres, ils se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les mirent à mort. Dans sa colère, le roi expédia ses armées, extermina ces meurtriers et brûla leur ville. Alors, il dit à ses serviteurs : Le festin est prêt, mais les invités n'en étaient pas dignes. Allez donc aux carrefours, et tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les aux noces. Les serviteurs sortirent sur les chemins et ils rassemblèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle des noces se trouva remplie de convives. Le roi étant entré pour voir les convives, aperçut là quelqu'un qui n'avait pas son habit de noce. Il lui dit : Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir l'habit de noce ? Mais lui, il resta bouche close. Alors le roi dit aux servants : Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres extérieures : là seront les pleurs et le grincement de dents. Car il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus.” Alors les pharisiens s'en allèrent et ils tinrent conseil sur le moyen de le prendre en défaut dans ses paroles. Ils lui envoient leurs disciples joints aux Hérodiens, qui lui disent : “Maître, nous savons que tu es véridique et que tu enseignes la voie de Dieu dans la vérité, sans faire acception de personne, car tu ne regardes pas au visage des gens. Dis-nous donc ce qu'il t'en semble : Est-il permis oui ou non de payer l'impôt à César ?” Jésus, connaissant leur malice, leur dit : “Pourquoi me tenter, hypocrites ? Montrez-moi la monnaie de l'impôt.” Ils lui présentent un denier. Il leur dit : “De qui est l'effigie et la légende ?” Ils lui disent : “De César.” Alors il leur dit : “Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.” Cette réponse les jeta dans l'admiration, ils le laissèrent et s'en allèrent. Le même jour s'approchèrent de lui les sadducéens qui nient la résurrection et ils lui posèrent la question suivante : “Maître, Moïse a dit : Si quelqu'un meurt sans enfants, son frère épousera sa veuve pour donner une postérité à son frère. Or il y avait parmi nous sept frères. Le premier qui était marié vint à mourir, et comme il n'avait pas d'enfants, il laissa sa femme à son frère. Il en fut de même du second, du troisième, et ainsi de suite jusqu'au septième. La femme mourut la dernière de tous. A la résurrection de qui sera-t-elle la femme, car elle l'a été de tous les sept ?” Jésus leur répondit : “Vous faites erreur, faute de connaître les Ecritures et la puissance de Dieu. A la résurrection, on ne prendra plus ni femme ni mari, on sera comme des anges dans le ciel. Et quant à la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu l'oracle de Dieu vous disant : Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ? Or il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants.” Les foules qui l'écoutaient étaient très frappées de sa doctrine. Les pharisiens ayant appris qu'il avait fermé la bouche aux sadducéens, s'assemblèrent. L'un d'eux, un homme de la Loi, lui posa une question pour le tenter : “Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit. C'est le plus grand et le premier commandement. Le second est semblable au premier : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. En ces deux commandements tient toute la Loi et les prophètes.” Jésus interrogea un groupe de pharisiens : “Que pensez-vous du Messie ? De qui est-il fils ?” Ils lui dirent : “De David.” Il leur dit : “Alors comment David inspiré par l'Esprit l'appelle-t-il Seigneur ? Le Seigneur a dit à mon Seigneur : - Assieds-toi à ma droite - jusqu'à ce que j'aie placé tes ennemis - sous tes pieds ? Si David l'appelle Seigneur, comment peut-il être son fils ?” Personne ne fut capable de lui répondre et, à partir de ce jour, personne n'osa plus lui poser de question. Alors Jésus parla aux foules et à ses disciples, disant : “Scribes et pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Tout ce qu'ils vous disent, faites-le donc et observez-les, mais n'imitez pas leurs actions. Car ils disent et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants et les mettent sur les épaules des gens, mais eux, ils ne les remueraient pas du bout du doigt. Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ils portent de larges phylactères et de longues houppes. Ils aiment les premiers lits dans les festins et les premiers sièges dans les synagogues. Ils aiment qu'on les salue sur les places publiques et qu'on les appelle rabbi. Pour vous, ne vous faites pas appeler rabbi ; vous n'avez qu'un Maître, vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de Père vous n'avez qu'un Père, celui du ciel. Ne vous faites pas appeler Seigneur, entre vous ; vous n'avez qu'un Seigneur, le Christ. Le plus grand d'entre vous, qu'il soit le serviteur des autres. Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera exalté. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux autres le royaume des cieux : vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous empêchez d'y entrer ceux qui le voudraient. 0 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la terre et la mer en quête d'un seul prosélyte. Quand vous l’avez, vous en faites un fils de géhenne deux fois pire que vous. Malheur à vous, guides aveugles, qui dites : Si l'on jure par le sanctuaire, ce n'est rien ; mais si l'on jure par l'or du sanctuaire, on est tenu. Insensés et aveugles, qui donc l'emporte, l'or ou le sanctuaire qui sanctifie l'or ? Et si l'on jure par l'autel, ce n'est rien ; mais si l'on jure par l'offrande qui est dessus, on est tenu. Aveugles, qui donc l'emporte, l'offrande ou l'autel qui sanctifie l'offrande ? Donc, celui qui jure par l'autel, jure par lui et par tout ce qui est dessus. Et qui jure par le sanctuaire jure par lui et par celui qui l'habite. Et qui jure par le ciel jure par le trône de Dieu et par celui qui l'occupe. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que, tout en offrant la dîme de la menthe, du fenouil et du cumin, vous négligez les préceptes les plus graves de la Loi : la justice, la miséricorde et la foi. Il fallait observer les uns sans omettre les autres. Guides aveugles qui filtrez le moustique et avalez le chameau ! Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous purifiez l'extérieur de la coupe et du plat, quand l'intérieur est plein de rapine et d'intempérance. Pharisien aveugle, commence par purifier le dedans de la coupe, pour que le dehors aussi devienne pur. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui ressemblez à des sépulcres blanchis ; au dehors ils ont belle apparence, mais, au dedans, ils sont remplis d'ossements de mort et d'impuretés de toute sorte. Vous autres, pareillement, vous avez aux yeux des hommes un extérieur de justes, mais à l'intérieur, vous êtes remplis d'hypocrisie et d'iniquité. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous édifiez des tombeaux aux prophètes et ornez les monuments des justes, et que vous dites : Si nous avions vécu à l'époque de nos pères, nous n'aurions pas trempé dans le sang des prophètes. Par là, vous témoignez vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont mis à mort les prophètes ! Comblez donc la mesure de vos péchés ! Serpents, engeance de vipères, comment éviterez-vous la condamnation de la géhenne ? C'est pourquoi, je vous envoie des prophètes, des docteurs et des scribes. Mais les uns, vous les tuerez et les crucifierez ; les autres, vous les flagellerez dans vos synagogues et les poursuivrez de ville en ville, pour que retombe sur vous tout le sang innocent répandu à terre, depuis le sang du juste Abel jusqu'à celui de Zacharie fils de Barachie que vous avez tué entre le sanctuaire et l'autel. Je vous le dis en vérité, toutes ces choses adviendront à la génération actuelle.” “Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, que de fois n'ai-je pas voulu rassembler tes enfants, comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et tu ne l'as pas voulu ! Voici que votre maison sera déserte. Car je vous le dis, vous ne me reverrez plus désormais, que vous ne disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !” Sorti du Temple, Jésus s'en allait. Ses disciples s'approchèrent pour lui montrer les constructions du Temple. Mais lui de répondre : “Vous voyez tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.” Il s'était assis sur la montagne des Oliviers ; ses disciples s'approchèrent de lui en particulier, disant : “Dis-nous quand ces choses arriveront, quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde.” Jésus répondit : “Prenez garde que personne ne vous induise en erreur. Il en viendra beaucoup sous mon nom qui vous diront : C'est moi qui suis le Messie, et ils en séduiront un grand nombre. Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres. Veillez à ne pas vous troubler. Cela doit arriver, mais ce ne sera pas encore la fin. Ils se dresseront peuple contre peuple, royaume contre royaume. Il y aura des famines et des tremblements de terre en divers lieux. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. Alors on vous livrera à la torture et à la mort ; vous serez en butte à la haine de tout le monde à cause de mon nom. Il y aura beaucoup de scandalisés ; on se trahira, on se haïra mutuellement. Il surgira quantité de faux prophètes qui entraîneront beaucoup de monde dans l'erreur. Le débordement de l'iniquité refroidira la charité du grand nombre. Mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé. Cet Evangile du royaume sera prêché sur toute la terre, comme un témoignage proposé à toutes les nations. C'est alors que la fin arrivera. Quand donc vous verrez l'abomination de la désolation prédite par le prophète Daniel, installée dans le lieu saint, comprenne qui lira ! Alors que ceux qui seront dans la Judée prennent la fuite vers les montagnes. Que celui qui sera sur la terrasse, ne descende pas dans sa maison y prendre ses effets ; que celui qui sera aux champs, ne retourne pas prendre son manteau. Malheur aux femmes enceintes et à celles qui auront des nourrissons en ces jours-là. Priez que vous n'ayez pas à fuir l'hiver ou un jour de sabbat. Ce sera alors la grande tribulation, telle qu'il n'y en a pas eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu'à ce jour, et qu'il n'y en aura plus. Et si ces jours n'étaient abrégés, personne ne serait sauvé. Mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés. Alors si l'on vous dit : Voici, le Messie est ici ou là, ne le croyez pas. Car il se lèvera des faux messies et des faux prophètes, qui feront des signes et des prodiges éclatants, jusqu'à égarer les élus eux-mêmes, si c'était possible. Voyez, je vous aurai prévenus. Si l'on vous dit : Voici qu'il est dans le désert, n'y allez pas ; il est retiré dans quelque appartement, n'en croyez rien. Comme l’éclair parti de l'Orient est aussitôt à l'Occident, ainsi en sera-t-il de l'avènement du Fils de l'homme. Où que soit le cadavre, les aigles s'y assemblent. Sitôt après ces jours de détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa clarté, les astres tomberont du ciel, les vertus des cieux seront ébranlées. Alors paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme. Alors aussi se lamenteront toutes les tribus de la terre, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et grand apparat. Et il enverra ses anges avec la grande trompette et ils rassembleront ses élus des quatre vents, d'un bout à l'autre du ciel.” “Ecoutez la parabole du figuier. Lorsque ses rameaux deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. Ainsi vous autres, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que l'événement est proche, à vos portes. Je vous le dis en vérité, la génération actuelle ne passera pas que toutes ces choses n'arrivent. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.” “Quant à ce jour et à cette heure, nul ne les connaît, pas même les anges, pas même le Fils, mais le Père seul. Car la parousie du Fils de l'homme ressemblera aux jours de Noé. En ces jours qui précédèrent le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme ou mari, jusqu'à l'entrée de Noé dans l'arche. On ne se douta de rien jusqu'à la venue du déluge qui les emporta tous. Ainsi sera la parousie du Fils de l'homme. Alors, de deux personnes qui seront aux champs, l'une sera prise et l'autre laissée ; de deux femmes en train de moudre à la meule, l'une sera prise et l'autre laissée.” “Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre maître doit venir. Sachez-le bien, si le maître de maison savait à quelle veille le voleur doit venir, il ferait le guet et ne laisserait pas percer sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts, car c'est à l'heure que vous ne pensez pas que le Fils de l'homme viendra.” “Supposons un serviteur fidèle et prudent que le maître a préposé à sa domesticité pour lui donner la nourriture au temps voulu. Heureux ce serviteur, si son maître le trouve à son retour se comportant de la sorte ! Je vous le dis en vérité, il le préposera à tous ses biens. Mais si ce méchant serviteur se dit en lui-même : Mon maître tarde, et qu'il se mette à maltraiter les autres serviteurs, à manger et à boire avec les ivrognes, survienne le maître de ce serviteur, le jour où il ne l'attend pas, à l'heure qu'il ne sait pas, il le coupera en deux et lui assignera sa part avec les hypocrites. Là seront les pleurs et le grincement de dents.” “Alors, le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, sortirent à la rencontre de l'époux. Cinq d'entre elles étaient étourdies et cinq étaient sages. Les étourdies, en prenant leurs lampes, ne prirent point d'huile avec elles, tandis que les sages prirent de l'huile dans des flacons avec leurs lampes. Comme l'époux tardait à venir, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent. A minuit, un cri retentit : voici l'époux, sortez à sa rencontre ! Alors toutes les vierges se réveillèrent et apprêtèrent leurs lampes. Les étourdies dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. Les sages leur répondirent : Non, il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez les marchands et achetez-en pour vous. Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle de noces, et l'on ferma la porte. Finalement, arrivent aussi les autres vierges disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! Il leur répondit : En vérité je vous le dis, je ne vous connais pas. Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure.” “C'est comme un homme qui, sur le point de partir en voyage, appela ses serviteurs et leur confia son avoir. A l'un il remit cinq talents, à l'autre deux, à un troisième un, à chacun selon sa capacité, et il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en fut les faire valoir, et il en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu les deux talents, en gagna deux autres. Quant à celui qui n'en avait reçu qu'un, il s'en alla faire un trou en terre et il y cacha l'argent de son maître. Longtemps après, arrive le maître de ces serviteurs, et ils leur demande compte. D'abord s'avança celui qui avait reçu les cinq talents, et il présente cinq autres talents : Seigneur, dit-il, tu m'avais remis cinq talents ; voici cinq autres talents que j'ai gagnés ! Le maître de lui répondre : Très bien, serviteur bon et fidèle ! Tu as été fidèle en des choses de peu, je vais te préposer à de grandes. Entre dans la joie de ton Seigneur ! A son tour s'avance celui qui avait reçu les deux talents : Seigneur, tu m'avais remis deux talents : voici deux autres talents que j'ai gagnés. Son maître de lui dire : Très bien, serviteur bon et fidèle ! Tu as été fidèle en des choses de peu, je vais te préposer à de grandes. Entre dans la joie de ton Seigneur ! Alors s'avance également celui qui n'avait reçu qu'un talent, et il dit : Seigneur, je te connaissais pour un homme dur, moissonnant où tu n'as pas semé, ramassant où tu n'as pas étendu. Pris de peur, j'ai été enfouir ton talent en terre ; tu l'as là, c'est ton bien. Cette fois le maître lui répondit : Mauvais serviteur, fainéant ! Tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que je ramasse où je n'ai pas étendu. Il fallait donc mettre mon argent à la banque. A mon arrivée, je l'aurais retiré, capital et intérêts ! Enlevez-lui donc le talent et donnez-le à qui a les dix talents. Car celui qui a, quel qu'il soit, on lui donnera avec surabondance ; mais qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera enlevé ! Quant au serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres extérieures. Là seront les pleurs et les grincements de dents !” “Lors donc que le Fils de l'homme reviendra dans sa gloire, escorté de tous ses anges, alors il s'assiéra sur son trône de gloire, et tous les peuples se réuniront en sa présence, et il les séparera les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boues, et il placera les brebis à droite et les boucs à gauche. Alors le roi dira à ceux de droite : Venez, les bénis de mon Père, entrez en possession du royaume qui vous est préparé depuis la création du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire : j’étais étranger et vous m'avez accueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, en prison et vous êtes venus vers moi. Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu affamé et t'avons-nous donné à manger, assoiffé et t'avons-nous donné à boire ? Quand est-ce que nous t'avons vu étranger et t'avons-nous accueilli, nu et t'avons-nous vêtu ? Quand est-ce que nous t'avons vu malade ou prisonnier et sommes-nous venus vers toi ? Le roi leur répondra : Je vous le dis en vérité, tout ce que vous avez fait au moindre de mes frères, c'est à moi-même que vous l'avez fait. Alors il dira à ceux de gauche : Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. Car j'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger, j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire, j'étais étranger et vous ne m'avez pas accueilli, nu et vous ne m'avez pas vêtu, faible et en prison et vous ne m'avez pas visité. Alors ils lui répondront eux aussi : Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu dans la faim ou la soif, étranger, nu, malade, en prison, sans que nous t'ayons secouru ? Alors il leur répondra : Je vous le dis en vérité, tout ce que vous avez omis de faire à l'un de ces tout-petits, c'est à moi-même que vous ne l'avez pas fait. Et ceux-là s'en iront au supplice éternel, et les justes à la vie éternelle.” Quand il eut achevé tous ces discours, Jésus dit à ses disciples : “Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours : le Fils de l'homme doit être livré pour être crucifié.” Alors les princes des prêtres et les anciens du peuple s'assemblèrent dans le palais du grand prêtre nommé Caïphe et ils tinrent conseil en vue de sa saisir de Jésus par ruse et de le mettre à mort. Ils disaient toutefois : “Que ce ne soit pas durant la fête pour qu'il n'y ait pas de tumulte parmi le peuple !” Jésus se trouvait à Béthanie chez Simon le Lépreux, lorsqu'une femme s'approcha de lui, portant un flacon d'albâtre rempli d'une myrrhe très chère, et elle la versa sur la tête de Jésus, tandis qu'il était à table. A cette vue, les disciples s'indignèrent disant : “A quoi bon ce gaspillage ? Cela aurait pu se vendre fort cher, et le prix en être donné aux pauvres.” Jésus en ayant eu connaissance leur dit : “Pourquoi molester cette femme ? C'est une bonne œuvre qu'elle a faite à mon égard. Des pauvres, vous en aurez toujours parmi vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. En versant cette myrrhe sur mon corps, elle a agi en prévision de ma sépulture. Je vous le dis en vérité, partout où sera prêché cet Evangile, dans l'univers entier, on racontera aussi à sa mémoire ce qu'elle vient de faire.” Alors l'un des Douze, nommé Judas Iscariote, alla trouver les princes des prêtres et leur dit : “Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ? ” Ils lui remirent trente sicles d'argent. A partir de ce moment, il cherchait l'occasion de le livrer. Le premier jour des Azymes, les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent : “Où veux-tu que nous fassions les préparatifs pour manger la Pâque ?” Il dit : “Allez en ville, chez un tel, et dites-lui : Le Maître te fait dire : Mon temps est proche : c'est chez toi que je veux faire la Pâque avec mes disciples.” Les disciples firent comme Jésus l'avait prescrit, et ils préparèrent la Pâque. Le soir venu, Jésus se mit à table avec ses douze disciples. Au cours du repas, il leur dit : “Je vous le dis en vérité, l'un de vous va me trahir. Profondément attristés, ils se mirent à lui dire chacun de son côté : “Serait-ce moi, Seigneur ? ” Il répondit : “Celui qui met avec moi la main au plat, c'est celui-là qui va me trahir. Le Fils de l'homme s'en va, selon qu'il est écrit de lui. Mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme va être livré. Mieux vaudrait pour cet homme n'être pas né !” Alors Judas, celui qui le trahissait, prit la parole : “Est-ce moi, rabbi ?” Il lui répondit : “Tu l'as dit.” Au cours du repas, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le donna à ses disciples, disant : “Prenez et mangez, ceci est mon corps.” Ensuite ayant pris une coupe, il rendit grâces et la leur donna disant : “Buvez-en tous, ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui va être versé pour un grand nombre en rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau en votre compagnie dans le royaume de mon Père.” Ensuite, l'hymne achevé, ils partirent pour le mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit : “Tous, vous allez être scandalisés à mon sujet cette nuit, car il est écrit : Je frapperai le pasteur et les brebis du troupeau se disperseront. Mais après ma résurrection, je vous devancerai en Galilée.” Pierre lui répondit : “Alors même que tous se scandaliseraient à ton sujet, moi, je ne me scandaliserai jamais.” Jésus lui dit : “Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq ne chante, tu m'auras renié trois fois.” Pierre lui dit : “Dussé-je mourir avec toi, je ne te renierai pas !” Tous les disciples en dirent antan. Alors Jésus arriva avec eux en un lieu nommé Gethsémani et il dit aux disciples : “Restez ici, tandis que j'irai là pour prier.” Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à éprouver de la tristesse et de l'angoisse. Alors il leur dit : “J'ai l'âme triste jusqu'à la mort ; demeurez ici et veillez avec moi.” Il s'avança de quelques pas et tomba la face contre terre, priant et disant : “Mon Père, si c'est possible, que ce calice passe loin de moi ! Cependant non pas comme je veux, mais comme tu veux.” Il revient vers ses disciples, les trouve endormis et dit à Pierre : “Ainsi vous n’avez pas été capables de veiller une heure avec moi ! Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ! L'esprit est prompt, mais la chair est faible !” S'étant éloigné encore pour la seconde fois, il priait disant : “Mon Père, si le calice ne peut passer sans que je le boive, que ta volonté soit faite !” Puis il revint à ses disciples et les trouva encore endormis, car ils avaient les yeux appesantis. Il les quitta et s'éloigna de nouveau et il pria pour la troisième fois répétant les mêmes paroles. Alors il revint vers ses disciples et leur dit : “Dormez maintenant et reposez-vous ! Voici que l'heure approche où le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons ! Voici tout proche celui qui me trahit !” Il parlait encore, quand arriva Judas, l'un des Douze, et avec lui une foule nombreuse armée de glaives et de bâtons, envoyée par les princes des prêtres et les anciens du peuple. Le traître leur avait donné un signe : “Celui que j'embrasserai, c'est lui, arrêtez-le.” Aussitôt il s'avança vers Jésus en disant : “Je te salue, rabbi”, et il l'embrassa. Jésus lui dit : “Mon ami, pourquoi es-tu venu ?” Alors ils s'approchèrent de Jésus, mirent la main sur lui et l'arrêtèrent. Et voici que l'un de ceux qui étaient avec Jésus, porta la main à son glaive, dégaina, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille. Alors Jésus lui dit : “Remets le glaive à son fourreau, car tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive. Crois-tu donc que je ne pourrais pas recourir à mon Père qui m'enverrait sur-le-champ douze légions d'anges et plus ? Mais comment s'accompliraient les Ecritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi ?” Jésus dit alors aux foules : “Comme pour un brigand, vous vous êtes mis en campagne avec des glaives et des bâtons, pour vous saisir de moi ! Tous les jours j'étais assis au Temple pour enseigner et vous ne m'avez pas arrêté. Mais tout cela est arrivé pour que s'accomplît ce qu'ont écrit les prophètes.” Alors tous les disciples l'abandonnèrent et prirent la fuite. Ceux qui avaient arrêté Jésus le conduisirent chez le grand prêtre Caïphe, où les scribes et les prêtres se réunirent. Pierre le suivit à distance jusqu'au palais du grand prêtre ; il entra à l'intérieur et s'assit parmi les serviteurs pour voir comment cela finirait. Les grands prêtres et le Sanhédrin au complet cherchaient des faux témoignages contre Jésus pour le faire périr, et ils n'en trouvaient pas malgré le grand nombre des faux témoins qui s'étaient présentés. Finalement, il s'en présenta deux qui dirent : “Cet homme a dit : Je puis renverser le Temple de Dieu et le rebâtir en trois jours.” Le grand prêtre se leva et lui dit : “Tu ne réponds rien ? Qu'est-ce que ces gens-là témoignent contre toi ?” Mais Jésus gardait le silence. Alors le grand prêtre lui dit : “Je t'adjure au nom du Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu.” Jésus lui dit : “Tu l'as dit. Seulement je vous le dis, à partir de maintenant, vous reverrez le Fils de l'homme assis à la droite de la Toute-Puissance et venant sur les nuées du ciel !” Alors le grand prêtre déchira ses vêtements et dit : “Il a blasphémé ! Qu'avons-nous encore besoin de témoins ! Vous venez d'entendre le blasphème ! Que vous en semble ?” Ils répondirent : “Il mérite la mort ! ” Alors ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des coups de poing. Il y en eut qui le souffletèrent disant : “Prophétise-nous, Christ, qui t'a frappé ? ” Or, Pierre était assis à l'extérieur, dans la cour. Une servante s'approche de lui et lui dit : “Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen !” Il le nia devant tout le monde disant : “Je ne sais pas ce que tu dis ! ” Il se dirigea vers la porte ; une autre servante l'aperçut et dit aux personnes présentes : “Celui-là était avec Jésus de Nazareth ! ” Une seconde fois, Pierre le nia, jurant qu'il ne connaissait pas cet homme ! Peu après, les assistants s'approchèrent et dirent à Pierre : “Sûrement tu en es, car même ton accent te trahit !” Alors il se mit à proférer des imprécations, jurant qu'il ne connaissait pas cet homme ! Aussitôt le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole de Jésus, qui lui avait dit : “Avant que le coq ne chante, tu m'auras renié trois fois ! ” Il sortit, pleurant amèrement. Le matin venu, les grands prêtres et les anciens du peuple au complet tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir. Ils l'amenèrent donc garrotté et le livrèrent à Pilate, le procurateur. Alors Judas qui l'avait trahi vit qu'il était condamné. Pris de remords, il rapporta les trente sicles d'argent aux princes des prêtres et aux anciens, disant : “J'ai péché en livrant le sang innocent.” Ils lui répondirent : “Qu'est-ce que cela nous fait ! C'est ton affaire.” Alors, il jeta les sicles dans le sanctuaire, s'éloigna et alla se pendre. Les princes ramassèrent l'argent et dirent : “Il n'est pas permis de le mettre au trésor, puisque c'est le prix du sang !” Après délibération, ils en achetèrent le champ du potier pour la sépulture des étrangers. Aussi ce champ fut-il appelé le champ du sang, et il l'est encore de nos jours. Alors s'accomplit la parole du prophète Jérémie qui disait : Ils ont reçu les trente sicles, prix de celui qui a été mis à prix par les fils d'Israël, et ils les ont donnés pour le champ du potier, comme me l'avait prescrit le Seigneur. Jésus comparut devant le procurateur. Celui-ci l'interrogea, disant : “Tu es le roi des Juifs ?” Jésus répondit : “Tu l'as dit.” Et à toutes les accusations portées contre lui par les princes des prêtres et les anciens, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit : “N'entends-tu pas tout ce qu'ils allèguent contre toi ?” Il ne lui répondit sur aucun point, ce dont le procurateur, fut très étonné. A chaque fête, le procurateur avait coutume de relâcher un prisonnier au choix de la foule. Il y avait alors un insigne détenu du nom de Barabbas. Les voyant tous attroupés, Pilate leur dit : “Qui voulez-vous que je vous relâche. Barabbas ou Jésus dit le Messie ?” Car il savait que c'était par jalousie qu'on l'avait livré. Comme il siégeait à son tribunal, sa femme lui envoya dire : “Qu'il n'y ait rien entre toi et ce juste : j'ai fait cette nuit un rêve très douloureux à son sujet.” Les grands prêtres et les anciens suggérèrent aux foules de demander Barabbas et de réclamer la mort de Jésus. Le procurateur prit donc la parole : “Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ?” Ils répondirent : “Barabbas.” Pilate leur dit : “Alors que faut-il faire de Jésus dit le Messie ? ” Ils dirent tous : “Qu'il soit crucifié ! Il leur dit : “Quel mal a-t-il donc fait ?” Ils se mirent à crier plus fort : “Qu'il soit crucifié !” Alors Pilate voyant ses efforts inutiles, et que le tumulte ne faisait qu'augmenter, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la multitude, disant : “Moi, je suis innocent du sang de cet homme. C'est votre affaire !” Tout le peuple répondit : “Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! ” Alors il fit relâcher Barabbas, et, après avoir flagellé Jésus, il le livra pour être crucifié. Alors les soldats du procurateur emmenèrent Jésus dans le prétoire et assemblèrent auprès de lui la cohorte entière. Ils le déshabillèrent et lui passèrent une chlamyde rouge. Ils tressèrent une couronne d'épines et la lui mirent sur la tête avec un roseau à la main droite. Alors ils fléchissaient le genou devant lui et ils se moquaient de lui en disant : “Salut, roi des Juifs ! ” Ils lui crachaient dessus et, lui prenant le roseau, ils le frappaient à la tête. L'ayant ainsi accablé de moqueries, ils lui retirèrent la chlamyde et lui remirent ses vêtements, après quoi ils l'emmenèrent pour être crucifié. En sortant, ils trouvèrent un Cyrénéen, du nom de Simon ; ils le réquisitionnèrent pour lui faire porter la croix. Ils arrivèrent au lieu appelé Golgotha, c'est-à-dire le lieu dit du Crâne. Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel. Mais, l'ayant goûté, il n'en voulut point boire. Après l'avoir crucifié, les bourreaux se partagèrent ses vêtements en les tirant au sort. Puis ils s'assirent pour le garder. On lui avait mis au-dessus de la tête le motif de sa condamnation ainsi libellé : Celui-ci est Jésus le roi des Juifs. Alors furent crucifiés avec lui deux voleurs, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Les passants l'insultaient, disant avec des hochements de tête : “Toi qui détruis le sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es le Fils de Dieu, et descends de la croix.” De même, les grands prêtres se moquaient de lui, ainsi que les scribes et les anciens, disant : “Il en a sauvé d'autres et il ne peut se sauver lui-même ! Il est roi d'Israël ! Qu'il descende sur l'heure de la croix et nous croirons en lui ! Il a mis en Dieu sa confiance, que Dieu le délivre à présent, s'il l'aime, car il a dit : Je suis le Fils de Dieu ! ” Les voleurs qui étaient crucifiés avec lui, l'accablaient des mêmes outrages. A partir de la sixième heure, il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu'à la neuvième heure. A la neuvième heure environ, Jésus s'écria d'une voix forte : Eli, Eli, lema sabachtani ? ce qui veut dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? Quelques-uns des assistants, en entendant ces paroles, dirent : “Il appelle Elie.” Aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, l'imbiba de vinaigre, et l'ayant mise au bout d'un roseau, il lui tendit à boire. Les autres disaient : “Laisse, nous allons voir si Elie vient le sauver.” Pour la seconde fois Jésus poussa un grand cri et il rendit l'esprit. Et voici que le voile du sanctuaire se déchira en deux du haut en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s'ouvrirent, et les corps de plusieurs saints défunts ressuscitèrent. Sortant de leurs tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte et se montrèrent à bon nombre de personnes, Le centurion et les autres gardes de Jésus, à la vue du tremblement de terre et de tous ces prodiges, furent saisis de frayeur et dirent : “Vraiment, c'était le Fils de Dieu !” Il y avait là, à distance, plusieurs femmes qui regardaient : elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir ; entre autres, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils Zébédée. Le soir venu, il se présenta un homme riche, originaire d'Arimathie, nommé Joseph, qui était lui aussi devenu disciple de Jésus. Il alla trouver Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Alors Pilate donna l'ordre de le lui remettre. Joseph prit le corps, l'enveloppa dans un linceul blanc et le déposa dans le tombeau neuf qu'il s'était fait tailler dans le roc ; il roula une grosse pierre contre la porte du tombeau et s'en alla. Marie-Madeleine et l'autre Marie, assises, se tenaient là, en face du tombeau. Le lendemain, qui était le jour après la parascève, les princes des prêtres et les pharisiens se présentèrent en nombre chez Pilate et lui dirent : “Seigneur, nous nous sommes souvenus que cet imposteur a dit de son vivant : Dans trois jours je ressusciterai. Ordonnez donc que le tombeau soit bien gardé jusqu'au troisième jour, de peur que les disciples ne viennent le dérober, et qu'ils ne disent au peuple : Il est ressuscité d'entre les morts. Cette dernière imposture serait pire que la première.” Pilate leur répondit : “Vous avez une garde ; allez, gardez-le comme vous savez faire.” Ils s'en allèrent donc et, pour s'assurer du tombeau, apposèrent les scellés sur la pierre, et y mirent des gardes. A près le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie-Madeleine et l'autre Marie allèrent visiter le sépulcre. Et voici qu'il y eut un grand tremblement de terre. Car l'ange du Seigneur descendit du ciel, s'approcha, roula la pierre et s'assit dessus. Il avait le visage brillant comme l'éclair, et les vêtements blancs comme la neige. A sa vue, les gardes tremblèrent de peur et ils devinrent comme morts. L’ange prenant la parole dit aux femmes : “Ne craignez rien, vous autres. Je sais que vous cherchez Jésus le crucifié, il n'est plus ici, car il est ressuscité comme il l'avait prédit. Venez voir la place où il était. Puis vite, allez dire à ses disciples : Il est ressuscité des morts : et voici qu'il vous précède en Galilée, c'est là que vous le reverrez. Je vous aurai prévenues.” Les femmes quittèrent en hâte le sépulcre, partagées entre la crainte et une vive joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre disant : “Je vous salue.” Elles s'approchèrent, se jetèrent à ses pieds et l'adorèrent. Alors Jésus leur dit : “N'ayez pas peur, allez dire à mes frères qu'ils retournent en Galilée, c'est là qu'ils me reverront.” Tandis qu'elles étaient en route, quelques gardes revinrent en ville raconter ces événements aux grands prêtres. Ceux-ci, dans une réunion, tinrent conseil avec les anciens, et ils donnèrent une forte somme d'argent aux soldats, leur disant : “Dites que ses disciples sont venus la nuit, pendant votre sommeil, et qu'ils l'ont dérobé. Que si cela arrive aux oreilles du procurateur, nous saurons lui persuader de ne pas vous inquiéter.” Les soldats prirent l'argent et se conformèrent à ces instructions. Et le bruit en est répandu parmi les Juifs jusqu'à ce jour. Les onze disciples se rendirent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée. L'ayant aperçu, ils l'adorèrent, mais il y en eut qui doutèrent. Jésus s'approcha et leur parla en ces termes : “Toute puissance m'a été donnée au ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Enseignez-leur à garder tous mes commandements. Pour moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde.”
Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu. Ainsi qu'il est écrit dans le prophète Isaïe : Voici que j’envoie mon messager devant toi pour te frayer le chemin – voix de celui qui crie dans le désert : - Préparez le chemin du Seigneur, - rendez droits ses sentiers. Jean le Baptiste parut dans le désert, prêchant un baptême de repentir pour la rémission des péchés. Vers lui s'en venait tout le pays de Judée et tous les gens de Jérusalem : ils se faisaient baptiser par lui dans le cours du Jourdain en avouant leurs péchés. Jean portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il vivait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : “Il vient, celui qui est plus fort que moi, il me suit. Je ne suis pas digne de me baisser pour délier la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l'eau, mais lui vous baptisera dans l'Esprit-Saint.” En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth de Galilée et fut baptisé dans le Jourdain par Jean. Il remontait de l'eau lorsqu'il vit les cieux se fendre et l'Esprit, comme une colombe, descendre sur lui. Une voix partit des Cieux : “Tu es mon Fils bien-aimé, en toi je me suis complu.” Aussitôt l'Esprit le pousse au désert, et dans le désert, il demeura quarante jours, mis à l'épreuve par Satan. Il était avec les bêtes sauvages et les anges le servaient. Après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle de Dieu. “C'est bien le moment, disait-il, le Royaume de Dieu est proche. Repentez-vous et croyez la Bonne Nouvelle.” Tout en longeant la mer de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, jeter l'épervier dans la mer ; car ils étaient pêcheurs. Jésus leur dit : “Venez et suivez-moi : je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes.” Aussitôt, ils laissèrent leurs filets et l'accompagnèrent. Un peu plus loin, il vit Jacques, fils de Zébédée et Jean son frère, eux aussi dans leur barque en train de réparer leurs filets. Aussitôt il les appela. Laissant leur père Zébédée dans la barque avec ses journaliers, ils partirent à sa suite. Ils passent à Capharnaüm. Dès le jour du sabbat, il entra dans la synagogue et il enseignait. On était très frappé de son enseignement, car il les enseignait comme ayant autorité, et non comme les scribes. Or, se trouvait précisément dans leur synagogue un homme possédé d'un esprit impur. Il se mit à vociférer : “De quoi te mêles-tu, Jésus de Nazareth ? Tu es venu pour nous perdre ! Je sais qui tu es : le Saint de Dieu.” Jésus lui dit sévèrement : “Sois muselé ; sors de cet homme !” Le secouant avec violence, l'esprit impur poussa un grand cri et sortit de l'homme. Tous furent stupéfaits, au point de se demander entre eux : “Qu'est-ceci ? Un enseignement nouveau donné d'autorité ! Il commande aux esprits impurs et ils l'écoutent !” Sa renommée se répandit aussitôt de tous côtés, dans tous les environs de la Galilée. En sortant de la synagogue, ils vinrent dans la maison de Simon et d'André avec Jacques et Jean. La belle-mère de Simon était au lit transie de fièvre. Aussitôt, ils lui parlent d'elle. Il s'avance et la fit lever, en lui prenant la main. La fièvre la quitta et elle les servait. Le soir venu, au coucher du soleil, on lui portait tous les malades et les démoniaques. Toute la ville se pressait devant la porte. Il guérit beaucoup de malades atteints de diverses maladies. Il chassa aussi beaucoup de démons, mais il ne laissait pas parler les démons, car ils le connaissaient. Le matin, en pleine nuit, il se leva, sortit et s'en alla dans un endroit désert : là il priait. Simon et ses compagnons partirent sur ses traces. Ils le trouvent et lui disent : “Tout le monde te cherche.” Il leur dit : “Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je prêche : c'est pour cela que je suis sorti.” Il s'en alla donc, prêchant dans leurs synagogues, à travers toute la Galilée et chassant les démons. Un lépreux vient à lui, l'appelle, et tombe à genoux : “Si tu veux, lui dit-il, tu peux me purifier.” Emu de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : “Je le veux, sois purifié !” Aussitôt la lèpre le quitta et il fut purifié. Jésus prenant à son égard un air sévère le congédia aussitôt et lui dit : “Veille à n’en rien dire à personne, mais va, montre-toi au prêtre, offre pour ta purification ce qu'à prescrit Moïse, en guise, pour eux, de témoignage.” Mais lui, à peine sorti, se mit à tout proclamer et à en répandre la nouvelle, de sorte qu'il ne pût désormais entrer ouvertement dans une ville. Mais il restait dehors, en des endroits déserts, et l'on venait à lui de toutes parts. Il revint à Capharnaüm après quelques jours. On apprit qu'il était dans une maison, et beaucoup s'y rassemblèrent, si bien qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte. Il leur annonçait la parole. Surviennent des gens qui lui portent un paralytique. Ils étaient quatre pour le soulever. Comme ils ne pouvaient le lui apporter à cause de la foule, ils découvrirent le toit au-dessus de l'endroit où il se trouvait. Quand ils l'ont déblayé, ils laissent glisser le grabat où le paralytique était couché. Jésus voyant leur foi, dit au paralytique : “Mon fils, tes péchés sont remis.” Il y avait là quelques-uns des scribes qui étaient assis et pensaient en leurs cœurs : “Que dit-il là ? Il blasphème. Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ?” Aussitôt Jésus connaît par son esprit qu'ils pensaient ainsi en eux-mêmes, et leur dit : “Pourquoi de telles pensées en vos cœurs ? Quel est le plus facile, dire au paralytique : Tes péchés sont remis, ou dire : Lève-toi, prends ton grabat et marche ? Mais vous allez savoir que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés.” Il dit au paralytique : “Je te l'ordonne, lève-toi, prends ton grabat et rentre chez toi.” Il se leva, prit aussitôt son grabat et sortit en présence de tous, si bien que tous, hors d'eux-mêmes, glorifiaient Dieu, en disant : “Nous n'avons jamais rien vu de tel !” Il sortit de nouveau au bord de la mer. Toute la foule allait à lui et il les enseignait. En passant, il vit Lévi, fils d'Alphée, assis à la douane. Il lui dit : “Viens avec moi”. Il se leva et vint avec lui. Comme il était à table dans sa maison, beaucoup de publicains et de pécheurs étaient à table avec Jésus et ses disciples ; car ils étaient nombreux à l'accompagner. Les scribes du parti des pharisiens le voyant manger avec les pécheurs et les publicains disaient à ses disciples : “Quoi ! C'est avec les pécheurs et les publicains qu'il mange et qu'il boit !” Jésus, qui avait entendu, leur dit : “Ce ne sont pas les gens valides qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs.” Les disciples de Jean et les Pharisiens jeûnaient. On vient lui dire : “Pourquoi les disciples de Jean et les disciples des Pharisiens jeûnent-ils alors que tes disciples ne jeûnent pas ?” Jésus leur dit : “Est-ce que les gens de la noce, tant que l'époux est avec eux, peuvent jeûner ? Aussi longtemps qu'ils ont l'époux avec eux, ils ne peuvent jeûner. Viendront des jours où l'époux leur sera arraché : c'est alors qu'ils jeûneront, en ce jour-là. Personne ne coud un morceau d'étoffe non foulée à un vieux manteau ; sinon la pièce neuve, en se rétrécissant, tire sur la vieille étoffe et il se produit une déchirure pire. Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres, sinon le vin fera éclater les outres et le vin se perd, ainsi que les outres : à vin nouveau, outres nouvelles !” Un jour de Sabbat, il passait à travers les moissons. Ses disciples, chemin faisant, arrachaient les épis. Les Pharisiens de lui dire : “Vois ! Pourquoi font-ils le jour du Sabbat ce qui n'est pas permis ?” Il leur dit : “N'avez-vous jamais lu ce que fit David lorsqu'il fut dans le besoin et qu'il eut faim, lui et ses compagnons ? Comment il entra dans la maison de Dieu, au temps du grand-prêtre Abiathar, mangea les pains de proposition, qu'il n'est pas permis de manger, si ce n'est aux prêtres, et en donna même à ses compagnons ?” Puis il leur disait : “Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, en sorte que le Fils de l'homme est maître même du Sabbat.” Il entre de nouveau à la Synagogue. Il s'y trouvait un homme qui avait la main desséchée. Ils l'épiaient pour voir s'il le guérirait le jour du Sabbat ; afin de l'accuser. Il dit à l'homme qui avait la main desséchée : “Lève-toi et viens an milieu.” Puis il leur dit : “Est-il permis le jour du sabbat de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une vie ou de tuer ?” Ils gardaient le silence. Alors, promenant sur eux un regard plein de colère, tout attristé devant leur cœur de pierre, il dit à l'homme : “Etends la main !” Il l'étendit, et sa main fut rétablie. A la sortie, les Pharisiens tinrent aussitôt conseil avec les Hérodiens contre lui, sur les moyens de le perdre. Jésus, avec ses disciples, se retira vers la mer. Une foule nombreuse, venue de la Galilée, l'accompagna. Et de la Judée, de Jérusalem, de l'Idumée, d'au-delà du Jourdain, de la région de Tyr et de Sidon, une foule nombreuse apprenant tout ce qu'il faisait, vint à lui. Il dit alors à ses disciples de tenir une barque à sa disposition à cause de la foule, pour ne pas en être écrasé. Car, il avait guéri beaucoup de malades, si bien que se jetaient sur lui pour le toucher tous ceux qui éprouvaient le fléau de la maladie. Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui et criaient : “Tu es le Fils de Dieu !” Mais il les reprenait sévèrement, pour qu'ils ne le dévoilent pas. Ensuite, il gravit la montagne, appelle ceux qu'il voulait, et ils s'en allèrent vers lui. Il en établit douze pour être avec lui et pour les envoyer comme ses hérauts, avec le pouvoir de chasser les démons. Il établit donc les Douze : Simon, à qui il imposa le nom de Pierre, Jacques fils de Zébédée et Jean, frère de Jacques, et il leur imposa le nom de Boanergès, c'est-à-dire, fils du tonnerre ; André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques, fils d'Alphée, Thaddée, Simon le Cananéen, et Judas Iscariote, qui alla jusqu'à le livrer. Il revient à la maison. La foule y revient aussi et s'y presse à tel point qu'ils ne pouvaient pas même manger. Les siens l'ayant appris partirent pour se saisir de lui, car on disait : “C'est un exalté !” Les scribes descendus de Jérusalem disaient : “Il est possédé de Béelzéboul”, et : “C'est par le chef des démons, qu'il chasse les démons.” Les ayant appelés, Jésus leur disait en paraboles : “Comment Satan peut-il chasser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut se maintenir. Si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne pourra tenir debout. Si Satan s'est dressé contre lui-même et s'il est divisé, il ne peut pas tenir debout : il est fini. Mais personne ne peut entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses meubles, à moins de ligoter d'abord cet homme fort : alors, il pillera sa maison. En vérité, je vous le dis, tout sera remis aux fils des hommes : les péchés et les blasphèmes, absolument tous leurs blasphèmes. Mais celui qui aura blasphémé contre l'Esprit-Saint n'a point de rémission pour l'éternité : il est coupable d'un péché éternel.” C'était parce qu'ils avaient dit : “Il est possédé d'un esprit impur.” Arrivent sa mère et ses frères. Debouts, au dehors, ils l'envoyèrent demander. Une foule était assise autour de lui. On lui dit : “Voilà ta mère, tes frères, tes sœurs là-dehors, ils te cherchent !” Mais il leur répond : “Qui est ma mère et qui sont mes frères ?” Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : “Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-ci est mon frère, et ma sœur, et ma mère.” De nouveau il se mit à enseigner au bord de la mer. Une très grande foule s'assemble près de lui, si bien qu'il monta dans une barque où il s'assit, en mer. Toute la foule était à terre, le long de la mer. Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles et leur disait dans son enseignement : “Ecoutez ! Voici que le semeur est sorti pour semer. Or, en semant, du grain tomba au bord du chemin : les oiseaux vinrent le manger. D'autre tomba sur un sol pierreux, où il n'avait pas beaucoup de terre : il leva aussitôt parce qu'il n'avait pas de profondeur de terre ; mais quand se leva le soleil, il fut brûlé, et n'ayant pas de racine, il sécha. D'autre tomba dans les épines : les épines montèrent et l'étouffèrent, et il ne donna pas de fruit. Et d'autres grains tombèrent dans la bonne terre : ils montèrent, grandirent et rapportèrent trente, soixante et cent.” Et il ajoutait : “Qui a des oreilles pour entendre, entende !” Quand il fut avec eux seuls, ceux qui se tenaient près de lui avec les Douze l'interrogeaient sur ces paraboles. Il leur disait : “A vous le mystère du Royaume de Dieu est révélé. Mais pour ceux-là qui sont dehors tout arrive en paraboles, afin que : Regardant de tous leurs yeux ils ne voient pas, écoutant de toutes leurs oreilles ils ne comprennent pas, - de peur qu'un jour ils ne se convertissent et qu'il ne leur soit pardonné. Il leur dit : “Vous ne comprenez pas cette parabole ? Comment donc comprendrez-vous toutes les paraboles ? Le semeur sème la parole. Il y a ceux qui sont au bord du chemin là où la parole est semée ; dès qu'ils l'ont entendue, aussitôt vient Satan et il enlève la parole semée en eux. Il y a de même ceux qui sont ensemencés sur un sol pierreux : dès qu'ils ont entendu la parole, aussitôt avec joie ils la reçoivent, mais la racine ne pousse pas en eux, ils sont inconstants. Vienne une tribulation, une persécution à cause de la parole, aussitôt ils trébuchent. Il y en a d'autres qui sont ensemencés dans les épines : ceux qui entendent la parole, mais les soucis du siècle, la séduction de la richesse et toutes les autres convoitises pénètrent en eux et étouffent la parole, qui ne porte aucun fruit. Mais ceux-là ont été ensemencés dans la bonne terre, qui entendent la parole, la reçoivent, et portent du fruit, trente, soixante et cent.” Il leur disait : “Est-ce qu'on apporte la lampe pour la mettre sous le boisseau ou sous le lit ? N'est-ce pas pour la mettre sur le lampadaire ? Car rien n'est caché que pour être dévoilé ; rien ne se fait en cachette que pour venir sans voile à la lumière. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende !” Il leur disait : “Prenez garde à ce que vous entendez ! Dans la mesure où vous mesurez on vous fera votre mesure ; on y ajoutera encore, pour vous qui écoutez. Car celui qui a, on lui donnera ; celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera enlevé.” Il disait : “Il en est du Royaume de Dieu comme d'un homme qui aurait jeté la semence sur la terre. Il dort et se lève, au fil des nuits et des jours ; la semence germe et grandit sans qu'il s'en aperçoive. D'elle-même la terre porte son fruit : d'abord une herbe, puis un épi, puis du blé plein l'épi. Dès que le fruit le permet, aussitôt il y met la faucille, parce que la moisson est prête.” Il disait : “A quoi comparerons-nous le Royaume de Dieu ? Dans quelle parabole le mettrons-nous ? C'est comme un grain de sénevé : lorsqu'il est semé sur la terre, il est plus petit que tout ce qu'on sème sur la terre. Mais lorsqu'il est semé, il monte et devient plus grand que toutes les plantes potagères et il pousse de grandes branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent s'abriter sous son ombre.” C'est avec beaucoup de paraboles de ce genre qu'il leur annonçait la parole, selon qu'ils étaient capables de l'entendre. Il ne leur disait rien sans paraboles, mais, en particulier, à ses disciples, il expliquait tout. Ce même jour, le soir venu, il leur dit : “Passons sur l'autre rive.” Laissant la foule, ils l'emmenèrent, comme il était, dans la barque, et d'autres barques l'accompagnaient. Survient une forte bourrasque. Les vagues se jetaient dans la barque, de sorte que déjà la barque se remplissait. Mais lui, il était à la poupe, endormi sur l'oreiller. Ils l'éveillent et lui disent : “Maître, tu ne te soucies pas de ce que nous périssions ?” S'étant réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : “Silence ! Sois muselée !” Le vent tomba, et il y eut un grand calme. Et il leur dit : “Pourquoi êtes-vous si lâches ? Comment n'avez-vous pas de foi ?” Ils furent saisis d'une grande frayeur et disaient entre eux : “Mais alors, qui est celui-ci, puisque même le vent et la mer lui obéissent ?” Ils arrivèrent de l'autre côté de la mer, au pays des Géraséniens. Il sortait de la barque, lorsque des tombeaux vint à sa rencontre un homme possédé d'un esprit impur. Il avait sa demeure dans les tombeaux. Même avec une chaîne, personne ne pouvait plus le lier : car souvent on l'avait lié avec des entraves et des chaînes mais il avait brisé les chaînes et broyé les entraves, et personne n'avait la force de le dompter. Sans cesse, nuit et jour, dans les tombeaux et sur les montagnes, il allait poussant des cris et se déchirant avec des pierres. Il vit Jésus de loin, courut, se prosterna devant lui, et d'une voix forte il s'écria : “De quoi t'occupes-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je te conjure par Dieu, ne me torture pas !” En effet, il lui disait : “Sors, esprit impur, hors de cet homme.” Et il lui demandait : “Quel est ton nom ?” Il lui dit : “Légion est mon nom, car nous sommes beaucoup.” Et il le suppliait instamment de ne pas le chasser du pays. Il y avait là, sur la montagne, un grand troupeau de porcs qui paissaient. Ils le supplièrent en disant : “Envoie-nous vers les porcs pour que nous y entrions.” Il le leur permit. Les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les porcs et le troupeau s'élança du haut de la falaise dans la mer, au nombre d'environ deux mille, et ils s'étouffaient dans la mer. Leurs pâtres s'enfuirent et annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans les champs, et l'on vint voir ce qui s'était passé. Arrivés près de Jésus, les gens aperçoivent le démoniaque assis, couvert d'un manteau, plein de bon sens, lui qui avait été possédé par Légion. Ils furent saisis de frayeur. Les témoins leur dirent en détail comment cela s'était passé pour le démoniaque, et à propos des porcs. Alors, ils se mirent à le supplier de s'éloigner de leur contrée. Comme il s'embarquait, l'ancien démoniaque le suppliait de le garder avec lui. Il ne le lui permit pas, mais il lui dit : “Va-t-en chez toi, près des tiens, et annonce-leur la nouvelle : tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde.” Il s'en alla et se mit à proclamer dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui, et tous étaient dans l'admiration. Quand Jésus eut regagné l'autre rive dans sa barque, une grande foule se rassembla près de lui. Il se tenait au bord de la mer. Vient un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Le voyant, il tombe à ses pieds, et le supplie avec instance : “Ma petite fille est à l'extrémité, dit-il, il faut que tu viennes lui imposer les mains pour qu'elfe soit sauvée et qu'elle vive.” Il s'en alla avec lui. Une grande foule l'accompagnait et elle le serrait à l'écraser. Une femme avait une perte de sang depuis douze ans. Elle avait beaucoup souffert du fait de nombreux médecins et avait dépensé tout son bien, sans le moindre profit. Elle allait plutôt de mal en pis. Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule par derrière et toucha son manteau. Elle se disait : “Quand j'aurai touché seulement ses vêtements, je serai sauvée.” Et aussitôt sa source de sang fut séchée et elle sentit dans son corps qu'elle était guérie de ce fléau. Jésus eut aussitôt conscience de la puissance miraculeuse qui venait de sortir de lui. Il se retourna dans la foule, et disait : “Qui m'a touché les vêtements ?” Ses disciples lui disaient : “Tu vois la foule qui t'écrase, et tu dis : Qui m'a touché ?” Mais il regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela. La femme effrayée et tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se prosterner devant lui et lui dit toute la vérité. Et il lui dit : “Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix et sois guérie de ce fléau qui t'affligeait.” Il parlait encore, quand, de chez le chef de synagogue, on vient dire : “Ta fille est morte. Pourquoi importuner davantage le Maître ?” Mais Jésus ayant surpris cette parole, dit au chef de synagogue : “N'aie pas peur. Crois seulement.” Et il ne laissa personne l'accompagner, excepté Pierre, Jacques et Jean, le frère de Jacques. Ils vont vers la maison du chef de synagogue. Là il aperçoit le tumulte, des gens qui pleurent avec de grands cris ; il entre et leur dit : “Pourquoi ce tumulte et ces pleurs ? L'enfant n'est pas morte ; elle dort.” Et ils riaient de lui. Mais lui, les chassant tous, emmène le père de l'enfant, sa mère, et ceux qui l'accompagnaient. Il pénètre là où était l'enfant, prend la main de l'enfant et lui dit : “Talitha koum”, ce qui signifie : “Fillette, je te le dis, lève-toi !” Aussitôt la fillette se dressa, et elle marchait - car elle avait douze ans. Et ils furent aussitôt saisis d'une profonde stupeur. Il leur recommanda avec instance que personne ne le sût, et dit de lui donner à manger. Partant de là, il vient dans sa patrie et ses disciples l'accompagnent. Le jour du Sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Les nombreux auditeurs, frappés d'étonnement, disaient : “D'où lui vient cela ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée ?... Et de pareils miracles qui se font par ses mains ? N'est-ce pas là, le charpentier, le fils de Marie et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous ?” C'était pour eux un grand obstacle à son sujet. Et Jésus leur disait : “Un prophète n'est sans honneur que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa maison.” Il ne put y faire aucun miracle, si ce n’est qu'il imposa les mains à quelques infirmes et les guérit. Et il s'étonnait de leur incrédulité. Il parcourait les villages à la ronde en enseignant. Il appelle les Douze. Il se mit à les envoyer deux à deux et il leur donnait pouvoir sur les esprits impurs. Il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, sauf un bâton : ni pain, ni besace, ni monnaie à leur ceinture, mais d'aller chaussés de sandales et : “Ne revêtez pas deux tuniques.” Il leur disait aussi : “Où que vous soyiez entrés dans une maison, demeurez-y jusqu'à ce que vous partiez de ce lieu. Si un endroit ne vous reçoit pas et qu'on ne vous écoute pas, sortez de là et secouez la poussière de vos semelles en témoignage contre eux.” S'en étant allés, ils prêchèrent le repentir. Ils chassaient beaucoup de démons, oignaient d'huile beaucoup d'infirmes et les guérissaient. Le roi Hérode l'entendit, car son nom était devenu illustre, et il disait : “Jean le Baptiste est ressuscité des morts, c'est pourquoi le pouvoir des miracles opère en lui.” D'autres disaient : “C'est Elie.” D'autres disaient : “Un prophète comme l'un des Prophètes.” Mais Hérode ayant entendu cela, disait : “Celui que j'ai moi-même fait décapiter, Jean, le voici ressuscité !” C'était lui en effet, Hérode, qui avait fait arrêter Jean et l'avait enchaîné en prison, à cause d'Hérodiade, la femme de son frère, parce qu'il l'avait épousée. Car Jean disait à Hérode : “Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère.” Hérodiade lui gardait rancune et voulait bien le faire mourir, mais elle ne pouvait. En effet, Hérode craignait Jean, le sachant un homme juste et saint, et il le préservait. Lorsqu'il l'avait entendu, il était bien embarrassé, et pourtant il l'écoutait avec plaisir. Un jour l'occasion se présente : Hérode donnait un banquet pour l'anniversaire de sa naissance, à ses grands, à ses généraux et aux notables de la Galilée. Alors, entra la fille de cette Hérodiade, elle dansa et plût à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : “Demande moi ce que tu voudras, je te le donnerai.” Et il lui fit un serment : “Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, jusqu'à la moitié de mon royaume.” Elle sortit donc et dit à sa mère : “Que demanderais-je ?” Elle répondit : “La tête de Jean le Baptiste.” Elle revint avec empressement auprès du roi et fit sa demande en ces termes : “Je veux qu'à l'instant tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste.” Le roi devint fort triste, mais à cause de ses serments et de ses convives il ne voulut pas la refuser. Aussitôt le roi envoya une garde avec ordre d'apporter la tête de Jean. Il s'en alla, le décapita dans la prison, porta la tête sur un plat et la donna à la jeune fille. La jeune fille la donna à sa mère. L'ayant appris, ses disciples vinrent prendre son cadavre et le mirent dans un tombeau. Les apôtres se retrouvent autour de Jésus. Ils lui annoncèrent tout ce qu'ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : “Venez, vous autres, entre nous, en un lieu désert, et reposez-vous un peu.” Car le va et vient des visiteurs était tel qu’on ne trouvait pas même le temps de manger. Ils s'embarquèrent donc pour un lieu désert entre eux. On les vit s'en aller et beaucoup devinèrent : de toutes les villes on accourut à pied et on les devança. En débarquant il vit une grande foule. Il en eut compassion, parce qu'ils étaient comme des brebis sans pasteur et il se mit à les enseigner longuement. L’heure était déjà très avancée quand ses disciples vinrent lui dire : “L'endroit est désert. L'heure est très avancée. Libère-les, pour qu'ils s'en aillent dans les champs et les villages des environs s'acheter de quoi manger.” Il leur répartit ces paroles : “Donnez-leur vous-mêmes à manger.” Ils lui dirent alors : “Irons-nous acheter deux cents deniers de pain pour leur donner à manger ?” Mais lui leur dit : “Combien avez-vous de pains ? Allez voir !” S'en étant assurés, ils dirent : “Cinq et deux poissons.” Il leur ordonna de faire étendre tout le monde par groupes de convives, sur l'herbe verte, et ils s'allongèrent par carrés de cent et de cinquante. Il prit alors les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux au ciel, dit la bénédiction, rompit les pains, et il les donnait aux disciples, pour les leur distribuer. Les deux poissons aussi, il les partagea entre tous. Ils mangèrent tous et furent rassasiés. Ils emportèrent douze couffins pleins de morceaux de pain et des restes de poissons. Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de cinq mille hommes. Aussitôt, il contraignit ses disciples à s'embarquer et à le précéder sur l'autre rive, en passant par Bethsaïde, tandis que lui-même renvoie la foule. Il en prit donc congé, puis s’en alla sur la montagne pour prier. Comme il se faisait tard, la barque était au milieu de la mer, et lui, seul, à terre. Voyant qu'ils se donnaient un grand mal pour ramer, car le vent leur était contraire, vers la quatrième veille de la nuit, il se dirigea vers eux en marchant sur la mer. Il se disposait à les dépasser. Mais eux, l'ayant vu qui marchait sur la mer, se dirent : “C'est un fantôme”, et ils criaient ; car ils l'avaient tous vu et avaient été bouleversés. Mais lui, aussitôt, leur parla et leur dit : “Rassurez-vous, c’est moi, n'ayez pas peur.” Il monta près d'eux dans la barque et le vent tomba. Ils étaient en eux-mêmes au comble de la stupeur. Car ils n'avaient rien compris au sujet des pains : leur cœur était aveugle. La traversée achevée, ils prirent terre à Génésareth et accostèrent. A peine sortis de la barque, on le reconnut. Les gens parcoururent toute cette région et l'on se mit à transporter sur leurs grabats les malades, partout où l'on entendait dire : “Il y est.” En quelque endroit qu'il pénétrât, villages, villes, campagnes, on déposait les malades sur les places et on le suppliait de leur laisser toucher seulement la frange de son manteau, et tous ceux qui le touchaient étaient sauvés. Les pharisiens et des scribes venus de Jérusalem s'assemblent près de lui. Ils voient quelques-uns de ses disciples manger leur pain avec des mains souillées... , c'est-à-dire, non lavées. Car les pharisiens, et en général les Juifs, ne mangent pas sans s'être lavé les mains jusqu'au poignet, maintenant la tradition des anciens ; au retour de la place publique ils ne mangent pas non plus sans s'être aspergés d'eau, et il y a beaucoup d'autres pratiques que la tradition leur fait maintenir : ablutions de coupes, de cruches, de plats d'airain. Donc, les pharisiens et les scribes lui demandent : “Pourquoi tes disciples ne mangent-ils pas selon la tradition des anciens, mais mangent-ils leur pain avec des mains souillées ?” Il leur répondit : “Isaïe a joliment bien prophétisé sur vous, hypocrites, ainsi qu'il est écrit : Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi ; c'est en vain qu'ils me vénèrent, les doctrines de ces docteurs ne sont que préceptes humains. Laissant de côté le précepte de Dieu, vous maintenez la tradition des hommes.” Et il leur disait : “Vous abrogez bel et bien le précepte de Dieu pour garder votre tradition. Car Moïse a dit : Honore ton père et ta mère, et : Celui qui maudit son père et sa mère, qu'il soit exterminé. Mais vous, vous dites : Si l'on dit à son père ou à sa mère : Corban, c'est-à-dire Offrande, le secours que tu aurais pu recevoir de moi, vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou sa mère, annulant la parole de Dieu par votre tradition que vous vous êtes transmise. Et vous faites bien des choses semblables. Puis, ayant de nouveau appelé la foule, il leur disait : “Ecoutez-moi tous et comprenez. Il n'est rien hors de l'homme qui puisse en pénétrant en lui, le souiller. C'est ce qui sort de l'homme qui souille l'homme. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende !” Une fois rentré dans une maison, loin de la foule, ses disciples lui demandaient le sens de la parabole. Il leur dit : “Vous aussi, êtes-vous à ce point inintelligents ? Vous ne comprenez pas que tout ce qui vient du dehors et pénètre dans l'homme ne peut le souiller, parce que cela ne pénètre pas dans son cœur, mais dans son ventre et sort lorsqu'on va à la selle.” Il déclarait donc pur tout aliment. Il dit encore : “C'est ce qui sort de l'homme qui souille l'homme : car c'est du dedans, du cœur des hommes, que sortent les pensées mauvaises : débauches, vols, meurtres, adultères, convoitises, méchancetés, fourberie, impudicité, envie, diffamation, orgueil, déraison. Toutes ces vilenies sortent du dedans et souillent l'homme.” Partant de là, il s'en alla dans le pays de Tyr et Sidon. Il entra dans une maison et voulait qu'on ne le sût pas. Mais il ne put rester caché. Une femme dont la fillette avait un esprit impur, eut à peine entendu parler de lui, qu'elle vint se jeter à ses pieds. Cette femme était grecque, syrophénicienne de race. Elle lui demandait de chasser le démon hors de sa fille. Il lui dit : “Laisse d'abord les enfants se rassasier. Car il n'est pas bon de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens.” “Il est vrai, Seigneur, répondit-elle, mais les petits chiens mangent sous la table des miettes des enfants.” Il lui dit : “A cause de cette parole, va-t'en, le démon est sorti de ta fille.” Elle partit dans sa maison, trouva l'enfant qui s'était jetée sur son lit et le démon était sorti. De nouveau, quittant le pays de Tyr, il alla par Sidon vers la mer de Galilée, au milieu de la Décapole. Or, on lui porte un sourd-bègue, en le suppliant de lui imposer la main. Jésus le prit à part, hors de la foule, lui mit ses doigts dans les oreilles, toucha sa langue avec de la salive. Puis, levant les yeux au ciel, il soupira et lui dit : “Ephpheta ”, c'est-à-dire : “Ouvre-toi.” Ses oreilles s'ouvrirent et aussitôt fut délié le lien de sa langue, et il parlait distinctement. Il leur recommanda de n'en parler à personne, mais plus il le leur recommandait, plus ils le proclamaient. Ils étaient au comble de l'admiration et disaient : “Il a tout bien fait : il fait entendre les sourds et parler les muets.” En ces jours-là, comme il y avait de nouveau grande foule et rien à manger, il appelle les disciples et leur dit : “J'ai compassion de cette foule, car voici maintenant trois jours qu'ils restent près de moi, et ils n'ont rien à manger. Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en route. Il y en a qui sont venus de loin.” Ses disciples lui répondirent : “D'où pourrait-on tirer de quoi les rassasier de pains ici, dans un désert ? ” Et il leur demandait : “Combien avez-vous de pains ?” Ils dirent : “Sept.” Il ordonne à la foule de s'étendre à terre. Alors il prit les sept pains, rendit grâces et les rompit. Il les donnait à ses disciples pour les distribuer à la foule. Ils avaient aussi quelques petits poissons. Il les bénit et dit de les distribuer aussi. Ils mangèrent et furent rassasiés, et des morceaux qui restaient, on emporta sept corbeilles. Or, ils étaient environ quatre mille. Alors, il les renvoya. Aussitôt il s'embarqua avec ses disciples, et vint dans la région de Dalmanoutha. Les pharisiens sortirent et se mirent à discuter avec lui. Ils requéraient de lui un signe venu du ciel et voulaient le mettre à l'épreuve. Soupirant du fond de l'âme, il dit : “Pourquoi cette race requiert-elle un signe ? En vérité, je vous le dis, il ne sera sûrement pas donné de signe à cette race !” Il les quitta donc et s'embarquant de nouveau, partit pour l'autre rive. Ils avaient oublié de prendre des pains et ils n'en avaient qu'un avec eux dans la barque. Or, il leur faisait cette recommandation : “Ouvrez les yeux ! Gardez-vous du levain des pharisiens et du levain d'Hérode.” Ils cherchaient entre eux la raison et disaient : “Nous n'avons pas de pains !” Il le comprend et dit : “Pourquoi chercher cette raison que vous n’avez pas de pains ? Vous ne comprenez pas encore ! Vous ne saisissez pas ! Vous avez le cœur aveugle. Vous avez des yeux pour ne pas voir ! Vous avez des oreilles pour ne pas entendre ! Vous ne vous rappelez donc pas, quand j'ai rompu les cinq pains pour les cinq mille hommes, combien de couffins pleins de morceaux vous avez emportés ?” Ils lui répondent : “Douze.” “Et lors des sept pour les quatre mille, vous avez emporté de quoi remplir combien de corbeilles ?” Ils répondent : “Sept.” Et il leur disait : “Vous ne saisissez pas encore ?” Ils vont à Bethsaïde. On lui amène un aveugle et on le prie de le toucher. Il prit l'aveugle par la main, le mena hors du bourg, lui cracha sur les yeux, lui imposa les mains et lui demanda s'il voyait quelque chose. Ayant levé les yeux l'aveugle disait : “Je vois les hommes, car je distingue comme des arbres, et ils marchent.” Il lui imposa de nouveau les mains sur les yeux : l'aveugle vit nettement et fut rétabli ; il voyait tout clair et de loin. Et il le renvoya chez lui en disant : “N'entre même pas dans le bourg.” Jésus s'en alla avec ses disciples vers les bourgs de Césarée de Philippe. En chemin il posait à ses disciples cette question : “Qui dit-on que je suis ?” Ils lui répondirent : “Jean le Baptiste. D'autres Elie. D'autres que tu es l'un des prophètes.” Mais lui leur demandait : “Et vous, qui dites-vous que je suis ?” Pierre prit la parole et répondit : “Tu es le Messie !” Mais il leur ordonna sévèrement de ne parler de lui à personne. Il se mit à leur enseigner qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes ; qu'il soit mis à mort et qu'il ressuscite après trois jours. Il tenait ouvertement ce langage. Pierre le prenant à part, se mit à le réprimander. Mais lui se retourna, regarda ses disciples et réprimanda Pierre en ces termes : “Va-t'en ! Arrière de moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes !” Il appelle la foule avec ses disciples et leur dit : “Si quelqu'un désire me suivre, qu'il se renonce à lui-même, prenne sa croix et m'accompagne. Celui qui voudra sauver son âme la perdra ; mais celui qui perdra son âme à cause de moi et de la Bonne Nouvelle la sauvera. Que sert à l'homme de gagner le monde entier et d'être privé de son âme ? Que donnera l'homme en rançon de son âme ? Celui qui aura rougi de moi et de mes discours dans cette race adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aussi rougira de lui quand il sera venu dans la gloire de son Père avec les saints anges.” Il leur disait : “Oui, je vous le dis, il y en a parmi ceux qui sont ici présents qui ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu le Royaume de Dieu venir avec puissance.” Six jours après, Jésus prend Pierre, Jacques et Jean, et les fait monter sur une haute montagne à l'écart, tout seuls. Alors il fut transfiguré devant eux : ses vêtements devinrent éblouissants, d'une telle blancheur qu'aucun foulon sur cette terre ne peut ainsi blanchir. Et leur apparut Elie et Moïse ; ils étaient en conversation avec Jésus. Pierre prit la parole et dit à Jésus : “Rabbi, cela va bien que nous soyons ici : nous ferons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, une pour Elie. Car il ne savait que dire : ils étaient affolés. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et survint une voix qui sortait de la nuée : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le.” Soudain, regardant autour d'eux, ils ne virent plus personne, que Jésus tout seul avec eux. Comme ils descendaient de la montagne, il leur ordonna de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu, sinon quand le Fils de l'homme sera ressuscité des morts. Ils retinrent cette recommandation tout en cherchant entre eux ce que c'était de ressusciter des morts. Ils l'interrogeaient en disant : “Les scribes disent qu'Elie doit venir d'abord ?” Il leur dit : “Elie vient d'abord et remet tout en ordre !... Mais comment est-il écrit au sujet du Fils de l'homme qu'il doit beaucoup souffrir et être traité comme rien ? Mais je vous dis qu'Elie est justement venu, et ils lui ont fait ce qu'ils ont bien voulu, ainsi qu'il est écrit de lui.” Revenu vers les disciples, ils virent une grande foule autour d'eux, et des scribes qui s'enquerraient auprès d'eux. Dès que la foule l'eut aperçu, les gens furent frappés de stupeur. On accourait, on le saluait. Il leur demanda : “De quoi vous enquerrez-vous auprès d'eux ?” Un homme lui répondit de la foule : “Maître, je t'ai porté mon fils qui est possédé d'un esprit muet. Où qu'il le saisisse, il le terrasse, et il écume, grince des dents et devient raide. J'ai dit à tes disciples de le chasser : ils n'ont pas été assez forts.” Il répondit : “Race incrédule, jusqu'à quand serai-je avec vous ? Jusqu'à quand vous supporterai-je ? Portez-le-moi.” Ils le lui apportèrent. A sa vue, l'esprit aussitôt le mit en convulsions, l'enfant tomba à terre et se roulait en écumant. Il demanda au père : “Combien y a-t-il de temps que ceci lui est arrivé ?” L'autre dit : “Depuis l'enfance. Et souvent il l'a jeté soit dans le feu, soit dans l'eau pour faire périr. Mais si tu peux, aide-nous, par compassion pour nous. Jésus lui dit : Si tu peux !... Tout est possible à celui qui croit.” Aussitôt dans un cri, le père de l'enfant de répondre : “Je crois, aide mon incrédulité !” Jésus, voyant la foule accourir, menaça l'esprit impur et lui dit : “Esprit muet et sourd, je te l'ordonne, sors de lui et n'y entre plus.” Dans un cri et au milieu de grandes convulsions, il sortit. L'enfant devint comme mort, si bien que la plupart disaient : “Il est trépassé.” Mais Jésus lui prenant la main, le releva, et il se tint debout. Il entra dans une maison et ses disciples, en particulier, lui demandaient : “Pourquoi nous autres, n'avons-nous pas pu le chasser ?” Il leur dit : “Cette race ne peut sortir par un autre moyen que la prière.” Partis de là, ils passaient par la Galilée, mais il ne consentait pas qu'on le sût. Car il enseignait ses disciples et leur disait : “Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront, et quand il aura été tué, trois jours après il ressuscitera.” Mais ils ne comprenaient pas ce langage et avaient peur de l'interroger. Ils arrivent à Capharnaüm. Une fois dans la maison, il leur demandait : “De quoi discutiez-vous en chemin ?” Et ils gardaient le silence, car ils avaient discuté entre eux, en chemin, qui était le plus grand. Il s'assit alors, appela les Douze et leur dit : “Si quelqu'un désire être le premier, qu'il soit de tous le dernier et le serviteur de tous.” Puis il prit un petit enfant, le plaça au milieu d'eux, l'embrassa et leur dit : “Celui qui reçoit un de ces petits enfants en mon nom, c'est moi qu'il reçoit. Et celui qui me reçoit, ce n'est pas moi qu'il reçoit, mais celui qui m'a envoyé.” Jean lui dit : “Maître, nous avons vu quelqu’un chasser en ton nom les démons. Mais il ne nous accompagne pas et nous l'avons empêché, parce qu'il ne nous accompagne pas.” Jésus dit : “Ne l'empêchez pas. Car il n'est personne qui fasse un miracle en mon nom, et qui puisse de sitôt mal parler de moi. Celui qui n'est pas contre nous est pour nous.” “Celui qui vous abreuvera d'un verre d'eau parce que vous êtes au Christ, en vérité, je vous le dis, il ne perdra pas son salaire.” “Et celui qui cause la chute d'un seul de ces petits qui ont la foi, il vaudrait bien mieux pour lui qu'avec une meule d'âne autour du cou, on l'ait jeté dans la mer. Si ta main cause ta chute, coupe-la : il vaut mieux que tu entres manchot dans la vie que de t'en aller avec tes deux mains dans la gehenne, dans le feu qui ne s'éteint pas. 0 Si ton pied cause ta chute, coupe-le : il vaut mieux que tu entres boiteux dans la vie que d'être jeté avec tes deux pieds dans la gehenne. 0 Si ton œil cause ta chute, arrache-le : il vaut mieux qu'avec un seul œil tu entres au Royaume de Dieu, que d'être jeté avec deux yeux dans la géhenne, où leur ver ne finit pas et le feu ne s'éteint pas. Car chacun sera salé par le feu.” “C'est bon le sel. Mais si le sel cesse d'être salé, avec quoi l'assaisonnerez-vous ? Ayez en vous-mêmes du sel et vivez en paix entre vous.” Partant de là, il s'en va dans le territoire de la Judée et au-delà du Jourdain. De nouveau les foules se rassemblent près de lui et, selon la coutume, de nouveau il les enseignait. Des pharisiens s'approchaient. Ils lui demandaient : “Est-il permis à un mari de répudier sa femme ? ” Ils voulaient le mettre à l'épreuve. Il leur fit cette réponse : “Que vous a prescrit Moïse ? ” Ils dirent : “Moïse a permis de dresser un acte de divorce et de répudier.” Jésus leur dit : “C'est à cause de votre dureté de cœur qu'il a rédigé pour vous cette prescription. Mais au commencement de la création, Dieu les fit mâle et femelle. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux seront en une seule chair. Dans ces conditions, ce que Dieu a uni, que l'homme ne le divise pas ! En revenant à la maison, les disciples l'interrogeaient sur ce point. Il leur dit : “Celui qui répudie sa femme et en épouse une autre commet l'adultère envers elle. Et si c'est elle qui répudie son mari et en épouse un autre, elle est adultère.” Les gens lui présentaient des petits enfants, afin qu'il les touchât, et les disciples les réprimandaient. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : “Laissez les petits enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car c'est à leurs pareils qu'appartient le Royaume de Dieu. En vérité, je vous le dis, celui qui ne recevra pas le Royaume de Dieu comme un petit enfant, n'y entrera pas.” Puis il les embrassa, et les bénissait en leur imposant les mains. Comme il se mettait en route accourut un homme qui s'agenouilla devant lui. Il lui demandait : “Bon Maître, que ferai-je pour obtenir la vie éternelle ?” Jésus lui dit : “Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, qu'un seul : Dieu. Tu connais les commandements : Ne tue pas, ne sois pas adultère, ne vole pas, ne rends pas de faux témoignages, ne porte tort à personne, honore ton père et ta mère. Il lui répondit : “Maître, toutes ces choses je les ai observées depuis ma jeunesse.” Jésus le regarda, l'aima et lui dit : “Une seule chose te manque encore : va-t'en, tout ce que tu as, vends-le, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis, viens, prends ta croix et accompagne-moi.” Mais lui s'assombrit à ces mots et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens. Promenant son regard autour de lui, Jésus dit à ses disciples : “Comme il sera malaisé à ceux qui ont la richesse d'entrer au Royaume de Dieu !” Les disciples étaient stupéfaits de ses paroles. Mais Jésus reprend et leur dit : “Mes enfants, comme il est malaisé à ceux qui croient aux richesses d'entrer au Royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou de l'aiguille qu'à un riche d'entrer au Royaume de Dieu !” Eux dans l'excès de leur étonnement, disaient entre eux : Qui peut être sauvé ?” Jésus les regarda et dit : “Pour les hommes, impossible ; mais non pour Dieu. Car tout est possible pour Dieu.” Pierre se mit à lui dire : “Vois, nous avons tout laissé et nous t'avons accompagné.” Jésus répondit : “En vérité, je vous le dis, il n'est personne qui ait quitté maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou terres à cause de moi et à cause de la Bonne Nouvelle, qui ne reçoive au centuple, maintenant, en ce moment-ci, maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et dans le siècle à venir la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers, et les derniers seront premiers.” Ils étaient en route, montant à Jérusalem, et Jésus les conduisait. Ils étaient saisis d'étonnement et ceux qui accompagnaient avaient peur. Il prit à part les Douze et se mit à leur dire ce qui allait lui arriver. Voici que nous montons à Jérusalem et le Fils de l'homme sera livré aux grands-prêtres et aux scribes. Ils le condamneront à mort et le livreront aux gentils. Ils se joueront de lui, cracheront sur lui, le fouetteront, le tueront et trois jours après il ressuscitera.” Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s'approchent de lui et lui disent : “Maître, nous désirons que tu fasses pour nous ce que nous te demanderons.” Il leur dit : “Que désirez-vous que je fasse pour vous ?” Ils lui disent : “Donne-nous, qu'un à ta droite et un à ta gauche, nous soyons assis dans ta gloire.” Mais Jésus leur dit : “Vous ne savez pas ce que vous me demandez. Pouvez-vous boire le calice que je vais boire, ou être baptisés du baptême dont je vais être baptisé ? ” Ils lui dirent : “Nous le pouvons, ” Jésus leur dit : “Le calice que je vais boire, vous le boirez ; le baptême dont je vais être baptisé, vous en serez baptisés. Quant à vous asseoir à ma droite ou à ma gauche, il ne m'appartient pas de le donner : c'est à ceux pour qui cela a été préparé.” Entendant cela, les dix se mirent en colère contre Jacques et Jean. Mais Jésus les appelle et leur dit : “Vous savez que ceux qui passent pour chefs, chez les gentils, agissent comme leurs Seigneurs, et que les grands, chez eux, leur font sentir leur pouvoir. Il n'en est pas ainsi parmi vous. Celui qui désire devenir grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur, et celui qui désire parmi vous être le premier, qu'il soit l'esclave de tous. Car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon de beaucoup.” Ils arrivent à Jéricho. Comme il sortait de Jéricho ainsi que ses disciples et une foule considérable, le fils de Timée, Bartimée, mendiant aveugle, était assis au bout de la route. Entendant dire : “C'est Jésus de Nazareth”, il se mit à crier : “Fils de David, Jésus, aie pitié de moi !” Beaucoup de gens le réprimandaient pour qu'il se taise. Mais lui, criait bien davantage : “Fils de David, aie pitié de moi ! ” Jésus s'arrêta et dit : “Appelez-le”. On appelle l'aveugle en lui disant : “Courage ! Lève-toi ! il t'appelle !” Et lui, rejetant son manteau, d'un bond, vint auprès de Jésus. Alors Jésus lui demanda : “Que désires-tu que je fasse pour toi ?” L'aveugle lui dit : ”Rabbouni, que je voie !” Jésus lui dit : “Va-t'en, ta foi t'a sauvé.” Aussitôt il vit, et il l'accompagnait en chemin. Comme ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, près du Mont des Oliviers, il envoie deux de ses disciples en leur disant : “Allez-vous en à ce village en face de vous. En y entrant, vous trouverez un ânon attaché. Personne encore ne l'a monté. Déliez-le et amenez-le. Si quelqu'un vous dit : Pourquoi faites-vous ça ? dites : Le Seigneur en a besoin et aussitôt après il le renverra ici.” Ils s'en allèrent et trouvèrent un ânon attaché près d'une porte, dehors, dans un carrefour. Ils le délient. Quelques-uns de ceux qui se trouvaient là leur disaient : “Que faites-vous de détacher cet ânon ?” Ils leur répondirent comme leur avait dit Jésus, et on le laissa. Ils mènent donc l'ânon à Jésus, jettent leurs manteaux sur la bête, et il monta dessus. Beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, d'autres des feuillages qu'ils avaient coupés dans les champs. Ceux qui conduisaient le cortège et ceux qui l'accompagnaient criaient : “Hosanna ! Béni celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni le Royaume qui vient, de notre père David ! Hosanna au plus haut des cieux !” Il vint à Jérusalem, entra dans le Temple et après avoir promené son regard sur tout, comme l'heure était déjà tardive, il sortit vers Béthanie avec les Douze. Le lendemain, comme ils sortaient de Béthanie, il eut faim. De loin, il aperçut un figuier qui avait des feuilles, et alla voir s'il y trouverait quelque chose. En arrivant, il n'y trouva que des feuilles, car ce n'était pas la saison des figues. Il prit la parole et lui dit : “Que jamais plus personne ne mange des fruits de toi !” Ses disciples entendaient. Ils arrivent à Jérusalem. Entrant dans le Temple, il se mit à jeter dehors les marchands et les acheteurs qui étaient dans le Temple. Il renversa les tables des changeurs et les sièges des marchands de colombes, et il ne laissait plus faire le transport des colis en passant par le Temple. Il les enseignait en ces termes : “N'est-il pas écrit : Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations ? Mais vous, vous en avez fait une caverne de brigands !” Les chefs des prêtres entendirent ainsi que les scribes, et ils cherchaient comment ils le perdraient. Car ils avaient peur de lui. En effet, toute la foule était frappée d'admiration de son enseignement. Le soir venu, ils sortaient de la ville. Passant par là, le matin, ils voient le figuier séché depuis les racines. Pierre, se souvenant, lui dit : “Rabbi, vois le figuier que tu as maudit a séché !” Jésus leur répondit en ces termes : “Ayez foi en Dieu. En vérité, je vous le dis, celui qui dira à cette montagne : Soulève-toi et jette-toi dans la mer, sans discuter dans son cœur, mais qui croira en la réalisation de ce qu'il dit, cela il l'obtiendra. C'est pourquoi je vous dis : tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez déjà reçu, et cela vous l'obtiendrez. Quand vous êtes debout pour prier, pardonnez, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos chutes.” 0 Ils reviennent à Jérusalem. Tandis qu'il se promenait dans le Temple, viennent à lui les grands prêtres, les scribes et les anciens. Ils lui disaient : “De quel droit agis-tu ainsi ? Qui t'a donné le droit d'agir ainsi ?” Jésus leur dit : “Je vous poserai une seule question. Répondez-moi et je vous dirai de quel droit j'agis ainsi. Le baptême de Jean était-il du ciel ou des hommes ? Répondez-moi.” Ils discutaient entre eux et disaient : “Si nous disons : Du ciel, il dira : Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui ? Répondrons-nous : Des hommes ?...” Ils avaient peur de la foule, car tous tenaient que Jean avait été réellement un prophète. Ils répondent alors à Jésus : “Nous ne savons pas.” Jésus leur dit : “Moi non plus je ne vous dirai pas de quel droit j'agis ainsi.” Il se mit à leur parler en paraboles : “Un homme planta une vigne, mit autour une clôture, creusa un pressoir et bâtit une tour. Puis il la loua à des vignerons et partit à l'étranger. Il envoya aux vignerons, le moment venu, un serviteur, pour recevoir des vignerons sa part des fruits de la vigne. ils le prirent, le battirent et le renvoyèrent les mains vides. Il leur envoya encore un autre serviteur. Celui-là aussi, ils le frappèrent à la tête et le traitèrent indignement. Il en envoya encore un autre, et celui-là ils le tuèrent ; puis beaucoup d'autres, qu'ils battirent ou tuèrent. Il ne lui restait qu'un seul être, un fils bien-aimé. Il le leur envoya le dernier en disant : Ils respecteront mon fils. Mais eux, les vignerons, dirent entre eux : celui-ci est l'héritier. Venez ! Tuons-le et l'héritage sera à nous ! Ils le saisirent, le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne. Que va faire le Seigneur de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons et donnera la vigne à d'autres. N'avez-vous pas lu ceci dans l'Ecriture : La pierre qu'avaient rejetée les bâtisseurs - c'est elle qui est devenue la tête d'angle. – C'est par le Seigneur qu'elle l'est devenue, - et elle est admirable à nos yeux ! Ils cherchaient à s'emparer de lui et ils avaient peur de la foule. Ils avaient en effet compris que c'était pour eux qu'il avait dit cette parabole. Et le laissant, ils s'en allèrent. Ils lui envoient des pharisiens et des hérodiens pour le prendre au piège dans ses paroles. Ils vont lui dire : “Maître, nous savons que tu es vrai, et ne te soucie de personne. Tu ne regardes pas la mine des gens, mais c'est en toute vérité que tu enseignes la route de Dieu. Est-il permis de payer le cens à César, ou non ? Donnerons-nous ou ne donnerons-nous pas ?” Mais lui comprenant leur comédie, leur dit : “Pourquoi me mettre à l'épreuve ? Portez-moi un denier que je voie.” Ils le portèrent. Il leur dit : “De qui, cette effigie et cette légende ?” Ils lui dirent : “De César.” Et Jésus leur dit : “Ce qui est de César, rendez-le à César, et ce qui est de Dieu à Dieu.” Et ils étaient stupéfaits à son sujet. Viennent à lui des Sadducéens ceux qui disent qu'il n'y a pas de résurrection ? Ils lui posaient cette question : “Maître, Moïse nous a prescrit ceci : Si le frère de quelqu'un meurt laissant une femme sans enfants, que son frère prenne la femme et suscite une descendance à son frère. Il y avait sept frères. Le premier prit femme et en mourant ne laissa pas de descendance. Le second la prit et mourut sans laisser de descendance. De même le troisième. Et les sept ne laissèrent pas de descendance. Après eux tous, la femme elle aussi mourut. A la résurrection, lorsqu'ils vont ressusciter, duquel d'entre eux sera-t-elle femme ? Car les sept l'ont eue comme femme.” Jésus leur dit : “N'êtes-vous pas dans l'erreur parce que vous ne connaissez pas les Ecritures, ni la puissance de Dieu ? Car lorsque les morts ressuscitent, ils ne prennent ni femme, ni mari, mais ils sont comme des anges dans les cieux. Et au sujet de la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu dans le livré de Moïse à l'histoire du Buisson, comment Dieu lui dit cette parole : Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob ? Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Votre erreur est grande.” Un des scribes s'avança. Il avait entendu leur requête, et sachant qu'il leur avait bien répondu, il lui posa cette question : “Quel est le premier de tous les commandements ?” Jésus répondit : “Le premier, c'est : Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De plus grand que ceux-là il n'est aucun autre commandement.” Le scribe lui dit : “Bien, Maître, tu l'as dit avec vérité : il est unique, et il n'en est pas d'autre que lui ; l'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer le prochain comme soi-même est bien au-dessus de tous les holocaustes et sacrifices.” Jésus voyant qu'il avait répondu avec tant de sens, lui dit : “Tu n'es pas loin du Royaume de Dieu.” Personne n'osait plus l'interroger. Reprenant la parole, Jésus disait, en enseignant dans le Temple : “Comment les scribes disent-ils que le Messie est Fils de David ? David lui-même a dit par l'Esprit-Saint : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Siège à ma droite, - jusqu'à ce que je mette tes ennemis - sous tes pieds. David lui-même l'appelle Seigneur ; comment donc est-il son fils ?” Et la foule, nombreuse, l'écoutait avec plaisir. Dans son enseignement, Il disait aussi : “Gardez-vous des scribes qui aiment à se promener en robes d'apparât, à être salués sur les places publiques, à occuper les premiers sièges dans les synagogues, les premières places dans les festins, et qui dévorent les maisons des veuves, en affectant de faire de longues prières. Ceux-là subiront une condamnation plus sévère.” Puis, assis en face du Trésor, il regardait comment la foule jette des pièces de bronze dans le Trésor. Beaucoup de riches en jetaient beaucoup. Seule, une veuve indigente survint, et jeta deux piécettes, soit un quart d'as. Il appela ses disciples et leur dit : “En vérité, je vous le dis, cette veuve indigente a jeté plus que tous ceux qui jettent dans le Trésor. Tous ont, en effet, jeté de leur superflu, mais celle-ci a jeté de sa misère tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre.” Il sort du Temple. Un de ses disciples lui dit : “Maître, vois quelles pierres et quelles constructions !” Jésus lui dit. “Tu regardes ces grandes constructions ? Il n'en restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.” Quand il se fut assis sur le Mont des Oliviers en face du Temple, Pierre l’interrogeait en particulier, ainsi que Jacques, Jean et André : “Dis-nous quand ce sera et quel sera le signe que toutes ces choses vont s'accomplir ?” Jésus se mit à leur dire : “Attention qu'on ne vous égare ! Beaucoup viendront en mon nom, disant : C'est moi, et ils en égareront beaucoup. Quand vous entendrez parler des guerres et de bruits de guerres, ne vous troublez pas. Il faut que cela arrive, mais ce ne sera pas encore la fin. Car un peuple se lèvera contre un peuple, un royaume contre un royaume. Il y aura par endroits des tremblements de terre, il y aura des famines : ce sera le commencement des douleurs. Attention à vous-mêmes ! On vous livrera aux sanhédrins, vous serez battus dans les synagogues et vous comparaîtrez devant les gouverneurs et les rois à cause de moi, en témoignage pour eux. Il faut d'abord que la Bonne Nouvelle soit prêchée à tous les peuples. Lorsqu’on vous emmènera pour vous livrer, ne vous préoccupez pas de ce que vous direz, mais ce qui vous sera donné à cette heure même, c'est cela que vous direz. Car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit-Saint. Le frère livrera son frère à la mort et le père son enfant ; les enfants s'élèveront contre leurs parents et les feront mourir. Vous serez haïs de tous à cause de mon nom. Mais celui qui tiendra bon jusqu'au bout, celui-là sera sauvé. Mais quand vous verrez l'abomination de la désolation érigée là où il ne faut pas - que celui qui lit comprenne ! - alors, que ceux qui seront en Judée s'enfuient dans les montagnes, que celui qui sera sur la terrasse ne descende pas et n'entre prendre quelque chose dans la maison, que celui qui sera dans le champ ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau. Malheur aux femmes enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez que cela n'arrive pas en hiver. Car ces jours-là seront une calamité telle qu'il n'en est pas arrivé de pareille depuis le commencement de la création, que Dieu a créée, jusqu'à maintenant et qu'il n'en arrivera pas. Et si le Seigneur n'avait abrégé ces jours nul n'eût été sauvé. Mais à cause des élus qu'il a élus, il a abrégé ces jours. Alors, si l'on vous dit : Vois, le Messie est ici ! Vois, il est là ! ne le croyez pas. Car il se lèvera de faux messies et de faux prophètes : ils produiront des signes et des prodiges, en vue d'égarer, si possible, les élus. Quant à vous, attention : je vous ai tout dit d'avance !” Mais en ces jours-là, après cette calamité, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les astres tomberont du ciel et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l'homme venant dans les nuées avec beaucoup de puissance et de gloire. Alors il enverra les anges et rassemblera ses élus des quatre vents, de l'extrémité de la terre à l'extrémité du ciel. Apprenez du figuier cette comparaison : Dès que sa branche devient tendre et que poussent les feuilles, vous savez que l'été est proche. De même, vous aussi, quand vous verrez cela arrivé, sachez que c'est proche aux portes. Oui, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. Quant à ce jour-là et cette heure, nul ne les connaît, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais seulement le Père. Attention ! Soyez vigilants, car vous ne savez quand c'est le moment. C'est comme un homme parti en voyage, qui a laissé sa maison et donné tout pouvoir à ses serviteurs, assignant à chacun sa tâche : au portier il a bien recommandé de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison : tard, à minuit, au chant du coq, au matin. Qu'en survenant à l'improviste il ne vous trouve pas endormis ! Ce que je vous dis, c'est à tous que je le dis : Veillez !” C'était la Pâque et les Azyme dans deux jours. Les grands prêtres et les scribes cherchaient comment s'emparer de lui par ruse, et le mettre à mort. Car ils disaient : “Pas pendant la fête, de peur qu'il n'y ait de l'agitation parmi le peuple.” Comme il était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, et qu'il se trouvait à table, vint une femme avec un flacon de parfum, du nard authentique, d'un grand prix. Elle brisa le flacon et le lui versa sur la tête. Plusieurs s'indignaient entre eux : “Pourquoi cette perte de parfum ? On aurait pu vendre ce parfum pour plus de trois cents deniers et les donner aux pauvres.” Et ils murmuraient contre elle. Mais Jésus dit : “Laissez-la. Pourquoi lui faites-vous de la peine ? C'est une bonne action qu'elle a accomplie envers moi. Car toujours vous aurez des pauvres avec vous et quand vous le désirerez, vous pourrez leur faire du bien' mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. Elle a fait ce qu'elle avait en son pouvoir ; elle a d'avance parfumé mon corps pour la sépulture. En vérité, je vous le dis, partout où l'on aura proclamé la Bonne Nouvelle, dans le monde entier, ce qu'elle a fait aussi sera raconté en mémoire d'elle.” Judas Iscariote, l'un des Douze, partit trouver les grands prêtres, pour le leur livrer. Quand ils l'eurent entendu, ils furent pleins de joie et promirent de lui donner de l'argent. Et il cherchait une bonne occasion de le livrer. Le premier jour des Azymes, où l'on immolait la Pâque, ses disciples lui disent : “Où désires-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ?” Alors il envoie deux de ses disciples et leur dit : “Allez-vous-en à la ville. Il viendra à votre rencontre un homme portant une cruche d'eau. Accompagnez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire de la maison : Le Maître demande : Où ai-je une chambre où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ? Et il vous montrera à l'étage, une grande salle garnie de tapis, toute prête ; faites-y nos préparatifs.” Les disciples sortirent, allèrent à la ville, trouvèrent comme il leur avait dit, et préparèrent la Pâque. Le soir venu, il vient avec les Douze. Comme ils étaient à table et mangeaient, Jésus dit : “En vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera, un qui mange avec moi.” Ils devinrent tout tristes et lui dirent l'un après l'autre : “Serait-ce moi ?” Il leur dit : “Un des Douze, un qui plonge avec moi la main dans le plat. Le Fils de l'homme s'en va comme il est écrit de lui, mais malheur à cet homme-là, par qui le Fils de l'homme est livré ! Ce serait mieux pour lui, s'il n'était pas né, cet homme-là !” Pendant qu'ils mangeaient, il prit du pain, dit la bénédiction, le rompit, le leur donna et dit : “Prenez, ceci est mon corps.” Et il prit une coupe, rendit grâces et la leur donna. Ils en burent tous, et il leur dit : “Ceci est mon sang, celui de l'Alliance, versé pour un grand nombre. En vérité, je vous le dis, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne, jusqu'à ce jour-là où je le boirai nouveau dans le Royaume de Dieu.” Après avoir chanté des psaumes, ils s'en allèrent sur le mont des Oliviers. Jésus leur dit : “Tous, vous trébucherez, car il est écrit : Je frapperai le pasteur et les brebis seront dispersées. Mais après ma résurrection, je vous précèderai en Galilée.” Pierre lui dit : “Quand tous trébucheraient, moi, non !” Jésus lui dit : “En vérité, je te le dis, toi aujourd’hui, cette nuit, avant que le coq chante deux fois, trois fois tu m'auras renié.” Mais lui n'en disait que plus fort : “Quand il me faudrait mourir avec toi, pas de danger que je te renie !” Et tous disaient de même. Ils arrivent dans un domaine appelé Gethsémani, et il dit à ses disciples : “Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier.” Il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et commença à être saisi d'effroi et d'angoisse. Il leur dit : “Mon âme est triste à mourir ; demeurez ici et veillez.” Puis, s'étant un peu avancé, il tombait à terre et priait que, si c'était possible, cette heure passât loin de lui. Il disait : ”Abba, Père ! Tout t'est possible ; éloigne ce calice de moi ! Pourtant non ce que moi je désire, mais ce que toi tu désires !” Puis il revient et les trouve endormis. Il dit à Pierre : “Simon, tu dors ! Tu n'as pas la force de veiller une seule heure ! Veillez et priez afin de ne pas entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible.” Il s'en alla encore et pria, redisant la même parole. Etant encore revenu, il les trouva endormis, car leurs yeux étaient appesantis ; et ils ne surent que lui répondre. La troisième fois il revient et leur dit : “Dormez maintenant et reposez-vous. C'en est fait : l'heure est venue. Voici que le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous ! Allons ! Voici que celui qui me livre approche. Aussitôt, comme il parlait encore, survient Judas, un des Douze, et avec lui une foule portant des épées et des bâtons, envoyés par les grands-prêtres, les scribes et les anciens. Celui qui le livrait leur avait donné ce signe de convention : “Celui que j'embrasserai, c'est lui. Arrêtez-le et emmenez-le sous bonne garde.” Aussitôt arrivé, il vient à lui et lui dit : “Rabbi !” Et il l'embrassa. Les autres mirent la main sur lui et l'arrêtèrent. Un de ceux qui étaient auprès de lui tira son épée, frappa le serviteur du grand-prêtre et lui coupa l'oreille. Jésus prit la parole et leur dit : “Comme vers un brigand, vous êtes venus avec des épées et des bâtons pour me prendre ! Chaque jour j'étais parmi vous dans le Temple, en train d'enseigner, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais c'est pour que s'accomplissent les Ecritures ! Et tous l'abandonnèrent. Un jeune homme raccompagnait pourtant, nu sous un drap. On l'arrête. Mais lui, lâchant le drap, s'enfuit tout bu. Ils emmenèrent Jésus chez le Grand-Prêtre. Il s'y rassemble tous les grands-prêtres, les anciens et les scribes. Pierre, de loin, l'avait accompagné jusqu'à l'intérieur, dans la cour du grand-prêtre. Il était assis avec les gardes et se chauffait près du feu. Les grands prêtres et le Sanhédrin tout entier cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir et ne trouvaient pas. Car beaucoup faisaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne concordaient pas. Quelques-uns se levant, portaient un faux témoignage contre lui : “Nous, nous l'avons entendu dire : Je détruirai ce Temple fait de main d'homme, et en trois jours j'en bâtirai un autre, qui ne sera pas fait de main d'homme.” Mais même sur ce point leur témoignage n'était pas concordant. Le grand-prêtre se leva au milieu de l'assemblée et interrogea Jésus : “Tu ne réponds rien ? Qu'est-ce que ce témoignage qu'ils formulent contre toi ?” Mais il gardait le silence et ne répondit rien. Le grand-prêtre reprenait l'interrogatoire. Il lui dit : “C'est toi qui est le Messie, le Fils du Béni ?” Jésus dit : “C'est moi qui le suis, et vous verrez le Fils de l'homme siéger à la droite de la Puissance et venir avec les nuées du ciel.” Alors le grand-prêtre lacère ses tuniques et dit : “Qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Vous avez entendu le blasphème ! Que vous en semble ?” Et tous prononcèrent qu'il avait mérité la mort. Puis quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui voiler le visage et à le gifler en disant : “Prophétise ! ” Et les gardes le rouèrent de coups. Tandis que Pierre était en bas dans la cour, survient une des servantes du grand-prêtre. Elle vit Pierre en train de se chauffer, le dévisagea et lui dit : “Toi aussi tu étais avec le Nazaréen, avec Jésus.” Mais il nia en disant : “Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire.” Il sortit et alla dans l'avant-cour et un coq chanta. La servante, le voyant, recommença à dire à ceux qui se tenaient là : “Celui-là en est !” Mais lui de nouveau, il le nia. Peu après, ceux qui se tenaient là disaient encore à Pierre : “Certainement tu en es. D'ailleurs tu es Galiléen.” Mais lui se mit à faire des imprécations et à jurer : “Je ne connais pas celui que vous dites.” Et aussitôt pour la seconde fois un coq chanta. Pierre se souvint du mot que Jésus lui avait dit : “Avant que le coq chante deux fois, trois fois tu m'auras renié.” Et il éclatait en sanglots. Dès le matin, les grands-prêtres tinrent conseil avec Tes anciens et les scribes : tout le Sanhédrin. Ils firent ligoter Jésus, l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Pilate l'interrogea : “C'est toi qui es le roi des Juifs ?” Il lui répondit : “C'est toi qui le dis.” Et les chefs des prêtres portaient contre lui de multiples accusations. Pilate l'interrogeait de nouveau : “Tu ne réponds rien ? Vois tout ce dont ils t'accusent !” Mais Jésus ne répondit plus rien, en sorte que Pilate était dans l'étonnement. Or, a chaque fête, il leur libérait un prisonnier, celui qu'ils réclamaient. Il y avait le nommé Barabbas en prison avec les émeutiers, qui dans l'émeute avaient commis un meurtre. La foule qui venait de monter, se mit à demander ce qu'il leur accordait d'habitude. Pilate leur répondit : “Désirez-vous que je vous libère le roi des Juifs ?” Il savait en effet que c'était par jalousie que l'avaient livré les grands prêtres. Mais les grands-prêtres agitèrent la foule pour que ce fut plutôt Barabbas qu'il leur libéra. Pilate reprenant la parole, leur dit : “Que ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs ?” Mais de nouveau, ils poussèrent des cris : “Crucifie-le !” Pilate leur dit : “Qu'a-t-il fait de mal ?” Mais ils n'en crièrent que plus fort : “Crucifie-le !” Pilate voulant donner satisfaction à la foule, leur libéra Barabbas et livra Jésus, après l'avoir fait flageller, pour être crucifié. Les soldats l'emmenèrent à l'intérieur de la cour, c'est-à-dire, au prétoire. Ils convoquent toute la cohorte, puis le revêtent de pourpre et le ceignent d'une couronne d'épines qu'ils avaient tressée. Et ils se mirent à le saluer : “Salut, roi des Juifs !” Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et, les genoux enterre, lui rendaient hommage. Quand ils se furent joués de lui, ils lui enlevèrent la pourpre et le revêtirent de ses vêtements. Alors ils l'emmènent pour le crucifier. Ils réquisitionnent un passant, Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus, qui rentrait des champs, pour porter sa croix, et ils le mènent au lieu appelé Golgotha, ce qui signifie : lieu du Crâne. Ils lui présentaient du vin mêlé de myrrhe, mais il n'en prit pas. Ils le crucifient donc et se partagent ses vêtements, tirant au sort le lot de chacun. C'était la troisième heure, quand ils le crucifièrent. L'inscription indiquant le motif de la condamnation était ainsi écrite : “Le roi des Juifs.” Et avec lui ils crucifient deux brigands, un à sa droite et un à sa gauche. 0 Les passants l'insultaient, hochant la tête et disant : “Hé ! toi qui détruis le Temple et qui le bâtis en trois jours, sauve-toi toi-même en descendant de la croix !” De même aussi, les grands prêtres raillaient entre eux, en compagnie des scribes, et disaient : “Il en a sauvé d'autres ; il ne peut se sauver lui-même ! Le Messie, le Roi d'Israël, qu'il descende maintenant de la croix, pour que nous voyions et que nous croyions !” Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l'injuriaient. Quand arriva la sixième heure, l'obscurité couvrit toute la terre jusqu'à la neuvième heure. Et à la neuvième heure Jésus cria à pleine voix : “Eloï, Eloï, lama sabachtani ?” Ce qui signifie : ” Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?” Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en l'entendant : “Voilà qu'il appelle Elie !” Quelqu'un courut remplir une éponge de vinaigre, la piqua au bout d'un roseau et lui donnait à boire en disant : “Laissez faire ! Voyons si Elie vient le descendre ! ” Mais Jésus, jetant un grand cri, expira. Le voile du Temple se déchira en deux, du haut en bas. Le centurion qui se tenait en face de lui, voyant qu'il avait ainsi expiré, dit : “Vraiment cet homme était Fils de Dieu !” Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques le Mineur et de José, et Salomé qui lorsqu'il était en Galilée l'accompagnaient et le servaient ; beaucoup d'autres encore qui étaient montées avec lui à Jérusalem. Le soir étant déjà venu, comme c'était la Préparation, c'est-à-dire, la veille du Sabbat, Joseph d'Arimathie, membre notable du Conseil, qui attendait lui aussi le Royaume de Dieu, eut le courage d'aller chez Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Pilate s'étonna qu'il fut déjà mort, appela le centurion et lui demanda s'il y avait longtemps qu'il était mort. Renseigné par le centurion, il donna le cadavre à Joseph. Celui-ci acheta un drap, descendit Jésus et l'enveloppa dans le drap. Il le plaça dans un tombeau taillé dans le roc. Puis il roula une pierre devant la porte du tombeau. Marie de Magdala et Marie, mère de José, regardaient bien où il se trouvait placé. Quand le Sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et Salomé achetèrent des aromates pour aller l'embaumer. Et de grand matin, le premier jour de la semaine, elles viennent au tombeau, comme le soleil venait de se lever. Elles se disaient entre elles : “Qui nous roulera la pierre hors de la porte du tombeau ?” Et levant les yeux, elles aperçoivent que la pierre a été roulée sur le côté. Or, elle était fort grande. Entrant dans le tombeau, elles virent un jeune homme assis à droite, enveloppé d'une robe blanche et furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : “Ne soyez pas effrayées. C'est Jésus que vous cherchez, le Nazaréen, le crucifié ? Il est ressuscité, il n'est pas ici. Voici le lieu où on l'avait placé. Mais allez-vous-en dire à ses disciples, et spécialement à Pierre, qu'il vous précède en Galilée : là vous le verrez comme il vous l'a dit.” A peine sorties, elles s'enfuirent loin du tombeau, toutes tremblantes, et hors d'elles-mêmes. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. Ressuscité le matin, le premier jour de la semaine, il apparut d'abord à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons. Elle alla porter la nouvelle à ceux qui avaient été avec lui, et qui étaient dans le deuil et les larmes. Mais eux, lorsqu'ils entendirent qu'il était vivant et qu'il avait été vu par elle, ne crurent pas. Ensuite, c'est à deux d'entre eux qu'il apparut, en chemin sous une autre forme, comme ils se rendaient à la campagne. Et ceux-là s'en allèrent porter la nouvelle aux autres, mais ils ne les crurent pas non plus. Enfin, c'est aux Onze, alors qu'ils étaient à table, qu'il apparut, et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité d'entre les morts. Et il leur dit : “Allez dans le monde entier, proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui aura cru et aura été baptisé sera sauvé ; celui qui n'aura pas cru sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons ; ils parleront en langues ; ils saisiront les serpents, et quand ils boiront quelque chose de mortel, cela ne leur fera aucun mal ; aux infirmes ils imposeront les mains et ils seront guéris. Or, le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu. Pour eux ils s'en allèrent prêcher partout : le Seigneur agissait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l'accompagnaient.
