2010-02-26

initial OSIS 2.1.1 version

French Bible Bovet Bonnet (1900) The mod2zef tool ZefToOsis 1.0.0 2009-03-25 Version Bible Bovet Bonnet, from the Annotated Bible 1900 (BBB) (c) Claude Royere http://epelorient.free.fr - Lorient - France FreBBB Version 1.0 (june 2008) EN: This Sword Bible module provides the french translation of the OT by Félix Bovet (1824-1903), and of the NT by Louis Bonnet (1805-1892). They both are extracted from a well known commentary in France and Switzerland, still very appreciated today : "La Bible annotée". For practical reasons the verses reference have been modified to match the KJV one. FR: Ce module Sword FreBBB est composé de la traduction française de Félix Bovet (1824-1903) pour l'Ancien Testament, et de Louis Bonnet pour le Nouveau. Elles sont extraites de l'ouvrage bien connu : "La Bible annotée". Toutes les deux réunissent des qualités d'exactitude et d'expression qui les rendent agréables à lire par elles-mêmes, indépendamment de leurs notes. Afin de faciliter l'intégration aux logiciels bibliques, la numération des versets est celle de la King James. Claude Royère claude.royere@gmail.com http://epelorient.free.fr Bible FreBBB http://crosswire.org/sword/modules/ModInfo.jsp?modName=FreBBB fr provide the bible to the nations of the world Copyrighted; Free non-commercial distribution Bible
Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. Et la terre était déserte et vide ; les ténèbres couvraient l'abîme et l'Esprit de Dieu reposait sur les eaux. Et Dieu dit : Que la lumière soit. Et la lumière fut. Et Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres. Et Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Et il y eut un soir et il y eut un matin ; ce fut un jour. Et Dieu dit : Qu'il y ait une étendue entre les eaux, et qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux. Et Dieu fit l'étendue et sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue et les eaux qui sont au-dessus de l'étendue, et cela fut. Et Dieu appela l'étendue cieux. Et il y eut un soir et il y eut un matin ; ce fut le second jour. Et Dieu dit : Que les eaux de dessous les cieux s'amoncellent en un seul lieu et que le sec paraisse. Et cela fut. Et Dieu appela le sec terre et il appela l'amas des eaux mers ; et Dieu vit que cela était bon. Et Dieu dit : Que la terre fasse pousser du gazon, des herbes portant semence, des arbres à fruits produisant, selon leur espèce, du fruit ayant en soi sa semence, sur la terre. Et cela fut. Et la terre fit sortir des plantes, des herbes portant semence selon leur espèce et des arbres produisant selon leur espèce du fruit ayant en soi sa semence ; et Dieu vit que cela était bon. Et il y eut un soir et il y eut un matin ; ce fut le troisième jour. Et Dieu dit : Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue des cieux pour séparer le jour et la nuit, et qu'ils servent de signes et qu'ils fassent les époques et les jours et années ; et qu'ils servent dans l'étendue des cieux de luminaires pour luire sur la terre. Et cela fut. Et Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour dominer sur le jour et le plus petit pour dominer sur la nuit, et les étoiles. Et Dieu les plaça dans l'étendue des cieux pour luire sur la terre, et pour dominer sur le jour et sur la nuit, et pour séparer la lumière et les ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon. Et il y eut un soir et il y eut un matin ; ce fut le quatrième jour. Et Dieu dit : Que les eaux foisonnent d'une multitude d'êtres animés, et que des volatiles volent sur la terre, sur la face de l'étendue des cieux. Et Dieu créa les grandes bêtes aquatiques et tout être animé qui se meut, dont les eaux fourmillent, selon leur espèce, et tout volatile ailé selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon. Et Dieu les bénit en disant : Fructifiez et multipliez et remplissez les eaux dans les mers, et que les oiseaux multiplient sur la terre. Et il y eut un soir et il y eut un matin ; ce fut le cinquième jour Et Dieu dit : Que la terre fasse sortir des êtres animés selon leur espèce, le bétail, les reptiles et les animaux terrestres selon leur espèce. Et cela fut. Et Dieu fit des animaux terrestres selon leur espèce. Et Dieu vit que cela était bon. Et Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'ils dominent sur les poissons de la mer et sur les oiseaux du ciel et sur le bétail et sur toute la terre et sur tout reptile qui rampe sur la terre. Et Dieu créa l'homme à son image. Il l'a créé à l'image de Dieu. Il les a créés mâle et femelle. Et Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Fructifiez et multipliez et remplissez la terre et soumettez-la, et assujettissez-vous les poissons de la mer et les oiseaux des cieux et tout animal qui se meut sur la terre. Et Dieu dit : Voici, je vous ai donné toute herbe portant semence qui est sur la face de toute la terre, et tous les arbres qui ont un fruit d'arbre portant semence ; cela vous servira de nourriture. Et à tout animal de la terre et à tout oiseau des cieux et à tout ce qui se meut sur la terre ayant en soi une âme vivante, j'ai donné toute herbe pour nourriture. Et cela fut. Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait, et voici c'était très bon. Et il y eut un soir et il y eut un matin ; ce fut le sixième jour. Et les cieux et la terre et toute leur armée furent achevés. Et Dieu acheva au septième jour toute l'œuvre qu'il avait faite. Et il cessa au septième jour de travailler à toute l'œuvre qu'il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, parce qu'en ce jour-là il avait cessé de travailler à toute l'œuvre qu'il avait créée pour la faire. C'est là ce qui est procédé des cieux et de la terre quand ils furent créés, au jour où l'Eternel Dieu fit une terre et des cieux. Il n'y avait encore sur la terre aucun arbrisseau des champs, et aucune herbe des champs n'avait encore germé ; car l'Eternel Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n'y avait pas d'homme pour cultiver le sol ; et une vapeur montait de la terre et arrosait toute la face du sol. Et l'Eternel Dieu forma l'homme de la poussière du sol, et il souffla dans ses narines un souffle de vie, et l'homme devint un être animé. Et l'Eternel Dieu planta un arbre en Eden, à l'orient, et il mit là l'homme qu'il avait formé. Et l'Eternel Dieu fit pousser du sol tout arbre agréable à voir et bon à manger, et l'arbre de vie au milieu du jardin et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Et un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin, et de là il se partageait et devenait quatre fleuves. Le nom de l'un est Pischon ; c'est celui qui entoure toute la terre de Havila où est l'or Et l'or de cette terre-là est bon ; c'est là qu'est le bdellium et la pierre de Schoham. Et le nom du second fleuve est Guihon ; c'est celui qui entoure toute la terre de Cusch. Et le nom du troisième fleuve est Hiddékel, qui coule à l'orient d'Assur. Et le quatrième fleuve est l'Euphrate. Et l'Eternel Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Eden pour le cultiver et pour le garder. Et l'Eternel Dieu donna à l'homme cet ordre : Tu mangeras librement de tout arbre du jardin ; mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas, car au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement. Et l'Eternel Dieu dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide qui soit sa pareille. Et l'Eternel Dieu forma du sol tout animal des champs et tout oiseau des cieux, et les fit venir vers l'homme pour voir comment il les appellerait, et pour que, selon que l'homme appellerait un être vivant, ce fût son nom. Et l'homme donna des noms à tous les bestiaux et aux oiseaux des cieux et à toutes les bêtes sauvages ; et il ne trouva pas pour l'homme une aide qui fût sa pareille. Et l'Eternel Dieu fil tomber un profond assoupissement sur l'homme, qui s'endormit, et il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place, et de la côte qu'il avait prise de l'homme, l'Eternel Dieu forma une femme, et il l'amena vers l'homme. Et l'homme dit : Celle-ci cette fois est os de mes os et chair de ma chair ; celle-ci sera appelée femme parce qu'elle a été prise de l'homme. C'est pourquoi l'homme laissera son père et sa mère et il s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. Et l'homme et sa femme étaient tous deux nus, sans en avoir honte. Or le serpent était le plus fin des animaux des champs que l'Eternel Dieu avait faits. Et il dit à la femme : Est-ce que Dieu aurait dit : Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ? Et la femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin ; mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas, de peur que vous ne mouriez. Et le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez nullement ; mais Dieu sait qu'au jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal. Et la femme vit que l'arbre était bon à manger et qu'il était agréable aux yeux et que l'arbre était désirable pour devenir intelligent ; et elle prit de son fruit et en mangea, et elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea. Et les yeux de tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus ; et ils cousirent des feuilles, de figuier et se firent des ceintures. Et ils entendirent le bruit de l'Eternel Dieu passant dans le jardin au vent du jour. Et l'homme et sa femme se cachèrent de devant l'Eternel Dieu parmi les arbres du jardin. Et l'Eternel Dieu appela l'homme et lui dit : Où es-tu ? Et il dit : Je t'ai entendu dans le jardin et j'ai craint, car je suis nu ; et je me suis caché. Et il dit : Qui t'a montré que tu es nu ? As-tu mangé de l'arbre dont je t'avais dit de ne pas manger ? Et l'homme dit : C'est la femme que tu as mise auprès de moi qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé. Et l'Eternel Dieu dit à la femme : Qu'est-ce que tu as fait ? Et la femme répondit : Le serpent m'a trompée et j'en ai mangé. Et l'Eternel Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit d'entre toutes les bêtes et d'entre tous les animaux des champs ; tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie. Et je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; cette postérité te meurtrira à la tête, et toi tu la meurtriras au talon. A la femme il dit : Je rendrai fort pénible ton travail et ta grossesse ; tu enfanteras des fils avec peine ; ton désir se portera vers ton mari, et il dominera sur toi. Et à Adam il dit : Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre : Tu n'en mangeras pas ! Le sol est maudit à cause de toi. Tu en tireras ta nourriture avec travail tous les jours de ta vie. Et il te produira des épines et des chardons et tu mangeras les plantes des champs. Tu mangeras ton pain à la sueur de ton visage jusqu'à ce que tu retournes à la terre, parce que c'est d'elle que tu as été tiré ; car tu es poussière et tu redeviendras poussière. Et l'homme donna à sa femme le nom d'Eve, parce qu'elle a été la mère de tous les vivants. Et l'Eternel Dieu fit à Adam et à sa femme des tuniques de peau et les vêtit. Et l'Eternel Dieu dit : Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal ; et maintenant il ne faut pas qu'il avance sa main et qu'il prenne aussi de l'arbre de vie et qu'il en mange, et vive à toujours. Et l'Eternel Dieu le fit sortir du jardin d'Eden pour cultiver la terre d'où il avait été pris. Et il chassa l'homme, et il plaça à l'orient du jardin d'Eden les chérubins et la flamme de l'épée tournoyante pour garder le chemin de l'arbre de vie. Et l'homme ayant connu Eve sa femme, elle conçut et enfanta Caïn ; et elle dit : J'ai donné l'être à un homme avec l'Eternel. Elle enfanta encore Abel son frère ; et Abel fut berger, et Caïn était cultivateur. Et après un certain temps, Caïn offrit des produits de la terre en oblation à l'Eternel ; et Abel ayant offert, lui aussi, des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse, l'Eternel regarda Abel et son oblation ; et il n'avait pas regardé Caïn et son oblation. Et Caïn fut fort irrité et son visage fut abattu. Et l'Eternel dit à Caïn : Pourquoi es-tu irrité et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu fais bien, ne seras-tu pas agréé ? Et si tu ne fais pas bien, le péché se tient à la porte ; son désir tend vers toi, et toi tu dois dominer sur lui. Et Caïn parla à Abel, son frère, et il arriva, comme ils étaient dans la campagne, que Caïn s'éleva contre Abel son frère et le tua. Et l'Eternel dit à Caïn ; Où est Abel, ton frère ? Et il dit : Je ne sais pas ; suis-je le gardien de mon frère ? Et il dit : Qu'as-tu fait ? J'entends le sang de ton frère qui crie à moi de la terre. Et maintenant tu es maudit par la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. Lorsque tu cultiveras la terre, elle ne te donnera plus son fruit ; tu seras errant et fugitif sur la terre. Et Caïn dit à l'Eternel : Ma peine est plus grande que je ne la puis supporter. Voici tu m'as chassé aujourd'hui de dessus la face du pays, et je serai caché de devant ta face, je serai errant et fugitif sur la terre, et il arrivera que quiconque me trouvera me tuera. Et l'Eternel lui dit : C'est pourquoi, si quelqu'un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois. Et l'Eternel mit un signe sur Caïn pour que quiconque le trouverait ne le frappât point. Et Caïn sortit de devant l'Eternel, et il habita dans le pays de Nod, à l'orient d'Eden. Et Caïn connut sa femme, et elle conçut et enfanta Hénoc ; et il se mit à bâtir une ville, et il appela cette ville Hénoc, du nom de son fils. Et Irad naquit à Hénoc ; et Irad engendra Méhujaël, et Méhujaël engendra Méthusaël, et Méthusaël engendra Lémec. Et Lémec prit deux femmes ; le nom de l'une était Ada et le nom de la seconde, Tsilla. Et Ada enfanta Jabal ; il a été le père de ceux qui habitent sous la tente et au milieu des troupeaux. Et le nom de son frère était Jubal ; il a été le père de tous ceux qui jouent de la harpe et du chalumeau. Et Tsilla eut aussi des enfants : Tubal-Caïn, qui forgeait toute espèce d'instruments tranchants d'airain et de fer, et la sœur de Tubal-Caïn, Naama. Et Lémec dit à ses femmes : Ada et Tsilla, entendez ma voix ! Femmes de Lémec, écoutez ma parole ! J'ai tué un homme pour m'avoir blessé, Et un enfant pour m'avoir meurtri. Car Caïn sera vengé sept fois, Et Lémec soixante-dix-sept fois. Et Adam connut encore sa femme, et elle enfanta un fils et l'appela Seth, car, dit-elle, Dieu m'a donné une autre postérité à la place d'Abel, parce que Caïn l'a tué. Et à Seth aussi naquit un fils, et il l'appela Enosch. Ce fut alors que l'on commença à invoquer le nom de l'Eternel. C'est ici le livre de la postérité d'Adam. Au jour où Dieu créa Adam, il le fit à la ressemblance de Dieu. Il les créa mâle et femelle et il les bénit et leur donna le nom d'Homme au jour où ils furent créés. Et Adam vécut cent trente ans et engendra un fils à sa ressemblance, selon son image, et il lui donna le nom de Seth. Et les jours d'Adam, après qu'il eut engendré Seth, furent de huit cents ans, et il engendra des fils et des filles. Et tout le temps qu'Adam vécut fut de neuf cent trente ans, et il mourut. Et Seth vécut cent cinq ans, et il engendra Enosch. Et après qu'il eut engendré Enosch, Seth vécut huit cent sept ans, et il engendra des fils et des filles. Et tout le temps que Seth vécut fut de neuf cent douze ans, et il mourut. Et Enosch vécut quatre-vingt-dix ans, et il engendra Kénan. Et après qu'il eut engendré Kénan, Enosch vécut huit cent quinze ans, et il engendra des fils et des filles. Et tout le temps qu'Enosch vécut fut de neuf cent cinq ans, et il mourut. Et Kénan vécut soixante-dix ans, et il engendra Mahalaléel. Et après qu'il eut engendré Mahalaléel, Kénan vécut huit cent quarante ans, et il engendra des fils et des filles. Et tout le temps que Kénan vécut fut de neuf cent dix ans, et il mourut. Et Mahalaléel vécut soixante-cinq ans, et il engendra Jéred. Et après qu'il eut engendré Jéred, Mahalaléel vécut huit cent trente ans, et il engendra des fils et des filles. Et tout le temps que Mahalaléel vécut fut de huit cent quatre-vingt-quinze ans, et il mourut. Et Jéred vécut cent soixante-deux ans, et il engendra Hénoc. Et après qu'il eut engendré Hénoc, Jéred vécut huit cents ans, et il engendra des fils et des filles. Et tout le temps que Jéred vécut fut de neuf cent soixante-deux ans, et il mourut. Et Hénoc vécut soixante-cinq ans, et il engendra Méthusélah. Et après qu'il eut engendré Méthusélah, Hénoc marcha avec Dieu trois cents ans, et il engendra des fils et des filles. Et tout le temps qu'Hénoc vécut fut de trois cent soixante-cinq ans. Hénoc marcha donc avec Dieu, et on ne le vit plus, car Dieu l'avait pris. Et Méthusélah vécut cent quatre-vingt-sept ans, et il engendra Lémec. Et après qu'il eut engendré Lémec, Méthusélah vécut sept cent quatre-vingt-deux ans, et il engendra des fils et des filles. Et tout le temps que Méthusélah vécut fut de neuf cent soixante-neuf ans, et il mourut. Et Lémec vécut cent quatre vingt-deux ans, et il engendra un fils ; et il lui donna le nom de Noé en disant : Celui-ci nous soulagera du travail de nos mains et de la peine que nous donne ce sol que l'Eternel a maudit. Et après qu'il eut engendré Noé, Lémec vécut cinq cent quatre-vingt-quinze ans, et il engendra des fils et des filles. Et tout le temps que Lémec vécut fut de sept cent soixante-dix-sept ans, et il mourut. Et Noé, âgé de cinq cents ans, engendra Sem, Cham et Japheth. Lorsque les hommes eurent commencé à être nombreux sur la face de la terre et que des filles leur furent nées, les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils prirent des femmes d'entre toutes celles qui leur plurent. Et l'Eternel dit : Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec l'homme, car aussi il n'est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans. Les géants étaient sur la terre en ces jours-là, et cela après que les fils de Dieu étaient venus vers les filles des hommes et qu'elles leur avaient donné des enfants ; ce sont là ces héros qui sont dès les temps les plus anciens des hommes célèbres. Et l'Eternel vit que la méchanceté de l'homme était grande sur la terre et que tous les desseins des pensées de son cœur n'étaient que mal continuellement. Et l'Eternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il fut affligé dans son cœur. Et l'Eternel dit : J'effacerai de dessus la terre l'homme que j'ai créé, depuis l'homme jusqu'au bétail, aux reptiles et aux oiseaux des cieux, car je me repens de les avoir faits. Et Noé trouva grâce aux yeux de l'Eternel. C'est ici l'histoire de Noé. Noé était un homme juste, intègre parmi les hommes de son temps ; Noé marchait avec Dieu. Et Noé eut trois fils, Sem, Cham et Japheth. Et la terre se corrompit devant Dieu, et la terre se remplit de violence. Et Dieu vit la terre, et voici elle était corrompue, car toute chair suivait sur la terre une voie de corruption. Et Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est venue devant moi car par eux la terre est pleine de violence. Je vais les détruire, ainsi que la terre. Fais-toi une arche de bois résineux ; tu la feras composée de cellules et tu l'enduiras de poix en dedans et en dehors. Et voici comment tu la feras ; la longueur de l'arche sera de trois cents coudées, sa largeur de cinquante et sa hauteur de trente. Tu feras une ouverture à l'arche, et tu la feras d'une coudée depuis le toit. Tu mettras la porte de l'arche sur le côté. Tu feras un premier, un second et un troisième étage de cellules. Et moi je vais faire venir le déluge, une inondation de la terre, pour détruire de dessous les cieux toute chair ayant en soi souffle de vie. Tout ce qui est sur la terre périra. Mais j'établirai mon alliance avec toi, et tu entreras dans l'arche, toi, tes fils, ta femme et les femmes de tes fils avec toi. Et de tout ce qui vit, de toutes les espèces d'animaux, tu en feras entrer deux de chacune dans l'arche, pour les conserver en vie ainsi que toi ; ce sera un mâle et une femelle. Des oiseaux des diverses espèces, des quadrupèdes des diverses espèces et de toutes les diverses espèces d'animaux qui rampent sur le sol, il en viendra vers toi deux de chacune pour que tu les conserves en vie. Et toi, prends de tout ce qui peut se manger et fais-en provision ; cela servira à ta nourriture et à la leur. Et Noé se mit à l'œuvre ; il fit tout ainsi que Dieu le lui avait ordonné. Et l'Eternel dit à Noé : Entre, toi et toute ta famille dans l'arche, car je t'ai vu juste devant moi au milieu de cette génération. De tous les animaux purs tu en prendras sept paires, les mâles et leurs femelles, et de tous les animaux qui ne sont pas purs, tu en prendras deux, un mâle et sa femelle ; et aussi des oiseaux des cieux sept paires, mâles et femelles, pour en conserver la race sur la face de toute la terre. Car sept jours encore, et je ferai pleuvoir sur la terre quarante jours et quarante nuits, et j'effacerai de dessus le sol tous les êtres que j'ai faits. Et Noé fit tout ce que l'Eternel lui avait ordonné. Et Noé avait six cents ans quand eut lieu le déluge, une inondation de Et Noé entra dans l'arche, et avec lui ses fils, sa femme et les femmes de ses fils, de devant les eaux du déluge. Des animaux purs et de ceux qui ne sont pas purs, des oiseaux et de tout ce qui rampe sur le sol, chaque paire, mâle et femelle, entra vers Noé dans l'arche, comme Dieu l'avait ordonné à Noé. Et au bout des sept jours les eaux du déluge furent sur la terre. L'an six cent de la vie de Noé, au deuxième mois, le dix-septième jour du mois, en ce jour-là toutes les fontaines du grand abîme jaillirent et les écluses des cieux s'ouvrirent, et la pluie tomba sur la terre quarante jours et quarante nuits. En ce jour même, Noé entra dans l'arche, ainsi que Sem, Cham et Japheth, fils de Noé, et la femme de Noé et les trois femmes de ses fils avec eux ; eux et tous les animaux sauvages des diverses espèces et tous les bestiaux des diverses espèces et tous les reptiles des diverses espèces qui rampent sur la terre et tous les oiseaux des diverses espèces, tous les petits oiseaux, tout ce qui a des ailes. Il vint vers Noé, dans l'arche deux de chaque sorte de créature ayant souffle de vie ; ils arrivaient mâle et femelle, de toute chair, comme Dieu le lui avait ordonné. Et l'Eternel ferma la porte sur lui. Et le déluge fut quarante jours sur la terre, et les eaux grossirent et soulevèrent l'arche, et elle s'éleva de dessus la terre. Et les eaux crûrent et devinrent extrêmement grosses sur la terre, et l'arche flotta sur les eaux. Et les eaux ayant crû extraordinairement sur la terre, toutes les hautes montagnes qui sont sous tous les cieux furent couvertes. Les eaux s'élevèrent de quinze coudées au-dessus, et les montagnes furent couvertes. Et toute créature qui se meut sur la terre périt, oiseaux, bétail, animaux sauvages et toutes les bêtes qui rampent sur la terre, ainsi que tous les hommes. De tout ce qui existe sur la terre sèche, tout ce qui a souffle de vie dans les narines mourut. Tout être qui se trouve sur la face du sol disparut, de l'homme jusqu'au bétail, jusqu'aux reptiles et jusqu'aux oiseaux des cieux. Ils furent effacés de la terre, et il ne fut laissé de reste que Noé et ce qui était avec lui dans l'arche. Et les eaux furent hautes sur la terre cent cinquante jours. Et Dieu se souvint de Noé et de tous les animaux et de tout le bétail qui était avec lui dans l'arche, et Dieu fit passer un vent sur la terre, et les eaux baissèrent, et les fontaines de l'abîme et les écluses des cieux se fermèrent, et la pluie cessa de tomber des cieux. Et les eaux se retirèrent de dessus la terre peu à peu ; et les eaux diminuèrent au bout de cent cinquante jours, et l'arche s'arrêta au septième mois, le dix-septième jour du mois, sur les montagnes d'Ararat. Et les eaux allèrent en diminuant jusqu'au dixième mois, le premier jour du mois, apparurent les sommets des montagnes. Et il arriva qu'au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre de l'arche, qu'il avait faite, et lâcha le corbeau ; et le corbeau sortit, partant et revenant jusqu'à ce que les eaux fussent séchées au-dessus de la terre. Et il lâcha la colombe d'auprès de lui pour voir si les eaux avaient diminué de dessus la face de la terre. Et la colombe, n'ayant pas trouvé où poser la plante de son pied, revint vers lui dans l'arche, parce qu'il y avait des eaux sur la face de toute la terre. Et il étendit la main, la prit et la fit rentrer auprès de lui dans l'arche. Et il attendit encore sept autres jours et il lâcha de nouveau la colombe hors de l'arche ; et la colombe revint vers lui sur le soir, et voici elle avait dans son bec une feuille d'olivier toute fraîche ; et Noé reconnut que les eaux avaient diminué sur la terre. Et il attendit encore sept autres jours et lâcha la colombe ; et elle ne revint plus vers lui. Et l'an six cent un, au premier mois, le premier du mois, les eaux avaient séché sur la terre. Noé ôta la couverture de l'arche et aperçut que la face du sol avait séché. Et au second mois, le vingt-septième jour du mois, la terre fut sèche. Et Dieu parla à Noé en ces mots : Sors de l'arche, toi, ta femme, tes fils et les femmes de tes fils avec toi. Tous les animaux qui sont avec toi, de toute espèce, oiseaux, quadrupèdes et tous les reptiles qui rampent sur la terre, fais-les sortir avec toi, et qu'ils abondent sur la terre ; qu'ils fructifient et deviennent nombreux sur la terre. Et Noé sortit, et ses fils, sa femme et les femmes de ses fils avec lui. Tous les animaux, tous les reptiles et tous les oiseaux, tous les êtres qui se meuvent sur la terre selon leurs familles, sortirent de l'arche. Et Noé construisit un autel à l'Eternel et prit de toutes les bêtes pures et de tous les oiseaux purs, et offrit des holocaustes sur l'autel. Et l'Eternel sentit une odeur d'apaisement, et l'Eternel dit en son cœur : Je ne maudirai plus désormais la terre à cause de l'homme parce que les pensées du cœur de l'homme sont mauvaises dès l'enfance, et désormais je ne frapperai plus tout être vivant, comme je l'ai fait. Désormais, tant que la terre durera, les semailles, les moissons, le froid, le chaud, l'été, l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront point. Et Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit : Fructifiez, multipliez-vous et remplissez la terre. Vous serez craints et redoutés de tout animal de la terre et de tout oiseau des cieux ; toutes les bêtes qui rampent sur la terre et tous les poissons de la mer vous sont livrés. Tout ce qui a mouvement et vie vous servira de nourriture ; je vous ai donné tout cela comme la verdure des plantes ; seulement vous ne mangerez pas de chair avec son âme, avec son sang, et votre sang à vous, j'en demanderai compte à cause de vos âmes ; j'en demanderai compte à tout animal ; et de la main de l'homme, de la main de chaque frère je redemanderai l'âme de l'homme. Qui versera le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé, car Dieu a fait l'homme à son image. Et vous, fructifiez et multipliez-vous, abondez sur la terre et vous y multipliez. Et Dieu dit à Noé et à ses fils avec lui : Et moi, je vais établir mon alliance avec vous et avec votre postérité après vous, avec tout être vivant qui est avec vous, oiseau, bétail, et tout animal de la terre qui est avec vous, depuis ceux qui sont sortis de l'arche jusqu'à tout animal de la terre ; j'établis avec vous cette alliance, que désormais nulle chair ne soit détruite par les eaux du déluge, et qu'il n'y ait plus de déluge pour ravager la terre. Et Dieu dit : Voici le signe de l'alliance que je mets entre moi et vous et tout être vivant qui est avec vous, à perpétuité. J'ai mis mon arc dans la nuée, et il deviendra signe d'alliance entre moi et la terre. Il arrivera que quand j'amoncellerai des nuées sur la terre, l'arc apparaîtra dans la nuée ; et je me souviendrai de l'alliance que j'ai avec vous et avec tout être vivant, de quelque sorte qu'il soit, pour que les eaux ne deviennent plus un déluge détruisant les créatures de toute sorte. Et l'arc sera dans la nuée, et en le voyant je me souviendrai de l'alliance perpétuelle qui existe entre Dieu et tout être, de quelque sorte que ce soit, qui vit sur la terre. Et Dieu dit à Noé : Tel est le signe de l'alliance que j'ai établie entre moi et toute chair qui est sur la terre. Et les fils de Noé qui sortirent de l'arche étaient Sem, Cham et Japheth ; et Cham était père de Canaan. Ces trois sont les fils de Noé, et c'est d'eux que descendent les habitants de toute la terre. Et Noé, qui était cultivateur, commença à planter de la vigne, et il but du vin et fut ivre, et il se découvrit au milieu de sa tente. Et Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père et le rapporta à ses deux frères dehors. Et Sem avec Japheth prit le manteau, et ils le mirent sur leurs épaules à tous deux, et ils marchèrent en arrière et couvrirent la nudité de leur père. Leurs faces étant tournées en arrière, ils n'avaient point vu la nudité de leur père. Et Noé se réveilla de son ivresse, et il sut ce que lui avait fait son plus jeune fils, et il dit : Maudit soit Canaan ! Il sera pour ses frères le serviteur des serviteurs. Puis il dit : Béni soit l'Eternel, Dieu de Sem, Et que Canaan soit son serviteur. Que Dieu donne de l'espace à Japheth, Et qu'il habite dans les tentes de Sem ; Et que Canaan soit son serviteur. Et Noé vécut après le déluge trois cent cinquante ans. Et tous les jours de Noé furent neuf cent cinquante ans, et il mourut. Voici la postérité des fils de Noé, Sem, Cham et Japheth. Il leur naquit des fils après le déluge. Fils de Japheth : Gomer, Magog, Madaï, Javan, Tubal, Mésec et Thiras. Fils de Gomer : Askénaz, Riphath et Thogarma. Fils de Javan : Elisa et Tharsis, Kittim et Dodanim. C'est d'eux que viennent les peuples dispersés, dans les îles des nations, dans leurs divers pays, chacun selon sa langue, selon leurs familles, en leurs nations. Fils de Cham : Cusch, Mitsraïm, Put et Canaan. Fils de Cusch : Séba, Havila, Sabétha, Raama et Sabthéca. Fils de Raama : Schéba et Dédan. Et Cusch engendra Nimrod ; celui-ci a commencé à être un homme puissant sur la terre. C'était un puissant chasseur devant l'Eternel ; c'est pourquoi l'on dit : Comme Nimrod, puissant chasseur devant l'Eternel. Et le commencement de son empire fut Babel, Erec, Accad et Calné au pays de Sinéar. Etant allé de ce pays-là en Assur, il bâtit Ninive, Rehoboth-Ir et Calach, et Résen entre Ninive et Calach ; c'est la grande ville. Et Mitsraïm engendra les Ludim, les Anamim, les Lehabim, les Naphthuchim, les Pathrusim, les Casluchim, c'est de là que sont sortis les Philistins, et les Caphthorim. Et Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth, et le Jébusien, l'Amorrhéen, le Guirgasien, le Hévien, l'Arkien, le Sinien, l'Arvadien, le Tsémarien et le Hamathien. Ensuite les familles des Cananéens s'étendirent ; et le territoire des Cananéens alla de Sidon, dans la direction de Guérar, jusqu'à Gaza ; dans la direction de Sodome, Gomorrhe, Adma et Tséboïm, jusqu'à Léscha. Tels sont les fils de Cham selon leurs familles, selon leurs langues, dans leurs divers pays, dans leurs nations. Et des fils naquirent aussi à Sem, qui est le père de tous les fils d'Héber et le frère aîné de Japheth. Fils de Sem : Elam, Assur, Arpacsad, Lud et Aram. Fils d'Aram : Uts, Hul, Guéther et Mas. Et Arpacsad engendra Sélah, et Sélah engendra Héber. Et Héber eut deux fils ; le nom de l'un était Péleg, parce que de son temps la terre était partagée ; et le nom de son frère était Joktan. Et Joktan engendra Almodad, Séleph, Hatsarmaveth, Jérach, Hadoram, Uzal, Dikla, Obal, Abimaël, Schéba, Ophir, Havila et Jobab. Tous ceux-là sont fils de Joktan ; et le pays où ils habitèrent fut la montagne d'Orient, à partir de Mésa, dans la direction de Séphar. Tels sont les fils de Sem selon leurs familles, selon leurs langues, dans leurs divers pays, selon leurs nations. Telles sont les familles des fils de Noé selon leurs générations, dans leurs nations. Et c'est d'eux que sont sorties les nations qui se sont dispersées sur la terre après le déluge. Or toute la terre avait la même langue et les mêmes mots. Et étant allés du côté de l'orient, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Sinéar, et ils s'y établirent. Et ils se dirent entre eux : Allons, faisons des briques et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de mortier. Et ils dirent : Allons, bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet soit dans les cieux, et faisons-nous un monument, de peur que nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre. Et l'Eternel descendit pour voir, la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l'Eternel dit : Voici, ils ne sont qu'un peuple et ils ont tous une même langue, et ceci est le commencement de leurs entreprises ; et maintenant, quoi qu'ils veuillent entreprendre, rien ne les empêchera. Allons ! descendons et confondons là leur langage, de sorte que l'un ne comprenne plus le langage de l'autre. Et l'Eternel les dispersa de là sur la face de toute la terre, et ils cessèrent de bâtir la ville. C'est pourquoi elle fut appelée Babel, parce que c'est là que l'Eternel confondit le langage de toute la terre, et c'est de là que l'Eternel les a dispersés sur la face de toute la terre. Voici la postérité de Sem. Sem, âgé de cent ans, engendra Arpacsad, deux ans après le déluge. Et après qu'il eut engendré Arpacsad, Sem vécut cinq cents ans, et il engendra des fils et des filles. Et Arpacsad vécut trente-cinq ans, et il engendra Sélah. Et après qu'il eut engendré Sélah, Arpacsad vécut quatre cent trois ans, et il engendra des fils et des filles. Et Sélah vécut trente ans, et il engendra Héber. Et après qu'il eut engendré Héber, Sélah vécut quatre cent trois ans, et il engendra des fils et des filles. Et Héber vécut trente-quatre ans, et il engendra Péleg. Et après qu'il eut engendré Péleg, Héber vécut quatre cent trente ans, et il engendra des fils et des filles. Et Péleg vécut trente ans, et il engendra Réhu. Et après qu'il eut engendré Réhu, Péleg vécut deux cent neuf ans, et il engendra des fils et des filles. Et Réhu vécut trente-deux ans, et il engendra Sérug. Et après qu'il eut engendré Sérug, Réhu vécut deux cent sept ans, et il engendra des fils et des filles. Et Sérug vécut trente ans, et il engendra Nachor. Et après qu'il eut engendré Nachor, Sérug vécut deux cents ans, et il engendra des fils et des filles. Et Nachor vécut vingt-neuf ans, et il engendra Thérach. Et après qu'il eut engendré Thérach, Nachor vécut cent dix-neuf ans, et il engendra des fils et des filles. Et Thérach vécut soixante-dix ans, et il engendra Abram, Nachor et Haran. Voici la postérité de Thérach. Thérach avait engendré Abram, Nachor et Haran, et Haran avait engendré Lot. Et Haran mourut en présence de Thérach son père, dans le pays de sa naissance, à Ur des Chaldéens. Et Abram et Nachor prirent des femmes ; le nom de la femme d'Abram fut Saraï, et le nom de la femme de Nachor, Milea, fille de Haran, père de Milca et de Jisca ; et Saraï fut stérile. elle n'avait pas d'enfants. Et Thérach prit Abram, son fils, et Lot, fils d'Haran, son petit-fils, et Saraï, sa belle-fille, femme d'Abram son fils, et ils sortirent avec eux d'Ur des Chaldéens pour aller au pays de Canaan, et ils vinrent jusqu'à Charan et s'y établirent. Et les jours de Thérach furent deux cent cinq ans, et Thérach mourut à Charan. Et l'Eternel dit à Abram : Va-t-en de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père, au pays que je te montrerai ; et je ferai de toi une grande nation ; je te bénirai et je rendrai grand ton nom. Tu seras une bénédiction : je bénirai ceux qui te béniront ; et celui qui t'injuriera, je le maudirai ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. Et Abram s'en alla comme l'Eternel le lui avait dit, et Lot alla avec lui. Abram avait soixante-quinze ans quand il sortit de Charan. Et Abram prit Saraï sa femme et Lot, fils de son frère, et tous les biens dont ils s'étaient enrichis et les gens qu'ils avaient acquis à Charan, et ils sortirent pour aller au pays de Canaan. Et ils arrivèrent au pays de Canaan. Et Abram traversa le pays jusqu'au lieu où est Sichem, jusqu'au chêne de Moré. Or les Cananéens étaient alors dans le pays. Et l'Eternel apparut à Abram et lui dit : Je donnerai ce pays à ta postérité. Et il éleva là un autel à l'Eternel qui lui était apparu. Puis il se transporta de là à la montagne, à l'orient de Béthel, et dressa sa tente, ayant Béthel à l'occident et Aï à l'orient, et il éleva là un autel à l'Eternel et invoqua le nom de l'Eternel. Puis Abram partit, allant de campement en campement vers le Midi. Et il y eut une famine dans le pays, et Abram descendit en Egypte pour y séjourner, car la famine était grande dans le pays. Et lorsque il fut près d'entrer en Egypte, il dit à Saraï sa femme : Ecoute ; je sais que, comme tu es une belle femme, voici ce qui arrivera : Lorsque les Egyptiens te verront, ils diront : C'est sa femme ; ils me tueront et te laisseront vivre. Dis donc que tu es ma sœur, afin qu'il m'arrive du bien à cause de toi et qu'on me laisse la vie par égard pour toi. Et comme Abram arrivait en Egypte, les Egyptiens virent que sa femme était fort belle, et les grands de Pharaon, l'ayant vue, la vantèrent à Pharaon, et cette femme fut prise et emmenée dans la maison de Pharaon. Et il fit du bien à Abram à cause d'elle. Et il eut des moutons, des bœufs, des ânes, des serviteurs, des servantes, des ânesses et des chameaux. Et l'Eternel frappa Pharaon de grandes calamités, ainsi que sa maison, à cause de Saraï, femme d'Abram. Et Pharaon appela Abram et lui dit. Qu'est-ce que tu m'as fait ? Pourquoi ne m'as-tu pas déclaré qu'elle était ta femme ? Pourquoi as-tu dit : C'est ma sœur ; de sorte que je l'ai prise pour femme ? Maintenant, voilà ta femme ; prends-la et va-t-en. Et Pharaon chargea des gens de le faire partir, lui, sa femme et tout ce qui lui appartenait. Et Abram partant d'Egypte monta dans le Midi, lui, sa femme et tout ce qui lui appartenait, et Lot avec lui. Or Abram était fort riche en troupeaux, en argent et en or. Puis il alla de campement en campement du Midi jusqu'à Béthel, jusqu'à l'endroit où avait été dressée sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, à l'endroit où était l'autel qu'il avait fait la première fois. Et là Abram invoqua le nom de l'Eternel. Or Lot, qui marchait avec Abram, avait aussi des moutons, des bœufs et des tentes, et le pays ne leur suffisait pas pour habiter ensemble, car leurs biens étaient si grands qu'ils ne pouvaient habiter ensemble. Et il y eut un différend entre les bergers des troupeaux d'Abram et ceux des troupeaux de Lot ; les Cananéens et les Phéréziens étaient alors établis dans le pays. Et Abram dit à Lot : Qu'il n'y ait, n'est-ce pas, point de débat entre moi et toi et entre mes bergers et les tiens, car nous sommes des frères. Tout le pays n'est-il pas devant toi ? Sépare-toi plutôt de moi. Si tu vas à gauche, je prendrai la droite, et si tu vas à droite, je prendrai la gauche. Et Lot, levant les yeux, vit toute la plaine du Jourdain jusqu'à Tsoar : elle était, avant que l'Eternel eût détruit Sodome et Gomorrhe, un pays entièrement arrosé comme le jardin de l'Eternel, comme la terre d'Egypte. Et Lot choisit pour soi toute la plaine du Jourdain, et Lot s'en alla du côté de l'orient ; ils se séparèrent l'un de l'autre. Abram habitait dans le pays de Canaan, et Lot habitait au milieu des villes de la plaine, et il dressa ses tentes jusqu'à Sodome. Et les gens de Sodome étaient fort mauvais, grands pécheurs contre l'Eternel. Et l'Eternel dit à Abram après que Lot se fut séparé de lui : Lève les yeux et, du lieu où tu es, regarde au septentrion, au midi, à l'orient et à l'occident : tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à tes descendants à perpétuité. Et je ferai que ta postérité soit comme la poussière de la terre ; si l'on peut compter la poussière de la terre, on comptera aussi ta postérité. Lève-toi, parcours le pays en long et en large, car je te le donnerai. Et Abram leva ses tentes et vint habiter aux chênes de Mamré, qui sont à Hébron, et il éleva là un autel à l'Eternel. Il arriva au temps d'Amraphel, roi de Sinéar, d'Arjoc, roi d'Ellasar, de Kédorlaomer, roi d'Elam, et de Thidéal, roi de Goïm, qu'ils firent la guerre à Béra, roi de Sodome, à Birsa, roi de Gomorrhe, à Sinéab, roi d'Adma, à Séméber, roi de Tséboïm, et au roi de Béla, qui est Tsoar. Tous ceux-ci se rassemblèrent dans la vallée de Siddim, qui est la mer Salée. Douze ans ils avaient été soumis à Kédorlaomer, mais la treizième année ils s'étaient révoltés. Et la quatorzième année, Kédorlaomer vint avec les rois qui étaient avec lui, et ils battirent les Réphaïm à Astharoth-Karnaïm, les Zuzim à Ham, les Emim à Savé-Kiriathaïm et les Horiens, dans leur montagne de Séir, jusqu'à El-Paran, qui est près du désert. Puis s'en retournant, ils arrivèrent à la fontaine du Jugement, qui est Kadès, et ils battirent tout le pays des Amalékites, et aussi les Amorrhéens qui habitaient à Hatsatson-Thamar. Et le roi de Sodome sortit avec le roi de Gomorrhe, le roi d'Adma, le roi de Tséboïm et le roi de Béla, qui est Tsoar, et ils se rangèrent en bataille contre eux dans la vallée de Siddim, contre Kédorlaomer, roi d'Elam, Thidéal, roi de Goïm, Amraphel, roi de Sinéar, et Arjoc, roi d'Ellasar, quatre rois contre les cinq. Et il y avait dans la vallée de Siddim beaucoup de puits de bitume, et les rois de Sodome et de Gomorrhe s'enfuirent, et ils y tombèrent, et ceux qui échappèrent s'enfuirent dans la montagne. Et [les ennemis] prirent tous les biens de Sodome et Gomorrhe et tous leurs vivres, et ils s'en allèrent. Ils prirent aussi Lot, fils du frère d'Abram, et ses biens, et s'en allèrent ; or il demeurait à Sodome. Et l'un des fugitifs vint l'annoncer à Abram l'Hébreu ; or il campait dans la chênaie de Mamré, l'Amorrhéen, frère d'Escol et frère d'Aner ; ils étaient des alliés d'Abram. Et quand Abram apprit que son frère avait été emmené captif, il mit sur pied ses gens nés dans sa maison, au nombre de trois cent dix-huit, et il poursuivit les rois jusqu'à Dan. Et ayant partagé sa troupe pour les attaquer pendant la nuit avec ses serviteurs, il les battit et les poursuivit jusqu'à Hoba, qui est au nord de Damas. Et il ramena tous les biens ; il ramena aussi Lot, son frère, et ses biens, et aussi les femmes et les gens. Et comme Abram revenait après avoir battu Kédorlaomer et les rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome alla au-devant de lui dans la vallée de Savé ; c'est la vallée du Roi. Et Melchisédek, roi de Salem, apporta du pain et du vin ; il était sacrificateur du Dieu Très-Haut ; et il bénit Abram et dit : Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut qui a fondé les cieux et la terre, et béni soit le Dieu Très-Haut qui a livré tes ennemis entre tes mains ! Et Abram lui donna la dîme de tout. Et le roi de Sodome dit à Abram : Donne-moi les personnes et prends pour toi les biens. Abram répondit au roi de Sodome : J'ai levé ma main vers l'Eternel, le Dieu Très-Haut, qui a fondé les cieux et la terre : Si d'un fil à une courroie de soulier je prends quoi que ce soit qui t'appartienne !... Et tu ne diras pas : J'ai enrichi Abram. Je ne veux rien, si ce n'est ce qu'ont mangé les jeunes gens et la part des hommes qui sont venus avec moi, Aner, Escol et Mamré ; eux prendront leur part. Après ces choses, la parole de l'Eternel fut adressée à Abram en vision, disant : Ne crains point, Abram ; je suis ton bouclier ; ta récompense sera très grande. Et Abram dit : Seigneur Eternel, que me donneras-tu ? Je passe ma vie sans enfants, et l'héritier de ma maison est Dammések Eliézer. Et Abram dit : Vois, tu ne m'as pas donné de postérité, et voici un homme attaché à ma maison sera mon héritier. Et voici, la parole de l'Eternel lui fut adressée en ces termes : Celui-ci ne sera pas ton héritier, mais celui qui sortira de tes entrailles sera ton héritier. Et il le mena dehors et dit : Regarde vers le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit : Ainsi sera ta postérité. Et Abram eut foi en l'Eternel, et l'Eternel le lui imputa à justice. Et il lui dit : Je suis l'Eternel qui t'ai fait sortir d'Ur des Chaldéens afin de te donner ce pays pour le posséder. Et il dit : Seigneur Eternel, à quoi connaîtrai-je que je le posséderai ? Et il lui dit : Va me prendre une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et un jeune pigeon. Et il lui amena tous ces animaux et les partagea par le milieu, et il mit chaque moitié vis-à-vis de l'autre ; et il ne partagea pas les oiseaux. Et les oiseaux de proie fondirent sur les bêtes mortes, et Abram les chassa. Et comme le soleil allait se coucher, un profond sommeil tomba sur Abram, et voici une terreur, une obscurité profonde, tomba sur lui. Et il dit à Abram : Sache bien que ta postérité sera étrangère dans un pays qui ne sera pas à eux ; ils y seront en servitude et on les opprimera pendant quatre cents ans. Et je jugerai à son tour la nation à laquelle ils auront été asservis, et ensuite ils sortiront avec de grands biens. Et toi, tu t'en iras en paix vers tes pères ; tu seras enseveli dans une heureuse vieillesse. Et à la quatrième génération ils reviendront ici, car jusqu'à présent l'iniquité de l'Amorrhéen n'est pas à son comble. Et lorsque le soleil fut couché et que la nuit fut venue, voici une fournaise fumante et un brandon de feu passaient entre ces animaux partagés. En ce jour-là, l'Eternel traita alliance avec Abram en ces termes : Je donne à ta postérité ce pays, depuis le fleuve d'Egypte jusqu'au grand fleuve, au fleuve d'Euphrate : le pays du Kénien, du Kénizien, du Kadmonien, du Héthien, du Phérézien, des Réphaïm, de l'Amorrhéen, du Cananéen, du Guirgasien et du Jébusien. Et Saraï, femme d'Abram, ne lui avait pas donné d'enfants ; et elle avait une esclave égyptienne nommée Hagar. Et Saraï dit à Abram : Voici, l'Eternel m'a rendue stérile ; viens donc vers ma servante ; peut-être aurai-je d'elle des fils. Et Abram consentit à ce que disait sa femme. Et Saraï, femme d'Abram, prit Hagar, l'Egyptienne, sa servante, au bout de dix ans de séjour d'Abram dans le pays de Canaan, et elle la donna à Abram, son mari, pour qu'il en fit sa femme. Et il alla vers Hagar et elle conçut ; et voyant qu'elle avait conçu, elle n'eut plus de respect pour sa maîtresse. Et Saraï dit à Abram : L'outrage qui m'est fait est sur toi. J'ai mis ma servante dans ton sein, et quand elle a vu qu'elle avait conçu, elle n'a plus eu de respect pour moi. Que l'Eternel juge entre moi et toi ! Et Abram dit à Saraï : Voici ta servante est en ton pouvoir ; fais-lui ce que bon te semble. Et Saraï la maltraita, et elle s'enfuit de devant elle. Et l'ange de l'Eternel la trouva près de la source d'eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Sur, et il dit : Hagar, servante de Saraï, d'où viens-tu et où vas-tu ? Et elle dit : Je m'enfuis loin de Saraï, ma maîtresse. Et l'ange de l'Eternel lui dit : Retourne vers ta maîtresse et laisse-toi maltraiter par elle. Et l'ange de l'Eternel lui dit : Je te donnerai une postérité extrêmement nombreuse, si nombreuse qu'on ne la comptera pas. Et l'ange de l'Eternel lui dit : Voici tu es enceinte et tu enfanteras un fils ; tu le nommeras Ismaël, parce que l'Eternel a entendu ton affliction. Ce sera un âne sauvage que cet homme ; sa main sera contre chacun, et la main de chacun sera contre lui, et il dressera ses tentes à la face de tous ses frères. Et elle appela l'Eternel qui lui avait parlé du nom de Atta-El-Roï, parce qu'elle avait dit : Ai-je donc ici même vu le Dieu qui me voyait ? C'est pourquoi on a appelé ce puits le puits de Lachaï-Roï. Il se trouve entre Kadès et Béred. Et Hagar enfanta à Abram un fils. Et Abram donna au fils qu'Hagar lui avait enfanté Et Abram avait quatre-vingt-six ans quand Hagar enfanta Ismaël à Abram. Abram étant arrivé à l'âge de quatre-vingt-dix-neuf ans, l'Eternel apparut à Abram et lui dit : Je suis le Dieu puissant ; marche devant ma face et sois intègre : je veux faire alliance avec toi, et je t'accroîtrai extraordinairement. Et Abram tomba la face contre terre, et Dieu parla ainsi avec lui : Voici mon alliance avec toi : tu deviendras père d'une multitude de nations, et on ne te nommera plus Abram, mais ton nom sera Abraham ; car je t'ai fait le père d'une multitude de nations. Et je te ferai croître extraordinairement, et je ferai de toi des nations ; et des rois sortiront de toi. Je ferai de mon alliance avec toi et avec tes descendants d'âge en âge une alliance perpétuelle, pour être ton Dieu et le Dieu de tes descendants ; et je donnerai à toi et à tes descendants le pays où tu séjournes comme étranger, tout le pays de Canaan, pour le posséder à perpétuité, et je serai leur Dieu. Et Dieu dit à Abraham : Et toi, tu garderas mon alliance, toi et tes descendants d'âge en âge. L'alliance que vous avez à garder, l'alliance entre moi et vous et tes descendants, est que vous circoncisiez tous les mâles. Vous vous circoncirez dans votre chair, et cela sera le signe de l'alliance entre moi et vous. Quand il aura huit jours, tout mâle chez vous, d'âge en âge, devra être circoncis, qu'il soit né dans la maison ou acquis à prix d'argent d'un étranger quelconque qui n'est pas de ta race. Qu'on ne manque pas de circoncire les mâles nés dans ta maison ou acquis pour de l'argent, et que mon alliance soit dans votre chair comme alliance perpétuelle. Un incirconcis, un mâle à qui la chair du prépuce n'aura pas été coupée, cet homme-là sera retranché de son peuple : il aura enfreint mon alliance. Et Dieu dit à Abraham : Saraï ta femme, tu ne la nommeras plus Saraï, car son nom est Sara. Je la bénirai, et même je te donnerai aussi d'elle un fils ; je la bénirai, et elle deviendra des nations ; des rois de peuples sortiront d'elle. Et Abraham tomba la face contre terre, et il rit, et il dit en son cœur : Naîtra-t-il un enfant à un centenaire ? Et Sara, une femme de quatre-vingt-dix ans, enfantera-t-elle ? Et Abraham dit à Dieu : Si seulement Ismaël vit devant toi ! Et Dieu dit : Mais Sara, ta femme, va t'enfanter un fils. Tu le nommeras Isaac, et je ferai de mon alliance avec lui une alliance perpétuelle pour ses descendants. Et quant à Ismaël, je t'ai entendu. Oui, je l'ai béni ! je le ferai fructifier et l'accroîtrai extraordinairement. Il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation. Et je ferai alliance avec Isaac, que Sara t'enfantera l'année prochaine, à cette époque. Et ayant achevé de parler avec lui, Dieu remonta d'auprès d'Abraham. Et Abraham prit Ismaël son fils, ainsi que tous ceux qui étaient nés chez lui et tous ceux qu'il avait acquis à prix d'argent, tout mâle d'entre les gens de la maison d'Abraham ; et il circoncit leur chair en ce jour même, comme Dieu le lui avait commandé. Et Abraham avait quatre-vingt-dix-neuf ans lorsqu'il fut circoncis. Et Ismaël, son fils, avait treize ans lorsqu'il fut circoncis. Ce jour même, Abraham fut circoncis, ainsi qu'Ismaël son fils. Et tous les hommes de sa maison, ceux qui étaient nés chez lui et ceux qui avaient été acquis des étrangers à prix d'argent, furent circoncis avec lui. L'Eternel lui apparut dans la chênaie de Mamré. Comme il était assis à l'entrée de la tente pendant la chaleur du jour, il leva les yeux et aperçut trois hommes se tenant devant lui ; et dès qu'il les vit, il courut à eux de l'entrée de la tente, et il se prosterna en terre et dit : Seigneur, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe pas devant ton serviteur. Permets qu'on aille chercher un peu d'eau, et vous laverez vos pieds. Asseyez-vous sous l'arbre ; j'apporterai un morceau de pain, vous prendrez des forces, puis vous continuerez votre chemin ; car c'est pour cela que vous avez passé devant votre serviteur. Ils répondirent : Fais comme tu l'as dit. Et Abraham s'empressa d'entrer dans la tente vers Sara, et il lui dit : Prends vite trois mesures de fleur de farine, pétris et fais des gâteaux. Puis Abraham courut au bétail et prit une bête tendre et bonne et la donna au valet, qui se hâta de l'apprêter. Et il prit du beurre et du lait et la bête qu'il avait apprêtée, et il les mit devant eux ; et lui se tenait debout auprès d'eux sous l'arbre, et ils mangèrent. Puis ils lui dirent : Où est Sara, ta femme ? Il répondit : Elle est là dans la tente. Et il dit : Certainement je reviendrai chez toi l'an prochain, et voici Sara ta femme aura un fils. Et Sara entendait cela à l'entrée de la tente, derrière lui. Or Abraham et Sara étaient des vieillards, fort avancés dans la vie ; Sara était hors d'âge. Et Sara rit en elle-même en se disant : Vieille comme je suis, aurais-je encore du plaisir ? Et mon seigneur est vieux. Et l'Eternel dit à Abraham : Pourquoi donc Sara a-t-elle ri en se disant : Est-ce que vraiment j'enfanterai, vieille comme je suis ? Y a-t-il rien qui soit trop merveilleux pour l'Eternel ? A cette saison je reviendrai vers toi l'an prochain, et Sara aura un fils. Et Sara nia disant : Je n'ai pas ri ; car elle eut peur. Mais il lui dit : Non, car tu as ri. Et ces hommes se levèrent de là et se tournèrent du côté de Sodome. Abraham allait avec eux pour les accompagner. Or l'Eternel dit : Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? Abraham doit devenir une nation grande et forte, et toutes les nations de la terre seront bénies en lui. Car je l'ai choisi afin qu'il ordonne à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l'Eternel, en faisant ce qui est juste et droit, pour que l'Eternel fasse venir sur Abraham ce qu'il lui a promis. Et l'Eternel dit : Le cri qui s'élève de Sodome et Gomorrhe est bien fort et leur iniquité bien énorme. Je veux descendre et voir si, comme le bruit en est venu jusqu'à moi, leur crime est arrivé au comble ; ou si cela n'est pas, je veux le savoir. Et ces hommes partirent et s'en allèrent à Sodome ; et Abraham se tenait encore devant l'Eternel. Et Abraham s'approcha et dit : Est-ce que vraiment tu ferais périr le juste avec le coupable ? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville ; les ferais-tu donc périr et ne pardonnerais-tu pas à ce lieu à cause de ces cinquante justes qui s'y trouveraient ? Loin de toi d'agir de la sorte, de faire mourir le juste avec le coupable ! Ainsi il en serait du juste comme du coupable ! Loin de toi ! Celui qui juge toute la terre ne rendrait-il pas justice ? Et l'Eternel dit : Si je trouve à Sodome cinquante justes, au milieu de la ville, je pardonnerai à tout le lieu pour l'amour d'eux. Et Abraham reprit : Voilà que j'en suis venu à parler au Seigneur, moi qui suis poudre et cendre. Peut-être que des cinquante justes il en manquera cinq. Détruiras-tu pour cinq hommes toute la ville ? Et il dit : Je ne la détruirai pas si j'en trouve quarante-cinq. Et Abraham continua encore à lui parler ; il lui dit : Peut-être s'en trouvera-t-il là quarante. Et il dit : Je ne le ferai pas pour l'amour des quarante. Et Abraham dit : Que le Seigneur veuille ne pas s'irriter si je parle ! Peut-être s'en trouvera-t-il trente. Et il dit : Je ne le ferai pas si j'y en trouve trente. Et Abraham dit : Voilà que j'en suis venu à parler au Seigneur. Peut-être s'en trouvera-t-il vingt. Et il dit : Je ne la détruirai pas pour l'amour des vingt. Et Abraham dit : Que le Seigneur veuille ne pas s'irriter, et je parlerai encore cette seule fois : Peut-être s'en trouvera-t-il dix. Et il dit : Je ne la détruirai pas pour l'amour des dix. Et l'Eternel s'en alla quand il eut achevé de parler à Abraham, et Abraham retourna chez lui. Et les deux anges arrivèrent à Sodome le soir. Et Lot était assis à la porte de Sodome. Et Lot, les voyant, se leva pour aller au-devant d'eux, et il se prosterna le visage contre terre, et il dit : Je vous prie, mes seigneurs, veuillez entrer chez votre serviteur pour y passer la nuit ; lavez vos pieds, et demain matin vous continuerez votre chemin. Et ils dirent : Non, nous passerons la nuit sur la place. Et il les pressa tant qu'ils allèrent chez lui et entrèrent dans sa maison. Et il leur fit un festin et cuisit des pains sans levain, et ils mangèrent. Ils n'étaient pas encore couchés que les hommes de la ville, les hommes de Sodome, entourèrent la maison, depuis les enfants jusqu'aux vieillards, le peuple entier, de tous les bouts de la ville. Et ils appelèrent Lot et lui dirent : Où sont ces hommes qui sont entrés vers toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous, que nous les connaissions. Et Lot s'avança vers eux à l'entrée de la maison, et ayant fermé la porte derrière lui, il leur dit : Non, mes frères, je vous en prie, ne faites pas le mal ! Voyez, j'ai deux filles qui n'ont pas connu d'homme ; laissez-moi vous les amener, et faites-leur ce qui vous plaira ; mais à ces hommes, ne leur faites rien, car c'est pour cela qu'ils sont venus s'abriter sous mon toit. Et ils dirent à Lot : Ote-toi de là ! Et ils ajoutèrent : Cet individu est venu comme étranger, et il fait le juge ! Eh bien ! nous te ferons pis qu'à eux. Et ils repoussèrent violemment cet homme, Lot, et ils s'approchèrent pour enfoncer la porte. Et les deux hommes étendirent la main et retirèrent Lot vers eux dans la maison en fermant la porte. Et ils frappèrent d'éblouissement les gens qui étaient à l'entrée de la maison, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, et ceux-ci se lassèrent de chercher la porte. Et les hommes dirent à Lot : Qui as-tu ici ? Gendres, fils, filles et qui que ce soit que tu aies dans la ville, fais-les sortir de ce lieu ; car nous allons détruire ce lieu, parce qu'un grand cri s'est élevé contre eux devant l'Eternel et que l'Eternel nous a envoyés pour détruire la ville. Et Lot sortit et parla aux fiancés de ses filles et leur dit : Levez-vous, sortez de ce lieu, car l'Eternel va détruire la ville. Et il sembla à ses gendres qu'il plaisantait. Dès que l'aube partit, les anges pressèrent Lot en disant : Lève-toi, prends ta femme et les deux filles qui sont ici, afin que tu ne périsses pas dans le châtiment de cette ville. Et comme il tardait, ces hommes le prirent par la main, lui, sa femme et ses deux filles, parce que l'Eternel voulait l'épargner ; et ils le firent sortir et le mirent hors de la ville. Et dès qu'ils les eurent fait sortir, l'un d'eux dit : Sauve-toi ! Il y va de ta vie. Ne regarde pas derrière toi et ne t'arrête nulle part dans la Plaine ; sauve-toi à la montagne, de peur que tu ne périsses. Et Lot leur dit : Oh non ! Seigneur : voici, ton serviteur a trouvé grâce à tes yeux, et tu as fait un grand acte de bonté à mon égard en me sauvant la vie ; mais moi, je ne puis me sauver à la montagne ; je risquerais d'être atteint par la destruction et de périr. Voilà cette ville qui est assez proche pour s'y réfugier et qui n'est que peu de chose ; laisse-moi m'y sauver, n'est-elle pas petite, et que je vive. Et il lui dit : Oui, je t'accorde encore ceci, de ne pas détruire la ville dont tu m'as parlé. Hâte-toi de t'y sauver ; car je ne puis rien faire que tu n'y sois arrivé. C'est pourquoi on a nommé la ville Tsoar. Le soleil se leva sur la terre, et Lot entra à Tsoar. Alors l'Eternel fit pleuvoir sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu d'auprès de l'Eternel, du ciel. Et il détruisit ces villes et toute la Plaine et tous les habitants des villes et les germes de la terre. Et la femme de Lot regarda en arrière et devint une colonne de sel. Et Abraham se rendit le matin au lieu où il s'était tenu devant l'Eternel. Et il regarda à ses pieds du côté de Sodome et de Gomorrhe et sur toute l'étendue de la Plaine, et voici la fumée de la terre montait comme la fumée d'une fournaise. Et il arriva que, lorsque Dieu détruisit les villes de la Plaine, Dieu se souvint d'Abraham, et il fit échapper Lot au bouleversement, lorsqu'il bouleversa les villes où Lot habitait. Et Lot monta de Tsoar et habita à la montagne, ayant avec lui ses deux filles, car il craignait d'habiter à Tsoar ; et il habitait dans une caverne, lui et ses deux filles. Et l'aînée dit à la cadette : Notre père est vieux, et il n'y a pas d'homme dans le pays pour venir vers nous selon l'usage de tous les pays. Allons ! faisons boire du vin à notre père et couchons avec lui, et nous aurons de notre père une postérité. Elles firent donc boire du vin à leur père cette nuit-là, et l'aînée vint et coucha avec son père, qui ne s'aperçut ni de son coucher ni de son lever. Le lendemain, l'aînée dit à la cadette : Voici j'ai couché hier avec mon père ; faisons-lui boire du vin encore cette nuit et va coucher avec lui, et nous aurons de notre père une postérité. Elles firent donc encore boire du vin à leur père cette nuit-là, et la cadette se leva et se coucha auprès de lui, et il ne s'aperçut ni de son coucher ni de son lever. Les deux filles de Lot conçurent de leur père. L'aînée eut un fils, qu'elle nomma Moab ; c'est le père des Moabites qui existent encore. Et la cadette eut aussi un fils, qu'elle nomma Ben-Ammi ; c'est le père des fils d'Ammon qui existent encore. Et Abraham partit de là pour la contrée du Midi, et s'établit entre Kadès et Sur, et il séjourna à Guérar. Et Abraham dit de Sara sa femme : C'est ma sœur. Et Abimélek, roi de Guérar, envoya prendre Sara. Et Dieu vint vers Abimélek de nuit en songe et lui dit : Tu vas mourir à cause de la femme que tu as prise : elle a un mari. Or Abimélek ne s'était pas approché d'elle ; et il dit : Seigneur, feras-tu mourir des gens même innocents ? Ne m'a-t-il pas dit : C'est ma sœur ? Et elle-même m'a dit aussi : C'est mon frère. C'est avec un cœur intègre et des mains pures que j'ai fait cela. Et Dieu lui dit en songe : Moi aussi je sais que c'est avec un cœur intègre que tu as fait cela ; aussi t'ai-je retenu de pécher contre moi ; c'est pourquoi je ne t'ai pas permis de la toucher. Et maintenant, rends la femme de cet homme, car il est prophète ; il intercédera pour toi et tu vivras. Et si tu ne la rends pas, sache que tu mourras certainement, toi et tous ceux qui t'appartiennent. Et dès le matin Abimélek appela ses serviteurs et leur rapporta toutes ces choses, et ces gens craignirent extrêmement. Et Abimélek appela Abraham et lui dit : Que nous as-tu fait ? Et en quoi ai-je manqué à ton égard, que tu aies attiré sur moi et sur mon royaume une si grande culpabilité ? Tu as fait avec moi des choses qui ne se font pas. Et Abimélek dit à Abraham : A quoi as-tu pensé en agissant de la sorte ? Et Abraham dit : C'est que je me disais : Sans doute qu'il n'y a pas de crainte de Dieu en ce lieu-ci et qu'ils me tueront à cause de ma femme. Et d'ailleurs elle est réellement ma sœur ; elle est fille de mon père, quoiqu'elle ne soit pas fille de ma mère, et elle est devenue ma femme. Et lorsque Dieu m'a fait errer loin de la maison de mon père, je lui ai dit : Voici le service que tu me rendras ; partout où nous arriverons, tu diras de moi : C'est mon frère. Alors Abimélek prit des brebis et des bœufs, des serviteurs et des servantes, qu'il donna à Abraham, et il lui rendit Sara, sa femme. Et Abimélek dit : Mon pays est à ta disposition ; habite où bon te semblera. Et à Sara il dit : Voici, j'ai donné mille pièces d'argent à ton frère ; c'est un dédommagement en vue de ceux qui sont avec toi, mais sur le tout c'est toi qui es blâmable. Alors Abraham intercéda auprès de Dieu, et Dieu guérit Abimélek et sa femme et ses esclaves, et ils eurent des enfants ; car l'Eternel avait rendu stériles toutes les femmes dans la maison d'Abimélek à cause de Sara, femme d'Abraham. Et l'Eternel visita Sara, comme il l'avait dit ; et l'Eternel accomplit pour Sara ce qu'il avait promis. Et Sara conçut et enfanta à Abraham un fils dans sa vieillesse, au terme que Dieu lui avait dit. Et Abraham nomma le fils qui lui était né, que Sara lui avait enfanté, Isaac. Et Abraham circoncit Isaac, son fils, à 1'âge de huit jours, comme Dieu le lui avait ordonné. Abraham avait cent ans, quand Isaac, son fils, lui naquit. Et Sara dit : Dieu m'a donné de quoi rire ; quiconque l'apprendra rira en pensant à moi. Elle dit encore : Qui eût dit à Abraham : Sara a allaité des fils ? Car j'ai donné un fils à sa vieillesse. Et l'enfant grandit, et on le sevra. Et Abraham fit un grand festin le jour où l'on sevra Isaac. Et Sara vit le fils d'Hagar, l'Egyptienne, qu'elle avait enfanté à Abraham, qui riait. Et elle dit à Abraham : Chasse cette esclave et son fils, car le fils de cette esclave là n'héritera pas avec mon fils, avec Isaac. Et cela chagrina fort Abraham à cause de son fils. Mais Dieu dit à Abraham : Ne te chagrine pas à cause de l'enfant et de ta servante ; quoi que Sara te dise, consens-y, car c'est d'Isaac que naîtra la postérité qui portera ton nom. Néanmoins du fils de l'esclave je ferai aussi une nation, parce qu'il est né de toi. Le lendemain, dès le matin, Abraham prit du pain, une outre d'eau qu'il donna à Hagar et qu'il lui mit sur l'épaule, et l'enfant, et il la renvoya. Et elle s'en alla et s'égara dans le désert de Béerséba. Et l'eau qui était dans l'outre s'épuisa ; alors elle jeta l'enfant sous l'un des arbrisseaux, et elle s'en alla s'asseoir vis-à-vis, à une portée d'arc, car elle disait : Que je ne voie pas mourir l'enfant. Et elle s'assit vis-à-vis, éleva la voix et pleura. Et Dieu entendit la voix du jeune garçon, et l'ange de Dieu appela des cieux Hagar et lui dit : Qu'as-tu, Hagar ? Ne crains point, car Dieu a entendu la voix du jeune garçon là où il est. Lève-toi, relève le jeune garçon et prends-le par la main, car je ferai de lui une grande nation. Et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits ; elle alla remplir d'eau son outre et donna à boire au jeune garçon. Et Dieu fut avec le jeune garçon, et il grandit ; il habitait au désert et fut un tireur d'arc. Et il habitait dans le désert de Paran, et sa mère prit pour lui une femme au pays d'Egypte. Et il arriva en ce temps-là qu'Abimélek avec Picol, chef de son armée, parla ainsi à Abraham : Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais. Maintenant donc jure-moi ici par le nom de Dieu que tu ne tromperas ni moi ni mes enfants ou petits-enfants ; comme j'ai agi avec bonté envers toi, tu agiras de même envers moi et envers le pays où tu séjournes. Et Abraham répondit : Je le jurerai. Mais Abraham fit des reproches à Abimélek au sujet du puits dont les serviteurs d'Abimélek s'étaient emparés. Et Abimélek dit : Je ne sais qui a fait cela ; toi-même tu ne m'en avais pas informé, et moi je n'en ai entendu parler qu'aujourd'hui. Et Abraham prit des brebis et des bœufs et les donna à Abimélek, et ils firent alliance eux deux. Et Abraham mit à part sept jeunes brebis du troupeau. Et Abimélek dit à Abraham : Qu'est-ce que ces sept jeunes brebis que tu as mises à part ? Et il répondit : C'est que tu accepteras de moi ces sept jeunes brebis, parce que ceci fera foi en ma faveur que j'ai creusé ce puits. C'est pourquoi on a appelé ce lieu-là Béerséba, parce que c'est là qu'ils ont tous deux prêté serment. Ainsi il firent alliance à Béerséba ; puis Abimélek se leva avec Picol, chef de son armée, et ils retournèrent au pays des Philistins. Et Abraham planta un tamarisc à Béerséba, et il invoqua le nom de l'Eternel, Dieu d'éternité. Et Abraham séjourna longtemps au pays des Philistins. Il arriva après ces choses que Dieu mit à l'épreuve Abraham, et il lui dit : Abraham ! Et il répondit : Me voici. Et il dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, et t'en va au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur une montagne que je te dirai. Et Abraham se leva de bon matin, bâta son âne, prit deux de ses serviteurs avec lui et Isaac son fils ; il fendit le bois de l'holocauste, puis il partit et s'en alla vers le lieu que Dieu lui avait dit. Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin. Et Abraham dit à ses serviteurs : Tenez-vous ici avec l'âne ; moi et le jeune garçon, nous voulons aller jusque-là et adorer, puis revenir vers vous. Et Abraham prit le bois de l'holocauste et le mit sur Isaac son fils ; et il prit dans sa main le feu et le couteau, et ils s'en allèrent tous deux ensemble. Et Isaac parla à Abraham son père, et dit : Mon père ! Et Abraham dit : Me voici, mon fils. Et il dit : Voilà le feu et le bois, mais où est l'agneau pour l'holocauste ? Et Abraham dit : Dieu verra à trouver l'agneau pour l'holocauste, mon fils. Et ils allaient tous deux ensemble. Et ils arrivèrent au lieu que Dieu lui avait dit ; et Abraham y dressa l'autel et arrangea le bois ; et il lia Isaac son fils, et il le mit sur l'autel, par-dessus le bois. Et Abraham étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils. Et l'ange de l'Eternel lui cria des cieux : Abraham ! Abraham ! Et il répondit : Me voici. Et l'ange dit : Ne porte pas la main sur le jeune garçon et ne lui fais rien, car maintenant je sais que tu crains Dieu et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique. Et Abraham, levant les yeux, aperçut derrière lui un bélier, pris dans les buissons par les cornes. Et Abraham alla prendre le bélier et l'offrit en holocauste à la place de son fils. Et Abraham nomma ce lieu-là : L'Eternel verra, comme on dit aujourd'hui : Sur la montagne de l'Eternel il sera vu. Et l'ange de l'Eternel appela des cieux Abraham une seconde fois et dit : J'ai juré par moi, dit l'Eternel, que, puisque tu as fait cela et que tu n'as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai certainement et je te donnerai certainement une postérité qui égalera en nombre les étoiles du ciel et le sable qui est au bord de la mer ; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. Et en ta postérité toutes les nations de la terre se béniront, parce que tu as obéi à ma voix. Et Abraham retourna vers ses serviteurs ; et ils se levèrent et s'en allèrent ensemble à Béerséba. Et Abraham habita à Béerséba. Et après ces choses, on apporta à Abraham cette nouvelle : Voilà Milca qui a aussi donné des fils à Nachor, ton frère : Uts, son premier-né, Buz, son frère, Kémuel, père d'Aram, Késed, Hazo, Pildas, Jidlaph et Béthuel. Et Béthuel fut père de Rébecca. Ces huit-là sont les fils que Milca enfanta à Nachor, frère d'Abraham. Et sa concubine, nommée Réuma, eut aussi des enfants : Tébach, Gaham, Thahas et Maaca. Sara, ayant vécu cent vingt-sept ans, ce fut la durée de sa vie, mourut à Kirjath-Arba, c'est-à-dire Hébron, dans le pays de Canaan. Et Abraham vint pour faire le deuil de Sara et pour la pleurer. Puis Abraham se leva d'auprès du corps et parla ainsi aux fils de Heth : Je suis chez vous un étranger et un hôte ; accordez-moi de posséder parmi vous un lieu de sépulture, que je puisse enlever de devant moi mon mort pour l'ensevelir. Et les fils de Heth répondirent à Abraham en lui disant : Ecoute-nous, mon seigneur ; tu es un prince de Dieu au milieu de nous ; ensevelis ton mort dans le meilleur de nos sépulcres ; aucun de nous ne te refusera son sépulcre pour ensevelir ton mort. Alors Abraham se leva et se prosterna devant le peuple du pays, les fils de Heth. Et il leur dit : Si vous voulez que j'enlève de devant moi mon mort pour l'ensevelir, écoutez-moi et intercédez pour moi auprès d'Ephron, fils de Tsohar, pour qu'il me donne la caverne de Macpéla, qui est à lui et qui est au bout de son champ, qu'il me la donne en votre présence pour l'argent qu'elle vaut, comme un sépulcre qui m'appartienne. Or Ephron était assis au milieu des fils de Heth, et Ephron le Héthien répondit à Abraham en présence des fils de Heth, de tous ceux qui entraient par la porte de sa ville ; il lui dit : Non, mon seigneur, écoute-moi : je te donne le champ et je te donne la caverne qui y est ; je te la donne aux yeux des fils de mon peuple ; enterre ton mort. Et Abraham se prosterna devant le peuple du pays et parla à Ephron en ces termes en présence du peuple du pays : Qu'il te plaise seulement de m'écouter : je donne le prix du champ ; reçois-le de moi, et j'enterrerai là mon mort. Et Ephron répondit à Abraham en lui disant : Mon seigneur, écoute : une terre de quatre cents sicles d'argent, entre moi et toi qu'est-ce que cela ? Enterre ton mort. Et Abraham, ayant entendu Ephron, lui pesa l'argent qu'il avait dit en présence des fils de Heth, quatre cents sicles d'argent ayant cours chez le marchand. Ainsi le champ d'Ephron, qui est à Macpéla, vis-à-vis de Mamré, le champ, la caverne qui s'y trouve et tous les arbres qui étaient dans le champ et dans ses confins tout autour, demeura acquis à Abraham aux yeux des fils de Heth, de tous ceux qui passaient par la porte de sa ville. Après cela, Abraham ensevelit Sara sa femme dans la caverne du champ, de Macpéla, vis-à-vis de Mamré, c'est-à-dire Hébron, dans le pays de Canaan. Et le champ, et la caverne qui s'y trouve, demeura à Abraham comme propriété sépulcrale provenant des fils de Heth. Et Abraham était vieux, avancé en âge, et l'Eternel avait béni Abraham en toutes choses. Et Abraham dit à son serviteur, l'intendant de sa maison, qui avait la direction de tout ce qui était à lui : Place ta main sous ma cuisse, et je te ferai jurer par l'Eternel, Dieu des cieux et Dieu de la terre, que tu ne prendras pas pour mon fils une femme d'entre les filles des Cananéens, au milieu desquels j'habite ; mais ce sera dans mon pays et dans le lieu de ma naissance que tu iras prendre une femme pour mon fils, pour Isaac. Et le serviteur lui répondit : Peut-être que cette femme ne voudra pas me suivre dans ce pays-ci ; faudra-t-il que je ramène ton fils dans le pays d'où tu es sorti ? Et Abraham lui dit : Garde-toi bien de ramener là mon fils ! L'Eternel, le Dieu des cieux, qui m'a pris de la maison de mon père et du pays de ma naissance, et qui m'a dit et qui m'a juré : Je donnerai ce pays à ta postérité, l'Eternel enverra son ange devant toi, et tu prendras là une femme pour mon fils. Que si la femme ne veut pas te suivre, tu seras dégagé du serment que je te fais faire ; seulement tu ne ramèneras pas là mon fils. Alors le serviteur plaça sa main sous la cuisse d'Abraham son maître et lui jura ce qu'il demandait. Le serviteur prit dix des chameaux de son maître et s'en alla ; or il disposait de tous les biens de son maître. Il partit et alla en Mésopotamie, à la ville de Nachor. Et il fit ployer les genoux aux chameaux en dehors de la ville, près du puits, sur le soir, à l'heure où les femmes sortent pour puiser l'eau. Et il dit : Eternel, Dieu d'Abraham mon maître, veuille me faire rencontrer aujourd'hui ce que je désire, et use de bonté envers mon maître Abraham. Voici je me tiens près de la source, et les filles des gens de la ville vont sortir pour puiser de l'eau. Que la jeune fille à qui je dirai : Penche ta cruche pour que je boive, et qui répondra : Bois, et je donnerai aussi à boire à tes chameaux, soit celle que tu as destinée à ton serviteur Isaac ; et par là je connaîtrai que tu as usé de bonté envers mon maître. Il n'avait pas encore fini de parler, et voici Rébecca, fille de Béthuel, fils de Milca, femme de Nachor, frère d'Abraham, sortait avec sa cruche sur l'épaule. Et la jeune fille était fort belle ; elle était vierge, nul homme ne l'avait connue. Elle descendit à la source, remplit sa cruche et remonta. Et le serviteur courut au-devant d'elle et dit : Donne-moi, je te prie, un peu d'eau de ta cruche. Et elle dit : Bois, mon seigneur ; et elle se hâta d'abaisser sa cruche sur sa main, et lui donna à boire. Quand elle eut achevé de lui donner à boire, elle dit : J'en puiserai aussi pour tes chameaux, jusqu'à ce qu'ils aient fini de boire. Et elle se hâta de vider sa cruche dans l'abreuvoir, courut encore au puits pour puiser, et puisa pour tous ses chameaux. Et cet homme la considérait en silence pour savoir si l'Eternel avait fait réussir son voyage ou non. Quand les chameaux eurent fini de boire, il prit un anneau d'or du poids d'un demi-sicle et deux bracelets du poids de dix sicles d'or. Et il dit : De qui es-tu fille ? Apprends-le moi, je te prie. Y a-t-il chez ton père une place pour nous où passer la nuit ? Et elle lui dit : Je suis fille de Béthuel, le fils de Milca, qu'elle a enfanté à Nachor. Et elle ajouta : Il y a chez nous paille et fourrage en quantité et aussi une place où passer la nuit. Et cet homme s'inclina et se prosterna devant l'Eternel. Et il dit : Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Abraham mon maître, qui n'a pas manqué à sa bonté et à sa fidélité envers mon maître. Et moi, l'Eternel m'a conduit par le chemin chez les frères de mon maître. Et la jeune fille courut et fit chez sa mère le récit de ce qui s'était passé. Or Rébecca avait un frère nommé Laban. Et Laban courut dehors vers cet homme, près de la source. Quand il vit l'anneau et les bracelets aux mains de sa sœur et qu'il entendit les paroles de Rébecca sa sœur, qui disait : Voilà ce que cet homme m'a dit, il vint vers cet homme ; et voici il se tenait près des chameaux, vers la source. Et il dit : Entre, béni de l'Eternel ; pourquoi te tiens-tu dehors ? J'ai préparé la maison et une place pour les chameaux. Et l'homme entra dans la maison, et Laban débâta les chameaux et donna de la paille et du fourrage aux chameaux, et de l'eau pour laver ses pieds et les pieds des gens qui étaient avec lui. Puis il lui présenta à manger ; mais il dit : Je ne mangerai point que je n'aie dit ce que j'ai à dire. Et Laban dit : Parle. Et il dit : Je suis serviteur d'Abraham. L'Eternel a béni abondamment mon maître, et il est devenu grand ; il lui a donné du menu et du gros bétail, de l'argent et de l'or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes. Et Sara, femme de mon maître, a enfanté un fils à mon maître étant déjà vieille, et il lui a donné tout ce qu'il possède. Et mon maître m'a fait jurer en disant : Tu ne prendras pas une femme pour mon fils parmi les filles des Cananéens dans le pays desquels j'habite. Mais tu te rendras dans la maison de mon père et dans ma parenté et tu prendras une femme pour mon fils. Et je dis à mon maître : Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre. Et il me dit : L'Eternel, devant lequel j'ai marché, enverra son ange avec toi et fera réussir ton voyage, et tu prendras une femme pour mon fils, de ma parenté et de la maison de mon père. Tu seras dégagé du serment que je te fais faire une fois que tu te seras rendu dans ma parenté ; si on ne te la donne pas, tu seras dégagé du serment que je te fais faire. Et quand je suis arrivé aujourd'hui à la source, j'ai dit : Eternel, Dieu de mon maître Abraham, s'il te plaît de faire réussir le voyage que je fais, voici je me tiens près de la source ; qu'il arrive que la jeune fille qui sortira pour puiser et à qui je dirai : Donne-moi à boire, je te prie, un peu d'eau de ta cruche, et qui me répondra : Bois, et j'en puiserai aussi pour tes chameaux, soit la femme que l'Eternel a destinée au fils de mon maître. Je n'avais pas encore achevé de parler en moi-même que voici Rébecca sortait avec sa cruche sur l'épaule, et elle est descendue et a puisé, et je lui ai dit : Donne-moi à boire, je te prie. Et elle s'est hâtée d'abaisser sa cruche de dessus son épaule, et elle m'a dit : Bois, et je donnerai aussi à boire à tes chameaux. J'ai donc bu, et elle a aussi donné à boire aux chameaux. Et je l'ai interrogée, et j'ai dit : De qui es-tu fille ? Elle a répondu : Je suis fille de Béthuel, fils de Nachor, que Milea lui a enfanté. Alors j'ai mis l'anneau à ses narines et les bracelets à ses mains. Puis je me suis incliné et je me suis prosterné devant l'Eternel, et j'ai béni l'Eternel, le Dieu de mon maître Abraham, qui m'a conduit dans le vrai chemin pour prendre la fille du frère de mon maître pour son fils. Et maintenant, si vous voulez user de bonté et de fidélité envers mon maître, déclarez-le moi ; si non, déclarez-le, et je me tournerai à droite ou à gauche. Et Laban et Béthuel répondirent et dirent : La chose vient de l'Eternel ; nous ne pouvons te dire ni mal ni bien. Voici, Rébecca est devant toi ; prends-la et t'en va, et qu'elle soit la femme du fils de ton maître, comme l'Eternel l'a dit. Et lorsque le serviteur d'Abraham eut entendu leurs paroles, il se prosterna en terre devant l'Eternel. Et le serviteur sortit des objets d'argent et des objets d'or et des vêtements, et les donna à Rébecca ; et il fit de riches présents à son frère et à sa mère. Et ils mangèrent et burent, lui et les gens qui étaient avec lui, et ils passèrent là la nuit. Et au matin ils se levèrent, et il dit : Renvoyez-moi à mon maître. Et son frère et sa mère dirent : Que la jeune fille demeure avec nous quelques jours, une dizaine ; puis tu partiras. Et il leur dit : Ne me retardez point, puisque l'Eternel a fait réussir mon voyage ; renvoyez-moi, que je m'en retourne chez mon maître. Et ils dirent : Appelons la jeune fille et voyons ce qu'elle dira. Ils appelèrent donc Rébecca et lui dirent : Veux-tu partir avec cet homme ? Et elle répondit : Je partirai. Alors ils congédièrent Rébecca leur sœur et sa nourrice, et le serviteur d'Abraham et ses gens. Et ils bénirent Rébecca et lui dirent : Toi, notre sœur, puisses-tu devenir des milliers de myriades, et puisse ta postérité posséder la porte de ses ennemis ! Et Rébecca et ses servantes se levèrent et montèrent sur les chameaux et suivirent cet homme. Et le serviteur prit Rébecca et s'en alla. Et Isaac était revenu du puits de Lachaï-Roï, et il habitait dans le pays du Midi. Et Isaac était sorti pour méditer dans les champs à l'approche du soir ; et, levant les yeux, il vit des chameaux qui arrivaient. Et Rébecca leva aussi les yeux, et elle vit Isaac et sauta à bas du chameau. Et elle dit au serviteur : Qui est cet homme-là, qui vient dans les champs au-devant de nous ? Et le serviteur répondit : C'est mon maître. Et elle prit son voile et se couvrit. Et le serviteur raconta à Isaac toutes les choses qu'il avait faites. Et Isaac mena Rébecca dans la tente de Sara sa mère ; et il prit Rébecca, et elle fut sa femme, et il l'aima. Et Isaac se consola de la mort de sa mère. Et Abraham prit encore une femme nommée Kétura. Et elle lui enfanta Zimran, Jokschan, Médan, Madian, Jisbak et Suach. Et Jokschan engendra Schéba et Dédan. Et les enfants de Dédan furent les Assurim, les Létusim et les Léummim. Et les enfants de Madian furent : Epha, Ephen, Hénoc, Abida et Eldaa. Tous ceux-là sont enfants de Kétura. Et Abraham donna tout ce qui lui appartenait à Isaac. Et aux fils des concubines qu'il avait eues, Abraham donna des présents, et il les envoya de son vivant loin de son fils Isaac, à l'orient, au pays d'Orient. Et voici les années que vécut Abraham : cent soixante-quinze ans. Puis Abraham expira, et il mourut dans une bonne vieillesse, rassasié de jours, et il fut recueilli vers les siens. Et Isaac et Ismaël, ses fils, l'ensevelirent dans la caverne de Macpéla, dans le champ d'Ephron, fils de Tsohar, le Héthien, qui est en face de Mamré ; le champ qu'Abraham avait acheté des fils de Heth. C'est là que fut enterré Abraham, avec Sara, sa femme. Et après la mort d'Abraham, Dieu bénit Isaac son fils. Et Isaac habita près du puits de Lachaï-Roï. Voici la postérité d'Ismaël, fils d'Abraham, qu'avait enfanté à Abraham Hagar, l'Egyptienne, servante de Sara. Voici les noms des fils d'Ismaël, selon les noms de leurs postérités : premier-né d'Ismaël, Nébajoth, puis Kédar, Adbéel, Mibsam, Misma, Duma, Massa, Hadar, Théma, Jétur, Naphis et Kedma. Ce sont là les fils d'Ismaël et ce sont là leurs noms, selon leurs villages et leurs campements : ce furent les douze chefs de leurs tribus. Et voici les années que vécut Ismaël : cent trente-sept ans, puis il expira et il mourut et fut recueilli vers les siens. Et ses descendants habitèrent de Havila jusqu'à Sur, qui est en face de l'Egypte, dans la direction de l'Assyrie. Il s'est étendu en face de tous ses frères. Voici la postérité d'Isaac, fils d'Abraham. Abraham engendra Isaac. Et Isaac avait quarante ans quand il prit pour femme Rébecca, fille de Béthuel, l'Araméen, de Paddan-Aram, sœur de Laban, l'Araméen. Et Isaac implora l'Eternel au sujet de sa femme, car elle était stérile. Et l'Eternel accéda à sa prière, et Rébecca sa femme conçut. Et les enfants se heurtaient dans son sein, et elle dit : S'il en est ainsi, pourquoi suis-je ? Et elle alla consulter l'Eternel. Et l'Eternel lui dit : Deux nations sont dans ton sein, Et deux races se sépareront au sortir de tes entrailles. Une race l'emportera sur une race, Et le grand servira le petit. Et son temps pour enfanter arriva, et elle avait deux jumeaux dans son sein. Celui qui sortit le premier était roux, tout entier comme un manteau de poil ; et ils l'appelèrent Esaü. Et ensuite, son frère étant sorti en tenant dans sa main le talon d'Esaü, on le nomma Jacob. Et Isaac avait soixante ans quand ils naquirent. Et ces garçons grandirent. Et Esaü devint un habile chasseur, un homme sauvage, et Jacob, un homme de bien, habitant les tentes. Et Isaac prit en affection Esaü, car il aimait la venaison ; et Rébecca était affectionnée à Jacob. Et Jacob fit un potage. Et Esaü arriva des champs, et il était fort las. Et Esaü dit à Jacob : Laisse-moi avaler de ce roux, de ce roux-là ! car je suis las. C'est pourquoi on le nomma Edom. Et Jacob dit : Vends-moi d'abord ton droit d'aînesse. Et Esaü dit : Voici je m'en vais mourir ; que me sert mon droit d'aînesse ? Et Jacob dit : Jure-moi d'abord. Et il lui jura, et vendit son droit d'aînesse à Jacob. Et Jacob ayant donné à Esaü du pain et du potage de lentilles, il mangea et but ; puis il se leva et s'en alla. Et Esaü méprisa le droit d'aînesse. Et il y eut une famine au pays, outre la première famine qui avait eu lieu du temps d'Abraham. Et Isaac alla à Guérar, vers Abimélek, roi des Philistins. Et l'Eternel lui apparut et dit : Ne descends point en Egypte ; demeure dans le pays que je te dis. Séjourne dans ce pays-ci, et je serai avec toi et je te bénirai. Car je donnerai à toi et à ta postérité tous ces pays-ci, et je tiendrai le serment que j'ai fait à Abraham, ton père. Et je rendrai ta postérité nombreuse comme les étoiles des cieux, et je donnerai à ta postérité tous ces pays-ci ; et toutes les nations de la terre se béniront en ta postérité, parce qu'Abraham a obéi à ma voix et a gardé ce que je lui ai ordonné, mes commandements, mes statuts et mes lois. Et Isaac demeura à Guérar. Et les gens du lieu le questionnèrent sur sa femme, et il dit : C'est ma sœur. Car il craignait de dire : Ma femme ; de peur, se disait-il, que les gens du lieu ne me tuent à cause de Rébecca. Car elle était belle. Or il arriva, comme son séjour en ce lieu se prolongeait, qu'Abimélek, roi des Philistins, regardant par la fenêtre, aperçut Isaac qui faisait des caresses à Rébecca sa femme. Et Abimélek appela Isaac et dit : Ce ne peut être que ta femme ; et comment as-tu dit : C'est ma sœur ? Et Isaac lui, dit : C'est que je disais : Je crains de mourir à cause d'elle. Et Abimélek dit : Qu'est-ce que tu nous as fait là ? Il aurait bien pu arriver que quelqu'un eût pris ta femme et que tu nous eusses rendus coupables. Et Abimélek donna cet ordre à tout le peuple : Qui touchera cet homme ou sa femme, sera mis à mort. Et Isaac fit des semailles en ce pays-là, et il recueillit cette année le centuple. Et l'Eternel le bénit ; et cet homme s'agrandit et alla grandissant jusqu'à devenir extrêmement grand. Il devint possesseur de menu et de gros bétail, et d'un grand nombre de serviteurs, et les Philistins lui portèrent envie. Et tous les puits que les serviteurs de son père avaient creusés, du temps de son père Abraham, les Philistins les bouchèrent en les remplissant de terre. Et Abimélek dit à Isaac : Va-t-en de chez nous, car tu es devenu beaucoup plus fort que nous. Et Isaac s'en alla ; il campa dans la vallée de Guérar et s'y établit. Et Isaac creusa de nouveau les puits qu'on avait creusés du temps d'Abraham son père et que les Philistins avaient bouchés après la mort d'Abraham, et il leur donna les noms que son père leur avait donnés. Et les serviteurs d'Isaac creusèrent dans la vallée et y trouvèrent un puits d'eau vive. Et les bergers de Guérar se querellèrent avec les bergers d'Isaac en disant : L'eau est à nous. Et il appela le puits Esek, parce qu'ils avaient eu un débat avec lui. Ensuite ils creusèrent un autre puits, pour lequel ils se querellèrent encore ; et il le nomma Sitna. Alors il partit de là et creusa un autre puits, pour lequel il n'y eut pas de querelle ; et il le nomma Rehoboth, et il dit : C'est que l'Eternel nous a maintenant mis à l'aise, et nous fructifierons dans le pays. Et il monta de là à Béerséba. Et l'Eternel lui apparut cette nuit-là et lui dit : Je suis le Dieu d'Abraham ton père ; ne crains point, car je suis avec toi ; je te bénirai et je te donnerai une nombreuse postérité à cause d'Abraham, mon serviteur. Et il éleva là un autel et invoqua le nom de l'Eternel, et il dressa là sa tente. Et les serviteurs d'Isaac creusèrent là un puits ; et Abimélek vint vers lui, de Guérar, avec Ahuzath, son ami, et Picol, chef de son armée. Et Isaac leur dit : Pourquoi êtes-vous venus vers moi, vous qui me haïssez et m'avez renvoyé de chez vous ? Et ils répondirent : Nous avons vu clairement que l'Eternel a été avec toi, et nous avons dit : Qu'il y ait un serment entre nous, entre nous et toi ! Nous voudrions donc faire alliance avec toi. Jure de ne pas nous faire de mal, de même que nous ne t'avons point touché et que nous ne t'avons fait que du bien et t'avons laissé aller en paix. Tu es maintenant le béni de l'Eternel. Et il leur fit un banquet, et ils mangèrent et burent. Et le lendemain matin, ils se prêtèrent serment l'un à l'autre ; puis Isaac les congédia, et ils s'en allèrent de chez lui en paix. Il arriva en ce même jour que les serviteurs d'Isaac vinrent lui faire rapport au sujet du puits qu'ils creusaient, et ils lui dirent : Nous avons trouvé de l'eau. Et il l'appela Sibéa. C'est pour cela que la ville se nomme Béerséba jusqu'à ce jour. Et Esaü, âgé de quarante ans, prit pour femmes Judith, fille de Bééri, le Héthien, et Basmath, fille d'Elon, le Héthien. Et elles furent un sujet d'amertume pour Isaac et Rébecca. Il arriva lorsqu'Isaac fut devenu vieux et que ses yeux furent affaiblis au point de ne plus voir, qu'il appela Esaü, son fils aîné, et lui dit : Mon fils ! Et celui-ci dit : Me voici. Et Isaac dit : Tu vois que je suis vieux ; je ne connais pas le jour de ma mort. Maintenant donc, prends tes armes, ton carquois et ton arc, et va dans la campagne et tue-moi du gibier. Et fais-m'en un bon plat, comme j'aime, et apporte-le moi, que je le mange, afin que mon âme te bénisse avant que je meure. Et Rébecca entendait lorsqu'Isaac parlait à Esaü, son fils. Et Esaü alla dans la campagne pour tuer du gibier et l'apporter. Et Rébecca parla ainsi à Jacob, son fils : Ecoute, j'ai entendu ton père qui disait ainsi à Esaü, ton frère : Apporte-moi du gibier et fais-m'en un bon plat, afin que je le mange et que je te bénisse devant l'Eternel avant que je meure. Maintenant donc, mon fils, obéis-moi dans ce que je vais te commander. Va au troupeau et prends-moi deux bons chevreaux, et j'en ferai un bon plat pour ton père, comme il aime. Et tu l'apporteras à ton père, et il en mangera, afin qu'il te bénisse avant de mourir. Et Jacob dit à Rébecca, sa mère : Voici Esaü, mon frère, est velu, et moi j'ai la peau lisse. Peut-être que mon père me tâtera, et je passerai à ses yeux pour m'être joué de lui, et j'attirerai sur moi une malédiction et non une bénédiction. Et sa mère lui dit : Je prends sur moi ta malédiction, mon fils ; obéis-moi seulement ; va, prends-les moi. Et il alla, les prit et les apporta à sa mère ; et sa mère en fit un bon plat, comme son père aimait. Et Rébecca prit les beaux habits d'Esaü, son fils aîné, qu'elle avait dans la maison, et elle en vêtit Jacob, son fils cadet. Et des peaux de chevreaux elle lui couvrit les mains et la partie rase du cou. Et elle remit à Jacob, son fils, le bon plat et le pain qu'elle avait faits. Et il vint vers son père, et dit : Mon père ! Et celui-ci dit : Me voici ; qui es-tu, mon fils ? Et Jacob dit à son père : Je suis Esaü, ton premier-né. J'ai fait comme tu m'as dit. Lève-toi, je te prie, assieds-toi et mange de ma chasse, afin que ton âme me bénisse. Et Isaac dit à son fils : Comment donc as-tu trouvé si vite, mon fils ? Et Jacob dit : C'est que l'Eternel ton Dieu l'a fait venir devant moi. Et Isaac dit à Jacob : Approche un peu, que je te tâte, mon fils [pour savoir] si tu es bien mon fils Esaü ou non. Et Jacob s'approcha d'Isaac, son père, qui le tâta et dit : La voix est la voix de Jacob, et les mains sont les mains d'Esaü. Et comme il ne l'avait pas reconnu, parce que ses mains étaient velues comme celles d'Esaü, son frère, il le bénit. Et il dit : C'est bien toi qui es mon fils Esaü ? Et Jacob dit : C'est moi. Et Isaac dit : Sers-moi, que je mange de la chasse de mon fils, afin que mon âme te bénisse. Et il le servit, et Isaac mangea. Et il lui apporta du vin, et il but. Et Isaac, son père, lui dit : Approche-toi et embrasse-moi, mon fils. Et il s'approcha et l'embrassa. Et Isaac sentit l'odeur de ses habits, et il le bénit et dit :Oui, le parfum de mon fils Est pareil au parfum de campagnes Qu'a bénies l'Eternel. Que Dieu te donne de la rosée des cieux Et des sucs de la terre, Et abondance de blé et de moût. Que des peuples te servent Et que des nations se prosternent devant toi. Sois le maître de tes frères, Et que les fils de ta mère se prosternent devant toi ! Maudit soit qui te maudira ! Et béni soit qui te bénira ! Et il arriva que, quand Isaac eut achevé de bénir Jacob, et comme Jacob venait de sortir de devant Isaac, son père, Esaü, son frère, revint de la chasse. Et il fit, lui aussi, un bon plat, et il l'apporta, et dit à son père : Que mon père se lève et mange de la chasse de son fils, afin que ton âme me bénisse. Et Isaac, son père, lui dit: Qui es-tu ? Et il dit: Je suis ton fils, ton premier-né, Esaü. Et Isaac fut saisi d'une terreur extrême, et il dit : Qui est donc celui qui a tué du gibier et m'en a apporté ? Et j'ai mangé de tout avant que tu vinsses, et je l'ai béni ; et aussi il sera béni. Quand Esaü eut entendu les paroles de son père, il jeta un grand cri, un cri de douleur amère, et il dit à son père : Bénis-moi, moi aussi, mon père ! Et Isaac dit : Ton frère est venu en trompeur, et il a pris ta bénédiction. Et Esaü dit : Est-ce parce qu'on l'appelle Jacob qu'il m'a supplanté ces deux fois ? Il a pris mon droit d'aînesse, et voici maintenant il a pris ma bénédiction. Et il ajouta : N'as-tu pas en réserve pour moi une bénédiction ? Et Isaac répondit et dit à Esaü : Voici, je l'ai établi ton maître et je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs et je l'ai fourni de froment et de moût. Pour toi donc, que ferais-je, mon fils ? Et Esaü dit à son père : N'as-tu que cette seule bénédiction, mon père ? Bénis-moi, moi aussi, mon père ! Et Esaü éleva la voix et pleura. Et Isaac son père répondit et lui dit : Voici, ta demeure sera privée des sucs de la terreEt de la rosée qui descend des cieux. Tu vivras de ton épée, Et tu seras asservi à ton frère. Et il arrivera que, en faisant effort, Tu briseras son joug de dessus ton cou. Et Esaü devint ennemi de Jacob à cause de la bénédiction que son père lui avait donnée ; et Esaü dit en son cœur : Vienne le temps du deuil de mon père, alors je tuerai Jacob, mon frère. On rapporta à Rébecca les paroles d'Esaü, son fils aîné ; et elle envoya appeler Jacob, son fils cadet, et lui dit : Voici Esaü, ton frère, va se venger de toi en te tuant. Maintenant donc, mon fils, écoute-moi : lève-toi, fuis vers Laban, mon frère, à Charan. Et tu demeureras avec lui quelque temps, jusqu'à ce que la fureur de ton frère soit passée. Une fois que la colère de ton frère se sera détournée de toi et qu'il aura oublié ce que tu lui as fait, je t'enverrai chercher de là. Pourquoi serais-je privée de vous deux en un même jour ? Et Rébecca dit à Isaac : Je suis dégoûtée de la vie à cause des filles de Heth. Si Jacob prend d'entre les filles de Heth une femme comme celles-là, d'entre les filles de ce pays, à quoi me sert la vie ? Et Isaac appela Jacob et le bénit, et il lui donna cet ordre : Tu ne prendras pas pour femme une des filles de Canaan. Lève-toi, va en Paddan-Aram chez Béthuel, père de ta mère, et prends-toi une femme de là, d'entre les filles de Laban, frère de ta mère. Et le Dieu puissant te bénira, te fera fructifier et t'accroîtra, et tu deviendras une assemblée de peuples ; et il te donnera la bénédiction d'Abraham, à toi et à ta postérité avec toi, afin que tu possèdes la terre où tu séjournes et que Dieu a donnée à Abraham. Et Isaac fit partir Jacob, et il s'en alla en Paddan-Aram, vers Laban, fils de Béthuel, l'Araméen, frère de Rébecca, mère de Jacob et d'Esaü. Et Esaü vit qu'Isaac avait béni Jacob et qu'il l'avait fait partir pour Paddan-Aram afin de prendre de là une femme, et qu'en le bénissant il lui avait donné cet ordre : Tu ne prendras pas pour femme une des filles de Canaan ; et que Jacob avait obéi à son père et à sa mère et s'en était allé en Paddan-Aram, Esaü, voyant donc que les filles de Canaan déplaisaient à Isaac, son père, s'en alla vers Ismaël, et prit pour femme, outre celles qu'il avait déjà, Mahalath, fille d'Ismaël, fils d'Abraham, sœur de Nébajoth. Et Jacob partit de Béerséba et s'en alla à Charan. Et étant arrivé, dans le lieu où il passa la nuit parce que le soleil était couché, il prit des pierres de ce lieu, en fit son chevet et se coucha dans ce lieu-là. Et il eut un songe ; et voici, une échelle posée sur la terre, dont le sommet touchait au ciel ; et voici des anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle. Et voici l'Eternel se tenait au haut, et il dit : Je suis l'Eternel, le Dieu d'Abraham, ton père, et le Dieu d'Isaac. Cette terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai, à toi et à ta postérité. Et ta postérité sera comme la poussière de la terre ; et tu t'étendras à l'occident et à l'orient, au septentrion et au midi ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité. Et voici, je suis avec toi, et je te garderai partout où tu iras ; et je te ramènerai en ce pays car je ne t'abandonnerai point que je n'aie fait ce que je t'ai dit. Et Jacob s'éveilla de son sommeil et dit : Certainement l'Eternel est en ce lieu-ci, et moi je ne le savais pas ! Et il fut saisi de crainte, et il dit : Que ce lieu est auguste ! Ce ne peut être que la maison de Dieu ; c'est ici la porte des cieux ! Et dès le matin, Jacob prit la pierre dont il avait fait son chevet et la dressa pour monument, et il versa de l'huile sur son sommet. Et il nomma ce lieu-là Béthel ; mais primitivement le nom de la ville était Luz. Et Jacob fit un vœu en ces termes : Si Dieu est avec moi et qu'il me garde dans ce voyage que je fais et qu'il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et que je retourne heureusement à la maison de mon père, l'Eternel sera mon Dieu ; et cette pierre, que j'ai dressée pour monument, sera une maison de Dieu ; et tout ce que tu me donneras, je t'en paierai certainement la dîme. Et Jacob reprit sa marche et s'en alla au pays des Fils de l'Orient. Et il aperçut un puits dans la campagne ; et il y avait là trois troupeaux de brebis couchés auprès, car c'était de ce puits qu'on faisait boire les troupeaux ; et la pierre sur l'ouverture du puits était grosse ; tous les troupeaux se réunissaient là, on roulait la pierre de dessus l'ouverture du puits, on abreuvait les brebis, et on remettait la pierre à sa place sur l'ouverture du puits ; et Jacob dit aux bergers : Mes frères, d'où êtes-vous ? Et ils répondirent : Nous sommes de Charan. Et il leur dit : Connaissez-vous Laban, fils de Nachor ? Ils dirent : Nous le connaissons. Il leur dit : Se porte-t-il bien ? Ils lui répondirent : Il se porte bien, et voici Rachel, sa fille, qui vient avec les brebis. Et il dit : Mais il est encore grand jour ! Ce n'est pas le moment de rassembler le bétail ; abreuvez les brebis et retournez les faire paître. Ils dirent : Nous ne le pouvons pas jusqu'à ce que tous les troupeaux soient rassemblés et qu'on roule la pierre de dessus l'ouverture du puits ; alors nous abreuverons les brebis. Il parlait encore avec eux, quand Rachel arriva avec les brebis de son père, car elle était bergère. Alors, quand Jacob vit Rachel, fille de Laban, frère de sa mère, et les brebis de Laban, frère de sa mère, il s'approcha, roula la pierre de dessus l'ouverture du puits, et abreuva les brebis de Laban, frère de sa mère. Et Jacob embrassa Rachel, et il éleva la voix et pleura. Et Jacob apprit à Rachel qu'il était frère de son père, et qu'il était fils de Rébecca ; et elle courut l'annoncer à son père. Et en entendant parler de Jacob, fils de sa sœur, Laban courut au-devant de lui, l'embrassa et lui donna des baisers, et il le conduisit dans sa maison. Et Jacob raconta à Laban toutes ces choses. Et Laban lui dit : Tu es bien mes os et ma chair. Et Jacob demeura avec lui un mois entier. Et Laban dit à Jacob : Est-ce que, parce que tu es mon frère, tu me serviras pour rien ? Déclare-moi quel salaire tu veux. Laban avait deux filles ; le nom de l'aînée était Léa, et le nom de la cadette, Rachel. Léa avait une mine chétive, et Rachel était belle de taille et belle de visage. Et Jacob aima Rachel et il dit : Je te servirai sept ans pour Rachel, ta fille cadette. Et Laban répondit : Mieux vaut te la donner que de la donner à un autre reste seulement avec moi. Et Jacob servit pour Rachel sept ans, qui ne lui parurent que quelques jours, parce qu'il l'aimait. Et Jacob dit à Laban : Donne-moi ma femme, car mon temps est accompli, et j'irai vers elle. Et Laban réunit tous les gens du lieu et fit un festin. Et le soir venu, il prit Léa, sa fille, et l'amena à Jacob, qui alla vers elle. Et Laban donna sa servante Zilpa à Léa, sa fille, pour servante. Et le matin venu, voici c'était Léa. Et Jacob dit à Laban : Que m'as-tu fait ? N'est-ce pas pour Rachel que j'ai servi chez toi ? Et pourquoi m'as-tu trompé ? Et Laban dit : Cela ne se fait pas chez nous, de donner la cadette avant l'aînée. Achève la semaine de celle-ci, et nous te donnerons aussi l'autre pour le service que tu feras encore chez moi sept autres années. Jacob fit ainsi, il acheva la semaine de Léa, et Laban lui donna Rachel, sa fille, pour femme. Et Laban donna sa servante Bilha à Rachel, sa fille, pour servante. Et Jacob alla aussi vers Rachel, et il aima aussi Rachel, plus que Léa ; et il servit encore chez Laban sept autres années. Et l'Eternel vit que Léa était haïe, et il la rendit féconde ; mais Rachel était stérile. Et Léa conçut et enfanta un fils, et elle le nomma Ruben, car elle dit : L'Eternel a regardé à mon affliction, et maintenant mon mari m'aimera. Elle conçut encore et enfanta un fils, et elle dit : L'Eternel a entendu que j'étais haïe, et il m'a encore donné celui-ci. Et elle le nomma Siméon. Elle conçut encore et enfanta un fils, et elle dit : Cette fois, mon mari s'attachera à moi, puisque je lui ai enfanté trois fils. C'est pourquoi on le nomma Lévi. Elle conçut encore et enfanta un fils, et elle dit : Cette fois je louerai l'Eternel. C'est pourquoi elle le nomma Juda. Et elle cessa d'avoir des enfants. Et Rachel vit qu'elle ne donnait point d'enfant à Jacob, et Rachel fut jalouse de sa sœur et dit à Jacob : Donne-moi des fils, sinon je suis morte. Et Jacob se fâcha contre Rachel, et dit : Suis-je à la place de Dieu qui t'a rendue stérile ? Et elle dit : Voici ma servante Bilha ; va vers elle, qu'elle enfante sur mes genoux, et par elle j'aurai, moi aussi, une famille. Et elle lui donna Bilha, sa servante, pour femme, et Jacob alla vers elle. Et Bilha conçut et enfanta un fils à Jacob. Et Rachel dit : Dieu m'a rendu justice, et même il a entendu ma voix et m'a donné un fils. C'est pourquoi elle l'appela Dan. Et Bilha, servante de Rachel, conçut encore et enfanta un second fils, à Jacob. Et Rachel dit : C'étaient des luttes de Dieu que mes luttes avec ma sœur ; aussi je l'ai emporté. Et elle le nomma Nephthali. Et Léa, voyant qu'elle avait cessé d'avoir des enfants, prit Zilpa, sa servante, et la donna pour femme à Jacob. Et Zilpa, servante de Léa, enfanta un fils à Jacob. Et Léa dit : Quelle bonne fortune ! Et elle le nomma Gad. Et Zilpa, servante de Léa, enfanta un second fils à Jacob. Et Léa dit : Pour mon bonheur ! car les filles me diront bienheureuse. Et elle le nomma Asser. Ruben sortit au temps de la moisson des blés, et trouva des mandragores dans les champs, et il les apporta à Léa, sa mère. Et Rachel dit à Léa : Donne-moi, s'il te plaît, des mandragores de ton fils ? Et Léa lui dit : Est-ce peu que tu prennes mon mari ? Tu prendrais encore les mandragores de mon fils ? Et Rachel dit : Eh bien ! il sera avec toi cette nuit en échange des mandragores de ton fils. Et Jacob revint des champs le soir, et Léa sortit au-devant de lui et lui dit : Tu viendras chez moi, car je t'ai loué pour les mandragores de mon fils. Et il fut avec elle cette nuit-là. Et Dieu exauça Léa, et elle conçut et enfanta à Jacob un cinquième fils. Et Léa dit : Dieu m'a donné mon salaire pour avoir donné ma servante à mon mari. Et elle le nomma Issacar. Et Léa conçut encore et enfanta un sixième fils à Jacob ; et Léa dit : Dieu m'a richement dotée ; cette fois mon mari habitera avec moi, puisque je lui ai enfanté six fils. Et elle le nomma Zabulon. Ensuite elle enfanta une fille, et elle la nomma Dina Et Dieu se souvint de Rachel, et Dieu l'exauça et la rendit féconde. Et elle conçut et enfanta un fils, et elle dit : Dieu a ôté mon opprobre. Et elle le nomma Joseph, en disant : Que l'Eternel m'ajoute encore un autre fils ! Et il arriva, lorsque Rachel eut enfanté Joseph, que Jacob dit à Laban : Donne-moi mon congé, que je m'en aille chez moi, dans mon pays. Donne-moi mes femmes, pour lesquelles je t'ai servi, et mes enfants, et que je m'en aille, car tu sais toi-même le service que j'ai fait pour toi. Et Laban lui dit : Si j'ai trouvé grâce à tes yeux... J'ai bien observé : l'Eternel m'a béni à cause de toi. Et il dit : Fixe-moi ton salaire, et je te le donnerai. Jacob lui dit : Tu sais toi-même comment je t'ai servi, et ce qu'est devenu ton bétail avec moi. Car c'était peu de chose que ton bien, avant moi, et il s'est extrêmement accru ; et l'Eternel a mis pour toi la bénédiction sur mes pas ; et maintenant, quand travaillerai-je aussi pour ma maison ? Laban lui dit : Que te donnerai-je ? Et Jacob dit : Tu ne me donneras rien du tout. Si tu m'accordes ce que je vais dire, je recommencerai à paître tes troupeaux et à les garder. Je passerai aujourd'hui à travers tout ton troupeau, en mettant à part toute bête picotée et rayée et toute bête noire parmi les agneaux, et tout ce qui est rayé et picoté parmi les chèvres ; ce sera là mon salaire. Et à l'avenir ma justice témoignera pour moi quand tu viendras reconnaître mon salaire. Tout ce qui ne sera pas picoté et rayé, parmi les chèvres et noir parmi les agneaux sera un vol, s'il est chez moi. Et Laban dit : Eh bien ! qu'il en soit comme tu dis. Et le jour même, il sépara les boucs tachetés et rayés et toutes les chèvres picotées et rayées, tout ce qui avait du blanc, et tout ce qui était noir parmi les agneaux ; et il les confia à ses fils. Et il mit l'espace de trois journées de chemin entre lui et Jacob. Et Jacob paissait le reste des troupeaux de Laban. Et Jacob prit des baguettes vertes de peuplier, d'amandier et de platane ; il y pela des places blanches, mettant à nu le blanc des baguettes. Et il mit les baguettes qu'il avait pelées en regard des brebis dans les auges, dans les abreuvoirs où les brebis venaient boire ; et elles entraient en chaleur quand elles venaient boire. Et les brebis s'accouplaient à la vue des baguettes, et elles faisaient des agneaux tachetés, picotés et rayés. Et ces agneaux, Jacob les mettait à part, et il tournait la face du troupeau vers ce qui était tacheté et tout ce qui était noir dans le troupeau de Laban. Il se fit ainsi des troupeaux à lui, qu'il ne joignait pas au troupeau de Laban. Et il arrivait que, toutes les fois que les brebis vigoureuses entraient en chaleur, Jacob mettait les baguettes dans les auges sous les yeux des brebis, afin qu'elles s'accouplassent quand les baguettes y étaient. Mais quand les brebis étaient chétives, il ne les mettait point, en sorte que les agneaux chétifs, étaient pour Laban, et les vigoureux pour Jacob. Et cet homme s'accrut extraordinairement, et il eut de nombreux troupeaux, des servantes et des serviteurs, des chameaux et des ânes. Et Jacob entendit les propos des fils de Laban, qui disaient : Jacob a pris tout ce qui appartient à notre père, et c'est de ce qui appartient à notre père qu'il s'est fait toute cette richesse. Et Jacob s'aperçut que le visage de Laban n'était plus à son égard comme auparavant. Et l'Eternel dit à Jacob : Retourne au pays de tes pères et vers ta parenté, et je serai avec toi. Et Jacob fit dire à Rachel et à Léa de venir le trouver aux champs, vers son troupeau. Et il leur dit : Je vois que le visage de votre père n'est plus le même envers moi qu'auparavant ; or le Dieu de mon père a été avec moi. Et vous savez vous-mêmes que j'ai servi votre père de tout mon pouvoir ; et votre père s'est joué de moi et a changé dix fois mon salaire ; mais Dieu ne lui a pas permis de me faire du tort. Quand il disait ainsi : Les picotés seront ton salaire, toutes les brebis faisaient des agneaux picotés. Et s'il disait ainsi : Les tachetés seront ton salaire, toutes les brebis faisaient des agneaux tachetés. Dieu a donc pris le bétail de votre père, et il me l'a donné. Car il arriva, au temps où les brebis entrent en chaleur, que je levai les yeux et vis en songe que les béliers qui couvraient les brebis étaient tachetés, picotés et rayés. Et l'ange de Dieu me dit en songe : Jacob ! Et je dis : Me voici. Et il dit : Lève les yeux et regarde ; tous les béliers qui couvrent les brebis sont tachetés, picotés et rayés ; car j'ai vu tout ce que te fait Laban. Je suis le Dieu de Béthel, où tu oignis un monument, où tu me fis un vœu. Pars maintenant, sors de ce pays et retourne au pays de ta naissance. Et Rachel et Léa répondirent et lui dirent : Y a-t-il encore pour nous une part ou un héritage dans la maison de notre père ? Ne nous a-t-il pas tenues pour des étrangères, puisqu'il nous a vendues ? Et il a de plus mangé notre argent. Car tout le bien que Dieu a enlevé à notre père, nous l'avons, nous et nos fils. Maintenant donc, tout ce que Dieu t'a dit, fais-le. Et Jacob se leva et fit monter ses enfants et ses femmes sur les chameaux. Et il emmena tout son bétail et tout le bien qu'il avait acquis, le troupeau particulier qu'il avait acquis à Paddan-Aram, pour s'en aller vers Isaac, son père, au pays de Canaan. Or Laban était allé tondre ses brebis ; et Rachel déroba les théraphim de son père. Et Jacob se déroba à Laban l'Araméen, en ne lui disant pas qu'il s'enfuyait. Et il s'enfuit, lui et tout ce qui était à lui ; il se mit en route et traversa le fleuve, et il se dirigea vers la montagne de Galaad. Le troisième jour, on rapporta à Laban que Jacob s'était enfui. Et il prit ses frères avec lui, et le poursuivit pendant sept journées de chemin, et il se trouva près de lui à la montagne de Galaad. Et Dieu vint vers Laban l'Araméen dans un songe, de nuit, et il lui dit : Garde-toi de rien dire à Jacob ni en bien ni en mal. Laban atteignit Jacob ; Jacob avait dressé sa tente sur la montagne ; et Laban avait dressé la sienne avec ses frères sur la montagne de Galaad. Et Laban dit à Jacob : Qu'as-tu fait, de te dérober et d'emmener mes filles comme des prisonnières de guerre ? Pourquoi t'es-tu enfui secrètement et m'as-tu trompé ? Tu ne m'as point averti, moi qui t'aurais accompagné joyeusement, avec des chants, au son du tambourin et de la harpe. Et tu ne m'as pas laissé embrasser mes fils et mes filles ! Maintenant tu as agi follement. Il ne tient qu'à moi de vous faire du mal ; mais le Dieu de votre père m'a parlé la nuit passée en disant : Garde-toi de rien dire à Jacob ni en bien ni en mal. Et maintenant tu es parti parce que tu languissais après la maison de ton père ; [mais] pourquoi as-tu dérobé mes dieux ? Et Jacob répondit et dit à Laban : C'est que j'ai craint parce que je me suis dit que tu pouvais m'enlever tes filles. Quant à celui chez qui tu trouveras tes dieux, il ne vivra point ; en présence de nos frères, reconnais ce qui chez moi t'appartient et prends-le. Or Jacob ignorait que Rachel les eût dérobés. Et Laban entra dans la tente de Jacob et dans la tente de Léa et dans la tente des deux servantes, et ne trouva rien. Puis il sortit de la tente de Léa et entra dans la tente de Rachel. Et Rachel avait pris les théraphim, les avait mis dans la selle à chameau, et s'était assise dessus. Et Laban fouilla toute la tente, sans trouver. Et elle dit à son père : Que mon seigneur ne s'irrite pas de ce que je ne puis pas me lever devant toi ; car j'ai ce qui est ordinaire aux femmes. Et il chercha, mais il ne trouva pas les théraphim. Et Jacob se mit en colère et querella Laban ; et Jacob répondit et dit : Quel est mon crime, quelle est ma faute, que tu t'acharnes après moi ? En fouillant tout mon bagage, qu'as-tu trouvé de tous les effets de ta maison ? Mets-le ici devant mes frères et tes frères, et qu'ils soient juges entre nous deux. Ces vingt ans que j'ai été avec toi, tes brebis et tes chèvres n'ont pas avorté, et je n'ai pas mangé les béliers de ton troupeau. Ce qui était déchiré, je ne te l'ai pas fait voir ; c'est moi qui en supportais la perte. Tu me réclamais ce qui avait été dérobé de jour et ce qui avait été dérobé de nuit. Je vivais consumé le jour par la chaleur, la nuit par le froid ; et mon sommeil fuyait de mes yeux. Voici vingt ans que je suis dans ta maison ; je t'ai servi quatorze ans pour tes deux filles et six ans pour ton bétail, et tu as changé mon salaire dix fois. Si le Dieu de mon père, le Dieu d'Abraham et la Frayeur d'Isaac, n'eût été pour moi, certes tu m'aurais maintenant laissé partir à vide. Dieu a vu ma souffrance et le travail de mes mains ; et cette nuit il a prononcé. Laban répondit et dit à Jacob : Ces filles sont mes filles, ces fils mes fils, ces troupeaux mes troupeaux, et tout ce que tu vois est à moi. Et mes filles, que leur ferais-je aujourd'hui à elles et aux fils qu'elles ont enfantés ? Maintenant donc, viens, faisons alliance toi et moi, et qu'il y ait un témoin entre moi et toi. Et Jacob prit une pierre et la dressa pour monument. Et Jacob dit à ses frères : Amassez des pierres. Et ils prirent des pierres et en firent un monceau, et ils mangèrent là sur le monceau. Et Laban l'appela Jégar-Sahadutha ; et Jacob l'appela Galed. Et Laban dit : Ce monceau est témoin entre moi et toi aujourd'hui. C'est pourquoi on le nomma Galed, et aussi Mitspa, parce que [Laban] avait dit : Que l'Eternel nous surveille l'un et l'autre quand nous serons cachés l'un à l'autre. Si tu maltraites mes filles et si tu prends des femmes à côté de mes filles, personne ne sera avec nous ; mais vois, c'est Dieu qui sera témoin entre moi et toi. Laban dit encore à Jacob : Voici ce monceau, et voici le monument que j'ai dressé entre moi et toi. Ce monceau est témoin, et ce monument est témoin que moi je n'avancerai pas vers toi au-delà de ce monceau, et que toi tu n'avanceras pas vers moi au-delà de ce monceau et de ce monument, pour nuire. Le Dieu d'Abraham et le Dieu de Nachor, les dieux de leur père, jugeront entre nous. Et Jacob jura par la Frayeur de son père Isaac. Et Jacob fit un sacrifice sur la montagne ; et il invita ses frères à un repas. Ils mangèrent donc et passèrent la nuit sur la montagne. Et dès le lendemain matin, Laban embrassa ses fils et ses filles, et les bénit ; puis Laban partit et s'en retourna chez lui. Jacob continua son chemin, et des anges de Dieu le rencontrèrent. Et quand il les eut vus, Jacob dit : C'est le camp de Dieu ! Et il nomma ce lieu là Mahanaïm. Et Jacob envoya des messagers devant lui, vers Esaü, son frère, au pays de Séir, dans la campagne d'Edom. Et il leur donna cet ordre : Vous parlerez ainsi à mon seigneur, à Esaü : Ainsi a dit ton serviteur Jacob : J'ai séjourné chez Laban et j'y suis resté jusqu'à présent. J'ai des bœufs et des ânes, des brebis, des serviteurs et des servantes ; et j'en fais informer mon seigneur, pour trouver grâce à tes yeux. Et les messagers revinrent vers Jacob en disant : Nous nous sommes rendus auprès de ton frère, auprès d'Esaü ; et de plus, il vient à ta rencontre, et il a quatre cents hommes avec lui. Et Jacob fut tout effrayé et en angoisse. Et il partagea les gens qui étaient avec lui, et le menu et le gros bétail et les chameaux, en deux troupes. Et il dit : Si Esaü rencontre l'une des troupes et la frappe, l'autre, qui restera, sera une réserve. Et Jacob dit : Dieu de mon père Abraham et Dieu de mon père Isaac, Eternel, qui m'as dit : Retourne en ton pays et au lieu de ta naissance, et je te ferai du bien ; je suis trop petit pour toutes les grâces et pour toute la fidélité dont tu as usé envers ton serviteur, car j'ai passé ce Jourdain avec mon bâton, et maintenant je suis devenu deux troupes. Délivre-moi, je te prie, de la main de mon frère, de la main d'Esaü ; car je crains qu'il ne vienne et qu'il ne me frappe, la mère avec les enfants. Et toi, tu as dit : Certainement je te ferai du bien, et je rendrai ta postérité pareille au sable de la mer, qu'on ne peut compter, tant il y en a. Et il passa là cette nuit. Et des biens qu'il avait avec lui il prit de quoi faire une offrande à Esaü, son frère : deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers, trente chamelles qui allaitaient, avec leurs petits, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânons. Et il remit à ses serviteurs chaque troupeau à part, et il dit à ses serviteurs : Passez devant moi et laissez une distance entre chaque troupeau. Et il donna cet ordre au premier : Quand Esaü, mon frère, te rencontrera et te demandera : A qui es-tu, où vas-tu, et à qui appartient ce troupeau qui va devant toi ? Tu diras : A ton serviteur Jacob : c'est une offrande qu'il envoie à mon seigneur, à Esaü ; et le voici lui-même qui nous suit. Il donna le même ordre au second et au troisième et à tous ceux qui suivaient les troupeaux : Vous parlerez ainsi à Esaü quand vous le rencontrerez, et vous direz : Voici aussi ton serviteur Jacob qui nous suit. Car il s'était dit : Je l'apaiserai par ce présent qui va devant moi, et après cela je verrai sa face ; peut-être me fera-t-il bon accueil. Et le présent passa avant lui ; et lui, il passa cette nuit-là dans le camp. Et il se leva cette nuit-là, prit ses deux femmes et ses deux servantes et ses onze enfants, et passa le gué du Jabbok. Et il les prit et leur fit passer le torrent, et il fit aussi passer ce qui lui appartenait. Et Jacob resta seul. Et un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Et voyant qu'il ne pouvait le vaincre, il le toucha à l'emboîture de la hanche, et l'emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui. Et il dit à Jacob : Laisse-moi aller, car l'aurore est levée. Et il dit : Je ne te laisserai point aller que tu ne m'aies béni. Et il lui dit : Quel est ton nom ? Et il dit : Jacob. Et il dit : Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël, car tu as combattu avec Dieu et les hommes, et tu as vaincu. Et Jacob l'interrogea et dit. Fais-moi, je te prie, connaître ton nom. Et il dit : Pourquoi t'enquérir de mon nom ? Et il le bénit là. Et Jacob nomma ce lieu Péniel ; car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face et ma vie a été épargnée. Et il vit le soleil se lever quand il eut passé Pénuel ; et il boitait de la hanche. C'est pourquoi les enfants d'Israël ne mangent point jusqu'à aujourd'hui le grand nerf qui est à l'emboîture de la hanche, parce qu'il avait touché l'emboîture de la hanche de Jacob, au grand nerf. Et Jacob leva les yeux et aperçut Esaü qui venait, avant avec lui quatre cents hommes. Et il partagea les enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes. Et il plaça les servantes et leurs enfants en tête, ensuite Léa et ses enfants, et ensuite Rachel et Joseph. Et lui-même passa devant eux et se prosterna en terre sept fois, jusqu'à ce qu'il fût proche de son frère. Et Esaü courut à sa rencontre, l'embrassa, se jeta à son cou et lui donna un baiser, et ils pleurèrent. Puis il leva les yeux et vit les femmes et les enfants, et il dit : Qui sont ceux que tu as là ? Et il dit : Ce sont les enfants que Dieu a accordés à ton serviteur. Et les servantes s'approchèrent, elles et leurs enfants, et se prosternèrent. Léa aussi s'approcha, elle et ses enfants, et ils se prosternèrent. Et ensuite s'approchèrent Joseph et Rachel, et ils se prosternèrent. Et Esaü dit : Que veux-tu faire avec toute cette troupe que j'ai rencontrée ? Et il dit : C'est pour trouver grâce aux yeux de mon seigneur. Et Esaü dit : J'ai bien assez, mon frère ; que ce qui est à toi soit à toi. Et Jacob dit : Non, je te prie ; si j'ai trouvé grâce à tes yeux, tu accepteras, je te prie, mon offrande de ma main, car c'est pour cela que j'ai vu ta face comme on voit la face de Dieu et que tu m'as accueilli favorablement. Accepte, je te prie, mon présent qui t'a été amené, car Dieu a été, bon pour moi, et j'ai de tout. Et il le pressa, et Esaü accepta. Et il dit : Partons et marchons, et j'irai devant toi. Et Jacob dit : Mon seigneur sait que les enfants sont délicats ; et je suis chargé de brebis et de vaches qui allaitent ; si on les presse un seul jour, tout le troupeau périra. Que mon seigneur passe, je te prie, devant son serviteur ; et moi je cheminerai tout doucement, sur les pas du convoi qui est devant moi et sur les pas des enfants, jusqu'à ce que j'arrive chez mon seigneur, à Séir. Et Esaü dit : Que je laisse auprès de toi quelques uns des gens qui sont avec moi. Et il dit : Pourquoi cela ? Que je trouve grâce aux yeux de mon seigneur. Et Esaü retourna ce jour-là sur ses pas à Séir. Et Jacob partit pour Succoth, et il se construisit une maison ; et, comme il avait fait des cabanes pour son bétail, on a nommé ce lieu-là Succoth. Et Jacob, à son retour de Paddan-Aram, arriva sain et sauf à la ville de Sichem, qui est au pays de Canaan, et il campa devant la ville. Et il acheta des fils de Hémor, père de Sichem, pour cent késitas, la pièce de terre où il avait dressé sa tente. Et il éleva là un autel, et il l'appela Dieu fort, le Dieu d'Israël. Et Dina, la fille de Léa, qu'elle avait enfantée à Jacob, sortit pour voir les filles du pays. Et Sichem, fils de Hémor, le Hévien, prince du pays, la vit, l'enleva, coucha avec elle et lui fit violence. Et son âme s'attacha à Dina, fille de Jacob, et il aima la jeune fille et chercha à gagner le cœur de la jeune fille par ses paroles. Et Sichem dit à Hémor, son père : Prends-moi cette jeune fille pour femme. Or Jacob avait appris qu'on avait outragé Dina, sa fille ; mais ses fils étaient aux champs avec son bétail, et Jacob avait gardé le silence jusqu'à leur retour. Et Hémor, père de Sichem, sortit pour parler à Jacob. Et les fils de Jacob étaient de retour des champs quand ils apprirent la chose ; et ces hommes en furent outrés et se mirent dans une grande colère parce qu'il avait commis une infamie contre Israël, en couchant avec la fille de Jacob, chose qui ne devait point se faire. Et Hémor leur parla ainsi Sichem, mon fils... son âme s'est attachée à votre fille ; donnez-la lui, je vous prie, pour femme ; et alliez-vous avec nous : vous nous donnerez vos filles, et vous prendrez nos filles ; vous vous établirez chez nous ; et le pays sera à votre disposition ; demeurez-y et y trafiquez, et ayez-y des possessions. Et Sichem dit au père et aux frères de la jeune fille : Que je trouve grâce à vos yeux, et ce que vous me direz, je le donnerai. Imposez-moi un fort prix d'achat et de grands présents, et je les donnerai comme vous me direz ; et donnez-moi la jeune fille pour femme. Les fils de Jacob répondirent à Sichem et à Hémor, son père, avec ruse et leur donnèrent des paroles, parce qu'il avait déshonoré Dina, leur sœur. Et ils leur dirent : C'est une chose que nous ne pouvons pas faire que de donner notre sœur à un homme non circoncis ; car c'est pour nous un opprobre. Nous ne consentirons à votre demande qu'à la condition que vous deveniez comme nous, en faisant circoncire tout mâle parmi vous. Ainsi nous vous donnerons nos filles et nous prendrons vos filles ; et nous nous établirons chez vous, et nous deviendrons un seul peuple. Mais si vous ne consentez pas à vous circoncire, nous prendrons notre fille et nous nous en irons. Et leurs paroles furent agréées de Hémor et de Sichem, fils de Hémor. Et le jeune homme ne tarda pas à faire la chose, car il était épris de la fille de Jacob, et il était l'homme le plus honoré de toute la maison de son père. Et Hémor et Sichem, son fils, se rendirent à la porte de leur ville et parlèrent aux hommes de leur ville en disant : Ces gens-là sont des hommes paisibles au milieu de nous ; qu'ils s'établissent dans le pays et qu'ils y trafiquent ; voici le pays est assez vaste pour eux en long et en large. Nous prendrons leurs filles pour femmes et nous leur donnerons nos filles. Mais ces hommes ne consentiront à habiter avec nous pour devenir un même peuple qu'à la condition que tout mâle parmi nous soit circoncis, comme ils le sont eux-mêmes. Leurs troupeaux et leurs biens et toutes leurs bêtes de somme ne seront-ils pas à nous ? Il faut seulement que nous consentions à ce qu'ils demandent, et qu'ils s'établissent chez nous. Et tous ceux qui sortaient par la porte de la ville écoutèrent Hémor et Sichem, son fils, et tout mâle fut circoncis, tout homme sortant par la porte de la ville. Et il arriva au troisième jour, lorsqu'ils étaient souffrants, que deux des fils de Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina, prirent chacun son épée, se jetèrent sur la ville sans crainte, et tuèrent tous les mâles. Ils firent passer au fil de l'épée Hémor et Sichem, son fils, et ils prirent Dina de la maison de Sichem et sortirent. Les fils de Jacob se jetèrent sur les tués et pillèrent la ville, parce qu'on avait déshonoré leur sœur. Et ils prirent leur petit et leur gros bétail et leurs ânes, ce qui était dans la ville et aux champs ; ils emmenèrent et pillèrent tous leurs biens et tous leurs petits enfants et leurs femmes, et tout ce qui était dans les maisons. Et Jacob dit à Siméon et à Lévi : Vous avez troublé ma vie en me mettant en mauvaise odeur parmi les habitants du pays, parmi les Cananéens et les Phéréziens. Et moi je n'ai que peu de gens ; ils s'assembleront contre moi et me frapperont, et je serai détruit, moi et ma maison. Ils répondirent : Traiterait-on notre sœur comme une prostituée ? Et Dieu dit à Jacob : Lève-toi, monte à Béthel et demeures-y, et fais-y un autel au Dieu qui t'est apparu quand tu fuyais de devant Esaü, ton frère. Et Jacob dit à sa famille et à tous ceux qui étaient avec lui : Otez les dieux de l'étranger qui sont au milieu de vous, purifiez-vous et changez de vêtements ; et nous nous lèverons et monterons à Béthel, et j'y ferai un autel au Dieu qui m'a répondu au jour de ma détresse et qui a été avec moi dans le chemin où j'ai marché. Et ils donnèrent à Jacob tous les dieux de l'étranger qui étaient entre leurs mains et les boucles qu'ils avaient aux oreilles ; et Jacob les enfouit sous le chêne qui est à Sichem. Et ils partirent. Et la terreur de Dieu fut sur les villes environnantes, et on ne poursuivit pas les fils de Jacob. Et Jacob arriva à Luz, qui est au pays de Canaan, c'est Béthel, lui et tous les gens qui étaient avec lui. Il bâtit là un autel, et il appela ce lieu Dieu fort de Béthel, car c'est là que les êtres divins lui étaient apparus lorsqu'il fuyait de devant son frère. Et Débora, nourrice de Rébecca, mourut, et elle fut enterrée au-dessous de Béthel, au pied du chêne que l'on nomma le chêne des pleurs. Et Dieu apparut encore à Jacob à son retour de Paddan-Aram, et il le bénit. Et Dieu lui dit : Ton nom est Jacob ; tu ne seras plus appelé Jacob, mais Israël sera ton nom. Et il le nomma Israël. Et Dieu lui dit : Je suis le Dieu puissant. Fructifie et multiplie : une nation, une assemblée de nations naîtra de toi, et de tes reins sortiront des rois. Et le pays que j'ai donné à Abraham et à Isaac, je te le donnerai, et je donnerai ce pays à ta postérité après toi. Et Dieu remonta d'auprès de lui, du lieu où il lui avait parlé. Et Jacob dressa un monument dans le lieu où il lui avait parlé, un monument de pierre, et il y fit une libation et y versa de l'huile. Et Jacob donna au lieu où Dieu lui avait parlé le nom de Béthel. Et ils partirent de Béthel, et il y avait encore un espace de chemin jusqu'à Ephrath, lorsque Rachel enfanta, et son accouchement fut pénible. Et pendant ce pénible enfantement, la femme qui l'accouchait lui dit : Ne crains point, car c'est encore un fils que tu as là. Et en rendant l'âme, car elle se mourait, elle le nomma Bénoni ; mais son père l'appela Benjamin. Et Rachel mourut, et elle fut ensevelie au chemin d'Ephrath, qui est Bethléem. Et Jacob dressa un monument sur sa tombe ; c'est le monument de la tombe de Rachel qui subsiste encore aujourd'hui. Et Israël partit, et il dressa sa tente au-delà de Migdal-Eder. Et il arriva, pendant qu'Israël demeurait dans cette contrée, que Ruben vint et coucha avec Bilha, concubine de son père ; et Israël l'apprit. Et les fils de Jacob étaient au nombre de douze. Fils de Léa Ruben, premier-né de Jacob, Siméon, Lévi, Juda, Issacar et Zabulon. Fils de Rachel : Joseph et Benjamin. Fils de Bilha, servante de Rachel : Dan et Nephthali. Fils de Zilpa, servante de Léa : Gad et Asser. Ce sont là les fils de Jacob, qui lui naquirent à Paddan-Aram. Et Jacob arriva vers Isaac, son père, à Mamré, à la ville d'Arba, qui est Hébron, où avaient séjourné Abraham et Isaac. Et les jours d'Isaac furent de cent quatre-vingts ans. Et Isaac expira et mourut et fut recueilli vers les siens, vieux et rassasié de jours ; et Esaü et Jacob, ses fils, l'ensevelirent. Et voici la postérité d'Esaü, qui est Edom. Esaü prit ses femmes parmi les filles de Canaan : Ada, fille d'Elon, le Héthien, Oholibama, fille d'Ana, fille de Tsibéon, le Hévien, et Basmath, fille d'Ismaël, sœur de Nébajoth. Ada enfanta à Esaü Eliphaz, et Basmath enfanta Réuel, et Oholibama enfanta Jéusch, Jaélam et Korach. Ce sont là les fils d'Esaü, qui lui naquirent au pays de Canaan. Et Esaü prit ses femmes et ses fils et ses filles, et toutes les personnes de sa maison, et ses troupeaux, et tous ses bestiaux, et tous les biens dont il s'était enrichi dans le pays de Canaan ; et il s'en alla dans un pays, loin de Jacob, son frère. Car leurs biens étaient trop grands pour qu'ils pussent demeurer ensemble, et le pays où ils séjournaient ne pouvait leur suffire, à cause de leurs troupeaux. Et Esaü s'établit dans la montagne de Séir. Esaü est Edom. Et voici la postérité d'Esaü, père d'Edom, dans la montagne de Séir. Voici les noms des fils d'Esaü : Eliphaz, fils d'Ada, femme d'Esaü ; Réuel, fils de Basmath, femme d'Esaü. Et les fils d'Eliphaz furent Théman, Omar, Tsépho et Gaétham et Kénaz. Et Thimna fut concubine d'Eliphaz, fils d'Esaü, et enfanta Amalek à Eliphaz. Ce sont là les fils d'Ada, femme d'Esaü. Et voici les fils de Réuel : Nahath et Zérach, Schamma et Mizza. Ce furent là les fils, de Basmath, femme d'Esaü. Et ceux-ci furent les fils d'Oholibama, fille d'Ana, fille de Tsibéon et femme d'Esaü : elle enfanta à Esaü Jéusch, Jaélam et Korach. Voici les chefs des fils d'Esaü : Fils d'Eliphaz, premier-né d'Esaü : le chef Théman, le chef Omar, le chef Zépho, le chef Kénaz, [le chef Korach], le chef Gaétham, le chef Amalek. Ce sont là les chefs d'Eliphaz, au pays d'Edom ; ce sont là les fils d'Ada. Et voici les fils de Réuel, fils d'Esaü : le chef Nahath, le chef Zérach, le chef Schamma, le chef Mizza. Ce sont là les chefs de Réuel, au pays d'Edom ; ce sont là les fils de Basmath, femme d'Esaü. Et voici les fils d'Oholibama, femme d'Esaü : le chef Jéusch, le chef Jaélam, le chef Korach. Ce sont là les chefs d'Oholibama, fille d'Ana et femme d'Esaü. Ce sont là les fils d'Esaü et ce sont là leurs chefs ; c'est Edom. Voici les fils de Séir, le Horien, qui habitaient le pays : Lotan, Schobal, Tsibéon, Ana, Dischon, Etser et Dischan. Ce sont là les chefs des Horiens, fils de Séir, au pays d'Edom. Et les fils de Lotan furent Hori et Hémam ; et Thimna était sœur de Lotan. Et voici les fils de Schobal : Alvan, Mânahath et Ebal, Schépho et Onam. Et voici les fils de Tsibéon : Ajja et Ana. C'est cet Ana qui trouva les sources chaudes dans le désert, en paissant les ânes de Tsibéon, son père. Et voici les enfants d'Ana : Dischon et Oholibama, fille d'Ana. Et voici les fils de Dischon : Hemdan, Eschban, Jithran et Kéran. Voici les fils d'Etser : Bilhan, Zaavan et Akan. Voici les fils de Dischan : Uts et Aran. Voici les chefs des Horiens : le chef Lotan, le chef Schobal, le chef Tsibéon, le chef Ana, le chef Dischon, le chef Etser, le chef Dischan. Ce sont là les chefs des Horiens, selon les chefs qu'ils eurent au pays de Séir. Et voici les rois qui régnèrent au pays d'Edom avant qu'un roi régnât sur les enfants d'Israël : Béla, fils de Béor, régna en Edom, et le nom de sa ville était Dinhaba. Et Béla mourut, et Jobab, fils de Zérach, de Botsra, régna à sa place. Et Jobab mourut, et Huscham, du pays des Thémanites, régna à sa place. Et Huscham mourut ; et Hadad, fils de Bédad, régna à sa place ; il défit Madian aux champs de Moab ; et le nom de sa ville était Avith. Et Hadad mourut, et Samla, de Masréka, régna à sa place. Et Samla mourut, et Saül, de Rehoboth sur le fleuve, régna à sa place. Et Saül mourut, et Baal-Hanan, fils d'Acbor, régna à sa place. Et Baal-Hanan, fils d'Acbor, mourut, et Hadar règna à sa place ; et le nom de sa ville était Paü, et le nom de sa femme Méhétabéel, fille de Matred, fille de Mézahab. Et voici les noms des chefs d'Esaü, selon leurs familles, selon leurs lieux, par leurs noms : le chef Thimna, le chef Alva, le chef Jétheth, le chef Oholibama, le chef Ela, le chef Pinon, le chef Kénaz, le chef Théman, le chef Mibtsar, le chef Magdiel, le chef Iram. Ce sont là les chefs d'Edom selon leurs demeures au pays au'ils occupent. C'est là Esaü le Père d'Edom. Et Jacob s'établit dans le pays où son père avait séjourné, dans le pays de Canaan. Voici la postérité de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, paissait les brebis avec ses frères ; et, jeune garçon, il se trouvait avec les fils de Bilha et avec les fils de Zilpa, femmes de son père. Et Joseph fit à leur père de mauvais rapports sur leur compte. Et Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils, car c'était un fils de sa vieillesse, et il lui fit une robe longue. Et ses frères virent que leur père l'aimait plus que tous ses frères, et ils le prirent en haine, et ils ne pouvaient lui parler amicalement. Et Joseph eut un songe, et il le raconta à ses frères, et ils le haïrent encore plus. Il leur dit : Ecoutez, je vous prie, ce songe que j'ai eu. Voici, nous étions à lier des gerbes au milieu des champs. Et voici ma gerbe s'est levée et s'est tenue debout ; et voici vos gerbes l'ont entourée et se sont prosternées devant ma gerbe. Et ses frères lui dirent : Règnerais-tu donc sur nous, ou nous gouvernerais-tu ? Et ils le haïrent encore plus pour ses songes et pour ses paroles. Et il eut encore un autre songe, et il le raconta à ses frères, et il dit : Voici, j'ai eu encore un songe ; et voici le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi. Et il le raconta à son père et à ses frères ; et son père le réprimanda et lui dit : Qu'est-ce que ce songe que tu as eu ? Faudra-t-il que nous venions, moi, ta mère et tes frères, nous prosterner en terre devant toi ? Et ses frères furent jaloux de lui ; mais son père retint la chose. Et ses frères allèrent paître les troupeaux de leur père à Sichem. Et Israël dit à Joseph : Tes frères ne paissent-ils pas [les troupeaux] à Sichem ? Viens, que je t'envoie vers eux. Et il répondit : Me voici. Et il lui dit : Va donc voir si tes frères vont bien et si les troupeaux vont bien, et apporte-m'en des nouvelles. Ainsi il l'envoya de la vallée d'Hébron, et Joseph arriva à Sichem. Et un homme le trouva comme il errait dans la campagne. Et cet homme l'interrogea, disant : Que cherches-tu ? Et il dit : Je cherche mes frères ; indique-moi, je te prie, où ils font paître. Et l'homme dit : Ils sont partis d'ici, car je les ai entendus dire : Allons à Dothan. Et Joseph alla à la recherche de ses frères, et il les trouva à Dothan. Ils le virent de loin ; et avant qu'il fût près d'eux, ils complotèrent contre lui pour le faire mourir. Et ils se dirent l'un à l'autre : Voici l'homme aux songes ; c'est bien lui qui vient. Maintenant donc venez, tuons-le et jetons-le dans une de ces fosses, et nous dirons qu'une bête féroce l'a dévoré ; et nous verrons ce qui en sera de ses songes ! Et Ruben entendit cela, et pour le délivrer de leurs mains, il dit : Ne le frappons pas à mort. Et Ruben leur dit : Ne versez pas de sang ; jetez-le dans cette fosse qui est au pâturage, et ne portez pas la main sur lui. C'était afin de le délivrer de leurs mains pour le rendre à son père. Et quand Joseph arriva vers ses frères, ils dépouillèrent Joseph de sa robe, de la robe longue qu'il avait mise. Et ils le prirent et le jetèrent dans la fosse. Et la fosse était vide ; elle n'avait pas d'eau. Et ils s'assirent pour manger. Et, levant les yeux, ils aperçurent une caravane d'Ismaélites venant de Galaad ; et leurs chameaux étaient chargés d'astragale, de baume et de ladanum, qu'ils allaient porter en Egypte. Et Juda dit à ses frères : Que gagnerons-nous à tuer notre frère et à cacher son sang ? Allons le vendre aux Ismaélites, et que notre main ne soit point sur lui, car c'est notre frère, notre chair. Et ses frères l'écoutèrent. Et quand [les] marchands madianites passèrent, ils tirèrent Joseph et le firent remonter de la fosse, et ils vendirent Joseph aux Ismaélites pour vingt pièces d'argent ; ceux-ci l'emmenèrent en Egypte. Et Ruben retourna à la fosse, et voici Joseph n'était plus dans la fosse. Alors il déchira ses vêtements, et il retourna vers ses frères et dit : L'enfant n'y est plus, et moi, où irai-je ? Et ils prirent la robe de Joseph, égorgèrent un bouc et trempèrent la robe dans le sang. Et ils envoyèrent la robe longue et la firent parvenir à leur père et dirent : Voici ce que nous avons trouvé ; reconnais si c'est la robe de ton fils ou non. Et il la reconnut et dit : La robe de mon fils ! Une bête féroce l'a dévoré ! Joseph a été mis en pièces. Et Jacob déchira ses vêtements et mit un sac sur ses reins, et il mena deuil sur son fils pendant longtemps. Et tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler ; mais il refusa d'être consolé, et il dit : Je descendrai vers mon fils au sépulcre en menant deuil. Et son père le pleura. Et les Madianites le vendirent en Egypte à Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes. Il arriva dans ce temps-là que Juda descendit d'auprès de ses frères et arriva jusque près d'un homme d'Adullam nommé Hira. Et là Juda vit la fille d'un Cananéen nommé Schua ; et il la prit [pour femme] et alla vers elle. Et elle conçut et enfanta un fils, et il le nomma Er. Et elle conçut encore et enfanta un fils, et elle le nomma Onan. Elle enfanta encore un fils, et elle le nomma Schéla. Et Juda était à Kézib quand elle l'enfanta. Et Juda prit pour Er, son premier-né, une femme nommée Thamar. Et Er, premier-né de Juda, fut méchant aux yeux de l'Eternel, et l'Eternel le fit mourir. Et Juda dit à Onan : Va vers la femme de ton frère en ta qualité de beau-frère et suscite une postérité à ton frère. Mais Onan savait que cette postérité ne serait pas à lui, et quand il allait vers la femme de son frère, il faisait en sorte de ne point donner de postérité à son frère. Et ce qu'il faisait déplut à l'Eternel, et il le fit mourir aussi. Et Juda dit à Thamar, sa belle-fille : Demeure comme veuve dans la maison de ton père jusqu'à ce que Schéla, mon fils, soit devenu grand. Car il disait : Il ne faut pas qu'il meure, lui aussi, comme ses frères. Et Thamar s'en alla et demeura dans la maison de son père. Et bien des jours s'écoulèrent, et la fille de Schua, femme de Juda, mourut. Et Juda, après avoir fini son deuil, monta vers ceux qui tondaient ses brebis à Thimna, lui et Hira, son ami, l'Adullamite. Et on en informa Thamar, en lui disant : Voici, ton beau-père monte à Thimna pour tondre ses brebis. Et elle ôta ses habits de veuve, se couvrit d'un voile et s'en enveloppa, et elle s'assit à l'entrée d'Enaïm, qui est sur le chemin de Thimna ; car elle avait vu que Schéla était devenu grand et qu'elle ne lui avait pas été donnée pour femme. Et Juda la vit et la prit pour une femme de mauvaise vie ; car elle avait couvert son visage. Et il se détourna vers elle, vers le chemin, et il dit : Permets que j'aille vers toi. Car il ne savait pas que ce fût sa belle-fille. Elle répondit : Que me donneras-tu pour venir vers moi ? Il dit : J'enverrai un chevreau du troupeau. Et elle dit : A condition que tu me donnes un gage jusqu'à ce que tu l'envoies. Il dit : Quel est le gage que je te donnerai ? Et elle répondit : Ton cachet et ton cordon, et ton bâton que tu as à la main. Et il les lui donna, et il alla vers elle, et elle devint enceinte de lui. Et elle se leva et s'en alla ; et elle ôta son voile et remit ses habits de veuve. Et Juda envoya le chevreau par son ami, l'Adullamite, pour retirer le gage des mains de cette femme ; mais il ne la trouva point. Et il interrogea les hommes du lieu, en disant : Où est cette prostituée qui était à Enaïm, au bord du chemin ? Ils lui dirent : Il n'y a point eu ici de prostituée. Et il retourna vers Juda et dit : Je ne l'ai point trouvée, et même les gens du lieu ont dit : Il n'y a point eu ici de prostituée. Et Juda dit : Qu'elle garde cela ! Il ne faut pas qu'on se moque de nous. C'est un fait que j'ai envoyé ce chevreau, et tu ne l'as point trouvée. Et il arriva qu'environ trois mois après on alla dire à Juda : Thamar, ta belle-fille, s'est prostituée, et même la voilà enceinte de ses prostitutions. Et Juda dit : Faites-la sortir, et qu'elle soit brûlée. Comme on la faisait sortir, elle envoya dire à son beau-père : C'est d'un homme à qui ceci appartient que je suis enceinte. Elle dit encore : Examine, je te prie, à qui sont ce cachet et ces cordons, et ce bâton. Et Juda les reconnut et dit : Elle est plus juste que moi ; [c'est arrivé] parce que je ne l'ai point donnée à Schéla, mon fils. Et il ne la connut plus. Et à l'époque où elle devait accoucher, voici il y avait des jumeaux dans son sein. Et pendant qu'elle enfantait, l'un d'eux étendit une main ; et l'accoucheuse la prit et y lia un fil écarlate en disant : C'est celui-ci qui est sorti le premier. Mais il retira sa main, et voici son frère sortit. Et elle dit : Quelle brèche tu as faite ! La brèche soit sur toi ! Et on le nomma Pérets. Ensuite sortit son frère, qui avait à sa main le fil écarlate, et on le nomma Zérach. Joseph fut emmené en Egypte, et Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes, homme égyptien, l'acheta des Ismaélites qui l'y avaient amené. Et l'Eternel fut avec Joseph, et Joseph menait toutes choses à bien et son maître, l'Egyptien, le plaça dans sa maison. Et son maître vit que l'Eternel était avec lui, et que l'Eternel faisait réussir entre ses mains tout ce qu'il faisait. Et Joseph trouva grâce à ses yeux, et il fut employé à son service, et son maître l'établit sur sa maison et lui remit tout ce qui lui appartenait. Et dès qu'il l'eut établi sur sa maison et sur tout ce qui lui appartenait, l'Eternel bénit la maison de l'Egyptien à cause de Joseph. Et la bénédiction de l'Eternel fut sur tout ce qui lui appartenait, dans la maison et aux champs. Et il abandonna aux soins de Joseph tout ce qui lui appartenait, et avec lui il ne s'informa plus de rien, si ce n'est des aliments qu'il prenait. Et Joseph était beau de taille et beau de visage. Et il arriva après ces choses que la femme de son maître jeta les yeux sur Joseph et dit : Couche avec moi. Et il refusa et dit à la femme de son maître : Voici mon maître ne s'informe avec moi de rien dans la maison, et il a remis entre mes mains tout ce qui lui appartient. Il n'est pas plus grand que moi dans cette maison, et il ne m'a rien interdit que toi, parce que tu es sa femme. Comment ferais-je ce grand mal et pécherais-je contre Dieu ? Et comme elle en parlait tous les jours à Joseph et qu'il ne consentait point à coucher auprès d'elle ni à être avec elle, il arriva un certain jour que Joseph, étant entré dans la maison pour faire ses affaires, sans qu'il y eût là au logis aucun des gens de la maison, elle le saisit par son vêtement en disant : Couche avec moi. Et il lui laissa son vêtement dans la main, et il s'enfuit et sortit de la maison. Et quand elle vit qu'il lui avait laissé son vêtement dans la main et qu'il s'était enfui dehors, elle appela les gens de sa maison et leur parla disant : Voyez, on nous a amené un homme hébreu pour s'amuser de nous. Il est entré vers moi pour coucher avec moi ; et j'ai appelé à grands cris ; et quand il a entendu que j'élevais la voix et que je criais, il a laissé son vêtement à côté de moi et s'est enfui et est sorti de la maison. Et elle garda près d'elle le vêtement de Joseph jusqu'à ce que son maître rentrât. Et elle lui parla de cette manière, disant : Le serviteur hébreu que tu nous as amené est venu vers moi pour s'amuser de moi. Et quand j'ai élevé la voix et que j'ai appelé, il a laissé son vêtement à côté de moi et s'est enfui dehors. Et quand le maître de Joseph eut entendu les paroles de sa femme, qui lui disait : Voilà ce que m'a fait ton serviteur, sa colère s'enflamma. Et le maître de Joseph le prit et le mit dans la prison ; c'était le lieu où étaient détenus les prisonniers du roi. Il fut là dans la prison. Et l'Eternel fut avec Joseph, et il étendit sur lui sa bonté et lui concilia la faveur du gouverneur de la prison. Et le gouverneur de la prison confia à Joseph tous les prisonniers qui étaient dans la prison ; et tout ce qui s'y faisait, c'était lui qui le faisait. Le gouverneur de la prison ne prenait connaissance de rien de tout ce que Joseph avait en mains, parce que l'Eternel était avec lui et que l'Eternel faisait réussir ce qu'il faisait. Il arriva après ces choses que l'échanson du roi d'Egypte et le panetier commirent une faute envers leur seigneur, envers le roi d'Egypte. Et Pharaon fut irrité contre ses deux officiers, contre le chef des échansons et le chef des panetiers ; et il les fit enfermer chez le chef des gardes, dans la prison, dans le lieu où Joseph était enfermé. Et le chef des gardes établit Joseph auprès d'eux, et il les servait ; et ils furent quelque temps en prison. Et l'échanson et le panetier du roi d'Egypte, qui étaient enfermés dans la prison, eurent tous deux un songe dans la même nuit, chacun un songe différent, chacun un songe ayant sa signification particulière. Et Joseph vint chez eux au matin, et il vit qu'ils étaient tristes. Et il questionna les officiers de Pharaon, qui étaient avec lui en prison dans la maison de son maître, et leur dit : D'où vient que vous avez aujourd'hui mauvais visage ? Et ils lui dirent : Nous avons fait un songe, et il n'y a personne pour l'interpréter. Et Joseph dit : Les interprétations ne sont-elles pas à Dieu ? Racontez-moi, je vous prie. Et le chef des échansons raconta à Joseph le songe qu'il avait eu et lui dit : Dans mon songe, voici un cep était devant moi ; et à ce cep il y avait trois sarments. Et à peine eut-il poussé que sa fleur sortit et que ses grappes donnèrent des raisins mûrs. Et la coupe de Pharaon était dans ma main, et je pris des raisins, et je pressai le jus dans la coupe de Pharaon, et je mis la coupe dans la main de Pharaon. Et Joseph lui dit : Voici l'interprétation. Les trois sarments sont trois jours. Encore trois jours, et Pharaon élèvera ta tête et te rétablira dans ta charge, et tu mettras la coupe de Pharaon dans sa main, selon l'office que tu remplissais auparavant quand tu étais son échanson. Si tu te souviens de moi quand tout ira bien pour toi, et si tu daignes user de bonté envers moi, parle de moi à Pharaon et fais-moi sortir de cette maison. Car c'est par un vol que j'ai été enlevé du pays des Hébreux, et ici même je n'ai rien fait pour qu'on me mît dans cette fosse. Et le chef des panetiers, voyant que Joseph avait donné une interprétation favorable, lui dit : Moi aussi, dans mon songe, voici j'avais trois corbeilles de pain blanc sur la tête. Et dans la corbeille de dessus, il y avait toutes sortes de pâtisseries faites pour Pharaon ; et les oiseaux les mangeaient de la corbeille qui était sur ma tête. Et Joseph répondit et dit : Voici l'interprétation. Les trois corbeilles sont trois jours. Encore trois jours, et Pharaon enlèvera ta tête de dessus toi et te pendra à un bois, et les oiseaux mangeront ta chair de dessus toi. Et il arriva le troisième jour, jour de naissance de Pharaon, qu'il fit un festin à tous ses serviteurs, et il éleva la tête du chef des échansons et la tête du chef des panetiers au milieu de ses serviteurs. Il rétablit dans son office d'échanson le chef des échansons, qui mit la coupe dans la main de Pharaon, et il fit pendre le chef des panetiers, selon l'interprétation que Joseph leur avait donnée. Et le chef des échansons ne parla pas de Joseph, et l'oublia. Et il arriva, après deux ans entiers, que Pharaon eut un songe. Voici il se tenait près du fleuve ; et voici que du fleuve montaient sept vaches belles à voir et fort grasses, et elles se mirent à paître dans la prairie. Et voici sept autres vaches montaient du fleuve après elles, laides à voir et fort maigres, et elles vinrent se placer à côté des vaches qui étaient sur le bord du fleuve. Et les vaches laides et maigres dévorèrent les sept vaches belles et grasses. Et Pharaon s'éveilla. Et il se rendormit et songea une seconde fois. Et voici sept épis montaient d'une même tige, gras et beaux. Et voici sept épis maigres et brûlés par le vent d'orient germaient après ceux-là. Et les épis maigres engloutirent les sept épis gras et pleins. Et Pharaon s'éveilla ; et voici c'était un songe. Et au matin, étant frappé dans son esprit, il envoya appeler tous les scribes et tous les sages d'Egypte. Et Pharaon leur raconta son songe ; et pas un ne l'interpréta à Pharaon. Et le chef des échansons parla à Pharaon disant : Je vais rappeler aujourd'hui mes fautes. Pharaon s'était irrité contre ses, serviteurs et m'avait mis en prison dans la maison du chef des gardes, moi et le chef des panetiers. Et nous eûmes un songe dans une même nuit, moi et lui ; nous eûmes chacun un songe ayant sa propre signification. Et il y avait là avec nous un jeune homme hébreu, serviteur du chef des gardes, et nous lui racontâmes nos songes, et il nous en donna l'interprétation ; il donna à chacun l'interprétation de son songe. Et il arriva que les choses se passèrent comme il avait interprété ; moi, on me rétablit dans mon poste, et lui, on le pendit. Et Pharaon envoya appeler Joseph, et on le fit sortir en hâte de la fosse. On le rasa, on lui mit d'autres habits, et il vint vers Pharaon. Et Pharaon dit à Joseph : J'ai eu un songe et il n'y a personne qui l'interprète. Et j'ai entendu dire de toi que, quand tu entends, un songe, tu l'interprètes. Et Joseph répondit à Pharaon en disant : Ce n'est pas moi, c'est Dieu qui donnera la réponse favorable à Pharaon. Et Pharaon dit à Joseph : Dans mon songe, voici je me tenais sur le bord du fleuve. Et voici que du fleuve montaient sept vaches grasses et de belle apparence, et elles se mirent à paître dans la prairie. Et voici sept autres vaches montaient après elles, chétives, de très laide apparence et fort maigres ; je n'en ai point vu de pareilles en laideur dans tout le pays d'Egypte. Et les vaches chétives et laides dévorèrent les sept premières, les vaches grasses ; et elles entrèrent dans leur ventre sans qu'il parût qu'elles y fussent entrées : elles étaient aussi laides à voir qu'auparavant. Et je m'éveillai. Et je vis en songeant, et voici sept épis montaient sur une même tige, pleins et beaux. Et voici sept épis stériles, maigres et brûlés par le vent d'orient, germaient après ceux-là. Et les épis maigres engloutirent les sept beaux épis. J'ai raconté cela aux scribes, et aucun ne me l'explique. Et Joseph dit à Pharaon : Ce que Pharaon a songé, est un seul songe. Dieu a fait connaître à Pharaon ce qu'il va faire. Les sept belles vaches sont sept années ; et les sept beaux épis sont sept années ; c'est un seul et même songe. Et les sept vaches chétives et laides qui montaient après elles sont sept années ; et les sept épis vides, brûlés par le vent d'orient, seront sept années de famine. C'est ce que j'ai dit à Pharaon : Dieu a fait voir à Pharaon ce qu'il va faire. Voici il va venir sept années de grande abondance dans tout le pays d'Egypte. Et sept années de famine leur succéderont, et toute cette abondance sera oubliée au pays d'Egypte, et la famine consumera le pays. Et l'on ne s'apercevra plus de l'abondance qui aura été dans le pays, à cause de la famine qui suivra ; car elle sera très grande. Et si le songe a été réitéré pour Pharaon, c'est que la chose est décidée de la part de Dieu et que Dieu se hâte de l'exécuter. Or maintenant, que Pharaon trouve un homme entendu et sage, et qu'il l'établisse sur le pays d'Egypte. Que Pharaon fasse ceci : qu'il établisse des commissaires sur le pays, et qu'il impose du cinquième le pays d'Egypte durant les sept années d'abondance. Et qu'on rassemble tous les vivres que donneront les bonnes années qui viennent et qu'on fasse des amas de blé à la disposition de Pharaon, comme provision dans les villes, et qu'on les conserve. Et ces vivres serviront de réserve pour le pays en vue des sept années de famine qui seront au pays d'Egypte, et le pays ne périra pas par la famine. La chose plut à Pharaon et à tous ses serviteurs. Et Pharaon dit à ses serviteurs : Trouverions-nous un homme pareil à celui-ci, ayant en lui l'Esprit de Dieu ? Et Pharaon dit à Joseph : Puisque Dieu t'a fait connaître tout cela, nul n'est entendu et sage comme toi. C'est toi qui gouverneras ma maison, et tout mon peuple obéira à ta bouche ; par le trône seulement je serai plus grand que toi. Et Pharaon dit à Joseph : Vois, je t'ai établi sur tout le pays d'Egypte. Et Pharaon ôta son anneau de sa main et le mit à la main de Joseph, et il le fit revêtir d'habits de fin lin et lui mit un collier d'or au cou. Et il le fit monter sur le second de ses chars et l'on cria devant lui : A genoux ! Et il fut établi sur tout le pays d'Egypte. Et Pharaon dit à Joseph : Je suis Pharaon ! Et sans toi nul ne lèvera la main ni le pied dans tout le pays d'Egypte. Et Pharaon nomma Joseph Tsaphnath-Panéach, et il lui donna pour femme Asnath, fille de Potiphéra, sacrificateur d'On. Et Joseph sortit pour visiter le pays d'Egypte. Joseph était âgé de trente ans, quand il se présenta devant Pharaon, roi d'Egypte. Et Joseph sortit de devant Pharaon, et parcourut tout le pays d'Egypte. Et la terre rapporta à pleines mains pendant les sept années d'abondance. Et Joseph amassa tous les vivres des sept années qu'il y eut au pays d'Egypte, et il mit les vivres dans les villes ; il mit dans l'intérieur de chaque ville les vivres du territoire d'alentour. Et Joseph amassa du blé comme le sable de la mer, en si grande quantité qu'on cessa de compter, parce qu'il était sans nombre. Et avant qu'arrivât l'année de famine, il naquit à Joseph deux fils que lui enfanta Asnath, fille de Potiphéra, sacrificateur d'On. Et Joseph donna au premier-né le nom de Manassé, car Dieu, dit-il, m'a fait oublier toute ma peine et toute la maison de mon père. Et il donna au second le nom d'Ephraïm, car Dieu, dit-il, m'a fait fructifier dans le pays de mon affliction. Les sept années où l'abondance avait régné en Egypte s'achevèrent. Et les sept années de famine commencèrent à venir, comme Joseph l'avait dit. Et il y eut famine dans tous les pays ; mais dans tout le pays d'Egypte il y avait du pain. Puis tout le pays d'Egypte fut affamé ; et le peuple cria à Pharaon pour avoir du pain. Et Pharaon dit à tous les Egyptiens : Allez vers, Joseph ; faites ce qu'il vous dira. Et la famine était sur toute la face du pays, et Joseph ouvrit tous les greniers qu'on y avait établis et vendit du blé aux Egyptiens. Et la famine s'accrut au pays d'Egypte. Et toute la terre venait au pays d'Egypte pour acheter du blé auprès de Joseph ; car la famine s'était renforcée sur toute la terre. Et Jacob, voyant qu'il y avait du blé à vendre en Egypte, dit à ses fils : Pourquoi êtes-vous à vous regarder ? Et il dit : Voici, j'ai appris qu'il y a du blé à vendre en Egypte ; descendez-y et rapportez-nous-en du blé, afin que nous vivions et ne mourions point. Et les frères de Joseph descendirent au nombre de dix pour acheter du grain en Egypte. Mais quant à Benjamin, frère de Joseph, Jacob ne l'avait pas envoyé avec ses frères, car il s'était dit : Il est à craindre qu'il ne lui arrive malheur. Et les fils d'Israël vinrent pour acheter du blé parmi les autres arrivants, car la famine était au pays de Canaan. Or Joseph était celui qui commandait dans le pays, et c'était lui qui faisait la vente du blé à tout le monde. Et les frères de Joseph vinrent et se prosternèrent devant lui, la face contre terre. Et Joseph vit ses frères, et il les reconnut ; mais il fit l'étranger avec eux, et leur parla avec rudesse et leur dit : D'où venez-vous ? Et ils répondirent : Du pays de Canaan, pour acheter des vivres. Joseph reconnut donc ses frères et eux ne le reconnurent pas. Et Joseph se souvint des songes qu'il avait eus à leur sujet. Et il leur dit : Vous êtes des espions ; c'est pour voir les points faibles du pays que vous êtes venus. Et ils lui dirent : Non, mon seigneur ; tes serviteurs sont venus pour acheter des vivres. Tous tant que nous sommes, nous sommes fils d'un même père ; nous sommes honnêtes gens ; tes serviteurs n'ont jamais été des espions. Et il leur dit : Non, vous êtes, venus pour voir les points faibles du pays. Et ils dirent : Nous, tes serviteurs, sommes douze frères, fils d'un même père au pays de Canaan. Et voici le plus jeune est maintenant avec notre père, et il y en a un qui n'est plus. Et Joseph leur dit : J'en reste à ce que je vous ai dit : vous êtes des espions. Voici comment vous serez mis à l'épreuve. Par la vie de Pharaon ! Si vous sortez d'ici que votre jeune frère n'y soit venu !... Envoyez l'un de vous chercher votre frère, et vous, restez prisonniers ; et que vos paroles soient mises à l'épreuve, et l'on verra si vous dites vrai ; sinon, par la vie de Pharaon ! c'est que vous êtes des espions. Et il les mit tous ensemble en prison pour trois jours. Et au troisième jour Joseph leur dit : Faites ceci et vous vivrez. Je crains Dieu ! Si vous êtes honnêtes gens, que l'un de vous, votre frère, reste ici lié dans votre prison ; et vous, allez, emportez du blé pour les besoins de vos familles. Et amenez-moi votre frère cadet ; et vos paroles seront vérifiées, et vous ne mourrez point. Et ils firent ainsi. Et ils se dirent l'un à l'autre : Certainement nous sommes punis à cause de notre frère ; car nous avons vu la détresse de son âme, quand il nous demandait grâce, et nous ne l'avons point écouté ; voilà pourquoi nous nous trouvons dans cette détresse. Et Ruben leur répondit : Ne vous disais-je pas bien : Ne commettez pas de péché contre l'enfant ? Et vous n'avez pas écouté ; c'est pourquoi voici son sang est redemandé. Et eux ne savaient pas que Joseph comprenait ; car ils se parlaient par interprète. Et il s'éloigna d'eux et pleura. Puis il revint vers eux et leur parla ; et il prit d'entre eux Siméon et le fit lier sous leurs yeux. Et Joseph commanda qu'on remplit de blé leurs vaisseaux et qu'on remit l'argent de chacun dans son sac, et qu'on leur donnât des provisions pour la route ; ce qu'on fit. Et ils chargèrent leur blé sur leurs ânes et partirent. Et l'un d'eux ouvrit son sac pour donner du fourrage à son âne, à l'endroit où l'on passait la nuit, et il vit son argent ; voici il était à l'entrée de son sac. Et il dit à ses frères : On a remis mon argent ; le voici dans mon sac ! Et le cœur leur manqua et ils se dirent en tremblant l'un à l'autre Qu'est-ce que Dieu nous a fait ? Et ils vinrent vers Jacob, leur père, au pays de Canaan, et lui racontèrent toutes les choses qui leur étaient arrivées, en disant : L'homme qui est le maître du pays nous a parlé avec rudesse et nous a pris pour des gens espionnant le pays. Et nous lui avons dit : Nous sommes honnêtes gens, nous n'avons jamais été des espions. Nous sommes douze frères, fils d'un même père ; l'un n'est plus, et le plus jeune est maintenant avec notre père au pays de Canaan. Et l'homme qui est le maître du pays nous a dit : A ceci je connaîtrai que vous êtes honnêtes gens : laissez avec moi l'un de vos frères, prenez de quoi subvenir aux besoins de vos familles, et partez ; et amenez-moi votre jeune frère, afin que je connaisse que vous n'êtes point des espions, mais que vous êtes honnêtes gens ; je vous rendrai votre frère, et vous trafiquerez dans le pays. Et comme ils vidaient leurs sacs, voici le paquet d'argent de chacun était dans son sac ; et ils virent, eux et leur père, leur paquet d'argent, et ils eurent peur. Et Jacob, leur père, leur dit : Vous m'avez privé d'enfants : Joseph n'est plus ; Siméon n'est plus, et vous allez prendre Benjamin : De tout ceci... c'est moi qui en souffre ! Et Ruben parla à son père et lui dit : Tu feras mourir mes deux fils si je ne te le ramène ; remets-le moi, et moi je te le rendrai. Et il répondit : Mon fils ne descendra point avec vous, car son frère est mort, et celui-ci est resté seul. Et s'il lui arrivait du mal dans le voyage que vous allez faire, vous feriez descendre mes cheveux blancs avec douleur au sépulcre. Et la famine s'appesantissait sur le pays. Et quand ils eurent achevé de manger le blé qu'ils avaient apporté d'Egypte, leur père leur dit : Retournez nous acheter un peu de vivres. Et Juda lui dit : Cet homme nous l'a positivement déclaré : Vous ne verrez point ma face que votre frère ne soit avec vous. Si tu laisses venir notre frère avec nous, nous descendrons et nous t'achèterons des vivres. Mais si tu ne le laisses pas venir, nous ne descendrons pas, car cet homme nous a dit : Vous ne verrez pas ma face que votre frère ne soit avec vous. Et Israël dit : Pourquoi m'avez-vous fait ce tort, de dire à cet homme que vous avez encore un frère ? Et ils dirent : Cet homme nous a interrogés en détail sur nous et sur notre parenté, en disant : Votre père vit-il encore ? Avez-vous un frère ? Et nous avons répondu d'après ces questions. Pouvions-nous savoir qu'il dirait : Faites descendre votre frère ? Et Juda dit à Israël son père : Laisse venir le jeune homme avec moi, et nous nous lèverons et partirons ; et nous vivrons et ne mourrons point, ni nous, ni toi, ni nos petits enfants. C'est moi qui réponds de lui ; c'est de ma main que tu le redemanderas. Si je ne te le ramène, si je ne le mets pas là devant toi, je serai coupable envers toi à tout jamais. Car si nous n'avions pas tant tardé, nous serions déjà deux fois de retour. Et Israël, leur père, leur dit : S'il en est ainsi faites donc ceci : Prenez dans vos vaisseaux des produits de choix du pays et portez à cet homme un présent : un peu de baume et un peu de miel, de l'astragale, du ladanum, des pistaches et des amandes ; et emportez de l'argent à double, et vous reporterez l'argent qui a été remis à l'entrée de vos sacs. Peut-être était-ce une erreur. Et prenez votre frère, et levez-vous, retournez vers cet homme. Que le Dieu puissant fasse que cet homme ait compassion de vous quand vous vous présenterez devant lui, et qu'il vous relâche votre autre frère et Benjamin. Et si je dois perdre mes enfants, que je les perde ! Et ces hommes prirent ce présent, et ayant pris de l'argent à double avec eux, et Benjamin, ils se levèrent et descendirent en Egypte, et ils se présentèrent devant Joseph. Et Joseph vit avec eux Benjamin, et il dit à celui qui avait l'intendance de sa maison : Mène ces hommes à la maison, tue et apprête de quoi manger ; car ces hommes mangeront avec moi à midi. Et cet homme fit comme Joseph avait dit, et il amena ces gens à la maison de Joseph, et ces gens eurent peur, de ce qu'on les menait à la maison de Joseph et ils dirent : C'est à cause de l'argent qui s'est retrouvé la première fois dans nos sacs, qu'on nous conduit ici ; c'est pour nous assaillir et se jeter sur nous et nous prendre pour esclaves avec nos ânes. Et ils s'approchèrent de l'intendant de la maison de Joseph et lui parlèrent à la porte de la maison, et ils dirent : Permets, mon seigneur : nous sommes descendus une première fois pour acheter des vivres ; et lorsque nous arrivâmes à l'endroit où nous devions passer la nuit et que nous ouvrîmes nos sacs, voici, l'argent de chacun était à l'entrée de son sac, notre argent au complet, et nous l'avons rapporté avec nous. Et nous avons pris avec nous d'autre argent pour acheter des vivres. Nous ne savons pas qui a mis notre argent dans nos sacs. Et il dit : Tout va bien pour vous ; ne craignez rien. Votre Dieu, le Dieu de votre père, vous a mis un trésor dans vos sacs ; votre argent m'a été remis. Et il leur fit amener Siméon. Et cet homme les fit entrer dans la maison de Joseph ; il leur donna de l'eau et ils lavèrent leurs pieds ; et il donna du fourrage à leurs ânes. Et ils préparèrent le présent en attendant que Joseph vint à midi ; car ils avaient appris qu'ils prendraient là leur repas. Et Joseph rentra chez lui. Et ils lui apportèrent dans la maison le présent qu'ils avaient pris avec eux ; et ils se prosternèrent devant lui. Il leur demanda comment ils se portaient, et il leur dit : Votre père, ce vieillard dont vous m'avez parlé, se porte-t-il bien ? Vit-il encore ? Et ils répondirent : Ton serviteur, notre père, se porte bien ; il vit encore. Et ils s'inclinèrent et se prosternèrent. Et il leva les yeux, et vit Benjamin, son frère, fils de sa mère, et il dit : Est-ce là votre frère cadet dont vous m'avez parlé ? Et il dit : Dieu te soit favorable, mon fils. Et en toute hâte, car ses entrailles étaient émues pour son frère, Joseph chercha un endroit pour pleurer ; et il entra dans sa chambre, et il y pleura. Et il se lava le visage et sortit ; et, se contenant, il dit : Servez le repas. Et on le servit à part, et eux à part, et les Egyptiens qui mangeaient avec lui aussi à part, parce que les Egyptiens ne peuvent prendre leurs repas avec les Hébreux, car c'est pour les Egyptiens une chose abominable. Et ils s'assirent devant lui, étant placés l'aîné selon son rang d'aîné, et le plus jeune selon son rang de cadet. Et ces hommes se regardaient l'un l'autre stupéfaits. Et il leur fit porter des portions de devant lui, et la portion de Benjamin était cinq fois plus grosse que les portions de tous les autres ; et ils burent et s'égayèrent avec lui. Et il donna cet ordre à l'intendant de sa maison : Remplis de blé les sacs de ces hommes, autant qu'ils en peuvent porter, et mets l'argent de chacun à l'entrée de son sac. Et ma coupe, la coupe d'argent, tu la mettras à l'entrée du sac du plus jeune, avec l'argent de son blé. Et il fit comme Joseph lui avait dit. Le matin, dès qu'il fit jour, ces hommes furent congédiés avec leurs ânes. Ils étaient sortis de la ville et ils n'étaient pas encore éloignés, quand Joseph dit à l'intendant de sa maison : Lève-toi, poursuis ces hommes et atteins-les, et dis-leur : Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien ? N'est-ce pas la coupe dont mon maître se sert pour boire et pour deviner ? Vous avez mal fait d'agir ainsi. Et il les atteignit et leur dit ces paroles. Et ils lui répondirent : Pourquoi mon seigneur parle-t-il de la sorte ? Loin de tes serviteurs de commettre une telle action ! Voici, l'argent que nous avons trouvé à l'entrée de nos sacs, nous te l'avons rapporté du pays de Canaan ; et comment aurions-nous dérobé de la maison de ton maître de l'argent ou de l'or ? Celui de tes serviteurs chez qui on la trouvera, qu'il meure, et nous-mêmes, nous deviendrons esclaves de mon seigneur. Et il dit : Soit ! qu'il en soit maintenant comme vous avez dit ; que celui chez qui on la trouvera soit mon esclave, et vous, vous serez quittes. Et ils se hâtèrent de déposer chacun son sac à terre, et ils ouvrirent chacun son sac. Et il fouilla, en commençant par l'aîné et finissant par le plus jeune. Et la coupe se trouva dans le sac de Benjamin. Et ils déchirèrent leurs vêtements, et chacun rechargea son âne, et ils retournèrent à la ville. Et Juda avec ses frères vint à la maison de Joseph, qui s'y trouvait encore, et ils se jetèrent à terre devant lui. Et Joseph leur dit : Quelle est cette action que vous avez faite ? Ne saviez-vous pas qu'un homme tel que moi ne manque pas de deviner ? Et Juda dit : Que dirons-nous à mon seigneur ? Comment parlerons-nous, et comment nous justifierons-nous ? Dieu a trouvé l'iniquité de tes serviteurs. Nous voici esclaves de mon seigneur, nous aussi bien que celui entre les mains de qui la coupe s'est trouvée. Et il dit : Loin de moi d'agir ainsi ! L'homme entre les mains duquel la coupe a été trouvée, lui, deviendra mon esclave ; et vous, remontez en paix vers votre père. Et Juda s'approcha de lui et dit : De grâce, mon seigneur ! qu'il soit permis à ton serviteur de dire une parole aux oreilles de mon seigneur, et que ta colère ne s'enflamme point contre ton serviteur ; car tu es l'égal de Pharaon. Mon seigneur a interrogé ses serviteurs en disant : Avez-vous père ou frère ? Et nous avons dit à mon seigneur : Nous avons un père âgé et un jeune garçon qui lui est né en sa vieillesse ; et son frère est mort, et celui-ci est resté seul de sa mère, et son père l'aime. Et tu as dit à tes serviteurs : Faites-le descendre vers moi, et que je le voie de mes yeux. Et nous avons dit à mon seigneur : Le jeune garçon ne peut quitter son père ; et s'il le quitte, son père mourra. Et tu as dit à tes serviteurs : Si votre jeune frère ne descend avec vous, vous ne reverrez pas ma face. Et lorsque nous sommes remontés vers ton serviteur mon père, nous lui avons rapporté les paroles de mon seigneur. Et notre père dit : Retournez nous acheter un peu de vivres. Et nous avons dit : Nous ne pouvons descendre ; si notre jeune frère est avec nous, nous descendrons ; car nous ne pouvons pas voir la face de cet homme, que notre jeune frère ne soit avec nous. Et ton serviteur mon père nous a dit : Vous savez vous-mêmes que ma femme m'a enfanté deux fils. L'un s'en est allé d'avec moi, et j'ai dit : Il faut qu'il ait été dévoré ; et je ne l'ai pas revu jusqu'à présent. Si vous emmenez encore celui-ci de devant moi et qu'il lui arrive malheur, vous ferez descendre mes cheveux blancs avec douleur au sépulcre. Et maintenant, quand je viendrai vers ton serviteur mon père, si le jeune homme n'est pas avec nous, lui dont l'âme est étroitement liée à son âme, il arrivera, dès qu'il verra que le jeune homme n'y est pas, qu'il mourra, et tes serviteurs auront fait descendre les cheveux blancs de ton serviteur notre père avec douleur dans le sépulcre. Car ton serviteur a répondu du jeune homme en le prenant à mon père ; et il a dit : Si je ne te le ramène, je serai coupable envers mon père à tout jamais. Maintenant donc, que ton serviteur demeure, je te prie, esclave de mon seigneur au lieu du jeune garçon, et que le jeune garçon remonte avec ses frères. Car comment remonterais-je vers mon père, si le jeune garçon n'est avec moi ? Que je ne voie pas la douleur qui atteindrait mon père ! Alors Joseph ne put se contenir devant tous ceux qui étaient présents, et il cria : Faites sortir chacun d'auprès de moi ! Et il ne resta personne avec lui quand Joseph se fit connaître à ses frères. Et il éleva la voix en pleurant, et les Egyptiens l'entendirent, et la maison de Pharaon l'entendit. Et Joseph dit à ses frères : Je suis Joseph ! Mon père vit-il encore ? Et ses frères ne pouvaient lui répondre, car ils étaient troublés de sa présence. Et Joseph dit à ses frères : Approchez-vous de moi. Et ils s'approchèrent, et il dit : Je suis Joseph, votre frère, moi que vous avez vendu pour être mené en Egypte. Et maintenant, ne vous affligez pas et ne soyez pas fâchés contre vous-mêmes de ce que vous m'avez vendu pour être amené ici. Car c'est pour vous conserver la vie que Dieu m'a envoyé devant vous. Car voici deux ans que la famine est dans le pays, et pendant cinq ans encore il n'y aura ni labour ni moisson. Et Dieu m'a envoyé devant vous pour vous conserver un reste sur la terre et pour vous faire subsister comme de nombreux réchappés. Et maintenant ce n'est pas vous qui m'avez envoyé ici, c'est Dieu. Et il m'a établi comme père pour Pharaon, comme seigneur sur toute sa maison et gouverneur sur tout le pays d'Egypte. Hâtez-vous de monter vers mon père, et dites-lui : Ainsi a dit ton fils Joseph : Dieu m'a établi seigneur sur toute l'Egypte ; descends vers moi, ne tarde pas. Tu habiteras dans le pays de Gossen et tu seras près de moi, toi, tes enfants et les enfants de tes enfants, tes brebis et tes bœufs, et tout ce qui est à toi. Et je t'y nourrirai, car il y aura encore cinq ans de famine, afin que tu ne sois pas réduit à rien, toi et ta maison et tout ce qui est à toi. Et voici, vous voyez de vos yeux, et Benjamin mon frère voit aussi de ses yeux que c'est moi-même qui vous parle. Racontez à mon père toute ma gloire en Egypte et tout ce que vous avez vu, et hâtez-vous de faire descendre ici mon père. Et il se jeta au cou de Benjamin, son frère, et pleura ; et Benjamin pleura sur, son cou. Et il embrassa tous ses frères et pleura en les tenant embrassés. Et après cela, ses frères parlèrent avec lui. Et la nouvelle se répandit dans la maison de Pharaon : Les frères de Joseph sont venus. Cela fut agréable à Pharaon et à ses serviteurs ; et Pharaon dit à Joseph : Dis à tes frères : Faites ceci : Chargez vos bêtes et allez, retournez au pays de Canaan ; et prenez votre père et vos familles, et venez vers moi : je veux vous donner les bonnes choses du pays d'Egypte, et vous mangerez de ce que le pays a de meilleur. Et toi, je te charge de leur dire : Faites ceci : Emmenez du pays d'Egypte des chariots pour vos petits enfants et pour vos femmes, et amenez votre père et venez. Et abandonnez sans regret les objets que vous possédez, car ce qu'il y a de meilleur dans tout le pays d'Egypte est à votre disposition. Les fils d'Israël firent ainsi. Et Joseph leur, donna des chariots, selon l'ordre de Pharaon, et il leur donna des provisions pour la route. Il leur donna à chacun une robe de fête, et à Benjamin il donna trois cents pièces d'argent et cinq robes de fête. Et à son père également il envoya dix ânes chargés des meilleurs produits de l'Egypte, et dix ânesses chargées de blé, de pain et de vivres pour son père, pour la route. Il congédia ses frères et ils partirent. Et il leur dit : Ne vous faites pas de reproches en chemin. Et ils montèrent d'Egypte et vinrent au pays de Canaan vers Jacob, leur père. Et ils lui annoncèrent et lui dirent : Joseph vit encore, et même c'est lui qui domine sur tout le pays d'Egypte. Et son cœur se glaça, parce qu'il ne les crut pas. Et ils lui rapportèrent toutes les paroles que Joseph leur avait dites. Et il vit les chariots que Joseph avait envoyés pour le transporter. Et l'esprit de Jacob, leur père, se ranima ; et Israël dit : C'est assez ! Joseph, mon fils, vit encore ; je veux aller et je le verrai avant que je meure. Et Israël partit avec tout ce qui lui appartenait, et il vint à Béerséba et offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac. Et Dieu parla à Israël dans des visions de nuit, et il dit : Jacob, Jacob ! Et il répondit : Me voici. Et il dit : Je suis le Dieu fort, le Dieu de ton père. Ne crains point de descendre en Egypte, car je t'y ferai devenir une grande nation. Moi-même je descendrai avec toi en Egypte, et moi-même aussi je t'en ferai sûrement remonter ; et Joseph te fermera les yeux. Et Jacob partit de Béerséba, et les fils, d'Israël transportèrent Jacob, leur père, et leurs petits enfants et leurs femmes, sur les chariots que Pharaon avait envoyés pour le transporter. Et ils prirent leur bétail et leurs biens, qu'ils, avaient acquis au pays de Canaan. Et Jacob et toute sa famille avec lui vinrent en Egypte. Il amena avec lui en Egypte ses fils et les fils de ses fils, ses filles et les filles de ses fils, et toute sa famille. Et voici les noms des fils d'Israël venus en Egypte : Jacob et ses fils. Le premier-né de Jacob, Ruben. Et les fils de Ruben : Hénoc, Pallu, Hetsron et Carmi. Et les fils de Siméon : Jémuel, Jamin, Ohad, Jakin, Tsohar, et Saül, fils de la Cananéenne. Et les fils de Lévi : Guerson, Kéhath et Mérari. Et les fils de Juda : Er, Onan, Schéla, Pérets et Zérach. Mais Er et Onan moururent au pays de Canaan. Et les fils de Pérets furent Hetsron et Hamul. Et les fils d'Issacar : Thola, Puva, Job et Schimron. Et les fils de Zabulon : Séred, Elon et Jachléel. Ce sont là, avec Dina sa fille, les fils de Léa, qu'elle enfanta à Jacob en Paddan-Aram. Ses fils et ses filles étaient en tout trente-trois personnes. Et les fils de Gad : Tsiphion et Haggi, Schuni et Etsbon, Eri, Arodi, et Arêli. Et les fils d'Asser : Jinina, Jischva, Jischvi, Béria et Sérach leur sœur. Et les fils de Béria : Héber et Malkiel. Ce sont là les fils de Zilpa, que Laban avait donnée à Léa, sa fille ; et elle les enfanta à Jacob : seize personnes. Les fils de Rachel, femme de Jacob : Joseph et Benjamin. Et Joseph eut au pays d'Egypte des fils que lui enfanta Asnath, fille de Potiphéra, sacrificateur d'On : Manassé et Ephraïm. Et les fils de Benjamin : Béla, Béker et Aschbel ; Guéra et Naaman ; Echi et Rosch ; Muppim, Huppim et Ard. Ce sont là les fils, de Rachel, qui naquirent à Jacob ; en tout, quatorze personnes. Et les fils de Dan : Huschim. Et les fils de Nephthali : Jachtséel, Guni, Jétser et Schillem. Ce sont là les fils de Bilha, que Laban avait donnée à Rachel, sa fille ; et elle les enfanta à Jacob : en tout, sept personnes. Toutes les personnes venues avec Jacob en Egypte, issues de lui, sans compter les femmes des fils de Jacob, toutes ces personnes étaient au nombre de soixante-six. Et les fils de Joseph, qui lui étaient nés en Egypte, étaient deux. Toutes les personnes de la maison de Jacob, venues en Egypte, étaient soixante-et-dix. Et Jacob avait envoyé Juda devant lui vers Joseph, afin que celui-ci l'introduisit dans le pays de Gossen. Et ils arrivèrent au pays de Gossen. Et Joseph attela son chariot et monta à la rencontre d'Israël, son père, en Gossen ; et il se montra à lui et se jeta à son cou, et il pleura longtemps à son cou. Et Israël dit à Joseph : Que je meure maintenant, puisque j'ai vu ton visage, puisque tu vis encore ! Et Joseph dit à ses frères et à la famille de son père : Je monterai pour informer Pharaon, et je lui dirai : Mes frères et la famille de mon père, qui étaient au pays de Canaan, sont venus vers moi. Et ces hommes font paître des brebis, car ce sont des propriétaires de bétail, et ils ont amené avec eux leurs brebis et leurs bœufs et tout ce qui est à eux. Et quand Pharaon vous fera appeler, il vous dira : Quelle est votre occupation ? Et vous répondrez : Tes serviteurs sont propriétaires de bétail depuis leur jeunesse jusqu'à ce jour, nous comme nos pères. Afin que vous demeuriez dans le pays de Gossen ; car les Egyptiens ont en aversion tous ceux qui paissent des brebis. Et Joseph vint informer Pharaon et lui dit : Mon père et mes frères, avec leurs brebis et leurs bœufs et tout ce qui est à eux, sont venus du pays de Canaan, et voici ils sont dans le pays de Gossen. Et d'entre ses frères il prit cinq hommes et les présenta à Pharaon. Et Pharaon dit à ses frères : Quelle est votre occupation ? Et ils dirent à Pharaon : Tes serviteurs sont bergers, nous comme nos pères. Et ils dirent à Pharaon : C'est pour séjourner dans le pays que nous sommes venus ; car il n'y a plus de pâture pour les troupeaux de tes serviteurs, car la famine s'est appesantie sur le pays de Canaan. Permets donc à tes serviteurs d'habiter au pays de Gossen. Et Pharaon parla ainsi à Joseph : Ton père et tes frères sont venus vers toi ; le pays d'Egypte est à ta disposition ; fais habiter ton père et tes frères dans la meilleure partie du pays ; qu'ils demeurent dans le pays de Gossen. Et si tu sais qu'il y ait parmi eux des, hommes habiles, tu les établiras sur les troupeaux qui m'appartiennent. Et Joseph amena Jacob son père, et le présenta à Pharaon. Et Jacob bénit Pharaon. Et Pharaon dit à Jacob : Quel est le nombre des années de ta vie ? Et Jacob dit à Pharaon : La durée de ma vie errante a été de cent trente ans. Le temps des années de ma vie a été court et mauvais, et elles n'ont point atteint les années de la vie errante de mes pères. Et Jacob bénit Pharaon, et il sortit de devant Pharaon. Et Joseph établit son père et ses frères, et il leur assigna une propriété au pays d'Egypte, dans la meilleure partie du pays, dans le pays de Ramsès, comme l'avait ordonné Pharaon. Et Joseph fournit de pain son père, ses frères et toute la famille de son père, selon le nombre des enfants. Et il n'y avait point de pain dans tout le pays, car la famine était très grande, et le pays d'Egypte et le pays de Canaan étaient épuisés par la famine. Et Joseph amassa tout l'argent qui se trouvait dans le pays d'Egypte et dans le pays de Canaan, comme prix du blé qu'on achetait ; et Joseph fit porter cet argent dans la maison de Pharaon. Et l'argent manqua au pays d'Egypte et au pays de Canaan, et tous les Egyptiens vinrent à Joseph en disant : Donne-nous du pain. Pourquoi mourrions-nous devant toi ? Car nous sommes à bout d'argent. Et Joseph répondit : Donnez votre bétail, et je vous donnerai du pain en échange de votre bétail, si vous êtes à bout d'argent. Et ils amenèrent leur bétail à Joseph, et Joseph leur donna du pain en échange des chevaux, des troupeaux de brebis, des troupeaux de bœufs et des ânes. Il leur fournit du pain en échange de tous leurs troupeaux cette année-là. Quand l'année fut finie, ils vinrent à lui l'année suivante, et lui dirent : Nous ne cacherons point à mon seigneur que, maintenant que l'argent est épuisé et que les troupeaux ont achevé de passer à mon seigneur, il ne reste rien à la disposition de mon seigneur que nos corps et nos terres. Pourquoi péririons-nous sous tes yeux, nous et nos terres ? Achète-nous, nous et nos terres, pour du pain, et nous serons, avec nos terres, esclaves de Pharaon. Et donne-nous de quoi semer, afin que nous vivions et ne mourions pas, et que le sol ne devienne pas un désert. Et Joseph acquit tout le sol d'Egypte à Pharaon ; car les Egyptiens vendirent chacun son champ, parce que la famine les pressait ; et la terre fut à Pharaon. Et quant aux gens, il les fit passer dans les villes, depuis une extrémité du territoire de l'Egypte jusqu'à l'autre. Il n'y eut que les terres des prêtres qu'il n'acquit pas, car les prêtres recevaient de Pharaon une portion fixée, et ils mangeaient la portion que Pharaon leur avait donnée ; c'est pourquoi ils ne vendirent point leurs terres. Et Joseph dit au peuple : Voici, je vous ai acquis aujourd'hui, vous et vos terres, à Pharaon. Voici pour vous de la semence, afin que vous ensemenciez le sol. Et au temps des récoltes, vous donnerez le cinquième à Pharaon, et les quatre autres parties seront à vous, pour ensemencer les champs et pour votre nourriture, et pour celle des gens qui sont dans vos maisons, et pour la nourriture de vos petits enfants. Et ils dirent : Tu nous as sauvé la vie ! Que nous trouvions grâce aux yeux de mon seigneur, et nous serons esclaves de Pharaon. Et Joseph imposa au sol de l'Egypte une contribution d'un cinquième pour Pharaon, ce qui existe encore aujourd'hui. Il n'y a que les terres des prêtres qui ne soient point à Pharaon. Et Israël habita au pays d'Egypte, au pays de Gossen ; et ils y eurent des possessions, et ils furent féconds et multiplièrent beaucoup. Et Jacob vécut au pays d'Egypte dix-sept ans. Et les jours de Jacob, les années de sa vie furent de cent quarante-sept ans. Et quand les jours d'Israël approchèrent de leur fin, il appela son fils Joseph et lui dit : Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, mets, je te prie, ta main sous ma cuisse, et use envers moi de bonté et de fidélité : ne m'enterre point en Egypte. Quand je serai couché avec mes pères, tu m'emporteras hors d'Egypte et tu m'enterreras dans leur tombeau. Et il dit : Je ferai selon ta parole. Il dit : Jure-le moi. Et il le lui jura. Et Israël se prosterna sur le chevet du lit. Et il arriva, après ces choses, qu'on dit à Joseph : Voici, ton père est malade. Et il prit avec lui ses deux fils, Manassé et Ephraïm. Et on l'annonça à Jacob, et on lui dit : Voici ton fils Joseph qui vient vers toi. Et Israël rassembla ses forces et s'assit sur le lit. Et Jacob dit à Joseph : Le Dieu puissant m'est apparu à Luz, au pays de Canaan, et m'a béni ; et il m'a dit : Voici je te ferai fructifier et multiplier ; je te ferai devenir une assemblée de peuples, et je donnerai ce pays à ta postérité après toi, en possession perpétuelle. Et maintenant, tes deux fils qui te sont nés au pays d'Egypte, avant que je vinsse vers toi en Egypte, ils seront miens ; Ephraïm et Manassé seront miens, comme Ruben et Siméon. Mais les enfants que tu as engendrés après eux seront tiens ; ils seront rangés sous le nom de leurs frères quant à leur héritage. Et moi, quand je revenais de Paddan, je perdis Rachel, qui mourut au pays de Canaan, en route, lorsqu'il y avait encore un espace de chemin jusqu'à Ephrath ; et je l'enterrai là, sur le chemin d'Ephrath, qui est Bethléem. Et Israël vit les fils de Joseph, et dit : Qui sont ceux-ci ? Et Joseph dit à son père : Ce sont mes fils, que Dieu m'a donnés ici. Et il dit : Amène-les moi, je te prie, afin que je les bénisse. Et les yeux d'Israël étaient appesantis par la vieillesse, et il ne pouvait plus voir. Et il les fit approcher de lui, et il leur donna un baiser et les étreignit dans ses bras. Et Israël dit à Joseph : Je ne pensais plus voir ton visage, et voici Dieu m'a fait voir aussi ta postérité. Et Joseph les retira d'entre les genoux de son père et se prosterna le visage contre terre. Et Joseph les prit tous les deux, Ephraïm à sa droite, à la gauche d'Israël, et Manassé à sa gauche, à la droite d'Israël, et il les fit approcher de lui. Et Israël avança sa main droite et la mit sur la tête d'Ephraïm, qui était le cadet, et sa main gauche sur la tête de Manassé. Il croisa ses mains, car Manassé était l'aîné. Et il bénit Joseph, et dit : Que le Dieu devant la face duquel ont marché mes pères Abraham et Isaac, le Dieu qui a été mon berger depuis que je suis jusqu'à ce jour, que l'ange qui m'a délivré de tout mal bénisse ces enfants, et qu'ils soient appelés de mon nom et du nom de mes pères Abraham et Isaac, et qu'ils multiplient très abondamment sur la terre ! Et Joseph, voyant que son père avait mis sa main droite sur la tête d'Ephraïm, en eut du déplaisir ; et il prit la main de son père pour l'ôter de dessus la tête d'Ephraïm et la porter sur celle de Manassé. Et Joseph dit à son père : Pas ainsi, mon père ; car celui-ci est l'aîné ; mets ta main droite sur sa tête. Et son père refusa et dit : je le sais, mon fils, je le sais. Lui aussi deviendra au peuple ! lui aussi sera grand ; mais son frère cadet sera plus grand que lui, et sa postérité sera une multitude de nations. Et en ce jour-là, il les bénit et dit : Qu'Israël bénisse par toi en disant : Que Dieu te rende tel qu'Ephraïm et Manassé ! Ainsi il mit Ephraïm avant Manassé. Et Israël dit à Joseph : Voici je vais mourir, et Dieu sera avec vous et vous fera retourner au pays de vos pères. Et moi je te donne une portion de plus qu'à tes frères, que j'ai prise de la main de l'Amorrhéen avec mon épée et mon arc. Et Jacob appela ses fils, et dit : Assemblez-vous, et je vous annoncerai ce qui vous arrivera dans la suite des jours. Rassemblez-vous et écoutez, fils de Jacob ! Ecoutez Israël, votre père. Ruben, tu es mon premier-né, Ma force et les prémices de ma vigueur, Eminent en dignité et éminent en force. Tu as bouillonné comme l'eau ! Tu n'auras point la prééminence ; Car tu es monté sur la couche de ton père ; Tu as profané... ! Il est monté sur mon lit. Siméon et Lévi sont frères ; Leurs glaives sont des instruments de violence. Que mon âme n'entre point dans leur conseil ! Que ma gloire ne se joigne point à leur assemblée ! Car dans leur colère ils ont tué des, hommes ; Dans leur caprice ils ont coupé les jarrets des taureaux. Maudite soit leur colère, car elle a été forte, Et leur fureur, car elle a été implacable ! Je les diviserai en Jacob Et je les disperserai en Israël. Toi, Juda, tes frères te loueront ; Ta main sera sur la nuque de tes ennemis ; Les fils de ton père se prosterneront devant toi. Juda est un jeune lion. Tu es remonté du carnage, mon fils ! Il s'est accroupi, il s'est couché comme un lion, Comme une lionne ; qui le provoquera ? Le sceptre ne se retirera point de Juda, Ni le bâton du commandement d'entre ses pieds, Jusqu'à ce que vienne Schilo, Et c'est à lui qu'appartient l'obéissance des peuples. Il attache au cep son ânon Et au cep de choix le petit de son ânesse ; Il lave son vêtement dans le vin Et dans le sang des raisins son manteau ; Il a les yeux troubles de vin Et les dents blanches de lait. Zabulon habitera sur la côte des mers ; Il sera sur la côte des navires Et il s'adossera à Sidon. Issacar est un âne osseux Couché entre les barres du bercail. Il a vu que le repos est bon Et que le pays est agréable, Et il a tendu son épaule pour porter, Et il est devenu homme de corvée. Dan jugera son peuple Comme toute autre tribu d'Israël. Que Dan soit un serpent sur le chemin, Une vipère sur le sentier, Mordant les pâturons du cheval, Et celui qui le monte tombe à la renverse. Je me suis attendu à ton salut, ô Eternel ! Gad, une troupe le presse, Et lui la presse en la poursuivant. D'Asser viendra le pain savoureux ; Il fournira des mets délicieux de roi. Nephthali est une biche lâchée ; Il prononce des paroles gracieuses. Le rameau d'un arbre fertile, tel est Joseph, Le rameau d'un arbre fertile au bord d'une source ; Ses branches s'élancent au-dessus de la muraille. Des archers le provoquent, Lui lancent des flèches et l'attaquent : Son arc reste ferme ; Ses bras et ses mains sont rendus agiles Par les mains du Puissant de Jacob, Par celui qui est le berger, le rocher d'Israël. Que du Dieu fort de ton père (il t'aidera), Et du Tout-Puissant (il te bénira), [Te viennent] les bénédictions des cieux en haut Et les bénédictions de l'abîme étendu en bas, Les bénédictions des mamelles et du sein maternel ! Les bénédictions de ton père ont surpassé les bénédictions des montagnes antiques, La beauté des collines éternelles. Qu'elles soient sur la tête de Joseph, Sur le front du prince de ses frères ! Benjamin est un loup qui déchire. Le matin, il dévore la proie, Et sur le soir, il partage le butin. Tous ceux-là sont les douze tribus d'Israël, et c'est ainsi que leur parla leur père et qu'il les bénit ; il bénit chacun selon sa bénédiction particulière. Ensuite il donna ses ordres et leur dit : Je vais être recueilli auprès de mon peuple ; enterrez-moi avec mes pères dans la caverne qui est dans le champ d'Ephron le Héthien, dans la caverne du champ de Macpéla, vis-à-vis de Mamré, au pays de Canaan, la caverne qu'Abraham a acquise d'Ephron le Héthien, avec le champ, comme un sépulcre qui lui appartint. C'est là qu'on a enterré Abraham et Sara, sa femme ; c'est là qu'on a enterré, Isaac et Rébecca, sa femme ; et c'est là que j'ai enterré Léa. Le champ et la caverne qui s'y trouve ont été acquis des fils de Heth. Et quand Jacob eut achevé de donner ses ordres à ses fils, il retira ses pieds dans le lit et expira, et fut recueilli vers les siens. Et Joseph se jeta sur le visage de son père et pleura sur lui et l'embrassa. Et Joseph commanda aux médecins qui étaient à son service d'embaumer son père ; et les médecins embaumèrent Israël. Et ils y employèrent quarante jours, car c'est le temps que l'on met à embaumer. Et les Egyptiens le pleurèrent soixante et dix jours. Quand les jours de son deuil furent passés, Joseph parla aux gens de la maison de Pharaon en disant : Si j'ai trouvé grâce à vos yeux, faites entendre, je vous prie, à Pharaon ces paroles : Mon père m'a fait jurer en disant :Voici je vais mourir ; tu m'enterreras dans mon sépulcre, que je me suis creusé au pays de Canaan. Maintenant donc, que j'y monte, je te prie, et que j'enterre là mon père, et je reviendrai. Et Pharaon répondit : Monte et enterre ton père, comme il te l'a fait jurer. Et Joseph monta pour enterrer son père ; et avec lui montèrent tous les serviteurs de Pharaon, les Anciens de sa maison, et tous les Anciens du pays d'Egypte, et toute la maison de Joseph, ses frères et la maison de son père. Il n'y eut que leurs petits enfants, leurs brebis et leurs bœufs qu'ils laissèrent dans le pays de Gossen. Avec lui montèrent aussi des chars et des cavaliers ; c'était une caravane très nombreuse. Ils vinrent jusqu'à l'aire d'Atad, qui est au-delà du Jourdain, et ils y célébrèrent des cérémonies funèbres grandes et solennelles, et Joseph fit à son père un deuil de sept jours. Les Cananéens, habitants du pays, voyant ce deuil dans l'aire d'Atad, dirent : Voilà un grand deuil chez les Egyptiens. C'est pourquoi on a nommé cet endroit Abel-Mitsraïm ; il est au-delà du Jourdain. Les fils de Jacob firent donc à son égard comme il leur avait commandé. Ses fils le transportèrent au pays de Canaan et l'enterrèrent dans la caverne du champ de Macpéla qu'Abraham avait acquise, avec le champ, d'Ephron le Héthien, comme un sépulcre qui lui appartint, vis-à-vis de Mamré. Et après qu'il eut enterré son père, Joseph s'en retourna en Egypte, lui et ses frères, et tous ceux qui étaient montés avec lui pour enterrer son père. Et les frères de Joseph, voyant que leur père était mort, dirent : Peut-être que Joseph se tournera contre nous et nous rendra tout le mal que nous lui avons fait. Et ils firent dire à Joseph : Ton père a donné cet ordre avant de mourir : Vous parlerez ainsi à Joseph : Oh ! veuille pardonner, je te prie, le crime de tes frères et leur péché ; car ils t'ont fait du mal ; mais maintenant, pardonne, je te prie, le crime des serviteurs du Dieu de ton père. Et Joseph pleura quand ils lui parlèrent ainsi. Et ses frères vinrent eux-mêmes et se jetèrent à ses pieds, et dirent : Voici, nous sommes tes serviteurs. Et Joseph leur dit : Ne craignez point, car suis-je à la place de Dieu ? Ce que vous avez pensé en mal contre moi, Dieu l'a pensé en bien, afin de faire ce qui arrive aujourd'hui, de conserver la vie à un peuple nombreux. Et maintenant, soyez sans crainte : je vous entretiendrai, vous et vos enfants. Et il les consola et parla à leur cœur. Joseph demeura en Egypte, lui et la maison de son père, et Joseph vécut cent dix ans. Il vit les fils d'Ephraïm jusqu'à la troisième génération ; des fils de Makir, fils de Manassé, naquirent aussi sur ses genoux. Et Joseph dit à ses frères : Pour moi, je vais mourir ; mais Dieu vous visitera certainement et vous fera remonter de ce pays au pays qu'il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob. Et Joseph fit jurer les fils d'Israël en disant : Certainement Dieu vous visitera, et vous transporterez mes os d'ici. Et Joseph mourut âgé de cent dix ans ; et on l'embauma, et on le mit dans un cercueil en Egypte.
Et ce sont ici les noms des fils d'Israël venus en Egypte. Ils y entrèrent avec Jacob, chacun d'eux avec sa famille : Ruben, Siméon, Lévi et Juda ; Issacar, Zabulon et Benjamin ; Dan et Nephthali, Gad et Asser. Toutes les personnes issues de Jacob étaient au nombre de soixante-dix, et Joseph était déjà en Egypte. Et Joseph mourut, ainsi que tous ses frères et toute cette génération-là. Et les fils d'Israël s'étaient accrus ; ils multiplièrent et devinrent nombreux et extrêmement forts, et le pays en fut rempli. Et il s'éleva sur l'Egypte un nouveau roi qui n'avait point connu Joseph, et il dit à son peuple : Voilà que le peuple des fils d'Israël est trop nombreux et trop fort pour nous. Voyons ! prenons des précautions contre lui, de peur qu'il ne s'augmente et que, lorsque viendra une guerre, il ne se joigne, lui aussi, à ceux qui nous veulent du mal, et qu'il ne combatte contre nous et ne sorte du pays. Alors on établit sur Israël des chefs de corvée pour l'écraser par leurs réquisitions, et il bâtit pour Pharaon des villes de greniers, Pithom et Ramsès. Mais plus on l'opprimait, plus il devenait nombreux et s'étendait. Et les fils d'Israël devinrent odieux aux Egyptiens. Alors les Egyptiens firent travailler les fils d'Israël par force ; ils leur rendirent la vie amère par des travaux pénibles, mortier, briques et travaux de campagne de toute sorte ; tout le travail qu'on tirait d'eux était travail forcé. Et le roi d'Egypte parla aux sages-femmes des Hébreux ; le nom de l'une était Siphra et le nom de l'autre Pua ; et il leur dit : Quand vous accoucherez les femmes des Hébreues et que vous les verrez sur les sièges, si c'est un fils, vous le ferez mourir ; si c'est une fille, elle peut vivre. Mais les sages-femmes craignirent Dieu : elles ne firent point comme leur avait dit le roi d'Egypte, mais laissèrent vivre les garçons. Et le roi d'Egypte fit appeler les sages-femmes et leur dit : Pourquoi avez-vous agi de la sorte et laissé vivre les garçons ? Et les sages-femmes dirent à Pharaon : C'est que les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Egyptiennes. Elles sont vigoureuses ; avant que leur arrive la sage-femme, elles sont accouchées ! Et Dieu fit du bien aux sages-femmes, et le peuple devint nombreux et extrêmement fort. Alors, comme les sages-femmes avaient craint Dieu et que Dieu avait accru les familles des Israélites, Pharaon donna cet ordre à tout son peuple : Tous les fils qui naîtront, jetez-les dans le fleuve ; mais toutes les filles, laissez-les vivre ! Et un homme de la maison de Lévi alla prendre pour femme une fille de Lévi. Et cette femme conçut et enfanta un fils, et elle vit qu'il était beau et le cacha trois mois. Quand elle ne put plus le tenir caché, elle prit une arche en roseau, l'enduisit de bitume et de poix et y mit le petit garçon. Puis elle mit l'arche dans les joncs sur la rive du fleuve. Et la sœur de l'enfant se tenait à distance pour savoir ce qui lui arriverait. Or la fille de Pharaon vint faire ses ablutions sur le bord du fleuve et ses femmes marchaient le long du fleuve. Elle vit l'arche au milieu des joncs et envoya sa servante pour le prendre. Et elle l'ouvrit et vit l'enfant : c'était un petit garçon qui pleurait. Et elle eut pitié de lui et dit : C'est un des enfants des Hébreux. Et la sœur de l'enfant dit à la fille de Pharaon : Dois-je aller te chercher une nourrice d'entre les femmes des Hébreux pour qu'elle t'allaite ce petit garçon ? Et la fille de Pharaon lui dit : Va. Et la jeune fille alla chercher la mère de l'enfant. Et la fille de Pharaon lui dit : Emporte cet enfant-là et allaite-le moi ; c'est moi qui te donnerai ton salaire. Et la femme prit l'enfant et l'allaita. Quand l'enfant eut grandi, elle l'amena à la fille de Pharaon et il devint son fils, et elle lui donna le nom de Moïse. Car, dit-elle, je l'ai tiré de l'eau. Et il arriva, en ce temps-là, que Moïse, étant devenu grand, sortit pour aller vers ses frères et vit leur lourd travail, et il vit un Egyptien frapper un Hébreu, un de ses frères. Alors, s'étant tourné de côté et d'autre et voyant qu'il n'y avait personne, il tua l'Egyptien et le cacha dans le sable. Il sortit encore le lendemain et, voyant deux Hébreux qui se battaient, il dit à celui qui avait tort : Pourquoi frappes-tu ton camarade ? Mais celui-ci lui dit : Qui t'a établi pour être notre chef et notre juge ? Est-ce que tu veux me tuer, comme tu as tué l'Egyptien ? Alors Moïse eut peur et dit : Certainement l'affaire s'est ébruitée. Et Pharaon apprit cette affaire et chercha à faire mourir Moïse, et Moïse s'enfuit loin de Pharaon. Il s'arrêta dans la terre de Madian et s'assit près du puits. Or le sacrificateur de Madian avait sept filles, et elles vinrent puiser de l'eau et remplirent les auges pour abreuver les brebis de leur père. Mais les bergers étant venus les chasser, Moïse se leva, prit leur défense et abreuva leurs brebis. Quand elles retournèrent vers Réuël leur père, celui-ci leur dit : Pourquoi revenez-vous si tôt aujourd'hui ? Et elles dirent : C'est qu'un homme égyptien nous a débarrassées des bergers et que même il a puisé pour nous toute l'eau qu'il fallait et a abreuvé les brebis. Alors il dit à ses filles : Et où est-il ? Pourquoi avez-vous laissé là cet homme ? Appelez-le et qu'il mange du pain. Et Moïse consentit à demeurer avec cet homme. Et celui-ci donna à Moïse sa fille Séphora, et elle enfanta un fils auquel il donna le nom de Guersom, parce que, dit-il, j'ai été habitant d'une terre étrangère. Dans ce temps, qui fut long, il arriva que le roi d'Egypte mourut, et les fils d'Israël gémirent de leur servitude et crièrent, et leur appel monta à Dieu du sein de la servitude. Et Dieu entendit leur sanglot et Dieu se souvint de son alliance avec Abraham, avec Isaac et avec Jacob, et Dieu vit les fils d'Israël et Dieu connut leur état. Or Moïse était berger des brebis de Jéthro, son beau-père, sacrificateur de Madian, et il conduisit le troupeau au-delà du désert et arriva à la montagne de Dieu, à Horeb. Et l'ange de l'Eternel lui apparut en flamme de feu du milieu des buissons et Moïse s'aperçut que le buisson était en feu et que le buisson ne se consumait point. Et Moïse dit : Je veux faire un détour pour voir ce grand phénomène, comment il se fait que le buisson ne brûle pas. Et l'Eternel vit que Moïse s'était détourné pour regarder et Dieu l'appela du milieu des buissons et dit : Moïse, Moïse ! Et il dit : Me voici. Et Dieu dit : N'approche point d'ici, ôte tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu es est une terre sainte. Puis il dit : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Et Moïse cacha sa face parce qu'il craignait de regarder Dieu. Et l'Eternel dit : J'ai fort bien vu l'affliction de mon peuple qui est en Egypte et j'ai entendu le cri que lui font pousser ses exacteurs, car je connais ses peines, et je suis descendu pour l'arracher à la puissance de l'Egypte et pour le faire monter de ce pays-là dans une terre fertile et spacieuse, dans une terre découlant de lait et de miel, au lieu où se trouvent le Cananéen, le Héthien, l'Amorrhéen, le Phérézien, le Hévien et le Jébusien. Et maintenant, voici, le cri des fils d'Israël est arrivé à moi et j'ai vu en effet l'oppression que les Egyptiens font peser sur eux. Va donc maintenant : je t'envoie vers Pharaon, et fais sortir d'Egypte mon peuple, les fils d'Israël. Et Moïse dit à Dieu : Qui suis-je pour aller vers Pharaon et pour faire sortir d'Egypte les fils d'Israël ? Et Dieu dit : C'est que je serai avec toi. Et ceci sera pour toi le signe que c'est moi qui t'ai envoyé : quand tu auras fait sortir le peuple hors d'Egypte, vous servirez Dieu sur cette montagne-ci. Et Moïse dit à Dieu : Si je vais vers les fils d'Israël et que je leur dise : Le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous, et qu'ils me disent : Quel est son nom ? que leur dirai-je ? Et Dieu dit à Moïse : Je suis Celui qui suis. Puis il dit : Tu parleras ainsi aux fils d'Israël : JE SUIS m'a envoyé vers vous. Et Dieu dit encore à Moïse : Tu parleras ainsi aux fils d'Israël : L'Eternel, Dieu de vos pères, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac et Dieu de Jacob, m'a envoyé vers vous. C'est là mon nom pour toujours, c'est là mon titre d'âge en âge. Va, réunis les Anciens d'Israël et dis-leur : L'Eternel, Dieu de vos pères, m'est apparu, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, et il a dit : Je vous ai visités et j'ai vu ce qu'on vous fait en Egypte, et j'ai résolu de vous tirer de l'affliction dont vous souffrez en Egypte pour vous faire monter dans le pays du Cananéen, du Héthien, de l'Amorrhéen, du Phérézien, du Hévien et du Jébusien, dans un pays découlant de lait et de miel. Et ils écouteront ta voix et tu iras, toi et les Anciens d'Israël, vers le roi d'Egypte et vous lui direz : L'Eternel, Dieu des Hébreux, est venu à nous, et maintenant nous voudrions aller à trois journées de marche dans le désert pour offrir un sacrifice à l'Eternel notre Dieu. Et moi je sais que le roi d'Egypte ne vous permettra pas d'aller, pas même si vous employiez la force. Mais j'étendrai ma main et je frapperai l'Egypte par tous mes prodiges que je ferai au milieu d'elle. Après cela, il vous renverra. Et je ferai trouver grâce à ce peuple aux yeux des Egyptiens, et il arrivera que, quand vous partirez, vous ne partirez point les mains vides. Mais chaque femme demandera à sa voisine et à celle qui habitera chez elle des objets d'argent, des objets d'or et des habits, et vous les mettrez sur vos fils et sur vos filles, et ainsi vous emporterez les dépouilles de l'Egypte. Et Moïse répondit : Mais s'ils ne me croient pas et n'obéissent pas à ma voix parce qu'ils diront : L'Eternel ne t'est point apparu ? Et l'Eternel lui dit : Qu'as-tu là à la main ? Il dit : Un bâton. Et l'Eternel dit : Jette-le à terre. Et il le jeta à terre, et ce bâton devint un serpent, et Moïse s'enfuit devant lui. Et l'Eternel dit à Moïse : Etends la main et saisis-le par la queue (et Moïse étendit la main et le saisit, et dans sa main le serpent redevint bâton), afin qu'ils croient que l'Eternel, Dieu de leurs pères, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac et Dieu de Jacob, t'est apparu. Et l'Eternel lui dit encore : Mets ta main dans ton sein. Et il mit la main dans son sein, puis l'en sortit, et voici, sa main était couverte de lèpre, blanche comme la neige. Et Dieu dit : Remets ta main dans ton sein (et il remit la main dans son sein, puis la sortit de son sein, et voici elle était redevenue semblable à sa chair). Ainsi, s'ils ne te croient pas et s'ils n'écoutent pas la voix du premier signe, ils croiront à la voix du second ; et s'ils ne croient pas même à ces deux signes-là et n'écoutent pas ta voix, alors tu prendras de l'eau du fleuve et tu la répandras sur le sol, et l'eau que tu auras prise du fleuve deviendra du sang sur le sol. Et Moïse dit à l'Eternel : Ah ! Seigneur, je ne suis pas un homme qui ait la parole facile ; il y a longtemps que je ne le suis pas, et je ne le suis pas non plus depuis que tu parles à ton serviteur, mais j'ai la bouche pesante et la langue pesante. Et l'Eternel lui dit : Qui a donné la bouche à l'homme, ou qui est-ce qui rend muet ou sourd ou voyant ou aveugle ? N'est-ce pas moi, l'Eternel ? Et maintenant va, et moi, je serai avec ta bouche et je t'enseignerai ce que tu devras dire. Et Moïse dit : Ah ! Seigneur ! Envoie ton message par qui tu voudras l'envoyer ! Alors la colère de l'Eternel s'enflamma contre Moïse et il dit : Et Aaron, ton frère, le Lévite ? Ne sais-je pas qu'il parle très bien, lui ? Et même, il va venir à ta rencontre ; il te verra et se réjouira dans son cœur. Et tu lui parleras et tu mettras dans sa bouche ce qu'il devra dire, et moi je serai avec ta bouche et avec sa bouche, et je vous montrerai ce que vous aurez à faire. Et c'est lui qui parlera pour toi au peuple ; il te servira de bouche et tu lui seras dieu. Et tu prendras en main ce bâton-là avec lequel tu feras les prodiges. Et Moïse s'en alla et retourna vers Jéthro son beau-père et lui dit : Je voudrais partir et retourner vers mes frères qui sont en Egypte pour voir s'ils sont encore en vie. Et Jéthro dit à Moïse : Va en paix. Et l'Eternel dit à Moïse en Madian : Va, retourne en Egypte, car tous les hommes qui en voulaient à ta vie sont morts. Alors Moïse prit sa femme et ses fils et les fit monter sur l'âne et retourner au pays d'Egypte. Et Moïse prit en main le bâton de Dieu. Et l'Eternel dit à Moïse : En t'en retournant en Egypte, considère tous les prodiges que j'ai mis en ta main : tu les feras devant Pharaon, et moi, j'endurcirai son cœur, et il ne laissera pas aller le peuple. Et tu diras à Pharaon : Ainsi a dit l'Eternel : Israël est mon fils, mon premier-né, et je t'ai dit : Laisse aller mon fils pour qu'il me serve ; et tu as refusé de le laisser aller. Je vais tuer ton fils, ton premier-né. Et il arriva qu'en route, à l'endroit où ils passaient la nuit, l'Eternel vint à Moïse et chercha à le faire mourir. Alors Séphora prit une pierre tranchante et coupa le prépuce de son fils et en toucha les pieds de Moïse. Et elle dit : Tu es pour moi un époux de sang. Et il le laissa ; c'est alors qu'elle dit : Epoux de sang ! en parlant des circoncisions. Et l'Eternel dit à Aaron : Va au-devant de Moïse dans le désert. Et il alla et le rencontra à la montagne de Dieu et il l'embrassa. Et Moïse fit connaître à Aaron toutes les paroles que l'Eternel l'avait chargé de dire et tous les prodiges qu'il lui avait ordonné de faire. Et Moïse alla avec Aaron et ils assemblèrent tous les Anciens des fils d'Israël, et Aaron dit toutes les paroles que l'Eternel avait dites à Moïse et il fit les prodiges aux yeux du peuple, et le peuple crut. Et ils apprirent que l'Eternel avait visité les fils d'Israël et qu'il avait vu leur affliction, et ils s'inclinèrent et se prosternèrent. Après cela, Moïse et Aaron étant venus vers Pharaon lui dirent : Ainsi a dit l'Eternel, Dieu d'Israël : Laisse aller mon peuple pour qu'il célèbre une fête en mon honneur dans le désert. Et Pharaon dit : Qui est l'Eternel, que j'obéisse à sa voix en laissant aller Israël ? Je ne connais pas l'Eternel, aussi ne laisserai-je pas aller Israël. Et ils dirent : Le Dieu des Hébreux s'est manifesté à nous. Nous voudrions aller à trois journées de marche dans le désert pour sacrifier à l'Eternel notre Dieu, de peur qu'il ne nous frappe par la peste ou par l'épée. Et le roi d'Egypte leur dit : Pourquoi, Moïse et Aaron, faites-vous quitter au peuple son ouvrage ? Allez à vos corvées ! Et Pharaon dit : Voici le bas peuple est maintenant nombreux et vous lui faites cesser ses corvées ! Et en ce jour-là Pharaon donna aux exacteurs du peuple et à ses contremaîtres l'ordre suivant : Vous ne donnerez plus de paille aux gens pour faire les briques, comme on l'a fait jusqu'ici ; ils iront eux-mêmes ramasser la paille qu'il leur faut. Mais vous leur imposerez la tâche de briques qu'ils ont toujours faite ; vous n'en retrancherez rien, car ce sont des paresseux ; c'est pourquoi ils crient : Nous voudrions aller faire un sacrifice à notre Dieu. Que les gens soient chargés d'ouvrage et s'y occupent, et qu'ils ne fassent plus attention aux mensonges qu'on leur dit. Et les exacteurs du peuple et ses contremaîtres allèrent parler ainsi au peuple : Ainsi a dit Pharaon : Je ne vous donne plus de paille. Allez donc vous-mêmes prendre de la paille où vous en trouverez, car rien ne sera retranché de votre tâche. Et le peuple se répandit dans tout le pays d'Egypte afin de ramasser du chaume pour en faire de la paille hachée. Et les exacteurs les pressaient disant : Faites tout votre ouvrage, jour par jour, comme quand on avait la paille ! Et l'on battit les contremaîtres des fils d'Israël, qu'avaient établis sur eux les exacteurs de Pharaon, en leur disant : Pourquoi n'avez-vous pas fait ces jours-ci toute votre tâche de briques comme précédemment ? Et les contremaîtres des fils d'Israël allèrent réclamer à Pharaon et lui dirent : Pourquoi traiterais-tu ainsi tes serviteurs ? On ne fournit pas de paille à tes serviteurs et on nous dit : Faites des briques ! Et comme cela tes serviteurs sont battus et ton peuple se trouve en faute ! Et Pharaon dit : Vous êtes des paresseux, des paresseux ! c'est pourquoi vous dites : Nous voudrions aller faire un sacrifice à l'Eternel. Et maintenant allez travailler, on ne vous donnera pas de paille et vous ferez votre tâche de briques. Et les contremaîtres des fils d'Israël se virent dans une position fâcheuse, puisqu'on leur disait : Vous ne retrancherez rien de vos briques ; à chaque jour sa tâche ! Ils trouvèrent Moïse et Aaron qui se tenaient là pour les attendre quand ils sortiraient de chez Pharaon, et ils leur dirent : Que l'Eternel vous voie et qu'il juge, vous qui nous avez mis en mauvaise odeur auprès de Pharaon et auprès de ses serviteurs et qui leur avez mis l'épée à la main pour nous tuer ! Alors Moïse retourna vers l'Eternel et dit : Seigneur ! Pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple ? Pourquoi donc m'as-tu envoyé ? Depuis que je me suis présenté à Pharaon pour lui parler en ton nom, il a fait du mal à ce peuple et tu n'as pas du tout délivré ton peuple ! Et l'Eternel dit à Moïse : Maintenant tu verras ce que je ferai à Pharaon ! Contraint par une main forte il les laissera aller. Contraint par une main forte il les chassera de son pays. Et Dieu parla à Moïse et lui dit : Je suis l'Eternel. Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob comme Dieu puissant, mais sous mon nom d'ETERNEL je ne me suis pas fait connaître à eux. Non seulement j'ai établi mon alliance avec eux pour leur donner le pays de Canaan, le pays où ils ont séjourné en étrangers, mais encore j'ai entendu le gémissement des fils d'Israël que les Egyptiens asservissent, et je me suis souvenu de mon alliance. C'est pourquoi dis aux fils d'Israël : Je suis l'Eternel, et je vous soustrairai aux corvées des Egyptiens et vous tirerai de leur service, et je vous libérerai à bras étendu et par de grands jugements. Et je vous prendrai pour mon peuple, et je vous serai Dieu et vous saurez que je suis l'Eternel votre Dieu qui vous soustrais aux corvées des Egyptiens ; et je vous ferai entrer dans le pays que j'ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob, et je vous le donnerai en possession. Je suis l'Eternel. Et Moïse parla ainsi aux fils d'Israël, et ils n'écoutèrent pas Moïse parce qu'ils avaient perdu patience et que leur service était dur. Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Va parler à Pharaon, roi d'Egypte, pour qu'il laisse partir de son pays les fils d'Israël. Et Moïse parla devant l'Eternel et dit : Si les fils d'Israël ne m'ont pas écouté, comment Pharaon m'écoutera-t-il, moi qui suis incirconcis de lèvres ! L'Eternel parla à Moïse et à Aaron et les envoya aux fils d'Israël et à Pharaon, roi d'Egypte, avec l'ordre de tirer les fils d'Israël hors du pays d'Egypte. Ce sont ici leurs patriarches : Fils de Ruben, premier-né d'Israël : Hénoc et Pallu, Hetsron et Carmi. Telles sont les branches de la tribu de Ruben. Fils de Siméon : Jémuel, Jamin, Ohad, Jakin, Tsohar et Saül, fils de la Cananéenne. Telles sont les branches de la tribu de Siméon. Et ce sont ici les noms des fils de Lévi, avec leurs postérités : Guersom, Kéhath et Mérari. Et la vie de Lévi fut de cent trente-sept ans. Fils de Guersom : Libni et Siméi, avec leurs diverses branches. Fils de Kéhath : Amram, Jitsébar, Hébron et Uzziel. Et la vie de Kéhath fut de cent trente-trois ans. Fils de Mérari : Machli et Muschi. Telles sont les branches de la tribu de Lévi, avec leurs postérités. Et Amram prit pour femme Jokébed, sa tante, et elle lui enfanta Aaron et Moïse. Et la vie d'Amram fut de cent trente-sept ans. Fils de Jitsébar : Koré, Népheg et Zicri. Fils d'Uzziel : Misaël, Eltsaphan et Sitri. Et Aaron prit pour femme Eliséba, fille d'Amminadab et sœur de Nahason, et elle lui enfanta Nadab, Abibu, Eléazar et Ithamar. Fils de Koré : Assir, Elkana, Abiasaph. Telles sont les branches, des Koréites. Et Eléazar, fils d'Aaron, prit pour femme une des filles de Putiel, et elle lui enfanta Phinées.Tels sont les patriarches des Lévites dans leurs différentes branches. Ce sont là l'Aaron et le Moïse auxquels l'Eternel dit : Faites sortir du pays d'Egypte les fils d'Israël, selon leurs armées. Ce sont ceux qui parlèrent à Pharaon, roi d'Egypte, pour tirer d'Egypte les fils d'Israël. C'est ce Moïse-là et cet Aaron-là. Et il arriva, le jour où l'Eternel parla à Moïse au pays d'Egypte, que l'Eternel parla à Moïse disant : Je suis l'Eternel. Dis à Pharaon, roi d'Egypte, tout ce que je te dis. Et Moïse dit en présence de l'Eternel : Voici, je suis incirconcis de lèvres ; comment Pharaon m'écoutera-t-il ? Et l'Eternel dit à Moïse : Vois, j'ai fait de toi un dieu pour Pharaon, et Aaron ton frère sera ton prophète. Toi, tu diras tout ce dont je te chargerai, et Aaron ton frère parlera à Pharaon pour qu'il laisse sortir de son pays les fils d'Israël. Et moi, j'endurcirai le cœur de Pharaon et je multiplierai mes signes et mes miracles dans le pays d'Egypte. Et Pharaon ne vous écoutera pas, et je mettrai ma main sur l'Egypte et je ferai sortir du pays d'Egypte par de grands jugements mes armées, mon peuple, les fils d'Israël. Et les Egyptiens sauront que je suis l'Eternel, quand j'étendrai ma main sur l'Egypte et que je ferai sortir les fils d'Israël du milieu d'eux. Ainsi firent Moïse et Aaron. Ils firent tout ce que l'Eternel leur avait commandé. Or Moïse avait quatre-vingts ans et Aaron quatre-vingt-trois, lorsqu'ils parlèrent à Pharaon. Et l'Eternel dit à Moïse et à Aaron : Quand Pharaon vous dira : Faites un miracle, tu diras à Aaron : Prends ton bâton et jette-le devant Pharaon ; qu'il devienne un serpent ! Et Moïse et Aaron se rendirent vers Pharaon et firent selon que l'Eternel l'avait ordonné. Aaron jeta son bâton devant Pharaon et devant ses serviteurs, et il devint un dragon. Et Pharaon aussi appela ses sages et ses magiciens, et eux aussi, les enchanteurs d'Egypte, firent la même chose par leurs arts occultes : ils jetèrent chacun son bâton et ces bâtons devinrent des dragons. Et le bâton d'Aaron engloutit leurs bâtons. Et le cœur de Pharaon s'endurcit, et il ne les écouta pas, selon que l'Eternel l'avait dit. Et l'Eternel dit à Moïse : Le cœur de Pharaon est appesanti. Il a refusé de laisser aller le peuple. Va vers Pharaon demain matin. Il sortira pour aller au bord de l'eau et tu te tiendras, pour l'attendre, sur le bord du fleuve. Tu prendras en main le bâton qui a été changé en serpent et tu lui diras : L'Eternel, Dieu des Hébreux, m'a envoyé vers toi pour te dire : Laisse aller mon peuple afin qu'il me serve dans le désert. Et voici, tu n'as jusqu'à présent pas obéi. Ainsi a dit l'Eternel : A ceci tu connaîtras que je suis l'Eternel : je vais frapper, du bâton que j'ai à la main, les eaux qui sont dans le fleuve et elles se changeront en sang, et le poisson qui est dans le fleuve périra et le fleuve deviendra infect et les Egyptiens répugneront à boire de l'eau du fleuve. Et l'Eternel dit à Moïse : Dis à Aaron : Prends ton bâton et étends la main sur l'eau de l'Egypte, sur ses fleuves, sur ses canaux, sur ses étangs et sur tous ses réservoirs, et elle sera du sang, et il y aura du sang dans tout le pays d'Egypte jusque dans les vases de bois et de pierre. Et Moïse et Aaron firent comme l'Eternel l'avait commandé : Aaron leva le bâton et frappa l'eau qui était dans le fleuve, aux yeux de Pharaon et aux yeux de ses serviteurs, et toute l'eau qui était dans le fleuve se changea en sang, et les poissons qui étaient dans le fleuve périrent et le fleuve devint infect et les Egyptiens ne purent boire de l'eau du fleuve, et il y eut du sang dans tout le pays d'Egypte. Et les enchanteurs d'Egypte firent la même chose par leurs arts occultes. Et le cœur de Pharaon s'endurcit, et il ne les écouta pas, selon que l'Eternel l'avait dit. Et Pharaon se détourna et entra en sa maison et ne fit point attention même à cela. Et tous les Egyptiens creusèrent aux environs du fleuve pour trouver de l'eau potable puisqu'ils ne pouvaient boire de l'eau du fleuve. Et il s'écoula sept jours après que l'Eternel eut frappé le fleuve. Et l'Eternel dit à Moïse : Rends-toi vers Pharaon et dis-lui : Ainsi a dit l'Eternel : Laisse aller mon peuple, et qu'il me serve. Et si tu refuses de le laisser aller, je vais frapper tout ton territoire du fléau des grenouilles : le fleuve pullulera de grenouilles, elles monteront et entreront dans ta maison, dans ta chambre à coucher, sur ton lit, et dans la maison de tes serviteurs et au milieu de ton peuple, dans tes fours et dans tes pétrins. Les grenouilles monteront sur toi, sur ton peuple et sur tous tes serviteurs. Et l'Eternel dit à Moïse : Dis à Aaron : Etends ta main et ton bâton sur les fleuves, sur les canaux et sur les étangs, et fais monter les grenouilles sur le pays d'Egypte. Et Aaron étendit sa main sur l'eau d'Egypte, et les grenouilles montèrent et couvrirent le pays d'Egypte. Et les enchanteurs firent la même chose par leurs arts, occultes : ils firent monter les grenouilles sur le pays d'Egypte. Et Pharaon appela Moïse et Aaron et leur dit : Faites des prières à l'Eternel pour qu'il éloigne les grenouilles de moi et de mon peuple, et je laisserai aller le peuple pour qu'il sacrifie à l'Eternel. Et Moïse dit à Pharaon : Donne-moi tes ordres ! Pour quand ferai-je des prières en faveur de toi, de tes serviteurs et de ton peuple, pour que l'Eternel éloigne les grenouilles de toi et de tes maisons ? Il n'en restera que dans le fleuve. Et Pharaon dit : Pour demain. Moïse dit : Il en sera comme tu le demandes, afin que tu saches que nul n'est pareil à l'Eternel notre Dieu. Les grenouilles se retireront de toi, de tes maisons, de tes serviteurs et de ton peuple ; il n'en restera que dans le fleuve. Et Moïse et Aaron sortirent d'auprès de Pharaon. Et Moïse cria à l'Eternel au sujet des grenouilles qu'il avait infligées à Pharaon. Et l'Eternel fit ce que Moïse demandait : les grenouilles périrent dans les maisons, dans les cours et dans les champs, et on les enfouit par grandes masses et le pays en fut infecté. Et Pharaon, se voyant tranquille, appesantit son cœur et ne les écouta pas, selon que l'Eternel l'avait dit. Et l'Eternel dit à Moïse : Dis à Aaron : Etends ton bâton et frappe la poussière de la terre, et elle deviendra des moustiques dans tout le pays d'Egypte. Et ils firent ainsi ; Aaron étendit sa main et son bâton et frappa la poussière de la terre, et les moustiques furent sur les hommes et sur le bétail : toute la poussière de la terre était moustiques dans tout le pays d'Egypte. Et les enchanteurs firent la même chose par leurs arts occultes, en vue de produire les moustiques, et ils ne le purent pas. Les moustiques furent sur les hommes et sur le bétail. Et les enchanteurs dirent à Pharaon : C'est le doigt d'un dieu ! Et le cœur de Pharaon s'endurcit, et il ne les écouta pas, selon que l'Eternel l'avait dit. Et l'Eternel dit à Moïse : Va de bon matin te placer devant Pharaon, au moment où il sort pour aller au bord de l'eau, et dis lui : Ainsi a dit l'Eternel : Laisse aller mon peuple, et qu'il me serve ! Car, si tu ne laisses pas aller mon peuple, je vais envoyer les scarabées sur toi, sur tes serviteurs, sur ton peuple et sur tes maisons ; les scarabées rempliront les maisons des Egyptiens et le pays où ils sont, et je distinguerai en ce jour-là la terre de Gossen où habite mon peuple en ce qu'il n'y aura point là de scarabées, afin que tu saches que moi l'Eternel je suis au milieu du pays. Ainsi je ferai une exemption qui distinguera mon peuple et ton peuple. C'est demain que ce signe aura lieu. Et l'Eternel fit ainsi. Il vint une quantité de scarabées chez Pharaon et chez ses serviteurs, et dans toute la terre d'Egypte le pays fut ravagé par les scarabées. Et Pharaon appela Moïse et Aaron et leur dit : Allez, sacrifiez à votre Dieu dans ce pays. Et Moïse dit : Il ne convient pas de faire ainsi, car c'est un sacrilège pour les Egyptiens que les sacrifices que nous faisons à l'Eternel notre Dieu. Pourrions-nous faire sous les yeux des Egyptiens des sacrifices qui sont pour eux des sacrilèges sans qu'ils nous lapidassent ? Nous irons à trois jours de marche dans le désert et nous sacrifierons à l'Eternel notre Dieu, selon qu'il nous le dira. Et Pharaon dit : Pour moi, je vous permettrai d'aller sacrifier à l'Eternel votre Dieu dans le désert ; seulement, ne vous éloignez pas. Faites des prières pour moi ! Et Moïse dit : Je vais sortir, de chez toi et faire des prières à l'Eternel, et demain les scarabées se retireront de Pharaon, de ses serviteurs et de soit peuple. Seulement, que Pharaon ne recommence pas à se moquer en ne permettant pas au peuple d'aller sacrifier à l'Eternel ! Et Moïse sortit de chez Pharaon et fit des prières à l'Eternel, et l'Eternel fit ce que demandait Moïse et les scarabées se retirèrent de Pharaon, de ses serviteurs et de son peuple ; il n'en resta pas un seul. Et Pharaon appesantit son cœur cette fois encore et ne laissa pas aller le peuple. Et l'Eternel dit à Moïse : Rends-toi vers Pharaon et parle-lui ainsi : Ainsi a dit l'Eternel, Dieu des Hébreux : Laisse aller mon peuple, et qu'il me serve ! Car, si tu refuses de le laisser aller et que tu le retiennes encore, la main de l'Eternel va être sur ton bétail qui est dans les champs, sur les chevaux, sur les ânes, sur les chameaux, sur les bœufs et les moutons : ce sera une peste terrible. Et l'Eternel fera une distinction entre le bétail d'Israël et le bétail des Egyptiens : il ne périra rien de ce qui appartient aux fils d'Israël. Et l'Eternel fixa le moment en disant : Demain l'Eternel fera cela dans le pays. Et l'Eternel fit cela dès le lendemain ; tout bétail des Egyptiens périt, mais des bestiaux des fils d'Israël il n'en périt pas un seul. Et Pharaon envoya voir et il se trouva que des bestiaux des fils d'Israël il n'en avait pas même péri un seul. Et le cœur de Pharaon s'appesantit, et il ne laissa pas aller le peuple. Et l'Eternel dit à Moïse et à Aaron : Prenez plein vos mains de cendre de forge, et que Moïse jette cette cendre vers le ciel, sous les yeux de Pharaon. Et qu'elle devienne une fine poussière sur tout le pays d'Egypte, et qu'elle forme sur les gens et sur les bêtes des tumeurs bourgeonnant en pustules, dans tout le pays d'Egypte. Et ils, prirent la cendre de forge et se tinrent devant Pharaon, et Moïse la jeta vers le ciel. Et il y eut des tumeurs bourgeonnant en pustules sur les gens et sur les bêtes. Et les enchanteurs ne purent se tenir devant Moïse à cause des tumeurs, car les tumeurs étaient sur les enchanteurs et sur tous les Egyptiens. Et l'Eternel endurcit le cœur de Pharaon, et il ne les écouta point, selon que l'Eternel l'avait dit à Moïse. Et l'Eternel dit à Moïse : Va de bon matin te placer devant Pharaon et dis-lui : Ainsi a dit l'Eternel, Dieu des Hébreux : Laisse aller mon peuple, et qu'il me serve ! Car cette fois-ci je déchaînerai tous mes fléaux contre ton cœur et sur tes serviteurs et sur ton peuple, afin que tu saches que nul n'est pareil à moi par toute la terre. Que maintenant j'étende la main et que je te frappe de la peste, toi et ton peuple : tu seras effacé de la terre ! Mais non ; voici pourquoi je te laisse subsister : c'est pour que tu fasses éclater ma puissance et que l'on célèbre mon nom par toute la terre. Tu te mets encore comme une barrière devant mon peuple pour ne pas le laisser aller ! Je vais demain, à cette heure même, faire tomber une grêle très forte, telle qu'il n'y en a pas eu en Egypte depuis qu'elle existe jusqu'à ce jour. Maintenant fais mettre à l'abri ton bétail et tout ce que tu as aux champs. Tout ce qui, hommes ou bêtes, se trouvera aux champs et ne rentrera pas, sera frappé de la grêle et périra. Ceux des serviteurs de Pharaon qui craignirent la parole de l'Eternel firent retirer dans leurs maisons leurs serviteurs et leur bétail. Et ceux qui ne firent pas attention à la parole de l'Eternel laissèrent leurs serviteurs et leur bétail dans les champs. Et l'Eternel dit à Moïse : Etends ta main vers le ciel et qu'il grêle, dans tout le pays d'Egypte, sur les hommes, sur le bétail et sur toutes les plantes de la campagne, dans le pays d'Egypte. Et Moïse étendit son bâton vers le ciel et l'Eternel fit tonner et grêler et il tomba du feu sur la terre. L'Eternel fit tomber de la grêle sur le pays d'Egypte, et il y eut de la grêle et du feu mêlé à la grêle, et elle fut si forte qu'il n'y en avait jamais eu comme celle-là dans tout le pays d'Egypte depuis que la nation y existait. Et la grêle frappa dans tout le pays d'Egypte tout ce qui était aux champs, tant hommes que bestiaux. La grêle avait frappé toutes les plantes des champs ; il n'y avait que la terre de Gossen, qu'habitaient les fils d'Israël, où il n'y eût pas eu de grêle. Alors Pharaon fit appeler Moïse et Aaron et leur dit : Cette fois-ci, j'ai péché. C'est l'Eternel qui a raison, et moi et mon peuple qui avons tort ! Faites des prières à l'Eternel, et qu'il n'y ait plus de tonnerre et de grêle, et je vous laisserai aller, sans que vous ayez à attendre davantage. Et Moïse lui dit : En sortant de la ville, j'étendrai mes mains vers l'Eternel, et le tonnerre cessera, et il n'y aura plus de grêle, afin que tu saches que la terre est à l'Eternel. Quant à toi et à tes serviteurs, je sais que vous n'aurez pas encore de crainte devant l'Eternel Dieu. Or le lin et l'orge avaient été frappés, car l'orge était en épis et le lin en fleurs ; mais le froment et l'épeautre n'avaient pas été frappés, parce qu'ils sont tardifs. Et Moïse, quittant Pharaon, sortit de la ville et étendit ses mains vers l'Eternel, et le tonnerre et la grêle cessèrent et la pluie ne tomba plus. Et Pharaon vit que la pluie, la grêle et le tonnerre avaient cessé, et il recommença à pécher et il appesantit son cœur, tant lui que ses serviteurs. Et le cœur de Pharaon s'endurcit, et il ne laissa pas aller les fils d'Israël, selon que l'Eternel l'avait annoncé par Moïse. Et l'Eternel dit à Moïse : Rends-toi vers Pharaon, car j'ai moi-même appesanti son cœur et le cœur de ses serviteurs, afin de faire au milieu d'eux les signes que tu vas voir, et afin que tu racontes à ton fils et au fils de ton fils mes exploits au milieu des Egyptiens et mes signes opérés au milieu d'eux, et que vous sachiez que je suis l'Eternel. Et Moïse et Aaron se rendirent vers Pharaon et lui dirent : Ainsi a dit l'Eternel, Dieu des Hébreux : Jusques à quand refuseras-tu te t'humilier devant moi ? Laisse aller mon peuple, et qu'il me serve ! Car, si tu refuses de laisser aller mon peuple, je vais demain faire venir les sauterelles dans tes Etats, et elles couvriront la face de la terre et l'on ne pourra pas voir la terre ; elles dévoreront ce qui est demeuré de reste, ce qui vous a été laissé par la grêle, et elles dévoreront tous les arbres qui vous croissent dans les champs. Et elles rempliront tes maisons, les maisons de tous tes serviteurs et les maisons de tous les Egyptiens, comme ne l'ont jamais vu tes pères, ni les pères de tes pères, depuis le temps où ils étaient sur la terre jusqu'à ce jour-ci. Et Moïse se retira et sortit de chez Pharaon. Et les serviteurs de Pharaon lui dirent : Jusques à quand cet homme-là nous portera-t-il malheur ? Laisse aller ces gens et qu'ils servent l'Eternel leur Dieu. Ne vois-tu pas encore que l'Egypte est perdue ? 0n fit revenir Moïse et Aaron auprès de Pharaon, et il leur dit : Allez, servez l'Eternel votre Dieu. Qui sont ceux qui iront ? Et Moïse dit : Nous irons avec nos jeunes gens et nos vieillards, nous irons avec nos fils et nos filles, avec nos brebis et nos bœufs ; car nous avons une fête de l'Eternel. Et Pharaon leur dit : Que l'Eternel soit avec vous aussi vrai que je vous laisserai aller avec vos petits enfants ! Voyez ! vous avez de mauvais desseins ! Non, non ; allez, si vous voulez, vous autres hommes, et servez l'Eternel puisque c'est là ce que vous demandez.Et on les chassa de devant Pharaon. Et l'Eternel dit à Moïse : Etends ta main sur le pays d'Egypte pour y faire venir les sauterelles : qu'elles montent sur le pays d'Egypte, qu'elles dévorent toutes les plantes du pays et tout ce qu'a laissé la grêle. Et Moïse étendit son bâton sur le pays d'Egypte et l'Eternel fit souffler sur le pays un vent d'orient tout ce jour-là et toute la nuit. Quand le matin fut là, le vent d'orient avait apporté les sauterelles. Et les sauterelles montèrent sur tout le pays d'Egypte et se posèrent sur tout le territoire de l'Egypte, en quantité si considérable que jamais il n'y avait eu auparavant une si grande quantité de sauterelles et que jamais il n'y en aura autant. Et elles couvrirent la face de toute la terre et la terre en fut assombrie, et elles dévorèrent toutes les plantes du pays et tous les fruits d'arbres que la grêle avait épargnés, et il ne resta rien de vert aux arbres ni aux plantes des champs dans tout le pays d'Egypte. Aussitôt Pharaon appela Moïse et Aaron et leur dit : J'ai péché contre l'Eternel votre Dieu et contre vous. Maintenant pardonne, je te prie, mon péché, cette fois seulement, et faites des prières à l'Eternel et votre Dieu pour qu'il éloigne de moi au moins ce mortel fléau ! Et Moïse sortit de chez Pharaon et adressa des prières à l'Eternel, et l'Eternel fit lever un vent contraire, un vent d'occident très fort, qui emporta les sauterelles et les précipita dans, la mer Rouge. Il ne resta pas une sauterelle dans tout le territoire d'Egypte. Et l'Eternel endurcit le cœur de Pharaon, et il ne laissa pas aller les fils d'Israël. Et l'Eternel dit à Moïse : Etends ta main vers le ciel et qu'il y ait des ténèbres sur le pays d'Egypte et qu'on tâtonne dans les ténèbres ! Et Moïse étendit la main vers le ciel et il y eut d'épaisses ténèbres dans tout le pays d'Egypte pendant trois jours. 0n ne se voyait plus les uns les autres, et nul ne se leva de la place où il était pendant trois jours. Mais tous les fils d'Israël avaient de la lumière dans les lieux qu'ils habitaient. Et Pharaon appela Moïse et lui dit : Allez, servez l'Eternel. On ne retiendra que vos brebis et vos bœufs ; vos petits enfants même iront avec vous. Et Moïse dit : Non seulement tu nous remettras de quoi faire des sacrifices et des holocaustes à l'Eternel notre Dieu, mais encore nos troupeaux viendront avec nous, sans qu'il en reste un ongle ! Car c'est d'eux que nous prendrons de quoi servir l'Eternel notre Dieu, et jusqu'à ce que nous soyons arrivés là, nous ne saurons pas nous-mêmes ce que nous offrirons à l'Eternel. Et l'Eternel endurcit le cœur de Pharaon, et il ne consentit pas à les laisser aller. Et Pharaon dit à Moïse : Eloigne-toi de moi, prends garde à toi, ne parais plus devant moi ! car le jour où tu paraîtras devant moi, tu mourras. Et Moïse dit : Tu l'as dit, je ne reparaîtrai plus devant toi. Et l'Eternel avait dit à Moïse : Je frapperai encore d'un coup Pharaon et l'Egypte : après cela il vous laissera partir d'ici. Quand il vous laissera partir tout à fait, il vous chassera même d'ici. Parle donc au peuple et dis-lui que chaque homme doit demander à son voisin et chaque femme à sa voisine des objets d'argent et des objets d'or. Et l'Eternel fit trouver grâce au peuple aux yeux des Egyptiens, et Moïse était personnellement en très haute estime auprès des serviteurs de Pharaon et auprès du peuple. Et Moïse dit : Ainsi a dit l'Eternel : Au milieu de la nuit je passerai au travers de l'Egypte, et tout premier-né dans le pays d'Egypte mourra, depuis le premier-né de Pharaon sur son trône, jusqu'au premier-né de la servante qui est derrière la meule, et tout premier-né du bétail. Et il s'élèvera un grand cri dans tout le pays d'Egypte, un cri tel qu'il n'y en a pas eu et tel qu'il n'y en aura pas. Mais chez tous les fils d'Israël, personne, depuis les gens jusqu'aux bêtes, pas même un chien, ne remuera sa langue, afin que vous sachiez que l'Eternel distingue entre l'Egypte et Israël. Et tous tes serviteurs que voilà descendront vers moi et se prosterneront devant moi, en disant : Sors, toi et tout le peuple à la tête duquel tu es. Après cela, je sortirai. Et Moïse sortit de chez Pharaon en grande colère. Et l'Eternel avait dit à Moïse : Pharaon ne vous écoutera pas, afin que mes signes soient en grand nombre dans le pays d'Egypte. Et Moïse et Aaron firent tous ces signes-là devant Pharaon. Et l'Eternel endurcit le cœur de Pharaon, et il ne laissa point aller les fils d'Israël hors de son pays. Et l'Eternel parla à Moïse et à Aaron dans le pays d'Egypte, en ces termes : Que ce mois-ci soit pour vous le commencement des mois : il sera pour vous le premier des mois de l'année. Parlez à toute l'assemblée d'Israël en ces termes : Le dix de ce mois, que chacun prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Et si la maison est trop peu nombreuse pour un agneau, qu'il le prenne en commun avec son plus proche voisin, en tenant compte du nombre des personnes : vous compterez chaque personne selon ce qu'elle peut manger de l'agneau. Votre agneau doit être sans défaut, mâle, âgé d'un an ; vous prendrez soit un agneau, soit un chevreau. Et vous le mettrez en réserve jusqu'au quatorze de ce mois ; la totalité de l'assemblée de la communauté d'Israël l'immolera dans la soirée. Et l'on prendra de son sang et l'on en mettra sur les deux montants, et sur le linteau de la porte, dans les maisons où on le mangera. Et l'on en mangera la chair cette nuit-là ; on la mangera rôtie au feu avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous n'en mangerez rien cru ou bouilli, mais tout sera rôti au feu, tête, jambes et entrailles. Et vous n'en laisserez rien jusqu'au lendemain, et ce qui en sera resté jusqu'au lendemain, vous le brûlerez. Et c'est ainsi que vous le mangerez : les reins ceints, les sandales aux pieds et le bâton à la main, et vous le mangerez à la hâte. C'est la Pâque de l'Eternel. Et je traverserai le pays d'Egypte cette nuit-là et je frapperai tout premier-né dans le pays d'Egypte, des hommes, jusqu'aux bestiaux, et j'exécuterai des jugements sur tous les dieux de l'Egypte. Je suis l'Eternel. Et le sang sera un signe sur les maisons où vous êtes : je verrai le sang et je passerai outre et il n'y aura pas de plaie sur vous pour vous détruire quand je frapperai le pays d'Egypte. Et vous ferez commémoration de ce jour et vous le célébrerez comme une fête à l'Eternel, vous le célébrerez de génération en génération : c'est une institution à perpétuité. Pendant sept jours vous mangerez des pains sans levain. Dès le premier jour, vous ferez disparaître de vos maisons le levain ; car toute personne qui mangera du pain levé, du premier jour au septième, sera retranchée d'Israël. Et vous aurez une sainte assemblée le premier jour et une sainte assemblée le septième jour ; on ne fera aucune œuvre pendant ces jours-là ; vous ne ferez que ce qui sera nécessaire à la nourriture de chacun. Et vous observerez l'ordonnance des pains sans levain ; car c'est en ce même jour-là que j'ai fait sortir vos armées du pays d'Egypte, et vous observerez ce jour-là de génération en génération comme une institution perpétuelle. Dans le premier mois, le quatorzième jour du mois, au soir, vous mangerez des pains sans levain, et cela jusqu'au vingt-et-unième jour du mois au soir. Sept jours durant il ne doit pas se trouver de levain dans vos maisons, car toute personne qui mangera de quelque levain sera retranchée de l'assemblée d'Israël, qu'elle soit étrangère ou indigène. Vous ne mangerez d'aucun levain : dans tous les lieux où vous habiterez, vous mangerez des pains sans levain. Et Moïse appela tous les Anciens d'Israël et leur dit : Choisissez et prenez du menu bétail pour vos familles et immolez la Pâque. Puis vous prendrez un bouquet d'hysope et vous le tremperez dans le sang qui sera dans le bassin et vous toucherez le linteau et les deux poteaux des portes avec le sang qui sera dans le bassin, et aucun de vous ne sortira de sa maison jusqu'au matin. Et l'Eternel traversera l'Egypte pour la frapper, et quand il verra le sang sur le linteau et les deux poteaux de vos portes, il passera vos maisons et ne permettra pas au Destructeur d'y entrer pour frapper. Vous observerez ceci comme une institution pour vous et pour vos enfants, à perpétuité. Et lorsque vous serez entrés dans le pays que l'Eternel vous donnera comme il l'a promis, vous observerez ce rite, et quand vos enfants vous diront : Quelle signification ce rite a-t-il pour vous ? Vous répondrez : C'est un sacrifice de Pâque à l'Eternel, qui passa les maisons des fils d'Israël en Egypte lorsqu'il frappa l'Egypte et qu'il préserva nos maisons. Le peuple s'inclina et se prosterna. Et les fils d'Israël allèrent et firent ainsi. Ils se conformèrent à tout ce que l'Eternel avait commandé à Moïse et à Aaron. Et à minuit, l'Eternel frappa tous les premiers-nés dans le pays d'Egypte, depuis le premier-né de Pharaon sur son trône jusqu'aux premiers-nés des captifs qui étaient dans les prisons, et les premiers-nés des bestiaux. Et Pharaon se leva dans la nuit, lui et tous ses serviteurs et toute l'Egypte, et il y eut un grand cri en Egypte, car il n'y avait pas de maison où il n'y eût un mort. Et il appela Moïse et Aaron pendant la nuit et leur dit : Levez-vous, sortez du milieu de mon peuple, et vous et les fils d'Israël, et allez servir l'Eternel comme vous l'avez dit. Prenez votre bétail, gros et petit, comme vous l'avez dit, et allez ; et vous, bénissez-moi ! Et les Egyptiens pressaient le peuple, se hâtant de le renvoyer du pays, car ils disaient : Nous sommes tous morts ! Et le peuple emporta sa pâte avant qu'elle fût levée, leurs maies serrées dans leurs manteaux, sur leurs épaules. Et les fils d'Israël avaient fait ce que leur avait dit Moïse : ils avaient demandé aux Egyptiens des objets d'argent, des objets d'or et des habits. Et l'Eternel leur avait concilié la faveur des Egyptiens, qui leur donnèrent ce qu'ils demandaient. Ils emportèrent donc les dépouilles de l'Egypte. Et les, fils d'Israël partirent de Ramsès pour Succoth, au nombre d'environ six cent mille piétons : les hommes, sans compter les enfants. Et ils avaient aussi avec eux une foule de gens de toute sorte et des brebis et des bœufs en troupeaux très considérables. Et ils cuisirent en galettes non levées la pâte qu'ils avaient emportée d'Egypte : car elle était sans levain parce qu'ils avaient été chassés d'Egypte et n'avaient pu tarder ; et ils n'avaient d'ailleurs pas pris de provisions. 0r le séjour que les fils d'Israël avaient fait en Egypte était de quatre cent trente ans. Et au bout de quatre cent trente ans, en ce même jour-là, toutes les armées de l'Eternel sortirent du pays d'Egypte. C'est là une nuit à célébrer à l'honneur de l'Eternel parce qu'il les a fait sortir de la terre d'Egypte. Cette nuit-là appartient à l'Eternel, pour être célébrée par tous les fils d'Israël de génération en génération. Et l'Eternel dit à Moïse et à Aaron : Voici la règle de la Pâque : Aucun étranger n'en mangera. Mais tout serviteur acquis à prix d'argent, tu le circonciras, et alors il en mangera. Ni domicilié, ni mercenaire n'en mangera. On mangera chaque agneau dans une seule maison : tu ne porteras rien de sa chair hors de la maison et vous ne romprez aucun de ses os. Toute l'assemblée d'Israël fera la Pâque. Quand un étranger séjournant avec toi voudra faire la Pâque à l'Eternel, que tout mâle chez lui soit circoncis, et alors il s'approchera pour faire la Pâque et sera comme l'indigène ; nul incirconcis n'en mangera ; il y aura une même loi pour l'indigène et pour l'étranger séjournant au milieu de vous. Tous les fils d'Israël firent ainsi. Ils se conformèrent à tout ce que l'Eternel avait commandé à Moïse et à Aaron. Et il arriva que dans ce même jour l'Eternel fit sortir les fils d'Israël de la terre d'Egypte selon l'ordre de leurs armées. L'Eternel parla à Moïse en disant : Consacre-moi tout premier-né, le premier-né de toute mère parmi les fils d'Israël, tant des hommes que du bétail. Il m'appartient. Et Moïse dit au peuple : Vous vous souviendrez de ce jour où vous êtes sortis d'Egypte, de la maison de servitude, car l'Eternel vous en a fait sortir à main forte, et vous ne mangerez pas de pain levé. C'est aujourd'hui que vous en sortez, au mois d'Abib. Et lorsque l'Eternel t'aura fait entrer dans la terre du Cananéen, du Héthien, de l'Amorrhéen, du Hévien et du Jébusien, qu'il a juré à tes pères de te donner, terre découlant de lait et de miel, alors tu pratiqueras ce rite en ce mois-ci. Pendant sept jours tu mangeras des pains sans levain, et le septième jour il y aura fête à l'honneur de l'Eternel. On mangera des pains sans levain pendant ces sept jours et l'on ne verra chez toi point de pain levé, et l'on ne verra chez toi point de levain, dans tout ton territoire. Et en ce jour-là tu donneras à ton fils cette explication : C'est à cause de ce que l'Eternel a fait pour moi à ma sortie d'Egypte. Et cela sera pour toi un signe sur ta main et un mémorial entre tes yeux, afin que la loi de l'Eternel soit en ta bouche : car l'Eternel t'a fait sortir d'Egypte à main forte. Tu observeras cette prescription au temps marqué d'année en année. Et quand l'Eternel t'aura fait entrer dans la terre du Cananéen, comme il l'a juré à toi et à tes pères, et qu'il te l'aura donnée, tu remettras à l'Eternel le premier-né de toute mère, et dans les premiers fruits du bétail qui t'appartiendra, les mâles seront à l'Eternel. Tout premier-né de l'âne, tu le rachèteras par un agneau, et si tu ne veux pas le racheter, tu l'abattras. Et tout premier-né de l'homme parmi tes fils, tu le rachèteras. Et lorsque ton fils t'interrogera un jour en disant : Que signifie cela ? tu lui diras : C'est à main forte que l'Eternel nous a fait sortir d'Egypte, de la maison de servitude. Quand Pharaon persista à refuser de nous laisser partir, l'Eternel tua tout premier-né dans la terre d'Egypte, depuis les premiers-nés des hommes jusqu'aux premiers-nés des bestiaux. C'est à cause de cela que je sacrifie à l'Eternel tous les mâles premiers-nés, et que tout premier-né de mes fils, je dois le racheter. Et cela sera pour toi un signe sur ta main et un fronteau entre tes yeux, car c'est à main forte que l'Eternel nous a fait sortir d'Egypte. Or, quand Pharaon eut laissé aller le peuple, Dieu ne les conduisit pas par le chemin de la terre des Philistins, parce qu'elle était trop proche ; car Dieu dit : Il ne faut pas qu'en présence d'une guerre le peuple se repente et s'en retourne en Egypte. Dieu fit donc faire au peuple un détour, dans la direction du désert, vers la mer Rouge. Et les fils d'Israël étaient forts et valides en sortant d'Egypte. Et Moïse emporta les os de Joseph, parce que celui-ci l'avait fait expressément jurer aux fils d'Israël, en leur disant : Dieu ne manquera pas de vous visiter, et alors vous emporterez d'ici mes os. Et ils partirent de Succoth et campèrent à Etham, au bord du désert. Et l'Eternel marchait devant eux de jour en colonne de nuée pour les guider dans leur chemin, et la nuit en colonne de feu pour les éclairer, afin qu'ils pussent marcher de jour et de nuit. La colonne de nuée ne cessait pas d'être devant le peuple pendant le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit. Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur de retourner et de camper devant Pi-Hahiroth, entre Migdol et la mer ; vous camperez devant Baal-Tséphon, en face de ce lieu-là, au bord de la mer. Et Pharaon dira des fils d'Israël : Ils sont égarés dans le pays ; le désert les tient enfermés. Et j'endurcirai le cœur de Pharaon et il les poursuivra, et je triompherai de Pharaon et de toute son armée, et l'Egypte saura que je suis l'Eternel. Et les fils d'Israël firent ainsi. On annonça au roi d'Egypte que le peuple s'était enfui, et Pharaon et ses serviteurs changèrent de sentiment à l'égard du peuple et ils dirent : Qu'avons-nous fait de laisser aller Israël pour ne plus nous servir ? Et Pharaon attela son char et prit ses troupes avec lui : il prit six cents chars d'élite et tous les chars d'Egypte ; sur chacun étaient des officiers. Et l'Eternel endurcit le cœur de Pharaon, roi d'Egypte, et il alla à la poursuite des fils d'Israël ; car les fils d'Israël partaient tête levée. Les Egyptiens les poursuivirent donc et les atteignirent comme ils étaient campés au bord de la mer ; tous les attelages de Pharaon, ses cavaliers et son armée les atteignirent près de Pi-Hahiroth, devant Baal-Tséphon. Et Pharaon s'était approché. Et les fils d'Israël levèrent les yeux et aperçurent les Egyptiens en marche derrière eux, et ils eurent une grande crainte. Et les fils d'Israël crièrent à l'Eternel et ils dirent à Moïse : Est-ce faute de sépulcres en Egypte que tu nous as pris pour que nous mourions dans le désert ? Que nous as-tu fait en nous tirant d'Egypte ? N'est-ce pas ce que nous te disions en Egypte quand nous disions : Laisse-nous, nous voulons servir les Egyptiens ! Car mieux valait pour nous servir les Egyptiens que mourir dans le désert. Et Moïse dit au peuple : Ne craignez pas. Tenez-vous là et voyez la délivrance de l'Eternel qu'il opérera pour vous aujourd'hui ; car si aujourd'hui vous avez vu les Egyptiens, vous ne les reverrez plus jamais. L'Eternel combattra pour vous, et vous, vous vous tiendrez tranquilles. Et l'Eternel dit à Moïse : Que cries-tu à moi ? Dis aux fils d'Israël de se mettre en marche ; et toi, lève ton bâton, étends ta main sur la mer, fends-la, et que les fils d'Israël entrent au milieu de la mer, sur le sec. Et moi, je vais endurcir le cœur des Egyptiens et ils entreront à leur suite, et je triompherai de Pharaon, de toute son armée, de ses chars et de ses cavaliers. Et les Egyptiens sauront que je suis l'Eternel, quand j'aurai triomphé de Pharaon, de ses chars et de ses cavaliers. Or l'ange de Dieu qui marchait devant le camp d'Israël passa derrière eux et la colonne de nuée partit de devant eux et se tint derrière eux : elle vint entre le camp des Egyptiens et le camp d'Israël ; elle était nuée et obscurité, et la nuit elle éclairait. Et ils n'approchèrent point les uns des autres de toute la nuit. Et Moïse étendit sa main sur la mer, et l'Eternel fit refluer la mer par un violent vent d'orient qui souffla toute la nuit, et il mit la mer à sec ; les eaux se fendirent, et les fils d'Israël entrèrent au milieu de la mer, sur le sec, et les eaux étaient pour eux une muraille à droite et à gauche. Les Egyptiens les poursuivirent et tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ceux qui les montaient entrèrent après eux au milieu de la mer. Et pendant la veille du matin, l'Eternel, dans la colonne de nuée et de feu, regarda vers le camp des Egyptiens. Il épouvanta le camp des Egyptiens ; ils firent reculer leurs chars et ne les conduisirent qu'à grand-peine. Et les Egyptiens dirent : Fuyons devant Israël, car l'Eternel combat pour eux contre l'Egypte. Et l'Eternel dit à Moïse : Etends ta main sur la mer, et que les eaux rebroussent sur les Egyptiens, sur leurs chars et sur leurs cavaliers. Et Moïse étendit la main sur la mer, et au point du jour la mer reprit sa place, et les Egyptiens, en fuyant, la rencontrèrent, et l'Eternel culbuta les Egyptiens au milieu de la mer. Les eaux, en revenant, couvrirent les chars et ceux qui les montaient, de toute l'armée de Pharaon, qui étaient entrés dans la mer après Israël. Il n'en demeura pas un. Or les fils d'Israël avaient traversé la mer à sec, et les eaux leur avaient servi de muraille à droite et à gauche. Et l'Eternel sauva en ce jour-là Israël de la main des Egyptiens, et Israël vit les Egyptiens morts sur le rivage de la mer. Et Israël vit la grande puissance que l'Eternel avait déployée contre les Egyptiens, et le peuple craignit l'Eternel et il crut à l'Eternel et à Moïse son serviteur. Alors Moïse et les fils d'Israël chantèrent ce cantique à l'Eternel. Ils dirent : Je veux chanter à l'Eternel, car il a été souverainement grand, Il a précipité dans la mer cheval et cavalier. L'Eternel est ma force et mon chant de louange, il a été mon salut. C'est lui qui est mon Dieu, je le célébrerai, Le Dieu de mon père, je l'exalterai. L'Eternel est un guerrier, L'Eternel est son nom. Il a jeté dans la mer, les chars de Pharaon et son armée, L'élite de ses capitaines a été engloutie dans la mer Rouge. Les flots les couvrent, Ils sont descendus dans l'abîme comme une pierre. Ta droite, Eternel, a montré sa force immense, Ta droite, Eternel, brise l'ennemi. Par la grandeur de ta majesté, tu renverses tes adversaires, Tu déchaînes ton courroux, il les consume comme du chaume. Au souffle de tes narines, les eaux se sont amoncelées, Les ondes se sont dressées comme une digue, Les flots se sont figés au sein de la mer. L'ennemi disait : Je poursuivrai, j'atteindrai, Je partagerai les dépouilles, ma vengeance se repaîtra d'eux, Je tirerai l'épée, ma main les exterminera. Ton haleine a soufflé, la mer les a couverts ! Ils se sont enfoncés comme du plomb dans les vastes eaux. Qui est comme toi entre les dieux, Eternel ? Qui est comme toi, auguste en sainteté, Redoutable à louer, opérant des merveilles ? Tu as étendu ta droite, la terre les engloutit. Tu as conduit par ta grâce ce peuple que tu as affranchi, Tu l'as dirigé par ta puissance vers ta résidence sainte. En l'apprenant, les peuples frémiront : L'angoisse s'empare des habitants de la Philistie, Déjà les chefs d'Edom sont épouvantés, Un tremblement saisit les vaillants hommes de Moab, Tous les habitants de Canaan tombent en défaillance. La terreur et la détresse fondront sur eux ; Par la force de ton bras ils seront comme pétrifiés, Jusqu'à ce qu'ait passé ton peuple, ô Eternel ! Jusqu'à ce qu'ait passé ce peuple que tu t'es acquis. Tu les amèneras et les implanteras sur la montagne qui t'appartient, Au lieu dont tu as fait ta demeure, ô Eternel, Au sanctuaire, Seigneur, que tes mains ont érigé. L'Eternel régnera pour toujours et à jamais ! Car les chevaux de Pharaon avec ses chars et ceux qui les montaient étaient entrés dans la mer, et l'Eternel avait ramené sur eux les eaux de la mer et les fils d'Israël avaient traversé la mer à sec. Et Marie la prophétesse, sœur d'Aaron, prit en main le tambourin, et toutes les femmes s'avancèrent à sa suite avec des tambourins et avec des danses, et Marie répondait aux fils d'Israël : Chantez à l'Eternel, car il a été souverainement grand, Il a précipité dans la mer cheval et cavalier. Moïse fit partir Israël de la mer Rouge et ils s'avancèrent vers le désert de Sur et marchèrent trois jours dans le désert sans trouver d'eau. Et ils arrivèrent à Mara, et ils ne purent boire de l'eau de Mara, parce qu'elle est amère (c'est à cause de cela qu'on appelle ce lieu Mara). Alors le peuple murmura contre Moïse en disant : Que boirons-nous ? Et Moïse cria à l'Eternel, et l'Eternel lui indiqua un bois qu'il jeta dans l'eau, et l'eau devint douce. Ce fut là qu'il lui donna une prescription et une ordonnance, et ce fut la qu'il l'éprouva et dit : Si tu écoutes attentivement la voix de l'Eternel ton Dieu et que tu fasses ce qui est droit à ses yeux et que tu prêtes l'oreille à ses commandements et que tu observes toutes ses prescriptions, je ne mettrai sur toi aucune des maladies que j'ai mises sur les Egyptiens ; car c'est moi, l'Eternel, qui te guérit. Puis ils arrivèrent à Elim, et il y avait là douze sources d'eau et soixante-dix palmiers, et ils y campèrent près des eaux. Et toute l'assemblée des fils d'Israël partit d'Elim et ils arrivèrent au désert de Sin, qui est entre Elim et Sinaï, le quinzième jour du second mois après leur sortie du pays d'Egypte. Et toute l'assemblée des fils d'Israël murmura contre Moïse et contre Aaron dans le désert. Et les fils d'Israël leur dirent : Que ne sommes-nous morts de la main de l'Eternel dans la terre d'Egypte, quand nous étions assis devant les pots de viande, quand nous mangions du pain tout notre soûl ! Car vous nous avez poussés dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette multitude. Alors l'Eternel dit à Moïse : Je vais vous faire pleuvoir du pain du haut des cieux, et le peuple sortira et en recueillera jour par jour ce qu'il lui faut, afin que je l'éprouve [pour voir] s'il marchera en ma loi ou non. Mais le sixième jour ils prépareront ce qu'ils en apporteront et il y en aura le double de ce qu'ils en recueillent chaque jour. Et Moïse et Aaron dirent à tous les fils d'Israël : Ce soir vous saurez que c'est l'Eternel qui vous a fait sortir du pays d'Egypte, et demain matin vous verrez la gloire de l'Eternel, car il entend vos murmures qui sont contre l'Eternel. Nous, que sommes-nous, que vous murmuriez contre nous ? Et Moïse dit : Ce sera quand l'Eternel vous donnera ce soir de la viande à manger, et demain du pain tout votre soûl ; car l'Eternel entend ce que vous murmurez contre lui. Nous, que sommes-nous ? Ce n'est pas contre nous que vous murmurez, c'est contre l'Eternel. Et Moïse dit à Aaron : Dis à toute l'assemblée des fils d'Israël : Présentez-vous devant l'Eternel, car il a entendu vos murmures. Et comme Aaron parlait à toute l'assemblée des fils d'Israël et que ceux-ci se tournaient vers le désert, voilà que la gloire de l'Eternel apparut dans la nuée. Et l'Eternel parla à Moïse et lui dit : J'ai entendu les murmures des fils d'Israël. Parle-leur ainsi : Dans la soirée vous mangerez de la viande et demain matin vous vous rassasierez de pain, et vous saurez que moi, l'Eternel, je suis votre Dieu. Et le soir on vit monter les cailles et le camp en fut couvert. Et le matin il y avait une couche de rosée autour du camp, et lorsque la couche de rosée se fut dissipée, on aperçut à la surface du désert de petits grains floconneux, de petits grains pareils à du givre sur le sol. Et les fils d'Israël les virent et se dirent les uns aux autres : C'est de la manne ! car ils ne savaient ce que c'était. Et Moïse leur dit : C'est le pain que l'Eternel vous a donné pour nourriture. Voici ce qu'a ordonné l'Eternel : Recueillez-en chacun ce qu'il en faut pour sa nourriture : un omer par tête, selon le nombre des personnes ; chacun en prendra pour ceux qui sont dans sa tente. Les fils d'Israël firent ainsi et recueillirent de la manne, les uns beaucoup, les autres peu ; puis ils la mesurèrent à l'omer, et celui qui en avait beaucoup n'avait rien de trop et celui qui en avait peu n'en manquait point : chacun en avait recueilli ce qu'il lui en fallait pour manger. Et Moïse leur dit : Que personne n'en laisse jusqu'à demain ! Mais on n'écouta pas Moïse et il y eut des gens qui en gardèrent jusqu'au lendemain ; les vers s'y mirent et elle sentit mauvais. Et Moïse s'irrita contre eux. Ils recueillirent donc la manne chaque matin, chacun selon sa consommation, et quand le soleil devenait ardent, elle fondait. Mais le sixième jour ils en recueillirent le double, deux omers par personne, et tous les princes de l'assemblée vinrent le rapporter à Moïse, qui leur dit : C'est ce qu'a dit l'Eternel. Demain est un sabbat, un jour de repos saint à l'Eternel. Ce que vous avez à cuire au four, cuisez-le ; ce que vous avez à faire bouillir, faites-le bouillir ; et tout le surplus, mettez-le en réserve pour demain. Ils le serrèrent donc jusqu'au lendemain, comme Moïse l'avait ordonné, et cela ne sentit point mauvais et les vers ne s'y mirent point. Et Moïse dit : Mangez-la aujourd'hui, car aujourd'hui est sabbat en l'honneur de l'Eternel ; aujourd'hui vous n'en trouveriez point dans la campagne. Pendant six jours vous en recueillerez ; mais le septième jour, jour de sabbat, il n'y en aura pas. Or le septième jour, il y eut des gens qui sortirent pour en recueillir, mais ils n'en trouvèrent point. Et l'Eternel dit à Moïse : Jusques à quand refuserez-vous de garder mes commandements et mes lois ? Voyez ! C'est parce que l'Eternel vous a donné le sabbat qu'il vous donne le sixième jour du pain pour deux jours. Que chacun reste où il est ; que nul ne sorte de chez soi le septième jour. Ainsi le peuple se reposa le septième jour. Et la maison d'Israël donna à ce pain le nom de manne. Cette manne était comme de la graine de coriandre, blanche et ayant le goût de galette au miel. Et Moïse dit : Voici ce que l'Eternel a ordonné : Conservez-en le contenu d'un omer pour vos descendants, afin qu'ils voient le pain que je vous ai fait manger dans le désert, quand je vous ai tirés de la terre d'Egypte. Moïse donc dit à Aaron : Prends une cruche et mets-y de la manne plein un omer, et place-la devant l'Eternel afin de la conserver pour vos descendants. Et selon que l'Eternel l'avait ordonné à Moïse, Aaron la plaça devant le Témoignage pour la conserver. Les fils d'Israël ont mangé la manne pendant quarante ans, jusqu'à ce qu'ils arrivassent en pays habité : ils ont mangé la manne jusqu'à ce qu'ils arrivassent aux confins du pays de Canaan. L'omer est le dixième de l'épha. Toute l'assemblée des fils d'Israël partit du désert de Sin, marchant d'étape en étape à l'ordre de l'Eternel. Et ils campèrent à Réphidim, et l'on n'y trouva pas d'eau à boire. Alors le peuple querella Moïse et lui dit : Donnez-nous de l'eau à boire. Et Moïse leur dit : Que faites-vous de me quereller ? que faites-vous de tenter l'Eternel ? Et le peuple eut soif dans ce lieu et murmura contre Moïse et dit : Pourquoi nous as-tu fait sortir d'Egypte pour nous faire mourir de soif, nous, nos fils et nos troupeaux ? Et Moïse cria à l'Eternel en disant : Que ferai-je pour ce peuple ? Peu s'en faut qu'ils ne me lapident ! Et l'Eternel dit à Moïse : Passe devant le peuple et prends avec toi des Anciens d'Israël. Prends en main le bâton avec lequel tu as frappé le fleuve, et va ! Je vais me tenir là devant toi sur le rocher qui est en Horeb, et tu frapperas le rocher : il en sortira de l'eau, et le peuple boira. Et Moïse fit ainsi, aux yeux des Anciens d'Israël. Et il nomma ce lieu-là Massa et Mériba, à cause de la querelle que lui avaient faite les fils d'Israël et parce qu'ils avaient tenté l'Eternel en disant : L'Eternel est-il au milieu de nous ou non ? Et Amalek vint attaquer Israël à Réphidim. Et Moïse dit à Josué : Choisis des hommes, avance et combats contre Amalek. Pour moi, je me tiendrai demain au sommet de la colline, le bâton de Dieu en ma main. Et Josué fit comme Moïse le lui avait dit : il combattit contre Amalek. Or Moïse, Aaron et Hur étaient montés au sommet de la colline. Et il arriva que, lorsque Moïse tenait la main levée, Israël avait le dessus, et lorsqu'il laissait tomber sa main, Amalek avait le dessus. Et les mains de Moïse s'étant fatiguées, ils prirent une pierre qu'ils mirent sous lui et sur laquelle il s'assit, et Aaron et Hur soutenaient ses mains, l'un d'un côté, l'autre de l'autre ; ainsi ses mains furent fermes jusqu'au coucher du soleil, et Josué défit Amalek et son peuple à la pointe de l'épée. Et l'Eternel dit à Moïse : Ecris ceci dans le livre pour que le souvenir s'en perpétue et déclare à Josué que j'effacerai entièrement la mémoire d'Amalek de dessous les cieux. Et Moïse construisit un autel qu'il appela Jéhova-Nissi, et il dit : Puisqu'on a levé la main contre le trône de l'Eternel, l'Eternel est en guerre contre Amalek d'âge en âge. Jéthro, sacrificateur de Madian, beau-père de Moïse, apprit tout ce que Dieu avait fait pour Moïse et pour Israël son peuple : que l'Eternel avait fait sortir Israël d'Egypte. Alors Jéthro, beau-père de Moïse, prit Séphora, femme de Moïse, qu'il avait renvoyée, et les deux fils de celle-ci, dont l'un se nommait Guersom, parce que Moïse avait dit : J'ai été habitant d'une terre étrangère, et dont l'autre se nommait Eliézer, parce que, avait-il dit, le Dieu de mon père est venu à mon secours et m'a arraché à l'épée de Pharaon. Et Jéthro, beau-père de Moïse, avec les fils et la femme de celui-ci, alla vers lui au désert où il campait, en la montagne de Dieu, et il fit dire à Moïse : Moi, ton beau-père, Jéthro, je viens vers toi, ainsi que ta femme et ses deux fils avec elle. Et Moïse sortit au-devant de son beau-père, se prosterna et l'embrassa ; ils se demandèrent l'un à l'autre comment ils allaient, puis ils entrèrent dans la tente. Alors Moïse raconta à son beau-père tout ce que l'Eternel avait fait à Pharaon et aux Egyptiens à cause d'Israël, et toutes les peines qui leur étaient survenues en chemin et comment l'Eternel les en avait tirés. Et Jéthro se réjouit de tout le bien que l'Eternel avait fait à Israël, qu'il avait tiré de la main des Egyptiens, et il dit : Béni soit l'Eternel, qui vous a tirés de la main des Egyptiens et de la main de Pharaon ! qui a soustrait le peuple à la domination des Egyptiens ! Maintenant je sais que l'Eternel est plus grand que tous les dieux, car il a été grand alors que les Egyptiens se sont élevés tyranniquement contre Israël. Et Jéthro, beau-père de Moïse, offrit à Dieu un holocauste et des sacrifices, et Aaron et tous les Anciens d'Israël vinrent manger avec le beau-père de Moïse en présence de Dieu. Le lendemain, Moïse s'assit pour juger le peuple, et le peuple se tint devant lui du matin au soir. Et le beau-père de Moïse, voyant tout ce qu'il faisait pour le peuple, lui dit : Qu'est-ce que tu fais là pour ces gens ? Pourquoi sièges-tu seul et pourquoi tout ce monde se tient-il là devant toi du matin au soir ? Et Moïse dit à son beau-père : C'est que l'on vient à moi pour consulter Dieu. Lorsqu'ils ont quelque affaire, elle vient à moi, et je juge entre eux, et je leur fais connaître les ordres de Dieu et ses lois. Et le beau-père de Moïse lui dit : Ce que tu fais n'est pas bien : tu succomberas infailliblement, et toi et le peuple qui est avec toi ; car la tâche est trop lourde pour toi ; tu ne saurais la remplir seul. Ecoute maintenant le conseil que je vais te donner, et que Dieu soit avec toi ! Sois, toi, le représentant du peuple auprès de Dieu et porte les affaires devant Dieu. Instruis-les de ses ordres et de ses lois et enseigne-leur la voie qu'ils auront à suivre et ce qu'ils auront à faire ; mais choisis d'entre tout le peuple des hommes de mérite, craignant Dieu, des hommes de vérité, haïssant le lucre, et établis-les sur le peuple comme chefs de milliers, chefs de centaines, chefs de cinquantaines et chefs de dizaines, et qu'ils jugent le peuple en tout temps ; ils te rapporteront toutes les grandes affaires et jugeront eux-mêmes toutes les petites. Soulage-toi de ton fardeau et qu'ils le portent avec toi. Si tu fais cela et que Dieu te donne des ordres, tu y pourras tenir, et tout ce peuple aussi viendra en paix en son lieu. Et Moïse écouta son beau-père et fit tout ce que celui-ci lui avait dit. Moïse choisit dans tout Israël des hommes de mérite et les préposa au peuple comme chefs de milliers, chefs de centaines, chefs de cinquantaines et chefs de dizaines ; ils jugeaient le peuple en tout temps et rapportaient à Moise les affaires graves et jugeaient eux-mêmes toutes les petites. Et Moïse prit congé de son beau-père, qui s'en retourna dans son pays. Ce fut le premier jour du troisième mois après leur sortie du pays d'Egypte que les fils d'Israël arrivèrent au désert de Sinaï. Et ils partirent de Réphidim, arrivèrent au désert de Sinaï et campèrent dans le désert. Israël y campa en face de la montagne, et Moïse monta vers Dieu, et l'Eternel du haut de la montagne lui cria ces mots : Voici ce que tu diras à la maison de Jacob et ce que tu annonceras aux fils d'Israël : Vous avez vu vous-mêmes ce que j'ai fait aux Egyptiens et que je vous ai portés sur des ailes d'aigle et vous ai amenés vers moi. Et maintenant, si vous obéissez fidèlement à ma voix et que vous gardiez mon alliance, vous serez mon peuple particulier d'entre tous les peuples ; car toute la terre est à moi. Mais vous, vous me serez un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. Telles sont les paroles que tu diras aux fils d'Israël. Et Moïse vint et appela les Anciens du peuple et leur exposa tout ce que l'Eternel l'avait chargé de dire. Et tout le peuple répondit d'une voix unanime : Tout ce qu'a dit l'Eternel, nous le ferons. Et Moïse alla porter à l'Eternel la réponse du peuple. Et l'Eternel dit à Moïse : Je vais venir à toi dans le sein de la nuée, afin que le peuple entende quand je parlerai avec toi, et qu'ils aient foi en toi aussi à jamais. Et Moïse rapporta à l'Eternel les paroles du peuple. Et l'Eternel dit à Moïse : Va vers le peuple et sanctifie-les aujourd'hui et demain, et qu'ils lavent leurs vêtements, et qu'ils se tiennent prêts pour le troisième jour, car le troisième jour l'Eternel descendra, aux yeux de tout le peuple, sur la montagne de Sinaï. Fixe au peuple une limite alentour en leur disant : Gardez-vous de monter sur la montagne ou d'en toucher le bord ! Quiconque la touchera sera mis à mort. On ne mettra pas la main sur lui, mais on le lapidera ou on le percera de flèches, que ce soit une bête ou un homme, il ne doit pas vivre ! Quand la trompette sonnera, ils monteront sur la montagne. Et Moïse descendit de la montagne vers le peuple, et il sanctifia le peuple et ils lavèrent leurs vêtements. Et il dit au peuple : Soyez prêts dans trois jours. Ne vous approchez d'aucune femme. Au troisième jour, quand le matin fut venu, il y eut des coups de tonnerre, des éclairs, un lourd nuage sur la montagne et un son de trompe très fort, et tout le monde dans le camp trembla. Et Moïse fit sortir le peuple du camp pour aller au-devant de Dieu. Et ils se tinrent au bas de la montagne. Et le mont Sinaï était tout fumant, parce que l'Eternel y était descendu au milieu du feu, et la fumée montait comme la fumée d'une fournaise et toute la montagne trembla fort. Et le son de la trompe se renforçait toujours plus. Moïse parla, et Dieu lui répondit par une voix. Et l'Eternel descendit sur le mont Sinaï, sur le sommet de la montagne, et l'Eternel appela Moïse au sommet de la montagne, et Moïse monta. Et l'Eternel dit à Moïse : Descends, fais une sommation au peuple, de peur qu'il ne fasse irruption vers l'Eternel pour regarder et qu'il n'en périsse beaucoup. Et que même les sacrificateurs qui s'approchent de l'Eternel se sanctifient, de peur que l'Eternel ne les frappe. Et Moïse dit à l'Eternel : Il ne sera pas possible au peuple de monter sur le mont Sinaï puisque tu nous as toi-même adressé cette sommation : Pose des limites à la montagne et qu'elle te soit sacrée. Et l'Eternel lui dit : Va, descends, et tu remonteras ayant Aaron avec toi. Mais quant aux sacrificateurs et au peuple, qu'ils ne fassent point irruption pour monter vers l'Eternel, de peur qu'il ne les frappe. Et Moïse descendit vers le peuple et le leur dit. Et Dieu prononça toutes ces paroles : Je suis l'Eternel ton Dieu qui t'ai tiré de la terre d'Egypte, d'une maison de servitude. Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. Tu ne te feras pas d'image taillée, ni aucune figure de ce qui est dans les cieux en haut, ou de ce qui est sur la terre en bas, ou de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles et tu ne les serviras point ; car je suis l'Eternel ton Dieu, un Dieu jaloux, punissant les crimes des pères sur les fils, sur la troisième et sur la quatrième génération, pour ceux qui me haïssent, et traitant avec bonté jusqu'à mille générations ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. Tu ne prendras pas le nom de l'Eternel ton Dieu en vain, car l'Eternel n'absoudra point celui qui prendra son nom en vain. Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ce que tu as à faire. Mais le septième jour est un sabbat consacré à l'Eternel ton Dieu ; tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ta bête, ni l'étranger qui est dans tes portes ; car pendant six jours l'Eternel a fait les cieux, la terre, la mer, et tout ce qu'ils contiennent, et il s'est reposé le septième jour ; c'est pourquoi l'Eternel a béni le jour du sabbat et l'a sanctifié. Honore ton père et ta mère afin que tes jours soient prolongés sur la terre que l'Eternel ton Dieu te donne. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d'adultère. Tu ne déroberas pas. Tu ne déposeras pas comme faux témoin contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain. Et tout le peuple voyait et entendait le tonnerre, les éclairs, le son du cor, la montagne fumante. Et le peuple, à cette vue, trembla et se tint à distance, et il dit à Moïse : Parle, toi, avec nous, et que nous écoutions ; et que Dieu ne parle pas avec nous, de peur que nous ne mourions. Et Moïse dit au peuple : Ne craignez pas, car c'est pour vous mettre à l'épreuve que Dieu est venu, et c'est pour que sa crainte vous soit présente, afin que vous ne péchiez pas. Et le peuple resta à distance. Mais Moïse s'approcha de la nuée épaisse où était Dieu. Et l'Eternel dit à Moïse : Tu parleras ainsi aux fils d'Israël : Vous avez vu vous-mêmes que je vous ai parlé du haut des cieux. Vous ne ferez point de dieux à côté de moi, vous ne vous ferez point de dieux d'argent et vous ne vous ferez point de dieux d'or. Tu me feras un autel de terre, sur lequel tu immoleras tes holocaustes et tes sacrifices de reconnaissance, ton menu bétail et ton gros bétail ; en quelque lieu que je fasse souvenir de mon nom, je viendrai à toi et te bénirai. Et si tu me fais un autel de pierres, tu ne le construiras point en pierres de taille ; car, en levant le fer sur elles, tu les aurais rendues profanes. Et tu ne monteras point à mon autel par des degrés, afin que ta nudité ne soit pas découverte sur lui. Et voici les lois que tu leur donneras : Lorsque tu achèteras un serviteur hébreu, il servira six années, et la septième il sortira, affranchi gratuitement. S'il est entré seul, il sortira seul. S'il avait une femme, sa femme sortira avec lui. Si son maître lui donne une femme et qu'elle enfante des fils et des filles, la femme avec ses enfants appartiendra à son maître et il sortira seul. Et si le serviteur fait la déclaration suivante : J'aime mon maître, ma femme et mes enfants ; je ne veux pas être affranchi ; alors son maître l'amènera devant Dieu et le fera approcher de la porte ou du poteau, et son maître lui percera l'oreille d'un poinçon, et il le servira à perpétuité. Et lorsque quelqu'un aura vendu sa fille pour être servante, elle ne sortira point comme sortent les serviteurs. Si elle a déplu à son maître, qui n'en a pas disposé, et qu'il s'en défasse, il n'aura pas la faculté de la vendre à des gens étrangers après lui avoir été infidèle. S'il l'avait mariée à son fils, il la traitera comme il est de règle de traiter ses filles. S'il en prend une autre, il ne lui retranchera pas le vivre, le vêtement et le couvert. S'il ne lui fournit pas ces trois choses, elle sortira gratuitement, sans rançon. Celui qui frappe un homme de sorte qu'il en meure, doit être mis à mort. Mais pour le cas où il n'aurait point eu cet homme en vue et où ce serait Dieu qui l'aurait fait se trouver devant sa main, je te fixerai un lieu où il puisse se réfugier. Lorsque, de propos délibéré, un homme tue son prochain avec ruse, tu le tireras même d'auprès de mon autel pour qu'il meure. Qui frappe son père ou sa mère doit être mis à mort. Celui qui dérobe un homme, soit qu'il l'ait vendu, soit qu'on l'ait retrouvé en sa possession, doit être mis à mort. Celui qui injurie son père ou sa mère doit être mis à mort. Lorsque des hommes se querellent et que l'un en frappe un autre avec une pierre ou avec le poing, et que celui-ci n'en meurt pas, mais est forcé de se mettre au lit, s'il en relève et qu'il puisse marcher dehors en s'appuyant sur un bâton, celui qui l'aura frappé sera quitte, sauf qu'il indemnisera l'autre pour ce qu'il a chômé et se chargera de le faire guérir. Lorsqu'un homme frappe son serviteur ou sa servante du bâton et que celui-ci meurt sous les coups, il doit être vengé ; toutefois, s'il survit un jour ou deux jours, il ne sera pas vengé, car il est sa propriété. Et lorsque des hommes se battent, et qu'ils heurtent une femme enceinte et qu'elle accouche, sans qu'il y ait de mal, le coupable sera passible d'une amende que le mari de la femme lui imposera et qu'il payera après décision d'arbitres. Mais s'il y a du mal, tu donneras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. Et lorsqu'un homme donnera un coup dans l'œil à son serviteur ou à sa servante et lui fera perdre l'œil, il le renverra libre, en compensation de l'œil qu'il a perdu. Et s'il fait tomber une dent à son serviteur ou à sa servante, il le renverra libre, en compensation de la dent qu'il a perdue. Lorsqu'un bœuf heurtera de sa corne un homme ou une femme et que cette personne en mourra, le bœuf devra être lapidé et l'on n'en mangera pas la chair, mais le maître du bœuf sera quitte. Mais si c'est depuis longtemps que ce bœuf heurte de sa corne et qu'on en ait averti formellement son maître et qu'il ne l'ait pas surveillé, et qu'il ait causé la mort d'un homme ou d'une femme, le bœuf sera lapidé et son maître aussi sera mis à mort. Si on lui impose un prix pour se racheter, il payera pour rançon de sa vie tout ce qu'on lui réclamera. S'il heurte un fils ou s'il heurte une fille, on lui appliquera cette règle-là. Si le bœuf heurte un serviteur ou une servante, on payera en argent trente sicles au maître de l'esclave, et le bœuf sera lapidé. Lorsque quelqu'un ouvrira une citerne ou lorsque quelqu'un creusera une citerne et ne la couvrira pas, et qu'un bœuf ou qu'un âne y tombera, le maître de la citerne indemnisera : il rendra au maître de la bête l'argent qu'elle valait, et la bête tuée lui appartiendra. Lorsque le bœuf d'un homme blessera le bœuf d'un autre et qu'il en mourra, ils vendront le bœuf vivant et en partageront l'argent, et ils partageront aussi le bœuf tué. Ou bien, s'il est notoire que c'était depuis longtemps un bœuf heurtant de la corne et que son maître ne l'ait pas surveillé, il devra indemniser en donnant bœuf pour bœuf, et la bête tuée lui appartiendra. Si quelqu'un vole un bœuf ou un mouton et qu'il le tue ou le vende, il rendra cinq bœufs pour le bœuf et quatre moutons pour le mouton. Si on prend un voleur par effraction, qu'on le frappe et qu'il meure, on n'est pas coupable de meurtre. Si le soleil est levé, on est coupable de meurtre. Le voleur doit indemniser ; s'il n'a pas de quoi, on le vendra pour ce qu'il a volé. Si ce qu'il a volé, que ce soit un bœuf, un âne ou un mouton, se retrouve vivant en sa possession, il indemnisera en donnant le double. Lorsque quelqu'un, en faisant pâturer dans un champ ou un verger, laissera aller ses bêtes pâturer dans le champ d'autrui, il indemnisera en donnant ce qu'il a de mieux dans son champ et dans son verger. Lorsqu'un feu éclatera et gagnera des épines et dévorera du blé en meule ou du blé sur pied ou un champ, celui qui aura allumé ce feu sera tenu d'indemniser. Lorsqu'un homme donnera en garde à un autre de l'argent ou des meubles, et qu'ils se trouveront avoir été volés de la maison de celui-ci, si l'on découvre le voleur, il indemnisera en rendant le double ; Si on ne découvre pas le voleur, le maître de la maison comparaîtra devant Dieu pour [qu'on sache] s'il n'a pas mis la main sur le bien de son prochain. Quel que soit le corps d'un délit, bœuf, âne, mouton, manteau ou tout objet perdu dont quelqu'un dira : C'est bien celui-là ! l'affaire des deux parties sera portée devant Dieu ; celui que Dieu condamnera, rendra le double à son prochain. Lorsqu'un homme donnera en garde à un autre un âne, ou un bœuf, ou un mouton, ou une pièce de bétail quelconque, et qu'elle périra ou aura un membre cassé ou sera emmenée sans qu'il y ait de témoin, le serment de l'Eternel interviendra entre les deux parties pour qu'on sache si le dépositaire n'a pas mis la main sur le bien de l'autre ; et le propriétaire de la bête acceptera [ce serment] et l'autre n'aura point à indemniser. Si on la lui a volée, il en indemnisera le propriétaire. Si elle a été mise en pièces [par une bête féroce], il en produira les restes comme preuve ; il n'indemnisera point de la bête déchirée. Lorsqu'un homme empruntera d'un autre une bête et qu'elle se cassera un membre ou périra, sans que le propriétaire soit avec elle, l'emprunteur aura à indemniser ; si son propriétaire est avec elle, on n'indemnisera point. Si c'est une bête louée, elle était là pour son prix de louage. Lorsqu'un homme séduit une vierge qui n'est pas fiancée et a commerce avec elle, il doit payer un douaire en la prenant pour femme. Si le père refuse positivement de la lui donner, il payera l'argent qu'on donne pour douaire des vierges. Tu ne laisseras pas vivre de magicienne. Quiconque a commerce avec une bête devra être mis à mort. Qui sacrifie aux dieux, si ce n'est à l'Eternel, à lui seul, sera détruit comme anathème. Tu ne feras pas de tort à l'étranger et tu ne l'opprimeras pas, car vous avez été des étrangers dans le pays d'Egypte. Vous ne chagrinerez jamais ni veuve, ni orphelin. Si tu les chagrines en quelque manière, car, s'ils viennent à crier à moi, j'entendrai certainement leur cri, ma colère s'enflammera, et je vous tuerai par l'épée, et vos femmes seront des veuves et vos fils des orphelins. Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi, n'agis pas à son égard comme celui qui fait métier de prêter ; vous ne lui imposerez point d'intérêt. Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant que le soleil se couche ; car c'est tout ce qu'il a pour se couvrir, c'est le vêtement de sa peau ; sur quoi coucherait-il ? Et s'il crie à moi, j'entendrai, car je suis compatissant. Tu ne blasphémeras pas contre Dieu et tu ne maudiras pas celui qui est un prince dans ton peuple. Tu ne différeras pas [le tribut] de ce qui remplit [tes champs] et de ce qui découle [de tes vignes] ; tu me donneras le premier-né de tes fils. Tu feras de même de celui de tes bœufs et de tes moutons : il sera sept jours avec sa mère, le huitième jour tu me le donneras. Vous me serez des hommes saints : vous ne mangerez point la chair qui se trouvera dans les champs, les animaux déchirés ; vous jetterez cela aux chiens. Tu n'accueilleras pas de vain bruit. Ne prête pas ton concours à un méchant en lui servant de témoin à charge. Tu ne te mettras pas à la suite du grand nombre pour mal faire, et tu ne déposeras pas dans un procès en te conformant au grand nombre pour faire fléchir [le droit]. Et tu ne favoriseras point un faible dans son procès. Lorsque tu rencontreras le bœuf de ton adversaire ou son âne égaré, tu ne manqueras pas de le lui ramener. Lorsque tu verras l'âne de celui qui te hait abattu sous sa charge, tu te garderas bien de l'abandonner, tu le déchargeras avec lui. Tu ne feras point fléchir le droit de l'indigent dans son procès, Eloigne-toi d'une cause mensongère et ne mets pas à mort celui qui est innocent et juste, car je n'absoudrai point un coupable. Tu n'accepteras pas de présents, car les présents aveuglent les clairvoyants et ruinent les bonnes causes. Tu n'opprimeras pas l'étranger : vous savez vous-mêmes ce que c'est que d'être étranger, puisque vous avez été des étrangers dans le pays d'Egypte. Pendant six années tu ensemenceras ta terre et en récolteras les produits ; mais la septième tu les laisseras et les abandonneras, et les indigents de ton peuple les mangeront, et ce qu'ils laisseront sera mangé par les bêtes sauvages. C'est aussi ce que tu feras pour tes vignes et tes oliviers. Pendant six jours tu feras ce que tu as à faire, mais le septième jour tu cesseras, afin que ton bœuf et ton âne aient du repos et que le fils de ta servante et l'étranger reprennent haleine. Vous vous tiendrez sur vos gardes dans toutes les choses que je vous ai prescrites ; vous ne mentionnerez pas de nom de dieux étrangers et on n'en entendra pas dans ta bouche. Trois fois dans l'année tu me célébreras une fête. Tu observeras la fête des pains sans levain. Pendant sept jours tu mangeras des pains sans levain selon que je te l'ai ordonné, au temps fixé du mois d'Abib, car c'est alors que tu es sorti d'Egypte. Et l'on ne paraîtra pas devant moi les mains vides. Et la fête de la moisson, fête des prémices de tes produits, de ce que tu sèmeras dans les champs. Et la fête de la récolte, à la fin de l'année, quand tu rentreras des champs tes produits. Trois fois l'année toute ta population mâle paraîtra devant le Souverain, l'Eternel. Tu n'associeras pas à du pain levé le sang de mon sacrifice. Et la graisse de ma victime de fête ne demeurera pas jusqu'au matin. Tu apporteras à la maison de l'Eternel ton Dieu les premières prémices de ton sol. Tu ne feras pas bouillir un chevreau dans le lait de sa mère. Voici, j'envoie un ange devant toi pour te garder dans le chemin et te faire entrer dans le lieu que j'ai préparé. Prends garde à lui et obéis à sa voix. Ne lui résiste pas, car il ne vous pardonnerait pas votre rébellion, parce que mon nom est en lui. Mais si tu obéis fidèlement à sa voix et que tu fasses tout ce que je dis, je serai un ennemi pour tes ennemis et un adversaire pour tes adversaires. Car mon ange marchera devant toi et te fera entrer dans le pays des Amorrhéens, des Héthiens, des Phéréziens, des Cananéens, des Héviens et des Jébusiens, et je les détruirai. Tu ne te prosterneras pas devant leurs dieux et ne les serviras pas ; et tu n'imiteras pas leurs pratiques, mais tu devras renverser leurs statues et mettre en pièces leurs monuments. Et vous servirez l'Eternel votre Dieu. Et il bénira ton pain et ton eau, et j'éloignerai de toi les maladies. Il n'y aura dans ton pays ni femme dont les enfants meurent avant de naître, ni femme stérile. Je n'abrégerai pas tes jours. Je déchaînerai devant toi ma terreur et j'épouvanterai tous ceux chez qui tu arriveras, et je mettrai en fuite devant toi tous tes ennemis. Et j'enverrai les frelons devant toi, et ils chasseront de devant toi les Héviens, les Cananéens et les Héthiens. Je ne les chasserai pas de devant toi en une seule année, de peur que le pays ne devienne un désert et que les bêtes sauvages ne soient en force contre toi. C'est peu à peu que je les chasserai de devant toi, jusqu'à ce que tu sois en nombre et que tu occupes le pays. Et je te donnerai pour frontières la mer Rouge et la mer des Philistins, le désert et le fleuve ; car je te livrerai les habitants du pays et tu les chasseras de devant toi. Tu ne feras pas alliance avec eux et leurs dieux. Ils n'habiteront pas dans ton pays, de peur qu'ils ne te fassent pécher contre moi : tu servirais leurs dieux, ce qui te serait funeste. Et à Moïse, il lui dit : Monte vers l'Eternel, toi et Aaron, Nadab, Abihu et soixante-dix des Anciens d'Israël, et prosternez-vous de loin. Et Moïse seul s'approchera de l'Eternel, mais eux n'approcheront pas, et le peuple ne montera pas avec lui. Et Moïse alla rapporter au peuple toutes les paroles de l'Eternel et toutes les lois. Et tout le peuple répondit d'une voix : Tout ce qu'a dit l'Eternel, nous le ferons. Et Moïse écrivit toutes les paroles de l'Eternel, et, le lendemain, dès le matin, il érigea un autel au pied de la montagne et douze pierres pour les douze tribus d'Israël. Et il envoya les jeunes gens d'Israël, et ils offrirent à l'Eternel des holocaustes et sacrifièrent des taureaux en sacrifices d'actions de grâces. Et Moïse prit la moitié du sang et la mit dans des bassins ; et l'autre moitié du sang, il l'avait répandue sur l'autel. Et il prit le Livre de l'alliance et le lut au peuple. Et ils dirent : Tout ce qu'a dit l'Eternel, nous le ferons et y obéirons. Alors Moïse prit le sang et le répandit sur le peuple, et il dit : Voici le sang de l'alliance que l'Eternel a conclue avec vous, sur la base de toutes ces paroles-là. Et Moïse monta avec Aaron, Nadab, Abihu et soixante-dix des Anciens d'Israël. Et ils virent le Dieu d'Israël. Sous ses pieds c'était comme un pavement de saphirs et comme le ciel même pour la pureté. Et l'Eternel ne toucha pas les élus des fils d'Israël ; ils virent Dieu et mangèrent et burent. Et l'Eternel dit à Moïse : Monte vers moi sur la montagne et restes-y, et je te donnerai les tables de pierre, la loi et les préceptes que j'ai écrits pour leur enseignement. Et Moïse, avec Josué, son serviteur, se leva, et Moïse monta à la montagne de Dieu. Il avait dit aux Anciens d'Israël : Attendez-nous ici jusqu'à ce que nous revenions vers vous. Vous avez avec vous Aaron et Hur. Qui aura quelque affaire pourra s'adresser à eux. Et Moïse monta à la montagne, et la nuée couvrit la montagne. Et la gloire de l'Eternel reposa sur le mont Sinaï, et la nuée le couvrit pendant six jours. Et il appela Moïse le septième jour, du milieu de la nuée. Et la gloire de l'Eternel apparaissait aux fils d'Israël comme un feu dévorant au sommet de la montagne. Et Moïse entra dans la nuée et monta à la montagne. Et Moïse fut sur la montagne quarante jours et quarante nuits. Et l'Eternel parla ainsi à Moïse : Dis aux fils d'Israël de me faire des offrandes. De tout homme qui y sera disposé vous accepterez l'offrande qu'il me fera. Et voici les offrandes que vous accepterez d'eux : de l'or, de l'argent et de l'airain ; de la pourpre violette, de la pourpre écarlate, du cramoisi, du lin blanc et du poil de chèvre ; des peaux de bélier teintes en rouge, des peaux de dauphin et du bois d'acacia ; de l'huile pour le candélabre et des aromates pour l'huile d'onction et pour l'encensement ; des pierres d'onyx et des pierres à enchâsser pour l'éphod et pour le pectoral. Et ils me feront un sanctuaire pour que j'habite au milieu d'eux. Vous vous conformerez de tout point au modèle que je te montre de la Demeure et de tous ses meubles. On fera une arche de bois d'acacia, de deux coudées et demie de longueur, d'une coudée et demie de largeur et d'une coudée et demie de hauteur ; tu la revêtiras d'or pur ; tu l'en revêtiras en dedans et en dehors et tu la garniras d'une guirlande d'or tout autour. Tu fondras quatre boucles d'or et les mettras à ses quatre pieds, deux boucles d'un côté et deux de l'autre. Tu feras des barres de bois d'acacia, et les revêtiras d'or, et tu passeras ces barres, dans les boucles le long des côtés de l'arche pour la porter. Les barres devront rester dans les boucles de l'arche, on ne les en retirera pas. Et tu placeras dans l'arche le témoignage que je te donnerai. Et tu feras un propitiatoire d'or pur, de deux coudées et demie de longueur et d'une coudée et demie de largeur ; et tu feras deux chérubins d'or, d'or battu, faisant corps avec les deux bouts du propitiatoire : fais un chérubin à un bout et un à l'autre ; c'est du propitiatoire même que l'on fera sortir les chérubins, à ses deux bouts. Et les chérubins auront leurs ailes déployées vers le haut, couvrant de leurs ailes le propitiatoire et en face l'un de l'autre ; les faces des chérubins seront tournées vers le propitiatoire. Et tu mettras le propitiatoire au-dessus de l'arche et dans l'arche tu mettras le témoignage, que je te donnerai. C'est là que je t'assignerai et que je te communiquerai de dessus le propitiatoire, d'entre les deux chérubins placés sur l'arche du témoignage, tous les ordres que je te donnerai pour les fils d'Israël. Tu feras une table de bois d'acacia de deux coudées de longueur, d'une coudée de largeur et d'une coudée et demie de hauteur ; tu la revêtiras d'or pur et tu l'entoureras d'une guirlande d'or ; et tu y feras un châssis d'or, d'une palme, et tu feras autour du châssis une bordure d'or. Et tu feras quatre boucles d'or et tu mettras ces boucles aux quatre coins, aux quatre pieds de la table ; les boucles seront tout près du châssis et recevront les barres à porter la table. Tu feras ces barres de bois d'acacia et tu les revêtiras d'or ; elles serviront à porter la table. Et tu feras les plats, les godets, les burettes et les patères, avec lesquelles on fera les libations ; tu les feras d'or pur. Et tu placeras sur la table le pain de proposition, qui sera devant moi continuellement. Tu feras un candélabre d'or pur ; le candélabre, son pied et sa tige, sera d'or battu ; ses calices, ses boutons et ses fleurs feront corps avec lui. Et six branches partiront de ses côtés, trois branches de candélabre d'un côté et trois branches de candélabre de l'autre côté ; il y aura sur la première branche trois coupes en fleurs d'amandier, figurant un bouton qui s'ouvre, et sur la seconde branche trois coupes en fleurs d'amandier, figurant un bouton qui s'ouvre, et ainsi pour les six branches partant du candélabre. Et au candélabre même il y aura quatre coupes en fleurs d'amandier, figurant des boutons qui s'ouvrent : un bouton sous les deux premières branches, un bouton sous les deux suivantes et un bouton sous les deux dernières, ce qui correspondra aux six branches sortant du candélabre. Ces boutons et ces tiges feront corps avec lui ; le tout sera une seule masse d'or pur. Et tu y feras des lampes au nombre de sept ; on les placera dessus et l'on tournera la lumière vers le devant du chandelier. Tu en feras les mouchettes et les cendriers en or pur. On emploiera un talent d'or pur pour le faire, avec tous ces objets-là. Aie soin de le faire sur le modèle qui t'en est indiqué sur la montagne. Quant à la Demeure, tu la feras de dix tentures ; tu les feras de lin retors, de pourpre violette, de pourpre écarlate et de cramoisi, damassés de chérubins. La longueur d'une tenture sera de vingt-huit coudées, et la largeur de quatre coudées par tenture : la même dimension pour chaque tenture. Cinq des tentures seront jointes les unes aux autres, et les cinq autres seront aussi jointes les unes aux autres. Et tu mettras des ganses de pourpre violette sur le bord de la dernière tenture de l'un de ces assemblages, et tu en mettras de même au bord de la dernière tenture du second assemblage. Tu en feras cinquante à une tenture et cinquante au bout de la dernière tenture du second assemblage ; les ganses seront en face l'une de l'autre. Et tu feras cinquante agrafes d'or et tu joindras les tentures l'une à l'autre au moyen de ces agrafes, et la Demeure formera un tout. Tu feras aussi des tentures de poil de chèvre, pour servir de tente sur la Demeure : tu les feras au nombre de onze. La longueur d'une tenture sera de trente coudées, et la largeur de quatre coudées par tenture : la même dimension pour chaque tenture. Et tu joindras cinq de ces tentures d'une part et les six autres d'autre part, et tu rendoubleras la sixième sur le devant de la Tente. Et tu mettras cinquante ganses sur le bord de la dernière tenture d'un assemblage et cinquante sur le bord de la dernière tenture du second assemblage. Et tu feras cinquante agrafes d'airain et tu feras entrer les agrafes dans les ganses et tu joindras ainsi la Tente, et elle formera un tout. Et le pan qui sera de surplus dans les tentures de la Tente, savoir la moitié de la tenture de surplus, dépassera sur le derrière de la Demeure. Et le surplus, en longueur, des tentures de la Tente, une coudée d'un côté et une coudée de l'autre, dépassera sur les côtés de la Demeure, de chaque côté, pour la couvrir. Tu feras pour la Tente une couverture en peaux de bélier, teinte en rouge, et une couverture en peaux de dauphin, par dessus. Tu feras aussi les planches de la Demeure, des planches d'acacia posées debout. Chaque planche aura dix coudées de longueur et une coudée et demie de largeur. Chaque planche aura deux tenons qui seront rejoints l'un à l'autre ; tu en feras à toutes les planches de la Demeure. Tu feras donc les planches pour la Demeure : vingt planches pour la face au midi, à droite. Et sous ces vingt planches tu placeras quarante socles d'argent, deux socles sous chaque planche pour ses deux tenons. Et pour le second côté de la Demeure, pour la face septentrionale, vingt planches avec leurs quarante socles d'argent, deux socles sous chaque planche. Et pour le fond de la Demeure, tourné à l'occident, tu feras six planches. Et tu feras deux planches pour les coins de la Demeure, dans le fond : elles seront pareilles depuis le bas, et toutes deux seront complètes jusqu'à leur sommet vers le premier anneau ; il en sera ainsi pour les deux ; elles seront placées aux deux coins. Il y aura donc huit planches avec leurs socles d'argent, seize socles, deux sous chaque planche. Et tu feras cinq traverses de bois d'acacia pour les planches de l'un des côtés, de la Demeure et cinq traverses pour les planches de l'autre côté et cinq traverses pour les planches du côté du fond, à l'occident. Et la traverse du milieu traversera les planches par le milieu, d'un bout à l'autre. Et tu revêtiras d'or les planches, et tu en feras en or les anneaux qui recevront les traverses, et tu revêtiras d'or les traverses. Tu érigeras la Demeure d'après le plan qui t'a été montré sur la montagne. Tu feras un voile de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors. On le fera damassé de chérubins. Et tu le suspendras à quatre piliers d'acacia revêtus d'or et à clous d'or, et posés sur quatre socles d'argent. Et tu placeras le voile sous les agrafes et tu feras entrer là, derrière le voile, l'arche du témoignage, et le voile fera pour vous une séparation entre le Lieu saint et le Lieu très saint. Et tu placeras le propitiatoire sur l'arche du témoignage dans le Lieu très saint. Et tu placeras la table devant le voile, et le candélabre vis-à-vis de la table, du côté du midi, et tu poseras la table du côté du nord. Et tu feras un rideau à l'entrée de la Tente, en pourpre violette, pourpre écarlate, cramoisi et lin retors, en ouvrage broché. Et tu feras pour le rideau cinq piliers d'acacia, et tu les revêtiras d'or, et les clous en seront d'or, et tu fondras pour ces piliers cinq socles d'airain. Et tu feras l'autel en bois d'acacia, de cinq coudées de longueur et de cinq coudées de largeur. L'autel sera carré et de la hauteur de trois coudées. Et tu feras ses cornes à ses quatre coins ; les cornes feront corps avec lui ; et tu le revêtiras d'airain. Et tu feras les chaudrons pour recueillir les cendres, les pelles, les bassins, les fourches et les brasiers : pour tous ces objets tu emploieras l'airain. Et tu feras à l'autel une grille ; ce sera un treillis, d'airain ; et tu feras à ce treillis quatre anneaux d'airain aux quatre bouts. Et tu le placeras sous la corniche de l'autel, dans la partie inférieure, et ce treillis ira jusqu'à mi-hauteur de l'autel. Et tu feras des barres pour l'autel, des barres de bois d'acacia et tu les revêtiras d'airain. Et on fera passer ces barres dans les anneaux, et les barres seront aux deux côtés de l'autel, quand on le transportera. Tu le feras creux, en planches. On le fera comme on te l'a fait voir sur la montagne. Et tu feras le parvis de la Demeure. Pour le côté, du midi, à droite, les toiles du parvis, en lin retors, auront cent coudées de longueur sur un côté. Ce côté aura vingt piliers, et leurs socles, au nombre de vingt, seront d'airain, et les clous des piliers et leurs tringles seront d'argent. De même, pour le côté du nord, en longueur, des toiles de cent coudées de long et vingt piliers avec leurs vingt socles d'airain ; les clous des piliers et les tringles seront d'argent. Et pour la largeur du parvis, sur le côté de l'occident, des toiles de cinquante coudées, et leurs dix piliers avec leurs dix socles. Et la largeur du parvis sur le devant, à l'orient, sera de cinquante coudées. Et quinze coudées de toiles, d'une part, et leurs trois piliers avec leurs trois socles, et d'autre part aussi quinze [coudées] de toiles, et leurs trois piliers avec leurs trois socles. Et pour la porte du parvis, un rideau de vingt coudées, en pourpre violette, pourpre écarlate, cramoisi, lin retors, broché, et ses quatre piliers avec leurs quatre socles. Tous les piliers entourant le parvis auront des tringles d'argent et leurs clous d'argent, et leurs socles seront d'airain. La longueur du parvis sera de cent coudées, la largeur de cinquante de chaque côté, et la hauteur de cinq coudées, en lin retors, et les socles seront d'airain. Tous les ustensiles de la Demeure, pour tout son service, toutes ses chevilles et toutes les chevilles du parvis seront d'airain. Et toi, tu ordonneras aux fils d'Israël de t'apporter pour le luminaire de l'huile pure d'olives pilées, pour entretenir constamment des lampes. Dans la Tente d'assignation, en dehors du voile qui est devant le témoignage, Aaron et ses fils la prépareront pour brûler du soir au matin devant l'Eternel : redevance perpétuelle de la part des fils d'Israël, de génération en génération. Et toi, fais approcher de toi, du milieu des fils d'Israël, Aaron ton frère et ses fils avec lui, pour qu'il me serve comme sacrificateur : Aaron, Nadab et Abihu, Eléazar et Ithamar, fils d'Aaron. Et tu feras à Aaron ton frère des vêtements sacrés pour insignes et pour parure. Tu t'adresseras à tous les hommes habiles que j'ai remplis d'un esprit de sagesse, et ils feront les vêtements d'Aaron, afin de le consacrer, pour qu'il me serve comme sacrificateur. Voici les vêtements qu'ils feront : un pectoral, un éphod, un surplis, une tunique à mailles, une tiare et une ceinture : ils feront ces vêtements sacrés pour Aaron ton frère et pour ses fils, afin qu'il me serve comme sacrificateur : ils y emploieront de l'or, de la pourpre violette, de la pourpre écarlate, du cramoisi et du lin. Ils feront l'éphod d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors, en brocart. Il aura à ses deux extrémités deux épaulettes qui se joindront, et ainsi il sera joint. Et la bande qui y sera pour l'attacher, sera de la même étoffe et fera corps avec lui : elle sera d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors. Et tu prendras deux pierres d'onyx sur lesquelles tu graveras les noms des fils d'Israël : six de leurs noms sur la première pierre et les six autres noms sur la seconde pierre, selon leur naissance. Tu graveras sur ces deux pierres les noms des fils d'Israël, comme on grave en creux les pierres servant de cachets ; tu les enchâsseras dans des chatons d'or. Et tu placeras les deux pierres sur les épaulettes de l'éphod comme pierres de mémorial des fils d'Israël, et Aaron portera leurs noms devant l'Eternel, sur les deux épaules, en mémorial. Et tu feras des chatons d'or et deux chaînes d'or pur, que tu feras en torsades à la façon de cordons, et tu placeras ces chaînes tressées en cordons sur les chatons. Tu feras un pectoral de jugement, en brocart ; tu le feras du même travail que l'éphod : tu le feras d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors. Il sera carré et double, d'un empan de long et d'un empan de large. Tu le garniras d'une garniture de pierreries : quatre rangées de pierreries. Sur une rangée : une sardoine, une topaze, une émeraude, voilà la première rangée. La seconde rangée : un rubis, un saphir et une calcédoine. La troisième rangée : une opale, une agate et une améthyste. La quatrième rangée : une chrysolithe, un onyx et un jaspe. Elles seront enchâssées dans des garnitures d'or. Ces pierres correspondront aux noms des fils d'Israël : il y en aura douze selon le nombre de leurs noms : elles seront gravées comme des cachets, chacune avec le nom d'une des douze tribus. Tu feras pour le pectoral des chaînes en torsades, en façon de cordons, d'or pur. Et tu feras pour le pectoral deux anneaux d'or, et tu mettras ces deux anneaux aux deux extrémités du pectoral. Et tu fixeras les deux cordons d'or aux deux anneaux placés aux extrémités du pectoral, et tu attacheras les deux bouts des deux cordons sur les deux chatons, et tu les mettras sur les deux épaulettes de l'éphod par devant. Et tu feras deux anneaux d'or que tu mettras aux deux extrémités du pectoral, sur le bord qui est tourné, vers l'éphod en dedans ; et tu feras deux anneaux d'or que tu mettras aux deux épaulettes de l'éphod, en bas, en dehors, près de sa jonction, au-dessus de la bande de l'éphod. On fixera le pectoral en joignant ses anneaux aux anneaux de l'éphod par un cordonnet de pourpre violette, pour qu'il soit au-dessus de la bande de l'éphod, et que le pectoral ne branle pas de dessus l'éphod. Et par ce pectoral de jugement, Aaron, lorsqu'il entrera dans le sanctuaire, portera sur son cœur les noms des fils d'Israël, en commémoration constante devant l'Eternel. Et tu mettras dans le pectoral de jugement les Urim et les Thummim, et ils seront sur le cœur d'Aaron lorsqu'il entrera devant l'Eternel, et Aaron portera constamment sur son cœur, devant l'Eternel, le jugement des fils d'Israël. Tu feras le surplis de l'éphod tout entier en pourpre violette : il aura au milieu une ouverture pour la tête, autour de laquelle il y aura un ourlet tissé comme à l'ouverture d'une cotte d'armes, afin qu'il ne se déchire pas. Et tu mettras au bord inférieur des grenades de pourpre violette, de pourpre écarlate et de cramoisi tout autour du bord, et des clochettes d'or entremêlées, tout autour : une clochette d'or et une grenade, une clochette d'or et une grenade au bas du surplis, tout autour. Aaron le mettra pour officier, et le son s'en fera entendre lorsqu'il entrera dans le Sanctuaire devant l'Eternel, et lorsqu'il en sortira, et il ne mourra point. Et tu feras une lame d'or pur et la graveras comme on grave sur les cachets : CONSÉCRATION A L'ETERNEL. Et tu y mettras un cordonnet de pourpre violette, et elle sera sur la tiare : elle doit être sur le devant de la tiare. Et elle sera sur le front d'Aaron, et Aaron portera les fautes commises dans les choses saintes que consacreront les fils d'Israël en toute espèce d'oblations saintes ; et elle sera sur son front constamment devant l'Eternel, pour qu'ils soient agréés devant l'Eternel. Tu feras à mailles la tunique, en lin ; tu feras une tiare de lin et tu feras une ceinture en broderie. Et quant aux fils d'Aaron, tu leur feras des tuniques, et tu leur feras des ceintures et des mitres, pour insignes et pour parure : tu en revêtiras Aaron ton frère et ses fils avec lui ; tu les oindras, tu les installeras et tu les consacreras, et ils me serviront comme sacrificateurs. Fais-leur aussi des caleçons de toile pour couvrir leur nudité : ils devront aller des reins jusqu'aux cuisses, et Aaron et ses fils les porteront quand ils entreront dans la Tente d'assignation ou quand ils s'approcheront de l'autel pour officier dans le Lieu saint, de peur qu'ils ne se rendent coupables et ne meurent : ordonnance perpétuelle pour Aaron et pour sa postérité après lui. Et voici ce que tu leur feras pour les consacrer à mon service comme sacrificateurs. Prends un jeune taureau et deux béliers sans défaut ; du pain sans levain, des galettes sans levain pétries à l'huile et des oublies sans levain ointes d'huile, que tu feras de fleur de farine de froment ; tu les mettras dans une seule corbeille et tu les présenteras dans la corbeille, en même temps que le taureau et les deux béliers. Et tu feras avancer Aaron et ses fils à l'entrée de la Tente d'assignation et tu les laveras d'eau. Et tu prendras les vêtements et tu revêtiras Aaron de la tunique, du surplis de l'éphod, de l'éphod et du pectoral, et tu le ceindras de la bande de l'éphod. Et tu placeras la tiare sur sa tête et tu mettras sur la tiare le saint diadème. Tu prendras l'huile d'onction et tu la verseras sur sa tête et l'oindras. Et tu feras avancer ses fils et les revêtiras de tuniques. Et tu mettras une ceinture à Aaron et à ses fils et tu leur attacheras des mitres ; et la sacrificature leur appartiendra par ordonnance perpétuelle, et tu installeras Aaron et ses fils. Et tu feras avancer le taureau devant la Tente d'assignation, et Aaron et ses fils appuieront leurs mains sur la tête du taureau. Et tu égorgeras le taureau devant l'Eternel à l'entrée de la Tente d'assignation. Et tu prendras du sang du taureau et tu en mettras avec le doigt sur les cornes de l'autel et tu répandras tout le sang au pied de l'autel. Et tu prendras toute la graisse qui couvre les entrailles, le grand lobe du foie, les deux rognons et la graisse qui est dessus, et tu feras fumer cela sur l'autel. Et la chair du taureau, sa peau et sa fiente, tu les brûleras hors du camp : c'est un sacrifice pour le péché. Puis tu prendras l'un des béliers, et Aaron et ses fils appuieront leurs mains sur la tête du bélier, et tu égorgeras le bélier, et tu prendras son sang et en arroseras l'autel tout autour ; et le bélier, tu le découperas en ses pièces ; et tu laveras ses entrailles et ses jambes et les mettras sur ses pièces et sur sa tête. Et tu feras fumer sur l'autel tout le bélier : c'est un holocauste à l'Eternel, d'agréable odeur, un sacrifice fait par le feu à l'Eternel. Puis tu prendras le second bélier, et Aaron et ses fils appuieront leurs mains sur la tête du bélier, et tu égorgeras le bélier et tu prendras de son sang et en mettras sur le bout de l'oreille droite d'Aaron, sur le bout de l'oreille droite de ses fils, sur le pouce de leur main droite et sur l'orteil de leur pied droit, et tu arroseras de sang l'autel tout autour. Et tu prendras du sang qui sera sur l'autel et de l'huile d'onction, et tu en feras aspersion sur Aaron et sur ses vêtements, et aussi sur ses fils et sur les vêtements de ses fils, et ainsi il sera consacré, lui et ses vêtements, ainsi que ses fils et les vêtements de ses fils. Et tu prendras du bélier la graisse, la queue, la graisse qui couvre les entrailles, le grand lobe du foie, les deux rognons et la graisse qui y est, l'épaule droite (car c'est un bélier d'installation), avec une miche de pain, une galette à l'huile et une oublie de la corbeille des pains sans levain placée devant l'Eternel. Tu poseras toutes ces choses sur les paumes des mains d'Aaron et sur les paumes des mains de ses fils et tu les balanceras comme offrande balancée devant, l'Eternel. Et tu les prendras de leurs mains et les feras brûler sur l'autel par-dessus l'holocauste, en agréable odeur devant l'Eternel : c'est un sacrifice fait par le feu à l'Eternel. Et tu prendras la poitrine du bélier de l'installation d'Aaron, et tu la balanceras comme offrande balancée devant l'Eternel et ce sera ta part. Et tu consacreras de ce qui revient à Aaron et à ses fils la poitrine balancée et l'épaule élevée, [à savoir] ce qui du bélier d'installation aura été balancé et élevé : ce sera pour Aaron et pour ses fils une redevance à perpétuité de la part des fils d'Israël, car c'est une offrande élevée ; et les fils d'Israël auront à prélever une offrande de leurs sacrifices d'actions de grâces ; ce sera leur offrande prélevée pour l'Eternel. Et les vêtements sacrés d'Aaron seront après lui pour ses fils, afin qu'ils en soient revêtus quand on les oindra et les installera. Celui de ses fils qui lui succédera comme sacrificateur, et qui entrera dans la Tente d'assignation pour officier dans le Lieu saint, les portera pendant sept jours. Et tu prendras le bélier d'installation et en feras cuire la chair en lieu saint. Et Aaron et ses fils mangeront à l'entrée de la Tente d'assignation la chair du bélier et le pain qui est dans la corbeille : ils mangeront ce qui a servi à faire la propitiation pour les installer en les consacrant. Un étranger n'en mangera pas, car ce sont choses sacrées. Et s'il reste jusqu'au lendemain de la chair de l'installation et du pain, tu brûleras ce reste : on ne le mangera pas, car c'est chose sacrée. Tu feras pour Aaron et pour ses fils selon tout ce que je t'ai ordonné : tu les installeras durant sept jours. Tu offriras chaque jour un taureau comme victime pour le péché, pour faire propitiation : tu enlèveras de l'autel le péché par la propitiation que tu feras pour lui, et tu l'oindras pour le consacrer. Pendant sept jours tu feras propitiation pour l'autel et tu le consacreras, et l'autel sera très saint : tout ce qui touchera l'autel sera sacré. Et voici ce que tu offriras sur l'autel : deux agneaux d'un an, chaque jour, à perpétuité. Tu offriras l'un de ces agneaux le matin et tu offriras l'autre agneau dans la soirée ; tu y joindras un dixième de fleur de farine pétrie avec un quart de hin d'huile vierge, et une libation d'un quart de hin de vin : voilà pour le premier agneau ; le second, tu l'offriras dans la soirée ; tu l'accompagneras de la même oblation et de la même libation que le matin : c'est un sacrifice d'agréable odeur fait par le feu à l'Eternel, un holocauste perpétuel offert par vous de génération en génération, à l'entrée de la Tente d'assignation devant l'Eternel, là où je me rencontrerai avec vous pour t'y parler. Je me rencontrerai là avec les fils d'Israël, et ce lieu sera consacré par ma gloire, et je consacrerai la Tente d'assignation et l'autel, et je consacrerai Aaron et ses fils pour qu'ils me servent comme sacrificateurs ; j'habiterai au milieu des fils d'Israël et je serai leur Dieu, et ils sauront que moi, l'Eternel, je suis le Dieu qui les ai fait sortir du pays d'Egypte pour habiter au milieu d'eux, moi l'Eternel, leur Dieu. Et tu feras un autel pour faire fumer l'encens : tu le feras de bois d'acacia, d'une coudée de long et d'une coudée de large ; il doit être carré et de deux coudées de hauteur ; ses cornes feront corps avec lui, et tu le revêtiras d'or pur, le dessus, les parois tout autour et les cornes, et tu le garniras d'une guirlande d'or tout autour, et tu y adapteras deux anneaux d'or, au-dessous de la guirlande, sur les deux arêtes : tu les mettras aux deux côtés, et ils serviront à recevoir les barres pour le porter ; et tu feras les barres de bois d'acacia et les revêtiras d'or. Tu placeras l'autel devant le voile qui cache l'arche du témoignage et le propitiatoire qui est sur le témoignage, là où je me rencontrerai avec toi. Et Aaron y fera fumer l'encens : chaque matin, quand il arrangera les lampes, il fera cet encensement ; et dans la soirée, quand Aaron mettra les lampes en place, il le fera encore. C'est un encensement perpétuel que vous ferez devant l'Eternel de génération en génération. Vous n'y offrirez pas de parfum profane, ni d'holocauste et d'oblation, et vous n'y ferez pas de libation. Aaron fera une fois l'an propitiation sur les cornes de l'autel avec le sang de la victime pour le péché offerte en propitiation. Une fois l'an il fera propitiation pour l'autel de génération en génération. Cet autel sera très saint à l'Eternel. Et l'Eternel parla à Moïse en ces termes : Lorsque tu feras le compte des fils d'Israël, en les dénombrant, chacun d'eux donnera à l'Eternel la rançon de sa personne, quand on les dénombrera, afin qu'il n'y ait point sur eux de fléau quand on les dénombrera. Voici ce que donnera quiconque sera compris dans le dénombrement : un demi-sicle, selon le sicle sacré qui est de vingt guéras ; un demi-sicle sera la contribution pour l'Eternel. Quiconque sera compris dans le dénombrement, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, donnera la contribution de l'Eternel. Le riche ne donnera pas plus et le pauvre ne donnera pas moins qu'un demi-sicle, en acquit de la contribution de l'Eternel comme rançon de vos personnes. Tu recevras des fils d'Israël l'argent de cette rançon et tu l'emploieras au service de la Tente d'assignation, et ce sera pour les fils d'Israël le titre de la rançon de leurs personnes, devant l'Eternel. Et l'Eternel parla à Moïse en ces termes : Tu feras aussi une cuve d'airain et son piédestal d'airain pour les ablutions ; tu la placeras entre la Tente d'assignation et l'autel et tu y mettras de l'eau. Et Aaron et ses fils en prendront pour laver leurs mains et leurs pieds. Lorsqu'ils entreront dans la Tente d'assignation, ils se laveront d'eau et ils ne mourront pas ; et aussi lorsqu'ils approcheront de l'autel pour officier en faisant fumer un sacrifice fait par le feu à l'Eternel, ils laveront leurs mains et leurs pieds, et ils ne mourront pas : ordonnance perpétuelle pour eux, pour Aaron et sa postérité, de génération en génération. Et l'Eternel parla à Moïse en ces termes : Et toi, prends des aromates exquis : de myrrhe vierge, 500 sicles ; de cinnamome, la moitié, soit 250 ; de roseau odorant, 250 ; de casse, 500, pesé en sicles sacrés, et d'huile d'olives, un hin. Tu en feras une huile d'onction sainte, un parfum composé selon l'art du parfumeur ; ce sera une huile d'onction sainte. Tu en oindras la Tente d'assignation et l'arche du témoignage, la table avec tous ses ustensiles, le candélabre avec ses ustensiles, l'autel des parfums, l'autel des holocaustes avec tous ses ustensiles et le bassin avec son piédestal. Tu les consacreras, et ils seront très saints. Tout ce qui les touchera sera saint. Tu oindras aussi Aaron et ses fils et tu les consacreras pour me servir comme sacrificateurs, et tu parleras ainsi aux fils d'Israël : Ce sera l'huile d'onction sainte, elle m'appartiendra de génération en génération. Elle ne doit pas couler sur le corps d'un homme, et vous n'en ferez pas une pareille, de même composition. C'est chose sacrée : ce doit être pour vous chose sacrée. Celui qui en composera une pareille et celui qui en mettra sur un profane sera retranché du milieu des siens. Et l'Eternel dit à Moïse : Prends des aromates, résine, coquille odorante, galbanum. Arômes et encens pur seront par doses égales. Et tu en feras un parfum pour l'encensement, composé selon l'art du parfumeur, un parfum salé, pur, saint. Tu le réduiras en poudre et tu en mettras devant le témoignage dans la Tente d'assignation où je me rencontrerai avec toi. Ce sera pour vous une chose très sainte ; et le parfum que tu feras, vous n'en ferez pas pour vous de même composition : il sera pour toi chose sacrée appartenant à l'Eternel. Celui qui en fera un pareil pour en respirer l'odeur sera retranché du milieu des siens. Et l'Eternel parla à Moïse en ces termes : Vois, j'ai appelé par son nom Betsaléel, fils d'Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda, et je l'ai rempli d'esprit divin, d'habileté, d'intelligence, de savoir pour toutes sortes d'ouvrages, pour faire des combinaisons, pour travailler l'or, l'argent et l'airain, pour graver des pierres à enchâsser, pour sculpter le bois, de manière à exécuter toute espèce de travaux. Et voici, je lui ai adjoint Oholiab, fils d'Achisamac, de la tribu de Dan, et dans l'esprit de tout homme habile j'ai mis de l'habileté pour qu'ils exécutent tout ce que je t'ai ordonné : la Tente d'assignation, l'arche du témoignage, le propitiatoire qui est dessus et tous les meubles de la Tente, la table et ses ustensiles, le candélabre [d'or] pur et tous ses ustensiles, l'autel des parfums, l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles, le bassin et son piédestal, les vêtements de cérémonie et les vêtements sacrés pour Aaron le sacrificateur, et les vêtements de ses fils pour les fonctions du sacerdoce, et l'huile d'onction et le parfum pour l'encensement pour le Lieu saint. Ils exécuteront tout, comme je te l'ai ordonné. Et l'Eternel parla à Moïse en ces termes : Pour toi, parle ainsi aux fils d'Israël : Seulement, observez mes sabbats ; car c'est là un signe entre moi et vous de génération en génération pour que vous sachiez que c'est moi, l'Eternel, qui vous sanctifie. Vous observerez le sabbat, car c'est une chose sainte pour vous. Celui qui le violera doit être mis à mort ; car quiconque fera un travail dans ce jour-là, cette personne-là sera retranchée du milieu des siens. On doit travailler six jours, et le septième jour sera un jour de complet repos, consacré à l'Eternel. Quiconque fera un travail le jour du repos sera mis à mort. Les fils d'Israël observeront le sabbat en le célébrant de génération en génération comme une alliance perpétuelle. Entre moi et les fils d'Israël, c'est un signe à perpétuité ; car en six jours l'Eternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour il a cessé et s'est reposé. Après avoir achevé de s'entretenir avec Moïse sur le mont Sinaï, l'Eternel lui donna les deux tables du témoignage, tables de pierre écrites du doigt de Dieu. Et le peuple, voyant que Moïse tardait à descendre de la montagne, s'assembla autour d'Aaron, et ils lui dirent : Allons ! Fais-nous un dieu qui marche devant nous ; car celui-là, Moïse, l'homme, qui nous a fait sortir du pays d'Egypte, nous ne savons ce qu'il est devenu. Et Aaron leur dit : Arrachez les boucles d'or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les moi. Et tout le monde arracha les boucles d'or qu'ils avaient aux oreilles et ils les apportèrent à Aaron. Celui-ci reçut d'eux cet or, le travailla au burin et en fit un veau de métal. Et ils dirent : C'est ici ton Dieu, Israël, qui t'a fait sortir du pays d'Egypte ! Aaron, voyant cela, construisit un autel devant le veau ; puis Aaron s'écria et dit : Demain il y aura fête à l'honneur de l'Eternel ! Et le lendemain ils s'empressèrent d'offrir des holocaustes et de faire des sacrifices d'actions de grâces. Et le peuple s'assit pour manger et boire, puis on se leva pour se divertir. Et l'Eternel dit à Moïse : Va, descends, car ton peuple, que tu as fait sortir d'Egypte, se conduit mal ! Ils ont bien vite quitté la voie que je leur avais prescrite. Ils se sont fait un veau de métal, se sont prosternés devant lui et lui ont sacrifié, et ils ont dit : C'est ici ton Dieu, Israël, qui t'a fait sortir du pays d'Egypte ! L'Eternel dit encore à Moïse : J'ai vu ce peuple, et voici c'est un peuple au cou roide. Et maintenant, laisse ma colère s'embraser contre eux et que je les consume ! Et je ferai de toi une grande nation. Et Moïse chercha à apaiser l'Eternel, son Dieu, en disant : Pourquoi, Eternel, ta colère s'embraserait-elle contre ton peuple que tu as tiré du pays d'Egypte par une grande puissance et d'une main forte ? Pourquoi les Egyptiens diraient-ils : C'est pour leur faire du mal qu'il les en a tirés, pour les tuer dans les montagnes et les anéantir de dessus la face de la terre ? Reviens de l'ardeur de ta colère et repens-toi du mal que tu veux faire à ton peuple. Souviens-toi d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, tes serviteurs, auxquels tu as juré par toi-même et auxquels tu as dit : Je rendrai votre postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel, et tout ce pays dont j'ai parlé, je le donnerai à votre postérité, et elle le possédera pour toujours. Et l'Eternel se repentit du mal qu'il avait parlé de faire à son peuple. Et Moïse revint et descendit de la montagne, les deux tables du témoignage en sa main, tables écrites des deux côtés. Sur l'une et sur l'autre face elles étaient écrites, et ces tables étaient 1'ouvrage de Dieu, et l'écriture, l'écriture de Dieu, gravée sur les tables. Et Josué entendit le bruit que faisait le peuple en poussant des cris et il dit à Moïse : Il y a un bruit de bataille dans le camp. Et Moïse dit : Ce n'est pas un bruit de cris de victoire ni un bruit de cris de défaite. J'entends un bruit de gens qui chantent. Et quand il fut près du, camp, il vit le veau et les danses. Et Moïse fut enflammé de courroux et il jeta les tables et les brisa au pied de la montagne. Puis il prit le veau qu'ils avaient fait, le brûla et le broya de manière à le réduire en poudre, la répandit sur l'eau et fit boire les fils d'Israël. Et Moïse dit à Aaron : Que t'a fait ce peuple, pour que tu aies amené sur lui un si grand péché ? Aaron dit : Que mon seigneur ne se courrouce pas ! Tu sais toi-même comme ces gens sont mauvais. Ils m'ont dit : Fais-nous un dieu qui marche devant nous ; car celui-là, Moïse, l'homme qui nous a fait sortir du pays d'Egypte, nous ne savons ce qu'il est devenu. Et je leur ai dit : Que ceux qui ont de l'or s'en dépouillent ! Et ils m'en ont donné, je l'ai mis au feu et il en est sorti ce veau. Et Moïse vit que le peuple n'avait plus de frein, et qu'Aaron en lui ôtant tout frein l'exposait à la risée de ses ennemis. Et Moïse se plaça à la porte du camp et il dit : A moi, ceux qui sont pour l'Eternel ! Alors tous les fils de Lévi se réunirent à lui. Et il leur dit : Ainsi a dit l'Eternel, Dieu d'Israël : Que chacun de vous ceigne son épée ! Passez et repassez dans le camp, d'une porte à l'autre, et que chacun tue son frère, son ami, son parent. Les fils de Lévi firent ce que disait Moïse et il périt du peuple en ce jour là environ trois mille hommes. Et Moïse dit : Consacrez-vous aujourd'hui à l'Eternel, puisque [vous avez combattu] chacun contre son fils et son frère, et vous recevrez aujourd'hui une bénédiction. Et le lendemain Moïse dit au peuple : Pour vous, vous avez commis un grand péché. Maintenant je monterai vers l'Eternel peut-être obtiendrai-je le pardon de votre péché. Et Moïse retourna vers l'Eternel et dit : Ah ! ce peuple a commis un grand péché, il s'est fait un dieu d'or. Et maintenant pardonne ce péché ou, sinon, efface-moi de ton livre, que tu as écrit ! Et l'Eternel dit à Moïse : Celui qui a péché contre moi, c'est lui que j'effacerai de mon livre. Maintenant va, conduis ce peuple où je t'ai dit. Voici, mon ange ira devant toi, et au jour où je jugerai, je jugerai sur eux leur péché. Et l'Eternel frappa le peuple, parce qu'il était l'auteur du veau qu'Aaron avait fait. Et l'Eternel dit à Moïse : Va, monte d'ici, toi et le peuple que tu as tiré du pays d'Egypte, [et va] au pays que j'ai promis avec serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, en disant : Je le donnerai à ta postérité. J'enverrai devant toi un ange et je chasserai le Cananéen, l'Amorrhéen, le Héthien, le Phérézien, le Hévien et le Jébusien, [il vous conduira] dans un pays découlant de lait et de miel : car je ne veux point marcher au milieu de vous, qui êtes un peuple au cou roide, pour ne pas t'anéantir en chemin. Et le peuple entendit cette parole funeste ; et l'on prit le deuil, et personne ne mit sur soi sa parure. Et l'Eternel avait dit à Moïse : Dis aux fils d'Israël : Vous êtes des gens au cou roide ; si un seul instant je marchais au milieu de vous, je vous anéantirais. Dépose donc tes parures, que je sache ce que j'ai à faire. Et les fils d'Israël se dépouillèrent de leurs parures dès le mont Horeb. Et Moïse prit la tente et se la dressa hors du camp, loin du camp, et il l'appela Tente d'assignation ; et quiconque voulait consulter l'Eternel, se rendait à la Tente d'assignation, qui était hors du camp. Et quand Moïse sortait pour aller à cette Tente, tout le monde se levait et se tenait chacun à l'entrée de sa tente et on suivait Moïse du regard jusqu'à ce qu'il entrât dans la Tente. Et quand Moïse entrait dans la Tente, la colonne de nuée descendait et s'arrêtait à l'entrée de la Tente, et l'Eternel parlait avec Moïse. Et tout le monde voyait la colonne de nuée arrêtée à la porte de la Tente et tout le monde se levait et se prosternait chacun à l'entrée de sa tente. Et l'Eternel parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à un autre. Puis Moïse retournait au camp ; mais son serviteur Josué, fils de Nun, jeune homme, ne bougeait pas de l'intérieur de la Tente. Et Moïse dit à l'Eternel : Voilà que tu me dis : Fais monter ce peuple... et tu ne me fais pas connaître celui que tu enverras, avec moi ! Tu m'avais dit pourtant : Je te connais par ton nom et tu as trouvé grâce à mes yeux. Eh bien ! si j'ai trouvé grâce à tes yeux, daigne me faire connaître tes voies ! Oui, que je te connaisse, pour que je trouve grâce à tes yeux ! Et considère que cette nation-là est ton peuple ! Et il répondit : Ma face ira et je te mettrai en repos. Et Moïse dit : Si ta face ne vient, ne nous fais pas partir d'ici. A quoi donc reconnaîtra-t-on que j'ai trouvé grâce à tes yeux, moi et ton peuple ? N'est-ce pas à ce que tu marches avec nous ? C'est ce qui nous distinguera, moi et ton peuple, de tous les peuples qui sont sur la face de la terre. Et l'Eternel dit à Moïse : Même cette chose que tu as dite, je la ferai, parce que tu as trouvé grâce à mes yeux et que je te connais par ton nom. Et Moïse dit : Je te prie, fais-moi voir ta gloire. Et il répondit : Je ferai passer devant toi toute ma bonté, et je prononcerai le nom de l'Eternel devant toi, et j'accorderai ma grâce à qui j'accorderai ma grâce, et je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde. Il dit encore : Tu ne pourras pas voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre. L'Eternel dit encore : Il y a là une place près de moi ; tu te tiendras sur le rocher, et quand passera ma gloire, je te mettrai dans le creux du rocher et te couvrirai de ma main, jusqu'à ce que j'aie passé. Alors je retirerai ma main et tu me verras par derrière, mais ma face ne se verra pas. Et l'Eternel dit à Moïse : Taille-toi deux tables de pierre comme les premières, et j'écrirai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées. Sois prêt pour demain matin ; monte le matin au mont Sinaï et présente-toi là devant moi au sommet de la montagne. Personne ne montera avec toi. Que personne même ne se montre nulle part sur la montagne. Que même ni menu ni gros bétail ne paisse du côté de cette montagne ! Et Moïse tailla deux tables de pierre comme les premières, et le lendemain de bonne heure il monta sur le mont Sinaï, comme l'Eternel le lui avait ordonné, et il prit en sa main les deux tables de pierre. Et l'Eternel descendit dans la nuée, et se tint là avec lui et prononça le nom de l'Eternel. Et l'Eternel passa devant lui et prononça [ces paroles] : L'Eternel, l'Eternel, Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et abondant en grâce et en vérité ; qui conserve sa grâce à mille générations ; qui pardonne le crime, la défection et le péché ; mais il ne les laisse pas impunis, poursuivant l'iniquité des pères sur les fils et sur les fils des fils, sur la troisième et la quatrième génération. Aussitôt Moïse s'inclina contre terre et se prosterna, et il dit : Ah ! si j'ai trouvé grâce à tes yeux, Seigneur, que le Seigneur daigne marcher au milieu de nous, car c'est un peuple au cou roide que celui-ci, et pardonne nos crimes et nos péchés et fais de nous ton héritage ! Il répondit : Voici je fais une alliance : En présence de tout ton peuple je ferai des miracles qui n'ont encore eu lieu dans aucun pays et chez aucune nation, et tout le peuple qui t'entoure verra l'œuvre de l'Eternel ; car c'est une chose redoutable que celle que je fais avec toi. Prends garde à ce que je t'ordonne aujourd'hui. Je vais chasser de devant toi l'Amorrhéen, le Cananéen, le Héthien, le Phérézien, le Hévien et le Jébusien. Garde-toi de traiter avec les habitants du pays contre lequel tu marches, de peur qu'ils ne deviennent un piège au milieu de vous. Au contraire, leurs autels, vous les renverserez ; leurs colonnes, vous les briserez ; leurs idoles, vous les abattrez ; car tu ne te prosterneras point devant un autre dieu, parce que l'Eternel se nomme le Jaloux ; il est un Dieu jaloux. Ne traite donc point avec les habitants du pays ; quand ils se prostituent à leurs dieux et qu'ils font des sacrifices à leurs dieux, ils t'inviteraient et tu mangerais de ce qu'ils ont sacrifié ; et tu prendrais de leurs filles pour tes fils, et leurs filles, se prostituant à leurs dieux, entraîneraient tes fils à se prostituer aussi à eux. Tu ne te feras pas de dieu de métal. Tu observeras la fête des pains sans levain comme je l'ai prescrit. Tu mangeras pendant sept jours des pains sans levain au temps fixé du mois d'Abib, car c'est au mois d'Abib que tu es sorti d'Egypte. Tout premier produit du sein maternel m'appartient, et aussi tout premier produit mâle de ton bétail, bœuf ou menu bétail et le premier produit de l'âne, tu le rachèteras par une pièce de menu bétail, et si tu ne le rachètes pas, tu lui casseras le col. Tout premier-né de tes fils, tu le rachèteras, et l'on ne paraîtra pas devant moi les mains vides. Tu travailleras six jours, mais le septième jour tu chômeras ; pendant le labour et la moisson tu chômeras. Tu célébreras aussi la fête des Semaines, la fête des premiers produits de la moisson de froment, et la fête de la récolte à la fin de l'année. Trois fois par an tous les mâles d'entre vous paraîtront devant le Souverain, l'Eternel, Dieu d'Israël ; car je déposséderai des nations devant toi et je te donnerai un large territoire, et nul ne convoitera ton pays quand tu monteras pour paraître devant l'Eternel ton Dieu trois fois par an. Tu ne mêleras pas le sang de mon sacrifice à du pain levé et le sacrifice de la fête de Pâques ne sera pas gardé jusqu'au matin. Tu apporteras les prémices des premiers produits de ton sol à la maison de l'Eternel ton Dieu. Tu ne feras pas bouillir un chevreau dans le lait de sa mère. Et l'Eternel dit à Moïse : Ecris, toi, ces paroles-là ; car c'est d'après ces paroles-là que j'ai fait alliance avec toi et avec Israël. Et il fût là avec l'Eternel quarante jours et quarante nuits, sans manger ni boire, et l'Eternel écrivit sur les tables les paroles de l'alliance, les dix paroles. Et comme Moïse descendait du mont Sinaï, les deux tables du témoignage étaient dans la main de Moïse quand il descendait de la montagne, Moïse ne savait pas que la peau de son visage était devenue rayonnante pendant qu'il parlait avec Dieu ; et Aaron et tous les fils d'Israël virent Moïse, et voici la peau de son visage rayonnait et ils craignirent de s'approcher de lui. Alors Moïse les appela, et Aaron et tous les princes de l'assemblée retournèrent vers lui, et Moïse leur parla. Après cela tous les fils d'Israël s'approchèrent, et Moïse leur prescrivit tout ce que l'Eternel lui avait dit sur le mont Sinaï. Et Moïse acheva de parler avec eux et se couvrit le visage d'un voile. Et quand Moïse entrait devant l'Eternel pour parler avec lui, il ôtait le voile jusqu'à ce qu'il sortît. Puis il sortait et disait aux fils d'Israël ce qui avait été ordonné. Et les fils d'Israël voyaient le visage de Moïse dont la peau rayonnait, et Moïse remettait le voile sur son visage jusqu'à ce qu'il entrât pour parler avec l'Eternel. Moïse convoqua toute l'assemblée des fils d'Israël et leur dit : Voici les choses que l'Eternel a commandé de faire. On travaillera six jours, mais le septième jour sera pour vous jour de repos, sabbat consacré à l'Eternel. Quiconque fera un travail dans ce jour-là sera mis à mort. Vous n'allumerez point de feu dans aucune de vos demeures le jour du sabbat. Et Moïse parla ainsi à toute l'assemblée des fils d'Israël : Voici ce que l'Eternel a commandé : Apportez, de ce qui est à vous, des dons, pour l'Eternel : tout homme qui y sera disposé apportera un don à l'Eternel : de l'or, de l'argent et de l'airain ; de la pourpre violette, de la pourpre écarlate, du cramoisi, du lin et du poil de chèvre ; des peaux de bélier teintes en rouge, des peaux de dauphin et du bois d'acacia ; de l'huile pour le candélabre et des aromates pour l'huile d'onction et pour l'encensement ; des pierres d'onyx et des pierres à enchâsser pour l'éphod et pour le pectoral. Et tous les hommes dans l'esprit desquels il y a de l'habileté viendront et exécuteront tout ce que l'Eternel a ordonné : la Demeure, sa tente et sa couverture, ses agrafes, ses poutres, ses traverses, ses piliers et ses socles ; l'arche et ses barres, le propitiatoire et le voile de séparation, la table, ses barres et tous ses ustensiles, et le pain de proposition ; le candélabre, ses ustensiles et ses lampes, et l'huile pour le luminaire ; l'autel des parfums et ses barres, et l'huile d'onction et le parfum pour l'encensement, et le rideau de l'entrée pour l'entrée de la Demeure ; l'autel des holocaustes, sa grille d'airain, ses barres et tous ses ustensiles, la cuve et son piédestal ; les toiles du parvis, ses piliers, ses socles et le rideau pour la porte du parvis, les chevilles de la Demeure, les chevilles du parvis et leurs cordages ; les vêtements de cérémonie pour faire le service dans le sanctuaire, les vêtements sacrés pour Aaron le sacrificateur et les vêtements de ses fils pour les fonctions du sacerdoce. Toute l'assemblée des fils d'Israël sortit de devant Moïse. Tous ceux que leur cœur y portait et tous ceux dont l'esprit fut bien disposé vinrent et apportèrent des dons à l'Eternel pour l'œuvre de la Tente d'assignation, pour tout son service et pour les vêtements sacrés. Et ils vinrent, hommes et femmes ; tous ceux dont le cœur était bien disposé apportèrent des broches, des anneaux, des bagues, des bracelets, toutes sortes d'objets d'or, et chacun présenta l'offrande d'or qu'il avait consacrée à l'Eternel. Tous ceux qui avaient chez eux de la pourpre violette, de la pourpre écarlate, du cramoisi, du lin et du poil de chèvre, des peaux de bélier teintes en rouge et des peaux de dauphin, les apportèrent. Tous ceux qui prélevèrent une offrande d'argent et d'airain apportèrent l'offrande à l'Eternel. Tous ceux qui avaient chez eux du bois d'acacia l'apportèrent pour tout l'ouvrage à faire pour le service. Et toutes les femmes habiles filèrent de leurs mains et apportèrent ce qu'elles avaient filé : la pourpre violette, la pourpre écarlate, le cramoisi et le lin. Et toutes les femmes que leur cœur y portait et qui avaient de l'habileté filèrent le poil de chèvre. Et les principaux du peuple apportèrent les pierres d'onyx et les pierres à enchâsser pour l'éphod et pour le pectoral, les aromates et l'huile pour le luminaire, pour l'huile d'onction et pour le parfum aromatique. Tous les fils d'Israël, hommes et femmes, que leur cœur disposa à contribuer à tout l'ouvrage que l'Eternel avait commandé par Moïse, apportèrent à l'Eternel des dons volontaires. Et Moïse dit aux fils d'Israël : Voyez, l'Eternel a appelé par son nom Betsaléel, fils d'Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda, et il l'a rempli d'esprit divin, d'habileté, d'intelligence, de savoir pour toutes sortes d'ouvrages, pour faire des combinaisons, pour travailler l'or, l'argent et l'airain, pour graver des pierres à enchâsser, pour sculpter le bois de manière à exécuter toute espèce de travaux d'art. Il lui a accordé aussi le don d'enseigner, de même qu'à Oholiab, fils d'Achisamac, de la tribu de Dan. Il les a remplis d'intelligence, pour exécuter toutes sortes de travaux de sculpture et d'art, pour broder et tisser la pourpre violette, la pourpre écarlate, le cramoisi et le lin, pour exécuter toutes sortes de travaux et pour faire des combinaisons. Et Betsaléel et Oholiab et tous les hommes intelligents en qui l'Eternel a mis de l'habileté et de l'intelligence pour savoir faire tous les ouvrages pour le service du sanctuaire, exécuteront tout selon ce que l'Eternel a ordonné. Et Moïse appela Betsaléel et Oholiab et tous les hommes intelligents, en qui l'Eternel avait mis de l'intelligence, tous ceux que leur cœur portait à se mettre à l'œuvre pour l'exécuter. Et ils privent de devant Moïse tous les dons que les fils d'Israël avaient apportés pour exécuter les ouvrages pour le service du sanctuaire ; et on continuait à apporter chaque matin à Moïse des dons volontaires. Et tous les hommes habiles, qui exécutaient tous les ouvrages du sanctuaire, quittèrent chacun l'ouvrage qu'ils faisaient et vinrent dire à Moïse : Le peuple apporte trop, plus qu'il n'en faut pour le service de l'œuvre que l'Eternel a commandé de faire. Et Moïse fit proclamer dans le camp cet ordre : Que ni homme, ni femme ne fasse plus rien en fait d'offrandes pour le sanctuaire. Et on empêcha le peuple de plus rien apporter. Les objets préparés suffisaient et au-delà pour tous les ouvrages à exécuter. Et les hommes habiles parmi ceux qui faisaient l'ouvrage firent la Demeure de dix tentures, de lin retors, de pourpre violette, de pourpre écarlate et de cramoisi, damassé de chérubins. La longueur d'une tenture était de vingt-huit coudées et la largeur de quatre coudées par tenture : la même dimension pour chaque tenture. Il joignit cinq des tentures, les unes aux autres et il joignit aussi les cinq autres les unes aux autres ; et il mit des ganses de pourpre violette sur le bord de la dernière tenture de l'un de ces assemblages ; il en mit de même au bord de la dernière tenture du second assemblage. Il en fit cinquante à une tenture et cinquante au bout de la dernière tenture du second assemblage. Ces ganses se correspondaient les unes aux autres. Et il fit cinquante agrafes d'or, et il joignit les tentures l'une à l'autre au moyen de ces agrafes, et la Demeure forma un tout. Il fit aussi des tentures de poil de chèvre pour, servir de tente sur la Demeure : il les fit au nombre de onze. La longueur d'une tenture était de trente coudées et la largeur de quatre coudées par tenture : la même dimension pour chaque tenture. Et il joignit cinq de ces tentures d'une part et les six autres d'autre part. Et il mit cinquante ganses sur le bord de la dernière tenture d'un assemblage et cinquante sur le bord de la [dernière] tenture du second assemblage. Et il fit cinquante agrafes d'airain pour joindre ainsi la Tente, afin qu'elle formât un tout. Il fit pour la Tente une couverture en peaux de bélier teintes en rouge et une couverture en peaux de dauphin par-dessus. Et il fit aussi les planches de la Demeure, des planches d'acacia posées debout. Chaque planche avait dix coudées de longueur et une coudée et demie de largeur. Chaque planche avait deux tenons s'emboîtant l'un dans l'autre ; il en fit à toutes les planches de la Demeure. Il fit donc les planches pour la Demeure ; vingt pour la face au midi, à droite. Et sous ces vingt planches, il plaça quarante socles d'argent, deux socles sous chaque planche pour ses deux tenons. Et pour le second côté de la Demeure, pour la face septentrionale, il fit vingt planches avec leurs quarante socles d'argent, deux socles sous chaque planche. Et pour le fond de la Demeure, tourné à l'occident, il fit six planches, et il fit deux planches pour les coins de la Demeure, dans le fond. Elles étaient pareilles depuis le bas et toutes deux complètes jusqu'à leur sommet vers le premier anneau ; c'est ainsi qu'il les fit toutes deux pour les deux coins. Il y avait donc huit planches, avec leurs socles d'argent : seize socles, deux sous chaque planche. Et il fit cinq traverses de bois d'acacia pour les planches d'un côté de la Demeure, et cinq traverses pour celles de l'autre côté, et cinq traverses pour celles du côté du fond, à l'occident. Et il fit la traverse du milieu pour traverser, les planches par le milieu, d'un bout à l'autre. Et il revêtit d'or les planches et il fit en or les anneaux qui recevaient les traverses et il revêtit d'or les traverses. Il fit le voile de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors ; il le fit damassé de chérubins. Il fit pour lui quatre piliers d'acacia et il les revêtit d'or ; ils avaient des clous d'or, et il fondit pour eux quatre socles d'argent. Et il fit un rideau à l'entrée de la Tente, en pourpre violette, pourpre écarlate, cramoisi et lin retors, en ouvrage broché ; il fit ses cinq piliers et leurs clous et il revêtit d'or leurs chapiteaux et leurs tringles, et leurs cinq socles étaient d'airain. Betsaléel fit l'arche de bois d'acacia, de deux coudées et demie de longueur, d'une coudée et demie de largeur et d'une coudée et demie de hauteur ; il la revêtit d'or pur en dedans et en dehors et il la garnit d'une guirlande d'or tout autour. Et il fondit quatre boucles d'or [pour mettre] à ses quatre pieds, deux boucles d'un côté et deux de l'autre. Il fit des barres de bois d'acacia et il les revêtit d'or ; et il passa ces barres dans les boucles le long des côtés de l'arche pour la porter. Et il fit un propitiatoire d'or pur de deux coudées et demie de longueur et d'une coudée et demie de largeur ; et il fit deux chérubins d'or battu faisant corps avec les deux bouts du propitiatoire : un chérubin à un bout et un à l'autre ; c'est du propitiatoire même qu'il fit sortir les chérubins à ses deux bouts. Et les chérubins avaient leurs ailes déployées vers le haut, couvrant de leurs ailes le propitiatoire et en face l'un de l'autre ; les faces des chérubins étaient tournées vers le propitiatoire. Il fit la table de bois d'acacia, de deux coudées de longueur, d'une coudée de largeur et d'une coudée et demie de hauteur. Il la revêtit d'or pur et il l'entoura d'une guirlande d'or. Et il lui fit un châssis d'or d'une palme et il fit autour du châssis une bordure d'or. Et il fondit quatre boucles d'or et il mit ces boucles aux quatre coins, aux quatre pieds de la table ; les boucles étaient tout près du châssis et recevaient les barres à porter la table. Il fit les barres de bois d'acacia et il les revêtit d'or ; elles servaient à porter la table. Et il fit d'or pur les ustensiles qu'on devait mettre sur la table, les plats, les godets, les patères et les burettes avec lesquelles on devait faire les libations. Il fit le candélabre d'or pur ; le candélabre, son pied et sa tige, était d'or battu ; ses calices, ses boutons et ses fleurs faisaient corps avec lui ; et six branches partaient de ses côtés, trois branches de candélabre d'un côté et trois branches de candélabre de l'autre côté. Il y avait sur la première branche trois coupes en fleur d'amandier figurant un bouton qui s'ouvre, et sur la seconde branche trois coupes, en fleur d'amandier figurant un bouton qui s'ouvre, et ainsi pour les six branches partant du candélabre. Et au candélabre même il y avait quatre coupes en fleurs d'amandier figurant des boutons qui s'ouvrent : un bouton sous les deux premières branches, un bouton sous les deux suivantes et un bouton sous les deux dernières des six branches sortant du candélabre. Ces boutons et ces tiges faisaient corps avec lui ; le tout était une seule masse d'or pur. Et il y fit les lampes au nombre de sept, avec les mouchettes et les cendriers, en or pur : on employa un talent d'or pur pour faire le candélabre avec tous ses ustensiles. Il fit l'autel des parfums de bois d'acacia, d'une coudée de longueur et d'une coudée de largeur, carré, et de deux coudées de hauteur ; ses cornes faisaient corps avec lui. Et il le revêtit d'or pur, le dessus, les parois tout autour et les cornes, et il le garnit d'une guirlande d'or tout autour. Et il y adapta deux anneaux d'or au-dessous de la guirlande, sur les deux arêtes ; il les mit aux deux côtés pour recevoir les barres qui servaient à le porter. Et il fit les barres de bois d'acacia et les revêtit d'or. Il fit l'huile d'onction sainte et l'encens pur, composé selon l'art du parfumeur. Et il fit l'autel des holocaustes en bois d'acacia, de cinq coudées de longueur et de cinq coudées de largeur, carré, et de trois coudées de hauteur. Et il fit ses cornes à ses quatre coins ; les cornes faisaient corps avec lui, et il le revêtit d'airain. Et il fit tous les ustensiles de l'autel, les chaudrons, les pelles, les bassins, les fourches et les brasiers ; il fit d'airain tous ces ustensiles. Et il fit à l'autel une grille ; c'était un treillis d'airain ; il le plaça sous la corniche de l'autel dans la partie inférieure jusqu'à mi-hauteur de l'autel. Et il fondit quatre anneaux qu'il mit aux quatre coins de la grille d'airain pour recevoir les barres. Et il fit les barres de bois d'acacia et il les revêtit d'airain. Et il fit passer dans les anneaux aux côtés de l'autel les barres qui servaient à le transporter ; il le fit creux, en planches. Il fit aussi la cuve d'airain à piédestal d'airain en employant les miroirs des femmes qui s'assemblaient à l'entrée de la Tente d'assignation. Et il fit le parvis. Pour le côté du midi, à droite, les toiles du parvis, en lin retors, avaient cent coudées. Il avait vingt piliers, et leurs socles au nombre de vingt étaient d'airain, et les clous et les tringles des piliers étaient d'argent. Et pour le côté du nord il y avait cent coudées de toile et vingt piliers avec leurs vingt socles d'airain ; les clous et les tringles des piliers étaient d'argent. Et pour le côté de l'occident il y avait cinquante coudées de toile, et dix piliers avec leurs dix socles ; les clous et les tringles des piliers étaient d'argent. Et pour le devant, à l'orient, il y avait cinquante coudées : quinze coudées de toile d'une part et trois piliers avec leurs trois socles. Et d'autre part (d'un côté de la porte du parvis comme de l'autre) quinze [coudées] de toile et trois piliers avec leurs trois socles. Toutes les toiles formant l'enceinte du parvis étaient de lin retors. Les socles pour les piliers étaient d'airain, les clous des piliers et leurs tringles étaient d'argent et la couverture et leurs chapiteaux étaient d'argent. Tous les piliers du parvis étaient joints par des tringles d'argent. Le voile de la porte du parvis était broché, en pourpre violette, pourpre écarlate, cramoisi et lin retors ; il avait une longueur de vingt coudées, et sa hauteur était de cinq coudées, comme la largeur des toiles du parvis. Les quatre piliers et leurs quatre socles étaient d'airain, leurs clous étaient d'argent et leurs sommets et leurs chapiteaux étaient revêtus d'argent. Toutes les chevilles pour la Demeure et pour l'enceinte du parvis étaient d'airain. Voici les comptes de la Demeure, de la Demeure du témoignage, faits sur l'ordre de Moïse, par les soins des Lévites, sous la direction d'Ithamar, fils d'Aaron le sacrificateur. Betsaléel, fils d'Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda, fit tout ce que l'Eternel avait commandé à Moïse. Et avec lui Oholiab, fils d'Achisamac, de la tribu de Dan, sculpteur, inventeur et brodeur en pourpre violette, en pourpre écarlate, en cramoisi et en lin. Total de l'or employé à l'ouvrage, à tout l'ouvrage du Sanctuaire, or qui fut le produit des offrandes : Vingt-neuf talents et sept cent trente sicles, selon le sicle sacré. L'argent de ceux de l'assemblée dont on fit le dénombrement montait à cent talents et mille sept cent soixante-quinze sicles, selon le sicle sacré ; un béka par tête, la moitié d'un sicle selon le sicle sacré pour tous ceux qui passèrent par le dénombrement depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, soit pour six cent trois mille cinq cent cinquante hommes. Les cent talents d'argent servirent à fondre les socles du sanctuaire et les socles du voile, cent socles pour les cent talents, un talent par socle. Et des mille sept cent soixante-quinze sicles on fit les clous pour les piliers, on revêtit leurs chapiteaux et on les joignit par des tringles. L'airain des offrandes montait à soixante-dix talents et deux mille quatre cents sicles. On en fit les socles de l'entrée de la Tente d'assignation et l'autel d'airain avec sa grille d'airain et tous les ustensiles de l'autel, et les socles du parvis tout autour et les socles de l'entrée du parvis et toutes les chevilles de la Demeure et toutes les chevilles du parvis tout autour. Et avec la pourpre violette, la pourpre écarlate et le cramoisi on fit les vêtements de cérémonie pour faire le service dans le sanctuaire, et on fit les vêtements sacrés qui étaient pour Aaron, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. On fit l'éphod d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors. On étendit l'or en lames et on coupa ces lames en fils que l'on entrelaça dans la pourpre violette, la pourpre écarlate, le cramoisi et le lin ; c'était un ouvrage en brocart. On y attacha des épaulettes et ainsi il était joint aux deux bouts. Et la bande qui y était pour l'attacher faisait corps avec lui et était de la même étoffe ; elle était d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Et l'on enchâssa dans des chatons d'or les pierres d'onyx sur lesquelles on grava les noms des fils d'Israël, comme on grave les cachets. Et il les plaça sur les épaulettes de l'éphod comme pierres de mémorial des fils d'Israël, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Il fit le pectoral en brocart, du même travail que l'éphod, d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors ; il était carré. On fit le pectoral double ; sa longueur était d'un empan et sa largeur d'un empan ; il était double. On le garnit de quatre rangées de pierreries. Sur une rangée : une sardoine, une topaze, une émeraude, voilà la première rangée. La seconde rangée : un rubis, un saphir et une calcédoine. La troisième rangée une opale, une agate et une améthyste. La quatrième rangée une chrysolithe, un onyx et un jaspe. Ces pierres étaient entourées de chatons d'or dans leurs garnitures. Ces pierres correspondaient aux noms des fils d'Israël : il y en avait douze selon le nombre de leurs noms ; elles étaient gravées comme des cachets, chacune avec le nom d'une des douze tribus. On fit pour le pectoral des chaînes en torsade, en façon de cordons d'or pur. On fit deux chatons d'or et deux anneaux d'or et on mit ces deux anneaux aux deux extrémités du pectoral. Et on attacha les deux cordons d'or aux deux anneaux placés aux extrémités du pectoral. Et on fixa les deux bouts des deux cordons sur les deux chatons et on les mit sur les épaulettes de l'éphod par devant. On fit [encore] deux anneaux d'or qu'on mit aux deux bouts du pectoral, sur le bord tourné vers l'éphod en dedans ; et on fit [aussi] deux anneaux d'or qu'on mit aux deux épaulettes de l'éphod en bas, en dehors, près de la jonction au-dessus de la bande de l'éphod. On fixa le pectoral en joignant ses anneaux aux anneaux de l'éphod par un cordonnet de pourpre violette, pour qu'il se tînt sur la bande de l'éphod, de sorte que le pectoral ne branlât pas de dessus l'éphod, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Il fit le surplis de l'éphod, tissé, tout en pourpre violette. Il y avait au milieu du surplis une ouverture, comme celle d'une cotte d'armes ; il y avait un ourlet tout autour de l'ouverture, afin que le surplis ne se déchirât pas. Et on mit au bord inférieur du surplis des grenades de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi, en lin retors. On fit des clochettes d'or pur et on mit les clochettes entre les grenades au bord inférieur du surplis tout autour entre les grenades, une clochette et une grenade, une clochette et une grenade au bas du surplis tout autour pour le service, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. On fit les tuniques de lin, tissées pour Aaron et pour ses fils, la tiare de lin et les mitres de lin servant de parure, les caleçons de toile, de lin retors, la ceinture de lin retors, en pourpre violette, en pourpre écarlate et en cramoisi, brodée, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. On fit d'or pur la lame, diadème sacré, et on y grava comme on grave sur les cachets : Consécration à l'Eternel. On y mit un cordonnet de pourpre violette, pour la mettre sur la tiare en haut, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Ainsi fut achevé tout l'ouvrage de la Demeure, de la Tente d'assignation ; et les fils d'Israël exécutèrent tout selon les ordres que l'Eternel avait donnés à Moïse ; ils firent ainsi. Ils apportèrent la Demeure à Moïse, la Tente et tout ce qui en dépend, ses agrafes, ses planches, ses traverses, ses piliers et ses socles ; la couverture de peaux de bélier teintes en rouge, la couverture de peaux de dauphin et le voile de séparation ; l'arche du témoignage, ses barres et le propitiatoire ; la table, tous ses ustensiles et le pain de proposition ; le candélabre [d'or] pur, ses lampes, les lampes à y ranger, tous ses ustensiles et l'huile pour le luminaire ; l'autel d'or, l'huile d'onction, le parfum pour l'encens et le rideau pour l'entrée de la Tente ; l'autel d'airain et sa grille d'airain, ses barres et tous ses ustensiles, la cuve et son piédestal ; les toiles du parvis, ses piliers, ses socles, le rideau pour la porte du parvis, ses cordages, ses chevilles et tous les ustensiles pour le service de la Demeure, pour la Tente d'assignation ; les vêtements de cérémonie pour faire le service dans le sanctuaire, les vêtements sacrés pour Aaron le sacrificateur et les vêtements de ses fils pour officier. En toutes choses les fils d'Israël firent tous ces ouvrages selon les ordres que l'Eternel avait donnés à Moïse. Et Moïse vit tout l'ouvrage, et voici ils l'avaient fait ; ils l'avaient fait comme l'Eternel l'avait ordonné. Et Moïse les bénit. Et l'Eternel parla à Moïse et dit : Au premier jour du premier mois tu dresseras la Demeure, la Tente d'assignation, tu y placeras l'arche du témoignage et tu cacheras l'arche avec le voile ; tu apporteras la table et tu arrangeras ce qui doit la garnir et tu apporteras le candélabre et tu poseras dessus ses lampes. Tu mettras l'autel d'or pour le parfum devant l'arche du témoignage et tu placeras le voile à l'entrée de la Demeure. Tu mettras l'autel des holocaustes devant l'entrée de la Demeure, de la Tente d'assignation. Et tu mettras la cuve entre la Tente d'assignation et l'autel et tu y mettras de l'eau. Tu placeras le parvis à l'entour et tu mettras le voile à la porte du parvis. Et tu prendras l'huile d'onction et tu oindras la Demeure et tout ce qui y est. Tu la consacreras avec tous ses ustensiles et elle sera sainte. Tu oindras l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles. Tu consacreras l'autel et l'autel sera très saint. Tu oindras la cuve et son piédestal et tu la consacreras. Tu feras avancer Aaron et ses fils à l'entrée de la Tente d'assignation et tu le laveras d'eau ; et tu revêtiras Aaron des vêtements sacrés, tu l'oindras et tu le consacreras, et il me servira comme sacrificateur. Tu feras avancer ses fils et tu les revêtiras de tuniques ; tu les oindras comme tu as oint leur père et ils me serviront comme sacrificateurs, et leur onction leur conférera le sacerdoce à perpétuité, de génération en génération. Moïse fit tout selon les ordres que l'Eternel lui avait donnés ; il fit ainsi. Le premier jour du premier mois de la seconde année, la Demeure fut dressée. Moïse dressa la Demeure et il en posa les socles, il en plaça les planches et en mit les traverses et en dressa les piliers. Il étendit la Tente sur la Demeure et mit la couverture de la Tente par-dessus, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Et il prit le témoignage et le mit dans l'arche ; il mit les barres à l'arche et il posa le propitiatoire au-dessus de l'arche. Et il porta l'arche dans la Demeure et plaça le voile de séparation, et il en voila l'arche du témoignage, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Il plaça la table dans la Tente d'assignation, au côté septentrional de la Demeure, en dehors du voile ; et il y arrangea le pain devant l'Eternel, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Il plaça le candélabre dans la Tente d'assignation en face de la table, au côté méridional de la Demeure. Et il y posa les lampes devant l'Eternel, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Il plaça l'autel d'or dans la Tente d'assignation devant le voile, et il y fit brûler l'encens, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Il plaça le rideau à l'entrée de la Demeure. Il plaça l'autel des holocaustes, à l'entrée de la Demeure, de la Tente d'assignation, et il y offrit l'holocauste et l'oblation, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Il plaça la cuve entre la Tente d'assignation et l'autel, et il y mit de l'eau pour les ablutions. Et Moïse, Aaron et ses fils s'y lavèrent les mains et les pieds. Lorsqu'ils entraient dans la Tente d'assignation et qu'ils s'approchaient de l'autel, ils se lavaient, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Et il dressa le parvis autour de la Demeure et de l'autel et il mit le rideau à la porte du parvis ; ainsi Moïse acheva cette œuvre. Et la nuée couvrit la Tente d'assignation et la gloire de l'Eternel remplit la Demeure. Et Moïse ne put pas entrer dans la Tente d'assignation, parce que la nuée se tenait dessus et que la gloire de l'Eternel remplissait la Demeure. Or pendant toutes leurs marches, quand la nuée s'élevait de dessus la Demeure, les fils d'Israël. partaient. Mais si la nuée ne s'élevait pas, ils ne partaient pas jusqu'au jour où elle s'élevait. Car la nuée de l'Eternel était sur la Demeure pendant le jour ; et de nuit, il y avait du feu dans la nuée, aux yeux de toute la maison d'Israël, pendant toutes leurs marches.