Puisque plusieurs ont entrepris de faire le récit des événements accomplis parmi nous, s'appuyant sur ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent les témoins, puis les ministres de la parole, il m'a paru bon, à moi aussi qui, dès l'origine, me suis livré à une enquête minutieuse sur toutes ces choses, de t'en faire une relation coordonnée, excellent Théophile, afin que tu connaisses bien la solidité des enseignements que tu as reçus de vive voix. Il était, au temps d'Hérode, roi de Judée, un prêtre du nom de Zacharie, de la classe d'Abia ; il avait une femme de la descendance d'Aaron, dont le nom était Elisabeth. Tous deux étaient justes devant Dieu, observant fidèlement tous les commandements et ordonnances du Seigneur, irréprochables. Mais ils n'avaient pas d'enfant, car Elisabeth était stérile et tous deux étaient avancés en âge. Or tandis que Zacharie officiait devant Dieu, autour de sa classe, il fut, selon les usages du service sacerdotal, choisi par le sort pour brûler l'encens, après être entré dans le sanctuaire du Seigneur. Toute l'assemblée du peuple priait au dehors, à l'heure de l'encensement. Alors un ange du Seigneur lui apparut, se tenant à droite de l'autel de l'encensement, et à cette vue Zacharie fut troublé et la crainte s'abattit sur lui. Mais l'ange lui dit : “Ne crains pas, Zacharie, car ta prière a été exaucée et ta femme Elisabeth t'enfantera un fils, que tu appelleras du nom de Jean. Ce sera pour toi joie et allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur ; il ne boira ni vin ni boisson enivrante et sera rempli de l'Esprit-Saint dès le sein de sa mère ; il ramènera beaucoup de fils d'Israël au Seigneur leur Dieu, et lui-même s'avancera devant lui dans l'esprit et avec la force d'Elie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants et les insoumis au sentiment des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé.” Zacharie dit à l'ange ; “A quoi connaîtrai-je cela ? Car je suis vieux et ma femme est avancée en âge.” L'ange lui répondit : “Je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu, et j'ai été envoyé pour te parler et t'annoncer cette bonne nouvelle. Mais tu seras silencieux et incapable de parler, jusqu'au jour où ces faits se réaliseront, parce que tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront en leur temps.” Le peuple attendait Zacharie et s'étonnait qu'il s'attardât dans le sanctuaire. Ainsi, quand il fut sorti, il ne pouvait leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le sanctuaire ; lui, il leur faisait des signes et il resta muet. Quand fut achevé le temps de son service liturgique, il rentra chez lui. Puis sa femme Elisabeth conçut, et elle demeura cachée, durant cinq mois, disant : “Ainsi a agi envers moi le Seigneur, dans ces jours où il lui a plu d'enlever ce qui était mon opprobre aux yeux des hommes ! Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé d'auprès de Dieu dans une ville de Galilée, nommée Nazareth, vers une vierge unie à un homme appelé Joseph, de la maison de David, et le nom de la vierge était Marie. Etant entré chez elle, l'ange lui dit : “Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi.” Mais elle, à cette parole, fut troublée et se demandait ce que pouvait être cette salutation. L'ange lui dit alors : “Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras et tu enfanteras un fils, à qui tu donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père, il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles, et son règne n'aura pas de fin.” Marie dit à l'ange : “Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais point d'homme ?” L'ange lui répondit : “L'Esprit-Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c'est pourquoi l'enfant qui naîtra sera saint ; il sera appelé Fils de Dieu. Quant à Elisabeth, ta parente, elle a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse, et ce mois est le sixième pour celle qu'on appelait stérile ; car rien n'est impossible à Dieu.” Marie dit : “Voici la servante du Seigneur, qu'il soit fait selon ta parole.” Et l'ange la quitta. En ces jours-là, Marie, s'étant mise en route, partit en toute hâte dans la montagne, vers une ville de Juda. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Or, lorsqu'Elisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son sein, et Elisabeth fut remplie de l'Esprit-Saint ; et elle s'exclama à haute voix et dit : “Bénie es-tu parmi les femmes, et béni est le fruit de ton sein ! D'où me vient que la mère de mon Seigneur soit venue jusqu'à moi ? Car voici que, dès qu’est parvenu à mes oreilles le son de ta salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse dans mon sein. Bienheureuse est celle qui a cru que serait accompli ce qui lui a été dit de la part du Seigneur.” Marie dit alors : Mon âme glorifie le Seigneur, - et mon esprit exulte de joie en Dieu mon Sauveur, - car il a regardé l'humble condition de sa servante. Voici, en effet, que toutes les générations me proclameront bienheureuse, - parce que le Puissant a fait pour moi des prodiges, et son nom est sain, - sa miséricorde de génération en génération est pour ceux qui le craignent. Il a déployé la force de son bras, il a confondu ceux qui s'enorgueillissaient dans leurs pensées intimes ; - il a jeté les puissants à bas des trônes et il a élevé les faibles ; - il a rassasié de biens les affamés et il a renvoyé les riches les mains vides. Il a eu soin d'Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde, - ainsi qu'il l'avait promis à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle. Quant à Elisabeth, le temps vint où elle devait enfanter, et elle mit au monde un fils. Ses voisins et ses parents apprirent ainsi que le Seigneur avait manifesté sa miséricorde envers elle, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, on vint circoncire l'enfant : on lui donnait le nom de son père, Zacharie. Mais, prenant la parole, sa mère dit : “Nullement ! Il sera appelé Jean.” On lui dit : Il n'y a personne de ta parenté qui soit appelé de ce nom. Et on demandait par signes à son père comment il voulait qu'on l'appelât. Après s'être fait apporter une tablette, il écrivit ceci : “Jean est son nom.” Et tous s'étonnaient. Sa bouche s'ouvrit sur-le-champ et sa langue se délia, et il parlait en bénissant Dieu. Tous leurs voisins furent saisis de crainte ; et par toute la montagne de Juda on s'entretenait de toutes ces choses. Tous ceux qui en avaient connaissance les conservaient dans leur cœur et disaient : “Que sera donc ce petit enfant ?” et, en effet, la main du Seigneur était avec lui. Zacharie, son père, fut alors rempli de l'Esprit-Saint et prophétisa en ces termes : Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, parce qu'il a visité et délivré son peuple, - et qu'il a suscité pour nous une puissance de salut dans la maison de David son serviteur. Selon ce qu'il avait dit par la bouche de ses saints prophètes d'autrefois : - pour nous sauver de nos ennemis, - de la main de tous ceux qui nous haïssent, - exercer la miséricorde envers nos pères, - et se souvenir de son alliance sainte, - du serment qu'il a juré à Abraham notre père, - de nous accorder que sans plus craindre, - délivrés de la main des ennemis, - nous le servions dans la sainteté et la justice devant lui, durant toute notre vie. Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; - car tu marcheras devant le Seigneur, pour préparer ses voies, - pour donner la connaissance du salut à son peuple, - dans la rémission de leurs péchés, - grâce au cœur miséricordieux de notre Dieu, - qui nous enverra la lumière d'en haut ; - afin d'éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et l'ombre de la mort, afin de diriger nos pas dans le bon chemin, sur la voie de la paix. Cependant l'enfant grandissait et se fortifiait spirituellement, et il demeurait dans les déserts, jusqu'aux jours de sa manifestation à Israël. En ces jours-là, fut proclamé un édit de César Auguste, pour recenser tout l’univers. Ce recensement fut antérieur à celui qui eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser chacun dans sa ville. Joseph, lui aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, vers la Judée, à la cité de David qui est appelée Bethléem, parce qu'il appartenait à la maison et à la famille de David, pour se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte. Pendant qu'ils étaient là, arriva le terme où elle devait enfanter, et elle mit au monde son fils premier-né, qu'elle enserra de langes et coucha dans une crèche, parce qu'il n’y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie. Il y avait dans cette même contrée des bergers qui vivaient aux champs et veillaient durant la nuit sur leurs troupeaux. Un ange du Seigneur parut auprès d'eux et la gloire du Seigneur les entoura de lumière, et ils furent saisis d'une grande frayeur. Et l'ange leur dit : “Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : il vous est né aujourd'hui un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David. Et ceci vous le fera connaître : vous trouverez un nouveau-né enveloppé dans des langes et couché dans une crèche.” Et soudain, il y eut avec l'ange une multitude de la troupe céleste, qui louait Dieu en disant : Gloire dans les hauteurs à Dieu, et sur terre paix aux hommes de bonne volonté. Quand les anges se furent éloignés d'eux vers le ciel, les bergers se disaient les uns aux autres : “Rendons-nous donc jusqu'à Bethléem, et voyons cet événement que le Seigneur nous a fait connaître.” Ils s'en allèrent en hâte et trouvèrent Marie et Joseph, et le nouveau-né couché dans la crèche. Ce qu'ayant vu, ils racontèrent ce qui leur avait été dit de cet enfant, et tous ceux qui les entendirent s'étonnèrent de ce que les bergers leur disaient. Quant à Marie, elle retenait toutes ces choses, les méditant dans son cœur. Les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de ce qu'ils avaient entendu et vu, comme il leur avait été dit. Quand furent accomplis les huit jours après lesquels il devait être circoncis, il fut appelé du nom de Jésus, indiqué par l'ange avant sa conception. Lorsque vint l'époque de leur purification, selon la loi de Moïse, ils le conduisirent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, comme il est écrit dans la loi du Seigneur : Tout mâle premier-né sera proclamé consacré au Seigneur, et pour donner en sacrifice, ainsi qu'il est dit dans la loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes. Or il y avait à Jérusalem un homme du nom de Siméon ; c'était un homme juste et pieux, qui attendait la consolation d'Israël, et qui était rempli de l'Esprit-Saint. Il lui avait été révélé par l'Esprit-Saint qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint donc au Temple poussé par l'Esprit ; et, au moment où ses parents amenaient l'enfant Jésus pour accomplir ce qu'ordonnait la Loi à son sujet, il le prit dans ses bras, bénit Dieu et dit : Maintenant, Maître, tu peux laisser, selon ta parole, ton serviteur s'en aller en paix, - car mes yeux ont vu ton salut, que lu as destiné à tous les peuples, - lumière pour éclairer les nations, - et gloire de ton peuple Israël. Son père et sa mère s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère : “Voici qu'il est destiné à être occasion de chute et de relèvement pour beaucoup en Israël, et à être un signe de contradiction, et ton âme à toi, un glaive la transpercera ; ainsi seront révélés les sentiments de bien des cœurs.” Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Elle était avancée en âge, ayant vécu sept ans avec son mari, après le temps de sa virginité, puis dans le veuvage jusqu'à quatre-vingt-quatre ans ; elle ne quittait pas le Temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière. Survenant à ce moment, elle se mit à louer Dieu et à parler de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Quand ils eurent accompli ce que commandait la loi du Seigneur, ils s'en retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L'enfant grandissait et se fortifiait, devenant plein de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. Ses parents se rendaient chaque année à Jérusalem pour la fête de Pâque. Quand il eut douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête, puis, ayant passé le temps voulu, tandis qu'ils s'en retournaient, l'enfant Jésus demeura à Jérusalem ; ses parents ne s'en aperçurent pas. Mais, pensant qu'il était dans la caravane, ils firent une journée de chemin, puis ils le cherchèrent parmi leurs parents et connaissances ; ne l'ayant pas trouvé, ils revinrent à Jérusalem pour l'y chercher. Au bout de trois jours ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Tous ceux qui l'entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses. En le voyant, ils furent saisis d'étonnement, et sa mère lui dit : “Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois, ton père et moi, tout angoissés, nous te cherchions.” Il leur dit : “Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être auprès de mon père ?” Mais eux ne comprirent pas la parole qu'il leur avait dite. Il descendit avec eux et vint à Nazareth, et il leur était soumis. Quant à sa mère, elle gardait toutes ces choses dans son cœur. Et Jésus grandissait en sagesse, en taille et en grâce auprès de Dieu et des hommes. La quinzième année du gouvernement de Tibère César alors que Ponce Pilate gouvernait la Judée, qu'Hérode était tétrarque de la Galilée, Philippe son frère tétrarque de l'Iturée et de la Trachonitide, et Lysanias tétrarque de l'Abilène, au temps des grands-prêtres Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Il vint alors dans toute la région du Jourdain, prêchant un baptême de pénitence, pour la rémission des péchés, ainsi qu'il est écrit au livre des oracles du prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : préparez la voie du Seigneur - rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, et toute montagne et colline sera abaissée, - les chemins tortueux deviendront droits, - et les chemins raboteux des voies aplanies. – et toute chair verra le salut de Dieu. Il disait donc aux foules qui venaient de recevoir de lui le baptême : “Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère sur le point de venir ? Produisez donc de dignes fruits de repentir. Et n'allez pas vous dire : Nous avons pour Père Abraham, car je vous dis que de ces pierres Dieu est capable de susciter des enfants à Abraham. Déjà même la cognée est à la racine des arbres : tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu.” Les foules l'interrogeaient ainsi : “Que devons-nous faire ?” Il leur répondit en ces termes : “Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a pas, et que celui qui a des vivres agisse de même.” Des publicains vinrent aussi pour être baptisés et lui dire : “Maître, que devons-nous faire ?” Il leur dit : “N'exigez rien en plus de ce qui vous est prescrit.” Des soldats l'interrogeaient également : “Et nous, que devons-nous faire ?” Il leur répondit : “Ne molestez et ne dénoncez faussement personne, et contentez-vous de votre solde.” Comme le peuple était dans l'expectative et que tous se demandaient intérieurement, au sujet de Jean, s'il ne serait pas le Christ, Jean dit, s'adressant à tous : “Moi, je vous baptise avec de l'eau. Mais il vient celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales ; lui vous baptisera dans l'Esprit-Saint et le feu. Il porte en main la pelle à vanner pour nettoyer son aire et recueillir le froment dans son grenier ; et la paille il la brûlera dans un feu qui ne s'éteindra pas.” Par ces nombreuses exhortations et par d'autres, il annonçait donc la bonne nouvelle. Mais Hérode le tétrarque, blâmé par lui au sujet d'Hérodiade, femme de son frère, et au sujet de tous les crimes qu'il avait commis, lui, Hérode, ajouta encore ceci à tout le reste : il fit enfermer Jean en prison. Tandis que tout le peuple avait reçu le baptême, et que Jésus, ayant été baptisé, était en prière, le ciel s'ouvrit, et l'Esprit-Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe, et une voix parvint du ciel : “Tu es mon Fils bien-aimé, en toi je me complais.” Jésus était au début de son ministère, âgé d'environ trente ans, étant, comme on le pensait, fils de Joseph, fils d'Héli, fils de Matthat, fils de Lèvi, fils de Melehi, fils de Iannaï, fils de Ioseph, fils de Matathias, fils d'Amos, fils de Naoum, fils d'Esli, fils de Naggaï, fils de Maath, fils de Matathias, fils de Semein, fils de Iosech, fils de Ioda, fils de Ioanan, fils de Resa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Neri, fils de Melchi, fils de Addi, fils de Kosam, fils de Elmadaïn, fils de Er, fils de Jésus, fils de Eliézer, fils de Iorin, fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Siméon, fils de Iouda, fils de Ioseph, fils de Ionam, fils de Eliacim, fils de Malea, fils de Menna, fils de Mattatha, fils de Nathan, fils de David, fils de Jessé, fils de Iobed, fils de Booz, fils de Sala, fils de Naasson, fils d'Aminadab, fils de Admin, fils de Arni, fils de Hesron, fils de Phares, fils de Juda, fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham, fils de Thara, fils de Nachor, fils de Sérouch, fils de Ragau, fils de Phalec, fils d'Eber, fils de Sala, fils de Caïnan, fils d'Arphaxad, fils de Sem, fils de Noé, fils de Lamech, fils de Mathousala, fils de Hénoch, fils de Iaret, fils de Maleleel, fils de Caïnan, fils de Enos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu. Or, Jésus, rempli de l'Esprit-Saint, revint du Jourdain et fut conduit par l'Esprit dans le désert, où il resta quarante jours, tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours et, quand ils furent écoulés, il eut faim. Le diable lui dit alors : “Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu'elle devienne du pain.” Jésus lui répondit : Il est écrit : “Ce n'est pas seulement du pain que l'homme vit.” Puis l'ayant élevé, il lui montra en un instant tous les royaumes du monde et lui dit : “Je te donnerai toute cette puissance et leur gloire, car elle m'a été livré et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle t'appartiendra tout entière.” Jésus lui répondit : “Il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu ne serviras que lui.” Alors il le conduisit à Jérusalem et le plaça sur le pinacle du Temple, et lui dit : “Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas, car il est écrit : Pour toi il donnera des ordres à ses anges, afin qu'ils te gardent ; et : Ils te porteront dans leurs mains, de crainte que tu ne heurtes ton pied contre la pierre.” Mais Jésus lui répondit : “Il est dit : Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu.” Ayant alors épuisé toute tentation, le diable s'éloigna de lui jusqu'au temps marqué. Jésus revint avec la puissance de l'Esprit en Galilée, et sa renommée se répandit à travers toute la contrée. Il enseignait dans leurs synagogues, célébré par tous. Il vint à Nazareth, où il avait été élevé, et il entra, selon sa coutume le jour du sabbat, dans la synagogue. Il se leva pour faire la lecture, et on lui remit le livre du prophète Isaïe. Ayant déroulé le livre, il tomba sur le passage où il était écrit : L'Esprit du Seigneur est sur moi, - parce qu'il m'a oint - pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé annoncer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles la vue, - renvoyer libres les opprimés, - proclamer une année de grâce du Seigneur. Quand il eut roulé le livre, et qu'il l'eut rendu au servant, il s'assit. Tous les yeux, dans la synagogue, étaient fixés sur lui. Il se mit alors à leur dire : “Aujourd'hui cette écriture s'accomplit à vos oreilles.” Et tous lui rendaient témoignage et étaient étonnés des paroles remplies de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient : “N'est-il pas, celui-ci, le fils de Joseph ?” Il leur répondit : “Sans doute vous me citerez ce proverbe : Médecin, guéris-toi toi-même ! Ce que l'on nous a dit être arrivé à Capharnaüm, fais-le ici dans ta patrie. Et il ajouta : En vérité je vous dis qu'aucun prophète n'est bien accueilli dans sa patrie. Mais je vous le dis en vérité, il y avait bien des veuves en Israël, aux jours d'Elie, quand le ciel fut fermé pendant trois ans et six mois, lorsqu'il y eut une grande famine dans tout le pays. Or Elie ne fut envoyé à aucune d'elles, mais à une veuve de Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait aussi bien des lépreux en Israël, sous le prophète Elisée, et aucun d'eux ne fut purifié, mais seulement Naaman, le Syrien.” Tous dans la synagogue furent remplis de colère, en entendant ces paroles. Et, s'étant levés, ils le poussèrent hors de la ville et le conduisirent jusqu'au sommet de la colline sur laquelle leur ville était bâtie, afin de le précipiter. Mais lui, passant au milieu d'eux, s'en allait. Il descendit alors à Capharnaüm, ville de Galilée, où il les instruisait le jour du sabbat. Ils étaient émerveillés de son enseignement, car sa parole était pleine d'autorité. Il y avait dans la synagogue un homme possédé d'un esprit, qui était un démon impur, et il se mit à crier d'une voix forte : “Oh ! Qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : le Saint de Dieu.” Jésus lui commanda, disant : “Tais-toi et sors de lui.” Et le démon, l'ayant renversé devant tous, sortit de lui, sans lui faire aucun mal. Et la stupeur les saisit tous, et ils se disaient les uns aux autres : “Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent.” Et sa renommée se répandait partout dans la contrée. Quittant alors la Synagogue, il entra dans la maison de Simon. La belle-mère de Simon était prise d'une forte fièvre, et on le sollicita en sa faveur. Se penchant sur elle, il commanda à la fièvre et elle la quitta ; et, s'étant aussitôt levée, elle se mit à les servir. Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades souffrant de diverses maladies les lui amenaient, et lui, imposant les mains à chacun d'eux, les guérissaient. De plusieurs sortaient aussi des démons, qui criaient et disaient : “Tu es le Fils de Dieu.” Mais il leur commandait et ne les laissait pas parler, parce qu'ils savaient qu'il était le Christ. Le jour venu, il sortit et s'en alla dans un lieu désert ; les foules le cherchaient et elles parvinrent jusqu'à lui ; elles voulaient le retenir, pour qu’il ne les quittât point. Mais il leur dit : “Il faut que j'annonce aussi aux autres villes la bonne nouvelle du règne de Dieu, car c'est pour cela que j’ai été envoyé.” Il se mit alors à précher dans les synagogues de Judée. Pendant que la foule se pressait autour de lui et écoutait la parole de Dieu, et que lui-même se tenait sur le rivage du lac de Génésareth, il vit deux barques au bord du lac ; les pêcheurs qui en étaient descendus lavaient leurs filets. Après être monté dans une des barques, qui appartenait à Simon, il lui demanda de s'écarter quelque peu de la terre, et assis, de la barque, il instruisait les foules. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : “Mène au large et jetez vos filets pour la pêche.” Simon répondit : “Maître, toute la nuit nous avons travaillé sans rien prendre ; mais sur ta parole je lâcherai les filets.” L'ayant fait, ils prirent une grande quantité de poissons ; et leurs filets menaçaient de se rompre. Ils firent signe à leurs associés, qui étaient dans l'autre barque, d'accourir à leur aide ; et ils vinrent et remplirent les deux barques, au point qu'elles enfonçaient. A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, disant : “Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur.” La stupéfaction, en effet, l'avait envahi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche des poissons qu'ils avaient faite. Il en fut de même de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, qui étaient compagnons de Simon. Mais Jésus dit à Simon : “Ne crains point, désormais ce sont des hommes que tu prendras.” Après avoir ramené les barques à terre, quittant tout, ils le suivirent. Alors que Jésus était dans une certaine ville, survint un homme couvert de lèpre. A la vue de Jésus, se jetant la face contre terre, il le supplia en ces termes : “Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier.” Ayant étendu la main, Jésus le toucha et dit : “Je le veux, sois purifié.” Et aussitôt la lèpre le quitta. Et il ordonna de ne rien dire à personne, mais : “Va, montre-toi au prêtre ; et fais l'offrande pour ta purification, selon que Moïse l'a prescrit, pour leur servir d'attestation.” Sa renommée se répandait de plus en plus, et des foules nombreuses se rassemblaient pour l'écouter et pour se faire guérir de leurs maladies. Mais lui se retirait dans les lieux déserts et se livrait à la prière. Un certain jour qu'il enseignait, se trouvaient là des pharisiens et des docteurs de la Loi, venus de toute bourgade de la Galilée et de la Judée et de Jérusalem ; et la puissance du Seigneur était sur lui pour qu'il opéra des guérisons. Voici que survinrent des hommes portant sur une civière quelqu'un qui était paralysé ; et ils cherchaient à le faire entrer et à le placer devant lui. Comme ils ne trouvaient pas moyen de le faire entrer à cause de la foule, ils montèrent sur la terrasse et le descendirent à travers le toit avec la civière, au milieu, devant Jésus. Voyant leur foi, il dit : “Homme, tes péchés te sont remis.” Les scribes et les pharisiens commencèrent à raisonner, en disant : “Quel est celui qui profère des blasphèmes ? Qui peut remettre les péchés, sauf Dieu seul ?” Mais Jésus, qui pénétrait leurs pensées, leur dit : “Pourquoi raisonnez-vous dans vos cœurs ? Lequel est le plus facile de dire : Tes péchés te sont remis, ou de dire : Lève-toi et marche ? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre puissance de remettre les péchés - il dit au paralytique : Je te le dis, lève-toi, prends ta civière et va chez toi.” Il se leva aussitôt devant tous, prit ce sur quoi il était couché, et partit chez lui en glorifiant Dieu. La stupeur les saisit tous et ils glorifiaient Dieu ; ils furent remplis de crainte et dirent : “Nous avons vu aujourd'hui des choses étranges.” Après cela il sortit, et il regarda un publicain du nom de Lévi, qui siégeait au bureau de la douane, et lui dit : “Suis-moi.” Et, ayant tout laissé, il se leva et le suivit. Puis Lévi fit chez lui en son honneur un grand festin ; il y avait un grand nombre de publicains et d'autres qui étaient à table avec eux. Les pharisiens et leurs scribes murmuraient et, s'adressant à ses disciples, disaient : “Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ?” Jésus leur répondit : “Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais ceux qui vont mal. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs à la pénitence.” Mais eux lui dirent : “Les disciples de Jean jeûnent fréquemment et se font des prières, et de même ceux des pharisiens, tandis que les tiens mangent et boivent.” Jésus leur dit : “Pouvez-vous faire jeûner les compagnons de l'époux, alors que l'époux est avec eux ? Des jours viendront et, lorsque l'époux leur aura été enlevé, alors ils jeûneront en ces jours-là.” Il leur dit aussi cette parabole : “Nul ne déchire une pièce d'un habit neuf pour la fixer à un vieil habit ; sinon le neuf sera déchiré, et la pièce prise au neuf n'ira pas avec le vieux. Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; sinon, le vin nouveau rompra les outres, il se répandra, et les outres seront perdues. Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves. Et personne, buvant du vin vieux, n'en désire du nouveau. Car il dit : Le vieux est bon. “ Un jour de sabbat, comme ils traversaient des champs ensemencés, ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir frottés dans les mains. Alors quelques pharisiens dirent : “Pourquoi faites-vous ce qui n'est pas permis le jour du sabbat ?” Jésus leur répondit : “N'avez-vous donc pas lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ses compagnons, comment il entra dans la maison de Dieu et, emparant des pains de proposition, en mangea et en donna à ses compagnons, alors qu'il n'est permis qu'aux prêtres seuls d'en manger ?” Puis il leur dit : “Le Fils de l'homme est maître du sabbat.” Un autre jour de sabbat, il entra dans la synagogue et enseigna ; il y avait là un homme dont la main droite était sèche. Les scribes et les pharisiens l'observaient pour voir s'il guérirait le jour du sabbat, afin de trouver de quoi l'accuser. Mais il connaissait leurs pensées et il dit à l'homme dont la main était sèche : “Lève-toi et tiens-toi au milieu.” Il se leva et se tint debout. Jésus leur dit : “Je vous demande : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal, de sauver une vie ou de l'ôter ?” Promenant alors son regard sur eux tous, il lui dit : “Etends la main !” Il le fit, et sa main devint saine. Mais ils furent remplis de fureur, et ils discutèrent entre eux sur ce qu'ils pourraient faire à Jésus. En ces jours-là, Jésus s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. Lorsque le jour fut venu, il convoqua ses disciples et en choisit douze parmi eux, qu'il appela apôtres, Simon, qu'il nomma aussi Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques, fils d'Alphée, Simon, surnommé le Zélé, et Jude de Jacques et Judas Iscariote, qui fut traître. Etant descendu avec eux, il se tint en un lieu aplani, avec une grande foule de ses disciples et une grande masse de peuple, de toute la Judée et de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon, qui étaient venus pour l'écouter et pour se faire guérir de leurs maladies ; ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. Toute la foule cherchait à le toucher, car une vertu sortait de lui qui les guérissait tous. Ayant alors levé les yeux sur les disciples, il disait : “Bienheureux, vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Bienheureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Bienheureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Bienheureux serez-vous, quand les hommes vous haïront et quand ils vous frapperont d'exclusion et qu'ils insulteront et rejetteront votre nom comme mauvais, à cause du Fils de l'homme. Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez de joie : car votre récompense sera grande dans le ciel. C'est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.” “Mais malheur à vous, les riches, car vous avez reçu votre consolation. Malheur à vous, qui êtes rassasiés maintenant, car vous aurez faim. Malheur à vous, qui riez maintenant, car vous gémirez et vous pleurerez. Malheur, quand tous les hommes diront du bien de vous : c'est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes.” “Mais je vous dis, à vous qui m'écoutez : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. A qui te frappe sur une joue, présente encore l'autre, et à qui te prend ton manteau, ne refuse pas la tunique. A quiconque te demande, donne, et à quiconque prend ton bien, ne le réclame pas. Comme vous désirez que les hommes vous traitent, traitez-les pareillement. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle faveur méritez-vous ? Car même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quelle faveur méritez-vous ? Même les pécheurs agissent ainsi. Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir, quelle faveur méritez-vous ? Même des pécheurs prêtent à des pêcheurs pour recevoir l'équivalent. Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez, sans rien attendre en retour ; ainsi votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants. Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés ; absolvez, et vous serez absous. Donnez, et il vous sera donné : une bonne mesure, pressée, tassée, débordante, sera versée dans votre sein ; car de la mesure dont vous vous serez servis, on se servira envers vous.” Il leur dit aussi une parabole : “Un aveugle peut-il conduire un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans une fosse ? Un disciple ne surpasse pas le maître, mais, bien formé, il sera comme son maître. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, tandis que tu ne remarques pas la poutre qui est dans ton œil à toi ? Comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil, tandis que tu ne remarques pas la poutre qui est dans ton œil ? Hypocrite, enlève d'abord la poutre qui est dans ton œil, et alors tu verras clair pour enlever la paille qui se trouve dans l'œil de ton frère. Il n'est pas d'arbre bon qui produise de mauvais fruit ; ni non plus de mauvais arbre, qui produise du bon fruit. Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son propre fruit ; car ce n'est pas sur des épines qu'on récolte des figues, ni sur de la ronce qu'on vendange du raisin. L'homme bon tire le bien du bon trésor qu'est son cœur, et l'homme mauvais tire le mal de son mauvais cœur. Car c'est de la surabondance du cœur que parle sa bouche.” “Pourquoi m'appelez-vous : Seigneur, Seigneur, et ne pratiquez-vous pas ce que je dis ? Quiconque vient à moi, écoute mes paroles et les met en pratique, je vais vous montrer à qui il ressemble. Il ressemble à un homme qui construit une maison, qui a creusé, est allé profond et a assis les fondations sur le roc. Une inondation étant venue, le fleuve s'est rué sur cette maison, mais il n'a pu l'ébranler, parce qu'elle avait été bien bâtie. Mais celui qui écoute et ne met pas en pratique ressemble à celui qui a construit une maison sur le sol, sans fondations. Le fleuve s'est rué sur elle et aussitôt elle s’est écroulée, et la ruine de cette maison fut grande.” Après qu'il eut achevé de faire entendre au peuple tous ces enseignements, il entra à Capharnaüm. Or un centurion avait un serviteur malade, sur le point de mourir, qui lui était cher. Ayant entendu parler de Jésus, il envoya vers lui quelques-uns des anciens des Juifs, pour lui demander de venir sauver son serviteur. Ceux-ci, arrivés auprès de Jésus, le priaient ainsi avec insistance : “Il mérite que tu lui accordes cela, car il aime notre nation, et c'est lui qui nous a bâti la synagogue.” Jésus les accompagna. Déjà il n'était plus loin de la maison, quand le centurion envoya des amis lui dire : “Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu pénètres sous mon toit. Aussi n'ai-je pas même osé aller vers toi. Mais dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri. Car moi, qui suis un homme soumis à une autorité, ayant sous moi des soldats, je dis à celui-ci : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient ; et à mon serviteur : Fais ceci, et il fait.” En entendant ces paroles Jésus l'admira et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit : “Je vous le dis, même en Israël, je n'ai pas trouvé une si grande foi.” Et les envoyés, retournés à la maison, trouvèrent le serviteur en bonne santé. Par la suite, il se rendit à une ville nommée Naïn, et il était accompagné par ses disciples et par une foule nombreuse. Comme il approchait de la porte de la ville, voici qu'on emportait un mort, fils unique de sa mère, et celle-ci était veuve, et une foule considérable de gens de la ville étaient avec elle. En la voyant, le Seigneur fut plein de compassion pour elle et dit : “Ne pleure pas.” Puis il s'approcha et toucha le cercueil ; ceux qui le portaient s'arrêtèrent ; “Jeune homme, dit-il, je te l'ordonne, lève-toi.” Le mort se dressa sur son séant et se mit à parler, et il le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte et ils rendaient gloire à Dieu, en disant : “Un grand prophète a été suscité parmi nous, et, Dieu a visité son peuple”. Et la rumeur s'en répandit dans toute la Judée et dans tout le pays d'alentour. Les disciples de Jean l'informèrent de tout cela. Alors ayant convoqué deux de ses disciples, Jean envoya dire au Seigneur : ”Es-tu, toi, celui qui vient, ou en attendrons-nous un autre ?” Arrivés auprès de lui, ces hommes dirent : “Jean le Baptiste nous a envoyés vers toi pour te dire : Es-tu, toi, celui qui vient, ou en attendrons-nous un autre ?” A ce moment, Jésus guérit beaucoup de personnes de maladies, d'infirmités et d'esprits mauvais, et il rendit la vue à plusieurs aveugles. Il leur répondit alors : “Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés. Et bienheureux celui qui n'est pas scandalisé à cause de moi.” Quand les envoyés de Jean furent partis, il se mit à dire aux foules au sujet de Jean : “Qu'êtes-vous allés regarder dans le désert ? Un roseau agité par le vent ? Mais qu'êtes-vous allés regarder ? Un homme vêtu de vêtements douillets ? Or ceux qui portent des vêtements somptueux et qui mènent large vie sont dans les palais des rois. Qu'êtes-vous donc allés regarder ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et plus qu'un prophète. Il est celui dont il est écrit : Voici que j'envoie mon messager devant ta face, - qui préparera ta voie devant toi. Je vous le dis, parmi les fils des femmes, il n'est pas de plus grand prophète que Jean ; mais le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. Tout le peuple qui l'a entendu, et même les publicains, ont donné raison à Dieu, en se faisant baptiser du baptême de Jean. Mais les pharisiens et les docteurs de la Loi ont rendu vain le dessein de Dieu sur eux, en ne se faisant pas baptiser par lui. A qui donc comparerai-je les hommes de cette génération ? A qui sont-ils semblables ? Ils sont semblables à des enfants assis sur la place publique et qui s'interpellent mutuellement en disant : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé ; nous avons chanté une complainte et vous n’avez pas pleuré. Car Jean le Baptiste est venu, ne mangeant pas de pain et ne buvant pas de vin, et vous dites : Il a un démon. Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : C'est un homme gourmand et un buveur de vin, un ami des publicains et des pécheurs. Et la sagesse a obtenu raison de la part de ses enfants.” Un pharisien l'invita à manger avec lui. Il entra chez le pharisien et se mit à table. Survint alors une femme, qui était, au su de la ville, une pécheresse. Ayant appris qu'il était à table dans la maison du pharisien, elle avait apporté un vase d'albâtre rempli de parfum, et s'étant placée par derrière, près de ses pieds, toute en pleurs, elle se mit à lui baigner les pieds de larmes, et à les essuyer avec les cheveux de sa tête ; elle lui baisait les pieds et les oignait de parfum. A cette vue, le pharisien qui l'avait invité se dit à part lui : “S'il était prophète, il saurait qui et de quelle sorte est la femme qui le touche, attendu qu'elle est une pécheresse.” Alors, prenant la parole, Jésus lui dit : “Simon, j'ai quelque chose à te dire.” Et lui : “Maître, dit-il, parle.” “Un prêteur avait deux débiteurs ; l'un devait cinq cents deniers et l'autre cinquante. Comme ils n'avaient pas de quoi s'acquitter, il fit remise à tous deux. Lequel donc d'entre eux l'aimera le plus ?” Simon répondit : “J'estime que c'est celui à qui il a remis le plus.” Il lui dit : “Tu as bien jugé.” Alors se tournant vers la femme, il dit à Simon : “Vois-tu cette femme ? Je suis entré chez toi, et tu n'as pas versé d'eau sur mes pieds ; mais elle a baigné mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as pas donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, n'a pas cessé de me baiser les pieds. Tu ne m'as pas oint la tête d'huile ; mais elle m'a oint les pieds de parfum. C'est pourquoi, je te le dis, ses péchés, nombreux, lui sont remis, puisqu'elle a aimé beaucoup. Mais celui auquel on pardonne peu, aime peu.” Puis à elle, il dit : “Tes péchés sont pardonnés.” Et les convives se mirent à se dire en eux-mêmes : “Qui est celui-ci, qui va jusqu'à remettre les péchés ?” Il dit à la femme : “Ta foi t'a sauvée ; va en paix.” Dans la suite, il cheminait par les villes et les bourgades, prêchant et annonçant le règne de Dieu. Les Douze l'accompagnaient, ainsi que des femmes, qui avaient été délivrées d'esprits mauvais et de maladies : Marie, appelée Madeleine, dont étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chusa, intendant d'Hérode, Suzanne et plusieurs autres, qui leur venaient en aide de leurs biens. Comme une grande foule s'était réunie, et que de toutes villes on venait à lui, il dit en parabole : “Le semeur sortit pour semer sa semence. Tandis qu'il semait, une partie tomba le long du chemin : elle fut foulée aux pieds et les oiseaux du ciel la mangèrent. Une autre partie tomba sur du rocher : levée, elle se dessécha, parce qu'elle n'avait pas d'humidité. Une autre partie tomba parmi les épines ; les épines, croissant en même temps qu'elle, l'étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre : elle poussa et elle porta du fruit au centuple.” Ce disant, il s'écriait : “Qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende.” Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. Il dit : “A vous il a été donné de pénétrer les mystères du règne de Dieu ; pour les autres, c'est en paraboles, afin que voyant, ils ne voient point, et qu'entendant, ils ne comprennent point. Voici ce que signifie la parabole : la semence est la parole de Dieu. Ceux qui se tiennent le long du chemin, ce sont ceux qui ont écouté ; puis vient le diable qui enlève la parole de leur cœur, de peur qu'ils ne croient et ne soient sauvés. Ceux qui se tiennent sur le rocher, ce sont ceux qui, après avoir écouté, reçoivent la parole avec joie, mais ils n'ont pas de racines, ils croient pour un temps et, à l'heure de l'épreuve, ils se retirent. Ce qui est tombé parmi les épines, ce sont ceux qui ont écouté et qui s'en vont se laissant étouffer par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, et ils n'arrivent pas à maturité. Ce qui est dans la bonne terre, ce sont ceux qui ayant écouté la parole dans un cœur noble et bon, la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.” “Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre avec un vase ou ne la cache sous un lit, mais il la met sur un lampadaire, afin que ceux qui entrent voient la lumière. Car il n'y a rien de caché, qui ne doive être dévoilé, ni rien de secret, qui ne doive être connu et apparaître au grand jour. Voyez donc comment vous écoutez ; car à celui qui a, il sera donné ; et à celui qui n'a rien, même ce qu'il paraît avoir lui sera enlevé.” Sa mère et ses frères vinrent alors le trouver et ils ne pouvaient arriver jusqu'à lui, à cause de la foule. On lui annonça : “Ta mère et tes frères se tiennent dehors, désirant te voir.” Mais lui leur répondit : “Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent et mettent en pratique la parole de Dieu.” Un certain jour, il monta en barque avec ses disciples et leur dit : “Passons de l'autre côté du lac.” Et ils gagnèrent le large. Pendant qu'ils naviguaient, il s'endormit. Un tourbillon de vent se précipita sur le lac ; ils faisaient eau et ils étaient en danger. Ils s'approchèrent donc et le réveillèrent, disant : “Maître, Maître, nous périssons !” Il s'éveilla, commanda au vent et aux vagues qui s'apaisèrent, et le calme se fit. Il leur dit : “Où est votre foi ?” Tremblants et saisis de stupeur, ils se dirent les uns aux autres : “Qui est-il donc, pour qu'il commande aux vents et à l'eau, et qu'ils lui obéissent ?” Ils abordèrent au pays des Géraséniens, qui fait face à la Galilée. Quand il fut descendu à terre, il se trouva en présence d'un homme de la ville, possédé de démons ; depuis longtemps, il n'avait pas mis de vêtements et il ne demeurait pas dans une maison, mais dans les tombeaux. A la vue de Jésus, il poussa des cris, se jeta à ses pieds et cria d'une voix forte : “Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu très haut ? Je t'en prie, ne me tourmente pas.” Car il ordonnait à l'esprit impur de sortir de l'homme. Maintes fois, en effet, il l'avait saisi ; on l'attachait avec des chaînes et on le gardait dans des entraves ; mais brisant ses liens, il était poussé par le démon dans des lieux déserts. Jésus lui demanda : “Quel est ton nom ?” Il dit : “Légion.” Car beaucoup de démons étaient entrés en lui. Et ils le priaient de ne pas leur ordonner de s'en aller dans l'abîme. Or, il y avait là un troupeau de nombreux porcs, qui paissaient sur la montagne. Les démons lui demandèrent de leur permettre d'entrer en eux ; il le leur permit. Sortant donc de cet homme, les démons entrèrent dans les porcs, et le troupeau s'élança de l'escarpement dans le lac et il fut noyé. A la vue de ces faits, les pasteurs s'enfuirent et portèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne. Les gens vinrent voir ce qui était arrivé et arrivèrent près de Jésus ; ils trouvèrent l'homme, de qui étaient sortis les démons, assis aux pieds de Jésus, habillé et dans son bon sens, et ils s'effrayèrent. Ceux qui avaient vu leur racontèrent comment le démoniaque avait été sauvé. Toute la population du territoire des Géraséniens lui demanda alors de s'éloigner d'eux, parce qu'ils étaient saisis d'une grande crainte. Et lui, étant monté dans une barque, s'en retourna. L'homme de qui étaient sortis les démons lui demanda de rester avec lui. Mais il le congédia en disant : “Retourne chez toi, et fais connaître ce que Dieu a fait pour toi.” Il s'en alla donc, proclamant par toute la ville tout ce que Jésus avait fait pour lui. A son retour, Jésus fut accueilli par la foule, car tous l'attendaient. Survint un homme appelé Jaïre, qui était le chef de la Synagogue. Tombant aux pieds de Jésus, il le priait de venir chez lui, car il avait une fille unique, d'environ douze ans, qui se mourait. Et, comme il s'y rendait, la foule le pressait à l'étouffer. Or une femme, atteinte d'une perte de sang depuis douze ans, et qui, ayant dépensé toutes ses ressources chez les médecins, n'avait été guérie par aucun, s'approcha par derrière, toucha la houppe de son manteau et aussitôt sa perte de sang cessa. Jésus demanda : “Qui m'a touché ?” Comme tous s'en défendaient, Pierre dit, ainsi que ceux qui étaient avec lui : “Maître, les foules t'enserrent et te pressent”. Mais Jésus reprit : “Quelqu'un m'a touché, car j'ai senti qu'une vertu était sortie de moi.” La femme, se voyant découverte, s'en vint toute tremblante et, se jetant à ses pieds, fit savoir devant tout le peuple pour quel motif elle l'avait touché, et comment elle avait été aussitôt guérie. Jésus lui dit : “Ma fille, ta foi t'a sauvée ; va en paix.” Comme il parlait encore, quelqu'un vint de chez le chef de la Synagogue lui dire : “Ta fille est morte, ne dérange plus le Maître.” Mais Jésus, ayant entendu, dit : “Ne crains pas, crois seulement et elle sera sauvée.” Arrivé à la maison, il ne laissa personne entrer avec lui, si ce n'est Pierre, Jean et Jacques, le père de l'enfant et sa mère. Tous pleuraient et se lamentaient sur elle. Il dit : “Ne pleurez pas, car elle n'est pas morte, mais elle dort.” Et ils se moquaient de lui, sachant bien qu'elle était morte. Mais lui, la prenant par la main, dit à haute voix : “Enfant, réveille-toi.” Et son esprit revint et elle se leva aussitôt, et il ordonna de lui donner à manger. Ses parents furent saisis de stupeur ; mais Jésus leur recommanda de ne dire à personne ce qui s'était passé. Ayant convoqué les Douze, il leur donna puissance et autorité sur tous les démons et pouvoir de guérir les malades. Puis, il les envoya prêcher le règne de Dieu et guérir. Il leur dit : “N’emportez rien pour la route, ni bâton, ni besace, ni pain, ni argent, n'ayez pas non plus deux tuniques. Dans quelque maison que vous soyez entrés, demeurez-y jusqu'à votre départ. Quant à ceux qui ne vous recevraient pas, sortez de cette ville, secouez la poussière de vos pieds, en témoignage contre eux.” Ils partirent donc et parcoururent les bourgades, prêchant la bonne nouvelle et guérissant partout. Or Hérode, le tétrarque, apprit tout ce qui se passait, et il ne savait que penser, car les uns disaient que Jean était ressuscité des morts, d'autres qu'Elie était apparu, d'autres qu'un des anciens prophètes était ressuscité. Mais Hérode dit : “Jean ? Je l'ai fait décapiter. Mais qui est donc celui-ci, sur lequel j'entends dire de telles choses ?” Et il cherchait à le voir. Les apôtres, à leur retour, lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait. Il les prit alors avec lui et se retira à l'écart, dans la direction d'une ville appelée Bethsaïde - . Mais les foules, en ayant eu connaissance, le suivirent. Les ayant accueillies, il leur parlait du règne de Dieu, et guérissait ceux qui avaient besoin d'être rendus à la santé. Or le jour commençait à décliner ; alors les Douze, s'approchant, lui dirent : “Renvoie la foule, afin qu'ils aillent dans les villages et les hameaux des environs chercher un gîte et de la nourriture, car nous sommes ici dans un lieu désert.” Il leur dit : “Donnez-leur vous-mêmes à manger.” Ils dirent : “Nous n'avons pas plus de cinq pains et deux poissons ; à moins peut-être d'aller nous-mêmes acheter des vivres pour tout ce peuple !” Car ils étaient environ cinq mille hommes. Il dit à ses disciples : “Faites-les se placer par groupes d'environ cinquante.” Ils agirent ainsi et les firent tous se placer. Ayant pris les cinq pains et les deux poissons et élevé ses regards vers le ciel, Jésus les bénit, les rompit, et les donna aux disciples pour les servir à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés ; et l'on emporta ce qu'ils avaient eu de trop, douze corbeilles de morceaux. Un jour qu'il priait dans la solitude et que ses disciples étaient auprès de lui, il leur demanda : “Qui donc les foules disent-elles que je suis ?” Ils répondirent : “Jean le Baptiste ; d'après d'autres, Elie ; d'après d'autres, qu'un des anciens prophètes est ressuscite.” Il leur dit : “Mais vous, qui dites-vous que je suis ?” Pierre répondit : “Le Christ de Dieu.” Mais il leur prescrivit avec instance de n'en parler à personne, disant : “Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup et qu'il soit répudié par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu'il soit mis à mort et qu'il ressuscite le troisième jour.” Puis il disait à tous : “Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renonce, qu'il porte sa croix chaque jour et me suive. Car quiconque voudra sauver son âme, la perdra, et quiconque perdra son âme à cause de moi, la sauvera. Quel profit, en effet, revient à l'homme qui a gagné le monde entier, s'il s'est perdu lui-même ou s'il a été condamné ? Car quiconque aura rougi de moi et de mes enseignements, le Fils de l'homme rougira de lui, quand il viendra dans sa gloire, dans celle de son Père et des saints anges. Je vous le dis en vérité, de ceux qui sont ici il en est qui ne goûteront pas la mort, qu'ils n'aient vu le règne de Dieu.” Huit jours environ après ces discours, prenant avec lui Pierre, Jacques et Jean, Jésus gravit la montagne pour prier. Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage se transforma, et son vêtement devint d'une blancheur éblouissante. Et voici que deux hommes s'entretenaient avec lui. C'étaient Moïse et Elie, qui, apparus dans la gloire, parlaient de la mort qu'il devait subir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, s'étant réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec lui. Comme ceux-ci le quittaient, Pierre dit à Jésus : “Maître, il est bon que nous restions ici ; nous allons faire trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie” ; il ne savait pas ce qu'il disait. Alors qu'il disait cela, une nuée survint qui les couvrit, et ils furent effrayés, quand ils entrèrent dans la nuée. De la nuée une voix se fit entendre, disant : “Celui-ci est mon Fils élu, écoutez-le.” Et, pendant que la voix se faisait entendre, Jésus se trouva seul. Ils gardèrent le silence et ne racontèrent à personne, en ce temps-là, rien de ce qu'ils avaient vu. Le lendemain, lorsqu'ils descendirent de la montagne, une foule nombreuse se porta au-devant de lui. Et voici que de la foule un homme s'écria : “Maître, je le prie de jeter un regard sur mon fils, car c'est mon unique enfant. Un esprit s'empare de lui et aussitôt il pousse des cris, il le fait se tordre en écumant, et c'est comme à regret qu'il le quitte après l'avoir brisé. J'ai prié tes disciples de l'expulser, et ils ne l'ont pas pu.” Jésus répondit : “O génération incrédule et perverse, jusques à quand serai-je près de vous et vous supporterai-je ? Amène ici ton fils.” Comme l'enfant s'approchait, le démon le jeta à terre et le fit se contracter convulsivement. Mais Jésus commanda à l'esprit impur, guérit l'enfant et le rendit à son père. Et tous étaient frappés de stupeur devant la grandeur de Dieu. Comme tous étaient dans l'admiration de ce qu'il faisait, il dit à ses disciples : “Mettez-vous bien dans les oreilles ce discours, car le Fils de l'homme doit être livré aux mains des hommes.” Mais ils ne comprenaient pas cette parole, car elle était voilée pour eux, afin qu'ils ne la comprissent pas, et ils craignaient de l'interroger à ce sujet. Une question se posa dans leur esprit : lequel d'entre eux était le plus grand. Jésus, connaissant la préoccupation de leur cœur, prit un enfant, le plaça près de lui, et leur dit : “Quiconque reçoit cet enfant en mon nom, me reçoit, et quiconque me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé ; car qui est le plus petit parmi Vous tous, est grand.” Prenant la parole, Jean dit : “Maître, nous avons vu quelqu'un qui chassait les démons en ton nom, et nous l'en avons empêché, car il ne te suit pas avec nous.” Mais Jésus lui dit : “Ne l'empêchez pas, car celui qui n'est pas contre vous est pour vous.” Quand vint le temps, où les jours de son enlèvement allaient être accomplis, Jésus se détermina à faire route vers Jérusalem. Il envoya des messagers devant lui. S'étant mis en route, ceux-ci entrèrent dans une bourgade de Samaritains, pour lui préparer un gîte. Mais on ne voulut pas le recevoir, parce qu'il faisait route vers Jérusalem. Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : “Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu du ciel tombe et les consume ?” Mais s'étant retourné, il les réprimanda. Et ils s'en allèrent vers une autre bourgade. Comme ils cheminaient, quelqu'un lui dit pendant la route : “Je te suivrai partout où tu iras.” Jésus lui répondit : “Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des abris, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête.” Il dit à un autre : “Suis-moi.” Mais il dit : “Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père.” Il lui répliqua : “Laisse les morts ensevelir leurs morts. Quant à toi, va annoncer le règne de Dieu.” Un autre lui dit : “Je te suivrai, Seigneur ; mais d'abord permets-moi de dire adieu à ceux qui sont chez moi.” Jésus lui dit : “Quiconque, après avoir mis la main à la charrue, regarde en arrière, n'est pas fait pour le royaume de Dieu.” Après cela, le Seigneur en désigna encore soixante-douze autres, et il les envoya, deux à deux, devant lui, en toute ville et en tout endroit où il devait lui-même aller. Il leur disait : “La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux parmi les loups. Ne portez ni bourse ni besace, ni sandales et ne saluez personne en chemin. Dans toute maison où vous entrerez, dites d'abord : Paix à cette maison. Et, s'il y a là un fils de la paix, votre paix reposera sur lui ; sinon elle reviendra sur vous. Demeurez dans cette maison, mangeant et buvant ce qu'ils auront : car l'ouvrier a droit à son salaire. N'allez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où l'on vous recevra, mangez ce qu'on vous servira, guérissez les malades qui s'y trouveront et dites-leur : Le règne de Dieu est proche de vous. Mais dans toute ville où vous entrerez et où l'on ne vous recevrait pas, allez sur les places et dites : Même la poussière de votre ville, qui s'est attachée à nos pieds, nous l'essuyons et nous vous la laissons ; sachez pourtant que le règne de Dieu est proche. Je vous le déclare : même à Sodome, en ce jour-là, il sera fait un sort plus tolérable qu'à cette ville. Malheur à toi, Corozaïn ! malheur à toi, Bethsaïde ! Car, si à Tyr et à Sidon avaient été opérés les miracles qui furent faits parmi vous, depuis longtemps, assis sous le sac et dans la cendre, (leurs habitants) auraient fait pénitence. Mais le sort sera moins intolérable, au jour du jugement, pour Tyr et Sidon, que pour vous. Et toi, Capharnaüm, est-ce que tu seras élevée jusqu'au ciel ? C'est jusqu'aux enfers que tu seras abaissée. Qui vous écoute, c'est moi qu'il écoute ; qui vous rejette, c'est moi qu'il rejette. Or celui qui me rejette, rejette celui qui m'a envoyé.” Les soixante-douze revinrent tout joyeux, disant : “Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom.” Il leur répondit : “Je voyais Satan tomber comme un éclair du ciel. Voici que je vous donne pouvoir pour marcher sur les serpents et sur les scorpions, pouvoir aussi sur toute puissance ennemie, et rien ne pourra vous nuire. Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits au ciel.” A ce moment-là même, il exulta de joie dans l'Esprit-Saint et dit : “Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux prudents, et que tu les as révélées aux simples. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir. Tout m'a été livré par mon Père, et personne ne sait qui est le Fils, sauf le Père, et qui est le Père, sauf le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler.” Puis s'étant tourné vers les disciples il leur dit en particulier : “Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez. Car je vous le dis, beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l'ont pas entendu.” Alors un docteur de la Loi se leva, disant pour l'éprouver : “Maître, que dois-je faire pour posséder la vie éternelle ?” Il lui dit : “Dans la Loi qu'y a-t-il d'écrit ? qu'y lis-tu ?” Il répondit : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même.” Jésus lui dit : “Tu as bien répondu ; fais cela et tu vivras.” Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : “Et qui est mon prochain ?” Reprenant la parole, Jésus dit : “Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho ; il tomba au milieu de brigands qui, après l'avoir dépouillé et roué de coups, s'en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par cette route et, l'ayant vu, il passa outre. Pareillement un lévite, qui était parvenu en cet endroit, l'ayant vu, passa outre. Or un Samaritain en voyage arriva auprès de lui et, à sa vue, fut touché de compassion. S'étant approché, il banda ses blessures, y versant de l'huile et du vin, puis l'installant sur sa propre monture, il le conduisit à l'hôtellerie et prit soin de lui. Le lendemain, tirant deux deniers, il les donna à l'hôtelier et dit : Prends soin de lui, et ce que tu auras dépensé de plus, à mon retour, je te le rembourserai. Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé dans les mains des brigands ?” Il dit : “Celui qui s'est montré miséricordieux envers lui.” Et Jésus lui dit : “Va, toi aussi, fais de même.” Comme ils étaient en route, il entra dans une certaine bourgade, et une femme, nommée Marthe, le reçut chez elle. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe était préoccupée par les multiples soins du service. S'approchant de lui, elle dit : “Seigneur, n'es-tu pas en peine de ce que ma sœur me laisse toute seule pour faire le service ? Dis-lui donc de m'aider.” Le Seigneur lui répondit : “Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour bien des choses, alors qu'il n'est besoin que de peu ou même d'une seule ! Marie, en effet, a choisi la bonne part qui ne lui sera pas enlevée.” Un jour qu'il était en prière dans un certain endroit, lorsqu'il eut achevé, un de ses disciples lui dit : “Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean a appris à ses disciples.” Il leur répondit : “Lorsque vous prierez, dites : Père que ton nom soit sanctifié, que ton règne arrive. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien, et remets-nous nos péchés, car nous-mêmes nous remettons à quiconque nous doit, et ne nous induis pas en tentation.” Il leur dit encore : “Si l'un d'entre vous avait un ami, et qu'il vînt le trouver en pleine nuit, pour lui dire : Ami, prête-moi trois pains, car mon ami m'est arrivé de voyage, et je n'ai rien à lui présenter ; et que celui-là répondit de l'intérieur : Ne m'importune pas, la porte est déjà fermée, et mes enfants sont au lit avec moi ; je ne puis me lever pour te donner, je vous le dis, s'il ne se lève pas pour lui donner parce qu'il est son ami, du moins il se lèvera à cause de son importunité, pour lui donner tout ce qu'il lui faut.” “Et moi je vous dis : Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira ; car quiconque demande, reçoit, et celui qui cherche, trouve, et à qui frappe, l'on ouvre. Quel père, parmi vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre ? ou s'il demande un poisson, lui donnera au lieu de poisson un serpent ? ou s'il lui demande un œuf, lui donnera un scorpion ? si donc vous, tout mauvais que vous êtes, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le prient !” Jésus chassait un démon, lequel était muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet parla, et les foules furent dans l'admiration. Mais quelques-uns d'entre eux dirent : “C'est par Béelzéboul, le prince des démons, qu'il chasse les démons.” D'autres, pour le mettre à l'épreuve, demandaient de lui un prodige venant du ciel. Mais lui, connaissant leurs pensées leur dit : “Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté ; les maisons s'écroulent l'une sur l'autre. Si donc Satan aussi est divisé contre lui-même, comment son royaume subsistera-t-il puisque vous dites que c'est par Béelzéboul que je chasse les démons ! Et si, moi, c'est par Béelzéboul que je chasse les démons, par qui vos fils les chassent-ils ? C'est pourquoi ils seront vos juges. Mais si c'est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est parvenu jusqu'à vous. Lorsque le puissant bien armé garde son palais, tout son avoir est en sécurité. Mais lorsqu'un plus fort que lui arrive et le vainc, il lui enlève toutes les armes dans lesquelles il mettait sa confiance, et il distribue ses dépouilles. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui ne recueille pas avec moi, dissipe. Lorsque l'esprit impur est sorti de l'homme, il parcourt des lieux desséchés, cherchant du repos, et, n'en trouvant point, il dit : Je vais retourner dans ma maison d'où je suis sorti. En y arrivant, il la trouve balayée et ornée. Alors il part et s'adjoint sept autres esprits plus mauvais que lui ; ils entrent et y prennent demeure, et le dernier état de cet homme devient pire que le premier.” Comme il tenait ce discours, une femme élevant la voix du milieu de la foule lui dit : “Heureux le sein qui t'a porté, et les mamelles que tu as sucées !” Mais il dit : “Bienheureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique.” Comme la foule s'était accrue, il se mit à dire : “Cette génération est une génération mauvaise ; elle sollicite un signe, et il ne lui sera donné d'autre signe que le signe de Jonas. Car de même que Jonas devint un signe pour les Ninivites, de même le Fils de l'homme en sera un pour cette génération. La reine du Midi se lèvera, lors du jugement, avec les hommes de cette génération et elle les condamnera ; car elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici plus que Salomon. Les Ninivites se lèveront, lors du jugement, avec cette génération et ils la condamneront ; car ils se repentirent à la prédication de Jonas, et il y a ici plus que Jonas.” “Personne n'allume une lampe pour la mettre dans un caveau ou sous le boisseau, mais sur le lampadaire, afin que ceux qui entrent voient la clarté. La lampe de ton corps, c'est ton œil. Lorsque ton œil est sain, tout ton corps est éclairé, mais lorsqu'il est mauvais, ton corps est tout enténébré. Vois donc si la lumière qui est en toi n'est pas ténèbres. Si tout ton corps est éclairé, n'ayant aucune partie enténébrée, il jouira pleinement de la lumière, comme lorsque la lampe par son éclat t'illumine.” Alors qu'il parlait encore, un pharisien le pria de déjeuner chez lui ; il entra et se mit à table. Ce que voyant, le pharisien s'étonna qu'il n'eût pas d'abord fait les ablutions avant le déjeuner. Mais le Seigneur lui dit : “Ainsi vous, les pharisiens, vous purifiez l'extérieur de la coupe et du plat, tandis que votre intérieur est plein de rapine et de méchanceté. Insensés ! Celui qui a fait l'extérieur n'a-t-il pas fait aussi l'intérieur ? Toutefois, donnez en aumône le contenu, et voici que tout sera pur pour vous. Malheur à vous, pharisiens, qui payez la dîme de la menthe, de la rue et de tout légume, et qui négligez le droit et l'amour de Dieu. Il fallait pratiquer ceci sans omettre cela ! Malheur à vous, pharisiens, parce que vous aimez la première place dans les synagogues, et les salutations sur les places ! Malheur à vous, car vous êtes comme les tombeaux qu'on ne voit pas, et sur lesquels on passe sans s'en apercevoir !” Alors un des docteurs de la Loi prenant la parole lui dit : “Maître, en parlant ainsi, tu nous outrages, nous aussi.” Et il dit : “A vous aussi, docteurs de la Loi, malheur ! parce que vous imposez aux hommes des fardeaux à peine supportables, tandis que vous-mêmes ne touchez pas aux fardeaux, pas même d'un doigt. Malheur à vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, alors que vos pères les ont tués !” Ainsi vous êtes témoins, et vous donnez votre assentiment aux œuvres de vos pères : car eux les ont tués, et vous, vous bâtissez. C'est pourquoi la sagesse de Dieu a dit : Je leur enverrai des prophètes et des envoyés, et ils en tueront et en expulseront, afin que l'on demande compte à cette génération du sang de tous les prophètes, qui a été versé depuis l'origine du monde, du sang d'Abel au sang de Zacharie, qui a péri entre l'autel et le sanctuaire. Oui, je vous le dis, on en demandera compte à cette génération. Malheur à vous, docteurs de la Loi, car vous avez pris la clef de la science ; vous-mêmes n'êtes pas entrés, et ceux qui voulaient entrer, vous les avez écartés !” Quand il fut sorti de là, les scribes et les pharisiens commencèrent à être terriblement irrités et à le presser de diverses questions, lui tendant des embûches, pour surprendre quelque parole sortie de sa bouche. Cependant, comme la foule s'était accrue par myriades, au point de s'écraser, Jésus se mit à dire d'abord à ses disciples : “Gardez-vous du levain des pharisiens, qui n'est qu'hypocrisie. Car il n'est rien de caché, qui ne doive être découvert, rien de secret, qui ne doive être connu. Donc tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en pleine lumière, et ce que vous aurez dit à l'oreille dans les celliers sera proclamé sur les toits. Je vous le dis à vous, mes amis : ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ensuite ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ; oui, je vous le dis, craignez celui-là. Est-ce que cinq passereaux ne se vendent pas pour deux as ? Et aucun d'entre eux n'est oublié de Dieu. Même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Ne craignez point. Vous valez plus que beaucoup de passereaux. Je vous le dis : celui qui me reconnaîtra devant les hommes, le Fils de l'homme le reconnaîtra aussi devant les anges de Dieu. Mais celui qui me reniera devant les hommes, sera renié devant les anges de Dieu. A quiconque parlera mal du Fils de l'homme, il sera pardonné ; mais à celui qui a blasphémé contre l'Esprit-Saint, il ne sera pas pardonné. Lorsqu'on vous traduira devant les synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous préoccupez pas de la façon dont vous vous défendrez, ni de ce que vous direz. Car l'Esprit-Saint vous enseignera sur l'heure ce qu'il faudra dire.” Quelqu'un de la foule lui dit alors : “Maître, dis à mon frère de partager avec moi l'héritage.” Il lui dit : “Homme, qui m'a chargé d'être votre juge et de faire vos partages ?” Puis il leur dit : “Ayez soin de vous garder de toute avarice ; car si quelqu'un est dans l'abondance, sa vie ne consiste pas dans ses ressources.” Il leur dit aussi cette parabole : “Il y avait un homme riche, dont le domaine avait beaucoup rapporté. Et il réfléchissait, se disant : Que vais-je faire ? Car je n’ai pas où entasser mes récoltes. Il se dit : Voici ce que je vais faire : j'abattrai mes greniers, j'en construirai de plus vastes, et j'y entasserai tout mon grain et tous mes biens. Et je dirai à mon âme : Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour de nombreuses années ; repose-toi, mange, bois, réjouis-toi ! Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit, on va te réclamer ton âme. Et ce que tu as préparé, pour qui sera-ce ? Tel est celui qui thésaurise pour lui-même, mais n'est pas riche en vue de Dieu.” Il dit ensuite à ses disciples : “C'est pourquoi, je vous le dis, ne vous préoccupez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de ce dont vous vous vêtirez. Car la vie est plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement. Voyez les corbeaux : ils ne sèment pas, ils ne moissonnent pas, ils n'ont ni cellier ni grenier, mais Dieu les nourrit. Combien plus valez-vous que les oiseaux ! Qui de vous peut en se tourmentant prolonger son âge d'une coudée ? Si donc vous ne pouvez pas le moins, pourquoi vous préoccuper du reste ? Voyez les lis, comment ils croissent : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas ; or, je vous le dis, Salomon lui-même, dans toute sa magnificence, n'était pas revêtu comme l'un d'eux. Si donc, dans les champs, Dieu revêt ainsi une herbe debout aujourd'hui, qui demain sera jetée au feu, à combien plus forte raison le fera-t-il pour vous, hommes de peu de foi ? Ne vous mettez point en quête de ce que vous pourrez manger ou boire, et ne soyez pas anxieux. Car c'est de toutes ces choses que les nations du monde ont souci ; mais votre Père sait que vous en avez besoin. D'ailleurs cherchez son règne, et cela vous sera donné en surplus. Ne crains pas, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le royaume. Vendez votre avoir, et faites l'aumône. Faites-vous des bourses inusables, un trésor inépuisable dans le ciel, où aucun voleur n'approche, aucune teigne ne ronge. Car où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.” “Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées. Ressemblez à des hommes qui attendent leur maître à son retour de la noce, afin que, dès qu'il arrivera et frappera, ils lui ouvrent aussitôt. Heureux ces serviteurs que le maître, à sa venue, trouvera à veiller. En vérité, je vous le dis, il se ceindra, les fera mettre à table et, s'approchant, il les servira. S'il vient à la deuxième veille, ou à la troisième, et qu'il trouve les choses ainsi, heureux sont-ils. Sachez bien ceci : si le maître de la maison savait à quelle heure doit venir le voleur, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. Vous aussi soyez prêts, car vous ne savez pas à quelle heure le Fils de l'homme doit venir.” Pierre dit alors : “Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou pour tout le monde ?” Le Seigneur répondit : “Quel est donc l'intendant fidèle, prudent, que le maître proposera à son personnel, pour lui distribuer en temps voulu la ration de blé ? Heureux ce serviteur que le maître, lors de sa venue, trouvera agissant ainsi. En vérité, je vous le dis, il le préposera à tout son avoir. Mais si ce serviteur se dit en lui-même : Mon maître tarde à venir, et qu'il se mette à frapper les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer, le maître de ce serviteur viendra un jour où il ne l'attendra pas et à une heure qu'il ignore ; il le retranchera et lui donnera comme part celle des incrédules.” “Ce serviteur qui, après avoir connu la volonté de son maître, n'a pas préparé et n'a pas agi selon sa volonté, recevra beaucoup de coups. Mais celui qui, sans l'avoir connue, aura agi de façon à mériter des coups, en recevra peu. A qui a reçu beaucoup, il sera beaucoup demandé ; et à qui il a été confié beaucoup, on réclamera davantage.” “Je suis venu répandre le feu sur la terre, et combien je désire qu'il soit déjà allumé. J'ai à recevoir un baptême, et combien je suis angoissé, jusqu'à ce qu'il soit accompli. Croyez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais la division. Car désormais cinq dans une maison seront divisés, trois contre deux et deux contre trois. Ils seront divisés, le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre sa bru et la bru contre sa belle-mère.” Il disait encore aux foules : “Lorsque vous voyez un nuage monter au couchant, aussitôt vous dites : la pluie vient, et il en est ainsi. Et, lorsque souffle le vent du Sud-Est, vous dites : il fera chaud, et c'est ce qui arrive. Hypocrites, vous savez discerner l'aspect de la terre et du ciel, comment ne discernez-vous pas ce temps-ci ? Pourquoi de vous-mêmes ne jugez-vous pas ce qu'il serait juste de faire ? Ainsi, lorsque tu vas avec ton adversaire chez le magistrat, efforce-toi en chemin de te libérer de lui, de peur qu'il ne te traîne devant le juge, et que le juge ne te livre à l'agent, et que l'agent ne te jette en prison. Je te le dis, tu ne sortiras pas avant d'avoir payé la dernière obole.” En ce temps-là même, quelques-uns vinrent lui apprendre la nouvelle concernant les Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang à celui de leurs sacrifices. Il leur fit cette réponse : “Croyez-vous que ces Galiléens aient été plus pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu'ils ont souffert cela ? Non, je vous le dis ; mais si vous ne faites pas pénitence, vous périrez tous ainsi. Et ces dix-huit, sur lesquels est tombée la tour de Siloé, et qu'elle a tués, croyez-vous qu'ils aient été plus coupables que tous les habitants de Jérusalem ? Non, je vous le dis ; mais, si vous ne faites pas pénitence, vous périrez tous ainsi.” Il leur dit aussi cette parabole : “Quelqu'un avait un figuier planté dans sa vigne. Il y vint chercher des fruits, mais il n'en trouva pas. Alors il dit au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher des fruits sur ce figuier, et je n’en trouve point. Coupe-le. Pourquoi donc rend-il inutile le terrain ? Celui-ci lui répond : Maître, laisse-le cette année encore, pour que je puisse creuser tout autour et mettre du fumier ; s'il produisait des fruits à la saison prochaine ; sinon, tu le couperas.” Il enseignait dans une synagogue, le jour du sabbat. Il y avait là une femme, qu'un esprit rendait infirme depuis dix-huit ans : elle était courbée et ne pouvait lever la tête complètement. Jésus, la voyant, l'appela et lui dit : “Femme, tu es délivrée de ton infirmité.” Puis il lui imposa les mains ; aussitôt elle se redressa et se mit à glorifier Dieu. Alors le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus avait guéri le jour du sabbat, prit la parole et dit au peuple : “Il y a six jours pendant lesquels on doit travailler ; venez vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat.” Le Seigneur lui répondit : “Hypocrites, est-ce que chacun de vous ne détache pas son bœuf ou son âne de la crèche, le jour du sabbat, pour le mener boire ? Et cette femme, une fille d'Abraham, que Satan a liée voici dix-huit ans, ne fallait-il pas qu'elle fût déliée de ses liens le jour du sabbat ?” Pendant qu'il parlait ainsi, tous ses adversaires étaient confus, et toute la foule se réjouissait de toutes les merveilles qu'il opérait. Il disait donc : “A quoi ressemble le règne de Dieu, et à quoi puis-je le comparer ? Il est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et jeté dans son jardin ; il grandit, devint un arbre, et les oiseaux du ciel vinrent nicher dans ses branches.” Il dit encore : “A quoi puis-je comparer le règne de Dieu ? Il ressemble à du levain que prit une femme, qu'elle mêla à trois mesures de farine, jusqu'à ce que tout ait fermenté.” Il cheminait ainsi par les villes et par les bourgades, enseignant et faisant route vers Jérusalem. Quelqu'un lui dit : “Seigneur, est-ce qu'il n'y aura que peu de sauvés ? ” Il leur répondit : “Faites effort pour entrer par la porte étroite, car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne le pourront pas. Dès que le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, et que, restés dehors, vous vous mettrez à frapper à la porte, en disant : Seigneur, ouvre-nous ! Il vous répondra : Je ne sais d'où vous êtes. Alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et nous avons bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places. Mais il vous répondra : Je ne sais d'où vous êtes. Eloignez-vous de moi, vous tous, artisans d'injustice. Il y aura là des lamentations et des grincements de dents, lorsque vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes, dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. Il en viendra de l'Orient et de l'Occident, du Nord et du Midi, qui participeront au festin dans le royaume de Dieu. Il y aura alors des derniers qui deviendront premiers, et des premiers qui deviendront derniers.” A ce moment même, quelques pharisiens s'approchèrent qui lui dirent : “Pars, va-t'en d'ici, car Hérode veut te tuer.” Il leur répondit : “Allez dire à ce renard : Voici que je chasse les démons, que j'opère des guérisons, aujourd'hui et demain, et le troisième jour je serai à mon terme. Cependant aujourd'hui, demain et le jour suivant, je dois marcher, car il ne convient pas qu'un prophète périsse hors de Jérusalem. Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, que de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme la poule sa couvée sous ses ailes, mais vous ne l'avez pas voulu ! Voici que votre maison vous est abandonnée. Je vous le dis : Vous ne me verrez plus jusqu'à ce qu'arrive le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.” Un jour de sabbat, alors qu'il était entré dans la maison d'un des principaux des pharisiens pour prendre son repas, ceux-ci l'épiaient. Un homme hydropique se tenait devant lui. Jésus s'adressant aux docteurs de la Loi et aux pharisiens, dit : “Est-il permis ou non de guérir le jour du sabbat ?” Mais ils gardèrent le silence. Jésus prit alors le malade par la main, le guérit et le congédia. Puis il leur dit : “Qui d'entre vous, si son fils ou son bœuf tombe dans un puits ne l'en retire pas aussitôt, un jour de sabbat ?” Et ils ne purent rien répondre à cela. Il adressait ensuite une parabole aux invités, ayant remarqué comment ils choisissaient les premières places ; il leur dit : “Quand tu auras été invité par quelqu'un à des noces, ne te mets pas à la première place, de peur que par hasard une personne plus considérée que toi n'ait été invitée par lui, et que celui qui vous aurait invités toi et lui ne vienne te dire : Fais-lui place ; et alors tu irais, tout confus, occuper la dernière place. Mais lorsque tu seras invité, va te mettre à la dernière place, de sorte que, quand viendra celui qui t'a invité, il te dise : Mon ami, approche-toi plus haut. Ce sera alors un honneur pour toi devant tous les convives. Car quiconque s'élève sera abaissé, et quiconque. s'abaisse sera élevé.” Il disait aussi à celui qui l'avait invité : “Quand tu offres un déjeuner ou un dîner, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu'ils ne t'invitent à leur tour et que ce ne soit là ta récompense. Mais, quand tu offres un repas, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. Et tu seras heureux de ce qu'ils n'ont pas de quoi te rendre, car cela te sera rendu à la résurrection des justes.” En entendant cela, un des convives lui dit : “Heureux celui qui prendra son repas dans le royaume de Dieu !” Jésus lui répondit : “Un homme prépara un grand dîner, auquel il avait invité beaucoup de monde. A l'heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : Venez, car maintenant tout est prêt. Mais tous unanimement se mirent à s'excuser. Le premier lui dit : J'ai acheté un champ, il faut que j'aille le voir ; je t'en prie, considère-moi comme excusé. Et un autre dit : J'ai acheté cinq paires de bœufs, et je vais en faire l'essai ; je t'en prie, considère-moi comme excusé. Et un autre dit : J'ai pris femme, aussi je ne puis venir. A son retour, le serviteur rapporta cela à son maître. Alors, irrité, le maître de maison dit à son serviteur : Va vite par les places et les rues de la ville, et fais venir ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. Le serviteur dit : Seigneur, il a été fait comme tu l'as prescrit, et il y a encore de la place. Le maître dit alors au serviteur : Va par les chemins et le long des clôtures, et fais entrer de force, afin que ma maison soit pleine. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités n'aura part à mon dîner.” Comme des foules nombreuses l'accompagnaient, il se retourna et leur dit : “Si quelqu'un vient à moi et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses frères et ses sœurs, et jusqu'à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Quiconque ne porte pas sa croix et ne marche pas à ma suite, ne peut être mon disciple. Car qui d'entre vous, décidé à élever une tour, ne commence pas par s'asseoir pour calculer les frais et voir s'il a de quoi aller jusqu'au bout ? De peur que, s'il établit les fondations et qu'il ne puisse terminer, tous ceux qui s'en apercevront ne se mettent à le tourner en dérision et à dire : Cet homme a commencé à bâtir et il n'a pu aller jusqu'au bout. Ou quel roi, parti en guerre contre un autre roi, ne commencera par s’asseoir pour délibérer s'il peut tenir tête avec dix mille hommes à celui qui vient avec vingt mille ? S'il ne le peut, alors qu'il est encore loin, il envoie une ambassade pour demander à faire la paix. Ainsi donc quiconque parmi vous ne renonce pas à tout son avoir ne peut être mon disciple. Le sel est bon, certes ; mais si le sel lui-même a perdu toute saveur, avec quoi l'assaisonnera-t-on ? Il ne peut être utile ni pour la terre, ni pour le fumier ; on le jette dehors. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende.” Cependant tous les publicains et les pécheurs s'approchaient de lui pour l'entendre. Et les pharisiens et les scribes murmuraient et disaient : “Cet homme accueille les pécheurs et mange avec eux.” Alors il leur dit cette parabole : “Quel homme d'entre vous, s’il possède cent brebis et qu'il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert, et ne va à près celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il l'ait retrouvée ? Et, quand il l'a retrouvée, il la charge sur ses épaules, tout joyeux, et, revenu chez lui, il convoque les amis et les voisins, leur disant : Participez à ma joie, car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue. C'est ainsi, je vous le dis, qu'il y aura plus de joie dans le ciel au sujet d'un pécheur qui se repent, qu'au sujet de quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de pénitence.” “Ou bien, quelle est la femme qui, ayant dix drachmes, et en perdant une, n'allume une lampe, ne balaie la maison et ne cherche avec soin jusqu'à ce qu'elle l'ait retrouvée ? Et, quand elle l'a retrouvée, elle convoque ses amies et ses voisines et dit : Participez à ma joie, car j'ai retrouvé la drachme que j'avais perdue. C'est ainsi, je vous le dis, qu'il y a joie parmi les anges de Dieu au sujet d'un pécheur qui se repent.” Il dit encore : “Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : Père, donne-moi la part de fortune qui me revient. Et il leur partagea son bien. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout réalisé, s'en alla dans un pays lointain, et il y dissipa son avoir, en vivant en prodigue. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays-là et il commença à se sentir dans le besoin. Il alla donc prendre du service chez un des habitants de ce pays, qui l'envoya dans ses champs paître les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui-même, il dit : Combien de mercenaires de mon père ont du pain en abondance, alors que moi, ici, je meurs de faim ! Je partirai, j'irai vers mon père et je lui dirai : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ; traite-moi comme l'un de tes mercenaires. Il partit donc et vint vers son père. Comme il se trouvait encore loin, son père le vit, fut touché de compassion et courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Alors le fils lui dit : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs : Vite, apportez la plus belle robe et t'en revêtez, passez-lui un anneau à la main et des chaussures aux pieds ; amenez le veau gras, tuez-le, et festoyons joyeusement ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie, il était perdu et le voici retrouvé. Et ils se mirent à festoyer. Son fils aîné était aux champs ; quand, en rentrant, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des chants. Il appela un des serviteurs et lui demanda ce que cela signifiait. Celui-ci lui dit : Ton frère est revenu et ton père a tué le veau gras, parce qu'il l'a retrouvé bien portant. Il en fut alors tout irrité et ne voulut pas entrer ; son père sortit pour l'en prier. Mais il répondit à son père : Voici tant d'années que je te sers, et jamais je n'ai transgressé l'un de tes ordres. Jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis ; mais dès que ton fils, lui qui a mangé ton bien avec des courtisanes, est revenu, tu as tué pour lui le veau gras ! Son père lui dit : Mon enfant, tu as toujours été avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait festoyer et se réjouir, car ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et le voici retrouvé.” Il disait encore à ses disciples : “Il était un homme riche, qui avait un intendant ; et celui-ci lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens. Après l'avoir fait venir, il lui dit : Qu'est-ce que j'entends dire de toi ? Rends compte de ta gestion, car tu ne pourras plus désormais être intendant. L'intendant se dit alors en lui-même : Que ferai-je, puisque mon maître me retire l'intendance ? Travailler la terre ? j'en suis incapable. Mendier ? j'en ai honte. Je sais ce que je vais faire, pour que, quand je serai relevé de mon intendance, ils me reçoivent chez eux. Il fit venir chacun des débiteurs de son maître. Il dit au premier : Combien dois-tu à mon maître ? Il répondit : Cent barils d'huile. Il lui dit : Prends ton billet. Assieds-toi et écris vite cinquante. Ensuite il dit à un autre : Et toi, combien dois-tu ? Il répondit : Cent mesures de blé. Il lui dit : Prends ton billet et écris quatre-vingts. Et le maître loua l'intendant malhonnête d'avoir agi d'une façon avisée. Car les fils de ce siècle sont mieux avisés à l'égard de leurs congénères que les fils de la lumière.” “Et moi je vous dis : Faites-vous des amis avec l'argent de l'injustice, afin que, lorsqu'il fera défaut, ils vous reçoivent dans les tentes éternelles. Celui qui est fidèle dans les petites choses est fidèle aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les petites choses est injuste aussi dans les grandes. Si donc vous n'avez pas été fidèles dans l'argent injuste, qui vous confiera le vrai bien ? Et si vous n'avez pas été fidèles pour un bien qui vous est étranger, qui vous donnera celui qui est le vôtre ? Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres : car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et la richesse.” Les pharisiens, attachés à l'argent, écoutaient tout cela et se moquaient de lui. Il leur dit : “Vous êtes, vous, ceux qui se font passer pour justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs. Car ce qui est élevé aux yeux des hommes est en abomination devant Dieu. Jusqu'à Jean, c'était la Loi et les prophètes. Depuis lors le royaume de Dieu est annoncé, et chacun essaie d'y entrer de force. Mais il est plus facile que le ciel et la terre passent, que ne tombe un seul trait de la Loi. Celui qui répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et celui qui épouse une femme répudiée par son mari commet un adultère.” “Il y avait un homme riche, qui se revêtait de pourpre et de lin fin, festoyant chaque jour splendidement. Un pauvre, nommé Lazare, gisait à sa porte, couvert d'ulcères, et désireux de se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; et même les chiens venaient lécher ses ulcères. Un jour le pauvre mourut et fut porté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche mourut aussi et on l'ensevelit. Dans l'enfer, ayant levé les yeux, tandis qu'il était dans les tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Il s'écria : Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et rafraîchisse ma langue, car je suis torturé dans cette flamme. Abraham répondit : Mon fils, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare a reçu de même des maux. Maintenant il est ici consolé et toi tu souffres. D'ailleurs, il a été établi entre nous et vous un grand abîme, de sorte que ceux qui voudraient passer d'ici chez vous ne le pourraient pas, et ceux de là-bas ne passent pas non plus vers nous. Le riche réplique : Je te prie donc, père, de l'envoyer à ma maison paternelle, car j'ai cinq frères ; qu'il leur parle, de peur qu'ils ne viennent eux aussi dans ce lieu de tourments. Et Abraham de répondre : ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent. Mais il dit : Non, père Abraham, mais si quelqu'un de chez les morts va vers eux, ils feront pénitence. Abraham lui dit : S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu'un ressuscitait d'entre les morts.” Puis Jésus dit à ses disciples : “Il est inévitable que des scandales se produisent ; mais malheur à celui par qui ils arrivent. Il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendit une pierre de meule à son cou et qu'on le jetât à la mer que de scandaliser un de ces petits. Prenez garde à vous.” “Si ton frère vient à pécher, reprends-le et, s'il se repent, pardonne-lui. S'il pèche sept fois le jour contre toi, et que sept fois il revienne à toi, et dise : “Je me repens”, tu lui pardonneras.” Les apôtres dirent au Seigneur : “Augmente en nous la foi.” Le Seigneur répondit : “Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à ce mûrier : déracine-toi et replante-toi dans la mer, et il vous obéirait.” “Quel est celui d'entre vous qui, ayant un serviteur employé comme laboureur ou comme berger, lui dirait, à son retour des champs : Viens vite te mettre à table ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : Prépare-moi à dîner, ceins-toi et sers-moi, tant que je mangerai et que je boirai, et ensuite tu mangeras et tu boiras toi-même. A-t-il de la gratitude à ce serviteur, parce qu'il a fait ce qu'il lui avait commandé ? De même vous, lorsque vous aurez fait tout ce qui vous a été commandé, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles ; c'est ce que nous devions faire que nous avons fait.” Un jour qu'il faisait route vers Jérusalem, il passa dans la région limitrophe de la Samarie et de la Galilée. Comme il entrait dans une bourgade, dix lépreux vinrent à sa rencontre, qui se tinrent à distance. Ils élevèrent la voix, disant : ”Jésus, Maître, aie pitié de nous.” Les ayant vus, il leur dit : “Allez, montrez-vous aux prêtres.” Et, pendant qu'ils y allaient, ils furent purifiés. Or l'un d'entre eux, se voyant guéri, revint en glorifiant Dieu à haute voix, et se jeta à ses pieds, la face contre terre, pour lui rendre grâces. C'était un Samaritain. Prenant alors la parole, Jésus dit : “Les dix n'ont-il pas été purifiés ? Où sont les neuf autres ? Ne s'est-il trouvé à revenir pour rendre gloire à Dieu que cet étranger ?” Et il lui dit : “Lève-toi, va ; ta foi t'a sauvé.” Interrogé par les pharisiens : quand viendrait le règne de Dieu ? il leur répondit : “Le règne de Dieu ne vient pas de manière à se faire remarquer, comme si l'on pouvait dire : il est ici, ou : il est là ; car voici que le règne de Dieu est au-dedans de vous.” Il dit ensuite à ses disciples : “Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l'homme, et vous ne le verrez point. On vous dira : il est ici ; il est là. N’y allez pas, et ne cherchez pas. Car, tel l'éclair étincelant brille d'un point du ciel à un autre point du ciel, ainsi sera le Fils de l'homme à son jour. Mais il faut d'abord qu'il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération. Comme il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du Fils de l'homme. On mangeait, on buvait, les hommes prenaient femmes, les femmes des maris, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ; et le déluge arriva et les lit périr tous. Il en sera aussi, comme aux jours de Lot : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait. Mais, le jour où Lot sortit de Sodome, Dieu fit pleuvoir du feu et du soufre et les fit périr tous. De même en sera-t-il le jour où se révélera le Fils de l'homme. En ce jour-là, que celui qui se trouvera sur le toit, tandis que ses affaires sont dans la maison, ne descende pas les prendre ; de même, que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière. Souvenez-vous de la femme de Lot ! Celui qui cherchera à sauver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la conservera. Je vous le dis : cette nuit-là, de deux qui seront sur le même lit, l'un sera pris, et l'autre sera laissé ; de deux femmes qui moudront ensemble, l'une sera prise et l'autre sera laissée.” 0 Et alors ils lui dirent : “Où, Seigneur ?” Il leur dit : “Où sera le corps, là aussi se rassembleront les vautours.” Il leur exposa encore une parabole sur la nécessité de toujours prier et de ne pas se décourager. Il dit : “Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et qui n'avait point égard aux hommes. Il y avait aussi dans cette ville une veuve, qui venait à lui et disait : Rends-moi justice contre mon adversaire. Il refusa pendant un certain temps. Ensuite, il se dit en lui-même : Bien que je ne craigne pas Dieu et que je n'aie point égard aux hommes, néanmoins, parce que cette veuve m'importune, je lui rendrai justice, de crainte qu'elle ne vienne jusqu'au bout me rompre la tête. Or le Seigneur dit : Entendez ce que dit le juge inique ! Et Dieu ne rendrait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit, et il tarderait à leur égard ? Je vous le dis, il leur rendra promptement justice. Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? “ Il dit aussi, à l'adresse de certains qui étaient convaincus d'être justes et qui méprisaient les autres, cette parabole : “Deux hommes montèrent au Temple pour prier, l'un était pharisien, l'autre publicain. Le pharisien, debout, faisait intérieurement cette prière : O Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme les autres hommes, rapaces, malhonnêtes, adultères, ni comme ce publicain. Je jeûne deux fois la semaine, je paie la dîme de tout ce que j'acquiers. Quant au publicain, restant à distance, il n'osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant : Aie pitié du pécheur que je suis. Je vous le dis : celui-ci descendit chez lui plus justifié que l'autre ; car celui qui s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé.” On lui amenait aussi des petits enfants, pour qu'il les touchât ; ce que voyant, les disciples les réprimandaient. Mais Jésus les appela, disant : “Laissez les enfants venir à moi, et ne les empêchez pas ; car c'est à leurs pareils qu'appartient le royaume de Dieu. En vérité, je vous le dis, celui qui ne recevra pas le royaume de Dieu ainsi qu'un enfant, n'y entrera pas.” Un certain chef l'interrogea disant : “Bon Maître, que dois-je faire pour entrer en possession de la vie éternelle ? ” Jésus lui dit : “Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : tu ne commettras pas d'adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage ; honore ton père et ta mère.” Il dit : “J'ai observé tout cela depuis ma jeunesse.” A ces mots, Jésus lui dit : “Il te manque encore une chose : vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi.” Mais à ces paroles, il devint tout triste, car il était très riche. Le remarquant, Jésus dit : “Avec quelle difficulté ceux qui possèdent des richesses entrent dans le royaume de Dieu ! Il est, en effet, plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille, qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.” Et les auditeurs dirent : “Alors qui peut être sauvé ?” Mais il dit : “Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.” Pierre dit alors : “Voici que nous, nous avons quitté ce qui était à nous pour te suivre.” Il leur dit : “En vérité, je vous le dis, personne n’aura abandonné maison, femme, frères, parents ou enfants, à cause du règne de Dieu, qui ne reçoive beaucoup plus dans ce temps-ci, et dans le siècle à venir, la vie éternelle.” Prenant les Douze avec lui, il leur dit : “Voici que nous montons à Jérusalem, et tout ce qu'ont écrit les prophètes au sujet du Fils de l'homme va s'accomplir. Il sera livré aux gentils, tourné en dérision, abreuvé d'outrages, couvert de crachats, et, après l'avoir flagellé, on le mettra à mort et il ressuscitera le troisième jour.” Mais ils n'y comprirent rien, et cette parole leur demeurait obscure, car ils ne savaient pas de quoi il parlait. Comme il approchait de Jéricho, un aveugle était assis au bord de la route, demandant l'aumône. Au bruit de la foule qui passait, il s'informa de ce qu'il y avait. Et on lui dit que c'était Jésus de Nazareth qui passait. Alors il s'écria : “Jésus, Fils de David, aie pitié de moi.” Ceux qui marchaient en tête le réprimandaient, afin qu'il se tût ; mais lui criait encore plus fort : “Fils de David, aie pitié de moi.” Jésus s'arrêta et ordonna de le lui amener. Quand il se fut approché, il lui demanda : “Que désires-tu que je te fasse ?” Il dit : “Seigneur, que je voie !” Jésus lui dit : “Vois ! Ta foi t'a sauvé.” Aussitôt il vit ; il le suivit, rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, à cette vue, se mit à louer Dieu. Etant entré, il traversait Jéricho. Il y avait là un homme, du nom de Zachée, qui était chef des publicains, et il était riche. Il cherchait à voir Jésus, qui il était, et il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Courant donc en avant, il monta sur un sycomore, afin de le voir, car il devait passer par là. Quand Jésus fut arrivé à cet endroit, il leva les yeux et lui dit : “Zachée, descends vite, car aujourd'hui c'est chez toi que je dois loger.” Vite, il descendit et le reçut avec joie. Ce que voyant, tous murmuraient et disaient : “C'est chez un pécheur qu'il est venu loger !” Mais Zachée, debout, dit au Seigneur : “Seigneur, voici que je donne aux pauvres la moitié de mes biens et, si j'ai lésé quelqu'un en quelque chose, je lui rendrai le quadruple.” Jésus lui dit : “Aujourd'hui le salut est venu pour cette maison, attendu que lui aussi est fils d'Abraham. Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.” Comme ils écoutaient ces paroles, il dit encore une parabole, parce qu'il était proche de Jérusalem et qu'ils pensaient que le règne de Dieu allait apparaître sur-le-champ. Il dit donc : “Un homme de haute naissance s'en alla dans un pays lointain, pour recevoir le pouvoir royal et revenir ensuite. Ayant convoqué ses dix serviteurs, il leur remit dix mines et leur dit : Faites-les valoir jusqu'à ce que je revienne. Mais ses concitoyens le haïssaient et ils envoyèrent une ambassade à sa suite pour dire : Nous ne voulons pas qu'il règne sur nous. Quand il fut revenu, investi du pouvoir royal, il manda auprès de lui ces serviteurs, auxquels il avait remis l'argent, pour savoir quel profit ils avaient réalisé. Le premier se présenta et dit : Seigneur, ta mine a produit dix mines. Il lui dit : C'est bien, bon serviteur, puisque tu as été fidèle dans une petite chose, reçois le gouvernement de dix villes. Le second vint, en disant ; Ta mine, Seigneur, a produit cinq mines. Il dit encore à celui-là : Et toi, sois gouverneur de cinq villes. Un autre vint et dit : Seigneur, voici ta mine, que j'avais serrée dans un mouchoir. Car j'avais peur de toi, qui es un homme dur, qui prends ce que tu n'as pas mis en dépôt, qui moissonne ce que tu n'as pas semé. Il lui dit : Je te juge d'après tes propres paroles, mauvais serviteur. Tu savais que je suis un homme dur, prenant ce que je n'ai pas mis en dépôt et moissonnant ce que je n'ai pas semé. Alors pourquoi n'as-tu pas placé mon argent à la banque ? A mon retour, je l'aurais récupéré avec l'intérêt. Puis il dit aux assistants : Prenez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix mines. Ils lui dirent : Seigneur, il a dix mines. Je vous le dis : à celui qui possède on donnera ; mais à celui qui n'a rien, on enlèvera même ce qu'il a. Quant à mes ennemis, ceux qui n'ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi.” Cela dit, il marchait en tête, montant à Jérusalem. Comme il approchait de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont appelé des oliviers, il envoya deux de ses disciples, disant : “Allez à la bourgade qui est en face ; une fois entrés, vous y trouverez un ânon attaché, sur lequel personne n'est encore monté ; détachez-le et amenez-le. Si quelqu'un vous demande : Pourquoi le détachez-vous ? vous répondrez ainsi : Le Seigneur en a besoin.” Ceux qui étaient envoyés s'en allèrent donc et trouvèrent les choses ainsi qu'il leur avait été dit. Comme ils détachaient l'ânon, ses maîtres leur dirent : “Pourquoi détachez-vous l'ânon ?” Ils répondirent : “Le Seigneur en a besoin.” Et ils le menèrent à Jésus et, ayant placé leurs manteaux sur l'ânon, ils firent monter Jésus. Tandis qu'il avançait, ils étendaient leurs vêtements sur le chemin. Comme il était proche de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, exultant de joie, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu'ils avaient vus, disant : “Béni soit celui qui vient, le roi, au nom du Seigneur ; paix dans le ciel et gloire dans les hauteurs.” De la foule, quelques pharisiens lui dirent : “Maître, fais des reproches à tes disciples.” Il répondit : “Je vous le dis, s'ils se taisent, les pierres crieront.” Quand il se fut approché, à la vue de la ville, il pleura sur elle, et dit : “Ah ! Si, en ce jour, tu avais reconnu, toi aussi, ce qui devait procurer la paix. Mais maintenant cela est caché à tes regards. Car des jours viendront pour toi, où tes ennemis établiront des circonvallations contre toi, ils t'investiront et t'assiégeront de toute part ; ils t'abattront contre le sol, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas de toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas discerné le temps de ta visite.” Etant entré dans le Temple, il se mit à chasser les vendeurs, et leur dit : “Il est écrit : Ma maison sera une maison de prière, et vous en avez fait une caverne de voleurs.” Il enseignait chaque jour dans le Temple. Or les grands prêtres et les scribes, ainsi que les chefs du peuple, cherchaient à le faire périr. Mais ils ne trouvaient pas ce qu'ils pourraient faire, car le peuple tout entier était, en l'écoutant, suspendu à ses lèvres. Un de ces jours où il enseignait dans le Temple et annonçait la bonne nouvelle, survinrent les grands prêtres et les scribes avec les anciens, qui lui dirent : “Dis-nous en vertu de quelle autorité tu agis ainsi, ou quel est celui qui t'a conféré cette autorité ?” Il leur répondit : “Je vous poserai, moi aussi, une question. Dites-moi : Le baptême de Jean était-il du ciel ou des hommes ? ” Ils raisonnaient ainsi en eux-mêmes : “Si nous disons : du ciel, il dira : pourquoi n'avez-vous pas cru en lui ? Et si nous disons : des hommes, le peuple tout entier nous lapidera, car il est persuadé que Jean était un prophète.” Ils répondirent donc qu'ils ignoraient d'où il était. Jésus leur dit : “Moi non plus je ne vous dis pas par quelle autorité j'agis ainsi.” Il se mit alors à dire au peuple cette parabole : “Un homme planta une vigne ; il la loua à des vignerons et partit en voyage pour un long temps. Au moment opportun, il envoya vers les vignerons un serviteur, pour qu'ils lui remissent du fruit de la vigne. Mais les vignerons le rouèrent de coups et le renvoyèrent les mains vides. Il envoya de nouveau un autre serviteur ; mais ceux-ci, l'ayant pareillement battu et outragé, le renvoyèrent les mains vides. Il en envoya encore un troisième ; mais ceux-ci, après l'avoir grièvement blessé, le chassèrent. Alors le maître de la vigne dit : Que ferai-je ? Je vais leur envoyer mon fils bien-aimé. Peut-être, auront-ils du respect pour lui. Mais, à sa vue, les vignerons délibérèrent entre eux, disant : C'est l'héritier. Tuons-le pour que l'héritage soit à nous. Et, l'ayant emmené hors de la vigne, ils le tuèrent. Que leur fera donc le maître de la vigne ? Il viendra et fera périr ces vignerons et donnera la vigne à d'autres.” A ces mots, ils dirent : “A Dieu ne plaise ! ” Mais lui, fixant le regard sur eux, dit : “Que signifie donc ce qui est écrit : La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue le faîte de l'angle. Celui qui tombera sur cette pierre sera brisé et celui sur qui elle tombera, elle l'écrasera.” Aussi les scribes et les grands prêtres cherchèrent-ils à mettre les mains sur lui en ce moment, mais ils craignirent le peuple. Ils avaient compris, en effet, qu'il avait dit contre eux cette parabole. S'étant mis en observation, ils envoyèrent des hommes subornés, qui feignaient être des justes, pour le prendre en défaut dans ses paroles, afin de le livrer au pouvoir et à l'autorité du gouverneur. Ils l'interrogèrent en disant : “Maître, nous savons que tu parles et que tu enseignes avec droiture, que tu ne fais point acception de personne, mais que tu enseignes la voie de Dieu en toute vérité. Nous est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ?” Pénétrant leur fourberie, il leur dit : “Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l'effigie et l'inscription ?” Ils dirent : “De César.” Il leur dit : “Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.” Ils ne purent rien répondre à cette parole devant le peuple et, étonnés de sa réponse, ils se turent. Quelques-uns des sadducéens, qui disent qu'il n'y a pas de résurrection, s'approchèrent et lui posèrent cette question : “Maître, Moïse nous a prescrit, Si le frère de quelqu'un meurt ayant une femme, et qu'il soit sans enfant, que son frère prenne sa femme et suscite une postérité à son frère. Il y avait donc sept frères. Et le premier, après avoir pris femme, mourut sans enfant, puis le second et le troisième la prirent, et pareillement les sept, qui ne laissèrent pas d'enfants et moururent. Finalement la femme, elle aussi, mourut. Cette femme donc, lors de la résurrection, de qui sera-t-elle la femme ? Car les sept l'ont eue pour femme.” Et Jésus leur dit ; “Les enfants de ce siècle épousent et sont épousés. Mais ceux qui auront été jugés dignes de parvenir au siècle futur et à la résurrection des morts n'épousent pas et ne sont pas épousés, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont, en effet, comme des anges, ils sont enfants de Dieu, étant enfants de la résurrection. Que les morts ressuscitent, Moïse aussi l'a donné à entendre, au passage du buisson, quand il appelle le Seigneur Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac et Dieu de Jacob. Or il n'est pas Dieu de morts, mais Dieu de vivants, car pour lui tous sont vivants.” Quelques-uns des scribes répondirent : “Maître, tu as bien parlé.” Car ils n'osaient plus du tout l'interroger. Jésus leur dit alors : “Comment dit-on que le Christ est Fils de David ? Car David lui-même dit dans le livre des Psaumes : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je mette tes ennemis comme escabeau sous tes pieds. David donc l'appelle Seigneur, comment est-il son fils ?” Tandis que tout le peuple l'écoutait, il dit à ses disciples : “Mettez-vous en garde contre les scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et qui recherchent les salutations sur les places publiques, les premiers sièges dans les synagogues et les premières places aux dîners, qui dévorent les maisons des veuves et affectent de prier longuement ; ils recevront une condamnation plus sévère. “ Ayant levé les yeux, il vit des riches qui mettaient leurs offrandes dans le trésor ; il vit aussi une pauvre veuve qui y mettait deux petites pièces ; et il dit : “En vérité, je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus que tous. Car tous ceux-ci ont mis aux offrandes de leur superflu, tandis qu'elle a mis de son indigence, tout ce qu'elle avait pour vivre.” Comme quelques-uns, à propos du temple, disaient qu'il était orné de belles pierres et d'offrandes votives, il dit : “De tout ce que vous voyez, des jours viendront, où il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.” Alors ils l'interrogèrent, disant : “Maître, quand donc cela arrivera-t-il et quel sera le signe que cela sera sur le point de se produire ? “ Il répondit : “Voyez à ce que l'on ne vous séduise point, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : C'est moi, et : le temps est venu. Ne vous mettez pas à leur suite. Quand vous entendrez parler de guerres et de révoltes, ne vous effrayez pas ; car il faut que cela arrive d'abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. Il leur dit alors : On se dressera peuple contre peuple, royaume contre royaume ; il y aura des tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des pestes, des apparitions effrayantes et au ciel de grands prodiges. Mais avant tout cela, ils mettront les mains sur vous, ils vous poursuivront, vous traînant dans les synagogues et les prisons, vous citant devant les rois et les gouverneurs, à cause de moi. Cela vous amènera à rendre témoignage. Alors persuadez-vous bien que vous n'avez pas besoin de vous exercer à votre défense ; car je vous donnerai moi-même une parole et une sagesse à laquelle ne pourra résister ni contredire aucun de vos adversaires. Vous serez livrés même par des parents, des frères, des proches et des amis ; et on fera mourir quelques-uns parmi vous. Vous serez haïs par tous à cause de moi. Mais pas un cheveu de votre tête ne périra. C'est par votre patience que vous sauverez vos âmes. Mais, lorsque vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, sachez alors que sa dévastation est proche. Alors, que ceux qui sont en Judée s'enfuient vers les montagnes, que ceux qui sont dans la ville s'en éloignent, que ceux qui sont à la campagne n'y entrent pas. Car ces jours-là sont des jours de vengeance, pour que s'accomplisse tout ce qui est écrit. Malheur à celles qui seront enceintes et qui allaiteront en ces jours-là ! Car il y aura grande misère sur le pays et colère contre ce peuple. Ils tomberont au fil de l'épée, et ils seront déportés dans toutes les nations ; et Jérusalem sera foulée aux pieds par des Gentils, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis.” “Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles, et sur la terre une anxiété des nations, inquiètes du bruit de la mer et de son agitation. Les hommes mourront de frayeur d'appréhension, au sujet de ce qui arrive au monde : car les puissances du ciel seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l'homme venant dans une nuée avec puissance et grande gloire.” “Quand cela commencera à arriver redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche.” Puis il leur dit une parabole : “Voyez le figuier et tous les arbres : Quand déjà ils bourgeonnent, à cette vue, vous reconnaissez par vous-mêmes que désormais l'été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez que cela arrive, reconnaissez que le règne de Dieu est proche. En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera pas avant que tout ne soit arrivé. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas.” “Prenez garde à vous, de peur que vos cœurs ne s'appesantissent dans les excès de table, dans l'ivrognerie et dans les soucis de la vie, et que ce jour-là ne fonde soudain sur vous, comme un filet ; car il tombera sur tous ceux qui habitent la surface de toute la terre. Veillez donc, et priez en tout temps afin que vous soyez en état d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout en face du Fils de l'homme.” Durant la journée, il enseignait dans le Temple, mais, le soir, il sortait pour aller passer la nuit sur le mont appelé des Oliviers. Et tout le peuple venait vers lui de grand matin dans le Temple pour l'entendre. Or la fête des Azymes, qu'on appelle la Pâque, approchait. Et les grands prêtres et les scribes cherchaient le moyen de le faire disparaître, car ils craignaient le peuple. Satan entra en Judas, surnommé Iscariote, qui était du nombre des Douze. Et celui-ci s'en alla conférer avec les grands prêtres et les stratèges sur le moyen de le leur livrer. Ils se réjouirent et convinrent de lui donner de l'argent. Il se mit d'accord avec eux et cherchait une occasion de le leur livrer, à l'insu de la foule. Le jour des Azymes, où l'on devait immoler la pâque, arriva. Jésus envoya Pierre et Jean, en disant : “Allez nous préparer la pâque, afin que nous la mangions.” Ils lui demandèrent : “Où veux-tu que nous fassions les préparatifs ?” Il leur dit : ”Voici, à votre entrée dans la ville, vous rencontrerez un homme porteur d'une cruche d'eau ; suivez-le à la maison où il entrera, et vous direz au maître de la maison : Le Maître te demande : Où est la salle pour manger la pâque avec mes disciples ? Il vous montrera une chambre haute, vaste, garnie de tapis : c'est là que vous ferez les préparatifs.” S'en étant allés, ils trouvèrent tout comme il leur avait dit et ils préparèrent la pâque. Quand l'heure fut venue, Jésus se mit à table avec les apôtres, et leur dit : “J'ai vivement désiré manger cette pâque avec vous, avant que de souffrir. Car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu'à son accomplissement dans le royaume de Dieu. Prenant alors une coupe, il rendit grâces et dit : Prenez-la et la partagez entre vous. Car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, avant que le règne de Dieu soit venu.” “Puis il prit du pain, rendit grâces, le rompit et le leur donna en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. Il fit de même pour la coupe, après qu'ils eurent soupé, disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous.” “Cependant voici que la main de celui qui me livre est avec moi à cette table. Car le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui a été décrété, mais malheur à l'homme par qui il est livré !” Ils se mirent à se demander les uns aux autres qui pouvait bien être parmi eux celui qui le ferait. Il y eut aussi entre eux une contestation : lequel parmi eux pouvait être considéré comme le plus grand ? Il leur dit : “Les rois des nations règnent sur elles et ceux qui ont puissance sur elles sont appelés bienfaiteurs. Pour vous qu'il n'en soit pas ainsi : mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et celui qui commande comme celui qui sert. Qui, en effet, est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? N'est-ce pas celui qui est à table ? Or je suis parmi vous comme celui qui sert.” “Vous êtes, vous, ceux qui êtes constamment demeurés avec moi au cours de mes épreuves, et moi je dispose en votre faveur, comme mon Père en a disposé pour moi, du royaume, afin que vous mangiez et buviez à ma table, dans mon royaume. Et vous siégerez sur des trônes, jugeant les douze tribus d'Israël. Simon, Simon, voici que Satan a obtenu de vous passer au crible comme du froment. Mais j’ai prie pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, une fois revenu, affermis tes frères.” Simon lui dit : “Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller en prison et à la mort.” Mais Jésus dit : “Je te le dis, Pierre, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies par trois fois nié me connaître.” Puis il leur dit : “Lorsque je vous ai envoyés sans bourse, ni besace, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ?” Ils répondirent : “De rien.” Il leur dit : “Maintenant, que celui qui possède une bourse la prenne, et de même celui qui a une besace. Que celui qui n'en a pas vende son manteau pour acheter un glaive. Car, je vous le dis, cette Ecriture doit s'accomplir en moi : il a été compté parmi les malfaiteurs. Aussi bien, ce qui me concerne touche à son terme.” Ils lui dirent : “Seigneur, voici deux glaives.” Il leur répondit : “C'est assez !” Il sortit et alla comme de coutume au mont des Oliviers ; ses disciples l'accompagnèrent. Arrivé à l'endroit, il leur dit : “Priez pour ne pas entrer en tentation.” Puis il s'éloigna d'eux d'environ un jet de pierre et, s'étant mis à genoux, il priait, en disant : “Père, si tu veux, éloigne de moi ce calice ; cependant que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse !” Et un ange venant du ciel lui apparut, qui le réconfortait. Tout angoissé, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des globules de sang qui tombaient à terre. Quand il se releva après la prière et vint à ses disciples, il les trouva endormis par suite du chagrin, et il leur dit : “Pourquoi dormez-vous ? Relevez-vous et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation.” Comme il parlait encore voici qu'arrive une foule ; et celui qui s'appelait Judas, l'un des Douze, la précédait. Il s'approcha de Jésus pour l'embrasser. Jésus lui dit : “Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme ?” Ceux qui étaient avec lui, voyant ce qui allait arriver, dirent : “Seigneur, devons-nous frapper du glaive ?” Et l'un d'eux frappa le serviteur du grand prêtre et lui enleva l'oreille droite. Mais Jésus répondit : “Laissez ! Cela suffit !” Puis il toucha l'oreille et la guérit. Puis Jésus dit à ceux qui étaient venus contre lui, grands-prêtres, officiers du Temple et anciens : “Est-ce comme à un brigand que vous êtes venus, avec des épées et des bâtons ? Alors que chaque jour j'étais parmi vous dans le Temple, vous n'avez pas porté la main sur moi ; mais voici votre heure et le règne des ténèbres.” Ayant donc saisi Jésus, ils l'emmenèrent et l'introduisirent dans la maison du grand-prêtre. Pierre suivait de loin. Comme ils avaient allumé du feu au milieu de la cour et s'étaient assis ensemble, Pierre s'assit parmi eux. Une servante le vit assis près du feu et, ayant fixé sur lui son regard, elle dit : “Celui-ci également était avec lui.” Mais il nia disant : “Je ne le connais pas, femme.” Peu après, un autre, à sa vue, dit : “Toi aussi, tu es l'un d'eux.” Mais Pierre dit : “Homme, je n'en suis pas.” Après un intervalle d'environ une heure, un autre affirmait avec force : “En vérité, celui-là était avec lui ; aussi bien est-il Galiléen !” Mais Pierre dit : “Homme, je ne sais ce que tu dis.” Et aussitôt, comme il parlait encore, un coq chanta. Le Seigneur, s'étant tourné, regarda Pierre, et Pierre se rappela la parole du Seigneur, comment il lui avait dit : “Avant que le coq ne chante aujourd'hui, tu me renieras trois fois.” Et, allant dehors, il pleura amèrement. Les hommes qui le gardaient se moquaient de lui, le maltraitant, et, comme ils l'avaient couvert d'un voile, ils l'interrogeaient, en disant : “Prophétise ! Qui est celui qui t'a frappé ?” Et ils proféraient contre lui beaucoup d'autres insultes. Le jour venu, l'assemblée des anciens du peuple se réunit, grands prêtres et scribes, et ils le firent venir devant leur tribunal, disant : “Si tu es le Christ, dis-le nous.” Il leur dit : “Si je vous le dis, vous ne croirez pas ; et si j'interrogeais, vous ne répondriez pas. Mais dès maintenant le Fils de l'homme siégera à la droite de la puissance de Dieu.” Tous dirent alors : “Tu es donc le Fils de Dieu ?” Il leur dit : “Vous dites bien que je le suis.” Ils dirent : “Qu'avons-nous encore besoin de témoignage ? Car nous-mêmes avons entendu de sa bouche ?” Puis s'étant levés tous ensemble, ils l'amenèrent à Pilate, et se mirent à l'accuser disant : “Nous avons trouvé cet homme bouleversant notre nation, empêchant de payer l'impôt à César et se disant Christ-roi.” Pilate lui demanda : “Es-tu le roi des Juifs ? ” Il lui répondit : “Tu le dis.” Pilate dit alors aux grands prêtres et aux foules : “Je ne trouve aucune culpabilité en cet homme.” Mais eux insistaient avec force en disant : “Il soulève le peuple par sa prédication par toute la Judée, depuis la Galilée, où il a débuté, jusqu'ici.” A ces mots, Pilate demanda si l'homme était Galiléen et, apprenant qu'il était de la juridiction d'Hérode, il le renvoya à Hérode, qui était lui-même à Jérusalem, en ces jours-là. Hérode, à la vue de Jésus, se réjouit fort, car depuis longtemps il désirait le voir pour ce qu'il avait entendu dire de lui, et il espérait le voir accomplir quelque miracle. Il lui posa de nombreuses questions, mais il ne répondit rien. Les grands prêtres et les scribes étaient là, qui l'accusaient avec violence. Hérode, de concert avec ses soldats, le traita avec mépris et, se jouant de lui, il le revêtit d'un vêtement de couleur éclatante et le renvoya à Pilate. Hérode et Pilate devinrent en ce jour-là amis l'un de l'autre, car, auparavant, ils étaient ennemis. Pilate, ayant convoqué les grands prêtres, les chefs et le peuple, leur dit : “Vous m'avez amené cet homme comme perturbateur du peuple ; j'ai instruit l'affaire devant vous et je n'ai rien trouvé de répréhensible dans cet homme, au sujet de ce dont vous l'accusez. Hérode non plus ; car il nous l'a renvoyé ; c'est donc que rien qui mérite la mort n'a été accompli par lui. Je le renverrai donc après l'avoir châtié.” 0 Mais tous ensemble ils crièrent : “Fais mourir celui-ci et délivre-nous Barabbas” ; celui-ci, pour une sédition qui avait eu lieu dans la ville et pour un meurtre, avait été mis en prison. De nouveau, Pilate leur adressa la parole, dans le dessein de relâcher Jésus. Mais ils lui crièrent : “Crucifie-le ! Crucifie-le !” Pour la troisième fois, il leur dit : “Qu'a-t-il donc fait de mal ? Je n'ai rien trouvé en lui qui méritât la mort. Je le relâcherai donc, après l'avoir fait châtier.” Mais ils insistaient à grands cris, demandant qu'il soit crucifié, et leurs cris devenaient plus violents. Pilate décida qu'il serait fait selon leur demande. Il relâcha celui qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre, qu'ils réclamaient, et il abandonna Jésus à leur volonté. Comme ils l'emmenaient, ils mirent la main sur un certain Simon, de Cyrène, qui revenait de la campagne, et ils le chargèrent de la croix, pour qu'il la portât derrière Jésus. Il était suivi d'une grande foule de peuple et de femmes, qui se lamentaient et pleuraient sur lui. Jésus dit, se tournant vers elles : “Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ; pleurez plutôt sur Vous-mêmes et sur vos enfants, car voici venir des jours où l'on dira : Heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n'ont pas enfanté et les mamelles qui n'ont pas allaité. Alors on se mettra à dire aux montagnes : Tombez sur nous, et aux collines : Recouvrez-nous ! Car s'il en est ainsi du bois vert, qu'arrivera-t-il au bois sec ?” On conduisait aussi deux autres malfaiteurs pour être exécutés avec lui. Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Calvaire, ils l'y crucifièrent, ainsi que les malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche. Jésus dit alors : “Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font.” Puis faisant des parts de ses vêtements, ils les tirèrent au sort. Le peuple demeurait là à regarder ; et les chefs eux-mêmes se moquaient, disant : “Il en a sauvé d'autres, qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ de Dieu, l'élu ! ” Les soldats aussi se jouèrent de lui, s'avançant pour lui présenter du vinaigre ; ils disaient : “Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi.” Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : Celui-ci est le roi des Juifs. L'un des malfaiteurs l'insultait, disant : “Est-ce que tu n'es pas le Christ ? Sauve-toi donc, et nous avec toi.” Mais l'autre, prenant la parole pour le faire taire, dit : “Tu ne crains même pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour nous, c'est justice ; car nous recevons un châtiment mérité des actes que nous avons faits ; mais lui n'a rien accompli de mal.” Puis il dit : “Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu reviendras en ta royauté.” Et Jésus lui répondit : “En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis.” C'était alors environ la sixième heure, quand il se fit des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure, le soleil s'étant éclipsé. Le voile du Temple se déchira par le milieu. Jésus poussa alors un grand cri et dit : “Père, je remets mon esprit entre tes mains.” Et sur ces mots il expira. Le centurion, à la vue de ce qui s'était passé, rendit gloire à Dieu, disant : “Vraiment cet homme était juste.” Et toutes les foules, qui étaient accourues à ce spectacle, considérant ces événements, s'en retournaient en se frappant la poitrine. Tous ses amis demeuraient à distance, ainsi que des femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, regardant tout cela. Alors un homme, nommé Joseph, qui était membre du conseil, homme bon et juste - il n'avait point donné son assentiment à leur décision et à leur acte - d'Arimathie, ville des Juifs, et qui attendait le règne de Dieu, vint trouver Pilate pour lui demander le corps de Jésus. Après l'avoir descendu, il l'enveloppa d'un linceul et le déposa dans un tombeau creusé dans le roc, où personne n'avait encore été mis. C'était le jour de la préparation et le sabbat commençait à luire. Les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, ayant suivi de près, regardèrent le tombeau et la façon dont le corps avait été mis, et, s'en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums. Mais pendant le jour du sabbat, elles se tinrent en repos, selon le précepte. Le premier jour de la semaine, de grand matin, elles se rendirent au tombeau, portant les aromates qu'elles avaient préparés. Et elles trouvèrent la pierre roulée de devant le tombeau ; mais, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Tandis qu'elles en demeuraient perplexes, voici que deux hommes se présentèrent à elles, en un vêtement éblouissant. Et, comme elles étaient saisies de frayeur et qu'elles tenaient le visage incliné vers la terre, ils leur dirent : “Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n'est pas ici ; mais il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu'il vous a dit, alors qu'il était encore en Galilée, au sujet du Fils de l'homme : qu'il lui fallait être livré entre les mains d'hommes pécheurs, être crucifié et ressusciter le troisième jour.” Elles se souvinrent alors de ses paroles, et, de retour du tombeau, elles annoncèrent tout cela aux Onze et à tous les autres. C'étaient Marie de Magdala, Jeanne et Marie mère de Jacques ; et les autres, qui étaient avec elles, parlaient de même aux apôtres. Mais ces paroles leur parurent comme du délire, et ils ne les croyaient pas. Cependant Pierre se leva et courut au tombeau ; s'étant penché, il ne vit que les linges ; puis il s'en retourna chez lui, s'étonnant de ce qui était arrivé. Ce jour-là même, deux d'entre les disciples se rendaient à une bourgade nommée Emmaüs, distante de cent soixante stades de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tous ces événements. Tandis qu'ils causaient et se communiquaient leurs réflexions, Jésus, s'étant approché, faisait route avec eux ; mais leurs yeux étaient impuissants à le reconnaître. Il leur dit : “Quels sont donc ces propos que vous échangez en cheminant ?” Ils s'arrêtèrent tout attristés. L'un d'eux, appelé Cléophas, lui répondit : “Es-tu donc le seul, ayant séjourné à Jérusalem, qui ne sache pas ce qui s'y est passé ces jours-ci ?, Il leur demanda : “Quoi donc ?” Ils lui dirent : “Ce qui concerne Jésus de Nazareth, homme qui fut un prophète puissant en actes et en paroles, devant Dieu et devant tout le peuple, comment nos grands prêtres et nos chefs l'ont livré pour être condamné à mort et l'ont crucifié. Nous espérions, nous, que ce serait lui qui délivrerait Israël. Mais, outre tout cela, voici le troisième jour depuis ces événements. Cependant quelques femmes des nôtres nous ont jetés dans la stupéfaction ; elles étaient allées, de grand matin, au tombeau, et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont revenues, en disant même qu'elles avaient vu une apparition des anges, qui le disent vivant. Quelques-uns de ceux qui se trouvent avec nous se rendirent au tombeau, et ont trouvé les choses ainsi que les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu.” Alors il leur dit : “O hommes sans intelligence et lents à croire tout ce qu'ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ainsi pour qu'il entrât dans sa gloire ?” Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait ce qui, dans toutes les Ecritures, le concernait. Ils approchaient de la bourgade où ils se rendaient, et Jésus fit mine de vouloir aller au delà. Mais ils le pressèrent avec insistances, en disant : “Reste avec nous, car voici venir le soir, et le jour est déjà sur son déclin.” Il entra donc pour rester avec eux. Tandis qu'il était à table avec eux, il prit du pain, rendit grâces et, l'ayant rompu, il le leur donnait. Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent ; mais il disparut d'auprès d'eux. Ils se dirent alors l'un à l'autre : “Est-ce que notre cœur n'était pas brûlant entre nous, pendant qu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ecritures ?” Ils partirent aussitôt et revinrent à Jérusalem où ils trouvèrent réunis les Onze et leurs compagnons, qui leur dirent : “Le Seigneur est vraiment ressuscité, et il est apparu à Simon.” Et eux de raconter ce qui s'était passé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu à la fraction du pain. Tandis qu'ils s'entretenaient ainsi, lui-même se trouva au milieu d'eux et leur dit : “La paix soit avec vous.” Epouvantés et effrayés, ils croyaient voir un esprit. Mais il leur dit : “Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi des inquiétudes surgissent-elles en vos cœurs ? Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi. Touchez et constatez, car un esprit n'a ni chair, ni os, comme vous voyez que j'en ai.” Ce disant, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme ils étaient encore incrédules, à cause de leur joie et de l'étonnement dans lequel ils étaient, il leur dit : “Avez-vous ici quelque chose à manger ?” Et ils lui donnèrent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea sous leurs yeux. Puis il leur dit : “Voilà bien ce que je vous disais, quand j'étais encore avec vous : qu'il fallait que tout ce qui est écrit dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes, s'accomplît.” Alors il leur ouvrit l'esprit pour comprendre les Ecritures, et il leur dit : “Ainsi est-il écrit qu'il fallait que le Christ souffrît et ressuscitât des morts le troisième jour, qu'on prêchât en son nom la pénitence pour la rémission des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. Vous êtes les témoins de ces faits. Voici que je vais vous envoyer ce qui a été promis par mon Père. Vous donc restez dans la ville, jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la force d'en haut.” Puis il les emmena jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit. Tandis qu'il les bénissait, il s'éloigna d'eux, et il était emporté vers le ciel. Quant à eux, après s'être prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem avec grande allégresse. Et ils étaient constamment dans le Temple, occupés à bénir Dieu.
Au commencement était le Verbe - et le Verbe était auprès de Dieu - et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu - par lui tout a été fait - et sans lui rien n'a été fait - de ce qui a été fait. En lui était la Vie - et la Vie était la Lumière des hommes. Et la Lumière luit dans les Ténèbres - et les Ténèbres ne l'ont pas comprise. Vint un homme - envoyé de Dieu - son nom était Jean. Il vint en témoin - afin de rendre témoignage à la Lumière, - afin que tous crussent par lui. Il n'était pas la Lumière - mais il vint pour rendre témoignage à la Lumière. La vraie Lumière - qui éclaire tout homme - venait en ce monde. Il était dans le monde - et le monde est devenu par lui - et le monde ne le connut pas. Il vint chez lui - et les siens ne le reçurent pas. Mais à tous ceux qui le reçurent, - il donna le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à tous ceux qui croient au nom de celui – qui n'est pas né du sang, - ni d'un vouloir charnel, - ni d'un vouloir de l'homme, - mais de Dieu. Et le Verbe s'est fait chair - et il a habité parmi nous - et nous avons vu sa gloire : Gloire qu'un Fils unique reçoit de son Père ; - plein de grâce et de vérité. Jean lui rend témoignage - et s'écrie en ces termes : C'était lui dont j'ai dit : - Celui qui vient après moi - a passé devant moi - parce qu'il était avant moi. Oui c'est de sa plénitude - que nous avons tous reçu - grâce sur grâce. Car la Loi a été donnée par Moïse - mais la Grâce et la Vérité sont venues par Jésus-Christ. Dieu, personne ne l'a jamais vu, - un Dieu Fils unique, - qui est dans le sein du Père, - c'est lui-même qui en a parlé. Et voici quel fut le témoignage de Jean lorsque les Juifs lui envoyèrent, de Jérusalem, des prêtres et des lévites, pour lui demander : “Qui es-tu ?” Et il dit la vérité, sans la nier. Il dit la vérité : “Je ne suis pas le Christ.” Et ils lui demandèrent : “Quoi donc ? Es-tu Elie ?” Et il dit : “Je ne le suis pas.” “Es-tu le prophète ?” Et il répondit : “Non.” Alors, ils lui dirent : “Qui es-tu que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés ; que dis-tu de toi-même ?” Il dit : “Je suis la voix de celui qui crie dans le désert. Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe.” Et des Pharisiens aussi avaient été envoyés. Et ils l'interrogèrent en ces termes : “Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es ni le Christ, ni Elie, ni le prophète ?” Jean leur répondit disant : “Moi, je baptise dans l'eau ; mais au milieu de vous se tient, sans que vous le soupçonniez, celui qui vient après moi, dont je ne suis pas digne de délier la courroie de la chaussure.” Cela se passait à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait. Le lendemain, il vit Jésus venir à lui, et il lui dit : “Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.” C'est lui de qui j'ai dit : Après moi vient un homme, qui m'a dépassé, car il était avant moi. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais c'était pour qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser dans l’eau.” Et Jean rendit témoignage en ces termes : “J'ai vu l'Esprit descendant du ciel comme une colombe, et il est demeuré sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau, celui-là m'a dit : Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, voilà celui qui baptise dans l'Esprit-Saint. Et j'ai vu et j'ai témoigné que celui-ci est l'élu de Dieu.” Le lendemain, de nouveau, Jean se tenait là avec deux de ses disciples, et fixant son regard sur Jésus qui passait, il dit : “Voici l'Agneau de Dieu.” Et les deux disciples l'entendirent ainsi parler, et ils suivirent Jésus. Or Jésus, s'étant retourné et les voyant qui le suivaient, leur dit : “Que cherchez-vous ?” Ils lui dirent : “Rabbi - ce qui, en traduction, veut dire Maître - où demeures-tu ?” Il leur dit : “Venez et voyez.” Ils vinrent donc et ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là : c'était environ la dixième heure. André, frère de Simon-Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et suivi Jésus. A la pointe du jour il trouva son frère Simon, et lui dit : “Nous avons trouvé le Messie”, ce qui a été traduit par “le Christ”. Il le conduisit à Jésus. L'ayant fixé du regard, Jésus lui dit : “Tu es Simon, le fils de Jean, tu t'appelleras Céphas, ce qui veut dire : “Pierre”. Le lendemain Jésus résolut de partir pour la Galilée. Et il trouva Philippe et lui dit : “Suis-moi.” Or Philippe était de Bethsaïde, la ville d'André et de Pierre. Philippe trouva Nathanaël et lui dit : “Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les prophètes, nous l'avons trouvé : c'est Jésus, fils de Joseph, de Nazareth.” Et Nathanaël lui dit : “Peut-il sortir de Nazareth quelque chose de bon ?” Philippe lui dit : “Viens et vois.” Jésus vit Nathanaël qui venait à lui, et il dit de lui : “Voici vraiment un Israélite en qui il n'est point de simulation.” Nathanaël lui dit : “D'où me connais-tu ?” Jésus répondit et lui dit : “Avant que Philippe t'appelât, quand tu étais encore sous le figuier, je t'ai vu.” Nathanaël lui redit : “Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël.” Jésus répondit et lui dit : “Parce que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois ? Tu verras bien mieux que cela.” Et il lui dit : “En vérité, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme.” Et le surlendemain, il y eut des noces à Cana en Galilée et la mère de Jésus y était. Et Jésus aussi fut invité aux noces, ainsi que ses disciples. Et on n'avait pas de vin, parce que le vin des noces était épuisé. Alors, la mère de Jésus lui dit : “Ils n'ont pas de vin.” Jésus lui dit : “Qu'avons-nous affaire ensemble, femme ? Mon heure n'est pas encore venue.” Sa mère dit aux serviteurs : “Tout ce qu'il pourra vous dire, faites-le.” Or, il y avait là six urnes de pierre, disposées pour les ablutions des Juifs, contenant chacune deux ou trois mesures. Jésus leur dit : “Remplissez ces urnes d'eau.” Et ils les remplirent jusqu'au bord. Et il leur dit : “Puisez maintenant et portez au maître du festin.” Et ils lui en portèrent. Lorsqu'il eut goûté l'eau changée en vin - et il ne savait pas d'où il venait, mais les serviteurs qui avaient puisé le savaient - le maître du festin appela l'époux, et il lui dit : “Tout le monde sert d'abord le vin le meilleur, et quand on a fait bombance, le moins bon : toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à ce moment.” Tel fut le commencement des miracles. Jésus le fit à Cana de Galilée, et il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. Après cela il descendit à Capharnaüm, lui, et sa mère, et ses frères, et ses disciples, et ils y restèrent quelques jours. Et la Pâque des Juifs était proche et Jésus monta à Jérusalem. Et il trouva dans le parvis du Temple, ceux qui vendaient des bœufs, et des brebis, et des colombes ; et les changeurs assis. Et s'étant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du Temple, avec les brebis et les bœufs ; et il répandit la monnaie des changeurs, et il renversa leurs tables. Et à ceux qui vendaient des colombes, il dit : “Enlevez ça d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.” Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit : Le zèle de ta maison me dévorera. Les Juifs ripostèrent et lui dirent : “Quel signe nous montres-tu pour agir ainsi ?” Jésus répondit et leur dit : “Détruisez ce Temple et, dans l'intervalle de trois jours, je le relèverai.” Les Juifs donc lui dirent : “On a mis quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours, tu le relèveras ?” Mais lui parlait du Temple de son corps. Lors donc qu'il fut ressuscité d'entre les morts, ses disciples se souvinrent qu'il avait dit cela ; et ils crurent à l'Ecriture et à la parole que Jésus avait dite. Et, tandis qu'il était à Jérusalem, à la Pâque, durant la fête, beaucoup crurent en son nom, voyant les miracles qu'il faisait. Mais lui, Jésus, ne se fiait pas à eux, parce qu'il les connaissait tous, et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rendit témoignage au sujet de l'homme, car il savait ce qu'il y a dans l'homme. Or il y avait, parmi les pharisiens, un homme nommé Nicodème, un des notables Juifs. Il vint le trouver de nuit et lui dit : “Rabbi, nous savons que c'est de la part de Dieu que tu es venu en docteur ; car nul ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui.” Jésus lui répondit : “En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s'il ne naît d'En-haut, ne peut voir le royaume de Dieu.” Nicodème lui dit : “Comment un homme déjà âgé peut-il naître ? Peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître ?” Jésus répondit : “En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s'il ne naît de l'eau et de l'Esprit, ne peut voir le royaume des cieux. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas si je t'ai dit : “Il faut que vous naissiez d'En-haut.” Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient, ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit.” Nicodème lui dit : “Comment cela peut-il se faire ?” Jésus lui répondit : “Tu es le docteur d'Israël et tu ne sais pas cela ? En vérité, en vérité, je te le dis : nous parlons de ce que nous savons, et nous attestons ce que nous avons vu, mais vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous n'avez pas cru quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croiriez-vous si je vous parle des choses célestes ? Et personne n'est monté au ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme... Et de même que Moïse a élevé le serpent dans le désert, ainsi faut-il que l'homme soit élevé, afin que quiconque croit ait en lui la vie éternelle.” Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. En effet, Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n'est pas jugé. Celui qui ne croit pas est déjà jugé parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Or voici le jugement : la Lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les Ténèbres à la Lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la Lumière, et ne vient pas à la Lumière, de peur que ses œuvres ne soient manifestées pour ce qu'elles sont. Mais celui qui fait la vérité vient à la Lumière, afin qu'il apparaisse que ses œuvres sont faites en Dieu. Après cela, Jésus alla avec ses disciples au pays de Judée, et il y séjournait avec eux et il baptisait. Or Jean aussi baptisait à Aenon, près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau, et l'on venait se faire baptiser. Car Jean n'avait pas encore été jeté en prison. Survint donc une dispute entre quelques-uns d'entre les disciples de Jean et un Juif à propos de purification. Et ils allèrent auprès de Jean et lui dirent : “Rabbi, celui qui était avec toi, au-delà du Jourdain et à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise et tout le monde vient à lui.” Jean répondit : “Personne ne peut prendre ce qui ne lui a pas été donné du ciel. Vous-mêmes m'êtes témoins que j'ai dit : moi, je ne suis pas le Christ ; mais j'ai été envoyé devant lui. Celui qui a l'épouse est l'époux ; mais l'ami de l'époux, qui se tient près de lui et qui l'écoute, est ravi de joie à la voix de l'époux. Cette joie, c'est la mienne, et elle est à son comble. Il faut qu'il croisse et que je diminue.” Celui qui vient d'En-haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est terrestre et parle de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous ; il atteste ce qu'il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Qui reçoit son témoignage a signé de son sceau que Dieu est véridique. Car celui que Dieu a envoyé prononce les paroles de Dieu, car Dieu ne lui donne pas l'Esprit avec mesure. Le Père aime le Fils, et il a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire au Fils ne verra pas la vie ; mais la colère de Dieu demeure sur lui. Lors donc que le Seigneur sut que les Pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait et baptisait plus de disciples que Jean, quoique Jésus ne baptisât pas lui-même, mais ses disciples, il quitta la Judée et s'en alla de nouveau en Galilée. Or il lui fallait traverser la Samarie. Il arriva donc dans une ville de Samarie, appelée Sychar, près du champ que Jacob donna à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était assis tout bonnement près du puits. C'était environ la sixième heure. Survint une femme de la Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit : “Donne-moi à boire.” Car ses disciples s'en étaient allés à la ville pour acheter des vivres. La Samaritaine lui dit : “Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi, qui suis Samaritaine ?” Car les Juifs n'ont pas de rapports avec les Samaritains. Jésus lui répondit : “Si tu connaissais le don de Dieu, et quel est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive.” Elle lui dit : “Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond. Comment aurais-tu donc cette eau vive ? Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et il en a bu, ainsi que ses fils et ses troupeaux ?” Jésus lui répondit : “Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; celui, au contraire, qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif, mais l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissant pour la vie éternelle.” La femme lui dit : “Seigneur, donne-moi cette eau afin que je n'aie plus soif et que je ne vienne plus ici pour puiser.” Il lui dit : “Va-t'en appeler ton mari et reviens ici.” La femme lui répondit : “Je n'ai pas de mari.” Jésus lui dit : “Tu as bien dit : Je n'ai pas de mari, car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari ; en cela tu as dit vrai.” La femme lui dit : “Seigneur, je vois que tu es un prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne ; et vous dites, vous, que Jérusalem est le lieu où il faut adorer.” Jésus lui dit : “Crois-moi, femme, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez, vous, ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous, ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure arrive, où les vrais adorateurs adoreront le Père en Esprit et en vérité ; car ce sont de tels adorateurs que le Père désire. Dieu est Esprit, et ceux qui l'adorent doivent adorer en Esprit et en vérité.” La femme lui dit : “Je sais que le Messie - c'est à dire le Christ - doit venir. Quand il sera venu, il nous annoncera tout.” Jésus lui dit : “Je le suis, moi qui te parle !” Là-dessus ses disciples arrivèrent, et ils s'étonnaient de ce qu'il parlait avec une femme. Aucun pourtant ne dit : “Que désires-tu ?” ou : “Pourquoi parles-tu avec elle ?” Quant à la femme, elle laissa sa cruche et s'en alla à la ville, et dit aux habitants : “Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. N'est-il pas le Messie ?” Ils sortirent et se dirigèrent vers lui. Entre-temps, les disciples le priaient : “Rabbi, mange.” Il leur dit : “J'ai un aliment à manger que vous ne connaissez pas.” Les disciples se disaient donc l'un à l'autre : “Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? ” Jésus leur dit : “Ma nourriture c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : Encore quatre mois et c'est la moisson ? Eh bien ! je vous dis : Levez les yeux et voyez comme les campagnes sont déjà blanches pour la moisson. Déjà le moissonneur reçoit son salaire et recueille la moisson pour la vie éternelle, de telle façon que celui qui sème se réjouisse en même temps que celui qui récolte. Car en ceci le proverbe dit vrai : Autre est celui qui sème, autre celui qui récolte, Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucune peine ; d'autres ont peiné, et c'est dans leur labeur que vous êtes entrés.” Bon nombre de Samaritains de cette ville crurent en lui, sur l'attestation de la femme qui leur disait : “Il m'a dit tout ce que j'ai fait.” Lors donc que les Samaritains furent venus près de lui, ils l'invitaient à demeurer avec eux. Et il y demeura deux jours. Et un beaucoup plus grand nombre crurent en lui, à cause de sa parole ; et ils disaient à la femme : “Ce n'est plus ton récit que nous croyons ; car nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous avons acquis la certitude qu'il est vraiment le Sauveur du monde.” Après ces deux jours, il partit pour la Galilée. Or Jésus a lui-même attesté qu'aucun prophète n'est honoré dans son propre pays. Lors donc qu'il arriva en Galilée, les Galiléens l'accueillirent, ayant vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem pendant la fête ; car eux aussi étaient allés à la fête. Il retourna donc à Cana de Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Or il y avait un fonctionnaire royal dont le fils était malade à Capharnaüm. Ayant entendu dire que Jésus était revenu de Judée en Galilée, cet homme se rendit auprès de lui et le pria de descendre pour guérir son fils, car il se mourait. Jésus lui dit donc : “Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, ne croirez-vous donc pas ?” Le fonctionnaire royal lui dit : “Seigneur, descends avant que mon enfant ne meure.” Jésus lui dit : “Va, ton fils vit.” L'homme crut à la parole que lui avait dite Jésus, et il s'en alla. Il était déjà en route, lorsque ses serviteurs vinrent à sa rencontre, disant que son enfant était bien vivant. Il s'enquit auprès d'eux de l'heure à laquelle il s'était trouvé mieux. Ils lui dirent : “A la septième heure, c'est hier que la fièvre l'a quitté.” Le père reconnut donc que c'était à cette heure où Jésus lui avait dit : Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison. Ce fut le second miracle que fit Jésus après s'être rendu de Judée en Galilée. Après cela il y eut une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. Or, il se trouve à Jérusalem, près de la porte des brebis, une piscine, appelée en hébreu Bézatha, qui a cinq portiques. Sous ceux-ci étaient couchés quantité d'infirmes, aveugles, boiteux, paralytiques qui attendaient que l'eau s'agitât. Car un ange du Seigneur descendait, de temps en temps, dans la piscine et agitait l'eau ; et le premier qui descendait après que l'eau avait été agitée, était guéri, de quelque maladie qu'il fût atteint. Or il y avait là un homme qui traînait son infirmité depuis trente-huit ans. Jésus, l'ayant vu couché et ayant su qu'il était dans cet état depuis déjà longtemps, lui dit : “Veux-tu être guéri ?” L'infirme lui répondit : “Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans la piscine, lorsque l'eau est agitée ; pendant que j'y vais, un autre descend avant moi.” Jésus lui dit : “Lève-toi, prends ton grabat et marche.” Et aussitôt l'homme fut guéri, et il porta son grabat : et le voilà qui marchait. Or, le sabbat tombait ce jour-là. Les Juifs dirent donc à celui qui avait été guéri : “C'est le sabbat ; il ne t'est pas permis de porter le grabat.” Il leur répondit : “Celui qui m'a guéri m'a dit : Prends ton grabat et marche.” Ils lui demandèrent : “Qui est cet homme qui t'a dit : prends ton grabat et marche ?” L'homme guéri ne savait pas qui c'était, car Jésus s'était dérobé, la foule étant grande en cet endroit. Peu après Jésus le trouva dans le Temple et lui dit : “Te voilà guéri ; ne pèche plus de peur que pire ne t'arrive.” L'homme s'en alla dire aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri. Et pour ce motif les Juifs persécutaient Jésus, parce qu'il faisait ces choses pendant le sabbat. Mais il leur répondit : “Mon Père continue à agir, et moi aussi j'agis.” Sur quoi, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu'il violait le sabbat, mais encore parce qu'il appelait Dieu son Père, se faisant l'égal de Dieu. Alors Jésus leur dit : “En vérité, en vérité, je vous le dis le Fils ne peut rien faire de lui-même, qu'il ne le voie faire par le Père, car ce que Celui-ci fait, le Fils le fait pareillement. Car le Père aime le Fils ; il lui montre tout ce qu'il fait ; et Il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, en sorte que vous en serez stupéfaits. Car de même que le Père ressuscite les morts et leur donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut. Car le Père ne juge personne, mais Il a remis entièrement le jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Qui n'honore pas le Fils, n'honore pas le Père qui l'a envoyé. En vérité, en vérité, je vous le dis : celui qui écoute ma parole et qui croit en Celui qui m'a envoyé a la vie éternelle, et il n'est pas mis en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis : l'heure vient, et la voici déjà arrivée, où les morts entendront la voix de Dieu, et ceux qui l'auront entendue vivront. Car de même que le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même ; et Il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu'il est Fils d'homme. Ne vous étonnez pas de ceci, car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix, et ils en sortiront, ceux qui auront fait le bien pour une résurrection de vie, et ceux qui auront pratiqué le mal pour une résurrection de jugement. Je ne puis rien faire de moi-même : je juge d'après ce que j'entends, et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas mon bon plaisir, mais le bon plaisir de celui qui m'a envoyé.” “Si c'est moi qui me rends témoignage à moi-même, mon témoignage n'est pas véridique. C'est un Autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu'Il rend de moi est véridique. Vous avez envoyé auprès de Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. Pour moi, je ne me prévaux pas du témoignage d'un homme, mais je vous ai dit ces choses pour que vous soyez sauvés. Celui-là Jean était la lampe qui brûle et qui brille ; et il vous a plu de vous réjouir un moment à sa lumière. Mais j'ai un témoignage plus grand que celui de Jean : car les œuvres que mon Père m'a données à accomplir - ces œuvres mêmes que je fais me rendent témoignage que c'est le Père qui m'a envoyé. Et le Père qui m'a envoyé a rendu témoignage de moi, mais vous n'avez jamais entendu sa voix, ni vu sa face, et vous n'avez pas sa parole demeurant en vous puisque vous ne croyez pas en celui qu'il a envoyé. Scrutez les Ecritures dans lesquelles vous pensez avoir la vie : elles-mêmes témoignent de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie. Je ne tire point gloire des hommes, mais je sais que vous n'avez pas en vous l'amour de Dieu. Je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas. Si un autre venait en son propre nom, vous le recevriez. Comment pourriez-vous croire, vous qui tirez gloire les uns des autres, et ne recherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ? Ne pensez pas que c'est moi qui vous accuserai auprès de mon Père : votre accusateur, c'est Moïse en qui vous avez placé votre confiance. Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce que c'est de moi qu'il a écrit. Mais si vous ne croyez pas ce qu'il a écrit comment croirez-vous à mes paroles ?” Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée, ou de Tibériade. Une grande foule le suivait, à la vue des miracles qu'il faisait sur les malades. Or, Jésus monta sur la montagne et il s'y assit avec ses disciples. La Pâque, fête des Juifs, était proche. Ayant donc levé les yeux et vu qu'une grande foule venait à lui, Jésus dit à Philippe : “Où pourrions-nous acheter du pain afin que ceux-ci aient à manger ?” Il disait cela pour l'éprouver ; car il savait lui, ce qu'il allait faire. Philippe lui répondit : “Deux cents deniers de pain ne leur suffiraient pas, pour que chacun reçoive tant soit peu.” Un des disciples, And ré, frère de Simon-Pierre, lui dit : “Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons ; mais qu'est-ce cela pour tant de monde ?” Jésus dit : “Faites-les étendre.” Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit. Les hommes s'étendirent au nombre d'environ cinq mille. Jésus prit les pains, et, ayant rendu grâces, il en distribua aux convives, de même pour les poissons, tant qu'ils en voulaient. Et quand ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : “Ramassez les morceaux qui restent afin que rien ne se perde.” Ils les ramassèrent et remplirent douze corbeilles avec les morceaux des cinq pains d'orge qu'eurent en trop ceux qui avaient mangé. A la vue du miracle que Jésus avait fait, les gens dirent : “Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde.” Sachant qu'on allait venir s'emparer de lui pour le faire roi, Jésus se retira de nouveau, tout seul, dans la montagne. Le soir fut venu, ses disciples descendirent à la mer, et, montant dans une barque, ils partirent de l'autre côté de la mer, vers Capharnaüm. Déjà l'obscurité s'était faite et Jésus ne les avait pas encore rejoints, et la mer devenait houleuse, au souffle d'un grand vent. Ayant avancé à la rame d'environ vingt-cinq ou trente stades, ils aperçurent Jésus qui marchait sur la mer et qui s'approchait de la barque, et ils prirent peur. Mais il leur dit : “C'est moi, ne craignez pas.” Alors, ils se décidèrent à le prendre dans la barque, et aussitôt la barque atteignit la rive où ils allaient. Le lendemain, la foule restée de l'autre côté de la mer s'aperçut qu'il n'y avait eu là qu'une seule barque et que Jésus n'était pas monté avec ses disciples, mais que seuls les disciples étaient partis ; mais d'autres barques étaient venues de Tibériade près de l'endroit où ils avaient mangé le pain, après que le Seigneur eût rendu grâces. Lors donc que la foule s'aperçut que Jésus n'était pas là, ni ses disciples, elle monta dans les barques et se rendit à Capharnaüm, à là recherche de Jésus. Et l'ayant trouvé de l'autre côté de la mer, ils lui dirent : “Rabbi, quand es-tu arrivé ici ?” Jésus leur répondit : “En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pour la nourriture qui périt, mais pour la nourriture qui demeure dans la vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera, car c'est lui que Dieu le Père a marqué de son sceau.” Ils lui dirent : “Que faire pour accomplir les œuvres de Dieu ?” Jésus leur répondit : “L'œuvre de Dieu, c'est de croire en celui qu'il a envoyé.” Ils lui dirent : “Quel miracle fais-tu donc pour que nous voyions et que nous croyions en toi ? Quelle œuvre fais-tu ? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, comme il est écrit : Il leur a donné un pain venu du ciel.” Jésus leur dit : “En vérité, en vérité, je vous le dis : Moïse ne vous a pas donné le pain venu du ciel, mais mon Père vous donnera le pain véritable venu du ciel. Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.” Ils lui dirent : “Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là.” Jésus leur dit : “C'est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n'aura plus faim, et celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif. Mais je vous l'ai dit : vous m'avez vu et vous ne croyez pas. Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et celui qui viendra à moi, je ne le repousserai pas dehors, car je suis descendu du ciel pour faire non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Or c'est la volonté de celui qui m'a envoyé, que je ne perde rien de ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. Car c'est la volonté de mon Père, que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et que je le ressuscite au dernier jour.” Alors les Juifs se mirent à murmurer à son sujet, parce qu'il avait dit : “Je suis le pain du ciel ; et ils disaient : “N'est-ce pas Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment dit-il maintenant : Je suis descendu du ciel ?” Jésus leur répondit : “Ne murmurez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire, et moi je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés par Dieu. Quiconque a appris du Père et s'est laissé instruire vient à moi. Non que personne ait vu le Père, sinon celui qui est auprès de Dieu : celui-là a vu le Père. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle. C'est moi qui suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne, dans le désert, et ils sont morts. Voici le pain descendu du ciel : celui qui en mange ne mourra pas.” “C'est moi qui suis le pain vivant descendu du ciel ; si quelqu'un mange de ce pain, il vivra à jamais ; et le pain que je donnerai est ma chair livrée pour la vie du monde.” Alors les Juifs se mirent à discuter entre eux, disant : “Comment peut-il nous donner sa chair à manger ?” Jésus donc leur dit : “En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est une vraie nourriture, et mon sang est une vraie boisson. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. De même que le Père qui vit m'a envoyé et que je vis par mon Père, ainsi celui qui me mange vivra aussi par moi. Voilà le pain qui est descendu du ciel, non comme celui que vos pères ont mangé, lesquels sont morts. Celui qui mange de ce pain vivra à jamais.” C'est à Capharnaüm, à la synagogue, qu'il dit tout cela. Cependant beaucoup de ses disciples, l'ayant entendu, dirent : “Cette parole est dure ! Qui peut l'écouter ?” Mais, sachant en lui-même qu'ils murmuraient à ce propos, Jésus leur dit : “Cela vous scandalise ? Et que serait-ce si vous voyiez le Fils de l'homme remonter là où il était d'abord ? C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas.” Jésus, en effet, savait depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui devait le livrer. Et il disait : “Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne pouvait venir à moi, si cela ne lui est donné par le Père.” A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples retournèrent en arrière, et ils n'allaient plus avec lui. Alors Jésus dit aux Douze : “Vous aussi, voulez-vous vous en aller ?” Simon-Pierre lui répondit : “Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous croyons et nous savons que tu es le saint de Dieu.” Jésus leur répondit : “Ne vous ai-je pas choisi tous les douze ? Eh bien ! l'un de vous est un démon.” Il parlait de Judas, fils de Simon l'Iscariote. Car c'est lui, l'un des Douze, qui devait le trahir. Et après cela Jésus circulait en Galilée, car il ne voulait plus circuler dans la Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Or la fête des Juifs dite des Tabernacles était proche. Ses frères lui dirent : “Pars d'ici et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais. Car on ne cache pas ses œuvres quand on désire être soi-même en évidence. Puisque tu fais de telles choses, montre-toi au monde.” Ses frères ne croyaient pas en lui. Jésus donc leur dit : “Mon temps n'est pas encore venu ; mais le vôtre est toujours favorable. Le monde ne saurait vous haïr, mais moi il me hait, parce que je témoigne contre lui que ses œuvres sont mauvaises. Vous montez à la fête ; moi, je ne monte pas à cette fête, car mon temps n’est pas encore révolu.” Cela dit, il resta lui-même en Galilée. Mais quand ses frères furent montés à la fête, alors il y monta lui aussi, non point ostensiblement, mais en cachette. Les Juifs donc le cherchaient pendant la fête et disaient : “Où est-il ?” Et l'on chuchotait beaucoup à son sujet dans les groupes. D'aucuns disaient : “C'est un homme de bien.” Mais d'autres disaient : “Non ; il séduit le peuple.” Personne cependant ne parlait de lui ouvertement, par crainte des Juifs. La fête en était déjà à son milieu quand Jésus monta au Temple et se mit à enseigner. Les Juifs étonnés disaient : “Comment sait-il les Lettres, sans avoir suivi de leçons ?” Jésus leur répondit : “Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il saura si cet enseignement vient de Dieu, ou si je parle de moi-même. Celui qui parle de lui-même cherche sa propre gloire, mais celui qui cherche la gloire de celui qui l'a envoyé, celui-là est véridique et il n'y a pas de fausseté en lui. Moïse ne vous a-t-il pas donné la Loi ? Et nul d'entre vous n'observe la Loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ?” La foule répondit : “Tu es possédé du démon ; qui cherche à te faire mourir ?” Jésus leur répondit : “J'ai fait une œuvre et vous en êtes tous déconcertés. Moïse vous a donné la circoncision non qu'elle vienne de Moïse mais des patriarches, et vous la pratiquez le jour du sabbat. Ainsi donc on opère la circoncision le jour du sabbat afin que la loi de Moïse ne soit point violée, et vous vous irritez contre moi, parce que j'ai guéri le jour du sabbat un homme tout entier ? Ne jugez pas selon les apparences, mais portez un juste jugement.” Or quelques habitants de Jérusalem disaient : “N'est-ce pas là celui qu'ils cherchent à faire mourir ? Et voici qu'il parle ouvertement et ils ne lui disent rien. Vraiment, les chefs auraient-ils reconnu qu'il est le Christ ? Mais celui-ci nous savons d'où il vient. Tandis que le Christ, quand il viendra, nul ne saura d'où il est.” Alors Jésus qui enseignait dans le Temple, s'écria : “Oui, vous me connaissez et vous savez d'où je suis ; et cependant je ne suis pas venu de moi-même, mais il est véridique celui qui m'envoie et que vous ne connaissez pas. Moi, je le connais parce que je suis d'auprès de lui, et c'est lui qui m'a envoyé. Ils cherchaient donc à l'arrêter, mais personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue. Parmi la foule, beaucoup crurent en lui. “Lorsque le Christ viendra, disaient-ils, fera-t-il plus de miracles que celui-ci n'en a fait ?” Les pharisiens entendirent ces murmures de la foule à son sujet, et les grands-prêtres et les pharisiens envoyèrent des gardes pour s'emparer de lui. Jésus dit alors : “Je suis encore avec vous pour un peu de temps, puis je m'en irai vers celui qui m'a envoyé. Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et là où je suis vous ne pouvez venir.” Les Juifs se dirent les uns aux autres : “Où celui-ci doit-il aller pour que nous ne le trouvions pas ? Doit-il aller vers ceux qui sont dispersés parmi les gentils, et enseigner les gentils ? Qu'est-ce que cette parole qu'il vient de dire : Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et là où je suis, vous ne pouvez venir ?” Or, le dernier jour de la fête et le plus solennel, Jésus debout, dit à haute voix : “Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive celui qui croit en moi. Comme a dit l'Ecriture : des torrents d'eau vive couleront dans son sein.” Il disait cela de l'Esprit, que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car il n'y avait pas encore d'Esprit, étant donné que Jésus n'avait pas encore été glorifié. Dans la foule quelques-uns de ceux qui avaient entendu ces paroles disaient : “En vérité, c'est le prophète.” D'autres disaient : “C'est le Christ.” Mais d'autres disaient : “Le Christ viendrait-il de la Galilée ? L'Ecriture n'a-t-elle pas dit que le Christ doit venir de la postérité de David et de Bethléem le bourg de David ?” Il y avait donc désaccord dans la foule à son sujet. Quelques-uns d'entre eux voulaient l'arrêter, mais personne ne mit la main sur lui. Les gardes allèrent alors chez les grands-prêtres et les pharisiens, et ceux-ci leur dirent : “Pourquoi ne l'avez-vous pas amené ?” Les gardes répondirent : “Jamais homme n'a parlé comme cet homme.” Les pharisiens leur répondirent : “Vous aussi seriez-vous séduits ? Y a-t-il quelqu'un parmi les chefs ou parmi les pharisiens qui aient cru en lui ? Mais cette foule qui ne connaît pas la Loi sont des maudits.” Nicodème, celui qui était venu le trouver précédemment, et qui était l'un d'entre eux, leur dit : “Notre Loi condamne-t-elle un homme avant de l'avoir entendu et de savoir ce qu'il a fait ? ” Ils lui répondirent : Serais-tu toi aussi de Galilée ? Informe-toi, et tu verras qu'aucun prophète ne sort de Galilée...” Et ils retournaient chacun chez soi. Et Jésus s'en alla au mont des Oliviers. Mais dès le point du jour il reparaissait dans le Temple, et tout le peuple venait à lui, et s'étant assis, il les enseignait. Les scribes et les pharisiens lui amenèrent une femme surprise en adultère, et l'ayant placée devant tout le monde, ils lui dirent : “Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère ; or, dans la Loi, Moïse a prescrit de lapider les femmes de cette sorte. Toi-même que dis-tu ?” Ils disaient cela pour l'embarrasser, afin d'avoir sujet de l'accuser. Mais Jésus s'étant penché, se mit à écrire du doigt sur le sol. Comme ils persistaient à l'interroger, il se redressa et leur dit : “Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre.” Et s'étant penché de nouveau, il se remit à écrire sur le sol. Mais eux entendant cela, se retirèrent l'un après l'autre, à commencer par les plus âgés, et il demeura seul avec la femme, devant tout le monde. Jésus se redressa alors et lui dit : “Femme, où sont-ils ? Personne ne t'a condamnée ? ” Elle répondit : “Personne, Seigneur.” Jésus lui dit : “Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, désormais ne pèche plus.” Jésus leur parla une autre fois et leur dit : “Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.” Les pharisiens lui dirent : “Tu te rends témoignage à toi-même ; ton témoignage n'est pas vrai.” Jésus leur répondit : “Bien que je me rende témoignage à moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu et où je vais ; mais vous ne savez pas d'où je viens ni où je vais. Vous jugez selon la chair ; moi, je ne juge personne. Et si je juge, mon jugement à moi est véritable parce que je ne suis pas seul, mais il y a moi et Celui qui m'a envoyé. Et il est écrit dans votre Loi que le témoignage de deux hommes est vrai. Je me rends témoignage à moi-même, et le Père qui m'a envoyé me rend témoignage.” Ils lui dirent donc : “Où est ton Père ?” Jésus répondit : “Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père !” Il leur dit ces paroles près de la salle du trésor, dans le Temple, où il enseignait. Et personne ne se saisit de lui, parce que son heure n'était pas encore venue. Il leur dit encore : “Quant à moi, je m'en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché ; où je vais, vous ne pouvez venir.” C'est pourquoi les Juifs disaient : “Va-t-il se tuer, qu'il dit : Où je vais, vous ne pouvez venir ?” Il dit : “Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d'en haut. Vous, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. Je vous ai donc dit que vous mourrez dans vos péchés car, si vous ne croyez pas qui je suis, vous mourrez dans vos péchés.” Ils lui disaient donc : “Qui es-tu ?” Jésus leur dit : “Pourquoi même faut-il que je vous parle ? J'ai, à votre sujet, beaucoup à parler et à juger ; mais Celui qui m'a envoyé est véridique et ce que j'ai entendu de Lui, c'est de cela que je parle dans le monde.” Ils ne comprirent pas que c'était du Père qu'il leur parlait. Jésus donc leur dit : “Lorsque vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous saurez qui je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle de ces choses, selon que mon Père m'a enseigné. Et Celui qui m'a envoyé est avec moi ; Il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui Lui plaît.” Comme il parlait ainsi, beaucoup crurent en lui. Jésus disait donc aux Juifs qui avaient cru en lui : “Si vous demeurez en ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.” Ils lui répondirent : “Nous sommes la postérité d'Abraham, et nous n'avons jamais été esclaves de personne ; comment dis-tu : Vous deviendrez libres ?” Jésus leur répondit : “En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché. Or, l'esclave ne demeure pas dans la maison pour toujours ; le Fils, lui, y demeure pour toujours. Si donc le Fils vous rend libres, vous serez réellement libres. Je sais que vous êtes la postérité d'Abraham ; n'empêche que vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole ne trouve pas de place en vous. Je dis ce que j'ai vu auprès de mon Père, et vous de même vous faites ce que vous avez appris de votre père. Ils lui répondirent : Notre père, c'est Abraham. Jésus leur dit : Si vous êtes les enfants d'Abraham, faites les œuvres d'Abraham. Or maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi un homme qui vous ai dit la vérité que j'ai apprise de Dieu. Vous faites les œuvres de votre père. Ils lui dirent : “Nous ne sommes pas nés de la prostitution ; nous n'avons qu'un seul père qui est Dieu.” , Jésus leur dit : “Si Dieu était votre père, vous m’aimeriez, car c'est de Dieu que je suis sorti et que je suis venu ; car je ne suis pas venu de moi-même mais c'est lui qui m'a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez pas entendre ma parole. Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Celui-là était homicide dès le début, et il ne se tenait pas dans la vérité, parce qu'il n'est pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge ; il parle de son propre fond, parce qu'il est menteur et père du mensonge. Quant à moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas. Qui d'entre vous peut me convaincre de péché ? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? Celui qui est de Dieu entend les paroles de Dieu. Voilà pourquoi vous n'entendez pas : parce que vous n'êtes pas de Dieu.” Les Juifs lui répondirent : “N'avons-nous pas raison de dire que tu es Samaritain et que tu as un démon ?” Jésus répondit : “Je n'ai pas de démon, mais j'honore mon Père, et vous, vous m'outragez. Pour moi, je ne cherche pas ma gloire : il en est un qui la cherche et qui juge. En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort.” Les Juifs lui dirent : “Maintenant, nous savons que tu as un démon. Abraham est mort ainsi que les prophètes, et toi tu dis : Si quelqu'un garde ma parole il ne goûtera jamais la mort. Es-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort ? Les prophètes aussi sont morts. Que prétends-tu être ?” Jésus répondit : “Si je me glorifie, ma gloire n'est rien ; c'est mon Père qui me glorifie, Lui dont vous dites qu'Il est Dieu. Et vous ne Le connaissez pas, mais moi, je le connais, et si je disais que je ne le connais pas, je serais menteur comme vous ; mais je le connais et je garde Sa parole. Abraham votre père a tressailli de joie dans l'espérance de voir mon jour, et il l'a vu et il s'est réjoui.” Les Juifs lui dirent donc : “Tu n'as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ?” Jésus leur dit : “En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis.” Ils prirent alors des pierres pour les lui jeter, mais Jésus se déroba et sortit du Temple. En passant il vit un homme, aveugle de naissance. Ses disciples lui demandèrent : “Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents pour qu'il soit né aveugle ?” Jésus répondit : “Ni lui ni ses parents n'ont péché, mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. Il faut que nous accomplissions les œuvres de celui qui m'a envoyé, pendant qu'il fait jour ; vient la nuit où nul ne peut travailler. Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.” Ayant dit cela, il cracha par terre et fit de la boue avec la salive, et il enduisit les yeux de cette boue. Puis, il lui dit : “Va te laver à la piscine de Siloé” - ce qui signifie Envoyé. Il s'en alla donc et se lava, et s'en alla, voyant clair. Alors les voisins et ceux qui avaient coutume de le voir auparavant car il était mendiant, disaient : “N'est-ce pas celui qui était assis et mendiait ?” D'autres disaient : “C'est lui.” D'autres disaient : “Non, mais il lui ressemble :” Lui-même disait : “C'est moi.” Ils lui disaient donc : “Comment tes yeux se sont-ils ouverts ?” Il répondit : “L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue et il m'en a enduit les yeux, et il m'a dit : Va à Siloé et lave-toi. Etant donc allé et m'étant lavé, j'ai recouvré la vue.” Et ils lui dirent : “Où est-il ? ” Il dit : “Je ne sais pas.” On amena aux pharisiens cet homme qui avait été aveugle. Or c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait la boue et qu'il lui avait ouvert les yeux. A leur tour, les pharisiens lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. Il leur dit : “Il m'a mis de la boue sur les yeux, et je me suis lavé, et je vois clair.” Sur quoi, quelques-uns des pharisiens dirent : “Cet homme n'est pas de Dieu, car il n'observe pas le sabbat.” D'autres disaient : “Comment un homme pécheur pourrait-il faire de tels miracles ?” Et il y avait désaccord entre eux. Ils dirent donc de nouveau à l'aveugle : “Et toi, que dis-tu de lui, maintenant qu'il t'a ouvert les yeux ? ” Il répondit : “C'est un prophète.” Pourtant les Juifs ne crurent pas qu'il eût été aveugle et qu'il eût recouvré la vue. Ils leur demandèrent : “Est-ce là votre fils, dont vous dites qu'il est né aveugle ? Comment donc voit-il clair maintenant ?” Ses parents répondirent : “Nous savons que c'est notre fils et qu'il est né aveugle. Comment voit-il clair maintenant, nous ne le savons pas. Et qui lui a ouvert les yeux ? nous l'ignorons. Interrogez-le ; il a l'âge ; il parlera pour lui-même.” Ses parents parlèrent ainsi parce qu'ils craignaient les Juifs. Car les Juifs s'étaient entendus pour que quiconque reconnaîtrait Jésus pour le Messie fût chassé de la Synagogue. Voilà pourquoi les parents dirent : “Il a l'âge, interrogez-le.” Ils appelèrent donc une seconde fois l'homme qui avait été aveugle et lui dirent : “Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur.” Il répondit : “Si c'est un pécheur, je ne sais : je sais seulement que j'étais aveugle et qu'à présent je vois clair.” Sur quoi ils lui dirent : “Que t'a-t-il fait ? Comment t'a-t-il ouvert les yeux ?” Il leur répondit : “Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous l'entendre encore ? Serait-ce que vous aussi vous voulez devenir ses disciples ?” Et ils l'injurièrent et lui dirent : “Toi, sois son disciple ; mais nous, c'est de Moïse que nous sommes les disciples. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; quant à celui-ci, nous ne savons d'où il est.” L'homme leur répondit : “C'est là vraiment ce qu'il y a d'étonnant : que vous ne sachiez pas d'où il est, et qu'il m'ait ouvert les yeux. Nous savons que Dieu n'écoute pas les pécheurs, mais si quelqu'un est pieux et fait sa volonté, il l'exauce. Au grand jamais, on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né. Si celui-ci n'était pas de Dieu, il n'aurait rien pu faire.” Ils lui répondirent : “Tu es né tout entier dans les péchés, et tu nous fais la leçon.” Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé dehors, et, l'ayant trouvé, il lui dit : “Crois-tu au Fils de l'homme ?” Il répondit : “Qui est-ce, Seigneur, pour que je croie en lui ?” Jésus lui dit : “Tu le vois, et c'est lui qui te parle.” Il dit : “Je crois, Seigneur.” Et il se prosterna devant lui. Et Jésus dit : “Je suis venu en ce monde pour que se produise un discernement ; afin que ceux qui ne voient pas voient ; et que ceux qui voient deviennent aveugles.” Quelques-uns des pharisiens qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : “Est-ce que nous aussi, nous sommes des aveugles ?” Jésus leur dit : “Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant que vous dites : Nous voyons clair, votre péché demeure.” “En vérité, en vérité, je vous le dis : Celui qui n'entre pas par la porte dans l'enclos des brebis, mais qui l'escalade par ailleurs, celui-là est un voleur et un brigand ; mais celui qui entre par la porte est pasteur des brebis. C'est à lui que le portier ouvre, et les brebis entendent sa voix, et Il appelle ses brebis par leurs noms et il les pousse dehors. Quand il les a toutes fait sortir, il marche devant elles, et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix. Elles ne suivront pas un étranger, mais elles fuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers.” Jésus leur dit cette parabole, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. Alors Jésus reprit : “En vérité, en vérité, je vous le dis : Je suis la Porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi ce sont des voleurs et des brigands ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Je suis la Porte : si quelqu'un entre par moi, il ira sain et sauf ; il entrera et il sortira et il trouvera des pâturages. Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. Moi je suis venu pour qu'on ait la vie et une vie abondante.” “Je suis le bon Pasteur. Le bon Pasteur offre sa vie pour les brebis. Le mercenaire, qui n'est point pasteur, auquel les brebis n'appartiennent pas en propre, voyant le loup venir, abandonne les brebis et s'enfuit - et le loup les ravit et les disperse - parce qu'il est mercenaire et qu'il n'a cure des brebis. Je suis le bon Pasteur et je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme mon Père me connaît et que je connais mon Père. Et je donne ma vie pour mes brebis. Et j'ai d'autres brebis qui ne sont pas du bercail ; celles-là aussi, il faut que je les amène, et elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur. C'est pour cela que mon Père m'aime, parce que je donne ma vie, pour la reprendre. Personne ne me l'a enlevée mais je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre : tel est le commandement que j'ai reçu de mon Père.” Un désaccord se produisit de nouveau entre les Juifs à cause de ces paroles. Beaucoup d'entre eux disaient : “Il est possédé d'un démon et il déraisonne ; pourquoi l'écoutez-vous ?” D'autres disaient : “Ces paroles ne sont pas d'un possédé ; un démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles ?” Alors arriva la Dédicace à Jérusalem : c'était l'hiver et Jésus allait et venait dans le Temple, sous le portique de Salomon. Les Juifs l'encerclèrent et lui dirent : “Jusques à quand tiendras-tu notre âme en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le-nous clairement.” Jésus leur répondit : “Je vous l'ai dit et vous ne croyez pas : les œuvres que je fais au nom de mon Père, ce sont elles qui témoignent pour moi ; mais vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis. Mes brebis entendent ma voix, et je les connais et elles me suivent, et je leur donne une vie éternelle, et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, ce qu'il m'a donné est plus précieux que tout, et personne ne peut le ravir de la main de mon Père. Moi et mon Père, nous sommes un.” Les Juifs apportèrent de nouveau des pierres pour le lapider. Jésus leur répondit : “Je vous ai fait voir beaucoup d'œuvres bonnes venant de mon Père. Pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ?” Les Juifs lui répondirent : “Ce n'est pas pour une bonne œuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce que, étant homme, tu te fais Dieu.” Jésus leur répondit : “N'est-il pas écrit dans la Loi : J'ai dit : Vous êtes des dieux ? Si elle a donné le nom de dieux à ceux auxquels la parole de Dieu a été adressée, et si l'Ecriture ne peut être annulée, à celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous dites : Tu blasphèmes, parce que j'ai dit : je suis Fils de Dieu ? Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas ; mais si je les fais, quand même vous ne m'en croiriez pas, croyez à mes œuvres afin que vous sachiez et que vous connaissiez que mon Père est en moi et que je suis dans mon Père.” Ils cherchèrent donc de nouveau à s'emparer de lui, et il s'échappa de leurs mains. Et il s'en alla de nouveau au-delà du Jourdain, à l'endroit où Jean avait d'abord baptisé, et il demeurait là. Et beaucoup vinrent à lui et disaient : “Jean n'a fait aucun miracle, mais tout ce qu'il a dit de celui-ci était vrai.” Et là, beaucoup crurent en lui. Or il y avait un malade, Lazare de Béthanie, du village de Marie et de Marthe, sa sœur. C'était Marie qui oignit de parfum le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux, dont le frère Lazare était malade. Les deux sœurs envoyèrent lui dire : “Seigneur, celui que tu aimes est malade.” Ce qu'ayant entendu, Jésus dit : “Cette maladie ne va pas à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu en soit glorifié.” Or Jésus aimait Marthe et sa sœur et Lazare. Lors donc qu'il eut appris que Lazare était malade, il demeura encore à l'endroit où il se trouvait deux jours. Après quoi seulement, il dit aux disciples : “Retournons en Judée.” Les disciples lui dirent : “Rabbi, naguère les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ?” Jésus leur répondit : “Le jour n'a-t-il pas douze heures ? Si quelqu'un marche durant le jour, il ne trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde ; mais si quelqu'un marche durant la nuit, il trébuche, parce que la lumière n'est pas en lui.” Il parla ainsi ; après quoi il leur dit : “Lazare, notre ami, s'est endormi ; mais je m'en vais le réveiller.” Les disciples lui dirent : “Seigneur, s'il s'est endormi, il sera sauvé.” Mais Jésus ayant parlé de la mort, seulement, eux s'étaient figurés qu'il parlait du repos du sommeil. Jésus alors leur dit ouvertement : “Lazare est mort, et je me réjouis à cause de vous, pour que vous croyiez de n'avoir pas été là. Mais allons auprès de lui.” Sur quoi Thomas, surnommé Didyme, dit aux disciples : “Allons, nous aussi, mourir avec lui.” Etant donc venu, Jésus le trouva déjà dans le tombeau depuis quatre jours. Or Béthanie était près de Jérusalem, à environ quinze stades. Beaucoup de Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère. Lorsque Marthe eut appris que Jésus arrivait, elle alla à sa rencontre, tandis que Marie demeurait à la maison. Marthe dit donc à Jésus : “Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ; et maintenant, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera.” Jésus lui dit : “Ton frère ressuscitera.” Marthe lui dit : “Je sais qu'il ressuscitera, à la résurrection, le dernier jour.” Jésus lui dit : “Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, quand même il serait mort, vivra, et quiconque vit et croît en moi ne mourra jamais ; crois-tu cela ?” Elle lui dit : “Oui, Seigneur. Je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde.” Ayant ainsi parlé elle s'en alla, et appela Marie, sa sœur, en cachette, disant : “Le Maître est là et il t'appelle.” A ces mots, vite elle se leva et vint auprès de lui. Or Jésus n'était pas encore rentré dans le village, mais il était à l'endroit où Marthe l'avait rencontré. Les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison, occupés à la consoler, la voyant se lever et sortir promptement, l'accompagnèrent, imaginant qu'elle allait pleurer au tombeau. Lors donc que Marie fut arrivée là où était Jésus, le voyant, elle tomba à ses pieds et lui dit : “Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.” Quand il vit qu'elle pleurait et que pleuraient les Juifs qui l'accompagnaient, Jésus frémit en son esprit et se troubla et il dit : “Où l'avez-vous mis ?” On lui dit : “Seigneur, viens voir.” Jésus pleura. Les Juifs disaient donc : “Voyez combien il l'aimait.” Cependant quelques-uns d'entre eux dirent : “Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle ne pouvait-il faire qu'il ne mourût pas ?” Jésus donc, frémissant de nouveau intérieurement, se rendit au tombeau. C'était un caveau, et une pierre était placée dessus. Jésus dit : “Enlevez la pierre.” Marthe, la sœur du mort, lui dit : “Seigneur, il sent déjà, car il en est à son quatrième jour.” Jésus lui dit : “Ne t'ai-je pas dit que, si tu croyais, tu verrais la gloire de Dieu ?” On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux en haut, et dit : “Père, je te rends grâce de ce que tu m'as exaucé ; pour moi, je savais que tu m'exauces toujours, mais c'est à cause de la foule environnante, afin qu'ils croient que tu m'as envoyé.” Et cela dit, il cria d'une voix forte : “Lazare, viens dehors.” Le mort sortit lié de bandelettes aux mains et aux pieds, et son visage était enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit : “Déliez-le et laissez-le aller.” Ainsi donc beaucoup de Juifs, ceux qui étaient venus auprès de Marie et qui avaient vu ce qu'il avait fait, crurent en lui. Quelques-uns d’entre eux néanmoins allèrent auprès des pharisiens et leur dirent ce qu'avait fait Jésus. Les grands prêtres et les pharisiens réunirent donc un conseil et dirent : “Que faisons-nous ? Alors que cet homme fait beaucoup de miracles ? Si nous le laissons partir ainsi, tous croiront en lui, et les Romains viendront, et ils détruiront notre saint Lieu et notre peuple.” Or l'un d'eux, Caïphe, qui était pontife en cette année-là, leur dit : “Vous n'y entendez rien et vous ne réfléchissez pas qu'il vous importe qu'un seul homme meure pour le peuple, et que tout le peuple ne périsse pas.” Or, il ne dit pas cela de lui-même, mais étant pontife en cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour sa nation, et non seulement pour sa nation, mais aussi afin que les enfants de Dieu dispersés, fussent ramenés à l'unité. A partir de ce jour, ils étaient résolus à le faire mourir. Aussi Jésus ne circulait plus au grand jour parmi les Juifs, mais il se retira de là, dans la région voisine du désert, en une ville nommée Ephraïm et il y demeura avec ses disciples. Or la Pâque des Juifs était proche, et beaucoup de gens montèrent de la campagne a Jérusalem, avant la Pâque, afin de se purifier. Et, stationnant dans le Temple, ils cherchaient Jésus et se demandaient les uns les autres : “Que vous en semble ? Ne viendra-t-il pas à la Fête ?” Car les grands prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres pour que quiconque connaîtrait où il était le dénonçât, afin qu'on se saisisse de lui. Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare... que Jésus avait ressuscité des morts. On lui fit un repas, et Marthe servait. Quant à Lazare, il était un de ceux qui étaient à table avec lui. Marie prit une livre de parfum de nard véritable, oignit les pieds de Jésus, et les lui essuya avec ses cheveux, et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. Judas l'Iscariote, un de ses disciples, celui qui devait le livrer, dit : “Pourquoi ce parfum n'a-t-il pas été vendu trois cents deniers, qu'on aurait donnés à des pauvres ?” Il dit cela, non qu'il se souciât des pauvres, mais parce qu'il était voleur, et que, ayant la cassette, il dérobait ce qu'on y mettait. Aussi Jésus dit : “Laisse-la, elle l'a gardé pour le jour de ma sépulture. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous ; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours.” Cependant, la masse du peuple apprit qu'il était là, et ils vinrent non seulement à cause de Jésus, mais afin de voir aussi Lazare qu'il avait ressuscité des morts. Mais les grands prêtres résolurent de faire mourir aussi Lazare. Parce que beaucoup de Juifs s'en allaient à cause de lui et croyaient en Jésus. Le lendemain, la grande foule qui était venue à la fête, apprenant que Jésus se rendait à Jérusalem, prit les rameaux des palmiers, et ils vinrent à sa rencontre ; et ils criaient : “Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d'Israël !” Jésus ayant trouvé un ânon monta dessus, selon qu'il est écrit : Ne crains pas, fille de Sion : - voici que ton roi vient - monté sur le poulain d'une ânesse. C'est ce que les disciples ne comprirent pas d'abord, mais lorsque Jésus fut glorifié ils se souvinrent que cela avait été écrit de lui et que c'était bien là ce qu'on lui avait fait. La foule qui était avec lui lorsqu'il appela Lazare du tombeau et qu'il ressuscita les morts, rendait témoignage. Aussi est-ce pour cela que la foule vint à sa rencontre, parce qu'elle avait appris qu'il avait fait ce miracle, Les pharisiens se dirent alors entre eux : “Vous voyez que vous ne gagnez rien : voilà que le monde s'en est allé derrière lui.” Or, il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés pour adorer pendant la fête. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde de Galilée, et lui firent cette demande : “Seigneur, nous voulons voir Jésus.” Philippe alla le dire à André ; André vint avec Philippe le dire à Jésus. Jésus leur répondit : “Elle est venue l'heure où le Fils de l'homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de froment jeté en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte un fruit abondant. Qui aime sa vie la perd, et qui hait sa vie en ce monde la gardera pour une vie éternelle. Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive, et où je suis, là aussi sera mon serviteur. si quelqu'un me sert, le Père l'honorera. Maintenant mon âme est troublée, et que dirai-je ? Père, sauve-moi de cette heure ? Mais c'est pour cela que je suis arrivé à cette heure. Père, glorifie ton nom.” Une voix, alors, vint du ciel : Je l'ai glorifié, et je le glorifierai encore. La foule qui se tenait là et qui avait entendu disait qu'il avait tonné ; d'autres disaient : “Un ange lui a parlé.” Jésus répondit : “Ce n'est pas pour moi que cette voix s'est fait entendre, mais pour vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors. Et moi, une fois élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes.” Il disait cela pour signifier de quelle mort il devait mourir. La foule lui répondit : “Nous avons appris de la Loi que le Christ demeure à jamais, et comment dis-tu que le Fils de l'homme doit être élevé ? Quel est ce Fils de l'homme ?” Jésus leur dit : “La lumière n'est plus avec vous que pour un peu de temps ; marchez tant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent ; car celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Tant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin de devenir des fils de lumière.” Après avoir parlé ainsi, Jésus partit et se déroba à eux. Malgré de si grands miracles qu'il avait faits devant eux, ils ne croyaient pas en lui, pour que fût accomplie la parole du prophète Isaïe : Seigneur, qui a cru à ce que nous avons entendu ? - Et le bras du Seigneur, à qui a-t-il été révélé ? Ils ne pouvaient pas croire, parce qu'Isaïe a dit encore : Il a aveuglé leurs yeux, et il a endurci leurs cœurs, - afin qu'ils ne voient pas de leurs yeux, - et qu'ils ne comprennent pas avec leurs cœurs, - et qu'ils ne se convertissent point, ni que je les guérisse. Isaïe a parlé ainsi, parce qu'il a vu sa gloire, et qu'il a parlé de lui. Cependant, même parmi les magistrats, beaucoup crurent en lui, mais, à cause des pharisiens, ils ne l'avouaient pas de peur d'être exclus de la Synagogue ; ils préférèrent la gloire des hommes à la gloire de Dieu. Or, Jésus s'écria : “Celui qui croit en moi ne croit pas en moi, mais en celui qui m'a envoyé, et celui qui me voit, voit celui qui m'a envoyé. Moi, je suis venu comme lumière en ce monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. Si quelqu'un entend mes paroles et ne les garde pas, ce n'est pas moi qui le juge, car je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde. Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles, a qui le juge : la parole que j'ai prononcée, c'est elle qui le jugera au dernier jour. Car je n'ai pas parlé de moi-même, mais le Père qui m'a envoyé, c'est lui qui m'a prescrit ce que j'avais à prononcer et à dire. Et je sais que son ordre est vie éternelle. Ce que je dis, je le dis comme le Père me l'a transmis.” Avant la fête de Pâque, Jésus sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, lui qui avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin. Tandis qu'ils soupaient, alors que le diable avait déjà mis au cœur de Judas Iscariote, fils de Simon, le dessein de le livrer, Sachant que son Père lui avait tout remis entre les mains, et qu'il était parti de Dieu, et que vers Dieu il retournait, Jésus se leva de table, déposa ses habits, et, prenant un linge, il s'en ceignit. Ensuite, il versa de l'eau dans le bassin, et se mit à laver les pieds de ses disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. Il vint donc à Simon-Pierre, qui lui dit : “Seigneur, toi, me laver les pieds ?” Jésus lui répondit : “Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras ensuite.” Pierre lui dit : “Non, jamais tu ne me laveras les pieds.” Jésus lui répondit : “Si je ne te lave pas, tu n'auras pas de part avec moi.” Simon-Pierre lui dit : “Seigneur, pas seulement les pieds, mais les mains et la tête.” Jésus lui dit : “Celui qui vient de se baigner n'a pas besoin de se faire laver, mais il est entièrement net. Vous aussi, vous êtes nets, mais non pas tous.” Il savait en effet qui allait le livrer. C'est pourquoi il dit : “Vous n'êtes pas tous nets.” Lors donc qu'il leur eut lavé les pieds, qu'il eut repris ses habits et qu'il se fut remis à table, il leur dit : “Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m'appelez : Maître, et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds, les uns les autres. Car c'est un exemple que je vous ai donné, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, il n'est point d'esclave plus grand que son Maître, ni d'envoyé plus grand que celui qui l'envoie. Sachant cela, bienheureux serez-vous si vous le mettez en pratique.” “Ce n'est pas de vous tous que je dis cela ; je sais quels sont ceux que j'ai choisis, mais c'est afin que l'Ecriture soit accomplie : Celui qui mange mon pain a levé contre moi son talon. Dès maintenant, je vous le dis avant l'événement, afin que, lorsque ce sera arrivé, vous croyiez qui je suis. En vérité, en vérité, je vous le dis : quiconque reçoit celui que j'aurai envoyé, me reçoit, et quiconque me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé.” Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en esprit et il fit cette déclaration : “En vérité, en vérité, je vous le dis : un de vous me livrera.” Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait. Un de ses disciples, celui que Jésus aimait, se trouvant à table dans le sein de Jésus, Simon-Pierre lui fit signe et lui dit : “Demande quel est celui dont il parle ?” Celui-ci, qui s'était mis à table de cette façon, lui dit : “Seigneur, qui est-ce ?” Jésus répondit : “C'est celui pour qui je vais tremper le morceau, et à qui je le donnerai.” Et trempant un morceau, il le prit et le donna à Judas, fils de Simon Iscariote. Et après le morceau, à ce moment, Satan entra en lui. Jésus lui dit donc : “Ce que tu as à faire, fais-le vite.” Mais aucun des convives ne comprit à quel propos il lui dit cela. Comme Judas avait la bourse, quelques-uns pensaient que Jésus lui disait : Achète ce dont nous avons besoin pour la fête ou de donner quelque chose aux pauvres. Aussitôt qu'il eut pris le morceau, celui-ci sortit. C'était la nuit. Lors donc qu'il fut sorti, Jésus dit : “Maintenant, le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c'est pour peu de temps que je suis encore avec vous. Vous me chercherez, et, comme j'ai dit aux Juifs : “Où je vais vous ne pouvez venir ; à vous aussi je le dis à présent. Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres, que comme je vous ai aimés, vous vous aimiez aussi les uns les autres. C'est à cela que tous sauront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres.” Simon-Pierre lui dit : “Seigneur, où vas-tu ?”Jésus répondit : “Où je vais, tu ne peux me suivre maintenant, mais tu me suivras plus tard.” Pierre lui dit : “Seigneur, pourquoi ne puis-je te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi !” Jésus répondit : “Tu donneras ta vie pour moi ? En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m'aies renié trois fois.” “Que votre cœur ne se trouble pas : croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de demeures. S'il n'en était pas ainsi, je vous l'aurais dit, car je vais vous préparer une place. Et quand je m'en serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai vous prendre auprès de moi, afin que là où je serai vous soyez vous aussi. Et là où je vais, vous en savez le chemin.” Thomas lui dit : “Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment en connaîtrions-nous le chemin ?” Jésus lui dit : “Je suis la Voie et la Vérité, et la Vie. Nul ne vient au Père, si ce n'est par moi. Si vous m'aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père ; dès à présent, vous Le connaissez et vous l'avez vu.” Philippe lui dit : “Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit.” Jésus lui dit : “Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? Qui m'a vu, a vu le Père. Comment peux-tu dire : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, ce n'est pas de moi-même que je les prononce. Mais c'est le Père, demeurant en moi, qui accomplit ses œuvres. Croyez-m'en : je suis dans le Père et le Père est en moi ; du moins, croyez-le à cause des œuvres elles-mêmes.” “En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera lui aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, car je m'en vais auprès de mon Père. Et quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Quoi que vous me demandiez en mon nom, je le ferai.” “Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements, et moi je prierai le Père et il vous donnera un autre Défenseur, afin qu'il soit avec vous à jamais : l'Esprit de vérité que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit et ne le connaît pas. Quant à vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure chez vous et qu'il est en vous.” “Je ne vous laisserai pas orphelins ; je viendrai à vous. Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez, parce que je vivrai et que vous vivrez. En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis dans mon Père, et que vous êtes en moi et moi en vous. Qui a mes commandements et qui les garde, voilà celui qui m'aime. Or celui qui m'aime sera aimé de mon Père, et moi aussi je l'aimerai et je me manifesterai à lui.” Judas - non pas l'Iscariote - lui dit : “Seigneur, et qu'est-il donc arrivé, que tu doives te manifester à nous et pas au monde ?” Jésus lui répondit : “Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure. Celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas la mienne, mais celle du Père, qui m'a envoyé.” “Je vous ai dit ces choses tandis que je demeurais auprès de vous. Mais le Défenseur, l'Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom, c'est lui qui vous enseignera et qui vous remettra dans l'esprit tout ce que je vous ai dit.” “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Ce n'est pas comme le monde la donne que moi je vous la donne. Que votre cœur ne se trouble ni ne prenne peur. Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m'en vais et je reviendrai vers vous. si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père car le Père est plus grand que moi. Et maintenant, je vous ai avertis avant l'événement, afin que, lorsque cela arrivera, vous croyiez. Je n'ai plus guère à m'entretenir avec vous, car le prince de ce monde vient. Sur moi cependant, il n'a aucun droit, mais il faut que le monde sache que j'aime le Père, et que j'agis conformément aux ordres qu'il m'a donnés. Levez-vous. Partons d'ici.” “Je suis la vraie Vigne, et mon Père est le Vigneron. Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit, Il le retranche, et tout sarment qui porte du fruit, Il l'émonde afin qu'il porte un fruit plus abondant. Déjà vous êtes purs, grâce à la parole que je vous ai adressée. Demeurez en moi, et moi je demeurerai en vous. De même que le sarment ne peut porter de fruit par lui-même, s'il ne demeure dans la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis la Vigne, vous les sarments. Qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment et il se dessèche, puis on les ramasse et les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi et si mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous arrivera. Mon Père est glorifié en ceci, que vous portiez beaucoup de fruit, et ainsi vous deviendrez mes disciples. Comme mon Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés, demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que moi j'ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans Son amour. Je vous ai dit ces choses afin que ma propre joie soit en vous et que votre joie soit complète. Mon commandement, c'est que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés. D'amour plus grand, nul ne peut en avoir que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus mes serviteurs, car le serviteur ne sait ce que doit faire son maître, mais je vous ai appelés amis, parce que tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître. Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis ; et je vous ai institués afin que vous alliez et que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure, pour que le Père vous donne tout ce que vous lui demanderez en mon nom. Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres.” Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui eût été à lui ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et qu'au contraire je vous ai choisis et retirés du monde, à cause de cela le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Il n'est point de serviteur plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, vous aussi ils vous persécuteront. S'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. Mais tout cela, ils le feront contre vous, à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé. Si je n'étais pas venu, et si je ne leur avais pas parlé, ils n'auraient pas de péché, mais maintenant ils n'ont pas d'excuse pour leur péché. Celui qui me hait, hait aussi mon Père. Si je n'avais pas fait parmi eux des œuvres qu'aucun autre n'a faites, ils n'auraient pas de péché ; mais maintenant après les avoir vues, ils nous ont pris en haine, moi et mon Père. Mais c'est afin que s'accomplisse la parole écrite dans leur Loi : ils m'ont haï sans raison. Lorsque sera venu le Défenseur que je vous enverrai d'auprès du Père, l'Esprit de la vérité qui procède du Père, il rendra témoignage de moi. Et vous aussi, vous êtes mes témoins, parce que vous êtes avec moi depuis le commencement. Je vous ai dit ces choses afin que vous ne soyez pas scandalisés. Ils vous excluront des Synagogues ; bien plus, l'heure vient où quiconque vous tuera s'imaginera rendre un culte à Dieu. Et ils agiront ainsi parce qu'ils n'ont connu ni le Père ni moi. Mais je vous ai dit ces choses pour que, lorsque leur heure viendra, vous vous souveniez que je vous les ai dites. Je ne vous les ai pas dites au commencement parce que j'étais avec vous.” “Or, maintenant, je m'en vais vers celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : Où vas-tu ? Mais parce que je vous ai entretenus de ces choses, la tristesse a rempli votre cœur. Pourtant c'est la vérité que je vous dis : il est bon que je m'en aille ; car si je ne m'en vais pas, le Défenseur ne viendra pas vers vous ; au contraire, si je m'en vais, je vous l'enverrai. Et quand il sera venu, il mettra le monde dans son tort, du chef de péché, du chef de justice et du chef de jugement. Du chef de péché, parce qu'ils ne croient pas en moi. Du chef de justice, parce que je vais vers le Père et que vous ne me verrez plus. Du chef de jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous n'êtes pas en état de les porter maintenant. Mais quand il sera venu, lui, l'Esprit de la Vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. Car il ne vous parlera pas de lui-même, mais il dira ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, car il prendra de ce qui est à moi et il vous l'annoncera. Tout ce que le Père possède est à moi ; voilà pourquoi j'ai dit qu'il prendra de ce qui est à moi et qu'il vous l'annoncera.” “Encore un peu et vous ne me verrez plus, puis encore un peu et vous me reverrez...” Sur quoi, quelques-uns de ses disciples se dirent les uns aux autres : “Que signifie ce qu'il dit : Encore un peu et vous ne me verrez plus, puis encore un peu et vous me reverrez ? Et : Je m'en vais à mon Père ?” Ils disaient donc : “Que signifie ce “peu” dont il parle ? Nous ne savons ce qu'il veut dire.” Jésus sut qu'ils voulaient l'interroger, et il leur dit : “Vous vous enquérez entre vous au sujet de ce que je viens de dire : Encore un peu et vous ne me verrez plus, et encore un peu et vous me reverrez ? En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous lamenterez tandis que le monde se réjouira. Oui, vous serez accablés de chagrin, mais votre chagrin se changera en joie. La femme au moment d'enfanter est dans l'affliction, parce que son heure est venue, mais quand l'enfant est né, elle ne se souvient plus de ses douleurs, toute joyeuse de ce qu'un homme est né au monde. Et vous donc, maintenant, vous avez du chagrin ; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et votre joie, nul ne pourra vous la ravir. Et, en ce jour-là, vous ne m'interrogerez plus sur rien.” “En vérité, en vérité je vous le dis, quoi que vous demandiez au Père, il vous le donnera en mon nom. Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom ; demandez et vous recevrez afin que votre joie soit parfaite. Je vous ai dit ces choses en paraboles. L'heure vient ou je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous entretiendrai ouvertement du Père. En ce jour-là, vous prierez en mon nom et je ne vous dis pas que je solliciterai le Père pour vous. Car le Père lui-même vous aime, parce que vous m'avez aimé et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu.” “Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; je quitte le monde à mon tour, et je vais vers le Père.” Les disciples lui dirent : “Voilà, c'est maintenant que tu parles ouvertement, et que tu ne dis pas de parabole. Maintenant, nous savons que tu sais toutes choses et qu'il est inutile qu'on te pose des questions. C'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu.” Jésus leur répondit : “Vous croyez à présent ? Voici que l'heure vient, et elle est arrivée, où vous serez dispersés, chacun de son côté, et où vous me laisserez seul. Mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. Je vous ai entretenus de ces choses afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez à souffrir dans le monde ; mais ayez confiance, j'ai vaincu le monde.” Ainsi parla Jésus ; et, levant les yeux au ciel, il dit : “Père, l'heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, Selon le pouvoir que tu lui as donné sur toute chair de donner la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or la vie éternelle c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Pour moi, je t'ai glorifié sur la terre, en accomplissant l'œuvre que tu m'as donnée à faire. Et maintenant glorifie-moi, Père, auprès de toi, de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde fût.” “J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m'as donnés, en les retirant du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés et ils ont gardé ta parole. Ils savent à présent que tout ce que tu m'as donné vient de toi. Car les paroles que tu m'as données, je les leur ai données, et ils les ont reçues, et ils ont reconnu véritablement que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé. C'est pour eux que je prie ; ce n'est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont à toi ; et tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi, est à moi, et je suis glorifié en eux. Désormais je ne suis plus dans le monde, mais eux sont dans le monde, et moi je m'en vais à toi. Père saint, garde-les dans ton nom, que tu m'as donné, afin qu'ils soient un comme nous. Lorsque j'étais avec eux, je les gardais dans ton nom que tu m'as donné, et je les ai conservés, et aucun d'eux ne s'est perdu, si ce n'est le fils de la perdition, afin que l'Ecriture fat accomplie. Mais à présent, je m'en vais à toi, et je parle ainsi étant encore dans le monde, afin qu'ils possèdent en eux-mêmes la plénitude de ma propre joie. Je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu'ils ne sont pas du monde, de même que moi je ne suis pas du monde. Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du mal. Ils ne sont pas du monde, de même que moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. Comme tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde ; et je me sacrifie moi-même pour eux, afin qu'ils soient eux aussi consacrés en vérité.” “Mais ce n'est pas seulement pour ceux-ci que je prie ; c'est aussi pour ceux qui croiront en moi à cause de leur parole, afin que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé. Pour moi, la gloire que tu m'as donnée, je la leur ai donnée, afin qu'ils soient un, comme nous sommes un : Moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient consommés dans l'unité, pour que le monde sache que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. Père, ce que tu m'as donné, je veux que là où je serai, ceux-là soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'aimais avant le commencement du monde. Père juste, si le monde ne t'a pas connu, moi je t'ai connu, et ceux-ci ont connu que tu m'as envoyé ; et je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et moi en eux.” Ayant ainsi parlé, Jésus sortit avec ses disciples, au-delà du torrent du Cédron, où était un jardin dans lequel il entra, lui et ses disciples. Or Judas, qui le trahissait, connaissait aussi l'endroit, car Jésus s'y était souvent trouvé en compagnie de ses disciples. Judas donc ayant pris la troupe et des gardes des grands prêtres et des pharisiens, vint là avec lanternes, torches et armes. Jésus donc, sachant tout ce qui allait lui arriver, sortit et leur dit : “Qui cherchez-vous ?” Ils lui répondirent : “Jésus de Nazareth.” Il leur dit : “C'est moi.” Or Judas qui le trahissait se tenait aussi avec eux. Lors donc qu'il leur eut dit : “C'est moi”, ils reculèrent et tombèrent par terre. Il leur demanda donc de nouveau : “Qui cherchez-vous ?” Ils dirent : “Jésus de Nazareth.” Jésus répondit : “Je vous ai dit que c'était moi ; si vous me cherchez, laissez ceux-ci s'en aller.” Et cela afin que fût accomplie la parole qu'il avait dite : Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du grand prêtre, et lui coupa l'oreille droite. Or ce serviteur s'appelait Malchus. Mais Jésus dit à Pierre : “Remets l'épée au fourreau. La coupe que mon Père m'a donnée, ne la boirai-je pas ?” Alors la troupe et le tribun et les gardes des Juifs se saisirent de Jésus et le lièrent. Et ils le conduisirent d'abord chez Anne ; car il était beau-père de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là. Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs : Il nous importe qu'un seul homme meure pour le peuple. Cependant Simon-Pierre suivait Jésus avec un autre disciple. Or ce disciple était connu du grand-prêtre, et il entra en même temps que Jésus dans la cour du grand-prêtre, tandis que Pierre restait dehors, près de la porte. L'autre disciple qui était connu du grand-prêtre sortit donc, parla à la portière et introduisit Pierre. La servante qui gardait la porte dit à Pierre : “N'es-tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme ?” Il dit : “Je n'en suis pas.” Les serviteurs et les gardes, qui avaient fait un feu de braise, étaient là à se chauffer, car c'était l'hiver ; et Pierre était avec eux aussi à se chauffer. Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit : “C'est ouvertement que j'ai parlé au monde ; j'ai toujours enseigné en synagogue et dans le Temple, où se réunissent tous les Juifs, et je n'ai rien dit en secret. Pourquoi m'interroges-tu ? Interroge ceux qui ont entendu ce que je leur ai dit : ils savent ce que j'ai dit.” A ces mots, un des gardes, qui était à proximité, donna un soufflet à Jésus, en disant : “Est-ce ainsi que tu réponds au grand prêtre ?” Jésus lui répondit : “Si j'ai mal parlé, rends-en témoignage ; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ?” Anne l'envoya alors toujours ligoté au grand prêtre Caïphe. Or Simon-Pierre était là à se chauffer. Ils lui dirent : N'es-tu pas, toi aussi, de ses disciples ? Il le nia et dit : Je ne le suis pas. Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui à qui Pierre avait tranché l'oreille, dit : Ne t'ai-je pas vit avec lui dans le jardin ? Pierre le nia de nouveau ; et aussitôt le coq chanta. Ils menèrent donc Jésus de chez Caïphe au prétoire ; c'était le matin. Mais eux n'entrèrent pas dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, mais de manger la pâque. Pilate vint donc dehors vers eux et dit : “Quelle accusation portez-vous contre cet homme ?” Ils lui répondirent : “Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré.” Sur quoi Pilate leur dit : “Prenez-le vous-mêmes et jugez-le suivant votre Loi.” Les Juifs lui dirent : “Il ne nous est pas permis de mettre quelqu'un à mort.” Tout ceci afin que s'accomplît la parole par laquelle Jésus avait signifié de quelle mort il devait mourir. Pilate rentra donc dans le prétoire, appela Jésus et lui dit : “Tu es le roi des Juifs ?” Jésus répondit : “Est-ce de toi-même que tu dis cela ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ? Pilate répliqua : “Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t'ont livré à moi : qu'as-tu fait ?” Jésus répondit : “Mon royaume n'est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes gardes auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant ma royauté n'est pas d'ici.” Pilate lui dit : “Ainsi donc tu es roi ?” Jésus répondit : “Tu le dis ; je suis né et je suis venu en ce monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité ; quiconque est ami de la vérité écoute ma voix.” Pilate lui dit : “Qu'est-ce que la vérité ? ” Ayant dit cela, il sortit de nouveau et leur dit : “Quant à moi, je ne trouve contre lui aucun grief. Mais c'est une de vos coutumes que je délivre quelqu'un à la Pâque ; voulez-vous donc que je vous délivre le roi des Juifs ?” Sur quoi ils s'écrièrent de nouveau : “Pas lui, mais Barabbas.” Or Barabbas était un brigand. Alors donc Pilate prit Jésus et le fit flageller. Et les soldats ayant tressé une couronne d'épines, la lui mirent sur la tête, et le revêtirent d'un manteau de pourpre, et ils s’approchaient de lui en disant : “Salut, roi des Juifs !” et ils lui donnaient des soufflets. Pilate revint dehors et leur dit : “Je vous le fais amener dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve contre lui aucun grief.” Jésus vint donc dehors, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et il leur dit : “Voilà l'homme.” Dès qu'ils l'eurent vu, les grands prêtres et les scribes s'écrièrent : “Crucifie ! Crucifie ! ” Pilate leur dit : “Prenez-le vous-mêmes et crucifiez-le, car moi je ne trouve aucun grief contre lui.” Les Juifs répondirent : “Nous avons une Loi, et selon la Loi il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu.” Lors donc que Pilate entendit cette parole, il s'alarma davantage. Il rentra dans le prétoire et dit à Jésus : “D'où es-tu ?” Mais Jésus ne lui donna pas de réponse. Pilate lui dit donc : “Tu ne parles pas ? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te délivrer et que j'ai le pouvoir de te crucifier ?” Jésus lui répondit : “Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi s'il ne t'avait été donné d'en haut ; voilà pourquoi celui qui m'a livré à toi a un plus grand péché.” A partir de ce moment, Pilate cherchait à le délivrer ; mais les Juifs se mirent à crier : “Si tu le relâches, tu n'es pas ami de César ; quiconque se fait roi se déclare contre César. Pilate donc, ayant entendu ces paroles, fit amener Jésus dehors, puis il s'assit à son tribunal, au lieu dit Lithostrotos - en hébreu Gabbatha. C'était la préparation de la Pâque, vers la sixième heure. Et il dit aux Juifs : “Voilà votre roi !” Là-dessus ils se mirent à crier : “Enlève-le ! Enlève-le ! Crucifie-le !” Pilate leur dit : “Crucifierai-je votre roi ?” Les grands prêtres répondirent : “Nous n'avons d'autre roi que César.” Alors donc il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus et portant sa croix, il sortit vers l'endroit dit “le Crâne ”, qui s'appelle en hébreu Golgotha, où ils le crucifièrent et avec lui deux autres, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate écrivit aussi l'inscription qu'il fit placer sur la croix. Il y était écrit : Jésus de Nazareth, le roi des Juifs. Cette inscription, beaucoup de Juifs la lurent, car l'endroit où Jésus avait été crucifié était proche de la ville. Elle était rédigée en hébreu, en latin et en grec. Les grands prêtres des Juifs dirent donc à Pilate : “Ne laisse pas écrit : Le roi des Juifs, mais qu'il a dit : Je suis roi des Juifs.” Pilate répondit : “Ce que j’ai écrit, je l'ai écrit.” Lorsqu'ils eurent crucifié Jésus, les soldats prirent ses vêtements, dont ils firent quatre parts, une part pour chaque soldat, et en plus la tunique. Cette tunique était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut. Ils se dirent donc les uns aux autres : “Ne la déchirons pas, mais tirons au sort qui l'aura, ” afin que cette parole de l’Ecriture fût accomplie : Ils se sont partagé mes vêtements, et sur ma tunique ils ont jeté le sort. Voilà donc ce que firent les soldats. Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie de Clopas, et Marie la Magdeleine. Voyant sa mère et près d'elle le disciple qu'il aimait, Jésus dit à sa mère : “Femme, voilà ton fils.” Ensuite, il dit au disciple : “Voilà ta mère.” Et depuis ce moment le disciple la reçut chez lui. Après cela, Jésus, sachant que tout était achevé, dit, pour que fut accomplie l'Ecriture : “J'ai soif.” Il y avait là un vase rempli de vinaigre. Ils attachèrent une éponge imbibée de vinaigre à un javelot, et l'approchèrent de sa bouche. Quand donc il eut pris le vinaigre, il dit : “C'est accompli.” Et, ayant incliné la tête, il rendit l'esprit. Comme c'était la préparation, afin que les corps ne demeurassent point sur la croix pendant le sabbat - car c'était un grand jour que le jour de ce sabbat - les Juifs demandèrent à Pilate qu'on leur brisât les jambes, et qu'on les enlevât. Les soldats vinrent donc et ils brisèrent les jambes du premier, puis de l'autre qui avait été crucifié avec lui. Venant à Jésus, lorsqu'ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats lui perça le côté avec sa lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau. Et celui qui a vu rend témoignage - et son témoignage est vrai et celui-là sait qu'il dit vrai - afin que vous croyiez. Car ces choses sont arrivées afin que cette parole de l'Ecriture fût accomplie : Aucun de ses os ne sera brisé, et une autre Ecriture dit encore : Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé. Après cela, Joseph d'Arimathie, qui était le disciple de Jésus, mais en cachette, par crainte des Juifs, demanda à Pilate d'enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc et enleva son corps. Nicodème, qui était venu auprès de lui tout d'abord la nuit, vint aussi apportant environ cent livres d'un mélange de myrrhe et d'aloès. Ils prirent le corps de Jésus et l'entourèrent de bandelettes avec les aromates, suivant la manière d'ensevelir en usage chez les Juifs. Or, à l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et dans ce jardin un tombeau tout neuf, où personne encore n'avait été déposé. C'est là que, à cause de la préparation des Juifs, ce tombeau étant tout proche, ils déposèrent Jésus. Le premier jour de la semaine, Marie la Magdeleine vint au petit jour, quand il faisait encore nuit, vers le tombeau, et elle vit la pierre enlevée du tombeau. Elle courut donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait, et elle leur dit : “On a enlevé le Seigneur du tombeau, et nous ne savons où on l'a mis.” Pierre partit donc ainsi que l'autre disciple, et ils vinrent au tombeau. Tous deux couraient ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et il arriva le premier au tombeau et, en se penchant, il vit les bandelettes posées là, mais néanmoins il n'entra pas. Puis Simon-Pierre vint à sa suite, et il entra dans le tombeau, et il vit les bandelettes posées là, et le linge qui était sur sa tête, non pas posé avec les bandelettes, mais roulé à part dans un autre endroit. Alors, l'autre disciple qui était arrivé le premier au tombeau, entra aussi, et il vit et il crut. Car ils n'avaient pas encore compris par l'Ecriture qu'il devait ressusciter d'entre les morts. Les disciples retournèrent donc chez eux. Or, Marie se tenait près du tombeau, au dehors, pleurant. Tout en pleurant, elle se pencha dans le tombeau, et elle vit deux anges en blanc, assis, l'un à la tête, l'autre aux pieds, où avait été déposé le corps de Jésus. Ceux-ci lui dirent : “Femme, pourquoi pleures-tu ?” Elle leur dit : “Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l'a mis.” Ayant dit cela, elle se retourna et vit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui dit : “Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?” Elle, pensant que c'était le gardien du jardin, lui dit : “Seigneur, si tu l'as emporté, dis-moi où l'as mis et je le prendrai.” Jésus lui dit : “Mariam.” Se retournant, elle lui dit en hébreu : “Rabbouni ! ” ce qui signifie “Maître”. Jésus lui dit : “Ne me touche pas, car je ne suis pas encore remonté à mon Père ; mais va vers mes frères et dis-leur : Je remonte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.” Marie la Magdeleine vint annoncer aux disciples : “J'ai vu le Seigneur”, et qu'il lui avait ainsi parlé. Tard dans le soir de ce même jour, le premier de la semaine, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étant fermées par crainte des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu, et leur dit : “Paix à vous ”. Et ce disant, il leur montra ses mains et son côté ; les disciples se réjouirent en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : “Paix à vous. Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.” Et ce disant, il souffla sur eux et leur dit : “Recevez l'Esprit-Saint ; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et à ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.” Or Thomas, l'un des Douze, celui qui est appelé Didyme, n'était pas avec eux lorsque vint Jésus. Les autres disciples lui dirent donc : “Nous avons vu le Seigneur.” Mais il leur dit : “Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, si je ne mets mon doigt dans son côté, je ne croirai pas.” Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau à l'intérieur, et Thomas avec eux. Jésus vint, toutes portes closes, et il se tint au milieu et dit : “Paix avec vous !” Puis il dit à Thomas : “Avance ton doigt ici et vois mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté, et ne sois pas incrédule mais croyant.” Thomas lui répondit : “Mon Seigneur et mon Dieu !” Jésus lui dit : “Tu crois parce que tu m’as vu ?... Bienheureux yeux qui croient sans avoir vu.” Certes, Jésus a fait beaucoup d'autres miracles en présence des disciples, qui ne sont pas écrits dans ce livre ; mais ceux-ci ont été écrits afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et que, croyant, vous ayez la vie en son nom. Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples, sur les bords de la mer de Tibériade : il se manifesta ainsi : Se trouvaient ensemble Simon-Pierre, Thomas, appelé Didyme, et Nathanaël de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : “Je m'en vais pêcher.” Ils lui dirent : “Nous allons, nous aussi avec toi.” Ils partirent et montèrent dans la barque, et cette nuit-là ils ne prirent rien. Le matin déjà venait, quand Jésus se trouva sur le rivage : les disciples cependant ignoraient que c'était Jésus. Jésus leur dit : “Eh ! les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ?” Ils lui répondirent : “Non.” Il leur dit alors : “Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous en trouverez.” Ils le jetèrent donc, et si grande était l'abondance des poissons qu'ils ne pouvaient plus le lever. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : “C'est le Seigneur.” Entendant que c'était le Seigneur, Simon-Pierre se mit un vêtement autour des reins, car il était nu, et il se jeta à la mer. Comme ils n'étaient pas loin de la terre (à deux cents coudées environ), les disciples vinrent avec la barque en tirant le filet des poissons. Lorsqu'ils furent descendus à terre, ils aperçurent un feu de braise avec du poisson dessus et du pain. Jésus leur dit : “Apportez de ces poissons que vous venez de prendre.” Simon-Pierre remonta dans la barque et tira à terre le filet qui contenait cent cinquante-trois gros poissons ; et bien qu'il y en eût tant, le filet ne se rompit pas. Jésus leur dit : “Venez déjeuner.” Aucun des disciples n'osait lui demander : “Qui es-tu ?” sachant bien que c'était le Seigneur. Jésus s'approcha donc, prit le pain et le leur donna, ainsi que le poisson. Ce fut ainsi que Jésus, ressuscité d'entre les morts, fut manifesté pour la troisième fois, à ses disciples. Lorsqu'ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre : “Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ?” Il lui dit : “Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime.” Il lui dit : “Sois le pasteur de mes agneaux.” Il lui dit une seconde fois : “Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ?” Il lui dit : “Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime.” Il lui dit : “Sois le berger de mes brebis.” Il lui dit une troisième fois : “Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ?” Pierre fut chagriné de ce qu'il lui avait dit une troisième fois : m'aimes-tu ? et il lui dit : “Seigneur, tu connais toutes choses ; tu sais que je t'aime.” Jésus lui dit : “Sois le pasteur de mes brebis.” “En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais, mais lorsque tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te mettra la ceinture, et il t'emmènera où tu ne voudras pas.” Il dit cela pour signifier par quelle mort il devait glorifier Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit : “Suis-moi.” S'étant retourné, Pierre vit venir à sa suite le disciple que Jésus aimait, celui qui pendant le repas s'était placé dans son sein et qui dit : “Quel est celui qui doit te livrer ?” Voyant donc ce disciple, Pierre dit à Jésus : “Seigneur, et quoi de celui-ci ?” Jésus lui dit : “Si je voulais qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis-moi.” Ainsi se répandit ce bruit parmi les frères, que ce disciple ne devait pas mourir. Pourtant Jésus n'avait pas dit à Pierre qu'il ne mourrait pas, mais : “S'il me plaisait qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ?” C'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai. Mais il est encore beaucoup d'autres choses que Jésus a faites ; si on les mettait par écrit une par une, je pense que le monde lui-même ne suffirait pas à contenir les livres qu'on en aurait écrit.