Et l'Eternel appela Moïse et lui parla de la Tente d'assignation, en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Quand quelqu'un d'entre vous fera une offrande à l'Eternel, ce sera du bétail que vous offrirez, soit du gros ou du menu bétail. Si son offrande est un holocauste et de gros bétail, il offrira un mâle sans défaut ; il l'offrira à l'entrée de la Tente d'assignation, pour être agréé devant l'Eternel. Il appuiera sa main sur la tête de la victime et elle sera acceptée en sa faveur pour faire propitiation pour lui. Et il égorgera le jeune taureau devant l'Eternel ; et les fils d'Aaron, les sacrificateurs, offriront le sang et en arroseront tout autour l'autel qui est à l'entrée de la Tente d'assignation. Et on écorchera la victime et la découpera en ses pièces. Et les fils d'Aaron le sacrificateur mettront du feu sur l'autel et arrangeront des bûches sur le feu ; et les fils d'Aaron, les sacrificateurs, arrangeront les pièces, la tête et la fressure sur les bûches placées sur le feu qui est sur l'autel. On lavera dans l'eau les entrailles et les jambes, et le sacrificateur fera fumer le tout sur l'autel. C'est un holocauste, un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur, à l'Eternel. Si son offrande est de menu bétail, un holocauste d'agneaux ou de chevreaux, il offrira un mâle sans défaut. Et il l'égorgera à côté de l'autel, au nord, devant l'Eternel et les fils d'Aaron, les sacrificateurs, en répandront le sang sur l'autel tout autour. On le découpera en ses pièces et on les prendra avec sa tête et sa fressure, et le sacrificateur les arrangera sur les bûches placées sur le feu qui est sur l'autel. Il lavera dans l'eau les entrailles et les jambes ; et le sacrificateur offrira le tout et le fera fumer sur l'autel. C'est un holocauste, un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur, à l'Eternel. Si son offrande à l'Eternel est un holocauste d'oiseaux, il offrira des tourterelles ou des pigeonneaux. Le sacrificateur apportera la victime à l'autel ; il lui détachera la tête et la fera fumer sur l'autel, et son sang sera exprimé contre la paroi de l'autel ; il ôtera le gésier avec ce qui s'y trouve et le jettera près de l'autel, vers l'orient, au lieu où l'on met les cendres. Puis il la fendra aux ailes, sans les détacher, et le sacrificateur la fera fumer sur l'autel, sur les bûches placées sur le feu. C'est un holocauste, un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur, à l'Eternel. Lorsque quelqu'un présentera à l'Eternel comme offrande une oblation, son offrande sera de fleur de farine, sur laquelle il versera de l'huile, et il y ajoutera de l'encens. Il l'apportera aux fils d'Aaron, les sacrificateurs ; et le sacrificateur prendra une poignée de la fleur de farine arrosée d'huile avec tout l'encens et il fera fumer cela en mémorial sur l'autel. C'est un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur, à l'Eternel. Ce qui restera de l'oblation sera pour Aaron et ses fils ; c'est une chose très sainte entre les sacrifices faits par le feu à l'Eternel. Lorsque tu offriras une oblation de ce qui est cuit au four, ce sera de la fleur de farine en gâteaux sans levain, pétris à l'huile, et des galettes sans levain, ointes d'huile. Et si ton offrande est une oblation cuite à la poêle, elle sera de fleur de farine pétrie à l'huile, sans levain. Tu la briseras en morceaux et tu verseras de l'huile dessus ; c'est une oblation. Et si ton offrande est une oblation cuite dans une casserole, elle sera faite de fleur de farine avec de l'huile. Et tu apporteras l'oblation faite de ces choses à l'Eternel ; elle sera présentée au sacrificateur, qui l'apportera à l'autel. Et le sacrificateur prélèvera de cette oblation le mémorial et le fera fumer sur l'autel. C'est un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur, à l'Eternel. Ce qui restera de l'oblation sera pour Aaron et ses fils ; c'est une chose très sainte entre les sacrifices faits par le feu à l'Eternel. Quelque oblation que vous présentiez à l'Eternel, elle ne sera pas fermentée ; car vous ne ferez fumer ni levain ni miel en sacrifice fait par le feu à l'Eternel. Vous les présenterez à l'Eternel en offrandes de prémices ; mais ces offrandes-là ne seront pas placées sur l'autel comme offrandes d'agréable odeur. Tu saleras toute oblation que tu présenteras et tu ne laisseras point ton oblation manquer du sel de l'alliance de ton Dieu ; sur toutes tes offrandes tu offriras du sel. Si tu apportes une oblation de prémices à l'Eternel, tu offriras en oblation de prémices des épis rôtis au feu, du grain nouveau broyé. Tu y mettras de l'huile et tu répandras dessus de l'encens ; c'est une oblation. Et le sacrificateur fera fumer comme mémorial une partie du grain broyé et de l'huile, avec tout l'encens. C'est un sacrifice fait par le feu à l'Eternel. Lorsque quelqu'un offrira un sacrifice d'actions de grâces, s'il offre du gros bétail, mâle ou femelle, il offrira une victime sans défaut, devant l'Eternel. Il appuiera la main sur la tête de son offrande et l'égorgera à l'entrée de la Tente d'assignation, et les fils d'Aaron, les sacrificateurs, en répandront le sang sur l'autel tout autour. De ce sacrifice d'actions de grâces, il offrira, en sacrifice par le feu à l'Eternel, la graisse qui recouvre les entrailles et toute celle qui y est attachée, et les deux rognons et la graisse qui les enveloppe et qui tient aux lombes, et la taie du foie ; il la détachera près des rognons. Et les fils d'Aaron feront fumer cela sur l'autel, avec l'holocauste placé sur les bûches qui sont sur le feu. C'est un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur, à l'Eternel. Si son offrande en sacrifice d'actions de grâces à l'Eternel est de menu bétail, il l'offrira mâle ou femelle, sans défaut. S'il offre en sacrifice un agneau, il le présentera devant l'Eternel. Il appuiera la main sur la tête de son offrande et il l'égorgera devant la Tente d'assignation, et les fils d'Aaron en répandront le sang sur l'autel tout autour. De ce sacrifice d'actions de grâces, il offrira, en sacrifice par le feu à l'Eternel, sa graisse, la queue entière qu'il séparera près de l'échine, la graisse qui recouvre les entrailles et toute celle qui y est attachée, et les deux rognons et la graisse qui les enveloppe et qui tient aux lombes, et la taie du foie ; il la détachera près des rognons. Le sacrificateur fera fumer cela sur l'autel : c'est un mets offert par le feu à l'Eternel. Si son offrande est une chèvre, il la présentera devant l'Eternel. Il appuiera sa main sur la tête de l'animal et il l'égorgera devant la Tente d'assignation, et les fils d'Aaron en répandront le sang sur l'autel tout autour. Et il en offrira, en sacrifice par le feu à l'Eternel, la graisse qui recouvre les entrailles et toute celle qui y est attachée, et les deux rognons et la graisse qui les enveloppe et qui tient aux lombes, et la taie du foie ; il la détachera près des rognons. Le sacrificateur fera fumer cela sur l'autel : c'est un mets offert par le feu, d'agréable odeur. Toute graisse est pour l'Eternel. C'est une ordonnance perpétuelle de génération en génération, dans tous les lieux où vous habiterez : vous ne mangerez ni graisse ni sang. L'Eternel parla à Moïse, disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Lorsque quelqu'un aura péché par erreur contre l'un de tous les commandements de l'Eternel, faisant l'une de ces choses qui ne doivent pas se faire, et qu'il aura fait l'une de ces choses, si c'est le sacrificateur ayant reçu l'onction, qui a péché, de manière à rendre le peuple coupable, il offrira à l'Eternel pour le péché qu'il aura commis un jeune taureau sans défaut, en sacrifice pour le péché. Il amènera le taureau à l'entrée de la Tente d'assignation, devant l'Eternel ; il appuiera sa main sur la tête du taureau et il égorgera le taureau devant l'Eternel. Et le sacrificateur oint prendra du sang du taureau et l'apportera dans la Tente d'assignation, puis le sacrificateur trempera son doigt dans le sang et il fera sept fois aspersion du sang en présence de l'Eternel, devant le voile du sanctuaire. Puis le sacrificateur mettra du sang sur les cornes de l'autel des parfums aromatiques qui est devant l'Eternel dans la Tente d'assignation ; et il répandra tout le sang du taureau sur le pied de l'autel des holocaustes qui est à l'entrée de la Tente d'assignation. Puis il enlèvera toute la graisse du taureau sacrifié pour le péché, la graisse qui recouvre les entrailles et toute celle qui y est attachée, et les deux rognons et la graisse qui les enveloppe et qui tient aux lombes, et la taie du foie il la détachera près des rognons. Le sacrificateur enlèvera ces parties, comme on les enlève du taureau dans le sacrifice d'actions de grâces, et il les fera fumer sur l'autel des holocaustes. Mais la peau du taureau, toute sa chair, avec sa tête, ses jambes, ses entrailles et ses excréments, le taureau entier, il l'emportera hors du camp, en lieu pur, où l'on jette la cendre, et il le brûlera sur du bois ; il sera brûlé sur le tas de cendres. Si toute l'assemblée d'Israël a péché par erreur et que le peuple ne s'en soit pas aperçu et qu'ils aient fait quelqu'une des choses que l'Eternel a défendu de faire et qu'ils se soient rendus coupables et que le péché qu'ils ont commis vienne à être découvert, l'assemblée offrira un jeune taureau pour le péché et on l'amènera devant la Tente d'assignation, et les Anciens de l'assemblée appuieront leurs mains sur la tête du taureau devant l'Eternel et on égorgera le taureau devant l'Eternel ; et le sacrificateur oint portera du sang du taureau dans la Tente d'assignation ; puis le sacrificateur trempera son doigt dans le sang et en fera sept fois aspersion en présence de l'Eternel devant le voile. Il mettra du sang sur les cornes de l'autel qui est devant l'Eternel dans la Tente d'assignation ; et il répandra tout le sang sur le pied de l'autel des holocaustes qui est à l'entrée de la Tente d'assignation. Puis il enlèvera toute la graisse et la fera fumer sur l'autel ; et il fera de ce taureau comme il a fait du taureau sacrifié pour le péché ; il fera de même. Ainsi le sacrificateur fera propitiation pour eux et ils seront pardonnés. Il emportera le taureau hors du camp et le brûlera comme il a brûlé le premier taureau. Tel est le sacrifice pour le péché de l'assemblée. Si un chef a péché en faisant par erreur une des choses que l'Eternel son Dieu a défendu de faire et qu'il se soit rendu coupable, lorsque le péché qu'il aura commis sera venu à sa connaissance, il présentera en offrande un bouc mâle sans défaut. Il appuiera sa main sur la tête du bouc et il l'égorgera au lieu où l'on égorge l'holocauste devant l'Eternel ; c'est un sacrifice pour le péché. Le sacrificateur prendra avec son doigt du sang du sacrifice pour le péché et le mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et il répandra le sang sur le pied de l'autel des holocaustes. Il en brûlera toute la graisse sur l'autel, comme la graisse du sacrifice d'actions de grâces. Ainsi le sacrificateur fera pour lui la propitiation de son péché et il lui sera pardonné. Si quelqu'un de la masse du peuple a péché en faisant par erreur une des choses que l'Eternel a défendu de faire et qu'il se soit rendu coupable, lorsque le péché qu'il aura commis sera venu à sa connaissance, il amènera pour son offrande une chèvre, une femelle sans défaut, pour le péché qu'il aura commis. Il appuiera sa main sur la tête de la victime pour le péché et il l'égorgera dans le lieu où l'on offre l'holocauste. Puis le sacrificateur prendra avec son doigt du sang de la victime et le mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes, et il répandra tout le sang sur le pied de l'autel. Il ôtera toute la graisse, comme on l'ôte du sacrifice d'actions de grâces ; et le sacrificateur la fera fumer sur l'autel en agréable odeur pour l'Eternel. Ainsi le sacrificateur fera propitiation pour cet homme et il lui sera pardonné. S'il amène un agneau en sacrifice pour le péché, il amènera une femelle sans défaut. Il appuiera sa main sur la tête de la victime pour le péché et l'égorgera pour le péché au lieu où l'on égorge l'holocauste. Puis le sacrificateur prendra avec son doigt du sang de la victime pour le péché et le mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et il répandra tout le sang au pied de l'autel. Il ôtera toute la graisse comme on ôte la graisse de l'agneau du sacrifice d'actions de grâces ; et le sacrificateur la fera fumer sur l'autel, sur les sacrifices faits par le feu à l'Eternel. Et le sacrificateur fera propitiation pour cet homme, pour le péché qu'il a commis, et il lui sera pardonné. Lorsque quelqu'un péchera en ce qu'après avoir entendu l'exécration du serment, il n'aura pas déclaré en sa qualité de témoin ce qu'il avait vu ou ce qu'il savait, et qu'il se sera ainsi chargé d'une faute, ou lorsque quelqu'un aura touché quelque chose de souillé, soit le cadavre d'une bête sauvage impure, soit le cadavre d'une bête domestique impure, soit le cadavre d'un reptile impur, et cela sans s'en être aperçu, et qu'il se trouvera ainsi souillé et coupable, ou lorsqu'il aura touché une souillure humaine, une chose quelconque par laquelle on devient souillé, et qu'il n'y aura pas pris garde, et qu'il s'apercevra qu'il est coupable ; ou lorsque quelqu'un aura juré, parlant à la légère de faire du mal ou du bien, de quelque manière que l'on puisse parler, et qu'il n'y aura pas pris garde, et qu'il s'apercevra qu'il est coupable en l'une de ces choses ; quand donc quelqu'un se trouvera en faute dans l'une de ces choses, il confessera ce en quoi il a péché, et il amènera à l'Eternel, pour le tort qu'il lui a fait par le péché, une femelle de menu bétail, brebis ou chèvre, comme sacrifice pour le péché ; et le sacrificateur fera pour lui la propitiation de son péché. S'il n'a pas le moyen de se procurer une brebis ou une chèvre, il apportera à l'Eternel, pour lui avoir fait tort par son péché, deux tourterelles ou deux pigeonneaux, l'un comme sacrifice pour le péché, l'autre comme holocauste. Il les apportera au sacrificateur, qui offrira en premier, lieu celui qui est pour le péché ; il lui séparera la tête près de la nuque sans la détacher, et il fera aspersion du sang de la victime pour le péché sur la paroi de l'autel, et le reste du sang sera exprimé au pied de l'autel ; c'est un sacrifice pour le péché. Du second oiseau il fera un holocauste, selon la règle. Et ainsi le sacrificateur fera pour cet homme la propitiation du péché qu'il a commis, et il lui sera pardonné. S'il n'a pas le moyen de se procurer deux tourterelles on deux pigeonneaux, il apportera en offrande pour son péché le dixième d'un épha de fleur de farine, comme sacrifice pour le péché. Il ne mettra pas d'huile dessus ; il n'y ajoutera point d'encens, car c'est un sacrifice pour le péché. Il l'apportera au sacrificateur, et le sacrificateur en prendra une poignée en mémorial et la fera fumer sur l'autel, sur les sacrifices faits par le feu à l'Eternel ; c'est un sacrifice pour le péché. Ainsi le sacrificateur fera propitiation pour cet homme, pour le péché qu'il aura commis à l'égard d'une de ces choses, et il lui sera pardonné, et le reste appartiendra au sacrificateur, comme dans l'oblation. Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Lorsque quelqu'un commettra une infidélité et péchera par erreur en retenant quelque chose de ce qui doit être consacré à l'Eternel, il amènera son sacrifice de réparation à l'Eternel, à savoir un bélier sans défaut, choisi du troupeau, évalué par toi deux sicles d'argent au moins, selon le sicle du sanctuaire, comme sacrifice de réparation. Et ce dont il aura fait tort au sanctuaire, il le restituera en ajoutant un cinquième en sus, et il le donnera au sacrificateur, et le sacrificateur fera propitiation pour lui par le bélier offert en sacrifice de réparation, et il lui sera pardonné. Et lorsque quelqu'un péchera en faisant quelqu'une des choses que l'Eternel a défendu de faire, et que, sans savoir en quoi il est coupable, il portera le poids d'une faute, il amènera au sacrificateur, en sacrifice de réparation, un bélier sans défaut, choisi du troupeau, évalué, par toi, et le sacrificateur fera pour lui propitiation à l'égard du péché qu'il a commis par erreur et qu'il n'a pas connu, et il lui sera pardonné. C'est un sacrifice de réparation ; car il était réellement coupable envers l'Eternel. Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Lorsque quelqu'un péchera et commettra une infidélité envers l'Eternel, en mentant à son prochain au sujet d'un dépôt on d'un prêt ou d'un larcin, ou qu'il aura extorqué quelque chose à son prochain, ou qu'il aura trouvé un objet perdu et mentira à ce sujet, et qu'il aura fait un faux serment au sujet de l'une des choses dans lesquelles l'homme peut pécher ; quand il aura ainsi péché et se reconnaîtra coupable, il rendra l'objet qu'il a ravi ou extorqué ou le dépôt qui lui avait été confié, ou l'objet perdu qu'il a trouvé, ou tout objet au sujet duquel il a juré faussement ; il le restituera en son entier et il ajoutera un cinquième en sus et le remettra à celui à qui il appartient, le jour même où il offrira le sacrifice de réparation. Il amènera au sacrificateur son sacrifice de réparation à l'Eternel, savoir le bélier sans défaut, choisi du troupeau, évalué par toi, comme sacrifice de réparation, et le sacrificateur fera propitiation pour lui en présence de l'Eternel, et il lui sera pardonné, quelle que soit la faute dont il se sera rendu coupable. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Donne cet ordre à Aaron et à ses fils et dis-leur : C'est ici la loi de l'holocauste : L'holocauste [restera] sur le foyer de l'autel toute la nuit jusqu'au matin, et le feu y sera tenu allumé. Le sacrificateur revêtira sa tunique de lin et mettra des caleçons de lin sur sa chair, et il enlèvera la cendre produite par le feu qui aura consumé l'holocauste sur l'autel, et la déposera à côté de l'autel. Puis il quittera ses vêtements et en mettra d'autres et transportera la cendre hors du camp dans un lieu pur. On fera brûler le feu sur l'autel sans qu'il s'éteigne. Le sacrificateur y allumera du bois tous les matins et arrangera dessus l'holocauste et y fera fumer les graisses des sacrifices d'actions de grâces. Un feu continuel doit brûler sur l'autel sans s'éteindre. C'est ici la loi de l'oblation : Les fils d'Aaron la présenteront devant l'Eternel, devant l'autel. Puis on prélèvera une poignée de fleur de farine avec son huile et tout l'encens qui est sur l'oblation, et on fera fumer cela sur l'autel, en agréable odeur, comme mémorial pour l'Eternel. Et ce qui restera de l'oblation, Aaron et ses fils le mangeront ; on le mangera sans levain en lieu saint ; c'est dans le parvis de la Tente d'assignation qu'ils le mangeront. On ne le cuira pas avec du levain. C'est la part que je leur ai donnée de mes sacrifices, faits par le feu. C'est une chose très sainte, comme le sacrifice pour le péché et comme le sacrifice de réparation. Tout mâle, fils d'Aaron, en mangera. C'est une part perpétuelle assignée à vos descendants sur les offrandes faites par le feu à l'Eternel. Quiconque y touchera sera saint. Et l'Eternel parla à Moïse, disant : C'est ici l'offrande d'Aaron et de ses fils, qu'ils offriront à l'Eternel le jour où on l'oindra : un dixième d'épha de fleur de farine, comme oblation perpétuelle, moitié, le matin et moitié le soir. Elle sera apprêtée à l'huile dans la poêle ; tu l'apporteras à l'état de friture ; tu l'offriras en morceaux comme offrande divisée, en agréable odeur à l'Eternel ; et le sacrificateur oint qui lui succédera d'entre ses fils fera [aussi] cette offrande : c'est la part assignée perpétuellement à l'Eternel ; elle sera consumée tout entière. Toute oblation de sacrificateur sera consumée entièrement ; on ne la mangera pas. Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Parle à Aaron et à ses fils, et dis-leur : C'est ici la loi du sacrifice pour le péché : Dans le lieu où l'on égorge l'holocauste, c'est là que sera égorgée la victime pour le péché devant l'Eternel. C'est une chose très sainte. Le sacrificateur qui l'offrira la mangera ; elle doit être mangée en lieu saint dans le parvis de la Tente d'assignation. Quiconque en touchera la chair sera saint, et s'il en rejaillit du sang sur un vêtement, ce sur quoi le sang aura rejailli tu le laveras en lieu saint. Le vase de terre qui aura servi à la cuire sera brisé ; si c'est dans un vase d'airain qu'elle a cuit, il sera écuré et rincé dans l'eau. Tout mâle sacrificateur en mangera ; c'est une chose très sainte. Mais nulle victime pour le péché dont on doit porter du sang dans la Tente d'assignation, pour faire propitiation dans le sanctuaire, ne sera mangée. Elle sera brûlée au feu. C'est ici la loi du sacrifice de réparation ; c'est une chose très sainte. Dans le lieu où l'on égorge l'holocauste, c'est là qu'on égorgera la victime de réparation ; l'on arrosera de son sang l'autel tout autour, et l'on en offrira toute la graisse, la queue, la graisse qui recouvre les entrailles et les deux rognons et la graisse qui les enveloppe et qui tient aux lombes, et la taie du foie ; il la détachera près des rognons. Et le sacrificateur les fera fumer sur l'autel en sacrifice fait par le feu à l'Eternel. C'est un sacrifice de réparation. Tout mâle sacrificateur en mangera ; on le mangera en lieu saint ; c'est une chose très sainte. Il en est du sacrifice de réparation comme du sacrifice pour le péché ; ils ont une même loi : la victime sera pour le sacrificateur qui fera la propitiation. Le sacrificateur qui offrira l'holocauste de quelqu'un, aura pour lui la peau de l'holocauste qu'il a offert. Toute oblation cuite au four et toute offrande préparée dans la casserole ou à la poêle sera pour le sacrificateur qui l'a offerte. Et toute oblation pétrie à l'huile ou sèche sera pour tous les fils d'Aaron, pour l'un comme pour l'autre. C'est ici la loi du sacrifice d'actions de grâces que l'on offrira à l'Eternel. Si on offre en hommage de reconnaissance, on offrira avec la victime de l'hommage des gâteaux sans levain, pétris à l'huile, et des galettes sans levain, ointes d'huile, et de la fleur de farine frite, en gâteaux pétris à l'huile. On présentera l'offrande sur les gâteaux de pain levé, avec la victime d'hommage du sacrifice d'actions de grâces. On présentera de chacune de ces offrandes une pièce en oblation élevée à l'Eternel ; elle appartiendra au sacrificateur qui aura fait l'aspersion du sang du sacrifice d'actions de grâces. Et la chair de la victime d'hommage du sacrifice d'actions de grâces sera mangée le jour où on l'aura offerte. On n'en laissera rien jusqu'au matin. Si la victime offerte est votive ou volontaire, la victime sera mangée le jour où on l'aura offerte et le lendemain on en mangera le reste. Et ce qui restera de la chair de la victime au troisième jour, sera brûlé. Que si l'on mange de la chair de la victime du sacrifice d'actions de grâces le troisième jour, celui qui l'aura offert ne sera point agréé ; il ne lui en sera point tenu compte ; ce sera une chose fétide, et la personne qui en aura mangé portera son iniquité. La chair qui touchera quoi que ce soit de souillé ne se mangera pas : elle sera brûlée. Et la chair, quiconque est pur en mangera. Mais toute personne qui, étant souillée, aura mangé de la chair de la victime d'actions de grâces appartenant à l'Eternel, cette personne sera retranchée d'entre les siens. Si quelqu'un touche quoi que ce soit de souillé, souillure d'homme, ou animal souillé, on quelque abomination immonde, et qu'il mange de la chair de la victime d'actions de grâces appartenant à l'Eternel, cette personne sera retranchée d'entre les siens. Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Parle ainsi aux fils d'Israël : Vous ne mangerez point de graisse de bœuf, ni d'agneau, ni de chevreau. La graisse d'une bête morte et celle d'une bête déchirée pourra servir à un usage quelconque ; mais vous n'en mangerez absolument pas. Car quiconque mangera de la graisse des animaux dont on offre à l'Eternel des sacrifices faits par le feu, la personne qui en aura mangé sera retranchée d'entre les siens. Vous ne mangerez point de sang soit d'oiseau, soit de quadrupède, dans tous les lieux où vous habiterez. Toute personne qui mangera d'un sang quelconque, cette personne-là sera retranchée d'entre les siens. Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Celui qui offrira à l'Eternel sa victime d'actions de grâces, prélèvera sur ce sacrifice son offrande à l'Eternel. Il apportera de ses propres mains ce qui doit être offert à l'Eternel par le feu. Il apportera la graisse avec la poitrine, la poitrine pour la balancer en offrande devant l'Eternel ; et le sacrificateur fera fumer, la graisse sur l'autel, et la poitrine sera pour Aaron et ses fils. Vous donnerez aussi au sacrificateur en offrande élevée la cuisse droite de vos victimes, d'actions de grâces. Celui des fils d'Aaron qui offrira le sang et la graisse des sacrifices d'actions de grâces, la cuisse droite lui reviendra pour sa part. Car j'ai pris, sur les sacrifices d'actions de grâces des enfants d'Israël, la poitrine qu'on balance et la cuisse offerte par élévation, et je les donne à Aaron le sacrificateur et à ses fils par une ordonnance perpétuelle qu'observeront les fils d'Israël. C'est là le droit que l'onction donnera à Aaron et à ses fils sur les sacrifices faits par le feu à l'Eternel, au jour où on les présentera pour qu'ils servent l'Eternel comme sacrificateurs. C'est là ce que l'Eternel a commandé aux fils d'Israël de leur donner depuis le jour de leur onction. C'est une part perpétuelle qui leur est due d'âge en âge. Telle est la loi pour l'holocauste, pour l'oblation, pour le sacrifice pour le péché, pour le sacrifice de réparation, pour l'installation et pour le sacrifice d'actions de grâces, loi que l'Eternel donna à Moïse en la montagne de Sinaï, au jour où il ordonna aux enfants d'Israël de présenter leurs offrandes à l'Eternel dans le désert de Sinaï. L'Eternel parla à Moïse, disant : Prends Aaron et ses fils avec lui, les vêtements, l'huile d'onction, le taureau pour le sacrifice pour le péché, les deux béliers et la corbeille de pains sans levain, et convoque toute l'assemblée à l'entrée de la Tente d'assignation. Moïse fit comme l'Eternel lui avait commandé, et l'assemblée se réunit à l'entrée de la Tente d'assignation. Et Moïse dit à l'assemblée : Voici ce que l'Eternel a commandé de faire. Moïse fit approcher Aaron et ses fils, et les lava avec de l'eau. Et il mit à Aaron la tunique, le ceignit de la ceinture et le revêtit du surplis, et il plaça sur lui l'éphod, qu'il fixa avec la boucle de l'éphod, et il le lui attacha. Il lui mit le pectoral et mit au pectoral l'Urim et le Thummim. Il posa la tiare sur sa tête et, sur le devant de la tiare, la lame d'or, saint diadème, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Et Moïse prit l'huile d'onction et il oignit le sanctuaire et toutes les choses qui y étaient, et il les consacra. Et il en fit sept fois aspersion sur l'autel et il oignit l'autel et tous ses ustensiles et la cuve et sa base, pour les consacrer. Et il versa de l'huile d'onction sui, la tête d'Aaron et l'oignit pour le consacrer. Et Moïse fit approcher les fils d'Aaron ; il les revêtit de tuniques, les ceignit de ceintures et leur attacha des mitres, comme l'Eternel l'avait commandé à Moïse. Et il fit avancer le taureau du sacrifice pour le péché, et Aaron et ses fils appuyèrent leurs mains sur la tête du taureau du sacrifice pour le péché. Moïse l'égorgea, prit le sang et en mit avec son doigt sur les cornes de l'autel tout autour et purifia l'autel ; et il répandit le sang au pied de l'autel et le consacra en faisant propitiation sur lui. Et Moïse prit toute la graisse qui était sur les entrailles, la taie du foie et les deux rognons avec leur graisse, et Moïse les fit fumer sur l'autel. Et le taureau, avec sa peau, sa chair et sa fiente, il le brûla hors du camp, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Et il fit approcher le bélier de l'holocauste ; et Aaron et ses fils appuyèrent leurs mains sur la tête du bélier. Et on l'égorgea, et Moïse arrosa du sang l'autel tout autour. Et on coupa le bélier, en ses pièces, et Moïse fit fumer la tête, les pièces et la fressure. Et on lava dans l'eau les entrailles et les jambes, et Moïse fit fumer tout le bélier sur l'autel ; c'était un holocauste d'agréable odeur, un sacrifice fait par le feu à l'Eternel, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Et il fit approcher le second bélier, le bélier d'installation, et Aaron et ses fils appuyèrent leurs mains sur la tête du bélier. Il l'égorgea, et Moïse prit de son sang et en mit sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. Et il fit approcher les fils d'Aaron ; et Moïse mit du sang sur le lobe de leur oreille droite, sur le pouce de leur main droite et sur le gros orteil de leur pied droit ; et Moïse arrosa du sang l'autel tout autour. Et il prit la graisse, la queue, toute la graisse qui était sur les entrailles, la taie du foie, les deux rognons avec leur graisse et la cuisse droite, puis, de la corbeille des pains sans levain qui était devant l'Eternel, un gâteau de pain sans levain, un gâteau de pain à l'huile et une galette ; il les mit sur les graisses et sur la cuisse droite, et il plaça toutes ces choses sur les paumes des mains d'Aaron et des mains de ses fils, et les balança en offrande devant l'Eternel. Et Moïse les prit de dessus leurs mains et les fit fumer sur l'autel, sur l'holocauste. C'était un sacrifice d'installation, d'agréable odeur ; un sacrifice fait par le feu à l'Eternel. Et Moïse prit la poitrine du bélier d'installation et la balança en offrande balancée devant l'Eternel ; ce fut la portion de Moïse, comme l'Eternel l'avait commandé à Moïse. Et Moïse prit de l'huile d'onction et du sang qui était sur l'autel et il en fit l'aspersion sur Aaron, sur ses vêtements, sur ses fils et les vêtements de ses fils avec lui. Et Moïse dit à Aaron et à ses fils : Faites cuire la chair à l'entrée de la Tente d'assignation et vous la mangerez là avec le pain qui est dans la corbeille d'installation, comme je l'ai ordonné en disant : Aaron et ses fils mangeront cela. Ce qui restera de la chair et du pain, vous le brûlerez. Et pendant sept jours vous ne sortirez pas de l'entrée de la Tente d'assignation, jusqu'à ce que les jours de votre installation soient accomplis ; car votre installation durera sept jours. Ce qui s'est fait en ce jour, l'Eternel l'a ordonné, afin de faire propitiation pour vous. Vous resterez sept jours à l'entrée de la Tente d'assignation, jour et nuit, et vous observerez l'ordonnance de l'Eternel, et vous ne mourrez pas ; car il a été ainsi ordonné. Et Aaron et ses fils firent toutes les choses que l'Eternel avait commandées à Moïse. Le huitième jour, Moïse, ayant appelé Aaron et ses fils et les Anciens d'Israël, dit à Aaron : Prends un jeune veau pour le sacrifice pour le péché, et un bélier pour l'holocauste, tous deux sans défaut, et offre-les à l'Eternel. Et tu parleras ainsi aux fils d'Israël : Prenez un bouc pour le sacrifice pour le péché ; un veau et un agneau âgés d'un an, sans défaut, pour l'holocauste ; un taureau et un bélier pour le sacrifice d'actions de grâces, pour les sacrifier devant l'Eternel, et une oblation pétrie à l'huile ; car aujourd'hui l'Eternel vous apparaîtra. Et ils amenèrent devant la Tente d'assignation ce que Moïse avait commandé ; et toute l'assemblée s'approcha et se tint devant l'Eternel. Et Moïse dit : Voici ce que l'Eternel vous ordonne ; faites-le, et la gloire de l'Eternel vous apparaîtra. Et Moïse dit à Aaron : Approche-toi de l'autel ; offre ton sacrifice pour le péché et ton holocauste ; et fais propitiation pour toi et pour le peuple ; présente aussi l'offrande du peuple et fais propitiation pour eux, comme l'Eternel l'a commandé. Aaron s'approcha de l'autel, et il égorgea le veau du sacrifice pour le péché offert pour lui. Et les fils d'Aaron lui présentèrent le sang ; il trempa son doigt dans le sang, en mit sur les cornes de l'autel, et répandit le sang sur le pied de l'autel. Et il fit fumer sur l'autel la graisse, les rognons et la taie du foie de la victime pour le péché, comme l'Eternel l'avait commandé à Moïse. Et la chair et la peau, il les brûla hors du camp. Et il égorgea l'holocauste. Les fils d'Aaron lui présentèrent le sang, et il en arrosa l'autel tout autour. Et ils lui présentèrent l'holocauste par pièces, et la tête, et il les fit fumer sur l'autel. Il lava les entrailles et les jambes, et il les fit fumer sur l'holocauste, à l'autel. Et il présenta l'offrande du peuple. Il prit le bouc du sacrifice pour le péché offert pour le peuple ; il l'égorgea et l'offrit pour le péché, comme la première victime. Et il offrit l'holocauste et le fit selon l'ordonnance. Et il présenta l'oblation ; il en prit une poignée et la fit fumer sur l'autel, en sus de l'holocauste du matin. Et il égorgea le taureau et le bélier en sacrifice d'actions de grâces pour le peuple. Les fils d'Aaron lui présentèrent le sang, et il en arrosa l'autel tout autour. Et ils lui présentèrent les graisses du taureau et du bélier, la queue, ce qui recouvre les entrailles, les rognons et la taie du foie ; et ils mirent les graisses sur les poitrines, et il fit fumer les graisses à l'autel ; et les poitrines et la cuisse droite, Aaron les balança devant l'Eternel, en offrande balancée, comme Moïse l'avait commandé. Et Aaron éleva les mains vers le peuple et le bénit ; et il descendit, après avoir offert le sacrifice pour le péché, l'holocauste et le sacrifice d'actions de grâces. Et Moïse et Aaron entrèrent dans la Tente d'assignation ; ils sortirent et bénirent le peuple ; et la gloire de l'Eternel apparut à tout le peuple. Un feu sortit de devant l'Eternel et dévora sur l'autel l'holocauste et les graisses ; et tout le peuple le vit, et ils poussèrent des cris de joie et tombèrent sur leurs faces. Et les fils d'Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun son encensoir, y mirent du feu, posèrent du parfum dessus, et offrirent devant l'Eternel un feu étranger ; ce qu'il ne leur avait point commandé. Et un feu sortit de devant l'Eternel et les dévora, et ils moururent devant l'Eternel. Et Moïse dit à Aaron : C'est ce dont l'Eternel a parlé en disant : Je serai sanctifié en ceux qui s'approchent de moi, et je serai glorifié en présence de tout le peuple. Et Aaron se tut. Et Moïse appela Misaël et Eltsaphan, fils d'Uzziel, oncle d'Aaron, et leur dit : Approchez-vous, emportez vos frères de devant le sanctuaire, hors du camp. Et ils s'approchèrent et les emportèrent dans leurs tuniques hors du camp, comme Moïse l'avait dit. Et Moïse dit à Aaron et à Eléazar et à Ithamar, ses fils : Ne décoiffez pas vos têtes et ne déchirez point vos vêtements, de peur que vous ne mouriez et qu'Il ne s'irrite contre toute l'assemblée. Vos frères, toute la maison d'Israël, pleureront sur l'embrasement que l'Eternel a fait. Et ne sortez pas de l'entrée de la Tente d'assignation, de peur que vous ne mouriez ; car l'huile de l'onction de l'Eternel est sur vous. Et ils firent selon la parole de Moïse. Puis l'Eternel parla à Aaron en disant : Ne bois ni vin ni cervoise, toi non plus que tes fils, quand vous entrerez dans la Tente d'assignation, afin que vous ne mouriez pas, c'est une loi perpétuelle de génération en génération, et [aussi] afin que vous puissiez discerner entre ce qui est saint et ce qui est profane, entre ce qui est souillé et ce qui est pur, et enseigner aux fils d'Israël toutes les ordonnances que l'Eternel leur a données par Moïse. Et Moïse dit à Aaron et à Eléazar et à Ithamar, ses fils, qui lui restaient : Prenez l'oblation restant des sacrifices faits par le feu à l'Eternel et mangez-la en pains sans levain à côté de l'autel, car c'est une chose très sainte. Vous la mangerez dans un lieu saint, car c'est ta part et celle, de tes fils sur les sacrifices faits par le feu à l'Eternel ; car tel est l'ordre que j'ai reçu. Quant à la poitrine qui aura été balancée et à la cuisse qui aura été prélevée, vous les mangerez en lieu pur, toi, tes fils et tes filles avec toi ; car elles vous sont données comme ta part et la part de tes fils sur les sacrifices d'actions de grâces des fils d'Israël. On joindra avec les graisses destinées à être consumées par le feu la cuisse prélevée et la poitrine que l'on offre en la balançant, afin qu'elles soient balancées devant l'Eternel ; et cela t'appartiendra ainsi qu'à tes fils par une ordonnance perpétuelle, comme l'Eternel l'a commandé. Et Moïse s'enquit de ce qu'était devenu le bouc du sacrifice pour le péché ; et il se trouva qu'on l'avait brûlé. Alors il s'irrita contre Eléazar et Ithamar, les fils survivants d'Aaron, et leur dit : Pourquoi n'avez-vous pas mangé le sacrifice pour le péché dans le saint lieu ? car c'est une chose très sainte, et cela vous a été donné, afin que vous portiez l'iniquité de l'assemblée, pour que vous fassiez propitiation pour eux devant l'Eternel. Voici, quand le sang de la victime n'a pas été porté dans l'intérieur du sanctuaire, vous ne devez pas manquer de la manger dans le saint lieu, comme je l'ai commandé. Et Aaron dit à Moïse : Voici, aujourd'hui ils ont offert leur sacrifice pour le péché et leur holocauste devant l'Eternel ; et voilà ce qui m'est arrivé, et j'aurais mangé aujourd'hui le sacrifice pour le péché ! Est-ce que l'Eternel l'aurait approuvé ? Et Moïse entendit cela et l'approuva. Et l'Eternel parla à Moïse et à Aaron en leur disant : Parlez aux fils d'Israël, disant : Voici les bêtes que vous mangerez d'entre tous les animaux qui sont sur la terre. Tout animal qui a l'ongle divisé et le pied fourchu et qui rumine, vous le mangerez ; mais voici ce que vous ne mangerez pas : ceux qui ruminent [seulement] ou qui ont [seulement] l'ongle divisé : [ainsi] le chameau, qui rumine, mais qui n'a pas l'ongle divisé ; il vous sera souillé ; et la gerboise, qui rumine, mais qui n'a pas l'ongle divisé ; elle vous sera souillée ; et le lièvre, qui rumine, mais qui n'a pas l'ongle divisé ; il vous sera souillé ; et le porc, qui a l'ongle divisé et le pied fourchu, mais qui ne rumine pas ; il vous sera souillé. Vous ne mangerez pas de leur chair, vous ne toucherez point leurs cadavres ; ils vous seront souillés. Voici les animaux que vous mangerez, de tout ce qui est dans les eaux. Vous mangerez tout ce qui a nageoires et écailles, dans les eaux, mers et rivières ; mais tout ce qui n'a pas nageoires et écailles dans les mers et dans les rivières, d'entre tout ce qui pullule dans les eaux et d'entre tous les êtres vivants qui s'y trouvent, est pour vous une abomination. Ils vous seront une abomination ; vous ne mangerez pas de leur chair et vous tiendrez pour abominable leur cadavre. Tout ce qui dans les eaux n'a pas nageoires et écailles vous sera en abomination. Et voici ceux d'entre les oiseaux que vous aurez en abomination ; on ne les mangera pas, c'est une abomination : l'aigle, l'orfraie et le vautour, le milan et toute espèce de faucons ; toute espèce de corbeaux ; l'autruche, le chat-huant, la mouette, toute espèce d'éperviers ; le hibou, le plongeon, l'ibis ; la chouette, le pélican, le gypaète, la cigogne, toute espèce de hérons ; la huppe et la chauve-souris. Vous aurez en abomination toute bête ailée marchant sur quatre [pattes]. Mais voici ce que vous mangerez d'entre les bêtes ailées marchant sur quatre pattes : celles qui ont des jambes au-dessus de leurs pattes pour sauter sur la terre. D'entre elles voici celles que vous mangerez : toute espèce de sauterelles, toute espèce de solam, toute espèce de hargol, toute espèce de hagab. Toute [autre] bête ailée marchant sur quatre pattes vous sera en abomination. Ceux-ci aussi vous rendront souillés ; quiconque touchera leur cadavre sera souillé jusqu'au soir, et quiconque transportera quelque partie de leur corps mort lavera ses vêtements et sera souillé, jusqu'au soir. Toute bête qui a l'ongle divisé et qui n'a pas le pied fourchu et qui ne rumine pas, vous sera souillée ; quiconque les touchera sera souillé. Et tout ce qui marche sur la plante des pieds, entre tous les animaux marchant à quatre pieds, vous sera souillé ; quiconque touchera leur corps mort sera souillé jusqu'au soir. Et quiconque portera leur corps mort, lavera ses vêtements et sera souillé jusqu'au soir, ces animaux vous seront souillés. Et voici ce qui sera souillé pour vous parmi les petites bêtes qui bougent sur la terre : la belette, la souris et toute espèce de lézards ; la musaraigne, la taupe, la salamandre, le colimaçon et le caméléon. Ceux-ci sont souillés pour vous entre tout ce qui bouge ; quiconque les touchera morts sera souillé jusqu'au soir. Tout objet sur lequel il en tombera quand ils seront morts, sera souillé, ustensile de bois, vêtement, peau, sac, tout objet dont on fait usage ; il sera mis dans l'eau et sera souillé jusqu'au soir ; puis il sera pur. Et s'il en tombe quelque chose dans un vase de terre, tout ce qui se trouvera dedans, sera souillé, et vous briserez le vase. Tout aliment dans lequel entre de l'eau sera souillé ; et tout breuvage qu'on boit, quel que soit le vase qui le contienne, sera souillé. Tout objet sur lequel tombe quelque chose de leur corps mort sera souillé ; le four et le foyer seront détruits ; ils sont souillés et ils vous seront souillés. Toutefois une source ou une citerne où l'eau s'amasse restera pure ; mais celui qui touchera leur corps mort sera souillé. Et s'il tombe quelque chose de leur cadavre sur quelque semence que l'on sème, elle restera pure ; mais si l'on a mis de l'eau sur la semence et qu'il y tombe quelque chose de leur cadavre, elle vous sera souillée. S'il meurt une des bêtes qui vous servent de nourriture, celui qui touchera le cadavre sera souillé jusqu'au soir. Celui qui mangera de son corps mort lavera ses vêtements et sera souillé jusqu'au soir, et celui qui portera son corps mort lavera ses vêtements et sera souillé jusqu'au soir. Tout ce qui bouge et rampe sur la terre est une abomination ; on n'en mangera point. Tout animal qui rampe sur la terre, vous n'en mangerez pas, soit ceux qui se traînent sur le ventre, soit ceux qui marchent sur quatre pieds ou sur un grand nombre de pieds. Ne rendez pas vos personnes abominables par tous ces animaux qui rampent ; ne vous rendez point impurs par eux ; vous seriez impurs par eux. Car je suis l'Eternel votre Dieu ; vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis saint ; et vous ne souillerez point vos personnes par aucun de ces animaux qui rampent sur la terre. Car je suis l'Eternel qui vous ai fait monter du pays d'Egypte pour être votre Dieu ; vous serez saints, car je suis saint. Telle est la loi touchant les quadrupèdes, les oiseaux, tout être vivant qui se meut dans les eaux, et tout être qui rampe sur la terre, afin de distinguer entre ce qui est souillé et ce qui est pur, entre l'animal qui se mange et celui qui ne se mange pas. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël et dis : Quand une femme enfantera et donnera le jour à un garçon, elle sera souillée sept jours ; elle sera souillée comme aux jours où l'isole son indisposition. Le huitième jour on circoncira la chair du prépuce de l'enfant ; puis, pendant trente-trois jours, elle demeurera chez elle, à cause du sang de purification ; elle ne touchera aucune chose sainte ; elle n'ira point au sanctuaire jusqu'à ce que les jours de sa purification soient accomplis. Et si elle enfante une fille, elle sera souillée deux semaines comme aux jours où l'isole son indisposition, et elle demeurera chez elle soixante-six jours à cause du sang de sa purification. Et quand les jours de sa purification seront accomplis pour un fils ou pour une fille, elle présentera au sacrificateur, à l'entrée de la Tente d'assignation, un agneau d'un an en holocauste, et un pigeonneau ou une tourterelle en sacrifice pour le péché. Le sacrificateur les offrira devant l'Eternel et fera propitiation pour elle, et elle sera pure du flux de son sang. Telle est la loi de l'accouchée, tant pour un garçon que pour une fille. Mais si elle n'a pas le moyen d'offrir un agneau, elle prendra deux tourterelles ou deux pigeonneaux, l'un pour l'holocauste et l'autre pour le sacrifice pour le péché ; et le sacrificateur fera propitiation pour elle et elle sera pure. Et l'Eternel parla à Moïse et à Aaron en disant : Quand un homme aura sur, la peau de sa chair une tumeur ou une dartre ou une tache qui semble devenir sur la peau de son corps un mal de lèpre, on l'amènera à Aaron, le sacrificateur, ou à un de ses fils, les sacrificateurs. Et quand le sacrificateur aura vu le mal qui est sur la peau de sa chair, si le poil de la partie malade est devenu blanc et que le mal paraisse plus profond que la peau de la chair, c'est la lèpre, et le sacrificateur, l'ayant vu, le déclarera impur. Mais s'il y a sur la peau de la chair une tache blanche qui ne paraisse pas plus profonde que la peau, et que le poil ne soit pas devenu blanc, le sacrificateur séquestrera pendant sept jours celui qui est atteint du mal. Au septième jour, le sacrificateur le verra, et dans le cas où le mal lui paraît s'être arrêté, ne s'étant pas étendu sur la peau, le sacrificateur le séquestrera une seconde fois pendant sept jours. Et le sacrificateur l'examinera une seconde fois au septième jour ; si la place malade a cessé d'être luisante et ne s'est pas étendue sur la peau, le sacrificateur déclarera cet homme pur ; c'est une dartre. Il lavera ses vêtements et sera pur. Si la dartre s'est étendue sur la peau après qu'il se sera montré au sacrificateur pour être déclaré pur, il se montrera une seconde fois au sacrificateur. Et si le sacrificateur s'aperçoit que la dartre s'est étendue sur la peau le sacrificateur le déclarera souillé ; c'est la lèpre. Lorsqu'un homme sera atteint de lèpre, on l'amènera au sacrificateur. Et si le sacrificateur voit qu'il y a une tumeur blanche sur la peau et qu'elle a rendu le poil blanc et qu'il y a de la chair vive dans la tumeur, c'est une lèpre invétérée dans la peau de sa chair, et le sacrificateur le déclarera souillé ; il ne l'enfermera pas, car il est souillé. Mais si la lèpre a complètement poussé sur la peau et que la lèpre couvre toute la peau de celui qui en est atteint, depuis la tête jusqu'aux pieds, d'après tout ce que voit le sacrificateur, et si le sacrificateur constate que la lèpre a couvert toute la chair du malade, il le déclarera pur ; il est devenu tout entier blanc, il est pur. Mais du moment où il y paraîtra de la chair vive, il sera souillé. Et le sacrificateur ayant vu la chair vive, le déclarera souillé ; la chair vive est souillée, c'est la lèpre. Mais si la chair vive redevient blanche, il ira auprès du sacrificateur. Le sacrificateur ayant constaté que la partie malade est devenue blanche, déclarera pur le malade ; il est pur. Lorsque la peau de quelqu'un aura un abcès qui aura été guéri, et que, à la place où était l'abcès, il y aura une tumeur blanche, ou une tache d'un blanc rougeâtre, cet homme se montrera au sacrificateur. Et si le sacrificateur constate que la tache paraît plus enfoncée que la peau, et que le poil y est devenu blanc, il le déclarera souillé ; c'est de la lèpre ; elle a poussé dans l'abcès. Mais si le sacrificateur voit qu'il n'y a point de poil blanc dans la tache, qu'elle n'est pas plus enfoncée que la peau et qu'elle est devenue pâle, le sacrificateur séquestrera cet homme pendant sept jours. Si elle s'étend sur la peau, le sacrificateur le déclarera souillé ; il est atteint. Mais si la tache est restée au même point, sans s'étendre, c'est la cicatrice de l'abcès ; le sacrificateur le déclarera pur. Ou bien lorsque la peau de quelqu'un aura une brûlure faite parle feu et qu'il se produira sur cette brûlure une tache d'un blanc rougeâtre ou blanche, si le sacrificateur, l'ayant examinée, constate que le poil est devenu blanc dans la tache, et qu'elle est plus profonde que la peau, c'est la lèpre ; elle a poussé dans la brûlure. Le sacrificateur déclarera cet homme souillé ; il est atteint de lèpre. Mais si le sacrificateur voit qu'il n'y a point de poil blanc dans la tache, qu'elle n'est pas plus enfoncée que la peau et qu'elle est devenue pâle, le sacrificateur séquestrera cet homme pendant sept jours. Et quand le sacrificateur l'aura examiné le septième jour, si la tache s'est étendue sur la peau, le sacrificateur le déclarera souillé ; il est atteint de lèpre. Mais si la tache est restée au même point, sans s'étendre sur la peau, et qu'elle soit devenue pâle, c'est la tumeur de la brûlure. Le sacrificateur le déclarera pur, car c'est la cicatrice de la brûlure. Si quelqu'un, homme ou femme, a une place malade à la tête ou sous la barbe, le sacrificateur examinera le mal. S'il parait plus profond que la peau, et qu'il s'y trouve du poil roux et grêle, le sacrificateur le déclarera souillé ; c'est la teigne, la lèpre de la tête ou de la barbe. Mais si le sacrificateur, regardant la place, constate que la place de la plaie ne paraît pas plus profonde que la peau, sans pourtant qu'il y ait de poil noir, il séquestrera pendant sept jours celui qui est atteint de la teigne, et au septième jour, quand le sacrificateur aura constaté que la teigne ne s'est point étendue et qu'elle n'a point de poil jaune et que la plaie de la teigne n'apparaît pas plus profonde que la peau, l'homme se rasera, mais il ne rasera pas la place où est la teigne ; et le sacrificateur séquestrera une seconde fois, pendant sept jours, celui qui est atteint de la teigne. Puis, au septième jour, le sacrificateur examinera la teigne ; si elle ne s'est pas étendue sur la peau et qu'elle n'apparaisse pas plus profonde que la peau, le sacrificateur le déclarera pur ; il lavera ses vêtements et sera pur. Mais si la teigne s'est étendue sur la peau après qu'il aura été déclaré pur, le sacrificateur l'examinera. Et si la teigne s'est étendue sur la peau, le sacrificateur n'aura pas à rechercher si le poil est jaune ; il est souillé. Mais si la teigne lui montre encore le même aspect et qu'il y ait crû des poils noirs, la teigne est guérie ; il est guéri, et le sacrificateur le déclarera pur. Lorsque quelqu'un, homme ou femme, a sur la peau des taches, des taches blanches, le sacrificateur l'examinera ; si les taches sur la peau sont d'un blanc pâle, c'est un exanthème qui a poussé sur la peau ; il est pur. Lorsqu'un homme perd ses cheveux sur la tête, c'est une calvitie du crâne ; il est pur. Si la tête se dégarnit du côté de la face, c'est une calvitie du front ; il est pur. Mais s'il y a dans la partie chauve de devant ou de derrière une place d'un blanc rougeâtre, c'est la lèpre qui a fait éruption dans la partie chauve de derrière ou de devant. Si le sacrificateur, en l'examinant, constate que la tumeur est d'un blanc rougeâtre dans la partie chauve de derrière ou de devant, et qu'elle a l'aspect d'une lèpre de la peau, il est lépreux, il est souillé ; le sacrificateur doit le déclarer souillé ; c'est à la tête que le mal a éclaté. Le lépreux atteint du mal aura ses vêtements déchirés et la tête nue ; il se couvrira la barbe et criera : Souillé, souillé ! Tout le temps que dure son mal il sera souillé. Il est souillé ; il habitera seul ; sa demeure sera hors du camp. Quant aux vêtements, quand il s'y montrera de la lèpre, que ce soit vêtement de laine ou vêtement de lin, tissu ou tricot de lin ou de laine, ou du cuir, ou un ouvrage quelconque fait de cuir, si la tache est verdâtre ou rougeâtre sur le vêtement ou sur le cuir, ou sur le tissu, ou sur le tricot, ou sur un objet de cuir quelconque, c'est la lèpre ; on la fera voir au sacrificateur. Le sacrificateur examinera la tache et il enfermera l'objet attaqué pendant sept jours. Le septième jour, il examinera la tache. Si la tache s'est étendue sur le vêtement, ou sur le tissu, ou sur le tricot, ou sur le cuir, ou sur l'ouvrage quelconque fait de cuir, c'est une tache de lèpre maligne ; l'objet est souillé. Il brûlera le vêtement, ou le tissu, ou le tricot de laine ou de lin, ou tout objet fait de cuir sur lequel sera la tache, car c'est une lèpre maligne ; il doit être brûlé au feu. Mais si le sacrificateur voit que la tache ne s'est pas étendue sur le vêtement, sur le tissu, ou sur le tricot, ou sur l'objet quelconque fait de cuir, le sacrificateur fera laver l'objet attaqué et l'enfermera pendant sept jours une seconde fois. Et le sacrificateur examinera la tache après qu'elle aura été lavée ; si la tache n'a pas changé d'aspect et ne s'est pas étendue, l'objet est souillé ; tu le brûleras ; il y a corrosion à l'endroit ou à l'envers. Mais si le sacrificateur voit que la plaie a pâli après avoir été lavée, il l'arrachera du vêtement, ou du cuir, ou du tissu, ou du tricot. Si elle paraît encore sur le vêtement, ou sur le tissu, ou sur le tricot, ou sur tout objet de cuir, c'est la lèpre qui est apparue ; tu brûleras l'objet où est la tache. Mais le vêtement, ou le tissu, ou le tricot, ou un objet fait de cuir que tu auras lavé et d'où la tache sera partie, sera lavé une seconde fois, et il sera pur. Telle est la règle concernant la tache de lèpre sur un vêtement de laine ou de lin, on sur un tissu ou un tricot, ou sur tout objet fait de cuir, pour le déclarer pur ou souillé. Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Voici quelle sera la loi concernant le lépreux pour le jour de sa purification : On l'amènera au sacrificateur, et le sacrificateur se rendra hors du camp, et le sacrificateur constatera que le lépreux est guéri de sa lèpre, et le sacrificateur ordonnera que l'on prenne pour celui qui doit être purifié deux petits oiseaux vivants et purs, du bois de cèdre, du cramoisi et de l'hysope. Et le sacrificateur fera égorger l'un des oiseaux dans un vase de terre, sur de l'eau vive. Et il prendra l'oiseau vivant, ainsi que le bois de cèdre, le cramoisi et l'hysope, et il les trempera, ainsi que l'oiseau vivant, dans le sang de l'oiseau égorgé sur l'eau vive. Il en fera sept fois aspersion sur celui qui doit être purifié de la lèpre, et il le déclarera pur et lâchera dans la campagne l'oiseau vivant. Et celui qui se purifie lavera ses vêtements, rasera tout son poil, se baignera et sera pur ; et après cela il entrera dans le camp et il demeurera hors de sa tente pendant sept jours. Au septième jour, il rasera tout son poil, ses cheveux, sa barbe, ses sourcils ; il rasera tout son poil, il lavera ses vêtements et baignera son corps dans l'eau, et il sera pur. Le huitième jour, il prendra deux agneaux sans défaut et une brebis d'un an sans défaut et trois dixièmes [d'épha] de fleur de farine, comme oblation pétrie à l'huile, et un log d'huile. Et le sacrificateur qui fait la purification présentera l'homme qui se purifie, ainsi que ces choses, devant l'Eternel, à l'entrée de la Tente d'assignation. Et le sacrificateur prendra l'un des agneaux et l'offrira en sacrifice de réparation, avec le log d'huile, et il les balancera en offrande balancée devant l'Eternel. Et il égorgera l'agneau au lieu où l'on égorge le sacrifice pour le péché et l'holocauste, à la place consacrée ; car le sacrifice de réparation appartient au sacrificateur comme le sacrifice pour le péché ; c'est une chose très sainte. Et le sacrificateur prendra du sang du sacrifice de réparation, et le sacrificateur en mettra sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie et sur le pouce de sa main droite, et sur l'orteil de son pied droit. Et le sacrificateur prendra le log d'huile et en versera dans sa main gauche. Et le sacrificateur trempera le doigt de sa main droite dans l'huile qui sera dans sa main gauche, et fera aspersion de l'huile, avec son doigt, sept fois devant l'Eternel. Et du reste de l'huile qui est dans sa main, le sacrificateur en mettra sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur l'orteil de son pied droit, par-dessus le sang de la victime de réparation. Ce qui restera de l'huile qui est dans sa main, il le mettra sur la tête de celui qui se purifie, et le sacrificateur fera propitiation pour lui devant l'Eternel. Puis le sacrificateur offrira le sacrifice pour le péché et fera propitiation pour celui qui se purifie de sa souillure ; et ensuite il immolera l'holocauste. Et le sacrificateur offrira l'holocauste et l'oblation sur l'autel, et le sacrificateur fera propitiation pour cet homme, et il sera pur. Si l'homme est pauvre et que ses moyens n'y suffisent pas, il prendra un seul agneau qui sera offert en sacrifice de réparation en offrande balancée pour faire propitiation pour lui, puis un dixième [d'épha] de fleur de farine pétrie à l'huile en oblation et un log d'huile. Il prendra aussi deux tourterelles ou deux pigeonneaux, selon ses moyens ; l'un sera la victime pour le péché, l'autre l'holocauste. Et il les apportera au sacrificateur le huitième jour pour sa purification, à l'entrée de la Tente d'assignation, devant l'Eternel. Le sacrificateur prendra l'agneau pour le sacrifice de réparation et le log d'huile, et le sacrificateur les balancera en offrande balancée devant l'Eternel. Et il égorgera l'agneau du sacrifice de réparation, et le sacrificateur prendra du sang de la victime de réparation et en mettra sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur l'orteil de son pied droit. Et le sacrificateur versera de l'huile dans sa main gauche. Et le sacrificateur, avec le doigt de sa main droite, fera aspersion de l'huile qui est dans sa main gauche, sept fois devant l'Eternel. Et le sacrificateur mettra de l'huile qui est dans sa main sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur l'orteil de son pied droit, à l'endroit où il mis du sang de la victime de réparation. Ce qui restera de l'huile qui est dans la main du sacrificateur, il le mettra sur la tête de celui qui se purifie pour faire propitiation pour lui devant l'Eternel. Et il sacrifiera l'une des tourterelles ou l'un des pigeonneaux, selon ce qu'il a pu se procurer ; des victimes qu'il aura pu se procurer, il offrira l'une en sacrifice pour le péché et l'autre en holocauste, avec l'oblation ; ainsi le sacrificateur fera propitiation devant l'Eternel pour celui qui se purifie. C'est là la loi pour la purification de celui qui est atteint de la lèpre et dont les moyens ne suffisent pas. Et l'Eternel parla à Moïse et à Aaron en disant : Lorsque vous serez entrés au pays de Canaan dont je vous donne la possession, si je frappe de lèpre une maison du pays que vous posséderez, celui à qui la maison appartient ira le déclarer au sacrificateur en disant : J'ai vu comme une tache de lèpre à ma maison. Alors le sacrificateur fera vider la maison avant d'y entrer pour voir la tache, afin que tout ce qui est dans la maison ne soit pas souillé ; après quoi le sacrificateur entrera pour examiner la maison. Et il examinera la tache, et si la tache qui est aux murs de la maison consiste en places verdâtres ou rougeâtres, dont on voit qu'elles font creux dans le mur, le sacrificateur sortira de la maison et [se placera] à l'entrée de la maison, et il fera fermer la maison pendant sept jours. Et le sacrificateur y retournera le septième jour, et s'il constate que la tache s'est étendue sur les murs de la maison, le sacrificateur fera enlever les pierres atteintes de la tache et les fera jeter hors de la ville, dans un lieu souillé. Et quant à la maison, on la raclera à l'intérieur, tout autour, et on versera la poussière qu'on aura raclée hors de la ville, dans un lieu souillé. On prendra d'autres pierres que l'on mettra à la place des premières, et l'on prendra d'autre mortier pour recrépir la maison. Mais si la tache fait de nouveau éruption dans la maison après qu'on aura enlevé les pierres et qu'on aura raclé la maison et qu'on l'aura recrépie, le sacrificateur ira, et s'il constate que la tache s'est étendue dans la maison, c'est une lèpre maligne dans la maison ; la maison est souillée. On abattra la maison, les pierres, le bois et tout le mortier de la maison, et on transportera tout cela hors de la ville, dans un lieu souillé. Tout le temps que la maison est déclarée close, celui qui y entrera sera souillé jusqu'au soir. Celui qui y couchera lavera ses vêtements, celui qui y mangera lavera ses vêtements. Et si le sacrificateur vient à constater que la tache ne s'est pas étendue dans la maison après que la maison a été recrépie, il déclarera la maison pure, car le mal est guéri. Et il prendra pour purifier la maison deux petits oiseaux, du bois de cèdre, du cramoisi et de l'hysope ; et il égorgera l'un des oiseaux dans un vase de terre, sur de l'eau vive ; et il prendra le bois de cèdre, l'hysope, le cramoisi et l'oiseau vivant, et il les trempera dans le sang de l'oiseau égorgé et dans l'eau vive, et il en aspergera la maison sept fois. Et il purifiera la maison avec le sang de l'oiseau, avec l'eau vive, avec l'oiseau vivant, le bois de cèdre, l'hysope et le cramoisi. Et il lâchera l'oiseau vivant hors de la ville, dans la campagne, et il fera ainsi propitiation pour la maison, et elle sera pure. Telle est la loi concernant tout mal de lèpre et la teigne, ainsi que la lèpre du vêtement et de la maison, et les tumeurs, les dartres et les taches, afin de montrer quand il y a souillure et quand il y a pureté. Telle est la loi concernant la lèpre. Et l'Eternel parla à Moïse et à Aaron en disant : Parlez aux enfants d'Israël et dites-leur : Tout homme dont la chair coule est souillé par là. Voici [la règle quant à] la souillure provenant de son écoulement, soit que sa chair donne cours à l'écoulement ou le retienne, la souillure existe. Tout lit sur lequel couchera celui qui a un écoulement sera souillé, et tout meuble sur lequel il s'assiéra sera souillé. Celui qui touchera son lit lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera souillé jusqu'au soir. Celui qui s'assiéra sur le meuble où se sera assis l'homme qui a un écoulement, lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera souillé jusqu'au soir. Celui qui touchera le corps du malade lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera souillé jusqu'au soir. Et si le malade crache sur quelqu'un qui est pur, ce dernier lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera souillé jusqu'au soir. Et toute selle sur laquelle sera monté l'homme qui a un écoulement sera souillée. Quiconque touchera une chose quelconque qui aura été, sous lui sera souillé jusqu'au soir, et quiconque la portera lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera souillé jusqu'au soir. Celui que le malade aura touché sans avoir versé de l'eau sur ses mains, lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera souillé jusqu'au soir. Un vase de terre que le malade aura touché sera brisé, et un vase de bois sera lavé dans l'eau. Quand le malade sera guéri de son écoulement, il comptera sept jours pour sa purification ; puis il lavera ses vêtements, il baignera son corps dans de l'eau vive, et il sera pur. Et au huitième jour il se procurera deux tourterelles ou deux pigeonneaux, et il se présentera devant l'Eternel, à l'entrée de la Tente d'assignation, et il les donnera au sacrificateur. Et le sacrificateur les offrira, l'un en sacrifice pour le péché, l'autre en holocauste, et le sacrificateur fera propitiation pour lui devant l'Eternel à cause de son écoulement. S'il arrive à un homme d'avoir un épanchement séminal, il baignera tout son corps dans l'eau et sera souillé jusqu'au soir. Tout vêtement ou tout cuir qui en auront été atteints seront lavés dans l'eau et seront souillés jusqu'au soir. Et une femme dont un homme aura eu compagnie conjugalement se baignera dans l'eau ainsi que lui, et ils seront souillés jusqu'au soir. Quand une femme aura son flux, le sang, qui s'écoule de sa chair, elle sera dans soit impureté pendant sept jours ; quiconque la touchera sera souillé jusqu'au soir. Tout meuble sur lequel elle se couchera pendant son impureté sera souillé ; et tout meuble sur lequel elle s'assiéra sera souillé. Quiconque touchera son lit lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera souillé jusqu'au soir. Et quiconque touchera un meuble quelconque sur lequel elle se sera assise lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera souillé jusqu'au soir. Et si l'homme se trouvait sur le lit ou sur le meuble où elle était couchée et qu'il ait touché son sang, il sera souillé jusqu'au soir. Si un homme couche avec elle et que son impureté le touche, il sera souillé sept jours, et tout lit sur lequel il couchera sera souillé. Quand une femme aura un écoulement de sang pendant plusieurs jours en dehors du temps de son impureté, ou quand elle aura des pertes au-delà du temps de son impureté, elle sera souillée tout le temps de cet écoulement, comme au temps de son impureté. Tout lit sur lequel elle couchera pendant tout le temps de son flux sera pour elle comme le lit de son impureté ; et tout meuble sur lequel elle s'assiéra sera souillé comme lors de son impureté. Et quiconque les touchera sera souillé ; il lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera souillé jusqu'au soir. Lorsqu'elle sera nettoyée de son flux, elle comptera sept jours et après elle sera pure. Et au huitième jour elle prendra deux tourterelles ou deux pigeonneaux et les apportera au sacrificateur, à l'entrée de la Tente d'assignation. Le sacrificateur offrira l'un en sacrifice pour le péché et l'autre en holocauste, et le sacrificateur fera propitiation devant l'Eternel à cause du flux qui la souillait. Ainsi vous séparerez les enfants d'Israël de leur souillure, et ils ne mourront pas à cause de leur souillure en souillant ma demeure qui est au milieu d'eux. Telle est la loi concernant celui qui a un écoulement oui qui est souillé par un épanchement séminal, et concernant celle qui est indisposée de son impureté périodique et toute personne atteinte d'un écoulement, soit homme, soit femme, et pour l'homme qui couche avec une femme souillée. L'Eternel parla à Moïse après la mort des deux fils d'Aaron qui moururent lorsqu'ils s'étaient approchés de la face de l'Eternel. L'Eternel dit à Moïse : Parle à Aaron ton frère, et qu'il n'entre pas en tout temps dans le sanctuaire au-dedans du voile, devant le propitiatoire qui est sur l'arche, de peur qu'il ne meure ; car j'apparais dans la nuée sur le propitiatoire. Voici comment Aaron entrera dans le sanctuaire : il prendra un jeune taureau pour sacrifice pour le péché et un bélier pour holocauste. Il se revêtira d'une tunique de lin sacrée, il portera sur sa chair un caleçon de lin, il se ceindra d'une ceinture de lin, il se couvrira la tête d'une tiare de lin. Ce sont des vêtements sacrés ; il baignera son corps dans l'eau et s'en revêtira. Et de la part de l'assemblée des fils d'Israël, il doit prendre deux boucs pour sacrifice pour le péché, et un bélier pour holocauste. Puis Aaron offrira le taureau du sacrifice pour le péché qui est pour lui, et il fera propitiation pour lui et pour sa maison. Et il prendra les deux boucs et les placera devant l'Eternel, à l'entrée de la Tente d'assignation. Puis Aaron jettera le sort sur les deux boucs, un sort pour l'Eternel et un sort pour Azazel. Et Aaron fera approcher le bouc sur lequel sera tombé le sort pour l'Eternel, et il en fera la victime pour le péché ; et le bouc sur lequel sera tombé le sort pour Azazel, on le placera vivant devant l'Eternel, afin de faire propitiation sur lui pour l'envoyer à Azazel dans le désert. Et Aaron offrira le taureau du sacrifice pour le péché qui est pour lui, et il fera propitiation pour lui et pour sa maison ; et il égorgera le taureau qui est pour lui en sacrifice pour le péché. Et il prendra l'encensoir plein de charbons ardents de dessus l'autel, de devant l'Eternel, et deux poignées de poudre d'aromates ; et il portera ces choses au-delà du voile ; et il mettra l'encens sur le feu devant l'Eternel, et le nuage d'encens couvrira le propitiatoire qui est sur le témoignage, et il ne mourra pas. Et il prendra du sang du taureau et en fera aspersion avec un doigt, sur la face du propitiatoire, du côté de devant, et il fera aspersion du sang sept fois avec son doigt devant le propitiatoire. Et il égorgera le bouc du sacrifice pour le péché qui est pour le peuple, et il en portera le sang au-delà du voile ; il fera de ce sang comme il a fait du sang du taureau : il en fera l'aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire. Et ainsi il fera propitiation pour le sanctuaire, [le purifiant] des souillures des fils d'Israël et de leurs péchés, en quelques fautes qu'ils consistent. Il fera de même pour la Tente d'assignation qui demeure avec eux au milieu de leurs souillures ; et personne ne sera dans la Tente d'assignation quand il entrera pour faire propitiation dans le sanctuaire, jusqu'à ce qu'il en sorte ; et il fera propitiation à cause de lui, de sa maison et de toute l'assemblée d'Israël. Et il sortira vers l'autel qui est devant l'Eternel et fera propitiation pour l'autel ; et il prendra du sang du taureau et du sang du bouc, et il en mettra sur les cornes de l'autel, tout autour. Et il fera aspersion du sang avec son doigt sept fois sur l'autel ; il le purifiera et le sanctifiera des souillures des fils d'Israël. Et quand il aura achevé de faire propitiation pour le sanctuaire, pour la Tente d'assignation et pour l'autel, il fera approcher le bouc vivant. Et Aaron appuiera ses deux mains sur la tête du bouc vivant et confessera sur lui toutes les iniquités des fils d'Israël et tous leurs péchés, en quelques fautes qu'ils consistent ; il les mettra sur la tête du bouc, puis il l'enverra au désert par un homme tout prêt. Et le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une contrée écartée ; et l'homme lâchera le bouc dans le désert. Et Aaron entrera dans la Tente d'assignation et il quittera les vêtements de lin dont il s'était revêtu pour entrer dans le sanctuaire, et il les déposera là. Et il baignera son corps avec de l'eau dans un lieu saint et reprendra son costume ; et il sortira et il offrira son holocauste et l'holocauste du peuple, et fera propitiation pour lui et pour le peuple. Et il fera fumer sur l'autel la graisse du sacrifice pour le péché. Et celui qui aura lâché le bouc pour Azazel lavera ses vêtements et baignera son corps dans l'eau, et après il rentrera au camp. On emportera hors du camp le taureau du sacrifice pour le péché et le bouc du sacrifice pour le péché dont le sang aura été porté dans le sanctuaire pour faire propitiation, et l'on brûlera leur peau, leur chair et leurs excréments. Et celui qui les aura brûlés lavera ses vêtements, baignera son corps dans l'eau, et après cela il rentrera au camp. Et ceci sera pour vous une ordonnance perpétuelle : au septième mois, le dixième jour du mois, vous mortifierez vos âmes et vous ne ferez aucune œuvre, ni celui qui est du peuple, ni l'étranger qui habite au milieu de vous. Car en ce jour on fera propitiation pour vous afin de vous purifier ; vous serez purs de tous vos péchés devant l'Eternel. Ce sera pour vous un jour de complet repos, et vous mortifierez vos âmes ; c'est une ordonnance perpétuelle. Et la propitiation sera faite par le sacrificateur qu'on aura oint et installé dans le sacerdoce en la place de son père ; il se revêtira des vêtements de lin, des vêtements sacrés. Il fera la propitiation du sanctuaire sacré ; il fera la propitiation de la Tente d'assignation et de l'autel ; il fera la propitiation pour les sacrificateurs et pour tout le peuple de l'assemblée. Ceci sera pour vous une ordonnance perpétuelle : qu'une fois l'an il soit fait propitiation pour les fils d'Israël, pour les décharger de tous leurs péchés. Et l'on fit comme l'Eternel l'avait commandé à Moïse. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle à Aaron, à ses fils et à tous les fils d'Israël et dis-leur : Voici ce que l'Eternel a commandé : Tout homme de la maison d'Israël qui égorge un bœuf, un agneau ou une chèvre dans le camp ou hors du camp, et qui ne l'amène pas à l'entrée de la Tente d'assignation pour le présenter en offrande à l'Eternel, devant le sanctuaire de l'Eternel, ce sang lui sera imputé : il a répandu du sang ; cet homme-là sera retranché du milieu de son peuple. C'est afin que les fils d'Israël amènent leurs sacrifices qu'ils immolent dans la campagne, qu'ils les amènent au sacrificateur devant l'Eternel, à l'entrée de la Tente d'assignation, et qu'ils les offrent en sacrifice d'actions de grâces à l'Eternel. Le sacrificateur répandra le sang sur l'autel de l'Eternel, à l'entrée de la Tente d'assignation, et il fera fumer la graisse en agréable odeur pour l'Eternel. Ils n'offriront plus leurs sacrifices aux satyres avec lesquels ils se prostituent ; ceci sera pour eux une ordonnance perpétuelle de génération en génération. Tu leur diras : Tout homme de la maison d'Israël ou des étrangers séjournant au milieu d'eux, qui offrira un holocauste ou un sacrifice et ne l'amènera pas à l'entrée de la Tente d'assignation pour le sacrifier à l'Eternel, cet homme-là sera retranché du milieu de son peuple. Tout homme de la maison d'Israël ou des étrangers séjournant au milieu d'eux qui mangera de quelque sang que ce soit, je tournerai ma face contre la personne qui mange le sang, et je la retrancherai du milieu de son peuple ; car l'âme de la chair est dans le sang. Et moi je vous l'ai donné en vue de l'autel pour faire propitiation pour vos âmes ; car le sang, c'est lui qui fait propitiation par l'âme. C'est pourquoi j'ai dit aux fils d'Israël : Personne d'entre vous ne mangera du sang, et l'étranger qui séjourne au milieu de vous ne mangera pas de sang. Tout homme des fils d'Israël ou des étrangers séjournant au milieu d'eux qui prend à la chasse un animal ou un oiseau qui se mange, il en versera le sang et le couvrira de terre ; car l'âme de toute chair, c'est son sang, par l'âme qui est en lui ; et j'ai dit aux fils d'Israël : Vous ne mangerez le sang d'aucune chair, car l'âme de toute chair c'est son sang ; quiconque en mangera sera retranché. Et toute personne née au pays ou étrangère, qui mangera d'une bête morte ou déchirée lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau, et sera souillée jusqu'au soir ; puis elle sera pure. Et si elle ne lave pas ses vêtements et ne baigne pas son corps, elle portera son iniquité. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Je suis l'Eternel, votre Dieu. Vous ne ferez pas comme on fait au pays d'Egypte où vous avez habité, et vous ne ferez pas comme on fait au pays de Canaan où je vous conduis ; vous ne marcherez pas selon leurs statuts ; vous écouterez mes ordonnances et vous observerez mes statuts pour y marcher. Je suis l'Eternel, votre Dieu. Vous observerez mes statuts et mes ordonnances l'homme qui les pratiquera vivra par elles : je suis l'Eternel. Nul de vous ne s'approchera de sa proche parente pour découvrir sa nudité : je suis l'Eternel. Tu ne découvriras point la nudité de ton père et la nudité de ta mère ; c'est ta mère, tu ne découvriras pas sa nudité. Tu ne découvriras point la nudité de la femme de ton père ; c'est la nudité de ton père. Tu ne découvriras point la nudité de ta sœur, fille de ton père ou fille de ta mère ; qu'elle soit née dans la maison ou qu'elle soit née au dehors, tu ne découvriras point leur nudité. Tu ne découvriras point la nudité de la fille de ton fils ou de la fille de ta fille, car c'est ta nudité. Tu ne découvriras pas la nudité de la fille de la femme de ton père, née de ton père ; c'est ta sœur. Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ton père ; elle est du sang de ton père. Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ta mère ; elle est du sang de ta mère. Tu ne découvriras pas la nudité du frère de ton père, tu ne t'approcheras point de sa femme ; c'est ta tante. Tu ne découvriras pas la nudité de ta belle-fille ; c'est la femme de ton fils, tu ne découvriras point sa nudité. Tu ne découvriras pas la nudité de la femme de ton frère ; c'est la nudité de ton frère. Tu ne découvriras pas la nudité d'une femme et de sa fille ; tu ne prendras pas la fille de son fils, ni la fille de sa fille pour découvrir leur nudité ; elles sont proches parentes, c'est un crime. Tu ne prendras pas la sœur de ta femme de manière, à créer une rivalité, en découvrant la nudité de l'une avec celle de l'autre de son vivant. Tu ne t'approcheras point d'une femme pendant son impureté périodique pour découvrir sa nudité. Tu n'auras point commerce avec la femme de ton prochain pour te souiller avec elle. Tu ne donneras point de tes enfants pour les sacrifier à Moloch et tu ne profaneras pas le nom de ton Dieu. Je suis l'Eternel. Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme ; c'est une abomination. Tu ne coucheras point avec aucune bête pour te souiller avec elle. La femme ne s'approchera point d'une bête pour se prostituer à elle ; c'est une chose monstrueuse. Ne vous souillez par aucune de ces choses ; car c'est par toutes ces, choses que se sont souillées les nations que je chasse devant vous. Le pays en a été souillé, j'ai puni son iniquité et la terre a vomi ses habitants. Mais vous, vous garderez mes statuts et mes ordonnances, et vous ne commettrez aucune de ces abominations, ni l'indigène, ni l'étranger qui séjourne au milieu de vous. Car toutes ces abominations, les hommes du pays, qui y ont été avant vous, les ont commises, et la terre en a été souillée. Et la terre ne vous vomira pas pour l'avoir souillée, comme elle a vomi la nation qui y a été avant vous. Car tous ceux qui auront commis quelqu'une de ces abominations, ceux qui auront fait cela seront retranchés du milieu de leur peuple. Vous garderez mes observances afin de ne pratiquer aucune des coutumes abominables qui ont été pratiquées avant vous ; vous ne vous souillerez point par elles. Je suis l'Eternel, votre Dieu. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle à toute l'assemblée des fils d'Israël et dis-leur : Soyez saints, car je suis saint, moi l'Eternel, votre Dieu. Que chacun craigne sa mère et son père, observant mes sabbats. Je suis l'Eternel, votre Dieu. Ne vous tournez point vers les faux dieux et ne vous faites point de dieux de fonte. Je suis l'Eternel, votre Dieu. Et lorsque vous offrirez un sacrifice d'actions de grâces à l'Eternel, vous l'offrirez de manière à être agréés. On le mangera au jour où vous le sacrifierez, et le lendemain ; ce qui restera jusqu'au troisième jour sera brûlé. Si on en mange le troisième jour, c'est une abomination, il ne sera point agréé. Celui qui en mangera portera son iniquité, car il a profané ce qui est consacré à l'Eternel. Cette personne-là sera retranchée du milieu des siens. Quand vous ferez les moissons de votre pays, tu n'iras pas jusqu'au bout de ton champ en moissonnant et tu ne glaneras pas ce qu'il y a à glaner de ta moisson. Tu ne grapilleras pas dans ta vigne et tu ne ramasseras pas dans ton verger les fruits tombés. Tu laisseras cela au pauvre et à l'étranger. Je suis l'Eternel, votre Dieu. Vous ne déroberez point, vous ne nierez point [un dépôt] et vous ne mentirez point à votre prochain. Vous ne jurerez point par mon nom en mentant, tu profanerais le nom de ton Dieu. Je suis l'Eternel. Tu ne fouleras point ton prochain et tu ne le dépouilleras pas. Tu ne retiendras point jusqu'au lendemain le salaire du journalier. Tu ne maudiras point un sourd et tu ne mettras pas devant un aveugle quelque chose qui puisse le faire tomber, tu auras crainte de ton Dieu : je suis l'Eternel. Vous ne commettrez point d'injustice en jugeant ; tu n'auras pas de faveur pour le petit, ni de complaisance pour le grand tu jugeras ton prochain selon la justice. Tu ne colporteras pas de diffamations au milieu de ton peuple ; ne te présente pas comme témoin contre le sang de ton prochain : je suis l'Eternel. Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur ; tu ne manqueras pas de reprendre ton prochain, afin de ne pas te charger d'un péché à cause de lui. Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune contre les enfants de ton peuple et tu aimeras ton prochain comme toi-même : je suis l'Eternel. Vous observerez mes ordonnances. Tu n'accoupleras pas des bestiaux d'espèces différentes. Tu n'ensemenceras pas ton champ de deux espèces de semences. Tu ne porteras pas un vêtement tissu de deux espèces de fils. Si un homme a commerce avec une femme et que ce soit une esclave unie à un autre homme et qui n'a pas été rachetée ou affranchie, ils seront châtiés, mais non punis de mort, car elle n'était pas affranchie. L'homme amènera à l'Eternel à l'entrée de la Tente d'assignation un bélier en sacrifice de réparation. Et avec le bélier du sacrifice de réparation le sacrificateur fera propitiation pour lui devant l'Eternel, pour le péché qu'il a commis, et le péché qu'il a commis lui sera pardonné. Et quand vous entrerez dans le pays et que vous planterez toutes sortes d'arbres fruitiers, vous considérerez pendant trois ans leurs fruits comme leurs prépuces ; ils seront incirconcis pour vous, on n'en mangera point. Et la quatrième année tous leurs fruits seront consacrés avec reconnaissance à l'Eternel. Et la cinquième année vous en mangerez le fruit, afin que l'arbre vous continue son rapport : je suis l'Eternel, votre Dieu. Vous ne mangerez rien avec le sang. Vous ne pratiquerez aucune sorte de divination ou de magie. Vous ne tondrez pas en rond votre tête et tu n'enlèveras pas les côtés de ta barbe. Vous ne vous ferez pas d'incisions dans la chair pour un mort et vous n'imprimerez point de figures sur vous : je suis l'Eternel. Ne déshonore pas ta fille en la prostituant, et que le pays ne se livre pas à la prostitution et ne se remplisse pas de crimes. Vous observerez mes sabbats et vous révérerez mon sanctuaire je suis l'Eternel. Ne vous adressez pas aux évocateurs et aux devins ; ne les consultez pas, vous souillant par eux : je suis l'Eternel, votre Dieu. Lève-toi devant les cheveux blancs, honore le vieillard et aie crainte de ton Dieu : je suis l'Eternel. Quand un étranger séjournera parmi vous, dans votre pays, vous ne le molesterez pas. L'étranger qui séjourne parmi vous sera pour vous comme un des vôtres ; tu l'aimeras comme toi-même ; car vous avez été étrangers dans le pays d'Egypte : je suis l'Eternel, votre Dieu. Vous ne commettrez point d'injustice en affaires, ni dans les mesures de longueur, ni dans les poids, ni dans les mesures de capacité. Vous aurez une balance juste, des poids justes, un épha juste et un hin juste : je suis l'Eternel, votre Dieu, qui vous ai fait sortir d'Egypte. Vous observerez donc tous mes statuts et toutes mes ordonnances et vous les pratiquerez : je suis l'Eternel. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël : Quiconque d'entre les fils d'Israël ou d'entre les étrangers qui séjournent en Israël donnera de ses enfants à Moloch, sera puni de mort : le peuple du pays le lapidera. Et moi je tournerai ma face contre cet homme et je le retrancherai du milieu de son peuple, parce qu'il aura livré un de ses enfants à Moloch pour souiller mon sanctuaire et profaner mon saint nom. Et si le peuple du pays ferme les yeux à l'égard de cet homme lorsqu'il livrera de ses enfants à Moloch, et ne le fait pas mourir, moi je tournerai ma face contre cet homme et contre sa famille et je le retrancherai du milieu de son peuple, avec tous ceux qui se prostituent comme lui en se prostituant à Moloch. Et la personne qui s'adressera aux esprits et aux devins, se prostituant après eux, je tournerai ma face contre cette personne et je la retrancherai du milieu de son peuple. Vous vous sanctifierez et vous serez saints ; car je suis l'Eternel, votre Dieu. Vous observerez mes statuts et vous les pratiquerez ; je suis l'Eternel qui vous sanctifie. Quiconque aura maudit son père ou sa mère sera mis à mort : il a maudit son père ou sa mère ; son sang est sur lui. Si quelqu'un commet adultère avec une femme mariée, adultère avec la femme de son prochain, l'homme et la femme adultères seront mis à mort. Si un homme couche avec la femme de son père, il découvre la nudité de son père ; ils seront tous deux mis à mort ; leur sang est sur eux. Si un homme couche avec sa belle-fille, ils seront tous deux mis à mort ; ils ont commis une chose monstrueuse ; leur sang est sur eux. Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront mis à mort ; leur sang est sur eux. Si un homme prend une femme et sa mère, c'est un crime ; on les brûlera au feu, lui et elle, afin que ce crime n'existe pas parmi vous. Si un homme a commerce avec une bête, il sera puni de mort et vous tuerez la bête. Si une femme s'approche de quelque bête pour se prostituer à elle, tu tueras la femme et la bête : elles seront mises à mort ; leur sang est sur elles. Si un homme prend sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère, et qu'il voie sa nudité et qu'elle voie la sienne, c'est un inceste infâme ; ils seront retranchés en présence des enfants de leur peuple ; il a découvert la nudité de sa sœur, il portera son iniquité. Si un homme couche avec une femme pendant son indisposition et découvre sa nudité, il a découvert son flux et elle a découvert le flux de son sang ; ils seront tous deux retranchés du milieu de leur peuple. Tu ne découvriras point la nudité de la sœur de ta mère ni de la sœur de ton père, car c'est découvrir sa proche parente ; ils porteront leur iniquité. Si un homme couche avec sa tante, il découvre la nudité de son oncle, ils porteront leur péché, ils mourront sans enfants. Si un homme prend la femme de son frère, c'est une impureté ; il a découvert la nudité de son frère, ils seront sans enfants. Vous observerez tous mes statuts et toutes mes ordonnances et vous les pratiquerez, et le pays où je vous fais entrer pour y habiter ne vous vomira pas. Vous n'adopterez pas les mœurs de la nation que je chasse de devant vous, car ils ont fait toutes ces choses et je les ai pris en dégoût ; et je vous ai dit : C'est vous qui posséderez leur pays ; je vous le donnerai pour le posséder ; c'est un pays où coulent le lait et le miel. Je suis l'Eternel, votre Dieu, qui vous ai distingués des [autres] peuples. Vous distinguerez les bêtes pures des impures et les oiseaux purs des impurs ; et ne rendez pas vos personnes abominables par des bêtes, par des oiseaux et par tout ce qui rampe sur la terre, ce que j'ai distingué pour vous, les déclarant impurs. Vous me serez saints ; car je suis saint, moi, l'Eternel, et je vous ai distingués des autres peuples pour que vous soyez à moi. Tout homme ou femme qui évoque ou qui devine doit être mis à mort ; on les lapidera ; leur sang est sur eux. L'Eternel dit à Moise : Parle aux sacrificateurs, fils d'Aaron, et dis-leur : Nul ne doit se rendre impur au milieu de son peuple pour un mort, si ce n'est pour son parent du même sang que lui, pour sa mère, pour son père, pour son fils, pour sa fille, pour son frère, et pour sa sœur vierge qui le touche de près et qui n'appartient pas à un homme ; pour elle, il se rendra impur. Comme mari, il ne se souillera pas parmi son peuple, de manière à se profaner. Les sacrificateurs ne se raseront point la tête, ils n'enlèveront pas les côtés de leur barbe, ils ne feront pas d'incision dans leur chair. Ils seront saints à leur Dieu, car ils offrent à l'Eternel les sacrifices faits par le feu, le pain de leur Dieu. Ils seront saints. Ils ne prendront point une femme prostituée ou déshonorée et ils ne prendront point une femme répudiée par son mari, car le sacrificateur est saint à son Dieu. Tu le tiendras pour saint, car il offre le pain de ton Dieu, et il te sera saint, car je suis saint, moi l'Eternel, qui vous sanctifie. Si une fille de sacrificateur se déshonore en se prostituant, elle déshonore son père ; elle sera brûlée. Le grand sacrificateur qui est au-dessus de ses frères, sur la tête duquel a été répandue l'huile de l'onction et qui a été installé en revêtant les vêtements sacrés, ne découvrira pas sa tête et ne déchirera pas ses vêtements. Il n'approchera d'aucun corps mort ; il ne se souillera ni pour son père, ni pour sa mère. Il ne sortira pas du sanctuaire et ne profanera pas le sanctuaire de son Dieu ; car l'huile de l'onction de son Dieu est un diadème sur lui : je suis l'Eternel. Il prendra pour femme une vierge. Il ne prendra ni une veuve, ni une femme répudiée, ni une femme déshonorée ou prostituée ; mais il prendra pour femme une vierge du milieu de son peuple. Il ne déshonorera point sa race au milieu de son peuple ; car je suis l'Eternel qui le sanctifie. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle à Aaron et dis-lui : Nul homme de ta race, de génération en génération, qui aura une difformité, n'approchera pour offrir le pain de son Dieu ; car nul homme qui a une difformité n'approchera. Nul homme aveugle ou boiteux, ou qui aura un défaut ou une excroissance, ou un homme qui aura une fracture au pied ou à la main, ou qui sera bossu ou nain, ou qui aura une tache à l'œil, ou qui aura la gale, ou une dartre, ou les testicules écrasés, nul homme de la postérité d'Aaron, le sacrificateur, qui aura une difformité, ne s'approchera pour offrir les sacrifices faits par le feu à l'Eternel ; il a une difformité, il ne s'approchera point pour offrir le pain de son Dieu. Il mangera le pain de son Dieu, et des choses très saintes et des choses saintes. Mais il n'ira point vers le voile et ne s'approchera point de l'autel, car il a une difformité. Il ne profanera point mon sanctuaire, car je suis l'Eternel qui le sanctifie. Moïse parla ainsi à Aaron et à ses fils et à tous les fils d'Israël. Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Parle à Aaron et à ses fils, afin qu'ils soient sur leurs gardes à l'égard des choses saintes des fils d'Israël et qu'ils ne profanent pas le nom de ma sainteté dans les choses qu'ils me consacrent : je suis l'Eternel. Dis-leur : Tout homme de votre race qui, dans vos générations futures, s'approchera des choses saintes que les fils d'Israël ont consacrées à l'Eternel et qui sera en état d'impureté, cet homme sera retranché de devant moi : je suis l'Eternel. Tout homme de la race d'Aaron qui aura la lèpre ou un écoulement ne mangera pas des choses saintes jusqu'à ce qu'il soit pur. De même celui qui aura touché une personne souillée par le contact d'un cadavre et celui qui aura eu un épanchement séminal, ou celui qui aura touché quelque animal rampant qui l'ait rendu souillé, ou touché quelqu'un qui l'ait souillé jusqu'au soir : il ne mangera pas des choses saintes, mais il baignera son corps dans l'eau, puis le soleil couché, il sera pur, et alors il mangera des choses saintes, car c'est sa nourriture. Il ne mangera pas d'une bête morte d'elle-même ou déchirée, se souillant par là : je suis l'Eternel. Ils observeront ce que je donne à observer, et ils ne se chargeront pas d'un péché à ce sujet et ne mourront pas pour avoir commis en cela une profanation : je suis l'Eternel qui les sanctifie. Aucun étranger ne mangera d'une chose sainte ; celui qui demeure chez un sacrificateur et le mercenaire ne mangeront pas d'une chose sainte. Mais un homme acquis par un sacrificateur à prix d'argent en mangera, de même que celui qui sera né chez lui ; ceux-là mangeront de sa nourriture. Une fille de sacrificateur qui sera mariée à quelqu'un d'étranger ne mangera pas de ce qui a été prélevé sur les choses saintes ; mais une fille de sacrificateur veuve ou répudiée et sans enfants, et qui sera rentrée dans la maison de son père comme elle y était dans sa jeunesse, partagera la nourriture de son père ; mais nul étranger n'en mangera. Quelqu'un qui mangera par erreur d'une chose sainte en restituera la valeur au sacrificateur en y ajoutant un cinquième. Ils ne profaneront point les choses saintes des fils d'Israël, les choses que ceux-ci prélèvent pour l'Eternel, et ne leur feront pas porter le poids de la faute dont ils se rendraient coupables en mangeant leurs choses saintes ; car je suis l'Eternel qui les sanctifie. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle à Aaron, à ses fils et à tous les fils d'Israël, et dis-leur : Qui que ce soit, de la maison d'Israël ou des étrangers d'Israël, qui présente une offrande pour quelque vœu ou pour quelque don volontaire que ce soit, s'il l'offre à l'Eternel en holocauste, pour que vous soyez agréés, que ce soit une victime irréprochable, mâle, tant en fait de gros bétail qu'en fait de moutons ou de chèvres. Vous n'offrirez rien qui ait un défaut, car le sacrifice ne serait pas agréé. Et quand un homme offrira à l'Eternel un sacrifice d'actions de grâces de gros ou de menu bétail pour s'acquitter d'un vœu ou en offrande volontaire, pour être agréée, la victime devra être sans défaut ; il ne devra y avoir en elle aucune tare. Une victime aveugle, estropiée, ou mutilée, ou affectée d'ulcère, ou de la gale, ou d'une dartre, vous ne l'offrirez pas à l'Eternel ; vous n'en ferez pas sur l'autel un sacrifice par le feu à l'Eternel. Un bœuf ou un agneau ayant un membre trop gros ou trop court, tu pourras en faire une offrande volontaire, mais pour un vœu il ne sera pas agréé. Vous n'offrirez point à l'Eternel un animal qui ait les organes froissés, écrasés, arrachés ou coupés ; vous ne ferez pas cela dans votre pays. Même venant d'un étranger, vous n'offrirez aucun de ces animaux comme aliment de votre Dieu ; puisqu'elles sont mutilées, qu'il y a un défaut en elles, elles ne seront point agréées de votre part. Et 1'Eternel parla à Moïse en disant : Quand un veau, un agneau ou un chevreau naîtra, il sera sept jours avec sa mère, et à partir du huitième jour et les jours suivants il sera agréé comme offrande faite par le feu à l'Eternel. Grosse ou menue bête, vous n'égorgerez pas l'animal et son petit le même jour. Quand vous offrirez un sacrifice d'actions de grâces à l'Eternel, vous sacrifierez de manière à être agréés. Il sera mangé le jour même ; vous n'en laisserez rien jusqu'au lendemain : je suis l'Eternel. Vous garderez mes commandements et vous les accomplirez : je suis l'Eternel. Vous ne profanerez pas mon saint nom et je serai sanctifié au milieu des fils d'Israël. Je suis l'Eternel qui vous sanctifie, celui qui vous a fait sortir du pays d'Egypte pour être votre Dieu. Je suis l'Eternel. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : [Voici] les solennités de l'Eternel que vous publierez comme convocations saintes. Ce sont ici mes solennités. Durant six jours on vaquera à ses affaires ; mais le septième jour il y aura repos, repos complet avec sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre ; c'est un repos consacré à l'Eternel dans tous les lieux que vous habiterez. Voici les fêtes de l'Eternel, les convocations saintes que vous publierez en leur saison. Au premier mois, le quatorzième du mois, dans la soirée, c'est la Pâque le l'Eternel ; et le quinzième jour du mois, c'est la fête des pains sans levain en l'honneur de l'Eternel ; pendant sept jours vous mangerez des pains sans levain. Le premier jour vous aurez une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre servile. Vous offrirez à l'Eternel pendant sept jours des sacrifices faits par le feu. Au septième jour il y aura une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre servile. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Quand vous serez entrés au pays que je vous donne et que vous en ferez la moisson, vous apporterez au sacrificateur la première gerbe de votre moisson. Il balancera cette gerbe devant l'Eternel pour que vous lui soyez agréables ; le sacrificateur la balancera le lendemain du sabbat. Vous offrirez, le jour où vous balancerez la gerbe, un agneau sans défaut, d'un an, en holocauste à l'Eternel. L'oblation qui l'accompagne sera de deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile, offerte en sacrifice par le feu, d'agréable odeur, à l'Eternel ; la libation sera de vin, le quart d'un hin. Vous ne mangerez ni pain, ni grains grillés ou broyés jusqu'à ce jour même, jusqu'à ce que vous ayez apporté l'offrande de votre Dieu ; c'est une ordonnance perpétuelle pour vos descendants, dans tous les lieux que vous habiterez. Depuis le lendemain du sabbat, depuis le jour où vous apporterez la gerbe pour être balancée, vous compterez sept semaines complètes. Vous compterez cinquante jours jusqu'au lendemain du septième sabbat, et vous offrirez à l'Eternel une oblation nouvelle. Vous apporterez, des lieux où vous habiterez, deux pains pour offrande balancée ; ils seront de deux dixièmes de fleur de farine, cuits avec du levain ; ce sont les prémices pour l'Eternel. Avec le pain, vous offrirez aussi sept agneaux sans défaut, d'un an, et un jeune taureau et deux béliers, qui seront un holocauste à l'Eternel avec leur oblation et leurs libations ; ce sera un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur, à l'Eternel. Vous offrirez aussi un bouc en sacrifice pour le péché et deux agneaux d'un an en sacrifice d'actions de grâces. Et le sacrificateur les balancera avec le pain des prémices en offrande balancée devant l'Eternel ; avec les deux agneaux ils seront consacrés à l'Eternel et appartiendront au sacrificateur. En ce même jour-là vous publierez la fête et vous aurez une sainte convocation. Vous ne ferez aucune œuvre servile ; c'est une ordonnance perpétuelle pour vos descendants dans tous les lieux où vous demeurerez. Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu n'achèveras pas de moissonner le bout de ton champ, et tu ne glaneras pas ce qui pourra, rester de ta moisson ; mais tu laisseras cela pour le pauvre et pour l'étranger : je suis l'Eternel ton Dieu. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle ainsi aux fils d'Israël : Au septième mois, le premier du mois, vous aurez un repos solennel, un rappel à son de fanfare, une sainte convocation. Vous ne ferez aucune œuvre servile et vous offrirez à l'Eternel des sacrifices faits par le feu. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Or le dix de ce septième mois est le jour des Expiations ; vous aurez une sainte convocation, vous vous mortifierez et vous offrirez à l'Eternel des sacrifices faits par le feu. Vous ne ferez aucune œuvre ce jour-là, car c'est un jour d'expiation destiné à faire propitiation pour vous devant l'Eternel votre Dieu. Car toute personne qui ne se mortifiera pas ce jour-là sera retranchée du milieu de son peuple. Et toute personne qui fera quelque œuvre servile en ce jour-là, je ferai périr cette personne au milieu de son peuple. Vous ne ferez aucun travail. C'est une ordonnance perpétuelle pour vos descendants, dans tous les lieux où vous demeurerez. Ce sera pour vous un repos, un repos absolu, et vous vous mortifierez. Le neuf du mois, au soir, d'un soir jusqu'à l'autre, vous observerez votre repos. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël et dis : Au quinzième jour de ce septième mois, c'est la fête des Tabernacles pendant sept jours en l'honneur de l'Eternel. Le premier jour il y aura une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre servile. Pendant sept jours vous offrirez à l'Eternel des sacrifices faits par le feu. Le huitième jour vous aurez une sainte convocation et vous offrirez à l'Eternel des sacrifices faits par le feu : c'est une fête de clôture ; vous ne ferez aucune œuvre servile. Ce sont là les solennités de l'Eternel que vous publierez comme convocation sainte en offrant à l'Eternel des sacrifices faits par le feu, holocaustes et oblations, victimes et libations, chaque chose à son jour ; indépendamment des sabbats de l'Eternel et de vos dons et de tous vos vœux et de toutes vos offrandes volontaires que vous présenterez à l'Eternel. Or le quinzième jour, du septième mois, quand vous récolterez les produits de la terre, vous célébrerez la fête de l'Eternel pendant sept jours. Au premier jour il y aura repos complet, et au huitième repos complet. Et vous prendrez le premier jour de beaux fruits d'arbres, des palmes et des branches d'arbres touffus et de saules de rivières ; et vous vous réjouirez devant l'Eterne1 votre Dieu pendant sept jours. Vous la célébrerez, cette fête à l'Eternel, sept jours chaque année. C'est une ordonnance perpétuelle pour vos descendants ; vous la célébrerez le septième mois. Vous demeurerez pendant sept jours dans des cabanes ; tout ce qui est né en Israël demeurera dans des cabanes, pour que vos descendants sachent que j'ai fait habiter les fils d'Israël sous des tentes lorsque je les ai fait sortir du pays d'Egypte : je suis l'Eternel, votre Dieu. Et Moïse fit connaître aux fils d'Israël les fêtes de l'Eternel. Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Ordonne aux fils d'Israël de t'apporter pour le candélabre de l'huile pure d'olives pilées, pour entretenir constamment les lampes. Aaron la préparera en dehors du voile du témoignage, dans la Tente d'assignation, pour brûler du soir au matin devant l'Eternel constamment ; c'est une ordonnance perpétuelle pour vos descendants. Il arrangera les lampes sur le candélabre d'or [pour qu'elles brûlent] constamment devant l'Eternel. Et tu prendras de la fleur de farine et tu en cuiras douze gâteaux ; chaque gâteau sera de deux dixièmes. Et tu les placeras en deux piles, six par pile, sur la table d'or devant l'Eternel. Et tu mettras sur chaque pile de l'encens pur qui servira pour le pain de mémorial offert par le feu à l'Eternel. Chaque jour de sabbat on disposera les pains devant l'Eternel pour y être constamment de la part des fils d'Israël : c'est une alliance perpétuelle. Ils appartiendront à Aaron et à ses fils qui les mangeront en lieu saint, car c'est pour eux une chose très sainte prise sur les offrandes faites par le feu à l'Eternel ; c'est une ordonnance perpétuelle. Et le fils d'une femme israélite, mais dont le père était égyptien, vint au milieu des fils d'Israël, et il y eut une querelle dans le camp entre le fils de la femme israélite et un homme israélite. Et le fils de la femme israélite prononça le nom [sacré] et le blasphéma ; et ils l'amenèrent à Moïse. Et le nom de sa mère était Sélomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan. Et ils le mirent sous garde pour que Moïse leur expliquât de la part de l'Eternel ce qu'il fallait faire. Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Fais conduire en dehors du camp celui qui a blasphémé, et que tous ceux qui l'ont entendu posent leurs mains sur sa tête et que toute l'assemblée le lapide. Et tu parleras ; aux fils d'Israël en disant : Qui que ce soit qui blasphème son Dieu, il portera son péché ; et s'il prononce le nom de l'Eternel, il sera puni de mort ; toute l'assemblée le lapidera, étranger ou indigène ; il mourra pour avoir blasphémé le nom [de l'Eternel]. Et un homme qui frappe mortellement quelque personne que ce soit, sera mis à mort. Et celui qui frappe mortellement une pièce de bétail, la remplacera : vie pour vie. Et un homme qui fera une blessure à son prochain, on lui fera comme il a fait. Fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent : on lui fera le même mal qu'il a fait à son prochain. Celui qui aura tué une pièce de bétail la remplacera et celui qui aura tué un homme sera mis à mort. Vous n'aurez qu'une même loi ; l'étranger sera traité comme l'indigène ; car je suis l'Eternel, votre Dieu. Et Moïse parla aux fils d'Israël, et ils emmenèrent en dehors du camp celui qui avait blasphémé, et ils le lapidèrent. Ainsi les fils d'Israël firent comme l'Eternel l'avait commandé à Moïse. Et l'Eternel parla à Moïse au mont Sinaï, en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Quand vous serez entrés au pays que je vous donne, la terre se reposera ; il y aura sabbat à l'Eternel. Pendant six ans, tu ensemenceras ton champ, et pendant six ans tu tailleras ta vigne, et tu en recueilleras le produit. Et la septième année il y aura repos, repos complet pour la terre, un sabbat à l'Eternel ; tu n'ensemenceras point ton champ et tu ne tailleras point ta vigne. Tu ne moissonneras pas ce qui poussera [de soi-même] de ta moisson [précédente] et tu ne vendangeras pas les raisins de ta vigne non taillée ; [ce sera] une année de repos pour la terre. Et le produit de ce repos de la terre vous servira de nourriture, à toi, à ton serviteur, à ta servante, à ton mercenaire et à ton étranger, qui demeurent avec toi ; pour ton bétail aussi et pour les animaux qui sont dans ton pays ; tout son produit leur servira de nourriture. Et tu compteras sept semaines d'années, sept fois sept ans, et ces sept semaines d'années te feront une période de quarante-neuf ans. Et au septième mois, le dix du mois, tu feras retentir le son de la trompette ; au jour des Expiations vous ferez passer la trompette dans tout votre pays. Et vous sanctifierez la cinquantième année et vous publierez la liberté dans le pays pour tous les habitants. Ce sera pour vous un jubilé ; vous rentrerez chacun dans sa propriété et vous rentrerez chacun dans sa famille. La cinquantième année sera pour vous le jubilé : vous ne sèmerez point et vous ne moissonnerez point le produit de cette année et vous n'en vendangerez point le fruit venu de lui-même. Car c'est le jubilé ; il vous sera sacré ; vous en mangerez le produit en le prenant aux champs. En cette année de jubilé chacun de vous reviendra dans sa propriété. Si vous faites une vente à votre prochain ou si vous achetez quelque chose de votre prochain, que nul de vous ne lèse son frère. C'est d'après le nombre des années écoulées depuis le jubilé que tu achèteras à ton prochain, et c'est d'après le nombre des années de récolte qu'il te vendra. Selon qu'il reste plus d'années, tu augmenteras le prix d'achat ; selon qu'il en reste moins, tu le réduiras ; car c'est le nombre des récoltes qu'il te vend. Nul de vous ne lésera son prochain ; mais tu auras crainte de ton Dieu, car moi, l'Eternel, je suis votre Dieu. Vous pratiquerez mes ordonnances et vous observerez mes lois et les pratiquerez, et vous habiterez dans le pays en sécurité et la terre donnera ses fruits ; vous mangerez à satiété et vous y habiterez en sécurité. Que si vous dites : Que mangerons-nous la septième année ? Voici, nous n'aurons pas semé et nous ne ferons pas notre récolte ! je vous enverrai ma bénédiction la sixième année et elle donnera une récolte pour trois ans. Et vous sèmerez la huitième année et vous mangerez de l'ancienne récolte jusqu'à la neuvième année ; jusqu'à ce que sa récolte soit venue, vous mangerez de l'ancienne. Et la terre ne se vendra pas à perpétuité ; car la terre est à moi ; car vous êtes chez moi des étrangers et des gens en séjour. Et dans tout le pays que vous posséderez, vous accorderez le rachat du sol. Lorsque ton frère devient pauvre et vendra une partie de sa propriété, son garant, son plus proche parent, viendra et rachètera ce que son frère aura vendu. Et s'il ne se trouve pas de garant pour cet homme et qu'il se procure lui-même la somme nécessaire pour le rachat, il comptera les années écoulées depuis la vente et restituera l'excédant à l'acquéreur et rentrera dans sa propriété. S'il ne trouve pas de quoi faire cette restitution, la terre vendue restera entre les mains de l'acquéreur jusqu'à l'année du jubilé ; et au jubilé elle sera libérée et il rentrera dans sa propriété. Lorsqu'un homme vend une maison d'habitation dans une ville entourée de murs, il aura droit de rachat jusqu'à la fin de l'année de la vente ; son droit de rachat durera une année, mais si elle n'est pas rachetée avant l'expiration d'une année complète, la maison qui est dans la ville entourée de murs demeurera à perpétuité à l'acquéreur et à ses descendants ; elle ne sera pas libérée au jubilé. Mais les maisons des villages, qui ne sont pas entourés de murs, seront considérées comme allant avec le fonds de terre ; on pourra les racheter et au jubilé elles seront libérées. Et pour les villes des Lévites, pour les maisons qui leur appartiennent dans ces villes, il y aura droit de rachat perpétuel pour les Lévites. Si quelqu'un d'entre les Lévites a fait le rachat, cette vente perdra son effet au jubilé ; car les maisons des villes des Lévites sont leur possession parmi les fils d'Israël. Les champs des faubourgs et de leurs villes ne seront point vendus ; car c'est leur propriété perpétuelle. Si ton frère qui est près de toi déchoit et s'appauvrit, tu le soutiendras, fût-il étranger et habitant, afin qu'il vive près de toi. Ne tire de lui ni intérêt, ni profit ; et tu auras crainte de ton Dieu et ton frère vivra près de toi. Tu ne lui donneras pas ton argent à intérêt et tu ne [lui] donneras point de tes vivres pour en tirer un profit. Je suis l'Eternel, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte pour vous donner le pays de Canaan, pour être votre Dieu. Si ton frère qui est près de toi s'appauvrit et se vend à toi, tu ne lui imposeras pas le travail d'un esclave. Il sera chez toi comme mercenaire, comme domestique ; il travaillera chez toi jusqu'à l'année du jubilé. Et alors il sortira de chez toi, lui et ses fils avec lui ; il retournera dans sa famille et rentrera dans la propriété de ses pères ; car ils sont mes serviteurs, que j'ai fait sortir pays d'Egypte ; ils ne seront point vendus comme on vend un esclave. Tu ne domineras point sur lui avec rigueur ; et tu auras crainte de ton Dieu. Les esclaves, hommes on femmes, qui vous appartiendront, seront pris des nations qui vous entourent ; c'est d'elles que vous achèterez serviteurs et servantes. Et vous achèterez aussi des esclaves d'entre les fils des étrangers établis chez vous et de leurs familles qui seront parmi vous, d'entre les enfants qu'ils auront engendrés dans votre pays, et ils seront votre propriété. Vous les laisserez en héritage à vos fils après vous, pour les posséder comme propriété ; vous les traiterez comme esclaves, à perpétuité ; mais quant à vos frères, les fils d'Israël, tu ne seras pas pour eux un maître dur. Lorsqu'un étranger habitant chez toi se sera enrichi et que ton frère sera devenu pauvre près de lui et se vendra à l'étranger domicilié chez toi ou à un rejeton d'une famille étrangère, après qu'il se sera vendu il y aura pour lui droit de rachat : un de ses frères, pourra le racheter. Son oncle ou le fils de son oncle pourra le racheter, ou quelqu'un de ses parents du même sang pourra le racheter ; ou, s'il en a les moyens, il se rachètera lui-même. Il comptera avec son acquéreur depuis l'année où il s'est vendu à lui jusqu'à l'année du jubilé ; et le prix de vente se comptera d'après le nombre des années ; il sera chez lui sur le pied des journées d'un mercenaire, S'il y a encore beaucoup d'années, il payera son rachat à raison de ces années et à proportion du prix pour lequel il avait été acquis ; et s'il reste peu d'années jusqu'à celle du jubilé, il comptera avec lui : il rendra pour le prix de son achat à proportion du nombre des années. Il sera chez lui sur le pied des journées d'un mercenaire à l'année ; celui-ci ne le traitera pas avec rigueur sous tes yeux. S'il n'est racheté de l'une de ces manières, il sortira l'année du jubilé, lui et ses fils avec lui. Car c'est de moi que les fils d'Israël sont serviteurs ; ils sont mes serviteurs, que j'ai fait sortir du pays d'Egypte : je suis l'Eternel, votre Dieu. Vous ne vous ferez point d'idoles ; vous ne vous dresserez pas d'image taillée et de cippe et vous ne mettrez pas dans votre pays de pierre ornée de figures, pour vous prosterner près d'elles ; car je suis l'Eternel, votre Dieu. Vous observerez mes sabbats et vous relèverez mon sanctuaire. Je suis l'Eternel. Si vous marchez dans mes statuts, si vous gardez mes commandements et les pratiquez, je vous donnerai vos pluies dans leur saison ; la terre donnera son produit, et les arbres des champs donneront leurs fruits. Le foulage des grains atteindra chez vous la vendange, et la vendange atteindra les semailles ; vous mangerez votre pain à satiété, et vous habiterez en sécurité dans votre pays. Je ferai régner la paix dans le pays ; vous dormirez sans que personne vous effraie ; je ferai disparaître du pays les animaux malfaisants, et l'épée ne passera point dans votre pays. Vous poursuivrez vos ennemis, et ils tomberont devant vous par l'épée. Cinq d'entre vous en poursuivront cent, et cent d'entre vous en poursuivront dix mille, et vos ennemis tomberont devant vous par l'épée. Et je me tournerai vers vous, je vous ferai fructifier et multiplier, et j'établirai mon alliance avec vous. Vous mangerez des récoltes anciennes, très anciennes, et vous ferez sortir l'ancienne pour faire place à la nouvelle. Et je mettrai ma demeure au milieu de vous, et mon âme ne vous prendra point en dégoût. Et je marcherai au milieu de vous ; je serai votre Dieu et vous serez mon peuple. Je suis l'Eternel, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte pour n'y plus être esclaves. J'ai brisé, les barres de votre joug et je vous ai fait marcher tête levée. Mais si vous ne m'écoutez pas et que vous ne pratiquiez pas tous ces commandements, si vous méprisez mes ordonnances et si votre âme a mes lois en aversion, pour ne pas pratiquer tous mes commandements et pour enfreindre mon alliance, à mon tour voici ce que je vous ferai : Je ferai venir sur vous des maux effrayants, la langueur et la fièvre, qui font défaillir le visage et dépérir la vie, vous sèmerez en vain votre semence : vos ennemis la mangeront. Et je tournerai ma face contre vous ; vous serez battus par vos ennemis ; ceux qui vous haïssent domineront sur vous, et vous fuirez sans que personne vous poursuive. Et si avec cela vous ne m'écoutez pas, je vous châtierai encore sept fois autant à cause de vos péchés ; et je briserai la force qui fait votre orgueil ; je ferai que votre ciel soit comme de fer et votre terre d'airain. Vos efforts n'aboutiront à rien ; votre terre ne donnera pas son produit et l'arbre de la terre ne donnera pas son fruit. Et si vous marchez contre moi et ne voulez pas m'écouter, je vous châtierai encore sept fois autant selon vos péchés. Je lâcherai contre vous les bêtes sauvages, qui vous raviront vos enfants, qui extermineront votre bétail et qui vous réduiront à un petit nombre, et vos chemins deviendront déserts. Et si avec ces châtiments vous ne revenez pas à moi et marchez toujours contre moi, à mon tour je marcherai contre vous et je vous frapperai moi aussi sept fois plus à cause de vos péchés. Et je ferai venir contre vous l'épée vengeresse de l'alliance ; et vous vous presserez dans vos villes, et je déchaînerai la peste au milieu de vous, et vous serez livrés à l'ennemi, lorsque je vous retirerai le pain, votre soutien, que dix femmes cuiront votre pain dans un même four et vous rendront votre pain au poids et que vous mangerez sans vous rassasier. Et si avec cela vous ne m'écoutez pas et marchez encore contre moi, je marcherai contre vous avec fureur et je vous châtierai moi aussi sept fois plus à cause de vos péchés. Vous mangerez la chair de vos fils et vous mangerez la chair de vos filles ; je dévasterai vos hauts lieux, j'abattrai vos colonnes solaires et je mettrai vos cadavres sur les cadavres de vos dieux infâmes et mon âme vous aura en dégoût. Je mettrai vos villes en ruines ; je désolerai vos sanctuaires, je ne respirerai plus le parfum de vos offrandes ; et je désolerai, moi, le pays, et vos ennemis qui y habiteront en seront stupéfaits ; et vous, je vous dispenserai parmi les nations et je tirerai l'épée derrière vous, et votre pays restera désolé et vos villes resteront en ruines. Alors la terre se complaira en ses sabbats, durant tout le temps qu'elle sera désolée et que vous serez dans le pays de vos ennemis ; alors la terre se reposera et aura son plaisir en ses sabbats. Tout le temps qu'elle sera dévastée, elle jouira du repos qu'elle n'avait point eu dans vos sabbats pendant que vous l'habitiez. Quant à ceux d'entre vous qui survivront, je rendrai leur cœur tremblant dans les pays de leurs ennemis ; le bruit d'une feuille agitée les poursuivra ; ils fuiront comme ont fuit devant l'épée et ils tomberont sans qu'on les poursuive. Ils trébucheront l'un contre l'autre comme devant l'épée sans que personne les poursuive, et vous ne pourrez tenir bon devant vos ennemis. Vous périrez parmi les nations, et le pays de vos ennemis vous dévorera. Et ceux d'entre vous qui survivront seront consumés à cause de leurs iniquités dans les pays de vos ennemis, et ils seront aussi consumés à cause des iniquités de leurs pères, lesquelles sont avec eux. Et ils confesseront leur iniquité et l'iniquité de leurs pères dans leurs transgressions qu'ils ont commises contre moi et dans la résistance qu'ils m'ont opposée. Et moi aussi je leur ai résisté et les ai fait venir dans le pays de leurs ennemis. Si alors leur cœur incirconcis s'humilie et qu'ils acquiescent à la punition de leurs fautes, je me souviendrai de mon alliance avec Jacob, et même je me souviendrai de mon alliance avec Isaac et de mon alliance avec Abraham, et je me souviendrai du pays ; et le pays sera abandonné par eux et il se complaira en ses sabbats pendant qu'il sera dévasté loin d'eux, et ils acquiesceront à la punition de leurs fautes, parce qu'ils ont méprisé mes ordonnances et que leur âme a eu mes statuts en aversion. Mais même ainsi, lorsqu'ils seront dans le pays de leurs ennemis, je ne les rejetterai point et je ne les aurai point en aversion jusqu'à les exterminer et à rompre mon alliance avec eux ; car je suis l'Eternel leur Dieu. Et je me souviendrai en leur faveur de l'alliance faite avec leurs ancêtres, que j'ai fait sortir du pays d'Egypte, aux yeux des nations, pour être leur Dieu, moi l'Eternel. Tels sont les statuts, les ordonnances et les lois que l'Eternel établit entre lui et les fils d'Israël au mont Sinaï, par le ministère de Moïse. L'Eternel parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Si quelqu'un fait un vœu à l'Eternel, en promettant la valeur estimée en sicles d'une personne, si c'est un homme de vingt à soixante ans, l'estimation sera de cinquante sicles d'argent, selon le sicle sacré ; si c'est une femme, l'estimation sera de trente sicles. Depuis l'âge de cinq ans jusqu'à l'âge de vingt ans, l'estimation sera de vingt sicles pour un garçon et de dix sicles pour une fille. Depuis l'âge d'un mois jusqu'à l'âge de cinq ans, l'estimation sera de cinq sicles d'argent pour un garçon et de trois sicles d'argent pour une fille. Depuis l'âge de soixante ans et au-dessus, si c'est un homme, l'estimation sera de quinze sicles, et de dix sicles si c'est une femme. Si la personne est trop pauvre pour payer la valeur de l'estimation, on la présentera au sacrificateur, et le sacrificateur l'estimera et le sacrificateur fixera le prix d'après les ressources de celui qui a fait le vœu. S'il s'agit d'animaux dont ont fait offrande à l'Eternel, tout ce qu'on donne à l'Eternel de ce genre d'animaux sera chose sacrée. On ne le changera point et on ne remplacera pas un bon par un mauvais, ni un mauvais par un bon, et si l'on remplace un animal par un autre, tous les deux seront chose sacrée. S'il s'agit de quelque animal impur dont on ne peut faire offrande à l'Eternel, on présentera l'animal au sacrificateur, et le sacrificateur en fera l'estimation selon qu'il sera bon ou mauvais, et l'on s'en tiendra à l'estimation du sacrificateur. Mais si on veut le racheter, on ajoutera un cinquième à l'estimation. Et quand quelqu'un consacrera à l'Eternel sa maison, le sacrificateur en fera l'estimation selon qu'elle sera bonne ou mauvaise ; on s'arrêtera à l'estimation que le sacrificateur en aura faite. Et si celui qui a consacré sa maison veut la racheter, il ajoutera un cinquième au prix de l'estimation, et elle lui appartiendra. Et si quelqu'un consacre à l'Eternel une partie de son domaine patrimonial, l'estimation se fera d'après la quantité qu'on y sème, à raison de cinquante sicles d'argent pour un homer d'orge. S'il consacre son champ dans l'année du jubilé, on s'en tiendra à ce prix d'estimation. Mais s'il consacre son champ après le jubilé, le sacrificateur évaluera le prix à raison du nombre d'années qui restent jusqu'au jubilé, et il sera fait une réduction sur le prix d'estimation. Et si celui qui a consacré son champ veut le racheter, il ajoutera un cinquième au prix de l'estimation et le champ lui restera. S'il ne rachète pas le champ et qu'il le vende à quelqu'un d'autre, il ne pourra plus être racheté. Et quand l'acquéreur en sortira au jubilé, son champ sera consacré à l'Eternel comme un champ qui a été voué ; il deviendra la propriété du sacrificateur. Et, si quelqu'un consacre à l'Eternel un champ qu'il ait acheté et qui ne soit pas de son patrimoine, le sacrificateur en évaluera le prix d'après l'estimation jusqu'à l'année du jubilé et cet homme payera le jour même le prix fixé, vu que le champ est consacré à l'Eternel. L'année du jubilé le champ retournera à celui de qui il l'avait acheté, et du patrimoine duquel il faisait partie. Toute estimation sera faite en sicles du sanctuaire ; le sicle est de vingt guéras. Toutefois nul ne consacrera les premiers-nés de son bétail, lesquels appartiennent à l'Eternel en leur qualité de premiers-nés : soit que ce soit du gros ou du menu bétail, ils appartiennent à l'Eternel. S'il s'agit d'une pièce de bétail impure, on la rachètera au prix de l'estimation, en y ajoutant un cinquième ; si elle n'est pas rachetée, elle sera vendue d'après l'estimation. Mais tout ce que quelqu'un aura voué par interdit à l'Eternel dans ce qui lui appartient, soit homme, soit animal, soit champ patrimonial, ne pourra ni se vendre, ni se racheter : tout interdit est très saint et appartient à l'Eternel. Aucune personne vouée par interdit ne pourra être rachetée ; elle sera mise à mort. Toute dîme de la terre, prélevée sur les semences de la terre et sur des fruits des arbres, appartient à l'Eternel : elle est consacrée à l'Eternel. Si quelqu'un veut racheter quelque chose de sa dîme, il y ajoutera un cinquième. Toute dîme de gros et de menu bétail, de tout ce qui passe sous la houlette, le dixième sera consacré à l'Eternel. On ne fera pas un choix entre ce qui est bon ou mauvais et on ne fera pas d'échange ; si toutefois on fait un échange, l'animal remplacé et celui qui le remplace seront tous deux consacrés : ils ne pourront être rachetés. Tels sont les commandements que l'Eternel donna à Moïse pour les fils d'Israël, au mont Sinaï.
Et l'Eternel parla à Moïse au désert de Sinaï, dans la Tente d'assignation, le premier jour du second mois, la seconde année après leur sortie du pays d'Egypte, en disant : Faites le compte de toute l'assemblée des fils d'Israël, selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms de tous les mâles par tête, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service en Israël ; vous en ferez le recensement selon leurs troupes, toi et Aaron. Et avec vous il y aura un homme par tribu, un homme qui soit chef de sa maison patriarcale. Voici les noms des hommes qui vous assisteront : Pour Ruben Elitsur, fils de Schédéur ; pour Siméon : Sélumiel, fils de Tsurischaddaï ; pour Juda : Nahason, fils d'Amminadab ; pour Issacar : Néthanéel, fils de Tsuar ; pour Zabulon : Eliab, fils de Hélon ; pour les fils de Joseph : pour Ephraïm : Elisama, fils d'Ammihud ; pour Manassé : Gamliel, fils de Pédahtsur ; pour Benjamin : Abidan, fils de Guidéoni ; pour Dan : Ahiézer, fils d'Ammischaddaï ; pour Asser : Paguiel, fils d'Ocran ; pour Gad : Eliasaph, fils de Déuël ; pour Nephthali : Abira, fils d'Enan. Tels sont ceux qui furent convoqués du sein de l'assemblée ; ils étaient princes de leurs tribus patriarcales ; ce furent les chefs des milliers d'Israël. Moïse et Aaron prirent ces hommes, qui avaient été désignés par leurs noms, et convoquèrent toute l'assemblée, le premier jour du second mois ; et ils furent enregistrés, selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms par tête, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse, et il en fit le dénombrement au désert de Sinaï. Les fils de Ruben, premier-né d'Israël, leurs descendants selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms par tête, tous les mâles, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service : les recensés pour la tribu de Ruben furent quarante-six mille cinq cents. Pour les fils de Siméon, leurs descendants selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, recensés en comptant les noms de tous les mâles par tête, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service : les recensés de la tribu de Siméon furent cinquante-neuf mille trois cents. Pour les fils de Gad, leurs descendants selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service : les recensés de la tribu de Gad furent quarante-cinq mille six cent cinquante. Pour les fils de Juda, leurs descendants selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service : les recensés de la tribu de Juda furent soixante-quatorze mille six cents. Pour les fils d'Issacar, leurs descendants selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service : les recensés de la tribu d'Issacar furent cinquante-quatre mille quatre cents. Pour les fils de Zabulon, leurs descendants selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service : les recensés de la tribu de Zabulon furent cinquante-sept mille quatre cents. Pour les fils de Joseph : Pour les fils d'Ephraïm, leurs descendants selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service : les recensés de la tribu d'Ephraïrn furent quarante mille cinq cents. Pour les fils de Manassé, leurs descendants selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service : les recensés de la tribu de Manassé furent trente-deux mille deux cents. Pour les fils de Benjamin, leurs descendants selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service : les recensés de la tribu de Benjamin furent trente-cinq mille quatre cents. Pour les fils de Dan, leurs descendants selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service : les recensés de la tribu de Dan furent soixante-deux mille sept cents. Pour les fils d'Asser, leurs descendants selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service : les recensés de la tribu d'Asser furent quarante-un mille cinq cents. Pour les fils de Nephthali, leurs descendants selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service : les recensés de la tribu de Nephthali furent cinquante-trois mille quatre cents. Tels sont ceux dont Moïse et Aaron firent le recensement avec les douze hommes, princes d'Israël, un homme par maison patriarcale. Tous les fils d'Israël dont on fit le recensement selon leurs maisons patriarcales, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tout homme apte au service, tous ceux dont on fit le recensement furent six cent trois mille cinq cent cinquante. Et les Lévites, selon leur tribu patriarcale, ne furent point compris dans le recensement avec les autres. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : De la seule tribu de Lévi tu ne feras pas le recensement, et tu n'en feras pas figurer le compte avec celui des fils d'Israël. Et toi, tu chargeras les Lévites du soin de la Demeure du témoignage, de tous ses ustensiles et de tout ce qui y tient ; ce sont eux qui porteront la Demeure et tous ses ustensiles, qui en feront le service ; et ils camperont autour de la Demeure. Et quand la Demeure partira, les Lévites la démonteront ; et quand la Demeure campera, les Lévites la dresseront ; et l'étranger qui en approchera sera mis à mort. Les fils d'Israël camperont chacun dans son camp, chacun près de sa bannière, selon leurs troupes. Et les Lévites camperont autour de la Demeure du témoignage, en sorte qu'il n'éclate pas de colère sur l'assemblée des fils d'Israël ; et les Lévites auront la garde de la Demeure du témoignage. Et les fils d'Israël agirent en tout comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse ; ils firent ainsi. L'Eternel parla à Moïse et à Aaron en disant : Les fils d'Israël camperont chacun près de sa bannière, sous les enseignes de leurs maisons patriarcales ; ils camperont vis-à-vis de la Tente d'assignation, tout autour. A l'avant, vers l'orient, campera la bannière du camp de Juda selon ses troupes ; et le prince des fils de Juda est Nahason, fils d'Amminadab, et son corps, et les hommes de son recensement sont soixante-quatorze mille six cents. A côté de lui campera la tribu d'Issacar ; et le prince des fils d'Issacar est Néthanéel, fils de Tsuar, et son corps et les hommes de son recensement sont cinquante-quatre mille quatre cents ; puis la tribu de Zabulon ; et le prince des fils de Zabulon est Eliab, fils de Hélon, et son corps et les hommes de son recensement sont cinquante-sept mille quatre cents. Total des hommes du recensement pour le camp de Juda : cent quatre-vingt-six mille quatre cents hommes, selon leurs troupes. Ils se mettront en marche les premiers. La bannière du camp de Ruben sera au midi avec ses troupes. Le prince des fils de Ruben est Elitsur, fils de Schédéur, et son corps et les hommes de son recensement sont quarante-six mille cinq cents. A côté de lui campera la tribu de Siméon ; et le prince des fils de Siméon est Sélumiel, fils de Tsurischaddaï, et son corps et les hommes de son recensement sont cinquante-neuf mille trois cents ; puis la tribu de Gad ; et le prince des fils de Gad est Eliasaph, fils de Réuël, et son corps et les hommes de son recensement sont quarante-cinq mille six cent cinquante. Total des hommes du recensement pour le camp de Ruben : cent cinquante un mille quatre cent cinquante, selon leurs troupes. Ils se mettront en marche les seconds. Ensuite se mettra en marche la Tente d'assignation, le camp des Lévites, au milieu des autres camps. Ils marcheront dans l'ordre dans lequel ils auront campé, chacun à son rang, selon sa bannière. La bannière du camp d'Ephraïm sera à l'occident, avec ses troupes ; et le prince des fils d'Ephraïm est Elisama, fils d'Ammihud, et son corps et les hommes de son recensement sont quarante mille cinq cents. A côté de lui campera la tribu de Manassé ; et le prince des fils de Manassé est Gamliel, fils de Pédahtsur, et son corps et les hommes de son recensement sont trente-deux mille deux cents ; puis la tribu de Benjamin ; et le prince des fils de Benjamin est Abidan, fils de Guidéoni, et son corps et les hommes de son recensement sont trente-cinq mille quatre cents. Total des hommes du recensement pour le camp d'Ephraïm : cent huit mille et cent, selon leurs troupes. Ils se mettront en marche les troisièmes. La bannière du camp de Dan sera au nord avec ses troupes ; et le prince des fils de Dan est Ahiézer, fils d'Ammischaddaï, et son corps et les hommes de son recensement sont soixante-deux mille sept cents. A côté de lui campera la tribu d'Asser ; et le prince des fils d'Asser est Paguiel, fils d'Ocran, et son corps et les hommes de son recensement sont quarante et un mille cinq cents ; puis la tribu deNephthali ; et le prince des fils de Nephthali est Ahira, fils d'Enan, et son corps et les hommes de son recensement sont cinquante-trois mille quatre cents. Total des hommes du recensement pour le camp de Dan : cent cinquante-sept mille six cents. Ils se mettront en marche les derniers d'entre les bannières. Ce furent là les fils d'Israël inscrits au recensement, selon leurs maisons patriarcales. Tous les hommes du recensement des camps, selon leurs troupes, furent six cent trois mille cinq cent cinquante. Les Lévites ne furent point compris dans le recensement avec les fils d'Israël, suivant l'ordre que l'Eternel avait donné à Moïse. Et les fils d'Israël agirent en tout comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse : ainsi ils campaient, selon leurs bannières, et ainsi ils se mettaient en marche, chacun selon sa famille, selon sa maison patriarcale. Voici la postérité d'Aaron et de Moïse, à l'époque où l'Eternel parla avec Moïse, sur la montagne de Sinaï. Ce sont ici les noms des fils d'Aaron : l'aîné, Nadab, puis Abibu, Eléazar et Ithamar. Ce sont là les noms des fils d'Aaron, les sacrificateurs oints qui furent installés pour exercer le sacerdoce. Nadab et Abihu moururent devant l'Eternel, lorsqu'ils apportèrent devant l'Eternel du feu étranger, dans le désert de Sinaï ; et ils n'avaient point de fils ; et Eléazar et Ithamar exercèrent le sacerdoce en présence d'Aaron leur père. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Fais approcher la tribu de Lévi, et tu la placeras devant Aaron le sacrificateur, et ils l'assisteront. Ils auront la charge de tout ce qui est nécessaire pour lui et pour toute l'assemblée, devant la Tente d'assignation, et feront ainsi le service du Tabernacle. Ils auront la charge de tous les ustensiles du culte, de la Tente d'assignation, et de ce que doivent conserver les fils d'Israël, et ils feront ainsi le service du Tabernacle. Et tu donneras les Lévites à Aaron et à ses fils ; ils lui seront entièrement donnés, d'entre les fils d'Israël. Tu établiras Aaron et ses fils pour qu'ils s'acquittent des fonctions du sacerdoce ; et l'étranger qui approchera sera puni de mort. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Voici, j'ai pris les Lévites du milieu des fils d'Israël, à la place de tout premier-né, premier-né de sa mère parmi les fils d'Israël, et les Lévites sont à moi. Car tout premier-né est à moi ; le jour où j'ai frappé tous les premiers-nés dans le pays d'Egypte, je me suis consacré tout premier-né en Israël, depuis les hommes jusqu'au bétail. Ils sont à moi. Je suis l'Eternel. Et l'Eternel parla à Moïse, au désert de Sinaï, en disant : Fais le recensement des fils de Lévi, selon leurs maisons patriarcales, selon leurs familles ; tu feras le recensement de tous les mâles, depuis l'âge d'un mois et au-dessus. Moïse fit ce recensement sur l'ordre de l'Eternel, comme il lui avait été commandé. Ce sont ici les fils de Lévi, d'après leurs noms : Guerson, Kéhath et Mérari. Voici les noms des fils de Guerson, selon leurs familles : Libni et Siméi. Et les fils de Kéhath, selon leurs familles : Amram et Jitséhar, Hébron et Uzziel. Et les fils de Mérari, selon leurs familles : Machli et Muschi. Ce sont là les familles de Lévi, selon leurs maisons patriarcales. Pour Guerson : la famille de Libni et la famille de Siméi ; ce sont là les familles des Guersonites. Ceux dont on fit le recensement, en comptant, tous les mâles depuis l'âge d'un mois et au-dessus, leurs recensés, furent sept mille cinq cents. Les familles des Guersonites campaient derrière le Tabernacle, à l'occident. Prince de la maison patriarcale des Guersonites : Eliasaph, fils de Laël. Ce qui était remis à la garde des fils de Guerson dans la Tente d'assignation, c'étaient la Demeure et la Tente, sa couverture et le rideau de l'entrée de la Tente d'assignation, les toiles du parvis et le rideau de l'entrée du parvis qui règne tout autour de la Demeure et de l'autel, et ses cordages pour tout son service. Pour Kéhath : la famille des Amramites, la famille des Jitséharites, la famille des Hébronites et la famille des Uzziélites ; ce sont là les familles des Kéhathites. En comptant tous les mâles depuis l'âge d'un mois et au-dessus, il y en eut huit mille six cents, chargés de la garde du sanctuaire. Les familles des fils de Kéhath campaient au côté méridional de la Demeure. Prince de la maison patriarcale des familles des Kéhathites : Elitsaphan, fils d'Uzziel. Ce qui était remis à leur garde, c'étaient l'arche, la table, le chandelier, les autels, les ustensiles, du sanctuaire avec lesquels on fait le service, le rideau et tout son service. Prince des princes des Lévites : Eléazar, fils d'Aaron, le sacrificateur, ayant la surveillance de ceux qui étaient chargés de la garde du sanctuaire. Pour Mérari : la famille de Machli et la famille de Muschi ; ce sont là les familles des Mérarites. Ceux dont on fit le recensement en comptant tous les mâles depuis l'âge d'un mois et au-dessus, furent six mille deux cents. Prince de la maison patriarcale des familles de Mérari : Tsuriel, fils d'Abihaïl. Ils campaient du côté septentrional de la Demeure. On remit à la garde et aux soins des fils de Mérari les planches de la Demeure, ses traverses, ses piliers et leurs socles, tous ses ustensiles et tout son service ; les colonnes du parvis à l'entour, leurs socles, leurs pieux et leurs cordages. Ceux qui campaient en face de la Demeure, en avant, devant la Tente d'assignation, au soleil levant, étaient Moïse et Aaron et ses fils, qui avaient la garde du sanctuaire, remis à la garde des fils d'Israël ; et l'étranger qui s'en approchait devait être puni de mort. Tous les Lévites recensés dont Moïse et Aaron firent le recensement sur l'ordre de l'Eternel, selon leurs familles, tous les mâles depuis l'âge d'un mois et au-dessus furent vingt-deux mille. Et l'Eternel dit à Moïse : Fais le recensement de tous les premiers-nés mâles parmi les fils d'Israël depuis l'âge d'un mois et au-dessus, et relève le nombre de leurs noms. Et tu prendras, les Lévites pour moi, je suis l'Eternel, à la place de tous les premiers-nés des fils d'Israël, et le bétail des Lévites à la place de tous les premiers-nés du bétail des fils d'Israël. Et Moïse fit le recensement de tous les premiers-nés parmi les fils d'Israël, selon l'ordre que l'Eternel lui avait donné. Et tous les premiers-nés mâles, dont on fit le recensement, depuis l'âge d'un mois et au-dessus, firent d'après le compte des noms vingt-deux mille deux cent soixante-treize. L'Eternel parla à Moïse et dit : Prends les Lévites à la place de tous les premiers-nés des fils d'Israël, et le bétail des Lévites à la place de leur bétail, et les Lévites seront à moi. Je suis l'Eternel. Pour le rachat des deux cent soixante-treize qui dépassent le nombre des Lévites, parmi les premiers-nés des fils d'Israël, tu prendras cinq sicles par tête ; tu les prendras selon le sicle sacré qui est de vingt guéras. Tu donneras l'argent à Aaron et à ses fils pour le rachat de ceux qui dépassent le nombre des Lévites. Moïse prit l'argent du rachat de ceux qui dépassaient le nombre de ceux qui avaient été rachetés par les Lévites ; il prit l'argent des premiers-nés des fils d'Israël : mille trois cent soixante-cinq sicles, selon le sicle sacré. Et Moïse donna l'argent du rachat à Aaron et à ses fils, sur l'ordre de l'Eternel, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moise. Et l'Eternel parla à Moïse et à Aaron en disant : Fais le compte des fils de Kéhath d'entre les fils de Lévi, selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui ont à faire le service en remplissant une fonction dans la Tente d'assignation. Voici [sur quoi portera] le service des fils de Kéhath, quant à la Tente d'assignation : les objets très saints. Lorsqu'on lèvera le camp, Aaron et ses fils viendront et descendront le voile de séparation, et ils en couvriront l'arche du témoignage ; ils mettront dessus une couverture de peaux de dauphin, et ils étendront par-dessus un drap, tout entier de pourpre violette, et ils mettront les barres à l'arche. Et sur la table de proposition, ils étendront un drap de pourpre violette, et ils mettront dessus les plats, les godets, les patères et les burettes pour la libation ; et le pain perpétuel sera sur elle ; ils étendront par-dessus un drap de cramoisi, et ils l'envelopperont d'une couverture de peaux de dauphin, et ils y mettront les barres. Et ils prendront un drap de pourpre violette, et ils couvriront le candélabre, ses lampes, ses mouchettes, ses cendriers et tous ses vases à huile nécessaires pour son service ; et ils le mettront, avec tous ses ustensiles, dans une couverture de peaux de dauphin, et le placeront sur un brancard. Et ils étendront un drap de pourpre violette sur l'autel d'or, et ils l'envelopperont d'une couverture de peaux de dauphin ; et ils y mettront les barres. Et ils prendront tous les ustensiles dont on se sert pour le service dans le sanctuaire, ils les mettront dans un drap de pourpre violette, et ils les envelopperont d'une couverture de peaux de dauphin, et les placeront sur un brancard. Et ils nettoieront l'autel de ses cendres, et étendront par-dessus un drap de pourpre écarlate ; et ils mettront dessus tous les ustensiles nécessaires pour tout le service, les brasiers, les fourches, les pelles, les bassins, tous les ustensiles de l'autel ; et ils étendront par-dessus une couverture de peaux de dauphin, puis ils y mettront les barres. Et Aaron et ses fils achèveront d'envelopper le sanctuaire et tous les meubles du sanctuaire, lorsqu'on lèvera le camp ; après quoi, les fils de Kéhath viendront les emporter et ils ne toucheront point les choses saintes sous peine de mort. Voilà ce que les fils de Kéhath porteront de ce qui appartient à la Tente d'assignation. Et Eléazar, fils d'Aaron, le sacrificateur, aura la surveillance de l'huile du candélabre, du parfum odoriférant, de l'offrande perpétuelle et de l'huile d'onction, la surveillance de toute la Demeure et de tout ce qui s'y trouve, du sanctuaire et de ses meubles. Et l'Eternel parla à Moïse et à Aaron en disant : Prenez garde de faire retrancher la tribu des familles des Kéhathites du milieu des Lévites. Vous agirez ainsi à leur égard, afin qu'ils vivent et ne meurent point, lorsqu'ils s'approcheront des objets très saints : Aaron et ses fils viendront, et leur assigneront à chacun leur service et ce qu'ils ont à porter, afin qu'en entrant ils ne voient pas même un instant les choses saintes, et qu'ils ne meurent point. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Fais aussi le compte des fils de Guerson, selon leurs maisons patriarcales, selon leurs familles : tu feras leur recensement, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui ont à faire le service en remplissant une fonction dans la Tente d'assignation. Voici le service des familles des Guersonites, pour ce qu'ils auront à faire et à porter. Ils porteront les tentures de la Demeure et la Tente d'assignation, sa couverture et la couverture de peaux de dauphin qui est par-dessus, le rideau de l'entrée de la Tente d'assignation ; les toiles du parvis et le rideau de l'entrée de la porte du parvis qui est tout autour de la Demeure et de l'autel, leurs cordages et tous les ustensiles de leur service. Et ils feront tout le service qui s'y rapporte. Tout le service des fils des Guersonites sera sous les ordres d'Aaron et de ses fils, pour tout ce qu'ils auront à porter et tout ce qu'ils auront à faire ; vous remettrez à leur aide tout ce qu'ils ont à porter. Tel est le service des familles des fils des Guersonites à l'égard de la Tente d'assignation, et ils seront sous la surveillance d'Ithamar, fils d'Aaron, le sacrificateur. Tu feras le recensement des fils de Mérari, selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales ; tu feras leur recensement, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui ont à faire le service en remplissant une fonction dans la Tente d'assignation. Voici ce qu'ils auront à soigner pour le transport selon tout leur service à l'égard de la Tente d'assignation : les planches du Tabernacle, ses traverses, ses piliers, ses socles les piliers du parvis qui est à l'entour, leurs socles, leurs pieux, leurs cordages, tous leurs ustensiles et tout le service qui en dépend. Vous ferez l'inventaire par leurs noms des objets confiés à leur garde qu'ils ont à porter. Tel est le service des familles des fils de Mérari, tout leur service à l'égard de la Tente d'assignation, sous la direction d'Ithamar, fils d'Aaron, le sacrificateur. Moïse, Aaron et les princes de l'assemblée firent le recensement des fils des Kéhathites, selon leurs familles et selon leurs maisons patriarcales, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui avaient à faire le service en remplissant une fonction dans la Tente d'assignation. Ceux dont ils firent le recensement, selon leurs familles, furent deux mille sept cent cinquante. Ce furent là les recensés des familles des Kéhathites, tous remplissant une fonction dans la Tente d'assignation ; Moïse et Aaron en firent le recensement sur l'ordre de l'Eternel donné à Moïse. Les recensés des fils de Guerson, selon leurs familles et selon leurs maisons patriarcales, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui avaient à faire le service en remplissant une fonction dans la Tente d'assignation, les recensés, selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, furent deux mille six cent trente. Ce furent là les recensés des fils de Guerson, tous remplissant une fonction dans la Tente d'assignation ; Moïse et Aaron en firent le recensement sur l'ordre de l'Eternel. Les recensés des familles des fils de Mérari, selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui avaient à faire le service en remplissant une fonction dans la Tente d'assignation, les recensés, selon leurs familles, furent trois mille deux cents. Ce furent là les recensés des familles des fils de Mérari ; Moïse et Aaron en firent le recensement sur l'ordre de l'Eternel donné à Moïse. Tous les recensés des Lévites dont Moïse, Aaron et les princes d'Israël firent le recensement, selon leurs familles et selon leurs maisons patriarcales, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui avaient à faire le service en remplissant quelque fonction pour le service et pour le transport, à l'égard de la Tente d'assignation, ces recensés furent huit mille cinq cent quatre-vingts. Sur l'ordre de l'Eternel, Moïse assigna à chacun le service qu'il devait faire et la charge qu'il devait porter ; c'est le recensement que l'Eternel avait ordonné, à Moïse. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Ordonne aux fils d'Israël de renvoyer du camp quiconque a la lèpre ou un écoulement, ou qui est souillé par le contact d'un cadavre. Hommes ou femmes, vous les renverrez ; vous les renverrez hors du camp, et ils ne souilleront pas leurs camps au milieu desquels je demeure. Les fils d'Israël firent ainsi, et ils les renvoyèrent hors du camp ; comme l'Eternel l'avait dit à Moïse, ainsi firent les fils d'Israël. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Dis aux fils d'Israël : Si quelqu'un, homme ou femme, a fait quelque tort à un homme, en commettant une infidélité à l'égard de l'Eternel, et que cette personne se soit rendue coupable, elle confessera le péché qu'elle a commis, et elle restituera en son entier l'objet du délit en ajoutant un cinquième en sus : elle le remettra à celui envers qui elle s'est rendue coupable. Si celui-ci n'a pas d'héritier à qui l'objet du délit puisse être rendu, cet objet revient à l'Eternel, au sacrificateur, outre le bélier propitiatoire, avec lequel on fera propitiation pour le coupable. Tout ce qui sera prélevé sur toutes les choses saintes que les fils d'Israël présenteront au sacrificateur, appartiendra à celui-ci. C'est à lui qu'appartiendront les choses saintes ; ce qu'on donne au sacrificateur sera à lui. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Par1e aux fils d'Israël et dis-leur : Si une femme se détourne et devient infidèle à son mari ; si un homme a eu commerce avec elle à l'insu de son mari, ou si elle a été cachée en se souillant ; s'il n'y a pas de témoin contre elle et qu'elle n'ait pas été surprise ; et si l'esprit de jalousie s'empare de son mari et qu'il soit jaloux de sa femme qui s'est souillée ; ou si l'esprit de jalousie s'empare de lui et qu'il soit jaloux de sa femme sans qu'elle se soit souillée ; cet homme amènera sa femme devant le sacrificateur et apportera une offrande à cause d'elle, un dixième d'épha de farine d'orge ; il n'y versera point d'huile et n'y mettra point d'encens, car c'est une oblation de jalousie, une oblation de ressouvenir qui rappelle l'iniquité. Et le sacrificateur la fera approcher et se tenir debout devant l'Eternel ; et le sacrificateur prendra de l'eau sainte dans un vase de terre et le sacrificateur prendra de la poussière qui se trouve sur le sol de la Demeure et la mettra dans l'eau ; et le sacrificateur fera tenir la femme debout devant l'Eternel, et il découvrira la tête de la femme et lui posera sui, les mains l'oblation de ressouvenir, qui est l'oblation de jalousie ; dans la main du sacrificateur seront les eaux amères de malédiction. Et le sacrificateur adjurera la femme et lui dira : Si aucun homme n'a couché avec toi et que tu ne te sois point détournée pour te souiller, étant sous la puissance de ton mari, n'éprouve aucun mal de ces eaux amères de malédiction. Mais si, étant sous la puissance de ton mari, tu t'es détournée et que tu te sois souillée, et si un autre que ton mari a eu commerce avec toi... le sacrificateur adjurera la femme par le serment d'imprécation, et le sacrificateur dira à la femme : Que l'Eternel fasse de toi une malédiction et une exécration au milieu de ton peuple, en faisant maigrir tes flancs et gonfler ton ventre, et que ces eaux de malédiction entrent dans tes entrailles pour faire gonfler ton ventre et maigrir tes flancs ! Et la femme dira : Amen, amen ! Et le sacrificateur mettra par écrit ces imprécations et il les effacera dans les eaux amères ; et il fera boire à la femme les eaux amères de malédiction, et les eaux de malédiction entreront en elle pour lui être amères ; et le sacrificateur prendra des mains de la femme l'oblation de jalousie, il balancera l'oblation devant l'Eternel et il l'approchera de l'autel ; et le sacrificateur prendra une poignée de cette oblation en mémorial et il la fera fumer sur l'autel et après cela il fera boire les eaux à la femme. Et quand il les fera boire, il arrivera, si elle s'est souillée et a été infidèle à son mari, que les eaux de malédiction entreront en elle pour lui être amères ; son ventre gonflera, ses flancs maigriront et [le nom de] cette femme sera une malédiction au milieu de son peuple. Mais, si la femme ne s'est point souillée et qu'elle soit pure, elle n'éprouvera aucun mal et demeurera féconde. Telle est la loi sur la jalousie, quand une femme, étant sous la puissance de son mari, se détourne et se souille, ou quand l'esprit de jalousie s'empare d'un mari et qu'il devient jaloux de sa femme : il fera tenir sa femme debout devant l'Eternel et le sacrificateur lui appliquera toute cette loi. Et le mari sera net de faute, mais cette femme portera son iniquité. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Lorsque quelqu'un, homme ou femme, se consacre en faisant un vœu de naziréat, pour se séparer en l'honneur de l'Eternel, il s'abstiendra de vin et de cervoise ; il ne boira ni vinaigre de vin, ni vinaigre de cervoise ; il ne boira d'aucun suc de raisins et ne mangera point de raisins frais ni secs. Tout le temps de son naziréat, il ne mangera d'aucun produit de la vigne, depuis les pépins jusqu'à la peau. Pendant tout le temps du vœu de son naziréat le rasoir ne passera point sur sa tête, jusqu'à l'accomplissement des jours pendant lesquels il se sépare en l'honneur de l'Eternel, il sera saint, en laissant croître librement les cheveux de sa tête. Tout le temps pendant lequel il se sépare en l'honneur de l'Eternel, il ne s'approchera d'aucun corps mort ; que ce soit son père, sa mère, son frère ou sa sœur, il ne se souillera point pour eux à leur mort, car il porte sur sa tête la consécration à son Dieu. Tout le temps de son Naziréat il est consacré à l'Eternel. Si quelqu'un meurt inopinément près de lui et souille sa tête consacrée, il rasera sa tête le jour de sa purification ; le septième jour il la rasera. Et le huitième jour il apportera deux tourterelles ou deux pigeonneaux au sacrificateur, à l'entrée de la Tente d'assignation. Et le sacrificateur offrira l'un comme sacrifice pour le péché, et l'autre comme holocauste, et il fera propitiation pour lui pour son péché à l'occasion d'un mort, et il consacrera sa tête ce jour-là. Et il consacrera à l'Eternel les jours de son naziréat, et il offrira un agneau d'union en sacrifice de réparation ; les jours antérieurs seront nuls, parce que son naziréat a été souillé. Voici la loi du naziréen. Le jour où il aura accompli le temps de son naziréat, on le fera venir à l'entrée de la Tente d'assignation ; et il présentera son offrande à l'Eternel : un agneau d'un an, sans défaut, pour l'holocauste, une brebis d'un an, sans défaut, pour le sacrifice pour le péché, et un bélier sans défaut pour le sacrifice d'actions de grâces ; une corbeille de pains sans levain, de la fleur de farine en gâteaux pétris à l'huile, et de, galettes sans levain ointe, d'huile ; et en outre l'oblation et les libations. Le sacrificateur les présentera devant l'Eternel, et il offrira son sacrifice pour le péché, et son holocauste ; il offrira le bélier comme sacrifice d'actions de grâces à l'Eternel, avec la corbeille de pains sans levain, et il fera l'oblation et la libation. Le naziréen rasera, à l'entrée de la Tente d'assignation, sa tête consacrée, il prendra les cheveux de sa tête consacrée, et il les jettera sur le feu qui est sous le sacrifice d'actions de grâces. Le sacrificateur prendra l'épaule du bélier quand elle sera cuite, un gâteau sans levain de la corbeille, et une galette sans levain, et il les posera sur les mains du naziréen, après qu'il aura rasé sa chevelure consacrée. Le sacrificateur les balancera devant l'Eternel : c'est une chose sainte, qui appartient au sacrificateur, outre la poitrine balancée et la cuisse prélevée. Ensuite le naziréen pourra boire du vin. Telle est la loi pour le naziréen qui a fait un vœu ; [telle est] son offrande à l'Eternel pour son naziréat, outre ce que ses moyens lui permettront de faire. Selon le vœu qu'il aura fait, ainsi il agira, conformément à la loi de son naziréat. L'Eternel parla à Moïse en disant : Parle à Aaron et à ses fils en disant : Voici comment vous bénirez les fils d'Israël ; vous leur direz : Que l'Eternel te bénisse et te garde ! Que l'Eternel fasse luire sa face sur toi et qu'il te fasse grâce ! Que l'Eternel tourne sa face vers toi et qu'il te donne la paix ! Et ils mettront mon nom sur les fils d'Israël, et moi, je les bénirai. Le jour où Moïse acheva de dresser la Demeure, de l'oindre et de la sanctifier avec tous ses ustensiles, ainsi que l'autel avec tous ses ustensiles ; lorsqu'il les eut oints et sanctifiés, les princes d'Israël, chefs de leurs maisons patriarcales, qui sont princes des tribus et préposés au dénombrement, présentèrent leur offrande et l'amenèrent devant l'Eternel : six chars-litières et douze bœufs, soit un char pour deux princes et un bœuf pour chaque prince, et ils les présentèrent devant la Demeure. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Reçois-les de leur part, et qu'ils soient employés au service de la Tente d'assignation ; tu les donneras aux Lévites, à chacun selon ce que réclame son service. Et Moïse prit les chars et les bœufs et il les donna aux Lévites. Il donna deux chars et quatre bœufs aux fils de Guerson, selon ce que réclamait leur service ; il donna quatre chars et huit bœufs, aux fils de Mérari, selon ce que réclamait leur service, sous la surveillance d'Ithamar, fils d'Aaron le sacrificateur. Quant aux fils de Kéhath, il ne leur en donna point, car, ayant le service des objets sacrés, ils les portaient sur leurs épaules. Et les princes présentèrent leur offrande pour la dédicace de l'autel, le jour où on l'oignit ; les princes la présentèrent devant l'autel. Et l'Eternel dit à Moïse : Que les princes présentent leur offrande, un jour l'un, l'autre jour l'autre, pour la dédicace de l'autel. Celui qui présenta le premier jour son offrande fut Nahason, fils d'Amminadab, de la tribu de Juda. Son offrande fut : un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, selon le sicle sacré, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'oblation ; un godet en or de dix sicles, plein de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste ; Un bouc, pour le sacrifice pour le péché ; et, pour le sacrifice d'actions de grâces, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande de Nahason, fils d'Amminadab. Le second jour, Néthanéel, fils de Tsuar, prince d'Issacar, présenta son offrande. Son offrande fut : un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, selon le sicle sacré, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'oblation ; un godet en or de dix sicles, plein de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste ; un bouc, pour le sacrifice pour le péché ; et, pour le sacrifice d'actions de grâces, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande de Néthanéel, fils de Tsuar. Le troisième jour, le prince des fils de Zabulon, Eliab, fils de Hélon ; son offrande : un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, selon le sicle sacré, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'oblation ; un godet en or de dix sicles, plein de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste ; un bouc, pour le sacrifice pour le péché ; et, pour le sacrifice d'actions de grâces, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle l'ut l'offrande d'Eliab, fils de Hélon. Le quatrième jour, le prince des fils de Ruben, Elitsur, fils de Schédéur ; son offrande : un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, selon le sicle sacré, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'oblation ; un godet en or de dix sicles, plein de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste ; un bouc, pour le sacrifice pour le péché ; et, pour le sacrifice d'actions de grâces, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande d'Elitsur, fils de Schédéur. Le cinquième jour, le prince des fils de Siméon, Sélumiel, fils de Tsurichaddaï ; son offrande : un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, selon le sicle sacré, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'oblation ; un godet en or de dix sicles, plein de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste ; un bouc, pour le sacrifice pour le péché ; et, pour le sacrifice d'actions de grâces, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande de Sélumiel, fils de Tsurischaddaï. Le sixième jour, le prince des fils de Gad, Eliasaph, fils de Déuël ; son offrande : un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, selon le sicle sacré, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'oblation ; un godet en or de dix sicles, plein de parfum ; Un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste ; un bouc, pour le sacrifice pour le péché ; et, pour le sacrifice d'actions de grâces, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fût l'offrande d'Eliasaph, fils de Déuël. Le septième jour, le prince des fils d'Ephraïm, Elisama, fils, d'Aminihud ; son offrande : un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, selon le sicle sacré, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'oblation ; un godet en or de dix sicles, plein de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste ; un bouc pour le sacrifice pour le péché ; et, pour le sacrifice d'actions de grâces, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande d'Elisama, fils d'Ammihud. Le huitième jour, le prince des fils de Manassé, Gamliel, fils de Pédahtsur ; son offrande : un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, selon le sicle sacré, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'oblation ; un godet en or de dix sicles, plein de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste ; un bouc, pour le sacrifice pour le péché ; et, pour le sacrifice d'actions de grâces, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande de Gamliel, fils de Pédahtsur. Le neuvième jour, le prince des fils de Benjamin, Abidan, fils de Guidéoni ; son offrande : un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, selon le sicle sacré, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'oblation ; un godet en or de dix sicles, plein de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste ; un bouc, pour le sacrifice pour le péché ; et, pour le sacrifice d'actions de grâces, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande d'Abidan, fils de Guidéoni. Le dixième jour, le prince des fils de Dan, Ahiézer, fils d'Ammischaddaï ; son offrande : un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de soixante-dix sicles, selon le sicle sacré, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'oblation ; un godet en or de dix sicles, plein de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste ; un bouc, pour le sacrifice pour le péché ; et, pour le sacrifice d'actions de grâces, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande d'Ahiézer, fils d'Ammischaddaï. Le onzième jour, le prince des fils d'Asser, Paguiel, fils d'Ocran ; son offrande : un plat d'argent du poids de cent trente sicles, un bassin d'argent de, soixante-dix sicles, selon le sicle sacré, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'oblation ; un godet en or de dix sicles, plein de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste ; un bouc, pour le sacrifice pour le péché ; et, pour le sacrifice d'actions de grâces, deux talents, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande de Paguiel, fils d'Ocran. Le douzième jour, le prince des fils de Nephthali, Ahira, fils d'Enan ; son offrande : un plat d'argent du poids de cent trente sicles, bassin d'argent de soixante-dix sicles, selon le sicle sacré, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'oblation ; un godet en or de dix sicles, plein de parfum ; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste ; un bouc, pour le sacrifice pour le péché ; et, pour le sacrifice d'actions de grâces, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'offrande d'Ahira, fils d'Enan. Tels furent les présents pour la dédicace de l'autel, de la part des princes d'Israël, le jour où on l'oignit. Douze plats d'argent, douze bassins d'argent, douze godets d'or ; Chaque plat d'argent cent trente sicles, et chaque bassin, soixante-dix ; total de l'argent des vases : deux mille quatre cents sicles, selon le sicle sacré. Douze godets d'or pleins de parfum, à dix sicles le godet, selon le sicle sacré, total de l'or des godets : cent vingt sicles. Total du bétail pour l'holocauste : douze taureaux, douze béliers, douze agneaux d'un an, outre leur oblation, et douze boucs, pour le sacrifice pour le péché. Total du bétail pour le sacrifice d'actions de grâces : vingt-quatre taureaux, soixante béliers, soixante boucs, soixante agneaux d'un an. Tels furent les présents pour la dédicace de l'autel, après qu'on l'eut oint. Et lorsque Moïse entrait dans la Tente d'assignation pour parler avec l'Eternel, il entendait la voix qui lui parlait de dessus le propitiatoire qui est sur l'arche du témoignage, entre les deux Chérubins. Et il lui parlait. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle à Aaron, et tu lui diras : Lorsque tu placeras les lampes, c'est vers le devant du candélabre que les sept lampes projetteront leur lumière. Et Aaron fit ainsi ; il plaça les lampes sur le devant du candélabre, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Et voici comment le candélabre était fait : il était d'or battu ; jusqu'à son pied, jusqu'à ses fleurs, il était d'or battu ; on avait fait le candélabre d'après le modèle que l'Eternel avait montré à Moïse. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Prends les Lévites du milieu des fils d'Israël et purifie-les. Et voici ce que tu leur feras pour les purifier : tu feras sur eux aspersion d'eau [qui purifie] du péché, et ils feront passer le rasoir sur tout leur corps et ils laveront leurs vêtements et ils se purifieront. Et ils prendront un taureau, avec son oblation, de la fleur de farine pétrie à l'huile ; et tu prendras, un taureau pour le sacrifice pour le péché. Tu feras approcher les Lévites devant la Tente d'assignation, et tu convoqueras toute l'assemblée des fils d'Israël. Et tu feras approcher les Lévites devant l'Eternel ; et les fils d'Israël appuieront leurs mains sur les Lévites ; et Aaron offrira les Lévites en offrande balancée devant l'Eternel, de la part des fils d'Israël, afin qu'ils fassent le service de l'Eternel. Et les Lévites appuieront leurs mains sur la tête des taureaux ; et tu feras de l'un un sacrifice pour le péché et de l'autre un holocauste à l'Eternel, afin de faire propitiation pour les Lévites. Et tu feras tenir les Lévites debout devant Aaron et devant ses fils, et tu les offriras en offrande balancée à l'Eternel. Et ainsi tu sépareras les Lévites du milieu des fils d'Israël ; et les Lévites seront à moi. Et après cela, les Lévites seront admis à faire le service de la Tente d'assignation. Tu les purifieras donc, et tu les offriras en offrande balancée. Car ils me sont entièrement donnés du milieu des fils d'Israël ; à la place de tout premier-né de sa mère, de tout premier-né des fils d'Israël, je les ai pris pour moi. Car tout premier-né chez les fils d'Israël est à moi, homme ou bétail ; le jour où j'ai frappé tous les premiers-nés dans le pays d'Egypte, je me les suis consacrés. Et j'ai pris les Lévites à la place de tous les premiers-nés des fils d'Israël. Et j'ai donné les Lévites en don à Aaron et à ses fils, du milieu des fils d'Israël, pour faire le service des fils d'Israël dans la Tente d'assignation et pour faire propitiation pour les fils d'Israël, afin qu'une plaie n'éclate pas parmi les fils d'Israël, quand les fils d'Israël s'approcheront du sanctuaire. Et Moïse, Aaron et toute l'assemblée des fils d'Israël firent ainsi à l'égard des Lévites ; selon tout ce que l'Eternel avait ordonné à Moïse touchant les Lévites, ainsi firent à leur égard les fils d'Israël. Et les Lévites se purifièrent et lavèrent leurs vêtements ; et Aaron les offrit en offrande balancée devant l'Eternel, et Aaron fit propitiation pour eux, afin de les purifier. Et après cela, les Lévites vinrent faire leur service dans la Tente d'assignation, en présence d'Aaron et en présence de ses fils ; selon ce que l'Eternel avait ordonné à Moïse touchant les Lévites, ainsi l'on fit à leur égard. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Voici ce qui concerne les Lévites : Celui qui aura vingt-cinq ans et au-dessus, entrera au service pour exercer une fonction dans la Tente d'assignation. Celui qui aura cinquante ans se retirera des fonctions du service et ne servira plus. Il aidera ses frères, dans la Tente d'assignation, à garder ce qui doit être observé mais il ne fera plus de service. Tu agiras ainsi à l'égard des Lévites pour les choses confiées à leurs soins. Et l'Eternel parla à Moïse, dans le désert de Sinaï, la seconde année après leur sortie du pays d'Egypte, le premier mois, en disant : Que les fils d'Israël fassent la Pâque au temps fixé. Vous la ferez au temps fixé, le quatorzième jour, de ce mois, dans la soirée ; vous la ferez selon tous les statuts et toutes les ordonnances qui la concernent. Et Moïse parla aux fils d'Israël, afin qu'ils fissent la Pâque. Et ils firent la Pâque, le premier mois, le quatorzième jour du mois, dans la soirée, au désert de Sinaï ; selon tout ce que l'Eternel avait ordonné à Moïse, ainsi firent les fils d'Israël. Et il y eut des hommes qui se trouvaient souillés à cause d'un cadavre et qui ne purent faire la Pâque ce jour-là ; et ils se présentèrent devant Moïse et devant Aaron en ce même jour ; et ces hommes lui dirent : Nous sommes souillés à cause d'un cadavre ; pourquoi serions-nous privés de présenter l'offrande de l'Eternel au temps fixé, au milieu des fils d'Israël ? Et Moïse leur dit : Restez là et j'entendrai ce que l'Eternel ordonnera à votre égard. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël en disant : Si quelqu'un d'entre vous se trouve souillé à cause d'un cadavre, ou en voyage au loin, qu'il soit l'un d'entre vous ou de vos descendants, il fera la Pâque en l'honneur de l'Eternel. C'est au second mois, le quatorzième jour, dans la soirée, qu'ils la feront ; ils la mangeront avec des pains sans levain et des herbes amères. Ils n'en laisseront rien jusqu'au matin, et n'en briseront aucun os. Ils la feront selon tous les statuts de la Pâque. Et pour celui qui est pur et qui n'est pas en voyage, s'il s'abstient de faire la Pâque, cet homme sera retranché de son peuple, parce qu'il n'a pas présenté l'offrande à l'Eternel au temps fixé, cet homme portera son péché. Si un étranger habite avec vous et fait la Pâque de l'Eternel, il la fera selon le statut de la Pâque et son ordonnance. Il y aura une seule loi pour vous, pour l'étranger comme pour l'indigène. Et au jour où l'on dressa la Demeure, la nuée couvrit la Demeure, qui sert de tente au témoignage ; et au soir, il y eut comme un feu au-dessus de la Demeure, jusqu'au matin. Il en fut ainsi continuellement : la nuée couvrait la Demeure, et la nuit elle ressemblait à un feu. Chaque fois, après que la nuée s'était élevée de dessus la Tente, les fils d'Israël levaient le camp ; et, à l'endroit où s'arrêtait la nuée, les fils d'Israël dressaient le camp. Au signal de l'Eternel, les fils d'Israël levaient le camp, et au signal de l'Eternel ils le dressaient ; tant que la nuée demeurait sur la Demeure, ils restaient campés ; et si [ même] la nuée se tenait longtemps arrêtée sur la Demeure, les fils d'Israël observaient ce que l'Eternel prescrivait et ne levaient point le camp. Et si la nuée ne s'arrêtait que peu de jours, sur la Demeure, au signal de l'Eternel ils dressaient le camp, et au signal de l'Eternel ils le levaient. Et si la nuée s'arrêtait du soir au matin, et s'élevait le matin, ils levaient le camp ; ou si, après un jour et une nuit, la nuée s'élevait, ils levaient le camp. Ou si la nuée s'arrêtait sur la Demeure deux jours, ou un mois, ou un temps plus long, les fils d'Israël restaient campés, et ne levaient point le camp ; quand elle s'élevait, ils levaient le camp. Au signal de l'Eternel ils dressaient le camp, et au signal de l'Eternel ils levaient le camp ; ils observaient ce que l'Eternel prescrivait, conformément à l'ordre de l'Eternel transmis par Moïse. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Fais-toi deux trompettes d'argent ; tu les feras d'argent battu. Elles te serviront pour convoquer l'assemblée et pour faire lever les camps. Quand on en sonnera, toute l'assemblée se réunira auprès de toi, à l'entrée de la Tente d'assignation. Si l'on ne sonne que d'une trompette, les princes, chefs des milliers d'Israël, se réuniront auprès de toi. Quand vous sonnerez en fanfare, les camps qui campent à l'orient se lèveront ; quand vous sonnerez en fanfare pour la seconde fois, les camps qui campent au midi se lèveront : on sonnera une fanfare pour les départs. Pour convoquer l'assemblée vous sonnerez, mais vous ne sonnerez pas en fanfare. Les fils d'Aaron, les sacrificateurs, sonneront des trompettes. Ce sera une ordonnance perpétuelle pour vous et pour vos descendants. Lorsque vous irez à la guerre, dans votre pays, contre l'ennemi qui vous attaquera, vous sonnerez des trompettes en fanfare, et vous serez remis en mémoire devant l'Eternel votre Dieu, et vous serez délivrés de vos ennemis. Et dans vos jours de joie, dans vos solennités, et au commencement des mois, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices d'actions de grâces, et elles seront pour vous un mémorial devant votre Dieu. Je suis l'Eternel, votre Dieu. Et il arriva, la seconde année, le second mois, le vingtième jour, que la nuée s'éleva de dessus la Demeure du témoignage. Et les fils d'Israël partirent du désert de Sinaï, marchant d'étape en étape, et la nuée s'arrêta dans le désert de Paran. Et ils se mirent en marche pour la première fois, selon l'ordre de l'Eternel transmis par Moïse. Et la bannière du camp des fils de Juda se mit en marche en premier lieu, selon leurs troupes, et sa troupe était conduite par Nahason, fils d'Amminadab ; et la troupe de la tribu des fils d'Issacar, par Néthanéel, fils de Tsuar ; et la troupe de la tribu des fils de Zabulon, par Eliab, fils de Hélon. Et la Demeure fut démontée ; et les fils de Guerson et les fils de Mérari se mirent en marche portant la Demeure. Et la bannière du camp de Ruben se mit en marche, selon ses troupes ; et la troupe de Ruben était conduite par Elitstur, fils de Schédéur ; et la troupe de la tribu des fils de Siméon, par Sélumiel, fils de Tsurischaddaï ; et la troupe de la tribu des fils de Gad, par Eliasaph, fils de Déuël. Et les Kéhathites se mirent en marche, portant les meubles sacrés ; et les autres dressaient la Demeure avant qu'ils arrivassent. Et la bannière du camp des fils d'Ephraïm se mit en marche, selon leurs troupes ; et la troupe d'Ephraïm était conduite par Elisama, fils d'Ammihud ; et la troupe de la tribu des fils de Manassé, par Gamliel, fils de Pédahtsur ; et la troupe de la tribu des fils de Benjamin, par Abidan, fils de Guidéoni. Et la bannière du camp des fils de Dan se mit en marche, selon leurs troupes, formant l'arrière-garde de tous les camps ; et la troupe de Dan était conduite par Ahiézer, fils d'Ammischaddaï ; et la troupe de la tribu des fils d'Asser, par Paguiel, fils d'Ocran ; et la troupe de la tribu des fils de Nephthali, par Ahira, fils d'Enan. Tel était l'ordre de marche des fils d'Israël, selon leurs troupes ; et ils se mirent en marche. Et Moïse dit à Hobab, fils de Réuël, le Madianite, beau-père de Moïse : Nous nous mettons en marche pour le lieu dont l'Eternel a dit : Je vous le donnerai. Viens avec nous, et nous te ferons du bien, car l'Eternel a promis de faire du bien à Israël. Et il lui répondit : Je n'irai point ; mais j'irai dans mon pays et dans ma famille. Et Moïse dit : Ne nous quitte pas, je te prie ; car tu sais où nous camperons dans le désert, et tu seras notre œil. Et si tu viens avec nous, le bien que l'Eternel nous fera, nous le partagerons avec toi. Et ils partirent de la montagne de l'Eternel et firent trois journées de chemin ; et l'arche de l'alliance de l'Eternel marcha devant eux trois journées de chemin, pour leur chercher un lieu de repos. Et la nuée de l'Eternel était au-dessus d'eux pendant le jour, lorsqu'ils partaient du camp. Et quand l'arche partait, Moïse disait : Lève-toi, Eternel ! et que tes ennemis soient dispersés ! et que ceux qui te haïssent fuient de devant ta face ! Et quand elle s'arrêtait, il disait : Reviens, Eternel, vers les myriades des milliers d'Israël ! Et le peuple, se mettant à se plaindre, déplut aux oreilles de l'Eternel, et l'Eternel l'ayant entendu, sa colère s'enflamma ; et le feu de l'Eternel s'alluma parmi eux et il dévorait à l'extrémité du camp. Et le peuple cria à Moïse, et Moïse pria l'Eternel, et le feu s'éteignit. Et l'on donna à ce lieu le nom de Thabeéra, parce que le feu de l'Eternel s'était allumé parmi eux. Et le ramas de gens qui étaient au milieu d'eux fut pris de convoitise ; et les fils d'Israël eux-mêmes se remirent à pleurer, et dirent : Qui nous fera manger de la viande ? Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte pour rien, des concombres et des melons et des poireaux et des oignons et de l'ail. Maintenant, notre âme est desséchée : tout nous manque, nos yeux ne voient que la manne. Or, la manne était comme de la graine de coriandre, et son aspect comme l'aspect du bdellium. Le peuple se répandait, pour la ramasser ; il la broyait à la meule, ou la pilait au mortier ; il la cuisait au pot et en faisait des gâteaux, et elle avait le goût d'un gâteau à l'huile. Quand la rosée descendait sur le camp la nuit, la manne y descendait aussi. Et Moïse entendit le peuple qui pleurait dans chaque famille, chacun à l'entrée de sa tente. Et l'Eternel se mit dans une grande colère. Et cela déplut à Moïse ; et Moïse dit à l'Eternel : Pourquoi as-tu fait ce mal à ton serviteur, et pourquoi n'ai-je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu m'aies imposé le fardeau de tout ce peuple ? Est-ce moi qui ai conçu tout ce peuple ? ou est-ce moi qui l'ai enfanté, que tu me dises : Porte-le sur ton sein, comme le nourricier porte l'enfant qu'on allaite, jusqu'au pays que tu as promis à ses pères ? Où prendrai-je de la viande pour en donner à tout ce peuple ? Car ils pleurent après moi, disant : Donne-nous de la viande à manger ! Je ne puis pas, à moi seul, porter tout ce peuple, car il est trop pesant pour moi. Si tu me traites de la sorte, tue-moi donc, oui, tue-moi, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas mon malheur ! Et l'Eternel dit à Moïse : Assemble-moi soixante-dix hommes des Anciens d'Israël, que tu saches être Anciens du peuple et hommes d'office ; amène-les vers la Tente d'assignation et qu'ils se tiennent là avec toi. Et je descendrai et parlerai là avec toi ; et je prendrai une partie de l'esprit qui est sur toi et le mettrai sur eux, et ils porteront avec toi le fardeau du peuple, et tu ne le porteras pas toi seul. Et tu diras au peuple : Sanctifiez-vous pour demain, et vous mangerez de la viande, puisque vous avez pleuré aux oreilles de l'Eternel, en disant : Qui nous fera manger de la viande ? car nous étions bien en Egypte. Et l'Eternel vous donnera de la viande, et vous en mangerez. Ce n'est pas un seul jour que vous en mangerez, ni deux jours, ni cinq jours, ni dix jours, ni vingt jours, mais jusqu'à un mois entier, jusqu'à ce qu'elle vous sorte par le nez et que vous la preniez en dégoût, parce que vous avez rejeté l'Eternel qui est au milieu de vous, et que vous avez pleuré devant lui, en disant : Pourquoi donc sommes-nous sortis d'Egypte ? Et Moïse dit : Il y a six cent mille hommes de pied dans ce peuple au milieu duquel je suis, et toi tu dis : Je leur donnerai de la viande, et ils en mangeront un mois entier. Leur tuera-t-on des brebis et des bœufs tant qu'il leur en faudra ? Ou bien leur prendra-t-on tous les poissons de la mer, tant qu'il leur en faudra ? Et l'Eternel dit à Moïse : La main de l'Eternel est-elle raccourcie ? Maintenant tu verras si ma parole s'accomplit pour toi ou non. Et Moïse sortit et rapporta au peuple les paroles de l'Eternel, et il assembla soixante-dix hommes des Anciens du peuple et les fit tenir autour de la Tente. Et l'Eternel descendit dans la nuée et lui parla ; et il prit une partie de l'esprit qui était sur lui et le mit sur soixante-dix hommes, sur les Anciens. Et lorsque l'esprit se fut posé sur eux, ils prophétisèrent ; mais ils ne continuèrent pas. Et deux hommes étaient restés dans le camp, l'un nommé Eldad, le second Médad, et l'esprit reposa sur eux ; ils étaient parmi les inscrits, mais ne s'étaient pas rendus à la Tente : et ils prophétisèrent dans le camp. Et des jeunes gens coururent l'annoncer à Moïse et dirent : Eldad et Médad prophétisent dans le camp. Et Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse dès sa jeunesse, prit la parole et dit : Mon seigneur Moïse, empêche-les ! Et Moïse lui répondit : Es-tu jaloux pour moi ? Oh ! que tout le peuple de l'Eternel fût prophète, parce que l'Eternel mettrait son esprit sur eux ! Et Moïse se retira dans le camp, lui et les Anciens d'Israël. Et un vent s'éleva de par l'Eternel et amena des cailles de la mer, et les abattit sur le camp, sur l'espace d'environ une journée de marche d'un côté et d'une journée de marche de l'autre côté, autour du camp, et à une hauteur d'environ deux coudées sur le sol. Et le peuple se leva tout ce jour et toute la nuit et toute la journée du lendemain, et amassa les cailles ; celui qui en amassa le moins en eut dix homers. Et ils les étendirent pour eux autour du camp. La chair était encore entre leurs dents, avant d'être consommée, que la colère de l'Eternel s'enflamma contre le peuple, et l'Eternel frappa le peuple d'une très grande plaie. 0n donna à ce lieu le nom de Kibroth-Hatthaava, parce qu'on enterra là les gens qui avaient été pris de convoitise. De Kibroth-Hatthaava le peuple se mit en marche pour Hatséroth, et ils s'arrêtèrent à Hatséroth. Et Marie avec Aaron parla contre Moïse au sujet de la femme cuschite qu'il avait prise, car il avait pris une femme cuschite. Et ils dirent : Est-ce seulement par Moïse que l'Eternel a parlé ? n'a-t-il pas parlé par nous aussi ? Et l'Eternel l'entendit. Or cet homme, Moïse, était fort doux, plus doux qu'aucun homme qui fût sur la face de la terre. Et l'Eternel dit soudain à Moïse, à Aaron et à Marie : Sortez, vous trois, vers la Tente d'assignation. Et ils sortirent tous trois. Et l'Eternel dans la colonne de nuée descendit et se tint à l'entrée de la Tente. Et il appela Aaron et Marie, qui sortirent tous deux. Et il dit : Ecoutez bien mes paroles ! Si vous avez quelque prophète de l'Eternel, c'est en vision que je me fais connaître à lui, c'est en songe que je lui parle. Il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse ; toute ma maison lui est confiée. Je lui parle bouche à bouche, et en me faisant voir, et non par énigmes, et il contemple la figure de l'Eternel. Comment donc n'avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ? Et la colère de l'Eternel s'enflamma contre eux, et il s'en alla. Et, à peine la nuée s'était-elle retirée de dessus la Tente, que voici Marie était lépreuse, [blanche] comme la neige. Et Aaron se tourna vers Marie ; et voici, elle était lépreuse ; et Aaron dit à Moïse : De grâce, mon seigneur, ne mets pas sur nous un péché que nous avons commis par folie et dont nous sommes coupables ! Ah ! qu'elle ne soit pas comme l'enfant mort-né, dont la chair est déjà à demi consumée quand il sort du sein de sa mère ! Et Moïse cria à l'Eternel en disant : O Dieu, je te prie, guéris-la ! Et l'Eternel dit à Moïse : Si son père lui avait craché au visage, n'en porterait-elle pas la honte pendant sept jours ? Qu'elle soit séquestrée sept jours hors du camp ; et après cela elle y sera reçue. Et Marie fut séquestrée sept jours hors du camp, et le peuple ne partit point jusqu'à ce que Marie y eût été reçue. Après cela, le peuple partit de Hatséroth, et ils campèrent dans le désert de Paran. Et l'Eternel parla à Moïse, en disant : Envoie des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je donne aux fils d'Israël. Vous enverrez un homme par tribu patriarcale, [qui soient] tous des princes parmi eux. Et Moïse les envoya du désert de Paran, sur l'ordre de l'Eternel ; c'étaient tous des hommes de marque, chefs des fils d'Israël. Et voici leurs noms. Pour la tribu de Ruben : Sammoua, fils de Zaccur ; pour la tribu de Siméon : Saphat, fils de Hori ; pour la tribu de Juda : Caleb, fils de Jéphunné ; pour la tribu d'Issacar : Jigual, fils de Joseph ; pour la tribu d'Ephraïm : Hosée, fils de Nun ; pour la tribu de Benjamin : Palti, fils de Raphu ; pour la tribu de Zabulon : Gaddiel, fils de Sodi ; pour la tribu de Joseph, pour la tribu de Manassé : Gaddi, fils de Sousi ; pour la tribu de Dan : Ammiel, fils de Guémalli ; pour la tribu d'Asser : Séthur, fils de Micaël ; pour la tribu de Nephthali : Nachbi, fils de Vopsi ; pour la tribu de Gad : Guéuël, fils de Maki. Tels sont les noms des hommes que Moïse envoya pour explorer le pays. Et Moïse donna à Hosée, fils de Nun, le nom de Josué. Et Moïse les envoya pour explorer le pays de Canaan, et il leur dit : Montez là, par le Midi, et vous monterez sur la montagne, et vous verrez ce qu'est le pays, et vous verrez ce qu'est le peuple qui l'habite, s'il est fort ou faible, peu nombreux ou considérable ; et ce qu'est le pays où il habite, s'il est bon ou mauvais, et comment sont les villes où il habite, si ce sont des campements ou des lieux fortifiés ; et ce qu'est le sol, s'il est gras ou maigre, s'il y a des arbres ou non. Ayez bon courage, et prenez des fruits du pays. C'était le temps des premiers raisins. Et ils montèrent et explorèrent le pays, depuis le désert de Tsin jusqu'à Réhob, sur le chemin de Hamath. Et ils montèrent par le Midi, et ils vinrent jusqu'à Hébron ; là étaient Ahiman, Séschaï et Thalmaï, descendants d'Anak. Et Hébron avait été bâtie sept ans avant Tsoan d'Egypte. Et ils arrivèrent jusqu'à la vallée d'Escol, et ils y coupèrent un sarment avec une grappe de raisins, et ils la portèrent à deux au moyen d'une perche ; ils prirent aussi des grenades et des figues. Et on nomma ce lieu vallée d'Escol, à cause de la grappe que les fils d'Israël y coupèrent. Ils furent de retour de l'exploration du pays au bout de quarante jours. Et ils vinrent, et se rendirent auprès de Moïse et d'Aaron, et de toute l'assemblée des fils d'Israël, dans le désert de Paran, à Kadès. Et ils leur firent rapport, ainsi qu'à toute l'assemblée, et ils leur montrèrent les fruits du pays. Et ils lui firent ce récit et lui dirent : Nous sommes allés dans le pays où tu nous as envoyés ; c'est vraiment un pays découlant de lait et de miel, et en voici des fruits. Seulement le peuple qui habite ce pays est vigoureux ; les villes sont fortifiées, très grandes ; et même nous y avons vu des descendants d'Anak. Amalek habite la contrée du Midi ; le Héthien, le Jébusien et l'Amorrhéen habitent la montagne ; et le Cananéen habite au bord de la mer et le long du Jourdain. Et Caleb calma le peuple, à l'égard de Moïse, et il dit : Montons et faisons-en la conquête ; car nous en sommes capables. Et les hommes qui étaient montés avec lui disaient : Nous ne sommes pas capables de monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous. Et ils décrièrent le pays qu'ils avaient exploré, auprès des fils d'Israël, en disant : Le pays que nous avons traversé pour l'explorer est un pays qui dévore ses habitants ; tous les hommes que nous y avons vus sont des hommes de haute taille ; et nous y avons vu les géants, fils d'Anak, de la race des géants, et nous nous faisions l'effet de sauterelles, et c'est aussi ce que nous leur semblions. Et toute l'assemblée éleva la voix et poussa des cris, et le peuple pleura pendant cette nuit-là. Et tous les fils d'Israël murmurèrent contre Moïse et Aaron, et toute l'assemblée leur dit : Que ne sommes-nous morts dans le pays d'Egypte, ou que ne sommes-nous morts, dans ce désert ! Et pourquoi l'Eternel nous mène-t-il dans ce pays-là pour y tomber par l'épée ? Nos femmes et nos petits enfants seront la proie [de l'ennemi]. Ne vaut-il pas mieux pour nous retourner en Egypte ? Et ils se dirent l'un à l'autre : Nommons un chef, et retournons en Egypte. Moïse et Aaron tombèrent sur leur face devant toute l'assemblée réunie des fils d'Israël. Et Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jéphunné, qui étaient de ceux qui avaient exploré le pays, déchirèrent leurs vêtements, et ils parlèrent ainsi à toute l'assemblée des fils d'Israël : Le pays par lequel nous avons passé pour l'explorer, est un excellent pays. Si l'Eternel nous est favorable, il nous fera entrer dans ce pays, et nous le donnera, ce pays découlant de lait et de miel. Seulement ne vous révoltez pas contre l'Eternel, et ne craignez point, vous, les gens de ce pays, car ils seront pour nous une pâture ; leur abri s'est retiré d'eux, et l'Eternel est avec nous ; ne les craignez point. Et toute l'assemblée parlait de les lapider, quand la gloire de l'Eternel apparut sur la Tente d'assignation, à tous les fils d'Israël. Et l'Eternel dit à Moïse : Jusques à quand ce peuple me méprisera-t-il ? jusques à quand ne croira-t-il pas en moi, malgré tous les signes que j'ai faits au milieu de lui ? Je le frapperai de la peste et je l'exterminerai, et je ferai de toi une nation plus grande et plus puissante que lui ! Et Moïse dit à l'Eternel : Les Egyptiens ont entendu que tu as fait monter ce peuple par ta puissance du milieu d'eux, et ils l'ont dit aux habitants de ce pays. Ils ont entendu que toi, ô Eternel, tu es au milieu de ce peuple ; que tu te fais voir face à face, toi, ô Eternel ; et que ta nuée se tient sur eux ; et que dans une colonne de nuée tu marches devant eux le jour, et dans une colonne de feu la nuit. Si tu fais mourir ce peuple comme un seul homme, les nations qui ont entendu parler de toi diront : Parce que l'Eternel n'a pu faire entrer ce peuple dans le pays qu'il leur avait promis avec serment, il les a égorgés dans le désert. Et maintenant, que la puissance du Seigneur montre sa grandeur, comme tu l'as déclaré en disant : L'Eternel est lent à la colère et abondant en grâce, il pardonne l'iniquité et le péché ; mais il ne les laisse pas impunis, et il poursuit l'iniquité des pères sur les fils, sur la troisième et la quatrième génération. Pardonne, je te prie, l'iniquité de ce peuple, selon la grandeur de ta miséricorde, et comme tu as pardonné à ce peuple depuis l'Egypte jusqu'ici. Et l'Eternel dit : Je pardonne comme tu l'as demandé. Et néanmoins, aussi vrai que je vis, et que la gloire de l'Eternel remplira toute la terre, si tous les hommes qui ont vu ma gloire, et les signes que j'ai faits en Egypte et dans le désert, qui m'ont tenté voici déjà dix fois, et qui n'ont point obéi à ma voix, si tous ces hommes [dis-je] voient jamais le pays que j'ai promis avec serment à leurs pères ! Aucun de ceux qui me méprisent ne le verra ! Quant à mon serviteur Caleb, parce qu'il a été animé d'un autre esprit, et qu'il m'est resté attaché jusqu'au bout, je le ferai entrer dans le pays où il est allé, et sa postérité le possédera. L'Amalékite et le Cananéen habitent dans la vallée : demain, retournez-vous, et partez pour le désert, du côté de la mer Rouge. Et l'Eternel parla à Moïse et à Aaron, en disant : Jusques à quand laisserai-je cette méchante assemblée murmurer contre moi ? Les murmures que les fils d'Israël profèrent contre moi, je les ai entendus. Dis-leur : Je suis vivant ! dit l'Eternel, si je ne vous fais comme vous avez parlé à mes oreilles ! Dans ce désert tomberont vos cadavres, et vous tous dont on a fait le recensement, en vous comptant depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, qui avez murmuré contre moi, si vous entrez, vous, dans le pays où j'ai juré de vous établir, excepté Caleb, fils de Jéphunné, et Josué, fils de Nun ! Et vos petits enfants, dont vous avez dit : Ils seront la proie [de l'ennemi], je les y ferai entrer, et ils connaîtront le pays que vous avez dédaigné. Et vous... vos cadavres tomberont dans le désert ; et vos fils garderont leurs troupeaux dans le désert pendant quarante ans, et ils porteront la peine de vos prostitutions, jusqu'à ce que vos cadavres soient au complet dans le désert. Selon le nombre des jours que vous avez mis à explorer le pays, quarante jours, autant de jours, autant d'années, vous porterez vos iniquités, quarante années ; et vous saurez ce que c'est que d'être l'objet de ma disgrâce. Moi, l'Eternel, j'ai parlé ! Si je ne traite ainsi cette méchante assemblée qui s'est ameutée contre moi ! Ils seront consumés dans ce désert ; c'est là qu'ils mourront. Et les hommes que Moïse avait envoyés explorer le pays, et qui, à leur retour, firent murmurer contre lui toute l'assemblée, en décriant le pays, ces hommes qui avaient décrié le pays, moururent frappés d'une plaie devant l'Eternel. Et Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jéphunné, survécurent à ces hommes qui étaient allés explorer le pays. Et Moïse rapporta ces paroles à tous les fils d'Israël, et le peuple mena grand deuil. Et le lendemain matin, ils montèrent vers le sommet de la montagne, en disant : Nous voici ! nous monterons au lieu dont a parlé l'Eternel, car nous avons péché. Et Moïse dit : Pourquoi transgressez-vous ainsi l'ordre de l'Eternel ? Cela ne réussira point. Ne montez pas ! car l'Eternel n'est pas au milieu de vous ; ne vous faites pas battre par vos ennemis ! car l'Amalékite et le Cananéen sont là devant vous, et vous tomberiez par l'épée ; parce que vous vous êtes détournés de l'Eternel, l'Eternel ne sera point avec vous. Et ils s'obstinèrent à monter vers le sommet de la montagne ; mais l'arche de l'alliance de l'Eternel et Moïse ne bougèrent pas du milieu du camp. Et l'Amalékite et le Cananéen qui habitaient cette montagne descendirent, les battirent, et les taillèrent en pièces jusqu'à Horma. Et l'Eternel parla à Moïse, en disant : Parle aux fils d'Israël, et dis leur : Quand vous serez entrés au pays où vous demeurerez et que je vous donne, et quand vous offrirez à l'Eternel un sacrifice fait par le feu, holocauste ou sacrifice, pour l'acquittement d'un vœu ou en offrande volontaire, ou dans vos solennités, afin d'offrir une agréable odeur à l'Eternel de votre gros ou de votre menu bétail, celui qui fera son offrande à l'Eternel offrira en oblation un dixième de fleur de farine, pétrie avec un quart de hin d'huile, et du vin pour la libation, un quart de hin, que tu offriras avec l'holocauste ou le sacrifice, pour chaque agneau. Pour un bélier, tu offriras en oblation deux dixièmes de fleur de farine pétrie avec un tiers de hin d'huile, et du vin pour la libation, un tiers de hin ; tu offriras cela en agréable odeur à l'Eternel. Si tu offres un taureau comme holocauste ou comme sacrifice, pour l'acquittement d'un vœu ou comme sacrifice d'actions de grâces à l'Eternel, on offrira, avec le taureau, comme oblation, trois dixièmes de fleur de farine pétrie avec un demi hin d'huile, et tu offriras du vin pour la libation, un demi hin : c'est un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur à l'Eternel. C'est ce qui se fera pour chaque bœuf ou pour chaque bélier, ou pour chaque bête d'entre les brebis ou les chèvres. Selon le nombre de victimes que vous offrirez, vous ferez ainsi pour chacune, selon leur nombre. Tout indigène fera ces choses de cette manière, lorsqu'il offrira un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur à l'Eternel. Si un étranger séjourne parmi vous, ou est établi de génération en génération au milieu de vous, et qu'il offre un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur à l'Eternel, il l'offrira comme vous l'offrez. Pour l'assemblée il y aura une seule loi, et pour vous et pour l'étranger en séjour ; c'est une ordonnance perpétuelle pour vos générations : il en sera pour l'étranger comme pour vous, devant l'Eternel. Il y aura une même loi et un même droit pour vous et pour l'étranger qui séjourne parmi vous. L'Eternel parla à Moïse, en disant : Parle aux fils d'Israël, et dis-leur : Quand vous serez arrivés au pays où je vous conduis, et que vous mangerez du pain du pays, vous prélèverez une offrande pour l'Eternel. Comme prémices de vos moutures, vous prélèverez en offrande un gâteau ; vous le prélèverez comme l'offrande qu'on prélève de l'aire. Des prémices de vos moutures, vous prélèverez pour l'Eternel une offrande de génération en génération. Si vous péchez par erreur, et que vous n'observiez pas tous ces commandements que l'Eternel a communiqués à Moïse, tout ce que l'Eternel vous a ordonné par Moïse, depuis le jour où l'Eternel a donné des commandements et à la suite, pour vos générations ; si l'on a péché par erreur, sans que l'assemblée s'en soit aperçue, toute l'assemblée offrira un taureau en holocauste d'agréable odeur à l'Eternel, avec son oblation et sa libation, selon la règle, et un bouc en sacrifice pour le péché. Et le sacrificateur fera propitiation pour toute l'assemblée des fils d'Israël, et il leur sera pardonné ; car c'est un péché commis par erreur, et ils ont apporté leur offrande, un sacrifice fait par le feu à l'Eternel et leur sacrifice pour le péché devant l'Eternel, à cause de leur péché commis par erreur. Et il sera pardonné à toute l'assemblée des fils d'Israël et à l'étranger qui séjourne au milieu d'eux, car c'est par erreur que tout le peuple a péché. Si c'est une seule personne qui a péché par erreur, elle offrira une chèvre d'un an en sacrifice pour le péché. Et le sacrificateur fera propitiation devant l'Eternel pour la personne qui a manqué en commettant un péché par erreur ; quand la propitiation aura été faite pour elle, il lui sera pardonné. Pour l'indigène d'entre les fils d'Israël et pour l'étranger qui séjourne au milieu d'eux, vous aurez une même loi si quelqu'un pèche par erreur. Mais celui qui agit à main levée, indigène ou étranger, outrage l'Eternel ; celui-là sera retranché du milieu de son peuple. Car il a méprisé la parole de l'Eternel, et violé son commandement ; celui-là sera retranché ; son iniquité est sur lui. Comme les fils d'Israël étaient dans le désert, ils trouvèrent un homme qui ramassait du bois le jour du sabbat. Ceux qui l'avaient trouvé ramassant du bois l'amenèrent à Moïse, à Aaron et à toute l'assemblée. Et ils le tinrent sous garde, car ce qu'il y avait à lui faire n'avait pas été déterminé. Et l'Eternel dit à Moïse : Cet homme sera mis à mort ; toute l'assemblée le lapidera hors du camp. Et toute l'assemblée le fit sortir du camp et le lapida, et il mourut, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Et l'Eternel dit à Moïse : Parle aux fils d'Israël, et dis leur qu'ils se fassent des glands aux coins de leurs vêtements, de génération en génération, et qu'ils mettent sur le gland de chaque coin un cordon de pourpre violette. Et ce sera pour vous un objet voyant, et vous le, verrez et vous vous souviendrez de tous les commandements de l'Eternel et vous les accomplirez, et vous ne vous égarerez pas en suivant vos cœurs et vos yeux, qui vous entraînent à vous prostituer, afin que vous vous rappeliez et que vous accomplissiez tous mes commandements ; et vous serez saints à votre Dieu. Je suis l'Eternel, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte, pour être votre Dieu. Je suis l'Eternel, votre Dieu. Et Koré, fils de Jitséhar, fils de Kéhath, fils de Lévi, s'éleva avec Dathan et Abiram, fils d'Eliab, et On, fils de Péleth, ceux-ci fils de Ruben ; et ils se soulevèrent en présence de Moïse, avec deux cent cinquante hommes des fils d'Israël, princes de l'assemblée, membres du conseil et gens de renom. Et ils s'attroupèrent contre Moïse et Aaron, et leur dirent : C'en est assez ! Car l'assemblée tout entière est sainte, et l'Eternel est au milieu d'eux. Pourquoi vous élevez-vous au-dessus de l'assemblée de l'Eternel ? Et Moïse entendit cela, et il tomba sur son visage. Et il parla à Koré et à toute sa troupe, en disant : Demain l'Eternel fera connaître celui qui est à lui et qui est saint, pour le faire approcher de lui, et celui qu'il choisira, il le fera approcher de lui. Faites ceci : prenez des encensoirs, Koré et toute sa troupe ; mettez-y du feu et jetez dessus du parfum devant l'Eternel, demain ; et celui que l'Eternel choisira, celui-là est saint. C'en est assez, fils de Lévi ! Et Moïse dit à Koré : Ecoutez, fils de Lévi ! Est-ce peu de chose pour vous que le Dieu d'Israël vous ait distingués de l'assemblée d'Israël, en vous faisant approcher de lui, pour faire le service de la Demeure de l'Eternel, et pour vous tenir devant l'assemblée pour la servir ? Il te fait approcher de lui, toi, ainsi que tous tes frères, fils de Lévi avec toi, et vous aspirez encore au sacerdoce ! C'est pour cela que toi et toute ta troupe vous vous liguez contre l'Eternel ! Et Aaron, qui est-il que vous murmuriez contre lui ? Et Moïse envoya appeler Dathan et Abiram, fils d'Eliab. Et ils dirent : Nous ne monterons pas. Est-ce peu de chose pour toi que tu nous aies fait sortir d'un pays découlant de lait et de miel pour nous faire mourir au désert, que tu t'ériges en maître sur nous ? Ce n'est pourtant pas dans un pays découlant de lait et de miel que tu nous as fait entrer, et tu ne nous as pas donné en possession des champs et des vignes ! Crèveras-tu les yeux à ces gens ? Nous ne monterons pas. Et Moïse fut très irrité, et il dit à l'Eternel : N'agrée point leur oblation ! Je ne leur ai pas pris un seul âne, et je n'ai fait tort à aucun d'eux. Moïse dit à Koré : Toi et toute ta troupe, soyez devant l'Eternel, toi et eux, avec Aaron, demain. Prenez chacun votre encensoir, mettez-y du parfum, et présentez devant l'Eternel chacun votre encensoir, deux cent cinquante encensoirs ; toi aussi et Aaron, chacun son encensoir. Et ils prirent chacun leur encensoir, y mirent du feu et y jetèrent du parfum, et ils se tinrent à l'entrée de la Tente d'assignation, ainsi que Moïse et Aaron. Et Koré convoqua contre eux toute l'assemblée à l'entrée de la Tente d'assignation ; et la gloire de l'Eternel apparut à toute l'assemblée. Et l'Eternel parla a Moïse et à Aaron, en disant : Séparez-vous du milieu de cette assemblée, et je les consumerai en un instant. Et ils tombèrent sur leur visage, et dirent : O Dieu, Dieu des esprits de toute chair ! un seul homme a péché, et tu t'irrites contre toute l'assemblée ! Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Parle à l'assemblée, en disant : Ecartez-vous d'autour de la demeure de Koré, de Dathan et d'Abiram. Et Moïse se leva, et alla vers Dathan et Abiram ; et les Anciens d'Israël le suivirent. Et il parla à l'assemblée, en disant : Eloignez-vous des tentes de ces méchants hommes, et ne touchez à rien de ce qui est à eux, de peur que vous ne périssiez à cause de tous leurs péchés. Et ils s'écartèrent de la demeure de Koré, de Dathan et d'Abiram tout à l'entour. Et Dathan et Abiram sortirent, se tenant à l'entrée de leurs tentes, avec leurs femmes, leurs fils et leurs petits enfants. Et Moïse dit : A ceci vous connaîtrez que l'Eternel m'a envoyé pour faire toutes ces choses, et que je n'agis pas de mon chef : Si ces gens meurent comme meurt tout homme, et si leur destinée est celle de tous les hommes, ce n'est pas l'Eternel qui m'a envoyé ; mais si l'Eternel opère quelque chose de nouveau, si la terre ouvre sa bouche et les engloutit avec tout ce qui est à eux, et qu'ils descendent vivants dans le séjour des morts, vous reconnaîtrez que ces gens ont méprisé l'Eternel. Et quand il eut achevé de prononcer toutes ces paroles, le sol qui était sous eux se fendit. Et la terre ouvrit sa bouche, et les engloutit eux et leurs maisons, et toutes les personnes qui étaient à Koré et tous leurs biens. Et ils descendirent avec tout ce qui était à eux, vivants, dans le séjour des morts ; et la terre les recouvrit, et ils disparurent du milieu de l'assemblée. Et tout Israël, qui était autour d'eux, s'enfuit à leur cri ; car ils disaient : Prenons garde que la terre ne nous engloutisse ! Et un feu sortit d'auprès de l'Eternel, et dévora les deux cent cinquante hommes qui offraient le parfum. Et l'Eternel parla à Moïse, en disant : Dis à Eléazar, fils d'Aaron le sacrificateur, d'enlever les encensoirs du milieu de l'embrasement et d'en répandre au loin le feu, car ils sont devenus saints. Ces encensoirs des gens qui ont péché contre leur propre vie, qu'on les étende en lames pour en recouvrir l'autel ; car ils ont été présentés devant l'Eternel, et ils sont devenus saints, et ils serviront de signe aux fils d'Israël. Et Eléazar le sacrificateur prit les encensoirs d'airain qu'avaient présentés ceux qui avaient été consumés, et on les lamina pour recouvrir l'autel. C'est un mémorial aux fils d'Israël, afin qu'aucun étranger, qui n'est pas de la race d'Aaron, ne s'approche pour offrir du parfum devant l'Eternel et qu'il ne lui arrive pas comme à Koré et à sa troupe, selon ce que l'Eternel lui avait dit par Moïse. Et toute l'assemblée des fils d'Israël murmura le lendemain contre Moïse et Aaron, en disant : C'est vous qui faites mourir le peuple de l'Eternel. Et comme l'assemblée s'attroupait contre Moïse et Aaron, et qu'ils se tournaient vers la Tente d'assignation, voici, la nuée la couvrait, et la gloire de l'Eternel apparut. Et Moïse et Aaron s'avancèrent devant la Tente d'assignation. Et l'Eternel parla à Moïse, en disant : Eloignez-vous du milieu de cette assemblée, et je les consumerai en un instant. Et ils tombèrent sur leur visage ; et Moïse dit à Aaron : Prends l'encensoir et mets-y du feu de dessus l'autel, et jettes-y du parfum, et porte-le promptement au milieu de l'assemblée, et fais propitiation pour eux ; car la colère est sortie de devant l'Eternel : la plaie commence. Et Aaron prit l'encensoir, comme Moïse avait dit, et courut au milieu de l'assemblée ; et voici, la plaie commençait parmi le peuple. Et il mit le parfum et fit propitiation pour le peuple, et il se plaça entre les morts et les vivants, et la plaie fut arrêtée. Et ceux qui moururent de cette plaie furent quatorze mille sept cents, outre ceux qui étaient morts à cause de Koré. Et Aaron retourna auprès de Moïse à l'entrée de la Tente d'assignation, et la plaie était arrêtée. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël, et fais-toi donner par eux une verge, une verge par maison patriarcale, de la part de tous leurs princes par maisons patriarcales, douze verges ; tu écriras le nom de chacun sur sa verge, et tu écriras le nom d'Aaron sur la verge de Lévi ; car il y aura une verge par chef de maison patriarcale. Et tu les déposeras dans la Tente d'assignation, devant le témoignage, où je me rencontre avec vous. Et l'homme que je choisirai, sa verge fleurira, et je mettrai un terme à ces murmures que les fils d'Israël profèrent contre vous. Et Moïse parla aux fils d'Israël, et tous leurs princes lui donnèrent une verge, chaque prince une verge, selon leurs maisons patriarcales, douze verges ; et la verge d'Aaron était parmi les autres. Et Moïse déposa les verges devant l'Eternel, dans la Tente du témoignage. Et le lendemain, Moïse entra dans la Tente du témoignage, et voici qu'avait fleuri la verge d'Aaron pour la maison de Lévi et il y avait germé des boutons, éclos des fleurs, et mûri des amandes. Et Moïse emporta toutes les verges de devant l'Eternel vers tous les fils d'Israël, et ils les virent et ils prirent chacun sa verge. Et l'Eternel dit à Moïse : Replace la verge d'Aaron devant le témoignage, pour être gardée comme un signe pour les enfants de rébellion, et tu feras cesser de devant moi leurs murmures, afin qu'ils ne meurent point. Et Moïse fit ainsi ; il fit comme l'Eternel le lui avait ordonné. Et les fils d'Israël dirent à Moïse : Voici, nous périssons, nous sommes perdus, tous perdus ! Quiconque s'approche, s'approche de la Demeure de l'Eternel, meurt. Devrons-nous donc tous périr ? Et l'Eternel dit à Aaron : Toi et tes fils, et la maison de ton père avec toi, vous porterez les fautes commises dans les choses saintes ; et toi et tes fils avec toi, vous porterez les fautes commises dans votre sacerdoce. Et tes frères aussi, la tribu de Lévi, tribu de ton père, fais-les approcher de toi, et qu'ils te soient adjoints et qu'ils te servent, lorsque toi et tes fils avec toi, vous serez devant la Tente du témoignage. Et ils garderont ce qui doit être gardé pour toi et pour toute la Tente ; seulement ils ne s'approcheront pas des ustensiles du sanctuaire, ni de l'autel, de peur que vous ne mouriez, eux et vous. Et ils te seront adjoints, et ils garderont ce qui doit être gardé pour la Tente d'assignation, pour tout le service de la Tente. Et aucun étranger n'approchera de vous. Vous aurez la garde du sanctuaire et la garde de l'autel, et il n'y aura plus de colère contre les fils d'Israël. Voici, j'ai pris vos frères les Lévites du milieu des fils d'Israël : ils sont à vous, eux qui ont été donnés à l'Eternel pour faire le service de la Tente d'assignation. Et toi, et tes fils avec toi, vous remplirez votre sacerdoce pour tout ce qui concerne l'autel et pour ce qui est derrière le voile ; et vous ferez votre service. Votre sacerdoce est un service que je vous confère comme un don, et l'étranger qui approchera sera mis à mort. Et l'Eternel dit à Aaron : Voici, je te remets ce qui est prélevé pour moi, en tout ce que consacrent les fils d'Israël ; je te le donne, à toi et à tes fils, comme ta portion, par une ordonnance perpétuelle. Voici ce qui te reviendra des choses très saintes, sauf ce qui doit être consumé : toutes leurs offrandes, toute oblation, tout sacrifice pour le péché et tout sacrifice de réparation par lequel ils me font restitution ; comme choses très saintes, tout cela appartiendra, à toi et à tes fils. C'est dans un lieu très saint que tu les mangeras ; tout mâle en mangera ; elles te seront saintes. Ce qui est encore à toi, c'est ce qui est prélevé sur leurs dons, sur toute offrande balancée des fils d'Israël ; je te le donne à toi, à tes fils et à tes filles avec toi, par une ordonnance perpétuelle. Quiconque est pur dans ta maison en mangera. Tout le meilleur de l'huile, tout le meilleur du moût et du blé, leurs prémices qu'ils donnent à l'Eternel, je te les donne. Les primeurs de tout ce que produit leur pays, qu'ils apporteront à l'Eternel, seront pour toi. Quiconque est pur dans ta maison en mangera. Tout ce qui est dévoué par interdit en Israël sera pour toi. Tout premier-né de toute chair, qu'ils offrent à l'Eternel, tant des hommes que du bétail, sera pour toi. Seulement tu libéreras contre rachat le premier-né de l'homme, et tu libéreras contre rachat le premier-né d'un animal impur. Et quant au rachat, tu les libéreras dès l'âge d'un mois, d'après la taxe, pour cinq sicles d'argent, selon le sicle sacré, qui est de vingt guéras. Mais le premier-né de la vache, le premier-né de la brebis et le premier-né de la chèvre, tu ne les libéreras pas ; ils sont saints. Tu répandras leur sang sur l'autel, et tu feras fumer leur graisse ; c'est un sacrifice fait par le feu, d'agréable odeur, à l'Eternel. Et leur chair sera pour toi ; comme la poitrine balancée et comme la cuisse droite, elle sera pour toi. Tout ce qui est prélevé sur les choses saintes, ce que les fils d'Israël prélèvent pour l'Eternel, je te le donne, à toi, à tes fils et à tes filles avec toi, par une ordonnance perpétuelle. C'est une alliance de sel, perpétuelle devant l'Eternel, pour toi et pour ta postérité, avec toi. Et l'Eternel dit à Aaron : Tu ne posséderas pas dans leur pays, et il n'y aura point de part pour toi au milieu d'eux ; c'est moi qui suis ta part et ton héritage au milieu des fils d'Israël. Et aux fils de Lévi je donne comme héritage toute dîme en Israël, en échange du service qu'ils font, du service de la Tente d'assignation. Et les fils d'Israël n'approcheront plus de la Tente d'assignation, de manière à se charger d'un péché qui serait puni de mort. Et le Lévite fera le service de la Tente d'assignation, et ils porteront leurs fautes. C'est une ordonnance perpétuelle de génération en génération ; ils n'auront point d'héritage au milieu des fils d'Israël. Car la dîme que les fils d'Israël prélèveront pour l'Eternel, je la donne comme héritage aux Lévites ; c'est pourquoi je leur dis qu'ils n'auront point d'héritage au milieu des fils d'Israël. Et l'Eternel parla à Moïse, en disant : Tu parleras aux Lévites, et tu leur diras : Lorsque vous recevrez des fils d'Israël la dîme que je vous donne de leur part pour votre héritage, vous en prélèverez le prélèvement de l'Eternel, la dîme de la dîme ; et ce prélèvement que vous ferez vous sera compté comme ce qui se prélève du blé de l'aire et de l'abondance du pressoir. C'est ainsi que vous prélèverez, vous aussi, le prélèvement de l'Eternel sur toutes les dîmes que vous recevrez des fils d'Israël, et vous donnerez ce prélèvement de l'Eternel au sacrificateur Aaron. Sur tous les dons que vous recevrez, vous prélèverez tout le prélèvement de l'Eternel ; sur tout le meilleur, la portion sanctifiée qui en est tirée. Et tu leur diras : Quand vous en aurez prélevé le meilleur, le reste tiendra lieu aux Lévites du produit de l'aire et du produit du pressoir. Et vous le mangerez en tout lieu, vous et votre maison ; car c'est votre salaire en échange de votre service dans la Tente d'assignation. Et vous ne serez pas chargés d'un péché à ce sujet, quand vous en aurez prélevé le meilleur, et vous ne profanerez point les choses saintes des fils d'Israël, et vous ne mourrez point. Et l'Eternel parla à Moïse et à Aaron, en disant : C'est ici l'ordonnance et la loi que l'Eternel prescrit, en disant : Dis aux fils d'Israël qu'ils t'amènent une vache rousse, sans défaut et qui soit sans tache et qui n'ait point porté le joug. Vous la remettrez à Eléazar, le sacrificateur ; on la fera sortir du camp et on l'égorgera devant lui. Et Eléazar le sacrificateur prendra du sang de la vache avec le doigt, et il en fera sept fois aspersion du côté de l'entrée de la Tente d'assignation. Et on brûlera la vache sous ses yeux ; sa peau, sa chair et son sang, on les brûlera avec sa fiente. Et le sacrificateur prendra du bois de cèdre, de l'hysope et du cramoisi, et il les jettera au milieu du feu qui consume la vache. Et le sacrificateur lavera ses vêtements et baignera son corps dans l'eau ; puis il rentrera dans le camp, et le sacrificateur sera souillé jusqu'au soir. Et celui qui aura brûlé, la vache lavera ses vêtements dans l'eau et baignera son corps dans l'eau, et il sera souillé jusqu'au soir. Et un homme pur recueillera la cendre de la vache et la déposera hors du camp, en lieu pur ; et elle sera conservée pour l'assemblée des fils d'Israël, comme eau de purification : c'est un sacrifice pour le péché. Et celui qui aura recueilli la cendre de la vache lavera ses vêtements et sera souillé jusqu'au soir. Ceci sera, pour les fils d'Israël et pour l'étranger qui séjourne au milieu d'eux, une ordonnance perpétuelle. Celui qui touchera un mort, un corps humain quelconque, sera souillé pendant sept jours. Il se purifiera avec cette eau le troisième et le septième jour, et il sera pur mais s'il ne se purifie pas le troisième et le septième jour, il ne sera pas pur. Celui qui touchera un mort, le corps d'un homme qui est mort, et qui ne se purifiera pas, souille la Demeure de l'Eternel. Et cet homme sera retranché d'Israël, parce que l'eau de purification n'a pas été répandue sur lui ; il est encore souillé et sa souillure est encore sur lui. Voici la loi : Lorsqu'un homme meurt dans une tente, quiconque entre dans la tente et tout ce qui se trouve dans la tente, sera souillé pendant sept jours. Et tout vase découvert, sur lequel il n'y a pas de couvercle attaché, sera souillé. Et quiconque touche dans les champs un homme tué par l'épée, ou un mort, ou des ossements humains, ou un sépulcre, sera souillé pendant sept jours. Et l'on prendra, pour celui qui sera souillé, de la cendre de la victime consumée en sacrifice pour le péché, et l'on versera dessus de l'eau vive dans un vase. Et un homme pur prendra de l'hysope, et la trempera dans l'eau ; et il en aspergera la tente, et tous les ustensiles, et toutes les personnes qui ont été là, et celui qui a touché les ossements, ou l'homme tué, ou le mort, ou le sépulcre. Et l'homme pur aspergera celui qui est souillé, le troisième et le septième jour, et son péché sera enlevé le septième jour. Et il lavera ses vêtements et se baignera dans l'eau ; et le soir, il sera pur. Et celui qui se sera souillé, et dont le péché ne sera pas enlevé, cet homme sera retranché du milieu de l'assemblée, car il a souillé le sanctuaire de l'Eternel ; l'eau de purification n'a pas été répandue sur lui : il est souillé. Ce sera pour eux une ordonnance perpétuelle. Et celui qui aura fait l'aspersion de l'eau de purification lavera ses vêtements, et celui qui touchera l'eau de purification sera souillé jusqu'au soir. Et tout ce que touchera celui qui est souillé, sera souillé, et la personne qui le touchera sera souillée jusqu'au soir. Et les fils d'Israël, toute l'assemblée, arrivèrent au désert de Tsin, dans le premier mois, et le peuple s'arrêta à Kadès. Marie mourut en ce lieu, et elle y fut enterrée. Et il n'y avait point d'eau pour l'assemblée ; et ils s'attroupèrent contre Moïse et Aaron. Et le peuple querella Moïse et ils dirent : Que n'avons-nous péri, quand nos frères périrent devant l'Eternel ? Et pourquoi avez-vous fait venir l'assemblée de l'Eternel dans ce désert, pour y mourir, nous et notre bétail ? Et pourquoi nous avez-vous fait monter hors d'Egypte, pour nous amener en ce méchant lieu, où l'on ne peut semer, où il n'y a ni figuier, ni vigne, ni grenadier, ni d'eau à boire ? Et Moïse et Aaron se retirèrent de l'assemblée vers l'entrée de la Tente d'assignation. Et ils tombèrent sur leur visage, et la gloire de l'Eternel leur apparut. Et l'Eternel parla à Moïse, en disant : Prends la verge, et convoque l'assemblée, toi et ton frère Aaron. Et vous direz en leur présence au rocher qu'il donne ses eaux, et tu feras sortir pour eux de l'eau du rocher, et tu donneras à boire à l'assemblée et à leur bétail. Et Moïse prit la verge de devant l'Eternel, comme l'Eternel le lui avait ordonné. Et Moïse et Aaron convoquèrent l'assemblée devant le rocher ; et Moïse leur dit : Ecoutez, rebelles ! Vous ferons-nous sortir de l'eau de ce rocher ? Et Moïse leva la main, et frappa deux fois le rocher de sa verge. Et il sortit de l'eau en abondance. Et l'assemblée but, ainsi que le bétail. Et l'Eternel dit à Moïse et à Aaron : Parce que vous n'avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des fils d'Israël, vous ne ferez point entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne. Ce sont là les eaux de Mériba, où les fils d'Israël querellèrent l'Eternel, et il se sanctifia en eux. Et Moïse envoya des messagers de Kadès au roi d'Edom : Ainsi parle ton frère Israël : Tu sais toutes les peines que nous avons éprouvées. Nos pères descendirent en Egypte, et nous avons demeuré, longtemps en Egypte. Et les Egyptiens nous maltraitèrent, nous et nos pères. Et nous criâmes à l'Eternel, et il entendit notre voix. Et il envoya un ange, et nous fit sortir d'Egypte. Et voici, nous sommes à Kadès, ville à la limite de ton territoire. Donne-nous le passage par ton pays ; nous ne traverserons ni les champs, ni les vignes, et nous ne boirons pas l'eau des puits ; nous suivrons la route royale et nous ne nous détournerons ni à droite ni à gauche, jusqu'à ce que nous ayons franchi ton territoire. Et Edom lui dit : Tu ne passeras point chez moi, sinon je sortirai à ta rencontre avec l'épée. Et les fils d'Israël lui dirent : Nous monterons par la route ; et, si nous buvons de ton eau, moi et mes troupeaux, j'en paierai le prix ; seulement, ce n'est pas une affaire, je ne ferai que passer avec mes pieds. Et il dit : Tu ne passeras pas ! Et Edom sortit à sa rencontre avec un peuple nombreux et à main forte. Et Edom refusa à Israël le passage sur son territoire ; et Israël s'en détourna. Et les fils d'Israël, l'assemblée entière, partirent de Kadès et arrivèrent à la montagne de Hor. Et l'Eternel dit à Moïse et à Aaron, à la montagne de Hor, sur les confins du pays d'Edom : Aaron va être recueilli vers les siens ; car il n'entrera point dans le pays que je donne aux fils d'Israël, parce que vous avez été rebelles à mes ordres aux eaux de Mériba. Prends Aaron et son fils Eléazar, et fais-les monter sur la montagne de Hor. Et tu ôteras à Aaron ses vêtements, et tu en revêtiras Eléazar, son fils. Et Aaron sera recueilli et mourra là. Et Moïse fit ce que l'Eternel avait ordonné. Et ils montèrent sur la montagne de Hor, à la vue de toute l'assemblée. Et Moïse ôta à Aaron ses vêtements, et en revêtit Eléazar, son fils. Et Aaron mourut là, au sommet de la montagne. Et Moïse et Eléazar descendirent de la montagne. Et toute l'assemblée vit qu'Aaron était mort, et toute la maison d'Israël pleura Aaron pendant trente jours. Et le Cananéen, roi d'Arad, qui habitait le Midi, apprit qu'Israël s'avançait par le chemin d'Atharim. Et il attaqua Israël, et lui fit des prisonniers. Et Israël fit un vœu à l'Eternel, et dit : Si tu livres ce peuple entre mes mains, je vouerai ses villes à l'interdit. Et l'Eternel écouta la voix d'Israël, et [lui] livra les Cananéens. Et on les voua à l'interdit, eux et leurs villes ; et l'on donna à ce lieu le nom de Horma. Et ils partirent de la montagne de Hor, par le chemin de la mer Rouge, pour tourner le pays d'Edom. Et le peuple perdit patience dans ce chemin, et le peuple parla contre Dieu et contre Moïse : Pourquoi nous avez-vous fait monter d'Egypte, pour que nous mourions dans le désert ? car il n'y a point de pain, et il n'y a point d'eau, et notre âme a pris en dégoût ce misérable aliment. Et l'Eternel envoya contre le peuple les serpents brûlants ; et ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël. Et le peuple vint à Moïse, et dit : Nous avons péché, lorsque nous avons parlé contre l'Eternel et contre toi ; intercède auprès de l'Eternel, afin qu'il éloigne de nous ces serpents. Et Moïse intercéda pour le peuple. Et l'Eternel dit à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et place-le au haut d'une perche ; et quiconque aura été mordu, qu'il le regarde et il vivra. Et Moïse fit un serpent d'airain, et le plaça au haut d'une perche ; et si quelqu'un était mordu par un serpent, il regardait le serpent d'airain, et il était sauvé. Et les fils d'Israël partirent et ils campèrent à Oboth. Ils partirent d'Oboth et ils campèrent à Ijjé-Abarim, dans le désert qui est vis-à-vis de Moab, vers le soleil levant. De là ils partirent et ils campèrent dans la vallée de Zéred. De là ils partirent et ils campèrent au-delà de l'Arnon, qui est dans le désert et qui sort du territoire des Amorrhéens ; car l'Arnon est la frontière de Moab, entre Moab et les Amorrhéens. C'est pourquoi il est dit dans le Livre des guerres de l'Eternel :... Valieb en Soupha, et les vallées de l'Arnon, et la pente des vallées, qui s'étend du côté d'Ar et s'appuie à la frontière de Moab. Puis, de là, à Béer, ce puits à propos duquel l'Eternel dit à Moïse : Assemble le peuple, et je leur donnerai de l'eau. Alors Israël chanta ce cantique : Monte, puits ! acclamez-le ! Ce puits que des princes ont creusé, Que les grands du peuple ont foui Avec le sceptre, avec leurs bâtons ! Puis du désert à Matthana ; de Matthana à Nahaliel ; de Nahaliel à Bamoth ; de Bamoth à la vallée qui est dans les champs de Moab, au haut du Pisga, qui domine le désert. Et Israël envoya des messagers à Sihon, roi des Amorrhéens, pour lui dire : Je veux passer par ton pays ; nous ne nous répandrons ni dans les champs, ni dans les vignes, et nous ne boirons pas l'eau des puits ; nous suivrons la route royale, jusqu'à ce que nous ayons passé la frontière. Et Sihon ne permit pas à Israël de passer sur son territoire ; et Sihon rassembla tout son peuple, et sortit à la rencontre d'Israël, vers le désert ; et il arriva à Jahats, et livra bataille à Israël. Et Israël le frappa du tranchant de l'épée, et conquit son pays depuis l'Arnon jusqu'au Jabbok, jusqu'aux fils d'Ammon, car la frontière des fils d'Ammon était forte. Et Israël prit toutes ces villes, et Israël s'établit dans toutes les villes des Amorrhéens, à Hesbon et dans toutes les villes de son ressort. Car Hesbon était la ville de Sihon, roi des Amorrhéens, qui avait fait la guerre au précédent roi de Moab et lui avait enlevé tout son pays jusqu'à l'Arnon. C'est pourquoi les poètes disent : Venez à Hesbon ! Que la ville de Sihon soit élevée et fortifiée ! Car un feu est sorti de Hesbon, Une flamme de la ville de Sihon ; Elle a dévoré Ar-Moab, Les maîtres des hauteurs de l'Arnon. Malheur à toi, Moab ! Tu es perdu, peuple de Camos ! Il a livré ses fils fugitifs, Et ses filles captives Au roi des Amorrhéens, à Sihon. Et nous leur avons lancé des traits, Hesbon est détruite, jusqu'à Dibon ; Nous avons dévasté jusqu'à Nophach, Et le feu est allé jusqu'à Médeba. Et Israël s'établit dans le pays des Amorrhéens. Et Moïse envoya explorer Jaézer ; et ils prirent les villes de son ressort, et chassèrent les Amorrhéens qui y étaient. Puis ils se détournèrent et montèrent du côté de Basan. Et Og roi de Basan, sortit à leur rencontre, lui et tout son peuple, pour leur livrer bataille, à Edréi. Et l'Eternel dit à Moïse : Ne le crains point, car je le livre entre tes mains, lui et tout son peuple et son pays, et tu le traiteras comme tu as traité Sihon, roi des Amorrhéens, qui habitait à Hesbon. Et ils le battirent, lui et ses fils, et tout son peuple, sans lui laisser de reste un survivant, et ils s'emparèrent de son pays. Et les fils d'Israël partirent et campèrent dans les plaines de Moab, au-delà du Jourdain de Jéricho. Et Balak, fils de Tsippor, vit tout ce qu'Israël avait fait aux Arnorrhéens. Et Moab eut extrêmement peur en le voyant si nombreux, et Moab fut pris d'horreur à cause des fils d'Israël. Et Moab dit aux Anciens de Madian : Cette multitude va brouter tout le pays d'alentour comme les bœufs broutent la verdure des champs. Et Balak, fils de Tsippor, était roi de Moab en ce temps-là. Et il envoya des messagers à Balaam, fils de Béor, à Péthor sur le fleuve, dans le pays des fils de son peuple, pour l'appeler en lui disant : Voici un peuple est sorti d'Egypte ! Voici il a couvert la face du pays et il s'est établi vis-à-vis de moi. Maintenant viens, je te prie ! Maudis-moi ce peuple-là, car il est plus fort que moi. Peut-être pourrai-je le vaincre et le chasser du pays, car je sais que celui que tu bénis est béni et que celui que tu maudis est maudit. Et les Anciens de Moab et les Anciens de Madian partirent en emportant de quoi payer le devin, et ils arrivèrent auprès de Balaam et lui rapportèrent les paroles de Balak. Et il répondit : Restez ici cette nuit, et je vous rendrai réponse selon ce que l'Eternel me dira. Et les princes moabites restèrent chez Balaam. Et Dieu vint vers Balaam et dit : Qui sont ces hommes, chez toi ? Et Balaam dit à Dieu : Balak, fils de Tsippor, roi de Moab, m'a fait dire : Le peuple qui est sorti d'Egypte est ici, couvrant la face du pays ! Maintenant viens ! Maudis-le moi ; peut-être pourrai-je lui faire la guerre et le chasser ! Et Dieu dit à Balaam : Tu n'iras pas avec eux. Tu ne maudiras pas ce peuple, car il est béni. Et le matin Balaam se leva et dit aux princes envoyés par Balak : Retournez dans votre pays, car l'Eternel a refusé de me laisser aller avec vous. Et les princes de Moab se levèrent et retournèrent vers Balak et dirent : Balaam a refusé de venir avec nous. Et Balak envoya encore des princes plus nombreux et de plus haute dignité que les premiers. Et ils arrivèrent auprès de Balaam et lui dirent : Ainsi a dit Balak, fils, de Tsippor : Que rien, je te prie, ne t'empêche de venir vers moi, car je te comblerai d'honneurs, et tout ce que tu me diras, je le ferai. Mais viens, je t'en prie ; maudis-moi ce peuple ! Et Balaam répondit et dit aux serviteurs de Balak : Quand Balak me donnerait plein sa maison d'argent et d'or, je ne pourrais transgresser l'ordre de l'Eternel mon Dieu pour faire chose petite ou grande. Et maintenant restez ici, vous aussi, cette nuit, que je sache ce que l'Eternel me dira encore. Et Dieu vint vers Balaam dans la nuit et lui dit : Si c'est pour t'appeler que ces hommes sont venus, lève-toi, pars avec eux. Seulement, ce que je te dirai, tu le feras. Le lendemain matin Balaam se leva et sella son ânesse et partit avec les princes de Moab. Et Dieu s'irrita de ce qu'il allait, et l'ange de l'Eternel se posta sur le chemin pour lui faire obstacle ; et Balaam montait son ânesse et ses deux serviteurs étaient avec lui. Et l'ânesse vit l'ange de l'Eternel qui se tenait sur le chemin, son épée nue à la main. Et l'ânesse se détourna du chemin et alla dans les champs, et Balaam frappa l'ânesse pour la faire rentrer dans le chemin. Et l'ange de l'Eternel s'arrêta dans un chemin creux qui passait entre les vignes et qui avait une clôture de chaque côté. Et l'ânesse vit l'ange de l'Eternel et elle se serra contre le mur et serra contre le mur le pied de Balaam, et celui-ci recommença à la frapper. Et l'ange de l'Eternel passa encore plus loin et s'arrêta à une place étroite où il n'y avait moyen de se détourner ni à droite ni à gauche. Et l'ânesse vit l'ange de l'Eternel et se coucha sous Balaam, et Balaam se fâcha et frappa l'ânesse avec le bâton. Et l'Eternel ouvrit la bouche de l'ânesse et elle dit à Balaam : Que t'ai-je fait que tu m'aies frappée ces trois fois ? Et Balaam dit à l'ânesse : C'est que tu t'es jouée de moi. Ah ! si j'avais en main une épée ! Je te tuerais maintenant ! Et l'ânesse dit à Balaam : Ne suis-je pas ton ânesse, que tu as montée de tout temps jusqu'à ce jour ? Ai-je l'habitude de te faire ainsi ? Et il dit : Non ! Et l'Eternel dessilla les yeux de Balaam, et il vit l'ange de l'Eternel qui se tenait sur le chemin, son épée nue à la main. Et il s'inclina et se prosterna sur sa face. Et l'ange de l'Eternel lui dit : Pourquoi as-tu frappé ces trois fois ton ânesse ? C'est moi qui suis sorti pour te faire obstacle, car j'ai vu que ce chemin te mène à la ruine. Et l'ânesse m'a vu et s'est détournée devant moi ces trois fois. Peut-être s'est-elle détournée de devant moi parce que j'allais te tuer, toi, tandis qu'elle je l'aurais laissée vivre. Et Balaam dit à l'ange de l'Eternel : J'ai péché parce que je ne savais pas que tu fusses posté devant moi sur le chemin. Et maintenant, si cela est mauvais à tes yeux, je m'en retournerai. Et l'ange de l'Eternel dit à Balaam : Va avec ces hommes, et tu diras uniquement ce que je te dirai. Et Balaam alla avec les princes de Balak. Et Balak apprit que Balaam arrivait, et il sortit pour le rencontrer à Ir-Moab, qui est sur la frontière formée par l'Arnon, à l'extrême frontière. Et Balak dit à Balaam : N'avais-je pas déjà envoyé vers toi pour t'appeler ? Pourquoi ne t'es-tu pas rendu vers moi ? N'étais-je donc pas en état de te traiter avec honneur ? Et Balaam dit à Balak : Tu le vois, je suis venu vers toi. Mais maintenant suis-je capable de dire quoi que ce soit ? Ce que Dieu mettra dans ma bouche, voilà ce que je dirai. Et Balaam alla vers Balak, et ils se rendirent à Kiriath-Chutsoth. Et Balak sacrifia des bœufs et des brebis et il en envoya [des portions] à Balaam et aux princes qui étaient avec lui. Et le lendemain Balak alla prendre Balaam et le fit monter à Bamoth-Baal, et il vit de là l'extrémité du peuple. Et Balaam dit à Balak : Dresse-moi ici sept autels et prépare-moi ici sept taureaux et sept béliers. Et Balak fit ce qu'avait dit Balaam ; et Balak avec Balaam offrit un taureau et un bélier sur chaque autel. Et Balaam dit à Balak : Tiens-toi près de ton holocauste, et moi j'irai ; peut-être l'Eternel viendra-t-il à ma rencontre, et quoi qu'il me fasse voir, je t'en ferai part. Et il s'en alla sur un lieu découvert. Et l'Eternel se présenta à Balaam et Balaam lui dit : J'ai arrangé les sept autels et j'ai offert un taureau et un bélier sur chaque autel. Et l'Eternel mit une parole dans la bouche de Balaam et lui dit : Retourne vers Balak et parle-lui ainsi. Et il retourna vers, lui et il le trouva qui se tenait près de son holocauste, lui et tous les princes de Moab. Et il prononça son discours sentencieux et dit : D'Aram Balak, m'a fait venir, Le roi de Moab, des montagnes de l'orient. Allons ! Maudis-moi Jacob ! Allons ! Courrouce-toi contre Israël ! Comment maudirai-je ? Dieu ne l'a pas maudit. Comment me courroucerai-je ? L'Eternel n'est pas courroucé. Car du sommet des rochers je le vois, Du haut des collines je le considère. Voyez ! c'est un peuple qui habite à part Et qui ne se met pas au nombre des nations. Qui a compté la poussière de Jacob Et dénombré le quart d'Israël ? Que je meure de la mort des hommes droits Et que mon avenir soit comme le leur ! Et Balak dit à Balaam : Que m'as-tu fait ? Je t'ai pris pour maudire mes ennemis, et voilà que tu n'as fait que bénir. Et il répondit : Ne dois-je pas prendre garde à ne dire que ce que l'Eternel met dans ma bouche ? Et Balak lui dit : Viens donc avec moi à une autre place d'où tu le verras ; tu en verras seulement l'extrémité et tu ne le verras pas tout entier ; et maudis-le moi de là. Et il l'emmena dans les champs de Tsophim, au sommet du Pisga, où il dressa sept autels et offrit un taureau et un bélier sur chaque autel. Et Balaam dit à Balak : Tiens-toi là près de ton holocauste, et moi j'irai à la rencontre [de Dieu]. Et l'Eternel se présenta à Balaam et il mit une parole dans sa bouche et lui dit : Retourne vers Balak, et voici comment tu lui parleras. Et il revint vers lui et le trouva qui se tenait près de son holocauste, et les princes de Moab étaient avec lui. Et Balak lui dit : Qu'a dit l'Eternel ? Et Balaam prononça son discours sentencieux et dit : Lève-toi, Balak, et écoute ! Prête l'oreille, fils de Tsippor. Dieu n'est pas homme pour mentir Et fils d'homme pour se repentir. Est-ce lui qui dit et ne fait pas, Qui parle et n'exécute pas ? Oui, j'ai été chargé de bénir ; Il a béni : je ne révoquerai point. On n'aperçoit pas d'iniquité en Jacob, Et on ne trouve pas de misère en Israël. L'Eternel son Dieu est avec lui, Et chez lui retentit le cri dont on acclame un roi. Dieu le fait sortir d'Egypte ; Il lui donne la vigueur du buffle. Parce qu'il n'y a pas de magie en Jacob Et pas de divination en Israël, Il sera dit en son temps à Jacob Et à Israël ce que Dieu fait. Voici un peuple qui se lève comme une lionne. Qui se dresse comme un lion ; Il ne se couche pas avant d'avoir dévoré une proie Et d'avoir bu le sang de ceux qu'il a tués. Et Balak dit à Balaam : Si tu ne le maudis pas, du moins ne le bénis pas ! Et Balaam répondit et dit à Balak : Ne t'ai-je pas dit que tout ce que l'Eternel dira, je le ferai ? Et Balak dit à Balaam : Viens donc avec moi à une autre place. Peut-être l'Eternel approuvera-t-il que de là tu me le maudisses. Et Balak emmena Balaam au sommet du Péor qui domine le désert. Et Balaam dit à Balak : Dresse-moi ici sept autels et prépare-moi ici sept taureaux et sept béliers. Et Balak fit ce qu'avait dit Balaam et il offrit un taureau et un bélier sur chaque autel. Et Balaam vit que l'Eternel trouvait bon de bénir Israël, et il n'alla point comme les autres fois à la rencontre des signes dus à la magie, et il tourna sa face vers le désert. Et Balaam leva les yeux et vit Israël campé par tribus, et l'Esprit de Dieu fut sur lui. Et il prononça son discours sentencieux et dit : Oracle de Balaam, fils de Béor, Oracle de l'homme dont l'œil se ferme, Oracle de celui qui entend les paroles de Dieu, Qui contemple la vision du Tout-Puissant, Qui tombe et dont les yeux s'ouvrent. Qu'elles sont belles, tes tentes, ô Jacob ! Tes demeures, ô Israël ! Elles s'étendent comme des vallées, Comme des jardins au bord d'un fleuve, Comme des aloès plantés par l'Eternel, Comme des cèdres au bord des eaux ; L'eau déborde de ses seaux, Et sa semence est bien arrosée. Son roi s'élève au-dessus d'Agag, Et son royaume est haut élevé. Dieu le fait sortir d'Egypte ; Il lui donne la vigueur du buffle. Il dévore les nations, ses oppresseurs ; Il brise leurs os Et écrase leurs flèches ; Il s'est couché, accroupi comme un lion, Et comme une lionne ; qui le fera lever ? Béni soit qui te bénira, Maudit soit qui te maudira ! Et la colère de Balak s'enflamma contre Balaam et il frappa des mains ; et Balak dit à Balaam : C'est pour maudire mes ennemis que je t'ai appelé ; et voici tu n'as fait que bénir ces trois fois. Et maintenant va-t-en chez toi ! J'avais dit que je te comblerais d'honneurs ; mais voici que l'Eternel t'empêche de les recevoir. Et Balaam dit à Balak : N'ai-je pas dit déjà aux messagers que tu as envoyés vers moi : Quand Balak me donnerait plein sa maison d'argent et d'or, je ne pourrais pas transgresser l'ordre de l'Eternel pour faire de moi-même chose bonne ou mauvaise ; ce que l'Eternel me dira, je le dirai. Et maintenant je m'en vais vers mon peuple. Viens, que je t'avise de ce que ce peuple-ci fera à ton peuple dans la suite des jours. Et il prononça son discours sentencieux et dit : Oracle de Balaam, fils de Béor, Oracle de l'homme dont l'œil se ferme, Oracle de celui qui entend les paroles de Dieu, Qui est initié à la science du Très-Haut, Qui contemple la vision du Tout-Puissant, Qui tombe et dont les yeux s'ouvrent. Je le vois, mais non comme présent ; Je le contemple, mais non de près. Un astre procède de Jacob Et un sceptre s'élève d'Israël ; Il brise les tempes de Moab, Il transperce tous les fils du tumulte. Edom est sa possession, Séir, son ennemi, est sa possession ; Et Israël fait des exploits, Et de Jacob s'étend une domination, Et il fait périr dans les villes ceux qui ont échappé. Et il vit Amalek, et il prononça son discours sentencieux et dit : Amalek est la première des nations, Et son avenir aboutit à la ruine. Et il vit le Kénien, et il prononça son discours sentencieux et dit : Ta demeure est solide Et ton nid posé sur le roc. Toutefois le Kénien ira se consumant ; Jusqu'à quand ? Assur t'emmènera en captivité. Et il prononça son discours sentencieux et dit : Malheur ! Qui subsistera Quand Dieu fera cela ? Et des navires viennent de Kittim Et ils humilient Assur et ils humilient Héber, Et lui aussi est voué à la ruine. Et Balaam se leva et s'en retourna chez lui. Et Balak aussi s'en alla de son côté. Et Israël demeurait à Sittim : et le peuple commença à se livrer à l'impureté avec les filles de Moab. Et elles invitèrent le peuple aux sacrifices de leur dieu ; et le peuple mangea et se prosterna devant leur dieu. Et Israël s'attacha à Baal-Péor, et la colère de l'Eternel s'enflamma contre Israël. Et l'Eternel dit à Moïse : Prends tous les chefs du peuple, et pends les [coupables] devant l'Eternel, à la face du soleil, et l'ardeur de la colère de l'Eternel se détournera d'Israël. Et Moïse dit aux juges d'Israël : Tuez chacun ceux de ses gens qui se sont attachés à Baal-Péor. Et voici qu'un homme des fils d'Israël arriva et amena vers ses frères une Madianite, sous les yeux de Moïse et sous les yeux de toute l'assemblée des fils d'Israël, qui pleuraient à l'entrée de la Tente d'assignation. Voyant cela, Phinées, fils d'Eléazar, fils d'Aaron le sacrificateur, se leva du milieu de l'assemblée et prit une lance dans sa main. Et il entra après l'homme d'Israël dans l'arrière-tente, et il les perça tous les deux, l'homme d'Israël et la femme, par le ventre. Et la plaie s'arrêta parmi les fils d'Israël. Et ceux qui moururent de la plaie furent au nombre de vingt-quatre mille. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Phinées, fils d'Eléazar, fils d'Aaron le sacrificateur, a détourné ma fureur de dessus les fils d'Israël, parce qu'il a été animé de ma jalousie au milieu d'eux ; et je n'ai point consumé les fils d'Israël dans ma jalousie. C'est pourquoi, déclare que je lui accorde mon alliance de paix ; et ce sera pour lui et pour sa postérité après lui l'alliance d'un sacerdoce perpétuel, parce qu'il a été jaloux pour son Dieu, et qu'il a fait propitiation pour les fils d'Israël. Et le nom de l'homme d'Israël tué, qui avait été frappé avec la Madianite, était Zimri, fils de Salu, prince d'une maison patriarcale des Siméonites. Et le nom de la femme tuée, de la Madianite, était Cozbi, fille de Tsur, chef de tribu, [c'est-à-dire] de maison patriarcale, chez les Madianites. Et l'Eternel parla à Moïse, en disant : Traitez les Madianites en ennemis, et tuez-les ; Car ils vous ont traités en ennemis en vous séduisant par leurs ruses au moyen de Péor, et au moyen de Cozbi, fille d'un prince de Madian, leur sœur, tuée le jour de la plaie survenue à l'occasion de Péor. Et il arriva après cette plaie que l'Eternel dit à Moïse et à Eléazar, fils d'Aaron, le sacrificateur : Faites le compte de toute l'assemblée des fils d'Israël, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, selon leurs maisons patriarcales, de tout homme apte au service en Israël. Et Moïse et Eléazar le sacrificateur leur parlèrent dans les plaines de Moab, près du Jourdain de Jéricho, et leur dirent : Depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, comme l'Eternel l'a ordonné à Moïse et aux fils d'Israël, à leur sortie du pays d'Egypte. Ruben, premier-né d'Israël. Fils de Ruben : Hénoc, la famille des Hénokites ; de Pallu, la famille des Palluites ; de Hetsron, la famille des Hetsronites ; de Carmi, la famille des Carmites. Telles sont les familles des Rubénites : leurs recensés furent quarante-trois mille sept cent trente. Fils de Pallu : Eliab. Fils d'Eliab : Némuel, Dathan et Abiram. C'est ce Dathan et cet Abiram, membres du conseil, qui se soulevèrent contre Moïse et Aaron, dans la troupe de Koré, lorsqu'elle se souleva contre l'Eternel. Et la terre ouvrit sa bouche et les engloutit avec Koré, quand la troupe périt et que le feu dévora les deux cent cinquante hommes : et ils servirent d'exemple. Mais les fils de Koré ne périrent pas. Fils de Siméon, selon leurs familles : de Némuel, la famille des Némuélites ; de Jamin, la famille des Jaminites ; de Jakin, la famille des Jakinites ; de Zérach, la famille des Zérachites ; de Saül, la famille des Saülites. Telles sont les familles des Siméonites : vingt-deux mille deux cents. Fils de Gad, selon leurs familles : de Tséphon, la famille des Tséphonites ; de Haggi, la famille des Haggites ; de Schuni, la famille des Schunites ; d'Ozni, la famille des Oznites ; d'Eri, la famille des Erites ; d'Arod, la famille des Arodites ; d'Arêli, la famille des Arêlites. Telles sont les familles des fils de Gad, selon leur recensement : quarante mille cinq cents. Fils de Juda Er et Onan ; mais Er et Onan moururent dans le pays de Canaan. Les fils de Juda furent selon leurs familles : de Schéla, la famille des Schélanites ; de Pérets, la famille des Partsites ; de Zérach, la famille des Zérachites. Les fils de Pérets furent : de Hetsron, la famille des Hetsronites ; de Hamul, la famille des Hamulites. Telles sont les familles de Juda, selon leur recensement : soixante-seize mille cinq cents. Fils d'Issacar, selon leurs familles : Thola, la famille des Tholaïtes ; de Puvva, la famille des Punites ; de Jaschoub, la famille des Jaschoubites ; de Schimron, la famille des Schimronites. Telles sont les familles d'Issacar, selon leur recensement : soixante-quatre mille trois cents. Fils de Zabulon, selon leurs familles : de Séred, la famille des Sardites ; d'Elon, la famille des Elonites ; de Jachléel, la famille des Jachléélites. Telles sont les familles des Zabulonites, selon leur recensement soixante mille cinq cents. Fils de Joseph, selon leurs familles : Manassé et Ephraïm. Fils de Manassé : de Makir, la famille des Makirites. Et Makir engendra Galaad ; de Galaad, la famille des Galaadites. Voici les fils de Galaad : Iézer, la famille des Iézérites ; de Hélek, la famille des Helkites ; et Asriel, la famille des Asriélites ; Sichem, la famille des Sichémites ; Sémida, la famille des Sémidaïtes ; et Hépher, la famille des Héphrites. Et Tsélophcad, fils de Hépher, n'eut point de fils, mais seulement des filles. Et le nom des filles de Tsélophcad : Machla, Noa, Hogla, Milca et Thirtsa. Telles sont les familles de Manassé, et leurs recensés furent cinquante-deux mille sept cents. Voici les fils d'Ephraïm, selon leurs familles : de Suthélach, la famille des Suthalchites ; de Béker, la famille des Bakrites ; de Thachan, la famille des Thachanites. Et voici les fils de Suthélach : d'Eran, la famille des Eranites. Telles sont les familles des fils d'Ephraïm, selon leur recensement : trente-deux mille cinq cents. Tels sont les fils de Joseph, selon leurs familles. Fils de Benjamin, selon leurs familles : de Béla, la famille des Balites ; d'Aschbel, la famille des Aschbélites ; d'Achiram, la famille des Achiramites ; de Séphupham, la famille des Suphamites ; de Hupham, la famille des Huphamites. Et les fils de Béla furent : Ard et Naaman ; la famille des Ardites ; de Naaman, la famille des Naamites. Tels sont les fils de Benjamin, selon leurs familles, et leurs recensés furent quarante-cinq mille six cents. Voici les fils de Dan, selon leurs familles : de Sucham, la famille des Suchamites. Telles sont les familles de Dan, selon leurs familles. Total des familles des Suchamites, selon leur recensement : soixante-quatre mille quatre cents. Fils d'Asser, selon leurs familles : de Jimna, la famille de Jimna ; de Jischvi, la famille des Jischvites, de Béria, la famille des Bériites. Pour les fils de Béria : de Héber, la famille des Hébrites ; de Malkiel, la famille des Malkiélites. Et le nom de la fille d'Asser était Sérach. Telles sont les familles des fils d'Asser, d'après leur recensement cinquante-trois mille quatre cents. Fils de Nephthali, selon leurs familles : de Jachtséel, la famille des Jachtséélites ; de Guni, la famille des Gunites ; de Jétser, la famille des Jitspites ; de Schillem, la famille des Schillémites. Telles sont les familles de Nephthali, selon leurs familles ; et leurs recensés furent quarante-cinq mille quatre cents. Ce sont là les fils d'Israël dont on fit le recensement : six cent un mille sept cent trente. Et l'Eternel parla à Moïse, en disant : A ceux-ci le pays sera partagé comme héritage, selon le nombre des noms. A ceux qui sont plus nombreux tu donneras un héritage plus grand, et à ceux qui sont moins nombreux tu donneras un héritage plus petit ; à chacun sera donné un héritage proportionné à son recensement. Seulement c'est par le sort que le pays sera réparti ; ils recevront leur part selon les noms de leurs tribus patriarcales. C'est par le sort que l'héritage sera réparti entre ceux qui sont plus nombreux et ceux qui le sont moins. Voici le recensement des Lévites, selon leurs familles : de Guerson, la famille des Guersonites ; de Kéhath, la famille des Kéhathites ; de Mérari, la famille des Mérarites. Voici les familles de Lévi : la famille des Libnites, la famille des Hébronites, la famille des Machlites, la famille des Muschites, la famille des Korachites. Et Kéhath engendra Amram. Et le nom de la femme d'Amram était Jokébed, fille de Lévi, laquelle naquit à Lévi, en Egypte ; et elle enfanta à Amram Aaron, Moïse et Marie, leur sœur. Et il naquit à Aaron : Nadab et Abihu, Eléazar et Ithamar. Et Nadab et Abibu moururent, lorsqu'ils apportèrent du feu étranger devant l'Eternel. Et leurs recensés furent vingt-trois mille, tous mâles âgés d'un mois et au-dessus. Car ils ne furent pas compris dans le recensement des fils d'Israël, parce qu'il ne leur fut point assigné d'héritage au milieu des fils d'Israël. Tel est le recensement que Moïse et Eléazar le sacrificateur firent des fils d'Israël dans les plaines de Moab, près du Jourdain de Jéricho. Parmi eux il n'y avait aucun des fils d'Israël dont Moïse et Aaron le sacrificateur avaient fait le recensement dans le désert de Sinaï. Car l'Eternel avait dit d'eux : Ils mourront dans le désert, et aucun d'eux ne survécut, excepté Caleb, fils de Jéphunné, et Josué, fils de Nun. Alors s'approchèrent les filles de Tsélophcad, fils de Hépher, fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, des familles de Manassé, fils de Joseph ; et les noms de ses filles étaient Machla, Noa, Hogla, Milca et Thirtsa, et elles se présentèrent devant Moïse, devant Eléazar, le sacrificateur, et devant les princes de toute l'assemblée, à l'entrée de la Tente d'assignation, et elles dirent : Notre père est mort dans le désert ; mais il ne faisait pas partie de la troupe de ceux qui se liguèrent contre l'Eternel, de la troupe de Koré ; car il est mort pour son péché, et il n'avait point de fils. Pourquoi le nom de notre père serait-il retranché du milieu de sa famille, parce qu'il n'a point eu de fils ? Donne-nous une propriété parmi les frères de notre père. Et Moïse porta leur cause devant l'Eternel. Et l'Eternel dit à Moïse : Les filles de Tsélophcad ont raison. Tu leur donneras une propriété comme héritage parmi les frères de leur père, et tu leur feras passer l'héritage de leur père. Et tu parleras aux fils d'Israël, en disant : Si un homme meurt sans avoir de fils, vous ferez passer son héritage à sa fille. Et s'il n'a point de fille, vous donnerez son héritage à ses frères. Et s'il n'a point de frères, vous donnerez son héritage aux frères de son père. Et s'il n'y a point de frères de son père, vous donnerez son héritage à son plus proche parent, dans sa famille, et c'est lui qui le possédera. Ce sera pour les fils d'Israël une règle de droit, comme l'Eternel l'a ordonné à Moïse. Et l'Eternel dit à Moïse : Monte sur cette montagne des Abarim, et vois le pays que je donne aux fils d'Israël. Et tu le verras et tu seras recueilli, toi aussi, vers les tiens, comme Aaron, ton frère, a été recueilli, parce que vous avez été rebelles à mon ordre, dans le désert de Tsin, lors de la contestation de l'assemblée, au lieu de me sanctifier à leurs yeux à l'occasion des eaux. Ce sont les eaux de Mériba de Kadès, au désert de Tsin. Et Moïse parla à l'Eternel, en disant : Que l'Eternel, le Dieu des esprits de toute chair, établisse un homme sur l'assemblée, qui sorte devant eux et qui entre devant eux, qui les fasse sortir et qui les fasse entrer, et que l'assemblée de l'Eternel ne soit pas comme un troupeau qui est sans berger. Et l'Eternel dit à Moïse : Prends Josué, fils de Nun, homme en qui est l'Esprit, et tu appuieras ta main sur lui. Tu le placeras devant Eléazar, le sacrificateur, et devant toute l'assemblée, et tu l'installeras sous leurs yeux. Tu lui donneras une part de ton autorité, afin que toute l'assemblée des fils d'Israël lui obéisse. Et il se présentera devant Eléazar, le sacrificateur, et celui-ci consultera pour lui le jugement de l'Urim devant l'Eternel ; et sur son ordre, lui et tous les fils d'Israël avec lui et toute l'assemblée sortiront, et sur son ordre ils rentreront. Et Moïse fit comme l'Eternel le lui avait ordonné, et il prit Josué et le plaça devant Eléazar, le sacrificateur, et devant toute l'assemblée. Et il appuya ses mains sur lui, et il l'installa, comme l'Eternel l'avait dit par Moïse. Et l'Eternel parla à Moïse, en disant : Donne cet ordre aux fils d'Israël et dis-leur : Vous aurez soin de m'offrir au temps marqué mon offrande, mon aliment consommé par le feu qui est pour moi d'agréable odeur. Et tu leur diras : Voici le sacrifice par le feu que vous offrirez à l'Eternel : des agneaux d'un an, sans défaut, deux par jour, holocauste perpétuel. L'un des agneaux, tu l'offriras le matin, et l'autre agneau dans la soirée ; et, comme oblation, un dixième d'épha de fleur de farine pétrie avec un quart de hin d'huile vierge, holocauste perpétuel, offert en la montagne de Sinaï, d'agréable odeur, sacrifice fait par le feu à l'Eternel. Sa libation sera d'un quart de hin pour le premier agneau : c'est dans le saint lieu qu'on fera la libation de vin pur à l'Eternel. Et le second agneau, tu l'offriras dans la soirée ; tu feras comme pour l'oblation et la libation du matin ; c'est un sacrifice par le feu, d'agréable odeur à l'Eternel. Et au jour du sabbat, deux agneaux d'un an sans défaut, et, comme oblation, deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile, et sa libation, holocauste du sabbat, pour chaque sabbat, en sus de l'holocauste perpétuel et de sa libation. Et à vos commencements de mois, vous offrirez comme holocauste à l'Eternel deux jeunes taureaux, un bélier, sept agneaux d'un an sans défaut ; et trois dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile, comme oblation pour chaque taureau ; deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile, comme oblation pour chaque bélier ; un dixième de fleur de farine pétrie à l'huile, comme oblation pour chaque agneau ; holocauste d'agréable odeur, sacrifice par le feu à l'Eternel. Les libations seront d'un demi hin de vin par taureau, d'un tiers de hin par bélier, et d'un quart de hin par agneau. Tel est l'holocauste du mois, pour tous les mois de l'année. Et on offrira à l'Eternel un bouc, en sacrifice pour le péché, en sus de l'holocauste perpétuel et de sa libation. Et au premier mois, le quatorzième jour du mois, ce sera la Pâque de l'Eternel. Et le quinzième jour de ce mois sera jour de fête. Pendant sept jours on mangera des pains sans levain. Le premier jour il y aura une sainte convocation : vous ne ferez aucune œuvre servile. Et vous offrirez en sacrifice par le feu un holocauste à l'Eternel : deux jeunes taureaux, un bélier et sept agneaux d'un an ; vous les choisirez sans défaut ; et, comme oblation, de la fleur de farine pétrie à l'huile, et vous en offrirez trois dixièmes par taureau, deux dixièmes par bélier ; tu en offriras un dixième pour chacun des sept agneaux ; et un bouc en sacrifice pour le péché, pour faire propitiation pour vous. Vous ferez cela indépendamment de l'holocauste du matin, qui est l'holocauste perpétuel. Vous ferez ainsi chaque jour, pendant sept jours ; c'est un aliment consumé par le feu, d'agréable odeur à l'Eternel. Cela se fera, en sus de l'holocauste perpétuel et de sa libation. Et le septième jour, il y aura pour vous une sainte convocation vous ne ferez aucune œuvre servile. Et au jour des prémices, quand vous présenterez à l'Eternel une oblation nouvelle, lors de vos semaines, il y aura pour vous une sainte convocation : vous ne ferez aucune œuvre servile. Et vous offrirez, comme holocauste d'agréable odeur à l'Eternel, deux jeunes taureaux, un bélier, sept agneaux d'un an, et, comme oblation, de la fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour chaque taureau, deux dixièmes pour le bélier, et un dixième pour chacun des sept agneaux ; un bouc, pour faire propitiation pour vous. Vous ferez cela indépendamment de l'holocauste perpétuel et de son oblation. Vous les choisirez sans défaut, et y joindrez leurs libations. Et au septième mois, le premier jour du mois, il y aura pour vous une sainte convocation : vous ne ferez aucune œuvre servile, ce sera pour vous le jour des fanfares. Vous offrirez, comme holocauste d'agréable odeur à l'Eternel, un jeune taureau, un bélier, sept agneaux d'un an sans défaut, et, comme oblation, de la fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour le taureau, deux dixièmes pour le bélier, et un dixième pour chacun des sept agneaux ; et un bouc en sacrifice pour le péché, pour faire propitiation pour vous ; indépendamment de l'holocauste du mois et de son oblation et de l'holocauste perpétuel et de son oblation, et de leurs libations, d'après les règles ; sacrifice par le feu, d'agréable odeur à l'Eternel. Et au dixième jour de ce septième mois, il y aura pour vous une sainte convocation, et vous vous mortifierez ; vous ne ferez aucune œuvre. Vous offrirez, en holocauste d'agréable odeur à l'Eternel, un jeune taureau, un bélier, sept agneaux d'un an que vous choisirez sans défaut, et, comme oblation, de la fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour le taureau, deux dixièmes pour le bélier, et un dixième pour chacun des sept agneaux ; un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment du sacrifice de propitiation, de l'holocauste perpétuel, de son oblation, et de leurs libations. Et au quinzième jour du septième mois, il y aura pour vous une sainte convocation : vous ne ferez aucune œuvre servile. Et vous célébrerez une fête en l'honneur de l'Eternel, pendant sept jours. Et vous offrirez en holocauste un sacrifice par le feu, d'agréable odeur à l'Eternel, treize jeunes taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an qui soient sans défaut, et, comme oblation, de la fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour chacun des treize taureaux, deux dixièmes pour chacun des deux béliers, et un dixième pour chacun des quatorze agneaux ; et un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son oblation et de sa libation. Le second jour, douze jeunes taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut ; leurs oblations et les libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre, d'après la règle ; et un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son offrande et de leurs libations. Et le troisième jour, onze taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut ; leurs oblations et leurs libations, pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre, d'après la règle ; et un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son oblation et de sa libation. Et le quatrième jour, dix taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut ; leurs offrandes et leurs libations, pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre, d'après la règle ; et un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son oblation et de sa libation. Et le cinquième jour, neuf taureaux, deux béliers, quatorze agneaux d'un an sans défaut, leurs oblations et leurs libations, pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre, d'après la règle ; et un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son offrande et de sa libation. Et le sixième jour, huit taureaux, deux béliers, quatorze agneaux d'un an sans défaut, leurs oblations et leurs libations, pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre, d'après la règle ; et un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son offrande et de ses libations. Et le septième jour, sept taureaux, deux béliers, quatorze agneaux d'un an sans défaut ; leurs oblations et leurs libations, pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre, d'après la règle ; et un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son offrande et de sa libation. Et le huitième jour, il y aura pour vous une fête de clôture ; vous ne ferez aucune œuvre servile. Et vous offrirez en holocauste, comme sacrifice par le feu, d'agréable odeur à l'Eternel, un taureau, un bélier, sept agneaux d'un an sans défaut ; leurs oblations et leurs libations, pour le taureau, le bélier et les agneaux, selon leur nombre, d'après la règle ; et un bouc en sacrifice pour le péché, indépendamment de l'holocauste perpétuel, de son oblation et de sa libation. Voilà ce que vous offrirez à l'Eternel dans vos solennités, indépendamment de vos vœux et de vos offrandes volontaires : holocaustes, oblations, libations et sacrifices d'actions de grâces. Et Moïse parla aux chefs des tribus d'Israël selon tout ce que l'Eternel avait ordonné à Moïse. Et Moïse parla aux chefs des tribus des fils d'Israël, en disant : Voici ce que l'Eternel ordonne : Si un homme fait un vœu à l'Eternel, ou s'il fait un serment en se liant soi-même par un engagement, il ne violera point sa parole ; tout ce qui est sorti de sa bouche, il l'exécutera. Et si une femme fait un vœu à l'Eternel, et qu'elle se lie par un engagement, dans la maison de son père, pendant sa jeunesse, et que son père, apprenant son vœu et l'engagement par lequel elle s'est liée elle-même, garde le silence envers elle, tous ses vœux seront valables et tout engagement par lequel elle se sera liée elle-même sera valable ; mais si son père la désavoue le jour où il l'apprend, tous ses vœux et tous les engagements par lesquels elle se sera liée elle-même seront sans valeur ; et l'Eternel lui pardonnera, parce que son père l'aura désavouée. Si, quand elle se marie, elle est engagée par des vœux ou liée par une parole échappée de ses lèvres et que soit mari l'apprenne, s'il garde le silence envers elle, le jour où il l'apprendra, ses vœux seront valables et les engagements par lesquels elle se sera liée elle-même seront valables ; mais si, le jour où il l'apprendra, son mari la désavoue, il annule le vœu qu'elle a fait et la parole échappée de ses lèvres, qui la lie ; et l'Eternel lui pardonnera. Quant au vœu d'une veuve ou d'une femme répudiée, et à tout engagement par lequel elle s'est liée, il sera valable pour elle. Si c'est dans la maison de son mari qu'elle a fait un vœu ou qu'elle a pris un engagement par serment, et que son mari, l'apprenant, garde le silence envers elle et ne la désavoue pas, tous ses vœux seront valables et tous les engagements par lesquels elle se sera liée seront valables ; mais si son mari les annule, le jour où il l'apprendra, tout vœu et tout ce qui est sorti de ses lèvres, en fait de vœux ou d'engagements, sera sans valeur ; son mari les a annulés ; et l'Eternel lui pardonnera. Tout vœu et tout serment, par lequel elle s'engage à mortifier sa personne, son mari peut le ratifier et son mari peut l'annuler. S'il garde jusqu'à un autre jour le silence envers elle, il ratifie tous les vœux ou tous les engagements par lesquels elle s'est liée ; il les ratifie parce qu'il a gardé le silence envers elle le jour où il en a eu connaissance. Et s'il les annule après qu'il en a eu connaissance, il se charge de la faute de sa femme. Tels sont les statuts que l'Eternel prescrivit à Moïse, concernant un mari et sa femme, un père et sa fille, pendant qu'elle est dans la maison de son père, dans sa jeunesse. Et l'Eternel parla à Moïse, en disant : Venge les fils d'Israël des Madianites ; après quoi tu seras recueilli vers les tiens. Et Moïse parla au peuple, en disant : Equipez d'entre vous des hommes pour la guerre, et qu'ils marchent contre Madian, pour exécuter la vengeance de l'Eternel sur Madian. Vous enverrez à la guerre mille hommes par tribu, de toutes les tribus d'Israël. Et mille hommes par tribu furent fournis d'entre les milliers d'Israël, douze mille hommes équipés pour la guerre. Et Moïse les envoya à la guerre, mille hommes par tribu, eux et Phinées, fils d'Eléazar, le sacrificateur, qui avait avec lui les instruments sacrés et les trompettes de fanfare. Et ils marchèrent contre Madian, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse ; et ils tuèrent tous les mâles. Et ils tuèrent aussi les rois de Madian, Evi, Rékem, Tsur, Hur et Réba, cinq rois de Madian ; et ils tuèrent par l'épée Balaam, fils de Béor. Et les fils d'Israël firent prisonnières les femmes de Madian et leurs petits enfants, et ils pillèrent tout leur bétail, tous leurs troupeaux et tout leur bien. Et ils incendièrent toutes les villes qu'ils habitaient et tous leurs campements. Et ils prirent tout le butin qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient pris en gens et en bestiaux ; et ils amenèrent à Moïse, à Eléazar le sacrificateur et à l'assemblée des fils d'Israël les prisonniers, les captures et le butin, au camp, dans les plaines de Moab, près du Jourdain de Jéricho. Et Moïse et Eléazar, le sacrificateur, et tous les princes de l'assemblée sortirent à leur rencontre hors du camp. Et Moïse s'irrita contre les commandants de l'armée, chefs de milliers et chefs de centaines, qui revenaient de l'expédition de guerre. Et Moïse leur dit : Avez-vous laissé la vie à toutes les femmes ? Voici ce sont elles qui, sur le conseil de Balaam, ont fait commettre aux fils d'Israël une infidélité envers l'Eternel, dans l'affaire de Péor ; et la plaie a sévi dans l'assemblée de l'Eternel. Et maintenant tuez tout mâle parmi les petits enfants, et tuez toute femme qui a connu un homme ; mais toutes les filles qui n'ont pas connu d'homme, laissez-les vivre pour vous. Et vous, campez sept jours hors du camp ; quiconque a tué quelqu'un et quiconque a touché un mort, purifiez-vous le troisième jour et le septième jour, vous et vos prisonniers. Et tout vêtement, tout objet de cuir, tout tissu de poil de chèvre et tout objet de bois, purifiez-le. Et Eléazar le sacrificateur dit aux hommes de la troupe qui étaient allés à la guerre : Voici l'ordonnance de la loi que l'Eternel a prescrite à Moïse : Quant à l'or, l'argent, l'airain, le fer, l'étain et le plomb, tout ce qui supporte le feu, vous le passerez par le feu, et il sera pur ; toutefois il sera purifié par l'eau de purification. Et tout ce qui ne supporte pas le feu, vous le passerez par l'eau. Et vous laverez vos vêtements le septième jour, et vous serez purs ; après quoi vous entrerez au camp. Et l'Eternel dit à Moïse : Fais le compte de ce qui a été pris, des prisonniers, gens et bestiaux, toi et Eléazar le sacrificateur et les chefs de maisons de l'assemblée. Et tu partageras les captures entre les combattants qui sont allés à la guerre et toute l'assemblée. Et tu prélèveras un tribut pour l'Eternel sur la part des gens de guerre qui sont allés à l'armée, un sur cinq cents, gens, bœufs, ânes et menu bétail. Vous le prendrez sur leur moitié, et tu le donneras à Eléazar le sacrificateur comme prélèvement de l'Eternel. Et sur la moitié revenant aux fils d'Israël tu mettras à part un sur cinquante, des hommes, des bœufs, des ânes, du menu bétail et de tout animal ; et tu les donneras aux Lévites, qui ont la garde de la Demeure de l'Eternel. Et Moïse et Eléazar le sacrificateur firent comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Et les captures, ce qui restait du butin qu'avaient fait ceux qui avaient été à la guerre, étaient : menu bétail : six cent soixante-quinze mille ; gros bétail : soixante-douze mille ; ânes : soixante-un mille ; êtres humains, les femmes qui n'avaient point connu d'homme : trente-deux mille âmes. Et la moitié, la part de ceux qui étaient, allés à la guerre, fut : en menu bétail : trois cent trente-sept mille cinq cents ; et le tribut de l'Eternel fut en menu bétail : six cent soixante-quinze ; gros bétail : trente-six mille, et le tribut de l'Eternel, soixante-douze ; ânes : trente mille cinq cents, et le tribut de l'Eternel, soixante-un : êtres humains : seize mille, et le tribut de l'Eternel : trente-deux. Et Moïse donna le tribut prélevé pour l'Eternel à Eléazar le sacrificateur, ainsi que l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Quant à la moitié revenant aux fils d'Israël, que Moïse avait séparée de celle des hommes qui étaient allés à la guerre, cette part de l'assemblée fut en menu bétail : trois cent trente-sept mille cinq cents ; en gros bétail : trente-six mille ; ânes : trente mille cinq cents ; êtres humains : seize mille. Et Moïse prit, sur cette moitié revenant aux fils d'Israël, un sur cinquante, hommes et animaux ; et il les donna aux Lévites qui ont la garde de la Demeure de l'Eternel, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Et les commandants des milliers de l'armée, chefs de milliers et chefs de centaines, s'approchèrent de Moïse et lui dirent : Tes serviteurs ont fait le compte des hommes de guerre qui étaient sous nos ordres, et il n'en manque pas un d'entre nous. Et nous apportons, comme offrande à l'Eternel, chacun ce qu'il a trouvé en objets d'or, chaînettes et bracelets, bagues, boucles d'oreilles et colliers, pour faire propitiation pour nos personnes devant l'Eternel. Et Moïse et Eléazar le sacrificateur reçurent d'eux cet or, tous ces objets travaillés. Et tout l'or prélevé qu'ils présentèrent à l'Eternel fut de seize mille sept cent cinquante sicles, de la part des chefs de milliers et des chefs de centaines. Les hommes de la troupe eurent chacun leur butin pour eux. Et Moïse et Eléazar le sacrificateur prirent l'or des chefs de milliers et de centaines et l'apportèrent dans la Tente d'assignation, comme mémorial des fils d'Israël devant l'Eternel. Et les fils de Ruben et les fils de Gad avaient de grands troupeaux, très nombreux, et ils virent que le pays de Jaézer et le pays de Galaad étaient une contrée pour les troupeaux. Et les fils de Gad et les fils de Ruben vinrent et dirent à Moïse et à Eléazar le sacrificateur et aux princes de l'assemblée : Ataroth, Dibon, Jaézer, Nimra, Hesbon, Eléalé, Sébam, Nébo et Béon, ce pays que l'Eternel a frappé devant l'assemblée d'Israël, est un pays pour les troupeaux, et tes serviteurs ont des troupeaux. Et ils dirent : Si nous avons trouvé grâce à tes yeux, que ce pays soit donné à tes serviteurs en possession ; ne nous fais point passer le Jourdain. Et Moïse dit aux fils de Gad et aux fils de Ruben : Vos frères iront-ils à la guerre, et vous, resterez-vous ici ? Pourquoi découragez-vous les fils d'Israël de passer dans le pays que l'Eternel leur donne ? Ainsi firent vos pères, quand je les envoyai de Kadès-Barnéa voir le pays. Ils montèrent jusqu'à la vallée d'Escol, et ils virent le pays, et ils découragèrent les fils d'Israël d'aller au pays que l'Eternel leur donnait. Et la colère de l'Eternel s'enflamma ce jour-là, et il jura, disant : Si ces hommes qui sont montés d'Egypte, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, voient la terre que j'ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob ! car ils ne me sont pas restés attachés ; excepté Caleb, fils de Jéphunné, le Kénizien, et Josué, fils de Nun, qui sont restés attachés à l'Eternel. Et la colère de l'Eternel s'enflamma contre Israël, et il le fit errer dans le désert quarante années, jusqu'à ce que fût consumée toute la génération qui avait fait ce qui est mal aux yeux de l'Eternel. Et voici, vous venez remplacer vos pères comme une race d'hommes pécheurs, pour accroître encore l'ardeur de la colère de l'Eternel contre Israël. Puisque vous vous détournez de lui, il continuera de le laisser au désert, et vous causerez la ruine de tout ce peuple. Et ils s'approchèrent de Moïse et dirent : Nous bâtirons ici des parcs à brebis pour nos troupeaux et des villes pour nos enfants ; et pour nous, nous nous armerons sans tarder pour marcher devant les fils d'Israël, jusqu'à ce que nous les ayons fait entrer chez eux ; et nos enfants demeureront dans les villes fortes, à cause des habitants du pays. Nous ne reviendrons point dans nos maisons, avant que les fils d'Israël n'aient pris possession chacun de son héritage ; et nous ne posséderons rien avec eux de l'autre côté du Jourdain et plus loin, puisque notre héritage nous est échu de l'autre côté du Jourdain, à l'orient. Et Moïse leur dit : Si vous faites cela, si vous vous armez pour faire la guerre devant l'Eternel, si tout homme équipé d'entre vous passe le Jourdain devant l'Eternel jusqu'à ce qu'il ait dépossédé ses ennemis de devant sa face, et que vous ne reveniez qu'après que le pays sera soumis devant l'Eterrtel, vous serez quittes envers l'Eternel et envers Israël, et ce pays sera votre propriété devant l'Eternel. Mais si vous ne faites pas ainsi, vous péchez contre l'Eternel ; et sachez que votre péché vous atteindra. Construisez-vous des villes pour vos enfants et des parcs pour vos troupeaux ; et ce qui est sorti de votre bouche, exécutez-le. Et les fils de Gad et les fils de Ruben dirent à Moïse : Tes serviteurs feront comme mon seigneur l'ordonne. Nos enfants, nos femmes, nos troupeaux et tout notre bétail demeureront dans les villes de Galaad ; et tes serviteurs, tout homme équipé, pour combattre, marcheront à la guerre devant l'Eternel, comme le dit mon seigneur. Et Moïse donna des ordres à leur sujet à Eléazar le sacrificateur, à Josué, fils de Nun, et aux chefs de famille des tribus, des fils d'Israël. Et Moïse leur dit : Si les fils de Gad et les fils de Ruben, tous les hommes équipés pour la guerre, passent avec vous le Jourdain, devant l'Eternel, et que le pays soit soumis devant vous, vous leur donnerez en possession le pays de Galaad. Mais s'ils ne passent point en armes avec vous, ils s'établiront au milieu de vous dans le pays de Canaan. Et les fils de Gad et les fils de Ruben répondirent en disant : Ce que l'Eternel a dit à tes serviteurs, nous le ferons. Nous passerons en armes devant l'Eternel au pays de Canaan ; mais que la possession de notre héritage nous demeure de ce côté-ci du Jourdain. Et Moïse leur donna, aux fils de Gad et aux fils de Ruben, et à la moitié de la tribu de Manassé, fils de Joseph, le royaume de Sihon, roi des Amorrhéens, et le royaume d'Og, roi de Basan, le pays, ses villes et le territoire des villes du pays alentour. Et les fils de Gad bâtirent Dibon, Ataroth, Aroër, Atroth-Sopban, Jaézer, Jogbéha, Beth-Nimra et Beth-Haran, villes fortes et parcs à brebis. Et les fils de Ruben bâtirent Hesbon, Eléalé et Kiriathaïm, Nébo et Baal-Méon, dont les noms furent changés, et Sibma, et ils donnèrent des noms aux villes qu'ils bâtirent. Et les fils de Makir, fils de Manassé, marchèrent contre Galaad, et s'en emparèrent ; et ils dépossédèrent les Amorrhéens, qui y étaient. Et Moïse donna Galaad à Makir, fils de Manassé, qui s'y établit. Et Jaïr, fils de Manassé, alla et s'empara de leurs bourgs et les appela bourgs de Jaïr. Et Nobach alla et s'empara de Kénath et des villes de son ressort, et l'appela Nobach, de son propre nom. Voici les, campements des fils d'Israël, qui sortirent du Pays d'Egypte, selon leurs troupes, sous la conduite de Moïse et d'Aaron. Et Moïse mit par écrit leurs départs selon leurs levées de camp, d'après l'ordre de l'Eternel. Et ce sont ici leurs levées de camp selon leurs départs. Ils partirent de Ramsès le premier mois, le quinzième jour du premier mois. Le lendemain de la Pâque, les fils d'Israël sortirent, la tête levée, à la vue de toute l'Egypte. Et les Egyptiens enterraient ceux que l'Eternel avait frappés parmi eux, tous les premiers-nés ; et l'Eternel exécutait des jugements sur leurs dieux. Et les fils d'Israël partirent de Ramsès et campèrent à Succoth. Et ils partirent de Succoth et campèrent à Etham, qui est aux confins du désert. Et ils partirent d'Etham, se détournèrent vers Pi-Hahiroth, vis-à-vis de Baal-Tséphon, et campèrent devant Migdol. Et ils partirent de devant Hahiroth, et passèrent au travers de la mer au désert, et ils firent trois journées de marche dans le désert d'Etham, et campèrent à Mara. Et ils partirent de Mara, et arrivèrent à Elim ; il y avait à Elim douze sources d'eau et soixante-dix palmiers : et ils campèrent en ce lieu ; et ils partirent d'Elim, et campèrent près de la mer Rouge. Et ils partirent de la mer Rouge, et campèrent dans le désert de Sin. Et ils partirent du désert de Sin, et campèrent à Dophka. Et ils partirent de Dophka et campèrent à Alousch. Et ils partirent d'Alousch, et campèrent à Réphidim, où il n'y eut pas d'eau à boire pour le peuple. Et ils partirent de Réphidim, et campèrent dans le désert de Sinaï. Et ils partirent du désert de Sinaï, et campèrent à Kibroth-Hatthaava. Et ils partirent de Kibroth-Hatthaava, et campèrent à Hatséroth. Et ils partirent de Hatséroth, et campèrent à Rithma. Et ils partirent de Rithma, et campèrent à Rimmon-Pérets. Et ils partirent de Rimmon-Pérets, et campèrent à Libna. Et ils partirent de Libna, et campèrent à Rissa. Et ils partirent de Rissa, et campèrent à Kéhélatha. Et ils partirent de Kéhélatha, et campèrent à la montagne de Sapher. Et ils partirent de la montagne de Sapher, et campèrent à Harada. Et ils partirent de Harada, et campèrent à Makhéloth. Et ils partirent de Makhéloth, et campèrent à Thahath. Et ils partirent de Thahath, et campèrent à Tharach. Et ils partirent de Tharach, et campèrent à Mithka. Et ils partirent de Mithka, et campèrent à Hasmona. Et ils partirent de Hasmona, et campèrent à Moséroth. Et ils partirent de Moséroth, et campèrent à Bené-Jaakan. Et ils partirent de Bené-Jaakan, et campèrent à Hor-Guidgad. Et ils partirent de Hor-Guidgad, et campèrent à Jotbatha. Et ils partirent de Jotbatha, et campèrent à Abrona. Et ils partirent d'Abrona, et campèrent à Etsion-Guéber. Et ils partirent d'Etsion-Guéber, et campèrent dans le désert de Tsin : c'est Kadès. Et ils partirent de Kadès, et campèrent à la montagne de Hor, à l'extrémité du pays d'Edom. Et Aaron le sacrificateur monta sur la montagne de Hor, suivant l'ordre de l'Eternel ; et il y mourut, la quarantième année après la sortie des fils d'Israël du pays d'Egypte, le cinquième mois, le premier jour du mois. Et Aaron était âgé de cent vingt-trois ans, lorsqu'il mourut sur la montagne de Hor. Et le Cananéen, roi d'Arad, qui habitait le Midi dans le pays de Canaan, apprit l'arrivée des fils d'Israël. Et ils partirent de la montagne de Hor, et campèrent à Tsalmona. Et ils partirent de Tsalmona, et campèrent à Punon. Et ils partirent de Punon, et campèrent à Oboth. Et ils partirent d'Oboth, et campèrent à Ijjé-Abarim, à la frontière de Moab. Et ils partirent d'Ijjé-Abarim, et campèrent à Dibon-Gad. Et ils par tirent de Dibon-Gad, et campèrent à Almon-Dilblathaïm. Et ils partirent d'Almon-Diblathaïm, et campèrent aux monts Abarim, devant Nébo. Et ils partirent des monts Abarim, et campèrent dans les plaines de Moab, près du Jourdain de Jéricho. Et ils campèrent près du Jourdain, depuis Beth-Jésimoth jusqu'à Abel-Sittim, dans les plaines de Moab. Et l'Eternel parla à Moïse dans les plaines de Moab, près du Jourdain de Jéricho, en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Lorsque, ayant passé le Jourdain, vous serez entrés dans le pays de Canaan, vous déposséderez tous les habitants du pays devant vous, et vous détruirez toutes leurs pierres sculptées, et vous détruirez toutes leurs images de métal, et vous dévasterez tous leurs hauts-lieux, Et vous prendrez possession du pays et vous vous y établirez ; car je vous ai donné le pays, pour le posséder. Et vous partagerez le pays par le sort, selon vos familles : à ceux qui sont en plus grand nombre, vous donnerez un héritage plus grand, et à ceux qui sont en plus petit nombre, vous donnerez un héritage plus petit. A chacun appartiendra ce que le sort lui assignera ; vous tirerez au sort selon vos tribus patriarcales. Et si vous ne dépossédez pas devant vous les habitants du pays, ceux d'entre eux que vous épargnerez seront comme des épines dans vos yeux et comme des aiguillons dans vos flancs, et ils vous traiteront en ennemis dans le pays que vous habiterez. Et ce que j'ai résolu de leur faire, je le ferai à vous-mêmes. Et l'Eternel parla à Moïse, en disant : Donne cet ordre aux fils d'Israël, et dis-leur : Quand vous serez entrés dans le pays de Canaan, voici le pays qui vous tombera en partage : le pays de Canaan, selon ses limites. Vous aurez pour le côté du midi le désert de Tsin, jusqu'à Edom, et votre frontière méridionale partira de l'extrémité de la mer Salée à l'orient ; et la frontière inclinera au sud par la montée d'Akrabbim, et passera par Tsin, et son extrémité sera au midi de Kadès-Barnéa ; et elle s'en ira vers Hatsar-Addar, et passera par Atsmon ; et la frontière inclinera depuis Atsmon vers le Torrent d'Egypte, et son extrémité touchera la mer. Et votre frontière occidentale, ce sera la grande mer : ce sera là votre frontière à l'occident. Et voici quelle sera votre frontière septentrionale : à partir de la grande mer, vous la tracerez par la montagne de Hor ; depuis la montagne de Hor, vous la tracerez par le chemin de Hamath, et l'extrémité de la frontière sera vers Tsédad ; et la frontière s'en ira à Ziphron, et son extrémité sera à Hatsar-Enan : ce sera votre frontière au septentrion. Et vous tracerez votre frontière orientale de Hatsar-Enan à Sépham ; et la frontière descendra de Sépham vers Ribla, à l'orient d'Aïn ; et la frontière descendra et s'étendra le long de la mer de Kinnéreth, à l'orient ; et la frontière descendra vers le Jourdain, et son extrémité sera la mer Salée. Tel sera votre pays, selon ses frontières tout autour. Et Moïse donna cet ordre aux fils d'Israël, en disant : C'est là le pays que vous partagerez par le sort et que l'Eternel a ordonné d'attribuer aux neuf tribus et demie. Car la tribu des fils de Ruben, selon leurs maisons patriarcales, et la tribu des fils de Gad, selon leurs maisons patriarcales, et la demi-tribu de Manassé ont pris leur héritage. Ces deux tribus et la demi-tribu ont pris leur héritage au-delà du Jourdain de Jéricho, du côté de l'orient. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Voici les noms des hommes qui partageront entre vous le pays : Eléazar, le sacrificateur, et Josué, fils de Nun ; et vous prendrez un prince par tribu pour vous partager le pays. Voici les noms de ces hommes : pour la tribu de Juda Caleb : fils de Jéphunné ; pour la tribu des fils de Siméon : Samuel, fils d'Ammihud ; pour la tribu de Benjamin Elidad, fils de Kislon ; prince pour la tribu des fils de Dan : Buki, fils de Jogli ; pour les fils de Joseph, prince pour la tribu des fils de Manassé : Hanniel, fils d'Ephod ; et prince pour la tribu des fils d'Ephraïm : Kémuel, fils de Siphtan ; prince pour la tribu des fils de Zabulon : Elitsaphan, fils de Parnac ; prince pour la tribu des fils d'Issacar : Paltiel, fils d'Azzan ; prince pour la tribu des fils d'Asser : Ahihud, fils de Sélomi ; prince pour la tribu des fils de Nephthali : Pédahel, fils d'Ammihud. Tels sont ceux à qui l'Eternel ordonna de partager le pays de Canaan entre les fils d'Israël. Et l'Eternel parla à Moïse, dans les plaines de Moab, près du Jourdain de Jéricho, en disant : Ordonne aux fils d'Israël qu'ils donnent aux Lévites, sur l'héritage qu'ils posséderont, des villes pour y habiter ; vous donnerez aussi aux Lévites une banlieue autour de ces villes. Et les villes leur serviront pour y habiter ; et les banlieues seront pour leur bétail, pour leurs biens et pour tous leurs animaux. Et les banlieues des villes que vous donnerez aux Lévites seront, à partir du mur de la ville et à l'extérieur, de mille coudées tout autour. Et vous mesurerez, à l'extérieur de la ville, deux mille coudées du côté oriental, deux mille coudées du côté méridional, deux mille coudées du côté occidental et deux mille coudées du côté septentrional, la ville étant au milieu. Telles seront les banlieues de leurs villes. Quant aux villes que vous donnerez aux Lévites, ce sont les six villes de refuge que vous donnerez pour que le meurtrier s'y retire, et vous donnerez en outre quarante-deux villes. Toutes les villes que vous donnerez aux Lévites seront au nombre de quarante-huit villes, chacune avec sa banlieue. Pour les villes que vous donnerez sur la propriété des fils d'Israël, vous prendrez plus de celui qui a plus, et moins de celui qui a moins ; chacun donnera de ses villes aux Lévites, à proportion de l'héritage qui lui est échu. Et l'Eternel parla à Moïse en disant : Parle aux fils d'Israël, et dis-leur : Lorsqu'après avoir passé le Jourdain, vous serez entrés dans le pays de Canaan, vous vous choisirez des villes qui soient pour vous des villes de refuge ; là se retirera le meurtrier qui a tué quelqu'un par mégarde. Et ces villes vous serviront de refuge contre le vengeur, et le meurtrier ne mourra point avant d'avoir comparu devant l'assemblée pour être jugé. Quant aux villes que vous donnerez, vous aurez six villes de refuge. Et vous donnerez trois villes au-delà du Jourdain, et vous donnerez trois villes dans le pays de Canaan : elles seront villes de refuge. Pour les fils d'Israël, pour l'étranger et pour celui qui demeure au milieu de vous, ces six villes serviront de refuge, où se retirera quiconque, aura tué quelqu'un par mégarde. S'il l'a frappé avec un instrument de fer, et que la mort s'en suive, c'est un meurtrier : le meurtrier sera puni de mort. S'il l'a frappé avec une pierre qui peut donner la mort, et que la mort s'en suive, c'est un meurtrier : le meurtrier sera puni de mort. Ou s'il l'a frappé en prenant un instrument de bois qui peut donner la mort, et que la mort s'en suive, c'est un meurtrier : le meurtrier sera puni de mort. C'est le vengeur du sang qui fera mourir le meurtrier ; quand il le rencontrera, il le tuera. Si par haine il a renversé un homme, ou s'il lui a jeté quelque chose avec intention, et que la mort s'en suive, ou si par inimitié il l'a frappé de sa main et que la mort s'en suive, celui qui a frappé sera puni de mort : c'est un meurtrier : le vengeur du sang tuera le meurtrier, quand il le rencontrera. Mais s'il l'a renversé fortuitement et non par inimitié, ou s'il lui a jeté quelque chose sans intention, ou s'il a fait tomber sur lui sans le voir une pierre qui peut donner la mort, et que la mort s'ensuive, sans qu'il soit son ennemi et qu'il lui cherche du mal, l'assemblée jugera entre celui qui a frappé et le vengeur du sang d'après ces lois. Et l'assemblée délivrera le meurtrier de la main du vengeur du sang, et le fera retourner dans la ville de refuge où il s'était enfui. Et il y demeurera jusqu'à la mort du grand sacrificateur qui a été oint de l'huile sainte. Et si le meurtrier sort du territoire de la ville de refuge où il s'est enfui, et si le vengeur du sang le rencontre hors du territoire de sa ville de refuge, et que le vengeur du sang tue le meurtrier, il n'est pas coupable de meurtre. Car le meurtrier doit demeurer dans sa ville de refuge jusqu'à la mort du grand sacrificateur ; et après la mort du grand sacrificateur, il retournera au pays où se trouve sa possession. Ce sera pour vous une règle de droit de génération en génération, dans tous les lieux où vous habiterez. Toutes les fois qu'un meurtre a été commis, c'est sur la déposition de témoins qu'on fera mourir le meurtrier. Et un seul témoin ne peut déposer pour faire condamner une personne à mort. Et vous n'accepterez point de rançon pour la vie d'un meurtrier dont le crime est digne de mort, car il sera mis à mort. Et vous n'accepterez point de rançon pour que celui qui s'est enfui dans sa ville de refuge, puisse revenir habiter dans le pays avant la mort du sacrificateur. Et vous ne souillerez pas le pays où vous êtes, car le sang souille le pays ; car pour le pays il n'y a de propitiation pour le sang qui y a été répandu que par le sang de celui qui l'a répandu. Et vous ne profanerez point le pays où vous demeurez et au milieu duquel j'habite ; car je suis l'Eternel, qui habite au milieu des fils d'Israël. Et les chefs de famille des fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, d'entre les familles des fils de Joseph, s'approchèrent et parlèrent devant Moïse et devant les princes, chefs de famille des fils d'Israël. Et ils dirent : L'Eternel a ordonné à mon seigneur de donner le pays en héritage par le sort aux fils d'Israël, et mon seigneur a reçu de l'Eternel l'ordre de donner l'héritage de Tsélophcad, notre frère, à ses filles. Si elles se marient à l'un des fils d'une [autre] tribu des fils d'Israël, leur héritage sera retranché de l'héritage de nos pères, et il s'ajoutera à l'héritage de la tribu où elles seront entrées, et il sera retranché du lot de notre héritage. Et quand viendra le jubilé pour les fils d'Israël, leur héritage sera ajouté à l'héritage de la tribu où elles seront entrées, et leur héritage sera retranché de l'héritage de la tribu de nos pères. Et Moïse donna, sur l'ordre de l'Eternel, cette instruction aux fils d'Israël : La tribu des fils de Joseph a raison. Voici ce que l'Eternel ordonne au sujet des filles de Tsélophcad : elles se marieront à qui bon leur semblera ; toutefois elles se marieront dans une famille de la tribu de leurs pères. Et l'héritage des fils d'Israël ne passera pas d'une tribu à l'autre, et les fils d'Israël se tiendront attachés chacun à l'héritage de la tribu de ses pères. Et toute fille héritant d'un patrimoine parmi les tribus des fils d'Israël, épousera un homme d'une famille de la tribu de son père, afin que les fils d'Israël possèdent chacun l'héritage de leurs pères. Et un héritage ne passera pas d'une tribu à une autre tribu, car les tribus des fils d'Israël se tiendront attachées chacune à son héritage. Comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse, ainsi firent les filles de Tsélophcad. Et Machla, Thirtsa, Hogla, Milca et Noa, filles de Tsélophcad, se marièrent avec les fils de leurs oncles. Elles se marièrent dans les familles des fils de Manassé, fils de Joseph, et leur héritage resta dans la tribu de la famille de leur père. Tels sont les commandements et les lois que l'Eternel donna par Moïse aux fils d'Israël dans les plaines de Moab, au bord du Jourdain de Jéricho.
Ce sont ici les paroles que Moïse adressa à tout Israël au-delà du Jourdain, dans le désert, dans la plaine, vis-à-vis de Souph, entre Paran et Tophel, Laban, Hatséroth et Dizahab. Il y a onze journées de marche depuis Horeb, par le chemin de la montagne de Séir, jusqu'à Kadès-Barnéa. Et il arriva que dans la quarantième année, au onzième mois, le premier du mois, Moïse parla aux fils d'Israël, conformément à tout ce que l'Eternel lui avait ordonné de leur dire. C'était après qu'il eut battu Sihon, roi des Amorrhéens, qui habitait à Hesbon, et Og, roi de Basan, qui habitait à Astharoth et Edréi. De l'autre côté du Jourdain, au pays de Moab, Moïse commença à expliquer cette loi en disant : L'Eternel notre Dieu nous a parlé en Horeb, disant : Vous avez assez séjourné dans cette montagne. Tournez-vous et partez, et entrez dans la montagne, des Amorrhéens et chez tous ceux qui y habitent, dans la vallée, dans la montagne et dans le bas pays et dans le Midi et sur la côte de la mer, dans le pays des Cananéens et dans le Liban jusqu'au grand fleuve, au fleuve de l'Euphrate. Voyez, je vous livre le pays ; entrez et prenez possession du pays que l'Eternel a juré à vos pères, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner à eux et à leur postérité après eux. Dans ce temps-là je vous parlai ainsi : Je ne puis, à moi seul, vous porter. L'Eternel votre Dieu vous a multipliés, et vous voici aujourd'hui pareils en nombre aux étoiles du ciel. Que l'Eternel, le Dieu de vos pères, vous fasse croître encore mille fois plus et qu'il vous bénisse comme il vous l'a dit. Comment porterais-je à moi seul votre charge vos fardeaux et vos contestations ? Prenez dans chacune de vos tribus des hommes sages, intelligents et connus, et je les établirai à votre tête. Et vous me répondîtes en disant : Ce que tu as dit est une chose bonne à faire. Et je pris les principaux de vos tribus, des hommes sages et connus, et je les mis à votre tête comme chefs de milliers, chefs de centaines, chefs de cinquantaines et chefs de dizaines, hommes d'office dans vos tribus. Et je fis ce commandement dans ce temps-là à vos juges, disant : Ecoutez les débats de vos frères et jugez avec justice les différends de chacun avec son frère ou avec l'étranger. Vous n'aurez point égard à l'apparence des personnes dans vos jugements ; vous écouterez le petit comme le grand ; vous ne craindrez personne, car le jugement est de Dieu ; et la cause qui sera trop difficile pour vous, faites-la venir devant moi et je l'écouterai. Et je vous prescrivis dans ce temps-là tout ce que vous aviez à faire. Et nous partîmes d'Horeb et nous traversâmes tout ce grand et terrible désert que vous avez vu, nous dirigeant vers la montagne des Amorrhéens, ainsi que l'Eternel notre Dieu nous l'avait commandé, et nous vînmes jusqu'à Kadès-Barnéa. Et je vous dis : Vous êtes arrivés à la montagne des Amorrhéens que l'Eternel notre Dieu nous donne. Regarde, l'Eternel ton Dieu te livre le pays ; monte, prends-en possession, comme te l'a dit l'Eternel, le Dieu de tes pères ; ne crains point et ne t'effraie point. Et vous vîntes tous vers moi et vous dites : Nous voudrions envoyer des hommes devant nous pour qu'ils explorent pour nous le pays et qu'ils nous fassent rapport sur le chemin par lequel nous y monterons et sur les villes où nous arriverons. Et la chose me parut bonne et je pris douze hommes d'entre vous, un homme par tribu. Et ils partirent et montèrent à la montagne, et ils arrivèrent jusqu'à la vallée d'Escol et l'explorèrent. Et ils prirent dans leurs mains du fruit du pays, et ils nous l'apportèrent et nous firent rapport et dirent : C'est un bon pays que celui que l'Eternel notre Dieu nous donne. Et vous ne voulûtes pas monter et vous résistâtes à l'Eternel votre Dieu. Et vous murmurâtes dans vos tentes et vous dites : C'est par haine que l'Eternel nous a fait sortir du pays d'Egypte, pour nous livrer aux Amorrhéens afin de nous exterminer. Où montons-nous ? Nos frères nous ont fait perdre courage en disant : C'est un peuple plus grand et de plus haute taille que nous, ce sont des villes grandes et fortifiées jusqu'au ciel ; et même nous avons vu là des fils des Anakim. Et je vous dis : Ne vous effrayez pas et n'ayez pas peur d'eux. L'Eternel votre Dieu, qui marche devant vous, lui-même combattra pour vous, selon tout ce qu'il a fait pour vous sous vos yeux en Egypte, et dans le désert, où tu as vu que l'Eternel ton Dieu t'a porté, ainsi qu'un homme porte son fils, dans tout le chemin que vous avez fait jusqu'à votre arrivée en ce lieu. Et maintenant vous n'avez pas confiance en l'Eternel votre Dieu, qui marche devant vous, sur le chemin, pour vous chercher des lieux de campement, la nuit dans le feu, pour vous montrer le chemin par lequel vous devez marcher, et le jour dans la nuée. Et l'Eternel entendit vos paroles et s'irrita et jura disant : Si aucun des hommes de cette race méchante voit le bon pays que j'ai juré de donner à leurs pères, excepté Caleb, fils de Jéphunné...! Lui, il le verra et je lui donnerai, à lui et à ses enfants, la terre où il a mis le pied, parce qu'il a persévéré à suivre l'Eternel. Contre moi aussi l'Eternel s'irrita à cause de vous et il dit : Toi non plus tu n'y entreras point. Josué, fils de Nun, qui se tient devant toi, y entrera ; fortifie-le, car c'est lui qui mettra Israël en possession de ce pays. Et vos petits enfants, dont vous avez dit : ils deviendront une proie ! et vos fils, qui ne connaissent aujourd'hui ni le bien ni le mal, eux y entreront ; c'est à eux que je le donnerai, et eux le posséderont. Mais vous, tournez-vous et partez par le chemin de la mer Rouge. Et vous répondîtes en me disant : Nous avons péché contre l'Eternel. Nous monterons et nous combattrons, selon tout ce que l'Eternel notre Dieu nous a commandé. Et, ceignant chacun vos armes, vous voulûtes témérairement monter sur la montagne. Et l'Eternel me dit : Dis-leur : Vous ne monterez pas et vous ne combattrez pas, car je ne suis pas au milieu de vous ; ne vous faites pas battre par vos ennemis. Et je vous parlai, mais vous n'écoutâtes point ; vous fûtes rebelles à l'ordre de l'Eternel, et, dans votre présomption, vous montâtes sur la montagne. Alors l'Amorrhéen, habitant de cette montagne, sortit contre vous et vous poursuivit comme font les abeilles et vous battit en Séir jusqu'à Horma. Et vous revîntes et pleurâtes devant l'Eternel, mais l'Eternel n'écouta pas votre voix et ne vous prêta point l'oreille. Et vous demeurâtes à Kadès bien des jours, le temps que vous y avez séjourné. Et nous nous tournâmes et nous partîmes pour le désert par le chemin de la mer Rouge, comme l'Eternel me l'avait dit, et nous tournâmes longtemps autour de la montagne de Séir. Et l'Eternel me parla, disant : Vous avez assez fait le tour de ces montagnes : dirigez-vous vers le septentrion. Donne cet ordre au peuple : Vous allez passer sur la frontière de vos frères, les fils d'Esaü, qui habitent en Séir ; ils auront peur de vous. Soyez bien sur vos gardes ; n'ayez pas de démêlé avec eux, car je ne vous donnerai rien dans leur pays, pas même ce que couvre la plante du pied, parce que j'ai donné à Esaü en héritage la montagne de Séir. Vous achèterez d'eux à prix d'argent tout ce que vous mangerez et vous leur paierez aussi l'eau que vous boirez ; car l'Eternel ton Dieu t'a béni dans toutes les œuvres de tes mains, il a connu ta marche à travers ce grand désert ; voilà quarante années que l'Eternel ton Dieu est avec toi ; tu n'as manqué, de rien. Et nous passâmes, laissant de côté nos frères, les fils d'Esaü, qui habitent en Séir, et le chemin de la vallée, Elath et Etsion-Guéber, et, nous détournant, nous prîmes le chemin du désert de Moab. Alors l'Eternel me dit : N'attaque pas Moab et n'entre pas en guerre avec lui, car je ne te donnerai rien de leur pays en possession parce que j'ai donné Ar en possession aux enfants de Lot. Les Emim y habitaient auparavant ; c'était un peuple grand, nombreux et de haute taille, comme les Anakim ; ils sont, eux aussi, regardés comme des Réphaïm, ainsi que les Anakim, et les Moabites les appellent Emim. Jadis aussi, Séir était habité par les Horiens ; mais les descendants d'Esaü devaient les déposséder, et ils les détruisirent de devant eux et habitèrent à leur place, comme Israël a fait pour la terre que l'Eternel lui a donnée en possession.. Maintenant levez-vous et passez le torrent de Zéred. Et nous passâmes le torrent de Zéred. Et le temps que durèrent nos marches, de Kadès-Barnéa au passage du torrent de Zéred, fut de trente-huit ans, jusqu'à ce que toute la génération des hommes de guerre eût disparu du milieu du camp, comme l'Eternel le leur avait juré. Et aussi la main de l'Eternel avait été sur eux pour les détruire du milieu du camp jusqu'à leur entière extinction. Et lorsque tous les hommes de guerre furent morts jusqu'au dernier du milieu du peuple, l'Eternel me parla, disant : Tu vas passer aujourd'hui la frontière de Moab, qui est Ar, et tu approcheras des fils d'Ammon. Ne les attaque pas et ne te mets pas en guerre avec eux, car je ne te donnerai rien du pays des fils d'Ammon en possession, parce que c'est aux fils de Lot que je l'ai donné en possession. Ce pays aussi passait pour un pays de Réphaïm ; des Réphaïm y habitaient auparavant, et les Ammonites les appelaient Zamzummim. C'était un peuple grand, nombreux et de haute taille, comme les Anakim, mais l'Eternel les détruisit devant les Ammonites, et ceux-ci prirent possession de leur pays et habitèrent à leur place. C'est ainsi qu'il avait fait pour les fils d'Esaü qui demeurent en Séir, lorsqu'il avait détruit les Horiens devant eux et qu'ils prirent possession de leur pays, et ils ont habité à leur place jusqu'à ce jour. Et les Avviens aussi, qui habitaient dans des bourgades jusqu'à Graza, furent détruits par les Caphthoriens qui, étant sortis de Caphthor, vinrent habiter à leur place. Levez-vous, partez et passez le torrent d'Arnon. Vois, j'ai livré entre tes mains Sihon, roi de Hesbon, Amorrhéen, avec son pays ; commence la conquête et entre en guerre avec lui. Aujourd'hui je commencerai à inspirer ta frayeur et ta crainte à tous les peuples qui sont sous le ciel entier, tellement qu'au bruit de ta renommée ils trembleront et défailleront devant toi. Et j'envoyai du désert de Kédémoth des messagers à Sihon, roi de Hesbon, avec des paroles de paix, lui faisant dire : Je voudrais passer par ton pays. Je suivrai le grand chemin, sans me détourner à droite ou à gauche. Tu me vendras à prix d'argent ce que je mangerai, et tu me donneras à prix d'argent l'eau que je boirai ; je ne veux que passer, ainsi en ont usé avec moi les fils d'Esaü qui habitent en Séir et les Moabites qui habitent à Ar, jusqu'à ce que je passe le Jourdain pour entrer au pays que l'Eternel notre Dieu nous donne. Et Sihon, roi de Hesbon, ne voulut pas nous laisser passer chez lui, car l'Eternel ton Dieu avait endurci son esprit et roidi son cœur, afin de te le livrer, comme cela est arrivé. Et l'Eternel me dit : Vois, j'ai commencé à te livrer Sihon et son pays. Commence la conquête en conquérant son pays. Et Sihon vint à notre rencontre à Jahats avec tout son peuple pour livrer bataille. Et l'Eternel notre Dieu nous le livra, et nous le battîmes, lui et ses fils et tout son peuple. Et nous prîmes en ce temps-là toutes ses villes et nous frappâmes d'interdit toutes les villes défendues par des hommes, et les femmes et les enfants, sans laisser échapper personne. Seulement nous pillâmes pour nous le bétail et le butin des villes que nous avions prises. Depuis Aroër, qui est sur le bord de la vallée d'Arnon, et la ville qui est au milieu de la vallée, jusqu'à Galaad, il n'y eut pas de ville trop forte pour nous ; l'Eternel notre Dieu nous les livra toutes. Mais tu n'approchas point du pays des fils d'Ammon, ni d'aucun endroit qui touche le torrent du Jabbok, ni des villes de la montagne, ni d'aucun des lieux dont l'Eternel notre Dieu nous avait défendu d'approcher. Et nous nous tournâmes et montâmes du côté de Basan, et Og, roi de Basan, lui et tout son peuple, vint à notre rencontre à Edréi pour livrer bataille. Et l'Eternel me dit : Ne le crains point, car je te l'ai livré, lui et tout son peuple et son pays, et tu le traiteras comme tu as traité Sihon, roi des Amorrhéens, qui habitait à Hesbon. Et l'Eternel. notre Dieu nous livra aussi Og, roi de Basan, et tout son peuple, et nous le battîmes jusqu'à ne lui laisser personne de reste. Et nous prîmes en ce temps-là toutes ses villes ; et il n'y en eut pas une qui ne tombât en notre pouvoir : soixante villes, toute la contrée d'Argob, le royaume d'Og en Basan. Toutes ces villes étaient fortifiées de hautes murailles, de portes et de barres ; sans compter les villes ouvertes, en fort grand nombre. Nous les frappâmes d'interdit, comme nous l'avions fait à l'égard de Sihon, roi de Hesbon, vouant à l'interdit villes, hommes, femmes et enfants. Mais nous pillâmes pour nous tout le bétail et le butin des villes. Et nous prîmes en ce temps-là aux deux rois des Amorrhéens le pays qui est au-delà du Jourdain, depuis le torrent de l'Arnon jusqu'à la montagne de Hermon ; les Sidoniens appellent le Hermon Sirion et les Amorrhéens l'appellent Sénir ; toutes les villes du plateau, tout Galaad et tout Basan, jusqu'à Salca et Edréi, villes du royaume d'Og, en Basan. Car Og, roi de Basan, était seul demeuré du reste de la race des Géants ; voici, son lit, un lit en fer, n'est-il pas à Rabba, ville des fils d'Ammon ? Sa longueur est de neuf coudées et sa largeur de quatre coudées, coudées d'un homme. Et nous prîmes en ce temps possession de ce pays-là. Le pays depuis Aroër qui est sur le torrent de l'Arnon, et la moitié de la montagne de Galaad avec ses villes, je le donnai aux Rubénites et aux Gadites ; et le reste de Galaad et toute la partie de Basan formait le royaume d'Og, je le donnai à la demi-tribu de Manassé ; toute la contrée d'Argob, avec tout Basan, c'est ce qui s'appelle le pays des Réphaïm. Jaïr, fils de Manassé, prit toute la contrée d'Argob, jusqu'à la frontière des Guessuriens et des Maacathiens, et il donna son nom aux bourgs de Basan appelés jusqu'à ce jour bourgs de Jaïr. Et à Makir je donnai Galaad. Et aux Rubénites et aux Gadites je donnai une partie de Galaad et le pays jusqu'à la vallée de l'Arnon, jusqu'au milieu de la vallée qui est la limite et jusqu'à la vallée du Jabbok, frontière des fils d'Ammon, et la plaine avec le Jourdain qui est la frontière, depuis Kinnéreth jusqu'à la mer de la Plaine, la mer Salée, au pied des pentes du Pisga, vers l'orient. Et en ce temps-là je vous donnai cet ordre : L'Eternel votre Dieu vous a donné ce pays pour que vous le possédiez. Vous tous, hommes forts, vous marcherez en armes devant vos frères, les fils d'Israël. Vos femmes seulement, vos petits-enfants et votre bétail, je sais que vous avez beaucoup de bétail, resteront dans les villes que je vous ai données, jusqu'à ce que l'Eternel ait mis vos frères en repos comme vous et qu'ils possèdent, eux aussi, le pays que l'Eternel votre Dieu leur donne de l'autre côté du Jourdain, puis vous retournerez chacun dans la possession que je vous ai donnée. Je donnai aussi dans ce temps-là cet ordre à Josué : Tes yeux voient tout ce qu'a fait l'Eternel votre Dieu à ces deux rois, c'est ainsi que fera l'Eternel à tous les royaumes contre lesquels tu vas marcher. Vous ne les craindrez pas, car l'Eternel, votre Dieu, combat lui-même pour vous. Et je suppliai l'Eternel, en ce temps-là, disant : Seigneur, Eternel, tu as commencé à montrer à ton serviteur ta grandeur et ta main puissante, car quel est le Dieu, dans les cieux et sur la terre, qui puisse accomplir des œuvres et des hauts faits comme les tiens ? Que je passe, je te prie, et que je voie le bon pays au-delà du Jourdain, cette bonne montagne et le Liban. Et l'Eternel s'irrita contre moi à cause de vous et il ne m'écouta point, et L'Eternel me dit : C'est assez, ne me parle plus de cette affaire. Monte au sommet du Pisga et porte tes regards vers l'occident, vers le septentrion, vers le midi et vers l'orient, et contemple de tes yeux, car tu ne passeras pas ce Jourdain. Et donne des ordres à Josué, et fortifie le et encourage-le, car c'est lui qui marchera devant le peuple et c'est lui qui les mettra en possession du pays que tu verras. Et nous derneurâmes dans la vallée, vis-à-vis de Beth-Péor. Et maintenant, Israël, écoute les statuts et les ordonnances que je vous enseigne pour les pratiquer, afin que vous viviez et que vous entriez et que vous possédiez le pays que l'Eternel, le Dieu de vos pères, vous donne. Vous n'ajouterez rien à ce que je vous commande et vous n'en retrancherez rien, vous conformant aux commandements de l'Eternel votre Dieu, que je vous prescris. Vos yeux voient ce que l'Eternel a fait à cause de Baal-Péor ; car tout homme qui était allé après Baal-Péor, l'Eternel ton Dieu l'a détruit du milieu de toi. Mais vous, qui vous êtes attachés à l'Eternel votre Dieu, vous êtes tous vivants aujourd'hui. Voyez, je vous ai enseigné des statuts et des ordonnances, ainsi que l'Eternel mon Dieu me l'a commandé, afin que vous les pratiquiez dans le pays où vous entrez pour le posséder. Vous les garderez et vous les mettrez en pratique, car ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples qui entendront tous ces statuts et diront : Cette grande nation est le seul peuple sage et intelligent ! Car quelle est la grande nation dont les dieux soient près d'elle comme l'Eternel notre Dieu l'est de nous toutes les fois que nous l'invoquons ? Et quelle est la grande nation qui ait des statuts et des ordonnances justes comme toute cette loi que je mets aujourd'hui devant vous ? Seulement prends garde à toi et garde bien ton âme, afin que tu n'oublies pas les choses que tes yeux ont vues et qu'elles ne sortent de ton cœur aucun jour de ta vie ; enseigne-les à tes fils et aux fils de tes fils ; [souviens-toi] du jour où tu te présentas devant l'Eternel ton Dieu en Horeb, lorsque l'Eternel me dit : Assemble-moi le peuple, et je leur ferai entendre mes paroles, afin qu'ils apprennent à me craindre tout le temps qu'ils vivront sur la terre, et qu'ils les enseignent à leurs fils. Et vous vous approchâtes et vous vous tîntes au pied de la montagne, et la montagne était embrasée d'un feu qui s'élevait jusque dans les profondeurs des cieux, parmi des ténèbres, des nuées et de l'obscurité. Et l'Eternel nous parla du milieu du feu ; vous entendiez le son de ses paroles, mais sans voir aucune figure ; c'était seulement une voix. Et il vous fit entendre son alliance qu'il vous ordonna d'observer, les dix paroles ; et il les écrivit sur deux tables de pierre. A moi l'Eternel ordonna en ce temps-là de vous enseigner des statuts et des ordonnances pour les pratiquer dans le pays où vous allez entrer pour le posséder. Vous prendrez bien garde à vos âmes, car vous n'avez vu aucune figure au jour où l'Eternel vous parla en Horeb du milieu du feu, de peur que vous ne vous corrompiez et que vous ne vous fassiez quelque image taillée, la figure de quelque idole, une image d'homme ou de femme, toute image d'animal marchant sur la terre, toute image d'oiseau volant dans le ciel, toute image de ce qui rampe sur le sol, toute image de poisson vivant dans les eaux sous la terre ; de peur aussi qu'élevant les yeux vers le ciel et que voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l'armée des cieux, tu ne sois poussé à te prosterner devant eux et à servir ces astres que l'Eternel, ton Dieu, a donnés en partage à tous les peuples qui sont sous tous les cieux. Et pour vous, l'Eternel vous a pris et vous a fait sortir de ce fourneau à fondre le fer, de l'Egypte, afin que vous devinssiez le peuple de son héritage, comme vous l'êtes aujourd'hui. Et l'Eternel s'irrita contre moi à cause de vous et il jura que je ne passerais pas le Jourdain et que je n'entrerais pas dans le bon pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne en héritage. Car je vais mourir dans ce pays-ci, sans passer le Jourdain ; et vous, vous allez le passer et posséder ce bon pays. Gardez-vous d'oublier l'alliance que l'Eternel votre Dieu a traitée avec vous et de vous faire une image taillée, une figure de tout ce que 1'Eternel ton Dieu t'a défendu. Car l'Eternel ton Dieu est un feu consumant, un Dieu jaloux. Quand tu auras des fils et des fils de tes fils, et que vous aurez demeuré longtemps dans le pays, si vous vous corrompez et si vous faites quelque image taillée, la figure de quoi que ce soit, et que vous fassiez ce qui est mal aux yeux de l'Eternel ton Dieu, en l'irritant, je prends aujourd'hui à témoin, contre vous les cieux et la terre que certainement vous périrez bientôt de dessus la terre dont vous allez prendre possession en passant le Jourdain ; vous n'y prolongerez point vos jours, car vous serez certainement détruits, et l'Eternel vous dispersera parmi les peuples, et vous resterez en petit nombre parmi les nations chez lesquelles l'Eternel vous mènera, et vous servirez là des dieux ouvrages de mains d'homme, du bois et de la pierre, qui ne voient point et n'entendent point et ne mangent point et ne sentent point. Et de là vous chercherez l'Eternel votre Dieu, et tu le trouveras lorsque tu le chercheras de tout ton cœur et de toute ton âme. Dans ta détresse et lorsque toutes ces choses t'auront atteint, dans la suite des temps, tu retourneras jusqu'à l'Eternel, ton Dieu, et tu obéiras à sa voix. Car c'est un Dieu miséricordieux que l'Eternel, ton Dieu ; il ne te laissera pas et ne te détruira pas, et il n'oubliera point l'alliance de tes pères qu'il leur a jurée. Car informe-toi des premiers temps, des temps qui t'ont précédé ; depuis le jour où Dieu a créé l'homme sur la terre et d'une extrémité des cieux à l'autre extrémité, y eut-il jamais chose si grande et a-t-on jamais entendu rien de pareil ? Quel peuple a entendu, comme tu l'as fait, la voix de Dieu parlant du milieu du feu et a pu demeurer en vie ? Ou un dieu a-t-il jamais essayé de venir prendre pour soi une nation du milieu d'une autre nation, au moyen d'épreuves, de signes, de miracles, par la guerre, à main forte et à bras étendu, et par des actions terribles et grandes, comme tout ce que l'Eternel, votre Dieu, a fait pour vous en Egypte, à tes yeux ? Tu as été rendu témoin de ces choses, afin que tu connusses que c'est l'Eternel qui est Dieu et que hors de lui, il n'y en a point. Des cieux il t'a fait entendre sa voix pour t'éduquer, et, sur la terre, il t'a fait voir son grand feu, et tu as entendu ses paroles du milieu du feu. En retour de ce qu'il a aimé tes pères et choisi leur postérité après eux, de ce qu'il t'a fait sortir d'Egypte par sa présence, par sa grande puissance, pour déposséder devant toi des nations plus grandes et plus puissantes que toi, pour te faire entrer dans leur pays et te le donner en héritage, comme tu le vois aujourd'hui, connais aujourd'hui et grave dans ton cœur que c'est l'Eternel qui est Dieu en haut dans les cieux et en bas sur la terre, il n'y en a point d'autre. Et garde ses statuts et ses commandements que je te prescris aujourd'hui, afin que tu sois heureux, toi et tes fils après toi, et afin que tu prolonges perpétuellement tes jours sur la terre que l'Eternel. ton Dieu te donne. Alors Moïse sépara trois villes au-delà du Jourdain, vers le soleil levant, pour servir de refuge au meurtrier qui aurait tué son prochain sans intention et sans avoir été son ennemi ni d'hier ni d'avant-hier ; il se réfugiera dans l'une de ces villes et il vivra. C'étaient Bétser, dans le désert, sur le plateau, pour les Rubénites, Ramoth en Galaad, pour les Gadites, et Golan en Basan, pour les Manassites. C'est ici la loi que Moïse mit devant les yeux des fils d'Israël, ce sont les témoignages, les statuts et les ordonnances que Moïse avait donnés aux fils d'Israël lors de leur sortie d'Egypte, au-delà du Jourdain, dans la vallée, en face de Beth-Péor, au pays de Sihon, roi des Amorrhéens, qui demeurait à Hesbon et qu'avaient battu Moïse et les fils d'Israël, lors de leur sortie d'Egypte. Ils prirent possession de son pays, ainsi que du pays de Og, roi de Basan, deux rois des Amorrhéens habitant au-delà du Jourdain, vers le soleil levant, depuis Aroër qui est au bord du torrent de l'Arnon, jusqu'à la montagne de Sion, qui est l'Hermon, avec toute, la plaine de l'autre côté du Jourdain, à l'orient, jusqu'à la mer de la vallée, au pied du Pisga. Et Moïse appela tout Israël et leur dit : Ecoute, Israël, les statuts et les ordonnances que je prononce aujourd'hui à vos oreilles ; vous les apprendrez et vous prendrez garde à les mettre en pratique. L'Eternel notre Dieu a traité avec vous une alliance en Horeb. Ce n'est point avec nos pères que l'Eternel a traité cette alliance, mais c'est avec nous, qui sommes ici aujourd'hui tous vivants. L'Eternel vous parla face à face sur la montagne, du milieu du feu, je me tenais alors entre l'Eternel et vous pour vous rapporter la parole de l'Eternel, car vous aviez peur de ce feu et vous ne montâtes point sur la montagne, disant : Je suis l'Eternel, ton Dieu, qui t'ai tiré de la terre d'Egypte, d'une maison de servitude. Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. Tu ne te feras pas d'image taillée, aucune figure de ce qui est dans, les cieux en haut ou de ce qui est sur la terre en bas, ou de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles et tu ne les serviras point ; car je suis l'Eternel ton Dieu, un Dieu jaloux, punissant les crimes des pères sur les fils, sur la troisième et sur la quatrième génération pour ceux qui me haïssent, et traitant avec bonté jusqu'à mille générations ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. Tu ne prendras pas le nom de l'Eternel ton Dieu en vain, car l'Eternel n'absoudra point celui qui prendra son nom en vain. Garde le jour du repos pour le sanctifier, comme l'Eternel ton Dieu te l'a commandé. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ce que tu as à faire. Mais le septième jour est un sabbat consacré à l'Eternel ton Dieu ; tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni tout ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes portes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi. Et tu te souviendras que tu as été serviteur sur la terre d'Egypte et que l'Eternel ton Dieu t'a fait sortir de là à main forte et à bras étendu ; c'est pourquoi l'Eternel ton Dieu t'a ordonné d'observer le jour du repos. Honore ton père et ta mère, comme l'Eternel ton Dieu te l'a commandé, afin que tes jours soient prolongés, et afin que tu sois heureux sur la terre que l'Eternel ton Dieu te donne. Tu ne commettras pas de meurtre, et tu ne commettras pas d'adultère, et tu ne déroberas pas, et tu ne déposeras pas comme faux témoin contre ton prochain ; et tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, et tu n'envieras pas la maison de ton prochain, son champ, ni son serviteur, ni sa servante, son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain. Ces paroles-là, l'Eternel les prononça parlant à toute votre assemblée sur la montagne, du milieu du feu, de la nuée et de 1'obscurité, d'une voix forte, et il ne dit rien de plus, et il les écrivit sur deux tables de pierre et il me les donna. Et il arriva que lorsque vous entendîtes la voix du milieu des ténèbres, la montagne étant toute en feu, vous vous approchâtes de moi, tous vos chefs de tribus et vos Anciens, et vous dites : Voici, l'Eternel notre Dieu nous a fait voir sa gloire et sa grandeur et nous avons entendu sa voix du milieu du feu ; nous avons vu aujourd'hui Dieu parler à l'homme et l'homme rester vivant. Et maintenant pourquoi mourrions-nous ? Car ce grand feu nous dévorera ; nous, si nous entendons encore la voix de l'Eternel notre Dieu, nous mourrons. Car, parmi toute chair, y a-t-il quelqu'un qui ait entendu comme nous la voix du Dieu vivant parlant du milieu du feu et qui soit demeuré vivant ? Toi, approche-toi et écoute tout ce que dira l'Eternel notre Dieu, et tu nous diras, toi, tout ce que l'Eternel notre Dieu t'aura dit, et nous l'entendrons et le ferons. Et l'Eternel entendit vos paroles tandis que vous me parliez, et l'Eternel me dit : J'ai entendu les paroles que ce peuple t'a adressées ; ils ont bien fait de dire tout ce qu'ils ont dit. Oh ! s'ils avaient toujours ce même cœur pour me craindre et pour observer tous mes commandements, afin qu'ils fussent heureux à jamais, eux et leurs enfants ! Va, dis-leur : Retournez dans vos tentes. Et toi, reste ici avec moi, et je te dirai tous les commandements, les statuts et les ordonnances que tu leur enseigneras, afin qu'ils les mettent en pratique dans le pays que je leur donne en possession. Et vous aurez soin d'agir ainsi que l'Eternel votre Dieu vous l'a commandé ; vous ne vous détournerez ni à droite ni à gauche. Vous suivrez entièrement le chemin que vous a prescrit l'Eternel votre Dieu, afin que vous viviez et soyez heureux et que vous prolongiez vos jours dans le pays que vous posséderez. Et voici le commandement, les statuts et les ordonnances que l'Eternel votre Dieu a commandé de vous enseigner pour que vous les mettiez en pratique dans le pays où vous allez passer pour le posséder ; afin que tu craignes l'Eternel ton Dieu en gardant tous ses statuts et ses ordonnances que je te prescris, toi, ton fils et le fils de ton fils, tous les jours de ta vie, et afin que tes jours soient prolongés. Tu les écouteras, ô Israël, et tu auras soin de les mettre en pratique, afin que tu sois heureux et que vous multipliiez beaucoup, selon que l'Eternel, le Dieu de tes pères, t'a parlé d'un pays découlant de lait et de miel. Ecoute, Israël, l'Eternel notre Dieu est le seul Eternel, et tu aimeras l'Eternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements que je te donne aujourd'hui seront sur ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu seras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Et tu les attacheras sur ta main pour te servir de signe, et ils seront comme un fronteau entre tes yeux. Et tu les écriras sur les poteaux de la maison et sur tes portes. Et lorsque l'Eternel ton Dieu l'aura fait entrer dans le pays qu'il a juré à tes pères Abraham, Isaac et Jacob de te donner : de grandes et bonnes villes que tu n'as point bâties, et des maisons remplies de toute sorte de biens que tu n'as point remplies, et des citernes taillées que tu n'as point taillées, des vignes et des oliviers que tu n'as point plantés, et lorsque tu mangeras et seras rassasié, prends garde à toi, que tu n'oublies l'Eternel qui t'a tiré de la terre d'Egypte, d'une maison de servitude. Tu craindras l'Eternel ton Dieu, tu le serviras et tu jureras par son nom. Vous n'irez point après d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui seront autour de vous, car l'Eternel ton Dieu qui est au milieu de toi est un Dieu jaloux. La colère de l'Eternel ton Dieu s'enflammerait contre toi et il t'exterminerait de dessus la terre. Vous ne tenterez point l'Eternel votre Dieu, comme vous l'avez tenté à Massa ; mais vous garderez soigneusement les commandements de l'Eternel votre Dieu, ses témoignages, et les statuts qu'il vous a prescrits. Tu feras ce qui est droit et bon aux yeux de l'Eternel, afin que tu sois heureux et que tu entres et que tu prennes possession du bon pays que l'Eternel a promis par serment à tes pères, lorsqu'il aura chassé tous tes ennemis de devant toi, comme l'a dit l'Eternel. Quand ton fils t'interrogera à l'avenir, disant : Qu'est-ce que ces témoignages, ces statuts et ces ordonnances que l'Eternel notre Dieu vous a prescrits ? tu diras à ton fils : Nous avons été esclaves de Pharaon en Egypte, et l'Eternel nous a tirés d'Egypte à main forte. Et l'Eternel a opéré sous nos yeux des signes et des prodiges grands et terribles contre l'Egypte, contre Pharaon et contre toute sa maison. Et nous, il nous a tirés de là, afin de nous faire venir et de nous donner le pays qu'il avait promis par serment à nos pères. Et l'Eternel nous a commandé de pratiquer tous ces statuts en craignant l'Eternel notre Dieu, afin que nous prospérions toujours, nous conservant en vie comme il l'a fait jusqu'ici. Et ce sera là notre justice, que nous prenions garde à mettre en pratique tous ces commandements en présence de l'Eternel notre Dieu, ainsi qu'il nous l'a prescrit. Quand l'Eternel ton Dieu t'aura fait entrer dans le pays où tu vas pour en prendre possession et qu'il aura chassé de devant toi beaucoup de nations, les Héthiens, les Guirgasiens, les Amorrhéens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens, les Jébusiens, sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi, et que l'Eternel ton Dieu te les aura livrées et que tu les auras battues, tu les détruiras à la façon de l'interdit ; tu ne traiteras point d'alliance avec elles et tu ne leur feras point grâce. Tu ne t'allieras point par mariage avec elles ; tu ne donneras point tes filles à leurs fils et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils ; car ces nations détourneraient tes fils de moi et ils serviraient d'autres dieux, et la colère de l'Eternel s'enflammerait contre vous et il t'exterminerait promptement. Mais voici ce que vous leur ferez : vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs statues, vous abattrez leurs idoles d'Astarté et vous brûlerez leurs images taillées. Car tu es un peuple saint à l'Eternel ton Dieu ; l'Eternel ton Dieu t'a choisi pour être son peuple particulier d'entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre. Si l'Eternel s'est attaché à vous et vous a choisis, ce n'est pas que vous surpassiez en nombre tous les peuples, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais parce que l'Eternel vous aime et qu'il garde le serment qu'il a fait à vos pères, c'est pour cela que l'Eternel vous a tirés à main forte et t'a racheté de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d'Egypte. Et tu sauras que c'est l'Eternel ton Dieu qui est Dieu, le Dieu fidèle qui garde l'alliance et la miséricorde jusqu'à mille générations pour ceux qui l'aiment et qui gardent ses commandements, et qui rétribue en face ceux qui le haïssent en les faisant périr ; et il ne tarde point à l'égard de celui qui le hait, il le rétribue en face. Et tu garderas les commandements, les statuts et les ordonnances que je te donne aujourd'hui, en les mettant en pratique. Et il arrivera que si vous écoutez ces ordonnances et si vous les gardez et les mettez en pratique, l'Eternel ton Dieu en retour te gardera l'alliance et la miséricorde qu'il a jurées à tes pères. Il t'aimera et te bénira et te multipliera ; il bénira le fruit de tes entrailles et le fruit de ton sol, ton froment, ton moût et ton huile, les portées de tes vaches et les produits de tes brebis, sur la terre qu'il a juré à tes pères de te donner. Tu seras béni plus que tous les peuples ; il n'y aura chez toi ni homme ni femme stérile, ni bête stérile parmi les troupeaux. Et l'Eternel éloignera de toi toute maladie ; il n'enverra sur toi aucune de ces mauvaises maladies d'Egypte que tu as connues, mais il les fera venir sur tous ceux qui te haïssent. Tu dévoreras tous les peuples que l'Eternel ton Dieu va te livrer ; ton œil sera sans pitié et tu ne serviras point leurs dieux, car ce serait un piège pour toi. Si tu dis en ton cœur : Ces nations sont plus nombreuses que moi comment pourrai-je les déposséder ? n'aie pas peur d'eux ! Rappelle-toi bien ce que l'Eternel ton Dieu a fait à Pharaon et à toute l'Egypte, les grandes épreuves que tes yeux ont vues, les signes et les miracles, la main forte et le bras étendu par lesquels l'Eternel ton Dieu t'a fait sortir : ainsi fera l'Eternel ton Dieu à tous les peuples dont tu as peur. Et même l'Eternel ton Dieu enverra sur eux les frelons jusqu'à la destruction de ceux qui seront demeurés de reste et qui se seront cachés de devant toi. Tu ne t'effraieras point à cause d'eux, car l'Eternel ton Dieu est au milieu de toi, un Dieu redoutable et terrible. Et l'Eternel ton Dieu chassera ces nations de devant toi peu à peu ; tu ne pourras pas les détruire promptement, de peur que les bêtes des champs ne se multiplient contre toi. L'Eternel ton Dieu te les livrera et les jettera dans un grand trouble jusqu'à ce qu'elles soient exterminées. Et il te livrera leurs rois et tu feras disparaître leur nom de dessous les cieux ; personne ne tiendra devant toi jusqu'à ce que tu les aies exterminés. Vous brûlerez les images taillées de leurs dieux. Tu ne convoiteras point l'argent ou l'or qui est sur elles et tu ne le prendras point pour toi, de peur qu'il ne te soit en piège, car il est en abomination à l'Eternel ton Dieu ; et tu n'introduiras point une chose abominable dans ta maison, afin que tu ne sois pas un interdit comme cette chose-là ; tu l'auras en horreur extrême, en extrême abomination, car c'est un interdit. Vous prendrez garde à mettre en pratique tous les commandements que je vous donne aujourd'hui, afin que vous viviez et que vous multipliiez et que vous entriez dans le pays que l'Eternel a promis par serment à vos pères, et que vous le possédiez. Et tu te souviendras de tout le chemin par lequel l'Eternel ton Dieu t'a fait marcher pendant ces quarante ans dans te désert, afin de t'humilier en t'éprouvant pour connaître ce qui est dans ton cœur, si tu garderas ses commandements ou non. Il t'a humilié et t'a fait avoir faim et t'a fait manger la manne, que tu ne connaissais pas et que n'avaient pas connue tes pères, afin de t'apprendre que l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais que l'homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de l'Eternel. Ton vêtement ne s'est point usé sur toi et ton pied ne s'est point enflé pendant ces quarante ans. Reconnais en ton cœur que l'Eternel ton Dieu fait ton éducation comme un homme fait celle de son enfant. Et tu garderas les commandements de l'Eternel ton Dieu en marchant dans ses voies et en le craignant. Car l'Eternel ton Dieu va te faire entrer dans un bon pays, pays de torrents, de sources et d'eaux profondes sortant dans la plaine et dans la montagne ; pays de froment, d'orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers ; pays d'oliviers, d'huile et de miel ; pays où tu ne mangeras pas ton pain dans la misère, où tu ne manqueras de rien ; pays dont les pierres sont du fer et des montagnes duquel tu tailleras l'airain. Tu mangeras et te rassasieras, et tu béniras l'Eternel ton Dieu pour le bon pays qu'il t'aura donné. Garde-toi d'oublier l'Eternel, ton Dieu, de sorte que tu négliges d'observer ses commandements, ses ordonnances et ses statuts que je te prescris aujourd'hui ; de peur qu'il n'arrive que tu manges et te rassasies, que tu te bâtisses de belles maisons et les habites, que ton gros et ton menu bétail s'accroisse, que ton argent et ton or abondent, que tous, tes biens abondent, et que ton cœur s'élève et que tu oublies l'Eternel, ton Dieu, qui t'a tiré de la terre d'Egypte, d'une maison de servitude, qui t'a fait marcher dans ce grand et terrible désert, parmi les serpents brûlants et les scorpions, dans des lieux arides où il n'y a point d'eau, qui a fait jaillir pour toi de l'eau du roc vif, qui t'a fait manger dans le désert une manne inconnue à tes pères, afin de t'humilier et de t'éprouver pour te faire ensuite du bien, et que tu ne dises en ton cœur : C'est ma force et la puissance de ma main qui m'ont acquis cette prospérité. Souviens-toi de l'Eternel ton Dieu, car c'est lui qui te donne de la force pour acquérir cette prospérité, afin de confirmer, comme il l'a fait aujourd'hui, l'alliance qu'il a jurée à tes pères. Que s'il t'arrive d'oublier l'Eternel, ton Dieu, et d'aller après d'autres dieux et de les servir et de te prosterner devant eux, je proteste aujourd'hui contre vous que certainement vous périrez. De même que les nations que l'Eternel fait périr devant vous, ainsi vous périrez, parce que vous n'aurez point écouté la voix de l'Eternel votre Dieu. Ecoute, Israël ! Tu vas passer aujourd'hui le Jourdain pour marcher à la conquête de nations plus grandes et plus puissantes que toi, de villes grandes et fortifiées jusqu'au ciel, d'un peuple grand et de haute taille, des fils des Anakim, que tu connais et desquels tu as entendu dire : Qui pourra tenir devant les fils d'Anak ? Sache aujourd'hui que l'Eternel. ton Dieu passera lui-même devant toi comme un feu consumant ; c'est lui qui les détruira, lui qui les abaissera devant toi, et tu les déposséderas et les détruiras promptement, comme l'Eternel te l'a dit. Ne dis pas en ton cœur, quand l'Eternel. ton Dieu les chassera de devant toi : C'est à cause de ma justice que l'Eternel m'a fait venir pour prendre possession de ce pays.C'est à cause de la méchanceté de ces nations que l'Eternel va les chasser de devant toi. Ce n'est point à cause de ta justice et de la droiture de ton cœur que tu vas prendre possession de leur pays, mais c'est à cause de la méchanceté de ces nations que l'Eternel ton Dieu va les déposséder de devant toi, et afin de confirmer la parole que l'Eternel a jurée à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. Sache que ce n'est point à cause de ta justice que l'Eternel. ton Dieu te donne ce bon pays pour le posséder, car tu es un peuple au cou roide. Souviens-toi, n'oublie pas combien tu as irrité l'Eternel ton Dieu, dans le désert ; depuis le jour où tu es sorti du pays d'Egypte jusqu'à votre arrivée en ce lieu-ci, vous avez été rebelles envers l'Eternel. En Horeb même vous avez irrité l'Eternel, et l'Eternel s'est mis en colère contre vous au point de vouloir vous exterminer. Quand je montai sur la montagne pour prendre les tables de pierre, les tables de l'alliance que l'Eternel avait traitée avec vous, je demeurai sur la montagne quarante jours et quarante nuits sans manger de pain et sans boire d'eau ; et l'Eternel me donna les deux tables de pierre écrites du doigt de Dieu et sur lesquelles se trouvaient toutes les paroles que l'Eternel vous avait dites sur la montagne, du milieu du feu, le jour de l'assemblée. Et il arriva qu'au bout de quarante jours et de quarante nuits, l'Eternel me donna les deux tables de pierre, les tables de l'alliance. Et l'Eternel me dit : Lève-toi, hâte-toi de descendre d'ici ; car ton peuple, que tu as fait sortir d'Egypte, s'est corrompu ; ils ont bien vite quitté la voie que je leur avais prescrite, ils se sont fait une image de fonte. Et l'Eternel me parla en disant : J'ai regardé ce peuple, et voici c'est un peuple au cou roide. Ne m'arrête pas ; je les détruirai, et j'effacerai leur nom de dessous les cieux, et je ferai de toi une nation plus puissante et plus nombreuse que celle-ci. Et je me retournai et je descendis de la montagne ; et la montagne était toute en feu ; et j'avais dans mes deux mains les deux tables de l'alliance. Et je regardai, et voici, vous aviez péché contre l'Eternel, votre Dieu ; vous vous étiez fait un veau de fonte, vous vous étiez détournés bien vite de la voie que l'Eternel vous avait prescrite. Et je saisis les deux tables, je les jetai hors de mes deux mains, et je les brisai sous vos yeux. Et je m'abattis devant l'Eternel, comme auparavant, quarante jours et quarante nuits, sans manger de pain et sans boire d'eau, à cause du grand péché que vous aviez commis, en faisant ce qui est mal aux yeux de l'Eternel pour l'irriter. Car j'étais effrayé de la colère terrible dont l'Eternel était animé contre vous, au point de vouloir vous exterminer. Et l'Eternel m'exauça encore cette fois. Et l'Eternel fut aussi très irrité contre Aaron, au point de vouloir le faire périr, et j'intercédai aussi pour Aaron en ce temps-là. Et le péché que vous aviez commis, le veau, je le pris et le brûlai, et je le mis en pièces et le pilai bien jusqu'à le réduire en poudre, et je jetai cette poudre dans le torrent qui descend de la montagne. A Thabeéra, à Massa et à Kibroth-Hatthaava vous avez aussi irrité l'Eternel. Et à Kadès-Barnéa, lorsque l'Eternel voulut vous faire partir en disant : Montez et prenez possession du pays que je vous ai donné, vous fûtes rebelles à l'ordre de l'Eternel, votre Dieu, et vous n'eûtes point foi en lui, et vous n'obéîtes point à sa voix. Vous avez été rebelles à l'Eternel depuis le jour que je vous connais. Et je m'abattis devant l'Eternel pendant les quarante jours et les quarante nuits que je restai abattu, car l'Eternel parlait de vous détruire. Et j'implorai l'Eternel et lui dis : Seigneur Eternel, ne détruis pas ton peuple et ton héritage, que tu as racheté par ta grandeur, que tu as fait sortir d'Egypte à main forte. Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Jacob ; ne regarde pas à la roideur de ce peuple, à sa méchanceté et à son péché, de peur que le pays d'où tu nous as fait sortir ne dise : C'est parce que l'Eternel ne pouvait pas les faire entrer dans le pays dont il leur avait parlé et c'est parce qu'il les haïssait, qu'il les a fait sortir pour les faire mourir dans le désert. Et pourtant ils sont ton peuple et ton héritage, que tu as fait sortir d'Egypte par ta grande force et par ton bras étendu. En ce temps-là l'Eternel me dit : Taille-toi deux tables de pierre comme les premières et monte vers moi sur la montagne ; et tu feras une arche de bois. Et j'écrirai sur les tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées, et tu les mettras dans l'arche. Et je fis une arche de bois d'acacia, et je taillai deux tables de pierre comme les premières, et je montai sur la montagne, les deux tables dans ma main. Et il écrivit sur les tables ce qui avait été écrit la première fois, les dix paroles que l'Eternel avait prononcées sur la montagne du milieu du feu le jour de l'assemblée, et l'Eternel me les donna. Et me tournant, je descendis de la montagne, et je mis les tables dans l'arche que j'avais faite, et elles y sont demeurées comme l'Eternel me l'avait ordonné. Et les fils d'Israël partirent des puits des fils de Jaakan pour Moséra. C'est là que mourut Aaron, et il y fut enseveli, et Eléazar, son fils, fut sacrificateur à sa place. De là ils partirent pour Gudgoda, et de Gudgoda pour Jotbatha, pays de torrents d'eau. En ce temps-là, l'Eternel sépara la tribu de Lévi pour porter l'arche de l'alliance de l'Eternel, pour se tenir devant la face de l'Eternel, pour le servir et pour bénir en son nom, jusqu'à ce jour. C'est pour cela que Lévi n'a point de portion ni d'héritage avec ses frères ; c'est l'Eternel qui est son héritage, comme l'Eternel ton Dieu le lui a dit. Et moi, je me tins sur la montagne, comme la première fois, quarante jours et quarante nuits. Et l'Eternel m'exauça encore cette fois : l'Eternel ne voulut pas te détruire. Et l'Eternel me dit : Lève-toi, mets-toi en route pour marcher à la tête de ce peuple, et qu'ils entrent et prennent possession du pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner. Et maintenant, Israël, qu'est-ce que l'Eternel ton Dieu demande de toi, sinon que tu craignes l'Eternel ton Dieu, en marchant dans toutes ses voies et en l'aimant et en servant l'Eternel ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme ; en observant les commandements de l'Eternel et ses statuts, que je te prescris aujourd'hui, pour ton bien ? Voici, à l'Eternel ton Dieu appartiennent les cieux et les cieux des cieux, la terre et tout ce qu'elle contient. Et c'est à tes pères seulement que l'Eternel s'est attaché pour les aimer ; et c'est leur postérité après eux, c'est vous qu'il a choisis d'entre tous les peuples, comme il paraît aujourd'hui. Circoncisez donc votre cœur et ne roidissez plus votre cou ; car l'Eternel votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, fort et redoutable, qui ne fait point acception de personnes et qui n'accepte point de présent, qui fait droit à l'orphelin et à la veuve et qui aime l'étranger, lui donnant pain et vêtement. Vous aimerez l'étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d'Egypte. Tu craindras l'Eternel ton Dieu, tu le serviras, tu t'attacheras à lui et tu jureras par son nom. C'est lui qui est ta louange, lui qui est ton Dieu ; c'est lui qui a fait en ta faveur ces choses grandes et terribles que tes yeux ont vues. C'est au nombre de soixante et dix que tes pères descendirent en Egypte, et maintenant l'Eternel ton Dieu t'a rendu nombreux comme les étoiles des cieux. Tu aimeras l'Eternel ton Dieu et tu garderas toujours ce qu'il ordonne de garder, ses statuts, ses lois et ses commandements. Vous connaissez aujourd'hui, car je ne m'adresse pas à vos fils, qui ne connaissent pas et qui n'ont pas vu les leçons de l'Eternel votre Dieu, sa grandeur, sa main forte et son bras étendu ; et ses signes et les œuvres qu'il a faites au milieu de l'Egypte contre Pharaon, roi d'Egypte, et contre tout son pays ; et ce qu'il a fait à l'armée d'Egypte, à ses chevaux et à ses chars, comment il a fait venir sur eux les eaux de la mer Rouge, lorsqu'ils vous poursuivaient, et comment l'Eternel les a fait disparaître pour toujours ; et ce qu'il a fait à votre égard dans le désert, jusqu'à votre arrivée en ce lieu ; et ce qu'il a fait à Dathan et Abiram, fils d'Eliab, fils de Ruben, comment la terre ouvrit sa bouche et les engloutit avec leurs maisons et leurs tentes et tout ce qui dépendait d'eux, au milieu de tout Israël. Car ce sont vos yeux qui ont vu toutes les grandes œuvres que l'Eternel a faites. Et vous garderez tous les commandements que je vous prescris aujourd'hui, afin que vous soyez forts et que vous entriez et que vous preniez possession du pays où vous allez passer pour le posséder, et afin que vous prolongiez vos jours sur le sol que l'Eternel a juré à vos pères de leur donner, à eux et à leur postérité, terre découlant de lait et de miel. Car le pays où tu vas entrer pour le posséder n'est pas comme le pays d'Egypte, d'où vous êtes sortis, que tu ensemençais, et que tu arrosais avec le pied, comme un jardin potager. Le pays où vous allez passer pour le posséder est un pays de montagnes et de vallées ; c'est par la pluie du ciel qu'il est abreuvé. C'est un pays dont l'Eternel ton Dieu a soin ; continuellement les yeux de l'Eternel ton Dieu sont sur lui, du commencement de l'année à la fin. Et il arrivera que si vous obéissez à mes commandements que je vous prescris aujourd'hui, en aimant l'Eternel votre Dieu et en le servant de tout votre cœur et de toute votre âme, je donnerai à votre terre la pluie en son temps, la pluie de la première et de la dernière saison, et tu recueilleras ton froment, ton moût et ton huile, et je mettrai de l'herbe dans ton champ pour ton, bétail, et tu mangeras et te rassasieras. Prenez garde à vous, de peur que votre cœur ne soit séduit, et que vous ne vous détourniez et ne serviez d'autres dieux et ne vous prosterniez devant eux. La colère de l'Eternel s'enflammerait contre vous ; il fermerait les cieux et il n'y aurait point de pluie ; le sol ne donnerait plus son produit et vous péririez promptement de dessus ce bon pays que l'Eternel vous donne. Placez donc ces paroles que je vous dis sur votre cœur et sur votre âme ; vous les lierez comme un signe sur vos mains, et elles seront comme des fronteaux entre vos yeux ; vous les enseignerez à vos enfants, et vous en parlerez, soit que tu te tiennes dans ta maison, ou que tu sois en route, ou que tu te couches, ou que tu te lèves ; tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur les portes, afin que vos jours et les jours de vos enfants soient nombreux dans le pays que l'Eternel a juré à vos pères de leur donner, autant que les jours des cieux au-dessus de la terre. Car si vous gardez soigneusement tous ces commandements que je vous prescris, et les mettez en pratique, en aimant l'Eternel votre Dieu, en marchant dans toutes ses voies et en vous attachant à lui, l'Eternel dépossédera toutes ces nations de devant vous, et vous déposséderez des nations plus grandes et plus fortes que vous. Tout lieu que foulera la plante de votre pied sera à vous ; votre frontière s'étendra du désert au Liban, du fleuve, le fleuve d'Euphrate, à la mer occidentale. Nul ne pourra subsister devant vous ; l'Eternel votre Dieu répandra sur toute l'étendue du pays où vous porterez vos pas la peur et l'effroi devant vous, ainsi qu'il vous l'a dit. Regarde, je mets aujourd'hui devant vous une bénédiction et une malédiction : la bénédiction, si vous obéissez aux commandements de l'Eternel votre Dieu, que je vous prescris aujourd'hui, et la malédiction, si vous n'obéissez pas aux commandements de l'Eternel votre Dieu, et si vous vous détournez de la voie que je vous prescris aujourd'hui, pour marcher après d'autres dieux que vous n'avez point connus. Et quand l'Eternel ton Dieu t'aura fait entrer au pays où tu vas pour en prendre possession, tu proclameras la bénédiction sur le mont Garizim et la malédiction sur le mont Ebal. Ces montagnes ne sont-elles pas au-delà du Jourdain, derrière le chemin occidental, au pays des Cananéens qui demeurent dans la vallée, vis-à-vis de Guilgal, près des chênes de Moré ? Car vous allez passer le Jourdain pour prendre possession du pays que l'Eternel votre Dieu vous donne ; vous le posséderez, et vous y habiterez. Vous aurez donc soin d'accomplir tous les statuts et toutes les lois que je mets aujourd'hui devant vous. Voici les statuts et les ordonnances que vous prendrez garde d'observer sur la terre que l'Eternel, le Dieu de tes pères, t'a donnée pour la posséder aussi longtemps que vous vivrez sur ce sol. Vous détruirez entièrement tous les lieux où les nations que vous allez déposséder ont servi leurs dieux, sur les hautes montagnes et sur les collines et sous tout arbre vert ; vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs statues, vous brûlerez leurs idoles d'Astarté, vous mettrez en pièces les images taillées de leurs dieux et vous ferez disparaître leur nom de ce lieu-là. Vous ne ferez pas ainsi à l'égard de l'Eternel votre Dieu, mais le lieu que l'Eternel votre Dieu choisira d'entre toutes vos tribus pour y mettre son nom, c'est le lieu de sa demeure que vous rechercherez, et vous irez là ; vous amènerez là vos holocaustes et vos sacrifices, vos dîmes et ce que votre main aura prélevé, vos vœux et vos offrandes volontaires et les premiers-nés de votre gros et de votre menu bétail ; et vous mangerez là en présence de l'Eternel votre Dieu, et vous vous réjouirez, vous et vos familles, en jouissant de tous les biens que votre main aura acquis et par lesquels l'Eternel ton Dieu t'aura béni. Vous ne ferez point, comme nous faisons ici aujourd'hui, chacun ce que bon lui semble, parce que jusqu'à présent vous n'êtes point entrés dans le repos et dans l'héritage que l'Eternel ton Dieu te donne. Vous passerez le Jourdain et vous habiterez le pays que l'Eternel votre Dieu vous fera hériter, et il vous donnera du repos en vous mettant à l'abri de tous les ennemis qui vous entourent, et vous habiterez en sécurité. Et dans le lieu que l'Eternel votre Dieu choisira pour faire habiter là son nom, c'est là que vous amènerez tout ce que je vous commande, vos holocaustes, vos sacrifices, vos dîmes et ce que votre main aura prélevé et toute offrande de choix que vous ferez à l'Eternel pour accomplir vos vœux. Et vous vous réjouirez en présence de l'Eternel votre Dieu, vous, vos fils et vos filles, vos serviteurs et vos servantes, et le Lévite qui sera dans vos portes, car il n'a pas reçu de portion ni d'héritage avec vous. Garde-toi d'offrir tes holocaustes dans tous les lieux que tu verras. Mais c'est dans l'endroit que l'Eternel choisira dans l'une de tes tribus, c'est là que tu offriras tes holocaustes ; c'est là que tu feras tout ce que je te commande. Néanmoins tu pourras, tant que tu le voudras, tuer du bétail et manger de la viande dans toutes tes portes, selon les bénédictions que l'Eternel ton Dieu t'accordera, celui qui sera souillé et celui qui sera pur en mangeront, comme on mange de la gazelle et du cerf. Seulement vous ne mangerez pas de sang ; tu le répandras sur la terre comme de l'eau. Tu ne pourras pas manger dans tes portes la dîme de ton froment, de ton moût et de ton huile, ni les premiers-nés de ton gros et de ton menu bétail, ni rien de ce que tu offriras ensuite d'un vœu, ni tes offrandes volontaires, ni ce que ta main aura prélevé. C'est en présence de l'Eternel ton Dieu, dans le lieu que l'Eternel ton Dieu choisira, que tu mangeras ces choses, toi, ton fils, ta fille, ton serviteur, ta servante et le Lévite qui sera dans tes portes, et tu te réjouiras en présence de l'Eternel ton Dieu, en jouissant de tous les biens que ta main aura acquis. Garde-toi d'abandonner le Lévite, aussi longtemps que tu vivras sur la terre qui t'est donnée. Lorsque l'Eternel ton Dieu aura élargi tes frontières, comme il te l'a dit, et que, désirant manger de la viande, tu diras : Je voudrais manger de la viande, tu pourras, autant que tu le voudras, manger de la viande. Si le lieu que l'Eternel ton Dieu choisira pour y mettre son nom, est éloigné de toi, tu tueras de ton gros et de ton menu bétail, que t'aura donné l'Eternel, selon que je te l'ai prescrit, et tu en mangeras dans tes portes autant que tu le voudras. Mais tu en mangeras comme on mange la gazelle et le cerf ; celui qui sera souillé et celui qui sera pur en mangeront l'un et l'autre. Seulement tiens ferme à ne pas manger le sang, car le sang, c'est l'âme, et tu ne mangeras pas l'âme avec la chair. Tu n'en mangeras point ; tu le répandras sur la terre comme l'eau. Tu n'en mangeras point, afin que tu sois heureux, toi et tes fils après toi, pour avoir fait ce qui est droit aux yeux de l'Eternel. Mais quant à ce que tu auras à consacrer et à ce que tu offriras ensuite d'un vœu, tu le prendras et tu viendras au lieu que l'Eternel choisira, et tu feras tes holocaustes en offrant la chair et le sang sur l'autel de l'Eternel ton Dieu ; le sang de tes sacrifices sera répandu sur l'autel de l'Eternel ton Dieu, et tu en mangeras la chair. Garde et écoute toutes ces choses que je te commande, afin que tu sois heureux, toi et tes fils après toi à toujours, parce que tu auras fait ce qui est bien et droit aux yeux de l'Eternel ton Dieu. Lorsque l'Eternel ton Dieu aura retranché les nations que tu vas chasser de devant toi et que tu les auras dépossédées et que tu habiteras dans leur pays, prends garde que tu ne sois pris au piège en suivant leurs traces, après qu'elles auront été détruites de devant toi, et que tu ne recherches leurs dieux en disant : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? je veux faire comme elles, moi aussi. Tu n'agiras pas ainsi envers l'Eternel, ton Dieu. Car elles faisaient pour leurs dieux tout ce qui est en abomination à l'Eternel et qu'il hait, et même elles brûlaient leurs fils et leurs filles en l'honneur de leurs dieux. Toutes les choses que je vous prescris, vous les garderez pour les mettre en pratique. Tu n'y ajouteras ni n'en retrancheras rien. S'il s'élève au milieu de toi un prophète ou un songeur, et s'il t'annonce un signe ou un prodige, et que s'accomplisse le signe ou le prodige dont il t'a parlé en disant : Allons après d'autres dieux que tu ne connais pas, et servons-les, tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète, ni ce songeur, car l'Eternel votre Dieu vous met à l'épreuve pour savoir si vous aimez l'Eternel votre Dieu de tout votre cœur et de toute votre âme. C'est après l'Eternel votre Dieu que vous irez, c'est lui que vous craindrez, ses commandements que vous observerez, sa voix que vous écouterez ; c'est lui que vous servirez et c'est à lui que vous vous attacherez. Et ce prophète ou ce songeur mourra, car il a excité à la révolte contre l'Eternel votre Dieu, qui vous a fait sortir du pays d'Egypte et qui vous a rachetés de la maison de servitude, pour te faire sortir du chemin dans lequel l'Eternel ton Dieu t'a ordonné de marcher, et tu ôteras le mal du milieu de toi. Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils ou ta fille ou la femme qui repose sur ton sein ou ton ami qui est comme ta propre âme t'incite secrètement en disant : Allons et servons d'autres dieux, que toi ni tes pères n'avez connus, d'entre les dieux des peuples qui vous entourent, près de toi ou loin de toi, d'un bout de la terre à l'autre, tu ne lui céderas pas, et tu ne l'écouteras pas ; ton œil sera sans, pitié pour lui, tu n'auras pas compassion de lui et tu ne le couvriras pas. Mais tu ne manqueras pas de le tuer ; ta main sera sur lui la première pour le faire mourir, et la main de tout le peuple ensuite, et tu l'assommeras de pierres et il mourra ; car il a cherché à t'entraîner loin de l'Eternel ton Dieu qui t'a tiré de la terre d'Egypte, d'une maison de servitude. Et tout Israël l'apprendra et craindra, et on ne recommencera pas à commettre une telle mauvaise action au milieu de toi. Si tu entends dire de l'une des villes que l'Eternel ton Dieu te donne pour y habiter : Des gens pervers sont sortis de toi et ont séduit les habitants de leur ville, en disant : Allons et servons d'autres dieux, que vous ne connaissez pas, tu feras une enquête, tu examineras, tu interrogeras avec soin. Et voici c'est la vérité, le fait est établi, cette abomination a été commise au milieu de toi : tu ne manqueras pas de passer les habitants de cette ville au fil de l'épée, la vouant à l'interdit en la faisant passer au fil de l'épée avec tout ce qu'elle contient et avec son bétail. Tu amasseras tout son butin au milieu de la place, et tu brûleras entièrement la ville et tout son butin pour l'Eternel ton Dieu, et elle sera à jamais un monceau de ruines ; elle ne sera plus rebâtie. Et rien ne s'attachera à ta main de ce qui aura été voué à l'interdit, afin que l'Eternel revienne de l'ardeur de sa colère et qu'il te fasse miséricorde, et qu'il ait pitié de toi et te multiplie comme il l'a juré à tes pères, si tu obéis à la voix de l'Eternel ton Dieu, en gardant tous ses commandements que je te prescris aujourd'hui et en faisant ce qui est droit aux yeux de l'Eternel ton Dieu. Vous êtes les fils de l'Eternel votre Dieu : vous ne vous ferez point d'incisions et vous ne vous raserez point entre les yeux pour un mort. Car tu es un peuple consacré à l'Eternel ton Dieu, et l'Eternel t'a choisi pour lui être un peuple particulier entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre. Tu ne mangeras aucune chose abominable. Voici les animaux que vous mangerez : le bœuf, la brebis et la chèvre, le cerf, la gazelle et le daim, le bouquetin, l'antilope, le bœuf sauvage et la chèvre sauvage. Et tout animal qui a l'ongle divisé et le pied fourchu, à deux ongles, et qui rumine, en fait de bétail, c'est là ce que vous mangerez. Mais voici ceux dont vous ne mangerez pas d'entre ceux qui ruminent [seulement] et d'entre ceux qui ont l'ongle divisé [seulement] et fendu : le chameau, le lièvre et la gerboise, car ils ruminent et ils n'ont pas l'ongle divisé ; ils vous seront souillés ; et le porc, car il a l'ongle divisé et ne rumine pas ; il vous sera souillé ; vous ne mangerez pas de leur chair, et vous ne toucherez pas leurs corps morts. Voici ce que vous mangerez de tout ce qui est dans les eaux : tout ce qui a nageoires et écailles, vous le mangerez ; et tout ce qui n'a pas nageoires et écailles, vous ne le mangerez pas : c'est souillé pour vous. Vous mangerez tout oiseau pur. Et voici ceux des oiseaux dont vous ne mangerez point : l'aigle, l'orfraie et le vautour ; le milan, le faucon et toute espèce d'autours, et toute espèce de corbeaux ; l'autruche, le chat-huant, la mouette et toute espèce d'éperviers ; le hibou, l'ibis et la chouette ; le pélican, le gypaète et le plongeon ; la cigogne et toute espèce de hérons, la huppe et la chauve-souris. Tout insecte ailé vous sera souillé ; vous n'en mangerez pas. Vous mangerez tout oiseau pur. Vous ne mangerez d'aucun corps mort. Tu les donneras à l'étranger qui est dans tes portes et il les mangera, ou tu les vendras à un homme du dehors ; car tu es un peuple consacré à l'Eternel ton Dieu. Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. Tu ne manqueras pas de lever la dîme de tout le produit de tes semailles, de ce que rapportera ton champ chaque année, et tu mangeras en présence de l'Eternel ton Dieu, dans le lieu qu'il choisira pour y faire demeurer son nom, la dîme de ton blé, de ton moût et de ton huile, et les premiers-nés de ton gros et de ton menu bétail, afin que tu apprennes à craindre l'Eternel ton Dieu à toujours. Et si le chemin est trop long pour toi pour que tu puisses l'y transporter, parce que le lieu que l'Eternel ton Dieu choisira pour y mettre son nom sera trop loin pour toi et parce que l'Eternel t'aura béni, tu échangeras ta dîme pour de l'argent, tu serreras l'argent dans ta main, et tu iras au lieu que l'Eternel ton Dieu aura choisi, et tu donneras l'argent pour tout ce que désirera ton âme, du gros et du menu bétail, du vin et de la cervoise, tout ce que réclamera ton âme, et tu le mangeras là en présence de l'Eternel ton Dieu, et tu te réjouiras, toi et ta maison. Et tu ne délaisseras pas le Lévite qui est dans tes portes, car il n'a point de part ni d'héritage avec toi. Au bout de trois ans tu mettras à part toute la dîme de tes revenus de cette année-là et tu la déposeras dans tes portes. Et le Lévite viendra, car il n'a point de part ni d'héritage avec toi, ainsi que l'étranger, l'orphelin et la veuve qui sont dans tes portes, et ils mangeront et se rassasieront, afin que l'Eternel ton Dieu te bénisse dans toute l'œuvre que tu entreprendras de tes mains. Au bout de sept ans, tu feras [l'année de] relâche. Et voici en quoi consiste le relâche : Tout créancier fera relâche à l'égard du prêt qu'il aura fait à son prochain ; il ne pressera pas son prochain et son frère quand on aura proclamé le relâche au nom de l'Eternel. Tu pourras presser l'étranger, mais pour ce qui t'appartient chez ton frère, ta main fera relâche. A la vérité, il ne doit pas y avoir de pauvre chez toi ; car l'Eternel te bénira certainement dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne en héritage pour le posséder, pourvu seulement que tu obéisses à la voix de l'Eternel ton Dieu en ayant soin de mettre en pratique tous ses commandements ; que je te prescris aujourd'hui. Car l'Eternel ton Dieu te bénira comme il te l'a dit ; tu feras des prêts à beaucoup de nations, et toi tu n'emprunteras pas ; tu domineras sur beaucoup de nations, et elles ne domineront pas sur toi. Quand il y aura chez toi un pauvre, qui est un de tes frères, dans l'une de tes villes, dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne, tu n'endurciras pas ton cœur et tu ne fermeras pas ta main à ton frère pauvre, mais tu lui ouvriras ta main et tu lui prêteras suivant ses besoins tout ce qu'il lui faudra. Prends garde à toi, de peur qu'il n'y ait dans ton cœur une pensée basse et que tu ne dises : La septième année, l'année du relâche approche, et que ton œil ne soit sans pitié envers ton frère pauvre et que tu ne lui donnes rien et qu'il ne crie contre toi à l'Eternel et qu'il n'y ait du péché en toi. Tu dois lui donner ; et qu'en lui donnant il n'y ait pas de regret dans ton cœur, car à cause de cela l'Eternel ton Dieu te bénira dans toutes tes entreprises et dans toute l'œuvre de tes mains. Car il ne manquera jamais de pauvres dans le pays ; c'est pourquoi je te donne ce commandement-ci : Ouvre ta main à ton frère, au misérable et au pauvre dans ton pays. Si ton frère, homme ou femme d'entre les Hébreux, se vend à toi, il te servira six ans, et la septième année tu le renverras libre d'auprès de toi ; et quand tu le renverras libre d'auprès de toi, tu ne le renverras pas à vide. Tu ne manqueras pas de lui donner de ton pressoir ; tu lui donneras de ce dont l'Eternel ton Dieu t'aura béni, et tu te souviendras que tu as été esclave au pays d'Egypte et que l'Eternel ton Dieu t'a racheté ; c'est pourquoi je te donne aujourd'hui ce commandement. Et s'il arrive que ton esclave te dise : Je ne sortirai pas d'auprès de toi, parce qu'il t'aime, toi et ta maison, et qu'il se trouve bien chez toi, tu prendras un poinçon et tu lui perceras l'oreille contre la porte, et il sera ton serviteur à toujours, et tu feras de même pour ta servante. Que cela ne soit point dur à tes yeux de le renvoyer libre d'auprès de toi, car il t'a gagné le double du salaire d'un mercenaire en te servant six ans ; et l'Eternel ton Dieu te bénira dans tout ce que tu feras. Tu consacreras à l'Eternel ton Dieu tous les premiers-nés mâles de ton gros et de ton menu bétail. Tu ne feras pas travailler le premier-né de ton gros bétail, et tu ne tondras pas le premier-né de ton menu bétail. Tu les mangeras chaque année avec ta famille en présence de l'Eternel ton Dieu, au lieu que l'Eternel choisira. Et si l'animal a quelque défaut, s'il est boiteux ou aveugle, s'il a quelque autre défaut grave, tu ne le sacrifieras pas à l'Eternel ton Dieu ; tu le mangeras dans tes portes ; celui qui sera souillé et celui qui sera pur en mangeront l'un et l'autre, comme on mange la gazelle et le cerf. Seulement, tu n'en mangeras pas le sang ; tu le répandras sur la terre comme de l'eau. Prends garde au mois d'Abib et fais la Pâque à l'Eternel ton Dieu, car c'est au mois d'Abib que l'Eternel ton Dieu t'a fait sortir d'Egypte pendant la nuit. Tu sacrifieras la Pâque à l'Eternel ton Dieu, du menu et du gros bétail, au lieu que l'Eternel choisira pour y faire habiter son nom. Tu ne mangeras pas avec ces offrandes du pain levé ; pendant sept jours tu mangeras avec ces viandes des pains sans levain, du pain d'affliction, car c'est à la hâte que tu es sorti du pays d'Egypte, afin que tu te souviennes tous les jours de ta vie du jour de ta sortie du pays d'Egypte. On ne verra point chez toi de levain, dans toute l'étendue de ton territoire, pendant sept jours, et rien de la chair du sacrifice offert le soir du premier jour ne restera pendant la nuit jusqu'au matin. Tu ne pourras pas sacrifier la Pâque dans l'un des lieux d'habitation que l'Eternel ton Dieu te donnera ; c'est seulement au lieu que l'Eternel ton Dieu choisira pour y faire habiter son nom que tu sacrifieras la Pâque, le soir, au coucher du soleil, au moment où tu es sorti d'Egypte. Tu la cuiras et tu la mangeras au lieu que l'Eternel ton Dieu choisira, et au matin tu t'en retourneras et t'en iras dans tes tentes. Pendant six jours tu mangeras des pains sans levain, et le septième jour sera une fête de clôture à l'Eternel ton Dieu : tu ne feras aucune œuvre. Tu compteras sept semaines ; dès que la faucille sera mise au blé, tu commenceras à compter sept semaines, et tu feras une fête des semaines à l'Eternel ton Dieu au moyen des dons volontaires que tu offriras selon que l'Eternel ton Dieu t'aura béni. Et tu te réjouiras en présence de l'Eternel ton Dieu, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le Lévite qui est dans tes portes, l'étranger, l'orphelin et la veuve qui seront parmi vous, dans le lieu que l'Eternel ton Dieu choisira pour y faire habiter son nom, et tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, et tu auras soin de mettre ces statuts en pratique. Tu feras la fête des Tabernacles pendant sept jours, quand tu auras recueilli les produits de ton aire et de ton pressoir, et tu te réjouiras en célébrant la fête, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le Lévite et l'étranger, l'orphelin et la veuve qui sont dans tes portes. Pendant sept jours tu célébreras la fête en l'honneur de l'Eternel ton Dieu, au lieu que l'Eternel choisira, car l'Eternel ton Dieu te bénira dans toutes tes récoltes et dans tout le travail de tes mains, et tu te livreras à la joie. Trois fois l'an, tout mâle d'entre vous paraîtra en présence de l'Eternel ton Dieu au lieu qu'il choisira, à la fête des pains sans levain, à la fête des Semaines et à la fête des Tabernacles, et l'on ne paraîtra pas les mains vides en présence de l'Eternel : chacun apportera ses dons selon que l'Eternel ton Dieu t'aura béni. Tu établiras des juges et des greffiers dans toutes les villes que l'Eternel ton Dieu te donnera, selon tes tribus, et ils jugeront le peuple d'un jugement juste. Tu ne feras pas fléchir le droit, tu n'auras pas égard aux personnes, et tu n'accepteras, point de présents, car le présent aveugle les yeux des sages et ruine les bonnes causes. La justice, la justice [seule], c'est là ce que tu rechercheras, afin que tu vives et que tu possèdes le pays que l'Eternel ton Dieu te donne. Tu ne te planteras aucun arbre comme aschère à côté de l'autel de l'Eternel, que tu te feras, et tu n'élèveras pas de ces colonnes que l'Eternel ton Dieu hait. Tu ne sacrifieras à l'Eternel ton Dieu ni gros, ni menu bétail, qui ait un défaut, un vice quelconque, car c'est une abomination à l'Eternel ton Dieu. S'il se trouve au milieu de toi, dans l'une de tes villes que l'Eternel ton Dieu te donne, un homme ou une femme qui fasse le mal aux yeux de l'Eternel ton Dieu en transgressant son alliance, qui soit allé servir d'autres dieux et se prosterner devant eux, devant le soleil ou la lune ou toute l'armée des cieux, chose que je n'ai point commandée, quand cela t'aura été rapporté et que tu l'auras appris, tu feras une enquête exacte, et voici, la chose est-elle vraie, le fait est-il établi, cette abomination a-t-elle été commise en Israël, tu feras conduire aux portes [de ta ville] cet homme ou cette femme qui auront fait cette mauvaise action, que ce soit un homme ou une femme, et tu les lapideras et ils mourront. Sur la parole de deux ou de trois témoins on mettra à mort celui qui doit mourir ; on ne le mettra pas à mort sur la parole d'un seul témoin : la main des témoins sera sur lui la première pour le faire mourir, et ensuite la main de tout le peuple, et tu ôteras le mal du milieu de toi. S'il se présente une affaire trop difficile pour toi, un cas de meurtre ou de contestation ou de blessure, sujets de désaccord dans tes portes, tu te lèveras et tu monteras au lieu que l'Eternel ton Dieu choisira, et tu viendras vers les sacrificateurs lévites et vers le juge qui fonctionnera à ce moment ; tu les consulteras, et ils te feront connaître ce que dit le droit ; et tu agiras d'après la sentence qu'ils t'auront fait connaître dans le lieu que l'Eternel choisira, et tu auras soin de te conformer à toutes leurs instructions. Tu agiras selon l'instruction qu'ils t'auront donnée et selon la sentence qu'ils auront prononcée ; tu ne t'écarteras de ce qu'ils t'auront fait connaître ni à droite ni à gauche : et l'homme qui agira par orgueil, sans écouter le sacrificateur qui se tient là pour servir l'Eternel ton Dieu, ou le Juge, cet homme-là mourra. Tu ôteras le mal du milieu d'Israël, et dans tout le peuple on l'entendra, on craindra et on ne se rendra plus coupable par orgueil. Quand tu seras entré au pays que l'Eternel ton Dieu te donne, que tu en auras pris possession et que tu y habiteras, si tu dis : Je veux établir sur moi un roi comme toutes les nations qui m'entourent, tu ne manqueras pas d'établir sur toi comme roi celui que l'Eternel ton Dieu aura choisi ; c'est l'un de tes frères que tu prendras pour l'établir comme roi sur toi ; tu ne pourras pas établir sur toi un étranger, quelqu'un qui ne serait pas ton frère. Seulement qu'il n'ait pas beaucoup de chevaux et qu'il ne ramène pas le peuple en Egypte pour avoir beaucoup de chevaux car l'Eternel vous a dit : Vous ne retournerez plus jamais par ce chemin ! Qu'il n'ait pas non plus un grand nombre de femmes, de peur que son cœur ne se détourne ; qu'il ne fasse pas non plus des amas d'argent et d'or. Et quand il sera assis sur le trône de sa royauté, il écrira pour son usage une copie de cette loi sur un livre, d'après l'exemplaire des sacrificateurs lévitiques. Et elle sera avec lui et il y lira tous les jours de sa vie, afin qu'il apprenne à craindre l'Eternel son Dieu et qu'il prenne garde à toutes les paroles de cette loi et à ces statuts pour les accomplir ; pour que son cœur ne s'élève pas au-dessus de ses frères et qu'il ne dévie de la loi ni à droite ni à gauche, afin qu'il prolonge ses jours dans son royaume, lui et ses fils, au milieu d'Israël. Les sacrificateurs lévitiques, toute la tribu de Lévi, n'auront point de part ni d'héritage avec, Israël ; ils se nourriront des sacrifices de l'Eternel faits par le feu et de son héritage. Ils n'auront point d'héritage parmi leurs frères ; l'Eternel est leur héritage, comme il le leur a dit. Et voici quel sera le droit des sacrificateurs sur le peuple, sur quiconque tuera une pièce de gros ou de menu bétail : il donnera au sacrificateur l'épaule, les mâchoires et l'estomac. Tu lui donneras les prémices de ton blé, de ton moût et de ton huile, et les prémices de la tonte de ton menu bétail ; car l'Eternel ton Dieu l'a choisi d'entre toutes les tribus, pour se tenir là au nom de l'Eternel, lui et ses fils continuellement. Et si un Lévite vient de l'une de tes villes dans lesquelles il séjournera en tout Israël, et qu'il vienne de son plein gré au lieu que l'Eternel aura choisi, et qu'il fasse le service au nom de l'Eternel son Dieu, comme tous ses frères les Lévites qui se tiennent là devant l'Eternel, il aura pour son entretien une portion égale à la leur, sans parler de ce qu'il pourrait avoir vendu de son patrimoine. Lorsque tu entreras dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne, tu n'apprendras pas à pratiquer les abominations de ces nations-là. Il ne se trouvera chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, qui s'adonne à la divination, à la magie, qui soit augure ou enchanteur, qui recoure aux charmes, qui consulte les évocateurs et les devins et qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l'Eternel, et c'est à cause de ces abominations que l'Eternel ton Dieu dépossède ces nations de devant toi. Tu seras intègre avec l'Eternel ton Dieu ; car ces nations, que tu vas déposséder, écoutent les magiciens et les devins ; mais toi, ce n'est pas là ce que t'a donné l'Eternel ton Dieu. L'Eternel te suscitera un prophète du milieu de toi, d'entre tes frères, tel que moi ; c'est lui que vous écouterez ; absolument comme ce que tu as demandé à l'Eternel ton Dieu en Horeb au jour de l'assemblée, lorsque tu dis : Que je n'entende plus la voix de l'Eternel mon Dieu ; et ce grand feu, que je ne le voie plus, afin que je ne meure pas. Alors l'Eternel me dit : Ils ont bien fait de dire ce qu'ils ont dit. Je leur susciterai un prophète d'entre leurs frères, tel que toi, et je mettrai mes paroles en sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Et s'il arrive qu'un homme n'écoute pas mes paroles qu'il prononce en mon nom, c'est moi qui lui en demanderai compte. Mais le prophète qui sera assez orgueilleux pour prononcer en mon nom des paroles que je ne lui aurai pas commandé de dire ou qui parlera au nom de dieux étrangers, ce prophète-là mourra. Et si tu dis en ton cœur : A quoi reconnaîtrons-nous la parole que l'Eternel n'aura pas dite ? quand le prophète aura parlé au nom de l'Eternel, si ce qu'il a dit n'a pas lieu et ne se réalise pas, c'est là une parole que l'Eternel n'a pas dite ; c'est par présomption que le prophète l'a prononcée : tu n'auras pas peur de lui. Quand l'Eternel ton Dieu aura retranché les nations dont l'Eternel ton Dieu te donne le pays, que tu les auras dépossédées et que tu habiteras dans leurs villes et dans leurs maisons, tu mettras à part trois villes au milieu du pays que l'Eternel ton Dieu te donne pour le posséder. Tu t'en rendras l'accès facile, et tu diviseras en trois parties le territoire du pays que l'Eternel ton Dieu te donne en héritage ; ce sera pour que tout meurtrier puisse s'y enfuir. Et voici dans quel cas le meurtrier qui s'y enfuira aura la vie sauve : s'il a frappé son prochain par mégarde sans l'avoir haï auparavant ; ainsi il entre avec son camarade dans la forêt pour y couper du bois : sa main brandissant la hache pour abattre l'arbre, le fer s'échappe du manche et atteint son camarade qui en meurt ; alors il s'enfuira dans l'une de ces villes et aura la vie sauve. Autrement le vengeur du sang, dans l'ardeur de sa colère, poursuivrait le meurtrier et l'atteindrait si le chemin était trop long et le frapperait à mort, et pourtant il n'aurait pas mérité de mourir, puisqu'il n'avait pas haï son prochain auparavant. C'est pourquoi je te donne cet ordre : Mets à part trois villes. Et si l'Eternel ton Dieu élargit ton territoire, comme il l'a juré à tes pères, et qu'il te donne tout le pays qu'il a promis de donner à tes pères, parce que tu auras observé pour les mettre en pratique tous ces commandements que je te prescris aujourd'hui, aimant l'Eternel ton Dieu et marchant dans ses voies constamment, tu ajouteras encore trois villes à ces trois-là, afin qu'il ne soit pas versé de sang innocent au milieu du pays que l'Eternel ton Dieu te donne en héritage et qu'il n'y ait pas de sang sur toi. Mais s'il arrive qu'un homme haïssant son prochain lui dresse des embûches, s'élève contre lui, le frappe mortellement et qu'il meure et s'enfuie ensuite dans l'une de ces villes, les Anciens de sa ville enverront et le tireront de là, et le livreront entre les mains du vengeur du sang, et il mourra. Tu ne le regarderas pas d'un œil de compassion, et tu ôteras d'Israël le sang innocent, et tu prospéreras. Tu ne déplaceras pas la borne de ton prochain posée par les devanciers dans l'héritage que tu auras au pays que l'Eternel ton Dieu te donne pour le posséder. Un témoin unique ne sera pas admis contre un homme, quel que soit le crime ou le péché, quelle que soit la faute qui ait été commise ; c'est sur la parole de deux témoins ou de trois témoins que le fait sera établi. Lorsqu'un témoin à charge s'élèvera contre un homme pour l'accuser d'un méfait, et que les deux hommes entre lesquels aura lieu la contestation auront comparu en présence de l'Eternel, en présence des sacrificateurs et des juges qu'il y aura en ce moment-là, et que les juges auront fait avec soin une enquête, et voici ce témoin se trouve être un faux témoin, il a fait une fausse déposition contre son frère, vous lui ferez subir ce qu'il avait dessein de faire subir à son frère, et tu ôteras le mal du milieu de toi. Et les autres entendront et craindront, et l'on ne commettra plus une pareille méchanceté au milieu de toi. Ton œil sera sans pitié : vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied. Lorsque tu sortiras pour combattre contre tes ennemis et que tu verras chevaux et chariots, une armée plus nombreuse que toi, tu n'auras pas peur d'eux, car l'Eternel ton Dieu est avec toi, lui qui t'a fait monter du pays d'Egypte. Et quand vous vous préparerez au combat, le sacrificateur s'avancera et parlera au peuple, et il leur dira : Ecoute, Israël ! Vous vous préparez à combattre vos ennemis. Que votre cœur ne faiblisse point ; ne craignez point, ne tremblez point et ne soyez point terrifiés par eux, car l'Eternel votre Dieu marche avec vous pour combattre pour vous contre vos ennemis, afin de vous délivrer. Ensuite les préposés parleront au peuple en disant : Qui est-ce qui a bâti une maison neuve et n'en a pas encore pris possession ? Qu'il s'en aille et retourne chez lui, de peur qu'il ne meure dans la bataille et qu'un autre n'en prenne possession. Et qui est-ce qui a planté une vigne et n'en a pas encore joui ? Qu'il s'en aille et retourne chez lui, de peur qu'il ne meure dans la bataille et qu'un autre n'en jouisse. Et qui est-ce qui s'est fiancé à une femme et ne l'a pas encore épousée ? Qu'il s'en aille et retourne chez lui, de peur qu'il ne meure dans la bataille et qu'un autre ne l'épouse. Et les préposés parleront encore au peuple et diront : Qui est-ce qui a peur et sent son cœur faiblir ? Qu'il s'en aille et retourne chez lui, et que le cœur de ses frères ne se fonde pas comme le sien. Et quand les préposés auront fini de parler au peuple, on placera les chefs des troupes à la tête du peuple. Quand tu t'approcheras d'une ville pour l'attaquer, tu lui offriras de faire la paix. Et si elle consent à la paix et t'ouvre ses portes, tout le peuple qui s'y trouve te sera tributaire et te servira. Que si elle refuse la paix et veut la guerre avec toi, tu l'assiégeras ; et l'Eternel ton Dieu la livrera en ton pouvoir, et tu feras passer tous les mâles au fil de l'épée. Mais les femmes, les enfants, le bétail et tout ce qui sera dans la ville, tout son butin, tu le prendras pour toi, et tu mangeras les dépouilles de tes ennemis, que l'Eternel ton Dieu t'aura données. C'est ainsi que tu agiras à l'égard de toutes les villes situées bien loin de chez toi et qui ne sont pas du nombre des villes de ces peuples-ci. Mais quant aux villes de ces peuples que l'Eternel ton Dieu te donne en héritage, tu n'y laisseras pas vivre une âme. Car tu voueras à l'interdit les Héthiens, les Amorrhéens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens, comme l'Eternel ton Dieu te l'a commandé, afin qu'ils ne vous apprennent pas à agir suivant toutes les pratiques abominables auxquelles ils se livrent envers leurs dieux et que vous ne péchiez pas contre l'Eternel votre Dieu. Lorsque tu assiégeras longtemps une ville que tu attaques pour t'en emparer, tu n'en détruiras pas les arbres en y portant la hache ; tu en mangeras le fruit et tu ne les abattras pas, (car l'arbre des champs, c'est l'homme), pour les mettre devant toi dans le siège. Ce ne sont que les arbres dont tu sais qu'ils ne sont pas des arbres fruitiers que tu pourras détruire et abattre, et dont tu pourras faire des machines de siège contre la ville qui est en guerre avec toi jusqu'à ce qu'elle succombe. Si l'on trouve sur le sol que l'Eternel ton Dieu te donne pour le posséder un homme tué, gisant dans les champs, sans que l'on sache qui l'a frappé, tes Anciens et tes juges sortiront et mesureront la distance jusqu'aux villes situées à l'entour du lieu où est l'homme tué. Et les Anciens de la ville la plus rapprochée de l'homme tué prendront une génisse que l'on n'aura pas encore employée au travail et qui n'aura pas porté le joug. Puis les Anciens de cette ville feront descendre la génisse vers un ruisseau permanent, dans un lieu non labouré ni ensemencé, et là ils lui briseront la nuque dans le ruisseau. Et les sacrificateurs fils de Lévi s'approcheront, car ce sont eux que l'Eternel ton Dieu a choisis pour le servir et pour bénir au nom de l'Eternel, et ils prononcent sur toute contestation et sur toute blessure. Et tous les Anciens de cette ville-là, comme les plus voisins du cadavre, laveront leurs mains sur la génisse dont on aura brisé la nuque dans le ravin. Et prenant la parole, ils diront : Nos mains n'ont pas répandu ce sang, et nos yeux ne l'ont pas vu répandre. Pardonne à ton peuple d'Israël, que tu as racheté, ô Eternel, et n'impute pas le sang innocent à ton peuple d'Israël ! Et la propitiation sera faite pour eux pour le sang. Et toi, tu ôteras le sang innocent du milieu de toi, car tu auras fait ce qui est juste aux yeux de l'Eternel. Quand tu sortiras pour faire la guerre à tes ennemis et que l'Eternel ton Dieu les aura livrés entre tes mains et que tu leur feras des prisonniers, si tu vois parmi les captifs une belle femme et que tu t'éprennes d'elle et que tu veuilles la prendre pour femme, tu l'introduiras dans ta maison, elle se rasera la tête et se coupera les ongles, elle ôtera le vêtement qu'elle portait dans sa captivité, elle demeurera dans ta maison et pleurera son père et sa mère pendant un mois ; après cela tu viendras vers elle, tu seras son mari et elle sera ta femme, S'il arrive qu'elle cesse de te plaire, tu la renverras, libre de sa personne, et tu ne pourras pas la vendre pour de l'argent ; tu ne la traiteras pas comme esclave, après l'avoir eue pour femme. Quand un homme aura deux femmes, l'une aimée et l'autre haïe, et qu'elles lui auront enfanté des fils, tant celle qui est aimée que celle qui est haïe, si le fils premier-né est le fils de celle qui est haïe, le jour où il donnera en héritage à ses fils ce qu'il possède, il ne pourra pas élever au rang de premier-né le fils de celle qui est aimée, de préférence au fils de la femme qui est haïe. Il reconnaîtra comme premier-né le fils de celle qui est haïe pour lui donner une portion double de tout ce qui se trouvera lui appartenir ; car c'est lui qui est les prémices de sa vigueur : c'est à lui qu'est le droit d'aînesse. Si un homme a un fils indocile et rebelle, n'obéissant point à la voix de son père ni à la voix de sa mère, et qu'ils le châtient, et que lui ne les écoute pas, son père et sa mère le saisiront et le mèneront devant les Anciens de sa ville et à la porte du lieu où il habite, et ils diront aux Anciens de la ville : Notre fils que voici est indocile et rebelle, il n'obéit pas à notre voix, il est dissipateur et ivrogne. Et tous les hommes de sa ville le lapideront, et il mourra, et tu ôteras le mal du milieu de toi, et tout Israël l'apprendra et craindra. Quand un homme ayant commis un crime digne de mort aura été mis à mort et que tu l'auras pendu à un bois, son cadavre ne passera pas la nuit sur le bois ; tu ne manqueras pas de l'enterrer le jour même, car un pendu est malédiction de Dieu, et tu ne souilleras pas ton pays, que l'Eternel ton Dieu te donne en héritage. Si tu vois le bœuf de ton frère ou sa brebis égarés, tu ne t'en détourneras point ; tu ne manqueras pas de les reconduire à ton frère. Et si ton frère n'habite pas près de toi et que tu ne le connaisses pas, tu recueilleras l'animal dans ta maison ; il restera chez toi jusqu'à ce que ton frère vienne le chercher, et tu le lui rendras. Tu feras de même pour son âne, tu feras de même pour son manteau, tu feras de même pour tout objet que ton frère aura perdu et que tu trouveras ; tu ne dois pas t'en détourner. Si tu vois l'âne de ton frère ou son bœuf s'abattre dans le chemin, tu ne te détourneras point d'eux ; tu ne manqueras pas de l'aider à les relever. Une femme ne portera pas un habit d'homme, et un homme ne se vêtira pas d'un vêtement de femme, car quiconque fait cela est en abomination à l'Eternel. Si en chemin tu rencontres un nid d'oiseaux sur quelque arbre ou à terre, avec des petits ou des œufs, la mère reposant sur les petits ou sur les œufs, tu ne prendras pas la mère avec sa couvée, tu ne manqueras pas de laisser s'envoler la mère, et tu pourras prendre les petits, afin qu'il t'en arrive du bien et que tu prolonges tes jours. Quand tu bâtiras une maison neuve, tu feras une balustrade autour de ton toit et tu n'attacheras pas à la maison [une responsabilité de] sang si quelqu'un venait à tomber de là. Tu n'ensemenceras pas ta vigne de deux sortes de graines ; autrement le tout, la graine semée et le produit de la vigne, appartiendra au sanctuaire. Tu ne laboureras pas avec un bœuf et un âne attelés ensemble. Tu ne porteras pas un vêtement fait d'un tissu mélangé de laine et de lin réunis. Tu te feras des glands, que tu mettras aux quatre coins du vêtement dont tu te couvriras. Si un homme épouse une femme et vient vers elle et la prend en haine et lui attribue des choses propres à la déshonorer et lui fait un mauvais renom, en disant : Cette femme, je l'ai épousée, je suis venu vers elle, et je ne l'ai pas trouvée vierge ! le père de la jeune femme et sa mère prendront les signes de la virginité de la jeune femme et les produiront devant les Anciens de la ville, à la porte. Et le père de la jeune femme dira aux Anciens : J'ai donné ma fille pour femme à cet homme, et il l'a prise en haine, et voici il lui attribue des choses déshonorantes, disant : Je n'ai pas trouvé ta fille vierge. Or voici les signes de virginité de ma fille. Et ils déploieront le drap devant les Anciens de la ville. Et les Anciens de cette ville prendront l'homme et le châtieront. Et parce qu'il a attenté à la réputation d'une vierge d'Israël, ils lui imposeront une amende de cent pièces d'argent et ils les donneront au père de la jeune femme ; et elle sera sa femme, et il ne pourra pas la répudier, tant qu'il vivra. Mais si le fait est vrai, et que la jeune femme ne soit pas trouvée vierge, on conduira la jeune femme à l'entrée de la maison de son père, et les gens de sa ville la lapideront, et elle mourra, parce qu'elle a commis une chose infâme en Israël en se prostituant dans la maison de son père. Et tu ôteras le mal du milieu de toi. Si l'on trouve un homme couché avec une femme mariée, ils mourront tous deux, l'homme qui a couché avec la femme et la femme aussi, et tu ôteras le mal d'Israël. Si une jeune fille vierge est fiancée et qu'un homme la rencontre dans la ville et couche avec elle, vous les amènerez tous deux à la porte de cette ville-là, vous les lapiderez, et ils mourront, la jeune fille, parce qu'elle n'a pas crié dans la ville, et l'homme parce qu'il a déshonoré la femme de son prochain. Et tu ôteras le mal du milieu de toi. Et si c'est dans les champs que l'homme rencontre la jeune fille fiancée, et qu'il lui fasse violence et couche avec elle, l'homme qui aura couché avec elle mourra seul. Quant à la jeune fille, tu ne lui feras rien ; elle n'est pas coupable d'un crime digne de mort, car c'est comme lorsqu'un homme s'élève contre son prochain et le tue ; c'est un cas pareil. En effet, c'est dans les champs qu'il l'a rencontrée ; la jeune fille fiancée aura crié, et personne n'est venu à son secours. Si un homme rencontre une jeune fille vierge non fiancée, la saisit et couche avec elle et qu'on les surprenne, l'homme qui a couché avec elle donnera au père de la jeune fille cinquante pièces d'argent, et elle sera sa femme, parce qu'il l'a violée ; il ne pourra pas la répudier, tant qu'il vivra. Nul ne prendra la femme de son père et ne soulèvera la couverture de son père. Celui dont les organes ont été broyés ou coupés n'entrera pas dans l'assemblée de l'Eternel. Celui qui est issu d'une union illicite n'entrera pas dans l'assemblée de l'Eternel ; même sa dixième génération n'entrera pas dans l'assemblée de l'Eternel. L'Ammonite et le Moabite n'entreront pas dans l'assemblée de l'Eternel ; même leur dixième génération n'entrera pas dans l'assemblée de l'Eternel ; ils n'y entreront jamais, parce qu'ils ne sont pas venus au-devant de vous avec du pain et de l'eau sur le chemin, quand vous sortiez d'Egypte, et parce qu'ils ont fait venir à prix d'argent contre toi Balaam, fils de Béor, de Péthor en Mésopotamie, pour qu'il te maudit. Mais l'Eternel ton Dieu n'a pas voulu écouter Balaam, et l'Eternel ton Dieu a changé pour toi la malédiction en bénédiction, car l'Eternel ton Dieu t'aime. Tu ne chercheras ni leur paix, ni leur bien, tant que tu vivras, à perpétuité. Tu n'auras pas en abomination l'Edomite, car il est ton frère ; tu n'auras point en abomination l'Egyptien, car tu as séjourné dans son pays. Les fils qui leur naîtront à la troisième génération entreront dans l'assemblée de l'Eternel. Quand tu sortiras et camperas contre tes ennemis, tu te garderas de toute chose mauvaise. S'il y a chez toi un homme qui ne soit pas pur à cause d'un accident nocturne, il sortira du camp ; il ne rentrera point dans le camp ; sur le soir il se plongera dans l'eau, et au coucher du soleil il rentrera dans le camp. Tu auras un lieu à part en dehors du camp, et c'est là que tu sortiras, et tu auras une pelle dans ton équipement, et quand tu iras t'asseoir à l'écart, tu creuseras avec cet instrument, et, en partant, tu recouvriras tes excréments. Car l'Eternel ton Dieu marche au milieu de ton camp pour te couvrir de son ombre et pour te livrer tes ennemis ; ton camp sera saint ; et il ne verra chez toi rien de malséant qui l'oblige à se retirer de toi. Tu ne livreras pas à son maître un esclave qui se sera sauvé chez toi d'auprès de son maître ; il demeurera avec toi au milieu de ton pays, dans le lieu qu'il choisira, dans celle de tes villes où il se trouvera bien ; tu ne l'opprimeras point. Il n'y aura point de prostituée parmi les filles d'Israël, et il n'y aura point de prostitué parmi les fils d'Israël. Tu n'apporteras pas le salaire d'une courtisane ou le prix de vente d'un chien dans la maison de l'Eternel ton Dieu pour l'accomplissement de quelque vœu que ce soit ; car l'un et l'autre sont en abomination à l'Eternel ton Dieu. Tu n'exigeras de ton frère aucun intérêt, ni pour argent, ni pour denrée, ni pour rien de ce qui se prête à intérêt. De l'étranger tu peux exiger un intérêt, mais de ton frère tu n'en exigeras point, afin que l'Eternel ton Dieu te bénisse dans tout ce que tu entreprendras dans le pays où tu vas entrer pour en prendre possession. Quand tu auras fait un vœu à l'Eternel ton Dieu, tu ne différeras point de l'accomplir, car l'Eternel ton Dieu ne manquerait pas de t'en demander compte, et tu serais trouvé coupable. Si tu t'abstiens de faire des vœux, tu ne seras pas coupable pour cela. Mais la parole sortie de tes lèvres, tu dois la tenir et l'accomplir, conformément au vœu que tu auras fait librement à l'Eternel ton Dieu et que tu auras prononcé de ta bouche. Quand tu entreras dans la vigne de ton prochain, tu mangeras des raisins selon ton appétit et t'en rassasieras, mais tu n'en mettras pas dans ton panier. Quand tu entreras dans les blés de ton prochain, tu arracheras des épis avec la main, mais tu ne porteras pas la faucille sur les blés de ton prochain. Quand un homme aura pris une femme et qu'il sera devenu son mari, si elle ne trouve pas grâce à ses yeux parce qu'il a trouvé en elle quelque chose de repoussant, et qu'il lui écrive une lettre de divorce, la lui mette en main et la renvoie de chez lui, et qu'après être sortie de chez lui, elle aille et devienne la femme d'un autre homme, et que ce second mari la prenne en aversion, et lui écrive une lettre de divorce et la lui mette en main et la renvoie de chez lui, et que ce second mari qui l'a prise pour femme meure, le premier mari, qui l'a renvoyée, ne pourra pas la reprendre pour femme après qu'elle s'est laissé souiller, car ce serait une abomination aux yeux de l'Eternel, et tu ne chargeras pas de péché le pays que l'Eternel ton Dieu te donne en héritage. Lorsqu'un homme sera nouvellement marié, il n'ira point à la guerre, et on ne lui imposera aucune charge ; il sera libre de se consacrer à sa maison pendant un an, et il réjouira la femme qu'il aura prise. On ne prendra pas en gage les deux meules, ni même seulement la meule de dessus, car ce serait prendre en gage la vie. S'il se trouve qu'un homme ait enlevé l'un de ses frères d'entre les fils d'Israël et en ait fait son esclave ou le vende, ce ravisseur mourra, et tu ôteras la mal du milieu de toi. Prends garde à la plaie de la lèpre pour observer très soigneusement et mettre en pratique [ce qui la concerne] ; tout ce que vous ordonneront les sacrificateurs lévitiques conformément à ce que je leur ai prescrit, vous l'observerez, pour le mettre en pratique. Souviens-toi de ce qu'a fait l'Eternel ton Dieu à Marie pendant le voyage, lors de votre sortie d'Egypte. Si tu fais à ton prochain un prêt quelconque, tu n'entreras point dans sa maison pour prendre de lui son gage ; tu attendras dehors, et celui auquel tu fais le prêt t'apportera le gage dehors. Et si cet homme est pauvre, tu ne te coucheras pas en ayant sur toi son gage. Tu ne manqueras pas de lui rendre le gage au coucher du soleil ; il couchera dans son manteau et te bénira, et ce sera là une justice pour toi aux yeux de l'Eternel ton Dieu. Tu ne fouleras pas le mercenaire pauvre et indigent d'entre tes frères ou d'entre les étrangers qui seront dans ton pays, dans tes portes ; le jour même tu lui donneras son salaire, et le soleil ne se couchera pas sur cette dette, car il est pauvre et c'est à quoi son âme s'attend ; autrement il criera contre toi à l'Eternel, et il y aura du péché en toi. Les pères ne seront pas mis à mort pour les enfants, et les enfants ne seront pas mis à mort pour les pères ; c'est pour son propre péché que l'on sera mis à mort. Tu ne feras pas fléchir le droit d'un étranger ni d'un orphelin, et tu ne prendras point en gage le vêtement d'une veuve. Et tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, et que l'Eternel ton Dieu t'a racheté de là ; c'est pourquoi je te commande d'agir ainsi. Quand tu feras ta moisson dans ton champ, si tu oublies une gerbe au champ, tu ne retourneras pas pour la prendre ; elle sera pour l'étranger, pour l'orphelin et pour la veuve, afin que l'Eternel ton Dieu te bénisse dans toutes les œuvres de tes mains. Quand fui secoueras ton olivier, tu ne fouilleras pas après coup [les branches] ; ce sera pour l'étranger, pour l'orphelin et pour la veuve. Quand tu vendangeras ta vigne, tu ne grapilleras pas après coup ce sera pour l'étranger, pour l'orphelin et pour la veuve. Et tu te souviendras que tu as été esclave au pays d'Egypte ; c'est pourquoi je te commande d'agir ainsi. Quand des hommes auront entre eux une contestation et qu'ils se seront présentés devant les juges, et qu'on les aura jugés, et absous l'innocent et condamné le coupable, si le coupable a mérité d'être battu, le juge le fera étendre par terre et battre en sa présence d'un nombre de coups proportionné à la gravité de sa faute. Il ne lui infligera pas plus de quarante coups, de peur que, si on continuait à le frapper beaucoup au-delà, ton frère ne fût avili à tes yeux. Tu n'emmuselleras point le bœuf, quand il foule le grain. Si des frères demeurent ensemble et que l'un d'eux meure sans laisser de fils, la femme du défunt ne se mariera pas au dehors, à un étranger ; son beau-frère ira vers elle, la prendra pour femme et l'épousera selon le devoir du beau-frère ; et le premier-né qu'elle enfantera fera revivre le nom du frère défunt, et ce nom ne sera pas effacé d'Israël. Et s'il ne plaît pas à cet homme de prendre sa belle-sœur, celle-ci montera à la porte vers les Anciens et dira : Mon beau-frère refuse de faire revivre le nom de son frère en Israël ; il ne veut pas m'épouser selon le devoir du beau-frère. Et les Anciens de sa ville l'appelleront et lui parleront. Et s'il persiste et dit : Il ne me plaît pas de la prendre... sa belle-sœur s'approchera de lui en présence des Anciens, lui ôtera son soulier du pied et lui crachera au visage ; puis elle prendra la parole et dira : Qu'ainsi soit fait à l'homme qui ne bâtit pas la maison de son frère ! Et le nom [de sa famille] sera en Israël la maison du déchaussé. Quand des hommes se battront ensemble, un homme et son frère, si la femme de l'un d'eux s'approche pour délivrer son mari de la main de celui qui le frappe et qu'elle avance sa main et saisisse ce dernier par les parties honteuses, tu lui couperas la main ton œil sera sans pitié. Tu n'auras pas dans ton sac deux poids, un grand et un petit. Tu n'auras pas dans ta maison deux éphas, un grand et un petit. Tu auras un poids exact et juste, tu auras un épha exact et juste, afin que tes jours soient prolongés sur la terre que l'Eternel ton Dieu te donne. Car quiconque fait ces choses, quiconque commet iniquité, est en abomination à l'Eternel ton Dieu. Souviens-toi de ce que te fit Amalek, dans le trajet à votre sortie d'Egypte, comment il t'attaqua en route et tomba sur les traînards derrière toi, et toi tu étais fatigué et épuisé, et il n'eut aucune crainte de Dieu. Quand l'Eternel ton Dieu t'aura donné du repos, te délivrant de tous tes ennemis d'alentour, dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne en héritage pour le posséder, tu effaceras la mémoire d'Amalek de dessous les cieux : ne l'oublie point. Quand tu seras entré dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne en héritage, que tu en auras pris possession et y seras établi, tu prendras les prémices de tous les fruits du sol que tu auras récoltés dans ton pays que l'Eternel ton Dieu te donne, tu les mettras dans une corbeille, et tu iras au lieu que l'Eternel ton Dieu aura choisi pour y faire habiter son nom. Tu viendras vers le sacrificateur qui sera en charge en ces jours-là, et tu lui diras : Je déclare aujourd'hui à l'Eternel ton Dieu que je suis entré dans le pays que l'Eternel a juré à nos pères de nous donner. Et le sacrificateur prendra la corbeille de ta main et la déposera devant l'autel de l'Eternel ton Dieu. Et tu prendras la parole, et tu diras devant l'Eternel ton Dieu : Mon père était un Araméen prêt à périr ; et il descendit en Egypte avec peu de gens et il y vécut en étranger, et il devint là une nation grande, puissante et nombreuse. Et les Egyptiens nous maltraitèrent, nous opprimèrent et nous imposèrent un dur servage. Et nous criâmes à l'Eternel, le Dieu de nos pères, et l'Eternel entendit notre voix et vit notre misère, notre labeur et notre oppression, et l'Eternel nous fit sortir d'Egypte à main forte et à bras étendu, par une grande terreur, avec des signes et des miracles. Et il nous a fait venir en ce lieu et nous a donné cette terre, terre découlant de lait et de miel. Et maintenant voici, j'ai apporté les prémices des fruits du sol que tu m'as donné, ô Eternel ! Tu les déposeras devant l'Eternel ton Dieu, et tu te prosterneras devant l'Eternel ton Dieu. Et tu te réjouiras avec le Lévite et l'étranger qui sera au milieu de toi de tous les biens que t'aura donnés l'Eternel ton Dieu, à toi et à ta maison. Quand tu auras achevé de prélever toute la dîme de tes produits la troisième année, l'année de la dîme, et que tu l'auras donnée au Lévite, à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve, et qu'ils auront mangé dans tes portes et se seront rassasiés, tu diras devant l'Eternel ton Dieu : J'ai ôté de ma maison ce qui était consacré, et je l'ai donné au Lévite, à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve, conformément à l'ordre que tu m'as donné ; je n'ai transgressé aucun de tes commandements, et je ne les ai point oubliés. Je n'ai point mangé de ces choses pendant mon deuil, je n'en ai rien ôté en état d'impureté, je n'en ai rien donné pour un mort ; j'ai obéi à la voix de l'Eternel mon Dieu, j'ai agi conformément à tout ce que tu m'as prescrit. Regarde de ta demeure sainte, des cieux, et bénis ton peuple d'Israël et le sol que tu nous as donné, le rendant tel que tu l'as juré à nos pères, une terre découlant de lait et de miel. Aujourd'hui, l'Eternel ton Dieu te commande de pratiquer ces lois et ces ordonnances. Tu les garderas et les pratiqueras de tout ton cœur et de toute ton âme. Tu as fait déclarer aujourd'hui par l'Eternel qu'il serait ton Dieu, toi t'engageant [de ton côté] à marcher dans ses voies, à garder ses statuts, ses ordonnances et ses commandements et à obéir à sa voix. Et l'Eternel a fait déclarer aujourd'hui par toi que tu lui serais un peuple particulier, ainsi qu'il te l'a dit, obéissant à tous ses commandements, lui s'engageant [de son côté] à t'élever au-dessus de toutes les nations qu'il a faites, en gloire, en renommée et en éclat, en sorte que tu sois un peuple saint à l'Eternel ton Dieu, comme il te l'a dit. Et Moïse, avec les Anciens d'Israël, donna des ordres au peuple en disant : Vous observerez tout le commandement que je vous donne aujourd'hui. Lorsque vous aurez passé le Jourdain pour entrer dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne, tu te dresseras de grandes pierres, et tu les enduiras de chaux. Et tu écriras sur elles toutes les paroles de cette loi, quand tu auras passé, afin que tu t'établisses dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne, pays découlant de lait et de miel, comme te l'a dit l'Eternel, le Dieu de tes pères. Quand donc vous aurez passé le Jourdain, vous dresserez sur le mont Ebal ces pierres au sujet desquelles je vous donne aujourd'hui cet ordre, et tu les enduiras de chaux. Et tu bâtiras là un autel à l'Eternel ton Dieu, un autel de pierres sur lesquelles tu ne porteras pas le fer. C'est en pierres brutes que tu bâtiras l'autel de l'Eternel ton Dieu, et tu offriras sur cet autel des holocaustes à l'Eternel ton Dieu. Tu offriras aussi des sacrifices d'actions de grâces, et tu mangeras là et tu te réjouiras en présence de l'Eternel ton Dieu. Et tu écriras sur ces pierres toutes les paroles de cette loi bien distinctement. Et Moïse, avec les sacrificateurs lévitiques, parla ainsi à tout Israël : Fais silence et écoute, ô Israël ! En ce jour-ci tu es devenu le peuple de l'Eternel ton Dieu. Tu obéiras donc à la voix de l'Eternel ton Dieu, et tu accompliras ses commandements et ses statuts que je te prescris aujourd'hui. Et Moïse donna en ce jour-là au peuple l'ordre suivant : Ceux-ci se tiendront sur le mont Garizim pour bénir le peuple, lorsque vous aurez passé le Jourdain : Siméon, Lévi, Juda, Issacar, Joseph et Benjamin. Et ceux-ci se tiendront sur le mont Ebal pour maudire : Ruben, Gad, Asser, Zabulon, Dan et Nephthali. Et les Lévites prendront la parole et diront d'une voix haute à tout homme d'Israël : Maudit, l'homme qui fait une image taillée ou une image de fonte, exécration de l'Eternel, œuvre de main d'artisan, et qui la place dans un lieu secret ! Et tout le peuple répondra et dira Amen ! Maudit, celui qui traite avec mépris son père ou sa mère ! Et tout le peuple dira : Amen ! Maudit, celui qui déplace la borne de son prochain ! Et tout le peuple dira : Amen ! Maudit, celui qui fait égarer un aveugle en son chemin ! Et tout le peuple dira : Amen ! Maudit, celui qui fait fléchir le droit de l'étranger, de l'orphelin et de la veuve ! Et tout le peuple dira : Amen ! Maudit, celui qui couche avec la femme de son père, car il soulève la couverture de son père ! Et tout le peuple dira : Amen ! Maudit, celui qui couche avec une bête quelconque ! Et tout le peuple dira : Amen ! Maudit, celui qui couche avec sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère ! Et tout le peuple dira : Amen ! Maudit, celui qui couche avec sa belle-mère ! Et tout le peuple dira : Amen ! Maudit, celui qui frappe son prochain en secret ! Et tout le peuple dira : Amen ! Maudit, celui qui reçoit un présent pour frapper une vie, verser un sang innocent ! Et tout le peuple dira : Amen ! Maudit, quiconque ne maintient pas les paroles de cette loi, en les accomplissant ! Et tout le peuple dira : Amen ! Et il arrivera que si tu obéis exactement à la voix de l'Eternel ton Dieu, en ayant soin de mettre en pratique tous les commandements que je te prescris aujourd'hui, l'Eternel ton Dieu t'élèvera par dessus toutes les nations de la terre. Et toutes les bénédictions que voici viendront sur toi et seront ton partage, si tu obéis à la voix de l'Eternel ton Dieu. Tu seras béni dans la ville et tu seras béni dans les champs. Béni sera le fruit de tes entrailles et le fruit de ton sol et le fruit de tes troupeaux, la progéniture de tes taureaux et les portées de ton petit bétail. Bénies seront ta corbeille et ta maie. Tu seras béni à ton entrée et tu seras béni à ta sortie. L'Eternel fera que les ennemis qui s'élèveront contre toi seront mis en déroute devant toi ; ils sortiront contre toi par un seul chemin, et par sept chemins ils s'enfuiront devant toi. Par l'ordre de l'Eternel tu auras la bénédiction avec toi dans tes greniers et dans tout ce à quoi tu mettras la main ; il te bénira dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne. L'Eternel te maintiendra pour lui comme un peuple saint, ainsi qu'il te l'a juré, si tu gardes les commandements de l'Eternel ton Dieu et si tu marches dans ses voies ; et tous les peuples de la terre verront que le nom de l'Eternel est prononcé sur toi, et ils te craindront. Et l'Eternel te fera déborder de biens par le fruit de tes entrailles, le fruit de tes troupeaux et le fruit de ton sol, sur le sol que l'Eternel a juré à tes pères de te donner. L'Eternel t'ouvrira son bon trésor, le ciel, pour donner en son temps la pluie à la terre et pour bénir toute l'œuvre de tes mains, et tu prêteras à de nombreuses nations, mais toi tu n'emprunteras pas. L'Eternel te mettra à la tête et non à la queue, tu ne seras jamais qu'en haut, et tu ne seras jamais en bas, si tu obéis aux commandements de l'Eternel ton Dieu que je te prescris aujourd'hui, les observant et les mettant en pratique, et si tu ne te détournes ni à droite ni à gauche de toutes les paroles que je te prescris aujourd'hui, pour suivre d'autres dieux et les servir. Et il arrivera que si tu n'obéis pas à la voix de l'Eternel ton Dieu pour avoir soin de mettre en pratique tous ses commandements et ses statuts que je te prescris aujourd'hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et t'atteindront. Tu seras maudit dans la ville et tu seras maudit dans les champs. Maudites seront ta corbeille et ta maie ; maudits, le fruit de tes entrailles et le fruit de ton sol, la progéniture de tes taureaux et les portées de ton menu bétail. Maudit seras-tu à ton entrée et maudit à ta sortie. L'Eternel enverra contre toi la malédiction, le trouble et la menace sur tout ce que tu entreprendras et que tu feras, jusqu'à ce que tu sois détruit, tellement que tu périsses bientôt à cause de tes mauvaises actions par lesquelles tu m'auras abandonné. L'Eternel fera que la peste s'attache à toi jusqu'à ce qu'elle t'ait consumé de dessus la terre où tu vas entrer pour en prendre possession. L'Eternel te frappera de langueur, de fièvre, d'inflammation, de marasme, de sécheresse, de jaunisse et de charbon, qui te poursuivront jusqu'à ce que tu périsses. Ton ciel sur ta tête sera d'airain, et la terre sous tes pieds sera de fer. L'Eternel enverra pour pluie sur ton pays de la poussière et du sable, qui descendront du ciel sur toi jusqu'à ce que tu sois détruit. L'Eternel fera que tu sois battu en présence de tes ennemis ; tu sortiras contre eux par un seul chemin, et par sept chemins tu fuiras devant eux, et tu seras un objet d'étonnement pour tous les royaumes de la terre. Ton cadavre servira de pâture à tous les oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre, et personne ne les chassera. L'Eternel te frappera de l'ulcère d'Egypte, d'hémorroïdes, de gale et de dartres dont tu ne pourras guérir. L'Eternel te frappera de délire, d'aveuglement et d'égarement d'esprit, et tu iras à tâtons en plein midi, comme tâtonne un aveugle dans l'obscurité, et tu ne réussiras pas dans tes voies : tu ne seras qu'opprimé et dépouillé tous les jours, et personne pour te secourir ! Tu te fianceras à une femme, et un autre homme la possédera ; tu bâtiras une maison, et tu n'y habiteras pas ; tu planteras une vigne, et tu n'en jouiras pas. Ton bœuf sera égorgé sous tes yeux, et tu n'en mangeras pas ; ton âne te sera enlevé en ta présence, et il ne te reviendra pas ; ton petit bétail sera livré à tes ennemis, et personne ne viendra à ton secours. Tes fils et tes filles seront livrés à un peuple étranger ; tes yeux le verront et languiront après eux tout le jour, et ta main sera impuissante. Et un peuple que tu ne connaissais pas mangera le fruit de ton sol et tout le produit de ton labeur, et tu ne seras qu'opprimé et écrasé tous les jours. Et tu deviendras fou à la vue de tout ce qu'il te faudra voir de tes yeux. L'Eternel te frappera aux genoux et aux cuisses d'un ulcère malin dont tu ne pourras guérir et qui te couvrira de la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête. L'Eternel te fera marcher, toi et ton roi que tu auras établi sur toi, vers une nation que tu n'auras pas connue, ni toi, ni tes pères, et là tu serviras d'autres dieux, du bois et de la pierre. Et tu deviendras un sujet d'étonnement, de fable et de sarcasme parmi tous les peuples chez lesquels te conduira l'Eternel. Tu porteras beaucoup de semence aux champs, et tu recueilleras peu, car la sauterelle la dévorera. Tu planteras et tu cultiveras des vignes, et tu ne boiras et tu ne récolteras pas de vin, car le ver les dévorera. Tu auras des oliviers sur tout ton territoire, et tu ne t'oindras pas d'huile, car tes olives tomberont. Tu engendreras des fils et des filles, et ils ne seront pas à toi, car ils iront en captivité. Le hanneton s'emparera de tous tes arbres et des fruits de ton sol. L'étranger qui sera chez toi montera toujours plus haut au-dessus de toi, et toi, tu descendras toujours plus bas ; c'est lui qui te prêtera, et toi tu ne lui prêteras pas ; c'est lui qui sera en tête et toi à la queue. Toutes ces malédictions viendront sur toi ; elles te poursuivront et t'atteindront, jusqu'à ce que tu sois exterminé, parce que tu n'auras pas obéi à la voix de l'Eternel ton Dieu, pour observer ses commandements et ses statuts qu'il t'a prescrits. Elles seront pour toi et pour ta postérité un signe et un prodige à jamais. Parce que tu n'auras pas servi l'Eternel ton Dieu avec joie et de bon cœur à cause de l'abondance de toutes choses, tu serviras tes ennemis, que l'Eternel enverra contre toi, dans la faim, dans la soif, dans la nudité et dans la disette de toutes choses, et il mettra un joug de fer sur ton cou jusqu'à ce qu'il t'ait exterminé. L'Eternel fera lever contre toi une nation lointaine venant des extrémités de la terre, rapide comme l'aigle en son vol, nation dont tu n'entendras point la langue, nation inexorable, qui n'aura point d'égards pour le vieillard et point de pitié pour l'enfant. Elle mangera le fruit de tes troupeaux et le fruit de ton sol, jusqu'à ce que tu sois exterminé ; car elle ne te laissera ni blé, ni moût, ni huile, ni la progéniture de tes vaches et les portées de ton menu bétail, jusqu'à ce qu'elle t'ait fait périr. Elle t'assiégera dans toutes tes villes jusqu'à ce que tombent dans tout ton pays ces murailles hautes et fortes dans lesquelles tu auras mis ta confiance ; elle t'assiégera dans toutes tes villes, dans tout le pays que l'Eternel ton Dieu t'aura donné. Et dans la détresse et dans les étreintes dont t'étreindra ton ennemi, tu mangeras le fruit de tes entrailles, la chair de tes fils et de tes filles que t'aura donnés l'Eternel ton Dieu. L'homme le plus délicat et le plus voluptueux d'entre vous regardera d'un œil méchant son frère, la femme qui repose sur son sein, ce qui lui restera encore d'enfants, ne voulant donner à aucun d'eux de la chair de ses enfants dont il se nourrira, parce qu'il ne lui restera rien du tout dans la détresse et les étreintes dont t'étreindra ton ennemi dans toutes tes villes. La femme la plus délicate et la plus voluptueuse parmi vous, trop délicate et trop voluptueuse pour essayer de poser à terre la plante de son pied, regardera d'un œil méchant le mari qui repose sur son sein, ainsi que son fils et sa fille, pour ne rien leur donner de l'arrière-faix sorti d'entre ses pieds, ni des enfants qu'elle a mis au monde, car elle les mangera en secret dans sa disette de toute chose, dans la disette et les étreintes dont t'étreindra ton ennemi dans tes villes. Si tu n'as pas soin de mettre en pratique toutes les paroles de cette loi, écrites dans ce livre, de craindre ce nom glorieux et redoutable, l'Eternel ton Dieu, l'Eternel rendra extraordinaires les plaies dont il te frappera et dont il frappera ta postérité, plaies grandes et tenaces, maladies graves et tenaces. Il fera revenir sur toi toutes les maladies d'Egypte devant lesquelles tu tremblais, et elles s'attacheront à toi. De plus, toutes sortes de maladies et toutes sortes de plaies, qui ne sont pas nommées dans le livre de cette loi, viendront sur toi, envoyées par l'Eternel, jusqu'à ce que tu sois exterminé. Et vous serez réduits à un petit nombre, après avoir égalé en multitude les étoiles du ciel, parce que tu n'auras pas obéi à la voix de l'Eternel ton Dieu. Et il arrivera que, de même que l'Eternel prenait plaisir à vous faire du bien et à vous multiplier, ainsi l'Eternel prendra plaisir à vous faire périr et à vous exterminer, et vous serez arrachés de dessus le sol où tu vas entrer pour le posséder. Et l'Eternel te dispersera parmi tous les peuples, d'une extrémité de la terre à l'autre extrémité, et tu serviras là des dieux étrangers que ni toi, ni tes pères, n'aurez connus, du bois et de la pierre. Et parmi ces nations mêmes tu ne trouveras pas de repos, et il n'y aura pas de repos pour la plante de tes pieds ; l'Eternel te donnera là un cœur tremblant et des yeux éteints et une âme sans force, et ta vie sera comme en suspens devant toi ; tu trembleras nuit et jour, et tu ne seras pas sûr de ta vie. Le matin tu diras : Que ne suis-je au soir ! et le soir tu diras : Que ne suis-je au matin ! à cause de la crainte dont tremblera ton cœur et des choses que tu verras de tes yeux. Et l'Eternel te fera retourner en Egypte sur des navires, te faisant reprendre ce chemin dont je t'ai dit : Tu ne le verras plus...et là vous serez offerts en vente à vos ennemis comme esclaves et comme servantes, et il n'y aura personne qui vous achète. Voici les paroles de l'alliance que l'Eternel commanda à Moïse de traiter avec les fils d'Israël dans le pays de Moab, outre l'alliance qu'il avait traitée avec eux en Horeb. Et Moïse convoqua tout Israël et leur dit : Vous avez vu tout ce que l'Eternel a fait sous vos yeux dans le pays d'Egypte à Pharaon, à tous ses serviteurs et à tout son pays, les grandes épreuves que tes yeux ont vues, ces signes et ces grands prodiges. Mais jusqu'à ce jour l'Eternel ne vous a pas donné un cœur pour comprendre, des yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre. Je vous ai conduits pendant quarante ans dans le désert : vos vêtements ne se sont point usés sur vous, ta chaussure ne s'est point usée à ton pied ; vous n'avez point mangé de pain, et vous n'avez bu ni vin ni cervoise, afin que vous sachiez que moi, l'Eternel, je suis votre Dieu. Et vous êtes ainsi arrivés jusqu'en ce lieu. Et Sihon, roi de Hesbon, et Og, roi de Basan, sont sortis à notre rencontre pour nous combattre, et nous les avons battus. Nous avons pris leur territoire, et nous l'avons donné en propriété aux Rubénites, aux Gadites et à la moitié de la tribu de Manassé. Gardez donc les paroles de cette alliance et mettez-les en pratique, afin de réussir, dans tout ce que vous ferez. Vous vous présentez aujourd'hui devant l'Eternel votre Dieu, vous tous, vos chefs de tribus, vos Anciens, vos officiers, tous les hommes d'Israël, vos enfants, vos femmes et l'étranger qui est dans ton camp, depuis ton coupeur de bois jusqu'à ton puiseur d'eau, afin d'entrer dans l'alliance de l'Eternel ton Dieu, sous la foi de son serment, alliance que l'Eternel ton Dieu traite avec toi aujourd'hui, afin qu'il fasse aujourd'hui de toi son peuple et qu'il soit ton Dieu, comme il te l'a dit et comme il l'a juré à tes pères, Abrabaam, Isaac et Jacob. Et ce n'est pas avec vous seuls que je traite cette alliance, sous la foi de ce serment. C'est avec quiconque se tient ici aujourd'hui avec nous en présence de l'Eternel notre Dieu, et avec ceux qui ne sont pas ici avec nous aujourd'hui. Vous savez comment nous avons habité au pays d'Egypte et comment nous avons passé au milieu des nations parmi lesquelles vous avez passé ; et vous avez vu leurs abominations et leurs idoles immondes, bois et pierre, argent et or, qui sont chez elles. Ayez peur qu'il n'y ait parmi vous homme ou femme, ou famille, ou tribu, dont le cœur se détourne aujourd'hui de l'Eternel notre Dieu, pour aller servir les dieux de ces nations ; qu'il n'y ait chez vous une racine produisant enivrement et amertume ; qu'il n'arrive qu'en entendant les paroles de ce serment quelqu'un ne se flatte en son cœur en disant : J'aurai la paix quand même je marcherais dans l'obstination de mon cœur...de sorte que celui qui est assouvi entraîne celui qui a soif. L'Eternel ne consentira pas à lui pardonner, car alors la colère de l'Eternel et sa jalousie s'enflammeront contre cet homme ; et toute l'imprécation écrite dans ce livre reposera sur lui, et l'Eternel effacera son nom de dessous les cieux. Et l'Eternel le séparera, pour le livrer au malheur, d'entre toutes les tribus d'Israël, selon toutes les malédictions de l'alliance écrite dans ce livre de la loi. Et quand la génération à venir, vos fils qui viendront après vous, et l'étranger qui arrivera d'une terre lointaine, verront les fléaux et calamités dont l'Eternel aura frappé ce pays-là, terre de soufre et de sel, toute brûlée, sans semence ni produit, ni aucune herbe qui y croisse, comme le bouleversement de Sodome et de Gomorrhe, d'Adma et de Tséboïm, que l'Eternel bouleversa dans sa colère et dans sa fureur, et que tous ces peuples diront : Pourquoi l'Eternel a-t-il ainsi traité ce pays ? Pourquoi l'ardeur de cette grande colère ? On répondra : C'est parce qu'ils ont abandonné l'alliance de l'Eternel, le Dieu de leurs pères, qu'il avait traitée avec eux lorsqu'il les fit sortir du pays d'Egypte : et ils s'en sont allés et ils ont servi d'autres dieux et se sont prosternés devant eux, des dieux qu'ils ne connaissaient pas et qui ne leur avaient pas été donnés en partage. Et la colère de l'Eternel s'est enflammée contre ce pays pour faire venir sur lui toutes les malédictions écrites dans ce livre. Et l'Eternel les a arrachés de dessus leur sol avec colère, avec fureur et avec une grande indignation, et il les a jetés sur une autre terre, comme on le voit aujourd'hui... Les choses cachées sont pour l'Eternel notre Dieu, et les choses révélées sont pour nous et pour nos enfants à jamais, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi. Or quand toutes ces choses, que je mets devant toi, seront venues sur toi, la bénédiction et la malédiction, et que tu les auras prises de nouveau à cœur, au milieu de toutes les nations parmi lesquelles l'Eternel ton Dieu t'aura chassé, si tu reviens jusqu'à l'Eternel ton Dieu et que tu obéisses à sa voix de tout ton cœur et de toute ton âme, toi et tes enfants, selon tout ce que je te prescris aujourd'hui, l'Eternel ton Dieu fera revenir tes captifs et prendra pitié de toi, et il te rassemblera de nouveau d'entre tous les peuples parmi lesquels l'Eternel ton Dieu t'aura dispersé. Quand tes exilés seraient à l'extrémité des cieux, même de là l'Eternel ton Dieu te rassemblera, et de là il te prendra. Et l'Eternel ton Dieu te ramènera, au pays qu'auront possédé tes pères, et tu le posséderas, et il te rendra plus prospère et plus nombreux que tes pères. Et l'Eternel ton Dieu circoncira ton cœur et le cœur de ta postérité pour que tu aimes l'Eternel ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, afin que tu vives. Et l'Eternel ton Dieu fera tomber toutes ces malédictions sur tes ennemis et sur tes adversaires qui t'auront poursuivi. Et toi, tu reviendras à obéir à la voix de l'Eternel et à mettre en pratique tous ses commandements que je te prescris aujourd'hui, et l'Eternel ton Dieu te fera surabonder en te faisant du bien dans toute l'œuvre de tes mains, dans le fruit de tes entrailles, dans le fruit de ton bétail et dans le fruit de ton sol ; car l'Eternel se réjouira de nouveau en toi pour te faire du bien, comme il s'est réjoui en tes pères ; parce que tu obéiras à la voix de l'Eternel ton Dieu, en gardant ses commandements et ses préceptes écrits dans le livre de cette loi ; parce que tu seras revenu à l'Eternel ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme ! Car ce commandement que je te prescris aujourd'hui n'est pas quelque chose de trop élevé pour toi, ni de trop éloigné. Il n'est pas dans les cieux, pour que l'on dise : Qui montera pour nous aux cieux et l'ira prendre pour nous le faire entendre, afin que nous l'accomplissions ? Et il n'est pas au-delà de la mer, pour que l'on dise : Qui ira pour nous de l'autre côté de la mer et l'ira prendre pour nous le faire entendre, afin que nous l'accomplissions ? Car la parole est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour que tu l'accomplisses. Regarde, j'ai mis aujourd'hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. Ce que je te commande aujourd'hui : aimer l'Eternel ton Dieu, marcher dans ses voies, et garder ses commandements, ses statuts et ses ordonnances, c'est [en faisant cela] que tu vivras, que tu multiplieras, et que l'Eternel ton Dieu te bénira dans le pays où tu vas entrer pour en prendre possession. Mais si ton cœur se détourne et que tu n'obéisses pas et que tu te laisses entraîner à te prosterner devant d'autres dieux et à les servir, je vous déclare aujourd'hui que certainement vous périrez ; vous ne prolongerez pas vos jours sur la terre où tu vas entrer en passant le Jourdain, pour en prendre possession. Je prends aujourd'hui à témoins contre vous le ciel et la terre : j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction ; choisis donc la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, en aimant l'Eternel ton Dieu, en obéissant à sa voix et en t'attachant à lui ; car c'est de là que dépend ta vie et la prolongation de tes jours, pour que tu habites sur le sol que l'Eternel a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner. Et Moïse alla et adressa ces paroles à tout Israël, et il leur dit : Je suis âgé aujourd'hui de cent vingt ans ; je ne pourrai plus sortir et entrer [parmi vous], et l'Eternel m'a dit : Tu ne passeras pas ce Jourdain. C'est l'Eternel ton Dieu qui passera devant toi, c'est lui qui exterminera ces nations de devant toi, et tu les déposséderas. Josué sera celui qui passera devant toi, comme l'Eternel l'a dit. L'Eternel les traitera comme il a traité Sihon et Og, rois des Amorrhéens, et leurs pays, qu'il a exterminés. L'Eternel vous les livrera, et vous les traiterez selon tous les ordres que je vous ai donnés. Fortifiez-vous et prenez courage ; ne craignez point et ne vous laissez point effrayer devant eux, car l'Eternel ton Dieu marche avec toi ; il ne te délaissera pas et ne t'abandonnera pas. Et Moïse appela Josué et lui dit en présence de tout Israël : Fortifie-toi et prends courage, car c'est toi qui entreras avec ce peuple dans le pays que l'Eternel a juré à leurs pères de leur donner, et c'est toi qui le leur donneras en héritage. Et l'Eternel marchera devant toi ; il sera avec toi ; il ne te délaissera pas et ne t'abandonnera pas ; ne crains pas et ne t'effraie pas. Et Moïse écrivit cette loi et la donna aux sacrificateurs, fils de Lévi, qui portaient l'arche de l'alliance de l'Eternel, et à tous les Anciens d'Israël. Et Moïse leur donna cet ordre : Au bout de sept ans, à l'époque de l'année de relâche, à la fête des Tabernacles, quand tout Israël viendra se présenter devant l'Eternel ton Dieu, dans le lieu qu'il aura choisi, tu liras cette toi devant tout Israël, de sorte qu'ils l'entendent. Convoque le peuple, les hommes, les femmes, les enfants et ton étranger qui sera dans tes portes, afin qu'ils entendent et afin qu'ils apprennent à craindre l'Eternel votre Dieu et qu'ils aient soin de mettre en pratique toutes les paroles de cette loi. Et leurs fils qui ne la connaîtront pas, l'entendront et apprendront à craindre l'Eternel votre Dieu, tout le temps que vous vivrez dans le pays où vous allez entrer en passant le Jourdain, pour en prendre possession. Et l'Eternel dit à Moïse : Voici, tes jours s'approchent de leur terme. Appelle Josué et présentez-vous dans la Tente d'assignation, et je lui donnerai mes ordres. Et Moïse alla avec Josué, et ils se présentèrent dans la Tente d'assignation. Et l'Eternel apparut dans la Tente, en [une] colonne de nuée, qui se tint à l'entrée de la Tente. Et l'Eternel dit à Moïse : Voici, tu vas être couché avec tes pères ; et ce peuple se lèvera et se prostituera après les dieux étrangers du pays où il va entrer ; et il m'abandonnera et il brisera mon alliance que j'ai conclue avec lui. Et ma colère s'enflammera contre lui en ce jour-là, et je les abandonnerai, et je cacherai d'eux ma face, et on le dévorera ; une multitude de maux et d'angoisses fondront sur lui, et il dira en ce jour-là : N'est-ce pas parce que mon Dieu n'est pas au milieu de moi que ces maux ont fondu sur moi ? Et moi, je cacherai certainement ma face en ce jour-là à cause de tout le mal qu'il aura fait en se tournant vers d'autres dieux. Et maintenant, écrivez ce cantique, et enseigne-le aux fils d'Israël, mets-le dans leur bouche, afin que ce cantique me serve de témoin contre les fils d'Israël. Quand je les aurai fait entrer dans le pays que j'ai promis par serment à leurs pères, pays découlant de lait et de miel, et qu'ils auront mangé et se seront rassasiés et engraissés, et qu'ils se seront tournés vers d'autres dieux et les auront servis, et qu'ils m'auront méprisé, et qu'ils auront rompu mon alliance, et que des maux nombreux et des angoisses les auront atteints, alors ce cantique portera témoignage contre eux ; car il ne sera pas oublié, étant dans la bouche de leur postérité ; car je sais quelles sont aujourd'hui déjà les pensées de leur cœur, avant même que je les aie fait entrer dans le pays que je leur ai promis par serment. Et Moïse écrivit ce cantique en ce jour-là et l'enseigna aux fils d'Israël. Et [l'Eternel] donna ses ordres à Josué, fils de Nun, et lui dit : Fortifie-toi et prends courage, car c'est toi qui feras entrer les fils d'Israël dans le pays que je leur ai promis par serment ; et moi, je serai avec toi. Et lorsque Moïse eut complètement achevé d'écrire dans un livre les paroles de cette loi, il donna cet ordre aux Lévites qui portaient l'arche de l'alliance de l'Eternel : Prenez ce livre de la loi et mettez-le à côté de l'arche de l'alliance de l'Eternel votre Dieu, et il sera là comme un témoin contre toi. Car je connais ton esprit rebelle et la roideur de ton cou ; voici, aujourd'hui même que je suis encore vivant au milieu de vous, vous êtes rebelles contre l'Eternel ; combien plus le serez-vous après ma mort ! Convoquez auprès de moi tous les Anciens de vos tribus et vos officiers ; je leur ferai entendre ces paroles, et je prendrai à témoin contre eux les cieux et la terre. Car je sais qu'après ma mort vous ne manquerez pas de vous corrompre, et que vous vous détournerez de la voie que je vous ai prescrite, et que le malheur vous atteindra dans la suite des temps, pour avoir fait ce qui est mal aux yeux de l'Eternel en l'irritant par l'œuvre de vos mains. Et Moïse fit entendre à toute l'assemblée d'Israël les paroles de ce cantique jusqu'au bout. Cieux, prêtez l'oreille, et je parlerai ; Et que la terre écoute les paroles de ma bouche ! Que mon enseignement se répande comme la pluie, Que ma parole distille comme la rosée, Comme les averses sur la verdure, Comme les milliers de gouttes sur le gazon ! Car je proclame le nom de l'Eternel ; Magnifiez notre Dieu ! Du Rocher l'œuvre est parfaite ; Car toutes ses voies sont justes ; C'est un Dieu de fidélité, sans iniquité ; Il est juste et droit. Il n'a pas manqué envers eux ; ses fils sont souillés, Race perverse et astucieuse. Est-ce ainsi que vous récompensez l'Eternel, Peuple insensé, sans sagesse ! N'est-il pas ton père, ton créateur, Celui qui t'a fait et qui t'a établi ? Souviens-toi des jours d'autrefois ; Songez aux années des générations passées ! Interroge ton père et il te l'apprendra, Tes vieillards et ils t'en parleront. Quand le Très-Haut donna un héritage aux nations, Quand il sépara les fils des hommes, Il fixa les limites des peuples En tenant compte des fils d'Israël. Car la part de l'Eternel, c'est son peuple ; Jacob est le lot de son héritage. Il le trouva dans une terre déserte, Dans une solitude, [au milieu des] hurlements du désert. Il l'entoura, il prit soin de lui, Il le garda comme la prunelle de son œil. Comme l'aigle fait lever sa couvée, Plane sur ses aiglons, Déploie ses ailes, les prend, Les porte sur ses plumes, L'Eternel seul les a conduits, Nul dieu étranger n'était avec lui... Il l'a transporté par dessus les hauteurs du pays, Et il a mangé les produits des campagnes ; Il lui a fait sucer le miel de la roche Et l'huile des plus durs rochers, La crème de la vache, le lait de la brebis, Avec la graisse des agneaux, Des béliers nés en Basan et des boucs, Avec la moelle exquise du froment ; Et tu as bu le sang de la grappe, le vin fortifiant. Et Jésurun s'est engraissé et a regimbé, Tu es devenu gras, gros et replet, Et il a abandonné le Dieu qui l'avait formé, Et méprisé le Rocher de son salut. Ils ont excité sa jalousie par des [dieux] étrangers, Ils l'ont irrité par des abominations. Ils ont sacrifié à des démons qui ne sont pas Dieu, A des dieux qu'ils n'avaient pas connus, Dieux nouveaux, venus récemment, Devant lesquels vos pères n'avaient pas tremblé. Tu as délaissé le Rocher qui t'avait engendré Et oublié le Dieu qui t'avait mis au monde. L'Eternel l'a vu et en a été indigné, Fatigué qu'il était de ses fils et de ses filles, Et il a dit : Je cacherai d'eux ma face ; Je verrai ce qui leur arrivera, Car c'est une race perverse, Des fils en qui il n'y a pas de bonne foi. Eux ont excité ma jalousie par ce qui n'est pas Dieu, M'ont irrité par leurs vanités ; Et moi, j'exciterai leur jalousie par ce qui n'est pas un peuple, Je les irriterai par une nation insensée. Car un feu s'est allumé dans mes narines, Il brûle jusqu'au fond des enfers, Il dévore la terre et ses productions, Il embrase les fondements des montagnes. J'accumulerai sur eux des maux, J'épuiserai mes flèches sur eux : Exténués qu'ils seront par la faim, dévorés par la fièvre Et par la peste meurtrière, J'enverrai encore contre eux la dent des bêtes, Avec le venin des reptiles de la poussière. Au dehors l'épée, Au dedans la terreur feront des victimes : Le jeune homme comme la vierge, Le nourrisson comme le vieillard. Je dirais : Je les balaierai ; J'effacerai leur souvenir du milieu des hommes, Si je ne craignais l'ennui que me causerait l'ennemi : Que leurs oppresseurs ne se méprennent Et ne disent : Notre main a été levée, Et ce n'est pas l'Eternel qui a fait tout cela ! Car c'est une nation qui a perdu le sens, Il n'y a point d'intelligence en eux. S'ils étaient sages, ils le comprendraient, Et ils considéreraient la fin qui les attend : Comment un homme pourrait-il en poursuivre mille, Et deux en mettre en fuite dix mille, Si leur Rocher ne les avait vendus, Et que l'Eternel ne les eût livrés ? Car leur rocher n'est pas comme notre Rocher ; Nos ennemis en sont juges. Car leur vigne est du plant de Sodome Et du terroir de Gomorrhe ; Leurs raisins sont des raisins vénéneux, Leurs grappes sont amères. Leur vin, c'est un venin de dragons Et un poison cruel d'aspics. Cela n'est-il pas conservé par devers moi, Scellé dans mon dépôt ? C'est à moi qu'appartiennent la vengeance et la rétribution Pour le temps où leur pied trébuchera ; Car le jour de leur calamité approche Et leur destin se précipite. Car l'Eternel fera droit à son peuple Et il se repentira en faveur de ses serviteurs, Quand il verra que toute leur force est épuisée Et qu'il ne reste plus ni esclave, ni libre. Alors il dira : Où sont leurs dieux, Le rocher de leur refuge ; Qui mangeaient la graisse de leurs sacrifices, Qui buvaient le vin de leurs libations ? Qu'ils se lèvent et qu'ils vous secourent, Qu'ils soient pour vous un abri ! Voyez maintenant que c'est moi, moi seul, Et qu'il n'y a point de Dieu à côté de moi. C'est moi qui fais mourir et qui fais vivre ; J'ai frappé et c'est moi qui guérirai, Et personne ne délivrera de ma main. Oui, j'en lève ma main au ciel Et je jure en disant : Aussi vrai que je vis à toujours, Quand j'aiguiserai l'éclair de mon glaive Et que ma main se mettra à juger, Je ferai retomber la vengeance sur mes ennemis Et la rétribution sur ceux qui me haïssent ; J'enivrerai mes flèches de sang Et mon épée se repaîtra de chair, Du sang des transpercés et des captifs, De la tête des chefs de l'ennemi. Nations, chantez de joie sur son peuple, Car [Dieu] venge le sang de ses serviteurs, Il fait retomber la vengeance sur ses adversaires, Il fait propitiation pour sa terre, pour son peuple. Et Moïse vint et fit entendre au peuple toutes les paroles de ce cantique, Hosée, fils de Nun, étant avec lui. Et Moïse acheva d'adresser toutes ces paroles à tout Israël et leur dit : Prenez à cœur toutes les paroles par lesquelles je témoigne aujourd'hui contre vous, et que vous devez prescrire à vos enfants, pour qu'ils aient soin de mettre en pratique toutes les paroles de cette loi. Car ce n'est pas une parole sans valeur pour vous que celle-là : c'est votre vie, et par cette parole vous prolongerez vos jours sur la terre dont vous allez prendre possession en passant le Jourdain. Et l'Eternel parla à Moïse en ce même jour, et lui dit : Monte sur cette cime des Abarim, sur le mont Nébo, qui est dans le pays de Moab, en face de Jéricho ; et regarde le pays de Canaan que je donne en propriété aux fils d'Israël. Et tu mourras sur la montagne où tu vas monter, et tu seras recueilli auprès des tiens, de même qu'Aaron ton frère est mort sur la montagne de Hor et a été recueilli auprès des siens ; parce que vous avez manqué envers moi au milieu des fils d'Israël dans l'affaire des eaux de Mériba de Kadès, dans le désert de Tsin ; parce que vous ne m'avez pas sanctifié au milieu des fils d'Israël. Car tu verras le pays en face de toi, mais tu n'y entreras point, dans ce pays que je donne aux fils d'Israël. Et voici la bénédiction dont Moïse, homme de Dieu, bénit les enfants d'Israël avant de mourir. Et il dit : L'Eternel est venu de Sinaï Et il s'est levé de Séir pour eux ; Il a resplendi du mont de Paran, Et il est sorti du milieu des saintes myriades. De sa droite jaillissaient des jets lumineux pour eux ; Il chérit aussi les peuples ; Tous ses saints sont en sa main ; Et eux se sont rangés à tes pieds, Recueillant tes paroles. Moïse nous a prescrit une loi, Héritage de l'assemblée de Jacob. Il devint roi de Jésurun Quand s'assemblèrent les chefs du peuple Avec les tribus d'Israël. Que Ruben vive ; qu'il ne meure pas Et que ses hommes ne soient pas réduits à un petit nombre ! Et ceci est pour Juda ; il dit : Ecoute, ô Eternel, la voix de Juda Et le ramène à son peuple. Que sa main combatte pour lui Et que tu sois son aide contre ses ennemis ! Et pour Lévi, il dit : Tes Thummim et tes Urim Sont à l'homme pieux, ton [serviteur] Que tu éprouvas à Massa, Avec, qui tu contestas aux eaux de Mériba, Qui a dit de son père et de sa mère. Je ne les ai pas vus ! Qui n'a pas reconnu ses frères Et ne sait rien de ses fils ; Car ils observèrent ta parole Et ils gardèrent ton alliance. Ils enseignent tes ordonnances à Jacob Et ta loi à Israël ; Ils présentent l'encens à ta narine Et l'holocauste sur ton autel. Bénis, ô Eternel, sa force Et agrée l'œuvre de ses mains. Brise les reins de ses adversaires et de ses ennemis, En sorte qu'ils ne puissent plus se relever. Pour Benjamin, il dit : Chéri de l'Eternel, Il habite en assurance auprès de lui ; L'Eternel le protège continuellement, Et il repose entre ses épaules. Et pour Joseph, il dit : Son pays, l'Eternel le bénit Du précieux don du ciel, de la rosée, Et des dons de l'abîme étendu en bas Et des produits précieux dus au soleil Et des fruits exquis des mois Et des meilleurs produits des montagnes antiques Et des dons précieux des collines éternelles Et des dons exquis de la terre et de son abondance. Et que la faveur de Celui qui habita dans un buisson Vienne sur la tête de Joseph, Sur le front du prince de ses frères ! A son taureau premier-né, à lui est la gloire ; Ses cornes sont des cornes de buffle ; Avec elles il renverse les peuples tous ensemble Jusqu'aux extrémités de la terre ; Telles sont les myriades d'Ephraïm, Tels sont les milhers de Manassé. Et pour Zabulon ; il dit : Réjouis-toi, Zabulon, dans tes sorties, Et toi, Issacar, dans tes tentes ! Ils appellent les peuples sur la montagne ; Là ils offrent des sacrifices de justice, Car ils attirent à eux l'abondance des mers Et les richesses cachées dans le sable. Et pour Gad, il dit : Béni soit celui qui met Gad au large ! Comme une lionne il est couché, Et il déchire bras et tête. Il a jeté les yeux pour sa part sur les prémices du territoire Car là une part de chef lui était réservée, Et il s'est élancé en tête du peuple Et il a accompli ce qui était juste devant l'Eternel Et ses jugements en commun avec Israël. Et pour Dan, il dit : Dan est un jeune lion Qui s'élance de Basan. Et pour Nephthali, il dit : Nephthali, rassasié de faveurs Et comblé de la bénédiction de l'Eternel, Prends possession de la mer et du midi. Et pour Asser, il dit : Qu'Asser soit béni entre les fils, Qu'il soit le favori de ses frères ! Et qu'il trempe son pied dans l'huile. Que tes verrous soient de fer et d'airain, Que ton repos dure autant que tes jours ! Nul, ô Jésurun, n'est comme le Dieu Qui marche sur les cieux pour, venir à ton secours Et, dans sa majesté, sur les nuées. C'est une retraite que le Dieu d'ancienneté ! Des bras éternels te soutiennent. Il chasse de devant toi l'ennemi Et il dit : Extermine ! Israël habite en sécurité, La source [qui jaillit] de Jacob coule solitaire Dans un pays de blé et de moût ; Son ciel aussi distille la rosée. Heureux es-tu, Israël ! Qui est comme toi, Un peuple que protège l'Eternel, Le bouclier de ton secours Aussi bien que l'épée de ton triomphe ! Et tes ennemis viennent te flatter, Et toi, tu marcheras sur leurs lieux élevés. Et Moïse monta des plaines de Moab sur le mont Nébo, au sommet du Pisga, qui est en face de Jéricho. Et l'Eternel lui fit voir tout le pays : Galaad jusqu'à Dan, et tout Nephthali et le pays d'Ephraïm et de Manassé, tout le pays de Juda jusqu'à la mer occidentale ; puis le Midi et le district [du Jourdain], la vallée de Jéricho, qui est la ville des palmiers, jusqu'à Tsoar. Et l'Eternel lui dit : C'est là le pays au sujet duquel j'ai fait serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, disant : Je le donnerai à ta postérité ; je te l'ai fait voir de tes yeux, mais tu n'y entreras point. Et Moïse, serviteur de l'Eternel, mourut là, dans le pays de Moab, sur l'ordre de l'Eternel. Et il l'ensevelit dans la vallée, dans le pays de Moab, vis-à-vis de Beth-Péor, et personne n'a connu son sépulcre jusqu'à ce jour. Et Moïse était âgé de cent vingt ans quand il mourut ; ses yeux n'étaient point affaiblis et sa vigueur n'était point passée. Et les fils d'Israël pleurèrent Moïse dans les plaines de Moab pendant trente jours, et les jours des pleurs, le deuil de Moïse, furent accomplis. Et Josué, fils de Nun, était rempli de l'esprit de sagesse, parce que Moïse lui avait imposé les mains. Et les fils d'Israël lui obéirent et firent selon que l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Et il ne s'est plus élevé en Israël un prophète comme Moïse, avec lequel l'Eternel communiquait face à face, ni quant aux signes et aux prodiges que l'Eternel le chargea de faire au pays d'Egypte, sur Pharaon, tous ses serviteurs et tout son pays ; ni quant à cette main puissante et quant à toutes les choses redoutables que Moïse exécuta aux yeux de tout Israël.
Et après la mort de Moïse, serviteur de l'Eternel, l'Eternel parla à Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse, en ces mots : Moïse, mon serviteur, est mort ; et maintenant lève-toi, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, pour entrer dans le pays que je donne aux fils d'Israël. Je vous ai donné tout lieu que foulera la plante de vos pieds, comme je l'ai dit à Moïse, depuis le désert et le Liban que voilà, jusqu'au grand fleuve, le fleuve d'Euphrate, tout le pays des Héthiens, et jusqu'à la grande Mer, vers le soleil couchant ; ce sera là votre territoire. Nul ne pourra tenir devant toi pendant tous les jours de ta vie ; comme j'ai été avec Moïse, je serai avec toi, je ne te laisserai point et je ne t'abandonnerai point. Fortifie-toi et prends courage, car c'est toi qui mettras ce peuple en possession du pays, que j'ai juré à leurs pères de leur donner. Seulement, fortifie-toi et aie bon courage pour t'appliquer à faire selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t'a donnée ; ne t'en détourne ni à droite, ni à gauche, afin que tu réussisses dans tout ce que tu entreprendras. Que ce livre de la loi ne s'éloigne point de ta bouche, et médite-le jour et nuit pour t'appliquer à faire tout ce qui y est écrit, et alors tu prospéreras dans tes voies et tu réussiras. Ne te l'ai-je pas commandé ? Fortifie-toi et prends courage : ne t'épouvante point ni ne t'effraie point ; car l'Eternel ton Dieu est avec toi partout où tu iras. Et Josué donna cet ordre aux officiers du peuple : Passez par le milieu du camp et donnez cet ordre au peuple : Préparez-vous des vivres, car dans trois jours vous passerez ce Jourdain, pour prendre possession du pays que l'Eternel votre Dieu vous donne à posséder. Et aux Rubénites, aux Gadites et à la demi-tribu de Manassé, Josué parla ainsi : Souvenez-vous de l'ordre que vous a donné, Moïse, serviteur de l'Eternel, en vous disant : L'Eternel votre Dieu vous a accordé du repos, et il vous a donné ce pays ; vos femmes, vos petits enfants et vos troupeaux resteront dans le pays que Moïse vous a donné au-delà du Jourdain, et vous, vous passerez en armes devant vos frères, vous tous les hommes forts et vaillants, et vous les aiderez, jusqu'à ce que l'Eternel ait accordé du repos à vos frères comme à vous, et qu'ils soient en possession, eux aussi, du pays que l'Eternel votre Dieu leur donne ; et vous reviendrez au pays de votre possession, et vous le posséderez, ce pays que Moïse, serviteur de l'Eternel, vous a donné au-delà du Jourdain, vers le soleil levant. Et ils répondirent à Josué, en disant : Nous ferons tout ce que tu nous as commandé, et nous irons partout où tu nous enverras. Comme nous avons obéi à Moïse en toute chose, ainsi nous t'obéirons. Que seulement l'Eternel ton Dieu soit avec toi, comme il a été avec Moïse. Quiconque sera rebelle à tes ordres et n'obéira pas à tes paroles dans tout ce que tu lui commanderas, sera mis à mort ; seulement fortifie-toi et prends courage ! Et Josué, fils de Nun, envoya secrètement de Sittim deux espions en leur disant : Allez, examinez le pays et Jéricho. Et ils allèrent et entrèrent dans la maison d'une courtisane nommée Rabab, et ils couchèrent là. Et le roi de Jéricho en fut informé en ces mots : Voici, des hommes d'entre les fils d'Israël sont venus ici pendant la nuit pour reconnaître le pays. Et le roi de Jéricho fit dire à Rahab : Livre les hommes qui sont arrivés chez toi et entrés dans ta maison, car ils sont venus pour reconnaître tout le pays. Et la femme prit les deux hommes et les cacha ; et elle dit : En effet, des hommes sont venus chez moi, mais je n'ai pas su d'où ils étaient. Et comme on allait fermer la porte, à la tombée de la nuit, ces hommes sont sortis ; je ne sais où ces hommes sont allés, hâtez-vous de les poursuivre, car vous les atteindrez. Et elle les avait fait monter sur le toit, et les avait cachés sous des tiges de lin qu'elle avait étendues sur le toit. Et ces gens les poursuivirent par le chemin qui mène aux gués du Jourdain, et l'on ferma la porte après que ceux qui les poursuivaient furent sortis. Et, avant que les espions se couchassent, elle monta vers eux sur le toit. Et elle dit à ces hommes : Je sais que l'Eternel vous a donné le pays et que la terreur que vous inspirez a fondu sur nous et que tous les habitants du pays défaillent devant vous. Car nous avons appris comment l'Eternel a desséché les eaux de la mer Rouge devant vous, lorsque vous sortiez de l'Egypte, et comment vous avez traité les deux rois des Amorrhéens au-delà du Jourdain, Sihon et Og, que vous avez voués à l'interdit. Nous l'avons appris, et notre cœur s'est fondu, et il ne reste plus de courage en aucun de nous en face de vous ; car c'est l'Eternel votre Dieu qui est Dieu, en haut dans les cieux et en bas sur la terre. Et maintenant, jurez-moi, je vous prie, par l'Eternel que, comme j'ai usé de bonté envers vous, vous aussi vous userez de bonté envers la maison de mon père, et donnez-m'en un gage assuré ; et vous laisserez vivre mon père, ma mère, mes frères, mes sœurs, et tous ceux qui leur appartiennent, et vous sauverez nos âmes de la mort. Et ces hommes lui dirent : Que nos âmes soient livrées à la mort pour vous, si vous ne divulguez pas ce qui nous concerne maintenant. Et il arrivera, lorsque l'Eternel nous donnera le pays, que nous userons envers toi de bonté et de fidélité. Et elle les fit descendre avec une corde par la fenêtre, car sa maison était attenante à la muraille, et elle logeait sur la muraille. Et elle leur dit : Allez à la montagne, de peur que ceux qui vous poursuivent ne vous rencontrent, et cachez-vous là trois jours, jusqu'à ce qu'ils soient de retour ; après cela, vous suivrez votre chemin. Et ces hommes lui dirent : Pour que nous puissions nous acquitter du serment que tu nous as fait faire maintenant, voici, quand nous viendrons dans le pays, attache à la fenêtre par laquelle tu nous as fait descendre ce cordon de fil écarlate ; puis rassemble auprès de toi dans la maison ton père, ta mère, tes frères et toute la maison de ton père. Quiconque sortira de la porte de ta maison pour s'en aller dehors, son sang sera sur sa tête, mais nous en serons quittes. Mais quiconque sera avec toi dans la maison, son sang sera sur notre tête, si l'on met la main sur lui. Et si tu divulgues ce qui nous concerne, nous serons quittes du serment que tu nous as fait faire. Et elle dit : Qu'il soit fait selon vos paroles ! Puis elle les congédia, et ils partirent. Et elle attacha à la fenêtre le cordon écarlate. Ils partirent donc, et vinrent à la montagne, où ils restèrent trois jours, jusqu'à ce que ceux qui les poursuivaient fussent de retour ; et ceux qui les poursuivaient les cherchèrent sur toute la route et ne les trouvèrent point. Et les deux hommes s'en retournèrent ; ils descendirent de la montagne et passèrent [le Jourdain] et vinrent vers Josué, fils de Nun, et lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. Et ils dirent à Josué : Certainement, l'Eternel a livré entre nos mains tout le pays, et même tous les habitants du pays défaillent devant nous. Et Josué se leva de bon matin, et tous les fils d'Israël partirent de Sittim et arrivèrent au Jourdain, et là, ils firent une halte avant de passer. Et au bout de trois jours, les officiers passèrent par le milieu du camp et donnèrent au peuple ces ordres : Lorsque vous verrez l'arche de l'alliance de l'Eternel votre Dieu, portée par les sacrificateurs lévitiques, vous partirez de ce lieu où vous campez et vous marcherez après elle. Seulement, qu'il y ait entre vous et elle un espace d'environ deux mille coudées ; n'approchez pas d'elle, afin que vous voyiez bien le chemin par lequel vous irez, car vous n'avez passé par ce chemin ni hier, ni avant-hier. Et Josué dit au peuple : Sanctifiez-vous, car demain l'Eternel fera des prodiges au milieu de vous. Et Josué parla aux sacrificateurs, en disant : Prenez l'arche de l'alliance et passez devant le peuple. Et ils prirent l'arche de l'alliance et ils marchèrent devant le peuple. Et l'Eternel dit à Josué : Aujourd'hui je commencerai à t'élever aux yeux de tout Israël, afin qu'ils sachent que je serai avec toi comme j'ai été avec Moïse. Et toi, donne aux sacrificateurs qui portent l'arche de l'alliance cet ordre : Quand vous arriverez au bord des eaux du Jourdain, vous vous arrêterez dans le Jourdain. Et Josué dit aux fils d'Israël : Approchez et écoutez les paroles de l'Eternel, votre Dieu. Et Josué dit : A ceci vous connaîtrez qu'il y a au milieu de vous un Dieu vivant et qu'il ne manquera pas de chasser devant vous les Cananéens, les Héthiens, les Héviens, les Phéréziens, les Guirgasiens, les Amorrhéens et les Jébusiens : Voici, l'arche de l'alliance du Seigneur de toute la terre va passer devant vous dans le Jourdain. Et maintenant prenez douze hommes d'entre les tribus d'Israël, un homme par tribu. Et aussitôt que les plantes des pieds des sacrificateurs qui porteront l'arche de l'Eternel, Seigneur de toute la terre, se poseront dans les eaux du Jourdain, les eaux du Jourdain, qui descendent d'en haut, seront retranchées et elles s'arrêteront en un monceau. Et lorsque le peuple fut sorti de ses tentes pour passer le Jourdain, les sacrificateurs portant l'arche de l'alliance devant le peuple, au moment où les porteurs de l'arche arrivèrent au Jourdain, et où les pieds des sacrificateurs portant l'arche plongèrent dans l'eau, or le Jourdain déborde par dessus toutes ses berges durant tout le temps de la moisson, alors les eaux qui descendent d'en haut s'arrêtèrent ; elles s'élevèrent en un monceau, à une très grande distance, près d'Adam, ville située à côté de Tsarthan : et celles qui descendaient à la mer de la Plaine, la mer Salée, furent complètement retranchées, et le peuple passa vis-à-vis de Jéricho. Et les sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance de l'Eternel se tinrent de pied ferme sur le sec au milieu du Jourdain, et tout Israël passa à sec, jusqu'à ce que la nation tout entière eut achevé de passer le Jourdain. Et lorsque toute la nation eut achevé de passer le Jourdain, l'Eternel avait parlé à Josué en disant : Prenez parmi le peuple douze hommes, un homme par tribu, et donnez-leur cet ordre : De ce lieu-ci, du milieu du Jourdain, de la place où les sacrificateurs se sont tenus de pied ferme, prenez douze pierres, transportez-les avec vous et déposez-les dans l'endroit où vous camperez cette nuit. Josué appela les douze hommes qu'il avait désignés d'entre les fils d'Israël, un homme par tribu. Et Josué leur dit : Passez devant l'arche de l'Eternel votre Dieu, au milieu du Jourdain, et chargez chacun sur son épaule une pierre, selon le nombre des tribus des fils d'Israël, afin que ceci soit un signe au milieu de vous. Quand vos fils vous demanderont un jour : Que signifient pour vous ces pierres ? Vous leur direz : Les eaux du Jourdain ont été retranchées devant l'arche de l'alliance de l'Eternel, lorsqu'elle passa le Jourdain, les eaux du Jourdain ont été retranchées, et ces pierres-ci sont un mémorial pour les fils d'Israël à toujours. Et les fils d'Israël firent ce que Josué leur avait commandé ; ils prirent douze pierres du milieu du Jourdain, comme l'Eternel l'avait dit à Josué, selon le nombre des tribus des fils d'Israël ; ils les transportèrent avec eux au lieu où ils passèrent la nuit et les déposèrent là. Et Josué dressa douze pierres au milieu du Jourdain, à la place où s'étaient arrêtés les pieds des sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance, et elles y sont restées jusqu'à ce jour. Et les sacrificateurs qui portaient l'arche se tinrent au milieu du Jourdain jusqu'à ce que tout ce que l'Eternel avait ordonné à Josué de dire au peuple fût entièrement exécuté, selon tout ce que Moïse avait ordonné à Josué, et le peuple se hâta de passer. Et il arriva, lorsque tout le peuple eut achevé de passer, que l'arche de l'Eternel et les sacrificateurs passèrent devant le peuple. Et les fils de Ruben, les fils de Gad et la moitié de la tribu de Manassé passèrent en armes devant les fils d'Israël, comme Moïse le leur avait dit. Environ quarante mille hommes équipés pour la guerre passèrent devant l'Eternel pour combattre dans les plaines de Jéricho. Dans ce jour, l'Eternel éleva Josué aux yeux de tout Israël, et ils le craignirent comme ils avaient craint Moïse tous les jours de sa vie. Et l'Eternel parla à Josué en disant : Ordonne aux sacrificateurs qui portent l'arche du témoignage de remonter du Jourdain. Et Josué donna cet ordre aux sacrificateurs : Remontez du Jourdain. Et il arriva, lorsque les sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance de l'Eternel remontèrent du milieu du Jourdain, au moment où la plante de leurs pieds fut levée et posée sur le sec, que les eaux du Jourdain retournèrent à leur place, et elles coulèrent comme auparavant par dessus toutes ses berges. Et le peuple sortit du Jourdain le dixième jour du premier mois, et ils campèrent à Guilgal, à la frontière orientale de Jéricho. Et Josué dressa à Guilgal les douze pierres qu'ils avaient prises du Jourdain. Et il parla ainsi aux fils d'Israël : Quand vos fils interrogeront un jour leurs pères et qu'ils leur diront : Qu'est-ce que ces pierres-ci ? Vous en instruirez vos fils et vous direz : Israël a passé ce Jourdain à sec. Parce que l'Eternel votre Dieu a mis à sec les eaux du Jourdain devant vous, jusqu'à ce que vous eussiez passé. Comme l'Eternel votre Dieu a fait à la mer Rouge, qu'il a mise à sec devant nous jusqu'à ce que nous eussions passé, afin que tous les peuples de la terre reconnaissent que la main de l'Eternel est puissante, afin que vous craigniez l'Eternel votre Dieu à toujours. Lorsque tous les rois des Amorrhéens de l'autre côté du Jourdain, vers l'occident, et tous les rois des Cananéens sur les bords de la mer eurent appris que l'Eternel avait mis à sec les eaux du Jourdain devant les fils d'Israël jusqu'à ce que nous eussions passé, leur cœur se fondit et ils perdirent tout courage devant les fils d'Israël. Dans ce temps-là, l'Eternel dit à Josué : Fais-toi des couteaux de pierre et recommence à circoncire de nouveau les fils d'Israël. Et Josué se fit des couteaux de pierre, et il circoncit les fils d'Israël sur la colline d'Araloth. Et voici la raison pour laquelle Josué les circoncit : tout le peuple sorti de l'Egypte, les mâles, tous les hommes de guerre, étaient morts dans le désert, en chemin, lors de leur sortie d'Egypte. Car tout le peuple à sa sortie était circoncis ; mais tout le peuple qui était né dans le désert, en chemin, lors de la sortie d'Egypte, n'avait pas été circoncis. Car pendant quarante ans, les fils d'Israël avaient marché dans le désert, jusqu'à ce qu'eût péri toute la nation, les hommes de guerre qui étaient sortis de l'Egypte, lesquels n'avaient point obéi à la voix de l'Eternel ; c'est pourquoi l'Eternel leur jura qu'ils ne verraient pas le pays que l'Eternel avait juré à leurs pères de nous donner, pays découlant de lait et de miel. Et il mit leurs fils à leur place ; ce sont eux que Josué circoncit, car ils étaient incirconcis, parce qu'on ne les avait pas circoncis en chemin. Et lorsqu'on eut achevé de circoncire toute la nation, ils restèrent à leur place dans le camp jusqu'à ce qu'ils fussent guéris. Et l'Eternel dit à Josué : Aujourd'hui, j'ai roulé de dessus vous l'opprobre de l'Egypte. Et ce lieu fut appelé Guilgal jusqu'à ce jour. Et les fils d'Israël campèrent à Guilgal, et ils célébrèrent la Pâque, le quatorzième jour du mois, au soir, dans les plaines de Jéricho. Et ce jour-là même, dès le lendemain de la Pâque, ils mangèrent du produit du pays : des pains sans levain et du grain rôti. Et la manne cessa dès le lendemain du jour où ils mangèrent du produit du pays ; et les fils d'Israël n'eurent plus de manne, et ils mangèrent cette année-là du crû du pays de Canaan. Et il arriva, comme Josué était près de Jéricho, qu'il leva les yeux et regarda ; et voici un homme se tenait debout devant lui, son épée nue à la main ; et Josué alla vers lui et lui dit : Es-tu des nôtres ou de nos ennemis. Et il répondit : Non, mais je suis le chef de l'armée de l'Eternel ; je suis venu maintenant. Et Josué tomba le visage contre terre, et se prosterna et lui dit : Qu'est-ce que mon Seigneur dit à son serviteur ? Et le chef de l'armée de l'Eternel dit à Josué : Ote tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint. Et Josué fit ainsi. Et Jéricho s'était fermée et était close à cause des fils d'Israël ; personne n'en sortait et personne n'y entrait. Et l'Eternel dit à Josué : Regarde, j'ai livré entre tes mains Jéricho, son roi, ses hommes vaillants. Marchez autour de la ville, vous tous les hommes de guerre, faites une fois le tour de la ville ; tu feras ainsi six jours. Et sept sacrificateurs porteront sept trompettes retentissantes devant l'arche, et le septième jour vous ferez sept fois le tour de la ville, et les sacrificateurs sonneront des trompettes. Et quand on sonnera de la corne retentissante et que vous entendrez le son de la trompette, tout le peuple poussera un grand cri, et la muraille de la ville croulera sous elle, et le peuple montera chacun devant soi. Et Josué, fils de Nun, appela les sacrificateurs et leur dit : Portez l'arche de l'alliance, et que sept sacrificateurs portent sept trompettes retentissantes devant l'arche de l'Eternel. Et ils dirent au peuple : Marchez et faites le tour de la ville, et que les hommes armés passent devant l'arche de l'Eternel. Lorsque Josué eut parlé au peuple, sept sacrificateurs, portant sept trompettes retentissantes devant l'Eternel, passèrent et sonnèrent des trompettes, et l'arche de l'alliance de l'Eternel s'avançait derrière eux. Et les hommes armés marchaient devant les sacrificateurs sonnant des trompettes, et l'arrière-garde allait à la suite de l'arche, marchant au son des trompettes. Et Josué avait donné cet ordre au peuple : Ne criez point ; ne faites point entendre votre voix, et que pas une parole ne sorte de votre bouche jusqu'au jour où je vous dirai : Criez ! Alors vous pousserez des cris. Et l'arche de l'Eternel s'avança autour de la ville dont elle fit une fois le tour, et l'on rentra dans le camp et l'on passa la nuit dans le camp. Et Josué se leva le lendemain, et les sacrificateurs portèrent l'arche de l'Eternel. Sept sacrificateurs, portant sept trompettes retentissantes devant l'arche de l'Eternel, s'avançaient et sonnaient des trompettes, et les hommes équipés marchaient devant eux, et l'arrière-garde allait à la suite de l'arche de l'Eternel, marchant au son des trompettes. Et ils firent le tour de la ville le second jour une fois, et ils s'en retournèrent dans le camp ; ils firent de même pendant six jours. Et au septième jour ils se levèrent dès le lever de l'aurore, et ils firent sept fois le tour de la ville, de la même manière ; ce jour-là seul, ils firent sept fois le tour de la ville. Et il arriva que la septième fois, comme les sacrificateurs sonnaient des trompettes, Josué dit au peuple : Criez ! car l'Eternel vous a livré la ville. Et la ville et tout ce qu'elle contient sera vouée par interdit à l'Eternel ; seule, Rahab, la courtisane, vivra, elle et tous ceux qui seront avec elle dans sa maison, parce qu'elle a caché les messagers que nous avions envoyés. Seulement, gardez-vous de ce qui est voué par interdit, de peur que vous ne deveniez vous-mêmes interdit en prenant de ce qui est interdit, et que vous ne mettiez le camp d'Israël en interdit et que vous ne le troubliez. Et tout l'argent, et tout l'or, et tous les ustensiles d'airain et de fer seront consacrés à l'Eternel ; ils entreront dans le trésor de l'Eternel. Et le peuple poussa des cris et les trompettes retentirent. Et lorsque le peuple eut entendu le son de la trompette et eut poussé un grand cri, la muraille croula sous elle, et le peuple monta vers la ville chacun devant soi, et ils prirent la ville. Et ils mirent à l'interdit tout ce qui était dans la ville, hommes et femmes, jeunes gens et vieillards, bœufs, brebis et ânes, par le tranchant de l'épée. Et Josué dit aux deux hommes qui avaient reconnu le pays : Allez dans la maison de la courtisane, et faites-en sortir cette femme et tous ceux qui lui appartiennent, comme vous le lui avez juré. Et les jeunes hommes, les espions, entrèrent et firent sortir Rahab, son père, sa mère, ses frères, et tout ce qui était à elle : ils firent sortir toute sa famille, et ils les laissèrent hors du camp d'Israël. Et ils brûlèrent la ville et tout ce qui s'y trouvait ; seulement ils déposèrent dans le trésor de la maison de l'Eternel l'argent, l'or et les ustensiles d'airain et de fer. Et Josué laissa la vie à Rahab la courtisane, à la maison de son père et à tout ce qui lui appartenait, et elle a habité au milieu d'Israël jusqu'à ce jour, parce qu'elle avait caché les messagers que Josué avait envoyés pour reconnaître Jéricho. Et en ce temps-là Josué jura, disant : Maudit soit devant l'Eternel l'homme qui se lèvera et rebâtira cette ville de Jéricho ! Qu'il en pose les fondements sur son premier-né, et en établisse les portes sur son plus jeune fils ! Et l'Eternel était avec Josué, et sa renommée se répandait dans tout le pays. Et les fils d'Israël commirent une infidélité au sujet de l'interdit : Acan, fils de Carmi, fils de Zabdi, fils de Zérach, de la tribu de Juda, prit de l'interdit, et la colère de l'Eternel s'alluma contre les fils d'Israël. Et Josué envoya de Jéricho des hommes vers Aï, près de Beth-Aven, qui est à l'orient de Béthel, en leur disant : Montez et reconnaissez le pays. Et ces hommes montèrent et reconnurent Aï. Et ils s'en retournèrent auprès de Josué et lui dirent : Que le peuple n'y monte pas tout entier ; qu'environ deux ou trois mille hommes y montent, et ils battront Aï. Ne donne point cette fatigue à tout le peuple, car ils sont peu nombreux. Et environ trois mille hommes d'entre le peuple y montèrent, et ils s'enfuirent devant les hommes d'Aï, et les hommes d'Aï leur tuèrent environ trente-six hommes et les poursuivirent devant la porte jusqu'à Sébarim et les battirent dans la descente, et le cœur du peuple se fondit et devint comme de l'eau. Et Josué déchira ses vêtements et se jeta le visage contre terre devant l'arche de l'Eternel jusqu'au soir, lui et les Anciens d'Israël, et ils jetèrent de la poussière sur leur tête. Et Josué dit : Ah ! Seigneur Eternel, pourquoi as-tu fait passer le Jourdain à ce peuple, afin de nous livrer aux mains des Amorrhéens pour nous perdre ? Si seulement nous avions su rester au-delà du Jourdain ! Je te prie, Seigneur, que dirai-je, après qu'Israël a tourné le dos devant ses ennemis ? Les Cananéens et tous les habitants du pays l'apprendront, ils nous envelopperont et feront disparaître notre nom de la terre, et que feras-tu pour ton grand nom ? Et l'Eternel dit à Josué : Lève-toi ! Pourquoi t'es-tu ainsi jeté sur ta face ? Israël a péché, et même ils ont transgressé mon alliance que je leur ai prescrit d'observer, et même ils ont pris de l'interdit, et même ils ont dérobé, et même ils ont menti, et même ils l'ont mis dans leurs bagages. Et les fils d'Israël ne pourront tenir devant leurs ennemis ; ils tourneront le dos à leurs ennemis, car ils sont devenus interdit. Je ne continuerai pas à être avec vous, si vous ne détruisez l'interdit du milieu de vous. Lève-toi, sanctifie le peuple, et dis : Sanctifiez-vous pour demain. Car ainsi a dit l'Eternel, le Dieu d'Israël : Il y a un interdit au milieu de toi, Israël ! Tu ne pourras point tenir devant tes ennemis jusqu'à ce que vous ayez ôté l'interdit du milieu de vous. Et vous vous approcherez le matin par tribus, et la tribu que l'Eternel aura saisie s'approchera par familles, et la famille que l'Eternel aura saisie s'approchera par maisons, et la maison que l'Eternel aura saisie s'approchera par individus. Et celui qui sera saisi comme ayant interdit sera brûlé, lui et tout ce qui est à lui, parce qu'il a transgressé l'alliance de l'Eternel et qu'il a commis une chose infâme en Israël. Et le lendemain matin, Josué fit approcher Israël par tribus, et la tribu de Juda fut saisie. Et il fit approcher les familles de Juda, et la famille de Zérach fut saisie ; et il fit approcher les familles de Zérach par individus, et Zabdi fut saisi. Et il fit approcher la maison de celui-ci par individus, et Acan, fils de Carmi, fils de Zabdi, fils de Zérach, de la tribu de Juda, fut saisi. Et Josué dit à Acan : Mon fils, donne gloire, je te prie, à l'Eternel, le Dieu d'Israël, et lui rends hommage, et avoue-moi ce que tu as fait : ne me le cache point. Et Acan répondit à Josué et lui dit : C'est la vérité ! C'est moi qui ai péché contre l'Eternel, le Dieu d'Israël, et voici tout ce que j'ai fait. J'ai vu dans le butin une belle robe de Sinéar, et deux cents sicles d'argent, et un lingot d'or du poids de cinquante sicles, et je les ai convoités et je les ai pris ; et voici, ils sont cachés dans la terre au milieu de ma tente, et l'argent est dessous. Et Josué envoya des messagers qui coururent à la tente, et voici, les objets étaient cachés dans la tente et l'argent était dessous. Et ils les prirent du milieu de la tente et les apportèrent à Josué et à tous les fils d'Israël, et les déposèrent devant l'Eternel. Et Josué et tout Israël avec lui prirent Acan, fils de Zérach, et l'argent, et la robe, et le lingot d'or, et ses fils, et ses filles, et ses bœufs, et ses ânes, et ses brebis, et sa tente, et tout ce qui était à lui, et ils les firent monter dans la vallée d'Acor. Et Josué dit : Pourquoi nous as-tu troublés ? Que l'Eternel te trouble aujourd'hui ! Et tout Israël le lapida, et on les brûla et on les tua à coups de pierres. Et ils élevèrent sur lui un grand tas de pierres [qui a subsisté] jusqu'à ce jour. Et l'Eternel revint de l'ardeur de sa colère. C'est pourquoi on a appelé jusqu'à ce jour ce lieu la vallée d'Acor. Et l'Eternel dit à Josué : Ne crains point et ne t'effraie point ! Prends avec toi tous les gens de guerre, lève-toi et marche contre Aï. Vois ! j'ai livré entre tes mains le roi d'Aï, son peuple, sa ville et son pays. Et tu traiteras Aï et son roi comme tu as traité Jéricho et son roi ; seulement vous garderez pour vous son butin et son bétail. Dresse une embuscade à la ville par derrière. Et Josué se leva avec tous les gens de guerre pour monter contre Aï, et Josué choisit trente mille hommes vaillants et les fit partir de nuit ; et il leur donna cet ordre : Soyez sur vos gardes ! vous qui serez en embuscade derrière la ville, ne vous éloignez pas beaucoup de la ville, et tous tenez-vous prêts. Et moi et tout le peuple qui est avec moi, nous nous approcherons de la ville, et il arrivera qu'ils sortiront pour venir à notre rencontre comme la première fois, et nous fuirons devant eux. Et ils sortiront pour nous poursuivre jusqu'à ce que nous les ayons attirés loin de la ville, car ils diront : Ils fuient devant nous, comme la première fois. Et nous fuirons devant eux. Et vous, sortez de l'embuscade et emparez-vous de la ville : l'Eternel votre Dieu l'a livrée entre vos mains. Et lorsque vous aurez pris la ville, vous la brûlerez. Vous agirez comme l'Eternel l'a commandé. Voyez : vous avez reçu mes ordres. Et Josué les fit partir, et ils allèrent se placer en embuscade entre Béthel et Aï, à l'occident d'Aï. Mais Josué passa cette nuit au milieu du peuple. Et le lendemain matin Josué passa le peuple en revue, et il monta contre Aï, lui et les Anciens d'Israël à la tête du peuple. Et tous les gens de guerre qui étaient avec lui montèrent ; et ils s'avancèrent et vinrent en face de la ville ; et ils campèrent au nord d'Aï, la vallée s'étendant entre eux et Aï. Et il prit environ cinq mille hommes et il les plaça en embuscade entre Béthel et Aï, à l'occident de la ville. Et le peuple disposa tout le camp, qui était au nord de la ville, et son embuscade à l'occident de la ville, et Josué s'avança durant cette nuit au milieu de la vallée. Et lorsque le roi d'Aï vit cela, les hommes de la ville se hâtèrent le lendemain matin de sortir à la rencontre d'Israël pour le combattre, lui et tout son peuple, [se rassemblant] en un point convenu, au commencement de la plaine ; et il ne savait pas qu'une embuscade avait été dressée contre lui derrière la ville. Et Josué et tout Israël se laissèrent battre par eux, et s'enfuirent par le chemin du désert. Et tout le peuple qui était dans la ville fut assemblé à grands cris pour les poursuivre ; et ils poursuivirent Josué et furent attirés loin de la ville. Et il ne resta dans Aï et dans Béthel aucun homme qui ne sortit pour poursuivre Israël ; ils laissèrent la ville ouverte et poursuivirent Israël. Et l'Eternel dit à Josué : Etends contre Aï le javelot que tu as à la main, car je vais la livrer entre tes mains ; et Josué étendit contre la ville le javelot qu'il avait à la main. Dès qu'il eut étendu sa main, les gens de l'embuscade se levèrent en hâte du lieu où ils étaient ; ils coururent, vinrent vers la ville et la prirent, et aussitôt ils mirent le feu à la ville. Et les hommes d'Aï se retournèrent et regardèrent ; et voici la fumée de la ville montait vers le ciel, et il n'y avait pour eux aucune possibilité de fuir ni d'un côté ni de l'autre, le peuple qui fuyait vers le désert s'étant retourné contre ceux qui le poursuivaient. Et Josué et tout Israël, voyant que les gens de l'embuscade avaient pris la ville et que la fumée de la ville montait, firent volte-face et frappèrent les hommes d'Aï. Et les autres sortirent de la ville à leur rencontre, et les hommes d'Aï furent enveloppés par les Israélites, par les uns d'un côté, par les autres de l'autre ; et ils les frappèrent au point qu'il ne leur resta ni survivant ni fugitif. Et ils prirent vivant le roi d'Aï et l'amenèrent à Josué. Et lorsque Israël eut achevé de tuer tous les habitants d'Aï dans la campagne, dans le désert où ils l'avaient poursuivi, et que tous furent tombés sous le tranchant de l'épée jusqu'au dernier, tous les Israélites revinrent à Aï et ils la frappèrent au tranchant de l'épée. Et tous ceux qui périrent en ce jour, tant hommes, que femmes, furent au nombre de douze mille, tous gens d'Aï. Et Josué ne retira point sa main qu'il tenait étendue avec le javelot, jusqu'à ce qu'il eût traité à la façon de l'interdit tous les habitants d'Aï. Les Israélites prirent seulement pour eux le bétail et le butin de cette ville, conformément à l'ordre que l'Eternel avait donné à Josué. Et Josué brûla Aï et en fit à jamais un monceau de ruines, ce qu'elle est encore aujourd'hui. Quant au roi d'Aï, il le pendit à un arbre jusqu'au soir, et lorsque le soleil se coucha, Josué donna l'ordre d'enlever de l'arbre son cadavre, et ils le jetèrent à l'entrée de la porte de la ville, et ils élevèrent sur lui un grand amas de pierres qui subsiste encore aujourd'hui. Alors Josué bâtit un autel à l'Eternel, le Dieu d'Israël, sur le mont Ebal, selon l'ordre que Moïse, serviteur de l'Eternel, avait donné aux fils d'Israël, comme il est écrit dans le livre de la loi de Moïse, un autel de pierres brutes que l'on n'avait point taillées avec le fer. Et ils y offrirent des holocaustes à l'Eternel, et firent des sacrifices de reconnaissance. Et il écrivit là sur des pierres une copie de la loi, que Moïse avait écrite en présence des enfants, d'Israël. Et tout Israël, et ses Anciens, et ses officiers, et ses juges se tenaient debout des deux côtés de l'arche, en face des sacrificateurs lévitiques qui portaient l'arche de l'alliance de l'Eternel, les étrangers aussi bien que les membres du peuple, une moitié du côté du mont Garizim, une moitié du côté du mont Ebal, selon l'ordre que Moïse, serviteur de l'Eternel, avait donné auparavant, de commencer par bénir le peuple d'Israël. Et ensuite, il lut toutes les paroles de la loi, la bénédiction et la malédiction, suivant tout ce qui est écrit dans le livre de la loi. Et il n'y eut point de paroles, de tout ce que Moïse avait prescrit, que Josué ne lût en présence de toute l'assemblée d'Israël, des femmes, des enfants et des étrangers qui marchaient au milieu d'eux. Quand tous les rois en deçà du Jourdain, dans la montagne et dans le bas-pays et sur toute la côte de la grande Mer vis-à-vis du Liban, les Héthiens, les Amorrhéens, les Cananéens, les Phéreziens, les Héviens et les Jébusiens, eurent appris ces choses, ils se réunirent tous ensemble pour faire la guerre à Josué et à Israël d'un commun accord. Et les habitants de Gabaon apprirent comment Josué avait traité Jéricho et Aï. Et ils eurent eux aussi recours à la ruse, et ils partirent, en se pourvoyant de vivres, en prenant de vieux sacs sur leurs ânes, et de vieilles outres à vin trouées et recousues. Ils avaient à leurs pieds de vieux souliers rapiécés, et sur eux de vieux vêtements, et tout leur pain de provision était sec et en miettes. Etant venus vers Josué, au camp de Guilgal, ils lui dirent, à lui et aux hommes d'Israël : Nous venons d'un pays éloigné, et maintenant traitez alliance avec nous. Ceux d'Israël dirent à ces Héviens : Peut-être que vous habitez au milieu de nous, et comment traiterions-nous alliance avec vous ? Et ils dirent à Josué : Nous sommes tes serviteurs. Et Josué leur répondit : Qui êtes-vous et d'où venez-vous ? Et ils lui dirent : Tes serviteurs sont venus d'un pays très éloigné, à l'ouïe du nom de l'Eternel ton Dieu, car nous avons entendu parler de lui et de tout ce qu'il a fait en Egypte, et de tout ce qu'il a fait aux deux rois des Amorrhéens au-delà du Jourdain, à Sihon, roi de Hesbon, et à Og, roi de Basan, qui habitait à Astharoth. Et nos Anciens et tous les habitants de notre pays nous ont dit : Prenez avec vous des provisions pour le voyage, allez à leur rencontre et dites-leur : Nous sommes vos serviteurs, et maintenant traitez alliance avec nous. Voici notre pain ; nous l'avons pris chaud de nos maisons pour notre provision quand nous sommes sortis pour venir vers vous, et maintenant le voilà sec et en miettes ; et voici nos outres à vin que nous avons remplies neuves, et les voilà maintenant trouées ; et voici nos vêtements et nos souliers ; ils se sont usés par la grande longueur du voyage. Et les hommes d'Israël prirent de leurs provisions, et ne consultèrent pas la bouche de l'Eternel. Et Josué leur accorda la paix et traita avec eux une alliance portant qu'on leur laisserait la vie, et les princes de l'assemblée le leur jurèrent. Trois jours après qu'ils eurent traité alliance avec eux, ils apprirent qu'ils étaient leurs proches voisins et qu'ils habitaient au milieu d'eux. Et les fils d'Israël se mirent en marche et ils arrivèrent à leurs villes le troisième jour, et leurs villes étaient Gabaon, Képhira, Bééroth et Kiriath-Jéarim. Et les fils d'Israël ne les frappèrent point, à cause du serment que les princes de l'assemblée leur avaient fait au nom de l'Eternel, le Dieu d'Israël ; et toute l'assemblée murmura contre les princes. Et tous les princes dirent à toute l'assemblée : Nous leur avons fait serment par l'Eternel, le Dieu d'Israël, et maintenant nous ne pouvons porter la main sur eux. Voici ce que nous ferons avec eux : nous leur laisserons la vie, et il n'y aura pas sur nous de colère par suite du serment que nous leur avons fait. Et les princes leur dirent : Ils vivront. Et ils furent coupeurs de bois et porteurs d'eau pour toute l'assemblée, comme les princes le leur avaient dit. Et Josué les fit appeler et leur parla ainsi : Pourquoi nous avez-vous trompés en disant : Nous sommes très éloignés de vous, tandis que vous habitez au milieu de nous ? Et maintenant vous êtes maudits, et vous ne cesserez jamais d'être des esclaves, en coupant le bois et en puisant l'eau pour la maison de mon Dieu. Et ils répondirent à Josué et lui dirent : C'est qu'on a rapporté à tes serviteurs l'ordre donné par l'Eternel ton Dieu à Moïse son serviteur, que tout le pays vous fût livré et que tous les habitants du pays fussent exterminés devant vous. Et nous avons extrêmement craint pour nos vies devant vous, et nous avons agi ainsi. Et,maintenant nous voici entre tes mains ; traite-nous comme il te semblera bon et juste. Il les traita donc ainsi, et les délivra de la main des fils d'Israël, et ils ne les firent pas mourir. Et en ce jour Josué les donna pour être coupeurs de bois et porteurs d'eau pour l'assemblée et pour l'autel de l'Eternel, dans le lieu que choisirait l'Eternel jusqu'à aujourd'hui. Lorsque Adoni-Tsédek, roi de Jérusalem, eut appris que Josué avait pris Aï et l'avait détruite à la façon de l'interdit, qu'il avait traité Aï et son roi comme il avait traité Jéricho et son roi, et que les habitants de Gabaon avaient fait la paix avec les Israélites et qu'ils étaient au milieu d'eux, il eut une fort grande crainte, car Gabaon était une grande ville, comme une des villes royales, plus grande qu'Aï, et tous ses hommes étaient de vaillants guerriers. Et Adoni-Tsédek, roi de Jérusalem, fit dire à Hoham, roi de Hébron, à Piréam, roi de Jarmuth, à Japhia, roi de Lakis, à Débir, roi d'Eglon : Montez vers moi, et venez à mon aide, et nous frapperons Gabaon, car elle a fait la paix avec Josué et les fils d'Israël. Et cinq rois des Amorrhéens, le roi de Jérusalem, le roi d'Hébron, le roi de Jarmuth, le roi de Lakis et le roi d'Eglon se rassemblèrent et montèrent, eux et toutes leurs armées, et ils campèrent devant Gabaon et l'assiégèrent. Et les gens de Gabaon envoyèrent dire à Josué, au camp de Guilual : N'abandonne pas tes serviteurs, hâte-toi de monter vers nous, délivre-nous, donne-nous du secours, car tous les rois des Amorrhéens qui habitent la montagne, se sont ligués contre nous. Et Josué monta de Guilgal, lui et tous les gens de guerre avec lui, et tous les vaillants guerriers. Et l'Eternel dit à Josué : N'aie pas peur d'eux, car je les ai livrés entre tes mains ; pas un d'entre eux ne tiendra devant toi. Et Josué vint à eux subitement : il avait monté de Guilgal toute la nuit. Et l'Eternel jeta sur eux l'épouvante devant Israël, et il leur fit essuyer une grande défaite près de Gabaon, et Israël les poursuivit sur le chemin de la montée de Beth-Horon et les frappa jusqu'à Azéka et à Makkéda. Et, comme ils fuyaient devant Israël, à la descente de Beth-Horon, l'Eternel fit tomber sur eux des cieux de grosses pierres jusqu'à Azéka, et ils moururent, et ceux qui moururent des pierres de grêle furent plus nombreux que ceux que les fils d'Israël tuèrent avec l'épée. C'est alors que Josué parla à l'Eternel, dans la journée où l'Eternel livra les Amorrhéens aux fils d'Israël ; il dit en présence d'Israël : Soleil, arrête-toi sur Gabaon. Et toi, lune, sur la vallée d'Ajalon. Et le soleil s'arrêta Et la lune suspendit son cours Jusqu'à ce que la nation se fût vengée de ses ennemis. N'est-ce pas ce qui est écrit dans le livre du Juste ? Et le soleil s'arrêta au milieu du ciel et ne se hâta point de se coucher, presque un jour entier. Et avant et après il n'y eut point de jour semblable à celui-là, où l'Eternel exauçât la voix d'un homme ; car l'Eternel combattait pour Israël. Et Josué et tout Israël avec lui s'en retournèrent au camp à Guilgal. Et ces cinq rois s'enfuirent et se cachèrent dans la caverne, à Makkéda. Et on l'annonça à Josué en disant : Les cinq rois ont été trouvés cachés dans la caverne, à Makkéda. Et Josué dit : Roulez de grosses pierres à l'entrée de la caverne, et postez-y des hommes pour les garder. Et pour vous, ne vous arrêtez point, poursuivez vos ennemis et frappez-les en queue ; ne les laissez pas entrer dans leurs villes, puisque l'Eternel votre Dieu les a livrés entre vos mains. Et lorsque Josué et les fils d'Israël les eurent complètement défaits jusqu'à extermination, il y en eut cependant qui échappèrent et qui s'enfuirent dans leurs villes fortes ; tout le peuple revint sain et sauf auprès de Josué dans le camp, à Makkéda, sans que personne remuât la langue contre les fils d'Israël. Et Josué, dit : Ouvrez l'entrée de la caverne et faites sortir de la caverne, pour me les amener, ces cinq rois. Et ils firent ainsi ; ils firent sortir vers lui de la caverne ces cinq rois, le roi de Jérusalem, le roi d'Hébron, le roi de Jarmuth, le roi de Lakis, le roi d'Eglon. Et lorsqu'on eut amené, devant Josué ces rois, Josué convoqua tous les hommes d'Israël, et il dit aux chefs des hommes de guerre qui avaient marché avec lui : Approchez-vous et posez vos pieds sur les cous de ces rois. Et ils s'approchèrent et posèrent leurs pieds sur leurs cous. Et Josué leur dit : Ne craignez point et ne vous effrayez point, fortifiez-vous et ayez bon courage, car c'est ainsi que l'Eternel traitera tous vos ennemis contre lesquels vous combattrez. Après cela, Josué les frappa et les fit mourir, et il les pendit à cinq arbres, et ils restèrent pendus aux arbres jusqu'au soir. Et au moment où le soleil se couchait, Josué ordonna qu'on les détachât des arbres et qu'on les jetât dans la caverne où ils s'étaient cachés ; et ils placèrent à l'entrée de la caverne de grosses pierres qui y sont encore aujourd'hui. Et Josué prit Makkéda ce jour-là, et il la fit passer au tranchant de l'épée, et il les voua à l'interdit, son roi et tous les êtres vivants qui s'y trouvaient, et il ne laissa échapper personne, et traita le roi de Makkéda comme il avait traité le roi de Jéricho. Et Josué et tout Israël avec lui passèrent de Makkéda à Libna, et il attaqua Libna. Et l'Eternel la livra entre les mains d'Israël, elle aussi et son roi, et il fit passer au tranchant de l'épée tous les êtres vivants qui s'y trouvaient, et il ne laissa échapper personne, et il traita son roi comme il avait traité le roi de Jéricho. Et Josué et tout Israël avec lui passèrent de Libna à Lakis ; il campa devant elle et l'attaqua. Et l'Eternel livra Lakis entre les mains d'Israël, et il la prit le second jour, et fit passer au tranchant de l'épée tous les êtres vivants qui s'y trouvaient, tout comme il avait traité Libna. Alors Horam, roi de Guézer, monta pour secourir Lakis ; et Josué le frappa, lui et son peuple, sans laisser échapper personne. Et Josué et tout Israël avec lui passèrent de Lakis à Eglon, et ils campèrent devant elle et l'attaquèrent. Et ils la prirent le même jour et la firent passer au tranchant de l'épée : ce jour-là, ils vouèrent à l'interdit tous les êtres vivants qui s'y trouvaient, tout comme ils avaient fait à Lakis. Et Josué et tout Israël avec lui montèrent d'Eglon à Hébron et l'attaquèrent. Et ils la prirent, et la firent passer au tranchant de l'épée, elle, son roi, toutes ses villes et tous les êtres vivants qui s'y trouvaient ; il ne laissa échapper personne, tout comme il avait fait à Eglon, et il la voua à l'interdit, elle et tous les êtres vivants qui s'y trouvaient. Et Josué et tout Israël avec lui se retournèrent contre Débir et l'attaquèrent. Et ils la prirent, elle, son roi et toutes ses villes, et les firent passer au tranchant de l'épée, et vouèrent à l'interdit tous les, êtres vivants qui s'y trouvaient, ; il ne laissa échapper personne, comme il avait fait à Hébron ; il fit aussi à Débir et à son roi de même qu'il avait fait à Libna et à son roi. Et Josué frappa tout le pays, la montagne, le Midi, le bas pays, les pentes des montagnes et tous leurs rois ; il ne laissa échapper personne, vouant à l'interdit tout ce qui avait vie, comme l'Eternel, le Dieu d'Israël, l'avait ordonné. Et Josué les frappa, de Kadès-Barnéa à Gaza, et tout le pays de Gossen jusqu'à Gabaon. Et Josué prit en une seule fois tous les rois et leur pays, parce que l'Eternel, le Dieu d'Israël, combattait pour Israël. Et Josué et tout Israël avec lui revinrent au camp, à Guilgal. Lorsque Jabin, roi de Hatsor, eut appris ces choses, il envoya des messagers à Jobab, roi de Madon, au roi de Simron, au roi d'Acsaph, et aux rois qui étaient au nord dans la montagne et dans la plaine, au sud de Kinnaroth, et dans le bas pays, et sur les hauteurs de Dor du côté de l'occident, aux Cananéens de l'orient et de l'occident, aux Amorrhéens, aux Héthiens, aux Phéréziens, aux Jébusiens sur la montagne, aux Héviens du pied de l'Hermon dans le pays de Mitspa. Et ils sortirent, eux et toutes leurs armées avec eux, multitude immense, égale au sable qui est au bord de la mer, avec des chevaux et des chars en fort grand nombre. Et tous ces rois se trouvèrent au lieu assigné et vinrent camper ensemble près des eaux de Mérom, pour combattre avec Israël. Et l'Eternel dit à Josué : N'aie pas peur d'eux ; car demain, à cette heure-ci, je les livrerai tous transpercés devant Israël ; tu couperas les jarrets à leurs chevaux, et tu brûleras leurs chars. Et Josué et tous ses gens de guerre avec lui arrivèrent sur eux à l'improviste près des eaux de Mérom et fondirent sur eux. Et l'Eternel les livra entre les mains des Israélites, et ils les frappèrent et les poursuivirent jusqu'à Sidon la grande, et jusqu'à Misréphoth-Majim, et jusqu'à la vallée de Mitspé vers l'orient, et ils les frappèrent sans laisser écbapper personne. Et Josué les traita comme l'Eternel le lui avait dit ; il coupa les jarrets à leurs chevaux et brûla leurs chars. Et en ce même temps, Josué revint et prit Hatsor et fit périr son roi par l'épée, car Hatsor était autrefois la capitale de tous ces royaumes. Et ils firent passer tous les êtres vivants qui s'y trouvaient au tranchant de l'épée, en les vouant à l'interdit ; aucun ne demeura de reste, et on brûla Hatsor. Et Josué prit toutes les villes de ces rois et tous leurs rois, et il les voua à l'interdit et les fit passer au tranchant de l'épée, comme Moïse, serviteur de l'Eternel, l'avait ordonné. Mais Israël ne brûla aucune des villes, situées sur les collines, si ce n'est Hatsor, la seule que Josué brulât. Et tout le butin de ces villes, et leur bétail, les fils d'Israël se le partagèrent ; mais ils firent passer au tranchant de l'épée tous les hommes jusqu'à leur entière extermination, n'épargnant personne. Comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse, son serviteur, ainsi Moïse l'avait ordonné à Josué, et ainsi fit Josué ; il ne négligea aucun des ordres que l'Eternel avait donnés à Moïse. Et Josué prit tout ce pays-là, la montagne, tout le Midi, tout le district de Gossen, le bas pays, la plaine, la montagne d'Israël et son bas pays, depuis la montagne nue qui s'élève vers Séir, jusqu'à Baal-Gad, dans la vallée du Liban au pied du mont Hermon ; il prit tous leurs rois, les frappa et les fit mourir. Et la guerre que fit Josué contre tous ces rois dura longtemps. Aucune ville ne traita avec les fils d'Israël, excepté les Héviens qui habitaient à Gabaon ; ils les prirent toutes de vive force. Car cela venait de l'Eternel qu'ils affermissent leur cœur pour faire la guerre contre Israël, afin qu'il les vouât à l'interdit sans qu'il y eût de miséricorde pour eux, car c'était afin qu'il les détruisit, comme l'Eternel l'avait ordonné à Moïse. Et dans ce même temps, Josué vint et extermina les Anakim de la montagne, d'Hébron, de Débir, d'Anab et de toute la montagne de Juda et de toute la montagne d'Israël ; Josué les voua à l'interdit avec leurs villes. Il ne resta plus d'Anakim dans le pays des fils d'Israël ; il en resta seulement à Gaza, à Gath et à Asdod. Et Josué prit tout le pays, selon tout ce que l'Eternel avait dit à Moïse, et Josué le donna pour héritage à Israël, à chaque tribu, selon sa portion, et le pays se reposa de la guerre. Voici les rois du pays que battirent les fils d'Israël et dont ils conquirent le pays au-delà du Jourdain, du côté du soleil levant, depuis la rivière d'Arnon jusqu'au mont Hermon, et toute la plaine à l'orient : Sihon, roi des Amorrhéens, résidant à Hesbon ; il dominait sur Aroër, sur les bords du torrent d'Arnon à partir du milieu de la vallée, et sur la moitié de Galaad jusqu'au torrent de Jabbok, frontière des fils d'Ammon ; sur la plaine, jusqu'à la mer de Kinnaroth à l'orient, et jusqu'à la mer de la Plaine, la mer Salée, à l'orient, du côté de Beth-Jésimoth, et au midi au pied des pentes, du Pisga. Puis, le territoire de Og, roi de Basan, d'entre les restes des Réphaïm, résidant à Astharoth et à Edréi ; il dominait sur la montagne de Hermon, sur Salca et tout Basan jusqu'à la frontière des Guessuriens et des Maacathiens, et jusqu'à la moitié de Galaad, territoire de Sihon, roi de Hesbon. Moïse, serviteur de l'Eternel, et les fils d'Israël les battirent, et Moïse, serviteur de l'Eternel, donna leur pays en propriété aux Rubénites, aux Gadites et à la moitié de la tribu de Manassé. Voici les rois du pays que Josué et les fils d'Israël battirent en deçà du Jourdain, à l'occident, depuis Baal-Gad, dans la vallée du Liban, jusqu'à la montagne nue qui s'élève vers Séir : Josué donna ce pays aux tribus d'Israël en propriété, selon les parts qui leur furent assignées, dans la montagne, dans le bas pays, dans la plaine, dans les versants des montagnes, dans le désert et dans le Midi : les Héthiens, les Amorrhéens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens ; Le roi de Jéricho, un, le roi d'Aï, près de Béthel, un ; Le roi de Jérusalem, un, le roi d'Hébron, un ; Le roi de Jarmuth, un, le roi de Lakis, un ; Le roi d'Eglon, un, le roi de Guézer, un ; Le roi de Débir, un, le roi de Guéder, un ; Le roi de Horma, un, le roi d'Arad, un ; Le roi de Libna, un, le roi d'Adullam, un ; Le roi de Makkéda, un, le roi de Béthel, un ; Le roi de Thappuach, un, le roi d'Hépher, un ; Le roi d'Aphek, un, le roi de Lassaron, un ; Le roi de Madon, un, le roi de Hatsor, un; Le roi de Simron-Méron, un, le roi d'Acsaph, un ; Le roi de Thaanac, un, le roi de Méguiddo, un ; Le roi de Kédès, un, le roi de Joknéam au Carmel, un ; Le roi de Dor, sur les hauteurs de Dor, un, le roi de Goïm, à Guilgal, un ; Le roi de Thirtsa, un. En tout, trente et un rois. Et Josué était vieux, avancé en âge, et l'Eternel lui dit : Tu es devenu vieux, tu es avancé en âge, et il reste encore un très grand pays à conquérir. Voici le pays qui reste : tous les territoires des Philistins et tous les Guessuriens ; la contrée, depuis le Schichor qui est à l'orient de l'Egypte, jusqu'à la frontière d'Ekron vers le nord, sera réputée cananéenne : les cinq princes des Philistins, celui de Gaza, celui d'Asdod, celui d'Askalon, celui de Gath et celui d'Ekron, et les Avviens au midi ; tout le pays des Cananéens, et Méara qui est aux Sidoniens, jusqu'à Aphek, jusqu'à la frontière des Amorrhéens ; et le pays des Guiblites et tout le Liban, du côté du soleil levant, depuis Baal-Gad au pied du mont Hermon jusqu'à l'entrée de Hamath ; tous les habitants de la montagne, depuis le Liban jusqu'à Misréphoth-Majim ; tous les Sidoniens, je les chasserai de devant les fils d'Israël ; partage seulement ce pays-là, par le sort, en héritage à Israël, comme je te l'ai commandé. Et maintenant répartis ce pays par le sort en héritage aux neuf tribus et à la demi-tribu de Manassé. Les Rubénites et les Gadites, avec l'autre moitié de la tribu de Manassé, ont reçu leur héritage, que Moïse leur a donné au-delà du Jourdain, à l'orient : depuis Aroër sur le bord du torrent d'Arnon, à partir de la ville qui est au milieu de, la vallée, avec tout le plateau de Médeba jusqu'à Dibon, et toutes les villes de Sihon, roi des Amorrhéens, qui régnait à Hesbon, jusqu'à la frontière des fils d'Ammon, et Galaad, et le territoire des Guessuriens et des Maacathiens, et toute la montagne d'Hermon, et tout Basan jusqu'à Salca ; tout le royaume de Og, en Basan, qui régnait à Astharoth et à Edréi, le dernier reste des Réphaïm ; et Moïse les vainquit et les déposséda. Et les fils d'Israël ne dépossédèrent point les Guessuriens et les Maacathiens, et Guessur et Maacath habitent au milieu d'Israël jusqu'à ce jour. A la seule tribu de Lévi il ne donna point d'héritage : les sacrifices faits par le feu à l'Eternel, le Dieu d'Israël, sont son héritage, comme il le lui a dit. Et Moïse donna sa part à la tribu des fils de Ruben selon leurs familles ; et leur territoire allait depuis Aroër sur le bord du torrent d'Arnon, à partir de la ville qui est au milieu de la vallée, avec tout le plateau près de Médeba, Hesbon et toutes ses villes sur le plateau : Dibon, Bamoth-Baal, Beth-Baal-Méon, Jahtsa, Kédémoth, Méphaath, Kiriathaïm, Sibma. Tséreth-Hassahar dans la montagne de la vallée, Beth-Péor, les pentes du Pisga et Beth-Jésimoth ; toutes les villes de la plaine et tout le royaume de Sihon, roi des Amorrhéens, qui régnait à Hesbon, lequel Moïse vainquit ainsi que les princes de Madian : Evi, Rékem, Tsur, Hur et Réba, tributaires de Sihon et habitant le pays. Et les enfants d'Israël tuèrent avec l'épée Balaam, fils de Béor, le devin, et le frappèrent avec les autres. La frontière des fils de Ruben s'étendit jusqu'au Jourdain et à ses rives. Tel fut l'héritage des fils de Ruben, selon leurs familles, les villes et leurs villages. Et Moïse donna sa part à la tribu de Gad, aux fils de Gad, selon leurs familles : et leur territoire comprenait Jaézer, toutes les villes de Galaad ; la moitié du pays des fils d'Ammon jusqu'à Aroër, vis-à-vis de Babba ; depuis Hesbon jusqu'à Ramath-Mitspé et Bétonim, et de Mahanaïm à la frontière de Lidébir, dans la vallée : Beth-Haram, Beth-Nimra, Succoth et Tsaphon, reste du royaume de Sihon, roi de Hesbon ; le Jourdain et ses rives jusqu'à l'extrémité de la mer de Kinnéreth, au-delà du Jourdain à l'orient. Tel fut l'héritage des fils de Gad, selon leurs familles, les villes et leurs villages. Et Moïse donna sa part à la demi-tribu de Manassé, aux fils de Manassé, selon leurs familles : et leur territoire comprenait, à partir de Mahanaïm, tout Basan, tout le royaume de Og, roi de Basan, tous les bourgs de Jaïr en Basan, en tout soixante villes. La moitié, de Galaad, Astharoth et Edréi, villes du royaume de Og, en Basan, furent données aux fils de Makir, fils de Manassé, à la moitié des fils de Makir, selon leurs familles. Telles sont les parts que fit Moïse, dans les plaines de Moab, de l'autre côté du Jourdain, à l'orient de Jéricho. Mais Moïse ne donna point d'héritage à la tribu de Lévi : l'Eternel, le Dieu d'Israël, est leur héritage, comme il le leur a dit. Et voici ce que les fils d'Israël reçurent en héritage dans le pays de Canaan, ce que le sacrificateur Eléazar, Josué, fils de Nun, et les chefs de famille des tribus des fils d'Israël partagèrent entre eux. Ce fut par le sort que leur héritage fut donné, comme l'Eternel l'avait commandé par Moïse aux neuf tribus et à la demi tribu. Car Moïse donna l'héritage des deux tribus et de la demi-tribu de l'autre côté du Jourdain ; et il ne donna point d'héritage parmi eux aux Lévites, parce que les fils de Joseph, Manassé et Ephraïm, formaient deux tribus, et on ne donna point de portion aux Lévites dans le pays, si ce n'est des villes pour y habiter, et leurs banlieues pour leurs troupeaux et leurs biens. Les fils d'Israël firent comme l'Eternel l'avait commandé à Moïse, et ils partagèrent le pays. Et les fils de Juda s'approchèrent de Josué à Guilgal, et Caleb, fils de Jéphunné, le Kénizien, lui dit : Tu sais la parole que l'Eternel a dite à Moïse, homme de Dieu, à mon sujet et au tien, à Kadès-Barnéa. J'étais âgé de quarante ans, lorsque Moïse, serviteur de l'Eternel, m'envoya de Kadès-Barnéa pour explorer le pays, et je lui fis rapport dans l'intégrité de mon cœur. Et mes frères, qui étaient montés avec moi, découragèrent le peuple, mais moi je persévérai à suivre l'Eternel mon Dieu. Et, en ce jour-là, Moïse jura en disant : Si le pays que ton pied a foulé n'est pas à toi et à tes fils en héritage pour toujours, parce que tu as persévéré à suivre l'Eternel mon Dieu ! Et maintenant voici, l'Eternel m'a fait vivre comme il l'a dit pendant ces quarante-cinq ans qui se sont écoulés depuis que l'Eternel adressa cette parole à Moïse, pendant qu'Israël marchait dans le désert, et maintenant voici, je suis aujourd'hui âgé de quatre-vingt-cinq ans. Me voici encore aujourd'hui aussi vigoureux qu'au jour où Moïse m'envoya ; ma force de maintenant est là même que celle d'alors, pour combattre et pour sortir et entrer. Et maintenant, donne-moi cette montagne dont l'Eternel a parlé en ce jour-là, car tu [l']as toi-même entendu en ce jour-là ; car il y a là des Anakim et de grandes villes fortifiées. Peut-être l'Eternel sera-t-il avec moi et les chasserai-je comme l'Eternel l'a dit. Et Josué le bénit et donna Hébron en héritage à Caleb, fils de Jéphunné. C'est pourquoi Hébron appartient en héritage à Caleb, fils de Jéphunné, le Kénizien, jusqu'à ce jour, parce qu'il avait persévéré à suivre l'Eternel, le Dieu d'Israël. Et autrefois Hébron avait pour nom Kirjath-Arba (Arba était l'homme le plus grand parmi les Anakim), et la guerre cessa dans le pays. Et le lot échu par le sort à la tribu des fils de Juda, selon leurs familles, fut du côté de la frontière d'Edom, du désert de Tsin, vers le midi, à l'extrémité méridionale. Leur frontière du midi partait de l'extrémité de la mer Salée, de la partie de la mer tournée vers le midi ; elle allait au midi de la montée d'Akrabbim, passait à Tsin, montait au midi de Kadès-Barnéa, passait à Hetsron, s'élevait vers Addar, tournait vers Karkaa ; de là, par Atsmon, elle atteignait le Torrent d'Egypte et aboutissait à la mer ; voilà quelle sera votre frontière méridionale. Et la frontière orientale fut la mer Salée jusqu'à l'embouchure du Jourdain. Et la frontière septentrionale partait de la partie de la mer où est l'embouchure du Jourdain ; elle montait à Beth-Hogla, passait au nord de Beth-Araba et s'élevait jusqu'à la pierre de Bohan, fils de Ruben, et elle montait à Débir, à partir de la vallée d'Acor, puis se dirigeait au nord vers Guilgal, qui est vis-à-vis de la montée d'Adummim, au sud du torrent. De là, elle passait près des eaux de En-Sémès, et aboutissait à En-Roguel. Elle montait par la vallée de Ben-Hinnom, jusqu'au versant méridional de la montagne des Jébusiens où est Jérusalem ; elle s'élevait vers le sommet de la montagne qui est à l'occident de la vallée de Hinnom et qui est à l'extrémité septentrionale de la plaine des Réphaïm. Du sommet de la montagne elle continuait jusqu'à la fontaine des eaux de Nephthoach, puis se dirigeait vers les villes de la montagne d'Ephron et continuait jusqu'à Baala, qui est Kiriath-Jéarim. De Baala, la frontière tournait à l'ouest vers le mont Séir et passait par le versant septentrional du mont de Jéarim, qui est Késalon, et elle descendait à Beth-Sémès et passait à Thimna. De là elle se dirigeait au nord vers le versant d'Ekron, puis elle continuait vers Sicron et passait par le mont Baala, et se dirigeait vers Jabnéel et aboutissait à la mer. La frontière occidentale, c'était la grande Mer, qui est la limite. Telles furent de tous côtés les frontières des fils de Juda, selon leurs familles. Et on avait donné à Caleb, fils de Jéphunné, pour sa part au milieu des fils de Juda, ainsi que l'Eternel l'avait ordonné à Josué, la ville d'Arba, père d'Anak, c'est-à-dire Hébron. Et Caleb en chassa les trois fils d'Anak, Séschaï, Ahiman et Thalmaï, descendants d'Anak. De là, il monta contre les habitants de Débir ; et le nom de Débir était auparavant Kirjath-Sépher. Et Caleb dit : Celui qui frappera Kirjath-Sépher et la prendra, je lui donnerai ma fille Acsa pour femme. Et Othniel, fils de Kénaz, frère de Caleb, la prit ; et Caleb lui donna sa fille Acsa pour femme. Et il arriva, comme elle venait vers lui, qu'elle l'incita à demander un champ à son père. Et elle descendit de son âne, et Caleb lui dit : Qu'as-tu ? Et elle dit : Fais-moi un présent ! Puisque tu m'as établie dans le pays sec, donne-moi aussi des sources d'eau ! Et il lui donna les sources supérieures et les sources inférieures. Tel fut l'héritage de la tribu des fils de Juda, selon leurs familles. Et les villes situées à l'extrémité de la tribu des fils de Juda, vers la frontière d'Edom, du côté du midi, étaient : Kabtséel, Eder, Jagur, Kina, Dimona, Adada, Kédès, Hatsor, Jithnan ; Ziph, Télem, Béaloth, Hatsor-Hadattha, Kérioth-Hetsron, qui est Hatsor ; Amam, Schéma, Molada, Hatsar-Gadda, Hesmon, Beth-Palet, Hatsar-Schual, Béerséba, Biziothéia ; Baala, Ijim, Atsem, El-Tholad, Késil, Horma, Tsiklag, Madmanna, Sansanna, Lébaoth, Silhim, Aïn et Rimmon ; en tout, vingt-neuf villes et leurs villages. Dans le bas-pays : Esthaol, Tsoréa, Asna, Zanoah, En-Gannim, Thappuach, Enam, Jarmuth, Adullam, Socho, Azéka, Saaraïm, Adithaïm, Guédéra et Guédérothaïm : quatorze villes et leurs villages. Tsénan, Hadasa, Migdal-Gad, Diléan, Mitspé, Joktéel, Lakis, Botskath, Eglon, Cabbon, Lachmas, Kitélis, Guédéroth, Beth-Dagon, Naama, Makkéda : seize villes et leurs villages. Libna, Ether, Asan, Jiphthach, Asna, Netsib, Kéila, Aczib, Marésa : neuf villes et leurs villages. Ekron avec les villes de son ressort et ses villages, A partir d'Ekron vers l'occident, toutes les villes près d'Asdod et leurs villages ; Asdod, les villes de son ressort et ses villages ; Gaza, les villes de son ressort et ses villages, jusqu'au Torrent d'Egypte, à la grande Mer, qui est la limite. Dans la montagne : Samir, Jatthir, Socho, Danna, Kirjath-Sanna, qui est Débir, Anab, Esthémo, Anim, Gossen, Holon et Guilo : onze villes et leurs villages. Arab, Duma, Eséan, Janum, Beth-Thappuach, Aphéka, Humta, Kirjath-Arba, qui est Hébron, et Tsior : neuf villes et leurs villages. Maon, Carmel, Ziph, Juta, Jizréel, Jokdéam, Zanoah, Kaïn, Guibéa et Thimna : dix villes et leurs villages. Halhul, Belh-Tsur, Guédor, Maarath, Beth-Anoth, et Elthékon : six villes et leurs villages. Kirjath-Baal, qui est Kirjath-Jéarim, et Harabba : deux villes et leurs villages. Dans le désert : Beth-Araba, Middin, Sécaca, Nibsan, Ir-Hammélach et En-Guédi : six villes et leurs villages. Les fils de Juda ne purent pas chasser les Jébusiens qui habitent à Jérusalem, et les Jébusiens ont habité jusqu'à ce jour avec les fils de Juda. Et le lot échu par le sort aux fils de Joseph fut à l'orient, depuis le Jourdain de Jéricho aux eaux de Jéricho, le long du désert qui monte de Jéricho à la montagne, vers Béthel. Et la frontière allait de Béthel à Luz, et elle passait vers le territoire des Archites à Ataroth. Et elle descendait à l'occident vers le territoire des Japhlétites,jusqu'au territoire de la Basse Beth-Horon, et jusqu'à Guézer, pour aboutir à la mer. Tel est l'héritage que reçurent les fils de Joseph, Manassé et Ephraïm. Et voici le territoire des fils d'Ephraïm, selon leurs familles. La limite de leur héritage, du côté de l'orient, allait d'Ataroth-Addar à la Haute Beth-Horon, et elle se dirigeait vers la mer. Au nord [elle allait à] Micméthath, puis elle tournait à l'orient, vers Thaanath-Silo, et passait devant elle du côté de l'orient, jusqu'à Janoha. De Janoha, elle descendait à Ataroth et à Naarath, touchait à Jéricho et aboutissait au Jourdain. De Thappuach, elle allait vers l'occident au torrent de Kana et aboutissait à la mer. Tel fut l'héritage de la tribu des fils d'Ephraïm, selon leurs familles, ainsi que les villes mises à part pour les fils d'Ephraïm au milieu de l'héritage des fils de Manassé, toutes ces villes avec leurs villages. Et ils ne chassèrent point les Cananéens habitant à Guézer ; et les Cananéens ont habité au milieu d'Ephraïm jusqu'aujourd'hui, et ils furent corvéables. Et on jeta le sort pour la tribu de Manassé, car il était le premier-né de Joseph. Makir, premier-né de Manassé, père de Galaad, avait reçu Galaad et Basan, car il était homme de guerre. Les autres fils de Manassé reçurent de même leur lot selon leurs familles, les fils d'Abiézer, les fils de Hélek, les fils de Sichem, les fils de Hépher et les fils de Sémida ; ce sont là les enfants mâles de Manassé, fils de Joseph, selon leurs familles. Tsélophcad, fils de Hépher, fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, n'eut point de fils, mais seulement des filles ; et voici les noms de ses filles : Machla, Noa, Hogla, Milca et Thirtsa. Elles se présentèrent devant Eléazar, le sacrificateur, et devant Josué, fils de Nun, et devant les principaux, en disant : L'Eternel a ordonné à Moïse de nous donner un héritage parmi nos frères. Et on leur donna, selon la parole de l'Eternel, un héritage parmi les frères de leur père. Dix parts échurent ainsi à Manassé, outre le pays de Galaad et de Basan situé de l'autre côté du Jourdain. Car les filles de Manassé reçurent un héritage parmi ses fils ; et le pays de Galaad échut aux autres descendants de Manassé. La limite de Manassé partait d'Asser, se dirigeait vers Micméthath, en face de Sichem, puis allait à droite vers les habitants d'En-Thappuach, le territoire de Thappuach échut à Manassé, mais Thappuach elle-même, située à la frontière de Manassé, échut aux fils d'Ephraïm ; la limite descendait ensuite au torrent de Kana, au midi du torrent ; les villes de cette région échues à Ephraïm étaient au milieu des villes de Manassé, et la limite de Manassé passait au nord du torrent et aboutissait à la mer. Au sud, le territoire d'Ephraïm, au nord celui de Manassé ; et la mer était la limite. Ils confinaient à Asser du côté nord, et à Issacar du côté de l'orient. Manassé obtint dans les territoires d'Issacar et d'Asser Beth-Séan et les villes de son ressort, Jibléam et les villes de son ressort, les habitants de Dor avec les villes de son ressort, les habitants d'En-Dor avec les villes de son ressort, les habitants de Thaanac avec les villes de son ressort, et les habitants de Méguiddo avec les villes de son ressort, les trois hauteurs. Les fils de Manassé ne purent pas prendre possession de ces villes, et les Cananéens s'enhardirent à demeurer dans cette contrée. Et lorsque les fils d'Israël se furent fortifiés, ils soumirent les Cananéens à un tribut et ne les chassèrent point. Et les fils de Joseph parlèrent à Josué et lui dirent : Pourquoi ne m'as-tu donné en héritage qu'un seul lot et qu'une seule part ? Je suis pourtant un peuple nombreux, que l'Eternel a extraordinairement béni jusqu'à présent. Et Josué leur dit : Si tu es un peuple nombreux, monte à la forêt, défriche-toi là une place dans le pays des Phéréziens et des Réphaïm, puisque tu es à l'étroit dans la montagne d'Ephraïm ! Et les fils de Joseph dirent : La montagne ne nous suffit pas, et il y a des chariots de fer chez tous les Cananéens qui habitent le territoire de la vallée, chez ceux de Beth-Séan et des villes de son ressort, et chez ceux qui sont dans la vallée de Jizréel. Et Josué dit à la maison de Joseph, à Ephraïm et à Manassé : Tu es un peuple nombreux, et ta force est grande ; tu n'auras pas seulement un lot. Car la montagne t'appartiendra ; comme c'est une forêt, tu la défricheras, et ses issues seront à toi, car tu chasseras les Cananéens, quoiqu'ils aient des chariots de fer et quoiqu'ils, soient puissants. Et toute l'assemblée des fils d'Israël se réunit à Silo ; ils y dressèrent le Tabernacle d'assignation, car le pays leur était soumis. Et parmi les fils d'Israël il restait sept tribus qui n'avaient pas reçu leur portion. Et Josué dit aux fils d'Israël : Jusques à quand tarderez-vous à venir prendre possession du pays que l'Eternel, le Dieu de vos pères, vous a donné ? Choisissez-vous trois hommes par tribu afin que je les envoie ; et qu'ils se lèvent, et parcourent le pays, et qu'ils en dressent l'état en vue du partage à faire, et qu'ils reviennent vers moi. Et vous le partagerez en sept portions ; Juda restera dans son territoire au midi, et la maison de Joseph dans son territoire au nord. Et vous dresserez l'état du pays en le divisant en sept parts ; et vous me l'apporterez ici, et je jetterai le sort pour vous dans ce lieu en présence de l'Eternel notre Dieu. Car aucune part ne sera adjugée aux Lévites parmi vous, car le sacerdoce de l'Eternel est leur héritage. Quant à Gad, à Ruben, et à la moitié de la tribu de Manassé, ils ont reçu à l'orient, de l'autre côté du Jourdain, leur héritage que Moïse, serviteur de l'Eternel, leur a donné. Et ces hommes se levèrent et partirent. Et Josué leur donna ses ordres quand ils partirent pour dresser l'état du pays, en disant : Allez, parcourez le pays, dressez en l'état, et revenez vers moi. Et, dans ce lieu-ci, je jetterai le sort pour vous en présence de l'Eternel à Silo. Et ces hommes s'en allèrent et traversèrent le pays, et en dressèrent l'état dans un livre selon les villes et le partagèrent en sept portions ; et ils vinrent auprès de Josué, dans le camp, à Silo. Et Josué jeta le sort pour eux à Silo en présence de l'Eternel, et Josué partagea là le pays aux fils d'Israël en assignant à chacun sa portion. Et le lot de la tribu des fils de Benjamin fut tiré et son territoire lui échut, selon leurs familles, entre les fils de Juda et les fils de Joseph. Leur frontière du côté du nord partait du Jourdain ; elle s'élevait sur le versant de Jéricho, au nord ; puis elle s'élevait sur la montagne à l'occident et aboutissait au désert de Beth-Aven. De là, elle passait à Luz, sur le versant de Luz, au midi, c'est Béthel ; puis elle descendait à Ataroth-Addar sur la montagne qui est au midi de la Basse Beth-Horon. Elle tournait ensuite et se dirigeait vers l'occident, au midi de la montagne située en face de Beth-Horon au midi, et elle aboutissait à Kirjath-Baal, c'est-à-dire Kirjath-Jéarim, ville des fils de Juda. Voilà pour le côté occidental. Et pour le côté méridional, elle partait, à l'occident, de l'extrémité de Kirjath-Jéarim, et se dirigeait vers la source des eaux de Nephthoach. Et elle descendait vers l'extrémité de la montagne qui fait face à la vallée de Ben-Hinnom, située dans la partie nord de la vallée des Réphaïm, puis, suivant la vallée de Hinnom, elle se dirigeait vers le versant méridional des Jébusiens jusqu'à En-Roguel. Et elle tournait au nord, passait par En-Sémès, et se dirigeait vers Guéliloth, qui est vis-à-vis de la montée d'Adummim, et elle descendait à la pierre de Bohan, fils de Ruben. Elle passait par le versant septentrional en face de la plaine et descendait à la plaine. Elle passait ensuite par le versant septentrional de Beth-Hogla et aboutissait à l'extrémité septentrionale de la mer Salée, vers l'embouchure du Jourdain. C'est là la limite méridionale. Le Jourdain formait la limite du côté de l'orient. Tel fut l'héritage des fils de Benjamin, d'après ses frontières de tous les côtés, selon leurs familles. Les villes de la tribu des fils de Benjamin selon leurs familles étaient Jéricho, Beth-Hogla, Emek-Ketsits, Beth-Araba, Tsémaraïm, Béthel, Avvim, Para, Ophra, Képhar-Ammoni, Ophni, Guéba : douze villes et leurs villages. Gabaon, Rama, Bééroth, Mitspé, Képhira, Motsa, Rékem, Jirpéel, Tharéala, Tséla, Eleph, Jébus, qui est Jérusalem, Guibéath, Kirjath : quatorze villes et leurs villages. Tel fut l'héritage des fils de Benjamin, selon leurs familles. Le deuxième lot échut par le sort à Siméon, à la tribu des fils de Siméon, selon leurs familles, leur héritage fut au milieu de l'héritage des fils de Juda. Et ils eurent dans leur héritage : Béerséba, Séba, Molada, Hatsar-Schual, Bala, Atsem, El-Tholad, Béthul, Horma, Tsiklag, Beth-Marcaboth, Hatsar-Susa, Beth-Lébaoth, Saruhen : treize villes et leurs villages. Aïn, Rimmon, Ether, Asan : quatre villes et leurs villages. Tous les villages qui sont autour de ces villes, jusqu'à Baalath-Béer qui est la Ramath du midi. Tel fut l'héritage de la tribu des fils de Siméon, selon leurs familles. L'héritage des fils de Siméon fut pris sur la portion des fils de Juda, car la portion des fils de Juda était trop grande pour eux, et les fils de Siméon eurent leur héritage au milieu du leur. Le troisième lot échut par le sort aux fils de Zabulon, selon leurs familles. La frontière de leur héritage s'étendait jusqu'à Sarid. Elle montait vers l'occident et vers Maréala ; elle touchait à Dabbéseth et au torrent qui coule devant Joknéam. De Sarid elle tournait à l'orient vers le soleil levant jusqu'au territoire de Kisloth-Thabor ; elle se dirigeait vers Dabrath et montait à Japhia. Et de là elle passait à l'orient vers le soleil levant à Gath-Hépher, Eth-Katsin, puis se dirigeait sur Rimmon, en se prolongeant jusqu'à Néa ; et la frontière tournait au nord d'Hannathon et aboutissait à la vallée de Jiphthach-El. Kattath, Nahalal, Simron, Jidéala et Beth-Léhem : douze villes et leurs villages. Tel fut l'héritage des fils de Zabulon, selon leurs familles ; ces villes-là et leurs villages. Le quatrième lot échut par le sort à Issacar, aux fils selon leurs familles. Leur territoire était Jizréel, Késulloth, Sunem, Hapharaïm, Sion, Anabarath, Rabbith, Kiséion, Abets, Rémeth, En-Gannim, En-Hadda et Beth-Patsets. La frontière touchait au Thabor, à Sahatsima et à Beth-Sémès, et elle aboutissait au Jourdain : seize villes et leurs villages. Tel fut l'héritage de la tribu des fils d'Issacar, selon leurs familles ; les villes et leurs villages. Le cinquième lot échut par le sort à la tribu des fils d'Asser, selon leurs familles. Leur territoire était Helkath, Hali, Béten, Acsaph, Allammélec, Améad, Miséal ; et la frontière touchait au Carmel à l'occident et à Sichor-Libnath, et elle tournait du côté du soleil levant vers Beth-Dagon, touchait à Zabulon et à la vallée de Jiphthach-El, au nord de Beth-Emek et de Néiel, et se dirigeait vers Caboul à gauche, Ebron, Réhob, Hammon et Kana, jusqu'à Sidon la grande. Elle tournait ensuite vers Rama jusqu'à la ville forte de Tyr et vers Hosa, et elle aboutissait à la mer, à partir du territoire d'Aczib. Umma, Aphek et Réhob : vingt-deux villes et leurs villages. Tel fut l'héritage de la tribu des fils d'Asser, selon leurs familles ; ces villes-là et leurs villages. Le sixième lot échut par le sort aux fils de Nephthali, selon leurs familles. Leur frontière allait depuis Héleph, à partir du chêne qui est à Tsaanannim, vers Adami-Nékeb et Jabnéel jusqu'à Lakkum et aboutissait au Jourdain. Elle tournait à l'occident vers Aznoth-Thabor, de là elle se dirigeait sur Hukkok, touchait à Zabulon au midi, à Asser à l'occident et à Juda [par] le Jourdain vers le soleil levant. Les villes fortes étaient Tsiddim, Tser, Hammath, Rakkath et Kinnéreth, Adama, Rama, Hatsor, Kédès, Edréi, En-Hatsor, Jiréon, Migdal-El, Horem, Beth-Anath et Beth-Sémès : dix-neuf villes et leurs villages. Tel fut l'héritage de la tribu des fils de Nephthali, selon leurs familles ; les villes et leurs villages. A la tribu des fils de Dan, selon leurs familles, échut par le sort le septième lot. Le territoire de leur héritage était Tsoréa, Esthaol, Ir-Sémès, Sahalabbim, Ajalon, Jithla, Elon, Thimnatha, Ekron, Elthéké, Guibbéthon, Baalath, Jud, Bené-Bérak, Gath-Rimmon, Mé-Jarkon, Rakkon avec le territoire vis-à-vis de Japho. Et le territoire des fils de Dan s'étendit au dehors, car les fils de Dan montèrent, attaquèrent Léschem et la prirent et la frappèrent, au tranchant de l'épée, et la possédèrent et y habitèrent : ils appelèrent Léschem Dan, du nom de Dan, leur père. Tel fut l'héritage de la tribu des fils de Dan, selon leurs familles ; ces villes-là et leurs villages. Lorsqu'ils eurent achevé de partager le pays, d'après ses limites, les fils d'Israël donnèrent à Josué, fils de Nun, un héritage au milieu d'eux. Sur l'ordre de l'Eternel, ils lui donnèrent la ville qu'il avait demandée, Thimnath-Sérah, dans la montagne d'Ephraïm ; et il rebâtit la ville et y habita. Tels furent les héritages que le sacrificateur Eléazar, Josué, fils de Nun et les chefs de famille des tribus des fils d'Israël répartirent par le sort, à Silo, devant l'Eternel, à l'entrée du Tabernacle d'assignation ; et ils achevèrent le partage du pays. Et l'Eternel parla à Josué en disant : Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Etablissez-vous les villes de refuge dont je vous ai parlé par la bouche de Moïse, afin que le meurtrier qui aura tué quelqu'un par mégarde, sans intention, puisse s'y enfuir : et elles vous serviront de refuge contre le vengeur du sang. Et le meurtrier s'enfuira vers l'une de ces villes-là ; il se tiendra à l'entrée de la porte de la ville et il exposera son cas aux oreilles des Anciens de cette ville. Et ils le recueilleront vers eux dans la ville et lui donneront une demeure, et il habitera avec eux. Et si le vengeur du sang le poursuit, ils ne livreront pas le meurtrier entre ses mains, parce qu'il a tué son prochain sans intention, et qu'il ne le haïssait point auparavant. Et il demeurera dans cette ville jusqu'à ce qu'il comparaisse devant l'assemblée pour être jugé, jusqu'à la mort du souverain sacrificateur qui sera en fonctions dans ce temps-là. Alors le meurtrier s'en retournera, il viendra dans sa ville, dans sa maison, dans la ville d'où il s'était enfui. Et ils consacrèrent Kédès, en Galilée, dans la montagne de Nephthali, Sichem dans la montagne d'Ephraïm, Kirjath-Arba, qui est Hébron, dans la montagne de Juda. Et de l'autre côté du Jourdain, à l'orient de Jéricho, ils établirent Bétser, dans le désert, dans, la plaine, ville de la tribu de Ruben, Ramoth en Galaad, ville de la tribu de Gad, et Golan en Basan, ville de la tribu de Manassé. Ce furent là les villes assignées à tous les fils d'Israël et à l'étranger séjournant au milieu d'eux, afin que quiconque aurait tué quelqu'un par mégarde pût s'y enfuir et ne mourût point par la main du vengeur du sang, avant qu'il eût comparu devant l'assemblée. Et les chefs de famille des Lévites s'approchèrent du sacrificateur Eléazar, de Josué, fils de Nun, et des chefs de famille des tribus des fils d'Israël, et ils leur parlèrent en ces termes, à Silo, dans le pays de Canaan : L'Eternel a ordonné par Moïse de nous donner des villes pour y habiter et leurs banlieues pour notre bétail. Et les fils d'Israël donnèrent aux Lévites, sur leur héritages, selon l'ordre de l'Eternel, ces villes et leurs banlieues. Et le sort fut tiré pour les familles des Kéhathites ; et les fils du sacrificateur Aaron, d'entre les Lévites, obtinrent par le sort, de la tribu de Juda, de la tribu de Siméon et de la tribu de Benjamin, treize villes. Et les autres fils de Kéhath obtinrent par le sort, des familles de la tribu d'Ephraïm, de la tribu de Dan et de la demi-tribu de Manassé, dix villes. Et les fils de Guerson obtinrent par le sort, des familles de la tribu d'Issacar, de la tribu d'Asser, de la tribu de Nephthali et de la demi-tribu de Manassé, en Basan, treize villes. Les fils de Mérari, selon leurs familles, obtinrent, de la tribu de Ruben, de la tribu de Gad et de la tribu de Zabulon, douze villes. Et les fils d'Israël donnèrent par le sort aux Lévites ces villes-là et leurs banlieues, comme l'Eternel l'avait ordonné par Moïse. Et ils donnèrent, de la tribu des fils de Juda et de la tribu des fils de Siméon, ces villes, dont les noms suivent, aux fils d'Aaron, d'entre les familles des Kéhathites, fils de Lévi, pour lesquels fut tiré le premier lot : la ville d'Arba, le père des Anok (c'est Hébron), dans la montagne de Juda, et sa banlieue tout autour. Et la campagne de cette ville avec ses villages, ils les donnèrent en propriété à Caleb, fils de Jéphunné. Et ils donnèrent aux fils d'Aaron le sacrificateur la ville de refuge pour l'homicide, Hébron et sa banlieue, Libna et sa banlieue, Jatthir et sa banlieue, Esthémoa et sa banlieue, Holon et sa banlieue, Débir et sa banlieue, Aïn et sa banlieue, Jutta et sa banlieue, et Beth-Sémès et sa banlieue ; neuf villes de ces deux tribus. De la tribu de Benjamin : Gabaon et sa banlieue, Guéba et sa banlieue, Anathoth et sa banlieue, Almon et sa banlieue ; quatre villes. Total des villes des prêtres, fils d'Aaron treize villes et leurs banlieues. Quant aux familles des fils de Kéhath, aux Lévites, à ceux qui restaient des fils de Kéhath, ils obtinrent par le sort des villes de la tribu d'Ephraïm. Et on leur donna la ville de refuge pour l'homicide, Sichem et sa banlieue dans la montagne d'Ephraïm, Guézer et sa banlieue, Kibtsaïm et sa banlieue, Beth-Horon et sa banlieue ; quatre villes. De la tribu de Dan : Elthéké et sa banlieue, Guibbéthon et sa banlieue, Ajalon et sa banlieue, Gath-Rimmon et sa banlieue ; quatre villes. De la demi-tribu de Manassé : Thaénac et sa banlieue, Gath-Rimmon et sa banlieue ; deux villes. Total : dix villes, avec leurs banlieues, qui échurent aux familles des autres fils de Kéhath. Et on donna aux fils de Guerson, d'entre les familles des Lévites, de l'autre demi-tribu de Manassé : la ville de refuge pour l'homicide, Golan, en Basan, et sa banlieue, et Béesthra et sa banlieue ; deux villes. Et de la tribu d'Issacar : Kiséion et sa banlieue, Dabrath et sa banlieue, Jarmuth et sa banlieue, En-Gannim et sa banlieue, quatre villes. Et de la tribu d'Asser : Miséal et sa banlieue, Abdon et sa banlieue, Helkath et sa banlieue, Réhob et sa banlieue ; quatre villes. Et de la tribu de Nephthali : la ville de refuge pour l'homicide, Kédès en Galilée et sa banlieue, Hammoth-Dor et sa banlieue, Karthan et sa banlieue ; trois villes. Total des villes des Guersonites, selon leurs familles : treize villes et leurs banlieues. Et aux familles des fils de Mérari, au reste des Lévites, on donna, de la tribu de Zabulon : Joknéam et sa banlieue, Kartha et sa banlieue, Dimna et sa banlieue, Nahalat et sa banlieue ; quatre villes. Et de la tribu de Ruben : Bétser et sa banlieue, Jahtsa et sa banlieue, Kédémoth et sa banlieue, Méphaath et sa banlieue ; quatre villes. Et de la tribu de Gad : la ville de refuge pour l'homicide, Ramoth en Galaad et sa banlieue, Mahanaïm et sa banlieue, Hesbon et sa banlieue, Jadzer et sa banlieue ; total : quatre villes. Total des villes données par le sort aux fils de Mérari, selon leurs familles, aux familles restantes des Lévites : douze villes. Total des villes des Lévites dans les territoires possédés par les enfants d'Israël : quarante-huit villes et leurs banlieues. Telles étaient ces villes-là, chacune avec sa banlieue tout autour ; il en était ainsi de toutes ces villes. Et l'Eternel donna à Israël tout le pays qu'il avait juré à leurs pères de leur donner, et ils le possédèrent et ils y habitèrent. Et l'Eternel leur donna du repos tout alentour, selon ce qu'il avait juré à leurs pères ; aucun de tous leurs ennemis ne put leur résister : l'Eternel les livra entre leurs mains. Il ne tomba pas une de toutes les bonnes paroles que l'Eternel avait dites à la maison d'Israël : toutes s'accomplirent. Alors Josué appela les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé. Et leur dit : Vous avez observé tout ce que Moïse, serviteur de l'Eternel, vous a prescrit et vous avez obéi à ma voix dans tout ce que je vous ai commandé. Vous n'avez pas abandonné vos frères durant tout le temps qui vient de s'écouler jusqu'à aujourd'hui, et vous avez observé ce que vous deviez observer, le commandement de IEternel votre Dieu. Et maintenant que l'Eternel, votre Dieu, a donné du repos à vos frères comme il le leur avait promis, retournez et vous en allez vers vos tentes, au pays qui est votre possession, que Moïse, serviteur de l'Eternel, vous a donné de l'autre côté du Jourdain. Seulement, ayez bien soin de mettre en pratique le commandement et la loi que Moïse, serviteur de l'Eternel, vous a prescrits, d'aimer l'Eternel votre Dieu, de marcher dans toutes ses voies, d'observer ses ordonnances, de vous attacher à lui, et de le servir de tout votre cœur et de toute votre âme. Et Josué les bénit et les congédia, et ils s'en allèrent vers leurs tentes. Et Moïse avait donné [un territoire] en Basan à la demi-tribu de Manassé, et Josué avait donné de même [un territoire] à l'autre demi-tribu, en deçà du Jourdain, à l'occident ; et lorsque Josué les renvoya vers leurs tentes, il les bénit ; il leur parla aussi, en disant : Vous vous en retournez vers vos tentes avec de grandes richesses, avec de très nombreux troupeaux, avec de l'argent, de l'or, de l'airain, du fer et des vêtements en fort grande quantité ; partagez avec vos frères le butin de vos ennemis. Et les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé s'en retournèrent et quittèrent les fils d'Israël, à Silo, dans le pays de Canaan, pour s'en aller dans le pays de Galaad, qui était la propriété qu'ils avaient reçue, d'après l'ordre de l'Eternel donné par la bouche de Moïse. Et ils arrivèrent dans les districts du Jourdain qui appartiennent au pays de Canaan, et les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé bâtirent là un autel au bord du Jourdain, un autel d'une grandeur remarquable. Et les fils d'Israël apprirent que l'on disait : Voilà que les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé ont bâti un autel sur le devant du pays de Canaan, dans les districts du Jourdain, du côté des fils d'Israël. Et les fils d'Israël l'apprirent et ils convoquèrent toute l'assemblée des fils d'Israël à Silo pour se mettre en campagne contre eux. Et les fils d'Israël envoyèrent, vers les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé, dans le pays de Galaad, Phinées, fils d'Eléazar, le sacrificateur, et avec lui dix princes, un prince pour chaque maison de toutes les tribus d'Israël ; et ils étaient chacun chef de leur maison patriarcale dans les milliers d'Israël. Et ils vinrent vers les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé, dans le pays de Galaad, et leur parlèrent, en disant : Ainsi a dit toute l'assemblée de l'Eternel : Qu'est-ce que cette infidélité que vous avez commise, contre le Dieu d'Israël, que vous vous détourniez aujourd'hui de l'Eternel en vous bâtissant un autel pour vous révolter aujourd'hui contre l'Eternel ? Serait-ce trop peu pour, nous que l'iniquité de Péor, dont nous ne nous sommes pas purifiés jusqu'à ce jour, malgré la plaie qui a frappé l'assemblée de l'Eternel ? Et vous, vous vous détournez aujourd'hui de l'Eternel ! et il arrivera que, si aujourd'hui vous vous révoltez contre l'Eternel, demain il s'irritera contre toute l'assemblée d'Israël. Que si le pays que vous possédez est impur, passez dans le pays de la possession de l'Eternel, où l'Eternel a fixé sa résidence, et avez votre propriété au milieu de nous ; mais ne vous révoltez point contre l'Eternel et ne vous séparez point de nous en vous bâtissant un autel autre que celui de l'Eternel notre Dieu ! Acan, fils de Zérach, n'a-t-il pas commis infidélité par rapport à l'interdit ? et la vengeance a éclaté sur toute l'assemblée d'Israël. Il n'a pas péri seul pour son iniquité. Et les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé répondirent et dirent aux chefs des milliers d'Israël : Le Dieu fort, Dieu, l'Eternel, sait, et Israël saura ! Que l'Eternel lui-même nous en demande compte, si c'est par révolte et par infidélité envers l'Eternel (ne nous soit, point en aide en ce jour-là !) que nous nous sommes bâti un autel, pour nous détourner de l'Eternel, pour y offrir des holocaustes et des dons, pour y faire des sacrifices d'actions de grâces, et si nous ne l'avons pas fait parce que nous craignions que vos fils un jour parlant à nos fils ne leur disent : Qu'avez-vous de commun avec l'Eternel, le Dieu d'Israël ? Comme limite entre nous et vous, fils de Ruben et fils de Gad, l'Eternel a placé le Jourdain ; vous n'avez donc point de part à l'Eternel !Et ainsi vos fils empêcheraient nos fils de craindre l'Eternel. Et nous nous sommes dit : Mettons-nous à bâtir l'autel, non point pour des holocaustes et des sacrifices, mais afin qu'il soit un témoin entre nous et vous, et les générations après nous, que nous servons l'Eternel, devant lui, avec nos holocaustes, nos sacrifices et nos offrandes d'actions de grâces, et afin que vos fils ne disent pas un jour à nos fils : Vous n'avez point de part à l'Eternel ! Et nous avons dit : S'ils venaient un jour à tenir ce langage à nous et à nos descendants, nous répondrions : Voyez la forme de l'autel de l'Eternel, que nos pères ont construit non point pour servir à l'holocauste et au sacrifice, mais pour être un témoin entre nous et vous ! Loin de nous de nous rebeller contre lui et de nous détourner aujourd'hui de l'Eternel, en bâtissant un autel qui serve à l'holocauste, à l'offrande et au sacrifice, outre l'autel de l'Eternel notre Dieu qui est devant sa Demeure ! Et Phinées, le sacrificateur, et les princes de l'assemblée et les chefs des milliers d'Israël qui étaient avec lui, entendirent les paroles que prononçaient les fils de Ruben, les fils de Gad et les fils de Manassé, et les approuvèrent. Et Phinées, fils d'Eléazar, le sacrificateur, dit aux fils de Ruben, aux fils de Gad et aux fils de Manassé : Aujourd'hui nous connaissons que l'Eternel est au milieu de nous, puisque vous n'avez point commis cette infidélité-là envers l'Eternel ; ainsi vous avez délivré les fils d'Israël de la main de l'Eternel. Et Phinées, fils d'Eléazar, le sacrificateur, et les princes retournèrent d'auprès des fils de Ruben et des fils de Gad, du pays de Galaad au pays de Canaan vers les fils d'Israël, et leur rapportèrent ce qui s'était passé. Et la chose plut aux fils d'Israël. Et les fils d'Israël bénirent Dieu et ne parlèrent plus de se mettre en campagne contre eux pour dévaster le pays qu'habitaient les fils de Ruben et les fils de Gad. Et les fils de Ruben et les fils de Gad donnèrent un nom à l'autel : car [dirent-ils] il est témoin entre nous que l'Eternel est Dieu. Et un long temps s'étant écoulé après que l'Eternel eut donné du repos à Israël en le délivrant de tous ses ennemis d'alentour, Josué, devenu vieux, avancé en âge, convoqua tout Israël, ses Anciens, ses chefs, ses juges et ses officiers, et leur dit : Je suis devenu vieux, avancé en âge. Vous avez vu tout ce que l'Eternel votre Dieu a fait à toutes ces nations dont il vous a délivrés, car c'est l'Eternel votre Dieu qui a combattu pour vous. Voyez, je vous ai fait échoir en héritage pour vos tribus les nations qui sont demeurées de reste depuis le Jourdain, et toutes celles que j'ai exterminées, jusqu'à la grande mer, qui est au soleil couchant. Et l'Eternel, votre Dieu, lui-même, les chassera devant vous, il les dépossédera devant vous, et vous posséderez leur pays, comme l'Eternel votre Dieu vous l'a dit. Fortifiez-vous donc extraordinairement pour observer et pour pratiquer tout ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse, sans vous en détourner ni à droite ni à gauche, sans vous mêler à ces nations demeurées de reste parmi vous ; ne mentionnez pas le nom de leurs dieux, ni ne jurez par eux ; ne les servez point et ne vous prosternez point devant eux, mais attachez-vous à l'Eternel, votre Dieu, comme vous l'avez fait jusqu'à ce jour. Aussi l'Eternel a-t-il chassé devant vous des nations grandes et fortes, et personne n'a pu tenir devant vous jusqu'à ce jour. Un seul d'entre vous en poursuivait mille ; car l'Eternel votre Dieu est celui qui combat pour vous, comme il vous l'a dit. Prenez donc bien garde à vos âmes, pour que vous aimiez l'Eternel votre Dieu. Car si vous vous détournez et que vous vous attachiez au reste de ces nations qui sont demeurées parmi vous, si vous contractez des mariages avec elles et que vous vous mêliez à elles et elles à vous, sachez bien que l'Eternel votre Dieu ne continuera pas de chasser ces nations devant vous ; mais elles deviendront pour vous un piège et un filet, une verge pour vos flancs, et des épines dans vos yeux, jusqu'à ce que vous ayez disparu de dessus ce bon pays que l'Eternel votre Dieu vous a donné. Voici, je m'en vais aujourd'hui par le chemin de toute la terre. Reconnaissez de tout votre cœur et de toute votre âme qu'il n'est pas tombé une seule de toutes les bonnes paroles que l'Eternel votre Dieu a prononcées sur vous ; elles se sont toutes accomplies pour vous ; aucune n'est tombée. Et il arrivera que, de même que toutes les bonnes paroles que l'Eternel votre Dieu vous a adressées se sont accomplies pour vous, de même aussi l'Eternel accomplira sur vous toutes ses paroles de menace, jusqu'à ce qu'il vous ait exterminés de dessus ce bon pays que l'Eternel votre Dieu vous a donné. Si vous transgressez l'alliance que l'Eternel votre Dieu vous a prescrite et si vous allez servir d'autres dieux et vous prosterner devant eux, la colère de l'Eternel s'embrasera contre vous, et bientôt vous disparaîtrez de dessus le bon pays qu'il vous a donné. Et Josué assembla toutes les tribus d'Israël à Sichem et il convoqua les Anciens d'Israël, ses chefs, ses juges et ses officiers, et ils se présentèrent devant Dieu. Et Josué dit à tout le peuple : Ainsi a parlé l'Eternel, le Dieu d'Israël : Vos ancêtres, Thérach, père d'Abraham et père de Nachor, ont habité au-delà du fleuve et ont servi d'autres dieux. Et j'ai pris votre père Abrabam d'au-delà du fleuve ; je lui ai fait parcourir tout le pays de Canaan et j'ai rendu nombreuse sa postérité et lui ai donné Isaac. Et j'ai donné à Isaac Jacob et Esaü, et j'ai donné à Esaü la montagne de Séir pour la posséder, et Jacob et ses fils descendirent en Egypte. Puis j'envoyai Moïse et Aaron, et je frappai l'Egypte de ma main, ainsi que je l'ai fait au milieu d'elle, et ensuite je vous en fis sortir. Et je fis sortir d'Egypte vos pères et vous vîntes vers la mer, et les Egyptiens poursuivirent vos pères avec des chars et de la cavalerie jusqu'à la mer Rouge. Et ils crièrent à l'Eternel, qui mit des ténèbres entre vous et les Egyptiens, et il fit venir sur eux la mer et elle les couvrit, et vos yeux ont vu ce que je fis aux Egyptiens, et vous demeurâtes longtemps dans le désert. Et je vous menai au pays des Amorrhéens qui habitaient au-delà du Jourdain ; et ils combattirent contre vous, et je les livrai entre vos mains et vous prîtes possession de leur pays, et je les exterminai de devant vous. Et Balak, fils de Tsippor, roi de Moab, se leva et fit la guerre à Israël, et il fit appeler Balaam, fils de Béor, pour vous maudire ; et je ne voulus point écouter Balaam, et il vous bénit, et je vous délivrai de sa main. Et vous passâtes le Jourdain et vîntes à Jéricho ; et les hommes de Jéricho combattirent contre vous, et je livrai entre vos mains les Amorrhéens, les Phéréziens, les Cananéens, les Héthiens, les Guirgasiens, les Héviens et les Jébusiens. Et j'envoyai devant vous les frelons qui les chassèrent de devant vous [comme j'avais fait] les deux rois des Amorrhéens ; ce ne fut ni par ton épée, ni par ton arc ! Je vous donnai une terre que vous n'aviez point labourée, des villes que vous n'aviez point bâties ; et vous y avez habité, et vous avez mangé du fruit de vignes et d'oliviers que vous n'aviez point plantés. Et maintenant craignez l'Eternel, servez-le en intégrité et en vérité, et ôtez les dieux que vos pères ont servis au-delà du fleuve et en Egypte, et servez l'Eternel. Que s'il vous déplaît de servir l'Eternel, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir, soit les dieux que vos pères, au-delà du fleuve ont servis, soit les dieux des Amorrhéens dont vous habitez le pays ; pour moi et ma maison, nous servirons l'Eternel. Et le peuple répondit et dit : Loin de nous d'abandonner l'Eternel pour servir d'autres dieux ! Car c'est l'Eternel notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d'Egypte, de la maison de servitude, et qui a accompli sous nos yeux ces grands prodiges ; et qui nous a gardés tout le long du chemin que nous avons parcouru, et parmi tous les peuples au milieu desquels nous avons passé ! Et l'Eternel a chassé de devant nous tous ces peuples et les Amorrhéens habitant le pays. Nous aussi nous servirons l'Eternel, car il est notre Dieu. Et Josué dit au peuple : Vous ne pouvez servir l'Eternel, car c'est un Dieu saint, un Dieu jaloux ; il ne pardonnera pas votre rébellion et vos péchés. Si vous abandonnez l'Eternel pour servir des dieux étrangers, il changera et vous fera du mal, et vous détruira, après vous avoir fait du bien. Et le peuple dit à Josué : Non ! car c'est l'Eternel que nous voulons servir ! Et Josué dit au peuple : Vous êtes témoins contre vous-mêmes que vous-mêmes vous avez choisi l'Eternel pour le servir ! Et ils répondirent : [Nous en sommes] témoins ! Et maintenant ôtez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous, et tournez vos cœurs vers l'Eternel, le Dieu d'Israël. Et le peuple dit à Josué : Nous servirons l'Eternel notre Dieu, et nous obéirons à sa voix. En ce jour-là, Josué conclut une alliance avec le peuple et lui donna à Sichem des prescriptions et des ordonnances. Et Josué écrivit ces paroles au livre de la loi de Dieu, et il prit une grande pierre, et la dressa-là, sous le chêne qui était dans l'endroit consacré à l'Eternel. Et Josué dit à tout le peuple : Voici, cette pierre servira de témoignage contre nous ; car elle a entendu toutes les paroles que l'Eternel nous a dites. Et elle servira de témoignage contre vous, afin que vous ne reniiez pas votre Dieu. Et Josué renvoya le peuple, chacun dans son territoire. Après ces choses, Josué, fils de Nun, serviteur de l'Eternel, mourut, étant âgé de cent et dix ans. Et on l'ensevelit dans le territoire qu'il avait eu en partage à Thimnath-Sérah, dans la montagne d'Ephraïm, au nord du mont Gaas. Et Israël servit l'Eternel pendant toute la vie de Josué, et pendant toute la vie des Anciens qui survécurent à Josué et qui avaient connu toute l'œuvre que l'Eternel avait accomplie en faveur d'Israël. Et on ensevelit aussi à Sichem les os de Joseph, que les enfants d'Israël avaient emportés d'Egypte, dans la pièce de terre que Jacob avait achetée pour cent késitas des enfants de Hémor, père de Sichem, et les fils de Joseph les reçurent en propriété. Et Eléazar, fils d'Aaron, mourut, et on l'ensevelît à Guibéa, ville de Phinées, son fils, auquel elle avait été donnée, dans la montagne d'Ephraïm.