Mon premier livre, ô Théophile, je l'ai composé sur tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le début jusqu'au jour où après avoir donné ses instructions aux Apôtres que par l'Esprit-Saint Il s'était choisi, il fut enlevé au ciel ; après sa Passion, avec force preuves, il se montra lui-même à eux vivant, leur apparaissant pendant quarante jours et leur parlant de ce qui concerne le royaume de Dieu. Et tandis qu'il mangeait avec eux, il leur enjoignit de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre la promesse du Père “que vous avez entendue, dit-il, de ma bouche : Jean a baptisé dans l'eau, mais vous, c'est dans l'Esprit-Saint que d'ici peu de jours vous serez baptisés.” Comme ils étaient ainsi réunis, ils l'interrogeaient, lui disant : Seigneur, est-ce en ce temps-ci que vous rétablirez la royauté au profit d'Israël ? Il leur répondit : Ce n'est pas à vous de savoir les temps et les moments que le Père a fixés dans sa Toute-Puissance. Mais vous recevrez une force lorsque le Saint-Esprit viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. Après qu'il eût ainsi parlé, sous leurs regards, il fut enlevé (au ciel) et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils regardaient fixement vers le ciel tandis qu'il s'en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc s'approchèrent d'eux. Galiléens, leur dirent-ils, pourquoi restez-vous à regarder vers le ciel ? Ce même Jésus qui vient d'être enlevé d'auprès de vous au ciel, en reviendra de la même façon que vous l'y avez vu monter. Alors ils retournèrent à Jérusalem, du mont dit des Oliviers, qui en est proche à la distance d'un chemin de sabbat. Et quand ils furent entrés (dans la ville), ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient d'habitude. C'étaient Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d'Alphée, Simon le Zélateur et Jude (frère) de Jacques. Tous d'un même cœur persévéraient dans la prière, avec les femmes, Marie, la mère de Jésus, et les frères de celui-ci. En ces jours-là, Pierre se leva au milieu de ses frères - le groupe comptait environ cent vingt personnes - et leur dit : Frères, il fallait que s'accomplît la parole de l'Ecriture, qu'a prédite l'Esprit-Saint par la bouche de David au sujet de Judas, qui s'est fait le guide de ceux qui ont arrêté Jésus, car il était compté parmi nous et il avait reçu part à notre ministère. Cet homme donc, après avoir acquis un champ avec le salaire de son forfait, tomba la tête en avant, creva par le milieu et toutes ses entrailles se répandirent. Cela, tous les habitants de Jérusalem l'ont si bien su que ce champ est appelé dans leur langue Haceldamach, c'est-à-dire le champ du sang. Il est écrit en effet au livre des Psaumes : Que sa métairie devienne déserte, et que personne n'y habite, et : sa charge, qu'un autre la reçoive. Il faut donc que parmi tous ces hommes qui se sont associés à nous pendant tout le temps qu'a vécu auprès de nous le Seigneur Jésus, depuis le baptême de Jean jusqu'au jour de son ascension, il y en ait un qui devienne avec nous témoin de sa résurrection. Ils en présentèrent donc deux, Joseph dit Barsabas, qui était surnommé Justus, et Mathias. Puis ils firent cette prière : “Toi, Seigneur, qui connais les cœurs de tous, montre-nous lequel de ces deux tu as choisi pour succéder à Judas dans ce ministère et cet apostolat dont il s'est retiré pour aller en son lieu.” Ensuite ils les firent tirer au sort, et le sort tomba sur Mathias qui fut adjoint aux onze apôtres. Et comme le jour de la Pentecôte était arrivé, ils étaient tous réunis dans le même lieu ; et soudain il vint du ciel un bruit comme le souffle d'un vent violent et la maison entière où ils étaient assis en fut remplie et des langues semblables à du feu leur apparurent, qui se partagèrent, et il s'en posa une sur chacun d'eux. Alors ils furent tous remplis d'Esprit-Saint et se mirent à parler en d'autres langues (que la leur) selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. Or à Jérusalem résidaient des Juifs pieux originaires de toutes les nations qui sont sous le ciel : au bruit qui s'était fait entendre, la foule s'assembla bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue ; Stupéfaits, ils se disaient les uns aux autres avec admiration : Est-ce que tous ces gens-là qui parlent ne sont pas Galiléens ? Comment nous (autres) entendons-nous chacun notre propre langue maternelle ? Parthes, Mèdes et Elamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, du Pont et de l'Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l'Egypte et de la partie cyrénaïque de la Libye, Romains en résidence ici, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles opérées par Dieu. Tous étaient stupéfaits, et dans leur embarras, ils se disaient les uns aux autres : Qu'est-ce que cela veut dire ? Par contre, d'autres disaient en se moquant : Ils sont pleins de vin doux. Alors Pierre se présenta avec les onze et élevant la voix, il leur déclara : “Juifs et vous tous qui résidez à Jérusalem, sachez ceci et prêtez l'oreille à mes paroles, ce n'est pas comme vous le pensez, que ces gens-là soient ivres, c'est en effet la troisième heure du jour, mais ceci a été prédit par le prophète Joël : Et il arrivera dans les derniers jours, dit le Seigneur, - que je répandrai de mon esprit sur toute chair. Et vos fils et vos filles prophétiseront, - et vos jeunes gens verront des visions, - et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et mes servantes, - en ces jours-là, je répandrai de mon esprit, - et ils prophétiseront. Et je produirai des prodiges dans le ciel en haut, - et des signes sur la terre en bas, - sang, feu, tourbillons de fumée. Le soleil sera changé en ténèbres - et la lune en sang - avant que ne vienne le jour du Seigneur, (le jour) grand et glorieux. Et il arrivera que quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Israélites, écoutez ces paroles : Jésus de Nazareth, cet homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, les prodiges et les signes qu'il a opérés par son entremise au milieu de vous, comme vous-mêmes le savez, cet homme, livré selon la volonté immuable et la prescience de Dieu, vous l'avez fixé à la croix et vous l'avez fait périr par la main des infidèles. Dieu l'a ressuscité, rompant pour lui les liens de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'elle le dominât ; David, en effet, déclare à son sujet : Je regardais le Seigneur devant moi constamment, - parce qu'il est à ma droite afin que je ne vacille pas. C'est pourquoi mon cœur s'est réjoui - et ma langue a exulté. En outre ma chair se reposera dans l'espérance - parce que tu n'abandonneras pas mon âme au séjour des morts, - et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. Tu m'as fait connaître des chemins de vie, tu me rempliras de joie à la vue de ta face. Frères, qu'il soit permis de vous dire en toute liberté au sujet du patriarche David, qu'il est mort et a été enseveli, et son tombeau reste parmi nous jusqu'à ce jour ; mais il était prophète et il savait que par serment Dieu lui avait juré de faire asseoir sur son trône un fils de son sang ; il a donc vu d'avance la résurrection du Christ et en a parlé disant qu'il n'a pas été abandonné au séjour des morts et que sa chair n'a pas vu la corruption. Ce Jésus, Dieu l'a ressuscité : c'est de quoi nous sommes tous témoins. Après donc qu'il a été élevé par la droite de Dieu et qu'il a reçu du Père l'Esprit-Saint promis, il l'a répandu ainsi que vous le voyez et l'entendez. David, en effet, n'est point monté aux cieux ; et cependant il dit lui-même : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, - jusqu'à ce que j'aie placé tes ennemis comme escabeau sous tes pieds. Que toute la maison d'Israël sache donc à n'en point douter que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous-mêmes avez crucifié.” Ces paroles leur transpercèrent le cœur et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Que ferons-nous, frères ? Pierre leur répondit : Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ en rémission de ses péchés et vous recevrez le don du Saint-Esprit, car c'est pour vous qu'est la promesse, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, autant qu'en appellera à soi le Seigneur notre Dieu. Et en beaucoup d'autres discours, il les prenait à témoin et les exhortait, leur disant : Sauvez-vous de cette génération perverse. Ceux donc qui firent bon accueil à sa parole furent baptisés, et il s'adjoignit (à l'Eglise), ce jour-là, environ trois mille âmes. Or ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain, et les prières. La crainte était dans toute âme ; beaucoup de prodiges et de miracles se faisaient par les apôtres. Tous les croyants étaient unis et avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et en distribuaient le prix à tous, selon les besoins de chacun. Chaque jour ils fréquentaient assidûment et d'un même cœur le Temple, et rompant le pain à la maison, ils prenaient leur nourriture dans l'allégresse et la simplicité du cœur ; ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Aussi le Seigneur ajoutait-il chaque jour des élus au groupe (des fidèles). Pierre et Jean montaient au Temple vers la neuvième heure, celle de la prière. Or il y avait un homme paralysé de naissance qui se faisait porter et qu'on plaçait chaque jour auprès de la porte du Temple, appelée la Belle Porte, afin qu'il pût demander l'aumône à ceux qui pénétraient dans le Temple. Voyant Pierre et Jean qui s'apprêtaient à y entrer, il leur demanda une aumône. Pierre ainsi que Jean le fixèrent du regard et (Pierre) lui dit : Regarde-nous ! Et lui les considérait attentivement, espérant recevoir quelque chose d'eux. Mais Pierre lui dit : Je n'ai ni or ni argent ; ce que j'ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. Et le prenant par la main droite, il le releva ; sur-le-champ les plantes et les chevilles de ses pieds s'affermirent, d'un bond il fut debout, se mit à marcher, et marchant, sautant, louant Dieu, il entra avec eux dans le Temple. Tout le monde le vit marcher et louer Dieu. On le reconnaissait comme le mendiant qui s'asseyait près de la Belle Porte du Temple et tous étaient stupéfaits et hors d'eux-mêmes de ce qui était arrive. Comme il ne lâchait point Pierre et Jean, tout le peuple frappé de stupeur accourut vers eux sous le portique dit de Salomon. Ce que voyant, Pierre adressa la parole à cette foule : “Israélites, pourquoi vous étonner de cela ? Pourquoi fixer vos regards sur nous, comme si nous eussions fait marcher cet homme en vertu de notre puissance ou de notre piété. Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de nos Pères, a glorifié son serviteur Jésus, que vous, vous avez livré et renié devant Pilate qui était d'avis de le relâcher ; pour vous, vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé que l'on fit grâce à un assassin. Le prince de la vie, vous l'avez fait mourir, mais Dieu l'a ressuscité des morts, nous en sommes témoins. C'est en vertu de la foi en son nom que ce nom a rendu la force à cet homme que vous voyez et connaissez, et la foi en lui a valu à cet impotent une parfaite guérison en présence de vous tous. Et maintenant, frères, je sais que c'est par ignorance que vous avez agi, ainsi que vos chefs ; Dieu a de la sorte accompli ce qu'il avait annoncé par la bouche de tous les prophètes, touchant les souffrances de son Christ. Repentez-vous donc et convertissez-vous pour que vos péchés soient effacés, afin que le Seigneur fasse venir les temps du rafraîchissement et qu'il envoie celui qui vous a été destiné, le Christ Jésus, que le ciel doit recevoir jusqu'aux temps de la restauration de toutes choses, dont Dieu a parlé dès les temps antiques par la bouche de ses saints prophètes. Moïse a dit : Le Seigneur vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme lui ; vous l'écouterez en tout ce qu'il vous dira. Quiconque n'écoutera pas ce prophète sera exterminé du peuple. Tous les prophètes depuis Samuel et tous ceux qui ont parlé dans la suite ont annoncé ces jours-là. Vous, vous êtes les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a contractée avec vos pères, lorsqu'il a dit à Abraham : En ta postérité seront bénies toutes les familles de la terre. C'est pour vous, d'abord, que Dieu a suscité son serviteur et l'a envoyé pour vous bénir afin de détourner chacun de vous de ses iniquités.” Comme ils parlaient au peuple, survinrent les prêtres, le chef de la police du Temple et les sadducéens. Mécontents de ce qu'ils enseignaient le peuple et annonçaient en la personne de Jésus la résurrection des morts, ils mirent la main sur eux et les jetèrent en prison jusqu'au lendemain, car c'était déjà le soir. Parmi ceux qui avaient entendu le discours, beaucoup crurent et le nombre des hommes s'éleva à environ cinq mille. Le lendemain, les princes des prêtres, les anciens et les scribes s'assemblèrent à Jérusalem, notamment le grand-prêtre Anne, Caïphe, Jonathan, Alexandre et tous les membres des familles pontificales, et ayant fait comparaître les deux apôtres, ils leur demandèrent : Par quel pouvoir et au nom de qui avez-vous fait cela ? Alors Pierre, rempli de l'Esprit-Saint, leur répondit : Chefs du peuple et anciens, puisque nous sommes aujourd'hui interrogés à propos du bien fait à un infirme et qu'on nous demande la façon dont il a été délivré de son mal, sachez-le bien, vous tous et tout le peuple d'Israël, c'est au nom de Jésus-Christ le Nazaréen, que vous, vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts, c'est par lui que cet homme se présente devant vous en pleine santé. C'est lui la pierre dédaignée par vous les bâtisseurs, qui est devenue la pierre angulaire ; il n'est de salut dans nul autre, car aucun autre nom sous les cieux n'a été donné aux hommes en qui nous devions être sauvés. Voyant le franc-parler de Pierre et de Jean, comprenant que c'étaient des hommes du commun et sans instruction, ils étaient dans l'étonnement. Ils les reconnaissaient comme compagnons de Jésus ; voyant, d'autre part, de bout auprès d'eux l'homme qui avait été guéri, ils n'avaient rien à répliquer. Ils ordonnèrent donc de les faire sortir du Sanhédrin et délibérèrent entre eux : Que ferons-nous, disaient-ils, à ces gens-là ? Qu'un miracle signalé ait été fait par eux, c'est pour tous les habitants de Jérusalem chose manifeste, que nous ne pouvons nier ; mais afin que (cette contagion) ne se répande pas davantage parmi le peuple, enjoignons-leur avec menaces de ne plus parler en ce nom à qui que ce soit. Ils les rappelèrent donc et leur défendirent absolument de parler ou d'enseigner au nom de Jésus. Mais Pierre et Jean répliquèrent : S'il est juste devant Dieu de vous écouter plutôt que Dieu, jugez-en, car nous ne pouvons pas, pour notre part, ne pas dire ce que nous avons vu et entendu. Cependant, après de nouvelles menaces ils les relâchèrent, ne sachant comment les punir, à cause du peuple, parce que tous rendaient gloire à Dieu de ce qui était arrivé : l'homme ainsi miraculeusement guéri avait en effet plus de quarante ans. Rendus à la liberté, les apôtres allèrent vers les leurs et leur rapportèrent tout ce que les princes des prêtres et les anciens avaient dit. A ce récit les fidèles, d'un seul cœur, élevèrent la voix vers Dieu : Maître, s'écrièrent-ils, c'est toi qui as fait le ciel et la terre et la mer et tout ce qu'ils renferment, toi qui as dit par l'Esprit-Saint, par la bouche de notre père David, ton serviteur : Pourquoi les nations ont-elles frémi - et les peuples ont-ils tramé de vains projets ? Les rois de la terre se sont concertés - et les princes se sont ligués ensemble - contre le Seigneur et contre son Christ. Oui, ils se sont ligués en vérité dans cette ville contre ton saint serviteur Jésus que tu as oint, Hérode et Ponce-Pilate avec les nations et les peuples d'Israël, pour faire tout ce que ta puissance et ta volonté avaient par avance décidé. Et maintenant, Seigneur, jette les yeux sur leurs menaces et donne à tes serviteurs de prêcher ta parole en toute assurance ; étends la main pour que guérison, signes et prodiges s'opèrent par le nom de ton saint serviteur Jésus. Et quand ils eurent ainsi prié, le local où ils étaient rassemblés fut secoué (par un tremblement de terre) ; ils furent tous remplis du Saint Esprit et se mirent à annoncer la parole de Dieu avec assurance. Or l'assemblée des croyants n'avait qu'un cœur et qu'une âme, et personne ne disait sien ce qui lui appartenait, mais tout était commun entre eux. Avec beaucoup d'énergie les apôtres témoignaient de la résurrection du Seigneur Jésus et ils jouissaient tous grandement de la faveur (populaire). Il n'y avait aucun indigent parmi eux, car tous ceux qui possédaient des domaines ou des maisons, les vendaient, en apportaient le prix qu'ils déposaient aux pieds des apôtres, et on distribuait à chacun selon ses besoins. Ainsi Joseph, lévite d'origine chypriote, que les apôtres surnommaient Barnabé - ce qui signifie fils de consolation – possédait un champ ; il le vendit, en apporta le prix et le déposa aux pieds des apôtres. Mais un certain Ananie, de concert avec sa femme Saphire, ayant vendu une propriété, détourna une partie du prix avec la complicité de sa femme, et en ayant apporté le reste, il le déposa aux pieds des apôtres. Pierre lui dit : Ananie, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur au point de te faire mentir à l'Esprit-Saint et opérer un détournement sur le prix du domaine ? Est-ce que celui-ci ne restait pas à toi et, une fois vendu, l'argent ne demeurait-il pas à ta disposition ? Comment as-tu conçu en ton cœur un tel dessein ? Ce n'est pas aux hommes que tu as menti mais à Dieu. A ces mots, Ananie tomba mort et une grande frayeur s'empara de tous les assistants. Les plus jeunes se levèrent, enveloppèrent son corps, l'emportèrent et l'ensevelirent. Après un intervalle d'environ trois heures, sa femme, ignorant ce qui était arrivé, entra. Pierre l'interpella : Dis-moi, est-ce tant que vous avez vendu le domaine ? Et elle répondit : Oui, tant. Pierre répartit : Pourquoi vous êtes-vous concerta pour tenter l'Esprit du Seigneur ? Voici que les pieds de ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte et ils vont t'emporter toi aussi. Et aussitôt tombant aux pieds de l'apôtre, die expira ; les jeunes gens qui rentraient la trouvèrent morte, ils l'emportèrent et l'ensevelirent auprès de son mari. Alors une grande frayeur saisit toute l'Eglise et tous ceux qui entendirent le récit de ces événements. Cependant, par les mains des apôtres, des signes et des prodiges nombreux s'opéraient dans le peuple. Ils se réunissaient tous ensemble sous le portique de Salomon : personne d'autre n'avait le courage de se joindre à eux, mais le peuple les louait hautement. Des multitudes toujours plus nombreuses d'hommes et de femmes s'adjoignaient à ceux qui croyaient au Seigneur, en sorte qu'on apportait les malades sur les places même et qu'on les mettait sur des couchettes et des grabats, afin que lors du passage de Pierre, son ombre au moins couvrît quelqu'un d'entre eux. La foule accourait même des villes voisines de Jérusalem, amenant avec elle les malades et les gens tourmentés par des esprits impurs et tous étaient guéris. Alors le grand-prêtre et ceux de son parti - c'est-à-dire la secte des sadducéens, - pleins de jalousie, se mirent en campagne ; ils firent saisir les apôtres et les jetèrent dans la prison publique. Mais pendant la nuit, un ange du Seigneur ouvrit les portes de la prison et les fit sortir. Allez au Temple, leur dit-il, annoncez-y au peuple toutes les paroles de cette vie. Dociles à cet ordre, dès le point du jour, ils pénétrèrent dans le Temple et se mirent à enseigner. Cependant le grand-prêtre survint ainsi que ses partisans, ils convoquèrent le Sanhédrin et tout le Sénat des fils d'Israël et envoyèrent à la prison pour qu'on leur amenât (les détenus). Des satellites s'y rendirent, mais ne les trouvèrent pas. A leur retour ils firent ce rapport : Nous avons trouvé la prison soigneusement fermée et les, gardes apostés aux portes, mais quand nous avons ouvert, nous n'avons trouvé personne à l'intérieur. Ces paroles mirent le chef de la police du Temple et les grands-prêtres dans un extrême embarras, ils se demandaient ce que cela signifiait. Là-dessus quelqu'un vint leur annoncer : Les hommes que vous avez mis en prison se trouvent au Temple et enseignent le peuple. Alors le chef de la police du Temple partit avec ses hommes et amena les apôtres sans les molester ; ils craignaient en effet d'être lapidés par le peuple. Lorsqu'ils les eurent introduits devant le Sanhédrin, le grand-prêtre les interrogea : Nous vous avions, dit-il, formellement interdit d'enseigner en ce nom-là et voici que vous remplissez Jérusalem de votre doctrine, et que vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme. Pierre et les apôtres répliquèrent : Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez mis à mort en le suspendant au bois ; Dieu l'a exalté par sa droite comme chef et sauveur afin d'accorder à Israël la pénitence et la rémission des péchés. Et nous, nous sommes témoins de ces choses, de même que l'Esprit-Saint donné par Dieu à ceux qui lui obéissent. Exaspérés d'un tel langage, ils voulaient les faire mourir. Alors un membre du Sanhédrin se leva, c'était un pharisien nommé Gamaliel, docteur de la Loi, que tout le peuple estimait. Il ordonna de faire sortir un moment ces hommes, puis il dit : Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à ces gens-là. Il y a quelque temps déjà partit Theudas, qui se prétendait quelqu'un. Un groupe d'environ quatre cents hommes se rallia à lui ; il fut tué et tous ceux qui avaient été séduits par lui furent dispersés. Après lui, à l'époque du recensement, parut Judas le Galiléen, qui entraîna du monde à la révolte derrière lui, lui aussi périt, et tous ceux qui avaient été séduits par lui furent dispersés. Et maintenant, je vous le dis, ne vous occupez pas de ces gens-là, laissez-les faire ; si c'est des hommes que viennent leur dessein ou leur œuvre, ils se détruiront d'eux-mêmes ; si par contre ils viennent de Dieu, vous ne pourrez les détruire et prenez garde de vous trouver en lutte avec Dieu. Et les Sanhédrites se rendirent à son avis. Ayant rappelé les apôtres, ils les firent châtier, leur défendirent de parler au nom de Jésus, puis ils les relâchèrent. Quant à eux ils sortirent joyeux de la salle du Sanhédrin, parce qu'ils avaient été jugés dignes d'être ignominieusement traités pour le Nom (de Jésus) ; et chaque jour, au Temple comme dans les maisons particulières, ils ne cessaient d'enseigner et d'annoncer le Christ Jésus. En ces jours-là comme les disciples se multipliaient, les Hellénistes se mirent à murmurer contre les Hébreux, parce que dans le service quotidien leurs veuves étaient négligées. Les Douze convoquèrent donc l'assemblée des disciples et dirent : Il ne convient pas que nous négligions la parole de Dieu pour faire le service des tables. Choisissez donc, frères, parmi vous sept hommes de bonne réputation, pleins de l'Esprit (Saint) et de sagesse, que nous préposerons à cet office ; quant à nous, c'est à la prière et au ministère de la parole que nous nous emploierons assidûment. Cette proposition plut à toute l'assemblée, qui choisit Etienne, homme plein de foi et d'Esprit-Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte d'Antioche. On les présenta aux apôtres, qui après avoir prié leur imposèrent les mains. Et la parole de Dieu se répandait et le nombre des disciples augmentait considérablement à Jérusalem, un grand nombre de prêtres même adhérait à la foi. Quant à Etienne plein de grâce et de force, il accomplissait des prodiges et des miracles éclatants parmi le peuple. Or certains membres de la Synagogue dite des Affranchis, des Cyrénéens, des Alexandrins et de ceux de Cilicie et d'Asie, se mirent à discuter avec lui mais ils n'étaient pas capables de résister à sa sagesse et à l'Esprit qui inspirait ses paroles. Alors s’ils subornèrent des individus qui dirent : Nous l'avons entendu tenir des propos blasphématoires contre Moïse et contre Dieu Ils ameutèrent ainsi le peuple, les anciens et les scribes. On se saisit donc de lui et on le conduisit au Sanhédrin. Là ils produisirent de faux témoins qui attestèrent : Cet homme ne cesse de proférer des propos contre le Lieu Saint et contre la Loi ; nous l'avons entendu dire que Jésus le Nazaréen détruirait ce lieu et changerait les coutumes que Moïse nous a léguées.” Tous ceux qui siégeaient au Sanhédrin avaient les yeux fixés sur Etienne et son visage leur parut tel que celui d'un ange. Le grand-prêtre lui demanda alors : “En est-il ainsi ?” Il répondit : “Frères et pères, écoutez. Le Dieu de la gloire apparut à notre père Abraham lorsqu'il était en Mésopotamie, avant qu'il s'établît à Harran, et il lui dit : Sors de ton pays et de ta parenté, et va dans le pays que je te montrerai. Alors Abraham sortit du pays des Chaldéens et s'établit à Harran. De là, après la mort de son père, (Dieu) le fit émigrer dans ce pays où vous-mêmes habitez maintenant, et où il ne lui donna pas de propriété, pas même un pouce de terrain. Mais il promit de le lui donner en possession, ainsi qu'à sa postérité après lui, bien qu'il n’eût pas d'enfants. Et Dieu parla ainsi : Sa postérité séjournera en terre étrangère, on l'asservira et on la maltraitera pendant quatre cents ans : et la nation à laquelle ils seront asservis, je la jugerai, dit Dieu, après quoi ils sortiront de ce pays et me rendront un culte dans ce lieu-ci. Alors Dieu lui donna l'alliance de la circoncision ; et ainsi Abraham engendra Isaac qu'il circoncît le huitième jour, et Isaac Jacob, et Jacob les douze patriarches. Les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent à destination de l'Egypte ; mais Dieu était avec lui ; il le délivra de toutes ses tribulations et lui donna une sagesse qui lui gagna la faveur de Pharaon roi d'Egypte, lequel l'établit gouverneur sur l'Egypte et sur toute sa maison. Survint une famine dans toute l'Egypte et le pays de Chanaan. La détresse était grande, nos pères ne trouvaient pas de vivres. Jacob entendant dire qu'il y avait du blé en Egypte y envoya nos pères une première fois ; à la seconde, Joseph se fit reconnaître par ses frères et Pharaon connut son origine. Alors Joseph envoya mander Jacob, son père, et toute sa parenté, au nombre de soixante-quinze personnes. Et Jacob descendit en Egypte, et il mourut, lui et nos pères ; leurs corps furent transportés à Sichem et déposés dans le sépulcre qu'Abraham avait acheté à prix d'argent des fils d'Emmor à Sichem. Or comme approchait le temps où devait s'accomplir la promesse que Dieu avait jurée à Abraham, le peuple s’accroissait et se multipliait en Egypte, jusqu'à ce qu'un autre roi, qui n'avait pas connu Joseph, régnât sur l’Egypte. Usant d'artifices envers notre race, il opprima nos pères au point de les contraindre à exposer leurs enfants pour les empêcher de vivre. A cette époque naquit Moïse qui était très agréable à Dieu ; il fut nourri trois mois dans la maison paternelle. Quand il eût été exposé sur les bords du fleuve, la fille de Pharaon l'adopta et le fit élever comme son propre fils. Moïse fut donc instruit dans toute la sagesse des Egyptiens, et il était puissant en paroles et en œuvres. Mais quand il eut quarante ans révolus, le désir de visiter ses frères, les fils d’Israël lui monta au cœur. En ayant vu un qu'on maltraitait, il prit sa défense et vengea l'opprimé en frappant l'Egyptien, dont il cacha le cadavre dans le sable. Il pensait que ses frères se rendraient compte que Dieu par son entremise leur apportait le salut ; mais eux ne le comprirent pas. Le jour suivant, il en trouva qui se battaient, et chercha à les réconcilier : “Hommes, leur dit-il, vous êtes frères, pourquoi vous faites-vous tort l'un à l'autre.” Celui qui maltraitait son compagnon le repoussa en disant : “Qui t'a établi chef et juge sur nous ? Veux-tu me tuer comme tu as tué hier l'Egyptien ?” A ces mots Moïse s'enfuît et il alla habiter au pays de Madian, où il engendra deux fils. Quarante ans s'écoulèrent, alors un ange lui apparut au désert du mont Sinaï dans la flamme d'un buisson de feu. Comme Moïse, interdit à la vue d'un tel spectacle, s'approchait afin de l'observer, la voix du Seigneur se fit entendre : Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Et Moïse, tout tremblant, n'osait regarder. Le Seigneur lui dit : Détache ta chaussure de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. J'ai bien vu l'infortune de mon peuple qui est en Egypte, j'ai entendu son gémissement et je suis descendu afin de le délivrer ; et maintenant, va, je t'envoie en Egypte. Ce Moïse qu'ils avaient renié en disant : Qui t'a établi chef et juge ? c'est lui que Dieu envoya comme chef et libérateur par l'entremise de l'ange qui lui était apparu dans le buisson. C'est lui qui les fit sortir (d'Egypte), en opérant des prodiges et des miracles dans le pays d'Egypte, à la mer Rouge et au désert pendant quarante ans. C'est ce Moïse qui a dit aux fils d'Israël : Dieu vous suscitera parmi vos frères un prophète comme moi. C'est lui qui fut, dans l'Assemblée, au désert, avec l'ange qui lui parlait sur le mont Sinaï et avec nos pères, lui qui reçut alors des paroles de vie pour vous les transmettre, lui à qui nos pères ne voulurent pas être dociles, mais qu'ils repoussèrent, alors que dans leur cœur, ils retournèrent vers l'Egypte, disant à Aaron : Fais-nous des dieux qui marcheront devant nous ; car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d'Egypte, nous ne savons ce qui lui est advenu. Et en ces jours-là ils fabriquèrent un veau, et ils offrirent un sacrifice à l'idole, et ils se réjouirent des œuvres de leurs mains. Dieu se détourna d'eux et les livra au culte de l'armée du ciel, comme il est écrit au livre des Prophètes : M'avez-vous offert victimes et sacrifices, pendant quarante ans dans le désert, maison d'Israël ! Vous avez porté la tente de Moloch - et l'étoile de votre dieu Rompha, - les images que vous aviez faites pour les adorer ! Le tabernacle du témoignage fut parmi nos pères dans le désert, selon qu'en avait disposé celui qui dit à Moïse de le faire d'après le modèle qu'il avait vu ; nos pères le reçurent et l'introduisirent sous Josué dans le pays possédé par les nations, que Dieu chassa devant eux, jusqu'aux jours de David. Celui-ci trouva grâce devant Dieu et sollicita la faveur d'élever une habitation pour le Dieu de Jacob. Ce fut toutefois Salomon qui lui bâtit cet édifice. Mais le Très-Haut n'habite point dans des temples faits de main d'homme, ainsi que le dit le prophète : Le ciel m'est un trône, - et la terre l'escabeau de mes pieds ; - quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, - ou quel sera le lieu de mon repos ? Ma main n'a-t-elle pas fait toutes ces choses ? Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d'oreilles, toujours vous vous opposez à l'Esprit-Saint, tels furent vos pères, tels vous êtes vous-mêmes. Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? ils ont tué ceux qui prédisaient la venue du Juste, celui que maintenant vous avez livré et dont vous êtes devenus les meurtriers, vous qui avez reçu la Loi par le ministère des anges et ne l'avez pas gardée.” En entendant ces paroles ils étaient fous de rage et grinçaient des dents contre Etienne. Mais celui-ci, rempli de l'Esprit-Saint, les regards fixés vers le ciel, aperçut la gloire de Dieu et Jésus debout à sa droite. Il s'exclama : “Voici que je vois les cieux entr'ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu. Alors vociférant à pleine voix, se bouchant les oreilles, ensemble ils s'élancèrent sur lui, le poussèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. Les témoins déposèrent leurs manteaux aux pieds d'un jeune homme nommé Saul. Et ils lapidaient Etienne tandis qu'il invoquait (Dieu) et disait : Seigneur Jésus, recevez mon esprit. Puis s'étant mis à genoux, il cria à pleine voix : Seigneur, ne leur imputez pas ce péché. A ces mots il expira. Saul approuvait le meurtre d'Etienne. Ce jour-là une grande persécution éclatait contre l'Eglise de Jérusalem ; tous se dispersèrent dans les districts de la Judée et de la Samarie, hormis les apôtres. Des hommes pieux inhumèrent Etienne et firent un grand deuil en son honneur. Saul, lui, dévastait l'Eglise, s'introduisait dans les maisons et traînait hommes et femmes pour les faire mettre en prison. Les frères qui s'étaient dispersés parcouraient le pays, annonçant l'Evangile. Philippe était descendu dans la ville de Samarie et y prêchait le Christ. Les foules unanimement s'attachaient à entendre ses paroles et à voir les miracles qu'il faisait ; des esprits impurs sortaient de nombreux possédés en poussant de grands cris, et beaucoup de paralytiques et de boiteux avaient été guéris ; aussi la joie fut-elle grande dans cette ville. Un homme du nom de Simon s'y trouvait déjà auparavant, qui exerçait la magie et émerveillait les Samaritains. Il prétendait être quelqu'un de grand. Tous s'attachaient à lui du petit au grand et disaient : Cet homme-là est la puissance de Dieu, celle qu'on appelle la Grande. Ils s'attachaient à lui parce que depuis longtemps il les émerveillait par ses prestiges. Mais quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait le royaume de Dieu et le nom de Jésus-Christ, hommes et femmes se firent baptiser. Simon lui-même crut, et après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe ébahi des signes et des grands prodiges opérés sous ses yeux. Les apôtres restés à Jérusalem ayant entendu dire que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean, qui dès leur arrivée prièrent pour les néophytes afin qu'ils reçussent l'Esprit Saint ; car il n'était encore descendu sur aucun d'eux, mais ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors les apôtres leur imposèrent les mains et ils reçurent l'Esprit Saint. Lorsque Simon vit que l'imposition des mains des apôtres donnait l'Esprit, il leur offrit de l'argent, leur disant : Donnez-moi aussi ce pouvoir afin que ceux a qui j’imposerai les mains reçoivent l'Esprit Saint. Pierre lui riposta : Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as pensé acquérir à prix d'argent le don de Dieu. Tu n'auras ni part ni droit à cette faveur car ton cœur n'est pas droit devant Dieu. Repens-toi donc de ta malice et prie le Seigneur afin que, si c'est possible, te soit pardonnée la pensée de ton cœur, car je vois que tu es plongé dans un fiel amer et lié par l'iniquité. Simon répondit : Priez vous-mêmes pour moi le Seigneur, afin que rien ne m'arrive de ce que vous venez de dire. Quant aux apôtres, après avoir rendu témoignage et prêché la parole du Seigneur, ils s'en retournèrent à Jérusalem, en évangélisant au passage plusieurs bourgades des Samaritains. Or un ange du Seigneur s'adressa en ces termes à Philippe : Lève-toi et va vers le midi sur la route qui descend de Jérusalem à Gaza : elle est déserte. Philippe se leva et il partit. Cependant un eunuque éthiopien, haut fonctionnaire de Candace, reine des Ethiopiens, qui l'avait préposé sur tout son trésor, était venu adorer à Jérusalem. Il s'en retournait et assis sur son char, il lisait le prophète Isaïe. L'Esprit dit à Philippe : Avance et rejoins ce char. Philippe accourut et entendit l'homme qui lisait Isaïe le prophète. Est-ce que tu comprends ce que tu lis ? lui dit-il. Et celui-ci de répondre : Comment en serais-je capable si quelqu'un ne me guide ? Il invita donc Philippe à monter sur son char et à s'asseoir auprès de lui. Le passage de l'Ecriture qu'il lisait était le suivant : Comme une brebis à l'égorgement il a été conduit, - et comme un agneau muet devant qui le tond, - ainsi il n'ouvre point la bouche. Dans l'abaissement son jugement a été consommé : car de la terre sa vie a été retranchée. S'adressant à Philippe l'eunuque lui dit : Je t'en prie, de qui le prophète dit-il cela ? de lui-même ou de quelque autre ? Alors Philippe prit la parole et partant de ce texte, lui prêcha Jésus. Comme ils allaient leur chemin, ils parvinrent à un point d'eau : alors l'eunuque dit : Voici de l'eau, qu'est-ce qui empêche que je sois baptisé ? (Philippe lui répondit : Si tu crois de tout ton cœur, c'est possible. Il répartit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.) Aussitôt il ordonna d'arrêter le char et ils descendirent tous les deux dans l'eau, Philippe et l'eunuque, et Philippe le baptisa. Lorsqu'ils furent remontés hors de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe sans que l'eunuque pût le revoir ; celui-ci allait son chemin tout joyeux. Quant à Philippe, il se retrouva dans Azot, et chemin faisant, il évangélisait toutes les villes qu'il traversait jusqu'à Césarée. Cependant Saul ne respirant encore que menaces et tueries contre les disciples du Seigneur, alla trouver le grand-prêtre. Il lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que s'il trouvait des adeptes de cette voie, hommes et femmes, il les pût amener enchaînés à Jérusalem. Comme il cheminait et qu'il approchait de Damas, soudain resplendit tout autour de lui une lumière venant du ciel. Il tomba à terre et entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il répliqua : Qui es-tu, Seigneur ? Et la voix : Je suis Jésus que tu persécutes ; allons, lève-toi et entre dans la ville et on te dira ce qu'il te faut faire. Les gens qui faisaient route avec lui restaient muets de stupeur : d'une part, ils entendaient la voix, de l'autre, ils ne voyaient personne. Saul se releva de terre ; mais quoiqu'il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main pour l'introduire à Damas. Et il resta trois jours aveugle, sans manger ni boire. Or il y avait à Damas un disciple du nom d'Ananie. Le Seigneur lui dit en vision : “Ananie”. “Me voici, Seigneur”, répondit-il. Le Seigneur ajouta : Lève-toi, va dans la rue Droite et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul de Tarse ; car il est en prière. Et Saul vit un homme du nom d'Ananie entrer et lui imposer les mains afin qu'il recouvrît la vue. Ananie repartit : Seigneur, j'ai entendu dire par beaucoup de gens tout le mal que cet homme a fait à tes saints dans Jérusalem ; et ici il a le pouvoir des princes des prêtres d'enchaîner tous ceux qui invoquent ton nom. Mais le Seigneur répliqua : Va, car cet homme est pour moi un instrument de choix, il portera mon nom devant les nations, les rois et les fils d'Israël ; je lui montrerai combien il lui faudra souffrir pour mon nom. Ananie partit, entra dans la maison et lui imposa les mains en disant : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'a apparu sur la route par laquelle tu venais, m'a envoyé afin que tu recouvres la vue et que tu sois rempli de l'Esprit Saint. Et aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, il recouvra la vue, se leva et fut baptisé. Ayant pris alors quelque nourriture, il en fut réconforté. Puis il fut quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas, et aussitôt il se mit à prêcher Jésus dans les synagogues, proclamant qu'il était le Fils de Dieu. Tous ceux qui l'entendaient étaient dans la stupéfaction : N'est-ce pas, disaient-ils, celui qui s'attaquait à Jérusalem à ceux qui invoquent ce nom ? N'était-il pas venu ici tout exprès pour les emmener enchaînés aux princes des prêtres ? Quant à Saul, il sentait de plus en plus croître son assurance et il confondait les Juifs de Damas démontrant que ce (Jésus) était le Christ. Un temps assez long s'était écoulé, quand les Juifs délibérèrent entre eux de le tuer. Leur complot parvint à la connaissance de Saul. Les conjurés surveillaient donc les portes jour et nuit afin de le tuer ; mais les disciples le prirent, le firent descendre de nuit, le long de la muraille, dans une corbeille. Arrivé à Jérusalem, Saul tentait de se joindre aux disciples ; mais tous avaient peur de lui, ne pouvant croire qu'il fût disciple lui aussi. Alors Barnabé le prit avec lui, l'amena aux apôtres et leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur, qu'il lui avait parlé, et comment à Damas il avait prêché hardiment le nom de Jésus. Dès lors Saul vécut en leur compagnie, allant et venant dans Jérusalem et y parlant hardiment au nom du Seigneur. Il parlait et discutait avec les hellénistes ; cependant ceux-ci cherchaient à le tuer. Les frères l'apprirent, le firent descendre à Césarée et de là partir pour Tarse. Ainsi donc l'Eglise par toute la Judée, la Galilée et la Samarie avait la paix, elle s'édifiait, marchant dans la crainte du Seigneur, et par l'assistance du Saint-Esprit elle s'accroissait. Or il advint que Pierre parcourant ces régions descendit vers les saints qui habitaient Lydda. Il y trouva un homme du nom d'Enée, qui depuis huit ans gisait sur un grabat ; il était paralytique. Pierre lui dit : Enée, Jésus-Christ t'a guéri ; lève-toi, arrange toi-même ton lit. Aussitôt il se leva. Tous les habitants de Lydda et de (la plaine de) Saron le virent et se convertirent au Seigneur. Cependant il y avait à Joppé parmi les disciples une femme du nom de Tabitha, ce qui traduit (en grec) se dit Dorcas ; elle était riche des bonnes œuvres et des aumônes qu'elle faisait. Vers le même temps elle tomba malade et elle mourut ; on lava son corps et on le déposa dans la chambre haute. Lydda était près de Joppé ; les disciples ayant entendu dire que Pierre s'y trouvait, envoyèrent deux messagers vers lui pour lui faire cette supplique : Ne diffère pas de venir jusqu'à nous. Pierre se leva et partit avec eux ; à peine était-il arrivé qu'ils le firent monter dans la chambre haute ; là toutes les veuves se présentèrent à lui, elles montraient en pleurant les tuniques et les manteaux que faisait Dorcas pendant qu'elle était avec elles. Pierre les fit toutes sortir, puis s'agenouillant il se mit à prier, et se tournant vers la morte, il s'écria : Tabitha, lève-toi. Celle-ci ouvrit les yeux, et voyant Pierre, elle se dressa sur son séant. L'apôtre lui donna la main et la fit lever ; puis appelant les saints et les veuves, il la leur rendit en vie. Tout Joppé connut l'événement et beaucoup de gens crurent au Seigneur. Quant à Pierre, il séjourna longtemps à Joppé chez un certain Simon, un corroyeur. Il y avait à Césarée, un homme nommé Corneille, centurion de la cohorte italique, homme pieux et craignant Dieu, ainsi que toute sa maison ; il faisait de larges aumônes au peuple et priait Dieu continuellement. Cet officier vit clairement en vision vers la neuvième heure du jour un ange de Dieu qui venait vers lui et lui dit : Corneille. Mais lui, fixant ses regards sur lui et saisi d'effroi, répondit : Qu'est-ce, Seigneur ? L'ange repartit : Tes prières et tes aumônes sont montées en mémorial devant Dieu ; et maintenant envoie des hommes à Joppé et fais venir un certain Simon qu'on surnomme Pierre ; il est logé chez un corroyeur, un certain Simon, dont la maison est près de la mer. Lorsque l'ange qui lui parlait se fut retiré, Corneille appela deux de ses domestiques et un soldat pieux d'entre ceux qui lui étaient attachés, et après leur avoir tout exposé, il les envoya à Joppé. Le lendemain, comme ils faisaient route et approchaient de la ville, Pierre monta sur la terrasse pour prier vers la sixième heure. Alors il eut faim et voulut manger ; comme on lui préparait un repas, il lui survint une extase : il vit le ciel ouvert et un objet qui en descendait comme une grande nappe attachée aux quatre coins et s'abaissant sur la terre. Dans cette nappe se trouvaient tous les quadrupèdes et les serpents de la terre et les oiseaux du ciel. Cependant une voix se fit entendre à lui : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Pierre répliqua : Nullement, Seigneur, car jamais je n'ai rien mangé de souillé ni d'impur. Et la voix retentit pour la seconde fois : Ce que Dieu a déclaré pur, toi, ne l'appelle pas souillé. La chose se reproduisit par trois fois, puis aussitôt l'objet fut enlevé dans le ciel. Comme Pierre était dans l'embarras sur ce que pouvait signifier la vision qu'il avait eue, voici que les hommes envoyés par Corneille, après s'être enquis de la maison de Simon, se présentèrent à la porte ; ils appelèrent et s'informèrent si Simon, surnommé Pierre, y logeait. Comme Pierre réfléchissait sur sa vision, l'Esprit lui dit : Voici deux hommes qui te cherchent ; lève-toi donc, descends et va-t-en avec eux sans hésiter, car c'est moi qui les ai envoyés. Pierre descendit vers ces hommes et leur dit : Je suis celui que vous cherchez ; quel motif vous amène ? Ceux-ci répondirent : Le centurion Corneille, homme juste et craignant Dieu, qui jouit d'une excellente réputation auprès de toute la nation juive, a été averti par un ange de te faire venir chez lui pour entendre tes paroles. Pierre, les ayant donc fait entrer, les hébergea. Le lendemain il partit avec eux, et quelques-uns des frères de Joppé l'accompagnèrent. Le jour suivant, il entrait à Césarée. Corneille l'attendait en compagnie de ses parents et des amis intimes qu'il avait convoqués chez lui. Comme Pierre entrait chez lui, Corneille qui était venu à sa rencontre tomba à ses pieds et se prosterna jusqu'à terre. Pierre le releva en disant : Lève-toi ; moi aussi je suis un homme. Et tout en s'entretenant avec lui, il entra dans la maison et y trouva une réunion nombreuse. Vous savez, leur dit-il, à quel point il est illicite pour un juif de se lier avec un étranger ou d'entrer chez lui ; quant à moi, Dieu m'a révélé qu'il ne faut dire aucun homme souillé ou impur. C'est pourquoi sans faire d'objection, je suis venu à votre requête : je voudrais donc savoir pour quelle raison vous m'avez fait venir ? Corneille répondit : Il y a quatre jours, à cette heure-ci, la neuvième heure, j'étais en train de prier dans ma maison, et voici qu'un homme se présenta à moi en vêtements resplendissants ; il me dit : Corneille, ta prière a été exaucée et tes aumônes ont été remémorées devant Dieu. Envoie donc à Joppé et fais appeler Simon, qui est surnommé Pierre ; cet homme est logé dans la maison du corroyeur Simon près de la mer. Sur l'heure j'ai envoyé vers toi et tu as bien fait de venir. Maintenant nous tous, nous nous tenons en ta présence afin d'entendre tout ce qui t'a été prescrit par le Seigneur. Alors Pierre prit la parole et dit : “En vérité, je comprends que Dieu ne fait acception de personne, mais qu'en toute nation celui qui le craint et pratique la justice lui est agréable ; il a adressé un message aux fils d'Israël, en annonçant la paix par Jésus-Christ, qui est le Seigneur de tous. Vous savez, vous, ce qui s'est passé dans toute la Judée, à partir de la Galilée, après le baptême prêché par Jean, comment Dieu a oint d'Esprit-Saint et de force Jésus de Nazareth, qui passa en tout lieu en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le diable, parce que Dieu était avec lui. Quant à nous, nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem, lui qu'ils ont fait périr en le suspendant au bois. Dieu l'a ressuscité le troisième jour et lui a donné d'apparaître non à tout le peuple, mais aux témoins préalablement choisis de Dieu, à nous, qui avons mangé et bu avec lui, après qu'il fût ressuscité d'entre les morts ; et il nous a prescrit de prêcher au peuple et de témoigner que c'est lui qui a été constitué par Dieu juge des vivants et des morts. A lui tous les prophètes rendent ce témoignage que tous ceux qui croient en lui reçoivent par son nom la rémission des péchés.” Pierre prononçait ces dernières paroles, quand l'Esprit-Saint tomba sur tous ceux qui écoutaient le discours. Et tous les fidèles circoncis qui l'avaient accompagné furent émerveillés de ce que le don du Saint-Esprit se fût aussi répandu sur les Gentils ; car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu. Pierre reprit alors : Pourrait-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu l'Esprit-Saint tout comme nous ? Il ordonna donc de les baptiser au nom de Jésus-Christ. Alors ils le prièrent de rester quelques jours avec eux. Les apôtres et les frères qui habitaient la Judée apprirent que les Gentils eux aussi avaient reçu la parole de Dieu. Et lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, les fidèles circoncis le prirent à partie : Tu es entré, dirent-ils, chez les incirconcis et tu as mangé avec eux. Pierre se mit alors à leur exposer la chose point par point. J'étais, expliqua-t-il, en prière dans la ville de Joppé lorsque je vis en extase une vision : un objet descendait comme une grande nappe tenue par les quatre bouts, lancée du ciel, et il arriva jusqu'à moi ; je l’observai attentivement et je vis des quadrupèdes de la terre, des bêtes sauvages, des reptiles et des oiseaux du ciel. J'entendis aussi une voix qui me disait : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais je répondis : Nullement, Seigneur, car rien de souillé ou d'impur n'est jamais entré dans ma bouche. Une deuxième fois la voix reprit du ciel : Ce que Dieu a déclaré pur, toi, ne t'appelle pas souillé. La chose se reproduisit par trois fois et de nouveau tout fut retiré dans le ciel. Et voici que sur l'heure trois hommes se présentèrent à la maison ou j'étais, envoyés de Césarée vers moi. Et l'Esprit me dit d'aller avec eux sans hésiter. Les six frères que voici vinrent avec moi, et nous entrâmes dans la demeure de Corneille. Celui-ci nous raconta comment il avait vu dans sa maison un ange se présenter à lui en disant : Envoie à Joppé et fais venir Simon surnommé Pierre, qui te dira des paroles grâce auxquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison. A peine avais-je commencé à parler que l'Esprit-Saint tomba sur eux, comme il était tombé sur nous-mêmes au commencement. Alors je me souvins de la parole du Seigneur, lorsqu'il disait : Jean, lui, a baptisé d'eau, quant à vous vous serez baptisés dans l'Esprit-Saint. Si donc Dieu lui a accordé le même don qu'à nous-mêmes, qui avons cru au Seigneur Jésus-Christ, qui étais-je, moi, pour pouvoir m'opposer à Dieu ? Quand ils eurent entendu ces paroles, ils se calmèrent et ils glorifièrent Dieu : Ainsi donc, disaient-ils, Dieu a accordé aux Gentils la repentance pour qu'ils aient, eux aussi, la vie. Cependant ceux qu'avait dispersés la persécution survenue à l'occasion d'Etienne parcoururent le pays jusqu’à la Phénicie, Chypre et Antioche, n'annonçant l'Evangile à personne sinon aux seuls Juifs. Quelques-uns d'entre eux étaient chypriotes et cyrénéens ; venus à Antioche, ils s'adressèrent aussi aux Grecs et leur annoncèrent le Seigneur Jésus. La main du Seigneur était avec eux et grand fut le nombre de ceux qui crurent et se convertirent au Seigneur. Le bruit de ces événements parvint aux oreilles de l'Eglise de Jérusalem, qui envoya Barnabé jusqu'à Antioche. Lorsqu'il arriva et vit les effets de la grâce de Dieu, il se réjouit et les exhorta tous à rester d'un cœur ferme attachés au Seigneur. C'était en effet un homme bon et rempli de l'Esprit-Saint et de foi. Une foule nombreuse adhéra au Seigneur. Barnabé partit alors pour Tarse afin d'y chercher Saul ; il l'y trouva et l'amena à Antioche. Pendant une année entière ils prirent part aux réunions de l'Eglise et instruisirent une foule nombreuse. Ce fut à Antioche que les disciples furent pour la première fois appelés chrétiens. En ces jours-là des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche et l'un d'eux, du nom d'Agabus, se leva, et mû par l'Esprit il révéla qu'une grande famine était sur le point de se produire sur toute la terre ; elle arriva sous Claude. Alors les disciples, chacun selon ses moyens, décidèrent d'expédier un secours aux frères demeurant en Judée. C'est ce qu'ils firent en envoyant leurs aumônes aux presbytres par l'entremise de Barnabé et de Saul. Vers ce temps-là le roi Hérode mit la main sur quelques membres de l'Eglise dans l'intention de leur faire un mauvais parti. Il fit exécuter par le glaive Jacques, le frère de Jean. Voyant que c'était chose agréable aux Juifs, il fit de plus arrêter Pierre ; c'était pendant les jours des azymes. L'ayant donc fait saisir, il le mit en prison, le confiant à la garde de quatre escouades de soldats. Son intention était de le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. Pierre était donc gardé en prison ; cependant l'Eglise faisait assidûment monter sa prière vers Dieu pour lui. Hérode était sur le point de le faire comparaître. Cette nuit-là Pierre dormait entre deux soldats, lié par deux chaînes, et devant la porte des factionnaires veillaient sur la prison. Or voici que survint un ange du Seigneur, une lumière illumina le cachot, puis l'ange éveilla Pierre en le frappant au côté : Vite, lui dit-il, lève-toi. Et les chaînes tombèrent de ses mains. L'ange ajouta : Prends ta ceinture et chausse tes sandales, ce qu'il fit. Il poursuivit : Revêts ton manteau et suis-moi. Pierre sortit à sa suite et il ne se rendait pas compte que ce qui lui arrivait par l'entremise de l'ange était réel, mais il pensait avoir une vision. Ils passèrent la première garde, puis la seconde, et arrivèrent à la porte de fer conduisant à la ville : celle-ci d'elle-même s'ouvrit devant eux, ils sortirent et s'engagèrent dans une rue et aussitôt l'ange se sépara de lui. Pierre revenu à lui-même se dit : Maintenant je sais que vraiment le Seigneur m'a envoyé son ange pour me soustraire aux mains d'Hérode et à l'attente du peuple juif Et, bien conscient cette fois, il se dirigea vers la maison de Marie, la mère de Jean surnommé Marc, où de nombreux frères étaient rassemblés en prière. Quand il eut frappé à la porte du porche, une jeune servante du nom de Rhodé s'approcha pour écouter ; à peine eut-elle reconnu sa voix que dans sa joie, au lieu d'ouvrir la porte, elle courut annoncer que Pierre se trouvait devant le porche. Les autres lui dirent : Tu es folle. Mais elle protestait qu'il en était ainsi. Eux disaient : C'est son ange. Quant à Pierre il continuait de frapper ; ils ouvrirent donc et à sa vue furent dans la stupéfaction. Pierre, leur ayant imposé d'un geste le silence, leur raconta comment le Seigneur l'avait tiré de la prison : Annoncez, leur dit-il, la chose à Jacques et aux frères. Puis il sortit et s'en alla ailleurs. Le jour venu, il y eut parmi les soldats un branle-bas peu ordinaire pour savoir ce que Pierre était devenu. Hérode l'ayant fait quérir et ne l'ayant pas trouvé, procéda à l'interrogatoire des sentinelles et ordonna de les conduire au supplice ; puis il descendit de Judée à Césarée, où il séjourna. Il était irrité contre les Tyriens et les Sidoniens, qui d'un commun accord se présentèrent à lui, après avoir gagné Blastus, le camérier du roi. Ils demandaient la paix parce que leur pays tirait sa subsistance de celui du roi. Au jour fixé, Hérode, revêtu des habits royaux, ayant pris place sur la tribune royale, se mit à les haranguer. Quant au peuple il s'écriait : Ce sont les paroles d'un dieu et non celles d’un homme. Alors sur-le-champ un ange du Seigneur frappa le prince parce qu’il n'avait pas rapporté cet honneur à Dieu. Rongé de vers, il expira. La Parole du Seigneur croissait et se multipliait. Quant à Barnabé et à Saul ils s'en revinrent à Jérusalem, après avoir rempli leur ministère, emmenant avec eux Jean surnomme Marc. Il y avait dans l'Eglise d'Antioche des prophètes et des docteurs parmi lesquels Barnabé, Siméon surnommé Niger, Lucius le Cyrénéen, Manahem, qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque et Saul. Tandis qu'ils célébraient la liturgie du Seigneur et qu'ils jeûnaient, l'Esprit Saint leur dit : Mettez-moi donc à part Barnabé et Saul pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les congédièrent. Ayant donc reçu mission de l'Esprit-Saint, ceux-ci descendirent à Séleucie et de là firent voile vers Chypre. Arrivés à Salamine, ils annoncèrent la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs ; ils avaient Jean comme auxiliaire. Ils traversèrent toute l'île jusqu'à Paphos, où ils trouvèrent un individu, magicien et faux prophète juif, nommé Bar-jésus, qui vivait dans la compagnie du proconsul Sergius Paulus, homme avisé. Désireux d'entendre la parole de Dieu, ce dernier fit appeler Barnabé et Saul ; mais Elymas le magicien - car ainsi se traduit son nom - leur faisait opposition et cherchait à détourner le proconsul de la foi. Alors Saul, appelé également Paul, rempli de l'Esprit-Saint, tenant ses regards fixés sur lui, s'écria : Espèce de fourbe, imposteur, fils du diable, coquin, ne cesseras-tu donc pas de pervertir les voies droites du Seigneur ? Maintenant, voici que la main du Seigneur est sur toi, tu seras aveugle, et pour un temps tu ne reverras point le soleil. Et à l'instant même tombèrent sur lui l'obscurité et les ténèbres ; il se tournait de tous côtés, cherchant des gens qui lui donneraient la main. Quand le proconsul vit ce qui était arrivé, il crut, vivement frappé qu'il était de la doctrine du Seigneur. De Paphos où ils s'embarquèrent, Paul et ses compagnons gagnèrent Pergé de Pamphylie ; Jean se sépara d'eux et retourna à Jérusalem. Quant à eux, poussant au delà de Pergé, ils arrivèrent à Antioche de Pisidie. Ils entrèrent dans la synagogue, le jour du sabbat, et prirent place. Après la lecture de la Loi et des Prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire : Frères, si vous avez quelque parole d'exhortation à adresser au peuple, parlez. Paul se leva, fit signe de la main et dit : “Israélites et vous qui craignez Dieu, écoutez. Le Dieu de ce peuple, le Dieu d'Israël, choisit nos pères, et il glorifia le peuple pendant son séjour dans la terre d'Egypte, puis par la puissance de son bras il les en fit sortir, et pendant environ quarante ans il les nourrit dans le désert, puis après avoir exterminé sept nations au pays de Chanaan, il leur donna en héritage le pays qu'elles possédaient, pendant quatre cent cinquante ans environ. Après quoi, il leur donna des Juges jusqu'au prophète Samuel. Alors ils demandèrent un roi, et Dieu leur donna Saul, le fils de Cis, de la tribu de Benjamin, dont le règne dura quarante ans ; puis, après l'avoir rejeté, il leur suscita pour roi David, auquel il rendit ce témoignage : J'ai trouvé David, le fils de Jessé, un homme selon mon cœur, qui exécutera toutes mes volontés. De sa postérité Dieu, selon sa promesse, a suscité pour Israël un sauveur, Jésus, avant l'avènement duquel Jean avait prêché le baptême de pénitence à tout le peuple d'Israël. Et comme Jean achevait sa course, il disait : Ce que vous supposez que je suis, je ne le suis pas ; mais voici que vient après moi celui dont je ne suis pas digne de délier la chaussure. Frères, fils de la race d'Abraham, et vous qui craignez Dieu, c'est à nous que ce message de salut est adressé. En effet, les habitants de Jérusalem et leurs chefs ont méconnu Jésus et l'ont condamné, accomplissant les paroles des prophètes qu'on lit chaque sabbat et bien qu'ils n'aient trouvé aucun motif de le mettre à mort, ils ont demandé à Pilate de le faire périr ; puis quand ils eurent accompli ce qui était écrit à son sujet, ils le descendirent du bois et le déposèrent dans un tombeau. Mais Dieu l'a ressuscité et il a été vu, de nombreux jours durant, par ceux qui étaient montés avec lui de Galilée à Jérusalem, et qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple. Et nous, nous vous annonçons que la promesse faite à nos pères, Dieu l'a remplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus, ainsi qu'il est écrit dans les psaumes : Tu es mon fils, aujourd'hui je t'ai engendré. Qu'il l'ait ressuscité des morts et qu'il ne doive pas retourner à la corruption, il l'a déclaré en ces termes : J'accomplirai fidèlement les saintes (promesses) faites à David. Voilà pourquoi il dit ailleurs : Tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. Car David, après avoir servi en son temps les desseins divins, est mort, a été réuni à ses pères et il a vu la corruption ; quant à celui que Dieu a ressuscité, il n'a pas vu la corruption. Sachez-le donc, mes frères, par lui la rémission des péchés vous est annoncée, et quiconque a la foi est justifié par lui de toutes (les fautes) dont la Loi de Moïse n'avait pu le justifier. Veillez donc qu'il ne vous arrive pas ce qui a été dit dans les Prophètes : Voyez, contempteurs, soyez étonnés et disparaissez, - parce que je vais accomplir une œuvre en vos jours, - une œuvre que vous ne croiriez pas si on vous la racontait.” A la sortie, on les invita à parler du même sujet le sabbat suivant. Et après que l'assemblée eut été congédiée, beaucoup de Juifs et de prosélytes, honorant (Dieu) suivirent Paul et Barnabé ; ceux-ci dans leurs entretiens les engageaient à persévérer dans la grâce de Dieu. Le sabbat suivant presque toute la ville s'assembla pour entendre un long discours de Paul sur le Seigneur. A la vue de cette foule, les Juifs furent remplis de jalousie et se mirent à protester par des blasphèmes contre ce qu'il disait. Paul et Barnabé répliquèrent avec assurance : Il fallait vous annoncer, à vous d'abord, la parole de Dieu ; mais puisque vous la repoussez et que vous-mêmes ne vous estimez pas dignes de la vie éternelle, nous nous tournons vers les Gentils, car le Seigneur nous l'a ordonné ainsi : Je t'ai établi comme lumière des nations, - afin que tu apportes le salut jus qu'aux confins de la terre ! A ces mots les Gentils se réjouirent et glorifièrent la parole du Seigneur, et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans tout le pays. Mais les Juifs excitèrent des femmes de qualité honorant (Dieu), ainsi que les notables de la ville ; ils suscitèrent ainsi une persécution contre Paul et Barnabé qu'ils chassèrent de leur territoire. Ceux-ci secouèrent sur eux la poussière de leurs pieds et gagnèrent Iconium ; quant aux disciples, ils étaient remplis de joie et de l'Esprit-Saint. A Iconium ils se rendirent pareillement à la synagogue des Juifs et y parlèrent de telle manière qu'une grande multitude de Juifs et de Grecs embrassèrent la foi. Quant aux Juifs restés incrédules, ils excitèrent et aigrirent l'esprit des Gentils contre les frères. Néanmoins Paul et Barnabé séjournèrent assez longtemps dans cette ville, parlant avec hardiesse ; le Seigneur rendait témoignage à la parole de sa grâce par les prodiges et les signes qui s'opéraient par leurs mains. La population de la ville se divisa : les uns étaient pour les Juifs, les autres pour les apôtres. Les Gentils et les Juifs avec leurs chefs formèrent le projet de les maltraiter et de les lapider ; ils en curent connaissance et se réfugièrent dans les villes de la Lycaonie, Lystres et Derbé, et aux environs, et là ils prêchaient l'Evangile. Il y avait à Lystres un homme perclus des pieds, paralysé de naissance, qui n'avait jamais marché. Cet homme écoutait Paul parler ; celui-ci, fixant sur lui ses regards et voyant qu'il avait la foi pour être sauvé, lui dit d'une voix forte : Tiens-toi droit sur tes pieds. Le paralytique se dressa d'un bond et se mit à marcher. La foule, à la vue de ce que Paul avait fait, s'écria en lycaonien : Les dieux ont pris forme humaine et sont descendus vers nous. Ils appelaient Barnabé Zeus et Paul, puisque c'était lui qui portait la parole, Hermès. Le prêtre de “Zeus qui est devant la ville”, amena des taureaux et des guirlandes aux portes, et il voulait d'accord avec la foule offrir un sacrifice. Lorsqu'ils apprirent la chose, les apôtres Barnabé et Paul déchirèrent leurs vêtements et se précipitèrent vers la foule en criant : Hommes, que faites-vous donc là ? Nous aussi nous sommes des hommes de même condition que vous ; nous vous prêchons précisément de vous détourner de ces vanités pour vous tourner vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils renferment. Dans les générations passées, il a laissé toutes les nations suivre leurs voies ; toutefois il ne s'est pas laissé lui-même sans témoignage, répandant ses bienfaits du haut du ciel, vous donnant les pluies et les saisons fertiles, rassasiant vos cœurs de nourriture et de joie. Et ce disant, c'est à peine s'ils empêchèrent la foule de leur sacrifier. Alors survinrent d'Antioche et d'Iconium des Juifs qui gagnèrent la foule, lapidèrent Paul, et, le croyant mort, le traînèrent hors de la ville. Mais ses disciples l'entourèrent, il se releva, entra dans la ville et partit le lendemain pour Derbé avec Barnabé. Après avoir évangélisé cette ville et y avoir fait un assez grand nombre de disciples, ils retournèrent à Lystres, à Iconium et à Antioche. Ils fortifiaient les âmes des disciples, les exhortaient à persévérer dans la foi et leur disaient que c'est à travers beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. Dans chaque Eglise ils instituèrent des presbytres, après avoir prié et jeûné, puis ils les confièrent au Seigneur en qui ils avaient cru. Ils traversèrent alors la Pisidie, vinrent en Pamphylie, et après avoir annoncé à Pergé la parole de Dieu, ils descendirent à Attalia ; de là ils firent voile vers Antioche, où ils avaient été confiés à la grâce de Dieu pour l'œuvre qu'ils avaient accomplie. A leur arrivée, ils rassemblèrent l'Eglise, à laquelle ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux et comment il avait ouvert aux Gentils la porte de la foi. Puis ils séjournèrent assez longtemps avec les disciples. Or des gens descendus de la Judée enseignaient aux frères : Si vous n'êtes pas circoncis selon le rite mosaïque, vous ne pouvez être sauvés. A la suite d'une altercation et d'une discussion assez vive qui s'était élevée entre Paul et Barnabé, et ces gens, on décida que Paul et Barnabé et quelques autres d'entre les frères monteraient à Jérusalem pour soumettre le litige aux apôtres et aux presbytres. Escortés quelque temps par les membres de l'Eglise, les missionnaires traversèrent la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des Gentils, ce qui causait une grande joie à tous les frères. A leur arrivée à Jérusalem ils furent accueillis par l'Eglise, les apôtres et les presbytres auxquels ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. Mais quelques-uns des membres de la secte des pharisiens qui avaient adhéré à la foi, se levèrent pour déclarer qu'il fallait circoncire les convertis et leur enjoindre de garder la Loi de Moïse. Les apôtres et les presbytres s'assemblèrent donc afin d'examiner cette affaire. Comme une grande discussion s'était engagée, Pierre se leva et dit : Frères, vous savez que depuis les premiers jours, Dieu m'a choisi parmi vous afin que les Gentils entendent de ma bouche la parole de l'Evangile et qu'ils viennent à la foi. Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage en leur conférant l'Esprit Saint comme à nous-mêmes ; et Il n'a fait aucune différence entre eux et nous, puisqu'il a purifié leurs cœurs par la foi. Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu en plaçant sur la nuque des disciples un joug que ni nos pères ni nous n’avons eu la force de porter. Bien au contraire, c'est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés exactement comme ceux-là. Toute l'assemblée garda le silence, puis l'on écouta Paul et Barnabé raconter combine de miracles et de prodiges Dieu avait opérés par eux parmi les Gentils. Une fois qu'ils se furent tus, Jacques prit la parole en ces termes : Frères, écoutez-moi. Siméon a raconté comment tout d'abord Dieu a visité (les Gentils) afin de s'y choisir un peuple (consacré) à son nom. Avec ce dessein s’accordent les paroles des prophètes, selon qu'il est écrit : Après cela je reviendrai - et je relèverai la rente de David qui est tombée, - et ses ruines je les relèverai - et je la redresserai, Afin que le reste des hommes recherche le Seigneur, - ainsi que toutes les nations sur lesquelles mon nom a été invoqué. Ainsi parle le Seigneur qui a exécuté ces choses, à Lui connues dès l'éternité. C'est pourquoi j'estime quant à moi qu'on ne doit pas inquiéter ceux d'entre les Gentils qui se convertissent à Dieu ; qu'on leur prescrive seulement de s'abstenir des souillures des idoles, de la fornication, de la chair des animaux étouffés, et du sang. En effet Moïse, depuis les générations antiques, a dans chaque ville des gens qui annoncent sa Loi, puisqu'il est lu dans les synagogues chaque sabbat. Alors il parut bon aux apôtres et aux presbytres ainsi qu'à toute l'Eglise de choisir parmi eux des délégués et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabé ; ce furent Jude dit Barsabbas et Silas, personnages éminents parmi les frères. Ils écrivirent ceci par leur entremise : “Vos frères les apôtres et presbytres, aux frères d'Antioche, de Syrie et de Cilicie, qui sont Gentils d'origine, salut. Nous avons appris que quelques-uns des nôtres vous ont troublés par leurs discours et qu'ils ont jeté le désarroi dans vos âmes. Nous ne leur avions donné aucune mission. Aussi nous a-t-il paru bon, d'un commun accord, de choisir des délégués que nous vous enverrions avec nos bien-aimés Barnabé et Paul, ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous vous envoyons donc Juda et Silas, qui eux aussi vous donneront de vive voix les mêmes explications. Il a en effet paru bon à l'Esprit-Saint et à nous-mêmes, de ne vous imposer aucune autre charge hormis ces observances nécessaires : vous abstenir des viandes immolées aux idoles, du sang, des viandes étouffées et de la fornication ; de quoi vous ferez bien de vous garder. Portez-vous bien.” Après avoir reçu congé, les délégués descendirent à Antioche, convoquèrent l'assemblée et remirent la lettre. Après sa lecture tous se réjouirent de l'encouragement qu'elle apportait. Jude et Silas étaient eux aussi prophètes : ils encouragèrent et fortifièrent les frères dans la foi par de nombreux discours. Après quelque temps de séjour, les frères les congédièrent dans la paix et ils revinrent vers ceux qui les avaient envoyés. Cependant Silas crut devoir rester et Jude partit seul. Quant à Paul et à Barnabé, ils demeuraient à Antioche, enseignant et prêchant avec plusieurs autres la parole du Seigneur. Au bout de quelques jours, Paul dit à Barnabé : Retournons maintenant visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur pour voir comment ils vont. Barnabé, quant à lui, voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc ; Paul, par contre, jugeait plus convenable de ne pas emmener celui qui s'était séparé d'eux depuis la Pamphylie et ne les avait pas accompagnés à l'ouvrage. L'animosité fut telle qu'ils se séparèrent l'un de l'autre et que Barnabé, prenant Marc avec lui, s'embarqua pour Chypre. Paul choisit Silas et partit, confié par les frères à la grâce du Seigneur ; il parcourut la Syrie et la Cilicie, affermissant les Eglises, auxquelles il transmettait les prescriptions des presbytres. Il arriva à Derbé, puis à Lystres. Or il y avait là un disciple du nom de Timothée, fils d'une juive devenue chrétienne et d'un père grec, qui jouissait d'une bonne réputation parmi les frères de Lystres et d'Iconium. Paul voulut l'emmener avec lui, il le prit donc et le circoncit à cause des Juifs vivant dans ces parages, car tous savaient que son père était grec. Dans toutes les villes où ils passaient, ils notifiaient, afin de les faire observer, les décrets portés par les apôtres et les presbytres de Jérusalem. Ainsi les Eglises s'affermissaient dans la foi et voyaient chaque jour croître le nombre de leurs membres. Ils traversèrent la Phrygie et le pays galate, le Saint Esprit les ayant empêchés de prêcher la parole en Asie. Arrivés aux confins de la Mysie, ils tentèrent de se rendre en Bithynie, mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas ; ils traversèrent alors la Mysie et descendirent à Troas. Durant la nuit Paul eut une vision ; un Macédonien se tenait devant lui et le suppliait en ces termes : Passe en Macédoine, viens à notre secours. Aussitôt après cette vision, nous cherchâmes à partir pour la Macédoine, concluant que Dieu nous appelait à y prêcher l'Evangile. Le lendemain nous embarquâmes à Troas et nous cinglâmes droit vers Samothrace, et le jour suivant vers Néapolis. De là nous nous rendîmes à Philippes, qui est une ville du premier district de la Macédoine et une colonie romaine. Nous séjournâmes quelques jours dans cette ville. Le jour du sabbat, nous sortîmes hors des portes vers une rivière, où ordinairement se trouve l'oratoire. Nous nous y assîmes et liâmes conversation avec les femmes qui s'y étaient assemblées. Une femme honorant Dieu du nom de Lydie, négociante en pourpre de la ville de Thyatire, était dans l'auditoire ; le Seigneur lui ouvrit le cœur afin de la rendre attentive à ce que disait Paul. Dès qu'elle fut baptisée ainsi que ceux de sa maison, elle nous invita en ces termes : Si vous avez jugé que j'ai la foi au Seigneur, entrez dans ma maison et demeurez-y. Et elle nous contraignit par ses instances. Un jour que nous nous rendions à l'oratoire, il advint qu'une jeune esclave possédée d'un esprit python se porta à notre rencontre ; elle procurait de sérieux bénéfices à ses maîtres en prédisant l'avenir ; elle nous suivait, Paul et nous, en criant : Ces hommes sont des serviteurs du Dieu Très Haut ; ils vous annoncent la voie du salut. Elle fit cela pendant plusieurs jours. Excédé, Paul se retourna et dit à l'esprit : Je te commande au nom de Jésus-Christ de sortir de cette fille. Et à l'heure même il sortit. Les maîtres voyant s'évanouir l'espoir de leurs profits, se saisirent de Paul et Silas, qu'ils traînèrent à la place publique devant les autorités, et les présentant aux magistrats : Ces individus, dirent-ils, troublent notre ville ; ce sont des Juifs, qui prônent des coutumes qu'il ne nous est permis ni d'accueillir, ni de pratiquer, à nous qui sommes Romains. La foule s'ameuta contre eux, et les magistrats, après avoir fait lacérer leurs vêtements, ordonnèrent de les frapper de verges. Quand on les eût roués de coups et jetés en prison, ordre fut donné au geôlier de les garder soigneusement. Au reçu d'une telle consigne, celui-ci les jeta dans un cachot intérieur et assujettit leurs pieds aux ceps. Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient Dieu en chantant ; les prisonniers les écoutaient. Soudain il se fit un grand tremblement de terre, si bien que les fondements de la prison furent ébranlés : toutes les portes s'ouvrirent au même instant et les liens de tous se délièrent. Arraché à son sommeil et voyant les portes de la prison ouvertes, le geôlier dégaina son épée ; il était sur le point de se suicider à la pensée que tous les prisonniers s'étaient enfuis, lorsque Paul lui cria d'une voix forte : Ne te fais aucun mal, nous sommes tous ici. Le geôlier demanda des torches, s'élança dans le cachot, et tout tremblant il tomba aux pieds de Paul et Silas ; puis il les conduisit dehors, leur disant : “Seigneurs, que me faut-il faire pour être sauvé ?” – “Crois au Seigneur Jésus, lui répondirent-ils, et tu seras sauvé, ainsi que ceux de ta maison.” Et ils lui annoncèrent la parole de Dieu, de même qu'à tous ceux qui étaient dans sa maison. Alors, à cette heure même de la nuit, il les prit, lava leurs plaies, et il fut baptisé sur-le-champ, lui et tous les siens, puis après les avoir fait monter chez lui, il dressa la table et il se réjouît avec toute sa famille d'avoir cru en Dieu. Le jour venu, les magistrats envoyèrent les licteurs pour dire : Relâche ces hommes. Le geôlier rapporta ces paroles à Paul : Les magistrats ont envoyé dire de vous relâcher. Sortez donc maintenant et allez en paix. Paul répliqua : Après nous avoir fait battre publiquement de verges sans jugement, nous qui sommes citoyens romains, ils nous ont jetés en prison ; et à présent, ils nous jetteraient dehors en cachette ! Non certes, qu'ils viennent plutôt eux-mêmes nous élargir. Les licteurs rapportèrent ces paroles aux magistrats, qui furent effrayés en apprenant que leurs détenus étaient Romains. Ils vinrent donc, leur firent des excuses, et après les avoir fait sortir, ils les prièrent de quitter la ville. A leur sortie de prison, les missionnaires entrèrent chez Lydie, où ils revirent les frères qu'ils exhortèrent ; puis ils s'en allèrent. Ils traversèrent Amphipolis et Appolonie et arrivèrent à Thessalonique, où se trouvait une synagogue des Juifs. Selon sa coutume, Paul s'y rendit, et trois sabbats durant il discuta avec eux des Ecritures. Il expliquait et il prouvait qu'il fallait que le Christ souffrît et ressuscitât des morts et que “Jésus que je vous annonce est le Christ”. Quelques-uns se laissèrent persuader et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi que de nombreux Grecs honorant (Dieu) et des femmes de qualité en bon nombre. Piqués de jalousie, les Juifs rassemblèrent quelques vauriens de la pègre ; ils provoquèrent des attroupements et agitèrent la ville, puis se présentant devant la maison de Jason, ils cherchaient (Paul et Silas) pour les traduire devant le peuple. Ne les trouvant pas, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les politarques en vociférant : Ces gens qui ont agité l'univers sont venus ici ; Jason les a hébergés ; et tous ceux-ci contrevenant aux décrets de César disent qu'il y a un autre roi, Jésus. La foule et les politarques furent émus par ces clameurs. Ils prirent donc une caution de Jason et des autres, et ils les relâchèrent. Sur-le-champ les frères firent partir de nuit pour Bérée Paul et Silas, qui dès leur arrivée se rendirent à la synagogue des Juifs. Ceux-ci, plus généreux que ceux de Thessalonique, accueillirent la parole avec beaucoup d'empressement, examinant chaque jour les Ecritures pour voir s'il en était ainsi. Plusieurs donc parmi eux embrassèrent la foi ainsi que des femmes grecques de qualité et des hommes en bon nombre. Quand les Juifs de Thessalonique surent qu'à Bérée aussi la parole de Dieu était annoncée par Paul, ils vinrent y agiter et soulever la foule. Aussitôt les frères firent partir Paul qu'ils menèrent jusqu'à la mer ; quant à Silas et Timothée, ils restèrent là. Ceux qui escortaient Paul le conduisirent jusqu'à Athènes, d'où ils s'en retournèrent avec l'ordre pour Silas et Timothée de venir le rejoindre au plus vite. Tandis que Paul les attendait à Athènes, la vue de cette ville encombrée d'idoles lui emplissait le cœur d'amertume. Il discutait donc à la synagogue avec les Juifs et avec ceux qui honoraient (Dieu), et sur la place publique, tous les jours, avec les gens qu'il rencontrait. Parmi les philosophes épicuriens et stoïciens qui conféraient avec lui, certains disaient : Que veut dire ce pierrot ? Et d'autres : On dirait qu'il prêche des divinités étrangères. Paul, en effet, annonçait Jésus et la Résurrection. L'ayant donc pris à part, ils le conduisirent à l'Aréopage : Pourrions-nous savoir, lui dirent-ils, quelle est cette nouvelle doctrine que tu prêches ? Car ce sont là choses étranges que tu nous fais entendre ; nous voudrions donc savoir ce que tes propos signifient. C'est que tous les Athéniens et les étrangers domiciliés chez eux n'emploient leurs loisirs à rien d'autre qu'à dire ou écouter les dernières nouvelles. Paul, debout au milieu de l'Aréopage, dit alors : “Athéniens, en toutes choses, je vois que vous êtes les plus religieux des hommes. Parcourant en effet votre ville et considérant vos monuments sacrés, j'ai même trouvé un autel sur lequel est inscrit : Au dieu inconnu. Ce que donc, sans le connaître, vous honorez, moi je vous l'annonce. Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qu'il renferme, lui qui est le Seigneur du ciel et de la terre, il n'habite pas dans les temples faits de main d'homme, et il n'est pas servi par des mains humaines comme s'il avait besoin de quelque chose, lui qui donne à tous la vie, le souffle, et toutes choses ; il a créé d'un seul homme toute la race humaine, qu'il a fait habiter sur toute la surface de la terre, fixant à chaque peuple les périodes de son existence et les frontières de son habitat ; afin qu'ils le cherchent et qu'ils essaient à tâtons de le trouver. Et certes il n'est pas loin de chacun de nous, car en lui nous vivons, nous nous mouvons et nous avons l'être, ainsi que l'ont dit certains poètes de chez vous : “car de sa race aussi nous sommes.” Si nous sommes donc de la race de Dieu, nous ne devons pas penser que la divinité soit semblable à l'or, à l'argent ou à la pierre, ouvrés par l'art et le génie de l'homme. Passant donc par-dessus ces temps de l'ignorance, Dieu fait maintenant savoir aux hommes d'avoir tous et partout à se convertir, vu qu'il a fixé un jour où il doit juger l'univers en justice par l'entremise d'un homme qu'il a désigné et accrédité auprès de tous en le ressuscitant des morts.” Quand ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent de lui, les autres dirent : Nous t'entendrons sur ce sujet une autre fois. Ainsi Paul les quitta. Quelques personnes pourtant s'attachèrent à lui et crurent, parmi lesquelles Denis l'Aréopagite, une femme du nom de Damaris, et d'autres avec eux. Après cela, il s'éloigna d'Athènes et vint à Corinthe. Il y trouva un Juif du nom d'Aquila, originaire du Pont, récemment arrivé d'Italie, et sa femme Priscille ; Claude avait en effet porté un décret expulsant de Rome tous les Juifs. Paul se lia avec eux, et comme il exerçait le même métier, il demeura chez eux, et ils travaillaient ensemble : c'étaient des fabricants de tentes. Tous les sabbats il discourait à la synagogue et il s'efforçait de convaincre Juifs et Grecs. Lorsque Silas et Timothée arrivèrent de Macédoine, Paul s'adonna tout entier à la prédication, attestant aux Juifs que Jésus était le Christ. Et comme ils le contredisaient et blasphémaient, il secoua ses vêtements et leur dit : Que votre sang soit sur votre tête ; pour moi, j'en suis innocent ; désormais j'irai vers les Gentils. En sortant de là, il entra dans la demeure d'un nommé Titius Justus, un (païen) honorant Dieu dont la maison était contiguë à la synagogue. Le chef de la synagogue, Crispus, crut au Seigneur ainsi que toute sa famille ; et beaucoup parmi les Corinthiens qui écoutaient sa prédication, crurent et furent baptisés. Une nuit le Seigneur dit en vision à Paul : Ne crains point, continue à parler et ne te tais point, car je suis avec toi et personne ne s'attaquera à toi pour te faire du mal, parce que j'ai un peuple nombreux dans cette ville. Paul séjourna donc à Corinthe un an et six mois, y enseignant la parole de Dieu. Sous le proconsulat de Gallion en Achaïe, les Juifs se soulevèrent unanimement contre Paul et le conduisirent jusqu'au tribunal : Cet individu, disaient-ils, persuade les hommes de rendre à Dieu un culte contraire à la Loi. Paul allait ouvrir la bouche quand Gallion dit aux Juifs : S'il s'agissait d'un délit ou d'un grave méfait, ô Juifs, comme de raison je vous écouterais patiemment, mais je vois qu'il s'agit de discussions sur une opinion, sur des noms, sur votre loi : voyez vous-mêmes, de telles choses je ne veux pas être juge. Et il les chassa du tribunal. Alors tous les Grecs se saisirent de Sosthène, le chef de la synagogue, et se mirent à le frapper devant le tribunal, sans que Gallion ne se mit en peine. Quant à Paul, après avoir séjourné longtemps encore (à Corinthe), il prit congé des frères et fit voile vers la Syrie, en compagnie de Priscille et d'Aquila. Il s'était fait tondre la tête à Cenchrées, car il avait fait un vœu. Ils arrivèrent à Ephèse, où Paul laissa ses compagnons ; quant à lui, il se rendit à la synagogue et il s'y entretint avec les Juifs. Comme ceux-ci lui demandaient de rester plus longtemps, il n’y consentit pas, mais prit congé en leur disant : Il me faut absolument célébrer à Jérusalem la fête qui est proche ; je reviendrai de nouveau vers vous s'il plaît à Dieu. Puis il partit d'Ephèse, débarqua à Césarée, monta (à Jérusalem), et à l'Eglise ; puis il descendit à Antioche. Après y avoir passé quelque temps, il repartit, parcourant successivement le pays galate et la Phrygie pour affermir tous les disciples. Un Juif du nom d'Apollos, originaire d'Alexandrie, homme disert, arriva à Ephèse sur ces entrefaites ; il était fort versé dans les Ecritures. Il avait été instruit dans sa patrie de la voie du Seigneur, il parlait dans la ferveur de son esprit et enseignait exactement ce qui concerne Jésus, bien qu'il connût seulement le baptême de Jean. Cet homme se mit à parler avec assurance dans la synagogue. Priscille et Aquila qui l'avaient entendu, l'attirèrent à eux et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu. Comme il voulait se rendre en Achaïe, les frères l'y encouragèrent et écrivirent aux disciples de l'accueillir ; une fois arrivé, il fut d'un grand secours aux croyants, car il réfutait vigoureusement les Juifs en public, démontrant par les Ecritures que Jésus est le Christ. Or il advint, tandis qu'Apollos était à Corinthe, que Paul, après avoir parcouru les régions montagneuses (de l'Asie), arriva à Ephèse. Il y trouva quelques disciples, et leur dit : “Avez-vous reçu l'Esprit Saint lors de votre adhésion à la foi ?” Ils lui répondirent : “Mais nous n'avons même pas entendu dire qu'il y eût un Esprit Saint ! ” “Quel baptême avez-vous donc reçu ?” répliqua-t-il. Ils répondirent : Le baptême de Jean.” – “Jean, leur dit Paul, a conféré le baptême de pénitence, en disant au peuple de croire en celui qui viendrait après lui, c'est-à-dire en Jésus.” Lorsqu'ils eurent entendu ces paroles, ils se firent baptiser au nom du Seigneur Jésus ; puis, après que Paul leur eut imposé les mains, l'Esprit Saint fondit sur eux, et ils se mirent à parler en langues et à prophétiser. Ces hommes étaient en tout une douzaine. Pendant trois mois Paul se rendit à la synagogue ; il y parlait avec assurance, discutant et s’efforçant de faire partager aux Juifs ses convictions touchant le Royaume de Dieu. Comme quelques-uns s'endurcissaient, restaient incrédules et décriaient la voie du Seigneur devant l'assemblée, il se sépara d'eux, prenant à part les disciples, et chaque jour il discourait dans l'école d'un certain Tyrannos. Cela dura deux ans, si bien que tous les habitants de l'Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur. Dieu, par les mains de Paul, opérait des miracles peu ordinaires, au point qu'on appliquait sur les malades des mouchoirs ou des tabliers qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient et les esprits mauvais s'en allaient. Quelques exorcistes juifs ambulants tentèrent d'invoquer le nom du Seigneur sur ceux qui étaient possédés d'esprits mauvais : “Je vous adjure, disaient-ils, par le Jésus que Paul prêche.” C'étaient les sept fils d'un certain Scévas, grand prêtre juif, qui agissaient de la sorte. L'esprit malin leur répliqua : “Jésus, je le connais et je sais qui est Paul ; quant à vous, qui êtes-vous ?” Et le possédé se jetant sur eux, les maîtrisa les uns et les autres et prévalut sur eux au point qu'ils s'enfuirent nus et blessés de cette maison. Le fait vint à la connaissance de tous les habitants d'Ephèse, Juifs et Grecs, tous furent saisis de crainte, et le nom du Seigneur Jésus fut magnifié. Beaucoup parmi ceux qui avaient adhéré à la foi venaient confesser et déclarer leurs pratiques ; plusieurs de ceux qui avaient exercé la magie, après avoir mis en tas leurs grimoires, les brûlèrent publiquement ; on en estima la valeur et on en trouva pour cinquante mille pièces d'argent. Ainsi, par la puissance du Seigneur, la parole croissait et se fortifiait. Après ces événements, Paul se proposa d'aller à Jérusalem, en passant par la Macédoine et l’Achaïe : après que j'aurai été là-bas, se disait-il, il me faudra visiter aussi Rome. Il dépêcha en Macédoine deux de ses auxiliaires, Timothée et Eraste, et lui-même s'attarda quelque temps en Asie. Or, vers cette époque, une grande agitation surgit à propos de la voie. Un certain orfèvre du nom de Démétrius, qui fabriquait des temples d'Artémis en argent et procurait à ses ouvriers de sérieux bénéfices, les rassembla ainsi que les travailleurs adonnés au même métier : “Camarades, leur dit-il, vous savez que notre prospérité est liée à cette fabrication, or vous voyez et vous entendez dire que non seulement à Ephèse, mais dans presque toute l'Asie, ce Paul a séduit et retourné beaucoup de gens en prétendant que les dieux façonnés de mains d'hommes ne sont pas des dieux. Or, non seulement notre industrie court le danger de tomber en discrédit, mais le temple de la grande déesse Artémis risque d'être compté pour rien, et celle que toute l'Asie et l'univers vénèrent est sur le point d'être dépouillée de sa majesté.” A ces mots, transportés de colère, ils coururent vers le quartier en vociférant : Elle est grande, l'Artémis des Ephésiens ! La ville fut remplie de confusion, et ils se précipitèrent comme un seul homme au théâtre, après s'être saisis des Macédoniens Gaius et Aristarque, compagnons de voyage de Paul. Comme celui-ci voulait se présenter à la foule, les disciples ne le permirent pas ; de leur côté quelques asiarques, qui étaient de ses amis, envoyèrent vers lui pour le prier de ne point se produire au théâtre. Les uns donc vociféraient une chose, les autres une autre ; l'assemblée était, en effet, dans la confusion, et la plupart ne savaient pas pourquoi ils étaient réunis. Alors on prit dans la foule Alexandre, on l'endoctrina, et les Juifs le poussèrent en avant ; cet Alexandre fit signe de la main qu'il désirait faire une déclaration au peuple. Mais lorsqu'on reconnut qu'il était juif, tous d'une seule voix vociférèrent pendant près de deux heures : Elle est grande, l'Artémis des Ephésiens ! Le secrétaire de la ville calma la foule : “Ephésiens, dit-il, quel est donc l'homme qui ignore que notre cité est la gardienne de la grande Artémis et de sa statue tombée du ciel ? Puisque c'est chose incontestable, il est nécessaire de vous apaiser et de ne rien faire d'inconsidéré. Vous avez en effet amené ici ces hommes, bien qu'ils ne soient ni des sacrilèges ni des blasphémateurs de votre déesse. Si donc Démétrius et les artisans qui sont avec lui ont des griefs à formuler contre quelqu'un, il se tient des audiences et il y a des proconsuls, qu'ils intentent donc une action contre les uns ou les autres. Si vous avez d'autres réclamations à faire, il en sera statué dans l'assemblée légale. Nous risquons, en effet, d'être accusés de sédition pour celle d'aujourd'hui, vu qu'aucun motif ne peut être allégué pour rendre raison de cet attroupement.” Sur ces mots il congédia l'assemblée. A près que le tumulte eut cessé, Paul convoqua les disciples, les exhorta, les embrassa et partit pour la Macédoine. Il parcourut ces régions et prodigua ses exhortations aux frères, puis il arriva en Grèce, où il resta trois mois. Les Juifs ourdirent contre lui une machination, alors qu'il était sur le point de s'embarquer pour la Syrie ; il prit donc le parti de s'en retourner par la Macédoine. Sopatros (fils) de Pyrrhus, de Bérée, Aristarque et Secundus, de Thessalonique, Gaius, de Dobéros, Timothée et les Asiates Tychique et Trophime l'accompagnaient. Ceux-ci, prenant les devants, nous attendirent à Troas ; quant à nous, après les jours des azymes, nous nous embarquâmes à Philippes, et au bout de cinq jours, nous les rejoignîmes à Troas, où nous passâmes sept jours. Le premier jour de la semaine, nous nous réunîmes pour rompre le pain. Paul, qui devait partir le matin, s'entretenait avec eux, et son discours se prolongea jusqu'à minuit. Il y avait de nombreuses lampes dans la chambre haute où nous étions assemblés. Un jeune homme du nom d'Eutychos s'était assis sur le rebord de la fenêtre ; il se laissa gagner par un profond sommeil, pendant que Paul discourait longuement ; entraîné par le sommeil, il tomba du troisième étage en bas, et fut relevé mort. Paul descendit, se pencha sur lui et l'étreignit : “Ne vous troublez pas, dit-il, il est encore vivant.” Il remonta alors, et après avoir rompu le pain et mangé, il discourut longtemps encore jusqu'à l'aurore, après quoi il partit. Eux ramenèrent l'enfant vivant et en furent grandement consolés. Quant à nous, prenant les devants avec le navire, nous fîmes voile vers Assos, où nous devions reprendre Paul, car il l'avait ainsi réglé préférant pour sa part suivre la voie de terre. Quand il nous eut rejoints à Assos, nous le prîmes à bord et nous vînmes à Mitylène ; nous en repartîmes et le lendemain nous parvînmes à la hauteur de Chio ; le jour suivant, nous cinglâmes vers Samos et le jour d'après nous arrivâmes à Milet. Paul en effet avait décidé de passer au large d'Ephèse afin de ne point s'attarder en Asie ; il se hâtait pour se trouver, si possible, le jour de la Pentecôte à Jérusalem. De Milet il envoya à Ephèse mander les presbytres de l'Eglise. Quand ils furent arrivés auprès de lui, il leur tint ce discours : “Vous savez, vous, comment depuis le premier jour où j'ai mis le pied en Asie, je me suis toujours comporté avec vous. J'ai servi le Seigneur en toute humilité et dans les larmes et les épreuves que m'ont suscité les machinations des Juifs. Vous savez comment je n'ai rien négligé de ce qui vous était utile dans mes avis et mes enseignements, en public et à domicile, attestant aux Juifs comme aux Gentils la nécessité du retour à Dieu et de la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. Et maintenant voici que poussé par l'Esprit, je me rends à Jérusalem, ne sachant pas ce qui m'y adviendra, sauf que l'Esprit Saint, de ville en ville, m'avertit que des chaînes et des tribulations m'attendent. Mais de toute manière, je ne fais pas grand cas de ma vie, pourvu que j'accomplisse ma course et que j'accomplisse la mission que j'ai reçue du Seigneur Jésus : annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. Maintenant, je le sais, vous ne verrez plus mon visage, vous tous parmi lesquels j'ai passé en prêchant le royaume. C'est pourquoi j'atteste aujourd'hui devant vous que je suis pur de votre sang à tous ; car je n'ai mis aucune négligence à vous annoncer toute la volonté de Dieu. Veillez sur vous-mêmes et sur le troupeau dont l'Esprit Saint vous a constitués surveillants pour paître l'Eglise de Dieu, qu'il a sauvée par son propre sang. Pour moi, je sais qu'après mon départ s'introduiront chez vous des loups redoutables qui n'épargneront pas le troupeau, et qu'au milieu de vous surgiront des individus aux doctrines pernicieuses qui tenteront d'entraîner les disciples derrière eux. C'est pourquoi veillez et souvenez-vous que pendant trois ans je n'ai cessé, nuit et jour, d'exhorter avec larmes chacun d'entre vous. Et maintenant je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce, à lui qui peut édifier et vous donner l'héritage avec tous les sanctifiés. Je n'ai désiré ni argent, ni or, ni vêtement de qui que ce soit ; vous-mêmes, vous savez que ces mains ont subvenu à mes besoins et aux besoins de ceux qui étaient avec moi. Je vous ai toujours montré que c'est en travaillant ainsi qu'il faut soutenir les faibles et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même ; il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir.” Cela dit, il se mit à genoux et pria avec eux tous. Alors tous éclatèrent en sanglots et se jetant au cou de Paul, ils l'embrassèrent. La parole qu'il leur avait dite, qu'ils ne devaient plus revoir son visage, les affligeait plus que tout le reste. Ils l'escortèrent ensuite jusqu'au navire. Après nous être ainsi arrachés à eux, nous nous embarquâmes et cinglâmes droit sur Cos, le lendemain sur Rhodes et de là sur Patara. Nous y trouvâmes un navire à destination de la Phénicie, nous montâmes à son bord et gagnâmes le large. Arrivés en vue de Chypre, que nous laissâmes à gauche, nous navigâmes vers la Syrie et touchâmes à Tyr, car le navire devait y décharger sa cargaison. Nous y trouvâmes les disciples et nous séjournâmes sept jours avec eux ; poussés par l'Esprit, ils disaient à Paul de ne pas monter à Jérusalem. Lorsque la semaine fut écoulée nous partîmes ; tous les frères nous escortèrent avec leurs femmes et leurs enfants jusqu'en dehors de la ville. Nous nous mîmes à genoux sur la grève, nous priâmes, puis nous nous embrassâmes les uns les autres, et nous nous embarquâmes sur le vaisseau, tandis qu'ils retournaient chez eux. Pour nous, continuant la traversée, nous parvînmes à Ptolémaïs, où nous saluâmes les frères, auprès desquels nous restâmes une journée. Nous repartîmes le lendemain pour arriver à Césarée, où nous nous rendîmes à la maison de l'évangéliste Philippe, l'un des sept diacres, et nous demeurâmes chez lui. Il avait quatre filles vierges qui prophétisaient. Nous séjournions chez lui depuis plusieurs jours, lorsque descendit de Judée un prophète du nom d'Agabus, il vint à nous, et saisissant la ceinture de Paul, il s'en lia les mains et les pieds : L'Esprit Saint, déclara-t-il, dit ceci : L'homme à qui appartient cette ceinture, c'est ainsi que les Juifs le lieront à Jérusalem et qu'ils le livreront aux mains des Gentils. A ces mots, de concert avec les frères de l'endroit, nous le conjurâmes de ne pas monter à Jérusalem. Il répondit : Pourquoi pleurer ainsi et me briser le cœur ? Pour moi, en effet, je suis prêt, non seulement à subir les chaînes, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus. Comme il ne se laissait pas fléchir, nous n'insistâmes pas davantage, nous disant : Que la volonté de Dieu se fasse ! Au bout de quelques jours, nous chargeâmes nos bagages et montâmes à Jérusalem. Des disciples de Césarée vinrent aussi avec nous et nous conduisirent chez un certain Mnason, chypriote, disciple des premiers temps, chez qui nous devions loger. A notre arrivée à Jérusalem les frères nous accueillirent avec joie. Le lendemain Paul se rendit avec nous chez Jacques, où tous les presbytres se réunirent. Après les avoir salués, Paul leur exposa en détail ce que Dieu avait opéré par son ministère parmi les Gentils. Pour eux, après l'avoir entendu, ils glorifièrent Dieu, et lui dirent : tu peux constater, frère, combien de Juifs ont adhéré à la foi et tous sont restés pleins de zèle pour la Loi ; ils ont entendu dire à ton sujet que tu enseignes aux Juifs dispersés au milieu des Gentils la rupture avec Moïse, en les dissuadant de faire circoncire leurs enfants et de suivre leurs coutumes. Que faire donc ? De toute façon on se rassemblera en foule lorsqu'on entendra dire que tu es arrivé. Fais donc ce que nous allons te dire : nous avons ici quatre hommes liés par un vœu ; prends-les avec toi, purifie-toi avec eux et paie pour eux afin qu'ils se rasent la tête ; ainsi tous sauront qu'il n'y a rien d'exact dans ce qu'ils ont entendu dire de toi, mais que tu te conduis, au contraire, en observateur de la Loi. Quant aux Gentils qui ont cru, nous leur avons prescrit, après délibération, de s'abstenir des viandes immolées aux idoles, du sang, de la viande des animaux étouffés et de la fornication. Paul prit avec lui ces hommes ; le lendemain, après s'être purifié avec eux, il se rendit au Temple et fit connaître le terme des jours de la purification, où serait présentée l'offrande pour chacun d'entre eux. Comme les sept jours allaient s'achever, des Juifs venus d'Asie, qui avaient vu Paul dans le Temple, ameutèrent le peuple et se saisirent de lui en vociférant : Israélites ! au secours ! Voici l'individu qui partout endoctrine tout le monde contre la nation, la loi et ce lieu-ci ; bien plus, il a introduit des grecs dans le temple et a ainsi profané ce saint lieu. En effet ils avaient auparavant aperçu en ville Trophime d'Ephèse avec Paul, et ils pensaient que celui-ci l'avait introduit dans le Temple. La ville entière fut dans l'agitation, le peuple se rua de tous côtés vers le lieu saint, et se saisissant de Paul l'entraîna hors du Temple, dont les portes furent fermées aussitôt. Comme ils cherchaient à le tuer, on avisa le tribun de la cohorte que tout Jérusalem était en émoi. Aussitôt celui-ci prit avec lui des soldats et des centurions et descendit en courant vers les manifestants ; ceux-ci, à la vue du tribun et des soldats, cessèrent de frapper Paul. Le tribun, s'approchant alors, se saisit de lui et ordonna de le lier de deux chaînes, puis il chercha à savoir qui il était et ce qu'il avait fait. Dans la foule, les uns criaient une chose, les autres une autre ; ne pouvant rien tirer au clair à cause du tumulte, il ordonna de le conduire à la forteresse. Quand Paul parvint aux degrés, les soldats durent le porter tant était grande la violence de la foule ; le peuple suivait en masse, vociférant : Tue-le ! Comme on allait t'introduire dans la forteresse, Paul dit au tribun : Me sera-t-il permis de te dire quelque chose ? Celui-ci répondit : Tu sais le grec ? Tu n'es donc pas l'Egyptien qui, ces jours derniers, a suscité une sédition et a entraîné au désert quatre mille sicaires ? Paul répliqua : Moi, je suis juif, citoyen de Tarse, une ville de Cilicie qui n'est pas inconnue ; je t'en prie, permets-moi de parler au peuple. Le tribun le lui ayant permis, Paul debout sur les degrés, fit au peuple un signe de la main ; un grand silence s'établit et s’adressant à eux en langue hébraïque, il leur dit : “Frères et Pères, écoutez la défense qu'à cette heure je vous adresse.” - Entendant qu'il les haranguait en langage hébraïque, ils firent encore plus de silence. - “Je suis, dit-il, quant à moi, juif, né à Tarse en Cilicie ; toutefois j'ai été élevé dans cette ville aux pieds de Gamaliel, instruit à fond de la Loi des ancêtres, plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui. J'ai persécuté à mort cette voie, enchaînant et faisant jeter en prison hommes et femmes, comme le Grand Prêtre et tout le collège des Anciens m'en sont témoins ; et même, après avoir reçu d'eux des lettres pour les frères, j'allais à Damas afin de ramener enchaînés à Jérusalem pour les faire châtier ceux (de cette voie) qui s'y trouvaient. Comme j'étais en route et que j'approchais de Damas, il advînt que vers midi, soudain du ciel resplendit tout autour de moi une vive lumière, je tombai à terre et entendis une voix qui me disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Je répondis : Qui êtes-vous, Seigneur ? La voix me dit : C'est moi Jésus le Nazaréen que tu persécutes. Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière mais par contre ils n'entendirent pas la voix qui me parlait. Je repris : Que ferai-je, Seigneur ? Et le Seigneur me répondit : Lève-toi, va à Damas et là on te dira tout ce qu'il t'est prescrit de faire. Comme je n'y voyais plus à cause de l'éclat de cette lumière, j'entrai à Damas conduit à la main par mes compagnons. Un certain Ananie, homme pieux, observateur fidèle de la Loi, estimé par tous les Juifs établis à Damas, vint à moi et m'aborda en ces termes : Saul, mon frère, recouvre la vue. Au même instant je le regardai. Le Dieu de nos Pères, ajouta-t-il, t'a prédestiné à connaître sa volonté, à voir le Juste, et à entendre une parole de sa bouche, car tu lui serviras de témoin de ce que tu as vu et entendu auprès de tous les hommes. Et maintenant pourquoi tarder ? lève-toi, fais-toi baptiser et purifie-toi de tes péchés en invoquant son nom. Je retournai à Jérusalem, où il advint, comme je priais dans le Temple, que j'entrai en extase, et je le vis qui me disait : Hâte-toi de sortir au plus vite de Jérusalem, ses habitants n'accepteront pas le témoignage que tu me rends. Je répondis : Seigneur, ils savent eux que j'allais de synagogue en synagogue pour faire emprisonner et faire battre de verges ceux qui croyaient en vous ; et lorsqu'on répandit le sang d'Etienne, votre témoin, j'étais là, j'approuvais les meurtriers, et gardais leurs manteaux. Il me dit alors : Va, c'est au loin, vers les nations que je t'enverrai. Ils l'avaient écouté jusque là, mais alors ils se mirent à clamer : Qu'on ôte de la terre cet individu, il n'est pas digne de vivre ! Comme ils hurlaient, agitaient leurs manteaux et jetaient de la poussière en l'air, le tribun ordonna de faire entrer Paul dans la forteresse et de le mettre à la question par le fouet afin de savoir pour quel motif on criait ainsi contre lui. Lorsqu'on l'eut étendu avec des courroies, Paul dit au centurion de service : Vous est-il permis de fouetter un citoyen romain et encore sans jugement ? A ces mots le centurion vint faire son rapport au tribun : Que vas-tu faire ? dit-il, cet homme est romain. Le tribun se rendit vers lui : Dis-moi, questionna-t-il, tu es romain ? - Oui, répondit Paul. Le tribun reprit : Quant à moi, ce droit de cité, je l'ai acquis moyennant une forte somme. - Et moi, repartit Paul, je l'ai de naissance. Aussitôt ceux qui allaient le mettre à la question se retirèrent ; et le tribun prit peur en découvrant qu'il était romain et qu'il l'avait fait enchaîner. Le lendemain désireux de connaître exactement de quoi l'accusaient les Juifs, il le fit délier, et ordonna aux grands prêtres et à tout le Sanhédrin de se réunir, puis ayant fait descendre Paul, il le fit comparaître devant eux. Fixant ses regards sur le Sanhédrin, Paul dit : Frères, pour moi c'est en toute pureté de conscience que je me suis comporté devant Dieu jusqu'à ce jour. Le grand prêtre Ananie ordonna alors à ceux qui l'entouraient de la frapper sur la bouche. A quoi, Paul lui répliqua : Dieu te frappera, muraille blanchie ! Toi, tu sièges pour me juger selon la Loi, et, en violation de la Loi, tu ordonnes de me frapper. Les assistants s'écrièrent : Tu insultes le Grand Prêtre de Dieu ! Paul repartit : Je ne savais pas, mes frères, qu'il fût le Grand Prêtre ; il est écrit en effet : Tu ne parleras pas mal du chef de ton peuple. Sachant qu'une partie du Sanhédrin était composée de sadducéens et l'autre de pharisiens, Paul s'écria en plein Sanhédrin : Frères, pour moi, je suis pharisien, fils de pharisien ; c'est à cause de l'espérance (d'Israël) et de la résurrection des morts que je suis traduit en jugement. Ces mots allumèrent une dispute entre les pharisiens et les sadducéens, et l'assemblée fut divisée. Les sadducéens, en effet, nient la résurrection, les anges et les esprits que professent les pharisiens. Il y eut alors un beau vacarme ; quelques-uns du parti des pharisiens se levèrent pour affirmer énergiquement : Nous ne trouvons rien à blâmer en cet homme ; et si un esprit ou un ange lui avait parlé ? La dispute allait croissant ; le tribun, craignant que Paul ne fût écharpé par eux, ordonna à la troupe de descendre afin de l'arracher de leurs mains et de le reconduire à la forteresse. La nuit suivante, le Seigneur se présenta à lui et lui dit : Courage ! de même que tu as rendu le témoignage à Jérusalem sur ce qui me touche, ainsi faut-il que tu me rendes aussi témoignage à Rome. Le jour venu, quelques Juifs tinrent une réunion, où ils s'engagèrent par anathème à ne manger ni ne boire jusqu'à ce qu'ils aient tué Paul. Ceux qui trempèrent dans cette conspiration étaient plus de quarante. Etant allés trouver les grands prêtres et les anciens ils leurs dirent : Nous avons juré avec anathème de ne rien goûter que nous n'ayons tué Paul. Vous donc maintenant, avec le Sanhédrin, persuadez le tribun qu'il le fasse descendre vers vous, comme si vous deviez enquêter plus à fond sur ce qui le concerne ; nous sommes prêts à le faire disparaître dans le trajet. Le fils de la sœur de Paul eut connaissance du guet-apens. il vint donc à la forteresse, y pénétra et avisa Paul, qui appela un des centurions : “Ce jeune homme, lui dit-il, conduis-le au tribun, car il a quelque chose à lui révéler.” Le centurion le prit et le conduisit au tribun : “Le détenu Paul, dit-il, m'a appelé et m'a demandé de t'amener ce jeune homme qui a quelque chose à te dire.” Le tribun le prit par la main, et le conduisant à l'écart, il s'enquit : “Qu'est-ce que tu as à me révéler ?” – “Les Juifs, répondit le jeune homme, ont convenu de te demander d'amener demain Paul devant le Sanhédrin comme s'ils devaient enquêter plus à fond à son sujet. Toi, ne les crois pas ; car plus de quarante d'entre eux sont en embuscade, qui se sont engagés par anathème à ne manger ni ne boire jusqu'à ce qu'ils l'aient fait disparaître, et maintenant ils sont prêts, n'attendant que ton ordre.” Le tribun, congédiant le jeune homme, lui prescrivit : “Ne divulgue à personne que tu m'as dévoilé cette affaire.” Puis il manda deux des centurions : “Tenez prêts, leur dit-il, pour aller jusqu'à Césarée dès la troisième heure de la nuit, deux cents fantassins, soixante-dix cavaliers et deux cents lanciers. Qu'on prépare aussi des montures pour Paul et qu'on le conduise sain et sauf au procurateur Félix.” Il écrivit à celui-ci une lettre ainsi libellée : “Claudius Lysias au très excellent procurateur Félix, salut. L'homme que voici avait été arrêté par les Juifs et se trouvait sur le point d'être tué par eux, lorsque je survins avec ma troupe et le leur enlevai, ayant appris qu'il était Romain. Voulant savoir au juste le motif pour lequel ils l'accusaient, je l'ai fait descendre devant leur Sanhédrin ; j'ai trouvé qu'il était incriminé à propos de questions litigieuses touchant leur loi, mais qu'il n'y avait aucune charge méritant la mort ou les fers. Et comme une machination qui devait avoir lieu contre cet homme m'avait été dénoncée, sur l'heure je l'ai envoyé vers toi, invitant ses accusateurs à requérir contre lui, par-devant toi.” Les soldats, selon l'ordre qui leur avait été donné, prirent Paul et le conduisirent de nuit à Antipatris. Le lendemain, ils laissèrent les cavaliers s'éloigner avec lui et retournèrent vers la forteresse. Les autres, arrivés à Césarée, remirent la lettre au procurateur et lui présentèrent Paul. Félix lut la lettre et demanda de quelle province il était ; apprenant qu'il était de Cilicie : Je t'entendrai, dit-il, lorsque tes accusateurs seront aussi présents. Et il ordonna qu'il fût gardé dans le prétoire d'Hérode. Cinq jours après le grand prêtre Ananie descendit avec quelques anciens et un avocat : un certain Tertullus, pour porter plainte devant le procurateur contre Paul. Celui-ci ayant été cité, Tertullus commença à l'accuser en ces termes : “La grande paix dont nous jouissons et les réformes faîtes pour cette nation par ta prévoyance, en tout et partout, nous les accueillons, très excellent Félix, en toute reconnaissance. Mais pour ne pas t'importuner trop longtemps, je te prie de nous écouter un instant dans ta bonté. Nous avons trouvé cet individu : c'est une peste qui suscite des querelles parmi tous les Juifs répandus dans l'univers et le chef de la secte des Nazaréens ; il a même tenté de profaner le Temple ; nous nous étions emparés de lui et nous voulions le juger selon notre Loi, lorsque le tribun Lysias est survenu et l'a arraché très violemment de nos mains, en ordonnant à ses accusateurs de venir devant toi ; de lui tu pourras toi-même apprendre ce dont nous l'accusons.” Les Juifs se joignirent à lui pour affirmer qu'il en était bien ainsi. Quant à Paul, comme le procurateur lui avait fait signe de parler, il répondit : “Depuis plusieurs années, je le sais, tu es juge de cette nation ; c'est donc avec confiance que je plaide ma cause. Tu peux savoir qu'il n'y a pas plus de douze jours que je suis monté à Jérusalem pour adorer. Et l'on ne m'a trouvé ni dans le Temple à discuter avec quiconque ou à provoquer un attroupement de foule, ni dans les synagogues, ni à travers la ville ; ils ne peuvent même pas faire devant toi la preuve de ce dont ils m'accusent. Cependant, je te l'avoue, c'est selon la voie qu'ils appellent une secte, que je sers le Dieu de nos pères ; je crois à tout ce qui est écrit dans la Loi et dans les Prophètes. J'ai en Dieu une espérance, que ceux-ci ont eux-mêmes : il y aura une résurrection des justes et des méchants. C'est pourquoi, moi aussi, je m'exerce à avoir constamment devant Dieu et devant les hommes une conscience irréprochable. Après de nombreuses années, je suis venu faire des aumônes à mon peuple et présenter des offrandes ; c'est à cette occasion que m'ont trouvé, purifié dans le Temple, sans attroupement ni tumulte, certains Juifs d'Asie qui auraient dû comparaître devant toi et se porter accusateurs, s'ils avaient quelque chose contre moi. Ou bien alors que ceux-ci disent de quel crime ils m'ont trouvé coupable, lorsque j'ai comparu devant le Sanhédrin, à moins que ce ne soit pour cette seule parole que j’ai criée lorsque j'étais au milieu d'eux : C'est à cause de la résurrection des morts que je suis mis en jugement aujourd'hui devant vous.” Félix qui savait très exactement ce qui concernait cette voie les ajourna : Lorsque le tribun Lysias sera descendu, leur dit-il, j'examinerai à fond votre affaire. Et il ordonna au centurion de garder Paul, tout en lui laissant quelque liberté, et de n'empêcher aucun des siens de le servir. Quelques jours après, Félix vint avec sa femme Drusille, qui était juive, il envoya chercher Paul et l'écouta parler de la foi au Christ Jésus. Et comme Paul discourait sur la justice, la conscience, et le jugement futur, subitement effrayé, Félix répondit : Pour le moment va-t'en, et quand j'en aurai le temps, je te rappellerai. Il avait en même temps l'espoir que de l'argent lui serait donné par Paul ; c'est pourquoi il l'envoyait chercher fréquemment et causait avec lui. Deux années s'écoulèrent, Félix eut alors comme successeur Porcius Festus. Voulant s'assurer les bonnes grâces des Juifs, il laissa Paul emprisonné. Trois jours après son entrée dans sa province, Festus monta de Césarée à Jérusalem. Les grands prêtres et les principaux des Juifs portèrent plainte auprès de lui contre Paul et ils se mirent à le solliciter, demandant comme une faveur de le faire venir à Jérusalem. Ils avaient préparé un guet-apens pour le tuer en chemin. Mais Festus répondit que Paul était gardé à Césarée et qu'il y devait lui-même repartir sous peu : “Que ceux donc d'entre vous, dit-il, qui ont qualité descendent avec moi et, s'il y a quelque chose de répréhensible en cet homme, qu'ils l'accusent.” Après avoir séjourné parmi eux de huit à dix jours au plus, il redescendit à Césarée ; le lendemain il s'assit à son tribunal et ordonna d'amener Paul. Lorsque celui-ci fut présent, les Juifs qui étaient descendus à Jérusalem l'entourèrent, formulant contre lui de nombreuses et graves accusations, qu'ils ne pouvaient prouver. Paul se défendit : “Je n'ai péché ni contre la Loi des Juifs, ni contre le Temple, ni contre César.” Quant à Festus, désireux de s'assurer les bonnes grâces des Juifs, il demanda à Paul : “Veux-tu monter à Jérusalem, afin d'y être jugé de tout cela devant moi ?” Paul répliqua : “Je me tiens devant le tribunal de César, c'est là qu'il me faut être jugé. Je n'ai fait tort en rien aux Juifs, comme tu le sais toi-même fort bien. Si donc je suis coupable et si j'ai fait quelque chose qui mérite la mort, je ne refuse pas de mourir ; mais si rien ne subsiste des griefs dont ces gens-là m'accusent, personne ne peut me livrer à eux. J'en appelle à César.” Alors Festus, après en avoir conféré avec son conseil, conclut : “A César tu en as appelé, devant César tu iras.” Quelques jours s'étaient écoulés lorsque le roi Agrippa et Bérénice arrivèrent à Césarée pour saluer Festus. Comme ils y séjournaient plusieurs jours, Festus exposa au roi l'affaire de Paul : Il y a ici, lui dit-il, un homme que Félix a laissé en prison ; quand j'étais à Jérusalem, les grands-prêtres et les anciens des Juifs portèrent plainte contre lui, demandant sa condamnation ; je leur répondis que ce n'est pas l'usage des Romains de livrer qui que ce soit avant que l'accusé n'ait été confronté avec ses accusateurs et qu'il n'ait eu la facilité de se défendre contre leurs griefs. Eux donc m'accompagnèrent ici ; sans aucun délai, je m'assis au tribunal et j'ordonnai d'amener cet homme. Les accusateurs comparurent, mais ils n'articulèrent contre lui aucune des charges que je supposais ; ils avaient avec lui certaines discussions touchant leur propre religion, et à propos d'un certain Jésus, qui est mort et que Paul affirmait être en vie. Quant à moi, embarrassé d'une enquête sur de telles choses, je lui demandai s'il consentait à aller à Jérusalem et à y être jugé. Mais comme Paul réclama d'être réservé à la décision d'Auguste, j'ai ordonné de le garder jusqu'à ce que je l'envoie à César. Agrippa dit alors à Festus : Je désirerais, moi aussi, entendre cet homme. Demain, répondit le procurateur, tu l'entendras. Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice arrivèrent en grande pompe et entrèrent dans la salle d'audience avec les tribuns et les hommes les plus en vue de la ville, et sur l'ordre de Festus, Paul fut introduit. Roi Agrippa, dit Festus, et vous tous qui êtes ici présents, vous voyez cet homme : c'est contre lui que toute l'assemblée des Juifs m'a sollicité, tant à Jérusalem qu'ici, protestant à grands cris qu'il ne fallait pas le laisser vivre plus longtemps. Pour moi j'ai constaté qu'il n'avait rien fait qui méritât la mort, mais comme lui-même en a appelé à Auguste, j'ai décidé de le lui envoyer. Toutefois je n'ai rien de précis sur son compte à écrire au Seigneur (empereur) ; c'est pourquoi je l'ai fait comparaître devant vous et surtout devant toi, roi Agrippa, afin qu'enquête faite, j'aie quelque chose à écrire ; il me semble en effet absurde d'envoyer un prisonnier sans faire savoir aussi les charges qui pèsent sur lui. Alors Agrippa dit à Paul : il t'est permis de parler pour ta défense. Etendant la main, Paul plaida ainsi sa cause : “De tous les griefs dont je suis accusé par les Juifs, roi Agrippa, je m'estime heureux d'avoir à me disculper aujourd'hui devant toi, car tu connais parfaitement toutes leurs coutumes et leurs controverses ; en conséquence je te prie de m'écouter patiemment. Ce qui a été ma vie dès ma prime jeunesse, au sein de ma nation et à Jérusalem, tous les Juifs le savent ; ils ont appris depuis longtemps, s'ils veulent en témoigner, que j'ai vécu selon les principes de la secte la plus stricte de notre religion, en Pharisien. Et maintenant c'est à cause de mon espérance dans la promesse faite par Dieu à nos pères que je suis traduit en jugement, cette promesse que nos douze tribus, qui servent Dieu avec empressement nuit et jour, espèrent voir s’accomplir ; c'est à cause de cette espérance, ô Roi, que je suis accusé par les Juifs. Semble-t-il incroyable parmi vous que Dieu ressuscite les morts ? Pour ma part j'avais donc cru qu'il fallait faire une opposition soutenue au nom de Jésus le Nazaréen. C'est aussi ce que je fis à Jérusalem. J'y ai moi-même jeté en prison beaucoup de saints en vertu des pouvoirs reçus des grands-prêtres, et quand on les mettait à mort j'applaudissais. Souvent même, parcourant les synagogues, je sévissais contre eux et les contraignais à blasphémer ; enfin, dans l'excès de ma rage, je les poursuivais jusque dans les villes étrangères. A cette occasion j'allais à Damas, muni des pouvoirs et de la délégation des grands-prêtres. Il était midi, j'étais en route, quand je vis resplendir autour de moi et de ceux qui cheminaient avec moi une lumière venant du ciel, plus éclatante que le soleil ; et comme nous étions tous tombés à terre, j'entendis une voix qui me disait en langue hébraïque : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il t'est dur de regimber contre l'aiguillon. – Qui êtes-vous, Seigneur ? répliquai-je. Le Seigneur me répondit : C'est moi Jésus que tu persécutes. Allons ! lève-toi et tiens-toi sur tes pieds ; je te suis apparu en effet, pour me choisir en ta personne un serviteur et un témoin de ce que tu as vu et des choses pour lesquelles je t'apparaîtrai encore, te délivrant des mains du peuple et des Gentils vers lesquels je t'envoie, pour leur ouvrir les yeux, les convertir des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, et afin qu'ils reçoivent par la foi en moi la rémission de leurs péchés et une part d'héritage avec les sanctifiés. En conséquence, roi Agrippa, je n'ai pas résisté à la vision céleste. Bien au contraire, à Damas d'abord, puis à Jérusalem, dans tout le pays de Judée et aux Gentils, j'ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, accompagnées de dignes fruits de pénitence. C'est pour cela que les Juifs, après s'être saisis de moi dans le Temple, ont tenté de me tuer ; mais grâce au secours de Dieu, qui ne m'a pas manqué jusqu'à ce jour, je continue à rendre témoignage devant petits et grands, sans rien dire d'autre que ce que les prophètes et Moïse ont prédit devoir arriver, que le Christ aurait à souffrir, que ressuscité le premier d'entre les morts, il devait annoncer la lumière pour le peuple (d'Israël) et les Gentils.” Comme il plaidait de la sorte, Festus s'exclama : “Tu es fou, Paul ! ton grand savoir te précipite dans la démence.” – “Je ne suis pas fou, très excellent Festus, répondit Paul ; je parle au contraire le langage de la vérité et du bon sens. Il le sait bien, le roi à qui je parle en toute liberté, je ne crois pas en effet que rien de tout cela ne soit ignoré de lui, vu que ce n'est pas dans un coin que tous ces événements se sont passés. Crois-tu, roi Agrippa, aux prophètes ? Je sais que tu y crois.” Et Agrippa de répliquer : “A peu de frais, tu me persuaderais de me faire chrétien.” - “Je souhaiterais devant Dieu, riposta Paul, qu'à peu de frais, non seulement toi, mais encore tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui, vous deveniez ce que je suis moi-même, hormis ces chaînes.” Le roi se leva, le gouverneur, Bérénice et tous ceux qui siégeaient avec eux. En se retirant, ils causaient entre eux : Cet homme, disaient-ils, n'a rien fait qui mérite la mort ou les chaînes. Quant à Agrippa, il déclara à Festus : Cet homme pourrait être relâché s'il n'en avait appelé à César. Quand il eut été décidé de nous embarquer pour l'Italie, on confia Paul et quelques autres prisonniers à un centurion de la cohorte d'Augusta, nommé Julius. Nous montâmes sur un navire d'Adramyttium qui devait faire le cabotage le long des côtes d'Asie, et nous gagnâmes le large. Aristarque, un Macédonien de Thessalonique, était avec nous. Le jour suivant nous abordâmes à Sidon ; Julius qui traitait Paul avec bienveillance, lui permit d'aller chez ses amis et de recevoir leurs soins. Repartant de là nous longeâmes Chypre, parce que les vents étaient contraires, et après avoir navigué à travers la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, nous abordâmes à Myre en Lycie. Le centurion y ayant trouvé un navire d'Alexandrie qui faisait voile vers l'Italie, nous fit monter à bord. Pendant plusieurs jours nous naviguâmes lentement, et nous arrivâmes péniblement dans les parages de Cnide ; comme le vent ne nous permettait point d'aborder, nous longeâmes la Crête dans le voisinage de Salmone, et après l'avoir côtoyée avec peine, nous parvînmes en un lieu appelé Beaux-Ports, près duquel se trouvait la ville de Lasaia. Un long temps s'écoula et la navigation commençait déjà à devenir périlleuse, parce que l'époque du jeûne était révolue ; Paul avertit donc (l'équipage) en ces termes : amis, je vois que la navigation ne pourra se faire sans péril et sans de graves dommages, tant pour la cargaison et le navire que pour nos vies. Le centurion se fiait toutefois davantage au pilote et au capitaine du navire qu'aux dires de Paul. Comme le port se prêtait mal à un hivernage, la plupart émirent l'avis de lever l'ancre, afin si possible d'atteindre pour y hiverner Phœnicé, un port de la Crête qui regarde vers le Sud-Ouest et le Nord-Ouest. Comme une légère brise du Sud s'était mise à souffler, s'estimant maîtres d'exécuter leur dessein, ils levèrent l'ancre et serrèrent au plus près la Crête. Peu après un vent d’ouragan, nommé Euraquilon, s'abattit sur l'île. Le vaisseau fut saisi et ne put tenir tête au vent ; nous abandonnant à la tempête, nous étions emportés à la dérive. Comme nous passions sous une petite île nommée Cauda, nous réussîmes à grand peine à nous rendre maîtres de la chaloupe. Celle-ci une fois hissée, on usa des moyens de secours en cintrant le navire, et dans la crainte d'un échouage dans la Syrte, après avoir laissé glisser l'ancre flottante, nous allions à la dérive. Comme nous étions violemment ballottés, le jour suivant (les marins) jetèrent une partie de la cargaison ; le troisième jour, de leurs propres mains ils précipitèrent à la mer le gréement du navire. Pendant plusieurs jours ni le soleil ni les étoiles ne se montrèrent et la tempête faisait rage avec la même violence, si bien que désormais tout espoir de salut avait disparu pour nous. Comme on avait été longtemps sans manger, Paul se leva au milieu d'eux et dit : Il fallait, mes amis, m'obéir et ne point partir de Crête, pour vous épargner ce péril et ces pertes. Je vous invite maintenant à avoir bon courage ; car aucun d'entre vous ne périra, seul le navire sera perdu. En effet, cette nuit même, un ange de Dieu, auquel j'appartiens et que je sers, s'est présenté à moi : “Ne crains point, Paul, m'a-t-il dit ; il te faut comparaître devant César, et voici que Dieu t'a accordé (la vie de) tous ceux qui naviguent avec toi.” Ayez donc bon courage, amis, j'ai confiance en Dieu : il en sera comme il m'a été dit. Mais nous devons échouer sur une île. C'était la quatorzième nuit, nous étions ballottés sur l'Adriatique. Vers le milieu de la nuit, les matelots soupçonnèrent l'approche d'une terre. Après avoir jeté la sonde, ils trouvèrent vingt brasses ; en avançant un peu, ils jetèrent à nouveau la sonde et trouvèrent quinze brasses ; alors, dans la crainte d'être drossés quelque part sur des récifs, ils jetèrent de la poupe quatre ancres, souhaitant la venue du jour. Comme les matelots cherchaient à fuir du navire et avaient descendu la chaloupe sous prétexte d'élonger les ancres de la proue, Paul dit au centurion et aux soldats : Si ces hommes ne restent pas à bord, il n'y a pas de salut possible pour vous. Les soldats coupèrent alors les cordages de la chaloupe et la laissèrent tomber. En attendant le point du jour, Paul les exhorta tous à prendre quelque nourriture : Voilà, leur dit-il, aujourd'hui quatorze jours que vous attendez et restez à jeun, sans rien manger. Je vous engage donc à prendre quelque nourriture ; c'est nécessaire pour votre salut. Aucun d'entre vous en effet, ne perdra un seul cheveu de sa tête. Ayant ainsi parlé, il prit du pain, rendit grâces à Dieu devant tous, et le rompant, se mit à manger. Tous reprirent courage et mangèrent eux aussi. Nous étions en tout deux cent soixante-seize personnes à bord. Lorsqu'on fut rassasié, on allégea le navire en jetant le blé à la mer. Quand le jour vint, ils ne reconnurent pas la terre de Malte, mais ils distinguèrent une baie avec une plage, sur laquelle ils projetèrent, si possible, d'échouer le navire. Alors ils détachèrent les ancres qu'ils laissèrent tomber à la mer, en même temps ils relâchèrent les attaches des gouvernails, et, après avoir hissé à la brise qui soufflait la voile d'artimon, ils se laissèrent porter vers la plage. Mais ayant donne sur un haut fond ils y échouèrent la nef, la proue fortement fixée demeurait immobile, tandis que la poupe se rompait sous la violence des vagues. Les soldats étaient d'avis de tuer les prisonniers dans la crainte que quelqu'un ne s'enfuit à la nage ; mais le Centurion, qui voulait sauver Paul, s'opposa à leur destin ; il ordonna à ceux qui pouvaient nager de se jeter les premiers à l'eau et de gagner la terre, et aux autres d'utiliser qui des planches, qui (les épaules des marins) du navire. C'est ainsi que tous parvinrent sains et saufs à la terre. Une fois sauvés nous apprîmes que l'île s'appelait Malte. Les barbares nous témoignèrent une bienveillance peu commune : en effet après avoir allumé du feu à cause de la pluie qui était survenue et du froid, ils nous recueillirent tous. Paul ramassa du bois mort qu'il jeta au feu ; la chaleur en fit sortir une vipère qui s'attacha à sa main. Lorsque les barbares virent la bête pendre de sa main, ils se dirent les uns aux autres : assurément cet individu est un meurtrier, puisqu'à peine échappé de la mer, la Justice divine ne permet pas qu'il vive. Quant à lui, il secoua la bête dans le feu et n'en éprouva aucun mal. Eux s’attendaient à le voir enfler et tomber raide mort. Longtemps ils attendirent, puis voyant que rien d'insolite ne lui arrivait, ils changèrent d'avis, proclamant que c'était un dieu. Dans les environs se trouvaient les domaines du Premier de l'île, nommé Publius, qui nous traita avec bienveillance durant les trois jours qu'il nous reçut. Il se trouvait que le père de Publius, atteint de fièvre et de dysenterie, était au lit. Paul entra chez lui ; après avoir prié et lui avoir imposé les mains, il le guérit. Sur quoi les autres habitants de l'île qui avaient quelque maladie vinrent et furent guéris. Aussi nous comblèrent-ils de grands honneurs, et lorsque nous rembarquâmes, ils nous pourvurent de ce dont nous avions besoin. Au bout de trois mois nous embarquâmes sur un vaisseau d'Alexandrie, à l'enseigne des Dioscures, qui avait hiverné dans l'île. Puis nous abordâmes à Syracuse où nous séjournâmes trois jours ; de là, suivant la côte, nous parvînmes à Reggio, et grâce au vent du Sud qui s'était levé au bout d'une journée, nous arrivâmes à Pouzzoles le second jour. Nous y trouvâmes des frères qui nous invitèrent à séjourner auprès d'eux sept jours. C'est ainsi que nous nous dirigeâmes vers Rome. Les frères de cette ville, ayant eu de nos nouvelles, vinrent à notre rencontre jusqu'au Forum d'Appius et aux Trois Tavernes ; à leur vue Paul rendit grâces à Dieu et reprit courage. Quand nous fûmes à Rome, l'autorisation fut donnée à Paul d'habiter en un logis particulier avec les soldats qui le gardaient. Au bout de trois jours, il convoqua chez lui les notables de la communauté juive ; puis, lorsqu'ils furent réunis, il leur dit : Frères, bien que je n'aie rien fait contre notre peuple, ou contre les coutumes de nos pères, j'ai été arrêté à Jérusalem et livré aux mains des Romains. Ceux-ci, après m'avoir interrogé, voulaient me relâcher, parce que je n'avais commis aucun délit qui méritât la mort ; comme les Juifs s'y opposaient, j'ai été contraint d'en appeler à César, sans avoir l'intention de porter une accusation quelconque contre nia nation. C'est pourquoi je vous ai appelés auprès de moi afin de vous voir et de vous entretenir ; c'est en effet à cause de l'espérance d'Israël que je suis chargé de cette chaîne. Eux lui répondirent : pour nous, nous n'avons reçu aucune lettre de la Judée sur ton compte et aucun de nos frères n'est venu rapporter ni dire quoi que ce soit de fâcheux sur toi. Il nous paraît équitable de t'entendre toi-même exposer ce que tu penses ; car pour ce qui est de cette secte, nous savons qu'elle est partout contredite. Au jour fixé par eux, ils vinrent en plus grand nombre le trouver en son logis. Depuis le matin jusqu'au soir, il leur exposa le royaume de Dieu avec force témoignages, s'efforçant de les gagner à Jésus en s'appuyant sur la Loi de Moïse et les Prophètes. Les uns furent convaincus par ce qu'il disait, tandis que les autres restaient incrédules. Ils se séparèrent donc sans avoir pu se mettre d'accord les uns avec les autres, tandis que Paul leur disait ce seul mot : c'est en toute vérité que par l'organe du prophète Isaïe, l'Esprit Saint a parlé à vos pères en ces termes : va vers ce peuple et dis : vous écouterez de vos oreilles et vous ne comprendrez pas, et vous regarderez de vos yeux et vous ne verrez pas. Il s'est épaissi, en effet, le cœur de ce peuple, et de leurs oreilles avec peine ils ont entendu, et leurs yeux, ils les ont fermés ; de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, et qu'ils n'entendent de leurs oreilles, et qu'ils ne comprennent du cœur et ne se convertissent, et que je les guérisse. Sachez donc que ce salut qui vient de Dieu, c'est aux Gentils qu'il a été envoyé ; eux, ils écouteront. (Après qu’il eut ainsi parlé, les Juifs s'en allèrent en discutant entre eux avec beaucoup d'animation.) Paul demeura deux années entières dans le domicile qu'il avait loué et il y accueillait tous ceux qui venaient vers lui ; il prêchait le Royaume de Dieu et enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ, librement et en toute assurance.