Et, après la mort de Josué, les fils d'Israël consultèrent l'Eternel, en disant : Lequel de nous montera le premier contre les Cananéens pour leur faire la guerre ? Et l'Eternel dit : Juda montera ; voici, j'ai livré le pays entre ses mains. Et Juda dit à Siméon, son frère : Monte avec moi dans le pays qui m'est échu, et nous ferons la guerre contre les Cananéens ; et moi aussi j'irai avec toi dans le pays qui t'est échu. Et Siméon alla avec lui. Et Juda monta, et l'Eternel livra entre leurs mains les Cananéens et les Phéréziens ; ils battirent à Bézek dix mille hommes. Et ils trouvèrent à Bézek Adoni-Bézek, et ils combattirent contre lui et ils battirent les Cananéens et les Phéréziens. Et Adoni-Bézek s'enfuit ; et ils le poursuivirent et le saisirent, et ils lui coupèrent les pouces des mains et des pieds. Et Adoni-Bézek dit : Soixante-dix rois, ayant les pouces des mains et des pieds coupés, ramassaient ce qui tombait sous ma table, comme j'ai fait, Dieu me le rend. Et ils l'emmenèrent à Jérusalem et il mourut là. Et les fils de Juda attaquèrent Jérusalem et la prirent ; ils la frappèrent du tranchant de l'épée et la brûlèrent. Ensuite les fils de Juda descendirent pour combattre les Cananéens qui habitaient la montagne, le Midi et le bas-pays. Et Juda marcha contre les Cananéens qui habitaient à Hébron ; et le nom d'Hébron était auparavant Kirjath-Arba ; et ils battirent Séschaï, Ahiman et Thalmaï. Et de là il marcha contre les habitants de Débir ; et le nom de Débir était auparavant Kirjath-Sépher. Et Caleb dit : Celui qui frappera Kirjath-Sépher et la prendra, je lui donnerai ma fille Acsa pour femme. Et Othniel, fils de Kénaz, frère cadet de Caleb, la prit ; et Caleb lui donna sa fille Acsa pour femme. Et il arriva, comme elle venait vers lui, qu'elle l'incita à demander un champ à son père. Et elle descendit de son âne, et Caleb lui dit : Qu'as-tu ? Et elle lui dit : Fais-moi un présent. Puisque tu m'as établi dans le pays sec, donne-moi aussi des sources d'eau ! Et Caleb lui donna les sources supérieures et les sources inférieures. Et les fils du Kénien, beau-père de Moise, montèrent de la ville des Palmiers avec les fils de Juda, dans le désert de Juda, qui est au midi d'Arad, et ils allèrent et s'établirent avec le peuple. Et Juda alla avec Siméon, son frère, et ils battirent les Cananéens qui habitaient Tséphath ; et il dévoua la ville par interdit et lui donna le nom de Horma. Et Juda s'empara de Gaza et de son territoire, d'Askalon et de son territoire, et d'Ekron et de son territoire. Et l'Eternel fut avec Juda ; et Juda prit possession de la montagne, car il ne put déposséder les habitants de la plaine, parce qu'ils avaient des chars de fer. Et on donna Hébron à Caleb, comme l'avait dit Moïse, et il en chassa les trois fils d'Anak. Et les fils de Benjamin ne dépossédèrent pas les Jébusiens qui habitaient Jérusalem ; et les Jébusiens ont habité jusqu'à ce jour à Jérusalem avec les fils de Benjamin. Et la maison de Joseph, elle aussi, monta contre Béthel, et l'Eternel fut avec eux. Et la maison de Joseph fit explorer Béthel, et le nom de la ville était auparavant Luz. Et les gardes virent un homme qui sortait de la ville et lui dirent : Montre-nous par où on peut entrer dans la ville, et nous te ferons grâce. Et il leur montra par où ils pourraient entrer dans la ville. Et ils frappèrent la ville du tranchant de l'épée ; et ils laissèrent aller cet homme et toute sa famille. Et cet homme se rendit dans le pays des Héthiens ; il bâtit là une ville et lui donna le nom de Luz, nom qu'elle a porté jusqu'à ce jour. Et Manassé ne déposséda pas les habitants de Beth-Séan et des villes de son ressort, ni de Thaanac et des villes de son ressort, ni de Dor et des villes de son ressort, ni de Jibléam et des villes de son ressort, ni de Méguiddo et des villes de son ressort, et les Cananéens s'enhardirent à demeurer dans cette contrée. Et lorsqu'Israël se fut fortifié, ils soumirent les Cananéens à un tribut et ne les chassèrent point. Et Ephraïm ne déposséda pas les Cananéens qui habitaient Guézer, et les Cananéens habitèrent au milieu d'Ephraïm à Guézer. Et Zabulon ne déposséda pas les habitants de Kitron, ni ceux de Nahalol ; et les Cananéens habitèrent au milieu de Zabulon, et ils furent rendus tributaires. Asser ne déposséda pas les habitants d'Acco, ni les habitants de Sidon, ni ceux d'Achlab, d'Aczib, de Helba, d'Aphik, et de Réhob. Et les fils d'Asser demeurèrent au milieu des Cananéens, habitants du pays, car ils ne les dépossédèrent pas. Nephthali ne déposséda pas les habitants de Beth-Sémès ni ceux de Beth-Anath, et il demeura au milieu des Cananéens qui habitaient le pays ; mais les habitants de Beth-Sémès et de Beth-Anath lui furent rendus tributaires. Et les Amorrhéens refoulèrent dans la montagne les fils de Dan, car ils ne les laissèrent pas descendre dans la plaine. Et les Amorrhéens s'enhardirent à rester à Har-Hérès, Ajalon et Saalbim ; mais la main de la maison de Joseph s'appesantit sur eux, et ils furent rendus corvéables. Le territoire des Amorrhéens s'étendait de la montée d'Akrabbim, du Rocher, et en dessus. Et l'ange de l'Eternel monta de Guilgal à Bokim et dit : Je vous ai fait monter hors d'Egypte et je vous ai amenés dans le pays que j'ai promis par serment à vos pères. Et j'avais dit : Jamais je ne romprai mon alliance avec vous ; et vous, vous ne traiterez pas alliance avec les habitants de ce pays-là ; vous renverserez leurs autels. Et vous n'avez pas obéi à ma voix. Pourquoi avez-vous fait cela ? Et moi aussi j'ai dit : Je ne les chasserai pas devant vous ; ils seront à vos côtés et leurs dieux vous seront en piège. Et comme l'ange de l'Eternel disait ces paroles à tous les enfants d'Israël, le peuple éleva sa voix et pleura. Ils donnèrent à ce lieu le nom de Bokim et ils y offrirent des sacrifices à l'Eternel. Et Josué renvoya le peuple, et les fils d'Israël allèrent chacun dans son territoire pour prendre possession du pays. Et le peuple servit l'Eternel pendant toute la vie de Josué et pendant toute la vie des Anciens qui survécurent à Josué et qui avaient vu toute la grande œuvre que l'Eternel avait accomplie en faveur d'Israël. Et Josué, fils de Nun, serviteur de l'Eternel, mourut étant âgé de cent dix ans. Et on l'ensevelit dans le territoire qu'il avait eu en partage à Thimnath-Hérès, dans la montagne d'Ephraïm, au nord de la montagne de Gaas. Et toute cette génération fut aussi recueillie vers ses pères, et il s'éleva après elle une autre génération qui ne connaissait pas l'Eternel, ni ce qu'il avait fait pour Israël. Et les fils d'Israël firent ce qui est mal aux yeux de l'Eternel et ils servirent les Baals. Et ils abandonnèrent l'Eternel, Dieu de leur pères, qui les avait fait sortir du pays d'Egypte et ils allèrent, après d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui les entouraient, et ils se prosternèrent devant eux et ils irritèrent l'Eternel. Et ils abandonnèrent l'Eternel et ils servirent Baal et les Astartés. Et la colère de l'Eternel s'enflamma contre Israël et il les livra entre les mains de pillards qui les pillèrent ; et il les vendit à leurs ennemis d'alentour et ils ne purent plus tenir devant leurs ennemis. Dans toutes leurs expéditions la main de l'Eternel était contre eux pour leur faire du mal, comme l'Eternel l'avait dit, comme l'Eternel le leur avait juré, et ils étaient dans la détresse. Et l'Eternel suscitait des juges qui les délivraient de la main de ceux qui les pillaient. Et ils n'écoutèrent pas non plus leurs juges, car ils se prostituaient à d'autres dieux et se prosternaient devant eux. Et ils s'éloignèrent promptement de la voie qu'avaient suivie leurs pères en obéissant aux commandements de l'Eternel ; ils ne firent pas de même. Et lorsque l'Eternel leur suscitait des juges, l'Eternel était avec le juge et les délivrait de la main de leurs ennemis pendant toute la vie du juge ; car l'Eternel se repentait à l'ouïe des gémissements qu'ils poussaient devant ceux qui les opprimaient et les tourmentaient. Et il arrivait qu'à la mort du juge, ils se corrompaient de nouveau plus que leurs pères, en allant après d'autres dieux pour les servir et les adorer ; ils ne rabattaient rien de leurs mauvaises actions et de leur opiniâtreté. Et la colère de l'Eternel s'enflamma contre Israël, et il dit : Puisque cette nation-là a transgressé mon alliance que j'avais prescrite à ses pères, et puisqu'ils n'ont pas obéi à ma voix, moi aussi, je ne chasserai plus devant eux une seule des nations que Josué a laissées quand il mourut, afin d'éprouver par elles Israël, pour voir s'ils prendront garde ou non de suivre la voie de l'Eternel, comme leurs pères y ont pris garde. Et l'Eternel laissa subsister en repos ces nations sans se hâter de les déposséder, car il ne les avait pas livrées entre les mains de Josué. Et ce sont ici les nations que l'Eternel laissa subsister pour éprouver par elles Israël, tous ceux qui n'avaient pas connu toutes les guerres de Canaan, et cela seulement pour l'instruction des générations des fils d'Israël, afin de leur enseigner la guerre, à ceux-là du moins qui ne l'avaient pas connue auparavant : cinq princes des Philistins, et tous les Cananéens et les Sidoniens, et les Héviens qui habitaient la montagne du Liban, depuis la montagne de Baal-Hermon jusqu'à l'entrée de Hamath. Et ils servirent à mettre Israël à l'épreuve, pour savoir s'ils obéiraient aux commandements que l'Eternel avait prescrits à leurs pères par Moïse. Et les fils d'Israël habitèrent au milieu des Cananéens, des Héthiens, et des Amorrhéens, et des Phéréziens, et des Héviens, et des Jébusiens. Et ils prirent leurs filles pour femmes, et ils donnèrent à leurs fils leurs propres filles, et ils servirent leurs dieux. Et les fils d'Israël firent ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel, et ils oublièrent l'Eternel leur Dieu et ils servirent les Baals et les Aschères. Et la colère de l'Eternel s'enflamma contre Israël et il les vendit à Cuschan-Rischathaïm, roi de Mésopotamie. Et les fils d'Israël furent asservis à Cuschan-Rischathaïm huit ans. Et les fils d'Israël crièrent à l'Eternel, et l'Eternel leur suscita un libérateur qui les délivra : Othniel, fils de Kénaz, frère cadet de Caleb. Et l'Esprit de l'Eternel fut sur lui, et il jugea Israël et il sortit pour combattre, et l'Eternel livra entre ses mains Cuschan-Rischathaïm, roi de Mésopotamie, et sa main fut puissante contre Cuschan-Rischathaïm. Et le pays fut en repos quarante ans, et Othniel, fils de Kénaz, mourut. Et les fils d'Israël recommencèrent à faire ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel, et l'Eternel fortifia Eglon, roi de Moab, contre Israël, parce qu'ils faisaient ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel. Et il s'adjoignit les fils d'Ammon et les Amalékites, et il marcha contre Israël et le battit, et ils prirent possession de la ville des Palmiers. Et les fils d'Israël furent asservis dix-huit ans à Eglon, roi de Moab. Et les fils d'Israël crièrent à l'Eternel, et l'Eternel leur suscita un libérateur : Ehud, fils de Guéra, Benjamite, qui était gaucher. Et les fils d'Israël envoyèrent par lui un présent à Eglon, roi de Moab. Et Ehud se fit une épée à deux tranchants, d'une aune de long, et il la ceignit sous son vêtement, sur sa hanche droite. Et il offrit le présent à Eglon, roi de Moab ; or Eglon était un homme très gras. Et lorsqu'il eut achevé d'offrir le présent, il renvoya les gens qui l'avaient apporté. Et lui-même il revint depuis les pierres taillées qui sont près de Guilgal et il dit : O roi, j'ai un mot à te dire en secret. Et le roi dit : Retirez-vous ! Et tous ceux qui se tenaient devant lui sortirent. Et Ehud s'approcha du roi ; il était assis dans la chambre haute réservée pour lui, pour prendre le frais, et Ehud dit : J'ai pour toi une parole de Dieu. Et le roi se leva de son siège. Alors Ehud avança la main gauche, prit l'épée qui était sur sa hanche droite et la lui enfonça dans le ventre. Et la poignée elle-même entra après la lame, et la graisse se referma sur la lame, car il ne retira pas l'épée de son ventre, et la lame sortit par derrière. Et Ehud sortit au portique, ferma sur lui les portes de la chambre haute et tira le verrou. Et quand il fut sorti, les serviteurs du roi vinrent et ils virent que les portes de la chambre haute étaient fermées au verrou. Et ils dirent : Sans doute, il se couvre les pieds dans la chambre de fraîcheur. Et ils attendirent si longtemps qu'ils en étaient honteux, et voici, comme il n'ouvrait pas les portes de la chambre haute, ils prirent la clé et ouvrirent, et voici leur maître gisait par terre, mort. Pendant qu'ils tardaient, Ehud s'enfuyait ; il dépassa les pierres taillées et se sauva dans la Séira. Et quand il fut arrivé, il sonna de la trompette dans la montagne d'Ephraïm, et les fils d'Israël descendirent avec lui de la montagne, et il était à leur tête. Et il leur dit : Suivez-moi, car l'Eternel a livré entre vos mains les Moabites, vos ennemis. Et ils descendirent à sa suite et ils s'emparèrent des gués du Jourdain [pour les fermer] aux Moabites, et ne laissèrent passer personne. Et ils battirent Moab en ce temps-là, environ dix mille hommes, tous robustes et vaillants, et pas un n'échappa. Et Moab fut en ce jour humilié sous la main d'Israël et le pays fut en repos quatre-vingts ans. Et après lui, il y eut Samgar, fils d'Anath ; et il battit les Philistins, six cents hommes, avec un aiguillon à bœufs. Et lui aussi délivra Israël. Et les fils d'Israël recommencèrent à faire ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel, et Ehud était mort. Et l'Eternel les vendit entre les mains de Jabin, roi de Canaan, qui régnait à Hatsor. Et le chef de son armée était Sisera, qui demeurait à Haroseth-Goïm. Et les fils d'Israël crièrent à l'Eternel ; car Jabin avait neuf cents chars de fer et il opprimait avec violence les fils d'Israël depuis vingt ans. Et Débora, prophétesse, femme de Lappidoth, jugeait Israël en ce temps-là. Et elle siégeait sous le palmier de Débora, entre Rama et Béthel, dans la montagne d'Ephraïm, et les fils d'Israël montaient vers elle pour être jugés. Et elle envoya appeler Barak, fils d'Abinoam, de Kédès en Nephthali, et elle lui dit : L'Eternel, Dieu d'Israël, ne l'a-t-il pas ordonné ? Va, rends-toi sur le mont Thabor et prends avec toi dix mille hommes des fils de Nephthali et des fils de Zabulon. Et je ferai marcher vers toi, au torrent de Kison, Sisera, chef de l'armée de Jabin, avec ses chars et ses troupes, et je le livrerai entre tes mains. Et Barak lui dit : Si tu viens avec moi, j'irai ; mais si tu ne viens pas avec moi, je n'irai pas. Et elle dit : Soit ! J'irai avec toi, seulement il n'y aura point de gloire pour toi dans l'expédition que tu vas faire, car c'est entre les mains d'une femme que l'Eternel livrera Sisera. Et Débora se leva et elle se rendit avec Barak à Kédès. Et Barak appela à lui Zabulon et Nephthali à Kédès, et dix mille hommes montèrent à sa suite, et Débora monta avec lui. Et Héber le Kénien s'était séparé des Kéniens, des fils de Hobab, beau-père de Moïse, et il avait dressé sa tente jusqu'au chêne de Tsaannaïm, près de Kédès. Et on informa Sisera que Barak, fils d'Abinoam, marchait sur le mont Thabor. Et Sisera fit venir tous ses chars, neuf cents chars de fer, et tout le peuple qui était avec lui, de Haroseth-Goïm au torrent du Kison. Et Débora dit à Barak : Lève-toi, car voici le jour où l'Eternel a livré Sisera entre tes mains. L'Eternel ne marche-t-il pas devant toi ? Et Barak descendit du mont Thabor, suivi de dix mille hommes. Et l'Eternel mit en déroute à la pointe de l'épée Sisera, tous les chars et toute l'armée, devant Barak ; et Sisera descendit de son char et s'enfuit à pied. Et Barak poursuivit les chars et l'armée jusqu'à Haroseth-Goïm, et toute l'armée de Sisera tomba sous le tranchant de l'épée, sans qu'il en restât un seul homme. Et Sisera se réfugia à pied dans la tente de Jaël, femme de Héber, le Kénien ; car il y avait paix entre Jabin, roi de Hatsor, et la maison de Héber, le Kénien. Et Jaël sortit au-devant de Sisera et lui dit : Retire-toi, mon seigneur, retire-toi chez-moi, ne crains point. Et il se retira chez elle, dans la tente, et elle le cacha sous la couverture. Et il lui dit : Donne-moi, je te prie, un peu d'eau à boire, car j'ai soif. Et elle ouvrit l'outre du lait et lui donna à boire et le couvrit. Et il lui dit : Tiens-toi à l'entrée de la tente, et si quelqu'un vient et t'interroge en disant : Y a-t-il un homme ici ? tu diras : Personne ! Et Jaël, femme de Héber, prit un pieu de la tente, saisit le marteau, s'approcha de lui doucement et lui enfonça dans la tempe le pieu qui entra dans le sol, car il dormait profondément, parce qu'il était accablé de fatigue, et il mourut. Et voici arrive Barak poursuivant Sisera, et Jaël sortit à sa rencontre et lui dit : Viens et je te montrerai l'homme que tu cherches. Il entra chez elle, et voici Sisera était étendu mort, le pieu dans la tempe. Et Dieu humilia en ce jour Jabin, roi de Canaan, devant les fils d'Israël. Et la main des fils d'Israël s'appesantit de plus en plus sur Jabin, roi de Canaan, jusqu'à ce qu'ils eussent retranché Jabin, roi de Canaan. En ce jour-là Débora chanta ce cantique avec Barak, fils d'Abinoam : Que les chefs aient donné le signal, Que le peuple se soit volontairement levé, Bénissez-en l'Eternel ! Ecoutez, rois, prêtez l'oreille, princes ! Moi, à l'Eternel, moi, je chanterai un cantique, Je psalmodierai à l'Eternel, Dieu d'Israël. Eternel, lorsque tu sortais de Séir, Lorsque tu t'avançais des campagnes d'Edom, La terre trembla, les cieux mêmes se fondirent, Les nuées même se fondirent en eau. Devant l'Eternel s'ébranlèrent les montagnes, Ce Sinaï, devant l'Eternel, Dieu d'Israël. Aux jours de Samoar, fils d'Anath, Aux jours de Jaël, les routes étaient abandonnées, Et les voyageurs prenaient des sentiers détournés. Le gouvernement manquait en Israël ; il manquait, Jusqu'à ce que je me sois levée, moi, Débora, Levée, une mère en Israël. On choisissait de nouveaux dieux... Et la guerre était aux portes. Voyait-on bouclier ou lance Chez quarante milliers en Israël ? Mon cœur aux conducteurs d'Israël Qui se sont levés volontairement au sein du peuple ! Bénissez l'Eternel ! Vous qui montez de blanches ânesses, Vous qui êtes assis sur des tapis Et vous qui parcourez les chemins, chantez ! Par la voix des archers entre les abreuvoirs Qu'on célèbre là les justices de l'Eternel, Les justices de son gouvernement en Israël ! Alors le peuple de l'Eternel descendit aux portes. Réveille-toi, réveille-toi, Débora ! Réveille-toi, réveille-toi ! Dis un cantique ! Lève-toi, Barak, et fais tes prisonniers, fils d'Abinoam ! En ce moment descends, résidu [de mon peuple] [Pour former] un peuple autour des nobles chefs ! Eternel, descends vers moi parmi les héros ! D'Ephraïm vinrent ceux qui ont leur racine en Amalek. A ta suite vint Benjamin, parmi tes troupes. De Makir descendirent des commandants Et de Zabulon des conducteurs avec le bâton des chefs. Et les princes d'Issacar furent avec Débora, Et Issacar fut tel que Barak. Dans la plaine il se précipita sur ses pas. Près des ruisseaux de Ruben, Il y eut de grandes délibérations ! Pourquoi es-tu resté dans les enclos A écouter la flûte champêtre ? Près des ruisseaux de Ruben. Grandes consultations ! Galaad est resté au-delà du Jourdain Et Dan, pourquoi s'est-il tenu dans les navires ? Asser est resté au bord de la mer, Et il est demeuré dans ses ports. Zabulon est un peuple qui expose son âme à la mort, Et Nephthali de même, sur les hauteurs des campagnes. Des rois vinrent, ils combattirent ; Alors ils combattirent, les rois de Canaan, A Thaanac, au bord des eaux de Méguiddo ; Ils ne remportèrent pas une pièce d'argent. Des cieux on combattit ; De leurs orbites les étoiles combattirent contre Sisera ; Le torrent du Kison les a charriés, Le torrent des temps anciens, le torrent du Kison. Mon âme, avance hardiment ! Alors retentirent les sabots des chevaux Dans la fuite, la fuite de leurs guerriers. Maudissez Méroz, dit l'ange de l'Eternel, Maudissez, maudissez ses habitants ! Car ils ne vinrent pas au secours de l'Eternel, Au secours de l'Eternel, avec les héros. Bénie soit entre les femmes Jaël, Femme de Héber, le Kénien ! Entre les femmes qui habitent sous la tente, qu'elle soit bénie ! Il demanda de l'eau, elle donna du lait ; Dans la coupe d'honneur elle offrit de la crème. Elle étend sa main vers le pieu, Et la droite vers le marteau des ouvriers, Et elle frappe Sisera, lui brise la tête, Fracasse et transperce la tempe. A ses pieds il s'affaisse, il tombe, il est étendu ; A ses pieds il s'affaisse, il tombe ; Là où il s'affaisse, il gît inanimé. Par la fenêtre elle se penche, la mère de Sisera, et s'écrie à travers le treillis : Qu'y a-t-il que son char tarde à venir ? Pourquoi les pas de ses chevaux ne se font-ils pas entendre ? Les plus avisées de ses dames lui répondent (Mais elle se répète à elle-même ses propres paroles) : N'ont-ils pas trouvé, ne partagent-ils pas du butin ! Une fille, deux filles pour chaque homme ! Des vêtements d'étoffe teinte pour butin à Sisera, Des vêtements d'étoffe teinte bigarrée pour butin ; Un vêtement d'étoffe teinte, deux vêtements d'étoffe bigarrée pour les épaules de l'épouse ! Qu'ainsi périssent tous tes ennemis, ô Eternel, Et que ceux qui t'aiment soient comme le soleil Quand il se lève en sa force ! Et le pays fut en repos quarante ans. Et les fils d'Israël firent ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel, et l'Eternel les livra entre les mains de Madian, sept ans. Et la main de Madian fut puissante contre Israël. Par crainte de Madian, les fils d'Israël se firent les antres qui sont dans les montagnes, et les cavernes et les citadelles. Et quand Israël avait semé, Madian montait avec Amalek et les fils de l'Orient et ils montaient contre lui. Et ils établissaient leur camp au milieu d'eux et dévastaient les produits de la terre jusque vers Gaza et ne laissaient rien de vivant en Israël, ni brebis, ni bœufs, ni ânes. Car ils montaient avec leurs troupeaux et leurs tentes et arrivaient nombreux comme des sauterelles ; ils étaient innombrables, eux et leurs chameaux, et ils venaient dans le pays pour le dévaster. Et Israël fut très affaibli par Madian, et les fils d'Israël crièrent à l'Eternel. Et lorsque les fils d'Israël eurent crié à l'Eternel au sujet de Madian, l'Eternel envoya aux fils d'Israël un prophète qui leur dit : Ainsi parle l'Eternel, Dieu d'Israël : Je vous ai fait monter d'Egypte et je vous ai fait sortir de la maison de servitude. Et je vous ai délivrés de la main des Egyptiens et de la main de tous vos oppresseurs, et je les ai chassés devant vous et je vous ai donné leur pays. Et je vous ai dit : Je suis l'Eternel votre Dieu ; vous ne craindrez pas les dieux des Amorrhéens, dans le pays desquels vous habitez. Et vous n'avez pas obéi à ma voix. Et l'ange de l'Eternel vint, et il s'assit sous le térébinthe d'Ophra qui appartenait à Joas, de la famille d'Abiézer. Et Gédéon, son fils, battait du froment dans le pressoir pour le mettre à l'abri de Madian. Et l'ange de l'Eternel lui apparut et lui dit : L'Eternel est avec toi, vaillant héros ! Et Gédéon lui dit : Pardon, mon seigneur ; si l'Eternel est avec nous, pourquoi toutes ces choses nous sont-elles arrivées ? Et où sont toutes ses merveilles que nos pères nous ont racontées en disant : L'Eternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d'Egypte ? Et maintenant l'Eternel nous a abandonnés et nous a livrés entre les mains de Madian. Et l'Eternel se tourna vers lui et dit : Va avec cette foi-ce que tu as, et délivre Israël de la main de Madian ; ne t'ai-je pas envoyé ? Et Gédéon lui dit : Pardon, mon Seigneur ! avec quoi délivrerais-je Israël ? Voici, mon millier est le plus pauvre en Manassé, et je suis le plus petit dans la maison de mon père. Et l'Eternel lui dit : Je serai avec toi, et tu battras Madian comme un seul homme. Et Gédéon lui dit : Si réellement j'ai trouvé grâce à tes yeux, donne-moi un signe que c'est toi qui me parles. Veuille ne pas t'éloigner d'ici jusqu'à ce que je revienne vers toi, que j'apporte mon offrande et que je la dépose devant toi ; et il lui dit : Je resterai jusqu'à ton retour. Et Gédéon entra et apprêta un chevreau et un épha de farine en gâteaux sans levain ; et il mit la chair dans un panier et le jus dans un pot, et les apporta vers lui sous le térébinthe et les lui offrit. Et l'ange de Dieu lui dit : Prends la chair et les pains sans levain et pose-les sur ce rocher et verse le jus. Et il fit ainsi. Et l'ange de l'Eternel avança le bout du bâton qu'il avait à la main et toucha la chair et les pains sans levain. Et le feu monta du rocher et consuma la chair et les pains sans levain. Et l'ange de l'Eternel disparut à ses yeux. Et Gédéon vit que c'était l'ange de l'Eternel et il dit : Malheur, Seigneur Eternel ! Car c'est pour cela que j'ai vu l'ange de l'Eternel face à face. Et l'Eternel lui dit : Sois en paix, ne crains point, tu ne mourras pas. Et Gédéon bâtit là un autel à l'Eternel et il l'appela : L'Eternel-Paix. Il existe encore aujourd'hui à Ophra d'Abiézer. Et dans cette nuit-là, l'Eternel lui dit : Prends le taureau de ton père et le second taureau de sept ans, et tu détruiras l'autel de Baal, qui est à ton père, et tu abattras l'aschère qui est auprès. Et tu bâtiras sur le haut de ce lieu fort un autel à l'Eternel ton Dieu, en arrangeant le bois, et tu prendras le second taureau, et tu offriras un holocauste, avec le bois de l'aschère que tu auras abattue. Et Gédéon prit dix hommes parmi ses serviteurs et fit comme l'Eternel lui avait dit, et, comme il n'osait le faire de jour par crainte de la maison de son père et des gens de la ville, il le fit de nuit. Et le lendemain matin, lorsque les gens de la ville se levèrent, voici l'autel de Baal était abattu, et l'aschère qui était auprès, coupée, et le second taureau, offert en holocauste sur l'autel qui avait été construit. Et ils se dirent l'un à l'autre : Qui a fait cela ? Et ils s'informèrent et firent des recherches, et ils dirent : C'est Gédéon, fils de Joas, qui a fait cela. Et les gens de la ville dirent à Joas : Fais sortir ton fils et qu'il meure, car il a détruit l'autel de Baal et coupé l'aschère qui était auprès. Et Joas répondit à tous ceux qui s'élevaient contre lui : Est-ce à vous de prendre parti pour Baal ? Est-ce à vous de lui porter secours ? Quiconque prendra parti pour Baal, sera mis à mort aujourd'hui même. Si Baal est Dieu, qu'il se défende lui-même puisqu'on a abattu son autel. Et en ce jour on donna à Gédéon le nom de Jérubbaal, en disant : Que Baal se défende contre lui, puisqu'il a renversé son autel ! Et tout Madian, Amalek et les fils de l'Orient se rassemblèrent et ils passèrent le Jourdain et campèrent dans la plaine de Jizréel. Et l'Esprit de l'Eternel revêtit Gédéon, et il sonna de la trompette, et les Abiézérites s'assemblèrent pour le suivre. Et il envoya des messagers dans tout Manassé, et Manassé aussi se rassembla pour le suivre. Et il envoya des messagers dans Asser, dans Zabulon et dans Nephthali, et ils montèrent à leur rencontre. Et Gédéon dit à Dieu : Si réellement tu veux délivrer Israël par ma main, comme tu l'as dit, voici, je mettrai une toison de laine dans l'aire ; si la rosée est sur la toison seule, et que tout le terrain reste sec, je connaîtrai que tu délivreras Israël par ma main, comme tu l'as dit. Et il en fut ainsi ; et le lendemain, il se leva de bon matin, pressa la toison, et en fit sortir la rosée, une pleine coupe d'eau. Et Cédéon dit à Dieu : Que ta colère ne s'enflamme pas contre moi ; que je puisse encore parler une fois. Qu'une fois encore seulement je fasse une épreuve avec la toison : que la toison seule reste sèche, et que la rosée soit sur tout le terrain. Et Dieu fit ainsi cette nuit-là. La toison seule resta sèche, et la rosée fut sur tout le terrain. Et le lendemain Jérubbaal, qui est Gédéon, alla camper, ainsi que tout le peuple qui était avec lui, au-dessus de la source d'Harod. Et le camp de Madian était au nord de celui de Gédéon, depuis la colline de Moré, jusque dans la plaine. Et l'Eternel dit à Gédéon : Le peuple qui est avec toi est trop nombreux pour que je livre Madian entre ses mains, de peur qu'Israël n'en tire gloire contre moi en disant : C'est ma main qui m'a sauvé. Et maintenant fais publier ceci aux oreilles du peuple : Qui a peur et tremble ? Qu'il s'en retourne et se retire de la montagne de Guilboa. Et vingt-deux mille hommes de l'armée de Gédéon s'en allèrent, et il en resta dix mille. Et l'Eternel dit à Gédéon : Le peuple est encore trop nombreux. Fais-les descendre vers l'eau, et là je t'en ferai un triage ; celui dont je te dirai :Celui-ci ira avec toi... ira avec toi, et quiconque dont je te dirai : Il n'ira pas avec toi... celui-là n'ira pas. Et Gédéon fit descendre le peuple vers l'eau, et l'Eternel lui dit : Tous ceux qui laperont l'eau avec la langue comme lape le chien, tu les sépareras, ainsi que tous ceux qui se courberont sur leurs genoux pour boire. Et le nombre de ceux qui lapèrent l'eau dans leur main en la portant à leur bouche, fut de trois cents hommes ; et tout le reste du peuple se mit à genoux pour boire de l'eau. Et l'Eternel dit à Gédéon : C'est par ces trois cents hommes qui ont lapé, que je vous sauverai et que je livrerai Madian entre tes mains. Que tout le reste du peuple s'en aille chacun chez soi. Et la troupe prit les provisions du peuple et leurs trompettes. Et Gédéon renvoya tous les hommes d'Israël chacun dans sa tente et il garda les trois cents hommes. Et le camp de Madian était au-dessous de lui dans la plaine. Et pendant cette nuit, l'Eternel dit à Gédéon : Lève-toi, tombe sur le camp, car je l'ai livré entre tes mains. Et si tu crains de le faire, descends vers le camp avec Pura, ton serviteur. Et tu entendras ce qu'ils disent, après quoi tes mains seront fortifiées, et tu tomberas sur le camp. Et il descendit avec Pura, son serviteur, jusqu'aux avant-postes du camp. Et Madian, Amalek et tous les fils de l'Orient étaient répandus dans la plaine, nombreux comme les sauterelles, et leurs chameaux étaient sans nombre, comme le sable qui est au bord de la mer. Et Gédéon s'approcha, et voici un homme racontait un songe à son camarade. Il disait : Voici, j'ai eu un songe, et voici un gâteau de pain d'orge roulait contre le camp de Madian ; il vint jusqu'à la tente, la heurta, et elle tomba ; et il la retourna sens dessus dessous, et la tente était là renversée. Et son camarade répondit et dit : Ce n'est pas autre chose que l'épée de Gédéon, fils de Joas, homme d'Israël. Dieu a livré entre ses mains Madian et tout le camp. Et lorsque Gédéon eut entendu le récit du songe, et son explication, il se prosterna, revint au camp d'Israël et dit : Levez-vous, car l'Eternel a livré entre vos mains le camp de Madian. Et il divisa les trois cents hommes en trois troupes et il remit en mains d'eux tous des trompettes et des cruches vides avec des flambeaux dans les cruches. Et il leur dit : Vous me regarderez et vous ferez comme moi. Voici, quand je serai arrivé à l'extrémité du camp, vous ferez ce que je ferai. Et je sonnerai de la trompette, moi et tous ceux qui sont avec moi, et vous aussi, vous sonnerez de la trompette tout autour du camp et vous crierez : Pour l'Eternel et pour Gédéon ! Et Gédéon et les cent hommes qui étaient avec lui arrivèrent à l'extrémité du camp, au commencement de la veille du milieu, comme on venait de relever les sentinelles. Et ils sonnèrent de la trompette et brisèrent les cruches qu'ils avaient dans leurs mains. Et les trois troupes sonnèrent des trompettes et brisèrent les cruches, et ils saisirent de la main gauche les flambeaux, et de la main droite les trompettes pour en sonner, et ils crièrent : Epée pour l'Eternel et pour Gédéon ! Et ils restèrent chacun à sa place autour du camp, et tout le camp se mit à courir, à crier et à fuir. Et ils sonnèrent des trois cents trompettes, et l'Eternel leur fit tourner l'épée l'un contre l'autre, dans tout le camp. Et le camp s'enfuit jusqu'à Beth-Sitta, vers Tseréra, jusqu'à la pente d'Abel-Méhola, près de Tabbath. Et les hommes d'Israël se rassemblèrent, ceux de Nephthali,et de tout Manassé, et ils poursuivirent Madian. Et Gédéon envoya des messagers dans toute la montagne d'Ephraïm pour dire : Descendez à la rencontre de Madian, et occupez les passages des eaux jusqu'à Beth-Bara, et le Jourdain. Et tous les hommes d'Ephraïm se rassemblèrent et ils occupèrent les eaux jusqu'à Beth-Bara, et le Jourdain. Et ils saisirent deux princes de Madian, Oreb et Zéeb ; et ils tuèrent Oreb au rocher d'Oreb, et ils tuèrent Zéeb au pressoir de Zéeb. Et ils poursuivirent Madian et apportèrent les têtes d'Oreb et de Zéeb à Gédéon, de l'autre côté du Jourdain. Les hommes d'Ephraïm dirent à Gédéon : Que signifie cette manière d'agir envers nous, de ne pas nous appeler, lorsque tu allais combattre Madian ? Et ils le querellèrent avec violence. Et il leur dit : Qu'ai-je fait en comparaison de vous ? Le grapillage d'Ephraïm ne vaut-il pas mieux que la vendange d'Abiézer ? C'est entre vos mains que Dieu a livré les chefs de Madian, Oreb et Zéeb. Qu'ai-je pu faire en comparaison de vous ? Et leur colère contre lui s'apaisa après qu'il leur eut ainsi parlé. Et Gédéon arriva au Jourdain, et il le passa, lui et les trois cents hommes qui étaient avec lui, fatigués et continuant à poursuivre. Et il dit aux hommes de Succoth : Donnez, je vous prie, des galettes de pain aux gens qui m'accompagnent, parce qu'ils sont fatigués, et je suis à la poursuite de Zébach et de Tsalmunna, rois de Madian. Et les chefs de Succoth répondirent : As-tu déjà dans ta main le poing de Zébach et de Tsalmunna, que nous donnions du pain à ta troupe ? Et Gédéon dit : pour cela, lorsque l'Eternel aura livré entre mes mains Zébach et Tsalmunna, je fouetterai votre chair avec des épines du désert et des chardons. Et de là, il monta à Pénuel et fit aux gens de Pénuel la même demande. Et les hommes de Pénuel répondirent comme avaient répondu les hommes de Suecoth. Et il dit aussi aux hommes de Pénuel : Quand je reviendrai en paix, je raserai cette tour-là. Et Zébach et Tsalmunna étaient à Karkor, et leur armée avec eux, environ quinze mille hommes, tous ceux qui étaient restés de tout le camp des fils de l'Orient, car cent-vingt mille hommes tirant l'épée avaient été tués. Et Gédéon monta par le chemin de ceux qui habitent sous des tentes à l'orient de Nobach et de Jogbéha, et il battit le camp, et le camp était en sécurité. Et Zébach et Tsalmunna prirent la fuite ; et il les poursuivit, s'empara des deux rois de Madian, Zébach et Tsalmunna, et mit en déroute toute l'armée. Et Gédéon, fils de Joas, revint de la bataille par la montée de Hérès. Et il saisit d'entre les hommes de Succoth un jeune homme, et l'interrogea ; et il lui écrivit les noms des chefs et des Anciens de Succoth, soixante-dix-sept hommes. Et il vint vers les hommes de Succoth et dit : Voici Zébach et Tsalmunna, au sujet desquels vous m'avez insulté en disant : As-tu déjà dans ta main le poing de Zébach et de Tsalmunna, que nous donnions du pain à tes gens fatigués ? Et il prit les Anciens de la ville et des épines du désert et des chardons, et corrigea les hommes de Succoth. Et il rasa aussi la tour de Pénuel et tua les hommes de la ville. Et il dit à Zébach et à Tsalmunna : Comment étaient les hommes que vous avez tués au Thabor ? Et ils dirent : ils étaient comme toi ; chacun avait la taille d'un fils de roi. Et il dit : C'étaient mes frères, fils de ma mère. L'Eternel est vivant ! Si vous les aviez laissés vivre, je ne vous tuerais pas. Et il dit à Jéther, son premier-né : Lève-toi, tue-les ! Mais le jeune homme ne tira pas son épée, parce qu'il avait peur, car il était encore un jeune garçon. Et Zébach et Tsalmunna dirent : Lève-toi toi-même et jette-toi sur nous ! Car tel qu'est l'homme, telle est sa force. Et Gédéon se leva et tua Zébach et Tsalmunna. Et il prit les croissants, qui étaient au cou de leurs chameaux. Et les hommes d'Israël dirent à Gédéon : Règne sur nous, et toi et ton fils et le fils de ton fils, car tu nous as sauvés de la main de Madian. Et Gédéon leur dit : Je ne régnerai point sur vous, et mon fils ne régnera point sur vous ; l'Eternel régnera sur vous. Et Gédéon leur dit : J'ai une demande à vous faire : Donnez-moi chacun un anneau de son butin. (Les ennemis avaient des anneaux d'or, car ils étaient Ismaélites.) Et ils dirent : Nous les donnerons volontiers. Et ils étendirent un manteau et y jetèrent chacun un anneau de son butin. Et le poids des, anneaux d'or qu'il demanda fut de mille sept cents sicles d'or, sans les croissants et les boucles d'oreilles et les manteaux de pourpre que portaient les rois de Madian, et sans les colliers qui étaient au cou de leurs chameaux. Et Gédéon en fit un éphod, et il le plaça dans sa ville, à Ophra, et tout Israël se prostitua là après cet éphod, et il fut un piège pour Gédéon et pour sa maison. Et Madian fut humilié devant les enfants d'Israël et il ne releva pas la tête. Et le pays fut en repos quarante ans, à l'époque de Gédéon. Et Jérubbaal, fils de Joas, s'en retourna et demeura dans sa maison. Et Gédéon eut soixante-dix fils, issus de lui, car il eut de nombreuses femmes. Et sa concubine, qui était à Sichem, lui enfanta, elle aussi, un fils, et il lui donna le nom d'Abimélec. Et Gédéon, fils de Joas, mourut dans une bonne vieillesse, et il fut enterré dans le sépulcre de Joas, son père, à Ophra d'Abiézer. Et lorsque Gédéon fut mort, les enfants d'Israël recommencèrent à se prostituer aux Baals et ils prirent Baal-Berith pour leur dieu. Et les enfants d'Israël ne se souvinrent pas de l'Eternel leur Dieu, qui les avait délivrés de tous leurs ennemis d'alentour. Et ils n'usèrent pas de gratuité envers la maison de Jérubbaal-Gédéon, selon tout le bien qu'il avait fait à Israël. Et Abimélec, fils de Jérubbaal, se rendit à Sichem auprès des frères de sa mère, et il leur parla, ainsi qu'à toute la famille de la maison du père de sa mère, en ces termes : Dites, je vous prie, aux oreilles de tous les hommes de Sichem : Qu'est-ce qui vaut le mieux pour vous, que soixante-dix hommes, tous fils de Jérubbaal, règnent sur vous, ou qu'un seul homme règne sur vous ? Et rappelez-vous que je suis vos os et votre chair ! Et les frères de sa mère dirent à son sujet toutes ces paroles aux oreilles de tous les hommes de Sichem, et leur cœur inclina en faveur d'Abimélec ; car ils disaient : C'est notre frère. Et ils lui donnèrent soixante-dix sicles d'argent, tirés du temple de Baal-Berith, et avec cet argent Abimélec soudoya des gens de rien et des audacieux qui le suivirent. Et il vint dans la maison de son père à Ophra et il tua ses frères, fils de Jérubbaal, soixante-dix hommes, sur une même pierre. Et Jotham, fils cadet de Jérubbaal, échappa, car il s'était caché. Et tous les hommes de Sichem et toute la maison de Millo se rassemblèrent, et ils vinrent et firent roi Abimélec, près du chêne du monument qui se trouve à Sichem. Et on le fit savoir à Jotham, et il alla et se tint sur le sommet du mont Garizim, et élevant la voix il cria et il leur dit : Ecoutez-moi, hommes de Sichem, et Dieu vous écoutera ! Les arbres se mirent en chemin pour oindre un roi qui régnât sur eux. Et ils dirent à l'olivier : Règne sur nous ! Et l'olivier leur dit : Renoncerais-je à mon huile que Dieu et les hommes honorent en moi, pour aller me balancer au-dessus des arbres ? Et les arbres dirent au figuier : Viens, toi, règne sur nous ! Et le figuier leur dit : Renoncerais-je à ma douceur et à mon fruit exquis pour aller me balancer au-dessus des arbres ? Et les arbres dirent à la vigne : Viens, toi, règne sur nous ! Et la vigne leur dit : Renoncerais-je à mon vin qui réjouit Dieu et les hommes pour aller me balancer au-dessus des arbres ? Et tous les arbres dirent au buisson d'épines : Viens, toi, règne sur nous ! Et le buisson d'épines dit aux arbres : Si c'est en vérité que vous voulez m'oindre roi sur vous, venez, réfugiez-vous sous mon ombrage ; sinon, un feu sortira du buisson d'épines et dévorera les cèdres du Liban. Et maintenant, si c'est en vérité et droiture que vous avez agi en faisant roi Abimélec, et si vous vous êtes bien conduits envers Jérubbaal et sa maison, et si vous l'avez traité selon les œuvres de ses mains, lui, mon père qui a combattu pour vous, qui a exposé sa vie, et qui vous a délivrés de la main de Madian ; et vous, vous vous êtes aujourd'hui levés contre la maison de mon père, vous avez tué ses fils, soixante-dix hommes, sur une même pierre, et vous avez fait roi sur les hommes de Sichem Abimélec, fils de sa servante, parce qu'il est votre frère, si, dis-je, c'est en vérité et droiture qu'en ce jour vous avez agi envers Jérubbaal et sa maison, eh bien ! prenez votre plaisir en Abimélec et que lui aussi prenne son plaisir en vous ! Sinon, un feu sortira d'Abimélec et dévorera les hommes de Sichem et la maison de Millo, et un feu sortira des hommes de Sichem et de la maison de Millo, et dévorera Abimélec. Et Jotham se retira et il s'enfuit et se rendit à Béer, et il demeura là loin d'Abimélec, son frère. Et Abimélec domina trois ans sur Israël. Et Dieu envoya un esprit mauvais entre Abimélec et les hommes de Sichem, et les hommes de Sichem furent infidèles à Abimélec, afin que la violence commise sur les soixante-dix fils de Jérubbaal vint et que leur sang retombât sur Abimélec, leur frère, qui les avait tués, et sur les hommes de Sichem, qui avaient fortifié ses mains pour tuer ses frères. Et les hommes de Sichem placèrent en embuscade contre lui, sur les sommets des montagnes, des gens qui pillaient tous ceux qui passaient près d'eux sur le chemin, et on en informa Abimélec. Et Gaal, fils d'Ebed, vint avec ses frères, et ils s'arrêtèrent à Sichem. Et les hommes de Sichem prirent confiance en lui. Et ils sortirent dans la campagne, et vendangèrent leurs vignes, et foulèrent les raisins et firent une fête ; et ils entrèrent dans la maison de leur dieu ; et ils mangèrent et burent, et ils maudirent Abimélec. Et Gaal, fils d'Ebed, dit : Qui est Abimélec, et qu'est Sichem, pour que nous lui soyons asservis ? N'est-il pas fils de Jérubbaal, et Zébul n'est-il pas son lieutenant ? Servez les hommes de Hémor, père de Sichem ; mais nous, pourquoi servirions-nous Abimélec ? Oh ! qui me donnerait de disposer de ce peuple ? Je chasserais Abimélec. Et il dit à Abimélec : Renforce ton armée et viens ! Et Zébul, gouverneur de la ville, apprit les propos de Gaal, fils d'Ebed, et sa colère s'enflamma. Et il envoya secrètement des messagers à Abimélec, pour lui dire : Voici, Gaal, fils d'Ebed, et ses frères sont entrés à Sichem, et voilà qu'ils soulèvent la ville contre toi. Et maintenant lève-toi de nuit, toi et le peuple qui est avec toi, et viens te mettre en embuscade dans la campagne. Et le matin, au lever du soleil, lève-toi et fonds sur la ville. Et lorsque Gaal et le peuple qui est avec lui sortiront contre toi, tu lui feras ce que tu auras occasion de lui faire. Et Abimélec et toute la troupe qui était avec lui se levèrent de nuit et ils se mirent en embuscade près de Sichem en quatre corps. Et Gaal, fils d'Ebed, sortit et se plaça à l'entrée de la porte de la ville. Et Abimélec et la troupe qui était avec lui se levèrent de leur embuscade. Et Gaal aperçut ces gens et il dit à Zébul : Voilà des gens qui descendent des sommets des montagnes. Et Zébul lui répondit : C'est l'ombre des montagnes que tu prends pour des hommes. Et Gaal reprit la parole et dit : Voilà une troupe qui descend du milieu du pays, et un corps arrive par le chemin du chêne des devins. Et Zébul lui dit : Où donc est ta bouche avec, laquelle tu disais : Qui est Abimélec pour que nous lui soyons asservis ? N'est-ce pas le peuple que tu méprisais ? Sors maintenant, livre-lui bataille ! Et Gaal fit une sortie en présence des hommes de Sichem et livra bataille à Abimélec. Et Abimélec le mit en fuite, et il prit la fuite devant lui, et beaucoup d'hommes tombèrent morts jusqu'à l'entrée de la porte. Et Abimélec s'arrêta à Aruma, et Zébul chassa Gaal et ses frères qui ne purent plus rester à Sichem. Et le lendemain, le peuple sortit dans la campagne, et on le rapporta à Abimélec. Et il prit sa troupe, la partagea en trois corps et se mit en embuscade dans la campagne. Et il regarda, et voici le peuple sortait de la ville, et il se leva contre eux et il les battit. Et Abimélec et les corps qui étaient avec lui s'élancèrent et vinrent prendre position à l'entrée de la porte de la ville, et deux corps se jetèrent sur tous ceux qui étaient dans la campagne et les battirent. Et Abimélec donna l'assaut à la ville toute la journée ; et il la prit et massacra le peuple qui s'y trouvait. Et il rasa la ville et y sema du. sel. Et tous les hommes de la tour de Sichem l'entendirent et se rendirent dans la forteresse du temple du dieu Berith. Et on rapporta à Abimélec que tous les hommes de la tour de Sichem s'étaient rassemblés là. Et Abimélec monta sur le mont Tsalmon, lui et toute la troupe qui était avec lui. Et il prit en sa main une hache et coupa une branche d'arbre, et la souleva et la plaça sur son épaule. Et il dit à la troupe qui était avec lui : Que m'avez-vous vu faire ? Hâtez-vous de le faire comme moi. Et tous les hommes de sa troupe coupèrent aussi chacun sa branche et suivirent Abimélec, et ils placèrent les branches sur la forteresse et brûlèrent la forteresse sur eux. Et tous les gens de la tour de Sichem périrent aussi, mille environ, hommes et femmes. Et Abimélec marcha contre Thébets. Et il assiégea Thébets et la prit. Et il y avait au milieu de la ville une tour forte, et tous les habitants de la ville s'y étaient réfugiés, hommes et femmes ; et ils s'y enfermèrent et montèrent sur le toit de la tour. Et Abimélec vint jusqu'à la tour ; et il l'attaqua et s'approcha jusqu'à la porte de la tour pour y mettre le feu. Et une femme lança un fragment de meule sur la tête d'Abimélec et lui brisa le crâne. Et aussitôt il appela le jeune homme qui portait ses armes, et lui dit : Tire ton épée et tue-moi, de peur qu'on ne dise de moi : C'est une femme qui l'a tué. Et le jeune homme le transperça et il mourut. Et quand les hommes d'Israël virent qu'Abimélec était mort, ils s'en allèrent chacun chez soi. Et Dieu fit retomber sur Abimélec le mal qu'il avait fait à son père en tuant ses soixante-dix frères, et Dieu fit retomber sur la tête des gens de Sichem tout le mal qu'ils avaient fait ; et la malédiction de Jotham fils de Jérubbaal, s'accomplit sur eux. Et après Abimélec, se leva pour délivrer Israël Thola, fils de Pua, fils de Dodo, homme d'Issacar. Il habitait Samir dans la montagne d'Ephraïm. Et il jugea Israël pendant vingt-trois ans et il mourut et fut enterré à Samir. Et après lui se leva Jaïr, le Galaadite, et il jugea Israël pendant vingt-deux ans. Il avait trente fils qui montaient trente ânons et qui possédaient trente villes, appelées bourgs de Jaïr jusqu'à ce jour, qui sont dans le pays de Galaad. Et Jaïr mourut et fut enterré à Kamon. Et les fils d'Israël recommencèrent à faire ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel et ils servirent les Baals et les Astartés, et les dieux de Syrie et les dieux de Sidon et les dieux de Moab et les dieux des fils d'Ammon et les dieux des Philistins, et ils abandonnèrent l'Eternel et ne le servirent pas. Et colère de l'Eternel s'enflamma contre Israël, et il les vendit entre les mains des Philistins et entre les mains des fils d'Ammon. Et ils opprimèrent et écrasèrent les fils d'Israël en cette année-là, [oppression] qui dura dix-huit ans, pour tous les fils d'Israël qui habitaient au-delà du Jourdain, dans le pays des Amorrhéens, en Galaad. Et les fils d'Ammon passèrent le Jourdain pour combattre aussi Juda et Benjamin et la maison d'Ephraïm. Et Israël fut dans une extrême détresse. Et les fils d'Israël crièrent à l'Eternel, disant : Nous avons péché contre toi, car nous avons abandonné notre Dieu et nous avons servi les Baals. Et l'Eternel dit aux fils d'Israël : Ne vous ai-je pas [délivrés] des Egyptiens et des Amorrhéens, des fils d'Ammon et des Philistins ? Et, lorsque les Sidoniens et Amalek et Maon vous ont opprimés, et que vous avez crié à moi, ne vous ai-je pas sauvés de leurs mains ? Et vous, vous m'avez abandonné, et vous avez servi d'autres dieux. C'est pourquoi je ne recommencerai pas à vous délivrer. Allez, et criez aux dieux que vous vous êtes choisis ! que ceux-là vous délivrent au temps de votre détresse ! Et les fils d'Israël dirent à l'Eternel : Nous avons péché ; fais-nous, toi, tout ce qui te semblera bon ; seulement, veuille nous délivrer aujourd'hui ! Et ils ôtèrent du milieu d'eux les dieux étrangers et ils servirent l'Eternel. Et son âme ne put supporter plus longtemps les souffrances d'Israël. Et les fils d'Ammon s'assemblèrent et campèrent en Galaad, et les fils d'Israël se réunirent et campèrent à Mitspa. Et le peuple, les chefs de Galaad, se dirent l'un à l'autre : Quel est l'homme qui commencera à combattre contre les fils d'Ammon ? il deviendra le chef de tous les habitants de Galaad. Et Jephthé, le Galaadite, était un vaillant guerrier, et il était fils d'une courtisane, et Galaad avait engendré Jephthé. Et la femme de Galaad lui enfanta des fils, et les fils de la femme grandirent et ils chassèrent Jephthé, en lui disant : Tu n'auras pas d'héritage dans la maison de notre père, car tu es fils d'une autre femme. Et Jephthé s'enfuit loin de ses frères, et s'établit dans le pays de Tob. Et des gens de rien se rassemblèrent auprès de Jephthé, et firent des excursions avec lui. Et quelque temps après, les fils d'Ammon firent la guerre à Israël. Et comme les fils d'Ammon guerroyaient contre Israël, les Anciens de Galaad allèrent chercher Jephthé, au pays de Tob. Et ils dirent à Jephthé : Viens, tu seras notre commandant et nous combattrons les fils d'Ammon. Et Jephthé dit aux Anciens de Galaad : Ne m'avez-vous pas haï et chassé de la maison de mon père ? Pourquoi venez-vous à moi, maintenant que vous êtes dans la détresse ? Et les Anciens de Galaad dirent à Jephthé : C'est à cause de cela que nous revenons à toi maintenant, et tu marcheras avec nous et tu combattras les fils d'Ammon, et tu deviendras notre chef, celui de tous les habitants de Galaad. Et Jephthé dit aux Anciens de Galaad : Si vous me ramenez pour combattre les fils d'Ammon et que l'Eternel les livre en mon pouvoir, je deviendrai votre chef. Et les Anciens de Galaad dirent à Jephthé : Que l'Eternel entende ce qui se fait entre nous et [nous juge] si nous ne faisons pas ce que tu dis ! Et Jephthé alla avec les Anciens de Galaad. Et le peuple l'établit sur lui pour chef et pour commandant, et Jephthé répéta toutes ses paroles devant l'Eternel à Mitspa. Et Jephthé envoya des messagers au roi des fils d'Ammon, disant : Qu'y a-t-il entre moi et toi, que tu sois venu contre moi, pour faire la guerre à mon pays ? Et le roi des fils d'Ammon dit aux messagers de Jephthé : C'est qu'Israël, lorsqu'il monta d'Egypte, s'est emparé de mon pays, de l'Arnon jusqu'au Jabbok et au Jourdain. Rends-le maintenant à l'amiable. Et Jepbthé envoya de nouveau des messagers au roi des fils d'Ammon, et il lui dit : Ainsi parle Jephthé : Israël ne s'est pas emparé du pays de Moab, ni du pays des fils d'Ammon. Car, lorsqu'Israël monta d'Egypte, il marcha dans le désert jusqu'à la mer Rouge et arriva à Kadès. Et Israël envoya des messagers au roi d'Edom pour lui dire : Laisse-moi, je te prie, passer par ton pays ! Et le roi d'Edom n'y consentit pas. Et il en envoya aussi au roi de Moab, et il refusa. Et Israël s'arrêta à Kadès. Et il marcha par le désert, tourna le pays d'Edom et le pays de Moab, et arriva à l'orient du pays de Moab ; et ils campèrent au-delà de l'Arnon, sans entrer sur le territoire de Moab ; car l'Arnon est la frontière de Moab. Et Israël envoya des messagers à Sihon, roi des Amorrhéens, roi de Hesbon, et Israël lui dit : Que nous passions, je te prie, par ton pays, pour arriver au lieu où je vais. Et Sihon ne se fia pas assez à Israël pour le laisser passer sur son territoire. Et Sihon rassembla tout son peuple; et ils campèrent à Jahats et il combattit contre Israël. Et l'Eternel, Dieu d'Israël, livra Sihon et tout son peuple entre les mains d'Israël, et il les battit. Et Israël prit possession de tout le pays des Amorrhéens, qui habitaient dans cette contrée. Et ils prirent possession de tout le territoire de l'Amorrhéen depuis l'Arnon jusqu'au Jabbok, et depuis le désert jusqu'au Jourdain. Et maintenant que l'Eternel, Dieu d'Israël, a dépossédé les Amorrhéens devant son peuple d'Israël, c'est toi qui posséderais leur pays ? Ne possèdes-tu pas ce dont ton dieu Camos t'a mis en possession ? Et nous ne possèderions pas tout ce que l'Eternel, notre Dieu, a mis en notre possession devant nous ! Et maintenant vaux-tu mieux que Balak, fils de Tsippor, roi de Moab ? A-t-il contesté avec Israël ou lui a-t-il fait la guerre ? Depuis trois cents ans qu'Israël habite à Hesbon et dans les villes de son ressort, à Aroër et dans les villes de son ressort, et dans toutes les villes qui sont sur les bords de l'Arnon, pourquoi ne les lui avez-vous pas enlevées pendant ce temps-là ? Moi, je n'ai pas manqué envers toi ; mais toi, tu agis mal avec moi en combattant contre moi. Que l'Eternel, le Juge juge aujourd'hui entre les fils d'Israël et les fils d'Ammon ! Et le roi des fils d'Ammon n'écouta pas les paroles que Jephté lui avait fait transmettre. Et l'Esprit de l'Eternel fut sur Jephthé, et il traversa Galaad et Manassé et passa jusqu'à Mitspa de Galaad, et de Mitspa de Galaad il marcha contre les fils d'Ammon. Et Jephthé fit un voeu à l'Eternel et dit : Si tu livres en ma main les fils d'Ammon, celui qui sortira des portes de ma maison, venant à ma rencontre, quand je reviendrai en paix de chez les fils d'Ammon, sera à l'Eternel, et je l'offrirai en holocauste. Et Jephthé s'avança contre les fils d'Ammon pour les combattre, et l'Eternel les livra en sa main. Et il les battit, d'Aroër jusque vers Minnith, leur prenant vingt villes, et jusqu'à Abel-Kéramim ; ce fut une très grande défaite, et les fils d'Ammon furent abaissés devant les fils d'Israël. Et Jephthé arriva à Mitspa, chez lui. Et voici sa fille sortait à sa rencontre avec des tambourins et avec des danses. Et elle était fille unique ; à part elle, il n'avait ni fils, ni fille. Et quand il la vit, il déchira ses vêtements et dit : Ah! ma fille! comme tu m'accables ! tu te mets parmi ceux qui me troublent ! J'ai ouvert la bouche [en parlant] à l'Eternel et je ne puis revenir en arrière. Et elle lui dit : Mon père, tu as ouvert la bouche en parlant à l'Eternel ; fais-moi selon ce qui est sorti de ta bouche, après que l'Eternel t'a donné de tirer vengeance de tes ennemis, les fils d'Ammon. Et elle dit à son père : Que ceci me soit accordé : laisse-moi pendant deux mois ! Et je m'en irai, et je descendrai [pour aller] sur les montagnes, et je pleurerai ma virginité, moi et mes compagnes. Et il répondit : Va ! Et il la laissa aller pour deux mois. Et elle s'en alla, elle et ses compagnes, et elle pleura sa virginité sur les montagnes. Et au bout de deux mois elle revint vers son père, et il accomplit à son égard le vœu qu'il avait fait ; et elle n'avait pas connu d'homme. Et de là vint la coutume en lsraël que d'année en année les filles d'Israël vont célébrer la fille de Jephthé le Galaadite, quatre jours par an. Et les hommes d'Ephraïm se rassemblèrent et passèrent vers Tsaphon et dirent à Jephthé : D'où vient que tu es allé combattre les fils d'Ammon, et que tu ne nous as pas appelés pour aller avec toi ? Nous allons brûler sur toi ta maison. Et Jephthé leur dit : J'ai eu une grande contestation, moi et mon peuple, avec les fils d'Ammon, et je vous ai appelés, et vous ne m'avez pas aidé à me tirer de leurs mains. Et voyant que vous ne veniez pas à mon aide, j'ai pris ma vie dans ma main, et j'ai marché contre les fils d'Ammon. Et l'Eternel les a livrés entre mes mains. Pourquoi êtes-vous montés aujourd'hui contre moi pour me faire la guerre ? Et Jephthé rassembla tous les hommes de Galaad et livra bataille à Ephraïm. Et les hommes de Galaad battirent ceux d'Ephraïm, car ceux-ci avaient dit : Vous êtes des fugitifs d'Ephraïm, vous Galaadites, au milieu d'Ephraïm et de Manassé. Et Galaad s'empara des gués du Jourdain appartenant à Ephraïm. Et quand l'un des fugitifs d'Ephraïm disait : Laissez-moi passer ! les hommes de Galaad lui demandaient : Es-tu Ephraïmite ? Et il répondait Non ! Et ils lui disaient : Je te prie, dis : Schibboleth. Et il disait Sibboleth, sans prendre garde de bien prononcer. Et ils le saisissaient et l'égorgeaient près des gués du Jourdain. Et il périt alors d'Ephraïm quarante-deux mille hommes. Et Jephthé jugea Israël six ans ; et Jephthé le Galaadite mourut et il fut enterré dans l'une des villes de Galaad. Et après lui Ibtsan, de Beth-Léhem, jugea Israël. Et il eut trente fils ; et il eut trente filles et les maria hors de sa maison ; et il prit du dehors trente filles pour ses fils. Et il jugea Israël sept ans. Et Ibtsan mourut et fut enterré à Beth-Léhem. Et après lui Elon, de Zabulon, fut juge en Israël, et il jugea Israël dix ans. Et Elon, de Zabulon, mourut et fut enterré à Ajalon, dans le pays de Zabulon. Et après lui Abdon, fils de Hillel, le Pirathonite, jugea Israël. Et il eut quarante fils et trente petits-fils, qui montaient soixante-dix ânons. Et il jugea Israël huit ans. Et Abdon, fils de Hillel, le Pirathonite, mourut et fut enterré à Pirathon, dans le pays d'Ephraïm, sur la montagne des Amalékites. Et les fils d'Israël recommencèrent à faire ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel, et l'Eternel les livra aux Philistins pendant quarante ans. Et il y avait un homme de Tsoréa, de la famille des Danites, et son nom était Manoah. Et sa femme était stérile et n'avait point eu d'enfant. Et l'ange de l'Eternel apparut à la femme et lui dit : Voici, tu es stérile, et tu n'as pas eu d'enfant ; mais tu concevras et enfanteras un fils. Et maintenant prends bien garde, ne bois ni vin ni cervoise, et ne mange rien d'impur. Car tu vas devenir enceinte, et tu enfanteras un fils ; et le rasoir ne passera point sur sa tête, car l'enfant sera naziréen de Dieu dès le sein de sa mère, et ce sera lui qui commencera à délivrer Israël de la main des Philistins. Et la femme vint et dit à son mari : Un homme de Dieu est venu vers moi, et son aspect était comme celui d'un ange de Dieu, très redoutable. Je ne lui ai pas demandé d'où il était, et il ne m'a pas fait connaître son nom. Et il m'a dit : Tu vas devenir enceinte et tu enfanteras un fils ; et maintenant ne bois ni vin, ni cervoise, et ne mange rien d'impur car l'enfant sera naziréen de Dieu dès le sein de sa mère jusqu'au jour de sa mort. Et Manoah invoqua l'Eternel et dit : Je te prie, Seigneur, que l'homme de Dieu, que tu as envoyé, vienne encore vers nous et nous enseigne ce que nous devons faire pour l'enfant qui naîtra ! Et Dieu exauça la prière de Manoah, et l'ange de Dieu vint encore vers la femme. Elle était assise dans un champ, et Manoah, son mari, n'était pas avec elle. Et la femme courut promptement informer son mari et lui dit : Voici, l'homme qui est venu aujourd'hui vers moi, m'est apparu. Et Manoah se leva et suivit sa femme, et arrivé auprès de l'homme, il lui dit : Est-ce toi qui as parlé à cette femme ? Et il dit : C'est moi. Et Manoah dit : Maintenant (car ta parole s'accomplira) quelle règle devra-t-on suivre pour l'enfant et que devra-t-il faire ? Et l'ange de l'Eternel dit à Manoah : La femme s'abstiendra de tout ce que je lui ai dit. Elle ne mangera rien de ce qui provient de la vigne, elle ne boira ni vin, ni cervoise, et ne mangera rien d'impur ; elle observera tout ce que je lui ai prescrit. Et Manoah dit à l'ange de l'Eternel : Permets que nous te retenions et que nous apprêtions un chevreau pour te l'offrir. Et l'ange de l'Eternel dit à Manoah : Quand tu me retiendrais, je ne mangerais pas de ton mets ; que si tu veux offrir un holocauste, offre-le à l'Eternel ; car Manoah ne savait pas que ce fût l'ange de l'Eternel. Et Manoah dit à l'ange de l'Eternel : Quel est ton nom, afin que, quand ta parole s'accomplira, nous t'honorions. Et l'ange de l'Eternel lui dit : Pourquoi m'interroges-tu sur mon nom ? il est merveilleux. Et Manoah prit le chevreau et l'oblation, et il les offrit sur le rocher en holocauste à l'Eternel. Et il se fit une chose merveilleuse à la vue de Manoah et de sa femme : il arriva que, lorsque la flamme monta de dessus l'autel vers le ciel, l'ange de l'Eternel monta dans la flamme de l'autel. Et Manoah et sa femme, voyant cela, tombèrent la face contre terre. Et l'ange de l'Eternel n'apparut plus à Manoah et à sa femme. Alors Manoah connut que c'était l'ange de l'Eternel. Et Manoah dit à sa femme : Nous mourrons certainement, car nous avons vu Dieu ! Et sa femme lui dit : Si l'Eternel voulait nous faire mourir, il n'aurait pas accepté, de nos mains holocauste et oblation, et il ne nous aurait pas fait voir tout cela, ni entendre aujourd'hui de telles choses. Et la femme enfanta un fils et l'appela du nom de Samson. Et l'enfant grandit et l'Eternel le bénit. Et l'Esprit de l'Eternel commença de le pousser [lorsqu'il était] à Mahané-Dan, entre Tsoréa et Esthaol. Et Samson descendit à Thimna et il vit à Thimna une femme d'entre les filles des Philistins. Et il remonta, et il le déclara à son père et à sa mère et dit : J'ai vu une femme d'entre les filles des Philistins ; maintenant prenez-la pour ma femme. Et son père et sa mère lui dirent : N'y a-t-il donc point de femme parmi les filles de tes frères et dans tout notre peuple, que tu ailles prendre une femme chez les Philistins, des gens incirconcis ? Et Samson dit à son père : Prends celle-là pour moi, car elle me plaît. Et son père et sa mère ne savaient pas que cela venait de l'Eternel, car il cherchait une occasion venant des Philistins. Et dans ce temps-là, les Philistins dominaient sur Israël. Et Samson descendit avec son père et sa mère à Thimna. Et ils arrivèrent aux vignes de Thimna, et voici, un jeune lion rugissant vint à sa rencontre. Et l'Esprit de l'Eternel le saisit, et il le déchira comme on déchire un chevreau, sans avoir rien en sa main. Et il ne raconta pas à son père et à sa mère ce qu'il avait fait. Et il descendit et parla à la femme, et elle plut à Samson. Et il revint quelque temps après pour l'épouser, et il fit un détour pour voir le cadavre du lion ; et voici, il y avait un essaim d'abeilles et du miel dans le corps du lion. Et il en prit dans ses mains, et chemin faisant il en mangeait ; et lorsqu'il eut rejoint son père et sa mère, il leur en donna, et ils en mangèrent. Et il ne leur dit pas qu'il avait tiré ce miel du cadavre du lion. Et son père descendit vers la femme, et Samson donna là un festin, car c'est ainsi que font les jeunes gens. Et lorsqu'ils le virent, ils choisirent trente compagnons pour être avec lui. Et Samson leur dit : Je veux vous proposer une énigme. Si vous me l'expliquez pendant les sept jours du festin et si vous la devinez, je vous donnerai trente tuniques et trente habits de fête. Et si vous ne pouvez pas me l'expliquer, c'est vous qui me donnerez trente tuniques et trente habits de fête. Et ils lui dirent : Propose ton énigme et nous l'écouterons. Et il leur dit : De celui qui mange est sorti ce qui se mange, et du fort est sorti le doux. Et pendant trois jours, ils ne purent expliquer l'énigme. Et le septième jour, ils dirent à la femme de Samson : Persuade ton mari, et qu'il nous explique l'énigme, si tu ne veux pas que nous te brûlions, toi et la maison de ton père. C'est pour nous dépouiller que vous nous avez invités, n'est-ce pas ? Et la femme de Samson pleura auprès de lui et lui dit : Tu n'as pour moi que de la haine et non de l'amour. Tu as proposé une énigme aux fils de mon peuple, et tu ne me l'as pas expliquée ! Et il lui dit : Vois, je ne l'ai pas expliquée à mon père et à ma mère, et je te l'expliquerais ! Et elle pleura auprès de lui pendant les sept jours que dura le- festin ; et le septième jour il la lui expliqua, car elle. le tourmentait. Et elle donna l'explication de l'énigme aux fils de son peuple. Et les gens de la ville dirent à Samson le septième jour, avant le coucher du soleil : Quoi de plus doux que le miel, et quoi de plus fort que le lion ? Et il leur dit : Si vous n'aviez pas labouré avec ma génisse, vous n'auriez pas deviné mon énigme. Et l'Esprit de l'Eternel le saisit, et il descendit à Askalon, et il frappa d'entre eux trente hommes ; et il prit leurs dépouilles et donna les habits de fête à ceux qui avaient expliqué l'énigme. Et, enflammé de colère, il monta à la maison de son père. Et la femme de Samson fut donnée à son compagnon, celui qui avait été son ami. Quelque temps après, à l'époque de la moisson des blés, Samson visita sa femme, apportant un chevreau ; et il dit : Je veux entrer vers ma femme dans sa chambre. Et le père de celle-ci ne lui permit pas d'entrer. Et le père dit : Je me suis dit que certainement tu la haïssais, et je l'ai donnée à ton ami. Est-ce que sa jeune sœur n'est pas plus belle qu'elle? Prends-la à sa place. Et Samson leur dit : Cette fois je serai innocent à l'égard des Philistins, si je leur fais du mal. Et Samson s'en alla. Il attrapa trois cents chacals, et prit des torches ; et il tourna queue contre queue et mit une torche entre les deux queues au milieu. Et il alluma les torches et lâcha les chacals dans les moissons des Philistins, et embrasa et les tas de gerbes et les blés sur pied et les plantations d'oliviers. Et les Philistins dirent : Qui a fait cela ? Et on répondit : C'est Samson, gendre du Thimnien, parce que celui-ci lui a pris sa femme et l'a donnée à son ami. Et les Philistins montèrent et la brûlèrent, elle, et son père. Et Samson leur dit : Si c'est ainsi que vous faites, certainement je ne cesserai qu'après m'être vengé de vous. Et il les battit rudement, à leur casser cuisses et hanches ; puis il descendit et demeura dans la caverne du rocher d'Etam. Et les Philistins montèrent et campèrent en Juda, et se répandirent dans Léchi. Et les hommes de Juda dirent : Pourquoi êtes-vous montés contre nous ? Et ils répondirent : C'est pour lier Samson que nous sommes montés, afin de lui faire comme il nous a fait. Et trois mille hommes de Juda descendirent à la caverne du rocher d'Etam et ils dirent à Samson : Ne sais-tu pas, que les Philistins sont nos maîtres ? Qu'est-ce que tu nous as fait là ? Et il leur répondit : Je leur ai fait comme il m'ont fait. Et ils lui dirent : C'est pour te lier que nous, sommes descendus, afin de te livrer aux mains des Philistins. Et Samson leur dit : Jurez-moi que vous ne me tuerez pas ! Et ils lui dirent : Non ; nous voulons seulement te lier et te livrer entre leurs mains ; mais nous ne te ferons pas mourir. Et ils le lièrent de deux cordes neuves, et le firent monter du rocher. Il arriva à Léchi, et les Philistins le reçurent avec des cris de joie. Et l'Esprit de l'Eternel le saisit. Et les cordes qu'il avait aux bras devinrent comme des fils de lin brûlés au feu, et ses liens tombèrent de ses mains. Et il trouva une mâchoire d'âne fraîche, et il étendit la main, la saisit et en frappa mille hommes. Et Samson dit : Avec une mâchoire d'âne, un monceau, deux monceaux ! Avec une mâchoire d'âne, j'ai tué mille hommes ! Quand il eut fini de parler, il jeta hors de sa main la mâchoire, et il nomma ce lieu Ramath-Léchi. Et il avait extrêmement soif et il invoqua l'Eternel et dit : C'est toi qui as accordé par la main de ton serviteur cette grande délivrance, et maintenant devrais-je mourir de soif et tomber entre les mains des incirconcis ? Et Dieu fendit le rocher creux qui est à Léchi, et il en sortit de l'eau. Et il but, et son esprit revint et il reprit vie. C'est pourquoi jusqu'à ce jour on a nommé cette source En-Hakkoré ; elle est à Léchi. Et il jugea Israël, aux jours des Philistins, pendant vingt ans. Et Samson alla à Gaza, et il y vit une courtisane et il entra chez elle. Et on dit aux gens de Gaza : Samson est venu ici. Et ils gardèrent les issues et mirent contre lui une embuscade toute la nuit à la porte de la ville; et durant toute la nuit ils se tinrent en repos, disant : Au point du jour nous le tuerons. Et Samson resta couché jusqu'au milieu de la nuit, et vers le milieu de la nuit il se leva, et il saisit les battants de la porte de la ville et les deux poteaux, et les arracha avec la barre et les mit sur ses épaules et les porta sur le sommet de la montagne qui est vis-à-vis d'Hébron. Et après cela il aima une femme dans la vallée de Sorek, et son nom était Delila. Et les princes des Philistins montèrent vers elle et lui dirent : Persuade-le et vois où gît sa grande force et comment nous pourrions nous rendre maîtres de lui; et nous le lierons pour le dompter; et nous te donnerons chacun mille et cent sicles d'argent. Et Delila dit à Samson : Révèle-moi, je te prie, où gît ta grande force, et avec quoi il faudrait te lier pour te dompter. Et Samson lui dit : Si on me liait avec sept cordes fraîches, qui ne seraient pas encore sèches, je deviendrais faible et je serais comme un autre homme. Et les princes des Philistins firent porter chez elle sept cordes fraîches, qui n'étaient pas encore sèches, et elle l'en lia. Et des gens se tenaient en embuscade chez elle, dans la chambre. Et elle lui dit : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et il rompit les cordes comme se rompt un fil d'étoupe, quand il sent le feu. Et le secret de sa force ne fut pas connu. Et Delila dit à Samson : Voici, tu t'es joué de moi ; tu m'as dit des mensonges. Maintenant indique-moi, je te prie, avec quoi il faut te lier. Et il lui répondit : Si on me liait fortement de cordes neuves, qui n'aient servi à aucun usage, je deviendrais faible et je serais comme un autre homme. Et Delila prit des cordes neuves et elle l'en lia. Et elle lui dit : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et des gens se tenaient en embuscade, dans la chambre. Et il fit tomber de ses bras les cordes qu'il avait rompues comme un fil. Et Delila dit à Samson : Jusqu'à présent tu t'es joué de moi et tu m'as dit des mensonges. Indique-moi avec quoi il faut te lier. Et il lui répondit : Tu n'as qu'à tisser les sept tresses de ma tête avec le tissu. Et elle frappa sur la cheville. Et elle lui dit : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et il se réveilla de son sommeil et il arracha la cheville du métier et le tissu. Et elle lui dit : Comment peux-tu dire : Je t'aime ! et ton cœur n'est pas avec moi ? Voilà trois fois que tu t'es joué de moi et tu ne m'as pas indiqué où gît ta grande force. Et comme tous les jours elle le tourmentait de ses questions et le persécutait, son âme s'impatienta à en mourir. Et il lui ouvrit tout son cœur et lui dit : Jamais rasoir n'a passé sur ma tête, car je suis naziréen de Dieu dès le sein de ma mère. Si j'étais rasé, ma force se retirerait de moi, je deviendrais faible, et je serais comme tous les hommes. Et Delila, voyant qu'il lui avait ouvert tout son cœur, envoya appeler les princes des Philistins et leur dire : Cette fois venez, car il m'a ouvert tout son cœur ! Et les princes des Philistins se rendirent chez elle et apportèrent l'argent. Et elle l'endormit sur ses genoux, et elle appela un homme, et fit raser les sept tresses de sa tête, et commença à le dompter ; et sa force se retira de lui. Et elle dit : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et il se réveilla de son sommeil, et il se dit : J'en sortirai cette fois comme les autres fois et je m'en tirerai ! Car il ne savait pas que l'Eternel s'était retiré de lui. Et les Philistins le saisirent et lui crevèrent les yeux ; et ils le firent descendre à Gaza et le lièrent d'une double chaîne d'airain. Et il tournait la meule dans la prison. Et les cheveux de sa tête commencèrent à croître, après qu'il avait été rasé. Et les princes des Philistins s'assemblèrent pour offrir un grand sacrifice à Dagon, leur dieu, et pour se réjouir. Et ils disaient : Notre dieu a livré entre nos mains Samson, notre ennemi. Et le peuple le vit, et ils louèrent leur dieu, car ils disaient : Notre dieu a livré entre nos mains notre ennemi, celui qui dévastait notre pays, et qui nous tuait tant de gens. Et quand leurs cœurs furent devenus joyeux, ils dirent : Faites venir Samson et qu'il danse devant nous ! Et ils firent sortir Samson de la prison, et il dansa devant eux, et ils le placèrent entre les colonnes. Et Samson dit au jeune homme qui le tenait par la main : Laisse-moi toucher les colonnes sur lesquelles repose la maison et m'y appuyer. Et la maison était remplie d'hommes et de femmes, et tous les princes des Philistins s'y trouvaient ; et sur le toit il y avait trois mille personnes environ, hommes et femmes, qui regardaient Samson danser. Et Samson invoqua l'Eternel et dit : Seigneur Eternel ! souviens-toi de moi, je te prie, et donne-moi de la force cette fois seulement, ô Dieu ! pour que je me venge des Philistins pour l'un de mes deux yeux ! Et Samson embrassa les deux colonnes du milieu sur lequelles reposait l'édifice, et s'appuya sur elles, sur l'une de la main droite, sur l'autre de la gauche. Et Samson dit : Que je meure avec les Philistins ! Et il se pencha avec force et la maison s'écroula sur les princes et sur tout le peuple qui s'y trouvait ; et ceux qu'il fit mourir dans sa mort furent plus nombreux que ceux qu'il avait fait mourir dans sa vie. Et ses frères avec toute la maison de son père descendirent et l'emportèrent. Et ils remontèrent et l'enterrèrent entre Tsoréa et Esthaol dans le tombeau le Manoah, son père. Il avait jugé Israël pendant vingt ans. Et il y avait un homme de la montagne d'Ephraïm dont le nom était Mica. Et il dit à sa mère : Les mille et cent sicles d'argent qu'on t'a pris et au sujet desquels tu as prononcé une malédiction, et tu l'as même prononcée à mes oreilles, voici cet argent est chez moi : c'est moi qui l'ai pris. Et sa mère dit : Que mon fils soit béni de l'Eternel ! Et il rendit à sa mère les mille et cent sicles d'argent. Et sa mère dit : Je consacre de ma main cet argent à l'Eternel pour mon fils, afin d'en faire une image taillée et un objet en fonte ; et maintenant je te le rends. Et il rendit l'argent à sa mère, et sa mère prit deux cents sicles d'argent et les donna au fondeur, et il en fit une image taillée et un objet en fonte qui furent dans la maison de Mica. Et cet homme, Mica, eut une maison de Dieu ; et il fit un éphod et des théraphim et il consacra l'un de ses fils qui lui servit de sacrificateur. En ce temps-là, il n'y avait pas fe roi en Israël ; chacun faisait ce qui lui semblait bon. Et il y avait un jeune homme de Bethléem de Juda, de la famille de Juda ; et il était lévite, et séjournait là. Et cet homme partit de la ville de Bethléem de Juda, pour séjourner là où il trouverait à vivre ; et il arriva, chemin faisant, dans la montagne d'Ephraïm jusqu'à la maison de Mica. Et Mica lui dit : D'où viens- tu ? Et il lui dit : Je suis lévite, de Bethléem de Juda, et je voyage pour m'établir là où je trouverai à vivre. Et Mica lui dit : Reste avec moi ; tu seras pour moi un père et un sacrificateur, et je te donnerai dix sicles d'argent par an et le vêtement et la nourriture ; et le lévite entra. Et le lévite consentit à rester avec cet homme, et le jeune homme fut pour lui comme l'un de ses fils. Et Mica installa le lévite, et le jeune homme lui servit de sacrificateur, et il demeura dans la maison de Mica. Et Mica dit : Maintenant je sais que l'Eternel me fera du bien, puisque j'ai ce lévite pour sacrificateur. En ce temps-là il n'y avait pas de roi en Israël, et en ce temps-là la tribu des Danites se cherchait une possession pour s'établir ; car jusqu'à ce jour il ne lui était rien échu en propriété au milieu des tribus d'Israël. Et les fils de Dan envoyèrent de Tsoréa et d'Esthaol cinq hommes de leur famille, pris d'entre eux tous, hommes vaillants, pour explorer le pays et pour le reconnaître, et ils leur dirent : Allez, reconnaissez le pays ! Et ils arrivèrent dans la montagne d'Ephraïm jusqu'à la maison de Mica et ils y passèrent la nuit. Et comme ils étaient près de la maison de Mica, ils reconnurent la voix du jeune lévite, et ils se dirigèrent de ce côté et lui dirent : Qui t'a amené ici ? Que fais-tu dans ce lieu et qu'as-tu ici ? Et il leur dit : Mica fait pour moi telle et telle chose, il me salarie, et je suis devenu son sacrificateur. Et ils lui dirent : Consulte Dieu, je te prie, pour que nous sachions si le voyage que nous faisons réussira. Et le sacrificateur leur dit : Allez en paix ! Le voyage que vous faites est sous les yeux de l'Eternel. Et les cinq hommes partirent et ils arrivèrent à Laïs. Et ils virent le peuple qui y était, vivant en sécurité, à la manière des Sidoniens, paisible et confiant ; et il n'y avait point dans le pays de détenteur du pouvoir qui les molestât d'aucune manière, et ils étaient éloignés des Sidoniens et ils n'avaient affaire avec personne. Et ils revinrent vers leurs frères à Tsoréa et Esthaol, et leurs frères leur dirent : Qu'avez-vous fait ? Et ils dirent : Levons-nous ! Marchons contre eux ! Car nous avons vu le pays, et voici, il est très bon. Et vous restez là sans mot dire ! Ne soyez point paresseux à marcher pour aller prendre possession de ce pays. En y arrivant, vous arriverez chez un peuple en sécurité ; et le pays est long et large. Car Dieu l'a livré entre vos mains ; c'est un lieu où rien ne manque de tout ce qui est sur la terre. Et six cents hommes de la famille de Dan partirent de Tsoréa et d'Esthaol, munis d'armes. Et ils montèrent et campèrent à Kirjath-Jéarim en Juda. C'est pourquoi ce lieu a été appelé jusqu'à ce jour Mahané-Dan. Voici, il est derrière Kirjath-Jéarim. Et ils passèrent de là à la montagne d'Ephraïm et arrivèrent jusqu'à la maison de Mica. Et les cinq hommes qui étaient allés explorer le pays de Laïs prirent la parole et dirent à leurs frères : Savez-vous qu'il y a dans ces maisons-là un éphod, des théraphim, une image taillée et un objet en fonte ? Voyez maintenant ce que vous avez à faire. Et ils se dirigèrent de ce côté là, et ils entrèrent dans la maison du jeune lévite, dans la maison de Mica, et le saluèrent amicalemnent. Et les six cents hommes d'entre les fils de Dan, munis d'armes de guerre, avaient été postés à l'entrée de la porte. Et les cinq hommes qui étaient allés explorer le pays montèrent, entrèrent là et prirent l'image taillée, l'éphod, les théraphim et l'objet en fonte ; et le sacrificateur se tenait à l'entrée de la porte avec les six cents hommes munis d'armes de guerre. Et quand ils furent entrés dans la maison de Mica et qu'ils eurent pris l'image taillée, l'éphod, les théraphim et l'objet en fonte, le sacrificateur leur dit : Que faites-vous? Et ils lui dirent : Tais-toi ! mets ta main sur ta bouche et viens avec nous, et tu seras pour nous un père et un sacrificateur ! Vaut-il mieux que tu sois sacrificateur de la maison d'un seul homme, ou que tu sois sacrificateur d'une tribu et d'une famille en Israël ? Et le cœur du sacrificateur s'en réjouit, et il prit l'éphod, les théraphim et l'image taillée, et il se joignit à cette troupe. Et se retournant, ils partirent et placèrent devant eux les enfants, le bétail et les bagages. Et comme ils étaient déjà loin de la maison de Mica, les gens qui habitaient les maisons voisines de celle de Mica se rassemblèrent et poursuivirent les fils de Dan. Et ils crièrent après les fils de Dan,et ceux-ci se retournant dirent à Mica : Qu'as-tu, que tu aies attroupé ces gens ? Et il dit : Mes dieux que j'ai faits, vous les avez pris avec le sacrificateur et vous êtes partis. Que me reste-t-il ? Comment donc pouvez-vous me dire : Qu'as-tu ? Et les fils de Dan lui dirent : Ne fais pas entendre ta voix près de nous, si tu ne veux pas que des hommes irrités se jettent sur vous et que tu n'y perdes la vie et la vie de ta famille. Et les fils de Dan continuèrent leur route, et Mica, voyant qu'ils étaient plus forts que lui, se retourna et revint dans sa maison. Et ils avaient pris ce que Mica avait fait et le sacrificateur qui était à lui. Et ils marchèrent contre Laïs, contre un peuple paisible et en sécurité, et ils les frappèrent du tranchant de l'épée et ils mirent le feu à la ville. Et il n'y eut personne pour la délivrer, car elle était éloignée de Sidon et ils n'avaient point affaire avec d'autres hommes. Et elle était dans la vallée qui est près de Beth-Réhob. Et ils rebâtirent la ville et s'y établirent. Et ils appelèrent la ville Dan, du nom de Dan leur père, qui était né à Israël ; et auparavant le nom de la ville était Laïs. Et les fils de Dan dressèrent pour eux l'image taillée ; et Jonathan, fils de Guersom, fils de Moïse, lui et ses fils, furent sacrificateurs de la tribu des Danites jusqu'au jour de la captivité du pays. Et ils dressèrent pour eux l'image taillée que Mica avait faite, pendant tout le temps que la maison de Dieu fut à Silo. En ce temps, où il n'y avait pas de roi en Israël, un homme de la tribu de Lévi, séjournant dans la partie la plus reculée de la montagne d'Ephraïm, prit pour concubine une femme de Bethléem de Juda. Et sa concubine lui fut infidèle et elle s'en alla d'avec lui dans la maison de son père à Bethléem de Juda, et elle resta là l'espace de quatre mois. Et son mari se leva et alla après elle pour parler à son cœur et le ramener à lui. Et il avait avec lui son serviteur et deux ânes. Et elle le fit entrer dans la maison de son père, et le père de la jeune fille le vit, et alla au-devant de lui avec joie. Et son beau-père, le père de la jeune fille, le retint, et il demeura chez lui trois jours. Et ils mangèrent et burent et ils y logèrent. Et le quatrième jour, ils se levèrent de bon matin et il se disposait à partir. Et le père de la jeune fille dit à son gendre : Fortifie ton cœur en prenant un morceau de pain, et vous partirez ensuite. Et ils s'assirent, et ils mangèrent tous deux ensemble et burent. Et le père de la jeune fille dit au mari : Consens, je te prie, à passer la nuit, et que ton cœur se réjouisse ! Et le mari se leva pour s'en aller, mais son beau-père le pressa, et il revint et passa la nuit. Et le cinquième jour, il se leva de bon matin pour partir. Et le père de la jeune fille dit : Je te prie, fortifie ton cœur et diffère jusqu'à ce que le jour baisse. Et ils mangèrent tous deux. Et le mari se leva pour partir, lui et sa concubine et son serviteur, mais son beau-père, le père de la jeune fille, lui dit : Vois, je te prie, le jour faiblit ; le sombre vient, passez ici la nuit. Voici, le jour baisse, passe ici la nuit et que ton cœur se réjouisse ; et demain vous vous lèverez de bon matin pour vous mettre en route, et tu retourneras chez toi. Et le mari ne voulut point passer la nuit et il se leva et partit. Et il vint jusqu'en face de Jébus, qui est Jérusalem, et il avait avec lui les deux ânes bâtés et sa concubine. Lorsqu'ils furent près de Jébus, le jour avait beaucoup baissé. Et le serviteur dit à son maître : Viens, je te prie, détournons nous vers cette ville des Jébusiens, et nous y passerons la nuit. Et son maître lui dit : Nous ne nous détournerons pas vers une ville étrangère, où il n'y a pas de fils d'Israël, et nous passerons jusqu'à Guibéa. Et il dit à son serviteur : Allons et tâchons d'atteindre l'une de ces localités, et nous passerons la nuit à Guibéa ou à Rama. Et ils passèrent outre et continuèrent leur route, et le soleil se coucha pour eux comme ils étaient près de Guibéa qui est à Benjamin. Et ils se détournèrent du chemin pour aller passer la nuit à Guibéa. Et il entra et s'arrêta sur la place de la ville, et il n'y eut personne qui les recueillit dans sa maison pour y passer la nuit. Et voici, un vieillard revenait le soir de son travail, de la campagne, et cet homme était de la montagne d'Ephraïm ; et il séjournait à Guibéa, et les gens du lieu étaient Benjamites. Et il leva les yeux et vit le voyageur sur la place de la ville ; et le vieillard dit : Où vas-tu et d'où viens-tu ? Et il lui dit : Nous allons de Bethléem de Juda jusqu'à la partie la plus reculée de la montagne d'Ephraïm, d'où je suis. Je suis allé jusqu'à Bethléem de Juda, et je suis employé dans la maison de l'Eternel, et il n'y a personne qui me reçoive dans sa maison. Et pourtant j'ai de la paille et du fourrage pour nos ânes, et aussi du pain et du vin pour moi, pour ta servante et pour le jeune homme qui est avec tes serviteurs ; nous avons de tout. Et le vieillard dit : La paix soit sur toi ! Seulement je te donnerai tout dont tu auras besoin ; mais tu ne passeras pas la nuit sur la place. Et il le fit entrer dans sa maison, et il donna du fourrage aux ânes, et ils se lavèrent les pieds ; et ils mangèrent et burent. Pendant qu'ils étaient là à se réconforter, voici, les hommes de la ville, hommes pervers, entourèrent la maison, se ruant contre la porte, et ils dirent au vieillard, maître de la maison : Fais sortir l'homme qui est entré chez toi, pour que nous le connaissions. Et le maître de la maison sortit vers eux et leur dit : Non, mes frères, ne faites pas le mal, je vous prie ! Puisque cet homme est entré dans ma maison, ne commettez pas cette infamie. Voici, ma fille qui est vierge, et sa concubine, je vous les amènerai dehors ; vous leur ferez violence et vous les traiterez comme il vous plaira. Mais sur cet homme ne commettez pas cette action infâme. Et ces hommes ne voulurent pas l'écouter. Et l'homme prit sa concubine et la leur amena dehors. Et ils la connurent et abusèrent d'elle toute la nuit jusqu'au matin, et ils la renvoyèrent au lever de l'aurore. Et vers le matin, cette femme vint, et elle tomba à la porte de la maison de l'homme chez qui était son maître, et y resta jusqu'au jour. Et le matin, son maître se leva, et il ouvrit la porte de la maison et sortit pour continuer son chemin ; et voici, la femme, sa concubine, était étendue à l'entrée de la maison, les mains sur le seuil. Et il lui dit : Lève-toi et partons ! Et personne ne répondit. Et le mari la prit sur son âne, et il partit et s'en alla chez lui. Et arrivé dans sa maison, il prit le couteau, et saisit sa concubine, et la coupa membre par membre en douze morceaux, et il l'envoya dans tout le, territoire d'Israël. Et tous ceux qui virent cela dirent : Jamais chose pareille n'est arrivée et ne s'est vue depuis le jour où les fils d'Israël sont montés du pays d'Egypte jusqu'aujourd'hui. Prenez la chose à cœur, consultez et prononcez ! Et tous les fils d'Israël sortirent, depuis Dan jusqu'à Béerséba et jusqu'au pays de Galaad, et l'assemblée se réunit, comme un seul homme, vers l'Eternel à Mitspa. Et les chefs de tout le peuple, de toutes les tribus d'Israël, se présentèrent dans l'assemblée du peuple de Dieu, quatre cent mille hommes de pied tirant l'épée. Et les fils de Benjamin apprirent que les fils d'Israël étaient montés à Mitspa. Et les fils d'Israël dirent : Parlez! comment ce crime a-t-il été commis? Et le lévite, le mari de la femme qui avait été tuée, prit la parole et dit : J'étais entré à Guibéa de Benjamin, moi et ma concubine, pour passer la nuit. Et les habitants de Guibéa s'élevèrent contre moi, et cernèrent la maison pendant la nuit, à cause de moi. Ils pensaient à me tuer, et ils firent violence à ma concubine, et elle est morte. Et j'ai saisi ma concubine, et je l'ai coupée en morceaux et je l'ai envoyée dans tout le territoire de l'héritage d'Israël, car ils ont commis un crime et une infamie en Israël. Vous voici tous, fils d'Israël, délibérez et prononcez ici même ! Et tout lepeuple se leva comme un seul homme, en disant : Aucun de nous n'ira dans sa tente et ne se retirera dans sa maison. Et maintenant voici ce que nous ferons à Guibéa : Contre elle d'après le sort ! Et nous prendrons dix hommes sur cent dans toutes les tribus d'Israël, cent sur mille, et mille sur dix mille, qui iront chercher des vivres pour le peuple, afin qu'à leur arrivée on traite Guibéa de Benjamin selon toute l'infamie qu'elle a commise en Israël. Et tous les hommes d'Israël s'assemblèrent contre la ville, unis comme un seul homme. Et les tribus d'Israël envoyèrent des hommes dans toutes les familles de Benjamin pour dire : Qu'est-ce que ce crime qui a été commis chez vous ? Et maintenant livrez les hommes pervers qui sont à Guibéa, afin que nous les fassions mourir et que nous ôtions le mal du milieu d'Israël ! Et les Benjamites ne voulurent pas écouter la voix de leurs frères, les fils d'Israël. Et les fils de Benjamin se rassemblèrent de leurs villes à Guibéa pour sortir en guerre contre les fils d'Israël. Et les fils de Benjamin sortis des villes furent recensés ce jour-là ; [ils étaient] vingt-six mille hommes tirant l'épée ; ils furent recensés indépendamment des habitants de Guibéa [qui étaient] sept cents hommes d'élite. Parmi tout ce peuple il y avait sept cents hommes d'élite, qui étaient empêchés de la main droite ; tous ceux-ci lançaient une pierre avec la fronde contre un cheveu et ne manquaient pas. On fit aussi le recensement des hommes d'Israël ; ils étaient, sans Benjamin, quatre cent mille hommes tirant l'épée, tous gens de guerre. Et les fils d'Israël se levèrent et montèrent à Béthel et consultèrent Dieu et dirent : Lequel de nous montera le premier pour combattre les fils de Benjamin ? Et l'Eternel dit : Juda montera le premier. Et le lendemain matin les fils d'Israël se levèrent et campèrent contre Guibéa. Et les hommes d'Israël sortirent pour combattre ceux de Benjamin, et les hommes d'Israël se rangèrent en bataille contre eux près de Guibéa. Et les fils de Benjamin sortirent de Guibéa et ils jetèrent sur le carreau, en ce jour-là, vingt-deux mille hommes d'Israël. Et le peuple, les hommes d'Israël affermirent leur courage et se rangèrent de nouveau en bataille dans le lieu où ils s'étaient rangés le premier jour. Et les fils d'Israël montèrent et ils pleurèrent devant l'Eternel jusqu'au soir ; et ils consultèrent l'Eternel en disant : Dois-je m'avancer de nouveau pour combattre les fils de Benjamin, mon frère? Et l'Eternel dit : Montez contre lui ! Les fils d'Israël s'approchèrent des fils de Benjamin, le second jour. Et Benjamin sortit de Guibéa à leur rencontre le second jour, et ils jetèrent encore sur le carreau dix-huit mille hommes des fils d'Israël, tous tirant l'épée. Et tous les fils d'Israël et tout le peuple montèrent et vinrent à Béthel, et ils pleurèrent et restèrent là devant l'Eternel ; et ils jeûnèrent en ce jour jusqu'au soir et offrirent des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces devant l'Eternel. Et les fils d'Israël consultèrent l'Eternel, et en ces jours l'arche de l'alliance de Dieu était là. Et Phinées, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, se tenait devant sa face en ces jours, en disant : Dois-je recommencer encore à sortir en guerre contre les fils de Benjamin, mon frère, ou dois-je cesser? Et l'Eternel dit : Montez, car demain je les livrerai en ta main. Et Israël plaça des embuscades contre Guibéa tout autour. Et les fils d'Israël montèrent contre les fils de Benjamin, le troisième jour, et ils se rangèrent en bataille près de Guibéa comme les autres fois. Et les fils de Benjamin sortirent à la rencontre du peuple ; ils se laissèrent attirer loin de la ville et commencèrent comme les autres fois à frapper et à tuer quelques-uns du peuple, sur les routes dont l'une monte à Béthel et l'autre à Guibéa, dans la campagne, environ trente hommes d'Israël. Et les fils de Benjamin dirent : Les voilà battus devant nous, comme au commencement ! Et les fils d'Israël dirent : Fuyons et attirons-les loin de la ville sur ces routes ! Et tous les hommes d'Israël abandonnèrent leur poste et ils se rangèrent en bataille à Baal-Thamar ; et l'embuscade d'Israël s'élança de son poste, de Maaré-Guibéa. Et de devant Guibéa arrivèrent dix mille hommes d'élite de tout Israël. Et le combat devint rude ; et les Benjamites ne savaient pas que le malheur allait fondre sur eux. Et l'Eternel battit Benjamin devant Israël, et ce jour-là les fils d'Israël tuèrent à Benjamin vingt-cinq mille et cent hommes, tous tirant l'épée. Et les fils de Benjamin virent qu'ils étaient battus. Et les hommes d'Israël avaient cédé du terrain à Benjamin, car ils se confiaient en l'embuscade qu'ils avaient placée contre Guibéa. Et l'embuscade se hâta et se jeta sur Guibéa, et l'embuscade s'avança et frappa la ville du tranchant de l'épée. Et le signal convenu entre les hommes d'Israël et l'embuscade était que celle-ci devait faire monter de la ville un grand nuage de fumée. Et les hommes d'Israël firent volte-face dans la bataille ; et Benjamin avait commencé à tuer environ trente hommes parmi les hommes d'Israël, car ils disaient : Certainement le voilà battu devant nous comme dans la première bataille. Et de la ville commença à s'élever le nuage, une colonne de fumée, et les Benjamites regardèrent derrière eux, et voici toute la ville montait en feu vers les cieux. Et les hommes d'Israël firent volte-face, et les hommes de Benjamin furent épouvantés, car ils virent que le malheur avait fondu sur eux. Et ils tournèrent le dos devant les hommes d'Israël [et s'enfuirent] par le chemin du désert, et l'armée des Israélites les serra de près ; et ceux des villes, ils les tuèrent chacun dans leurs propres endroits. Ils avaient enveloppé les Benjamites, les avaient attirés à leur poursuite et entraînés après eux sans leur résister jusque vis-à-vis de Guibéa, du côté du soleil levant. Et il tomba dix-huit mille hommes de Benjamin, tous hommes vaillants. Et ils tournèrent le dos et fuirent vers le désert, vers le rocher de Rimmon. Et ils les glanèrent sur les routes, cinq mille hommes, et ils les poursuivirent jusqu'à Guidéom, et ils en frappèrent deux mille. Et tous les Benjamites qui tombèrent dans ce jour furent vingt-cinq mille hommes tirant l'épée, tous hommes vaillants. Et six cents hommes qui avaient tourné le dos et s'étaient enfuis au désert vers le rocher de Rimmon, demeurèrent sur le rocher de Rimmon quatre mois. Et les hommes d'Israël revinrent vers les fils de Benjamin et les frappèrent du tranchant de l'épée, depuis les villes, tant hommes que bestiaux, jusqu'à tout ce qui se trouva. Ils mirent aussi le feu à toutes les villes qu'ils trouvèrent. Et les hommes d'Israël avaient juré à Mitspa en disant : Aucun de nous ne donnera sa fille pour femme à un Benjamite. Et le peuple vint à Béthel et il y resta jusqu'au soir en la présence de Dieu ; et ils élevèrent la voix et firent de grandes lamentations. Et ils dirent : Pourquoi, ô Eternel, Dieu d'Israël, ceci est-il arrivé en Israël, qu'il manque aujourd'hui une tribu d'Israël ? Et le lendemain, dès le matin, le peuple se leva et ils bâtirent là un autel et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces. Et les fils d'Israël dirent : Qui est-ce qui, d'entre toutes les tribus d'Israël, n'est pas monté à l'assemblée vers l'Eternel ? Car le grand serment avait été prononcé contre celui qui ne monterait pas vers l'Eternel à Mitspa ; on avait dit : Il sera puni de mort. Et les fils d'Israël avaient compassion de Benjamin leur frère, et ils disaient : Aujourd'hui une tribu a été retranchée d'Israël. Que ferons-nous pour eux, pour ceux qui restent, afin qu'ils aient des femmes ? Car nous avons juré par l'Eternel de ne pas leur donner de nos filles pour femmes. Et ils dirent : Y a-t-il une seule d'entre les tribus d'Israël qui ne soit pas montée vers l'Eternel à Mitspa ? Et voici, personne de Jabès en Galaad n'était venu au camp, à l'assemblée. Et on fit le recensement du peuple et voici il n'y avait là aucun des habitants de Jabès en Galaad. Et l'assemblée envoya là douze mille hommes pris parmi les vaillants, en leur donnant cet ordre : Allez et frappez du tranchant de l'épée les habitants de Jabès en Galaad, et les femmes et les enfants. Et voici ce que vous ferez : Vous vouerez à l'interdit tout mâle et toute femme qui a eu compagnie d'homme. Et ils trouvèrent parmi les habitants de Jabès en Galaad quatre cents jeunes filles vierges qui n'avaient pas eu compagnie d'homme, et ils les amenèrent dans le camp à Silo qui est au pays de Canaan. Et toute l'assemblée envoya des messagers pour parler aux fils de Benjamin qui étaient au rocher de Rimmon, et ils leur annoncèrent la paix. Et dans ce temps les Benjamites revinrent et on leur donna les femmes que l'on avait laissées vivre, d'entre les femmes de Jabès en Galaad, et il ne s'en trouva pas assez pour eux. Et le peuple avait compassion de Benjamin, car l'Eternel avait fait une brèche dans les tribus d'Israël. Et les Anciens de l'assemblée dirent : Que ferons-nous pour ceux qui restent, afin qu'ils aient des femmes ? puisque les femmes de Benjamin ont été exterminées. Et ils dirent : Que la propriété des réchappés [reste] à Benjamin, afin qu'une tribu ne soit pas effacée d'Israël. Mais nous, nous ne pouvons leur donner de nos filles pour femmes, car les fils d'Israël ont juré en disant : Maudit soit celui qui donnera sa fille pour femme à un Benjamite ! Et ils dirent : Voici, il y a chaque année une fête de l'Eternel à Silo, qui est au nord de Béthel, à l'orient de la route qui monte de Béthel à Sichem, et au midi de Lébona. Et ils donnèrent cet ordre aux fils de Benjamin : Allez et mettez-vous en embuscade dans les vignes. Et vous observerez et voici, lorsque les filles de Silo sortiront pour danser en chœur, vous sortirez des vignes et vous ravirez pour vous chacun sa femme parmi les filles de Silo, et vous vous en irez dans le pays de Benjamin. Et si leurs pères ou leurs frères viennent réclamer auprès de nous, nous leur dirons : Accordez-les nous, car nous n'avons pas pris une femme pour chacun dans la guerre, car ce n'est pas vous qui les leur avez données ; en ce cas vous seriez coupables. Ainsi firent les fils de Benjamin ; ils prirent des femmes suivant leur nombre parmi les jeunes filles qui dansaient et qu'ils enlevèrent ; et ils partirent et retournèrent dans leur héritage ; et ils rebâtirent les villes et y habitèrent. Et alors les fils d'Israël s'en allèrent de là, chacun dans sa tribu et dans sa famille, et ils se rendirent de là chacun dans son héritage. En ce temps-là il n'y avait pas de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon.
Et il arriva, dans le temps que les Juges gouvernaient, qu'il y eut une famine dans le pays. Et un homme de Bethléem de Juda s'en alla demeurer dans la campagne de Moab, lui, sa femme et ses deux fils. Et le nom de cet homme était Elimélec, et le nom de sa femme Noomi, et les noms de ses deux fils Machlon et Kiljon ; ils étaient Ephrathiens, de Bethléem de Juda. Et ils vinrent dans la campagne de Moab et s'y établirent. Et Elimélec, mari de Noomi, mourut, et elle resta seule avec ses deux fils. Et ils épousèrent des femmes moabites, et le nom de l'une était Orpa et le nom de la seconde ; et ils demeurèrent là environ dix ans. Et Machlon et Kiljon moururent aussi tous deux ; et cette femme resta seule, privée de ses deux fils et de son mari. Et elle se leva avec ses belles-filles, pour s'en retourner de la campagne de Moab, car elle avait entendu dans la campagne de Moab que l'Eternel avait visité son peuple en lui donnant du pain. Et elle sortit donc du lieu où elle s'était établie, et ses deux belles-filles étaient avec elle ; et elles se mirent en route pour retourner dans le pays de Juda. Et Noomi dit à ses deux belles-filles : Allez, retournez chacune dans la maison de sa mère ! Que l'Eternel vous traite avec bonté, comme vous avez traité ceux qui sont morts et moi aussi. Que l'Eternel vous donne à chacune de trouver du repos dans la maison d'un mari. Et elle les embrassa. Et elles élevèrent la voix et pleurèrent. Et elles lui dirent : Non ! car nous retournerons avec toi vers ton peuple. Et Noomi dit : Retournez, mes filles. Pourquoi viendriez-vous avec moi ? Ai-je encore des fils dans mes entrailles, qu'ils puissent devenir vos maris ? Retournez, mes filles, allez ! Je suis trop âgée pour me remarier ; et quand je dirais : J'ai de l'espérance, et que je serais cette nuit à un mari et que j'enfanterais des fils, est-ce que pour cela vous attendriez jusqu'à ce qu'ils fussent grands ? Vous abstiendriez-vous pour cela de vous remarier ? Non, mes filles, car je suis plus affligée que vous, parce que la main de l'Eternel s'est appesantie sur moi. Et elles élevèrent la voix et pleurèrent encore. Et Orpa embrassa sa belle-mère ; mais s'attacha à elle. Et Noorni dit : Voici, ta belle-sœur s'en est retournée vers son peuple et vers son dieu, retourne-t'en après ta belle-sœur. Et dit : Ne me presse pas de te laisser en m'éloignant d'auprès de toi, car où tu iras, j'irai ; où tu demeureras, je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu ; où tu mourras, je mourrai et j'y serai ensevelie. Qu'ainsi me fasse l'Eternel et qu'ainsi il y ajoute, si autre chose que la mort me sépare de toi ! Et [Noomi] vit qu'elle était décidée d'aller avec elle, et elle cessa de lui en parler. Et elles marchèrent toutes deux jusqu'à ce qu'elles arrivassent à Bethléem. Et quand elles entrèrent à Bethléem, toute la ville fut émue à cause d'elles, et les femmes disaient : Est-ce bien là Noomi ? Et elle leur dit : Ne m'appelez pas Noomi ; appelez-moi Mara, car le Tout-Puissant m'a remplie d'amertume. Je m'en suis allée comblée de biens, et l'Eternel me ramène à vide. Pourquoi m'appelleriez-vous Noomi, quand l'Eternel a témoigné contre moi et que le Tout-Puissant m'a rendue malheureuse ? C'est ainsi que Noomi s'en retourna, et, avec elle, la Moabite, sa belle-fille, qui était venue de la campagne de Moab. Et elles arrivèrent à Bethléem au commencement de la moisson des orges. Et Noomi avait un parent de son mari, homme puissant et riche, de la famille d'Elimélec, appelé Boaz. Et Ruth, la Moabite, dit à Noomi : Laisse-moi aller aux champs et je glanerai des épis derrière celui aux yeux duquel j'aurai trouvé grâce. Et elle lui dit : Va, ma fille. Et elle s'en alla et vint glaner dans les champs derrière les moissonneurs. Et il se rencontra qu'elle arriva dans le champ qui appartenait à Boaz, de la famille d'Elimélec. Et voici Boaz vint de Bethléem et dit aux moissonneurs : L'Eternel soit avec vous ! Et ils lui dirent : L'Eternel te bénisse ! Et Boaz dit à son serviteur, établi sur les moissonneurs : A qui est cette jeune fille ? Et le serviteur, établi sur les moissonneurs, répondit et dit : C'est la jeune Moabite qui est revenue avec Noomi de la campagne de Moab ; elle a dit : Laissez-moi glaner et ramasser des épis entre les gerbes derrière les moissonneurs. Et elle est venue et elle a été debout dès le matin jusqu'à maintenant ; et ce repos qu'elle prend à la maison est court. Et Boaz dit à : Ecoute, ma fille : ne va pas glaner dans un autre champ ; ne t'éloigne pas non plus d'ici, et ainsi reste avec mes servantes. Regarde le champ que l'on moissonnera, et va derrière elles : n'ai-je pas défendu à mes serviteurs de te toucher ? Et si tu as soif, va boire aux cruches de ce que les serviteurs auront puisé. Et elle tomba sur sa face et se prosterna contre terre, et lui dit : D'où vient que j'ai trouvé grâce à tes yeux et que tu t'intéresses à moi, qui suis une étrangère ? Et Boaz répondit et lui dit : On m'a rapporté tout ce que tu as fait à ta belle-mère après la mort de ton mari ; comment tu as abandonné ton père et ta mère et le pays de ta naissance, et tu es venue vers un peuple que tu ne connaissais point auparavant. Que l'Eternel te rende ce que tu as fait et que ta récompense soit entière de la part de l'Eternel, le Dieu d'Israël sous les ailes duquel tu es venue te retirer. Et elle dit : Puissé-je trouver grâce à tes yeux, mon seigneur ! car tu m'as consolée, et tu as parlé selon le cœur de ta servante, bien que je ne sois pas même comme une de tes servantes. Et Boaz lui dit au moment du repas : Approche-toi d'ici, et prends part au repas, et trempe ton morceau dans le vinaigre. Et elle s'assit à côté des moissonneurs, et il lui donna du grain rôti ; et elle mangea et fut rassasiée, et elle garda le reste. Et elle se leva pour glaner. Et Boaz donna cet ordre à ses serviteurs : Qu'elle glane aussi entre les gerbes et ne lui faites pas de honte, et même vous tirerez pour elle quelques épis des javelles et vous les laisserez là, et elle les glanera, et vous ne lui ferez pas de reproches. Et elle glana dans le champ jusqu'au soir, et elle battit ce qu'elle avait glané, et il y en eut environ un épha d'orge. Et elle l'emporta et vint à la ville, et sa belle-mère vit ce qu'elle avait glané. Et elle sortit aussi ce qu'elle avait gardé de reste après avoir été rassasiée, et le lui donna. Et sa belle-mère lui dit : Où as-tu glané aujourd'hui, et où as-tu travaillé ? Béni soit celui qui s'est intéressé à toi ! Et elle fit connaître à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé et lui dit : L'homme chez qui j'ai travaillé aujourd'hui s'appelle Boaz. Et Noomi dit à sa belle-fille : Qu'il soit béni de l'Eternel, celui qui ne cesse pas d'être miséricordieux envers les vivants et envers les morts. Et Noomi lui dit : Cet homme est notre proche parent, l'un de ceux qui ont sur nous droit de rachat. Et Ruth, la Moabite, ajouta : De plus il m'a dit : Reste avec mes serviteurs jusqu'à ce qu'ils aient achevé toute ma moisson. Et Noomi dit à Ruth, sa belle-fille : Il est bon, ma fille, que tu sortes avec ses servantes, afin qu'on ne te maltraite pas dans un autre champ. Et elle resta avec les servantes de Boaz pour glaner, jusqu'à la fin de la moisson des orges et de la moisson du froment, et elle demeurait avec sa belle-mère. Et Noomi, sa belle-mère, lui dit : Ma fille, ne te chercherai-je pas une position où tu sois heureuse ? Et maintenant Boaz, avec les servantes duquel tu as été, n'est-il pas notre parent ? Voici il vannera cette nuit les orges qui sont dans l'aire. Lave-toi et oins-toi et mets sur toi tes vêtements, et descends vers l'aire. Ne te montre pas à lui jusqu'à ce qu'il ait achevé de manger et de boire. Et quand il se couchera, observe le lieu où il se couche ; puis entre et soulève la couverture de ses pieds, et te couche, et il te dira ce que tu auras à faire. Et elle lui dit : Je ferai tout ce que tu me dis. Et elle descendit dans l'aire et fit tout ce que sa belle-mère avait ordonné. Et Boaz mangea et but, et son cœur fut joyeux, et il vint se coucher à l'extrémité du tas de gerbes, et elle vint tout doucement et découvrit ses pieds, et se coucha. Et au milieu de la nuit cet homme-là eut peur et se pencha, et voici une femme était couchée à ses pieds. Et il dit : Qui es-tu? Elle répondit : Je suis Ruth, ta servante ; étends le pan de ton manteau sur ta servante, car tu as droit de rachat. Et il dit : Bénie sois-tu de l'Eternel, ma fille. Cette dernière bonté que tu me témoignes est plus grande que la première, car tu n'es point allée après les jeunes gens, pauvres ou riches. Et maintenant, ma fille, ne crains point ; je ferai à ton égard tout ce que tu dis, car tous les gens de l'endroit savent que tu es une femme vertueuse. Et maintenant il est bien vrai que j'ai droit de rachat, mais il y en a un autre qui est plus proche que moi. Passe ici la nuit. Et au matin, si cet homme veut user envers toi de son droit de rachat, bien! qu'il le fasse. Et s'il ne veut pas te racheter, je te rachèterai, moi ; l'Eternel est vivant ! Reste couchée jusqu'au matin. Et elle resta couchée à ses pieds jusqu'au matin, et elle se leva avant qu'on pût se reconnaître l'un l'autre. Et Boaz dit : Qu'on ne sache pas que cette femme est venue dans l'aire. Et il dit : Donne le manteau qui est sur toi, et tiens-le ; et elle le tint. Et il mesura six mesures d'orge qu'il chargea sur elle, et il vint à la ville. Et revint chez sa belle-mère, et Noomi dit : Qu'as-tu fait, ma fille ? Et lui raconta tout ce que cet homme avait fait à son égard. Et elle dit : Il m'a donné ces six mesures d'orge, car il m'a dit : Tu ne retourneras point à vide auprès de ta belle-mère. Et Noomi dit : Reste ici, ma fille, jusqu'à ce que tu saches comment la chose tournera, car cet homme ne se donnera point de repos qu'il n'ait terminé cette affaire aujourd'hui. Et Boaz monta à la porte [de la ville], et s'y assit, et voici celui qui avait le droit de rachat, dont Boaz avait parlé, vint à passer. Et Boaz lui dit : Toi, un tel, détourne-toi et assieds-toi ici. Et il se détourna et s'assit. Et Boaz prit dix hommes d'entre les Anciens de la ville et leur dit : Asseyez-vous ici. Et ils s'assirent. Et il dit à celui qui avait le droit de rachat : Noomi, qui est revenue de la campagne de Moab, a vendu la portion de champ qui appartenait à Elimélec, notre frère. Et j'ai dit : Je veux t'en informer et te dire : Achète-la, en présence de ceux qui sont assis là et des Anciens de mon peuple. Si tu veux la racheter, rachète-la ; que si tu ne veux pas la racheter, déclare-le moi, afin que je le sache, car il n'y en a point d'autre avant toi qui ait le droit de rachat, et moi je viens après toi. Et il dit : Je rachèterai. Et Boaz dit : Au jour où tu acquerras le champ de la main de Noomi, tu l'acquerras en même temps de Ruth, la Moabite, femme du défunt, pour faire revivre le nom du défunt dans son héritage. Et celui qui avait le droit de rachat dit : Je ne puis pas le racheter ; je ferais tort à mon héritage. Prends pour toi mon droit de rachat, car moi, je ne puis racheter. Et c'était autrefois la coutume en Israël, en cas de rachat et d'échange, pour valider toute affaire, que l'homme ôtait son soulier et le donnait à l'autre ; c'était le mode d'attestation en Israël. Et celui qui avait le droit de rachat dit à Boaz : Acquiers pour ton compte ! Et il ôta son soulier. Et Boaz dit aux Anciens et à tout le peuple : Vous êtes témoins aujourd'hui que j'ai acquis tout ce qui appartenait à Elimélec et tout ce qui était à Kiljon et à Machlon, de la main de Noomi ; et que je me suis acquis en même temps pour femme la Moabite, femme de Machlon, pour faire revivre le nom du défunt dans son héritage, afin que le nom du défunt ne soit point retranché d'entre ses frères et de la porte de son lieu. Vous en êtes témoins aujourd'hui. Et tout le peuple qui était à la porte et tous les Anciens dirent : Nous en sommes témoins ! Que l'Eternel rende la femme qui entre dans ta maison semblable à Rachel et à Léa, qui ont toutes deux fondé la maison d'Israël. Et déploie ta force à Ephratha, et [puisses-tu] donner un nom [à un fils] à Bethléem. Et que ta maison soit comme la maison de Pérets, que Thamar enfanta à Juda, par la postérité que l'Eternel te donnera de cette jeune femme. Et Boaz prit Ruth, et elle fut sa femme. Et il alla vers elle, et l'Eternel lui donna de concevoir, et elle enfanta un fils. Et les femmes dirent à Noomi : Béni soit l'Eternel qui ne t'a point laissée manquer aujourd'hui d'un libérateur ! Que son nom devienne célèbre en Israël ! Il restaurera ton âme et il sera le soutien de ta vieillesse, car ta belle-fille qui t'aime, l'a enfanté, elle qui vaut mieux pour toi que sept fils. Et Noomi prit l'enfant et le mit sur son sein, et elle fut sa garde. Et les voisines lui donnèrent un nom en disant : Un fils est né à Noomi ! Et elles l'appelèrent Obed ; ce fut le père d'Isaï, père de David. Et voici la postérité de Pérets : Pérets engendra Hetsron ; et Hetsron engendra Ram, et Ram engendra Amminadab ; et Amminadab engendra Nahason, et Nahason engendra Salmon ; et Salmon engendra Boaz, et Boaz engendra Obed ; et Obed engendra Isaï, et Isaï engendra David.
Il y avait un homme de Ramathaïm-Tsophim, de la montagne d'Ephraïm, nommé Elkana, fils de Jéroham, fils d'Elihu, fils de Tohu, fils de Tsuph, Ephrathien. Et il avait deux femmes, l'une s'appelait Anne et l'autre Péninna ; et Péninna avait des enfants, et Anne était sans enfants. Et cet homme montait de sa ville chaque année pour adorer l'Eternel des armées et pour lui offrir des sacrifices à Silo ; et là étaient les deux fils d'Eli, Hophni et Phinées, sacrificateurs de l'Eternel. Et le jour qu'Elkana sacrifiait, il donnait à Péninna, sa femme, et à tous ses fils et filles qu'il avait d'elle, des portions ; et il donnait à Anne une double portion, car il aimait Anne, et l'Eternel l'avait rendue stérile. Et son ennemie la mortifiait extrêmement dans le but de l'irriter, parce que l'Eternel l'avait rendue stérile. Et il faisait ainsi chaque année, toutes les fois qu'Anne montait à la maison de l'Eternel, et en retour [Péninna] la mortifiait ; et elle pleurait et ne mangeait point. Et Elkana son mari lui disait : Anne, pourquoi pleures-tu et pourquoi ne manges-tu pas et pourquoi ton cœur est-il triste ? Ne suis-je pas pour toi plus que dix fils ? Et après qu'on eut mangé et bu à Silo, elle se leva ; et Eli, le sacrificateur, était assis sur un siège auprès de la porte du temple de l'Eternel. Et elle avait l'amertume dans l'âme et elle pria l'Eternel et pleura beaucoup ; et elle fit un vœu et dit : Eternel des armées, si tu prends garde à l'affliction de ta servante et si tu te souviens de moi, si tu n'oublies point ta servante et si tu donnes un enfant mâle à ta servante, je le donnerai à l'Eternel pour tous les jours de sa vie et le rasoir ne passera pas sur sa tête. Et comme elle prolongeait sa prière devant l'Eternel, Eli observa sa bouche. Et Anne parlait en son cœur, remuant seulement ses lèvres, et sa voix ne se faisait point entendre. Et Eli crut qu'elle était ivre. Et Eli lui dit : Jusqu'à quand seras-tu ivre ? Va dissiper ton ivresse ! Et Anne répondit et dit : Non, mon seigneur ! Je suis une femme affligée en son esprit ; je n'ai bu ni vin ni cervoise, mais j'épanchais mon cœur devant l'Eternel. Ne prends pas ta servante pour une femme de rien, car c'est dans l'excès de ma douleur et de mon affliction que j'ai parlé jusqu'ici. Et Eli répondit et dit : Va en paix, et que le Dieu d'Israël t'accorde la demande que tu lui as faite ! Et elle dit : Que ta servante trouve grâce à tes yeux ! Et cette femme alla son chemin et mangea, et son visage n'était plus le même. Et le lendemain matin ils se prosternèrent devant l'Eternel et s'en retournèrent chez eux à Rama. Et Elkana connut Anne sa femme et l'Eternel se souvint d'elle. Et après le temps révolu Anne, ayant conçu, enfanta un fils et elle le nomma Samuel, car [dit-elle] je l'ai demandé à l'Eternel. Et cet homme, Elkana, monta avec toute sa maison, pour offrir à l'Eternel le sacrifice annuel et accomplir son vœu. Et Anne n'y monta pas, car elle dit à son mari : Quand l'enfant sera sevré, alors je le mènerai, afin qu'il soit présenté devant l'Eternel et qu'il demeure là toujours. Et Elkana son mari lui dit : Fais ce qui te semblera bon ; reste ici jusqu'à ce que tu l'aies sevré. Que seulement l'Eternel accomplisse sa parole ! Et sa femme demeura et elle allaita son fils jusqu'au moment de le sevrer. Et sitôt qu'elle l'eut sevré, elle le fit monter avec elle, prenant trois taureaux et un épha de farine et une outre de vin ; et elle le mena dans la maison de l'Eternel à Silo, et l'enfant était fort jeune. Et ils égorgèrent le taureau et amenèrent l'enfant à Eli. Et elle dit : Pardon, mon seigneur ; aussi vrai que tu vis, mon seigneur, je suis cette femme qui me tenais ici près de toi pour prier l'Eternel. C'est pour cet enfant que je priais, et l'Eternel m'a accordé la demande que je lui avais faite. Et moi aussi je l'ai donné à l'Eternel ; il sera donné à l'Eternel pour tous les jours de sa vie. Et ils se prosternèrent là devant l'Eternel. Et Anne pria et dit : Mon cœur s'est réjoui en l'Eternel, Ma corne a été élevée par l'Eternel ; Ma bouche est ouverte contre mes ennemis, Car je me suis réjouie de ton secours. Nul n'est saint comme l'Eternel, Car il n'y a pas d'autre [Dieu] que toi ; Il n'y a pas de rocher comme notre Dieu. Ne prononcez pas tant de paroles hautaines ! Que l'arrogance ne sorte pas de votre bouche, Car l'Eternel est un Dieu qui sait tout Et les actions [de l'homme] ne subsistent pas. L'arc des puissants est brisé Et ceux qui chancelaient sont ceints de force ; Ceux qui étaient rassasiés se louent pour du pain Et ceux qui étaient affamés ont cessé de l'être ; La stérile même en a enfanté sept Et celle qui avait beaucoup de fils est tombée en langueur. L'Eternel fait mourir et il fait vivre ; Il fait descendre au sépulcre et il en fait remonter. L'Eternel appauvrit et enrichit ; Il abaisse, mais il élève. Il retire le misérable de la poussière Et il relève l'indigent de la fange Pour les faire asseoir avec les grands, Et il leur donne en partage un trône de gloire ; Car les colonnes de la terre sont à l'Eternel Et sur elles il a posé le monde. Il gardera les pieds de ses bien-aimés Et les méchants périront dans les ténèbres ; Car l'homme ne l'emportera pas par la force. L'Eternel ! que ses adversaires soient brisés ! Il tonnera sur eux dans les cieux. L'Eternel jugera les extrémités de la terre ; Il donnera puissance à son roi Et il élèvera la corne de son oint. Et Elkana s'en alla à Rama dans sa maison, et le jeune garçon vaquait au service de l'Eternel en la présence d'Eli, le sacrificateur. Et les fils d'Eli étaient des hommes pervers ; ils ne connaissaient point l'Eternel. Et voici quelle était la manière d'agir de ces sacrificateurs à l'égard du peuple : lorsque quelqu'un offrait un sacrifice, le garçon du sacrificateur venait, quand on faisait bouillir la chair, ayant en sa main une fourchette à trois dents. Et il la plongeait dans la cuve, ou dans la marmite, ou dans la chaudière, ou dans le pot, et tout ce que la fourchette retirait, le sacrificateur le prenait. Ils en faisaient ainsi à tous ceux d'Israël qui venaient là, à Silo. Même avant qu'on fit fumer la graisse, le garçon du sacrificateur venait et disait à l'homme qui sacrifiait : Donne-moi de la chair à rôtir pour le sacrificateur, car il ne prendra point de toi de chair bouillie, mais seulement de la chair crue. Que si l'homme lui répondait : Qu'on fasse d'abord fumer la graisse ; après cela tu prendras ce que tu voudras ; alors il lui disait : Tu en donneras maintenant, sinon j'en prendrai de force. Et le péché de ces jeunes hommes était très grand devant l'Eternel, car les gens méprisaient l'oblation de l'Eternel. Et Samuel servait en la présence de l'Eternel, jeune garçon ceint d'un éphod de lin. Et sa mère lui faisait une petite robe qu'elle lui apportait tous les ans quand elle montait avec son mari pour offrir le sacrifice annuel. Et Eli bénit Elkana et sa femme et dit : Que l'Eternel te fasse avoir des enfants de cette femme pour le don qu'elle a fait à l'Eternel ! Et ils s'en retournèrent chez lui. Et l'Eternel visita Anne, et elle conçut et enfanta trois fils et deux filles. Et le jeune Samuel devint grand en la présence de l'Eternel. Et Eli était très vieux, et il apprit tout ce que faisaient ses fils à tout Israël et comment ils couchaient avec les femmes qui s'assemblaient à l'entrée du Tabernacle d'assignation. Et il leur dit : Pourquoi faites-vous de telles choses ? J'entends tout ce peuple parler de vos méchantes actions. Non, mes fils, ce que j'entends, dire n'est pas bon ; on fait pécher le peuple de l'Eternel. Si un homme a péché contre un autre homme, Dieu interviendra ; mais si quelqu'un pèche contre l'Eternel, qui intercédera pour lui ? Mais ils n'obéirent point à la voix de leur père, car l'Eternel voulait les faire mourir. Et le jeune Samuel grandissait et il était agréable et à l'Eternel et aux hommes. Et un homme de Dieu vint à Eli et lui dit : Ainsi a dit l'Eternel : Ne me suis-je pas clairement révélé à la maison de ton père, quand ils étaient en Egypte, dans la maison de Pharaon ? Et ne l'ai-je pas choisi d'entre toutes les tribus d'Israël pour être mon sacrificateur, pour monter à mon autel, pour faire fumer l'encens, pour porter l'éphod devant moi, et n'ai-je pas donné à la maison de ton père toutes les oblations des fils d'Israël faites par le feu ? Pourquoi avez-vous foulé aux pieds mon sacrifice et mon oblation, que j'ai commandé [de faire dans] ma demeure ? Et pourquoi as-tu honoré tes fils plus que moi, en vous engraissant du meilleur de toutes les oblations d'Israël mon peuple ? C'est pourquoi l'Eternel, le Dieu d'Israël, dit : J'avais déclaré que ta maison et la maison de ton père marcheraient devant moi à jamais ; et maintenant l'Eternel dit : Loin de moi cela ! car j'honorerai ceux qui m'honorent, et ceux qui me méprisent seront avilis. Voici, les jours viennent que je couperai ton bras et le bras de la maison de ton père, en sorte qu'il n'y aura point de vieillard dans ta maison. Et tu verras l'abaissement de [ma] demeure pendant que Dieu enverra toute sorte de biens à Israël, et il n'y aura jamais de vieillard dans ta maison. Et je ne retrancherai pas tout homme de ta maison d'auprès de mon autel, afin de consumer tes yeux et de faire défaillir ton âme ; mais tous les membres de ta famille mourront dans la force de l'âge. Et ce qui arrivera à tes deux fils, à Hophni et Phinées, te servira de signe : ils mourront tous deux dans un même jour. Et je m'établirai un sacrificateur fidèle ; il agira selon mon cœur et selon mon âme ; je lui bâtirai une maison stable et il marchera toujours devant mon oint. Et quiconque sera demeuré de reste de ta maison viendra se prosterner devant lui pour [avoir] une pièce d'argent et un morceau de pain, et il dira : Adjoins-moi, je te prie, à quelqu'une des charges du sacerdoce, pour que j'aie un morceau de pain à manger. Et le jeune Samuel servait l'Eternel en la présence d'Eli, et la parole de l'Eternel était rare en ces jours-là et les visions n'étaient point fréquentes. Et ce jour-là, Eli était couché à sa place ; or ses yeux avaient commencé à se troubler, de sorte qu'il ne pouvait voir ; la lampe de Dieu ne s'était pas encore éteinte et Samuel était couché dans le temple de l'Eternel, dans lequel était l'arche de Dieu. L'Eternel appela Samuel ; et il dit : Me voici. Et il courut vers Eli et lui dit : Me voici, car tu m'as appelé. Et Eli dit : Je n'ai pas appelé ; recouche-toi. Et il alla se coucher. Et l'Eternel appela encore : Samuel ! Et Samuel se leva et alla vers Eli et dit : Me voici, car tu m'as appelé. Et Eli dit : Je n'ai point appelé, mon fils, recouche-toi. Et Samuel ne connaissait pas encore l'Eternel et la parole de l'Eternel ne lui avait pas encore été révélée. Et l'Eternel appela encore Samuel pour la troisième fois ; et il se leva et alla vers Eli et dit : Me voici, car tu m'as appelé. Et Eli comprit que l'Eternel appelait le jeune garçon. Et Eli dit à Samuel : Va, couche-toi, et si l'on t'appelle, tu diras : Parle, Eternel, car ton serviteur écoute. Et Samuel s'en alla et se coucha à sa place. Et l'Eternel vint et se tint là, et il appela comme les autres fois : Samuel, Samuel ! Et Samuel dit : Parle, car ton serviteur écoute. Et l'Eternel dit à Samuel : Voici, je vais faire une chose en Israël que personne n'entendra sans que les deux oreilles lui tintent. En ce jour-là j'exécuterai sur Eli tout ce que j'ai dit touchant sa maison ; je commencerai et achèverai. Je lui ai déclaré que j'allais juger sa maison pour jamais à cause de l'iniquité qu'il a connue ; c'est que ses fils se sont rendus indignes et il ne les a point réprimés. C'est pourquoi j'ai juré touchant la maison d'Eli que jamais l'iniquité de la maison d'Eli ne sera expiée par quelque sacrifice ou par quelque oblation. Et Samuel demeura couché jusqu'au matin, et il ouvrit les portes de la maison de l'Eternel. Or Samuel craignait de parler de cette vision à Eli. Et Eli appela Samuel et lui dit : Samuel, mon fils ! Et il dit : Me voici ! Et Eli dit : Qu'est-ce qu'il t'a dit ? Ne me cache rien, je te prie ! Que Dieu te fasse ainsi et qu'ainsi il y ajoute, si tu me caches un seul mot de tout ce qui a été dit. Et Samuel lui déclara toutes ces paroles et il ne lui cacha rien. Et Eli répondit : C'est l'Eternel ! Qu'il fasse ce qui lui paraîtra bon ! Et Samuel devint grand, et l'Eternel était avec lui et il ne laissa tomber à terre aucune de ses paroles. Et tout Israël, depuis Dan jusqu'à Béerséba, reconnut que Samuel était vraiment prophète de l'Eternel. Et l'Eternel continua d'apparaître à Silo, car l'Eternel se manifestait à Samuel à Silo par la parole de l'Eternel. Et la parole de Samuel fut adressée à tout Israël ; et Israël sortit en guerre contre les Philistins et campa près d'Ebénézer ; et les Philistins campèrent à Aphek. Et les Philistins se rangèrent en bataille contre Israël, et le combat devint général ; et Israël fut battu par les Philistins, et ils en tuèrent environ quatre mille hommes en bataille rangée dans la plaine. Et le peuple étant revenu au camp, les Anciens d'Israël dirent : Pourquoi l'Eternel nous a-t-il frappés aujourd'hui devant les Philistins ? Faisons venir de Silo l'arche de l'alliance de l'Eternel, et qu'elle vienne au milieu de nous et nous délivre des mains de nos ennemis. Et le peuple envoya à Silo, et on en apporta l'arche de l'alliance de l'Eternel des armées, qui habite entre les chérubins ; et les deux fils d'Eli, Hophni et Phinées, étaient là avec l'arche de l'alliance de Dieu. Et comme l'arche de l'Eternel entrait au camp, tout Israël jeta de grands cris de joie et la terre en retentit. Et les Phi listins, entendant le bruit de ces cris de joie, dirent : Que veulent dire ce bruit et ces grands cris de joie au camp des Hébreux ? Et ils surent que l'arche de l'Eternel était venue au camp. Et les Philistins eurent peur, parce qu'on disait : Dieu est venu au camp ! Et ils dirent : Malheur à nous ! Il n'en était pas ainsi ces jours passés. Malheur à nous ! Qui nous délivrera de la main de ces dieux puissants ? Ce sont ces dieux-là qui ont frappé les Egyptiens au désert de toutes sortes de plaies. Philistins, renforcez-vous et agissez en hommes, de peur que vous ne soyez esclaves des Hébreux comme ils ont été les vôtres. Soyez donc hommes et combattez ! Les Philistins donc combattirent, et Israël fut battu, et chacun s'enfuit en sa tente ; et il y eut une très grande défaite, et trente mille hommes de pied d'Israël tombèrent. Et l'arche de Dieu fut prise et les deux fils d'Eli, Hophni et Phinées, périrent. Et un homme de Benjamin accourut du champ de bataille et arriva à Silo en ce jour-là, ayant ses vêtements déchirés et de la terre sur sa tête. Et comme il arrivait, voici Eli était assis sur son siège à côté du chemin, en attente ; car son cœur tremblait à cause de l'arche de Dieu. Cet homme-là étant entré dans la ville pour porter ces nouvelles, toute la ville poussa une clameur. Et Eli, entendant le bruit de cette clameur, dit : Que signifie le bruit de cette multitude ? Et l'homme vint en hâte et apporta la nouvelle à Eli. Et Eli était âgé de quatre-vingt-dix-huit ans, et ses yeux étaient fixes, de sorte qu'il ne pouvait voir. Et cet homme dit à Eli : C'est que je viens de la bataille et que je suis échappé aujourd'hui de la bataille. Et Eli dit : Que s'est-il passé, mon fils ? Et celui qui portait les nouvelles répondit et dit : Israël a fui devant les Philistins, et même il y a eu beaucoup de gens tués, et même tes deux fils, Hophni et Phinées, sont morts, et l'arche de Dieu a été prise. Et quand il fit mention de l'arche de Dieu, Eli tomba à la renverse de dessus son siège, à côté de la porte, et il se rompit la nuque et mourut ; car c'était un homme vieux et pesant. Il avait jugé Israël quarante ans. Et sa belle-fille, femme de Phinées, qui était enceinte et sur le point d'accoucher, avant appris la nouvelle que l'arche de Dieu était prise et que son beau-père et son mari étaient morts, se courba et enfanta ; car les douleurs lui survinrent. Et comme elle se mourait, les femmes qui étaient près d'elle lui dirent : Ne crains point, car tu as enfanté un fils. Et elle ne répondit pas et n'y fit point attention. Et elle nomma l'enfant Icabod, disant : La gloire est emportée d'Israël, parce que l'arche de Dieu était prise, et à cause de son beau-père et de son mari. Et elle dit : La gloire est emportée d'Israël, car l'arche de Dieu est prise ! Et les Philistins ayant pris l'arche de Dieu l'emmenèrent d'Ebénézer à Asdod. Et les Philistins prirent l'arche de Dieu et la firent entrer dans la maison de Dagon et la placèrent auprès de Dagon. Et le lendemain les Asdodiens trouvèrent, le matin, Dagon tombé par terre sur sa face devant l'arche de l'Eternel ; et ils prirent Dagon et le remirent à sa place. Et le lendemain matin de bonne heure, ils trouvèrent Dagon tombé par terre sur sa face devant l'arche de l'Eternel ; et la tête de Dagon et ses deux mains gisaient détachées sur le seuil ; il ne lui restait que son corps de poisson. C'est pour cette raison que les sacrificateurs de Dagon et tous ceux qui entrent dans la maison de Dagon ne posent pas le pied sur le seuil de Dagon à Asdod jusqu'à ce jour. Puis la main de l'Eternel s'appesantit sur les Asdodiens, et il les mit en désolation et les frappa de tumeurs, à Asdod et dans son territoire. Et les gens d'Asdod, voyant qu'il en était ainsi, dirent : L'arche du Dieu d'Israël ne restera point chez,nous, car sa main s'est appesantie sur nous et sur Dagon notre dieu. Et ils convoquèrent chez eux par des envoyés tous les princes des Philistins et dirent Que ferons-nous de l'arche du Dieu d'Israël ? Et ils répondirent : Qu'on transporte l'arche du Dieu d'Israël à Gath ! Ainsi on y transporta l'arche du Dieu d'Israël. Et après qu'on l'eut transportée, la main de l'Eternel fut sur la ville et il y eut un fort grand effroi, et il frappa les gens de la ville depuis le plus petit jusqu'au plus grand, et il leur poussa des tumeurs. Et ils envoyèrent l'arche de Dieu à Ekron. Et comme l'arche de Dieu entrait à Ekron, ceux d'Ekron s'écrièrent, disant : Ils ont transporté l'arche du Dieu d'Israël vers nous pour nous faire mourir, nous et notre peuple. Et ils convoquèrent par des envoyés tous les princes des Philistins et dirent : Laissez aller l'arche du Dieu d'Israël et qu'elle s'en retourne en son lieu, afin qu'elle ne nous fasse point mourir, nous et notre peuple ! Car il y avait une frayeur mortelle dans toute la ville, et la main de Dieu s'y appesantissait fortement. Les hommes qui ne mouraient point étaient frappés de tumeurs, et le cri de la ville monta jusqu'au ciel. Et l'arche de l'Eternel ayant été pendant sept mois dans le pays des Philistins, les Philistins appelèrent les sacrificateurs et les devins et leur dirent : Que ferons-nous de l'arche de l'Eternel ? Faites-nous savoir comment nous la renverrons en son lieu. Et ils dirent : Si vous renvoyez l'arche du Dieu d'Israël, ne la renvoyez point à vide, mais ne manquez pas de lui payer une offrande de réparation. Si vous êtes guéris, vous saurez pourquoi sa main ne s'est pas retirée de dessus vous. Et ils dirent : Quelle offrande de réparation lui payerons-nous ? Et ils dirent : Selon le nombre des princes des Philistins vous donnerez cinq tumeurs d'or et cinq souris d'or, car une même plaie a été sur tous et sur vos princes. Et vous ferez des figures de vos tumeurs et des figures de vos souris qui dévastent le pays, et vous donnerez gloire au Dieu d'Israël. Peut-être lèvera-t-il sa main de dessus vous et de dessus vos dieux et de dessus votre pays. Et pourquoi appesantiriez-vous votre cœur, comme l'Egypte et Pharaon ont appesanti le leur ? Après qu'il eut exercé ses châtiments sur eux, ne les laissèrent-ils pas partir ? Maintenant donc faites un chariot neuf et prenez deux vaches qui allaitent, sur lesquelles on n'ait point encore mis le joug, et attelez les vaches au chariot et ramenez leurs petits d'auprès d'elles à l'étable. Et prenez l'arche de l'Eternel et mettez-la sur le chariot ; et les ouvrages d'or que vous lui aurez payés en réparation, mettez-les à côté d'elle dans un coffret, et renvoyez-la, et elle s'en ira. Et vous verrez : si elle monte par le chemin de son pays vers Beth-Sémès, c'est lui qui nous a fait tout ce grand mal ; sinon, nous saurons que ce n'est pas sa main qui nous a frappés ; cela nous est arrivé par hasard. Et ces gens firent ainsi. Ils prirent deux vaches qui allaitaient et les attelèrent au chariot et ils enfermèrent leurs petits dans l'étable. Et ils mirent l'arche de l'Eternel sur le chariot, ainsi que le coffret, avec les souris d'or et les figures de leurs tumeurs. Et les vaches prirent tout droit le chemin de Beth-Sémès, tenant toujours le même chemin en marchant et en mugissant ; et elles ne se détournèrent ni à droite ni à gauche ; et les princes des Philistins allèrent après elles jusqu'au territoire de Beth-Sémès. Et les gens de Beth-Sémès moissonnaient les blés dans la vallée ; et ils levèrent les yeux et virent l'arche et ils se réjouirent en la voyant. Et le chariot vint au champ de Josué, de Beth-Sémès, et s'arrêta là. Et il y avait là une grosse pierre ; et on fendit le bois du chariot et on offrit les vaches en holocauste à l'Eternel. Et les lévites, après avoir descendu l'arche de l'Eternel et le coffret qui était auprès, dans lequel étaient les ouvrages d'or, les mirent sur la grosse pierre. Et les gens de Beth-Sémès offrirent des holocaustes et présentèrent des sacrifices à l'Eternel en ce jour-là. Et les cinq princes des Philistins, ayant vu cela, retournèrent à Ekron, ce même jour. Et voici quelles étaient les tumeurs d'or que les Philistins donnèrent à l'Eternel en offrande de réparation : une pour Asdod, une pour Gaza, une pour Askalon, une pour Gath, une pour Ekron. Il y avait aussi des souris d'or, selon le nombre de toutes les villes des Philistins, appartenant aux cinq chefs, depuis les villes fermées de murailles jusqu'aux villes sans murs ; témoin en est jusqu'à ce jour la grosse pierre sur laquelle ils placèrent l'arche de l'Eternel, dans le champ de Josué, de Beth-Sémès. Et l'Eternel frappa des gens de Beth-Sémès, parce qu'ils avaient regardé l'arche ; il frappa soixante-dix hommes, parmi le peuple. Et le peuple fit un grand deuil parce que l'Eternel l'avait frappé, d'une grande plaie. Alors ceux de Beth-Sémès dirent : Qui pourrait subsister en la présence de l'Eternel, ce Dieu saint ? Et chez qui montera-t-elle depuis chez nous ? Et ils envoyèrent des messagers aux habitants de Kirjath-Jéarim, disant : Les Philistins ont ramené l'arche de l'Eternel ; descendez et faites-la monter chez vous. Ceux donc de Kirjath-Jéarim vinrent et firent monter l'arche de l'Eternel et la mirent dans la maison d'Abinadab au coteau, et ils consacrèrent Eléazar, son fils, pour garder l'arche de l'Eternel. Et depuis le jour où l'arche fut déposée à Kirjath-Jéarim, il se passa un long temps, vingt années, et toute la maison d'Israël soupira après l'Eternel. Et Samuel parla à toute la maison d'Israël, disant : Si c'est de tout votre cœur que vous retournez à l'Eternel, ôtez les dieux des étrangers et les Astartés du milieu de vous, et attachez fermement votre cœur à l'Eternel ; servez-le lui seul, et il vous délivrera de la main des Philistins. Et les fils d'Israël ôtèrent les Baals et les Astartés, et ils servirent l'Eternel seul. Et Samuel dit : Assemblez tout Israël à Mitspa, et j'intercéderai pour vous auprès de l'Eternel. Et ils s'assemblèrent à Mitspa et ils puisèrent de l'eau et ils la répandirent devant l'Eternel, et ils jeûnèrent en ce jour et ils dirent : Nous avons péché contre l'Eternel. Et Samuel jugea les fils d'Israël à Mitspa. Et les Philistins apprirent que les fils d'Israël étaient assemblés à Mitspa et les princes des Philistins montèrent contre Israël. Et les, fils d'Israël l'apprirent et eurent peur des Philistins ; et les fils d'Israël dirent à Samuel : Ne cesse pas de crier pour nous à l'Eternel notre Dieu, pour qu'il nous sauve de la main des Philistins. Et Samuel prit un agneau de lait et l'offrit en holocauste à l'Eternel ; et Samuel cria à l'Eternel pour Israël, et l'Eternel l'exauça. Et comme Samuel offrait l'holocauste, les Philistins s'approchèrent pour combattre Israël. Et l'Eternel, en ce jour-là tonna à grand bruit sur les Philistins, et il les mit en déroute, et ils furent battus devant Israël. Et ceux d'Israël sortirent de Mitspa et ils poursuivirent et frappèrent les Philistins jusqu'au-dessous de Bethcar. Et Samuel prit une pierre et la plaça entre Mitspa et Schen et l'appela du nom de Eben-Ezer, et il dit : Jusqu'ici l'Eternel nous a secourus. Et les Philistins furent abaissés et ils ne revinrent plus au pays d'Israël ; et la main de l'Eternel fut sur les Philistins pendant tout le temps de Samuel. Et les villes que les Philistins avaient prises à Israël retournèrent à Israël, d'Ekron jusqu'à Gath ; Israël arracha leur territoire de la main des Philistins, et il y eut paix entre Israël et les Amorrhéens. Et Samuel jugea Israël tout le temps de sa vie. Et chaque année il faisait le tour par Béthel et Guilgal et Mitspa, et il jugeait Israël en tous ces lieux-là. Et il s'en retournait à Rama. C'est là qu'était sa maison, et il jugeait là Israël et il y bâtit un autel à l'Eternel. Quand Samuel fut vieux, il établit ses fils pour juges sur Israël. Et son premier-né s'appelait Joël, et son second fils Abija ; et ils jugeaient à Béerséba. Et ses fils ne suivaient point ses traces et ils s'en détournaient pour chercher le gain ; ils acceptaient des présents et faisaient fléchir le droit. Et tous les Anciens d'Israël s'assemblèrent et vinrent vers Samuel à Rama ; et ils lui dirent : Voici, tu es vieux et tes fils ne suivent point tes traces ; maintenant donne-nous un roi pour nous juger, comme en ont toutes les nations. Et Samuel vit avec peine qu'ils disaient : Donne-nous un roi pour nous juger. Et Samuel pria l'Eternel, et l'Eternel dit à Samuel : Obéis à la voix du peuple dans tout ce qu'ils te diront ; car ce n'est pas toi qu'ils ont rejeté, mais c'est moi qu'ils ont rejeté, afin que je ne règne point sur eux. Selon tout ce qu'ils ont fait, depuis le jour que je les ai fait monter hors d'Egypte jusqu'à ce jour, en m'abandonnant et en servant d'autres dieux, ils te le font de même. Et maintenant écoute leur voix ; toutefois proteste-leur expressément et déclare-leur comment le roi qui régnera sur eux les traitera. Et Samuel dit toutes les paroles de l'Eternel au peuple, qui lui avait demandé un roi, et il dit : Voici comment vous traitera le roi qui régnera sur vous : il prendra vos fils et il les mettra sur son chariot et parmi ses cavaliers, et ils courront devant son chariot ; et il s'en fera des chefs de mille et des chefs de cinquante ; et il les prendra pour labourer ses champs et récolter sa moisson et pour fabriquer ses instruments de guerre et l'attirail de ses chariots. Et il prendra vos filles pour parfumeuses, pour cuisinières et pour boulangères. Et vos champs, vos vignes et vos meilleurs oliviers, il les prendra et les donnera à ses serviteurs ; et de vos champs et de vos vignes il prendra la dîme et la donnera à ses eunuques et à ses serviteurs, et il prendra vos serviteurs et vos servantes et l'élite de vos jeunes gens et vos ânes, et les emploiera à ses ouvrages. Il dîmera vos troupeaux, et vous serez ses serviteurs. Alors vous crierez à cause de votre roi que vous aurez élu, mais l'Eternel ne vous exaucera point. Et le peuple refusa d'écouter Samuel, et ils dirent : Non, mais il y aura un roi sur nous, et nous serons, nous aussi, comme toutes les nations ; et notre roi nous jugera et sortira devant nous et fera nos guerres. Et Samuel entendit toutes les paroles du peuple et les rapporta à l'Eternel. Et l'Eternel dit à Samuel : Ecoute leur voix et établis-leur un roi. Et Samuel dit à ceux d'Israël : Que chacun de vous s'en aille à sa ville. Et il y avait un homme de Benjamin qui s'appelait Kis, fils d'Abiei, fils de Tséror, fils de Bécorath, fils d'Aphiah, fils d'un homme de Benjamin, un vaillant homme ; et il avait un fils nommé Saül, beau jeune homme, et il n'y avait aucun des fils d'Israël qui fût plus beau que lui ; il dépassait de la tête tout le peuple. Et les ânesses de Kis, père de Saül, s'étaient perdues ; et Kis dit à Saül son fils : Prends avec toi un des serviteurs et va-t'en chercher les ânesses. Et il alla par la montagne d'Ephraïm, et il alla par le pays de Salisa, mais ils ne les trouvèrent pas ; et ils allèrent par le pays de Saalim, et elles n'y étaient pas et il alla par le pays de Benjamin et ils ne les trouvèrent pas. Quand ils furent venus au pays de Tsuph, Saül dit à son serviteur, qui était avec lui : Viens et retournons-nous-en, de peur que mon père n'ait cessé de penser aux ânesses et qu'il ne soit en peine de nous. Et le serviteur lui dit : Voici, il y a en cette ville un homme de Dieu, et il est très considéré ; tout ce qu'il dit arrive infailliblement ; maintenant allons-y ; peut-être qu'il nous indiquera le chemin que nous devons suivre. Et Saül dit à son serviteur : Soit ! allons-y ! Mais que lui apporterons-nous, car il n'y a plus de vivres dans nos sacs et nous n'avons aucun présent à offrir à l'homme de Dieu ? Qu'avons-nous avec nous ? Et le serviteur répondit encore à Saül et dit : Voici, j'ai trouvé sur moi le quart d'un sicle d'argent ; je le donnerai à l'homme de Dieu et il nous indiquera notre route. Autrefois en Israël, ceux qui allaient consulter Dieu se disaient l'un à l'autre : Venez, allons vers le voyant ; car celui qu'on appelle aujourd'hui prophète, s'appelait autrefois voyant. Et Saül dit à son serviteur : Ce que tu dis est juste ; viens, allons ! Et ils s'en allèrent à la ville où était l'homme de Dieu. Comme ils montaient la montée qui mène à la ville, ils trouvèrent des jeunes filles qui sortaient pour puiser de l'eau et ils leur dirent : Le voyant n'est-il pas ici ? Et elles leur répondirent et dirent : Il y est, le voilà devant toi ; hâte-toi maintenant, car il est venu aujourd'hui dans la ville parce que le peuple fait aujourd'hui un sacrifice sur le haut-lieu. Dès que vous serez entrés dans la ville, vous le trouverez, avant qu'il monte au haut-lieu pour le repas ; car le peuple ne mangera point jusqu'à ce qu'il soit venu, parce qu'il doit bénir le sacrifice ; et après cela ceux qui sont conviés mangeront. Montez donc maintenant, car vous le trouverez aujourd'hui. Et ils montèrent à la ville ; et comme ils y entraient, voici Samuel sortant pour monter au haut-lieu les rencontra. Et l'Eternel, un jour avant l'arrivée de Saül, avait averti Samuel, disant : Demain à cette heure même je t'enverrai un homme du pays de Benjamin, et tu l'oindras pour être le chef de mon peuple d'Israël, et il délivrera mon peuple de la main des Philistins ; car j'ai vu mon peuple, parce que son cri est venu jusqu'à moi. Et dès que Samuel eut vu Saül, l'Eternel lui dit : Voici l'homme dont je t'ai parlé ; c'est celui qui dominera sur mon peuple. Et Saül s'approcha de Samuel à l'intérieur de la porte et dit : Je te prie, enseigne-moi où est la maison du voyant. Et Samuel répondit à Saül et dit : C'est moi qui suis le voyant ; monte devant moi au haut-lieu, et vous mangerez aujourd'hui avec moi et je te laisserai partir demain et je te déclarerai tout ce que tu as dans le cœur. Les ânesses que tu as perdues il y a aujourd'hui trois jours, ne t'en mets point en peine, car elles sont retrouvées. Et à qui sera tout ce qu'il y a de précieux en Israël ? N'est-ce pas à toi et à toute la maison de ton père ? Et Saül répondit et dit : Ne suis-je pas benjamite, de la moindre tribu d'Israël, et ma famille n'est-elle pas la plus petite de toutes les familles de la tribu de Benjamin ? Et pourquoi m'as-tu dit une telle parole ? Et Samuel prit Saül et son serviteur, et il les fit entrer dans la salle et leur donna la première place parmi les conviés, qui étaient environ trente hommes. Et Samuel dit au cuisinier : Sers la portion que je t'ai remise, dont je t'ai dit : Réserve-la ! Et le cuisinier prit l'épaule et ce qui l'entoure et la servit à Saül. Et Samuel dit : Voici ce qui a été réservé ; prends-le devant toi et mange, car cela a été gardé exprès pour ce moment, quand j'ai dit : J'ai convié le peuple. Et Saül mangea avec Samuel ce jour-là. Et ils descendirent du haut-lieu dans la ville et Samuel s'entretint avec Saül sur la plate-forme. Et le lendemain, à la pointe du jour, Samuel appela Saül sur la plate-forme et lui dit : Lève-toi et je te laisserai aller. Et Saül se leva et ils sortirent eux deux, lui et Samuel. Comme ils descendaient, au bout de la ville Samuel dit à Saül : Dis au serviteur qu'il passe devant nous ; et il passa ; et pour toi arrête-toi maintenant et je te ferai entendre ce que Dieu a dit. Et Samuel prit la fiole d'huile et en versa sur la tête de Saül ; et il l'embrassa et dit : L'Eternel ne t'a-t-il pas oint pour chef sur son héritage ? Et t'en allant aujourd'hui d'avec moi tu trouveras deux hommes près du tombeau de Rachel, dans le territoire de Benjamin, à Tseltsah, qui te diront : Les ânesses que tu es allé chercher sont retrouvées ; et voici, ton père ne pense plus à l'affaire des ânesses, mais il est en peine de vous, disant : Que dois-je faire au sujet de mon fils ? Et lorsque de là tu auras passé plus loin et que tu seras arrivé jusqu'au chêne de Thabor, là tu rencontreras trois hommes montant vers Dieu à Béthel et portant l'un trois chevreaux, l'autre trois miches de pain et l'autre une outre de vin. Et ils te salueront et ils te donneront deux pains et tu les prendras de leurs mains. Après cela tu viendras à Guibéa de Dieu, où sont les colonnes des Philistins, et là, en entrant dans la ville, tu rencontreras une troupe de prophètes descendant du haut-lieu, précédés de luths, tambourins, flûtes et harpes, et prophétisant. Et l'Esprit de l'Eternel te saisira et tu prophétiseras avec eux et tu seras changé en un autre homme. Et quand ces signes-là te seront arrivés, fais ce qui se présentera, car Dieu est avec toi. Et tu descendras avant moi à Guilgal, et voici, je descendrai vers toi pour offrir des holocaustes, pour faire des sacrifices d'actions de grâces ; tu attendras sept jours jusqu'à ce que je sois venu vers toi et je te déclarerai ce que tu devras faire. Et il arriva que lorsque Saül eut tourné le dos pour s'en aller d'avec Samuel, Dieu lui changea le cœur, et tous ces signes lui arrivèrent en ce jour-là ; et quand ils furent arrivés là, à Guibéa, voici, une troupe de prophètes le rencontra, et l'Esprit de Dieu le saisit et il prophétisa au milieu d'eux. Et lorsque tous ceux qui le connaissaient auparavant le virent prophétisant avec les prophètes, ces gens se dirent l'un à l'autre : Qu'est-il donc arrivé au fils de Kis ? Saül aussi est-il parmi les prophètes ? Et quelqu'un de là répondit et dit : Et qui est leur père ? C'est pourquoi cela a passé en proverbe : Saül aussi est-il parmi les prophètes ? Et Saül, ayant cessé de prophétiser, vint au haut-lieu. Et l'oncle de Saül dit à Saül et à son serviteur : Où êtes-vous allés ? Et il dit : Chercher les ânesses, et ne les voyant nulle part, nous sommes allés vers Samuel. Et l'oncle de Saül dit : Rapporte-moi donc ce que Samuel vous a dit. Et Saül dit à son oncle : Il nous a assuré que les ânesses étaient retrouvées. Mais quant à l'affaire de la royauté, il ne lui rapporta point ce qu'avait dit Samuel. Et Samuel convoqua le peuple devant l'Eternel à Mitspa ; et il dit aux fils d'Israël : Ainsi a dit l'Eternel, le Dieu d'Israël : J'ai fait monter Israël hors d'Egypte et je vous ai délivrés de la main des Egyptiens et de la main de tous les rois qui vous opprimaient. Et vous, aujourd'hui, vous avez rejeté votre Dieu, lui qui vous a délivrés de tous vos maux et de toutes vos détresses, et vous lui avez dit : Il faut que tu établisses un roi sur nous. Et maintenant présentez-vous devant l'Eternel par tribus et par milliers. Et Samuel fit approcher toutes les tribus d'Israël ; et la tribu de Benjamin fut désignée. Puis il fit approcher la tribu de Benjamin par familles, et la famille de Matri fut désignée ; puis Saül, fils de Kis, fut désigné ; et ils le cherchèrent, mais il ne se trouva point Et ils consultèrent encore l'Eternel : Est-il venu ici encore quelqu'un ? Et l'Eternel dit : Voilà, il est caché parmi le bagage. Et ils coururent et le prirent de là, et il se tint au milieu du peuple ; et il dépassait de la tête tout le peuple. Et Samuel dit à tout le peuple : Voyez-vous celui que l'Eternel a choisi ! Il n'y a personne dans tout le peuple qui soit semblable à lui. Et tout le peuple jeta des cris de joie et dit : Vive le roi ! Et Samuel dit au peuple le droit de la royauté et il le mit par écrit et il le déposa devant l'Eternel. Et Samuel renvoya tout le peuple, chacun en sa maison. Et Saül aussi s'en alla en sa maison à Guibéa, et des hommes de valeur dont Dieu avait touché le cœur allèrent avec lui ; et des hommes de rien disaient : De quel secours nous serait celui-là ? Et ils le méprisèrent et ils ne lui apportèrent pas de présents ; et il fit le sourd. Et Nahas l'Ammonite monta et campa contre Jabès de Galaad, et tous ceux de Jabès dirent à Nahas : Traite avec nous et nous te servirons. Et Nahas l'Ammonite leur répondit : Voici à quelle condition je traiterai avec vous : je vous crèverai à tous l'œil droit et je ferai par là affront à tout Israël. Et les Anciens de Jabès lui dirent : Accorde-nous sept jours, et nous enverrons des messagers dans tout le territoire d'Israël, et s'il n'y a personne qui nous délivre, nous nous rendrons à toi. Et les messagers vinrent à Guibéa de Saül et firent entendre ces paroles au peuple, et tout le peuple éleva sa voix et pleura. Et voici Saül revenait des champs derrière ses bœufs et il dit : Qu'a ce peuple pour pleurer ainsi ? Et on lui raconta ce qu'avaient dit ceux de Jabès. Et l'Esprit de Dieu saisit Saül quand il entendit ces paroles et sa colère s'enflamma ; et il prit une paire de bœufs et les coupa en morceaux, et il en envoya dans tout le territoire d'Israël par des messagers disant : Quiconque ne sortira pas et ne suivra pas Saül et Samuel, ses bœufs seront ainsi traités. Et la frayeur de l'Eternel saisit le peuple, et ils sortirent comme un seul homme. Et il en fit le dénombrement à Bézek : ils étaient trois cent mille des fils d'Israël et trente mille des gens de Juda. Et ils dirent aux messagers qui étaient venus : Vous parlerez ainsi à ceux de Jabès de Galaad : Demain, quand le soleil sera dans sa force, vous serez délivrés. Et les messagers s'en revinrent et rapportèrent ces choses à ceux de Jabès qui s'en réjouirent. Et ceux de Jabès dirent [aux Ammonites] : Demain nous nous rendrons à vous et vous nous ferez tout ce qui vous semblera bon. Et le lendemain Saül divisa le peuple en trois corps, et ils entrèrent dans le camp pendant la veille du matin, et ils battirent les Ammonites jusqu'au chaud du jour ; et ceux qui restèrent furent dispersés tellement qu'il n'en resta pas deux ensemble. Et le peuple dit à Samuel : Qui est-ce qui disait : Saül règnera-t-il sur nous ? Donnez-nous ces hommes-là et nous les ferons mourir. Et Saül dit : On ne fera mourir personne en ce jour, parce qu'aujourd'hui l'Eternel a opéré une délivrance en Israël. Et Samuel dit au peuple : Venez et allons à Guilgal, et là nous renouvellerons la royauté. Et tout le peuple s'en alla à Guilgal et ils établirent là Saül pour roi, devant l'Eternel, à Guilgal, et ils y offrirent des sacrifices d'actions de grâces devant l'Eternel ; et Saül et tous les hommes d'Israël se réjouirent beaucoup en ce lieu. Samuel dit à tout Israël : Voici, je vous ai obéi dans tout ce que vous m'avez dit et j'ai établi un roi sur vous ; et maintenant, voici le roi qui marchera devant vous ; quant à moi, je suis vieux, j'ai blanchi, et mes fils, les voilà au milieu de vous. Et moi, j'ai marché devant vous dès ma jeunesse jusqu'à ce jour. Me voici ; déposez contre moi devant l'Eternel et devant son oint : De qui ai-je pris le bœuf ? De qui ai-je pris l'âne ? A qui ai-je fait tort ? Qui ai-je foulé et de la main de qui ai-je accepté des présents pour fermer les yeux sur lui, et je vous le rendrai ! Et ils dirent : Tu ne nous as pas fait tort et tu ne nous as pas foulés et tu n'as rien reçu de personne. Et il leur dit : L'Eternel est témoin contre vous, son oint aussi est témoin aujourd'hui, que vous n'avez rien trouvé entre mes mains. Et le peuple dit : Il est témoin. Et Samuel dit au peuple : L'Eternel, qui a fait Moïse et Aaron et qui a tiré nos pères du pays d'Egypte [est témoin] ! Maintenant donc présentez-vous, que je plaide avec vous devant l'Eternel au sujet de tous les bienfaits que l'Eternel vous a accordés, à vous et à vos pères. Quand Jacob fut entré en Egypte et que vos pères crièrent à l'Eternel, l'Eternel envoya Moïse à Aaron qui tirèrent vos pères hors d'Egypte et les firent habiter en ce lieu. Et ils oublièrent l'Eternel leur Dieu, et il les vendit à Sisera, chef de l'armée de Hatsor, et aux Philistins et au roi de Moab, qui leur firent la guerre. Et ils crièrent à l'Eternel et dirent : Nous avons péché, car nous avons abandonné l'Eternel et nous avons servi les Baals et les Astartés. Maintenant donc, délivre-nous de nos ennemis et nous te servirons. Et l'Eternel envoya Jérubbaal et Bédan et Jephthé et Samuel, et il vous délivra de vos ennemis tout autour de vous ; et vous avez habité en sécurité. Et voyant que Nahas, roi des fils d'Ammon, venait contre vous, vous m'avez dit : Non, mais un roi règnera sur nous ; et l'Eternel votre Dieu était votre roi ! Et maintenant voici le roi que vous avez choisi, que vous avez demandé ; et voici, l'Eternel l'a établi roi sur vous. Si vous craignez l'Eternel, que vous le serviez, que vous écoutiez sa voix, que vous ne vous rebelliez pas contre le commandement de l'Eternel et que vous et votre roi qui règne sur vous, vous suiviez l'Eternel votre Dieu... Mais si vous n'écoutez pas la voix de l'Eternel et que vous soyez rebelles au commandement de l'Eternel, la main de l'Eternel sera contre vous, comme elle a été contre vos pères. Mais maintenant encore, tenez-vous là et voyez cette grande chose que l'Eternel va faire devant vos yeux : N'est-ce pas maintenant la moisson des blés ? Je crierai à l'Eternel, et il fera tonner et pleuvoir, afin que vous sachiez et que vous voyez combien grand est aux yeux de l'Eternel le mal que vous avez fait en demandant pour vous un roi. Et Samuel cria à l'Eternel, et l'Eternel fit tonner et pleuvoir en ce jour-là, et tout le peuple craignit fort l'Eternel et Samuel. Et tout le peuple dit à Samuel : Prie l'Eternel ton Dieu pour les serviteurs et que nous ne mourions point ; car nous avons ajouté à tous nos péchés le tort de demander pour nous un roi. Et Samuel dit au peuple : Ne craignez point ; vous avez fait tout ce mal, toutefois ne cessez pas de suivre l'Eternel et servez l'Eternel de tout votre cœur. Ne vous détournez point, car ce serait pour des choses de néant, qui n'apportent pas de profit et qui ne délivrent pas, parce que ce sont des choses de néant. Car l'Eternel n'abandonne point son peuple à cause de son grand nom, parce qu'il a plu à l'Eternel de faire de vous son peuple. Et pour moi aussi, loin de moi que je pèche contre l'Eternel et que je cesse de prier pour vous, et je vous indiquerai le bon et droit chemin. Craignez seulement l'Eternel et servez-le en vérité de tout votre cœur ; car voyez les grandes choses qu'il a faites au milieu de vous. Que si vous persévérez à faire le mal, vous serez consumés, et vous et votre roi. Saül était âgé de... ans, quand il commença à régner, et il régna deux ans sur Israël. Et Saül se choisit trois mille hommes d'Israël, et il y en avait deux mille avec Saül à Micmas et sur la montagne de Béthel, et mille étaient avec Jonathan à Guibéa de Benjamin et quant au reste du peuple, il renvoya chacun dans sa tente. Et Jonathan abattit la colonne dressée par les Philistins, qui était à Guéba, et les Philistins l'apprirent. Et Saül fit sonner de la trompette dans tout le pays, en disant : Que les Hébreux l'entendent ! Et tout Israël entendait ce qu'on disait : Saül a battu le poste des Philistins et même Israël s'est mis en mauvaise odeur auprès des Philistins. Et le peuple fut convoqué à Guilgal pour suivre Saül. Et les Philistins s'assemblèrent pour combattre Israël. Et ils avaient trente mille chars et six mille cavaliers et une multitude nombreuse comme le sable qui est sur le bord de la mer ; et ils montèrent et campèrent à Micmas, à l'orient de Beth-Aven. Et les hommes d'Israël virent qu'ils étaient dans une grande extrémité, car le peuple était serré de près ; et ils se cachèrent dans les cavernes, dans les broussailles, dans les rochers, dans les trous et dans les citernes. Et des Hébreux passèrent le Jourdain dans le pays de Gad et de Galaad ; et Saül était encore à Guilgal, et tout le peuple tremblait derrière lui. Et il attendit sept jours, terme fixé par Samuel ; et Samuel n'arrivant pas à Guilgal, le peuple se dispersait loin de lui. Et Saül dit : Amenez-moi l'holocauste et les sacrifices d'actions de grâces. Et il offrit l'holocauste. Et comme il achevait d'offrir l'holocauste, voici, Samuel arriva et Saül sortit au-devant de lui pour le saluer. Et Samuel lui dit : Qu'as-tu fait ? Et Saül dit : Quand j'ai vu que le peuple se dispersait loin de moi, et que tu ne venais pas au terme fixé, et que les Philistins étaient assemblés à Micmas, je me suis dit : Les Philistins vont descendre contre moi à Guilgal, et je n'ai pas imploré l'Eternel ! Et je me suis fait violence et j'ai offert l'holocauste. Et Samuel dit à Saül : Tu as agi follement ; tu n'as pas observé le commandement que l'Eternel ton Dieu t'avait donné. Car l'Eternel aurait affermi ton règne sur Israël à toujours ; mais maintenant ton règne ne subsistera point. L'Eternel s'est cherché un homme selon son cœur et l'Eternel l'a destiné à être le chef de son peuple, puisque tu n'as pas observé ce que l'Eternel t'avait commandé. Et Samuel se leva et monta de Guilgal à Guibéa de Benjamin, et Saül passa en revue la troupe qui se trouvait avec lui : il y avait environ six cents hommes. Et Saül et Jonathan son fils, et la troupe qui se trouvait avec eux, occupaient Guéba de Benjamin, et les Philistins campaient à Micmas. Et des ravageurs sortirent du camp des Philistins en trois troupes ; l'une prit le chemin d'Ophra, vers le pays de Sual ; l'autre prit le chemin de Beth-Horon, et la troisième prit le chemin de la frontière qui domine la vallée de Tséboïm, vers le désert. Et l'on ne trouvait point de forgeron dans tout le pays d'Israël, car les Philistins avaient dit : Il ne faut pas que les Hébreux fabriquent des épées ou des lances. Et tous les Israélites devaient descendre chez les Philistins pour faire aiguiser chacun son soc ou son hoyau ou sa hache ou sa bêche, quand le tranchant des bêches, des hoyaux, des tridents et des haches était émoussé, ainsi que pour redresser les aiguillons. Et au jour du combat il ne se trouvait ni épée ni lance entre les mains de tout le peuple qui était avec Saül et Jonathan ; mais il s'en trouva dans la main de Saül et de Jonathan, son fils. Et un corps de Philistins alla se poster au passage de Micmas. Et il arriva ce jour-là que Jonathan, fils de Saül, dit au jeune homme qui portait ses armes : Viens, passons jusqu'au poste des Philistins, qui est là de l'autre côté. Et il n'en dit rien à son père. Et Saül se tenait à la sortie de Guibéa, sous le grenadier de Migron, et la troupe qui était avec lui était d'environ six cents hommes. Et Abija, fils d'Ahitub, frère d'Icabod, fils de Phinées, fils d'Eli, sacrificateur de l'Eternel à Silo, portait l'éphod, et le peuple ne savait pas que Jonathan s'en fût allé. Et entre les passages par lesquels Jonathan cherchait à arriver au poste des Philistins, il y avait une dent de rocher d'un côté et une dent de rocher de l'autre côté, l'une nommée Botsets et l'autre Séné. L'une de ces dents se dresse au nord devant Micmas, et l'autre au midi devant Guéba. Et Jonathan dit au jeune homme qui portait ses armes : Viens et passons jusqu'au poste de ces incirconcis ! Peut-être l'Eternel agira-t-il pour nous, car rien n'empêche l'Eternel de sauver, qu'on soit en grand ou en petit nombre. Et son écuyer lui dit : Fais selon ton désir ; va où tu voudras, je te suivrai où ton cœur te mènera. Et Jonathan dit : Nous allons passer vers ces gens et nous nous montrerons à eux ; s'ils nous disent : Arrêtez, jusqu'à ce que nous venions à vous ! nous resterons en place et nous ne monterons pas vers eux. Mais s'ils nous disent : Montez contre nous ! nous monterons, car l'Eternel les a livrés entre nos mains. Cela nous servira de signe. Et ils se montrèrent tous deux au poste des Philistins, et les Philistins dirent : Voilà les Hébreux qui sortent des trous où ils s'étaient cachés ! Et les gens du poste répondirent à Jonathan et à son écuyer : Montez vers nous, et nous vous dirons quelque chose. Et Jonathan dit à son écuyer : Monte après moi, car l'Eternel les a livrés entre les mains d'Israël. Et Jonathan monta sur ses mains et ses pieds, et son écuyer le suivait. Et ils tombèrent devant Jonathan, et son écuyer tuait après lui. Et ce premier massacre que firent Jonathan et son écuyer fut d'environ vingt hommes dans l'espace d'un demi-sillon [de la longueur] d'un arpent de terre. Et il se répandit une terreur dans le camp, dans la contrée et parmi tout le peuple ; le poste et ceux qui étaient allés ravager furent pris de terreur eux aussi ; et la terre trembla, et cela devint la terreur de Dieu. Et les sentinelles de Saül à Guibéa de Benjamin virent que la multitude se dispersait et courait çà et là. Et Saül dit à la troupe qui était avec lui : Faites la revue et voyez qui s'en est allé d'avec nous ! Et ils firent la revue, et voici, Jonathan et son écuyer manquaient. Et Saül dit à Ahija : Fais approcher l'arche de Dieu ! Car l'arche de Dieu était en ce jour avec les fils d'Israël. Et pendant que Saül parlait au sacrificateur, le tumulte dans le camp des Philistins allait croissant ; et Saül dit au sacrificateur : Retire ta main ! Et Saül et tout le peuple qui était avec lui s'assemblèrent et vinrent jusqu'au lieu du combat, et voici, l'épée de l'un était contre l'autre et la confusion était très grande. Et les Hébreux que les Philistins avaient auparavant avec eux se tournèrent pour se mettre, eux aussi, du côté de ceux d'Israël qui étaient avec Saül et Jonathan. Et tous les hommes d'Israël qui s'étaient cachés dans la montagne d'Ephraïm, apprirent que les Philistins avaient pris la fuite, et ils s'acharnèrent eux aussi à les poursuivre en combattant. Et l'Eternel en ce jour-là délivra Israël, et le combat se poursuivit jusqu'au delà de Beth-Aven. Et les hommes d'Israël étaient à bout de forces en ce jour-là. Et Saül fit jurer le peuple, en disant : Maudit soit l'homme qui prendra de la nourriture jusqu'au soir avant que je me sois vengé de mes ennemis ! Et personne ne prit de nourriture. Et tout le monde entra dans la forêt et il y avait du miel sur la surface du sol. Et lorsque le peuple entra dans la forêt, il vit du miel qui coulait, et nul ne porta la main à sa bouche, car le peuple avait crainte du serment. Et Jonathan n'avait pas entendu quand son père avait fait jurer le peuple, et il avança le bout du bâton qu'il avait à la main, et il le plongea dans la masse de miel, et il ramena la main à sa bouche et ses yeux furent éclaircis. Et quelqu'un du peuple, lui adressant la parole, dit : Ton père a fait jurer le peuple en disant : Maudit soit l'homme qui prendra aujourd'hui de la nourriture ! Et le peuple défaillait. Et Jonathan dit : Mon père a troublé le pays ; voyez comme mes yeux sont clairs parce que j'ai goûté un peu de ce miel. Ah ! si le peuple avait mangé aujourd'hui de ce qu'il a pris chez ses ennemis ! Car maintenant la défaite des Philistins n'a pas été grande ! Et ils battirent ce jour-là les Philistins depuis Micmas jusqu'à Ajalon ; et le peuple était tout défaillant ; et le peuple se jeta sur le butin, il prit des brebis, des bœufs et des veaux ; et on les égorgea sur la terre et le peuple en mangea avec le sang. Et on le rapporta à Saül en disant : Voici, le peuple pèche contre l'Eternel en mangeant avec le sang. Et il dit : Vous avez mal agi. Roulez maintenant vers moi une grosse pierre ! Et Saül dit : Dispersez-vous parmi le peuple et dites-leur : Amenez-moi chacun son bœuf et chacun son mouton, et égorgez-les ici ! Et vous mangerez, et vous ne pécherez pas contre l'Eternel en mangeant avec le sang. Et tout le peuple amena, pendant la nuit, le bétail qu'il avait sous la main, et on l'égorgea là. Et Saül bâtit un autel à l'Eternel : ce fut le premier autel qu'il bâtit à l'Eternel. Et Saül dit : Descendons à la poursuite des Philistins pendant qu'il fait nuit et pillons-les jusqu'au matin et n'en laissons pas un de reste. Et ils dirent : Fais tout ce qui te semblera bon. Et le sacrificateur dit : Approchons-nous ici de Dieu. Et Saül consulta Dieu : Descendrai-je à la poursuite des Philistins ? Les livreras-tu entre les mains d'Israël ? Et il ne lui répondit pas ce jour-là. Et Saül dit : Approchez, tous les chefs du peuple ! Recherchez et voyez quel est ce péché qui a été commis aujourd'hui ! Car l'Eternel, qui vient de délivrer Israël, est vivant : Le péché fût-il sur Jonathan mon fils, il mourra. Et de tout le peuple personne ne lui répondit. Et il dit à tout Israël : Soyez d'un côté, et moi et mon fils Jonathan nous serons de l'autre. Et le peuple dit à Saül : Fais ce qui te semblera bon ! Et Saül dit à l'Eternel : Dieu d'Israël ! Donne une certitude ! Et Jonathan et Saül furent pris, et le peuple fut libéré. Et Saül dit : Jetez le sort entre moi et Jonathan mon fils ! Et Jonathan fut pris. Et Saül dit à Jonathan : Déclare-moi ce que tu as fait. Et Jonathan le lui déclara et dit : J'ai goûté, avec le bout du bâton que j'avais à la main, un peu de miel ; et voilà que je mourrai ! Et Saül dit : Que Dieu me traite avec la dernière rigueur ! Oui, certainement, tu mourras, Jonathan ! Et le peuple dit à Saül : Quoi ? Jonathan mourrait, lui qui a opéré cette grande délivrance en Israël ! Jamais ! L'Eternel est vivant ! Il ne tombera pas à terre un cheveu de sa tête, car c'est avec Dieu qu'il a agi dans cette journée. Et le peuple délivra Jonathan et il ne mourut point. Et Saül revint de la poursuite des Philistins, et les Philistins regagnèrent leur pays. Et Saül, ayant pris possession de la royauté sur Israël, fit la guerre contre tous ses ennemis à l'entour, contre Moab, contre les fils d'Ammon, contre Edom, contre les rois de Tsoba et contre les Philistins ; et partout où il se tournait, il l'emportait. Et il fit des exploits, et il battit Amalek, et il délivra Israël de la main de ceux qui le pillaient. Et les fils de Saül étaient Jonathan, Jischvi et Malkisua. Et ses deux filles s'appelaient, l'aînée Mérab, et la plus jeune Mical. Et le nom de la femme de Saül était Ahinoam, fille d'Ahimaats, et le nom du chef de son armée était Abiner, fils de Ner, oncle de Saül. Et Kis, père de Saül, et Ner, père d'Abner, étaient fils d'Abiel. Et pendant toute la vie de Saül, il y eut une guerre acharnée contre les Philistins ; et quand Saül voyait un homme fort et vaillant, il se l'attachait. Et Samuel dit à Saül : C'est moi que l'Eternel a envoyé pour t'oindre comme roi sur son peuple, sur Israël ; et maintenant écoute les paroles de l'Eternel. Ainsi a parlé l'Eternel des armées : Je me suis remis en mémoire ce qu'Amalek a fait à Israël, lorsqu'il l'attaqua sur le chemin quand il montait d'Egypte. Maintenant, va et frappe Amalek, et vouez à l'interdit tout ce qui lui appartient ; tu ne l'épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et menu bétail, chameaux et ânes. Et Saül le fit savoir au peuple et il les passa en revue à Télaïm ; [il y avait] deux cent mille hommes de pied et dix mille hommes de Juda. Et Saül arriva jusqu'à là ville d'Amalek, et il mit une embuscade dans la vallée. Et Saül dit aux Kéniens : Allez, retirez-vous, descendez du milieu d'Amalek, de peur que je ne t'enveloppe avec lui ; car vous avez usé de bonté envers tous les fils d'Israël quand ils montaient d'Egypte. Et les Kéniens se retirèrent du milieu d'Amalek. Et Saül battit Amalek depuis Havila jusqu'à Sur, qui est en face de l'Egypte ; et il prit vivant Agag, roi d'Amalek, et il voua tout le peuple à l'interdit, le passant au fil de l'épée. Et Saül et le peuple épargnèrent Agag et ce qu'il y avait de meilleur en fait de moutons et de bœufs et d'animaux de la seconde portée, et les agneaux, et tout ce qu'il y avait de bon ; et ils ne voulurent pas le vouer à l'interdit ; et tout ce qui était chétif et sans valeur, ils le détruisirent. Et la parole de l'Eternel fut adressée à Samuel en ces termes : Je me repens d'avoir établi Saül comme roi, car il s'est détourné de moi et n'a pas observé mes paroles. Et Samuel fut fâché, et il cria à l'Eternel toute la nuit. Et le lendemain matin Samuel alla à la rencontre de Saül. Et on dit à Samuël : Saül est allé à Carmel, et voici, il s'est érigé un monument, et il s'en est retourné, et passant plus loin il est descendu à Guilgal. Et Samuel vint vers Saül ; et Saül lui dit : Sois béni de l'Eternel ! J'ai exécuté la parole de l'Eternel. Et Samuel dit : Et qu'est-ce que ce bêlement de menu bétail qui frappe mes oreilles et ce mugissement de bœufs que j'entends ? Et Saül dit : Ils les ont amenés de chez les Amalékites, car le peuple a épargné ce qu'il y avait de meilleur en fait de menu et de gros bétail afin de faire des sacrifices à l'Eternel ton Dieu ; et le reste, nous l'avons voué à l'interdit. Et Samuel dit à Saül : C'est assez ! Je te déclarerai ce que l'Eternel m'a dit cette nuit. Et il lui dit. Parle ! Et Samuel dit : N'est-ce pas ? quand tu étais petit à tes propres yeux, [tu es devenu] chef des tribus d'Israël et l'Eternel t'a oint pour roi sur Israël ? Et l'Eternel t'a donné mission et t'a dit : Va, et voue à l'interdit ces pécheurs, les Amalékites, et combats-les jusqu'à ce qu'ils soient exterminés. Et pourquoi n'as-tu pas écouté la voix de l'Eternel, et t'es-tu jeté sur le butin et as-tu fait ce qui est mal aux yeux de l'Eternel ? Et Saül dit à Samuel : Mais oui, j'ai écouté la voix de l'Eternel et j'ai suivi le chemin où l'Eternel m'avait envoyé, et j'ai amené Agag, roi d'Amalek, et Amalek je l'ai voué à l'interdit. Et le peuple a pris sur le butin du menu et du gros bétail, comme prémices de l'interdit, pour faire des sacrifices à l'Eternel ton Dieu à Guilgal. Et Samuel dit : L'Eternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices comme à ce qu'on écoute la voix de l'Eternel ? Voici, l'obéissance vaut mieux que le sacrifice ; être attentif vaut mieux que la graisse des béliers. Car la rébellion est autant que le péché de divination et la résistance est autant que l'idolâtrie et les théraphins. Puisque tu as rejeté la parole de l'Eternel, il te rejette pour n'être plus roi. Et Saül dit à Samuel : J'ai péché, car j'ai transgressé l'ordre de l'Eternel et tes paroles ; parce que j'ai craint le peuple, et j'ai écouté sa voix. Et maintenant pardonne, je te prie, ma faute ; et reviens avec moi et je me prosternerai devant l'Eternel. Et Samuel dit à Saül : Je ne retournerai pas avec toi, car tu as rejeté la parole de l'Eternel, et l'Eternel te rejette, afin que tu ne sois plus roi sur Israël. Et comme Samuel se tournait pour s'en aller, il le saisit par le pan de son manteau, qui se déchira. Et Samuel lui dit : L'Eternel a déchiré aujourd'hui la royauté d'Israël de dessus toi, et il l'a donnée à ton prochain qui est meilleur que toi ; et certainement [celui qui est] la splendeur d'Israël ne ment pas et ne se repent, pas, car il n'est pas un homme pour se repentir. Et il dit : J'ai péché ! Maintenant, honore-moi, je te prie, en présence des Anciens de mon peuple et en présence d'Israël, et reviens avec moi, et je me prosternerai devant l'Eternel ton Dieu ! Et Samuel s'en retourna à la suite de Saül et Saül se prosterna devant l'Eternel. Et Samuel dit : Amenez-moi Agag, roi d'Amalek ! Et Agag vint à lui gaiement ; et Agag disait : Certainement, l'amertume de la mort est passée. Et Samuel dit : De même que ton épée a privé, des femmes de leurs enfants, de même ta mère sera privée de son fils entre les femmes. Et Samuel mit Agag en pièces devant l'Eternel à Guilgal. Et Samuel alla à Rama, et Saül monta dans sa maison à Guibéa de Saül. Et Samuel ne revit plus Saül jusqu'au jour de sa mort ; parce que Samuel menait deuil sur Saül. Et l'Eternel se repentait d'avoir fait Saül roi sur Israël. Et l'Eternel dit à Samuel : Jusqu'à quand mèneras-tu deuil sur Saül ? et moi, je l'ai rejeté afin qu'il ne règne plus sur Israël. Remplis d'huile ta corne et va ; je t'envoie chez Isaï, Bethléémite, car j'ai vu parmi ses fils le roi qu'il me faut. Et Samuel dit : Comment irais-je ? Saül l'apprendra et il me tuera. Et l'Eternel dit : Tu prendras avec toi une génisse et tu diras : C'est pour offrir un sacrifice à l'Eternel que je suis venu. Et tu inviteras Isaï au sacrifice ; et moi je te ferai connaître ce que tu auras à faire, et tu oindras pour moi celui que je te dirai. Et Samuel fit ce que l'Eternel avait dit ; il vint à Bethléem, et les Anciens de la ville accoururent inquiets au-devant de lui et dirent : Est-ce quelque chose de bon qui t'amène ? Et il dit : Quelque chose de bon ; je suis venu pour sacrifier à l'Eternel ; sanctifiez-vous et venez avec moi au sacrifice. Et il sanctifia Isaï et ses fils et les invita au sacrifice. Et, quand ils furent entrés, il vit Eliab et dit : Certes, voilà l'oint de l'Eternel devant lui. Et l'Eternel dit à Samuel : Ne regarde pas à sa figure et à sa haute taille, car je l'ai écarté ; il ne s'agit pas de ce que l'homme voit, car l'homme regarde le visage et l'Eternel regarde le cœur. Et Isaï appela Abinadab, et le fit passer devant Samuel ; et il dit : L'Eternel n'a pas non plus choisi celui-ci. Et Isaï fit passer Samma, et il dit : L'Eternel n'a pas choisi non plus celui-ci. Et Isaï fit passer ses sept fils devant Samuel, et Samuel dit à Isaï : L'Eternel n'a pas choisi ceux-ci. Et Samuel dit à Isaï. Sont-ce là tous tes garçons ? Et il dit : Il reste encore le plus petit, et il fait paître les brebis. Et Samuel dit à Isaï : Envoie-le chercher ! car nous ne prendrons point place, qu'il ne soit là. Et il l'envoya chercher. Et il était blond avec de beaux yeux et beau à voir. Et l'Eternel dit : Lève-toi, oins-le, car c'est lui ! Et Samuel prit la corne d'huile et l'oignit au milieu de ses frères ; et l'Esprit de l'Eternel saisit David depuis ce jour et dans la suite. Et Samuel se leva et s'en alla à Rama. Et l'Esprit de l'Eternel se retira d'avec Saül, et un mauvais esprit venu de l'Eternel le troublait. Et les serviteurs de Saül lui dirent : Voici, un mauvais esprit de Dieu te trouble. Que notre Seigneur parle ! Tes serviteurs sont devant toi ; ils chercheront quelqu'un qui sache jouer de la harpe ; et quand le mauvais esprit de Dieu sera sur toi, il jouera de sa main, et cela te fera du bien. Et Saül dit à ses serviteurs : Cherchez-moi donc un homme qui soit bon musicien et amenez-le moi. Et l'un des serviteurs répondit : Voici, j'ai vu un fils d'Isaï, Bethléémite, qui sait jouer ; c'est un homme vaillant, un guerrier, parlant bien, un bel homme, et l'Eternel est avec lui. Et Saül envoya des messagers à Isaï, pour lui dire : Envoie-moi David, ton fils, qui est avec les brebis ! Et Isaï prit un âne chargé de pain, une outre de vin et un chevreau, et l'envoya à Saül par David, son fils. Et David arriva chez Saül et se présenta devant lui ; et Saül le prit en affection et il devint son écuyer. Et Saül fit dire à Isaï : Laisse David à mon service, car il a trouvé grâce à mes yeux ! Et quand un esprit [venu] de Dieu était sur Saül, David prenait sa harpe et jouait, et Saül se calmait et se trouvait bien et le mauvais esprit se retirait de lui. Et les Philistins rassemblèrent leurs troupes pour la guerre, et ils se réunirent à Socho, qui appartient à Juda ; ils campèrent entre Socho et Azéka, à Ephès-Dammim. Et Saül et les hommes d'Israël se rassemblèrent aussi ; et ils campèrent dans la vallée des Térébinthes et se rangèrent en bataille en face des Philistins. Et les Philistins étaient postés sur la hauteur d'un côté, et Israël était posté sur la hauteur de l'autre côté, et le ravin était entre eux. Et il sortit des rangs des Philistins un champion nommé Goliath, de Gath ; sa taille était de six coudées et un empan. Il avait sur la tête un casque d'airain, et il était revêtu d'une cuirasse à écailles, et le poids de la cuirasse était de cinq mille sicles d'airain. Il avait des jambières d'airain et entre les épaules un javelot d'airain. Le bois de sa lance était comme une ensouple de tisserand, et la pointe de sa lance pesait six cents sicles de fer, et celui qui portait le bouclier marchait devant lui. Et il s'arrêta et cria aux troupes rangées d'Israël : Pourquoi êtes-vous sortis pour vous ranger en bataille ? Ne suis-je pas le Philistin, et n'êtes-vous pas serviteurs de Saül ? Choisissez parmi vous un homme qui descende contre moi ! S'il a le dessus en se battant avec moi et qu'il me frappe, nous vous serons assujettis. Mais si moi j'ai le dessus et que je le frappe, vous nous serez assujettis et vous nous servirez. Et le Philistin dit : Je défie aujourd'hui les troupes rangées d'Israël ! Donnez-moi un homme, et nous nous battrons ensemble ! Et Saül et tout Israël entendirent ces paroles du Philistin, et ils furent effrayés et saisis d'une grande crainte. Or David était fils de cet Ephrathien de Bethléem de Juda nommé Isaï, qui avait huit fils et qui au temps de Saül était un des hommes les plus avancés en âge. Les trois fils aînés d'Isaï avaient suivi Saül à la guerre ; et les trois fils qui étaient allés à la guerre se nommaient le premier Eliab, le second Abinadab et le troisième Samma. Et David était le plus jeune, et lorsque les trois aînés eurent suivi Saül, David allait et venait d'auprès de Saül pour paître les brebis de son père à Bethléem. Le Philistin s'avançait, matin et soir, et il se présenta pendant quarante jours. Et Isaï dit à David, son fils : Prends pour tes frères cet épha de grain rôti et ces dix pains, et cours au camp vers tes frères. Porte aussi ces dix fromages au chef de leur millier ; et tu iras saluer tes frères et tu prendras d'eux un gage. Et Saül et eux et tous les hommes d'Israël étaient dans la vallée des Térébinthes, faisant la guerre aux Philistins. Et le lendemain de bon matin David laissa les brebis à un gardien et prit sa charge et partit comme Isaï le lui avait commandé. Et quand il arriva au parc des chars, l'armée sortait pour se ranger en bataille et poussait des cris de guerre. Et Israël et les Philistins se rangèrent en ligne, armée contre armée. Et David se déchargea de son bagage, entre les mains du gardien des bagages, et il courut vers les rangs de l'armée. Il arriva et demanda à ses frères comment ils se portaient. Et comme il s'entretenait avec eux, voici que le champion s'avançait hors des rangs des Philistins, le Philistin de Gath, nommé Goliath, et il tint ces mêmes discours, et David l'entendit. Et tous les hommes d'Israël, voyant cet homme, se retirèrent devant lui et furent saisis de crainte. Et les hommes d'Israël disaient : Voyez-vous cet homme qui s'avance contre nous ? Il vient pour défier Israël. Celui qui le tuera, le roi le comblera de richesses, il lui donnera sa fille, et il exemptera sa famille de toute charge en Israël. Et David dit aux hommes qui se tenaient près de lui : Que fera-t-on à celui qui frappera ce Philistin et qui ôtera l'opprobre de dessus Israël ? Qui est donc ce Philistin, cet incirconcis, pour insulter les bataillons du Dieu vivant ? Et on lui répéta ces paroles en disant : Voilà ce qu'on fera à celui qui le frappera. Et Eliab, son frère aîné, l'entendit parler à ces gens, et il fut rempli de colère contre David et il lui dit : Pourquoi es-tu venu ici, et à qui as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert ? Je connais ton orgueil et la malice de ton cœur. C'est pour voir la bataille que tu es venu ! Et David répondit : Qu'ai-je donc fait ? N'est-ce pas une [simple] parole ? Et, se détournant de lui, il s'adressa à un autre et fit les mêmes questions ; et les gens lui répondirent comme la première fois. Et les paroles que David avait prononcées furent entendues, et on les rapporta à Saül, qui le fit chercher. Et David dit à Saül : Que le cœur ne défaille à personne à cause de lui ! Ton serviteur ira et combattra contre ce Philistin. Et Saül dit à David : Tu ne peux aller te battre contre ce Philistin, car tu es un jeune garçon, et lui est homme de guerre dès sa jeunesse. Et David dit à Saül : Quand ton serviteur gardait les brebis pour son père, et que le lion ou l'ours venait et emportait une brebis du troupeau, je me mettais à sa poursuite, je le frappais et je l'arrachais de sa gueule et s'il se dressait contre moi, je le saisissais à la mâchoire, je le frappais et le tuais. Même le lion, même l'ours, ton serviteur les a tués, et ce Philistin, cet incirconcis, sera comme l'un d'eux, car il a insulté les bataillons du Dieu vivant. Et David dit : L'Eternel qui m'a délivré du lion et de l'ours, me délivrera aussi de ce Philistin. Et Saül dit à David : Va, et l'Eternel sera avec toi ! Et Saül fit revêtir David de ses habits, et il mit sur sa tête un casque d'airain, et il lui endossa une cuirasse. Et David ceignit l'épée de Saül sur ses habits et voulut marcher, car il n'avait pas encore essayé. Et il dit à Saül : Je ne puis marcher avec tout cela, car je n'y suis pas accoutumé. Et David les ôta de dessus lui et prit son bâton à la main, et il choisit dans le torrent cinq cailloux polis et les mit dans le sac de berger qui lui servait de gibecière, et, sa fronde en main, il s'approcha du Philistin. Et le Philistin s'avançait vers David, et l'homme qui portait son bouclier allait devant lui. Et le Philistin regarda et vit David, et il le méprisa, car il était très jeune, blond et beau de visage. Et le Philistin dit à David : Suis-je un chien, que tu viennes contre moi avec un bâton ! Et le Philistin maudit David par ses dieux. Et le Philistin dit à David : Viens vers moi, que je donne ta chair aux oiseaux des cieux et aux bêtes des champs ! Et David répondit au Philistin : Tu viens à moi avec l'épée, la lance et le javelot ; et moi je viens à toi au nom de l'Eternel. des armées, du Dieu des bataillons d'Israël, que tu as insultés. Aujourd'hui l'Eternel te livrera entre mes mains, je te frapperai et t'ôterai la tête ; aujourd'hui je donnerai les cadavres de l'armée des Philistins aux oiseaux des cieux et aux animaux de la terre. Et toute la terre saura qu'Israël a un Dieu. Et toute cette foule assemblée saura que ce n'est pas par l'épée ou la lance que l'Eternel, délivre. Car la guerre dépend de l'Eternel, et il vous a livrés entre nos mains ! Et le Philistin s'étant levé se mit en marche et s'avança au devant de David, et David se hâta de courir vers le front de bataille à la rencontre du Philistin. Et David porta la main à son sac, y prit une pierre, et il la lança avec la fronde et frappa le Philistin au front, et la pierre s'enfonça dans son front, et il tomba à terre sur la face. Et avec la fronde et avec la pierre David l'emporta sur le Philistin et il le frappa à mort. Or David n'avait pas d'épée. Et David courut et s'arrêta devant le Philistin ; il prit son épée et la tira du fourreau et le fit mourir et lui coupa la tête. Et les Philistins virent que leur homme fort était mort, et ils prirent la fuite. Et les hommes d'Israël et de Juda se levèrent en poussant des cris et poursuivirent les Philistins jusqu'à l'entrée de la vallée et jusqu'aux portes d'Ekron ; les corps des Philistins jonchèrent le chemin de Saaraïm, jusqu'à Gath et jusqu'à Ekron. Et les fils d'Israël revinrent de la poursuite des Philistins et pillèrent leur camp. Et David prit la tête du Philistin et la fit mettre à Jérusalem, et ses armes il les plaça dans sa tente. Et lorsque Saül avait vu David marcher à la rencontre du Philistin, il avait dit à Abner, chef de l'armée : De qui ce jeune homme est-il fils, Abner ? Et Abner répondit : Par ta vie, ô roi, je n'en sais rien. Et le roi dit : Informe-toi de qui est fils ce jeune homme. Et quand David revint après avoir tué le Philistin, Abner le prit et le conduisit devant Saül ; il avait à la main la tête du Philistin. Et Saül lui dit : De qui es-tu fils, jeune homme ? Et David dit : De ton serviteur Isaï, Bethléémite. Et lorsque David eut fini de parler à Saül, l'âme de Jonathan fut liée à l'âme de David, et Jonathan l'aima comme son âme. Et ce jour même Saül le prit chez lui, et ne le laissa pas retourner dans la maison de son père. Et Jonathan fit alliance avec David parce qu'il l'aimait comme son âme. Et il ôta le manteau qu'il portait et le donna à David, ainsi que ses vêtements, même son épée, son arc et sa ceinture. Et David sortait en campagne ; partout où Saül l'envoyait, il se montrait habile, et Saül le mit à la tête des gens de guerre ; et il était bien vu de tout le peuple, même des serviteurs de Saül. Et quand ils firent leur entrée, quand David revint après qu'il eut tué le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d'Israël, en chantant et en dansant, au-devant du roi Saül, avec des tambourins et des triangles, et avec des cris de joie ; et les femmes en dansant se répondaient les unes aux autres et disaient : Saül a frappé ses mille Et David ses dix mille. Et Saül fut très irrité, et cela lui déplut, et il dit : On en donne dix mille à David et à moi on donne les mille ! Il ne lui manque plus que la royauté. Et Saül voyait David de mauvais œil, à partir de ce jour. Dès le lendemain, un mauvais esprit [envoyé] de Dieu saisit Saül, et il se démenait au milieu de sa maison, et David jouait jour après jour, et Saül avait sa lance à la main. Et Saül brandit sa lance en disant : Je frapperai David et la paroi. Mais David esquiva le coup par deux fois. Et Saül craignait David, parce que l'Eternel était avec David et s'était retiré de lui. Et Saül l'éloigna de lui et le fit chef de mille hommes, et David sortait et rentrait à la vue du peuple ; et David se montrait habile en toute circonstance, et l'Eternel était avec lui. Et Saül vit qu'il était très habile, et il le redoutait. Et tout Israël et Juda aimaient David, parce qu'il rentrait et sortait sous leurs yeux. Et Saül dit à David : Voici ma fille aînée Mérab ; c'est elle que je te donnerai pour femme ; seulement sois-moi un vaillant homme et combats les combats de l'Eternel. Et Saül se disait : Que ma main ne soit pas sur lui, mais que la main des Philistins soit sur lui ! Et David dit à Saül : Qui suis-je, et quelle est ma position, la famille de mon père en Israël, pour que je devienne le gendre du roi ? Et il arriva qu'au temps où Mérab, fille de Saül, devait être donnée à David, elle fut donnée pour femme à Adriel, de Méhola. Et Mical, fille de Saül, aimait David, et on le rapporta à Saül et cela lui plut. Et Saül se dit : Je la lui donnerai, afin qu'elle lui soit en piège et que la main des Philistins soit sur lui. Et Saül dit à David : Aujourd'hui, pour la seconde fois, tu peux devenir mon gendre. Et Saül donna cet ordre à ses serviteurs : Parlez confidentiellement à David, et dites-lui : Voici, le roi t'a pris en affection, et tous ses serviteurs t'aiment ; maintenant deviens gendre du roi. Et les serviteurs de Saül firent entendre ces paroles à David ; et David dit : Est-ce peu de chose à vos yeux que de devenir le gendre du roi ? Moi, je suis un homme pauvre et de peu d'importance. Et les serviteurs de Saül lui rapportèrent ce qu'avait répondu David. Et Saül dit : Vous parlerez ainsi à David : Le roi ne demande pas d'autre dot que cent prépuces de Philistins, pour tirer vengeance de ses ennemis. Et Saül pensait faire tomber David par les mains des Philistins. Et les serviteurs de Saül rapportèrent ces paroles à David, et David agréa de devenir ainsi gendre du roi. Et le temps fixé n'était pas achevé, que David se mit en marche avec ses gens, et tua aux Philistins deux cents hommes ; et David apporta leurs prépuces et les remit au complet au roi, pour devenir le gendre du roi ; et Saül lui donna sa fille Mical pour femme. Et Saül vit et comprit que l'Eternel était avec David, et Mical, fille de Saül, l'aimait. Et Saül continua à craindre David encore davantage, et Saül fut hostile à David toute sa vie. Et les chefs des Philistins faisaient des campagnes, et à chaque fois David était de tous les officiers de Saül le plus heureux, et son nom devint très célèbre. Et Saül parla à Jonathan, son fils, et à tous ses serviteurs, de faire mourir David ; et Jonathan, fils de Saül, était fort affectionné à David ; et Jonathan en informa David, disant : Saül, mon père, cherche à te faire mourir ; et maintenant prends garde à toi demain au matin ; tiens-toi à l'écart et cache-toi. Et moi, je sortirai et me tiendrai à côté de mon père dans le champ où tu seras ; moi, je parlerai de toi à mon père, et je verrai ce qui en sera, et je te le ferai savoir. Et Jonathan parla favorablement de David à Saül son père, et lui dit : Que le roi ne pèche pas contre son serviteur, contre David, car il n'a pas péché à ton égard ; et même ce qu'il t'a fait t'a été fort utile. Il a exposé sa vie et frappé le Philistin, et l'Eternel a opéré une grande délivrance pour tout Israël. Tu l'as vu et tu t'en es réjoui. Pourquoi pécherais-tu contre le sang innocent, en faisant mourir David sans raison ? Et Saül écouta la voix de Jonathan, et Saül jura, en disant : L'Eternel est vivant ! il ne mourra pas. Et Jonathan appela David, et Jonathan lui rapporta toutes ces paroles ; et Jonathan ramena David vers Saül, et il se tint en sa présence comme auparavant. Et la guerre ayant recommencé, David sortit pour combattre les Philistins et il leur fit subir une grand défaite, et ils s'enfuirent devant lui. Et le mauvais esprit de l'Eternel fut sur Saül, et il était assis dans sa maison, sa lance à la main ; et David jouait de la harpe. Et Saül chercha à frapper de sa lance David et la paroi, et David esquiva le coup, et la lance frappa la paroi. Et David s'enfuit et s'échappa cette nuit-là. Et Saül envoya des gens à la maison de David pour s'assurer de lui et le faire mourir au matin. Et Mical, femme de David, le lui apprit en disant : Si tu ne te sauves cette nuit, demain tu es mort. Et Mical fit descendre David par la fenêtre, et il s'enfuit et échappa. Et Mical prit le théraphim, et le plaça dans le lit ; et elle mit une peau de chèvre à l'endroit de sa tête et le couvrit d'un vêtement. Et Saül envoya des gens pour prendre David, et elle dit : Il est malade. Et Saül renvoya des gens pour voir David, en disant : Apportez-le moi dans le lit, afin que je le fasse mourir. Et quand les envoyés arrivèrent, c'était le théraphim qui était dans le lit, et il y avait une peau de chèvre à l'endroit de sa tête. Et Saül dit à Mical : Pourquoi m'as-tu ainsi trompé, et as-tu fait échapper mon ennemi ? Et Mical dit à Saül : Il m'a dit : Laisse-moi partir, pourquoi te tuerais-je ? Et David s'enfuit et échappa, et il se rendit chez Samuel à Rama, et lui raconta tout ce que Saül lui avait fait. Et ils allèrent, lui et Samuel, demeurer à Najoth. Et on le fit savoir à Saül, en disant : David est à Najoth, en Rama. Et Saül envoya des gens pour prendre David ; et ils virent la troupe des prophètes qui prophétisaient, et Samuel se tenait là présidant sur eux ; et l'Esprit de Dieu saisit les envoyés de Saül, et ils prophétisèrent eux aussi. Et on le fit savoir à Saül, et il envoya d'autres gens, et ils se mirent eux aussi à prophétiser. Et Saül en envoya encore pour la troisième fois, et ils prophétisèrent eux aussi. Et Saül alla lui aussi à Rama ; et quand il fut arrivé à la grande citerne qui est à Sécou, il demanda : Où sont Samuel et David ? Et on lui dit : Ils sont à Najoth en Rama. Et il se dirigea vers Najoth en Rama, et l'Esprit de Dieu le saisit lui aussi, et continuant son chemin il prophétisait jusqu'à ce qu'il arriva à Najoth en Rama. Et il ôta lui aussi ses vêtements, et il prophétisa, lui aussi, devant Samuel ; et il resta gisant nu à terre tout ce jour-là et toute la nuit. C'est pourquoi l'on dit Saül est-il aussi parmi les prophètes ? Et David s'enfuit de Najoth en Rama et il se présenta à Jonathan et lui dit : Qu'ai-je fait ? Quel est mon tort et quel est mon péché à l'égard de ton père, pour qu'il en veuille à ma vie ? Et Jonathan lui dit : A Dieu ne plaise ! tu ne mourras point. Voici, mon père ne fait aucune chose, grande ou petite, sans m'en faire part ; pourquoi mon père me cacherait-il celle-là ? Il n'en est rien. Et David jura encore et dit : Ton père sait bien que j'ai trouvé grâce à tes yeux, et il se sera dit : Que Jonathan ne le sache pas, de peur que cela ne le chagrine ! Mais l'Eternel, est vivant et ton âme est vivante : Il n'y a qu'un pas entre moi et la mort. Et Jonathan dit à David : Que voudrais-tu ? Je te le ferai. Et David dit à Jonathan : Voici, demain c'est la nouvelle lune ; je devrais m'asseoir avec le roi pour le repas ; laisse-moi partir, et je me cacherai dans la campagne jusqu'au troisième soir. Si ton père demande compte de mon absence, tu lui diras : David m'a instamment demandé de courir à Bethléem, sa ville, parce que c'est le sacrifice annuel pour toute la famille. S'il dit ainsi : C'est bien ! il n'y a pas de danger pour ton serviteur ; mais s'il se met en colère, sache que le mal qu'il veut me faire est bien résolu. Et use de bonté envers ton serviteur, puisque tu as fait alliance au nom de l'Eternel avec ton serviteur. Et s'il y a quelque faute en moi, tue-moi toi-même ; pourquoi me mènerais-tu à ton père ? Et Jonathan dit : Loin de toi cette pensée, car si j'apprends vraiment que mon père a résolu ta perte et que je ne te le fasse pas savoir... ! Et David dit à Jonathan : Qui m'informera de cela ou de ce que ton père aura pu dire de fâcheux ? Et Jonathan dit à David : Viens, sortons dans les champs. Et ils sortirent tous deux aux champs. Et Jonathan dit à David : Eternel, Dieu d'Israël, quand j'aurai sondé mon père à cette heure-ci, demain ou après-demain, et si cela va bien pour David, et que je n'envoie pas vers toi pour t'en informer, que l'Eternel fasse ainsi à Jonathan et qu'ainsi il y ajoute ! Si mon père trouve bon de te faire du mal, je t'en informerai, et je te ferai partir, et tu t'en iras en sûreté ; et que l'Eternel soit avec toi, comme il a été avec mon père ! Et n'est-ce pas, si je suis encore vivant, n'est-ce pas, tu useras envers moi de la bonté de l'Eternel ; et je ne mourrai pas ; et tu ne retireras point ta bonté de ma famille à jamais, pas même lorsque l'Eternel retranchera chacun des ennemis de David de dessus la face de la terre. Et Jonathan traita avec la maison de David, disant : Que l'Eternel tire vengeance des ennemis de David ! Et Jonathan adjura encore David par l'amour qu'il lui portait, car il l'aimait comme son âme. Et Jonathan lui dit : C'est demain la nouvelle lune, et on remarquera ton absence ; car ta place sera vide ; tu attendras trois jours, et tu descendras promptement et tu viendras au lieu où tu t'étais caché au jour de l'affaire ; et tu resteras près de la pierre d'Ezel. Et moi je tirerai trois flèches, de ce côté, comme si je visais à un but. Et voici j'enverrai un jeune homme, en lui disant : Va, trouve les flèches. Si je dis au jeune homme : Voici, les flèches sont en deçà de toi, prends-les ! alors viens, car tout va bien pour toi, et il n'y a rien à craindre ; l'Eternel est vivant. Et si je dis à l'enfant : Voici, les flèches sont au-delà de toi ! alors va-t'en, car l'Eternel te fait partir. Et quant à la parole que nous avons prononcée, moi et toi, voici l'Eternel est entre moi et toi à jamais. Et David se cacha dans la campagne. Et la nouvelle lune vint, et le roi prit place à table pour manger. Et le roi s'assit comme d'habitude sur son siège, sur le siège qui était contre la paroi ; et Jonathan se leva et Abner s'assit à côté de Saül ; et la place de David resta vide. Et Saül ne dit rien ce jour-là, car il se disait : C'est un accident ; il n'est pas pur ; certainement il n'est pas pur. Et le lendemain, second jour de la nouvelle lune, comme la place de David était vide, Saül dit à Jonathan son fils : Qu'y a-t-il que le fils d'Isaï n'est venu au repas ni hier, ni aujourd'hui ? Et Jonathan répondit à Saül : David m'a demandé une permission pour aller jusqu'à Bethléem. Il a dit : Laisse-moi aller, je te prie, car nous avons un sacrifice de famille à la ville, et mon frère m'a commandé de m'y rendre ; et maintenant, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, je m'y rendrai promptement et verrai mes frères. C'est pour cela qu'il n'est pas venu à la table du roi. Et Saül se mit en colère contre Jonathan et lui dit : Fils de femme pervertie et rebelle, ne sais-je pas que tu as fait choix du fils d'Isaï, à ta honte et à la honte de la nudité de ta mère ? Car, aussi longtemps que le fils d'Isaï vivra sur la terre, tu ne seras établi, ni toi ni ta royauté. Et maintenant envoie-le prendre, et qu'on me l'amène, car il est digne de mort. Et Jonathan répondit à Saül son père, et lui dit : Pourquoi mourrait-il ? Qu'a-t-il fait ? Et Saül brandit sa lance contre lui pour le frapper ; et Jonathan connut que c'était chose arrêtée chez son père de faire mourir David. Et Jonathan se leva de table dans une grande colère, et il ne prit point part au repas du second jour de la nouvelle lune ; car il était affligé à cause de David, parce que son père l'avait outragé. Et le lendemain Jonathan sortit aux champs au lieu convenu avec David, et il avait avec lui un petit garçon. Et il dit à son garçon : Cours, trouve les flèches que je vais tirer ! Le garçon courut, et il tira une flèche de manière à le dépasser. Et le garçon arriva à l'endroit où était la flèche que Jonathan avait tirée, et Jonathan cria après le garçon et dit : La flèche n'est-elle pas plus loin que toi ? Et Jonathan cria après le garçon : Vite, dépêche-toi, ne t'arrête pas ! Et le garçon de Jonathan ramassa la flèche et vint vers son maître. Et le garçon ne savait rien ; il n'y avait que Jonathan et David qui sussent la chose. Et Jonathan donna ses armes au garçon qui était avec lui, et il lui dit : Va, porte-les à la ville ! Le garçon parti, David se leva du côté du midi et se jeta la face contre terre et s'inclina trois fois. Et ils s'embrassèrent l'un l'autre et pleurérent l'un sur l'autre tellement que David pleura abondamment. Et Jonathan dit à David : Va en paix, maintenant que nous avons juré l'un et l'autre, au nom de l'Eternel, en disant : Que l'Eternel soit entre moi et toi, entre ma postérité et ta postérité à jamais ! Et David se rendit à Nob, vers Ahimélec le sacrificateur ; et Ahimélec accourut effrayé au-devant de David et lui dit : Pourquoi es-tu seul et n'y a-t-il personne avec toi ? Et David répondit à Ahimélec le sacrificateur : Le roi m'a chargé d'une affaire et m'a dit : Que personne ne sache rien de l'affaire pour laquelle je t'envoie et de l'ordre que je t'ai donné. Quant à mes gens, je leur ai indiqué tel et tel endroit. Et maintenant qu'as-tu sous la main ? Donne-moi cinq pains, ou ce qui se trouvera. Et le sacrificateur répondit à David en disant : Je n'ai point de pain ordinaire sous la main, mais il y a du pain consacré, pourvu que tes gens se soient abstenus de femmes. Et David répondit au sacrificateur et lui dit : Il y a trois jours que nous n'avons pas de femmes ; quand je suis sorti, les vases des jeunes gens étaient saints ; et si l'expédition est profane, ne sera-t-elle pas aujourd'hui sanctifiée par le vase ? Et le sacrificateur lui donna du pain consacré, car il n'y avait là d'autre pain que du pain de proposition, qu'on avait enlevé de devant l'Eternel pour être remplacé par du pain chaud au moment où on l'enlevait. Et il se trouvait là en ce jour un des serviteurs de Saül, retenu devant l'Eternel. Son nom était Doëg l'Edomite ; il était le chef des bergers de Saül. Et David dit à Ahimélec : N'y a-t-il pas ici sous ta main une lance ou une épée car je n'ai pas même emporté mon épée ou mes armes, parce que l'affaire du roi était pressée. Le sacrificateur dit : Il y a l'épée de Goliath, le Philistin, que tu as tué dans la vallée des Térébinthes ; la voilà, enveloppée dans un drap, derrière l'éphod ; si tu la veux prendre, prends-la, car il n'y en a pas d'autre ici. Et David dit : Elle n'a pas sa pareille ; donne-la moi. Et David se leva et s'enfuit ce jour-là de devant Saül, et il vint chez Akis, roi de Gath. Et les serviteurs d'Akis lui dirent : Celui-ci n'est-il pas David, le roi du pays ? N'est-ce pas sur lui qu'on chantait dans les chœurs : Saül a frappé ses mille Et David ses dix mille ? Et David prit à cœur ces propos et il eut grand peur d'Akis, roi de Gath ; et il dissimula son bon sens devant eux et il faisait l'insensé entre leurs mains ; il marquait les battants des portes et il laissait couler sa salive sur sa barbe. Et Akis dit à ses serviteurs : Vous voyez bien que cet homme est fou ; pourquoi me l'avez-vous amené ? Est-ce que je manque de fous, moi, que vous m'ayez amené celui-ci pour faire le fou devant moi ? Doit-il entrer dans ma maison ? Et David partit de là et se sauva dans la caverne d'Adullam. Et ses frères et toute la maison de son père l'apprirent et descendirent là vers lui. Et tous les hommes qui étaient dans la peine, et tous ceux qui avaient des créanciers, et tous ceux qui étaient mécontents, s'assemblèrent auprès de lui et il devint leur chef ; et il y eut avec lui environ quatre cents hommes. Et David s'en alla de là à Mitspé de Moab ; et il dit au roi de Moab : Permets que mon père et ma mère se retirent chez vous, jusqu'à ce que je sache ce que Dieu fera de moi. Et il les amena devant le roi de Moab, et ils demeurèrent chez lui tout le temps que David resta dans son lieu fort. Et Gad le prophète dit à David : Ne reste pas dans ce lieu fort ; va et te rends au pays de Juda. Et David alla et se rendit à la forêt de Héreth. Et Saül apprit qu'on savait où étaient David et les gens qui étaient avec lui. Et Saül était assis à Guibéa, sous le tamarisque, sur la hauteur ; et il avait sa lance à la main, et tous ses serviteurs se tenaient près de lui. Et Saül dit à ses serviteurs qui se tenaient près de lui : Ecoutez, Benjamites ! Le fils d'Isaï vous donnera-t-il aussi à vous tous des champs et des vignes ? Fera-t-il de vous tous des chefs de milliers et chefs de centaines, que vous vous soyez tous ligués contre moi et que personne ne me déclare que mon fils a traité avec le fils dIsaï, et que nul de vous ne s'en chagrine pour moi et ne me déclare que mon fils a soulevé mon serviteur contre moi, pour me dresser des embûches, comme il le fait aujourd'hui ? Et Doëg l'Edomite, qui se tenait là avec les serviteurs de Saül, répondit et dit : J'ai vu le fils d'Isaï venir à Nob, vers Ahimélec, fils d'Ahitub. Et il a consulté pour lui l'Eternel, et lui a donné des vivres, et il lui a donné l'épée de Goliath le Philistin. Et le roi fit appeler Ahimélec, fils d'Ahitub, le sacrificateur, et toute la maison de son père, les sacrificateurs, qui étaient à Nob ; et ils vinrent tous vers le roi. Et Saül dit : Ecoute, fils d'Ahitub ! Et il dit : Me voici, mon seigneur ! Et Saül lui dit : Pour-quoi vous êtes-vous ligués contre moi, toi et le fils d'Isaï ? Tu lui as donné du pain et une épée, et tu as consulté Dieu pour lui, pour qu'il se soulève contre moi et me dresse des embûches comme il le fait aujourd'hui. Et Ahimélec répondit au roi et dit : Et qui d'entre tous tes serviteurs est comme David, fidèle, gendre du roi, ton serviteur intime et considéré dans ta maison ? Est-ce aujourd'hui que j'ai commencé à consulter Dieu pour lui ? Loin de moi d'avoir fait cela ! Que le roi n'impute pas à ton serviteur une [chose qui mettrait en cause] toute la maison de mon père, car ton serviteur n'a rien su de tout ceci, ni peu ni beaucoup. Et le roi dit : Tu mourras certainement, Ahimélec, toi et toute la maison de ton père ! Et le roi dit aux gardes qui se tenaient près de lui : Tournez-vous, et mettez à mort les sacrificateurs de l'Eternel, parce que eux aussi s'entendent avec David, et parce qu'ils savaient qu'il était en fuite, et ne m'en ont pas informé. Et les serviteurs du roi ne voulurent pas porter la main sur les sacrificateurs de l'Eternel. Et le roi dit à Doëg : Toi, tourne-toi et frappe les sacrificateurs. Et Doëg l'Edomite se tourna et frappa, lui, les sacrificateurs. Et il mit à mort en ce jour quatre-vingt-cinq hommes portant l'éphod de lin. Et Saül frappa encore du tranchant de l'épée Nob, la ville des sacrificateurs, hommes, femmes, enfants, nourrissons, bœufs, ânes, brebis, tout au tranchant de l'épée. Et il s'échappa un fils d'Ahimélec, fils d'Ahitub, qui se nommait Abiathar : il se réfugia auprès de David. Et Abiathar raconta à David que Saül avait tué les sacrificateurs de l'Eternel. Et David dit à Abiathar : Je savais bien en ce jour-là que Doëg l'Edomite, qui était là, ne manquerait pas d'en informer Saül. C'est moi qui suis cause de la mort de toute la maison de ton père. Reste avec moi, ne crains rien, car qui cherche ma vie cherche ta vie ; tu seras bien gardé auprès de moi. Et on vint dire à David : Voici, les Philistins ont attaqué Kéila et ils pillent les aires. Et David consulta l'Eternel en disant : Irai-je et battrai-je ces Philistins ? Et l'Eternel dit à David : Va, tu battras les Philistins et tu délivreras Kéila. Et les hommes de David lui dirent : Voici, nous-mêmes ici en Juda sommes dans la crainte ; irions-nous bien à Kéila contre les troupes rangées des Philistins ? Et David consulta encore l'Eternel, et l'Eternel lui répondit et dit : Lève-toi, descends à Kéila, car je livre les Philistins entre tes mains. Et David alla avec ses hommes à Kéila et il attaqua les Philistins ; et il emmena leurs troupeaux, et leur fit éprouver une grande défaite ; et David délivra les habitants de Kéila. Et quand Abiathar, fils d'Ahimélec, s'enfuit vers David à Kéila, l'éphod était tombé entre ses mains. Et on fit savoir à Saül que David était venu à Kéila et Saül dit : Dieu l'a rejeté [et livré] entre mes mains, car il est venu s'enfermer dans une ville à portes et barres. Et Saül convoqua tout le peuple pour la guerre, afin de descendre à Kéila et d'assiéger David et ses hommes. Et David sut que c'était à lui que Saül en voulait, et il dit à Abiathar le sacrificateur : Apporte l'éphod ! Et David dit : Eternel, Dieu d'Israël, ton serviteur a appris que Saül cherche à entrer à Kéila, pour détruire la ville à cause de moi. Les hommes de Kéila me livreront-ils en sa main ? Saül descendra-t-il, comme ton serviteur l'a entendu dire ? Eternel, Dieu d'Israël, déclare-le, je te prie, à ton serviteur ! Et l'Eternel dit : Il descendra. Et David dit : Les hommes de Kéila me livreront-ils, moi et mes hommes, entre les mains de Saül ? Et l'Eternel dit : Ils [vous] livreront. Et David se leva avec ses gens, environ six cents hommes, et ils sortirent de Kéila, et allaient et venaient à l'aventure. Et on fit savoir à Saül que David s'était échappé de Kéila, et il renonça à cette expédition. Et David demeura au désert, dans des lieux forts, et il resta dans la montagne du désert de Ziph ; et Saül le cherchait continuellement, et Dieu ne le livra pas entre ses mains. Et David vit que Saül s'était mis en campagne pour chercher sa vie, et il resta dans le désert de Ziph, dans la forêt. Et Jonathan, fils de Saül, se leva et vint vers David dans la forêt ; et il fortifia sa main en Dieu. Et il lui dit : Ne crains pas, car la main de Saül mon père ne t'atteindra pas toi, tu régneras sur Israël, et moi je serai le second après toi ; et Saül mon père le sait bien aussi. Et ils firent tous deux alliance devant l'Eternel, et David resta dans la forêt, et Jonathan s'en alla dans sa maison. Et les Ziphiens montèrent vers Saül à Guibéa et dirent : David ne se tient-il pas caché parmi nous dans des lieux forts, dans la forêt, sur la colline de Hakila qui est au midi de la lande ? Et maintenant, puisque c'est tout le désir de ton âme, ô roi, de descendre, descends, et à nous de le livrer entre les mains du roi. Et Saül dit : Soyez bénis par l'Eternel, de ce que vous avez eu pitié de moi ! Allez donc, informez-vous encore mieux, et sachez et voyez le lieu où il se trouve, où il pose son pied, qui l'a vu là ; car on m'a dit qu'il est très rusé. Et voyez et sachez toutes les retraites où il se cache ; et vous reviendrez vers moi pour me donner des informations sûres, et j'irai avec vous ; et s'il est dans le pays, je le découvrirai parmi tous les milliers de Juda. Et ils se levèrent et allèrent à Ziph avant Saül ; et David et ses hommes étaient au désert de Maon, dans la plaine au midi de la lande. Et Saül partit avec ses hommes à la recherche [de David] ; et on en informa David, qui descendit du rocher et resta dans le désert de Maon ; et Saül l'apprit et poursuivit David dans le désert de Maon. Et Saül marchait d'un côté de la montagne, et David, avec ses hommes, de l'autre côté de la montagne ; et comme David se hâtait pour échapper à Saül et que Saül et ses hommes cernaient David et ses hommes pour s'emparer d'eux, un messager arriva vers Saül en disant : Hâte-toi de venir, car les Philistins ont fait invasion dans le pays. Et Saül revint de la poursuite de David, et marcha à la rencontre des Philistins. C'est pourquoi l'on nomma ce lieu : Rocher d'évasion. Et David monta de là et s'établit dans les lieux forts d'En-Guédi. Et comme Saül revenait de la poursuite des Philistins, on vint lui dire : Voici, David est au désert d'En-Guédi. Et Saül prit trois mille hommes choisis de tout Israël, et il alla à la recherche de David et de ses gens sur les rochers des Bouquetins. Et il arriva aux parcs des brebis près de la route ; il y avait là une caverne, et Saül y entra pour se couvrir les pieds ; et David et ses hommes étaient au fond de la caverne. Et les hommes de David lui dirent. Voici le jour où l'Eternel te dit : Je livre ton ennemi entre tes mains ; fais-lui ce qu'il te plaira. Et David se leva et coupa à la dérobée le coin du manteau de Saül. Et après cela le cœur lui battit, de ce qu'il avait coupé le pan du manteau de Saül. Et il dit à ses hommes : Que l'Eternel me préserve de faire une telle chose à mon seigneur, à l'oint de l'Eternel, que de porter ma main sur lui ! car il est l'oint de l'Eternel. Et David réprima ses hommes par ses paroles et ne leur permit pas de se jeter sur Saül. Et Saül se leva pour sortir de la caverne et continua son chemin. Et après cela, David se leva et sortit de la caverne, et il cria après Saül : Mon seigneur le roi ! Et Saül regarda derrière lui, et David s'inclina le visage contre terre et se prosterna. Et David dit à Saül : Pourquoi écouterais-tu les paroles de gens qui disent : Voici, David cherche à te faire du mal ! Voici en ce jour tes yeux ont vu que l'Eternel t'a aujourd'hui livré entre mes mains dans la caverne. On parlait de te tuer, mais je t'ai épargné, et j'ai dit : Je ne porterai pas la main sur mon seigneur, car il est l'oint de l'Eternel. Vois donc, mon père, vois dans ma main le coin de ton manteau. Puisque j'ai coupé le coin de ton manteau et que je ne t'ai pas tué, sache et vois qu'il n'y a dans ma conduite ni méchanceté ni révolte et que je n'ai aucun tort envers toi. Et toi, tu fais la chasse à ma vie pour me l'ôter. Que l'Eternel soit juge entre moi et toi, et que l'Eternel me venge de toi ; mais ma main ne sera pas sur toi. Comme le dit le vieux proverbe : Des méchants vient la méchanceté, et ma main ne sera pas sur toi. Après qui le roi d'Israël s'est-il mis en marche ? Qui poursuis-tu ? Un chien mort, une puce ! L'Eternel sera arbitre et jugera entre moi et toi ! Qu'il voie et qu'il défende ma cause, et par sa sentence me délivre de ta main ! Et lorsque David eut fini d'adresser ces paroles à Saül, Saül dit : Est-ce ta voix, mon fils David ? Et Saül éleva la voix et pleura. Et il dit à David : Tu es plus juste que moi, car toi tu m'as rendu le bien, et moi je t'ai rendu le mal. Tu as montré aujourd'hui que tu agis avec bonté envers moi : l'Eternel m'a livré entre tes mains et tu ne m'as pas tué. Si quelqu'un rencontre son ennemi, le laisse-t-il poursuivre en paix sa route ? Que l'Eternel te fasse du bien en retour de ce que tu m'as fait en ce jour. Et maintenant voici, je sais que tu seras roi et que la royauté d'Israël demeurera dans ta main. Et maintenant jure-moi par l'Eternel que tu ne détruiras pas ma postérité après moi, et que tu n'effaçeras pas mon nom de la maison de mon père. Et David le jura à Saül ; et Saül s'en alla dans sa maison, et David et ses hommes montèrent au lieu fort. Et Samuel mourut, et tout Israël s'assembla et mena deuil sur lui, et on l'enterra chez lui à Rama. Et David se leva et descendit au désert de Paran Et il y avait à Maon un homme qui avait son bien au Carmel ; et cet homme était fort riche ; il avait trois mille brebis et mille chèvres, et il se trouvait au Carmel pour la tonte de ses brebis. Le nom de cet homme était Nabal, et celui de sa femme Abigaïl ; c'était une femme intelligente et belle, et l'homme était dur et méchant ; et il faisait à sa tête. Et David apprit au désert que Nabal tondait ses brebis. Et David envoya dix jeunes gens, et David dit à ces jeunes gens : Montez au Carmel, et allez chez Nabal et saluez-le de ma part. Et vous lui parlerez ainsi : Bonne vie ! Tu vas bien, ta maison va bien, toutes tes affaires vont bien. Et maintenant j'ai entendu que tu as les tondeurs. Or tes bergers ont été avec nous, nous ne les avons point molestés et rien du troupeau ne leur a manqué pendant tout le temps qu'ils ont été au Carmel. Demande à tes serviteurs et ils te le diront. Que ces jeunes gens trouvent donc grâce à tes yeux, car nous sommes venus en un jour de fête. Donne, je te prie, ce qui se trouvera sous ta main à tes serviteurs et à ton fils David. Et les jeunes gens de David vinrent et dirent à Nabal toutes ces paroles au nom de David et ils attendirent. Et Nabal répondit aux serviteurs de David et dit : Qui est David, et qui est le fils d'Isaï ? De nos jours ils sont nombreux les serviteurs qui décampent de chez leurs maîtres. Et je prendrais mon pain et mon eau et ma viande que j'ai préparés pour mes tondeurs, et je les donnerais à des gens qui viennent je ne sais d'où ! Et les serviteurs de David repartirent et revinrent raconter à David toutes ces choses. Et David dit à ses hommes : Ceignez chacun son épée ! Et ils ceignirent chacun son épée. Et David aussi ceignit son épée ; et il monta avec lui environ quatre cents hommes ; et il en resta deux cents auprès des bagages. Et Abigaïl, femme de Nabal, fut informée par un des serviteurs qui lui dit : Voici, David a envoyé du désert des messagers pour saluer notre maître, et il s'est emporté contre eux. Et pourtant ces gens ont été très bons pour nous ; ils ne nous ont point molestés, et rien ne nous a manqué tout le temps que nous avons cheminé avec eux, lorsque nous étions dans la campagne. Ils ont été pour nous un rempart, et nuit et jour, tout le temps que nous avons été avec eux gardant les troupeaux. Et maintenant réfléchis et vois ce que tu as à faire ; le malheur est certain pour notre maître et pour toute sa maison, et il est trop mauvais pour qu'on puisse lui parler. Et Abigail se hâta et prit deux cents pains et deux outres de vin et cinq moutons apprêtés, et cinq mesures de grain rôti, et cent tourteaux de raisins secs et deux cents gâteaux de figues, qu'elle chargea sur des ânes. Et elle dit à ses serviteurs : Passez devant moi ; je vous suis. Et elle ne dit rien à Nabal, son mari. Et comme, montée sur un âne, elle descendait la montagne par un endroit couvert, voici David et ses hommes descendaient en face d'elle, et elle les rencontra. Et David avait dit : C'est donc pour rien que j'ai surveillé tout ce que cet homme a dans le désert, et que rien n'a été enlevé de tout ce qu'il possède ; il me rend le mal pour le bien ! Que Dieu traite ainsi les ennemis de David et qu'ainsi il y ajoute, si jusqu'au lever du jour, je laisse subsister de tout ce qui est à lui un seul homme ! Et lorsque Abigaïl vit David, elle se hâta de descendre de son âne, et se jetant sur sa face devant David, elle se prosterna contre terre. Et elle se jeta à ses pieds, et dit : A moi, mon seigneur, est la faute. Permets à ta servante de te parler, et écoute les paroles de ta servante. Que mon seigneur ne prenne pas garde à cet homme de rien, Nabal, car il est ce que son nom indique ; Nabal est son nom, et il y a chez lui de la folie ; et moi, ta servante, je n'ai pas vu les jeunes gens que mon seigneur a envoyés. Et maintenant, mon seigneur, aussi vrai que l'Eternel est vivant et que ton âme est vivante, l'Eternel t'a préservé d'en venir à verser le sang et de te faire justice toi-même. Et maintenant, que tes ennemis et ceux qui veulent du mal à mon seigneur soient comme Nabal ! Et maintenant, ce présent que ta servante apporte à mon seigneur, donne-le aux jeunes gens qui suivent mon seigneur. Veuille pardonner l'offense de ta servante, car l'Eternel certainement rendra stable la maison de mon seigneur, car mon seigneur soutient les guerres de l'Eternel, et le mal ne se trouvera pas chez toi, tout le temps de ta vie. S'il s'élève quelqu'un pour te poursuivre et chercher ta vie, la vie de mon seigneur sera gardée dans l'écrin des vivants auprès de l'Eternel ton Dieu, et la vie de tes ennemis, il la mettra dans la fronde et il la lancera au loin. Et lorsque l'Eternel aura accompli pour mon seigneur tout le bien qu'il t'a promis, et qu'il t'aura établi comme chef sur Israël, ce ne sera pas une cause de faiblesse ou de remords pour mon seigneur que d'avoir répandu du sang sans motif et de s'être fait justice lui-même. Et l'Eternel fera du bien à mon seigneur et tu te souviendras de ta servante. Et David dit à Abigaïl : Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui en ce jour, t'a envoyée à ma rencontre. Et béni soit ton bon sens et bénie sois-tu, toi qui m'as empêché en ce jour de répandre du sang et de me faire justice moi-même. Autrement l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui m'a empêché de te faire du mal, est vivant que, si tu ne t'étais pas hâtée de venir à ma rencontre, il ne serait rien resté à Nabal, pas même un seul homme, jusqu'au lever du jour. Et David prit de sa main ce qu'elle lui avait apporté, et lui dit : Retourne en paix dans ta maison ; vois, j'ai écouté ta voix et j'ai eu égard à toi. Et Abigaïl revint vers Nabal, et voici, il faisait dans sa maison un festin comme un festin de roi, et le cœur de Nabal était joyeux et il était complètement ivre ; elle ne lui dit rien, ni peu, ni beaucoup, jusqu'au lever du jour. Et au matin, quand l'ivresse de Nabal fut passée, sa femme lui raconta ces choses, et son cœur fut mortellement frappé au-dedans de lui et il devint comme une pierre. Et environ dix jours après, l'Eternel frappa Nabal, et il mourut. Et David apprit que Nabal était mort, et il dit : Béni soit l'Eternel qui a pris en main ma cause dans l'outrage que m'avait fait Nabal et qui a empêché son serviteur de faire le mal ! et l'Eternel a fait retomber la méchanceté de Nabal sur sa tête. Et David envoya vers Abigaïl pour lui proposer de devenir sa femme. Et les serviteurs de David vinrent auprès d'Abigaïl au Carmel et lui parlèrent ainsi : David nous a envoyés vers toi afin de te prendre pour sa femme. Et elle se leva et se prosterna contre terre et dit : Voici, ta servante sera une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur. Et aussitôt Abigaïl se leva en hâte et monta sur un âne, et cinq de ses jeunes filles l'accompagnaient, et elle suivit les messagers de David, et devint sa femme. Et David prit aussi Ahinoam de Jizréel, et toutes les deux furent ses femmes. Et Saül avait donné Mical, sa fille, femme de David, à Palti, fils de Laïs, qui était de Gallim. Et les Ziphiens vinrent auprès de Saül à Guibéa, et dirent : David n'est-il pas caché sur la hauteur de Hakila, en face de la lande ? Et Saül se leva et descendit au désert de Ziph, ayant avec lui trois mille hommes d'élite d'Israël, pour chercher David au désert de Ziph. Et Saül campa sur la hauteur de Hakila, en face de la lande, près du chemin, et David se tenait au désert, et il vit que Saül était venu à sa recherche au désert ; et David envoya des espions et il connut que Saül était réellement arrivé. Et David se leva et vint au lieu où Saül était campé, et David vit la place où couchait Saül, avec Abner, fils de Ner, chef de son armée. Et Saül était couché dans le parc des chars et le peuple campait autour de lui. Et David prit la parole et dit à Ahimélec le Héthien et à Abisaï, fils de Tséruja et frère de Joab : Qui descendra avec moi vers Saül au camp ? Et Abisaï dit : Moi, je descendrai avec toi. Et David et Abisaï arrivèrent de nuit vers la troupe, et voici, Saül était couché et dormait dans le parc des chars, et sa lance était plantée en terre à son chevet ; et Abner et la troupe étaient couchés autour de lui. Et Abisaï dit à David : Dieu a livré aujourd'hui tes ennemis entre tes mains ; et maintenant laisse-moi le frapper de la lance [en le clouant] à terre d'un seul coup ; je n'aurai pas à y revenir. Et David dit à Abisaï : Ne le tue pas, car qui porterait la main sur l'oint de l'Eternel et serait innocent ? Et David dit : L'Eternel est vivant ! C'est à l'Eternel seul à le frapper, soit que son jour arrive et qu'il meure, soit qu'il descende à la guerre et qu'il périsse. Que l'Eternel me préserve de porter la main sur l'oint de l'Eternel ! Et maintenant prends la lance qui est à son chevet et la cruche d'eau, et nous nous en irons. Et David prit la lance et la cruche d'eau qui étaient au chevet de Saül, et ils s'en allèrent. Et il n'y eut personne qui les vit ou qui s'aperçût de rien, ou qui s'éveillât, car ils dormaient tous, parce que l'Eternel avait fait tomber sur eux un profond assoupissement. Et David passa de l'autre côté, et se tint au sommet de la montagne au loin ; un grand espace les séparait. Et David cria à la troupe et à Abner, fils de Ner : Ne répondras-tu pas, Abner ? Et Abner dit : Qui es-tu, toi qui cries vers le roi ? Et David dit à Abner : N'es-tu pas un homme, toi ? Et qui est comme toi en Israël ? Pourquoi donc n'as-tu pas veillé sur le roi ton seigneur ? Car quelqu'un du peuple est venu pour tuer la roi ton seigneur. Ce n'est pas bien, ce que tu as fait là. L'Eternel est vivant, que vous avez mérité la mort, vous qui n'avez pas veillé sur votre maître, sur l'oint de l'Eternel. Regarde maintenant où sont la lance du roi et la cruche d'eau qui étaient à son chevet ! Et Saül reconnut la voix de David, et dit : Est-ce ta voix, mon fils David ? Et David dit : C'est ma voix, mon seigneur le roi ! Et il dit : Pourquoi mon seigneur poursuit-il ainsi son serviteur ? car qu'ai-je fait, et quel mal ma main a-t-elle fait ? Et maintenant, que mon seigneur le roi veuille écouter les paroles de son serviteur ! Si c'est l'Eternel qui t'incite contre moi, qu'il reçoive une oblation ! mais si ce sont des hommes, qu'ils soient maudits devant l'Eternel, puisqu'ils m'ont maintenant chassé, pour m'ôter ma place dans l'héritage de l'Eternel, en disant : Va servir des dieux étrangers ! Et maintenant, que mon sang ne tombe pas en terre loin de la face de l'Eternel ; car le roi d'Israël est sorti pour chercher une puce, comme qui poursuivrait une perdrix dans les montagnes. Et Saül dit : J'ai péché ; reviens, mon fils David, car je ne te ferai plus de mal, en retour de ce que ma vie a été précieuse à tes yeux en ce jour ; voici j'ai agi follement et j'ai fait une grande faute. Et David répondit et dit : Voici la lance du roi ; qu'un de tes jeunes gens vienne la prendre. Et l'Eternel rendra à chacun selon sa justice et sa fidélité, parce que l'Eternel t'avait livré aujourd'hui entre mes mains, et que je n'ai pas voulu porter la main sur l'oint de l'Eternel. Voici, comme ta vie a été d'un grand prix à mes yeux aujourd'hui, ainsi ma vie sera d'un grand prix aux yeux de l'Eternel, et il me délivrera de toute détresse. Et Saül dit à David : Sois béni, mon fils David ! Certainement tu agiras et tu réussiras. Et David passa son chemin, et Saül retourna chez lui. Et David se dit à lui-même : Je périrai un jour par les mains de Saül ; je n'ai rien de bon à faire que de me sauver au pays des Philistins, afin que Saül renonce à me chercher dans tout le territoire d'Israël ; ainsi j'échapperai de sa main. Et David se leva, et passa, lui et six cents hommes qui étaient avec lui, chez Akis, fils de Maoc, roi de Gath. Et David demeura chez Akis à Gath, lui et ses gens, chacun avec sa famille ; David avait ses deux femmes, Ahinoam de Jizréel et Abigaïl de Carmel, femme de Nabal. Et on informa Saül que David s'était enfui à Gath, et il ne recommença pas à le poursuivre. Et David dit à Akis : Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, qu'on me donne un lieu dans l'une des villes de la campagne, et j'y demeurerai, car pourquoi ton serviteur habiterait-il dans la ville royale avec toi ? Et Akis lui donna en ce jour-là Tsiklag, c'est pourquoi Tsiklag a appartenu aux rois de Juda jusqu'à ce jour. Et le temps que David passa au pays des Philistins fut d'un an et quatre mois. Et David et ses hommes montaient et faisaient des incursions chez les Guessuriens, les Guirziens et les Amalékites, car ces peuplades habitaient dans le pays qu' [elles ont habité] de tout temps, du côté de Sur et jusqu'au pays d'Egypte. Et David ravageait cette contrée, et ne laissait vivre ni homme ni femme ; il enlevait brebis et bœufs, ânes, chameaux et vêtements, et il s'en revenait chez Akis. Et quand Akis disait : Où avez-vous été en course aujourd'hui ? David disait : Dans le midi de Juda et dans le midi des Jérahméélites et vers le midi des Kéniens. Et David ne laissait vivre ni homme ni femme pour les amener à Gath, de peur, disait-il, qu'ils ne rapportent quelque chose contre nous, en disant : Ainsi a fait David. Et il en usa de la sorte tout le temps qu'il demeura dans le pays des Philistins. Et Akis se fiait à David, disant : Il s'est rendu odieux à son peuple, à Israël, et il sera mon serviteur à toujours. Et il arriva en ce temps-là que les Philistins réunirent leurs troupes, pour aller combattre contre Israël. Et Akis dit à David : Tu sais que tu viendras avec moi au camp, toi et tes hommes. Et David dit à Akis : Aussi tu verras ce que ton serviteur fera. Et Akis dit à David : Aussi je te confierai toujours la garde de ma personne. Et Samuel était mort ; et tout Israël avait mené deuil sur lui, et on l'avait enterré à Rama, dans sa ville. Et Saül avait ôté du pays les évocateurs et les devins. Et les Philistins se rassemblèrent et vinrent camper à Sunem. Et Saül rassembla tout Israël, et ils campèrent à Guilboa. Et Saül vit le camp des Philistins, et il craignit et son cœur trembla fort. Et Saül consulta l'Eternel, et l'Eternel ne lui répondit point, ni par les songes, ni par l'Urim, ni par les prophètes. Et Saül dit à ses serviteurs : Cherchez-moi une femme qui sache évoquer, et j'irai vers elle pour la consulter. Et ses serviteurs lui dirent : Il y a, à En-Dor une femme qui évoque. Et Saül se déguisa et mit d'autres habits ; et il partit avec deux hommes. Et ils arrivèrent de nuit chez la femme, et Saül dit : Prédis-moi l'avenir en évoquant ; fais-moi monter celui que je te dirai. Et la femme lui dit : Tu sais bien ce qu'a fait Saül, qu'il a retranché du pays ceux qui évoquent et les devins ; pourquoi donc me tends-tu un piège pour me faire mourir ? Et Saul lui jura par l'Eternel, en disant : L'Eternel est vivant ! Il ne t'arrivera aucun mal pour cette affaire. Et la femme dit : Qui ferai-je monter pour toi ? Et il répondit : Fais-moi monter Samuel. Et la femme vit Samuel, et elle poussa un grand cri, et la femme dit à Saül : Pourquoi m'as-tu trompée ? Tu es Saül ! Et le roi lui dit : Ne crains pas ! Car qu'as-tu vu ? Et la femme dit à Saül : Je vois un dieu qui monte de la terre. Et Saül lui dit : Quelle figure a-t-il ? Et elle répondit : C'est un vieillard qui monte, et il est enveloppé d'un manteau. Et Saül comprit que c'était Samuel, et il se jeta la face contre terre et se prosterna. Et Samuel dit à Saül : Pourquoi m'as-tu troublé, en me faisant monter ? Et Saül dit : Je suis dans une grande détresse : les Philistins me font la guerre, et Dieu s'est retiré de moi ; et il ne me répond plus ni par les prophètes, ni par les songes. Je t'ai appelé pour que tu me fasses connaître ce que j'ai à faire. Et Samuel dit : Pourquoi me consultes-tu, puisque l'Eternel s'est retiré de toi et qu'il est devenu ton adversaire ? Et l'Eternel a agi comme il l'avait annoncé par moi : l'Eternel a arraché la royauté de ta main et l'a donnée à ton prochain, à David. Parce que tu n'as pas obéi à la voix de l'Eternel, et que tu n'as pas exécuté l'ardeur de sa colère contre Amalek, c'est pour cela que l'Eternel en a usé ainsi envers toi en ce jour. Et même l'Eternel livrera Israël avec toi aux mains des Philistins ; et demain, toi et tes fils, vous serez avec moi ; et le camp d'Israël aussi, l'Eternel le livrera aux mains des Philistins. Et aussitôt Saül tomba à terre de toute sa hauteur, car les paroles de Samuel l'avaient rempli d'effroi, et de plus, les forces lui manquaient, parce qu'il n'avait rien mangé de tout le jour et de toute la nuit. Et la femme vint vers Saül et elle vit qu'il était très troublé et elle lui dit : Voici, ta servante a obéi à ta voix, et j'ai exposé ma vie, en obéissant aux paroles que tu m'as dites. Et maintenant toi aussi écoute la voix de ta servante ; que je te présente un morceau de pain et que tu manges pour que tu aies la force de poursuivre ta route. Et il refusa et dit : Je ne mangerai pas. Et ses serviteurs et la femme aussi le pressèrent, et il prêta l'oreille à leur voix ; et il se leva de terre et s'assit sur le lit. Et la femme avait chez elle un veau gras, et elle se hâta de le tuer ; et elle prit de la farine, et la pétrit, et en cuisit des pains sans levain. Et elle les mit devant Saül et devant ses serviteurs, et ils mangèrent ; et ils se levèrent et partirent cette nuit même. Et les Philistins rassemblèrent toutes leurs troupes à Aphek, et Israël était campé près de la source qui est à Jizréel. Et les princes des Philistins marchaient en tête des centaines et des milliers, et David et ses hommes marchaient à l'arrière avec Akis. Et les chefs des Philistins dirent : Que font ici ces Hébreux ? Et Akis dit aux chefs des Philistins : N'est-ce pas ce David, serviteur de Saül, roi d'Israël, qui a été avec moi depuis des jours, depuis des années ? et je n'ai rien trouvé à reprendre en lui depuis qu'il a passé à nous jusqu'à ce jour. Et les chefs des Philistins se mirent en colère contre lui, et les chefs des Philistins lui dirent : Renvoie cet homme et qu'il retourne en son lieu, là où tu l'as établi ; et qu'il ne descende pas avec nous au combat, et qu'il ne devienne pas notre adversaire pendant la bataille. Et comment cet homme rentrera-t-il en grâce auprès de son seigneur ? Ne sera-ce pas au moyen des têtes de nos gens ? N'est-ce pas ce David pour qui l'on chantait dans les chœurs : Saül a frappé ses mille Et David ses dix mille ? Et Akis appela David et lui dit : L'Eternel est vivant ! tu es un homme droit, et je te vois de bon œil prendre part avec moi à cette expédition, car je n'ai trouvé aucun mal en toi depuis ton arrivée auprès de moi jusqu'à ce jour ; mais tu déplais aux princes. Maintenant donc retourne-t'en et va-t'en en paix, pour ne rien faire qui déplaise aux princes des Philistins. Et David dit à Akis : Qu'ai-je fait, et qu'as-tu trouvé en ton serviteur, depuis que je suis auprès de toi jusqu'à ce jour, pour que je n'aille pas combattre les ennemis du roi mon seigneur ? Et Akis répondit à David : Je le sais, car tu m'es agréable comme un ange de Dieu ; seulement les chefs des Philistins ont dit : Il ne montera pas avec nous à la bataille ! Et maintenant lève-toi de bon matin, toi et les serviteurs de ton seigneur qui sont venus avec toi ; levez-vous de bon matin, et dès qu'il fera jour, partez. Et David et ses gens se levèrent de bonne heure pour partir au matin et retourner au pays des Philistins ; et les Philistins montèrent à Jizréel. Et lorsque David arriva avec ses hommes à Tsiklag, le troisième jour, il se trouva que les Amalékites s'étaient jetés sur la contrée du Midi et sur Tsiklag ; et ils avaient pris Tsiklag et l'avaient incendiée. Et ils s'étaient emparés des femmes et de ceux qui s'y trouvaient, petits et grands, sans faire mourir personne, et ils les avaient emmenés et s'en retournaient. Et quand David et ses hommes arrivèrent à la ville, voici elle était brûlée, et leurs femmes et leurs fils et leurs filles avaient été emmenés captifs. Et David et la troupe qui était avec lui élevèrent leurs voix et pleurèrent, jusqu'à ce qu'il n'y eut plus en eux de force pour pleurer. Et les deux femmes de David avaient été emmenées captives, Ahinoam de Jizréel et Abigaïl, femme de Nabal, du Carmel. Et David fut en grande détresse, car la troupe partait de le lapider, parce qu'ils avaient tous l'âme pleine d'amertume, chacun au sujet de ses fils et de ses filles ; et David se fortifia en l'Eternel son Dieu. Et David dit à Abiathar, le sacrificateur, fils d'Ahimélec : Je te prie, apporte-moi l'éphod ! Et Abiathar apporta l'éphod à David. Et David consulta l'Eternel, disant : Poursuivrai-je cette bande ? l'atteindrai-je ? Et il répondit : Poursuis, car tu atteindras certainement et tu recouvreras. Et David partit avec les six cents hommes qui étaient avec lui, et ils arrivèrent au torrent de Bésor ; et les traînards s'arrêtèrent là. Et David continua la poursuite avec quatre cents hommes ; car deux cents hommes s'étaient arrêtés, étant trop fatigués pour passer le torrent de Bésor. Et ils trouvèrent dans la campagne un homme égyptien, et l'amenèrent à David ; et ils lui donnèrent du pain, et il mangea, et ils lui donnèrent de l'eau. Et ils lui donnèrent un morceau d'un gâteau de figues et deux gâteaux de raisins secs ; et il en mangea et revint à lui, car il n'avait ni mangé ni bu pendant trois jours et trois nuits. Et David lui dit : A qui es-tu et d'où es-tu ? Et il dit : Je suis un garçon égyptien, esclave d'un Amalékite ; mon maître m'a abandonné parce que je suis malade depuis trois jours. Et nous avons fait une incursion dans le midi des Kéréthiens, et sur le territoire de Juda et au midi de Caleb, et nous avons incendié Tsiklag. Et David lui dit : Me ferais-tu descendre vers cette bande ? Et il dit : Jure-moi par Dieu que tu ne me tueras pas et que tu ne me livreras pas à mon maître, et je te ferai descendre vers cette bande. Et il le fit descendre ; et voici, ils étaient répandus sur la face de tout le pays, mangeant, buvant et dansant, à cause de tout le grand butin qu'ils avaient enlevé du pays des Philistins et du pays de Juda. Et David les battit depuis l'aube du jour jusqu'au soir du lendemain, et aucun d'eux n'échappa, excepté quatre cents jeunes gens qui montèrent sur des chameaux et s'enfuirent. Et David recouvra tout ce que les Amalékites avaient pris ; David délivra aussi ses deux femmes. Il ne leur manqua personne, ni petit ni grand, ni fils ni fille, ni aucune partie du butin, ni rien de ce qu'on leur avait enlevé ; David ramena tout. Et David prit tout le menu et le gros bétail. Ils se mirent en route en tête de ce troupeau, et ils disaient : C'est ici le butin de David. Et David revint vers les deux cents hommes qui avaient été trop fatigués pour le suivre et qu'on avait laissés au torrent de Bésor. Et ils s'avancèrent à la rencontre de David et de la troupe qui était avec lui ; et David s'approcha d'eux et les salua. Et tous les hommes méchants et pervers d'entre les hommes qui étaient allés avec David dirent : Puisqu'ils ne sont pas venus avec nous, on ne leur donnera rien du butin que nous avons repris, sinon à chacun sa femme et ses fils ; qu'ils les emmènent et qu'ils s'en aillent. Et David dit : N'agissez point ainsi, mes frères, avec ce que l'Eternel nous a donné : il nous a gardé, et il a livré entre nos mains la bande qui était venue contre nous. Et qui vous écouterait dans cette affaire ? car telle la part de celui qui est descendu au combat, telle doit être aussi la part de celui qui est resté au bagage ; ils partageront ensemble. Il en fut ainsi dès ce jour et dans la suite, et c'est devenu loi et règle en Israël jusqu'à ce jour. Et David arriva à Tsiklag, et il envoya une partie du butin aux Anciens de Juda, ses amis, en disant : Voici un présent pour vous, du butin des ennemis de l'Eternel. [Il l'envoya] à ceux de Béthel, à ceux de Ramoth du midi, à ceux de Jatthir, à ceux d'Aroër, à ceux de Siphmoth, à ceux d'Esthémoa, à ceux de Racal, à ceux des villes des Jérahméélites, à ceux des villes des Kéniens, à ceux de Horma, à ceux de Cor-Asan, à ceux d'Athac, à ceux d'Hébron et dans tous les lieux où David et ses gens avaient passé. Et les Philistins attaquèrent Israël, et les hommes d'Israël s'enfuirent devant les Philistins et tombèrent blessés à mort sur la montagne de Guilboa. Et les Philistins s'attachèrent à poursuivre Saül et ses fils ; et les Philistins frappèrent Jonathan, Abinadab et Malkisua, fils de Saül. Et l'effort du combat porta sur Saül ; et les archers le découvrirent et il eut une grande peur des archers. Et Saül dit à son écuyer : Tire ton épée et transperce-m'en, de peur que ces incirconcis ne viennent et ne me transpercent et ne m'outragent. Et son écuyer ne le voulut pas faire, car il était saisi de crainte ; et Saül prit l'épée et se jeta dessus. Et son écuyer, voyant que Saül était mort, se jeta lui aussi sur son épée et mourut avec lui. Et Saül et ses trois fils et son écuyer et même tous ses hommes moururent en ce jour-là ensemble. Et les hommes d'Israël, qui demeuraient de ce côté de la Plaine et de ce côté du Jourdain, ayant vu que les hommes d'Israël s'étaient enfuis et que Saül et ses fils étaient morts, abandonnèrent les villes et prirent la fuite. Et les Philistins vinrent et s'y établirent. Et le lendemain, les Philistins vinrent pour dépouiller les morts et ils trouvèrent Saül et ses trois fils gisant sur la montagne de Guilboa. Et ils lui coupèrent la tête et le dépouillèrent de ses armes ; et ils envoyèrent par tout le pays des Philistins annoncer cette bonne nouvelle dans les temples de leurs idoles et parmi le peuple. Et ils mirent ses armes dans le temple d'Astarté, et ils suspendirent son cadavre au mur de Beth-Séan. Et les habitants de Jabès de Galaad apprirent ce que les Philistins avaient fait à Saül. Et tous les hommes vaillants se levèrent et ils marchèrent toute la nuit et ils enlevèrent les cadavres de Saül et de ses fils de la muraille de Beth-Séan ; et ils revinrent à Jabès et les brûlèrent là. Et ils prirent leurs os et les enterrèrent sous le tamarisque de Jabès ; et ils jeûnèrent sept jours.
Et il arriva qu'après la mort de Saül, David, étant revenu de la défaite des Amalékites, resta deux jours à Tsiklag. Et le troisième jour, un homme arriva du camp, d'auprès de Saül, les habits déchirés et avec de la poussière sur sa tête ; et lorsqu'il fut arrivé vers David, il se jeta à terre et se prosterna. Et David lui dit : D'où viens-tu ? Et il lui dit : Je me suis sauvé du camp d'Israël. Et David lui dit : Que s'est-il passé ? Raconte-le moi. Et il dit : Le peuple s'est enfui du champ de bataille, et même un grand nombre d'hommes sont tombés et sont morts, et même Saül et Jonathan son fils sont morts. Et David dit au jeune homme qui lui apportait ces nouvelles : Comment sais-tu que Saül et Jonathan son fils sont morts ? Et le jeune homme qui lui rapportait cela dit : Je me trouvais par hasard sur la montagne de Guilboa ; et voici Saül était appuyé sur sa lance, et voici les chars et les cavaliers le serraient de près. Et s'étant retourné, il m'aperçut et m'appela ; et je dis : Me voici ! Et il me dit : Qui es-tu ? Et je lui répondis : Je suis un Amalékite. Et il me dit : Approche-toi et donne-moi la mort, car la cuirasse me serre et la vie est encore tout entière en moi. Et je m'approchai de lui et le tuai, parce que je savais qu'il ne vivrait pas après être tombé ; et j'ai pris le diadème qui était sur sa tête et le bracelet qu'il avait au bras, et je les apporte ici à mon seigneur. Et David saisit ses vêtements et les déchira, et tous les hommes qui étaient avec lui firent de même. Et ils menèrent deuil et ils pleurèrent et jeûnèrent jusqu'au soir sur Saül et sur Jonathan, son fils, et sur le peuple de l'Eternel et sur la maison d'Israël, parcequ'ils étaient tombés par l'épée. Et David dit au jeune homme qui lui avait apporté ces nouvelles : D'où es-tu ? Et il dit : Je suis fils d'un étranger amalékite. Et David lui dit : Comment n'as-tu pas craint d'avancer ta main et de faire mourir l'oint de l'Eternel ? Et David appela un de ses gens et lui dit : Approche et frappe-le. Et il le frappa et il mourut. Et David lui dit : Que ton sang retombe sur ta tête, car ta bouche a déposé contre toi, quand tu as dit : C'est moi qui ai fait mourir l'oint de l'Eternel. Et David fit cette complainte sur Saül et sur Jonathan, son fils. Et il ordonna de l'enseigner aux fils de Juda ; c'est le [chant de] l'arc ; il se trouve écrit dans le livre du Juste. Ton élite, ô Israël, a été percée sur tes hauteurs. Comment sont tombés des héros ? Ne l'annoncez pas à Gath, Ne le publiez pas dans les rues d'Askalon, De peur que les filles des Philistins ne s'en réjouissent, De peur que les filles des incirconcis ne sautent de joie. Montagnes de Guilboa, qu'il n'y ait sur vous ni rosée ni pluie Ni champs d'offrandes ; Car c'est là qu'a été jeté le bouclier des héros, Le bouclier de Saül qui n'est plus oint d'huile. L'arc de Jonathan ne se retirait pas Sans [avoir fait couler] le sang des blessés, Sans [avoir transpercé] la graisse des héros ; L'épée de Saül ne revenait pas sans avoir frappé. Saül et Jonathan, chéris et aimables pendant leur vie, N'ont point été séparés dans leur mort. Ils étaient plus légers que les aigles, Ils étaient plus forts que les lions. Filles d'Israël, pleurez sur Saül Qui vous revêtait de pourpre et vous comblait de délices, Qui mettait des ornements d'or sur vos habits. Comment des héros sont-ils tombés dans la mêlée, Et Jonathan a-t-il été percé sur tes hauteurs ? J'ai le cœur oppressé à cause de toi, Jonathan, mon frère ; tu faisais tout mon plaisir ; Ton amour pour moi était plus extraordinaire Que l'amour des femmes ! Comment des héros sont-ils tombés, Et les armes de guerre sont-elles perdues ? Après cela, David consulta l'Eternel en disant : Monterai-je dans une des villes de Juda ? Et l'Eternel lui dit : Monte. Et David dit : Où montrai-je ? Et il dit : A Hébron. Et David y monta avec ses deux femmes, Abinoam de Jizréel et Abigaïl, femme de Nabal, de Carmel. Et David fit aussi monter les hommes qui étaient avec lui, chacun avec sa famille, et ils habitèrent dans les villes d'Hébron. Et les hommes de Juda vinrent et ils oignirent là David pour roi sur la maison de Juda. Et on informa David que c'étaient les hommes de Jabès de Galaad qui avaient enterré Saül. Et David envoya des messagers aux hommes de Jabès de Galaad, et leur dit : Soyez bénis de l'Eternel, vous qui avez ainsi usé de bonté envers votre seigneur, envers Saül, en lui donnant la sépulture. Et maintenant, que l'Eternel use envers vous de bonté et de fidélité ; moi aussi je vous ferai du bien, parce que vous avez agi de la sorte. Et maintenant, que vos mains se fortifient et soyez vaillants, puisque votre seigneur Saül est mort ; et de plus c'est moi que la maison de Juda a oint pour être son roi. Et Abner, fils de Ner, chef de l'armée de Saül, prit Isboseth, fils de Saül, et le fit passer à Mahanaïm ; et il l'établit roi sur Galaad, sur les Assuriens, sur Jizréel, sur Ephraïm, sur Benjamin et sur tout Israël. Isboseth, fils de Saül, avait quarante ans quand il devint roi sur Israël, et il régna deux ans. La maison de Juda seule suivait David. Et le temps que David régna à Hébron sur la maison de Juda fut de sept ans et six mois. Et Abner, fils de Ner, et les serviteurs d'Isboseth, fils de Saül, sortirent de Mahanaïm pour marcher sur Gabaon. Et Joab, fils de Tséruja, et les serviteurs de David sortirent, et ils se rencontrèrent avec eux près de l'étang de Gabaon, et ils se postèrent les uns en-deçà de l'étang, les autres au-delà. Et Abner dit à Joab : Que les jeunes gens se lèvent et qu'ils se mesurent devant nous ! Et Joab dit : Qu'ils se lèvent ! Et ils se levèrent et s'avancèrent, douze pour Benjamin et pour Isboseth, fils de Saül, et douze des serviteurs de David. Et chacun saisit son adversaire par la tête et lui enfonça son épée dans le flanc, et ils tombèrent ensemble. Et on appela ce lieu le champ des lames de Gabaon. Et le combat devint extrêmement rude en ce jour-là, et Abner et les hommes d'Israël furent défaits par les serviteurs de David. Et il y avait là les trois fils de Tséruja, Joab, Abisaï et Asaël. Et Asaël avait les pieds légers comme une gazelle dans les champs. Et Asaël poursuivit Abner, sans se détourner de lui ni à droite ni à gauche. Et Abner se tourna et dit : Est-ce toi, Asaël ? Et il dit : C'est moi. Et Abner lui dit : Passe à droite ou à gauche, saisis-toi de l'un de ces jeunes gens et prends sa dépouille ! Et Asaël ne voulut pas se détourner de lui. Et Abner dit encore à Asaël : Détourne-toi de moi. Pourquoi t'abattrais-je ? Comment pourrais-je regarder Joab ton frère ? Et il refusa de se retirer. Et Abner le frappa dans le ventre avec le bout de la hampe de sa lance, et la lance sortit par derrière. Et il tomba là et mourut sur place. Et tous ceux qui arrivaient au lieu où Asaël était tombé mort, s'y arrêtaient. Et Joab et Abisaï poursuivirent Abner, et le soleil se couchait quand ils arrivèrent à Guibéath-Amma, qui est en face de Guiah, du côté du désert de Gabaon. Et les Benjamites se rassemblèrent à la suite d'Abner, et se formèrent en un corps et se postèrent au sommet d'une colline. Et Abner appela Joab et dit : L'épée dévorera-t-elle toujours ? Ne sais-tu pas qu'il y aura de l'amertume à la fin ? Jusqu'à quand tarderas-tu de dire au peuple de ne plus poursuivre ses frères ? Et Joab dit : Dieu est vivant ! Si tu n'avais pas parlé, le peuple ne serait pas revenu avant demain matin de la poursuite de ses frères. Et Joab sonna de la trompette, et tout le peuple s'arrêta et cessa de poursuivre Israël, et ils ne continuèrent pas à se battre. Et Abner et ses hommes marchèrent dans la Plaine, toute cette nuit-là, et ils passèrent le Jourdain ; et ils traversèrent tout le Bithron et arrivèrent à Mahanaïm. Et Joab revint de la poursuite d'Abner et rassembla tout le peuple ; et il manquait des serviteurs de David dix-neuf hommes et Asaël. Et les serviteurs de David avaient tué trois cent soixante hommes de Benjamin et des hommes d'Abner. Et ils emportèrent Asaël et l'enterrèrent dans le sépulcre de son père, à Bethléem ; Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit et arrivèrent à Hébron au point du jour. Et la guerre se prolongea entre la maison de Saül et la maison de David ; et David allait se fortifiant et la maison de Saül allait s'affaiblissant. Il naquit à David des fils à Hébron ; son premier-né fut Amnon, d'Ahinoam de Jizréel ; le second, Kiléab, d'Abigaïl, femme de Nabal du Carmel ; le troisième, Absalom, fils de Maaca, fille de Thalmaï, roi de Guessur ; le quatrième, Adonija, fils de Hagguith ; le cinquième, Séphatia, fils d'Abital ; le sixième, Jithréam, d'Egla, femme de David. Ce sont là ceux qui naquirent à David à Hébron. Et pendant la guerre entre la maison de Saül et la maison de David, Abner tenait ferme pour la maison de Saül. Et Saül avait eu une concubine nommée Ritspa, fille d'Ajja. Et [Isboseth] dit à Abner : Pourquoi es-tu venu vers la concubine de mon père ? Et Abner fut très irrité des paroles d'Isboseth, et il dit : Suis-je une tête de chien appartenant à Juda ? Aujourd'hui je rends service à la maison de Saül, ton père, à ses frères et à ses amis, et je ne t'ai pas abandonné à David ; et aujourd'hui tu me reproches une faute avec cette femme ! Qu'ainsi Dieu me fasse et qu'ainsi il y ajoute si je ne fais à David comme l'Eternel le lui a juré, en enlevant la royauté à la maison de Saül et en établissant le trône de David sur Israël et sur Juda depuis Dan jusqu'à Béerséba ! Et il ne put répondre un seul mot à Abner, parce qu'il avait peur de lui. Et Abner envoya des messagers vers David pour lui dire de sa part : A qui est le pays ? et ajoutant : Fais alliance avec moi, et alors ma main sera avec toi pour tourner vers toi tout Israël. Et il dit : Bien ! Je ferai alliance avec toi ; seulement je te demande une chose, c'est que tu ne te présentes pas devant moi sans amener Mical, fille de Saül, quand tu paraîtras devant moi. Et David envoya des messagers vers Isboseth, fils de Saül, pour lui dire : Rends-moi ma femme Mical que j'ai épousée pour le prix de cent prépuces de Philistins. Et Isboseth la fit prendre à son mari, Paltiel, fils de Laïs. Et son mari l'accompagna en pleurant derrière elle jusqu'à Bahurim ; et Abner lui dit : Va, retourne-t-en ! Et il s'en retourna. Et Abner entra en pourparlers avec les Anciens d'Israël et leur dit : Depuis longtemps déjà vous avez désiré d'avoir David pour roi. Et maintenant faites ! Car l'Eternel a dit à David : C'est par la main de David, mon serviteur, que je délivrerai Israël, mon peuple, de la main des Philistins et de la main de tous ses ennemis. Et Abner s'entendit de même avec Benjamin et alla communiquer à David à Hébron tout ce qu'avaient décidé Israël et toute la maison de Benjamin. Et Abner arriva auprès de David, à Hébron, accompagné de vingt hommes, et David fit un festin à Abner et aux hommes qui étaient avec lui, Et Abner dit à David : Je m'en vais rassembler tout Israël vers mon seigneur le roi ; ils feront alliance avec toi, et tu règneras sur tout ce que ton âme désire. Et David congédia Abner qui s'en alla en paix. Cependant les serviteurs de David et Joab revenaient d'une course et ramenaient avec eux un grand butin ; et Abner n'était plus auprès de David à Hébron, car David l'avait congédié et il s'en était allé en paix. Et Joab et toute la troupe qui était avec lui arrivèrent, et on fit ce rapport à Joab : Abner, fils de Ner, est venu vers le roi, et il l'a congédié, et il s'en est allé en paix. Et Joab se rendit chez le roi et dit : Qu'as-tu fait ? Voilà qu'Abner est venu vers toi ; pourquoi l'as-tu congédié et laissé partir ? Tu connais Abner, fils de Ner : c'est pour te tromper qu'il est venu, pour épier tes allées et tes venues et pour savoir tout ce que tu fais. Et Joab étant sorti d'auprès de David envoya des messagers après Abner, qui le ramenèrent depuis la citerne de Sira, et David ne le savait pas. Quand Abner fut de retour à Hébron, Joab le tira à l'écart dans l'intérieur de la porte, pour lui parler en secret, et là il le frappa au ventre, et il mourut, à cause du sang d'Asaël, frère de Joab. Et David l'apprit ensuite et il dit : Je suis à jamais innocent devant l'Eternel, moi et mon royaume, du sang d'Abner, fils de Ner. Que ce sang retombe sur la tête de Joab et sur toute la maison de son père ! Que la maison de Joab ne soit jamais sans un homme qui souffre d'un flux ou de la lèpre, ou qui s'appuie sur un bâton, ou qui tombe par l'épée, ou qui manque de pain ! Joab et Abisaï, son frère, avaient tué Abner parce qu'il avait donné la mort à Asaël, leur frère, à Gabaon, dans le combat. Et David dit à Joab et à tout le peuple qui était avec lui : Déchirez vos vêtements, ceignez-vous de sacs, et marchez en menant le deuil devant Abner. Et le roi David marchait derrière le cercueil. Et on enterra Abner à Hébron, et le roi pleura à haute voix sur le tombeau d'Abner et tout le peuple pleura. Et le roi fit une complainte sur Abner et dit : Abner devait-il mourir comme meurt un insensé ? Tes mains n'étaient pas liées Et tes pieds n'étaient pas dans des chaînes ! Tu es tombé comme on tombe devant les assassins ! Et tout le peuple continua à pleurer sur lui, et tout le peuple vint vers David pour lui faire prendre de la nourriture avant la fin du jour. Et David jura, disant : Que Dieu me fasse ainsi et qu'ainsi il y ajoute, si je goûte du pain ou quoi que ce soit avant le coucher du soleil ! Et tout le peuple le sut et l'approuva, comme il approuvait tout ce que faisait le roi. Et tout le peuple et tout Israël comprirent en ce jour que le roi n'était pour rien dans le meurtre d'Abner, fils de Ner. Et le roi dit à ses serviteurs : Ne savez-vous pas qu'un prince et un grand chef, est tombé aujourd'hui en Israël ? Et pour moi, je suis encore faible, quoique j'aie reçu l'onction royale ; et ces hommes, les fils de Tséruja, sont trop forts pour moi. Que l'Eternel rende à celui qui fait le mal, selon le mal qu'il a fait ! Lorsque le fils de Saül apprit qu'Abner était mort à Hébron, ses mains devinrent lâches, et tout Israël fut consterné. Et le fils de Saül avait deux hommes, chefs de bandes, dont l'un s'appelait Baana et l'autre Récab ; ils étaient fils de Rimmon, de Bééroth, d'entre les fils de Benjamin : car Bééroth encore est comptée comme étant de Benjamin ; et les Béérothiens avaient fui à Guitthaïm, et ils y ont séjourné jusqu'à présent. Et Jonathan, fils de Saül, avait un fils perclus des deux pieds ; il avait cinq ans lorsqu'on apprit de Jizréel le sort de Saül et de Jonathan ; sa nourrice l'avait pris et s'était enfuie, et dans la précipitation qu'elle mit à fuir il tomba et devint boiteux ; son nom était Méphiboseth. Et les fils de Rimmon de Bééroth, Récab et Baana, vinrent et entrèrent, au chaud du jour, dans la maison d'Isboseth, qui faisait sa méridienne. Et ils pénétrèrent jusqu'au milieu de la maison, pour prendre du blé, et le frappèrent au ventre ; puis Récab et Baana, son frère, se sauvèrent. Ils entrèrent dans la maison pendant qu'il reposait sur son lit dans sa chambre à coucher, et ils le frappèrent et le tuèrent, et lui coupèrent la tête ; et ils prirent sa tête et marchèrent par le chemin de la Plaine toute la nuit. Et ils apportèrent la tête d'Isboseth à David, à Hébron, et ils dirent au roi : Voici la tête d'Isboseth, fils de Saül, ton ennemi qui cherchait ta vie ; l'Eternel a vengé aujourd'hui le roi, mon seigneur, de Saül et de sa race. Et David répondit à Récab et à Baana, son frère, fils de Rimmon de Bééroth : L'Eternel, qui a délivré ma vie de tout péril est vivant ! Celui qui est venu me dire : Voici, Saül est mort ! et qui croyait m'apporter une bonne nouvelle, je l'ai fait saisir et tuer à Tsiklag, pour prix de sa bonne nouvelle ; et quand de méchants hommes ont tué un homme innocent dans sa maison, sur sa couche, ne redemanderai-je pas son sang de vos mains et ne vous exterminerai-je pas de la terre ? Et David ordonna à ses gens de les tuer ; et ils leur coupèrent les mains et les pieds et [les] pendirent au bord de l'étang d'Hébron. Et ils prirent la tête d'Isboseth et l'enterrèrent dans le tombeau d'Abner à Hébron. Et toutes les tribus d'Israël vinrent auprès de David, à Hébron, et lui dirent : Nous voici ; nous sommes tes os et ta chair. Ci-devant déjà, lorsque Saül était notre roi, c'est toi qui menais et ramenais Israël, et l'Eternel t'a dit : C'est toi qui seras le berger de mon peuple d'Israël, et c'est toi qui seras le prince d'Israël. Et tous les Anciens d'Israël vinrent vers le roi à Hébron, et le roi David fit alliance avec eux à Hébron, devant l'Eternel, et ils oignirent David pour roi sur Israël. David avait trente ans lorsqu'il devint roi ; il règna quarante ans. Il régna à Hébron sur Juda sept ans et six mois, et à Jérusalem trente-trois ans sur tout Israël et Juda. Et le roi marcha avec ses hommes sur Jérusalem, contre les Jébusiens qui habitaient le pays. Et ils dirent à David : Tu n'entreras pas ici, à moins que tu n'aies repoussé les aveugles et les boiteux ! C'était pour dire : David n'entrera point ici. Et David s'empara de la forteresse de Sion : c'est la cité de David. Et David dit ce jour-là : Quiconque battra les Jébusiens et atteindra les créneaux, et les boiteux et les aveugles, ennemis de David... C'est pourquoi l'on dit : L'aveugle et le boiteux n'entreront point dans la maison. Et David s'établit dans la forteresse et l'appela cité de David. Et David bâtit tout à l'entour, depuis Millo et au-dedans. Et David allait s'avançant et grandissant, et l'Eternel, Dieu des armées, était avec lui. Et Hiram, roi de Tyr, envoya à David des messagers et du bois de cèdre et des charpentiers et des maçons, qui bâtirent une maison à David. Et David reconnut que l'Eternel l'affermissait comme roi sur Israël et qu'il élevait son royaume à cause de son peuple d'Israël. Et David prit encore des concubines et des femmes de Jérusalem, après qu'il fut venu d'Hébron, et il naquit encore à David des fils et des filles. Et voici les noms de ceux qui lui naquirent à Jérusalem : Sammua, Sobab, Nathan, Salomon, Jibhar, Elisua Népheg, Japhia, Elisama, Eljada et Eliphélet. Et quand les Philistins apprirent qu'on avait oint David pour roi sur Israël, tous les Philistins montèrent pour chercher David. Et David l'apprit et descendit au lieu fort. Et les Philistins vinrent et se répandirent dans la vallée des Réphaïm. Et David consulta l'Eternel, en disant : Monterai-je contre les Philistins ? les livreras-tu entre mes mains ? Et l'Eternel dit à David : Monte, car certainement je livrerai les Philistins entre tes mains. Et David vint à Baal-Pératsim et les battit là. Et il dit : L'Eternel a dispersé mes ennemis devant moi comme des eaux qui s'écoulent. C'est pourquoi on donna à ce lieu le nom de Baal-Pératsim. Et ils abandonnèrent là leurs idoles, et David et ses gens les emportèrent. Et les Philistins montèrent encore une fois et se répandirent dans la vallée des Réphaïm. Et David consulta l'Eternel, et il lui dit : Ne monte pas ; tourne-les par derrière et tu arriveras sur eux du côté des mûriers. Et quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des mûriers, alors attaque vivement, car alors l'Eternel est sorti à votre tête pour battre l'armée des Philistins. Et David fit comme l'Eternel le lui ordonnait, et il battit les Philistins depuis Guéba jusqu'à Guézer. David rassembla encore toute l'élite d'Israël, au nombre de trente mille. Et David, avec tout le peuple qui était auprès de lui, se mit en marche depuis Baalé-Juda pour faire monter de là l'arche de Dieu sur laquelle est invoqué le Nom, le nom de l'Eternel des armées qui réside entre les chérubins. Et ils mirent l'arche de Dieu sur un chariot neuf et l'emmenèrent de la maison d'Abinadab qui était sur la colline ; Uzza et Ahjo, fils d'Abinadab, conduisaient le chariot neuf, [et ils l'emmenèrent de la maison d'Abinadab qui était sur la colline] avec l'arche de Dieu, et Ahjo allait devant l'arche. Et David et toute la maison d'Israël jouaient devant l'Eternel de toutes sortes d'instruments de bois de cyprès, de harpes, de luths, de tambourins, de sistres et de cymbales. Et lorsqu'ils furent arrivés à l'aire de Nacon, Uzza étendit la main vers l'arche de Dieu et la saisit, parce que les bœufs regimbaient. Et la colère de l'Eternel s'enflamma contre Uzza, et Dieu le frappa sur place à cause de sa précipitation, et il mourut là près de l'arche de l'Eternel. Et David fut fâché de ce que l'Eternel avait fait une brèche en la personne de Uzza ; et ce lieu a été appelé jusqu'à ce jour Pérets-Uzza. Et David eut crainte de l'Eternel en ce jour-là et il dit : Comment l'arche de l'Eternel entrerait-elle chez moi ? Et David ne voulut point retirer l'arche de l'Eternel chez lui dans la cité de David, et il la fit déposer dans la maison d'Obed-Edom, de Gath. Et l'arche de l'Eternel resta trois mois dans la maison d'Obed-Edom, de Gath, et l'Eternel bénit Obed-Edom et toute sa maison. Et on fit savoir au roi David que l'Eternel avait béni la maison d'Obed-Edom et tout ce qui était à lui à cause de l'arche de Dieu ; et David alla et fit monter l'arche de Dieu de la maison d'Obed-Edom dans la cité de David, avec joie. Et quand les porteurs de l'arche de l'Eternel eurent fait six pas, on immola un taureau et un veau gras. Et David dansait de toute sa force devant l'Eternel, et David était ceint d'un éphod de lin. Et David et toute la maison d'Israël transportaient l'arche de l'Eternel avec des cris de joie et au son des trompettes. Et comme l'arche de l'Eternel entrait dans la cité de David, Mical, fille de Saül, regardait par la fenêtre, et elle vit le roi David sauter et danser devant l'Eternel, et elle le méprisa dans son cœur. Et on fit entrer l'arche de l'Eternel et on la déposa à sa place dans la tente que David avait dressée pour elle ; et David offrit des holocaustes devant l'Eternel et des sacrifices d'actions de grâces. Et quand David eut achevé d'offrir des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces, il bénit le peuple au nom de l'Eternel des armées. Et il distribua à tout le peuple et à toute la multitude d'Israël, tant hommes que femmes, à chacun un pain, une portion de viande et un gâteau de raisins. Et tout le peuple s'en alla chacun dans sa maison. Et David s'en retourna pour bénir sa maison, et Mical, fille de Saül, sortit à sa rencontre et dit : Comme le roi d'Israël s'est honoré aujourd'hui en se découvrant devant les servantes de ses serviteurs, comme se découvrirait un homme de rien ! Et David dit à Mical : C'est devant l'Eternel, qui m'a choisi au lieu de ton père et de toute sa maison pour m'établir prince sur le peuple de l'Eternel, sur Israël, c'est devant l'Eternel que j'ai dansé. Et je me rendrai encore plus vil que cela, et je m'abaisserai à mes propres yeux ; et je serai en honneur auprès des servantes dont tu as parlé. Et Mical, fille de Saül, n'eut point d'enfants jusqu'au jour de sa mort. Et lorsque le roi fut établi dans sa maison et que l'Eternel lui eut donné du repos en le délivrant de tous ses ennemis à l'entour, le roi dit à Nathan le prophète : Vois donc ! j'habite dans une maison de cèdre, et l'arche de Dieu habite sous un pavillon. Et Nathan dit au roi : Va, fais ce qui est dans ton cœur, car l'Eternel est avec toi. Et cette nuit même, la parole de l'Eternel fut adressée à Nathan, en ces mots : Va, et dis à mon serviteur, à David : Ainsi parle l'Eternel : Est-ce que tu me bâtirais une maison pour ma demeure ? Car je n'ai point habité dans une maison depuis le jour où j'ai fait monter les fils d'Israël hors d'Egypte jusqu'à ce jour-ci ; je suis allé et venu sous une tente, avec un tabernacle. Pendant tout le temps que j'ai marché au milieu de tous les fils d'Israël, ai-je dit un mot à quelqu'un des chefs d'Israël à qui j'ai ordonné de paître mon peuple d'Israël, en disant : Pourquoi ne me bâtissez-vous pas une maison de cèdres ? Et maintenant tu diras à mon serviteur, à David : Ainsi parle l'Eternel des armées : Je t'ai tiré du pâturage, où tu marchais après les brebis, pour que tu fusses prince sur mon peuple, sur Israël. Et j'ai été avec toi partout où tu allais, et j'ai retranché tous tes ennemis de devant toi, et je t'ai fait un grand nom, comme le nom des grands qui sont sur la terre ; et j'ai donné un lieu à mon peuple d'Israël, et je l'ai planté, et il a habité chez lui, et il ne sera plus troublé, et les fils d'iniquité ne l'opprimeront plus comme autrefois et dans le temps où j'établissais des juges sur mon peuple d'Israël. Et je t'ai accordé du repos en te délivrant de tous tes ennemis. Et l'Eternel te fait savoir que l'Eternel t'établira une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j'élèverai après toi ta postérité, celui qui sortira de tes entrailles, et j'affermirai son règne. C'est lui qui bâtira une maison à mon nom, et j'affermirai pour toujours le trône de son royaume. Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ; s'il fait mal, je le châtierai avec une verge d'hommes et des plaies de fils d'hommes ; mais ma grâce ne lui sera pas ôtée, comme je l'ai ôtée de Saül, que j'ai ôté de devant toi. Et ta maison et ton règne sont pour toujours assurés devant toi ; ton trône sera affermi pour toujours. Nathan parla à David conformément à toutes ces paroles et à toute cette vision. Et le roi David alla et se présenta devant l'Eternel et dit : Qui suis-je, Seigneur Eternel, et quelle est ma maison, pour que tu m'aies fait arriver jusqu'ici ? Et c'est encore peu de chose à tes yeux, Seigneur Eternel ; tu as aussi parlé de la maison de ton serviteur pour un long avenir ; et ce serait là la condition de l'homme, Seigneur Eternel ! Et que pourrait te dire encore David ? Tu connais ton serviteur, Seigneur Eternel. C'est à cause de ta parole et selon ton cœur que tu as fait toute cette grande chose en la faisant connaître à ton serviteur. Voilà pourquoi tu es magnifié, Eternel Dieu ! car nul n'est égal à toi, et il n'y a pas d'autre Dieu que toi, d'après tout ce que nous avons entendu de nos oreilles. Y a-t-il un autre peuple sur la terre comme ton peuple, comme Israël, que son Dieu soit venu racheter pour en faire son peuple, et pour lui faire un nom, et pour faire pour vous ces grandes choses et ces prodiges, dans ton pays, en chassant devant ton peuple, que tu t'es racheté d'Egypte, les nations et leurs dieux ? Tu as affermi ton peuple, Israël, pour qu'il fût ton peuple à toujours ; et toi, Eternel, tu es devenu leur Dieu. Et maintenant, Eternel Dieu, la parole que tu as dite sur ton serviteur et sur sa maison, maintiens-la à jamais, et fais comme tu as dit. Et que l'on magnifie ton nom à jamais, en disant : L'Eternel des armées, Dieu d'Israël ! Et la maison de ton serviteur David sera affermie devant toi ! Car, ô Eternel des armées, Dieu d'Israël, tu t'es révélé à ton serviteur, en disant : Je te bâtirai une maison ! C'est pourquoi ton serviteur s'est senti porté à t'adresser cette prière. Et maintenant, Seigneur Eternel, tu es Dieu, et tes paroles sont vérité, et tu as promis à ton serviteur de lui faire ce bien. Et maintenant veuille bénir la maison de ton serviteur pour qu'elle subsiste à toujours devant toi ! Car c'est toi, Seigneur Eternel, qui as parlé, et par ta bénédiction la maison de ton serviteur sera bénie à jamais ! ! Après cela, David battit les Philistins et les abaissa, et David ôta aux Philistins la suprématie. Et il battit les Moabites et les mesura au cordeau, en les faisant coucher par terre ; il en mesura deux cordeaux pour les faire mourir et un plein cordeau pour leur laisser la vie. Et les Moabites furent assujettis à David et lui payèrent tribut. Et David battit Hadadézer, fils de Réhob, roi de Tsoba, lorsqu'il était en chemin pour rétablir sa domination sur le fleuve. Et David lui prit mille sept cents cavaliers et vingt mille fantassins et David coupa les jarrets aux chevaux de tous les chars, et il ne garda que cent chars. Et les Syriens de Damas vinrent au secours de Hadadézer, roi de Tsoba, et David tua vingt-deux mille d'entre les Syriens. Et David mit des garnisons dans la Syrie de Damas, et les Syriens furent assujettis à David et lui payèrent tribut. L'Eternel donnait la victoire à David partout où il allait. Et David prit les boucliers d'or qu'avaient les officiers d'Hadadézer et les fit porter à Jérusalem. Et de Bétach et de Bérothaï, villes d'Hadadézer, le roi David enleva de l'airain en très grande quantité. Et Thoï, roi de Hamath, ayant appris que David avait battu toutes les forces d'Hadadézer, envoya Joram, son fils, vers le roi David, pour le saluer et le féliciter de ce qu'il avait fait la guerre à Hadadézer et l'avait battu, car Thoï était continuellement en guerre avec Hadadézer. Et Joram apportait des vases d'argent, des vases d'or et des vases d'airain. Et ces objets aussi, le roi David les consacra à l'Eternel, comme il avait fait déjà pour l'argent et l'or qu'il avait enlevés aux nations qu'il avait vaincues, aux Syriens, aux Moabites, aux fils d'Ammon, aux Philistins et aux Amalékites, ainsi que pour le butin d'Hadadézer, fils de Réhob, roi de Tsoba. Et David se fit un nom, au retour de sa victoire sur les Syriens [en battant], dans la vallée du Sel, dix-huit mille [Edomites]. Et il mit des garnisons dans Edom ; il mit des garnisons dans tout Edom ; et tout Edom fut assujetti à David. L'Eternel donnait la victoire à David partout où il allait. Et David régna sur tout Israël, et David faisait droit et justice à tout son peuple. Et Joab, fils de Tséruja, était à la tête de l'armée ; et Josaphat, fils d'Ahilud, était chancelier ; et Tsadok, fils d'Ahitub, et Ahimélec, fils d'Abiathar, étaient sacrificateurs ; et Séraïa était secrétaire ; Et Bénaïa, fils de Jéhojada, [était chef] des Kéréthiens et des Péléthiens ; et les fils de David étaient conseillers intimes. Et David dit : Est-ce qu'il y a encore quelque survivant de la maison de Saül ? et je lui ferai du bien pour l'amour de Jonathan. Et il y avait un serviteur de la maison de Saül, nommé Tsiba. Et on le fit venir vers David, et le roi lui dit : Es-tu Tsiba ? Et il répondit : Ton serviteur ! Et le roi dit : Ne reste-t-il personne de la maison de Saül à qui je puisse faire du bien de la part de Dieu ? Et Tsiba dit au roi : Il y a encore un fils de Jonathan perclus des deux pieds. Et le roi lui dit : Où est-il ? Et Tsiba dit au roi : Il est chez Makir, fils d'Ammiel, à Lodébar. Et le roi David l'envoya chercher de Lodébar, de la maison de Makir, fils d'Ammiel. Et quand Méphiboseth, fils de Jonathan, fils de Saül, fut arrivé auprès de David, il tomba sur sa face et se prosterna. Et David dit : Méphiboseth ! Et il dit : Voici ton serviteur. Et David lui dit : Ne crains point, car certainement je te ferai du bien pour l'amour de Jonathan, ton père ; et je te ferai rendre toutes les terres de Saül, ton père, et toi tu mangeras toujours à ma table. Et il se prosterna, et dit : Qu'est ton serviteur pour que tu portes les regards sur un chien mort comme moi ? Et le roi appela Tsiba, serviteur de Saül et lui dit : Tout ce qui a appartenu à Saül et à toute sa maison, je le donne au fils de ton maître. Et tu cultiveras pour lui les terres, toi, et tes fils et tes serviteurs, et tu apporteras le produit, afin que le fils de ton maître ait du pain à manger, et Méphiboseth, fils de ton maître, mangera toujours à ma table. Et Tsiba avait quinze fils et vingt serviteurs. Et Tsiba dit au roi : Ton serviteur fera tout ce que le roi mon seigneur ordonne à son serviteur. Et Méphiboseth mangea à la table [de David] comme un des fils du roi. Et Méphiboseth avait un jeune fils nommé Mica, et tous ceux qui demeuraient chez Tsiba étaient au service de Méphiboseth. Et Méphiboseth habitait à Jérusalem, car il mangeait toujours à la table du roi ; et il était boiteux des deux pieds. Et il arriva après cela que le roi des fils d'Ammon mourut, et Hanun son fils devint roi à sa place. Et David dit : Je veux montrer de la bienveillance à Hanun, fils de Nahas, comme son père en a montré envers moi. Et David envoya ses serviteurs pour le consoler au sujet de son père. Et les serviteurs de David vinrent au pays des fils d'Ammon. Et les princes des fils d'Ammon dirent à Hanun, leur maître : Penses-tu que ce soit pour honorer ton père que David t'envoie des consolateurs ? N'est-ce pas dans le but de reconnaître et d'explorer la ville, afin de la détruire, que David t'a envoyé ses serviteurs ? Et Hanun fit saisir les serviteurs de David, leur fit raser la moitié de la barbe et leur fit couper leurs habits à mi-hauteur, jusqu'au haut des cuisses, et les renvoya. Et on annonça la chose à David ; et il envoya des gens à leur rencontre, car ces hommes étaient fort confus ; et le roi leur fit dire : Restez à Jéricho jusqu'à ce que votre barbe ait repoussé, et vous reviendrez ensuite. Et les fils d'Ammon virent qu'ils s'étaient mis en mauvaise odeur auprès de David, et ils envoyèrent et prirent à leur solde les Syriens de Beth-Réhob et les Syriens de Tsoba, au nombre de vingt mille hommes de pied, et le roi de Maaca avec mille hommes, et ceux de Tob, douze mille hommes. Et David l'apprit et il fit partir Joab et toute l'armée, les hommes vaillants. Et les fils d'Ammon sortirent et se rangèrent en bataille à l'entrée de la porte ; et les Syriens de Tsoba et de Réhob et les hommes de Tob et Maaca étaient à part dans la campagne. Et Joab vit qu'il y avait un front de bataille devant et derrière lui, et il fit un choix dans toute l'élite d'Israël, et il les mit en bataille contre les Syriens ; et il plaça le reste du peuple sous le commandement de son frère Abisaï, contre les fils d'Ammon. Et il dit : Si les Syriens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours, et si les Ammonites sont plus forts que toi, j'irai à ton secours. Courage soyons fermes pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu ! Et que l'Eternel fasse ce qui lui semblera bon ! Et Joab et le peuple qui était avec lui s'avança pour attaquer les Syriens, et ceux-ci s'enfuirent devant lui. Et quand les fils d'Ammon virent que les Syriens s'étaient enfuis, ils prirent aussi la fuite devant Abisaï et rentrèrent dans la ville. Et Joab s'en retourna de l'expédition contre les fils d'Ammon et rentra à Jérusalem. Et les Syriens, voyant qu'ils avaient été battus par Israël, se rassemblèrent. Et Hadarézer envoya et fit venir les Syriens qui étaient au-delà du fleuve, et ils vinrent à Hélam, ayant à leur tête Sobac, chef de l'armée de Hadarézer. Et on l'annonça à David ; et il rassembla tout Israël et passa le Jourdain et vint à Hélam. Et les Syriens se rangèrent en bataille contre David, et combattirent avec lui. Et les Syriens s'enfuirent devant Israël, et David tua aux Syriens les chevaux de sept cents chars et quarante mille cavaliers ; et il frappa Sobac, chef de leur armée, qui mourut là. Et tous les rois vassaux de Hadarézer, se voyant battus par Israël, firent la paix avec Israël et lui furent assujettis. Et les Syriens n'osèrent plus venir en aide aux fils d'Ammon. Et il arriva au retour de l'année que, au temps où les rois se mettent en campagne, David envoya Joab et avec lui ses serviteurs et tout Israël ; et ils ravagèrent le pays des fils d'Ammon et assiégèrent Rabba. Et David resta à Jérusalem. Et il arriva, au temps du soir, que David se leva de sa couche et se promenait sur la plate-forme de la maison du roi ; et il aperçut de dessus la plate-forme une femme qui se baignait, et cette femme était très belle. Et David fit demander qui était cette femme, et on lui dit : N'est-ce pas Bathséba, fille d'Eliam, femme d'Urie le Héthien ? Et David envoya des gens pour la chercher, et elle vint chez lui et il dormit avec elle. Et elle se purifia de sa souillure et retourna dans sa maison. Et elle se trouva enceinte, et le fit savoir à David en ces mots : Je suis enceinte. Et David envoya cet ordre à Joab : Envoie-moi Urie, le Héthien. Et Joab envoya Urie à David. Et Urie se rendit auprès de David, et David lui demanda des nouvelles de Joab et de l'armée et de la guerre. Et David dit à Urie : Descends dans ta maison et lave tes pieds. Et dès qu'il fut sorti du palais, on porta après lui un présent du roi. Et Urie se coucha à la porte de la maison du roi, avec tous les serviteurs de son maître, et il ne descendit point dans sa maison. Et on en informa David et on lui dit : Urie n'est pas descendu dans sa maison. Et David dit à Urie : N'arrives-tu pas de voyage ? pourquoi n'es-tu pas descendu dans ta maison ? Et Urie répondit à David. L'arche et Israël et Juda habitent sous des tentes, et mon seigneur Joab et les serviteurs de mon seigneur campent en rase campagne, et moi j'entrerais dans ma maison pour manger et pour boire et pour coucher avec ma femme ! Par ta vie et par la vie de ton âme, je n'en ferai rien. Et David dit à Urie : Reste ici encore aujourd'hui, et demain je te renverrai. Et Urie resta à Jérusalem ce jour-là et le lendemain. Et David l'invita à manger et à boire chez lui et il l'enivra ; et le soir il sortit pour regagner sa couche auprès des serviteurs de son maître, et il ne descendit point dans sa maison. Et le lendemain matin, David écrivit une lettre à Joab, et la lui envoya par la main d'Urie. Et dans cette lettre il écrivait : Placez Urie au plus fort du combat, et retirez-vous de lui pour qu'il soit frappé et qu'il meure. Et comme Joab faisait le siège de la ville, il plaça Urie à l'endroit où il savait qu'il y avait des hommes vaillants. Et les hommes de la ville firent une sortie pour attaquer Joab, et plusieurs d'entre le peuple, d'entre les serviteurs de David, tombèrent ; Urie le Héthien mourut aussi. Et Joab envoya et fit un rapport à David sur tous les faits du combat. Et il donna cet ordre au messager : Quand tu auras achevé de raconter au roi tous les faits du combat, si le roi se met en colère et te dit : Pourquoi vous êtes-vous approchés de la ville pour livrer combat ? Ne saviez-vous pas qu'on tirerait du haut de la muraille ? Qui a frappé Abimélec, fils de Jérubbéseth ? Une femme à Thébets n'a-t-elle pas jeté sur lui du haut de la muraille une meule dont il est mort ? Pourquoi vous êtes-vous approchés de la muraille ? alors tu diras : Ton serviteur Urie le Héthien est mort aussi. Et le messager partit, et vint rapporter à David tout ce dont Joab l'avait chargé. Et le messager dit à David : Ces gens avaient été plus forts que nous, et ils avaient fait une sortie contre nous dans la campagne, mais nous les avons repoussés jusqu'à l'entrée de la porte. Et les archers ont tiré du haut de la muraille sur tes serviteurs, et plusieurs des serviteurs du roi sont morts ; ton serviteur Urie le Héthien est mort aussi. Et David dit au messager : Tu diras ainsi à Joab : Ne te chagrine pas de cette affaire ! Car l'épée dévore tantôt l'un, tantôt l'autre ; renforce ton attaque contre la ville et renverse-la. Et ainsi encourage-le. Et la femme d'Urie apprit que son mari était mort, et elle mena deuil sur son maître. Et quand le deuil fut passé, David l'envoya chercher et la recueillit dans sa maison, et elle devint sa femme et lui enfanta un fils. Et ce que David avait fait, déplut à l'Eternel. Et l'Eternel envoya Nathan vers David ; et il vint vers lui et lui dit : Il y avait dans une ville deux hommes, l'un riche et l'autre pauvre. Le riche avait des brebis et des bœufs en fort grand nombre ; et le pauvre n'avait rien, si ce n'est une petite brebis qu'il avait achetée et qu'il élevait ; elle grandissait chez lui avec ses fils ; elle mangeait de son pain, buvait de sa coupe et dormait sur son sein, et elle était pour lui comme une fille. Et un voyageur est arrivé chez l'homme riche, et celui-ci a évité de prendre de ses brebis ou de ses bœufs pour en apprêter au voyageur qui était venu chez lui ; et il a pris la brebis du pauvre, et l'a apprêtée pour l'homme qui était venu chez lui. Et la colère de David s'enflamma violemment contre cet homme, et il dit à Nathan : L'Eternel est vivant ! l'homme qui a fait cela a mérité la mort ! Et il paiera quatre fois la brebis pour avoir fait une pareille chose et pour avoir été sans pitié. Et Nathan dit à David : Tu es cet homme-là ! Ainsi parle l'Eternel, le Dieu d'Israël. Je t'ai oint comme roi d'Israël et je t'ai délivré de la main de Saül ; je t'ai donné la maison de ton maître, j'ai mis les femmes de ton maître dans ton sein, et je t'ai donné la maison d'Israël et de Juda ; et si cela était trop peu, j'y aurais encore ajouté. Pourquoi as-tu méprisé la parole de l'Eternel en faisant ce qui est mal à ses yeux ? Tu as frappé par l'épée Urie le Héthien : tu as pris sa femme pour en faire ta femme, et lui tu l'as fait mourir par l'épée des fils d'Ammon. Et maintenant l'épée ne se retirera jamais de ta maison, parce que tu m'as méprisé et que tu as pris la femme d'Urie le Héthien pour en faire ta femme. Ainsi parle l'Eternel : Voici je vais susciter le malheur contre toi, de ta maison même, et je prendrai sous tes yeux tes femmes pour les donner à un autre, qui couchera avec elles à la vue de ce soleil ; car tu as agi en secret, mais moi je ferai cela en présence de tout Israël et à la face du soleil. Et David dit à Nathan : J'ai péché contre l'Eternel ! Et Nathan dit à David : Aussi l'Eternel a fait passer ton péché, tu ne mourras point. Cependant, comme, par cette action, tu as fait mépriser l'Eternel par ses ennemis, le fils qui t'est né mourra. Et Nathan rentra chez lui. Et l'Eternel frappa l'enfant que la femme d'Urie avait enfanté à David, et il tomba malade. Et David alla prier Dieu pour l'enfant, et jeûna, et il vint et passa la nuit couché par terre. Et les Anciens de sa maison voulurent le faire lever de terre, mais il ne voulut pas et ne mangea pas avec eux. Et le septième jour l'enfant mourut ; et les serviteurs de David craignirent de lui annoncer que l'enfant était mort, car ils disaient : Voici, lorsque l'enfant vivait encore, nous lui avons parlé, et il ne nous a pas écoutés ; comment pourrions-nous lui dire : L'enfant est mort ? Il fera pis encore. Et David, voyant que ses serviteurs chuchotaient entre eux, comprit que l'enfant était mort, et il dit à ses serviteurs : L'enfant est-il mort ? Ils répondirent : Il est mort. Et David se leva de terre, et se baigna et s'oignit et changea de vêtements, puis il alla dans la maison de l'Eternel et se prosterna ; et quand il fut revenu dans sa maison, il demanda qu'on lui servit à manger, et il mangea. Et ses serviteurs lui dirent : Qu'est-ce que tu as fait là ? Pour l'enfant vivant, tu as jeûné et pleuré, et quand l'enfant est mort, tu t'es levé et tu as mangé ? Et il dit : Quand l'enfant vivait encore, j'ai jeûné et pleuré, car je disais : Qui sait ? L'Eternel aura pitié de moi, et l'enfant vivra. Maintenant il est mort, pourquoi jeûnerais-je ? Puis-je encore le faire revenir ? Je vais vers lui et lui ne reviendra pas vers moi. Et David consola Bathséba, sa femme, et il alla vers elle et habita avec elle ; et elle enfanta un fils, et il l'appela Salomon. Et l'Eternel l'aima. Et il le remit entre les mains de Nathan le prophète ; celui-ci lui donna le nom de Jédidja, à cause de l'Eternel. Et Joab assiégea Rabba, des fils d'Ammon ; et il s'empara de la ville royale. Et Joab envoya des messagers à David pour lui dire : J'ai attaqué Rabba et j'ai même pris la ville des eaux ; maintenant rassemble le reste du peuple, campe contre la ville et prends-la, pour que je ne la prenne pas moi-même et que mon nom ne soit pas nommé à cette occasion. Et David rassembla tout le peuple et marcha sur Rabba ; et il l'attaqua et la prit. Et il enleva la couronne de leur roi de dessus sa tête ; et elle pesait un talent d'or, et était garnie de pierreries ; et on la mit sur la tête de David ; et il remporta de la ville un très grand butin. Quant aux habitants, il les fit sortir, et les mit sous des scies et sous des herses de fer et sous des haches de fer, et les fit passer par des fours à briques. Il traita ainsi toutes les villes des fils d'Ammon. Puis David et tout le peuple retournèrent à Jérusalem. Il arriva après cela qu'Absalom, fils de David, avait une sœur qui était belle et qui se nommait Thamar ; et Amnon, fils de David, l'aima. Et Amnon se tourmentait au sujet de Thamar sa sœur jusqu'à en être malade, car elle était vierge, et il paraissait Amnon impossible de lui rien faire. Et Amnon avait un ami nommé Jonadab, fils de Siméa, frère de David, et Jonadab était un homme très avisé. Celui-ci lui dit : Pourquoi es-tu ainsi défait, chaque matin davantage, fils du roi ? Ne me le diras-tu pas ? Et Amnon lui dit : J'aime Thamar, la sœur de mon frère Absalom. Et Jonadab lui dit : Mets-toi au lit et fais le malade, et quand ton père viendra te voir, dis-lui : Que ma sœur Thamar vienne me donner à manger, et qu'elle prépare un mets sous mes yeux, afin que je le voie, et je mangerai de sa main. Et Amnon se coucha et fit le malade ; et le roi vint le voir, et Amnon dit au roi : Je te prie, que Thamar, ma sœur, vienne faire deux gâteaux sous mes yeux, et que je les mange de sa main. Et David envoya dire à Thamar dans son. appartement : Va chez ton frère Amnon et prépare-lui un mets. Et Thamar alla chez son frère Amnon, qui était couché, et elle prit de la pâte et la pétrit, et prépara devant lui des gâteaux et les fit cuire ; puis elle prit la poêle et les versa devant lui ; et il refusa d'en manger ; et Amnon dit : Faites sortir tout le monde d'ici. Et tout le monde sortit de chez lui. Et Amnon dit à Thamar : Apporte-moi ce mets dans l'alcôve, pour que je le mange de la main. Et Thamar prit les gâteaux qu'elle avait faits et les apporta à son frère Amnon dans l'alcôve. Et comme elle les lui présentait à manger, il la saisit et lui dit : Viens, couche avec moi, ma sœur. Et elle lui dit : Non, mon frère, ne me fais pas violence, car on n'agit point ainsi en Israël ; ne commets pas cette infamie. Où irais-je porter ma honte ? et toi, tu serais rangé parmi les infâmes en Israël. Mais parles-en au roi ; il ne me refusera pas à toi. Et il ne voulut point l'écouter ; il fut plus fort qu'elle et il lui fit violence et coucha avec elle. Puis Amnon eut pour elle une forte aversion, et cette aversion fut plus grande que l'amour qu'il avait eu pour elle, et Amnon lui dit : Lève-toi, va-t'en ! Et elle lui dit : Non ! ne sois pas cause, en me chassant, d'un mal plus grand que l'autre que tu m'as fait ! Et il ne voulut pas l'écouter. Et il appela le garçon qui le servait et dit : Chassez cette femme d'ici et mettez la dehors, et ferme la porte derrière elle. Elle avait une robe longue, car c'était le vêtement que portaient les filles du roi en guise de manteaux aussi longtemps qu'elles étaient vierges. Et le serviteur la mit dehors et ferma la porte derrière elle. Et Thamar mit de la poussière sur sa tête, et déchira sa longue robe, et mit la main sur sa tête, et s'en alla en poussant des cris. Et Absalom, son frère, lui dit : Est-ce qu'Amnon, ton frère, a été avec toi ?... Maintenant, ma sœur, tais-toi, c'est ton frère ; ne prends pas la chose à cœur ! Et Thamar alla demeurer chez Absalom, son frère, désolée. Et le roi David apprit toutes ces choses, et il en fut très irrité. Et Absalom ne parlait plus à Amnon, ni en bien, ni en mal ; car Absalom haïssait Amnon, parce qu'il avait fait violence à Thamar, sa sœur. Et deux ans après, Absalom avait les tondeurs à Baal-Hatsor, près d'Ephraïm, et Absalom invita tous les fils du roi. Et Absalom vint vers le roi et dit : Voici, ton serviteur a les tondeurs ; que le roi et ses officiers viennent chez ton serviteur ! Et le roi dit à Absalom : Non, mon fils, nous n'irons pas tous, de peur que nous ne te soyons à charge. Et Absalom le pressa, mais il ne voulut point, aller et il le bénit. Et Absalom dit : Si tu ne viens pas, qu'Amnon mon frère vienne avec nous. Et le roi lui dit : Pourquoi irait-il avec toi ? Et Absalom le pressa, et il laissa aller avec lui Amnon et tous les fils du roi. Et Absalom donna des ordres à ses gens en disant : Soyez attentifs ! quand le cœur d'Amnon sera égayé par le vin et que je vous dirai : Frappez Amnon ! vous le tuerez. Ne craignez pas n'est-ce pas moi qui vous l'ai ordonné ? Soyez fermes et vaillants ! Et les gens d'Absalom firent à Amnon comme Absalom. l'avait ordonné ; et tous les fils du roi se levèrent, montèrent chacun sur sa mule et s'enfuirent. Et comme ils étaient en chemin, le bruit parvint à David qu'Absalom avait tué tous les fils du roi et qu'il n'en était pas resté un seul. Et le roi se leva, déchira ses vêtements et se coucha par terre ; et tous ses serviteurs se tenaient là, avec leurs habits déchirés. Et Jonadab, fils de Siméa, frère de David, prit la parole et dit : Que mon seigneur ne pense point que tous les jeunes gens, fils du roi, ont été tués ; Amnon seul est mort ; car c'était une chose arrêtée chez Absalom, depuis le jour où il a fait violence à Thamar, sa sœur. Et maintenant que le roi mon seigneur ne s'imagine pas que tous les fils du roi sont morts, car Amnon seul est mort. Et Absalom prit la fuite. Et le jeune homme placé en sentinelle leva les yeux et regarda, et voici une troupe nombreuse arrivait par la route occidentale, du côté de la montagne. Et Jonadab dit au roi : Voici les fils du roi qui viennent ! les choses sont arrivées comme ton serviteur l'a dit. Et comme il achevait de parler, les fils du roi arrivèrent, et ils élevèrent la voix et pleurèrent ; et le roi aussi et tous ses serviteurs pleurèrent abondamment. Et Absalom s'était enfui et était allé chez Thalmaï, fils d'Ammichur, roi de Guessur. Et David menait deuil sur son fils tous les jours. Et Absalom s'était enfui, et il alla à Guessur et y fut trois ans. Et le roi David renonça à poursuivre Absalom, parce qu'il s'était consolé de ce qu'Amnon était mort. Et Joab, fils de Tséruja, remarqua que le cœur du roi se tournait vers Absalom. Et Joab envoya chercher à Thékoa une femme habile, et il lui dit : Prends le deuil, je te prie, et revêts-toi d'habits de deuil ; ne t'oins pas d'huile, sois comme une femme qui depuis longtemps pleure un mort. Et tu entreras chez le roi et lui parleras ainsi. Et Joab lui mit dans la bouche ce qu'elle devait dire. Et la femme de Thékoa alla parler au roi ; et elle se jeta la face contre terre et se prosterna, et dit : Sauve-moi, ô roi ! Et le roi lui dit : Qu'as-tu ? Et elle dit : Hélas ! je suis une veuve ; mon mari est mort, et ta servante avait deux fils et ils se sont pris de querelle aux champs ; il n'y avait personne pour les séparer, et l'un a frappé l'autre et il l'a tué. Et voici toute la parenté s'est élevée contre ta servante, et ils ont dit : Livre celui qui a frappé son frère, que nous le fassions mourir pour la vie de son frère qu'il a tué, et que nous détruisions ainsi l'héritier ! Ils éteindraient ainsi le charbon vif qui me reste, pour ne laisser à mon mari ni nom ni postérité sur la terre. Et le roi dit à la femme : Retourne chez toi ; je donnerai des ordres à ton sujet. Et la femme de Thékoa dit au roi. Mon seigneur le roi ! que l'iniquité soit sur moi et sur la maison de mon père ! et que le roi et son trône soient hors de cause ! Et le roi dit : Si quelqu'un parle contre toi, amène-le vers moi et il te laissera en repos. Et elle dit : Que le roi fasse mention de l'Eternel, son Dieu, afin que le vengeur du sang n'augmente pas le dommage, et qu'on ne retranche pas mon fils ! Et il dit : L'Eternel est vivant qu'il ne tombera pas à terre un cheveu de ton fils ! Et la femme dit : Permets à ta servante de dire un mot à mon seigneur le roi ! et il dit : Parle ! Et la femme dit : Et pourquoi as-tu pensé ainsi à l'égard du peuple de Dieu ? Car en prononçant cet arrêt, le roi s'est déclaré coupable pour n'avoir pas rappelé celui qu'il a banni. Car nous mourrons certainement, nous sommes comme l'eau qui est versée à terre et qu'on ne peut pas ramasser ; Dieu laisse la vie et son dessein est de ne pas tenir loin de lui l'exilé. Et maintenant, si je suis venue ainsi parler au roi mon seigneur, c'est que le peuple m'a effrayée ; et ta servante a dit : Je veux parler au roi : peut-être le roi fera-t-il ce que dira ta servante. Car le roi écoutera sa servante pour la délivrer de la main de l'homme qui veut me retrancher, moi et mon fils, de l'héritage de Dieu. Et ta servante a dit : Puisse la parole du roi mon seigneur me donner le repos ! Car mon seigneur le roi est comme l'ange de Dieu pour écouter le bien et le mal. Que l'Eternel ton Dieu soit avec toi ! Et le roi répondit et dit à la femme : Ne me cache rien de ce que je vais te demander. Et la femme dit : Que le roi mon seigneur parle ! Et le roi dit : La main de Joab n'est-elle point avec toi dans tout ceci ? Et la femme répondit et dit : Aussi vrai que ton âme est vivante, ô roi mon seigneur, il n'y a rien à droite ni à gauche de tout ce qu'a dit mon seigneur le roi, car c'est bien ton serviteur Joab qui m'a donné ses ordres et qui a mis dans la bouche de ta servante toutes ces paroles. C'est pour détourner la vraie figure de la chose que ton serviteur Joab a fait cela ; mais mon seigneur possède la sagesse de l'ange de Dieu pour savoir tout ce qui se passe sur la terre. Et le roi dit à Joab : Voici, je veux bien faire cela ; va et ramène le jeune homme Absalom. Et Joab se jeta la face contre terre et se prosterna, et il bénit le roi ; et Joab dit : Aujourd'hui ton serviteur connaît que j'ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, mon seigneur, puisque le roi fait ce que demandait son serviteur. Et Joab se leva et s'en alla à Guessur, et ramena Absalom à Jérusalem. Et le roi dit : Qu'il se retire dans sa maison et qu'il ne voie point ma face ! Et Absalom se retira dans sa maison, et il ne vit point la face du roi. Il n'y avait pas, en tout Israël, un homme aussi admiré pour sa beauté qu'Absalom ; de la plante du pied au sommet de la tête il n'y avait en lui aucun défaut. Et quand il se rasait la tête, il la rasait chaque année, parce que sa chevelure devenait pesante, et ainsi il la coupait, le poids des cheveux de sa tête était de deux cents sicles, poids du roi. Et il naquit à Absalom trois fils et une fille, nommée Thamar, qui était une femme belle de figure. Et Absalom demeura deux ans à Jérusalem, sans voir la face du roi. Et Absalom fit chercher Joab pour l'envoyer vers le roi ; et il ne voulut point venir auprès de lui ; et il envoya encore une seconde fois, et il ne voulut point venir. Et Absalom dit à ses serviteurs : Voyez, le champ de Joab est à côté du mien, et il y a de l'orge ; allez et mettez-y le feu. Et les serviteurs d'Absalom mirent le feu à ce champ. Et Joab se leva et vint vers Absalom, chez lui, et lui dit : Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu à mon champ ? Et Absalom dit à Joab : Voici je t'ai envoyé dire : Viens ici et je t'enverrai vers le roi pour lui dire : Pourquoi suis-je revenu de Guessur ? Il vaudrait mieux pour moi que j'y fusse encore. Et maintenant je voudrais voir la face du roi ; et s'il y a quelque iniquité en moi, qu'il me fasse mourir ! Et Joab alla vers le roi et lui rapporta cela, et le roi fit appeler Absalom ; et celui-ci vint vers le roi et se prosterna la face en terre devant le roi, et le roi embrassa Absalom. Et après cela Absalom se procura un char et des chevaux et cinquante hommes qui couraient devant lui. Et il se levait matin et se tenait près de l'avenue de la porte, et tout homme ayant un procès qui l'amenait vers le roi pour obtenir un jugement, Absalom l'appelait et lui disait : De quelle ville es-tu ? Et il disait : Ton serviteur est de telle des tribus d'Israël. Et Absalom lui disait : Vois-tu, ta cause est bonne et juste ; mais personne ne t'écoutera de la part du roi. Et Absalom disait : Qui m'établira juge dans le pays ? Tout homme qui aurait un procès ou une affaire viendrait à moi, et je lui rendrais justice. Et quand quelqu'un s'approchait pour se prosterner devant lui, il lui tendait la main, l'arrêtait et l'embrassait. Et Absalom agissait ainsi envers tous ceux d'Israël qui venaient vers le roi pour demander justice ; et Absalom séduisait le cœur des hommes d'Israël. Et il arriva qu'au bout de quarante ans, Absalom dit au roi permets que j'aille m'acquitter à Hébron du vœu que j'ai fait à l'Eternel. Car ton serviteur a fait un vœu pendant son séjour à Guessur en Syrie, disant : Si l'Eternel me ramène à Jérusalem, je servirai l'Eternel. Et le roi lui dit : Va en paix ! Et il se leva et partit pour Hébron. Et Absalom envoya des émissaires dans toutes les tribus d'Israël, pour dire : Quand vous entendrez le son de la trompette, vous direz : Absalom est roi à Hébron. Et avec Absalom partirent deux cents hommes de Jérusalem qui avaient été invités, et qui allaient dans leur simplicité, sans se douter de rien. Et pendant qu'Absalom offrait les sacrifices, il fit venir Ahithophel, le Guilonite, conseiller de David, de sa ville de Guilo. Et la conjuration devint puissante et le peuple devenait de plus en plus nombreux autour d'Absalom. Et on vint l'annoncer à David, en disant : Le cœur des hommes d'Israël s'est tourné vers Absalom. Et David dit à tous ses serviteurs qui étaient avec lui à Jérusalem : Levez-vous, fuyons, car il n'y a pas moyen pour nous d'échapper à Absalom. Hâtez-vous de partir, de peur qu'il ne nous surprenne et qu'il ne nous accable de maux et ne fasse passer les habitants de la ville au fil de l'épée. Et les serviteurs du roi dirent au roi : Quelque parti que prenne mon seigneur le roi, voici tes serviteurs ! Et le roi partit et toute sa maison le suivit ; et le roi laissa dix concubines pour veiller sur la maison. Et le roi partit et tout le peuple le suivait, et ils s'arrêtèrent à la dernière maison. Et tous ses serviteurs marchaient à côté de lui, ainsi que tous les Kéréthiens et tous les Péléthiens ; tandis que tous les Guitthiens, au nombre de six cents hommes, qui l'avaient suivi depuis Gath, marchaient devant le roi. Et le roi dit à Itthaï le Guitthien : Pourquoi viendrais-tu, toi aussi, avec nous ? Retourne et reste avec le roi, car tu es un étranger et même sans domicile. Tu es arrivé d'hier, et aujourd'hui je te ferais errer avec nous au hasard ? Moi-même je vais je ne sais où. Retourne, et emmène tes frères avec toi ! Grâce et fidélité [sur toi] ! Et Itthaï répondit au roi et dit : L'Eternel est vivant et mon seigneur le roi est vivant ! là où sera mon seigneur le roi, soit pour mourir, soit pour vivre là aussi sera ton serviteur. Et David dit à Itthaï : Va et passe ! Et Itthaï le Guitthien passa avec tous ses hommes et tous les petits enfants qui étaient avec lui. Et tout le pays pleurait à haute voix à mesure que la troupe passait, et le roi passa le torrent du Cédron avec toute la troupe, prenant le chemin du désert. Et voici Tsadok aussi était là, et avec lui tous les lévites portant l'arche de l'alliance de Dieu ; et ils déposèrent l'arche de Dieu tandis qu'Abiathar montait, et jusqu'à ce que tout le peuple eut achevé de sortir de la ville. Et le roi dit à Tsadok : Reporte l'arche de Dieu dans la ville. Si je trouve grâce aux yeux de l'Eternel, il me ramènera et me fera revoir l'arche et sa demeure. Et s'il me dit : Je ne prends point plaisir en toi, me voici ; qu'il me fasse selon qu'il le trouvera bon ! Et le roi dit à Tsadok le sacrificateur : Vois-tu, toi ? Retourne en paix dans la ville, et ton fils Ahimaats et Jonathan, fils d'Abiathar, vos deux fils, avec vous. Voyez ; moi j'attendrai aux gués du désert jusqu'à ce qu'il m'arrive un avis de votre part. Et Tsadok et Abiathar reportèrent l'arche de Dieu à Jérusalem et y restèrent. Et David gravissait la montée des Oliviers, montant et pleurant, la tête voilée, et il marchait nu-pieds ; et tout le peuple qui était avec lui avait la tête couverte et ils montaient en pleurant Et on vint dire à David : Ahithophel est parmi les conjurés avec Absalom. Et David dit : Eternel ! rends vains les conseils d'Ahithophel ! Et lorsque David fut arrivé au sommet où on adore Dieu, voici Chusaï l'Archite vint au-devant de lui, la tunique déchirée et la tête couverte de poussière. Et David lui dit : Si tu passes avec moi, tu me seras à charge. Mais si tu retournes à la ville et que tu dises à Absalom : Je veux être ton serviteur, ô roi ! J'ai été jusqu'ici le serviteur de ton père, et maintenant je veux être le tien ; tu déjoueras en ma faveur les conseils d'Ahithophel. Et les sacrificateurs Tsadok et Abiathar ne seront-ils pas là avec toi ? Tout ce que tu apprendras de la maison du roi, tu le feras savoir aux sacrificateurs Tsadok et Abiathar. Voici, il y a là avec eux leurs deux fils, Ahimaats, fils de Tsadok, et Jonathan, fils d'Abiathar ; vous me transmettrez par eux tout ce que vous aurez appris. Et Chusaï, l'ami de David, vint dans la ville ; et Absalom vint à Jérusalem. Et quand David eut un peu dépassé le sommet, voici Tsiba, serviteur de Méphiboseth, vint au-devant de lui avec deux ânes bâtés et chargés de deux cents pains, de cent gâteaux de raisins secs, de cent gâteaux de fruits d'été et d'une outre de vin. Et le roi dit à Tsiba : Que veux-tu faire de cela ? Et Tsiba dit : Les ânes sont pour la maison du roi, pour les monter ; le pain et les fruits sont pour que les jeunes gens aient à manger, et le vin pour que ceux qui seront fatigués dans le désert aient à boire. Et le roi dit : Et où est le fils de ton maître ? Et Tsiba dit au roi : Voilà, il reste à Jérusalem ; car il a dit : Aujourd'hui la maison d'Israël me rendra le royaume de mon père. Et le roi dit à Tsiba : Voici, tout ce qu'a Méphiboseth est à toi. Et Tsiba dit : Je me prosterne ! Que je trouve grâce à tes yeux, mon seigneur le roi ! Et le roi David étant arrivé à Bahurim, voici, il sortit de là un homme parent de la maison de Saül, nommé Siméi, fils de Guéra ; il s'avançait en prononçant des malédictions ; et il jetait des pierres à David et à tous les serviteurs du roi David, et toute la troupe et tous les hommes vaillants étaient à sa droite et à sa gauche. Et Siméi parlait ainsi en le maudissant : Va-t'en, va-t'en, homme de sang, scélérat ! L'Eternel fait retomber sur toi tout le sang de la maison de Saül, à la place duquel tu t'es fait roi, et l'Eternel a livré le royaume entre les mains d'Absalom ton fils, et te voilà dans le malheur parce que tu es un homme de sang. Et Abisaï, fils de Tséruja, dit au roi : Pourquoi ce chien mort maudit-il le roi mon seigneur ? Laisse-moi aller lui ôter la tête ! Et le roi dit : Qu'ai-je à faire avec vous, fils de Tséruja ? Qu'il maudisse ! car si l'Eternel lui a dit : Maudis David, qui lui dira : Pourquoi agis-tu ainsi ? Et David dit à Abisaï et à tous ses gens : Voici, mon fils qui est sorti de mes entrailles, cherche ma vie ! combien plus maintenant ce Benjamite ! Laissez-le, et qu'il maudisse, car l'Eternel le lui a dit. Peut-être l'Eternel regardera-t-il mon affliction et me rendra-t-il du bien au lieu de la malédiction d'aujourd'hui. Et David et ses gens continuèrent leur chemin, et Siméi marchait sur le flanc de la montagne, près de David, et en marchant il maudissait, et il lui jetait des pierres et faisait voler de la poussière. Et le roi et tout le peuple qui était avec lui arrivèrent à Aïéphim, et là ils reprirent haleine. Et Absalom et tout le peuple, les hommes d'Israël, étaient arrivés à Jérusalem, et Ahithophel était avec lui. Et lorsque Chusaï l'Archite, l'ami de David, arriva vers Absalom, Chusaï dit à Absalom : Vive le roi ! Vive le roi ! Et Absalom dit à Chusaï : C'est donc là l'attachement que tu as pour ton ami ! Pourquoi n'es-tu pas allé avec ton ami ? Et Chusaï dit à Absalom : Non ; mais celui qu'ont choisi l'Eternel et ce peuple et tous les hommes d'Israël, ne serais-je pas à lui, et ne resterais-je pas avec lui ? Et en second lieu, qui est celui que je vais servir ? N'est-ce pas son fils ? Comme j'ai été le serviteur de ton père, ainsi je serai le tien. Et Absalom dit à Ahithophel : Donnez votre avis sur ce que nous avons à faire ! Et Ahithopbel dit à Absalom : Va vers les concubines de ton père, qu'il a laissées pour veiller sur la maison ; et tout Israël apprendra que tu t'es rendu odieux à ton père, et les mains de tous ceux qui sont avec toi seront fortifiées. Et on dressa pour Absalom une tente sur le toit, et Absalom vint vers les concubines de son père, aux yeux de tout Israël. Et un conseil donné par Ahithophel en ces jours-là était regardé comme une parole de Dieu ; il en était ainsi de tous les conseils d'Ahithophel, soit pour David, soit pour Absalom. Et Ahithophel dit à Absalom : Laisse-moi choisir douze mille hommes ! et je me lèverai et je poursuivrai David cette nuit, et j'arriverai sur lui tandis qu'il est fatigué et que ses mains sont affaiblies ; et je l'épouvanterai, et tout le peuple qui est avec lui s'enfuira ; je frapperai le roi seul ; et je ramènerai à toi tout le peuple ; l'homme que tu cherches vaut le retour de tous ; tout le peuple sera en paix. Et cette parole plut à Absalom et à tous les Anciens d'Israël. Et Absalom dit : Appelle encore Chusaï l'Archite, et nous entendrons aussi ce qu'il a à dire. Et Chusaï vint vers Absalom et Absalom lui dit : Voici comment a parlé Abithophel. Ferons-nous ce qu'il a dit ? sinon, parle, toi ! Et Chusaï dit à Absalom : Pour cette fois le conseil qu'a donné Ahithophel n'est pas bon. Et Chusaï dit : Tu connais ton père et ses hommes comme des braves, et ils sont exaspérés comme est une ourse privée de ses petits dans la campagne. Et ton père est un homme de guerre, et il ne passera pas la nuit avec le peuple. Voici, il est maintenant caché dans quelque fosse où dans quelque autre lieu ; et il arrivera que si dès le commencement il en tombe quelques-uns, le bruit s'en répandra et l'on dira : Il y a une déroute dans le peuple qui suit Absalom. Alors, même le plus brave, au cœur de lion, perdra tout courage ; car tout Israël sait que ton père est un homme vaillant et que des braves l'accompagnent. C'est pourquoi je conseille que tout Israël se rassemble vers toi, depuis Dan jusqu'à Béerséba, nombreux comme le sable qui est au bord de la mer ; et tu marcheras en personne au combat. Et nous l'atteindrons dans quelque lieu qu'il se trouve, et nous tomberons sur lui comme la rosée tombe sur le sol ; et de lui et de tous les hommes qui sont avec lui il n'en restera pas un seul. Et s'il se retire dans une ville, tout Israël apportera des cordes vers cette ville, et nous la traînerons jusqu'au torrent, de telle sorte qu'on n'y trouve plus même une pierre. Et Absalom et tous les hommes d'Israël dirent : Le conseil de Chusaï l'Archite est meilleur que le conseil d'Ahithophel. Et l'Eternel avait décidé de faire rejeter le bon conseil d'Ahithophel afin de faire venir le mal sur Absalom. Et Chusaï dit à Tsadok et à Abiathar, les sacrificateurs : Ahithophel, a conseillé telle et telle chose à Absalom et aux Anciens d'Israël, et moi, j'ai conseillé telle et telle chose. Et maintenant envoyez en hâte et faites dire à David : Ne passe point la nuit près des gués du désert, mais passe au-delà, de peur qu'il n'y ait un désastre pour le roi et pour tout le peuple qui est avec lui. Et Jonathan et Ahimaats se tenaient à En-Roguel, et la servante alla les informer ; eux-mêmes allèrent donner avis au roi David. Car ils n'osaient paraître dans la ville. Et un jeune homme les vit et le rapporta à Absalom. Et eux deux partirent en hâte et arrivèrent à la maison d'un homme de Bahurim, qui avait un puits dans sa cour, et ils y descendirent. Et la femme prit sa couverture et l'étendit sur l'ouverture du puits, et elle y répandit du grain pilé, en sorte qu'on ne remarquait rien. Et les serviteurs d'Absalom vinrent chez la femme dans la maison et dirent : Où sont Ahimaats et Jonathan ? Et la femme leur répondit : Ils ont passé le ruisseau. Et ils cherchèrent, et ne les trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem. Et quand ils furent partis, ils remontèrent du puits et allèrent informer le roi David, et ils dirent à David : Levez-vous et hâtez-vous de passer l'eau, car voilà le conseil qu'Ahithophel a donné contre vous. Et David et tout le peuple qui était avec lui se levèrent et passèrent le Jourdain ; au point du jour il ne s'en trouvait pas un seul qui n'eût passé le Jourdain. Et quand Ahithophel vit que son conseil n'était pas suivi, il sella son âne et se leva pour s'en aller chez lui dans sa ville, et il donna ses ordres à sa maison et s'étrangla ; et il mourut et fut enterré dans le sépulcre de son père. Et David arriva à Mahanaïm ; et Absalom passa le Jourdain, lui et tous les hommes d'Israël qui étaient avec lui. Et Absalom avait mis Amasa à la tête de l'armée, à la place de Joab. Amasa était fils d'un homme nommé Jithra, l'Israélite, qui était allé vers Abigal, fille de Nahas, sœur de Tséruja, mère de Joab. Et Israël et Absalom campèrent dans la terre de Galaad. Et comme David arrivait à Mahanaïm, Sobi, fils de Nahas, de Rabba, des fils d'Ammon, et Makir, fils d'Ammiel, de Lodébar, et Barzillaï, le Galaadite, de Roguélim, apportèrent des couvertures, des bassins, des vases de terre, du froment, de l'orge, de la farine, du grain rôti, des fèves, des lentilles et du grain rôti, du miel, de la crème, des brebis et des fromages de vache, pour David et le peuple qui était avec lui, afin qu'ils mangeassent, car ils disaient : Le peuple est affamé et fatigué et altéré dans le désert. Et David passa en revue la troupe qui était avec lui, et il établit sur eux des chefs de milliers et des chefs de centaines. Et David fit marcher le peuple, un tiers sous les ordres de Joab, un tiers sous ceux d'Abisaï, fils de Tséruja, frère de Joab, et un tiers sous ceux d'Itthaï, de Gath. Et le roi dit au peuple : Moi aussi, je sortirai avec vous. Et le peuple dit : Tu ne sortiras point ! car si nous prenons la fuite, ils ne prendront pas garde à nous, et si la moitié d'entre nous vient à périr, ils ne prendront pas garde à nous, car maintenant tu es comme dix mille d'entre nous il vaut donc mieux que tu puisses venir de la ville à notre secours. Et le roi leur dit : Ce que vous trouverez bon, je le ferai. Et le roi se tint à côté de la porte, et toute la troupe sortit par centaines et par milliers. Et le roi donna cet ordre à Joab, à Abisaï et à Itthaï : Ménagez-moi le jeune homme, Absalom. Et tout le peuple entendit quand le roi donna cet ordre à tous les chefs au sujet d'Absalom. Et la troupe sortit dans la campagne à la rencontre d'Israël, et la bataille eut lieu dans la forêt d'Ephraïm. Et l'armée d'Israël fut battue là par les gens de David, et il y eut là en ce jour un grand carnage, vingt mille hommes. Et le combat s'étendit sur toute la surface du pays, et en ce jour la forêt dévora plus de gens que n'en dévora l'épée. Et Absalom se trouva en présence des gens de David ; et Absalom était monté sur un mulet, et le mulet s'engagea dans un fourré de grands térébinthes ; et la tête d'Absalom se prit aux térébinthes, et il demeura suspendu entre ciel et terre, et le mulet qui était sous lui passa outre. Et un homme le vit et le rapporta à Joab ; il dit : Je viens de voir Absalom suspendu dans les térébinthes. Et Joab dit à l'homme qui le lui rapportait : Tu l'as vu ? Et pourquoi ne l'as-tu pas abattu par terre ? Pour moi je t'aurais bien donné dix sicles d'argent et une ceinture. Et cet homme dit à Joab : Non, quand j'aurais sur la main mille sicles pesant d'argent, je ne toucherais pas au fils du roi, car nous avons entendu l'ordre que le roi t'a donné à toi, à Abisaï et à Itthaï, en disant : Prenez garde chacun au jeune homme, à Absalom. Et si j'eusse attenté déloyalement à sa vie, rien n'aurait été caché au roi, et c'est toi-même qui te serais porté accusateur. Et Joab dit : Je ne m'arrêterai pas ainsi en ta présence. Et il prit en sa main trois javelots et les enfonça dans la poitrine d'Absalom encore vivant au milieu des térébinthes. Et dix jeunes gens, qui portaient les armes de Joab, entourèrent Absalom et le frappèrent et l'achevèrent. Et Joab sonna de la trompette, et l'armée cessa de poursuivre Israël, car Joab retint le peuple. Et ils prirent Absalom et le jetèrent dans un des grands creux de la forêt, et on éleva sur lui un très grand monceau de pierres ; et tout Israël s'enfuit chacun dans sa tente. Et Absalom, de son vivant, s'était fait ériger le monument qui est dans la vallée du Roi ; car il disait : Je n'ai point de fils pour perpétuer mon nom. Et il appela le monument de son nom et on l'appelle la Main d'Absalom, jusqu'à ce jour. Et Ahimaats, fils de Tsadok, dit : Laisse-moi courir et porter au roi la nouvelle que l'Eternel lui a fait justice de ses ennemis. Et Joab lui dit : Ce n'est pas toi qui porteras aujourd'hui la nouvelle ; une autre fois tu la porteras ; tu ne porteras pas aujourd'hui la nouvelle, puisque le fils du roi est mort. Et Joab dit au Cuschite : Va rapporter au roi ce que tu as vu. Et le Cuschite se prosterna devant Joab et courut. Et Ahimaats, fils de Tsadok, dit encore à Joab : Quoi qu'il arrive, laisse-moi aussi courir après le Cuschite. Et Joab dit : Pourquoi veux-tu courir, mon fils, puisque le message ne te sera pas profitable ? Quoi qu'il arrive, je courrai ! Et Joab lui dit : Cours ! Et Ahimaats courut par le chemin de la Plaine et devança le Cuschite. Et David était assis entre les deux portes. Et la sentinelle alla sur le toit de la porte, du côté du mur ; et elle leva les yeux et regarda, et voici un homme qui courait seul. Et la sentinelle cria et avertit le roi ; et le roi dit : S'il est seul, il apporte des nouvelles. Et il continuait à se rapprocher. Et la sentinelle vit un autre homme qui courait, et elle cria au portier : Voici un homme qui court seul. Le roi dit : Lui aussi apporte des nouvelles. La sentinelle dit : A voir la manière de courir du premier, je crois que c'est Ahimaats, fils de Tsadok. Et le roi dit : C'est un homme de bien et il apporte de bonnes nouvelles. Et Ahimaats cria, et dit au roi : Tout va bien ! Et il se prosterna devant le roi la face contre terre, et dit : Béni soit l'Eternel ton Dieu, qui a livré les hommes qui avaient levé la main contre le roi mon seigneur. Et le roi dit : Tout va-t-il bien pour le jeune homme, pour Absalom ? Et Ahimaats dit : J'ai vu une grande foule lorsque Joab envoyait le serviteur du roi et ton serviteur ; mais je ne sais ce que c'était. Et le roi dit : Mets-toi de côté, et tiens-toi là. Et il se mit de côté et se tint là. Et voici, le Cuschite arriva ; et le Cuschite dit : Que le roi mon seigneur apprenne une bonne nouvelle ! car l'Eternel t'a fait justice aujourd'hui de tous ceux qui s'élevaient contre toi. Et le roi dit au Cuschite : Tout va-t-il bien pour le jeune homme, pour Absalom ? Et le Cuschite dit : Qu'ils soient comme ce jeune homme, les ennemis de mon seigneur le roi et tous ceux qui s'élèvent contre toi pour te faire du mal ! Et le roi fut très ému, et il monta dans la chambre au-dessus de la porte et pleura. Il disait en marchant : Mon fils Absalom mon fils, mon fils Absalom ! Que ne suis-je mort à ta place Absalom, mon fils, mon fils ! Et on vint dire à Joab : Voici, le roi pleure et mène deuil sur Absalom. Et la délivrance fut changée en deuil pour tout le peuple ce jour-là, car en ce jour le peuple avait entendu dire : Le roi est affligé à cause de son fils. Et le peuple entra ce jour-là dans la ville à la dérobée, comme font des gens honteux d'avoir pris la fuite dans la bataille. Et le roi s'était voilé le visage, et le roi criait à haute voix : Mon fils Absalom ! Absalom mon fils, mon fils ! Et Joab entra chez le roi et dit : Tu couvres aujourd'hui de confusion la face de tous tes serviteurs, qui ont en ce jour sauvé ta vie et la vie de tes fils et de tes filles, et la vie de tes femmes, et la vie de tes concubines, en aimant ceux qui te haïssent et en haïssant ceux qui t'aiment ; car tu as fait voir aujourd'hui que ni capitaines, ni serviteurs ne sont rien pour toi ; et je sais aujourd'hui que si Absalom vivait et qu'aujourd'hui nous fussions tous morts, alors tu trouverais que ça va bien. Maintenant donc lève-toi, sors, et parle selon le cœur de tes serviteurs ! Car je jure par l'Eternel que, si tu ne te montres, pas un homme ne restera avec toi cette nuit ; et ceci sera pire pour toi que tout le mal qui t'est arrivé depuis ta jeunesse jusqu'à présent. Et le roi se leva et s'assit à la porte ; et on l'annonça à tout le peuple en disant : Voici, le roi est assis à la porte. Et tout le peuple vint devant le roi. Et Israël s'était enfui, chacun chez soi ; et dans toutes les tribus d'Israël tout le peuple s'accusait, disant : Le roi nous a délivrés de la main de nos ennemis, et c'est lui qui nous a sauvés de la main des Philistins, et maintenant il s'est enfui du pays à cause d'Absalom. Et Absalom, que nous avions oint [pour régner] sur nous, est mort dans le combat : pourquoi donc ne parlez-vous pas de rétablir le roi ? Et le roi David envoya dire à Tsadok et à Abiathar, les sacrificateurs : Parlez aux Anciens de Juda et dites-leur : Pourquoi seriez-vous les derniers à faire rentrer le roi dans sa maison (car ce qui se disait dans tout Israël était parvenu jusque chez le roi) ? Vous êtes mes frères, vous êtes mes os et ma chair, et pourquoi seriez-vous les derniers à rétablir le roi ? Vous direz aussi à Amasa : N'es-tu pas mon os et ma chair ? Que Dieu me fasse ainsi et qu'ainsi il y ajoute, si tu ne deviens chef de l'armée devant moi pour toujours à la place de Joab. Et il inclina le cœur de tous ceux de Juda comme d'un seul homme, et ils envoyèrent dire au roi : Reviens, toi et tous tes serviteurs. Et le roi revint et arriva jusqu'au Jourdain ; et Juda vint à Guilgal pour aller au-devant du roi et lui faire passer le Jourdain. Et Siméi, fils de Guéra, Benjamite, qui était de Bahurim, se hâta de descendre avec les hommes de Juda à la rencontre du roi David. Il avait avec lui mille hommes de Benjamin et Tsiba, serviteur de la maison de Saül, et ses quinze fils et ses vingt serviteurs ; ils passèrent le Jourdain en présence du roi. Et le bac destiné a faire passer la maison du roi et à exécuter ce qu'il jugerait bon passa ; et Siméi, fils de Guéra, se jeta aux pieds du roi, au moment où le roi allait passer le Jourdain ; et il dit au roi : Que mon seigneur ne m'impute point mon iniquité et ne se souvienne pas des torts de ton serviteur au jour où mon seigneur le roi sortait de Jérusalem, et que le roi n'y fasse pas attention ! Car ton serviteur reconnait qu'il a manqué ; et voici, je suis le premier de toute la maison de Joseph à me présenter devant mon seigneur le roi. Et Abisaï, fils de Tséruja, prit la parole et dit : Malgré cela Siméi ne doit-il pas mourir pour avoir maudit l'oint de l'Eternel ? Mais David dit : Qu'ai-je à faire avec vous, fils de Tséruja, car vous devenez aujourd'hui mes adversaires ! Ferait-on mourir aujourd'hui un homme en Israël ? Ne sais-je donc pas qu'aujourd'hui je deviens roi sur Israël ? Et le roi dit à Siméi : Tu ne mourras pas ! Et le roi le lui jura. Et Méphiboseth, fils de Saül, descendit à la rencontre du roi. Il n'avait pas soigné ses pieds, ni fait sa barbe, ni lavé ses vêtements depuis le jour où le roi s'en était allé, jusqu'au jour où il revenait en paix. Et lorsqu'il vint de Jérusalem à la rencontre du roi, le roi lui dit : Pourquoi n'es-tu pas venu avec moi, Méphiboseth ? Et il dit : Mon seigneur le roi, mon serviteur m'a trompé, car ton serviteur avait dit : Je ferai seller mon âne, je le monterai et j'irai avec le roi. Car ton serviteur est boiteux. Et il a calomnié ton serviteur auprès de mon seigneur le roi ; mais mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu ; fais donc ce qui te semblera bon. Car tous ceux de la maison de mon père n'avaient à attendre de mon seigneur le roi que la mort ; et pourtant tu as mis ton serviteur au nombre de ceux qui mangent à ta table. Quel droit ai-je encore et comment demanderais-je quelque chose au roi ? Et le roi lui dit : Pourquoi tant de paroles ? C'est dit : Toi et Tsiba vous partagerez les terres. Et Méphiboseth dit au roi : Qu'il prenne même le tout, puisque le roi mon seigneur est rentré heureusement dans sa maison. Et Barzillaï, le Galaadite, descendit de Roguélim, et passa le Jourdain avec le roi, pour l'accompagner jusqu'au-delà du Jourdain. Et Barzillaï était très vieux, il avait quatre-vingts ans ; et il avait entretenu le roi pendant son séjour à Mahanaïm, car c'était un homme très riche. Et le roi dit à Barzillaï : Viens avec moi, et je t'entretiendrai chez moi à Jérusalem. Et Barzillaï dit au roi : Combien d'années ai-je encore à vivre pour que je monte avec le roi à Jérusalem ? Je suis aujourd'hui âgé de quatre-vingts ans. Puis-je distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais ? Ton serviteur peut-il savourer ce qu'il mange et ce qu'il boit ? Puis-je encore entendre la voix des chanteurs et des chanteuses ? Et pourquoi ton serviteur serait-il encore à charge à mon seigneur le roi ? Ton serviteur ira un peu au-delà du Jourdain avec le roi ; et pourquoi le roi me donnerait-il cette récompense ? Que ton serviteur s'en retourne et que je meure dans ma ville, près du sépulcre de mon père et de ma mère ! Mais voici ton serviteur Kimham ; il passera avec le roi, mon seigneur ; fais pour lui ce qui te semblera bon. Et le roi dit : Kimham passera avec moi, et je ferai pour lui ce qui te plaira, et tout ce que tu désireras de ma part, je te l'accorderai. Et quand tout le peuple eut passé le Jourdain, le roi passa aussi ; et le roi embrassa Barzillaï et le bénit. Et Barzillaï retourna chez lui. Et le roi passa à Guilgal, et Kimhan passa avec lui, ainsi que tout le peuple de Juda et aussi la moitié du peuple d'Israël, et ils firent passer le roi. Et voici, tous les hommes d'Israël vinrent vers le roi et lui dirent : Pourquoi nos frères, les hommes de Juda, t'ont-ils enlevé et ont-ils fait passer le Jourdain au roi, à sa maison et à tous les gens de David avec lui ? Et tous les hommes de Juda répondirent aux hommes d'Israël : C'est que le roi nous tient de près ; et pourquoi cela vous fâche-t-il ? Avons-nous vécu aux frais du roi ? ou avons-nous reçu quelque présent ? Et les hommes d'Israël répondirent aux hommes de Juda : Nous avons dix parts au roi et même David nous appartient plus qu'à vous. Et pourquoi nous as-tu fait cette injure ? N'ai-je pas été le premier à parler de rétablir mon roi ? Et les hommes de Juda parlèrent plus haut que les hommes d'Israël. Et il se trouvait là un homme pervers nommé Séba, fils de Bicri, Benjamite ; et il sonna de la trompette et dit : Nous n'avons point de part à David, et rien de commun avec le fils d'Isaï. Chacun à sa tente, Israël ! Et tous les hommes d'Israël quittèrent David pour suivre Séba, fils de Bicri ; mais les hommes de Juda accompagnèrent leur roi, depuis le Jourdain jusqu'à Jérusalem. Et David rentra dans sa maison, à Jérusalem ; et le roi prit les dix femmes concubines qu'il avait laissées pour veiller sur la maison, et les mit sous garde ; et il les entretint, mais il n'alla point vers elles ; et elles furent enfermées jusqu'au jour de leur mort, vivant dans le veuvage. Et le roi dit à Amasa : Convoque-moi les hommes de Juda d'ici à trois jours ; et toi, sois présent ici. Et Amasa partit pour convoquer Juda, mais il tarda au-delà du temps fixé. Et David dit à Abisaï : Maintenant Séba, fils de Bicri, va nous faire plus de mal qu'Absalom ; toi donc, prends les serviteurs de ton seigneur, et poursuis-le, de peur qu'il ne trouve des villes fortes et qu'il ne nous échappe. Et avec lui sortirent les hommes de Joab, et les Kéréthiens et les Péléthiens et tous les hommes vaillants ; ils sortirent de Jérusalem pour poursuivre Séba, fils de Bicri. Et quand ils furent près de la grande pierre qui est à Gabaon, Amasa arriva devant eux. Et Joab avait pour vêtement un manteau et sur ce manteau était ceinte une épée attachée sur ses reins dans son fourreau, et, comme il s'avançait, elle tomba. Et Joab dit à Amasa : Tout va-t-il bien pour, toi, mon frère ? Et Joab saisit de la main droite la barbe d'Amasa pour l'embrasser. Et Amasa ne prenait pas garde à l'épée qui était dans la main de Joab ; et Joab l'en frappa dans le ventre et répandit ses entrailles à terre, sans lui porter un second coup, et il mourut. Et Joab et Abisaï, son frère, poursuivirent Séba, fils de Bicri. Et un des jeunes hommes de Joab resta près d'Amasa et disait : Quiconque prend plaisir en Joab, et quiconque est pour David, qu'il suive Joab ! Et Amasa se roulait dans le sang, au milieu de la route, et quand cet homme vit que tout le peuple s'arrêtait, il tira Amasa hors de la route dans un champ et jeta un manteau sur lui, parce qu'il voyait que tous ceux qui arrivaient près de lui s'arrêtaient. Une fois qu'il fut ôté de la route, chacun passa outre après Joab, afin de poursuivre Séba, fils de Bicri. Et [Joab] passa par toutes les tribus d'Israël jusqu'à Abel-Beth-Maaca, et chez tous les Bériens, et on se rassembla et on le suivit. Et ils vinrent et assiégèrent Séba dans Abel-Beth-Maaca, et ils élevèrent contre la ville une terrasse qui dominait le rempart, et tout le peuple qui était avec Joab cherchait à faire tomber la muraille. Et une femme bien avisée cria de la ville : Ecoutez, écoutez ! je vous prie ! Joab, approche jusqu'ici et je te parlerai. Il s'approcha d'elle et la femme dit : Es-tu Joab ? Et il dit : C'est moi. Et elle lui dit : Ecoute les paroles de ta servante. Et il dit : J'écoute. Et elle dit : On avait coutume autrefois de dire : Que l'on demande conseil à Abel ! et ainsi l'on terminait l'affaire. Je suis une des villes paisibles et fidèles en Israël ; toi, tu cherches à détruire une ville qui est une mère en Israël. Pourquoi veux-tu détruire l'héritage de l'Eternel ? Et Joab répondit et dit : Loin, bien loin de moi, la pensée de ruiner et de détruire ! La chose n'est pas ainsi, mais un homme de la montagne d'Ephraïm, nommé Séba, fils de Bicri, a levé sa main contre le roi, contre David ; livrez-le, lui seul, et je m'éloignerai de la ville. Et la femme dit à Joab : Voici, sa tête te sera jetée par dessus la muraille. Et la femme vint vers tout le peuple avec son sage conseil, et on coupa la tête à Séba, fils de Bicri, et on la jeta à Joab ; et il sonna de la trompette et on se dispersa de devant la ville, chacun chez soi ; et Joab retourna à Jérusalem auprès du roi. Et Joab commandait toute l'armée d'Israël ; et Bénaja, fils de Jéhojada, était à la tête des Kéréthiens et des Péléthiens ; Adoram était préposé aux corvées, et Josaphat, fils d'Ahilud, était rédacteur des chroniques ; et Séïa était secrétaire ; Tsadok et Abiathar étaient sacrificateurs ; et Ira, de Jaïr, était aussi conseiller intime de David. Et il y eut une famine du temps de David et elle dura trois ans de suite ; et David chercha la face de l'Eternel. Et l'Eternel dit : C'est à cause de Saül et du sang qui reste sur sa maison parce qu'il a fait mourir les Gabaonites. Et le roi fit venir les Gabaonites et leur parla. Or les Gabaonites n'étaient pas du nombre des fils d'Israël, mais du reste des Amorrhéens ; et les fils d'Israël s'étaient liés envers eux par serment ; et Saül avait cherché à les frapper dans son zèle pour les fils d'Israël et de Juda. Et David dit aux Gabaonites : Que ferai-je pour vous, et avec quoi ferai-je expiation, afin que vous bénissiez l'héritage de l'Eternel ? Et les Gabaonites lui dirent : Ce n'est pas pour nous à l'égard de Saül et de sa maison une question d'argent ou d'or, et nous ne demandons la mort de personne en Israël. Et il dit : Ce que vous demanderez, je le ferai pour vous. Et ils dirent au roi : L'homme qui nous a détruits et qui avait formé le plan de nous exterminer, pour que nous ne puissions subsister dans tout le territoire d'Israël, qu'on nous livre d'entre ses fils sept hommes, et nous les pendrons devant l'Eternel à Guibéa de Saül, l'élu de l'Eternel. Et le roi dit : Je les livrerai. Et le roi épargna Méphiboseth, fils de Jonathan, fils de Saül, à cause du serment de l'Eternel qui était entre eux, David et Jonathan, fils de Saül. Et le roi prit les deux fils de Ritspa, fille d'Ajja, qu'elle avait enfantés à Saül, Armoni et Méphiboseth, et les cinq fils de Mical, fille de Saül, qu'elle avait enfantés à Adriel, fils de Barzillaï, de Méhola ; et il les livra aux Gabaonites, et il les pendirent sur la montagne devant l'Eternel. Et ils périrent ensemble tous les sept. Ils furent mis à mort aux premiers jours de la moisson, au commencement de la moisson des orges. Et Ritspa, fille d'Ajja, prit un sac et l'étendit pour elle sur le rocher, depuis le commencement de la moisson jusqu'à ce que la pluie tombât du ciel sur eux, et elle ne permit pas aux oiseaux des cieux de s'abattre sur eux le jour, ni aux bêtes des champs, de s'approcher d'eux de nuit. Et David fut informé de ce qu'avait fait Ritspa, fille d'Ajja, concubine de Saül ; et David alla prendre les os de Saül et les os de Jonathan son fils, de chez les habitants de Jabès de Galaad, qui les avaient enlevés de la place de Beth-Séan, où les Philistins les avaient suspendus au jour où les Philistins avaient battu Saül à Guilboa. Et il emporta de là les os de Saül et les os de Jonathan, son fils ; et on y joignit les os de ceux qui avaient été pendus. Et on enterra les os de Saül et de Jonathan son fils dans le pays de Benjamin, à Tséla, dans le sépulcre de Kis, son père ; et on fit tout ce que le roi avait ordonné. Et après cela Dieu fut apaisé envers le pays. Et il y eut encore guerre entre les Philistins et Israël. Et David descendit, et ses serviteurs avec lui, et ils combattirent contre les Philistins, et David fut fatigué. Et Jisbo-Bénob, l'un des fils de Rapha, (il avait une lance du poids de trois cents sicles d'airain, et il était ceint d'une armure neuve), était sur le point de tuer David. Abisaï, fils de Tséruja, vint au secours de David ; il frappa le Philistin et le tua. Alors les gens de David lui firent serment, en disant : Tu ne sortiras plus avec nous pour combattre, et tu n'éteindras pas le flambeau d'Israël. Et il y eut encore, après cela, un combat à Gob avec les Philistins. Alors Sibbécaï, le Husathite, tua Saph, qui était un des fils de Rapha. Et il y eut encore un combat à Gob avec les Philistins ; et Elchanan, fils de Jaaré-Oréguim, de Bethléem, tua Goliath, de Gath, qui avait une lance dont le bois était comme une ensouple de tisserand. Et il y eut encore un combat à Gath. Il se trouvait là un homme de haute taille, qui avait six doigts aux mains et aux pieds, vingt-quatre en tout ; et lui aussi était issu de Rapha. Et il outragea Israël ; et Jonathan, fils de Siméi, frère de David, le tua. Ces quatre étaient issus de Rapha à Gath ; ils tombèrent par la main de David et par la main de ses serviteurs. Et David adressa à l'Eternel les paroles de ce cantique, après que l'Eternel l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. Et il dit : L'Eternel est mon rocher, ma forteresse et mon libérateur. Dieu est le roc où je me retire, Mon bouclier et la corne de mon salut, Ma haute retraite et mon refuge. Mon Sauveur ! tu me sauves de la violence ! Celui qui est digne de louanges, je l'invoque, l'Eternel, Et je suis délivré de mes ennemis. Les vagues de la mort m'entouraient ; Les torrents de la perversité m'épouvantaient ; Les liens du sépulcre m'enlaçaient ; Les filets de la mort m'avaient surpris. Dans mon angoisse, j'invoquai l'Eternel, Et je criai à mon Dieu ; De son palais, il entendit ma voix, Et mon cri parvint à ses oreilles. Et la terre fut ébranlée et trembla ; Les fondements des cieux chancelèrent Et furent ébranlés, parce qu'il était courroucé. Une fumée montait de ses narines, Et un feu dévorant sortait de sa bouche ; Des charbons embrasés en jaillissaient. Il abaissa les cieux et descendit. Il y avait une sombre nuée sous ses pieds. Il était monté sur un chérubin et volait, Et il parut sur les ailes du vent. Il mit les ténèbres autour de lui comme une tente, Des amas d'eaux et de sombres nuages. De l'éclat qui le précédait Jaillissaient des charbons en feu. L'Eternel tonna des cieux Et le Très-Haut fit entendre sa voix ; Il lança des flèches et dispersa [mes ennemis], La foudre, et les mit en déroute. Et les vallées de la mer parurent, Les fondements du monde furent mis à nu, Au grondement de l'Eternel, Au souffle du vent de ses narines. Il étendit [sa main] d'en-haut et me saisit, Il me tira des grandes eaux ; Il m'arracha à mon ennemi puissant, A mes adversaires, parce qu'ils étaient trop forts pour moi. Ils m'avaient surpris au jour de ma calamité, Et l'Eternel fut mon appui. Il m'a tiré au large, Il m'a délivré, parce qu'il a mis son plaisir en moi. L'Eternel m'a traité selon ma justice, Il m'a rendu selon la pureté de mes mains ; Car j'ai gardé les voies de l'Eternel, Et je n'ai point été infidèle à mon Dieu ; Car tous ses jugements ont été devant moi, Et ses statuts, je ne m'en suis pas écarté. J'ai été intègre envers lui, Et je me suis gardé de mon iniquité. Et l'Eternel m'a rendu selon ma justice, Selon ma pureté,qui était devant ses yeux. Avec celui qui est bon, tu te montres bon, Avec l'homme droit, tu te montres droit. Avec celui qui est pur, tu te montres pur, Et avec l'homme fourbe, tu agis perfidement. Tu sauves le peuple affligé, Et de ton regard tu abaisses les hautains. Car tu as été mon flambeau, ô Eternel ! L'Eternel a éclairé mes ténèbres. Car avec toi je me suis jeté sur une troupe, Avec mon Dieu j'ai franchi la muraille. Les voies de Dieu sont parfaites. La parole de l'Eternel est éprouvée au feu ; Il est un bouclier pour tous ceux qui se retirent vers lui. Car qui est Dieu, hormis l'Eternel, Et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu ? Dieu est ma forte citadelle, Et il conduit l'homme intègre sur sa voie ; Il rend ses pieds semblables à ceux des biches Et il me fait tenir debout sur mes hauteurs. Il forme mes mains au combat, Et mes bras tendent l'arc d'airain. Tu me donnes ton secours pour bouclier, Et ta condescendance m'agrandit. Tu élargis le chemin sous mes pas, Et les chevilles de mes pieds n'ont pas vacillé. Je poursuis mes ennemis, et je les détruis ; Je ne reviens pas que je ne les aie achevés. Je les achève, je les écrase, et ils ne se relèvent pas ; Ils tombent sous mes pieds. Tu me ceins de force pour le combat ; Tu as fait plier sous moi mes adversaires, Tu m'as fait voir le dos de mes ennemis, Et ceux qui me haïssent, je les anéantis. Ils regardent... point de Sauveur !... A l'Eternel ; il ne leur répond pas ! Je les pulvérise comme la poussière de la terre, Je les broie, je les foule comme la boue des rues. Tu me délivres des querelles de mon peuple, Tu me conserves pour être chef des nations. Des peuples que je ne connaissais pas me servent. Les fils de l'étranger me flattent ; Sitôt que leur oreille a ouï, ils m'obéissent. Les fils de l'étranger défaillent Et ils se ceignent en abandonnant leurs remparts. Que l'Eternel vive et que béni soit mon rocher ! Que le Dieu, rocher de mon salut, soit exalté ! Le Dieu qui m'accorde des vengeances, Qui abaisse les peuples sous moi, Qui m'arrache à mes ennemis ! Qui m'élève au-dessus de mes adversaires ! Tu me délivres de l'homme violent. C'est pourquoi je te célébrerai, ô Eternel, parmi les nations, Et je chanterai ton nom ! Il accorde de grandes délivrances à son roi, Et il use de bonté envers son oint, Envers David et sa postérité à toujours. Voici les dernières paroles de David : Oracle de David, fils d'Isaï, Oracle de l'homme haut élevé, De l'oint du Dieu de Jacob, Du doux chantre d'Israël : L'Esprit de l'Eternel a parlé par moi, Et sa parole est sur mes lèvres. Le Dieu d'Israël a parlé, Le Rocher d'Israël m'a dit : Un dominateur juste sur les hommes, Un dominateur dans la crainte de Dieu ! C'est comme quand, à la lumière du matin, le soleil resplendit ; Un matin sans nuage ! De son éclat après la pluie l'herbe [sort], de la terre. N'en est-il pas ainsi de ma maison devant Dieu ? Car il a établi pour, moi une alliance éternelle, Bien ordonnée de tous points et bien gardée ! Ne fera-t-il donc pas germer tout mon salut et tout ce que je désire ? Mais les pervers sont tous comme des épines que l'on jette ; On ne les prend pas avec la main. L'homme qui y touche se munit d'un fer et d'un bois de lance, Et on les brûle complètement sur place. Voici les noms des vaillants hommes de David : Joseb Bassébeth, le Tachkémonite, chef des officiers ; il brandit sa lance sur huit cents hommes tués dans une seule rencontre. Après lui, Eléazar, fils de Dodo, fils d'Achochi. Il était l'un des trois guerriers qui accompagnaient David, lorsqu'ils défièrent les Philistins qui étaient assemblés là pour combattre, et que les hommes d'Israël gagnaient les hauteurs. Il se leva et frappa les Philistins jusqu'à ce que sa main fut lasse et qu'elle resta attachée à son épée. Et l'Eternel opéra une grande délivrance en ce jour-là ; le peuple revint à sa suite, mais seulement pour piller. Après lui Samma, fils d'Agué, de Harar. Les Philistins s'étaient assemblés en troupe ; il y avait là une pièce de terre remplie de lentilles, et le peuple fuyait devant les Philistins. Il se plaça au milieu du champ et le défendit, et frappa les Philistins, et l'Eternel opéra une grande délivrance. Et trois d'entre les trente chefs, descendirent au temps de la moisson et vinrent vers David, à la caverne d'Adullam, tandis qu'une troupe de Philistins était campée dans la vallée des Réphaïm. David était alors dans la forteresse, et il y avait en même temps un poste de Philistins à Bethléem. Et David eut un désir, et dit. Qui me fera boire de l'eau de la citerne qui est à la porte de Bethléem ? Alors les trois vaillants hommes passèrent au travers du camp des Philistins, et puisèrent de l'eau de la citerne qui est à la porte de Bethléem ; ils l'apportèrent et la présentèrent à David ; mais il ne voulut pas la boire, et il en fit une libation à l'Eternel, et il dit : Loin de moi, ô Eternel, de faire cela ! N'est-ce pas le sang de ces hommes qui sont allés au péril de leur vie ? Et il ne voulut pas la boire. Voilà ce que firent les trois vaillants hommes. Et Abisaï, frère de Joab, fils de Tséruja, était chef des officiers. Il brandit sa lance sur trois cents hommes tués ; et il eut du renom parmi les trois. Il était plus considéré que les trente et, il fut leur chef, mais il n'égala pas les trois. Et Bénaïa, fils de Jéhojada, fils d'un homme vaillant, grand en exploits, de Kabtséel, frappa les deux lions de Dieu de Moab ; et il descendit et frappa un lion dans une citerne, par un jour de neige. C'est lui aussi qui frappa un Egyptien d'un aspect redoutable et qui avait une lance à la main ; il descendit vers lui avec un bâton, arracha la lance de la main de l'Egyptien et le tua avec sa lance. Voilà ce que fit Bénaïa, fils de Jéhojada ; et il eut du renom parmi les trois hommes forts. Il était plus considéré que les trente, mais il n'égala pas les trois. David lui donna une place dans son conseil. Asaël, frère de Joab, était des trente ; Elchanan, fils de Dodo, de Bethléem ; Samma, de Harod ; Elika, de Harod ; Hélets, de Pélet ; Ira, fils d'Ikkesch, de Thékoa ; Abiézer, d'Anathoth ; Mébunnaï, de Husa ; Tsalmon, d'Achoach ; Maharaï, de Nétopha ; Héleb, fils de Baana, de Nétopha ; Itthaï, fils de Ribaï, de Guibéa des fils de Benjamin ; Bénaïa, de Pirathon ; Hiddaï, de Nahalé-Gaas ; Abi-Albon, d'Araba ; Azmaveth, de Bahurim ; Eliachba, de Saalbon ; Bené-Jaschen, Jonathan ; Samma, de Harar ; Achiam, fils de Sarar, d'Arar ; Eliphéleth, fils d'Achasbaï, fils du Maacathien ; Eliam, fils d'Ahithophel, de Guilo ; Hetsro, de Carmel ; Paaraï, d'Arab ; Jigal, fils de Nathan, de Tsoba ; Bani, de Gad ; Tsélek, d'Ammon ; Naharaï, de Bééroth, qui portaient les armes de Joab, fils de Tséruja ; Ira, de Jéther ; Gareb, de Jéther ; Urie, le Héthien. En tout, trente-sept. Et la colère de l'Eternel s'alluma de nouveau contre Israël, et il incita David contre eux, en disant : Va, dénombre Israël et Juda. Et le roi dit à Joab, chef de l'armée, qui était avec lui : Parcours toutes les tribus d'Israël, de Dan jusqu'à Béerséba, et faites le dénombrement du peuple, et je saurai le nombre du peuple. Et Joab dit au roi : Que l'Eternel ton Dieu rende le peuple plus nombreux, cent fois plus nombreux qu'ils ne le sont, et que les yeux de mon seigneur le roi le voient ! Mais pourquoi le roi, mon seigneur, prend-il plaisir à cela ? Et l'ordre du roi prévalut contre Joab et fut donné aux chefs de l'armée ; et Joab et les chefs de l'armée sortirent devant le roi pour faire le dénombrement du peuple d'Israël. Et ils passèrent le Jourdain, et campèrent à Aroër, à droite de la ville, qui est au milieu de la vallée de Gad, et près de Jaézer. Et ils vinrent en Galaad, et dans le bas-pays de Chodschi ; et ils vinrent à Dan-Jaan et dans les environs de Sidon. Et ils vinrent à la place forte de Tyr, et dans toutes les villes des Héviens et des Cananéens. Et ils finirent par le midi de Juda, à Béerséba. Et ils parcoururent tout le pays, et au bout de neuf mois et vingt jours ils revinrent à Jérusalem. Et Joab donna au roi le chiffre du recensement du peuple : il y avait en Israël huit cent mille hommes de guerre tirant l'épée, et en Juda cinq cent mille hommes. Et le cœur de David le reprit quand il eut fait le recensement du peuple ; et David dit à l'Eternel : J'ai commis un grand péché dans ce que j'ai fait ! Et maintenant, ô Eternel, ôte l'iniquité de ton serviteur, car j'ai agi très follement ! Et le lendemain, quand David se leva, la parole de l'Eternel fut adressée à Gad, le prophète, le voyant de David, en ces mots : Va et dis à David : Ainsi a dit l'Eternel : Je mets devant toi trois choses ; choisis-en une, et je te la ferai. Et Gad vint vers David et lui rapporta cela en disant : Sept ans de famine viendront-ils sur ton pays, ou bien fuiras-tu trois mois devant tes ennemis qui te poursuivront, ou bien y aura-t-il trois jours de peste dans ton pays ? Maintenant décide, et vois ce que je dois répondre à celui qui m'envoie. Et David dit à Gad : Je suis dans une grande angoisse ! Que nous tombions entre les mains de l'Eternel, car ses compassions sont grandes et que je ne tombe pas entre les mains des hommes ! Et l'Eternel envoya la peste en Israël, depuis le matin jusqu'au temps fixé ; et de Dan à Béerséba il mourut soixante et dix mille hommes parmi le peuple. Et l'ange étendait sa main vers Jérusalem pour la détruire ; mais l'Eternel se repentit de ce mal, et dit à l'ange qui portait la destruction dans le peuple : Assez ! Retire maintenant ta main ! Et l'ange de l'Eternel était près de l'aire d'Arauna, le Jébusien. Et David, quand il vit l'ange qui frappait le peuple, dit à l'Eternel : Voici, c'est moi qui ai péché ! C'est moi qui suis coupable ! mais ces brebis, qu'ont-elles fait ? Que ta main soit donc sur moi et sur la maison de mon père ! Et Gad vint vers David ce même jour et lui dit : Monte, dresse un autel à l'Eternel dans l'aire d'Arauna, le Jébusien. Et David monta, selon la parole de Gad, comme l'Eternel l'avait ordonné. Et Arauna regarda, et il vit le roi et ses serviteurs qui se dirigeaient vers lui ; et Arauna sortit, et se prosterna devant le roi, le visage contre terre. Et Arauna dit : Pourquoi mon seigneur le roi vient-il vers son serviteur ? Et David dit : Pour acheter de toi l'aire afin d'y bâtir un autel à l'Eternel, afin que la plaie se retire de dessus le peuple. Et Arauna dit à David Que mon seigneur le roi prenne et qu'il offre en sacrifice ce qu'il trouvera bon ; vois, les bœufs seront pour l'holocauste, et les chars avec les jougs des bœufs serviront de bois. Tout cela, ô roi, Arauna le donne au roi. Et Arauna dit au roi : Que l'Eternel ton Dieu te soit favorable ! Et le roi dit à Arauna : Non ! Mais je veux l'acheter de toi à prix d'argent, et je n'offrirai pas à l'Eternel, mon Dieu, des holocaustes qui ne me coûtent rien. Et David acheta l'aire et les bœufs pour cinquante sicles d'argent. Et David bâtit là un autel à l'Eternel et offrit des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces. Ainsi l'Eternel fut apaisé envers le pays, et la plaie se retira de dessus Israël.
Et le roi David était vieux, avancé en âge ; et on le couvrait de vêtements et il ne se réchauffait pas. Et ses serviteurs lui dirent : Que l'on cherche pour mon seigneur le roi une jeune fille vierge ; qu'elle se tienne devant le roi et le soigne, et qu'elle dorme dans ton sein, et mon seigneur le roi se réchauffera. Et on chercha dans tout le pays d'Israël une jeune fille qui fût belle, et on trouva Abisag, la Sunamite, et on l'amena au roi. Et cette jeune fille était fort belle, et elle soigna le roi et le servit; mais le roi ne la connut point. Et Adonija, fils de Hagguith, s'enorgueillissait, disant : C'est moi qui serai roi ! Et il se procura chars et chevaux, et cinquante hommes couraient devant lui. Et jamais son père ne le lui avait reproché en lui disant : Pourquoi agis-tu ainsi ? Adonija était aussi de fort belle taille, et par sa naissance il suivait Absalom. Et il entra en pourparlers avec Joab, fils de Tséruja, et avec Abiathar, le sacrificateur ; et ils prirent parti pour Adonija. Et Tsadok, le sacrificateur, et Bénaïa, fils de Jéhojada, et Nathan, le prophète, et Siméi et Réi et les vaillants hommes de David n'étaient point avec Adonija. Et Adonija immola des brebis, des bœufs et des veaux gras, près de la pierre de Zohéleth qui est à côté de la fontaine de Roguel, et il invita tous ses frères, fils du roi, et tous les hommes de Juda, serviteurs du roi. Et il n'invita point Nathan, le prophète, ni Bénaïa, ni les vaillants hommes, ni Salomon, son frère. Et Nathan parla à Bathséba, mère de Salomon, et lui dit : N'as-tu pas appris qu'Adonija, fils de Hagguith, s'est fait roi, et notre seigneur David ne le sait pas ? Et maintenant viens, que je te donne un conseil, afin que tu sauves ta vie et la vie de ton fils Salomon. Va, entre vers le roi David et lui dis : Roi, mon seigneur, n'as-tu pas juré à ta servante en disant : Salomon, ton fils, régnera après moi et c'est lui qui sera assis sur mon trône ? Pourquoi donc Adonija s'est-il fait roi ? Voici, pendant que tu seras encore là et que tu parleras avec le roi, j'entrerai moi-même après toi et je confirmerai tes paroles. Et Bathséba se rendit auprès du roi, dans sa chambre. Et le roi était fort vieux, et Abisag la Sunamite servait le roi. Et Bathséba s'inclina et se prosterna devant le roi, et le roi lui dit : Que veux-tu ? Et elle lui dit : Mon seigneur, tu as juré à ta servante, par l'Eternel ton Dieu : Salomon, ton fils, régnera après moi et c'est lui qui sera assis sur mon trône. Et maintenant, voici, Adonija s'est fait roi ; et maintenant, ô roi, mon seigneur, tu l'ignores ! Et il a immolé des bœufs, des veaux gras et des brebis en grand nombre, et il a invité tous les fils du roi, et Abiathar, le sacrificateur, et Joab, chef de l'armée, et il n'a pas invité Salomon, ton serviteur. O roi, mon seigneur, les yeux de tout Israël sont sur toi, afin que tu leur déclares qui doit s'asseoir sur le trône du roi mon seigneur après lui. Autrement il arrivera que, lorsque mon seigneur le roi se sera endormi avec ses pères, moi et mon fils Salomon nous serons traités comme des criminels. Et voici, comme elle parlait encore avec le roi, Nathan, le prophète, arriva. Et on l'annonça au roi en disant : Voici Nathan, le prophète. Et il entra en présence du roi et se prosterna devant le roi, le visage contre terre. Et Nathan dit : O roi, mon seigneur, tu as donc dit : Adonija régnera après moi et il s'assiéra sur mon trône ! Car il est descendu aujourd'hui, et il a immolé des bœufs, des veaux gras et des brebis en grand nombre; et il a invité tous les fils du roi et les chefs de l'armée et Abiathar, le sacrificateur ; et voici, ils mangent et boivent devant lui et ils disent : Vive le roi Adonija ! Et moi, ton serviteur, et Tsadok, le sacrificateur, et Bénaïa, fils de Jéhojada, et Salomon, ton serviteur, il ne nous a point invités. Est-ce par ordre de mon seigneur le roi qu'une telle chose a lieu, sans que tu aies fait connaître à tes serviteurs qui doit s'asseoir sur le trône du roi, mon seigneur, après lui ? Et le roi David répondit et dit : Appelez-moi Bathséba ! Et elle entra en présence du roi et se tint devant lui. Et le roi jura et dit : L'Eternel qui m'a délivré de toutes les détresses est vivant ! Selon que je te l'ai juré par l'Eternel, le Dieu d'Israël, en disant : Salomon, ton fils, régnera après moi, et c'est lui qui sera assis sur mon trône à ma place, ainsi je ferai en ce jour ! Et Bathséba s'inclina le visage contre terre et se prosterna devant le roi. Et elle dit : Que mon seigneur le roi David vive à jamais ! Et le roi David dit : Appelez-moi Tsadok, le sacrificateur, et Nathan, le prophète, et Bénaïa, fils de Jéhojada. Et ils entrèrent en présence du roi. Et le roi leur dit : Prenez avec vous les serviteurs de votre maître et faites monter mon fils Salomon sur ma mule, et vous le ferez descendre à Guihon. Là, Tsadok, le sacrificateur, et Nathan, le prophète, l'oindront pour roi sur Israël. Et vous sonnerez de la trompette, et vous direz : Vive le roi Salomon ! Et vous remonterez après lui, et il viendra et s'assiéra sur mon trône, et il régnera à ma place, car c'est lui que j'établis pour être prince sur Israël et sur Juda. Et Bénaïa, fils de Jéhojada, répondit au roi et dit : Amen ! Que l'Eternel, le Dieu du roi mon seigneur, l'ordonne ainsi ! Gomme l'Eternel a été avec mon seigneur le roi, qu'il soit de même avec Salomon et qu'il élève son trône au-dessus du trône de mon seigneur le roi David ! Et Tsadok, le sacrificateur, descendit avec Nathan, le prophète, et Bénaïa, fils de Jéhojada, et les Kéréthiens et les Péléthiens, et ils firent monter Salomon sur la mule du roi David, et ils le menèrent à Guihon. Et Tsadok, le sacrificateur, prit du Tabernacle la corne d'huile et oignit Salomon, et on sonna de la trompette, et tout le peuple dit : Vive le roi Salomon ! Et tout le peuple monta après lui, et on jouait de la flûte et on se livrait à de grands transports de joie, et la terre tremblait au bruit de leurs acclamations. Et Adonija et tous les conviés qui étaient avec lui entendirent ce bruit, au moment où ils achevaient de manger; et Joab, entendant le son de la trompette, dit : Pourquoi ce bruit de la ville en émoi ? Comme il parlait encore, voici, Jonathan, fils d'Abiathar, le sacrificateur, arriva. Et Adonija lui dit : Entre, car tu es un brave et tu apportes de bonnes nouvelles. Et Jonathan répondit et dit à Adonija : Bien au contraire, notre seigneur le roi David a fait roi Salomon. Le roi a envoyé avec lui Tsadok, le sacrificateur, et Nathan, le prophète, et Bénaïa, fils de Jéhojada, et les Kéréthiens et les Péléthiens, et ils l'ont fait monter sur la mule du roi. Et Tsadok, le sacrificateur, et Nathan, le prophète, l'ont oint pour roi à Guihon; et ils sont remontés de là avec des transports de joie et la ville est en émoi ; c'est là le bruit que vous avez entendu. Et même Salomon s'est assis sur le trône royal, et même les serviteurs du roi sont venus pour bénir notre seigneur le roi David, en disant : Que ton Dieu rende le nom de Salomon plus célèbre que ton nom et qu'il élève son trône au-dessus de ton trône ! Et le roi s'est prosterné sur son lit. Et même le roi a parlé ainsi : Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui a permis qu'aujourd'hui un successeur s'asseye sur mon trône et que mes yeux le voient ! Et tous les invités d'Adonija furent saisis d'une grande terreur et ils se levèrent et s'en allèrent chacun de son côté. Et Adonija, craignant Salomon, se leva et s'en alla et saisit les cornes de l'autel. Et on le rapporta à Salomon en disant : Voici, Adonija craint le roi Salomon, et voici, il a saisi les cornes de l'autel en disant : Que le roi Salomon me jure aujourd'hui qu'il ne fera point mourir son serviteur par l'épée ! Et Salomon dit : S'il se conduit en homme loyal, il ne tombera pas un de ses cheveux en terre ; mais s'il se trouve du mal en lui, il mourra. Et le roi Salomon envoya des gens qui le firent descendre de l'autel ; et Adonija vint et se prosterna devant le roi Salomon. Et Salomon lui dit : Va dans ta maison. Quand les jours de la mort de David approchèrent, il donna ses ordres à Salomon, son fils, en disant : Je m'en vais par le chemin de toute la terre ; fortifie-toi donc et sois un homme. Et garde ce que l'Eternel ton Dieu veut que tu gardes, en marchant dans ses voies, en observant ses statuts, ses commandements et ses ordonnances et ses témoignages, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, pour que tu réussisses dans tout ce que tu feras et partout où tu iras, afin que l'Eternel accomplisse sa parole qu'il a prononcée à mon égard, en disant : Si tes fils prennent garde à leur voie, en marchant devant moi dans la fidélité, de tout leur cœur et de toute leur âme, tu ne manqueras jamais d'un descendant sur le trône d'Israël. Tu sais toi-même ce que m'a fait Joab, fils de Tséruja, ce qu'il a fait aux deux chefs des armées d'Israël, à Abner, fils de Ner, et à Amasa, fils de Jéther, comment il les a tués, répandant en pleine paix le sang de la guerre, et mettant le sang de la guerre sur la ceinture qu'il avait aux reins et sur la chaussure qu'il avait aux pieds. Tu agiras selon ta sagesse, et tu ne laisseras pas ses cheveux blancs descendre en paix dans le sépulcre. Mais tu feras du bien aux fils de Barzillaï, le Galaadite, et ils seront de ceux qui mangent à ta table ; car c'est ainsi qu'ils sont venus à ma rencontre, lorsque je fuyais devant Absalom, ton frère. Puis, voici, tu as près de toi Siméi, fils de Guéra, Benjamite, de Bahurim, lui qui proféra contre moi des malédictions affreuses, le jour où j'allais à Mahauaïm ; il descendit à ma rencontre vers le Jourdain, et je lui jurai par l'Eternel en disant : Je ne te ferai point mourir par l'épée. Et maintenant tu ne le laisseras pas impuni, car tu es un homme sage pour savoir comment tu dois agir à son égard, et tu feras descendre ses cheveux blancs dans le sang au sépulcre. Et David s'endormit avec ses pères, et il fut enterré dans la cité de David. Le temps que David régna sur Israël fut de quarante ans. Il régna sept ans à Hébron et trente-trois ans à Jérusalem. Et Salomon s'assit sur le trône de David son père, et son règne fut bien affermi. Et Adonija, fils de Hagguith, vint vers Bathséba, mère de Salomon ; et elle lui dit : Viens-tu pour la paix ? Et il répondit : Pour la paix. Et il dit : J'ai un mot à te dire. Et elle dit : Parle ! Et il dit : Tu sais toi-même que la royauté m'appartenait et que c'est à moi que tout Israël regardait comme à celui qui devait régner, et comment la royauté a été transférée et a été donnée à mon frère, parce que l'Eternel la lui avait destinée. Et maintenant j'ai une seule demande à t'adresser ; ne me la refuse pas. Et elle dit : Parle ! Et il dit : Je te prie, dis au roi Salomon (car il ne te la refusera pas ) qu'il me donne pour femme Abisag, la Sunamite. Et Bathséba dit : Bien ! je parlerai pour toi au roi. Et Bathséba vint vers le roi Salomon, afin de lui parler au sujet d'Adonija. Et le roi se leva pour aller à sa rencontre et se prosterna devant elle ; et il s'assit sur son trône et fit placer un trône pour la mère du roi ; et elle s'assit à sa droite. Et elle dit : J'ai une petite demande à te faire ; ne me la refuse pas ! Et le roi lui dit : Demande, ma mère, car je ne te la refuserai pas. Et elle dit : Qu'Abisag, la Sunamite, soit donnée pour femme à Adonija, ton frère. Et le roi Salomon répondit et dit à sa mère : Et pourquoi demandes-tu Abisag, la Sunamite, pour Adonija ? Demande donc la royauté pour lui, (car il est mon frère aîné), pour lui, et pour Abiathar, le sacrificateur, et pour Joab, fils de Tséruja ! Et le roi Salomon jura par l'Eternel en disant : Qu'ainsi Dieu me fasse et qu'ainsi il y ajoute, si ce n'est pas au prix de sa vie qu'Adonija a prononcé cette parole. Et maintenant l'Eternel est vivant, (lui qui m'a affermi et m'a fait asseoir sur le trône de David mon père, et qui m'a édifié une maison, comme il l'avait dit), qu'Adonija sera mis à mort aujourd'hui. Et le roi Salomon donna commission à Bénaïa, fils de Jéhojada, qui se jeta sur lui, et il mourut. Et le roi dit à Abiathar, le sacrificateur : Va-t'en à Anathoth, dans tes terres, car tu mérites la mort ; toutefois je ne te ferai pas mourir aujourd'hui, parce que tu as porté l'arche du Seigneur l'Eternel devant David mon père, et que tu as eu part à toutes les souffrances de mon père. Et Salomon chassa Abiathar pour qu'il ne fût plus sacrificateur de l'Eternel, en accomplissement de la parole de l'Eternel qu'il avait prononcée sur la maison d'Eli à Silo. Et cette nouvelle arriva à Joab, car Joab avait suivi le parti d'Adonija, bien qu'il n'eût pas suivi le parti d'Absalom. Et Joab s'enfuit au Tabernacle de l'Eternel, et il saisit les cornes de l'autel. Et on vint dire au roi Salomon : Joab s'est réfugié au Tabernacle de l'Eternel, et le voilà à côté de l'autel. Et Salomon envoya Bénaïa, fils de Jéhojada, en lui disant : Va et frappe-le ! Et Bénaïa se rendit au Tabernacle de l'Eternel et dit à Joab : Ainsi a dit le roi : Sors ! Et il dit : Non, car je mourrai ici. Et Bénaïa rapporta la chose au roi, disant : Voilà ce que Joab a dit et voilà ce qu'il m'a répondu. Et le roi lui dit : Fais comme il a dit et frappe-le, et enterre-le ; et tu ôteras ainsi de dessus moi et de dessus la maison de mon père le sang que Joab a répandu sans cause. Et l'Eternel fera retomber son sang sur sa tête, lui qui a frappé deux hommes plus justes et meilleurs que lui et qui les a tués par l'épée, sans que mon père David en sût rien, à savoir : Abner, fils de Ner, chef de l'armée d'Israël, et Amasa, fils de Jéther, chef de l'armée de Juda. Et leur sang retombera sur la tête de Joab et sur la tête de sa postérité à jamais ; et pour David et sa postérité, pour sa maison et son trône, il y aura paix à jamais de la part de l'Eternel. Et Bénaïa, fils de Jéhojada, monta et le frappa, et le fit mourir ; et il fut enterré dans sa maison, au désert. Et le roi établit Bénaïa, fils de Jéhojada, sur l'armée, à la place de Joab ; et il établit Tsadok, le sacrificateur, à la place d'Abiathar. Et le roi fit appeler Siméi et lui dit : Bâtis-toi une maison à Jérusalem, et tu y demeureras, et tu n'en sortiras point pour aller de côté et d'autre ; car sache bien qu'au jour où tu sortiras et où tu passeras le torrent du Cédron, certainement tu mourras ; ton sang sera sur ta tête. Et Siméi dit au roi : Cette parole est bonne ; ton serviteur fera ce que mon seigneur le roi a dit. Et Siméi demeura longtemps à Jérusalem. Et il arriva, au bout de trois ans, que deux serviteurs de Siméi s'enfuirent chez Akis, fils de Maaca, roi de Gath ; et on le rapporta à Siméi, en disant : Voici, tes serviteurs sont à Gath. Et Siméi se leva et sella son âne et s'en alla à Gath, chez Akis, pour chercher ses serviteurs. Siméi s'en alla donc et il ramena de Gath ses serviteurs. Et le roi fut informé que Siméi était allé de Jérusalem à Gath, et qu'il était de retour. Et le roi envoya appeler Siméi et lui dit : Ne t'avais-je pas fait jurer par l'Eternel et ne te l'avais-je pas déclaré formellement, en disant : Sache qu'au jour où tu sortiras et où tu iras de côté ou d'autre, tu mourras certainement ? Et ne m'as-tu pas dit : La parole que j'ai entendue est bonne ? Pourquoi donc n'as-tu pas observé le serment de l'Eternel et le commandement que je t'avais donné ? Et le roi dit à Siméi : Souviens-toi de tout le mal que ton cœur sait bien que tu as fait à David mon père ; et que l'Eternel fasse retomber ta méchanceté sur ta tête, et le roi Salomon sera béni, et le trône de David sera affermi devant l'Eternel à jamais ! Et le roi donna ordre à Bénaïa, fils de Jéhojada, qui sortit et le frappa, et il mourut. Et la royauté fut affermie entre les mains de Salomon. Et Salomon s'allia par mariage avec Pharaon, roi d'Egypte ; et il prit pour femme la fille de Pharaon, et il l'emmena dans la cité de David, jusqu'à ce qu'il eût achevé de bâtir sa maison et la maison de l'Eternel, ainsi que le mur d'enceinte de Jérusalem. Seulement le peuple sacrifiait sur les hauts-lieux, parce que jusqu'alors on n'avait pas bâti de maison au nom de l'Eternel. Et Salomon aima l'Eternel, marchant selon les ordonnances de David, son père ; seulement il sacrifiait sur les hauts-lieux et y offrait des parfums. Et le roi se rendit à Gabaon pour y sacrifier, car c'était le principal des hauts-lieux ; et Salomon offrit mille holocaustes sur cet autel. A Gabaon l'Eternel apparut en songe à Salomon pendant la nuit, et Dieu lui dit : Demande ce que tu veux que je te donne. Et Salomon dit : Tu as usé d'une grande bienveillance envers ton serviteur David, mon père, selon qu'il a marché en ta présence dans la vérité, dans la justice et dans la droiture de cœur envers toi ; et tu lui as conservé cette grande bienveillance, et tu lui as donné un fils qui est assis sur son trône, comme il paraît aujourd'hui. Et maintenant, ô Eternel mon Dieu, tu as fait régner ton serviteur à la place de David, mon père ; et moi, je ne suis qu'un tout jeune homme ; je ne sais comment me conduire. Et ton serviteur est au milieu de ton peuple que tu as choisi, ce grand peuple qui ne peut être évalué ni compté, tant il est nombreux. Donne donc à ton serviteur un cœur attentif pour juger ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal ; car qui pourrait juger ton peuple, ce peuple si nombreux ? Et le Seigneur trouva bon que Salomon lui eût fait cette demande. Et Dieu lui dit : Parce que tu m'as fait cette demande, et que tu n'as pas demandé pour toi de longs jours, et que tu n'as pas demandé pour toi des richesses, et que tu n'as pas demandé la mort de tes ennemis, mais que tu as demandé pour toi du discernement pour exercer la justice, voici, je fais selon ta parole : voici, je te donne un cœur sage et intelligent, ensorte qu'il n'y ait personne comme toi avant toi, et qu'après toi il ne s'élèvera personne comme toi. Et même ce que tu n'as pas demandé, je te le donne : et les richesses et la gloire, ensorte que parmi les rois il n'y aura personne comme toi pendant toute ta vie. Et si tu marches dans mes voies, en gardant mes statuts et mes ordonnances, comme a marché David ton père, je prolongerai tes jours. Et Salomon s'éveilla, et voilà c'était un songe ! Et il vint à Jérusalem, et se présenta devant l'arche de l'alliance de l'Eternel ; et il offrit des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces, et il donna un festin à tous ses serviteurs. Alors vinrent vers le roi deux femmes de mauvaise vie et elles se tinrent devant lui. Et l'une de ces femmes dit : Je te prie, mon seigneur ; moi et cette femme nous demeurions dans la même maison, et j'accouchai étant avec elle dans la même maison. Et il arriva, trois jours après, que cette femme accoucha aussi ; et nous étions ensemble, aucune personne étrangère n'était avec nous dans la maison ; il n'y avait que nous deux dans la maison. Et le fils de cette femme mourut pendant la nuit, parce qu'elle s'était couchée sur lui. Et elle se leva au milieu de la nuit et prit mon fils d'à côté de moi, tandis que ta servante dormait, et le coucha dans son sein ; et son fils, qui était mort, elle le coucha dans mon sein. Et au matin, je me levai pour allaiter mon fils, et voici, il était mort ; et je le regardai attentivement le matin, et voici, ce n'était pas mon fils, que j'avais enfanté. Et l'autre femme dit : Non, mon fils est celui qui vit, et ton fils est celui qui est mort. Et celle-là disait : Non, car ton fils est celui qui est mort, et mon fils est celui qui vit. Et elles se disputaient ainsi devant le roi. Et le roi dit : L'une dit : C'est mon fils qui est vivant et c'est ton fils qui est mort. Et l'autre dit : Non, c'est ton fils qui est mort et c'est mon fils qui est vivant. Et le roi dit : Apportez-moi une épée. Et on apporta l'épée devant le roi. Et le roi dit: Partagez en deux l'enfant qui vit, et donnez-en la moitié à l'une et la moitié à l'autre. Et la femme dont le fils était vivant dit au roi, car son cœur se serrait pour son fils : Je t'en prie, mon seigneur, donnez-lui l'enfant qui vit et qu'on ne le tue pas ! Et l'autre disait : il ne sera ni à moi, ni à toi ; partagez ! Et le roi répondit et dit : Donnez à celle-là l'enfant qui vit et qu'on ne le tue pas. C'est elle qui est la mère. Et tout Israël entendit parler du jugement prononcé par le roi, et on craignit le roi, car on vit qu'il y avait en lui une sagesse divine pour rendre la justice. Et le roi Salomon régna sur tout Israël. Et voici quels étaient ses principaux dignitaires : Azaria, fils de Tsadok, était le sacrificateur ; Elihoreph et Ahija, fils de Sisa, étaient secrétaires. Jéhosaphat, fils d'Ahilud, était rédacteur des chroniques ; Bénaïa, fils de Jéhojada, était chef de l'armée ; Tsadok et Abiathar étaient sacrificateurs ; Azaria, fils de Nathan, était chef des intendants, et Zabud, fils de Nathan, sacrificateur, était conseiller intime du roi. Ahisar était intendant du palais, et Adoniram, fils d'Abda, préposé aux impôts. Et Salomon avait douze intendants établis sur tout Israël, et ils pourvoyaient à l'entretien du roi et de sa maison, et chacun d'eux était chargé de cet entretien pendant un mois de l'année. Et voici leurs noms : Le fils de Hur dans la montagne d'Ephraïm. Le fils de Déker, à Makats, à Saalbim, à Beth-Sémès, à Elon de Beth-Hanan ; Le fils de Hésed à Arubboth ; il avait Socho et tout le pays de Hépher. Le fils d'Abinadab avait toutes les hauteurs de Dor. Taphath, fille de Salomon, était sa femme. Baana, fils d'Ahilud, avait Thaanac et Méguiddo et tout Beth-Séan qui est près de Tsarthan, au-dessous de Jizréel, depuis Beth-Séan jusqu'à Abel-Méhola, jusqu'au-delà de Jokméam. Le fils de Guéber, à Ramoth de Galaad ; il avait les bourgs de Jaïr, fils de Manassé, qui sont en Galaad ; il avait aussi la contrée d'Argob, en Basan, soixante grandes villes à murailles et à barres d'airain. Ahinadab, fils d'Iddo, à Mahanaïm. Ahimaats, en Nephthali ; lui aussi avait pris pour femme une fille de Salomon, Basmath. Baana, fils de Chusaï, en Asser et à Aloth. Jéhosaphat, fils de Paruach, en Issacar. Siméi, fils d'Ela, en Benjamin. Guéber, fils d'Uri, dans le pays de Galaad, le pays de Sihon, roi des Amorrhéens, et de Og, roi de Basan ; il y avait un seul intendant pour tout ce pays-là. Juda et Israël étaient nombreux comme le sable qui est au bord de la mer, et ils mangeaient, buvaient et se réjouissaient. Et Salomon dominait sur tous les royaumes, depuis le fleuve jusqu'au pays des Philistins et à la frontière d'Egypte ; ils payaient tribut et ils furent assujettis à Salomon tout le temps de sa vie. Et l'ordinaire de Salomon pour un jour était de trente cors de fleur de farine, et soixante cors de farine ; dix bœufs gras et vingt bœufs venant des pâturages, et cent moutons, sans compter les cerfs, les gazelles, les daims et les volailles engraissées. Car il dominait sur tout le pays en-deçà du fleuve, depuis Thiphsach jusqu'à Gaza, sur tous les rois en-deçà du fleuve, et il avait la paix avec tous ses sujets de tous côtés. Et Juda et Israël habitaient en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier, depuis Dan jusqu'à Béerséba, pendant toute la vie de Salomon. Et Salomon avait quarante mille stalles pour les chevaux destinés à ses chars et douze mille chevaux de selle. Et les intendants pourvoyaient, chacun durant son mois, à l'entretien du roi Salomon et de tous ceux qui étaient admis à la table du roi Salomon ; ils ne laissaient rien manquer. Et ils faisaient venir de l'orge et de la paille pour les chevaux de trait et de course au lieu où il résidait, chacun à son tour. Et Dieu donna à Salomon de la sagesse et une très grande intelligence, et une étendue d'esprit comme le sable qui est sur le bord de la mer. Et la sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l'Orient et toute la sagesse de l'Egypte. Et il était plus sage qu'aucun homme, plus qu'Ethan, l'Ezrachite, plus qu'Héman, Calcol et Darda, les fils de Mahol ; et il était renommé parmi toutes les nations d'alentour. Et il prononça trois mille maximes, et ses cantiques furent au nombre de mille et cinq. Et il parla des arbres, depuis le cèdre qui croît au Liban jusqu'à l'hysope qui sort de la muraille ; et il parla aussi des quadrupèdes, des oiseaux, des reptiles et des poissons. Et de tous les peuples, on venait pour entendre la sagesse de Salomon, de la part de tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse. Et Hiram, roi de Tyr, envoya ses serviteurs vers Salomon, quand il eut appris qu'on l'avait oint pour roi à la place de son père, car Hiram avait toujours été l'ami de David. Et Salomon envoya vers Hiram pour lui dire : Tu sais que David, mon père, n'a pu bâtir une maison à l'honneur de l'Eternel, son Dieu, à cause des guerres dont ses ennemis l'entourèrent jusqu'à ce que l'Eternel les eût mis sous la plante de ses pieds. Et maintenant, l'Eternel mon Dieu m'a donné du repos de tous côtés ; je n'ai ni adversaire, ni affaire fâcheuse. Voici, je me propose de bâtir une maison à l'honneur de l'Eternel, mon Dieu, selon que l'Eternel en a parlé à David, mon père, en disant : Ton fils que je mettrai à ta place sur ton trône, ce sera lui qui bâtira une maison en mon nom. Ordonne maintenant que l'on coupe pour moi des cèdres sur le Liban ; mes serviteurs seront avec tes serviteurs, et je te donnerai pour le salaire de tes serviteurs tout ce que tu demanderas, car tu sais bien qu'il n'y a personne parmi nous qui s'entende à couper le bois comme les Sidoniens. Et quand Hiram entendit les paroles de Salomon, il en eut une grande joie et il dit : Béni soit aujourd'hui l'Eternel, qui a donné à David un fils sage pour régner sur ce grand peuple ! Et Hiram envoya vers Salomon pour lui dire : J'ai reçu ton message ; je ferai tout ce que tu désires au sujet des bois de cèdre et des bois de cyprès. Mes serviteurs les descendront du Liban à la mer, et je les expédierai par mer en radeaux jusqu'au lieu que tu m'indiqueras ; là, je les ferai délier et tu les emporteras. Et tu feras ce que je désire en fournissant de vivres ma maison. Hiram donc donna à Salomon des bois de cèdre et des bois de cyprès, autant qu'il en voulut. Et Salomon donna à Hiram vingt mille cors de froment pour l'entretien de sa maison et vingt cors d'huile vierge. C'est là ce que Salomon livrait à Hiram chaque année. Et l'Eternel donna de la sagesse à Salomon, comme il le lui avait promis. Et il y eut paix entre Hiram et Salomon et ils firent alliance l'un avec l'autre. Et le roi Salomon fit une levée sur tout Israël, et cette levée fut de trente mille. Et il les envoyait au Liban, dix mille chaque mois, à tour de rôle ; ils étaient un mois au Liban, deux mois chez eux ; et Adoniram était préposé sur les hommes de corvée. Et Salomon avait soixante et dix mille hommes qui portaient les fardeaux, et quatre-vingt mille hommes qui taillaient [les pierres] dans la montagne, sans compter les chefs établis par Salomon sur l'ouvrage, au nombre de trois mille trois cents, qui dirigeaient ceux qui faisaient l'ouvrage. Et le roi ordonna d'extraire de grandes pierres, des pierres de choix, pour faire les fondements de la maison en pierres équarries. Et les maçons de Salomon et les maçons de Hiram et les Guiblites taillèrent et préparèrent le bois et les pierres pour bâtir la maison. Et dans la quatre cent quatre-vingtième année après que les fils d'Israël furent sortis du pays d'Egypte, Salomon bâtit la maison à l'Eternel, dans la quatrième année de son règne sur Israël, au mois de Ziv, qui est le second mois. Et la maison que le roi Salomon bâtit à l'Eternel avait soixante coudées de longueur, vingt de largeur et trente coudées de hauteur. Le portique sur le devant du Lieu saint de la maison avait vingt coudées de longueur, dans le sens de la largeur de la maison, et dix coudées de largeur sur le devant de la maison. Et il fit à la maison des fenêtres à grilles fixes. Et il bâtit, adossés à la muraille de la maison, à l'entour, des étages qui entouraient les murs de la maison, du Lieu saint et du Lieu très saint ; et il fit des chambres latérales à l'entour. L'étage inférieur avait cinq coudées de largeur, celui du milieu six coudées de largeur et le troisième sept coudées de largeur ; car il avait fait en retraite le mur de la maison, tout autour, en dehors, afin que la charpente n'entrât pas dans les murs de la maison. Et lorsque la maison se bâtit, on se servit de pierres déjà complètement taillées ; ensorte que ni marteau, ni hache, ni aucun instrument de fer ne furent entendus dans la maison pendant qu'on la construisait. L'entrée de l'étage du milieu était du côté droit de la maison ; et des escaliers tournants montaient à l'étage du milieu, et de l'étage du milieu vers le troisième. Et il bâtit la maison et l'acheva, et la couvrit de poutres et de planches de cèdre. Et il bâtit les étages adossés à toute la maison en donnant à chaque étage cinq coudées de hauteur, et les étages tenaient à la maison par les poutres de cèdre. Et la parole de l'Eternel fut adressée à Salomon en disant : Quant à cette maison que tu bâtis, si tu marches dans mes statuts, si tu pratiques mes ordonnances et si tu observes tous mes commandements pour les suivre, j'accomplirai envers toi la promesse que j'ai faite à David, ton père ; et j'habiterai au milieu des fils d'Israël, et je n'abandonnerai point mon peuple d'Israël. Et Salomon bâtit et acheva la maison. Et il fit intérieurement les parois de la maison de planches de cèdre ; depuis le sol de la maison jusqu'aux parois de la toiture, il fit à l'intérieur un revêtement de bois et il couvrit de planches de cyprès le sol de la maison. Et il revêtit de planches de cèdre les vingt coudées à partir du fond de la maison, depuis le sol jusqu'au plafond, et il prit sur la maison de quoi en faire un sanctuaire, le Lieu très saint. Et la maison, le temple, sur le devant, était de quarante coudées. Le bois de cèdre à l'intérieur de la maison était sculpté en coloquintes et en fleurs épanouies ; tout était en cèdre, on ne voyait pas la pierre. Quant au sanctuaire, il l'établit à l'intérieur de la maison, au fond, pour y placer l'arche de l'alliance de l'Eternel. Et au-devant du sanctuaire il avait vingt coudées de long, vingt coudées de large et vingt coudées de haut, et il le revêtit d'or fin il [en] revêtit l'autel de cèdre. Et Salomon revêtit d'or fin l'intérieur de la maison, et il ferma de chaînes d'or le devant du sanctuaire, qu'il couvrit d'or. Il revêtit d'or toute la maison, la maison tout entière, et il revêtit d'or tout l'autel qui appartenait au sanctuaire. Et il fit dans le sanctuaire deux chérubins en bois d'olivier sauvage, ayant dix coudées de haut. L'une des ailes d'un des chérubins avait cinq coudées, et l'autre aile du chérubin avait cinq coudées, ensorte qu'il y avait dix coudées de l'extrémité d'une de ses ailes à l'extrémité de l'autre. Le second chérubin avait aussi dix coudées ; les deux chérubins avaient une même mesure et une même forme. L'un des chérubins avait dix coudées de haut, et de même l'autre. Et il plaça les chérubins au milieu de la maison intérieure ; et on étendit les ailes des chérubins, de sorte que l'aile de l'un touchait au mur, et l'aile du second touchait à l'autre mur, et que leurs autres ailes se rencontraient par leur extrémité au milieu de la maison. Et il revêtit d'or les chérubins. Et sur tous les murs de la maison, tout autour, il fit sculpter en relief des chérubins, des palmiers et des fleurs épanouies, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Et il revêtit d'or le sol de la maison, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Et il fit la porte du sanctuaire à deux battants, de bois d'olivier sauvage ; l'espace entre les linteaux était le cinquième [de la paroi]. Et sur les deux battants en bois d'olivier sauvage, il fit sculpter des chérubins, des palmiers et des fleurs épanouies, et il les revêtit d'or, étendant l'or sur les chérubins et sur les palmiers. Il fit de même, pour la porte du temple, des poteaux en bois d'olivier sauvage, du quart [de la largeur du mur], et deux battants en bois de cyprès ; il y avait deux feuillets tournants pour un battant et deux feuillets tournants pour l'autre battant. Et il y sculpta des chérubins, des palmiers et des fleurs épanouies, et il les revêtit d'or, exactement adapté aux sculptures. Et il construisit le parvis intérieur au moyen de trois rangées de pierres de taille et d'une rangée de poutres de cèdre. La quatrième année, au mois de Ziv, les fondements de la maison de l'Eternel furent posés ; et la onzième année, au mois de Bul, qui est le huitième mois, la maison fut achevée avec toutes ses appartenances et dépendances. On mit sept ans à la bâtir. Et Salomon bâtit sa maison en treize ans et il acheva toute sa maison. Et il bâtit la maison de la Forêt du Liban, longue de cent coudées, large de cinquante coudées et haute de trente coudées, sur quatre rangées de colonnes de cèdre, et il y avait des pièces de bois de cèdre sur les colonnes. Et un plafond de cèdre recouvrait les chambres, qui reposaient sur les colonnes et dont il y avait quarante-cinq, quinze par rangée. Et il y avait trois rangées de chambres dont les fenêtres étaient les unes en face des autres, trois fois. Et toutes les portes et les linteaux étaient formés de poutres en carré, et les fenêtres étaient placées les unes en face des autres, trois fois. Et il fit le portique à colonnes, long de cinquante coudées et large de trente coudées, et un portique devant elles, et des colonnes, et un perron devant elles. Et il fit le portique du trône, où il rendait la justice, le portique du jugement ; et on le revêtit de cèdre, de plancher à plancher. Et la maison, celle où il demeurait, dans la seconde cour, après le portique, était construite de la même manière. Et la maison que Salomon fit pour la fille de Pharaon qu'il avait épousée, était semblable à ce portique. Toutes ces constructions étaient de pierres de prix, taillées d'après des mesures, sciées avec la scie, en dedans et en dehors, et cela depuis les fondements jusqu'aux corniches, et du dehors jusqu'à la grande cour. Les fondements étaient aussi en pierres de prix et de grande dimension, en pierres de dix coudées et en pierres de huit coudées. Et au-dessus, c'étaient encore des pierres de prix, taillées d'après des mesures, et du bois de cèdre. La grande cour avait aussi, tout à l'entour, trois rangées de pierres de taille et une rangée de poutres de cèdre, comme le parvis intérieur de la maison de l'Eternel et comme le portique de la maison. Et le roi Salomon fit venir Hiram de Tyr. Il était fils d'une veuve de la tribu de Nephthali, et son père était un Tyrien, ouvrier en airain ; il était plein d'habileté, d'intelligence et de savoir pour faire toutes sortes d'ouvrages d'airain ; il vint auprès du roi Salomon et il exécuta tous ses ouvrages. Il fabriqua en airain les deux colonnes. La première avait dix-huit coudées de hauteur, et un fil de douze coudées mesurait la circonférence de la seconde. Il fit aussi en fonte d'airain deux chapiteaux pour les placer sur les sommets des colonnes ; le premier avait cinq coudées de hauteur et le second avait cinq coudées de hauteur. A ces chapiteaux, placés sur le sommet des colonnes, il y avait des treillis en façon de réseau, [avec] des glands en façon de racines, sept pour le premier chapiteau et sept pour le second chapiteau. Et il fit les grenades, deux rangées à l'entour sur le treillis, pour couvrir les chapiteaux placés sur le sommet des colonnes ; et il fit de même pour le second chapiteau. Et les chapiteaux, au sommet des colonnes, dans le portique, étaient en façon de lis et avaient quatre coudées. Et les chapiteaux, sur les deux colonnes, [s'élevaient] encore au-dessus du renflement qui était au-delà du treillis ; et il y avait deux cents grenades rangées autour, sur le second chapiteau. Et il dressa les colonnes dans le portique du temple ; il dressa la colonne de droite et la nomma Jakin ; puis il dressa la colonne de gauche et la nomma Boaz. Et sur le sommet des colonnes, il y avait un ouvrage en façon de lis, et le travail des colonnes fut achevé. Et il fit la mer de fonte, qui avait dix coudées d'un bord à l'autre ; elle était ronde tout à l'entour, haute de cinq coudées, et un cordon de trente coudées en mesurait le tour. Des coloquintes l'entouraient au-dessous de son bord tout autour, à raison de dix par coudée, faisant tout le tour de la mer ; il y avait deux rangées de coloquintes qui avaient été fondues d'une seule fonte avec elle. Elle était posée sur douze bœufs dont trois regardaient le septentrion et trois l'occident, trois le midi et trois l'orient ; la mer reposait sur eux et toutes leurs croupes étaient tournées en dedans. Son épaisseur était d'une palme et son bord était comme le bord d'une coupe, semblable à la fleur d'un lis ; elle contenait deux mille baths. Et il fit les dix socles d'airain, chaque socle long de quatre coudées, large de quatre coudées et haut de trois coudées. Et voici quelle était la façon des socles : ils avaient des panneaux et les panneaux étaient entre les montants. Et sur les panneaux, qui étaient entre les montants, il y avait des lions, des bœufs et des chérubins ; et au haut des montants un plateau et, au-dessous, des lions et des bœufs, des guirlandes en festons. Chaque socle avait quatre roues d'airain avec des essieux d'airain ; aux quatre pieds il y avait des consoles, et au-dessous du bassin étaient les consoles coulées, chacune au-delà des guirlandes. Et son ouverture était, à l'intérieur du chapiteau et au-dessus, d'une coudée, et cette ouverture arrondie servant de support était d'une coudée et demie ; et sur son ouverture il se trouvait aussi des sculptures. Et les panneaux étaient carrés et non circulaires. Les quatre roues étaient au-dessous des panneaux, et les appuis des roues étaient dans le socle, et chaque roue avait une coudée et demie de hauteur. La façon des roues était pareille à celle d'une roue de char ; leurs essieux, leurs jantes, leurs raies et leurs moyeux, tout était de fonte. Il y avait aux quatre angles de chaque socle quatre consoles tirées du socle même. Et sur le sommet du socle il y avait une élévation d'une demi-coudée circulaire, et, sur le sommet du socle, ses appuis et ses panneaux étaient de la même pièce que lui. Et sur les plateaux des appuis et sur les panneaux, il grava des chérubins, des lions et des palmiers, selon l'espace libre de chacun, et des guirlandes tout autour. C'est ainsi qu'il fit les dix socles ; tous avaient une même fonte, une même mesure et une même forme. Et il fit dix cuves d'airain, dont chacune contenait quarante baths ; chaque cuve avait quatre coudées, chaque cuve était sur l'un des dix socles. Et il mit les socles, cinq au côté droit de la maison et cinq au côté gauche de la maison ; et quant à la mer, il la mit du côté droit de la maison, vers l'orient, du côté du midi. Et Hiram fit les cuves et les pelles et les bassins. Et Hiram acheva tout l'ouvrage qu'il avait fait au roi Salomon pour la maison de l'Eternel : deux colonnes et les deux renflements des chapiteaux qui étaient sur le sommet des colonnes ; les deux treillis pour couvrir les deux renflements des chapiteaux qui étaient sur le sommet des colonnes ; les quatre cents grenades pour les deux treillis, deux rangées de grenades à chaque treillis, pour couvrir les deux renflements des chapiteaux sur le sommet des colonnes ; les dix socles et les dix cuves sur les socles ; la mer, unique, et les douze bœufs sous la mer ; et les pots, les pelles et les coupes. Tous ces ustensiles, que Hiram fit au roi Salomon pour la maison de l'Eternel, étaient d'airain poli. Le roi les fit fondre dans la plaine du Jourdain, dans un sol argileux, entre Succoth et Tsarthan. Et Salomon laissa tous ces ustensiles [sans les peser], car ils étaient en trop grand nombre, et on ne rechercha pas le poids de l'airain. Et Salomon fit tous les ustensiles de la maison de l'Eternel : l'autel d'or ; la table d'or sur laquelle ou mettait les pains de proposition ; les candélabres d'or fin, cinq à droite et cinq à gauche devant le sanctuaire, avec les fleurs, les lampes et les mouchettes d'or ; les bassins, les couteaux, les coupes, les cuillers et les brasiers d'or fin ; et les gonds d'or pour la porte intérieure de la maison, à l'entrée du Lieu très saint et pour la porte de la maison, à l'entrée du temple. Et lorsqu'eut été achevé tout l'ouvrage que le roi Salomon fit pour la maison de l'Eternel, Salomon fit apporter les choses consacrées par David son père, l'argent, l'or et les ustensiles, et il les mit dans les trésors de la maison de l'Eternel. Alors Salomon assembla auprès de lui à Jérusalem les Anciens d'Israël et tous les chefs des tribus, les princes des familles des fils d'Israël, pour faire monter de la cité de David, qui est Sion, l'arche de l'alliance de l'Eternel. Et tous les hommes d'Israël se réunirent auprès du roi Salomon, au mois d'Ethanim, qui est le septième mois, lors de la fête. Et lorsque tous les Anciens d'Israël furent arrivés, les sacrificateurs transportèrent l'arche et ils firent monter l'arche de l'Eternel et la Tente d'assignation et tous les ustensiles sacrés qui étaient dans la Tente ; les sacrificateurs et les Lévites les firent monter. Et le roi Salomon et toute l'assemblée d'Israël convoquée auprès de lui se tinrent ensemble devant l'arche et sacrifièrent des brebis et des bœufs qui ne furent ni comptés ni nombrés à cause de leur multitude. Et les sacrificateurs apportèrent l'arche de l'alliance de l'Eternel en son lieu, dans le sanctuaire de la maison, dans le Lieu très saint, sous les ailes des chérubins. Car les chérubins avaient les ailes étendues sur la place de l'arche, et les chérubins couvraient l'arche et ses barres par en haut. Et les barres étaient de telle longueur que leurs extrémités étaient vues du Lieu saint devant le sanctuaire, mais elles ne se voyaient pas du dehors, et elles ont été là jusqu'à ce jour. Il n'y avait dans l'arche que les deux tables de pierre que Moïse y déposa en Horeb, lorsque l'Eternel fit alliance avec les fils d'Israël, à leur sortie du pays d'Egypte. Et il arriva, quand les sacrificateurs sortirent du Lieu saint, que la nuée remplit la maison de l'Eternel ; et les sacrificateurs ne purent s'y tenir pour faire le service, à cause de la nuée, car la gloire de l'Eternel remplissait la maison de l'Eternel. Alors Salomon dit : L'Eternel a voulu habiter dans l'obscurité ! Je t'ai bâti une maison pour demeure, un lieu pour ta résidence à jamais ! Et le roi, tournant son visage, bénit toute l'assemblée d'Israël ; et toute l'assemblée d'Israël se tenait debout. Et il dit : Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui de sa bouche a parlé à David, mon père, et qui, de sa main, accomplit [ce qu'il avait déclaré] en disant : Depuis le jour où je fis sortir d'Egypte mon peuple d'Israël, je n'ai point choisi de ville dans aucune des tribus d'Israël pour y bâtir une maison où fût mon nom, mais j'ai choisi David pour qu'il régnât sur mon peuple d'Israël. Et David, mon père, avait le désir de bâtir une maison au nom de l'Eternel, le Dieu d'Israël ; et l'Eternel dit à David, mon père : Quant à ton désir de bâtir une maison à mon nom, tu as bien fait d'avoir ce désir ; seulement ce n'est pas toi qui bâtiras la maison, mais c'est ton fils, sorti de tes entrailles, qui bâtira la maison à mon nom. L'Eternel a donc réalisé la parole qu'il avait prononcée ; j'ai succédé à David, mon père, et je me suis assis sur le trône d'Israël, comme l'avait dit l'Eternel, et j'ai bâti la maison au nom de l'Eternel, le Dieu d'Israël. J'ai disposé là un lieu pour l'arche, dans laquelle est l'alliance de l'Eternel qu'il traita avec nos pères, quand il les fit sortir du pays d'Egypte. Et Salomon se plaça devant l'autel de l'Eternel, en face de toute l'assemblée d'Israël, et, étendant les mains vers le ciel, il dit : O Eternel, Dieu d'Israël ! ni là-haut dans les cieux, ni ici-bas sur la terre, il n'y a de Dieu semblable à toi, qui gardes l'alliance et la miséricorde à tes serviteurs qui marchent devant ta face de tout leur cœur ; toi qui as tenu à ton serviteur David, mon père, ce que tu lui avais promis ; tu l'avais promis de ta bouche, et de ta main tu l'as accompli en ce jour. Et maintenant, ô Eternel, Dieu d'Israël, tiens à ton serviteur David, mon père, ce que tu lui as promis, en disant : Tu ne manqueras jamais devant moi d'un successeur assis sur le trône d'Israël, pourvu que tes fils prennent garde à leur voie, pour marcher en ma présence comme tu y as marché. Et maintenant, Dieu d'Israël, qu'elle s'accomplisse la promesse que tu as faite à ton serviteur David, mon père ! Mais Dieu habiterait-il vraiment sur la terre ? Voici, les cieux, même les cieux des cieux ne peuvent te contenir ; combien moins cette maison que j'ai bâtie ! O Eternel, mon Dieu, aie égard à la prière de ton serviteur et à sa supplication, en écoutant le cri et la prière que ton serviteur t'adresse aujourd'hui, de sorte que tes yeux soient ouverts, jour et nuit, sur cette maison, sur le lieu dont tu as dit : Là sera mon nom ! et que tu exauces la prière que ton serviteur fait pour ce lieu. Et tu entendras la supplication de ton serviteur et de ton peuple d'Israël, qu'ils adresseront vers ce lieu, et toi tu entendras [la prière qui montera] vers le lieu de ta demeure, vers les cieux ; tu entendras et tu pardonneras. Quand quelqu'un aura péché contre son prochain et qu'on lui intimera le serment pour le faire jurer, et qu'il viendra prêter serment devant ton autel, dans cette maison, toi, écoute des cieux, agis et juge tes serviteurs en condamnant le coupable et en faisant retomber sa conduite sur sa tête, en justifiant l'innocent et en lui rendant selon son innocence ! Quand ton peuple d'Israël aura été battu par l'ennemi, pour avoir péché contre toi ; s'ils reviennent à toi et rendent gloire à ton nom, et qu'ils t'adressent leurs prières et leurs supplications dans cette maison, toi, exauce-les des cieux, pardonne le péché de ton peuple d'Israël, et ramène-les dans le pays que tu as donné à leurs pères ! Quand le ciel sera fermé et qu'il n'y aura point de pluie, parce qu'ils auront péché contre toi ; s'ils adressent leurs prières vers ce lieu et rendent gloire à ton nom, et s'ils se détournent de leurs péchés, parce que tu les auras affligés, toi, exauce-les des cieux, pardonne le péché de tes serviteurs et de ton peuple d'Israël, à qui tu avais enseigné le bon chemin par lequel ils devaient marcher, et envoie la pluie sur ton pays que tu as donné en héritage à ton peuple ! Quand il y aura dans le pays la famine ou la peste ; quand il y aura la brûlure, le charbon, les sauterelles ou les criquets ; quand l'ennemi serrera de près [ton peuple] dans son pays, dans ses portes ; quand il y aura toute espèce de fléau ou de maladie ; s'il arrive qu'un homme ou que tout ton peuple d'Israël fasse entendre des prières et des supplications, qu'ils reconnaissent chacun la plaie de son cœur et qu'ils étendent leurs mains vers cette maison, toi, exauce-les des cieux, du lieu de ta demeure, et pardonne ; agis et rends à chacun selon ses voies, toi qui connais le cœur de chacun, car seul tu connais le cœur de tous les fils des hommes, afin qu'ils te craignent tout le temps qu'ils vivront dans le pays que tu as donné à nos pères ! Et même l'étranger, qui n'est pas de ton peuple d'Israël, et qui viendra d'un pays lointain, à cause de ton nom (car il entendra parler de ton grand nom, de ta main puissante et de ton bras étendu), quand il viendra et priera en se tournant vers cette maison, toi, exauce-le des cieux, du lieu de ta demeure, et accomplis tout ce que cet étranger t'aura demandé, afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom pour te craindre, comme ton peuple d'Israël, et pour qu'ils sachent que ton nom est invoqué sur cette maison que j'ai bâtie ! Quand ton peuple sortira pour faire la guerre à son ennemi, par le chemin par où tu les enverras, et qu'ils prieront l'Eternel, les regards tournés vers la ville que tu as choisie et vers la maison que j'ai bâtie à ton nom, exauce des cieux leur prière et leur supplication, et fais-leur droit ! Quand ils pécheront contre toi (car il n'y a point d'homme qui ne pèche), et que tu te seras irrité contre eux et que tu les auras livrés à l'ennemi, et que leurs vainqueurs les auront emmenés captifs au pays de l'ennemi, lointain ou rapproché ; s'ils rentrent en eux-mêmes, dans le pays où ils seront captifs, s'ils reviennent à toi et t'adressent des supplications, dans le pays de ceux qui les auront emmenés captifs, en disant : Nous avons péché, nous avons commis l'iniquité, nous avons agi méchamment ; s'ils reviennent à toi de tout leur cœur et de toute leur âme, dans le pays de leurs ennemis qui les auront emmenés captifs ; s'ils t'adressent des prières, les regards tournés vers le pays que tu as donné à leurs pères, vers la ville que tu as choisie et vers la maison que j'ai bâtie à ton nom, exauce des cieux, du lieu de ta demeure, leurs prières et leurs supplications, et fais-leur droit ; pardonne à ton peuple ses péchés et toutes les rébellions dont il aura été coupable envers toi ; donne-leur de trouver compassion auprès de ceux qui les auront emmenés captifs, et qu'ils aient pitié d'eux, car ils sont ton peuple et ton héritage que tu as fait sortir d'Egypte, du milieu de ce fourneau à fondre le fer ! Que tes yeux soient donc ouverts sur la supplication de ton serviteur et sur la supplication de ton peuple d'Israël, pour les exaucer en tout ce qu'ils te demanderont. Car tu les as séparés pour toi de tous les peuples de la terre pour en faire ta part, comme tu l'as déclaré par Moïse, ton serviteur, quand tu retiras nos pères d'Egypte, ô Seigneur Eternel ! Et lorsque Salomon eut achevé d'adresser à l'Eternel toute cette prière et cette supplication, il se leva de devant l'autel de l'Eternel, où il était agenouillé les mains étendues vers le ciel, et se tenant debout, il bénit à haute voix toute l'assemblée d'Israël, en disant : Béni soit l'Eternel qui a donné du repos à son peuple d'Israël, selon tout ce qu'il avait dit ! Il n'est pas tombé un seul mot de toutes les bonnes paroles qu'il avait prononcées par Moïse, son serviteur. Que l'Eternel, notre Dieu, soit avec nous, comme il a été avec nos pères ; qu'il ne nous abandonne point et ne nous rejette point ; qu'il incline nos cœurs vers lui, ensorte que nous marchions dans toutes ses voies et que nous gardions ses commandements, ses statuts et ses ordonnances, qu'il a prescrits à nos pères ! Et que ces paroles, par lesquelles j'ai fait supplication à l'Eternel, soient jour et nuit présentes à l'Eternel, notre Dieu, pour qu'il fasse droit à son serviteur et à son peuple d'Israël, selon le besoin de chaque jour ; afin que tous les peuples de la terre sachent que l'Eternel est Dieu, qu'il n'y en a point d'autre ; et que votre cœur soit tout entier à l'Eternel, notre Dieu, pour marcher dans ses statuts et pour garder ses commandements, comme aujourd'hui ! Et le roi et tout Israël avec lui offrirent des sacrifices devant l'Eternel. Et Salomon immola, pour le sacrifice d'actions de grâces qu'il présenta à l'Eternel, vingt-deux mille bœufs et cent vingt mille brebis. Ainsi le roi et tous les fils d'Israël firent la dédicace de la maison de l'Eternel. En ce jour-là, le roi consacra le milieu du parvis, qui est devant la maison de l'Eternel ; car il offrit là les holocaustes, les oblations et les graisses des sacrifices d'actions de grâces, parce que l'autel d'airain qui est devant l'Eternel était trop petit pour contenir les holocaustes, les oblations et les graisses des sacrifices d'actions de grâces. Et, en ce temps-là, Salomon célébra la fête, et tout Israël avec lui, une grande assemblée réunie depuis le chemin de Hamath jusqu'au Torrent d'Egypte, devant la face de l'Eternel, pendant sept jours et sept autres jours, soit quatorze jours. Le huitième jour, il renvoya le peuple ; et ils bénirent le roi et s'en allèrent dans leurs demeures, joyeux et le cœur content de tout le bien que l'Eternel avait fait à David, son serviteur, et à Israël, son peuple. Quand Salomon eut achevé de bâtir la maison de l'Eternel et la maison royale, et tout ce qu'il lui plut d'exécuter, l'Eternel apparut une seconde fois à Salomon, comme il lui était apparu à Gabaon. Et l'Eternel lui dit : J'ai exaucé ta prière et la supplication que tu m'as présentée ; j'ai consacré cette maison que tu as bâtie pour y mettre mon nom à jamais, et mes yeux et mon cœur y seront tous les jours. Et toi, si tu marches devant moi comme a marché David, ton père, avec intégrité de cœur et avec droiture, en faisant tout ce que je t'ai commandé, si tu observes mes statuts et mes ordonnances, j'établirai le trône de ta royauté sur Israël à jamais, comme je l'ai déclaré à David, ton père, en disant : tu ne manqueras jamais d'un successeur sur le trône d'Israël. Mais si vous vous détournez de moi, vous et vos fils, et que vous n'observiez pas mes commandements et mes statuts que j'ai mis devant vous, et si vous allez servir d'autres dieux et vous prosterner devant eux, j'arracherai Israël du sol que je lui ai donné, et cette maison que j'ai consacrée à mon nom, je la rejetterai loin de moi, et Israël deviendra la fable et la risée de tous les peuples. Et quant à cette maison, elle sera haut élevée... ! Quiconque passera près d'elle s'étonnera et sifflera ; on dira : Pourquoi l'Eternel a-t-il ainsi traité ce pays et cette maison ? Et l'on répondra : C'est parce qu'ils ont abandonné l'Eternel, leur Dieu, qui a fait sortir leurs pères du pays d'Egypte, et qu'ils se sont attachés à d'autres dieux, se sont prosternés devant eux et les ont servis ; c'est pour cela que l'Eternel a fait venir sur eux tous ces maux. Et au bout des vingt ans pendant lesquels Salomon construisit les deux maisons, la maison de l'Eternel et la maison royale, Hiram, roi de Tyr, avait fourni à Salomon du bois de cèdre, du bois de cyprès et de l'or, autant qu'il en avait voulu, alors le roi Salomon donna à Hiram vingt villes dans le pays de Galilée. Et Hiram sortit de Tyr pour voir les villes que Salomon lui avait données, mais elles ne lui plurent point. Et il dit : Quelles villes m'as-tu données là, mon frère ? Et il les appela le pays de Caboul, nom qu'elles ont conservé jusqu'à ce jour. Et Hiram avait envoyé au roi cent vingt talents d'or. Et voici ce qui concerne les gens de corvée que leva le roi Salomon pour bâtir la maison de l'Eternel et sa propre maison, et Millo, et la muraille de Jérusalem, et Hatsor, et Méguiddo, et Guézer. Pharaon, roi d'Egypte, étant monté, s'était emparé de Guézer et l'avait incendiée, après avoir massacré les Cananéens qui y demeuraient, puis il l'avait donnée en dot à sa fille, femme de Salomon. Et Salomon bâtit Guézer et la Basse Beth-Horon, Baalath et Thamar, au désert, dans le pays ; toutes les villes servant de magasins qui lui appartenaient, les villes pour les chars, les villes pour la cavalerie, et tout ce qu'il plut à Salomon de bâtir à Jérusalem, et au Liban, et dans tout le pays de sa domination. Tout le peuple qui était resté des Amorrhéens, des Héthiens, des Phéréziens, des Héviens et des Jébusiens, ne faisant point partie des fils d'Israël ; leurs descendants qui étaient restés après eux dans le pays et que les fils d'Israël n'avaient pu vouer à l'interdit, Salomon les leva comme serfs de corvée, ce qu'ils ont été jusqu'à ce jour. Mais des fils d'Israël, Salomon ne fit point de serfs ; ceux-ci furent ses gens de guerre, ses officiers, ses chefs, ses capitaines, les commandants de ses chars et de sa cavalerie. Quant aux chefs préposés sur les travaux de Salomon, ils étaient cinq cent cinquante, chargés de surveiller le peuple qui faisait l'ouvrage. Dès que la fille de Pharaon fut montée de la cité de David dans la maison que Salomon lui avait bâtie, il se mit à construire Millo. Et trois fois dans l'année, Salomon offrait des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces sur l'autel qu'il avait élevé à l'Eternel, et il brûlait de l'encens sur cet autel devant l'Eternel. Et la maison fut définitivement constituée. Et le roi Salomon construisit aussi une flotte à Etsion-Guéber, près d'Eloth, sur les bords de la mer Rouge, dans le pays d'Edom. Et sur cette flotte Hiram envoya de ses serviteurs, des marins, des hommes connaissant la mer, pour être avec les serviteurs de Salomon. Et ils allèrent à Ophir et y prirent de l'or, quatre cent vingt talents, qu'ils apportèrent au roi Salomon. Et la reine de Séba, ayant entendu parler de Salomon, ainsi que du nom de l'Eternel, vint pour l'éprouver par des énigmes. Et elle arriva à Jérusalem avec une très grande suite, des chameaux portant des aromates, de l'or en fort grande quantité et des pierres précieuses ; et elle vint vers Salomon, et lui dit tout ce qu'elle avait dans le cœur. Et Salomon répondit à toutes ses questions ; il n'y eut rien qui fût caché au roi et qu'il ne lui expliquât. Et la reine de Séba vit toute la sagesse de Salomon, et la maison qu'il avait bâtie, et les mets de sa table, et les appartements de ses serviteurs, et le lieu où se tenaient ses officiers, et leurs vêtements, et ses celliers, et la montée par laquelle il montait à la maison de l'Eternel ; et elle fut toute hors d'elle, et elle dit au roi : C'est bien vrai, ce que j'ai entendu raconter dans mon pays de ta condition et de ta sagesse. Je n'ai pas ajouté foi à ce qu'on en disait, jusqu'à ce que je sois venue et que mes yeux aient vu ; et voici, on ne m'en avait pas rapporté la moitié ; tu surpasses en prospérité ce que la renommée m'avait appris. Heureux sont tes gens ! heureux tes serviteurs, que voilà, qui se tiennent continuellement devant toi, écoutant ta sagesse ! Béni soit l'Eternel, ton Dieu, qui a pris plaisir en toi en te plaçant sur le trône d'Israël ! C'est parce que l'Eternel aime Israël à jamais, qu'il t'a établi roi pour faire droit et justice. Et elle donna au roi cent vingt talents d'or et des aromates en très grande quantité et des pierres précieuses. Il ne vint plus jamais autant d'aromates que la reine de Séba en donna au roi Salomon. Et la flotte de Hiram, qui rapportait de l'or d'Ophir, amenait aussi d'Ophir du bois de sandal en fort grande abondance, et des pierres précieuses. Et le roi fit avec le bois de sandal des balustrades pour la maison de l'Eternel et pour la maison du roi, et des harpes et des luths pour les chantres. Il ne vint plus de ce bois de sandal et on n'en a pas revu jusqu'à ce jour. Et le roi Salomon donna à la reine de Séba tout ce qu'elle désira et demanda, sans compter les présents qu'il lui fit [de son propre gré], comme pouvait le faire le roi Salomon. Et elle s'en retourna, et s'en alla dans son pays, elle et ses serviteurs. Et le poids de l'or qui revenait à Salomon chaque année était de six cent soixante-six talents d'or, outre ce qu'il retirait des marchands et du trafic des commerçants, de tous les rois d'Arabie et des gouverneurs du pays. Et le roi Salomon fit deux cents grands boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa six cents sicles d'or, et trois cents petits boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa trois mines d'or ; et le roi les mit dans la maison de la Forêt du Liban. Et le roi fit un grand trône d'ivoire qu'il revêtit d'or fin. Ce trône avait six marches, et le haut en était arrondi par derrière ; il y avait des bras de chaque côté du siège ; deux lions étaient placés debout près des bras, et douze lions sur les six marches, de part et d'autre. Rien de pareil n'avait été fait pour aucun royaume. Et tous les vases à boire du roi Salomon étaient d'or, et tous les vases de la maison de la Forêt du Liban étaient d'or pur. Rien n'était en argent ; on n'en faisait aucun cas du temps de Salomon. Car le roi avait sur mer une flotte de Tharsis, avec la flotte de Hiram ; et tous les trois ans arrivait la flotte de Tharsis, apportant de l'or et de l'argent, de l'ivoire, des singes et des paons. Ainsi le roi Salomon devint plus grand que tous les rois de la terre en richesse et en sagesse. Et tout le monde recherchait la présence de Salomon pour entendre sa sagesse que Dieu avait mise dans son cœur. Et chacun apportait son présent, des objets d'argent et des objets d'or, des vêtements, des armes, des aromates, des chevaux et des mulets ; et il en était ainsi chaque année. Et Salomon rassembla aussi des chars et des cavaliers, et il avait quatorze cents chars et douze mille cavaliers, qu'il mit dans les villes des chars et auprès du roi à Jérusalem. Et le roi rendit l'argent aussi commun à Jérusalem que les pierres, et le bois de cèdre aussi abondant que les sycomores qui croissent dans la plaine. Et Salomon tirait ses chevaux d'Egypte, et cela par convois ; les marchands royaux prenaient chaque convoi pour un prix convenu. Un équipage montait et sortait d'Egypte pour six cents sicles d'argent, et un cheval pour cent cinquante sicles ; c'était également par leur moyen qu'ils étaient exportés pour tous les rois des Héthiens et pour les rois de Syrie. Et le roi Salomon aima des femmes étrangères en grand nombre, outre la fille de Pharaon : des Moabites, des Ammonites, des Edomites, des Sidoniennes, des Héthiennes, appartenant aux peuples dont l'Eternel avait dit aux fils d'Israël : Vous n'irez point chez eux, et ils ne viendront point chez vous ; ils inclineraient certainement vos cœurs à suivre leurs dieux. Salomon s'attacha à eux pour ses amours. I1 eut pour femmes sept cents princesses et trois cents concubines, et ses femmes détournèrent son cœur. Et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes inclinèrent son cœur vers d'autres dieux, et son cœur ne fut point tout entier à l'Eternel, son Dieu, comme le cœur de David, son père. Et Salomon suivit Astarté, divinité des Sidoniens, et Milcom, abomination des Ammonites. Ainsi Salomon fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, et il ne s'attacha point complètement à l'Eternel, comme David, son père. Alors Salomon bâtit un haut-lieu à Camos, l'abomination de Moab, sur la montagne qui est en face de Jérusalem, et à Moloch, l'abomination des fils d'Ammon. Et il fit ainsi pour toutes ses femmes étrangères, qui offraient des parfums et des sacrifices à leurs dieux. Et l'Eternel fut irrité contre Salomon, parce qu'il avait détourné son cœur de l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui lui était apparu deux fois et qui lui avait donné un commandement à ce sujet, celui de ne point suivre d'autres dieux ; et il n'avait point gardé ce que l'Eternel lui avait commandé. Et l'Eternel dit à Salomon : Puisque tu as agi de la sorte et que tu n'as pas gardé mon alliance et mes statuts que je t'avais prescrits, je déchirerai le royaume de dessus toi et je le donnerai à ton serviteur. Seulement, je ne le ferai point pendant ta vie, à cause de David, ton père ; c'est de la main de ton fils que je l'arracherai. Je n'arracherai pourtant pas tout le royaume : j'en donnerai une tribu à ton fils, à cause de David, mon serviteur, et à cause de Jérusalem que j'ai choisie. Et l'Eternel suscita pour adversaire à Salomon Hadad, l'Edomite, qui était de la race royale d'Edom. Dans le temps que David fut en Edom, Joab, chef de l'armée, étant monté pour enterrer les morts, tua tous les mâles d'Edom. Car Joab resta là six mois avec tout Israël, jusqu'à ce qu'il eut exterminé tous les mâles d'Edom. Et Hadad s'enfuit avec quelques hommes édomites d'entre les serviteurs de son père, pour aller en Egypte. Et Hadad était un jeune garçon. Et ils partirent de Madian, et vinrent à Paran, et prirent avec eux des hommes de Paran, et arrivèrent en Egypte auprès de Pharaon, roi d'Egypte ; et celui-ci lui donna une maison, pourvut à son entretien et lui donna une terre. Et Hadad fut en grande faveur auprès de Pharaon, ensorte que celui-ci lui fit épouser la sœur de sa femme, la sœur de la reine Tachpénès. Et la sœur de Tachpénès lui enfanta son fils, Guénubath, et Tachpénès le sevra dans la maison de Pharaon, et Guénubath fut dans la maison de Pharaon, au milieu des enfants de Pharaon. Et Hadad apprit en Egypte que David s'était endormi avec ses pères, et que Joab, chef de l'armée, était mort, et il dit à Pharaon : Laisse-moi partir, et je m'en irai dans mon pays. Et Pharaon lui dit : Que te manque-t-il donc auprès de moi, pour que tu désires t'en aller dans ton pays ? Et il répondit : Rien, mais il faut que lu me laisses partir ! Dieu suscita encore pour adversaire à Salomon Rézon, fils d'Eliada, qui s'était enfui de chez son maître Hadadézer, roi de Tsoba. Et il rassembla des gens autour de lui, et il devint chef de bande, lorsque David massacra [les Syriens]. Et ils allèrent à Damas, ils s'y établirent et ils régnèrent à Damas. Il fut l'adversaire d'Israël pendant toute la vie de Salomon, outre le mal que fit Hadad ; il eut Israël en aversion et il régna sur la Syrie. Et Jéroboam, fils de Nébat, Ephrathien deTséréda, serviteur de Salomon, sa mère, une femme veuve, s'appelait Tsérua, se révolta contre le roi. Et voici à quelle occasion il se révolta contre le roi : Salomon bâtissait Millo ; il fermait la brèche de la cité de David, son père. Et ce Jéroboam était un homme fort et vaillant, et Salomon vit comme ce jeune homme travaillait, et il le mit à la tête de tous les gens de corvée de la maison de Joseph. Et il arriva dans ce temps-là que Jéroboam sortit de Jérusalem et que le prophète Ahija, de Silo, le rencontra en chemin ; celui-ci était vêtu d'un manteau neuf, et ils étaient seuls tous les deux dans les champs. Et Ahija saisit le manteau neuf qu'il portait, et le déchira en douze morceaux, et il dit à Jéroboam : Prends pour toi dix morceaux, car ainsi parle l'Eternel, le Dieu d'Israël : Voici, je vais déchirer le royaume d'entre les mains de Salomon, et je te donnerai les dix tribus. Et la tribu unique lui restera, à cause de mon serviteur David, et à cause de Jérusalem, la ville que j'ai choisie entre toutes les tribus d'Israël ; [et cela] parce qu'ils m'ont abandonné et se sont prosternés devant Astarté, la divinité des Sidoniens, devant Camos, le dieu de Moab, et devant Milcom, le dieu des fils d'Ammon, et parce qu'ils n'ont pas marché dans mes voies, pour faire ce qui est droit à mes yeux et pour garder mes statuts et mes ordonnances, comme David, son père. Mais je n'enlèverai pas la totalité du royaume de sa main ; je le maintiendrai prince tout le temps de sa vie, à cause de David, mon serviteur que j'ai choisi et qui a gardé mes commandements et mes statuts ; et j'enlèverai le royaume de la main de son fils et je te le donnerai, [à savoir] les dix tribus, et je donnerai une tribu à son fils, afin que David, mon serviteur, ait toujours une lampe devant moi à Jérusalem, la ville que j'ai choisie pour y mettre mon nom. Et je te prendrai, et tu régneras sur tout ce que ton âme désire et tu seras roi sur Israël. Et si tu obéis à tout ce que je t'ordonnerai, si tu marches dans mes voies et que tu fasses ce qui est droit à mes yeux, en gardant mes statuts et mes commandements, comme l'a fait David, mon serviteur, je serai avec toi, je te bâtirai une maison stable, comme j'en ai bâti une à David, et je te donnerai Israël ; et j'humilierai la postérité de David, à cause de cela, mais ce ne sera pas pour toujours. Et Salomon chercha à faire mourir Jéroboam ; et Jéroboam se leva et s'enfuit en Egypte, auprès de Sisak, roi d'Egypte, et il resta en Egypte jusqu'à la mort de Salomon. Le reste de l'histoire de Salomon, tout ce qu'il a fait et sa sagesse, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales de Salomon ? Et le temps que Salomon régna à Jérusalem sur tout Israël fut de quarante ans. Et Salomon s'endormit avec ses pères, et il fut enterré dans la cité de David, son père. Et Roboam, son fils, régna à sa place. Et Roboam se rendit à Sichem, car tout Israël était venu à Sichem pour le faire roi. Et quand Jéroboam, fils de Nébat, reçut la nouvelle, il était encore en Egypte où il s'était enfui pour échapper au roi Salomon ; et Jéroboam habitait en Egypte, et on l'envoya chercher, Jéroboam vint avec toute l'assemblée d'Israël et ils parlèrent à Roboam en disant : Ton père nous a chargés d'un joug pesant ; toi maintenant allège cette dure servitude et le joug pesant que ton père a mis sur nous, et nous te servirons. Et il leur dit : Retirez-vous pour trois jours encore ; puis revenez auprès de moi. Et le peuple se retira. Et le roi Roboam tint conseil avec les vieillards qui avaient été au service de Salomon, son père, pendant sa vie, et il dit : Quelle réponse me conseillez-vous de faire à ce peuple ? Et ils lui parlèrent en ces termes : Si aujourd'hui tu te fais le serviteur de ce peuple, que tu leur cèdes, que tu leur répondes et leur parles avec bonté, ils seront tes serviteurs à toujours. Et il laissa de côté le conseil que les vieillards lui avaient donné, et il tint conseil avec les jeunes gens qui avaient grandi avec lui et qui le servaient ; et il leur dit : Que conseillez-vous que nous répondions à ce peuple qui m'a parlé en disant : Allège le joug que ton père a mis sur nous ? Et les jeunes gens qui avaient grandi avec lui, lui parlèrent en ces termes : Voici ce que tu diras à ce peuple qui t'a tenu ce langage : Ton père a mis sur nous un joug pesant, mais toi allège-le ; tu leur parleras ainsi : Mon petit doigt est plus gros que le corps de mon père. Eh bien ! mon père vous a chargés d'un joug pesant, et moi, je le rendrai encore plus pesant ; mon père vous a corrigés avec le fouet, et moi, je vous corrigerai avec le martinet. Et Jéroboam et tout le peuple se présentèrent à Roboam le troisième jour, suivant ce que leur avait dit le roi : Revenez vers moi dans trois jours. Et le roi répondit durement au peuple et laissa là le conseil que les vieillards lui avaient donné. Et il leur parla d'après le conseil des jeunes gens, en disant : Mon père a mis sur vous un joug pesant, et moi, je le rendrai encore plus pesant ; mon père vous a corrigés avec le fouet, et moi, je vous corrigerai avec le martinet. Et le roi n'avait pas écouté le peuple, parce que c'était une dispensation de l'Eternel, afin d'accomplir la parole que l'Eternel avait adressée par le ministère d'Ahija, de Silo, à Jéroboam, fils de Nébat. Et tout Israël vit que le roi ne les écoutait point, et le peuple répondit au roi en disant : Quelle part avons-nous avec David ? Nous n'avons point d'héritage avec le fils d'Isaï ! A tes tentes, Israël ! Maintenant, pourvois à ta maison, David ! Et Israël s'en alla chacun chez soi. Et quant aux fils d'Israël qui demeuraient dans les villes de Juda, Roboam régna sur eux. Et le roi Roboam envoya Adoram, qui était préposé aux corvées, et tout Israël l'assomma à coups de pierres, et il mourut ; et le roi Roboam se hâta de monter sur un char pour s'enfuir à Jérusalem. Et Israël a été révolté contre la maison de David jusqu'à ce jour. Et quand tout Israël apprit que Jéroboam était revenu, ils l'envoyèrent appeler à l'assemblée, et ils l'établirent roi sur tout Israël. Il n'y eut d'autres tribus que la seule tribu de Juda qui suivît la maison de David. Et Roboam arriva à Jérusalem et rassembla toute la maison de Juda et la tribu de Renjamin, cent quatre-vingt mille hommes d'élite propres à la guerre, pour combattre contre la maison d'Israël, afin de recouvrer le royaume pour Roboam, fils de Salomon. Et la parole de Dieu fut adressée à Sémaïa, homme de Dieu, en ces termes : Parle à Roboam, fils de Salomon, roi de Juda, et à toute la maison de Juda et de Benjamin, et au reste du peuple, et dis-leur : Ainsi parle l'Eternel : Vous ne monterez point, et vous ne combattrez point contre vos frères, les fils d'Israël. Retournez chacun dans sa maison, car c'est par ma volonté que ceci est arrivé. Et ils écoutèrent la parole de l'Eternel, et ils s'en retournèrent, selon la parole de l'Eternel. Et Jéroboam bâtit Sichem, dans la montagne d'Ephraïm, et y demeura ; et il sortit de là et bâtit Pénuel. Et Jéroboam dit en son cœur : Maintenant le royaume pourrait bien retourner à la maison de David. Si ce peuple monte pour faire des sacrifices dans la maison de l'Eternel, à Jérusalem, le cœur de ce peuple retournera à son seigneur, à Roboam, roi de Juda, et ils me tueront et retourneront à Roboam, roi de Juda. Et le roi, ayant pris conseil, fit deux veaux d'or, et il dit au peuple : Assez longtemps vous êtes montés à Jérusalem. Voici ton Dieu, ô Israël, qui t'a fait sortir du pays d'Egypte. Et il plaça l'un à Béthel, et l'autre, il le mit à Dan. Et ce fut là une cause de péché, car le peuple allait se présenter devant l'un [des veaux] jusqu'à Dan. Et il fit des maisons de hauts-lieux, et il établit sacrificateurs des gens tirés du peuple entier, qui n'étaient pas fils de Lévi. Et Jéroboam institua une fête, au huitième mois, le quinzième jour du mois, comme la fête qui se célébrait en Juda, et il offrit des sacrifices sur l'autel. Il fit ainsi à Béthel, pour sacrifier aux veaux qu'il avait faits, et il plaça à Béthel les sacrificateurs des hauts-lieux qu'il avait établis. Et il offrit des sacrifices sur l'autel qu'il avait fait à Béthel, le quinzième jour du huitième mois, de ce mois qu'il avait imaginé de lui-même ; il fit une fête pour les fils d'Israël, et monta à l'autel pour brûler des parfums. Et comme il sacrifiait sur l'autel, en faisant fumer l'encens, voici un homme de Dieu arriva de Juda par l'ordre de l'Eternel à Béthel, et Jéroboam se tenait à l'autel pour faire fumer l'encens. Et s'adressant à l'autel avec la parole de l'Eternel, il dit : Autel, autel, ainsi a dit l'Eternel : Voici, un fils naît à la maison de David ; son nom est Josias ; il immolera sur toi les sacrificateurs des hauts-lieux qui brûlent sur toi des parfums, et on brûlera sur toi des ossements d'homme. Or il avait donné en ce jour un signe, en disant : C'est ici le signe que l'Eternel a parlé : L'autel va se fendre et la cendre qui est dessus se répandra. Et quand le roi entendit la parole que l'homme de Dieu prononçait contre l'autel de Béthel, Jéroboam étendit sa main au-dessus de l'autel en disant : Saisissez-le ! Et la main qu'il avait étendue contre lui sécha, et il ne put la retirer à lui. L'autel aussi se fendit et la cendre qui était dessus se répandit de dessus l'autel, selon le signe que l'homme de Dieu avait donné d'après la parole de l'Eternel. Et le roi prit la parole et dit à l'homme de Dieu : Apaise, je te prie, l'Eternel, ton Dieu, et prie pour moi, et que ma main me soit rendue ! Et l'homme de Dieu apaisa l'Eternel et la main du roi lui fut rendue et fut comme avant. Et le roi dit à l'homme de Dieu : Viens avec moi à la maison et te restaure et que je te fasse un présent. Et l'homme de Dieu dit au roi : Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n'entrerais pas chez toi, et je ne mangerais ni ne boirais quoi que ce soit en ce lieu. Car voici l'ordre qui m'a été donné par la parole de l'Eternel : Tu ne mangeras et ne boiras quoi que ce soit et tu ne reviendras pas par le chemin par lequel tu es allé. Et il s'en alla par un autre chemin et il ne retourna point par le chemin par lequel il était venu à Béthel. Et il y avait un vieux prophète qui demeurait à Béthel, et son fils vint lui raconter tout ce que l'homme de Dieu avait fait ce jour-là à Béthel et les paroles qu'il avait dites au roi ; et comme [les fils] le rapportaient à leur père, il leur dit : Par quel chemin s'en est-il allé ? Et ils s'assurèrent du chemin qu'avait pris l'homme de Dieu, qui était venu de Juda. Et il dit à ses fils : Sellez-moi l'âne. Et ils lui sellèrent l'âne ; et il monta dessus. Et il s'en alla après l'homme de Dieu ; et il le trouva assis sous le térébinthe et il lui dit : Est-ce toi qui es l'homme de Dieu qui est venu de Juda ? Et il lui dit : C'est moi. Et il lui dit : Viens avec moi à la maison et mange quelque chose. Et il dit : Je ne puis retourner avec toi, ni entrer chez toi ; et je ne mangerai ni ne boirai quoi que ce soit avec toi dans ce lieu ; car j'ai reçu cet ordre par la parole de l'Eternel : Tu n'y mangeras et tu n'y boiras point ! Tu ne reviendras pas par le chemin par lequel tu seras allé. Et il lui dit : Moi aussi, je suis prophète comme toi ; et un ange m'a parlé de la part de l'Eternel et m'a dit : Fais-le revenir avec toi dans ta maison et qu'il mange et boive quelque chose. Or il lui mentait. Et il s'en retourna avec lui, et il mangea et but dans sa maison. Et comme ils étaient à table, la parole de l'Eternel fut adressée au prophète qui l'avait ramené. Et il cria à l'homme de Dieu qui était venu de Juda : Ainsi a dit l'Eternel : Parce que tu as été rebelle à l'ordre de l'Eternel et que tu n'as pas observé le commandement que l'Eternel, ton Dieu, t'avait donné et que tu t'en es retourné et que tu as mangé et que tu as bu dans le lieu dont il t'avait dit : Tu n'y mangeras pas et tu n'y boiras pas, ton cadavre n'entrera pas dans le sépulcre de tes pères. Et après qu'il eut mangé et après qu'il eut bu, on fit seller l'âne, pour lui, pour le prophète qu'il avait ramené. Et il s'en alla et un lion le trouva dans le chemin et le tua ; et son corps était étendu dans le chemin et l'âne se tenait auprès du cadavre ; le lion aussi se tenait auprès du cadavre. Et voici des hommes passèrent et virent le cadavre étendu dans le chemin et le lion qui se tenait auprès du cadavre ; et ils vinrent le dire dans la ville où demeurait le vieux prophète. Et le prophète qui l'avait fait revenir sur ses pas, l'apprit et dit : C'est cet homme de Dieu qui a désobéi à l'ordre de l'Eternel. L'Eternel l'a livré au lion, qui l'a terrassé et tué, selon la parole que l'Eternel lui avait dite. Et il dit à ses fils : Sellez-moi l'âne. Et ils le sellèrent. Et il alla et trouva son cadavre étendu dans le chemin, et l'âne et le lion qui se tenaient auprès du cadavre ; le lion n'avait pas dévoré le cadavre ni terrassé l'âne. Et le prophète releva le cadavre de l'homme de Dieu et le mit sur l'âne et le ramena. Et le vieux prophète revint dans la ville pour en faire le deuil et l'enterrer. Et il mit son cadavre dans son propre tombeau ; et ils pleurèrent sur lui en disant : Hélas, mon frère ! Et après l'avoir enterré, il dit à ses fils : Quand je serai mort, enterrez-moi dans le tombeau où est enterré l'homme de Dieu ; mettez mes os à côté de ses os. Car elle s'accomplira certainement, la parole qu'il a prononcée de la part de l'Eternel contre l'autel qui est à Béthel et contre toutes les maisons des hauts-lieux qui sont dans les villes de Samarie. Après cet événement Jéroboam ne revint pas de sa mauvaise voie et il continua à établir des sacrificateurs de hauts-lieux, tirés du peuple entier : quiconque le désirait, il le consacrait et il devenait sacrificateur de hauts-lieux ; et il y eut là pour la maison de Jéroboam une cause de péché qui attira sur elle la ruine et l'extermination de dessus la face de la terre. En ce temps-là Abija, fils de Jéroboam, fut malade. Et Jéroboam dit à sa femme : Lève-toi, je te prie, et déguise-toi, et qu'on ne sache pas que tu es la femme de Jéroboam, et te rends à Silo ; voici, il y a là Ahija, le prophète, qui a dit de moi que je serais roi sur ce peuple. Et tu prendras avec toi dix pains et des gâteaux et une cruche de miel, et tu iras vers lui ; il te dira ce qui arrivera à l'enfant. Et la femme de Jéroboam fit ainsi ; elle se leva et s'en alla à Silo et vint à la maison d'Abija. Et Ahija ne pouvait voir, car ses yeux étaient fixes, à cause de son grand âge. Et l'Eternel dit à Ahija : Voici la femme de Jéroboam qui vient te consulter au sujet de son fils, car il est malade ; tu lui diras telle et telle chose. Et quand elle arrivera, elle se donnera pour une autre. Et quand Ahija entendit le bruit de ses pas, comme elle franchissait la porte, il dit : Entre, femme de Jéroboam ; pourquoi te donnes-tu pour une autre ? Je suis chargé pour toi d'une chose dure. Va, dis à Jéroboam : Ainsi a dit l'Eternel, le Dieu d'Israël : Parce que je t'ai élevé du milieu du peuple et que je t'ai établi prince sur mon peuple d'Israël, et que j'ai arraché le royaume de la maison de David et que je te l'ai donné, et que tu n'as pas été comme mon serviteur David, qui a gardé mes commandements et qui m'a suivi de tout son cœur pour ne faire que ce qui est droit à mes yeux, et que tu as fait le mal plus que tous ceux qui ont été avant toi, et que tu es allé te faire d'autres dieux et des images de fonte pour m'irriter et que tu m'as jeté derrière ton dos, à cause de cela, je vais faire venir du mal sur la maison de Jéroboam et je retrancherai à Jéroboam tout mâle mineur ou majeur en Israël, et je balaierai la maison de Jéroboam comme on balaie l'ordure, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Celui de [la maison] de Jéroboam qui mourra dans la ville, les chiens le mangeront, et celui qui mourra dans les champs, les oiseaux des cieux le mangeront ; car l'Eternel a parlé. Et toi, lève-toi, va-t-en dans ta maison ! Quand tes pieds entreront dans la ville, l'enfant mourra. Et tout Israël mènera deuil sur lui et l'enterrera ; car celui-ci seul de [la maison de] Jéroboam entrera dans le sépulcre, parce qu'en lui [seul], dans la maison de Jéroboam, a été trouvé quelque chose de bon aux yeux de l'Eternel, le Dieu d'Israël. Et l'Eternel se suscitera un roi sur Israël, qui retranchera la maison de Jéroboam, et cela aujourd'hui. Eh quoi ? Déjà maintenant ! Et l'Eternel frappera Israël comme le roseau agité dans les eaux ; et il arrachera Israël de dessus cette bonne terre qu'il a donnée à leurs pères, et il les dispersera au-delà du fleuve, parce qu'ils se sont fait des aschères, irritant l'Eternel. Et il livrera Israël à cause des péchés de Jéroboam, qu'il a commis et qu'il a fait commettre à Israël. Et la femme de Jéroboam se leva et s'en alla et vint à Thirtsa. Elle arrivait sur le seuil de la porte, que l'enfant mourut. Et on l'enterra et tout Israël mena deuil sur lui, selon la parole de l'Eternel qu'il avait dite par son serviteur Ahija, le prophète. Et le reste de l'histoire de Jéroboam, comment il fit la guerre et comment il régna, voici, cela est écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël. Et le temps que Jéroboam régna fut de vingt-deux ans. Et il s'endormit avec ses pères ; et Nadab, son fils, régna à sa place. Et Roboam, fils de Salomon, régna sur Juda. Roboam était âgé de quarante-et-un ans quand il commença de régner ; et il régna dix-sept ans, à Jérusalem, la ville que l'Eternel avait choisie d'entre toutes les tribus d'Israël pour y mettre son nom ; et le nom de sa mère était Naama, une Ammonite. Et Juda fit ce qui était mal aux yeux de l'Eternel ; et ils le provoquèrent à jalousie plus que tout ce leurs pères avaient fait par leurs péchés qu'ils avaient commis. Et ils se bâtirent, eux aussi, des hauts-lieux, et des statues, et des aschères, sur toute colline élevée et sous tout arbre vert. Il y avait aussi dans le pays des prostitués. Ils firent selon toutes les abominations des nations que l'Eternel avait dépossédées devant les fils d'Israël. Et il arriva, en la cinquième année du roi Roboam, que Sisak, roi d'Egypte, monta contre Jérusalem. Et il prit les trésors de la maison de l'Eternel et les trésors de la maison du roi ; et il prit tout. Et il prit tous les boucliers d'or que Salomon avait faits. Et le roi Roboam fit à leur place des boucliers d'airain et les confia aux chefs des coureurs qui gardaient l'entrée de la maison du roi. Et toutes les fois que le roi entrait dans la maison de l'Eternel, les coureurs les portaient, puis ils les rapportaient dans la chambre des coureurs. Et le reste de l'histoire de Roboam et tout ce qu'il fit, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Et il y eut toujours guerre entre Roboam et Jéroboam. Et Roboam s'endormit avec ses pères, et il fut enterré avec ses pères dans la ville de David ; et le nom de sa mère était Naama, une Ammonite. Et Abijam, son fils, régna à sa place. La dix-huitième année du roi Jéroboam, fils de Nébat, Abijam commença à régner sur Juda. I1 régna trois ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Maaca, fille d'Abisalom. Et il marcha dans tous les péchés de son père, que celui-ci avait faits avant lui, et son cœur ne fut pas tout entier avec l'Eternel, son Dieu, comme le cœur de David son père. Car pour l'amour de David l'Eternel, son Dieu, lui donna une lampe à Jérusalem, suscitant son fils après lui et faisant subsister Jérusalem, parce que David avait fait ce qui est droit aux yeux de l'Eternel et ne s'était détourné de rien de ce qu'il lui avait commandé, tous les jours de sa vie, excepté dans l'affaire d'Urie, le Héthien. Et il y eut guerre entre Roboam et Jéroboam tous les jours de sa vie. Et le reste de l'histoire d'Abijam et tout ce qu'il fit, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Et il y eut guerre entre Abijam et Jéroboam. Et Abijam s'endormit avec ses pères, et on l'enterra dans la ville de David. Et Asa, son fils, régna à sa place. La vingtième année de Jéroboam, roi d'Israël, Asa commença à régner sur Juda. Et il régna quarante-et-un ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Maaca, fille d'Abisalom. Et Asa fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel comme David, son père. Il fit disparaître du pays les prostitués et ôta toutes les idoles que ses pères avaient faites. Et même, il destitua Maaca, sa mère, de son rang, parce qu'elle avait dressé une statue à Astarté ; et Asa abattit sa statue et la brûla dans la vallée du Cédron. Mais les hauts-lieux ne furent pas ôtés. Cependant le cœur d'Asa fut tout entier avec l'Eternel toute sa vie ; et il fit porter dans la maison de l'Eternel les choses consacrées par son père et par lui-même, de l'argent, de l'or et des vases. Et il y eut guerre entre Asa et Baésa, roi d'Israël, tout le temps de leur vie. Et Baésa, roi d'Israël, monta contre Juda ; et il bâtit Rama, pour empêcher de sortir de chez Asa, roi de Juda, ou d'entrer chez lui. Et Asa prit tout l'argent et l'or qui restait dans les trésors de la maison de l'Eternel et dans les trésors de la maison du roi, et le remit à ses serviteurs ; et le roi Asa les envoya à Ben-Hadad, fils de Tabrimmon, fils de Hézion, roi de Syrie, qui demeurait à Damas, disant : Il y a alliance entre moi et toi, entre mon père et ton père ! Voici, je t'ai envoyé un présent d'argent et d'or ; va, romps ton alliance avec Baésa, roi d'Israël, afin qu'il se retire de moi. Et Ben-Hadad écouta le roi Asa et envoya les chefs de ses troupes contre les villes d'Israël, et il frappa Ijjon, Dan, Abel-Beth-Maaca et tout Kinnéroth, avec tout le pays de Nephthali. Et quand Baésa l'apprit, il cessa de bâtir Rama et il habita à Thirtsa. Et le roi Asa convoqua tout Juda ; personne n'était exempté ; et ils emportèrent les pierres, de Rama et les bois avec lesquels Baésa bâtissait ; et le roi Asa en bâtit Guéba de Benjamin et Mitspa. Et le reste de toute l'histoire d'Asa et toute sa puissance et tout ce qu'il fit et les villes qu'il bâtit, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Seulement au temps de sa vieillesse il fut malade des pieds. Et Asa s'endormit avec ses pères, et il fut enterré avec ses pères dans la ville de David, son père. Et Josaphat, son fils, régna à sa place. Et Nadab, fils de Jéroboam, commença à régner sur Israël la seconde année d'Asa, roi de Juda ; et il régna sur Israël deux ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, et marcha dans la voie de son père et dans le péché par lequel il avait fait pécher Israël. Et Baésa, fils d'Ahija, de la maison d'Issacar, conspira contre lui, et Baésa le frappa à Guibbéthon, qui était aux Philistins, pendant que Nadab et tout Israël assiégeaient Guibbéthon. Et Baésa le fit mourir, la troisième année d'Asa, roi de Juda, et régna à sa place. Et quand il fut roi, il frappa toute la maison de Jéroboam ; il ne laissa de Jéroboam personne en vie jusqu'à ce qu'il eût détruit sa maison, selon la parole de l'Eternel, qu'il avait dite par son serviteur Ahija, le Silonite, à cause des péchés de Jéroboam, qu'il avait commis et par lesquels il avait fait pécher Israël, provoquant la colère de l'Eternel, le Dieu d'Israël. Et le reste de l'histoire de Nadab et tout ce qu'il fit, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Et il y eut guerre entre Asa et Baésa, roi d'Israël, tout le temps de leur vie. La troisième année d'Asa, roi de Juda, Baésa, fils d'Ahija, commença de régner sur tout Israël à Thirtsa, [et il régna] vingt-quatre ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel et marcha dans la voie de Jéroboam et dans son péché, par lequel il avait, fait pécher Israël. Et la parole de l'Eternel fut adressée à Jéhu, fils de Hanani, contre Baésa, disant : Parce que je t'ai élevé de la poussière et que je t'ai établi prince sur mon peuple d'Israël, et que tu as marché dans la voie de Jéroboam, et que tu as fait pécher mon peuple d'Israël, en me provoquant par leurs péchés, voici je balaierai Baésa et sa maison, et je ferai de ta maison comme [j'ai fait] de la maison de Jéroboam, fils de Nébat. Celui de [la maison de] Baésa qui mourra dans la ville, les chiens le mangeront, et celui de sa [maison] qui mourra dans les champs, les oiseaux des cieux le mangeront. Et le reste de l'histoire de Baésa et ce qu'il fit et sa puissance, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Et Baésa s'endormit avec ses pères, et il fut enterré à Thirtsa. Et Ela, son fils, régna à sa place. Et la parole que l'Eternel adressa par Jéhu, fils de Hanani, le prophète, fut prononcée contre Baésa et contre sa maison non seulement à cause de tout le mal qu'il avait fait devant les yeux de l'Eternel, en le provoquant à colère par l'œuvre de ses mains, tellement qu'il fut comme la maison de Jéroboam, mais encore parce qu'il l'avait frappée. La vingt-sixième année d'Asa, roi de Juda, Ela, fils de Baésa, commença à régner sur Israël à Thirtsa, [et il régna] deux ans. Et son serviteur Zimri, chef de la moitié de ses chars, conspira contre lui ; et comme il était à Thirtsa, buvant et s'enivrant chez Artsa, intendant du palais à Thirtsa, Zimri entra et le frappa et le fit mourir, la vingt-septième année d'Asa, roi de Juda, et il régna à sa place. Et lorsqu'il eut commencé de régner, dès qu'il fut assis sur son trône, il frappa toute la maison de Baésa ; il ne laissa pas un seul mâle, ni parents, ni ami. Et Zimri extermina toute la maison de Baésa, selon la parole de l'Eternel qu'il avait prononcée sur Baésa par Jéhu, le prophète, à cause de tous les péchés de Baésa et des péchés d'Ela, son fils, qu'ils avaient commis et qu'ils avaient fait commettre à Israël, provoquant la colère de l'Eternel, le Dieu d'Israël, par leurs vaines idoles. Et le reste de l'histoire d'Ela et tout ce qu'il fit, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? La vingt-septième année d'Asa, roi de Juda, Zimri régna sept jours à Thirtsa. Et le peuple campait contre Guibbéthon des Philistins. Et le peuple qui était au camp ouït dire : Zimri a conspiré et il a même frappé le roi. Et en ce jour même, dans le camp, tout Israël établit roi sur Israël Omri, chef de l'armée. Et Omri avec tout Israël monta de Guibbéthon, et ils assiégèrent Thirtsa. Et quand Zimri vit que la ville était prise, il se retira dans le donjon de la maison du roi et brûla sur lui la maison royale, et il mourut, à cause des péchés qu'il avait commis en faisant ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel, marchant dans les voies de Jéroboam et dans son péché, par lequel il avait fait pécher Israël. Et le reste de l'histoire de Zimri et la conspiration qu'il fit, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Alors le peuple se divisa par moitié : la moitié du peuple suivait Thibni, fils de Guinath, pour le faire roi, et l'autre moitié suivait Omri. Et le peuple qui suivait Omri fut plus fort que le peuple qui suivait Thibni, fils de Guinath ; et Thibni périt, et Omri fut roi. La trente-et-unième année d'Asa, roi de Juda, Omri commença à régner sur Israël ; [il régna] douze ans. Il régna six ans à Thirtsa. Et il acheta de Sémer la montagne de Samarie pour deux talents d'argent, et il bâtit sur la montagne, et il donna à la ville qu'il avait bâtie le nom de Samarie, du nom de Sémer, propriétaire de la montagne. Et Omri fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel et il fit plus mal que tous ceux qui avaient été avant lui. Et il marcha dans toute la voie de Jéroboam, fils de Nébat, et dans les péchés par lesquels il avait fait pécher Israël, provoquant la colère de l'Eternel, le Dieu d'Israël, par leurs vaines idoles. Et le reste de l'histoire d'Omri, ce qu'il fit et la force qu'il déploya, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Et Omri s'endormit avec ses pères et fut enterré à Samarie. Et Achab, son fils, régna à sa place. Et Achab, fils d'Omri, commença à régner sur Israël la trente-huitième année d'Asa, roi de Juda. Et Achab, fils d'Omri, régna sur Israël à Samarie vingt-deux ans. Et Achab, fils d'Omri, fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, plus que tous ceux qui avaient été avant lui. Et comme si c'était peu de chose qu'il marchât dans les péchés de Jéroboam, fils de Nébat, il prit pour femme Jézabel, fille d'Ethbaal, roi des Sidoniens, et il alla et adora Baal et se prosterna devant lui, et il éleva un autel à Baal dans la maison de Baal qu'il bâtit à Samarie. Et Achab dressa une aschère ; et Achab fit plus que tous les rois d'Israël qui avaient été avant lui, provoquant la colère de l'Eternel, le Dieu d'Israël. De son temps Hiel, de Béthel, bâtit Jéricho ; il la fonda sur Abiram, son premier-né, et posa ses portes sur Ségub, son plus jeune fils, selon la parole de l'Eternel, qu'il avait prononcée par Josué, fils de Nun. Et Elie le Thisbite, d'entre les habitants de Galaad, dit à Achab : L'Eternel, le Dieu d'Israël, devant qui je me tiens, est vivant, qu'il n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie sinon à ma parole. Et la parole de l'Eternel lui fut adressée, disant : Va-t'en d'ici et tourne-toi vers l'orient, et cache-toi au torrent de Kérith, qui est à l'orient du Jourdain. Et tu boiras de l'eau du torrent, et j'ai commandé aux corbeaux de te nourrir là. Et il s'en alla et fit selon la parole de l'Eternel : il s'en alla et demeura au torrent de Kérith qui est à l'orient du Jourdain. Et les corbeaux lui apportaient du pain et de la chair le matin, et du pain et de la chair le soir, et il buvait du torrent. Et au bout de quelque temps le torrent sécha, car il n'y avait pas de pluie au pays. Et la parole de l'Eternel lui fut adressée, disant : Lève-toi, va-t'en à Sarepta, qui appartient à Sidon, et demeure là ; voici, j'ai chargé là une femme veuve de te nourrir. Et il se leva et s'en alla à Sarepta ; et il arriva à l'entrée de la ville, et voici [il y avait] là une veuve qui ramassait du bois ; et il lui cria et dit : Va me chercher, je te prie, un peu d'eau dans un vase afin que je boive. Et comme elle s'en allait en chercher, il lui cria et dit : Apporte-moi dans ta main, je te prie, un morceau de pain. Et elle dit : L'Eternel ton Dieu est vivant, que je n'ai pas un morceau de pain cuit, rien qu'une poignée de farine dans le pot et un peu d'huile dans la cruche ; et voici, je ramasse deux morceaux de bois, afin que je rentre et que je prépare cela pour moi et pour mon fils ; puis nous le mangerons et nous mourrons. Et Elie lui dit : Ne crains point ! va, fais comme tu as dit ; seulement fais-m'en d'abord un petit gâteau et apporte-le moi, et ensuite tu en prépareras pour toi et ton fils. Car ainsi a dit l'Eternel, le Dieu d'Israël : Le pot de farine ne s'épuisera pas et la cruche d'huile ne fera pas défaut jusqu'au jour où l'Eternel donnera de la pluie sur la face de la terre. Et elle s'en alla et fit selon la parole d'Elie. Et ils mangèrent, lui et elle, et sa maison, pendant quelque temps. Le pot de farine ne s'épuisa pas et la cruche d'huile ne fit pas défaut, selon la parole de l'Eternel, qu'il avait dite par Elie. Et il arriva, après ces choses, que le fils de la femme, maîtresse de la maison, tomba malade, et sa maladie s'aggrava tellement qu'il ne resta plus de souffle en lui. Et elle dit à Elie : Qu'y a-t-il entre moi et toi, homme de Dieu ? Es-tu venu chez moi pour remettre en mémoire mon iniquité et faire mourir mon fils ? Et il lui dit : Donne-moi ton fils. Et il le prit sur son sein et le porta dans la chambre haute où il habitait et le coucha sur son lit. Et il cria à l'Eternel et dit : O Eternel, mon Dieu, as-tu fait ce mal même à la veuve chez laquelle j'habite, de faire mourir son fils ? Et il s'étendit sur l'enfant trois fois, et il cria à l'Eternel et dit : Eternel, mon Dieu ! fais revenir, je te prie, l'âme de cet enfant au-dedans de lui. Et l'Eternel écouta la voix d'Elie, et l'âme de l'enfant revint au-dedans de lui, et il vécut. Et Elie prit l'enfant et le rapporta de la chambre haute dans la maison et le donna à sa mère. Et Elie dit : Vois, ton fils vit. Et la femme dit à Elie : Maintenant je reconnais que tu es un homme de Dieu et que la parole de l'Eternel qui est dans ta bouche est la vérité. Et longtemps après, dans la troisième année, la parole de l'Eternel fut adressée à Elie, disant : Va, montre-toi à Achab, et j'enverrai de la pluie sur la face de la terre. Et Elie s'en alla pour se montrer à Achab. Et la famine était grande à Samarie. Et Achab appela Abdias, intendant du palais. Et Abdias craignait fort l'Eternel. Et quand Jézabel exterminait les prophètes de l'Eternel, Abdias avait pris cent prophètes et les avait cachés par cinquante dans des cavernes et les avait pourvus de pain et d'eau. Et Achab dit à Abdias : Va dans le pays à toutes les sources d'eau et à tous les torrents ; peut-être trouverons-nous de l'herbe, et nous conserverons en vie les chevaux et les mulets, et nous ne serons pas obligés de détruire une partie du bétail. Et ils se partagèrent le pays pour le parcourir. Achab allait seul par un chemin, et Abdias allait seul par un autre chemin. Et comme Abdias était en chemin, voici il rencontra Elie et il le reconnut et tomba sur sa face et dit : Est-ce bien toi, mon seigneur Elie ? Et il lui dit : C'est moi ; va, dis à ton seigneur : Voici Elie ! Et il dit : Quel péché ai-je commis, que tu livres ton serviteur à Achab pour me faire mourir ? L'Eternel ton Dieu est vivant, s'il y a nation et royaume où mon seigneur n'ait pas envoyé pour te chercher ! Et quand ils disaient : Il n'est pas ici, il faisait jurer le royaume ou la nation qu'on ne pouvait pas te trouver. Et maintenant tu dis : Va, dis à ton seigneur : Voici Elie ! Et à peine serai-je parti d'avec toi, que l'Esprit de l'Eternel t'enlèvera je ne sais où ; et je serai venu informer Achab, et il ne te trouvera pas, et il me tuera. Et ton serviteur craint l'Eternel dès sa jeunesse. N'a-t-on pas rapporté à mon seigneur ce que j'ai fait quand Jézabel tuait les prophètes de l'Eternel, comment j'ai caché cent hommes des prophètes de l'Eternel par cinquante dans des cavernes et je les ai pourvus de pain et d'eau ? Et maintenant tu dis : Va, dis à ton seigneur : Voici Elie ! Il me tuera. Et Elie dit : L'Eternel des armées, devant qui je me tiens, est vivant, qu'aujourd'hui je me montrerai à lui. Et Abdias s'en alla à la rencontre d'Achab et lui rapporta cela. Et Achab s'en vint à la rencontre d'Elie. Et quand Achab vit Elie, Achab lui dit : Est-ce toi, fléau d'Israël ! Et il dit : Je ne suis pas le fléau d'Israël, mais c'est toi et la maison de ton père, parce que vous avez abandonné les commandements de l'Eternel et que tu as suivi les Baals. Et maintenant envoie, rassemble vers moi tout Israël au mont Carmel, et les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes des aschères, qui mangent à la table de Jézabel. Et Achab envoya à tous les fils d'Israël et rassembla les prophètes au mont Carmel ! Et Elie s'approcha de tout le peuple et dit : Jusques à quand clocherez-vous des deux côtés ? Si l'Eternel est Dieu, suivez-le, et si c'est Baal, suivez-le ! Et le peuple ne lui répondit rien. Et Elie dit au peuple : Moi, je suis resté seul prophète de l'Eternel, et les prophètes de Baal sont quatre cent cinquante. Qu'on nous donne deux taureaux et qu'ils en choisissent un pour eux et qu'ils le dépècent et qu'ils le placent sur le bûcher et qu'ils n'y mettent pas le feu. Et moi je préparerai l'autre taureau et je le placerai sur le bûcher et je n'y mettrai pas le feu. Et vous invoquerez le nom de votre dieu, et moi j'invoquerai le nom de l'Eternel ; et le dieu qui répondra par le feu, c'est lui qui est Dieu. Et tout le peuple répondit : C'est bien ! Et Elie dit aux prophètes de Baal : Choisissez pour vous l'un des taureaux et offrez les-premiers, car vous êtes les plus nombreux, et invoquez le nom de votre dieu, et ne mettez pas le feu. Et ils prirent le taureau qu'on leur avait donné et l'offrirent et invoquèrent le nom de Baal depuis le matin jusqu'à midi, disant : Baal, réponds-nous ! Mais il n'y eut ni voix ni réponse. Et ils se balançaient autour de l'autel qu'on avait fait. Et à midi Elie se moqua d'eux et dit : Criez à voix haute, car il est dieu ; il médite, ou il est allé à l'écart, ou il est en voyage ; peut-être qu'il dort et il se réveillera. Et ils crièrent à voix haute et se firent des incisions, selon leur coutume, avec des épées et des piques, jusqu'à faire couler le sang sur eux. Et quand midi fut passé, ils prophétisèrent jusqu'à l'heure où on offre l'oblation ; et il n'y eut ni voix ni réponse, ni personne qui fit attention. Et Elie dit à tout le peuple : Approchez-vous de moi. Et tout le peuple s'approcha de lui. Et il répara l'autel de l'Eternel qui avait été renversé. Et Elie prit douze pierres, selon le nombre des tribus des fils de Jacob, auquel la parole de l'Eternel avait été adressée disant : Israël sera ton nom. Et il bâtit avec les pierres un autel au nom de l'Eternel et fit autour de l'autel un fossé de la capacité d'une double mesure de grain. Et il arrangea le bois et dépeça le taureau et le plaça sur le bois. Et il dit : Remplissez d'eau quatre cruches et versez-en sur l'holocauste et sur le bois. Et il dit : Faites-le une seconde fois. Et ils le firent une seconde fois. Et il dit : Faites-le une troisième fois. Et ils le firent une troisième fois. Et les eaux coulèrent tout à l'entour de l'autel, et il remplit aussi d'eau le fossé. Et à l'heure où l'on offre l'oblation, Elie le prophète s'approcha et dit : Eternel, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, qu'il soit connu aujourd'hui que tu es Dieu en Israël et que je suis ton serviteur et que c'est par ta parole que j'ai fait toutes ces choses. Réponds-moi, Eternel, réponds-moi, et que ce peuple sache que toi, Eternel, tu es Dieu et que tu as ramené leur cœur ! Et le feu de l'Eternel tomba et consuma l'holocauste et le bois, et les pierres et la poussière, et huma l'eau qui était dans le fossé. Et tout le peuple le vit et ils tombèrent sur leurs faces et dirent : C'est l'Eternel qui est Dieu ! C'est l'Eternel qui est Dieu ! Et Elie dit : Saisissez les prophètes de Baal et qu'il n'en échappe pas un ! Et ils les saisirent et Elie les fit descendre au torrent de Kison et les égorgea là. Et Elie dit à Achab : Monte, mange et bois, car [j'entends] un bruit de grande pluie. Et Achab monta pour manger et pour boire. Et Elie monta vers le sommet du Carmel et il se courba jusqu'à terre et mit sa face entre ses genoux. Et il dit à son jeune homme : Monte, je te prie, regarde du côté de la mer. Et il monta et regarda, et il dit : Il n'y a rien. Et il lui dit : Retourne ! Il le dit sept fois. Et la septième fois il dit : Je vois un petit nuage, comme la paume de la main, qui monte de la mer. Et il dit : Monte, dis à Achab : Attelle et descends, de peur que la pluie ne te retienne. Et en un instant les cieux furent obscurcis d'épais nuages, avec du vent, et il y eut une grande pluie. Et Achab monta dans son char et s'en alla à Jizréel. Et la main de l'Eternel était sur Elie, et il ceignit ses reins et il courut devant Achab jusqu'à l'entrée de Jizréel. Et Achab raconta à Jézabel tout ce qu'Elie avait fait, et comment il avait tué par l'épée tous les prophètes. Et Jézabel envoya un messager à Elie, disant : Qu'ainsi [me] fassent les dieux et qu'ainsi ils y ajoutent, si demain à cette heure je ne fais de toi ce que tu as fais de chacun d'eux. Et, voyant cela, il se leva et s'en alla pour [sauver] sa vie et arriva à Béerséba, qui appartient à Juda, et il y laissa son serviteur. Et lui, il fit dans le désert une journée de marche et alla s'asseoir sous un genêt, et il souhaita de mourir et dit : C'est assez ! Maintenant, Eternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères. Et il se coucha et s'endormit sous ce genêt. Et voilà qu'un ange le toucha et lui dit : Lève-toi, mange. Et il regarda, et voici à son chevet un gâteau cuit sur les pierres chaudes et une cruche d'eau. Et il mangea et but et se recoucha. Et l'ange de l'Eternel revint encore et le toucha et dit : Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi. Et il se leva et mangea et but, et avec la force que lui donna ce repas il marcha quarante jours et quarante nuits, jusqu'à Horeb, la montagne de Dieu. Et là il entra dans la caverne et y passa la nuit. Et voici la parole de l'Eternel lui fut adressée, disant : Que fais-tu ici, Elie ? Et il dit : J'ai été saisi d'une extrême jalousie pour l'Eternel, le Dieu des armées ; car les fils d'Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels et ils ont tué tes prophètes par l'épée, et je suis resté moi seul, et ils cherchent ma vie pour me l'ôter. Et il dit : Sors et tiens-toi sur la montagne devant l'Eternel ; l'Eternel va passer. Et il se fit un vent grand et violent, déchirant les montagnes et brisant les rochers devant l'Eternel : l'Eternel n'était pas dans le vent. Et après le vent, un tremblement de terre : l'Eternel n'était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, du feu : l'Eternel n'était pas dans le feu. Et après le feu, un son à peine perceptible. Et quand Elie l'entendit, il cacha sa face dans son manteau et sortit et se tint à l'entrée de la caverne. Et voici, une voix lui parla et dit : Que fais-tu ici, Elie ? Et il dit : J'ai été saisi d'une extrême jalousie pour l'Eternel, le Dieu des armées ; car les fils d'Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels et ils ont tué tes prophètes par l'épée, et je suis resté moi seul, et ils cherchent ma vie pour me l'ôter. Et l'Eternel lui dit : Retourne sur tes pas dans le désert, à Damas, et là tu oindras Hazaël pour roi sur la Syrie. Et tu oindras Jéhu, fils de Nimschi, pour roi sur Israël, et tu oindras Elisée, fils de Saphat, d'Abel-Méhola, prophète à ta place. Et celui qui échappera à l'épée d'Hazaël, Jéhu le fera mourir ; et celui qui échappera à l'épée de Jéhu, Elisée le fera mourir. Et je laisserai de reste en Israël sept mille [hommes], tous les genoux qui n'ont pas fléchi devant Baal, et toute bouche qui ne l'a pas embrassé. Et il s'en alla de là et trouva Elisée, fils de Saphat ; il labourait avec douze paires [de bœufs] devant lui, et lui était avec la douzième. Et Elie passa vers lui et jeta son manteau sur lui. Et il abandonna les bœufs et courut après Elie et dit : Permets que j'embrasse mon père et ma mère et que je te suive. Et il lui dit : Va, reviens ; car que t'ai-je fait ! Et il s'en retourna d'auprès de lui et prit la paire de bœufs et la sacrifia ; et avec l'attelage des bœufs, il fit cuire leur chair et la donna aux gens, et ils mangèrent ; et il se leva et s'en alla après Elie, et il le servit. Et Ben-Hadad, roi de Syrie, rassembla toutes ses troupes ; et il y avait trente-deux rois avec lui et des chevaux et des chars. Et il monta et mit le siège devant Samarie et l'attaqua. Et il envoya des messagers à Achab, roi d'Israël, dans la ville, et il lui dit : Ainsi a dit Ben-Hadad : Ton argent et ton or sont à moi, et tes femmes et les fils les plus chers sont à moi. Et le roi d'Israël répondit et dit : Comme tu le dis, ô roi, mon seigneur, je suis à toi, moi et tout ce que j'ai. Et les messagers revinrent et dirent : Ainsi a parlé Ben-Hadad : En effet, je t'ai envoyé dire : Tu me donneras ton argent et ton or et tes femmes et tes fils. Mais demain, à cette heure-ci, j'enverrai mes serviteurs vers toi, et ils fouilleront ta maison et les maisons de tes serviteurs, et ils mettront la main sur tout ce qui réjouit tes yeux, et l'emporteront. Et le roi d'Israël appela tous les Anciens du pays et dit : Sachez, je vous prie, et voyez comment cet homme veut notre mal ; car il a envoyé vers moi pour avoir mes femmes et mes fils et mon argent et mon or, et je ne lui ai rien refusé. Et tous les Anciens et tout le peuple lui dirent : Ne l'écoute pas et ne consens pas ! Et il dit aux messagers de Ben-Hadad : Dites à mon seigneur le roi : Tout ce que tu as mandé à ton serviteur la première fois, je le ferai ; mais ceci, je ne puis le faire. Et les messagers s'en allèrent et lui rapportèrent cela. Et Ben-Hadad envoya vers lui et dit : Qu'ainsi me fassent les dieux et qu'ainsi ils y ajoutent, si la poussière de Samarie suffit pour [remplir] les paumes des mains de tout le peuple qui me suit ! Et le roi d'Israël répondit et dit : Dites-lui : Que celui qui se ceint ne se vante pas comme celui qui déboucle. Et lorsque [Ben-Hadad] entendit cette parole, il était à boire, lui et les rois, dans les tentes, il dit à ses serviteurs : A vos rangs ! Et ils se rangèrent contre la ville Et voici, un prophète s'approcha d'Achab, roi d'Israël, et dit : Ainsi a dit l'Eternel : Vois-tu toute cette grande multitude ? Voici, je vais te la livrer aujourd'hui et tu sauras que je suis l'Eternel. Et Achab dit : Par qui ? Et il dit : Ainsi a dit l'Eternel : Par les valets des chefs de provinces. Et [le roi] dit : Qui engagera le combat ? Et il dit : Toi ! Et il dénombra les valets des chefs de provinces ; et ils étaient deux cent trente-deux. Et après eux il dénombra tout le peuple, tous les fils d'Israël, sept mille [hommes]. Et ils sortirent à midi. Et Ben-Hadad buvait, s'enivrant dans les tentes, lui et les rois, trente-deux rois, ses auxiliaires. Et les valets des chefs de provinces sortirent les premiers. Et Ben-Hadad envoya, et on lui rapporta, disant : Des hommes sont sortis de Samarie. Et il dit : S'ils sont sortis pour la paix, saisissez-les vivants ; et s'ils sont sortis pour le combat, saisissez-les vivants ! Et ces valets des chefs de provinces étant sortis de la ville, ainsi que la troupe qui les suivait, ils frappèrent chacun son homme, et les Syriens s'enfuirent, et Israël les poursuivit ; et Ben-Hadad, roi de Syrie, échappa à cheval avec des cavaliers. Et le roi d'Israël sortit et frappa les chevaux et les chars, et fit subir aux Syriens une grande défaite. Et le prophète s'approcha du roi d'Israël et lui dit : Va, fortifie-toi et sache et vois ce que tu dois faire ; car au retour de l'année le roi de Syrie montera contre toi. Et les serviteurs du roi de Syrie lui dirent : Leurs dieux sont des dieux de montagnes ; c'est pourquoi ils ont été plus forts que nous. Mais si nous les combattons dans la plaine, nous verrons bien si nous ne sommes pas plus forts qu'eux. Toi, fais ceci : Ôte tous ces rois de leurs postes et mets à leur place des capitaines ; et toi, tu lèveras une armée comme l'armée qui t'a manqué, cheval pour cheval et char pour char, et nous nous battrons avec eux dans la plaine ; on verra bien si nous ne serons pas plus forts qu'eux. Et il les écouta et fit ainsi. Et au retour de l'année Ben-Hadad passa en revue les Syriens et monta à Aphek pour livrer bataille contre Israël. Et les fils d'Israël, ayant été passés en revue et fournis de vivres, marchèrent à leur rencontre, et ils campèrent vis-à-vis d'eux comme deux petits troupeaux de chèvres ; et les Syriens remplissaient le pays. Et l'homme de Dieu s'approcha et parla au roi d'Israël et dit : Ainsi a dit l'Eternel : Parce que les Syriens ont dit : L'Eternel est un Dieu de montagnes et non pas un Dieu de plaines, je te livrerai toute cette grande multitude et vous saurez que je suis l'Eternel. Et ils campèrent vis-à-vis les uns des autres, sept jours. Et le septième jour la bataille s'engagea. Et les fils d'Israël frappèrent les Syriens, cent mille hommes de pied en un jour. Et le reste s'enfuit à Aphek dans la ville, et la muraille tomba sur vingt-sept mille hommes de ceux qui restaient. Et Ben-Hadad s'enfuit et entra dans la ville, dans la chambre la plus reculée. Et ses serviteurs lui dirent : Voici, nous avons entendu-dire que les rois de la maison d'Israël sont des rois cléments. Mettons, je te prie, des sacs sur nos reins et des cordes à nos cous, et sortons vers le roi d'Israël. Peut-être qu'il te laissera la vie. Et ils ceignirent de sacs leurs reins et [mirent] des cordes à leurs cous et vinrent vers le roi d'Israël. Et ils dirent : Ton serviteur Ben-Hadad dit : Je te prie, laisse-moi la vie. Et il dit : Vit-il encore ? Il est mon frère. Et les hommes en augurèrent du bien et s'empressèrent de lui faire dire si c'était bien là sa pensée, et ils dirent : Ton frère. Ben-Hadad ! Et il dit : Allez, amenez-le. Et Ben-Hadad sortit vers lui, et il le fit monter sur son char. Et Ben-Hadad lui dit : Les villes que mon père a prises à ton père, je les rends, et tu te feras des rues à Damas, comme mon père en a fait à Samarie. Et moi, dit Achab, je te laisserai aller avec ce traité. Et il traita avec lui et le laissa aller. Et un d'entre les fils des prophètes dit à son compagnon par l'ordre de l'Eternel : Frappe-moi ! Et l'autre refusa de le frapper. Et il lui dit : Parce que tu n'as pas obéi à la voix de l'Eternel, tu vas t'en aller d'auprès de moi et un lion te tuera. Et il s'en alla d'auprès de lui, et le lion le trouva et le tua. Et il trouva un autre homme, et il dit : Frappe-moi ! Et celui-ci le frappa fort et le blessa. Et le prophète alla se placer sur le chemin du roi en abaissant son turban sur ses yeux. Et comme le roi passait, il cria au roi et dit : Ton serviteur était au milieu du combat, et voici quelqu'un se détournant m'amena un homme et dit : Garde cet homme ! S'il vient à manquer, ta vie sera à la place de sa vie, ou tu paieras un talent d'argent. Et comme ton serviteur avait affaire de côté et d'autre, l'homme disparut : Et le roi d'Israël lui dit : C'est ta condamnation ; tu as prononcé toi-même. Et il se hâta d'ôter le bandeau de ses yeux, et le roi d'Israël le reconnut pour l'un des prophètes. Et il lui dit : Ainsi a dit l'Eternel : Parce que tu as laissé aller d'entre tes mains l'homme que j'avais voué à la destruction, ta vie sera pour sa vie et ton peuple pour son peuple. Et le roi d'Israël rentra chez lui mécontent et fâché, et il vint à Samarie. Et il arriva après ces choses que Naboth, le Jizréélite, ayant une vigne à Jizréel à côté du palais d'Achab, roi de Samarie, Achab parla à Naboth, disant : Donne-moi ta vigne afin que j'en fasse un jardin de verdure, car elle est tout proche de ma maison, et je te donnerai à sa place une vigne meilleure que celle-là, ou, si cela te convient, je t'en donnerai le prix en argent. Et Naboth dit à Achab : Que l'Eternel me garde de te donner l'héritage de mes pères ! Et Achab s'en vint à sa maison, mécontent et fâché, à cause de la réponse que lui avait donnée Naboth, le Jizréélite, en disant : Je ne te donnerai pas l'héritage de mes pères. Et il se coucha sur son lit et détourna sa face et ne mangea rien. Et Jézabel, sa femme, vint vers lui et lui dit : Pourquoi donc as-tu l'esprit mécontent et ne manges-tu pas ? Et il lui dit : Parce que j'ai parlé à Naboth, le Jizréélite, et je lui ai dit : Donne-moi ta vigne pour de l'argent, ou, si tu veux, je te donnerai une vigne en échange. Et il a dit : Je ne te donnerai pas ma vigne. Et Jézabel, sa femme, lui dit : Tu vas maintenant être roi sur Israël !... Lève-toi, mange et que ton cœur soit gai ! Moi, je te donnerai la vigne de Naboth, le Jizréélite. Et elle écrivit des lettres au nom d'Achab et les scella de son sceau et envoya les lettres aux Anciens et aux principaux qui étaient dans la ville de Naboth, qui habitaient avec lui. Or dans ces lettres elle écrivit ce qui suit : Publiez un jeûne et faites asseoir Naboth au premier rang, et faites asseoir deux mauvais sujets en face de lui, et qu'ils témoignent contre lui, disant : Tu as blasphémé Dieu et le roi ! Et menez-le dehors et lapidez-le et qu'il meure ! Et les hommes de sa ville, les Anciens et les principaux, qui habitaient sa ville, firent selon ce que Jézabel leur avait mandé, selon ce qui était écrit dans les lettres qu'elle leur avait envoyées. Ils publièrent un jeûne et firent asseoir Naboth au premier rang, et les deux mauvais sujets vinrent et s'assirent en face de lui. Et les mauvais sujets témoignèrent contre lui, contre Naboth, devant le peuple, disant : Naboth a blasphémé Dieu et le roi. Et ils le menèrent hors de la ville et l'assommèrent de pierres, et il mourut. Et ils envoyèrent dire à Jézabel : Naboth a été lapidé et il est mort. Et quand Jézabel apprit que Naboth avait été lapidé et était mort, Jézabel dit à Achab : Lève-toi, prends possession de la vigne de Naboth, le Jizréélite, qu'il a refusé de te donner pour de l'argent, car Naboth n'est plus en vie ; il est mort. Et quand Achab apprit que Naboth était mort, Achab se leva pour descendre à la vigne de Naboth, le Jizréélite, afin d'en prendre possession. Et la parole de l'Eternel fut adressée à Elie, le Thisbite, en ces mots : Lève-toi ! Descends à la rencontre d'Achab, le roi d'Israël, qui réside à Samarie. Voici, il est dans la vigne de Naboth, où il est descendu pour en prendre possession. Et tu lui parleras, disant : Ainsi a dit l'Eternel : Tu as tué et, de plus, pris l'héritage ! Et tu lui parleras, disant : Ainsi a dit l'Eternel : Dans le lieu où les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront ton sang, à toi aussi ! Et Achab dit à Elie : M'as-tu trouvé, mon ennemi ? Et il dit : Je t'ai trouvé, parce que tu t'es vendu pour faire le mal aux yeux de l'Eternel. Je vais faire venir du mal sur toi et j'ôterai ta postérité et je retrancherai d'Achab tout mâle, majeur ou mineur, en Israël ; et je ferai de ta maison comme de la maison de Jéroboam, fils de Nébat, et de la maison de Baésa, fils d'Ahija, à cause de la provocation dont tu m'as provoqué, faisant pécher Israël. Et l'Eternel parla aussi au sujet de Jézabel, disant : Les chiens mangeront Jézabel sous le rempart de Jizréel. Celui de la maison d'Achab qui mourra dans la ville, les chiens le mangeront, et celui qui mourra dans les champs, les oiseaux des cieux le mangeront. C'est qu'il n'y a pas eu [de roi] comme Achab, qui se vendit pour faire le mal aux yeux de l'Eternel, [comme il le fit] à l'instigation de sa femme Jézabel. Et il se rendit abominable à l'excès, en allant après les idoles, tout comme l'avaient fait les Amorrhéens que l'Eternel avait dépossédés devant les fils d'Israël. Et quand Achab entendit ces paroles, il déchira ses habits et mit un sac sur sa chair et jeûna. Et il couchait enveloppé dans le sac et marchait doucement. Et la parole de l'Eternel fut adressée à Elie, le Thisbite, disant : As-tu vu comment Achab s'est humilié devant moi ? Parce qu'il s'est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le mal de son temps, mais je ferai venir le mal sur sa maison, dans le temps de son fils. Et on resta trois ans sans qu'il y eût guerre entre la Syrie et Israël. Et il arriva en la troisième année que Josaphat, roi de Juda, descendit vers le roi d'Israël. Et le roi d'Israël dit à ses serviteurs : Savez-vous que Ramoth de Galaad nous appartient ? Et nous ne parlons pas de la reprendre de la main du roi de Syrie ? Et il dit à Josaphat : Viendras-tu combattre avec moi à Ramoth de Galaad ? Et Josaphat dit au roi d'Israël : Je suis tout à toi ; mes gens sont tes gens, mes chevaux tes chevaux. Et Josaphat dit au roi d'Israël : Enquiers-toi aujourd'hui, je te prie, de la parole de l'Eternel. Et le roi d'Israël rassembla les prophètes, environ quatre cents hommes, et leur dit : Irai-je à la guerre contre Ramoth de Galaad ou m'en abstiendrai-je ? Et ils dirent : Monte, et le Seigneur la livrera au roi. Et Josaphat dit : N'y a-t-il pas ici encore un prophète de l'Eternel, pour que nous nous enquerrions auprès de lui ? Et le roi d'Israël dit à Josaphat : Il y a encore un homme par lequel on peut consulter l'Eternel ; mais moi je le hais, car il ne prophétise pas du bien à mon égard, mais du mal ; c'est Michée, fils de Jimla. Et Josaphat dit : Que le roi ne parle pas ainsi ! Et le roi d'Israël appela un eunuque et dit : Fais promptement venir Michée, fils de Jimla. Et le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, étaient assis chacun sur son trône, vêtus de leurs habits [royaux], sur la place, à l'entrée de la porte de Samarie ; et tous les prophètes prophétisaient devant eux. Et Sédécias, fils de Kénaana, se fit des cornes de fer et dit : Ainsi a dit l'Eternel : Avec ces cornes tu heurteras les Syriens jusqu'à les exterminer. Et tous les prophètes prophétisaient de même, disant : Monte à Ramoth de Galaad, tu réussiras : l'Eternel la livrera au roi. Et le messager qui était allé appeler Michée, lui parla, disant : Voici, les prophètes annoncent d'une seule bouche du bien au roi : que ta parole soit, je te prie, comme la parole de l'un d'eux ; annonce du bien. Et Michée dit : L'Eternel est vivant que ce que l'Eternel me dira, c'est ce que je dirai. Et il vint vers le roi. Et le roi lui dit : Michée, irons-nous à la guerre à Ramoth de Galaad, ou nous en abstiendrons-nous ? Et il lui dit : Monte, tu réussiras : l'Eternel la livrera au roi. Et le roi lui dit : Combien de fois t'adjurerai-je de ne me dire que la vérité au nom de l'Eternel ? Et [Michée] dit : J'ai vu tout Israël dispersé sur les montagnes comme un troupeau qui n'a point de berger ; et l'Eternel a dit : Ceux-ci n'ont pas de Seigneur ; qu'ils s'en retournent en paix chacun chez soi. Et le roi d'Israël dit à Josaphat : Ne t'ai-je pas dit qu'il ne prophétise pas du bien à mon égard, mais du mal ? Et [Michée] dit : C'est pourquoi, écoute la parole de l'Eternel : J'ai vu l'Eternel assis sur son trône et toute l'armée des cieux se tenant auprès de lui à sa droite et à sa gauche. Et l'Eternel dit : Qui abusera Achab pour qu'il monte et qu'il tombe à Ramoth de Galaad ? Et l'un dit ainsi, et l'autre disait ainsi. Et l'Esprit s'avança et se tint devant l'Eternel et dit : Moi, je l'abuserai. Et l'Eternel lui dit : Par quoi ? Et il dit : Je sortirai et je serai esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Et l'Eternel dit : Tu l'abuseras ; oui, tu en viendras à bout ; sors et fais ainsi. Et maintenant, voici, l'Eternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tous tes prophètes que voilà, et l'Eternel a prononcé du mal à ton sujet. Et Sédécias, fils de Kénaana, s'approcha et frappa Michée sur la joue et dit : Par où a passé l'Esprit de l'Eternel, quand il m'a abandonné pour parler avec toi ? Et Michée dit : Voici, tu le verras dans le jour où tu iras dans la chambre la plus reculée pour te cacher. Et le roi d'Israël dit : Prends Michée et reconduis-le à Amon, gouverneur de la ville, et à Joas, fils du roi ; et tu diras : Ainsi a dit le roi : Mettez cet homme en prison et donnez-lui le pain de détresse et l'eau de détresse, jusqu'à ce que je revienne sain et sauf. Et Michée dit : Si jamais tu reviens sain et sauf, l'Eternel n'a point parlé par moi. Et il dit : Vous, tout le monde, entendez-le ! Et le roi d'Israël monta, avec Josaphat, roi de Juda, à Ramoth de Galaad. Et le roi d'Israël dit à Josaphat : Je me déguiserai et j'irai à la bataille ; mais toi, revêts-toi de tes habits [royaux]. Et le roi d'Israël se déguisa et alla à la bataille. Et le roi de Syrie avait commandé à ses chefs de chars, au nombre de trente-deux, disant : Ne combattez contre petit ni grand, mais contre le roi d'Israël seul. Et quand les chefs de chars virent Josaphat, ils dirent : Ce ne peut être que le roi d'Israël. Et ils se tournèrent contre lui pour le combattre. Et Josaphat cria. Et lorsque les chefs de chars virent que ce n'était pas le roi d'Israël, ils cessèrent de le poursuivre. Et un homme tira de l'arc contre le roi d'Israël sans le connaître et le frappa entre la cuirasse et ses appendices ; et Achab dit à son cocher : Tourne bride et mène-moi hors des troupes, car je suis blessé. Et le combat se renforça ce jour-là, et le roi fut retenu sur son char, en face des Syriens ; et il mourut le soir et le sang de la blessure coula dans le fond du char. Et au coucher du soleil on cria dans les rangs : Chacun à sa ville et chacun à sa terre ! Et le roi mourut et fut amené à Samarie ; et on enterra le roi à Samarie. Et on lava le char à l'étang de Samarie, et les chiens léchèrent le sang d'Achab, c'était là que les prostituées se lavaient, selon la parole que l'Eternel avait prononcée. Et le reste de l'histoire d'Achab et tout, ce qu'il fit, et le palais d'ivoire qu'il bâtit et toutes les villes qu'il bâtit, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Et Achab s'endormit avec ses pères, et Achazia, son fils, régna à sa place. Et Josaphat, fils d'Asa, commença à régner sur Juda, la quatrième année d'Achab, roi d'Israël. Josaphat était âgé de trente-cinq ans lorsqu'il commença à régner, et il régna vingt-cinq ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Azuba, fille de Silchi. Et il marcha dans toute la voie d'Asa, son père ; il ne s'en détourna pas, faisant ce qui est droit aux yeux de l'Eternel. Seulement les hauts-lieux ne furent pas ôtés : le peuple sacrifiait encore et faisait fumer l'encens sur les hauts-lieux. Et Josaphat fit la paix avec le roi d'Israël. Et le reste de l'histoire de Josaphat et la puissance qu'il montra et les guerres qu'il fit, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Et le reste des hommes voués à la prostitution, qui restaient depuis le temps d'Asa, son père, il les extirpa du pays. Il n'y avait pas de roi en Edom ; mais un roi y était établi [par le roi de Juda]. Josaphat construisit des navires de Tharsis pour aller à Ophir chercher de l'or ; mais on n'alla pas, car les navires furent brisés à Etsion-Guéber. Alors Achazia, fils d'Achab, dit à Josaphat : Que mes serviteurs aillent avec tes serviteurs dans les navires. Et Josaphat ne le voulut pas. Et Josaphat s'endormit avec ses pères, et il fut enterré avec ses pères dans la ville de David, son père ; et Joram, son fils, régna à sa place. Achazia, fils d'Achab, commença à régner sur Israël, à Samarie, la dix-septième année de Josaphat, roi de Juda ; et il régna sur Israël deux ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel et il marcha dans la voie de son père et dans la voie de sa mère et dans la voie de Jéroboam, fils de Nébat, qui fit pécher Israël.
Et Moab se révolta contre Israël après la mort d'Achab. Et Achazia tomba par le treillis de sa chambre haute à Samarie, et il fut malade et il envoya des messagers en leur disant : Allez, consultez Baal-Zébub, dieu d'Ekron, pour savoir si je relèverai de cette maladie. Et l'ange de l'Eternel dit à Elie, le Thisbite : Lève toi, monte à la rencontre des messagers du roi de Samarie et dis-leur : Est-ce faute d'un Dieu en Israël que vous allez consulter Baal-Zébub, dieu d'Ekron ? C'est pourquoi, ainsi a dit l'Eternel : Tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté, car tu mourras certainement. Et Elie alla. Et les messagers revinrent vers le roi, et il leur dit : Pourquoi donc revenez-vous ? Et il lui dirent : Un homme est monté à notre rencontre et il nous a dit : Allez, retournez vers le roi qui vous a envoyés, et vous lui direz : Ainsi a dit l'Eternel : Est-ce faute d'un Dieu en Israël que tu envoies consulter Baal-Zébub, dieu d'Ekron ? C'est pourquoi tu ne descendras point du lit sur lequel tu es monté, car tu mourras certainement. Et le roi leur dit : Comment était l'homme qui est monté à votre rencontre et qui vous a dit ces paroles ? Et ils lui dirent : C'est un homme vêtu de poil avec une ceinture de cuir autour des reins. Et le roi dit : C'est Elie, le Thisbite. Et il envoya vers lui un chef de cinquante hommes avec ses cinquante hommes, qui monta vers Elie, et voici il se tenait sur le sommet de la montagne. Et il lui dit : Homme de Dieu, le roi a dit : Descends. Et Elie répondit et dit au chef des cinquante hommes : Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et te dévore, toi et tes cinquante hommes ! Et le feu descendit du ciel et le dévora, lui et ses cinquante hommes. Et Achazia envoya de nouveau contre lui un autre chef de cinquante hommes avec ses cinquante hommes ! qui monta et dit à Elie : Homme de Dieu, ainsi a dit le roi : Descends vite ! Et Elie répondit et leur dit : Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et te dévore, toi et tes cinquante hommes ! Et le feu descendit du ciel et le dévora, lui et ses cinquante hommes. Et de nouveau Achazia envoya un troisième chef de cinquante hommes avec ses cinquante hommes ; et le troisième chef de cinquante hommes monta et vint vers Elie ; et il se mit à genoux devant Elie, et il le supplia et lui dit : Homme de Dieu, je te prie, que ma vie et la vie de tes serviteurs, ces cinquante hommes, soit précieuse à tes yeux ! Voici, le feu est descendu du ciel et a dévoré les deux premiers chefs de cinquante hommes et leurs cinquante hommes... ; et maintenant, que ma vie soit précieuse à tes yeux ! Et l'ange de l'Eternel dit à Elie : Descends avec lui ; n'aie pas de crainte de lui. Et il se leva et descendit avec lui vers le roi. Et il lui dit : Ainsi a dit l'Eternel : Parce que tu as envoyé des messagers consulter Baal-Zébub, dieu d'Ekron, est-ce faute d'un Dieu à consulter en Israël ? à cause de cela tu ne descendras point du lit sur lequel tu es monté, car tu mourras certainement. Et il mourut, selon la parole de l'Eternel qu'Elie avait prononcée ; et Joram régna à sa place, la seconde année de Joram, fils de Josaphat, roi de Juda ; car Achazia n'avait point de fils. Le reste de l'histoire de ce qu'a fait Achazia, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Et il arriva, lorsque l'Eternel fit monter Elie au ciel dans le tourbillon, qu'Elie, avec Elisée, partit de Guilgal. Et Elie dit à Elisée : Reste ici, je te prie, car l'Eternel m'envoie jusqu'à Béthel. Et Elisée dit : Aussi vrai que l'Eternel vit et aussi vrai que tu vis, je ne te quitte pas ! Et ils descendirent à Béthel. Et les fils des prophètes qui étaient à Béthel sortirent vers Elisée et lui dirent : Sais-tu qu'aujourd'hui l'Eternel va t'enlever ton maître ? Et il dit : Moi aussi je le sais, taisez-vous ! Et Elie lui dit : Elisée, reste ici, je te prie, car l'Eternel m'envoie à Jéricho. Et Elisée dit : Aussi vrai que l'Eternel vit et aussi vrai que tu vis, je ne te quitte pas ! Et ils entrèrent à Jéricho. Et les fils des prophètes qui étaient à Jéricho s'approchèrent d'Elisée et lui dirent : Sais-tu qu'aujourd'hui l'Eternel va t'enlever ton maître ? Et il dit : Moi aussi je le sais, taisez-vous ! Et Elie lui dit : Reste ici, je te prie, car l'Eternel m'envoie au Jourdain. Et il lui dit : Aussi vrai que l'Eternel vit et aussi vrai que tu vis, je ne te quitte pas ! Et ils allèrent tous deux ensemble. Et cinquante hommes d'entre les fils des prophètes étant venus se tinrent vis-à-vis [du Jourdain] à distance ; et Elie et Elisée étaient arrêtés au bord du Jourdain. Et Elie prit son manteau, l'enroula et frappa les eaux, et elles se partagèrent de çà et de là, et les deux passèrent à sec. Et quand ils eurent passé, Elie dit à Elisée : Demande-moi ce que je puis faire pour toi, avant que je te sois enlevé. Et Elisée dit : Qu'il y ait une double part de ton Esprit sur moi ! Et Elie dit : Tu as demandé une chose difficile. Si tu me vois enlever d'avec toi, qu'il te soit fait ainsi ! Sinon, il n'en sera pas ainsi. Et il arriva que, comme ils continuaient à marcher en parlant, voici un char de feu et des chevaux de feu qui les séparèrent l'un de l'autre, et Elie monta dans le tourbillon vers le ciel. Et Elisée, le voyant, cria : Mon père ! mon père ! Char d'Israël et sa cavalerie !... Et il ne le vit plus. Et il saisit ses vêtements et les déchira en deux morceaux. Et il releva le manteau d'Elie, qui était tombé de dessus lui, et s'en retourna et se tint sur le bord du Jourdain. Et il prit le manteau d'Elie, qui était tombé de dessus lui, et il en frappa les eaux et dit : Où est l'Eternel, le Dieu d'Elie, oui, lui-même ? Il frappa donc les eaux, et elles se partagèrent de çà et de là, et Elisée passa. Et les fils des prophètes qui étaient à Jéricho, vis-à-vis, le voyant, dirent : L'Esprit d'Elie repose sur Elisée. Et ils vinrent à sa rencontre et se prosternèrent en terre devant lui. Et ils lui dirent : Voici, il y a parmi tes serviteurs cinquante hommes forts ; qu'ils aillent à la recherche de ton maître, de peur que l'Esprit de l'Eternel ne l'ait enlevé, et ne l'ait jeté sur quelque montagne ou dans quelque vallée ! Et il dit : N'envoyez pas ! Et ils insistèrent auprès de lui jusqu'à ce qu'il en fût las, et il leur dit : Envoyez ! Et ils envoyèrent cinquante hommes, et ils cherchèrent trois jours et ne le trouvèrent pas. Et ils revinrent vers lui ; il s'était arrêté à Jéricho ; et il leur dit : Ne vous avais-je pas dit : N'allez pas ! Et les gens de la ville dirent à Elisée : Voici, le séjour de la ville est bon, comme mon seigneur le voit, mais les eaux sont mauvaises et il y a beaucoup d'avortements dans la contrée. Et il dit : Procurez-moi une écuelle neuve et y mettez du sel. Et ils la lui procurèrent. Et il sortit vers la source des eaux et il y jeta le sel et dit : Ainsi a dit l'Eternel : J'ai assaini ces eaux, il n'en proviendra plus ni mort, ni avortement. Et les eaux furent assainies jusqu'à ce jour, selon la parole qu'Elisée avait prononcée. Et il monta de là à Béthel ; et comme il montait par le chemin, de jeunes garçons sortirent de la ville et se moquèrent de lui en lui disant : Monte, chauve ! Monte, chauve ! Et Elisée se retourna et les vit et les maudit au nom de l'Eternel ; et deux ourses sortirent de la forêt et déchirèrent quarante-deux de ces enfants. Et de là il alla à la montagne de Carmel ; et de là il s'en retourna à Samarie. Et Joram, fils d'Achab, commença à régner sur Israël à Samarie, la dix-huitième année de Josaphat, roi de Juda ; et il régna douze ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, pas cependant comme son père et sa mère, car il fit disparaître la statue de Baal que son père avait faite. Seulement, il s'attacha aux péchés de Jéroboam, fils de Nébat, par lesquels celui-ci avait fait pécher Israël, et il ne s'en détourna pas. Et Mésa, roi de Moab, élevait du bétail, et il payait au roi d'Israël, comme tribut, cent mille agneaux et cent mille béliers avec leur laine. Et après la mort d'Achab, le roi de Moab se révolta contre le roi d'Israël. Et le roi Joram sortit de Samarie en ce temps-là et passa en revue tout Israël, et il se mit en route et envoya dire à Josaphat, roi de Juda : Le roi de Moab s'est révolté contre moi. Viens-tu avec moi faire la guerre à Moab ? Et il dit : Je monterai, je suis tout à toi ; mes gens sont tes gens, mes chevaux tes chevaux. Et il dit : Par quel chemin monterons-nous ? Et Joram dit : Par le chemin du désert d'Edom. Et le roi d'Israël, avec le roi de Juda et le roi d'Edom, se mit en route, et ils firent le tour pendant sept jours, et il n'y avait pas d'eau pour l'armée, ni pour le bétail qui suivait. Et le roi d'Israël dit : Hélas ! L'Eternel a appelé ces trois rois pour les livrer aux Moabites. Et Josaphat dit : N'y a-t-il point ici un prophète de l'Eternel, par le moyen duquel nous consultions l'Eternel ? Et l'un des serviteurs du roi d'Israël répondit et dit : Elisée, fils de Saphat, qui versait l'eau sur les mains d'Elie, est ici. Et Josaphat dit : La parole de l'Eternel est avec lui. Et le roi d'Israël et Josaphat et le roi d'Edom descendirent auprès de lui. Et Elisée dit au roi d'Israël : Qu'y a-t-il entre mot et toi ? Va vers les prophètes de ton père et vers les prophètes de ta mère.... Et le roi d'Israël dit : Non ! car l'Eternel a appelé ces trois rois pour les livrer aux mains de Moab. Et Elisée dit : L'Eternel des armées, devant lequel je me tiens, est vivant, que si je n'avais égard à Josaphat, roi de Juda, je ne songerais pas à toi et ne te regarderais pas. Mais maintenant, procurez-moi un joueur de harpe. Et il arriva, comme le harpiste jouait, que la main de l'Eternel fut sur Elisée, et il dit : Ainsi parle l'Eternel : Qu'on creuse par cette vallée des fosses et des fosses ! Car ainsi a dit l'Eternel : Vous ne verrez point de vent, vous ne verrez point de pluie, et cette vallée sera remplie d'eau, et vous boirez, vous, vos troupeaux et vos bêtes de somme ; et cela est peu aux yeux de l'Eternel : il a livré Moab entre vos mains, et vous frapperez toutes les villes fortes et toutes les meilleures villes ; vous abattrez tous les bons arbres, vous boucherez toutes les sources d'eaux, et vous gâterez toutes les bonnes terres en les couvrant de pierres. Et au matin, à l'heure où l'on offre l'oblation, voici les eaux arrivaient d'Edom, et le pays fut rempli d'eau. Et tout Moab ayant appris que ces rois étaient montés pour lui faire la guerre, on convoqua tous les hommes, depuis l'âge où l'on ceint le baudrier et au-dessus, et ils se tinrent sur la frontière. Et le lendemain matin, comme le soleil brillait sur les eaux, les Moabites virent d'en face les eaux rouges comme du sang. Et ils dirent : C'est du sang, ces rois se sont certainement entre-détruits ; ils se sont frappés les uns les autres ; et maintenant : Au pillage, Moab ! Et ils vinrent contre le camp d'Israël. Et Israël se leva et frappa Moab, qui s'enfuit de devant eux, et ils pénétrèrent dans le pays et frappèrent Moab. Et ils détruisirent les villes, ils jetèrent chacun sa pierre dans toutes les bonnes terres et ils les en remplirent, ils bouchèrent toutes les sources d'eaux, abattirent tous les bons arbres, tellement qu'il ne resta que les murailles de Kir-Haréseth, et les frondeurs l'entourèrent et l'attaquèrent. Et le roi de Moab vit qu'il ne pourrait résister à l'attaque, et il prit avec lui sept cents hommes tirant l'épée ; pour se frayer un passage jusqu'au roi d'Edom, mais ils ne le purent pas. Et il prit son fils premier-né, qui devait régner à sa place, et il l'offrit en holocauste sur le mur de la ville. Et il y eut une grande crainte sur les Israélites, et ils cessèrent de le combattre et retournèrent dans leur pays. Et une femme d'entre les femmes des fils des prophètes cria à Elisée, disant : Ton serviteur, mon mari, est mort, et tu sais toi-même que ton serviteur craignait l'Eternel ; et le créancier est venu pour prendre mes deux enfants et s'en faire des esclaves. Et Elisée lui dit : Que ferai-je pour toi ? qu'as-tu à la maison ? déclare-le moi. Et elle lui dit : Ta servante n'a plus rien à la maison, si ce n'est une goutte d'huile. Et Elisée lui dit : Va, demande dehors des vases à tous tes voisins, des vases vides, pas trop peu. Et tu reviendras et tu fermeras la porte sur toi et sur tes fils, et tu verseras dans tous ces vases ; et quand l'un sera plein, tu le mettras de côté. Et elle s'en alla d'avec lui et ferma la porte sur elle et sur ses fils ; ils lui apportaient les vases et elle versait. Et lorsque les vases furent pleins, elle dit à son fils : Apporte-moi encore un vase. Et il lui dit : Il n'y a plus de vase. Et l'huile s'arrêta. Et elle vint le raconter à l'homme de Dieu, et il lui dit : Va vendre l'huile et acquitte ta dette, et toi avec tes fils tu vivras de ce qui restera. Et il arriva qu'un jour Elisée passait par Sunem, et il y avait là une femme riche, et elle le pressa de manger ; et toutes les fois qu'il passait, il s'arrêtait là pour manger. Et cette femme dit à son mari : J'ai reconnu que c'est un saint homme de Dieu, celui qui passe toujours chez nous ; faisons une petite chambre haute en maçonnerie, et nous y mettrons pour lui un lit, une table, un siège et un chandelier, et quand il viendra chez nous, il logera là. Et il arriva un jour qu'Elisée vint à Sunem, et il entra dans la chambre haute et y coucha. Et il dit à Guéhazi, son serviteur : Appelle cette Sunamite. Et Guéhazi l'appela et elle se tint devant lui. Et il dit à Guéhazi : Dis-lui : Voici, tu as pris toute cette peine pour nous. Que faire pour toi ? Y a-t-il quelque chose à demander pour toi au roi, ou au chef de l'armée ? Et elle dit : J'habite au milieu de mon peuple. Et Elisée dit : Que faire pour elle ? Et Guéhazi dit : Mais ! elle n'a point de fils et son mari est vieux. Et Elisée dit : Appelle-la ! Et Guéhazi l'appela et elle se tint sur la porte. Et il dit : A cette époque, l'an prochain, tu embrasseras un fils. Et elle dit : Non, mon seigneur, homme de Dieu, ne trompe pas ta servante. Et cette femme conçut et enfanta un fils à cette même époque, l'année suivante, comme il lui avait dit. Et l'enfant grandit, et un jour il sortit vers son père, vers les moissonneurs, et il dit à son père : Ma tête, ma tête ! Et le père dit au serviteur : Porte-le à sa mère. Et celui-ci l'emporta et l'amena à sa mère. Et l'enfant demeura sur les genoux de sa mère jusqu'à midi, et il mourut. Et elle monta, et le coucha sur le lit de l'homme de Dieu, et elle ferma la porte sur lui et sortit. Et elle appela son mari et dit : Envoie-moi un des serviteurs et une des ânesses ; je veux courir jusque chez l'homme de Dieu, et revenir. Et il lui dit : Qu'y a-t-il, que tu veuilles aller vers lui aujourd'hui ? Ce n'est ici ni jour de nouvelle lune, ni sabbat. Et elle dit : Tout va bien. Et elle bâta l'ânesse et dit à son serviteur : Chasse [l'ânesse] et marche, ne m'arrête pas dans ma course, à moins que je ne te le dise. Et elle partit et vint vers l'homme de Dieu sur la montagne du Carmel ; et lorsque l'homme de Dieu la vit de loin, il dit à Guéhazi, son serviteur : C'est cette Sunamite. Maintenant cours à sa rencontre et dis-lui : Tout va-t-il bien pour toi, tout va-t-il bien pour ton mari, tout va-t-il bien pour l'enfant ? Et elle dit : Tout va bien. Et elle vint vers l'homme de Dieu, sur !a montagne, et elle embrassa ses pieds ; et Guéhazi s'approcha pour la repousser. Mais l'homme de Dieu lui dit : Laisse-la, car son âme est dans l'amertume, et l'Eternel me l'a caché et ne me l'a point fait connaître. Et elle dit : Avais-je demandé un fils à mon seigneur ? N'avais-je pas dit : Ne me trompe pas. Et Elisée dit à Guéhazi : Ceins tes reins, prends mon bâton dans ta main et pars. Si tu rencontres quelqu'un, ne le salue pas, et si quelqu'un te salue, ne lui réponds pas, et tu poseras mon bâton sur la figure de l'enfant. Et la mère de l'enfant dit : Par la vie de l'Eternel et par ta propre vie, je ne te laisse pas ! Et Elisée se leva et la suivit. Et Guéhazi arriva avant eux et posa le bâton sur le visage de l'enfant. Mais il n'y eut ni voix, ni mouvement. Et il s'en revint à la rencontre d'Elisée, et le lui annonça, disant : L'enfant ne s'est pas réveillé. Et Elisée arriva à la maison, et voici l'enfant était mort, couché sur son lit. Et Elisée entra et ferma la porte sur eux deux, et il pria l'Eternel. Et il monta et se coucha sur l'enfant, et il plaça sa bouche sur sa bouche, et ses yeux sur ses yeux, et ses mains sur ses mains, et il s'étendit sur lui, et la chair de l'enfant se réchauffa ; et il se retira et il allait çà et là dans la maison, et il remonta et s'étendit sur lui. Et l'enfant éternua jusqu'à sept fois, et l'enfant ouvrit les yeux. Et Elisée appela Guéhazi et lui dit : Appelle cette Sunamite ! Et il l'appela et elle vint vers lui. Et Elisée dit : Prends ton fils. Et elle vint et se jeta à ses pieds, et se prosterna contre terre, et elle prit son fils et sortit. Et Elisée revint à Guilgal ; et la famine était dans le pays. Et les fils des prophètes étant assis devant lui, il dit à son serviteur : Mets la grande marmite et cuis du potage pour les fils des prophètes. Et un de ceux-ci sortit aux champs pour cueillir des herbes, et il trouva des plantes grimpantes, sur lesquelles il cueillit des concombres sauvages, plein son habit, et il vint et les coupa dans la marmite du potage, car on ne savait pas ce que c'était. Et on leur en servit à manger. Et lorsqu'ils mangèrent de ce potage, ils poussèrent un cri et dirent : La mort est dans la marmite, homme de Dieu ! Et ils ne purent manger. Et Elisée dit : Alors apportez de la farine ! Et il en jeta dans la marmite, et dit : Sers-les et qu'ils mangent. Et il n'y avait plus rien de mauvais dans la marmite. Et un homme vint de Baal-Salisa, et apporta à l'homme de Dieu du pain de prémices, vingt pains d'orge, et du grain frais dans sa besace. Et Elisée dit : Donne-leur cela et qu'ils mangent. Et celui qui le servait dit : Comment servirais-je cela à cent hommes ? Et il dit : Donne-leur cela et qu'ils mangent ! Car ainsi a dit l'Eternel : On fera des restes. Et il les servit, et ils mangèrent et laissèrent des restes, selon la parole de l'Eternel. Et Naaman, chef de l'armée du roi de Syrie, était un grand personnage à la cour de son maître et très considéré, car par lui l'Eternel avait donné la victoire à la Syrie ; et cet homme était fort et vaillant, [mais] lépreux. Et les Syriens, dans une incursion, avaient emmené du pays d'Israël une petite fille, qui fut au service de la femme de Naaman. Et elle dit à sa maîtresse : Ah ! si mon maître était près du prophète qui est à Samarie, il le délivrerait de sa lèpre. Et Naaman vint et le rapporta à son seigneur en disant : La fille qui est du pays d'Israël a dit telle et telle chose. Et le roi de Syrie dit : Vas-y, j'enverrai une lettre au roi d'Israël. Et Naaman partit, prenant avec lui dix talents d'argent, six mille sicles d'or et dix habits de fête. Et il apporta au roi d'Israël la lettre, qui disait : Et maintenant, quand cette lettre t'arrivera, voici je t'aurai envoyé Naaman, mon serviteur, pour que tu le délivres de sa lèpre. Et lorsque le roi d'Israël lut cette lettre, il déchira ses vêtements et dit : Suis-je Dieu, moi, pour faire mourir et pour faire vivre, que celui-ci envoie vers moi pour délivrer un homme de sa lèpre ? Oui, voyez-le bien et sachez-le : il me cherche querelle. Mais lorsque Elisée, l'homme de Dieu, eut entendu que le roi d'Israël avait déchiré ses vêtements, il envoya dire au roi d'Israël : Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements ? Qu'il vienne donc vers moi et qu'il sache qu'il y a un prophète en Israël. Et Naaman vint avec ses chevaux et son char, et il s'arrêta à la porte de la maison d'Elisée. Et Elisée lui envoya un messager, en disant : Va et lave-toi sept fois dans le Jourdain, et ta chair redeviendra saine et tu seras net. Et Naaman se mit en colère et partit, disant : Voici, je me disais : Il ne manquera pas de sortir, il se tiendra là, il invoquera le nom de l'Eternel son Dieu, et il étendra sa main vers la place [malade] et il guérira la lèpre. L'Abana et le Parpar, fleuves de Damas, ne valent-ils pas mieux que toutes les eaux d'Israël ? Ne m'y laverais-je pas pour devenir net ? Et il retourna [son char] et partit en colère. Et ses serviteurs s'approchèrent et lui parlèrent et lui dirent : Mon père, si ce prophète t'eût parlé de quelque chose de difficile, ne le ferais-tu pas ? Combien plus quand il t'a dit : Lave-loi et tu seras net ! Et il descendit et se plongea dans le Jourdain sept fois, selon la parole de l'homme de Dieu, et sa chair redevint comme la chair d'un petit enfant, et il fut net. Et Naaman retourna vers l'homme de Dieu, lui et toute sa suite, et vint et se présenta devant lui et dit : Voici, je reconnais qu'il n'y a point de Dieu sur toute la terre si ce n'est en Israël ; et maintenant, accepte un présent de ton serviteur. Et Elisée dit : L'Eternel, devant lequel je me tiens, est vivant : je n'accepterai point. Et Naaman insista auprès de lui pour qu'il acceptât, et il refusa. Et Naaman dit : Eh bien ! permets du moins qu'on donne à ton serviteur, de cette terre la charge de deux mulets ; car ton serviteur ne fera plus d'holocauste et de sacrifice qu'à l'Eternel. Que l'Eternel pardonne seulement ceci à ton serviteur : quand mon maître entre dans la maison de Rimmon pour s'y prosterner, et qu'il est appuyé sur mon bras et que je me prosterne dans la maison de Rimmon, quand je me prosternerai dans la maison de Rimmon, veuille l'Eternel pardonner cela à ton serviteur. Et Elisée lui dit : Va en paix ! Et quand Naaman fut parti d'auprès de lui et fut à une certaine distance, Guéhazi, le serviteur d'Elisée, l'homme de Dieu, se dit : Voici, mon maître a ménagé Naaman, ce Syrien, en n'acceptant pas de sa main ce qu'il avait apporté. L'Eternel est vivant, si je ne cours pas après lui et si je ne prends de lui quelque chose ! Et Guéhazi courut après Naaman. Et Naaman vit quelqu'un qui courait après lui et, sautant de son char, à sa rencontre, il lui dit : Tout va-t-il bien ? Et Guéhazi dit : Tout va bien. Mon maître m'envoie te dire : Voici qu'à ce moment deux jeunes gens de la montagne d'Ephraïm, d'entre les fils des prophètes, me sont arrivés. Donne-leur donc, je te prie, un talent d'argent et deux habits de fête. Et Naaman dit : Tu voudras bien accepter deux talents. Et il le pressa et il serra deux talents d'argent dans deux sacs, et deux habits de fête, et les donna à deux de ses serviteurs qui les portèrent devant Guéhazi. Et, arrivé à la colline, il les prit de leur main, et les mit à couvert et renvoya ces hommes, et ils s'en retournèrent. Et il vint et se tint devant son maître ; et Elisée lui dit : D'où viens-tu, Guéhazi ? Et il dit : Ton serviteur n'est allé ni ici, ni là. Et Elisée lui dit : Mon esprit n'est-il pas allé, quand quelqu'un s'est détourné et est descendu de son char à ta rencontre ? Est-ce le moment de prendre de l'argent et de prendre des habits, des oliviers, des vignes, du petit et du gros bétail, des serviteurs et des servantes ? La lèpre de Naaman s'attachera à toi et à ta postérité pour toujours. Et Guéhazi sortit de devant Elisée, blanc de lèpre comme la neige. Et les fils des prophètes dirent à Elisée : Tu le vois, le local où nous sommes assis devant toi, est trop petit pour nous ; nous irons, si tu le veux, jusqu'au Jourdain, nous y couperons chacun une poutre et nous nous y ferons un local pour s'y asseoir. Et Elisée dit : Allez. Et l'un deux dit : Veuille, je te prie, venir avec tes serviteurs. Et il dit : J'irai. Et il alla avec eux et ils vinrent au Jourdain et coupèrent du bois. Et comme l'un d'eux abattait sa poutre, son fer tomba dans l'eau et il s'écria : Ah ! mon seigneur ! et il était emprunté ! Et l'homme de Dieu dit : Où est-il tombé ? Il lui montra la place et Elisée coupa un morceau de bois, l'y jeta, fit surnager le fer, et il dit : Prends-le. Et il étendit sa main et le prit. Et le roi de Syrie était en guerre avec Israël, et il tint conseil avec ses serviteurs et leur dit : Vous vous posterez dans tel et tel endroit. Et l'homme de Dieu fit dire au roi d'Israël : Garde-toi de négliger ce lieu, car les Syriens y descendent. Et le roi d'Israël envoya vers le lieu que l'homme de Dieu lui avait dit et le surveilla et s'y mit en garde. Et cela eut lieu non pas une fois, ni deux fois. Et le cœur du roi du Syrie fut tout troublé de cela ; et il appela ses serviteurs et leur dit : Ne me ferez-vous pas connaître qui des nôtres est pour le roi d'Israël ? Et un de ses serviteurs dit : Non, roi mon seigneur, car c'est Elisée, le prophète qui est en Israël, qui fait savoir au roi d'Israël les paroles que tu dis dans la chambre où tu couches. Et il dit : Allez et voyez où il est, et je l'enverrai prendre. Et on lui fit ce rapport : Il est à Dothan. Et il y envoya de la cavalerie, des chariots et une grande troupe, qui vinrent de nuit et cernèrent la ville. Et le lendemain, matin, le serviteur de l'homme de Dieu se leva et sortit, et voici une troupe entourait la ville avec de la cavalerie et des chars ; et le garçon d'Elisée lui dit ; Hélas, mon seigneur, comment ferons-nous ? Et Elisée dit : Ne crains pas : ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux. Et Elisée pria en disant : Eternel, je te prie, ouvre ses yeux et qu'il voie ! Et l'Eternel ouvrit les yeux du garçon, et il vit ; et voici, la montagne était pleine de chevaux et de chariots de feu tout autour d'Elisée. Et comme [les Syriens] descendaient vers lui, Elisée pria l'Eternel et dit : Frappe, je te prie, cette nation d'aveuglement. Et il les frappa d'aveuglement selon la parole d'Elisée. Et Elisée leur dit : Ce n'est pas ici le chemin et ce n'est pas ici la ville. Suivez-moi et je vous conduirai vers l'homme que vous cherchez. Et ils les conduisit à Samarie. Et quand ils furent arrivés à Samarie, Elisée dit : Eternel, ouvre leurs yeux et qu'ils voient ! Et l'Eternel ouvrit leurs yeux, et ils virent ; et voici, ils étaient au milieu de Samarie. Et le roi d'Israël dit à Elisée, lorsqu'il les vit : Frapperai-je, frapperai-je, mon père ? Et Elisée dit : Tu ne frapperas point. Est-ce des gens que tu as pris par ton épée et par ton arc, que tu frapperais ? Mets devant eux du pain et de l'eau, qu'ils mangent et boivent et qu'ils s'en aillent vers leur seigneur. Et il leur fit un grand repas, et ils mangèrent et burent, et il les renvoya, et ils s'en allèrent vers leur seigneur ; et les troupes de Syrie ne continuèrent plus à venir dans le pays d'Israël. Et il arriva après ces choses que Ben-Hadad, roi de Syrie, rassembla toute son armée et monta contre Samarie et l'assiégea. Et il y eut une si grande famine dans Samarie et une si grande détresse qu'une tête d'âne valait quatre-vingts sicles d'argent, et le quart de kab de fiente de pigeon cinq sicles d'argent. Et comme le roi d'Israël passait sur la muraille, une femme lui cria, disant : Secours-moi, mon seigneur le roi ! Et il lui dit : Puisque l'Eternel ne te secourt pas, avec quoi te secourrai-je ? Avec l'aire ou avec le pressoir ? Puis le roi lui dit : Qu'as-tu ? Et elle dit : Cette femme m'a dit : Donne ton fils et nous le mangerons aujourd'hui, et demain nous mangerons mon fils. Et nous avons cuit mon fils et nous l'avons mangé ; et quand je lui ai dit le jour suivant : Donne ton fils, que nous le mangions, elle a caché son fils. Lorsque le roi entendit les paroles de cette femme, il déchira ses vêtements ; et il passait sur la muraille, et le peuple vit qu'il avait un sac sur sa chair, en dessous. Et il dit : Qu'ainsi Dieu me fasse et qu'ainsi il y ajoute, si la tête d'Elisée, fils de Saphat, demeure sur lui aujourd'hui ! Or Elisée était dans sa maison, et les Anciens étaient assis avec lui ; et le roi envoya un de ses serviteurs auprès de lui. Et avant que le messager arrivât vers lui, Elisée avait dit aux Anciens : Voyez-vous ! Ce fils de meurtrier a envoyé quelqu'un pour me couper la tête. Voyez, quand le messager arrivera, fermez la porte et repoussez-le avec la porte. N'entend-on pas derrière lui les pas de son maître ? Comme il parlait encore avec eux, on vit descendre vers lui le messager. Et il dit : Voici, ce mal vient de l'Eternel, comment m'attendrais-je encore à l'Eternel ? Et Elisée dit : Ecoutez la parole de l'Eternel. Ainsi a dit l'Eternel : A cette heure, demain, une mesure de fleur de farine pour un sicle, et la double mesure d'orge pour un sicle, à la porte de Samarie ! Et l'officier sur la main duquel le roi s'appuyait répondit à l'homme de Dieu et dit : Voici, l'Eternel fit-il des fenêtres dans le ciel, pareille chose arriverait-elle ? Et Elisée dit : Tu vas le voir de tes yeux, mais tu n'en mangeras pas. Et quatre hommes qui étaient des lépreux, à la porte [de la ville], se dirent l'un à l'autre : Que faisons-nous de rester ici jusqu'à ce que nous mourions ? Si nous disons : Nous irons dans la ville, la famine est dans la ville, et nous y mourrons ; si nous restons ici, nous mourrons aussi. Eh bien ! allons et passons au camp des Syriens ! S'ils nous laissent vivre, nous vivrons ; s'ils nous font mourir, nous mourrons. Et sur le soir ils se levèrent pour aller au camp des Syriens. Et ils vinrent jusqu'à l'extrémité du camp des Syriens, et voici il n'y avait personne. Car le Seigneur avait fait entendre au camp des Syriens un bruit de chars, un bruit de cavalerie, un bruit de grande troupe, et ils s'étaient dit l'un à l'autre : Voici, le roi d'Israël a pris à sa solde contre nous les rois des Héthiens et les rois d'Egypte pour nous attaquer. Et ils s'étaient levés et ils s'étaient enfuis sur le soir, et ils avaient abandonné leurs tentes, leurs chevaux et leurs ânes, le camp comme il était, et s'étaient enfuis pour sauver leur vie. Et ces lépreux vinrent jusqu'à l'extrémité du camp, et ils entrèrent dans une tente et mangèrent et burent et en emportèrent de l'argent et de l'or et des vêtements, et ils s'en allèrent et les cachèrent ; puis ils revinrent et entrèrent dans une autre tente et en emportèrent [du butin] et s'en allèrent et le cachèrent. Puis ils se dirent l'un à l'autre : Nous n'agissons pas bien ! Ce jour est un jour de bonne nouvelle. Et nous, si nous nous taisons et que nous attendions jusqu'à la lumière du matin, nous serons trouvés coupables. Et maintenant, allons et nous informerons la maison du roi. Et ils vinrent et appelèrent les hommes de la garde, qui étaient à la porte de la ville, et les informèrent en disant : Nous sommes allés au camp des Syriens, et voici il n'y avait ni homme ni voix d'homme ; seulement les chevaux attachés et les ânes attachés, et les tentes comme elles étaient. Et les hommes de la garde appelèrent et firent rapport aux gens de la maison du roi, dans le palais. Et le roi se leva de nuit et dit à ses serviteurs : Je veux vous dire ce que les Syriens font à notre égard : ils savent que nous sommes affamés, et ils sont sortis du camp pour se cacher dans la campagne, disant : S'ils sortent de la ville, nous les prendrons vivants et nous entrerons dans la ville. Et l'un de ses serviteurs répondit et dit : Qu'on prenne, je te prie, cinq des chevaux survivants qui restent dans la ville ; voici, ils sont comme toute la multitude d'Israël qui y reste ; voici, ils sont comme la multitude d'Israël qui est perdue ; envoyons-les et nous verrons. Et l'on prit deux chars avec leurs chevaux, et le roi les envoya à la recherche de l'armée des Syriens, disant : Allez et voyez. Et ils allèrent après eux jusqu'au Jourdain, et voici tout le chemin était couvert d'habits et d'armes que les Syriens avaient jetés dans leur précipitation ; et les envoyés revinrent et le rapportèrent au roi. Et le peuple sortit, et ils pillèrent le camp des Syriens ; et la mesure de fleur de farine fut à un sicle et la double mesure d'orge à un sicle, selon la parole de l'Eternel. Et le roi avait préposé à la porte l'officier sur la main duquel il s'appuyait ; et il fut écrasé sous les pieds de la foule à la porte, et il mourut selon la parole que l'homme de Dieu avait dite lorsque le roi était descendu vers lui. Quand l'homme de Dieu parla au roi, disant : Demain, à cette heure, à la porte de Samarie, la double mesure d'orge sera à un sicle et la mesure de fleur de farine à un sicle, l'officier répondit à l'homme de Dieu et dit : Et si l'Eternel faisait des fenêtres dans le ciel, en serait-il ainsi ? Et Elisée dit : Tu vas le voir de tes yeux, mais tu n'en mangeras pas. Il lui arriva ainsi, et la foule l'écrasa sous ses pieds à la porte, et il mourut. Elisée avait dit à la femme dont il avait fait revivre le fils : Lève-toi et pars, toi et ta maison, et va séjourner à l'étranger quelque part, car l'Eternel a appelé la famine, et même elle vient sur ce pays pour sept ans. Et cette femme se leva et fit ce qu'avait dit l'homme de Dieu ; elle partit, elle et sa maison, et elle séjourna dans le pays des Philistins sept ans. Et au bout de sept ans cette femme revint du pays des Philistins et elle alla implorer le roi au sujet de sa maison et de ses terres. Et le roi parlait à Guéhazi, serviteur de l'homme de Dieu, et disait : Raconte-moi, je te prie, toutes les grandes choses qu'a faites Elisée. Et il arriva qu'au moment où Guéhazi racontait au roi comment Elisée avait fait revivre le mort, voici la femme au fils de laquelle Elisée avait rendu la vie vint implorer le roi au sujet de sa maison et de ses terres, et Guéhazi dit : Roi, mon seigneur, c'est là cette femme ! c'est là son fils à qui Elisée a rendu la vie ! Et le roi interrogea la femme et elle lui raconta son histoire, et le roi lui donna un eunuque, disant : Fais-lui recouvrer tout ce qui est à elle et tous les revenus de ses terres depuis le jour où elle a quitté le pays jusqu'à maintenant. Et Elisée vint à Damas ; et Ben-Hadad, roi de Syrie, était malade ; et on l'avertit, disant : L'homme de Dieu est venu jusqu'ici. Et le roi dit à Hazaël : Prends avec toi un présent et va à la rencontre de l'homme de Dieu, et tu consulteras par lui l'Eternel en disant : Est-ce que je relèverai de cette maladie ? Et Hazaël alla à sa rencontre et prit avec lui un présent, tout ce qu'il y avait de mieux à Damas, une charge de quarante chameaux, et il vint et se tint devant lui et dit : Ton fils Ben-Hadad, roi de Syrie, m'a envoyé vers toi pour te dire : Relèverai-je de cette maladie ? Et Elisée lui dit : Va et dis : Tu ne vivras certainement pas. Et l'Eternel m'a fait voir qu'il mourra certainement. Puis il arrêta son regard et le tint fixé sur lui, au point qu'il en fut troublé, et l'homme de Dieu pleura. Et Hazaël dit : Pourquoi mon seigneur pleure-t-il ? Et il dit : Parce que je sais le mal que tu feras aux fils d'Israël ; tu mettras le feu à leurs villes fortes, tu tueras leurs jeunes gens avec l'épée, tu écraseras leurs petits enfants, tu éventreras leurs femmes enceintes. Et Hazaël dit : Qu'est ton serviteur, ce chien, pour faire ces grandes choses ? Et Elisée dit : L'Eternel t'a fait voir à moi comme roi de Syrie. Et il partit d'auprès d'Elisée et vint vers son maître qui lui dit : Que t'a dit Elisée ? Il répondit : Il m'a dit que tu en relèveras certainement. Et il arriva le lendemain qu'Hazaël prit la couverture, la plongea dans l'eau, et l'étendit sur le visage de Ben-Hadad ; et il mourut. Et Hazaël régna à sa place. Et la cinquième année de Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, Josaphat étant roi de Juda, Joram, fils de Josaphat, roi de Juda, commença à régner. Il était âgé de trente-deux ans lorsqu'il commença à régner, et il régna huit ans à Jérusalem. Et il marcha dans la voie des rois d'Israël, comme avait fait la maison d'Achab, car il avait pour femme une fille d'Achab ; et il fit ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel. Mais l'Eternel ne voulut pas détruire Juda, à cause de David son serviteur, selon ce qu'il lui avait dit qu'il lui donnerait toujours une lampe parmi ses fils. De son temps, Edom se rendit indépendant de Juda et ils se donnèrent un roi. Et Joram passa à Tsaïr avec tous ses chars, et il se leva de nuit et il battit Edom qui l'entourait et les capitaines des chars, et ses troupes se retirèrent [chez elles]. Et Edom resta indépendant de Juda jusqu'à ce jour. Dans ce même temps Libna se révolta. Le reste des actions de Joram et tout ce qu'il a fait, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois de Juda ? Et Joram s'endormit avec ses pères, et il fut enseveli avec ses pères dans la cité de David. Et Achazia, son fils, régna à sa place. La douzième année de Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, Achazia, fils de Joram, roi de Juda, commença à régner. Achazia était âgé de vingt-deux ans quand il commença à régner, et il régna un an à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Athalie, fille d'Omri, roi d'Israël. Et il marcha dans la voie de la maison d'Achab et il fit ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel, comme la maison d'Achab, car il était allié à la maison d'Achab. Et il alla avec Joram, fils d'Achab, à la guerre contre Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth de Galaad ; et les Syriens battirent Joram. Et le roi Joram s'en retourna pour se faire guérir à Jizréel des blessures que lui avaient faites les Syriens à Rama, dans sa guerre contre Hazaël, roi de Syrie. Et Achazia, fils de Joram, roi de Juda, descendit à Jizréel pour voir Joram, fils d'Achab, car celui-ci était malade. Et Elisée, le prophète, appela un des fils des prophètes et lui dit : Ceins tes reins et prends cette fiole d'huile et va à Ramoth de Galaad. Et quand tu y seras arrivé, vois où est Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimschi, et tu entreras et tu le feras lever du milieu de ses frères et tu le conduiras dans la chambre la plus reculée, et tu prendras la fiole d'huile et tu la verseras sur sa tête et tu diras : Ainsi a dit l'Eternel : Je t'ai oint roi pour Israël ! Et tu ouvriras la porte et tu t'enfuiras sans attendre. Et le jeune homme, serviteur du prophète, partit pour Ramoth de Galaad. Et il arriva, et voici les capitaines de l'armée étaient assis. Et il dit : J'ai un mot pour toi, capitaine. Et Jéhu dit : Pour lequel de nous tous ? Et il répondit : Pour toi, capitaine. Et il se leva et entra dans l'intérieur ; et le serviteur du prophète versa l'huile sur sa tête et lui dit : Ainsi a dit l'Eternel, le Dieu d'Israël : Je t'ai oint roi pour Israël, le peuple de l'Eternel. Et tu frapperas la maison d'Achab, ton maître, et je tirerai vengeance de Jézabel pour le sang de mes serviteurs les prophètes, et pour le sang de tous les serviteurs de l'Eternel ; et toute la maison d'Achab sera détruite, et je retrancherai à Achab tout mâle, majeur ou mineur, en Israël, et je ferai de la maison d'Achab comme de la maison de Jéroboam, fils de Nébat, et de la maison de Baésa, fils d'Ahija ; et Jézabel, les chiens la mangeront dans le territoire de Jizréel ; et il n'y aura personne qui l'ensevelisse ! Et le serviteur du prophète ouvrit la porte et s'enfuit. Et Jéhu étant sorti vers les serviteurs de son maître, on lui dit : Tout va-t-il bien ? Pourquoi cet écervelé est-il venu vers toi ? Et il leur répondit : Vous connaissez l'homme et sa manie. Et ils dirent : C'est faux ! Dis-nous ce qu'il y a ! Et il dit : Il m'a parlé ainsi et ainsi, disant : Ainsi a dit l'Eternel : Je t'ai oint roi pour Israël. Et aussitôt ils prirent chacun son vêtement et ils le mirent sous lui sur les degrés mêmes, et ils sonnèrent de la trompette et dirent : Jéhu est roi ! Et Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimschi, forma une ligue contre Joram. Et Joram occupait Ramoth de Galaad, lui et tout Israël, contre Hazaël, roi de Syrie. Mais le roi Joram s'en était retourné à Jizréel pour se faire guérir des blessures que les Syriens lui avaient faites lorsqu'il combattait contre Hazaël, roi de Syrie. Et Jéhu dit : Si c'est votre avis, qu'aucun homme ne s'échappe de la ville pour aller l'annoncer à Jizréel. Et Jéhu attela son char et partit pour Jizréel, car Joram y était alité ; et Achazia, roi de Juda, était descendu pour voir Joram. Et la sentinelle qui était en vedette sur la tour à Jizréel, vit la grosse troupe de Jéhu qui venait, et elle dit : Je vois une grosse troupe. Et Joram dit : Prends un cavalier et envoie-le à leur rencontre, et qu'il dise : Y a-t-il paix ? Et le cavalier partit à la rencontre de Jéhu et dit : Ainsi a dit le roi : Y a-t-il paix ? Et Jéhu dit : Que t'importe s'il y a paix ? Passe derrière moi. Et la sentinelle le fit savoir, disant : Le messager est allé jusqu'à eux et il ne revient pas. Et il envoya un second cavalier, qui vint vers eux et dit : Ainsi a dit le roi : Y a-t-il paix ? Et Jéhu dit : Que t'importe s'il y a paix ? Passe derrière moi. Et la sentinelle le fit savoir, disant : Il est allé jusqu'à eux et il ne revient pas, et la manière de conduire est celle de Jéhu, fils de Nimschi, car il conduit avec furie. Et Joram dit : Attelle. Et on attela son char, et Joram, roi d'Israël, sortit ainsi qu'Achazia, roi de Juda, et ils s'avancèrent à la rencontre de Jéhu, et ils le trouvèrent dans le champ qui était échu à Naboth, le Jizréélite. Et lorsque Joram vit Jéhu, il lui dit : Y a-t-il paix, Jéhu ? Et il dit : Quelle paix y aurait-il tant que durent les prostitutions de Jézabel, ta mère, et la multitude de ses enchantements ? Et Joram tourna bride et s'enfuit, et il dit à Achazia : Trahison, Achazia ! Et Jéhu prit son arc en main et frappa Joram entre les épaules ; et la flèche sortit à travers le cœur, et Joram s'affaissa dans son char. Et Jéhu dit à Bidkar, son adjudant : Emporte-le et jette-le dans le champ, patrimoine de Naboth, le Jizréélite, car souviens-toi que, comme moi et toi, nous chevauchions à côté l'un de l'autre à la suite d'Achab son père, l'Eternel prononça sur lui cette sentence : Aussi vrai que j'ai vu hier le sang de Naboth et le sang de ses fils, dit l'Eternel, je te le rendrai dans ce même champ, dit l'Eternel. Et maintenant prends-le et jette-le dans ce champ, selon la parole de l'Eternel. Et Achazia, roi de Juda, voyant cela, s'enfuit par le chemin de la maison du jardin, et Jéhu le poursuivit et dit : Frappez-le, lui aussi ! Et [ils le frappèrent] sur son char dans la montée de Gur qui est vers Jibléam ; et il s'enfuit à Méguiddo, où il mourut. Et ses serviteurs le ramenèrent à Jérusalem et l'ensevelirent dans son sépulcre avec ses pères, dans la cité de David. Achazia était devenu roi de Juda dans la onzième année de Joram, fils d'Achab. Et Jéhu arriva à Jizréel. Et Jézabel l'apprit, et elle mit du fard à ses yeux, orna sa tête et regarda par la fenêtre. Et lorsque Jéhu entra par la porte, elle dit : Cela te va-t-il bien, Zimri, assassin de son maître ? Et il leva ses yeux vers la fenêtre et dit : Qui tient pour moi ? qui ? Et deux ou trois eunuques se mirent à la fenêtre, regardant vers lui, et il dit : Jetez-la en bas ! Et ils la jetèrent, et il rejaillit de son sang contre la muraille et contre les chevaux, et il la foula [sous son char]. Et il entra, et mangea et but, et dit : Occupez-vous de cette maudite et ensevelissez-la, car elle est fille de roi. Et ils allèrent pour l'ensevelir, et ils ne trouvèrent rien d'elle que le crâne, les pieds et les paumes des mains. Et ils revinrent et le lui annoncèrent, et il dit : C'est là la parole de l'Eternel, qu'il a prononcée par son serviteur Elie, le Thisbite, quand il a dit : Dans le territoire de Jizréel les chiens mangeront la chair de Jézabel. Et le cadavre de Jézabel sera comme du fumier sur les champs, dans le territoire de Jizréel, de sorte qu'on ne dira pas : C'est là Jézabel. Et il y avait soixante-dix fils d'Achab à Samarie ; et Jéhu écrivit des lettres et les envoya à Samarie, aux chefs de Jizréel, aux Anciens, et aux tuteurs [des fils] d'Achab, disant : Et maintenant, lorsque cette lettre vous parviendra, à vous qui avez avec vous les fils de votre maître, avec vous les chars et les chevaux, une ville fortifiée et l'arsenal, voyez quel est le meilleur et le plus capable d'entre les fils de votre maître, et mettez-le sur le trône de son père, et combattez pour la maison de votre maître. Et ils eurent grand peur et dirent : Voici les deux rois n'ont pas tenu devant lui, et nous comment tiendrions-nous ? Et le gouverneur du palais et celui de la ville, et les Anciens et les tuteurs [des princes] envoyèrent dire à Jéhu : Nous sommes tes serviteurs ; tout ce que tu nous diras, nous le ferons ; nous n'établirons personne comme roi, fais ce qui te semble bon. Et il leur écrivit une seconde lettre, disant : Si vous êtes à moi et si vous obéissez à ma voix, prenez les têtes de ces hommes, les fils de votre maître, et venez vers moi demain, à cette heure, à Jizréel. Or les fils du roi, au nombre de soixante-dix, étaient chez les grands de la ville qui les élevaient. Lorsque cette lettre leur fut parvenue, ils prirent les fils du roi et égorgèrent ces soixante-dix hommes et mirent leurs têtes dans des paniers, et ils les lui envoyèrent à Jizréel. Et le messager vint le lui annoncer en disant : Ils ont apporté les têtes des fils du roi. Et il dit : Mettez-les, en deux tas, à l'entrée de la porte, jusqu'au matin. Et au matin il sortit et se tint debout et dit à tout le peuple : Vous êtes justes ! Voici, c'est moi qui ai fait une conjuration contre mon maître et qui l'ai tué. Mais qui a frappé tous ceux-ci ? Reconnaissez donc que pas une des paroles que l'Eternel a dites contre la maison d'Achab ne tombe à terre ; l'Eternel a exécuté tout ce qu'il avait dit par son serviteur Elie. Et Jéhu frappa tous ceux qui restaient de la maison d'Achab à Jizréel, et tous ses grands, ses amis et ses ministres, sans qu'il n'en échappât un seul. Et il se leva et partit pour Samarie. Et en chemin, étant arrivé à la maison de rassemblement des bergers, Jéhu trouva les frères d'Achazia, roi de Juda, et dit : Qui êtes-vous ? Ils dirent : Nous sommes les frères d'Achazia, et nous descendons pour saluer les fils du roi et les fils de la reine-mère. Et il dit : Saisissez-les vivants ! Et ils les saisirent vivants et les tuèrent près du puits de la maison de rassemblement, au nombre de quarante-deux hommes ; il n'en resta pas un. Et il partit de là et trouva Jonadab, fils de Récab, qui venait à sa rencontre. Il le salua et lui dit : Ton cœur est-il sincère, comme mon cœur l'est à l'égard du tien ? Et Jonadab dit : Il l'est. S'il l'est, donne ta main ! Et il donna sa main, et Jéhu le fit monter auprès de lui sur le char. Et il dit : Viens avec moi et sois témoin de mon zèle pour l'Eternel. Et il l'emmena sur son char. Et il vint à Samarie et frappa tous ceux qui restaient d'Achab à Samarie, jusqu'à entière extermination, selon la parole que l'Eternel avait dite à Elie. Et Jéhu rassembla tout le peuple et leur dit : Achab a servi Baal un peu, Jéhu le servira beaucoup. Et maintenant convoquez auprès de moi tous les prophètes de Baal, tous ses serviteurs et tous ses prêtres ; qu'aucun ne manque ! car je veux faire un grand sacrifice à Baal ; quiconque fera défaut ne vivra pas. Or Jéhu agissait avec ruse pour faire périr les serviteurs de Baal. Et Jéhu dit : Célébrez une sainte assemblée en l'honneur de Baal. Et ils la convoquèrent. Et Jéhu envoya par tout Israël, et tous les serviteurs de Baal vinrent ; il n'en resta pas un qui ne vint pas, et ils vinrent dans la maison de Baal, et la maison de Baal fut remplie d'une extrémité jusqu'à l'autre. Et il dit à celui qui était préposé au vestiaire : Sors des vêtements pour les serviteurs de Baal. Et il leur sortit des vêtements. Et Jéhu, avec Jonadab, fils de Récab, entra dans la maison de Baal et dit aux serviteurs de Baal : Cherchez bien et voyez, de peur qu'il n'y ait ici avec vous quelqu'un des serviteurs de l'Eternel, mais seulement des serviteurs de Baal. Et ils vinrent pour faire des sacrifices et des holocaustes ; et Jéhu posta à l'extérieur de la maison quatre-vingts hommes et dit : Si un de ces hommes que je livre entre vos mains échappe,... vie pour vie ! Et quand on eut achevé de préparer l'holocauste, Jéhu dit aux coureurs et aux officiers : Allez, frappez-les ! Qu'aucun ne sorte ! Et il les frappèrent de l'épée, et les coureurs et les officiers les jetèrent de côté et vinrent jusqu'à l'édifice de la maison de Baal ; et ils sortirent les statues de la maison de Baal et les brûlèrent, et il détruisirent la statue de Baal, et ils détruisirent la maison de Baal et en firent un cloaque jusqu'à ce jour. Ainsi Jéhu extermina Baal du milieu d'Israël. Toutefois, quant aux péchés de Jéroboam, fils de Nébat, qui avait fait pécher Israël, les veaux d'or qui étaient à Béthel et à Dan, Jéhu ne s'en détourna pas. Et l'Eternel dit à Jéhu : Parce que tu as bien exécuté ce qui était juste à mes yeux et que tu as fait à la maison d'Achab selon tout ce qui était dans mon cœur, tes fils jusqu'à la quatrième génération seront assis sur le trône d'Israël. Et Jéhu ne prit pas garde à marcher dans la loi de l'Eternel, Dieu d'Israël, de tout son cœur ; il ne se détourna point des péchés de Jéroboam, qui avait fait pécher Israël. En ces jours-là, l'Eternel commença à entamer Israël, et Hazaël frappa les [Israélites] sur toute la frontière d'Israël, depuis le Jourdain au levant, tout le pays de Galaad, les Gadites, les Rubénites, les Manassites, depuis Aroër qui est sur le torrent de l'Arnon, et Galaad et Basan. Le reste de l'histoire de Jéhu, tout ce qu'il fit, et toutes ses victoires, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Et Jéhu s'endormit avec ses pères, et on l'ensevelit à Samarie ; et Joachaz, son fils, régna à sa place. Et le temps que Jéhu régna sur Israël fut de vingt-huit ans, à Samarie. Et quand Athalie, mère d'Achazia, vit que son fils était mort, elle se leva et fit périr toute la race royale. Et Jéhoséba, fille du roi Joram, sœur d'Achazia, prit Joas, fils d'Achazia, et l'enleva à la dérobée du milieu des fils du roi qu'on faisait mourir, et le mit, lui et sa nourrice, dans la chambre des lits et le cacha de devant Athalie ; et il ne fut pas mis à mort. Et il resta auprès d'elle caché dans la maison de l'Eternel six ans ; et Athalie régnait sur le pays. Et la septième année, Jéhojada envoya chercher les chefs de centaines des gardes du corps et des coureurs ; il les fit venir vers lui dans la maison de l'Eternel, fit un pacte avec eux, les assermenta dans la maison de l'Eternel, et il leur fit voir le fils du roi. Puis il leur donna ses ordres en disant : Voici ce que vous ferez : Un tiers d'entre vous qui entrez [en service] au sabbat, vous monterez la garde de la maison du roi, un tiers à la porte de Sour, un tiers à la porte derrière les coureurs, et vous monterez la garde de la maison pour éloigner [tout le monde]. Et quant à vous, les deux divisions de tous ceux qui sortent [de service] le jour du sabbat, vous monterez la garde de la maison de l'Eternel auprès du roi. Et vous entourerez le roi, chacun ses armes à la main ; et quiconque voudra pénétrer dans les rangs sera mis à mort, et vous serez avec le roi, quand il sortira et quand il entrera. Et les chefs des centaines firent selon tout ce que Jéhojada, le sacrificateur, leur avait ordonné ; ils prirent chacun ses hommes, ceux qui entraient le jour du sabbat avec ceux qui sortaient le jour du sabbat, et ils vinrent auprès de Jéhojada, le sacrificateur. Et le sacrificateur donna aux chefs de centaines les lances et les boucliers qui avaient appartenu au roi David et qui étaient dans la maison de l'Eternel. Et les coureurs, chacun les armes à la main, se tinrent depuis l'angle méridional de la maison jusqu'à l'angle septentrional de la maison, jusqu'à l'autel et jusqu'à la maison, autour du roi. Et Jéhojada fit sortir le fils du roi, posa sur lui le diadème et lui remit le témoignage ; ils le proclamèrent roi et l'oignirent et battirent des mains, et dirent : Vive le roi ! Et Athalie entendit la voix des coureurs et du peuple, et elle vint vers le peuple à la maison de l'Eternel. Et elle vit, et voici, le roi se tenait sur l'estrade, conformément à l'usage, et les chefs et les trompettes étaient auprès du roi, et tout le peuple du pays était dans l'allégresse et sonnait de la trompette. Et Athalie déchira ses vêtements et s'écria : Conjuration ! conjuration ! Et Jéhojada, le sacrificateur, donna ses ordres aux chefs de centaines qui étaient à la tête de la troupe et leur dit : Faites-la sortir entre deux rangs ; celui qui la suivra, qu'on le fasse mourir par l'épée. Car le sacrificateur avait dit : Qu'on ne la fasse pas mourir dans la maison de l'Eternel ! Et ils se rangèrent de chaque côté pour la laisser passer, et elle arriva à la maison du roi par le chemin de l'entrée des chevaux, et là elle fut mise à mort. Et Jéhojada traita alliance entre l'Eternel et le roi et le peuple, pour qu'ils fussent le peuple de l'Eternel, et entre le roi et le peuple. Et tout le peuple du pays vint à la maison de Baal et ils la démolirent ; ils détruisirent complètement ses autels et ses images et ils tuèrent Matthan, le prêtre de Baal, devant les autels ; et le sacrificateur mit des gardes à la maison de l'Eternel. Et il prit les chefs de centaines et les gardes du corps et les coureurs et tout le peuple du pays, et ils firent descendre le roi de la maison de l'Eternel et vinrent par le chemin de la porte des coureurs à la maison du roi, et il s'assit sur le trône des rois. Et tout le peuple du pays se réjouit et la ville resta calme, lorsqu'on fit mourir par l'épée Athalie dans la maison du roi. Joas avait sept ans lorsqu'il devint roi. Joas devint roi la septième année de Jéhu, et il régna quarante ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Tsibia, de Béerséba. Et Joas fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, toute sa vie, pendant que le sacrificateur Jéhojada le dirigeait. Les hauts-lieux seuls ne furent point ôtés ; le peuple sacrifiait encore et faisait fumer l'encens sur les hauts-lieux. Et Joas dit aux sacrificateurs : Tout argent consacré qui sera apporté dans la maison de l'Eternel, l'argent du dénombrement, tout l'argent de rachat de personnes, que chaque sacrificateur évaluera, tout argent qu'il viendra au cœur de quelqu'un d'apporter à la maison de l'Eternel, que les sacrificateurs le prennent pour eux, chacun de la part de ses connaissances, et ils répareront le dommage de la maison, tout ce qui y sera trouvé d'endommagé. Et il arriva dans la vingt-troisième année du roi Joas que les sacrificateurs n'avaient pas fait les réparations de la maison. Et le roi Joas appela Jéhojada le sacrificateur et les sacrificateurs, et il leur dit : Pourquoi ne faites-vous pas les réparations de la maison ? Et maintenant ne prenez plus l'argent de vos connaissances, mais vous le donnerez pour réparer la maison. Et les sacrificateurs consentirent à ne pas recevoir d'argent du peuple et à ne pas faire les réparations de la maison. Et Jéhojada, le sacrificateur, prit une caisse et perça un trou dans son couvercle, et il la plaça à côté de l'autel, à droite en entrant dans la maison de l'Eternel, et les sacrificateurs gardiens du seuil y mettaient tout l'argent qu'on apportait à la maison de l'Eternel. Et quand ils voyaient qu'il y avait beaucoup d'argent dans la caisse, le secrétaire du roi montait avec le grand sacrificateur ; ils serraient et comptaient l'argent qui se trouvait dans la maison de l'Eternel, et ils remettaient l'argent, une fois pesé, entre les mains des directeurs des travaux, préposés à la maison de l'Eternel, et ils le dépensaient pour les charpentiers et les constructeurs qui travaillaient à la maison de l'Eternel, et pour les maçons et les tailleurs de pierres, et pour acheter du bois et des pierres de taille pour faire les réparations de la maison de l'Eternel et pour tout ce qui se dépensait pour réparer la maison. Toutefois on ne fit pas pour la maison de l'Eternel des bassins d'argent, des couteaux, des coupes, ni des trompettes, ni aucun ustensile d'or et d'argent, avec l'argent qu'on apportait à la maison de l'Eternel ; on le donnait aux directeurs des travaux pour qu'ils en réparassent la maison de l'Eternel. Et on ne faisait pas rendre compte aux hommes entre les mains desquels on remettait l'argent pour le donner à ceux qui faisaient faire l'ouvrage ; on s'en remettait à leur bonne foi. L'argent des sacrifices de réparation et l'argent des sacrifices pour le péché n'était pas apporté à la maison de l'Eternel ; il était pour les sacrificateurs. Alors Hazaël, roi de Syrie, monta et vint attaquer Gath, et la prit ; et Hazaël se disposait à monter contre Jérusalem. Et Joas, roi de Juda, prit tout les objets sacrés qu'avaient consacrés Josaphat, Joram et Achazia, ses pères, rois de Juda, et ceux qu'il avait consacrés lui-même et tout l'or qui se trouvait dans les trésors de la maison de l'Eternel et de la maison du roi, et l'envoya à Hazaël, roi de Syrie, qui se retira de Jérusalem. Le reste de l'histoire de Joas et tout ce qu'il fit, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois de Juda ? Et ses serviteurs se levèrent et firent une conspiration, et ils frappèrent Joas dans la maison de Millo, à la descente de Silla. Et Jozacar, fils de Siméath, et Jéhozabad, fils de Schomer, ses serviteurs, le frappèrent, et il mourut ; et on l'enterra avec ses pères dans la cité de David. Et Amatsia, son fils, régna à sa place. Dans la vingt-troisième année de Joas, fils d'Achazia, roi de Juda, Joachaz, fils de Jéhu, devint roi sur Israël à Samarie, [et régna] dix-sept ans ; et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, et il suivit les péchés de Jéroboam, fils de Nébat, qui avait fait pécher Israël ; il ne s'en détourna point. Et la colère de l'Eternel s'enflamma contre Israël, et il les livra à Hazaël, roi de Syrie, et à Ben-Hadad, fils de Hazaël, pendant tout ce temps-là. Et Joachaz apaisa l'Eternel, et l'Eternel l'exauça, car il vit l'oppression d'Israël, comment le roi de Syrie les opprimait. Et l'Eternel donna à Israël un libérateur, et les Israélites furent affranchis du joug de la Syrie, et les fils d'Israël habitèrent dans leurs tentes, comme auparavant. Toutefois, ils ne se détournèrent point des péchés de la maison de Jéroboam qui avait fait pécher Israël, ils y persévérèrent et même l'Astarté resta debout à Samarie. Car l'Eternel ne laissa à Joachaz en fait de troupe que cinquante cavaliers et dix chariots, et dix mille hommes de pied, car le roi de Syrie avait exterminé les fils d'Israël et les avait réduits à l'état de la poussière qu'on foule aux pieds. Et le reste de l'histoire de Joachaz et tout ce qu'il fit, et sa vaillance, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Et Joachaz s'endormit avec ses pères, et on l'enterra à Samarie ; et Joas, son fils, régna à sa place. Dans la trente-septième année de Joas, roi de Juda, Joas, fils de Joachaz, devint roi sur Israël à Samarie ; il régna seize ans, et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, il ne se détourna point de tous les péchés de Jéroboam, fils de Nébat, qui avait fait pécher Israël ; il y marcha. Et le reste de l'histoire de Joas et tout ce qu'il fit, et sa vaillance, lorsqu'il fut en guerre avec Amatsia, roi de Juda. ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Et Joas s'endormit avec ses pères ; et Jéroboam monta sur son trône ; et Joas fut enterré à Samarie, avec les rois d'Israël. Et Elisée étant malade de la maladie dont il mourut, Joas, roi d'Israël, descendit vers lui et pleura sur son visage en disant : Mon père ! mon père ! Char d'Israël et sa cavalerie ! Et Elisée lui dit : Prends un arc et des flèches. Et il prit un arc et des flèches. Et il dit au roi d'Israël : Mets ta main sur l'arc. Et il y mit sa main ; et Elisée posa ses mains sur les mains du roi et dit : Ouvre la fenêtre du côté de l'orient. Et il l'ouvrit. Et Elisée dit : Tire. Et il tira ; et Elisée dit : Flèche de victoire de l'Eternel ! Flèche de victoire sur la Syrie ! Et tu frapperas les Syriens à Aphek, jusqu'à en finir. Et il dit : Prends les flèches. Et il [les] prit ; et [Elisée] dit au roi d'Israël : Tire contre terre. Et il tira trois fois, et s'arrêta. Et l'homme de Dieu s'irrita contre lui et dit : Il fallait frapper cinq ou six fois ; alors tu aurais battu les Syriens jusqu'à en finir. Mais maintenant tu battras trois fois la Syrie. Et Elisée mourut et on l'enterra. Or des bandes de Moabites entrèrent dans le pays au commencement de l'année suivante. Et comme on enterrait un homme, voilà qu'on vit venir une bande et qu'on jeta cet homme dans le sépulcre d'Elisée. Et cet homme alla toucher les os d'Elisée, et il ressuscita et se leva sur ses pieds. Et Hazaël, roi de Syrie, avait opprimé Israël pendant tout le règne de Joachaz. Mais l'Eternel eut pitié des Israélites et leur fit miséricorde, et il tourna sa face vers eux à cause de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob, et il ne voulut pas les détruire, ni les rejeter loin de sa face jusqu'à maintenant. Et Hazaël, roi de Syrie, mourut, et Ben-Hadad, son fils, régna à sa place. Et Joas, fils de Joachaz, reprit de la main de Ben-Hadad, fils d'Hazaël, les villes que [celui-ci] avait prises des mains de Joachaz, son père, par la guerre ; et Joas le battit trois fois et recouvra les villes d'Israël. La seconde année de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël, Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, commença à régner. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il commença à régner, et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Jéhoaddan, de Jérusalem. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, toutefois pas comme David son père ; il fit entièrement comme avait fait Joas, son père. Les hauts-lieux seuls ne furent pas ôtés ; le peuple sacrifiait encore et faisait fumer l'encens sur les hauts-lieux. Et il arriva, lorsque la royauté fut affermie dans sa main, qu'il frappa ceux de ses serviteurs qui avaient frappé le roi, son père ; mais il ne fit pas mourir les fils des assassins, selon ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moise, où l'Eternel a donné ce commandement : Les pères ne seront pas mis à mort à cause des fils et les fils ne seront pas mis à mort à cause des pères, car chacun sera mis à mort pour son péché. Il frappa Edom dans la vallée du Sel, dix mille hommes, et dans cette guerre il prit Séla et la nomma Jokthéel [nom qu'elle a gardé] jusqu'à ce jour. Alors Amatsia envoya des ambassadeurs à Joas, fils de Joachaz, fils de Jéhu, roi d'Israël, pour lui dire : Viens, que nous nous voyions en face ! Et Joas, roi d'Israël, envoya dire à Amatsia, roi de Juda : L'épine qui est au Liban a envoyé dire au cèdre qui est au Liban : Donne ta fille pour femme à mon fils. Et les bêtes des champs qui sont au Liban passèrent et foulèrent aux pieds l'épine. Tu as battu Edom et ton cœur t'a rendu orgueilleux ; jouis de ta gloire et reste chez toi ! Et pourquoi provoquerais-tu le malheur et succomberais-tu, toi, et Juda avec toi ? Et Amatsia n'écouta pas, et Joas, roi d'Israël, monta, et ils se virent en face, lui et Amatsia, roi de Juda, à Beth-Sémès, qui appartenait à Juda. Et Juda fut battu devant Israël et ils s'enfuirent chacun chez soi. Et Joas, roi d'Israël, s'empara d'Amatsia, roi de Juda, fils de Joas, fils d'Achazia, à Beth-Sémès, et il vint à Jérusalem et fit dans le mur de Jérusalem, à la porte d'Ephraïm, jusqu'à la porte de l'angle, une brèche de quatre cents coudées. Et il prit tout l'or et l'argent et tous les vases qui se trouvaient dans la maison de l'Eternel et dans les trésors de la maison du roi, et des otages, et il s'en retourna à Samarie. Et le reste de l'histoire de Joas, ce qu'il fit et sa vaillance, et sa guerre avec Amatsia, roi de Juda, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Et Joas s'endormit avec ses pères, et fut enterré à Samarie avec les rois d'Israël. Et Jéroboam, son fils, régna à sa place. Et Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, vécut quinze ans après la mort de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël. Et le reste de l'histoire d'Amatsia n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Et on fit contre lui une conjuration à Jérusalem et il s'enfuit à Lakis, et on le fit poursuivre à Lakis et on l'y mit à mort. Et on le transporta sur des chevaux, et il fut enterré avec ses pères à Jérusalem, dans la cité de David. Et tout le peuple de Juda prit Azaria (il était âgé de seize ans), et on le fit roi à la place de son père Amatsia. Il rebâtit Elath et la fit rentrer au pouvoir de Juda, après que le roi se fut endormi avec ses pères. La quinzième année d'Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël, devint roi à Samarie ; il régna quarante et un ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel ; il ne se détourna point de tous les péchés de Jéroboam, fils de Nébat, qui avait fait pécher Israël. Il rétablit la frontière d'Israël de l'entrée du chemin de Hamath jusqu'à la mer de la Plaine, selon la parole de l'Eternel, Dieu d'Israël, qu'il avait prononcée par son serviteur Jonas, fils d'Amitthaï, le prophète qui était de Gath-Hépher. Car l'Eternel avait vu la misère fort amère d'Israël, et [que] c'en était fait des forts et des faibles, et [qu'] il n'y avait personne qui vînt en aide à Israël. Et l'Eternel n'avait pas parlé de faire disparaître le nom d'Israël de dessous les cieux ; et il les délivra par le moyen de Jéroboam, fils de Joas. Le reste de l'histoire de Jéroboam et tout, ce qu'il fit, et sa vaillance dans la guerre, et comment il fit revenir à Israël Damas et Hamath de Juda, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Et Jéroboam s'endormit avec ses pères, les rois d'Israël ; et Zacharie, son fils, régna à sa place. La vingt-septième année de Jéroboam, roi d'Israël, Azaria, fils d'Amatsia, roi de Juda, commença à régner. I1 avait seize ans quand il devint roi, et il régna cinquante-deux ans à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Jécolia, de Jérusalem. Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, entièrement comme avait fait Amatsia, son père. Les hauts-lieux seuls ne furent pas ôtés : le peuple sacrifiait encore et faisait fumer l'encens sur les hauts-lieux. Et l'Eternel frappa le roi, et il fut lépreux jusqu'au jour de sa mort, et il demeurait dans la maladrerie ; et Jotham, fils du roi, avait la direction du palais, jugeant le peuple du pays. Et le reste de l'histoire d'Azaria et tout ce qu'il fit, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois de Juda ? Et Azaria s'endormit avec ses pères, et on l'enterra avec ses pères, dans la cité de David ; et Jotham, son fils, régna à sa place. La trente-huitième année d'Azaria, roi de Juda, Zacharie, fils de Jéroboam, commença à régner sur Israël à Samarie ; il régna six mois. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, comme avaient fait ses pères ; il ne se détourna point des péchés de Jéroboam, fils de Nébat, qui avait fait pécher Israël. Et Sallum, fils de Jabès, fit une conjuration contre lui, et il le frappa en présence du peuple ; et il le fit mourir et il régna à sa place. Et le reste de l'histoire de Zacharie, voici ces choses sont écrites dans le livre des Annales des rois d'Israël. C'est là la parole de l'Eternel qu'il avait dite à Jéhu : Tu auras des fils jusqu'à la quatrième génération assis sur le trône d'Israël. Et il en fut ainsi. Sallum, fils de Jabès, commença à régner la trente-neuvième année d'Ozias, roi de Juda, et il régna un mois à Samarie. Et Ménahem, fils de Gadi, monta de Thirtsa et vint à Samarie, et il frappa Sallum, fils de Jabès, à Samarie, et il le fit mourir, et régna à sa place. Et le reste de l'histoire de Sallum et la conjuration qu'il fit, voici ces choses sont écrites dans le livre des Annales des rois d'Israël. Alors Ménahem frappa Thiphsach et tout ce qui y était et sa banlieue, depuis Thirtsa, parce qu'elle n'avait pas ouvert ses portes ; il la frappa, et il y éventra toutes ses femmes enceintes. La trente-neuvième année d'Azaria, roi de Juda, Ménahem, fils de Gadi, commença à régner sur Israël ; il régna dix ans à Samarie. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel ; il ne se détourna point pendant toute sa vie des péchés de Jéroboam, fils de Nébat, qui avait fait pécher Israël. Phul, roi d'Assyrie, envahit le pays, et Ménahem donna à Phul mille talents d'argent pour qu'il lui prêtât main forte et qu'il affermit la royauté dans sa main. Et Ménahem leva cet argent sur Israël, sur tous les riches, pour le donner au roi d'Assyrie, à raison de cinquante sicles d'argent par homme ; et le roi d'Assyrie s'en retourna et ne s'arrêta pas alors dans le pays. Et le reste de l'histoire de Ménahem et tout ce qu'il fit, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois d'Israël ? Et Ménahem s'endormit avec ses pères, et Pékachia, son fils, devint roi à sa place. La cinquantième année d'Azaria, roi de Juda, Pékachia, fils de Ménahem, commença à régner sur Israël ; il régna deux ans à Samarie. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel ; il ne se détourna pas des péchés de Jéroboam, fils de Nébat, qui avait fait pécher Israël. Et Pékach, fils de Rémalia, son adjudant, fit une conjuration contre lui et le frappa à Samarie, dans le donjon de la maison du roi, avec Argob et Arié ; or il avait avec lui cinquante hommes d'entre les Galaadites ; et il le fit mourir et il régna à sa place. Et le reste de l'histoire de Pékachia et tout ce qu'il fit, voici ces choses sont écrites dans le livre des Annales des rois d'Israël. La cinquante-deuxième année d'Azaria, roi de Juda, Pékach, fils de Rémalia, commença à régner sur Israël ; il régna vingt ans à Samarie. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel ; il ne se détourna pas des péchés de Jéroboam, fils de Nébat, qui avait fait pécher Israël. Aux jours-de Pékach, roi d'Israël, Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie, vint et prit Ijjon, Abel-Beth-Maaca, Janoach, Kédès, Hatsor, le [pays de] Galaad et la Galilée, tout le pays de Nephthali, et il en déporta les habitants en Assyrie. Osée, fils d'Ela, fit une conjuration contre Pékach, fils de Rémalia, et il le frappa, et le fit mourir et devint roi à sa place, la vingtième année de Jotham, fils d'Ozias. Et le reste de l'histoire de Pékach et tout ce qu'il fit, voici ces choses sont écrites dans le livre des Annales des rois d'Israël. La deuxième année de Pékach, fils de Rémalia, roi d'Israël, Jotham, fils d'Ozias, roi de Juda, commença à régner. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il commença à régner, et il régna seize ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Jéruscha, fille de Tsadok. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel ; il fit entièrement comme avait fait Ozias son père. Les hauts-lieux seuls ne furent pas ôtés ; le peuple sacrifiait encore et faisait fumer l'encens sur les hauts-lieux. C'est lui qui construisit la porte supérieure de la maison de l'Eternel. Et le reste de l'histoire de Jothàm et tout ce qu'il fit, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois de Juda ? Dans ces jours-là, l'Eternel commença à envoyer contre Juda Retsin, roi de Syrie, et Pékach, fils de Rémalia. Et Jotham s'endormit avec ses pères, et il fut enterré avec ses pères dans la cité de David, son père ; et Achaz, son fils, régna à sa place. La dix-septième année de Pékach, fils de Rémalia, Achaz, fils de Jotham, roi de Juda, commença à régner. Achaz avait vingt ans quand il commença à régner, et il régna seize ans à Jérusalem. Et il ne fit pas ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, son Dieu, comme David, son père, et il marcha dans la voie des rois d'Israël ; et même il fit passer son fils par le feu, selon les abominations des nations que l'Eternel avait dépossédées de devant les fils d'Israël, et il sacrifia et fit fumer l'encens sur les hauts-lieux et sur les collines et sous tout arbre vert. Alors Retsin, roi de Syrie, et Pékach, fils de Rémalia, roi d'Israël, montèrent en guerre contre Jérusalem et assiégèrent Achaz et ne purent vaincre. En ce temps-là, Retsin, roi de Syrie, fit venir à la Syrie Elath ; il expulsa les Judéens d'Elath ; et les Syriens, étant entrés à Elath, y sont restés jusqu'à ce jour. Et Achaz envoya des ambassadeurs à Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie, pour lui dire : Je suis ton serviteur et ton fils ! Monte et sauve-moi de la main du roi de Syrie et de la main du roi d'Israël qui se sont élevés contre moi. Et Achaz prit l'argent et l'or qui se trouvaient dans la maison de l'Eternel et dans les trésors de la maison du roi, et l'envoya en présent au roi d'Assyrie. Et le roi d'Assyrie l'écouta, et le roi d'Assyrie monta contre Damas, et il s'en empara et il en déporta les habitants à Kir ; et quant à Retsin, il le fit mourir. Et le roi Achaz alla à la rencontre de Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie, à Damas ; et il vit l'autel qui était à Damas, et le roi Achaz envoya à Urie, le sacrificateur, le modèle et le dessin de l'autel dans tous ses détails. Et Urie, le sacrificateur, bâtit l'autel, exactement comme ce que le roi Achaz lui avait envoyé de Damas. Ainsi fit Urie, le sacrificateur, avant le retour du roi Achaz de Damas. Et le roi vint de Damas, et le roi vit l'autel, et le roi s'approcha de l'autel et y monta, et il fit brûler son holocauste et son offrande ; il répandit sa libation et versa le sang de ses sacrifices d'actions de grâces sur l'autel. Quant à l'autel d'airain qui était devant l'Eternel, il l'ôta de sa place qu'il occupait devant le temple, entre le nouvel autel et la maison de l'Eternel, et il le mit à côté de cet autel vers le nord. Et le roi Achaz donna ses ordres à Urie, le sacrificateur, en disant : Tu feras fumer sur le grand autel l'holocauste du matin et l'oblation du soir, l'holocauste du roi et son oblation, l'holocauste de tout le peuple du pays et leur oblation et leurs libations, et tu y verseras tout le sang des holocaustes et tout le sang des sacrifices ; quant à l'autel d'airain, je m'en occuperai. Et Urie, le sacrificateur, fit selon tout ce qu'avait ordonné le roi Achaz. Et le roi Achaz brisa les panneaux des socles et enleva les cuves qui étaient dessus, et il fit descendre la mer de dessus les bœufs d'airain qui étaient sous elle et il la mit sur un pavé de pierres. Et il changea dans la maison de l'Eternel le portique du sabbat qu'on avait construit dans la maison et l'avenue extérieure du roi, à cause du roi d'Assyrie. Et le reste de l'histoire d'Achaz, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? Et Achaz s'endormit avec ses pères et fut enterré avec ses pères dans la cité de David ; et Ezéchias, son fils, devint roi à sa place. La douzième année d'Achaz, roi de Juda, Osée, fils d'Ela, commença à régner sur Israël à Samarie, et il régna neuf ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, toutefois pas comme les rois d'Israël qui avaient été avant lui. Salmanasar, roi d'Assyrie, monta contre lui ; et Osée lui fut assujetti et il lui paya tribut. Et le roi d'Assyrie découvrit qu'Osée conspirait, car il avait envoyé des ambassadeurs à So, roi d'Egypte ; et il ne faisait pas parvenir de tribut au roi d'Assyrie comme chaque année. Et le roi d'Assyrie l'enferma dans une prison et l'enchaîna. Et le roi d'Assyrie envahit tout le pays, et monta contre Samarie, et l'assiégea pendant trois ans. La neuvième année d'Osée, le roi d'Assyrie prit Samarie et déporta Israël en Assyrie, et il les fit habiter à Chalach et sur le Chabor, [sur le] fleuve de Gozan et dans les villes de la Médie. Et comme les fils d'Israël avaient péché contre l'Eternel, leur Dieu, celui qui les avait fait monter du pays d'Egypte, de dessous la main de Pharaon, roi d'Egypte, et qu'ils avaient craint d'autres dieux, ils avaient marché dans les coutumes des nations que l'Eternel avait dépossédées devant les fils d'Israël et dans celles que les rois d'Israël avaient introduites ; et les fils d'Israël avaient déshonoré l'Eternel, leur Dieu, par des choses qui n'étaient pas bien, et ils s'étaient bâti des hauts-lieux dans toutes leurs villes, depuis les [simples] tours de garde jusqu'aux villes fortes, et ils s'étaient érigé des statues et des aschères sur toute colline élevée et sous tout arbre vert ; et ils avaient fait fumer l'encens là, sur tous les hauts-lieux, comme les nations que l'Eternel avait ôtées devant eux ; et ils avaient fait des choses mauvaises de manière à contrister l'Eternel ; et ils avaient servi les idoles, quand l'Eternel leur avait dit : Vous ne ferez pas cela ; et l'Eternel avait averti Israël et Juda par l'organe de tous ses prophètes, de tout voyant, disant : Revenez de vos mauvaises voies et gardez mes ordonnances, mes statuts, selon toute la loi que j'ai donnée à vos pères et que je vous ai adressée par le moyen de mes serviteurs, les prophètes ; et ils n'ont pas écouté et ils ont raidi leur cou comme avaient fait leurs pères, qui n'avaient pas été fidèles à l'Eternel, leur Dieu ; et ils méprisèrent ses statuts et son alliance, qu'il avait faite avec leurs pères, et ses avertissements par lesquels il les avait avertis ; et ils allèrent après la vanité et devinrent vanité, marchant à la suite des nations qui les entouraient et que l'Eternel leur avait ordonné de ne pas imiter ; et ils abandonnèrent toutes les ordonnances de l'Eternel, leur Dieu, et ils se firent deux veaux de fonte, et ils firent des aschères et se prosternèrent devant toute l'armée des cieux et servirent Baal ; et ils firent passer leurs fils et leurs filles par le feu, et ils pratiquèrent la divination et firent des incantations, et ils se vendirent pour faire ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel et pour le contrister, l'Eternel se mit fort en colère contre Israël ; il les éloigna de devant lui ; il n'en resta rien, sauf la tribu de Juda seule. Juda non plus ne garda pas les commandements de l'Eternel, son Dieu ; ils marchèrent dans les coutumes d'Israël qu'il s'était établies. Et l'Eternel rejeta toute la race d'Israël, il les humilia et les livra aux mains des pillards, jusqu'à ce qu'il les bannit de devant lui. Car il avait séparé la maison d'Israël de la maison de David, et ils avaient fait roi Jéroboam, fils de Nébat ; et Jéroboam détourna Israël de suivre l'Eternel et il leur fit commettre un grand péché. Et les fils d'Israël marchèrent dans tous les péchés qu'avait commis Jéroboam, et ne s'en détournèrent pas, jusqu'à ce que l'Eternel fit disparaître Israël de devant lui, selon ce qu'il avait dit par la bouche de tous ses serviteurs, les prophètes ; et il déporta Israël de son pays en Assyrie, jusqu'à ce jour. Et le roi d'Assyrie fit venir des gens de Babylone, de Cutha, de Avva, de Hamath, de Sépharvaïm, et les fit habiter dans les villes de la Samarie, à la place des fils d'Israël, et ils prirent possession de la Samarie et habitèrent dans ses villes. Et au commencement, après qu'ils y furent établis, ils ne craignaient pas l'Eternel ; et l'Eternel envoya contre eux des lions qui les tuaient. Et on parla au roi d'Assyrie en ces termes : Les nations que tu as déportées et que tu as fait habiter dans les villes de la Samarie, ne connaissent pas la loi du dieu du pays, et il a envoyé chez eux des lions, qui les font mourir, parce qu'ils ne connaissent pas la loi du dieu du pays. Et le roi d'Assyrie donna cet ordre en disant : Renvoyez-y un des prêtres que vous avez déportés de là, et qu'il aille et qu'il y habite et qu'il leur enseigne la loi du dieu du pays. Et un des prêtres qu'ils avaient déportés de la Samarie, vint et habita à Béthel, et il leur enseigna comment ils devaient craindre l'Eternel. Et chaque nation fit son dieu, et elles les placèrent dans les maisons des hauts-lieux que les Samaritains avaient faites, chaque nation dans les villes où elles habitaient. Les gens de Babylone firent Succoth-Benoth, les hommes de Cuth firent Nergal, les hommes de Hamath firent Asima. Les Avviens firent Nibchaz et Tharthak, et les Sépharvaïtes offrirent en les brûlant leurs fils à Adrammélec et Anammélec, dieux de Sépharvaïm. Ils craignirent l'Eternel et se firent des prêtres des hauts-lieux tirés du peuple entier, qui leur faisaient [le service] dans les temples des hauts-lieux. Ils craignaient l'Eternel et ils servaient leurs dieux suivant le rite des nations d'où ils avaient été déportés. Jusqu'à ce jour ils suivent leurs premières coutumes, ne craignant pas l'Eternel et ne se conformant pas à leurs règles et coutumes, ni à la loi et aux ordonnances que l'Eternel avait prescrites aux fils de Jacob, auquel il avait donné le nom d'Israël. L'Eternel avait traité avec eux une alliance et il leur avait donné cet ordre, disant : Vous ne craindrez pas d'autres dieux, vous ne ne vous prosternerez pas devant eux, vous ne les servirez pas et vous ne leur sacrifierez pas. Mais l'Eternel, qui vous a fait monter du pays d'Egypte avec une grande force et à bras étendu, c'est lui que vous craindrez, devant lui que vous vous prosternerez, à lui que vous sacrifierez. Les règles, les coutumes, la loi et les ordonnances qu'il vous a prescrites, vous aurez soin de les accomplir tous les jours et vous ne craindrez pas d'autres dieux. L'alliance que j'ai traitée avec vous, vous ne l'oublierez pas et vous ne craindrez pas d'autres dieux. Mais c'est l'Eternel votre Dieu que vous craindrez, et c'est lui qui vous délivrera de la main de tous vos ennemis. Et ils n'ont pas obéi, mais ils ont suivi leurs premières coutumes. Ces nations ont craint l'Eternel et ont servi leurs idoles, et leurs enfants et les enfants de leurs enfants ont fait comme avaient fait leurs pères, jusqu'à ce jour. Et la troisième année d'Osée, fils d'Ela, roi d'Israël, Ezéchias, fils d'Achaz, roi de Juda, commença à régner. Il avait vingt-cinq ans quand il commença à régner, et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Abi, fille de Zacharie. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel entièrement comme avait fait David, son père. Il fit disparaître les hauts-lieux, il abattit les statues, brisa les aschères et mit en pièces le serpent d'airain que Moïse avait fait, car jusqu'à ces jours-là les fils d'Israël lui faisaient des encensements, et on l'appelait Néhusthan. Il mit sa confiance en l'Eternel, le Dieu d'Israël ; et parmi tous les rois de Juda qui furent après lui et qui avaient été avant lui, il n'y en a point eu comme lui. Il s'attacha à l'Eternel et ne se détourna point de lui et garda les ordonnances que l'Eternel avait prescrites à Moïse. Et l'Eternel fut avec lui, il réussit dans tout ce qu'il entreprit. Il se révolta contre le roi d'Assyrie et ne fut plus son vassal. Il frappa les Philistins jusqu'à Gaza et son territoire, depuis les [simples] tours de garde jusqu'aux villes fortes. Et la quatrième année du règne d'Ezéchias, la septième année d'Osée, fils d'Ela, roi d'Israël, Salmanasar, roi d'Assyrie, monta contre Samarie et l'assiégea. Et ils la prirent au bout de trois ans ; la sixième année d'Ezéchias, qui était la neuvième année d'Osée, roi d'Israël, Samarie fut prise. Et le roi d'Assyrie déporta Israël en Assyrie, et il les établit à Chalach et sur le Chabor, [sur le] fleuve de Gozan et dans les villes de la Médie, parce qu'ils n'avaient point écouté la voix de l'Eternel, leur Dieu, et qu'ils avaient transgressé son alliance, tout ce qu'avait ordonné Moïse, serviteur de l'Eternel ; ils ne l'avaient ni écouté ni pratiqué. Et la quatorzième année du règne d'Ezéchias, Sanchérib, roi d'Assyrie, monta contre toutes les villes fortifiées de Juda et les prit. Et Ezéchias, roi de Juda, envoya dire au roi d'Assyrie, à Lakis : J'ai péché ! Retire-toi de moi ! Ce que tu m'imposeras, je le supporterai. Et le roi d'Assyrie imposa à Ezéchias, roi de Juda, trois cents talents d'argent et trente talents d'or. Et Ezéchias donna tout l'argent qui se trouvait dans la maison de l'Eternel et dans les trésors de la maison du roi. Dans ce temps Ezéchias enleva les portes du temple de l'Eternel et les jambages qu'Ezéchias, roi de Juda, avait plaqués, et il les donna au roi d'Assyrie. Et le roi d'Assyrie envoya Tharthan, Rabsaris et Rabsaké, de Lakis vers le roi Ezéchias, avec de grandes forces, à Jérusalem ; et ils montèrent et arrivèrent à Jérusalem. Et ils montèrent et arrivèrent et se tinrent près de l'aqueduc de l'étang supérieur qui est sur le chemin du champ des blanchisseurs. Et ils crièrent au roi ; et Eliakim, fils de Hilkija, préfet du palais, Sebna, le secrétaire, et Joah, fils d'Asaph, l'historiographe, se rendirent auprès de lui. Et Rabsaké leur dit : Dites, je vous prie, à Ezéchias : Ainsi a dit le grand roi, le roi d'Assyrie : D'où te vient tant d'assurance ? Tu as prononcé de vaines paroles, il faut conseil et vaillance pour faire la guerre. Maintenant, sur qui t'appuies-tu donc pour t'être révolté contre moi ? Maintenant, voici, tu t'es trouvé un sujet de confiance dans l'appui de l'Egypte, de ce roseau cassé qui entre dans la main de celui qui s'appuie dessus, et la lui perce ; tel est Pharaon, roi d'Egypte, pour tous ceux qui se confient en lui. Que si vous me dites : C'est en l'Eternel, notre Dieu, que nous nous confions, n'est-ce pas lui dont Ezéchias a aboli les hauts-lieux et les autels en disant à Juda et à Jérusalem : C'est devant cet autel-ci que vous vous prosternerez, à Jérusalem ? Fais donc maintenant une gageure avec mon maître, le roi d'Assyrie : je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux, toi, fournir autant d'hommes pour les monter ! Comment ferais-tu tourner le dos à un seul capitaine d'entre les moindres serviteurs de mon maître ? Tu te confies dans l'Egypte à cause de ses chars et de ses chevaux. Maintenant, n'est-ce pas du gré de l'Eternel que je suis monté contre ce lieu pour le détruire ? L'Eternel m'a dit : Monte contre ce pays et détruis-le ! Et Eliakim, fils de Hilkija, Sebna et Joah dirent à Rabsaké : Parle, je te prie, à tes serviteurs en syriaque ; car nous le comprenons ; et ne nous parle pas en langue judaïque, aux oreilles du peuple qui est là sur la muraille. Et Rabsaké leur dit : Est-ce à ton maître et à toi que mon maître m'a envoyé porter ce message ? N'est-ce pas à ces hommes qui sont assis sur la muraille et qui bientôt en seront à manger leurs excréments et à boire leur urine avec vous ? Et Rabsaké se tint debout et cria d'une voix forte, en langue judaïque, et parla et dit : Ecoutez le message du grand roi, du roi d'Assyrie. Ainsi a dit le roi : Ne vous laissez pas abuser par Ezéchias ; car il ne pourra vous délivrer de ma main. Et qu'Ezéchias ne vous engage point à vous confier en l'Eternel, en vous disant : L'Eternel certainement nous délivrera, et cette ville ne sera pas livrée aux mains du roi d'Assyrie ! N'écoutez point Ezéchias, car ainsi a dit le roi d'Assyrie : Faites la paix avec moi et venez vous rendre à moi, et chacun de vous mangera de sa vigne et de son figuier et boira l'eau de sa citerne, jusqu'à ce que je vienne et que je vous emmène dans un pays comme le vôtre, un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes, un pays d'oliviers à huile et de miel ; et vous vivrez et ne mourrez pas. N'écoutez point Ezéchias, car il vous abuse, disant : L'Eternel nous délivrera ! Les dieux des nations ont-ils délivré chacun leur pays de la main du roi d'Assyrie ? Où sont les dieux de Hamath et d'Arpad ? où les dieux de Sépharvaïm, d'Héna et d'Ivva ? Et Samarie a-t-elle donc été délivrée de ma main ? Quels sont, parmi tous les dieux des pays, ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour que l'Eternel délivre Jérusalem de ma main ? Et le peuple garda le silence et ne lui répondit mot, car le roi avait donné cet ordre : Vous ne lui répondrez pas. Et Eliakim, fils de Hilkija, préfet du palais, Sebna, le secrétaire, et Joah, fils d'Asaph, l'historiographe, revinrent auprès d'Ezéchias, les vêtements déchirés, et lui rapportèrent les paroles de Rabsaké. Lorsque le roi Ezéchias eut entendu cela, il déchira ses vêtements, se couvrit d'un sac et se rendit à la maison de l'Eternel. Et il envoya Eliakim, préfet du palais, Sebna, le secrétaire, et les Anciens des prêtres, couverts de sacs, vers Esaïe le prophète, fils d'Amots. Et ils lui dirent : Ainsi a dit Ezéchias : Ce jour est un jour d'angoisse, de châtiment et d'opprobre ; car l'enfant est prêt à sortir du sein, mais la force manque pour enfanter. Peut-être l'Eternel ton Dieu entendra-t-il toutes les paroles de Rabsaké, que le roi d'Assyrie, son maître, a envoyé pour outrager le Dieu vivant, et l'Eternel, ton Dieu, punira-t-il les paroles qu'il a entendues, et tu offriras une prière pour le reste du peuple qui subsiste encore. Les serviteurs du roi Ezéchias vinrent donc vers Esaïe. Et Esaïe leur dit : Vous direz ceci à votre maître : Ainsi a dit l'Eternel : Ne t'effraie point des paroles que tu as entendues et par lesquelles les valets du roi d'Assyrie m'ont blasphémé. Voici, je vais mettre en lui un esprit, de sorte qu'en recevant une certaine nouvelle, il retournera dans son pays ; et je le ferai tomber par l'épée dans son pays. Et Rabsaké s'en retourna et trouva le roi d'Assyrie assiégeant Libna ; car il avait appris qu'il était parti de Lakis. Or [Sanchérib] reçut la nouvelle que, voici, Tirhaka, roi d'Ethiopie, s'était mis en campagne pour l'attaquer. Et il envoya de nouveau des messagers à Ezéchias, disant : Vous parlerez ainsi à Ezéchias, roi de Juda, et lui direz : Ne te laisse pas abuser par ton Dieu, dans lequel tu te confies, disant : Jérusalem ne sera point livrée aux mains du roi d'Assyrie. Voici, tu as entendu ce que les rois d'Assyrie ont fait à tous les pays, comment ils les ont exterminés ; et toi, tu serais délivré ! Les ont-ils délivrées, les dieux des nations que mes pères ont détruites : Gozan, Haran, Retseph, et les fils d'Eden, qui sont à Thélassar ? Où sont le roi de Hamath, le roi d'Arpad et le roi de la ville de Sépharvaïm, d'Héna et d'Ivva ? Et Ezéchias prit la lettre de la main des envoyés et la lut ; puis il monta à la maison de l'Eternel. Et Ezéchias la déploya devant l'Eternel. Et Ezéchias adressa cette prière à l'Eternel : Eternel, Dieu d'Israël, qui trônes sur les chérubins ! Toi seul est le Dieu de tous les royaumes de la terre ; c'est toi qui as fait les cieux et la terre. Incline l'oreille, ô Eternel, et entends ; ouvre les yeux, ô Eternel, et vois ; et entends les paroles de Sanchérib, qu'il a envoyées pour outrager le Dieu vivant. Il est vrai, ô Eternel, que les rois d'Assyrie ont exterminé les nations et leurs pays, et qu'ils ont jeté au feu leurs dieux, car ce n'étaient point des dieux, mais des ouvrages de main d'homme, du bois, de la pierre, et ils les ont détruits. Et maintenant, Eternel notre Dieu, sauve-nous, je te prie, de la main de Sanchérib, et que tous les royaumes de la terre sachent que toi, Eternel ! tu es Dieu, toi seul. Et Esaïe, fils d'Amots, envoya dire à Ezéchias : Ainsi a dit l'Eternel, le Dieu d'Israël : J'ai entendu la prière que tu m'as faite au sujet de Sanchérib, roi d'Assyrie. Voici la parole que l'Eternel a prononcée sur lui : La vierge, fille de Sion, te méprise, elle se moque de toi ; la fille de Jérusalem hoche la tête derrière toi ! Qui as-tu outragé et blasphémé ? contre qui as-tu élevé la voix et porté les yeux en haut ? Contre le Saint d'Israël. Par tes messagers tu as outragé le Seigneur, et tu as dit : Avec la multitude de mes chars, moi, j'ai gravi le sommet des montagnes, [j'ai pénétré dans] les profondeurs du Liban ; je couperai ses plus hauts cèdres et ses plus beaux cyprès ; je parviendrai jusqu'à son dernier gîte, à sa forêt la plus belle ! Je creuse, et les eaux étrangères jaillissent pour moi ; je dessèche, avec la plante de mes pieds, tous les fleuves d'Egypte ! N'as-tu pas appris comment j'ai préparé toutes ces choses et les ai formées dès longtemps, dès les jours d'autrefois ? Maintenant je les fais arriver, ensorte que tu réduises les villes fortifiées en monceaux de ruines. Et leurs habitants, les mains tremblantes, ont été épouvantés et confus ; ils sont devenus semblables au gazon des champs, à la verdure des prés, à l'herbe des toits, à un blé encore sans tige. Mais je connais quand tu t'assieds et quand tu sors et quand tu entres, et comment tu es en fureur contre moi. Parce que ta fureur et ton arrogance sont montées à mes oreilles, je mettrai mon anneau dans ta narine et mon mors dans ta bouche, et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu ! Et ceci te servira de signe : On mange cette année le fruit du grain tombé, et la seconde année ce qui a crû de soi-même ; mais la troisième année vous sèmerez et vous moissonnerez ; vous cultiverez vos vignes et vous en mangerez le fruit. Et le reste de la maison de Juda, qui sera réchappé, poussera de nouveau des racines en bas et du fruit en haut. Car de Jérusalem il sortira un reste, et des réchappés de la montagne de Sion. Le zèle de l'Eternel fera cela ! C'est pourquoi, ainsi a dit l'Eternel, au sujet du roi d'Assyrie : Il n'entrera point dans cette ville ; il n'y lancera pas de flèche ; il ne tournera pas contre elle de bouclier ; et il n'élèvera pas de terrasse contre elle. Il s'en retournera par le chemin par lequel il est venu, et il n'entrera point dans cette ville, a dit l'Eternel. Je protège cette ville pour la sauver, à cause de moi et à cause de David, mon serviteur. Et il arriva cette nuit-là que l'ange de l'Eternel sortit et frappa, dans le camp des Assyriens, cent quatre-vingt-cinq mille hommes ; et quand on se leva le matin, voilà, c'étaient tous des corps morts. Et Sanchérib, roi d'Assyrie, leva son camp et partit et s'en retourna et demeura à Ninive. Et il arriva, comme il était prosterné dans la maison de Nisroc, son Dieu, qu'Adrammélec et Sareetser le tuèrent avec l'épée ; et ils s'enfuirent au pays d'Ararat ; et Asarhaddon, son fils, devint roi à sa place. En ces jours-là, Ezéchias fut malade à la mort ; et le prophète Esaïe, fils d'Amots, vint vers lui et lui dit : Ainsi a dit l'Eternel : Donne tes ordres à ta maison ; car tu vas mourir, et tu ne te relèveras pas. Et il tourna sa face contre la muraille et fit sa prière à l'Eternel, et dit : Ah ! Eternel, souviens-toi, je te prie, que j'ai marché devant toi avec fidélité et d'un cœur intègre, et que j'ai fait ce qui était bien devant tes yeux ! Et Ezéchias pleura beaucoup. Et Esaïe n'était pas arrivé au milieu de la ville, que la parole de l'Eternel lui fut adressée en ces mots : Retourne et dis à Ezéchias, prince de mon peuple : Ainsi a dit l'Eternel, le Dieu de David, ton père : J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes ; voici, je te guérirai ; le troisième jour tu monteras à la maison de l'Eternel. Et j'ajoute à tes jours quinze années, et je te délivrerai de la main du roi d'Assyrie, toi et cette ville, et je protégerai cette ville à cause de moi et à cause de David, mon serviteur. Et Esaîe dit : Prenez un gâteau de figues. Et ils en prirent un et le mirent sur la tumeur, et il se rétablit. Et Ezéchias dit à Esaïe : Quel est le signe que l'Eternel me guérira et que je monterai le troisième jour à la maison de l'Eternel ? Et Esaïe dit : Voici le signe que l'Eternel te donne que l'Eternel accomplira cette parole qu'il a prononcée : L'ombre avancera-t-elle de dix degrés, ou reculera-t-elle de dix degrés ? Et Ezéchias dit : Il est facile à l'ombre de s'étendre de dix degrés, mais non pas que l'ombre retourne de dix degrés en arrière. Et Esaïe le prophète cria à l'Eternel, et [l'Eternel] fit retourner l'ombre de dix degrés en arrière par les degrés qu'elle avait descendus sur les degrés d'Achaz. En ce temps-là, Bérodac-Baladan, fils de Baladan, roi de Babylone, envoya une lettre et un présent à Ezéchias, car il avait appris qu'Ezéchias avait été malade. Et Ezéchias écouta [ces envoyés] et leur fit voir tout son garde-meuble, l'or et l'argent, les parfums et l'huile fine, et tout son arsenal et tout ce qui se trouvait dans ses trésors ; il n'y eut rien qu'Ezéchias ne leur fit voir dans son palais et dans tout son royaume. Et Esaïe, le prophète, vint auprès du roi Ezéchias et lui dit : Qu'ont dit ces hommes, et d'où sont-ils venus vers toi ? Et Ezéchias dit : Ils sont venus d'un pays éloigné, de Babylone. Et il dit : Qu'ont-ils vu dans ta maison ? Et Ezéchias dit : Ils ont vu tout ce qui est dans ma maison ; il n'y a rien dans mes trésors que je ne leur aie montré. Et Esaïe dit à Ezéchias : Ecoute la parole de l'Eternel. Voici, des jours viennent où tout ce qui est dans ta maison, et tout ce que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour, sera emporté à Babylone ; il n'en restera rien, dit l'Eternel ; et parmi tes fils qui sortiront de toi, que tu engendreras, on en prendra pour en faire des eunuques dans le palais du roi de Babylone. Et Ezéchias dit à Esaïe : La parole de l'Eternel que tu as prononcée est bonne. Et il dit : Oui ! car il y aura paix et sûreté pendant ma vie. Le reste de l'histoire d'Ezéchias, toute sa vaillance, et comment il a fait l'étang et l'aqueduc et amené l'eau dans la ville, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois de Juda ? Et Ezéchias s'endormit avec ses pères ; et Manassé, son fils, régna à sa place. Manassé avait douze ans quand il commença à régner, et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Hephtsiba. Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel, selon les abominations des nations qu'avait dépossédées l'Eternel de devant les fils d'Israël. Et il rebâtit les hauts-lieux qu'avait détruits Ezéchias, son père ; il éleva des autels à Baal, il fit une aschère, comme avait fait Achab, roi d'Israël, et il se prosterna devant toute l'armée des deux, et il les servit. Il bâtit des autels dans la maison de l'Eternel dont l'Eternel avait dit : Dans Jérusalem je placerai mon nom. Et il bâtit des autels à toute l'armée des cieux dans les deux parvis de la maison de l'Eternel. Et il fit passer son fils par le feu, et il fit de la magie et des enchantements et il établit des nécromanciens et des devins, faisant à outrance ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel de manière à l'irriter. I1 plaça l'idole d'Astarté qu'il avait faite dans la maison dont l'Eternel avait dit à David et à Salomon, son fils : Dans cette maison et dans Jérusalem, que j'ai choisie entre toutes les tribus d'Israël, je placerai mon nom à toujours ; et je ne ferai plus errer le pied d'Israël hors de la terre que j'ai donnée à leurs pères, si toutefois ils prennent garde à faire selon tout ce que je leur ai ordonné et selon toute la loi que leur a ordonnée mon serviteur Moïse. Mais ils n'écoutèrent pas, et Manassé les égara pour faire le mal plus que les nations que l'Eternel avait détruites de devant les fils d'Israël. Et l'Eternel parla par ses serviteurs les prophètes en disant : Parce que Manassé, roi de Juda, a commis ces abominations et fait le mal plus que tout ce qu'avaient fait les Amorrhéens qui étaient avant lui, et qu'il a fait pécher même Juda par ses idoles infâmes, à cause de cela, ainsi a dit l'Eternel, le Dieu d'Israël : Voici, je fais venir sur Jérusalem et Juda un mal tel que quiconque l'entendra... les deux oreilles lui tinteront. J'étendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d'Achab, et j'écurerai Jérusalem comme on écure les plats ; on les écure et on les tourne sens dessus dessous. Et j'abandonnerai le reste de mon héritage, et je les livrerai aux mains de leurs ennemis ; ils seront le butin et la proie de tous leurs ennemis, parce qu'ils ont fait ce qui est mauvais à mes yeux et qu'ils m'ont irrité depuis le jour où leurs pères sont sortis d'Egypte jusqu'à ce jour. Et Manassé répandit aussi le sang innocent en abondance, au point d'en remplir Jérusalem depuis une porte jusqu'à l'autre, outre son péché par lequel il fit pécher Juda, pour faire ce qui est mal aux yeux de l'Eternel. Et le reste de l'histoire de Manassé et tout ce qu'il fit, et les péchés qu'il a commis, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois de Juda ? Et Manassé s'endormit avec ses pères, et il fut enseveli dans le jardin de sa maison, dans le jardin d'Uzza. Et Amon, son fils, régna à sa place. Amon avait vingt-deux ans quand il commença à régner, et il régna deux ans à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Mésullémeth, fille de Charouts, de Jotba. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel comme avait fait Manassé, son père. Il marcha entièrement dans la voie ou avait marché son père, il servit les idoles infâmes qu'avait servies son père et se prosterna devant elles. Et il abandonna l'Eternel, le Dieu de ses pères, et il ne marcha pas dans la voie de l'Eternel. Et les serviteurs d'Amon conspirèrent contre lui et ils firent mourir le roi dans sa maison. Et le peuple du pays frappa tous ceux qui avaient conspiré contre le roi Amon, et le peuple du pays fit roi Josias, son fils, à sa place. Le reste de l'histoire d'Amon, ce qu'il fit, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois de Juda ? On l'enterra dans son sépulcre, dans le jardin d'Uzza ; et Josias, son fils, régna à sa place. Josias avait huit ans quand il commença à régner, et il régna trente et un ans à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Jédida, fille d'Adaïa, de Botskath. Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel et marcha entièrement dans la voie de David, son père, et ne s'en détourna ni à droite, ni à gauche. Et la dix-huitième année du roi Josias, le roi envoya Saphan, le secrétaire, fils d'Atsalia, fils de Meschullam, à la maison de l'Eternel, en lui disant : Monte vers Hilkija, le grand sacrificateur, et qu'il relève l'argent qui a été apporté à la maison de l'Eternel et que les gardiens du seuil ont recueilli du peuple. Et qu'on le remette en mains de ceux qui ont la charge de l'ouvrage, qui sont préposés à la maison de l'Eternel, et qu'ils le donnent à ceux qui font l'ouvrage dans la maison de l'Eternel pour réparer le dommage de la maison, aux charpentiers, aux constructeurs, aux maçons, afin d'acheter des bois et des pierres de taille pour réparer la maison. Toutefois il ne leur sera pas demandé compte de l'argent remis entre leurs mains, car ils travaillent avec fidélité. Et Hilkija, le grand sacrificateur, dit à Saphan, le secrétaire : J'ai trouvé le livre de la loi dans la maison de l'Eternel. Et Hilkija donna le livre à Saphan, et celui-ci le lut. Et Saphan, le secrétaire, vint vers le roi et fit rapport au roi, disant : Tes serviteurs ont versé l'argent qui se trouvait dans la Maison et l'ont remis en mains de ceux qui ont la charge de l'ouvrage, qui sont préposés à la maison de l'Eternel. Et Saphan, le secrétaire, dit encore au roi : Hilkija, le sacrificateur, m'a donné un livre. Et Saphan le lut devant le roi. Et lorsque le roi eut entendu les paroles du livre de la loi, il déchira ses vêtements. Et le roi donna cet ordre à Hilkija, le sacrificateur, à Achikam, fils de Saphan, à Acbor, fils de Michée, à Saphan, le secrétaire, et à Asaïa, serviteur du roi, disant : Allez, consultez l'Eternel pour moi, pour le peuple et pour tout Juda au sujet de ce livre qui a été trouvé, car grande est la colère de L'Eternel qui s'est enflammée contre nous parce que nos pères n'ont pas écouté les paroles de ce livre, pour faire selon tout ce qui y est écrit contre nous. Et Hilkija, le sacrificateur, et Achikam et Acbor, Saphan et Asaïa allèrent vers Hulda, la prophétesse, femme de Sallum, fils de Thikva, fils de Charehas, gardien des vêtements ; et elle demeurait à Jérusalem dans le nouveau quartier, et ils lui parlèrent. Et elle leur dit : Ainsi a dit l'Eternel, le Dieu d'Israël : Dites à l'homme qui vous a envoyés vers moi : Ainsi a dit l'Eternel : Je vais faire venir le malheur sur ce lieu et sur ses habitants, toutes les paroles du livre qu'a lues le roi de Juda. En retour de ce qu'ils m'ont abandonné et de ce qu'ils ont fait des encensements à d'autres dieux pour m'irriter par toute l'œuvre de leurs mains, ma colère s'est allumée contre ce lieu, et elle ne s'éteindra pas... Et au roi de Juda qui vous a envoyés pour consulter l'Eternel, voici ce que vous lui direz : Ainsi a dit l'Eternel, le Dieu d'Israël, touchant les paroles que tu as entendues : Parce que ton cœur s'est attendri et que tu t'es humilié devant l'Eternel quand tu as entendu ce que j'ai dit contre ce lieu et contre ses habitants : qu'ils seraient détruits et maudits ; et parce que tu as déchiré tes vêtements et que tu as pleuré devant moi..., moi aussi j'ai entendu, déclare l'Eternel. C'est pourquoi je vais te recueillir vers tes pères ; tu seras recueilli en paix dans ton sépulcre, et tes yeux ne verront pas tout le mal que je ferai venir sur ce lieu. Et ils rapportèrent cela au roi. Et le roi donna l'ordre de réunir auprès de lui tous les Anciens de Juda et de Jérusalem ; et le roi monta à la maison de l'Eternel, et tous les hommes de Juda et tous les habitants de Jérusalem avec lui, et les sacrificateurs et les prophètes et tout le peuple, depuis le plus petit jusqu'au plus grand ; et il leur lut toutes les paroles du livre de l'alliance qui avait été trouvé dans la maison de l'Eternel. Et le roi se tint sur l'estrade, et prit l'engagement devant l'Eternel de suivre l'Eternel et de garder ses ordonnances, ses témoignages et ses statuts, de tout son cœur et de toute son âme, afin d'accomplir les paroles de cette alliance, écrites dans ce livre. Et tout le peuple adhéra à cet engagement. Et le roi ordonna à Hilkija, le grand sacrificateur, aux sacrificateurs de second rang et aux gardiens du seuil de sortir du temple de l'Eternel tous les ustensiles qui avaient été faits pour Baal, pour Astarté et pour toute l'armée des cieux, et il les brûla hors de Jérusalem dans les champs du Cédron, et il en emporta la poussière à Béthel. Il destitua les faux prêtres que les rois de Juda avaient établis pour faire fumer l'encens sur les hauts-lieux dans les villes de Juda et autour de Jérusalem, ainsi que ceux qui offraient les parfums à Baal, au soleil, à la lune, aux signes du zodiaque et à toute l'armée des cieux. Il fit sortir l'idole d'Astarté de la maison de l'Eternel [et la fit transporter] hors de Jérusalem, dans la vallée du Cédron, la réduisit en poussière et jeta sa poussière sur la fosse du commun peuple. Il détruisit les maisons des prostitués qui étaient dans la maison de l'Eternel, où les femmes tissaient des tentes pour Astarté. Il fit venir des villes de Juda tous les prêtres, il profana les hauts-lieux où les prêtres faisaient fumer l'encens, depuis Guéba jusqu'à Béerséba ; il détruisit les hauts-lieux des portes, qui étaient à l'entrée de la porte de Josué, commandant de la ville, [et] à gauche en entrant par la porte de la ville. Cependant les sacrificateurs des hauts-lieux ne montèrent plus à l'autel de l'Eternel à Jérusalem, mais ils mangèrent les pains sans levain au milieu de leurs frères. Et il souilla Thopheth qui était dans la vallée des fils de Hinnom, afin que personne ne fit passer son fils ou sa fille par le feu en l'honneur de Moloch. Et il interdit d'amener à la maison de l'Eternel, au logis de l'eunuque Néthan-Mélec, dans l'arrière-cour, les chevaux que les rois de Juda avaient consacrés au soleil, et il fit brûler les chars du soleil. Et il mit en pièces les autels qui étaient sur le toit de la chambre haute d'Achaz et qu'avaient faits les rois de Juda ; et les autels qu'avait faits Manassé dans les deux parvis de la maison de l'Eternel, le roi les détruisit et les précipita de là et en jeta la poussière dans le torrent du Cédron. Et il souilla les hauts-lieux qui étaient en face de Jérusalem, à droite de la montagne de Perdition, qu'avait dressés Salomon, roi d'Israël, à Astarté, l'abomination des Sidoniens, à Camos, l'abomination de Moab, à Milcom, l'exécration des fils d'Ammon. Il brisa aussi les statues, abattit les aschères et remplit la place d'ossements humains. Même l'autel qui était à Béthel, le haut-lieu qu'avait fait Jéroboam, fils de Nébat, qui avait fait pécher Israël, même cet autel et le haut-lieu, il [les] détruisit ; il brûla le haut-lieu, il le réduisit en poussière et brûla l'aschère. Et Josias s'étant retourné vit les sépulcres qui se trouvaient là dans la montagne, et il fit retirer les ossements de ces sépulcres, et il [les] brûla sur l'autel, et le profana, selon la parole de l'Eternel, prononcée par l'homme de Dieu qui avait annoncé ces choses. Et il dit : Quel est ce monument que je vois ? Et les gens de la ville lui dirent : C'est le sépulcre de l'homme de Dieu qui est venu de Juda et qui a annoncé ces choses que tu as faites contre l'autel de Béthel. Et il dit : Laissez-le en repos ! que personne ne remue ses ossements. Et ils respectèrent les ossements, ainsi que les ossements du prophète qui était venu de Samarie. Josias ôta aussi toutes les maisons des hauts-lieux qui étaient dans les villes de Samarie et qu'avaient faites les rois d'Israël de manière à irriter [l'Eternel]. Il les traita entièrement comme il avait traité Béthel. Il les égorgea sur les autels tous les prêtres des hauts-lieux qui étaient là, et brûla dessus des ossements humains, et il retourna à Jérusalem. Et le roi donna des ordres à tout le peuple en disant : Célébrez une Pâque à l'Eternel votre Dieu, selon ce qui est écrit dans ce livre de l'alliance. Car jamais on n'avait fait de Pâque pareille depuis les jours des Juges, qui jugèrent Israël, et pendant tous les jours des rois d'Israël et des rois de Juda. Mais en la dix-huitième année du roi Josias, cette Pâque-là fut célébrée à l'Eternel, à Jérusalem. Et les nécromanciens, les devins, les théraphim et les idoles, toutes les abominations qui se voyaient dans le pays de Juda et à Jérusalem, Josias les extermina aussi, afin d'accomplir les paroles de la loi écrites dans le livre que Hilkija le sacrificateur avait trouvé dans la maison de l'Eternel. Et avant lui il n'y a pas eu de roi qui, comme lui, soit revenu à l'Eternel de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force, selon la loi de Moïse, et après lui il ne s'en est pas élevé comme lui. Néanmoins l'Eternel ne revint pas de l'ardeur de sa grande colère, parce que sa colère s'était enflammée contre Juda, à cause de toutes les choses par lesquelles Manassé l'avait contristé. Et l'Eternel dit : J'ôterai aussi Juda de devant ma face, comme j'ai ôté Israël, et je rejetterai cette ville que j'avais choisie, Jérusalem, et la maison dont j'avais dit : Mon nom y sera. Et le reste de l'histoire de Josias et tout ce qu'il fit, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois de Juda ? De son temps Pharaon Néco, roi d'Egypte, monta contre le roi d'Assyrie vers le fleuve de l'Euphrate, et le roi Josias marcha à sa rencontre, et [Pharaon Néco] le tua à Méguiddo, aussitôt qu'il le vit. Et ses serviteurs l'emmenèrent mort de Méguiddo et le transportèrent à Jérusalem. Ils l'enterrèrent dans son sépulcre ; et le peuple du pays prit Joachaz, fils de Josias ; ils l'oignirent et l'établirent roi à la place de son père. Joachaz avait vingt-trois ans quand il commença à régner, et il régna trois mois à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Hamoutal, fille de Jérémie, de Libna. Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel tout comme avaient fait ses pères. Et Pharaon Néco l'enchaîna à Ribla, dans le pays de Hamath, quand il fut devenu roi à Jérusalem, et il imposa au pays une contribution de cent talents d'argent et d'un talent d'or. Et Pharaon Néco établit roi Eliakim, fils de Josias, à la place de Josias, son père, et il changea son nom en Jéhojakim ; et il prit Joachaz, qui vint en Egypte et mourut là. Et Jéhojakim donna l'argent et l'or à Pharaon, mais il taxa le pays pour donner l'argent selon l'ordre de Pharaon ; il leva de force sur le peuple du pays l'argent et l'or, sur chacun selon estimation, pour le donner à Pharaon Néco. Jéhojakim avait vingt-cinq ans quand il commença à régner, et il régna onze ans à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Zébuda, fille de Pédaïa, de Ruma. Et il fit ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel tout comme avaient fait ses pères. De son temps, Nébucadnetsar, roi de Babylone, monta, et Jéhojakim lui fut assujetti trois ans ; mais ensuite il se rebella de nouveau contre lui. Et l'Eternel envoya contre lui les bandes des Chaldéens, et les bandes des Syriens, et les bandes de Moab, et les bandes des fils d'Ammon ; il les envoya contre Juda pour le détruire, selon la parole de l'Eternel qu'il avait prononcée par ses serviteurs les prophètes. Cela n'arriva à Juda que par l'ordre de l'Eternel, pour l'ôter de devant sa face, à cause des péchés de Manassé, selon tout ce qu'il avait fait, répandant même le sang innocent ; car il avait rempli Jérusalem de sang innocent. Et l'Eternel ne voulut pas pardonner. Et le reste de l'histoire de Jéhojakim et tout ce qu'il fit, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois de Juda ? Et Jéhojakim s'endormit avec ses pères, et Jéhojachin, son fils, devint roi à sa place. Et le roi d'Egypte ne continua plus à sortir de son pays, car le roi de Babylone avait pris, du Torrent d'Egypte jusqu'au fleuve de l'Euphrate, tout ce qui avait appartenu au roi d'Egypte. Jéhojachin avait dix-huit ans quand il commença à régner, et il régna trois mois à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Néhustha, fille d'Elnathan, de Jérusalem. Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel, tout comme avait fait son père. En ce temps-là les serviteurs de Nébucadnetsar, roi deBabylone, montèrent contre Jérusalem, et la ville fut assiégée. Et Nébucadnetsar, roi de Babylone, arriva devant la ville pendant que ses serviteurs l'assiégaient. Et Jéhojachin, roi de Juda, sortit vers le roi de Babylone avec sa mère, ses serviteurs, ses chefs et ses eunuques. Et le roi de Babylone le fit prisonnier, la huitième année de son règne. Et il fit enlever tous les trésors de la maison de l'Eternel et les trésors de la maison du roi, et il brisa tous les ustensiles d'or qu'avait faits Salomon, roi d'Israël, pour le temple de l'Eternel, selon ce qu'avait dit l'Eternel. Il déporta tout Jérusalem, tous les chefs, tous les riches, dix mille déportés ; et tous les charpentiers et les forgerons ; il ne resta que le petit peuple du pays. Il déporta Jéhojachin à Babylone et emmena captifs de Jérusalem à Babylone la mère du roi, les femmes du roi, ses eunuques et les grands du pays. Et tous les hommes de guerre, au nombre de sept mille, les charpentiers et les forgerons, au nombre de mille, tous hommes vaillants et propres à la guerre, le roi de Babylone les emmena captifs à Babylone. Et le roi de Babylone fit roi à la place de Jéhojachin Matthania, son oncle, et il changea son nom en celui de Sédécias. Sédécias était âgé de vingt-un ans lorsqu'il commença à régner, et il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère se nommait Hamutal ; elle était fille de Jérémie, de Libna. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, selon tout ce qu'avait fait Jéhojakim. Car, à cause de la colère de l'Eternel contre Jérusalem et Juda, les choses en vinrent au point qu'il les rejeta de devant sa face ; et Sédécias se révolta contre le roi de Babylone. La neuvième année de son règne, au dixième mois, le dixième jour du mois, Nébucadnetsar, roi de Babylone, vint avec toute son armée contre Jérusalem ; il campa contre elle, et ils construisirent contre elle un retranchement. Et la ville resta assiégée jusqu'à la onzième année du roi Sédécias. Le neuvième jour du mois, la famine régnait dans la ville et le peuple du pays n'avait plus de pain. Et la ville fut forcée, et tous les hommes de guerre [sortirent] de nuit, par la porte entre les deux murs qui est près du jardin du roi ; les Chaldéens entouraient la ville ; et il prit le chemin de la plaine. Mais les troupes chaldéennes se mirent à la poursuite du roi ; elles l'atteignirent dans les plaines de Jéricho ; toutes ses troupes l'abandonnant s'étaient dispersées. On saisit le roi et on l'amena vers le roi de Babylone, à Ribla, et ils lui prononcèrent sa sentence. Et ils égorgèrent les fils de Sédécias devant ses yeux ; puis il creva les yeux à Sédécias, et le fit lier d'une double chaîne d'airain, et on le fît mener à Babylone. Au cinquième mois, le septième jour du mois, c'était la dix-neuvième année du roi Nébucadnetsar, roi de Babylone, Nébuzaradan, prévôt des bouchers, serviteur du roi de Babylone, vint à Jérusalem, et il brûla la maison de l'Eternel et la maison du roi ; il brûla toutes les maisons de Jérusalem, toutes les maisons des grands. Et toutes les troupes chaldéennes qui accompagnaient le prévôt des bouchers, démolirent les murailles de Jérusalem à l'entour. Et le reste des gens qui étaient demeurés dans la ville et les déserteurs qui avaient passé au roi de Babylone et le reste de la multitude, furent emmenés captifs par Nébuzaradan, prévôt des bouchers. Et une partie des pauvres gens du pays fut laissée par le prévôt des bouchers pour être vignerons et laboureurs. Et les colonnes d'airain qui faisaient partie de la maison de l'Eternel, et les supports et la mer d'airain qui étaient dans la maison de l'Eternel, les Chaldéens les brisèrent et ils emportèrent l'airain à Babylone. Les chaudières, les pelles, les couteaux, les cuillers et tous les ustensiles d'airain employés pour le culte, ils les prirent. Et les brasiers et les coupes, qui étaient d'or et d'argent massif, le prévôt des bouchers les prit aussi. Quant aux deux colonnes, à la mer et aux supports qu'avait faits Salomon pour la maison de l'Eternel, on ne pesa pas l'airain de tous ces objets-là. La hauteur de chaque colonne était de dix-huit coudées ; et les chapiteaux qui étaient dessus étaient d'airain, et la hauteur du chapiteau était de trois coudées ; tout autour, sur les chapiteaux, il y avait un treillis et des grenades, le tout d'airain. La seconde colonne était pareille, au-dessus du treillis. Le prévôt des bouchers prit Séraïa, le souverain sacrificateur, et Sophonie, sacrificateur en second, et les trois gardiens du seuil ; et de la ville il prit un eunuque qui était préposé sur les gens de guerre, cinq hommes d'entre ceux qui voyaient la face du roi, qui furent trouvés dans la ville, le secrétaire du chef de l'armée chargé d'enrôler les gens de la campagne, et soixante hommes du peuple de la campagne, qui se trouvaient dans la ville. Nébuzaradan, prévôt des bouchers, les prit donc et les envoya au roi de Babylone, à Ribla. Le roi de Babylone les frappa et les fit mourir à Ribla, dans le pays de Hamath. Et Juda fut transporté loin de sa patrie. Et quant à ceux qui restèrent dans le pays de Juda, que Nébucadnetsar, roi de Babylone, avait laissés, il établit sur eux Guédalia, fils d'Achikam, fils de Saphan. Et quand tous les chefs des troupes, eux et leurs gens, eurent appris que le roi de Babylone avait établi comme gouverneur Guédalia, ils vinrent vers Guédalia, à Mitspa ; c'étaient Ismaël, fils de Néthania, Johanan, fils de Karéach, Séraïa, fils de Tanhumeth, le Nétophathite, Jaazania, fils du Maacathite, eux et leurs gens. Et Guédalia leur jura, à eux et à leurs gens, et leur dit : Ne craignez pas les serviteurs des Chaldéens, demeurez dans le pays, servez le roi de Babylone, et cela ira bien pour vous. Mais au septième mois Ismaël, fils de Néthania, fils d'Elisama, de race royale, vint avec dix hommes, et ils frappèrent Guédalia, qui mourut, ainsi que les Judéens et les Chaldéens qui étaient avec lui à Mitspa. Et tout le peuple, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, et les chefs des troupes se levèrent et allèrent en Egypte, parce qu'ils craignaient les Chaldéens. La trente-septième année de la captivité de Jéhojachin, roi de Juda, le vingt-septième jour du douzième mois, Evil-Mérodac, roi de Babylone, en l'année de son avènement, fit grâce à Jéhojachin, roi de Juda, [et le fit sortir] de prison. Il lui adressa de bonnes paroles et le fit siéger au-dessus des rois qui étaient avec lui à Babylone. Il lui ôta ses vêtements de prison ; et Jéhojachin mangea à sa table habituellement durant toute sa vie. Et son entretien, un entretien perpétuel, lui fut accordé par le roi pour chaque jour, tous les jours de sa vie.