Paul, serviteur du Christ Jésus, apôtre par vocation, mis à part pour l'Evangile que Dieu a d'avance annoncé par ses prophètes dans les saintes Ecritures, touchant son Fils, né, comme être de chair, de la race de David, et mis en possession, comme esprit saint, depuis qu'il est ressuscité des morts, de la puissance qui appartient au Fils de Dieu, Jésus Christ notre Seigneur, par qui nous avons reçu grâce et mission d'apôtre, pour que règne la foi, à la gloire de son nom, chez tous les Gentils - parmi eux, vous aussi, vous êtes les élus de Jésus-Christ - à tous ceux qui sont à Rome, aimés de Dieu, appelés à être saints, à vous, grâce et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ. Tout d'abord je rends grâce pour vous tous à mon Dieu, par Jésus Christ, parce qu'on célèbre votre foi dans le monde entier. Et Dieu m'est témoin, lui que je sers en mon esprit, en prêchant l'Evangile de son Fils, que je fais sans cesse mémoire de vous, demandant toujours dans mes prières de pouvoir enfin, grâce au bon vouloir de Dieu, aller jusque chez vous. Car je désire vous voir afin de vous apporter quelque bienfait spirituel, pour vous affermir, ou plutôt pour que nous nous réconfortions ensemble chez vous, dans la foi qui nous est commune à vous et à moi. Je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que j'ai formé bien souvent le dessein de me rendre chez vous, - mais j'en ai été empêché jusqu'à ce jour - pour recueillir chez vous aussi quelque fruit, comme chez les autres Gentils. Je me dois aux Grecs et aux Barbares, aux savants et aux ignorants ; d'où mon désir de vous annoncer, à vous aussi qui êtes à Rome, l'Evangile. Car je ne rougis pas de l’Evangile ; c'est une force divine pour le salut de tout croyant, du Juif tout d'abord, puis du Grec ; car la justice de Dieu se manifeste en lui, de foi en foi, ainsi qu'il est écrit : le juste par la foi vivra. La colère de Dieu se manifeste en effet du haut du ciel contre toute impiété et contre toute injustice des hommes, qui par injustice font obstacle à la vérité, car ce qui peut être connu de Dieu existe parmi eux à l'état manifeste ; car Dieu le leur a manifesté. Ce qui, de lui, ne se voit pas, c'est-à-dire sa puissance éternelle et sa divinité, sont devenues visibles depuis la création du monde pour qui réfléchit à ses œuvres. Aussi sont-ils inexcusables, puisque connaissant Dieu ils ne lui ont rendu ni la gloire ni les actions de grâces qu'on lui doit ; ils se sont au contraire abandonnés à leurs folles pensées et leur cœur sans intelligence s'est plongé dans les ténèbres. Se prétendant des sages, ils sont devenus insensés et ils ont troqué la gloire du Dieu immortel pour des images représentant des hommes mortels, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. C'est pourquoi Dieu les a livrés à ce qu'ils désiraient au fond du cœur, à l'impureté, pour le déshonneur de leurs propres corps. Parce qu'ils ont changé la vérité de Dieu pour le mensonge et offert leurs hommages et leur culte à la créature plutôt qu'au Créateur - qui est béni dans tous les siècles. Amen – ... à cause de cela, Dieu les a livrés à des passions dégradantes. Leurs femmes ont changé les rapports naturels en des rapports contre nature. Et de même les hommes, abandonnant les rapports naturels avec la femme, ont brûlé de passion les uns pour les autres, hommes faisant avec d'autres hommes des choses infâmes et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement. Et de même qu'ils ont réprouvé la véritable connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à la dépravation de l'esprit ; et ils ont agi d'une manière inconvenante. Ils sont remplis d'injustices de toutes sortes, de méchanceté, de cupidité, de malice, adonnés à l'envie, au meurtre, à la discorde, à la fourberie, à la malignité, détracteurs, diffamateurs, ennemis de Dieu, insolents, orgueilleux, fanfarons, ingénieux à mal faire, sans respect pour leurs parents, Sans intelligence, sans constance, sans affection, sans pitié. Et bien qu'ils connaissent le décret de Dieu suivant lequel ceux qui font de telles choses sont dignes de mort, non seulement ils les font, mais ils approuvent encore ceux qui les font. C'est pourquoi tu es sans excuse, homme, qui que tu sois, qui juges. Lorsque tu juges autrui, tu te condamnes toi-même ; car tu agis de même, toi qui juges. Et nous savons que le jugement de Dieu répond à la vérité quand il atteint ceux qui font de telles choses. Penses-tu donc, ô homme qui juges ceux qui font de telles choses, et qui les fais, que toi, tu échapperas au jugement de Dieu ? Ou bien méconnais-tu ses richesses de bonté, de longanimité et de patience, ignorant que la bonté de Dieu te pousse au repentir ? Mais par ton endurcissement et par l'obstination de ton cœur, tu amasses contre toi un trésor de colère pour le jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu qui rendra à chacun selon ses œuvres. Ceux qui, par leur persévérance à faire le bien, cherchent gloire, honneur et immortalité auront la vie éternelle. Mais pour ceux qui ne veulent pas se soumettre et qui, rebelles à la vérité, se livrent à l'iniquité, ce sera la colère et le courroux. Douleur et détresse pour tout être humain qui s'adonne au mal, pour le Juif tout d'abord, puis pour le Grec ; gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif tout d'abord, puis pour le Grec. Car Dieu ne fait acception de personne. Ceux qui auront péché sans la Loi, périront également sans la Loi ; et ceux qui auront péché sous la Loi seront jugés par la Loi. Car ce ne sont pas les auditeurs de la Loi qui sont justes devant Dieu : ce sont les observateurs de la Loi qui seront justifiés. Quand en effet des Gentils, qui ne possèdent pas la Loi, accomplissent d'eux-mêmes les préceptes de la Loi, ils sont pour eux-mêmes une loi. Ils montrent en effet que ce qu'impose la Loi est inscrit dans leur cœur ; et c'est ce dont témoigne leur conscience qui, tour à tour, les accuse ou même les défend - au jour où Dieu selon mon Evangile, jugera, par le Christ Jésus, la vie secrète des hommes. Mais toi qui te pares du nom de Juif, toi qui t'appuies sur la Loi et qui te glorifies en Dieu, toi qui connais sa volonté et discernes, instruit par la Loi, ce qu'il faut faire, toi qui te flattes d'être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, le docteur des ignorants, le maître des enfants, possédant dans la Loi l'incarnation de la science et de la vérité... Toi donc qui instruis les autres, tu ne t'instruis pas toi-même ! Toi qui proclames qu'il ne faut pas voler, tu voles ! Toi qui condamnes l'adultère, tu commets l'adultère ! Toi qui exècres les idoles, tu pilles les biens des temples ! Tu mets ta gloire dans la Loi ; mais en transgressant la Loi, tu déshonores Dieu, car les païens, ainsi qu'il est écrit, blasphèment à cause de vous le nom de Dieu. La circoncision est certes utile, si tu observes la Loi ; mais si tu transgresses la Loi, ta circoncision n'est plus qu'incirconcision. Si donc l'incirconcis observe les préceptes de la Loi, son incirconcision ne sera-t-elle pas comptée comme circoncision ? Et celui qui, resté tel qu'il est né, incirconcis, accomplit la Loi, te jugera, toi qui malgré la lettre et la circoncision transgresses la Loi. Car n'est pas Juif celui qui le paraît, ni circoncision, celle qui se voit dans la chair. Le vrai Juif l'est au dedans et la vraie circoncision est celle du cœur, selon l'esprit et non selon la lettre, celle qui n'est pas l'objet des louanges des hommes, mais de celles de Dieu. Quelle est donc la supériorité du Juif ? Et quelle est l'utilité de la circoncision ? Elles sont grandes de toutes manières. Tout d'abord, c'est à eux qu'ont été confiés les oracles de Dieu. Eh bien quoi ! Si certains ont été infidèles, leur infidélité peut-elle rendre vaine la fidélité de Dieu ? Evidemment non. Tenons plutôt que Dieu est véridique et que tout homme est menteur, ainsi qu'il est écrit : Tu ne peux qu'être justifié dans tes propos et victorieux si l'on te juge. Mais si notre injustice met en valeur la justice de Dieu, que dirons-nous ? Dieu, en faisant éclater sa colère, n'est-il pas injuste - je parle ici d'une manière tout humaine ? - Evidemment non ! Autrement, comment Dieu jugerait-il le monde ? Mais si, par mon mensonge, la vérité de Dieu brille davantage pour sa gloire, pourquoi serais-je encore jugé comme pécheur ? Et pourquoi, comme certains calomniateurs prétendent que nous l'enseignons, ne pas faire le mal pour qu'en sorte le bien ? Ceux-là méritent bien leur condamnation. Alors, quoi ! L'emportons-nous ? Pas tout à fait. Nous avons en effet montré que tous, les Juifs comme les Grecs, se trouvent sous l'empire du péché, ainsi qu'il est écrit : Il n'y a aucun juste, aucun ; Il n’y a aucun homme sensé, aucun qui recherche Dieu. Tous se sont égarés ; ils sont tous corrompus. Il n'est personne qui fasse le bien ; il n'y en a pas un seul. Leur gorge est un sépulcre ouvert, leur langue un instrument de ruses ; et sous leurs lèvres on trouve un venin de vipères. Leur bouche est remplie d'insultes et de propos amers. Pour verser le sang leurs pieds sont rapides. La ruine et la misère jalonnent leur chemin et ils ne connaissent pas la voie de la paix ; la crainte de Dieu n'est pas devant leurs yeux. Or nous savons que ce que dit la Loi, c'est pour ceux qui sont sous la Loi qu'elle l'énonce. il faut donc que toute bouche se taise et que le monde entier se trouve soumis au jugement de Dieu, puisque nul ne peut être justifié devant lui par les œuvres de la Loi ; car par la Loi vient la science du péché. Et maintenant c'est en dehors de la Loi que la justice de Dieu, attestée par la Loi et par les Prophètes, s'est manifestée, la justice de Dieu par la foi en Jésus Christ, en faveur de tous ceux qui croient. Car il n'y a pas de distinction : tous ont péché et se trouvent privés de la gloire de Dieu ; et tous sont, par sa faveur, justifiés gratuitement, en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus. Oui, Dieu a fait de lui, grâce à son sang versé, un moyen de propitiation qui agit par la foi ; et cela, pour montrer qu'il agissait avec justice quand il tolérait les péchés d'autrefois avec une patience divine, afin de manifester sa justice en notre temps et montrer ainsi qu'il est, tout ensemble, et juste et source de justice pour celui qui croit en Jésus. Que devient donc la gloire qu'on s'attribuait ? Elle est exclue. Mais en vertu de quelle loi ? Celle des œuvres ? Non, mais en vertu de la loi de la foi. Car nous proclamons qu'un homme est justifié par la foi, sans qu'interviennent les œuvres de la Loi. Ou bien Dieu serait-il seulement te Dieu des Juifs ? Ne l'est-il pas aussi des Gentils ? Oui, il l'est aussi des Gentils, puisqu'il n'y a qu'un Dieu, qui justifie les circoncis par la foi et les incirconcis au moyen de la foi. Annulons-nous donc la Loi par la foi ? Evidemment non ! Bien au contraire, nous la confirmons. Que dirons-nous donc du destin d'Abraham, notre père selon la chair ? Car si Abraham a été justifié par des œuvres, il possède un titre de gloire ; oui, mais pas devant Dieu. Or que dit l'Ecriture ? Abraham crut à Dieu et ce lui fut compté comme justice. Or, si quelqu'un fait une œuvre, le salaire ne lui est pas attribué comme une faveur ; il lui est dû. Mais si quelqu'un ne fait pas une œuvre, mais croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est comptée comme justice. C'est ainsi que David proclame heureux l'homme que Dieu tient pour juste sans lui demander d'œuvres : Heureux ceux dont les fautes ont été remises et dont les péchés ont été couverts. Heureux l'homme à qui le Seigneur ne compte pas de péché. Cette déclaration de bonheur ne vaut-elle donc que pour le circoncis ou vaut-elle encore pour l'incirconcis ? Nous disons en effet : Pour Abraham la foi fut comptée comme justice. Comment donc lui fut-elle comptée ? Etait-il déjà circoncis ou bien était-il incirconcis ? Il n'était pas encore circoncis, mais bien incirconcis. Il reçut le signe de la circoncision comme sceau de la justice de la foi, qu'il avait n'étant pas circoncis. Il est ainsi le père de tous ceux qui, sans être circoncis, croient, de telle sorte que la justice leur est comptée, et père de ceux des circoncis qui ne sont pas seulement circoncis, mais qui de plus marchent sur les traces de la foi qu'eut, encore incirconcis, notre père Abraham. Ce n'est pas en effet de la Loi que dépend la promesse faite à Abraham et à sa postérité de recevoir le monde en héritage, mais de la justice de la foi. Si en effet ce sont les gens de la Loi qui sont héritiers, la foi n'a plus de valeur et la promesse est sans effet. Car la loi provoque la colère. Mais là où il n'y a pas de loi, il n'y a pas non plus de transgression. C'est pourquoi on est héritier par la foi, pour que ce soit par grâce, afin que cette promesse soit assurée à toute sa postérité, non seulement à celle qui se réclame de la Loi, mais à celle qui se réclame de la foi d'Abraham, qui est notre père à tous, ainsi qu'il est écrit : Je fais de toi le père d'un grand nombre de nations. Il l'est au regard de celui en qui il a cru, Dieu, qui rend la vie aux morts, et qui appelle ce qui n'existe pas à l'existence. Espérant contre toute espérance, il a cru et il est ainsi devenu le père d'un grand nombre de nations, comme il avait été dit : Telle sera ta postérité. Il ne faiblit pas dans sa foi en songeant à son propre corps qui était déjà comme mort - il avait environ cent ans - et au sein de Sara, mort lui aussi. Il ne douta point, par manque de foi, de la promesse de Dieu ; fortifié au contraire dans sa foi, il rendit gloire à Dieu, pleinement convaincu que ce qu'il a promis, il a le pouvoir de le réaliser. Et c'est pourquoi ce lui fut compté comme justice. Ce n'est pas pour lui seulement qu'il a été écrit que ce lui fut compté, mais pour nous aussi à qui ce doit être compté, à nous qui croyons en celui qui a ressuscité des morts Jésus, notre Seigneur, qui a été livré pour nos péchés et qui est ressuscité pour notre justification. Ainsi donc, justifiés par la foi, nous sommes en paix avec Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur, qui nous a permis d'accéder, par la foi, à cette grâce en laquelle nous sommes établis et de nous glorifier dans l'espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous pouvons même nous glorifier dans les tribulations, car nous savons que la tribulation produit la constance, la constance une vertu solide et la vertu solide l'espérance. Or l'espérance ne trompe pas, car l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné. Et en effet, le Christ, alors que nous ne pouvions rien pour nous, est mort au temps marqué, et pour des impies. Il est déjà rare que l'on meure pour un juste. Peut-être en effet quelqu'un accepterait-il de mourir pour un homme de bien ! Dieu, lui, montre son amour pour nous en la mort du Christ pour nous au temps même où nous étions pécheurs. A plus forte raison donc, justifiés que nous sommes maintenant dans son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. Si en effet, ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, une fois réconciliés, serons-nous sauvés en sa vie ; d'autant plus que nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d'avoir obtenu dès maintenant la réconciliation. C'est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et avec le péché, la mort, et qu'ainsi la mort atteint tous les hommes, parce que tous ont péché... car avant la Loi le péché avait sa place dans le monde ; mais le péché n'est pas imputé quand il n'y a pas de Loi. Cependant la mort a régné d'Adam à Moïse sur ceux-là mêmes qui n'avaient pas péché en transgressant un précepte, comme l'avait fait Adam, qui est le type de Celui qui devait venir. Mais il n'en va pas du don divin comme de la faute. Car si, par la faute d'un seul, les hommes, dans leur ensemble, sont morts, la grâce de Dieu et le don gracieux de ce seul homme, Jésus-Christ, ont agi sur eux avec plus de force encore. Et il n'en va pas non plus des conséquences de la faute d'un seul comme du don ; car après une seule faute, le jugement fut une condamnation, et après de nombreuses fautes, le don divin est une justification. Si en effet par la faute d'un seul, la mort a régné de son seul fait, à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils par le seul Jésus-Christ. Ainsi donc, de même qu'une seule faute a entraîné pour tous les hommes une condamnation, de même l’œuvre de justice d'un seul apporte à tous une justice de vie. De même en effet, que par la désobéissance d'un seul homme, l'ensemble des hommes ont été constitués pécheurs, de même par l'obéissance d'un seul, ils seront constitués justes. La loi, sans doute, s'est introduite pour étendre les transgressions ; mais là où le péché s'est étendu, la grâce a surabondé. Ainsi, de même que le péché a régné pour la mort, la grâce, elle, règne par la justice, en donnant la vie éternelle, par Jésus-Christ, notre Seigneur. Que dire alors ? Allons-nous demeurer dans le péché pour que la grâce abonde ? Evidemment non ! Puisque nous sommes morts au péché, comment pourrions-nous vivre encore en lui ? Ou bien ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés dans le Christ Jésus, nous avons été baptisés dans sa mort ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, pour que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous menions, nous aussi, une vie nouvelle. Car si nous lui avons été unis dans une mort semblable à la sienne, nous aurons part aussi à sa résurrection, sachant bien que notre vieil homme a été crucifié avec lui, pour que le corps du péché soit anéanti ; de telle sorte que nous ne soyons plus asservis au péché ; car celui qui est mort est délivré du péché. Et si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, car nous savons que le Christ ressuscité des morts ne mourra plus. La mort n'a plus aucun pouvoir sur lui. En mourant, il est mort au péché pour jamais, et vivant, il vit pour Dieu. De même vous aussi, regardez-vous comme morts au péché et vivant pour Dieu dans le Christ Jésus. Que le péché ne règne donc plus dans votre corps mortel pour vous soumettre à ses convoitises. Ne livrez pas vos membres comme des instruments d'iniquité au péché ; mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu, tels des morts revenus à la vie ; livrez vos membres, comme des instruments de justice, à Dieu. Le péché n'aura plus de pouvoir sur vous, car vous n'êtes plus sous la Loi, mais sous la grâce. Alors quoi ! Allons-nous commettre le péché parce que nous ne sommes plus sous la Loi, mais sous la grâce ? Evidemment non ! Ne savez-vous pas que si vous vous livrez à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes les esclaves de cet être à qui vous obéissez ; c'est ou le péché, pour la mort ; ou l'obéissance, pour la justice. Mais je rends grâces à Dieu, parce que jadis esclaves du péché, vous avez obéi de tout cœur à l'enseignement qui vous a été transmis, et que délivrés du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice. J'emploie ce langage tout humain à cause de votre faiblesse charnelle. De même en effet que vous avez livré vos membres, comme des esclaves à l'impureté et au désordre, pour aboutir au désordre, livrez maintenant vos membres, comme esclaves, à la justice, pour acquérir la sainteté. Quand vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice. Mais quels fruits en avez-vous retirés ? Ils étaient tels que maintenant vous en rougissez, car tout cela menait à la mort. Mais maintenant, affranchis du péché, devenus les esclaves de Dieu, vous possédez des fruits de sainteté ; et vous parviendrez à la vie éternelle. Car le salaire du péché c'est la mort ; et le don de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ, notre Seigneur. Ou bien ignorez-vous, frères - car je parle à des gens qui connaissent la Loi - , que la loi s'impose à l'homme aussi longtemps qu'il vit ? Ainsi la femme mariée est liée par la loi à son mari vivant ; mais quand son mari meurt, elle est affranchie de la loi qui la liait à lui. C'est pourquoi, si du vivant de son mari, elle appartient à un autre, on la tiendra pour adultère ; mais si son mari meurt, elle est libre à l'égard de cette loi, et si elle appartient à un autre, elle n'est plus adultère. Et de même vous aussi, mes frères, vous êtes morts à la Loi, grâce au corps du Christ, pour appartenir à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, de telle sorte que nous produisions des fruits pour Dieu. Quand en effet nous étions dans la chair, les passions, source de péchés, excitées par la Loi, travaillaient dans nos membres afin de leur faire produire des fruits de mort. Mais maintenant, morts à ce qui nous tenait sous le joug, nous sommes délivrés de la Loi, si bien que nous servons dans un esprit nouveau, et non d'après des textes périmés. Qu'est-ce à dire ? Que la Loi est péché ? Evidemment non ! Mais si j'ai connu le péché c'est par la Loi. Je n'aurais pas en effet connu la convoitise si la Loi n'avait dit : Tu ne convoiteras pas. Le péché a profité du précepte pour faire triompher en moi toutes sortes de convoitises ; car sans la Loi, le péché était mort. Oui, j'étais vivant jadis, quand je n'avais pas de loi. Mais le précepte venu, le péché a repris vie ; et moi, je suis mort ; si bien que pour moi, le précepte fait pour donner la vie, m'a conduit à la mort. Car le péché profitant du précepte m'a séduit, et par son moyen m'a tué. La Loi est donc sainte, et le précepte saint, juste et bon. C'est donc une chose bonne qui m'a donné la mort ? Evidemment non ! Mais c'est le péché, qui pour se manifester comme péché, s'est servi du bien pour me donner la mort. Ainsi le péché, se servant du précepte, montrait au plus haut point sa nocivité. Nous savons en effet que la Loi est spirituelle ; mais moi, je suis charnel, vendu, asservi au péché. Je ne sais pas ce que je fais. Je ne fais pas ce que je veux ; bien au contraire je fais ce que je hais. Mais si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais que la Loi est bonne. Dès lors, ce n'est plus moi qui le fais, mais c'est le péché qui demeure en moi. Oui, je sais que nul bien n'habite en moi, c'est-à-dire dans ma chair ; car je puis vouloir, mais je ne puis accomplir le bien. Je ne fais pas le bien que je veux ; je fais au contraire le mal que je ne veux pas. Mais si je ne fais pas ce que je veux, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui demeure en moi. Je me trouve donc devant cette loi : je veux faire le bien, et c'est le mal qui s'impose à moi. A suivre l'homme intérieur je me complais dans la loi de Dieu ; mais je vois une autre loi dans mes membres, qui s’oppose à la loi de ma raison et qui me soumet à la loi du péché qui est dans mes membres. Quel être malheureux je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? Rendons grâce à Dieu, par Jésus-Christ, notre Seigneur. Ainsi donc, je suis soumis, par la raison, à la loi de Dieu, et par la chair, à la loi du péché. Il n'y a donc plus désormais de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus, car la loi de l'esprit de vie, dans le Christ Jésus, t'a délivré de la loi du péché et de la mort. Ce qui était impossible à la Loi, affaiblie qu'elle était par la chair, Dieu l'a réalisé en envoyant son propre Fils en une chair semblable à celle du péché, et à propos du péché, en condamnant par là le péché dans la chair, pour que la justice proposée par la Loi pût s'accomplir en nous qui ne suivons pas la chair, mais l'esprit. Et en effet ceux qui sont soumis à la chair aspirent à servir la chair ; ceux qui sont soumis à l'esprit, à servir l'esprit. Et les aspirations de la chair vont à la mort ; mais celles de l'esprit, à la vie et à la paix. C'est pourquoi les aspirations de la chair vont contre Dieu, car elles ne sont pas soumises à la loi de Dieu. Et elles ne peuvent l'être. Les êtres charnels ne peuvent pas plaire à Dieu. Mais vous, vous n'êtes pas des êtres charnels, mais spirituels, s'il est vrai que l'Esprit de Dieu habite en vous. si quelqu'un n'a pas l'Esprit du Christ, il ne lui appartient pas. Mais si le Christ est en vous, votre corps, sans doute, est mort à cause du péché, mais votre esprit est vie grâce à la justice. Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus des morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ Jésus des morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par la vertu de son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, mes frères, notre devoir, c'est non de vivre au service de la chair, en suivant la chair... , car si vous vivez en suivant la chair, certainement vous mourrez. Mais si vous mortifiez par l'esprit les activités du corps, vous vivrez. Tous ceux en effet qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont des fils de Dieu. Car vous n’avez pas reçu un esprit d'esclavage pour retomber dans la crainte ; vous avez reçu un esprit d'adoption grâce auquel nous crions : Abba, Père. Et l'Esprit lui-même témoigne à notre esprit que nous sommes des enfants de Dieu. Enfants, nous sommes donc héritiers, héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ, s'il est vrai que si nous souffrons avec lui, c'est pour être glorifiés avec lui. J'estime en effet que les souffrances de cette vie ne peuvent se comparer à la gloire qui doit un jour nous être révélée. Le monde en effet attend avec impatience cette révélation des fils de Dieu, car il a été soumis à la vanité, sans qu'il l'ait voulu, à cause de celui qui l'a soumis ; mais il espère, et il sera lui aussi délivré de l'esclavage de la corruption pour partager dans la gloire la liberté des enfants de Dieu. Nous savons en effet que jusqu'à ce jour le monde tout entier gémit et souffre des douleurs d'enfantement. Bien plus, nous aussi qui possédons les prémices de l'Esprit, nous gémissons au fond de nous-mêmes dans l'attente de l'adoption, de la délivrance de notre corps. Car c'est en espérance que nous avons été sauvés. Or voir ce qu'on espère, ce n'est plus espérer. Espère-t-on encore ce que l'on voit ? Mais si nous espérons quelque chose que nous ne voyons pas, nous devons user de patience en l'attendant. L'Esprit lui aussi vient en aide à notre faiblesse ; car nous ne savons pas prier comme il convient ; mais l'Esprit lui-même, par des gémissements ineffables, intercède pour nous. Or celui qui sonde les cœurs connaît le désir de l'Esprit ; il sait qu'il intercède, en accord avec Dieu, pour des saints. Or nous savons que Dieu fait que tout concoure au bien de ceux qui l'aiment, de ceux que dans ses desseins providentiels, il a appelés. Car ceux qu'il a d'avance distingués, il les a aussi prédestinés à devenir conformes à l'image de son Fils pour qu'il soit l'aîné d'une multitude de frères ; ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés ; ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. Que dire après cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n'a pas épargné son propre Fils, qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnerait-il pas, avec lui, tout le reste ? Qui pourrait accuser les élus de Dieu ? C'est Dieu qui justifie. Qui pourrait condamner quand le Christ Jésus est mort ? Bien mieux, il est ressuscité, il est assis à la droite de Dieu et il intercède pour nous. Qui pourrait nous séparer de l'amour du Christ ? Les tribulations, les angoisses, les persécutions, la faim, la nudité, les dangers, le glaive ? Comme il est écrit : A cause de toi on nous massacre tout le jour, on nous traite en brebis de boucherie. Mais en tout cela nous sommes plus que vainqueurs, grâce à celui qui nous a aimés ; car je suis certain que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni présent, ni futur, ni vertus, ni hauteur, ni profondeur, ni quelque autre créature que ce soit ne pourront jamais nous séparer de l'amour de Dieu qui s'est affirmé dans le Christ Jésus notre Seigneur. Je dis la vérité dans le Christ, je ne mens pas et ma conscience m’en donne en l'Esprit Saint le témoignage : j'ai un profond chagrin, une douleur incessante au fond du cœur. J'en viens à souhaiter d'être moi-même anathème, séparé du Christ, pour mes frères, pour mes parents selon la chair, eux qui sont Israélites, qui possèdent l'adoption, la gloire, les testaments, la législation, le culte, les promesses ; à eux les Pères et c'est d'eux qu'est issu en sa nature charnelle le Christ, celui qui est, au-dessus de tout, Dieu béni dans tous les siècles. Amen. Et il est impossible que la parole de Dieu soit maintenant sans effet. Tous les descendants d’Israël ne sont pas Israël. Ce n'est pas parce qu'ils sont la progéniture d'Abraham qu'ils sont tous ses enfants ; mais c'est en Isaac que tu auras ta postérité, c'est-à-dire : ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont les enfants de Dieu ; ce sont les enfants de la promesse qui sont tenus pour postérité. Tel est en effet l'énoncé de la promesse : Je reviendrai à la même époque et Sara aura un fils. Mieux encore ! Rébecca avait conçu d'Isaac, notre père. Ils n'étaient pas encore nés et n'avaient fait ni bien ni mal ; mais, pour maintenir la liberté du choix de Dieu, qui dépend non des œuvres, mais de Celui qui appelle, il lui fut dit : L'aîné sera soumis au plus jeune, ainsi qu'il est écrit : J'ai aimé Jacob et haï Esaü. Que dire alors ? Dieu serait-il injuste ? Evidemment non ! Dieu en effet dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde et j'aurai pitié de qui j’ai pitié. Par conséquent, il ne s'agit ni de vouloir ni de courir, mais que Dieu fasse miséricorde. Et en effet l'Ecriture dit au Pharaon : Si je t'ai suscité, c'est pour montrer en toi ma puissance et pour que l'on proclame mon nom par toute la terre. Par conséquent il fait miséricorde à qui il veut et il endurcit qui il veut. Mais alors, me dira-t-on, pourquoi fait-il encore des reproches ? Est-ce qu'on peut résister à sa volonté ? O homme, qui donc es-tu pour disputer avec Dieu ? Est-ce qu’un vase de terre peut dire à celui qui l'a fait : Pourquoi m'as-tu fait de la sorte ? Le potier n'est-il pas maître de l'argile, libre de faire, de la même pâte, tel vase luxueux et tel autre vulgaire ? Et si Dieu voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec beaucoup de patience des vases de colère déjà prêts pour la perdition. S'il l'a fait dans le dessein de faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu'il a préparés pour la gloire, envers nous-mêmes qu'il a déjà appelés non seulement d'entre les Juifs, mais aussi d'entre les Gentils ! C'est déjà ce qu'il dit dans Osée : J'appellerai celui qui n'était pas mon peuple : mon peuple, et celle qui n'était pas aimée : mon aimée ; et là même où on leur avait dit : vous n'êtes pas mon peuple, on les appellera : fils du Dieu vivant. Quant à Israël, Isaïe s'écrie : Même si le nombre des fils d'Israël est égal à celui du sable de la mer, seul le Reste sera sauvé. Car la parole du Seigneur va totalement et sans tarder, s’accomplir sur la terre. Et comme l'avait dit Isaïe : Si le Seigneur des Armées ne nous avait laissé un germe, nous serions devenus comme Sodome et nous aurions ressemblé à Gomorrhe. Mais alors que dire ? Que des Gentils, qui n’étaient pas à la recherche de la justice, sont entrés en possession de la justice, mais de la justice qui vient de la foi ; tandis qu'Israël, lui, qui s'efforçait de pratiquer une loi faite pour la justice, n'y est point parvenu. Et pourquoi ? Parce qu'il comptait non sur la foi, mais sur les œuvres. Ils ont buté contre la pierre d'achoppement, ainsi qu'il est écrit : Voici que je place en Sion une pierre d'achoppement, un rocher de scandale ; mais celui qui croit en lui ne sera pas confondu. Frères, le désir de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c'est qu'ils soient sauvés. Je leur rends en effet ce témoignage : ils ont du zèle pour Dieu ; mais ils manquent d'intelligence ; méconnaissant la justice de Dieu et cherchant à établir la leur propre, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu. Le Christ en effet met un terme à la Loi pour que tous ceux qui croient soient justifiés. Moïse écrit de la justice qui vient de la Loi : Celui qui l'accomplira aura la vie en elle. Mais la justice qui vient de la foi parle ainsi : Ne dis pas dans ton cœur : Qui montera au ciel, et cela pour en faire descendre le Christ ; ou : Qui descendra dans les enfers ? et cela pour faire remonter le Christ d'entre les morts. Que dit-elle ? C'est près de toi qu'est la parole, dans ta bouche et dans ton cœur. Et c'est la parole de la foi que nous annonçons. Car si tu confesses de bouche que Jésus est Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé ; car la croyance de cœur mène à la justice et la confession de bouche au salut. L'Ecriture dit en effet : Quiconque croit en lui ne sera pas confondu. Il n'y a pas en effet de distinction entre Juifs et Grecs ; car pour tous, c'est le même Seigneur qui répand ses richesses sur tous ceux qui l'invoquent ; car tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés. Mais comment l'invoquer sans d'abord croire en lui ? Et comment croire en lui, sans l'avoir entendu ? Et comment l'entendre sans prédicateur ? Et comment prêcher sans être envoyé ? Aussi il est écrit : Qu'ils sont beaux les pas des messagers du bonheur ! Cependant tous n'ont pas cru à l'Evangile. Isaïe dit en effet : Seigneur, qui a cru à notre prédication ? La foi naît donc de la prédication, et la prédication de la parole du Christ. Mais alors, dirai-je, ne l'ont-ils pas entendue ? Certainement si ! Leur voix s'est fait entendre par toute la terre, et leur parole jusqu'au bout du monde. Mais alors, dirai-je, Israël n'aurait-il pas compris ? Déjà Moïse disait : Je vous rendrai jaloux d'un peuple qui n'en est pas un ; j’exciterai votre dépit contre un peuple sans intelligence. Isaïe, lui, va jusqu'à dire : J'ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas. Je me suis manifesté à ceux qui ne m'interrogeaient pas. Et parlant d'Israël, il dit : J'ai, tout le long du jour, tendu les mains vers un peuple incroyant et rebelle. Mais maintenant je le demande : Est-ce que Dieu n'aurait pas rejeté son peuple ? Evidemment non ! car je suis, moi, Israélite, de la descendance d'Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n'a pas rejeté son peuple, que d'avance il a choisi. Et ne savez-vous pas ce que dit l'Ecriture dans la vie d'Elie quand il se plaint d'Israël à Dieu ? Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont renversé tes autels. Je suis demeuré seul ; et ils en veulent à ma vie. Que lui répond l'oracle divin ? Je me suis réservé sept mille hommes, qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal. C'est aussi de la même manière qu'il existe, de nos jours, un Reste ; élu par grâce. Mais s'il l'est par grâce, il ne l'est plus à cause des œuvres ; autrement la grâce ne serait plus grâce. Que conclure ? Israël n'a pas obtenu ce qu'il cherchait ; les élus l'ont obtenu. Les autres ont été endurcis, comme il est écrit : Dieu a jusqu'à ce jour mis en eux un esprit de torpeur, des yeux qui ne voient pas et des oreilles qui n'entendent pas. Et David dit : Que leur table soit pour eux un piège, une trappe, une cause de chute et de représailles. Que leurs yeux soient obscurcis ; qu'ils ne voient pas. Et tiens sans cesse leur échine courbée. Et maintenant je le demande : leur faux-pas est-il tel que leur chute soit définitive ? Evidemment non ! Au contraire ! Leur défaillance assure le salut des Gentils, ce qui provoquera leur jalousie. Mais si leur défaillance est une richesse pour le monde, et leur déchéance une richesse pour les Gentils, combien plus leur redressement ? Je vous le déclare à vous, Gentils : dans toute la mesure où je suis apôtre des Gentils, je fais honneur à mon ministère avec l'espoir d'exciter la jalousie des gens de ma race et de sauver quelques-uns d'entre eux. Car si leur rejet a permis la réconciliation du monde, leur retour sera-t-il autre chose qu'une résurrection de morts ? Si les prémices sont saintes, la masse l'est aussi ; et si la racine est sainte, les rameaux de même. Si quelques-uns des rameaux ont été retranchés et si toi, sauvageon, tu as été enté et es devenu bénéficiaire de la sève fournie par la racine de l'olivier, ne te glorifie pas aux dépens des rameaux. Et si tu te glorifies, songe que ce n'est pas toi qui portes la racine, mais la racine qui te porte. Tu vas dire : des rameaux ont été retranchés pour que moi, je sois enté. C'est vrai. A cause de leur incrédulité, ils ont été retranchés, et toi, à cause de ta foi, tu es là. Ne t'enorgueillis donc pas ; crains plutôt. Car si Dieu n'a pas épargné les rameaux naturels, il ne t'épargnera pas non plus. Songe donc à la bonté et à la sévérité de Dieu, à sa sévérité pour ceux qui sont tombés, à la bonté de Dieu pour toi, si tu demeures en sa bonté ; sinon toi-même tu seras retranché. Quant à eux, s'ils ne demeurent pas dans l'incrédulité, ils seront de nouveau entés, car Dieu peut de nouveau les enter. Si toi en effet, tu as été coupé sur l'olivier sauvage auquel tu appartenais naturellement, puis enté, contre ta propre nature, sur un bon olivier, combien il sera plus facile de les enter, eux qui lui appartiennent par nature, sur leur propre olivier. Je ne veux pas, mes frères, que vous ignoriez ce mystère, de peur que vous ne vous preniez vous-mêmes pour des sages : Israël s'est trouvé en partie frappé d'endurcissement jusqu'à la venue de l'ensemble des Gentils ; et ainsi tout Israël sera sauvé, comme il est écrit : Il viendra de Sion, le libérateur ; il éloignera les impiétés de Jacob ; telle sera mon alliance avec eux quand j'enlèverai leurs péchés. Eu égard à l'Evangile, ils sont, à cause de vous, traités en ennemis ; mais eu égard au choix divin, ils sont, à cause des pères, objet d'amour ; car les dons de Dieu et son appel sont irrévocables. De même en effet que vous avez jadis désobéi à Dieu et que vous avez maintenant, par suite de leur désobéissance, obtenu miséricorde, de même eux aussi se trouvent maintenant avoir désobéi, par suite de la miséricorde qui vous était faite, pour être eux aussi maintenant objet de miséricorde. Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde. O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables ! Que ses voies sont impénétrables ! Qui a jamais connu la pensée du Seigneur ? Ou qui a jamais été son conseiller ? Ou qui l'a prévenu par ses dons pour qu'il doive le payer de retour ? Tout vient de lui, tout est par lui et tout va lui. A lui la gloire dans tous les siècles. Amen. Je vous exhorte donc, frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos corps comme une hostie vivante, sainte, capable de plaire à Dieu ; c'est le culte que la raison vous demande. Ne vous modelez pas sur ce monde, mais transformez-vous dans un renouveau spirituel, afin de pouvoir discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bien, ce qui peut lui plaire et ce qui est parfait. Je demande en vertu de la grâce qui m'a été donnée, à chacun d'entre vous, de ne pas s'estimer plus qu'il ne convient, mais d'avoir des sentiments de juste modération, conformes pour chacun à la mesure de foi que Dieu lui a départie. De même en effet que nous avons en un seul corps beaucoup de membres et que tous les membres ne remplissent pas le même office, de même tous ensemble, nous formons un seul corps dans le Christ et nous sommes membres, chacun pour notre part, les uns des autres. Nous avons des dons différents, suivant la grâce qui nous a été donnée ; soit la prophétie, - qu'elle soit réglée par la foi - ; soit le service, pour servir. Tel a le don d'enseigner ; qu'il enseigne. Tel celui d'exhorter ; qu'il exhorte. Que celui qui donne le fasse simplement ; celui qui préside, avec zèle ; celui qui exerce la miséricorde, en souriant. Que votre charité soit sans fard. Ayez la haine du mal ; attachez-vous au bien. Chérissez-vous mutuellement d'un amour fraternel. Soyez pleins de prévenances et d'égards les uns pour les autres. Ne soyez pas nonchalants, mais zélés. Ayez l'esprit ardent, pour servir le Seigneur. Soyez joyeux dans l'espérance, patients dans l'épreuve, persévérants dans la prière. Subvenez aux besoins des saints. Cherchez à pratiquer l'hospitalité. Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez, ne maudissez pas. Réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent. Soyez pleins d'estime les uns pour les autres. N'aspirez pas aux grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous prenez pas vous-mêmes pour des sages. Ne rendez à personne le mal pour le mal, songez à bien agir en présence de tous. Dans la mesure du possible, autant qu'il dépend de vous, soyez en paix avec tous. Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère, car il est écrit : La vengeance m'appartient ; c'est moi qui punirai, dit le Seigneur. Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s'il a soif ; donne-lui à boire ; en agissant ainsi tu amasseras sur sa tête des charbons brûlants. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur par le bien du mal. Que chacun soit soumis aux autorités supérieures ; car toute autorité vient de Dieu et celles qui existent ont été établies par Dieu ; Si bien que celui qui s'insurge contre l'autorité se révolte contre l'ordre divin, et ceux qui se seront révoltés se verront eux-mêmes condamnés. Les magistrats ne sont pas à craindre quand on fait le bien, mais quand on fait le mal. Veux-tu ne pas avoir à craindre l'autorité ? Fais le bien et tu recevras son approbation ; car elle est à ton égard ministre de Dieu pour le bien. Mais si tu fais le mal, crains. Ce n'est pas en vain qu'elle porte le glaive ; car elle est ministre de Dieu, l'instrument de sa colère contre les malfaiteurs. Aussi faut-il se soumettre, non seulement par crainte de cette colère, mais aussi pour obéir à sa conscience. C'est d'ailleurs pour cette raison que vous payez les impôts : car ce sont des ministres de Dieu, tout occupés de leur office. Rendez à tous ce que vous devez ; à qui l'impôt, l'impôt ; à qui les taxes, les taxes ; à qui la crainte, la crainte ; à qui l'honneur, l'honneur. N'ayez aucune dette envers personne, sauf de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son prochain accomplit le reste de la Loi. Et en effet : tu ne seras pas adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, et tout autre précepte quel qu'il soit, tout est résumé dans cette parole : tu aimeras ton prochain comme toi-même. La charité ne fait pas de tort au prochain. Toute la loi est donc accomplie par la charité. Vous savez d'ailleurs en quel temps nous sommes. C'est le moment de sortir du sommeil ; car maintenant le salut est plus proche de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, le jour est proche. Dépouillons-nous donc des œuvres de ténèbres et revêtons les armes de lumière. Ayons, comme il sied en plein jour, une conduite décente ; ni ripailles, ni ivresse, ni débauche, ni luxure, ni querelles, ni jalousie. Revêtez au contraire le Seigneur Jésus-Christ et n'ayez pas pour votre chair des soins qui servent ses convoitises. Accueillez avec condescendance celui qui, pour la foi, est un “faible”, sans entrer en controverses. Tel croit pouvoir manger de tout ; le “faible”, lui, se nourrit de légumes. Que celui qui mange de tout ne méprise pas celui qui ne mange pas de tout ; et que celui qui ne mange pas de tout ne juge pas celui qui mange de tout, car Dieu se l'est attaché. Qui donc es-tu pour juger le serviteur d'autrui ? Qu'il se tienne ferme ou qu'il tombe, c'est l'affaire de son maître. Mais il restera debout, car le Seigneur a le pouvoir de le maintenir tel. Tel distingue entre les jours, tel autre les tient pour semblables ; que chacun se fasse une conviction solide. Celui qui tient compte des jours en tient compte à cause du Seigneur ; celui qui mange de tout, le fait pour le Seigneur, puisqu'il rend grâce à Dieu ; et celui qui ne mange pas de tout s'abstient pour le Seigneur et rend grâce à Dieu. Nul de nous ne vit en effet pour lui-même, nul ne meurt pour lui-même ; car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Que nous vivions ou que nous mourions, nous sommes au Seigneur ; car si le Christ est mort et s'il a repris vie, c'est pour régner sur les vivants et sur les morts. Pourquoi donc juges-tu ton frère ? Pourquoi méprises-tu ton frère ? Tous en effet nous devrons comparaître devant le tribunal de Dieu, car il est écrit : Par ma vie, dit le Seigneur, tout genou pliera devant moi, et toute langue rendra gloire à Dieu. Par conséquent chacun d'entre nous rendra compte à Dieu de ce qu'il aura fait lui-même. Ne nous jugeons donc plus les uns les autres ; soyez plutôt attentifs à ne pas créer d'obstacle ou de scandale pour vos frères. Je sais bien et je suis persuadé dans le Seigneur que rien n'est par soi-même impur ; cependant si quelqu'un tient une chose pour impure, pour lui elle est impure. Si donc, pour un aliment, tu contristes ton frère, tu ne marches plus dans la charité. Ne va pas, à cause de ce que tu manges, le faire périr, lui pour qui le Christ est mort. N'exposez donc pas au dénigrement ce qui fait votre bien. Le royaume de Dieu n'est pas nourriture ou breuvage, mais justice, paix et joie dans l'Esprit Saint ; et celui qui sert le Christ dans ces dispositions est agréable à Dieu et plaît aux hommes. Travaillons donc pour la paix, pour notre édification mutuelle. Ne va pas, pour un aliment, ruiner l'œuvre de Dieu. Tout est pur, certes, mais manger en cédant au scandale, c'est mal. Et il est bon de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, d'éviter tout ce qui peut scandaliser ton frère. Garde pour toi, devant Dieu, la conviction que tu possèdes. Heureux qui ne se condamne pas lui-même quand il prend parti. Mais celui qui reste dans le doute, s'il mange, se condamne lui-même, car il n'a pas agi par conviction ; et tout ce qui n'est pas fondé sur la conviction est péché. Nous devons, nous les forts, supporter les infirmités des faibles et ne pas chercher notre propre plaisir. Que chacun cherche à plaire à son prochain en vue du bien, pour édifier. Le Christ en effet n'a pas cherché sa propre joie, mais comme il est écrit : Les outrages de ceux qui t'insultent sont retombés sur moi. Tout ce qui a été jadis écrit l'a été pour notre instruction, pour que, raffermis et consolés par les Ecritures, nous ayons l’espérance. Que le Dieu de la persévérance et de la consolation vous donne d'avoir les uns pour les autres, à l'exemple du Christ Jésus, les mêmes sentiments pour que vous puissiez, d'un seul cœur et d'une seule voix, glorifier le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ. C'est pourquoi accueillez-vous les uns les autres comme le Christ lui-même vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. J'affirme en effet que le Christ s'est fait le serviteur de la circoncision, afin de témoigner de la véracité de Dieu, pour accomplir les promesses faites aux patriarches et pour que les Gentils rendent gloire à Dieu pour sa miséricorde, ainsi qu'il est écrit : C'est pourquoi je te célébrerai parmi les Gentils et je chanterai en l'honneur de ton nom. Et il est dit encore : Réjouissez-vous, Gentils, avec son peuple ; et de même : Louez tous, Gentils, le Seigneur, et que tous les peuples l'acclament. Et Isaïe dit également : Il viendra, le rejeton de Jessé, celui qui se lève pour commander aux Gentils. En lui, les Gentils mettront leur espoir. Que le Dieu de l'espérance vous comble de toute joie et de paix dans la foi, pour que vous soyez riches d'espérance par la vertu de l'Esprit Saint. Je suis pour ma part bien persuadé, mes frères, que vous êtes tous remplis de bonnes dispositions, riches de toute vraie science et capables de vous avertir les uns les autres. J'ai montré cependant, par endroit, quelque hardiesse dans ce que je vous ai écrit ; mais c'était pour raviver vos souvenirs, en usant de la grâce qui m'a été donnée par Dieu d'être ministre du Christ Jésus auprès des Gentils, chargé du service sacré de l'Evangile de Dieu, pour que l'offrande des Gentils, sanctifiée par l'Esprit Saint, soit agréable à Dieu. Je puis donc me glorifier dans le Christ Jésus pour ce qui touche au service de Dieu ; car je n'oserais parler de choses que le Christ n'aurait pas accomplies par moi pour la conversion des Gentils, par la parole et par l'action, par la puissance des miracles et des prodiges, par la force de l'Esprit Saint. C'est ainsi que, de Jérusalem, j'ai rayonné jusqu'en Illyrie pour porter l'Evangile du Christ ; et j'ai mis mon honneur à ne pas prêcher là où l'on avait déjà fait connaître le Christ, pour ne pas bâtir sur les fondements posés par un autre, mais selon qu'il est écrit : Ceux à qui on ne l'avait pas annoncé le verront, et ceux qui n'en avaient pas entendu parler le connaîtront. Cela m'a bien souvent détourné d'aller chez vous. Mais maintenant, je n'ai plus rien à faire dans ces régions et je désire vivement, depuis bien des années, aller chez vous, quand je partirai pour l'Espagne... J'espère en effet vous voir en passant et être mis par vous en route pour ce pays, quand je me serai d'abord un peu rassasié de vous. Maintenant, je vais à Jérusalem pour le service des saints. La Macédoine et l’Achaïe ont en effet décidé de faire une collecte pour les pauvres de la communauté des saints de Jérusalem. Elles l'ont décidé et elles le leur doivent. si en effet les Gentils ont part à leurs biens spirituels, ils doivent, eux, les assister de leurs biens temporels. Lors donc que j'aurai terminé cette affaire et que j'en aurai consigné le produit entre leurs mains, j'irai, en passant chez vous, jusqu'en Espagne. Et je sais que si je viens chez vous, j'y viendrai avec la plénitude des bénédictions du Christ. Mais je vous demande, frères, par notre Seigneur Jésus-Christ et par la charité de l'Esprit, de combattre avec moi, en priant Dieu pour moi, afin que j'échappe aux incrédules qui sont en Judée et que le service que je rends à Jérusalem soit bien accueilli par les saints, de telle sorte que je puisse venir chez vous dans la joie, et s'il plaît à Dieu, me reposer au milieu de vous. Que le Dieu de paix soit avec vous tous. Amen. Je vous recommande Phébé, notre sœur, diaconesse de l'Eglise de Cenchrées pour que vous la receviez dans le Seigneur, comme il convient aux saints, et que vous l'aidiez en toute affaire où elle pourrait avoir besoin de vous ; car elle a prêté ses bons offices à beaucoup de frères et à moi-même. Saluez Prisca et Aquila, mes collaborateurs dans le Christ Jésus, qui, pour me sauver, ont risqué leur tête. J'ai pour eux beaucoup de reconnaissance, et non seulement moi, mais aussi toutes les Eglises des Gentils. Saluez également ceux qui s'assemblent dans leur maison. Saluez mon cher Epénète, prémices offertes par l'Asie au Christ. Saluez Marie qui s'est donné beaucoup de mal pour vous. Saluez Andronicos et Junias, mes parents et mes compagnons de captivité, qui ont grand renom parmi les apôtres et qui ont appartenu avant moi au Christ. Saluez Ampliatus, mon bien-aimé dans le Seigneur. Saluez Urbanus, mon collaborateur dans le Christ, ainsi que mon cher Stachus. Saluez Apelle, si méritant dans le Seigneur. Saluez ceux qui font partie de la maison d'Aristobule. Saluez mon parent Hérodion. Saluez ceux qui dans la maison de Narcisse appartiennent au Seigneur. Saluez Tryphène et Tryphose qui se donnent beaucoup de peine dans le Seigneur. Saluez la chère Persidas, qui s'est donné beaucoup de mal dans le Seigneur. Saluez Rufus, l'élu du Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne. Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas et les frères qui sont avec eux. Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa sœur ainsi qu'Olympas et tous les saints qui sont avec eux. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Toutes les Eglises du Christ vous saluent. Je vous recommande, frères, de vous garder de ceux qui créent des dissensions et des scandales, en s'écartant de l'enseignement que vous avez reçu. Détournez-vous d'eux. Car de telles gens ne sont pas au service de notre Seigneur, le Christ, mais de leur ventre : et par leurs discours édifiants et doucereux ils séduisent le cœur des simples. Votre obéissance est bien connue de tous. Je me réjouis donc à votre sujet ; mais je veux que vous soyez sages pour le bien et purs de tout mal. Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus soit avec vous. Timothée mon collaborateur vous salue, et avec lui, Lucius, Jason et Sosipater, mes parents. Moi Tertius, qui ai écrit la lettre, je vous salue dans le Seigneur. Gaios, mon hôte et celui de toute l'Eglise, vous salue. Eraste, trésorier de la ville, et Quartus notre frère vous saluent. 0 A celui qui a le pouvoir de vous affermir selon mon évangile et le message du Seigneur Jésus, selon la révélation du mystère, qui demeure caché tout au long des siècles, est maintenant manifesté, et qui par le moyen des écrits prophétiques, sur l'ordre du Dieu éternel et pour que règne partout la foi, est porté à la connaissance de tous les Gentils ; à Dieu, qui seul est sage, gloire, par Jésus-Christ, dans les siècles des siècles. Amen.
Paul, appelé à être Apôtre du Christ Jésus, par la volonté de Dieu, et Sosthène, le frère, à l'église de Dieu qui est à Corinthe, aux sanctifiés dans le Christ Jésus, appelés à être saints avec tous ceux qui invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, en tout lieu, que ce soit de votre (pays) ou du nôtre, grâce et paix vous soient données par Dieu, notre Père et (celui) du Seigneur Jésus-Christ. Je rends grâces à Dieu en tout temps à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été donnée dans le Christ Jésus, parce qu'en lui vous êtes devenus riches en toute espèce de don de parole et en toute espèce de connaissance, en proportion de la solidité avec laquelle le témoignage du Christ a été établi parmi vous, de telle sorte qu'il ne vous manque aucun don de grâce pendant que vous attendez la révélation de notre Seigneur Jésus-Christ. Lui-même vous affermira jusqu'à la fin pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ. Fidèle est le Dieu par qui vous avez été appelés à la communion de son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur. Mais je vous conjure, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de tenir tous le même langage et qu'il n'y ait pas de divisions parmi vous, mais restez bien unis dans un même esprit et un même sentiment. Car il m'a été rapporté à votre sujet, mes frères, par les gens de Chloé, qu'il y a des discordes parmi vous. Je veux dire que chacun de vous dit : “Moi, je suis de Paul ! - Moi, d'Apollos ! - Moi, de Céphas ! - Moi, du Christ ! Le Christ est-il divisé ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous, ou serait-ce pour le nom de Paul que vous avez été baptisés ? Je rends grâces de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, si ce n'est Crispus et Gaius, afin que personne ne puisse dire que c'est pour mon nom que vous avez été baptisés. Cependant j'ai encore baptisé la famille de Stéphanas ; par ailleurs, je ne sache pas que j'aie baptisé personne d'autre. C'est qu'en effet le Christ ne m'a pas envoyé baptiser, mais évangéliser, et non point avec la sagesse du discours, car il ne faut pas rendre vaine la croix du Christ. Le langage de la croix, en effet, est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, c'est la puissance de Dieu ; car il est écrit : Je détruirai la sagesse des sages et je mettrai de côté la prudence des prudents. Où est le sage ? où est l'homme instruit ? où est le disputeur de ce siècle ? Est-ce que Dieu n'a pas rendu folle la sagesse du monde ? Puisque en effet, dans la sagesse de Dieu, le monde n'a pas connu Dieu par le moyen de la sagesse, il a plu à Dieu de sauver, par la folie de la Proclamation, ceux qui croient. Et tandis que les Juifs réclament des miracles et que les Grecs cherchent la sagesse, nous, nous prêchons un Christ crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les Gentils, mais pour les appelés, tant Juifs que Grecs, Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu, plus fort que les hommes. Aussi bien considérez votre propre appel, frères : il n'y a pas parmi vous beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais ce qu'il y avait de fou dans le monde, Dieu l'a choisi pour confondre les sages, et ce qu'il y avait de faible dans le monde, Dieu l'a choisi pour confondre les forts ; ce qu'il y avait de vil, ce qui ne comptait pour rien, ce qui n'était pas, Dieu l'a choisi pour annuler ce qui était, afin que nulle chair ne se vante devant Dieu. Mais vous, c'est par lui que vous êtes dans le Christ Jésus, qui nous est devenu sagesse, de par Dieu, et aussi justice et sanctification, et rédemption, afin que, selon qu'il est écrit, celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. Moi-même, frères, lorsque je suis venu chez vous, ce n'est pas avec le prestige de la parole ou de la sagesse que je suis venu vous annoncer le témoignage de Dieu. Car j'ai décidé de ne rien savoir parmi vous, sinon Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. Moi-même, c'est dans la faiblesse et dans la crainte et en tremblant beaucoup, que je me suis présenté à vous, et je ne vous ai pas proclamé (l'Evangile) en termes persuasifs de sagesse, mais ce fut une démonstration de la puissance de l'Esprit, afin que votre foi ne fût pas fondée sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. Pourtant nous parlons sagesse parmi les parfaits, mais sagesse qui n'est pas de ce monde ni des princes de ce monde qui sont abolis. Nous parlons d'une sagesse de Dieu, demeurée cachée en un mystère, que Dieu avant les siècles a destinée par avance pour notre gloire ; sagesse qu'aucun des princes de ce monde n'a connue. Car, s'ils l'avaient connue, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de la gloire ; mais sagesse dont il est écrit : ce que l'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas venu à l'esprit de l'homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. C'est à nous, en effet, que Dieu l'a révélée par son Esprit, car l'Esprit scrute tout, même les profondeurs de Dieu. En effet, qui d'entre les hommes connaît ce qui est dans un homme, sinon l'esprit de l'homme qui est en lui ? Ainsi, ce qui est en Dieu, nul non plus ne le connaît, sinon l'Esprit de Dieu. Or nous, ce n'est pas l'esprit du monde que nous avons reçu, mais l'Esprit qui vient de Dieu, pour que nous connaissions ce dont nous avons été gratifiés par Dieu. Choses dont nous parlons aussi, non pas avec des paroles qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec celles qu'enseigne l'Esprit, adaptant les choses spirituelles aux spirituels. L'homme naturel, lui, ne perçoit pas ce qui est de l'Esprit de Dieu ; en effet, c'est une folie pour lui et il ne peut le comprendre, parce que cela s'apprécie spirituellement. L'homme spirituel au contraire juge toutes choses et n'est jugé lui-même par personne. Car qui a connu la pensée du Seigneur pour pouvoir l'instruire ? Mais nous, nous avons la pensée du Christ. Et moi, frères, je n'ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des charnels, comme à de petits enfants dans le Christ. Je vous ai donné du lait à boire, non de la nourriture solide, car vous n'en étiez pas encore capables ; mais même maintenant, vous n'en êtes pas capables, car vous êtes encore charnels. En effet, du moment qu'il y a parmi vous de la jalousie et des contestations, n'est-ce pas que vous êtes charnels et que vous vous conduisez selon l'homme charnel ? Car quand l'un dit : Moi, je suis de Paul ! et l’autre : Moi, d'Apollos ! n'est-ce pas la preuve que vous êtes des hommes (charnels) ? Qu’est-ce donc qu'Apollos ? Et qu'est-ce que Paul ? Des serviteurs par qui vous avez cru, selon ce que le Seigneur leur a donné à chacun. Moi, j'ai planté ; Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître. De telle sorte que ni celui qui plante, ni celui qui arrose ne sont quelque chose, mais celui qui donne la croissance, Dieu. Celui qui plante et celui qui arrose, c'est tout un, mais chacun recevra son propre salaire selon son propre labeur. Nous sommes en effet les collaborateurs de Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, la bâtisse de Dieu. Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, j'ai comme un sage architecte, posé le fondement, et un autre bâtit dessus. Seulement c'est à chacun de voir comment il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui est en place, c'est-à-dire Jésus-Christ. Si quelqu'un bâtit sur le fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, de la paille, du chaume, l'œuvre de chacun deviendra manifeste. En effet le jour la fera connaître, car cette révélation se fait par le feu, et c'est le feu qui éprouvera la valeur de l'œuvre de chacun. Si l'œuvre que quelqu'un a édifiée sur le fondement subsiste, il en recevra le salaire. Si l'œuvre de quelqu'un est consumée, il sera privé de son salaire : lui pourtant sera sauvé, mais comme à travers le feu. Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite parmi vous ? Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et voilà ce que vous êtes. Que nul ne s'abuse ! Si quelqu'un parmi vous pense être sage en ce siècle, qu'il devienne fou pour devenir sage. En effet, la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. Car il est écrit : Celui qui attrape les sages dans leur astuce. Et encore : Le Seigneur connaît les pensées des sages ; il sait qu'elles sont vaines. Aussi que personne ne mette sa gloire dans les hommes ; car tout est à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir ; tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu. Ainsi, que tout homme nous regarde comme des serviteurs du Christ et des dispensateurs des mystères de Dieu. Par là même ce qu'on réclame des dispensateurs, c'est que chacun soit trouvé fidèle. Mais pour moi, il m'importe fort peu d'être jugé par vous ou par un tribunal humain ; je ne me juge même pas moi-même. En effet, bien que je ne me sente coupable de rien, je ne suis pas pour autant déclaré juste ; mais celui qui me juge, c'est le Seigneur ! Ne jugez donc pas avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur, qui éclairera ce qui est caché dans les ténèbres et rendra manifestes les desseins des cœurs. Et alors chacun recevra de Dieu la louange qu'il mérite. Or ce que je viens de dire, frères, j'en ai fait application à moi et à Apollos, à cause de vous, afin que vous appreniez, en nos personnes, le : “Pas au-delà de ce qui est écrit”, afin que vous ne vous ne mettiez pas votre orgueil en l'un aux dépens de l'autre. Car qui te distingue, toi ? Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu comme si tu n'avais pas reçu ? Déjà vous êtes rassasiés ! Déjà vous êtes riches ! Sans nous vous êtes rois ! Et plût au ciel que vous fussiez devenus rois, pour que nous aussi, nous régnions avec vous ! Car, à ce que je crois, Dieu nous a fait paraître, nous les apôtres, les derniers des hommes, comme des condamnés à mort, puisque nous sommes devenus le spectacle du monde, des anges et des hommes. Nous, nous sommes fous pour le Christ, vous, vous êtes prudents dans le Christ ; nous sommes faibles, vous êtes forts ; vous êtes honorés, nous sommes méprisés. A cette heure encore, nous avons faim, nous avons soif, nous sommes nus, nous sommes souffletés, nous sommes vagabonds ; nous peinons en travaillant de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous le supportons ; diffamés, nous consolons. Nous sommes devenus comme les ordures du monde, le rebut de tous, jusqu'à maintenant. Ce n'est pas pour vous faire honte que j'écris cela, mais pour vous réprimander comme mes enfants aimés. Car eussiez-vous des milliers de pédagogues dans le Christ, vous n'avez pourtant pas plusieurs pères ; puisque c'est moi qui vous ai engendrés dans le Christ Jésus par l'Evangile. Donc, je vous en conjure, soyez mes imitateurs. C'est précisément pour cela que je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant aimé et fidèle dans le Seigneur ; il vous remettra en mémoire mes voies dans le Christ, de quelle manière j'enseigne partout dans chaque église. Quelques-uns se sont enflés d'orgueil, comme si je ne devais pas venir chez vous. Mais j'arriverai prochainement chez vous, si le Seigneur le veut bien, et je prendrai connaissance, non de ce que disent ces orgueilleux, mais de leur puissance. Car le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance. Que voulez-vous ? Que j'aille chez vous avec le bâton, ou avec amour et esprit de mansuétude ? Pour le dire de suite, on n'entend parler que d'une impudicité commise parmi vous, et d'une impudicité telle qu'il n'en existe pas de pareille même chez les païens. C'est au point que quelqu'un possède la femme de son père. Et vous êtes enflés d'orgueil ! Et vous n'avez pas été plutôt dans le deuil, pour que celui qui a commis cette action soit exclu du milieu de vous ! Car pour moi, absent de corps, mais présent d'esprit, j'ai déjà porté la sentence comme si j'étais présent, contre celui qui s'est ainsi conduit : Au nom de notre Seigneur Jésus, vous tous réunis et moi par l'esprit au milieu de vous, avec la puissance de notre Seigneur Jésus, que cet individu soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur. Il n'est pas brillant, le sujet de votre gloriole ! Ne savez-vous pas qu'un modique levain fait lever la pâte entière ? Débarrassez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, attendu que vous êtes sans levain. Et en effet notre agneau pascal, le Christ, a été immolé. Ainsi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de perversité, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité. Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir de rapport avec les impudiques, non pas, d'une façon générale, les impudiques de ce monde, ni les cupides, ni les brigands, ni les idolâtres, autrement il faudrait vous en aller de ce monde. Mais je vous ai écrit de ne pas entretenir de rapports au cas où un homme qui porte le nom de frère serait impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou insulteur, ou ivrogne, ou brigand ; et de ne pas même manger avec un individu pareil. Car est-ce à moi à juger ceux du dehors ? Ne sont-ce pas ceux du dedans que vous-même vous jugez ? Ceux du dehors, c'est Dieu qui les jugera. Extirpez le méchant du milieu de vous. L'un d'entre vous, ayant un différend avec un autre, n'a-t-il pas l'audace d'aller en jugement devant les injustes et non devant les saints ? Ou ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si c'est par vous que le monde est jugé, êtes-vous indignes de prononcer sur des causes de minime importance ? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? A plus forte raison les affaires de cette vie. Si donc au sujet de ces affaires vous avez des procès, établissez pour les juger ceux qui comptent pour rien dans l'église. Je le dis à votre confusion. Ainsi il n'y a aucun homme instruit parmi vous, qui soit capable de décider entre frères ? Mais un frère est en procès avec son frère, et cela devant les infidèles ! De toute façon, c'est déjà une chute de votre part que d'être en procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt l'injustice ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ? Mais c'est vous qui traitez injustement et qui dépouillez les autres, et ceux-ci sont vos frères ! Ou bien ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez point. Ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni ceux qui se livrent à la sodomie, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les insulteurs, ni les brigands n'hériteront le royaume de Dieu. Et voilà ce que vous étiez, du moins certains. Mais vous, vous êtes lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés par le. nom du Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu. “Tout m'est permis” - mais tout n'est pas profitable. Tout m'est permis, mais moi je ne me laisserai assujettir par quoi que ce soit. Les aliments sont pour le ventre et le ventre pour les aliments. Mais Dieu détruira et ceux-ci et celui-là. Par contre, le corps n'est pas pour l'impudicité, mais il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Or Dieu, comme il a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera nous aussi par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? Irai-je donc enlever les membres du Christ pour les faire membres d'une prostituée ? Jamais ! Ou ne savez-vous pas que celui qui s'unit à la prostituée est un seul corps avec elle ? Car, est-il dit, les deux seront une seule chair. Celui au contraire qui s'unit au Seigneur est un seul esprit (avec lui). Fuyez l'impudicité ! Tout autre péché que l'homme vient à commettre est hors de son corps ; mais l'impudique pèche envers son propre corps. Ou bien ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui réside en vous, que vous ne vous appartenez plus ? Car vous avez été achetés et payés ! Glorifiez donc Dieu dans votre corps. Quant aux choses que vous m'avez écrites, (je suis aussi d'avis qu'il) est bon pour l'homme d'éviter le contact de la femme. Cependant à cause des fornications, que chaque homme ait sa femme à lui et que chaque femme ait son propre mari. Que le mari rende à sa femme ce qui est dû, et la femme de même à son mari. La femme n'a pas pouvoir sur son propre corps, mais le mari. De même aussi le mari n'a pas pouvoir sur son propre corps, mais la femme. Ne vous refusez pas l'un à l'autre, à moins que ce ne soit d'un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis unissez-vous de nouveau, afin que Satan ne vous tente pas par l'incontinence. Je vous dis ceci comme une concession et non comme un précepte. Je voudrais, au contraire, que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, l'un celui-ci, l'autre celui-là. Toutefois je dis à ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves qu'il leur est bon de rester comme moi-même. Mais s'ils ne peuvent se contenir, qu'ils se marient ; car mieux vaut se marier que brûler. Mais à ceux qui sont déjà mariés, je prescris, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare pas de son mari. Si toutefois elle en est séparée, qu'elle demeure sans mari ou bien qu'elle se réconcilie avec son mari, et que le mari ne répudie pas sa femme. Quant aux autres, je (leur) dis, moi-même, non le Seigneur : si un frère a une femme incroyante et qu'elle consente à habiter avec lui, qu'il ne la répudie pas. Et si une femme a un mari incroyant et qu'il consente à habiter avec elle, qu'elle ne le répudie pas. Car le mari incroyant est sanctifié par la femme, et la femme incroyante est sanctifiée par le frère : puisqu'autrement vos enfants seraient impurs, tandis qu'ils sont saints. Mais si l'incroyant veut se séparer, qu'il se sépare ; le frère ou la sœur ne sont pas assujettis en pareil cas. C'est dans la paix que Dieu vous a appelés. Que sais-tu en effet, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, sit tu sauveras ta femme ? Par ailleurs, que chacun marche avec ce que le Seigneur lui a donné en partage, chacun comme il était quand Dieu l'a appelé. C'est ainsi que je l'ordonne dans toutes les églises. Quelqu'un a-t-il été appelé étant circoncis, qu'il ne simule pas l'incirconcision. Quelqu'un a-t-il été appelé étant incirconcis, qu'il ne se fasse pas circoncire. La circoncision n'est rien, et le prépuce n'est rien, mais l'observation des commandements de Dieu. Que chacun demeure dans la vocation où il était quand Dieu l'a appelé. Etais-tu esclave quand tu as été appelé ? Ne t'en mets pas en peine ; si même il est en ton pouvoir de devenir libre, utilise plutôt (ta condition d'esclave.) En effet l'esclave qui a été appelé dans le Seigneur est l'affranchi du Seigneur ; semblablement l'homme libre qui a été appelé est l'esclave du Christ. Vous avez été achetés et payés ! Ne devenez pas esclaves des hommes. Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans la condition où il fut appelé. En ce qui concerne les vierges, je n'ai pas de commandement du Seigneur. Mais je donne un avis, en homme qui par la miséricorde du Seigneur est digne de confiance. Je pense donc que cet état est bon, à raison de la nécessité présente ; oui, il est bon pour l'homme d'être ainsi. Es-tu lié à une femme, ne cherche pas à te délier. Tu n'es pas lié à une femme, ne cherche pas de femme. Si pourtant tu te maries, tu ne pèches pas : et si la vierge se marie, elle ne pèche pas. Mais ceux-là connaîtront la tribulation de la chair, et moi je voudrais vous l'épargner. Frères, voici ce que je veux dire : la mesure du temps s'est resserrée : il reste donc que même ceux qui ont une femme soient comme s'ils n'en avaient pas, ceux qui pleurent comme s'ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s'ils ne se réjouissaient pas, ceux qui achètent comme s'ils ne possédaient pas, ceux qui usent de ce monde comme s'ils n'en usaient pas ; car elle passe la figure de ce monde. Or je voudrais que vous fussiez sans soucis. L'homme qui n'est pas marié est soucieux des choses du Seigneur, comment il pourra plaire au Seigneur. L'homme marié a pour souci les choses de ce monde, comment il pourra plaire à sa femme ; et il est partagé. Et de même la femme qui n'est pas mariée et la vierge ont souci des choses du Seigneur, pour être saintes et de corps et d'esprit. Mais la femme mariée a souci des choses du monde, comment elle pourra plaire à son mari. Ceci, je le dis dans votre intérêt, non pas pour jeter sur vous un filet, mais en vue de la noblesse de cet état et de ce qui est propre à vous attacher au Seigneur sans tiraillements. Si toutefois quelqu'un estime qu'il n'agit pas honorablement envers sa vierge, vu qu'elle passerait la fleur de l'âge, et qu'il est de son devoir d'agir ainsi, qu'il fasse ce qu'il veut ; il ne pèche pas ; qu'on se marie ! Mais celui qui persiste dans ses convictions intimes, qui sans y être contraint, étant maître de faire ce qu'il veut, a pris cette décision en son cœur de conserver sa vierge, agira bien. De sorte que celui qui marie sa vierge fait bien ; et celui qui ne la marie pas, fait mieux. La femme est liée pour tout le temps que vit son mari. Mais si son mari vient à mourir, elle est libre d'épouser qui elle veut, pourvu que ce soit dans le Seigneur. Elle est pourtant plus heureuse si elle reste comme elle est, conformément à mon propre avis. Or je pense avoir, moi aussi, l'esprit de Dieu. Pour ce qui est des viandes immolées aux idoles, nous savons que tous nous avons la science. La science enfle, mais la charité édifie. Si quelqu'un estime savoir quelque chose, il ne sait pas encore de la manière dont il faudrait savoir. Mais si quelqu'un aime Dieu, celui-là est connu de lui. Pour ce qui est donc de manger les viandes immolées aux idoles, nous savons qu'une idole n'est rien en ce monde, et qu'il n'y a d'autre Dieu que l'unique. Car bien qu'il y ait des prétendus dieux, soit au ciel soit sur la terre, - il y a beaucoup de dieux de cette sorte et beaucoup de Seigneurs - cependant pour nous il n'y a qu'un Dieu, le Père de qui viennent toutes choses et vers qui nous allons, et un Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et nous sommes par lui. Mais la science n'est pas en tous. Quelques-uns, encore sous l'effet du culte des idoles, mangent ces viandes comme immolées aux idoles, et leur conscience qui est faible se trouve souillée. Mais ce n'est pas un aliment qui nous rapprochera de Dieu : si nous n'en mangeons pas nous n'y perdons rien ; si nous en mangeons, nous n'avons rien de plus. Cependant prenez garde que votre assurance en cette matière, ne devienne une pierre d'achoppement pour les faibles. Si en effet quelqu'un te voit, toi qui as la science, attablé dans un temple d'idoles, est-ce que sa conscience, à lui qui est faible, n'en sera pas encouragée à manger des viandes immolées aux idoles ? Et ainsi périt le faible par ta science, ce frère pour lequel le Christ est mort ! En péchant de la sorte contre vos frères, et en les heurtant dans leur conscience qui est faible, c'est contre le Christ que vous péchez. C'est pourquoi si un aliment scandalise mon frère, je ne mangerai plus jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère. Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? N'êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur ? Si pour d'autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous ; car le sceau de mon apostolat, c'est vous qui l'êtes dans le Seigneur. Ma réponse à ceux qui me critiquent, la voilà. Est-ce que nous n'avons pas le droit de manger et de boire ? Est-ce que nous n'avons pas le droit de mener avec nous une femme sœur, comme font les autres apôtres et les frères du Seigneur et Céphas ? Ou bien moi seul et Barnabé serions-nous privés du droit de ne point travailler ? Qui jamais a fait campagne à ses propres frais ? Qui cultive une vigne et n'en mange pas le fruit ? Ou qui fait paître un troupeau et ne se nourrit pas du lait du troupeau ? Est-ce que je dis cela selon l'homme, ou la Loi ne le dit-elle pas aussi ? Car dans la loi de Moïse il est écrit : Tu ne muselleras pas le bœuf foulant le grain. Est-ce que Dieu se soucie des bœufs ? Ou n'est-ce pas sûrement à cause de nous qu'il déclare cela ? Oui, c'est bien à cause de nous que cela a été écrit : celui qui laboure doit travailler dans l'espérance, et celui qui foule le grain, dans l'espérance d'en prendre sa part. Si nous avons ainsi semé chez vous les biens spirituels, est-ce une si grosse affaire si nous moissonnons de vos biens matériels ? Si d'autres exercent ce droit sur vous, pourquoi pas plutôt nous-mêmes ? Eh bien, nous n'avons pas usé de ce droit ; mais nous supportons tout pour ne pas créer d'obstacle à l'évangile du Christ. Ne savez-vous pas que ceux qui accomplissent les fonctions sacrées vivent du sanctuaire et que ceux qui font le service de l'autel ont part à ce qui est offert sur l'autel ? Semblablement le Seigneur lui-même a prescrit à ceux qui annoncent l'évangile de vivre de l'évangile. Pour moi, je n'ai rien utilisé de tout cela ; mais je ne vous écris pas ces choses pour que vous les accomplissiez à mon endroit. J'aimerais mieux mourir plutôt que de voir annulé mon titre de gloire. Car si je prêche l'évangile, ce n'est pas pour moi un titre de gloire, c'est une nécessité qui m’incombe, et malheur à moi si je ne prêche pas l'évangile ! Si je le faisais, en effet, de mon plein gré, je mériterais un salaire ; mais si c’est sans l'avoir voulu, c'est une gestion qui m'est imposée. Quel est donc pour moi le salaire ? C'est qu'en prêchant l'évangile, je propose gratuitement l'évangile, pour ne pas user de mon droit de prédicateur de l'évangile. Car étant libre à l'égard de tous, je me suis constitué l'esclave de tous, afin de gagner le plus grand nombre. Et je suis devenu pour les Juifs, comme un Juif, afin de gagner les Juifs. Pour ceux qui sont sous la Loi, je suis devenu comme assujetti à la Loi, quoique n'étant pas moi-même sous la Loi, afin de gagner ceux qui sont sous la Loi. Pour ceux qui sont sans loi, je suis devenu comme étant sans loi - quoique je ne sois pas sans loi de Dieu, étant sous la loi du Christ - afin de gagner ceux qui sont sans loi. Pour les faibles, je suis devenu faible, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin que, de toutes manières, j'en sauve quelques-uns. Or tout cela, je le fais à cause de l'évangile, afin d'y avoir ma part. Ne savez-vous pas que dans les courses du stade, tous courent, mais qu'un seul reçoit le prix ? Courez de même afin de le remporter. Mais tout concurrent s'impose une abstinence rigoureuse : eux pour obtenir une couronne périssable, nous pour une impérissable. Pour moi je cours donc de même, non à l'aventure ; je fais du pugilat, non en battant l'air. Mais je meurtris mon corps et je le traîne captif, de peur qu'après avoir servi aux autres de héraut, je ne sois moi-même disqualifié. De fait, je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que nos pères ont tous été sous la nuée, que tous ont traversé la mer, que tous ont été baptisés en Moïse, dans la nuée et dans la mer, que tous ont mangé la même nourriture spirituelle, que tous ont bu le même breuvage spirituel. Ils buvaient en effet à un rocher spirituel qui les suivait ; et ce rocher, c'était le Christ. Cependant ce n'est pas en la plupart d'entre eux que Dieu mit sa complaisance, puisqu'ils restèrent gisant dans le désert. Or ces choses sont arrivées pour nous servir d'exemples, afin que nous n'ayons pas de convoitise pour les choses mauvaises, comme ceux-là les ont convoitées. Ne devenez pas non plus idolâtres comme certains d'entre eux, selon qu'il est écrit : Le peuple s'assit pour manger et boire, et ils se levèrent pour danser. Ne nous livrons pas à l'impudicité comme certains d'entre eux s'y livrèrent, et il en tomba vingt-trois mille en un seul jour. Ne tentons pas le Seigneur, comme certains d'entre eux le tentèrent, et ils périrent par les serpents. Ne murmurez point non plus comme murmurèrent certains d'entre eux, et ils périrent par l'exterminateur. Or toutes ces choses leur advinrent comme autant d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous que la fin des temps a atteints. Ainsi donc, que celui qui croit se bien tenir prenne garde de tomber. Aucune tentation ne vous a surpris qui fut surhumaine. Or Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyiez tentés au-delà de vos forces ; s'il y a tentation, il fera que vous en sortiez en vous donnant le pouvoir de la surmonter. C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez devant l'idolâtrie. Je vous parle comme à des personnes sensées. Jugez vous-mêmes ce que je dis. La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas une communion au sang du Christ ? Le pain, que nous rompons, n'est-il pas une communion au corps du Christ ? Puisqu'il y a un seul pain, la multitude que nous sommes forme un seul corps ; car tous nous participons au pain unique. Regardez Israël selon la chair : est-ce que ceux qui mangent les victimes ne sont pas en communion avec l'autel ? Qu'est-ce à dire ? Que la viande sacrifiée aux idoles soit quelque chose, ou qu'une idole soit quelque chose ? Nullement, mais que ce que les païens sacrifient, c'est aux démons et non à Dieu qu'ils le sacrifient. Or je ne veux pas que vous entriez dans la communion des démons. Vous ne pouvez pas boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons. Vous ne pouvez pas participer à la table du Seigneur et à la table des démons. Ou bien provoquerons-nous la jalousie du Seigneur ? Est-ce que nous sommes plus forts que lui ? Tout est permis, mais tout n'est pas profitable. Tout est permis, mais tout n'édifie pas. Que personne ne cherche son intérêt propre, mais celui d'autrui. Mangez de tout ce qui se vend dans les boucheries, sans faire d'enquête par motif de conscience. Car la terre et tout ce qu'elle contient est au Seigneur. Si quelque incroyant vous invite, et que vous vouliez y aller, mangez de tout ce qu'on vous sert, sans faire d'enquête par motif de conscience. Mais si quelqu'un vous dit : Ceci est de la viande sacrifiée, n'en mangez pas à cause de celui qui vous a donné l'indication et à cause de la conscience. Je veux dire : la conscience d'autrui, non la vôtre. A quoi, en effet, peut-il servir de faire juger ma liberté par une autre conscience ? Si je mange en rendant moi-même grâces, pourquoi une chose pour laquelle moi je rends grâces serait-elle en même temps un sujet de blâme ? Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, quelqu'autre chose que vous fassiez, faîtes tout pour la gloire de Dieu. Soyez de ceux qui ne causent de scandale ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l'Eglise de Dieu. C'est ainsi que moi-même je vise en toutes choses à satisfaire tout le monde, ne cherchant pas mon profit personnel, mais celui du grand nombre, pour qu'ils soient sauvés. Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ. Je vous en félicite : vous vous souvenez de moi en toutes choses et vous retenez les traditions telles que je vous les ai transmises. Je veux cependant que vous sachiez que le chef de tout homme, c'est le Christ ; le chef de la femme, c'est l’homme ; le chef du Christ, c'est Dieu. Tout homme qui prie ou prophétise ayant quelque chose sur la tête, déshonore sa tête. Au contraire, toute femme qui prie ou prophétise ayant la tête découverte, déshonore sa tête ; car c'est exactement comme si elle était rasée. Si, en effet, une femme ne se couvre pas, qu'elle se coupe aussi les cheveux ! Mais s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou la tête rasée, qu'elle se couvre ! Un homme, lui, n'a pas à se couvrir la tête, étant l'image et la gloire de Dieu. Mais la femme est la gloire de l'homme. Car ce n'est pas l’homme qui est issu de la femme, mais la femme de l'homme. Et en effet, l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme l'a été à cause de l'homme. Voilà pourquoi la femme doit avoir sur la tête un signe de la puissance maritale, à cause des anges. D'ailleurs ni la femme ne va sans l'homme, ni l'homme sans la femme, dans le Seigneur. Car de même que la femme est issue de l'homme, ainsi l'homme lui-même existe par la femme, et le tout provient de Dieu. Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable qu'une femme prie Dieu la tête découverte ? Est-ce que la nature elle-même ne vous enseigne pas que c'est une honte pour l'homme de porter une longue chevelure, tandis que si la femme porte une longue chevelure c'est pour elle une gloire, parce que la chevelure lui a été donnée en guise de voile. Si pourtant quelqu'un a la prétention de contester... , nous n'avons pas cette coutume-là, non plus que les Eglises de Dieu. A l'occasion de ces prescriptions, je ne puis vous louer au sujet de vos réunions, qui tournent à votre détriment et non à votre bien. Et d'abord j'apprends que lorsque vous vous réunissez en assemblée, des divisions se forment entre vous. Et je le crois en partie ; car il faut même qu'il y ait parmi vous des scissions, afin que ceux qui résistent à l'épreuve soient manifestés parmi vous. Lors donc que vous vous réunissez, ce n'est pas là manger le repas du Seigneur. Chacun en effet, en se mettant à table, commence par prendre son propre repas, et tel a faim, tandis que tel autre est ivre. N'avez-vous donc pas votre maison pour manger et boire ? ou méprisez-vous l'assemblée de Dieu ; et voulez-vous faire honte à ceux qui n'ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? Non, je vous blâme en cela. Car j'ai reçu moi-même du Seigneur ce qu'à mon tour je vous ai transmis : c'est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et ayant rendu grâces, le rompit et dit : “Ceci est mon corps, lequel est pour vous. Faites ceci en mémoire de moi.” Pareillement aussi le calice, après avoir soupé, disant : “Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Faites ceci, toutes les fois que vous boirez, en mémoire de moi.” Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. C'est pourquoi quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Mais que chacun s'examine soi-même, et mange ainsi de ce pain et boive de cette coupe. Car celui qui mange et boit, s'il ne discerne pas le Corps, mange et boit sa propre condamnation. C'est pour cela que beaucoup parmi vous sont infirmes et malades, et qu'un certain nombre sont morts. Or si nous montrions du discernement, nous ne serions pas condamnés. Mais étant jugés par le Seigneur, nous sommes corrigés, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. Ainsi, mes frères, quand vous vous réunissez pour manger, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin que vous ne vous assembliez pas pour votre condamnation. Pour le reste, j'y mettrai ordre dès que je serai arrivé. Je ne veux pas, frères, que vous restiez dans l'ignorance sur les questions relatives aux manifestations spirituelles. Vous savez que, lorsque vous étiez païens, vous étiez entraînés vers les idoles muettes, selon que vous étiez poussés. C'est pourquoi je vous déclare que personne parlant sous l'action de l'Esprit de Dieu ne dit : “Maudit soit Jésus”, et que personne ne peut dire : “Jésus est le Seigneur”, si ce n'est par l'Esprit Saint. Il y a bien diversité de dons spirituels, mais c'est le même Esprit. Il y a diversité de ministères, et c'est le même Seigneur. Il y a diversité d'opérations, mais c'est le même Dieu qui opère toutes choses en tous. Or à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune. En effet, à l'un est donné par l'Esprit un discours de sagesse, à tel autre un discours de science, selon le même Esprit ; à un autre, la foi, par le même Esprit, à tel autre, les dons de guérison, par le seul et même Esprit, à tel autre, les opérations de miracles, à tel autre la prophétie, à tel autre, le discernement des esprits ; à un autre, diverses sortes de langues, à tel autre, l'interprétation des langues. Or tous ces dons, c'est le même et unique Esprit qui les opère, les répartissant en propre à chacun, comme il veut. De la même manière, en effet, que le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et que d'autre part tous les membres du corps, dans leur pluralité, sont un seul corps, de même aussi le Christ. Car c'est aussi en un seul Esprit que nous tous, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres, nous avons été baptisés pour devenir un seul corps ; et tous nous avons été abreuvés d'un même Esprit. Le corps en effet n'est pas constitué par un seul membre, mais par plusieurs. Si le pied disait : “Puisque je ne suis pas main, je ne suis pas du corps”, il n'en est pas moins pour cela du corps. Et si l'oreille disait : “Puisque je ne suis pas œil, je ne suis pas du corps”, elle n'en est pas moins pour cela du corps. Si tout le corps était œil, où serait l'ouïe ? S'il était tout entier ouïe, où serait l'odorat ? Mais en fait, Dieu a placé chacun des membres dans le corps, de la façon qu'il a voulu. Si tous n'étaient qu'un même membre, où serait le corps ? Mais en fait, il y a plusieurs membres, et pourtant un seul corps. Or l'œil ne peut pas dire à la main : “Je n'ai pas besoin de toi” ; ou bien encore la tête dire aux pieds : “Je n'ai pas besoin de vous”. Bien au contraire, les membres du corps qui sont estimés les plus faibles sont nécessaires, et ceux que nous estimons les moins honorables du corps, ce sont ceux-là que nous entourons le plus d'honneur, et nos membres moins décents sont entourés d'une plus grande décence ; tandis que nos membres décents n'en ont pas besoin. Or Dieu a composé le corps en donnant un plus grand honneur à ce qui en manquait afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que les membres soient également soucieux les uns des autres. Et qu'un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; qu'un membre soit entouré de gloire, tous les membres s'en réjouissent avec lui. Or vous êtes, vous, corps du Christ, et membres, chacun pour sa part. Et il en est que Dieu a placé dans l'Eglise : premièrement comme apôtres, deuxièmement comme prophètes, troisièmement comme docteurs ; ensuite les miracles, puis les dons de guérison, l'assistance, le gouvernement, les diverses sortes de langues. Est-ce que tous sont apôtres ? Est-ce que tous sont prophètes ? Est-ce que tous sont docteurs ? Est-ce que tous font des miracles ? Est-ce que tous ont les dons de guérison ? Est-ce que tous parlent en langues ? Est-ce que tous interprètent ? Aspirez aux dons, aux plus grands. Et j'ai encore à vous montrer une voie qui les dépasse tous. Si je parle les langues des hommes et celles des anges, mais que je n'aie pas la charité, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. Et si j'ai le don de prophétie, et que je connaisse tous les mystères et toute la science, et si j'ai toute la foi, au point de transporter les montagnes, mais que je n'aie pas la charité, je ne suis rien. Et si je distribue tout ce qui m'appartient, et si je livre mon corps pour être brûlé, mais que je n'aie pas la charité, cela ne me sert de rien. La charité est longanime, elle est bénigne ; la charité n'est pas envieuse, ni fanfaronne, ni orgueilleuse, ni blessante ; elle ne cherche pas son avantage, ne s'irrite pas, ne tient pas compte du mal subi ; elle ne prend pas plaisir à voir commettre l'injustice, elle prend sa joie, au contraire, dans le triomphe du vrai ; elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. La charité ne succombera jamais. Qu'il s'agisse au contraire de prophéties, elles seront abolies ; qu'il s'agisse des langues, elles cesseront ; qu'il s'agisse de science, elle sera abolie. Car c'est partiellement que nous connaissons, et partiellement que nous prophétisons. Mais quand sera arrivé ce qui est parfait, ce qui est partiel sera aboli. Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; mais lorsque je suis devenu un homme, j'ai aboli ce qui était de l'enfant. Présentement nous regardons dans un miroir, confusément ; mais alors ce sera face à face. Présentement je connais partiellement ; alors je connaîtrai de la même manière que je suis connu. Maintenant la foi, l'espérance, la charité demeurent toutes trois, mais la plus grande des trois, c'est la charité. Recherchez la charité. Aspirez cependant aux dons spirituels, mais surtout à être prophètes. Car celui qui parle en langues ne parle pas aux hommes, mais à Dieu. Personne, en effet, ne le comprend, mais en esprit il dit des choses mystérieuses. Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console. Celui qui parle en langues s'édifie lui-même ; mais celui qui prophétise édifie la communauté. Or je veux bien que tous vous parliez en langues, mais je préfère que vous prophétisiez ; car celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n'interprète ce qu'il dit, de façon que la communauté en reçoive de l'édification. De fait, si je venais maintenant chez vous, frères, en parlant en langues, de quelle utilité vous serai-je, si je ne vous parle pas soit en révélation, soit en science, soit en prophétie, soit en doctrine ? Et pourtant, même pour les instruments inanimés qui rendent un son - une flûte ou une cithare - s'ils ne mettent une distinction entre leurs notes, comment comprendra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou la cithare ? Aussi bien, si la trompette donne un son confus, qui se préparera au combat ? Il en va de même pour vous avec la langue ; si vous ne prononcez pas de paroles claires, comment comprendra-t-on ce qui est exprimé ? Vous ne ferez que parler en l'air. Quel que soit le nombre de genres de langues dans le monde, aucune n'est inarticulée. Si donc je ne connais pas la valeur du son, je serai un barbare pour celui qui parle, et celui qui parle sera pour moi un barbare. Donc vous aussi, puisque vous êtes avides d'inspirations, que ce soit en vue de l'édification de la communauté que vous cherchiez à en avoir en abondance. Voilà pourquoi celui qui parle en langues doit demander à Dieu de pouvoir interpréter. Car si je prie en langues, c'est mon esprit qui prie, mais mon intelligence n'en retire aucun fruit. Que faire donc ? Je prierai avec l'esprit, mais je prierai aussi avec l'intelligence. Je chanterai avec l'esprit, mais je chanterai aussi avec l'intelligence. Autrement, si tu prononces par l'esprit des paroles de bénédiction, celui qui appartient à la classe des non-initiés, comment répondra-t-il “Amen” à ton action de grâces, étant donné qu'il ne sait pas ce que tu dis ? Pour toi en effet, tu fais sans doute une belle action de grâces, mais l'autre n'est pas édifié. Je rends grâces à Dieu, je parle en langues plus que vous tous ; mais dans l'assemblée, je préfère dire cinq paroles avec mon intelligence pour instruire aussi les autres que des milliers de paroles en langues. Frères, ne devenez pas des enfants en fait de jugement. En fait de malice, certes, soyez de petits enfants, mais pour le jugement devenez des hommes mûrs. Il est écrit dans la loi : C'est par d'autres langues et par d'autres lèvres que je parlerai à ce peuple, et même ainsi, ils ne m'écouteront pas, dit le Seigneur. De sorte que les langues doivent servir de signe, non à ceux qui croient, mais aux infidèles ; tandis que la prophétie n'est pas pour les infidèles, mais pour ceux qui croient. Si donc l'église entière se trouve réunie en un même lieu, et que tous parlent en langues, et qu'il entre des non-initiés et des incroyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous ? Mais si tous prophétisent et qu'il entre un incroyant ou un non-initié, il est convaincu par tous, il est jugé par tous, les secrets de son cœur sont dévoilés ; et ainsi, tombant sur sa face, il adorera Dieu, proclamant que réellement Dieu est parmi vous. Qu'est-ce donc à dire, frères ? Lorsque vous vous assemblez, tel à un psaume, tel une doctrine, tel une révélation, tel un discours en langues, tel une interprétation : que tout se passe de manière à édifier. S'il y en a qui parlent en langues, qu'il n'y en ait que deux, ou trois tout au plus, et chacun à son tour, et que quelqu'un interprète ; s'il n'y a pas d'interprète, qu'il se taise dans l'assemblée, et qu'il se parle à lui-même et à Dieu. Pour les prophètes, qu'ils soient deux ou trois à prendre la parole, et que les autres discernent. Mais si quelqu'autre assistant reçoit une révélation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophétiser, un à un, afin que tous soient instruits et que tous soient encouragés ; c'est que les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes, car Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix. Comme dans toutes les églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées ; car il ne leur est pas permis de prendre la parole ; mais qu'elles soient soumises, comme le dit la Loi elle-même. Que si elles veulent s'instruire sur quelque point, qu'elles interrogent à la maison leur propre mari ; car il est honteux pour une femme de prendre la parole dans une assemblée. Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie, ou est-ce à vous seuls qu'elle est parvenue ? Si quelqu'un pense être prophète ou inspiré, qu'il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur ; mais si quelqu'un l'ignore, c'est qu'il est lui-même ignoré de Dieu. De la sorte, mes frères, aspirez à prophétiser, et n'empêchez pas de parler en langues : mais que tout se passe décemment et avec ordre. Je vous fais connaître, frères, l'évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu et auquel vous demeurez fermes, par lequel aussi vous serez sauvés, si vous retenez bien en quel sens je vous l'ai annoncé, à moins que vous n'ayiez cru en vain... En effet, je vous ai transmis avant tout ce que j'ai moi-même reçu : que le Christ est mort à cause de nos péchés, conformément aux Ecritures ; qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Ecritures ; et qu'il a été vu de Céphas, puis des Douze ; ensuite il a été vu en une seule fois, de cinq cents frères, dont la plupart subsistent jusqu'à maintenant, mais dont quelques-uns sont morts. Ensuite il a été vu de Jacques, puis de tous les Apôtres ; et en tout dernier lieu, comme à l'avorton, il a apparu même à moi. Car je suis, moi, le moindre des apôtres, n'étant pas même digne d'être appelé apôtre, puisque j'ai persécuté l'Eglise de Dieu. Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine ; mais plus qu'eux tous j'ai travaillé, non pas moi à la vérité, mais la grâce de Dieu avec moi. Donc, soit moi, soit eux, c'est ainsi que nous prêchons, et ainsi avez-vous cru. Mais si l'on proclame du Christ qu'il est ressuscité des morts, comment certains parmi vous disent-ils qu'il n'y a pas de résurrection des morts ? Pourtant, s'il n'y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n'est pas ressuscité ; et si le Christ n'est pas ressuscité, notre proclamation est donc vaine, et votre foi aussi est vaine. Il se trouve même alors que nous sommes de faux témoins à l'égard de Dieu, puisque nous rendons témoignage, à l'encontre de Dieu, qu'il a ressuscité le Christ... qu'il n'a pas ressuscité si vraiment des morts ne ressuscitent pas. Car si des morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n'est pas ressuscité ; et si le Christ n'est pas ressuscité, votre foi est stérile, vous êtes encore dans vos péchés ; par conséquent ceux aussi qui se sont endormis dans le Christ sont perdus. Si c'est seulement dans cette vie que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous sommes plus dignes de pitié que tous les autres hommes. Mais en fait, le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui dorment. Car puisque c'est par un homme qu'il y a mort, c'est par un homme aussi qu'il y a résurrection des morts. De même en effet que tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront dans le Christ. Mais chacun en son rang propre : le Christ, prémices ; ensuite ceux du Christ, à son avènement, puis, ce sera la fin ! lorsqu'il remet la royauté au Dieu et Père, lorsqu'il aura aboli toute principauté, toute puissance et toute vertu. Car il doit régner jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi aboli sera la mort. Car Dieu a tout mis sous ses pieds. Mais quand on dit que “tout” a été soumis, il est clair que c'est en exceptant celui qui lui a soumis le tout. Or lorsque tout lui aura été soumis, alors le Fils lui-même sera aussi soumis à celui qui lui a soumis le tout, afin que Dieu soit tout en tous. Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent nullement, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ? Et nous-mêmes, pourquoi nous exposons-nous au danger, à toute heure ? Chaque jour je risque la mort, aussi vrai, frères, que vous m'êtes un sujet de fierté dans le Christ Jésus notre Seigneur. Si c'est dans un intérêt humain que j'ai combattu contre les bêtes à Ephèse, qu'est-ce que j'y gagne ? Si les morts ne ressuscitent pas, “mangeons et buvons, car nous mourrons demain”. Ne vous abusez point : “Mauvaises compagnies corrompent bonnes mœurs”. Revenez à vous-mêmes sérieusement, et ne péchez plus. Il y en a en effet qui gardent une grande ignorance de Dieu ; je le dis à votre confusion. Mais, dira quelqu'un : comment ressuscitent les morts ? Mais avec quel corps reviennent-ils ? Insensé ! Toi, ce que tu sèmes ne reprend pas vie si d'abord il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps qui doit naître que tu sèmes, mais une graine nue, quelconque, de blé ou d'autre sorte. Mais Dieu lui donne un corps, celui qu'il a voulu, et à chaque semence le corps qui lui est propre. Toute chair n'est pas la même chair ; mais autre est celle des hommes, autre la chair des oiseaux, autre celle des poissons. Et il y a des corps célestes, et il y a des corps terrestres ; mais différent est l'éclat des célestes, différent celui des terrestres ; autre est l'éclat du soleil et autre l'éclat de la lune et autre l'éclat des étoiles. Et même une étoile diffère d'une étoile en clarté. Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé dans la corruption, il se relève dans l'incorruptibilité. Il est semé dans le déshonneur, il se relève dans la gloire. Il est semé dans la faiblesse, il se relève dans la puissance. Il est semé corps animal, il se relève corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. C'est ainsi qu'il est écrit : le premier homme, Adam, a été fait personne vivante ; le dernier Adam a été fait esprit vivifiant. Mais ce n'est pas le spirituel qui a été fait en premier lieu, c'est l'animal. Le premier homme est de la terre, fait de poussière ; le second homme est du ciel. Tel celui qui est de poussière, tels aussi ceux qui sont de poussière ; et tel le céleste, tels aussi les célestes. Et de même que nous avons porté la ressemblance de celui qui est de poussière, puissions nous porter aussi la ressemblance du céleste. Or voici ce que je dis, frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et la corruption n'hérite pas l'incorruptibilité. Voici, je vous déclare un mystère : tous, nous ne mourrons pas, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d'œil, à la dernière trompette : car on sonnera de la trompette, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité et que ce corps mortel revête l'immortalité. Mais lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors sera accomplie la parole qui est écrite : la mort a été engloutie dans la victoire. O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton dard ? Or le dard de la mort, c'est le péché ; et la puissance du péché, c'est la Loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! En conséquence, mes frères aimés, devenez fermes, inébranlables, vous surpassant sans cesse dans l'œuvre du Seigneur, sachant que votre labeur n'est pas vain dans le Seigneur. Au sujet de la collecte qui se fait en faveur des saints, agissez, vous aussi, conformément à ce que j'ai prescrit dans les églises de Galatie. Le premier jour de la semaine, que chacun de vous mette de côté, épargnant selon la prospérité de ses affaires, afin que ce ne soit pas lors de ma venue qu'il faille faire des collectes. Mais lorsque je serai arrivé, j'enverrai ceux que vous estimerez qualifiés, munis de lettres, porter votre libéralité à Jérusalem ; et s'il convient que j'y aille moi-même, ils iront avec moi. Or j'arriverai chez vous lorsque j'aurai parcouru la Macédoine ; car je ne fais que traverser la Macédoine ; mais chez vous, je séjournerai si c'est possible, ou même j'y passerai l'hiver, afin que ce soit vous qui me fassiez accompagner là où je me rendrai. Car cette fois, je ne veux pas vous voir seulement en passant, j'espère en effet prolonger mon séjour quelque temps parmi vous, si le Seigneur le permet. Mais je prolongerai mon séjour à Ephèse jusqu'à la Pentecôte ; en effet, une porte m'y est ouverte, grande et efficace ; et il y a de nombreux adversaires. Si Timothée vient, veillez à ce qu'il soit sans crainte devant vous, car il travaille à l'œuvre du Seigneur, tout comme moi. Que personne donc ne le dédaigne. Accompagnez-le en paix, afin qu'il vienne me trouver, car je l'attends avec les frères. Pour ce qui est du frère Apollos, je l'ai beaucoup engagé à se rendre chez vous avec les frères ; mais ce n'était pas du tout sa volonté d'y aller maintenant ; il ira lorsqu'il trouvera le moment opportun. Soyez vigilants, soyez fermes dans la foi, soyez des hommes, soyez forts. Que tout parmi vous se passe dans la charité. Je vous fais encore une recommandation, frères : vous connaissez la maison de Stéphanas, vous savez qu'elle est les prémices de l'Achaïe et qu'ils se sont dévoués d'eux-mêmes au service des saints. Vous aussi ayez de la déférence pour de tels hommes et pour tous ceux qui collaborent à leurs travaux et se donnent de la peine. Je me réjouis de la présence de Stéphanas, de Fortunatus et d'Achaïcus, parce qu'ils ont rempli le vide de votre absence ; ils ont, en effet, tranquillisé mon esprit et le vôtre. Sachez donc apprécier de tels hommes ! Les églises d'Asie vous saluent. Aquila et Prisca, avec l'église qui se réunit dans leur maison, vous saluent bien dans le Seigneur. Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Salutation de ma propre main, à moi, Paul. Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur, qu'il soit anathème ! “Marana tha”. La grâce du Seigneur Jésus soit avec vous. Mon affection à vous tous dans le Christ Jésus !
Paul, apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, et Timothée, le frère, à l'Eglise de Dieu qui est à Corinthe, ainsi qu'à tous les saints qui se trouvent dans l'Achaïe entière : grâce et paix vous soient données par Dieu, notre Père et (celui du) Seigneur Jésus-Christ. Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des compassions et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos tribulations, afin que nous soyons à même de consoler ceux qui sont dans une tribulation quelconque, grâce à la consolation dont nous sommes nous-mêmes consolés par Dieu. Car de même que les souffrances du Christ débordent sur nous, de même par le Christ déborde aussi notre consolation. Or si nous sommes dans la tribulation, c'est pour votre consolation et votre salut ; si nous recevons des consolations, c'est pour votre consolation qui vous fait supporter les mêmes souffrances que nous endurons nous aussi. Et notre espérance à votre égard est ferme, sachant que comme vous avez part aux souffrances, vous avez part semblablement à la consolation. Nous ne voulons pas, en effet, vous laisser ignorer, frères, au sujet de la tribulation qui nous est survenue en Asie, que nous avons été accablés outre mesure, au delà de nos forces, au point que nous désespérions même de conserver la vie. Eh bien ! nous avons porté en nous-mêmes l'arrêt de mort, afin de ne pas mettre notre confiance en nous-mêmes, mais dans le Dieu qui ressuscite les morts. C'est lui qui nous a délivré de cette mort si menaçante et qui nous en délivrera ; c'est sur lui que repose notre espoir qu'il nous délivrera encore. Vous-mêmes vous nous aiderez par la prière, afin que cette grâce nous étant accordée en considération d'un grand nombre de personnes, soit aussi pour beaucoup une occasion de rendre grâces à notre sujet. Car notre fierté, c'est ceci : le témoignage de notre conscience que nous nous sommes conduits dans le monde, et particulièrement à votre égard, avec la sainteté et la sincérité de Dieu, non pas avec une sagesse charnelle mais selon la grâce de Dieu. En effet, nous ne vous écrivons pas autre chose dans nos lettres que ce que vous y lisez et comprenez. Or j'espère que vous comprendrez jusqu'au bout - comme vous nous avez compris en partie, - que nous vous sommes un sujet de fierté, de même que vous le serez aussi pour nous au jour de notre Seigneur Jésus. C'est dans cette assurance que j'avais décidé d'aller d'abord chez vous, afin que vous ayez une seconde grâce, puis de chez vous, de passer en Macédoine, de Macédoine ensuite revenir chez vous et par vous être mis en route vers la Judée. Est-ce donc qu'en voulant cela, j'aurais agi avec légèreté ? Ou bien ce que je veux, est-ce selon la chair que je le veux, de sorte qu'il y ait en moi simultanément le oui, oui ! et le non, non ! Dieu certes est fidèle puisque la parole que nous vous avons adressée n'est pas oui et non ; car le Fils de Dieu, Jésus-Christ, que nous avons prêché parmi vous, moi, Silvain et Timothée, n'a pas été oui et non ; il n'y a eu que “oui” en lui. Car tout ce qu'il y a de promesses divines a trouvé son “oui” en lui ; et c'est donc par lui que notre “amen” glorifie Dieu. Or celui qui nous affermit avec vous dans le Christ et qui nous a oints, c'est Dieu, qui nous a aussi marqués d'un sceau et qui a mis dans nos cœurs les arrhes de l'Esprit. Pour moi, je prends Dieu à témoin sur mon âme, que c'est par ménagement pour vous que je ne suis plus allé à Corinthe ; non que nous prétendions régenter votre foi, mais contribuer à votre joie, car en ce qui regarde la foi, vous êtes fermes. Je m'étais donc décidé à ceci : ne pas revenir chez vous dans l'affliction. Car si moi je vous afflige, qui reste-t-il pour me réjouir, si ce n'est celui qui a été affligé par moi ? Aussi vous ai-je écrit en ces termes, afin qu'en venant, je n'éprouve pas de l'affliction de la part de ceux dont je dois recevoir de la joie, ayant cette assurance en ce qui vous concerne tous, que ma propre joie est la vôtre à tous. Car c'est dans un grand trouble, et le cœur tout angoissé que je vous ai écrit, parmi beaucoup de larmes, non pas pour que vous fussiez affligés, mais pour que vous connaissiez l'affection débordante que j'ai pour vous. Si quelqu'un a été une cause d'affliction, ce n'est pas moi qu'il a affligé, mais vous tous, du moins une partie, pour ne pas exagérer. Pour celui-là, le blâme qu'il a reçu de la majorité est un châtiment suffisant ; de telle sorte que maintenant vous devez plutôt lui faire grâce et le consoler, de peur que cet homme ne soit accablé par l'excès du chagrin. Aussi je vous engage à prendre une décision charitable à son égard. En effet, c'est aussi pour cela que je vous avais écrit, afin de savoir en vous mettant à l'épreuve, si vous étiez obéissants en toutes choses. Or, à qui vous pardonnez, je pardonne ; car pour moi, ce que j'ai pardonne - si j'ai eu quelque chose à pardonner, - c'est à cause de vous que je l'ai fait et en présence du Christ, afin que nous ne devenions pas les dupes de Satan ; car ses astuces, nous ne les ignorons pas. Lors donc de mon arrivée à Troas pour prêcher l'évangile du Christ, bien qu'une porte n’y fût ouverte dans le Seigneur, je n'eus pas de repos d'esprit, parce que je n'y trouvais pas Tite, mon frère ; mais prenant congé d'eux, je partis pour la Macédoine. A Dieu cependant toutes nos actions de grâces, lui, qui partout nous met dans son cortège de triomphe, dans le Christ, et qui répand par nous le parfum de sa connaissance en tous lieux ! Oui, nous sommes pour Dieu la bonne odeur du Christ, parmi ceux qui se sauvent et parmi ceux qui périssent ; aux uns une odeur qui les fait passer de la mort à la mort ; aux autres une odeur qui les fait passer de la vie à la vie. Et de cette tâche, qui en est capable ? Nous ne sommes pas, en effet, comme plusieurs qui frelatent la parole de Dieu, mais c'est avec sincérité, mais c'est de par Dieu, c'est face à Dieu, dans le Christ, que nous parlons. Est-ce que nous recommençons à nous recommander nous-mêmes ? Ou bien aurions-nous besoin, comme certains, de lettres de recommandation de vous ou de votre part ? Notre lettre, c'est vous-mêmes - une lettre écrite dans nos cœurs, - connue et lue de tous les hommes. Oui, il est manifeste que vous êtes une lettre du Christ rédigée par nos soins, écrite non avec de l'encre mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tablettes de pierre, mais sur les tablettes que sont vos cœurs de chair. C'est par le Christ que nous avons une telle assurance, devant Dieu. Ce n'est pas que par nous-mêmes, nous soyons aptes à concevoir quoi que ce soit, comme si cela venait de nous, mais notre aptitude vient de Dieu ; c'est lui qui nous a rendus capables d'être ministres d'une Alliance Nouvelle, non pas de la lettre mais de l'Esprit ; car la lettre tue, mais l'Esprit fait vivre. Or, si le ministère de la mort, gravé en lettres sur des pierres, est devenu une source de gloire, au point que les Israélites ne pouvaient fixer le visage de Moïse, à cause de l'éclat (pourtant) passager de son visage, combien plus le ministère de l'Esprit ne sera-t-il pas une source de gloire ? Si en effet le ministère de la condamnation a été glorieux, le ministère de la justice le surpasse bien davantage en gloire. Aussi bien, ce qui fut glorieux de cette manière partielle, cesse de l'être devant cette gloire suréminente de l'évangile. Si en effet ce qui est aboli fut revêtu de gloire, combien plus ce qui est permanent sera-t-il source de gloire ! Ayant donc une telle espérance, nous usons d'une pleine assurance, et non comme Moïse qui mettait un voile sur son visage, pour que les fils d'Israël ne vissent pas la fin de ce qui devait être aboli. Mais leur intelligence s'est sclérosée. Jusqu'à ce jour en effet le même voile demeure quand on lit l'Ancienne Alliance, sans qu'il leur soit dévoilé qu'elle a été abolie par le Christ. Aussi bien, jusqu'à ce jour, toutes les fois qu'on lit Moïse, un voile est étendu sur leur cœur. En revanche, dès qu'on se tourne vers le Seigneur, le voile tombe. Or le Seigneur est l'esprit même, et là où est l'esprit du Seigneur, là est la liberté. Quant à nous, qui le visage sans voile reflétons tous comme un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image, de gloire en gloire, selon l'action du Seigneur qui est esprit. C'est pourquoi, ayant ce ministère de par la miséricorde qui nous a été faite, nous sommes sans défaillance ; mais nous répudions ce que l'on cache par honte ; ne nous conduisant pas avec astuce et ne falsifiant pas la parole de Dieu ; mais par la manifestation de la vérité, nous nous recommandons nous-mêmes à toute conscience d'homme, devant Dieu. Si cependant notre évangile est recouvert d'un voile, c'est pour ceux qui se perdent qu'il reste voilé, pour les incrédules dont le dieu de ce monde a aveuglé l'intelligence, afin qu'ils ne voient pas briller la lumière de l'évangile de la gloire du Christ, qui est l'image de Dieu. Car ce n'est pas nous-mêmes que nous prêchons, mais le Christ Jésus (qui est) Seigneur ; et nous-mêmes nous sommes vos serviteurs à cause de Jésus. Car le Dieu qui a dit : “Des ténèbres la lumière brillera”, est aussi celui qui a illuminé nos cœurs, pour que brille la connaissance de la gloire de Dieu qui resplendit sur la face du Christ. Mais nous avons ce trésor dans des vases d'argile, afin qu'on reconnaisse que la surabondance de la force est de Dieu et non pas de nous. De toutes parts, nous sommes pressés, mais non réduits à l'extrémité ; en difficulté, non toutefois sans issue ; harcelés, non pour autant hors de combat ; renversés, non vaincus ; portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus elle aussi soit manifestée dans notre corps. Car, tout vivants que nous soyons, sans cesse nous sommes livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. Si bien que la mort fait son œuvre en nous, et en vous, c'est la vie. Mais ayant ce même esprit de foi dont il est écrit : J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé, nous aussi nous croyons, et c'est pourquoi aussi nous parlons : Sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus et nous fera paraître en sa présence avec vous. Et tout cela à cause de vous, afin qu'une grâce de plus en plus abondante fasse abonder l'action de grâces d'un plus grand nombre à la gloire de Dieu. C'est pourquoi nous sommes sans défaillances. Bien au contraire, alors même que notre homme extérieur se consume, notre homme intérieur, lui, se renouvelle de jour en jour. Car en ce court moment de tribulation et qui pèse si peu, nous nous amassons un poids éternel de gloire, et cela au-delà de toute mesure, nous qui ne considérons pas les maux visibles, mais ce qui est invisible. Les choses visibles, en effet, ne sont que pour un temps ; les invisibles sont éternelles. Nous savons en effet que si notre demeure terrestre, (qui n'est qu') une tente, était détruite, nous avons un habitacle fait par Dieu, une demeure éternelle dans les cieux, qui n'est pas faite de main d'homme. Aussi bien gémissons-nous dans cet état présent, ardemment désireux de revêtir notre habitation céleste pardessus l'autre, Si du moins nous devons être trouvés encore vêtus et non pas nus. Oui, tant que nous sommes dans cette tente, nous gémissions, accablés, parce que nous ne voulons pas être dévêtus, mais seulement revêtus, afin que ce qu'il y a de mortel en nous soit absorbé par la vie. Or celui qui nous a formés pour ce destin, c'est Dieu, lui qui nous a donné les arrhes de l'Esprit. Ayant donc toujours bon courage, et sachant qu'en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du Seigneur, car nous marchons dans la foi et non dans la vision... Nous avons, dis-je, bon courage et nous préférons de beaucoup déloger de ce corps pour élire domicile près du Seigneur. C'est pour cela aussi que nous nous appliquons de tout cœur à lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous en délogions. Car il faut que nous comparaissions tous devant le tribunal du Christ, pour que chacun reçoive ce qu'il aura mérité dans son corps, suivant ce qu'il aura accompli, soit en bien soit en mal. Sachant donc ce qu'est la crainte du Seigneur nous cherchons à persuader les hommes ; mais devant Dieu nous sommes à découvert. Quant à vous, j'espère que nous sommes aussi à découvert dans vos consciences. Nous n'allons pas encore une fois nous recommander nous-mêmes, auprès de vous, mais vous fournir l'occasion d'être fiers à notre sujet, afin que vous ayez de quoi répondre à ceux qui tirent leur fierté des apparences et non de ce qui est dans le cœur. En effet, si nous sommes hors de sens, c'est pour Dieu ; si nous sommes raisonnables, c'est pour vous. Oui, la charité du Christ nous presse, songeant à ceci : que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ; et qu'il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. De la sorte, désormais, nous ne connaissons plus personne selon la chair ; et même le Christ, si nous l'avons connu selon la chair, à présent nous ne le connaissons plus ainsi. De la sorte, si quelqu'un est dans le Christ, c'est une nouvelle création : ce qui est ancien s'en est allé, un monde nouveau est là ! Or tout cela est de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ et nous a donné le ministère de la réconciliation. C'est Dieu en effet qui dans le Christ, se réconciliait le monde, n'imputant pas aux hommes leurs fautes, et nous établissant dépositaires de la parole de réconciliation. C'est donc au nom du Christ que nous venons en ambassade, étant donné que Dieu exhorte les hommes par nous. Nous vous en supplions au nom du Christ : Réconciliez-vous avec Dieu ! Celui qui ne connaissait pas le péché, il l'a fait péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. Collaborant avec Dieu, nous vous exhortons en outre à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu. Il dit, en effet : Au temps favorable je t'ai exaucé, et au jour du salut je t'ai secouru. Le voici à présent ce temps bien propice ; le voici à présent le jour du salut ! De notre côté nous évitons de donner à quiconque un sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère ne soit pas tourné en dérision ; nous recommandant nous-mêmes, au contraire, en toutes circonstances comme ministres de Dieu, par beaucoup de constance dans les tribulations, les nécessités, les détresses, les blessures, les prisons, les émeutes, les labeurs, les veilles, les jeûnes ; par la pureté, le savoir, la patience, la bénignité, l'Esprit-Saint, la charité franche, la parole de vérité, la force de Dieu, par les armes de la justice, celles de la main droite et celles de la main gauche ; au milieu de la gloire et du déshonneur, parmi la diffamation et la bonne réputation ; considérés comme des imposteurs bien que véridiques, comme des inconnus encore que bien connus, comme des gens qui vont mourir et voici : nous vivons ! comme des hommes livrés au châtiment et nous échappons à la mort, comme des gens tristes alors que nous sommes toujours joyeux, comme des pauvres, nous qui pourtant enrichissons tant de monde, comme n'ayant rien alors que nous possédons tout. Corinthiens ! Notre bouche s'est ouverte pour vous ! Notre cœur s'est élargi ! Vous n'êtes pas à l'étroit chez nous ; mais c'est dans vos cœurs que vous êtes à l'étroit. Alors en bonne réciprocité - je parle comme à des enfants - vous aussi, élargissez-vous... N'allez pas former avec les incroyants un attelage disparate. Car quelle affinité peut-il y avoir entre la justice et l'iniquité ? Ou bien, quelle association entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord entre le Christ et Béliar ? Ou quelle part le croyant a-t-il avec l'incroyant ? Quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes nous le temple du Dieu vivant, selon que Dieu l'a dit : J'habiterai et je circulerai au milieu d'eux. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C'est pourquoi, dit le Seigneur, sortez du milieu de ces gens et séparez-vous d'eux. Ne touchez rien d'impur, et moi je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant. Etant donc en possession de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. Faites-nous place dans vos cœurs ! Nous n'avons fait tort à personne, nous n'avons ruiné personne, nous n'avons exploité personne. En parlant ainsi, je n'entends pas vous condamner, puisque je viens de dire que vous êtes dans mon cœur à la vie et à la mort. J'ai grande confiance en vous ; je suis très fier de vous. Je suis rempli de consolation ; ma joie excède toutes nos tribulations. Car, de fait, à notre arrivée en Macédoine, notre chair ne connut aucun repos. Tout n'était qu'affliction : au dehors des luttes, au dedans des craintes. Mais Dieu qui console ceux qui sont abattus, nous a consolés par la venue de Tite ; et non seulement par sa venue, mais encore par la consolation dont lui-même a été personnellement rempli à votre sujet ; il nous a raconté votre ardent désir, votre chagrin, votre zèle à mon égard, si bien que dans mon cœur, la joie a prévalu. Ainsi, quoique je vous aie attristés par ma lettre ; je n'en ai pas de regret ; et si je l'ai d'abord regretté - je vois bien que cette lettre-là vous a fait de la peine sur le moment - , maintenant, je me réjouis, non pas de ce que vous ayez éprouvé de la peine, mais de ce que vous ayez éprouvé de la peine jusqu'à vous repentir ; car vous avez été affligés selon Dieu, si bien que Vous n'avez subi de notre fait aucun dommage. La tristesse qui est selon Dieu, en effet, produit une repentance pour le salut qu'on ne regrette pas ; la tristesse du monde au contraire cause la mort. Voyez plutôt ! Cette tristesse même éprouvée selon Dieu, quel empressement elle a produit en vous ! Que dis-je ! Quel souci de vous disculper ! Quelle indignation ! Quelle crainte ! Quel désir ardent ! Quel zèle ! Quel châtiment ! Vous avez montré de toutes manières que vous étiez innocents dans cette affaire. Vous voyez donc que si je vous ai écrit, ce n'était ni à cause de l'offenseur ni à cause de l'offensé ; mais afin que l'empressement que vous avez pour nous eût l'occasion de se manifester parmi vous devant Dieu. Voilà comment nous avons été consolés. D'ailleurs, outre cette consolation personnelle, nous avons éprouvé une joie bien plus vive encore, en voyant la joie même de Tite, parce que son esprit a été tranquillisé par vous tous. Que si devant lui, j'ai montré quelque fierté à votre sujet, je n'ai pas en à en rougir ; au contraire, de même qu'en toutes choses je vous ai dit la vérité, de même ce qui avait motivé notre fierté auprès de Tite s'est trouvé être la vérité. Son cœur vous est plus attaché encore lorsqu'il se rappelle votre obéissance à tous, comment vous l'avez reçu avec crainte et en tremblant. Je me réjouis de pouvoir compter sur vous en toutes choses. Maintenant, nous allons vous faire connaître, frères, la grâce de Dieu donnée aux saints dans les églises de Macédoine : ils sont éprouvés par de multiples tribulations, mais leur joie surabondante et leur extrême pauvreté se sont abondamment répandues pour constituer le trésor de leur générosité ; car selon leurs moyens, je l'atteste, et même au-delà de leurs moyens, d'une façon toute spontanée, ils nous ont demandé avec beaucoup d'insistance la faveur de participer à ce service pour les saints. Apportant à la collecte au-delà de ce que nous espérions, ils se sont eux-mêmes donnés d'abord au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu. Aussi bien, avons-nous engagé Tite de mener encore à bonne fin parmi vous cette œuvre de grâce qu'il avait déjà commencée. Comme vous excellez en tout - en foi, en discours, en savoir, en zèle pour tout, - en charité que nous vous avons inspirée - ainsi vous excellerez aussi dans cette œuvre de grâce. Je ne dis pas cela sous forme d'ordre, mais afin d'éprouver encore, par l'empressement des autres, la sincérité de votre propre charité. Vous connaissez en effet la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, comment à cause de vous il a vécu pauvre, de riche qu'il était, afin que vous-mêmes fussiez enrichis par sa pauvreté. C'est donc un simple avis que je donne en cette affaire ; car c'est bien là ce qui vous convient, à vous qui avez commencé d'avance, dès l'année dernière, non seulement à effectuer, mais à vouloir cette collecte. Mais maintenant, achevez aussi l'œuvre elle-même : ainsi, comme vous avez été prompts à vouloir, vous le serez aussi à agir ; selon vos moyens. Car si la promptitude à donner existé, elle est agréable dans la proportion de ce que l'on a et non de ce que l'on n'a pas. Il ne s'agit pas en effet de vous réduire à la détresse pour que d'autres soient à l'aise, mais d'appliquer le principe d'égalité : Que dans les circonstances présentes, votre superflu subvienne à l'indigence des autres, afin que le superflu des autres vienne aussi au secours de votre indigence, en sorte que l'égalité s'établisse, conformément à ce qui est écrit : Celui qui avait beaucoup amassé n'avait pas davantage ; celui qui avait peu ramassé n'avait pas moins. Grâces soient rendues à Dieu, qui met au cœur de Tite le même empressement à votre égard ; car sans doute il a bien accueilli notre prière, mais c'est plus empressé que jamais et de son plein gré qu'il part pour aller chez vous. Or avec lui, nous vous envoyons ce frère dont l'éloge, en ce qui concerne l'Evangile, s'est répandu à travers toutes les Eglises ; et qui de plus a été choisi par leur suffrage pour être notre compagnon dans le voyage nécessité pour cette œuvre de grâce, à laquelle nous nous employons pour la gloire du Seigneur lui-même, et aussi pour faire preuve de générosité. C'est que nous tenons à éviter tout blâme au sujet de ces largesses dont nous avons la charge ; car nous nous proposons ce qui est bien non seulement aux yeux de Dieu, mais encore aux yeux des hommes. Nous envoyons encore avec eux notre frère, dont nous avons éprouvé le zèle en de bien nombreuses circonstances, mais qui se montre maintenant d'autant plus zélé qu'il a une grande confiance en vous. Tite, c'est mon associé, et en ce qui vous concerne, mon collaborateur. Nos frères, ce sont les envoyés des Eglises, ils sont la gloire du Christ. Montrez leur donc, à la face des Eglises, la preuve de votre charité et le bien-fondé de notre fierté à votre sujet. Car sur ce service à rendre aux saints, il est superflu de vous écrire. Je sais, en effet, quelle est votre bonne volonté, dont je suis fier pour vous auprès des Macédoniens, en leur disant que l'Achaïe est prête depuis l'an passé ; et ainsi votre zèle a stimulé le plus grand nombre. J'envoie cependant nos frères, pour que la fierté que nous avons de vous ne soit pas réduite à néant sur ce point, et afin que vous soyez prêts comme je l'ai dit ; de peur que si des Macédoniens m'accompagnent et ne vous trouvent pas prêts, nous ne soyons - pour ne pas dire : vous ne soyez - couverts de confusion du fait même de tant d'assurance ! J'ai donc estimé nécessaire d'inviter ces frères à nous précéder chez vous et à préparer votre largesse telle qu'elle a été déjà promise ; en sorte qu'elle se présente comme une vraie largesse et non comme une lésinerie. Mais, sachez-le : celui qui sème chichement, moissonnera aussi chichement ; et celui qui sème largement, moissonnera aussi largement. Que chacun donne selon ce qu'il a décidé en son cœur ; non pas à regret ni par contrainte, car Dieu aime un donateur joyeux. Or Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes les grâces, de sorte qu'ayant en tout et toujours tout ce qu'il vous faut, vous ayiez encore du superflu pour toutes les bonnes œuvres, selon qu'il est écrit : Il a répandu, il a donné aux pauvres ; sa justice demeure éternellement. Celui qui fournit de la semence au semeur et du pain pour manger fournira et multipliera votre semence, et augmentera les fruits de votre justice. Vous serez ainsi comblés de richesses pour faire toutes sortes de générosités, qui feront monter, par notre entremise, des actions de grâces à Dieu. C'est que le ministère de cet office sacré ne pourvoit pas seulement à l'indigence des saints, mais provoque encore par surcroît leurs nombreuses actions de grâces à Dieu. Dans l'appréciation d'un tel ministère, ils glorifient Dieu pour votre obéissance dans la profession de foi à l'évangile du Christ, et la sincérité généreuse de votre union avec eux et avec tous ; tandis que dans leurs prières pour vous ils traduisent la forte inclination qu'ils ressentent pour vous, à cause de cette surabondance de grâces que Dieu a mise en vous. Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable ! C'est moi-même, moi Paul qui vous exhorte par la douceur et la mansuétude du Christ, moi “si chétif d'apparence quand je suis parmi vous, mais quand je suis loin, me montre si hardi à votre égard”… Mais je vous en prie, que je n'aie pas, lorsque je serai présent, à user de cette hardiesse, avec l'assurance dont je compte faire preuve vis-à-vis de ces individus qui estiment que nous marchons selon la chair. C'est bien dans la chair, en effet, que nous marchons, mais ce n'est pas selon la chair que nous combattons. Car nos armes de guerre ne sont point charnelles, mais divinement puissantes pour la ruine des forteresses ; nous ruinons les plans et tout rempart qui se dresse contre la connaissance de Dieu, et faisant prisonnière toute pensée, nous l'amenons à obéir au Christ ; et nous sommes prêts aussi à châtier toute désobéissance, dès que votre obéissance à vous sera complète. Regardez ce qui saute aux yeux ! Si quelqu’un se persuade qu'il est du Christ, qu'il réfléchisse encore en lui-même à ceci : comme il est du Christ, nous aussi nous en sommes. Car, même si je tirais encore plus de fierté du pouvoir que le Seigneur nous a donné - pour votre édification et non pour votre ruine - , je n'en rougirais pas ; mais je ne veux pas avoir l’air de chercher à vous effrayer par mes lettres ; car “les lettres, dit-on, sont de poids et fortes, mais s'il est présent, c'est un corps bien chétif, et ses discours sont méprisables ”. Qu'il réfléchisse bien celui-là ; tels nous sommes en parole, quand de loin vous parviennent nos lettres, tels aussi nous serons en acte, une fois présents. Nous n'avons pas la hardiesse, en effet, de nous égaler ni même de nous comparer à de tels hommes qui se recommandent eux-mêmes ; mais ceux-ci, en se mesurant eux-mêmes à leur propre mesure, et se comparant à eux-mêmes, manquent d'intelligence. Pour nous, nous ne nous vanterons pas hors de mesure, mais selon la mesure du champ d'action que Dieu nous a assignée comme notre mesure, en nous faisant parvenir jusqu'à vous. Car nous ne nous étendons pas nous-mêmes au-delà de notre mesure, comme ce serait le cas si nous n'étions pas parvenus jusqu'à vous ; en réalité, nous sommes arrivés jusque chez vous en prêchant l'évangile du Christ. Nous ne sortons pas de notre mesure en nous vantant de travaux d'autrui ; mais nous avons l'espérance que votre foi allant en croissant, nous serons comme agrandis dans les limites de notre champ d'action parmi vous, et même plus loin, et jusqu'à prêcher l'évangile dans les pays qui sont au-delà du vôtre. Et ainsi nous ne nous vanterons pas, dans le champ d'action des autres, de ce qu'ils ont réalisé. Donc celui qui se vante, qu'il se vante dans le Seigneur ; car ce n'est pas celui qui se recommande lui-même qui aura fait ses preuves, mais celui que le Seigneur recommande. Oh ! si vous pouviez supporter de moi un peu de folie ! Mais oui, vous me supportez. C'est que je suis jaloux de vous, d'une jalousie de Dieu ; car je vous ai fiancés à un seul époux, comme une vierge pure à présenter au Christ. Mais j'ai peur qu'à l'exemple d'Eve que le serpent séduisit par son astuce, vos pensées ne se laissent corrompre, s'écartant de la sincérité envers le Christ. Si en effet le premier venu vous prêche un autre Jésus, que nous n'avons pas prêché, ou si vous recevez un autre Esprit, que vous n’avez pas reçu, ou un autre évangile, que vous n'avez pas accepté, vous pourriez bien le supporter. Pourtant j'estime ne le céder en rien à ces archi-apôtres ! Si même je suis un profane dans l'art de la parole, je ne le suis certes pas en fait de science ; nous l'avons clairement manifesté devant vous de toutes manières et à tous égards. Ou bien aurais-je commis un péché, en m'abaissant moi-même afin que vous, vous fussiez élevés, parce que je vous ai annoncé gratuitement l'évangile de Dieu ? J'ai dépouillé d'autres églises, acceptant d'elles un salaire pour mon ministère auprès de vous ; et me trouvant auprès de vous, et dans le besoin, je n'ai été à charge à personne ; ce sont en effet les frères venus de Macédoine, qui ont pourvu à ce qui me manquait. Ainsi j'ai pris garde que ma propre personne ne vous soit à charge en quoi que ce soit, et je continuerai d'y prendre garde. Aussi sûrement que la vérité du Christ est en moi, ce sujet de fierté ne me sera pas enlevé dans les contrées de l'Achaïe ! Pourquoi ? Parce que je ne vous aime pas ? Ah ! Dieu le sait ! Mais ce que je fais et continuerai de faire, c'est à fin d'enlever ce prétexte-là à ceux qui cherchent un prétexte quelconque d'être assimilés à nous dans l'apostolat dont ils se vantent. Car de tels êtres sont de faux apôtres, des agents trompeurs déguisés en apôtres du Christ. A cela, rien d'étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Ce n'est donc pas extraordinaire si ses ministres se déguisent aussi en ministres de la justice. Leur fin sera selon leurs œuvres. Je le répète ; que nul ne me prenne pour un insensé. Ou bien alors, acceptez-moi comme un insensé, afin que je puisse moi aussi me vanter un peu. Ce que je vais dire, je ne le dirai pas selon le Seigneur, mais comme en un état de démence qui fait que j'ose me vanter. Puisque tant d'autres se vantent selon la chair, moi aussi je me vanterai ! Car vous supportez si volontiers les insensés, vous qui êtes sensés ! Vous supportez même qu'on vous asservisse, qu'on vous dévore, qu'on vous exploite, qu'on vous traite avec insolence, qu'on vous frappe en plein visage. Je le dis à ma honte, c'est nous paraît-il qui avons été faibles ! Mais sur tout sujet où quelqu'un montre de la hardiesse, - je parle en insensé - , je montre ma hardiesse, moi aussi. Ils sont Hébreux ? Moi aussi ! Ils sont Israélites ? Moi aussi ! Ils sont de la race d'Abraham ? Moi aussi ! Ils sont ministres du Christ ? - ici je parle en homme hors de sens - je le suis plus qu'eux : par les travaux, bien plus ; par les emprisonnements, bien plus ; par les coups, infiniment plus ; par les dangers de mort, si souvent ! Cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups moins un. Trois fois j'ai été battu de verges ; une fois j'ai été lapidé ; trois fois j'ai fait naufrage ; j'ai passé un jour et une nuit dans l'abîme. De longs voyages sans nombre, avec les périls sur les fleuves, périls des brigands, périls de la part de mes compatriotes, périls du côté des païens, périls dans les villes, périls dans le désert, périls sur la mer, périls parmi les faux-frères ; les labeurs et la fatigue, les veilles sans nombre, la faim et la soif, les jeûnes innombrables, le froid et la nudité ! En outre de ces épreuves extérieures, il y a mon obsession quotidienne : la sollicitude de toutes les Eglises ! Qui est faible, sans que je sois faible aussi ? Qui est scandalisé sans qu'un feu ne me brûle ? S'il convient d'être fier, c'est de ma faiblesse que je serai fier. Le Dieu et Père du Seigneur Jésus - béni soit-il à jamais ! - sait que je ne mens pas. A Damas, l'ethnarque du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, voulant se saisir de moi, et c'est par une fenêtre, dans une corbeille, que l'on me descendit le long de la muraille, et que j'échappais de ses mains. Il faut se vanter ! Cela ne me convient guère ! J'en viendrai néanmoins aux visions et aux révélations du Seigneur. Je sais un homme dans le Christ qui, voici quatorze ans - était-ce dans son corps, je ne sais ; était-ce hors de son corps, je ne sais ; Dieu le sait - fut ravi jusqu'au troisième ciel ; et je sais que cet homme - était-ce dans son corps ou sans son corps, je ne sais ; Dieu le sait - fut ravi au paradis et entendit des paroles ineffables dont il n'est pas permis à un homme de parler. C'est au sujet de cet homme-là que je serai fier. Mais pour ce qui me concerne moi-même, je ne me vanterai que des faiblesses. Car si je voulais me vanter, je ne serais pas un insensé, puisque je ne dirais que la vérité. Mais je m'en abstiens, de peur que l'on ne m'estime au-dessus de ce que l'on voit en moi ou entend de moi. Et quant à l'excellence des révélations, c'est bien à cause d'elles, afin que je ne m'exalte point, qu'il m'a été donné une écharde dans la chair, un ange de Satan chargé de me souffleter, afin que je ne m'exalte pas. Trois fois, à ce sujet, j'ai prié le Seigneur pour qu'il s'éloigne de moi. Et il m'a répondu : “Ma grâce te suffit ; car la puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse.” Bien volontiers, par conséquent, je préfère me glorifier des faiblesses, afin que la puissance du Christ demeure sur moi. C'est pourquoi je me complais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les difficultés, dans les persécutions et les détresses, pour le Christ. Car quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. Je viens de faire le fou. C'est vous qui m'y avez contraint. Car moi, c'est par vous que j'aurais dû être recommandé. Et en effet, je ne le cède en rien à ces archi-apôtres bien que je ne sois rien. Les signes auxquels on reconnaît un apôtre, ils ont été réalisés parmi vous, par une patience à toute épreuve, des signes et des prodiges et des actes de puissance. Car qu'est-ce que vous avez eu de moins que les autres Eglises, sinon que moi, je ne vous ai pas été à charge ? Pardonnez-moi cette injustice-là ! Me voici prêt à aller chez vous, pour la troisième fois, et je ne vous serai pas à charge ! Car ce que je cherche, ce ne sont pas vos biens, c'est vous-mêmes. En effet, ce n'est pas le devoir des enfants d'amasser pour les parents, mais celui des parents pour les enfants. Or moi ; très volontiers je dépenserai tout et je me dépenserai moi-même tout entier pour vos âmes, même si, plus je vous aime, moins je doive être aimé. Mais soit ! moi, je ne vous ai pas été à charge. Mais, fourbe comme je suis, je vous ai pris par ruse. Est-ce que je vous ai exploités par l'un de ceux que je vous ai envoyés ? J'ai prié Tite d'aller chez vous et j'ai envoyé avec lui le frère. Est-ce que Tite vous a exploités ? N'avons-nous pas marché dans le même esprit, sur les mêmes traces ? Depuis longtemps vous vous imaginez sans doute que nous vous présentons notre défense. C'est devant Dieu, dans le Christ, que nous parlons ; et tout cela, bien-aimés, c'est pour votre édification. Je crains, en effet, qu'à mon arrivée, je vous trouve tels que je ne voudrais pas ; et que vous-mêmes ne me trouviez pas tel que vous voudriez ; je crains qu'il n'y ait contestation, jalousie, mouvements de colère, animosités, médisances, faux-rapports, enflure, troubles. Je crains que lorsque je viendrai, mon Dieu ne m'humilie de nouveau à votre sujet, et que je n'aie à pleurer sur beaucoup qui ont continué de pécher et qui n'ont pas fait pénitence de l'impureté, de la fornication et de la débauche qu'ils ont commises. C'est la troisième fois que je vais chez vous. Toute affaire sera instruite sur la déposition de deux ou trois témoins. J'ai déjà dit et je le redis à l'avance - comme lorsque j'étais présent pour la deuxième fois, mais aujourd'hui étant absent - je déclare donc à ceux qui auront continué de pécher et à tous les autres, que si je retourne chez vous, je ne les épargnerai pas, puisque vous cherchez une preuve que le Christ parle en moi, lui qui n'est pas faible à votre égard, mais puissant parmi vous ; et en effet, il a été crucifié en raison de sa faiblesse, mais il vit par la puissance de Dieu. Et de fait, nous aussi nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu à votre égard. C'est à vous de vous examiner pour voir si vous êtes dans la foi ; c'est vous-mêmes que vous devez éprouver. Est-ce que vous ne reconnaissez pas vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous ? A moins que vous ne soyez peut-être désapprouvés ! Mais j'espère que pour nous, vous reconnaîtrez que nous ne sommes pas désapprouvés. Or nous prions Dieu que vous ne fassiez aucun mal, non pas afin que nous, nous paraissions approuvés, mais afin que vous, vous fassiez ce qui est bien, dussions-nous nous-mêmes paraître désapprouvés. Car nous n’avons pas de pouvoir contre la vérité, mais seulement au service de la vérité. Nous nous réjouissons, en effet, lorsque nous-mêmes nous sommes faibles, mais que vous, vous êtes forts ; c'est précisément cela que nous demandons dans nos prières, Votre redressement. C'est pourquoi je vous écris ces choses étant absent, afin qu'une fois présent, je n'aie pas à user de rigueur selon le pouvoir que le Seigneur m'a donné pour édifier et non pour détruire. Au demeurant, frères, soyez joyeux, travaillez à votre redressement, laissez-vous exhorter ; ayez même sentiment, vivez en paix, et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Tous les saints vous saluent. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ et la charité de Dieu et la participation du Saint-Esprit soient avec vous tous !
Paul apôtre, non par le fait des hommes ou par leur intermédiaire, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père qui l'a ressuscité des morts, ainsi que tous les frères qui sont avec moi, aux Eglises de Galatie : que la grâce et la paix vous viennent de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ, qui s'est livré lui-même pour nos péchés, pour nous sauver de ce monde pervers où nous sommes, en accomplissement de la volonté de notre Dieu et Père, à qui soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen. Je m'étonne de la rapidité avec laquelle vous êtes en train de quitter celui qui vous a appelés par la grâce du Christ et de passer à un autre évangile. Non qu'il soit différent ; seulement il y a des gens qui viennent vous troubler en essayant de changer l'évangile du Christ. Mais si quelqu'un, fût-ce nous-mêmes, fût-ce un ange du ciel, venait vous prêcher - un évangile différent du nôtre, qu'il soit anathème ! Nous l'avions déjà dit et je le répète à cette heure, si quelqu'un vient vous prêcher un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème ! En parlant ainsi, est-ce la faveur des hommes ou celle de Dieu que je cherche à me concilier ? Est-ce aux hommes que je cherche à plaire ? Si je voulais encore plaire aux hommes, je ne serais pas le serviteur du Christ. Car je vous le déclare, frères, l'évangile que je vous ai prêché n'a rien de l'homme ; car ce n'est pas d'un homme que je l'ai reçu ou appris, mais d'une révélation de Jésus-Christ. Vous avez entendu parler de ma conduite quand j'étais encore Juif et de ma rage à persécuter l'Eglise de Dieu et à la ravager. Juif, je dépassais souvent ceux de mon âge et de ma race par mon plus grand zèle pour les traditions de mes pères. Mais quand il plut à celui qui m'a séparé dès le sein de ma mère et m'a appelé par sa grâce, de me révéler son Fils en moi-même, pour que je le prêche aux Gentils, aussitôt, sans en référer à personne, Sans monter à Jérusalem près de ceux qui m'avaient précédé dans l'apostolat, je partis pour l'Arabie ; après quoi, je revins à Damas. Ce n'est que trois ans plus tard que je montai à Jérusalem pour y faire la connaissance de Céphas, et je ne restai avec lui que quinze jours : Mais je ne vis aucun autre apôtre, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur. Et ce que je vous écris là, c'est devant Dieu, je ne mens pas. Je revins ensuite dans les régions de Syrie et de Cilicie. J'étais personnellement inconnu des Eglises de Judée qui sont dans le Christ. Elles avaient seulement entendu dire que le persécuteur de naguère prêchait maintenant cette foi qu'il avait d'abord voulu anéantir, et elles rendaient gloire à Dieu à mon sujet. Puis, au bout de quatorze ans, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabé, ayant aussi Tite avec moi pour compagnon. C'est une révélation qui m'y détermina. Je leur exposai l'évangile que je prêchais aux Gentils, conférant en particulier avec les notables d'entre eux, pour m’assurer si je courais ou si j'avais couru en vain. On n'exigea même pas de mon compagnon Tite, qui était grec, qu'il se fît circoncire, en dépit des intrus, des faux frères qui s'étaient glissés parmi nous, des espions venus pour épier la liberté que nous avons dans le Christ Jésus et de nouveau faire de nous des esclaves. Nous ne cédâmes pas un instant à leurs injonctions pour sauvegarder parmi vous la vérité de l'Evangile. Quant aux notables, - ce qu'ils pouvaient être ne m'importe guère, Dieu ne faisant acception de personne - ils ne m'imposèrent rien. Bien au contraire, voyant que l'évangélisation des incirconcis m'avait été confiée, comme à Pierre celle des circoncis, car celui qui assistait Pierre dans son apostolat des Juifs m'assistait dans mon apostolat des Gentils ; reconnaissant donc la grâce qui m'était faite, Jacques, Céphas et Jean, réputés les colonnes, nous tendirent la main, à Barnabé et à moi, en signe de parfait accord, nous, gardant les Gentils, et eux, les Juifs. Nous devions seulement nous souvenir des pauvres, ce que j'ai pris grand soin de faire. Mais quand Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il était répréhensible. Car avant l'arrivée des émissaires de Jacques, il prenait ses repas avec les Gentils. Mais, dès leur arrivée, il se déroba et se tint à l'écart des Gentils, par crainte des circoncis. Le reste des Juifs le suivit dans cette hypocrisie, au point que Barnabé s'y laissa également entraîner. Mais quand je vis qu'ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l'Evangile, je dis publiquement à Céphas : “Si toi, Juif comme tu l'es, tu vis à la païenne et non plus à la Juive, comment peux-tu forcer les païens à judaïser ?” Nous autres, Juifs de naissance, qui n'avons rien à voir avec ces pécheurs de païens, nous savons bien que l'homme est justifié, non par les œuvres de la Loi, mais seulement par la foi au Christ Jésus : nous avons cru, pour notre propre compte, à ce Christ Jésus, pour être justifiés par la foi en lui, et non par les œuvres de la Loi, car personne n'est justifié par les œuvres de la Loi. Que si, après cet essai de justification par le Christ, il se rencontrait que nous fussions encore pécheurs, le Christ serait donc un instrument de péché ! A Dieu ne plaise ! Si, après avoir renversé une chose, je me mets à la rebâtir, je me déclare moi-même transgresseur ! Mais non, c’est à cause de la Loi que je suis mort à la Loi afin de ne plus vivre que pour Dieu : j'ai été crucifié avec le Christ. Ce n'est donc plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi. Tout en continuant à vivre dans la chair, je vis par la foi à ce Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est livré pour moi. Ce n'est pas que je sous-estime la grâce de Dieu. Au contraire, si la justification nous vient par la Loi, il faut conclure que Christ est mort pour rien. O Galates insensés, qui a pu vous fasciner, vous qui avez eu sous les yeux le tableau de Jésus-Christ crucifié ? Je ne veux savoir de vous qu'une chose : est-ce aux œuvres de la Loi que vous devez l'Esprit que vous avez reçu ou à votre adhésion à la foi ? Etes-vous insensés à ce point ? Avoir commencé par l'Esprit pour finir maintenant par la chair ? Avoir expérimenté toutes ces choses pour rien ! si l'on peut dire que c'est pour rien ! Celui qui vous dispense l'Esprit et qui opère parmi vous des miracles, le fait-il à cause des œuvres de la Loi ou de votre adhésion à la foi ? C'est ainsi qu'Abraham crut en Dieu et cela lui fut imputé à justice. Comprenez donc que ce sont les fidèles qui sont les fils d'Abraham. Aussi dans sa prévision que c'est par la foi que Dieu justifierait les Gentils, l'Ecriture a-t-elle annoncé à Abraham : Toutes les nations seront bénies en toi, Ce sont donc les fidèles qui sont bénis dans le fidèle Abraham. Quant aux partisans des œuvres de la Loi, ils sont sous le coup de la malédiction, car il est écrit : Maudit soit celui qui ne persévère pas dans la pratique de tout ce qui est écrit au livre de la Loi. Par contre, que nul ne soit justifié devant Dieu par la Loi, c'est évident, puisque le juste vivra de la foi. Le principe de la Loi n'est donc pas la foi, mais (les œuvres) : Celui qui observe ces commandements en vivra. C'est le Christ qui nous a rachetés de la malédiction de la Loi, en se faisant malédiction pour nous, comme il est écrit : Maudit celui qui est pendu au bois, pour que la bénédiction d'Abraham passât aux Gentils par Jésus-Christ, et pour que, par la foi, nous pussions recevoir l'Esprit qui nous était promis. Frères, je vais parler à la manière des hommes. Le testament d'un homme, s'il est en bonne et due forme, nul ne peut l'annuler ni rien y ajouter. Or c'est à Abraham et à sa postérité que les promesses ont été faites. Il n'est pas dit : et à ses descendants, au pluriel, mais au singulier : et à sa postérité, laquelle n'est autre que le Christ. Je dis donc qu'une disposition testamentaire déjà prise en bonne et due forme par Dieu, la Loi survenue quatre cent trente ans après ne saurait l'abroger, de manière à abolir la promesse. Si en effet l'héritage venait de la Loi, il ne viendrait pas de la promesse. Or c'est bien par voie de promesse que Dieu a témoigné sa bienveillance à Abraham. Qu'est-ce donc que la Loi ? Elle a été ajoutée en vue des transgressions jusqu'à la venue de la postérité à laquelle a été faite la promesse, et promulguée par l'entremise des anges et par l'organe d'un médiateur. Mais le médiateur n'intervient pas s'il n'y a qu'une personne [à s'engager], et Dieu est seul [dans sa promesse]. La Loi serait-elle donc en opposition avec les promesses divines ? Non certes. Ce n'est que s'il avait été promulgué une Loi capable de donner la vie que vraiment la justice viendrait de la Loi. Mais l'Ecriture a tout enfermé sous le péché, pour que les fidèles bénéficient de la promesse par la foi en Jésus-Christ. Avant l'ère de la foi, nous étions prisonniers sous la garde de la Loi, dans l'attente de la foi qui devait se révéler. De la sorte la Loi a été notre pédagogue jusqu'au Christ en vue de notre justification par la foi. La foi est venue, nous ne sommes plus sous le pédagogue. Tous, en effet, vous êtes fils de Dieu par la foi au Christ Jésus. Car vous tous qui avez reçu le baptême du Christ, vous vous êtes revêtus du Christ. Il n'y a plus ni Juif ni Gentil ; il n'y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n'y a plus d'homme et de femme : vous n'êtes tous qu'un dans le Christ Jésus. Mais si vous êtes du Christ, vous êtes donc de la postérité d'Abraham et les héritiers de la promesse. J'insiste : aussi longtemps qu'il est en bas âge, l'héritier ne se distingue en rien de l'esclave, encore qu'il soit maître de tout ; mais il est aux soins des tuteurs et des intendants jusqu'au jour fixé par son père. Nous autres pareillement, quand nous étions enfants, nous étions assujettis aux éléments du monde. Mais quand vint la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, qui est né d'une femme et s'est soumis à la Loi, pour racheter ceux qui étaient sous la Loi et faire de nous des fils adoptifs. Et la preuve que vous êtes bien des fils, c'est que Dieu a envoyé en nos cœurs l'Esprit de son Fils, qui crie : Abba, Père ! Tu le vois donc, tu n'es plus esclave, tu es fils ! Et fils, tu es aussi, par la grâce de Dieu, héritier. Autrefois, dans votre ignorance de Dieu, vous serviez des dieux qui ne l'étaient pas réellement. Mais à présent que vous connaissez Dieu, bien plus, que vous êtes connus de lui, comment pouvez-vous retourner à ces éléments infirmes et indigents dont vous entendez de nouveau vous faire les esclaves ? Vous observez scrupuleusement les jours, les mois, les époques, les années ! Je crains bien de m'être fatigué chez vous en pure perte ! Redevenez comme moi, frères, je vous en prie, puisque moi, je suis devenu comme vous. Vous n'avez eu aucun tort à mon endroit. Vous savez dans quel état de faiblesse physique je vous annonçai l'Evangile pour la première fois. Au regard de cette infirmité corporelle qui était pour vous une tentation, vous n'avez témoigné ni mépris ni dégoût. Vous m'avez reçu au contraire comme un ange de Dieu, comme le Christ Jésus. Que sont devenus ces sentiments de bonheur ? Je puis vous rendre ce témoignage que, si vous l'aviez pu, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner ! Suis-je donc devenu votre ennemi pour vous avoir dit la vérité ? Ces gens-là vous témoignent de l'affection, mais pas à bonne fin. Ce qu'ils veulent, c'est vous séparer de nous, pour être l'unique objet de votre affection. C'est bien d'être un objet d'affection. Encore faut-il que ce soit à bonne fin et en tout temps, et non pas seulement quand je suis parmi vous ! O mes petits enfants ! Vous que j'enfante de nouveau, jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous, comme je voudrais à cette heure me trouver près de vous pour essayer d'un autre ton, car je ne sais plus comment m'y prendre avec vous ! Dites-moi, vous qui voulez vous remettre sous la Loi, ne l'entendez-vous pas, cette Loi ? Il est écrit, en effet, qu'Abraham eut deux fils, l'un de l'esclave, l'autre de la femme libre. Celui de l'esclave vint au monde dans des conditions ordinaires ; celui de la femme libre fut l'objet d'une promesse particulière. Ces choses ont valeur de symbole. Les deux femmes sont les deux alliances : l'une qui vient du mont Sinaï, qui n'enfante que des esclaves, c'est Agar. Le mot Agar, du reste, en Arabie, désigne le mont du Sinaï. Et Agar est sur la même file que la Jérusalem actuelle, qui est esclave avec ses enfants. Au contraire, la Jérusalem d'en haut jouit de la liberté, et c'est notre mère à tous. Car il est écrit : Réjouis-toi, stérile, toi qui n'as pas d'enfants ! Eclate en cris de joie, toi qui ne connais pas les douleurs de l'enfantement. Car la femme délaissée a plus d'enfants que celle qui a gardé son époux. Pour vous, frères, vous êtes, comme Isaac, les enfants de la promesse. Mais de même qu'autrefois le fils de la chair persécutait le fils de l'esprit, ainsi en va-t-il encore de nos jours. Mais que dit l'Ecriture ? Chasse l'esclave avec son fils, car le fils de l'esclave ne partagera pas l'héritage avec le fils de la femme libre. Ainsi donc, frères, nous ne sommes pas fils d'une esclave, mais de la femme libre. C'est pour jouir de cette liberté que le Christ vous a affranchis. Tenez-vous donc fermes et n'allez pas vous remettre sous le joug de l'esclavage. Voyez, c'est moi, Paul, qui vous le dis : si vous vous faites circoncire, le Christ ne vous servira de rien. Et j'atteste de nouveau à quiconque se fait circoncire, qu'il est tenu d'observer toute la Loi. Vous êtes séparés du Christ, vous qui cherchez la justification dans la Loi ; vous êtes déchus de la grâce ! Pour nous, c'est par l'esprit, en vertu de la foi, que nous attendons la justice espérée. Car dans le Christ Jésus, la circoncision n'a plus de valeur, pas plus que l'incirconcision. Seule compte la foi qui agit par la charité. Vous couriez si bien ! Qui vous a empêchés de suivre la vérité ? Cette suggestion ne vient pas de celui qui vous appelle. Il suffit d'un peu de ferment pour faire lever toute la pâte. J'ai bon espoir dans le Seigneur que vous n’aurez pas d'autres sentiments. Quant à ceux qui jettent le trouble parmi vous, quels qu'ils soient, ils subiront leur châtiment. Pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi me persécuter encore ? C'en est fait du scandale de la croix ! Qu'ils se mutilent, ces fauteurs de désordre ! Vous autres, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte de licence. Bien plutôt, que la charité vous rende serviteurs les uns des autres. Car toute la Loi se résume en cet unique précepte : Tu aimeras le prochain comme toi-même. Que si vous ne faites que vous mordre et vous entre-dévorer, prenez garde que vous allez à votre perte commune. J'insiste : suivez la conduite de l'esprit, et vous ne donnerez pas suite aux convoitises de la chair. Les convoitises de la chair vont à l'encontre de l'esprit, et celles de l'esprit à l'encontre de la chair. Elles se font opposition l'une à l'autre pour vous empêcher de faire ce que vous avez résolu. Mais si vous êtes conduits par l'esprit, vous n'êtes plus sous la Loi. Les œuvres de la chair sont de notoriété publique, à savoir la fornication, l'impureté, le libertinage, l'idolâtrie, la magie, les inimitiés, la discorde, la jalousie, les emportements, les cabales, les schismes, les sectes, les envies, les beuveries, les ivrogneries, les débauches et autres choses semblables ; je vous préviens, comme je vous en ai prévenus, que ceux qui les commettent n'auront pas de part au royaume de Dieu. Par contre, les fruits de l'Esprit sont la charité, la joie, la paix, la longanimité, la douceur, la bonté, la fidélité, la mansuétude, la tempérance. Contre ceux qui vivent de la sorte, il n'y a pas de Loi. Car ceux qui sont du Christ Jésus ont crucifié leur chair avec ses passions et ses convoitises. Que si maintenant nous avons la vie de l'esprit, conduisons-nous aussi selon l'esprit. Ne cherchons pas la vaine gloire, nous provoquant les uns les autres, nous enviant les uns les autres. Frères, s'il arrive que quelqu'un soit pris en faute, vous, les spirituels, redressez-le dans un esprit de mansuétude, prenant garde vous-mêmes à ne pas vous laisser induire en tentation. Portez mutuellement vos fardeaux : ce sera le moyen d'accomplir la loi du Christ. Se croire quelque chose, alors qu'on n'est rien, c'est s'abuser soi-même. Que chacun examine sa propre conduite ; après quoi, s'il trouve encore à se glorifier par devers soi, sûrement il ne le pourra pas auprès des autres. Car chacun aura son propre fardeau à porter. Que le catéchisé fasse part de tous ses biens à qui le catéchise. Ne vous y trompez pas, on ne se moque pas de Dieu. On récolte ce que l'on sème. Celui qui sème dans sa chair retire de la chair une moisson, et c'est la corruption ; celui qui sème dans l'esprit retire de l'esprit une moisson, et c'est la vie éternelle. A faire ainsi le bien, ne perdons pas courage. Nous moissonnerons au temps voulu, pourvu que nous ne venions pas à défaillir. Ainsi donc, pendant qu'il en est temps, faisons du bien à tout le monde, spécialement à ceux qui sont nos frères dans la foi. Regardez bien les grands caractères que je trace de ma main. Ceux qui cherchent à jouer un beau rôle dans le domaine de la chair, ce sont précisément ceux qui veulent vous forcer à vous faire circoncire, à la seule fin d'échapper à la persécution pour la croix du Christ. Eux-mêmes, tout circoncis qu'ils sont, ce n'est pas la Loi qu'ils se préoccupent de garder ; mais ils veulent que vous soyez circoncis, pour tirer vanité de vos personnes. Pour moi, Dieu me garde de jamais me glorifier, si ce n'est dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, grâce à laquelle le monde est crucifié pour moi et moi au monde. Car la circoncision n'est rien, pas plus que l'incirconcision ; seule est quelque chose la créature nouvelle. A tous ceux qui suivront cette règle, paix sur eux et miséricorde, ainsi qu'à tout l'Israël de Dieu. A l'avenir, qu'on ne vienne plus me tracasser : je porte dans mon corps les stigmates de Jésus. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit, frères. Amen.
Paul, apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, aux saints qui sont (à Ephèse) et aux fidèles dans le Christ Jésus : à vous la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ. Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui du haut des cieux nous a comblés de toute sorte de bénédictions spirituelles dans le Christ. Car c'est en lui qu'il nous a élus dès avant la création du monde, pour être saints et sans tache à ses yeux dans la charité, nous ayant prédestinés à être ses enfants adoptifs par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, à la louange de la splendeur de sa grâce, dont il nous a gratifiés dans le Bien-Aimé. C'est en lui que nous avons la rédemption opérée par son sang, la rémission des péchés, par les trésors de sa grâce, que (le Père) a répandue à profusion sur nous en toute sagesse et prudence, en nous faisant connaître le mystère de sa volonté, à savoir le dessein qu'il lui avait plu de former d'avance dans le Christ, pour le réaliser dans la plénitude des temps : récapituler toutes choses dans le Christ, et celles du ciel et celles de la terre. En lui aussi nous avons été choisis, prédestinés que nous étions, par le dessein de celui qui opère toutes choses au gré de sa volonté ; pour être la louange de sa gloire, nous qui mettions déjà notre espoir dans le Christ. Et c'est en lui encore que vous-mêmes, après avoir entendu la parole de vérité, l'Evangile de votre salut, c'est en lui que par la foi vous avez reçu le sceau de l'Esprit Saint promis, ces arrhes de votre héritage, en vue de la délivrance des rachetés, à la louange de sa gloire. C'est pour ce motif, qu'ayant entendu parler de votre foi au Seigneur Jésus et de votre charité à l'égard des saints, je ne cesse de rendre grâces pour vous en faisant mémoire de vous dans mes prières, afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de la gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation pour le bien connaître, et qu'il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez à quelle espérance vous êtes appelés, quels trésors de gloire il vous réserve en héritage parmi les saints, et quelle est, envers nous qui croyons, l'incommensurable grandeur de sa puissance, qui se manifeste par l'efficacité de sa force toute-puissante, qu'il a déployée dans le Christ, en le ressuscitant d'entre les morts et le faisant asseoir à sa droite dans les cieux, au-dessus de toute Principauté, Puissance, Vertu et Domination, au-dessus de tout nom qui puisse être nommé, non seulement dans ce siècle, mais dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds et il l'a donné comme chef à toute l'Eglise, qui est son corps et la plénitude de celui qui n'est complètement parfait qu'en tous. Et vous, vous étiez morts par les fautes et les péchés dans lesquels vous marchiez, entraînés par le courant de ce monde, suivant le prince de la puissance de l'air, l'esprit qui agit présentement dans les fils de la désobéissance. Nous tous aussi nous étions de ce nombre par notre vie, autrefois livrée à nos convoitises charnelles, faisant les volontés de la chair et de ses inclinations, et nous étions par nature enfants de colère, comme le reste des hommes. Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, poussé par la grande charité dont il nous a aimés, et alors que nous étions morts par nos péchés, nous a rendu la vie avec le Christ, car c'est par grâce que vous êtes sauvés. Il nous a ressuscités avec lui et nous a fait asseoir dans les cieux avec lui et par lui - le Christ Jésus afin de montrer aux siècles à venir les trésors de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus. Car c'est par sa grâce que vous avez été sauvés au moyen de la foi : non certes par vos mérites, c'est le don de Dieu ; non par vos œuvres, pour que nul ne se glorifie. Nous sommes en effet son ouvrage à lui, créés dans le Christ Jésus en vue des bonnes œuvres que Dieu nous a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. C'est pourquoi, vous, Gentils de naissance, traités d'incirconcis par ceux qui appellent circoncision celle qu'ils portent faite de main d'homme dans leur corps, Souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là en dehors du Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui jadis étiez loin, vous voici près, grâce au sang du Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux peuples en a fait un seul et a détruit le mur de haine qui les séparait, en abolissant par sa propre chair la Loi avec ses commandements et ses décrets, afin de créer en lui-même de ces deux un seul homme nouveau, de faire ainsi la paix et de les. réconcilier tous deux avec Dieu en un seul corps par le moyen de la croix, en détruisant en lui-même la haine. Et il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, la paix aussi à nous qui étions près : car par lui nous avons accès, les uns et les autres, auprès du Père par le même Esprit. Aussi n'êtes-vous plus ni des étrangers ni de simples hôtes : vous êtes les concitoyens des saints et les membres de la famille de Dieu. Vous êtes bâtis sur le fondement des apôtres et des prophètes, le Christ Jésus en personne étant la pierre d'angle. C'est grâce à lui que l'édifice entier, solidement construit, monte et devient un temple saint dans le Seigneur ; c'est grâce à lui que vous aussi vous devenez, par la vertu de l'Esprit, un édifice dont Dieu fait sa demeure. C'est pourquoi moi, Paul, prisonnier du Christ Jésus pour vous autres, Gentils, ... car vous aurez sans doute entendu parler du ministère qui m'a été confié envers vous par la grâce divine ; je veux parler du mystère que j'ai connu par révélation, tel que je viens de l'exposer en peu de mots. Vous pouvez, en les lisant, vous faire une idée de la connaissance que j’ai de ce mystère du Christ, mystère qui n'a pas été manifesté aux fils des hommes dans les générations précédentes, comme il a été révélé de nos jours à ses saints apôtres et prophètes par l'Esprit. Ce mystère, c'est que les païens sont admis au même héritage et qu'ils sont membres du même corps et qu'ils ont part aux mêmes promesses dans le Christ Jésus par le moyen de l'Evangile, dont je suis devenu le ministre par un don de la grâce de Dieu, qui m'a été accordée selon son opération toute-puissante. A moi, le dernier de tous les saints, a été donnée la grâce d'annoncer aux Gentils l'insondable richesse du Christ, et de mettre en lumière le plan providentiel de ce mystère, qui de toute éternité était tenu caché en Dieu, le créateur de toutes choses, pour désormais faire connaître par le moyen de l'Eglise aux Principautés et aux Puissances qui sont dans les cieux la sagesse multiforme de Dieu, suivant le dessein éternel qu'il a conçu dans le Christ Jésus, notre Seigneur. Par lui, grâce à notre foi en lui, nous avons la hardiesse de nous approcher (de Dieu) en toute confiance. Aussi je vous demande de ne pas vous décourager à cause des tribulations que j'endure pour vous, puisqu'elles sont votre gloire. Pour ces motifs, je fléchis les genoux devant le Père, de qui toute paternité au ciel et sur la terre tire son origine, pour qu'il vous accorde, selon la richesse de sa gloire, d'affermir puissamment en vous par son Esprit l'homme intérieur ; que le Christ habite dans vos cœurs par la foi et que, enracinés et fondés dans la charité, vous puissiez comprendre avec tous les saints la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur, que vous puissiez, dis-je, connaître la charité du Christ, qui passe toute intelligence et qu'ainsi vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. A celui qui peut tout faire, bien au-delà de nos demandes et de nos conceptions, par la puissance avec laquelle il agit en nous, à lui soit la gloire dans l'Eglise et dans le Christ Jésus, dans toutes les générations et jusqu'aux siècles des siècles. Amen. Je vous en conjure donc, moi, chargé de chaînes dans le Seigneur, comportez-vous d'une manière digne de la vocation que vous avez reçue, en toute humilité et mansuétude, avec longanimité, vous supportant les uns les autres par charité, vous appliquant à garder l'unité d'esprit par le lien de la paix : un seul corps et un seul esprit, de même que votre vocation vous appelle à une même espérance. Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, agit en tous et est en tous. Chacun de nous a reçu la grâce selon la mesure du don gratuit du Christ. Car il est dit : Quand il est remonté vers les hauteurs, il a emmené des prisonniers et il a distribué des dons aux hommes. Qu'est-ce à dire : il est remonté, si ce n'est qu'il était d'abord descendu vers les régions inférieures de la terre ? Et celui qui est descendu, c'est celui-là même qui est remonté au plus haut des cieux pour nous combler de ses dons. C'est lui-même qui des uns a fait des apôtres, d'autres des prophètes, d'autres des évangélistes, d'autres des pasteurs et des docteurs, pour le perfectionnement des saints, pour les œuvres du ministère, pour l'édification du corps du Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la pleine connaissance du Fils de Dieu ; à l'état d'homme parfait, en atteignant la taille qui est celle de la plénitude du Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants ballottés par les flots et emportés çà et là à tout vent de doctrine, au gré de la fourberie des hommes et de leur astuce à machiner l'erreur, mais que fidèles à la vérité, nous grandissions de toute manière par la charité en union avec celui qui est la tête, le Christ. C'est par lui que le corps tout entier, uni et consolidé par tous les liens qui le desservent, selon la mesure d'activité propre à chaque membre, opère sa croissance organique pour s'édifier dans la charité. Je vous prie donc et vous conjure dans le Seigneur de ne plus vous comporter à la manière des Gentils, qui suivent leurs vaines pensées, l'esprit plongé dans les ténèbres, éloignés de la vie divine à cause de l'ignorance dans laquelle ils se trouvent et de l'endurcissement de leur cœur. Sans remords, ils se sont livrés à la débauche pour commettre avec frénésie toute espèce d'impureté. Pour vous, ce n'est pas ainsi qu'on vous a enseigné le Christ, si c'est bien de lui qu'on vous a parlé et si en lui vous avez été instruits, selon la vérité qui est en Jésus, à vous dépouiller, en ce qui concerne votre ancienne manière de vivre, du vieil homme que corrompent les convoitises trompeuses, à vous renouveler dans votre esprit et dans vos pensées, et à revêtir l'homme nouveau, créé à l'image de Dieu dans la justice et la sainteté véritables. Défaites-vous donc du mensonge, dites la vérité chacun envers le prochain, attendu que nous sommes les membres les uns des autres. Si vous vous mettez en colère, que ce soit sans péché de votre part, et que le soleil ne se couche pas sur votre ressentiment. Ne laissez pas le champ libre à la colère. Que le voleur ne vole plus, mais qu'il travaille assidûment de ses mains à quelque ouvrage honnête, pour avoir de quoi faire l'aumône aux indigents. Qu'aucune mauvaise parole ne sorte de votre bouche ; n'ayez que des paroles qui puissent édifier quand il le faut et donner grâce à qui les écoute. Ne contristez pas l'Esprit-Saint de Dieu dont vous avez reçu le sceau en vue du jour de la délivrance. Bannissez du milieu de vous toute espèce d'aigreur, d'emportement, de colère, de cris, en un mot toute méchanceté. Soyez bons et compatissants les uns pour les autres, vous pardonnant mutuellement comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. Soyez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés. Marchez dans la charité à l'exemple du Christ, qui nous a aimés et s'est livré pour nous à Dieu en offrande et en sacrifice d'agréable odeur. Qu'on n'entende nommer parmi vous ni fornication, ni aucune impureté ou luxure, comme il convient à des saints ; point de propos déshonnêtes ou insensés, ni de plaisanterie grossière, toutes choses inconvenantes, mais plutôt l'action de grâces. Car, sachez bien ceci, que nul fornicateur, nul impudique, nul homme cupide, lequel est un idolâtre, n'aura part au royaume du Christ et de Dieu. Que personne ne vous séduise par de vains discours : c'est à cause de ces vices que la colère de Dieu tombe sur les enfants de désobéissance. N'ayez donc rien de commun avec eux. Car autrefois vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur : comportez-vous donc en enfants de lumière. Le fruit de la lumière consiste en tout ce qui est bon, juste et vrai. Recherchez ce qui fait plaisir au Seigneur. Ne prenez aucune part aux œuvres stériles des ténèbres, mais plutôt. condamnez-les ouvertement, car ce qu'ils font en secret est honteux même à dire. Tout ce qui est ouvertement condamné apparaît en pleine lumière et tout ce qui apparaît ainsi devient à son tour lumière. C'est pourquoi il est dit : Réveille-toi, toi qui dors, - et lève-toi d'entre les morts - et le Christ t'illuminera. Veillez donc avec soin à vous conduire, non comme des insensés, mais comme des sages. Mettez le temps à profit, car les jours sont mauvais. C'est pourquoi ne soyez pas inconsidérés, mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez pas de vin : c'est de la débauche ; mais remplissez-vous de l'Esprit, en récitant entre vous des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, en chantant et célébrant le Seigneur de tout votre cœur, en remerciant Dieu le Père, partout et pour tout, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ. Femmes, soyez soumises à votre mari comme au Seigneur, car le mari est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l'Eglise, lui le Sauveur du corps. Comme l'Eglise est soumise au Christ, les femmes doivent l’être en toutes choses à leur mari. Vous, hommes, aimez votre femme comme le Christ a aimé l'Eglise, donnant sa vie pour elle, afin de la purifier et de la sanctifier par le bain d'eau et une parole, voulant ainsi se préparer à lui-même son Eglise, toute glorieuse, sans tache ni ride ni rien de semblable, mais sainte et immaculée. Ainsi les maris doivent-ils aimer leur femme comme leur propre corps : en aimant sa femme, c'est soi-même que l'on aime. Nul n'a jamais pris en haine sa propre chair ; au contraire, on la nourrit et on l'entoure de soins, comme le Christ fait pour l'Eglise, car nous sommes les membres de son corps. A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme et tous deux ne feront plus qu'une seule chair. Grand est ce mystère, j'entends par rapport au Christ et à l'Eglise. Ainsi donc que chacun de vous aime son épouse comme soi-même, et que l'épouse révère son mari. Enfants, obéissez dans le Seigneur à vos parents, comme il est juste. Honore ton père et ta mère ; c'est le premier commandement, accompagné de cette promesse : pour que tu sois heureux et que tu aies une longue vie sur la terre. Vous, parents, ne provoquez pas vos enfants à la colère, mais élevez-les, en les formant et les reprenant dans le Seigneur. Serviteurs, obéissez à vos maîtres d'ici-bas avec crainte et respect, d'un cœur sincère, comme au Christ lui-même, travaillant non parce que vous êtes vus et pour plaire aux hommes, mais en serviteurs du Christ, qui accomplissent la volonté de Dieu de toute leur âme. Servez-les de bon cœur, comme si vous serviez le Seigneur et non les hommes, Sachant bien que chacun recevra du Seigneur la récompense de ses bonnes actions, sans distinction d'esclave et d'homme libre. Et vous, maîtres, agissez de même envers vos serviteurs, vous abstenant de menaces, sachant que leur Maître et le vôtre est dans les cieux et ne fait point acception des personnes. Au reste, frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans sa force toute-puissante. Revêtez-vous de la panoplie de Dieu pour résister aux embûches du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang, mais contre les Principautés et les Puissances, contre les maîtres de ce monde de ténèbres, contre les mauvais esprits répandus dans les régions célestes. C'est pourquoi revêtez la panoplie divine, pour pouvoir résister au jour de l'épreuve et rester debout en remportant une victoire complète. Debout donc, les reins ceints de vérité, revêtus de la cuirasse de justice, les pieds chaussés de zèle pour l'évangile de la paix, tenant en outre le bouclier de la foi qui vous permettra d'éteindre tous les traits enflammés du Méchant. Prenez encore le casque du salut et le glaive de l'esprit, qui est la parole de Dieu. Faîtes en tout temps par l'Esprit toute sorte de prières et de supplications. Pour cela, veillez avec une persévérance continuelle, en priant pour tous les saints, en particulier pour moi, afin qu'il me soit donné, quand j'ouvrirai les lèvres, de parler avec assurance pour faire connaître le mystère de l'Evangile, dont je suis l'ambassadeur dans les chaînes, et que j'aie, pour sa cause, le courage de parler comme je dois. Pour que vous sachiez, vous aussi, ce qui me concerne et ce que je fais, Tychique, le frère bien-aimé et le fidèle ministre dans le Seigneur, vous informera de tout. Je vous l'envoie tout exprès pour vous donner de nos nouvelles et pour consoler vos cœurs. Paix aux frères, charité et foi de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ. Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ dans l'incorruptibilité !