Adam, Seth, Enosch, Kénan, Mahalaléel, Jéred, Hénoc, Méthusélah, Lémec, Noé ; Sem, Cham et Japheth. Fils de Japheth : Gomer et Magog et Madaï et Javan et Thubal et Mésec et Thiras. Fils de Gomer : Askénaz et Diphath et Thogarma. Fils de Javan : Elisa et Tharsis, Kittim et Rodanim. Fils de Cham : Cusch et Mitsraïm, Put et Canaan. Fils de Cusch : Séba et Havila et Sabétha et Raama et Sabthéca. Fils de Raama : Schéba et Dédan. Et Cusch engendra Nimrod, qui commença à être puissant sur la terre. Mitsraïm engendra les Ludim et les Anamim et les Léhabim et les Naphthuchim et les Pathrusim et les Casluchim ; c'est de là que sont sortis les Philistins ; et les Caphthorim. Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth, et le Jébusien et l'Amorrhéen et le Guirgasien, et le Hévien et l'Arkien et le Sinien et l'Arvadien et le Tsémarien et le Hamathien. Fils de Sem : Elam et Assur et Arpacsad et Lud et Aram et Uts et Hul et Guéther et Mésec. Et Arpacsad engendra Sélah, et Sélah engendra Héber. Et Héber eut deux fils ; le nom de l'un était Péleg, parce que de son temps la terre était partagée, et le nom de son frère était Joktan. Joktan engendra Almodad et Séleph et Hatsarmaveth et Jérach et Hadoram et Uzal et Dikla et Ebal et Abimaël et Schéba et Ophir et Havila et Jobab. Tous ceux-là sont fils de Joktan. Sem, Arpacsad, Sélah, Héber, Péleg, Réhu, Sérug, Nachor, Thérach, Abram qui est Abraham. Fils d'Abraham : Isaac et Ismaël. Voici leurs postérités :Le premier-né d'Ismaël, Nébajoth, et Kédar et Abdéel et Mibsam, Misma et Duma, Massa, Hadad et Théma, Jétur, Naphis et Kedma. Ce sont là les fils d'Ismaël. Fils de Kétura, concubine d'Abraham : elle enfanta Zimran et Jokschan et Médan et Madian et Jisbak et Suach. Fils de Jokscban : Schéba et Dédan. Fils de Madian : Epha et Epher et Hanoc et Abida et Eldaa. Tous ceux-là sont fils de Kétura. Et Abraham engendra Isaac. Fils d'Isaac : Esaü et Israël. Fils d'Esaü : Eliphaz, Réuel et Jéusch et Jaélam et Korach. Fils d'Eliphaz : Théman et Omar, Zéphi et Gaétham, Kénaz et Thimna et Amalek. Fils de Réuel : Nahath, Zérach, Schamma et Mizza. Fils de Séir : Lotan et Schobal et Tsibéon et Ana et Dischon et Etser et Dischan. Fils de Lotan : Hori et Homam ; et la sœur de Lotan était Thimna. Fils de Schobal : Alian et Manachath et Ebal, Schéphi et Onam. Fils de Tsibéon : Ajja et Ana. Fils d'Ana : Dischon ; fils de Dischon : Hamran et Eschban et Jithran et Kéran. Fils d'Etser : Bilhan et Zaavan, Jaakan. Fils de Dischan : Uts et Aran. Voici les rois qui régnèrent dans le pays d'Edom, avant qu'un roi régnât sur les fils d'Israël : Béla, fils de Béor ; et le nom de sa ville était Dinhaba. Et Béla mourut, et à sa place régna Jobab, fils de Zérach, de Botsra. Et Jobab mourut, et à sa place régna Huscham, du pays des Thémanites. Et Huscham mourut, et à sa place régna Hadad, fils de Bédad, qui défît Madian aux champs de Moab ; et le nom de sa ville était Ajoth. Et Hadad mourut, et à sa place régna Samla, de Masréka. Et Samla mourut, et à sa place régna Saül, de Réhoboth sur le fleuve. Et Saül mourut, et à sa place régna Baal-Hanan, fils d'Acbor. Et Baal-Hanan mourut, et à sa place régna Hadad ; et le nom de sa ville était Paï, et le nom de sa femme était Méhétabéel, fille de Matred, fille de Mézahab. Et Hadad mourut, et les chefs d'Edom furent : le chef Thimna, le chef Alja, le chef Jétheth, le chef Oholibama, le chef Ela, le chef Pinon, le chef Kénaz, le chef Théman, le chef Mibtsar, le chef Magdiel, le chef Iram. Ce sont là les chefs d'Edom. Voici les fils d'Israël : Ruben, Siméon, Lévi et Juda, Issacar et Zabulon, Dan, Joseph et Benjamin, Nephthali, Gad et Asser. Fils de Juda : Er et Onan et Schéla. Ces trois lui naquirent de Bath-Schua, la Cananéenne. Er, premier-né de Juda, fut méchant aux yeux de l'Eternel qui le fit mourir. Et Thamar, sa belle-fille, lui enfanta Pérets et Zérach. Total des fils de Juda : cinq. Fils de Pérets : Hetsron et Hamul. Fils de Zérach : Zimri et Ethan et Héman et Calcol et Dara, en tout : cinq. Fils de Carmi : Acar, qui troubla Israël en péchant au sujet de l'interdit. Fils d'Ethan : Azaria. Fils qui naquirent à Hetsron : Jérahméel et Ram et Kélubaï. Et Ram engendra Amminadab, et Amminadab engendra Nahason, prince des fils de Juda. Et Nahason engendra Salma, et Salma engendra Boaz, et Boaz engendra Obed, et Obed engendra Isaï, et Isaï engendra Eliab, son premier-né, et Abinadab, le second, et Siméa, le troisième, Néthanéel, le quatrième, Raddaï, le cinquième, Otsem, le sixième, David, le septième. Et leurs sœurs furent Tséruja et Abigaïl. Fils de Tséruja : Abisaï, Joab et Asaël ; trois. Et Abigaïl enfanta Amasa, et le père d'Amasa fut Jéther, l'Ismaélite. Caleb, fils de Hetsron, eut des enfants d'Azuba, [sa] femme, et de Jérioth. Voici les fils de celle-là : Jéscher et Schobab et Ardon. Azuba mourut, et Caleb prit pour femme Ephrath, et elle lui enfanta Hur. Et il engendra Uri, et Uri engendra Betsaléel. Ensuite Hetsron alla vers la fille de Makir, père de Galaad, et il la prit, étant âgé de soixante ans, et elle lui enfanta Ségub. Et Ségub engendra Jaïr, qui eut vingt-trois villes dans le pays de Galaad. Et Guessur et Aram leur prirent les bourgs de Jaïr [et] Kénath et les villes de son ressort, soixante villes. Tous ceux-là furent les fils de Makir, père de Galaad. Après la mort de Hetsron à Caleb-Ephratha, Abija, la femme de Hetsron, lui enfanta Aschhur, père de Thékoa. Les fils de Jérahméel, premier-né de Hetsron, furent : Ram, le premier-né, et Bouna et Oren et Otsem, [fils de] Ahija. Et Jérahméel eut une seconde femme, nommée Atara ; elle fut la mère d'Onam. Les fils de Ram, premier-né de Jérahméel, furent Maats et Jamin et Eker. Les fils d'Onam furent Schammaï et Jada. Et les fils de Schammaï : Nadab et Abisur. Le nom de la femme d'Abisur était Abihaïl, et elle lui enfanta Achban et Molid. Fils de Nadab : Séled et Appaïm. Séled mourut sans fils. Fils d'Appaïm : Jischéi, et les fils de Jischéi, Schéschan ; et les fils de Schéschan, Achlaï. Fils de Jada : Achi, Schammaï, Jéther et Jonathan. Jéther mourut sans fils. Fils de Jonathan : Péleth et Zaza. Ce furent là les fils de Jérahméel. Schéschan n'eut pas de fils, mais des filles. Schéschan avait un serviteur égyptien, nommé Jarha. Et Schéschan donna sa fille à Jarha, son serviteur, pour femme, et elle lui enfanta Atthaï. Et Atthaï engendra Nathan, et Nathan engendra Zabad, et Zabad engendra Ephlal, et Ephlal engendra Obed, et Obed engendra Jéhu, et Jéhu engendra Azaria, et Azaria engendra Hélets, et Hélets engendra Elasa, et Elasa engendra Sismaï, et Sismaï engendra Sallum, et Sallum engendra Jékamia, et Jékamia engendra Elisama. Fils de Caleb, frère de Jérahméel : Mésa, son premier-né, qui fut le père de Ziph, et les fils de Marésa, père d'Hébron. Fils d'Hébron : Korah et Thappuach et Rékem et Schéma. Schéma engendra Raham, père de Jorkéam, et Rékem engendra Schammaï. Le fils de Schammaï fut Maon, et Maon fut le père de Beth-Tsur. Epha, concubine de Caleb, enfanta Haran et Motsa et Gazez. Haran engendra Gazez. Fils de Jadaï : Réguem et Jotham et Guéschan et Pélet et Epha et Schaaph. La concubine de Caleb, Maaca, enfanta Schéber et Thirhana ; et elle enfanta Schaaph, père de Madmanna, Schéva, père de Macbéna et père de Guibéa. Et la fille de Caleb était Acsa. Ceux-ci furent fils de Caleb : le fils de Hur, premier-né d'Ephratha, Schobal, père de Kirjath-Jéarim ; Salma, père de Bethléem ; Hareph, père de Beth-Gader. Les fils de Schobal, père de Kirjath-Jéarim, furent : Haroé, la moitié de Menuchoth, et les familles de Kirjath-Jéarim, les Jithrites, les Puthites, les Sumathites et les Misraïtes. De ceux-là sortirent les Tsoréathites et les Esthaolites. Fils de Salma : Bethléem et [le] Nétophathite, Atroth-Beth-Joab, et la moitié des Manachthites, les Tsorites et les familles des scribes demeurant à Jabets : les Thirathites, les Siméathites et les Sucathites. Ceux-ci sont des Kéniens issus de Hammath, père de le maison de Récab. Ceux-ci sont les fils de David qui lui naquirent à Hébron : l'aîné, Amnon, d'Ahinoam de Jizréel ; le second, Daniel, d'Abigaïl de Carmel ; le troisième, Absalom, fils de Maaca, fille de Thalmaï, roi de Guessur ; le quatrième, Adonija, fils de Hagguith ; le cinquième, Séphatia, d'Abital ; le sixième, Jithréam, d'Egla, sa femme. Six fils lui naquirent à Hébron, et il régna là sept ans et six mois ; et il régna trente-trois ans à Jérusalem. Ceux-ci lui naquirent à Jérusalem : Siméa et Sobab et Nathan et Salomon, quatre de Bath-Schua, fille d'Ammiel ; Jibhar et Elisama et Eliphélet et Noga et Népheg et Japhia et Elisama et Eljada et Eliphélet : neuf. Ce sont là tous les fils de David, excepté les fils des concubines. Thamar était leur sœur. Fils de Salomon : Roboam ; Abija, son fils ; Asa, son fils ; Josaphat, son fils ; Joram, son fils ; Achazia, son fils ; Joas, son fils ; Amatsia, son fils ; Azaria, son fils ; Jotham, son fils ; Achaz, son fils ; Ezéchias, son fils ; Manassé, son fils ; Amon, son fils ; Josias, son fils. Fils de Josias : l'aîné, Johanan ; le second, Jéhojakim ; le troisième, Sédécias ; le quatrième, Sallum. Fils de Jéhojakim : Jéchonias, captif ; Sédécias, son fils. Fils de Jéchonias, captif : Séalthiel, son fils, et Malkiram et Pédaïa et Schénatsar, Jékamia, Hosama et Nédabia. Fils de Pédaïa : Zorobabel et Siméi. Fils de Zorobabel : Mésullam et Hanania, et Sélomith, leur sœur ; et Hasuba et Ohel et Bérékia et Hasadia, Juschab-Hésed : cinq. Fils de Hanania : Pélatia et Esaïe ; les fils de Réphaïa, les fils d'Arnan, les fils d'Abdias, les fils de Sécania. Fils de Sécania : Sémaïa. Fils de Sémaïa : Hattusch et Jigal et Bariach et Néaria et Saphat ; six. Fils de Néaria : Eljoénaï et Ezéchias et Azrikam ; trois. Fils d'Eljoénaï : Hodavia et Eliasib et Pélaïa et Akkub et Johanan et Délaïa et Anani ; sept. Fils de Juda : Pérets, Hetsron et Carmi et Hur et Schobal. Réaja, fils de Schobal, engendra Jahath, et Jahath engendra Ahumaï et Lahad. Ce sont les familles des Tsoréathites. Voici [les fils] d'Abi-Etam : Jizréel et Jisma et Jidbasch ; le nom de leur sœur était Hatsélelponi. Pénuel était père de Guédor et Etser père de Husa. Ce sont là les fils de Hur, premier-né d'Ephratha, père de Bethléem. Aschhur, père de Thékoa, eut deux femmes : Héléa et Naara. Naara lui enfanta Ahuzzam et Hépher et Théméni et les Ahastharites. Ce sont là les fils de Naara. Et les fils de Héléa furent Tséreth, Jitséhar et Ethnan. Et Kots engendra Anub et Hatsobéba et les familles de Aharhel, fils de Harum. Et Jabets fut plus considéré que ses frères. Sa mère le nomma Jabets, disant : Je l'ai enfanté avec douleur. Et Jabets invoqua le Dieu d'Israël, disant : Si tu me bénis et si tu étends mon territoire, si ta main est avec moi et si tu fais que je sois préservé du mal, ensorte que la douleur ne m'atteigne pas !... Et Dieu lui accorda ce qu'il avait demandé. Et Kélub, frère de Sucha, engendra Méhir ; c'est le père d'Esthon. Esthon engendra Beth-Rapha et Paséach et Théhinna, père de la ville de Nahas. Ce sont là les hommes de Réca. Fils de Kénaz : Othniel et Séraïa. Fils d'Othniel : Hathath. Méonothaï engendra Ophra ; Séraïa engendra Joab, père de la vallée des Charpentiers ; car ils étaient charpentiers. Fils de Caleb, fils de Jéphunné : Iru, Ela et Naam, et les fils d'Ela et Kénaz. Fils de Jéhallélel : Ziph et Zipha, Thiria et Asaréel. Fils d'Esdras : Jéther et Méred et Epher et Jalon. Voici les fils de Bithja, fille de Pharaon, que Méred épousa : elle enfanta Miriam, Schammaï et Jisbach, père d'Esthémoa. Sa femme juive enfanta Jéred, père de Guédor, et Héber, père de Socho, et Jékulhiel, père de Zanoach. Fils de la femme de Hodija, sœur de Naham : le père de Kéila, le Garmite, et Esthémoa, le Maacathite. Fils de Simon : Amnon et Rinna, Ben-Hanan et Tholon. Fils de Jischéi : Zoheth et le fils de Zoheth. Fils de Schéla, fils de Juda : Er, père de Léca, et Lada, père de Marésa, et les familles de la maison où l'on travaille le byssus de Beth-Asbéa ; et Jokim, et les hommes de Cozéba, et Joas et Saraph, qui dominèrent en Moab, et Jasubi-Léhem. Ce sont là des choses anciennes. C'étaient les potiers habitant Nétaïm et Guédéra ; et ils demeuraient là avec le roi, pour son service. Fils de Siméon : Némuel, Jamin, Jarib, Zérach, Saül ; Sallum, son fils ; Mibsam, son fils ; Misma, son fils. Fils de Misma : Hamuel, son fils ; Zaccur, son fils ; Siméi, son fils. Et Siméi eut seize fils et six filles ; mais ses frères n'eurent pas beaucoup de fils, et toutes leurs familles ne s'augmentèrent pas autant que les fils de Juda. Ils demeurèrent à Béerséba et à Molada et à Hatsar-Schual, et à Bilha et à Etsem et à Tholad et à Béthuel et à Horma et à Tsiklag et à Beth-Marcaboth et à Hatsar-Susim et à Beth-Biri et à Saaraïm. Ce furent là leurs villes jusqu'au temps où David régna ; avec leurs villages, Etam et Ain, Rimmon et Thoken et Asan, cinq villes, et tous leurs villages aux environs de ces villes jusqu'à Baal. Ce sont là leurs habitations, et ils avaient leur propre registre généalogique. Et Mésobab et Jamlec et Joscha, fils d'Amatsia ; et Joël et Jéhu, fils de Josibia, fils de Séraïa, fils d'Asiel ; et Eljoénaï et Jaakoba et Jeschohaïa et Asaïa et Adiel et Jésimiel et Bénaïa ; et Ziza, fils de Siphéi, fils d'Allon, fils de Jédaïa, fils de Simri, fils de Sémaïa. Ceux-ci, qui sont mentionnés par leurs noms, étaient princes dans leurs familles, et leurs maisons patriarcales prirent un grand accroissement. Ils vinrent du côté de Guédor, jusqu'à l'orient de la Vallée, pour chercher des pâturages pour leurs troupeaux. Ils trouvèrent de gras et de bons pâturages, et le pays était spacieux des deux côtés, tranquille et paisible, car ceux qui habitaient là avant eux étaient de la race de Cham. Ces hommes dont les noms sont écrits [ci-dessus] vinrent au temps d'Ezéchias, roi de Juda, et ils firent main basse sur leurs tentes et sur les Meinites qui se trouvèrent là, et ils les détruisirent à la façon de l'interdit jusqu'à ce jour, et ils habitèrent à leur place, car il y avait là des pâturages pour leurs troupeaux. Et quelques-uns d'entre eux, des fils de Siméon, vinrent à la montagne de Séir, cinq cents hommes, à leur tête Pélatia et Néaria et Réphaïa et Uzziel, fils de Jischéi. Ils frappèrent le reste des réchappés d'Amalek, et ils demeurèrent là jusqu'à ce jour. Fils de Ruben, premier-né d'Israël. Car il était le premier-né ; mais, parce qu'il souilla la couche de son père, son droit d'aînesse fut donné aux fils de Joseph, fils d'Israël, sans cependant que Joseph fût enregistré comme premier-né ; car Juda eut la prééminence parmi ses frères et le prince fut pris de lui, mais le droit d'aînesse fut à Joseph. Fils de Ruben, premier-né d'Israël : Hénoc et Pallu, Hetsron et Carmi. Fils de Joël : Sémaïa, son fils ; Gog, son fils ; Siméi, son fils ; Michée, son fils ; Réaja, son fils ; Baal, son fils ; Béera, son fils, qui fut emmené en captivité par Tilgath-Pilnéser, roi d'Assyrie ; il était prince des Rubénites. Et ses frères, selon leurs familles, tels qu'ils furent enregistrés selon leur filiation : le chef Jéiel et Zacharie ; et Béla, fils d'Azaz, fils de Schéma, fils de Joël. Il habitait à Aroër et jusqu'à Nébo et Baal-Méon. Et du côté de l'orient il habitait jusqu'au commencement du désert, qui s'étend vers le fleuve de l'Euphrate, car ils avaient de grands troupeaux dans le pays de Galaad. Au temps de Saül ils firent la guerre aux Hagrites qu'ils frappèrent, et ils habitèrent dans leurs tentes sur tout le côté oriental de Galaad. Les fils de Gad habitaient vis-à-vis d'eux dans le pays de Basan jusqu'à Salca. Joël, le chef, et Sapham, le second, Janaï et Saphat en Basan. Leurs frères, d'après leurs maisons patriarcales, étaient : Micaël et Mésullam et Schéba et Joraï et Jaécan et Zia et Eber ; sept. Ce sont là les fils d'Abihaïl, fils de Huri, fils de Jaroach, fils de Galaad, fils de Micaël, fils de Jeschischaï, fils de Jachdo, fils de Buz ; Achi, fils d'Abdiel, fils de Guni, chef de leur maison patriarcale. Ils habitaient en Galaad, en Basan et dans les villes qui en dépendaient, et dans tous les pâturages de Saron jusqu'à leurs extrémités. Ils furent tous enregistrés aux jours de Jotham, roi de Juda, et aux jours de Jéroboam, roi d'Israël. Les fils de Ruben, les Gadites et la demi-tribu de Manassé, qui comptaient en vaillants hommes, portant le bouclier et l'épée, tirant de l'arc et exercés à la guerre, quarante-quatre mille sept cent, soixante hommes aptes au service, firent la guerre contre les Hagrites et contre Jétur et Naphis et Nodab. Ils furent aidés contre eux, et les Hagrites et tous ceux qui étaient avec eux furent livrés entre leurs mains. Car ils crièrent à Dieu pendant le combat, et Dieu les exauça parce qu'ils avaient mis leur confiance en lui. Ils emmenèrent leurs troupeaux, cinquante mille chameaux, deux cent cinquante mille brebis, deux mille ânes, et cent mille personnes. Car il en tomba beaucoup qui furent tués, parce que la guerre venait de Dieu ; et ils habitèrent à leur place jusqu'à la déportation. Les fils de la demi-tribu de Manassé habitèrent dans le pays, depuis Basan jusqu'à Baal-Hermon, à Sénir et à la montagne d'Hermon ; ils étaient nombreux. Voici les chefs de leurs maisons patriarcales : Epher et Jischéi et Eliel et Azriel et Jirméia et Hodavia et Jachdiel, hommes vaillants et gens de renom, chefs de maisons patriarcales. Mais ils furent infidèles au Dieu de leurs pères et ils se prostituèrent après les dieux des peuples du pays que Dieu avait détruits devant eux. Et le Dieu d'Israël excita l'esprit de Phul, roi d'Assyrie, et l'esprit de Tilgath-Pilnéser, roi d'Assyrie, qui transporta en captivité les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé, et les emmena à Chalach et à Chabor et à Hara et au fleuve de Gozan, où ils sont restés jusqu'à ce jour. Fils de Lévi : Guerson, Kéhath et Mérari. Fils de Kéhath : Amram, Jitséhar et Hébron et Uzziel. Fils d'Amram : Aaron et Moïse et Marie. Fils d'Aaron : Nadab et Abihu, Eléazar et Ithamar. Eléazar engendra Phinées, Phinées engendra Abisua, Abisua engendra Bukki, Bukki engendra Uzzi, Uzzi engendra Zérachia, Zérachia engendra Mérajoth, Mérajoth engendra Amaria, Amaria engendra Ahitub, Ahitub engendra Tsadok, Tsadok engendra Ahimaats, Ahimaats engendra Azaria, Azaria engendra Johanan, Johanan engendra Azaria, qui fut sacrificateur dans la maison que Salomon bâtit à Jérusalem. Azaria engendra Amaria, Amaria engendra Ahitub, Ahitub engendra Tsadok, Tsadok engendra Sallum, Sallum engendra Hilkija, Hilkija engendra Azaria, Azaria engendra Séraïa, Séraïa engendra Jéhotsadak ; Jéhotsadak s'en alla quand l'Eternel emmena en captivité Juda et Jérusalem par le moyen de Nébucadnetsar. Fils de Lévi : Guersom, Kéhath et Mérari. Voici les noms des fils de Guersom : Libni et Siméi. Fils de Kéhath : Amram et Jitséhar et Hébron et Uzziel. Fils de Mérari : Machli et Muschi. Ce sont là les familles de Lévi selon leurs pères. De Guersom : Libni, son fils ; Jahath, son fils ; Zimma, son fils ; Joach, son fils ; lddo, son fils ; Zérach, son fils ; Jéathraï, son fils. Fils de Kéhath : Amminadab, son fils ; Koré, son fils ; Assir, son fils ; Elkana, son fils, et Ebiasaph, son fils, et Assir, son fils ; Thahath, son fils ; Uriel, son fils ; Ozias, son fils, et Saül, son fils. Fils d'Elkana : Amasaï et Ahimoth ; Elkana, son fils ; Elkana ; Tsophaï, son fils, et Nahath, son fils ; Eliab, son fils ; Jéroham, son fils ; Elkana, son fils. Fils de Samuel : l'aîné, [Joël], et le second, Abija. Fils de Mérari : Machli ; Libni, son fils ; Siméi, son fils ; Uzza, son fils ; Siméa, son fils ; Hagguija, son fils ; Asaïa, son fils. Voici ceux que David établit pour le chant de la maison de l'Eternel, depuis que l'arche eut trouvé un lieu de repos. Et ils firent les fonctions de chantres devant la Demeure de la Tente d'assignation jusqu'à ce que Salomon eût bâti la maison de l'Eternel à Jérusalem, et ils vaquèrent à leurs fonctions selon la règle qui les concernait. Voici ceux qui officiaient et leurs fils. Des fils des Kéhathites : Héman, le chantre, fils de Joël, fils de Samuel, fils d'Elkana, fils de Jéroham, fils d'Eliel, fils de Thoach, fils de Tsiph, fils d'Elkana, fils de Mahath, fils d'Amasaï, fils d'Elkana, fils de Joël, fils d'Azaria, fils de Sophonie, fils de Thahath, fils d'Assir, fils d'Ebiasaph, fils de Koré, fils de Jitséhar, fils de Kéhath, fils de Lévi, fils d'Israël. Et son frère Asaph, qui se tenait à sa droite : Asaph, fils de Bérékia, fils de Siméa, fils de Micaël, fils de Baaséia, fils de Malkija, fils d'Ethni, fils de Zérach, fils d'Adaïa, fils d'Ethan, fils de Zimma, fils de Siméi, fils de Jahath, fils de Guersom, fils de Lévi. Et les fils de Mérari, leurs frères, à gauche : Ethan, fils de Kischi, fils d'Abdi, fils de Malluc, fils de Hasabia, fils d'Amatsia, fils de Hilkija, fils d'Amtsi, fils de Bani, fils de Schémer, fils de Machli, fils de Muschi, fils de Mérari, fils de Lévi. Et leurs frères les Lévites sont établis pour tous les services, dans la Demeure de la maison de Dieu. Aaron et ses fils fonctionnent à l'autel des holocaustes et à l'autel des parfums, et font tout le service dans le Lieu très saint et font la propitiation pour Israël, conformément à tout ce qu'a commandé Moïse, le serviteur de Dieu. Voici les fils d'Aaron : Eléazar, son fils ; Phinées, son fils ; Abisua, son fils ; Bukki, son fils ; Uzzi, son fils ; Zérachia, son fils ; Mérajoth, son fils ; Amaria, son fils ; Ahitub, son fils ; Tsadok, son fils ; Ahimaats, son fils. Voici leurs demeures, selon leurs établissements, dans leur territoire. Aux fils d'Aaron, à la famille des Kéhathites ; car c'est sur eux que tomba le sort ; on leur donna : Hébron, dans le pays de Juda, et sa banlieue tout autour. Mais le territoire de la ville et des villages furent donnés à Caleb, fils de Jéphunné. Aux fils d'Aaron on donna les villes de refuge, Hébron, et Libna et sa banlieue, Jatthir, et Esthémoa et sa banlieue, Hilen et sa banlieue, Débir et sa banlieue, Asan et sa banlieue, Bethsémès et sa banlieue. De la tribu de Benjamin : Guéba et sa banlieue, Alémeth et sa banlieue, Anathoth et sa banlieue. Toutes leurs villes étaient au nombre de treize, selon leurs familles. Les autres fils de Kéhath obtinrent par le sort, de la part des familles de la tribu [d'Ephraïm], de la [tribu de Dan] et de la demi-tribu de Manassé, dix villes. Les fils de Guersom, selon leurs familles, reçurent, de la tribu d'Issacar et de la tribu d'Asser et de la tribu de Nephthali et de la tribu de Manassé en Basan, treize villes. Les fils de Mérari, selon leurs familles, reçurent par le sort, de la tribu de Ruben, de la tribu de Gad et de la tribu de Zabulon, douze villes. Les fils d'Israël donnèrent aux Lévites les villes et leurs banlieues. Et ils donnèrent par le sort, de la tribu des fils de Juda, de la tribu des fils de Siméon et de la tribu des fils de Benjamin, ces villes-là, qu'ils désignèrent par leurs noms. Quant aux familles des fils de Kéhath qui reçurent les villes de leur territoire de la tribu d'Ephraïm, on leur donna les villes de refuge, Sichem et sa banlieue, dans la montagne d'Ephraïm, et Guézer et sa banlieue, Jokméam et sa banlieue, Beth-Horon et sa banlieue, Ajalon et sa banlieue, Gath-Rimmon et sa banlieue ; et de la demi-tribu de Manassé : Aner et sa banlieue, et Biléam et sa banlieue ; pour la famille des autres fils de Kéhath. Les fils de Guersom reçurent de la famille de la demi-tribu de Manassé : Golan en Basan et sa banlieue, Astharoth et sa banlieue ; de la tribu d'Issacar : Kédès et sa banlieue, Dobrath et sa banlieue, Ramoth et sa banlieue, Anem et sa banlieue ; de la tribu d'Asser : Maschal et sa banlieue, Abdon et sa banlieue, Hukok et sa banlieue, Réhob et sa banlieue ; de la tribu de Nephthali : Kédès en Galilée et sa banlieue, Hammon et sa banlieue, Kiriathaïm et sa banlieue. Les autres fils de Mérari reçurent de la tribu de Zabulon : Rimmono et sa banlieue, Thabor et sa banlieue ; et de l'autre côté du Jourdain de Jéricho, à l'orient du Jourdain, de la tribu de Ruben : Bétser dans le désert et sa banlieue, Jahtsa et sa banlieue, Kédémoth et sa banlieue, Méphaath et sa banlieue ; et de la tribu de Gad : Ramoth en Galaad et sa banlieue, Mahanaïm et sa banlieue, Hesbon et sa banlieue, Jaézer et sa banlieue. Fils d'Issacar : Thola et Pua, Jaschib et Schimron ; quatre. Fils de Thola : Uzzi et Réphaïa et Jériel et Jachmaï et Jibsam et Samuel, chefs de leurs maisons patriarcales, de Thola, vaillants guerriers selon leurs familles. Leur nombre au temps de David était de vingt-deux mille six cents. Fils d'Uzzi : Jizrachia ; fils de Jizrachia : Micaël et Obadia et Joël, Jissija ; cinq chefs en tout. Ils avaient en outre avec eux selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, des troupes armées, trente-six mille hommes, car ils avaient beaucoup de femmes et de fils. Et leurs frères de toutes les familles d'Issacar, vaillants guerriers, étaient inscrits au nombre de quatre-vingt-sept mille en tout. Benjamin : Béla et Béker et Jédiaël ; trois. Fils de Béla : Etsbon et Uzzi et Uzziel et Jérimoth et Iri, cinq chefs de maisons patriarcales, vaillants guerriers, inscrits au nombre de vingt-deux mille et trente-quatre. Fils de Béker : Zémira et Joas et Eliézer et Eljoénaï et Omri et Jérémoth et Abija et Anathoth et ceux-ci fils de Béker. Leur inscription par familles, selon les chefs des maisons patriarcales, porte vingt mille deux cents hommes, vaillants guerriers. Fils de Jédiaël : Bilhan ; fils de Bilhan : Jéisch et Benjamin et Ehud et Kénaana et Zéthan et Tharsis et Ahisahar. Tous ceux-ci sont fils de Jédiaël, selon les chefs des maisons patriarcales, vaillants guerriers : dix-sept mille deux cents hommes en tout, marchant à la guerre. Et Schuppim et Huppim, fils de Ir. Huschim, les fils d'un autre. Fils de Nephthali : Jachtséel et Guni et Jétser et Sallum ; fils de Bilha. Fils de Manassé : Asriel qu'enfanta... Sa concubine araméenne enfanta Makir, père de Galaad. Makir prit une femme de Huppim et de Schuppim. Et le nom de sa sœur était Maaca. Le nom du second était Tsélophcad, et Tsélophcad eut des filles. Et Maaca, femme de Makir, enfanta un fils, et elle l'appela Pérès, et le nom de son frère était Sérès ; et ses fils étaient Ulam et Rékem. Fils d'Ulam : Bédan. Ce sont là les fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé. Et sa sœur Hammoléketh enfanta Ischhod, Abiézer et Machla. Et les fils de Sémida furent : Achian et Sichem et Likhi et Aniam. Fils d'Ephraïm : Suthélach et Béred, son fils, et Thahath, son fils, et Elada, son fils, et Thahath, son fils, et Zabad, son fils, et Suthélach, son fils ; et Ezer et Eléad. Et les hommes de Gath, nés dans le pays, les tuèrent, parce qu'ils étaient descendus pour prendre leur bétail. Ephraïm, leur père, fut longtemps dans le deuil, et ses frères vinrent pour le consoler. Et Ephraïm vint vers sa femme, et elle conçut et enfanta un fils ; il l'appela Béria, parce que cela était arrivé pendant que le malheur était dans sa maison. Et sa fille fut Schééra ; elle bâtit Beth-Horon la Basse et Beth-Horon la Haute et Uzzen-Schééra. Réphach, son fils, et Réseph ; et Thélach, son fils, et Thahan, son fils ; Laédan, son fils ; Ammihud, son fils ; Elisama, son fils ; Nun, son fils ; Josué, son fils ; leur territoire et leurs demeures étaient Béthel et les villes de son ressort, Naaran à l'orient, Guézer et les villes de son ressort à l'occident, Sichem et les villes de son ressort, jusqu'à Gaza avec les villes de son ressort, et du côté des fils de Manassé, Beth-Séan et les villes de son ressort, Thaanac et les villes de son ressort, Méguiddo et les villes de son ressort, Dor et les villes de son ressort. Dans ces villes demeurèrent les fils de Joseph, fils d'Israël. Fils d'Asser : Jimna et Jischva et Jischvi et Béria, et Sérach, leur sœur. Fils de Béria : Héber et Malkiel ; et lui est le père de Birzavith. Héber engendra Japhlet et Schomer et Hotham et Schua, leur sœur. Fils de Japhlet : Pasac et Bimbal et Asvath. Ce sont là les fils de Japhlet. Fils de Schamer : Achi et Rohéga, Jéchubba et Aram. Fils de Hélem, son frère : Tsophach et Jimna et Sélesch et Amal. Fils de Tsophach : Suach et Harnépher et Schual et Béri et Jimra, Bétser et Hod et Schamma et Schilscha et Jithran et Béera. Fils de Jéther : Jéphunné et Pispa et Ara. Fils d'Ulla : Arach et Hanniel et Ritsia. Tous ceux-là sont les fils d'Asser, chefs de maisons patriarcales, hommes d'élite, vaillants guerriers, chefs parmi les princes ; et le nombre des hommes enregistrés pour le service de guerre était de vingt-six mille. Benjamin engendra Béla, son fils premier-né, Aschbel, le second, Achrach, le troisième, Nocha, le quatrième, et Rapha, le cinquième. Béla eut des fils : Addar et Guéra et Abihud et Abisua et Naaman et Achoach et Guéra et Séphuphan et Huram. Voici les fils d'Ehud (ceux-ci furent chefs des familles des habitants de Guéba, et on les transporta à Manachath : Naaman et Ahija et Guéra ; ce fut lui qui les transporta) : il engendra Uzza et Ahihud. Saharaïm engendra, dans la campagne de Moab, après les avoir renvoyées, à savoir ses femmes, Huschim et Baara. Et il engendra avec Hodesch, sa femme : Jobab et Tsibia et Mésa et Malcam et Jéuts et Sakia et Mirma ; ce sont là ses fils, chefs de familles. Et avec Huschim, il avait engendré Abitub et Elpaal. Fils d'Elpaal : Eber et Mischam et Schémer. Celui-ci bâtit Ono et Lod avec les villes de son ressort. Béria et Schéma (ceux-ci furent les chefs des familles des habitants d'Ajalon, et ils mirent en fuite les habitants de Gath) ; et Achjo, Schaschak et Jérémoth. Et Zébadia et Arad et Eder et Micaël et Jispa et Jocha, fils de Béria. Et Zébadia et Mésullam et Hizki et Héber et Jisméraï et Jizlia et Jobab, fils d'Elpaal. Et Jakim et Zicri et Zabdi et Eliénaï et Tsilléthaï et Eliel et Adaïa et Béraïa et Simrath, fils de Siméi. Et Jispan et Eber et Eliel et Abdon et Zicri et Hanan et Hanania et Elam et Anthothija et Jiphdia et Péniel, fils de Schaschak. Et Schamschraï et Sécharia et Athalia et Jaaréschia et Elija et Zicri, fils de Jéroham. Tous ceux-là sont les chefs des familles, selon leurs générations, des chefs. Ceux-là habitaient à Jérusalem. Et à Gabaon habitait le père de Gabaon, et le nom de sa femme était Maaca. Et Abdon, son fils premier-né, et Tsur et Kis et Baal et Nadab et Guédor et Achjo et Zéker. Et Mikloth engendra Siméa. Et ceux-ci aussi habitaient en face de leurs frères, à Jérusalem, avec leurs frères. Et Ner engendra Kis, et Kis engendra Saül, et Saül engendra Jonathan et Malkisua et Abinadab et Eschbaal. Fils de Jonathan : Méribbaal. Et Méribbaal engendra Mica. Fils de Mica : Pithon et Mélec et Tharéa et Achaz. Et Achaz engendra Jéhoadda, et Jéhoadda engendra Alémeth et Azmaveth et Zimri ; et Zimri engendra Motsa. Et Motsa engendra Binéa ; Rapha, son fils ; Elasa, son fils ; Atsel, son fils. Et Atsel eut six fils, et voici leurs noms : Azrikam, Bocru et Ismaël et Séaria et Obadia et Hanan : tous ceux-là étaient fils d'Atsel. Fils d'Eschek, son frère : Ulam, son aîné, Jéusch, le second, et Eliphélet, le troisième. Et les fils d'Ulam furent des hommes vaillants, tirant de l'arc, ayant de nombreux fils et petits-fils, cent cinquante. Tous ceux-là appartenaient aux fils de Benjamin. Et tout Israël fut enregistré, et voici ils sont inscrits au livre des rois d'Israël ; et Juda fut transporté à Babylone à cause de ses infidélités. Et les premiers habitants qui [s'établirent] dans leurs possessions, dans leurs villes, [se composaient] d'Israélites, de sacrificateurs, de Lévites et de Néthiniens. Et à Jérusalem demeurèrent d'entre les fils de Juda et d'entre les fils de Benjamin et d'entre les fils d'Ephraïm et de Manassé : Uthaï, fils d'Ammihud, fils d'Omri, fils d'Imri, fils de Bani, d'entre les fils de Pérets, fils de Juda. Et d'entre les Schilonites : Asaïa, le premier-né, et ses fils. Et d'entre les fils de Zérach : Jéuël ; et leurs frères, six cent quatre-vingt-dix. Et d'entre les fils de Benjamin : Sallu, fils de Mésullam, fils de Hodavia, fils de Hassénua, et Jibnéia, fils de Jéroham, et Ela, fils d'Uzzi, fils de Micri ; et Mésullam, fils de Séphatia, fils de Réuël, fils de Jibnija ; et leurs frères, selon leurs générations, neuf cent cinquante-six. Tous ces hommes-là furent chefs de pères, selon leurs maisons patriarcales. Et d'entre les sacrificateurs : Jédaïa et Jojarib et Jakin ; et Azaria, fils de Hilkija, fils de Mésullam, fils de Tsadok, fils de Mérajoth, fils d'Ahitub, prince de la maison de Dieu ; et Adaïa, fils de Jéroham, fils de Paschur, fils de Malkija ; et Maésaï, fils d'Adiel, fils de Jahzéra, fils de Mésullam, fils de Mésillémith, fils d'Immer ; et leurs frères, chefs de leurs maisons patriarcales, mille sept cent soixante, hommes vaillants pour faire le service de la maison de Dieu. Et d'entre les Lévites : Sémaïa, fils de Hassub, fils d'Azrikam, fils de Hasabia, des fils de Mérari ; et Bakbakkar, Héresch et Galal et Matthania, fils de Mica, fils de Zicri, fils d'Asaph ; et Obadia, fils de Sémaïa, fils de Galal, fils de Jédulhun ; et Bérékia, fils d'Asa, fils d'Elkana, qui habitait dans les villages des Nétophathites. Et les portiers : Sallum et Akkub et Talmon et Abiman et leurs frères ; Sallum était le chef ; et [ils l'ont été] jusqu'ici, à la porte du roi, vers l'orient ; ce sont eux qui ont été les portiers du camp des fils de Lévi. Et Sallum, fils de Koré, fils d'Ebiasaph, fils de Korach, et ses frères les Korachites, selon la maison de son père, préposés au service, qui gardaient les seuils du Tabernacle ; et leurs pères [avaient étés] gardiens de l'entrée du camp de l'Eternel. Et Phinées, fils d'Eléazar, avait été autrefois prince sur eux. Que l'Eternel soit avec lui ! Zacharie, fils de Mésélémia, était portier de l'entrée de la Tente d'assignation. Ce sont là tous ceux qui furent choisis comme portiers des seuils, deux cent douze, enregistrés dans leurs villages, [comme] David et Samuel, le voyant, les avaient établis dans leur office. Et eux et leurs fils [furent établis] sur les entrées de la maison de l'Eternel, du Tabernacle, pour les garder. Les portiers étaient aux quatre vents, au levant, à l'occident, au nord et au midi. Et leurs frères dans leurs villages [devaient être prêts] à venir avec eux de sept en sept jours, au temps fixé, car d'après l'office, ces quatre maîtres-portiers, lévites, avaient à garder [aussi] les chambres et les trésors de la maison de Dieu. Et ils passaient la nuit autour de la maison de Dieu, car la garde leur en incombait, et ils avaient à l'ouvrir tous les matins. Il y en avait aussi [qui étaient commis] sur les ustensiles du service, car on les comptait quand on les rentrait et on les comptait quand on les sortait. Il y en avait aussi qui étaient commis sur les [autres] ustensiles et sur tous les ustensiles consacrés, et sur la fleur de farine, le vin et l'huile, l'encens et les aromates. C'était d'entre les fils des sacrificateurs qu'étaient pris ceux qui faisaient les parfums pour les aromates. Et Matthithia, d'entre les Lévites, premier-né de Sallum le Korachite, était chargé de la confection des gâteaux. Et d'entre les fils des Kéhathites, leurs frères, il y en avait qui avaient la charge des pains de proposition pour les arranger chaque sabbat. Ce sont là les chantres, chefs des pères des Lévites ; ils restaient, dans les chambres quand ils étaient hors de service, car jour et nuit ils pouvaient avoir à fonctionner. Ce sont là les chefs des pères des Lévites, chefs de leurs générations ; ils demeuraient à Jérusalem. Et à Gabaon demeuraient le père de Gabaon, Jéuël, dont la femme s'appelait Maaca, et son fils aîné Abdon, et Tsur et Kis et Baal et Ner et Nadab et Guédor et Achjo et Zacharie et Mikloth ; et Mikloth engendra Siméam ; et eux habitèrent vis-à-vis de leurs frères à Jérusalem, avec leurs frères. Et Ner engendra Kis, et Kis engendra Saül, et Saül engendra Jonathan et Malkisua et Abinadad et Eschbaal. Et le fils de Jonathan fut Méribbaal, et Méribbaal engendra Mica. Et les fils de Mica furent Pithon et Mélec et Thahéréa. Et Achaz engendra Jaéra, et Jaéra engendra Alémeth et Azmaveth et Zimri ; et Zimri engendra Motsa ; et Motsa engendra Binéa et Réphaïa, son fils, Elasa, son fils, Atsel, son fils. Et Atsel eut six fils, et voici leurs noms : Azrikam, Bocru et Ismaël et Séaria et Obadia et Hanan. Ce sont là les fils d'Atsel. Et les Philistins attaquèrent Israël, et les hommes d'Israël s'enfuirent devant les Philistins et tombèrent blessés à mort sur la montagne de Guilboa. Et les Philistins s'attachèrent à poursuivre Saül et ses fils ; et les Philistins frappèrent Jonathan et Abinadab et Malkisua, fils de Saül. Et l'effort du combat porta sur Saül ; et les archers le découvrirent, et il eut peur des archers. Et Saül dit a son écuyer : Tire ton épée et transperce-m'en, de peur que ces incirconcis ne viennent et ne m'outragent. Et son écuyer ne le voulut pas faire, car il était saisi de crainte ; et Saül prit son épée et se jeta dessus. Et son écuyer, voyant que Saül était mort, se jeta lui aussi sur son épée et mourut. Ainsi mourut Saül, et ses trois fils, et toute sa maison ; ils moururent ensemble. Et tous les hommes d'Israël, qui demeuraient dans la Plaine, ayant vu que [les hommes d'Israël] s'étaient enfuis et que Saül et ses fils étaient morts, abandonnèrent leurs villes et prirent la fuite. Et les Philistins vinrent et s'y établirent. Et le lendemain, les Philistins vinrent pour dépouiller les morts, et ils trouvèrent Saül et ses fils gisant sur la montagne de Guilboa. Et, après l'avoir dépouillé, ils emportèrent sa tête et ses armes ; et ils envoyèrent par tout le pays des Philistins annoncer cette bonne nouvelle à leurs idoles et au peuple. Et ils mirent ses armes dans le temple de leur dieu, et ils clouèrent son crâne dans le temple de Dagon. Et tout Jabès de Galaad apprit tout ce que les Philistins avaient fait à Saül. Et tous les hommes vaillants se levèrent, et ils emportèrent le cadavre de Saül et les cadavres de ses fils, et ils les apportèrent à Jabès. Et ils enterrèrent leurs os sous le térébinthe de Jabès ; et ils jeûnèrent sept jours. Et Saül mourut à cause de l'infidélité qu'il avait commise envers l'Eternel, au sujet de la parole de l'Eternel qu'il n'avait pas observée, et aussi parce qu'il consulta ceux qui évoquent les morts, afin d'obtenir un oracle. Il ne demanda pas un oracle à l'Eternel ; et [l'Eternel] le fit mourir et fit passer la royauté à David, fils d'Isaï. Et tous les Israélites se rassemblèrent auprès de David, à Hébron, et lui dirent : Voici, nous sommes tes os et ta chair. Ci-devant déjà, lorsque Saül était roi, c'est toi qui menais et ramenais Israël, et l'Eternel ton Dieu t'a dit : C'est toi qui seras le berger de mon peuple d'Israël, et c'est toi qui seras le prince de mon peuple d'Israël. Et tous les Anciens d'Israël vinrent vers le roi à Hébron, et David fit alliance avec eux à Hébron, devant l'Eternel, et ils oignirent David pour roi sur Israël, selon l'ordre que l'Eternel avait donné par la bouche de Samuel. Et David marcha avec tout Israël sur Jérusalem ; c'est Jébus ; et là étaient les Jébusiens, qui habitaient le pays ; et les habitants de Jébus dirent à David : Tu n'entreras pas ici ! Et David s'empara de la forteresse de Sion : c'est la cité de David. Et David avait dit : Quiconque battra le premier les Jébusiens, sera chef et prince. Et Joab, fils de Tséruja, monta le premier, et il devint chef. Et David s'établit dans la forteresse ; c'est pourquoi on l'appela cité de David. Et il fortifia l'enceinte de la ville, à partir de Millo, tout autour ; et Joab répara le reste de la ville. Et David allait s'avançant et grandissant, et l'Eternel des armées était avec lui. Et voici les chefs des vaillants hommes de David, qui l'assistèrent puissamment à l'égard de la royauté, avec tout Israël, pour le faire roi, selon la parole de l'Eternel sur Israël. Voici la liste des vaillants hommes de David : Jasobéam, fils de Hacmoni, chef des trente ; il brandit sa lance sur trois cents hommes tués dans une seule rencontre. Après lui Eléazar, fils de Dodo, l'Achochite ; il était l'un des trois vaillants hommes. Il était avec David à Pas-Dammim, lorsque les Philistins s'étaient rassemblés là pour combattre... Et il y avait [là] une pièce de terre remplie d'orge, et le peuple fuyait devant les Philistins. Ils se placèrent au milieu du champ et le défendirent, et frappèrent les Philistins, et l'Eternel opéra une grande délivrance. Et trois d'entre les trente chefs descendirent sur le rocher, vers David, à la caverne d'Adullam, et les Philistins étaient campés dans la vallée des Réphaïm. David était alors dans la forteresse, et il y avait en même temps un poste de Philistins à Bethléem. Et David eut un désir et dit : Qui me fera boire de l'eau de la citerne qui est à la porte de Bethléem? Alors les trois [vaillants hommes] passèrent au travers du camp des Philistins, et puisèrent de l'eau de la citerne qui est à la porte de Bethléem ; ils l'apportèrent et la présentèrent à David ; mais David ne voulut pas la boire, et il en fit une libation à l'Eternel. Et il dit : Loin de moi ! Que mon Dieu me garde de faire cela ! Boirais-je le sang de ces hommes [qui sont allés] au péril de leur vie? car c'est au péril de leur vie qu'ils ont apporté [cette eau]. Et il ne voulut pas la boire. Voilà ce que firent les trois vaillants hommes. Et Abisaï, frère de Joab, était chef des officiers. Il brandit sa lance sur trois cents hommes tués ; et il n'eut pas nom parmi les trois. Il était le plus considéré des trois de la seconde série et il fut leur chef, mais il n'égala pas les trois. Bénaïa, fils de Jéhojada, fils d'un homme vaillant, grand en exploits, de Kabtséel ; c'est lui qui frappa les deux lions de Dieu de Moab ; et c'est lui qui descendit et frappa un lion dans une citerne, par un jour de neige. C'est lui encore qui frappa l'Egyptien, homme d'une taille immense, haut de cinq coudées. L'Egyptien tenait dans sa main une lance comme une ensouple de tisserand ; [Bénaïa] descendit vers lui avec un bâton, arracha la lance de la main de l'Egyptien et le tua avec sa lance. Voilà ce que fit Bénaïa, fils de Jéhojada ; et il eut du renom parmi les trois hommes forts. Il était plus considéré que les trente, mais il n'égala pas les trois. David lui donna une place dans son conseil. Et les hommes vaillants étaient : Asaël, frère de Joab ; Elchanan, fils de Dodo, de Bethléem ; Sammoth, de Haror ; Hélets, de Palon ; Ira, fils d'Ikkesch, de Thékoa ; Abiézer, d'Anathoth ; Sibbécaï, de Husa ; Ilaï, d'Achoach ; Maharaï, de Nétopha ; Héled, fils de Baana, de Nétopha ; Ithaï, fils de Ribaï, de Guibéa des fils de Benjamin ; Bénaïa, de Pirathon ; Huraï, de Nahalé-Gaas ; Abiel, d'Araba ; Azmaveth, de Bahurim ; Eliachba, de Saalbon ; Bené-Haschem, de Guizon ; Jonathan, fils de Schagué, de Harar ; Achiam, fils de Sacar, de Harar ; Eliphal, fils d'Ur ; Hépher, de Mekéra ; Ahija, de Palon ; Hetsro, de Carmel ; Naaraï, fils d'Ezbaï ; Joël, frère de Nathan ; Mibhar, fils de Hagri ; Tsélek, l'Ammonite ; Nahraï, de Bééroth, écuyer de Joab, fils de Tséruja ; Ira, de Jéther ; Gareb, de Jéther ; Urie, le Héthien ; Zabad, fils d'Achlaï ; Adina, fils de Schiza, le Rubénite, chef des Rubénites, et avec lui trente [hommes]. Hanan, fils de Maaca, et Josaphat, de Méthen ; Uzzia, l'Asthérathite ; Sama et Jéuël, fils de Hotham, d'Aroër ; Jédiaël, fils de Simri, et son frère Jocha, le Thitsien ; Eliel, le Mahavim ; et Jéribaï et Josavia, fils d'Elnaam ; et Jithma, le Moabite ; Eliel et Obed, et Jaasiel, le Metsobaïa. Et voici ceux qui vinrent vers David à Tsiklag, lorsqu'il fuyait encore la présence de Saül, fils de Kis ; ils étaient au nombre des vaillants hommes qui l'aidaient à la guerre ; c'étaient des archers, se servant de la main droite et de la main gauche pour lancer des pierres et des flèches ; ils étaient d'entre les frères de Saül, de Benjamin : le chef Ahiézer et Joas, fils de Hasmaa, de Guibéa ; et Jézuel et Pélet, fils d'Azmaveth ; et Béraca et Jéhu, d'Anathoth ; Jismaïa, de Gabaon, vaillant parmi les trente et chef des trente ; et Jérémie et Jahaziel et Johanan et Jozabad, de Guédéra ; Eluzaï et Jérimoth et Béalja et Sémaria ; et Séphatia, de Haruph ; Elkana et Jissija et Azaréel et Joézer et Jasobéam, Korachites ; et Joéla et Zébadia, fils de Jéroham, de Guédor. Et d'entre les Gadites passèrent à David, dans le lieu fort du désert, des hommes vaillants et forts, guerriers exercés, maniant le bouclier et la lance ; et leurs faces étaient des faces de lions, et ils étaient rapides comme des gazelles sur les montagnes, [savoir :] Ezer, le chef ; Obadia, le second ; Eliab, le troisième ; Misch-manna, le quatrième ; Jérémie, le cinquième ; Atthaï, le sixième ; Eliel, le septième ; Johanan, le huitième ; Elzabad, le neuvième ; Jérémie, le dixième ; Macbannaï, le onzième. Ces [hommes] étaient d'entre les fils de Gad, chefs de l'armée ; le plus petit [attaquait] seul cent hommes, et le plus grand mille. Ce sont ceux-là qui passèrent le Jourdain au premier mois, lorsqu'il déborde par-dessus ses berges, et qui mirent en fuite tous les habitants des vallées, à l'orient et à l'occident. Il y eut aussi des fils de Benjamin et de Juda qui se rendirent auprès de David, au lieu fort. David sortit à leur rencontre et leur adressa la parole en disant : Si vous venez à moi dans de bonnes intentions, pour me secourir, je serai uni de cœur avec vous ; mais si c'est pour me tromper [en me livrant] à mes ennemis, lors même que je n'ai commis aucune violence, que le Dieu de nos pères le voie, et qu'il fasse justice ! Et l'esprit revêtit Amasaï, chef des trente, [qui s'écria] : A toi, ô David ! et avec toi, fils d'Isaï ! Paix, paix à toi, et paix à celui qui te secourt, car ton Dieu t'a secouru. Et David les accueillit et les plaça parmi les chefs de sa troupe. [Il y eut aussi des hommes] de Manassé qui passèrent à David, lorsqu'il marcha avec les Philistins pour faire la guerre à Saül ; toutefois ils ne leur furent pas en aide, car les princes des Philistins, après s'être consultés, renvoyèrent David en disant : Il passerait du côté de son maître Saül, au prix de nos têtes. Lorsqu'il se rendit à Tsiklag, ceux de Manassé qui passèrent à lui furent Adnach et Jozabad, et Jédiaël et Micaël et Jozabad et Elihu et Tsilthaï, chefs des milliers de Manassé. Ces [hommes] prêtèrent secours à David contre les bandes [de pillards], car c'étaient tous des hommes vaillants, et ils devinrent chefs dans l'armée ; car de jour en jour [des gens] arrivaient auprès de David pour le secourir, jusqu'à ce qu'il eut un grand camp, comme un camp de Dieu. Et voici le dénombrement des troupes d'hommes armés pour la guerre qui se rendirent auprès de David à Hébron, afin de lui transférer la royauté de Saül, selon l'ordre de l'Eternel : Fils de Juda, portant le bouclier et la lance, six mille huit cents, armés pour la guerre. Des fils de Siméon, hommes forts et vaillants à la guerre, sept mille cent. Des fils de Lévi, quatre mille six cents ; Et Jéhojada, prince [de la maison] d'Aaron, et avec lui trois mille sept cents ; Et Tsadok, jeune homme vaillant, et sa maison patriarcale, vingt-deux chefs. Des fils de Benjamin, frères de Saül, trois mille ; car jusqu'alors le plus grand nombre d'entre eux tenaient encore pour la maison de Saül. Des fils d'Ephraïm, vingt mille huit cents, hommes vaillants, gens de renom, selon leurs maisons patriarcales. De la demi-tribu de Manassé, dix-huit mille, qui furent nominativement désignés pour aller établir roi David. Des fils d'Issacar, ayant l'intelligence des temps pour savoir ce que devait faire Israël, deux cents chefs, et tous leurs frères sous leurs ordres. De Zabulon, aptes à servir, munis pour le combat de toutes les armes de guerre, cinquante mille, prêts à [se] ranger en bataille d'un cœur résolu. De Nephthali, mille chefs, et avec eux trente-sept mille, portant le bouclier et la lance. Des Danites, équipés pour la guerre, vingt-huit mille six cents. D'Asser, aptes à servir et tout prêts à combattre, quarante mille. De l'autre côté du Jourdain, [savoir] des Rubénites, des Gadites, et de la demi-tribu de Manassé, munis de toutes les armes de guerre, cent vingt mille. Tous ces hommes, gens de guerre, rangés en ordre de bataille, se rendirent d'un même cœur à Hébron pour établir David roi sur tout Israël. Et tout le reste d'Israël était également d'un même cœur pour faire David roi. Et ils furent là trois jours avec David, mangeant et buvant, car leurs frères leur avaient préparé [des vivres]. Et même ceux qui habitaient près d'eux, jusqu'à Issacar, Zabulon et Nephthali, apportèrent des provisions sur des ânes, sur des chameaux, sur des mulets et sur des bœufs : de la farine, des masses de figues sèches et de raisins secs, du vin, de l'huile, ainsi que des bœufs et des brebis, en abondance ; car la joie régnait en Israël. Et David tint conseil avec les chefs de milliers et de centaines, avec tous les princes. Et David dit à toute l'assemblée d'Israël : Si vous le trouvez bon, et si [cela vient] de l'Eternel notre Dieu, envoyons de tous côtés vers nos frères qui sont restés dans toutes les contrées d'Israël, ainsi que vers les sacrificateurs et les Lévites dans leurs villes et banlieues, afin qu'ils viennent se joindre à nous, et ramenons auprès de nous l'arche de notre Dieu, car nous ne nous sommes pas enquis d'elle du temps de Saül. Et toute l'assemblée convint de faire ainsi, car la chose parut bonne aux yeux de tout le peuple. Et David convoqua tout Israël, depuis le Schichor d'Egypte jusqu'à l'entrée de Hamath, pour faire venir l'arche de Dieu de Kirjath-Jéarim. Et David, avec tout Israël, monta à Baala, à Kirjath-Jéarim, qui appartient à Juda, pour faire monter de là l'arche de Dieu, de l'Eternel qui réside entre les chérubins, nom sous lequel il est invoqué. Et ils emmenèrent l'arche de Dieu de la maison d'Abinadab sur un chariot neuf ; Uzza et Achjo conduisaient le chariot. Et David et tout Israël dansaient devant Dieu de toute leur force, avec chants et harpes et luths et tambourins et cymbales et trompettes. Et lorsqu'ils furent arrivés à l'aire de Kidon, Uzza étendit la main pour saisir l'arche, parce que les bœufs regimbaient. Et la colère de l'Eternel s'enflamma contre Uzza, et il le frappa, parce qu'il avait étendu la main sur l'arche ; et il mourut là, devant Dieu. Et David fut fâché de ce que l'Eternel avait fait une brèche en la personne de Uzza ; et ce lieu a été appelé jusqu'à ce jour Pérets-Uzza. Et David eut crainte de Dieu en ce jour-là, et dit : Comment ferais-je entrer chez moi l'arche de Dieu ? Et David ne retira point l'arche chez lui, dans la cité de David, et il la fit déposer dans la maison d'Obed-Edom, de Gath. Et l'arche de Dieu resta trois mois avec la maison d'Obed-Edom, dans sa maison ; et l'Eternel bénit la maison d'Obed-Edom et tout ce qui lui appartenait. Et Hiram, roi de Tyr, envoya à David des messagers, et du bois de cèdre, et des maçons et des charpentiers, pour lui bâtir une maison. Et David reconnut que l'Eternel l'affermissait comme roi sur Israël et que sa royauté était haut élevée à cause de son peuple d'Israël. Et David prit encore des femmes à Jérusalem, et David engendra encore des fils et des filles. Et voici les noms des enfants qu'il eut à Jérusalem : Sammua et Sobab, Nathan et Salomon et Jibhar et Elisua et Elpélet et Nogah et Népheg et Japhia et Elisama et Béeljada et Eliphélet. Et quand les Philistins apprirent que David avait été oint comme roi sur tout Israël, tous les Philistins montèrent pour chercher David. Et David l'apprit et il sortit au-devant d'eux. Et les Philistins vinrent et se répandirent dans la vallée des Réphaïm. Et David consulta Dieu en disant : Monterai-je contre les Philistins, et les livreras-tu entre mes mains ? Et l'Eternel lui dit : Monte, et je les livrerai entre tes mains. Et ils montèrent à Baal-Pératsim, et David les battit là. Et David dit : Dieu a dispersé mes ennemis par ma main comme des eaux qui s'écoulent. C'est pourquoi on donna à ce lieu le nom de Baal-Pératsim. Et ils abandonnèrent là leurs dieux, qui furent brûlés, sur l'ordre de David. Et les Philistins se répandirent de nouveau dans la vallée. Et David consulta encore Dieu, et Dieu lui dit : Tu ne monteras pas après eux ; détourne-toi d'eux et tu arriveras sur eux du côté des mûriers. Et quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des mûriers, alors marche au combat, car Dieu sera sorti à votre tête pour battre l'armée des Philistins. Et David fit comme Dieu lui avait ordonné, et ils battirent l'armée des Philistins depuis Gabaon jusqu'à Guézer. Et la renommée de David se répandit dans tous les pays, et l'Eternel mit la frayeur de David sur toutes les nations. Et il se bâtit des maisons dans la cité de David ; et il prépara une place pour l'arche de Dieu et lui dressa une tente. Alors David dit : Personne d'autre que les Lévites ne doit porter l'arche de Dieu ; car c'est eux que l'Eternel a choisis pour porter l'arche de Dieu et pour en faire le service à toujours. Puis David convoqua tout Israël à Jérusalem pour transporter l'arche de l'Eternel à la place qu'il lui avait préparée. Et David assembla les fils d'Aaron et les Lévites : Des fils de Kéhath : Uriel, le chef, et ses frères, cent vingt. Des fils de Mérari : Asaïa, le chef, et ses frères, deux cent vingt. Des fils de Guersom : Joël, le chef, et ses frères, cent trente. Des fils d'Elitsaphan : Sémaïa, le chef, et ses frères, deux cents. Des fils d'Hébron : Eliel, le chef, et ses frères, quatre-vingts. Des fils d'Uzziel : Amminadab, le chef, et ses frères, cent douze. Et David appela les sacrificateurs Tsadok et Abiathar, et les lévites Uriel, Asaïa et Joël, Sémaïa et Eliel et Amminadab. Et il leur dit : C'est vous qui êtes les chefs de famille des Lévites ; sanctifiez-vous, vous et vos frères, afin que vous transportiez l'arche de l'Eternel, le Dieu d'Israël, à la place que je lui ai préparée. C'est parce que vous n'y étiez pas la première fois que l'Eternel notre Dieu a fait une brèche parmi nous, car nous ne nous étions pas enquis de ses ordonnances. Et les sacrificateurs et les Lévites se sanctifièrent pour transporter l'arche de l'Eternel, le Dieu d'Israël. Et les fils des Lévites portèrent l'arche de Dieu, comme Moïse l'avait ordonné d'après la parole de l'Eternel, sur leurs épaules, au moyen des barres [qui reposaient] sur eux. Et David ordonna aux chefs des Lévites de mettre de service leurs frères les chantres, avec des instruments de musique, des luths, des harpes et des cymbales, qu'ils devaient faire retentir de sons éclatants en signe de joie. Et les Lévites mirent de service Héman, fils de Joël, et parmi ses frères Asaph, fils de Bérékia ; et parmi les fils de Mérari, leurs frères, Ethan, fils de Kuschaïa ; et avec eux leurs frères du second rang : Zacharie, fils, et Jaaziel et Sémiramoth et Jéhiel et Unni, Eliab et Bénaïa et Maaséia et Matthithia et Eliphélé et Miknéia et Obed-Edom et Jéiel, les portiers ; les chantres Héman, Asaph et Ethan, avec des cymbales d'airain, pour les faire retentir ; et Zacharie et Aziel et Sémiramoth et Jéhiel et Unni et Eliab et Maaséia et Bénaïa, avec des luths sur alamoth ; et Matthithia et Eliphélé et Miknéia et Obed-Edom et Jéiel et Azazia, avec des harpes sur schéminith, pour conduire [le chant] ; et Kénania, le chef des Lévites pour le transport ; il présidait au transport, car il s'entendait à la chose ; et Bérékia et Elkana, portiers de l'arche ; et Sébania et Josaphat et Néthanéel et Amasaï et Zacharie et Bénaïa et Eliézer, les sacrificateurs qui sonnaient des trompettes devant l'arche de Dieu ; et Obed-Edom et Jéchija, portiers de l'arche. Et David et les Anciens d'Israël et les chefs de milliers se mirent en route pour transporter l'arche de l'alliance de l'Eternel hors de la maison d'Obed-Edom, avec joie. Et comme Dieu assistait les Lévites qui portaient l'arche de l'alliance de l'Eternel on sacrifia sept taureaux et sept béliers. David était revêtu d'un manteau de fin lin, et [de même] tous les Lévites qui portaient l'arche, et les chantres, et Kénania, le chef du transport... les chantres ; et David avait sur lui un éphod de lin. Et tout Israël transporta l'arche de l'alliance de l'Eternel avec des cris de joie, au son des trompes, des trompettes et des cymbales, en faisant retentir les luths et les harpes. Et quand l'arche de l'alliance de l'Eternel entra dans la cité de David, Mical, fille de Saül, regardait par la fenêtre, et elle vit le roi David qui sautait et dansait, et elle le méprisa dans son cœur. Et ils firent entrer l'arche de Dieu et la placèrent dans la tente que David avait dressée pour elle, et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces devant Dieu. Et quand David eut achevé d'offrir des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces, il bénit le peuple au nom de l'Eternel. Et il distribua à tous ceux d'Israël, hommes et femmes, à chacun un pain, une portion de viande et un gâteau de raisins. Et il établit devant l'arche de l'Eternel [quelques-uns] d'entre les Lévites pour faire le service et pour célébrer, louer et glorifier l'Eternel, le Dieu d'Israël : Asaph, comme chef, et Zacharie, le second après lui ; Jéiel et Sémiramoth et Jéhiel et Matthithia et Eliab et Bénaïa et Obed-Edom et Jéiel, avec des luths et des harpes ; et Asaph faisait retentir les cymbales : et les sacrificateurs Bénaïa et Jahaziel devaient se tenir continuellement avec des trompettes devant l'arche de l'alliance de Dieu. En ce jour-là, David chargea, alors pour la première fois, Asaph et ses frères de louer l'Eternel. Louez l'Eternel, invoquez son nom ! Faites connaître parmi les peuples ses hauts-faits ! Chantez, psalmodiez en son honneur ! Méditez tous ses prodiges ! Glorifiez-vous de son saint nom ! Que le cœur de ceux qui cherchent l'Eternel se réjouisse ! Recherchez l'Eternel et sa force, Cherchez continuellement sa face ! Souvenez-vous des prodiges qu'il a faits, De ses miracles et des jugements de sa bouche ! Race d'Israël, son serviteur, Fils de Jacob, ses élus ! Lui, l'Eternel, est notre Dieu ; Ses jugements [s'exercent] sur toute la terre. Souvenez-vous à toujours de son alliance, De ses ordres, jusqu'en mille générations ; [De l'alliance] qu'il a conclue avec Abraham, Et de son serment à Isaac. Il l'a établie pour Jacob comme statut, Pour Israël comme alliance éternelle, Disant : Je te donne le pays de Canaan En possession héréditaire. Alors que vous n'étiez que peu, Très peu nombreux, et étrangers dans le pays, Allant de nation en nation Et d'un royaume vers un autre peuple, Il ne permit à personne de les opprimer Et il châtia des rois à cause d'eux : Ne touchez pus à mes oints, Et ne faites pas de mal à mes prophètes ! Chantez à l'Eternel, toute la terre ; Annoncez de jour en jour son salut ! Racontez parmi les nations sa gloire, Parmi tous les peuples ses prodiges ! Car l'Eternel est grand et très digne de louange, Et il est redoutable par-dessus tous les dieux. Car tous les dieux des peuples sont des idoles, Mais l'Eternel a fait les cieux. La majesté et la splendeur sont devant sa face, La force et l'allégresse sont dans sa demeure. Rendez à l'Eternel, familles des peuples, Rendez à l'Eternel gloire et puissance ! Rendez à l'Eternel la gloire de son nom ; Apportez des offrandes et venez devant sa face, Prosternez-vous devant l'Eternel avec de saints ornements. Tremblez devant lui, toute la terre ! Que le monde soit affermi, qu'il ne chancelle point ! Que les cieux se réjouissent et que la terre soit dans l'allégresse, Et qu'on dise parmi les nations : L'Eternel règne ! Que la mer mugisse avec ce qu'elle contient, Que la campagne s'égaie avec tout ce qu'elle renferme ! Qu'alors les arbres de la forêt poussent des cris de joie Devant l'Eternel ; car il vient pour juger la terre. Célébrez l'Eternel, car il est bon, Car sa miséricorde dure à toujours. Et dites : Sauve-nous, Dieu de notre salut ! Et rassemble-nous, et délivre-nous du milieu des nations, Afin que nous célébrions ton saint nom Et que nous nous glorifiions de ta louange. Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, D'éternité juqu'en éternité ! Et tout le peuple dit : Amen ! et loua l'Eternel. Et [David] laissa là, devant l'arche de l'alliance de l'Eternel, Asaph et ses frères, pour être continuellement de service devant l'arche, selon les besoins de chaque jour ; et Obed-Edom [et Hosa] et leurs frères, au nombre de soixante-huit ; et Obed-Edom, fils de Jéduthun, et Hosa, comme portiers ; et Tsadok, le sacrificateur, et ses frères les sacrificateurs, devant la Demeure de l'Eternel, sur le haut-lieu qui était à Gabaon, pour offrir des holocaustes à l'Eternel sur l'autel des holocaustes, régulièrement, le matin et le soir, et pour faire tout ce qui est écrit dans la loi de l'Eternel qu'il a prescrite à Israël ; et avec eux Héman et Jéduthun et les autres personnes choisies, qui avaient été désignées par leurs noms pour louer l'Eternel de ce que sa miséricorde dure à toujours ; et avec eux Héman et Jéduthun avec des trompettes et des cymbales pour [les] musiciens et des instruments pour les cantiques de Dieu ; et les fils de Jéduthun étaient portiers. Tout le peuple s'en alla, chacun dans sa maison, et David s'en retourna pour bénir sa maison. Et lorsque David fut établi dans sa maison, il dit à Nathan, le prophète : Voici, j'habite dans une maison de cèdre, et l'arche de l'alliance de l'Eternel est sous des couvertures. Et Nathan dit à David : Fais tout ce qui est dans ton cœur, car Dieu est avec toi. Et cette nuit même, la parole de Dieu fut adressée à Nathan en ces mots : Va et dis à David, mon serviteur : Ainsi a dit l'Eternel : Ce n'est pas toi qui me bâtiras la maison où j'habiterai. Car je n'ai point habité dans une maison, depuis le jour où j'ai fait monter Israël jusqu'à ce jour-ci ; mais j'ai été de tente en tente, et de demeure [en demeure]. Pendant tout le temps que j'ai marché au milieu de tout Israël, ai-je dit un mot à quelqu'un des juges d'Israël à qui j'ai ordonné de paître mon peuple, en disant : Pourquoi ne me bâtissez-vous pas une maison de cèdre ? Et maintenant tu diras à mon serviteur, à David : Ainsi parle l'Eternel des armées : Je t'ai tiré du pâturage où tu marchais après les brebis, pour que tu fusses prince sur mon peuple d'Israël. Et j'ai été avec toi partout où tu allais, et j'ai retranché tous tes ennemis de devant toi ; et je t'ai fait un nom comme le nom des grands qui sont sur la terre ; et j'ai donné un lieu à mon peuple d'Israël, et je l'ai planté, et il a habité chez lui, et il ne sera plus troublé, et les fils d'iniquité ne le dévorent plus comme autrefois et dans le temps où j'établissais des juges sur mon peuple d'Israël. Et j'ai humilié tous tes ennemis, et je te fais savoir que l'Eternel t'établira une maison. Puis, quand tes jours seront accomplis, et que tu iras rejoindre tes pères, j'élèverai après toi ta postérité en la personne d'un de tes fils, et j'affermirai son règne. C'est lui qui me bâtira une maison, et j'affermirai son trône pour toujours. Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ; et je ne lui retirerai point ma grâce, comme je l'ai retirée à celui qui t'a précédé ; et je l'établirai dans ma maison et dans mon royaume pour toujours, et son trône sera affermi pour toujours. Nathan parla à David conformément à toutes ces paroles et à toute cette vision. Et le roi David alla et se présenta devant l'Eternel et dit : Qui suis-je, Eternel Dieu ! et quelle est ma maison, pour que tu m'aies fait arriver jusqu'ici ? Et c'est peu de chose à tes yeux, ô Dieu ; tu as parlé de la maison de ton serviteur pour un long avenir et tu m'as vu au rang de l'homme le plus élevé, ô Eternel Dieu ! Et que pourrait te dire encore David touchant la gloire accordée à ton serviteur ? Tu connais ton serviteur. Eternel ! c'est par amour pour ton serviteur et selon ton cœur que tu as fait toute cette grande chose, pour [lui] faire connaître toutes [tes] merveilles. Eternel ! nul n'est égal à toi, et il n'y a pas d'autre Dieu que toi, d'après tout ce que nous avons entendu de nos oreilles. Et qui est semblable à ton peuple d'Israël, le seul peuple sur la terre que Dieu soit allé se racheter pour en faire son peuple..., de manière à t'acquérir la gloire de choses grandes et redoutables, en chassant des nations devant ton peuple que tu t'es racheté d'Egypte ? Et tu as fait de ton peuple d'Israël ton peuple à toujours ; et toi, Eternel, tu es devenu leur Dieu. Et maintenant, Eternel ! que la parole que tu as dite sur ton serviteur et sur sa maison soit maintenue à toujours, et agis selon ce que tu as dit ; et que ton nom soit reconnu fidèle et soit magnifié à jamais ; qu'on dise : L'Eternel des armées, Dieu d'Israël, est Dieu pour Israël ! Et la maison de David ton serviteur sera affermie devant toi. Car toi, mon Dieu, tu as révélé à ton serviteur ton dessein de lui bâtir une maison. C'est pourquoi ton serviteur s'est senti porté à prier devant toi. Et maintenant, Eternel ! c'est toi qui es Dieu, et tu as promis à ton serviteur de lui faire ce bien. Et maintenant, daigne bénir la maison de ton serviteur, pour qu'elle subsiste à toujours devant toi ; car ce que toi, Eternel, as béni, est béni pour toujours ! Après cela David battit les Philistins et les abaissa, et il enleva de la main des Philistins Gath et les villes de son ressort. Et il battit Moab, et les Moabites furent assujettis à David et lui payèrent tribut. Et David battit Hadarézer, roi de Tsoba, vers Hamath, lorsqu'il était en chemin pour établir sa domination sur le fleuve de l'Euphrate. Et David lui prit mille chars, sept mille cavaliers et vingt mille fantassins ; et David coupa les jarrets aux chevaux de tous les chars et il ne garda que cent chars. Et les Syriens de Damas vinrent au secours de Hadarézer, roi de Tsoba, et David tua vingt-deux mille d'entre les Syriens. Et David mit [garnison] dans la Syrie de Damas, et les Syriens furent assujettis à David et lui payèrent tribut. L'Eternel donnait la victoire à David partout où il allait. Et David prit les boucliers d'or qu'avaient les officiers d'Hadarézer et les fit porter à Jérusalem. Et de Tibchath et de Cun, villes d'Hadarézer, David enleva de l'airain en très grande quantité. C'est avec cet airain que Salomon fit la mer d'airain, les colonnes et les ustensiles d'airain. Et Thoû, roi de Hamath, ayant appris que David avait battu toutes les forces d'Hadarézer, roi de Tsoba, envoya Hadoram, son fils, vers le roi David pour le saluer et le féliciter de ce qu'il avait fait la guerre à Hadarézer et l'avait battu (car Thoû était continuellement en guerre avec Hadarézer) avec toute sorte de vases d'or, d'argent et d'airain. Et ces objets aussi, le roi David les consacra à l'Eternel, comme il avait déjà fait pour l'argent et l'or qu'il avait rapportés de toutes les nations, d'Edom, de Moab, des fils d'Ammon, des Philistins et d'Amalek. Et Absaï, fils de Tséruja, battit dans la vallée du Sel dix-huit mille Edomites ; et il mit des garnisons dans Edom, et tous les Edomites furent assujettis à David. L'Eternel donnait la victoire à David partout où il allait. Et David régna sur tout Israël, et David faisait droit et justice à tout son peuple. Et Joab, fils de Tséruja, était à la tête de l'armée, et Josaphat, fils d'Ahilud, était chancelier ; et Tsadok, fils d'Ahitub ; et Abimélec, fils d'Abiathar, étaient sacrificateurs ; et Savsa était secrétaire ; et Bénaïa, fils de Jéhojada, était chef des Kéréthiens et des Péléthiens, et les fils de David étaient les premiers auprès du roi. Et il arriva après cela que Nahas, roi des fils d'Ammon, mourut, et son fils devint roi à sa place. Et David dit : Je veux montrer de la bienveillance à Hanun, fils de Nahas, car son père en a montré envers moi. Et David envoya des députés pour le consoler au sujet de son père. Et les serviteurs de David vinrent au pays des fils d'Ammon, auprès de Hanun, pour le consoler. Et les princes des fils d'Ammon dirent à Hanun : Penses-tu que ce soit pour honorer ton père que David t'envoie des consolateurs ? N'est-ce pas dans le but de reconnaître, de détruire [la ville] et d'explorer le pays que ses serviteurs sont venus vers toi ? Et Hanun fit saisir les serviteurs de David, les fit raser et fit couper leurs habits à mi-hauteur, jusqu'au haut des cuisses, et les renvoya. Et l'on vint faire rapport à David au sujet de ces hommes, et il envoya des gens à leur rencontre, car ces hommes étaient fort confus ; et le roi leur fit dire : Restez à Jéricho jusqu'à ce que votre barbe ait repoussé, et vous reviendrez ensuite. Et les fils d'Ammon virent qu'ils s'étaient mis en mauvaise odeur auprès de David, et Hanun et les fils d'Ammon envoyèrent mille talents d'argent pour prendre à leur solde des chars et des cavaliers chez les Syriens de Mésopotamie et chez les Syriens de Maaca et à Tsoba. Ils prirent à leur solde trente-deux mille chars et le roi de Maaca, avec son peuple, qui vinrent camper devant Médeba, pendant que les fils d'Ammon, [sortant] de leurs villes, se rassemblaient et marchaient au combat. Et David l'apprit et il fit partir Joab avec toute l'armée, les hommes vaillants. Et les fils d'Ammon sortirent et se rangèrent en bataille à la porte de la ville, et les rois qui étaient venus [à leur secours] étaient à part dans la campagne. Et Joab vit qu'il y avait un front de bataille devant et derrière lui, et il fit un choix dans toute l'élite d'Israël et il les mit en bataille contre les Syriens ; et il plaça le reste du peuple sous le commandement de son frère Absaï, et ils se rangèrent en bataille contre les fils d'Ammon. Et il dit : Si les Syriens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours, et si les Ammonites sont plus forts que toi, je te secourrai. Courage ! Soyons fermes pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu ! Et que l'Eternel fasse ce qui lui semblera bon ! Et Joab et le peuple qui était avec lui s'avança pour attaquer les Syriens, et ceux-ci s'enfuirent devant lui. Et quand les fils d'Ammon virent que les Syriens s'étaient enfuis [devant Joab], eux aussi prirent la fuite devant son frère Absaï, et ils rentrèrent dans la ville. Et Joab retourna à Jérusalem. Et les Syriens, voyant qu'ils avaient été battus par Israël, envoyèrent des messagers et firent venir les Syriens qui étaient au-delà du fleuve ; Sophac, chef de l'armée d'Hadarézer, était à leur tête. Et on l'annonça à David, et il rassembla tout Israël et passa le Jourdain et vint vers eux et se rangea en bataille contre eux. Et après que David se fut rangé en bataille contre eux, les Syriens combattirent avec lui. Et les Syriens s'enfuirent devant Israël, et David tua aux Syriens les chevaux de sept mille chars et quarante mille fantassins, et il tua Sophac, le chef de leur armée. Et les vassaux de Hadarézer, se voyant battus par Israël, firent la paix avec David et lui furent assujettis. Et les Syriens ne voulurent plus venir en aide aux fils d'Ammon. Et il arriva au retour de l'année que, au temps où les rois se mettent en campagne, Joab, conduisant l'armée, ravagea le pays des fils d'Ammon et vint assiéger Rabba ; mais David resta à Jérusalem. Et Joab battit Rabba et la détruisit. Et David enleva la couronne de leur roi de dessus sa tête et la trouva du poids d'un talent d'or et garnie de pierreries ; et on la mit sur la tête de David ; et il remporta de la ville un très grand butin. Quant aux habitants, il les fit sortir et les coupa à la scie et avec des herses de fer et des scies. David traita ainsi toutes les villes des fils d'Ammon. Et David et tout le peuple retournèrent à Jérusalem. Et il s'éleva après cela une guerre à Guézer avec les Philistins. Alors Sibbécaï, le Husathite, tua Sippaï, un des fils de Rapha ; et [les Philistins] furent humiliés. Et il y eut encore un combat avec les Philistins, et Elchanan, fils de Jaour, tua Lachmi, frère de Goliath, de Gath, qui avait une lance dont le bois était comme une ensouple de tisserand. Et il y eut encore un combat à Gath. Il se trouvait là un homme de haute taille, qui avait six doigts à chaque [main et à chaque pied], vingt-quatre [en tout] ; et lui aussi était issu de Rapha. Et il outragea Israël ; et Jonathan, fils de Siméa, frère de David, le tua. Ces hommes étaient issus de Rapha, à Gath, et ils tombèrent par la main de David et par la main de ses serviteurs. Et Satan se leva contre Israël et incita David à faire le dénombrement d'Israël. Et David dit à Joab et aux chefs du peuple : Allez ! dénombrez Israël, de Béerséba jusqu'à Dan, et faites-moi rapport, afin que j'en sache le nombre. Et Joab dit : Que l'Eternel rende son peuple cent fois plus nombreux qu'ils ne le sont ! Ne sont-ils pas tous, ô roi mon seigneur, les serviteurs de mon seigneur ? Pourquoi mon seigneur demande-t-il cela ? Pourquoi rendre ainsi Israël coupable ? Mais l'ordre du roi prévalut contre Joab ; et Joab se mit en route et parcourut tout Israël, et revint à Jérusalem. Et Joab donna à David le chiffre du recensement du peuple : il y avait dans tout Israël onze cent mille hommes tirant l'épée, et en Juda quatre cent soixante-dix mille hommes tirant l'épée. Il n'avait pas compté parmi eux Lévi et Benjamin, car l'ordre du roi était une abomination pour Joab. Et la chose déplut à Dieu, et il frappa Israël. Et David dit à Dieu : J'ai commis un grand péché en faisant cela ! Et maintenant, ôte, je te prie, l'iniquité de ton serviteur, car j'ai agi très follement. Et l'Eternel parla à Gad, le voyant de David, en ces mots : Va, et parle à David en ces mots : Ainsi a dit l'Eternel : Je mets devant toi trois choses ; choisis-en une, et je te la ferai. Et Gad vint vers David et lui dit : Ainsi a dit l'Eternel : Fais ton choix ! Ou bien trois ans de famine, ou bien trois mois pendant lesquels tu seras en fuite devant tes adversaires, l'épée de tes ennemis [t'] atteignant, ou bien trois jours pendant lesquels l'épée de l'Eternel et la peste seront dans le pays et l'ange de l'Eternel portera la destruction dans tout le territoire d'Israël. Maintenant vois ce que je dois répondre à celui qui m'envoie. Et David dit à Gad : Je suis dans une grande angoisse ! Que je tombe entre les mains de l'Eternel, car ses compassions sont immenses ; et que je ne tombe pas entre les mains des hommes ! Et l'Eternel envoya la peste en Israël, et il tomba d'Israël soixante-dix mille hommes. Et Dieu envoya un ange contre Jérusalem pour la détruire ; et comme [l'ange se disposait à] détruire, l'Eternel regarda, et il se repentit de ce mal, et il dit à l'ange destructeur : Assez ! Retire maintenant ta main ! Et l'ange de l'Eternel se tenait près de l'aire d'Ornan, le Jébusien. Et David, ayant levé les yeux, vit l'ange de l'Eternel se tenant entre la terre et le ciel et ayant à la main son épée nue dirigée contre Jérusalem. Et David et les Anciens, couverts de sacs, tombèrent sur leur visage, et David dit à Dieu : N'est-ce pas moi qui ai commandé de dénombrer le peuple ? C'est moi qui ai péché et qui ai commis [ce] grand mal ! Mais ces brebis, qu'ont-elles fait ? Eternel, mon Dieu ! que ta main soit donc sur moi et sur la maison de mon père ; mais quant à ton peuple, qu'elle ne soit pas sur lui pour le frapper ! Et l'ange de l'Eternel dit à Gad de parler à David, afin que David montât pour dresser un autel à l'Eternel dans l'aire d'Ornan, le Jébusien. Et David monta, selon la parole que Gad avait prononcée au nom de l'Eternel. Et Ornan, s'étant retourné, vit l'ange ; et ses quatre fils, [qui étaient] avec lui, se cachèrent ; ornan était occupé à fouler du blé. Et David arriva vers Ornan, et Ornan regarda et vit David ; et il sortit de l'aire et se prosterna devant David, le visage contre terre. Et David dit à Ornan : Cède-moi l'emplacement de l'aire, afin que j'y bâtisse un autel à l'Eternel ; cède-le moi pour l'argent qu'il vaut ; et que la plaie se retire de dessus le peuple. Et Ornan dit à David : Prends-le, et que mon seigneur le roi fasse ce qui lui semblera bon ; vois, je donne les bœufs pour les holocaustes, et les chars pour le bois, et le blé pour l'oblation ; je donne le tout. Et le roi David dit à Ornan : Non ! mais je veux l'acheter, l'acheter pour l'argent qu'il vaut, car je ne prendrai pas pour l'Eternel ce qui est à toi, et je n'offrirai pas un holocauste qui ne me coûte rien ! Et David donna à Ornan pour l'emplacement le poids de six cents sicles d'or. Et David bâtit là un autel à l'Eternel ; il offrit des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces, et il invoqua l'Eternel qui lui répondit en [faisant descendre] le feu du ciel sur l'autel de l'holocauste. Et l'Eternel parla à l'ange, et il remit son épée dans le fourreau. A cette époque-là, David, voyant que l'Eternel l'avait exaucé dans l'aire d'ornan le Jébusien, y offrait des sacrifices. Et la Demeure de l'Eternel que Moïse avait faite dans le désert et l'autel des holocaustes se trouvaient en ce temps sur le haut-lieu, à Gabaon. Et David ne pouvait pas aller devant cet autel pour chercher Dieu, à cause de l'effroi que lui avait causé l'épée de l'ange de l'Eternel. Et David dit : Ici sera la maison de l'Eternel Dieu, et ici sera l'autel pour les holocaustes d'Israël ! Et David fit assembler les étrangers qui étaient dans le pays d'Israël ; et il établit des tailleurs de pierre pour préparer des pierres de taille pour bâtir la maison de Dieu. David prépara aussi du fer en quantité pour les clous des battants des portes et pour les crampons, ainsi que de l'airain en immense quantité, et du bois de cèdre sans nombre, car les Sidoniens et les Tyriens avaient amené à David du bois de cèdre en quantité. Et David dit : Mon fils Salomon est jeune et faible ; et la maison à bâtir à l'Eternel doit être si magnifique qu'elle ait de la gloire et de l'éclat dans tous les pays : je veux faire pour lui des préparatifs. Et David fit beaucoup de préparatifs avant sa mort. Et il appela Salomon, son fils, et lui ordonna de bâtir une maison à l'Eternel, le Dieu d'Israël. Et David dit à Salomon, son fils : Pour moi, j'avais l'intention de bâtir une maison à l'honneur du nom de l'Eternel mon Dieu. Mais la parole de l'Eternel m'a été adressée en ces termes : Tu as versé beaucoup de sang et tu as fait de grandes guerres ; tu ne bâtiras pas une maison à mon nom, car tu as versé beaucoup de sang sur la terre devant moi. Voici, un fils te naîtra ; ce sera un homme paisible, et je lui donnerai du repos de tous ses ennemis d'alentour ; car Salomon sera son nom, et je donnerai paix et tranquillité à Israël durant sa vie. C'est lui qui bâtira une maison à mon nom ; il sera pour moi un fils et je serai pour lui un père ; et j'affermirai le trône de sa royauté sur Israël pour toujours. Maintenant, mon fils, que l'Eternel soit avec toi, et que tu prospères, et que tu bâtisses la maison de l'Eternel ton Dieu, selon ce qu'il a déclaré à ton égard. Seulement que l'Eternel te donne sagesse et intelligence, et qu'il t'établisse [pour régner] sur Israël et pour garder la loi de l'Eternel ton Dieu. Alors tu prospéreras, si tu mets soigneusement en pratique les statuts et les ordonnances que l'Eternel a prescrits à Moïse pour Israël. Fortifie-toi et prends courage ! Ne crains point et ne t'effraye point ! Et voici, par mes peines j'ai préparé pour la maison de l'Eternel cent mille talents d'or, un million de talents d'argent, et de l'airain et du fer en quantités immenses, car il y en a énormément ; j'ai aussi préparé du bois et des pierres, et tu en ajouteras encore. Et tu as à ta disposition un grand nombre d'ouvriers : tailleurs de pierre, maçons, charpentiers, et toute sorte de gens habiles pour toute espèce d'ouvrage. Quant à l'or, à l'argent, à l'airain et au fer, il y en a en quantité immense. Lève-toi et agis ! et que l'Eternel soit avec toi ! Et David ordonna à tous les princes d'Israël d'aider à Salomon son fils ; [il leur dit] : L'Eternel votre Dieu n'est-il pas avec vous et ne vous a-t-il pas donné du repos de tous côtés ? Car il a livré entre mes mains les habitants du pays, et le pays est assujetti devant l'Eternel et devant son peuple. Maintenant appliquez votre cœur et votre âme à chercher l'Eternel, votre Dieu ; levez-vous et bâtissez le sanctuaire de l'Eternel Dieu, afin d'amener l'arche de l'alliance de l'Eternel et les ustensiles sacrés de Dieu dans la maison qui doit être bâtie au nom de l'Eternel. Et David, âgé et rassasié de jours, établit Salomon, son fils, roi sur Israël. Et il assembla tous les princes d'Israël, les sacrificateurs et les Lévites. Et on fit le dénombrement des Lévites, depuis l'âge de trente ans et au-dessus ; et leur nombre, par tête, s'élevait à trente-huit mille hommes. Qu'il y en ait, [dit David], vingt-quatre mille qui veillent aux travaux de la maison de l'Eternel, six mille qui soient magistrats et juges, quatre mille portiers, et quatre mille qui célèbrent l'Eternel avec les instruments que j'ai préparés pour le célébrer. Et David les divisa en classes, d'après les fils de Lévi, Guerson, Kéhath et Mérari. Pour les Guersonites : Laédan et Siméi. Fils de Laédan : le chef Jéhiel, et Zétham et Joël, trois. Fils de Siméi : Sélomoth et Haziel et Haran, trois ; ce sont les chefs des familles de Laédan. Fils de Siméi : Jahath, Zina, et Jéusch et Béria ; ce sont là les fils de Siméi, quatre. Jahath était le chef, et Zina le second ; quant à Jéusch et Béria, ils n'eurent pas beaucoup de fils et ils formèrent une seule maison patriarcale, pour un seul office. Fils de Kéhath : Amram, Jitséhar, Hébron et Uzziel, quatre. Fils d'Amram : Aaron et Moïse. Aaron fut mis à part pour être consacré comme très saint, lui et ses fils à toujours, pour offrir les parfums devant l'Eternel, pour le servir et pour bénir en son nom, à toujours. Quant à Moïse, l'homme de Dieu, ses fils furent comptés dans la tribu de Lévi. Fils de Moïse : Guersom et Eliézer. Fils de Guersom : Schébuel, le chef. Et les fils d'Eliézer furent : Réchabia, le chef. Eliézer n'eut pas d'autres fils, mais les fils de Réchabia furent très nombreux. Fils de Jitséhar : Sélomith, le chef. Fils de Hébron : Jérija, le chef ; Amaria, le second ; Jahaziel, le troisième, et Jékaméam, le quatrième. Fils d'Uzziel : Michée, le chef ; et Jissija, le second. Fils de Mérari : Machli et Muschi. Fils de Machli : Eléazar et Kis. Et Eléazar mourut, et il n'eut pas de fils, mais des filles, qui épousèrent les fils de Kis, leurs parents. Fils de Muschi : Machli et Eder et Jérémoth, trois. Ce sont là les fils de Lévi, selon leurs maisons patriarcales, les chefs de familles, selon leur recensement, d'après leur dénombrement nominal, par tête ; ils étaient employés au service de la maison de l'Eternel, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus. Car David dit : L'Eternel, le Dieu d'Israël, a donné du repos à son peuple et il a fixé sa demeure à Jérusalem, à jamais. Ainsi les Lévites n'auront plus à porter le Tabernacle et tous les ustensiles pour son service. (Car d'après les dernières paroles de David les fils de Lévi étaient comptés à partir de vingt ans et au-dessus.) Car leur place est auprès des fils d'Aaron, pour le service de la maison de l'Eternel ; ils ont à surveiller les parvis, les chambres, la purification de toutes les choses saintes ; ils font l'ouvrage concernant le service de la maison de Dieu, les pains de proposition, la fleur de farine pour les offrandes, les galettes sans levain, les gâteaux cuits à la poêle, les fritures et tout ce qui concerne les mesures de capacité et de longueur. En outre, ils ont à se présenter chaque matin pour louer et célébrer l'Eternel, et de même le soir, ainsi que chaque fois qu'on offre des holocaustes à l'Eternel, aux sabbats, aux nouvelles lunes et aux fêtes, sans exception, suivant la prescription y relative [d'en offrir] continuellement devant l'Eternel. Ils doivent ainsi donner tous leurs soins au Tabernacle d'assignation, au sanctuaire, et aux fils d'Aaron, leurs frères, pour le service de la maison de l'Eternel. Les fils d'Aaron avaient aussi leurs classes. Fils d'Aaron : Nadab et Abihu, Eléazar et Ithamar. Nadab et Abihu moururent, avant leur père, sans laisser de fils ; et Eléazar et Ithamar furent les sacrificateurs. Et David, avec Tsadok, d'entre les fils d'Eléazar, et Ahimélec, d'entre les fils d'Ithamar, les répartit d'après leurs offices, dans leur service. Et il se trouva que les fils d'Eléazar avaient plus de chefs de familles que les fils d'Ithamar ; et on les répartit [de la manière suivante] : pour les fils d'Eléazar seize chefs de maisons patriarcales, et pour les fils d'Ithamar huit [chefs] de leurs maisons patriarcales. On les répartit par le sort, les uns comme les autres ; car il y avait des princes du sanctuaire et des princes de Dieu parmi les fils d'Eléazar comme parmi les fils d'Ithamar. Et Sémaïa, fils de Néthanéel, le scribe, de la tribu de Lévi, les inscrivit devant le roi et les princes, devant Tsadok, le sacrificateur, et Ahimélec, fils d'Abiathar, et devant les chefs des familles des sacrificateurs et des Lévites. On tira au sort une maison patriarcale pour Eléazar, et on tira deux fois pour [en avoir une d'] Ithamar. Le premier sort échut à Jojarib ; le second à Jédaïa ; le troisième à Harim ; le quatrième à Séorim ; le cinquième à Malkija ; le sixième à Mijamin ; le septième à Hakkots ; le huitième à Abija ; le neuvième à Josué ; le dixième à Sécania ; le onzième à Eliasib ; le douzième à Jakim ; le treizième à Huppa ; le quatorzième à Jésébéab ; le quinzième à Bilga ; le seizième à Immer ; le dix-septième à Hézir ; le dix-huitième à Happitsets ; le dix-neuvième à Péthachia ; le vingtième à Ezéchiel ; le vingt-unième à Jakin ; le vingt-deuxième à Gamul ; le vingt-troisième à Délaïa ; le vingt-quatrième à Maazéia. C'est là l'ordre de leur office, pour entrer dans la maison de l'Eternel, selon la règle établie pour eux par Aaron leur père, d'après ce que l'Eternel, le Dieu d'Israël, lui avait ordonné. Quant au reste des fils de Lévi : des fils d'Amram, Schubaël ; des fils de Schubaël, Jechdia ; de Réchabia, des fils de Réchabia, le chef Jissija ; des Jitséharites, Sélomoth ; des fils de Sélomoth, Jahath ; et les fils [d'Hébron], Jérija, Amaria, le second, Jahaziel, le troisième, Jékaméam, le quatrième. Fils d'Uzziel : Michée ; des fils de Michée : Samir ; frère de Michée : Jissija ; des fils de Jissija : Zacharie. Fils de Mérari : Machli et Muschi, [et] les fils de son fils Jaazija. Fils de Mérari par Jaazija, son fils : Schoham et Zaccur et Ibri. De Machli : Eléazar, qui n'eut point de fils. De Kis : les fils de Kis : Jérachméel. Et les fils de Muschi : Machli et Eder et Jérimoth. Ce sont là les fils des Lévites, selon leurs maisons patriarcales. Eux aussi, comme leurs frères, les fils d'Aaron, ils tirèrent au sort devant le roi David et Tsadok et Ahimélec et les chefs des familles des sacrificateurs et des Lévites ; le chef de famille [tira au sort] aussi bien que son frère plus jeune. Et David avec les chefs de l'armée mit à part pour le service les fils d'Asaph, d'Héman et de Jéduthun, qui chantaient en s'accompagnant de harpes, de luths et de cymbales. Voici le nombre de ceux qui étaient chargés de ce service : Des fils d'Asaph : Zaccur et Joseph et Néthania et Asareéla, fils d'Asaph, sous la direction d'Asaph, qui chantait suivant les instructions du roi. De Jéduthun, les fils de Jéduthun : Guédalia et Tséri et Esaïe, Hasabia et Matthithia [et Siméi], six, sous la direction de leur père Jéduthun, qui chantait avec la harpe pour louer et célébrer l'Eternel. D'Héman, les fils d'Héman : Bukkija, Matthania, Uzziel, Schébuel et Jérimoth, Hanania, Hanani, Eliatha, Guiddalthi et Romamthi-Ezer, Josbékascha, Mallothi, Hothir, Mahazioth. Tous-ceux-là étaient fils d'Héman, le voyant du roi, en vertu de la promesse de Dieu d'élever la corne [d'Héman]. Et Dieu donna à Héman quatorze fils et trois filles. Tous ceux-là étaient sous la direction de leurs pères pour le chant de la maison de l'Eternel ; ils avaient des cymbales, des luths et des harpes pour le service de la maison de Dieu ; ils étaient sous les ordres du roi, d'Asaph, de Jéduthun et d'Héman. Et leur nombre, y compris leurs frères, connaissant les cantiques de l'Eternel, tous ceux qui s'y entendaient, s'élevait à deux cent quatre-vingt-huit. Et ils tirèrent au sort pour leurs fonctions, les jeunes aussi bien que les vieux, les maîtres avec les disciples. Le premier sort échut pour Asaph à Joseph... ; le second à Guédalia, lui, ses frères et ses fils, douze ; le troisième à Zaccur, ses fils et ses frères, douze ; le quatrième à Jitsri, ses fils et ses frères, douze ; le cinquième à Néthania, ses fils et ses frères, douze ; le sixième à Bukkija, ses fils et ses frères, douze ; le septième à Jésareéla, ses fils et ses frères, douze ; le huitième à Esaïe, ses fils et ses frères, douze ; le neuvième à Matthania, ses fils et ses frères, douze ; le dixième à Siméi, ses fils et ses frères, douze ; le onzième à Azaréel, ses fils et ses frères, douze ; le douzième à Hasabia, ses fils et ses frères, douze ; le treizième à Schubaël, ses fils et ses frères, douze ; le quatorzième à Matthithia, ses fils et ses frères, douze ; le quinzième à Jérémoth, ses fils et ses frères, douze ; le seizième à Hanania, ses fils et ses frères, douze ; le dix-septième à Josbékascha, ses fils et ses frères, douze ; le dix-huitième à Hanani, ses fils et ses frères, douze ; le dix-neuvième à Mallothi, ses fils et ses frères, douze ; le vingtième à Elijatha, ses fils et ses frères, douze ; le vingt-unième à Hothir, ses fils et ses frères, douze ; le vingt-deuxième à Guiddalthi, ses fils et ses frères, douze ; le vingt-troisième à Mahazioth, ses fils et ses frères, douze ; le vingt-quatrième à Romamthi-Ezer, ses fils et ses frères, douze. Quant aux classes des portiers : des Korachites, Mésélémia, fils de Koré, des fils d'Asaph. Et Mésélémia avait pour fils Zacharie le premier-né, Jédiaël le second, Zébadia le troisième, Jathniel le quatrième, Elam le cinquième, Johanan le sixième, Eljoénaï le septième. Et Obed-Edom avait pour fils Sémaïa le premier-né, Jozabad le second, Joach le troisième, Sacar le quatrième, Néthanéel le cinquième, Ammiel le sixième, Issacar le septième, Péulthaï le huitième ; car Dieu l'avait béni. Et à Sémaïa, son fils, naquirent des fils qui dominèrent dans la maison de leur père, car ils étaient de vaillants hommes. Fils de Sémaïa : Othni et Raphaël et Obed, Elzabad [et] ses frères, hommes vaillants, Elihu et Sémakia. Tous ceux-là étaient d'entre les fils d'Obed-Edom, eux, leurs fils et leurs frères, hommes vaillants, pleins de force pour le service : soixante-deux d'Obed-Edom. Et Mésélémia avait des fils et des frères, hommes vaillants : dix-huit. Et Hosa, des fils de Mérari, avait pour fils Simri, le chef, car il n'y avait plus de premier-né, et son père l'établit pour chef ; Hilkija le second, Tébalia le troisième, Zacharie le quatrième ; tous les fils et les frères de Hosa : treize. A ces classes de portiers, aux chefs de familles, fut remise, ainsi qu'à leurs frères, la charge du service de la maison de l'Eternel. Et ils tirèrent au sort pour chaque porte, les plus jeunes comme les plus âgés, selon leurs maisons patriarcales. Le sort échut pour le côté de l'orient à Sélémia. On tira aussi au sort [pour] Zacharie, son fils, qui était un sage conseiller, et il lui échut par le sort le côté du nord. A Obed-Edom [échut] le côté du midi, et à ses fils la maison des provisions. A Schuppim et à Hosa [échut] le côté du couchant, avec la porte Salléketh, sur la chaussée qui monte, deux gardes, vis-à-vis l'une de l'autre. A l'orient, les Lévites étaient au nombre de six ; au nord, quatre par jour ; au midi, quatre par jour ; et pour les provisions, deux à la fois ; dans l'arrière-cour, à l'occident, quatre pour la chaussée, deux pour l'arrière-cour. Ce sont là les classes des portiers, d'entre les fils des Korachites et d'entre les fils de Mérari. Et les Lévites... Ahija avait la garde des trésors de la maison de Dieu et des trésors des choses saintes. Les fils de Laédan, les fils des Guersonites issus de Laédan, les chefs des maisons patriarcales de Laédan le Guersonite, Jéhiéli ; les fils de Jéhiéli, Zétham et Joël, son frère, avaient la garde des trésors de la maison de l'Eternel. Quant aux Amramites, aux Jitséharites, aux Hébronites et aux Uzziélites, c'était Schébuel, fils de Guersom, fils de Moïse, qui était surintendant des trésors. Et ses frères, issus d'Eliézer : Réchabia, son fils, et Esaïe, son fils, et Joram, son fils, et Zicri, son fils, et Sélomoth, son fils. Ce Sélomoth et ses frères avaient la garde de tous les trésors des choses saintes qu'avaient consacrées le roi David et les chefs des maisons patriarcales, les chefs de milliers et de centaines, et les chefs de l'armée (c'est [du produit] de la guerre et du butin qu'ils [les] avaient consacrées, pour l'entretien de la maison de l'Eternel), et de tout ce qu'avaient consacré Samuel, le voyant, et Saül, fils de Kis, et Abner, fils de Ner, et Joab, fils de Tséruja. Tout homme qui consacrait quelque chose le remettait à la garde de Sélomith et de ses frères. Des Jitséharites, Kénania et ses fils étaient préposés aux affaires extérieures en Israël, comme magistrats et juges. Des Hébronites, Hasabia et ses frères, hommes vaillants, au nombre de mille sept cents, avaient l'administration d'Israël, en deçà du Jourdain, à l'occident, pour toutes les affaires de l'Eternel et pour le service du roi. Des Hébronites, Jérija, le chef ; au sujet des Hébronites, on fit, la quarantième année du règne de David, des recherches touchant leurs généalogies, selon leurs maisons patriarcales, et l'on trouva parmi eux de vaillants hommes à Jaézer en Galaad ; et ses frères, hommes vaillants, deux mille sept cents chefs de maisons patriarcales ; le roi David leur remit l'administration des Rubénites, des Gadites et de la demi-tribu de Manassé, pour toutes les affaires de Dieu et les affaires du roi. Et [voici] les fils d'Israël selon leur nombre, les chefs de familles, et les chefs de milliers et de centaines, et leurs officiers qui servaient le roi dans tout ce qui concernait les divisions qui entraient en service et qui en sortaient, mois par mois, tous les mois de l'année, chaque division étant de vingt-quatre mille hommes. A la tête de la première division, pour le premier mois, Jasobéam, fils de Zabdiel ; et sa division était de vingt-quatre mille hommes. Il était d'entre les fils de Pérets ; il était le chef de tous les officiers des troupes pour le premier mois. Et à la tête de la division du second mois, Dodaï, l'Achochite, et sa division ; et Mikloth était l'officier, et sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le chef de la troisième armée, pour le troisième mois, était Bénaïa, fils de Jéhojada, le sacrificateur, comme commandant ; et sa division comptait vingt-quatre mille hommes. Ce Bénaïa était un héros parmi les trente et au-dessus des trente ; et sa division [était sous] Ammizabad, son fils. Le quatrième, pour le quatrième mois, était Asaël, frère de Joab, et après lui Zébadia, son fils ; et sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le cinquième, pour le cinquième mois, était le chef Samhuth, le Jizrachite ; et sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le sixième, pour le sixième mois, était Ira, fils d'Ikkesch, le Thékoïte ; et sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le septième, pour le septième mois, était Hélets, le Pélonite, d'entre les fils d'Ephraïm ; et sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le huitième, pour le huitième mois, était Sibbécaï, le Husathite, appartenant aux Zérachites ; et sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le neuvième, pour le neuvième mois, était Abiézer, d'Anathoth, appartenant aux Benjamites ; et sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le dixième, pour le dixième mois, était Maharaï, de Nétopha, appartenant aux Zérachites ; et sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le onzième, pour le onzième mois, était Bénaïa, le Pirathonite, d'entre les fils d'Ephraïm ; et sa division était de vingt-quatre mille hommes. Le douzième, pour le douzième mois, était Heldaï, le Nétophathite, descendant d'Othniel ; et sa division était de vingt-quatre mille hommes. Et à la tête des tribus d'Israël [il y avait] pour les Rubénites, comme prince, Eliézer, fils de Zicri ; pour les Siméonites, Séphatia, fils de Maaca ; pour Lévi, Hasabia, fils de Kémuel ; pour Aaron, Tsadok ; pour Juda, Elihu, d'entre les frères de David ; pour Issacar, Omri, fils de Micaël ; pour Zabulon, Jismaéia, fils d'Obadia ; pour Nephthali, Jérimoth, fils d'Azriel ; pour les fils d'Ephraïm, Osée, fils d'Azazéia ; pour la demi-tribu de Manassé, Joël, fils de Pédaïa ; pour la demi-tribu de Manassé en Galaad, Jiddo, fils de Zacharie ; pour Benjamin, Jaasiel, fils d'Abner ; pour Dan, Azaréel, fils de Jéroham. Ce sont là les chefs des tribus d'Israël. Et David ne fit pas faire le dénombrement de ceux qui étaient âgés de vingt ans et au-dessous ; car l'Eternel avait promis de rendre Israël aussi nombreux que les étoiles du ciel. Joab, fils de Tséruja, avait commencé le dénombrement, mais il ne l'acheva pas, car la colère de l'Eternel éclata à cause de cela contre Israël ; et le dénombrement ne fut pas porté parmi les dénombrements des Chroniques du roi David. Et sur les trésors du roi [était préposé] Azmaveth, fils d'Adiel ; et sur les trésors dans la campagne, dans les villes et dans les villages et dans les tours, Jonathan, fils d'Ozias ; et sur les ouvriers de la campagne, pour la culture du sol, Ezri, fils de Kélub ; et sur les vignobles, Siméi, de Rama ; et sur ce qui se trouvait dans les vignobles, en provisions de vin, Zabdi, de Sépham ; et sur les oliviers et les sycomores qui se trouvaient dans la plaine, Baal-Hanan, de Guéder ; et sur les provisions d'huile, Joas ; et sur les bœufs qui paissaient en Saron, Sitraï, de Saron ; et sur les bœufs dans les vallées, Saphat, fils d'Adlaï ; et sur les chameaux, Obil, l'Ismaélite ; et sur les ânesses, Jechdia, de Méronôth ; et sur le petit bétail, Jaziz, le Hagrite. Tous ceux-là étaient intendants des biens qui appartenaient au roi David. Et Jonathan, oncle de David, était conseiller ; c'était un homme intelligent et instruit ; et Jéhiel, fils de Hacmoni, était auprès des fils du roi ; et Ahithophel était conseiller du roi ; et Chusaï, l'Archite, était l'ami du roi ; et après Ahithophel, Jéhojada, fils de Bénaïa, et Abiathar ; et le chef de l'armée du roi était Joab. Et David convoqua à Jérusalem tous les chefs d'Israël, les chefs des tribus et les chefs de divisions qui servaient le roi, et les chefs de milliers et les chefs de centaines, et les intendants de tous les biens et troupeaux du roi et de ses fils, ainsi que les eunuques et les héros et tous les hommes vaillants. Et le roi David se leva sur ses pieds et dit : Ecoutez-moi, mes frères et mon peuple ! J'avais l'intention de bâtir une maison de repos pour l'arche de l'alliance de l'Eternel et pour le marchepied de notre Dieu, et j'avais fait des préparatifs pour bâtir. Mais Dieu m'a dit : Tu ne bâtiras pas une maison à mon nom, car tu es un homme de guerre, et tu as versé du sang. Et l'Eternel, le Dieu d'Israël, m'a choisi parmi toute la maison de mon père, pour que je fusse roi d'Israël à toujours ; car il a choisi Juda pour prince, et, dans la maison de Juda, la maison de mon père ; et parmi les fils de mon père, c'est moi qu'il lui a plu de faire régner sur tout Israël. Et entre tous mes fils (car l'Eternel m'a donné beaucoup de fils) il a choisi Salomon, mon fils, pour être assis sur le trône de la royauté de l'Eternel sur Israël. Et il m'a dit : Salomon, ton fils, c'est lui qui bâtira ma maison et mes parvis, car je me le suis choisi pour fils, et je serai pour lui un père ; et j'affermirai sa royauté pour toujours, s'il s'applique sans relâche à pratiquer mes commandements et mes ordonnances, comme [il le fait] aujourd'hui. Et maintenant, aux yeux de tout Israël, assemblée de l'Eternel, et aux oreilles de notre Dieu : Gardez et recherchez tous les commandements de l'Eternel votre Dieu, afin que vous possédiez ce bon pays et que vous le laissiez en héritage à vos fils après vous à perpétuité. Et toi, Salomon, mon fils, connais le Dieu de ton père, et sers-le d'un cœur intègre et d'une âme bien disposée, car l'Eternel sonde tous les cœurs et il pénètre tous les desseins des pensées. Si tu le cherches, il se laissera trouver par toi ; et si tu l'abandonnes, il te rejettera pour toujours. Considère donc maintenant que l'Eternel t'a choisi pour bâtir une maison qui serve de sanctuaire. Fortifie-toi et agis ! Et David donna à Salomon, son fils, le plan du portique [du temple] et de ses bâtiments et de ses trésoreries et de ses chambres hautes et de ses chambres intérieures et de la maison du propitiatoire, et le plan de tout ce qu'il avait dans l'esprit quant aux parvis de la maison de l'Eternel et à toutes les chambres à l'entour, pour les trésors de la maison de Dieu et pour les trésors des objets consacrés, et quant aux classes des sacrificateurs et des Lévites, et à tout ce qu'il y avait à faire pour le service de la maison de l'Eternel, et à tous les vases pour le service de la maison de l'Eternel ; et [le modèle] des objets d'or et de tous les ustensiles des divers services, avec le poids de l'or, et de tous les ustensiles d'argent, avec le poids [de l'argent] pour tous les ustensiles des divers services ; et l'indication du poids nécessaire pour les chandeliers d'or et leurs lampes, en or, selon le poids de chaque chandelier et de ses lampes, et des chandeliers d'argent, selon le poids d'un chandelier et de ses lampes, d'après l'usage de chaque chandelier ; et l'indication du poids d'or nécessaire pour les tables des pains de proposition, pour chaque table ; et d'argent, pour les tables d'argent ; et pour les fourchettes et les bassins et les calices, en or pur ; et pour les cruches d'or, selon le poids de chaque cruche ; et pour les cruches d'argent, selon le poids de chaque cruche ; et pour l'autel des parfums, de l'or éprouvé, selon le poids nécessaire ; et [il lui donna] le modèle du char, des chérubins d'or qui étendaient [leurs ailes] et couvraient l'arche de l'alliance de l'Eternel. Tout cela, [dit David], tout le modèle à exécuter, est là par écrit ; Dieu me l'a fait connaître par la main de l'Eternel sur moi. Et David dit à Salomon, son fils : Fortifie-toi, prends courage, et agis ! Ne crains point et ne t'effraie point ; car l'Eternel Dieu, mon Dieu, sera avec toi ; il ne te délaissera pas et ne t'abandonnera pas, jusqu'à ce que tout l'ouvrage pour le service de la maison de l'Eternel soit achevé. Et voici les classes des sacrificateurs et des Lévites pour tout le service de la maison de Dieu ; et tu as à ta disposition, pour chaque ouvrage, toute sorte de gens habiles et pleins de bonne volonté pour toute espèce d'ouvrages, et les chefs de tout le peuple prêts à exécuter tous tes ordres. Et le roi David dit à toute l'assemblée : Mon fils Salomon, le seul que Dieu ait choisi, est jeune et faible, et l'ouvrage est grand, car ce n'est pas pour un homme que sera ce palais, mais pour l'Eternel Dieu. Et j'ai mis toutes mes forces à préparer pour la maison de mon Dieu l'or pour ce qui doit être d'or, et l'argent pour ce qui doit être d'argent, et l'airain pour ce qui doit être d'airain, et le fer pour ce qui doit être de fer, et le bois pour ce qui doit être de bois ; des pierres d'onyx et des pierres à enchâsser, des pierres noires et des pierres de couleurs diverses, et toute espèce de pierres précieuses, et du marbre blanc en quantité. Et de plus, dans mon affection pour la maison de mon Dieu, l'or et l'argent que je possède en propre, je le donne pour la maison de mon Dieu, en sus de tout ce que j'ai préparé pour la maison du sanctuaire : trois mille talents d'or, d'or d'Ophir, et sept mille talents d'argent épuré, pour revêtir les parois des salles, pour qu'il y ait de l'or pour ce qui doit être d'or, et de l'argent pour ce qui doit être d'argent, et pour tout le travail de main des artisans. Qui est disposé à faire aujourd'hui quelque offrande pour l'Eternel ? Et les chefs des familles, et les chefs des tribus d'Israël, et les chefs de milliers et de centaines, et les grands officiers du roi, se montrèrent bien disposés ; et ils donnèrent, pour le service de la maison de Dieu, cinq mille talents d'or et dix mille dariques, dix mille talents d'argent, dix-huit mille talents d'airain et cent mille talents de fer. Et ceux qui possédaient des pierres [précieuses], les remirent, pour le trésor de la maison de l'Eternel, entre les mains de Jéhiel, le Guersonite. Et le peuple se réjouit de leur libéralité, car c'était de tout leur cœur qu'ils avaient fait cette libéralité pour l'Eternel ; et le roi David, lui aussi, en eut une grande joie. Et David bénit l'Eternel en présence de toute l'assemblée, et David dit : Béni sois-tu, Eternel, Dieu de notre père Israël, d'éternité jusqu'en éternité ! A toi, Eternel, la grandeur et la force et la magnificence et la splendeur et la majesté, car à toi tout ce qui est au ciel et sur la terre ; à toi, Eternel, la royauté, à toi qui t'élèves comme Souverain de toutes choses ! Richesse et gloire viennent de toi ; tu domines sur tout ; dans ta main sont la force et la puissance, et c'est toi qui peux donner toute grandeur et toute force. Et maintenant, ô notre Dieu, nous te célébrons et nous louons ton nom magnifique. Car qui suis-je, et qui est mon peuple, que nous ayons le pouvoir de faire cette libéralité ? Car tout vient de toi, et nous tenons de ta main ce que nous t'avons donné. Car nous sommes des étrangers devant ta face, et des voyageurs, comme tous nos pères ; nos jours sur la terre sont comme l'ombre, et il n'y a point d'espérance. Eternel, notre Dieu, toutes ces richesses que nous avons préparées pour bâtir une maison à ton saint nom, elles viennent de ta main, et tout est à toi. Et je sais, ô mon Dieu, que tu sondes le cœur et que tu prends plaisir à la droiture ; pour moi, c'est dans la droiture de mon cœur que j'ai fait toutes ces libéralités, et maintenant ton peuple qui se trouve ici, je l'ai vu avec joie te faire cette libéralité. Eternel, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, nos pères, maintiens-les à toujours, ces dispositions des pensées du cœur de ton peuple et dirige leur cœur vers toi. Et quant à mon fils Salomon, donne-lui un cœur entièrement disposé à garder tes ordonnances, tes témoignages et tes statuts, et à exécuter toutes ces choses, et à bâtir le palais que j'ai préparé. Et David dit à toute l'assemblée : Bénissez l'Eternel votre Dieu ! Et toute l'assemblée bénit l'Eternel, le Dieu de leurs pères, et ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant l'Eternel et devant le roi. Et le lendemain de ce jour, ils firent des sacrifices à l'Eternel et lui offrirent des holocaustes : mille taureaux, mille béliers, mille agneaux, avec leurs libations, et des sacrifices en grand nombre pour tout Israël. Et ils mangèrent et burent ce jour-là, devant l'Eternel, avec une grande joie ; ainsi Salomon, fils de David, fut établi roi pour la seconde fois, et ils l'oignirent pour l'Eternel comme prince, et Tsadok comme sacrificateur. Et Salomon s'assit sur le trône de l'Eternel, comme roi à la place de David son père, et il prospéra, et tout Israël lui obéit. Et tous les chefs et les hommes vaillants et même tous les fils du roi David se soumirent au roi Salomon. Et l'Eternel éleva très haut Salomon aux yeux de tout Israël, et il lui donna une majesté royale que n'avait eue aucun roi d'Israël avant lui. Et David, fils d'Isaï, avait régné sur tout Israël. Et le temps qu'il régna sur Israël fut de quarante ans : à Hébron il régna sept ans, et à Jérusalem il régna trente-trois ans. Et il mourut dans une bonne vieillesse, rassasié de jours, de richesses et de gloire ; et Salomon, son fils, devint roi à sa place. Et l'histoire du roi David, tant du commencement que de la fin [de son règne], voici, elle est écrite dans l'histoire de Samuel, le voyant, et dans l'histoire de Nathan, le prophète, et dans l'histoire de Gad, le voyant, avec toute sa puissance royale et ses hauts faits, et ce qui s'est passé de son temps, pour lui, pour Israël et pour tous les autres royaumes.
Et Salomon, fils de David, s'affermit dans son règne, et l'Eternel son Dieu fut avec lui et il l'éleva très haut. Et Salomon parla à tout Israël, aux chefs de milliers et de centaines, aux juges et à tous les princes de tout Israël, chefs de famille ; et Salomon et toute l'assemblée avec lui allèrent au haut-lieu qui était à Gabaon, car là était la Tente d'assignation de Dieu, que Moïse, serviteur de l'Eternel, avait faite dans le désert. Mais David avait transporté l'arche de Dieu de Kirjath-Jéarim au lieu qu'il lui avait préparé, car il avait dressé pour elle une tente à Jérusalem. Et l'autel d'airain, que Betsaléel, fils d'Uri, fils de Hur, avait fait, était là devant la Demeure de l'Eternel ; et Salomon et l'assemblée y cherchèrent l'Eternel. Et Salomon offrit là, devant l'Eternel, mille holocaustes sur l'autel d'airain qui était devant la Tente d'assignation. Cette nuit-là, Dieu apparut à Salomon et lui dit : Demande ce que tu veux que je te donne ! Et Salomon dit à Dieu : Tu as usé d'une grande bienveillance envers David, mon père ; et tu m'as établi roi à sa place. Maintenant, Eternel Dieu, que ta parole à David, mon père, soit confirmée, car tu m'as établi roi sur un peuple nombreux comme la poussière de la terre. Maintenant, donne-moi sagesse et intelligence, afin que je sache me conduire à la tête de ce peuple ; car qui pourrait juger ton peuple, ce [peuple] si nombreux ? Et Dieu dit à Salomon : Puisque c'est là ce qui est dans ton cœur, et que tu n'as pas demandé des richesses, des trésors et de la gloire et la mort de tes ennemis, et que tu n'as pas demandé non plus de longs jours, mais que tu as demandé pour toi sagesse et intelligence, afin de juger mon peuple sur lequel je t'ai fait régner, la sagesse et l'intelligence te sont données ; et je te donnerai aussi des richesses et des trésors et de la gloire, comme n'en ont jamais eu les rois qui t'ont précédé, et n'en auront jamais ceux qui viendront après toi. Et Salomon se rendit à Jérusalem, du haut-lieu qui se trouve à Gabaon, de devant la Tente d'assignation, et il régna sur Israël. Et Salomon rassembla des chars et des cavaliers, et il avait quatorze cents chars et douze mille cavaliers, qu'il mit dans les villes et auprès du roi à Jérusalem. Et le roi rendit l'argent et l'or aussi communs à Jérusalem que les pierres, et le bois de cèdre aussi abondant que les sycomores qui croissent dans la plaine. Et Salomon tirait ses chevaux d'Egypte, et cela par convois ; les marchands royaux prenaient chaque convoi pour un prix convenu ; et ils faisaient monter et sortir d'Egypte un équipage pour six cents [sicles] d'argent, et un cheval pour cent cinquante ; c'était également par leur moyen qu'ils étaient exportés pour tous les rois des Héthiens et pour les rois de Syrie. Et Salomon décida de bâtir une maison pour le nom de l'Eternel, et une maison royale pour lui-même. Et Salomon compta soixante-dix mille hommes qui portaient les fardeaux et quatre-vingt mille qui taillaient [les pierres] dans la montagne, et trois mille six cents surveillants [placés] sur eux. Et Salomon envoya vers Huram, roi de Tyr, pour lui dire : Ce que tu as fait pour David, mon père, en lui envoyant du bois de cèdre, afin qu'il se bâtît une maison pour y demeurer, [fais-le aussi pour moi !] Voici, je bâtis une maison au nom de l'Eternel, mon Dieu, pour [la] lui consacrer, pour faire fumer devant lui l'encens odoriférant et pour lui présenter régulièrement les pains de proposition et lui offrir les holocaustes du matin et du soir, des sabbats et des nouvelles lunes, et des fêtes de l'Eternel notre Dieu : c'est là une obligation perpétuelle pour Israël. Et la maison que je vais bâtir sera grande, car notre Dieu est plus grand que tous les dieux. Et qui aurait la puissance de lui bâtir une maison ? car les cieux et les cieux des cieux ne peuvent le contenir ; et qui suis-je pour lui bâtir une maison ? Aussi n'est-ce que pour faire fumer l'encens devant lui. Et maintenant, envoie-moi un homme habile à travailler l'or et l'argent et l'airain et le fer et la pourpre rouge et les [étoffes] écarlates et la pourpre bleue, et qui s'entende à l'art de la sculpture, [afin qu'il travaille] avec les hommes habiles qui sont auprès de moi, en Juda et à Jérusalem, [et] que David, mon père, a préparés. Envoie-moi aussi du Liban du bois de cèdre, des cyprès et du bois de sandal, car je sais que tes serviteurs s'entendent à couper les bois du Liban. Et voici, mes serviteurs seront avec les tiens. Et fais-moi préparer du bois en abondance, car la maison que je bâtis sera grande et magnifique. Et voici, à tes serviteurs qui abattront et couperont le bois, je leur donne pour leur entretien vingt mille cors de froment et vingt mille cors d'orge et vingt mille baths de vin et vingt mille baths d'huile. Et Huram, roi de Tyr, répondit dans une lettre qu'il envoya à Salomon : C'est parce que l'Eternel aime son peuple qu'il t'a établi roi sur eux ! Et Huram dit : Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui a fait les cieux et la terre, de ce qu'il a donné au roi David un fils sage, plein d'intelligence et de discernement, qui bâtira une maison à l'Eternel et une maison royale pour lui-même. Et maintenant je [t']envoie un homme habile, plein de discernement, Huram-Abi, fils d'une femme d'entre les filles de Dan, et dont le père est un Tyrien ; il s'entend à travailler l'or et l'argent et l'airain et le fer et la pierre et le bois, la pourpre rouge, la bleue, et le byssus et les [étoffes] écarlates, ainsi qu'à graver toute espèce de gravure et à exécuter tous les travaux d'art qu'on lui donne. Il travaillera avec tes hommes habiles et avec les hommes habiles de mon seigneur David, ton père. Et maintenant, que mon seigneur envoie à ses serviteurs le froment, l'orge, l'huile et le vin dont il a parlé. Et nous, nous couperons des bois du Liban, autant que tu en auras besoin, et nous te les expédierons par mer en radeaux, jusqu'à Japho ; et toi, tu les feras monter à Jérusalem. Et Salomon compta tous les étrangers qui étaient dans le pays d'Israël, après le dénombrement par lequel David, son père, les avait comptés, et il s'en trouva cent cinquante-trois mille six cents. Et il en fit soixante-dix mille porteurs de fardeaux, et quatre-vingt mille tailleurs de pierre dans la montagne, et trois mille six cents surveillants pour faire travailler le peuple. Et Salomon commença à bâtir la maison de l'Eternel à Jérusalem, sur la montagne de Morija, où [l'Eternel] était apparu à David son père, au lieu que David avait préparé, sur l'aire d'Ornan, le Jébusien. Et il commença à bâtir le second jour du second mois de la quatrième année de son règne. Et voici la base sur laquelle Salomon bâtit la maison de Dieu : la longueur, en coudées de l'ancienne mesure, était de soixante coudées et la largeur de vingt coudées ; et le portique qui était sur le devant de la longueur, sur la largeur de la maison, avait une longueur, correspondant à la largeur de la maison, de vingt coudées, et une hauteur de cent vingt coudées. Et il la revêtit intérieurement d'or pur. Et il recouvrit la grande maison avec du bois de cyprès, puis il la revêtit d'or pur, et il y fit des palmiers et des chaînettes. Et il revêtit la maison de pierres précieuses comme ornement ; et l'or était de l'or de Parvaïm. Et il revêtit d'or la maison, les poutres, les seuils et ses parois et ses portes, et il fit sculpter des chérubins sur les parois. Et il fit le bâtiment du Lieu très saint ; sa longueur, correspondant à la largeur de la maison, était de vingt coudées, et sa largeur de vingt coudées ; et il le revêtit d'or pur, [pour le poids] de six cents talents. Et le poids des clous était de cinquante sicles d'or. Et il revêtit d'or les chambres hautes. Et il fit dans le bâtiment du Lieu très saint deux chérubins, ouvrage de statuaire, et on les recouvrit d'or. Et les ailes des chérubins avaient vingt coudées de long : l'aile de l'un, longue de cinq coudées, touchait au mur de la maison, et l'autre aile, longue de cinq coudées, touchait à l'aile de l'autre chérubin ; et l'aile de l'autre, longue de cinq coudées, touchait au mur de la maison, et l'autre aile, longue de cinq coudées, rejoignait l'aile du premier chérubin. Les ailes de ces chérubins déployées [mesuraient] vingt coudées. Et ils se tenaient debout sur leurs pieds, et leur face était tournée vers la maison. Et il fit le voile de pourpre bleue et de pourpre rouge et [d'étoffe] écarlate et de byssus, et il y fit des chérubins. Et il fit, devant la maison, deux colonnes de trente-cinq coudées de long, et le chapiteau qui était à leur sommet [mesurait] cinq coudées. Et il fit des chaînettes pour le Lieu très saint, et les mit au sommet des colonnes ; et il fit cent grenades et les mit aux chaînettes. Et il dressa les colonnes sur le devant du temple, l'une à droite et l'autre à gauche ; et il nomma celle de droite Jakin et celle de gauche Boaz. Et il fit un autel d'airain, long de vingt coudées, large de vingt coudées et haut de dix coudées. Et il fit la mer de fonte, qui avait dix coudées d'un bord à l'autre ; elle était ronde tout à l'entour, haute de cinq coudées, et un cordon de trente coudées en mesurait le tour. Et des figures de bœufs au-dessous d'elle l'entouraient tout autour, à raison de dix par coudée, faisant tout le tour de la mer ; il y avait deux rangées de bœufs qui avaient été fondus d'une seule fonte avec elle. Elle était posée sur douze bœufs, dont trois regardaient le septentrion et trois l'occident, trois le midi et trois l'orient ; la mer reposait sur eux et toutes leurs croupes étaient tournées en dedans. Son épaisseur était d'une palme et son bord était comme le bord d'une coupe, semblable à la fleur d'un lys ; elle contenait trois mille baths. Et il fit dix cuves, et il en mit cinq à droite et cinq à gauche pour y laver ; on y nettoyait les objets servant à l'holocauste. Et la mer servait aux sacrificateurs pour s'y laver. Et il fit les candélabres d'or, [au nombre de] dix, selon l'ordonnance qui les concernait, et il les plaça dans le temple, cinq à droite et cinq à gauche. Et il fit dix tables et les plaça dans le temple, cinq à droite et cinq à gauche. Et il fit cent coupes d'or. Et il fit le parvis des sacrificateurs et la grande cour et des portes pour la cour ; et il revêtit leurs battants d'airain. Et quant à la mer, il la mit du côté droit [de la maison], vers l'orient, du côté du midi. Et Huram fit les chaudrons et les pelles et les bassins. Et Huram acheva l'ouvrage qu'il avait fait pour le roi Salomon, pour la maison de Dieu. Deux colonnes, et les [deux] renflements, et les deux chapiteaux sur le sommet des colonnes ; les deux treillis pour couvrir les deux renflements des chapiteaux qui étaient sur le sommet des colonnes ; les quatre cents grenades pour les deux treillis, deux rangées de grenades à chaque treillis, pour couvrir les deux renflements des chapiteaux sur le sommet des colonnes ; il fit les socles et il fit les cuves sur les socles ; la mer, unique, et les douze bœufs sous elle ; et les pots, les pelles et les fourchettes, et tous leurs accessoires. Huram-Abiv [les] fit au roi Salomon pour la maison de l'Eternel, en airain poli. Le roi les fit fondre dans la plaine du Jourdain, dans un sol argileux, entre Succoth et Tsérédatha. Et Salomon fit tous ces ustensiles en très grand nombre, car on ne rechercha pas le poids de l'airain. Et Salomon fit tous les ustensiles de la maison de Dieu : l'autel d'or ; les tables sur lesquelles on mettait les pains de proposition ; les candélabres d'or fin, avec leurs lampes, pour qu'on les allumât selon l'ordonnance dans le sanctuaire ; les fleurs, les lampes et les mouchettes d'or, de l'or le plus pur ; les couteaux, les coupes, les cuillers et les brasiers d'or fin. Et quant à la porte de la maison, ses battants intérieurs, à l'entrée du Lieu très saint, et les battants [de la porte] de la maison, à l'entrée du temple, étaient d'or. Et lorsque eut été achevé tout l'ouvrage que Salomon fit pour la maison de l'Eternel, Salomon fit apporter les choses consacrées par David, son père, et il mit l'argent, l'or et tous les ustensiles dans les trésors de la maison de Dieu. Alors Salomon assembla à Jérusalem les Anciens d'Israël et tous les chefs des tribus, les princes de familles des fils d'Israël, pour faire monter de la cité de David, qui est Sion, l'arche de l'alliance de l'Eternel. Et tous les hommes d'Israël se réunirent auprès du roi à la fête ; c'était le septième mois. Et lorsque tous les Anciens d'Israël furent arrivés, les Lévites transportèrent l'arche et ils firent monter l'arche et la Tente d'assignation et tous les ustensiles sacrés qui étaient dans la Tente ; les sacrificateurs-lévites les firent monter. Et le roi Salomon et toute l'assemblée d'Israël, convoquée auprès de lui, se tinrent devant l'arche et sacrifièrent des brebis et des bœufs qui ne furent ni comptés ni nombrés à cause de leur multitude. Et les sacrificateurs apportèrent l'arche de l'alliance de l'Eternel en son lieu, dans le sanctuaire de la maison, dans le Lieu très saint, sous les ailes des chérubins. Et les chérubins avaient les ailes étendues sur la place de l'arche, et les chérubins couvraient l'arche et ses barres par en-haut. Et les barres étaient de telle longueur que les extrémités des barres partant de l'arche étaient vues de devant le sanctuaire, mais elles ne se voyaient pas du dehors ; et elle a été là jusqu'à ce jour. Il n'y avait dans l'arche que les deux tables que Moïse [y] mit en Horeb, lorsque l'Eternel fit alliance avec les fils d'Israël, à leur sortie d'Egypte. Et il arriva, quand les sacrificateurs sortirent du Lieu saint, car tous les sacrificateurs présents s'étaient sanctifiés, sans qu'on observât l'ordre des classes, et les Lévites chantres, sans exception, Asaph, Héman, Jéduthun, et leurs fils et leurs frères, se tenaient revêtus de byssus, à l'orient de l'autel, avec des cymbales, des luths, et des harpes, et il y avait auprès d'eux cent vingt sacrificateurs sonnant des trompettes ; or, ceux qui sonnaient des trompettes et ceux qui chantaient devaient entonner tous ensemble et d'une même voix pour célébrer et pour louer l'Eternel ; et lorsqu'on fit retentir les trompettes, les cymbales et les autres instruments, et qu'on chanta : Louez l'Eternel, car il est bon, car sa miséricorde dure à toujours ! alors la maison fut remplie par une nuée, la maison de l'Eternel, et les sacrificateurs ne purent s'y tenir pour faire le service, à cause de la nuée ; car la gloire de l'Eternel remplissait la maison de Dieu. Alors Salomon dit : L'Eternel a voulu habiter dans l'obscurité ! Et moi, je t'ai bâti une maison pour demeure, et une place pour ta résidence à jamais ! Et le roi, tournant son visage, bénit toute l'assemblée d'Israël ; et toute l'assemblée d'Israël se tenait debout. Et il dit : Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui de sa bouche a parlé à David, mon père, et qui de ses mains accomplit [ce qu'il avait déclaré] en disant : Depuis le jour où je fis sortir mon peuple du pays d'Egypte, je n'ai point choisi de ville dans aucune des tribus d'Israël pour y bâtir une maison où fût mon nom, et je n'ai point choisi d'homme pour être prince sur mon peuple d'Israël ; mais j'ai choisi Jérusalem pour que mon nom y fût, et j'ai choisi David pour qu'il régnât sur mon peuple d'Israël. Et David, mon père, avait le désir de bâtir une maison au nom de l'Eternel, le Dieu d'Israël ; et l'Eternel dit à David, mon père : Quant à ton désir de bâtir une maison à mon nom, tu as bien fait d'avoir ce désir ; seulement ce n'est pas toi qui bâtiras la maison, mais c'est ton fils, sorti de tes entrailles, qui bâtira la maison à mon nom. L'Eternel a donc réalisé la parole qu'il avait prononcée ; j'ai succédé à David, mon père, et je me suis assis sur le trône d'Israël, comme l'avait dit l'Eternel, et j'ai bâti la maison au nom de l'Eternel, le Dieu d'Israël. Et j'ai placé là l'arche dans laquelle est l'alliance de l'Eternel, qu'il traita avec les fils d'Israël. Et [Salomon] se plaça devant l'autel de l'Eternel, en face de toute l'assemblée d'Israël, et il étendit ses mains, car Salomon avait fait une tribune d'airain et l'avait mise au milieu de la cour ; elle était longue de cinq coudées, large de cinq coudées et haute de trois coudées ; il y monta, et, s'étant mis à genoux en face de toute l'assemblée d'Israël, il étendit les mains vers le ciel, et il dit : O Eternel, Dieu d'Israël, ni dans les cieux, ni sur la terre, il n'y a de Dieu semblable à toi qui gardes l'alliance et la miséricorde à tes serviteurs qui marchent devant ta face de tout leur cœur ; toi qui as tenu à ton serviteur David, mon père, ce que tu lui avais promis ; tu l'avais promis de ta bouche, et de ta main tu l'as accompli en ce jour. Et maintenant, ô Eternel, Dieu d'Israël ! tiens à ton serviteur David, mon père, ce que tu lui as promis, en disant : Tu ne manqueras jamais devant moi d'un successeur assis sur le trône d'Israël, pourvu que tes fils prennent garde à leur voie, pour marcher dans ma loi, comme tu as marché en ma présence. Et maintenant, ô Eternel, Dieu d'Israël, que s'accomplisse la promesse que tu as faite à ton serviteur, à David ! Mais Dieu habiterait-il vraiment avec l'homme sur la terre ? Voici, les cieux, même les cieux des cieux, ne peuvent te contenir ; combien moins cette maison que j'ai bâtie ! O Eternel, mon Dieu, aie égard à la prière de ton serviteur et à sa supplication, en écoutant le cri et la prière que ton serviteur t'adresse, de sorte que tes yeux soient ouverts jour et nuit sur cette maison, sur le lieu dont tu as dit que tu y mettrais ton nom ; [et] que tu exauces la prière que ton serviteur fait pour ce lieu. Et tu entendras les supplications de ton serviteur et de ton peuple d'Israël, qu'ils adresseront vers ce lieu, et toi, tu entendras, du lieu de ta demeure, des cieux ; tu entendras et tu pardonneras. Si quelqu'un a péché contre son prochain, et qu'on lui intime serment pour le faire jurer, et qu'il vienne prêter serment devant ton autel dans cette maison, toi, écoute des cieux, agis et juge tes serviteurs en punissant le coupable et en faisant retomber sa conduite sur sa tête, en justifiant l'innocent et en lui rendant selon son innocence ! Si ton peuple d'Israël est battu par l'ennemi, pour avoir péché contre toi ; s'ils reviennent [à toi] et rendent gloire à ton nom, et qu'ils t'adressent leurs prières et leurs supplications dans cette maison, toi, exauce des cieux, pardonne le péché de ton peuple d'Israël et ramène-les dans le pays que tu as donné à eux et à leurs pères ! Quand le ciel sera fermé et qu'il n'y aura point de pluie, parce qu'ils auront péché contre toi ; s'ils t'adressent leurs prières vers ce lieu et rendent gloire à ton nom, [et] s'ils se détournent de leurs péchés parce que tu les auras affligés, toi, exauce des cieux et pardonne le péché de tes serviteurs et de ton peuple d'Israël, à qui tu avais enseigné le bon chemin par lequel ils devaient marcher, et envoie de la pluie sur ton pays que tu as donné en héritage à ton peuple ! Quand il y aura dans le pays famine ; quand il y aura peste, brûlure, charbon, quand il y aura sauterelles ou criquets ; quand ses ennemis serreront de près [ton peuple] dans son pays, dans ses portes ; quand il y aura toute espèce de fléau ou de maladie ; s'il arrive qu'un homme ou que tout ton peuple d'Israël fasse entendre des prières ou des supplications, qu'ils reconnaissent chacun sa plaie et sa douleur, et qu'ils étendent leurs mains vers cette maison, toi, exauce des cieux, du lieu de ta demeure, et pardonne ; et rends à chacun selon toutes ses voies, toi qui connais le cœur de chacun, car seul tu connais le cœur des fils des hommes, afin qu'ils te craignent, marchant dans tes voies, tout le temps qu'ils vivront dans le pays que tu as donné à nos pères ! Et même l'étranger, qui n'est pas de ton peuple d'Israël, et qui viendra d'un pays lointain à cause de ton grand nom, de ta main puissante et de ton bras étendu, quand il viendra et priera en se tournant vers cette maison, toi, exauce des cieux, du lieu de ta demeure, et accomplis tout ce que cet étranger t'aura demandé, afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom, et qu'ils te craignent, comme ton peuple d'Israël, et qu'ils sachent que ton nom est invoqué sur cette maison que j'ai bâtie ! Quand ton peuple sortira pour faire la guerre à ses ennemis, par le chemin où tu les enverras, et qu'ils t'adresseront leur prière, les regards tournés vers cette ville que tu as choisie et vers la maison que j'ai bâtie à ton nom, exauce des cieux leur prière et leur supplication, et fais-leur droit ! Quand ils pécheront contre toi (car il n'y a point d'homme qui ne pèche) et que tu seras irrité contre eux, et que tu les auras livrés à l'ennemi, et que leurs vainqueurs les auront emmenés captifs en un pays lointain ou rapproché ; s'ils rentrent en eux-mêmes, dans le pays où ils seront captifs, s'ils reviennent à toi et t'adressent des supplications dans le pays de leur captivité, en disant : Nous avons péché, nous avons commis l'iniquité, nous avons agi méchamment ; s'ils reviennent à toi de tout leur cœur et de toute leur âme, dans le pays de leur captivité où on les aura emmenés ; s'ils [t]'adressent des prières, les regards tournés vers le pays que tu as donné à leurs pères, vers la ville que tu as choisie et vers la maison que j'ai bâtie à ton nom, exauce des cieux, du lieu de ta demeure, leurs prières et leurs supplications, et fais-leur droit ; et pardonne à ton peuple qui a péché contre toi ! Maintenant, ô mon Dieu ! que tes yeux soient ouverts et tes oreilles attentives à la prière faite en ce lieu ! Et maintenant, lève-toi, Eternel Dieu, [pour venir] à ton lieu de repos, toi et l'arche de ta puissance! Que tes sacrificateurs, Eternel Dieu, soient revêtus de salut, et que tes fidèles se réjouissent de leur bonheur ! Eternel Dieu, ne repousse pas ton oint, souviens-toi des grâces [accordées] à David ton serviteur ! Et lorsque Salomon eut achevé de prier, le feu descendit du ciel et consuma l'holocauste et les sacrifices, et la gloire de l'Eternel remplit la maison. Et les sacrificateurs ne pouvaient entrer dans la maison de l'Eternel, car la gloire de l'Eternel remplissait la maison de l'Eternel. Et tous les fils d'Israël virent descendre le feu et la gloire de l'Eternel sur la maison, et ils s'inclinèrent, la face contre terre, sur le pavé, et se prosternèrent, et louèrent l'Eternel de ce qu'il est bon et que sa miséricorde dure à toujours. Et le roi et tout le peuple offrirent des sacrifices devant l'Eternel. Et le roi Salomon offrit en sacrifice vingt-deux mille bœufs et cent vingt mille brebis. Ainsi le roi et tout le peuple firent la dédicace de la maison de Dieu. Et les sacrificateurs se tenaient à leurs postes, et les Lévites de même, avec les instruments de musique [consacrés] à l'Eternel, que le roi David avait faits pour louer l'Eternel de ce que sa miséricorde dure à toujours, quand David célébrait [l'Eternel] par leur moyen. Et les sacrificateurs sonnaient des trompettes vis-à-vis d'eux, et tout Israël se tenait debout. Et Salomon consacra le milieu du parvis qui est devant la maison de l'Eternel ; car il offrit là les holocaustes et les graisses des sacrifices d'actions de grâces, parce que l'autel d'airain qu'avait fait Salomon ne pouvait contenir les holocaustes, les offrandes et les graisses. Et en ce temps-là Salomon célébra la fête pendant sept jours, et tout Israël avec lui, une très grande assemblée, réunie depuis le chemin de Hamath jusqu'au Torrent d'Egypte. Et ils eurent, le huitième jour, une assemblée solennelle ; car ils firent la dédicace de l'autel pendant sept jours, et la fête pendant sept jours. Et le vingt-troisième jour du septième mois, Salomon renvoya dans leurs demeures le peuple joyeux et le cœur content du bien que l'Eternel avait fait à David et à Salomon et à Israël, son peuple. Et Salomon acheva la maison de l'Eternel et la maison royale, et mena à bonne fin tout ce que Salomon s'était proposé de faire dans la maison de l'Eternel et dans sa propre maison. Et l'Eternel apparut à Salomon pendant la nuit et lui dit : J'ai exaucé ta prière et je me suis choisi ce lieu pour maison de sacrifices. Quand je fermerai le ciel et qu'il n'y aura pas de pluie, quand j'ordonnerai aux sauterelles de ravager le pays et que j'enverrai la peste parmi mon peuple, si mon peuple, sur lequel mon nom est invoqué, s'humilie, s'ils prient, s'ils cherchent ma face et s'ils se détournent de leurs mauvaises voies, je les exaucerai des cieux, je leur pardonnerai leur péché et je guérirai leur pays. Maintenant mes yeux sont ouverts et mes oreilles attentives à la prière de ce lieu-ci. Et maintenant, j'ai choisi et j'ai consacré cette maison pour que mon nom y soit à jamais, et que mes yeux et mon cœur y soient toujours. Et toi, si tu marches devant moi, comme a marché David ton père, et que tu fasses tout ce que je t'ai commandé ; si tu observes mes statuts et mes ordonnances, j'affermirai le trône de ta royauté, comme je m'y suis engagé envers David ton père, en disant : Tu ne manqueras jamais d'un descendant régnant sur Israël. Et si vous vous détournez et que vous négligiez mes statuts et mes commandements que j'ai mis devant vous, et si vous allez et que vous serviez d'autres dieux et que vous vous prosterniez devant eux, je les arracherai de mon sol que je leur ai donné, et cette maison que j'ai consacrée à mon nom, je la rejetterai loin de moi et j'en ferai la fable et la risée de tous les peuples. Et quant à cette maison qui était si élevée, quiconque passera près d'elle s'étonnera et dira : Pourquoi l'Eternel a-t-il ainsi traité ce pays et cette maison ? Et l'on répondra : C'est parce qu'ils ont abandonné l'Eternel, le Dieu de leurs pères, qui les a fait sortir du pays d'Egypte, et qu'ils se sont attachés à d'autres dieux, et qu'ils se sont prosternés devant eux et les ont servis ; c'est pour cela qu'il a fait venir sur eux tous ces maux. Et au bout des vingt ans pendant lesquels Salomon construisit la maison de l'Eternel et sa propre maison, Salomon bâtit les villes que Huram lui avait données et il y établit les fils d'Israël. Et Salomon marcha contre Hamath-Tsoba et s'en empara. Et il bâtit Thadmor dans le désert et toutes les villes servant de magasins qu'il bâtit en Hamath. Il bâtit aussi Beth-Horon la Haute et Beth-Horon la Basse, [pour en faire] des villes fortes, avec des murs, des portes et des barres, et Baalath et toutes les villes servant de magasins qui lui appartenaient, et toutes les villes pour les chars, et les villes pour la cavalerie, et tout ce qu'il plut à Salomon de bâtir à Jérusalem et au Liban et dans tout le pays de sa domination. Tout ce qui était resté des Héthiens, des Amorrhéens, des Phéréziens, des Héviens et des Jébusiens, ne faisant pas partie d'Israël, leurs descendants qui étaient restés après eux dans le pays et que les fils d'Israël n'avaient pas entièrement détruits, Salomon les leva comme gens de corvée, ce qu'ils ont été jusqu'à ce jour. Mais des fils d'Israël, Salomon ne fit point de serfs pour ses travaux ; car ceux-ci furent gens de guerre, et commandants de ses combattants sur chariots, et commandants de ses chars et de sa cavalerie. Et comme chefs préposés par le roi Salomon, il y en avait deux cent cinquante, chargés de surveiller le peuple. Et Salomon fit monter la fille de Pharaon de la cité de David dans la maison qu'il avait bâtie pour elle ; car il dit : Je ne veux pas qu'une femme habite dans la maison de David, roi d'Israël, car c'est un sanctuaire, parce que l'arche de l'Eternel y est entrée. Alors Salomon offrit des holocaustes à l'Eternel sur l'autel de l'Eternel qu'il avait construit devant le portique, et il le fit selon ce qui était prescrit pour chaque jour, en faisant des sacrifices, suivant le commandement de Moïse, aux jours de sabbat, de nouvelle lune et de fête, trois fois l'an : à la fête des pains sans levain, à la fête des Semaines et à la fête des Tabernacles. Et il installa, suivant l'ordonnance de David son père, les classes des sacrificateurs dans leur office, et les Lévites dans leur charge pour louer [l'Eternel] et s'acquitter de leur service auprès des sacrificateurs, selon ce qui était prescrit pour chaque jour, et les portiers, d'après leurs classes, auprès de chaque porte ; car tel était le commandement de David, homme de Dieu. Et l'on ne s'écarta en aucun point des commandements du roi touchant les sacrificateurs et les Lévites, non plus que pour les trésors. Et toute l'œuvre de Salomon fut bien organisée, jusqu'au jour où fut fondée la maison de l'Eternel et jusqu'à celui où elle fut terminée ; la maison de l'Eternel fut achevée. Alors Salomon se rendit à Etsion-Guéber et à Eloth, sur les bords de la mer, dans le pays d'Edom. Et Huram lui envoya par ses serviteurs des vaisseaux et des serviteurs connaissant la mer ; et ils allèrent, avec les serviteurs de Salomon, à Ophir, et ils y prirent quatre cent cinquante talents d'or et les apportèrent au roi Salomon. Et la reine de Séba, ayant ouï la renommée de Salomon, vint à Jérusalem pour éprouver Salomon par des énigmes ; [elle arriva] avec une très grande suite, des chameaux portant des aromates, de l'or en quantité et des pierres précieuses ; et elle vint vers Salomon, et elle lui dit tout ce qu'elle avait dans le cœur. Et Salomon répondit à toutes ses questions ; et il n'y eut rien qui fût caché à Salomon et qu'il ne lui expliquât. Et la reine de Séba vit la sagesse de Salomon et la maison qu'il avait bâtie, et les mets de sa table, et les appartements de ses serviteurs, et le lieu où se tenaient ses officiers, et leurs vêtements, et ses échansons, et leurs vêtements, et la montée par laquelle il montait à la maison de l'Eternel ; et elle fut toute hors d'elle, et elle dit au roi : C'est bien vrai, ce que j'ai entendu raconter dans mon pays de ta condition et de ta sagesse. Je n'ai pas ajouté foi à ce qu'on en disait, jusqu'à ce que je sois venue et que mes yeux aient vu : et voici, on ne m'avait pas rapporté la moitié de la grandeur de ta sagesse ; tu surpasses ce que la renommée m'avait appris. Heureux sont tes gens ! et heureux tes serviteurs, que voilà, qui se tiennent continuellement devant toi et qui écoutent ta sagesse ! Béni soit l'Eternel, ton Dieu, qui a pris plaisir en toi, en te plaçant sur ton trône pour être roi à l'Eternel, ton Dieu ! C'est parce que ton Dieu aime Israël et veut le faire subsister à jamais, qu'il t'a fait roi sur eux pour faire droit et justice. Et elle donna au roi cent vingt talents d'or et des aromates en très grande quantité et des pierres précieuses. Et il n'y eut plus jamais d'aromates comme ceux que la reine de Séba donna au roi Salomon. Et les serviteurs de Huram et ceux de Salomon, qui amenaient de l'or d'Ophir, amenèrent aussi du bois de sandal et des pierres précieuses. Et le roi fit avec le bois de sandal des escaliers pour la maison de l'Eternel et pour la maison royale, et des harpes et des luths pour les chantres. On n'avait jamais vu auparavant de bois pareil dans le pays de Juda. Et le roi Salomon donna à la reine de Séba tout ce qu'elle désira et demanda, sans compter ce qu'elle avait apporté au roi. Et elle s'en retourna et s'en alla dans son pays, elle et ses serviteurs. Et le poids de l'or qui revenait à Salomon chaque année était de six cent soixante-six talents d'or, outre [ce qu'il retirait] des marchands et [ce que] les commerçants [lui] amenaient ; et tous les rois d'Arabie et les gouverneurs du pays amenaient de l'or et de l'argent à Salomon. Et le roi Salomon fit deux cents grands boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa six cents sicles d'or battu, et trois cents petits boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa trois cents [sicles] d'or ; et le roi les mit dans la maison de la Forêt du Liban. Et le roi fit un grand trône d'ivoire et le revêtit d'or pur. Ce trône avait six marches et un marchepied d'or, reliés au trône ; il y avait des bras de chaque côté du siège ; deux lions étaient placés debout près des bras, et douze lions étaient placés sur les six marches, de chaque côté. Rien de pareil n'avait été fait pour aucun royaume. Et tous les vases à boire du roi Salomon étaient d'or, et tous les vases de la maison de la Forêt du Liban étaient d'or fin. Rien n'était d'argent ; on n'en faisait aucun cas du temps de Salomon. Car le roi avait des vaisseaux qui allaient à Tharsis avec les serviteurs de Huram ; et tous les trois ans arrivaient les vaisseaux de Tharsis, apportant de l'or et de l'argent, de l'ivoire, des singes et des paons. Et le roi Salomon devint plus grand que tous les rois de la terre en richesse et en sagesse. Et tous les rois de la terre recherchaient la présence de Salomon pour entendre sa sagesse, que Dieu avait mise dans son cœur. Et chacun apportait son présent, des objets d'argent et des objets d'or, des vêtements, des armes, des aromates, des chevaux et des mulets ; et il en était ainsi chaque année. Et Salomon avait quatre mille stalles pour ses chevaux, et des chars, et douze mille cavaliers, qu'il mit dans les villes des chars et auprès du roi à Jérusalem. Et il dominait sur tous les rois, depuis le fleuve jusqu'au pays des Philistins et jusqu'à la frontière d'Egypte. Et le roi rendit l'argent aussi commun à Jérusalem que les pierres, et le bois de cèdre aussi abondant que les sycomores qui croissentdans la plaine. Et l'on tirait pour Salomon des chevaux d'Egypte et de tous les pays. Le reste des actions de Salomon, les premières et les dernières, cela n'est-il pas écrit dans l'histoire de Nathan, le prophète, et dans la prophétie d'Ahija, de Silo, et dans la révélation de Jéédi, le prophète, sur Jéroboam, fils de Nébat ? Et Salomon régna à Jérusalem, sur tout Israël, pendant quarante ans. Et Salomon s'endormit avec ses pères, et on l'enterra dans la cité de David, son père. Et Roboam, son fils, régna à sa place. Et Roboam se rendit à Sichem, car tout Israël était venu à Sichem pour le faire roi. Et quand Jéroboam, fils de Nébat, reçut la nouvelle [de la mort de Salomon], il était en Egypte, où il s'était enfui pour échapper au roi Salomon, Jéroboam revint d'Egypte. Et on l'envoya chercher, et Jéroboam vint avec tout Israël, et ils parlèrent à Roboam, en disant : Ton père nous a chargés d'un joug pesant ; maintenant allège cette dure servitude et le joug pesant que ton père a mis sur nous, et nous te servirons. Et il leur dit : Revenez vers moi dans trois jours. Et le peuple se retira. Et le roi Roboam tint conseil avec les vieillards qui avaient été au service de Salomon, son père, pendant sa vie, et il leur dit : Quelle réponse me conseillez-vous de faire à ce peuple ? Et ils lui parlèrent en ces termes : Si tu te montres bon à l'égard de ce peuple et que tu les traites avec bienveillance, et que tu leur parles avec bonté, ils seront tes serviteurs à toujours. Et il laissa de côté le conseil que les vieillards lui avaient donné et il tint conseil avec les jeunes gens qui avaient grandi avec lui [et] qui le servaient. Et il leur dit : Que conseillez-vous que nous répondions à ce peuple qui m'a parlé en disant : Allège le joug que ton père a mis sur nous ! Et les jeunes gens qui avaient grandi avec lui, lui parlèrent en ces termes : Voici ce que tu diras au peuple qui t'a tenu ce langage : Ton père a mis sur nous un joug pesant, mais toi, allège-le. Tu leur parleras ainsi : Mon petit doigt est plus gros que le corps de mon père. Eh bien ! mon père vous a chargés d'un joug pesant, et moi, je le rendrai encore plus pesant ; mon père vous a corrigés avec le fouet, et moi, ce sera avec le martinet. Et Jéroboam et tout le peuple se présentèrent à Roboam le troisième jour, suivant ce que leur avait dit le roi : Revenez vers moi dans trois jours. Et le roi leur répondit durement ; et le roi Roboam laissa là le conseil des vieillards. Et il leur parla d'après le conseil des jeunes gens, en disant : Mon père a mis sur vous un joug pesant, et moi, je le rendrai encore plus pesant ; mon père vous a corrigés avec le fouet, et moi, ce sera avec le martinet. Et le roi n'avait pas écouté le peuple, parce que c'était une dispensation de Dieu, afin que l'Eternel accomplit la parole qu'il avait adressée par le ministère d'Ahija, de Silo, à Jéroboam, fils de Nébat. Et tout Israël vit que le roi ne les écoutait point, et le peuple répondit au roi en disant : Quelle part avons-nous avec David ? Nous n'avons point d'héritage avec le fils d'Isaï ! Chacun à vos tentes, Israël ! Maintenant, pourvois à ta maison, David ! Et tout Israël s'en alla, chacun chez soi. Et quant aux fils d'Israël qui demeuraient dans les villes de Juda, Roboam régna sur eux. Et le roi Roboam envoya Adoram, qui était préposé aux corvées ; et les fils d'Israël l'assommèrent à coups de pierre, et il mourut ; et le roi Roboam se hâta de monter sur un char, pour s'enfuir à Jérusalem. Et Israël a été révolté contre la maison de David jusqu'à ce jour. Et Roboam arriva à Jérusalem et rassembla la maison de Juda et de Benjamin, cent quatre vingt mille hommes d'élite, propres à la guerre, pour combattre contre Israël, afin de recouvrer le royaume pour Roboam. Et la parole de l'Eternel fut adressée à Sémaïa, homme de Dieu, en ces termes : Parle à Roboam, fils de Salomon, roi de Juda, et à tout Israël en Juda et Benjamin, et dis-leur : Ainsi parle l'Eternel : Vous ne monterez point et vous ne combattrez point contre vos frères ; retournez chacun dans sa maison, car c'est par ma volonté que ceci est arrivé. Et ils écoutèrent les paroles de l'Eternel et ils renoncèrent à marcher contre Jéroboam. Et Roboam demeura à Jérusalem, et il bâtit comme villes fortes des villes en Juda ; il bâtit Bethléem, Etam, Thékoa, Beth-Tsur, Socho, Adullam, Gath, Marésa, Ziph, Adoraïm, Lakis, Azéka, Tsoréa, Ajalon et Hébron, qui étaient en Juda et en Benjamin ; il en fit des villes fortes. Il fortifia [ces] places et il y établit des commandants et il y réunit des provisions de vivres, d'huile et de vin ; et [il mit] dans chacune de ces villes des boucliers et des lances, et il les rendit extrêmement fortes. Et Juda et Benjamin étaient à lui. Et les sacrificateurs et les Lévites qui se trouvaient dans tout Israël vinrent de toutes parts se ranger de son côté, car les Lévites abandonnèrent leurs banlieues et leur propriété et vinrent en Juda et à Jérusalem, parce que Jéroboam et ses fils les avaient chassés de leurs fonctions de sacrificateurs de l'Eternel ; et il s'était établi des sacrificateurs pour les hauts-lieux et pour les boucs et pour les veaux qu'il avait faits. Ils furent suivis de ceux de toutes les tribus d'Israël qui avaient à cœur de chercher l'Eternel, le Dieu d'Israël ; [ceux-ci] vinrent à Jérusalem pour sacrifier à l'Eternel, le Dieu de leurs pères. Ils donnèrent de la force au royaume de Juda et affermirent Roboam, fils de Salomon, durant trois ans, car ils marchèrent dans la voie de David et de Salomon pendant trois ans. Et Roboam prit pour femme Mahalath, fille de Jérimoth, fils de David, [et d']Abihaïl, fille d'Eliab, fils d'Isaï. Et elle lui enfanta des fils : Jéusch, Sémaria et Zaham. Et après elle il prit Maaca, fille d'Absalom, et elle lui enfanta Abija, Atthaï, Ziza et Sélomith. Et Roboam aimait Maaca, fille d'Absalom, plus que toutes ses femmes et concubines ; car il eut dix-huit femmes et soixante concubines, et il engendra vingt-huit fils et soixante filles. Et Roboam établit Abija, fils de Maaca, comme chef [de famille], comme prince parmi ses frères, car [il voulait] le faire roi. Et il agit avec habileté et dissémina tous ses fils dans toutes les contrées de Juda et de Benjamin, dans toutes les villes fortes ; et il leur fournit des vivres en abondance, et il demanda [pour eux] une multitude de femmes. Et lorsque le royaume de Roboam se fut affermi et qu'il se fut fortifié, il abandonna la loi de l'Eternel, et tout Israël avec lui. Et en la cinquième année du roi Roboam, Sisak, roi d'Egypte, monta contre Jérusalem, parce qu'ils avaient été infidèles à l'Eternel. Il avait mille deux cents chars et soixante mille cavaliers, et l'armée qui vint avec lui d'Egypte était innombrable, Libyens, Sukkiens et Ethiopiens. Et il prit les villes fortes qui appartenaient à Juda et arriva jusqu'à Jérusalem. Et Sémaïa, le prophète, se rendit auprès de Roboam et des chefs de Juda qui s'étaient rassemblés à Jérusalem en se retirant devant Sisak, et il leur dit : Ainsi a parlé l'Eternel : Vous m'avez abandonné ; moi aussi, je vous ai abandonnés entre les mains de Sisak. Et les chefs d'Israël et le roi s'humilièrent et dirent : L'Eternel est juste ! Et quand l'Eternel vit qu'ils s'étaient humiliés, la parole de l'Eternel fut adressée à Sémaïa en ces termes : Ils se sont humiliés ; je ne les détruirai pas, mais sous peu je leur accorderai une délivrance et ma colère ne se répandra pas sur Jérusalem par le moyen de Sisak ; mais ils lui seront assujettis, et ils sauront ce que c'est que d'être mes sujets ou les sujets des royaumes des [autres] pays. Et Sisak, roi d'Egypte, monta contre Jérusalem, et il prit les trésors de la maison de l'Eternel et les trésors de la maison du roi ; il prit tout. Et il prit les boucliers d'or que Salomon avait faits. Et le roi Roboam fit à leur place des boucliers d'airain et les confia aux chefs des coureurs qui gardaient l'entrée de la maison du roi. Et toutes les fois que le roi entrait dans la maison de l'Eternel, les coureurs venaient et les portaient, puis ils les rapportaient dans la chambre des coureurs. Et parce qu'il s'était humilié, l'Eternel détourna de lui sa colère et ne le détruisit pas entièrement. Et il y avait en Juda aussi de bonnes choses. Et le roi Roboam s'affermit dans Jérusalem et continua à régner ; car Roboam avait quarante et un ans quand il devint roi, et il régna dix-sept ans à Jérusalem, la ville que l'Eternel avait choisie d'entre toutes les tribus d'Israël pour y mettre son nom. Et sa mère s'appelait Naama, l'Ammonite. Et il fit le mal, parce qu'il n'appliqua pas son cœur à chercher l'Eternel. Les actions de Roboam, les premières et les dernières, ne sont-elles pas écrites dans l'histoire de Sémaïa, le prophète, et de Iddo, le voyant, où elles sont enregistrées ? Et il y eut toujours guerre entre Roboam et Jéroboam. Et Roboam s'endormit avec ses pères, et il fut enterré dans la cité de David. Et Abija, son fils, régna à sa place. La dix-huitième année du roi Jéroboam, Abija commença à régner sur Juda. I1 régna trois ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Micaïa, fille d'Uriel, de Guibéa. Et il y eut guerre entre Abija et Jéroboam. Et Abija commença la guerre avec une armée de vaillants guerriers, quatre cent mille hommes d'élite ; et Jéroboam se rangea en bataille contre lui avec huit cent mille hommes d'élite, vaillants guerriers. Et Abija se leva et dit du haut du mont Tsémaraïm, qui est dans la montagne d'Ephraïm : Ecoutez-moi, Jéroboam et tout Israël ! Ne devriez-vous pas savoir que l'Eternel, le Dieu d'Israël, a donné pour toujours à David la royauté sur Israël, à lui et à ses fils, en vertu d'une alliance de sel ? Mais Jéroboam, fils de Nébat, serviteur de Salomon, fils de David, s'est levé et s'est révolté contre son maître ; et des gens de rien, des hommes méprisables, se sont rassemblés autour de lui et l'ont emporté sur Roboam, fils de Salomon ; et Roboam était jeune et timide et ne pouvait pas leur résister. Et maintenant, vous pensez tenir tête à la royauté de l'Eternel, qui est en main des fils de David ; et vous êtes une grande multitude, et vous avez avec vous les veaux d'or que Jéroboam vous a faits pour dieux. N'avez-vous pas chassé les sacrificateurs de l'Eternel, les fils d'Aaron et les Lévites ? Et vous vous êtes fait des sacrificateurs, comme les peuples des autres pays. Quiconque venait pour se faire consacrer avec un jeune taureau et sept béliers, devenait sacrificateur des faux dieux. Mais pour nous, l'Eternel est notre Dieu et nous ne l'avons point abandonné, et les sacrificateurs qui font le service de l'Eternel sont les fils d'Aaron et ce sont les Lévites qui fonctionnent. Et ils font fumer pour l'Eternel chaque matin et chaque soir des holocaustes et de l'encens odoriférant, et [ils placent] les pains de proposition sur la table pure, et ils allument chaque soir le chandelier d'or et ses lampes ; car nous, nous observons les commandements de l'Eternel notre Dieu, et vous, vous l'avez abandonné. Et voici, Dieu est avec nous, à notre tête, ainsi que ses sacrificateurs et les trompettes retentissantes pour les faire résonner contre vous. Fils d'Israël ! ne faites pas la guerre à l'Eternel, le Dieu de vos pères, car vous ne réussirez pas. Et Jéroboam les fit tourner par une embuscade, afin de les prendre par derrière ; et [les troupes de Jéroboam] étaient en face de Juda, et l'embuscade par derrière. Et ceux de Juda se retournèrent, et voici, ils avaient à combattre devant et derrière. Et ils crièrent à l'Eternel, et les sacrificateurs sonnèrent des trompettes ; et les hommes de Juda poussèrent de grands cris ; et il arriva qu'au cri des hommes de Juda, Dieu frappa Jéroboam et tout Israël devant Abija et Juda. Et les fils d'Israël fuirent devant Juda, et Dieu les livra entre leurs mains. Et Abija et son peuple leur infligèrent une grande défaite, et il tomba de ceux d'Israël cinq cent mille hommes d'élite, frappés à mort. Et les fils d'Israël furent abaissés en ce temps-là, et les fils de Juda furent forts, parce qu'ils s'étaient appuyés sur l'Eternel, le Dieu de leurs pères. Et Abija poursuivit Jéroboam et lui prit des villes, Béthel et les villes de son ressort, et Jéschana et les villes de son ressort, et Ephron et les villes de son ressort. Et Jéroboam n'eut plus de force du temps d'Abija ; et l'Eternel le frappa et il mourut. Et Abija devint puissant, et il prit en mariage quatorze femmes, et il eut vingt-deux fils et seize filles. Le reste des actions d'Abija, ce qu'il a fait et ce qu'il a dit, cela est écrit dans le Midrasch du prophète Iddo. Et Abija s'endormit avec ses pères, et on l'enterra dans la cité de David. Et Asa, son fils, régna à sa place. De son temps, le pays fut en repos pendant dix ans. Et Asa fit ce qui est bon et droit aux yeux de l'Eternel son Dieu. Il fit disparaître les autels de l'étranger et les hauts-lieux, et il brisa les statues et abattit les aschères. Et il ordonna à Juda de chercher l'Eternel, le Dieu de leurs pères, et de pratiquer la loi et les commandements. Et il fit disparaître de toutes les villes de Juda les hauts-lieux et les colonnes solaires. Et le royaume fut en repos devant lui. Et il bâtit des villes fortes en Juda, car le pays était tranquille ; et il n'y eut pas de guerre contre lui pendant ces années-là, parce que l'Eternel lui donna du repos. Et il dit à Juda : Bâtissons ces villes, et entourez-les de murs, de tours, de portes et de barres ; le pays est encore devant nous, car nous avons cherché l'Eternel, notre Dieu ; nous l'avons cherché, et il nous a donné du repos de tous côtés. Et ils bâtirent et ils réussirent. Et Asa avait une armée de trois cent mille hommes de Juda, portant le bouclier et la lance, et de deux cent quatre-vingt mille de Benjamin, portant l'écu et tirant de l'arc, tous vaillants hommes. Et Zérach, le Cuschite, sortit contre eux avec une armée d'un million d'hommes et trois cents chars, et il arriva jusqu'à Marésa. Et Asa sortit au-devant de lui, et ils se rangèrent en bataille dans la vallée de Tséphatha, près de Marésa. Et Asa invoqua l'Eternel son Dieu et dit : Eternel ! nul autre que toi ne peut venir en aide à celui qui est sans force contre le puissant. Viens à notre aide, Eternel, notre Dieu ! Car c'est sur toi que nous nous appuyons, et c'est en ton nom que nous sommes venus contre cette multitude. Eternel, tu es notre Dieu ; qu'un homme ne prévale pas sur toi ! Et l'Eternel frappa les Cuschites devant Asa et devant Juda, et les Cuschites s'enfuirent. Et Asa et le peuple qui était avec lui les poursuivirent jusqu'à Guérar, et les Cuschites tombèrent en si grand nombre qu'aucun ne put sauver sa vie, car ils furent exterminés devant l'Eternel et devant son armée. Et ils firent un immense butin, et ils frappèrent toutes les villes des environs de Guérar, car la frayeur de l'Eternel les avait saisis ; et ils pillèrent toutes les villes, car elles renfermaient un immense butin. Ils frappèrent aussi les tentes des troupeaux, et ils emmenèrent quantité de brebis et de chameaux, et ils retournèrent à Jérusalem. Et Azaria, fils d'Oded, l'Esprit de Dieu étant sur lui, sortit, au-devant d'Asa et lui dit : Ecoutez-moi, Asa et tout Juda et Benjamin ! L'Eternel est avec vous quand vous êtes avec lui ; et si vous le cherchez, il se laissera trouver par vous ; mais si vous l'abandonnez, il vous abandonnera. Pendant longtemps Israël a été sans vrai Dieu, sans sacrificateur qui l'enseignât et sans loi ; mais il s'est converti dans sa détresse à l'Eternel, le Dieu d'Israël, et ils l'ont recherché, et il s'est laissé trouver par eux. Et dans ces temps-là il n'y avait point de sécurité pour allants et venants, car il y avait beaucoup de sujets de trouble pour tous les habitants des pays ; et ils se heurtaient peuple contre peuple et ville contre ville, car Dieu les effrayait par toutes sortes d'angoisses. Mais vous, fortifiez-vous, et que vos mains ne soient point lâches, car il y a un salaire pour votre œuvre. Et aussitôt qu'Asa eut entendu ces paroles et la prophétie d'Oded, le prophète, il se fortifia et fit disparaître les abominations de tout le pays de Juda et de Benjamin et des villes qu'il avait prises dans la montagne d'Ephraïm ; et il rétablit l'autel de l'Eternel qui était devant le portique de l'Eternel. Et il rassembla tout Juda et Benjamin, et ceux d'Ephraïm, de Manassé et de Siméon, qui habitaient parmi eux : car un grand nombre de ceux d'Israël avaient passé à lui, en voyant que l'Eternel son Dieu était avec lui. Et ils s'assemblèrent à Jérusalem, le troisième mois de la quinzième année du règne d'Asa ; et ils sacrifièrent à l'Eternel en ce jour-là, sur le butin qu'ils avaient amené, sept cents bœufs et sept mille brebis. Et ils s'engagèrent solennellement à chercher l'Eternel, le Dieu de leurs pères, de tout leur cœur et de toute leur âme ; et quiconque ne chercherait pas l'Eternel, le Dieu d'Israël, devait être mis à mort, petit ou grand, homme ou femme. Et ils prêtèrent serment à l'Eternel à voix haute et avec des cris de joie, et au son des trompettes et des cors. Et tout Juda se réjouit de ce serment, car ils l'avaient prêté de tout leur cœur et ils avaient cherché l'Eternel de leur plein gré, et il s'était laissé trouver par eux. Et l'Eternel leur donna du repos de tous côtés. Et même le roi destitua Maaca, mère d'Asa, de son rang, parce qu'elle avait dressé une statue à Astarté ; et Asa abattit sa statue, la broya et la brûla dans la vallée du Cédron. Mais les hauts-lieux ne furent pas ôtés d'Israël. Cependant le cœur d'Asa fut intègre toute sa vie ; et il fit porter dans la maison de Dieu les choses consacrées par son père et par lui-même, de l'argent, de l'or et des vases. Et il n'y eut point de guerre jusqu'à la trente-cinquième année du règne d'Asa. La trente-sixième année du règne d'Asa, Baésa, roi d'Israël, monta contre Juda ; et il bâtit Rama, pour empêcher de sortir de chez Asa, roi de Juda, ou d'entrer chez lui. Et Asa sortit de l'argent et de l'or des trésors de la maison de l'Eternel et de la maison du roi, et il envoya [des messagers] à Ben-Hadad, roi de Syrie, qui demeurait à Damas, disant : Il y a alliance entre moi et toi, et entre mon père et ton père ! Voici, je t'ai envoyé de l'argent et de l'or ; va, romps ton alliance avec Baésa, roi d'Israël, afin qu'il se retire de moi. Et Ben-Hadad écouta le roi Asa et envoya les chefs de ses troupes contre les villes d'Israël, et ils frappèrent Ijjon, Dan, Abel-Maïm, et tout les magasins des villes de Nephthali. Et quand Baésa l'apprit, il cessa de bâtir Rama et discontinua ses travaux. Et le roi Asa prit tout Juda, et ils emportèrent les pierres de Rama et les bois avec lesquels Baésa bâtissait, et il en bâtit Guéba et Mitspa. Et en ce temps-là Hanani, le voyant, vint vers Asa, roi de Juda, et lui dit : Parce que tu t'es appuyé sur le roi de Syrie et que tu ne t'es pas appuyé sur l'Eternel, ton Dieu, à cause de cela, l'armée du roi de Syrie s'est échappée de tes mains. Les Cuschites et les Libyens ne formaient-ils pas une grande armée, avec une multitude immense de chars et de cavaliers ? Mais parce que tu t'es appuyé sur l'Eternel, il les a livrés entre tes mains. Car les yeux de l'Eternel parcourent toute la terre, pour manifester sa puissance à l'égard de ceux dont le cœur est tout entier à lui. Tu as agi en insensé dans cette affaire, car dès maintenant tu auras des guerres. Et Asa fut irrité contre le voyant et le mit dans les fers, parce qu'il était en colère contre lui à ce sujet. Et dans ce même temps, Asa opprima quelques-uns du peuple. Et voici, les actions d'Asa, les premières et les dernières, sont écrites dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Et, la trente-neuvième année de son règne, Asa fut malade des pieds, d'un mal très violent ; mais, même dans sa maladie, il ne chercha pas l'Eternel, mais les médecins. Et Asa s'endormit avec ses pères, et il mourut la quarante-et-unième année de son règne. Et on l'enterra dans le sépulcre qu'il s'était creusé dans la cité de David. On le coucha sur un lit qu'on avait rempli d'aromates et d'épices préparés selon l'art du parfumeur, et l'on [en] brûla pour lui une quantité très considérable. Et Josaphat, son fils, régna à sa place, et il se fortifia contre Israël. Et il mit des troupes dans toutes les villes fortes de Juda, et il mit des garnisons dans tout le pays de Juda et dans les villes d'Ephraïm qu'Asa son père avait prises. Et l'Eternel fut avec Josaphat parce qu'il marchait dans les premières voies de David, son père, et qu'il ne cherchait point les Baals ; car il cherchait le Dieu de son père et il marchait dans ses commandements, et non comme faisait Israël. Et l'Eternel affermit la royauté dans sa main, et tout Juda donna des présents à Josaphat, et il eut en abondance des richesses et de la gloire. Et son courage grandit dans les voies de l'Eternel, et il fit encore disparaître de Juda les hauts-lieux et les aschères. Et la troisième année de son régne, il envoya ses chefs Ben-Haïl, Abdias, Zacharie, Néthanéel et Michée, pour enseigner dans les villes de Juda, et avec eux les Lévites Sémaja, Néthania, Zébadia, Asaël, Sémiramoth, Jonathan, Adonija, Tobija et Tob-Adonija, lévites, et avec eux Elisama et Joram, sacrificateurs. Et ils enseignèrent dans Juda, [ayant] avec eux le livre de la loi de l'Eternel ; et ils firent le tour de toutes les villes de Juda, et ils enseignèrent parmi le peuple. Et la frayeur de l'Eternel fut sur tous les royaumes des pays qui entouraient Juda, et ils ne firent pas la guerre à Josaphat. Et il y eut des Philistins qui apportèrent à Josaphat des présents et de l'argent en masse ; et les Arabes lui amenèrent aussi du menu bétail, sept mille sept cents béliers et sept mille sept cents boucs. Et Josaphat alla grandissant jusqu'au plus haut point, et il bâtit en Juda des châteaux et des villes de magasins. Et il avait de grandes provisions dans les villes de Juda, et des gens de guerre, hommes forts et vaillants, à Jérusalem. Et voici leur dénombrement, selon leurs maisons patriarcales : de Juda, comme chefs de milliers, Adna, le chef, avec trois cent mille hommes forts et vaillants ; et à ses côtés, Johanan, le chef, avec deux cent quatre-vingt mille hommes ; et à ses côtés, Amasia, fils de Zicri, qui s'était volontairement consacré à l'Eternel, avec deux cent mille hommes forts et vaillants. Et de Benjamin : Eljada, homme fort et vaillant, avec deux cent mille hommes armés d'arcs et de boucliers ; et à ses côtés, Jozabad, avec cent quatre-vingt mille hommes armés pour la guerre. Tels sont ceux qui étaient au service du roi, outre ceux que le roi avait placés dans les villes fortes, dans tout Juda. Et Josaphat eut richesse et gloire en abondance, et il s'allia par mariage avec Achab. Et au bout de quelques années, il descendit vers Achab à Samarie ; et Achab tua pour lui et pour le peuple qui était avec lui des brebis et des bœufs en grande quantité, et il le sollicita de monter contre Ramoth de Galaad. Et Achab, roi d'Israël, dit à Josaphat, roi de Juda : Viendras-tu avec moi à Ramoth de Galaad ? Et il lui dit : Je suis tout à toi ; mes gens sont tes gens ; avec toi à la guerre ! Et Josaphat dit au roi d'Israël : Enquiers-toi aujourd'hui, je te prie, de la parole de l'Eternel. Et le roi d'Israël rassembla les prophètes, quatre cents hommes, et leur dit : Irons-nous à la guerre à Ramoth de Galaad, ou m'en abstiendrai-je ? Et ils dirent : Monte, et Dieu la livrera au roi. Et Josaphat dit : N'y a-t-il pas ici encore un prophète de l'Eternel, pour que nous nous enquerrions auprès de lui ? Et le roi d'Israël dit à Josaphat : Il y a encore un homme par lequel on peut consulter l'Eternel, mais moi, je le hais, car il ne prophétise pas du bien à mon égard, mais toujours du mal ; c'est Michée, fils de Jimla. Et Josaphat dit : Que le roi ne parle pas ainsi ! Et le roi d'Israël appela un eunuque et dit : Fais promptement venir Michée, fils de Jimla. Et le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, étaient assis chacun sur son trône, vêtus de leurs habits [royaux], et ils siégeaient sur la place, à l'entrée de la porte de Samarie ; et tous les prophètes prophétisaient devant eux. Et Sédécias, fils de Kénaana, se fit des cornes de fer et dit : Ainsi a dit l'Eternel : Avec ces cornes tu heurteras les Syriens jusqu'à les exterminer. Et tous les prophètes prophétisaient de même, disant : Monte à Ramoth de Galaad, tu réussiras ; l'Eternel la livrera au roi. Et le messager qui était allé appeler Michée, lui parla, disant : Voici, les prophètes annoncent d'une seule bouche du bien au roi ; que ta parole soit comme [celle] de l'un d'eux ; annonce du bien. Et Michée dit : L'Eternel est vivant, que ce que mon Dieu dira, c'est ce que je dirai. Et il vint vers le roi. Et le roi lui dit : Michée, irons-nous à la guerre à Ramoth de Galaad, ou m'en abstiendrai-je ? Et il dit : Montez, vous réussirez : ils seront livrés entre vos mains. Et le roi lui dit : Combien de fois t'adjurerai-je de ne me dire que la vérité au nom de l'Eternel ? Et [Michée] dit : J'ai vu tout Israël dispersé sur les montagnes comme un troupeau qui n'a point de berger ; et l'Eternel a dit : Ceux-ci n'ont pas de seigneur ; qu'ils s'en retournent en paix chacun chez soi ! Et le roi d'Israël dit à Josaphat : Ne t'ai-je pas dit qu'il ne prophétise pas du bien à mon égard, mais du mal ? Et [Michée] dit : C'est pourquoi, écoutez la parole de l'Eternel : J'ai vu l'Eternel assis sur son trône et toute l'armée des cieux se tenant à sa droite et à sa gauche. Et l'Eternel dit : Qui abusera Achab, roi d'Israël, pour qu'il monte et qu'il tombe à Ramoth de Galaad ? Et ils répondirent, l'un parlant d'une manière et l'autre d'une autre. Et l'esprit s'avança et se tint devant l'Eternel et dit : Moi, je l'abuserai. Et l'Eternel lui dit : Par quoi ? Et il dit : Je sortirai et je serai esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Et [l'Eternel] dit : Tu l'abuseras ; oui, tu en viendras à bout ; sors et fais ainsi. Et maintenant, voici, l'Eternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tous tes prophètes que voilà, et l'Eternel a prononcé du mal à ton sujet. Et Sédécias, fils de Kénaana, s'approcha et frappa Michée sur la joue et dit : Par quel chemin a passé l'Esprit de l'Eternel, quand il m'a abandonné pour parler avec toi ? Et Michée dit : Voici, tu le verras dans le jour où tu iras dans la chambre la plus reculée pour te cacher. Et le roi d'Israël dit : Prenez Michée et reconduisez-le à Amon, gouverneur de la ville, et à Joas, fils du roi ; et vous direz : Ainsi a dit le roi : Mettez cet homme en prison, et donnez-lui le pain de détresse et l'eau de détresse, jusqu'à ce que je revienne sain et sauf. Et Michée dit : Si jamais tu reviens sain et sauf, l'Eternel n'a point parlé par moi. Et il dit : Vous, tout le monde, entendez-le ! Et le roi d'Israël monta, avec Josaphat, roi de Juda, à Ramoth de Galaad. Et le roi d'Israël dit à Josaphat : Je me déguiserai et j'irai à la bataille ; mais toi, revêts-toi de tes habits [royaux]. Et le roi d'Israël se déguisa, et ils allèrent à la bataille. Et le roi de Syrie avait commandé à ses chefs de chars, disant : Ne combattez contre petit ni grand, mais contre le roi d'Israël seul. Et quand les chefs des chars virent Josaphat, ils dirent : C'est le roi d'Israël. Et ils l'entourèrent pour le combattre. Et Josaphat cria, et l'Eternel le secourut, et Dieu les attira loin de lui. Et lorsque les chefs des chars virent que ce n'était pas le roi d'Israël, ils cessèrent de le poursuivre. Et un homme tira de l'arc contre le roi d'Israël sans le connaître et le frappa entre la cuirasse et ses appendices ; et Achab dit à son cocher : Tourne bride et mène-moi hors des troupes, car je suis blessé. Et le combat se renforça ce jour-là, et le roi d'Israël se tint sur son char, en face des Syriens, jusqu'au soir ; et il mourut au coucher du soleil. Et Josaphat, roi de Juda, revint sain et sauf dans sa maison, à Jérusalem. Et Jéhu, fils de Hanani, le prophète, sortit au-devant de lui et dit au roi Josaphat : Fallait-il secourir le méchant, et aimes-tu ceux qui haïssent l'Eternel ? A cause de cela il y a courroux contre toi de la part de l'Eternel. Toutefois il s'est trouvé de bonnes choses en toi, car tu as extirpé les aschères du pays et tu as appliqué ton cœur à chercher Dieu. Et Josaphat demeura à Jérusalem ; et il fit une nouvelle tournée parmi le peuple, depuis Béerséba jusqu'à la montagne d'Ephraïm, et il les ramena à l'Eternel, le Dieu de leurs pères. Et il établit des juges dans le pays, dans toutes les villes fortes de Juda, dans chaque ville. Et il dit aux juges : Prenez garde à ce que vous ferez, car ce n'est pas de la part des hommes que vous jugerez, mais de la part de l'Eternel ; et il est avec vous quand vous jugez. Et maintenant, que la frayeur de l'Eternel soit sur vous ; prenez garde à ce que vous ferez, car il n'y a chez l'Eternel, notre Dieu, ni iniquité, ni égard à l'apparence des personnes, ni acceptation de présents ! Et à Jérusalem aussi, Josaphat établit quelques-uns d'entre les Lévites, d'entre les sacrificateurs et d'entre les chefs des maisons patriarcales d'Israël, pour les affaires de l'Eternel et pour les procès. Car ils étaient revenus à Jérusalem. Et il leur donna ses ordres en disant : Vous agirez ainsi, dans la crainte de l'Eternel, avec fidélité et avec un cœur intègre. Dans toute contestation qui vous sera soumise par vos frères qui habitent dans leurs villes, relativement à un meurtre, à une loi, à un commandement, à des préceptes et à des ordonnances, vous les éclairerez, afin qu'ils ne se rendent pas coupables envers l'Eternel et qu'il n'y ait pas de courroux contre vous et contre vos frères. C'est ainsi que vous agirez, afin que vous ne vous rendiez point coupables. Et voici, Amaria, le souverain sacrificateur, vous est préposé pour toutes les affaires de l'Eternel, et Zébadia, fils d'Ismaël, prince de la maison de Juda, pour toutes les affaires du roi ; et comme hommes d'office, les Lévites sont à votre disposition. Fortifiez-vous et agissez, et que l'Eternel soit avec l'homme de bien ! Après ces choses les fils de Moab et les fils d'Ammon et avec eux quelques-uns des Méunites vinrent contre Josaphat pour lui faire la guerre. Et on vint l'annoncer à Josaphat en disant : Une grande multitude s'avance contre toi depuis l'autre côté de la mer, depuis Edom ; et voici, ils sont à Hatsatson-Thamar, qui est En-Guédi. Et Josaphat eut peur, et il se disposa à chercher l'Eternel, et il fit publier un jeûne dans tout Juda. Et Juda se rassembla pour chercher secours auprès de l'Eternel ; même l'on vint de toutes les villes de Juda pour chercher l'Eternel. Et Josaphat se tint debout dans l'assemblée de Juda et de Jérusalem, dans la maison de l'Eternel, devant le nouveau parvis, et il dit : Eternel, Dieu de nos pères, n'es-tu pas Dieu dans les cieux, et le souverain de tous les royaumes des nations ? Et dans ta main est la force et la puissance, et personne ne peut te résister. N'est-ce pas toi, ô notre Dieu, qui as chassé les habitants de ce pays devant ton peuple d'Israël, et qui l'as donné pour toujours à la race d'Abraham, ton ami ? Et ils s'y sont établis et y ont bâti un sanctuaire à ton nom en disant : S'il nous survient quelque calamité, épée, jugement, peste ou famine, nous nous présenterons devant cette maison et devant toi, car ton nom est dans cette maison ; et nous crierons à toi du sein de notre détresse, et tu exauceras et tu délivreras. Et maintenant, voici, les fils d'Ammon et de Moab, et [ceux de] la montagne de Séir, chez lesquels tu n'as pas permis aux Israélites d'entrer quand ils venaient du pays d'Egypte ; car ils se sont détournés d'eux et ne les ont point détruits ; les voici qui nous récompensent en venant nous chasser de ton héritage que tu nous as fait hériter ! O notre Dieu, ne les jugeras-tu pas ? Car nous sommes sans force en face de cette grande multitude qui vient sur nous ; et nous, nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi. Et tout Juda se tenait debout devant l'Eternel, même leurs petits enfants, leurs femmes et leurs fils. Et Jahaziel, fils de Zacharie, fils de Bénaïa, fils de Jéiel, fils de Matthania, le Lévite, d'entre les fils d'Asaph, fut saisi par l'Esprit de l'Eternel, au milieu de l'assemblée, et il dit : Soyez attentifs, tout Juda et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat ! Ainsi vous parle l'Eternel : Vous, ne craignez point et ne soyez point effrayés devant cette grande multitude, car ce n'est pas à vous à combattre, mais à Dieu. Demain, descendez sur eux ; voici, ils monteront par la colline de Tsits, et vous les trouverez à l'extrémité de la vallée, en face du désert de Jéruel. Ce n'est pas à vous à combattre en cette affaire ; postez-vous, tenez-vous là, et vous verrez la délivrance que l'Eternel vous accordera, Juda et Jérusalem ! Ne craignez point et ne soyez point effrayés : demain, marchez à leur rencontre, et l'Eternel sera avec vous ! Et Josaphat s'inclina, le visage contre terre, et tout Juda et les habitants de Jérusalem tombèrent devant l'Eternel en se prosternant devant l'Eternel. Et les Lévites, d'entre les fils des Kéhathites et d'entre les fils des Korachites, se levèrent pour louer d'une voix extrêmement forte l'Eternel, le Dieu d'Israël. Et le lendemain de grand matin ils sortirent au désert de Thékoa ; et comme ils sortaient, Josaphat se tint debout et dit : Ecoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem ! Confiez-vous en l'Eternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez. Et il convint avec le peuple d'établir des gens pour chanter à l'Eternel et pour le louer, en ornements sacrés, et pour passer au-devant de la troupe en disant : Louez l'Eternel,car sa miséricorde dure à toujours ! Et au moment où l'on commençait les chants d'allégresse et les louanges, l'Eternel plaça contre les fils d'Ammon une embuscade, Moab et [les gens de] la montagne de Séir, qui étaient venus contre Juda ; et ils furent battus. Et les fils d'Ammon et de Moab se levèrent contre les habitants de la montagne de Séir pour les détruire et les exterminer ; et quand ils en eurent fini avec les habitants de Séir, ils s'aidèrent les uns les autres à se détruire. Et lorsque Juda fut arrivé sur la hauteur d'où l'on voit le désert, ils regardèrent du côté de la multitude, et voici, c'étaient des cadavres jonchant la terre sans que personne eût échappé. Et Josaphat et son peuple vinrent pour les dépouiller, et ils trouvèrent en abondance parmi eux et des richesses, et des cadavres, et des objets précieux, et ils en prirent tant qu'on ne pouvait pas tout emporter. Et ils furent trois jours à piller le butin, tant il était grand. Et le quatrième jour, ils s'assemblèrent dans la vallée de Bénédiction, car c'est là qu'ils bénirent l'Eternel ; c'est pourquoi on a appelé le nom de ce lieu vallée de Bénédiction jusqu'à ce jour. Et tous les hommes de Juda et de Jérusalem s'en retournèrent, Josaphat à leur tête, pour rentrer à Jérusalem avec joie ; car l'Eternel les avait remplis de joie en les délivrant de leurs ennemis. Et ils entrèrent à Jérusalem, avec luths, harpes et trompettes, et se rendirent à la maison de l'Eternel. Et la frayeur de Dieu fut sur tous les royaumes des [autres] pays, quand ils apprirent que l'Eternel avait combattu contre les ennemis d'Israël. Et le royaume de Josaphat fut tranquille, et son Dieu lui donna du repos de tous côtés. Et Josaphat régna sur Juda. Il était âgé de trente-cinq ans lorsqu'il commença à régner, et il régna vingt-cinq ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Azuba, fille de Silchi. Et il marcha dans la voie de son père Asa, et il ne s'en détourna pas, faisant ce qui est droit aux yeux de l'Eternel. Seulement les hauts-lieux ne furent pas ôtés, et le peuple continuait à ne pas avoir le cœur fermement attaché au Dieu de ses pères. Et le reste des actions de Josaphat, les premières et les dernières, voici, elles sont écrites dans les paroles de Jéhu, fils de Hanani, lesquelles sont insérées dans le livre des rois d'Israël. Et après cela Josaphat, roi de Juda, s'associa avec Achazia, roi d'Israël, lequel avait une conduite impie. Et il se l'associa pour construire des navires destinés à aller à Tharsis ; et ils construisirent des navires à Etsion-Guéber. Et Eliézer, fils de Dodava, de Marésa, prophétisa contre Josaphat, disant : Parce que tu t'es associé avec Achazia, l'Eternel a brisé ton œuvre. Et les navires furent brisés et n'eurent pas la force d'aller à Tharsis. Et Josaphat s'endormit avec ses pères, et il fut enterré avec ses pères dans la cité de David ; et Joram, son fils, régna à sa place. Et il avait des frères, fils de Josaphat : Azaria, Jéhiel, Zacharie, Azariahou, Micaël et Séphatia ; tous ceux-là étaient fils de Josaphat, roi d'Israël. Et leur père leur avait fait des dons considérables en argent, en or et en objets précieux, avec des villes fortes en Juda ; mais il avait donné la royauté à Joram, parce qu'il était le premier-né. Et quand Joram fut à la tête du royaume de son père et qu'il se fut affermi, il fit tuer par l'épée tous ses frères, et même quelques-uns des chefs d'Israël. Joram était âgé de trente-deux ans quand il commença à régner, et il régna huit ans à Jérusalem. Et il marcha dans la voie des rois d'Israël, comme avait fait la maison d'Achab, car il avait pour femme une fille d'Achab ; et il fit ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel. Mais l'Eternel ne voulut pas détruire la maison de David, à cause de l'alliance qu'il avait conclue avec David et selon ce qu'il avait dit, qu'il lui donnerait toujours une lampe, à lui et à ses fils. De son temps, Edom se rendit indépendant de Juda, et ils se donnèrent un roi. Et Joram se mit en marche avec ses officiers et tous ses chars ; et il se leva de nuit et battit Edom qui l'entourait et les capitaines des chars. Et Edom resta indépendant de Juda jusqu'à ce jour. Dans ce même temps, Libna se révolta contre lui, parce qu'il avait abandonné l'Eternel, le Dieu de ses pères. Lui aussi, il fit des hauts-lieux sur les montagnes de Juda, et il poussa les habitants de Jérusalem à la prostitution et il séduisit Juda. Et il lui vint un écrit d'Elie, le prophète, disant : Ainsi a dit l'Eternel, le Dieu de David, ton père : Parce que tu n'as pas marché dans les voies de Josaphat, ton père, et dans les voies d'Asa, roi de Juda, mais que tu as marché dans la voie des rois d'Israël et que tu as poussé Juda et les habitants de Jérusalem à la prostitution, comme l'a fait la maison d'Achab, et que même tu as fait tuer tes frères, la maison de ton père, qui étaient meilleurs que toi, voici, l'Eternel va frapper d'une grande plaie ton peuple, tes fils, tes femmes et tout ce qui t'appartient ; et toi, il te frappera de maux graves, d'une maladie d'entrailles telle que tes entrailles finiront par sortir par la force du mal. Et l'Eternel excita contre Joram les Philistins et les Arabes qui sont dans le voisinage des Cuschites, et ils montèrent contre Juda et l'envahirent, et ils emmenèrent toutes les richesses qui se trouvaient dans la maison du roi, et aussi ses fils et ses femmes ; et il ne lui resta aucun fils, si ce n'est Joachaz, le cadet de ses fils. Et après tout cela, l'Eternel le frappa dans ses entrailles d'une maladie incurable ; et la maladie se prolongea, et comme la seconde année touchait à sa fin, ses entrailles sortirent par la force de son mal, et il mourut dans de violentes douleurs. Et son peuple ne brûla point pour lui de parfums comme on l'avait fait pour ses pères. Il était âgé de trente-deux ans lorsqu'il commença à régner, et il régna huit ans à Jérusalem. Et il s'en alla sans être regretté, et on l'enterra dans la cité de David, mais non dans les sépulcres des rois. Et les habitants de Jérusalem firent roi à sa place Achazia, son plus jeune fils ; car la bande qui était venue avec les Arabes au camp avait tué tous les aînés. Et Achazia, fils de Joram, roi de Juda, commença à régner. Achazia était âgé de quarante-deux ans quand il commença à régner, et il régna un an à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Athalie, fille d'Omri. Lui aussi, il marcha dans les voies de la maison d'Achab, car sa mère, qui était sa conseillère, le poussait au mal. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, comme faisaient ceux de la maison d'Achab ; car ceux-ci furent ses conseillers, après la mort de son père, pour sa ruine. Ce fut aussi sur leur conseil qu'il se mit en route et alla avec Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, à la guerre contre Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth de Galaad ; et les Syriens blessèrent Joram, et il retourna pour se faire guérir à Jizréel des blessures qu'on lui avait faites à Rama, dans sa guerre contre Hazaël, roi de Syrie. Et Achazia, fils de Joram, roi de Juda, descendit à Jizréel pour voir Joram, fils d'Achab, car celui-ci était malade. Et par la volonté de Dieu ce fut la perte d'Achazia d'être venu vers Joram : après être venu, il sortit avec Joram contre Jéhu, fils de Nimschi, que l'Eternel avait oint pour détruire la maison d'Achab. Et comme Jéhu faisait justice de la maison d'Achab, il trouva les chefs de Juda et les fils des frères d'Achazia, qui étaient au service d'Achazia, et il les tua. Et il fit rechercher Achazia, et on le prit à Samarie où il se tenait caché ; et on l'amena à Jéhu, et on le fit mourir. Puis on l'enterra, car on dit : C'est le fils de Josaphat, qui a cherché l'Eternel de tout son cœur. Et il n'y avait plus personne de la maison d'Achazia qui fût en état de régner. Et Athalie, mère d'Achazia, voyant que son fils était mort, se leva et fit périr toute la race royale de la maison de Juda. Et Jéhosabéath, fille du roi, prit Joas, fils d'Achazia, et l'enleva à la dérobée du milieu des fils du roi qu'on faisait mourir, et le mit, lui et sa nourrice, dans la chambre des lits ; et Jéhosabéath, fille du roi Joram, femme de Jéhojada, le sacrificateur, (elle était sœur d'Achazia), le cacha de devant Athalie, et celle-ci ne le fit pas mourir. Et il resta auprès d'eux caché dans la maison de Dieu six ans ; et Athalie régnait sur le pays. Et la septième année, Jéhojada se fortifia, et il s'associa par un pacte les chefs des centaines, Azaria, fils de Jéroham, Ismaël, fils de Johanan, Azaria, fils d'Obed, Maaséia, fils d'Adaïa, et Elisaphat, fils de Zicri. Et ils firent une tournée en Juda, et ils rassemblèrent les Lévites de toutes les villes de Juda, et les chefs des maisons patriarcales d'Israël, et ils vinrent à Jérusalem. Et toute l'assemblée fit un pacte avec le roi dans la maison de Dieu. Et [Jéhojada] leur dit : Voici, le fils du roi doit régner, selon ce que l'Eternel a déclaré à l'égard des fils de David. Voici ce que vous ferez : Un tiers d'entre vous, sacrificateurs et Lévites, qui entrez [en service] au sabbat, vous serez de garde aux seuils ; un tiers à la maison du roi, un tiers à la porte de Jésod ; et tout le peuple sera dans les parvis de la maison de l'Eternel. Et personne n'entrera dans la maison de l'Eternel, si ce n'est les sacrificateurs et ceux d'entre les Lévites qui sont de service ; eux, ils y entreront, car ils sont saints ; et tout le peuple observera l'ordonnance de l'Eternel. Et les Lévites entoureront le roi, chacun ses armes à la main ; et quiconque voudra pénétrer dans la maison sera mis à mort. Et vous serez avec le roi quand il entrera et quand il sortira. Et les Lévites et tout Juda firent selon tout ce que Jéhojada, le sacrificateur, leur avait ordonné ; ils prirent chacun ses hommes, ceux qui entraient le jour du sabbat avec ceux qui sortaient le jour du sabbat, car Jéhojada, le sacrificateur, n'avait pas exempté les classes. Et Jéhojada, le sacrificateur, donna aux chefs de centaines les lances, les écus et les boucliers qui avaient appartenu au roi David et qui étaient dans la maison de Dieu. Et il plaça tout le peuple, chacun son javelot à la main, depuis l'angle méridional de la maison jusqu'à l'angle septentrional de la maison, jusqu'à l'autel et jusqu'à la maison, autour du roi. Et ils firent sortir le fils du roi et ils posèrent sur lui le diadème et lui remirent le témoignage ; et ils le proclamèrent roi, et Jéhojada et ses fils l'oignirent, et ils dirent : Vive le roi ! Et Athalie entendit la voix du peuple qui accourait et qui acclamait le roi, et elle vint vers le peuple à la maison de l'Eternel. Et elle vit, et voici, le roi se tenait sur son estrade, à l'entrée, et les chefs et les trompettes étaient auprès du roi, et tout le peuple du pays était dans l'allégresse et sonnait de la trompette, et les chantres avaient des instruments de musique et dirigeaient les chants de louange. Et Athalie déchira ses vêtements et dit : Conjuration ! Conjuration ! Et Jéhojada, le sacrificateur, fit avancer les chefs de centaines qui étaient à la tête de la troupe et leur dit : Faites-la sortir entre deux rangs ; celui qui la suivra, qu'il soit mis à mort par l'épée ! Car le sacrificateur avait dit : Ne la mettez pas à mort dans la maison de l'Eternel ! Et ils se rangèrent de chaque côté pour la laisser passer, et elle arriva à l'entrée de la porte des chevaux, à la maison du roi ; et là, ils la mirent à mort. Et Jéhojada traita alliance entre lui et tout le peuple et le roi, pour qu'ils fussent le peuple de l'Eternel. Et tout le peuple vint à la maison de Baal, et ils la démolirent, et ils brisèrent ses autels et ses images, et ils tuèrent Matthan, le prêtre de Baal, devant les autels. Et Jéhojada mit des gardes à la maison de l'Eternel, sous la surveillance des sacrificateurs-lévites que David avait répartis en classes pour la maison de l'Eternel, pour offrir les holocaustes de l'Eternel, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, au milieu de l'allégresse et des chants, d'après les prescriptions de David. Et il plaça les portiers aux portes de la maison de l'Eternel, afin qu'il n'entrât aucune personne impure en quoi que ce fût. Et il prit les chefs de centaines et les hommes considérés et ceux qui commandaient au peuple et tout le peuple du pays, et il fit descendre le roi de la maison de l'Eternel ; et ils vinrent, en passant par la porte supérieure, à la maison du roi, et ils firent asseoir le roi sur le trône royal. Et tout le peuple du pays se réjouit, et la ville resta calme, lorsqu'on fit mourir par l'épée Athalie. Joas avait sept ans lorsqu'il devint roi, et il régna quarante ans à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Tsibia, de Béerséba. Et Joas fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel pendant toute la vie de Jéhojada, le sacrificateur. Et Jéhojada lui fit épouser deux femmes, et il engendra des fils et des filles. Et après ces choses, Joas forma le dessein de restaurer la maison de l'Eternel. Et il assembla les sacrificateurs et les Lévites, et il leur dit : Sortez dans les villes de Juda, et vous recueillerez dans tout Israël de l'argent pour réparer la maison de votre Dieu, d'année en année ; et mettez à cette affaire de l'empressement. Mais les Lévites ne se hâtèrent point. Et le roi appela Jéhojada, le souverain sacrificateur, et lui dit : Pourquoi n'as-tu pas veillé à ce que les Lévites apportassent de Juda et de Jérusalem l'impôt mis sur Israël par Moïse, serviteur de l'Eternel, et par l'assemblée, pour le Tabernacle du témoignage ? Car Athalie, l'impie, ses fils, ont fait des dégâts à la maison de Dieu, et même ils ont employé pour les Baals tous les objets sacrés de la maison de l'Eternel. Alors, sur l'ordre du roi, on fit une caisse et on la plaça à la porte de la maison de l'Eternel, en dehors. Et on publia dans Juda et dans Jérusalem qu'on apportât à l'Eternel l'impôt [mis] par Moïse, serviteur de Dieu, sur Israël dans le désert. Et tous les chefs et tout le peuple se réjouirent, et ils apportèrent [l'argent de l'impôt] et [le] jetèrent dans la caisse, jusqu'à ce qu'on eût fini. Et quand le moment était venu d'apporter la caisse au contrôle du roi, par les soins des Lévites, quand ils voyaient qu'il y avait beaucoup d'argent, le secrétaire du roi et le commissaire du souverain sacrificateur venaient vider la caisse, puis ils l'emportaient et la remettaient à sa place. Ils faisaient ainsi de temps en temps et ils recueillaient de l'argent en abondance. Et le roi et Jéhojada le donnaient au directeur des travaux de la maison de l'Eternel, et l'on prenait à gage des tailleurs de pierre et des charpentiers pour restaurer la maison de l'Eternel, et aussi des ouvriers en fer et en airain, pour réparer la maison de l'Eternel. Et les directeurs des travaux furent actifs et les réparations avancèrent par leurs soins ; et ils rétablirent la maison de Dieu d'après son plan, et ils la remirent en état. Et quand ils eurent achevé, ils apportèrent devant le roi et Jéhojada le reste de l'argent ; et on en fit des ustensiles pour la maison de l'Eternel, des ustensiles pour le service et pour les sacrifices, et des coupes et des ustensiles d'or et d'argent. Et l'on offrit continuellement des holocaustes dans la maison de l'Eternel pendant toute la vie de Jéhojada. Et Jéhojada, devenu vieux et rassasié de jours, mourut ; il avait cent trente ans lorsqu'il mourut. Et on l'enterra dans la cité de David, avec les rois ; car il avait bien agi en Israël et envers Dieu et sa maison. Et après la mort de Jéhojada les chefs de Juda vinrent et se prosternèrent devant le roi. Alors le roi les écouta. Et ils abandonnèrent la maison de l'Eternel, le Dieu de leurs pères, et ils servirent les aschères et les idoles ; et le courroux [de l'Eternel] fut sur Juda et Jérusalem, parce qu'ils s'étaient ainsi rendus coupables. Et il envoya parmi eux pour les ramener à l'Eternel des prophètes qui protestèrent contre leur conduite, mais ils n'écoutèrent point. Et l'Esprit de Dieu revêtit Zacharie, fils de Jéhojada, le sacrificateur, et il se présenta devant le peuple et leur dit : Ainsi parle Dieu : Pourquoi transgressez-vous les commandements de l'Eternel ? Vous ne réussissez point. Parce que vous avez abandonné l'Eternel, il vous a abandonnés ! Et ils conspirèrent contre lui et ils le lapidèrent par ordre du roi dans les parvis de la maison de l'Eternel. Et le roi Joas ne se souvint pas de la bienveillance que lui avait témoignée Jéhojada, le père de Zacharie, et il fit tuer son fils. Et en mourant, [Zacharie] dit : Que l'Eternel voie et redemande ! Et quand l'année fut révolue, l'armée des Syriens monta contre [Joas] et ils vinrent en Juda et à Jérusalem, et ils firent périr parmi le peuple tous les chefs du peuple et ils envoyèrent au roi de Damas tout leur butin. Car l'armée des Syriens était venue avec un petit nombre d'hommes ; et l'Eternel livra entre leurs mains une armée très considérable, parce qu'ils avaient abandonné l'Eternel, le Dieu de leurs pères, et [les Syriens] firent justice de Joas. Et quand ils se furent éloignés de lui, (car ils le laissèrent dans de grandes souffrances), ses serviteurs conspirèrent contre lui à cause du meurtre des fils de Jéhojada, le sacrificateur, et ils le tuèrent sur son lit et il mourut. Et on l'enterra dans la cité de David, mais on ne l'enterra pas dans les sépulcres des rois. Et voici ceux qui conspirèrent contre lui : Zabad, fils de Siméath, une Ammonite, et Jéhozabad, fils de Simrith, une Moabite. Et quant à ses fils et à l'importance du tribut qui lui fut imposé, et à la fondation de la maison de Dieu, voici, ces choses sont écrites dans le Midrasch du livre des Rois. Et Amatsia, son fils, régna à sa place. Amatsia commença à régner à l'âge de vingt-cinq ans, et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Jéhoaddan, de Jérusalem. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, cependant pas avec un cœur intègre. Et lorsque sa royauté fut affermie, il tua ceux de ses serviteurs qui avaient frappé le roi, son père ; mais il ne fit pas mourir leurs fils, car [il agit] selon ce qui est écrit dans la loi, dans le livre de Moïse, où l'Eternel a donné ce commandement : Les pères ne seront pas mis à mort à cause des fils, et les fils ne seront pas mis à mort à cause des pères, mais chacun sera mis à mort pour son péché. Et Amatsia rassembla ceux de Juda et les rangea d'après les maisons patriarcales, d'après les chefs de milliers et les chefs de centaines, pour tout Juda et Benjamin ; et il en fit le dénombrement depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, et il les trouva au nombre de trois cent mille hommes d'élite, aptes au service, maniant la lance et le bouclier. Et il prit à sa solde cent mille hommes d'Israël, forts et, vaillants, pour cent talents d'argent. Et un homme de Dieu vint à lui et dit : O roi ! que l'armée d'Israël n'aille point avec toi, car l'Eternel n'est point avec Israël, avec tous les fils d'Ephraïm. Mais va, toi ; agis et fortifie-toi pour le combat ; Dieu te ferait tomber devant l'ennemi ; car Dieu a le pouvoir d'aider et de faire tomber. Et Amatsia dit à l'homme de Dieu : Et que faire à l'égard des cent talents que j'ai donnés à la troupe d'Israël ? Et l'homme de Dieu dit : L'Eternel peut te donner bien plus que cela. Et Amatsia sépara la troupe qui lui était venue d'Ephraïm, afin qu'ils s'en allassent chez eux. Et ils furent très irrités contre Juda, et ils retournèrent chez eux avec une ardente colère. Et Amatsia se fortifia et il emmena son peuple et se rendit dans la vallée du Sel ; et il frappa les fils de Séïr, dix mille hommes. Et les fils de Juda prirent vivants dix mille hommes, et ils les menèrent au sommet de la roche et ils les précipitèrent du sommet de la roche, et tous furent mis en pièces. Et les gens de la troupe qu'Amatsia avait renvoyés pour qu'ils n'allassent pas à la guerre avec lui, envahirent les villes de Juda depuis Samarie jusqu'à Beth-Horon, et ils frappèrent trois mille de leurs habitants, et ils firent un grand butin. Et après qu'Amatsia fut revenu d'avoir battu les Edomites, il fit venir les dieux des fils de Séir et se les établit pour dieux ; et il se prosterna devant eux et il fit fumer de l'encens pour eux. Et la colère de l'Eternel s'enflamma contre Amatsia et il envoya vers lui un prophète, et il lui dit : Pourquoi as-tu recherché les dieux de ce peuple, qui n'ont pas délivré leur peuple de ta main ? Et comme il lui parlait, Amatsia lui dit : Est-ce que nous t'avons fait conseiller du roi ? Retire-toi ! pourquoi te frapperait-on ? Et le prophète se retira et dit : Je vois que l'Eternel a résolu de te détruire, puisque tu as fait cela, et que tu n'as pas écouté mon conseil. Et Amatsia, roi de Juda, après s'être consulté, envoya dire à Joas, fils de Joachaz, fils de Jéhu, roi d'Israël : Viens, que nous nous voyions en face ! Et Joas, roi d'Israël, envoya dire à Amatsia, roi de Juda : L'épine qui est au Liban a envoyé dire au cèdre qui est au Liban : Donne ta fille pour femme à mon fils. Et les bêtes des champs qui sont au Liban passèrent et foulèrent au pied l'épine. Tu as dit : Voici, j'ai battu Edom, et ton cœur t'a porté à te glorifier ; maintenant, reste chez toi ! Pourquoi provoquerais-tu le malheur et succomberais-tu, toi, et Juda avec toi ? Et Amatsia n'écouta pas, car cela vint de Dieu, pour les livrer parce qu'ils avaient cherché les dieux d'Edom. Et Joas, roi d'Israël, monta, et ils se virent en face, lui et Amatsia, roi de Juda, à Beth-Sémès qui appartenait à Juda. Et Juda fut battu devant Israël, et ils s'enfuirent chacun chez soi. Et Joas, roi d'Israël, s'empara d'Amatsia, roi de Juda, fils de Joas, fils de Joachaz, à Beth-Sémès, et il le mena à Jérusalem, et il fit dans le mur de Jérusalem, depuis la porte d'Ephraïm jusqu'à la porte de l'angle, une brèche de quatre cents coudées. Et [il prit] tout l'or et l'argent et tous les vases qui se trouvaient dans la maison de Dieu, chez Obed-Edom, et les trésors de la maison du roi, et des otages, et il s'en retourna à Samarie. Et Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, vécut quinze ans après la mort de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël. Et le reste des actions d'Amatsia, les premières et les dernières, cela n'est-il pas écrit dans le livre des rois de Juda et d'Israël ? Et à partir du moment où Amatsia se fut détourné de l'Eternel, on fit contre lui une conjuration à Jérusalem, et il s'enfuit à Lakis, et on le fit poursuivre à Lakis et on l'y mit à mort. Et on le transporta sur des chevaux, et on l'enterra avec ses pères dans la ville de Juda. Et tout le peuple de Juda prit Ozias ; il était âgé de seize ans ; et on le fit roi à la place de son père Amatsia. Il rebâtit Eloth et la fit rentrer au pouvoir de Juda, après que le roi se fut endormi avec ses pères. Ozias avait seize ans quand il devint roi, et il régna cinquante-deux ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Jécolia, de Jérusalem. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, entièrement comme avait fait Amatsia, son père. Et il s'appliqua à chercher Dieu, tant que vécut Zacharie, qui s'entendait à voir Dieu ; et aussi longtemps qu'il chercha l'Eternel, Dieu le fit prospérer. Et il sortit et fit la guerre aux Philistins, et il renversa les murs de Gath et les murs de Jabné et les murs d'Asdod, et il construisit des villes dans le territoire d'Asdod et des Philistins. Et Dieu l'aida contre les Philistins, et contre les Arabes qui habitaient à Gur-Baal, et contre les Méunites. Et les Ammonites payaient un tribut à Ozias ; et sa renommée s'étendit jusque vers l'Egypte, car il devint extrêmement puissant. Et Ozias bâtit des tours à Jérusalem, sur la porte de l'angle et sur la porte de la vallée et sur le coin, et il les fortifia. Et il bâtit des tours dans le désert, et il creusa beaucoup de citernes ; car il avait de nombreux troupeaux et dans la Séphéla et sur le plateau, et des laboureurs et des vignerons dans les montagnes et au Carmel, car il aimait l'agriculture. Et Ozias avait des troupes pour faire la guerre qui marchaient à la bataille par divisions comptées d'après le dénombrement qu'en firent Jéiel, le secrétaire, et Maaséia, le commissaire, sous la direction de Hanania, l'un des chefs du roi. Le nombre total des chefs de maisons patriarcales, des hommes forts et vaillants, était de deux mille six cents ; et ils avaient sous leurs ordres une armée de trois cent sept mille cinq cents hommes faisant la guerre avec une grande valeur, pour aider le roi contre l'ennemi. Et Ozias fournit toute cette armée de boucliers, de lances, de casques, de cuirasses, d'arcs et de pierres de frondes. Et il fit faire à Jérusalem des engins, invention d'ingénieur, pour être placés sur les tours et sur les angles, afin de lancer des traits et de grosses pierres. Et sa renommée s'étendit au loin, car il fut extraordinairement aidé jusqu'à ce qu'il fût devenu puissant. Et lorsqu'il fut devenu puissant, son cœur s'éleva, jusqu'à le rendre criminel : il fut infidèle à l'Eternel son Dieu et il entra dans le temple de l'Eternel pour faire fumer l'encens sur l'autel des parfums. Et Azaria, le sacrificateur, entra après lui avec quatre-vingts sacrificateurs de l'Eternel, hommes courageux. Et ils s'opposèrent au roi Ozias et lui dirent : Ce n'est pas à toi, Ozias, de faire fumer l'encens pour l'Eternel ; cela appartient aux sacrificateurs, fils d'Aaron, consacrés pour faire fumer l'encens. Sors du sanctuaire, car tu as été infidèle, et cela ne peut être un honneur pour toi devant l'Eternel Dieu. Et Ozias s'irrita, et il tenait à la main un encensoir pour faire fumer l'encens, et comme il s'irritait contre les sacrificateurs, la lèpre éclata sur son front, en présence des sacrificateurs, dans la maison de l'Eternel, près de l'autel des parfums. Et Azaria, le souverain sacrificateur, et tous les sacrificateurs le regardèrent, et voici, il avait la lèpre au front ; et ils le chassèrent de là, et lui-même se hâta de sortir, parce que l'Eternel l'avait frappé. Et le roi Ozias fut lépreux jusqu'au jour de sa mort, et il demeurait dans la maladrerie comme lépreux, car il était exclu de la maison de l'Eternel ; et Jotham, son fils, avait la direction de la maison royale, jugeant le peuple du pays. Et le reste des actions d'Ozias, les premières et les dernières, a été écrit par Esaïe, fils d'Amots, le prophète. Et Ozias s'endormit avec ses pères, et on l'enterra avec ses pères dans le champ de la sépulture des rois, car on disait : Il est lépreux. Et Jotham, son fils, régna à sa place. Jotham avait vingt-cinq ans lorsqu'il commença à régner, et il régna seize ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Jéruscha, fille de Tsadok. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, entièrement comme avait fait Ozias, son père ; seulement il n'entra point dans le temple de l'Eternel. Mais le peuple se pervertissait encore. C'est lui qui construisit la porte supérieure de la maison de l'Eternel, et il fit beaucoup travailler au mur d'Ophel. Et il bâtit des villes dans la montagne de Juda ; et dans les forêts il bâtit des châteaux et des tours. Et il fit la guerre au roi des fils d'Ammon, et il l'emporta sur eux ; et les fils d'Ammon lui donnèrent cette année-là cent talents d'argent, dix mille cors de froment et dix mille d'orge ; c'est ce que lui payèrent aussi les fils d'Ammon la seconde et la troisième année. Et Jotham devint puissant, parce qu'il marchait constamment devant l'Eternel, son Dieu. Et le reste des actions de Jotham et toutes ses guerres et toutes ses entreprises, voici, cela est écrit dans le livre des rois d'Israël et de Juda. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il commença à régner, et il régna seize ans à Jérusalem. Et Jotham s'endormit avec ses pères, et on l'enterra dans la cité de David ; et Achaz, son fils, régna à sa place. Achaz avait vingt ans lorsqu'il commença à régner, et il régna seize ans à Jérusalem. Et il ne fit pas ce qui est droit aux yeux de l'Eternel comme David son père, et il marcha dans les voies des rois d'Israël, et même il fit des images de fonte pour les Baals. Et il fit fumer l'encens dans la vallée du fils de Hinnom, et il brûla ses fils au feu, selon les abominations des nations que l'Eternel avait dépossédées de devant les fils d'Israël ; et il sacrifia et fit fumer l'encens sur les hauts-lieux et sur les collines et sous tout arbre vert. Et l'Eternel son Dieu le livra entre les mains du roi de Syrie ; et les Syriens le battirent et lui firent un grand nombre de prisonniers et les emmenèrent à Damas. Et il fut aussi livré entre les mains du roi d'Israël, qui lui infligea une grande défaite. Et Pékach, fils de Rémalia, tua en Juda cent vingt mille hommes en un seul jour, tous hommes vaillants, parce qu'ils avaient abandonné l'Eternel, le Dieu de leurs pères. Et Zicri, homme fort d'Ephraïm, tua Maaséia, fils du roi, et Azrikam, prince du palais, et Elkana, le second après le roi. Et les fils d'Israël firent parmi leurs frères deux cent mille prisonniers, femmes, garçons et filles, et ils leur prirent aussi beaucoup de butin, et ils emmenèrent le butin à Samarie. Et il y avait là un prophète de l'Eternel, nommé Oded, et il sortit au-devant de l'armée qui rentrait à Samarie et il leur dit : Voici, dans sa colère contre Juda, l'Eternel, le Dieu de vos pères, les a livrés entre vos mains, et vous en avez tué avec fureur ; cela est parvenu jusqu'aux cieux. Et maintenant, ces fils de Juda et de Jérusalem, vous prétendez en faire vos esclaves et vos servantes ! Vous aussi, n'êtes-vous donc pas coupables envers l'Eternel, votre Dieu ? Et maintenant, écoutez-moi, et renvoyez ces prisonniers que vous avez faits parmi vos frères, car l'ardeur de la colère de l'Eternel est sur vous. Et quelques-uns d'entre les chefs des fils d'Ephraïm, Azaria, fils de Johanan, Bérékia, fils de Mésillémoth, Ezéchias, fils de Sallum, et Amasa, fils de Hadlaï, se levèrent contre ceux qui revenaient de l'armée, et leur dirent : Vous ne ferez point entrer ici ces prisonniers ; car pour nous rendre coupables devant l'Eternel, vous voulez ajouter à nos péchés et à notre culpabilité, car notre culpabilité s'augmente, et une ardente colère pèse sur Israël. Et la troupe laissa là les prisonniers et le butin en présence des chefs et de toute l'assemblée. Et les hommes qui furent désignés à cet effet par leur nom se levèrent et prirent les prisonniers ; et pour tous ceux qui étaient nus, ils prirent des vêtements dans le butin ; et ils les vêtirent, les chaussèrent, et ils les firent manger et boire, et les oignirent, et ils les conduisirent sur des ânes, tous ceux qui étaient fatigués, et ils les menèrent à Jéricho, la ville des palmiers, auprès de leurs frères ; et ils retournèrent à Samarie. En ce temps-là, le roi Achaz envoya demander du secours aux rois d'Assyrie. Et les Edomites vinrent encore, et ils battirent Juda et ils firent des prisonniers. Et les Philistins envahirent les villes de la Séphéla et du midi de Juda ; et ils prirent Beth-Sémès, Ajalon, Guédéroth, Soco et les villes de son ressort, Thimna et les villes de son ressort, et Guimzo et les villes de son ressort, et ils s'y établirent. Car l'Eternel humilia Juda, à cause d'Achaz, roi d'Israël, parce qu'il avait lâché tout frein en Juda et qu'il avait été grandement infidèle à l'Eternel. Et Tilgath-Pilnéser, roi d'Assyrie, vint contre lui et l'opprima et ne le fortifia point. Car Achaz avait dépouillé la maison de l'Eternel et la maison du roi et les chefs, et il avait fait des dons au roi d'Assyrie ; mais cela ne lui fut d'aucun secours. Et dans le temps de sa détresse, il continuait ses infidélités envers l'Eternel, lui, le roi Achaz. Et il sacrifia aux dieux de Damas qui l'avaient frappé, et il dit : Puisque les dieux des rois de Syrie leur viennent en aide, c'est à eux que je sacrifierai, et ils me viendront en aide. Mais ils causèrent sa chute et celle de tout Israël. Et Achaz ramassa les ustensiles de la maison de Dieu, et il brisa les ustensiles de la maison de Dieu ; et il ferma les portes de la maison de l'Eternel, et il se fit des autels à tous les coins de Jérusalem. Et dans chacune des villes de Juda, il fit des hauts-lieux pour faire fumer l'encens à des dieux étrangers, et il irrita l'Eternel, le Dieu de ses pères. Et le reste de ses actions et toutes ses entreprises, les premières et les dernières, voici, cela est écrit dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Et Achaz s'endormit avec ses pères, et on l'enterra dans la ville, dans Jérusalem, car on ne le mit pas dans les tombeaux des rois d'Israël. Et Ezéchias, son fils, devint roi à sa place. Ezéchias devint roi à l'âge de vingt-cinq ans, et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Abija, fille de Zacharie. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, entièrement comme avait fait David son père. La première année de son règne, au premier mois, il ouvrit les portes de la maison de l'Eternel et les répara. Et il fit venir les sacrificateurs et les Lévites, et il les assembla sur la place orientale, et il leur dit : Ecoutez-moi, Lévites ! Maintenant sanctifiez-vous et sanctifiez la maison de l'Eternel, le Dieu de vos pères, et jetez la souillure hors du sanctuaire ! Car nos pères ont été infidèles et ils ont fait ce qui est mal aux yeux de l'Eternel notre Dieu, et ils l'ont abandonné ; et ils ont détourné leurs visages de la demeure de l'Eternel et lui ont tourné le dos. Ils ont même fermé les portes du portique et ils ont éteint les lampes ; et ils n'ont point fait fumer d'encens et ils n'ont point offert d'holocaustes dans le sanctuaire du Dieu d'Israël. Et le courroux de l'Eternel a éclaté contre Juda et Jérusalem, et il les a livrés aux outrages, à la désolation et à la raillerie, comme vous le voyez de vos yeux. Et voici, à cause de cela nos pères sont tombés par l'épée, et nos fils et nos filles et nos femmes sont en captivité. Maintenant, j'ai le dessein de faire alliance avec l'Eternel, le Dieu d'Israël, afin que l'ardeur de sa colère se détourne de nous. Mes fils, ne soyez donc pas négligents ; car l'Eternel vous a choisis pour que vous vous teniez devant lui pour le servir, et pour que vous soyez à son service et que vous lui fassiez fumer de l'encens. Et les Lévites se levèrent : Mahath, fils d'Amasaï, et Joël, fils d'Azaria, des fils des Kéhathites ; et des fils des Mérarites : Kis, fils d'Abdi,et Azaria, fils de Jéhalléléel ; et des Guersonites : Joach, fils de Zima, et Eden, fils de Joach ; et des fils d'Elitsaphan : Simri et Jéiel ; et des fils d'Asaph : Zacharie et Matthania ; et des fils d'Héman : Jéhiel et Siméi ; et des fils de Jéduthun : Sémaïa et Uzziel. Et ils réunirent leurs frères et ils se sanctifièrent, et ils vinrent selon l'ordre du roi, d'après les paroles de l'Eternel, pour purifier la maison de l'Eternel. Et les sacrificateurs entrèrent dans l'intérieur de la maison de l'Eternel pour la purifier ; et toutes les impuretés qu'ils trouvèrent dans le temple de l'Eternel, ils les tirèrent dans le parvis de la maison de l'Eternel, et les Lévites les prirent pour les jeter dehors, dans la vallée du Cédron. Et ils commencèrent le premier jour du premier mois à sanctifier ; et le huitième jour du mois ils arrivèrent au portique de l'Eternel ; et ils employèrent huit jours à sanctifier le temple de l'Eternel, et le seizième jour du premier mois ils achevèrent. Et ils entrèrent à l'intérieur chez le roi Ezéchias et dirent : Nous avons purifié toute la maison de l'Eternel, l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles, et la table des pains de proposition et tous ses ustensiles. Et tous les ustensiles que le roi Achaz avait profanés pendant son règne par son infidélité, nous les avons remis en état et purifiés ; et voici, ils sont devant l'autel de l'Eternel. Et dès le lendemain matin le roi Ezéchias assembla les chefs de la ville et monta à la maison de l'Eternel. Et ils amenèrent sept taureaux, sept béliers et sept agneaux ; et sept boucs en sacrifice d'expiation pour la royauté, pour le sanctuaire et pour Juda. Et le roi dit aux fils d'Aaron, les sacrificateurs, de les offrir sur l'autel de l'Eternel. Et ils égorgèrent les bœufs, et les sacrificateurs recueillirent le sang et en firent aspersion sur l'autel ; et ils égorgèrent les béliers, et ils firent aspersion sur l'autel avec le sang ; et ils égorgèrent les agneaux, et ils firent aspersion sur l'autel avec le sang. Et ils amenèrent les boucs du sacrifice pour le péché devant le roi et l'assemblée, et ils posèrent les mains sur eux. Et les sacrificateurs les égorgèrent et en offrirent le sang pour le péché, sur l'autel, pour faire propitiation pour tout Israël ; car c'était pour tout Israël que le roi avait ordonné l'holocauste et le sacrifice pour le péché. Et il plaça les Lévites dans la maison de l'Eternel, avec des cymbales, des luths et des harpes, selon l'ordre de David et de Gad, le voyant du roi, et de Nathan, le prophète ; car cet ordre avait été donné par l'Eternel, par ses prophètes. Et les Lévites se tinrent là avec les instruments de David, et les sacrificateurs avec les trompettes. Et Ezéchias ordonna d'offrir l'holocauste sur l'autel ; et au moment où commença l'holocauste, commença le cantique de l'Eternel avec les trompettes et l'accompagnement des instruments de David, roi d'Israël. Et toute l'assemblée s'étant prosternée, le cantique retentit et les trompettes sonnèrent, le tout jusqu'à ce que l'holocauste fut achevé. Et quand on eut achevé d'offrir l'holocauste, le roi et tous ceux qui se trouvaient avec lui fléchirent le genou et se prosternèrent. Et le roi Ezéchias et les chefs dirent aux Lévites de célébrer l'Eternel avec les paroles de David et d'Asaph, le voyant ; et ils le célébrèrent jusqu'à l'allégresse, et ils s'inclinèrent et se prosternèrent. Et Ezéchias prit la parole et dit : Maintenant que vous vous êtes consacrés à l'Eternel, approchez, amenez des victimes et des sacrifices d'actions de grâces à la maison de l'Eternel ! Et l'assemblée amena des victimes et des sacrifices d'actions de grâces, et tous ceux dont le cœur y était disposé y offrirent des holocaustes. Et le nombre des holocaustes offerts par l'assemblée fut de soixante-dix bœufs, cent béliers, deux cents agneaux ; tout cela comme holocaustes à l'Eternel. Et les bêtes consacrées furent six cents bœufs et trois mille brebis. Seulement les sacrificateurs étaient en trop petit nombre et ils ne purent dépouiller tous les holocaustes, et leurs frères, les Lévites, les aidèrent jusqu'à ce que l'ouvrage fût achevé et jusqu'à ce que les sacrificateurs se fussent sanctifiés ; car les Lévites avaient eu plus à cœur de se sanctifier que les sacrificateurs. Il y avait d'ailleurs beaucoup d'holocaustes, avec les graisses des sacrifices d'actions de grâces et avec les libations pour les holocaustes. Ainsi fut rétabli le service de la maison de l'Eternel. Et Ezéchias et tout le peuple se réjouirent de ce que Dieu avait accordé au peuple, car la chose s'était faite tout d'un coup. Et Ezéchias envoya à tout Israël et Juda, et en outre il écrivit des lettres à Ephraïm et Manassé, pour qu'ils vinssent à la maison de l'Eternel à Jérusalem, pour faire une Pâque à l'Eternel, le Dieu d'Israël. Et le roi et ses princes et toute l'assemblée décidèrent à Jérusalem de faire la Pâque au second mois ; car ils ne pouvaient la célébrer au moment même, parce que les sacrificateurs ne s'étaient pas sanctifiés en nombre suffisant et que le peuple ne s'était pas rassemblé à Jérusalem. Et la chose parut bonne aux yeux du roi et aux yeux de toute l'assemblée, et ils résolurent de faire une publication dans tout Israël, depuis Béerséba jusqu'à Dan, pour que l'on vînt faire une Pâque à l'Eternel, le Dieu d'Israël, à Jérusalem ; car ils n'avaient pas été en nombre [auparavant] pour la célébrer selon ce qui est écrit. Et les coureurs allèrent avec des lettres de la part du roi et de ses princes dans tout Israël et Juda, disant par ordre du roi : Fils d'Israël, revenez à l'Eternel, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, et il reviendra aux réchappés qui vous sont restés de la main des rois d'Assyrie ; et ne soyez pas comme vos pères et comme vos frères, qui ont été infidèles à l'Eternel, le Dieu de leurs pères, et qu'il a livrés à la désolation, comme vous le voyez. Maintenant, ne raidissez pas votre cou, comme vos pères ; donnez la main à l'Eternel, et venez à son sanctuaire, qu'il a sanctifié pour toujours, et servez l'Eternel, votre Dieu, et l'ardeur de sa colère se détournera de vous. Car si vous revenez à l'Eternel, vos frères et vos fils trouveront grâce auprès de ceux qui les ont emmenés en captivité, et ils reviendront dans ce pays ; car l'Eternel votre Dieu est compatissant et miséricordieux, et il ne détournera pas sa face de vous, si vous revenez à lui. Et les coureurs allèrent de ville en ville dans le pays d'Ephraïm et de Manassé et jusqu'en Zabulon ; mais on se riait et l'on se moquait d'eux. Cependant quelques hommes d'Asser, de Manassé et de Zabulon s'humilièrent et vinrent à Jérusalem. Dans Juda aussi la main de Dieu fut agissante pour leur donner une même disposition à exécuter l'ordre du roi et des princes, selon la parole de l'Eternel. Et il se réunit à Jérusalem des gens en grand nombre pour faire la fête des pains sans levain, au second mois : une immense assemblée. Et ils se mirent à enlever les autels qui étaient à Jérusalem, et ils enlevèrent tous les autels à brûler l'encens, et ils les jetèrent dans le torrent du Cédron. Et ils immolèrent la Pâque le quatorzième jour du second mois. Et les sacrificateurs et les Lévites furent saisis de confusion, et ils se sanctifièrent et ils offrirent des holocaustes dans la maison de l'Eternel. Et ils se tinrent debout à leur place, selon l'ordonnance établie pour eux, conformément à la loi de Moïse, homme de Dieu, les sacrificateurs faisant l'aspersion du sang [qu'ils recevaient] de la main des Lévites. Car il y avait dans l'assemblée beaucoup de gens qui ne s'étaient pas sanctifiés, et les Lévites se chargèrent d'immoler les victimes de la Pâque en les consacrant à l'Eternel, pour tous ceux qui n'étaient pas purs. Car une grande partie du peuple, beaucoup de ceux d'Ephraïm, de Manassé, d'Issacar et de Zabulon, ne s'étaient pas purifiés, mais avaient mangé la Pâque sans se conformer à ce qui est écrit. Mais Ezéchias avait prié pour eux en disant : Que l'Eternel, qui est bon, veuille pardonner à quiconque a appliqué son cœur à chercher Dieu, l'Eternel, le Dieu de leurs pères, sans avoir la purification requise pour le sanctuaire. Et l'Eternel exauça Ezéchias et épargna le peuple. Et les fils d'Israël qui se trouvaient à Jérusalem firent la fête des pains sans levain pendant sept jours avec une grande joie, et chaque jour les Lévites et les sacrificateurs louaient l'Eternel avec les instruments consacrés à louer l'Eternel. Et Ezéchias adressa des encouragements à tous les Lévites, qui s'étaient distingués par leur habileté au [culte de] l'Eternel. Et ils mangèrent pendant sept jours ce qui était prescrit, en immolant les sacrifices d'actions de grâces et louant l'Eternel, le Dieu de leurs pères. Et toute l'assemblée fut d'avis de fêter sept autres jours, et ils fêtèrent joyeusement sept jours ; car Ezéchias, roi de Juda, avait donné à l'assemblée mille taureaux et sept mille brebis, et les chefs avaient donné à l'assemblée mille taureaux et dix mille brebis, et des sacrificateurs en grand nombre s'étaient sanctifiés. Et toute l'assemblée de Juda, et les sacrificateurs et les Lévites, et toute l'assemblée de ceux qui étaient venus d'Israël, et les étrangers venus du pays d'Israël et ceux qui habitaient en Juda, se livrèrent à la joie. Et il y eut une grande joie à Jérusalem, car depuis les jours de Salomon, fils de David, roi d'Israël, rien de semblable n'avait eu lieu à Jérusalem. Et les sacrificateurs-lévites se levèrent et bénirent le peuple, et leur voix fut entendue [de l'Eternel] et leur prière parvint jusqu'à sa sainte demeure, jusqu'aux cieux. Toutes ces choses étant accomplies, tous les Israélites présents partirent pour les villes de Juda, et ils brisèrent les statues, abattirent les aschères et renversèrent les hauts-lieux et les autels dans tout Juda et Benjamin, et dans Ephraïm et Manassé, sans en laisser un seul. Et tous les fils d'Israël retournèrent chacun à sa propriété, dans leurs villes. Et Ezéchias établit les classes des sacrificateurs et des Lévites d'après leurs classes, chacun selon ses fonctions, les sacrificateurs et les Lévites, pour les holocaustes et pour les sacrifices d'actions de grâces, pour le service, pour la louange et pour le chant dans les portes du camp de l'Eternel. Et la contribution du roi, prise sur ses biens, servit pour les holocaustes, pour les holocaustes du matin et du soir et pour les holocaustes des sabbats, des nouvelles lunes et des fêtes, comme il est écrit dans la loi de l'Eternel. Et il dit au peuple, aux habitants de Jérusalem, de donner leur contribution pour les sacrificateurs et les Lévites, afin qu'ils pussent s'attacher à la loi de l'Eternel. Et quand cet ordre eut été publié, les fils d'Israël donnèrent en abondance les prémices du blé, du moût, de l'huile, du miel et de tous les produits des champs ; et ils apportèrent en abondance la dîme de toute chose. Et les fils d'Israël et de Juda qui habitaient dans les villes de Juda, apportèrent eux aussi la dîme du gros et du menu bétail, et la dîme des choses saintes qui étaient consacrées à l'Eternel leur Dieu, et ils en firent des monceaux et des monceaux. On commença à faire ces monceaux au troisième mois, et on acheva au septième mois. Et Ezéchias et les chefs vinrent voir ces monceaux et ils bénirent l'Eternel et son peuple d'Israël. Et Ezéchias interrogea les sacrificateurs et les Lévites au sujet de ces monceaux. Et le souverain sacrificateur Azaria, de la maison de Tsadok, lui répondit : Depuis qu'on a commencé d'apporter les offrandes à la maison de l'Eternel, nous avons mangé, nous nous sommes rassasiés, et nous en avons beaucoup laissé, car l'Eternel a béni son peuple ; et ce qui est resté, c'est cette grande quantité que voilà. Et Ezéchias ordonna de préparer des chambres dans la maison de l'Eternel, et on les prépara. Et on y apporta fidèlement les offrandes et la dîme et les choses consacrées. Et Conania, le lévite, en avait l'intendance, et son frère Siméi était en second ; et Jéhiel, Azazia, Nahath, Asahel, Jérimoth, Jozabad, Eliel, Jismakia, Mahath et Bénaï étaient employés sous la direction de Conania et de son frère Siméi, d'après l'ordre du roi Ezéchias et d'Azaria, prince de la maison de Dieu. Et Koré, fils de Jimna, le lévite, portier de l'orient, avait l'intendance des dons faits volontairement à Dieu, pour distribuer les offrandes faites à l'Eternel et les choses très saintes. Et sous sa direction étaient placés Eden, Minjamin, Josué, Sémaïa, Amaria et Sécania, dans les villes des sacrificateurs, comme gens de confiance, pour faire les distributions à leurs frères, grands et petits, selon leurs classes, non compris les mâles d'entre eux, enregistrés depuis l'âge de trois ans et au-dessus ; tous ceux qui venaient à la maison de l'Eternel, selon les besoins de chaque jour, selon leur service, pour leurs fonctions, selon leurs classes. Et pour ce qui est de l'enregistrement des sacrificateurs, [il se faisait] d'après leurs maisons patriarcales, et [celui] des Lévites, à partir de l'âge de vingt ans et au-dessus, pour leurs fonctions, d'après leurs classes. Et toute l'assemblée devait se faire enregistrer avec tous leurs petits enfants, leurs femmes, leurs fils et leurs filles ; car dans leur fidélité ils géraient saintement les choses saintes. Et pour les fils d'Aaron, les sacrificateurs qui demeuraient à la campagne, dans les banlieues de leurs villes, il y avait dans chaque ville des hommes désignés par leurs noms pour donner des portions à tous les mâles des sacrificateurs et à tous les Lévites enregistrés. Ezéchias fit ainsi dans tout Juda ; il fit ce qui est bien, ce qui est droit et ce qui est vrai devant l'Eternel, son Dieu. Et dans tout ce qu'il entreprit touchant le service de la maison de Dieu, la loi et le commandement, en cherchant son Dieu, il agit de tout son cœur et il réussit. Après ces choses et cette conduite fidèle, Sanchérib, roi d'Assyrie, vint et entra en Juda et assiégea les villes fortes et pensa les forcer. Et Ezéchias, voyant que Sanchérib était venu et qu'il se proposait d'attaquer Jérusalem, délibéra avec ses chefs et ses hommes vaillants de boucher les sources d'eau qui étaient hors de la ville, et ils lui aidèrent ; une foule de gens furent rassemblés et bouchèrent toutes les sources et le torrent qui se répandait par le pays, en disant : Pourquoi les rois d'Assyrie, quand ils viendront, trouveraient-ils des eaux en abondance ? Et il se mit vaillamment à reconstruire la muraille partout où elle avait des brèches, et il haussa les tours, et en dehors il bâtit l'autre muraille, et il fortifia Millo, dans la cité de David, et il fit faire des javelots en quantité et des boucliers. Et il donna des chefs militaires au peuple, et il les rassembla auprès de lui sur la place de la porte de la ville, et il parla à leur cœur en disant : Fortifiez-vous et tenez ferme ! Ne craignez point et ne vous laissez pas effrayer par le roi d'Assyrie et par toute la multitude qui est avec lui ; car avec nous il y a plus qu'avec lui. Avec lui est un bras de chair, et avec nous, l'Eternel, notre Dieu, pour nous aider et pour combattre notre combat. Et le peuple fut raffermi par les paroles d'Ezéchias, roi de Juda. Après cela, Sanchérib, roi d'Assyrie, envoya ses serviteurs à Jérusalem (lui-même était devant Lakis avec toutes ses forces) vers Ezéchias, roi de Juda, et vers tous ceux de Juda qui étaient à Jérusalem, pour leur dire : Ainsi a dit Sanchérib, roi d'Assyrie : En quoi vous confiez-vous, que vous restiez bloqués à Jérusalem ? Ezéchias ne vous abuse-t-il pas pour vous livrer à la mort par la famine et par la soif, quand il dit : L'Eternel, notre Dieu, nous délivrera de la main du roi d'Assyrie ? N'est-ce pas lui, Ezéchias, qui a fait disparaître ses hauts-lieux et ses autels, et qui a parlé à Juda et à Jérusalem, disant : Vous vous prosternerez devant un seul autel et vous y ferez fumer l'encens ? Ne savez-vous pas ce que moi et mes pères nous avons fait à tous les peuples des [autres] pays ? Les dieux des nations de ces pays ont-ils donc eu la puissance de délivrer leurs pays de ma main ? Lequel d'entre tous les dieux de ces nations que mes pères ont dévouées par interdit, a pu délivrer son peuple de ma main, pour que votre Dieu puisse vous délivrer de ma main ? Et maintenant, qu'Ezéchias ne vous séduise point, et qu'il ne vous abuse point ainsi, et ne vous fiez pas à lui ! Car aucun dieu d'aucune nation ni royaume n'a pu délivrer son peuple de ma main et de la main de mes pères ; combien moins vos dieux vous délivreront-ils de ma main ! Et ses serviteurs parlèrent encore contre Dieu, l'Eternel, et contre Ezéchias, son serviteur. Et il écrivit une lettre pour outrager l'Eternel, le Dieu d'Israël, et pour parler contre lui, en ces termes : De même que les dieux des nations des [autres] pays n'ont pas délivré leur peuple de ma main, de même le Dieu d'Ezéchias ne délivrera pas son peuple de ma main. Et ils crièrent à haute voix en langue judaïque, en s'adressant aux gens de Jérusalem qui étaient sur la muraille, pour les effrayer et les épouvanter, afin de s'emparer de la ville. Et ils parlèrent du Dieu de Jérusalem comme des dieux des peuples de la terre, qui sont des ouvrages de main d'homme. Et le roi Ezéchias, ainsi qu'Esaïe, fils d'Amots, le prophète, prièrent à ce sujet et ils crièrent au ciel. Et l'Eternel envoya un ange qui extermina tous les vaillants hommes, les princes et les chefs dans le camp du roi d'Assyrie ; et [celui-ci] s'en retourna confus dans son pays, et il entra dans la maison de son dieu, et là de ses propres enfants le firent tomber par l'épée. Et l'Eternel sauva Ezéchias et les habitants de Jérusalem de la main de Sanchérib, roi d'Assyrie, et de la main de tout ennemi, et il fit qu'ils purent aller de côtés et d'autres. Et beaucoup de gens apportèrent des offrandes à l'Eternel, à Jérusalem, et des objets précieux à Ezéchias, roi de Juda ; et il fut élevé depuis lors aux yeux de toutes les nations. En ce temps-là, Ezéchias fut malade à la mort, et il adressa une prière à l'Eternel ; et [l'Eternel] lui parla et lui accorda un prodige. Et Ezéchias ne répondit pas au bienfait qu'il avait reçu, mais son cœur s'éleva ; et la colère fut sur lui et sur Juda et Jérusalem. Et Ezéchias s'humilia de l'orgueil de son cœur, lui et les habitants de Jérusalem, et la colère de l'Eternel ne fondit pas sur eux dans les jours d'Ezéchias. Et Ezéchias eut de très grandes richesses et une très grande gloire ; et il fit des trésors pour y mettre argent et or, pierres précieuses, aromates et boucliers, et toutes sortes d'objets de prix ; et des magasins pour les revenus en grain, vin et huile ; et des étables pour toutes sortes de bestiaux et de troupeaux à parcs. Et il s'était fait des villes, et des troupeaux de menu et de gros bétail, en quantité, car Dieu lui avait donné de très grandes richesses. Et c'est lui, Ezéchias, qui boucha l'issue supérieure des eaux de Guihon, et les conduisit en bas, vers l'occident de la cité de David. Et Ezéchias réussit dans toutes ses entreprises. Et ainsi, à l'occasion des interprètes des princes de Babylone qui avaient envoyé vers lui pour s'informer du prodige qui avait eu lieu dans le pays, Dieu l'abandonna pour l'éprouver, afin de connaître tout ce qui était dans son cœur. Et le reste des actions d'Ezéchias et ses actions pieuses, voici, cela est écrit dans la vision d'Esaïe, fils d'Amots, le prophète, dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Et Ezéchias s'endormit avec ses pères, et on l'enterra à la montée des sépulcres des fils de David ; et à sa mort tout Juda et les habitants de Jérusalem lui rendirent honneur. Et Manassé, son fils, régna à sa place. Manassé avait douze ans quand il commença à régner, et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, selon les abominations des nations que l'Eternel avait dépossédées de devant les fils d'Israël. Et il rebâtit les hauts-lieux qu'avait détruits Ezéchias, son père ; il éleva des autels aux Baals, il fit des aschères et il se prosterna devant toute l'armée des cieux, et il les servit. I1 construisit des autels dans la maison de l'Eternel, dont l'Eternel avait dit : C'est à Jérusalem que sera mon nom à jamais. Et il construisit des autels à toute l'armée des cieux dans les deux parvis de la maison de l'Eternel. Et lui-même fit passer ses fils par le feu dans la vallée du fils de Hinnom, et il fit de la magie, des enchantements et de la sorcellerie, et il établit des nécromanciens et des devins, faisant abondamment ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, de manière à l'irriter. Et il plaça l'image taillée de l'idole qu'il avait faite, dans la maison de Dieu dont Dieu avait dit à David et à Salomon, son fils : Dans cette maison et dans Jérusalem que j'ai choisie entre toutes les tribus d'Israël, je placerai mon nom à jamais ; et je n'éloignerai plus le pied d'Israël de dessus la terre que j'ai destinée à vos pères, si toutefois ils prennent garde à faire tout ce que je leur ai ordonné, toute la loi, les statuts et les ordonnances [données] par Moïse. Et Manassé égara Juda et les habitants de Jérusalem pour faire le mal plus que les nations que l'Eternel avait détruites de devant les fils d'Israël. Et l'Eternel parla à Manassé et à son peuple ; et ils n'y firent point attention. Et l'Eternel fit venir contre eux les chefs de l'armée du roi d'Assyrie, et ils prirent Manassé avec des crocs, ils le lièrent avec des chaînes d'airain et l'emmenèrent à Babylone. Et quand il fut dans la détresse, il implora l'Eternel son Dieu, et il s'humilia beaucoup devant le Dieu de ses pères ; et il le pria. Et il se laissa fléchir et entendit sa supplication, et le rétablit à Jérusalem dans sa royauté. Et Manassé connut que c'est l'Eternel qui est Dieu. Et après cela, il bâtit une muraille extérieure à la cité de David, à l'occident, vers Guihon, dans la vallée, et jusqu'à l'endroit où l'on entre par la porte des Poissons, et il la fit passer autour d'Ophel et la rendit très haute ; et il mit des chefs militaires dans toutes les villes fortes de Juda. Et il ôta de la maison de l'Eternel les dieux étrangers et l'idole, et tous les autels qu'il avait bâtis sur la montagne de la maison de l'Eternel et à Jérusalem, et il les jeta hors de la ville. Et il restaura l'autel de l'Eternel, et il y sacrifia des sacrifices de prospérité et de reconnaissance, et il ordonna à Juda de servir l'Eternel, le Dieu d'Israël. Toutefois le peuple sacrifiait encore sur les hauts-lieux, mais seulement à l'Eternel, leur Dieu. Et le reste de l'histoire de Manassé, et sa prière à son Dieu, et les paroles des voyants qui lui parlèrent au nom de l'Eternel, le Dieu d'Israël, voici, cela [se trouve] dans l'histoire des rois d'Israël. Et sa prière et la manière dont il fut exaucé, et tous ses péchés et toute son infidélité, et les endroits où il bâtit des hauts-lieux et dressa les aschères et les images taillées avant de s'être humilié, voici, cela est écrit dans les paroles de Hozaï. Et Manassé s'endormit avec ses pères, et on l'enterra dans sa maison. Et Amon, son fils, régna à sa place. Amon avait vingt-deux ans quand il commença à régner, et il régna deux ans à Jérusalem. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, comme avait fait Manassé, son père ; et Amon sacrifiait à toutes les images taillées qu'avait faites Manassé, son père, et il les servait. Et il ne s'humilia pas devant l'Eternel, comme s'était humilié Manassé, son père ; car lui, Amon, se rendit très coupable. Et ses serviteurs firent une conjuration contre lui et le firent mourir dans sa maison. Mais le peuple frappa tous ceux qui avaient conspiré contre le roi Amon ; et le peuple fit roi Josias, son fils, à sa place. Josias avait huit ans quand il commença à régner, et il régna trente-et-un ans à Jérusalem. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel et marcha dans les voies de David, son père, et ne s'en détourna ni à droite ni à gauche. La huitième année de son règne, comme il était encore jeune, il commença à rechercher le Dieu de David, son père ; et la douzième année, il commença à purifier Juda et Jérusalem des hauts-lieux et des aschères et des images taillées et des images de fonte. Et on renversa devant lui les autels de Baal, et il fit abattre les colonnes solaires qui étaient placées dessus ; et il brisa les aschères, les images taillées et les images de fonte, et les réduisit en poussière, et il répandit cette poussière sur les sépulcres de ceux qui leur avaient sacrifié, et il brûla les ossements des sacrificateurs sur leurs autels, et il purifia Juda et Jérusalem. Et dans les villes de Manassé, d'Ephraïm, de Siméon et jusqu'en Nephthali, partout au milieu de leurs ruines, il renversa les autels, il mit en pièces et réduisit en poussière les aschères et les images taillées, et il abattit toutes les colonnes solaires dans tout le pays d'Israël. Puis il retourna à Jérusalem. La dix-huitième année de son règne, tandis qu'il purifiait le pays et la Maison, il envoya Saphan, fils d'Atsalia, et Maaséia, chef de la ville, et Joach, fils de Joachaz, le chancelier, pour réparer la maison de l'Eternel, son Dieu. Et ils vinrent vers Hilkija, le grand sacrificateur, et remirent l'argent qui avait été apporté à la maison de Dieu, et que les Lévites, gardiens du seuil, avaient recueilli de Manassé, d'Ephraïm et de tout le reste d'Israël, et de tout Juda et Benjamin, et des habitants de Jérusalem. Et ils le remirent en mains de ceux qui avaient la charge de l'ouvrage, qui étaient préposés à la maison de l'Eternel ; et ceux qui faisaient l'ouvrage, qui travaillaient dans la maison de l'Eternel, le donnèrent pour restaurer et réparer la maison : ils le donnèrent aux charpentiers et aux maçons, afin d'acheter des pierres de taille et des bois pour la charpente et afin de munir de poutres les bâtiments que les rois de Juda avaient détruits. Et ces hommes travaillèrent avec fidélité à leur ouvrage, et sur eux étaient préposés Jahath et Abdias, les Lévites, d'entre les fils de Mérari, et Zacharie et Mésullam, d'entre les fils des Kéhathites, pour la direction, ainsi que tous ceux des Lévites qui étaient habiles musiciens. Ils surveillaient aussi les porteurs et dirigeaient tous les ouvriers, pour chaque genre de travaux. Et d'entre les Lévites il y avait des secrétaires, des commissaires et des portiers. Et lorsqu'ils sortirent l'argent qui avait été apporté à la maison de l'Eternel, Hilkija, le sacrificateur, trouva le livre de la loi de l'Eternel, donnée par Moïse. Et Hilkija prit la parole et dit à Saphan, le secrétaire : J'ai trouvé le livre de la loi dans la maison de l'Eternel. Et Hilkija donna le livre à Saphan. Et Saphan apporta le livre au roi et fit en outre rapport au roi, disant : Tes serviteurs ont fait tout ce dont ils ont été chargés ; et ils ont versé l'argent qui se trouvait dans la maison de l'Eternel et l'ont remis aux préposés et aux ouvriers. Et Saphan, le secrétaire, dit au roi : Hilkija, le sacrificateur, m'a donné un livre. Et Saphan y lut devant le roi. Et quand le roi eut entendu les paroles de la loi, il déchira ses vêtements. Et le roi donna cet ordre à Hilkija, à Achikam, fils de Saphan, à Abdon, fils de Michée, à Saphan, le secrétaire, et à Asaïa, serviteur du roi, disant : Allez, consultez l'Eternel pour moi et pour ce qui reste en Israël et en Juda, au sujet des paroles de ce livre qui a été trouvé, car grande est la colère de l'Eternel qui s'est répandue sur nous, parce que nos pères n'ont pas observé la parole de l'Eternel pour faire selon tout ce qui est écrit dans ce livre. Et Hilkija et ceux que le roi [avait désignés] allèrent vers Hulda, la prophétesse, femme de Sallum, fils de Thokéath, fils de Hasra, gardien des vêtements ; et elle demeurait à Jérusalem, dans le nouveau quartier, et ils lui parlèrent dans ce sens. Et elle leur dit : Ainsi a dit l'Eternel, le Dieu d'Israël : Dites à l'homme qui vous a envoyés vers moi : Ainsi parle l'Eternel : Je vais faire venir le malheur sur ce lieu et sur ses habitants, toutes les malédictions écrites dans le livre qu'on a lu devant le roi de Juda. En retour de ce qu'ils m'ont abandonné et de ce qu'ils ont fait des encensements à d'autres dieux, pour m'irriter par toute l'œuvre de leurs mains, ma colère s'est répandue sur ce lieu, et elle ne s'éteindra pas. Et au roi de Juda qui vous a envoyés pour consulter l'Eternel, voici ce que vous lui direz : Ainsi a dit l'Eternel, le Dieu d'Israël, touchant les paroles que tu as entendues : Parce que ton cœur s'est attendri et que tu t'es humilié devant Dieu quand tu as entendu ses paroles contre ce lieu et contre ses habitants ; parce que tu t'es humilié devant moi, et que tu as déchiré tes vêtements, et que tu as pleuré devant moi, moi aussi j'ai entendu, déclare l'Eternel. Je vais te recueillir vers tes pères ; tu seras recueilli en paix dans ton sépulcre, et tes yeux ne verront pas tout le mal que je ferai venir sur ce lieu et sur ses habitants. Et ils rapportèrent cela au roi. Et le roi donna l'ordre de réunir tous les Anciens de Juda et de Jérusalem ; et le roi monta à la maison de l'Eternel, ainsi que tous les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem, et les sacrificateurs et les Lévites, et tout le peuple, depuis le plus grand jusqu'au plus petit ; et il leur lut toutes les paroles du livre de l'alliance qui avait été trouvé dans la maison de l'Eternel. Et le roi se tint sur son estrade et prit l'engagement devant l'Eternel de suivre l'Eternel et de garder ses ordonnances, ses témoignages et ses statuts de tout son cœur et de toute son âme, en exécutant les paroles de l'alliance, écrites dans ce livre. Et il fit adhérer tous ceux qui se trouvaient à Jérusalem et en Benjamin. Et les habitants de Jérusalem se conformèrent à l'alliance de Dieu, du Dieu de leurs pères. Et Josias fit disparaître toutes les abominations de tous les pays appartenant aux fils d'Israël, et il astreignit tous ceux qui se trouvaient en Israël à servir l'Eternel, leur Dieu. Pendant toute sa vie, ils ne se détournèrent point de l'Eternel, le Dieu de leurs pères. Et Josias célébra à Jérusalem une Pâque à l'Eternel ; et on immola la Pâque le quatorze du premier mois. Et il établit les sacrificateurs dans leurs fonctions et les encouragea au service de la maison de l'Eternel. Et il dit aux Lévites qui enseignaient tout Israël [et] qui étaient consacrés à l'Eternel. : Placez l'arche sainte dans la maison qu'a bâtie Salomon, fils de David, roi d'Israël ; vous n'avez plus à la porter sur l'épaule. Maintenant, servez l'Eternel, votre Dieu, et son peuple d'Israël ; et tenez-vous prêts, selon vos maisons patriarcales, selon vos classes, d'après ce qu'a écrit David, roi d'Israël, et d'après ce qu'a prescrit Salomon, son fils ; et tenez-vous dans le sanctuaire, d'après les groupes des maisons patriarcales de vos frères, fils du peuple, et d'après les divisions des familles patriarcales des Lévites. Immolez la Pâque, sanctifiez-vous et préparez-[la] pour vos frères, en vous conformant à la parole de l'Eternel, transmise par Moïse. Et Josias fournit aux fils du peuple du menu bétail, des agneaux et des chevreaux, au nombre de trente mille, le tout comme victimes pascales pour tous ceux qui se trouvaient là, plus trois mille bœufs ; cela provenait des biens du roi. Et ses chefs firent au peuple, aux sacrificateurs et aux Lévites un don spontané : Hilkija, Zacharie et Jéhiel, princes de la maison de Dieu, donnèrent aux sacrificateurs pour les sacrifices de la Pâque deux mille six cents [agneaux] et trois cents bœufs. Et Conania et Sémaïa et Néthanéel, ses frères, et Hasabia, Jéiel et Jozabad, chefs des Lévites, donnèrent aux Lévites pour les sacrifices de la Pâque cinq mille [agneaux] et cinq cents bœufs. Et le service fut établi, et les sacrificateurs se tinrent debout à leurs places, et les Lévites [se rangèrent] d'après leurs classes, selon l'ordre du roi. Et ils immolèrent la Pâque, et les sacrificateurs firent l'aspersion [avec le sang qu'ils recevaient] de leurs mains, et les Lévites dépouillaient [les victimes]. Et ils mirent de côté les holocaustes, pour les donner aux subdivisions des maisons patriarcales des fils du peuple, afin qu'ils les offrissent à l'Eternel, comme il est écrit dans le livre de Moïse, et de même pour les bœufs. Et ils firent cuire la Pâque selon l'ordonnance, et ils firent cuire les choses saintes dans des chaudières, des chaudrons et des poêles ; et ils s'empressèrent de les porter à tous les fils du peuple. Ensuite, ils préparèrent [la Pâque] pour eux-mêmes et pour les sacrificateurs, car les sacrificateurs, fils d'Aaron, furent occupés à offrir l'holocauste et les graisses jusqu'à la nuit ; et les Lévites préparèrent [la Pâque] pour eux-mêmes et pour les sacrificateurs, fils d'Aaron. Et les chantres, fils d'Asaph, étaient à leur place, selon l'ordonnance de David, d'Asaph, d'Héman et de Jéduthun, le voyant du roi ; et les portiers étaient à chaque porte ; ils n'eurent pas à se départir de leur office, car leurs frères les Lévites préparèrent [la Pâque] pour eux. Et tout le service de l'Eternel fut établi ce jour-là, pour célébrer la Pâque et pour offrir des holocaustes sur l'autel de l'Eternel, d'après l'ordre du roi Josias. Et les fils d'Israël qui se trouvaient là célébrèrent la Pâque en ce temps et la fête des pains sans levain pendant sept jours. Et aucune Pâque pareille à celle-là n'avait été célébrée en Israël depuis les jours de Samuel, le prophète, et aucun des rois d'Israël n'avait célébré une Pâque pareille à celle que célébrèrent Josias et les sacrificateurs et les Lévites et tout Juda et Israël qui se trouvaient là, et les habitants de Jérusalem. C'est la dix-huitième année du règne de Josias que fut célébrée cette Pâque. Après tout cela, quand Josias eut mis en état la maison [de Dieu], Néco, roi d'Egypte, étant monté pour combattre à Carkémis, sur l'Euphrate, Josias sortit à sa rencontre. Et [Néco] lui envoya de messagers pour dire : Qu'y a-t-il entre moi et toi, roi de Juda ? Ce n'est pas contre toi que [je viens] aujourd'hui, mais contre la maison avec laquelle je suis en guerre. Et Dieu a dit que je dois me hâter. Cède à Dieu, qui est avec moi, et qu'il ne te détruise pas ! Mais Josias ne se détourna pas de lui ; il se déguisa pour l'attaquer, et il n'écouta pas les paroles de Néco, qui venaient de la bouche de Dieu. Et il vint pour combattre dans la vallée de Méguiddo. Et les archers tirèrent contre le roi Josias, et le roi dit à ses serviteurs : Emportez-moi, car je suis grièvement blessé. Et ses serviteurs l'emportèrent du char et le firent monter sur son second char et l'amenèrent à Jérusalem. Et il mourut et fut enterré dans les sépulcres de ses pères. Et tout Juda et Jérusalem menèrent deuil sur Josias. Et Jérémie fit une complainte sur Josias ; et tous les chanteurs et chanteuses ont parlé de Josias dans leurs complaintes jusqu'à ce jour ; et on en fit une institution en Israël ; et voici, elles sont écrites dans les Complaintes. Et le reste des actions de Josias, et ses œuvres de piété, conformes à ce qui est écrit dans la loi de l'Eternel, et ses premières et ses dernières actions, voici, cela est écrit dans le livre des rois d'Israël et de Juda. Et le peuple prit Joachaz, fils de Josias, et l'établit roi à la place de son père, à Jérusalem. Joachaz avait vingt-trois ans quand il commença à régner, et il régna trois mois à Jérusalem. Et le roi d'Egypte le destitua à Jérusalem, et il imposa au pays une contribution de cent talents d'argent et d'un talent d'or. Et le roi d'Egypte établit roi Eliakim, son frère, sur Juda et Jérusalem ; et il changea son nom en Jéhojakim. Et Néco prit Joachaz, son frère, et l'emmena en Egypte. Jéhojakim avait vingt-cinq ans quand il commença à régner, et il régna onze ans à Jérusalem ; et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, son Dieu. Contre lui monta Nébucadnetsar, roi de Babylone, et il le lia avec des chaînes d'airain pour l'emmener à Babylone. Et Nébucadnetsar emporta à Babylone des vases de la maison de l'Eternel, et les mit dans son palais à Babylone. Et le reste des actions de Jéhojakim, les abominations qu'il commit, et ce qui se trouva en lui, voici, cela est écrit dans le livre des rois d'Israël et de Juda. Et Jéhojachin, son fils, devint roi à sa place. Et Jéhojachin avait huit ans lorsqu'il commença à régner, et il régna trois mois et dix jours à Jérusalem ; et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel. Et l'année étant révolue, le roi Nébucadnetsar le fit prendre et amener à Babylone, avec les vases précieux de la maison de l'Eternel. Et il fit roi Sédécias, son frère, sur Juda et Jérusalem. Sédécias avait vingt-et-un ans lorsqu'il commença à régner, et il régna onze ans à Jérusalem. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, son Dieu ; il ne s'humilia point devant Jérémie, le prophète, [qui lui parlait] de la part de l'Eternel. Et même il se révolta contre le roi Nébucadnetsar qui l'avait assermenté [au nom] de Dieu ; et loin de se convertir à l'Eternel, le Dieu d'Israël, il raidit son cou et il endurcit son cœur. Et tous les chefs des sacrificateurs et le peuple multiplièrent aussi leurs infidélités, selon toutes les abominations des nations ; et ils profanèrent la maison que l'Eternel s'était consacrée à Jérusalem. Et l'Eternel, le Dieu de leurs pères, leur envoya assidûment et à maintes reprises [des avertissements] par ses messagers ; car il voulait épargner son peuple et sa Demeure. Mais ils se moquèrent des messagers de Dieu, ils méprisèrent ses paroles et ils se raillèrent de ses prophètes, jusqu'à ce que la colère de l'Eternel contre son peuple fût arrivée au point qu'il n'y eut plus de remède. Et il fit monter contre eux le roi des Chaldéens et tua par l'épée leurs jeunes hommes dans leur sanctuaire ; il n'épargna ni jeune homme, ni vierge, ni vieillard, ni cheveux blancs ; il lui livra tout. Et tous les vases de la maison de Dieu, grands et petits, et les trésors de la maison de l'Eternel, et les trésors du roi et de ses chefs, Nébucadnetsar emporta tout à Babylone. Et ils brûlèrent la maison de Dieu, et ils renversèrent les murailles de Jérusalem, et ils brûlèrent tous ses palais, détruisant tous les objets précieux. Et il déporta à Babylone ceux qui avaient échappé à l'épée, et ils lui furent assujettis, à lui et à ses fils, jusqu'à l'avènement du royaume de Perse, afin que s'accomplît la parole de l'Eternel [prononcée] par la bouche de Jérémie, jusqu'à ce que le pays eût joui de ses sabbats ; tout le temps pendant lequel il fut dévasté, il se reposa, jusqu'à l'accomplissement de soixante-dix ans. Et la première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s'accomplit la parole de l'Eternel [prononcée] par la bouche de Jérémie, l'Eternel éveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse, et il fit faire, de vive voix et aussi par écrit, dans tout son royaume, une publication disant : Ainsi a dit Cyrus, roi de Perse : L'Eternel, le Dieu des cieux, m'a donné tous les royaumes de la terre, et il m'a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem qui est en Juda. Quiconque d'entre vous est de son peuple, que l'Eternel, son Dieu, [soit] avec lui, et qu'il monte !