Paul et Timothée, serviteurs du Christ Jésus, à tous les saints dans le Christ Jésus qui sont à Philippes, ainsi qu'aux évêques et aux diacres : à vous la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ. Je rends grâces à mon Dieu chaque fois que je me souviens de vous, et toujours dans toutes mes prières c'est avec joie que je prie aussi pour vous tous, à cause de la part que vous avez prise au progrès de l'Evangile depuis le premier jour jusqu'à présent, et j'ai confiance que celui qui a commencé en vous ce chef-d'œuvre le mènera à bon terme, jusqu'au jour du Christ Jésus. Il est bien juste que j'aie ces sentiments envers vous tous, puisque je vous porte dans mon cœur, vous tous qui, dans mes liens et dans la défense et l'affermissement de l'Evangile, avez part à ma grâce. Car Dieu m'est témoin que je vous chéris tous de la tendresse du Christ Jésus, et je lui demande que votre charité aille encore croissant de plus en plus en science parfaite et en toute intelligence, pour que vous puissiez discerner le plus parfait, afin d'être purs et irréprochables au jour du Christ, chargés des fruits de justice qui nous viennent par Jésus-Christ, à la gloire et louange de Dieu. Je veux que vous sachiez, frères, que ce qui m'est arrivé a plutôt contribué au progrès de l'Evangile, au point que dans le Prétoire et partout ailleurs, il est devenu notoire que j'étais enchaîné pour le Christ ; et la plupart des frères dans le Seigneur, encouragés par mes liens, se montrent plus hardis à prêcher ouvertement la parole de Dieu. Quelques-uns, il est vrai, prêchent le Christ par envie et esprit de parti, mais d'autres le font avec une bonne intention. Ceux-ci agissent par charité, sachant que j'ai mission de défendre l'Evangile, tandis que ceux-là annoncent le Christ par esprit de parti et non pour des motifs purs, s'imaginant me causer un surcroît d'affliction dans mes liens. Mais qu'importe ! Pourvu que d'une manière ou d'une autre, sous un faux prétexte ou sincèrement, le Christ soit annoncé ! Et de cela je me réjouis et me réjouirai, car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à vos prières et à l'assistance de l'Esprit de Jésus-Christ, selon la ferme attente et l'espoir que j'ai de n'être jamais confondu, absolument assuré qu'aujourd'hui comme toujours le Christ sera glorifié en mon corps, à la vie, à la mort. Car le Christ est ma vie et la mort m'est un gain. Que si, en vivant sur la terre, je puis travailler avec fruit, je ne sais plus que choisir. Je suis pressé des deux côtés : je voudrais m'en aller pour être avec le Christ, car ce serait de beaucoup le meilleur ; mais, à cause de vous, il est plus nécessaire que je reste sur la terre. Et dans cette conviction je sais que je resterai et demeurerai près de vous tous, pour votre progrès et la joie de votre foi, afin que par mon retour parmi vous, vous ayez en moi une occasion de vous glorifier davantage dans le Christ Jésus. Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'Evangile du Christ : ainsi soit que je revienne vous voir, soit que je reste loin de vous, j'apprendrai à votre sujet que vous restez fermes dans le même esprit, luttant d'un même cœur pour la foi de l'Evangile, sans vous laisser intimider en rien par les adversaires. Ce sera là pour eux un signe évident de ruine et pour vous de salut, et cela par disposition divine. Car c'est une grâce qui vous a été faite pour le Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui, en soutenant le même combat dans lequel vous m'avez vu autrefois et que vous entendez raconter de moi aujourd'hui. Si donc je puis espérer de vous quelque consolation dans le Christ, quelque réconfort charitable, quelque participation à l'Esprit, quelque tendresse et quelque compassion, mettez le comble à ma joie par le parfait accord des sentiments : ayez la même charité, une même âme, les mêmes pensées. Ne faites rien par esprit de rivalité ni de vaine gloire, estimant en toute humilité, que les autres vous sont supérieurs. Que chacun cherche, non pas uniquement ses propres intérêts, mais aussi les intérêts d'autrui. Ayez en vous les sentiments qui étaient dans le Christ Jésus : lui qui possédant la nature divine, n'a pas considéré son égalité avec Dieu comme un bien jalousement gardé, mais s'est anéanti lui-même en prenant la nature d'esclave et en devenant semblable aux hommes ; et reconnu comme homme par tout ce qui paraissait de lui, il s'humilia (encore) en se faisant obéissant jusqu'à la mort et la mort de la croix. C'est pourquoi Dieu l'a exalté et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse aux cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Ainsi donc, mes bien-aimés, vous qui avez toujours été obéissants, opérez votre salut avec crainte et tremblement, non pas seulement quand je suis présent, mais plus encore en mon absence. Car c'est Dieu qui opère en vous, par pure bonté, le vouloir et le faire. Agissez en tout sans murmures ni raisonnements, pour être purs et irréprochables, des enfants de Dieu sans tache au milieu d'une nation rebelle et perverse, au sein de laquelle vous brillez comme les astres au firmament. Retenez fermement la parole de vie, pour que j'aie la gloire, au jour du Christ, de n'avoir ni couru en vain ni en vain travaillé. Et si mon sang doit être répandu comme une libation sur le sacrifice et l'offrande de votre foi, j'en suis heureux et je m'en réjouis pour vous. Pareillement, vous aussi, soyez heureux et réjouissez-vous avec moi. J'espère dans le Seigneur vous envoyer bientôt Timothée pour me sentir, moi aussi, réconforté en apprenant de vos nouvelles. Car je n'ai personne qui me soit comme lui frère d'âme pour prendre sincèrement à cœur vos intérêts : tous en effet cherchent leurs intérêts personnels, non ceux du Christ Jésus. Vous connaissez bien sa vertu éprouvée et que c'est avec. l'affection d'un fils pour son père qu'il m'a aidé dans le service de l'Evangile. C'est donc lui que j'espère vous envoyer dès que je verrai comment tournent mes affaires. J'ai d'ailleurs bon espoir dans le Seigneur que moi aussi je viendrai bientôt. J'ai cru nécessaire de vous envoyer Epaphrodite, mon frère, le compagnon de mes travaux et de mes combats, et délégué par vous pour subvenir à mes besoins, car il désirait ardemment vous revoir tous et il était en peine parce que vous aviez appris sa maladie. Il a été malade, en effet, et bien près de la mort. Heureusement Dieu a eu pitié de lui, et pas de lui seulement, mais encore de moi, pour que je n'aie pas tristesse sur tristesse. Je me suis donc empressé de vous l'envoyer pour que vous ayez la joie de le revoir et pour être moi-même moins en peine. Recevez-le donc avec une joie entière et avec les égards dus à des hommes d'un tel mérite. Car c'est pour l'œuvre du Christ qu'il a été si près de la mort, risquant sa vie en s'acquittant à votre place des services que vous ne pouviez me rendre vous-mêmes. Du reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Il ne m'en coûte pas de vous écrire les mêmes choses, puisque cela vous est profitable. Attention aux chiens ! Attention aux mauvais ouvriers ! Attention aux faux circoncis ! Car nous sommes, nous, les vrais circoncis, nous qui rendons notre culte par l'Esprit de Dieu et qui nous glorifions dans le Christ, sans mettre notre confiance dans les avantages charnels. Ce n'est pas que je ne puisse, moi aussi, mettre ma confiance dans la chair. si quelqu'un croit pouvoir mettre sa confiance dans la chair, je le puis bien plus : circoncis le huitième jour ; de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin ; Hébreu, fils d'Hébreu ; en ce qui concerne la Loi, pharisien ; zélé jusqu'à persécuter l'Eglise ; d'une conduite irréprochable en fait de justice légale. Mais ce qui m'était un avantage, je l'ai regardé, à cause du Christ, comme un préjudice. Oui, en vérité, je regarde tout comme préjudice au prix de l'avantage suréminent de connaître le Christ Jésus, mon Seigneur : pour lui j'ai tout sacrifié, et je regarde tout comme de la boue quand il s'agit de gagner le Christ et de me trouver en lui, non pas avec ma justice à moi venant de la Loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi au Christ, la justice qui vient de Dieu et est fondée sur la foi ; afin de le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection et la participation à ses souffrances, dans l'espoir, en lui ressemblant dans sa mort, de parvenir à la résurrection d'entre les morts. Non que j'aie déjà atteint le but, ou que je sois déjà parfait ; mais je cours pour tâcher de le saisir, parce que j’ai été moi-même saisi par le Christ Jésus. Non, frères, je ne crois pas avoir encore atteint le terme, je ne fais qu'une chose : oubliant ce qui est en arrière, tendu tout entier vers ce qui est en avant, je cours droit au but, pour obtenir le prix, qui est l'appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus. Nous tous donc qui voulons être parfaits, ayons ces sentiments ; et si vous pensez autrement sur quelque point, Dieu vous éclairera aussi à cet égard. Seulement, arrivés où nous sommes, marchons toujours d'un même pas. Soyez tous mes imitateurs, frères, et observez bien ceux qui se conduisent selon le modèle que vous avez en nous. Il en est beaucoup, je vous l'ai souvent dit et je vous le répète encore avec larmes, qui se conduisent en ennemis de la croix du Christ. Ils sont voués à la perdition, car leur dieu, c'est leur ventre et ils mettent leur gloire dans ce qui est leur honte, n'ayant de goût que pour les choses de la terre. Pour nous, notre patrie, c'est le ciel, et c'est de là que nous attendons notre Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps misérable en le rendant semblable à son corps glorieux, par la puissance qui le rend capable de s'assujettir toutes choses. C'est pourquoi, mes frères bien-aimés et désirés, ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, ô bien-aimés. Je prie et conjure Evodie et Syntyque de vivre en bonne intelligence dans le Seigneur. Je te prie aussi, mon cher compagnon, de venir à leur aide, car elles ont travaillé avec moi pour l'Evangile, ainsi qu'avec Clément et mes autres collaborateurs, dont les noms sont dans le livre de vie. Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, je vous le répète, réjouissez-vous. Montrez-vous pleins d'indulgente bonté envers tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien, mais en tout exposez vos besoins à Dieu par la prière et la supplication accompagnées d'action de grâces. Et que la paix divine, qui surpasse tout sentiment, garde vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. Du reste, frères, tout ce qui est vrai, tout ce qui est digne, tout ce qui est juste, tout ce qui est saint, tout ce qui est aimable, tout ce qui est de bon renom, tout ce qui est vertu et qui mérite éloge, faites-en l'objet de vos pensées. Ce que vous avez appris, reçu, entendu et vu en moi, mettez-le en pratique, et le Dieu de la paix sera avec vous. Grande a été ma joie dans le Seigneur de voir enfin refleurir vos sentiments pour moi : certes vous les aviez toujours, mais l'occasion vous manquait. Ce n'est pas le besoin qui me fait ainsi parler, car personnellement j'ai appris à me contenter de ce que j'ai. Je sais vivre dans le dénuement, je sais vivre dans l'abondance. Je suis initié à tous et à chacun de ces états, au bien-être et à la faim, à l'abondance et aux privations : je puis tout en celui qui me fortifie ! Toutefois vous avez bien fait de m'assister dans ma détresse. Vous savez aussi, Philippiens, que dans les débuts de l'évangélisation, quand je partis de Macédoine, aucune église ne m'a ouvert un compte de Doit et d'Avoir, si ce n'est vous seuls. Car, à Thessalonique déjà, vous m’envoyâtes par deux fois de quoi subvenir à mes besoins. Ce n'est pas que je recherche vos dons ; ce que je recherche, c'est l'intérêt qu'ils rapportent à votre compte. J'ai maintenant tout ce qu'il me faut, et au delà ; je suis comblé par les dons qu'Epaphrodite m'a remis de votre part : ils sont un parfum de suave odeur, un sacrifice que Dieu accepte et qui lui est agréable. Mon Dieu comblera tous vos besoins selon sa richesse dans la gloire et dans le Christ Jésus. Gloire à Dieu, notre Père, dans les siècles des siècles. Amen. Saluez tous les saints dans le Christ Jésus. Les frères qui sont avec moi vous saluent, spécialement ceux de la maison de César. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen.
Paul, apôtre du Christ par la volonté de Dieu et Timothée, mon frère, aux saints et aux fidèles, nos frères dans le Christ, qui sont à Colosses : grâce à vous et paix de la part de Dieu notre Père. Nous rendons sans cesse grâces à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, dans nos prières pour vous, depuis que nous avons appris votre foi au Christ Jésus et la charité que vous avez pour tous les saints, en vue de l'espérance qui vous est réservée dans les cieux et dont vous avez été précédemment instruits par la parole de vérité, l'Evangile qui est parvenu jusqu'à vous. De même qu'il produit des fruits et se propage dans le monde entier, ainsi en est-il chez vous, depuis le jour où vous avez appris et si bien connu la grâce de Dieu dans sa vérité, telle que vous l’avez entendue d'Epaphras, notre bien-aimé compagnon de service, qui est pour vous un fidèle ministre du Christ et qui nous a aussi manifesté la charité qui vous anime par l'Esprit. C'est pourquoi nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier pour vous, demandant que vous ayez la pleine connaissance de sa volonté avec une parfaite sagesse et intelligence spirituelle, afin de mener une vie digne du Seigneur et de lui plaire en tout, portant les fruits de toutes les bonnes œuvres et croissant dans la parfaite connaissance de. Dieu, fortifiés de toute manière par sa puissance glorieuse pour pratiquer à la perfection et avec joie la patience et la longanimité ; en remerciant le Père qui vous a rendus dignes d'avoir part à l’héritage des saints dans la lumière : lui qui nous a arrachés aux puissances des ténèbres et transférés au royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption et la rémission des péchés. Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute créature, car en lui tout a été créé au ciel et sur la terre, les choses visibles et les invisibles, les Trônes, les Dominations, les Principautés, les Puissances : tout a été créé par lui et pour lui, et il est au-dessus de toutes choses et toutes choses subsistent par lui. Il est la tête du corps, qui est l'Eglise. Il est le principe, le premier-né d'entre les morts, afin d'avoir la prééminence en tout, car il a plu au Père de faire habiter en lui toute la plénitude et par lui de se réconcilier à lui-même toutes les créatures en établissant par lui, au moyen du sang de la croix, la paix aussi bien sur la terre que dans les cieux. Et vous qui étiez autrefois éloignés de lui et ses ennemis par vos pensées et vos mauvaises actions, maintenant il vous a réconciliés par la mort de son corps de chair, pour vous rendre saints, sans tache et irréprochables à ses yeux, si du moins vous demeurez fondés et fermement établis dans la foi et inébranlables dans l'espérance apportée par l'Evangile, que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel et dont moi, Paul, je suis devenu le ministre. Je me réjouis maintenant des souffrances que j'endure pour vous, car ce qui manque aux souffrances du Christ, je l'achève dans ma chair pour son corps, qui est l’Eglise. De cette Eglise je suis devenu le ministre, en vertu de la mission que Dieu m'a confiée parmi vous, qui est d'achever en vous sa divine parole, à savoir le mystère tenu caché aux siècles et aux générations, mais qui vient d'être révélé à ses saints, auxquels Dieu a daigné faire connaître quelle est pour les païens la richesse et la gloire de ce mystère, qui n'est autre que le Christ en vous, l’espérance de votre gloire. C'est lui que nous prêchons, exhortant tout homme et enseignant à tout homme toute sagesse, afin de rendre tout homme parfait dans le Christ. C'est à quoi je travaille en luttant de toutes les forces que me communique sa puissance. Je veux que vous sachiez le combat que je soutiens pour vous, pour les Laodicéens et pour tous ceux qui ne me connaissent pas de vue, afin de consoler leurs cœurs, de les affermir dans la charité et de les enrichir de tous les trésors d'une intelligence parfaitement éclairée pour la pleine connaissance du mystère divin, qui est le Christ, en qui sont renfermés tous les trésors de la sagesse et de la science. Je dis cela pour que personne ne vous séduise par de spécieux discours, car, bien qu'absent de corps, je suis d'esprit avec vous, heureux de voir le bon ordre qui règne chez vous et la fermeté de votre foi dans le Christ. Ainsi donc, vivez dans le Christ Jésus, le Seigneur, comme on vous l'a appris, enracinés et fondés en lui, fermes dans la foi telle qu'on vous l'a enseignée, et abondez en actions de grâces. Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par le moyen d'une philosophie qui n'est que vaine tromperie, s'appuyant sur des traditions humaines, sur les éléments du monde, et non sur le Christ. Car en lui toute la plénitude de la divinité habite corporellement et c'est lui qui vous remplit à votre tour. Il est le chef de toute Principauté et de toute Puissance. En lui vous avez été circoncis d'une circoncision qui n’est pas faite de main d'homme, mais qui vous dépouille de votre corps charnel : la circoncision du Christ. Ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes également ressuscités avec lui, par la foi en la puissance de Dieu qui l'a ressuscité d'entre les morts. Car alors que vous étiez morts par vos péchés et par votre incirconcision charnelle, Dieu vous a rendu la vie avec lui, en nous pardonnant tous nos péchés, en effaçant l'acte écrit contre nous, dont les décrets nous condamnaient et qu'il a fait disparaître après l'avoir cloué à la croix. Il en a dépouillé les Principautés et les Puissances, dont il a fait ostensiblement un objet de dérision, en triomphant d'elles par le Christ. Que personne donc ne vous critique à propos du boire et du manger, ni en matière de fêtes, de néoménies et de sabbats : ce n'était là qu'une ombre de la réalité à venir, qui est le Christ. Que nul ne vous ravisse la palme en affectant des pratiques d'humilité et le culte des anges : visions d'illuminés, qui enflés du vain orgueil d'une raison toute charnelle, ne s'attachent pas à la tête, de laquelle le corps tout entier, desservi et uni par ses jointures et ligaments, tire son accroissement divin. Si donc vous êtes morts avec le Christ à ces éléments du monde, pourquoi, comme si vous viviez encore dans le monde, vous soumettre à ces prescriptions : “Défense de prendre, de goûter, de toucher !” Toutes ces choses périssent par leur usage même. Ce sont des règlements et des préceptes venus des hommes. Elles ont une apparence de sagesse avec leurs pratiques de dévotion et d'humilité et leurs mortifications corporelles, mais elles sont sans valeur et ne servent qu'à la satisfaction de la chair. Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d'en haut, où le Christ demeure assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d'en haut, non à celles de la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu ; lorsque le Christ, qui est votre vie, apparaîtra, alors vous apparaîtrez vous aussi dans la gloire. Faites donc mourir les membres de l'homme terrestre : la fornication, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie, tout cela attire la colère de Dieu. Ainsi vous comportiez-vous vous-mêmes autrefois, quand vous viviez dans ces désordres. Mais maintenant, rejetez, vous aussi, tout cela, colère, orgueil, méchanceté, médisance ; pas de propos déshonnêtes sur vos lèvres. Ne vous mentez pas les uns aux autres, puisque vous avez dépouillé le vieil homme avec ses œuvres, pour revêtir l'homme nouveau qui se renouvelle, par la science parfaite, à l'image de son Créateur. Là, il n'est plus question de Grec ou de Juif, de circoncision ou d'incirconcision, de barbare, de Scythe, d'esclave, d'homme libre ; il n'y a que le Christ, qui est tout en tous. Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, de sentiments de miséricorde, de bonté, d'humilité, de mansuétude, de patience, vous supportant les uns les autres et vous pardonnant mutuellement les torts que vous pourriez avoir l'un à l'égard de l'autre. Comme le Seigneur vous a pardonné, pardonnez aussi vous-mêmes. Par-dessus tout, revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection. Que règne dans vos cœurs la paix du Christ, à laquelle vous êtes appelés en un seul corps. Soyez reconnaissants. Que la parole du Christ habite en vous avec ses richesses. Instruisez-vous et exhortez-vous mutuellement en toute sagesse et chantez à Dieu du fond du cœur avec reconnaissance des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels. Enfin, quoi que vous fassiez en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant grâces par lui à Dieu le Père. Femmes, soyez soumises à votre mari, comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez votre femme et ne la traitez pas avec acrimonie. Enfants, obéissez en tout à vos parents, car cela est agréable au Seigneur. Parents, n'irritez pas vos enfants, de peur de les décourager. Serviteurs, obéissez en tout à vos maîtres de la terre, non pas seulement sous leurs yeux comme des gens qui ne cherchent qu'à plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur et dans la crainte de Dieu. Tout ce que vous ferez, faites-le de tout cœur, comme pour le Seigneur, et non pour les hommes, sachant qu'en retour le Seigneur vous fera part de son héritage. Servez le Seigneur Christ, car celui qui commet l'injustice en portera la peine, sans qu'il soit fait acception de personnes. Maîtres, traitez vos serviteurs avec justice et équité, sachant que vous aussi vous avez un maître au ciel. Persévérez dans la prière, avec vigilance et action de grâces. Priez aussi pour nous, que Dieu ouvre une porte à notre prédication, afin d'annoncer le mystère du Christ, pour lequel je suis dans les fers, et de le faire connaître comme je dois en parler. Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors, en profitant des occasions favorables. Que votre parole soit toujours empreinte de bonté et qu'elle soit assaisonnée du sel (de la sagesse) pour savoir comment il vous faut répondre à un chacun. Tychique, notre frère bien-aimé, ministre fidèle et mon compagnon de service dans le Seigneur, vous fera connaître tout ce qui me concerne. Je vous, l'envoie tout exprès pour vous donner de nos nouvelles et consoler vos cœurs, avec Onésime notre frère fidèle et bien-aimé, votre compatriote. Ils vous donneront toutes les nouvelles d'ici. Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabé, au sujet duquel vous avez reçu des instructions : s'il va chez vous, faites-lui bon accueil. Jésus, surnommé Justus, vous salue aussi. Seuls de tous les circoncis, ils sont mes collaborateurs pour le royaume de Dieu et ils ont été pour moi une consolation. Recevez également les salutations d'Epaphras, votre compatriote, serviteur du Christ Jésus, qui ne cesse de lutter pour vous dans ses prières, afin que vous persévériez dans la perfection et dans le plein accomplissement de toutes les volontés de Dieu. Je lui rends le témoignage qu'il se donne beaucoup de peine pour vous, de même que pour ceux de Laodicée et de Hiérapolis. Luc, le médecin bien-aimé, vous salue, ainsi que Démas. Saluez les frères de Laodicée, avec Nymphas et l'église qui se réunit chez lui. Et lorsque cette lettre aura été lue chez vous, faites en sorte qu'elle soit lue aussi dans l'église de Laodicée, et lisez à votre tour celle de Laodicée. Dites à Archippe : “Fais attention au ministère que tu as reçu du Seigneur, de manière à le bien remplir.” Voici ma salutation de ma main à moi, Paul : Souvenez-vous de mes chaînes. La grâce soit avec vous ! Amen.
Paul, Sylvain et Timothée, à l'Eglise des Thessaloniciens en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus-Christ : à vous grâce et paix. Nous rendons à Dieu pour vous tous de continuelles actions de grâces ; ne cessant de faire mention de vous dans nos prières, au souvenir des œuvres de votre foi, des travaux de votre charité, de votre constance à espérer [le retour de] notre Seigneur Jésus-Christ, sous le regard de notre Dieu et Père. Nous savons, frères aimés de Dieu, comment se fit votre élection. Nous ne nous contentâmes pas de vous prêcher notre Evangile en paroles ; il fut encore accompagné de force, de l'Esprit-Saint et d'une parfaite assurance. Aussi bien vous savez, ce que nous fûmes chez vous, à cause de vous. Vous aussi, vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de nombreuses tribulations, avec la joie de l'Esprit-Saint, au point de devenir le modèle de tous les fidèles de Macédoine et d'Achaïe. Car ce n'est pas seulement en Macédoine et en Achaïe que la parole du Seigneur a retenti de chez vous ; c'est en tout lieu que s'est propagée la nouvelle de votre foi en Dieu, au point que nous n'avons personnellement besoin d'en rien dire. On raconte à notre sujet le succès que nous avons eu près de vous, comment vous vous êtes convertis des idoles à Dieu, pour servir le Dieu vivant et véritable, et attendre du ciel son Fils qu'il a ressuscité des morts, Jésus qui nous sauve de la colère qui vient. Vous aussi, vous savez, frères, que notre venue parmi vous n’a pas été vaine. En dépit des souffrances et des outrages que nous venions d'endurer à Philippes, vous le savez, notre Dieu nous a donné l'audace de vous annoncer l'Evangile parmi bien des tracas. C'est que notre prédication ne s'inspire ni de l'erreur, ni de l'impureté, ni de la ruse. Nous parlons en ministres que Dieu a éprouvés avant de leur confier son Evangile, qui cherchent à plaire, non certes aux hommes, mais à Dieu qui éprouve nos cœurs. Jamais en effet nous n'avons eu un mot de flatterie, vous le savez ; jamais un prétexte d'avarice, Dieu en est témoin. Nous n'avons jamais recherché la gloire humaine ni auprès de vous ni auprès de personne. Alors que nous aurions pu vous être à charge, en notre qualité d'apôtres du Christ, nous nous sommes rendus affables au milieu de vous. Comme la nourrice prend soin de ses enfants, ainsi, dans notre tendresse pour vous, nous vous aurions bien volontiers donné non seulement l'Evangile de Dieu, mais jusqu'à notre propre vie, tellement vous nous étiez devenus chers. Vous vous souvenez, frères, de nos travaux et de nos fatigues : c'est en travaillant nuit et jour, pour n’être à charge à personne de vous, que nous vous avons prêché l'Evangile de Dieu. Vous êtes témoins, et Dieu aussi, combien a été sainte, juste, irréprochable notre conduite à votre égard, à vous les fidèles. Car enfin, vous le savez, ce qu'est un père pour ses enfants, nous l'avons été pour chacun de vous, vous exhortant, vous encourageant, vous conjurant d'avoir une conduite digne du Dieu qui vous appelle à son royaume et à sa gloire. C'est pourquoi, nous aussi, nous ne cessons de rendre grâces à Dieu de ce que, à peine entendue la parole divine que nous vous annoncions, vous l'avez accueillie, non comme une parole humaine, mais, ce qu'elle est vraiment, comme une parole de Dieu qui agit en vous, les fidèles. Car vous êtes devenus, frères, les imitateurs des Eglises de Dieu qui sont en Judée dans le Christ Jésus. Vous avez subi à votre tour, de la part de vos compatriotes, les mêmes souffrances qu'elles ont endurées de la part des Juifs qui ont mis à mort le Seigneur Jésus et les prophètes ; qui nous ont persécutés ; ceux-là mêmes qui, sans le moindre souci de plaire à Dieu, et ennemis de l'humanité entière, nous empêchent de prêcher les Gentils pour les sauver, et mettent ainsi en tout lieu le comble à leurs péchés. Mais la colère de Dieu est tombée sur eux définitivement. Quant à nous, frères, un instant séparés de vous de corps, mais non de cœur, nous n'avions qu'une plus grande hâte et un plus vif désir de vous revoir. Aussi avons-nous eu à diverses reprises la pensée de venir vous retrouver, moi surtout, Paul ; mais Satan nous en a empêchés. Car qui donc sera notre espoir, notre joie, notre couronne de gloire ? n'est-ce pas vous, devant notre Seigneur Jésus, au jour de son avènement ? Oui, c'est vous qui allez être notre gloire et notre joie. Aussi, n'y tenant plus, nous avons préféré rester seuls à Athènes, et nous vous avons envoyé Timothée, notre frère, le ministre de Dieu dans l'Evangile du Christ, pour vous fortifier et vous encourager au profit de votre foi, pour que personne ne se laisse ébranler au milieu de ces tribulations. Vous savez bien que tel est notre lot. Lorsque nous étions parmi vous, nous vous avons prédit que nous aurions à souffrir, ce qui est arrivé, vous le savez. C'est pourquoi, moi aussi, n'y tenant plus, j'ai envoyé prendre des nouvelles de votre foi, de crainte que le tentateur ne vous eût tentés, et que nos fatigues n'eussent été rendues vaines. Mais à présent que Timothée nous est revenu de chez vous avec de bonnes nouvelles de votre foi et de votre charité, disant que vous gardez toujours un bon souvenir de nous et que vous avez un vif désir de nous revoir, pareil au nôtre, tout cela, frères, nous a été de votre part un sujet de consolation pour toutes nos peines et tribulations à cause de votre foi. Maintenant nous nous sentons revivre, puisque vous restez fermes dans le Seigneur. Quelles actions de grâces pourrions-nous rendre à Dieu pour toute la joie que nous éprouvons à votre sujet devant notre Dieu ? Nuit et jour, nous lui demandons instamment de vous revoir, pour compléter ce qui manque encore à votre foi. Puisse Dieu lui-même, notre Père et notre Seigneur Jésus, aplanir le chemin qui nous conduise vers vous ! Vous-mêmes, que le Seigneur augmente et fasse surabonder votre amour les uns pour les autres et pour tous, tel que nous l'éprouvons pour vous. Qu'il affermisse vos cœurs dans une sainteté irréprochable devant notre Dieu et Père, au jour de l'avènement de notre Seigneur Jésus, avec tous ses saints. Au reste, frères, nous vous en prions et supplions dans le Seigneur Jésus, puisque vous avez déjà appris de nous la manière dont vous devez vous comporter pour plaire à Dieu - ce que vous faites déjà - faites-y de nouveaux progrès. Car vous connaissez les préceptes que nous vous avons donnés de par le Seigneur Jésus. Ceci est en effet la volonté de Dieu, le moyen pour vous de tendre à la sainteté : que vous vous absteniez de toute impudicité ; que chacun de vous sache garder son corps en toute sainteté et respect, sans se livrer aux passions déréglées comme les païens qui ne connaissent pas Dieu ; et sans léser son frère en pareille matière par sa luxure, parce que le Seigneur tire vengeance de tous ces désordres, comme nous l'avons déjà dit et attesté : Dieu ne nous a pas appelés à l'impureté, mais à la sainteté. Celui-là donc qui méprise ces préceptes, ne méprise pas un homme, mais le Dieu qui nous donne son Esprit-Saint. Pour ce qui est de la charité fraternelle, vous n'avez pas besoin qu'on vous en écrive, car vous avez appris de Dieu lui-même à vous aimer les uns les autres. Et ainsi faites-vous à l'égard de tous les frères de toute la Macédoine. Nous vous exhortons, frères, à y faire de nouveaux progrès. Appliquez-vous à vous tenir en paix, à vous occuper chacun de vos affaires et à travailler de vos mains, Comme nous vous l'avons prescrit. Ainsi vous comporterez-vous honnêtement aux yeux des gens du dehors et serez-vous à l'abri du besoin. Nous ne voulons pas vous laisser dans l'ignorance, frères, au sujet de ceux qui sont morts, pour que vous ne vous livriez pas au chagrin comme les autres qui n'ont pas d'espérance. Car si nous croyons que Jésus est mort et ressuscité, ainsi ceux qui sont morts en Jésus, Dieu les amènera-t-il avec lui. Car nous vous disons ceci sur la parole du Seigneur : Nous, les vivants, les survivants lors de l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. Car le Seigneur en personne, au signal donné, à la voix de l'archange, au son de la trompette divine, redescendra du ciel : ceux qui seront morts dans le Christ ressusciteront en premier lieu. Ensuite nous autres, les vivants, les survivants, nous serons emportés avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur, dans les airs. Ainsi serons-nous toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc mutuellement par ces paroles. Pour les temps et les circonstances, frères, vous n'avez pas besoin qu'on vous en écrive. Vous savez parfaitement vous-mêmes que le jour du Seigneur doit venir de nuit comme un voleur. C'est quand ils diront : Paix et sécurité que subitement la catastrophe les saisira comme les douleurs prennent la femme qui va enfanter, et ils n'échapperont pas. Pour vous, frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres, que ce jour vous surprenne comme un voleur. Car vous êtes tous des fils de la lumière et des fils du jour. Nous ne sommes ni de la nuit ni des ténèbres. Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres. L'es dormeurs, c'est la nuit qu'ils dorment, et les ivrognes, c'est la nuit qu'ils s'enivrent. Nous qui sommes du jour, soyons sobres, portant la cuirasse de la foi et de la charité et le casque de l'espérance du salut. Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l'acquisition du salut par notre Seigneur Jésus-Christ, lui qui est mort pour nous, afin que, vivants ou morts, nous vivions ensemble avec lui. C'est pourquoi, consolez-vous mutuellement, et édifiez-vous les uns les autres, comme vous le faites. Nous vous le demandons, frères, ayez des égards pour ceux qui travaillent parmi vous et qui vous dirigent dans le Seigneur pour vous donner des avis. Par charité, ayez-les en très haute estime, en raison de leurs fonctions. Vivez en paix entre vous. Nous vous en prions, frères, reprenez les paresseux, encouragez les pusillanimes, soutenez les faibles, usez de patience envers tous. Avisez à ce que personne ne rende à autrui le mal pour le mal ; mais ayez toujours le bien en vue soit entre vous, soit envers tout le monde. Soyez toujours joyeux ; ne cessez de prier. En toute chose rendez grâces, car telle est à votre égard la volonté de Dieu dans le Christ Jésus. N'éteignez pas l'Esprit. Ne méprisez pas les prophéties. Eprouvez tout et ne retenez que ce qui est bon. Abstenez-vous de toute espèce de mal. Que le Dieu de la paix en personne vous accorde une sainteté parfaite. Que tout ce qui est en vous, l'esprit, l'âme, le corps, soit gardé sans tache pour l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. Il est fidèle, celui qui vous a appelés : il fera encore cela. Frères, priez pour nous. Saluez tous les frères d'un saint baiser. Je vous en conjure par le Seigneur, qu'il soit donné lecture de cette lettre a tous les frères. La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous !
Paul, sylvain et Timothée à l'Eglise des Thessaloniciens, en Dieu notre Père et dans le Seigneur Jésus-Christ. A vous grâce et paix de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ. Nous devons à Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, frères. C'est justice, parce que votre foi fait de grands progrès et que s'accroît la charité de chacun de vous tous pour les autres. Ainsi nous êtes-vous un sujet de fierté auprès des Eglises de Dieu pour la patience et la foi dont vous faites preuve dans toutes les persécutions et tribulations que vous endurez. Indice du juste jugement de Dieu, et que vous serez jugés dignes du royaume de Dieu, pour lequel vous souffrez. Si toutefois il est de la justice divine de rendre l'affliction à ceux qui vous affligent, et à vous, les affligés, le repos en notre compagnie. Ce jugement aura lieu lors de la révélation du Seigneur Jésus, [quand il reviendra] du ciel avec les anges de sa puissance, dans un feu de flamme, pour tirer vengeance de ceux qui ne connaissent pas Dieu, qui n'obéissent pas à l'Evangile de Notre Seigneur Jésus : ceux-là subiront le châtiment de la ruine éternelle, loin du Seigneur, de sa gloire et de sa puissance ; je veux due quand il viendra se glorifier dans ses saints et s'offrir à l'admiration de tous les fidèles en ce jour-là, selon la foi que vous prêtez à notre prédication. C'est pourquoi nous ne cessons de prier pour vous, afin que notre Dieu vous rende dignes de votre vocation, qu'il accomplisse dans sa puissance tous les desseins bienveillants de votre bonté et les œuvres de votre foi, pour que soit glorifié en vous le nom de notre Seigneur Jésus, et vous en lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus-Christ. Nous vous demandons, frères, au sujet de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et de notre réunion avec lui, de ne pas si vite vous laisser ébranler inconsidérément ou effrayer par de prétendues révélations, parole ou lettre de nous, comme si le jour du Seigneur était imminent. Que personne ne vous trompe, en aucune manière. Car tant que ne se sera pas produite l'apostasie et que ne se sera pas révélé l'homme d'iniquité, le fils de perdition, l'adversaire, celui qui s'élève au-dessus de tout ce qui s'appelle dieu ou objet de culte, jusqu'à s'asseoir en personne dans le Temple de Dieu, se donnant lui-même comme Dieu... Ne vous souvenez-vous pas que, lorsque j'étais parmi vous, je vous disais ces choses ? Et maintenant vous connaissez ce qui le retient de se révéler en son temps. Car le mystère d’iniquité est déjà en activité. Seulement il y a celui qui le retient, tant qu'il n'aura pas été mis de côté. Alors se produira la révélation de l'Inique, que le Seigneur Jésus détruira du souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par la manifestation de son avènement. L'Inique, dont l'avènement s'accompagnera, grâce à la puissance de Satan, de toute sorte de miracles, de signes et de prodiges mensongers, de toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui se perdent, parce qu'ils n'auront pas accueilli la véritable charité qui les eût sauvés. C'est pourquoi Dieu leur envoie une puissance de séduction pour qu'ils ajoutent foi au mensonge, et qu'ils soient condamnés, tous ces gens qui, au lieu de croire à la vérité ; se complaisent en l'iniquité. Quant à nous, nous devons à Dieu d'incessantes actions de grâces à votre sujet, frères aimés du Seigneur, de ce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour vous sauver par la sainteté de l'Esprit et la foi véritable. A quoi il vous a aussi appelés par notre Evangile pour vous faire acquérir la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi donc demeurez fermes et retenez les traditions que nous vous avons enseignées de vive voix ou par écrit. Que notre Seigneur Jésus-Christ en personne et Dieu notre Père, qui nous a aimés et nous a donné la consolation éternelle et une heureuse espérance par sa grâce, consolent vos cœurs à tous, et qu'ils les affermissent en toute sorte de bonnes œuvres et de bonnes paroles. Au reste, frères, priez pour nous, pour que la parole du Seigneur coure et soit honorée comme elle l'est chez vous, et que nous soyons délivrés de ces gens pervers et méchants, car tous n'ont pas la foi ! Il est fidèle, le Seigneur qui vous fortifie et vous préserve du Mauvais ! Nous avons en vous cette confiance dans le Seigneur que ce que nous vous prescrivons, vous le faites, et que vous continuerez de le faire. Que le Seigneur dirige vos cœurs dans l'amour de Dieu et dans la constance du Christ. Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, frères, nous vous enjoignons de vous tenir à l'écart de tout frère qui s'abandonne à la paresse, sans suivre la tradition que vous avez reçue de nous. Vous savez vous-mêmes comment il vous faut nous imiter : nous n'avons pas vécu parmi vous en paresseux ; nous n'avons mangé gratuitement le pain de personne, mais nous avons travaillé et peiné nuit et jour pour n'être à charge à aucun de vous. Non que nous n'en eussions le droit, mais pour vous donner à vous-mêmes un exemple à imiter. Lorsque nous étions parmi vous, nous vous en avons fait un ordre : si quelqu'un refuse de travailler, qu'il ne mange pas, non plus ! Nous apprenons qu'il y a parmi vous un certain nombre de paresseux qui vivent sans travailler, uniquement occupés à des bagatelles. A ces gens-là nous enjoignons et prescrivons dans le Seigneur Jésus-Christ de travailler en paix et de manger le pain qu'ils auront gagné. Pour vous, frères, ne vous fatiguez pas de faire le bien. S'il y a quelqu'un qui désobéisse aux instructions données dans cette lettre, notez-le et n'ayez plus de relations avec lui, pour qu'il soit couvert de honte. Toutefois ne le traitez pas en ennemi, mais reprenez-les en frère. Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix en tout temps et de toute manière. Le Seigneur soit avec vous tous ! Ce salut est de ma propre main, à moi, Paul. C'est le signe distinctif en toutes mes lettres. Voici mon écriture. La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous.
Paul, apôtre de Jésus-Christ selon le commandement de Dieu notre Sauveur et du Christ Jésus, notre espérance, à Timothée son enfant chéri dans la foi : grâce, miséricorde, paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus, notre Seigneur. Comme je te l'ai ordonné en partant pour la Macédoine, reste à Ephèse, afin d'empêcher certaines gens d'avoir un enseignement étranger et de s'attacher à des fables et à des généalogies interminables qui donnent lieu à des questions, plus qu'à l'économie divine qui est dans la foi. Or le but de la prédication est la charité qui procède d'un cœur pur, d'une bonne conscience, d'une foi sans dissimulation. Certains s'en sont écartés et se sont détournés vers de vaines paroles, voulant être docteurs de la Loi, ne comprenant ni ce qu'ils disent, ni ce qu'ils attestent. Or nous savons que la loi est bonne, à qui s'en sert comme il faut, en sachant que la loi n'est pas faite pour le juste, mais pour les injustes et les insoumis, les impies et les pécheurs, les hommes sans sainteté et sans pureté, les parricides et les matricides, les homicides, les fornicateurs, les pédérastes, les marchands d'hommes, les menteurs et les parjures, et tout ce qui s'oppose encore à la saine doctrine, selon l'Evangile de la gloire du Dieu bienheureux, qui m'a été confié. Je rends grâces à celui qui m'a fortifié, le Christ Jésus notre Seigneur, parce qu'il m'a jugé fidèle, en me plaçant dans le ministère, moi qui étais d'abord un blasphémateur et un persécuteur et un orgueilleux ; mais j'ai obtenu miséricorde, parce que c'est par ignorance que j'ai agi étant incroyant, et la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ a surabondé avec la foi et la charité, qui sont dans le Christ Jésus. Il faut croire à cette parole qui mérite tout accueil : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier ; mais j'ai obtenu miséricorde, afin qu'en moi le premier, le Christ Jésus manifeste sa longanimité, pour la formation de ceux qui croiront en lui en vue de la vie éternelle. Au roi des siècles, incorruptible, invisible, Dieu unique, honneur et gloire pour les siècles des siècles. Amen ! Tel est le précepte que je te confie, Timothée, mon enfant, selon les prophéties qui naguère ont été faites sur toi, afin que grâce à elles tu combattes le bon combat, ayant la foi et la bonne conscience que quelques-uns ont abandonnées, si bien qu'ils ont fait naufrage dans la foi ; parmi eux sont Hyménée et Alexandre que j'ai livrés à Satan, pour qu'ils apprennent à ne pas blasphémer. Je demande donc avant toutes choses qu'on fasse des demandes, des prières, des supplications, des actions de grâces pour tous les hommes : pour les rois et pour tous ceux qui détiennent l'autorité, afin que nous menions une vie calme et tranquille en toute piété et dignité. Cela est bon et agréable devant notre Sauveur, Dieu, qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité. Car unique est Dieu ; unique aussi est le médiateur de Dieu et des hommes, le Christ Jésus, homme (lui aussi), qui s'est donné lui-même en rançon pour tous : tel est le témoignage rendu en son propre temps, pour lequel j'ai été établi comme héraut et comme apôtre, je dis la vérité, je ne mens pas, comme docteur des nations dans la foi et la vérité. Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, levant des mains saintes, sans colère ni discussion. Semblablement, que les femmes soient dans une tenue décente, se parant avec honnêteté et réserve, non pas avec une chevelure tressée, et de l'or et des perles, et des vêtements coûteux, mais comme il convient à des femmes qui professent la piété, avec de bonnes œuvres. Que la femme s'instruise en silence, en toute soumission. Je ne permets pas à une femme d'enseigner, ni de dominer sur l'homme ; qu'elle garde le silence. Car Adam a été formé le premier, puis Eve. Et Adam n'a pas été trompé, mais c'est la femme qui ayant été trompée, a été dans la transgression : elle sera sauvée par l'enfantement, si ses enfants demeurent dans la foi et la charité et la sanctification, avec sagesse. Parole véritable : si quelqu'un ambitionne l'épiscopat, il désire une belle tâche. Il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, sage, digne, hospitalier, capable d'enseigner, ni adonné au vin, ni querelleur, mais modéré, paisible, non attaché à l'argent, commandant bien sa propre maison, ayant des enfants soumis en toute honorabilité ; si quelqu'un ne sait pas commander à sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'église de Dieu ? Pas un néophyte, de peur qu'enflé d'orgueil, il ne tombe dans le jugement du diable. Et il faut aussi qu'il ait un bon témoignage de ceux du dehors, pour qu'il ne tombe pas dans la diffamation et dans les filets du diable. Il faut pareillement que les diacres soient dignes, qu'ils ne soient pas doubles dans leur langage, qu'ils ne s'adonnent pas au vin, qu'ils ne soient pas avides de gain honteux, qu'ils gardent le mystère de la foi dans une conscience pure. Et qu'eux aussi soient éprouvés d'abord ; puis qu'ils exercent leur diaconat, s'ils sont sans reproche. Pareillement que les femmes soient dignes, non calomniatrices, sobres, fidèles en toutes choses. Que les diacres soient maris d'une seule femme, dirigeant bien leurs enfants et leur propre maison. Car ceux qui remplissent bien l'office de diacre s'acquièrent un bon rang et beaucoup d'assurance dans la foi qui est dans le Christ Jésus. Je t'écris cela, avec l'espoir de venir bientôt à toi, mais si je tarde, tu sauras ainsi comment il faut te conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Eglise du Dieu vivant, colonne et fondement de la vérité. Et assurément grand est le mystère de la piété qui a été manifesté dans la chair, a été justifié en Esprit, a été vu par les anges, a été prêché dans les nations, a été cru dans le monde, a été élevé en gloire. Or l'Esprit dit formellement que dans les derniers temps, certains s'écarteront de la foi, s'attachant à des esprits trompeurs et à des enseignements de démons, dans une hypocrisie de menteurs, marqués au fer rouge dans leur propre conscience, interdisant le mariage, ordonnant de s'abstenir d'aliments que Dieu a créés pour être pris avec action de grâces par ceux qui croient et qui connaissent la vérité. Car toute créature de Dieu est bonne et rien ne doit être rejeté de ce qui est pris avec action de grâces, car cela est sanctifié par la parole de Dieu et la prière. En recommandant ces choses aux frères, tu seras un bon ministre du Christ Jésus, nourri des paroles de la foi et de la bonne doctrine à laquelle tu as adhéré. Quant aux fables impies, dignes des vieilles femmes, évite-les. Mais exerce-toi à la piété. Car la gymnastique corporelle est utile à peu de chose ; et la piété est utile à tout, ayant la promesse de la vie présente et de la vie à venir. Cette parole est véritable et digne de tout accueil. Si nous nous fatiguons et nous combattons c'est que nous avons mis notre espoir dans le Dieu vivant qui est le sauveur de tous les hommes, surtout des fidèles. Prescris ces choses et enseigne-les. Que personne ne méprise ta jeunesse, mais deviens le modèle des fidèles, dans la parole, la conduite, la charité, la foi, la pureté. Jusqu'à ce que je vienne, applique-toi à la lecture, à l'exhortation, à l'enseignement. Ne néglige pas la grâce qui est en toi, qui t'a été donnée par une prophétie avec une imposition des mains du presbyterium. Veuille avoir soin de ces choses et t'y tenir, afin que ton progrès soit manifeste à tous. Prends garde à toi-même et à l'enseignement, persévère en ces choses. En faisant cela tu sauveras et toi et tes auditeurs. Ne reprends pas le vieillard avec dureté, mais exhorte-le comme un père ; les jeunes gens comme des frères, les femmes âgées comme des mères, les jeunes comme des sœurs, en toute pureté. Honore les veuves qui sont réellement veuves. Et si une veuve a des enfants ou des petits-enfants, que ceux-ci soient formés d'abord à être pieux envers leur propre famille et à rendre à leurs parents ce qu'ils ont reçu : car cela est agréable à Dieu. Or celle qui est réellement veuve et seule au monde a mis son espoir en Dieu et persévère dans les demandes et les prières, nuit et jour ; mais celle qui vit dans la dissipation, quoique vivante, est morte. Ordonne aussi ces choses, afin qu'elles soient irréprochables. Et si quelqu'un ne s'occupe pas des siens et surtout de ceux de sa maison, il a renié sa foi, il est pire qu'un infidèle. Qu'on inscrive une veuve qui n'ait pas moins de soixante ans, femme d'un seul mari, ayant une réputation de bonnes œuvres, si elle a élevé des enfants, si elle a été hospitalière, si elle a lavé les pieds des saints, si elle a secouru les affligés, si elle a collaboré à toute œuvre bonne. Mais écarte les jeunes veuves ; car lorsqu'elles ont d'autres désirs que le Christ, elles veulent se marier, et sont condamnées parce qu'elles ont rejeté leur première fidélité. Et en même temps elles apprennent aussi la paresse, allant de maison en maison ; et non seulement la paresse, mais le bavardage et l'indiscrétion, en disant ce qui ne convient pas. Je veux donc que les jeunes veuves se marient, qu'elles aient des enfants, qu'elles soient maîtresses de maison, qu'elles ne donnent aucun prétexte à l'adversaire pour cause de diffamation. Car déjà quelques-unes se sont détournées derrière Satan. Si une fidèle a des veuves, qu'elle prenne soin d'elles et que l'Eglise n'en soit pas chargée, afin qu'elle s’occupe des véritables veuves. Les presbytres qui président bien sont dignes d'un double honneur, surtout ceux qui travaillent dans la parole et dans l'enseignement. Car l'Ecriture dit : Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain et l'ouvrier est digne de son salaire. Ne reçois pas d'accusation contre un presbytre, sinon sur la foi de deux ou trois témoins. Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous afin que les autres craignent. Je t'adjure devant Dieu et le Christ Jésus et les anges élus, de garder ces choses, sans préjugé, ne faisant rien par faveur. N'impose trop vite les mains à personne et ne communique pas aux péchés d'autrui : garde-toi pur. Ne bois plus de l'eau pure, mais use d'un peu de vin à cause de ton estomac et de tes fréquentes faiblesses. Les péchés de quelques hommes sont manifestes avant même le jugement, mais pour d'autres ils le sont après ce jugement. Semblablement aussi les œuvres bonnes sont manifestes, et celles qui ne le sont pas ne peuvent rester cachées. Tous ceux qui sont esclaves sous le joug, qu'ils jugent leurs propres maîtres dignes de tout respect afin que le nom de Dieu et la doctrine ne soient pas blasphémés. Ceux qui ont des maîtres croyants, qu'ils ne les méprisent pas parce qu'ils sont des frères ; mais qu'ils servent d'autant mieux qu'ils sont croyants et aimés de Dieu, ceux qui reçoivent leurs services. C'est ainsi que tu dois enseigner et exhorter. Si quelqu'un enseigne l'erreur et ne s'attache pas aux saines paroles, à celles de notre Seigneur Jésus-Christ et à l'enseignement selon la piété, il est aveuglé, ne sachant rien, mais rendu malade dans les recherches et les disputes de mots, d'où viennent la jalousie, l'envie, les blasphèmes, les soupçons mauvais, les conflits d'hommes à l'esprit corrompu et privés de la vérité, qui croient que la piété est une source de profits. Et elle est d'un grand profit, la piété jointe à la modération. Car nous n'avons rien apporté dans le monde, puisque nous ne pouvons : non plus rien emporter. Ayant la nourriture et les vêtements, contentons-nous en. Quant à ceux qui veulent s'enrichir, ils tombent dans la tentation et le piège, et dans beaucoup de convoitises insensées et honteuses, qui précipitent les hommes dans la ruine et la perdition. Car la racine de tous les maux est l'amour de l'argent : quelques-uns, pour s'y être livrés, ont erré loin de la foi et se sont infligés à eux-mêmes des douleurs nombreuses. Mais toi, homme de Dieu, fuis tout cela. Poursuis la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi, empare-toi de la vie éternelle à laquelle tu as été appelé et que tu as confessée en une belle confession devant beaucoup de témoins. Je te demande devant Dieu qui vivifie tout, et devant Jésus-Christ qui a témoigné sous Ponce-Pilate la belle confession, de garder le commandement, sans tache, irréprochable, jusqu'à la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ, que montrera en son temps le bienheureux et seul Dominateur, le roi de ceux qui règnent et le Seigneur de ceux qui sont Seigneurs, le seul possédant l'immortalité, habitant une lumière inaccessible, que nul des hommes n'a vu ni ne peut voir : à lui honneur et puissance éternelle, Amen. Aux riches dans le siècle présent, ordonne de ne pas s'enorgueillir, de ne pas espérer dans l'incertitude de la richesse, mais en Dieu qui nous donne tout avec abondance pour en jouir ; de faire le bien, de s'enrichir en œuvres bonnes, d'être généreux, sociables, thésaurisant pour eux-mêmes des fonds solides pour l'avenir, afin d'acquérir la véritable vie. Timothée, garde le dépôt, en évitant les vaines disputes des impies et les oppositions de la science au faux nom : quelques-uns s'y étant attachés ont erré loin de la foi. La grâce soit avec vous !
Paul, apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie qui est dans le Christ Jésus, à Timothée, son enfant bien-aimé : grâce, miséricorde, paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus, notre Seigneur. Je rends grâces à Dieu, que je sers depuis mes ancêtres dans une conscience pure, de ce que j'ai un souvenir ininterrompu de toi dans mes prières, nuit et jour, désirant te voir, me rappelant tes larmes, afin d'être rempli de joie, faisant mémoire de la foi sans feinte qui est en toi, qui a habité premièrement en ton aïeule Loïs et en ta mère Eunice ; et je suis persuadé qu'elle est aussi en toi. C'est pourquoi je te rappelle de raviver la grâce de Dieu qui est en toi par l'imposition de mes mains. Car Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de force, d'amour, de modération. Ne rougis donc pas du témoignage du Seigneur, ni de moi son captif, mais collabore à l'Evangile, selon la puissance de Dieu, qui nous a sauvés et qui nous a appelés par un saint appel, non selon nos œuvres mais selon son propre décret et sa propre grâce, qui nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps éternels, qui a été maintenant rendue manifeste par la manifestation de notre Sauveur, le Christ Jésus, lequel a détruit la mort et a fait briller la vie et l'incorruptibilité par l'Evangile pour lequel, moi, j'ai été établi héraut et apôtre et docteur. C'est pour cette raison que je souffre aussi ces choses, mais je ne rougis pas, car je sais à qui j’ai cru et je suis persuadé qu'il a la puissance de garder mon dépôt pour ce jour-là. Conserve le modèle des saines paroles que tu as entendues de moi dans la foi et la charité qui sont dans le Christ Jésus. Garde le bon dépôt, par l'Esprit-Saint qui habite en nous. Tu sais que tous ceux qui sont en Asie se sont détournés de moi : parmi eux sont Phygélos et Hermogène. Que le Seigneur fasse miséricorde à la maison d'Onésiphore parce qu'il m'a souvent réconforté et qu'il n'a pas rougi de ma captivité, mais ayant été à Rome, il m'a cherché avec zèle et m'a trouvé. Que le Seigneur lui donne de trouver miséricorde au près du Seigneur en ce jour-là. Et tous les services qu'il a rendus à Ephèse, tu les connais mieux que moi. Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus, et tout ce que tu as entendu de moi par beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles qui seront capables d'instruire aussi les autres. Prends ta part d'épreuves comme un bon soldat du Christ Jésus. Personne, lorsqu'il est soldat, ne se mêle aux affaires de la vie, s'il veut plaire au chef de l'armée. Et si quelqu'un lutte, il n'est pas couronné s'il ne lutte loyalement. Le cultivateur qui travaille doit le premier avoir part aux fruits. Comprends ce que je dis : car le Seigneur te donnera l'intelligence en tout. Souviens-toi de Jésus-Christ, qui est ressuscité des morts, né de la race de David, selon mon Evangile, pour lequel je souffre des maux jusqu'aux chaînes, comme un malfaiteur, mais la parole de Dieu n'est pas enchaînée, C'est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu'eux aussi obtiennent le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle. Véritable est cette parole : en effet, si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui ; si nous persévérons, nous règnerons aussi avec lui ; si nous renions, lui aussi nous reniera : si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle : car il ne peut pas se renier lui-même. Rappelle ces choses aux autres, les suppliant en face de Dieu de ne pas se battre pour des mots, chose qui n'est utile à rien, si ce n'est à la ruine des auditeurs. Efforce-toi de te présenter toi-même à Dieu en homme éprouvé, en ouvrier inconfusible, en exact dispensateur de la parole de vérité. Evite les vaines discussions des impies, car ils progresseront davantage dans l’impiété, et leur parole gagnera comme la gangrène ; parmi eux sont Hyménée et Philétos, qui sont tombés au sujet de la vérité, disant que la résurrection a déjà eu lieu, et ils ruinent la foi de quelques-uns. Pourtant le solide fondement de Dieu demeure, portant ce sceau : Le Seigneur connaît les siens ; et : Que s'éloigne de l'injustice quiconque nomme le nom du Seigneur. Dans une grande maison, il n'y a pas seulement des vases d'or et d'argent, mais aussi des vases de bois et d'argile ; les uns pour un usage de choix, les autres pour un usage vulgaire. si donc quelqu'un se purifie de ces choses, il sera un vase de choix, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute œuvre bonne. Fuis les convoitises de la jeunesse et poursuis la justice, la foi, la charité, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur. Evite les recherches folles et indisciplinées, sachant qu'elles donnent naissance à des querelles. Il ne faut pas qu'un serviteur du Seigneur se querelle, mais qu'il soit doux envers tous, capable d'enseigner, patient, instruisant avec douceur les contradicteurs pour le cas où Dieu leur donnerait la conversion pour la connaissance de la vérité, et où ils recouvreraient leur sens en sortant des filets du diable, dans lesquels ils avaient été asservis par lui pour sa propre volonté. Sache ceci, que dans les derniers jours apparaîtront des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, pleins d'ostentation, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, sans reconnaissance, sans sainteté, sans affection, sans esprit d'union, trompeurs, sans discipline, sans bonté, ennemis du bien, traîtres, téméraires, gonflés d'orgueil, amis du plaisir plus qu'amis de Dieu, ayant les dehors de la piété, mais en ayant renié la force. Ceux-là aussi, évite-les. Car parmi eux sont ceux qui s'introduisent dans les maisons et qui s’emparent de l'esprit de femmelettes chargées de péchés, conduites par des passions variées, s'instruisant de tous côtés et ne pouvant jamais parvenir à la connaissance de la vérité. Et de même que Jannès et Jambrès se sont opposés à Moïse, ceux-là aussi s'opposent à la vérité, hommes à l'intelligence pervertie, dont la foi n'a pas été mise à l'épreuve. Mais ils ne progresseront pas plus outre : car leur folie deviendra manifeste à tous, comme il advînt pour ces deux là. Quant à toi, tu t'es attaché à mon enseignement, à ma conduite, à mes principes, à ma foi, à ma longanimité, à ma charité, à ma patience, à mes persécutions, à mes souffrances, telles qu'elles me sont survenues à Antioche, à Iconium, à Lystres ; toutes persécutions que j'ai supportées, et de toutes, le Seigneur m'a délivré. Et tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés. Or des hommes méchants et imposteurs iront de mal en pis, trompeurs et trompés. Mais toi, demeure attaché aux choses que tu as apprises et dont tu t'es convaincu, sachant de qui tu les as apprises et que depuis ton enfance tu connais les saintes Lettres, qui peuvent te rendre sage pour le salut, par la foi qui est dans le Christ Jésus. Toute écriture, inspirée de Dieu, est aussi utile pour l'enseignement, pour la correction, pour le redressement, pour l'éducation qui est dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit dans l'état voulu, prêt pour toute œuvre bonne. Je t'adjure devant Dieu et le Christ Jésus, qui doit juger les vivants et les morts, et par sa manifestation et par son règne : prêche la parole ; interviens à temps, à contre temps ; reprends, corrige, exhorte en toute longanimité et doctrine. Car il y aura un temps où ils ne supporteront plus la saine doctrine, mais selon leurs propres convoitises, ils rassembleront autour d'eux des docteurs, car l'oreille leur démange ; ils détourneront l'oreille de la vérité et ils se tourneront vers les mythes. Mais toi, demeure ferme, souffre le mal, fais œuvre d'évangéliste, remplis ton ministère. Car pour moi, je suis déjà répandu en libation et le temps de mon départ est arrivé. J'ai combattu le bon combat ; j'ai achevé la course : j'ai gardé la foi. Au reste est préparée pour moi la couronne de justice que me rendra le Seigneur en ce jour, le juste juge, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui ont aimé sa manifestation. Hâte-toi vite de venir vers moi. Car Démas m'a abandonné par amour du siècle présent et il est allé à Thessalonique, Crescens en Galatie, Tite en Dalmatie. Luc est seul avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m'est utile pour le ministère. J'ai envoyé Tychique à Ephèse. Le manteau que j'ai laissé à Troas chez Carpus, apporte-le en venant, ainsi que les livres et surtout les parchemins. Alexandre le forgeron m'a fait beaucoup de mal : le Seigneur lui rendra selon ses œuvres. De lui, garde-toi aussi, car il s'est fortement opposé à nos paroles. Dans ma première défense, personne ne m'a assisté, mais tous m'ont abandonné : que cela ne leur soit pas compté. Mais le Seigneur m'a assisté et m'a fortifié afin que par moi la prédication soit accomplie et que toutes les nations l'entendent, et j'ai été délivré de la gueule du lion. Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise et me sauvera dans son royaume céleste : à lui la gloire dans les siècles des siècles. Amen. Salue Prisca et Aquila et la maison d'Onésiphore. Eraste est resté à Corinthe, j'ai laissé Trophime malade à Milet. Hâte-toi de venir avant l'hiver. Euboule et Pudens te saluent, ainsi que Lin, Claudia et tous les frères. Que le Seigneur soit avec ton esprit. La grâce soit avec vous.
Paul, serviteur de Dieu, apôtre de Jésus-Christ selon la foi des élus de Dieu et la connaissance de la vérité conforme à la piété, dans l'espérance de la vie éternelle qu'a promise avant tous les siècles le Dieu qui ne ment pas, et qui a manifesté en temps voulu sa parole dans la prédication qui m'a été confiée selon l'ordre de Dieu notre Sauveur, à Tite, mon enfant véritable dans une foi commune : grâce et paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus, notre Sauveur. Je t'ai laissé en Crête, pour que tu achèves de régler ce qui reste, et que tu établisses de ville en ville des presbytres, comme je te l'ai ordonné : des personnes irréprochables, maris d'une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient pas accusés de dérèglement ni insoumis. Car il faut que l'évêque soit irréprochable, comme un intendant de Dieu, qu'il ne soit ni arrogant, ni colère, ni ivrogne, ni querelleur, ni avide de gains honteux, mais hospitalier, ami du bien, prudent, juste, saint, continent, donnant un enseignement sûr afin qu'il soit capable d'exhorter aussi dans la sainte doctrine et de convaincre les contradicteurs. Car il y a beaucoup d'insoumis, de vains discoureurs, de trompeurs, surtout ceux de la circoncision, auxquels il faut fermer la bouche, gens qui bouleversent des maisons entières, en enseignant ce qu'il ne faut pas pour un gain honteux. Quelqu'un des leurs, leur propre prophète, a dit : Crétois toujours menteurs, mauvaises bêtes, ventres inutiles. Ce témoignage est vrai. A cause de cela, reprends-les sévèrement afin qu'ils soient sains dans la foi, et ne s'adonnent pas aux fables judaïques et aux commandements des hommes qui se détournent de la vérité. Tout est pur aux purs ; aux souillés et aux incroyants, rien n'est pur ; mais leur esprit et leur conscience sont souillés. Ils déclarent connaître Dieu et ils le renient par leurs œuvres, étant abominables et désobéissants et inaptes à toute œuvre bonne. Pour toi, dis ce qui est conforme à la saine doctrine : que les vieillards soient sobres, dignes, prudents, sains dans la foi, la charité, la patience ; semblablement que les femmes âgées aient la tenue qui convient à des saints, non diffamatrices, non esclaves du vin, enseignant le bien, pour qu'elles apprennent aux jeunes à aimer leur mari et leurs enfants, à être prudentes, chastes, ménagères soigneuses, bonnes, soumises à leur propre mari, pour que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée. Exhorte semblablement les jeunes gens à être prudents en toutes choses, te montrant toi-même un modèle de bonnes œuvres : incorruptibilité dans la doctrine, dignité, parole saine, irréprochable, afin que l'adversaire soit confondu, n'ayant rien à dire de mal sur nous. Enseigne aux esclaves à être soumis en tout à leurs propres maîtres, à leur plaire, à ne pas contredire, à ne pas commettre de détournements, mais à se montrer pleinement fidèles, afin de faire honneur en tout à la doctrine de Dieu notre Sauveur. Car la grâce de Dieu a été manifestée, salutaire pour tous les hommes, nous instruisant, afin que rejetant l'impiété et les désirs du monde, nous vivions avec sagesse et justice et piété dans le siècle présent, attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de se purifier un peuple qui soit le sien, zélateur de bonnes œuvres. Dis ces choses, et exhorte et convaincs avec toute autorité : que personne ne te méprise. Rappelle-leur d'être soumis aux autorités et aux pouvoirs, d'obéir, d'être prêts à toute œuvre bonne ; de ne diffamer personne, d'être pacifiques, paisibles, montrant toute douceur à l'égard de tous les hommes. Car nous étions jadis nous aussi insensés, désobéissants, errants, asservis à des convoitises et à des plaisirs de toute sorte, vivant dans la méchanceté et l'envie, haïssables, nous haïssant les uns les autres. Mais lorsque la bonté et l'amour pour les hommes de notre Sauveur Dieu furent manifestés, ce n'est pas par les œuvres dans la justice que nous avions faites, mais selon sa miséricorde qu'il nous a sauvés, par un bain de régénération et de renouvellement par l'Esprit Saint, qu'il a abondamment répandu sur nous par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que justifiés par sa grâce, nous devenions selon l'espérance héritiers d'une vie éternelle. C'est là une parole véritable ; et de ces choses je veux que tu rendes un témoignage ferme, afin que ceux qui ont cru en Dieu s'adonnent à pratiquer de bonnes œuvres. Ces choses sont bonnes et utiles aux hommes. Les folles questions et les généalogies et les discussions et les querelles au sujet de la Loi, évite-les : car elles sont inutiles et vaines. L'homme de parti, évite-le après un premier et un second avertissement, sachant qu'un tel homme est perverti et qu'il pèche, prononçant son propre jugement. Lorsque je t'aurai envoyé Artémas ou Tychique, hâte-toi de venir près de moi à Nicopolis ; car c'est là que j'ai décidé de passer l'hiver. Prends avec soin des dispositions pour le voyage de Zénas le jurisconsulte et d'Apollos, afin que rien ne leur manque. Et que les nôtres apprennent aussi à pratiquer de bonnes œuvres pour les besoins pressants, afin qu'ils ne soient pas sans fruit. Tous ceux qui sont avec moi te saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. La grâce soit avec vous tous.
Paul, prisonnier du Christ Jésus, et Timothée, mon frère, à Philémon, notre bien-aimé collaborateur, à Appia, notre sœur, à Archippe, notre compagnon d'armes, et à l'église qui se réunit chez toi. Grâce à vous, et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ. C'est en rendant grâce à mon Dieu que je fais sans cesse mémoire de toi dans mes prières, depuis que j'ai appris la charité et la foi que tu as à l'égard du Seigneur Jésus et envers tous les saints. Puisse la générosité de ta foi servir efficacement la cause du Christ par la connaissance qu'on aura de tout le bien qui se fait parmi nous. J'ai en effet grande joie et consolation de ta charité, parce que les cœurs des saints ont été ranimés par toi, frère. Voilà pourquoi, bien que j'aie dans le Christ plein droit pour te prescrire ce qui convient, j'aime mieux te supplier au nom de la charité. Moi Paul, tout vieux que je suis et de plus en ce moment prisonnier du Christ Jésus, je viens te prier pour mon fils que j'ai engendré dans les fers, pour Onésime, qui te fut jadis inutile, mais qui désormais sera et pour toi et pour moi bien utile. C'est lui que je te renvoie, lui, je veux dire mon cœur. J'aurais voulu le garder auprès de moi pour me servir à ta place dans les chaînes que je porte pour l'Evangile ; cependant je n'ai rien voulu faire sans ton assentiment, afin que ta bonne œuvre ne soit pas comme forcée, mais vienne de ton plein gré. Peut-être en effet n'a-t-il été séparé de toi pour un temps qu'afin de t'être rendu pour toujours, non plus comme esclave, mais bien mieux qu'esclave, comme un frère bien-aimé : il l'est tout particulièrement pour moi, et il doit l'être bien plus encore pour toi, et selon la chair et selon le Seigneur. Si donc j'ai une place dans ton affection, reçois-le comme moi-même. Que s'il t'a fait quelque tort ou s'il te doit quelque chose, passe-le à mon compte : moi, Paul, je l'écris de ma propre main, c'est moi qui paierai, pour ne pas te dire que tu es mon débiteur et débiteur de ta personne même. Oui, frère, rends-moi ce service dans le Seigneur, réjouis mon cœur dans le Christ ! Je t'écris plein de confiance en ta docilité, sûr que tu feras même au delà de ce que je demande. En même temps, prépare-moi un logement, car j'espère par vos prières vous être rendu. Epaphras, mon compagnon de captivité dans le Christ Jésus, te salue, ainsi que Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes collaborateurs. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen.
Après avoir à plusieurs reprises et de diverses manières parlé jadis à nos Pères par les Prophètes, Dieu en ces derniers jours nous a parlé par son Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par qui il a aussi créé le monde, et qui, étant le rayonnement de sa gloire et l'empreinte de sa substance, et soutenant l'univers par sa parole puissante, nous a purifiés de nos péchés et s'est assis à la droite de la Majesté divine, au haut des cieux, devenu d'autant supérieur aux anges, que le nom dont il a hérité l'emporte sur le leur. En effet, Dieu a-t-il jamais dit à un ange : Tu es mon fils, je t'ai engendré aujourd'hui. Et encore : Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils ? Et de nouveau, quand il introduit son premier-né dans le monde, il dit : Que tous les anges de Dieu l'adorent ! Il dit en parlant des anges : Il a fait de ses anges des vents - et de ses ministres une flamme de feu. Mais à son Fils il dit : Ton trône, ô Dieu, est éternel - et ton sceptre royal est un sceptre de droiture. - Parce que tu as aimé la justice et haï l'iniquité, - ton Dieu, ô Dieu, t'a oint de l'huile d'allégresse - de préférence à tous tes compagnons. Et ailleurs : C'est toi, Seigneur, qui au commencement as créé la terre - et les cieux sont l'œuvre de tes mains. Ils périront, toi tu demeures, et tous s'useront comme un vêtement, et tu les rouleras comme un manteau, - ils seront comme un habit dont on change ; - mais toi, tu es toujours le même - et tes années ne finiront point. Dieu a-t-il jamais dit à un ange : Assieds-toi à ma droite, - jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds. Ne sont-ils pas tous des esprits envoyés en service, à titre de ministres, pour le bien de ceux qui doivent obtenir l'héritage du salut ? C'est pourquoi nous devons nous attacher avec le plus grand soin aux enseignements reçus, de peur d'être emportés à la dérive. Car si la parole transmise par les anges devint ferme au point que toute transgression et désobéissance reçut son juste châtiment, comment pourrions-nous échapper, nous, si nous venions à négliger le grand moyen de salut qui, annoncé d'abord par le Seigneur, nous a été sûrement transmis par ceux qui l'ont entendu de lui, et que le Seigneur ne cesse d'attester par des signes et des prodiges, par toutes sortes de miracles et par les dons de l'Esprit Saint répartis suivant sa volonté. Ce n'est pas non plus aux anges qu'il a soumis ce monde à venir dont nous parlons. Car quelqu'un a déclaré quelque part : Qu'est l'homme pour que tu te souviennes de lui - et le fils de l'homme pour que tu le regardes ? Tu l'as un moment abaissé au-dessous des anges, Tu l'as couronné ensuite de gloire et d'honneur : Tu l'as préposé aux ouvrages de tes mains, Tu as mis toutes choses sous ses pieds. Puisqu'il lui a tout soumis, il n'a donc rien laissé en dehors de son empire. Présentement, il est vrai, nous ne voyons pas encore que tout lui soit soumis. Mais celui qui a été mis un moment au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur pour avoir souffert la mort, car c'est par une grâce de Dieu qu'il a goûté la mort pour tous. Il convenait en effet que celui pour qui et par qui tout a été créé, voulant conduire à la gloire des fils en grand nombre, élevât par les souffrances au plus haut degré de perfection le chef qui devait les conduire au salut. Car, sanctificateur et sanctifiés, ils ont tous un même (Père). Aussi Jésus ne rougit-il pas de leur donner le nom de frères, quand il dit : j'annoncerai votre nom à mes frères, je vous louerai au sein de l'assemblée. Et encore : Je mettrai en lui ma confiance. Et encore : Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés. Donc comme les enfants avaient en partage la chair et le sang, il s'en est revêtu également, afin de pouvoir par sa mort anéantir celui qui détenait l'empire de la mort, c'est-à-dire le diable, et délivrer ceux que la crainte de la mort tenait toute leur vie dans l'esclavage. Car certes ce n'est pas au secours des anges, mais au secours de la race d'Abraham qu'il vient. C'est pourquoi il devait en tout se rendre semblable à ses frères pour être auprès de Dieu un pontife miséricordieux et fidèle, capable d'expier les péchés du peuple ; car c'est parce qu'il a souffert et a été lui-même éprouvé, qu'il peut secourir ceux qui sont éprouvés. C'est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste ; considérez l'apôtre et le pontife de notre foi, Jésus, qui est fidèle à celui qui l'a établi, comme Moïse l'a été dans toute sa maison. Car Jésus mérite de l'emporter en gloire sur Moïse autant que l'architecte d'une maison l'emporte en honneur sur la maison elle-même. Une maison a toujours quelqu'un qui l'a construite ; mais Dieu est celui qui a tout construit. Et Moïse a été fidèle dans toute sa maison en qualité de serviteur qui a charge de transmettre un message, tandis que le Christ a été fidèle comme un fils mis à la tête de sa maison. Et sa maison, c'est nous, si toutefois nous gardons inébranlables jusqu'à la fin la fermeté et la fierté de notre espérance. C'est pourquoi, comme l'a dit l'Esprit-Saint, si aujourd'hui vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs, comme il arriva au lieu de la Contradiction, le jour de la Tentation dans le désert, quand vos pères me tentèrent pour m'éprouver, après m'avoir vu quarante ans à l'œuvre. Aussi je fus irrité contre cette génération et je dis : Toujours leur cœur s'égare ; ils n'ont jamais connu mes voies ! Je l'ai donc juré dans ma colère : ils n'entreront pas au lieu de mon repos. Prenez garde, mes frères, qu'il ne se trouve parmi vous un cœur assez mauvais et incrédule pour s'éloigner du Dieu vivant. Au contraire, exhortez-vous mutuellement chaque jour, tant que dure cet “aujourd'hui”, afin que nul de vous ne s'endurcisse par la séduction du péché. Car nous sommes devenus participants du Christ, si toutefois nous gardons inébranlable jusqu'à la fin la foi ferme du commencement, pendant qu'il nous est dit encore : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs comme au lieu de la Contradiction. Qui sont en effet ceux qui, entendant sa voix, se révoltèrent ? Ne sont-ce pas tous ceux qui étaient sortis d'Egypte sous la conduite de Moïse ? Et contre qui Dieu fut-il irrité quarante années durant ? N'est-ce pas contre les coupables, dont les cadavres jonchèrent le désert ? Et à qui jura-t-il qu'ils n'entreraient pas au lieu de son repos, si ce n'est aux rebelles ? Nous voyons en effet qu'ils ne purent entrer à cause de leur incrédulité. Craignons donc, tant que la promesse d'entrer au lieu du repos reste en vigueur, que quelqu'un de nous ne vienne à en être frustré. Car la bonne nouvelle nous a été annoncée comme à eux, mais la parole entendue ne leur servit de rien, parce qu'elle ne fut pas alliée à la foi chez les auditeurs. Pour nous, nous entrerons dans ce repos, si nous avons la foi, suivant la parole : Je l'ai juré dans ma colère : ils n'entreront pas dans mon repos. Cependant, ses œuvres étaient achevées depuis la création du monde ; car, il est dit quelque part au sujet du septième jour : Et Dieu se reposa de tout son travail le septième jour, et il est dit de nouveau en cet endroit : Ils n'entreront pas dans mon repos. Comme il est donc donné à quelques-uns d'y entrer et que, d'autre part, les premiers à avoir reçu la bonne nouvelle n'y entreront pas à cause de leur désobéissance, Dieu fixe un nouveau jour, (un nouvel) aujourd'hui, en disant bien longtemps après, par David, ces mots déjà cités : Aujourd'hui, si vous entendez ma voix, n'endurcissez pas votre cœur. Si Josué leur avait procuré le repos, David ne parlerait pas après lui d'un autre jour. Il y a donc un repos sacré réservé au peuple de Dieu. En effet, celui qui sera entré dans le repos de Dieu, se reposera lui aussi de ses œuvres, comme Dieu s'est reposé des siennes. Hâtons-nous donc d'entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance. Car elle est vivante la parole de Dieu, elle est efficace et plus affilée qu'un glaive à deux tranchants. Elle pénètre jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des articulations et des moelles : elle discerne les sentiments et les pensées du cœur. Aussi nulle créature n'est cachée devant Dieu : tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. Puisque nous avons un souverain prêtre qui a déjà pénétré dans les cieux, Jésus le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Nous n'avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses ; il les a éprouvées toutes, hormis le péché. Approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et trouver la grâce d'un secours opportun. Tout grand prêtre en effet est pris parmi les hommes et est établi pour les hommes en ce qui regarde le culte de Dieu, afin d'offrir des oblations et des sacrifices pour les péchés. Il sait se montrer indulgent aux ignorants et aux égarés, étant lui-même enveloppé de faiblesse, laquelle lui fait un devoir d'offrir des sacrifices pour ses propres péchés aussi bien que pour ceux du peuple. Et nul ne s'arroge cette dignité : il faut y être appelé de Dieu, comme Aaron. Ainsi le Christ n'a pas prétendu de lui-même à la gloire d'être grand prêtre, mais Dieu lui a dit : Tu es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui ; comme il est dit ailleurs : Tu es prêtre pour l'éternité selon l'ordre de Melchisédech. Au temps de sa vie mortelle, ayant présenté ses prières et ses supplications avec de grands cris et des larmes à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété, il a, tout Fils qu'il était, appris par ses souffrances ce qu'est l'obéissance. Ainsi consommé, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent cause du salut éternel, Dieu l'ayant proclamé grand prêtre selon l'ordre de Melchisédech. Nous aurions beaucoup de choses à dire sur ce sujet, mais elles sont difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre. Vous qui, depuis longtemps, devriez être passés maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers éléments des oracles divins et Vous en êtes venus à avoir plus besoin de lait que de solide nourriture. Qui est encore au lait, n'a pas l'expérience de la doctrine de justice, car c'est un enfant. La nourriture solide est pour les parfaits qui, en raison de l'habitude, ont développé leur sens du bien et du mal. C'est pourquoi, laissant l'enseignement élémentaire au sujet du Christ, élevons-nous à l'enseignement parfait, sans poser de nouveau les articles fondamentaux : le repentir des œuvres mortes et la foi en Dieu, la doctrine des baptêmes et de l'imposition des mains, la résurrection des morts et le jugement éternel. C'est ce que nous allons faire, avec le secours de Dieu. Car il est impossible, pour ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part à l'Esprit Saint, qui ont goûté l'excellence de la parole de Dieu et les merveilles du monde à venir, et qui pourtant sont tombés, de les renouveler une seconde fois par la pénitence, eux qui, pour leur part, crucifient de nouveau le Fils de Dieu et le livrent à l'ignominie. Lorsqu'une terre, abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, produit des plantes utiles à ceux pour qui on la cultive, elle reçoit la bénédiction divine ; mais si elle ne produit que des épines et des chardons, elle est réprouvée, vouée à la malédiction, et on finit par y mettre le feu. Nous avons cependant de vous, mes bien-aimés, une opinion meilleure et plus favorable à votre salut, bien que nous parlions ainsi. Car Dieu n'est pas injuste pour oublier vos œuvres et la charité que vous avez montrée pour son nom, par les services que vous avez rendus et que vous rendez encore aux saints. Nous désirons seulement que chacun de vous témoigne le même zèle jusqu'à la fin en vue de la pleine réalisation de vos espérances, de sorte qu'au lieu de vous relâcher, vous suiviez l'exemple de ceux qui par leur foi et leur persévérance entrent en possession des promesses divines. Ainsi, dans la promesse qu'il fit à Abraham, Dieu n'ayant personne de plus grand par qui jurer, jura par lui-même, disant : Oui, je te bénirai et te multiplierai. Et c'est ainsi que par une longue patience Abraham obtint la réalisation de la promesse. Les hommes jurent en effet par celui qui est plus grand qu'eux et le serment est une garantie qui met fin à tous les différends. C'est pourquoi Dieu aussi, voulant montrer avec plus d'évidence aux héritiers de sa promesse que sa résolution ne changerait pas, intervint par le serment afin que, grâce à ces deux assurances immuables qui rendent impossible que Dieu nous trompe, nous trouvions un puissant encouragement à nous réfugier dans le ferme attachement à l'espérance qui nous est offerte. Cette espérance nous la tenons comme une ancre sûre et ferme pour notre âme, et elle pénètre jusqu'au delà du voile, (dans le sanctuaire) où Jésus est entré comme précurseur pour nous, en qualité de grand prêtre pour toujours selon l'ordre de Melchisédech. Ce Melchisédech, roi de Salem, prêtre du Dieu Très-haut, qui alla au-devant d'Abraham, quand celui-ci venait de vaincre les rois, et le bénit ; à qui Abraham offrit la dîme de tout son butin ; qui est d'abord, selon la signification de son nom, roi de justice, et ensuite roi de Salem, c'est-à-dire roi de la paix ; qui n'a ni père, ni mère, ni généalogie, dont la vie n'a ni commencement ni fin, et qui est ainsi la figure du Fils de Dieu, Melchisédech est prêtre pour toujours. Voyez donc la grandeur de celui à qui le patriarche Abraham offrit la dîme de son plus riche butin. Ceux des fils de Lévi qui obtiennent le sacerdoce ont, d'après la Loi, ordre de lever la dîme sur le peuple, c'est-à-dire sur leurs frères, bien que ceux-ci soient eux-mêmes de la postérité d'Abraham ; et lui, qui n'était pas de leur race, a levé la dîme sur Abraham et a béni le détenteur des promesses. Or, sans contredit, c'est l'inférieur qui est béni par son. supérieur et de plus, ici, les lévites qui perçoivent la dîme, sont des hommes qui meurent ; mais là, on atteste qu'il vit. Enfin Lévi même, qui perçoit la dîme, l'a payée, pour ainsi dire, en la personne d'Abraham : car il était encore à naître quand Melchisédech alla au-devant de son père. Si donc la perfection eût été réalisée par le sacerdoce lévitique, sous lequel le peuple a reçu la Loi, quel besoin y aurait-il eu de susciter un autre prêtre selon l'ordre de Melchisédech, et qui ne fût pas selon l'ordre d'Aaron ? Car le changement du sacerdoce entraîne nécessairement le changement de la Loi. Effectivement, celui de qui ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n'a jamais servi à l'autel, puisqu'il est notoire que notre Seigneur est issu de la tribu de Juda, dont Moïse n'a rien dit à propos du sacerdoce. Cela devient encore plus évident s'il paraît un autre prêtre à la ressemblance de Melchisédech, qui a été institué, non selon l'ordonnance d'une loi charnelle, mais avec le privilège de l'immortalité, car il a reçu ce témoignage : Tu es prêtre pour toujours selon l'ordre de Melchisédech. Il y a donc abolition de la première ordonnance, à cause de son impuissance et de son inutilité, car la Loi n'a rien conduit à la perfection ; elle n'a fait qu'introduire une espérance meilleure qui nous rapproche de Dieu. D'autant plus que rien de cela ne s'est fait que par serment : car tandis que les autres ont été établis prêtres sans serment, pour lui est intervenu le serment de celui qui a dit : Le Seigneur l'a juré et il ne se repentira pas : Tu es prêtre pour toujours. C'est pour cela précisément que Jésus est le garant d'une alliance supérieure. De plus, il y a eu des prêtres en grand nombre, parce que la mort les empêchait de rester en fonction, tandis que lui, parce qu'il demeure à jamais, possède un sacerdoce qui ne passera pas. C'est aussi pour cela qu'il peut perpétuellement sauver ceux qui recourent à lui pour s'approcher de Dieu, puisqu'il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Tel est bien le grand prêtre qu'il nous fallait, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs et plus élevé que les cieux ; il n'a pas chaque jour besoin, comme les grands prêtres, d'offrir des sacrifices pour ses propres péchés, avant d'en offrir pour les péchés du peuple, car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. C'est que la Loi établit pour grands prêtres des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole du serment, intervenue après la Loi, fait du Fils (le prêtre) éternellement parfait. Voici le point capital de ce que nous venons de dire : nous avons un grand prêtre qui est assis au ciel à la droite du trône de la Majesté, à titre de ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, que le Seigneur a dressé, et non pas un homme. Tout grand prêtre, étant établi pour présenter des oblations et des sacrifices, doit nécessairement avoir quelque chose à offrir. S'il n'était que pour la terre, Jésus ne serait même pas prêtre, puisqu'il y a des prêtres chargés par la Loi d'offrir des oblations. Ces prêtres célèbrent un culte qui n'est qu'une image et une ombre des réalités célestes, selon l'avertissement divin donné à Moïse lorsqu'il dut construire le tabernacle : Regarde, dit (le Seigneur), tu feras tout selon le modèle qui t'a été montré sur la montagne. Mais (notre grand prêtre) a reçu un ministère d'autant plus élevé qu'il est médiateur d'une alliance supérieure et fondée sur des promesses plus avantageuses. En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n'y aurait pas eu lieu d'en chercher une seconde. Or c'est bien un blâme que (Dieu) formule, quand il dit : Voici, des jours viennent, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d'Israël et avec la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l'alliance que j'ai faite avec leurs pères au jour où je les pris par la main pour les faire sortir de la terre d'Egypte. Puisqu'ils n'ont pas persévéré dans mon alliance, moi aussi je les ai délaissés, dit le Seigneur. Mais voici l'alliance que j'établirai pour la maison d'Israël, après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur esprit et je les graverai dans leurs cœurs, et je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Personne n'aura plus à instruire son concitoyen, ni personne son frère, disant : Connais le Seigneur ! car tous me connaîtront, du plus petit jusqu'au plus grand. Car je leur pardonnerai leurs iniquités et je ne me souviendrai plus de leurs péchés. En parlant d'alliance nouvelle, Dieu a déclaré “vieillie” la première : or ce qui est ancien et vieilli est près de disparaître. La première alliance avait aussi ses ordonnances cultuelles et son sanctuaire terrestre. En effet, on avait construit un tabernacle, avec une partie antérieure dans laquelle se trouvaient le chandelier, la table et les pains de proposition : on l'appelle le Saint. Derrière le second voile, était la partie du tabernacle appelée Saint des Saints, ayant un autel d'or pour les parfums et l'arche d'alliance entièrement recouverte d'or. Dans l'arche, une urne d'or contenant la manne, la verge d'Aaron qui avait fleuri et les tables de l'alliance. Au-dessus de l'arche, les Chérubins de gloire couvraient de leurs ailes le propitiatoire. De tout cela il n'y a pas lieu ici de parler en détail. Les choses étant ainsi disposées, les prêtres entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle pour accomplir leur service ; mais, dans la seconde n'entre que le grand prêtre, une fois l'an, et il n'y entre qu'avec le sang qu'il offre pour ses péchés et pour ceux du peuple. L'Esprit Saint voulait montrer par là que la voie du Sanctuaire n'était pas encore ouverte tant que subsistait l'ancien tabernacle. C'est une figure du temps présent : elle signifie que les oblations et les sacrifices offerts ne peuvent élever à la perfection la conscience de celui qui rend ce culte : ce ne sont là, avec les aliments, boissons et ablutions diverses, que des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu'à une époque de réformation. Mais le Christ a paru comme grand prêtre des biens à venir. Il a traversé un tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'est pas de main d'homme, c'est-à-dire qui n'est pas de ce monde-ci, et ce n'est pas par le sang des boucs et des taureaux, mais par son propre sang, qu'il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, en nous procurant une rédemption éternelle. Car si le sang des boucs et des taureaux, et les cendres d'une vache, dont on asperge les personnes en état de souillure, sanctifient pour la pureté du corps, combien plus le sang du Christ qui, par l'esprit éternel, s'est offert à Dieu comme une victime sans tache, purifiera-t-il notre conscience de ses œuvres mortes pour servir le Dieu vivant ? C'est pourquoi il est le médiateur de la nouvelle alliance, ayant par sa mort effacé les transgressions de l'ancienne alliance afin que les élus reçoivent l'héritage éternel qui leur était promis. Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur intervienne, parce qu'un testament n'obtient son effet qu'en cas de mort et qu'il demeure sans valeur tant que vit le testateur. C'est pour cela que la première alliance elle-même ne fut pas inaugurée sans effusion de sang. Moïse, après avoir proclamé tous les commandements de la Loi devant tout le peuple, prit le sang des taureaux et des boucs ainsi que de la laine écarlate et de l'hysope, et il en aspergea le livre et tout le peuple, disant : Voici le sang de l'alliance que Dieu a contractée avec vous. Il aspergea de même avec le sang le tabernacle et tous les objets du culte. Et la Loi veut que presque tout soit purifié par le sang : sans effusion de sang, il n'y a pas de rémission. Il était donc nécessaire, puisque les figures des réalités célestes étaient purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le fussent par des sacrifices bien supérieurs. Car ce n'est pas dans un sanctuaire de main d'homme, simple figure du véritable, que le Christ est entré, mais dans le ciel même, afin de se présenter maintenant pour nous devant la face de Dieu. Il n'a pas eu non plus à s'offrir lui-même à plusieurs reprises, comme le grand prêtre qui entre dans le sanctuaire une fois l'an, avec un sang étranger. Autrement, il aurait dû souffrir plusieurs fois depuis la création du monde, tandis qu'il lui a suffi de se montrer une seule fois, à la fin des siècles, pour abolir le péché par son sacrifice. Et comme il est décrété que les hommes meurent une seule fois, après quoi vient le jugement, ainsi le Christ n'a eu à s'offrir qu'une seule fois pour porter les péchés des multitudes, et il paraîtra une seconde fois, sans péché, pour donner le salut à ceux qui l'attendent. La Loi, en effet, n'est qu'une ombre des biens à venir et non l'expression même des choses ; avec ces mêmes sacrifices qu'on offre chaque année, à perpétuité, die ne sera jamais capable de rendre parfaits ses fidèles. Autrement, n'aurait-on pas cessé de les offrir, attendu que les adorateurs, une fois purifiés, n'auraient plus aucunement conscience de leurs péchés ? Au contraire, ces sacrifices rappellent chaque année le souvenir des péchés, car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs enlève les péchés. C'est pourquoi (le Christ) dit, en entrant dans ce monde : Tu n'as voulu ni sacrifice ni oblation, - mais tu m'as formé un corps - tu n'as agréé ni holocaustes ni sacrifices expiatoires. Alors j'ai dit : Me voici. Comme c’est écrit à mon sujet dans le rouleau du Livre : Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté. Après avoir dit d'abord : Tu n'as voulu ni sacrifices, ni oblations, ni holocaustes, ni victimes pour le péché, que l'on offre selon la Loi, il dit ensuite : Me voici ! je viens pour faire ta volonté. Il abolit ainsi le premier état de choses, pour établir le second. C'est par cette volonté que nous sommes sanctifiés, grâce à l'oblation, une fois pour toutes, du corps de Jésus-Christ. Et tandis que tout prêtre se présente chaque jour pour remplir son ministère et offrir sans cesse les mêmes victimes qui ne peuvent jamais enlever le péché, lui, au contraire, il n'a eu à offrir qu'un seul sacrifice pour le péché et il s'est pour toujours assis à la droite de Dieu, attendant désormais que ses ennemis soient devenus l'escabeau de ses pieds. Par cette oblation unique, il a procuré pour toujours la perfection à ceux qu'il sanctifie. C'est ce que l'Esprit-Saint nous atteste également ; car après avoir dit : Voici l'alliance que je ferai avec eux après ces jours-là, dit le Seigneur : je mettrai mes lois dans leurs cœurs et je les graverai dans leurs esprits, (il ajoute) : et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. Or, là où les péchés sont remis, il n'est plus besoin d'oblation pour le péché. Ainsi donc, mes frères, puisque nous avons libre accès au Sanctuaire grâce au sang de Jésus, en suivant la voie nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous à travers le voile, c'est-à-dire à travers sa chair, et que nous avons un grand prêtre établi sur la maison de Dieu, approchons-nous d'un cœur sincère avec une foi parfaite, le cœur purifié de tout le mal dont nous aurions conscience, le corps lavé dans une eau pure. Restons inébranlablement attachés à l'espérance dont nous faisons profession, car celui qui a promis est fidèle. Veillons les uns sur les autres pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres. Ne désertons pas notre assemblée, comme quelques-uns en ont coutume, mais encourageons-nous mutuellement et cela d'autant plus que nous voyons approcher le jour. Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la pleine connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour nos péchés, mais l'attente redoutable du jugement et le feu jaloux qui doit dévorer les rebelles. Celui qui a violé la loi de Moïse est mis à mort sans miséricorde sur la déposition de deux ou trois témoins. De quel châtiment plus sévère ne pensez-vous pas que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura traité comme chose profane le sang de l'alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de grâce ? Car nous connaissons celui qui a dit : A moi la vengeance ! C'est moi qui vais payer de retour. Et encore : Le Seigneur jugera son peuple. C'est une chose terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant. Souvenez-vous de ces premiers jours où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un si grand et douloureux combat : tantôt exposés vous-mêmes publiquement aux opprobres et aux tribulations, tantôt vous associant à ceux qui étaient ainsi traités. En effet, vous avez compati aux maux des prisonniers et vous avez supporté avec joie l'enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des richesses meilleures et permanentes. Ne perdez donc pas cette assurance qui vous vaudra une grande récompense. Car vous avez besoin de persévérance, afin qu'en accomplissant la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Encore un peu, bien peu de temps : celui qui doit venir vient sans tarder. Or mon juste vivra par la foi ; mais, s'il revient en arrière, mon âme ne mettra plus en lui ses complaisances. Pour nous, nous ne sommes pas de ceux qui reculent pour leur perte, mais de ceux qui par la foi sauvent leur âme. La foi est le fondement de ce qu'on espère et la preuve de ce qu'on ne voit pas. C'est par elle que les anciens ont obtenu un bon témoignage. C'est la foi qui nous fait comprendre que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que le visible vient de l'invisible. C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice plus parfait que celui de Caïn ; c'est elle qui le fit déclarer juste, Dieu lui-même témoignant en faveur de ses dons, et c'est par elle que mort, il parle encore. C'est à cause de sa foi qu'Hénoch fut enlevé pour ne pas voir la mort, et on ne le trouva pas, parce que Dieu l'avait enlevé. Avant son enlèvement en effet, il est dit de lui qu'il avait plu à Dieu. Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire, car pour s'approcher de Dieu, il faut croire qu'il existe et qu'il récompense ceux qui le cherchent. C'est par la foi que Noé, divinement averti de ce qu'on ne voyait pas encore, prit pieusement soin de construire l'Arche pour le salut de sa famille ; c'est par la foi qu'il condamna le monde et devint héritier de la justice qui ne s'obtient que par elle. C'est par la foi qu'Abraham, obéissant à l'appel divin, partit pour un pays qu'il devait recevoir en possession et partit sans savoir où il allait. C'est par la foi qu'il vint séjourner dans la terre qui lui était promise comme dans une terre étrangère, en habitant sous la tente, ainsi qu'Isaac et Jacob, héritiers comme lui de la même promesse ; car il attendait la cité pourvue de fondations, dont Dieu est l'architecte et le constructeur. C'est par la foi que Sara, elle aussi, reçut la vertu de fonder une postérité, malgré son âge avancé, parce qu'elle crut à la fidélité de celui qui l'avait promis. C'est pourquoi, d'un seul homme, déjà presque mort, sortit une postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que les grains de sable innombrables sur le bord de la mer. C'est dans la foi qu'ils moururent tous, sans avoir obtenu la réalisation des promesses mais les ayant aperçues et saluées de loin et confessant qu'ils étaient étrangers et pèlerins sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent bien qu'ils sont en quête d'une patrie. Et certes, s'ils avaient eu en vue celle d'où ils venaient, ils auraient eu le moyen d'y revenir. Mais c'est à une patrie meilleure qu'ils aspirent, celle du ciel. C'est pourquoi Dieu ne rougit pas de s'appeler leur Dieu, car il leur a préparé une cité. C'est par la foi qu'Abraham, mis à l'épreuve, offrit Isaac en sacrifice : et c'est son fils unique qu'il immolait, celui qui avait reçu les promesses, celui à qui il avait été dit : C'est d'Isaac que te naîtra une postérité. C'est qu'il pensait que Dieu est capable de ressusciter les morts. Aussi le recouvra-t-il en figure. C'est par la foi qu'Isaac bénit Jacob et Esaü en vue de l'avenir. C'est par la foi que Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph et qu'il adora (en s'appuyant) sur le haut de son sceptre. C'est par la foi que Joseph mourant parla de l'exode des enfants d'Israël et prit des dispositions au sujet de ses ossements. C'est par un sentiment de foi qu'à la naissance de Moïse, ses parents, voyant la beauté de l'enfant, le cachèrent trois mois sans craindre les ordres du roi. C'est par la foi que Moïse, devenu grand, renonça au titre de fils de la fille de Pharaon, aimant mieux partager les souffrances du peuple de Dieu, que de goûter les délices éphémères du péché ; car, les yeux fixés sur la récompense, il estimait comme une richesse supérieure à tous les trésors de l'Egypte les opprobres de l'Oint. C'est la foi qui lui fit quitter l'Egypte, sans redouter la fureur du roi, demeurant aussi ferme que s'il voyait celui qui est invisible. Par la foi il célébra la Pâque et fit l'aspersion du sang pour que l'exterminateur ne touchât pas aux premiers-nés des Israélites. C'est la foi qui leur fit passer la Mer Rouge comme une terre ferme, tandis que les Egyptiens qui tentèrent le passage furent engloutis. C'est par la foi qu'ils firent tomber les murs de Jéricho, dont ils firent le tour sept jours de suite. C'est par la foi que Rahab la courtisane fit aux espions un accueil pacifique et ne périt pas avec les rebelles. Et que dire encore ? Le temps me manquerait pour parler de Gédéon, Barac, Samson, Jephté, David, Samuel et les prophètes qui, par la foi, ont soumis les royaumes, pratiqué la justice, obtenu les promesses, fermé la gueule des lions, éteint la violence du feu, échappé au tranchant du glaive, triomphé de la maladie, fait preuve de vaillance à la guerre, mis en fuite les armées ennemies, rendu aux femmes leurs morts ressuscités. Les uns ont péri dans les tortures, refusant la délivrance dans l'espoir d'une résurrection meilleure : d'autres ont enduré les moqueries et les fouets, les chaînes et les prisons ; ils ont été lapidés, torturés, sciés, passé au fil de l'épée ; ils ont mené une vie errante, couverts de peaux de brebis et de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités : eux, dont le monde n'était pas digne, ils ont erré dans les déserts, les montagnes, les cavernes et les antres de la terre. Et cependant eux tous, que leur foi rendait si recommandables, ils sont restés sans obtenir la promesse, parce que Dieu, par une providence plus miséricordieuse pour nous, n'a pas voulu qu'ils arrivassent sans nous à la perfection finale. Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une telle nuée de témoins, rejetons tout ce qui alourdit et le péché si prompt à nous circonvenir, et courons avec persévérance dans la carrière qui s'ouvre devant nous, les yeux fixés sur Jésus, l'auteur et le consommateur de la foi, qui en vue de la joie qui lui était offerte, a souffert la croix, sans égard à la honte, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. Songez à celui qui a enduré dans sa personne une telle contradiction de la part des pécheurs, afin que vos âmes ne se laissent pas abattre par le découragement. Votre résistance n'est pas encore allée jusqu'au sang dans la lutte contre le péché, et vous avez oublié l'exhortation qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur - et ne te décourage pas lorsqu'il te réprimande ; Car le Seigneur corrige celui qu'il aime - et il châtie celui qu'il reçoit pour son enfant. C'est pour votre instruction que vous êtes éprouvés : Dieu vous traite comme des fils. Y a-t-il un fils qui ne soit corrigé par son père ? Si vous étiez exempts du châtiment auquel tous ont part, vous seriez des bâtards, non de vrais fils. D'ailleurs, si nous respections nos pères selon la chair quand ils nous corrigeaient, combien plus devons-nous nous soumettre au Père des esprits pour avoir la vie ? Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme bon leur semblait, mais Dieu le fait pour notre bien, afin de nous communiquer sa sainteté. Toute correction semble, il est vrai, au moment même, un sujet de peine plutôt que de joie ; mais plus tard, elle rapporte à ceux que l'épreuve a exercés, des fruits de paix et de justice. Relevez donc vos mains languissantes et vos genoux défaillants. Faites des voies droites pour vos pas, afin que le membre boiteux, au lieu de se disloquer, s'affermisse plutôt. Recherchez la paix avec tous, et la sainteté, sans laquelle personne ne verra le Seigneur. Veillez à ce que nul ne laisse passer la grâce de Dieu ; qu'aucune racine amère, venant à pousser des rejetons, ne cause du trouble et n'infecte la masse ; qu'il n'y ait aucun impudique, ni profanateur comme Esaü, qui pour un seul mets vendit son droit d'aînesse. Vous savez que par la suite, quand il voulut obtenir la bénédiction, il fut repoussé et ne réussit pas à changer les sentiments de son père, bien qu'il l'en priât avec larmes. Vous ne vous êtes pas approchés d'une montagne qu'on touche de la main, ni d'un feu ardent, ni d'une sombre nuée, ni des ténèbres, ni de la tempête, ni de la trompette retentissante, ni du bruit de la voix ; ceux qui l'entendaient demandèrent qu'on ne leur parlât pas davantage, car ils ne pouvaient supporter cette défense : Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée. Le spectacle en effet était si terrifiant que Moïse dit : J'ai peur et je suis tout tremblant. Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, qui est la Jérusalem céleste, du chœur des myriades d'anges, de l'assemblée des premiers-nés qui sont inscrits dans les cieux, de celui qui est le Juge et le Dieu universel, des esprits des justes arrivés à la perfection, de Jésus, le médiateur de la Nouvelle Alliance, et du sang purificateur qui parle plus éloquemment que celui d'Abel. Gardez-vous de refuser d'écouter celui qui parle : car si ceux-là n'ont pas échappé qui n'ont pas voulu lui obéir quand il publiait ses oracles sur la terre, combien plus serions-nous châtiés si nous venions à le repousser quand il parle du haut des cieux ? Celui dont la voix ébranla jadis la terre nous fait maintenant cette promesse : une fois encore j'ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le ciel. Ces mots une fois encore indiquent que les choses ébranlées vont être changées, comme étant déjà accomplies, pour que les choses inébranlables demeurent à jamais. Ainsi, puisque nous entrons en possession d'un royaume inébranlable, retenons fermement la grâce et, par elle, rendons à Dieu un culte qui lui soit agréable par la piété et par la crainte : car notre Dieu est un feu dévorant. Persévérez dans l'amour fraternel. N'oubliez pas les devoirs de l'hospitalité : en l'exerçant, quelques-uns ont sans le savoir reçu des anges. Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez dans les chaînes avec eux, et de ceux qui souffrent comme ayant vous aussi un corps. Ayez le mariage en grand respect et que le lit conjugal soit sans souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères. Ne recherchez pas l'argent dans votre vie. Contentez-vous de ce que vous avez, car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai pas et je ne t'abandonnerai pas, en sorte que vous pouvez dire avec assurance : Le Seigneur est mon secours, je n'ai rien à craindre : Que pourraient me faire les hommes ? Souvenez-vous de vos chefs qui vous ont annoncé la parole de Dieu, et en considérant la fin de leur vie, imitez leur foi. Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et à jamais. Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères : mieux vaut affermir son âme par la grâce que par des aliments qui n'ont été d'aucun profit pour ceux qui s'y attachent. Nous avons un autel (à la victime) duquel n'ont pas le droit de participer ceux qui sont au service du Tabernacle. En effet le corps des victimes expiatoires dont le sang est porté par le grand prêtre dans le sanctuaire est brûlé hors du camp. C'est pour cela que Jésus aussi, devant sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la Porte. Sortons donc hors du camp pour aller à lui en portant son opprobre. Car nous n'avons pas ici de cité permanente, mais nous aspirons à la cité future. Par lui, offrons à Dieu sans cesse un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom. N'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car Dieu se plaît à de pareils sacrifices. Obéissez à vos supérieurs et soyez-leur soumis, car ils veillent sur vos âmes, dont ils auront à rendre compte, afin qu'ils s'acquittent de ce devoir avec joie et non en gémissant, ce qui ne vous serait d'aucun avantage. Priez pour nous : certes nous sommes assurés d'avoir une bonne conscience, voulant en tout nous bien conduire. Néanmoins, je vous conjure avec instance de le faire, pour que je vous sois plus vite rendu. Que le Dieu de la paix, qui a ramené d'entre les morts celui qui par le sang de l'Alliance éternelle est devenu le grand Pasteur des brebis, notre Seigneur Jésus, vous rende apte à l'accomplissement de sa volonté par toutes sortes de bonnes œuvres, en opérant lui-même en vous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ, à qui soit la gloire dans les siècles des siècles ! Amen. Je vous prie, frères, d'agréer ces paroles d'exhortation, car je vous ai écrit brièvement. Sachez que notre frère Timothée est libéré. S'il vient assez vite, j'irai vous voir avec lui. Saluez tous vos chefs et tous les saints. Ceux d'Italie vous saluent. La paix soit avec vous tous ! Amen.
Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus de la Dispersion, salut. Tenez pour une joie parfaite, mes frères, d'être en butte à des épreuves de toutes sortes, sachant que l'épreuve de votre foi produit l'endurance. Mais que l'endurance s'accompagne d'œuvres parfaites, pour que vous soyez parfaits et accomplis, ne laissant rien à désirer. Si l'un de vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous libéralement et n'en fait pas le reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu'il demande avec confiance, sans nullement hésiter : car qui hésite est semblable au flot de la mer, que le vent soulève et agite. Que cet homme ne s'imagine donc pas qu'il recevra de Dieu quoi que ce soit. L'homme à l'âme partagée est inconstant dans toutes ses voies. Que le frère de basse condition se réjouisse de son exaltation, et le riche de sa fragilité, puisqu'il finira comme une fleur d'herbe. Le soleil s'est levé avec le vent brûlant, et il dessèche l'herbe, et sa fleur se fane, et l'éclat de sa parure s'évanouit ; ainsi, le riche s'affaisse dans ses entreprises. Bienheureux celui qui endure l'épreuve : car s'il l'a surmontée, il recevra la couronne de la Vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. Que personne, dans la tentation, ne dise qu'il est tenté par Dieu : car Dieu ne peut être tenté de mal faire : aussi bien, ne tente-t-il personne. Mais plutôt chacun est tenté par la convoitise qui est en lui, attiré et séduit par elle. Puis la convoitise étant consentie, conçoit le péché, et le péché, quand il est consommé, enfante la mort. Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés. Toute donation bonne et tout don parfait vient d'En-haut, descendant du Père des lumières, en qui il n'y a ni changement, ni ombre résultant des variations. Selon son libre vouloir, il nous a engendrés par la parole de la Vérité, pour que nous soyons les prémices, en quelque sorte, de ses créatures. Sachez-le, mes frères bien-aimés, que tout homme soit prompt à écouter, mais lent à parler et lent à la colère ; car la colère de l'homme n'opère pas la justice de Dieu. C'est pourquoi, rejetant toute souillure et tout débordement du vice, accueillez avec docilité la parole enracinée en vous et qui a puissance de sauver vos âmes. Pourtant, soyez attentifs à accomplir la parole et à ne pas seulement l'entendre, vous trompant vous-mêmes. Car si quelqu'un entend la parole et ne l'accomplit pas, il sera comparable à l'homme qui considère dans un miroir le visage dont la nature l'a doté. Il s'est regardé, en effet, et il est parti, et il a vite oublié quel il était. Mais celui qui s'applique à pénétrer la loi parfaite de la liberté et qui y demeure, ne se contentant pas d'en être un auditeur oublieux, mais la pratiquant effectivement, celui-là sera heureux pour l'avoir observée. Si quelqu'un estime bien pratiquer la religion, et qu'il ne refrène pas sa langue, mais trompe son cœur, sa pratique religieuse est vaine. La pratique religieuse pure et immaculée, devant Dieu notre Père, la voici : visiter les orphelins et les veuves dans leurs calamités et se garder, en face du monde, pur de toute souillure. Mes frères, ne faites pas acception des personnes dans votre foi en Jésus-Christ, notre Seigneur de gloire. Car s'il entre dans votre assemblée un homme portant au doigt un anneau d'or et vêtu d'un habit magnifique et qu'il entre aussi un pauvre vêtu d'un habit sordide, si vous regardez celui qui porte l'habit magnifique et lui dites : Toi, assieds-toi ici, bien en place, tandis que vous dites au pauvre : Toi, tiens-toi debout là-bas ou assieds-toi au bas de mon escabeau, ne faites-vous pas des distinctions parmi vous, et ne vous comportez-vous pas en juges aux délibérations perverses ? Ecoutez, mes frères bien-aimés, Dieu n'a-t-il pas choisi les pauvres selon le monde, riches dans la foi et héritiers du royaume qu'il a promis à ceux qui l'aiment ? Et vous, voilà que vous faites affront au pauvre ! Ne sont-ce pas les riches qui vous oppriment, eux aussi qui vous traînent devant les tribunaux ? Ne sont-ce pas eux qui blasphèment le beau nom qui est invoqué sur vous ? Assurément, si vous accomplissez la loi royale selon l'Ecriture qui dit : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien. Mais si vous faites acception des personnes, vous commettez un péché, convaincus par la Loi d'être des transgresseurs. Car quiconque observe toute la Loi, s'il vient à trébucher contre un seul point, est compromis vis-à-vis de tous. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras pas l'adultère, a dit aussi : Tu ne tueras pas. Que si tu tues, toi qui ne commets pas l'adultère, tu te rends transgresseur de la Loi. Ainsi parlez et ainsi agissez, comme devant être jugés par la loi de liberté. Car le jugement est sans miséricorde pour celui qui ne fait pas miséricorde ; la miséricorde a confiance dans le jugement. Quel avantage a-t-il, mes frères, celui qui dit avoir la foi et qui n'a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de nourriture pour le jour même, et que l'un d'entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous, et que vous ne leur donniez pas les choses nécessaires au corps, à quoi cela sert-il ? De même la foi, si elle n'a pas les œuvres, est morte en elle-même. Aussi bien, pourrait-on dire : “Tu as la foi, et moi j'ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, par mes œuvres, je te montrerai ma foi”. Tu crois que Dieu est unique ? Tu fais bien. Les démons croient aussi, et ils frémissent. Au fait, veux-tu savoir, ô homme insensé, que la foi sans les œuvres est stérile ? Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu'il offrit Isaac, son fils, sur l'autel ? Tu vois que la foi coopérait à ses œuvres et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite. Et fut accomplie l'Ecriture qui disait : Abraham crut à Dieu et cela lui fut imputé à justice, et il fut appelé ami de Dieu. Vous voyez que c'est par les œuvres que l'homme est justifié, et non par la foi seule. De même, Rahab, la courtisane, ne fut-elle pas justifiée par les œuvres, quand elle reçut les messagers et les fit partir par un autre chemin ? De même, en effet, que le corps sans le souffle de vie est mort, ainsi la foi sans les œuvres est morte. Ne soyez pas nombreux à vous ériger en docteurs, mes frères, sachant que nous recevrons un jugement plus strict. Car en bien des manières nous trébuchons tous. Si quelqu'un ne trébuche pas en paroles, celui-là est un homme parfait, capable de maîtriser aussi tout le corps. Si, pour que les chevaux nous obéissent, nous leur mettons les freins à la bouche, c'est tout leur corps que nous guidons. Voici de même les navires : quoique bien grands et poussés par des vents impétueux, ils sont guidés par un petit gouvernail, au gré de celui qui les pilote. Et de même la langue est un petit membre et qui se vante de grandes choses ! Voyez combien petit est le feu qui incendie une grande forêt. La langue aussi est du feu, elle qui est le monde de l'iniquité. La langue se comporte, parmi nos membres, comme celui qui infecte tout le corps et qui embrase le cycle de l'existence du feu dont l'embrase elle-même la géhenne. Au fait, toute espèce de bêtes et d'oiseaux, de reptiles et de poissons est domptée et n'a cessé de l'être par le génie de l'homme. Mais la langue, il n'est pas un homme qui puisse la dompter : mal sans repos, elle est pleine d'un venin mortel. Par elle, nous bénissons le Seigneur et Père, et par elle, nous maudissons les hommes, qui ont été faits à l'image de Dieu. De la même bouche sortent bénédiction et malédiction ! il ne faut pas, mes frères, qu'il en soit ainsi. Se pourrait-il que la source, par le même orifice, fasse jaillir le doux et l'amer ? Est-ce que, mes frères, le figuier peut produire des olives, ou la vigne des figues ? Et une eau salée produire de l'eau douce ? Qui est sage et expérimenté parmi vous ? Qu'il montre, par une excellente conduite, que ses œuvres sont accomplies dans la mansuétude propre à la [vraie] sagesse. Mais si vous avez un zèle amer et l'esprit de brigue dans votre cœur, évitez la complaisance en vous-mêmes et ne mentez point contre la vérité. Une telle sagesse n'est pas celle qui est venue d'En-haut, mais elle est terrestre, animale, démoniaque. Car où il y a passion et esprit de brigue, là est le trouble et toute vilenie. Mais la sagesse d'En-haut, tout d'abord est pure, puis pacifique, indulgente, accommodante, pleine de miséricorde et de bons fruits, impartiale sans hypocrisie : fruit de justice, qui est semé dans la paix, à l'avantage de ceux qui font œuvre de paix. D'où viennent les guerres et les combats parmi vous ? N'est-ce pas de vos passions, qui combattent dans vos membres ? Vous convoitez et vous n'avez pas, vous enviez et vous jalousez et vous ne pouvez obtenir, vous combattez et vous faites la guerre. Vous n'avez pas parce que vous ne demandez pas. Vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, avec l'intention de gaspiller dans les plaisirs. Adultères, ne savez-vous pas que l'amitié du monde est inimitié contre Dieu ? Quiconque dès lors veut être ami du monde, se constitue ennemi de Dieu. Ou pensez-vous qu'en vain l'Ecriture dise : Jusqu'à la jalousie, Dieu désire l'âme qu'il a fait habiter en nous ? Et c'est ainsi une faveur de choix qu'il donne. Aussi bien l'Ecriture dit-elle : Dieu résiste aux orgueilleux et donne sa faveur aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu et résistez au diable, et il s'enfuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu et il s'approchera de vous ; nettoyez les mains, pécheurs, et purifiez les cœurs, hommes à l'âme partagée. Sentez votre misère, pleurez et gémissez : que votre rire se change en pleurs et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera. Ne dites pas de mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d'un frère ou qui juge son frère parle mal de la Loi et juge la Loi. Que si tu juges la Loi, tu n'es pas observateur de la Loi, mais tu t'ériges en juge. Seul est législateur et juge, celui qui a pouvoir de sauver et de perdre. Mais toi donc, qui es-tu, qui juges le prochain ? Eh bien, maintenant, à vous qui dites : “Aujourd'hui ou demain, nous irons dans telle ville, et nous y passerons l'année, et nous trafiquerons, et nous ferons du gain”, vous qui ne savez pas ce que sera demain ! Car qu'est-ce que votre vie ? Vous êtes en effet une fumée qui pour peu de temps apparaît et ensuite disparaît. Bien plutôt devriez-vous dire : “Si le Seigneur le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela.” Mais voici que vous vous complaisez dans vos prétentions. Toute complaisance de ce genre est mauvaise. Celui donc qui sait faire le bien et qui ne le fait pas commet un péché. A vous, maintenant, les riches ! Gémissez et lamentez-vous sur les malheurs qui vous arrivent. Votre richesse est pourrie et vos vêtements sont rongés des vers. Votre or et votre argent se sont rouillés et leur rouille sera un témoignage contre vous et dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez thésaurisé dans les derniers jours ! Voilà que le salaire dont vous avez frusté les ouvriers qui ont moissonné vos champs crie contre vous, et les cris des moissonneurs sont parvenus aux oreilles du Seigneur des armées. Vous avez vécu sur la terre dans les délices, et vous vous êtes livrés aux plaisirs, vous vous êtes repus pour le jour de l'égorgement. Vous avez condamné, vous avez tué le juste, et il ne vous résiste point. Prenez donc patience, frères, jusqu'à l'avènement du Seigneur. Voyez, le cultivateur attend le précieux fruit de la terre, patientant à son égard jusqu'à ce qu'il ait reçu les pluies d'automne et les pluies de printemps. Prenez patience, vous aussi, affermissez vos cœurs, car l'avènement du Seigneur est proche. Ne vous plaignez pas, frères, les uns des autres, afin de ne pas être jugés : voici que le juge est aux portes. Prenez, frères, pour modèles d'endurance et de patience les prophètes, qui ont parlé au nom du Seigneur. Voyez, nous proclamons bienheureux ceux qui tiennent bon. Vous avez entendu parler de la constance de Job et vous savez la fin que lui a ménagée le Seigneur, parce que le Seigneur est plein de compassion et de miséricorde. Mais avant tout, mes frères, ne jurez pas, ni par le ciel, ni par la terre, ni par quelque autre serment. Que votre oui soit oui, et votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement. Quelqu'un parmi vous souffre-t-il ? Qu'il prie. Quelqu'un est-il heureux ? Qu'il chante des hymnes. Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les presbytres de l'Eglise et que ceux-ci prient sur lui, l'oignant d'huile au nom du Seigneur et la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le rétablira, et si c'est quelqu'un qui a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière du juste, dès qu'elle intervient, peut beaucoup. Elie était un homme soumis aux mêmes misères que nous et il se mit à prier pour qu'il ne plût pas, et il ne plut pas sur la terre pendant trois ans et six mois, et de nouveau, il pria, et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit. Mes frères, si l'un d'entre vous s'est éloigné de la vérité et qu'un autre l'y ramène, sachez que celui qui ramène un pécheur de l'erreur de sa voie sauvera son âme de la mort et couvrira une multitude de péchés.
Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui séjournent dans la Dispersion, dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie, et la Bithynie ; aux élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l'Esprit, pour obéir à Jésus-Christ et être aspergés de son sang. La grâce et la paix vous soient abondamment accordées. Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, lui qui selon sa grande miséricorde nous a régénérés pour une vivante espérance, par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts, pour l'héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir, qui vous est conservé dans les cieux, à vous que la puissance de Dieu garde par la foi pour le salut, qui est prêt à être manifesté au dernier temps : en quoi vous tressaillez de joie, même s'il vous a fallu, pendant quelque temps, être affligés par diverses épreuves, afin que votre foi, survivant à l'épreuve bien plus précieuse que l'or périssable, qu'on éprouve cependant par le feu, soit trouvée objet de louange, de gloire et d'honneur lors de la révélation de Jésus-Christ, [de ce Christ] que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez quoique vous ne le voyiez pas encore, tressaillant d'une joie ineffable et toute céleste, parce que vous atteignez la fin de votre foi, le salut de vos âmes. C'est ce salut qui a été l'objet des recherches et des investigations des prophètes, quand ils prophétisèrent sur la grâce qui vous était destinée, quand ils scrutaient le temps et les circonstances vers lesquels l'Esprit du Christ, qui était en eux, orientait leurs pensées, attestant d'avance les souffrances réservées au Christ et les gloires qui s'ensuivraient. A ces prophètes il fut révélé que ce n'était point pour eux-mêmes, mais pour vous qu'ils avaient mission de préparer ce que vous ont annoncé de nos jours ceux qui, par l'Esprit-Saint envoyé du ciel, vous ont apporté cette bonne nouvelle, que les anges aspirent à contempler. C'est pourquoi, ayant ceint les reins de votre esprit, menant une vie austère, espérez pleinement en la grâce qui vous sera apportée lors de la révélation de Jésus-Christ. En enfants obéissants, ne vous conformez plus aux convoitises qui régnaient naguère dans le temps de votre ignorance ; mais à l'imitation du Saint qui vous a appelés, vous-mêmes aussi soyez saints dans toute votre conduite ; car il est écrit : Vous serez saints, parce que je suis saint. Et si vous invoquez comme Père celui qui sans faire acception des personnes, juge chacun selon ses œuvres, vivez dans la crainte pendant tout le temps de votre pèlerinage terrestre, Sachant que ce n'est pas par des choses périssables, de l'argent ou de l'or, que vous avez été affranchis de la vaine manière de vivre que vous teniez de vos pères, mais par le précieux sang de cet agneau sans défaut et sans tache qu'est le Christ. [Cet agneau fut] prédestiné dès avant la création du monde et manifesté à la fin des temps à cause de vous, qui par lui avez la foi en Dieu qui l'a ressuscité d'entre les morts et lui a donné la gloire, si bien que votre foi est aussi espoir en Dieu. Puisque vous avez sanctifié vos âmes en obéissant à la vérité et que celle-ci vous a voués à un sincère amour fraternel, aimez-vous du fond du cœur et assidûment les uns les autres, puisqu'aussi bien vous êtes régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, grâce à la parole de Dieu, vivante et éternelle. Car toute chair est comme l'herbe et tout son éclat comme la fleur de l'herbe ; l'herbe se dessèche et la fleur tombe ; mais la parole du Seigneur demeure à jamais. Cette parole, c'est celle qui vous a été annoncée. Ayant donc renoncé à toute méchanceté et à tout esprit de fraude, et aux démarches hypocrites et envieuses, et à tous les dénigrements, comme de petits enfants tout nouvellement nés, soyez avides du lait pur de la doctrine, afin que par lui vous croissiez pour le salut, et d'autant plus que vous avez goûté que le Seigneur est bon. Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée des hommes, mais auprès de Dieu choisie et précieuse, et vous-mêmes prêtez-vous à entrer comme des pierres vivantes dans l'édification de cette maison spirituelle, pour former ainsi le sacerdoce saint, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ. C'est pourquoi il est dit dans l'Ecriture : Voici que je place dans Sion une pierre, angulaire, choisie, précieuse, et celui qui a confiance en elle ne sera point confondu. A vous donc qui croyez, l'honneur ; mais pour les incrédules, la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient, cette pierre est devenue la tête de l'angle, et la pierre d'achoppement et le rocher de scandale : ils se heurtent contre la parole en ne croyant pas, et d'ailleurs c'est bien à cela qu'ils sont destinés. Mais vous, vous êtes la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui fut acquis, pour proclamer les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière ; vous qui autrefois n'étiez pas son peuple, et êtes maintenant le peuple de Dieu, vous qui n'aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez reçu miséricorde : Bien-aimés, je vous exhorte comme des étrangers et des hôtes de passage, à vous garder des convoitises charnelles qui combattent contre l'âme. Ayez, au milieu des Gentils une conduite excellente, afin que sur le point même où ils vous calomnient comme des malfaiteurs, ils en viennent à mieux apprécier vos bonnes œuvres et à glorifier Dieu au jour de la visite. Soyez soumis à toute institution humaine à cause du Seigneur, soit au roi comme au souverain, soit aux gouverneurs comme étant envoyés par lui pour châtier les malfaiteurs et mettre à l'honneur les gens de bien. Car c'est la volonté de Dieu qu'en faisant le bien vous fermiez la bouche aux hommes insensés qui vous méconnaissent. Comportez-vous en cela comme des hommes libres, non certes à la façon de ceux qui font de la liberté le voile dont ils couvrent leur malice, mais comme il convient aux serviteurs de Dieu. Honorez tous les hommes, aimez tous les frères, craignez Dieu, honorez le roi. Vous serviteurs, soyez soumis à vos maîtres avec la plus grande vénération, non seulement à ceux qui sont bons et indulgents, mais aussi à ceux qui sont difficiles. Car ce qui met quelqu’un en faveur, c'est que souffrant injustement, il endure ses peines en considération de Dieu. Quelle gloire y a-t-il en effet à supporter d'être battu, si l'on a mal agi ? Mais si ayant bien agi, vous avez à souffrir et que vous le supportiez, voilà un titre de faveur auprès de Dieu. C'est à cela en effet que vous avez été appelés, puisqu’aussi bien le Christ a souffert pour vous, vous laissant son exemple, afin que vous suiviez ses traces : lui qui n'a point commis de péché et dans la bouche duquel la fraude ne s'est point trouvée, qui outragé ne rendait point l'outrage, maltraité ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge avec justice ; qui a lui-même porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'ayant trépassé aux péchés, nous vivions à la justice, lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. Car vous étiez errants comme des brebis, mais vous êtes revenus maintenant au Pasteur et au Gardien de vos âmes. Pareillement vous les femmes, soyez soumises à vos maris, afin que s'il en est qui n'obéissent pas à la prédication, ils soient gagnés en marge de la prédication par la conduite de leurs femmes, lorsqu'ils auront observé votre respectueux souci de vivre chastement. Que votre parure ne soit pas celle du dehors, art de tresser les cheveux, de mettre des cercles d'or ou d'ajuster les habits. Bien au contraire, la personne cachée au fond du cœur, dans la parure incorruptible que sont la douceur et le calme de l'esprit, voilà ce qui est d'un grand prix devant Dieu. C'est ainsi en effet que déjà autrefois se paraient les saintes femmes qui espéraient en Dieu, vivant soumises à leurs maris. Sara par exemple obéit à Abraham, l'appelant son Seigneur, et vous êtes devenues ses enfants en faisant le bien sans craindre aucune menace. Vous de même, les maris, vivez selon la sagesse la vie commune avec vos femmes, êtres plus faibles, les traitant avec honneur, puisqu'aussi bien elles sont avec vous cohéritières de la grâce de la Vie : afin que rien ne diminue la force de vos prières. Enfin, qu'il y ait chez tous l'union des sentiments, l'esprit de compassion, l'amour fraternel, la miséricorde, l'humilité. Ne rendez point le mal pour le mal, ni l'outrage pour l'outrage, mais au contraire bénissez, car c'est à quoi vous avez été appelés, pour devenir héritiers de la bénédiction. Que celui qui veut aimer la vie et voir des jours heureux garde sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses. Qu'il se détourne du mal et qu'il fasse le bien, qu'il cherche la paix et la poursuive. Car les yeux du Seigneur vont aux justes et ses oreilles sont attentives à leurs prières, mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal. Et qui vous ferait du mal, si vous êtes adonnés au bien ? Alors même que vous souffririez, si c'était pour la justice, heureux seriez-vous ! N'ayez d'eux aucune crainte et ne vous troublez pas, mais dans vos cœurs traitez saintement le Christ Seigneur, vous tenant toujours prêts à répondre à quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous, avec discrétion toutefois et réserve, ayant une bonne conscience, afin que sur le point même où l'on vous calomnie, soient confondus ceux qui décrient votre bonne conduite dans le Christ. Au fait, il vaut mieux souffrir, si telle est la volonté de Dieu, en faisant le bien qu'en faisant le mal. Car le Christ aussi est mort une fois pour les péchés, lui juste, pour les injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort selon la chair, mais suscité à la vie selon l'esprit. C'est avec cet esprit qu'il est allé faire sa proclamation aux esprits en prison, à ceux-là qui furent rebelles jadis, lorsque la longanimité de Dieu temporisait, aux jours de Noé, quand on construisait l'arche dans laquelle un petit nombre, à savoir huit personnes, furent sauvées par l'eau. Et quant à vous, c'en est l'antitype qui vous sauve maintenant, à savoir le baptême, qui est non pas l'enlèvement des souillures du corps, mais la demande faite à Dieu d'une bonne conscience, par la résurrection de Jésus-Christ, qui est à la droite de Dieu, ayant regagné le ciel, tandis que lui sont soumis les Anges, les Pouvoirs et les Puissances. Puisque donc le Christ a souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée, à savoir que celui qui a souffert dans la chair a rompu avec le péché, pour vivre non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu pendant le temps qu'il lui reste à passer dans la chair. C’est assez en effet d'avoir autrefois accompli la volonté des païens en se livrant aux débauches, convoitises, ivrogneries, orgies, beuveries et abominables pratiques idolâtriques. A ce sujet ils trouvent étrange que vous ne couriez pas avec eux à ce même débordement de débauches et ils se répandent en injures, mais ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. Car c'est pour cela que l'Evangile fut annoncé aux morts aussi, afin que condamnés il est vrai selon le sort des humains dans la chair, ils vivent selon Dieu dans l'esprit. Aussi bien la fin de toutes choses est proche. Soyez donc réfléchis et sobres pour mieux vaquer à vos prières. Avant tout gardez assidu l'amour que vous avez les uns pour les autres, car l'amour couvre une multitude de péchés. Exercez l'hospitalité entre vous sans murmurer. Mettez-vous au service les uns des autres, chacun selon le don qu'il a reçu, comme de bons intendants de la grâce de Dieu, laquelle est variée. Si quelqu'un parle, qu'il le fasse comme il convient aux oracles de Dieu. Si quelqu'un exerce un ministère [de charité], que ce soit par la vertu que Dieu lui dispense, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, à qui sont la gloire et la force pour les siècles des siècles. Amen. Bien-aimés, ne soyez pas surpris de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver, comme s'il vous survenait quelque chose d'étrange. Bien plutôt, dans la mesure où vous participez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous afin qu'aussi, lors de la révélation de sa gloire, vous soyez dans la joie et l'allégresse. Si vous êtes outragés pour le nom du Christ, heureux êtes-vous, parce que l'Esprit de la gloire, qui est l'Esprit de Dieu, repose sur vous. Que nul d'entre vous n'ait à souffrir comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s'ingérant dans les affaires d'autrui. Mais si c'est comme chrétien qu'il souffre, qu'il n'ait pas honte, mais qu'il glorifie Dieu pour ce titre même. Car voici déjà venu le temps où commence le jugement par la maison de Dieu, et s'il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'Evangile de Dieu ? Et si le juste est à peine sauvé, que deviendra celui qui est impie et pécheur ? Ainsi donc, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu confient leurs âmes au Créateur fidèle, tout en pratiquant le bien. J'exhorte donc les presbytres qui sont parmi vous, moi qui suis aussi presbytre, leur confrère et le témoin des souffrances du Christ, ayant part à la gloire qui va être manifestée. Paissez le troupeau de Dieu qui est parmi vous, veillant sur lui, non par contrainte, mais de bon gré, selon Dieu ; non dans un intérêt sordide, mais par dévouement, non en faisant sentir votre domination [aux communautés] qui vous échoient, mais en vous faisant les modèles du troupeau. Et quand paraîtra le Prince des pasteurs, vous recevrez la couronne de gloire. De même, jeunes gens, soyez soumis aux presbytres. Et les uns à l'égard des autres, revêtez-vous de l'humilité : car Dieu résiste aux orgueilleux et donne sa faveur aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève en temps voulu. Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis puisque lui-même prend soin de vous. Soyez sobres, veillez ! Votre adversaire le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi, sachant que le même genre de souffrances est infligé à vos frères dans le monde. Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ, quand vous aurez un peu souffert, vous adaptera lui-même, vous rendra fermes, énergiques, inébranlables. A lui soit la puissance dans les siècles des siècles. C'est par Silvain, pour vous le frère de confiance, comme je pense, que je vous écris en peu de mots pour vous exhorter et témoigner que telle est bien la vraie grâce de Dieu à laquelle vous deviez vous attacher. L'église qui est à Babylone, élue avec vous, vous salue, ainsi que Marc, mon fils. Saluez-vous les uns les autres, dans un baiser de charité. La Paix soit avec vous tous, qui êtes dans le Christ.
Siméon-Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu la foi, aussi précieuse pour eux que pour nous, dans la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Que la grâce et la paix vous soient abondamment accordées par une intime connaissance de Dieu et de Jésus, notre Seigneur. Aussi bien, sa divine puissance nous a fait don de tout ce qui concourt à la vie et à la piété, en nous faisant reconnaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et sa propre vertu, celui qui, par elles, nous a gratifiés des précieuses et grandes promesses, pour qu'ainsi vous deveniez participants de la divine nature, vous soustrayant à la corruption qui sévit dans le monde du fait de la concupiscence. Dès lors, accordant à une telle œuvre tous vos soins, joignez à votre foi la droiture d'âme, et à la droiture d'âme la connaissance, et à la connaissance la tempérance, et à la tempérance l'endurance, et à l'endurance la piété, et à la piété l'amour des frères, et à l'amour des frères la charité. Car si ces vertus sont en vous et y abondent, elles ne vous laisseront pas sans profit, ni sans fruit pour l'intime connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Quant à celui à qui ces choses font défaut, c'est un aveugle, qui a la vue courte, qui a laissé tomber dans l'oubli la purification de ses anciens péchés. C'est pourquoi, frères, appliquez-vous d'autant plus à vous assurer votre vocation et votre élection : car en agissant de la sorte, vous ne faillirez jamais. Car ainsi vous est largement ouvert l'accès au royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Voilà pourquoi j'aurai toujours à cœur de vous rappeler ces choses, bien que vous les connaissiez et que vous soyez affermis dans la présente vérité. Au fait, je crois de mon devoir, aussi longtemps que je suis dans cette tente, de vous tenir en éveil par de tels rappels, sachant que bientôt viendra l'abandon de ma tente, ainsi que de fait notre Seigneur Jésus-Christ me l'a fait connaître. Je prendrai soin cependant que vous puissiez toujours, même après mon départ, vous remettre ces choses en mémoire. En effet, ce n'est pas en suivant les fables ingénieuses que nous avons fait connaître la puissance et l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c'est pour avoir été les témoins privilégiés de sa majesté. Car il a reçu de Dieu le Père, honneur et gloire, lorsque de la Gloire majestueuse lui vint une voix qui parla ainsi : C'est celui-ci mon Fils bien-aimé, en qui je me suis complu. Et cette voix, nous-mêmes nous l'entendîmes venant du ciel, alors que nous étions avec lui sur la sainte montagne. Aussi avons-nous plus ancrée en nous la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de recourir assidûment comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour vienne à poindre et que l'astre du matin se lève dans vos cœurs, pourvu tout d'abord que vous reconnaissiez qu'aucune prophétie de l'Ecriture n'est objet d'interprétation propre. Car ce ne fut pas par une volonté d'homme que fut jamais produite une prophétie, mais c'est poussés par l'Esprit-Saint que des hommes ont parlé de par Dieu. Mais il y eut aussi de faux prophètes parmi le peuple, comme il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront subrepticement des sectes pernicieuses, des gens qui reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux une prompte ruine. Et beaucoup les suivront dans leurs débauches, faisant qu'à cause d'eux la voie de la vérité sera calomniée. Et par cupidité, au moyen de paroles artificieuses, ils trafiqueront de vous, eux contre qui le verdict depuis longtemps n'est pas oisif et dont la ruine ne sommeille pas. Car si Dieu n'a pas épargné les anges qui avaient péché, mais les a précipités dans le Tartare, les livrant aux abîmes des ténèbres, où ils sont gardés pour le jugement ; s'il n'a pas épargné l'ancien monde, mais n'a préservé que huit personnes dont Noé, prédicateur de la justice, quand il fit venir le déluge sur le monde des impies ; S'il a réduit en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe et les a condamnées [à la destruction], posant pour les impies un présage des choses à venir, tandis qu'il délivrait le juste Lot, affligé par la conduite de ces gens effrénés dans la débauche - car en raison de ce qu'il voyait et entendait, ce juste habitant au milieu d'eux, de jour en jour mettait son âme juste au tourment à cause de leurs œuvres iniques - c'est que le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux et réserve les impies jusqu'au jour du jugement qui les punira, surtout ceux qui vivent au gré de la chair, dans la convoitise de ce qui souille et qui méprisent la [divine] Souveraineté. Audacieux et arrogants, ils ne craignent pas de blasphémer les Gloires, alors que les anges, supérieurs en force et en puissance, ne portent contre elles, devant le Seigneur, aucune accusation injurieuse. Mais eux, comme des animaux sans raison, simples brutes venues au monde pour être capturées et périr, blasphémant ce qu'ils ignorent, ils périront aussi comme périssent ces animaux, trouvant leur châtiment dans le salaire de l'iniquité. Ils cherchent la félicité dans les délices du moment ; ils ne sont que souillures et flétrissures, se délectant, dans les agapes, à faire bonne chère avec vous. Ils ont les yeux pleins de la femme adultère et ne cessent de pécher ; ils prennent à leurs amorces les âmes mal affermies, ils ont le cœur exercé à la cupidité : ce sont des enfants de malédiction. Ils ont quitté le droit chemin et se sont égarés, suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui aima le salaire de l'iniquité mais qui fut blâmé pour son insubordination : une bête de somme, muette, proférant des paroles humaines, réprima l'égarement du prophète. Ce sont des fontaines sans eau et des nuées agitées par un tourbillon. L'obscurité des ténèbres leur est réservée, car, proférant des discours enflés de vanité, ils attirent comme par amorce dans les convoitises de la chair, dans la débauche, ceux qui s'étaient à peine dégagés du milieu de ceux qui vivent dans l'erreur. Ils leur promettent la liberté, quand eux-mêmes sont esclaves de la corruption : en effet, on est esclave de ce qui triomphe de soi. Car si ceux qui se sont soustraits aux corruptions du monde, dès qu'ils connurent le Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, s'y engagent de nouveau et sont vaincus, pour eux l'état final devient pire que le premier. En effet, il eût mieux valu pour eux ne pas avoir connu la voie de la justice que de se détourner, après l'avoir connue, de la sainte règle qui leur avait été transmise. Il leur est arrivé ce qu'exprime avec vérité le dicton : [C'est] un chien retourné à son vomissement, et [cet autre] : Une truie lavée qui va se vautrer dans la fange. C'est déjà, bien-aimés, la deuxième lettre que je vous écris et dans celle-ci, comme dans la première, ce que je vous rappelle tend à stimuler votre esprit droit, afin que vous vous souveniez des paroles prononcées d'avance par les saints prophètes et du commandement que le Seigneur et Sauveur a transmis par vos apôtres. Avant tout, sachez qu'il viendra, dans les derniers jours, des esprits forts, pleins de railleries, vivant au gré de leurs convoitises et disant : Où est la promesse de son avènement ? Car depuis que les pères sont morts, toutes choses subsistent ainsi qu'elles étaient au début de la création. Il leur échappe, mais parce qu'ils le veulent ainsi, que les cieux existaient depuis longtemps, et aussi la terre, qui du sein de l'eau et par le moyen de l'eau, surgit à la parole de Dieu, et que ce fut par ces mêmes causes que périt le monde d'alors, englouti dans l'eau. Quant aux cieux d'à présent et à la terre, ils sont mis en réserve par la même parole, gardés pour le feu, en vue du jour du jugement et de la ruine des hommes impies. Qu'une chose au moins ne vous échappe pas, à vous bien-aimés, à savoir qu’un jour pour le Seigneur est comme mille ans et mille ans sont comme un jour. Le Seigneur ne retarde pas l'accomplissement de sa promesse, comme prétendent certains qui l'accusent de lenteur ; mais il use de patience envers vous, voulant non pas que certains périssent, mais que tous viennent à la pénitence. Au reste, le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre, avec toutes les œuvres qu'elle renferme, sera visitée. Puisque toutes ces choses doivent ainsi se dissoudre, que ne doit-on pas être par la sainteté de toute la conduite et par toute la piété, attendant et hâtant l'avènement du jour de Dieu, pour lequel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront, mais attendant aussi, selon sa promesse, des cieux nouveaux et une terre nouvelle, où la justice habite ? C'est pourquoi, bien-aimés, dans cette attente appliquez-vous à être sans tache et sans reproche pour être trouvés par lui dans la paix, et dans la temporisation de notre Seigneur, reconnaissez le moyen de nous sauver ; ainsi vous l'écrivit aussi notre bien-aimé frère Paul, selon la sagesse qui lui a été donnée ainsi qu'il le dit d'ailleurs dans toutes les lettres où il traite de ces sujets, lettres dans lesquelles il y a des passages difficiles à entendre, que les gens sans instruction et sans stabilité détournent de leur sens, comme ils le font d'ailleurs avec les autres Ecritures, pour leur propre perdition. Vous donc, bien-aimés, qui le savez dès maintenant, tenez-vous sur vos gardes de peur que vous laissant gagner par l'erreur de ces gens indisciplinés, vous ne veniez à déchoir de ce qui est votre fondement solide. Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui soit la gloire, maintenant et jusqu'au jour de l'éternité.
Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et palpé de nos mains concernant le Verbe de la Vie, oui, la Vie fut manifestée, et nous l'avons vue et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, celle même qui était auprès du Père et qui nous fut manifestée ; ce que vous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, afin qu'à votre tour, vous soyez en communion avec nous : aussi bien, notre communion à nous est-elle avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et ces choses, nous vous les écrivons, afin que notre joie soit complète. Et voici le message que nous avons entendu de Lui et que nous vous annonçons : c'est que Dieu est lumière et qu'il n'y a aucunement de ténèbres en Lui. Si nous prétendons être en communion avec Lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne faisons pas la vérité. Que si nous marchons dans la lumière, comme il est Lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son fils, nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste, il nous pardonne ces péchés et nous purifie de toute iniquité. Si nous disons ne pas avoir péché, nous le faisons menteur, et sa parole n'est point en nous. Mes petits enfants, je vous écris ces choses pour que vous ne péchiez point. Mais si quelqu'un vient à pécher, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ, le Juste ; et c'est Lui qui est propitiation pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais pour ceux du monde entier. Et voici en quoi nous savons que nous le connaissons, en ce que nous gardons ses commandements. Celui qui dit : “Je le connais” et qui ne garde pas ses commandements est un menteur et la vérité n'est pas en lui. Mais celui qui garde sa parole, vraiment c'est en lui que l'amour de Dieu est parfait. Voici par quoi nous savons que nous sommes en Lui : Celui qui dit demeurer en Lui doit marcher, à son tour, comme Celui-là a marché. Bien-aimés, ce n'est pas un commandement nouveau que je vous écris, mais un commandement ancien, que vous avez eu dès le commencement. Ce commandement ancien, c'est la parole que vous avez entendue. Toutefois, c'est un commandement nouveau que je vous écris, ce qui est vrai en Lui et en vous, puisque les ténèbres s'en vont et que la véritable lumière brille déjà. Celui qui dit être dans la lumière et qui hait son frère est dans les ténèbres jusqu'à présent. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière et il n’y a en lui aucune occasion de chute, mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres et marche dans les ténèbres, et il ne sait pas où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux. Je vous écris, petits enfants, parce que les péchés vous sont remis par son nom. Je vous écris, pères, parce que vous avez connu Celui qui est dès le commencement ; je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le Malin. Je vous ai écrit, petits enfants, parce que vous avez connu le Père. Je vous ai écrit, pères, parce que vous avez connu Celui qui est dès le commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts et que la parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le Malin. N'aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui. Car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et le faste de la vie, ne vient pas du Père, mais du monde. Et le monde passe, et avec lui sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. Petits enfants, c'est la dernière heure, et, comme vous avez appris que l'Antéchrist vient, voici que maintenant plusieurs antéchrists ont été produits. Aussi bien, connaissons-nous que c'est la dernière heure. Ils sont sortis de chez nous, mais ils n'étaient pas des nôtres. Car, s'ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous. Mais cela arriva afin qu'il fût mis en évidence que tous ceux-là n'étaient pas des nôtres. Quant à vous, vous possédez l'onction qui vient du Saint, et tous, vous avez la science. Je vous ai écrit, non parce que vous ne savez pas la vérité, mais parce que vous la savez et qu'aucun mensonge ne procède de la vérité. Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ ? Voilà l'Antéchrist, celui qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils ne possède pas plus le Père ; celui qui confesse le Fils possède tout autant le Père. Pour vous, ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous aussi vous demeurez dans le Fils et dans le Père. Et telle est la promesse que Lui-même nous a faite, la vie éternelle. Ces choses, je vous les ai écrites touchant ceux qui vous trompent. Pour vous, l'onction que vous avez reçue de Lui demeure en vous, et vous n'avez pas besoin que personne vous enseigne, mais selon que son onction vous instruit de toutes choses, et qu'elle est vraie et n'est point mensonge, et selon qu'elle vous a enseigné, demeurez en Lui. Et maintenant, petits enfants, demeurez en Lui, afin que s'il vient à paraître, nous ayons de l'assurance et que nous n'ayons pas honte devant Lui, à son avènement. Si vous savez qu'il est juste, reconnaissez aussi que quiconque pratique la justice est né de Lui. Voyez de quel amour le Père nous a gratifiés pour que nous soyons appelés enfants de Dieu, et en fait, nous le sommes. Aussi bien, si le monde ne nous reconnaît pas, c'est parce qu'il ne l'a point reconnu. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, et encore, il n'a pas été manifesté ce que nous serons. Nous savons que lorsque s'en fera la manifestation, nous Lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est. Et quiconque a cette espérance en Lui se purifie, comme Celui-là est pur. Quiconque commet le péché fait, par cela même, l'iniquité, et le péché est l'iniquité. Et vous savez que Celui-là s'est manifesté pour enlever les péchés et qu'il n'y a point de péché en Lui. Quiconque demeure en Lui ne pèche point ; quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu. Petits enfants, que personne ne vous séduise. Celui qui pratique la justice est juste, comme Celui-là est juste ; celui qui commet le péché est du diable, car, depuis le commencement, le diable pèche. A cette fin s'est manifesté le Fils de Dieu, à savoir pour détruire les œuvres du diable. Quiconque est né de Dieu ne commet point le péché parce que sa semence demeure en lui, et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu. C'est à quoi sont reconnaissables les enfants de Dieu et les enfants du diable : quiconque ne pratique pas la justice n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son frère. Car tel est le message que vous avez entendu dès le commencement, que nous nous aimions les uns les autres. Non point comme Caïn qui étant du Malin, tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, tandis que celles de son frère étaient justes. Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait. Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons les frères. Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide, et vous savez qu'aucun homicide n'a la vie éternelle demeurant en lui. A ceci nous avons appris à connaître l'amour, que Celui-là a donné sa vie pour nous. Et nous aussi, nous devons donner nos vies pour nos frères. Si quelqu'un possède les biens de ce monde, et qu'il voit son frère dans le besoin, et qu'il lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu peut-il demeurer en lui ? Enfants, n'aimons pas en paroles ni de la langue, mais en actes et en vérité. C'est à cela que nous connaîtrons que nous sommes de la vérité, et devant Lui nous rassurerons notre cœur, quelque reproche que le cœur nous adresse, parce que Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît Bien-aimés, si le cœur ne fait aucun reproche, nous avons pleine assurance devant Dieu, et quoi que nous demandions, nous le recevons de Lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable. Et tel est son commandement, que nous croyions au nom de son Fils Jésus-Christ et que nous nous aimions les uns les autres, comme il nous en a donné le commandement. Et celui qui garde ses commandements demeure en Lui et réciproquement, il le possède en soi. Et nous reconnaissons qu'il demeure en nous à l'Esprit qu'il nous a donné. Bien-aimés, ne croyez pas à tout esprit, mais éprouvez les esprits pour savoir s'ils sont de Dieu ; car beaucoup de faux prophètes ont fait irruption dans le monde. Reconnaissez à ceci l'esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus, le Christ venu en chair, est de Dieu, et tout esprit qui ne confesse pas ce Jésus n'est pas de Dieu : c'est bien plutôt celui de l'Antéchrist, dont vous avez entendu dire qu'il vient, et maintenant déjà il est dans le monde. Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu et vous les avez vaincus, parce que Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux, ils sont du monde : c'est pourquoi ils parlent selon le monde et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu : celui qui connaît Dieu nous écoute, celui qui n'est pas de Dieu ne nous écoute pas. C'est à cela que nous reconnaissons l'esprit de la vérité et l'esprit de l'erreur. Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n'a pas connu Dieu, puisque Dieu est amour. En ceci s'est manifesté parmi nous l'amour de Dieu que Dieu a envoyé son Fils, son unique, dans le monde, afin que nous vivions par Lui. En ceci est l'amour, que ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais que Lui-même, il nous aima et envoya son Fils en propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si c'est ainsi que Dieu nous aima, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Personne n'a jamais contemplé Dieu. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et son amour arrive en nous à sa perfection. A ceci nous reconnaissons que nous demeurons en Lui et Lui en nous, qu'il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons contemplé et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme sauveur du monde. Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. Et nous, nous avons reconnu et accueilli avec foi l'amour que Dieu a parmi nous. Dieu est amour et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. En ceci l'amour est venu à sa perfection chez nous, en ce que nous avons l'assurance au jour du jugement : car tel est Celui-là, tels nous sommes en ce monde. Il n'y a point de crainte dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte, car la crainte implique un châtiment et celui qui craint n'a pas atteint la perfection dans l'amour. Quant à nous, aimons... puisque Lui, le premier, nous a aimés. Si quelqu'un dit : “J'aime Dieu ”, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur ; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, ne peut aimer Dieu qu'il ne voit pas. Et tel est le commandement que nous avons reçu de Lui, que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu ; et quiconque aime Celui qui a engendré, aime celui qui est né de Dieu. A ceci nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu, quand nous aimons Dieu et que nous faisons ses commandements. Car en ceci est l'amour de Dieu que nous gardions ses commandements. Et ses commandements ne sont pas lourds, parce que tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Et telle est la victoire qui a vaincu le monde, notre foi. Qui est vainqueur du monde si ce n'est celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? C'est lui qui est venu par eau et sang, Jésus-Christ : non pas avec l'eau seulement, mais avec l'eau et le sang. Et c'est l'Esprit qui rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité. Au fait, ils sont trois qui rendent témoignage [dans le ciel, le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint, et ces trois sont d'accord ; et ils sont trois qui rendent témoignage sur terre, ] l'Esprit et l'eau et le sang, et les trois sont d'accord. Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand. Car tel est bien le témoignage de Dieu... à savoir qu'il a témoigné au sujet de son Fils. Celui qui croit au Fils de Dieu possède en lui-même le témoignage. Celui qui ne croit pas en Dieu le traite comme un menteur, puisqu'il n'a pas cru au témoignage que Dieu a rendu au sujet de son Fils. Et voici quel est le témoignage, c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, à vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. Et telle est l'assurance que nous avons à son égard, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous exauce. Et si nous savons qu'il nous exauce dès là que nous lui demandons quelque chose, nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées. Si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui ne va pas à la mort, il demandera et il lui donnera la vie : cela pour ceux qui ne pèchent point à mort. Il y a tel péché qui va à la mort : ce n'est pas à propos de celui-là que je dis de demander. Tout désordre est péché, mais il y a tel ou tel péché qui ne va pas à la mort. Nous savons que tout ce qui est né de Dieu ne pèche point, mais l'Engendré de Dieu le garde et le Malin n'a pas de prise sur lui. Nous savons que nous sommes de Dieu et que le monde entier gît dans le Malin. Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et qu'il nous a donné l'intelligence en sorte que nous connaissons le Véritable ; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus-Christ. Celui-ci est le véritable Dieu et Vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des idoles.
Le Presbytre à la Dame élue et à ses enfants, que j'aime dans la Vérité, et non seulement moi, mais aussi tous ceux qui ont connu la Vérité, en raison de la Vérité qui demeure en nous : et elle sera avec nous à jamais. Avec nous seront la grâce, la miséricorde, la paix, de la part de Dieu le Père et de la part de Jésus-Christ, le Fils du Père dans la vérité et dans l'amour. J'ai eu beaucoup de joie à trouver de tes enfants marchant dans la Vérité, selon que nous en avons reçu du Père le commandement. Et maintenant, je te demande, Dame, non comme t'écrivant un commandement nouveau, mais bien celui que nous avons eu depuis le commencement : que nous nous aimions les uns les autres. Et en cela consiste l'amour, que nous marchions selon ses commandements. Tel est le commandement, qu'ainsi que vous l'avez appris dès le commencement, vous y marchiez. Car bon nombre de séducteurs ont fait irruption dans le monde, qui ne confessent point Jésus, comme le Christ venant en chair. C'est bien là le séducteur et l'Antéchrist. Prenez garde à vous, afin que vous ne perdiez pas ce que nous avons accompli, mais que vous receviez la pleine récompense. Quiconque va plus avant et ne demeure pas dans la doctrine du Christ, ne possède pas Dieu. Celui qui demeure dans la doctrine, celui-là possède le Père et le Fils. Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas à la maison et ne lui dites pas le salut. Car celui qui lui dit le salut participe à ses œuvres mauvaises. Quoiqu'ayant bon nombre de choses à vous écrire, je n'ai pas voulu le faire avec du papier et de l'encre, mais j'espère vous rejoindre et vous entretenir de vive voix, afin que notre joie soit parfaite. Les enfants de ta sœur, l'Elue, te saluent.
Le Presbytre, à Gaius le bien-aimé, que j'aime dans la Vérité. Bien-aimé, je souhaite qu'en toutes choses, tu ailles bien et que tu sois en bonne santé, tout comme va bien ton âme. Car j'ai eu grande joie, lorsque des frères sont venus et ont rendu témoignage à ta vérité, à savoir comment tu marches dans la Vérité. Je n'ai pas de plus grande faveur que d'apprendre que mes enfants marchent dans la Vérité. Bien-aimé, tu accomplis œuvre de foi en tout ce que tu fais pour les frères, pourtant des étrangers. Aussi ont-ils rendu témoignage à ta charité devant la communauté. Tu feras bien de les pourvoir en vue du voyage d'une manière digne de Dieu. Car c'est pour le Nom qu'ils sont partis, ne recevant rien des païens. C'est donc à nous qu'il incombe d'accueillir de tels hommes, pour nous faire collaborateurs de la Vérité. J'ai écrit un mot à l'Eglise, mais Diotréphès, cet homme jaloux d'y dominer, ne nous reçoit pas. C'est pourquoi, si je viens, je rappellerai les actes qu'il accomplit, comment il se répand en propos méchants contre nous et comment, non content de cela, lui-même ne reçoit pas les frères et contrarie et expulse de la communauté ceux qui voudraient les recevoir. Bien-aimé, n'imite pas le mal, mais le bien. Qui fait le bien est né de Dieu ; qui fait le mal n'a pas vu Dieu. A Démétrius, témoignage est rendu par tous, et par la Vérité elle-même. Et nous aussi, nous rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est vrai. J'avais beaucoup à t'écrire, mais je ne veux pas t'écrire avec l'encre et le calame. J'espère te voir bientôt et nous nous entretiendrons de vive voix. Paix à toi. Les amis te saluent. Salue les amis chacun en particulier.
Jude, serviteur de Jésus-Christ et frère de Jacques, aux appelés qui ont été aimés en Dieu le Père et gardés à Jésus-Christ : la miséricorde et la paix et l'amour vous soient abondamment accordés. Bien-aimés, tout préoccupé de vous écrire au sujet de notre commun salut, je me suis vu dans la nécessité de le faire, afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. Car il s'est glissé parmi vous certains hommes, de ceux-là qui sont depuis longtemps désignés pour le fameux Jugement des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en débauche et qui renient notre seul Maître et Seigneur Jésus-Christ. Je veux vous rappeler, à vous qui avez appris déjà à tout connaître, que Jésus ayant sauvé le peuple de la terre d'Egypte, fit périr de nouveau ceux qui se montrèrent incrédules ; et que les anges qui n'ont pas conservé leur éminence, mais ont abandonné leur propre séjour, il les a retenus en des chaînes éternelles au fond des ténèbres, en vue du grand jour du Jugement ; de même que Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui tout comme ceux-ci se livrèrent à la luxure et poursuivirent une autre chair, gisent en exemple, subissant la peine d'un feu éternel. Pareillement cependant, ces hommes aussi, dans leur délire, souillent la chair, méprisent la divine Souveraineté et blasphèment les Gloires. L'archange Michel lui-même, lorsqu'il était en litige avec le diable, lui disputant le corps de Moïse, n'osa porter une accusation injurieuse, mais il dit : Que le Seigneur te réprime. Mais ceux-ci, ils blasphèment tout ce qu'ils ignorent, tandis que les choses qu'ils connaissent grossièrement, à la façon des bêtes sans raison, les font périr. Malheur à eux ! Car ils sont entrés dans la voie de Caïn, et ils se sont adonnés, en esprit de lucre, aux égarements de Balaam, et ils ont péri dans la révolte de Coré. Ce sont les taches qui souillent vos agapes, quand ils s'y retrouvent pour faire impudemment bonne chère et se repaître, nuées sans eau que le vent emporte, arbres de fin d'automne, sans fruits, deux fois morts, déracinés ; vagues agitées de la mer, projetant l'écume de leurs propres hontes, astres errants, auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour l'éternité. C'est pour eux aussi qu'a prophétisé Enoch, le septième [patriarche] à partir d'Adam : “Voici, dit-il, qu'est venu le Seigneur avec ses saintes Myriades, pour exercer le jugement sur tous et convaincre tous les impies de toutes les œuvres iniques qu'a consenties leur impiété et de toutes les paroles insolentes qu'ont proférées contre lui les pécheurs impies.” Ce sont des gens qui ont l'habitude de murmurer et de se plaindre du sort qui leur est fait, marchant au gré de leurs convoitises, tandis que leur bouche tient des propos prétentieux et qu'ils flattent les gens par intérêt. Quant à vous, bien-aimés, souvenez-vous de ce qui vous a été prédit par les Apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ, lorsqu'ils vous disaient : “Au dernier temps, il y aura des esprits forts qui vivront au gré de leurs convoitises en toutes sortes d'impiétés.” Ce sont eux qui font bande à part, gens livrés à leur sens, n'ayant pas l'Esprit. Quant à vous, bien-aimés, adhérant personnellement à l'édifice fondé sur votre très sainte foi, priant dans l'Esprit-Saint, maintenez-vous dans l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. Voyez à convaincre ceux qui hésitent, et à sauver ceux que vous pouvez arracher au feu, mais pour les autres, accompagnez de crainte votre pitié, ayant en horreur jusqu'à la tunique souillée par leur chair. A celui qui a puissance de vous garder sans faiblesse et de vous faire paraître devant sa Gloire, irrépréhensibles et dans l’allégresse, au seul Dieu, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, gloire, majesté, force et puissance dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles. Amen.
Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs ce qui doit bientôt se produire ; à son tour il l'a communiquée, par l'envoi et l'entremise de son ange, à son serviteur Jean, lequel atteste comme étant la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ tout ce qu'il a vu. Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de cette prophétie et qui gardent ce qui y est écrit : car le moment est proche, Jean aux Sept Eglises qui sont en Asie : à vous grâce et paix de la part de “Celui-qui-est-et-qui-était-et-qui-vient” et de la part des Sept Esprits qui sont devant son trône et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né d'entre les morts et le souverain des rois de la terre. A Celui qui nous aime et nous a déliés de nos péchés par son sang ; et a fait de nous un royaume, des prêtres pour son Dieu et Père ; à lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen. Le voici qui vient sur les nuées et tout œil le verra, même ceux qui l'ont transpercé, et se lamenteront sur lui toutes les tribus de la terre. Oui. Amen. Moi, je suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, “Celui-qui-est-et-qui-était-et-qui-vient”, le Tout-Puissant. Moi, Jean, votre frère, qui participe à votre tribulation, royauté et persévérance dans la communion de Jésus, je me trouvais dans l'île de Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. J'entrai en extase le jour du Seigneur et entendis derrière moi une voix forte comme un son de trompette. Elle disait : “Ce que tu vas voir, écris-le dans un livre et l'envoie aux Sept Eglises : à Ephèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée.” Je me retournai pour regarder cette voix qui me parlait. Et m'étant retourné je vis sept chandeliers d'or et au milieu des chandeliers, comme un Fils d'homme vêtu d'une longue tunique et ceint d'une ceinture d'or, à hauteur des seins ; sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige ; ses yeux étaient comme une flamme de feu ; Ses pieds ressemblaient à de l'airain comme quand on le purifie au four ; et sa voix était comme un bruit de grandes eaux. Dans sa main droite, il tenait sept étoiles et de sa bouche une épée affilée à deux tranchants sortait. Et son visage était comme le soleil quand il paraît dans sa force. A sa vue, je tombai à ses pieds comme mort ; et il mit sa droite sur moi en disant : “Cesse d'avoir peur : je suis le Premier et le Dernier, et le Vivant ; je fus mort et voici que je suis vivant pour les siècles des siècles ; et j'ai les clefs de la Mort et de l'Hadès. Ecris donc ce que tu auras vu ; ce qui est et ce qui doit arriver ensuite. Voici le secret des sept étoiles que tu aperçus sur ma droite et des sept chandeliers d'or : les sept étoiles sont les anges des Sept Eglises et les sept chandeliers sont les Sept Eglises.” A l'ange de l'Eglise d'Ephèse écris : Voici ce que dit Celui qui tient les sept étoiles dans sa droite, qui marche au milieu des sept chandeliers d'or. Je connais tes œuvres, ta peine et ta persévérance ; tu ne peux supporter les méchants et tu as mis à l'épreuve ceux qui se prétendent apôtres sans l'être et les as trouvés faux. Tu as du cran : tu as supporté bien des choses pour mon nom sans te lasser. Mais j'ai ceci contre toi : tu as relâché ton amour du début. Rappelle-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi et retourne à tes premières œuvres. Autrement je vais venir à toi et enlèverai ton chandelier de son lieu, si tu ne te convertis. Cependant tu as ceci de bon : tu hais les œuvres des Nicolaïtes, que je hais moi-même. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises : Au vainqueur je donnerai à manger de l'arbre de la vie, qui se trouve dans le paradis de Dieu. Ecris aussi à l'ange de l'Eglise de Smyrne : Voici ce que dit le Premier et le Dernier, Celui qui mourut et revint à la vie. Je connais ta tribulation et ta pauvreté (pourtant tu es riche !) et la calomnie provenant de ceux qui se prétendent Juifs, alors qu'ils ne le sont pas, mais plutôt une synagogue de Satan ; ne redoute pas ce que tu vas subir ; voici : le diable va jeter en prison quelques-uns des vôtres ; c'est pour que vous soyez éprouvés ; et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu'à la mort et je te donnerai la couronne de vie. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises : le vainqueur ne sera pas atteint par la seconde mort. Ecris aussi à l'ange de l'Eglise de Pergame : Voici ce que dit Celui qui a l'épée affilée à deux tranchants : Je sais où tu habites : c'est là qu'est le trône de Satan ; tu restes attaché à mon nom et n'as pas renié ma foi, même aux jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous où Satan demeure. Mais j'ai contre toi ce petit grief : tu as là des sectateurs de la doctrine de Balaam, qui apprenait à Balac à jeter un piège devant les fils d'Israël, pour leur faire manger des idolothytes et les amener à forniquer. Ainsi donc, toi aussi, de la même façon que l'ange d'Ephèse tu as des adeptes de la doctrine des Nicolaïtes. Repens-toi donc. Sinon, je vais venir à toi promptement et bataillerai avec eux par l'épée de ma bouche. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises : Au vainqueur je donnerai de la manne cachée ; et lui remettrai un caillou blanc, sur lequel est écrit un nom nouveau que nul ne connaît, sauf celui qui le reçoit. Ecris encore à l'ange de l'Eglise de Thyatire : Voici ce que dit le Fils de Dieu, qui a les yeux comme une flamme et dont les pieds sont semblables à de l'airain. Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton service, ta persévérance ; même tes dernières réalisations sont plus nombreuses que les premières. Mais j'ai ceci contre toi : tu laisses faire la femme Jézabel, qui se dit prophétesse ; elle égare mes serviteurs, leur apprenant à forniquer et à manger des idolothytes. Je lui ai donné du temps pour qu'elle se repente, mais elle ne veut pas se convertir de sa fornication. Voici : je vais la jeter sur un lit et ses complices d'adultère en grande tribulation, à moins qu'ils ne se repentent de ses œuvres ; ses enfants, je les ferai périr de mort et toutes les Eglises sauront que je suis Celui qui sonde reins et cœurs et qui donnerai à chacun de vous selon vos œuvres. Quant à vous, les autres fidèles de Thyatire, vous tous qui ne tenez pas cette doctrine, qui n'avez pas connu “les profondeurs de Satan” - comme ils disent ! je déclare ne pas vous imposer d'autre fardeau : tenez seulement ce que vous avez jusqu'à ce que j'arrive. Au vainqueur, à celui qui gardera jusqu'à la fin mes œuvres, je donnerai pouvoir sur les nations et il les paîtra avec une verge de fer, comme on brise les ustensiles d'argile, comme moi aussi j'ai reçu domination de mon Père. Et je lui donnerai l'étoile du matin. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. Ecris encore à l'ange de l'Eglise de Sardes : Voici ce que dit Celui qui possède les Sept Esprits de Dieu et les sept étoiles : Je connais tes œuvres : tu es appelé vivant, mais tu es mort. Deviens vigilant et affermis le reste qui est sur le point de mourir ; car je n'ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu ; rappelle-toi donc comment tu as accueilli et écouté la parole : garde-la et te repens. si tu ne deviens pas vigilant, j'arriverai sur toi comme un voleur et tu ne sauras pas à quelle heure je te surprendrai. Mais tu as à Sardes quelques personnes qui n'ont pas souillé leurs vêtements : elles marcheront avec moi en vêtements blancs, car elles en sont dignes. Ainsi le vainqueur sera revêtu de vêtements blancs ; jamais je n'effacerai son nom du livre de vie et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. Ecris encore à l'ange de l'Eglise de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint, le Véridique, Celui qui tient la clef de David, qui ouvre et personne ne fermera - qui ferme - et personne n'ouvrira. Je connais tes œuvres. Voici : je tiens ouverte devant toi une porte que nul ne peut fermer. Car, malgré ta faiblesse, tu as gardé ma parole et n'as pas renié mon nom. Voici : je te livre des adeptes de la synagogue de Satan, qui se prétendent Juifs : ils ne le sont pas, mais ils mentent ; vois, je les ferai venir se prosterner devant tes pieds et ils reconnaîtront que je t'ai aimé. Parce que tu as gardé ma consigne de persévérance, à mon tour je te garderai de l'heure de l'épreuve qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. Je vais venir promptement : tiens bon ce que tu as, pour que nul ne te ravisse ta couronne. Du vainqueur, je ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira jamais plus ; et j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, le nom de la Cité de mon Dieu - la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu - et mon nom nouveau. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. Ecris encore à l'ange de l'Eglise de Laodicée : Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle et véridique, le principe de la création de Dieu. Je connais tes œuvres : tu n'es ni froid ni bouillant. si seulement tu étais froid ou bouillant ! Etant donné que tu es tiède, et ni bouillant ni froid, je vais te vomir de ma bouche. Parce que tu dis : “Je suis riche, je me suis enrichi, je ne manque de rien” ; parce que tu ignores que tu es le malheureux par excellence, pitoyable, pauvre, aveugle, et nu, je te conseille de m'acheter de l'or purifié au feu, pour que tu deviennes riche ; des vêtements blancs, pour que tu t'en revêtes et qu'on n'aperçoive plus la honte de ta nudité ; du collyre à oindre les yeux, afin que tu voies. Moi, tous ceux que j'aime, je les reprends et les châtie : aie donc de la flamme et convertis-toi. Voici : je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui : je souperai avec lui et lui avec moi. Au vainqueur, je donnerai de s'asseoir avec moi sur mon trône, comme moi-même, ayant vaincu, je me suis assis avec mon Père sur son trône. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. Après cela, j'eus une vision. Et voici qu'une porte était ouverte dans le ciel ; et la voix du début que j'avais entendu me parler pareille à un son de trompette, disait : “Monte ici et je te montrerai ce qui doit arriver ensuite.” Aussitôt je fus en extase. Et voici : un trône était établi dans le ciel, et sur ce trône. Quelqu'un était assis. Et Celui qui était assis avait l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine. Encadrant le trône, un arc-en-ciel, à l'aspect d'émeraude. Autour du trône étaient vingt-quatre trônes sur lesquels siégeaient vingt-quatre Vieillards vêtus de blanc et ayant sur la tête des couronnes d'or. Du trône sortent des éclairs, des voix et. des tonnerres ; sept lampes de feu brûlent en face du trône (ce sont les Sept Esprits de Dieu). Devant le trône, il y a comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu du trône et autour, quatre Animaux, pleins d'yeux par devant et par derrière : le premier ressemble à un lion, le deuxième à un taureau, le troisième a le visage semblable à celui d'un homme et le quatrième ressemble à un aigle qui vole. Les quatre Animaux ont chacun six ailes ; tout autour et à l'intérieur, ils fourmillent d'yeux. Et sans cesse, jour et nuit ils répètent : “Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, Celui-qui-est-et-qui-était-et-qui-vient !” Et chaque fois que les Animaux donnent gloire, honneur et actions de grâces à Celui qui est assis sur le trône et qui vit aux siècles des siècles, à leur tour les vingt-quatre Vieillards se prosternent devant Celui qui est assis sur le trône, adorent Celui qui vit dans les siècles des siècles et jettent leurs couronnes devant le trône, en disant : “Tu es digne, Seigneur notre Dieu, de recevoir la gloire, l'honneur et la puissance. Car tu as créé toutes choses et c'est par ta volonté qu'elles existèrent et ont été créées.” Et je vis sur la main droite de Celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et au verso, scellé de sept sceaux. J'aperçus un ange très fort proclamant à voix puissante : “Qui est digne d'ouvrir le livre et d'en défaire les sceaux ?” Et personne au ciel, ni sur terre ni sous terre ne pouvait ouvrir le livre ni même le fixer des yeux. Et je pleurais beaucoup, parce que personne n'était trouvé digne d'ouvrir le livre ni de le fixer des yeux. L'un des Vieillards me dit : “Cesse de pleurer ; voici qu'a vaincu le Lion de la tribu de Juda, le Rejeton de David, en sorte qu'il ouvrira le livre et ses sept sceaux.” Et je vis, entre le trône et les quatre Animaux d'une part et les Vieillards de l'autre, un Agneau debout, comme égorgé ; il avait sept cornes et sept yeux (ce sont les Sept Esprits de Dieu en mission par toute la terre). Il s'approcha et prit le livre de la droite de Celui qui est assis sur le trône. Quand il eut pris le livre, les quatre Animaux et les vingt-quatre Vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or emplies de parfums (ce sont les prières des saints). Ils chantent un chant nouveau, disant : “Tu es digne de prendre le livre et d'en ouvrir les sceaux car tu as été égorgé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, langue, peuple et nation. Et tu as fait d'eux pour notre Dieu un royaume et des prêtres ; et ils règnent sur la terre.” Puis je vis ; et j'entendis la voix d'une multitude d'anges qui étaient autour du trône, des Animaux et des Vieillards : leur nombre était myriades de myriades et milliers de milliers ; ils disaient à grande voix : “Il est digne l'Agneau égorgé, de recevoir puissance, richesse, sagesse, force, honneur, gloire et louange ! Et toute créature qui est au ciel, sur terre, sous terre et sur mer, tous les êtres qui s'y trouvent, je les entendis qui disaient : “A Celui qui siège sur le trône et à l'Agneau, louange, honneur, gloire et force aux siècles des siècles.” Et les quatre Animaux disaient : “Amen !” ; et les Vieillards se prosternèrent et adorèrent. Et j'eus une vision, au moment où l'Agneau ouvrit le premier des sept sceaux ; et j'entendis l'un des quatre Animaux qui disait comme avec une voix de tonnerre : “Viens”. Je vis paraître un cheval blanc ; celui qui le montait avait un arc ; une couronne lui fut donnée et il sortit en vainqueur et pour vaincre. Et quand l'Agneau ouvrit le deuxième sceau, j'entendis le deuxième Animal qui disait : “Viens”. Et sortit un autre cheval, couleur de feu ; à son cavalier fut donné le pouvoir d'ôter la paix de la terre et de faire s'entr'égorger les hommes ; une grande épée lui fut remise. Et quand l'Agneau ouvrit le troisième sceau j'entendis le troisième Animal qui disait : “Viens”. Et je vis apparaître un cheval noir, dont le cavalier tenait à la main une balance. Et j'entendis comme une voix au milieu des quatre Animaux. Elle proclamait : “Un denier la chenice de blé ! Un denier les trois chenices d'orge ! Quant à l'huile et au vin, n'y touche pas !” Et quand l'Agneau ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième Animal qui disait : “Viens !”. Et je vis paraître un cheval vert-jaune dont le cavalier s'appelait Mort ; (l'Hadès l'accompagnait). Il leur fut donné pouvoir sur le quart de la terre pour occire par le glaive, la famine et la peste, et au moyen des bêtes sauvages. Et quand l'Agneau ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l'autel les âmes de ceux qui avaient été égorgés à cause de la parole de Dieu et du témoignage dont ils étaient détenteurs. Ils crièrent à grande voix, disant : “Jusques à quand, Maître saint et véridique, tarderas-tu à intervenir et à venger notre sang sur les habitants de la terre ?” Et il leur fut remis à chacun une robe blanche et il leur fut recommandé de prendre patience encore un peu de temps, jusqu'à ce que fût complété le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux. Et quand l'Agneau ouvrit le sixième sceau, je vis se produire un grand séisme. Le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune tout entière devint comme du sang et les astres du ciel tombèrent sur la' terre : ainsi qu'un figuier répand ses fruits encore verts, quand il est secoué par un fort vent. Le ciel se déroba comme un livre qu'on roule et toute montagne et toute île furent changées de leur site. Les rois de la terre, les princes, les chiliarques, les riches, les puissants, tout esclave et tout homme libre se cachèrent dans les cavernes et les rochers des montagnes. Et ils dirent aux monts et aux rocs : Tombez sur nous et nous cachez loin de la face de Celui qui est assis sur le trône et loin de la colère de l'Agneau, car il est arrivé le grand jour de leur fureur et qui peut subsister ?” Après cela, je vis quatre anges qui se tenaient aux quatre coins de la terre ; ils retenaient les quatre vents de la terre, pour qu'il ne soufflât pas de vent sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre. Et je vis un autre ange qui montait de l'Orient : il tenait le sceau du Dieu vivant ; il cria à grande voix aux quatre anges à qui avait été donné pouvoir d'endommager la terre et la mer : “Ne touchez pas à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marque du sceau les serviteurs de notre Dieu sur le front” Et j'entendis le dénombrement des gens marqués : cent quarante quatre mille marqués, de toutes les tribus des fils d'Israël : de la tribu de Juda, douze mille ; de la tribu de Ruben, douze mille ; de la tribu de Gad, douze mille ; de la tribu d'Aser, douze mille ; de la tribu de Nephtali, douze mille ; de la tribu de Manassé, douze mille ; de la tribu de Siméon, douze mille ; de la tribu de Lévi, douze mille ; de la d'Issachar, douze mille ; de la tribu de Zabulon, douze mille ; de la tribu de Joseph, douze mille ; de la tribu de Benjamin, douze mille. Après cela, je vis paraître une nombreuse foule que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Ils se tenaient en face du trône et en face de l'Agneau, revêtus de robes blanches et des palmes à la main. Et ils crièrent à forte voix disant : “Le salut est le fait de notre Dieu, qui siège sur le trône, et de l'Agneau !” Tous les anges s’étaient mis autour du trône, des Vieillards et des quatre Animaux ; ils tombèrent devant le trône, la face contre terre, et adorèrent Dieu, disant : “Amen ! La bénédiction, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu, aux siècles des siècles. Amen !” Un des Vieillards prit la parole et me dit : “Ceux-là, qui sont vêtus de robes blanches, qui sont-ils et d'où sont-ils venus ?” Je lui répondis : “Mon Seigneur, c'est toi qui le sais.” Il me dit : “Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation : ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau ; aussi sont-ils devant le trône de Dieu et le servent-ils, jour et nuit, dans son temple. Celui qui siège sur le trône établira sa présence sur eux. ils n'auront plus faim ni soif. Jamais plus ne les accablera le soleil ni aucune chaleur. Car l'Agneau, qui est au milieu du trône, les paîtra et les mènera aux sources des eaux de la Vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.” Et quand l'Agneau ouvrit le septième sceau il se fit dans le ciel un silence d'environ une demi-heure. Et je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu : on leur remit sept trompettes. Un autre ange survint qui se plaça près de l'autel, avec un encensoir d'or. On lui donna beaucoup de parfums pour qu'il les offrît avec les prières de tous les saints, sur l'autel d'or qui est devant le trône. La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l'ange, devant Dieu. Puis l'ange saisit l'encensoir, l'emplit du feu de l'autel et le lança sur la terre : il y eut des tonnerres, des voix, des éclairs et un séisme. Et les sept anges qui tenaient les sept trompettes s'apprêtèrent à en sonner. Le premier sonna de la trompette. Et il y eut de la grêle et du feu mêlés de sang, qui furent lancés sur la terre : le tiers de la terre fut incendié, le tiers des arbres fut incendié et toute l'herbe verte fut incendiée. Le deuxième ange sonna de la trompette. Et une sorte de grande montagne flambante fut précipitée dans la mer : le tiers de la mer devint du sang, le tiers des créatures vivantes qui étaient dans la mer mourut et le tiers des navires fut détruit. Le troisième ange sonna de la trompette. Et il tomba du ciel une grande étoile, qui brûlait comme un flambeau : elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. Le nom de cette étoile se dit : Absinthe : le tiers des eaux tourna en absinthe et beaucoup d'hommes périrent par le fait de ces eaux, car elles étaient devenues amères. Le quatrième ange sonna de la trompette. Et furent frappés le tiers du soleil, le tiers de la lune et le tiers des étoiles, de sorte que le tiers s'en obscurcît et que le jour perdit le tiers de sa splendeur et la nuit pareillement. Et, dans ma vision j'entendis un aigle qui volait au zénith, dire à grande voix : “Malheur, Malheur ! Malheur aux habitants de la terre, à cause des sonneries de trompette qui restent, celles des trois anges qui vont sonner.” Et le cinquième ange sonna de la trompette. Et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre : on lui remit la clef du puits de l'Abîme, et elle ouvrit le puits de l'Abîme. Une fumée monta du puits, comme une fumée de grande fournaise ; le soleil et l'air furent assombris à cause de la fumée du puits. De la fumée sortirent des sauterelles sur la terre : il leur fut donné un pouvoir comme en possèdent les Scorpions terrestres ; il leur fut recommandé de ne pas faire de mal à l'herbe de la terre ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n'ont pas le signe de Dieu sur le front. Il leur fut donné non de les tuer, mais de les torturer cinq mois durant : la torture qu'elles infligeraient était comme la torture du scorpion, quand il blesse un homme. En ces jours-là, les hommes chercheront la mort sans qu'ils la trouvent ; ils souhaiteront mourir, mais le trépas les fuira. Les formes des sauterelles ressemblaient à celles de chevaux préparés pour la guerre ; sur leurs têtes, il y avait des sortes de couronnes, qui paraissaient d'or ; leurs visages étaient comme des visages d'hommes ; elles avaient des cheveux comme ceux des femmes ; leurs dents étaient comme celles des lions ; elles avaient des poitrines comme des cuirasses de fer ; le bruit de leurs ailes était pareil à celui de chars à multiples chevaux, qui courent à la bataille ; elles ont des queues semblables à celles des scorpions et des dards dans leurs queues ; leur pouvoir fut de faire du mal aux hommes pendant cinq mois ; elles ont comme roi l'ange de l'Abîme dont le nom est Abaddôn en hébreu et qui porte en grec le nom d'Apollyôn. Le premier Malheur est passé ; voici qu'arrivent encore deux Malheurs après cela. Le sixième ange sonna de la trompette. Et j'entendis une voix sortant des quatre cornes de l'autel d'or, qui est devant Dieu ; elle disent au sixième ange, celui qui tenait la trompette : “Délie les quatre anges qui sont enchaînés vers le grand fleuve Euphrate.” Et furent déliées les quatre anges qui se tenaient prêts pour l'heure, le jour, le mois et l'année fixés, afin d'exterminer le tiers des hommes. Le nombre des soldats de cette cavalerie était deux myriades de myriades : j'entendis leur nombre. Voici comment j'aperçus dans ma vision les chevaux et leurs cavaliers ; ils avaient des cuirasses de feu, de hyacinte et de soufre ; les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions : de leurs bouches s'échappent du feu, de la fumée et du soufre. Le tiers des hommes fut exterminé par ces trois fléaux, feu, fumée et soufre, qui sortent de la bouche des chevaux. Car le pouvoir des chevaux réside dans leurs bouches et leurs queues : leurs queues, semblables à des serpents, ont des têtes et c'est par elles qu'ils sont nuisibles. Quant au restant des hommes, ceux qui n'avaient pas été exterminés par ces fléaux, ils ne se repentirent même pas des œuvres de leurs mains : ils ne cessèrent pas d'adorer les démons et les idoles d'or, d'argent, d'airain, de pierre et de bois qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher ; ils ne se repentirent ni de leurs meurtres, ni de leurs maléfices, ni de leur débauche, ni de leurs vois. Puis je vis un autre ange vigoureux en train de descendre du ciel ; il était revêtu d'une nuée, et avait l'arc-en-ciel sur sa tête ; son visage était comme le soleil et ses pieds comme des colonnes de feu ; il tenait en sa main un petit livre ouvert. Il posa son pied droit sur la mer et son gauche sur la terre et cria à forte voix, comme rugit le lion. A son cri, les Sept Tonnerres firent entendre leur propre voix. Et quand ils eurent parlé, je me préparais à écrire ; mais j'entendis une voix du ciel qui disait : “Scelle ce qu'ont dit les Sept Tonnerres et ne va pas l'écrire !” Et l'ange, que j'avais vu debout sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel et jura par Celui qui vit aux siècles des siècles - qui a créé le ciel et ce qu'il renferme, la terre et ce qu'elle renferme, la mer et ce qu'elle renferme - qu'il n'y aurait plus de délai, mais qu'aux jours où se ferait entendre le septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu serait accompli, comme il en a averti ses serviteurs les prophètes. Et la voix que j'avais entendue du ciel me parlait à nouveau et disait : “Va, prends le livre ouvert dans la main de l'ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre” ; et je m'avançai vers l'ange, lui disant de me donner le petit livre. Il me répondit : “Prends-le et le dévore : il irritera ton ventre, mais dans ta bouche il sera doux comme miel.” Je pris le petit livre de la main de l'ange et le dévorai : il était dans la bouche doux comme miel ; mais quand je l'eus mangé, mon ventre fut irrité. Alors on me dit : “Il te faut encore prophétiser : à savoir sur des peuples, des nations, des langues et des rois nombreux.” On me donna un roseau semblable à un bâton, en disant : “Lève-toi, mesure le Temple de Dieu, ainsi que l'autel et ceux qui adorent dans le Temple ; quant au parvis extérieur du Temple, laisse-le en dehors et ne le mesure pas, car il a été livré aux païens : ils fouleront la Ville sainte quarante-deux mois. Et je donnerai à mes deux témoins de prophétiser revêtus de sacs, pendant douze cent soixante jours : ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. Quelqu'un veut-il leur nuire : un feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis ; si quelqu'un veut leur faire du mal, c’est de la sorte qu'il doit être exterminé. Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, pour que la pluie ne tombe pas pendant les jours de leur ministère prophétique ; ils ont également pouvoir sur les eaux pour les changer en sang et puissance de frapper la terre de toutes sortes de plaies, aussi souvent qu'ils veulent. Quand ils auront fini de rendre leur témoignage, la Bête qui monte de l'Abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera. Leur cadavre gît sur la place de la Grande Ville qu’on nomme allégoriquement “Sodome” et “Egypte”, (qui est aussi l'endroit où leur Seigneur a été crucifié.) Des gens de divers peuples, tribus, langues et nations considèrent leurs cadavres pendant trois jours et demi et ne permettent pas qu'on les mette au tombeau. Et les habitants de la terre sont en joie et allégresse à cause de ces morts : ils s'enverront des cadeaux les uns aux autres, car les deux prophètes ont tourmenté les habitants de la terre. Mais après trois jours et demi, un esprit de vie, venant de Dieu, entra en eux : ils se dressèrent sur leurs pieds et une grande frayeur tomba sur ceux qui les regardaient. Et ils entendirent une forte voix venant du ciel qui leur disait : “Montez ici !” Et ils montèrent au ciel dans la nuée, sous les yeux de leurs ennemis. A ce moment, se produisit un grand tremblement de terre : la dixième partie de la ville sombra et il périt, dans le séisme, sept mille personnes ; les survivants, apeurés, donnèrent gloire au Dieu du ciel. Le deuxième “Malheur” est passé : voici le troisième “Malheur” qui arrive bientôt. Le septième ange sonna de la trompette. Et de grandes voix se firent entendre dans le ciel, disant : “L'empire du monde a passé à notre Dieu et à son Christ ; il règnera aux siècles des siècles !” Et les vingt-quatre Vieillards, qui devant Dieu siègent sur leurs trônes, tombèrent la face contre terre et adorèrent Dieu, en disant : “Nous te rendons grâces, Seigneur, Dieu Tout-Puissant, qui es et qui fus, de ce que tu es entré en possession de ta grande puissance et as accédé au règne. Les nations s'étaient mises en colère : mais est venue ta fureur. Voici pour les morts le moment d'être jugés : le moment de donner le salaire à tes serviteurs les prophètes, aux saints et à ceux qui craignent ton nom, petits et grands et d'exterminer ceux qui perdent la terre.” Alors fut ouvert le temple de Dieu, celui qui est dans le ciel, et l'on vit l'arche de son alliance, dans son temple. Et il se produisit des éclairs, des voix, des tonnerres, un ébranlement et une forte grêle. Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, revêtue du soleil, ayant la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête ; elle est enceinte et crie en proie aux difficultés et aux douleurs de l'enfantement. Un autre signe apparut dans le ciel : c'est un grand Dragon, couleur de feu, avec sept têtes et dix cornes ; sur ses têtes sont sept diadèmes ; sa queue traîne le tiers des étoiles du ciel. Et il les jeta sur la terre. Le dragon se plaça en face de la Femme sur le point d'enfanter pour pouvoir dévorer son enfant quand elle l'aurait mis au monde. Elle enfanta un fils mâle, celui qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. L'enfant fut ravi auprès de Dieu et de son trône. Quant à la Femme, elle s'enfuit au désert, où elle a un refuge préparé par Dieu ; on l'y doit nourrir douze cent soixante jours. Alors arriva une guerre dans le ciel : Michel et ses anges eurent à batailler avec le Dragon ; le Dragon combattit, ainsi que ses anges, mais il ne fut pas le plus fort et il ne se trouva plus pour eux de place dans le ciel. Il fut précipité le grand Dragon, le Serpent antique, dénommé “Diable” et “Satan”, le séducteur de l'univers ; il fut précipité sur la terre ; et ses anges avec lui furent précipités. Et j'entendis une forte voix dans le ciel, qui disait : “Maintenant est arrivé le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu et le pouvoir de son Christ. Car il a été précipité l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant Dieu, jour et nuit. Eux l'ont vaincu par le sang de l'Agneau et par la parole de leur témoignage : ils ont méprisé leur vie jusqu'à subir la mort. Aussi réjouissez-vous, cieux et vous qui y habitez ! Malheur à la terre et à la mer, car le Diable est descendu vers vous, animé d'une grande fureur, sachant que son temps est court.” Quand il se vit précipité sur la terre, le Dragon poursuivit la Femme qui avait donné le jour à l'enfant mâle. Et furent données à la Femme les deux ailes du grand Aigle, pour qu'elle s'envolât au désert, en son refuge où elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d'un temps, loin de la face du Serpent. Le Serpent projeta de sa gueule, après la Femme, de l'eau comme un fleuve, afin de la noyer. Mais la terre secourut la Femme : la terre ouvrit sa bouche et avala le fleuve que le Dragon avait projeté de sa gueule. Le Dragon fut irrité contre la Femme et partit faire la guerre au reste de sa descendance, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et le témoignage de Jésus. Et il s'établit sur le sable de la mer. Je vis une Bête qui montait de l'abîme ; elle avait dix cornes et sept têtes : sur ses cornes, il y avait dix diadèmes et sur ses têtes des noms blasphématoires. La Bête que je vis était semblable à une panthère ; ses pieds étaient comme ceux d'un ours ; sa gueule comme celle d'un lion. Le Dragon lui passa sa puissance, son trôné et un grand pouvoir. Je vis l'une de ses têtes comme blessée à mort : mais sa plaie mortelle a été guérie. Et toute la terre s'émerveilla derrière la Bête. On adora le Dragon, parce qu'il avait donné son pouvoir à la Bête et l'on adora la Bête en disant : “Qui est semblable à la Bête et qui est de taille à batailler avec elle ?” Il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles hautaines et des blasphèmes. Il lui fut donné pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois. Elle ouvrit sa bouche pour blasphémer contre Dieu, blasphémer son Nom et sa demeure et ceux qui habitent dans le ciel. Il lui fut donné de guerroyer contre les saints et de les vaincre. Il lui fut donné pouvoir sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. Tous les habitants de la terre se prosterneront devant elle - ceux dont le nom n'est pas écrit depuis la fondation du monde dans le Livre de Vie de l'Agneau immolé. Que celui qui a des oreilles entende ! Si quelqu'un est destiné à la captivité, il ira en captivité ; si quelqu'un est destiné à périr par le glaive, il faut qu'il périsse par le glaive : ainsi se manifestent la persévérance et la foi des saints. Je vis une autre Bête qui montait de la terre : elle avait deux cornes comme celles d'un agneau, mais parlait comme un Dragon. Tout le pouvoir de la première Bête, elle l'exerce en sa présence. Elle amène la terre et ses habitants à adorer la première Bête, celle dont a été guérie la blessure mortelle. Elle fait de grands prodiges jusqu'à faire descendre du feu du ciel en terre, à la face des hommes. Elle égare les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui a été donné d'accomplir en présence de la Bête : elle dit aux habitants de la terre de faire une image pour la Bête (celle qui porte la blessure d'épée, mais a revécu). Il lui a été donné d'animer l'image de la Bête : au point que l'image de la Bête en arrive même à parler ; et de faire mettre à mort tous ceux qui ne se prosterneraient pas devant l'image de la Bête. Elle fait donner à tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, une marque sur la main droite et sur le front, afin que personne ne puisse acheter ni vendre, s'il n'est marqué du nom de la Bête ou du chiffre de son nom. Ici est la sagesse ! que le possesseur d'intelligence calcule le chiffre de la Bête ! C'est un chiffre d'homme : son chiffre est six cent soixante-six. J'eus une vision : voici que l'Agneau se tenait debout sur le mont Sion, accompagné de cent quarante quatre mille qui portaient son nom et le nom de son Père inscrit sur leur front. J'entendis une voix venant du ciel, semblable à la voix des grandes eaux et au bruit d'un fort tonnerre ; la voix que j'entendis était pareille à celle de citharistes, jouant sur leurs cithares. Ils chantent un cantique nouveau devant le trône, devant les quatre Animaux et les Vieillards. Personne ne pouvait apprendre le cantique à l'exception des cent quarante quatre mille, les rachetés de la terre ; ce sont ceux qui ne se souillèrent pas avec les femmes : car ils sont vierges ; ceux qui suivent l'Agneau partout où il va ; ils furent rachetés d'entre les hommes pour être une oblation pour Dieu et pour l'Agneau et dans leur bouche on n'a pas trouvé de mensonge : ils sont sans tache. Et je vis un autre ange, qui volait au zénith ; il avait un Evangile éternel à annoncer à ceux qui sont assis sur terre : à toute nation, toute tribu, toute langue et tout peuple. Il disait à forte voix : “Craignez Dieu et rendez-lui gloire parce que l'heure de son jugement est arrivée ; adorez Celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources”. Et un autre ange, un second, le suivit, disant : “Elle est tombée, elle est tombée Babylone la grande, elle qui a abreuvé toutes les nations du vin de son ardente impudicité !” Et un autre ange, un troisième, suivit les précédents, disant à forte voix : “Si quelqu'un adore la Bête et son image et reçoit sa marque sur son front ou sur sa main, lui aussi boira du vin de la fureur divine, qui sans mélange est versé dans la coupe de la colère de Dieu et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, en présence de saints anges et en présence de l'Agneau ; la fumée de leur supplice monte aux siècles des siècles : ils n'ont cesse ni jour ni nuit, ceux qui adorent la Bête et son image et ceux qui acceptent la marque de son nom. C'est là que se manifeste la constance des saints, ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus.” Et j'entendis une voix venant du ciel qui disait : “Ecris : heureux dès maintenant les morts qui meurent dans le Seigneur ! oui, dit l'Esprit, qu'ils se reposent de leurs travaux : car leurs œuvres les suivent.” J'eus une vision : il y avait une nuée blanche ; et sur la nuée était assis Quelqu'un semblable à un Fils d'homme ; il avait sur la tête une couronne d'or et dans sa main une faucille aiguisée. Un autre ange sortit du temple, criant à forte voix à Celui qui était assis sur la nuée : “Lance ta faucille et moissonne ; car le moment de moissonner est venu, car la moisson de la terre est arrivée à maturité. Et Celui qui était assis sur la nuée lança sa faucille sur la terre et la terre fut moissonnée. Et un autre ange sortit du temple céleste, lui aussi avec une serpe coupante. Un autre ange, celui qui a pouvoir sur le feu, sortit de l'autel ; il cria à forte voix à celui qui tenait la serpe coupante, disant : “Lance ta serpe coupante et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins ont mûri.” Et l'ange lança sa serpe sur la terre et vendangea la vigne de la terre. Il jeta sa récolte dans la grande cuve de la colère de Dieu. La cuve fut foulée en dehors de la ville et du sang sortit de la cuve, jusqu'aux mors des chevaux, à distance de seize cents stades. Je vis un autre signe dans le ciel grand et stupéfiant : sept anges qui portaient sept fléaux, les derniers, car avec eux la fureur de Dieu se trouve consommée. Et je vis une sorte de mer de cristal, mêlée de feu, et ceux qui avaient échappé, vainqueurs, à la Bête, à son image et au chiffre de son nom se tenant sur la mer cristalline, avec des cithares de Dieu. Ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l'Agneau, disant : “Grandes et admirables sont tes œuvres, Seigneur Dieu tout-puissant ; justes et véridiques sont tes voies, Roi des nations ! Qui ne craindrait, ô Seigneur, et ne glorifierait ton Nom ? Car seul tu es saint ; car toutes les nations viendront se prosterner devant toi, car tes jugements se sont manifestés.” Après cela je vis ; et s'ouvrit dans le ciel le temple de la tente du témoignage ; en sortirent les sept anges qui tenaient les sept fléaux, revêtus de lin pur et splendide, la poitrine ceinturée d'une ceinture d'or. L'un des quatre Animaux donna aux sept anges sept coupes d'or, pleines de la fureur du Dieu qui vit aux siècles des siècles. Et le temple fut rempli de la fumée qui sort de la gloire de Dieu et de sa puissance. Et personne ne pouvait pénétrer dans le Temple, jusqu'à ce que les sept fléaux des sept anges fussent accomplis. Et j'entendis une grande voix, sortant du temple, qui disait aux sept anges : “Allez répandre sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu.” Le premier s'en alla et versa sa coupe sur la terre : et un ulcère mauvais et malin atteignit les hommes qui portaient la marque de la Bête et adoraient son image. Le deuxième versa sa coupe sur la mer qui devint du sang comme celui d'un mort et tout être vivant qui était dans la mer mourut. Le troisième versa sa coupe sur les fleuves et les sources d'eaux qui devinrent du sang. Et j'entendis l'ange des eaux qui disait : “Tu es juste, ô toi qui es et qui a été, ô Saint : parce que tu as accompli ces jugements. Parce qu'ils avaient répandu le sang des saints et des prophètes. Tu leur as donné aussi du sang à boire : ils le méritent.” Et j'entendis l'autel qui disait : “Oui, Seigneur Dieu tout-puissant, tes jugements sont vrais et justes !” Le quatrième versa sa coupe sur le soleil, à qui il fut donné de brûler les hommes par son feu. Les hommes furent brûlés d'une grande brûlure et blasphémèrent le nom de Dieu qui peut déclencher ces fléaux, mais ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire. Le cinquième versa sa coupe sur le trône de la Bête : son royaume devint enténébré ; ses sujets, de douleur, se mordaient la langue ; et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs souffrances et ulcères, mais ne se convertirent pas de leurs œuvres. Le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve, l'Euphrate : et son eau tarit pour que fût préparée la route des rois qui viennent d'Orient. Alors je vis sortir de la bouche du Dragon, de celle de la Bête et de celle du Faux-Prophète trois esprits impurs, semblables à des grenouilles : ce sont en effet des esprits de démons, qui opèrent des prodiges et s'en vont trouver les rois de la terre entière pour les rassembler en vue de la guerre du grand Jour du Dieu tout-puissant. (Voici que je viens comme un voleur ! Heureux celui qui veille et garde ses habits pour ne pas avoir à marcher nu et à montrer sa honte !) Et ils les rassemblèrent à l'endroit appelé en hébreu Har-Magedôn. Le septième versa sa coupe dans l'air ; et il sortit du Temple une grande voix, venant du trône, disant : “C'en est fait.” Et ce furent des éclairs, des voix, des tonnerres ; et il arriva un grand séisme tel qu'il ne s'en est jamais produit d'aussi considérable depuis que l'homme est apparu sur la terre. La Grande Ville fut partagée en trois tronçons ; les villes des nations tombèrent. Babylone la grande fut évoquée devant Dieu pour qu'il lui administrât la coupe du vin de sa furieuse colère. Toute île s'enfuit et on ne trouva plus de montagne. Une grêle, lourde comme des talents, tombe du ciel sur les hommes : eux blasphémèrent Dieu à cause du fléau de la grêle, car le fléau de cette grêle est formidable. L'un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint m'entretenir, disant : “Arrive ! je te ferai voir le jugement de la grande Prostituée, qui est assise sur les grandes eaux : avec laquelle ont forniqué les rois de la terre et qui a enivré les habitants de la terre du vin de son impudicité.” Il me transporta en esprit dans un désert. Et je vis une Femme, assise sur une Bête écarlate, pleine de noms blasphématoires, ayant sept têtes et dix cornes. La Femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, parée d'or, de pierres précieuses et de perles ; elle tenait en main une coupe d'or, pleine d'abominations : ce sont les impuretés de sa prostitution. Sur son front un nom inscrit, un mystère : “Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre.” Et je vis la Femme enivrée du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus. A cette vue, je fus pris d'un grand embarras. L'ange me dit : “Pourquoi t'es-tu étonné ? Moi, je vais te dire le mystère de la Femme et de la Bête qui la supporte, qui a sept têtes et dix cornes. La Bête que tu as vue était, et elle n'est plus ; elle va monter de l'abîme et c'est à sa perte qu'elle se dirige. Les habitants de la terre, ceux dont le nom n'est pas inscrit sur le livre de vie depuis la fondation du monde, seront émerveillés, quand ils verront reparaître la Bête, qui était et qui n'est plus. Ici il faut une intelligence douée de sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles siège la Femme ; ce sont aussi sept rois : cinq sont tombés, un existe, l'autre n'est pas encore venu et quand il sera venu, il doit demeurer peu de temps. Et la Bête qui était et qui n'est plus, elle-même est un huitième, qui fait partie des sept et va à sa perte. Quant aux dix cornes que tu as vues, ce sont dix rois, qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent pouvoir comme rois, pour une heure, avec la Bête : ils ont une seule pensée : faire hommage à la Bête de leur force et pouvoir. Ils feront la guerre à l'Agneau et l'Agneau les vaincra, parce qu'Il est le Seigneur des Seigneurs et le Roi des rois ; également seront victorieux les siens, les appelés, les élus, les fidèles.” L'ange me dit encore : “Les eaux que tu as vues, sur lesquelles siège la Prostituée, ce sont des peuples et des foules, des nations et des langues. Les dix cornes que tu as vues et la Bête haïront la Prostituée, la dépouilleront et la mettront à nu ; mangeront ses chairs et la brûleront ; car Dieu leur a mis au cœur d'accomplir son dessein à Lui, d'exécuter un seul et même dessein, de prêter leur pouvoir royal à la Bête, jusqu'à ce que soient accomplies les paroles de Dieu. Et la Femme que tu as vue, c'est la Grande Ville qui exerce royauté sur les rois de la terre.” Après cela, je vis un autre ange en train de descendre du ciel ; il avait grand pouvoir et la terre fut illuminée de son éclat. Il cria d'une voix puissante, disant : “Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! elle est devenue un habitacle de démons, un repaire pour tout esprit impur, pour tout oiseau impur et détesté, parce que du vin de son ardente impudicité elle a abreuvé toutes les nations et que les rois de la terre ont forniqué avec elle et que les marchands de la terre ont tiré richesse du débordement de son luxe.” Et j'entendis une autre voix venant du ciel qui disait : “Sortez d'elle, ô mon peuple, pour n'être pas solidaire de ses péchés et ne pas participer aux fléaux qui la frappent : car ses péchés se sont accumulés jusqu'au ciel et Dieu a eu souvenance de ses iniquités. Rendez lui selon ce qu'elle a fait ; rendez lui le double, selon ses œuvres ; dans la coupe où elle a versé, versez-lui le double ; autant elle s'est procuré de gloire et de luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil. Elle qui disait dans son cœur : je trône en reine ; je ne suis pas veuve et il n’y a pas danger que j'expérimente le deuil. C'est pourquoi, en un seul jour, vont arriver ses fléaux : mort, deuil, famine. Elle sera incendiée. Car c'est un puissant Seigneur, le Dieu qui l'a jugée.” Ils pleureront et se lamenteront sur elle, les rois de la terre qui ont forniqué avec elle et ont participé à l'orgueil de son luxe, quand ils verront la fumée de son incendie ; se tenant à bonne distance, par peur de son tourment, ils diront : “Malheur, malheur à la grande ville ! Babylone, la ville forte ! En un instant est venu ton jugement !” Et les marchands de la terre pleurent et se lamentent sur elle, parce que personne n'achète plus leur cargaison, cargaison d'or et d'argent, de pierres précieuses et de perles, de lin et pourpre, de soie et d'écarlate toutes sortes de bois de thuya, d'objets en ivoire, en bois très précieux, en airain, en fer et en marbre, et la cannelle, l'amome, les parfums, la myrrhe, l'encens, le vin, l'huile, la fleur de farine, le blé, les bœufs et les moutons - cargaison de chevaux, de chars et d'esclaves - des êtres humains ! (Les fruits que ton âme désirait s'en sont allés loin de toi ; tous les produits attirants et magnifiques sont perdus pour toi ; il n'y a pas chance qu'on les trouve encore !) Ceux qui en trafiquaient, qui tirèrent fortune de cette ville, se tiendront à bonne distance par crainte de son tourment, pleurent et se lamentent, en disant : “Malheur, malheur à la grande ville, qui était vêtue de lin, de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles, parce qu'en un moment, tant de richesse a été dévastée !” Et tout pilote, tout caboteur, les marins et tous ceux qui travaillent la mer, se tinrent à bonne distance ; ils s'écriaient en voyant la fumée de son incendie : “Quelle cité était semblable à la grande ville ? Et ils se jetaient de la poussière sur la tête et criaient, pleurant et se lamentant : “Malheur, malheur à la grande ville ! De son opulence s'étaient enrichis tous ceux qui possèdent des vaisseaux sur la mer : voici qu'en un moment, elle a été dévastée !” Réjouissez-vous sur elle, ciel et vous les saints, les apôtres et les prophètes, parce que Dieu vous a vengés d'elle. Alors un ange robuste prit une pierre pareille à une grosse meule et la jeta dans la mer, en disant : “Ainsi, d'un coup, sera précipitée Babylone, la grande ville : et plus jamais on ne la trouvera !... La voix des citharistes, des musiciens, des joueurs de flûte et de trompette ne sera plus jamais entendue chez toi. Chez toi on ne trouvera plus jamais d'artisan de quelque métier que ce soit. Le bruit de la meule jamais plus ne se fera entendre chez toi ; la lumière de la lampe jamais plus ne brillera chez toi ; la voix du fiancé et de la fiancée jamais plus ne se fera entendre chez toi. Parce que tes marchands étaient les maîtres de la terre. Parce que tes maléfices ont égaré toutes les nations. Et chez elle on a trouvé le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.” A près quoi, j'entendis dans le ciel comme la voix d'une foule nombreuse, qui disait : “Alleluiah ! Le salut, la gloire et la puissance appartiennent à notre Dieu ; parce que ses jugements sont vrais et justes ; parce qu'il a châtié la grande Prostituée, qui corrompait la terre par sa prostitution ; et qu'il a vengé sur elle le sang de ses serviteurs.” Puis ils redirent : “Alleluiah ! sa fumée monte pour l'éternité ! ” Et les vingt-quatre Vieillards et les quatre Animaux, se prosternant, adorèrent Dieu, qui est assis sur le trône, en disant : “Amen ! Alleluiah !” Et une voix qui sortait du trône disait : “Chantez à notre Dieu, vous tous ses serviteurs et vous qui le craignez, petits et grands.” Et j'entendis comme une voix de foule nombreuse, et comme une voix de grandes eaux et comme une voix de puissants tonnerres, disant “Alleluiah ! car il a établi son règne, le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant. Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse et donnons-lui la gloire, car les noces de l'Agneau sont venues ; sa Femme s'est préparée. Et il lui a été donné de se vêtir de fin lin brillant et pur.” (Or le fin lin ce sont les actes de justice des saints.) Et l'ange me dit : “Heureux ceux qui sont invités au festin de noces de l'Agneau.” Il ajoute : “Ce sont là les paroles véritables de Dieu.” Et je tombai à ses pieds pour l'adorer ; mais il me dit : “Garde-toi de le faire : je suis ton compagnon de service et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus ; adore Dieu !” (Or le témoignage de Jésus c'est l'esprit de la prophétie.) Et je vis le ciel qui était ouvert ; parut un cheval blanc. Celui qui le monte est appelé Fidèle et Véridique ; c'est avec justice qu'il juge et combat. Ses yeux sont comme une flamme de feu ; sur sa tête il y a de nombreux diadèmes. Il a un nom écrit que nul ne connaît sauf lui. Il est vêtu d'un manteau trempé de sang et son nom se dit : le Verbe de Dieu. Et les armées qui sont au ciel suivent, sur des chevaux blancs, vêtus de lin fin, blanc, pur. De sa bouche sort un glaive aigu, dont il doit frapper les nations ; c'est lui qui les paîtra avec une verge de fer ; c'est lui qui foule la cuve du vin de l'ardente colère de Dieu, le Tout-Puissant. Il a (sur son manteau et) sur sa cuisse un nom écrit : “Roi des rois et Seigneur des seigneurs.” Et je vis un ange debout dans le soleil : il cria, à forte voix, à tous les oiseaux qui volent en plein ciel : “Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, pour manger la chair des rois, la chair des chiliarques, la chair des héros, la chair des chevaux et de leurs cavaliers, la chair de tous : libres et esclaves, petits et grands.” Et je vis la Bête et les rois de la terre et leurs armées rassemblées pour batailler contre Celui qui monte le cheval et contre son armée. La Bête fut prise et avec elle le Faux-Prophète, qui avait fait en sa présence des prodiges, par lesquels il avait séduit ceux qui avaient reçu la marque de la Bête et ceux qui adoraient son image. Vifs ils furent jetés tous deux dans l'Etang de feu, flambant de soufre. Quant aux autres, ils furent exterminés par le glaive de Celui qui monte le cheval, glaive qui sort de sa bouche ; et tous les oiseaux furent rassasiés de leurs chairs. Et je vis un ange en train de descendre du ciel : il tenait à la main la clef de l'Abîme et une grande chaîne. Il maîtrisa le Dragon, le Serpent antique, qui est le Diable et Satan, l'enchaîna pour mille ans, le jeta dans l'Abîme qu'il ferma et scella par-dessus, pour qu'il ne séduisît plus les nations, jusqu'à ce que fussent terminés les mille ans : après quoi il doit être délié pour un peu de temps. Et je vis des trônes ; des gens s'y assirent et le pouvoir de jugement leur fut donné. Je vis les âmes des gens décapités, à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu et tous ceux qui n'avaient pas adoré la Bête, ni son image et n'avaient pas accepté la marque sur leur front et sur leur main. Ils vécurent et régnèrent avec le Christ mille ans. Les autres morts ne vécurent pas jusqu'à ce que fussent accomplis les mille ans. C'est la première résurrection. Heureux et saint, celui qui prend part à la première résurrection ; sur ceux-là la seconde mort n'a pas prise, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ avec qui ils règneront mille ans. Et quand seront accomplis les mille ans, Satan sera délié de sa prison, et il s'en ira séduire les nations qui se trouvent aux quatre coins de la terre savoir : Gog et Magog, en vue de les rassembler pour la guerre ; leur nombre est comme le sable de la mer. Ils montèrent sur la largeur de la terre et encerclèrent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu tomba du ciel et les dévora. Quant au Diable, leur séducteur, il fut jeté dans l'Etang de feu et de soufre, où se trouvent aussi la Bête et le Faux-Prophète. Ils seront tourmentés, jour et nuit, aux siècles des siècles. Et je vis un grand trône blanc ; de devant Celui qui y siégeait, la terre et le ciel s'enfuirent, sans qu'on trouvât de place pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert : le livre de vie. Et les morts furent jugés, d'après le contenu des livres, suivant leurs actes. La mer rendit les morts qui se trouvaient en elle ; la Mort et l'Hadès rendirent les morts qui étaient en eux. Ils furent jugés chacun selon leurs œuvres. La Mort et l'Hadès furent jetés dans l'Etang de feu ; l'Etang de feu, c'est la seconde mort. Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de vie fut jeté dans l'Etang de feu. Et je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s'en sont allés et la mer n'est plus ; et la cité sainte, Jérusalem nouvelle, je la vis qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu, apprêtée comme une fiancée parée pour son époux. J'entendis une grande voix, sortant du trône, qui disait : “Voici la demeure de Dieu chez les hommes ; il établira sa présence parmi eux ; et eux seront son peuple et Dieu lui-même sera avec eux ; il essuiera toute larme de leurs yeux et la mort n'existera plus ; il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine : car les premières choses s'en sont allées.” Celui qui siégeait sur le trône dit : “Voici je fais toutes choses nouvelles.” Et il ajoute : “Ecris que ces paroles sont sûres et authentiques.” Il me dit encore : “C'est arrivé ! Moi, je suis l'alpha et l'oméga, le principe et la fin ; à l'altéré, je donnerai de la source de l'eau de vie, gratuitement. Le vainqueur aura cet héritage ; et je serai pour lui Dieu et lui sera pour moi fils. Quant aux lâches, aux infidèles, aux abominables, aux meurtriers, aux impudiques, aux magiciens, aux idolâtres et à tous les menteurs, leur lot sera l'Etang flambant de feu et de soufre, c'est-à-dire la seconde mort.” Arriva l'un des sept anges qui tenaient les sept coupes, remplies des sept derniers fléaux ; et il me parla ainsi : “Viens, que je te montre la Fiancée, l'Epouse de l'Agneau.” Et il m'emporta en esprit sur une grande et haute montagne et me montra la Ville sainte, Jérusalem qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu. Elle avait la gloire de Dieu. Son éclat était semblable à celui d'une pierre très précieuse, comme serait une pierre de jaspe cristallin. Elle avait un mur grand et élevé ; elle avait douze portes : sur les portes douze anges ainsi que des noms inscrits, ceux des douze tribus des fils d'Israël. A l'Orient, trois portes ; au nord, trois portes ; au sud, trois portes ; au couchant, trois portes. Le mur de la cité avait douze soubassements et sur eux douze noms, ceux des douze apôtres de l'Agneau. Celui qui me parlait tenait comme mesure un roseau d'or pour mesurer la ville, ses portes et sa muraille. La ville forme un carré : sa longueur est égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau : douze mille stades. Sa longueur, sa largeur et sa hauteur sont égales. Il mesura sa muraille : cent quarante-quatre coudées, mesure d'homme qui est aussi mesure d'ange. La structure de sa muraille est de jaspe et la ville est de l'or pur, semblable à du pur cristal. Les soubassements du mur de la ville sont ornés de toutes sortes de pierres précieuses ; le premier est de jaspe ; le deuxième de saphir ; le troisième de calcédoine ; le quatrième d'émeraude ; le cinquième de sardoine ; le sixième de cornaline ; le septième de chrysolithe ; le huitième de béryl ; le neuvième de topaze ; le dixième de chrysoprase ; le onzième de hyacinthe ; le douzième d'améthyste. Les douze portes sont douze perles ; chacune des portes était faite d'une seule perle. La place de la ville était d'or pur translucide comme cristal. Je ne vis pas de temple dans la cité : car son temple c'est le Seigneur, Dieu tout-puissant ainsi que l'Agneau. La ville n'a pas besoin du soleil ni de la lune pour l'éclairer : car la gloire de Dieu l'illumine et son flambeau c'est l'Agneau ; les nations marcheront à sa lumière et les rois de la terre y apportent leur splendeur. Ses portes ne se fermeront pas le jour ; quant à la nuit, elle n'existera pas en ce lieu. On y apportera la splendeur et la magnificence des nations. Il n'y pénétrera rien d'impur, ni personne qui pratique l'abomination et le mensonge, mais seulement les inscrits au livre de vie de l'Agneau. Il me montra un fleuve d'eau de la vie brillant comme du cristal, sortant du trône de Dieu et de l'Agneau, au milieu de la place de la ville. Et de part et d'autre du fleuve, était un bois de vie donnant douze récoltes, produisant chaque mois sa récolte. Les feuilles du bois servent à la guérison des nations. Aucun anathème ne subsistera plus. Le trône de Dieu et de l'Agneau sera dans la cité ; ses serviteurs le serviront et verront sa face ; son nom sera sur leurs fronts. Et il n'y aura plus de nuit et ils n'auront pas besoin de la lumière d'un flambeau ni de celle du soleil, car le Seigneur Dieu luira sur eux. Et ils régneront aux siècles des siècles. Il me dit : “Ces paroles sont certaines et authentiques. Et le Seigneur Dieu des esprits des prophètes a envoyé son ange montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt. Et voici que je viens bientôt. Heureux qui garde les paroles prophétiques de ce livre.” C'est moi, Jean, qui ai entendu et vu cela. Et quand j'eus entendu et vu, je tombai pour l'adorer aux pieds de l'ange qui me le montrait. Mais il me dit : “Garde-toi de le faire : je suis ton compagnon de service et celui de tes frères les prophètes et de ceux qui gardent les paroles de ce livre ; adore Dieu ! Et il me dit : “Ne scelle pas les paroles de la prophétie de ce livre : car le temps est proche. Que l'inique pratique encore l'iniquité ; que le sale se salisse encore ; que le juste pratique encore la justice et que le saint se sanctifie encore. Voici que je viens bientôt ; ma rétribution est avec moi pour rendre à chacun selon son œuvre. Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le principe et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs vêtements pour avoir droit à l'arbre de vie et entrer dans la ville par les portes. Dehors les chiens, les magiciens, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres et tout homme qui aime et pratique le mensonge. Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange vous attester cela pour les églises. Je suis la souche et la race de David, l'astre brillant. L'Esprit et la Fiancée disent : “Viens !” Que l'auditeur dise : “Viens !” Que l'altéré vienne ; que l'homme de bonne volonté reçoive de l'eau de la vie gratuitement ! J'atteste, moi, à quiconque entend les paroles prophétiques de ce livre : si quelqu'un y ajoute, Dieu lui ajoutera les fléaux qui sont décrits dans ce livre ; et si quelqu'un retranche aux paroles du livre de cette prophétie, Dieu lui retranchera sa part à l'arbre de la vie et à la Ville sainte, qui sont décrits en ce livre. Celui qui atteste cela dit : “Oui, je viens bientôt.” Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! La grâce du Seigneur Jésus soit avec les saints.