Et la première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s'accomplit la parole de l'Eternel, sortie de la bouche de Jérémie, l'Eternel éveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse, et il fit faire de vive voix et aussi par écrit, dans tout son royaume, une publication disant : Ainsi a dit Cyrus, roi de Perse : L'Eternel, le Dieu des cieux, m'a donné tous les royaumes de la terre et il m'a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, qui est en Juda. Quiconque d'entre vous est de son peuple, que son Dieu soit avec lui, et qu'il monte à Jérusalem qui est en Juda et bâtisse la maison de l'Eternel, le Dieu d'Israël ; c'est le Dieu qui est à Jérusalem. Et tous ceux qui sont demeurés de reste dans tous les lieux où ils s'étaient établis comme étrangers, les habitants du lieu leur viendront en aide avec de l'argent, de l'or, des dons en nature et du bétail, ainsi que par des dons volontaires pour la maison du Dieu qui est à Jérusalem. Et les chefs de famille de Juda et de Benjamin, les sacrificateurs et les Lévites, tous ceux dont Dieu avait éveillé l'esprit, se levèrent pour monter, afin de bâtir la maison de l'Eternel qui est à Jérusalem. Et tous leurs voisins leur vinrent en aide en leur donnant des objets d'argent, de l'or, des dons en nature, du bétail, des choses précieuses, sans compter tous les dons volontaires. Et le roi Cyrus sortit les vases appartenant à la maison de I'Eternel, que Nébucadnetsar avait emportés de Jérusalem et placés dans la maison de son dieu. Et Cyrus, roi de Perse, les délivra à Mithrédath, le trésorier, qui en fit la remise à Sesbatsar, le prince de Juda. Et en voici le compte : bassins d'or, trente ; bassins d'argent, mille ; couteaux, vingt-neuf ; cruches d'or, trente ; cruches d'argent de second ordre, quatre cent-dix ; autres objets, mille. Tous ces objets d'or et d'argent étaient au nombre de cinq mille quatre cents. Sesbatsar prit le tout avec lui, lorsque les captifs montèrent de Babylone à Jérusalem. Et voici les gens de la province qui montèrent d'entre les captifs de la déportation que Nébucadnetsor, roi de Babylone, avait déportés à Babylone, et qui retournèrent à Jérusalem et en Juda, chacun en sa ville. Ils étaient venus avec Zorobabel, Josué, Néhémie, Séraïa, Réélaïa, Mardochée, Bilsan, Mispar, Bigvaï, Réhum, Baana. Nombre des hommes du peuple d'Israël : Fils de Paréos, deux mille cent soixante-douze. Fils de Séphatia, trois cent soixante-douze. Fils d'Arach, sept cent soixante-quinze. Fils de Pahath-Moab, des fils de Josué [et de] Joab, deux mille huit cent douze. Fils d'Elam, mille deux cent cinquante-quatre. Fils de Zatthu, neuf cent quarante-cinq. Fils de Zaccaï, sept cent soixante. Fils de Bani, six cent quarante-deux. Fils de Bébaï, six cent vingt-trois. Fils d'Azgad, mille deux cent vingt-deux. Fils d'Adonikam, six cent soixante-six. Fils de Bigvaï, deux mille cinquante-six. Fils d'Adin, quatre cent cinquante-quatre. Fils d'Ater, de la famille d'Ezéchias, quatre-vingt-dix-huit. Fils de Betsaï, trois cent vingt-trois. Fils de Jora, cent douze. Fils de Hasum, deux cent vingt-trois. Fils de Guibbar, quatre-vingt-quinze. Fils de Bethléem, cent vingt-trois. Hommes de Nétopha, cinquante-six. Hommes d'Anathoth, cent vingt-huit. Fils d'Azmaveth, quarante-deux. Fils de Kirjath-Arim, de Képhira et de Bééroth, sept cent quarante-trois. Fils de Rama et de Guéba, six cent vingt-un. Hommes de Micmas, cent vingt-deux. Hommes de Béthel et de Aï, deux cent vingt-trois. Fils de Nébo, cinquante-deux. Fils de Magbis, cent cinquante-six. Fils d'un autre Elam, mille deux cent cinquante-quatre. Fils de Harim, trois cent vingt. Fils de Lod, de Hadid et d'Ono, sept cent vingt-cinq. Fils de Jéricho, trois cent quarante-cinq. Fils de Sénaa, trois mille six cent trente. Les sacrificateurs : Fils de Jédaïa, de la maison de Josué, neuf cent soixante-treize. Fils d'lmmer, mille cinquante-deux. Fils de Paschur, mille deux cent quarante-sept. Fils de Harim, mille dix-sept. Les Lévites : Fils de Josué et de Kadmiel, des fils de Hodavia, soixante-quatorze. Les chantres : Fils d'Asaph, cent vingt-huit. Fils des portiers : Fils de Sallum, fils d'Ater, fils de Talmon, fils d'Akkub, fils de Hatita, fils de Schobaï, en tout cent trente-neuf. Les Néthiniens : Fils de Tsiha, fils de Hasupha, fils de Tabbaôth, fils de Kéros, fils de Siaha, fils de Padon, fils de Lébana, fils de Hagaba, fils d'Akkub, fils de Hagab, fils de Samlaï, fils de Hanan, fils de Guiddel, fils de Gahar, fils de Réaja, fils de Retsin, fils de Nékoda, fils de Gazzam, fils d'Uzza, fils de Paséach, fils de Bésaï, fils d'Asna, fils des Méunites, fils des Néphisites, fils de Bakbuk, fils de Hakupha, fils de Harhur, fils de Batsluth, fils de Méhida, fils de Harésa, fils de Barkos, fils de Sisera, fils de Thamach, fils de Netsiach, fils de Hatipha. Fils des serviteurs de Salomon : Fils de Sotaï, fils de Hassophéreth, fils de Péruda, fils de Jaala, fils de Darkon, fils de Guiddel, fils de Séphatia, fils de Hattil, fils de Pokéreth-Hattsébaïm, fils d'Ami. Tous les Néthiniens et les fils des serviteurs de Salomon, trois cent quatre-vingt- douze. Et voici ceux qui montèrent de Tel-Mélach, de Tel-Harsa, de Kérub-Addan-Immer, et qui n'avaient pas pu établir leur maison patriarcale et leur descendance, pour prouver qu'ils fussent Israélites : Fils de Délaïa, fils de Tobija, fils de Nékoda, six cent cinquante-deux. Et d'entre les fils des sacrificateurs : Fils de Habaja, fils de Hakkots, fils de Barzillaï, qui avait épousé une des filles de Barzillaï, de Galaad, et fut appelé de leur nom. Ces hommes cherchèrent leurs généalogies, qui ne se trouvèrent pas, et ils furent rejetés du sacerdoce. Et le gouverneur leur dit de ne pas manger des choses très saintes jusqu'à ce qu'il y eût un sacrificateur pour consulter l'Urim et le Thummim. L'assemblée tout entière était de quarante-deux mille trois cent soixante personnes, sans compter leurs serviteurs et leurs servantes, au nombre de sept mille trois cent trente-sept ; et ils avaient deux cents chantres et chanteuses. Leurs chevaux étaient au nombre de sept cent trente-six, leurs mulets de deux cent quarante-cinq, leurs chameaux de quatre cent trente-cinq, leurs ânes de six mille sept cent vingt. Et quelques-uns des chefs de famille, à leur arrivée auprès de la maison de l'Eternel, qui est à Jérusalem, offrirent des dons volontaires pour la maison de Dieu, afin qu'on la rétablit sur le lieu où elle avait été. Ils donnèrent, selon leurs moyens, au trésor de cette entreprise, en or soixante et un mille dariques, et en argent cinq mille mines, et cent tuniques de sacrificateurs. Et les sacrificateurs et les Lévites, avec quelques-uns du peuple, et les chantres, les portiers et les Néthiniens, habitèrent dans leurs villes, et tout Israël dans ses villes. A l'approche du septième mois, comme les fils d'Israël étaient dans leurs villes, le peuple se rassembla à Jérusalem comme un seul homme. Et Josué, fils de Jotsadak, et ses frères les sacrificateurs, Zorobabel, fils de Séalthiel et ses frères, se levèrent et bâtirent l'autel du Dieu d'Israël pour y offrir des holocaustes selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, homme de Dieu. Et ils établirent l'autel sur ses fondements, parce qu'ils étaient sous la crainte des peuples des pays voisins, et ils y offrirent des holocaustes à l'Eternel, holocaustes du matin et du soir. Et ils célébrèrent la fête des Tabernacles selon ce qui est écrit, et offrirent l'holocauste de chaque jour selon le nombre voulu, d'après l'ordonnance, chaque jour comme le jour l'exigeait, et après cela, l'holocauste perpétuel et celui des nouvelles lunes, ainsi que ceux de toutes les solennités de l'Eternel, et ceux de quiconque faisait des offrandes volontaires à l'Eternel. Depuis le premier jour du septième mois ils avaient commencé à offrir des holocaustes à l'Eternel. Or les fondements du temple de l'Eternel n'étaient pas encore posés ; et ils donnèrent de l'argent aux tailleurs de pierres et aux charpentiers, ainsi que des vivres, des boissons et de l'huile aux Sidoniens et aux Tyriens pour qu'ils amenassent du bois de cèdre du Liban à la mer de Japho, selon l'autorisation que leur avait donnée Cyrus, roi de Perse. Et la deuxième année depuis leur arrivée à la maison de Dieu à Jérusalem, au deuxième mois, Zorobabel, fils de Séalthiel, et Josué, fils de Jotsadak, et le reste de leurs frères, les sacrificateurs et les Lévites, et tous ceux qui étaient venus de la captivité à Jérusalem, se mirent à l'œuvre, et établirent les Lévites depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, pour diriger les travaux de la maison de l'Eternel ; et Josué, ses fils et ses frères, Kadmiel et ses fils, fils de Juda, se présentèrent comme un seul homme pour diriger ceux qui travaillaient à la maison de Dieu ; les fils de Hénadad, leurs fils et leurs frères, Lévites, [firent de même]. Et lorsque ceux qui bâtissaient posèrent les fondements du temple de l'Eternel, on fit assister les sacrificateurs en costume avec des trompettes, ainsi que les Lévites, fils d'Asaph, avec des cymbales, pour louer l'Eternel d'après la manière établie par David, roi d'Israël. Et ils s'entre-répondaient : Louez et célébrez l'Eternel, car il est bon, car sa miséricorde dure à toujours sur Israël. Et tout le peuple poussait de grands cris, louant l'Eternel, parce que l'on fondait la maison de l'Eternel. Et beaucoup de sacrificateurs et de Lévites et de chefs de famille, les vieillards qui avaient vu la première maison, pleuraient à haute voix en voyant fonder celle-ci. Et beaucoup élevaient la voix en poussant des cris de joie, et l'on ne pouvait distinguer le bruit des cris de joie d'avec celui des pleurs du peuple, car le peuple poussait de grands cris, et le bruit s'en entendait fort loin. Et les ennemis de Juda et de Benjamin apprirent que les exilés bâtissaient un temple à l'Eternel, le Dieu d'Israël, et ils s'approchèrent de Zorobabel et des chefs de famille et leur dirent : Nous bâtirons avec vous, car comme vous nous invoquerons votre Dieu, bien que nous ne lui ayons pas offert de sacrifices depuis le temps d'Asarhaddon, roi d'Assyrie, qui nous a fait monter ici. Mais Zorobabel et Josué et les autres chefs de famille d'Israël leur dirent : Ce n'est pas à vous et à nous de bâtir une maison à notre Dieu, car nous seuls nous bâtirons, pour l'Eternel, le Dieu d'Israël, comme nous l'a ordonné le roi Cyrus, roi de Perse. Et les gens du pays se mirent à décourager le peuple de Juda et à l'inquiéter quand il bâtissait, et à gagner à prix d'argent des conseillers pour faire échouer son entreprise. Il en fut ainsi pendant tout le temps de Cyrus, roi de Perse, et jusqu'au règne de Darius, roi de Perse. Et sous le règne d'Assuérus, au commencement de son règne, ils écrivirent une accusation contre les habitants de Juda et de Jérusalem. Et du temps d'Artaxerxès, Bischlam, Mithrédath, Tabéel et leurs collègues écrivirent à Artaxerxès, roi de Perse. La lettre est écrite en araméen et traduite en araméen. Réhum, conseiller, et Simsaï, secrétaire, écrivirent une lettre au sujet de Jérusalem, au roi Artaxerxès, en ces termes : A cette date : Réhum, conseiller, et Simsaï, secrétaire, et leurs collègues de Dina, d'Apharsathac, de Tharpéla, d'Apharas, d'Erec, de Babel, de Suse, de Déha, d'Elam, et le reste des peuples que le grand et illustre Osnappar a déportés et fait habiter dans la ville de Samarie et autres lieux, au-delà du fleuve, etc. Voici la copie de la lettre qu'ils envoyèrent au roi Artaxerxès : Tes serviteurs, hommes d'au-delà du fleuve, etc. Que le roi sache que les Juifs montés de chez toi pour venir chez nous sont venus à Jérusalem, qu'ils bâtissent la ville remuante et méchante, en achèvent les murs et en restaurent les fondements. Que le roi sache donc que, si cette ville se rebâtit, et si ses murs s'achèvent, ils ne paieront ni tribut, ni accise, ni droit de passage, et qu'ainsi elle fera tort aux rois. Puis donc que nous mangeons le sel du palais et qu'il ne nous paraît pas convenable de voir causer du dommage au roi, nous envoyons au roi ce message, et lui faisons savoir qu'on fasse des recherches dans le livre des Mémoires de tes pères ; et tu trouveras et verras dans le livre des Mémoires que cette ville est une ville remuante, causant du dommage aux rois et aux provinces, et qu'on s'y est orgueilleusement livré à la révolte dès les temps anciens ; c'est pourquoi cette ville a été détruite. Nous faisons savoir au roi que, si cette ville est rebâtie et ses murs achevés, il en résultera que, de ce côté du fleuve, tu n'auras plus de possession. Le roi envoya un ordre à Réhum, conseiller, et à Simsaï, secrétaire, et au reste de leurs collègues demeurant à Samarie et autres lieux au-delà du fleuve : Salut, etc. La lettre que vous nous avez envoyée a été lue exactement devant moi, et de ma part ordre a été donné de faire des recherches, et on a trouvé que cette ville, dès les temps anciens, s'est soulevée contre les rois, et qu'on s'y est livré à la sédition et à la révolte. Et des rois puissants ont existé à Jérusalem et ont régné sur tout ce qui se trouve au-delà du fleuve ; on leur a payé tribut, accise et droit de passage. Maintenant donnez des ordres pour empêcher ces gens, et que cette ville ne se rebâtisse pas sans un ordre de ma part. Gardez-vous de manquer à faire cela, afin que le dommage ne s'accroisse pas au préjudice des rois. Alors, dès que la copie de la lettre du roi Artaxerxès eut été lue devant Réhum, Simsaï, le secrétaire, et leurs collègues, ils se rendirent en hâte à Jérusalem vers les Juifs, et les firent cesser par force et par violence. Alors l'ouvrage de la maison de Dieu à Jérusalem cessa, et il fut interrompu jusqu'à la deuxième année du règne de Darius, roi de Perse. Et le prophète Aggée et Zacharie, fils d'Iddo, les prophètes prophétisèrent, au nom du Dieu d'Israël, aux juifs qui étaient en Juda et à Jérusalem. Aussitôt Zorobabel, fils de Séalthiel, et Josué, fils de Jotsadak, se levèrent et commencèrent à bâtir la maison de Dieu à Jérusalem ; et avec eux étaient les prophètes de Dieu qui les assistaient. Dans ce même temps, Thathnaï, gouverneur d'au-delà du fleuve, et Sétharboznaï et leurs collègues vinrent auprès d'eux et leur parlèrent ainsi : Qui vous a donné l'autorisation de bâtir cette maison et d'achever ces murs ? Alors nous leur dîmes quels étaient les noms des hommes qui bâtissaient cet édifice. Et l'œil de leur Dieu était sur les Anciens des Juifs, et on ne les empêcha pas de travailler, en attendant que l'affaire fût portée devant Darius et qu'ensuite on leur rendit réponse sur cet objet. Copie de la lettre envoyée au roi Darius par Thathnaï, gouverneur d'au-delà du fleuve, et Sétharboznaï, et ses collègues d'Apharsac, demeurant au-delà du fleuve. Ils lui envoyèrent un rapport en ces termes : Au roi Darius toute prospérité ! Que le roi sache que nous sommes allés dans la province de Juda, à la maison du grand Dieu. On la bâtit en grosses pierres, et du bois est appliqué aux murs ; l'ouvrage est fait avec soin et réussit sous leurs mains. Alors nous interrogeâmes les Anciens et leur dîmes : Qui vous a donné l'autorisation de bâtir cette maison et d'achever ces murs ? Et même nous leur avons demandé leurs noms pour te les faire connaître, afin de pouvoir écrire les noms des hommes qui sont à leur tête. Et voici la réponse qu'ils nous ont faite : Quant à nous, nous sommes les serviteurs du Dieu des cieux et de la terre, et nous rebâtissons la maison qui a été bâtie jadis il y a bien des années ; un grand roi d'Israël l'a bâtie et achevée. Mais après que nos pères eurent irrité le Dieu des cieux, il les a livrés à Nébucadnetsar, roi de Babylone, le Chaldéen, qui a détruit cette maison et emmené le peuple captif à Babylone. Mais la première année de Cyrus, roi de Babylone, le roi Cyrus a donné l'ordre de bâtir cette maison de Dieu, et même le roi Cyrus a enlevé du temple de Babylone les ustensiles d'or et d'argent de la maison de Dieu que Nébucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem et transportés dans le temple de Babylone, et il les a fait remettre au nommé Sesbatsar, qu'il a établi gouverneur, et lui a dit : Prends ces ustensiles, pars, transporte-les dans le temple de Jérusalem, et que la maison de Dieu soit rebâtie sur le lieu où elle était. Alors ce Sesbatsar est venu, il a posé les fondements de la maison de Dieu à Jérusalem, et depuis lors jusqu'à maintenant elle se construit, et elle n'est pas achevée. Maintenant, si le roi le trouve bon, que l'on fasse des recherches dans la maison des trésors du roi, à Babylone, pour voir si, de la part du roi Cyrus, un ordre a été donné pour la construction de cette maison de Dieu à Jérusalem. Après cela, que le roi nous transmette sa volonté sur cette affaire. Là-dessus, le roi Darius donna ordre, et l'on chercha dans la maison des archives où étaient déposés les trésors à Babylone, et l'on trouva à Achmétha, dans la capitale située dans la province de Médie, un rouleau dans lequel était écrit le mémoire suivant : La première année du roi Cyrus, le roi Cyrus a fait cet édit : Quant à la maison de Dieu à Jérusalem, que cette maison soit bâtie pour être un lieu où l'on fasse des sacrifices, et que ses fondements soient rétablis. Sa hauteur sera de soixante coudées, sa largeur de soixante coudées. Elle aura trois rangées de grosses pierres et une rangée de bois, et les frais seront payés par la maison du roi. Et même les ustensiles d'or et d'argent de la maison de Dieu que Nébucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem et transportés à Babylone, seront rendus et transportés au temple de Jérusalem, à la place où ils étaient, et tu les déposeras dans la maison de Dieu. Maintenant, Thathnaï, gouverneur d'au-delà du fleuve, Sétharboznaï et leurs collègues d'Apharsac, qui demeurez au-delà du fleuve, tenez-vous loin de ce lieu. Laissez continuer les travaux de cette maison de Dieu ; que le gouverneur et les Anciens des Juifs la rebâtissent sur l'emplacement qu'elle occupait. Et de ma part ordre est donné touchant ce que vous aurez à faire à l'égard de ces Anciens des Juifs pour la construction de cette maison de Dieu : Sur les biens royaux provenant des revenus perçus au-delà du fleuve, l'on paiera ponctuellement les dépenses à ces hommes, afin qu'il n'y ait point d'empêchement à leurs travaux. Et les choses nécessaires pour les holocaustes du Dieu des cieux, jeunes taureaux, béliers et agneaux, ainsi que froment, sel, vin et huile, seront livrés aux sacrificateurs de Jérusalem, selon leur demande, jour par jour et sans manquer, afin qu'ils offrent des sacrifices de bonne odeur au Dieu des cieux et qu'ils prient pour la vie du roi et de ses fils. Et de ma part ordre est donné touchant quiconque transgressera cette parole : On arrachera de sa maison une pièce de bois et on l'y attachera, et on l'y clouera, et l'on fera de sa maison un cloaque à cause de cela. Et que le Dieu qui a fait résider en ce lieu son nom, renverse tout roi et tout peuple qui étendrait la main pour transgresser ma parole et pour détruire cette maison de Dieu à Jérusalem. Moi, Darius, j'ai donné cet ordre ; qu'il soit ponctuellement exécuté ! Alors Thathnaï, gouverneur d'au-delà du fleuve, Sétharboznaï et leurs collègues, ensuite du message envoyé par le roi Darius, exécutèrent ponctuellement ses ordres. Et les Anciens des Juifs, bâtirent et réussirent dans leur entreprise, grâce à la prophétie d'Aggée, le prophète, et de Zacharie, fils d'Iddo. Et ils bâtirent et achevèrent, ensuite de l'ordre du Dieu d'Israël et ensuite de l'ordre de Cyrus, de Darius et d'Artaxerxès, roi de Perse. Et cette maison fut achevée le troisième jour du mois d'Adar ; c'était la sixième année du règne du roi Darius. Et les fils d'Israël, les sacrificateurs, les Lévites et les autres hommes revenus de la captivité, célébrèrent avec joie la dédicace de cette maison de Dieu. Et ils offrirent, pour la dédicace de cette maison de Dieu, cent taureaux, deux cents béliers, quatre cents agneaux, et comme sacrifice pour le péché douze boucs pour tout Israël, d'après le nombre des tribus d'Israël. Et ils établirent des sacrificateurs selon leurs classes, et des Lévites selon leurs divisions, pour le service de Dieu à Jérusalem, comme il est écrit dans le livre de Moïse. Et ceux qui étaient revenus de la captivité firent la Pâque le quatorzième jour du premier mois, car les sacrificateurs et les Lévites s'étaient purifiés, comme s'ils n'eussent été qu'un seul homme ; tous étaient purs, et ils immolèrent la pâque pour tous ceux qui étaient revenus de la captivité et pour leurs frères les sacrificateurs et pour eux-mêmes. Et les fils d'Israël qui étaient revenus de la captivité mangèrent [la pâque], ainsi que tous ceux qui s'étaient séparés de l'impureté des nations du pays et s'étaient joints à eux pour chercher l'Eternel, le Dieu d'Israël. Et ils firent la fête des pains sans levain pendant sept jours avec joie, car l'Eternel leur avait donné de la joie et avait disposé en leur faveur le cœur du roi d'Assyrie, pour fortifier leurs mains dans l'œuvre de la maison de Dieu, du Dieu d'Israël. Et après ces choses, sous le règne d'Artaxerxès, roi de Perse, Esdras, fils de Séraïa, fils d'Azaria, fils de Hilkija, fils de Sallum, fils de Tsadok, fils d'Ahitub, fils d'Amaria, fils d'Azaria, fils de Mérajoth, fils de Zérachia, fils d'Uzzi, fils de Bukki, fils d'Abisua, fils de Phinées, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, le souverain sacrificateur, cet Esdras monta de Babylone. C'était un scribe versé dans la loi de Moïse qu'a donnée l'Eternel, le Dieu d'Israël. Et comme la main de l'Eternel son Dieu était sur lui, le roi lui donna tout ce qu'il demandait. Et quelques-uns des fils d'Israël et quelques-uns des sacrificateurs, des Lévites, des chantres, des portiers et des Néthiniens, montèrent à Jérusalem, la septième année du roi Artaxerxès. Et il arriva à Jérusalem au cinquième mois ; c'était la septième année [du règne] du roi. En effet, ce fut le premier jour du premier mois qu'il partit de Babylone, et au premier jour du cinquième mois, la bonne main de son Dieu étant sur lui, il arrivait à Jérusalem. Car Esdras avait appliqué son cœur à étudier la loi de l'Eternel et à la mettre en pratique, et à enseigner en Israël statuts et ordonnances. Et voici la copie de la lettre que le roi Artaxerxès avait remise à Esdras le sacrificateur [et] le scribe, scribe instruit dans les ordonnances de l'Eternel et dans les statuts prescrits à Israël : Artaxerxès, roi des rois, à Esdras, sacrificateur et scribe, connaissant bien la loi du Dieu des cieux, etc. De ma part ordre est donné de laisser aller quiconque dans mon royaume, faisant partie du peuple d'Israël, de ses sacrificateurs et de ses Lévites, est disposé à aller avec toi à Jérusalem, puisque tu es envoyé de la part du roi et de ses sept conseillers pour faire une enquête sur Juda et Jérusalem d'après la loi de ton Dieu qui est entre tes mains, et pour porter l'argent et l'or que le roi et ses conseillers ont volontairement donnés au Dieu d'Israël, dont la demeure est à Jérusalem, ainsi que tout l'argent et l'or que tu obtiendras dans toute la province de Babylone, et les dons volontaires faits par le peuple et les sacrificateurs pour la maison de leur Dieu à Jérusalem. C'est pouquoi tu auras soin d'acheter avec cet argent des taureaux, des béliers, des agneaux, ainsi que leurs oblations et leurs libations, et tu les offriras sur l'autel de la maison de votre Dieu, à Jérusalem. Et avec le reste de l'argent et de l'or vous ferez ce que vous trouverez convenable, toi et tes frères, en vous conformant à la volonté de votre Dieu. Et quant aux ustensiles qui te sont remis pour le culte de la maison de ton Dieu, dépose-les devant le Dieu de Jérusalem. Et quant aux autres dépenses que tu auras à faire au sujet de la maison de ton Dieu, tu en tireras le montant de la maison des trésors du roi. Et par moi, le roi Artaxerxès, ordre est donné à tous les trésoriers de delà le fleuve, de livrer ponctuellement à Esdras, sacrificateur et scribe, connaissant la loi du Dieu des cieux, tout ce qu'il vous demandera, jusqu'à cent talents d'argent, cent cors de froment, cent baths de vin, cent baths d'huile, et du sel en quantité illimitée. Que tout ce qui est ordonné par le Dieu des cieux se fasse exactement pour la maison du Dieu des cieux, afin qu'il n'y ait pas courroux sur le royaume du roi et de ses fils. Et nous vous faisons savoir qu'il ne peut être levé ni tribut, ni accise, ni droit de passage, sur aucun des sacrificateurs, des Lévites, des chantres, des portiers, des Néthiniens et des serviteurs de cette maison de Dieu. Et toi, Esdras, selon la sagesse de ton Dieu que tu possèdes, établis des juges et des magistrats qui rendent la justice à tout le peuple qui est au-delà du fleuve, à tous ceux qui connaissent les lois de ton Dieu, et celui qui ne les connaît pas, instruis-le. Et quiconque n'observera pas la loi de ton Dieu et la loi du roi, vous ferez de lui rigoureuse justice, par mort ou bannissement, ou amende ou prison. Béni soit l'Eternel, Dieu de nos pères, qui a mis ainsi au cœur du roi d'honorer la maison de l'Eternel à Jérusalem, et m'a fait obtenir la bienveillance du roi, de ses conseillers et de tous les princes puissants du roi ! Et je me fortifiai, la main de l'Eternel mon Dieu étant sur moi, et je rassemblai d'Israël des chefs pour monter avec moi. Et voici les chefs des maisons patriarcales et le dénombrement de ceux qui montèrent avec moi de Babylone, sous le règne du roi Artaxerxès. Des fils de Phinées, Guersom ; des fils d'Ithamar, Daniel ; des fils de David, Hattusch, des fils de Sécania. Des fils de Paréos, Zacharie ; et avec lui furent enregistrés, en fait de mâles, cent cinquante hommes. Des fils de Pahath-Moab, Eljoénaï, fils de Zérachia, et avec lui deux cents mâles ; des fils de Sécania, le fils de Jahaziel, et avec lui trois cents mâles ; et des fils d'Adin, Ebed, fils de Jonathan, et avec lui cinquante mâles ; et des fils d'Elam, Esaïe, fils d'Athalia, et avec lui soixante et dix mâles ; et des fils de Séphatia, Zébadia, fils de Micaël, et avec lui quatre-vingts mâles. Des fils de Joab, Abadia, fils de Jéhiel, et avec lui deux cent dix-huit mâles ; et des fils de Sélomith, le fils de Josiphéia, et avec lui cent soixante mâles ; et des fils de Bébaï, Zacharie, fils de Bébaï, et avec lui vingt-huit mâles ; et des fils de Azgad, Johanan, fils de Hakkatan, et avec lui cent dix mâles ; et des fils d'Adonikam, les derniers, dont voici les noms : Eliphélet, Jéiël et Sémaïa, et avec eux soixante mâles ; et des fils de Bigvaï, Uthaï et Zabbud, et avec eux soixante et dix mâles. Et je les rassemblai près du fleuve qui coule vers Ahava, et nous campâmes là trois jours. Et je considérai avec attention le peuple et les sacrificateurs, et ne trouvai là aucun des fils de Lévi. Et j'envoyai chercher Eliézer, Ariel, Sémaïa, Elnathan, Jarib, Elnathan, Nathan, Zacharie, Mésullam, chefs, et Jojarib et Elnathan, hommes intelligents, et je les dépêchai vers Iddo, qui était chef dans la localité de Casiphéia, et je mis dans leur bouche ce qu'ils devaient dire à Iddo [et à] son frère, les Néthuniens dans la localité de Casiphéia, pour nous amener des serviteurs pour la maison de notre Dieu. Et, comme la bonne main de notre Dieu était sur nous, ils nous amenèrent un homme intelligent d'entre les fils de Machli, fils de Lévi, fils d'Israël, et Sérébia, ainsi que ses fils et ses frères, au nombre de dix-huit ; de plus Hasabia, et avec lui Esaïe, d'entre les fils de Mérari, ainsi que ses frères et ses fils, au nombre de vingt, et d'entre les Néthiniens, que David et les chefs avaient mis au service des Lévites, deux cent vingt Néthiniens, tous désignés par leurs noms. Et là, près du fleuve Abava, je publiai un jeûne pour nous humilier devant notre Dieu, pour implorer de lui un heureux voyage pour nous, pour nos petits enfants, et pour tout notre avoir ; car j'avais honte de demander au roi des gens armés et des cavaliers pour nous protéger contre l'ennemi pendant la route, car nous avions dit au roi : La main de notre Dieu est étendue sur tous ceux qui le cherchent pour leur faire du bien, et sa force et sa colère sont contre tous ceux qui l'abandonnent. Et nous jeûnâmes et invoquâmes notre Dieu à ce sujet et il se laissa fléchir. Et parmi les chefs des sacrificateurs, j'en mis à part douze, puis Sérébia, Hasabia, et avec eux dix hommes d'entre leurs frères. Et je pesai pour le leur remettre l'argent, l'or et les ustensiles donnés en offrande pour la maison de notre Dieu par le roi, ses conseillers et ses chefs, et par tout Israël qui se trouvait là. Et je pesai et leur remis six cent cinquante talents d'argent, des objets d'argent d'un poids de cent talents, et cent talents d'or, et vingt coupes d'or, valant mille dariques, et deux vases d'airain d'un beau doré, estimés à l'égal de l'or, et je leur dis : Vous êtes consacrés à l'Eternel, et les ustensiles sont chose sainte, et l'argent et l'or sont une offrande volontaire à l'Eternel, Dieu de vos pères ; soyez vigilants, et gardez cela jusqu'à ce que vous le pesiez devant les chefs des sacrificateurs, les Lévites et les chefs de famille d'Israël, à Jérusalem, dans les chambres de la maison de l'Eternel. Et les sacrificateurs et les Lévites reçurent l'argent, l'or et les ustensiles pesés, pour les porter à Jérusalem dans la maison de notre Dieu. Et nous partîmes du fleuve d'Ahava le douzième jour du premier mois pour aller à Jérusalem, et la main de notre Dieu fut sur nous, et il nous délivra de la main de l'ennemi et de toute embûche pendant la route, et nous arrivâmes à Jérusalem, et nous nous y reposâmes trois jours. Et le quatrième jour nous pesâmes l'argent, l'or et les ustensiles dans la maison de notre Dieu, et les remîmes à Mérémoth, fils d'Urie, le sacrificateur, et avec lui il y avait Eléazar, fils de Phinées, et avec eux les Lévites Jozabad, fils de Josué, et Noadia, fils de Binnui, d'après le nombre et le poids du tout, et alors on mit par écrit le poids total. Les exilés, revenus de la captivité, offrirent des holocaustes au Dieu d'Israël, douze taureaux pour tout Israël, quatre-vingt-seize béliers, soixante-dix-sept brebis, et comme sacrifice pour le péché douze boucs, le tout en holocauste à l'Eternel ; et ils transmirent les ordres du roi aux satrapes du roi et aux gouverneurs d'au-delà du fleuve, et ceux-ci favorisèrent le peuple et la maison de Dieu. Et quand ces choses furent terminées, les chefs s'approchèrent de moi, en disant : Le peuple d'Israël, les sacrificateurs et les Lévites ne se sont pas séparés des peuples des pays étrangers ; ils imitent les abominations des Cananéens, des Héthiens, des Phéréziens, des Jébusiens, des Ammonites, des Moabites, des Egyptiens et des Amorrhéens, car ils ont pris de leurs filles pour eux et pour leurs fils, et ont mêlé la race sainte avec les peuples des [autres] pays, et la main des chefs et des principaux a été la première à [commettre] cette infidélité. Et lorsque j'entendis cela, je déchirai mon vêtement et mon manteau, et je m'arrachai les cheveux et la barbe, et je m'assis désolé. Et tous ceux qui tremblaient aux paroles du Dieu d'Israël s'assemblèrent vers moi à cause de l'infidélité des exilés, et moi je restai assis, désolé, jusqu'au temps de l'oblation du soir ; et au moment de l'oblation du soir, je me levai de mon humiliation en déchirant mon vêtement et mon manteau, je me mis à genoux, et j'étendis mes mains vers l'Eternel, mon Dieu, et dis : Mon Dieu, j'ai honte et je suis [trop] confus pour lever, ô mon Dieu, ma face vers toi ; car nos iniquités se sont multipliées par-dessus nos têtes, et notre culpabilité a grandi jusqu'aux cieux. Depuis les jours de nos pères jusqu'aujourd'hui, nous sommes extrêmement coupables, et à cause de nos iniquités nous avons été livrés, nous, nos rois, nos sacrificateurs, aux rois des pays étrangers, à l'épée, à la captivité, au pillage et à la confusion de face, comme nous le sommes aujourd'hui. Et maintenant, depuis un instant, nous avons éprouvé la pitié de l'Eternel, notre Dieu ; il nous a conservé des réchappés et nous a donné un clou dans le lieu de sa sainteté, afin que notre Dieu éclairât nos yeux et nous redonnât un peu de vie dans notre esclavage ; car nous sommes esclaves, et dans notre esclavage notre Dieu ne nous a pas abandonnés, et a étendu sur nous sa grâce devant les rois de Perse, nous donnant assez de vie pour bâtir la maison de notre Dieu et en relever les ruines, et nous donnant une retraite dans Juda et en Jérusalem. Et maintenant, que dirons-nous, ô notre Dieu, après cela ? Car nous avons abandonné tes commandements, que tu nous avais prescrits par le ministère de tes serviteurs les prophètes, en disant : Le pays dans lequel vous entrez pour le posséder est un pays souillé par la souillure des peuples des pays étrangers ; ils l'ont rempli de leur impureté d'un bout à l'autre ; et maintenant, ne donnez point vos filles à leurs fils, et ne prenez point leurs filles pour vos fils, et n'ayez jamais souci de leur prospérité et de leur bien, afin que vous deveniez forts, et que vous mangiez ce qu'il y a de mieux dans le pays, et que vous laissiez en héritage perpétuel ce pays à vos fils. Et après tout ce qui est venu sur nous, à cause de nos mauvaises œuvres et de notre grande culpabilité (car toi, ô notre Dieu, tu es resté, dans ta punition, au-dessous de ce que méritaient nos iniquités, et tu nous as conservé ces réchappés que voici), recommencerions-nous à violer tes commandements et à nous allier par mariage à ces peuples abominables ? Ta colère ne s'enflammerait-elle pas contre nous jusqu'à nous consumer, sans laisser ni reste, ni réchappés ? Eternel, Dieu d'Israël, tu es juste, car nous sommes un reste de réchappés, comme on le voit aujourd'hui. Nous voici devant toi dans notre culpabilité, car nous ne saurions subsister devant ta face à cause de cela. Et comme Esdras priait et faisait cette confession, pleurant et s'étant jeté à terre devant la maison de Dieu, une très grande assemblée d'Israël, hommes, femmes et enfants, se réunit vers lui, car le peuple pleurait beaucoup. Et Sécania, fils de Jéhiel, des fils d'Elam, prit la parole et dit à Esdras : Pour nous, nous avons été infidèles envers notre Dieu, en épousant des femmes étrangères d'entre les peuples du pays. Et maintenant il reste une espérance pour Israël à ce sujet. Et maintenant traitons alliance avec notre Dieu pour renvoyer toutes ces femmes et ce qui est né d'elles, selon l'avis de mon seigneur et de ceux qui tremblent aux commandements de notre Dieu ; et qu'il soit fait selon la loi ! Lève-toi, car cette affaire te regarde, et nous sommes avec toi ; prends courage et agis. Et Esdras se leva, et fit jurer aux chefs des sacrificateurs, des Lévites et de tout Israël, d'agir selon ce qui venait d'être dit, et ils le jurèrent. Et Esdras se leva de devant la maison de Dieu et alla dans la chambre de Johanan, fils d'Eliasib ; il y alla et ne mangea point de pain et ne but point d'eau, parce qu'il menait deuil sur l'infidélité des exilés. Et on fit publier dans Juda et dans Jérusalem, que tous les exilés eussent à se rassembler à Jérusalem. Quiconque ne s'y rendrait pas dans les trois jours, selon l'avis des chefs et des Anciens, tous ses biens seraient confisqués, et lui-même serait exclu de l'assemblée des exilés. Et tous les hommes de Juda et de Benjamin se rassemblèrent à Jérusalem dans les trois jours ; c'était au neuvième mois, le vingtième jour du mois. Tout le peuple se tint sur la place de la maison de Dieu, tremblant à cause de cette affaire et à cause des pluies. Et Esdras, le sacrificateur, se leva et leur dit : Vous avez commis une infidélité en prenant des femmes étrangères pour ajouter à la culpabilité d'Israël. Et maintenant rendez hommage à l'Eternel, le Dieu de vos pères, et faites ce qui lui est agréable, et séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères. Et toute l'assemblée répondit et dit d'une voix forte : Oui, c'est comme tu le dis que nous devons faire. Mais le peuple est nombreux et c'est la saison des pluies, et il n'est pas possible de rester dehors, et l'œuvre à faire n'est pas d'un jour, ni de deux jours, car nous avons été nombreux à commettre ce péché. Que nos chefs se présentent pour toute l'assemblée, et que tous ceux qui dans nos villes ont épousé des femmes étrangères, viennent à des époques fixées et avec eux les Anciens et les juges de chaque ville, jusqu'à ce que nous ayons détourné de dessus nous l'ardeur de la colère de notre Dieu pour ce qui est de cette affaire. Jonathan, fils d'Asaël, et Jachzia, fils de Thikva, furent seuls à s'opposer à ce projet, et Mésullam et Sabthaï, Lévites, les appuyèrent. Et les exilés firent ainsi, et l'on mit à part Esdras, le sacrificateur, [et] des hommes, chefs de maisons patriarcales selon les maisons de leurs pères, et tous désignés par leurs noms, et ils siégèrent le premier jour du dixième mois pour s'occuper de cette affaire ; et le premier jour du premier mois ils en finirent avec tous les hommes qui avaient pris des femmes étrangères. Et parmi les fils des sacrificateurs qui avaient pris des femmes étrangères, parmi les fils de Josué, fils de Jotsadak, et parmi les fils de ses frères, l'on trouva Maaséia et Eliézer, Jarib et Guédalia. Et ils s'engagèrent, en donnant la main, à renvoyer leurs femmes, et ils furent condamnés à offrir un bélier pour leur faute. Et des enfants d'Immer, Hanani et Zébadia ; et des fils de Harim, Maaséia et Elie et Séinaïa et Jéhiel et Ozias ; et des fils de Paschur, Eljoénaï, Maaséia, Ismaël, Néthanéel, Jozabad et Eléasar. Et des Lévites, Jozabad et Siméi et Kélaïa, qui est Kélita, Péthachia, Juda et Eliézer. Et des chantres, Eliasib ; et des portiers, Sallum et Télem et Uri. Et d'Israël, des fils de Paréos, Ramia et Izzija et Malkija et Mijamin et Eléazar et Malkija et Bénaïa ; et des fils d'Elam, Matthania, Zacharie et Jéhiel et Abdi et Jérémoth et Elie ; et des fils de Zatthu, Eljoénaï, Eliasib, Matthania et Jérémoth et Zabad et Aziza ; et des fils de Bébaï, Johanan, Hanania, Zabbaï, Athlaï ; et des fils de Bani, Mésullam, Malluc et Adaïa, Jaschub et Séal, Jérémoth ; et des fils de Pahath-Moab, Adna et Kélal, Bénaïa, Maaséia, Matthania, Betsaléel et Binnui et Manassé ; et les fils de Harim, Eliézer, Jissija, Malkija, Sémaïa, Siméon, Benjamin, Malluc, Sémaria. Des fils de Hasum, Mathnaï, Matthatha, Zabad, Eliphélet, Jérémaï, Manassé, Siméi. Des fils de Bani, Maadaï, Amram et Uel, Bénaïa, Bédia, Kéluhi, Vania, Mérémoth, Eliasib, Matthania, Mathnaï et Jaaso et Bani et Binnui, Siméi et Sélémia et Nathan et Adaïa Macnadbaï, Sasaï, Saraï, Azaréel et Sélémia, Sémaria, Sallum, Amaria, Joseph. Des fils de Nébo, Jéiel, Matthithia, Zabad, Zébina, Jiddo et Joël, Bénaïa. Tous ces hommes avaient pris des femmes étrangères, et il y en avait d'entre eux qui avaient eu des enfants d'elles.
Histoire de Néhémie, fils de Hacalia. Au mois de Kislev, la vingtième année, comme j'étais à Suse, la forteresse, Hanani, un de mes frères, vint, lui et des hommes de Juda, et je les interrogeai sur les Juifs, les réchappés, qui étaient demeurés de reste de la captivité, et sur Jérusalem. Et ils me dirent : Ceux qui sont demeurés de reste de la captivité, là, dans la province, sont dans une grande misère et dans l'opprobre, et la muraille de Jérusalem est renversée, et ses portes ont été consumées par le feu. Et lorsque j'entendis ces paroles, je m'assis et je pleurai, et je menai deuil plusieurs jours, jeûnant et priant devant le Dieu des cieux. Et je dis : Ah! Eternel, Dieu des cieux, toi qui es le Dieu grand et redoutable qui garde l'alliance et qui fait miséricorde à ceux qui l'aiment et qui gardent ses commandements, que ton oreille, je te prie, soit attentive, et que tes yeux soient ouverts pour écouter la prière de ton serviteur, que je fais présentement devant toi, jour et nuit, pour les fils d'Israël tes serviteurs, et par laquelle je confesse les péchés des fils d'Israël, que nous avons commis contre toi ; moi aussi et la maison de mon père avons péché. Oui, nous avons très mal agi contre toi, et nous n'avons pas gardé les ordonnances, les statuts et les commandements que tu as donnés à Moïse, ton serviteur. Souviens-toi, je te prie, de la parole que tu as ordonnée à Moïse, ton serviteur, disant : Quand vous serez rebelles, je vous disperserai parmi les peuples ; et quand vous reviendrez à moi et garderez mes commandements, et les mettrez en pratique, si même vos dispersés sont à l'extrémité des cieux, de là je les recueillerai et les ramènerai au lieu que j'ai choisi pour y faire habiter mon nom. Et ce sont tes serviteurs et ton peuple, que tu as rachetés par ta grande puissance et par ta main forte. Ah ! Seigneur, que ton oreille, je te prie, soit attentive à la prière de ton serviteur et à la prière de tes serviteurs, qui ont à cœur de craindre ton nom, et fais réussir aujourd'hui, je te prie, ton serviteur, et donne-lui de trouver compassion auprès de cet homme. Or j'étais échanson du roi. Au mois de Nisan, la vingtième année du règne d'Artaxerxès, le vin étant devant lui, je pris le vin et le donnai au roi. Or je n'avais jamais eu mauvais visage devant lui. Et le roi me dit : Pourquoi as-tu mauvais visage sans que tu sois malade ? Ce ne peut être que tristesse de cœur. Et j'eus grand peur, et dis au roi : Que le roi vive éternellement ! Comment n'aurais-je pas mauvais visage, lorsque la ville où sont les sépulcres de mes pères est dévastée, et que ses portes ont été dévorées par le feu ? Et le roi me dit : Qu'as-tu à me demander ? Et j'adressai une prière au Dieu des cieux, et dis au roi : Si le roi le trouve bon, et si ton serviteur t'agrée, envoie-moi en Juda, à la ville des sépulcres de mes pères, pour que je la rebâtisse. Et le roi me dit, la reine étant assise à ses côtés : Combien durera ton voyage, et quand reviendras-tu ? Et la chose plut au roi, et il me permit d'aller, et je lui fixai un terme, et je dis au roi : Si le roi le trouve bon, qu'on me donne des lettres pour les gouverneurs d'au-delà du fleuve, afin qu'ils m'accordent le passage jusqu'à ce que j'arrive en Juda, et une lettre pour Asaph, gardien du parc du roi, afin qu'il me donne du bois pour construire les portes de la citadelle attenante à la maison [de Dieu], et pour la muraille de la ville, et pour la maison dans laquelle j'entrerai. Et le roi me donna ces lettres, comme la bonne main de mon Dieu était sur moi. Et je vins vers les gouverneurs d'au-delà du fleuve, et leur donnai les lettres du roi, et le roi envoya avec moi des officiers de guerre et des cavaliers. Et lorsque Samballat, le Horonite, et Tobija, le serviteur ammonite, apprirent mon arrivée, ils trouvèrent extrêmement mauvais qu'un homme fût venu pour travailler au bien des fils d'Israël. Et j'arrivai à Jérusalem, et, après y avoir été trois jours, je me levai de nuit, moi et quelques hommes avec moi. Je n'avais dit à personne ce que mon Dieu me mettait au cœur de faire pour Jérusalem, et il n'y avait avec moi point d'autre bête de somme que la bête de somme que je montais. Et je sortis de nuit par la porte de la Vallée, et [me dirigeai] vers la source du Dragon et vers la porte du Fumier, considérant les murailles de Jérusalem qui étaient renversées et ses portes qui avaient été consumées par le feu. Et je passai à la porte de la Source et à l'étang du Roi, et il ne se trouva point de place où ma monture pût passer en me portant. Et je montai de nuit par le torrent, considérant la muraille, et je rentrai par la porte la Vallée et revins chez moi. Et les magistrats ne savaient pas où j'étais allé, ni ce que je faisais ; jusqu'alors je n'avais rien dit, ni aux Juifs, ni aux sacrificateurs, ni aux principaux, ni aux magistrats, ni au reste de ceux qui s'occupaient de l'œuvre. Et je leur dis : Vous voyez l'état misérable dans lequel nous sommes ; Jérusalem est détruite et ses portes ont été consumées par le feu ; venez et rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans l'opprobre. Et je leur annonçai que la bonne main de mon Dieu avait été sur moi ; je leur dis aussi les paroles que le roi m'avait adressées, et ils dirent : Nous nous lèverons, et nous rebâtirons. Et ils s'encouragèrent à bien travailler. Et lorsque Samballat, le Horonite, et Tobija, le serviteur ammonite, et Guésem, l'Arabe, apprirent [ces choses], ils se moquèrent de nous et nous méprisèrent, et dirent : Qu'est-ce que vous faites-là ? Vous révoltez-vous contre le roi ? Et je leur répondis et leur dis : Le Dieu des cieux, lui, nous fera réussir ; et nous, ses serviteurs, nous nous lèverons et rebâtirons. Et pour vous il n'y a à Jérusalem ni part, ni droit, ni souvenir. Et Eliasib, le grand sacrificateur, se leva, ainsi que ses frères, les sacrificateurs, et ils bâtirent la porte des Brebis. Ils la consacrèrent et ils en posèrent les battants, et [ils bâtirent] jusqu'à la tour de Méa, qu'ils consacrèrent, [et] jusqu'à la tour de Hananéel. Et à côté de lui bâtirent les hommes de Jéricho, et à côté, Zaccur, fils d'Imri. Et la porte des Poissons fut bâtie par les fils de Sénaa ; ils en firent la charpente et en posèrent les battants, les verrous et les barres. Et à côté d'eux répara Mérémoth, fils d'Urie, fils de Kots ; et à côté d'eux répara Mésullam, fils de Barachie, fils de Mésézabéel ; et à côté d'eux répara Tsadok, fils de Baana. Et à côté d'eux réparèrent les Thékoïtes, dont les principaux ne plièrent pas leur cou au service de leur Seigneur. Et la porte de la vieille [ville] fut réparée par Jojada, fils de Paséach, et Mésullam, fils de Bésodia ; ils en firent la charpente et en posèrent les battants, les verrous et les barres. Et à côté d'eux réparèrent Mélatia, le Gabaonite, et Jadon, le Méronothite, les hommes de Gabaon et de Mitspa, près du siège du gouverneur d'au-delà du fleuve. A côté, répara Uzziel, fils de Harhaïa, [d'entre] les orfèvres ; et à côté de lui répara Hanania, des parfumeurs. Ils laissèrent Jérusalem jusqu'à la muraille large. Et à côté d'eux répara Réphaïa, fils de Hur, chef de la moitié du district de Jérusalem. Et à côté d'eux répara Jédaïa, fils de Harumaph, vis-à-vis de sa maison ; et à côté de lui répara Hattusch, fils de Hasabénia. Une seconde portion de muraille, de même que la tour des Fours, furent réparées par Malkija, fils de Harim, et Hassub, fils de Pahath-Moab. Et à côté répara avec ses filles Sallum, fils de Lohesch, chef de la moitié du district de Jérusalem. La porte de la Vallée fut réparée par Hanun et par les habitants de Zanoah. Ils la rebâtirent et en posèrent les battants, les verrous et les barres ; [ils réparèrent] aussi mille coudées de muraille jusqu'à la porte du Fumier. Et la porte du Fumier fut réparée par Malkija, fils de Récab, chef du district de Beth-Hakkérem. Il la bâtit et il en posa les battants, les verrous et les barres. Et la porte de la Source fut réparée par Sallun, fils de Col-Hozé, chef du district de Mitspa. Il la bâtit et la couvrit et il en posa les battants, les verroux et les barres ; [il fit] aussi la muraille de l'étang de Siloé, près du jardin du roi, et jusqu'aux degrés qui descendent de la cité de David. Après lui répara Néhémie, fils de Hazebuk, chef de la moitié du district de Beth-Tsur, jusque vis-àvis des sépulcres de David et jusqu'à l'étang artificiel et jusqu'à la maison des vaillants hommes. Après lui réparèrent les Lévites, Réhum, fils de Bani ; à côté de lui répara pour son district Hasabia, chef de la moitié du district de Kéila. Après lui réparèrent leurs frères, Bavvaï, fils de Hénadad, chef de la moitié du district de Kéila. Et à côté de lui Ezer, fils de Josué, chef de Mitspa, répara une seconde portion de la muraille, vis-à-vis de la montée de l'arsenal, au coin. Après lui Baruc, fils de Zabbai, répara avec ardeur une seconde portion, depuis l'angle jusqu'à la porte de la maison d'Eliasib, le grand sacrificateur. Après lui, Mérémoth, fils d'Urie, fils de Kots, répara une seconde portion, depuis la porte de la maison d'Eliasib jusqu'à l'extrémité de la maison d'Eliasib. Et après lui réparèrent les sacrificateurs habitant la banlieue. Après lui réparèrent devant leur maison Benjamin et Haschub ; après lui répara à côté de sa maison Azaria, fils de Maaséia, fils d'Anania. Après lui Binnui, fils de Hénadad, répara une seconde portion de la muraille, depuis la maison d'Azaria jusqu'au coin et jusqu'à l'angle. Palal, fils d'Uzaï, [répara] vis-à-vis du coin et de la tour supérieure qui est en saillie de la maison du roi et attenante à la cour de la prison. Après lui, Pédaïa, fils de Paréos. Or les Néthiniens habitaient sur Ophel jusque vis-à-vis de la porte des Eaux à l'orient et de la tour en saillie. Après lui les Thékoïtes réparèrent une seconde portion, vis-à-vis de la grande tour en saillie, et jusqu'à la muraille d'Ophel. Au-dessus de la porte des Chevaux, les sacrificateurs réparèrent chacun devant sa maison. A la suite Tsadok, fils d'Immer, répara devant sa maison, et après lui répara Sémaïa, fils de Sécania, gardien de la porte orientale. Après moi Hanania, fils de Sélémia, et Hanun, le sixième fils de Tsalaph, réparèrent une seconde portion. Après lui Alésullam, fils de Barachie, répara vis-à-vis de sa chambre. Après moi, Malkija, d'entre les orfèvres, répara jusqu'à la maison des Néthiniens et des marchands, vis-à-vis de la porte de Miphkad et jusqu'à la montée du coin. Et les orfèvres et les marchands réparèrent la muraille, entre la montée du coin et la porte des Brebis. Et lorsque Samballat eut entendu que nous bâtissions la muraille, sa colère s'enflamma et il fut très irrité. Et il se moqua des Juifs, et dit en la présence de ses frères et des gens de guerre de Samarie : Que font ces Juifs misérables ? Ont-ils une telle confiance en eux-mêmes ? Sacrifieront-ils ? Achèveront-ils aujourd'hui ? Feront-ils revivre, de dessous des monceaux de poussière, des pierres qui d'ailleurs sont calcinées ? Et Tobija, l'Ammonite, était à côté de lui et dit : Ils ont beau bâtir ; qu'un renard y monte, il fera brèche à leur mur de pierre. Ecoute, ô notre Dieu, comme on nous méprise, et fais retomber sur leurs têtes leurs outrages, et livre-les au pillage dans une terre d'exil ! Ne couvre pas leur iniquité, et que leur péché ne soit point effacé devant toi, car ils t'ont provoqué en présence des constructeurs. Et nous bâtîmes la muraille, et la muraille fut achevée sur tout le pourtour jusqu'à la moitié de sa hauteur, et le peuple prit à cœur le travail. Et lorsque Sanballat et Tobija, et les Arabes, et les Ammonites, et les Asdodiens eurent appris que la réparation des murs de Jérusalem avançait et que les brèches commençaient à se fermer, ils en furent très irrités, et ils se liguèrent entre eux tous ensemble pour venir combattre contre Jérusalem et lui apporter du trouble. Et nous priâmes notre Dieu, et nous établîmes une garde contre eux, jour et nuit, de peur d'être attaqués. Et Juda dit : Les forces des porteurs défaillent, et les décombres sont considérables, et nous, nous ne pouvons pas travailler au mur. Et nos adversaires dirent : Ils ne sauront ni ne verront rien, jusqu'à ce que nous arrivions au milieu d'eux, et que nous les tuions et fassions cesser l'ouvrage. Et lorsque les Juifs qui habitaient près d'eux vinrent de toute part nous dire par dix fois : Revenez vers nous ! je plaçai dans les parties basses du lieu, derrière la muraille, sur des terrains dégagés, je plaçai, dis-je, le peuple par familles, avec leurs épées, leurs lances et leurs arcs. Et je regardai et me levai, et dis aux principaux et aux magistrats et au reste du peuple : N'ayez pas peur d'eux ! Souvenez-vous du Seigneur qui est grand et redoutable, et combattez pour vos frères, vos fils et vos filles, vos femmes et vos maisons. Et lorsque nos ennemis eurent appris que nous étions avertis, et lorsque Dieu eut dissipé leur conseil, nous retournâmes tous à la muraille, chacun à son ouvrage. Et depuis ce jour la moitié de mes gens travaillait à l'ouvrage, et l'autre moitié était armée de lances, de boucliers, d'arcs et de cuirasses, et les chefs se tenaient derrière toute la maison de Juda. Pour ce qui est de ceux qui travaillaient à la muraille, les porteurs se chargeaient de leurs fardeaux, d'une main travaillant à l'ouvrage, et de l'autre tenant leur arme, et les constructeurs avaient chacun son épée attachée sur ses reins, et ils bâtissaient ; et celui qui sonnait de la trompette se tenait à côté de moi. Et je dis aux principaux et aux magistrats et au reste du peuple : L'ouvrage est considérable et étendu, et nous sommes épars sur la muraille, éloignés l'un de l'autre ; à l'endroit d'où vous entendrez partir le son de la trompette, rassemblez-vous là vers nous ; notre Dieu combattra pour nous. Et nous, nous travaillions à l'ouvrage, et la moitié de mes gens avait la lance en main, depuis le lever de l'aurore jusqu'à l'apparition des étoiles. En ce temps-là aussi je dis au peuple : Que tout homme passe la nuit avec ses gens dans Jérusalem, et qu'ils nous servent de garde pendant la nuit, et travaillent pendant le jour. Et ni moi, ni mes frères, ni mes gens, ni les hommes qui faisaient la garde sous mes ordres, nous ne quittâmes nos vêtements ; chacun avait son arme dans sa main droite. Et il s'éleva, de la part des gens du peuple et de leurs femmes, de grandes plaintes contre leurs frères, les Juifs. Et il y en avait qui disaient : Nos fils, nos filles et nous-mêmes, nous sommes nombreux ; nous voulons recevoir du blé pour que nous le mangions et que nous vivions. D'autres disaient : Nos champs, nos vignes et nos maisons, nous devons les engager ; nous voulons recevoir du blé dans la disette. Et d'autres disaient : Nous avons emprunté de l'argent sur nos champs et nos vignes pour payer le tribut du roi ; et maintenant, notre chair est comme la chair de nos frères, nos fils sont comme leurs fils, et voici, nous devons soumettre à la servitude nos fils et nos filles, et il y a de nos filles qui y sont déjà soumises, et nous n'y pouvons rien, puisque nos champs et nos vignes sont à d'autres. Et je fus très-irrité quand j'entendis leurs plaintes et ces paroles. Et je pris la résolution de réprimander les principaux et les magistrats, et je leur dis : C'est sur gage que vous prêtez, chacun à son frère ! Et je convoquai contre eux une grande assemblée, et je leur dis : Pour nous, nous avons racheté nos frères, les Juifs, vendus aux nations, autant qu'il y en avait parmi nous, tandis que vous, vous vendez vous-mêmes vos frères, et c'est à nous qu'ils sont vendus ? Et ils se turent, et ne trouvèrent rien à répondre. Et je dis : Ce que vous faites n'est pas bien. Ne devriez-vous pas marcher dans la crainte de notre Dieu à cause des outrages des nations, nos ennemies ? Et moi aussi, mes frères et mes gens, nous leur avons prêté de l'argent et du blé ; abandonnons ces gages ! Rendez-leur donc aujourd'hui leurs champs, leurs vignes, leurs oliviers et leurs maisons, et le centième de l'argent, du blé, du moût et de l'huile que vous leur avez prêtés. Et ils dirent : Nous rendrons et ne leur demanderons rien, et nous ferons comme tu dis. Et j'appelai les sacrificateurs et je les fis jurer de tenir parole. En outre je secouai mon manteau et je dis : Qu'ainsi Dieu secoue hors de sa maison et de son travail tout homme qui n'aura pas tenu parole, et qu'ainsi il soit secoué et dépouillé. Et toute l'assemblée dit : Amen ! Et ils louèrent l'Eternel, et le peuple tint parole. De même, dès le jour où je fus fait leur gouverneur dans le pays de Juda, depuis la vingtième année du règne du roi Artaxerxès jusqu'à la trente-deuxième année de son règne, pendant douze ans, je n'ai pas mangé, non plus que mes frères, les vivres alloués au gouverneur ; et les premiers gouverneurs, mes prédécesseurs, avaient chargé le peuple et avaient reçu de lui en pain et en vin pour plus de quarante sicles d'argent ; même leurs gens avaient opprimé le peuple. Pour moi, je n'ai point agi de la sorte, à cause de la crainte que j'avais de Dieu. Et en outre j'ai travaillé à la réparation de ces murs, et nous n'avons point acquis de champs, et tous mes gens ont été assemblés là pour travailler. Et les Juifs et les magistrats, au nombre de cent cinquante hommes, et ceux qui venaient vers nous d'entre les nations qui nous entouraient, mangeaient à ma table ; Et ce qu'on apprêtait pour un jour, un bœuf, six moutons de choix et de la volaille, était fourni par moi, et tous les dix jours toutes sortes de vins en abondance ; et avec cela je n'ai point réclamé les vivres alloués au gouverneur, parce que le service pesait lourdement sur ce peuple. Souviens-toi, ô Dieu, pour me faire du bien, de tout ce que j'ai fait pour ce peuple ! Et lorsque Samballat et Tobija et Guésem, l'Arabe, et le reste de nos ennemis eurent appris que j'avais bâti la muraille, et qu'il n'y restait plus de brèche, quand même jusqu'à ce temps-là je n'avais pas encore posé de battants aux portes, Samballat et Guésem envoyèrent vers moi pour me dire : Viens, et ayons une entrevue dans les villages qui sont dans la vallée d'Ono. Or, ils méditaient de me faire du mal. Et je leur envoyai des messagers pour leur dire : Je suis occupé à un grand ouvrage et ne puis descendre ; pourquoi cet ouvrage serait-il interrompu, si je l'abandonnais et descendais vers vous ? Et ils me firent dire la même chose quatre fois, et je leur fis la même réponse. Et Samballat envoya vers moi de la même manière une cinquième fois son serviteur, ayant en main une lettre ouverte, dans laquelle était écrit : On entend dire parmi les nations, et Gaschmou affirme que toi et les Juifs vous méditez de vous révolter et c'est pour cela que tu bâtis la muraille ; et tu veux te faire leur roi, à ce qu'on dit. Et de plus tu as établi des prophètes pour te proclamer à Jérusalem roi de Juda. Et maintenant ces propos arriveront aux oreilles du roi. Viens donc et consultons ensemble. Et je lui envoyai dire : Les choses ne sont pas comme tu dis, mais c'est toi qui les inventes. Car tous ces gens voulaient nous effrayer, se disant : Leurs mains se relâcheront et le travail ne se fera pas. Et maintenant fortifie mes mains ! Et j'allai dans la maison de Sémaïa, fils de Délaïa, fils de Méhétabéel, où il s'était enfermé ; et il me dit : Rencontrons-nous dans la maison de Dieu, à l'intérieur du temple, et fermons les portes du temple, car il y a des gens qui viendront pour te tuer, et ils viendront de nuit pour te tuer. Et je dis : Un homme comme moi s'enfuirait-il ? Et quel homme comme moi entrerait dans le temple et resterait en vie? Je n'entrerai pas. Et je reconnus que ce n'était pas Dieu qui l'avait envoyé, mais qu'il avait prononcé sa prophétie contre moi, et que Tobija et Samballat l'avaient soudoyé. Il était soudoyé pour m'effrayer et me faire agir en conséquence et me faire pécher, et cela leur aurait servi à me faire une mauvaise réputation, pour qu'ils pussent me couvrir d'opprobre. Souviens-toi, ô mon Dieu, de Tobija et de Samballat, selon leurs œuvres ; ainsi que de Noadia, la prophétesse, et des autres prophètes qui ont cherché à m'effrayer. Et la muraille fut achevée le vingt-cinquième jour d'Elul, en cinquante-deux jours. Et lorsque tous nos ennemis l'apprirent, toutes les nations d'alentour craignirent et furent fort diminuées à leurs propres yeux, et reconnurent que cette ceuvre s'était faite de par notre Dieu. En outre, dans ces jours-là, des principaux de Juda envoyaient de nombreuses lettres à Tobija, et en recevaient de Tobija, car beaucoup en Juda lui étaient liés par serment, car il était gendre de Sécania, fils d'Arach, et Johanan, son fils, avait épousé la fille de Mésullam, fils de Barachie ; ils disaient même du bien de lui en ma présence, et lui rapportaient mes paroles. Tobija avait envoyé des lettres pour m'effrayer. Et après que la muraille eut été bâtie, que j'eus posé les battants des portes, et qu'on eut établi les portiers, les chantres et les Lévites, je donnai le commandement de Jérusalem à Hanani, mon frère, et à Hanania, commandant de la forteresse, car c'était un homme fidèle et craignant Dieu plus que beaucoup d'autres. Et je leur dis : Les portes de Jérusalem ne s'ouvriront pas avant que la chaleur du soleil soit venue ; et pendant que les [gardes] sont encore là, les portes seront fermées et verrouillées, et l'on établira des gardes composées d'habitants de Jérusalem, les uns à leur poste, et les autres devant leurs maisons. Et la ville était spacieuse et grande, et le peuple était en petit nombre au milieu d'elle, et l'on n'avait pas bâti de maisons. Et mon Dieu me mit au cœur de rassembler les principaux, les magistrats et le peuple, pour en faire le dénombrement, et je trouvai le livre du dénombrement de ceux qui étaient montés la première fois, et j'y trouvai écrit ce qui suit : Voici les habitants de la province qui revinrent de la captivité, que Nébucadnetsar, roi de Babylone, avait emmenés captifs, et qui revinrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville, ceux qui étaient venus avec Zorobabel, Josué, Néhémie, Azaria, Raamia, Nahamani, Mardochée, Bilsan, Mispéreth, Bigvaï, Néhum, Baana. Nombre des hommes du peuple d'Israël : Fils de Paréos, deux mille cent soixante-douze. Fils de Séphatia, trois cent soixante-douze. Fils d'Arach, six cent cinquante-deux. Fils de Pahath-Moab, des fils de Josué et de Joab, deux mille huit cent dix-huit. Fils d'Elam, mille deux cent cinquante-quatre. Fils de Zatthu, huit cent quarante-cinq. Fils de Zaccaï, sept cent soixante. Fils de Binnui, six cent quarante-huit. Fils de Bébaï, six cent vingt-huit. Fils d'Azgad, deux mille trois cent vingt-deux. Fils d'Adonikam, six cent soixante-sept. Fils de Bigvaï, deux mille soixante-sept. Fils d'Adin, six cent cinquante-cinq. Fils d'Ater, de la famille d'Ezéchias, quatre-vingt dix-huit. Fils de Hasum, trois cent vingt-huit. Fils de Betsaï, trois cent vingt-quatre. Fils de Harip, cent douze. Fils de Gabaon, quatre-vingt-quinze. Hommes de Bethléem et de Nétopha, cent quatre-vingt-huit. Hommes d'Anathoth, cent vingt-huit. Hommes de Beth-Azmaveth, quarante-deux. Hommes de Kirjath-Jéarim, Képhira et Bééroth, sept cent quarante-trois. Hommes de Rama et de Guéba, six cent vingt-et-un. Hommes de Micmas, cent vingt-deux. Hommes de Béthel et de Aï, cent vingt-trois. Hommes d'un autre Nébo, cinquante-deux. Fils d'un autre Elam, mille deux cent cinquante-quatre. Fils de Harim, trois cent vingt. Fils de Jéricho, trois cent quarante-cinq. Fils de Lod, de Hadid et d'Ono, sept cent vingt-et-un. Fils de Sénaa, trois mille neuf cent trente. Les sacrificateurs : Fils de Jédaïa, de la maison de Josué, neuf cent soixante-treize. Fils d'Immer, mille cinquante-deux. Fils de Paschur, mille deux cent quarante-sept. Fils de Harim, mille dix-sept. Les Lévites : Fils de Josué et de Kadmiel, des fils de Hodéva, soixante-quatorze. Les chantres Fils d'Asaph, cent quarante-huit. Les portiers Fils de Sallum, fils d'Ater, fils de Talmon, fils d'Akkub, fils de Hatita, fils de Schobaï, cent trente-huit. Les Néthiniens : Fils de Tsiha, fils de Hasupha, fils de Tabbaôth, fils de Kéros, fils de Siha, fils de Padon, fils de Lébana, fils de Hagaba, fils de Salmaï, fils de Hanan, fils de Guiddel, fils de Gahar, fils de Réaïa, fils de Retsin, fils de Nékoda, fils de Gazzam, fils d'Uzza, fils de Paséach, fils de Bésaï, fils des Méunites, fils des Néphusites, fils de Bakbuk, fils de Hakupha, fils de Harhur, fils de Batslith, fils de Méhida, fils de Harésa, fils de Barkos, fils de Sisera, fils de Thamach, fils de Netsiach, fils de Hatipha. Fils des serviteurs de Salomon : Fils de Sotaï, fils de Sophéreth, fils de Périda. Fils de Jaala, fils de Darkon, fils de Guiddel, fils de Séphatia, fils de Hattil, fils de Pokéreth-Hattsébaïm, fils d'Amon. Tous les Néthiniens, et les fils des serviteurs de Salomon, trois cent quatre-vingt-douze. Et voici ceux qui montèrent de Tel-Mélach, de Tel-Harsa, de Kérub-Addan et d'Immer, et qui n'avaient pas pu établir leur maison patriarcale et leur descendance, pour prouver qu'ils fussent israélites : Fils de Délaïa, fils de Tobie, fils de Nékoda, six cent quarante-deux. Et d'entre les sacrificateurs : Fils de Hobaïa, fils de Hakkots, fils de Barzillaï, qui avait épousé une des filles de Barzillaï, de Galaad, et fut appelé de leur nom. Ces hommes cherchèrent leurs généalogies, qui ne se trouvèrent pas, et ils furent rejetés du sacerdoce. Et le gouverneur leur dit de ne pas manger des choses très saintes jusqu'à ce qu'il y eût un sacrificateur à Urim et Thummim. Toute l'assemblée au total était de quarante-deux mille trois cent soixante personnes, sans compter leurs serviteurs et leurs servantes, au nombre de sept mille trois cent trente-sept ; et ils avaient deux cent quarante-cinq chantres et chanteuses. Leurs chevaux étaient au nombre de sept cent trente-six ; leurs mulets, de deux cent quarante-cinq ; les chameaux, de quatre cent trente-cinq ; les ânes, de six mille sept cent vingt. Et quelques-uns des chefs de famille firent des dons en faveur de l'œuvre ; le gouverneur donna au trésor, en or, mille dariques, cinquante coupes, cinq cent trente tuniques de sacrificateurs ; et quelques-uns d'entre les chefs de famille donnèrent au trésor de l'œuvre, en or, vingt mille dariques, et en argent, deux mille deux cents mines ; et ce que donna le reste du peuple était, en or, vingt mille dariques, et en argent, deux mille mines, et soixante-sept tuniques de sacrificateurs. Et les sacrificateurs et les Lévites, les portiers, les chantres et quelques-uns du peuple, et les Néthiniens, et tout Israël habitèrent dans leurs villes. Et le septième mois approcha, et les fils, d'Israël étaient dans leurs villes. Et tout le peuple se rassembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des Eaux, et ils dirent à Esdras, le scribe, d'apporter le livre de la loi de Moïse, que l'Eternel avait prescrite à Israël. Et Esdras le sacrificateur apporta la loi devant l'assemblée, hommes et femmes, et tous ceux qui étaient capables de comprendre. C'était le premier jour du septième mois. Et il lut dans le livre, en face de la place qui est devant la porte des Eaux, depuis l'aube jusqu'au milieu de la journée, en présence des hommes, des femmes et de ceux qui étaient capables de comprendre ; et les oreilles de tout le peuple étaient tendues vers le livre de la loi. Et Esdras le scribe se tenait sur une estrade de bois, faite pour la circonstance, et à côté de lui, à sa droite, se tenaient Matthithia et Schéma et Anaïa et Urie et Hilkija et Maaséia, et à sa gauche Pédaïa et Misaël et Malkija et Hasum et Hasbaddana et Zacharie-Mésullam. Et Esdras ouvrit le livre devant les yeux de tout le peuple, car il était élevé au-dessus de tout le peuple, et lorsqu'il ouvrit le livre, tout le peuple se tint debout. Et Esdras bénit l'Eternel, le grand Dieu ; et tout le peuple répondit : Amen, amen ! en élevant les mains, et ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant l'Eternel, le visage contre terre. Et Josué et Bani et Sérébia, Jamin, Akkub, Sabthaï, Hodija, Maaséia, Kélita, Azaria, Jozabad, Hanan, Pélaïa et les Lévites expliquaient la loi au peuple, et le peuple demeurait en place. Et ils lurent exactement dans le livre, dans la loi de Dieu, l'exposant et en donnant l'intelligence, et le peuple comprit ce qu'on lui avait lu. Et Néhémie, qui était le gouverneur, et le sacrificateur Esdras, le scribe, et les Lévites, qui expliquaient la loi au peuple, dirent à tout le peuple : Ce jour est consacré à l'Eternel, votre Dieu ; ne soyez point dans le deuil et ne pleurez point ! Car tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la loi. Et il leur dit : Allez, mangez des viandes grasses et buvez des boissons douces, et envoyez des portions à ceux qui n'ont rien d'apprêté, car ce jour est consacré à notre Seigneur ; ne vous affligez point, car la joie de l'Eternel, voilà votre force. Et les Lévites calmaient tout le peuple, en disant : Faites silence, car ce jour est saint, et ne vous affligez point. Et tout le peuple alla manger et boire, et envoya des portions, et se livra à de grandes réjouissances, car ils avaient bien compris les paroles qu'on leur avait adressées. Et au second jour, les chefs de famille de tout le peuple, les sacrificateurs et les Lévites s'étant rassemblés auprès d'Esdras, le scribe, pour étudier les paroles de la loi, ils trouvèrent écrit dans la loi que l'Eternel avait donnée par Moïse, que les fils d'Israël devaient habiter sous des cabanes, pendant la fête, au septième mois, et qu'ils devaient proclamer et faire publier dans toutes leurs villes et à Jérusalem ces paroles : Allez à la montagne, et apportez des rameaux d'olivier et des rameaux de l'arbre à huile, des rameaux de myrte, des rameaux de palmiers et des rameaux d'arbres touffus, pour faire des cabanes, selon qu'il est écrit. Et le peuple sortit, et ils apportèrent ces [rameaux] et se firent des cabanes, chacun sur son toit, dans leurs cours et dans les parvis de la maison de Dieu, et sur la place de la porte des Eaux, et sur la place de la porte d'Ephraïm, et toute l'assemblée, ceux qui étaient revenus de la captivité, firent des cabanes et habitèrent dans ces cabanes, car les fils d'Israël n'avaient point fait ainsi depuis les jours de Josué, fils de Nun, jusqu'à ce jour. Et il y eut une fort grande joie. Et on lut dans le livre de la loi de Dieu chaque jour, depuis le premier jour jusqu'au dernier, et ils firent la fête sept jours, et au huitième jour il y eut une fête de clôture, comme il était ordonné. Et au vingt-quatrième jour de ce mois, les fils d'Israël se rassemblèrent pour un jeûne, vêtus de sac et la tête couverte de poussière. Et la race d'Israël se sépara de tous les fils de l'étranger, et ils se présentèrent et confessèrent leurs péchés et les iniquités de leurs pères. Et ils se tinrent debout à leurs places, et on lut dans le livre de la loi de l'Eternel, leur Dieu, pendant un quart de la journée, et pendant un autre quart ils confessèrent leurs péchés et se prosternèrent devant l'Eternel, leur Dieu. Et Josué et Bani, Kadmiel, Sébania, Bunni, Sérébia, Bani, Kénani montèrent sur la tribune des Lévites, et crièrent à haute voix à l'Eternel, leur Dieu. Et les Lévites, Josué et Kadmiel, Bani, Hasabnia, Sérébia, Hodija, Sébania, Péthachia, dirent : Levez-vous! bénissez l'Eternel votre Dieu d'éternité en éternité, et qu'on bénisse ton nom glorieux, qui est élevé au-dessus de toute bénédiction et de toute louange ! C'est toi, Eternel, toi seul, qui as fait les cieux, les cieux des cieux et toute leur armée, la terre et tout ce qui est sur elle, les mers et tout ce qui est en elles, et c'est toi qui donnes la vie à toutes ces choses ; et l'armée des cieux se prosterne devant toi. C'est toi, ô Eternel, ô Dieu, qui as choisi Abram, et l'as fait sortir d'Ur des Chaldéens, et lui as donné le nom d'Abraham, et tu as trouvé son cœur fidèle devant toi, et tu t'es engagé avec lui à donner le pays des Cananéens, des Héthiens, des Amorrhéens et des Phéréziens et des Jébusiens et des Guirgasiens, à le donner à sa postérité, et tu as tenu parole, car tu es juste. Et tu as vu l'affliction de nos pères en Egypte, et tu as entendu leur cri au bord de la mer Rouge, et tu as fait des signes et des prodiges contre Pharaon et contre tous ses serviteurs et contre tout le peuple de son pays, car tu savais qu'ils les traitaient tyranniquement, et tu te fis un nom tel qu'il est aujourd'hui ; et tu fendis la mer devant eux, et ils passèrent au milieu de la mer sur le sec ; et ceux qui les poursuivaient, tu les jetas comme une pierre dans les abîmes, dans les puissantes eaux ; et dans une colonne de nuée tu les guidas de jour, et de nuit dans une colonne de feu éclairant le chemin où ils devaient marcher. Et tu descendis sur le mont Sinaï, et tu leur parlas des cieux, et tu leur donnas des ordonnances justes et des lois de vérité, des statuts et des commandements excellents, et tu leur fis connaître ton saint sabbat, et tu leur prescrivis commandements, statuts et loi par l'organe de Moïse, ton serviteur ; et des cieux tu leur donnas du pain pour leur faim, et tu fis sortir du rocher de l'eau pour leur soif, et tu leur dis d'aller prendre possession du pays que tu avais promis en levant la main de leur donner. Et eux, nos pères, s'enorgueillirent et roidirent leur cou et n'obéirent point à tes commandements, et ils refusèrent d'écouter et ne se souvinrent pas de tes merveilles, que tu avais faites en leur faveur ; et ils roidirent leur cou et dans leur rébellion se donnèrent un chef pour retourner à leur servitude. Et toi, tu es un Dieu qui pardonne, miséricordieux, compatissant, lent à la colère et abondant en grâce, et tu ne les as pas abandonnés. Même lorsqu'ils se firent un veau de métal et dirent : Voilà ton Dieu qui t'a fait monter d'Egypte ! et qu'ils [t']outragèrent grandement, toi, dans tes grandes compassions, tu ne les a pas abandonnés dans le désert ; la colonne de nuée ne se retira pas d'au-dessus d'eux de jour pour les conduire dans le chemin, ni la colonne de feu pendant la nuit, pour leur éclairer le chemin dans lequel ils devaient marcher. Et tu leur donnas ton bon Esprit pour les instruire, et tu ne refusas, pas ta manne à leur bouche, et tu leur donnas de l'eau pour leur soif ; et pendant quarante ans, tu pourvus à leur entretien dans le désert : ils ne manquèrent de rien, leurs vêtements ne s'usèrent point et leurs pieds ne s'enflèrent point. Et tu leur donnas des royaumes et des peuples, et tu les leur partageas par contrées ; et ils prirent possession du pays de Sihon et du pays du roi de Hesbon et du pays de Og, roi de Basan ; Et tu multiplias leurs fils comme les étoiles des cieux, et tu les fis entrer dans le pays où tu avais dit à leurs pères d'entrer pour en prendre possession, et leurs fils vinrent et prirent possession du pays, et tu abaissas devant eux les habitants du pays, les Cananéens, et tu les leur livras, rois et peuples du pays, pour les traiter selon leur bon plaisir. Et ils s'emparèrent de villes fortifiées et de terres fertiles, et prirent possession de maisons pleines de toutes sortes de biens, de citernes creusées, de vignes, d'oliviers et d'arbres fruitiers en abondance ; et ils mangèrent et se rassasièrent et s'engraissèrent, et ils vécurent dans les délices par ta grande bonté. Et ils furent rebelles, et se révoltèrent contre toi, et jetèrent ta loi derrière leur dos, et tuèrent tes prophètes, qui les adjuraient de retourner à toi, et [t']outragèrent grandement. Et tu les livras à leurs ennemis, qui les opprimèrent. Et au temps de leur angoisse ils crièrent à toi, et toi tu les entendis des cieux, et dans tes grandes compassions tu leur donnas des libérateurs qui les délivrèrent de leurs ennemis. Et quand ils avaient du repos, ils recommençaient à faire le mal devant toi, et tu les abandonnais au pouvoir de leurs ennemis, qui dominaient sur eux ; et ils recommençaient à crier à toi, et toi, tu les entendais des cieux et tu les délivras maintes fois dans tes compassions. Et tu les adjurais de revenir à ta loi, et eux s'enorgueillissaient et n'obéissaient point à tes commandements, et péchaient contre tes ordonnances, que l'homme doit pratiquer pour vivre par elles, et ils prêtaient une épaule rebelle et roidissaient leur cou et n'écoutaient point. Et tu les supportas pendant de nombreuses années, et les adjuras par ton Esprit par le ministère de tes prophètes, et ils ne prêtèrent pas l'oreille, et tu les livras aux peuples des pays étrangers. Et dans tes grandes compassions tu ne les anéantis pas, et ne les abandonnas pas, car tu es un Dieu miséricordieux et compatissant. Et maintenant, ô notre Dieu, qui es le Dieu fort, le grand, le puissant et le terrible, qui gardes l'alliance et la miséricorde, qu'elle ne soit pas peu de chose à tes yeux, toute cette tribulation qui nous est arrivée [à nous], à nos rois, à nos principaux, et à nos sacrificateurs, et à nos prophètes, et à nos pères, et à tout ton peuple, depuis les jours des rois d'Assyrie jusqu'à ce jour ! Et toi, tu es juste dans tout ce qui nous est arrivé, car tu as agi avec vérité, et nous avons agi avec méchanceté ; nos rois, nos princes, nos sacrificateurs et nos pères n'ont point observé ta loi et n'ont pas été attentifs à tes commandements et à tes témoignages par lesquels tu les as adjurés ; et eux, pendant qu'ils jouissaient de leur royaume et des grands biens que tu leur avais donnés, et du pays spacieux et fertile que tu avais mis à leur disposition, ils ne t'ont point servi et ne se sont point détournés de leurs mauvaises œuvres. Voici, nous sommes aujourd'hui esclaves, et la terre que tu as donnée à nos pères pour en manger le fruit et les biens, voici, nous y sommes esclaves, et elle rapporte en abondance pour les rois que tu as établis sur nous à cause de nos péchés, et qui dominent sur nos corps et sur notre bétail, selon leur bon plaisir, et nous sommes dans une grande angoisse. Et à cause de tout cela nous contractons une ferme alliance et nous la mettons par écrit, et l'acte scellé sera signé par nos princes, nos Lévites et nos sacrificateurs. Et ces actes scellés furent signés par Néhémie, le gouverneur, fils de Hacalia, et Sédécias, Séraïa, Azaria, Jérémie, Paschur, Amaria, Malkija, Hattusch, Sébania, Malluc, Harim, Mérémoth, Obadia, Daniel, Guinnéthon, Baruc, Mésullam, Abija, Mijamin, Maazia, Bilgaï, Sémaïa. C'étaient là les sacrificateurs. Et les Lévites, et Josué, fils d'Azania, Binnui ; d'entre les fils de Hénadad, Kadmiel. Et leurs frères : Sébania, Hodija, Kélita, Pélaïa, Hanan, Mica, Réhob, Hasabia, Zaccur, Sérébia, Sébania, Hodija, Bani, Béninu. Les chefs du peuple : Paréos, Pahath-Moab, Elam, Zatthu, Bani, Bunni, Azgad, Bébaï, Adonija, Bigvaï, Adin, Ater, Ezéchias, Azzur, Hodija, Hasum, Betsaï, Hariph, Anathoth, Nubaï, Magpias, Mésullam, Hézir, Mésézabéel, Tsadok, Jaddua, Pélatia, Hanan, Anaïa, Hosée, Hanania, Hassub, Hallohesch, Pilha, Sobek, Réhum, Hasabna, Maaséia, et Ahija, Hanan, Anan, Malluc, Harim, Baana. Et le reste du peuple, les sacrificateurs, les Lévites, les portiers, les chantres, les Néthiniens, et tous ceux qui s'étaient séparés des peuples des pays [étrangers] pour s'attacher à la loi de Dieu, leurs femmes, leurs fils et leurs filles, tous ceux qui avaient de la connaissance et de l'intelligence, se joignirent à leurs frères, les notables, et promirent avec exécration et serment de marcher selon la loi de Dieu, donnée par Moïse, le serviteur de Dieu, et de garder et d'accomplir tous les commandements de l'Eternel notre Seigneur et ses ordonnances et ses statuts, et de ne pas donner nos filles aux gens du pays, et de ne pas prendre leurs filles pour nos fils ; et quant aux gens du pays qui apportent des marchandises et toute sorte de denrées au jour du sabbat pour les vendre, de ne rien leur acheter au jour du sabbat ou dans un jour consacré ; et de faire relâche la septième année et de ne réclamer aucun gage. Et nous nous obligeâmes par des ordonnances à donner le tiers d'un sicle par an pour le service de la maison de notre Dieu, pour les pains de proposition, pour l'oblation perpétuelle, pour l'holocauste perpétuel, pour les sabbats, pour les nouvelles lunes, pour les fêtes, et pour les choses consacrées, pour les sacrifices d'expiation en faveur d'Israël, et pour tout le service de la maison de notre Dieu ; et nous, sacrificateurs, Lévites et peuple, nous jetâmes le sort, au sujet de l'offrande de bois, à fournir d'après nos maisons patriarcales pour la maison de notre Dieu, à époques fixes, chaque année, pour entretenir le feu sur l'autel de l'Eternel notre Dieu, selon ce qui est écrit dans la loi, et [nous nous engageâmes] à apporter les prémices de notre sol et les prémices de tout arbre fruitier, chaque année, à la maison de l'Eternel, ainsi que les premiers-nés de nos fils et de notre bétail, selon ce qui est écrit dans la loi, et les premiers-nés de notre gros et de notre menu bétail, pour les présenter, à la maison de notre Dieu, aux sacrificateurs qui font le service dans la maison de notre Dieu. Et nous apporterons aux sacrificateurs le meilleur de nos moutures, de nos offrandes, et du fruit de tout arbre, du moût et de l'huile, dans les chambres de la maison de notre Dieu, et [nous donnerons] la dîme de notre sol aux Lévites ; les Lévites eux-mêmes prélèveront la dîme dans toutes nos villes rurales, et le sacrificateur, fils d'Aaron, sera avec les Lévites quand ils prélèveront la dîme, et les Lévites apporteront la dîme de la dîme à la maison de notre Dieu, dans les chambres de la maison du trésor, car c'est dans ces chambres que les fils d'Israël et les fils de Lévi doivent apporter ce qui sera prélevé sur le froment, le moût et l'huile, et c'est là que sont les vases du sanctuaire, les sacrificateurs qui font le service, les portiers et les chantres ; et nous n'abandonnerons point la maison de notre Dieu. Et les principaux du peuple habitaient à Jérusalem, et le reste du peuple tira au sort pour envoyer un homme sur dix habiter à Jérusalem, la ville sainte, et les neuf autres demeurèrent dans les villes. Et le peuple bénit tous les hommes qui s'offrirent volontairement à habiter à Jérusalem. Et voici les principaux de la province qui habitèrent à Jérusalem et dans les villes de Juda ; ils habitèrent chacun dans sa possession, dans leurs villes, Israël, les sacrificateurs, les Lévites, les Néthiniens et les fils des serviteurs de Salomon. Et à Jérusalem demeurèrent, d'entre les fils de Juda et d'entre les fils de Benjamin : d'entre les fils de Juda, Athaïa, fils d'Uzzia, fils de Zacharie, fils d'Amaria, fils de Séphatia, fils de Mahalaléel, d'entre les fils de Pérets. Et Maaséia, fils de Baruc, fils de Col-Hozé, fils de Hazaïa, fils d'Adaïa, fils de Jojarib, fils de Zacharie, fils du Silonite. Tous les fils de Pérets qui habitaient à Jérusalem étaient au nombre de quatre cent soixante-huit hommes vaillants. Et voici les fils de Benjamin : Sallu, fils de Mésullam, fils de Joed, fils de Pédaïa, fils de Kolaïa, fils de Maaséia, fils d'Ithiel, fils d'Esaïe. Et après lui venaient Gabbaï, Sallaï, neuf cent vingt-huit hommes. Et Joël, fils de Zicri, était établi sur eux, et Juda, le fils de Sénua, était chef de la ville en second. D'entre les sacrificateurs, Jédaïa, fils de Jojarib, Jakin, Séraïa, fils de Hilkija, fils de Mésullam, fils de Tsadok, fils de Mérajoth, fils d'Ahitub, préposé à la maison de Dieu, et leurs frères, préposés au service de la maison, huit cent vingt-deux, et Adaïa, fils de Jéroham, fils de Pélalia, fils d'Amtsi, fils de Zacharie, fils de Paschur, fils de Malkija, et ses frères, chefs de maisons patriarcales, deux cent quarante-deux, et Amassaï, fils d'Azaréel, fils d'Achzaï, fils de Mésillémoth, fils d'Immer, et leurs frères, hommes forts et vaillants, cent vingt-huit ; et Zabdiel, fils de Guédolim, était établi sur eux. Et des Lévites, Sémaïa, fils de Hassub, fils d'Azrikam, fils de Hasabia, fils de Bunni et Sabthaï et Jozabad, chargés des affaires extérieures de la maison de Dieu, d'entre les chefs des Lévites, et Matthania, fils de Mica, fils de Zabdi, fils d'Asaph, qui entonnait les louanges lors de la prière, et Bakbukia, le second, d'entre ses frères, et Abda, fils de Sammua, fils de Galal, fils de Jédithun. Tous les Lévites qui habitaient dans la ville sainte étaient au nombre de deux cent quatre-vingt-quatre. Et les portiers, Akkub, Talmon et leurs frères, qui gardaient les portes, étaient au nombre de cent soixante-douze. Et le reste d'Israël, des sacrificateurs, des Lévites, était dans toutes les villes de Juda, chacun dans sa propriété. Et les Néthiniens habitaient à Ophel, et Tsiha et Guispa étaient à la tête des Néthiniens ; et celui qui était établi sur les Lévites à Jérusalem était Uzzi, fils de Bani, fils de Hasabia, fils de Matthania, fils de Mica, d'entre les fils d'Asaph, chantres chargés du service de la maison de Dieu ; car il y avait un ordre du roi les concernant et il y avait un contrat pour les chantres, pour chaque jour. Et Péthachia, fils de Mésézabéel, des fils de Zérach, fils de Juda, était auprès du roi pour toutes les affaires du peuple. Et quant aux bourgs situés dans leurs territoires, des fils de Juda demeuraient à Kirjath-Arba et dans les villes de son ressort, et à Dibon et dans les villes de son ressort, et à Jékabtséel et ses bourgs, et à Jésua et à Molada et à Beth-Pélet et à Hatsar-Schual et à Béerséba et dans les villes de son ressort, et à Tsiklag et à Mécona et dans les villes de son ressort, et à En-Rimmon et à Tsoréa et à Jarmuth, Zanoah, Adullam et leurs bourgs, Lakis et ses territoires, Azéka et les villes de son ressort et ils s'établirent depuis Béerséba jusqu'à la vallée de Hinnom. Et les fils de Benjamin s'établirent depuis Guéba, dans Micmas, et Ajja et Béthel et les villes de son ressort, Anathoth, Nob, Anania, Hatsor, Rama, Guitthaïm, Hadid, Tséboïm, Néballat, Lod et Ono, dans la vallée des Charpentiers. Et des Lévites, des divisions de Juda, furent attribués à Benjamin. Et ce sont ici les sacrificateurs et les Lévites qui montèrent avec Zorobabel, fils de Séalthiel, et Josué : Séraïa, Jérémie, Esdras, Amaria, Malluc, Hattusch, Sécania, Réhum, Mérémoth, Iddo, Guinnéthoï, Abija, Mijamin, Maadia, Bilga, Sémaïa et Jojarib, Jédaïa, Sallu, Amok, Hilkija, Jédaïa ; ceux-ci étaient les chefs des sacrificateurs et de leurs frères, aux jours de Josué. Et les Lévites : Josué, Binnui, Kadmiel, Sérébia, Juda, Matthania, qui dirigeait, lui et ses frères, le chant des louanges. Et Bakbukia et Unno, leurs frères, [répondaient] en face d'eux à tour de rôle. Et Josué engendra Jojakim, et Jojakim engendra Eliasib, et Eliasib engendra Jojada, et Jojada engendra Jonathan, et Jonathan engendra Jaddua. Et aux jours de Jojakim il y avait comme sacrificateurs, chefs de famille : pour Séraïa, Méraïa ; pour Jérémie, Hanania ; pour Esdras, Mésullam ; pour Amaria, Johanan ; pour Méluki, Jonathan ; pour Sébania, Joseph ; pour Harim, Adna ; pour Mérajoth, Helkaï ; pour Iddo, Zacharie ; pour Guinnéthon, Mésullam ; pour Abija, Zicri ; pour Minjamin... ; pour Moadia, Piltaï ; pour Bilga, Sammua ; pour Sémaïa, Jonathan ; et pour Jojarib, Mathnaï ; pour Jédaïa, Uzzi ; pour Sallaï, Kallaï ; pour Amok, Eber ; pour Hilkija, Hasabia ; pour Jédaïa, Néthanéel. Quant aux Lévites, les chefs de familles ont été inscrits au temps d'Eliasib, de Jojada et de Johanan et de Jaddua, et les sacrificateurs sous le règne de Darius le Perse. Les fils de Lévi, chefs de famille, ont été inscrits dans le livre des chroniques jusqu'au temps de Johanan, fils d'Eliasib. Et les chefs des Lévites : Hasabia, Sérébia et Josué, fils de Kadmiel, et leurs frères en face d'eux, étaient chargés de louer et de célébrer l'Eternel selon l'ordonnance de David, homme de Dieu, un chœur répondant à l'autre. Matthania et Bakbukia, Obadia, Mésullam, Talmon, Hakkub, montaient la garde comme portiers aux magasins des portes. Ceux-là vivaient aux jours de Jojakim, fils de Josué, fils de Jotsadak, et aux jours de Néhémie, le gouverneur, et du sacrificateur Esdras, le scribe. Et lors de la dédicace de la muraille de Jérusalem, on envoya quérir les Lévites de toutes leurs localités pour les faire venir à Jérusalem, pour en faire la dédicace avec joie par des louanges et par des chants, au son des cymbales, des luths et des harpes. Et les fils des chantres se rassemblèrent du district des environs de Jérusalem et des villages des Nétophathites et de Beth-Guilgal et des campagnes de Guéba et d'Azmaveth, car les chantres s'étaient bâti des bourgs aux environs de Jérusalem ; et les sacrificateurs et les Lévites se purifièrent, et purifièrent le peuple et les portes et la muraille. Et je fis monter les chefs de Juda sur la muraille, et je disposai deux grands chœurs et des cortèges. [Le premier marcha] à droite sur la muraille, du côté de la porte du Fumier ; et à la suite marchaient Hosaïa et la moitié des chefs de Juda, et Azaria, Esdras et Mésullam, Juda et Benjamin, et Sémaïa et Jérémie et des fils de sacrificateurs avec des trompettes ; Zacharie, fils de Jonathan, fils de Sémaïa, fils de Matthania, fils de Micaïa, fils de Zaccur, fils d'Asaph, et ses frères Sémaïa et Azaréel, Milalaï, Guilalaï, Maaï, Néthanéel, Juda, Hanani, avec les instruments de musique de David, homme de Dieu ; et Esdras, le scribe, marchait devant eux. Et à la porte de la Source ils montèrent droit devant eux les degrés de la cité de David, par la montée de la muraille, au-dessus de la maison de David, et jusqu'à la porte des Eaux, à l'orient. Et le second chœur marcha du côté opposé, et je le suivais, moi et la moitié du peuple, sur la muraille, au-dessus de la tour des Fours, jusqu'à la muraille large, et au-dessus de la porte d'Ephraïm, et de la porte de la vieille [ville], et de la porte des Poissons, et de la tour de Hananéel, et de la tour de Méa, et jusqu'à la porte des Brebis, et l'on s'arrêta vers la porte de la Prison. Et les deux chœurs s'arrêtèrent dans la maison de Dieu, ainsi que moi et la moitié des magistrats, qui m'accompagnait. Et les sacrificateurs Eliakim, Maaséia, Minjamin, Micaïa, Eljoénaï, Zacharie, Hanania, avec des trompettes ; et Maaséia et Sémaîa et Eléazar et Uzzi et Johanan et Malkija et Elam et Ezer, les chantres, firent entendre [leur voix] sous la direction de Jizrachia. Et l'on sacrifia dans ce jour de grands sacrifices, et l'on se réjouit, car Dieu les avait réjouis d'une grande joie ; et même les femmes et les enfants se réjouirent, et la joie de Jérusalem fut entendue au loin. Et dans ce temps des hommes furent préposés sur les chambres où l'on déposait les trésors, les offrandes, les prémices et les dîmes, et on les chargea d'y recueillir, du territoire des villes, les portions assignées par la loi aux sacrificateurs et aux Lévites, car Juda se réjouissait de ce que les sacrificateurs et les Lévites étaient à leurs postes ; et ceux-ci gardaient les observances de leur Dieu et les observances de la purification, ainsi que les chantres et les portiers, selon l'ordonnance de David [et] de Salomon, son fils ; car aux jours de David et d'Asaph, dès l'origine, il y avait un chef pour les chantres, et des chants de louange et d'actions de grâces à Dieu. Et aux jours de Zorobabel et aux jours de Néhémie, tout Israël donnait aux chantres et aux portiers leurs portions de chaque jour, et aux Lévites leurs parts consacrées, et les Lévites les donnaient aux fils d'Aaron. Dans ce temps-là on lut dans le livre de Moïse, en présence du peuple, et l'on y trouva écrit qu'aucun Ammonite ni Moabite n'entrerait jamais dans l'assemblée de Dieu, parce qu'ils n'étaient pas venus au-devant des fils d'Israël avec le pain et l'eau, et qu'ils avaient soudoyé contre eux Balaam pour les maudire, mais notre Dieu changea la malédiction en bénédiction. Et après avoir entendu la loi, on sépara tous les étrangers d'avec Israël. Avant cela, Eliasib, le sacrificateur, qui était préposé aux chambres de la maison de notre Dieu et qui était parent de Tobija, disposa pour celui-ci d'une grande chambre, où l'on mettait auparavant les offrandes, l'encens, les ustensiles et la dîme du froment, du moût et de l'huile, ce qui était ordonné pour les Lévites, les chantres et les portiers, et ce qui était prélevé pour les sacrificateurs. Et quand tout cela se fit, je n'étais pas à Jérusalem, car dans la trente-deuxième année d'Artaxerxès, roi de Babylone, j'étais venu vers le roi, et au bout d'un certain temps j'adressai une requête au roi et je vins à Jérusalem, et je m'aperçus du mal qu'Eliasib avait fait en faveur de Tobija, en disposant pour lui d'une chambre dans les parvis de la maison de Dieu. Et j'en eus beaucoup de déplaisir, et je jetai tous les objets de la maison de Tobija hors de la chambre, et j'ordonnai de purifier les chambres, et j'y fis remettre les ustensiles de la maison de Dieu, les offrandes et l'encens. Et j'appris que les portions des Lévites ne leur avaient pas été données, et que les Lévites et les chantres chargés du service s'étaient retirés chacun sur son champ ; et je réprimandai les magistrats et leur dis : Pourquoi la maison de Dieu a-t-elle été abandonnée? Et je les rassemblai et les mis à leur poste ; et tout Juda apporta la dîme du froment, du moût et de l'huile dans les magasins, et j'établis sur les magasins Sélémia, le sacrificateur, et Tsadok, le scribe, et Pédaïa, d'entre les Lévites, et je leur adjoignit Hanan, fils de Zaccur, fils de Matthania ; car ils passaient pour des hommes sûrs, et ils furent chargés de faire les distributions à leurs frères. Souviens-toi de moi, mon Dieu, à cause de cela, et n'efface pas les actes pieux que j'ai accomplis envers la maison de mon Dieu et son service ! Dans ce temps je vis en Juda des hommes qui foulaient au pressoir un jour de sabbat, et d'autres qui rentraient, en les chargeant sur des ânes, des gerbes et même du vin, du raisin et des figues et toute espèce de fardeaux, et qui les amenaient à Jérusalem au jour du sabbat ; et je les réprimandai le jour où ils vendirent leurs marchandises ; et dans la ville s'étaient établis les Tyriens qui faisaient venir du poisson et toutes sortes de marchandises, et ils les vendaient le jour du sabbat aux fils de Juda et dans Jérusalem. Et je réprimandai les principaux de Juda, et leur dis : Que signifie cette mauvaise action que vous faites en profanant le jour du sabbat ? Vos pères n'ont-ils pas agi de même, et notre Dieu fit venir sur nous et sur cette ville tout ce malheur ; et vous augmentez la colère de Dieu sur Israël en profanant le sabbat. Et dès que les portes de Jérusalem étaient dans l'ombre, avant le sabbat, je dis qu'on fermât les portes ; je dis aussi qu'on ne les ouvrit pas jusqu'après le sabbat, et je postai de mes gens aux portes pour qu'aucun fardeau n'entrât le jour du sabbat ; et les marchands et les vendeurs de toutes sortes de marchandises passèrent la nuit hors de Jérusalem une ou deux fois. Et je les réprimandai et leur dis : Pourquoi passez-vous la nuit devant la muraille ? Si vous le faites de nouveau, je mettrai la main sur vous. Depuis ce temps-là ils ne vinrent plus le jour du sabbat. Et je dis aux Lévites de se purifier et de venir garder les portes pour sanctifier le jour du sabbat. De cela aussi souviens-toi en ma faveur, ô mon Dieu, et épargne-moi, selon la grandeur de ta miséricorde ! Dans ce temps aussi je vis les Juifs qui avaient épousé des femmes asdodiennes, ammonites, moabites ; et la moitié de leurs fils parlaient l'asdodien, et ne savaient pas parler la langue de Juda, mais bien la langue de tel ou tel de ces peuples. Et je leur fis des reproches, et les maudis, et je frappai quelques-uns d'entre eux et leur arrachai les cheveux, et les fis jurer au nom de Dieu : Vous ne donnerez point vos filles à leurs fils et ne prendrez point de leurs filles pour vos fils et pour vous. N'est-ce pas en cela qu'a péché Salomon, roi d'Israël ? Et parmi de nombreuses nations il n'y a pas eu de roi comme lui, et il avait été aimé de son Dieu, et Dieu l'avait établi roi sur tout Israël. Lui aussi, les femmes étrangères l'ont fait pécher. Sera-t-il dit de vous que vous commettez ce grand mal d'être infidèles envers notre Dieu en épousant des femmes étrangères ? Et un des fils de Jojada, fils d'Eliasib, le grand sacrificateur, étant gendre de Samballat, Horonite, je le chassai d'auprès de moi. Souviens-toi d'eux, ô mon Dieu, car ils ont profané le sacerdoce et l'alliance contractée par le sacerdoce et les Lévites. Et je les purifiai de tout étranger, et j'établis ce que devaient observer les sacrificateurs et les Lévites, chacun dans son ministère, et ce qui concernait l'offrande du bois à fournir à époques fixes, de même que les prémices. Souviens-toi de moi, mon Dieu, pour me faire du bien !
Et au temps d'Assuérus, de cet Assuérus qui régnait de l'Inde jusqu'à l'Ethiopie sur cent vingt-sept provinces, en ce temps-là, le roi, étant assis sur son trône royal dans Suse, la forteresse, fit, la troisième année de son règne, un festin à tous ses princes et serviteurs, réunissant en sa présence l'armée des Perses et des Mèdes, les grands et les chefs des provinces, et leur faisant voir la richesse et la gloire de son royaume et le faste magnifique de sa grandeur, durant nombre de jours, durant cent quatre-vingts jours. Et quand ces jours furent terminés, le roi fit pendant sept jours un festin à tout le peuple qui se trouvait dans Suse, la forteresse, depuis le plus grand jusqu'au plus petit, dans la cour du jardin de la maison du roi. Il y avait des tentures de coton blanches et violettes suspendues par des cordons de lin blanc et pourpre à des anneaux d'argent et à des colonnes de marbre blanc ; des divans d'or et d'argent sur un pavement de marbre vert, blanc, nacré et noir, des boissons versées dans des vases d'or de formes variées, et du vin royal d'une abondance royale. Et ordre était donné de n'obliger personne à boire, car le roi avait prescrit à tous les grands de sa maison d'agir selon la volonté de chacun. La reine Vasthi fit aussi un festin aux femmes, dans la maison royale du roi Assuérus. Le septième jour, comme le coeur du roi était égayé par le vin, il ordonna à Méhuman, Biztha, Harbona, Bigtha et Abagtha, Zéthar et Carcas, les sept eunuques qui servaient en présence du roi Assuérus, de faire venir la reine Vasthi en présence du roi, avec le diadème royal, pour faire voir sa beauté aux peuples et aux grands, car elle était belle. Et la reine Vasthi refusa de venir selon l'ordre que le roi avait donné par les eunuques, et le roi fut fort irrité et sa colère s'enflamma au-dedans de lui. Et le roi dit aux sages qui avaient la connaissance des temps (car les affaires du roi étaient portées devant tous ceux qui connaissaient les lois et le droit, et les plus rapprochés du roi étaient Carschéna, Séthar, Admatha, Tharsis, Mérès, Marséna, Mémucan, sept princes des Perses et des Mèdes, qui voyaient la face du roi et qui tenaient le premier rang dans le royaume) : Selon la loi que faut-il faire à la reine Vasthi pour ne s'être pas conformée à l'ordre que le roi Assuérus lui a donné par les eunuques ? Et Mémucan dit en présence du roi et des princes : Ce n'est pas au roi seul que la reine Vasthi a manqué, mais à l'égard des princes et de tous les peuples de toutes les provinces du roi Assuérus. Car la conduite de la reine viendra à la connaissance de toutes les femmes et les portera à mépriser leurs propres maris ; car elles diront : Le roi Assuérus a donné l'ordre de faire venir devant lui la reine Vasthi, et elle n'est pas venue. Et dès ce jour les princesses des Perses et des Mèdes, qui ont appris la conduite de la reine, la citeront à tous les princes du roi, et il y aura beaucoup de mépris et de colère. Si le roi le trouve bon, qu'on publie de sa part un décret royal, qu'on l'inscrive dans les lois des Perses et des Mèdes, et qu'il soit irrévocable, à savoir que Vasthi ne paraisse plus en présence du roi Assuérus, et que le roi donne sa dignité de reine à une autre meilleure qu'elle. Et quand le décret que le roi aura fait sera connu dans tout son royaume malgré sa grandeur, toutes les femmes rendront hommage à leurs maris depuis le plus grand jusqu'au plus petit. Et la chose plut au roi et aux princes, et le roi agit selon la parole de Mémucan. On envoya des lettres à toutes les provinces du roi, à chaque province selon son écriture et à chaque peuple selon sa langue, ordonnant que tout homme devait être maître dans sa maison et parler la langue de son peuple. Après ces choses, quand la colère du roi Assuérus se fut calmée, il se souvint de Vasthi, de ce qu'elle avait fait et de ce qu'on avait décidé à son sujet. Et les gens du roi, ses serviteurs, dirent : Qu'on cherche pour le roi des jeunes filles vierges et belles ; que le roi envoie des messagers dans toutes les provinces de son royaume et qu'on rassemble toutes les jeunes filles vierges et belles dans Suse, la forteresse, dans la maison des femmes, sous la direction d'Hégué, eunuque du roi, gardien des femmes, et qu'on leur donne leurs cosmétiques, et que la jeune fille qui plaira au roi soit reine à la place de Vasthi. Cet avis plut au roi et il fit ainsi. Il y avait dans Suse, la forteresse, un Juif nommé Mardochée, fils de Jaïr, fils de Siméi, fils de Kis, benjamite, qui avait été emmené de Jérusalem avec les captifs qui furent emmenés avec Jéconias, roi de Juda, par Nébucadnetsar, roi de Babylone. Il était le tuteur de Hadassa, qui est Esther, fille de son oncle, car elle n'avait ni père ni mère ; la jeune fille était belle de taille et belle de visage. A la mort de son père et de sa mère, Mardochée l'avait prise pour sa fille. Et quand l'ordre du roi et son décret eurent été publiés et que de nombreuses jeunes filles furent rassemblées dans Suse, la forteresse, et confiées à Hégaï, fut aussi amenée dans la maison du roi et confiée à Hégaï, gardien des femmes. Et la jeune fille lui plut et gagna sa faveur, et il s'empressa de lui donner ses cosmétiques et ses portions, ainsi que sept jeunes filles choisies dans la maison du roi, et il la transféra, elle et ses jeunes filles, dans le meilleur appartement de la maison des femmes. ne fit pas connaître sa nation et sa parenté, car Mardochée lui avait défendu de les faire connaître. Et chaque jour Mardochée passait devant la cour de la maison des femmes pour savoir comment allait et ce qui advenait d'elle. Et quand venait le tour d'une jeune fille d'aller, vers le roi Assuérus, à la fin des douze mois prescrits aux femmes pour leurs préparatifs, car c'était là le temps que duraient les jours de leurs préparatifs : six mois avec de l'huile de myrrhe, et six mois avec les aromates et des cosmétiques à l'usage des femmes, alors la jeune fille était admise auprès du roi. Tout ce qu'elle demandait lui était donné pour aller de la maison des femmes dans celle du roi. Elle y allait le soir, et le matin elle retournait dans la seconde maison des femmes sous la direction de Saasgaz, eunuque du roi, gardien des concubines ; elle ne revenait pas vers le roi, à moins que le roi n'eût trouvé plaisir en elle et qu'elle ne fùt expressément appelée. Quand vint le tour d'Esther, fille d'Abihaïl, oncle de Mardochée qui l'avait prise pour sa fille, d'aller vers le roi, elle ne demanda rien, sinon ce que lui indiqua Hégaï, eunuque du roi, gardien des femmes. Et gagnait la faveur de tous ceux qui la voyaient. Et fut conduite au roi Assuérus dans sa maison royale, au dixième mois, qui est le mois de Tébeth, la septième année de son règne. Et le roi aima plus que toutes les autres femmes et elle gagna sa faveur et ses bonnes grâces plus que toutes les vierges ; et il posa le diadème royal sur sa tête et la fit reine à la place de Vasthi. Et le roi fit un grand festin à tous ses princes et à tous ses serviteurs, le festin d'; il donna du repos aux provinces et il fit des présents d'une magnificence royale. Et quand on rassembla des vierges pour la seconde fois, Mardochée était assis à la porte du roi. n'avait pas fait connaître sa parenté et sa nation, selon l'ordre que lui avait donné Mardochée, et exécutait les ordres de Mardochée comme quand elle était sous sa tutelle. En ces jours-là Mardochée était assis à la porte du roi. Deux eunuques du roi d'entre les gardiens du seuil, Bigthan et Théresch, s'irritèrent et cherchèrent à porter la main sur le roi Assuérus. Et le complot parvint à la connaissance de Mardochée, qui le dit à la reine Esther, et l'annonça au roi au nom de Mardochée. Et la chose fut examinée et constatée, et les deux eunuques furent pendus à un bois. Et cela fut écrit dans le livre des chroniques en présence du roi. Après ces choses le roi Assuérus agrandit Haman, fils d'Hammédatha, Agaguite ; il l'éleva et plaça son siège au-dessus de tous les princes qui étaient avec lui. Tous les serviteurs du roi qui étaient à la porte du roi fléchissaient les genoux et se prosternaient devant Haman, car le roi l'avait ainsi ordonné à son égard ; mais Mardochée ne fléchissait pas le genou et ne se prosternait pas. Et les serviteurs qui étaient à la porte du roi, dirent à Mardochée : Pourquoi transgresses-tu l'ordre du roi ? Et comme ils lui disaient cela chaque jour et qu'il ne les écoutait pas, ils le rapportèrent à Haman pour voir si les paroles de Mardochée tiendraient, car il leur avait déclaré qu'il était Juif. Haman vit que Mardochée ne fléchissait pas le genou et ne se prosternait pas devant lui. Et Haman fut rempli de colère et il dédaigna de porter la main sur Mardochée seul, car on lui avait dit quel était le peuple de Mardochée, et Haman chercha à détruire le peuple de Mardochée, tous les Juifs qui se trouvaient dans tout le royaume d'Assuérus. Au premier mois qui est le mois de Nisan, la douzième année du roi Assuérus, on jeta le Pur, c'est-à-dire le sort devant Haman, pour chaque jour et pour chaque mois, jusqu'au douzième mois qui est le mois d'Adar. Et Haman dit au roi Assuérus : Il y a un peuple dispersé et différent des peuples de toutes les provinces de ton royaume ; leurs coutumes diffèrent de celles de tous les autres peuples et ils n'observent pas les décrets du roi. Il ne convient pas au roi de les tolérer. Si le roi le trouve bon, qu'on écrive pour les faire périr, et je pèserai dix mille talents d'argent dans les mains des intendants, pour les faire porter dans les trésors du roi. Et le roi ôta son anneau de sa main et le donna à Haman, fils de Hammédatha, Agaguite, ennemi des Juifs. Et le roi dit à Haman : L'argent t'est donné et le peuple aussi, pour lui faire ce que bon te semblera. Les secrétaires du roi furent appelés le treizième jour du premier mois et l'on écrivit, selon ce qu'avait ordonné Haman, aux satrapes du roi, aux gouverneurs de chaque province, aux chefs de chaque peuple, à chaque province, selon son écriture, à chaque peuple selon sa langue ; on écrivit au nom du roi Assuérus et on scella de l'anneau du roi. Des lettres furent envoyées par les courriers à toutes les provinces du roi, pour qu'on exterminât, qu'on égorgeât et qu'on détruisit tous les Juifs, depuis l'enfant jusqu'au vieillard, les petits enfants et les femmes en un seul jour, le treizième jour du douzième mois, qui est le mois d'Adar, et que leurs biens fussent mis au pillage. Le texte du rescrit portait qu'il fût promulgué un décret dans chaque province, faisant savoir à tous les peuples qu'ils se tinssent prêts pour ce jour-là. Les coureurs partirent en toute hâte par l'ordre du roi, et le décret fut promulgué dans Suse, la forteresse. Et le roi et Haman étaient assis à boire, et la ville de Suse était dans le trouble. Quand Mardochée apprit tout ce qui se passait, il déchira ses vêtements, prit le sac et la cendre et parcourut la ville, et il poussa de grands cris, des cris de douleur amère. Et il vint jusque devant la porte du roi, car on ne passe pas la porte du roi en habits de deuil. Et dans chaque province, partout où arrivaient la parole du roi et son décret, il y eut un grand deuil parmi les Juifs, jeûnes, pleurs et lamentations, et la plupart se couchaient sur le sac et la cendre. Et les servantes d'et ses eunuques vinrent vers elle pour l'avertir, et la reine fut dans une très grande angoisse. Elle envoya des vêtements à Mardochée, afin qu'il s'en vêtît et qu'il ôtât son sac de dessus lui, mais il ne le voulut pas. Alors appela Hathac, un des eunuques que le roi avait placés auprès d'elle, et l'envoya à Mardochée pour savoir ce que cela signifiait et pourquoi il le faisait. Hathac alla donc vers Mardochée, sur la place de la ville qui est devant la porte du roi, et Mardochée lui fit connaître tout ce qui était arrivé et la somme d'argent qu'Haman avait dit qu'il verserait dans les trésors du roi pour faire périr les Juifs. Et il lui remit le texte du décret d'extermination qui avait été publié à Suse pour le montrer à et la mettre au fait, lui commandant de se rendre auprès du roi et de lui demander grâce et de l'implorer en faveur de son peuple. Et Hathac vint vers et lui rapporta les paroles de Mardochée. Et ordonna à Hathac de dire à Mardochée : Tous les serviteurs du roi et le peuple des provinces du roi savent que pour quiconque, homme ou femme, entre vers le roi dans la cour intérieure sans avoir été appelé, il y a une seule loi : on le met à mort, à moins que le roi ne lui tende son sceptre d'or, et alors il vit. Et moi je n'ai pas été appelée à entrer chez le roi depuis trente jours. On rapporta à Mardochée les paroles d'; et Mardochée fit répondre à : Ne t'imagine pas que, dans la maison du roi, tu échapperas seule d'entre tous les Juifs. Car, si tu gardes maintenant le silence, le secours et la délivrance viendront d'autre part pour les Juifs, et toi et la maison de ton père vous périrez ; et qui sait si ce n'est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ? Et fit répondre àMardochée : Va, assemble tous les Juifs qui sont à Suse ; jeûnez pour moi, ne mangez ni ne buvez rien pendant trois jours, nuit et jour ; et moi de mon côté je jeûnerai de même avec mes servantes, et alors j'entrerai vers le roi, ce qui n'est pas selon le décret, et si je péris, je périrai. Et Mardochée s'en alla et fit tout ce qu'lui avait ordonné. Le troisième jour mit son vêtement royal et se présenta dans la cour intérieure de la maison du roi, en face de la maison du roi. Le roi était assis sur son trône royal dans la maison royale, en face de la porte de la maison. Et quand le roi vit la reine debout dans la cour, elle trouva grâce à ses yeux, et le roi tendit à le sceptre d'or qu'il avait à la main ; et s'approcha et toucha le bout du sceptre. Et le roi lui dit : Qu'y a-t-il, reine Esther, et que désires-tu ? Serait-ce jusqu'à la moitié de mon royaume, cela te sera donné. Et dit : Si le roi le trouve bon, que le roi vienne aujourd'hui avec Haman au festin que je lui ai préparé. Et le roi dit : Faites vite venir Haman pour faire ce qu'a dit. Et le roi et Haman vinrent au festin qu'avait préparé. Et le roi dit à Esther, quand on en fut à boire le vin : Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. Et que désires-tu ? Serait-ce jusqu'à la moitié de mon royaume, cela sera fait. Et répondit et dit : Ma demande et mon désir, si j'ai trouvé grâce aux yeux du roi et si le roi trouve bon de m'accorder ma demande et d'accéder à mon désir, que le roi vienne avec Haman au festin que je leur préparerai, et demain je ferai ce que le roi me demande. Et Haman sortit ce jour-là joyeux et le coeur content. Et lorsque Haman vit à la porte du roi Mardochée qui ne se levait ni ne se dérangeait pour lui, Haman fut rempli de colère contre Mardochée. Et Haman se contint et il rentra dans sa maison et fit appeler ses amis et Zéresch, sa femme. Et Haman leur énuméra la grandeur de ses richesses et le nombre de ses fils, et à quel point le roi l'avait élevé, et la position qu'il lui avait donnée au-dessus des princes et des serviteurs du roi. Bien plus, dit-il, la reine n'a invité personne que moi avec le roi à un festin qu'elle a préparé, et pour demain encore je suis invité chez elle avec le roi ; mais tout cela ne me suffit pas, aussi longtemps que je vois le Juif Mardochée assis à la porte du roi. Et Zéresch, sa femme, et tous ses amis lui dirent : Qu'on prépare un bois de cinquante coudées de haut, et demain matin dis au roi qu'on y pende Mardochée ; et va joyeusement avec le roi au festin. Ce conseil parut bon à Haman et il fit préparer le bois. Cette nuit-là le sommeil fuyait le roi ; et il ordonna d'apporter le livre des chroniques et on en fit lecture devant le roi. Et on trouva écrit ce qu'avait fait connaître Mardochée au sujet de Bigthana et de Théresch, deux eunuques du roi d'entre les gardes du seuil, qui avaient tenté de porter la main sur le roi Assuérus. Et le roi dit : Quel honneur et quelle distinction Mardochée a-t-il reçus pour cela ? Et les gens du roi, ses serviteurs, répondirent : On n'a rien fait pour lui. Et le roi dit : Qui est dans la cour ? Et Haman entrait dans la cour extérieure de la maison du roi pour dire au roi de faire pendre Mardochée au bois qu'il avait préparé pour lui. Et les gens du roi lui dirent : Voici Haman qui se tient dans la cour. Et le roi dit : Qu'il vienne ! Et Haman vint et le roi lui dit : Que faut-il faire à un homme que le roi désire honorer ? Et Haman se dit en lui-même : A qui le roi veut-il faire honneur, si ce n'est à moi ? Et Haman dit au roi : L'homme que le roi veut honorer : qu'on prenne un vêtement royal que le roi a porté et un cheval que le roi a monté et sur la tête duquel a été posée la couronne royale ; qu'on remette le vêtement et le cheval à l'un des princes du roi, l'un des grands seigneurs et que l'on revête l'homme que le roi veut honorer et qu'on le promène sur le cheval par les rues de la ville et qu'on crie devant lui : C'est ainsi que l'on traite l'homme que le roi veut honorer ! Et le roi dit à Haman : Hâte-toi de prendre le vêtement et le cheval, comme tu l'as dit, et fais cela à Mardochée, le Juif, qui est assis à la porte du roi ; et ne néglige rien de ce que tu as dit. Et Haman prit le vêtement et le cheval, il revêtit Mardochée, lui fit parcourir à cheval les places de la ville et cria devant lui : C'est ainsi que l'on traite l'homme que le roi veut honorer ! Et Mardochée revint à la porte du roi, et Haman se rendit en hâte chez lui, triste et la tête voilée. Et Haman raconta à Zéresch, sa femme, et à tous ses amis tout ce qui lui était arrivé, et ses sages lui dirent, ainsi que Zéresch, sa femme : Si Mardochée, devant lequel tu as commencé de tomber, est de la race des Juifs, tu ne pourras rien contre lui, mais tu tomberas certainement devant lui. Pendant qu'ils parlaient avec lui, survinrent les eunuques du roi, qui s'empressèrent d'emmener Haman au festin qu'avait préparé. Et le roi et Haman vinrent au festin de la reine Esther. Et le roi dit à Esther, le second jour encore, quand on en fut à boire : Quelle est ta demande, reine ? Elle te sera accordée. Et que désires-tu ? Serait-ce jusqu'à la moitié du royaume, cela sera fait. Et la reine répondit et dit : Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, et si cela paraît bon au roi, donne-moi la vie selon ma demande, et mon peuple selon mon désir. Car nous avons été vendus, moi et mon peuple, pour être exterminés, égorgés et détruits. Si nous étions vendus pour devenir serviteurs et servantes, je me serais tue, mais l'oppresseur ne saurait compenser le dommage fait au roi. Et le roi Assuérus dit à la reine : Qui est-il et où est-il, celui que son cœur pousse à de tels actes ? Et dit : L'oppresseur, l'ennemi, c'est ce méchant Haman. Et Haman fut saisi d'effroi en présence du roi et de la reine. Et le roi dans sa fureur se leva du festin pour aller dans le jardin du palais, et Haman resta pour implorer sa grâce de la reine Esther, car il voyait que sa perte était arrêtée dans l'esprit du roi. Et le roi revint du jardin du palais dans la salle du festin ; et Haman s'était jeté sur le divan sur lequel était Esther. Et le roi dit : Va-t-il même faire violence à la reine, près de moi, dans le palais ? La parole était à peine sortie de la bouche du roi, qu'on voila le visage d'Haman. Et Harbona, un des eunuques, dit en présence du roi : Voici même, le bois qu'Haman avait fait élever pour Mardochée, qui a parlé pour le bien du roi, est dressé chez Haman, haut de cinquante coudées. Le roi dit : Qu'on l'y pende ! Et l'on pendit Haman au bois qu'il avait fait élever pour Mardochée, et la colère du roi s'apaisa. Ce jour-là le roi Assuérus donna à la reine la maison d'Haman, l'oppresseur des Juifs, et Mardochée se présenta devant le roi, car avait révélé ce qu'il lui était. Et le roi ôta l'anneau qu'il avait repris à Haman et le donna à Mardochée. Et établit Mardochée sur la maison d'Haman. Et parla de nouveau en présence du roi ; elle se jeta à ses pieds, pleura et le supplia de mettre à néant la méchanceté d'Haman, l'Agaguite, et ses machinations contre les Juifs. Et le roi tendit à le sceptre d'or, et se leva et se tint debout devant le roi. Et elle dit : Si le roi le trouve bon, si j'ai trouvé grâce à ses yeux, si la chose paraît convenable au roi, si je suis agréable à ses yeux, qu'on écrive pour révoquer les lettres du complot d'Haman, fils d'Hammédatha, l'Agaguite, qu'il a écrites pour faire périr les Juifs qui sont dans toutes les provinces du roi. Car comment pourrais-je voir la calamité qui atteindrait mon peuple, et comment pourrais-je voir la destruction de ma parenté ? Et le roi Assuérus dit à la reine et à Mardochée, le Juif : Voici, j'ai donné la maison d'Haman à Esther, et lui, on l'a pendu au bois, parce qu'il avait porté la main contre les Juifs. Vous donc, écrivez au sujet des Juifs comme il vous semblera bon et au nom du roi, en scellant avec l'anneau du roi, car un ordre écrit au nom du roi et scellé avec l'anneau du roi est irrévocable. AIors les secrétaires du roi furent appelés, le vingt-trois du troisième mois, qui est le mois de Sivan, et on écrivit, suivant tout ce qu'avait ordonné Mardochée, aux Juifs, aux satrapes, aux gouverneurs et aux chefs de provinces, de l'Inde jusqu'à l'Ethiopie, cent vingt-sept provinces, à chaque province dans son écriture, à chaque peuple dans sa langue, ainsi qu'aux Juifs dans leur écriture et dans leur langue. On écrivit au nom du roi Assuérus et on scella avec l'anneau du roi. On envoya les lettres par les courriers à cheval, montés sur des chevaux tirés des haras du roi. Par ces lettres le roi accordait aux Juifs de toutes les villes de se rassembler et de défendre leur vie, d'exterminer, d'égorger et de détruire tous gens armés de tout peuple et de toute province qui les attaqueraient, y compris enfants et femmes, et de piller leurs biens, et cela en un seul jour dans toutes les provinces du roi Assuérus, le treize du douzième mois, qui est le mois d'Adar. Le texte du rescrit portait qu'un décret fût promulgué en toute province, notifié à tous les peuples, et que les Juifs se tinssent prêts pour ce jour-là à se venger de leurs ennemis. Les courriers montés sur les chevaux du roi partirent en toute hâte par l'ordre du roi, et l'édit fut publié à Suse, la forteresse. Et Mardochée sortit de devant le roi dans un vêtement royal, bleu et blanc, avec une grande couronne d'or et un manteau de lin blanc et pourpre. Et la ville de Suse était dans la joie et l'allégresse. Les Juifs étaient rayonnants de joie, d'allégresse et de gloire. Dans chaque province et dans chaque ville où arrivaient la parole du roi et son édit, il y avait pour les Juifs de la joie et de l'allégresse, des festins et des jours heureux. Beaucoup de gens des peuples du pays se firent Juifs, parce que la crainte des Juifs s'était emparée d'eux. Au douzième mois, qui est le mois d'Adar, le treizième jour du mois, jour où l'ordre du roi et son édit devaient s'exécuter, où les ennemis des Juifs avaient espéré se rendre maîtres d'eux et où les choses changèrent en ce que ce furent les Juifs qui se rendirent maîtres de leurs ennemis, les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes, dans toutes les provinces du roi Assuérus, pour mettre la main sur ceux qui cherchaient leur perte. Personne ne s'opposa à eux, car la terreur qu'ils inspirèrent s'empara de tous les peuples. Et tous les princes des provinces et les satrapes et les gouverneurs et les intendants du roi soutenaient les Juifs, car la crainte de Mardochée s'était emparée d'eux. Car Mardochée était grand dans la maison du roi et sa réputation se répandait dans toutes les provinces ; car cet homme, Mardochée, allait grandissant. Et les Juifs frappèrent tous leurs ennemis à coups d'épée, les égorgeant et les détruisant, et ils traitèrent leurs ennemis selon leur bon plaisir. A Suse, la forteresse, les Juifs tuèrent et firent périr cinq cents hommes, ainsi que Parschandatha, Dalphon, Aspatha, Poratha, Adalia, Aridatha, Parmaschtha, Arisaï, Aridaï et Vayezatha, les dix fils d'Haman, fils d'Hammédatha, l'ennemi des Juifs. Mais ils ne touchèrent pas au butin. Ce jour-là le nombre des tués à Suse, la forteresse, vint à la connaissance du roi, et le roi dit à la reine : A Suse, la forteresse, les Juifs ont tué et fait périr cinq cents hommes et les dix fils d'Haman ; qu'auront-ils fait dans le reste des provinces du roi ? Quelle est la demande ? Elle te sera accordée. Et que désires-tu encore ? Cela sera fait. répondit : Si le roi le trouve bon, qu'il soit permis, encore demain, aux Juifs qui sont à Suse de faire ce qui avait été décrété pour aujourd'hui, et qu'on pende au bois les dix fils d'Haman. Le roi ordonna qu'il fût fait ainsi et l'édit fut publié à Suse, et les dix fils d'Haman furent pendus. Les Juifs qui étaient à Suse se rassemblèrent encore le quatorzième jour du mois d'Adar, et ils tuèrent à Suse trois cents hommes, mais ils ne touchèrent pas au butin. Et les autres Juifs dans les provinces du roi s'étant assemblés défendirent leur vie, se délivrèrent de leurs ennemis et tuèrent soixante quinze mille d'entre ceux qui les haïssaient, mais ils ne touchèrent pas au butin. C'était le treizième jour du mois d'Adar ; on se reposa le quatorze, dont on fit un jour de festin et de joie, tandis que les Juifs qui étaient à Suse s'étaient rassemblés le treize et le quatorze, et se reposèrent le quinze, dont ils firent un jour de festin et de joie. C'est pourquoi les Juifs de la campagne qui habitent des villes ouvertes font du quatorzième jour du mois d'Adar un jour de festin et de joie, où chacun envoie des présents à son ami. Et Mardochée écrivit toutes ces choses et il envoya des lettres à tous les Juifs qui étaient dans toutes les provinces du roi Assuérus, à ceux qui étaient près et à ceux qui étaient éloignés, leur prescrivant de célébrer chaque année le quatorzième et le quinzième jour du mois d'Adar, comme étant les jours où les Juifs s'étaient délivrés de leurs ennemis, et le mois où leur tristesse avait été changée en joie et leur détresse en jour de fête ; et de faire de ces jours des jours de festin et de joie où l'on s'enverrait des présents les uns aux autres et où l'on ferait des dons aux pauvres. Et les Juifs ont adopté comme règle ce qu'ils avaient fait une première fois et ce que Mardochée leur avait prescrit. Car Haman, fils d'Hammédatha, l'Agaguite, l'ennemi de tous les Juifs, avait comploté contre les Juifs pour les faire périr et avait jeté le Pur, c'est-à-dire le sort, pour les attaquer et les faire périr. Et quand [Esther] vint auprès du roi celui-ci ordonna par écrit que le funeste complot d'Haman contre les Juifs retombât sur sa tête et que lui et ses fils fussent pendus au bois. C'est pourquoi on a appelé ces jours Purim, du nom de Pur. C'est pourquoi, d'après toutes les paroles de cette lettre, d'après ce qu'ils ont vu à ce sujet et ce qui leur est arrivé, les Juifs ont institué et transmis comme règle inviolable pour eux, pour leurs descendants et pour tous ceux qui s'attacheraient à eux, de célébrer chaque année ces deux jours selon le mode et le temps prescrits. Et ces jours-là sont commémorés et célébrés de génération en génération, dans chaque famille, dans chaque province et dans chaque ville ; et ces jours de Purim ne cesseront point d'être célébrés chez les Juifs et le souvenir ne s'en éteindra pas chez leurs descendants. Et la reine Esther, fille d'Abihaïl, et le Juif Mardochée écrivirent avec insistance pour donner autorité à cette seconde lettre relative aux Purim. Et des lettres furent envoyées à tous les Juifs des cent vingt-sept provinces du royaume d'Assuérus, paroles de paix et de fidélité pour confirmer ces jours de Purim à leur date précise, comme le Juif Mardochée et la reine les avaient établis, et comme ils avaient établi pour eux et leur postérité des ordonnances de jeûne et de lamentations. Et l'ordre d'confirma l'établissement des Purim, et cela fut mis par écrit. Et le roi Assuérus mit un tribut sur le pays et les îles de la mer. Et tous les faits de sa puissance et de sa force, tout ce qui concerne la grandeur de Mardochée, à laquelle le roi l'éleva, tout cela n'est-il pas écrit dans le livre des chroniques des rois des Mèdes et des Perses ? Car Mardochée le Juif était le premier après le roi Assuérus ; il fut grand parmi les Juifs, aimé de la multitude de ses frères, et rechercha le bien de son peuple et parla pour la paix de toute sa race.
Il y avait dans le pays de Uts un homme qui s'appelait Job. Cet homme était intègre et droit ; il craignait Dieu et s'écartait du mal. Il lui naquit sept fils et trois filles. Il possédait sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs, cinq cents ânesses et des serviteurs en très grand nombre. Cet homme-là était le plus grand de tous les fils de l'Orient. Ses fils allaient faire un festin chez chacun d'eux à tour de rôle, et ils invitaient leurs trois sœurs à manger et à boire avec eux. Et, quand ils avaient achevé le tour des festins, les faisait venir pour les sanctifier ; et le lendemain, dès le matin, il offrait pour chacun d'eux un holocauste ; car se disait : Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils renié Dieu dans leurs cœurs. C'est ainsi que agissait toujours. Il arriva, un jour où les fils de Dieu vinrent se présenter devant l'Eternel, que Satan aussi vint au milieu d'eux. Et l'Eternel dit à Satan : D'où viens-tu ? Et Satan répondit à l'Eternel : De parcourir la terre et de m'y promener. L'Eternel dit à Satan : As-tu remarqué mon serviteur ? Car il n'y a personne comme lui sur la terre, intègre et droit, craignant Dieu et s'écartant du mal. Satan répondit à l'Eternel : Est-ce gratuitement que craint Dieu ? N'est-ce pas toi qui l'as entouré d'une haie, lui, sa maison et tout ce qui est à lui ? Tu as béni le travail de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays. Mais étends donc la main et frappe tout ce qui lui appartient ; on verra s'il ne te renie pas en face ! L'Eternel dit à Satan : Voici, je te livre tout ce qui lui appartient, mais n'étends pas la main sur lui. Et Satan sortit de la présence de l'Eternel. Il arriva, un jour où ses fils et ses filles mangeaient et buvaient chez leur frère aîné, qu'un messager vint vers et dit : Les bœufs labouraient et les ânesses paissaient près d'eux, quand les Sabéens ont fondu sur eux et les ont enlevés ; ils ont passé les serviteurs au fil de l'épée ; et je me suis échappé moi seul pour te l'annoncer. Il parlait encore qu'un autre vint et dit : Le feu de Dieu est tombé du ciel ; il a frappé les brebis et les serviteurs et les a dévorés ; et je me suis échappé moi seul pour te l'annoncer. Il parlait encore qu'un autre vint et dit : Les Chaldéens, formés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux et les ont enlevés ; ils ont passé les serviteurs au fil de l'épée ; et je me suis échappé moi seul pour te l'annoncer. Il parlait encore qu'un autre vint et dit : Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient chez leur frère aîné, quand vint d'au-delà du désert un vent violent qui a donné contre les quatre coins de la maison ; elle est tombée sur les jeunes gens et ils sont morts ; et je me suis échappé moi seul pour te l'annoncer. Et se leva et déchira son manteau ; il se rasa la tête, se jeta à terre et se prosterna. Et il dit : Nu je suis sorti du sein de ma mère, nu j'y retournerai ; l'Eternel a donné, l'Eternel a repris ; que le nom de l'Eternel soit béni ! En tout cela, ne pécha point et n'attribua rien de malséant à Dieu. Il arriva, un jour où les fils de Dieu vinrent se présenter devant l'Eternel, que Satan aussi vint au milieu d'eux se présenter devant l'Eternel. Et l'Eternel dit à Satan : D'où viens-tu ? Satan répondit à l'Eternel : De parcourir la terre et de m'y promener. L'Eternel dit à Satan : As-tu remarqué mon serviteur ? Car il n'y a personne comme lui sur la terre, intègre et droit, craignant Dieu et s'écartant du mal ; il persévère toujours dans son intégrité, et tu m'as excité, contre lui pour que je le perde sans motif. Satan répondit à l'Eternel et dit : Peau pour peau ; un homme donnera pour sa vie tout ce qui lui appartient. Mais étends donc la main, frappe ses os et sa chair ; on verra s'il ne te renie pas en face ! L'Eternel dit à Satan : Voici, il est en ton pouvoir ; seulement respecte sa vie. Satan sortit de la présence de l'Eternel ; il frappa d'un ulcère malin, de la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête. prit un tesson pour se gratter, et il était assis sur la cendre. Et sa femme lui dit : Tu persévères encore dans ton intégrité ? Renie Dieu et meurs ! Et il lui dit : Tu parles comme parle une femme insensée. Quoi ! Nous recevrions les biens de la main de Dieu, et nous n'en recevrions pas les maux ? En tout cela, ne pécha point par ses lèvres. Trois amis de apprirent tous ces malheurs qui lui étaient arrivés. Ils vinrent, chacun de son pays, Eliphaz de Théman, Bildad de Suach et Tsophar de Naama, et se concertèrent pour aller le plaindre et le consoler. Ayant levé les yeux de loin, ils ne le reconnurent pas ; et ils élevèrent la voix et pleurèrent ; ils déchirèrent chacun leur manteau et jetèrent vers le ciel de la poussière pour qu'elle retombât sur leurs têtes. Ils restèrent assis sur la terre près de lui, sept jours et sept nuits ; aucun d'eux ne lui disait une parole, parce qu'ils voyaient que sa douleur était très grande. Après cela ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance. Et prit la parole et dit : Périsse le jour où je suis né, Et la nuit qui a dit : Un homme est conçu ! Ce jour-là, qu'il soit ténèbres, Que Dieu, d'en-haut, ne s'en informe pas, Que la lumière ne resplendisse pas sur lui ! Que les ténèbres et l'obscurité le réclament, Qu'une nuée repose sur lui, Que des éclipses l'épouvantent ! Cette nuit-là, qu'une sombre brume s'en empare, Qu'elle ne compte pas dans les jours de l'année, Qu'elle n'entre pas au nombre des mois ! Voici, que cette nuit-là soit stérile, Que l'allégresse en soit bannie ! Qu'ils la marquent d'un signe, ceux qui maudissent les jours, Ceux qui sont experts à exciter le Léviathan ! Que les astres de son matin s'obscurcissent, Qu'elle s'attende à la lumière et qu'il n'en vienne pas, Et qu'elle ne voie pas les paupières de l'aurore, Puisqu'elle n'a pas fermé les portes du sein qui m'a porté, Et qu'elle n'a pas dérobé le malheur à mes yeux. Pourquoi ne suis-je pas mort dès les entrailles de ma mère ? Pourquoi n'ai-je pas expiré en sortant de son sein ? Pourquoi des genoux m'ont-ils reçu ? Pourquoi des mamelles, pour m'allaiter ? Car maintenant, je serais couché et je serais tranquille ; Je dormirais, et alors j'aurais du repos, Avec les rois et les arbitres du monde, Qui se sont bâti des ruines ; Ou avec les princes à qui l'or appartenait, Qui remplissaient leurs maisons d'argent ; Ou bien, comme l'avorton caché, je n'aurais pas vécu, Comme les petits enfants qui n'ont pas vu la lumière. Là, les méchants cessent de tourmenter, Là se reposent ceux qui sont privés de force ; Les captifs sont réunis en sécurité ; Ils n'entendent pas la voix de l'exacteur. Petits et grands s'y confondent, L'esclave y est libre de son maître. Pourquoi donner la lumière aux malheureux, Et la vie à ceux qui ont l'amertume dans l'âme ; Qui souhaitent la mort, et elle ne vient pas, Et qui la recherchent plus ardemment que des trésors ; Qui se réjouiraient jusqu'à l'allégresse, Tressailleraient de joie, s'ils trouvaient le tombeau ; A l'homme dont la route est obscure, Et que Dieu enferme de toutes parts ? Car mes gémissements me tiennent lieu de pain, Mes rugissements se répandent comme les eaux ; Car, dès que je crains un mal, il m'atteint, Et ce que je redoute m'arrive. Avant que j'aie pu trouver trêve, paix et repos, Viennent de nouveaux tourments ! Eliphaz de Théman prit la parole et dit : Si l'on se hasarde à t'adresser la parole, seras-tu fâché ? Mais qui pourrait garder le silence ? Voici, tu en as redressé plusieurs, Et tu as fortifié les mains débiles ; Tes paroles ont relevé celui qui bronchait, Tu as affermi les genoux chancelants. Mais maintenant que c'est toi qui es atteint, tu es fâché ; Parce que tu es frappé, tu es éperdu ! Ta piété n'est-elle pas ta force, Et l'intégrité de tes voies, ta confiance ? Rappelle-toi si jamais innocent a péri ; Si quelque part les hommes droits ont été détruits. A ce que j'ai vu, ceux qui labourent l'iniquité Et qui sèment le malheur, le récoltent. Au souffle de Dieu, ils périssent ; Ils sont consumés par le vent de sa colère. Les rugissements du lion, les grondements de sa voix sont étouffés ; Les dents des lionceaux sont arrachées. Le lion périt, faute de proie, Et les petits de la lionne sont dispersés. Une parole s'est glissée jusqu'à moi, Et mon oreille en a perçu le murmure, Comme j'étais livré aux pensées qu'inspirent les visions de la nuit, A l'heure où un profond sommeil s'abat sur les hommes. Une frayeur me surprit avec un tremblement, Et secoua tous mes os. Un souffle passa sur mon visage, Les poils de ma chair se dressèrent. Un être était là, dont je ne reconnaissais pas les traits ; Une figure, devant mes yeux. J'entendis un murmure, puis une voix : Le mortel serait-il juste devant Dieu ? L'homme sera-t-il pur devant son Créateur ? Voici, il ne se fie pas à ses serviteurs, Et dans ses anges il trouve du péché ! Que sera-ce donc de ceux qui habitent des maisons d'argile, fondées sur la poussière, Et qu'on écrase comme la teigne ! Entre le matin et le soir ils sont détruits ; Sans qu'on y prenne garde, ils périssent à toujours. Leur corde n'est-elle pas arrachée ? Ils meurent sans posséder la sagesse. Appelle donc ! Quelqu'un te répondra-t-il ? Et auquel des saints t'adresseras-tu ? Car le dépit tue l'insensé, L'irritation fait mourir l'ignorant. J'ai vu un insensé étendre au loin ses racines, Et soudain j'ai vu sa maison maudite. Ses fils sont éloignés du salut, On les foule au tribunal et personne ne les délivre. Sa récolte, un affamé la mange, Il la prend même entre les épines, Et le filet guette ses biens. Car le malheur ne sort pas de la poussière, Et la souffrance ne germe pas de la terre ; Mais l'homme naît pour la souffrance, Comme l'étincelle pour s'élever en l'air. Pour moi, je m'adresserais au Tout-Puissant ; J'exposerais ma cause à Dieu : Il fait des choses grandes, insondables ; Des merveilles qu'on ne saurait compter ; Il répand la pluie sur la terre, Il envoie les eaux sur la campagne ; Il relève, ceux qui sont abaissés, Et les affligés arrivent à la délivrance. Il anéantit les projets des fourbes, Et leurs mains ne font rien de sensé. Il prend les habiles dans leur ruse, Et le conseil des fourbes est déjoué. De jour ils se heurtent contre les ténèbres, Ils tâtonnent en plein midi comme de nuit. Ainsi Dieu délivre le pauvre de l'épée de leur bouche Et de la main du puissant ; Le faible reprend confiance, Et l'iniquité a la bouche fermée. Voici, heureux est l'homme que Dieu châtie ! Ne méprise pas la correction du Puissant ! Car il fait la blessure, et il la panse ; Il frappe et ses mains guérissent. Dans six afflictions il te délivrera, A la septième encore le mal ne te touchera pas. Dans la famine il te rachètera de la mort ; Dans la guerre, de la puissance de l'épée. Tu seras à l'abri du fouet de la langue, Tu ne craindras pas la dévastation quand elle arrivera ; Tu te riras de la dévastation et de la disette, Tu n'auras pas peur des bêtes sauvages. Car tu as un pacte avec les pierres des champs, Et les bêtes des champs sont en paix avec toi. Tu verras ta tente en sûreté ; Et quand tu visiteras tes pâturages, rien n'y manquera. Tu verras ta postérité nombreuse, Et tes descendants comme l'herbe de la terre ; Tu entreras mûr dans le sépulcre, Comme une gerbe qu'on enlève en sa saison. Voilà ce que nous avons trouvé dans nos méditations. Il en est ainsi ; Ecoute-le, et fais-en ton profit ! prit la parole et dit : Ah ! si l'on pesait ma plainte, Et que l'on mit en même temps mon malheur dans la balance ! Vraiment, il est plus lourd que le sable des mers ; Voilà pourquoi mes discours s'égarent. Car les flèches du Tout-Puissant m'ont atteint. Mon esprit en boit le venin, Les terreurs de Dieu m'assaillent. L'onagre se met-il à braire devant l'herbe ? Le bœuf mugit-il devant son fourrage ? Peut-on manger ce qui est fade et sans sel ? Le blanc de l'œuf a-t-il de la saveur ? Mon âme refuse d'y toucher ; C'est pour moi un aliment dégoûtant. Qui fera que ma prière soit entendue, Que Dieu réponde à mon attente ? Qu'il plaise à Dieu de m'écraser, Qu'il étende sa main et me retranche ! Il me resterait encore cette consolation, Et j'en tressaillerais de joie dans les maux qu'il ne m'épargne pas : C'est que je n'ai pas renié les paroles du Saint. Quelle est ma force, pour que j'espère encore, Et la fin qui m'est réservée, pour que je prenne patience ? Ma force est-elle une force de pierre ? Ma chair est-elle d'airain ? Tout secours ne m'est-il pas refusé ? Toute délivrance n'est-elle pas refoulée loin de moi ? L'homme désespéré a droit à la pitié de son ami, Quand même il aurait abandonné la crainte du Puissant ; Mes frères ont été perfides comme un torrent, Comme le lit de torrents qui débordent, Qui sont troublés par la glace, Et dans lesquels s'enfonce la neige. Quand le soleil les brûle, ils tarissent ; Quand viennent les chaleurs, ils disparaissent de leur lieu. Les caravanes se détournent de leur chemin ; Elles montent dans le désert et périssent, Les caravanes de Théma les ont cherchés du regard ; Des troupes de Scbéba ont espéré en eux. Ils ont été trompés dans leur attente ; Ils sont venus jusque-là et ont été confus. En effet, vous n'êtes rien ; Vous voyez un objet d'effroi, et vous vous effrayez. Est-ce que j'ai dit : Donnez-moi, Faites-moi part de vos biens, Sauvez-moi de la main de l'oppresseur, Délivrez-moi de la main des violents ? Instruisez- moi, je me tairai ; Montrez-moi en quoi j'ai erré. Qu'elles sont puissantes, les paroles de droiture ! Mais à quoi servent tes exhortations ? Voulez-vous donc blâmer des mots ? Mais on livre au vent les paroles du désespéré ! Vous jetteriez le sort même sur un orphelin, Et vous trafiqueriez de votre ami ! Et maintenant veuillez vous tourner vers moi ; Je ne vous mentirai pas en face. Revenez donc ! Ne vous montrez pas injustes ! Revenez ! Je suis encore innocent. Y a-t-il de l'injustice sur ma langue ? Mon palais ne discerne-t-il pas le mal ? L'homme n'a-t-il pas une rude corvée sur la terre ? Ses jours ne sont-ils pas comme ceux d'un mercenaire ? Comme un esclave soupire après de l'ombre, Comme un mercenaire attend son salaire, Ainsi j'ai eu en partage des mois de malheur, Et l'on m'a assigné des nuits de souffrance. A peine suis-je couché que je dis : Quand me lèverai-je ? Et l'obscurité se prolonge, Et je suis rassasié d'inquiétudes jusqu'à l'aube. Ma chair est revêtue de vermine et d'une croûte terreuse ; Ma peau se cicatrise, puis de nouveau suppure. Mes jours s'en vont plus vite que la navette, Ils se consument sans espérance. Souviens-toi que ma vie n'est qu'un souffle ; Mon œil ne reverra plus le bonheur. L'œil de celui qui voudra me voir ne m'apercevra pas ; Tes yeux me chercheront, et je ne serai plus. Le nuage s'évanouit et passe ; Ainsi, qui descend au sépulcre n'en remonte pas ; Il ne rentre pas dans sa maison ; Son lieu ne le revoit plus. Aussi je ne retiendrai pas ma bouche ; Je parlerai dans l'angoisse de mon cœur ; Je soupirerai dans l'amertume de mon âme. Suis-je la mer, suis-je un monstre marin, Que tu places une garde contre moi ? Si je dis : Mon lit me consolera, Ma couche m'aidera à porter ma douleur, Tu m'effraies par des songes, Tu m'épouvantes par des visions ; C'est pourquoi mon âme aimerait mieux étouffer ; Je préférerais la mort à ces os. J'en ai assez ! Je ne vivrai pas éternellement ; Laisse-moi, car mes jours ne sont qu'un souffle. Qu'est-ce que l'homme, que tu l'estimes si haut, Que tu fasses attention à lui, Que tu le visites tous les matins, Que tu l'éprouves à tous les instants ? Quand enfin cesseras-tu de me regarder, Et me donneras-tu du relâche, ne fût-ce que le temps d'avaler ma salive ? Si j'ai péché, que t'ai-je pu faire, ô gardien des hommes ? Pourquoi as-tu fait de moi l'objet de tes attaques, Tellement que je suis à charge à moi-même ? Pourquoi ne pardonnes-tu pas mon offense, Et n'effaces-tu pas ma faute ? Car bientôt je me coucherai dans la poussière ; Tu me chercheras, et je ne serai plus. Bildad de Suach prit la parole et dit : Jusqu'à quand tiendras-tu ce langage, Et les paroles de ta bouche seront-elles une violente tempête ? Dieu fera-t-il plier le droit, Et le Puissant la justice ? Si tes fils ont péché contre lui, Il les a livrés au pouvoir de leurs fautes. Mais si toi, tu te tournes vers Dieu, Et que tu implores le Puissant, Si tu es pur et droit, Alors certes il s'éveillera en ta faveur, Il rétablira la demeure de ta justice ; Ton commencement aura été petit, Ta fin sera fort grande. En effet, informe-toi auprès des générations anciennes, Applique ton cœur à la sagesse des pères ; Car nous, nous sommes d'hier et nous ne savons rien, Car nos jours sont une ombre sur la terre. Ne t'instruiront-ils pas, ne te parleront-ils pas, Et ne feront-ils pas sortir de leur cœur ces paroles : Le papyrus croît-il où il n'y a pas de marais ? Le jonc s'élève-t-il où il n'y a pas d'eau ? Quand il en est encore à son premier jet et qu'il n'est pas mûr pour la faux, Il sèche avant toute autre herbe. Tels sont les sentiers de tous ceux qui oublient Dieu ; Et l'espérance de l'impie périra. Son assurance se brise, Sa confiance est une toile d'araignée. Il s'appuie sur sa maison, elle ne tient pas ; Il s'y cramponne, elle ne reste pas debout. Il verdoie en plein soleil, Ses rejetons s'étendent sur tout son jardin ; Ses racines s'entrelacent dans les pierres, Il pénètre jusqu'au roc ; Mais qu'on l'arrache de sa place, Elle le renie : Je ne t'ai jamais vu ! Telle est la joie de sa vie, Et de la poussière d'autres germeront. Dieu ne rejette donc pas l'homme intègre ; Mais il ne prend pas les méchants par la main. Il remplira encore ta bouche de rire, Et tes lèvres de jubilation. Ceux qui te haïssent seront revêtus de honte, La tente des méchants disparaîtra. prit la parole et dit : Assurément, je sais qu'il en est ainsi ; Et comment un homme serait-il juste devant Dieu ? S'il lui plaisait de plaider contre Dieu, Il ne lui répondrait pas sur un point entre mille. Il est sage en son entendement et puissant en force ; Qui l'a bravé et s'en est retiré sain et sauf ? Il bouleverse les montagnes à l'improviste ; Il les renverse dans sa colère. Il ébranle la terre sur ses bases, Et ses colonnes tremblent. Il parle au soleil, et il ne se lève pas, Il met un sceau sur les étoiles. Il étend les cieux, lui seul, Il marche sur les hauteurs de la mer. Il crée la Grande Ourse, Orion, les Pléiades, Et les régions reculées du Midi. Il fait des merveilles insondables, Des prodiges sans nombre. Voici, il passe devant moi sans que je le voie ; Près de moi, sans que je l'aperçoive. Voici, il emporte une proie ; qui le fera revenir ? Qui lui dira : Que fais-tu ? Dieu ne retire pas sa colère ; Sous lui se sont courbés les auxiliaires de Rahab ; Et moi, j'oserais lui répondre ? Je choisirais mes paroles en sa présence ? Si même j'avais raison, je ne répondrais pas, J'implorerais la clémence de mon juge. Si même je l'appelais et qu'il me répondit, Je ne croirais pas qu'il voulût entendre ma voix, Lui qui fond sur moi dans un tourbillon, Et multiplie mes blessures sans cause ; Qui ne me laisse pas reprendre haleine, Tant il me rassasie d'amertume ! S'il s'agit de force, me voici ! S'il s'agit de droit, qui m'assignera ? Si même j'avais raison, ma bouche me condamnerait ; Si même j'étais innocent, il me ferait passer pour coupable. Innocent, je le suis ! Je ne fais nul cas de ma vie ; Je méprise l'existence. C'est tout un ! C'est pourquoi je le dis : Il fait périr, également l'innocent et le coupable. Si un fléau produit une mortalité soudaine, Il se rit du désespoir, des innocents. La terre est livrée au pouvoir des méchants ; Il voile la face de ceux qui la jugent. Si ce n'est pas lui, qui est-ce donc ? Mes jours se sont enfuis plus vite qu'un courrier ; Ils ont passé sans voir le bonheur. Ils ont glissé comme des nacelles de jonc, Comme un aigle qui fond sur sa proie. Si je dis : Je veux oublier ma plainte, Je veux laisser là ma figure triste et paraître joyeux, Je tremble devant toutes mes douleurs ; Je sais que tu ne m'acquitteras pas. Je suis condamné d'avance ; Pourquoi donc me tourmenterais-je en vain ? Quand je me laverais avec de la neige, Que je nettoierais mes mains avec du savon, Alors même tu me plongerais dans la fange, Et mes habits me prendraient en horreur. Car il n'est pas un homme comme moi, que je puisse lui répondre, Et que nous puissions aller ensemble en jugement. Il n'y a pas entre nous d'arbitre Qui pose sa main sur nous deux. Qu'il retire sa verge de dessus moi, Que sa terreur ne m'épouvante plus ! Alors je parlerai sans le craindre, Car je ne me sens pas coupable. Mon âme est dégoûtée de la vie ; Je veux donner libre cours à ma plainte, Je veux parler dans l'amertume de mon âme. Je dirai à Dieu : Ne me condamne pas, Fais-moi savoir pour quel sujet tu plaides contre moi. As-tu des yeux de chair ? Vois-tu comme voient les mortels ? Tes jours sont-ils comme ceux d'un mortel, Tes années comme les jours d'un homme, Pour que tu recherches mon iniquité, Que tu t'informes avec soin de mon péché, Quoique tu saches que je ne suis pas coupable, Et que personne ne peut délivrer de ta main ! Tes mains m'ont formé et façonné De toutes parts, et tu veux me détruire ! Souviens-toi que tu m'as façonné comme de l'argile ; Et tu veux me faire retourner à la poussière ! Ne m'as-tu, pas fait couler comme du lait, Ne m'as-tu pas rendu solide comme du laitage pressé ? Tu m'as revêtu de peau et de chair, Tu m'as entrelacé d'os et de nerfs ; Tu m'as donné vie et faveur, Ta providence a veillé sur mon souffle. Et cependant, voici ce que tu as caché dans ton cœur, Et je sais que c'étaient là tes pensées : Quand je pécherais, tu voudrais t'en souvenir, Et ne pas m'acquitter de mon iniquité. Quand j'aurais tort, malheur à moi ! Innocent, je ne pourrais lever la tête ; Rassasié de honte, témoin de ma propre misère, Si je levais la tête, tu me poursuivrais comme un lion, Tu te glorifierais de nouveau contre moi. Tu produirais d'autres témoins contre moi, Tu augmenterais ton irritation ; Des troupes de renfort m'environneraient. Pourquoi donc m'as-tu fait sortir du sein de ma mère ? J'aurais expiré et aucun œil ne m'aurait vu. Je serais comme si je n'eusse pas été ; On m'aurait porté du sein maternel au tombeau. Ma durée n'est-elle pas peu de chose ? Qu'il cesse donc ! Qu'il me laisse, pour que je puisse un peu me réjouir, Avant que je m'en aille, pour ne plus revenir, Dans le pays des ténèbres et de l'ombre de la mort, Pays d'obscurité comme la nuit, Pays d'ombre de mort et de désordre, Où le jour est comme la nuit. Tsophar de Naama prit la parole et dit : Cette abondance de paroles restera-t-elle sans réponse ? Et suffira-t-il de beaucoup parler pour avoir raison ? Ton babil fera-t-il taire les gens ? Railleras-tu sans que personne te fasse honte, Que tu dises : Ma doctrine est pure, Je suis net à tes yeux ! Ah ! si seulement Dieu voulait parler, Ouvrir ses lèvres pour te répondre ! Il te révélerait les mystères de sa sagesse qui sont doubles en science ; Et tu saurais que Dieu oublie une partie de ton iniquité. Peux-tu toucher les profondeurs de Dieu, Atteindre les bornes du Puissant ? Ce sont les hauteurs des cieux... Que ferais-tu ? Ce sont des profondeurs plus grandes que celles du sépulcre... Que saurais-tu ? La mesure en est plus longue que la terre, Plus large que la mer. S'il survient et emprisonne Et qu'il fasse comparaître, qui le fera revenir en arrière ? Car lui connaît les hommes de rien, Il voit le mal sans effort d'attention. Ainsi l'homme insensé prend de la raison, Et le poulain de l'onagre devient un être raisonnable, Si tu disposes ton cœur Et que tu étendes les mains vers lui, Si tu éloignes le mal qui se trouve entre tes mains, Et que tu ne fasses pas habiter l'iniquité dans tes tentes, Alors tu lèveras un front sans tache, Tu seras solide et tu ne craindras pas. Oui, toi, tu oublieras ton malheur, Tu t'en souviendras comme d'eaux qui se sont écoulées. La vie se lèvera pour toi plus brillante que le plein midi ; Qu'il fasse sombre, ce sera comme le matin. Tu seras plein de confiance, car il y aura espérance ; Tu regarderas autour de toi et tu reposeras en paix, Dans ton repos, personne ne t'effraiera ; Beaucoup rechercheront ta faveur. Mais les yeux des méchants se consumeront, Plus de refuge pour eux ! Et leur espérance sera de rendre le dernier souffle. prit la parole et dit : Assurément vous êtes seuls des hommes, Et avec vous mourra la sagesse ! Moi aussi, j'ai une raison comme vous, Je ne vous suis pas inférieur... Qui ne sait tout ce que vous dites là ? Je suis devenu un homme qui est la risée de ses amis, Moi qui invoquais Dieu et il me répondait ; La risée !... moi juste et intègre ! Mépris au malheur ! voilà les pensées des heureux ; On frappe ceux dont le pied chancelle, Tandis que les tentes des brigands sont en paix, Que les contempteurs de Dieu vivent en pleine sécurité, Eux qui ont leur dieu à la main ! Cependant, interroge les bêtes, et elles t'instruiront ; Les oiseaux des cieux, et ils t'en remontreront. Adresse tes méditations à la terre, et elle t'instruira ; Les poissons de la mer te feront leurs récits. Parmi eux tous, qui ne sait Que c'est la main de l'Eternel qui a fait toutes ces choses, Lui qui tient dans sa main la vie de tous les êtres, Et l'âme de toute créature humaine. L'oreille ne discerne-t-elle pas les paroles, Comme le palais distingue les aliments ? Les cheveux blancs possèdent la sagesse ; Une longue vie donne l'intelligence. Auprès de lui se trouvent sagesse et puissance, A lui sont conseil et intelligence. Il renverse, et l'on ne rebâtit pas ; Il enferme quelqu'un, et l'on n'ouvre pas ; Il arrête les eaux, et elles tarissent ; Il les lâche, et elles bouleversent la terre. Auprès de lui il y a force et prudence ; Il dispose du trompeur et du trompé, Il emmène en exil les conseillers, Il fait délirer les juges. Il relâche l'autorité des rois, Il ceint leurs reins d'une corde. Il emmène les sacrificateurs en exil, Il renverse les autorités établies. Il enlève la parole aux hommes les plus sûrs, Il ôte le discernement aux vieillards. Il verse le mépris sur les nobles, Il détache la ceinture des puissants. Il fait sortir de l'obscurité les choses profondes, Il fait sortir à la lumière l'ombre de la mort. Il fait prospérer les peuples et il les détruit, Il étend les nations et les emmène. Il enlève la raison aux chefs des multitudes, Et les fait errer dans un désert sans chemin. Ils tâtonnent dans les ténèbres, sans trouver la lumière, Et il les fait errer comme un homme ivre. Tout cela, mon œil l'a vu, Mon oreille l'a entendu et l'a saisi. Ce que vous savez, je le sais, moi aussi : Je ne vous suis pas inférieur. Non ! Mais c'est au Puissant que je veux parler ; Il me plaît d'entrer en cause avec Dieu. Vous, vous n'employez qu'un vernis trompeur, Vous êtes tous des médecins de néant ! Que ne gardez-vous le silence ! Cela vous serait imputé à sagesse. Ecoutez donc ma réprimande, Soyez attentifs aux réclamations de mes lèvres. Voulez-vous défendre Dieu par des discours iniques, Prononcer pour lui des mensonges ? Voulez-vous faire acception de personnes en sa faveur, Ou vous faire ses avocats ? Vous en trouverez-vous bien, quand il sondera vos cœurs ? Le tromperez-vous comme on trompe un homme ? Il ne manquera pas de vous châtier, Si en secret vous faites acception de personnes. Sa majesté ne vous épouvantera-t-elle pas, Sa terreur ne tombera-t-elle pas sur vous ? Vos mémorables sentences sont des sentences de cendre ; Vos forteresses seront des forteresses d'argile. Taisez-vous, et je parlerai, moi, Et qu'il m'arrive ce qu'il pourra ! Je veux prendre ma chair entre mes dents, Et mettre ma vie dans mes mains. Sans doute, il me tuera ; je n'espère plus rien ; Je veux lui prouver en face mon innocence. Cela même servira à ma délivrance, Car un impie ne subsiste pas devant lui. Ecoutez bien mon discours ; Que mon explication pénètre dans vos oreilles. Voici, j'ai disposé mes arguments, Je sais que j'ai raison. Qui donc plaidera contre moi ? Je me tairais aussitôt et je mourrais. Seulement, ne me refuse pas ces deux choses, Et je ne chercherai pas à me cacher loin de toi : Eloigne de dessus moi ta main, Et que tes terreurs ne m'effraient plus ! Alors, produis ta plainte et je répondrai, Ou bien je parlerai et tu répliqueras. Combien ai-je commis de fautes et de péchés ? Fais-moi connaître mon offense et mon péché ! Pourquoi caches-tu ta face Et me regardes-tu comme ton ennemi ? Veux-tu épouvanter une feuille qui vole, Poursuivre une paille desséchée, Que tu écrives contre moi des choses amères, Que tu me tiennes compte des fautes de ma jeunesse, Que tu mettes mes pieds dans des entraves, Que tu surveilles tous mes sentiers, Que tu traces une limite à mes pas ? Et lui, il tombe en poussière comme un bois pourri, Comme un habit que la teigne a dévoré. L'homme, né de la femme, Vit peu de jours et il est rassasié de tracas. Comme une fleur, il germe, on le coupe ; Il fuit comme une ombre et n'a point de consistance. Et c'est sur un tel homme que tu as l'œil ouvert, C'est moi que tu appelles en justice contre toi ! Quel être pur est sorti d'un être impur, Pas un seul ! Puisque ses jours sont comptés, Que tu connais le nombre de ses mois, Que tu lui as posé un terme qu'il ne peut franchir, Détourne de lui tes regards, et qu'il puisse respirer, Qu'il jouisse du moins comme un mercenaire de la fin de sa journée ; Car pour un arbre il reste de l'espoir ; Coupé, il verdira encore, Il ne laisse pas de produire des rejetons. Si sa racine vieillit dans la terre, Et que son tronc meure dans la poussière, A peine il sent l'eau, qu'il germe, Qu'il pousse des branches comme une jeune plante. Mais l'homme, quand il meurt, le voilà étendu ; Et quand le mortel expire, où est-il ? Les eaux d'un lac s'écoulent, Un fleuve tarit et se dessèche. Ainsi l'homme se couche pour ne plus se relever ; Jusqu'à ce que les cieux disparaissent, il ne se réveillera plus, Il ne sortira pas de son sommeil. Ah ! si lu voulais me cacher dans le séjour des morts, Me mettre à l'abri jusqu'à ce que ta colère soit passée, Me fixer un terme après lequel tu te souviendrais de moi ! Quand l'homme meurt, revit-il ?... Tout le temps de ma corvée, j'attendrais, Jusqu'à ce qu'on me relevât de mon poste. Tu appellerais, et moi je te répondrais ; Tu languirais après l'œuvre de tes mains. Alors tu compterais mes pas, Tu ne ferais plus attention à mon péché. Mon offense serait scellée dans un sac, Tu blanchirais mon iniquité. Mais la montagne même tombe et s'écroule, Le rocher est transporté hors de sa place, Les eaux creusent la pierre, Leurs flots débordés entraînent la poussière de la terre... Ainsi tu détruis l'espoir de l'homme. Tu le subjugues pour toujours, et il s'en va ; Tu flétris son visage, et tu le fais disparaître. Que ses enfants soient honorés, il n'en sait rien ; Qu'ils soient dans la détresse, il ne s'en aperçoit pas. Sa chair ne souffre que pour lui Et son âme n'est dans le deuil que pour lui. Eliphaz de Théman prit la parole et dit : Un sage répond-il par des paroles en l'air ? Gonfle-t-il sa poitrine de vent, En disputant par des paroles inutiles, Par des mots qui ne lui servent de rien ? Bien plus, tu anéantis la piété, Tu diminues le respect envers Dieu ! Car ton iniquité enseigne ta bouche, Et tu as recours au langage des fourbes. Ta bouche te condamne et non pas moi, Tes lèvres témoignent contre toi, Es-tu né le premier des hommes ? As-tu été enfanté avant les collines ? Entends-tu ce qui se dit dans le conseil de Dieu ? Attires-tu à toi la sagesse ? Que sais-tu que nous ne sachions pas ? Que comprends-tu, qui ne nous soit familier ? Parmi nous aussi se trouvent des têtes grises, des vieillards, Plus chargés de jours que ton père. Est-ce trop peu de chose pour toi que les consolations de Dieu, Et que les paroles douces qu'on t'adresse ? Où t'emporte ton cœur ? Que veulent dire ces roulements d'yeux, Que tu tournes ta colère contre Dieu, Et que tu fasses sortir de ta bouche de telles paroles ? Qu'est-ce que l'homme pour qu'il soit pur, Et le fils de la femme, pour qu'il soit juste ? Voici, il ne se fie pas à ses saints, Et le ciel n'est pas pur à ses yeux ; Combien moins l'abominable et le pervers, L'homme qui boit l'iniquité comme l'eau ! Je veux t'instruire ; écoute-moi ; Je te rapporterai ce que j'ai vu, Ce que les sages ont enseigné, Sans rien cacher de ce qui venait de leurs pères. A eux seuls le pays avait été donné, Aucun étranger ne passait au milieu d'eux. Tous les jours de sa vie le méchant est dans les tourments, Pendant le nombre d'années réservées à l'impie. Des sons effrayants frappent ses oreilles ; En pleine paix, le destructeur le surprend. Il désespère de jamais sortir de l'obscurité, Il se sent guetté par l'épée. Il erre à la recherche de son pain : Où le trouver ? Il sait qu'un jour d'obscurité l'attend. L'angoisse et le tourment l'épouvantent, Ils l'assaillent comme un roi prêt à combattre. Car il a étendu la main contre Dieu, Il s'est élevé contre le Puissant, Il a couru contre lui le cou tendu, Sous le dos épais de ses boucliers ; Il a le visage couvert de graisse, Les reins chargé d'embonpoint ; Et il habite des villes détruites, Des maisons où l'on ne doit pas demeurer, Qui sont destinées à devenir des monceaux de pierres. Il ne s'enrichira pas, sa fortune ne subsistera pas, Ses gerbes ne s'inclineront pas vers la terre. Il n'échappera pas aux ténèbres ; La chaleur desséchera ses rejetons, Il disparaîtra par le souffle de sa bouche. Qu'il ne s'appuie pas sur la vanité ; c'est une illusion, Car la vanité sera sa récompense. Et celle-ci se présentera avant l'heure ; Son rameau ne verdira pas. Il est comme la vigne dont on arracherait le raisin trop tôt, Comme un olivier dont on ferait tomber les fleurs. En effet, la troupe des impies est stérile ; Le feu dévore les tentes de l'homme vénal. Il conçoit le mal, et enfante le néant ; Et son sein n'engendre que déception. prit la parole et dit : J'ai entendu bien des choses pareilles ; Vous êtes tous des consolateurs fâcheux. Y aura-t-il une fin à ces paroles en l'air ? Qu'est-ce qui t'excite à répondre ? Moi aussi, je pourrais parler comme vous. Si seulement vous étiez à ma place, J'arrangerais des discours contre vous, Je secouerais la tête à votre sujet. Je vous encouragerais... de ma bouche, Je vous calmerais par la pitié... de mes lèvres ! Si je parle, ma douleur ne se calme pas, Si je me tais, en quoi suis-je soulagé ? Mais, maintenant, tu m'as tout épuisé, Tu as dispersé tout mon entourage, Tu m'as terrassé ; témoignage contre moi ! Mes souffrances imméritées s'élèvent contre moi ! et m'accusent en face ! Sa colère m'a déchiré et me poursuit ; Il a grincé les dents contre moi, Mon adversaire me transperce des yeux. Ils ont ouvert la bouche toute grande contre moi, Ils m'ont frappé la joue ignominieusement, Tous ensemble ils serrent les rangs contre moi. Dieu me livre à l'homme inique, Il me jette entre les mains des méchants. J'étais en paix : il m'a accablé, Il m'a saisi à la nuque, et m'a écrasé, Et m'a posé devant lui comme cible. Ses flèches m'environnent ; Il me perce les reins sans pitié, Il répand ma bile à terre. Il me fait blessure sur blessure, Il court contre moi comme un puissant guerrier. J'ai attaché un sac sur ma peau, J'ai enfoncé ma corne dans la poussière. Mon visage est tout rouge de pleurs, Une ombre de la mort repose sur mes paupières, Bien qu'il n'y ait pas de violence dans mes mains, Et que ma prière soit pure ! Terre, ne couvre pas mon sang ! Que mon cri ne s'arrête nulle part ! Maintenant déjà, voici, mon témoin est dans le ciel, Et mon garant dans les hauts lieux. Mes amis sont des moqueurs ! C'est vers Dieu que se tournent mes yeux en pleurs. Afin qu'Il donne raison à l'homme contre Dieu, Au fils de l'homme contre ses amis. Car les ans qui me sont comptés s'avancent : Je marche sur un sentier d'où je ne reviendrai pas. Mon souffle s'en va, mes jours sont éteints, La tombe seule est à moi. Si seulement je n'étais pas entouré de railleries, Et que mon œil ne dût pas contempler leurs attaques ! Dépose, je te prie, [un gage] ; sois toi-même garant pour moi auprès de toi ! Qui d'autre voudrait me frapper dans la main ? Car tu as fermé leurs cœurs à la sagesse, C'est pourquoi tu ne les laisseras pas triompher ! On invite les amis à partager, Et les yeux des enfants se consument. Il m'a fait passer en proverbe chez les peuples, Et je suis devenu quelqu'un à qui l'on crache au visage, Tellement que mes yeux sont éteints par le chagrin, Et que mes traits sont tous comme de l'ombre. Les hommes droits en sont stupéfaits, Et l'innocent s'indigne contre l'impie. Mais le juste poursuit son chemin avec fermeté, Et celui dont les mains sont pures prend une force nouvelle. Mais vous tous, vous avez beau revenir : je ne trouverai pas un sage parmi vous. Mes jours ont passé, mes projets sont détruits, Ces trésors de mon cœur ! Ils font de la nuit le jour ; En pleine obscurité ils prétendent que le jour est proch,. Quand je compte sur le sépulcre pour ma demeure, Que j'ai préparé ma couche dans les ténèbres, Que j'ai dit au tombeau : Tu es mon père ! A la corruption : Ma mère, ma sœur ! Où est donc mon espérance, Et mon espérance, qui pourrait la voir ? Elle descend vers les portes du sépulcre, Et peut-être alors aurons-nous, elle et moi, du repos dans la poussière. Bildad de Suach prit la parole et dit : Jusqu'à quand ferez-vous la chasse aux mots ? Soyez raisonnables, ensuite nous parlerons. Pourquoi nous considère-t-on comme des bêtes ? Pourquoi sommes-nous stupides, à vos yeux ? Il se déchire lui-même dans sa colère ! Est-ce qu'à cause de toi la terre sera abandonnée, Et le rocher transporté hors de sa place ? Oui, la lumière des méchants s'éteindra, La flamme de son feu ne brillera pas. La lumière s'est obscurcie dans sa tente, Et sa lampe s'éteindra au-dessus de lui. Son allure si ferme devient embarrassée, Son propre conseil le fait tomber. Car ses pieds s'engagent dans un filet, Il marche sur des rets. Le piège le prend au talon, Le filet s'empare de lui. Une corde est cachée pour lui dans la terre, Une trappe sur le sentier. De toutes parts des terreurs l'épouvantent Et le poursuivent pas à pas. Ses forces sont détruites par la faim, Et la ruine veille à son côté ! Sa chair est dévorée morceau après morceau, Ses membres sont dévorés par le premier-né de la mort. Il est arraché de sa tente en laquelle il se confiait, Et traîné vers le roi des épouvantements. Dans sa tente habiteront d'autres que les siens, Du soufre sera semé sur sa demeure. En bas, ses racines se dessèchent ; En haut, ses branches se fanent. Sa mémoire a disparu de la terre, On ne parle plus de lui nulle part ; On le repousse de la lumière dans les ténèbres, On l'expulse loin du monde. Il n'a, parmi son peuple, ni rejeton, ni descendant, Ni survivant dans ses campements. Son jour remplit d'effroi les habitants de l'occident Et fait frissonner ceux de l'orient. Il n'en va pas autrement aux demeures de l'impie, Au séjour de celui qui ne connaît pas Dieu. prit la parole et dit : Jusqu'à quand affligerez-vous mon âme, Et m'écraserez-vous de vos paroles ? Voici dix fois que vous m'injuriez, Que vous n'avez pas honte de me malmener. Si vraiment j'ai manqué, Mon manquement ne concerne que moi. Ou bien chercheriez-vous vraiment à vous glorifier à mes dépens Et à me convaincre d'ignominie ? Sachez donc que Dieu m'a fait tort, M'enveloppant de son filet. Voici, je crie : Violence ! et on ne me répond pas ; Je me lamente, et il n'y a pas de justice. Il ferme mon chemin, je ne puis passer ; Il place l'obscurité sur mes sentiers. Il m'a dépouillé de mon honneur, Il a enlevé la couronne de ma tête. Il me brise de tous côtés, c'en est fait de moi ! Il arrache mon espérance comme un arbre. Sa colère s'embrase contre moi, Il me met au nombre de ses ennemis ; Ses troupes s'avancent ensemble, Elles se fraient un chemin contre moi, Elles campent tout autour, de ma tente. Il a éloigné de moi mes frères, Mes amis se sont tous détournés de moi. Mes proches ne se montrent plus, Mes intimes m'ont oublié. Mes domestiques et mes servantes me considèrent comme un étranger, Je suis devenu à leurs yeux un inconnu. J'appelle mon serviteur, il ne répond pas ; Il faut que je l'implore de ma bouche ; Mon haleine est devenue odieuse à ma femme, Mon odeur à mes propres enfants. Les enfants mêmes me méprisent ; Quand je me lève, ils se moquent de moi. Mes familiers m'ont tous en horreur ; Ceux que j'aimais m'ont tourné le dos. Mes os sont collés à ma peau et à ma chair, C'est à peine si je m'échappe avec la peau de mes dents. Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous, mes amis, Car la main de Dieu m'a frappé. Pourquoi me poursuivez-vous comme Dieu, Et êtes-vous insatiables de ma chair. Si seulement mes paroles étaient écrites, Si elles pouvaient être consignées dans un livre et gravées, Avec un burin de fer et du plomb Sculptées pour toujours sur le roc ! Et moi, je sais que mon vengeur est vivant ; Et qu'il s'élèvera le dernier sur la poussière. Et quand après ma peau ce reste aura été détruit, Sans ma chair, je verrai Dieu ! Oui, moi, je le verrai propice, Mes yeux le verront, et non pas comme un étranger ! Mes reins se consument d'attente au-dedans de moi. Vous qui dites : Poursuivons-le avec ardeur ! Et qui trouvez en moi la racine de tout le mal, Craignez pour vous le glaive ! Car la colère est un péché qui mérite le glaive, Afin que vous sachiez qu'il y a une justice. Tsophar de Naama prit la parole et dit : A cause de cela, mes pensées me pressent de répliquer ; Je suis indigné. Je viens d'entendre une leçon injurieuse ; L'esprit, du fond de mon intelligence, va tirer une réponse. Comprends-tu bien que, de tout temps, Depuis que l'homme a été placé sur la terre, Le triomphe des méchants ne va pas loin, La joie de l'impie ne dure qu'un instant ? Quand il s'élèverait jusqu'aux cieux, Que sa tête toucherait aux nues, Il périra à toujours comme ses excréments ; Ceux qui le voyaient diront : Où est-il ? Il s'envolera comme un songe, sans qu'on puisse le retrouver ; Il s'évanouira comme une vision de la nuit. L'œil qui le regardait, ne le verra plus ; Son lieu ne le contemplera plus. Ses fils devront apaiser les pauvres, Et ses propres mains restituer sa fortune. Ses os étaient pleins d'une vigueur juvénile ; Avec lui elle se couchera dans la poussière. Quand même le mal est doux à sa bouche, Qu'il le cache sous sa langue, Qu'il le ménage et ne le laisse pas aller, Qu'il le retienne collé à son palais ; Cette nourriture se transforme dans ses entrailles, C'est un venin d'aspic au-dedans de lui. Il a avalé des richesses, il les vomira, Dieu les chassera de son ventre. Il suce du venin d'aspic, La langue de la vipère le tuera. Il ne pourra pas jouir des ruisseaux, Des rivières, des torrents de miel et de lait. Il rendra ce qu'il a gagné et ne l'avalera pas ; Tous ses biens, il les restituera Et ne pourra en jouir. Il a écrasé, abandonné les misérables ; Il a démoli des maisons : il ne les relèvera pas. Son ventre n'a pas connu de repos ; Il ne se sauvera pas avec ce qu'il a de précieux. Rien n'échappait à sa voracité ; C'est pourquoi son bonheur ne durera pas. En pleine abondance il sera à l'étroit, La main de tous les malheureux sera sur lui. Au moment où il se remplit le ventre, Dieu enverra contre lui l'ardeur de sa colère, Et fera pleuvoir sur lui dans ses entrailles. S'il échappe à la cuirasse de fer, L'arc d'airain le transpercera. Il arrache la flèche, elle sort de son dos ; Le trait étincelant sort de son foie ; Les terreurs de la mort sont sur lui. Toute obscurité est réservée à ses trésors, Un feu que personne n'a allumé les dévore Et en consume les restes jusque dans sa tente. Les cieux dévoilent son iniquité, La terre se soulève contre lui. Les revenus de sa maison seront dispersés, Emportés au jour de la colère de Dieu. Tel est le sort que Dieu réserve à l'homme méchant, L'héritage que le Dieu fort lui assigne. prit la parole et dit : Ecoutez, écoutez mon discours, Et donnez-moi cette consolation ! Supportez-moi ; que je parle à mon tour ; Quand j'aurai parlé, tu pourras te moquer. Est-ce des hommes que je me plains ? Pourquoi donc la patience ne m'échapperait-elle pas ? Tournez-vous vers moi et soyez stupéfaits ; Mettez la main sur la bouche. Quand j'y pense, je suis épouvanté ; Et un tremblement saisit ma chair. Comment se fait-il que les méchants vivent, Arrivent à un âge avancé et croissent même en puissance ? Leur postérité est établie devant eux, auprès d'eux, Et leurs descendants sous leurs yeux. Leurs maisons sont en paix, à l'abri de la crainte, La verge de Dieu n'est pas sur eux ; Leurs taureaux sont toujours féconds, Leurs vaches mettent bas et n'avortent pas. Comme un troupeau, leurs enfants sortent de chez eux Et prennent leurs ébats. Ils chantent au son de la cymbale et de la harpe, Ils se réjouissent au son de la flûte. Ils passent leurs jours dans le bonheur ; Ils descendent en un clin d'œil au séjour des morts. Et cependant ils disaient à Dieu : Retire-toi de nous ; Nous ne nous soucions pas de connaître tes voies. Qu'est-ce que le Puissant, que nous le servions ? Que gagnerions-nous à nous approcher de lui ? Pourtant ce n'est pas eux qui faisaient leur bonheur... Loin de moi le conseil des méchants ! Arrive-t-il souvent que la lampe des méchants s'éteigne, Que le malheur fonde sur eux, Que Dieu leur donne leur lot dans sa colère, Qu'ils soient comme la paille que chasse le vent, Comme la balle qu'emporte la tempête ? Dieu réserve le malheur pour ses fils !... C'est lui-même qu'il devrait punir, pour qu'il le sentit, Que ses propres yeux vissent sa ruine, Et qu'il fût abreuvé de la colère du Puissant ! Car que lui importe le sort de sa maison après lui, Quand le nombre de ses mois est accompli ? Enseignera-t-on la science à Dieu, Lui qui juge les esprits célestes ? Tel meurt en pleine prospérité, Parfaitement calme et tranquille. Ses seaux sont pleins de lait, La moelle de ses os est remplie de sève. Tel autre meurt l'âme affligée, Sans avoir goûté le bonheur. L'un comme l'autre s'étend sur la poussière, Les vers les recouvrent. Voyez ! Je connais vos pensées, Les jugements que vous portez méchamment sur moi ; Car vous dites : Où est la maison de l'homme violent ? Où est la tente qu'habitent les méchants ? N'avez-vous pas consulté les voyageurs ? N'en croirez-vous pas leurs récits, Qu'au jour du malheur, le méchant est épargné, Et qu'au jour de la colère, il échappe ? Qui est ce qui lui reproche en face sa conduite ? Qui est-ce qui lui rend selon ce qu'il a fait ? On l'accompagne au sépulcre, Il veille encore sur sa tombe. Les mottes de la vallée lui sont légères ; Tous les hommes suivent ses traces, Et il a eu de nombreux devanciers. Comment donc m'offrez-vous d'aussi vaines consolations ? Il ne reste de vos réponses que fausseté. Eliphaz de Théman prit la parole et dit : L'homme serait-il utile à Dieu ? Non, c'est à lui-même que le sage est utile. Est-ce un avantage pour le Puissant, que tu sois juste ? Ou y a-t-il pour lui du profit, quand tu vis dans l'intégrité ? Est-ce à cause de ta piété qu'il te châtie ? Qu'il entre en jugement avec toi ? N'est-ce pas parce que ta méchanceté est grande, Et qu'il n'y a pas de fin à tes iniquités ? Tu exigeais sans cause des gages de ton frère, Tu dépouillais les pauvres de leurs habits. Tu ne donnais pas de l'eau à boire à l'homme altéré, Tu refusais du pain à l'affamé. C'est à l'homme violent qu'appartenait le pays L'homme considéré en était le maître. Tu renvoyais des veuves à vide, Tu laissais briser les bras des orphelins. Voilà pourquoi des pièges t'environnent, La terreur te fait trembler soudain. Ou bien, ne vois-tu pas l'obscurité Et les torrents d'eau qui te couvrent ? Dieu n'est-il pas aussi haut que les cieux ? Vois combien sont élevées les plus hautes des étoiles ! Et tu as dis : Qu'est-ce que Dieu sait ? Peut-il juger à travers l'obscurité ? Les nuées le cachent et l'empêchent de voir, Il se promène dans les espaces du ciel. Tu veux donc rester sur le chemin d'autrefois, Où ont marché les hommes iniques, Qui ont été engloutis avant le temps, Et dont les fondements ont été comme un torrent qui s'écoule ; Qui disaient à Dieu : Retire-toi de nous ! Et : Que nous fera le Puissant ? Et cependant, il avait rempli leurs maisons de biens... Loin de moi le conseil des méchants ! Les justes voient cela et s'en réjouissent, L'innocent se moque d'eux, en disant : Voilà nos adversaires anéantis, Le feu a dévoré leur abondance ! Accorde-toi donc avec lui et fais la paix ; C'est par là que le bonheur te reviendra. Reçois donc de sa bouche l'enseignement, Mets ses paroles dans ton cœur ! Si tu retournes jusqu'au Puissant, tu seras rétabli. Si tu éloignes l'iniquité de ta tente, Si tu jettes l'or dans la poussière, L'or d'Ophir parmi les cailloux des torrents, Le Puissant sera ton or, Il sera pour toi des monceaux d'argent. Oui, alors tu feras du Puissant tes délices, Tu élèveras ton visage vers Dieu. Tu le prieras et il t'entendra, Tu accompliras tes vœux. Si tu décides quelque chose, cela te réussira ; La lumière resplendira sur ton chemin. Humilié, tu diras : Relèvement ! Il sauve celui dont les yeux sont baissés ; Il délivre même le coupable, Qui sera délivré par la pureté de tes mains. prit la parole et dit : Aujourd'hui encore mon discours [vous paraîtra] une révolte ; [Et cependant] ma main cherche à étouffer mes soupirs. Oh ! si je savais où le trouver ! J'irais jusqu'à son tribunal, J'exposerais ma cause devant lui, Je remplirais ma bouche d'arguments. Je saurais les raisons qu'il peut m'opposer, Je verrais ce qu'il a à me dire. Plaiderait-il contre moi dans la plénitude de sa force ? Non ! seulement il ferait attention à moi ! Alors ce serait un juste qui plaiderait contre lui, Je serais délivré à toujours de mon juge. Mais maintenant, que j'aille devant moi, il n'y est pas ; Derrière, je ne l'aperçois pas. Il exerce son pouvoir à ma gauche, et je ne puis le trouver ; Il se tourne vers la droite, et je ne le vois pas. Car il connaît le chemin que je suis ; S'il voulait me mettre à l'épreuve, j'en sortirais pur comme de l'or. Mon pied s'en est tenu à ses pas, J'ai observé sa voie sans m'en écarter. Le commandement de ses lèvres, je ne m'en éloignais pas ; Plus que ma propre volonté, j'ai gardé avec soin les paroles de sa bouche. Mais il a pris une résolution ; qui l'en fera revenir ? Ce que son âme a souhaité, il le fait. Car il accomplira ce qu'il a décidé contre moi, Et il a bien des projets semblables. C'est pourquoi je suis épouvanté en sa présence ; Quand j'y pense, je tremble devant lui. Dieu a rendu craintif mon cœur, Le Tout-Puissant m'a épouvanté. Car ce n'est pas à cause de l'obscurité que je suis anéanti, Ni à cause de moi, qui suis recouvert de ténèbres. Pourquoi n'y a-t-il pas des temps réservés de la part du Puissant ? Pourquoi ses amis ne voient-ils par les jours de sa justice ? On déplace les bornes, On vole un troupeau et on le fait paître ; On enlève l'âne des orphelins, On prend pour gage le bœuf de la veuve. On chasse les pauvres du chemin ; Tous les misérables du pays se cachent. Voici, pareils aux onagres du désert, Ils sortent pour leur, travail cherchant leur proie ; Le désert doit leur fournir le pain pour leurs enfants. Ils recueillent leur pâture dans les champs, Ils grappillent dans la vigne du méchant. Nus ils passent la nuit, faute de manteau ; Ils n'ont point de couverture contre le froid. Ils sont percés par la pluie des montagnes ; N'ayant pas de refuge, ils se blottissent contre le rocher, On arrache l'orphelin à la mamelle ; On prend des gages sur les malheureux. Ceux-ci s'en vont nus, faute d'habits ; Affamés, ils portent des gerbes. Dans les enclos [des méchants] ils font de l'huile, Ils foulent au pressoir et ont soif. De la ville s'élèvent les soupirs des mourants ; L'âme des blessés crie vengeance, Et Dieu ne prend pas garde à ces infamies ! D'autres sont devenus ennemis de la lumière, Ils n'en connaissent pas les voies, Ils ne restent pas dans ses sentiers. A l'aube le meurtrier se lève, Il tue le malheureux et le pauvre, Et la nuit il rôde comme un voleur. L'œil de l'adultère épie le crépuscule ; Il dit : Nul œil ne me verra ! Il met un voile sur sa figure. On fait effraction la nuit ; De jour on s'enferme, On ne connait pas la lumière. Le matin est pour eux tous l'ombre de la mort : Dès qu'ils le voient, ils éprouvent les terreurs de la mort. Il est emporté rapidement sur la face des eaux, Sa part sur la terre est maudite... Il n'ira plus visiter ses vignes ! La sécheresse et la chaleur enlèvent les eaux de neige : Le sépulcre, ceux qui ont péché. Le sein maternel les oublie, Les vers font d'eux leurs délices. On ne pense plus à eux ; Le crime est brisé comme un arbre. C'est qu'ils dévoraient la femme stérile qui n'avait pas d'enfants, Et ne faisaient pas de bien à la veuve. Mais [Dieu] prolonge par sa force l'existence des violents ; Il les relève quand ils désespéraient de la vie. Il leur donne la paix, tellement qu'ils sont affermis ; Ses yeux reposent sur leurs voies. Ils se sont élevés ; en un instant ils ont disparu ; Ils tombent, ils s'affaissent comme tous les hommes, Ils sont coupés comme le haut des épis. N'en est-il pas ainsi ? Qui me convaincra de mensonge ? Qui réduira ma parole à néant ? Bildad de Suach prit la parole et dit : Puissance et terreur lui appartiennent, A lui qui fait régner la paix dans ses lieux élevés. Peut-on compter ses troupes ? Sur qui ne se lève pas sa lumière ? Comment un homme serait-il juste devant Dieu ? Comment celui qui est né de la femme serait-il pur ? Voici, la lune elle-même n'est pas claire, Les étoiles ne sont pas pures à ses yeux ; Combien moins l'homme, qui n'est qu'un ver, Le mortel, qui n'est qu'un vermisseau ! prit la parole et dit : Quel secours tu as donné à l'impuissant ! Comme tu as aidé le bras sans force ! Quels conseils tu as donnés à celui qui est privé de sagesse ! Que de savoir tu as montré ! A qui as-tu adressé tes paroles ? De qui vient l'esprit qui a parlé par toi ? Les trépassés tremblent Au-dessous des eaux et de leurs habitants. Devant lui, le sépulcre est à nu Et l'abîme sans voile. Il étend le septentrion sur le vide, Il suspend la terre sur le néant. Il resserre les eaux dans ses nuages, Et la nuée ne crève pas sous leur poids. Il voile la face de son trône, Il le couvre de ses nuages. Il a tracé un cercle sur la surface des eaux, Là où la lumière confine aux ténèbres. Les colonnes des cieux sont ébranlées Et tremblent quand il gronde. Par sa force, il épouvante la mer ; Par son intelligence, il brise Rahab. Par son souffle, le ciel devient serein ; Sa main perce le serpent fuyard. Ce sont là les bords de ses voies, Et nous n'en percevons qu'un faible bruit. Le tonnerre de ses exploits, qui pourrait l'entendre ? continua son discours sentencieux et dit : Par le Dieu vivant, qui a écarté mon droit, Et par le Puissant, qui a rempli mon âme d'amertume, Tant que ma respiration sera encore en moi, Et le souffle de Dieu dans mes narines, Certainement mes lèvres ne prononceront pas d'injustice, Ma langue ne dira pas de fausseté. Loin de moi la pensée de vous donner raison ! Jusqu'à ce que j'expire, je ne renoncerai pas à maintenir mon innocence ! J'ai tenu ferme à ma justice, je ne la lâcherai pas ; Ma conscience ne me reproche aucun de mes jours. Que mon ennemi soit traité comme le méchant, Mon adversaire comme le coupable ! Car quelle est l'espérance de l'impie quand Dieu tranche, Quand il lui arrache sa vie ? Dieu entendra-t-il son cri, Quand l'angoisse l'atteindra ? Ou peut-il se réjouir dans le Puissant, Invoquer Dieu en tout temps ? Je vais vous instruire des voies de Dieu, Je ne vous cacherai pas les conseils du Puissant. Mais tous, vous les avez contemplées : Pourquoi donc avez-vous de si vaines pensées ? Voici le sort que Dieu réserve à l'homme injuste, L'héritage que les violents reçoivent du Puissant : Si ses enfants se multiplient, c'est pour l'épée, Ses descendants ne se rassasieront pas de pain. Ses survivants sont enterrés à peine décédés, Ses veuves ne [les] pleurent pas. S'il amasse de l'argent comme de la poussière, Qu'il entasse des habits comme de la boue : Il entasse, mais c'est un juste qui s'en vêtira, Un innocent aura son argent en partage. La maison qu'il a bâtie est comme celle de la teigne, Comme la cabane que fait un gardien [de vignes]. Riche, il se couche ; il ne se relèvera pas ; Il ouvre les yeux et n'est plus. Les angoisses l'atteignent comme les flots ; La nuit, la tempête l'enlève. Le vent d'Orient l'emporte, il s'en va ; Le vent l'arrache loin de son lien. Dieu lance [ses flèches] contre lui sans pitié ; Il s'efforce de fuir loin de sa main. On bat des mains à son sujet, Et de sa demeure on siffle après lui. Il y a pour l'argent des lieux d'extraction ; Il y en a pour l'or qu'on affine. Le fer se tire de la poussière, Et de la pierre fondue sort l'airain. L'homme a mis fin à l'obscurité ; Il explore, jusqu'aux dernières profondeurs, Les pierres cachées dans la plus sombre nuit. Il creuse un puits loin des habitations ; Il est ignoré des passants, Il est suspendu, balancé loin des mortels. La terre d'où sort le pain, On la bouleverse dans ses profondeurs comme par le feu. Ces pierres fournissent le saphir, On y trouve de la poussière d'or. C'est un chemin que l'aigle ne connaît pas, L'œil du faucon ne l'a pas discerné, Les fauves orgueilleux ne l'ont jamais foulé ; Le lion n'y passe pas. L'homme porte la main sur le roc même, Il remue les montagnes de fond en comble ; Il taille des tranchées dans les rochers ; Son œil aperçoit toutes sortes de choses précieuses. Il arrête le suintement des eaux, Et il sort à la lumière les choses cachées. Mais la sagesse, où la trouver ? Où est le lieu de l'intelligence ? L'homme ne connaît rien qui la vaille ; Elle ne se trouve pas dans le monde des vivants. L'abîme dit : Elle n'est point en moi ! La mer dit : Elle n'est point chez moi ! On ne l'obtient pas contre de l'or pur, Et pour la payer on ne pèse pas d'argent. On ne la met pas dans la balance avec l'or d'Ophir, Avec l'onyx précieux et le saphir. On ne peut lui comparer l'or ni le verre ; On ne l'échange pas contre des vases d'or fin. Le corail et le cristal ne sont rien auprès d'elle ; Acquérir la sagesse vaut mieux que les perles. On ne peut lui comparer la topaze d'Ethiopie, On ne la met pas dans la balance avec l'or pur. Mais la sagesse, d'où vient-elle ? Où est le lieu de l'intelligence ? Elle est voilée aux yeux de tout vivant, Elle est cachée aux oiseaux des cieux. Le lieu de destruction et la mort disent : Nous en avons entendu parler. C'est Dieu qui en discerne le chemin, C'est lui qui connaît son lieu ; Car lui regarde jusqu'aux bouts de la terre : Il voit tout ce qui se passe sous les cieux. Quand il réglait le poids du vent, Qu'il fixait la mesure des eaux, Quand il donnait à la pluie ses lois, Qu'il traçait la route aux éclairs, Alors il vit la sagesse et la manifesta ; Il l'établit et même il la sonda. Il dit à l'homme : La crainte du Seigneur, c'est là la sagesse ; S'écarter du mal, c'est là l'intelligence. continua son discours sentencieux et dit : Qui me rendra les mois d'autrefois, Les jours où Dieu me gardait, Alors que, sa lampe brillant sur ma tête, En pleines ténèbres, je marchais à sa lumière ? Que ne suis-je de nouveau aux jours de mon automne, Quand Dieu veillait en ami sur ma tente, Quand le Puissant était encore avec moi, Que mes enfants m'entouraient ; Quand mes pieds baignaient dans la crème, Que près de moi le rocher distillait des ruisseaux d'huile, Quand, montant vers la ville, je me rendais à la porte, Que je me préparais à m'asseoir sur la place publique ! A ma vue, les jeunes gens se cachaient, Les vieillards se levaient et restaient debout, Les princes retenaient leurs discours Et mettaient la main sur leur bouche. La voix des chefs restait muette, Leur langue était collée à leur palais. Car l'oreille qui m'entendait me disait heureux ; L'œil qui me voyait me rendait témoignage, Parce que je sauvais le pauvre qui poussait des cris, L'orphelin et l'homme privé de secours. La bénédiction de celui qui allait périr était sur moi ; Je faisais tressaillir de joie le cœur de la veuve. Je m'étais revêtu de la justice et elle s'était vêtue de moi ; Ma droiture me servait de manteau et de turban. J'étais les yeux de l'aveugle, Les pieds du boiteux. Je servais de père aux pauvres, J'examinais avec soin la cause de celui qui m'était inconnu. Je brisais la mâchoire du violent, Et de ses dents j'arrachais la proie. Aussi je me disais : Je mourrai dans mon nid, Mes jours seront aussi nombreux que le sable. Ma racine sera ouverte à l'eau, La rosée passera la nuit dans mon branchage. Ma gloire me restera toujours jeune ; Mon arc se renouvellera dans ma main. On m'écoutait et on attendait ; On faisait silence pour [entendre] mon conseil. Quand j'avais parlé, on n'ajoutait rien, Ma parole descendait sur eux comme une rosée. On s'attendait à moi comme à la pluie, Ils ouvraient la bouche comme pour une pluie de printemps. Je leur souriais, quand ils étaient découragés ; Et ils recueillaient les rayons de mon visage. Quand j'allais chez eux, je m'asseyais à leur tête ; Je trônais comme un roi au milieu de sa troupe, Comme quelqu'un qui console des affligés. Et maintenant de plus jeunes que moi se moquent de moi : Gens dont j'aurais dédaigné de placer les pères Parmi les chiens de mon troupeau ! A quoi m'aurait servi la force de leurs mains ? Ils étaient incapables de parvenir à maturité. Amaigris par la misère et la faim, Ils rongent les lieux arides, Dès longtemps dévastés et désolés. Ils arrachent l'herbe salée au bord des buissons, La racine des genêts est leur pain. On les chasse de la société, On crie après eux comme après le voleur. Ils habitent des gorges affreuses, Des trous dans la terre et dans les rochers. Parmi les buissons, on les entend braire ; Ils se rassemblent sous les épines ; Fils d'insensés, oui, fils de gens sans nom, Ils ont été chassés du pays à coups de fouet. Et maintenant je suis devenu leur chanson, Le sujet de leurs propos. Ils me détestent, ils se détournent de moi, Ils ne craignent pas de me cracher au visage. Car il a délié sa corde et m'a humilié, Tellement qu'eux rejettent tout frein devant moi. Cette engeance se lève à ma droite, Ils me poussent les pieds, Ils fraient contre moi leurs chemins de malheur. Ils ont détruit mon sentier, Ils travaillent à ma perte, Eux que personne ne soutient. Ils approchent comme par une large brèche, Ils se précipitent en avant au milieu des ruines. Des terreurs se tournent contre moi ; Elles emportent ma dignité comme le vent ; Mon bonheur a passé comme un nuage. Et maintenant mon âme se répand en moi, Des jours de malheur me saisissent. La nuit transperce et détache mes os ; Les douleurs qui me rongent n'ont pas de repos. Par la grande puissance [de Dieu], mon manteau se transforme, Et n'est plus que comme la tunique qui m'enserre. Il m'a jeté dans la boue ; Je suis devenu semblable à la poussière et à la cendre. Je crie vers toi et tu ne me réponds pas, Je me tiens debout et tu me regardes fixement. Tu deviens cruel envers moi, Tu me fais la guerre avec toute la force de ta main. Tu m'enlèves sur le vent, tu m'emportes ; Tu me fais disparaître dans la tempête. Car je le sais : tu me ramènes à la mort, Au rendez-vous de tout ce qui vit. Mais en tombant n'étend-on pas la main ? Ne crie-t-on pas quand on périt ? N'ai-je pas pleuré sur l'opprimé, Mon âme ne s'est-elle pas affligée pour le pauvre ?... Car j'espérais le bonheur, et le malheur est venu ; Je m'attendais à la lumière, et les ténèbres sont venues. Mes entrailles bouillonnent sans cesse, Des jours de souffrance m'ont surpris. Je m'avance tout noirci, mais non par le soleil ; Je me lève dans l'assemblée, et je crie. Je suis devenu le frère des chacals, Le compagnon des autruches. Ma peau noircie tombe de dessus moi, Mes os brûlent, tant ils sont secs. Ma harpe est devenue un instrument de deuil, Mon chalumeau ne rend que ses sons plaintifs. J'avais fait un pacte avec mes yeux ; Comment aurais-je fait attention à une vierge ! Quelle part Dieu [m'] aurait-il envoyée d'en-haut, Et quel lot le Puissant, du haut des cieux ? La ruine n'est-elle pas pour le méchant, Et le malheur pour ceux qui pratiquent l'iniquité ? Dieu ne voit-il pas ma conduite, Ne compte-t-il pas tous mes pas ? Si j'ai marché dans le mensonge, Si mon pied a couru après la fausseté !... Que Dieu me pèse dans une balance exacte, Il reconnaîtra mon intégrité. Si mon pied s'est détourné du chemin, Si mon cœur a suivi mes yeux, Si quelque souillure s'est attachée à mes mains, Que je sème, et qu'un autre mange, Et que mes plants soient déracinés ! Si mon cœur s'est laissé séduire pour une femme, Si j'ai fait le guet à la porte de mon prochain, Que ma femme tourne la meule pour un autre, Que d'autres abusent d'elle. Car c'est là un crime, C'est une iniquité punie par les juges. C'est un feu qui dévore jusqu'au lieu de perdition Et qui aurait déraciné tout mon bien. Si j'ai méprisé le droit de mon serviteur et de ma servante, Quand ils contestaient avec moi, Que ferais-je quand Dieu se lèvera ? Quand il m'examinera, que répondrais-je ? Celui qui m'a formé dans le sein de ma mère, ne l'a-t-il pas formé de même ? N'est-ce pas un même Dieu qui nous a créés dans le sein maternel ? Si j'ai refusé aux pauvres leur désir, Si j'ai fait languir les yeux de la veuve ; Si j'ai mangé mon pain seul, Sans que l'orphelin en ait goûté, Lui qui m'a eu pour père dès ma jeunesse ; Elle, je l'ai dirigée dès le sein de ma mère, Si j'ai vu quelqu'un périr faute de vêtement, Et le pauvre sans couverture ; Si ses reins ne m'ont pas béni, Et s'il n'a pas été réchauffé par la toison de mes brebis ; Si j'ai menacé de ma main l'orphelin, Parce que je me savais soutenu par les juges, Que mon épaule se détache de mon dos, Que mon bras soit brisé hors de sa jointure ! En effet je redoutais le châtiment de Dieu, Je me sentais impuissant devant sa majesté. Si j'ai fait de l'or mon assurance, Si j'ai appelé l'or pur ma confiance ; Si je me suis réjoui de ce que mes biens étaient grands, Et de ce que ma main avait beaucoup amassé ; Si j'ai regardé la lumière du soleil quand elle brillait, Et la lune s'avançant dans sa splendeur ; Si mon cœur s'est laissé séduire en secret, Si ma main s'est portée à ma bouche... Cela encore est un crime puni par les juges, Car j'aurais, renié le Dieu d'en-haut ! Si je me suis réjoui de la ruine de celui qui me haïssait, Si j'ai tressailli de joie quand le malheur l'atteignait !... Mais non, je n'ai pas permis à ma langue de pécher, De réclamer sa vie par une imprécation. Si les gens de ma maison ne disaient pas : Où trouver quelqu'un qui ne se soit pas rassasié de sa table ! L'étranger ne passait pas la nuit dehors, J'ouvrais mes portes au voyageur. Si, à la manière des hommes, j'ai caché mes fautes, Renfermant mon iniquité dans mon sein, Parce que j'avais peur de la grande multitude, Que le mépris des tribus m'effrayait, Et que je me tenais coi, sans sortir de ma porte !... Ah ! si j'avais quelqu'un qui voulût m'écouter ! Voici ma signature ; que le Puissant me réponde ! Ah ! si j'avais l'acte d'accusation écrit par mon adversaire ! Certes, je le porterais sur mon épaule, Je m'en ceindrais comme d'une couronne ; Je lui rendrais compte du nombre de mes pas, Je m'approcherais de lui comme un prince. Si ma terre crie contre moi, Et que tous ses sillons pleurent ; Si j'en ai mangé les récoltes sans l'avoir payée, Et si j'ai arraché l'âme à ses [anciens] propriétaires, Qu'au lieu de froment elle produise des épines, Et au lieu d'orge, des herbes fétides ! Fin des discours de Job. Ces trois hommes s'abstinrent de répondre à Job, parce qu'il était juste à ses propres yeux. Alors s'enflamma la colère d'Elihu, fils de Barakéel de Buz, de la famille de Ram ; sa colère s'enflamma contre Job, parce qu'il se déclarait juste plutôt que Dieu. Sa colère s'enflamma aussi contre ses trois amis, parce qu'ils n'avaient pas trouvé de quoi répondre et que [néanmoins] ils condamnaient Job. Elihu avait attendu de répondre à Job, parce que ces hommes-là étaient plus âgés que lui. Mais, voyant qu'il n'y avait point de réponse dans la bouche de ces trois hommes, Elihu s'enflamma de colère. Et Elihu, fils de Barakéel de Buz, prit la parole et dit : Je suis jeune et vous êtes des vieillards, C'est pourquoi je me suis tenir en arrière et j'ai craint De vous exposer ma science. Je pensais : Les jours parleront, Le nombre des années fera connaître la sagesse ; Mais c'est l'esprit dans l'homme, C'est le souffle du Puissant qui rend intelligent. Ce n'est pas l'âge qui donne la sagesse, Et les vieillards ne discernent pas [toujours] ce qui est droit. C'est pourquoi je dis : Ecoute-moi ! J'exposerai ma science, moi aussi. Voici, j'attendais [quelque chose] de vos discours, Je prêtais l'oreille à vos raisonnements, Pendant que vous cherchiez des paroles. Je vous ai écoutés attentivement, Et voici, personne n'a réfuté ; Aucun de vous n'a répondu à ses paroles. Mais ne dites pas : Nous avons rencontré la sagesse ; Dieu lui ferait lâcher pied, et non pas un homme. Il ne m'a pas adressé ses discours ; Et je lui répondrai avec d'autres paroles que les vôtres. Ils sont effrayés, ils ne répondent plus ; Les paroles leur font défaut ! J'ai attendu qu'ils ne parlassent plus, Qu'ils s'arrêtassent et ne répondissent plus. Je vais répondre, moi aussi, pour ma part ; J'exposerai ma science, moi aussi. Car je suis plein de paroles, L'esprit me presse au-dedans de moi. Voici, mon intérieur est comme un vin qui n'est pas ouvert, Comme des outres de vin nouveau qui vont se fendre. Je veux parler pour me donner de l'air, J'ouvrirai mes lèvres et je répondrai. Je ne ferai point acception de personnes, Je ne flatterai nul homme. Car je ne sais pas flatter ; Bientôt mon Créateur m'emporterait ! Mais maintenant, Job, écoute mes discours, Prête l'oreille à toutes mes paroles. Voici, j'ai ouvert la bouche, Ma langue s'est mise à parler dans mon palais. Je parlerai d'un cœur droit ; Mes lèvres diront fidèlement ce que je sais. C'est l'Esprit de Dieu qui m'a fait ; Le souffle du Puissant m'a donné la vie. Réponds-moi, si tu le peux, Prépare tes arguments ; prends position ! Voici, je suis égal à toi devant Dieu ; Moi aussi, j'ai été formé d'argile. Voici, ma terreur ne te troublera pas, Mon poids ne t'accablera pas. Or donc, tu as dit devant moi, Et j'ai entendu le son de tes paroles : Je suis pur, sans faute, Je suis net, et il n'y a point d'iniquité en moi. Voici, Dieu trouve contre moi des griefs ; Il me regarde comme son ennemi. Il met mes pieds dans des ceps, Il surveille toutes mes voies. Voici, tu n'as pas raison en cela, je te le dis ; Car Dieu est plus grand que l'homme. Pourquoi as-tu contesté contre lui De ce qu'il ne répond à aucune parole ? Et pourtant Dieu parle une fois, Même deux, mais on n'y prend pas garde. En songe, en visions nocturnes, Quand un profond sommeil tombe sur les hommes Et qu'ils sont assoupis sur leurs couches, Alors il ouvre l'oreille des mortels Et y scelle les avertissements qu'il leur donne, Pour détourner l'homme de sa manière d'agir, Pour empêcher qu'il ne se livre à l'orgueil, Pour préserver son âme de la fosse, Et sa vie du trait qui la menace. Il est repris aussi par la douleur sur sa couche, Une lutte continuelle se livre dans ses os ; Sa vie lui fait prendre en dégoût le pain, Et son âme la nourriture la plus désirable. Sa chair se consume et disparaît, Ses os, qu'on ne voyait pas, sont mis à nu. Son âme s'approche de la fosse, Sa vie, de ceux qui donnent la mort. S'il y a pour lui un ange médiateur, Un entre mille, Qui lui annonce ce qu'il doit faire, Dieu a compassion de lui et dit : Rachète-le, qu'il ne descende pas dans la fosse ; J'ai trouvé une rançon ! Sa chair [alors] prend plus de fraîcheur que dans sa jeunesse, Il revient aux jours de son adolescence. Il prie Dieu, et Dieu lui est propice Et lui fait voir sa face avec allégresse ; Il rend à l'homme sa justice. Il se tourne vers les hommes et dit : J'avais péché, j'avais enfreint la justice, Et je n'ai pas été traité comme je l'avais mérité. Il a racheté mon âme, pour qu'elle ne descendit pas dans la fosse. Je vis, et me repais de lumière. Voilà, toutes ces choses, Dieu les fait Deux fois, même trois, à l'homme, Pour ramener son âme de la fosse, Pour l'éclairer de la lumière de la vie. Sois attentif, Job, écoute-moi, Garde le silence, et moi je parlerai. Si tu as des paroles, réponds-moi, Parle, car je désire ta justification. Si tu n'as rien à dire, écoute-moi, Garde le silence, et je t'enseignerai la sagesse. Elihu reprit la parole et dit : Sages, écoutez mes discours, Et vous, gens d'expérience, prêtez-moi l'oreille. Car l'oreille éprouve les discours, Comme le palais goûte les aliments. Choisissons la justice, Examinons entre nous ce qui est bien. Car a dit : Je suis juste, Dieu a mis de côté mon droit. J'ai raison, et je passe pour menteur ; Ma blessure est douloureuse, et je suis sans péché. Quel est l'homme qui, semblable à Job, Boit le blasphème comme de l'eau ? Il marche dans la société des ouvriers d'iniquité, Et de compagnie avec les malfaiteurs. Car il a dit : Il ne sert de rien à l'homme De prendre plaisir à être avec Dieu. Ecoutez-moi donc, hommes de sens ! Loin de Dieu le mal, Et du Puissant l'iniquité ! Car il rend à chacun selon ses œuvres, Il fait trouver à chacun le salaire de sa conduite. Non, assurément, Dieu ne fait pas le mal, Et le Puissant ne tord pas le droit. Qui lui a remis le soin de la terre ? Qui a établi tout l'univers ? S'il reportait sur lui seul son attention, S'il retirait son esprit et son souffle, Toute chair expirerait à la fois ; L'homme retournerait à la poussière. Si tu as de l'intelligence, écoute ceci ; Prête l'oreille à mes paroles : Celui qui haïrait le droit pourrait-il dominer ? Ou bien oses-tu condamner le juste suprême ? Dit-on à un roi : Mécréant ! A des princes : Scélérats ? Dieu ne fait point acception de la personne des chefs, Et ne considère pas le riche plus que le pauvre : Car tous sont l'ouvrage de ses mains. En un instant ils meurent au milieu de la nuit, Un peuple est ébranlé et disparaît ; Les puissants sont écartés, mais non par une main [d'homme]. Car ses yeux sont sur les voies de l'homme, Il voit tous ses pas ; Il n'y a ni obscurité ni ténèbres Où puissent se cacher les ouvriers d'iniquité. Car Dieu n'a pas besoin d'observer longtemps un homme Pour le faire entrer en justice avec lui. Il brise des puissants sans information, Et il en met d'autres à leur place. C'est qu'il connaît leurs œuvres ; Il les renverse de nuit et ils sont écrasés. Il les frappe, comme des malfaiteurs, A la vue de tout le monde. Car en s'éloignant de lui Et en méconnaissant toutes ses voies, Ils ont fait monter vers lui le cri du misérable, Et l'ont forcé d'entendre le cri des malheureux. S'il donne du repos, qui l'en blâmera ? S'il cache sa face, qui le verra ? [Il agit ainsi] à l'égard des nations et des particuliers, Pour que l'impie ne domine pas Et ne soit pas un piège pour les peuples. Car a-t-il jamais dit à Dieu : Je porte la peine de mes péchés, je ne pécherai plus. Ce que je ne vois pas, enseigne-le moi ; Si j'ai fait mal, je ne continuerai pas ? Dieu prendra-t-il ton avis pour rendre la justice, puisque tu l'as critiqué, Et que c'est toi qui choisis, et non pas moi ? Ce que tu sais, dis-le ! Les hommes de sens me diront, Ainsi que l'homme sage qui m'écoute : parle sans connaissance, Ses paroles sont sans intelligence. Ah ! que soit éprouvé à toujours, Puisqu'il répond comme les méchants. Car il ajoute péché à péché ; Il bat des mains au milieu de nous, Il multiplie ses paroles contre Dieu. Elihu reprit la parole et dit : Est-ce juste, ce que tu as pensé, Ce que tu as dit : Ma justice est éloignée de Dieu ? Car tu demandes quel profit tu en as : Quel avantage ai-je de plus que si j'avais péché ? Moi, je te répliquerai, Et à tes amis avec toi : Vois les cieux, et regarde ! Contemple les nuées, qui sont bien plus hautes que toi. Si tu pèches, quel tort, lui fais-tu ? Si tes fautes se multiplient, quel dommage lui causes-tu ? Si tu es juste, que lui donnes-tu ? Que reçoit-il de ta main ? Ce n'est qu'un homme, comme tu l'es, que ton péché affecte ; Ta justice ne profite qu'à un fils d'homme. On crie à cause du grand nombre des oppresseurs, On se plaint de la violence des grands. Mais on ne dit pas : Où est Dieu, mon Créateur, Qui donne de quoi chanter de joie pendant la nuit, Qui nous instruit plus que les animaux sauvages, Qui nous rend plus sages que les oiseaux du ciel ? Alors on crie, mais il ne répond pas, A cause de l'orgueil des méchants. Les plaintes vaines, Dieu ne les écoute pas, Le Puissant ne les considère pas. Même quand tu dis que tu ne le vois pas, La cause est devant lui, attends-le ! Mais maintenant, parce que sa colère ne punit pas Et qu'il ne se préoccupe guère de la folie, ouvre la bouche en vains propos ; Il multiplie ses discours sans intelligence. Elihu continua et dit : Attends un peu, et je t'instruirai, Car il y a encore quelque chose à dire pour Dieu. Je tirerai mon savoir de loin, Je justifierai mon Créateur. Car, certainement, mes paroles ne sont pas des mensonges, Un homme de parfait savoir est devant toi. Voici, Dieu est puissant, mais il ne méprise personne ; Il est puissant par la force de son intelligence. Il ne laisse pas vivre le méchant ; Il fait droit aux malheureux, Il ne détourne pas les yeux loin des justes ; Et avec des rois sur le trône Il les fait asseoir à toujours, afin qu'ils soient élevés. S'ils sont enserrés dans des chaînes, Pris dans les liens du malheur, Il leur fait connaître leur conduite, Leurs fautes, car ils se sont enorgueillis. Il leur ouvre l'oreille aux avertissements, Il leur dit de renoncer à l'iniquité. S'ils écoutent et qu'ils obéissent, Ils achèvent leurs jours dans le bonheur Et leurs années dans le bien-être. S'ils n'écoutent pas, ils meurent transpercés, Ils expirent dans leur inintelligence. Ceux dont le cœur est impie se mettent en colère ; Ils ne prient pas, quand Dieu les enchaîne. Ils meurent dans leur jeunesse, Leur vie s'en va comme celle des débauchés. Mais il sauve le malheureux par son malheur même, Il lui ouvre l'oreille par l'adversité. Toi aussi, il t'aurait retiré de la détresse, Pour te mettre au large, et non plus à l'étroit ; Ta table aurait été chargée de choses grasses. Mais tu es plein de jugements mauvais, Aussi seras-tu jugé irrévocablement. Que la colère ne t'entraîne donc pas au blasphème ; Que la grandeur de la rançon ne te détourne pas [du vrai chemin] ! Seras-tu tiré de détresse par tes cris, Par toutes les forces que tu déploierais ? Ne soupire pas après la nuit, Qui enlèverait des peuples de leur place. Garde-toi de te tourner vers l'iniquité, Car à cause de ton malheur c'est à cela que tu es disposé ; Vois, Dieu est grand par sa force ; Qui peut enseigner comme lui ? Qui lui dicte sa conduite ? Qui lui a jamais dit : Tu as fait le mal ? Songe à exalter ses œuvres Que célèbrent les hommes. Tout homme les admire, Quoique le mortel ne les contemple que de loin. Voici, la grandeur de Dieu, nous ne la connaissons pas ; Le nombre de ses années est incalculable. Il fait monter les gouttes d'eau ; Des nuages qu'il a formés la pluie tombe. Les nuées la distillent Et la font couler sur la multitude des humains. Et qui comprendra le déploiement des nues, Le fracas de son pavillon ? Voici, il déploie autour de lui sa lumière, Il se couvre des profondeurs de la mer. C'est par là qu'il juge les peuples Et qu'il leur donne la nourriture en abondance. Il remplit ses mains d'éclairs Et les envoie contre ses ennemis ; Son grondement l'annonce, Les bestiaux mêmes pressentent son approche. Ah ! mon cœur en tremble, Il tressaute hors de sa place ! Ecoutez donc le fracas de sa voix, Le grondement qui sort de sa bouche ! Il le fait retentir sous tous les cieux, Et ses éclairs vont jusqu'aux extrémités de la terre. Aussitôt sa voix mugit, Il tonne de sa voix majestueuse ; Quand sa voix se fait entendre, ses foudres ne sont plus dans sa main. Dieu tonne merveilleusement de sa voix ; Il fait de grandes choses, que nous ne connaissons pas. Car à la neige il dit : Tombe sur la terre ; Il le dit à la pluie, aux pluies torrentielles les plus fortes. Il met les scellés sur la main de tout homme, Afin que tous ceux qu'il a créés comprennent. L'animal entre dans son gîte, Et demeure dans sa tanière. La tempête sort de sa retraite, Et les vents violents amènent la froidure. Au souffle de Dieu se produit la glace, Et l'étendue des eaux est à l'étroit. Il charge d'humidité les nuages ; Il étend au loin ses nuées lumineuses. Celles-ci se tournent de côté et d'autre selon ses desseins, Pour faire tout ce qu'il leur ordonne, En descendant sur la surface de la terre. Il les envoie, soit pour châtier, si sa terre en a besoin, Soit en témoignage de bonté. Prête l'oreille à ceci, ô ; Arrête-toi et considère les merveilles du Dieu fort. Sais-tu comment Dieu les dispose, Et comment il fait éclater la lumière de ses nues ? Comprends-tu le balancement des nuages, Les merveilles de celui qui est parfaitement sage ? Toi dont les habits deviennent brûlants Quand la terre est immobile sous le vent du midi, Peux-tu, comme lui, étendre les cieux ; Les rendre solides comme un miroir de fonte ? Fais-nous savoir ce que nous devons lui dire. Nous ne pouvons rien avancer à cause de [nos] ténèbres. Lui annoncera-t-on que je veux parler ? Quelqu'un a-t-il jamais désiré être englouti ? Et maintenant on n'a jamais pu regarder la lumière, Quand elle brille entre les nuages Après qu'un vent a passé et les a dissipés. L'or vient du septentrion ; Mais Dieu est entouré d'un éclat redoutable ; Le Puissant, nous ne saurions l'atteindre, Lui qui est grand en force et en jugement Et qui ne fait pas fléchir la pleine justice. Que les hommes donc le craignent ! Il ne prend point garde à ceux qui se croient sages. L'Eternel répondit à du milieu du tourbillon et dit : Qui donc obscurcit le conseil Par des discours sans connaissance ? Voyons, ceins tes reins comme un homme ; Je t'interrogerai, et tu m'instruiras. Où étais-tu quand j'ai fondé la terre ? Parle, si tu possèdes l'intelligence. Qui en a fixé les mesures, si tu le sais, Ou qui a étendu sur elle le cordeau ? Sur quoi ses piliers ont-ils été fondés, Ou qui en a posé la pierre angulaire, Alors que les étoiles du matin chantaient en chœur, Que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ! Qui a fermé la mer avec des portes, Quand elle sortit avec force du sein maternel ; Quand je lui donnai les nuages pour vêtements, Les sombres vapeurs pour langes ; Quand je lui donnai pour limites des berges abruptes, Que je lui mis des barres et des portes ; Et que je dis : Jusqu'ici tu viendras, et pas plus loin ; Ici s'arrêtera l'orgueil de tes flots ! As-tu, de ta vie, commandé au matin, As-tu assigné sa place à l'aurore, Pour qu'elle saisisse les extrémités de la terre, Et qu'elle en secoue les méchants ? La terre est transformée comme l'argile qui reçoit une empreinte ; Toutes choses se présentent comme un [riche] vêtement ; Les méchants sont privés de leur lumière, Le bras qui se levait [déjà] est brisé. Es-tu entré jusqu'aux sources de la mer ? T'es-tu promené au fond de l'abîme ? Les portes de la mort se sont-elles montrées à toi ? As-tu vu les portes de l'ombre de la mort ? As-tu embrassé du regard les vastes espaces de la terre ? Parle, si tu connais tout cela ! Quel est le chemin qui conduit au séjour de la lumière ? Et les ténèbres, sais-tu où est leur résidence, Pour aller les chercher dans leur domaine Et pour distinguer les sentiers de leur demeure ? Tu le sais, car alors tu étais né, Le nombre de tes jours est grand ! Es-tu entré jusqu'aux trésors de la neige ? As-tu vu les trésors de la grêle, Que j'ai réservés pour le temps de la détresse, Pour le jour de la bataille et de la guerre ? Par quel chemin la lumière se répand-elle, Et le vent d'orient souffle-t-il sur la terre ? Qui a ouvert des canaux à la pluie, Tracé la route aux éclairs, Pour qu'il pleuve sur un pays sans habitants, Sur un désert où il n'y a point d'hommes, Pour rassasier les solitudes désolées, Et pour faire germer une fraîche verdure ! La pluie a-t-elle un père, Ou qui a engendré les gouttes de rosée ? Du sein de qui est sortie la glace, Et le givre du ciel, qui l'a enfanté ? Les eaux se durcissent comme de la pierre, Et la surface de l'abîme devient solide. Est-ce toi qui noues les liens des Pléiades, Ou qui détaches les cordes d'Orion ? Fais-tu sortir les Hyades en leur temps ? Conduis-tu la Grande Ourse avec ses petits ? Connais-tu les lois du ciel ? Règles-tu son influence sur la terre ? Elèves-tu la voix jusqu'aux nues, Tellement que des torrents d'eau te couvrent ? Les éclairs partent-ils à ton commandement, Et te disent-ils : Nous voici ? Qui a donné de la sagesse aux sombres nuages, Ou qui a donné de l'intelligence aux nuées ? Qui compte avec sagesse les nues, Et les outres du ciel, qui les incline, Quand la poussière coule, puis se durcit, Et que les mottes de terre se soudent entre elles ? Chasses-tu la proie pour la lionne ? Assouvis-tu la faim des lionceaux Quand ils se courbent dans les cavernes, Qu'ils se tiennent en embuscade dans les taillis ? Qui prépare au corbeau sa pâture, Quand ses petits crient à Dieu, Qu'ils errent sans nourriture ? Sais-tu le temps où les chèvres des rochers mettent bas ? As-tu observé quand les biches sont dans les douleurs ? Comptes-tu les mois de leur gestation, Sais-tu le temps où elles font leurs petits ? Elles se courbent, elles mettent bas leur portée, Elles se délivrent de leurs douleurs. Leurs petits deviennent forts, ils grandissent en pleine campagne ; Les voilà partis pour ne plus revenir vers elles ! Qui a donné la liberté à l'onagre ? Qui a délié les liens de l'âne sauvage ? J'ai fait de la steppe sa demeure, De la terre salée son habitation. Il se rit du tumulte des villes, Il n'entend pas les cris d'un cocher. Il erre sur les montagnes pour trouver sa pâture, Il est à la recherche de tout ce qui verdoie. Le buffle voudra-t-il te servir, Passera-t-il la nuit près de ta crèche ? Attacheras-tu le buffle avec une corde pour le faire labourer ? Te suivra-t-il pour herser les vallées ! Te fieras-tu à lui parce que sa force est grande ? Lui remettras-tu tes travaux ? Compteras-tu sur lui pour amasser tes semailles Et amasser [le blé] sur ton aire ? L'aile de l'autruche s'agite joyeuse ; Est-ce l'aile et le duvet de la cigogne ? Non, elle abandonne ses œufs à la terre, Elle les fait chauffer sur la poussière. Elle oublie qu'un pied peut les écraser, Que les bêtes sauvages peuvent les fouler. Elle traite durement ses petits, comme s'ils n'étaient pas à elle ; Son travail sera vain, elle ne s'en émeut point. Car Dieu lui a refusé la sagesse, Il ne lui a pas départi d'intelligence. Quand elle prend son essor, Elle se rit du cheval et de son cavalier. Est-ce toi qui donnes au cheval la force, Qui revêts son cou d'une crinière frémissante ? Le fais-tu bondir comme la sauterelle ? Quand il hennit fièrement, c'est la terreur ! Il creuse le sol dans la vallée, et se réjouit de sa force, Il s'élance au-devant des armes. Il se rit de la frayeur, il ne tremble pas, Il ne recule pas devant l'épée. Sur lui résonne le carquois, Brillent la lance et le javelot. Bondissant, frémissant, il dévore le sol, Il ne se contient plus quand résonne la trompette. A, l'ouïe de la trompette, il dit : Hourra ! De loin il flaire la guerre, Les cris des chefs et le tumulte. Est-ce grâce à ton intelligence que l'épervier prend son vol, Et qu'il déploie ses ailes vers le sud ? Est-ce à ton commandement que l'aigle s'élève, Et qu'il place si haut son nid ? Il habite et niche dans les rochers, Sur les dents des rochers et les lieux forts. De là il épie sa nourriture, Ses yeux l'aperçoivent de loin. Ses petits [déjà] se gorgent de sang ; Là où il y a des tués, il s'y trouve. L'Eternel répondit à et dit : Le censeur disputera-t-il avec le Puissant ? Que celui qui fait la leçon à Dieu réponde ! répondit à l'Eternel et dit : Ah ! je suis trop peu de chose ! que te répondrai-je ? J'ai mis la main sur ma bouche. J'ai parlé une fois, et je ne répliquerai plus, Deux fois, et je ne continuerai pas. L'Eternel adressa la parole à du milieu du tourbillon, et dit : Voyons, ceins tes reins comme un homme ; Je t'interrogerai, et tu m'instruiras. Veux-tu donc anéantir mon droit, Me condamner pour te justifier ! As-tu un bras pareil à celui de Dieu ? Peux-tu, comme lui, faire tonner ta voix ? Orne-toi de majesté et de grandeur ; Revêts-toi de splendeur et de magnificence ! Donne un libre cours aux accès de ta colère, Regarde tous les hautains et abaisse-les ! Regarde tous les hautains, humilie-les ; Ecrase sur place les méchants. Cache-les tous dans la poussière, Cache leurs visages dans l'obscurité. Alors, moi aussi, je te louerai De ce que ta droite te procure du secours. Voici l'hippopotame, que j'ai fait en même temps que toi ; Il mange de l'herbe comme le bœuf. Voici, sa force est dans ses reins, Sa vigueur dans les muscles de son ventre. Il raidit sa queue comme un cèdre, Les nerfs de ses cuisses sont entrelacés. Ses os sont des tubes d'airain, Ses côtes comme des barres de fer. C'est le chef-d'œuvre de Dieu ; Son créateur lui a fourni sa faux, Car des montagnes [entières] produisent son fourrage, Tandis que tous les animaux des champs se jouent près de lui. Il se couche sous les lotus, Dans la retraite des roseaux et des marais. Les lotus le couvrent de leur ombre, Les saules de là rivière l'environnent. Si un fleuve s'emporte, il ne s'effraie pas, Il reste calme, quand un Jourdain monte jusqu'à sa gueule. Peut-on l'attaquer face à face, Le prendre dans des filets pour lui percer le nez ? Tireras-tu le crocodile à l'hameçon ? Lui presseras-tu la langue avec ta ligne ? Lui mettras-tu un jonc dans le nez ? Lui perceras-tu la joue avec un crochet ? T'adressera-t-il de nombreuses supplications ? Te dira-t-il de douces paroles ? Fera-t-il alliance avec toi ? Le prendras-tu pour esclave à toujours ? Joueras-tu avec lui comme avec un oiseau ? Le mettras-tu à l'attache pour tes jeunes filles ? Des associés en feront-ils commerce ? Le partageront-ils entre les Cananéens ? Couvriras-tu sa peau de dards, Sa tête de harpons ? Porte ta main sur lui ! Si tu songes à l'attaquer, tu ne recommenceras pas. Voici, on est trompé dans son attente; N'est-on pas atterré à son seul aspect ? Nul n'est assez téméraire pour l'exciter ; Qui donc me résisterait en face ! Qui m'a prévenu, pour que je doive m'acquitter envers lui ? Ce qui est sous tous les cieux, est à moi ! Je veux encore parler de ses membres, Louer sa force et la beauté de sa structure. Qui a soulevé le dessus de son vêtement ? Qui pénétrera entre ses deux mâchoires ? Qui ouvrira les portes de sa face ? Autour de ses dents habite la terreur. Magnifiques sont les rangées de ses boucliers, Etroitement unis comme par un sceau : L'un touche à l'autre, Et l'air ne pénètre pas entre eux. Ils sont soudés ensemble, Ils se tiennent et ne se laissent point séparer. Ses éternuements produisent un jet de lumière, Et ses yeux sont comme les paupières de l'aurore. Des brandons sortent de sa gueule ; Des étincelles de feu s'en échappent. De ses naseaux sort de la fumée, Comme d'un pot bouillonnant et d'une chaudière. Son souffle allumerait des charbons, Et une flamme part de sa gueule. Dans son cou réside la force, Et devant lui bondit la frayeur. Les fanons de sa chair sont fermes ; Coulés sur lui, ils ne branlent pas. Son cœur est dur comme la pierre, Dur comme la meule de dessous. Quand il se lève, les forts ont peur ; Ils s'enfuient éperdus. Quand on l'atteint de l'épée, elle n'a aucun effet, Non plus que la lance, le dard et la cuirasse. Il estime le fer comme de la paille, L'airain comme du bois pourri. La fille de l'arc ne le met pas en fuite ; Les pierres de la fronde se changent pour lui en chaume. Il ne fait pas plus de cas de la hache d'armes que du chaume Et il se rit du frémissement du javelot. Son ventre est garni de tessons pointus ; Il laisse sur le limon l'empreinte d'une herse. Il fait bouillonner le gouffre comme une chaudière ; Il rend la mer semblable à un vase de parfumeur. Il laisse après lui un sillage lumineux ; On prendrait l'abîme pour une chevelure blanche. Il n'a pas son semblable sur la terre ; Il a été fait pour être sans peur. Il regarde en face tout ce qui est élevé ; Il est le roi de tous les fauves orgueilleux. répondit à l'Eternel et dit : Je reconnais que tu peux tout Et qu'aucun dessein n'est trop difficile pour toi. Qui donc, privé de connaissance, voile la sagesse ? Oui, j'ai parlé sans comprendre ; Ce sont choses trop élevées pour moi et que je ne connaissais pas. Ecoute, je te prie, et je parlerai ; Je t'interrogerai, et tu m'instruiras. Mon oreille avait entendu parler de toi ; Maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je me rétracte et je me repens Sur la poussière et sur la cendre. Après avoir adressé ces paroles à Job, l'Eternel dit à Eliphaz de Théman : Ma colère s'est embrasée contre toi et contre tes deux amis, car vous n'avez pas parlé selon la vérité à mon égard, comme mon serviteur Job. Et maintenant prenez sept taureaux et sept béliers et allez vers mon serviteur et offrez-les en holocauste pour vous, et mon serviteur priera pour vous ; j'aurai égard à lui et ne vous traiterai pas selon votre folie, car vous n'avez pas parlé selon la vérité à mon égard, comme mon serviteur Job. Et Eliphaz de Théman et Bildad de Suach et Tsophar de Naama allèrent et firent comme l'Eternel leur avait dit, et l'Eternel eut égard à Job. Et comme priait pour ses amis, l'Eternel le rétablit dans son ancien état, et l'Eternel donna à le double de tout ce qu'il avait eu. Tous ses frères et toutes ses sœurs et tous ses amis d'autrefois vinrent vers lui et mangèrent avec lui dans sa maison ; ils sympathisèrent avec lui et le consolèrent au sujet de tous les maux que l'Eternel avait fait venir sur lui, et lui donnèrent chacun une késita et un anneau d'or. L'Eternel bénit la fin de plus que son commencement, et il eut quatorze mille brebis, six mille chameaux, mille couples de bœufs et mille ânesses. Il eut sept fils et trois filles. Il appela la première Jémima, la seconde Ketsia et la troisième Kéren-Happuc. Il ne se trouva pas dans tout le pays de femmes aussi belles que les filles de Job, et leur père leur donna un héritage parmi leurs frères. Après cela vécut cent quarante ans, et il vit ses fils et les fils de ses fils, jusqu'à la quatrième génération. Et mourut âgé et rassasié de jours.
Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Ne s'arrête pas dans la voie des pécheurs Et ne s'assied pas dans le cercle des moqueurs, Mais qui prend son plaisir dans la loi de l'Eternel Et médite sa loi jour et nuit. Il est comme un arbre planté près des eaux courantes, Qui donne son fruit en sa saison Et dont le feuillage ne se flétrit point ; Tout ce qu'il fait, il le mène à bien. Tels ne sont pas les méchants, Mais ils sont comme la balle que le vent emporte ; Aussi les méchants ne subsisteront-ils pas dans le jugement, Ni les pécheurs dans l'assemblée des justes. Car l'Eternel connaît la voie des justes, Et la voie des méchants aboutit à la ruine. Pourquoi cette rumeur parmi les nations Et chez les peuples ces vains complots, Ce soulèvement des rois de la terre Et ces princes assemblés pour délibérer Contre l'Eternel et contre son Oint ? Rompons leurs liens Et jetons loin de nous leurs cordes ! Celui qui est assis dans les cieux se rit, Le Seigneur se raille d'eux. Puis il leur parlera dans sa colère, Et par son courroux les épouvantera : Et moi, j'ai établi mon roi Sur Sion, ma montagne sainte ! Que je redise le décret ! L'Eternel m'a dit : Tu es mon Fils ; Moi-même, je t'ai engendré aujourd'hui. Demande-moi : je te donnerai les nations en héritage Et en propriété les extrémités de la terre. Tu les briseras avec un sceptre de fer, Comme un vase de potier tu les mettras en pièces. Et maintenant, ô rois, devenez sages ; Recevez l'avertissement, juges de la terre ! Servez l'Eternel avec crainte, Et réjouissez-vous en tremblant ; Embrassez le Fils, de peur qu'il ne s'irrite Et que vous ne périssiez dans votre voie ! Car un instant encore, et sa colère s'allume. Heureux tous ceux qui se réfugient vers lui ! Psaume de David, quand il fuyait devant Absalom, son fils. Eternel! que mes ennemis sont nombreux ! Nombreux ceux qui s'élèvent contre moi, Nombreux ceux qui disent à mon âme : Point de délivrance pour lui auprès de Dieu ! (Jeu d'instruments.) Mais toi, Eternel, tu es un bouclier tout autour de moi, Tu es ma gloire et celui qui me fait lever la tête. De ma voix j'invoque l'Eternel, Et il me répond de la montagne de sa sainteté. (Jeu d'instruments.) Pour moi, je me suis couché, je me suis endormi, je me suis réveillé, Car l'Eternel me soutient. Je ne craindrai pas le peuple qui par milliers Se range de toutes parts contre moi. Lève-toi, Eternel, sauve-moi, mon Dieu ! Car tu as frappé à la joue tous mes ennemis, Tu as brisé les dents des méchants. Au maître chantre. Avec instruments à cordes. Psaume de David. Quand je crie, réponds-moi, Dieu de ma justice, Toi qui, dans l'angoisse, m'as mis au large. Sois-moi propice, écoute ma prière ! Fils de nobles, jusques à quand ma gloire sera-t-elle changée en opprobre ? Jusques à quand aimerez-vous la vanité et poursuivrez vous le mensonge ? (Jeu d'instruments.) Sachez que l'Eternel s'est mis à part celui qu'il aime. L'Eternel écoute, quand je crie à lui. Irritez-vous, mais ne péchez point ; Parlez en vos cœurs sur vos couches, et faites silence ! (Jeu d'instruments.) Offrez des sacrifices de justice, Et confiez-vous en l'Eternel. Nombreux sont ceux qui disent : Qui nous fera voir des biens ?... Fais lever sur nous la clarté de ta face, ô Eternel ! Tu donnés à mon cœur plus de joie qu'ils n'en ont, Quand abondent leur froment et leur moût. Au maître chantre. Avec les flûtes. Psaume de David. Prête l'oreille à mes paroles, ô Eternel ! Comprends mon soupir ! Sois attentif à la voix de mon appel, mon roi et mon Dieu ! Car c'est à toi que j'adresse ma prière. Eternel ! dès le matin daigne entendre ma voix ; Dès le matin je place devant toi ma requête, et j'attends. Car tu n'es pas un Dieu qui prenne plaisir au mal ; Le méchant n'est pas l'hôte que tu accueilles, Les orgueilleux ne peuvent se présenter à tes regards ; Tu hais tous les ouvriers d'iniquité, Tu fais périr ceux qui disent le mensonge ; L'Eternel a en abomination l'homme de sang et de fraude. Et moi, dans l'abondance de ta faveur, j'entrerai dans ta maison, Je me prosternerai devant le palais de ta sainteté avec la crainte qui t'appartient. Eternel, conduis-moi par ta justice, à cause de ceux qui m'épient ; Aplanis ta voie devant moi ! Car il n'y a aucune droiture dans leur bouche ; Leur cœur est un gouffre de perdition, Leur gosier est un sépulcre ouvert, Ils flattent de leur langue. Traite-les en coupables, ô Dieu ! qu'ils échouent dans leurs projets ! Au milieu de leurs nombreux crimes, précipite-les... Car ils se sont dressés contre toi. Alors ceux qui se réfugient en toi se réjouiront ; Ils pousseront des cris de joie à toujours. Tu étendras sur eux ta protection, Et ils triompheront en toi, ceux qui aiment ton nom. Au maître chantre. Avec instruments à cordes. Sur l'octave. Psaume de David. Eternel, ne me reprends pas dans ta colère Et ne me châtie pas dans ton courroux ! Fais-moi grâce, ô Eternel ! car je suis défaillant ; Guéris-moi, Eternel ! car mes os sont tremblants. Mon âme aussi est toute tremblante ; Et toi, Eternel ! jusques à quand ?... Reviens, Eternel, délivre mon âme ; Sauve-moi, à cause de ta grâce ; Car il n'est plus fait mention de toi dans la mort : Qui te louera dans le séjour des morts ? Je m'épuise à gémir ; je baigne chaque nuit ma couche de pleurs, J'arrose mon lit de larmes ; Mon œil s'éteint dans le chagrin, Il vieillit, à cause de mes persécuteurs. Retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d'iniquité ! Car l'Eternel a entendu la voix de mes pleurs, L'Eternel a entendu ma supplication ; L'Eternel accueillera ma prière. Dithyrambe de David, qu'il chanta à l'Eternel au sujet des paroles de Cusch, Benjamite. Eternel, mon Dieu, je me réfugie vers toi ; Sauve-moi de tous ceux qui me persécutent, et délivre-moi, De peur qu'il ne déchire mon âme comme un lion Qui met en pièces, sans que personne délivre ! Eternel, mon Dieu, si j'ai fait cela... S'il y a de l'iniquité dans mes mains, Si j'ai rendu le mal à celui qui était en paix avec moi... Au contraire, j'ai délivré celui qui me persécutait sans cause ; Que l'ennemi poursuive mon âme et l'atteigne ; qu'il foule à terre ma vie, Et qu'il couche ma gloire dans la poussière ! (Jeu d'instruments.) Lève-toi, Eternel ! dans ta colère élève-toi contre les fureurs de mes ennemis. Réveille-toi en ma faveur, toi qui as ordonné le jugement. Que l'assemblée des peuples t'environne ; Reprends ta place au-dessus d'elle dans les hauts lieux. L'Eternel juge les peuples. Fais-moi justice, ô Eternel ! Qu'il me soit fait selon ma justice et mon intégrité ! Que la méchanceté des méchants prenne fin, que tu soutiennes le juste, Toi qui sondes les cœurs et les reins, Dieu juste ! Mon bouclier est en Dieu ; Il sauve ceux dont le cœur est droit. Dieu est un juste juge, Un Dieu qui s'irrite chaque jour... Si le méchant ne revient pas en arrière, il aiguisera son épée; Il a bandé son arc et l'ajuste ; Il dirige sur lui des traits mortels, Ses flèches, qu'il rendra enflammées. Voici, il est dans les douleurs pour néant ; Il a conçu la malice et il a enfanté le mensonge ; Il a fait une fosse et l'a creusée, Et il tombe dans le creux qu'il a fait. Son travail inique retombe sur sa tête, Et sur son front redescend sa violence. Au maître chantre. Sur Guitthith. Psaume de David. Eternel, notre Seigneur ! Que ton nom est magnifique sur toute la terre, Toi, dont la majesté s'élève par dessus les cieux ! Par la bouche des enfants et de ceux qu'on allaite, Tu établis ta force, en face de tes adversaires, Pour faire taire celui qui te hait et qui se rebelle contre toi. Quand je contemple tes cieux, ouvrage de tes doigts, La lune et les étoiles que tu as agencées, [Je dis :] Qu'est-ce que l'homme mortel, que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l'homme, que tu prennes garde à lui ? Et il s'en faut peu que tu n'aies fait de lui un dieu ! Tu l'as couronné d'honneur et de magnificence, Tu l'as établi dominateur sur les œuvres de tes mains, Tu as mis toutes choses sous ses pieds, Brebis et bœufs, tous ensemble, Ainsi que bêtes des champs, Oiseaux des cieux et poissons de la mer, Tout ce qui parcourt les sentiers des mers. Au maître chantre. Sur Meurs pour le fils. Psaume de David. Je veux louer l'Eternel de tout mon cœur. Je raconterai toutes tes merveilles, Je me réjouirai et m'égaierai en toi, Je chanterai ton nom, ô Très-Haut ! Car mes ennemis reculent, Ils trébuchent et périssent devant ta face. Car tu as pris en mains mon droit et ma cause, Tu t'es assis sur ton trône en juste juge. Tu as tancé les nations, tu as fait périr le méchant, Tu as effacé leur nom à toujours et à perpétuité. C'en est fait de mes ennemis ! Ruines éternelles ! Tu as extirpé leurs villes ; leur souvenir a péri avec eux. Mais l'Eternel !... il siégera à toujours. Il a dressé son trône pour le jugement, Il jugera le monde avec justice ; Il rendra la sentence des peuples avec droiture. Et l'Eternel sera une haute retraite pour l'opprimé, Une haute retraite dans les temps de détresse. Ceux qui connaissent ton nom se confieront en toi, Car tu n'abandonnes pas ceux qui te cherchent, ô Eternel ! Chantez à l'Eternel, qui habite en Sion ; Publiez parmi les peuples ses hauts faits ; Car le vengeur du sang versé s'est souvenu d'eux, Il n'oublie pas le cri des affligés. Fais-moi grâce, Eternel ; vois le misérable état où m'ont réduit ceux qui me haïssent, Toi, qui me fais remonter des portes de la mort, Afin que je publie toutes tes louanges dans les portes de la fille de Sion, Et que je me réjouisse de ton salut. Les nations se sont enfoncées dans la fosse qu'elles avaient faite ; Ce filet qu'elles avaient caché, leur pied s'y prend. L'Eternel s'est fait connaître, il a fait justice, En enlaçant le méchant dans l'œuvre de ses mains. (Harpes ; jeu d'instruments.) Les méchants s'en retourneront dans le séjour des morts, Toutes les nations oublieuses de Dieu ; Car ce n'est pas pour toujours qu'est oublié le pauvre, L'espoir des affligés ne périra pas à toujours. Lève-toi, Eternel, que le mortel ne soit pas le plus fort ! Que les nations soient jugées devant ta face ! Pourquoi, ô Eternel, te tiens-tu éloigné, Cachant ta face dans les temps de détresse ? L'orgueil du méchant met l'affligé dans la fournaise ; On est pris dans les machinations qu'ils inventent. Car le méchant se glorifie de la convoitise de son âme ; Ravisseur, il tourne le dos avec mépris à l'Eternel. Le méchant, au visage hautain, se dit : Point d'enquête, Point de Dieu ! Ce sont là toutes ses pensées. Ses voies prospèrent en tout temps. Tes jugements si élevés sont hors de la portée de sa vue. Ceux qui s'opposent à lui, il souffle sur eux ! Il dit en son cœur : Non, je ne serai point ébranlé ; D'âge en âge je suis, moi, à l'abri du mal. Sa bouche est pleine d'imprécations, de fraude et de violence ; Sous sa langue sont la méchanceté et l'iniquité. Assis en embuscade près des hameaux, Il tue l'innocent dans les lieux cachés ; Ses yeux épient le malheureux. Il s'embusque dans le lieu caché comme un lion, Il s'embusque pour enlever l'affligé dans son fourré, Il enlève l'affligé, l'attirant dans son filet. Il se courbe, il se baisse, Et entre ses griffes tombent les infortunés. Il dit en son cœur : Dieu oublie ! Il cache sa face, il ne regarde jamais. Lève-toi, Eternel ! ô Dieu, élève ta main, N'oublie pas les malheureux ! Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu Et dit-il en son cœur : Tu ne fais pas d'enquête ! Tu as vu pourtant, car toi, tu regardes les tourments et les afflictions, Pour prendre toutes choses en ta main. L'infortuné s'en remet à toi, Tu viens en aide à l'orphelin. Brise le bras du méchant, Recherche le crime de l'injuste, jusqu'à ce que tu ne le retrouves plus ! L'Eternel est roi à toujours et à perpétuité ; Les nations ont péri de dessus son pays. Tu as entendu le vœu des misérables, ô Eternel, Tu as affermi leur cœur, tu as incliné ton oreille, Pour rendre justice à l'orphelin et à l'opprimé, Afin qu'il cesse de terrifier..., le mortel qui n'est que terre ! Au maître chantre. De David. Je me suis réfugié vers l'Eternel. Comment pouvez-vous dire à mon âme : Fuyez dans vos montagnes, comme l'oiseau, Car voici, les méchants bandent l'arc, Ils ajustent leur flèche sur la corde, Pour tirer dans l'ombre sur ceux dont le cœur est droit. Quand les fondements sont renversés, Que ferait le juste? L'Eternel est dans le palais de sa sainteté, L'Eternel a son trône dans les cieux. Ses yeux regardent ; Ses paupières sondent les fils de l'homme. L'Eternel sonde le juste. Quant au méchant et à celui qui aime la violence, son âme les hait. Il fera tomber sur les méchants, comme un filet, une pluie de feu et de soufre ; Un vent brûlant de tempête est le breuvage qui leur est assigné. Car l'Eternel est juste ; il aime la justice. Le regard de sa face est sur l'homme droit. Au maître chantre. Sur l'octave. Psaume de David. Sauve, ô Eternel, car les hommes pieux ne sont plus ; Les gens de bonne foi ont disparu d'entre les fils des hommes. Chacun parle faussement à son prochain, avec des lèvres flatteuses, Ils parlent avec un cœur double. Que l'Eternel retranche toutes les lèvres flatteuses, La langue qui discourt avec arrogance, Ceux qui disent : Nous faisons de nos langues une force, Nous avons nos lèvres pour alliées ; qui dominera sur nous ? A cause de la violence faite aux affligés, à cause du gémissement des pauvres, Maintenant je me lève, dit l'Eternel, Je vais mettre en sûreté celui qui soupire après le salut. Les paroles de l'Eternel sont des paroles pures, Un argent éprouvé qui du creuset coule sur le sol, Purifié sept fois. Toi, ô Eternel, tu les garderas, Tu les protégeras contre cette génération à toujours, Au maître chantre. Psaume de David. Jusques à quand, ô Eternel, m'oublieras-tu à toujours ? Jusques à quand me cacheras-tu ta face ? Jusques à quand agiterai-je des projets dans mon âme, Et, tout le jour, du chagrin dans mon cœur ? Jusques à quand mon ennemi s'élèvera-t-il au-dessus de moi ? Ah ! regarde, réponds-moi, Eternel, mon Dieu ! Illumine mes yeux, de peur que je ne m'endorme du sommeil de la mort, De peur que mon ennemi ne dise : Je l'ai emporté sur lui, Et que ceux qui m'oppriment ne tressaillent de joie, si je chancelais ! Pour moi, je me confie en ta grâce ; Mon cœur tressaille à cause de ton salut. Je veux chanter à l'Eternel, parce qu'il m'a fait du bien ! Au maître chantre. De David. L'insensé dit en son cœur : Il n'y a point de Dieu. Ils sont corrompus, abominables dans leurs actions, Il n'y en a point qui fassent le bien. L'Eternel, du haut des cieux, regarde les fils de l'homme, Pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent, Qui cherche Dieu. Tous se sont détournés, pervertis tous ensemble ; Il n'y en a point qui fassent le bien, Pas même un seul. N'ont-ils donc point de connaissance, tous ces ouvriers d'iniquité, Qui mangent mon peuple comme ils mangent le pain, Et n'invoquent pas l'Eternel ? Les voilà qui vont trembler de terreur, Car Dieu est au milieu de la race juste. Réduisez à néant les projets de l'affligé... L'Eternel est son refuge ! Qui donnera de Sion le salut à Israël ? Quand l'Eternel ramènera les captifs de son peuple, Jacob sera dans l'allégresse, Israël se réjouira ! Psaume de David. Eternel, qui sera reçu dans ton tabernacle ? Qui habitera sur la montagne de ta sainteté ? C'est celui qui marche dans l'intégrité, qui fait ce qui est juste, Et qui dit la vérité telle qu'elle est dans son cœur. Il ne porte point la calomnie sur sa langue, Il ne fait pas de mal à son semblable, Et il ne profère point d'outrages contre son prochain. A ses yeux, le réprouvé est digne de mépris, Mais il honore ceux qui craignent l'Eternel. S'il a juré, fût-ce à son dommage, il n'y changera rien. Il ne donne point son argent à usure, Il ne prend point de présents contre l'innocent. Celui qui agit ainsi ne sera jamais ébranlé. Ecrit de David. Garde-moi, ô Dieu fort, car je me suis réfugié vers toi. J'ai dit à l'Eternel : C'est toi qui es mon Seigneur, Mon bonheur n'est nulle part qu'en toi ! Et [j'ai dit] aux saints qui sont dans le pays : C'est vous qui êtes les nobles en qui est tout mon plaisir. Nombreux seront les tourments de ceux qui se sont tournés vers un autre. Non, je ne répandrai pas leurs libations de sang, Non, je n'aurai pas sur mes lèvres les noms qu'ils invoquent ! L'Eternel est ma part d'héritage et mon breuvage ; C'est toi qui gardes mon lot. Les cordeaux me sont échus dans des lieux agréables ; Oui, je vois que mon héritage est beau, Je bénirai l'Eternel, qui a été mon conseil ; Les nuits même, mes reins m'incitent à le faire. Je me suis toujours proposé l'Eternel devant moi ; Parce qu'il est à ma droite, je ne serai point ébranlé. C'est pourquoi, mon cœur s'est réjoui, et mon âme tressaille de joie ; Même ma chair reposera en assurance, Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, Tu ne permettras pas que celui que tu aimes voie le sépulcre. Tu me feras connaître le chemin de la vie ; Il y a des rassasiements de joie devant ta face, Des délices à ta droite pour jamais. Prière de David. Ecoute, ô Eternel, la voix de la justice ; sois attentif à mon cri, Prête l'oreille à ma prière, qui ne sort pas de lèvres trompeuses. Qu'en présence de ta face, mon droit devienne manifeste ! Tes yeux discernent la droiture. Tu as sondé mon cœur, tu l'as examiné pendant la nuit, Tu m'as fait passer par le creuset ; Tu ne trouves point de mauvaises pensées. Elles ne passent point par ma bouche. En face des agissements des hommes, fidèle à la parole de tes lèvres, J'ai eu soin d'éviter les voies de l'homme violent, J'ai affermi mes pas dans tes sentiers, Mes pieds n'ont pas bronché. Je t'invoque, car tu m'exauceras, ô Dieu ! Incline ton oreille vers moi, écoute ma parole ! Rends admirables tes gratuités, toi qui sauves ceux qui se réfugient sous ta main, Quand l'ennemi s'élève contre eux. Garde-moi comme la prunelle, fille de l'œil, Garde-moi à l'ombre de tes ailes Contre les méchants qui veulent me détruire, Contre les ennemis acharnés qui m'enveloppent. Leur cœur, qui n'est que graisse, se ferme, Leur bouche parle avec arrogance. Les voilà sur nos pas, ils nous ont enveloppés, Ils nous épient pour nous terrasser. On dirait un lion avide de déchirer, Un jeune lion tapi en embuscade. Lève-toi, Eternel, avance-toi contre lui, étends-le sur le sol ; Délivre mon âme des méchants par ton épée ; Délivre-moi des hommes par ta main, ô Eternel, des hommes de ce monde. Leur part est dans cette vie, ils se gorgent des biens dont tu les combles ; Ils ont de nombreux fils, et ils laissent leur superflu à leurs petits-enfants. Pour moi, dans la justice, je verrai ta face ; A mon réveil, je me rassasierai de la vue de la beauté. Au maître chantre. Du serviteur de l'Eternel, de David, qui adressa à l'Eternel les paroles de ce cantique, lorsque l'Eternel l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. Il dit : Je veux t'aimer de tout mon cœur, ô Eternel, qui es ma force ! Eternel, mon rocher, ma forteresse et mon libérateur ! Mon Dieu ! le roc où je me réfugie ! Mon bouclier, la corne de mon salut, ma haute retraite ! Je m'écrie : Loué soit l'Eternel ! Et je suis délivré de mes ennemis. Les liens de la mort m'entouraient, Les torrents de la perversité m'épouvantaient ; Les liens du sépulcre m'enlaçaient, Les filets de la mort m'avaient surpris. Dans mon angoisse, j'invoquai l'Eternel, Et je criai à mon Dieu. De son palais il entendit ma voix, Et le cri que je poussai devant lui parvint à ses oreilles. Et la terre fut ébranlée et trembla ; Les fondements des montagnes chancelèrent Et furent ébranlés, parce qu'il était courroucé. Une fumée montait de ses narines, Un feu dévorant sortait de sa bouche ; Des charbons embrasés en jaillissaient. Il abaissa les cieux et descendit ; Une sombre nuée était sous ses pieds. Il était monté sur un chérubin et volait, Planant sur les ailes du vent. Il mit tout autour de lui, comme une tente, le voile des ténèbres, L'obscurité des eaux et les sombres nuages. De l'éclat qui le précédait sortaient les nuées, Lançant la grêle et les charbons de feu. Et l'Eternel tonna dans les cieux. Le Très-Haut fit entendre sa voix Au milieu de la grêle et des charbons de feu. Il lança ses flèches et dispersa [les ennemis], Il jeta ses foudres et les mit en déroute. Alors le fond des eaux apparut, Les fondements du monde furent mis à nu, A ta menace, ô Eternel, Au souffle du vent de ta colère. Il étendit [sa main] d'en haut, me saisit, Me tira des grosses eaux ; Il m'arracha à mon ennemi puissant, A mes adversaires, parce qu'ils étaient trop forts pour moi. Ils m'avaient surpris au jour de ma calamité, Mais l'Eternel fut mon appui. Il m'a tiré au large, Il m'a délivré, parce qu'il a mis son plaisir en moi. L'Eternel m'a traité selon ma justice ; Il m'a rendu selon la pureté de mes mains, Car j'ai gardé les voies de l'Eternel, Et je n'ai pas été infidèle à mon Dieu ; Car tous ses jugements ont été devant moi, Et je n'ai point éloigné de moi ses statuts. J'ai été intègre avec lui, Et je me suis tenu en garde contre mon iniquité. Aussi l'Eternel m'a-t-il rendu selon ma justice, Selon la pureté de mes mains devant ses yeux. Avec celui qui est bon, tu te montres bon, Avec l'homme intègre, tu te montres intègre ; Avec celui qui se purifie, tu te montres pur, Et tu te joues du trompeur. Oui, tu sauves le peuple affligé, Et tu abaisses les yeux hautains. Oui, tu as fais briller ma lampe ; L'Eternel mon Dieu a éclairé mes ténèbres. Oui, avec toi, je me jette sur une troupe en armes ; Avec mon Dieu, je franchis la muraille. Les voies de Dieu sont parfaites, La parole de l'Eternel est éprouvée au feu ; Il est un bouclier pour tous ceux qui se réfugient auprès de lui. Car qui est Dieu, hormis l'Eternel ? Qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu, Le Dieu qui m'a ceint de force Et qui a rendu parfaite ma voie ? Il a rendu mes pieds semblables à ceux des biches, Et il m'a fait tenir debout sur mes hauteurs. Il a formé mes mains au combat, Et mes bras ont tendu l'arc d'airain. Tu m'as donné le bouclier de ton salut, Ta droite m'a soutenu, Et ta condescendance daigna m'agrandir. Tu as élargi le chemin sous mes pas, Et les chevilles de mes pieds n'ont pas vacillé. Je poursuis mes ennemis, et je les détruis, Et je ne reviens pas que je ne les aie achevés. Je les mets en pièces, et ils ne peuvent se relever ; Ils tombent sous mes pieds. Tu m'as ceint de force pour le combat, Tu as fait plier sous moi mes adversaires, Tu m'as fait voir le dos de mes ennemis, Et j'ai anéanti ceux qui me haïssaient. Ils crient... personne pour les sauver !... A l'Eternel ; il ne leur répond pas. Je les réduis en poudre, comme la poussière que le vent emporte ; Je les balaie comme la boue des rues. Tu m'as délivré des querelles de mon peuple, Tu m'as placé à la tête des nations ; Des peuples que je ne connaissais pas m'ont été soumis. Pour avoir entendu parler de moi, ils m'ont obéi ; Les fils de l'étranger me flattent. Les fils de l'étranger défaillent, Et ils sortent tremblants de leurs remparts. Que l'Eternel vive, et que béni soit mon Rocher ! Que le Dieu de mon salut soit exalté ! Le Dieu qui m'accorde des vengeances Et qui m'assujettit les peuples ! Après m'avoir sauvé de mes ennemis, Tu m'as même élevé au-dessus de mes adversaires, Tu m'as délivré de l'homme violent. C'est pourquoi je veux te célébrer parmi les nations, ô Eternel, Et je chanterai ton nom ! Au maître chantre. Psaume de David. Les cieux racontent la gloire du Dieu fort, Et l'étendue donne à connaître l'ouvrage de ses mains. Un jour en transmet le récit à un autre jour, Et une nuit en instruit une autre nuit. Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles, Leur voix ne s'entend point... Leur voix atteint jusqu'au bout de la terre, Et leurs accents parviennent aux extrémités du monde. Il a mis en eux une tente pour le soleil. Celui-ci, semblable à un époux qui sort de sa chambre nuptiale, S'élance dans la carrière avec la joie d'un héros. Il part de l'une des extrémités du ciel, Et sa course s'achève à l'autre extrémité, Et rien ne se dérobe à sa chaleur. La loi de l'Eternel est parfaite ; elle restaure l'âme ; Le témoignage de l'Eternel est sûr ; il donne la sagesse au simple ; Les ordonnances de l'Eternel sont droites elles réjouissent le cœur ; Le commandement de l'Eternel est pur ; il éclaire les yeux ; La crainte de l'Eternel est pure ; elle subsiste à toujours ; Les jugements de l'Eternel ne sont que vérité ; ils sont justes, les uns comme les autres. Ils sont plus désirables que l'or, que beaucoup d'or fin, Et plus doux que le miel et que ce qui découle des rayons de miel. Aussi ton serviteur en est-il éclairé ; Il y a, à les garder, une grande récompense. Qui est-ce qui connaît ses fautes commises par erreur ? Pardonne-moi celles que j'ignore ! Préserve aussi ton serviteur des péchés volontaires. Qu'ils ne dominent point sur moi ! Alors je serai sans reproche, innocent de grands péchés. Au maître chantre. Psaume de David. Que l'Eternel te réponde au jour de la détresse ! Que le nom du Dieu de Jacob te mette en un lieu élevé ! Qu'il t'envoie du secours de son sanctuaire, Et que de Sion il soit ton appui. Qu'il se souvienne de toutes tes offrandes, Et qu'il accepte comme agréables tes holocaustes. (Jeux d'instruments.) Qu'il te donne ce que ton cœur désire Et qu'il accomplisse tous tes desseins ! Puissions-nous célébrer avec cris de joie ta délivrance Et lever l'étendard au nom de notre Dieu ! Que l'Eternel accomplisse toutes tes demandes. Maintenant je sais que l'Eternel a délivré son oint, Qu'il lui répondra des cieux de sa sainteté Par les éclatantes délivrances de sa droite. Ceux-ci se glorifient de leurs chars de guerre, ceux-là de leurs chevaux, Mais nous, nous nous glorifions du nom de l'Eternel notre Dieu. Eux, ils plient, et ils tombent, Nous, au contraire, nous nous levons et nous demeurons debout. Au maître chantre. Psaume de David. Eternel ! le roi se réjouit en ta force. Combien la délivrance le remplit d'allégresse ! Tu lui as accordé le désir de son cœur ; Tu ne lui as point refusé la demande de ses lèvres. (Jeux d'instruments.) Car tu es venu au-devant de lui avec des bénédictions excellentes, Tu as mis sur sa tête une couronne d'or. Il t'a demandé la vie, tu la lui as donnée, Une vie longue, permanente, pour toujours. Grande est sa gloire par ta délivrance ; Tu as posé sur lui la splendeur et la magnificence. Car tu l'as placé pour être bénédiction à toujours ; Tu le combles de joie en ta présence. Car le roi se confie en l'Eternel, Et par la grâce du Très-Haut il ne sera point ébranlé. Ta main atteindra tous tes ennemis, Ta droite atteindra ceux qui te haïssent. Tu les rendras pareils à une fournaise ardente, quand se montrera ta face, L'Eternel les engloutira en sa colère, et le feu les dévorera. Tu feras périr leur fruit de dessus la terre, Et leur postérité d'entre les fils des hommes. Car ils ont projeté du mal contre toi, Ils ont médité de mauvais desseins ; ils seront impuissants. Car tu leur feras tourner le dos, Tu dirigeras ton arc contre leurs faces. Au maître chantre. Sur Biche de l'aurore. Psaume de David. Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné, Te tenant éloigné, sans me délivrer, [Sourd aux] paroles de mon rugissement ? Mon Dieu ! je crie le jour, sans que tu répondes, Et la nuit, sans trouver de repos. Et pourtant tu es le Saint, Tu sièges, entouré des louanges d'Israël. Nos pères se sont confiés en toi ; Ils se sont confiés, et tu les as délivrés, Ils ont crié à toi, et ils ont échappé, Ils se sont confiés en toi, et ils n'ont point été confus. Mais moi, je suis un ver et non point un homme, L'opprobre des hommes et le méprisé du peuple. Tous ceux qui me voient se raillent de moi, Ils grimacent des lèvres, hochent la tête. Il s'en remet à l'Eternel ! Qu'il le délivre, Qu'il le sauve, puisqu'il met son plaisir en lui ! Oui, c'est bien toi qui m'as fait sortir du sein maternel, Qui m'as fait reposer avec confiance sur les mamelles de ma mère ; J'ai été remis à tes soins dès ma naissance, Dès le sein de ma mère tu es mon Dieu. Ne t'éloigne pas de moi, quand la détresse est proche, Quand il n'y a personne pour me secourir ! De nombreux taureaux m'ont entouré, Les puissants de Basan m'ont environné. Ils ouvrent leur gueule contre moi, Comme un lion déchirant et rugissant. Je suis comme de l'eau qui s'écoule, Et tous mes os se sont déjoints ; Mon cœur est comme de la cire, Il se fond dans mes entrailles. Ma vigueur est desséchée comme la brique, Ma langue s'attache à mon palais, Et tu m'as couché dans la poussière de la mort. Car des chiens m'environnent, Une bande de malfaiteurs m'entourent ; Ils ont percé mes mains et mes pieds. Je compterais tous mes os ; Eux, ils me considèrent, ils me regardent ; Ils partagent entre eux mes vêtements, Et ils jettent le sort pour ma robe. Mais toi, Eternel, ne reste pas éloigné, Toi qui es ma force, hâte-toi de venir à mon secours. Délivre mon âme de l'épée, Mon unique de la patte des chiens. Sauve-moi de la gueule du lion, Et des cornes des buffles ; tu m'en as retiré ! J'annoncerai ton nom à mes frères, Je te célébrerai au milieu de l'assemblée. Vous qui craignez l'Eternel, célébrez-le ; Vous, toute la race de Jacob, glorifiez-le ; Redoutez-le, vous, toute la race d'Israël ! Car il n'a pas méprisé, et il n'a pas dédaigné l'affliction de l'affligé ; Il ne lui a point caché sa face, Mais il l'a exaucé, quand il criait à lui. Tu seras le sujet de ma louange dans une grande assemblée ; J'accomplirai mes vœux en présence de ceux qui te craignent. Les humbles mangeront et seront rassasiés ; Ceux qui cherchent l'Eternel le loueront. Que votre cœur vive à toujours ! Toutes les extrémités de la terre se souviendront et reviendront à l'Eternel, Et toutes les familles des nations se prosterneront en ta présence, Car le règne appartient à l'Eternel, Et il domine sur les nations. Ils mangeront et se prosterneront aussi en sa présence, tous les opulents de la terre, Ils s'inclineront devant lui, tous ceux qui descendent vers la poussière Et ne peuvent conserver leur vie. La postérité le servira ; On parlera du Seigneur à la génération future. Psaume de David. L'Eternel est mon berger ; je ne manque de rien. Il me fait reposer dans des parcs herbeux, Il me mène le long des eaux tranquilles ; Il restaure mon âme, Il me conduit par des sentiers unis, A cause de son nom. Même quand je marcherais par la vallée de l'ombre de la mort, Je ne craindrais aucun mal, car tu es avec moi. Ta houlette et ton bâton, voilà ce qui me console. Tu dresses la table devant moi à la vue de ceux qui me persécutent ; Tu oins ma tête d'huile, Ma coupe déborde. Il n'y aura que biens et gratuités à mes côtés, Tous les jours de ma vie, Et j'habiterai dans la maison de l'Eternel Pour une longue durée de jours. Psaume de David. La terre est à l'Eternel, et tout ce qu'elle contient, La terre habitable et ceux qui la peuplent. Car c'est lui qui l'a fondée sur les mers, Et qui l'a affermie sur les courants d'eaux. Qui pourra monter à la montagne de l'Eternel ? Et qui subsistera dans le lieu de sa sainteté ? Celui qui a les mains nettes et le cœur pur, Qui ne porte pas son âme vers la vanité Et ne jure pas pour tromper. Il emportera la bénédiction d'auprès de l'Eternel Et la justice de la part du Dieu de son salut. Telle est la race de ceux qui le cherchent, De ceux qui recherchent ta face ; [tel est] Jacob ! (Jeu d'instruments.) Portes, élevez vos têtes, Haussez-vous, portes éternelles ! Et le Roi de gloire entrera. Qui est-il, ce Roi de gloire ? C'est l'Eternel, le fort et le puissant, L'Eternel, puissant dans les combats. Portes, élevez vos têtes, Elevez-les, portes éternelles ! Et le Roi de gloire entrera. Qui est-il, ce Roi de gloire ? C'est l'Eternel des armées, C'est lui, le Roi de gloire. (Jeu d'instruments.) De David.Aleph. A toi, ô Eternel ! j'élève mon âme, Beth. Mon Dieu, je me confie en toi. Que je ne sois point confus, Que mes ennemis ne triomphent pas à mon sujet ! Guimel. Quiconque s'attend à toi ne sera pas confus. Ceux-là seront confus, qui agissent perfidement, sans cause. Daleth. Eternel ! fais-moi connaître tes voies, Enseigne-moi tes sentiers ! Hé, Vav Fais-moi marcher dans ta vérité, et m'enseigne, Car tu es le Dieu de mon salut, Je m'attends à toi tout le jour. Zaïn. Souviens-toi de tes compassions, ô Eternel, et de tes gratuités, Car elles sont dès l'éternité. Heth. Ne te souviens pas des fautes de ma jeunesse, Ni de mes transgressions. Souviens-toi de moi selon ta miséricorde, A cause de ta bonté, ô Eternel ! Teth. L'Eternel est bon et juste ; C'est pourquoi il montre aux pécheurs le chemin ; Iod. Il fait marcher les humbles dans la justice, Et il enseigne aux humbles sa voie. Kaph. Tous les sentiers de l'Eternel sont miséricorde et fidélité, Pour ceux qui gardent son alliance et ses témoignages. Lamed. A cause de ton nom, ô Eternel, tu pardonneras mon iniquité, Car elle est grande. Mem. Qui est l'homme qui craint l'Eternel ? Il lui montrera la voie qu'il doit choisir. Nun. Son âme reposera dans le bonheur, Et sa postérité héritera la terre. Samech. Le secret de l'Eternel est pour ceux qui le craignent, Et son alliance pour les instruire. Aïn. Mes yeux sont continuellement fixés sur l'Eternel, Car c'est lui qui tirera mes pieds du filet. Pé. Tourne-toi vers moi, et aie pitié de moi, Car je suis seul et misérable. Tsadé. Les angoisses de mon cœur ont augmenté, Fais-moi sortir de mes détresses ! Resch. Regarde mon triste état et mon tourment, Et enlève tous mes péchés. Resch. Regarde combien mes ennemis sont nombreux Et de quelle haine violente ils me haïssent. Schin. Garde mon âme et délivre-moi. Que je ne sois pas confus, car je me suis réfugié auprès de toi. Thav. Que l'intégrité et la droiture me protègent, Car je me suis attendu à toi. Pé. O Dieu ! rachète Israël de toutes ses détresses ! De David. Rends-moi justice, Eternel, car j'ai marché dans mon intégrité, Et je me suis confié en l'Eternel, sans chanceler. Sonde-moi, Eternel ! éprouve-moi, Passe au creuset mes reins et mon cœur. Car ta grâce est devant mes yeux, Et je marche dans ta vérité. Je ne m'assieds pas avec les hommes faux, Et je ne vais pas avec les gens dissimulés ; Je hais l'assemblée de ceux qui font le mal, Et je ne m'assieds point avec les méchants. Je lave mes mains dans l'innocence, Et je me tiendrai près de ton autel, ô Eternel ! Pour entonner un chant de louange Et pour raconter toutes tes merveilles. Eternel, j'aime le séjour de ta maison Et le lieu où réside ta gloire. Ne permets pas que mon âme soit entraînée dans la ruine des pécheurs Et que ma vie soit emportée avec celle des hommes de sang, Qui portent le crime dans leurs mains Et dont la droite est pleine de présents. Pour moi, je marcherai dans mon intégrité ; Rachète-moi et prends pitié de moi. Mon pied s'affermit dans un chemin aplani ; Je bénirai l'Eternel dans les assemblées. De David. L'Eternel est ma lumière et ma délivrance ; De qui aurais-je peur ? L'Eternel est le rempart de ma vie ; De qui aurais-je frayeur ? Quand les méchants marchent contre moi, Pour dévorer ma chair, Mes ennemis et ceux qui me haïssent, Ce sont eux qui bronchent et qui tombent. Si une armée dresse son camp contre moi, Mon cœur ne craindra pas. Si la guerre s'élève contre moi, Même alors mon cœur aura confiance. La chose que j'ai demandée à l'Eternel, Que je désire ardemment, C'est que j'habite dans la maison de l'Eternel, tous les jours de ma vie, Pour contempler la beauté de l'Eternel Et pour visiter soigneusement son palais. Car il me cachera dans son asile au jour du malheur, Il me tiendra caché dans la retraite secrète de son tabernacle, Il m'élèvera sur un rocher. Aussi ma tête s'élèvera au-dessus des ennemis qui m'entourent, Et je sacrifierai dans son tabernacle des sacrifices de réjouissance ; Je chanterai et je psalmodierai à l'Eternel. Ecoute, Eternel, ma voix qui t'appelle, Fais-moi grâce et réponds-moi. Mon cœur me dit de ta part : Cherchez ma face ! Je chercherai ta face, ô Eternel. Ne me cache pas ta face, Ne rejette pas avec colère ton serviteur. Tu as été mon aide ! Ne me repousse pas et ne m'abandonne pas, Dieu de ma délivrance ; Car mon père et ma mère peuvent m'abandonner, Mais l'Eternel me recueillera. Eternel ! enseigne-moi ta voie Et me conduis par un sentier uni A cause de mes ennemis. Ne me livre point au désir de mes adversaires, Car de faux témoins se lèvent contre moi, Et des gens qui ne respirent que violence. Si je ne croyais pas que je verrai la bonté de l'Eternel Sur la terre des vivants... Attends-toi à l'Eternel ! Demeure ferme, Et que ton cœur se fortifie ! Attends-toi à l'Eternel ! De David. Je crie à toi, Eternel ! Mon Rocher ! ne sois pas muet, te détournant de moi, De peur que, si tu t'éloignes, sans me répondre, Je ne sois semblable à ceux qui descendent dans la fosse ; Ecoute la voix de ma supplication, quand je crie à toi, Quand j'élève mes mains vers le sanctuaire de ta sainteté. Ne m'entraîne pas dans la ruine des méchants Et avec les ouvriers d'iniquité, Qui parlent de paix à leur prochain Et qui ont de mauvais projets dans leur cœur. Rends-leur selon leurs œuvres Et selon la méchanceté de leurs actions ; Rends-leur selon l'ouvrage de leurs mains ; Fais retomber sur eux ce qu'ils font à d'autres. Car ils ne prennent pas garde aux œuvres de l'Eternel, Ni à l'ouvrage de ses mains. Il les renversera et ne les relèvera pas. Béni soit l'Eternel, Car il a entendu la voix de ma supplication. L'Eternel est ma force et mon bouclier. Mon cœur s'est confié, et j'ai été secouru, Et mon cœur se réjouit, et je le loue par mes chants. L'Eternel est la force de son peuple, Il est le rempart des délivrances de son Oint. Sauve ton peuple et bénis ton héritage, Sois leur berger et porte-les à perpétuité. Psaume de David. Rendez à l'Eternel, vous, fils de Dieu, Rendez à l'Eternel la gloire et la force ! Rendez à l'Eternel la gloire due à son nom, Prosternez-vous devant l'Eternel dans une sainte magnificence ! La voix de l'Eternel retentit sur les eaux, Le Dieu de gloire fait gronder le tonnerre, L'Eternel est sur les grandes eaux. La voix de l'Eternel est puissante, La voix de l'Eternel est majestueuse, La voix de l'Eternel brise les cèdres, L'Eternel brise les cèdres du Liban ; Il les fait bondir comme les jeunes taureaux, Le Liban et le Sirion, comme les jeunes buffles. La voix de l'Eternel jette des éclats de flammes de feu, La voix de l'Eternel fait trembler le désert, L'Eternel fait trembler le désert de Kadès, La voix de l'Eternel fait avorter les biches, Elle dépouille les forêts, Et dans son palais, tout s'écrie : Gloire ! L'Eternel a présidé au déluge, L'Eternel présidera comme roi à toujours ; L'Eternel donnera de la force à son peuple, L'Eternel bénira son peuple par la paix. Psaume. Cantique de dédicace de la maison. De David. Je t'exalte, ô Eternel ! parce que tu m'as relevé. Tu n'as pas permis que mes ennemis se réjouissent à mon sujet. Eternel, mon Dieu ! j'ai crié à toi, et tu m'as guéri. Eternel ! tu as fait remonter mon âme du séjour des morts, Tu m'as fait revivre, pour que je ne descendisse pas dans la fosse. Psalmodiez à l'Eternel, vous, ses bien-aimés, Et célébrez la mémoire de sa sainteté, Car sa colère dure un moment, Mais sa bienveillance toute une vie. Les pleurs viennent loger le soir ; Au matin, c'est un chant de triomphe. Pour moi, je disais dans ma sécurité : Je ne serai jamais ébranlé. Eternel ! dans ta faveur, tu avais affermi ma montagne. Tu cachas ta face ; je fus éperdu. Je criai à toi, Eternel ! j'adressai ma supplication à l'Eternel : Quel profit y aura-t-il en mon sang, si je descends dans la fosse ? La poussière te loue-t-elle ? Raconte-t-elle ta fidélité ? Ecoute, ô Eternel ! et prends pitié de moi ; Eternel ! sois-moi en aide ! Tu as changé ma lamentation en allégresse, Tu as détaché le sac dont j'étais couvert, Et tu m'as donné la joie pour ceinture, Au maître chantre. Psaume de David. Eternel ! je me réfugie vers toi. Que je ne sois jamais confus ! Délivre-moi par ta justice ! Incline vers moi ton oreille, hâte-toi de me délivrer ! Sois pour moi un rocher où je me réfugie, Un lieu fort où je puisse me sauver ! Car tu es mon rocher et ma forteresse, Et à cause de ton nom, tu me guideras et me conduiras. Tu me tireras du piège caché qu'ils ont tendu pour moi, Car tu es mon asile. Je remets mon esprit entre tes mains ; Tu m'as racheté, Eternel, Dieu de vérité ! Je hais ceux qui s'attachent aux vanités trompeuses. Pour moi, c'est en l'Eternel que je me confie. Je veux m'égayer et me réjouir en ta bonté, Parce que tu as regardé mon affliction ; Tu as pris connaissance des détresses de mon âme, Et tu ne m'as pas livré à la main de mon ennemi, Mais tu as mis mes pieds au large. Aie pitié de moi, ô Eternel ! car je suis dans la détresse. Le chagrin ronge mes yeux, mon âme et mes entrailles. Ma vie se consume dans la tristesse Et mes années dans les soupirs. Ma force est consumée à cause de mon péché, Et mes os dépérissent. Mes nombreux ennemis ont fait de moi un opprobre, Un grand opprobre pour mes voisins, La terreur de mes amis. Ceux qui me voient sur les places s'enfuient loin de moi. Je suis oublié comme un mort, banni des cœurs ; Je suis comme un vase au rebut, Car j'ai entendu les mauvais propos de plusieurs ; L'effroi m'enveloppe de toutes parts, Quand ils se concertent ensemble contre moi, Complotant de m'ôter la vie. Mais moi, je me confie en toi, ô Eternel ! Je dis : Tu es mon Dieu ! Mes temps sont dans ta main ; Retire-moi des mains de ceux qui me haïssent Et de ceux qui me persécutent. Fais luire ta face sur ton serviteur, Sauve-moi par ta grâce ! Eternel ! que je ne sois pas confus, car je t'invoque. Les méchants seront confus, réduits au silence dans les enfers ! Elles deviendront muettes, les lèvres menteuses, Qui jettent l'injure contre le juste, avec arrogance et mépris. Combien grande est ta bonté, Que tu tiens en réserve pour ceux qui te craignent, Et que tu témoignes, à la vue des fils des hommes, A ceux qui cherchent en toi leur refuge ! Tu les mets à l'abri sous la protection de ta face Contre les soulèvements des hommes. Tu les mets à couvert Contre les langues qui les attaquent. Béni soit l'Eternel, car il a signalé sa bonté envers moi [Et m'a mis] dans une ville forte. J'avais dit dans ma précipitation : Je suis retranché de devant tes yeux. Mais tu as entendu la voix de ma supplication, Quand j'ai crié à toi. Aimez l'Eternel, vous tous ses bien-aimés ! L'Eternel garde les fidèles Et il rétribue avec surabondance celui qui agit avec orgueil. De David. Méditation. Heureux celui dont la transgression est pardonnée Et dont le péché est couvert ! Heureux l'homme auquel l'Eternel n'impute point l'iniquité Et dans l'esprit duquel il n'y a pas de fraude ! Tant que je me suis tu, mes os se sont consumés, Pendant que je gémissais tout le jour. Car jour et nuit ta main s'appesantissait sur moi, Ma vigueur était changée en une sécheresse d'été. (Jeu d'instruments.) Je t'ai fait connaître mon péché, Je n'ai pas caché mon iniquité. J'ai dit : Je confesserai mes transgressions à l'Eternel ! Et toi, tu as enlevé l'iniquité de mon péché. (Jeu d'instruments.) Qu'ainsi tout homme pieux te prie, au temps où l'on te trouve : Certes, quand de grandes eaux déborderaient, elles ne l'atteindraient point. Tu es pour moi un asile, tu me garantis de la détresse, Tu m'entoures de chants de délivrance. (Jeu d'instruments) Je te rendrai intelligent, et je te montrerai le chemin où tu dois marcher ; Mon œil te guidera. Ne soyez pas comme le cheval, comme le mulet, Qui n'a point d'intelligence, Que l'on bride avec un frein et un mors, pour le dompter, Sans quoi il n'approcherait pas de toi. Bien des douleurs sont la part du méchant, Mais celui qui se confie en l'Eternel sera environné de miséricorde. Justes, réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse ; Poussez des cris de joie, vous tous qui êtes droits de cœur ! Justes, chantez, vous réjouissant en l'Eternel ! La louange sied aux hommes droits. Célébrez l'Eternel avec la harpe ; Sur la lyre à dix cordes, psalmodiez-lui. Chantez-lui un cantique nouveau, Touchez habilement les cordes avec un chant d'allégresse. Car la parole de l'Eternel est droite, Il est fidèle dans tout ce qu'il fait, Il aime la justice et le droit ; La terre est remplie de la bonté de l'Eternel. Les cieux ont été faits par la parole de l'Eternel, Et toute leur armée par le souffle de sa bouche. Il rassemble en une masse les eaux de la mer, Il met les trésors des abîmes dans des réservoirs. Que toute la terre craigne l'Eternel, Que tous les habitants du monde tremblent devant lui ! Car il parle, et la chose est ; Il commande, et elle est là. L'Eternel anéantit le dessein des nations, Il déjoue les projets des peuples. Le dessein de l'Eternel subsiste éternellement, Les projets de son cœur subsistent d'âge en âge. Heureuse est la nation dont l'Eternel est le Dieu, Le peuple qu'il s'est choisi pour héritage. L'Eternel regarde des cieux, Il voit tous les enfants des hommes. Du lieu de sa demeure, il observe Tous les habitants de la terre ; C'est lui qui a formé le cœur de chacun d'eux, Il est attentif à toutes leurs actions. Le roi n'est pas sauvé par une grande armée, Le vaillant guerrier n'est pas délivré par sa grande force ; Trompeur est le secours du cheval pour sauver, Et ce n'est pas par la grandeur de sa force que l'on échappe. Voici, l'œil de l'Eternel est sur ceux qui le craignent, Sur ceux qui s'attendent à sa gratuité, Pour retirer leur âme de la mort Et les faire vivre pendant la famine. Notre âme s'est attendue à l'Eternel. Il est notre aide et notre bouclier ; Car notre cœur se réjouit en lui, Parce que nous avons mis notre confiance en son saint nom. Que ta grâce, ô Eternel, soit sur nous, Comme nous espérons en toi ! De David, lorsqu'il contrefit l'insensé en présence d'Abimélec, qui le chassa, et il s'en alla. Aleph. Je bénirai l'Eternel en tout temps, Sa louange sera continuellement dans ma bouche. Beth. Mon âme se glorifiera en l'Eternel ; Les malheureux l'entendront et s'en réjouiront. Guimel. Magnifiez l'Eternel avec moi, Exaltons son nom tous ensemble. Daleth. J'ai cherché l'Eternel, et il m'a répondu, Et il m'a délivré de toutes mes frayeurs. Hé. Vav. L'a-t-on regardé ? On en est illuminé, Et la honte ne couvre pas le visage. Zaïn. Ce malheureux a crié, et l'Eternel l'a entendu Et l'a délivré de toutes ses détresses. Heth. L'ange de l'Eternel campe autour de ceux qui le craignent, Et les délivre. Teth. Goûtez et voyez combien l'Eternel est bon. Heureux l'homme qui cherche en lui son refuge ! Iod. Craignez l'Eternel, vous ses saints, Car rien ne manque à ceux qui le craignent. Kaph. Les lionceaux ont disette et ont faim, Mais ceux qui cherchent l'Eternel ne sont privés d'aucun bien. Lamed. Venez, enfants, écoutez-moi : Je vous enseignerai la crainte de l'Eternel. Mem. Qui est l'homme qui prend plaisir à la vie, Qui souhaite des jours pour goûter le bonheur ? Nun. Garde ta langue du mal, Et tes lèvres de paroles trompeuses ; Samech. Détourne-toi du mal et fais le bien ; Recherche la paix et la poursuis. Aïn. Les yeux de l'Eternel sont sur les justes, Et ses oreilles sont attentives à leur cri. Pé. La face de l'Eternel est contre ceux qui font le mal, Pour retrancher de la terre leur souvenir. Tsadé. Ils crient..., l'Eternel les entend Et les délivre de toutes leurs détresses. Koph. L'Eternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, Et il sauve ceux qui ont l'esprit froissé. Hesch. Nombreux sont les maux du juste, Mais de tous l'Eternel le délivre. Schin. Il garde tous ses os, Aucun d'eux ne sera brisé. Thav. Le mal fait mourir le méchant, Et ceux qui haïssent le juste sont sous la condamnation. De David. O Eternel ! sois l'adversaire de mes adversaires, Combats ceux qui me combattent ; Saisis le petit et le grand bouclier, Et lève-toi pour me secourir ! Tire la lance et ferme le passage à ceux qui me poursuivent, Dis à mon âme : Je suis ta délivrance. Qu'ils soient confus et couverts de honte, Ceux qui en veulent à ma vie ; Qu'ils reculent confondus, Ceux qui méditent ma ruine ; Qu'ils soient comme la balle au vent, Et que l'ange de l'Eternel les chasse. Que leur chemin soit ténébreux et glissant, Et que l'ange de l'Eternel les poursuive. Car ils ont caché sans cause la fosse et le filet sous mes pas, Sans cause ils ont creusé, pour m'ôter la vie. Que la ruine surprenne [l'ennemi] à l'improviste, Que le filet qu'il a caché le retienne, Qu'il y tombe pour sa ruine ! Et mon âme tressaillira de joie en l'Eternel, Elle se réjouira en sa délivrance ; Tous mes os diront : Eternel ! qui est semblable à toi, Qui délivres le malheureux d'un plus fort que lui, Le malheureux et le pauvre de celui qui le dépouille ? Des témoins iniques s'élèvent, Ils me demandent des choses dont je ne sais rien ; Ils me rendent le mal pour le bien, Mon âme est dans l'abandon. Et moi, quand ils étaient malades, je prenais le sac, J'humiliais mon âme par le jeûne, Je priais, la tête penchée sur mon sein, Je me traînais, comme s'il s'agissait d'un ami, d'un frère, J'étais courbé dans le deuil, comme pour la mort d'une mère. Puis, quand je chancelle, ils se réjouissent et s'assemblent ; Ils s'assemblent contre moi, Me calomniant, sans que je le sache ; Ils déchirent sans relâche. Avec les bouffons de table les plus grossiers, Ils grincent des dents contre moi. Seigneur ! jusques à quand le verras-tu ? Retire mon âme de la ruine qu'ils me préparent, Mon unique d'entre les lionceaux ! Je te louerai dans une grande assemblée ; Je te célébrerai au milieu d'un peuple nombreux. Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet, Ceux qui sont à tort mes ennemis. Que ceux qui m'ont haï sans cause ne clignent pas de l'œil... Car ils parlent un langage qui n'est pas celui de la paix, Et ils inventent des fourberies contre les gens paisibles du pays. Ils ouvrent toute grande leur bouche contre moi, Ils disent : Ah ! ah ! nos yeux ont vu ! Tu as vu, ô Eternel ne reste pas silencieux, Seigneur, ne t'éloigne pas de moi. Eveille-toi, réveille-toi pour mon droit, Mon Dieu et mon Seigneur ! pour ma cause. Juge-moi selon ta justice, Eternel, mon Dieu ! Et qu'ils ne se réjouissent point à mon sujet ; Qu'ils ne disent point en leur cœur : Ah ! voilà ce que nous désirions ! Qu'ils ne disent pas : Nous l'avons englouti ! Que tous ensemble ils soient honteux et confus, Ceux qui se réjouissent de mon malheur ! Qu'ils soient couverts de honte et de confusion Ceux qui s'élèvent orgueilleusement contre moi ! Qu'ils se réjouissent avec un chant de triomphe, Ceux qui prennent plaisir à mon innocence, Et qu'ils disent continuellement : Exalté soit l'Eternel, Qui prend plaisir à ce que son serviteur jouisse de la paix ! Ma langue aussi racontera ta justice, Elle dira tous les jours ta louange. Au maître chantre. Du serviteur de l'Eternel, de David. Un souffle de l'esprit de rébellion pénètre le cœur du méchant. Point de crainte de Dieu devant ses yeux !... Car il se flatte lui-même à ses propres yeux, Jusqu'à ce que soit trouvée son iniquité, Jusqu'à ce qu'elle apparaisse haïssable. Les paroles de sa bouche sont fausseté et mensonge, Il a rompu avec la sagesse et le bien. Il médite l'injustice sur sa couche, Il se tient sur un chemin qui n'est pas bon, Il n'a pas le mal en horreur. Eternel, ta bonté atteint jusqu'aux cieux, Et ta fidélité jusqu'aux nues. Ta justice est comme les montagnes de Dieu, Tes jugements sont un abîme profond, Tu conserves, ô Eternel, les hommes et les bêtes. Combien est précieuse ta bonté, Ô Dieu ! Aussi les fils des hommes cherchent-ils leur refuge à l'ombre de tes ailes. Ils se rassasient de la graisse de ta maison, Et tu les abreuves au fleuve de tes délices ; Car la source de la vie est auprès de toi, Et c'est dans ta lumière que nous voyons la lumière. Conserve ta bonté à ceux qui te connaissent, Et ta justice à ceux qui sont droits de cœur. Que le pied de l'orgueilleux ne s'avance pas sur moi, Et que la main des méchants ne me chasse pas ! De David.Aleph. Ne t'irrite pas à cause des méchants, Ne sois point jaloux de ceux qui s'adonnent à l'injustice ; Car ils seront bientôt fauchés comme l'herbe, Et ils se faneront comme le gazon vert. Beth. Assure-toi en l'Eternel et fais ce qui est bien, Habite le pays et repais-toi de fidélité ; Fais de l'Eternel tes délices, Et il t'accordera les demandes de ton cœur. Guimel. Remets ta voie sur l'Eternel et t'assure en lui, Et il agira ! Il manifestera ta justice comme la lumière Et ton bon droit comme l'éclat du midi. Daleth. Garde le silence devant l'Eternel et attends-le. Ne t'irrite pas à cause de celui qui réussit dans sa voie, A cause de l'homme qui vient à bout de ses entreprises. Hé. Laisse-là la colère et renonce à l'emportement ; Ne t'irrite pas ; ce ne serait que pour mal faire. Car les méchants seront retranchés, Mais ceux qui s'attendent à l'Eternel posséderont la terre. Vav. Encore un peu de temps, et le méchant ne sera plus. Tu considéreras le lieu où il était ; il ne sera plus. Mais les débonnaires hériteront la terre, Et ils jouiront d'une paix abondante. Zaïn. Le méchant machine contre le juste Et grince des dents contre lui. Le Seigneur se rit de lui, Car il voit que son jour vient. Heth. Les méchants tirent l'épée, ils bandent leur arc, Pour abattre l'affligé et le pauvre, Pour égorger ceux qui suivent le droit chemin. Leur épée entrera dans leur propre cœur, Et leurs arcs seront brisés. Teth. Mieux vaut le peu du juste Que l'opulence de beaucoup de méchants, Car les bras des méchants seront brisés, Mais l'Eternel soutient les justes. Iod. L'Eternel connaît les jours de ceux qui sont intègres, Et leur héritage subsistera à toujours. Ils ne seront pas confus dans les temps mauvais, Et dans les jours de famine ils seront rassasiés. Kaph. Car les méchants périront, Et les ennemis de l'Eternel, comme l'éclat des prairies, S'évanouiront, ils s'évanouiront en fumée. Lamed. Le méchant emprunte et ne rend pas ; Le juste a compassion, et il donne. Car ceux que bénit l'Eternel hériteront la terre, Et ceux qu'il maudit seront retranchés. Mem. L'Eternel affermit les pas de l'homme de bien, Et il prend plaisir à ses voies. S'il tombe, il n'est pas entièrement abattu, Car l'Eternel lui prend la main. Nun. J'ai été jeune, je suis aussi devenu vieux, Mais je n'ai pas vu le juste abandonné, Ni sa postérité mendiant son pain. Toujours il est compatissant et il prête, Et sa postérité est bénie. Samech. Retire-toi du mal et fais le bien, Et tu demeureras [dans le pays] à jamais. Car l'Eternel aime la droiture, Et il n'abandonne pas ses bien-aimés. Ils sont gardés à toujours, Mais la race des méchants est retranchée. Les justes hériteront la terre Et y habiteront à perpétuité. Pé. La bouche du juste profère la sagesse, Et sa langue proclame ce qui est droit. La loi de son Dieu est dans son cœur, Ses pas ne sont pas chancelants. Tsadé. Le méchant épie le juste Et cherche à lui donner la mort. L'Eternel ne le livrera pas entre ses mains Et ne le condamnera pas, quand il sera jugé ! Koph. Assure-toi en l'Eternel et garde ses voies, Et il t'élèvera, pour que tu possèdes le pays. Tu verras les méchants retranchés. Resch. J'ai vu le méchant terrible Et s'étalant comme un arbre plein de sève, Croissant dans le sol où il a pris naissance. J'ai passé, et il n'était plus ; Je l'ai cherché, et il ne s'est plus trouvé. Schin. Observe l'homme intègre Et considère le juste, Car il y aura postérité pour l'homme de paix ; Mais les rebelles seront tous détruits, La postérité des méchants sera retranchée. Thav. La délivrance des justes vient de l'Eternel ; Il est leur rempart au temps de la détresse. L'Eternel les aide et les délivre, Il les délivre des méchants et les sauve, Parce qu'ils ont cherché refuge auprès de lui. Psaume de David. Pour mémorial. Eternel, ne me reprends pas dans ton indignation, Et ne me châtie pas dans ton courroux ! Car tes flèches m'ont atteint, Et ta main s'est abaissée sur moi. Rien n'est intact dans ma chair, à cause de ta colère ; Rien n'est sain dans mes os, à cause de mon péché. Car mes iniquités s'élèvent au-dessus de ma tête ; Comme un lourd fardeau, elles sont trop pesantes pour moi. Mes plaies sont infectes et purulentes, A cause de ma folie ; Je suis extrêmement courbé et abattu, Tout le jour je vais et viens dans le deuil, Car mes reins sont remplis d'inflammation, Et rien n'est intact dans ma chair. Je suis sans force, brisé au dernier point, Je rugis, dans le tourment de mon cœur. Seigneur, tout mon désir est devant toi, Et mon gémissement ne t'est point caché ; Mon cœur bat précipitamment, ma force m'a abandonné, Ainsi que la clarté de mes yeux ; même je ne les ai plus. Mes amis et mes proches se tiennent loin de ma plaie, Mes plus proches se tiennent éloignés. Ceux qui en veulent à ma vie m'ont tendu des pièges, El ceux qui cherchent ma perte profèrent des paroles de destruction Et méditent tout le jour des tromperies. Et moi, comme un sourd, je n'entends pas ; Comme un muet, je n'ouvre pas la bouche. Je suis comme un homme qui n'entend pas, Et dans la bouche duquel il n'y a point de réplique. Car c'est à toi que je m'attends, ô Eternel ! C'est toi qui répondras, Seigneur, mon Dieu. Car j'ai dit : Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet ! Dès que mon pied chancelle, ils s'élèvent orgueilleusement contre moi. Car je suis près de tomber, Et ma douleur est continuellement devant moi. Je confesse mon iniquité, Je suis en peine à cause de mon péché, Et mes ennemis vivent et se fortifient. Nombreux sont ceux qui me haïssent sans cause, Ceux qui me rendent le mal pour le bien, S'opposant à moi, parce que je recherche le bien. Ne m'abandonne pas, ô Eternel ! Mon Dieu ! ne t'éloigne pas de moi. Au maître chantre, à Jéduthun. Psaume de David. J'avais dit : Je prendrai garde à mes voies, De peur de pécher par ma langue ; Je garderai sur ma bouche un baillon, Tant que le méchant sera en ma présence. Je restai muet, dans le silence ; Je me tus, sans m'en trouver bien, Et ma douleur ne fit que s'irriter. Mon cœur s'échauffa au-dedans de moi ; De ma méditation jaillit un feu, Et la parole vint sur ma langue... Eternel ! fais-moi connaître ma fin Et quelle est la mesure de mes jours. Que je sache combien je suis fragile ! Voici, tu as donné à mes jours la largeur de la main, Et ma durée est comme néant devant toi ; Oui, tout homme, si bien affermi qu'il soit, n'est qu'un souffle. (Jeu d'instruments.) Oui, l'homme se promène comme une ombre, Tout le bruit qu'il fait n'est qu'un souffle. Il amasse, et il ne sait qui recueillera. Et maintenant, que puis-je espérer, Seigneur ? Mon attente est en toi ! Délivre-moi de toutes mes transgressions, Ne m'expose pas à l'outrage de l'insensé. Je suis muet, je n'ouvrirai pas la bouche, Car c'est toi qui agis. Détourne de moi tes coups ! Sous la rigueur de ta main, c'en est fait de moi. Quand tu reprends un homme pour son iniquité, Tu détruis comme la teigne ce qu'il a de plus précieux. Oui ! tout homme n'est qu'un souffle. (Jeu d'instruments.) Ecoute ma prière, Eternel, et prête l'oreille à mon cri, Ne reste pas sans rien dire, en présence de mes larmes ; Car je suis en passage chez toi, En séjour, comme tous mes pères. Au maître chantre. De David. Psaume. J'ai patiemment attendu l'Eternel, Et il s'est penché vers moi et a ouï mon cri. Il m'a fait remonter de la fosse meurtrière Et d'un bourbier fangeux. Il a assuré mes pieds sur le roc, et il a affermi mes pas. Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, Une louange à notre Dieu. Voyant cela, plusieurs craindront l'Eternel Et auront confiance en lui. Heureux l'homme qui prend l'Eternel pour son assurance, Et qui ne regarde pas aux orgueilleux, Ni à ceux qui se détournent vers le mensonge. Eternel, mon Dieu ! tu as multiplié tes merveilles Et tes pensées en notre faveur. Il n'est pas possible de les dénombrer devant toi. Si je veux les réciter et les dire, Leur nombre est trop grand pour que je les raconte. Le sacrifice et l'offrande ne sont pas les choses que tu désires ; Tu m'as percé les oreilles. L'holocauste et le sacrifice pour le péché ne sont pas les choses que tu demandes. Alors j'ai dit : Voici, je viens, C'est ce que me prescrit le livre. J'ai pris plaisir, ô mon Dieu, à faire ta volonté, Et ta loi est au-dedans de mes entrailles. J'ai annoncé la justice dans une grande assemblée ; Voici, je n'ai pas fermé mes lèvres, Eternel, tu le sais ! Je n'ai pas retenu ta justice au fond de mon cœur. J'ai raconté ta fidélité et ta délivrance, Je n'ai point caché ta grâce et ta vérité dans la grande assemblée. Et toi, Eternel, tu ne retiendras pas tes compassions à mon égard ; Ta grâce et ta vérité me garderont toujours, Car je suis environné de maux que l'on ne saurait compter ; Mes iniquités m'ont atteint ; je ne les puis voir. Elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête, Et le cœur me manque ! Qu'il te plaise, ô Eternel, de me délivrer Eternel, accours à mon aide ! Qu'ils soient confus et rougissent tous ensemble, Ceux qui cherchent ma vie pour me l'ôter ; Qu'ils reculent confus, ceux qui désirent ma perte ; Qu'ils soient dans la stupeur, Devant le salaire de leur honteuse conduite, Ceux qui disent à mon sujet : Ha ! Ha ! Que tous ceux qui te cherchent Soient dans l'allégresse et se réjouissent en toi ; Que ceux qui aiment ta délivrance disent continuellement : L'Eternel est grand ! Au maître chantre. Psaume de David. Heureux celui qui se conduit sagement envers l'affligé ; Au jour du malheur, l'Eternel le délivrera. L'Eternel le gardera et le conservera en vie ; Il sera heureux sur la terre, Et tu ne le livreras pas aux désirs de ses ennemis. L'Eternel le soutiendra, quand il sera sur un lit de souffrance ; Tu transformeras entièrement sa couche, quand il sera malade. Pour moi, je dis : Eternel, aie pitié de moi, Guéris mon âme, car j'ai péché contre toi. Mes ennemis disent méchamment à mon sujet : Quand mourra-t-il ? Quand périra son nom ? L'un d'eux vient-il me voir ? il parle faussement, Son cœur amasse de mauvaises pensées. Il sort, et il se met à parler. Réunis, tous ceux qui me haïssent chuchotent contre moi, Contre moi ils se livrent à de mauvaises pensées. Un mal pernicieux s'est emparé de lui. Gisant comme il l'est, il ne se relèvera pas. Même mon ami, à qui je me fiais, qui mangeait mon pain, A levé le talon contre moi. Mais, toi, Eternel, aie pitié de moi, et relève-moi, Et que je leur paie leur salaire ! A ceci je reconnaîtrai que tu prends plaisir en moi, Si mon ennemi n'a pas lieu de triompher de joie à mon sujet. Pour moi, tu m'as soutenu dans mon intégrité, Et tu m'as établi en ta présence pour toujours. Au maître chantre. Méditation des fils de Koré. Comme une biche brame après les eaux courantes, Ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant. Oh ! quand irai-je me présenter devant la face de Dieu ? Jour et nuit je me nourris de mes larmes, Parce que sans cesse on me dit : Où est ton Dieu ? Il m'en souvient, et je fonds en pleurs, Je m'avançais avec la foule, Je conduisais le cortège à la maison de Dieu, Aux cris joyeux et au chant des cantiques D'une multitude en fête. Pourquoi, mon âme, t'abattre et pourquoi gémir ? Espère en Dieu ! Oui, je le louerai encore : Il est mon salut et mon Dieu. Dans l'abattement de mon âme, il me souvient de toi, Dans ce pays du Jourdain et des Hermons, Dans cette montagne de Mitsar. Au milieu des gouffres retentissants qui s'entre-répondent, Au grondement de tes cataractes, Tous tes flots, tous tes torrents ont passé sur moi. [Pourtant], le jour, l'Eternel me dispense sa grâce, Et, la nuit, un cantique est dans mon cœur. Ma prière monte au Dieu qui est ma vie. Je dirai donc au Dieu qui est mon rocher : Pourquoi m'as-tu oublié ? Pourquoi dois-je marcher, menant deuil, devant l'ennemi qui me presse ? C'est comme si tout se brisait dans mes membres, Quand mes oppresseurs m'outragent Et me disent sans cesse : Où est ton Dieu ? Fais-moi droit, ô Dieu, et défends ma cause Contre une race sans piété ni pitié ; Délivre-moi de l'homme menteur et fourbe. Tu es mon Dieu protecteur ; pourquoi m'as-tu rejeté ? Pourquoi vais-je toujours menant deuil devant l'ennemi qui me presse ? Envoie ta lumière et ta vérité ; qu'elles me conduisent Et m'introduisent sur la montagne de ta sainteté, Dans tes tabernacles ! Que je m'approche de l'autel de Dieu, Du Dieu qui est ma joie et mon allégresse, Et que je puisse te célébrer sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu ! Pourquoi, mon âme, t'abattre et pourquoi gémir ? Espère en Dieu ! Oui, je le louerai encore : Il est mon salut et mon Dieu. Au maître chantre. Des fils de Koré. Méditation. O Dieu, de nos oreilles nous l'avons entendu, Nos pères nous l'ont raconté : Tu as accompli une œuvre en leurs jours, Aux jours d'autrefois. De ta main, tu chassas des nations, et eux, tu les as plantés ; Tu détruisis des peuples pour leur faire place, Car ce n'est pas avec leur épée qu'ils se sont emparés du pays ; Leur bras ne les a point sauvés ; Non, c'est ta droite, c'est ton bras, c'est la lumière de ta face, Parce que tu les aimais. Toi, ô Dieu, tu es mon roi : Ordonne la délivrance de Jacob ! Par toi nous renverserons nos ennemis, Avec ton nom nous écraserons ceux qui s'élèvent contre nous. Car ce n'est point en mon arc que je me confie, Ce n'est point mon épée qui me sauvera ; Mais c'est toi qui nous sauves de nos ennemis, Et qui couvres de confusion ceux qui nous haïssent. En Dieu nous nous glorifierons sans cesse, Et nous célébrerons à jamais ton nom. (Jeu d'instruments.) Cependant tu nous as repoussés, tu nous as couverts de honte, Tu as cessé de sortir avec nos armées, Tu nous as fait reculer devant l'ennemi, Et ceux qui nous haïssent emportent leur butin. Tu nous a livrés comme des brebis à dévorer, Et parmi les nations tu nous as dispersés ; Tu vends ton peuple pour rien, Tu le mets à vil prix. Tu fais de nous un proverbe pour nos voisins, La risée et le jouet de nos alentours ; Tu fais de nous la fable des nations ; A notre nom, les peuples hochent la tête. Mon opprobre est toujours devant moi, Et la confusion me couvre le visage, A la voix de celui qui m'insulte et m'outrage, A la vue de l'ennemi et du vindicatif. Tout cela nous arrive sans que nous t'ayons oublié, Sans que nous ayons violé ton alliance. Notre cœur ne s'est point détourné, Nos pas ne se sont point écartés de ton sentier, Pour que tu nous aies refoulés là où demeurent les chacals Et couverts de l'ombre de la mort. Si nous avions oublié le nom de notre Dieu, Et étendu nos mains vers un Dieu étranger, Dieu n'en serait-il pas informé, Lui qui connaît les secrets du cœur ? Mais c'est à cause de toi que nous sommes égorgés tous les jours, Qu'on nous regarde comme des brebis de boucherie. Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ? Réveille-toi ! Ne nous repousse pas à jamais ! Pourquoi caches-tu ta face ? Pourquoi oublies-tu notre misère et notre oppression ? Car notre âme est abattue dans la poussière, Notre corps est attaché à la terre. Au maître chantre. Sur les lis. Des fils de Koré. Méditation. Chant nuptial. Des paroles pleines de charme bouillonnent dans mon cœur. Je dis : Mon œuvre est pour le roi ! Que ma langue soit la plume d'un habile écrivain ! Tu es plus beau que les fils des hommes, La grâce est répandue sur tes lèvres ; C'est pourquoi Dieu t'a béni à toujours. Ceins sur ta hanche ton épée, vaillant, guerrier. Ta splendeur et ta magnificence ; Monte ton coursier en vainqueur, en faveur de la vérité, De l'humilité, de la justice, Et ta droite t'enseignera des choses terribles. Tes flèches sont aiguës, des peuples tomberont sous toi, Elles pénètreront dans le cœur des ennemis du roi ! Ton trône, ô dieu ! est à toujours et à perpétuité ; Le sceptre de ta royauté est un sceptre de justice, Tu aimes la justice, et tu hais l'iniquité ; C'est pourquoi, ô dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile de joie, Plus que tous tes semblables. Tes vêtements ne sont que myrrhe, aloès et casse ; Des palais d'ivoire, les sons de la harpe te réjouissent. Des filles de rois sont parmi tes amies ; La reine se tient à ta droite, parée d'or d'Ophir. Ecoute, ma fille, regarde et prête l'oreille, Oublie ton peuple et la maison de ton père ; Laisse le roi désirer ta beauté, Car il est ton seigneur ; prosterne-toi devant lui. Et la fille de Tyr, les plus riches des peuples, Te flatteront par des présents. Elle est toute magnificence, la fille du roi, au milieu du palais ; Son vêtement est tissu d'or. Elle est conduite au roi, vêtue d'habits diaprés ; A sa suite, des vierges, ses compagnes, te sont présentées ; Elles sont conduites au milieu des réjouissances et de l'allégresse, Elles viennent dans le palais du roi. Tes fils prendront la place de tes pères, Tu les établiras comme chefs de toute la terre. Au maître chantre Des fils de Koré. Pour voix de soprano. Cantique. Dieu est pour nous refuge et force, Dans la détresse un secours toujours prêt. C'est pourquoi nous ne craindrons point, Quand même la terre serait bouleversée, Et que les montagnes chancelleraient au cœur des mers. Que les flots mugissent et jettent leur écume, Que les montagnes soient ébranlées par le soulèvement des vagues... [L'Eternel des armées est avec nous, Le Dieu de Jacob est notre haute retraite.] (Jeu d'instruments.) Il est un fleuve dont les bras réjouissent la cité de Dieu, Ce lieu saint des demeures du Très-Haut. Dieu est au milieu d'elle : elle n'est point ébranlée, Dieu lui donne secours dès le retour du matin. Les nations s'agitent, les royaumes s'ébranlent... Qu'il fasse entendre sa voix, la terre se fondra. L'Eternel des armées est avec nous, Le Dieu de Jacob est notre haute retraite. (Jeu d'instruments.) Venez, contemplez les exploits de l'Eternel, Les ravages qu'il a faits sur la terre. C'est lui qui a mis fin aux combats jusqu'au bout de la terre ; L'arc, il l'a rompu ; la lance, il l'a brisée ; Les chars, il les a brûlés au feu. Arrêtez, dit-il, et sachez que je suis Dieu ! Je suis haut élevé sur les nations, Haut élevé sur la terre. Au maître chantre. Des fils de Koré. Psaume. Vous, tous les peuples, battez des mains, Poussez vers Dieu des cris de joie. Car l'Eternel, le Très-Haut, est redoutable, Il est le grand roi de toute la terre. Il range des peuples sous nos lois, Il met des nations sous nos pieds, Il nous choisit notre héritage, Gloire de Jacob, qu'il a aimé. (Jeu d'instruments.) Dieu est monté au milieu des cris de joie, L'Eternel, au son de la trompette. Psalmodiez à Dieu, psalmodiez ; Psalmodiez à notre Roi, psalmodiez ; Car Dieu est le roi de toute la terre. Psalmodiez un cantique ! Dieu est devenu roi des nations, Dieu s'est assis sur son saint trône. Cantique. Psaume des fils de Koré. Grand est l'Eternel, il est digne de toutes les louanges, En la cité de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Belle est la montagne de Sion ; Elle s'élève, faisant la joie de toute la terre, A l'horizon, au septentrion, La ville du Grand Roi. Dieu, dans ses palais, s'est fait connaître Comme une haute retraite. Car voici, les rois s'étaient coalisés, Ils s'étaient avancés ensemble. L'ont-ils vue ? Frappés de stupeur, Eperdus, ils se sont enfuis à la hâte. Un tremblement les a saisis, Une angoisse comme celle de la femme qui enfante. Par le vent d'Orient, tu as brisé les navires de Tharsis ! Ce que nous avions entendu dire, nous l'avons vu En la ville de l'Eternel des armées, En la ville de notre Dieu : Dieu la fera subsister à toujours ! (Jeu d'instruments.) O Dieu ! nous pensons à ta bonté Au milieu de ton temple. Tel qu'est ton nom, ô Dieu ! Telle doit être ta louange, jusqu'aux extrémités de la terre ; Ta droite est pleine de justice. Qu'elle se réjouisse, la montagne de Sion ; Qu'elles soient dans l'allégresse, les filles de Juda, A cause de tes jugements ! Parcourez Sion, faites le tour de son enceinte, Comptez ses tours, Observez son rempart, Examinez ses palais, Pour le raconter à la génération future. Au maître chantre. Des fils de Koré. Psaume. Ecoutez ceci, vous, tous les peuples, Prêtez l'oreille, vous tous, habitants de la terre, Petits et grands, Riches et pauvres, tous ensemble ! Ma bouche dira des choses sages, Les méditations de mon cœur, des pensées pleines de sens. Je veux prêter l'oreille à la sentence, Révéler mon énigme au son de la harpe. Pourquoi craindrais-je, aux jours du malheur, Quand l'iniquité m'enveloppe et s'attache à mes pas ? Ils se confient en leur puissance Et se glorifient de leurs grandes richesses... L'homme ne peut racheter son frère, Ni payer à Dieu sa rançon, Le rachat de l'âme est trop cher, Il faut qu'il y renonce à toujours, Afin qu'il continue à vivre éternellement, Qu'il ne voie pas la fosse. Il la verra ! Les sages meurent, Et avec eux le fou et l'insensé périssent Et laissent leurs biens à d'autres. Ils croient que leurs maisons subsistent à toujours, Et leurs demeures de génération en génération ; Ils donnent leurs noms à des terres. Mais l'homme dans sa splendeur ne subsistera pas, Il est semblable aux bêtes qui périssent. Tel est le sort de ceux qui vivent dans une folle sécurité Et de ceux qui, suivant leur exemple, Prennent plaisir à leurs paroles. (Jeu d'instruments). Comme un troupeau, ils descendent dans le Schéol ; La mort devient leur berger, Et les justes, au matin, les foulent aux pieds. Leur beauté, que dévore le Schéol, n'a plus de demeure ! Mais Dieu rachètera mon âme de la puissance du Schéol, Car il me prendra ! (Jeu d'instruments.) Ne crains point, quand un homme s'enrichit, Quand la gloire de sa maison s'augmente, Car à sa mort il n'emportera pas tout cela, Sa magnificence ne descendra pas après lui. Bien qu'il félicite son âme pendant sa vie Et qu'on te loue parce que tu te traites bien, Elle descendra vers la génération de tes pères, Qui à jamais ne reverront plus la lumière. Psaume d'Asaph. Dieu, le Dieu redoutable, l'Eternel parle ; Il convoque la terre, Depuis le soleil levant jusqu'au soleil couchant. De Sion, parfaite en beauté, Dieu resplendit. Il vient, notre Dieu, et il ne gardera pas le silence. Devant lui est un feu dévorant, Autour de lui une violente tempête. Il crie vers les cieux en haut Et vers la terre, pour juger son peuple. Assemblez-moi mes fidèles, Qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice. Et les cieux proclament sa justice, Car c'est Dieu lui-même qui vient juger. (Jeu d'instruments.) Ecoute, mon peuple, et je parlerai, Et je t'avertirai, ô Israël ! Je suis Dieu, ton Dieu ! Ce n'est pas pour tes sacrifices que j'ai à te reprendre ; Tes holocaustes sont devant moi toujours. Je ne prendrai ni taureau dans ta maison, Ni boucs dans ta bergerie. Car à moi sont tous les animaux des forêts, Toutes les bêtes des montagnes, par milliers. Je connais tous les oiseaux des montagnes, Et tout ce qui se meut dans les champs m'appartient. Si j'avais faim, je ne t'en dirais rien, Car c'est à moi qu'est le monde, et tout ce qu'il renferme. Est-ce que je mangerais la chair des taureaux gras ? Et le sang des boucs, le boirais-je ? Offre à Dieu la louange en sacrifice Et accomplis tes vœux envers le Très-Haut, Et invoque-moi au jour de ta détresse ; Je te délivrerai, et tu me glorifieras. Quant au méchant, Dieu lui dit : Est-ce à toi d'énumérer mes commandements Et d'avoir mon alliance en ta bouche, Toi qui hais la répréhension Et qui jettes mes paroles derrière toi ! Si tu vois un voleur, tu te plais avec lui, Et ta part est avec les adultères. Tu livres ta bouche au mal, Et ta langue ne fait que tramer la fraude. Tu t'assieds, et tu parles contre ton frère ; Tu jettes le déshonneur contre le fils de ta mère. Voilà ce que tu as fait, et je me suis tu : Tu as cru que j'étais comme toi. Je vais te reprendre, et tout mettre sous tes yeux. Prenez-y donc garde, vous qui oubliez Dieu, De peur que je ne déchire, sans que personne délivre ! Celui qui pour sacrifice offre la louange me glorifie, Et il trace un chemin Sur lequel je lui ferai voir le salut de Dieu. Au maître chantre. Psaume de David. Lorsque Nathan, le prophète, vint à lui, après qu'il fut allé vers Bathséba. Fais-moi grâce, ô Dieu, selon ta miséricorde ; Selon la grandeur de tes compassions, Efface mes forfaits. Lave, lave encore, enlève mon iniquité, Et purifie-moi de mon péché. Car je connais mes forfaits, Et mon péché est continuellement devant moi. C'est contre toi, contre toi seul que j'ai péché ; J'ai fait ce qui est mal à tes yeux, Afin que tu sois reconnu juste, quand tu parleras, Pur, quand tu jugeras. Voilà ! je suis né dans l'iniquité, Et ma mère m'a conçu dans le péché ; Voilà ! tu aimes la vérité dans l'intérieur, Et tu m'as enseigné la sagesse dans le secret de mon âme !... Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur ; Lave-moi, et je serai plus blanc que la neige. Fais-moi entendre l'allégresse et la joie, Que les os que tu as brisés se réjouissent ! Détourne ton regard de mes péchés, Efface toutes mes iniquités ; O Dieu ! crée en moi un cœur pur, Et renouvelle un esprit ferme au-dedans de moi ; Ne me rejette pas de devant ta face, Et ne me retire pas ton esprit saint. Rends-moi la joie de ton salut, Et soutiens-moi par un esprit de franche volonté. J'enseignerai tes voies aux méchants, Et les pécheurs se convertiront à toi. Délivre-moi du sang versé, ô Dieu, Dieu de mon salut ! Ma langue chantera hautement ta justice. Seigneur, ouvre mes lèvres, Et ma bouche publiera ta louange. Car tu ne prends point plaisir aux sacrifices, Pour que j'en donne ; Tu n'aimes pas les holocaustes. Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé ; Tu ne méprises pas, ô Dieu, un cœur brisé et contrit. Au maître chantre. Méditation de David. A l'occasion du rapport que Doëg, l'Edomite, vint faire à Saül, en lui disant : David s'est rendu dans la maison d'Ahimélec. Pourquoi te glorifies-tu de ta méchanceté, homme puissant ? La bonté de Dieu dure à toujours. Ta langue n'invente que ruine, C'est un rasoir affilé, elle ne dit que fourberie. Tu aimes le mal plus que le bien, Le mensonge plus que la droiture. (Jeu d'instruments.) Tu aimes toutes les paroles de destruction, Langue trompeuse ! Aussi Dieu te détruira pour toujours, Il te saisira et t'arrachera de ta tente, Il te déracinera de la terre des vivants. (Jeu d'instruments.) Les justes le verront, et ils craindront, Et ils riront à son sujet : Le voilà, l'homme qui n'avait point pris Dieu pour asile, Qui se confiait en ses grandes richesses Et mettait sa force en sa méchanceté. Au maître chantre. Sur un mode triste. Méditation de David. L'insensé dit en son cœur : Il n'y a point de Dieu ! Ils sont corrompus, abominables par leur iniquité ; Il n'y en a point qui fasse le bien. Dieu, du haut des cieux, regarde les fils de l'homme, Pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent, Qui cherche Dieu. Tous se sont détournés, pervertis tous ensemble. Il n'y en a point qui fasse le bien, Pas même un seul. N'ont-ils point de connaissance, ces ouvriers d'iniquité, Qui mangent mon peuple, comme ils mangent le pain, Et n'invoquent pas Dieu ? Les voilà qui vont trembler de terreur, Là où il n'y a pas sujet de terreur, Car Dieu a dispersé les os de ceux qui ont campé contre toi ; Tu les couvriras de confusion, car Dieu les a rejetés. Au maître chantre. Avec instruments à cordes. Méditation de David. Lorsque les Ziphiens allèrent dire à Saül : David ne se tient-il pas caché parmi nous ? O Dieu ! par ton nom sauve-moi, Et par ta force fais-moi justice ! O Dieu ! écoute ma prière, Prête l'oreille aux paroles de ma bouche ! Car des étrangers se sont levés contre moi ; Des hommes violents en veulent à ma vie, Ils n'ont point mis Dieu devant leurs yeux. (Jeu d'instruments.) Voici, Dieu est mon secours, Le Seigneur est de ceux qui soutiennent mon âme ; Il fera retomber le mal sur ceux qui m'épient. Selon ta fidélité, extirpe-les ! Au maître chantre. Avec instruments à cordes. Méditation de David. O Dieu ! prête l'oreille à ma prière, Et ne te dérobe point à ma supplication ! Ecoute-moi et réponds-moi ! Mon esprit m'emporte çà et là dans mon chagrin, et je m'agite, A la voix de l'ennemi et devant l'oppression du méchant. Car ils m'accablent de maux et me poursuivent avec colère. Mon cœur est tout tremblant au-dedans de moi, Et les terreurs de la mort sont tombées sur moi ; La crainte et l'épouvante m'assaillent, Et le frisson me saisit tout entier. Aussi ai-je dit : Oh ! qui me donnera l'aile de la colombe ? Je m'envolerais et me poserais en lieu sûr. Voilà ! Je m'enfuirais au loin, Je chercherais asile au désert. (Jeu d'instruments.) A la hâte je m'échapperais, Plus rapide que le vent impétueux, que la tempête. Engloutis[-les], Seigneur, confonds leurs langues, Car je ne vois que violence et querelles dans la ville. Jour et nuit ils font la ronde sur ses murailles ; L'iniquité et le tourment sont dans son enceinte, La perversité, est au milieu d'elle, L'oppression et la fraude ne quittent point ses places. Car ce n'est pas un ennemi qui m'outrage : Je le supporterais ; Ce n'est pas celui qui me haïssait qui s'élève contre moi : Je pourrais me cacher loin de lui ; Mais c'est toi, un homme de mon rang, Mon compagnon et mon ami ! Nous, qui rendions si doux nos entretiens intimes, Qui allions avec la foule à la maison de Dieu ! Que la mort les surprenne, Qu'ils descendent vivants dans le sépulcre, Car la méchanceté est dans leurs demeures, [Elle habite] au milieu d'eux. Pour moi, je crie à Dieu, Et l'Eternel me sauvera. Le soir, le matin et à midi, je soupire et je gémis ; Il entendra ma voix. Il me tire sain et sauf du combat qu'on me livre, Car j'ai affaire à beaucoup de gens. Dieu entendra et leur répondra, Lui qui trône de toute éternité. (Jeu d'instruments.) Car il n'y a point en eux de changement, Et ils ne craignent point Dieu. Il jette la main sur ceux qui vivaient en paix avec lui, Il viole son alliance ! Sa bouche est plus douce que la crème, Mais la guerre est dans son cœur ; Ses paroles sont plus onctueuses que l'huile, Mais ce sont des épées nues. Remets ton sort à l'Eternel, et il te soutiendra ; Il ne permettra pas à toujours que le juste soit ébranlé. Au maître chantre. Sur Colombe des térébinthes lointains. Ecrit de David, lorsque les Philistins le saisirent à Gath. Aie pitié de moi, ô Dieu, car l'homme mortel m'engloutit, Tout le jour il me harcèle, il me tourmente. Mes adversaires m'engloutissent tout le jour ; Nombreux sont ceux qui me harcèlent avec insolence. Dans mes jours d'alarmes, je mets en toi ma confiance ; En Dieu je trouve sujet d'exalter sa parole, En Dieu je mets ma confiance, je ne crains rien. Que me ferait celui qui n'est que chair ? Tout le jour ils tordent mes paroles. S'ils pensent à moi, ce n'est que pour me nuire. Ils s'assemblent, ils se tiennent cachés ; Ces gens-là observent mes démarches, Parce qu'ils en veulent à ma vie. Avec une telle iniquité, pourraient-ils échapper ? Dans ta colère, ô Dieu, renverse les peuples ! Tu sais combien de fois j'ai dû fuir ; Mes larmes sont recueillies dans tes vaisseaux ; Ne sont-elles pas inscrites dans ton livre ? C'est pourquoi mes ennemis reculeront, le jour où je crierai. Je le sais ! Dieu est pour moi. En Dieu je trouve sujet d'exalter sa parole, En l'Eternel j'ai de quoi exalter sa parole, En Dieu je mets ma confiance, je ne crains rien ; Que me ferait l'homme ? J'ai à cœur, ô Dieu, d'accomplir les vœux que je t'ai faits ; Je t'offrirai des sacrifices de louange, Au maître chantre. Ne détruis pas. Ecrit de David, quand il s'enfuit de devant Saül dans la caverne. Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi, Car mon âme s'est réfugiée vers toi, Et c'est à l'ombre de tes ailes que je prendrai mon refuge, Jusqu'à ce que les calamités soient passées. Je crierai au Dieu Très-Haut, Au Dieu qui agit en ma faveur. Il enverra du ciel et me sauvera, En dépit des blasphèmes de celui qui cherche à m'engloutir. (Jeu d'instruments.) Dieu enverra sa grâce et sa fidélité. Mon âme est au milieu des lions ; Je suis couché au milieu d'ennemis dévorants, D'hommes dont les dents sont des lances et des flèches, Et dont la langue est un glaive tranchant. Elève-toi au-dessus des cieux, ô Dieu ! Que ta gloire soit sur toute la terre ! Ils avaient tendu un filet sous mes pas, Mon âme succombait ; Ils avaient creusé une fosse devant moi, Ils y sont tombés ! (Jeu d'instruments.) Mon cœur est rassuré, ô Dieu, mon cœur est rassuré ; Je veux chanter et psalmodier. Réveille-toi, ma gloire, réveille-toi, luth et harpe ! J'éveillerai l'aurore. Je te louerai parmi les peuples, ô Seigneur ! Je te psalmodierai parmi les nations, Car ta grâce atteint jusqu'aux cieux Et ta fidélité jusqu'aux nues. Au maître chantre. Ne détruis pas. Ecrit de David. Est-ce vraiment en restant muets que vous rendez la justice ? Est-ce avec droiture que vous jugez les fils des hommes ? Loin de là ! Dans votre cœur vous commettez des iniquités ; Dans le pays, ce sont vos actes de violence Que vous jetez dans la balance. Les méchants sont prévaricateurs dès le sein maternel, Les menteurs sortent du droit chemin dès le ventre de leur mère. Ils ont un venin pareil au venin du serpent, Ils sont comme l'aspic sourd, qui ferme l'oreille, Qui n'entend pas la voix des enchanteurs, La voix du charmeur le plus expert. O Dieu ! brise-leur les dents dans la bouche, Fracasse, ô Eternel, les mâchoires des lionceaux ! Qu'ils disparaissent comme les eaux qui s'écoulent ! S'ils tendent l'arc, que ce soit Comme si leurs traits étaient émoussés. Qu'ils soient comme la limace qui se fond en marchant, Comme l'avorton d'une femme, qui ne voit pas le soleil ! Avant que vos chaudières aient senti le feu des épines, Vertes ou enflammées, le tourbillon les emportera. Le juste se réjouira à la vue de la vengeance, Il baignera ses pieds dans le sang des méchants, Au maître chantre. Ne détruis pas. Ecrit de David, lorsque Saül envoya garder la maison, pour le faire mourir. Délivre-moi de ceux qui me haïssent, ô mon Dieu ! Mets-moi hors de l'atteinte de mes ennemis. Délivre-moi des ouvriers d'iniquité Et sauve-moi des hommes de sang. Car voici, ils tendent des embûches à mon âme ; Des hommes violents s'assemblent contre moi, Sans que j'aie commis ni forfait, ni péché, ô Eternel ! Sans que je sois coupable, ils courent, ils se tiennent prêts. Réveille-toi, viens à moi et regarde ! Toi, Eternel, Dieu des armées, Dieu d'Israël, Lève-toi, pour visiter toutes les nations, Ne fais grâce à aucun infidèle inique. (Jeu d'instruments.) Ils reviennent le soir, ils grondent comme des chiens, Ils font le tour de la ville. Voici, leurs bouches répandent à flots [le crime] ; Sur leurs lèvres sont des glaives. Car [pensent-ils] qui est là pour entendre ? Mais toi, Eternel, tu te ris d'eux, Tu te moques de toutes les nations. O toi qui es ma force, c'est à toi que je veux regarder, Car Dieu est ma haute retraite, Mon Dieu viendra au-devant de moi avec toute sa bonté, Il me donnera lieu de me réjouir à la vue de mes ennemis. Ne les tue pas, de peur que mon peuple ne l'oublie ; Rends-les errants par ta puissance, et renverse-les, Toi qui es notre bouclier, Seigneur ! Autant de paroles de leurs lèvres, autant de péchés de leur bouche. Aussi seront-ils pris dans leur orgueil, A cause des imprécations et des mensonges qu'ils profèrent. Détruis, dans ton courroux, détruis-les, et qu'ils ne soient plus ! Et que l'on sache que Dieu domine sur Jacob, Jusqu'aux extrémités de la terre. (Jeu d'instruments.) Ils reviennent le soir, ils grondent comme des chiens, Ils font le tour de la ville. Eh bien ! ils erreront çà et là, cherchant leur nourriture, Et ils passeront la nuit sans être rassasiés. Et moi, je chanterai ta force, Je ferai retentir dès le matin la louange de ta bonté, Car tu as été pour moi une haute retraite, Un refuge, au jour de ma détresse. Au maître chantre. Sur le lis du témoignage. Ecrit de David, destiné à être enseigné. Lorsqu'il fit la guerre contre les Syriens de Mésopotamie et contre les Syriens de Tsoba, et que Joab revint et battit les Edomites dans la vallée du Sel, au nombre de douze mille. O Dieu, tu nous as rejetés, dispersés, Tu t'es mis en colère : relève-nous ! Tu as ébranlé la terre, tu l'as déchirée : Guéris ses blessures, car elle est chancelante ! Tu as fait voir à ton peuple des choses dures, Tu nous as fait boire un vin d'étourdissement. Tu as donné à ceux qui te craignent un étendard, Pour qu'ils se lèvent au nom de la vérité. (Jeu d'instruments.) Afin que tes bien-aimés soient délivrés, Sauve par ta droite, et réponds-nous ! Dieu a parlé dans sa sainteté ; je triompherai. Je partagerai Sichem, et je mesurerai la vallée de Succoth. A moi Galaad, à moi Manassé, Ephraïm est le rempart de ma tête, Juda, mon sceptre royal. Moab est le bassin où je me baigne ; Sur Edom je jette ma chaussure ; Terre des Philistins, pousse des acclamations en mon honneur ! Qui est-ce qui me conduira dans la ville forte ? Qui est-ce qui me mènera jusqu'en Edom ? N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais rejetés, Qui ne sortais plus, ô Dieu, avec nos armées ? Au maître chantre. Sur instruments à cordes. De David. O Dieu ! écoute mon cri, Sois attentif à ma prière ! Du bout de la terre, je crie à toi, dans l'abattement de mon cœur ; Conduis-moi sur le rocher trop élevé pour moi ! Car tu es pour moi un refuge, Une forte tour, en face de l'ennemi. Que je sois reçu pour toujours dans ton tabernacle, Que je me réfugie à l'ombre de tes ailes ! (Jeu d'instruments.) Car toi, ô Dieu, tu as exaucé mes vœux, Tu m'as donné l'héritage de ceux qui craignent ton nom. Ajoute des jours aux jours du roi ; Que ses années durent de génération en génération, Qu'il reste éternellement en présence de Dieu ! Ordonne que la grâce et la vérité veillent sur lui. Au maître chantre. Selon Jéduthun. Psaume de David. Oui, mon âme reste en paix, regardant à Dieu. De lui vient ma délivrance ! Oui, c'est lui qui est mon rocher et mon salut, Ma haute retraite ; je ne serai pas fortement ébranlé. Jusques à quand vous jetterez-vous sur un homme, Chercherez-vous tous à l'abattre, Comme une muraille qui penche, Comme une clôture qu'on jette bas ? Oui, ils n'ont de pensées que pour le précipiter de son poste élevé, Se plaisant au mensonge, Bénissant de la bouche Et maudissant en leur cœur. (Jeu d'instruments.) Oui, reste en paix, mon âme, regardant à Dieu ; Car de lui vient mon espérance. Oui, c'est lui qui est mon rocher et mon salut, Ma haute retraite ; je ne serai point ébranlé. Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire ; Le rocher de ma force, mon refuge est en Dieu. Confiez-vous en Dieu, vous, mes gens, en tout temps ; Répandez vos cœurs devant lui ; Dieu est pour nous un refuge. (Jeu d'instruments.) Pure vanité sont les fils du peuple, Mensonge, les fils des grands ; Sur la balance, ils montent ! Tous ensemble, ils ne sont que vanité. Ne vous confiez pas dans la violence, Et ne tirez pas vanité de la rapine ; Si la richesse abonde, n'y mettez pas votre cœur. Dieu a parlé une fois ; Deux fois, j'ai entendu ceci : La force est à Dieu ! Psaume de David. Lorsqu'il était dans le désert de Juda. O Dieu ! tu es mon Dieu, je te cherche au point du jour ; Mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, Dans cette terre aride, desséchée, sans eau. Pour voir ta force et ta gloire, Ainsi que je t'ai contemplé dans le sanctuaire ; Car ta grâce est meilleure que la vie ; Mes lèvres te loueront ! C'est ainsi que je te bénirai durant ma vie, J'élèverai mes mains en ton nom. Mon âme est rassasiée comme de moëlle et de graisse, Et, la jubilation sur les lèvres, ma bouche te célèbre, Lorsqu'il me souvient de toi sur ma couche, Je médite sur toi pendant les veilles de la nuit ; Car tu as été mon secours, Et je suis dans l'allégresse à l'ombre de tes ailes. Mon âme s'est attachée à toi, pour te suivre, Ta droite me soutient. Mais ceux-là se perdent, qui cherchent ma vie. Ils s'en iront dans les profondeurs de la terre ; Ils seront livrés au tranchant de l'épée, Ils seront la proie des chacals. Au maître chantre. Psaume de David. Ecoute, ô Dieu, ma voix, quand je gémis ; Garantis ma vie contre l'ennemi qui m'épouvante ! Mets-moi à couvert contre les méchants qui complotent, Contre la troupe bruyante des ouvriers d'iniquité. Ils aiguisent comme une épée leurs langues, Ils ajustent comme une flèche leur parole amère, Pour tirer en cachette sur l'innocent. Soudain ils tirent sur lui et n'ont point de crainte ; Ils s'affermissent dans leur mauvais dessein, Ils ne parlent que de cacher des pièges, Ils disent : Qui le verra ? Ils inventent de criminelles intrigues : Ils achèvent leurs combinaisons secrètes. La pensée intime, le cœur de l'homme est insondable. Mais Dieu soudain les atteint de sa flèche ; Les voilà frappés. Ils bronchent : sur eux retombe la menace de leur langue ; Tous ceux qui voient cela hochent la tête. Les hommes sont tous saisis de crainte, Ils publient l'œuvre de Dieu Et méditent sur ce qu'il a fait. Au maître chantre. Psaume de David. Cantique. Vers toi, ô Dieu, monte en silence dans Sion la louange ; A toi les vœux seront rendus. Tu entends les prières : A toi viendra toute chair ! Les iniquités ont prévalu sur moi, Mais toi, tu fais la propitiation de nos transgressions. Heureux celui que tu choisis et que tu fais approcher de toi, Pour qu'il habite en tes parvis ! Nous serons rassasiés des biens de ta maison, Du sanctuaire de ton palais. Tu nous réponds par les œuvres terribles de ta justice, O Dieu de notre délivrance, Toi qui es la confiance de toutes les extrémités de la terre Et des mers les plus lointaines ! Il rend fermes les montagnes par sa force, Environné qu'il est de puissance ; Il apaise le bruit de la mer, le bruit des vagues Et l'émotion des peuples. Ceux qui habitent aux extrémités de la terre Craignent, à la vue de tes prodiges ; Tu fais chanter de joie les lieux D'où sortent l'aube et le crépuscule. Tu visites la terre, et tu l'arroses abondamment, Tu la combles de ta richesse ; Le ruisseau de Dieu déborde d'eau ; Tu fais pousser le froment, après l'avoir ainsi préparée. Inondant ses sillons, aplanissant ses rayons, Tu l'amollis par la pluie menue, et tu bénis son germe. Tu couronnes l'année de tes biens, Et la graisse distille sur les traces de ton char ; Elle distille dans les pâturages du désert, Et les coteaux sont parés de joie. Au maître chantre. Cantique. Psaume. Poussez vers Dieu des cris de joie, toute la terre ! Chantez la gloire de son nom, Rendez-lui gloire, en proclamant sa louange. Dites à Dieu : Que tes œuvres sont redoutables ! A cause de la grandeur de ta force, tes ennemis te flattent. Toute la terre se prosternera devant toi ; Elle chantera à ton honneur ; elle chantera ton nom. (Jeu d'instruments.) Venez et voyez les exploits de Dieu ; Il est redoutable dans ses hauts faits envers les fils des hommes. Il a changé la mer en terre sèche ; On passa le fleuve à pied : Alors nous nous réjouîmes en lui. Il domine par sa puissance éternellement ; Ses yeux surveillent les nations : Que les rebelles ne s'élèvent pas ! (Jeu d'instruments.) Peuples, bénissez notre Dieu ! Et faites entendre la voix de sa louange ! Il a rendu la vie à notre âme, Et il n'a point permis que notre pied bronchât. Car tu nous as mis à l'épreuve, ô Dieu ! Tu nous as fait passer au creuset, comme l'argent. Tu nous as amenés dans le filet, Tu nous as mis sur les reins un pesant fardeau. Tu as fait monter l'homme mortel sur nos têtes ; Nous avons passé par le feu et par l'eau ; Mais tu nous as mis au large et dans l'abondance. Je veux entrer dans ta maison avec des holocaustes, Je veux m'acquitter envers toi des vœux Que mes lèvres ont prononcés, Et que ma bouche a proférés dans ma détresse. Je t'offrirai en holocauste des agneaux gras, Avec les béliers fumant sur l'autel ; Je sacrifierai des taureaux avec des boucs. (Jeu d'instruments.) Venez, écoutez, que je vous raconte, O vous qui craignez Dieu, Ce qu'il a fait à mon âme. Je l'ai invoqué de ma bouche, Je l'ai glorifié de ma langue. Si dans mon cœur j'avais eu en vue quelque iniquité, Le Seigneur n'aurait pas écouté. Mais vraiment Dieu a entendu ; Il a prêté l'oreille à la voix de ma prière. Béni soit Dieu, qui n'a point rejeté ma prière, Ni retiré de moi sa bonté ! Au, maître chantre. Avec instruments à cordes. Psaume. Cantique. Que Dieu nous fasse grâce et nous bénisse, Qu'il fasse luire sa face au milieu de nous, (Jeu d'instruments.) Afin que l'on connaisse ta voie sur la terre Et parmi les nations ton salut ! Les peuples te loueront, ô Dieu, Tous les peuples te loueront. Les nations se réjouiront et seront dans l'allégresse, Car tu jugeras les peuples avec droiture Et tu conduiras les nations sur la terre. (Jeu d'instruments.) Les peuples te loueront, ô Dieu, Tous les peuples te loueront. La terre a donné son fruit : Dieu, notre Dieu, nous bénira. Au maître chantre. De David. Psaume. Cantique. Que Dieu se lève, ses ennemis sont dispersés, Et ceux qui le haïssent s'enfuient de devant sa face. Comme la fumée se dissipe, tu les dissipes ; Comme la cire fond au feu, Les méchants périssent devant Dieu. Mais les justes se réjouissent, Ils sont dans l'allégresse devant Dieu Et tressaillent de joie. Chantez à Dieu, psalmodiez à son nom, Frayez le chemin à Celui qui s'avance à travers les déserts ; L'Eternel est son nom ; soyez joyeux en sa présence ! Père des orphelins, et défenseur des veuves, Voilà ce qu'est Dieu, en la demeure de sa sainteté. Dieu donne aux délaissés une habitation, Il met les captifs, au large dans le bien-être ; Seuls les rebelles demeurent en des lieux arides. O Dieu ! quand tu sortis à la tête de ton peuple, Quand tu t'avançais dans la solitude, (Jeu d'instruments.) La terre trembla ; même les cieux se fondirent devant Dieu, Ce Sinaï [chancela] devant Dieu, le Dieu d'Israël. Tu as fait tomber abondamment une pluie bienfaisante Sur ton héritage, ô Dieu, Et quand il était épuisé, tu l'as ranimé. Ton troupeau l'a habité, Tu fournis de tes biens l'affligé, ô Dieu ! Le Seigneur donne un ordre... Les messagères de bonnes nouvelles sont une grande armée. Les rois des armées s'enfuient, s'enfuient, Et celle qui garde la maison partage le butin. Tandis que vous reposez dans les enclos, Les ailes de la colombe se sont couvertes d'argent, Et ses plumes ont pris l'éclat de l'or. Quand le Tout-Puissant dispersa les rois dans le pays, Il y eut de la neige sur le Tsalmon. C'est une montagne de Dieu que le mont de Basan, C'est une montagne aux nombreuses cimes que le mont de Basan. Pourquoi, montagnes aux nombreuses cimes, ces regards d'envie Contre la montagne que Dieu a choisie pour sa demeure ? Aussi bien, l'Eternel l'habitera à perpétuité. Les chars de Dieu se comptent par myriades redoublées, Par milliers de milliers. Le Seigneur est au milieu d'eux ; C'est un Sinaï en sainteté. Tu es monté sur la hauteur, tu as emmené des captifs, Tu as pris des dons parmi les hommes Et [parmi] les rebelles eux-mêmes, Afin d'avoir là ta demeure, Eternel Dieu ! Béni soit le Seigneur ! Jour après jour, il porte nos fardeaux. Le Dieu fort de notre délivrance. (Jeu d'instruments.) Lui, le Dieu fort, est un Dieu fort pour nous sauver, Et c'est à l'Eternel, notre Dieu, qu'appartiennent les issues de la mort. Oui, Dieu brisera la tête de ses ennemis, Le crâne chevelu de celui qui marche dans ses mauvaises actions. Le Seigneur a dit : De Basan je les ferai revenir ; Des profondeurs de la mer, je les ferai revenir, Afin que tu plonges ton pied dans le sang, Et que la langue de tes chiens ait sa part de l'ennemi. On a vu ta marche, ô Dieu ! La marche de mon Dieu, de mon Roi, dans le sanctuaire. En avant sont les chanteurs ; En arrière, les joueurs d'instruments ; Au milieu, des jeunes filles jouant du tambourin. Bénissez Dieu dans les assemblées, Bénissez le Seigneur, vous, descendants d'Israël ! C'est là que sont Benjamin, le petit, qui domine sur eux, Les chefs de Juda et leur troupe, Les chefs de Zabulon, les chefs de Nephthali. Ton Dieu a décrété ta force. Donne force, ô Dieu, à l'œuvre que tu as accomplie pour nous ! De ton palais, qui domine Jérusalem, Tu recevras les présents que t'apporteront les rois. Tance la bête des roseaux, La troupe des taureaux avec les veaux des peuples. Qu'ils se prosternent avec des lingots d'argent ! Il a dispersé les peuples qui se plaisent aux combats. De grands seigneurs viennent d'Egypte ; L'Ethiopie s'empresse d'étendre ses mains vers Dieu. Royaumes de la terre, chantez à Dieu ; Psalmodiez au Seigneur, (Jeu d'instruments.) A Celui qui s'avance sur les cieux, les cieux éternels ! Voici, il fait retentir sa voix avec force. Donnez la force à Dieu ! Sa majesté est sur Israël, et sa force dans les nuées. Au maître chantre. Sur les lis. De David. Sauve-moi, ô Dieu ! Car les eaux me viennent jusqu'à l'âme. J'enfonce dans un bourbier épais, sans pouvoir prendre pied ; Je suis entré dans les eaux profondes, et les eaux me recouvrent. Je m'épuise à crier, mon gosier est desséché ; Mes yeux se consument, à force d'attendre mon Dieu. Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, Ceux qui me haïssent sans cause. Ils sont puissants, ceux qui veulent me détruire, Qui sont à tort mes ennemis. Il faut que je restitue ce que je n'ai pas dérobé. O Dieu, tu connais, toi, ma folie, Et mes fautes ne te sont point cachées. Que ceux qui s'attendent à toi, Seigneur, Eternel des armées ! Ne soient pas confus à cause de moi ; Que ceux qui te cherchent, Dieu d'Israël, Ne soient pas dans la honte à cause de moi ! Car c'est pour toi que je porte l'opprobre, Que la honte couvre mon visage. Je suis devenu étranger à mes frères, Un inconnu pour les fils de ma mère, Car le zèle de ta maison m'a dévoré, Et les outrages de ceux qui t'outragent sont tombés sur moi. J'ai pleuré, mon âme a pleuré avec jeûne, Et cela même m'a été en opprobre. J'ai pris pour vêtement un sac, Et ils m'ont tourné en proverbe. Ceux qui sont assis à la porte discourent à mon sujet, Et ceux qui boivent la cervoise font de moi leur chanson. Pour moi ma prière monte à toi, ô Eternel ! C'est le temps de ta faveur ! O Dieu ! selon la grandeur de ta grâce, Réponds-moi, selon la vérité de ton salut ! Retire-moi du bourbier, et que je n'y enfonce point ! Que je sois retiré des mains de ceux qui me haïssent Et des eaux profondes ! Que le courant des eaux ne me recouvre pas, Que le gouffre ne m'engloutisse pas, Et que le puits ne ferme pas sa gueule sur moi ! Réponds-moi, Eternel, car ta grâce est bonne. Selon la grandeur de tes compassions, tourne ta face vers moi ! Ne cache pas ta face à ton serviteur, Car je suis en détresse ; hâte-toi de me répondre ! Approche-toi de mon âme, rachète-la, Délivre-moi à cause de mes ennemis ! Tu connais mon opprobre, ma honte, mon ignominie ; Tous ceux qui m'oppriment sont devant toi. L'opprobre m'a brisé le cœur, et je suis malade. J'attends de la pitié, et il n'y en a point ; Des consolateurs, et il ne s'en trouve point. Ils me donnent du fiel pour ma nourriture, Et, pour apaiser ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre, Que leur table soit un piège tendu devant eux Et un filet dans leur sécurité. Que leurs yeux obscurcis cessent de voir, Et fais continuellement chanceler leurs reins. Verse sur eux ton indignation, Et que l'ardeur de ta colère les atteigne ! Que leur demeure devienne déserte, Et que dans leurs tentes il n'y ait plus d'habitants ! Car ils persécutent celui que tu as frappé, Et ils aiment à parler de la douleur de ceux que tu as transpercés. Ajoute l'iniquité à leur iniquité, Et qu'ils n'arrivent pas à la justice. Qu'ils soient effacés du livre de vie, Et qu'ils ne soient pas inscrits avec les justes. Pour moi, qui suis affligé et dans la douleur, Que ton secours, ô Dieu, me relève ! Je célébrerai le nom de Dieu par des cantiques, Je l'exalterai par des louanges. Cela plaira à l'Eternel plus qu'un jeune taureau Ayant cornes et sabots. Les malheureux qui le verront s'en réjouiront. Vous qui cherchez Dieu, que votre cœur vive ! Car l'Eternel écoute les pauvres, Et il ne méprise point ses captifs. Que les cieux et la terre le célèbrent, Les mers et tout ce qui s'y meut ! Car Dieu sauvera Sion et bâtira les villes de Juda. On y habitera, et l'on en prendra possession. Au maître chantre. De David. Pour mémorial. O Dieu ! [viens] me délivrer ! Eternel, accours à mon aide ! Qu'ils soient confus et rougissent, ceux qui cherchent ma vie; Qu'ils reculent confus, ceux qui désirent ma perte ! Qu'ils retournent en arrière, à force de honte, Ceux qui disent : Ha ! ha ! Que tous ceux qui te cherchent Soient dans l'allégresse et se réjouissent en toi ; Que ceux qui aiment ta délivrance disent continuellement : Magnifié soit Dieu ! O Eternel, je me réfugie vers toi. Que je ne sois jamais confus ! Délivre-moi et fais-moi échapper par ta justice, Incline vers moi ton oreille et sauve-moi, Sois pour moi un rocher où je me réfugie, Où je puisse aller continuellement ! Tu as donné l'ordre que je fusse sauvé, Car tu es mon rocher et ma forteresse. Mon Dieu ! fais-moi échapper à la main du méchant, A la main de l'homme inique et violent ; Car tu es mon espérance, Seigneur Eternel, Ma confiance dès ma jeunesse. C'est sur toi que j'ai reposé dès le sein maternel, C'est toi qui m'as tiré des entrailles de ma mère, Tu es sans cesse le sujet de mes louanges. Je suis pour beaucoup de gens comme un prodige. Mais le lieu fort de mon refuge, c'est toi ! Que ma bouche soit remplie de ta louange Et de ta magnificence, chaque jour. Ne me rejette pas au temps de la vieillesse ; Maintenant que ma force s'épuise, ne m'abandonne pas Car mes ennemis parlent de moi Et ceux qui épient ma vie se concertent ensemble, Disant : Dieu l'a abandonné, Poursuivez, saisissez-le ; il n'y a personne pour le délivrer ! O Dieu, ne t'éloigne pas de moi ; Mon Dieu, hâte-toi de venir à mon secours ! Qu'ils soient confus, anéantis, les ennemis de mon âme ; Qu'ils soient couverts de honte et d'opprobre, Ceux qui cherchent ma perte ! Mais moi, j'espérerai toujours, Et je te louerai de plus en plus ; Ma bouche racontera ta justice, ta délivrance chaque jour, Car je n'en connais pas les bornes. Je parlerai des hauts faits du Seigneur, l'Eternel ! Je rappellerai ta justice, la tienne seule. O Dieu, tu m'as enseigné dès ma jeunesse, Et jusqu'à présent j'annonce tes merveilles. Qu'ainsi, ô Dieu, jusqu'à la vieillesse, A la blanche vieillesse, tu ne m'abandonnes pas, Afin que j'annonce la force de ton bras à cette génération, Tes hauts faits à tous ceux qui naîtront ! Ta justice, ô Dieu, atteint jusqu'au ciel ; Tu as fait de grandes choses, ô Dieu ! Qui est semblable à toi ? Après nous avoir fait voir des détresses Et des maux en grand nombre, Tu nous feras revenir à la vie Et remonter des abîmes de la terre. Tu accroîtras ma grandeur, Et tu te tourneras vers moi, pour me consoler. Et moi, je te louerai au son du luth ; O Dieu, je chanterai sur la harpe ta fidélité, O Saint d'Israël ! La joie sera sur mes lèvres, Car je veux psalmodier à ton honneur, Et dans mon âme, que tu as rachetée. Ma langue aussi racontera chaque jour ta justice, Car ils seront honteux, car ils rougiront, Ceux qui cherchent ma perte. De Salomon. O Dieu, donne tes jugements au roi Et au fils du roi ta justice ! Qu'il juge ton peuple avec justice Et selon le droit les affligés ; Que les montagnes portent pour le peuple [le fruit de] paix, Et les collines aussi, sous un règne de justice. Qu'il fasse droit aux affligés du peuple, Qu'il délivre les enfants du pauvre Et qu'il humilie l'oppresseur ! Que l'on te craigne, tant que durera le soleil Et que luira la lune, d'âge en âge. Qu'il soit comme la pluie qui descend sur un pré fauché, Comme les averses qui arrosent la terre. Qu'en ses jours le juste fleurisse, Et que la paix abonde jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lune. Qu'il domine d'une mer à l'autre mer, Depuis le fleuve jusqu'aux extrémités de la terre. Que les habitants du désert se prosternent devant lui, Et que ses ennemis lèchent la poussière. Les rois de Tharsis et des îles apporteront des dons, Les rois de Schéba et de Séba offriront des présents ; Tous les rois se prosterneront devant lui, Toutes les nations le serviront. Car il délivrera le pauvre qui crie à lui Et l'affligé qui n'a personne pour l'aider. Il aura pitié des malheureux et de l'indigent, Et il sauvera la vie des pauvres. Il rachètera leur âme de la violence et de la fraude, Et leur sang sera précieux devant ses yeux. Et il vivra, et il lui donnera de l'or de Schéba ; On priera pour lui continuellement, Chaque jour on le bénira. Que les blés abondent dans le pays jusqu'au sommet des montagnes, Que leurs épis ondoient comme les cèdres du Liban, Et que les hommes fleurissent dans les villes comme l'herbe de la terre. Que son nom subsiste à toujours ; Tant que durera le soleil, que son nom se perpétue ; Que l'on se bénisse en lui, Et que toutes les nations le proclament heureux ! Béni soit l'Eternel Dieu, le Dieu d'Israël, Qui seul fait des choses merveilleuses ! Béni soit à jamais le nom de sa gloire, Et que toute la terre soit remplie de sa gloire ! Amen, amen. Fin des prières de David, fils d'Isaï. Psaume d'Asaph. Certainement Dieu est bon pour Israël, Pour ceux qui sont nets de cœur. Pourtant, peu s'en est fallu que mes pieds n'aient bronché ; Pour un rien mes pas auraient glissé. Car j'ai porté envie aux orgueilleux, En voyant la prospérité des méchants. En effet, ils sont exempts de tourments ; Intact et replet est leur corps, Ils n'ont aucune part aux souffrances des mortels, Et ils ne sont point frappés avec les humains. Aussi l'orgueil leur sert de collier ; Comme un vêtement, la violence les enveloppe. L'iniquité sort de leur cœur engraissé ; Ils laissent déborder les imaginations de leur cœur, Ils raillent et parlent méchamment d'opprimer ; Leurs paroles descendent de haut, Ils élèvent leur bouche jusqu'aux cieux, Et leur langue se promène sur la terre. Aussi leur peuple se tourne-t-il vers eux Et l'on boit copieusement à leur source. Et l'on dit : Comment Dieu saurait-il ?... Comment le Très-Haut connaîtrait-il ? Voici, tels sont les méchants : Toujours heureux, ils amassent des richesses. C'est en pure perte que j'ai purifié mon cœur Et que j'ai lavé mes mains dans l'innocence : Je n'en ai pas moins été frappé tout le jour, Et tous les matins mon châtiment revient !... Si j'avais dit : Je parlerai ainsi, Voici, j'aurais été infidèle à la race de tes fils ; Mais quand je réfléchis à ces choses, afin de les comprendre, Cela me parut fort difficile, Jusqu'à ce que je fusse entré dans les sanctuaires de Dieu, Et que j'eusse pris garde à leur fin. Certainement tu les places sur un terrain glissant, Tu les fais tomber en ruines. Ah ! comme les voilà détruits en un clin d'œil, Enlevés, anéantis d'épouvante ! Tel un songe au réveil, Ainsi, Seigneur, quand tu t'éveilles, tu mets en mépris leur vaine apparence. Lorsque mon cœur s'aigrissait, Et que je sentais dans mes reins un aiguillon, J'étais stupide et sans aucune intelligence, J'étais à ton égard comme les bêtes. Et pourtant je suis toujours avec toi, Tu m'as saisi par la main droite, Tu me conduiras par ton conseil, Puis, tu me prendras dans la gloire. Quel autre ai-je au ciel que toi ? Je n'ai pris plaisir sur la terre qu'en toi. Ma chair et mon cœur peuvent se consumer, Dieu est le rocher de mon cœur et mon partage à toujours. Car voici, ceux qui s'éloignent de toi périront ; Tu anéantis tous ceux qui te sont infidèles. Pour moi, m'approcher de Dieu, c'est tout mon bien. J'ai assis ma retraite sur le Seigneur, l'Eternel, Afin de raconter toutes tes œuvres. Méditation d'Asaph. Pourquoi, ô Dieu, nous as-tu rejetés à jamais ? Pourquoi ta colère fume-t-elle contre le troupeau que tu pais ? Souviens-toi de ton assemblée, que tu t'es acquise jadis, Que tu t'es rachetée comme la tribu de ton héritage ! Souviens-toi de cette montagne de Sion, Où tu as fait ta demeure. Porte tes pas vers ces lieux toujours en ruines : L'ennemi a tout mis en pièces dans le sanctuaire ! Tes adversaires ont rugi au milieu même de tes parvis ; Ils y ont mis pour signes leurs propres signes. On croyait voir des hommes levant la cognée, Dans l'épaisseur d'un bois. Et maintenant ils en brisent toutes les sculptures, A coups de haches et de marteaux. Ils ont livré au feu ton sanctuaire, Ils ont profané, jeté à terre la demeure de ton nom ! Ils ont dit en leur cœur : Saccageons tout à la fois ! Ils ont brûlé dans le pays toutes les synagogues de Dieu. Nous ne voyons plus nos signes ; Il n'y a plus de prophètes, Ni personne avec nous qui sache jusques à quand... Jusques à quand, ô Dieu, l'adversaire outragera-t-il, L'ennemi méprisera-t-il sans cesse ton nom ? Pourquoi retires-tu ta main, ta main droite ? Tire-la de ton sein et détruis ! Pourtant Dieu est mon roi dès les jours anciens, Lui qui opère des délivrances au milieu de la terre. C'est toi qui par ta force fendis la mer, Qui brisas les têtes des monstres dans les flots. C'est toi qui écrasas les têtes du Léviathan, Qui le donnas en pâture au peuple du désert. C'est toi qui fis jaillir des sources et des ruisseaux, Toi qui mis à sec des fleuves intarissables. A toi le jour, à toi aussi la nuit ; Tu as créé les luminaires et le soleil. C'est toi qui as fixé toutes les bornes de la terre ; L'été et l'hiver, c'est toi qui les as formés. Souviens-t'en : l'ennemi outrage, ô Eternel ! Un peuple insensé méprise ton nom. Ne livre pas aux bêtes l'âme de ta tourterelle, N'oublie pas à toujours le troupeau de tes affligés ! Regarde à ton alliance, Car les lieux retirés du pays, sont pleins de repaires de crimes. Que l'opprimé ne s'en retourne pas confus ; Que l'affligé et le pauvre aient lieu de louer ton nom ! Lève-toi, ô Dieu, plaide ta cause ! Souviens-toi des affronts que l'insensé te fait tous les jours. N'oublie pas la clameur de tes adversaires, Le bruit toujours grandissant de ceux qui s'élèvent contre toi ! Au maître chantre. Ne détruis pas. Psaume d'Asaph. Cantique. Nous te louons, ô Dieu, nous te louons, Et ceux qui invoquent ton nom publient tes merveilles. Au temps que j'ai fixé, Je juge avec droiture. Si la terre chancelle avec tous ceux qui l'habitent, Moi, j'affermis ses colonnes. (Jeu d'instruments.) Je dis aux orgueilleux : Ne faites pas les orgueilleux ! Et aux méchants : N'élevez pas la corne ! N'élevez pas votre corne contre la Hauteur, Ne parlez pas avec arrogance contre le Rocher ! Car cela ne vient ni de l'orient, ni de l'occident, Ni du désert montagneux... Non, c'est Dieu qui juge. Il abaisse l'un, il élève l'autre. Car il y a dans la main de l'Eternel une coupe Où écume un vin plein de mélange, Et il en verse ; oui, ils suceront, ils boiront sa lie, Tous les méchants de la terre. Et moi, je le publierai à toujours, Je chanterai au Dieu de Jacob, Au maître chantre. Avec instruments à cordes. Psaume d'Asaph. Cantique. Dieu est connu en Juda ; Son nom est grand en Israël. Son tabernacle est en Salem Et sa demeure en Sion. Là il a brisé les foudres de l'arc, Le bouclier, l'épée et les armes de guerre. (Jeu d'instruments.) Tu es brillant et magnifique Plus que les montagnes des ravisseurs ! Ils ont été dépouillés, ces hommes au cœur fort, Ils ont dormi leur sommeil, Et ils n'ont plus trouvé leurs mains, Tous ces vaillants hommes ! A ta menace, Dieu de Jacob, Ils s'assoupirent profondément, chars et chevaux ! Tu es redoutable, toi ! Et qui peut subsister devant toi, Dès que s'élève ta colère ? Des cieux tu fis entendre ton jugement ; La terre fut effrayée et se tut, Quand tu te levas, ô Dieu, pour juger, Pour sauver tous les malheureux de la terre. (Jeu d'instruments.) Oui, la fureur de l'homme tourne à ta louange, Et tu te pares des débris de son courroux. Faites des vœux à l'Eternel, votre Dieu, et accomplissez-les ! Que tous les [peuples] voisins apportent des présents Au redoutable ! Au maître chantre. Selon Jeduthun. D'Asaph. Psaume. Ma voix s'élève à Dieu, et je crie ; Ma voix s'élève à Dieu, afin qu'il m'écoute. Au jour de ma détresse, je cherche le Seigneur, Ma main est étendue pendant la nuit, sans se lasser ; Mon âme refuse d'être consolée. Quand je cherche à me souvenir de Dieu, je soupire ; Quand je m'efforce de méditer, mon esprit est tout abattu ! (Jeu d'instruments.) Tu tiens mes paupières [en éveil] ; Je suis tout troublé, et je ne puis parler. Je pense aux jours anciens, Aux années d'autrefois. Je cherche à me rappeler mon cantique dans la nuit, Je fais des réflexions au-dedans de mon cœur, Et mon esprit médite : Est-ce donc pour toujours que le Seigneur rejettera ? A-t-il renoncé à faire grâce ? Sa bonté est-elle à jamais épuisée ? Sa parole a-t-elle cessé pour toutes les générations ? Dieu a-t-il oublié d'avoir pitié ? Ou bien, dans sa colère, a-t-il fermé la source de ses compassions ? (Jeu d'instruments.) Puis j'ai dit : Ce qui fait ma souffrance, C'est que la droite du Très-Haut n'est plus la même... Je rappellerai les œuvres de l'Eternel, Oui, je veux me souvenir de tes merveilles d'autrefois Et je veux réfléchir à toute ton œuvre Et méditer tes hauts faits. O Dieu ! ta voie est sainte ! Quel Dieu est grand comme Dieu ? C'est toi qui es Dieu ; tu fais des prodiges ; Tu as manifesté parmi les peuples ta puissance. Par ton bras, tu as racheté ton peuple, Les fils de Jacob et de Joseph. (Jeu d'instruments.) Les eaux t'ont vu, ô Dieu ! Les eaux t'ont vu, elles ont tremblé, Et les abîmes ont frémi. Les nuages précipitèrent des torrents d'eau, Les nues firent entendre leur voix, Et tes flèches volèrent de toutes parts. Ton tonnerre éclata dans le tourbillon, Les éclairs illuminèrent le monde ; La terre frémit et trembla. A travers la mer passa ton chemin, Et tes sentiers à travers les grandes eaux ; Et tes traces ne furent point reconnues. Méditation d'Asaph. Ecoute, ô mon peuple, mes instructions ; Prêtez l'oreille aux paroles de ma bouche. J'ouvrirai la bouche pour des sentences, Je publierai les choses cachées des temps anciens. Ce que nous avons entendu et que nous savons, Ce que nos pères nous ont raconté, Nous ne le cacherons point à leurs enfants ; Nous dirons à la génération future les louanges de l'Eternel Et sa puissance et les miracles qu'il a faits. Il a établi un témoignage en Jacob, Il a mis une loi en Israël, Qu'il a ordonné à nos pères d'enseigner à leurs enfants, Pour qu'elle fût connue de la génération future, Des enfants qui naîtraient Et grandiraient pour la redire à leurs enfants, Afin qu'ils missent en Dieu leur confiance, Qu'ils n'oubliassent pas les œuvres de Dieu Et qu'ils observassent ses commandements, Et ne fussent pas, comme leurs pères, Une race indocile et rebelle, Une race au cœur inconstant Et dont l'esprit n'a pas été fidèle à Dieu. Les fils d'Ephraïm, tireurs armés de l'arc, Tournèrent le dos au jour du combat. Ils ne gardèrent pas l'alliance de Dieu Et refusèrent de marcher selon sa loi. Ils oublièrent ses hauts faits Et ses miracles qu'il leur avait fait voir. Devant leurs pères, il avait fait des prodiges, Au pays d'Egypte, dans, les campagnes de Tsoan. Il entr'ouvrit la mer et les fit passer, Il plaça les eaux comme une digue. Il les conduisit le jour par une nuée Et toute la nuit par la clarté du feu. Il fendit des rochers dans le désert Et les abreuva abondamment, Comme aux abîmes [de la mer]. De la pierre il fit sortir des ruisseaux, Et il en fit jaillir les eaux comme des fleuves. Mais ils continuèrent à pécher contre lui, A se rebeller contre le Très-Haut dans la terre aride ; Ils tentèrent Dieu dans leur cœur, Demandant une nourriture selon leur désir. Ils parlèrent contre Dieu, disant : Dieu pourrait-il dresser une table au désert ? Voici, il a frappé le rocher, et des eaux ont coulé, Et des torrents se sont répandus ; Pourra-t-il aussi donner du pain, Préparer de la viande pour son peuple ? C'est pourquoi l'Eternel, entendant cela, fut indigné, Et un feu s'alluma contre Jacob, La colère s'éleva contre Israël, Parce qu'ils n'avaient pas cru en Dieu Et n'avaient pas eu confiance en son secours. Il commanda aux nuées d'en haut, Et il ouvrit les portes des cieux ; Il fit pleuvoir sur eux la manne, comme nourriture, Et leur donna le froment du ciel. L'homme mangea le pain des Puissants, Il leur envoya de la nourriture à satiété. Il fit lever le vent d'orient dans les cieux Et amena par sa force le vent du midi ; Et il fit pleuvoir sur eux de la viande, comme de la poussière, Et, comme le sable des mers, les oiseaux ailés ; Il les fit tomber au milieu de leur camp, Tout autour de leurs demeures. Ils mangèrent et se rassasièrent abondamment : Il leur avait envoyé ce qu'ils avaient convoité. Ils n'avaient point encore satisfait leur convoitise, La nourriture était encore dans leurs bouches, Que la colère de Dieu s'éleva contre eux ; Il frappa à mort leurs hommes forts, Il abattit les jeunes hommes d'Israël. Malgré tout cela, ils continuèrent à pécher, Et ils ne crurent pas à ses miracles. Il laissa se consumer leurs jours dans la vanité Et leurs années par une fin soudaine. Quand il les frappait de mort, ils le cherchaient, Ils revenaient et se hâtaient de chercher Dieu ; Ils se souvenaient que Dieu était leur Rocher, Et le Dieu Très-Haut leur Rédempteur. Mais ils le trompaient de la bouche Et lui mentaient de la langue ; Leur cœur n'était pas droit envers lui, Et ils n'étaient pas fidèles à son alliance. Mais lui, miséricordieux, pardonnait l'iniquité Et ne détruisait pas. Souvent il revint de sa colère Et ne laissa pas s'éveiller toute sa fureur. Il se souvint qu'ils n'étaient que chair, Un souffle qui s'en va et ne revient pas. Que de fois ils lui furent rebelles au désert Et l'irritèrent dans la solitude ! Ils ne cessèrent de tenter Dieu Et de provoquer le Saint d'Israël. Ils ne se souvinrent plus de sa main, Du jour où il les délivra de l'oppresseur, Alors qu'il fit ses prodiges en Egypte Et ses miracles dans les campagnes de Tsoan. Il changea leurs fleuves en sang, Et ils n'en purent boire les eaux ; Il envoya sur eux des scarabées qui les dévoraient Et des grenouilles qui les infestaient ; Il livra leurs récoltes à l'insecte dévorant Et le fruit de leur travail à la sauterelle ; Il fit périr leurs vignes par la grêle Et leurs sycomores par de lourds grêlons ; Il livra leur bétail à la grêle Et leurs troupeaux à la foudre ; Il jeta sur eux l'ardeur de sa colère, Le courroux, la fureur et l'angoisse, Une troupe d'anges de malheur ; Il donna libre cours à sa colère, Il ne refusa point leurs âmes à la mort, Et il livra leurs vies à la mortalité, Et il frappa tous les premiers-nés en Egypte, Les prémices de la force dans les tentes de Cham. Il fit partir son peuple comme des brebis Et les conduisit comme un troupeau dans le désert. Il les mena en sûreté, et ils n'eurent rien à craindre, Mais la mer recouvrit leurs ennemis. Il les fit arriver à sa sainte frontière, A cette montagne que sa droite a conquise. Il chassa des nations devant eux, Il leur en partagea le pays au cordeau comme héritage, Et il fit habiter dans leurs tentes les tribus d'Israël. Mais ils tentèrent le Dieu Trés-Haut Et furent rebelles contre lui, Et ils ne gardèrent pas ses témoignages. Ils s'éloignèrent et furent infidèles comme leurs pères ; Ils tournèrent, comme un arc qui trompe, Ils excitèrent son indignation par leurs hauts-lieux Et sa jalousie par leurs idoles. Dieu entendit et fut irrité, Il prit Israël en aversion ; Il abandonna la demeure de Silo, La tente qu'il avait dressée parmi les hommes ; Il laissa sa Force s'en aller captive Et sa Gloire tomber entre les mains des ennemis. Il livra son peuple au glaive Et se courrouça contre son héritage. Le feu dévora ses jeunes hommes, Et ses vierges ne furent pas chantées ; Ses sacrificateurs tombèrent par l'épée Et ses veuves ne pleurèrent pas. Alors le Seigneur s'éveilla comme un homme qui dort, Comme un héros qui pousse des cris, animé par le vin. Il frappa au dos ses ennemis, Il les chargea d'un opprobre éternel. Cependant il répudia la tente de Joseph Et ne choisit point la tribu d'Ephraïm. Il choisit la tribu de Juda, La montagne de Sion qu'il aime. Il bâtit son sanctuaire comme les lieux très hauts, Comme la terre, qu'il a fondée pour toujours. Il choisit David, son serviteur, Il le tira des parcs de brebis, Il l'emmena d'auprès de celles qui allaitent, Pour paître Jacob, son peuple, Et Israël, son héritage. Et il les fit paître selon l'intégrité de son cœur, Et les conduisit d'une main sage. Psaume d'Asaph. O Dieu ! les nations sont entrées dans ton héritage ; Elles ont profané le temple de ta sainteté, Elles ont fait de Jérusalem un monceau de pierres. Elles ont donné les cadavres de tes serviteurs En pâture aux oiseaux du ciel, La chair de tes fidèles aux bêtes de la terre ; Elles ont répandu leur sang comme de l'eau Tout autour de Jérusalem, Et personne pour les enterrer ! Nous sommes en opprobre chez nos voisins, La risée et le jouet de nos alentours. Jusques à quand, Eternel ! t'irriteras-tu sans cesse, Et ta jalousie brûlera-t-elle comme le feu ? Répands ta fureur sur les nations qui ne te connaissent pas Et sur les royaumes qui n'invoquent pas ton nom ! Car ils ont dévoré Jacob Et dévasté sa demeure. Ne nous impute pas les fautes de nos ancêtres ! Hâte-toi ! Que tes compassions viennent au-devant de nous, Car nous sommes extrêmement misérables ! Secours-nous, ô Dieu de notre salut, Par égard pour la gloire de ton nom ! Délivre-nous et pardonne nos péchés, A cause de ton nom ! Pourquoi les nations diraient-elles : Où est leur Dieu ? Qu'il devienne manifeste à nos yeux parmi les nations Que tu venges le sang de tes serviteurs, le sang répandu ! Que le gémissement des captifs parvienne jusqu'à toi ! Par le pouvoir de ton bras, sauve ceux qui sont voués à la mort ! Et rends à nos voisins sept fois dans leur sein L'outrage par lequel ils t'ont outragé, Seigneur ! Et nous, ton peuple, le troupeau que tu pais, Nous te célébrerons éternellement ; De génération en génération nous publierons ta louange. Au maître chantre. Psaume d'Asaph, Sur les lis du témoignage. Pasteur d'Israël, prête l'oreille ; Toi qui mènes Joseph comme un troupeau, Toi dont le trône est entre les chérubins, Apparais dans ta splendeur ! Devant Ephraïm, Benjamin et Manassé déploie ta force Et viens à notre secours ! O Dieu ! rétablis-nous ; Fais luire ta face, et que nous soyons sauvés ! Eternel, Dieu des armées ! Jusques à quand sera-ce la fumée de ta colère Qui répondra à la prière de ton peuple ? Tu les nourris d'un pain de larmes, Tu les abreuves de larmes à pleine mesure. Tu fais de nous le but des attaques de nos voisins, Et nos ennemis se rient de nous entre eux. Dieu des armées, relève-nous ! Fais luire ta face, et que nous soyons sauvés ! Tu avais enlevé d'Egypte une vigne ; Tu avais chassé des nations, et tu l'avais plantée, Tu avais fait place nette devant elle, Elle avait jeté ses racines et rempli la terre ; Les montagnes se couvraient de son ombre, Et ses sarments [étaient comme] des cèdres de Dieu. Elle étendait ses pampres jusqu'à la mer Et ses rejetons jusqu'au fleuve. Pourquoi as-tu rompu ses clôtures, De sorte que tous les passants la dépouillent, Que le sanglier de la forêt la ravage, Et que les bêtes des champs s'en repaissent ? Dieu des armées, reviens ! Regarde des cieux, et vois ! Et visite cette vigne ! Protège ce que ta droite a planté Et le fils que tu as fortifié pour toi ! Elle est la proie du feu, elle est coupée, Ils périssent devant le courroux de ta face. Que ta main soit sur l'homme de ta droite, Sur le fils de l'homme que tu t'es choisi ! Et nous ne nous détournerons point de toi ; Fais-nous revivre, et nous invoquerons ton nom ! Au maître chantre. Sur Guitthith. D'Asaph. Chantez avec allégresse à Dieu, notre force ! Poussez des cris de joie vers le Dieu de Jacob ! Entonnez un chant et faites résonner le tambourin, La harpe mélodieuse et le luth ! Sonnez de la trompe à la nouvelle lune, A la pleine lune, pour le jour de notre fête ! Car c'est un statut pour Israël, Une ordonnance du Dieu de Jacob, Un témoignage qu'il a établi en Joseph, Quand il sortit contre le pays d'Egypte. J'entendais [alors] un langage qui m'était inconnu : J'ai déchargé son épaule du fardeau ; Ses mains ont lâché la corbeille. Tu as crié dans la détresse, et je t'ai délivré ; Je t'ai répondu, caché dans le tonnerre ; Je t'ai éprouvé près des eaux de Mériba. (Jeu d'instruments.) Ecoute, mon peuple, et je t'avertirai ; Israël, oh ! puisses-tu m'écouter ! Qu'il n'y ait au milieu de toi aucun autre Dieu, Et ne te prosterne pas devant un Dieu étranger ! Je suis l'Eternel, ton Dieu, qui t'ai fait monter du pays d'Egypte ; Ouvre ta bouche, et je la remplirai ! Mais mon peuple n'a point écouté ma voix, Et Israël n'a point voulu de moi. Alors je les ai abandonnés à la dureté de leur cœur ; Ils marchèrent selon leurs propres conseils... Oh ! si mon peuple m'écoutait, Si Israël marchait dans mes voies ! J'aurais bientôt humilié leurs ennemis, Et je tournerais ma main contre leurs oppresseurs ; Ceux qui haïssent l'Eternel le flatteraient ; Le temps de leur prospérité durerait éternellement. Psaume d'Asaph. Dieu se tient dans l'assemblée de Dieu, Il juge au milieu des dieux. Jusques à quand jugerez-vous avec perversité Et aurez-vous égard à la personne des méchants ? (Jeu d'instruments.) Faites droit au petit et à l'orphelin ; Rendez la justice au misérable et au pauvre. Délivrez le petit et l'indigent, Sauvez-le de la main des méchants ! Ils n'ont ni connaissance, ni intelligence, Ils marchent dans les ténèbres ; Tous les fondements de la terre sont ébranlés... J'avais dit : Vous êtes des dieux, Vous êtes tous fils du Très-Haut... Néanmoins vous mourrez comme des hommes, Vous tomberez comme tout autre chef ! Lève-toi, ô Dieu, juge la terre ! Car c'est toi qui dois avoir en partage toutes les nations. Cantique. Psaume d'Asaph. O Dieu ! ne demeure pas dans le silence ; Ne sois pas muet, ne reste pas en repos, ô Dieu fort ! Car voici, tes ennemis s'agitent, Et ceux qui te haïssent lèvent la tête. Ils trament contre ton peuple de perfides complots Et se concertent contre ceux que tu protèges. Venez, disent-ils, faisons-les disparaître d'entre les nations, Et que l'on ne se souvienne plus du nom d'Israël ! Car ils ont conspiré d'un même cœur, Ils forment une alliance contre toi : Les tentes d'Edom et les Ismaélites, Moab et les Hagaréniens, Guébal, Ammon et Amalek, Les Philistins avec les habitants de Tyr ; Assur aussi se joint à eux ; Ils prêtent leurs bras aux fils de Lot. (Jeu d'instruments.) Traite-les comme Madian, Comme Sisera, comme Jabin, au torrent de Kison ; Ils furent défaits à En-Dor Et servirent de fumier à la terre. Rends-les, rends leurs chefs semblables à Oreb et Zéeb, Et tous leurs princes à Zébach et à Tsalmunna, Eux qui disent : Rendons-nous maîtres Des demeures de Dieu ! Mon Dieu ! rends-les semblables au tourbillon, Au chaume emporté par le vent ! Comme le feu dévore la forêt, Comme la flamme embrase les montagnes, Ainsi, poursuis-les de ta tempête, Epouvante-les par ton ouragan. Couvre leur face d'ignominie, Et qu'ils cherchent ton nom, ô Eternel ! Qu'ils rougissent, qu'ils soient consternés à jamais, Qu'ils soient couverts de honte et qu'ils périssent ! Au maître chantre. Sur Guitthith. Psaume des fils de Koré. Que tes tabernacles sont aimables, Eternel des armées ! Mon âme se consume et languit après les parvis de l'Eternel ; Mon cœur et ma chair crient vers le Dieu vivant. Le passereau même a trouvé une demeure, Et l'hirondelle un nid, où mettre ses petits... Tes autels, ô Eternel des armées ! Mon Roi et mon Dieu ! Heureux les habitants de ta maison ! Ils peuvent te célébrer toujours. (Jeu d'instruments.) Heureux l'homme dont la force est en toi ! Ils trouvent dans leur cœur des chemins tout tracés. Passant par la vallée de Baca, ils la changent en fontaines, Et la pluie d'automne la couvre de bénédictions. Ils vont de force en force, Pour se présenter devant Dieu en Sion. Eternel, Dieu des armées ! écoute ma prière ; Prête l'oreille, Dieu de Jacob ! (Jeu d'instruments.) Toi qui es notre bouclier, vois, ô Dieu ! Et regarde la face de ton oint ! Car mieux vaut un jour dans tes parvis que mille ailleurs. J'aime mieux me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu Que d'habiter dans les tentes des méchants. Car l'Eternel Dieu est un soleil et un bouclier, L'Eternel donne la grâce et la gloire, Il ne prive d'aucun bien ceux qui marchent dans l'intégrité. Au maître chantre. Psaume des fils de Koré. Tu avais montré, ô Eternel, ton bon plaisir envers ton pays ; Tu avais ramené les captifs de Jacob ; Tu avais ôté l'iniquité de ton peuple ; Tu avais couvert tout leur péché. (Jeu d'instruments.) Tu avais retiré tout ton courroux, Tu étais revenu de l'ardeur de ta colère... Rétablis-nous, Dieu de notre salut ! Et mets fin à ton indignation contre nous ! Seras-tu éternellement courroucé contre nous ? Feras-tu durer ta colère d'âge en âge ? Ne reviendras-tu pas nous rendre la vie, Afin que ton peuple se réjouisse en toi ? Fais-nous voir ta bonté, ô Eternel, Et nous accorde ton salut ! J'écouterai comment parle le Dieu fort, l'Eternel ; Car il parlera de paix à son peuple et à ses fidèles. Mais qu'ils ne retournent pas à leur folie ! Oui, son salut est près de ceux qui le craignent, Afin que la gloire habite dans notre pays. La bonté et la vérité se sont rencontrées ; La justice et la paix se sont embrassées. La fidélité germera de la terre, Et la justice regardera des cieux. L'Eternel aussi donnera ses biens, Et notre terre donnera ses fruits. Prière de David. Incline ton oreille, ô Eternel, exauce-moi ! Car je suis affligé et misérable. Garde mon âme, car je suis ton bien-aimé ; Toi, mon Dieu, sauve ton serviteur, qui se confie en toi ! Aie pitié de moi, Seigneur ! Car je crie à toi tout le jour. Réjouis l'âme de ton serviteur, Car à toi, Seigneur, j'élève mon âme. Car tu es bon, Seigneur, prompt à pardonner, Et riche en grâce pour tous ceux qui t'invoquent. Prête l'oreille, ô Eternel, à ma prière, Et sois attentif à la voix de mes supplications ! Je t'invoque au jour de ma détresse, Parce que tu m'exauces. Nul entre les dieux n'est tel que toi, Seigneur, Et il n'est pas d'œuvres telles que les tiennes. Toutes les nations que tu as faites viendront Et se prosterneront devant toi, Seigneur ; Elles glorifieront ton nom. Car tu es grand, et tu opères des choses merveilleuses ; Tu es Dieu, toi seul. Eternel, enseigne-moi ta voie, Je marcherai dans ta vérité ; Range mon cœur à la crainte de ton nom. Je te louerai de tout mon cœur, Seigneur mon Dieu, Et je glorifierai ton nom à perpétuité, Car ta bonté est grande envers moi, Et tu as retiré mon âme du fond du séjour des morts. O Dieu ! des orgueilleux se sont levés contre moi, Et une troupe de gens violents cherche ma vie. Ils ne l'ont point devant les yeux. Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, Lent à la colère et abondant en grâce et en vérité. Tourne-toi vers moi et aie pitié de moi ; Donne ta force à ton serviteur, Délivre le fils de ta servante. Accorde-moi un signe de ta faveur, Et que ceux qui me haïssent le voient et soient confus, Parce que toi, ô Eternel, tu m'auras secouru et consolé. Des fils de Koré. Psaume. Cantique. Il l'a fondée sur les saintes montagnes... L'Eternel aime les portes de Sion Plus que toutes les demeures de Jacob. Des choses glorieuses sont dites à ton sujet, Cité de Dieu ! (Jeu d'instruments.) Je nomme l'Egypte et Babylone parmi ceux qui me connaissent ; Voici les Philistins et Tyr, avec l'Ethiopie : Celui-ci est né là ! Et de Sion il est dit : Chacun d'eux y est né, Et le Très-Haut lui-même la fait subsister. L'Eternel compte, en inscrivant les peuples : Celui-ci est né là. (Jeu d'instruments.) Et [l'on s'écrie], en chantant, comme en dansant : Toutes mes sources [sont] en toi. Cantique. Psaume des fils de Koré. Au maître chantre. Sur un mode triste ; pour des temps d'accablement. Méditation de Héman, l'Ezrachite. Eternel, Dieu de mon salut, Je crie jour et nuit devant toi. Que ma prière parvienne en ta présence ; Incline ton oreille à mon cri. Car mon âme est rassasiée de maux, Et ma vie touche au séjour des morts. On me compte parmi ceux qui descendent dans la fosse ; Je suis comme un homme sans force. Je suis abandonné parmi les morts, Comme ceux qui, frappés à mort, sont couchés au tombeau, Desquels tu n'as plus aucun souvenir, Et qui ne sont plus à portée de ta main. Tu m'as jeté dans la fosse la plus basse, Dans les lieux ténébreux, aux abîmes. Ta colère s'est jetée sur moi, Et tu m'as accablé de tous tes flots. (Jeu d'instruments.) Tu as éloigné de moi mes amis, Tu m'as rendu pour eux un objet d'horreur ; Je suis enfermé, et je ne puis sortir. Mon œil se consurne dans l'affliction ; Je t'invoque, ô Eternel, chaque jour ; J'étends vers toi les mains. Feras-tu quelque miracle pour les morts ? Ou bien les ombres se lèveront-elles pour te louer ? Annoncera-t-on ta bonté dans le tombeau, Et ta fidélité dans l'abîme ? Connaîtra-t-on tes prodiges dans les ténèbres, Et ta justice en la terre d'oubli ? Et moi, Eternel, je crie à toi ; Ma prière te prévient dès le matin... Pourquoi, Eternel, rejettes-tu mon âme, Et me caches-tu ta face ? Je suis affligé et comme expirant dès ma jeunesse ; Je suis chargé de tes terreurs, je suis éperdu. Les ardeurs de ta colère ont passé sur moi, Tes épouvantes me tuent. Elles m'environnent comme des eaux tout le jour ; Elles m'enveloppent toutes à la fois. Méditation d'Ethan, l'Ezrachite. Je chanterai toujours les bontés de l'Eternel ; D'âge en âge ma bouche publiera ta fidélité. Car je dis : Ta grâce s'élève à toujours, Tu as établi ta fidélité dans les cieux. J'ai traité alliance avec mon élu, J'ai fait ce serment à David, mon serviteur : J'affermirai ta postérité pour toujours, Et j'établirai ton trône pour tous les âges. (Jeu d'instruments.) Les cieux célèbrent tes merveilles, ô Eternel, Et ta fidélité dans l'assemblée des saints. Car qui, dans le ciel, est comparable à l'Eternel ? Qui est pareil à l'Eternel parmi les fils de Dieu ? Dieu est très redoutable dans l'assemblée des saints, Terrible, plus que tous ceux qui l'entourent. Eternel, Dieu des armées ! qui est puissant comme toi, ô Eternel ? Ta fidélité t'environne de toutes parts. Tu domptes l'orgueil de la mer ; Quand ses flots se soulèvent, toi, tu les apaises. Tu abattis l'Egypte comme un blessé à mort ; Par la force de ton bras, tu dissipas tes ennemis. A toi sont les cieux, à toi aussi la terre, Tu as fondé le monde et tout ce qu'il contient. Tu as créé le nord et le midi ; Le Thabor et l'Hermon sont dans l'allégresse à cause de ton nom. Ton bras est armé de puissance, Ta main est forte, ta droite élevée La justice et le jugement sont la base de ton trône, La miséricorde et la vérité vont au-devant de ta face. Heureux le peuple qui connaît le cri d'allégresse ! Il marche, ô Eternel, à la clarté de ta face. Il se réjouit sans cesse, à cause de ton nom, Et ta justice le tient haut élevé ; Car c'est toi qui es la splendeur de sa puissance, Et par ta faveur tu élèves la corne de notre force. Car à l'Eternel appartient notre bouclier ; Au Saint d'Israël est notre roi. Tu parlas jadis en vision à ton bien-aimé, Et tu dis : J'ai prêté secours à un héros, J'ai élevé du sein du peuple un jeune homme ; J'ai trouvé David, mon serviteur, Je l'ai oint de mon huile sainte. Ma main le soutiendra ; Oui, mon bras le fortifiera. L'ennemi ne pourra pas le surprendre, Et le fils d'iniquité ne l'opprimera pas. Je mettrai en pièces devant lui ses adversaires, Et je frapperai ceux qui le haïssent. Ma fidélité et ma bonté seront avec lui, Et la corne de sa force s'élèvera par mon nom. Je poserai sa main sur la mer Et sa droite sur les fleuves. Il m'invoquera, disant : Tu es mon Père, Mon Dieu et le rocher de mon salut ! Et moi, je ferai de lui le premier-né, Le souverain des rois de la terre. Je lui conserverai à toujours ma bonté, Et mon alliance lui demeure assurée. Je rendrai sa postérité éternelle, Et son trône comme les jours des cieux. Si ses fils abandonnent ma loi Et ne marchent pas selon mes ordonnances, S'ils violent mes statuts Et n'observent pas mes commandements, Je punirai de la verge leurs transgressions Et par des coups leur iniquité ; Mais je ne lui retirerai pas ma grâce, Et je ne démentirai point ma fidélité ; Je ne violerai point mon alliance, Et je ne changerai pas ce qui est sorti de mes lèvres. J'ai juré une fois par ma sainteté Mentirais-je à David ? Sa postérité subsistera à toujours, Et son trône sera devant moi comme le soleil. Comme la lune, il sera affermi à jamais. Le témoin qui est dans les cieux est fidèle. (Jeu d'instruments.) Et pourtant tu as rejeté, tu as repoussé avec mépris, Tu t'es irrité contre ton oint. Tu as dédaigné l'alliance faite avec ton serviteur, Tu as jeté à terre, profané sa couronne. Tu as renversé toutes ses murailles, Tu as mis en ruines ses forteresses. Tous les passants l'ont mis au pillage, Il est un objet d'opprobre pour ses voisins. Tu as élevé la droite de ses adversaires, Tu as réjoui tous ses ennemis ; Tu as fait plier la pointe de son épée, Et tu ne l'as pas soutenu dans la bataille. Tu as mis fin à son éclat, Et tu as jeté son trône à terre. Tu as abrégé les jours de sa jeunesse, Tu l'as couvert de honte. (Jeu d'instruments.) Jusques à quand, Eternel, te cacheras-tu sans cesse, Et ta fureur s'enflammera-t-elle comme un feu ? Rappelle-toi ce qu'est la durée de ma vie, Pour quel néant tu as créé tous les fils des hommes. Quel est l'homme qui demeurera en vie et ne verra pas la mort, Qui sauvera sa vie de la puissance du sépulcre ? (Jeu d'instruments.) Où sont, Seigneur, tes bontés premières, Que tu juras à David dans ta fidélité ? Souviens-toi, Seigneur, de l'opprobre de tes serviteurs ; Je porte en mon sein [l'injure de] tant de peuples nombreux, L'outrage que profèrent tes ennemis, ô Eternel, L'outrage qu'ils jettent sur les pas de ton oint ! Prière de Moïse, homme de Dieu. Seigneur, tu nous as été une retraite d'âge en âge ! Avant que les montagnes fussent nées, Et que tu eusses formé la terre, la terre habitable, D'éternité en éternité, tu es le Dieu fort. Tu réduis l'homme mortel en poussière, Et tu dis : Fils d'hommes, retournez ! Car mille ans sont à tes yeux Comme le jour d'hier, quand il n'est plus, Et comme une veille dans la nuit. Tu les emportes comme par un torrent, ils sont un songe ; Au matin, ils se renouvellent comme l'herbe ; Au matin, elle fleurit et se renouvelle ; Le soir, on la coupe, et elle sèche. Car nous sommes consumés par ta colère, Epouvantés par ton courroux. Tu as mis devant toi nos iniquités Et devant la lumière de ta face nos fautes cachées. Car tous nos jours s'en vont par ton courroux, Et nous exhalons nos années comme un souffle. Les jours de nos années : c'est soixante-dix ans, Et pour les plus robustes, quatre-vingts ans, Et ce qui en fait l'orgueil n'est que tourment et vanité, Car il s'en va soudain, et nous nous envolons. Qui prend garde à la force de ta colère Et à ton courroux, selon la crainte qui t'est due ? Enseigne-nous si bien à compter nos jours, Que nous en ayons un cœur sage ! Reviens, ô Eternel ! Jusques à quand... ? Et repens-toi en faveur de tes serviteurs ! Rassasie-nous dès le matin de ta bonté, Et nous chanterons d'allégresse ; Nous nous réjouirons tout le long de nos jours. Réjouis-nous à proportion des jours que tu nous as affligés Et des années où nous avons connu le malheur. Que ton œuvre apparaisse en faveur de tes serviteurs Et ta gloire sur leurs fils, Et que la bienveillance du Seigneur notre Dieu soit sur nous ! Affermis pour nous l'œuvre de nos mains, Oui, affermis l'œuvre de nos mains ! Celui qui habite dans la retraite secrète du Très-Haut Est logé à l'ombre du Tout-Puissant. Je dis à l'Eternel : Mon refuge et ma forteresse, Mon Dieu en qui je m'assure ! Certes, il te délivrera du filet de l'oiseleur, De la peste pernicieuse. Il te couvrira de ses plumes, Et tu trouveras sous ses ailes un refuge. Sa vérité est un bouclier et une armure. Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, Ni la flèche qui vole de jour, Ni la peste qui marche dans les ténèbres, Ni la contagion qui frappe en plein midi. Qu'il en tombe mille à ton côté Et dix mille à ta droite, Tu n'en seras point atteint. Tu regarderas seulement de tes yeux, Et tu verras la rétribution des méchants. Car tu es mon refuge, ô Eternel !... Tu as pris le Très-Haut pour ta retraite : Aucun mal ne t'arrivera, Et aucune plaie n'approchera de ta tente. Car il donnera charge de toi à ses anges, Pour te garder dans toutes tes voies. Ils te porteront dans leurs mains, De peur que ton pied ne heurte contre la pierre. Tu marcheras sur le lion et sur l'aspic, Tu fouleras le lionceau et le dragon. Puisqu'il s'est attaché à moi, je le délivrerai, Je l'élèverai en un lieu sûr, puisqu'il connaît mon nom, Il m'invoquera, et je l'exaucerai ; Je serai avec lui dans la détresse, Je l'en retirerai et le glorifierai. Je le rassasierai d'une longue durée de jours Et lui ferai voir ma délivrance. Psaume. Cantique pour le jour du sabbat. C'est une belle chose que de louer l'Eternel Et de psalmodier à ton nom, ô Très-Haut ! D'annoncer le matin ta bonté Et ta fidélité durant les nuits, Sur l'instrument à dix cordes et sur la lyre, Aux accords de la harpe. Car tu me réjouis, ô Eternel, par tes œuvres, Et je célèbre avec transports les ouvrages de tes mains. Que tes œuvres sont grandes, ô Eternel ! Et combien sont profondes tes pensées ! L'homme stupide n'y connaît rien, L'insensé n'y prend point garde : Quand les méchants poussent comme l'herbe, Et que fleurissent tous les ouvriers d'iniquité, C'est pour être détruits à jamais. Mais toi, tu es haut élevé à toujours, ô Eternel, Car voici, tes ennemis, ô Eternel, Car voici, tes ennemis périront ; Ils seront dispersés, tous les ouvriers d'iniquité. Et tu élèves ma corne comme celle du buffle, Je suis oint d'une huile toute fraîche, Et mon œil aime à regarder ceux qui m'épient, Mon oreille à entendre ceux qui s'élèvent méchamment contre moi. Le juste poussera son jet comme la palme, Il s'élèvera comme le cèdre du Liban. Plantés dans la maison de l'Eternel, Ils fleuriront dans les parvis de notre Dieu. Ils porteront encore des fruits dans la blanche vieillesse, Ils seront pleins de sève et verdoyants, L'Eternel règne ; il s'est revêtu de majesté, L'Eternel s'est revêtu, il s'est ceint de force : Aussi la terre est-elle affermie, elle ne chancellera pas. Ferme est ton trône dès longtemps, De toute éternité tu es ! Les fleuves ont élevé, ô Eternel ! Les fleuves ont élevé leur voix ; Les fleuves élèvent le bruit de leurs flots. Plus que la voix des grandes, des puissantes eaux, Que le choc des vagues de la mer, L'Eternel est puissant dans les lieux très-hauts. Tes témoignages sont la vérité même ; La sainteté sied à ta maison, O Eternel, pour toute la durée des temps. Dieu des vengeances, Eternel, Dieu des vengeances, parais dans ta splendeur ! Lève-toi, juge de la terre, Rends la pareille aux orgueilleux ! Jusques à quand les méchants, Eternel, Jusques à quand les méchants triompheront-ils ? Ils répandent à flots des propos arrogants, Ils se glorifient, eux tous, ouvriers d'iniquité. Ils écrasent ton peuple, ô Eternel, Ils oppriment ton héritage ; Ils tuent la veuve et l'étranger, Ils mettent à mort les orphelins, Et ils disent : L'Eternel ne le voit pas, Le Dieu de Jacob n'y prend pas garde. Prenez-y garde, hommes stupides du peuple ! Et vous, insensés, quand aurez-vous du sens ? Celui qui a planté l'oreille, n'entendrait-il pas ? Celui qui a formé l'œil, ne verrait-il pas ? Celui qui reprend les nations, ne punirait-il pas ? Lui qui donne aux hommes l'intelligence ! L'Eternel connaît les pensées des hommes, [Il sait] qu'ils ne sont que vanité. Heureux l'homme que tu reprends, Eternel, Et que tu enseignes par ta loi, Pour lui donner du repos aux mauvais jours, Jusqu'à ce que la fosse soit creusée pour le méchant. Car l'Eternel ne rejette point son peuple Et n'abandonne point son héritage, Car le jugement se conformera au droit ; Et à sa suite marcheront tous ceux qui sont droits de cœur. Qui se lèvera pour moi contre les méchants ? Qui tiendra pour moi contre les ouvriers d'iniquité ? Si l'Eternel ne m'avait secouru, Il s'en eût peu fallu que mon âme n'habitât le séjour du silence ! Quand je disais : Mon pied glisse ! Ta bonté, ô Eternel, m'a soutenu. Quand j'avais beaucoup d'anxiétés en mon cœur, Tes consolations ont réjoui mon âme. Pourrait-il t'avoir pour allié, le trône de méchanceté, Qui forge des injustices au nom de la loi ? Ils se jettent sur l'âme du juste Et déclarent coupable le sang innocent. Mais l'Eternel est ma haute retraite, Et mon Dieu le rocher de mon refuge. Il fera retomber sur eux leur iniquité, Et par leur méchanceté, il les détruira. Il les détruira, l'Eternel notre Dieu. Venez, chantons à l'Eternel, Jetons des cris de réjouissance au rocher de notre salut. Allons au-devant de lui avec la louange, Par des psaumes célébrons-le. Car l'Eternel est un grand Dieu Et un grand roi par dessus tous les dieux ! Dans sa main sont les lieux profonds de la terre, Et les sommets des montagnes sont à lui. A lui la mer, c'est lui qui l'a faite ; La terre aussi, ses mains l'ont formée. Venez, prosternons- nous, inclinons-nous, Ployons les genoux devant l'Eternel qui nous a faits ! Car il est notre Dieu, Et nous, le peuple qu'il paît, le troupeau que sa main conduit... Si aujourd'hui vous écoutiez sa voix ! N'endurcissez pas votre cœur, comme à Mériba, Comme aux jours de Massa, au désert, Où vos pères m'ont tenté Et m'ont éprouvé, quoiqu'ils vissent mes œuvres. Quarante ans j'ai eu en dégoût une telle génération ! Et j'ai dit : C'est un peuple dont le cœur s'égare, Et ils n'ont point connu mes voies. Aussi ai-je juré dans ma colère : S'ils entrent dans mon repos !... Chantez à l'Eternel un cantique nouveau ; Chantez à l'Eternel, toute la terre ; Chantez à l'Eternel, bénissez son nom, Annoncez de jour en jour son salut, Racontez parmi les nations sa gloire, Parmi tous les peuples ses prodiges ! Car l'Eternel est grand et très digne de louange, Redoutable par dessus tous les dieux. Car tous les dieux des peuples ne sont que des idoles, Mais l'Eternel a fait les cieux. Gloire et majesté marchent devant lui, Force et magnificence sont dans son sanctuaire. Rendez à l'Eternel, familles des peuples, Rendez à l'Eternel gloire et puissance ! Rendez à l'Eternel la gloire due à son nom ; Apportez l'offrande et venez dans ses parvis, Prosternez-vous devant l'Eternel Dans une sainte magnificence ; Tremblez devant sa face, toute la terre ; Dites parmi les nations : L'Eternel règne ! Aussi la terre est-elle affermie ; elle ne chancellera pas ; Il jugera les peuples avec droiture. Que les cieux se réjouissent, Et que la terre soit dans l'allégresse ; Que la mer s'émeuve, Et ce qu'elle contient ; Que les champs tressaillent de joie, Et tout ce qui est en eux ! Alors tous les arbres de la forêt chanteront de joie En présence de l'Eternel. Car il vient ! Car il vient, pour juger la terre ;Il jugera le monde avec justice Et les peuples selon la vérité ! L'Eternel règne que la terre tressaille de joie, Que toutes les îles se réjouissent ! La nuée et l'obscurité l'environnent, La justice et le jugement sont la base de son trône, Le feu marche devant lui Et consume ses ennemis tout à l'entour. Ses éclairs illuminent le monde ; La terre le voit et tremble ; Les montagnes se fondent comme de la cire devant l'Eternel, Devant le Seigneur de toute la terre. Les cieux annoncent sa justice, Et tous les peuples voient sa gloire. Ils sont confus, tous ceux qui servent les images, Qui se font gloire des idoles. Adorez-le, tous les dieux ! Sion l'entend et se réjouit, Les filles de Juda tressaillent d'allégresse, A cause de tes jugements, ô Eternel ! Car toi, Eternel, tu es le Très-Haut sur toute la terre, Haut élevé par dessus tous les dieux. Vous qui aimez l'Eternel, haïssez le mal ! Il garde les âmes de ses bien-aimés, Il les délivre de la main des méchants. La lumière est semée pour le juste Et la joie pour ceux qui ont le cœur droit. Justes, réjouissez-vous en l'Eternel, Et célébrez la mémoire de sa sainteté. Psaume. Chantez à l'Eternel un cantique nouveau, Car il a fait des choses merveilleuses : Sa droite et le bras de sa sainteté l'ont délivré. L'Eternel a fait connaître sa délivrance, Aux yeux des nations il a révélé sa justice. Il s'est souvenu de sa miséricorde Et de sa fidélité envers la maison d'Israël. Tous les bouts de la terre ont vu le salut de notre Dieu. Jetez des cris de réjouissance à l'Eternel, toute la terre ; Eclatez, criez de joie, psalmodiez ; Psalmodiez à l'Eternel avec la harpe, Avec la harpe et la voix des cantiques, Avec les trompettes et le son du cor ; Jetez des cris de réjouissance devant le Roi, l'Eternel ! Que la mer s'émeuve, et ce qu'elle contient, Le monde, et ceux qui l'habitent ; Que les fleuves battent des mains, Que toutes les montagnes chantent de joie Au-devant de l'Eternel, car il vient, pour juger la terre. Il jugera le monde avec justice Et les peuples avec droiture. L'Eternel règne ; les peuples tremblent. Lui, dont le trône est entre les chérubins ; la terre est ébranlée. L'Eternel est grand en Sion, Elevé au-dessus de tous les peuples. Ils loueront ton nom grand et redoutable, Il est saint ! [Ils loueront] la force du Roi qui aime la justice. C'est toi qui as fondé le droit, Créé en Jacob le jugement et la justice. Exaltez l'Eternel, notre Dieu, Et prosternez-vous devant le marchepied de ses pieds : Il est saint ! Moïse et Aaron furent parmi ses sacrificateurs Et Samuel parmi ceux qui invoquaient son nom. Ils invoquaient l'Eternel, et il leur répondait. De la colonne de nuée il leur parlait, Ils gardaient ses témoignages Et la loi qu'il leur avait donnée. Eternel, notre Dieu, tu les exauças, Tu fus pour eux un Dieu qui pardonne Et un vengeur de leurs actions. Exaltez l'Eternel, notre Dieu, Et prosternez-vous en la montagne de sa sainteté, Car il est saint, l'Eternel, notre Dieu ! Psaume pour le sacrifice de louange. Jetez des cris de réjouissance à l'Eternel, Toute la terre ! Servez l'Eternel avec joie, Venez devant lui avec des cris d'allégresse. Reconnaissez que c'est lui, l'Eternel, qui est Dieu. C'est lui qui nous a faits, et non pas nous ; Nous sommes son peuple et le troupeau qu'il paît. Entrez dans ses portes avec des actions de grâces, Dans ses parvis avec la louange ; Célébrez-le, bénissez son nom ! Car l'Eternel est bon ; Sa grâce est à toujours, Et d'âge en âge sa fidélité. Psaume de David. Je chanterai la bonté et la justice ; A toi, Eternel, je psalmodierai ; Je m'appliquerai à suivre la voie de l'intégrité ; Quand viendras-tu à moi ? Je marcherai dans l'intégrité de mon cœur Au milieu de ma maison. Je ne mettrai devant mes yeux rien de mauvais. J'ai en horreur de faire l'iniquité ; Rien ne s'en attachera à moi. Loin de moi un cœur faux ; Le mal, je ne le connais pas. Celui qui calomnie en secret son prochain, Je le retranche ; Celui qui a des regards hautains et un cœur enflé, Je ne puis le souffrir. Mes yeux se portent sur les gens de bonne foi du pays, Pour qu'ils habitent avec moi. Celui marche dans la voie de l'intégrité, Celui-là me servira. Il n'habitera point dans ma maison, Celui qui use de tromperie. Qui prononce le mensonge Ne subsistera point devant moi. Chaque matin je retrancherai Tous les méchants du pays, Pour extirper de la ville de l'Eternel Tous les ouvriers d'iniquité. Prière d'un affligé, lorsque, près de défaillir, il répand sa plainte devant l'Eternel. Eternel, écoute ma prière, Et que mon cri parvienne jusqu'à toi. Ne me cache pas ta face, au jour de ma détresse, Incline vers moi ton oreille ! Au jour où je crie, hâte-toi de me répondre ! Car mes jours se sont dissipés en fumée, Et mes os sont calcinés comme les pierres d'un foyer ; Mon cœur est comme l'herbe, frappé et desséché, Car je n'ai plus pensé à manger mon pain. A force de gémir, Mes os s'attachent à ma chair. Je ressemble au pélican du désert, Je suis comme le chat-huant des lieux désolés ; Je reste sans sommeil, Et je suis comme un passereau solitaire sur un toit. Chaque jour mes ennemis m'outragent. Follement animés contre moi, Ils se servent de mon nom comme d'imprécation ; Car je mange la cendre au lieu de pain, Et je mêle ma boisson de larmes, A cause de ta colère et de ton courroux ; Car tu m'as emporté, et jeté au loin. Mes jours sont comme l'ombre qui s'allonge, Et moi, je me dessèche comme l'herbe. Mais toi, Eternel, tu trônes à toujours, Et ta mémoire dure d'âge en âge. Tu te lèveras, tu auras compassion de Sion, Car il est temps de lui faire grâce, Le temps fixé est là. Car tes serviteurs sont affectionnés à ses pierres Et ont pitié de sa poussière. Alors toutes les nations craindront le nom de l'Eternel, Et tous les rois de la terre, ta gloire, Parce que l'Eternel aura rebâti Sion ; Il se sera fait voir dans sa gloire, Il aura eu égard à la prière des délaissés, Et n'aura point méprisé leur supplication. Cela sera écrit pour la génération future, Et le peuple qui sera créé louera l'Eternel ; Car il aura regardé du lieu élevé de sa sainteté, Des cieux l'Eternel aura abaissé sa vue sur la terre, Pour entendre le gémissement du captif, Pour délivrer ceux qui étaient voués à la mort ; Afin qu'ils publient en Sion le nom de l'Eternel Et sa louange à Jérusalem, Quand les peuples se rassembleront tous, Et les royaumes, pour servir l'Eternel. Il a abattu ma force au milieu de ma course, Il a abrégé mes jours. J'ai dit : Mon Dieu, ne m'enlève pas au milieu de mes jours ! Tes années durent d'âge en âge. Jadis tu as fondé la terre, Et les cieux sont l'ouvrage de tes mains. Ils périront ; mais toi, tu subsisteras, Ils s'useront tous comme un vêtement. Comme un habit, tu les changeras, et ils seront changés, Mais toi, tu restes le même, Et tes années n'auront point de fin. De David. Mon âme, bénis l'Eternel, Et que tout ce qui est en moi bénisse le nom de sa sainteté ! Mon âme, bénis l'Eternel, Et n'oublie aucun de ses bienfaits ! C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités, Qui guérit toutes tes infirmités, Qui retire ta vie de la fosse, Qui te couronne de bonté et de compassion, Qui rassasie ta bouche de biens ; Ta jeunesse se renouvelle comme l'aigle. L'Eternel fait justice ; Il fait droit à tous ceux à qui l'on fait tort. Il a fait connaître ses voies à Moise, Aux enfants d'Israël ses hauts faits. L'Eternel est compatissant et miséricordieux, Lent à la colère et abondant en grâce. Il ne conteste pas à perpétuité Et ne garde pas sa colère à toujours. Il ne nous a pas fait selon nos péchés Et ne nous a pas rendu selon nos iniquités. Car autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, Autant est grande sa bonté sur ceux qui le craignent. Autant, l'orient est éloigné de l'occident, Autant il a éloigné de nous nos transgressions. Comme un père est ému de compassion envers ses enfants, L'Eternel est ému de compassion envers ceux qui le craignent ; Car il sait de quoi nous sommes faits, Il se souvient que nous ne sommes que poudre. L'homme mortel ! ses jours sont comme l'herbe ; Comme une fleur des champs, il fleurit... Un souffle passe sur lui, il n'est plus, Et son lieu ne le reconnaît plus. Mais la grâce de l'Eternel est d'éternité en éternité Sur ceux qui le craignent ; Et sa justice sur les enfants de leurs enfants, Pour ceux qui gardent son alliance Et qui se souviennent de ses commandements Pour les accomplir. L'Eternel a établi son trône dans les cieux, Et son règne domine sur toutes choses. Bénissez l'Eternel, vous ses anges, puissants en force, Qui exécutez sa parole, En obéissant à la voix de sa parole ! Bénissez l'Eternel, vous toutes ses armées, Qui êtes ses ministres, et qui faites sa volonté ! Bénissez l'Eternel, vous toutes ses œuvres, Dans tous les lieux de son empire ! Mon âme, bénis l'Eternel ! Mon âme, bénis l'Eternel ! Eternel, mon Dieu, tu es merveilleusement grand ! Tu t'es revêtu de majesté et de magnificence. Il s'enveloppe de lumière comme d'un vêtement, Il déploie les cieux comme une tente ; Il lambrisse entre les eaux ses chambres hautes, Il fait des nuées ses chariots, Il s'avance sur les ailes du vent. Il fait des vents ses anges, Des flammes de feu ses serviteurs. Il a fondé la terre sur ses bases, Elle est à jamais inébranlable. Tu l'avais couverte de l'abîme comme d'un vêtement ; Les eaux se tenaient sur les montagnes. A ta menace, elles s'enfuirent ; A la voix de ton tonnerre, elles se précipitèrent épouvantées, Les montagnes s'élevèrent, les vallées s'abaissèrent, Au lieu que tu leur, avais assigné. Tu leur a mis une borne qu'elles ne passeront point, Elles ne reviendront plus couvrir la terre. C'est lui qui conduit les fontaines par les vallées ; Elles suivent leur cours entre les montagnes ; Elles abreuvent toutes les bêtes des champs ; Les ânes sauvages y étanchent leur soif. Sur leurs bords nichent les oiseaux du ciel, Ils font résonner leur voix du milieu du feuillage. Il abreuve les montagnes de ses chambres hautes : La terre est rassasiée du fruit de tes œuvres. Il fait germer l'herbe pour le bétail Et, les plantes pour le service de l'homme, Tirant de la terre la nourriture, Et le vin qui réjouit le cœur de l'homme, L'huile, pour faire resplendir son visage, Et le pain, qui soutient le cœur de l'homme. Les arbres de l'Eternel sont rassasiés ; Les cèdres du Liban, qu'il a plantés. Les oiseaux y font leurs nids, La cigogne prend les cyprès pour sa demeure ; Les hautes montagnes sont pour les chamois ; Les rochers sont la retraite des gerboises. Il a fait la lune pour marquer les temps ; Le soleil connaît son coucher. Amènes-tu les ténèbres, la nuit vient, Dans laquelle toutes les bêtes des forêts sont en mouvement ; Les lionceaux rugissent après leur proie Et pour demander à Dieu leur pâture. Le soleil se lève, ils se retirent Et se couchent en leurs tanières. Alors l'homme sort pour son ouvrage Et pour son travail jusqu'au soir. O Eternel ! que tes œuvres sont en grand nombre ! Tu les as toutes faites avec sagesse ; La terre est pleine de tes richesses. Et cette mer, grande et spacieuse, Où se meuvent, sans qu'on puisse les compter, Tant d'animaux petits et grands ! Là voguent les navires, Le léviathan, que tu as formé pour s'y jouer. Tous s'attendent à toi, Pour que tu leur donnes leur nourriture en son temps. Tu la leur donnes, ils la recueillent ; Tu ouvres la main, ils sont rassasiés de biens. Caches-tu ta face, ils sont éperdus. Retires-tu leur souffle, ils expirent Et rentrent en leur poudre. Tu envoies ton esprit, ils sont créés, Et tu renouvelles la face de la terre. Que la gloire de l'Eternel soit à toujours ! Que l'Eternel se réjouisse en ses œuvres, Lui qui regarde la terre, et elle tremble ; Il touche les montagnes, et elles fument ! Je chanterai à l'Eternel, tant que je vivrai ; Je psalmodierai à mon Dieu, tant que j'existerai. Que mes paroles lui soient agréables ! Pour moi, je me réjouirai en l'Eternel. Que les pécheurs soient retranchés de la terre, Et qu'il n'y ait plus de méchants ! Mon âme, bénis l'Eternel ! Louez l'Eternel ! Célébrez l'Eternel, invoquez son nom, Faites connaître parmi les peuples ses hauts faits ! Chantez-lui, psalmodiez-lui, Parlez de toutes ses merveilles ! Glorifiez-vous du nom de sa sainteté, Que le cœur de ceux qui cherchent l'Eternel se réjouisse ! Recherchez l'Eternel et sa force ; Cherchez continuellement, sa face ! Souvenez-vous des choses merveilleuses qu'il a faites, De ses miracles et des jugements de sa bouche, Race d'Abraham, son serviteur, Fils de Jacob, ses élus ! Lui, l'Eternel, est notre Dieu ; Ses jugements s'exercent sur toute la terre. Il se souvient à toujours de son alliance, De l'ordre qu'il a donné pour mille générations, Du traité qu'il fit avec Abraham Et du serment qu'il fit à Isaac. Il l'a confirmé à Jacob comme statut, A Israël, comme alliance éternelle, Disant : Je te donnerai le pays de Canaan ; C'est votre part d'héritage. Ils n'étaient alors qu'en petit nombre, Peu nombreux et étrangers dans le pays, Allant de nation en nation Et d'un royaume vers un autre. Il ne permit à personne de les opprimer, Et il châtia des rois à cause d'eux. Ne touchez pas à mes oints, Et ne faites pas de mal à mes prophètes ! Il appela la famine sur la terre, Et leur retrancha le pain, leur soutien. Il envoya devant eux un homme : Joseph fut vendu comme esclave. On lui serra les pieds dans des entraves, Il se vit chargé de fers, Jusqu'au temps où arriva ce qu'il avait dit, Où la parole de l'Eternel le justifia. Le roi l'envoya délivrer ; Le dominateur des peuples le fit relâcher. Il l'établit seigneur sur sa maison Et gouverneur sur tous ses biens, Pour enchaîner à son gré ses princes, Et enseigner à ses anciens la sagesse. Alors Israël vint en Egypte, Et Jacob séjourna comme étranger dans la terre de Cham. Et il fit multiplier son peuple abondamment Et le rendit plus puissant que ses oppresseurs. Et il changea leur cœur, pour qu'ils haïssent son peuple Et agissent perfidement envers lui. Il envoya Moïse, son serviteur, Aaron, qu'il avait élu. Ils accomplirent au milieu d'eux les signes qu'il leur avait dit, Et des miracles dans le pays de Cham. Il envoya les ténèbres et fit l'obscurité, Et ils ne furent point rebelles à ses paroles. Il changea leur eau en sang Et fit périr leurs poissons. Leur terre fourmilla de grenouilles, Jusque dans les chambres de leurs rois. Il dit, et vinrent les scarabées, Les moustiques, dans tout leur territoire. Il leur donna pour pluie la grêle, Des flammes de feu dans leur pays, Et il frappa leurs vignes et leurs figuiers, Et brisa les arbres de leur territoire. Il dit, et vinrent les sauterelles, Les sauterelles, sans nombre, Qui dévorèrent toute plante dans leur pays, Qui dévorèrent tout fruit de leur sol ; Et il frappa tout premier-né dans leur pays, Toutes les prémices de leur vigueur. Et il les fit sortir avec argent et or, Sans qu'il y eût dans leurs tribus personne qui faiblit. L'Egypte se réjouit de leur départ, Car la peur d'Israël les avait saisis. Il étendit une nuée pour les couvrir, Et le feu pour les éclairer la nuit. A leur demande, il fit venir des cailles, Et il les rassasia du pain des cieux. Il ouvrit le rocher, et les eaux coulèrent Et se répandirent comme un fleuve dans les lieux arides. Car il se souvenait de sa parole sainte, D'Abraham, son serviteur. Et il fit sortir son peuple avec allégresse, Ses élus avec un cri de joie, Et il leur donna les terres des nations ; Ils héritèrent du fruit du travail des peuples, Pour qu'ils gardassent ses ordonnances Et observassent ses lois. Louez l'Eternel ! Louez l'Eternel ! Célébrez l'Eternel, car il est bon, Car sa miséricorde dure éternellement ! Qui dira les hauts faits de l'Eternel, Qui publiera toute sa louange ? Heureux ceux qui observent le droit, Celui qui pratique la justice en tout temps. Souviens-toi de moi, Eternel, dans ta bienveillance pour ton peuple, Visite-moi par ton salut, Pour que je voie le bien de tes élus, Que je me réjouisse de la joie de ton peuple, Et que je me glorifie avec ton héritage. Nous avons péché, nous et nos pères, Nous avons commis l'iniquité, Nous avons agi méchamment. Nos pères en Egypte ne furent point attentifs à tes miracles, Ils ne se souvinrent point de la multitude de tes bontés, Et ils furent rebelles près de la mer, de la mer Rouge. Mais il les sauva, pour l'amour de son nom, Pour donner à connaître sa force, Et il tança la mer Rouge, et elle fut mise à sec, Et il les conduisit par les abîmes, comme par un lieu sec. Il les sauva de la main de ceux qui les haïssaient Et les racheta de la main de l'ennemi, Et les eaux couvrirent leurs oppresseurs, Il n'en resta pas un seul. Alors ils crurent à ses paroles, Ils chantèrent sa louange. Ils eurent bientôt oublié ses œuvres Et ne s'attendirent point à son conseil, Et ils furent pris de convoitise dans le désert Et tentèrent Dieu dans la solitude. Alors il leur donna ce qu'ils demandaient, Mais il envoya sur eux la consomption. Ils portèrent envie à Moïse, dans le camp, A Aaron, le saint de l'Eternel. La terre s'ouvrit et engloutit Dathan, Et recouvrit la bande d'Abiram. Le feu s'alluma dans leur assemblée ; La flamme consuma les méchants. Ils firent un veau en Horeb Et se prosternèrent devant une image de fonte, Et ils échangèrent leur gloire Contre la figure d'un bœuf qui broute l'herbe. Ils oublièrent Dieu, leur Sauveur, Qui avait fait de grandes choses en Egypte, Des choses merveilleuses dans la terre de Cham, Des choses terribles sur la mer Rouge. Et il parlait de les détruire, Si Moïse, son élu, ne se fût tenu à la brèche devant lui, Pour détourner son courroux et l'empêcher de détruire. Ils méprisèrent la terre de délices Et ne crurent point à sa parole, Et ils murmurèrent dans leurs tentes Et n'obéirent point à la voix de l'Eternel. Alors il leva la main contre eux, Déclarant qu'il les ferait tomber dans le désert, Et qu'il ferait tomber leur postérité parmi les nations Et les disperserait dans tous les pays. Ils s'attachèrent à Baal-Péor Et mangèrent des sacrifices des morts. Ils irritèrent Dieu par leurs actions, Et une plaie fit brèche parmi eux ; Mais Phinées se leva et fit justice, Et la plaie s'arrêta. Et cela lui fut imputé à justice, D'âge en âge, à toujours. Et ils le provoquèrent près des eaux de Mériba, Et il en arriva du mal à Moïse à cause d'eux ; Car ils furent rebelles à son Esprit, Et il parla inconsidérément de ses lèvres. Ils ne détruisirent point les peuples Que l'Eternel leur avait dit de détruire, Mais ils se mêlèrent à ces nations Et apprirent à faire comme elles, Et ils servirent leurs faux dieux, Qui leur furent un piège. Et ils sacrifièrent leurs fils et leurs filles aux démons, Et ils versèrent le sang innocent, Le sang de leurs fils et de leurs filles, Qu'ils immolèrent aux idoles de Canaan, Et la terre fut souillée de sang. Et ils se souillèrent par leurs œuvres Et se prostituèrent par leurs actions ; Et la colère de l'Eternel s'enflamma contre son peuple, Et il prit en dégoût son héritage, Et il les livra aux mains des nations, Et ceux qui les haïssaient dominèrent sur eux ; Et leurs ennemis les opprimèrent, Et ils furent humiliés sous leur main. Maintes fois il les délivra, Mais eux étaient rebelles dans leur obstination, Et se perdaient par leur iniquité. Toutefois il les regarda dans leur détresse, Quand il entendit leurs cris, Et il se souvint en leur faveur de son alliance Et eut compassion, selon la grandeur de sa miséricorde. Et il leur fit trouver compassion Auprès de tous ceux qui les avaient emmenés captifs. Sauve-nous, Eternel, notre Dieu, Et rassemble-nous d'entre les nations, Afin que nous célébrions le nom de ta sainteté Et que nous mettions notre gloire à te louer. Béni soit l'Eternel, le dieu d'Israël, D'éternité en éternité, Et que tout le peuple dise : Amen ! Louez l'Eternel ! Célébrez l'Eternel, car il est bon, Car sa miséricorde dure éternellement ! Qu'ainsi parlent les rachetés de l'Eternel, Qu'il a rachetés de la main de l'oppresseur, Et qu'il a rassemblés de tous pays, D'orient et d'occident, du nord et du midi. Ils étaient errants dans le désert, Dans la solitude, sans chemin ; Ils ne trouvaient point de ville où habiter. Affamés et altérés, Leur âme en eux défaillait, Et ils crièrent à l'Eternel dans leur détresse. Il les délivra de leurs angoisses, Et il les conduisit par le droit chemin, Pour atteindre une ville habitable. Qu'ils célèbrent l'Eternel pour sa bonté Et pour ses merveilles envers les fils des hommes ! Car il a rassasié l'âme altérée Et rempli de biens l'âme affamée. Ceux qui habitaient les ténèbres et l'ombre de là mort, Garottés dans l'affliction et les fers, Pour avoir été rebelles aux paroles de Dieu Et avoir méprisé le conseil du Très-Haut, Il humilia leurs cœurs par la souffrance, Ils défaillirent, et personne pour leur venir en aide, Et ils crièrent à l'Eternel dans leur détresse ; Il les délivra de leurs angoisses ; Il les tira des ténèbres et de l'ombre de la mort, Et rompit leurs liens ; Qu'ils célèbrent l'Eternel pour sa bonté Et pour ses merveilles envers les fils des hommes ! Car il a brisé les portes d'airain Et rompu les barres de fer. Les insensés, qui, pour leur conduite rebelle Et leurs iniquités, étaient affligés ; Toute nourriture répugnait à leur âme, Et ils touchaient aux portes de la mort ; Et ils crièrent à l'Eternel dans leur détresse... Il les délivra de leurs angoisses ! Il envoya sa parole et les guérit, Et il les retira de leurs tombeaux ; Qu'ils célèbrent l'Eternel pour sa bonté Et ses merveilles envers les fils des hommes, Et qu'ils offrent des sacrifices de louange Et racontent ses œuvres avec chants de triomphe ! Ceux qui descendent sur la mer dans des navires, Trafiquant sur les grandes eaux, Ceux-là ont vu les œuvres de l'Eternel Et ses merveilles dans les lieux profonds ! Il dit, et fit lever un vent de tempête, Qui souleva les vagues de la mer. Ils montaient aux cieux, ils descendaient aux abîmes ; Leur âme se fondait d'angoisse. Ils tournaient et chancelaient comme un homme ivre, Et toute leur sagesse leur manquait ; Et ils crièrent à l'Eternel dans leur détresse, Et il les retira de leurs angoisses ! Il changea la tempête en calme, Et les vagues s'apaisèrent, Et ils se réjouirent de ce qu'elles avaient fait silence, Et il les conduisit au port désiré. Qu'ils célèbrent l'Eternel pour sa bonté Et ses merveilles envers les fils des hommes ! Et qu'ils l'exaltent dans l'assemblée du peuple Et le louent dans le conseil des Anciens ! Il a changé les fleuves en désert Et les sources d'eau en lieux arides, La terre fertile en lande salée, A cause de la méchanceté de ses habitants. Il a changé le désert en étangs Et la terre aride en sources d'eau, Et il y a fait habiter ceux qui étaient affamés ; Ils y fondèrent une ville, pour l'habiter ; Ils ensemencèrent des champs, plantèrent des vignes Et en recueillirent les produits ; Il les bénit, et ils multiplièrent extrêmement ; Il ne laissa pas diminuer leur bétail. Ont-ils été diminues et humiliés Par l'oppression, le malheur et le chagrin ? Il a versé le mépris sur les grands Et les a fait errer dans un désert sans chemin, Et il a relevé le pauvre de l'affliction Et rendu les familles nombreuses comme des troupeaux. Les hommes droits le voient et s'en réjouissent ; Et tout homme inique a la bouche fermée. Qui est sage ? qu'il prenne garde à ces choses, Et qu'on soit attentif aux bontés de l'Eternel ! Cantique. Psaume de David. Mon cœur est rassuré, ô Dieu ! Je veux chanter et psalmodier, Et ma gloire aussi. Réveille-toi, luth et harpe, J'éveillerai l'aurore ! Je te louerai parmi les peuples, ô Eternel, Et je te psalmodierai parmi les nations, Car ta grâce s'élève au-dessus des cieux, Et ta fidélité jusqu'aux nues. Elève-toi au-dessus des cieux, ô Dieu ! Et que ta gloire soit sur toute la terre ! Afin que tes bien-aimés soient délivrés, Sauve par ta droite, et réponds-nous ! Dieu a parlé dans sa sainteté ; je triompherai, Je partagerai Sichem, Et je mesurerai la vallée de Succoth. A moi Galaad, à moi Manassé ; Ephraïm est le rempart de ma tête, Juda, mon sceptre royal. Moab est le bassin où je me baigne ; Sur Edom, je jette ma chaussure ; Sur la terre des Philistins, je pousse des cris de joie. Qui est-ce qui me conduira dans la ville forte ? Qui est-ce qui me mènera jusqu'en Edom ? N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais rejetés, Qui ne sortais plus, ô Dieu, avec nos armées ? Donne-nous du secours pour sortir de détresse, Car vaine est la délivrance qui vient de l'homme ! Au maître chantre. Psaume de David. Dieu de ma louange, ne garde pas le silence ! Car ils ouvrent contre moi une bouche méchante, Une bouche perfide ; Ils me parlent avec une langue mensongère, Il m'environnent de discours haineux, Ils me font la guerre sans cause. En réponse à mon affection, ils s'élèvent comme partie adverse ; Et moi, je prie. Ils m'ont rendu le mal pour le bien, Et la haine pour mon amour. Fais-le poursuivre par un méchant, Et qu'une partie adverse se tienne à sa droite ! Que du jugement il sorte coupable, Et que sa prière lui soit imputée à péché ! Que ses jours soient peu nombreux, Et qu'un autre prenne sa charge. Que ses enfants soient orphelins, Et sa femme veuve, Et que ses enfants aillent errants et mendient, Quêtant loin de leur demeure en ruines. Que le créancier se saisisse de tout ce qui est à lui, Et que le fruit de son travail soit la proie d'étrangers ! Que nul ne lui accorde une prolongation de faveur, Et que nul n'ait pitié de ses orphelins ! Que sa postérité soit vouée à la destruction, Et que dès l'âge suivant leur nom soit effacé. Qu'on rappelle devant l'Eternel l'iniquité de ses pères, Et que le péché de sa mère ne soit point effacé, Qu'ils soient toujours devant l'Eternel ; Et qu'il retranche leur mémoire de la terre ! Car aussi il ne s'est pas souvenu d'user de miséricorde, Et il a poursuivi l'homme affligé et indigent, L'homme au cœur brisé, pour le faire mourir ! Il a aimé la malédiction, Elle le recherche ; Il n'a point pris plaisir à la bénédiction, Elle s'éloigne de lui ! Il a revêtu la malédiction comme son vêtement, Elle pénètre au-dedans de lui comme de l'eau Et dans ses os comme de l'huile. Qu'elle soit pour lui comme l'habit dont il se couvre, Comme une ceinture dont il soit toujours ceint ! Tel sera, de par l'Eternel, le salaire de mes adversaires, Et de ceux qui profèrent du mal contre mon âme. Mais toi, Eternel, Seigneur, Agis en ma faveur à cause de ton nom, Car ta miséricorde est bonne ; délivre-moi ! Car je suis affligé et indigent, Et mon cœur est transpercé au-dedans de moi. Comme l'ombre qui s'allonge..., je m'en vais, Je suis emporté comme la sauterelle. Mes genoux sont affaiblis par le jeûne, Et ma chair dépérit de maigreur. Je suis pour eux un objet d'opprobre ; En me voyant, ils hochent la tête. Sois-moi en aide, Eternel, mon Dieu ! Sauve-moi, selon ta miséricorde, Et qu'ils sachent que c'est ta main, Que c'est toi, Eternel, qui l'as fait ! S'ils maudissent, toi tu béniras ; S'ils se lèvent, ils seront honteux, Et ton serviteur se réjouira. Mes adversaires seront revêtus de confusion Et couverts de leur honte comme d'un manteau. Ma bouche louera hautement l'Eternel, Et je le célébrerai au milieu de la multitude, Car il se tient à la droite du pauvre, Pour le délivrer de ceux qui condamnent son âme ! Psaume de David. L'Eternel dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que j'aie fait de tes ennemis Le marche-pied de tes pieds ! L'Eternel étendra de Sion Le sceptre de ta force. Domine au milieu de tes ennemis ! Ton peuple est un peuple de franche volonté, Au jour où tu assembles ton armée. Dans une sainte magnificence, du sein de l'aurore Te naîtra la rosée de ta jeune milice. L'Eternel l'a juré, et il ne s'en repentira point : Tu es sacrificateur à toujours, A la manière de Melchisédek. Le Seigneur, à ta droite, Met en pièces des rois, au jour de sa colère. Il exerce le jugement parmi les nations, Ce ne sont que corps morts. Il met en pièces le chef d'un grand pays, Il boit au torrent, en chemin ; Aussi lève-t-il haut la tête. Louez l'Eternel !Aleph. Je louerai l'Eternel de tout mon cœurBeth. Dans la société des hommes droits et dans l'assemblée. Guimel. Grandes sont les œuvres de l'Eternel !Daleth. Elles font l'étude de tous ceux qui les aiment. Hé. Ses œuvres ne sont que splendeur et magnificence,Vav. Et sa justice demeure à toujours. Zaïn. Il a voulu que l'on se souvint de ses merveilles ;Heth. L'Eternel est miséricordieux et plein de compassion. Teth. Il a donné de la nourriture à ceux qui le craignent,Iod. Il se souvient éternellement de son alliance ; Kaph. Il a fait connaître à son peuple la force de ses œuvres,Lamed. En lui donnant l'héritage des nations. Mem. Les œuvres de ses mains sont vérité et justice ;Nun. Toutes ses ordonnances sont sûres, Samech. Stables à toujours, à perpétuité,Aïn. Etablies en vérité et droiture. Pé. Il a envoyé la rédemption à son peuple,Tsadé. Il a établi son alliance pour toujours ;Koph. Saint et redoutable est son nom. Resch. Le commencement de la sagesse, c'est la crainte de l'Eternel.Schin. Elle donne une saine intelligence A tous ceux qui pratiquent [ses commandements].Thav. Sa louange demeure à toujours. Louez l'Eternel !Aleph. Heureux l'homme qui craint l'Eternel,Beth. Qui trouve un grand plaisir à ses commandements ! Guimel. Sa race sera puissante sur la terre,Daleth. La génération des hommes droits sera bénie. Hé. Bien-être et richesse sont dans sa maison,Vav. Et sa justice demeure à toujours. Zaïn. La lumière se lève dans les ténèbres Pour ceux qui sont droits.Heth. [Il est] miséricordieux, compatissant et juste. Teth. Heureux l'homme qui a compassion et qui prête !Iod. Il gagnera sa cause en jugement, Kaph. Car il ne sera jamais ébranlé.Lamed. La mémoire du juste demeure à toujours. Mem. Il n'aura frayeur d'aucun mauvais bruit ;Nun. Ferme, son cœur se confie en l'Eternel. Samech. Son cœur, bien assuré, n'a point de crainte,Aïn. Jusqu'à ce qu'il voie en ses ennemis [ce qu'il attend]. Pé. Il a répandu, il a donné aux pauvres ;Tsadé. Sa justice demeure à toujours,Koph. Sa corne s'élèvera en gloire. Resch. Le méchant le verra et en aura du dépit :Schin. Il grince des dents et se consume ;Thav. Le désir des méchants périra. Louez l'Eternel ! Louez, serviteurs de l'Eternel, Louez le nom de l'Eternel ! Que le nom de l'Eternel soit béni Dès maintenant et à toujours ! Du soleil levant au soleil couchant, Le nom de l'Eternel est digne d'être loué. L'Eternel est élevé au-dessus de toutes les nations, Sa gloire est plus haute que les cieux. Qui est comme l'Eternel notre Dieu, Qui habite dans les lieux très hauts, Qui s'abaisse, pour regarder Dans les cieux et sur la terre ? Il relève le petit de la poussière, Il retire le pauvre du fumier, Pour le faire asseoir avec les princes, Avec les princes de son peuple. Celle qui était stérile en sa maison, Il fait d'elle la mère joyeuse de [plusieurs] enfants. Louez l'Eternel ! Quand Israël sortit d'Egypte, La maison de Jacob du milieu d'un peuple au langage étranger, Juda devint son sanctuaire, Israël son empire. La mer le vit et s'enfuit, Le Jourdain retourna en arrière. Les montagnes sautèrent comme des béliers, Les collines comme des agneaux. Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir, Jourdain, pour retourner en arrière, Vous, montagnes, pour sauter comme des béliers, Et vous, collines, comme des agneaux ? Tremble, ô terre, devant le Seigneur, Devant le Dieu de Jacob, Qui change le rocher en étangs d'eau, La pierre la plus dure en sources d'eau ! Non point à nous, Eternel, non point à nous, Mais à ton nom donne gloire, A cause de ta bonté, à cause de ta vérité ! Pourquoi les nations diraient-elles : Où donc est leur Dieu ? Notre Dieu est dans les cieux ! Tout ce qu'il veut, il le fait. Leurs idoles sont de l'argent et de l'or, Un ouvrage de mains d'hommes. Elles ont une bouche et ne parlent pas, Elles ont des yeux et ne voient pas, Elles ont des oreilles et n'entendent pas, Elles ont un nez et ne sentent pas ; Leurs mains..., elles ne peuvent saisir ; Leurs pieds..., ils ne marchent pas ; Elles ne rendent aucun son de leur gosier. Ils leur ressemblent, ceux qui les font, Tous ceux qui mettent en elles leur confiance. Israël, confie-toi en l'Eternel ! Il est leur aide et leur bouclier. Maison d'Aaron, confiez-vous en l'Eternel ! Il est leur aide et leur bouclier. Vous qui craignez l'Eternel, confiez-vous en l'Eternel ! Il est leur aide et leur bouclier. L'Eternel s'est souvenu de nous, il bénira ; Il bénira la maison d'Israël, Il bénira la maison d'Aaron, Il bénira ceux qui craignent l'Eternel, Tant les petits que les grands. L'Eternel vous fera prospérer, Vous et vos enfants. Vous êtes bénis de l'Eternel, Qui a fait les cieux et la terre. Les cieux sont à l'Eternel, Et il a donné la terre aux fils des hommes. Ce ne sont pas les morts qui loueront l'Eternel, Aucun de ceux qui descendent au lieu du silence ; Mais nous, nous bénirons l'Eternel, Dès maintenant et à jamais. Louez l'Eternel ! J'aime l'Eternel, Car il entend ma voix, mes supplications, Car il a incliné son oreille vers moi, Aussi, je l'invoquerai durant mes jours. Les liens de la mort m'avaient enveloppé, Et les détresses du sépulcre m'avaient rencontré ; J'avais rencontré la détresse et la douleur ; Et j'invoquai le nom de l'Eternel : Je te prie, Eternel, délivre mon âme ! L'Eternel est miséricordieux et juste, Et notre Dieu est riche en compassions. L'Eternel garde les simples. J'étais devenu misérable, et il m'a sauvé. Retourne, mon âme, en ton repos, Car l'Eternel t'a fait du bien. Oui, tu as délivré mon âme de la mort, Mes yeux de pleurs, mes pieds de chute. Je marcherai en présence de l'Eternel, Sur la terre des vivants. J'ai cru, car j'ai parlé. J'étais extrêmement affligé. Je disais, dans ma précipitation : Tout homme est menteur. Que rendrai-je à l'Eternel ? Tous ses bienfaits sont sur moi. J'élèverai la coupe des délivrances, Et j'invoquerai le nom de l'Eternel. Je m'acquitterai de mes vœux envers l'Eternel En présence de tout son peuple. Elle coûte à l'Eternel, La mort de ses bien-aimés. Oui, ô Eternel ! je suis ton serviteur, Je suis ton serviteur, le fils de ta servante ; Tu as délié mes liens. Je te sacrifierai un sacrifice de louange, Et j'invoquerai le nom de l'Eternel. Je m'acquitterai de mes vœux envers l'Eternel En présence de tout son peuple, Dans les parvis de la maison de l'Eternel, Au milieu de toi, Jérusalem ! Louez l'Eternel ! Louez l'Eternel, vous toutes les nations ; Célébrez-le, vous tous les peuples ! Car sa grâce est puissante en notre faveur, Et la fidélité de l'Eternel est à toujours. Louez l'Eternel ! Célébrez l'Eternel, car il est bon ! Oui, sa miséricorde dure éternellement ! Qu'Israël dise : Oui, sa miséricorde dure éternellement ! Que la maison d'Aaron dise : Oui, sa miséricorde dure éternellement ! Que ceux qui craignent l'Eternel disent : Oui, sa miséricorde dure éternellement ! Du sein de la détresse, j'ai invoqué l'Eternel ; L'Eternel m'a exaucé, en me mettant au large. L'Eternel est pour moi, je ne craindrai point ; Que me ferait l'homme ? L'Eternel est pour moi, il est de ceux qui m'aident, Et moi, je me réjouis à la vue de ceux qui me haïssent ! Mieux vaut se réfugier vers l'Eternel Que de se confier en l'homme ; Mieux vaut se réfugier vers l'Eternel Que de se confier dans les grands ! Toutes les nations m'ont environné. Au nom de l'Eternel, oui, je les détruirai ! Elles m'ont enveloppé, enveloppé... Au nom de l'Eternel, oui, je les détruirai ! Elles m'ont enveloppé comme des abeilles, Elles se sont éteintes comme un feu d'épines. Au nom de l'Eternel, oui, je les détruirai ! Tu m'avais poussé, poussé, pour me faire tomber, Mais l'Eternel m'a secouru. L'Eternel est ma force et mon chant de louange, Il a été mon salut ! Une voix de triomphe et de délivrance Retentit dans les tentes des justes : La droite de l'Eternel fait des exploits, La droite de l'Eternel est haut élevée, La droite de l'Eternel fait des exploits ! Je ne mourrai pas, mais je vivrai, Et je raconterai les œuvres de l'Eternel. L'Eternel m'a sévèrement châtié, Mais il ne m'a point livré à la mort. Ouvrez-moi les portes de la justice ; J'y entrerai, et je célèbrerai l'Eternel ! Voici la porte de l'Eternel ; Les justes y entreront. Je te célébrerai, car tu m'as exaucé, Et tu as été mon salut. La pierre qu'avaient rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la maîtresse pierre de l'angle. C'est par l'Eternel que cela a été fait ; C'est une chose merveilleuse devant nos yeux. C'est ici la journée que l'Eternel a faite ; Egayons-nous et nous réjouissons en elle ! Je te prie, ô Eternel, délivre !... Je te prie, ô Eternel, donne la prospérité ! Béni soit celui qui vient au nom de l'Eternel ; Nous vous bénissons de la maison de l'Eternel. L'Eternel est Dieu, et il nous a éclairés. Liez avec des cordes la victime de fête, Et l'amenez jusqu'aux cornes de l'autel. Tu es mon Dieu, et je te célébrerai ; Mon Dieu ! je t'exalterai. Célébrez l'Eternel, car il est bon ! Oui, sa miséricorde dure éternellement ! Aleph. Heureux ceux qui sont intègres dans leur voie, Qui marchent selon la loi de l'Eternel ! Heureux ceux qui gardent ses témoignages, Et le cherchent de tout leur cœur ; Qui ne commettent pas d'iniquité, Mais marchent dans ses voies ! Tu as donné tes commandements Pour qu'on les garde soigneusement. Oh ! que mes voies soient réglées De manière à ce que j'observe tes statuts ! Alors, je n'aurai point à rougir, Si je regarde à tous tes commandements. Je te louerai dans la droiture de mon cœur, En apprenant les décrets de ta justice. Je veux garder tes statuts, Ne m'abandonne pas entièrement. Beth Comment le jeune homme rendra-t-il pure sa conduite ? C'est en y prenant garde selon ta parole. Je te cherche de tout mon cœur ; Ne permets pas que je m'égare Loin de tes commandements ! J'ai serré ta parole dans mon cœur, Afin de ne pas pécher contre toi. Béni sois-tu, Eternel ! Enseigne-moi tes statuts. Je répète de mes lèvres Tous les jugements de ta bouche. Je me réjouis dans la voie de tes témoignages, Comme si j'avais tous les trésors du monde. Je veux méditer tes commandements. Et regarder à tes sentiers. Je prendrai plaisir à tes statuts, Et je n'oublierai point tes paroles. Guimel. Fais ce bien à ton serviteur que je vive, Et que je garde ta parole. Dessille mes yeux, Afin que je voie les merveilles de ta loi. Je suis étranger sur la terre ; Ne me cache pas tes commandements ! Mon âme se consume à désirer Les sentences de ta justice, en tout temps. Tu as tancé les orgueilleux, Gens maudits, qui s'égarent loin de tes commandements. Ote de dessus moi l'opprobre et le mépris, Car je garde tes témoignages. Des princes ont beau s'asseoir et parler contre moi, Ton serviteur médite tes statuts, Tes témoignaces n'en sont pas moins mes délices, Les gens de mon conseil. Daleth Mon âme est attachée à la poudre ; Fais-moi revivre, selon ta parole ! J'ai raconté mes voies, et tu m'as répondu ; Enseigne-moi tes statuts. Fais-moi connaitre la voie de tes commandements, Et je méditerai tes merveilles. Mon âme pleure de chagrin ; Relève-moi selon ta parole. Eloigne-moi de la voie du mensonge Et accorde-moi la grâce d'observer ta loi. J'ai choisi la voie de la fidélité ; J'ai placé tes décrets sous mes yeux. Je me tiens attaché à tes témoignages ; Eternel, ne me rends pas confus ! Je courrai dans la voie de tes commandements, Quand tu auras mis mon cœur au large. Hé. Enseigne-moi, Eternel, la voie de tes statuts, Et je la suivrai jusqu'à la fin. Donne-moi l'intelligence, pour que je garde ta loi, Et l'observe de tout mon cœur. Fais-moi marcher dans le sentier de tes commandements, Car j'y prends plaisir. Incline mon cœur vers tes témoignages, Et non vers le gain. Détourne mes yeux de regarder à la vanité ; Fais-moi vivre dans ta voie ! Confirme à ton serviteur ta parole, Que tu as donnée pour que l'on te craigne. Détourne de moi l'opprobre que je redoute, Car tes jugements sont bons. Voici, je soupire après tes ordonnances ! Fais-moi vivre par ta justice ! Vav. Et que ta grâce soit sur moi, ô Eternel ! Et ton salut, selon ta parole ; Et j'aurai de quoi répondre à celui qui m'outrage, Car je me confie en ta parole. N'ôte pas entièrement de ma bouche la parole de vérité, Car je m'attends à tes décrets, Et je garderai ta loi constamment, A toujours et à perpétuité. Je marcherai au large Parce que j'ai recherché tes ordonnances. Je parlerai de tes témoignages devant les rois, Et je n'aurai point de honte. Je ferai mes délices de tes commandements, Que j'aime ; J'élèverai mes mains vers tes commandements, Que j'aime, Et je méditerai tes statuts. Zaïn. Souviens-toi de la parole donnée à ton serviteur, Sur laquelle tu as fondé mon espérance. C'est ici ma consolation dans mon affliction, Que ta parole me rend la vie. Des orgueilleux me couvrent de railleries ; Je ne me détourne point de ta loi. Je me souviens de tes jugements d'autrefois, Eternel, Et j'en suis consolé. Une colère ardente me saisit à la vue des méchants, Qui abandonnent ta loi. Tes statuts sont mes cantiques Dans la maison où je séjourne comme un passant. Je me souviens la nuit de ton nom, ô Eternel, Et je garde ta loi. C'est là ma part, D'observer tes commandements. Heth. Tu es ma part, ô Eternel ! Je l'ai déclaré : je garderai ta parole. Je t'ai imploré de tout mon cœur : Aie pitié de moi, selon ta parole ! J'ai fait le compte de mes voies, Et j'ai tourné mes pas vers tes témoignages. Je me suis hâté, je n'ai point différé De garder tes commandements. Les pièges des méchants m'ont environné, Je n'ai point oublié ta loi. Au milieu de la nuit, je me lève pour te louer Des arrêts de ta justice. Je m'associe à tous ceux qui te craignent Et qui gardent tes commandements. Ta bonté, ô Eternel, remplit la terre ; Enseigne-moi tes statuts. Teth. Tu as agi avec bonté envers ton serviteur, O Eternel ! selon ta parole. Enseigne-moi à juger avec sens et intelligence, Car j'ai foi à tes commandements. Avant d'avoir été humilié, je m'égarais, Mais maintenant j'observe ta parole. Tu es bon et bienfaisant ; Enseigne-moi tes statuts ! Des orgueilleux ont forgé contre moi des mensonges ; Moi, de tout mon cœur, je garde tes commandements. Leur cœur est figé comme de la graisse ; Moi, je fais mes délices de ta loi. Il m'est bon d'avoir été humilié, Afin d'apprendre tes statuts. Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche Que des milliers de pièces d'or et d'argent. Iod. Tes mains m'ont fait et m'ont formé ; Rends-moi intelligent pour apprendre tes ordonnances ! Ceux qui te craignent me verront et se réjouiront, Car je m'attends à ta parole. Je sais, ô Eternel, que tes décrets ne sont que justice, Et que c'est en ta fidélité que tu m'as humilié. Oh !que ta bonté soit ma consolation, Comme tu l'as promis à ton serviteur. Que tes compassions viennent sur moi, pour que je vive ; Car ta loi fait mon plaisir. Que les orgueilleux soient confus De ce qu'ils m'oppriment sans cause. Pour moi, je méditerai tes commandements. Que ceux qui te craignent reviennent à moi, Et qu'ils connaissent tes témoignages ! Que mon cœur soit intègre dans tes statuts, Afin que je ne sois pas confus. Kaph. Mon âme languit après ta délivrance ; Je m'attends à ta parole. Mes yeux languissent après ta promesse ; Je dis : Quand me consoleras-tu ? Car je suis comme une outre enfumée, Bien que je n'aie pas oublié tes statuts. Que sont les jours de ton serviteur ? Quand feras-tu justice de ceux qui me poursuivent ? Les orgueilleux m'ont creusé des fosses, Eux qui n'agissent point selon ta loi. Tous tes commandements ne sont que fidélité. On me persécute sans cause ; aide-moi ! Encore un peu, ils m'auraient fait disparaître du pays ! Mais moi, je n'ai pas abandonné tes commandements. Fais-moi vivre, dans ta bonté, Et je garderai les témoignages de ta bouche. Lamed. Pour toujours, ô Eternel, Ta parole subsiste dans les cieux. De génération en génération dure ta fidélité. Tu as fondé la terre, et elle demeure ferme. C'est par tes décrets que tout subsiste aujourd'hui, Car toutes choses te servent. Si ta loi n'eût fait mes délices, J'eusse péri dans mon affliction. Jamais je n'oublierai tes commandements, Car c'est par eux que tu me fais vivre. Je suis à toi ; sauve-moi, Car j'ai recherché tes ordonnances. Les méchants m'ont épié pour me faire périr, Je suis attentif à tes témoignages. A tout ce qui est parfait j'ai vu une fin ; Ton commandement est d'une immense étendue ! Mem. Oh ! combien j'aime ta loi ! Tout le jour je la médite. Tu me rends plus sage que mes ennemis Par tes commandements, Car pour toujours ils sont mon partage. Je suis plus éclairé que tous ceux qui m'enseignent, Car tes témoignages sont l'objet de ma méditation. Je suis plus intelligent que les anciens, Parce que j'ai gardé tes commandements. J'ai détourné mes pas de tout mauvais chemin, Afin de garder ta parole. Je ne me suis point écarté de tes lois, Car c'est toi qui m'enseignes. Que tes paroles sont douces à mon palais ! Plus douces que le miel à ma bouche. Par tes commandements je deviens intelligent, C'est pourquoi je hais toute voie de mensonge. Nun. Ta parole est une lampe à mes pieds, Et une, lumière sur mon sentier. J'ai juré, et je le tiendrai, D'observer les ordonnances de ta justice. Je suis extrêmement affligé. Eternel, fais-moi vivre selon ta parole Agrée, je te prie, ô Eternel, Les offrandes volontaires de ma bouche, Et m'enseigne tes ordonnances ! Ma vie est continuellement en danger, Mais je n'oublie point ta loi. Les méchants m'ont tendu des pièges, Mais je ne me suis point écarté de tes commandements. Tes témoignages sont mon héritage à toujours, Car ils sont la joie de mon cœur. J'ai incliné mon cœur à pratiquer tes statuts, A toujours, jusqu'à la fin. Samech. J'ai en haine ceux qui sont doubles de cœur, Et j'aime ta loi. Tu es mon refuge et mon bouclier ; Je m'attends à ta parole. Retirez-vous de moi, méchants, Que je garde les commandements de mon Dieu. Soutiens-moi, selon ta parole, afin que je vive, Et ne confonds pas mon attente ! Sois mon appui, pour que je sois sauvé, Et que j'aie toujours les yeux sur tes statuts ! Tu rejettes tous ceux qui s'écartent de tes statuts, Car leurs séductions ne sont que mensonge. Tu fais disparaître comme des scories Tous les méchants de la terre, C'est pourquoi j'aime tes témoignages. Ma chair frissonne de frayeur devant toi, Et je crains tes jugements. Aïn. J'ai pratiqué le droit et la justice ; Ne m'abandonne pas à mes oppresseurs ! Prends sous ta garantie le bien de ton serviteur ; Que les orgueilleux ne m'oppriment pas ! Mes yeux languissent après ta délivrance, Après la parole de ta justice. Agis envers ton serviteur selon ta bonté, Et m'enseigne tes statuts. Je suis ton serviteur ; rends-moi intelligent, Pour que je connaisse tes témoignages. Il est temps que l'Eternel agisse ; Ils ont renversé ta loi. C'est pourquoi j'aime tes commandements Plus que l'or, même que l'or fin. C'est pourquoi j'estime droits tous tes commandements, Et je hais toute voie de mensonge. Pé. Tes témoignages sont admirables ; C'est pourquoi mon âme les a gardés. La révélation de tes paroles illumine ; Elle donne de l'intelligence aux simples. J'ai ouvert la bouche et j'ai soupiré, Car j'étais avide de tes commandements. Tourne vers moi ta face et aie pitié de moi, Comme cela est juste à l'égard de ceux qui aiment ton nom. Affermis mes pas dans ta parole, Et ne laisse aucune iniquité dominer sur moi ! Délivre-moi de l'oppression des hommes, Afin que je garde tes commandements. Fais luire ta face sur ton serviteur, Et m'enseigne tes statuts ! Mes yeux se fondent en ruisseaux d'eau, Parce qu'on n'observe pas ta loi. Tsadé. Tu es juste, ô Eternel ! Et droit dans tes jugements. Tu as prescrit tes témoignages avec justice Et en toute vérité. Mon zèle m'a consumé, Parce que mes ennemis ont oublié tes paroles. Ta parole est pure de tout alliage ; Aussi ton serviteur l'aime. Je suis petit et méprisé ; Mais je n'oublie pas tes ordonnances. Ta justice est une justice éternelle, Et ta loi n'est que vérité. La détresse et l'angoisse m'ont atteint, Mais tes commandements font mes délices. Tes témoignages ne sont que justice à toujours ; Rends-moi intelligent, afin que je vive ! Koph. Je crie du fond du cœur ; réponds-moi, Eternel ! Je garderai tes statuts. Je crie à toi, sauve-moi ! Et je garderai tes témoignages. Je devance l'aurore et je crie ; Je m'attends à tes paroles. Mes yeux devancent les veilles de la nuit, Pour méditer ta parole. Ecoute ma voix, selon ta bonté ; Eternel, selon les promesses de ta justice, fais-moi vivre ! Ils approchent, ceux qui courent au crime ; Ils se tiennent loin de ta loi. Tu es proche, ô Eternel ! Et tous tes commandements ne sont que vérité. Dès longtemps je sais par tes témoignages Que tu les as établis pour toujours. Resch. Regarde mon affliction et me délivre ; Car je n'ai point oublié ta loi. Défends ma cause et me rachète ; Fais-moi vivre, selon ta parole ! Le salut est loin des méchants, Parce qu'ils ne recherchent point tes statuts. Tes compassions sont en grand nombre, ô Eternel ! Fais-moi vivre, selon tes décrets. Nombreux sont mes persécuteurs et mes adversaires ; Mais je ne m'écarte pas de tes témoignages. J'ai vu les infidèles, et j'en ai horreur ; Ils n'observent pas ta parole ! Considère que j'aime tes commandements ; Eternel, fais-moi vivre, par ta bonté. Toute ta parole est vérité, Et tous les décrets de ta justice sont éternels Schin. Les grands m'ont persécuté sans cause ; Mais mon cœur n'a craint que tes paroles. Je me réjouis de ta parole Comme celui qui a trouvé un grand butin. Je hais le mensonge, je l'ai en abomination ; C'est ta loi que j'aime. Je te loue sept fois le jour, Pour les décrets de ta justice. Grande est la paix de ceux qui aiment ta loi ; Rien ne peut les renverser. J'ai attendu ta délivrance, ô Eternel ! Et pratiqué tes commandements. Mon âme a gardé tes témoignages, Et j'ai pour eux un grand amour. J'ai gardé tes commandements et tes témoignages, Car toutes mes voies sont devant toi. Thav. Que mon cri parvienne jusqu'à toi, ô Eternel ! Rends-moi intelligent, selon ta parole. Que ma supplication arrive en ta présence ; Délivre-moi, selon ta parole ! Mes lèvres répandront ta louange, Quand tu m'auras enseigné tes statuts. Ma langue célèbrera ta parole, Car tous tes commandements sont justes. Que ta main me soit en aide ! Car j'ai fait choix de tes commandements. Je soupire après ton salut, ô Eternel, Et ta loi est tout mon plaisir. Que mon âme vive, afin qu'elle te loue, Et que les décrets de ta justice me soient en aide ! Je suis errant comme une brebis perdue : Cherche ton serviteur, Car je n'ai pas oublié tes commandements. Cantique des pèlerinages. A l'Eternel, dans la détresse où j'étais, J'ai crié, et il m'a répondu. Eternel, arrache mon âme à la lèvre menteuse, A la langue perfide ! Que te donnera-t-il et qu'y ajoutera-t-il, Langue perfide ? Les flèches du guerrier, flèches acérées, Avec les charbons ardents du genêt. Que je suis malheureux de séjourner en Mésec, D'habiter parmi les tentes de Kédar ! Mon âme en a assez d'habiter Avec qui hait la paix ! Je suis homme de paix, et, dès que je parle, Les voilà à la guerre. Cantique pour les pèlerinages. Je lève mes veux vers les montagnes... D'où me viendra le secours ? Mon secours vient de l'Eternel, Qui a fait les cieux et la terre. Qu'il ne laisse pas broncher ton pied, Qu'il ne sommeille pas, celui qui te garde ! Non, il ne sommeillera pas et ne dormira pas, Celui qui garde Israël. L'Eternel est celui qui te garde ; L'Eternel est ton ombre ; il est à ta main droite. De jour, le soleil ne te frappera point, Ni la lune de nuit. L'Eternel te gardera de tout mal, Il gardera ton âme. L'Eternel gardera ta sortie et ton entrée Dès maintenant et à jamais. Cantique pour les pèlerinages. De David. Je me suis réjoui de ce qu'on m'a dit : Allons à la maison de l'Eternel. Nos pieds se sont arrêtés Dans tes portes, Jérusalem ! Jérusalem, [cité] rebâtie, Ville où tout est bien joint, Où montaient les tribus, les tribus de l'Eternel ; C'était un commandement pour Israël ; Pour célébrer le nom de l'Eternel ; Car c'est là qu'étaient établis des trônes pour la justice, Des trônes pour la maison de David. Priez pour la paix de Jérusalem ! Que ceux qui t'aiment vivent tranquilles ! Que la paix soit dans tes murs Et la sûreté dans tes tours ! Pour l'amour de mes frères et de mes amis, Oui, je te souhaiterai la paix. Pour l'amour de la maison de l'Eternel, notre Dieu, Je veux rechercher ton bien. Cantique pour les pèlerinages. Vers toi j'ai levé les yeux, O toi qui trônes dans les cieux ! Voici, comme les yeux des serviteurs Vers la main de leurs maîtres, Comme les yeux de la servante Vers la main de sa maîtresse, Ainsi nos yeux sont tournés vers l'Eternel notre Dieu, Jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous. Aie pitié de nous, Eternel, aie pitié de nous, Car nous sommes rassasiés de mépris. Notre âme en a assez De la raillerie des heureux, du mépris des orgueilleux. Cantique des pèlerinages. De David. Sans l'Eternel, qui a été pour nous... Qu'Israël le dise : Sans l'Eternel, qui a été pour nous, Quand les hommes s'élevèrent contre nous, Alors ils nous eussent engloutis vivants, Quand leur colère s'enflamma contre nous ; Alors les eaux nous eussent submergés, Un torrent eût passé sur notre âme ; Alors elles eussent passé sur notre âme, Les eaux orgueilleuses. Béni soit l'Eternel, Qui ne nous a pas donnés en proie à leurs dents ! Notre âme est comme un passereau Echappé du filet des oiseleurs : Le filet a été rompu, Et nous !... nous voilà échappés ! Notre secours est dans le nom de l'Eternel, Qui a fait les cieux et la terre. Cantique des pèlerinages. Ceux qui se confient en l'Eternel Sont comme la montagne de Sion : Elle ne chancellera point, Elle sera stable à jamais. Jérusalem ! des montagnes l'entourent, Et l'Eternel entoure son peuple Dès maintenant et à jamais. Car le sceptre de méchanceté ne demeurera pas Sur le lot des justes, Afin que les justes ne mettent pas la main à l'iniquité. Fais du bien, ô Eternel ! à ceux qui font le bien Et à ceux qui sont droits en leur cœur ; Et que ceux qui se font des sentiers tortueux, L'Eternel les fasse aller avec les ouvriers d'iniquité. Paix sur Israël ! Cantique des pèlerinages. Quand l'Eternel ramena ceux qui revinrent à Sion, Nous étions comme des gens qui songent. Alors notre bouche était pleine de rires, Et notre langue de cris de joie. Alors on disait chez les Gentils : L'Eternel a fait pour eux de grandes choses ! Oui, l'Eternel a fait pour nous de grandes choses, Nous avons été dans l'allégresse. Ramène, ô Eternel, nos captifs, Comme des courants d'eau dans le Midi. Ceux qui sèment avec larmes Moissonneront avec chant de triomphe. On va, on va en pleurant, Quand on porte la semence que l'on jette ; On s'en revient avec cris de triomphe, Quand on rapporte ses gerbes. Cantique des pèlerinages. De Salomon. Si l'Eternel ne bâtit la maison, Ceux qui la bâtissent se fatiguent en vain ; Si l'Eternel ne garde la ville, La garde veille en vain. En vain vous vous levez matin, Vous vous couchez tard, Vous mangez un pain de labeur ! Il en donne tout autant à son bien-aimé pendant son sommeil ! Voici, des fils sont un héritage de l'Eternel, Le fruit du sein maternel est une récompense. Comme des flèches dans la main d'un homme fort, Tels sont les fils de la jeunesse ; Heureux l'homme qui en a plein son carquois ! Ils ne seront pas confus, Quand ils parleront avec des ennemis à la porte. Heureux quiconque craint l'Eternel Et marche dans ses voies ! Oui, tu mangeras le fruit du travail de tes mains, Tu es heureux et prospère. Ta femme est comme une vigne féconde Dans l'intérieur de ta maison, Tes fils comme des plants d'olivier Autour de ta table. Oui, voilà comment sera béni Un homme craignant l'Eternel. Que l'Eternel te bénisse de Sion, Et puisses-tu voir le bien de Jérusalem Tous les jours de ta vie Et voir des fils à tes fils ! Paix sur Israël ! Cantique des pèlerinages. Ils m'ont assez tourmenté dès ma jeunesse ; Qu'Israël le dise : Ils m'ont assez tourmenté dès ma jeunesse ; Pourtant ils ne m'ont rien pu ! Sur mon dos ont labouré des laboureurs, Ils y ont tracé leurs longs sillons. L'Eternel est juste : Il a coupé les cordes des méchants. Qu'ils soient confus et reculent, Tous ceux qui haïssent Sion ! Qu'ils soient comme l'herbe des toits, Qui, avant d'éclore, a séché ! Le moissonneur n'en remplit point sa main, Celui qui lie les gerbes n'en charge point son bras, Et les passants ne disent point : Que la bénédiction de l'Eternel soit sur vous ! Nous vous bénissons au nom de l'Eternel. Cantique des pèlerinages. Eternel, je t'invoque des lieux profonds ! Seigneur, écoute ma voix ! Que tes oreilles soient attentives A mes cris, qui implorent ta pitié ! Si tu gardes les iniquités, ô Eternel !... Seigneur, qui subsistera ? Car le pardon est auprès de toi, Afin que l'on te craigne... J'ai attendu l'Eternel ; mon âme l'a attendu, Et j'ai compté sur sa parole. Mon âme désire le Seigneur, Plus que les guets ne désirent le matin, Que les guets ne désirent le matin. Compte sur l'Eternel, ô Israël ! Car auprès de l'Eternel est la grâce, Et la rédemption est auprès de lui en abondance : Et lui-même rachètera Israël De toutes ses iniquités. Cantique des pèlerinages. De David. Eternel, mon cœur ne s'est point enflé, Et mes yeux ne se sont point élevés, Et je n'ai point recherché des choses trop grandes Et trop hautes pour moi. Oui, j'ai apaisé et fait taire mon âme ; Comme un enfant sevré, sur le sein de sa mère ; Comme un enfant sevré, telle est en moi mon âme. Attends-toi, Israël, à l'Eternel, Dès maintenant et à jamais ! Cantique des pèlerinages. Souviens-toi, ô Eternel, en faveur de David De toute sa peine ! Il l'a juré à l'Eternel, Il en a fait vœu au Puissant de Jacob : Non, je n'entrerai pas dans la tente où j'habite, Je ne monterai pas sur le lit où je repose, Je ne donnerai pas de sommeil à mes yeux, De repos à mes paupières, Jusqu'à ce que j'aie trouvé un lieu pour l'Eternel, Une demeure pour le Puissant de Jacob. Voici, nous avons entendu dire qu'elle était à Ephratha, Nous l'avons trouvée dans les champs de Jaar !... Nous irons à Sa demeure, Nous nous prosternerons devant Son marchepied. Lève-toi, Eternel ! viens à ton lieu de repos, Toi et l'arche de ta force ! Tes sacrificateurs se revêtiront de justice, Et tes fidèles pousseront des cris de joie. Pour l'amour de David, ton serviteur !... Ne rejette pas la face de ton Oint ! L'Eternel l'a juré à David, C'est une chose certaine qu'il ne rétractera pas : Je mettrai sur ton trône Un homme né de toi. Si tes fils gardent mon alliance Et mon témoignage que je leur enseignerai, Leurs fils aussi, à jamais, Seront assis sur ton trône. Car l'Eternel a fait choix de Sion ; Il l'a désirée pour sa résidence : C'est là qu'est le lieu de mon repos à jamais, C'est elle que j'habiterai, car je l'ai désirée. Je bénirai, oui, je bénirai ses vivres, Je rassasierai de pain ses indigents. Je revêtirai ses sacrificateurs du salut, Et ses fidèles chanteront, oui, chanteront de joie. Là je ferai germer une corne à David, J'ai préparé un flambeau pour mon Oint. Je revêtirai ses ennemis de confusion, Et sur lui fleurira son diadème. Cantique des pèlerinages, De David. Voici ! combien il est beau, combien il est doux Que des frères demeurent ensemble ! C'est comme l'huile excellente répandue sur la tête, Descendant sur la barbe, la barbe d'Aaron, Qui descend sur le bord de ses vêtements ; C'est comme une rosée de l'Hermon, Qui descend sur les montagnes de Sion ! Car c'est là que l'Eternel a mis la bénédiction, La vie à jamais ! Cantique des pèlerinages. Oui, bénissez l'Eternel, Vous tous les serviteurs de l'Eternel, Qui vous tenez dans la maison de l'Eternel Pendant les nuits ! Elevez vos mains saintement, Et bénissez l'Eternel. Que l'Eternel te bénisse de Sion, Lui qui a fait les cieux et la terre ! Louez l'Eternel ! Louez le nom de l'Eternel ! Louez-le, serviteurs de l'Eternel, Qui vous tenez dans la maison de l'Eternel, Dans les parvis de la maison de notre Dieu. Louez l'Eternel, car l'Eternel est bon ; Psalmodiez à son nom, car il est aimable. Car l'Eternel s'est choisi Jacob, Israël, pour son peuple particulier. Car je sais que l'Eternel est grand Et que notre Seigneur est au-dessus de tous les dieux. Tout ce que l'Eternel veut, il le fait Dans les cieux et sur la terre, Dans les mers et tous les abîmes, Lui qui fait monter les nuées des extrémités de la terre, Qui produit les éclairs précédant la pluie, Qui fait sortir le vent de ses arsenaux. C'est lui qui frappa les premiers-nés de l'Egypte, Depuis les hommes jusqu'au bétail. Il lança au milieu de toi, ô Egypte, des signes et des prodiges Sur Pharaon et tous ses serviteurs. C'est lui qui frappa de grandes nations Et mit à mort des rois puissants : Sihon, roi des Amorrhéens, et Og, roi de Basan, Et tous les royaumes de Canaan. Et il donna leur pays en héritage, En héritage à Israël, son peuple. Eternel, ton nom est à toujours ; Eternel, ta mémoire est d'âge en âge. Car l'Eternel fera droit à son peuple Et il se repentira en faveur de ses serviteurs. Les idoles des nations sont de l'argent et de l'or, Un ouvrage de mains d'hommes. Elles ont une bouche et ne parlent pas, Elles ont des yeux et ne voient pas, Elles ont des oreilles et n'entendent pas ; Il n'y a point non plus de souffle dans leur bouche. Ils leur ressemblent, ceux qui les font, Tous ceux qui mettent leur confiance en elles. Maison d'Israël, bénissez l'Eternel ! Maison d'Aaron, bénissez l'Eternel ! Maison de Lévi, bénissez l'Eternel ! Vous qui craignez l'Eternel, bénissez l'Eternel ! Béni soit de Sion l'Eternel, Qui habite Jérusalem ! Louez l'Eternel ! Célébrez l'Eternel, car il est bon, Car sa miséricorde dure éternellement. Célébrez le Dieu des dieux, Car sa miséricorde dure éternellement. Célébrez le Seigneur des seigneurs, Car sa miséricorde dure éternellement ! Lui qui seul fait de grands prodiges, Car sa miséricorde dure éternellement ; Lui qui a fait les cieux par son intelligence, Car sa miséricorde dure éternellement Qui a étendu la terre sur les eaux, Car sa miséricorde dure éternellement, Qui a fait les grands luminaires, Car sa miséricorde dure éternellement ; Le soleil, pour dominer sur le jour, Car sa miséricorde dure éternellement, La lune et les étoiles, pour dominer sur la nuit, Car sa miséricorde dure éternellement ; Lui qui a frappé l'Egypte en ses premiers-nés, Car sa miséricorde dure éternellement, Qui a fait sortir Israël du milieu d'eux, Car sa miséricorde dure éternellement, A main forte et à bras étendu, Car sa miséricorde dure éternellement ; Lui qui a coupé en deux la mer Rouge, Car sa miséricorde dure éternellement, Et fait passer Israël au milieu d'elle, Car sa miséricorde dure éternellement, Qui a précipité Pharaon et son armée dans la mer Rouge, Car sa miséricorde dure éternellement, Qui a conduit son peuple dans le désert, Car sa miséricorde dure éternellement, Qui a frappé de grands rois, Car sa miséricorde dure éternellement, Et qui a tué des rois puissants, Car sa miséricorde dure éternellement, Sihon, roi des Amorrhéens, Car sa miséricorde dure éternellement, Et Og, roi de Basan, Car sa miséricorde dure éternellement, Et a donné leur pays en héritage, Car sa miséricorde dure éternellement, En héritage à Israël, son serviteur, Car sa miséricorde dure éternellement ; Lui qui s'est souvenu de nous, lorsque nous étions abaissés, Car sa miséricorde dure éternellement, Et nous a délivrés de nos oppresseurs, Car sa miséricorde dure éternellement, Qui donne de la nourriture à toute chair, Car sa miséricorde dure éternellement. Célébrez le Dieu des cieux, Car sa miséricorde dure éternellement ! Sur le bord des fleuves de Babylone Nous nous sommes assis, Et là nous avons pleuré, Nous souvenant de Sion. Aux saules du rivage Nous avons suspendu nos harpes, Car ceux qui nous avaient emmenés captifs Nous demandaient des paroles de cantiques, Et ceux qui nous faisaient souffrir, Des chants de joie ! Chantez-nous quelque chose Des chants de Sion ! Comment chanterions-nous les cantiques de l'Eternel Sur une terre étrangère ? Si je t'oublie, Jérusalem, Que ma droite s'oublie ! Que ma langue s'attache à mon palais, Si je ne me souviens de toi, Si je n'élève Jérusalem Au-dessus de toutes mes joies ! Garde, Eternel, aux fils d'Edom Le souvenir de la journée de Jérusalem, Alors qu'ils disaient : Démolissez, démolissez, Jusqu'à ses fondements ! Fille de Babylone, la dévastée, Heureux qui te rendra ce que tu nous as fait ; Heureux qui saisira tes petits enfants Et les écrasera contre la pierre ! De David. Je veux te célébrer de tout mon cœur, Te psalmodier devant les dieux ; Je veux me prosterner dans le palais de ta sainteté Et célébrer ton nom à cause de ta grâce et de ta vérité ; Car tu as magnifié ta parole Au-dessus de toute ta renommée. Au jour où j'ai crié, tu m'as répondu ; Tu m'as enhardi, donnant force à mon âme. Tous les rois de la terre te célébreront, ô Eternel, Quand ils auront entendu les paroles de ta bouche ; Ils chanteront les voies de l'Eternel, Car grande est la gloire de l'Eternel. Car l'Eternel est élevé, et il voit les humbles, Et de loin il connaît l'orgueilleux. Si je marche au milieu de l'adversité, tu me vivifies, Tu avances ta main contre la fureur de mes ennemis, Et ta droite me délivre. L'Eternel achèvera en ma faveur [ce qu'il a commencé]. Eternel ! ta grâce est à toujours ; N'abandonne pas l'œuvre de tes mains ! Au maître chantre. Psaume de David. Eternel, tu m'as sondé et tu m'as connu. Que je sois assis ou debout, tu en as connaissance ; Tu découvres de loin ma pensée, Tu me vois marcher et me reposer Et tu as une parfaite connaissance de toutes mes voies. Car la parole n'est pas sur ma langue, Que voici, Eternel, tu connais déjà tout. Devant, derrière, tu m'enserres, Et tu mets ta main sur moi... Science trop merveilleuse pour moi ! Et si élevée que je ne puis y atteindre. Où irais-je loin de ton Esprit Et où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu y es ; Si je me couche au sépulcre, t'y voilà. Si je prends les ailes de l'aube du jour Et que j'aille habiter à l'extrémité de la mer, Là même ta main me conduira Et ta droite me saisira. Si je dis : Qu'il n'y ait que ténèbres autour de moi, Et que la clarté qui m'entoure se change en nuit, Les ténèbres mêmes ne sont plus ténèbres devant toi, Et la nuit resplendit comme le jour ; Ténèbres ou lumière, c'est tout un. Car c'est toi qui as formé mes reins, Qui m'as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que j'ai été fait D'une manière étonnante et merveilleuse ; Merveilleuses sont tes œuvres ! Mon âme ne se lasse pas de le reconnaître. Quand j'étais là en germe, tes yeux me voyaient, Et sur ton livre ils étaient tous inscrits, Les jours qui m'étaient destinés, Avant qu'aucun d'eux existât. Que tes pensées, ô Dieu, me sont précieuses, Que le nombre en est grand ! Veux-je les compter ? Elles sont plus nombreuses que le sable. Quand je m'éveille, je suis encore avec toi ! O Dieu ! si tu faisais mourir le méchant ! Hommes de sang, éloignez-vous de moi ! Ils se servent de ton nom pour commettre le crime, Ils l'invoquent pour mentir, eux, tes ennemis. Ne haïrais-je pas, Eternel, ceux qui te haïssent ? Et n'aurais-je pas horreur de ceux qui s'élèvent contre toi ? Je les hais d'une parfaite haine, Je les tiens pour mes ennemis ! Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ; Eprouve-moi, et connais mes pensées ! Et vois si je suis une voie de perdition, Et conduis-moi sur la voie de l'éternité ! Au maître chantre. Psaume de David. Sauve-moi, ô Eternel, des hommes méchants ; Préserve-moi des hommes violents, Qui méditent de mauvais desseins dans leur cœur ; Chaque jour ils suscitent des combats ; Ils affilent leur langue comme le serpent, Un venin d'aspic est sous leurs lèvres. (Jeu d'instruments.) Garde-moi, Eternel, des mains des méchants ; Préserve-moi des hommes violents, Qui méditent de faire trébucher mes pas. Des orgueilleux m'ont dressé pièges et filets, Ils ont tendu des rêts sur le bord du chemin, Ils m'ont dressé des embûches. (Jeu d'instruments.) J'ai dit à l'Eternel : Tu es mon Dieu ! Prête l'oreille, ô Eternel, à la voix de mes supplications. Eternel, Seigneur, force de mon salut, Tu couvres ma tête au jour de la bataille. N'accorde pas, ô Eternel, au méchant ce qu'il désire, Ne laisse pas réussir ses desseins : Ils s'élèveraient ! (Jeu d'instruments.) Que sur la tête de ceux qui m'assiègent Retombe l'iniquité de leurs lèvres ! Que l'on jette sur eux des charbons ardents, Qu'on les précipite dans le feu, Dans des gouffres d'eau d'où ils ne se relèvent pas ! La langue méchante ne subsistera pas sur la terre. Quant à l'homme violent, Le mal s'attachera sans relâche à sa poursuite. Je sais que l'Eternel fera justice à l'affligé Et droit au misérable ; Psaume de David. Eternel, je t'ai invoqué, hâte-toi de venir à moi ; Prête l'oreille à ma voix, quand je crie à toi ! Que ma requête soit devant ta face comme l'encens, L'élévation de mes mains, comme l'oblation du soir ! Mets, ô Eternel, une garde à ma bouche, Une garde à la porte de mes lèvres ; N'incline pas mon cœur à des choses mauvaises, Pour commettre par méchanceté de mauvaises actions Avec les ouvriers d'iniquité ; Que je ne goûte pas leurs délices ! Que le juste me frappe, c'est une faveur ; Qu'il me reprenne, c'est de l'huile sur ma tête ; Ma tête ne s'y refusera pas... Car même en face de leurs méchancetés, je ne sais que prier ! Que leurs chefs soient précipités Dans les fentes des rochers !... Et l'on écoutera mes paroles comme agréables. Comme si on labourait et remuait la terre, Ainsi nos os sont dispersés à l'entrée du Schéol. Car mes yeux, Eternel, Seigneur ! se tournent vers toi ; Je me réfugie vers toi, ne livre pas mon âme !... Garde-moi du piège qu'ils m'ont tendu Et des embûches des ouvriers d'iniquité ! Que les méchants tombent dans leurs filets, Tandis que moi, j'échapperai. Méditation de David, quand il était dans la caverne ; prière. De ma voix je crie à l'Eternel, De ma voix j'implore l'Eternel. Je répands ma plainte devant lui, Je lui raconte ma détresse. Quand mon esprit défaille en moi, Toi, tu connais mon sentier. Sur la route où je marche, ils m'ont tendu un piège. Regarde à ma droite, et vois ! Personne n'a soin de moi. Tout refuge est perdu pour moi, Personne ne s'inquiète de mon âme ! Eternel ! je crie à toi ! Je dis : Tu es mon refuge, Mon partage sur la terre des vivants. Sois attentif à mon cri, Car je suis extrêmement misérable ; Délivre-moi de ceux qui me persécutent, Car ils sont plus forts que moi. Psaume de David. Eternel, entends ma prière, Prête l'oreille à mes supplications ; Réponds-moi dans ta fidélité, dans ta justice ! Et n'entre pas en jugement avec ton serviteur, Car nul vivant ne sera trouvé juste devant toi. Car l'ennemi poursuit mon âme ; Il foule à terre ma vie, Il me fait habiter dans les ténèbres, Comme ceux qui sont morts dès longtemps ; Et mon esprit défaille en moi, Mon cœur est troublé au-dedans de moi. Je me souviens des jours d'autrefois, Je médite toutes tes œuvres, Et je me rappelle l'œuvre de tes mains. Je tends mes mains vers toi ; Mon âme, comme une terre altérée, a soif de toi ! (Jeu d'instruments.) Hâte-toi de me répondre, Eternel ! Mon esprit se consume. Ne cache pas ta face de moi, Car je deviendrais semblable A ceux qui descendent dans la fosse. Fais-moi entendre dès le matin ta bonté, Car je me confie en toi. Fais-moi connaître le chemin où je dois marcher, Car j'élève mon âme à toi. Délivre-moi de mes ennemis, Eternel ! Je [me] mets à couvert auprès de toi. Enseigne-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu. Que ton bon Esprit me conduise sur une voie unie. A cause de ton nom, Eternel, rends-moi la vie ! Dans ta justice, retire mon âme de la détresse ; Et dans ta miséricorde, retranche mes ennemis, Et fais périr tous ceux qui oppriment mon âme, Car je suis ton serviteur. De David. Béni soit l'Eternel, mon rocher, Qui forme mes mains pour le combat Et mes doigts pour la bataille, Mon bienfaiteur et ma forteresse, Ma haute retraite et mon libérateur, Mon bouclier et celui vers qui je me réfugie, Celui qui range mon peuple sous moi ! Eternel ! qu'est-ce que l'homme, que tu le connaisses ? Le fils de l'homme mortel, que tu en tiennes compte ? L'homme est semblable à un souffle ; Ses jours sont comme l'ombre qui passe. Eternel ! abaisse les cieux et descends, Touche les montagnes et qu'elles fument ! Fais briller ton éclair et les disperse, Lance tes flèches et les mets en déroute ! Etends tes mains d'en haut, sauve-moi, Et me retire des eaux profondes, De la main des fils de l'étranger, Dont la bouche profère le mensonge Et dont la droite est une droite trompeuse. O Dieu, je veux te chanter un cantique nouveau ; Sur la lyre à dix cordes, je veux te célébrer, Toi qui donnes le salut aux rois, Qui délivres David, ton serviteur, du glaive meurtrier. Sauve-moi, et me retire de la main des fils de l'étranger, Dont la bouche profère le mensonge Et dont la droite est une droite trompeuse. Que nos fils soient comme des plantes Croissant en leur jeunesse, Nos filles comme des colonnes d'angle bien taillées, Ainsi qu'on en voit dans les palais, Nos celliers remplis, fournissant toute espèce de biens, Nos troupeaux se multipliant par milliers, Par dix milliers dans nos champs, Nos génisses fécondes ; Qu'il n'y ait ni brèches, ni fuites, Ni clameurs dans nos rues ! Heureux le peuple pour lequel il en est ainsi ; Heureux le peuple dont l'Eternel est le Dieu ! Louange. De David. Aleph. Je t'exalterai, mon Dieu, ô Roi ! Et je bénirai ton nom à toujours et à perpétuité. Beth. Chaque jour je te bénirai, Et je célébrerai ton nom à toujours et à perpétuité ! Guimel. Grand est l'Eternel ; il est digne de toutes les louanges, Et sa grandeur est insondable. Daleth. Un âge à l'autre âge dira la louange de tes œuvres Et publiera tes hauts faits. Hé. La splendeur de la gloire de ta majesté Et les récits de tes œuvres merveilleuses, Voilà ce dont j'occuperai ma pensée. Vav. On dira la puissance de tes actes redoutables, Et je raconterai tes grands exploits. Zaïn. On répandra le souvenir de ta grande bonté, Et l'on fera de ta justice un chant de joie ! Heth. L'Eternel est compatissant et miséricordieux, Lent à la colère et grand en bonté. Teth. L'Eternel est bon envers tous, Et ses compassions s'étendent sur toutes ses œuvres. Iod. Eternel ! toutes tes œuvres te loueront, Et tes fidèles te béniront. Kaph. Ils diront la gloire de ton règne Et parleront de ta force Lamed. Pour faire connaître aux fils des hommes tes hauts faits Et la gloire de la splendeur de ton règne. Mem. Ton règne est un règne de tous les siècles Et ta domination est d'âge en âge. Samech. L'Eternel soutient tous ceux qui tombent, Et il redresse tous ceux qui sont courbés. Aïn. Les yeux de tous s'attendent à toi, Et tu leur donnes la nourriture en son temps. Pé. Tu ouvres ta main, Et tu rassasies à souhait tout ce qui vit. Tsadé. L'Eternel est juste dans toutes ses voies Et plein de bonté dans toutes ses œuvres. Koph. L'Eternel est près de tous ceux qui l'invoquent, De tous ceux qui l'invoquent en vérité. Resch. Il accomplit le souhait de ceux qui le craignent, Il entend leur cri et les délivre. Schin. L'Eternel garde tous ceux qui l'aiment, Et il détruira tous les méchants ! Thav. Ma bouche publiera la louange de l'Eternel, Et toute chair bénira le nom de sa sainteté A toujours et à perpétuité. Louez l'Eternel ! Loue l'Eternel, ô mon âme ! Oui, je louerai l'Eternel tant que je vivrai, Je psalmodierai à mon Dieu, tant que j'existerai. Ne mettez pas votre confiance dans les princes, Dans un fils d'homme qui ne peut sauver. Son souffle s'exhale, il retourne en sa poudre, En ce jour-là ses desseins périssent. Heureux celui à qui le Dieu fort de Jacob est en aide, Et dont l'attente est en l'Eternel, son Dieu ! Il a fait les cieux et la terre, La mer et tout ce qu'elle contient. Il garde la fidélité à toujours. Il fait droit aux opprimés, Il donne du pain à ceux qui ont faim. L'Eternel délie les captifs, L'Eternel ouvre les yeux des aveugles ; L'Eternel redresse ceux qui sont courbés, L'Eternel aime les justes ; L'Eternel garde les étrangers, Il soutient l'orphelin et la veuve, Et il fait dévier la voie des méchants. L'Eternel règnera éternellement. Ton Dieu, ô Sion, règne d'âge en âge ! Louez l'Eternel ! Louez l'Eternel, Car il est bon de psalmodier à notre Dieu, Car il est doux, il est beau de proclamer sa louange ! L'Eternel rebâtit Jérusalem Et rassemble les bannis d'Israël, Il guérit ceux qui ont le cœur brisé Et bande leurs plaies. Il fixe le nombre des étoiles, Il les appelle toutes par leur nom. Grand est notre Seigneur, et puissant en force ! Il n'est point de limite à son intelligence. L'Eternel soutient les humbles, Il abaisse les méchants jusqu'à terre. Chantez à l'Eternel avec louange, Psalmodiez à notre Dieu sur la harpe ! Il couvre les cieux de nuées, Il prépare la pluie pour la terre, Il fait germer l'herbe sur les montagnes ; Il donne au bétail sa pâture, Aux petits du corbeau qui crient. Ce n'est point en la vigueur du cheval qu'il se complaît, Ni aux jarrets de l'homme qu'il a égard. L'Eternel prend plaisir en ceux qui le craignent, En ceux qui espèrent en sa bonté. Jérusalem, rends gloire à l'Eternel, Sion, loue ton Dieu ! Car il a affermi les barres de tes portes, Il a béni tes fils au milieu de toi, Lui qui a rendu la paix à ton territoire Et te rassasie de la moëlle du froment. Il envoie ses ordres sur la terre, Sa parole court avec rapidité ; Il donne la neige comme de la laine, Il répand le givre comme de la cendre ; Il jette ses glaçons comme par morceaux ; Qui peut résister à ses frimas ? Il envoie sa parole et les fait fondre ; Il fait souffler son vent, les eaux s'écoulent. Il a fait connaître sa parole à Jacob, Ses statuts et ses ordonnances à Israël. Il n'a point agi de même envers aucune des nations, Elles ne connaissent point ses ordonnances. Louez l'Eternel ! Louez l'Eternel ! Louez des cieux l'Eternel ! Louez-le dans les lieux très-hauts. Louez-le, vous tous ses anges, Louez-le, toutes ses armées. Louez-le, soleil et lune, Louez-le, vous toutes, étoiles de lumière, Louez-le, cieux des cieux, Et vous, eaux qui êtes au-dessus des cieux ! Qu'ils louent le nom de l'Eternel, Car il a commandé, et ils ont été créés, Et il les a affermis à toujours et à perpétuité ; Il a donné une loi qu'ils ne transgresseront point. Louez de la terre l'Eternel, Monstres marins, et vous tous les abîmes, Feu et grêle, neige et vapeurs, Vent de tempête, qui exécutez sa parole ; Montagnes et toutes les collines, Arbres fruitiers et tous les cèdres, Bêtes sauvages et tout le bétail, Reptiles et oiseaux ailés ; Rois de la terre et tous les peuples, Princes et tous les juges de la terre, Jeunes hommes et vous aussi, vierges, Vieillards avec les enfants ! Qu'ils louent le nom de l'Eternel, Car son nom seul est élevé, Sa majesté est au-dessus de la terre et des cieux ! Et il a fait lever une corne à son peuple, Sujet de louange pour tous ses fidèles, Pour les fils d'Israël, le peuple qui lui est proche. Louez l'Eternel ! Louez l'Eternel ! Chantez à l'Eternel un cantique nouveau, Sa louange dans l'assemblée de ses fidèles. Qu'Israël se réjouisse en celui qui l'a fait, Que les fils de Sion soient dans l'allégresse A cause de leur Roi ! Qu'ils louent son nom avec des danses, Qu'ils lui psalmodient avec le tambourin et la harpe ! Car l'Eternel prend plaisir en son peuple, Il pare les humbles de son salut. Que les fidèles triomphent avec gloire, Qu'ils poussent des cris de joie sur leur couche. Les louanges du Dieu fort sont dans leur bouche Et l'épée à deux tranchants dans leur main, Pour exercer la vengeance parmi les nations, Pour châtier les peuples, Pour lier leurs rois de chaînes Et leurs grands de ceps de fer, Pour exécuter sur eux le jugement qui est écrit. C'est là la gloire de tous ses fidèles ! Louez l'Eternel ! Louez l'Eternel ! Louez le Dieu fort dans son sanctuaire ! Louez-le dans l'étendue, où éclate sa puissance ! Louez-le pour ses hauts faits ! Louez-le selon l'immensité de sa grandeur ! Louez-le au son de la trompe ! Louez-le avec la lyre et la harpe ! Louez-le avec le tambourin et les danses ! Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau ! Louez-le avec les cymbales résonnantes ! Louez-le avec les cymbales retentissantes ! Que tout ce qui respire loue l'Eternel ! Louez l'Eternel !
Proverbes de Salomon, fils de David, roi d'Israël, Pour faire connaître la sagesse et l'instruction, Et comprendre les paroles sensées ; Pour procurer une instruction intelligente, Le jugement, la justice et la droiture ; Pour donner aux simples de la raison, Et au jeune homme de la connaissance et de la réflexion. Le sage écoutera et en deviendra plus instruit, L'homme sensé en retirera de sages règles de conduite, Pour comprendre les proverbes, les allégories, Les paroles des sages et leurs énigmes. La crainte de l'Eternel est le principe de toute connaissance, Les insensés méprisent la sagesse et l'instruction. Ecoute, mon fils, l'instruction de ton père, Et ne repousse pas les leçons de ta mère. Car elles sont, sur ta tête, une couronne gracieuse Et un riche collier à ton cou. Mon fils, si les pécheurs veulent te séduire, N'y consens point ! S'ils disent : Viens avec nous ; mettons-nous en embuscade pour tuer ; Tendons sans raison des pièges à l'innocent ! Nous les engloutirons vivants, comme le sépulcre ; En pleine prospérité, comme ceux qui descendent dans la fosse ! Nous trouverons les biens les plus précieux, Nous remplirons nos maisons de butin. Tu tireras au sort ta part au milieu de nous, Nous ferons tous bourse commune ! Mon fils, ne te mets pas en chemin avec eux ; Garde ton pied de leur sentier ! Car leurs pieds courent au mal, Ils se hâtent pour répandre le sang. Car c'est en vain que le filet est tendu Sous les yeux de la gent ailée. C'est à leur propre sang qu'ils dressent des embûches, A leur vie même qu'ils tendent un piège. Tels sont les sentiers de quiconque recherche le gain déshonnête, Lequel ôte la vie à qui l'acquiert. La Sagesse crie bien haut dans les rues ; Sur les places elle fait entendre sa voix. En plein carrefour elle appelle ; A l'entrée des portes, dans la ville, elle profère ses discours : Simples, jusques à quand aimerez-vous la sottise ? Jusques à quand les moqueurs se plairont-ils à la moquerie, Et les insensés auront-ils en haine la connaissance ? Revenez à mes remontrances ! Voici, je vais faire jaillir sur vous mon esprit ; Je vous ferai connaître mes paroles. Puisque, quand j'appelais, vous avez refusé d'entendre, Que, lorsque je tendais la main, personne n'y a fait attention, Mais que vous avez repoussé tous mes avis, Et que vous n'avez pas voulu de mes remontrances, Moi aussi, dans vos malheurs, je rirai ; Je me moquerai, quand viendra sur vous l'épouvante ; Quand l'épouvante viendra sur vous comme une tempête, Que le malheur fondra sur vous comme un ouragan, Et que la détresse et l'angoisse tomberont sur vous. Alors on m'appellera, et je ne répondrai pas ; On me cherchera, et on ne me trouvera pas. Puisqu'ils ont haï la connaissance, Et qu'ils n'ont pas fait choix de la crainte de l'Eternel, Qu'ils n'ont pas voulu de mes conseils Et qu'ils ont dédaigné toutes mes remontrances, Ils se repaîtront du fruit de leur conduite, Et seront rassasiés de leurs propres conseils. Car la défection des sots les tuera, Et la sécurité des insensés les perdra. Mais celui qui m'écoute habitera en sûreté ; Il sera tranquille, à l'abri des épouvantes du malheur. Mon fils, si tu accueilles mes paroles, Si tu gardes soigneusement mes préceptes, Prêtant l'oreille à la sagesse, Inclinant ton cœur à l'intelligence ; Oui, si tu invoques le discernement, Si tu adresses tes appels à l'intelligence ; Si tu la cherches comme de l'argent, Si tu la recherches comme des trésors cachés, Alors tu comprendras la crainte de l'Eternel, Et tu trouveras la connaissance de Dieu. Car l'Eternel donne la sagesse ; De sa bouche viennent la connaissance et l'intelligence. Il réserve le salut aux hommes droits ; Il est un bouclier pour ceux qui marchent dans l'intégrité, Protégeant les sentiers de la droiture, Veillant sur la voie de ses bien-aimés. Alors tu discerneras la justice et la droiture Et la probité, toute voie qui mène au bien. Car la sagesse entrera dans ton cœur, Et la connaissance sera agréable à ton âme. La réflexion veillera sur toi, L'intelligence te gardera ; Pour te préserver de la mauvaise voie, Des hommes aux paroles perverses, Qui abandonnent les sentiers de la droiture Pour marcher dans les voies ténébreuses ; Qui trouvent leur plaisir à faire le mal, Qui se réjouissent dans la perversité du méchant. Dont les sentiers sont détournés Et les voies tortueuses ; Pour te délivrer de la femme d'autrui, De l'étrangère aux paroles flatteuses, Qui abandonne l'ami de sa jeunesse Et qui oublie l'alliance de son Dieu. Car sa maison penche vers la mort, Et son sentier conduit chez les ombres. Aucun de ceux qui vont à elle n'en reviendra Et ne retrouvera les sentiers de la vie ; Pour que tu marches dans la voie des gens de bien Et que tu gardes les sentiers des justes ; Car les hommes droits habiteront le pays, Et les justes y subsisteront. Mais les méchants seront retranchés du pays, Et les perfides en seront arrachés. Mon fils, n'oublie pas mes leçons, Et que ton cœur garde mes préceptes. Car ils te procureront de longs jours et des années de vie, Et ils te donneront le bonheur. Que l'amour et la fidélité ne te quittent pas Attache-les à ton cou, Inscris-les sur la table de ton cœur ! Et tu obtiendras grâce et saine intelligence Aux yeux de Dieu et des hommes. Confie-toi en l'Eternel de tout ton cœur, Et ne t'appuie pas sur ton propre sens. Dans toutes tes voies regarde à lui, Et il aplanira tes sentiers. Ne sois point sage à tes propres yeux ; Crains l'Eternel et garde-toi du mal. Ce sera la santé de ton corps Et le rafraîchissement de tes os. Honore l'Eternel de tes biens Et des prémices de tout ton revenu ; Et tes greniers se rempliront d'abondance, Tes cuves déborderont de moût. Ne repousse pas, ô mon fils, la correction de l'Eternel, Et ne te rebute pas de sa réprimande. Car l'Eternel reprend celui qu'il aime, Comme un père l'enfant qu'il chérit. Heureux l'homme qui a trouvé la sagesse, L'homme qui arrive à posséder l'intelligence ! Car le trafic en est préférable au trafic de l'argent ; Ce qu'elle rapporte est meilleur que l'or fin. Elle a plus de prix que le corail, Et tout ce que tu as de précieux ne la vaut pas. Dans sa main droite il y a de longs jours, Dans sa gauche, richesse et honneur. Ses voies sont des voies agréables, Tous ses sentiers mènent au bonheur. Elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent ; Qui la tient ferme est rendu bienheureux. Par la sagesse l'Eternel a fondé la terre ; Il a établi les cieux par l'intelligence. Par sa science les abîmes se sont fendus Et les nuages ont distillé la rosée. Mon fils, ne les perds pas de vue ! Garde la prudence et la réflexion ! Elles seront la vie de ton âme, Une parure à ton cou. Alors tu iras ton chemin en sécurité, Et ton pied ne bronchera pas. Quand tu te coucheras, tu n'auras pas de frayeur ; Couché, tu auras un sommeil agréable. Tu n'auras pas à craindre les terreurs soudaines, Ni l'orage qui fondra sur les méchants. Car l'Eternel sera ton assurance ; Il préservera ton pied de tout piège. Ne refuse pas un bienfait à celui qui y a droit, Quand tu as le pouvoir de l'accorder. Ne dis pas à ton prochain : Va, et reviens ! Demain je donnerai, Quand tu as de quoi donner. Ne machine pas du mal contre ton prochain, Quand il demeure en sécurité près de toi. N'entre pas sans cause en procès avec quelqu'un, Quand il n'a eu aucun tort envers toi. Ne porte pas envie à l'homme violent Et ne choisis aucune de ses voies. Car le pervers est en abomination à l'Eternel, Mais [il accorde] son intimité aux hommes droits. La malédiction de l'Eternel est sur la maison du méchant ; Il bénit la demeure des justes. S'il se moque des moqueurs, Il accorde sa faveur aux humbles. Les sages hériteront la gloire ; L'opprobre emportera les insensés. Ecoutez, mes fils, l'instruction d'un père ; Soyez attentifs, pour acquérir du discernement. Car je vous donne une bonne doctrine ; N'abandonnez point mes enseignements. Car j'ai été, moi aussi, un fils devant mon père, Un enfant tendre et unique auprès de ma mère. Il m'a instruit et m'a dit : Que ton cœur retienne mes paroles ! Observe mes préceptes, et tu vivras. Acquiers la sagesse ; acquiers l'intelligence ! Ne l'oublie pas et ne t'écarte pas des paroles de ma bouche. Ne l'abandonne pas, et elle te gardera ; Aime-la, et elle te protégera. Le commencement de la sagesse, c'est : Acquiers la sagesse ! Acquiers l'intelligence au prix de tout ton avoir. Exalte-la, et elle t'élèvera ; Elle fera ta gloire, si tu l'embrasses. Elle placera sur ta tête une couronne gracieuse Elle te fera don d'un diadème magnifique. Ecoute, mon fils, et reçois mes paroles ; Les années de ta vie en seront multipliées. C'est la voie de la sagesse que je te montre ; Je te fais marcher dans les sentiers de la droiture Quand tu marcheras, tes pas ne seront pas gênés ; Si tu cours, tu ne trébucheras pas. Saisis l'instruction, ne la lâche pas ! Garde-la, car elle est ta vie. Ne marche pas dans la voie des méchants ; Ne t'avance pas sur le chemin des hommes mauvais. Evite-le ! N'y passe pas ! Eloigne-t-en et passe outre ! Car ils ne dormiraient pas, s'ils n'avaient fait du mal ; Le sommeil leur serait ravi, s'ils n'avaient fait tomber quelqu'un. Car ils se nourrissent du pain de la perversité, Ils boivent le vin de la violence. Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante, Qui va grandissant jusqu'au plein jour. La voie des méchants est comme l'obscurité ; Ils ne voient pas ce qui les fera trébucher. Mon fils, sois attentif à mes paroles, Incline tes oreilles à mes discours. Qu'ils ne s'éloignent pas de tes yeux ; Garde-les au fond de ton cœur. Car ils sont la vie de ceux qui les trouvent Et la santé de leur corps tout entier. Garde ton cœur plus que tout ce qui se garde, Car c'est de lui que procèdent les sources de la vie. Ecarte de toi la fausseté de la bouche ; Eloigne de toi la fourberie des lèvres ! Que tes yeux regardent droit devant toi, Et que tes paupières se dirigent droit en avant ! Aplanis le sentier de ton pied ; Et que toutes tes voies soient assurées ! Ne t'écarte ni à droite, ni à gauche ; Détourne ton pied du mal ! Mon fils, sois attentif à ma sagesse, Incline ton oreille à mon intelligence, Pour que tu gardes les avis sensés Et que tes lèvres retiennent la connaissance. Car les lèvres de l'étrangère distillent du miel, Son gosier est plus onctueux que l'huile. Mais la fin qu'elle prépare est amère comme l'absinthe, Cruelle comme une épée à deux tranchants. Ses pieds descendent vers la mort ; Au sépulcre tendent ses pas. Pour qu'elle ne prenne pas le sentier de la vie, Ses voies s'égarent elle ne sait où. Maintenant donc, mes fils, écoutez-moi ; Ne vous détournez pas des paroles de ma bouche ! Eloigne d'elle ton chemin Et ne t'approche pas des portes de sa maison, De peur que tu ne livres ta vigueur à d'autres Et tes années à un homme cruel ; De peur que des étrangers ne se rassasient de ton bien, Et que le fruit de tes peines ne passe dans la maison d'autrui ; Que tu ne te lamentes, près de ta fin, Quand ton corps et ta chair se consumeront, Et que tu ne dises : Comment ai-je pu haïr la discipline ? Comment mon cœur a-t-il dédaigné la répréhension, Et n'ai-je point écouté la voix de mes maîtres, Ni incliné l'oreille vers ceux qui m'enseignaient ? Peu s'en est fallu que je ne sois tombé dans tous les maux, Au milieu du peuple et de l'assemblée ! Bois les eaux de ta citerne Et celles qui jaillissent de ton puits. Tes sources doivent-elles se répandre au dehors, Tes ruisseaux à travers les rues ? Qu'ils soient pour toi seul, Et non pour des étrangers avec toi ! Que ta source soit bénie ! Fais ta joie de la femme de ta jeunesse. Biche aimable, gracieuse gazelle, que ses charmes t'enivrent toujours ! Sois sans cesse épris de son amour. Pourquoi, mon fils, t'éprendrais-tu d'une étrangère, Embrasserais-tu le sein d'une inconnue ? Car les voies de l'homme sont devant les yeux de l'Eternel ; Il considère tous ses sentiers. Le méchant sera saisi par ses iniquités, Il sera pris par le filet de son péché. Il mourra pour n'avoir pas voulu de discipline, Il ira errant par l'excès de sa folie. Mon fils, si tu as cautionné ton prochain, Si tu t'es engagé pour un autre, Si tu es enlacé par les paroles de ta bouche, Et que tu sois pris par les paroles de ta bouche, Ah ! fais ceci, mon fils ! dégage-toi, Car tu es tombé entre les mains de ton prochain. Va, prosterne-toi ; presse-le instamment. Ne donne ni sommeil à tes yeux, Ni repos à tes paupières ; Dégage-toi comme la gazelle de la main [du chasseur], Comme l'oiseau de celle de l'oiseleur. Va vers la fourmi, paresseux ! Observe ses allures, et deviens sage. Elle n'a ni juge, Ni contremaître, ni chef. En été elle prépare sa nourriture ; Pendant la moisson, elle amasse de quoi manger. Jusques à quand, paresseux, resteras-tu couché ? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ? Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, Un peu croiser les bras au lit ! Et la pauvreté fondra sur toi comme un rôdeur, Et la misère, comme un homme armé. C'est un homme de rien, un scélérat, Celui qui marche la fourberie dans la bouche, Clignant des yeux, parlant des pieds, Faisant signe des doigts. La perversité est dans son cœur, il fomente le mal sans cesse, Il déchaîne les disputes. C'est pourquoi sa ruine surviendra soudain, Il sera tout à coup brisé sans espoir de guérison. Il y a six choses que hait l'Eternel, Et sept qui lui sont en abomination : Les yeux hautains, la langue mensongère, Les mains qui répandent le sang innocent, Le cœur qui fomente des projets iniques, Les pieds qui se hâtent de courir au mal, Celui qui, faux témoin, profère des mensonges, Et celui qui déchaîne les disputes parmi les frères. Garde, mon fils, les préceptes de ton père, Et ne repousse pas les leçons de ta mère. Tiens-les toujours liés sur ton cœur, Attache-les à ton cou ! Quand tu marcheras, ils te guideront Quand tu t'éveilleras, ils converseront avec toi. Car le précepte est une lampe, l'instruction une lumière ; Les remontrances de la sagesse sont le chemin de la vie, Pour te garder de la femme perverse, De la langue doucereuse de l'étrangère. Ne convoite pas sa beauté dans ton cœur, Qu'elle ne te captive pas par ses paupières ! Car, à cause d'une débauchée, on est réduit à un morceau de pain, Et la femme d'autrui tend un piège à une vie précieuse. Quelqu'un peut-il prendre du feu dans son sein, Sans que ses habits soient consumés ? Quelqu'un peut-il marcher sur des charbons ardents, Sans que ses pieds en soient brûlés ? Il en est de même pour celui qui va vers la femme d'autrui ; Quiconque la touche ne reste pas impuni. On ne laisse pas impuni le voleur, lorsqu'il vole Pour se rassasier, parce qu'il a faim. S'il est pris, il restituera le septuple ; Il donnera tous les biens de sa maison. Celui qui commet adultère est dépourvu de sens ; Qui veut se perdre lui-même, fera cela. Il trouvera des coups et de l'ignominie, Sa honte ne s'effacera jamais. Car la jalousie rend un mari furieux ; Il sera sans pitié au jour de la vengeance Il n'aura égard à aucune rançon, Il ne consentira à rien, quand tu multiplierais les présents. Mon fils, garde mes paroles Et serre mes préceptes au-dedans de toi. Garde mes préceptes, et tu auras la vie. Garde mes leçons comme la prunelle de tes yeux. Attache-les à tes doigts ; Inscris-les sur la table de ton cœur. Dis à la sagesse : Tu es ma sœur ! Et appelle l'intelligence ton amie ; Pour te mettre en garde contre la femme d'autrui, Contre l'étrangère aux paroles flatteuses. Car, à la fenêtre de ma maison, A travers mon treillis, je regardais ; Je vis parmi les simples, J'aperçus parmi les jeunes gens un jeune homme dépourvu de sens. Il passait dans la rue, près de son coin ; Il marchait dans la direction de sa maison. C'était au crépuscule, au déclin du jour, Au sein de la nuit, dans l'obscurité. Et voici une femme vint au-devant de lui, Avec la mise d'une courtisane et au cœur astucieux. Elle était bruyante, sans retenue, Et ses pieds ne se tenaient pas dans sa maison. Tantôt dans la rue, tantôt sur les places, Elle était aux aguets à chaque coin. Elle le saisit et l'embrassa, Et d'un visage effronté, lui dit : Je devais un sacrifice d'actions de grâces ; Aujourd'hui je me suis acquittée de mes vœux. Voilà pourquoi je suis sortie à ta rencontre, Pour chercher ton visage, et je t'ai trouvé. J'ai garni ma couche de coussins, De tapis bigarrés de fil d'Egypte ; J'ai parfumé mon lit De myrrhe, d'aloès et de cinnamone. Viens, rassasions-nous de délices jusqu'au matin ! Livrons-nous joyeusement à l'amour. Car mon mari n'est pas à la maison ; Il est parti pour un long voyage, Il a emporté avec lui le sac d'argent. Il ne reviendra chez lui qu'à la pleine lune. Elle le séduisit par son éloquence ; Elle l'entraîna par ses paroles doucereuses. Il se mit tout à coup à la suivre, Comme le bœuf qui va à la boucherie, Et comme un homme garrotté [qui s'avance] vers le châtiment de l'insensé, Jusqu'à ce qu'une flèche lui transperce le foie ; Comme l'oiseau qui se précipite vers le filet, Sans savoir qu'il y va de sa vie. Et maintenant, enfants, écoutez-moi ; Prêtez l'oreille aux paroles de ma bouche ! Que votre cœur ne s'écarte pas vers les voies d'une telle femme ! Ne va pas t'égarer dans ses sentiers ! Car elle en a fait tomber beaucoup, blessés à mort ; Ils sont nombreux, ceux qu'elle a tués. Sa maison est le chemin du sépulcre ; Il descend aux demeures de la mort. La Sagesse ne crie-t-elle pas ? L'intelligence ne fait-elle pas entendre sa voix ? Elle se tient au sommet des éminences, auprès des routes, A l'endroit où se croisent les chemins. A côté des portes, devant la ville, Près des entrées, elle s'écrie C'est à vous, hommes, que je parle ; Ma voix s'adresse aux fils des hommes. Vous, simples, apprenez la prudence ! Et vous, insensés, apprenez le bon sens. Ecoutez ! Je dirai des choses excellentes ; Ce qui sortira de mes lèvres est la droiture même. Car mon palais profère ce qui est vrai, Mes lèvres ont en abomination l'iniquité. Tous les discours de ma bouche sont selon la justice ; Il n'y a rien en eux de tortueux, ni de détourné. Tous ils sont clairs pour l'homme intelligent ; Ils sont droits pour ceux qui possèdent la connaissance. Préférez ma discipline à l'argent, Et la sagesse à l'or fin. Car la sagesse vaut mieux que le corail, Et aucun trésor ne saurait l'égaler. Moi, la Sagesse, j'habite avec la prudence, Et je possède la science des avis sensés. La crainte de l'Eternel, c'est de haïr le mal ; L'orgueil, l'arrogance, la voie du mal Et la bouche perverse, voilà ce que je hais. A moi le conseil et le succès ! Je suis l'intelligence ; à moi la force ! C'est par moi que règnent les rois Et que les princes décrètent ce qui est juste. Par moi gouvernent les chefs, Les grands, tous les juges de la terre. J'aime ceux qui m'aiment ; Ceux qui me cherchent me trouveront. La richesse et l'honneur sont auprès de moi, Les biens durables et la justice. Mon fruit vaut mieux que l'or, que l'or pur ; Ce que je rapporte est préférable à l'argent de choix. Je marche dans les voies de la justice, Au milieu des sentiers du droit, Pour mettre ceux qui m'aiment en possession de biens réels, Et je remplis leurs trésors. L'Eternel m'a possédée comme prémices de ses voies, Comme première de ses œuvres, dès les temps anciens. J'ai été établie dès les temps éternels, Dès le commencement, avant la création de la terre. Quand il n'y avait point encore d'abîmes, j'ai été enfantée, Avant les sources aux eaux abondantes. Avant que les montagnes fussent fondées, Avant les collines, j'ai été enfantée, Avant qu'il eût créé la terre et les campagnes, Et l'ensemble de la poussière du monde. J'étais là quand il disposa les cieux, Quand il traça un cercle sur la surface de l'abîme. Quand il fixa les nuages en haut, Quand les sources de l'abîme jaillirent, Quand il assigna à la mer une limite Que ses eaux ne devaient pas franchir, Quand il traça les fondements de la terre, J'étais à ses côtés, son ouvrière, J'étais toute allégresse, jour après jour, M'égayant devant lui sans cesse, M'égayant sur le sol fertile de sa terre, Trouvant ma joie dans les fils des hommes. Maintenant, mes fils, écoutez-moi ! Heureux qui garde mes sentiers ! Ecoutez la répréhension et devenez sages, Et ne la repoussez pas ! Heureux l'homme qui m'écoute, Qui veille à ma porte chaque jour, Et qui garde le seuil de ma maison ! Car qui me trouve, a trouvé la vie Et obtient la faveur de l'Eternel. Mais qui me manque, se fait tort à soi-même ; Tous ceux qui me haïssent aiment la mort. La Sagesse a bâti sa maison, Elle s'est taillé ses colonnes, au nombre de sept ; Elle a apprêté ses viandes, préparé son vin ; Déjà elle a dressé sa table. Elle a envoyé ses servantes ; Elle appelle du sommet des hauteurs de la ville : Que le simple se retire ici ! A qui manque de sens elle dit : Venez ! mangez de mon pain Et buvez du vin que j'ai préparé ! Simples, renoncez [à la sottise], et vous vivrez. Marchez droit dans la voie de l'intelligence ! Qui reprend un moqueur s'attire un affront ; Qui censure un méchant en retire un outrage. Ne reprends pas le moqueur, car il te haïra ; Reprends le sage, et il t'aimera. Donne au sage, et il sera plus sage encore ; Instruis le juste, il en augmentera son savoir. Le commencement de la sagesse, c'est la crainte de l'Eternel, La connaissance du Très-Saint, voilà l'intelligence. Car, par moi, tes jours seront multipliés, Et les années de ta vie seront augmentées. Si tu es sage, c'est pour toi que tu es sage ; Mais si tu es moqueur, tu en porteras seul la peine. La femme folle est turbulente ; [Elle est] stupide, et ne sait rien. Elle se place à la porte de sa demeure, Sur un siège, au plus haut de la ville, Pour appeler ceux qui passent, Qui vont droit leur chemin : Que le simple se retire ici ! Et à qui manque de sens elle dit : Les eaux dérobées sont douces ; Le pain mangé en cachette est délicieux ! Et il ne sait pas que c'est le lieu des ombres, Et que ses conviés sont dans le séjour des morts. Un fils sage fait la joie de son père, Mais un fils insensé, le chagrin de sa mère. Les trésors mal acquis ne profitent point, Mais la justice sauve de la mort. L'Eternel ne permet pas que le juste ait faim, Mais il repousse l'avidité des méchants. Celui qui travaille d'une main paresseuse devient pauvre, Mais la main des diligents enrichit. Qui amasse en été est un fils avisé, Qui dort pendant la moisson est un fils qui fait honte. Il y a des bénédictions sur la tête du juste, Mais la bouche des méchants recouvre la violence. La mémoire du juste est en bénédiction, Mais le nom des méchants tombe en poussière. Le cœur sage accepte les préceptes, Mais l'homme aux lèvres insensées court à sa perte. Qui marche dans l'intégrité, marche en sûreté ; Qui suit des chemins tortueux, sera découvert. Qui cligne de l'œil cause du chagrin, Et l'homme aux lèvres insensées court à sa perte. La bouche du juste est une source de vie, Mais la bouche des méchants recouvre la violence. La haine excite des disputes, Mais l'amour couvre tous les péchés. La sagesse se trouve sur les lèvres de l'homme sensé, Et la verge sur le dos de celui qui manque de sens. Les sages tiennent en réserve leur savoir, Mais la bouche du sot est une ruine imminente. Les biens du riche sont sa ville forte ; La ruine des misérables, c'est leur pauvreté. Le salaire du juste est une source de vie, Le revenu du méchant une source de péché. Qui tient compte de la discipline suit le chemin de la vie, Mais qui néglige la réprimande s'égare. Qui dissimule la haine a des lèvres menteuses, Et qui répand la calomnie est un sot. Qui parle beaucoup ne manque pas de pécher, Mais qui retient ses lèvres est un homme avisé. La langue du juste est un argent de choix ; Le cœur des méchants vaut peu de chose. Les lèvres du juste en repaissent beaucoup, Mais les sots meurent faute de bon sens. C'est la bénédiction de l'Eternel qui enrichit, Et la peine qu'on se donne n'y ajoute rien. Commettre le crime, c'est le plaisir de l'insensé ; La sagesse est celui de l'homme avisé. Ce que craint le méchant, c'est là ce qui lui arrive ; Mais [Dieu] accorde aux justes leurs désirs. Quand la tempête a passé, le méchant n'est plus, Mais le juste possède un fondement éternel. Tel le vinaigre aux dents et la fumée aux yeux, Tel est le paresseux pour qui l'envoie. La crainte de l'Eternel prolonge les jours, Mais les années des méchants sont abrégées. L'attente du juste devient une joie, Mais l'espoir des méchants périt. La voie de l'Eternel, pour l'innocent, est une forteresse, Mais une ruine pour les ouvriers d'iniquité. Le juste ne sera jamais ébranlé, Mais les méchants n'habiteront pas le pays. La bouche du juste produit la sagesse, Mais la langue perverse sera retranchée. Les lèvres du juste connaissent ce qui est agréable, Mais la bouche des méchants [ne procure que] perversité. La fausse balance est en abomination à l'Eternel, Mais le poids juste lui est agréable. Vienne l'orgueil, vient aussi l'ignominie, Mais la sagesse est avec les humbles. L'intégrité des hommes droits les conduit, Mais la perversité des perfides les détruit. La richesse ne sert de rien au jour de la colère, Mais la justice délivre de la mort. La justice de l'homme intègre aplanit son sentier, Mais par sa méchanceté tombe le méchant. La justice de l'homme droit le délivre, Mais les perfides sont pris par leur avidité. Quand meurt l'homme méchant, son attente périt, Et l'espoir des iniques est anéanti. Le juste échappe à la détresse, Et le méchant prend sa place. Par sa bouche l'impie ruine son prochain, Et par leur sagesse les justes échappent. Du bonheur des justes la cité se réjouit, Et quand périssent les méchants, il y a de l'allégresse. Par la bénédiction des justes une cité s'élève, Mais par les paroles des méchants elle est détruite. Qui méprise son prochain est dépourvu de sens, Mais l'homme avisé garde le silence. Qui s'en va détractant, dévoile les secrets, Mais l'homme au cœur fidèle tient la chose cachée. Faute de direction une nation déchoit, Mais le salut est dans la multitude des conseillers. Il se fait un grand tort, celui qui cautionne autrui, Mais qui hait ceux qui frappent dans la main, est en sûreté. La femme gracieuse obtient l'honneur, Et les violents obtiennent les richesses. L'homme bienfaisant se fait du bien à lui-même, Mais le cruel trouble sa propre chair. Le méchant fait un profit trompeur, Mais qui sème la justice a une récompense assurée. La vraie justice mène à la vie, Mais qui poursuit le mal court à sa mort. Les cœurs tortueux sont en abomination à l'Eternel, Mais ceux qui marchent dans l'intégrité lui sont agréables. Certainement le méchant ne restera pas impuni, Et la race des justes sera délivrée. Un anneau d'or au groin d'un pourceau... Une femme belle et dépourvue de sens. Le souhait des justes ne tend qu'à ce qui est bon, Mais l'attente des méchants, c'est la colère. Tel dépense son bien, qui l'accroît davantage ; Mais qui se prive de ce qui est juste, n'aboutit qu'à la misère. L'âme bienfaisante sera dans l'abondance, Et qui arrose sera arrosé. Le peuple maudit celui qui retient le blé, Mais la bénédiction est sur la tête de celui qui le vend. Qui recherche le bien, cherche la faveur ; Mais le mal advient à qui le poursuit. Qui se confie en sa richesse tombera, Mais les justes pousseront comme le feuillage. Qui trouble sa maison a le vent pour héritage, Et l'insensé devient l'esclave du sage. Le fruit du juste est un arbre de vie, Et le sage gagne les cœurs. Voici, le juste a sa rétribution sur la terre ; Combien plus le méchant et le pécheur ! Qui aime la discipline, aime la connaissance Mais qui hait la réprimande, est stupide. L'homme de bien obtient la faveur de l'Eternel, Mais Dieu condamne l'homme aux desseins coupables. L'homme ne s'affermit pas par la méchanceté, Mais la racine des justes n'est jamais ébranlée. La femme vaillante est la couronne de son mari, Mais l'éhontée est comme la carie dans ses os. Les pensées des justes ne sont que droiture, Les desseins des méchants, que tromperie. Les paroles des méchants sont des embûches meurtrières, Mais la bouche des justes les délivrera. Qu'on renverse les méchants, ils ne sont plus ; Mais la maison des justes subsistera. On est loué d'après la mesure de son esprit, Mais le cœur dépravé sera méprisé. Mieux vaut être humble et avoir un esclave, Que de faire le glorieux et de manquer de pain. Le juste connaît les besoins de son bétail, Mais les entrailles des méchants sont cruelles. Qui cultive son champ a du pain en abondance ; Mais qui poursuit des choses vaines n'a pas de sens. Le méchant convoite la proie des pervers, Mais la racine des justes est féconde. Dans le péché des lèvres, il y a un piège dangereux ; Mais le juste se tire de la détresse. Par le fruit de sa bouche, l'homme se rassasie de bien, Et chacun reçoit le salaire de l'œuvre de ses mains. La voie de l'insensé paraît droite à ses yeux, Mais qui écoute les avis est un sage. L'insensé laisse voir son dépit à l'instant, Mais qui dissimule l'injure, est prudent. Qui profère la vérité, exprime ce qui est juste, Mais le témoin mensonger, la tromperie. Il est tel homme dont les paroles blessent comme des pointes d'épée, Mais la langue des sages guérit. Les lèvres véridiques subsistent à toujours, Mais la langue fausse un instant. La tromperie est dans le cœur de qui machine le mal, Mais il y a joie pour ceux qui ont des pensées de paix. Au juste il n'arrive aucun mal, Mais les méchants en sont accablés. Les lèvres menteuses sont en abomination à l'Eternel, Mais ceux qui agissent loyalement, lui sont agréables. L'homme avisé cache ce qu'il sait, Mais le cœur des sots proclame sa sottise. La main des diligents aura le commandement, Mais la [main] paresseuse sera asservie. La tristesse dans le cœur de quelqu'un l'oppresse, Mais une bonne parole le réjouit. Le juste indique le chemin à son compagnon, Mais la voie des méchants les égare. Le paresseux ne fait pas lever son gibier, Mais l'activité est le plus précieux des biens. Sur le chemin de la justice est la vie ; En le suivant, pas de mort ! Le fils sage [est le produit] des corrections de son père, Mais le moqueur n'écoute pas la réprimande. Par le fruit de sa bouche, un homme jouit du bien, Mais le désir des perfides, c'est la violence. Qui veille sur sa bouche, garde son âme ; Mais qui ouvre [trop] ses lèvres, court à sa ruine. L'âme des paresseux a des désirs et n'obtient rien, Mais l'âme des diligents sera rassasiée. Le juste hait tout ce qui est trompeur, Mais le méchant diffame et outrage. La justice protège l'homme intègre en ses voies, Mais la méchanceté abat le pécheur. Tel fait le riche, qui n'a rien du tout ; Tel fait le pauvre, qui a de grands biens. La richesse d'un homme est la rançon de sa vie, Mais le pauvre n'entend jamais de menaces. La lumière des justes est joyeuse, Mais le flambeau des méchants s'éteint. De l'orgueil ne sort que disputes, Mais la sagesse est avec ceux qui reçoivent les conseils. Mal acquise, la richesse diminue ; Mais qui amasse peu à peu, l'augmente. Espoir différé rend le cœur malade, Mais désir réalisé est un arbre de vie. Qui méprise la parole, en devient le débiteur ; Mais qui respecte le précepte, en est récompensé. L'enseignement du sage est une source de vie, Qui détourne des pièges de la mort. Une raison saine procure la faveur, Mais la voie des perfides est rude. Tout homme avisé agit avec intelligence, Mais l'insensé étale sa sottise. Le messager méchant tombe dans le malheur, Mais l'envoyé fidèle apporte la guérison. Misère et honte à qui repousse l'instruction ! Mais qui reçoit la réprimande est honoré. Un désir réalisé est doux à l'âme, Et l'horreur de l'insensé, c'est de s'éloigner du mal. Qui fréquente les sages devient sage, Et qui fraie avec les insensés s'en trouve mal. Le malheur poursuit les pécheurs, Mais le bonheur est la récompense des justes. L'homme de bien laisse un héritage aux enfants de ses enfants, Mais les biens du pécheur sont réservés au juste. Le champ défriché par le pauvre produit en abondance, Mais tel homme est emporté, faute de justice. Qui épargne la verge, hait son fils ; Qui l'aime, le corrige de bonne heure. Le juste mange et se rassasie, Mais le ventre des méchants éprouve la disette. La femme sage bâtit sa maison, Mais la sottise la détruit de ses mains. Qui marche dans la droiture craint l'Eternel, Mais celui qui est perverti dans ses voies, la méprise. Dans la bouche du sot est la verge de son orgueil, Mais les lèvres des sages les gardent. Où les bœufs manquent, la crèche est vide ; Mais dans la vigueur du bétail il y a abondance de récoltes. Le témoin sûr ne trompe point, Mais le faux témoin profère le mensonge. Le moqueur cherche la sagesse et [ne la trouve] point ; Mais pour l'homme sensé, la science est chose facile. Eloigne-toi de l'insensé, Et tu n'auras pas reconnu en lui de discours sages. La sagesse de l'homme avisé, c'est de discerner son sentier, Mais la folie des insensés est tromperie. Le sacrifice de réparation se raille des sots, Mais parmi les hommes droits, il y a de la bienveillance. Le cœur [seul] connaît l'amertume de l'âme, Et nul ne peut se mêler à sa joie. La maison des méchants sera détruite, Mais la tente des hommes droits est florissante. Tel chemin semble droit à l'homme, Dont l'issue aboutit à la mort. En plein rire le cœur peut être triste, Et la joie aboutit au chagrin. L'homme au cœur pervers aura la récompense de ses voies, Et l'homme de bien, celle de ses œuvres. Le niais croit tout ce qu'on dit, Mais l'homme avisé prend garde à ses pas. Le sage craint et évite le mal, Mais le sot est emporté et présomptueux. L'homme prompt à la colère fait des sottises, Et l'homme aux coupables pensées se fait haïr. Les simples héritent la folie, Mais les prudents ont la sagesse pour couronne. Les méchants s'inclinent devant les bons, Et les pervers aux portes du juste. Le pauvre est haï même de son compagnon, Mais les amis du riche sont nombreux. Qui méprise soir prochain commet un péché, Mais heureux qui a pitié des malheureux ! Ceux qui méditent le mal ne s'égarent-ils pas ? Mais ceux qui méditent le bien trouvent grâce et fidélité. En tout labeur il y a profit, Mais les paroles des lèvres ne [mènent] qu'à la disette. La couronne des sages, c'est leur richesse ; La folie des insensés [reste] folie. Le témoin véridique délivre les âmes, Mais qui profère le mensonge, n'est que tromperie. Pour qui craint l'Eternel, il y a un ferme appui, Et ses fils auront un sûr refuge. La crainte de l'Eternel est une source de vie, Qui détourne des pièges de la mort. Un peuple nombreux fait la gloire du roi, Mais quand les sujets manquent, c'est la ruine du prince. L'homme lent à la colère est riche en intelligence, Mais qui est prompt à s'emporter, récolte la folie. Un cœur paisible est la vie du corps, Mais la jalousie est la carie des os. Opprimer le pauvre, c'est outrager celui qui l'a fait, Mais avoir pitié du misérable, c'est l'honorer. Dans son malheur le méchant est renversé, Mais le juste, dans sa mort, reste en sécurité. Dans un cœur intelligent repose la sagesse, Mais au milieu des sots elle se fait connaître. La justice élève une nation, Mais le péché est l'opprobre des peuples. La faveur du roi est pour le serviteur avisé, Mais sa colère, pour celui qui fait honte. Une réponse douce apaise la fureur, Mais une parole blessante excite la colère. La langue des sages montre une science solide, Mais la bouche des sots ne profère que folie. Les yeux de l'Eternel sont en tout lieu, Observant les méchants et les bons. La langue paisible est un arbre de vie, Mais la langue perverse blesse l'esprit. L'insensé dédaigne l'instruction de son père, Mais qui prend garde à la répréhension, devient avisé. Dans la maison du juste il y a grande abondance, Mais dans les profits du méchant il y a trouble. Les lèvres des sages répandent la science, Mais le cœur des insensés n'est pas sûr. Le sacrifice des méchants est en abomination à l'Eternel, Mais la prière des hommes droits lui est agréable. La voie du méchant est en abomination à l'Eternel, Mais il aime celui qui poursuit la justice. Une dure leçon attend celui qui abandonne la [bonne] voie ! Qui hait la correction mourra. Le sépulcre et l'abîme sont [découverts] devant l'Eternel ; A plus forte raison, les cœurs des hommes ! Le moqueur n'aime pas qu'on le reprenne ; Il ne va pas vers les sages. Un cœur joyeux rend le visage serein, Mais quand le cœur est triste, l'esprit est abattu. Le cœur de l'homme sensé recherche la science, Mais la bouche des sots se repaît de folie. Tous les jours de l'affligé sont mauvais, Mais le cœur content est un festin perpétuel. Mieux vaut peu avec la crainte de Dieu, Que de grands biens avec le trouble. Mieux vaut une ration de légume avec l'amour, Qu'un bœuf gras avec la haine. L'homme violent excite les querelles, Mais l'homme patient apaise les disputes. La voie des paresseux est comme une haie d'épines, Mais le chemin des hommes droits est aplani. Un fils sage fait la joie de son père, Mais un homme insensé méprise sa mère. La folie fait la joie de qui manque de sens, Mais l'homme intelligent va droit son chemin. Les projets échouent où manquent les conseils, Mais ils se réalisent, lorsqu'il y a beaucoup de conseillers. Il y a de la joie pour l'homme dans la réponse de sa bouche, Et combien est utile une parole dite à propos ! Le sentier de la vie mène en haut ; c'est celui du sage, Afin qu'il se détourne du sépulcre, en bas. L'Eternel démolit la maison des orgueilleux, Mais il affermit les bornes de la veuve. Les desseins du méchant sont en abomination à l'Eternel, Mais les paroles bienveillantes sont pures [à ses yeux]. L'homme avide de gain trouble sa maison, Mais qui hait les présents, vivra. Le cœur du juste médite sa réponse, Mais la bouche des méchants fait jaillir des choses mauvaises. L'Eternel est loin des méchants, Mais il écoute la prière des justes. Un œil brillant réjouit le cœur ; Une bonne nouvelle donne de la moëlle aux os. L'oreille attentive aux remontrances qui mènent à la vie Fait sa demeure parmi les sages. Qui repousse l'instruction, méprise sa vie ; Mais qui écoute la réprimande, acquiert du sens. La crainte de Dieu est l'école de la sagesse, Et devant la gloire [marche] l'humilité. A l'homme les projets du cœur, Mais de l'Eternel la réponse de la langue. Toutes les voies d'un homme sont pures à ses yeux, Mais l'Eternel pèse les cœurs. Remets tes affaires à l'Eternel, Et tes desseins seront affermis. L'Eternel a fait toute chose en vue d'un but ; Ainsi le méchant pour le jour du malheur. Tout cœur hautain est en abomination à l'Eternel. Certainement il ne demeurera point impuni. Par la miséricorde et la fidélité la faute est expiée, Et par la crainte de l'Eternel on se détourne du mal Quand l'Eternel prend plaisir aux voies d'un homme, Il fait que ses ennemis mêmes ont la paix avec lui. Mieux vaut peu, avec la justice, Que de grands revenus sans bon droit. Le cœur de l'homme médite sa voie, Mais c'est l'Eternel qui dirige ses pas. L'oracle est sur les lèvres du roi ; Quand il juge, que sa bouche ne soit pas infidèle ! Une balance et des plateaux justes sont à l'Eternel ; Tous les poids du sac sont son œuvre. Les rois ont en abomination de faire le mal, Car c'est par la justice que le trône est affermi. Les rois prennent plaisir aux lèvres justes Et aiment qui profère la droiture. La fureur du roi est un messager de mort, Mais l'homme sage l'apaisera. Quand brille le visage du roi, c'est la vie ; Sa faveur est comme une pluie de printemps. Acquérir la sagesse, combien c'est meilleur que l'or pur, Et acquérir l'intelligence, meilleur que l'argent ! La route des hommes droits, c'est de se détourner du mal ; Il garde son âme, celui qui prend garde à sa voie. L'orgueil va devant l'écrasement, Et la fierté d'esprit devant la chute. Mieux vaut être humble avec les débonnaires, Que de partager le butin avec les orgueilleux. Qui fait attention à la parole trouve le bonheur ; Heureux qui se confie en l'Eternel ! On appelle intelligent l'homme sage de cœur, Et la douceur du langage augmente l'instruction. Le bon sens est, pour qui le possède, une source de vie, Mais le châtiment des sots, c'est la sottise. Le cœur du sage rend sa bouche sensée Et, sur ses lèvres, accroît l'instruction. Les paroles bienveillantes sont un rayon de miel, Douces à l'âme, salutaires aux os. Tel chemin semble droit à l'homme, Dont l'issue aboutit à la mort. La faim du travailleur travaille pour lui, Car sa bouche l'y contraint. L'homme inique prépare le malheur, Et, sur ses lèvres, il y a comme un feu dévorant. L'homme pervers sème les querelles, Et le rapporteur divise les amis. L'homme violent séduit son prochain Et lui fait prendre un chemin qui n'est pas bon. Celui qui ferme les yeux pour méditer la perversité, Celui qui serre les lèvres, a [déjà] consommé le mal. Les cheveux blancs sont une couronne d'honneur ; Elle se trouve sur la voie de la justice. L'homme lent à la colère vaut mieux que l'homme vaillant, Et celui qui commande à son cœur, mieux que celui qui prend des villes. On jette le sort dans les replis de la robe, Mais de l'Eternel vient toute décision. Mieux vaut un morceau de pain sec avec la paix, Qu'une maison pleine de viandes avec des disputes. Le serviteur intelligent dominera sur le fils qui fait honte, Et il partagera l'héritage entre les frères. Le creuset est pour l'argent et le fourneau pour l'or, Mais c'est l'Eternel qui éprouve les cœurs. Le méchant est attentif à la lèvre inique ; Le menteur prête l'oreille à la langue pernicieuse. Qui se moque du pauvre outrage celui qui l'a fait ; Qui se réjouit du malheur ne restera point impuni. La couronne des vieillards, ce sont les fils des fils, Et la gloire des fils, ce sont leurs pères. Un langage présomptueux ne sied pas à l'insensé ; Combien moins à l'homme de qualité le mensonge Un présent est un joyau aux yeux de qui le reçoit ; Où qu'il se tourne, il réussira. Il voile la faute, celui qui recherche l'amour ; Mais qui la rappelle, divise les amis. Une censure fait plus d'effet sur l'homme avisé Que cent coups sur l'insensé. Le rebelle ne recherche que le mal ; Un messager cruel sera envoyé contre lui. Rencontre une ourse privée de ses petits, Plutôt qu'un fou pendant sa folie. De celui qui rend le mal pour le bien Le mal ne quittera pas la maison. Le commencement d'une querelle, c'est une brèche à une digue ; Avant qu'on ne se montre les dents, cède ! Celui qui absout le coupable et celui qui condamne l'innocent, Sont tous deux en abomination à l'Eternel. A quoi bon l'argent dans la main du sot ? Pour acquérir la sagesse ? mais il n'a pas de sens. L'ami aime en tout temps, Et il est suscité comme un frère dans le malheur. Il est dépourvu de sens, l'homme qui frappe dans la main, Se portant caution devant autrui. Qui aime les querelles, aime le péché ; Qui élève sa porte, cherche la ruine. Le cœur fourbe ne trouve pas le bonheur, Et la langue perverse tombe dans le malheur. Qui donne naissance à un fils insensé en aura du chagrin, Et le père d'un fou n'a pas de joie. Le cœur joyeux est un bon remède, Mais l'esprit abattu dessèche les os. Le méchant accepte des présents faits en secret, Pour faire fléchir les voies de la justice. La sagesse est devant l'homme avisé, Mais les yeux de l'insensé sont au bout du monde. Un fils insensé fait le chagrin de son père, Et l'amertume de celle qui l'a enfanté. Ce n'est pas bien de condamner aussi le juste à une amende, Et de frapper les hommes nobles à cause de leur droiture. Qui retient ses paroles possède la science, Et l'homme de sang-froid est homme de bon sens. Même le sot, quand il se tait, passe pour sage ; Qui tient sa bouche est prudent. Qui se tient à l'écart suit son caprice ; A tout ce qui réussit, il montre les dents. Le sot ne prend pas plaisir à l'intelligence, Mais bien à étaler ce qu'il a dans le cœur. Vienne le méchant, vient aussi le mépris ; Et avec la honte, l'outrage. Les paroles de la bouche d'un homme sont des eaux profondes ; La source de la sagesse est un torrent qui jaillit. Ce n'est pas bien d'avoir égard à la personne du méchant En faisant fléchir le droit du juste. Les lèvres de l'insensé amènent les querelles, Et sa bouche appelle les coups. La bouche de l'insensé lui est une [cause de] ruine, Et ses lèvres sont un piège pour son âme. Les propos du rapporteur sont comme des friandises : Ils descendent jusqu'au fond des entrailles. Celui-là aussi qui est lâche dans son travail Est frère du dissipateur. Le nom de l'Eternel est une forte tour ; Le juste y court et y est en une haute retraite. Les biens du riche sont sa ville forte, Et comme un haut rempart... dans son imagination. Avant la ruine le cœur de l'homme s'élève, Mais devant la gloire marche l'humilité. Qui répond avant d'avoir écouté, Fait une sottise et en retire de la confusion. L'esprit de l'homme le soutient dans sa maladie ; Mais si l'esprit est abattu, qui le soutiendra ? Le cœur de l'homme intelligent acquiert la connaissance, Et l'oreille des sages cherche la connaissance. Un présent vous fait faire large place Et vous donne accès auprès des grands. Le premier qui plaide paraît avoir raison, Mais vient sa partie adverse, qui le scrutera. Le sort met fin aux disputes, Et fait le partage entre les puissants. Un frère que l'on a offensé est pire qu'une ville forte ; Il est comme les verrous d'un château. Du fruit de sa bouche, l'homme sera rassasié ; Du produit de ses lèvres il se rassasiera. La mort et la vie sont au pouvoir de la langue ; Qui l'aime en mangera le fruit. Qui a trouvé une femme, a trouvé le bonheur Et obtenu la faveur de l'Eternel. Le pauvre parle en suppliant, Et le riche répond durement. Qui a beaucoup de compagnons, les a pour son malheur ; Mais il y a tel ami qui est plus attaché qu'un frère. Mieux vaut un pauvre qui marche dans son intégrité, Qu'un homme aux lèvres perverses et qui est un insensé. Le zèle même, sans connaissance, n'est pas bon, Et qui hâte ses pas manque le but. La folie de l'homme pervertit sa voie, Mais son cœur s'emporte contre l'Eternel. La fortune augmente le nombre des amis, Mais le pauvre est délaissé de son ami. Le faux témoin ne restera point impuni, Et qui répand le mensonge n'échappera point. Beaucoup de gens flattent l'homme généreux, Et tout le monde est ami de qui fait des présents. Tous les frères du pauvre le haïssent ; A plus forte raison ses amis s'éloignent-ils de lui. Il court après des paroles qui se sont rien. Qui acquiert du sens, aime son âme ; Qui garde l'intelligence, trouve le bonheur. Le faux témoin ne restera point impuni, Et qui répand le mensonge périra. Il ne sied pas à un sot de vivre dans les délices ; Combien moins à un esclave de commander aux princes ! La raison de l'homme le rend lent à la colère, Et sa gloire est de passer par dessus l'offense. La colère du roi est comme le rugissement du lion, Mais sa faveur est comme la rosée sur l'herbe. Un fils insensé est une calamité pour son père, Et les querelles d'une femme sont une gouttière continuelle. Maison et richesses sont un héritage des pères, Mais une femme sensée est un don de l'Eternel. La paresse fait tomber dans la torpeur, Et l'âme nonchalante aura faim. Qui garde le précepte, garde son âme ; Qui néglige sa conduite, mourra. Celui qui a pitié du pauvre prête à l'Eternel, Qui lui rendra son bienfait. Châtie ton fils, car il y a de l'espoir ; Mais ne désire pas de le faire mourir. L'homme enclin à la colère en paiera l'amende ; Si tu cherches à [le] délivrer, tu devras y revenir. Ecoute les conseils et reçois l'instruction, Afin que tu sois sage à l'avenir. Nombreuses sont les pensées dans le cœur de l'homme, Mais c'est le conseil de l'Eternel qui s'accomplit. C'est la bonne volonté de l'homme qui constitue sa miséricorde ; Mieux vaut un pauvre qu'un menteur. La crainte de l'Eternel mène à la vie ; On y demeure rassasié, sans être visité d'aucun mal. Le paresseux plonge sa main dans le plat Et ne la ramène pas même à sa bouche. Frappe le moqueur, et le simple en deviendra sage ; Reprends l'homme intelligent, et il entendra raison. Celui qui ruine son père et qui fait fuir sa mère, Est un fils éhonté et dont on rougit. Cesse, mon fils, d'écouter la réprimande, Si c'est pour te détourner des paroles de la sagesse. Le témoin pervers se moque du droit, Et la bouche des méchants dévore l'iniquité. Les jugements sont prêts pour les moqueurs, Et les coups pour le dos des sots. Le vin est moqueur, la cervoise est turbulente, Et quiconque s'y livre n'est pas sage. La terreur qu'inspire le roi est comme le rugissement du lion ; Qui l'irrite, expose sa vie. Rester loin des querelles fait honneur à l'homme, Mais tout insensé montrera les dents. En automne, le paresseux ne laboure pas ; Au temps de la récolte, il demandera et il n'aura rien. C'est une eau profonde que la pensée dans le cœur de l'homme ; Mais l'homme avisé sait y puiser. Beaucoup de gens proclament leur bonté ; Mais un homme fidèle, qui le trouvera ? Celui qui marche dans son intégrité, le juste, Heureux ses enfants après lui ! Le roi, assis sur le trône de la justice, Dissipe par son regard tout ce qui est mal. Qui peut dire : J'ai purifié mon cœur, Je suis net de mon péché ? Double poids et double mesure Sont l'un et l'autre en abomination à l'Eternel. Déjà l'enfant fait connaître par ses actions Si sa conduite sera pure et droite. L'oreille qui entend et l'œil qui voit, L'Eternel les a faits tous deux. N'aime point le sommeil, de peur de devenir pauvre ; Ouvre les yeux et tu auras du pain en abondance. Mauvais ! mauvais ! dit l'acquéreur ; Puis, s'en allant, il se félicite. Il y a de l'or et du corail en abondance, Mais les lèvres sensées sont un objet précieux. Prends son vêtement, car il a cautionné autrui, Et, à cause des étrangers, prends-lui des gages. Le pain de tromperie est agréable à l'homme, Mais ensuite on se trouve avoir la bouche pleine de gravier. Les desseins bien médités réussissent ; Fais donc la guerre avec prudence. Qui s'en va calomniant, dévoile les secrets ; Ne fraie donc pas avec celui qui a les lèvres [trop] ouvertes. Celui qui maudit son père ou sa mère, Sa lampe s'éteindra dans les ténèbres les plus noires. Un héritage mal acquis au commencement Ne sera pas béni dans la suite. Ne dis pas : Je rendrai le mal ! Attends-toi à l'Eternel, et il te délivrera. Le double poids est en abomination à l'Eternel, Et la balance fausse n'est pas une bonne chose. C'est l'Eternel qui dirige les pas de l'homme. Comment le mortel connaîtrait-il soit chemin ? Il y a danger pour l'homme à prendre à la légère un engagement sacré, Et, après avoir fait son vœu, à réfléchir. Un roi sage disperse les méchants Et fait passer sur eux la roue. L'âme de l'homme est une lampe de l'Eternel, Qui scrute les profondeurs de l'être. La bonté et la fidélité sont la garde du roi, Et par la bonté il affermit son trône. L'ornement des jeunes gens, c'est leur force ; La parure des vieillards, ce sont leurs cheveux blancs. Les meurtrissures sont un remède contre le mal, Ainsi que les coups qui vont jusqu'aux entrailles. Le cœur du roi est dans la main de l'Eternel, comme les courants d'eau ; Il le dirige partout où il veut. Toutes les voies de l'homme sont droites à ses yeux, Mais l'Eternel est celui qui pèse les cœurs. Pratiquer la justice et le droit Est chose plus agréable à l'Eternel que les sacrifices. Des yeux hautains et un cœur qui s'enfle... La lampe des méchants n'est que péché. Les desseins de l'homme diligent ne donnent que profit, Mais quiconque se hâte trop n'arrive qu'à la disette. Les trésors acquis par une langue trompeuse Sont un souffle qui s'évanouit et font trouver la mort. La violence des méchants les emporte, Parce qu'ils refusent de faire ce qui est droit. Le chemin de l'homme chargé de crimes est tortueux, Mais l'innocent agit avec droiture. Mieux vaut habiter à l'angle d'un toit Que de partager sa demeure avec une femme querelleuse. L'âme du méchant aspire au mal ; Son ami ne trouve pas grâce à ses yeux. Quand on punit le moqueur, le simple en devient sage, Et quand on avertit le sage, il accueille la science. Il est un juste qui observe la demeure des méchants Et qui précipite le pervers dans le malheur. Celui qui ferme son oreille aux cris du misérable Criera lui aussi, et on ne répondra pas. Un don fait en cachette fléchit la colère, Et un présent fait en secret, le plus violent courroux. C'est une joie pour le juste de faire ce qui est droit, Mais c'est la terreur de ceux qui pratiquent l'iniquité. L'homme qui s'écarte des voies de la prudence Ira reposer dans l'assemblée des trépassés. Qui aime le plaisir en vient à l'indigence ; Qui aime le vin et l'huile ne s'enrichit pas. Le méchant est la rançon du juste, Et le perfide celle des hommes droits. Mieux vaut vivre dans une terre déserte Qu'avec une femme querelleuse et acariâtre. Des trésors désirables et de l'huile sont dans la demeure du juste ; Un homme insensé les dévorera. Qui poursuit la justice et la miséricorde Trouvera la vie, la justice et la gloire. Le sage emporte d'assaut la ville des héros Et abat le rempart en lequel elle se confiait. Qui garde sa bouche et sa langue, Garde son âme des détresses. Le nom de l'homme hautain [et] arrogant, c'est moqueur ; Il agit dans le débordement de son orgueil. Les désirs du paresseux le font mourir, Car ses mains se refusent à agir. Il y a des gens qui ne font que désirer avec avidité, Et le juste donne sans jamais refuser. Le sacrifice des méchants est une abomination ; Combien plus, quand il l'offre pour une action infâme ! Le témoin mensonger périra ; L'homme qui écoute, pourra toujours parler. Le méchant endurcit son visage ; L'homme droit affermit ses pas. Il n'y a point de sagesse, il n'y a point d'intelligence, Il n'y a point de conseil devant l'Eternel. Le cheval est tenu prêt pour le jour du combat, Mais la victoire vient de l'Eternel. La bonne réputation vaut mieux que de grandes richesses, Et la grâce est meilleure que l'or et que l'argent. Riche et pauvre se rencontrent ; C'est l'Eternel qui les a faits tous deux. L'homme avisé voit venir le mal et se cache ; Les simples passent outre et en portent la peine. La récompense de l'humilité [et] de la crainte de l'Eternel, C'est la richesse, l'honneur et la vie. Des épines, des filets sont sur la voie du pervers ; Qui garde son âme s'en tiendra éloigné. Forme le jeune enfant selon la voie qu'il doit suivre ; Même quand il sera devenu vieux, il n'en déviera pas. Le riche domine sur les pauvres ; Qui emprunte est esclave de qui prête. Qui sème le mal moissonnera la ruine, Et la verge de sa fureur prendra fin. L'homme bienveillant sera béni, Parce qu'il a donné de son pain au pauvre. Chasse le moqueur, et la querelle prendra fin ; Les contestations et les opprobres cesseront. Celui qui aime la pureté du cœur, Celui qui parle avec grâce, a le roi pour ami. Les yeux de l'Eternel protègent l'homme intelligent, Mais il déjoue les propos du perfide. Le paresseux dit : Il y a un lion là dehors ! Je serais tué dans les rues ! La bouche des étrangères est une fosse profonde ; Celui contre qui l'Eternel est courroucé y tombera. La sottise est attachée au cœur de l'enfant ; La verge de la correction l'en éloignera. Qui opprime le pauvre l'enrichit, Mais qui donne au riche l'appauvrit. Incline ton oreille et écoute les paroles des sages ; Applique ton cœur à ma science, Car il est bon que tu les gardes dans ton sein, Et qu'elles demeurent toutes continuellement sur tes lèvres. Pour que ta confiance soit en l'Eternel, Je vais t'instruire aujourd'hui, toi aussi. N'ai-je pas, dès longtemps, mis par écrit pour toi Des conseils et [des paroles de] science, Pour t'instruire dans la vérité et la fidélité Afin que tu puisses rendre un compte juste à ceux qui t'envoient. Ne pille pas le pauvre parce qu'il est pauvre ; N'opprime pas le malheureux à la porte, Car l'Eternel prendra leur cause en main Et il dépouillera de la vie ceux qui les dépouillent. Ne fraie pas avec l'homme colère Et ne va pas avec l'homme emporté, De crainte que tu ne t'habitues à ses voies Et que tu n'y trouves un piège pour ton âme. Ne sois pas de ceux qui se portent garants, Qui cautionnent pour des dettes. Si tu n'as pas de quoi payer, Voudrais-tu qu'on t'enlevât ton lit ? Ne déplace pas la borne ancienne Que tes pères ont posée. As-tu vu un homme habile en son état ? Il se tient auprès des rois ; Il ne se tient pas auprès des gens obscurs. Si tu t'assieds à table avec un grand, Considère bien qui tu as devant toi ! Mets un couteau à ta gorge, Si tu as un trop grand appétit. Ne convoite pas ses friandises ; C'est une nourriture trompeuse. Ne te fatigue pas à acquérir de la richesse ; Cesse d'y appliquer ton intelligence : Tu portes tes regards sur elle, et déjà elle n'est plus ; Car elle se fait des ailes Comme l'aigle qui s'envole vers les cieux. Ne mange pas le pain de l'envieux Et ne convoite pas ses friandises, Car au fond de son âme il est calculateur. Mange et bois, te dira-t-il, Mais son cœur n'est pas avec toi. Le morceau que tu auras mangé, tu le rejetteras Et tu auras en pure perte tenu des propos agréables. Ne parle pas aux oreilles du sot, Car il dédaignerait le bon sens de tes paroles. Ne déplace pas la borne ancienne, Et n'empiète pas sur le champ des orphelins, Car leur vengeur est puissant ; Il défendra leur cause contre toi. Applique ton cœur à l'instruction Et ton oreille aux paroles de sagesse. N'épargne pas la correction à l'enfant ; Si tu le frappes de la verge, il n'en mourra pas. Tu le frapperas de la verge, Mais tu délivreras son âme du sépulcre. Mon fils, si ton cœur est sage, Le mien aussi se réjouit. Mes entrailles tressaillent de joie Quand tes lèvres profèrent ce qui est droit. Que ton cœur ne soit pas jaloux des pécheurs, Mais [jaloux] d'avoir toujours la crainte de l'Eternel. Oui, il y a un avenir, Et ton espérance ne sera point retranchée. Ecoute, toi mon fils, et deviens sage, Et dirige ton cœur dans le [droit] chemin. Ne sois point avec les buveurs de vin, Ni avec ceux qui s'adonnent à la bonne chère. Car le buveur et le gourmand tombent dans la pauvreté, Et la somnolence fait porter des haillons. Ecoute ton père, lui qui t'a engendré, Et ne méprise pas ta mère devenue vieille. Acquiers la vérité et ne la revends pas, Et [tu acquerras] sagesse, instruction et intelligence. Le père d'un juste est dans l'allégresse ; Qui a donné le jour à un fils sage a de la joie. Puissent ton père et ta mère se réjouir ! Puisse celle qui t'a enfanté tressaillir de joie ! Mon fils, donne-moi ton cœur, Et que tes yeux prennent plaisir à mes voies ; Car c'est une fosse profonde que la prostituée, Et l'étrangère est un puits étroit. Elle aussi, comme un larron, est aux aguets, Et elle accroît parmi les hommes le nombre des perfides. Pour qui les Ah ? Pour qui les Hélas ? Pour qui les querelles ? Pour qui les plaintes ? Pour qui les blessures sans cause ? Pour qui les yeux troubles ? Pour ceux qui s'attardent autour du vin, Pour ceux qui vont déguster le vin mixtionné. Ne regarde pas le vin, quand il est vermeil Et qu'il brille dans la coupe. Il descend agréablement... Il finit par mordre comme un serpent, Par piquer comme un basilic. Tes yeux verront des choses étranges, Ton cœur proférera des choses déréglées ; Et tu seras comme si tu dormais en pleine mer, Comme si tu étais couché au sommet d'un mât : On m'a frappé... je n'ai point de mal ! On m'a battu... je ne sens rien. Quand je me réveillerai, j'en irai chercher encore ! Ne sois pas jaloux des hommes méchants Et ne désire pas leur société, Car leur cœur médite la ruine Et leurs lèvres ne parlent que de nuire. C'est par la sagesse que la maison se bâtit Et par l'intelligence qu'elle s'affermit. C'est par la science que les chambres se remplissent De toutes sortes de biens précieux et agréables. L'homme sage possède la force Et l'homme intelligent augmente sa vigueur. En effet, c'est grâce à la prudence que tu feras heureusement la guerre, Et c'est du grand nombre des conseillers que dépend la victoire. La sagesse est trop haute pour le sot ; A la porte il n'ouvre pas la bouche. Celui qui médite de faire le mal, On l'appelle un maître en malice. Le péché est une pensée de folie, Et le moqueur est en abomination aux hommes. Si tu faiblis au jour de la détresse, Ta force est bien peu de chose. Délivre ceux qui sont traînés à la mort, Et ceux qui vont en chancelant au supplice, sauve-les ! Car si tu dis : Voici, nous n'en savions rien ! Celui qui pèse les cœurs ne sait-il pas, lui ? Celui qui observe ton âme ne connaît-il pas ? Il rendra à chacun selon son œuvre. Mon fils, mange du miel, car il est bon ; Ce qui coule des rayons est doux à ton palais. De même pour le bien de ton âme connais la sagesse. Si tu la trouves, il y a un avenir, Et ton espérance ne sera pas déçue. Méchant, ne dresse pas d'embûches à la demeure du juste, Et ne ruine pas son gîte ; Car sept fois le juste tombe, et il se relève, Mais les méchants dans le malheur trébuchent. Quand ton ennemi tombe, ne t'en réjouis pas ; Quand il trébuche, que ton cœur ne soit pas dans l'allégresse, De peur que l'Eternel ne le voie, que cela ne lui déplaise Et que sa colère ne se détourne de lui. Ne t'irrite pas contre les pervers Et ne sois point jaloux des méchants. Car il n'y a pas d'avenir pour le méchant ; La lampe des pervers s'éteint. Crains Dieu, mon fils, et le roi, Et ne fraie pas avec les novateurs, Car leur ruine surgira soudain, Et qui connaît la triste issue de leurs années ? Ceci encore vient des sages. Il n'est pas bon de faire acception de personnes en justice. Celui qui dit au méchant : Tu es innocent, Les hommes le maudissent, Les gens l'exècrent. Mais ceux qui osent punir s'en trouvent bien Et ils obtiendront bénédiction et bonheur. Il baise les lèvres, Celui qui donne une réponse juste. Soigne tes affaires, Mets en bon état tes champs ; Après, tu bâtiras ta maison. Ne sois pas sans raison témoin contre ton prochain ; Voudrais-tu tromper par tes lèvres ? Ne dis pas : Comme il m'a fait je lui ferai ; Je rendrai à cet homme selon son œuvre. J'ai passé auprès du champ du paresseux Et auprès de la vigne de l'homme dénué de sens. Voilà que les chardons y croissaient de toutes parts ; Les ronces en couvraient le sol, Et sa clôture de pierre était ruinée. J'ai contemplé, j'ai fait attention, J'ai vu, j'ai reçu instruction : Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, Un peu croiser les bras au lit, Et la pauvreté arrivera à grands pas Et la misère comme un homme armé. Voici encore des proverbes de Salomon, qu'ont transcrits les gens d'Ezéchias, roi de Juda. La gloire de Dieu, c'est de cacher, les choses ; La gloire des rois, c'est de sonder les choses. Les cieux en hauteur et la terre en profondeur Et le cœur des rois, on ne les peut sonder. Eloigne de l'argent ses scories, Et il en sortira un vase pour l'orfèvre ; Eloigne le méchant d'auprès du roi, Et son trône sera affermi par la justice. Ne fais pas le glorieux devant le roi, Et ne te tiens pas à la place des grands ; Car mieux vaut qu'on te dise : Monte ici ! Que si l'on t'abaissait devant les nobles Que tes yeux avaient vus. Ne te hâte pas d'engager un procès, De peur que plus tard tu ne saches que faire, Lorsque ton prochain t'aura confondu. Plaide ta cause contre ton prochain, Mais ne révèle pas le secret d'autrui ; De peur que celui qui t'entend ne t'insulte, Et que tu ne sois diffamé sans retour. Des pommes d'or dans un vase d'argent ciselé, Telles des paroles dites à propos. Un anneau d'or et un joyau d'or fin, Tel le sage qui réprimande une oreille attentive. Ce qu'est la fraîcheur de la neige au temps de la moisson, Le messager fidèle l'est à qui l'envoie ; Il restaure l'âme de son maître. Des nuages et du vent, mais pas de pluie, Tel celui qui vante sa libéralité sans rien donner. Le juge est gagné par la patience Et la langue douce brise les os. Si tu trouves du miel, manges-en ce qui te suffit, De peur que tu n'en aies à satiété et que tu ne le rejettes. Mets rarement le pied dans la maison de ton prochain, De peur qu'il n'ait assez de toi et qu'il ne te haïsse. Massue, épée, flèche acérée, Tel l'homme qui porte un faux témoignage contre son prochain. Dent ébréchée, pied chancelant, Telle au jour de la détresse la confiance en un perfide. Oter son habit quand il fait froid, [Verser] du vinaigre sur du nitre, Et chanter des chansons à son cœur affligé. Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; S'il a soif, donne-lui à boire, Car ce sont des charbons ardents que tu amasses sur sa tête, Et l'Eternel te récompensera. Le vent du nord produit la pluie, Et la langue [qui médit] en secret, des visages assombris. Mieux vaut habiter à l'angle d'un toit Que de partager sa demeure avec une femme querelleuse. De l'eau fraîche pour un homme fatigué, Telle une bonne nouvelle venant d'un pays lointain. Une fontaine troublée, une source corrompue, Tel le juste qui cède devant le méchant. Il n'est pas bon de manger trop de miel, Mais il y a de l'honneur à scruter les choses graves. Une ville démantelée, sans murailles, Tel l'homme qui n'a pas d'empire sur lui-même. Comme la neige en été et la pluie pendant la moisson, Ainsi la gloire ne convient point au sot. Comme le passereau est fait pour voltiger et l'hirondelle pour voler, Ainsi la malédiction non méritée est sans effet. Le fouet pour le cheval, le mors pour l'âne, Et le bâton pour le dos des sots. Ne réponds pas au sot selon sa sottise, De peur que tu ne lui ressembles toi-même. Réponds au sot selon sa sottise, De peur qu'il ne se prenne pour un sage. Il se coupe les pieds, il s'abreuve de peines, Celui qui confie des messages à un sot. Les jambes du boiteux sont sans force ; Telle une maxime dans la bouche des sots. C'est serrer une pierre dans une fronde Que de faire honneur à un sot. Telle une branche d'épine dans la main d'un ivrogne, Telle une maxime dans la bouche des sots. Un archer qui blesse chacun, Tel est celui qui prend à gage un sot et qui prend à gage des passants. Comme le chien retourne à ce qu'il a vomi, Ainsi le sot réitère sa sottise. As-tu vu un homme qui se croit sage ? Il y a plus à espérer d'un sot que de lui. Le paresseux dit : Il y a un lion qui rugit sur le chemin, Un lion dans les rues ! La porte tourne sur ses gonds, Et le paresseux sur son lit. Le paresseux plonge sa main dans le plat ; Il est trop las pour la ramener à sa bouche. Le paresseux se croit plus sage Que sept hommes qui répondent avec sens. Il saisit un chien par les oreilles, Le passant qui s'emporte pour une querelle qui ne le concerne pas. Tel un furieux qui lance des traits, Des flèches et la mort, Tel est l'homme qui trompe son ami, Et qui dit : C'était pour plaisanter ! Faute de bois, le feu s'éteint ; Plus de rapporteur, la querelle s'apaise. Des charbons sur la braise, du bois sur le feu, Ainsi est un homme querelleur pour envenimer la dispute. Les propos du rapporteur sont comme des friandises ; Ils descendent jusqu'au fond des entrailles. Un vase d'argile enduit d'écume d'argent Tel un cœur haineux et des paroles chaleureuses. Par ses paroles l'homme qui hait se déguise ; Au-dedans de lui il met la tromperie. Lorsqu'il prend une voix gracieuse, ne te fie pas à lui, Car il a sept abominations dans son cœur. Que sa haine se dissimule sous de faux semblants, Sa méchanceté se révélera dans l'assemblée. Qui creuse une fosse y tombera ; La pierre revient sur celui qui la roule. La langue menteuse hait ceux qu'elle écrase, Et la bouche flatteuse amène la ruine. Ne te vante point du jour de demain, Car tu ne sais pas ce qu'un jour peut enfanter. Que ce soit un autre qui te vante, et non ta bouche ; Un étranger, et non tes lèvres. La pierre est lourde et le sable pesant, Mais la mauvaise humeur du sot pèse plus que tous deux. La fureur est cruelle et la colère impétueuse, Mais qui résistera à la jalousie ? Mieux vaut une réprimande ouverte Qu'une amitié qui se cache. Les coups de celui qui aime sont fidèles ; Les baisers de celui qui hait sont nombreux. L'homme rassasié dédaigne le miel ; Pour l'affamé, l'amer même devient doux. Tel le passereau qui erre loin de son nid, Tel l'homme qui erre loin de son pays. L'huile et le parfum réjouissent le cœur ; Ainsi fait la douceur d'un ami, par un conseil cordial. Ne délaisse pas ton ami, ni l'ami de ton père ; Au jour de ton malheur, ne va pas chez ton frère : Un voisin rapproché vaut mieux qu'un frère éloigné ! Deviens sage, mon fils, et réjouis mon cœur, Et je pourrai répondre à qui m'insulte. L'homme avisé voit le mal et se cache ; Les simples passent outre et en portent la peine. Prends son vêtement, car il a cautionné autrui, Et, pour une [affaire] étrangère, prends-lui des gages ! Celui qui bénit son prochain à haute voix de grand matin, Sera considéré comme l'ayant maudit. Une gouttière continuelle en un jour de pluie Et une femme querelleuse se ressemblent. Qui voudrait la retenir retiendrait le vent, Sa main saisirait de l'huile. Le fer aiguise le fer ; Un homme en aiguise un autre. Celui qui soigne un figuier en mangera le fruit ; Celui qui veille sur son maître en sera honoré. Comme, dans l'eau, le visage répond au visage, Ainsi le cœur d'un homme répond au cœur d'un autre. Le sépulcre et l'abîme ne sont jamais rassasiés, Et les yeux de l'homme ne sont jamais rassasiés. Le fourneau pour l'argent, le creuset pour l'or, Et pour l'homme les choses dans lesquelles il place sa louange. Quand tu pilerais le sot dans un mortier, Parmi le gruau, avec un pilon, Sa sottise ne le quitterait pas. Applique-toi à bien connaître l'état de ton menu bétail ; Sois attentif à tes troupeaux, Car l'opulence n'est pas éternelle, Et la couronne ne subsiste pas à toujours. Le foin a-t-il été récolté, la verdure se montre [de nouveau] ; L'herbe des montagnes est recueillie. Les brebis servent à te vêtir, Les boucs, à t'acheter un champ. Le lait des chèvres suffira à ta nourriture et à celle de ta maison, Et à l'entretien de tes servantes. Les méchants fuient sans que personne les poursuive ; Les justes ont de l'assurance, comme le lionceau. Quand un pays est en révolte, les chefs deviennent nombreux ; Grâce à un homme intelligent et entendu, l'ordre est de longue durée. Un homme pauvre qui opprime des misérables Est une pluie qui ravage et ne donne point de pain. Ceux qui délaissent la loi vantent le méchant, Mais ceux qui observent la loi s'irritent contre eux. Les gens adonnés au mal ne comprennent pas ce qui est droit, Mais ceux qui recherchent l'Eternel comprennent tout. Mieux vaut un pauvre qui marche dans son intégrité, Qu'un pervers qui suit deux chemins et qui est riche. Qui observe la loi est un fils sage ; Qui fréquente les libertins fait honte à son père. Celui qui accroît son bien par l'intérêt et l'usure, L'amasse pour celui qui a pitié des pauvres. Qui détourne son oreille pour ne pas entendre la loi, Sa prière même est une abomination. Qui égare les justes dans une voie mauvaise Tombe dans la fosse qu'il a creusée ; Mais les hommes intègres ont le bonheur en partage. L'homme riche est sage à ses yeux, Mais un pauvre intelligent le sonde. Quand les justes triomphent, la gloire est grande ; Mais quand les méchants s'élèvent, les gens se cachent. Qui cache ses fautes ne réussit pas ; Mais qui les confesse et les délaisse obtient miséricorde. Heureux l'homme qui est sans cesse dans la crainte ! Mais celui qui endurcit son cœur tombe dans le malheur. Un lion rugissant et un ours affamé, Tel un méchant qui domine sur un peuple pauvre. Un prince pauvre en intelligence est riche en exactions ; Celui qui hait les gains coupables prolongera ses jours. Quand un homme est chargé du sang d'un autre, Il fuit jusqu'à la fosse. Qu'on ne le retienne pas ! Celui qui marche dans l'intégrité sera secouru ; Le pervers qui suit deux chemins tombera dans l'un d'eux. Qui travaille la terre sera rassasié de pain ; Mais qui poursuit des choses vaines sera rassasié de misère. L'homme fidèle est comblé de bénédictions ; Celui qui a hâte de s'enrichir ne restera pas impuni. Il n'est pas bon de faire acception de personnes, Et [cependant] pour un morceau de pain on commet le forfait. L'homme envieux se hâte de s'enrichir, Et il ne sait pas que la misère lui surviendra. Celui qui reprend un homme trouvera faveur dans la suite Plutôt que celui qui flatte. Celui qui dépouille son père et sa mère et qui dit que ce n'est point un crime, Est compagnon du destructeur. L'homme avide excite les querelles ; Mais celui qui se confie en l'Eternel sera rassasié. Qui se confie en son propre cœur est un sot, Mais qui marche dans la sagesse échappera. Qui donne au pauvre n'aura pas de disette, Mais qui ferme les yeux sera chargé de malédictions. Quand les méchants s'élèvent, les hommes se cachent ; Mais quand ils périssent, les justes se multiplient. L'homme répréhensible qui raidit son cou, Sera tout à coup brisé sans espoir de guérison. Quand les justes sont nombreux, le peuple se réjouit ; Mais quand le méchant domine, le peuple gémit. Qui aime la sagesse, réjouit son père, Mais qui fréquente les prostituées, dissipe [son] bien. Par la justice le roi affermit le pays, Mais celui qui multiplie les impôts le ruine. Celui qui flatte son prochain Tend un filet sous ses pas. Dans le péché du méchant il y a un piège, Mais le juste chante et se réjouit. Le juste prend connaissance de la cause du pauvre ; Le méchant ne comprend pas la science. Les moqueurs soufflent [le feu] dans la ville, Mais les sages apaisent la colère. Quand l'homme sage conteste avec le sot, Celui-ci se fâche ou rit, et l'on n'en finit pas. Les gens sanguinaires haïssent l'homme innocent, Et en veulent à la vie des hommes droits. Le sot exhale toute sa fureur, Mais le sage la refoule. Quand un souverain prête l'oreille aux propos mensongers, Tous ses serviteurs sont des méchants. Le pauvre et l'oppresseur se rencontrent ; Celui qui éclaire les yeux de tous deux, c'est l'Eternel. Quand un roi juge les pauvres selon la vérité, Son trône est affermi à toujours. La verge et la répréhension donnent la sagesse, Mais un fils livré à lui-même fait honte à sa mère. Les méchants abondent-ils, le péché abonde ; Mais leur ruine réjouira les yeux des justes. Corrige ton fils, il te donnera du repos Et fera les délices de ton âme. Quand il n'y a pas de visions, le peuple est sans frein ; Heureux qui garde la loi ! Ce n'est pas par des paroles qu'on corrige un esclave, Car il comprend, mais n'obéit pas. As-tu vu un homme prompt à parler ? Il y a plus à espérer d'un sot que de lui. Si tu traites avec trop de ménagements un esclave dès sa jeunesse, Il finira par vouloir être fils. L'homme emporté excite les querelles, Et l'homme adonné à la colère abonde en péchés. L'orgueil de l'homme l'abaisse, Mais l'humble d'esprit obtient la gloire. Celui qui partage avec un larron hait son âme ; Il entend l'adjuration et n'avoue pas. La crainte de l'homme tend un piège, Mais qui se confie en l'Eternel est à l'abri. Beaucoup de gens recherchent la faveur du souverain, Mais c'est l'Eternel qui fixe le droit de chacun. L'abomination des justes, c'est le pervers ; L'abomination des méchants, c'est l'homme droit. Paroles d'Agur, fils de Jaké. La sentence. Déclarations de l'homme à Ithiel, à Ithiel et Ukal ; Car je suis plus stupide que personne Et je n'ai pas l'intelligence d'un homme ; Et je n'ai pas appris la sagesse De manière à posséder la connaissance du Très-Saint. Qui est monté aux cieux et en est descendu ? Qui a recueilli le vent dans ses mains ? Qui a serré l'eau d'ans son vêtement ? Qui a fixé toutes les extrémités de la terre ? Quel est son nom et le nom de son fils, si tu le sais ? Toute parole de Dieu est éprouvée au feu. Il est un bouclier pour ceux qui se confient en lui : N'ajoute rien à ses paroles, De peur qu'il ne te châtie et que tu ne sois trouvé menteur. Il y a deux choses que je t'ai demandées ; Ne me les refuse pas avant que je meure : Eloigne de moi fausseté et paroles mensongères ! Ne me donne ni pauvreté, ni richesses ! Dispense-moi le pain de mon ordinaire, De peur qu'étant rassasié je ne te renie Et ne dise : Qui est l'Eternel ? Ou qu'étant devenu pauvre, je ne dérobe Et ne porte atteinte au nom de mon Dieu. Ne calomnie pas un serviteur auprès de son maître, De peur qu'il ne te maudisse et que tu n'en portes la peine. Il est une race qui maudit son père, Et qui ne bénit pas sa mère. Il est une race qui est pure à ses propres yeux, Et qui n'est point lavée de sa souillure. Il est une race... Que ses yeux sont altiers, Et ses paupières hautaines ! Il est une race dont les dents sont des épées Et les molaires des couteaux, Pour dévorer les petits et les faire disparaître de la terre, Et les pauvres du milieu des hommes. La sangsue a deux filles : Donne ! Donne ! Ce sont là trois choses qui ne sont jamais rassasiées, Quatre ne disent jamais : Assez ! Le sépulcre, le ventre stérile, Le sol, qui n'a jamais trop d'eau, Et le feu, qui ne dit jamais : Assez ! L'œil qui se moque d'un père Et qui dédaigne d'obéir à une mère, Les corbeaux de la vallée le crèveront, Et les petits de l'aigle le dévoreront. Il est trois choses qui sont, trop merveilleuses pour moi, Et quatre que je ne comprends pas : Le chemin de l'aigle dans les cieux, Le chemin du serpent sur le rocher, Le chemin du navire au milieu de la mer Et le chemin de l'homme dans la femme. Voici la conduite de la femme adultère Elle mange, s'essuie la bouche Et dit : Je n'ai pas fait de mal ! Il est trois choses sous lesquelles la terre tremble, Et quatre qu'elle ne peut supporter : Un esclave qui devient roi, Un insensé qui est rassasié de nourriture, Une femme dédaignée qui devient l'épouse, Une servante qui supplante sa maîtresse. Il est quatre animaux très petits sur la terre, Et cependant remplis de sagesse : Les fourmis, peuple sans force, Qui préparent pendant l'été leur nourriture ; Les gerboises, peuple peu vigoureux, Qui placent leur demeure dans le rocher ; Les sauterelles qui, sans avoir de roi, S'avancent en bataillons rangés ; Le lézard, que tu prends avec la main Et qui pénètre dans les palais des rois. Il en est trois qui ont une belle démarche, Et quatre qui ont une superbe allure : Le lion, un héros parmi les animaux, Qui ne recule devant personne, [Le cheval] aux reins bien troussés, ou le bouc, Et le roi à la tête de ses troupes. Que tu aies par folie cherché à t'élever, Ou que tu l'aies fait avec réflexion, [Mets] la main sur la bouche ! Car la pression du lait produit la crème, La pression du nez produit du sang Et la pression de la colère produit des disputes. Paroles du roi Lémuel. Sentence que sa mère lui a enseignée. Que te dirai-je, mon fils ? Que te dirai-je, fils de mes entrailles ? Que te dirai-je, fils de mes vœux ? Ne donne pas ta vigueur aux femmes ! Ne suis pas celles qui perdent les rois ! Ce n'est pas aux rois, Lémuel, Ce n'est pas aux rois de boire du vin, Ni aux princes [de boire] de la cervoise ; De peur qu'en buvant ils n'oublient la loi Et qu'ils ne faussent le droit de tous les misérables. Donnez de la cervoise à qui va périr, Du vin à qui a l'amertume dans l'âme. Qu'il boive et qu'il oublie sa pauvreté, Qu'il ne se souvienne plus de ses peines ! Ouvre la bouche en faveur du muet Et pour faire droit à tous ceux qui risquent de disparaître. Ouvre la bouche, juge avec justice, Fais droit au malheureux et à l'indigent. Aleph Une femme vaillante, qui la trouvera ? Sa valeur surpasse de beaucoup celle du corail. Beth Le cœur de son mari s'assure en elle, Et il ne manquera pas de butin. Guimel Elle lui fait du bien et non du mal, Tous les jours de sa vie. Daleth Elle se pourvoit de laine et de lin Et travaille d'une main joyeuse. Hé Elle est comme les navires marchands ; Elle fait venir sa subsistance de loin. Vav Elle se lève quand il fait encore nuit ; Elle distribue la nourriture à sa maison et la tâche à ses servantes. Zaïn Elle songe à un champ et elle l'acquiert ; Avec le produit de son travail elle plante une vigne. Heth Elle ceint ses reins de force Et elle exerce la vigueur de ses bras. Teth Elle voit que ce qu'elle gagne est bon ; Sa lampe ne s'éteint point durant la nuit. Iod Elle met la main à la quenouille, Et ses doigts manient le fuseau. Caph Elle ouvre ses mains au malheureux Et les tend à l'indigent. Lamed Elle ne craint point la neige pour sa maison, Car tous les siens sont vêtus de cramoisi. Mem Elle se fait des coussins, Elle a des vêtements de fin lin et de pourpre. Nun Son mari est considéré aux portes, Lorsqu'il siège parmi les Anciens du pays. Samech Elle fait des tuniques et les vend ; Elle livre des ceintures au Cananéen. Aïn La force et la splendeur, voilà son vêtement, Et elle se rit du lendemain. Pé Elle ouvre sa bouche avec sagesse, Et une instruction aimable est sur ses lèvres. Tdsadé Elle surveille la marche de sa maison Et ne mange pas le pain de la paresse. Koph Ses fils se lèvent et la disent heureuse ; Son mari aussi, et il la loue : Resch Des filles en grand nombre ont été vaillantes ; Mais toi, tu les surpasses toutes ! Schin La grâce est trompeuse, et la beauté, vaine ; La femme qui craint l'Eternel est celle qui sera louée ! Thav Donnez-lui du fruit de ses mains, Et qu'aux portes, ses œuvres la louent !
Paroles de l'Ecclésiaste, fils de David et roi de Jérusalem. Vanité des vanités ! dit l'Ecclésiaste ; vanité des vanités ! tout est vanité ! Quel profit l'homme retire-t-il de tout le labeur dont il se fatigue sous le soleil ? Une génération s'en va, une génération arrive, mais la terre subsiste toujours. Le soleil se lève, le soleil se couche, et il se hâte vers son lieu, d'où il se lève de nouveau. Le vent souffle vers le sud et tourne au nord ; il tourne, tourne sans cesse, et il recommence ses mêmes circuits. Tous les fleuves vont à la mer, et la mer ne se remplit point ; au lieu où les fleuves se rendent, ils s'y rendent toujours de nouveau. Toutes choses peinent au-delà de ce que l'homme peut dire ; l'œil regarde et n'est jamais rassasié, l'oreille écoute et n'est jamais remplie. Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera : rien de nouveau sous le soleil ! Est-il une chose dont on dise : Voici, ceci est nouveau ?... Elle a été il y a longtemps dans les siècles qui nous ont précédés. Point de souvenir des hommes d'autrefois, et de même ceux qui viendront ne demeureront pas dans le souvenir de ceux qui suivront. Moi, l'Ecclésiaste, j'ai été roi sur Israël à Jérusalem, et j'ai appliqué mon cœur à sonder et explorer avec sagesse tout ce qui se fait sous le ciel. C'est là une fâcheuse occupation que Dieu donne aux fils des hommes pour qu'ils s'y lassent. J'ai regardé tous les actes qui se font sous le soleil, et voici, tout est vanité et poursuite du vent. Ce qui est courbé ne peut être redressé, et ce qui fait défaut ne peut être compté. M'entretenant avec mon cœur, je disais : Voici, j'ai acquis une grande, une toujours plus grande sagesse, plus que tous ceux qui ont régné avant moi à Jérusalem, et mon cœur a vu sagesse et science en abondance. Et j'ai appliqué mon cœur à connaître ce qui en est de la sagesse, et à connaître ce qui en est de la folie et de la sottise. J'ai reconnu que, cela aussi, c'est poursuivre le vent ; car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et qui augmente sa science, augmente sa souffrance. J'ai dit en mon cœur : Voyons, je veux te faire essayer de la joie. Jouis de ce qui est bon ! Et voilà, cela aussi est vanité. J'ai dit du rire : Folie ! et de la joie : Que produit-elle ? Je résolus en mon cœur de bien traiter mon corps avec du vin, mon cœur toutefois me dirigeant avec sagesse, et [en même temps] de ne pas abandonner la folie, jusqu'à ce que je visse ce qu'il est bon pour les fils des hommes de faire sous le ciel durant les jours qu'ils ont à vivre. J'exécutai de grands travaux ; je me bâtis des maisons, je me plantai des vignes, je me fis des jardins et des parcs ; j'y plantai des arbres fruitiers de toute espèce ; je me construisis des réservoirs pour arroser et faire croître une forêt. J'achetai des serviteurs et des servantes, et j'eus des domestiques nés dans ma maison ; j'eus aussi des troupeaux de gros et de menu bétail, plus que tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem. Je m'amassai de l'argent et de l'or et les trésors des rois et des provinces. Je me procurai des chanteurs et des chanteuses et les délices des fils des hommes ; des princesses en grand nombre. Et je devins grand, toujours plus grand, plus que tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem, ma sagesse me demeurant toujours. Tout ce que mes yeux désiraient, je ne leur en refusai rien ; je ne privai mon cœur d'aucune joie, car mon cœur retirait de la joie de tout mon travail, et c'était la part qui me revenait de tout mon travail. Puis je considérai tous les ouvrages que mes mains avaient faits et la peine que je m'étais donnée en les exécutant ; voici, tout était vanité et poursuite du vent ; nul profit sous le soleil ! Et je mis à examiner sagesse, folie et sottise (car que fera celui qui viendra après le roi ? Ce qu'on a fait dès longtemps). Et je vis que la sagesse a sur la sottise le même avantage que la lumière sur les ténèbres. Le sage a ses yeux à la bonne place, et l'insensé marche dans les ténèbres. Mais j'ai reconnu aussi qu'un même sort les atteint tous. Et j'ai dit dans mon cœur : Le sort de l'insensé m'atteindra, moi aussi. Pourquoi alors avoir été si sage ? Et j'ai dit dans mon cœur : Cela aussi est vanité. Car pas plus du sage que de l'insensé il n'y a souvenir éternel ; car, dans la suite des jours, ils seront, l'un comme l'autre, oubliés depuis longtemps. Comment donc le sage meurt-il ainsi que l'insensé ? Aussi j'ai haï la vie, car tout ce qui se fait sous le soleil me devint odieux. Tout est vanité et poursuite du vent. J'ai haï tout le travail dont je me suis fatigué sous le soleil et que je dois laisser à l'homme qui viendra après moi. Et qui sait s'il sera sage ou insensé ? Et il sera maître de tout mon travail, que j'ai accompli avec labeur et sagesse sous le soleil. Cela aussi est vanité. Alors j'en vins à livrer mon cœur au désespoir, à cause de toute la peine que je m'étais donnée sous le soleil. Car voici, un homme a travaillé avec sagesse, intelligence, habileté, et c'est à un homme qui n'a point travaillé qu'il laisse tout pour être sa part. Cela aussi est une vanité et un grand mal. Que retire en effet l'homme de toutes ses peines et de toutes les préoccupations de son cœur, travail pénible sous le soleil ? Tous ses jours ne sont que douleur. Son occupation n'est que chagrin ; la nuit même son cœur est sans repos. Cela aussi est vanité. Ce n'est point un bien qui dépende de l'homme que de manger, de boire et de réjouir son âme du fruit de ses peines. J'ai vu que cela aussi dépend de Dieu. Qui en effet peut manger et qui peut jouir plus que moi ? Car c'est à l'homme qui lui plaît qu'il donne sagesse, connaissance et joie ; mais au pécheur il donne la lâche d'amasser et d'accumuler pour donner à celui qui plaît à Dieu. Cela aussi est vanité et poursuite du vent. Il y a un moment pour tout et un temps pour toute affaire sous les cieux ; un temps pour naître et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui est planté ; un temps pour tuer et un temps pour guérir ; un temps pour démolir et un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter et un temps pour danser ; un temps pour jeter des pierres et un temps pour ramasser des pierres ; un temps pour embrasser et un temps pour s'éloigner des embrassements ; un temps pour chercher et un temps pour laisser perdre ; un temps pour garder et un temps pour dissiper ; Un temps pour déchirer et un temps pour coudre ; un temps pour se taire et un temps pour parler ; un temps pour aimer et un temps pour haïr ; un temps pour la guerre et un temps pour la paix. Quel profit celui qui agit retire-t-il de son labeur ? J'ai vu la tâche que Dieu a donnée aux fils des hommes pour qu'ils s'y fatiguent : Il a fait toute chose belle en son temps ; même il a mis l'éternité dans le cœur de l'homme, sans que cependant personne puisse comprendre du commencement à la fin l'œuvre que Dieu a faite. J'ai donc reconnu qu'il n'y a de bonheur pour l'homme que de se réjouir et de s'accorder du bien-être pendant sa vie. Et même, qu'un homme mange bien et jouisse du bien-être au milieu de tout son labeur, cela aussi est un don de Dieu. J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait est pour toujours. Il n'y a rien à y ajouter, et rien à en retrancher. Et Dieu agit [ainsi], afin que devant lui on soit dans la crainte. Ce qui est, est dès longtemps ; et ce qui sera, a été dès longtemps. Dieu ramènera ce qui est passé. J'ai encore considéré sous le soleil qu'au siège du jugement il y avait iniquité, et au siège de la justice, iniquité. Et j'ai dit en mon cœur : Dieu jugera le juste et le méchant, car pour toute affaire il y a un temps, et sur toute œuvre il sera prononcé alors. J'ai dit en mon cœur : Il en est ainsi à cause des fils des hommes, pour que Dieu les éprouve et qu'ils voient qu'en eux-mêmes ils sont comme la bête. Car le sort des fils des hommes et le sort de la bête est un même sort. Comme meurt l'un, ainsi meurt l'autre. Tous ont un même souffle, et l'avantage de l'homme sur la bête est nul. Car tout est vanité. Tout va en un même lieu ; tout est sorti de la poussière et retourne en poussière. Qui connaît le souffle de l'homme, qui monte en haut, et le souffle de l'animal, qui descend en bas dans la terre ? J'ai donc vu qu'il n'y a point de bonheur pour l'homme que de mettre sa joie à ce qu'il fait. C'est là sa part, car qui le fera revenir pour jouir de ce qui sera après lui ? Et je me remis à considérer toutes les oppressions qui se commettent sous le soleil. Et voici, les opprimés sont dans les larmes et n'ont point de consolateurs. Leurs oppresseurs usent de violence, et ils n'ont point de consolateurs. Et j'estime plus heureux les morts qui sont déjà morts que les vivants qui sont demeurés en vie jusqu'à présent, et plus heureux que les uns et les autres, celui qui n'a point encore existé, qui n'a pas vu les méchantes actions qui se font sous le soleil. Et j'ai vu que tout labeur et toute habileté dans les affaires n'est que jalousie de l'un contre l'autre. Cela aussi est vanité et poursuite du vent. L'insensé se croise les mains et mange sa propre chair. Mieux vaut une main pleine de repos que deux mains pleines de labeur et de poursuite du vent. Et je vis encore une autre vanité sous le soleil : tel homme est seul, sans personne, ni fils, ni frère ; cependant il n'y a pas de fin à tout son travail et ses yeux ne sont jamais rassasiés de richesses... Pour qui donc est-ce que je travaille et prive mon âme de jouissances ? Cela aussi est vanité et occupation fâcheuse. Deux valent mieux qu'un : car ils retireront un bon profit de leur labeur. S'ils tombent, l'un peut relever son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul ; s'il tombe, il n'a pas de second pour le relever. De même, si deux sont couchés ensemble, ils ont chaud ; mais celui qui est seul, comment aurait-il chaud ? Et si un assaillant l'emporte sur un seul, deux lui tiendront tête. Le cordon triple ne se rompt pas de sitôt. Mieux vaut un jeune homme pauvre et sage qu'un roi vieux et insensé, qui ne sait plus se laisser éclairer. Il est sorti de prison pour être roi, lui qui était né pauvre dans son [futur] royaume. J'ai vu tous les vivants, tous ceux qui vont et viennent sous le soleil, se joindre à ce jeune homme, le second, qui devait remplacer l'autre [roi]. Il n'y avait point de fin à tout le peuple, à tous ceux à la tête desquels il se trouvait. Et toutefois les après-venants ne se réjouiront point à son sujet. Car ceci encore est vanité et poursuite du vent. Prends garde à tes pieds quand tu te rends à la maison de Dieu. S'en approcher pour écouter vaut mieux que d'offrir le sacrifice des insensés, qui ne savent pas qu'ils font mal. Ne te hâte pas d'ouvrir la bouche et que ton cœur ne se presse pas de proférer des paroles devant Dieu, car Dieu est au ciel, et toi sur la terre. Que tes paroles soient donc peu nombreuses. Car de la multitude des occupations viennent les rêves, et de la multitude des paroles les propos insensés. Quand tu fais un vœu à Dieu, ne diffère pas de l'accomplir, car il ne prend point plaisir aux insensés. Le vœu que tu as prononcé, accomplis-le ! Il vaut mieux que tu ne fasses pas de vœux, que d'en faire et de ne pas les accomplir. Ne permets pas à ta bouche d'attirer des châtiments sur ta chair, et ne dis pas devant l'envoyé [de Dieu] : C'était une erreur ! Pourquoi Dieu devrait-il s'irriter pour un propos de ta part, et détruire l'œuvre de tes mains ? Car si dans le grand nombre des rêves il y a des vanités, il y en a aussi dans le grand nombre des paroles. C'est pourquoi crains Dieu ! Si tu vois dans la province l'oppression du pauvre et la violation du droit et de la justice, n'en sois point effrayé, car sur un homme élevé veille un homme plus élevé, et sur eux un plus élevé encore. Et c'est l'avantage d'un pays à tous égards qu'un roi protecteur des champs. Celui qui aime l'argent n'est jamais rassasié d'argent, et celui qui aime les richesses n'en retire pas de profit. Ceci aussi est une vanité. Quand le bien abonde, abondent aussi ceux qui le mangent, et quel autre avantage en a le possesseur que de voir cela de ses yeux ? Doux est le sommeil du travailleur, qu'il ait peu ou beaucoup mangé ; mais la satiété du riche ne lui permet pas de dormir. Il est un mal fâcheux que j'ai vu sous le soleil : des richesses gardées par leur possesseur pour son malheur. Cette richesse se perd par quelque événement funeste, et le fils qu'il aura engendré n'en aura rien. Sorti nu du sein de sa mère, il s'en retourne comme il était venu, et de tout son travail il n'est rien qu'il puisse emporter avec lui. C'est là aussi un mal fâcheux, qu'il s'en aille tout comme il était venu ; et quel profit lui revient-il d'avoir travaillé pour le vent ? Avec cela toute sa vie il mange dans les ténèbres, plein de chagrin, de malaise et d'aigreur. Voici ce que j'ai reconnu : il est bon et convenable de manger et de boire et de jouir du bien-être, au milieu de tout le labeur auquel l'homme se livre sous le soleil, durant le nombre des jours que Dieu lui donne. Car c'est là sa part. De même, toutes les fois que Dieu donne à un homme des richesses et des trésors, et lui permet d'en goûter, d'en prendre sa part et de se réjouir de son labeur, c'est là un don de Dieu. Car l'homme ne se préoccupe pas trop des jours de sa vie, parce que Dieu lui répond en réjouissant son cœur. Il est un mal que j'ai vu sous le soleil et qui pèse lourdement sur l'homme : voilà un homme à qui Dieu donne richesses, trésors et gloire ; il ne manque de rien de ce qu'il désire. Mais Dieu ne lui permet pas d'en jouir ; c'est un étranger qui en jouit. C'est là une vanité et un mal fâcheux. Quand un homme aurait cent fils, qu'il vivrait un grand nombre d'années et que les jours de ses années se multiplieraient ; si son âme ne se rassasie pas de biens et que même il n'ait pas de sépulture, je dirai : Plus heureux que lui est un avorton. Car l'avorton naît en vain, il s'en va dans les ténèbres, et les ténèbres recouvriront son nom. Même il n'a ni vu, ni connu le soleil. Il y a plus de repos pour lui que pour cet homme. Dût-il vivre deux fois mille ans sans voir le bonheur... tout ne va-t-il pas dans un même lieu ? Tout le travail de l'homme est pour sa bouche ; et pourtant son âme n'est jamais rassasiée. Car quel avantage le sage a-t-il sur l'insensé ? Quel avantage a le pauvre qui sait se conduire en présence des vivants ? Il vaut mieux voir de ses yeux que de laisser errer ses désirs. Cela aussi est vanité et poursuite du vent. Ce qui existe a dès longtemps été appelé par son nom, et ce qu'un homme sera est déterminé, et il ne peut contester avec Celui qui est plus fort que lui. Multiplier les paroles, c'est multiplier la vanité. Quel avantage en revient-il à l'homme ? Qui sait en effet ce qui est bon pour l'homme dans la vie, pendant les jours de sa vie de vanité qu'il traverse comme une ombre ? Car qui peut indiquer à l'homme ce qui sera après lui sous le soleil ? Mieux vaut bon renom que bon parfum, et le jour de la mort vaut mieux que le jour de la naissance. Mieux vaut aller à la maison de deuil que d'aller à la maison de festin, parce que là [on voit] la fin de tout homme et que le vivant y fait attention. Mieux vaut le chagrin que le rire, car quand le visage est triste, le cœur est en bon état. Le cœur des sages est dans la maison de deuil et le cœur des fous dans la maison de joie. Mieux vaut écouter la censure du sage que d'écouter la chanson des insensés ; car tel le pétillement des épines sous la chaudière, tel le rire de l'insensé. Cela aussi est vanité. Car l'exaction rend le sage insensé, et les présents corrompent le cœur. Mieux vaut la fin d'une chose que son commencement, et mieux vaut l'esprit patient que l'esprit présomptueux. Ne te hâte pas dans ton esprit de t'irriter, car l'irritation habite dans le sein des insensés. Ne dis pas : Comment se fait-il que les jours d'autrefois étaient meilleurs que ceux-ci ? car ce n'est point par sagesse que tu demandes cela. La sagesse est aussi bonne qu'un héritage ; elle est un avantage pour ceux qui voient le soleil ; car la sagesse offre un abri, l'argent offre un abri, mais l'avantage de la connaissance, c'est que la sagesse fait vivre qui la possède. Considère l'œuvre de Dieu ! Car qui peut redresser ce qu'il a fait courbé ? Au jour du bonheur, jouis du bonheur ; et au jour du malheur, considère. Dieu a fait l'un à l'opposite de l'autre, afin que l'homme ne trouve rien [à redire] après lui. J'ai tout vu dans les jours de ma vanité : tel juste périt dans sa justice, et tel méchant prolonge ses jours dans sa méchanceté. Ne sois pas juste à l'excès et ne te montre pas sage outre mesure : pourquoi te perdrais-tu ? Ne sois pas méchant à l'excès et ne sois pas insensé : pourquoi mourrais-tu avant ton heure ? Il est bon que tu tiennes ferme ceci, et que tu ne lâches pas cela. Car qui craint Dieu échappe à tout danger. La sagesse donne plus de force au sage que dix capitaines à une ville, car il n'est pas sur la terre un homme juste, qui fasse le bien et qui ne pèche pas. Ne fais donc pas attention à toutes les paroles que l'on dit, afin de ne pas t'entendre maudire par ton serviteur. Car ton cœur sait que, bien souvent, toi aussi, tu as maudit les autres. Tout cela, je l'ai examiné avec sagesse. J'ai dit : Plus de sagesse encore ! Mais la sagesse est restée loin de moi. Ce qui est, est lointain, profond, profond ! Qui l'atteindra ? Je me mis, moi et mon cœur, à réfléchir et à examiner, et à rechercher la sagesse et la raison des choses, et à constater que la méchanceté est une folie, et la déraison du délire. Et j'ai trouvé plus amère que la mort la femme qui n'est que piège, dont le cœur est un filet et les mains des chaînes. Celui qui plaît à Dieu, lui échappe ; mais le pécheur est pris par elle. Voici, dit l'Ecclésiaste, ce que j'ai trouvé en examinant une chose après l'autre pour en découvrir la valeur. Voici [dis-je] ce que mon âme a longtemps cherché et que je n'ai pas trouvé : j'ai bien trouvé un homme entre mille, mais pas une femme entre elles toutes. Voici la seule chose que j'ai trouvée : c'est que Dieu a créé l'homme droit, mais les hommes ont cherché beaucoup de subterfuges. Qui est comme le sage, et qui comprend l'explication des choses ? La sagesse de l'homme illumine sa face et lui enlève son air farouche. Je [dis] : Observe les ordres du roi, et cela à raison du serment fait devant Dieu. Ne te hâte pas de le quitter et ne t'arrête pas à une chose mauvaise, car il peut faire tout ce qu'il lui plaît. En effet la parole du roi est puissante, et qui lui dira : Que fais-tu ? Qui observe le commandement n'éprouve rien de funeste. Le cœur du sage sait qu'il y a un temps et un jugement, car il y a pour chaque chose un temps et un jugement ; l'iniquité de l'homme pèse lourdement sur lui. Il ne sait ce qui adviendra. Qui lui dira comment les choses se passeront ? Nul homme n'est maître du vent et ne le peut enfermer ; nul n'a pouvoir sur le jour de la mort ; il n'y a point de dispense en temps de guerre, et le crime ne sauve pas qui le commet. Tout cela, je l'ai vu en appliquant mon cœur à tout ce qui se passe sous le soleil, quand l'homme domine sur les hommes pour leur malheur. Ainsi j'ai vu des méchants recevoir la sépulture et s'en aller [en paix] ; et ceux qui avaient fait le bien doivent s'éloigner du lieu saint et sont oubliés dans la ville. Cela aussi est une vanité. Parce que la sentence contre les mauvaises actions ne s'exécute pas promptement, le cœur des fils des hommes se remplit du désir de mal faire. Quoique le pécheur fasse cent fois le mal et que ses jours soient prolongés, je sais cependant que les fidèles se trouveront bien d'avoir craint devant la face de Dieu. Mais le bonheur n'est pas pour le méchant ; il ne prolongera pas ses jours ; il sera comme l'ombre, parce qu'il n'a pas craint devant la face de Dieu. C'est une vanité qui se produit sur la terre, qu'il y a des justes qui sont traités selon l'œuvre des méchants, et des méchants qui sont traités selon l'œuvre des justes. J'ai dit que cela aussi est une vanité. Alors j'ai vanté la joie, puisqu'il n'y a d'autre bien pour l'homme sous le soleil que de manger, de boire et de se réjouir, et que c'est là ce qui lui reste dans son labeur pendant les jours de vie que Dieu lui accorde sous le soleil. Lorsque j'ai appliqué mon cœur à connaître la sagesse et à me livrer à l'occupation à laquelle on se fatigue sur la terre, car ni jour ni nuit l'homme ne jouit du sommeil, alors j'ai vu à l'égard de toute l'œuvre de Dieu l'impuissance de l'homme à saisir ce qui se fait sous le soleil ; quelque peine qu'il se donne pour chercher, il ne trouve pas ; même quand le sage prétend arriver à savoir, il ne peut y parvenir. En effet, tout ceci, je l'ai pris à cœur, et j'ai cherché à me le rendre clair ; à savoir que les justes et les sages et leurs actes sont dans la main de Dieu ; l'homme ne sait pas s'il aimera ou s'il haïra ; tout est possible ; tout peut arriver à tous : même sort pour le juste et pour le méchant ; pour l'homme bon et pur, et pour celui qui est souillé ; pour celui qui fait des sacrifices, et pour celui qui n'en fait pas ; il en est de l'homme de bien comme du pécheur, de celui qui jure comme de celui qui craint de jurer. C'est là une chose lâcheuse dans tout ce qui a lieu sous le soleil, qu'un même sort soit pour tous. Aussi le cœur des fils des hommes est-il plein de méchanceté ; la folie est dans leur cœur tant qu'ils vivent ; et, après cela, chez les morts ! Quelque exemple qu'on choisisse, pour tous les vivants il y a espérance ; en effet, un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort. Car les vivants savent qu'ils mourront ; mais les morts ne savent absolument rien. Pour eux, plus de salaire. Leur mémoire même est oubliée ; leur amour, leur haine, leur jalousie ont péri depuis longtemps ; il n'y a plus désormais de part pour eux en tout ce qui se fait sous le soleil. Va, mange ton pain avec joie et bois gaiement ton vin, car dès longtemps Dieu prend plaisir à ce que tu fais. Qu'en tout temps tes vêtements soient blancs et que l'huile ne manque point sur ta tête. Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, tous les jours de la vie de vanité qui t'est donnée sous le soleil, toute ta vie de vanité. Car c'est ta part dans la vie et dans le labeur dont tu te fatigues sous le soleil. Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le ! Car il n'y a plus ni œuvres, ni calculs, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts où tu vas. Je me remis à considérer que sous le soleil la course n'est pas aux agiles, ni la guerre aux vaillants, ni le pain aux sages, ni la richesse aux habiles, ni la faveur aux intelligents, car tous dépendent du temps et des circonstances. Car l'homme ne connaît pas plus son heure que les poissons pris au filet funeste, ou que les oiseaux pris au piège ; comme eux, les fils des hommes sont enlevés à l'heure funeste quand elle tombe sur eux tout à coup. J'ai aussi vu sous le soleil ce trait de sagesse qui m'a paru frappant : Il y avait une petite ville, peu populeuse. Un grand roi marcha contre elle ; il l'investit et éleva contre elle de grands ouvrages, et il s'y trouva un homme pauvre qui était sage et il sauva la ville par sa sagesse ; et personne ne garda le souvenir de cet homme qui était pauvre. Et j'ai dit : Mieux vaut sagesse que force, mais la sagesse du pauvre est méprisée et ses paroles ne sont pas écoutées. Les paroles du sage écoutées avec calme valent mieux que les clameurs de celui qui domine parmi les insensés. Mieux vaut la sagesse que les engins de guerre ; mais un seul pécheur anéantit beaucoup de bien. Une mouche morte rend infecte et gâte l'huile des parfumeurs ; un peu de folie l'emporte sur la sagesse et l'honneur. Le cœur du sage est à sa droite et le cœur du fou à sa gauche. Et quelque chemin que suive le fou, il manque de sens et il montre à tous qu'il est un fou. Si la colère du souverain s'élève contre toi, ne déserte pas ton poste, car le calme prévient de grands péchés. Il est un mal que j'ai vu sous le soleil, une erreur provenant de celui qui gouverne : la folie occupe un poste très élevé, et des riches demeurent dans l'abaissement. J'ai vu des esclaves sur des chevaux et des princes allant à pied comme des esclaves. Tel qui creuse un fossé y tombe, qui démolit un mur est mordu par un serpent, qui arrache des pierres se blesse, qui fend du bois est en danger. Si le fer est émoussé et qu'on n'en ait pas aiguisé le tranchant, il faut redoubler d'efforts, mais la sagesse a l'avantage de la réussite. Si le serpent mord parce qu'il n'a pas été charmé, l'enchanteur devient inutile. Les paroles de la bouche du sage sont pleines de grâce, mais les lèvres de l'insensé le perdent ; le début des paroles de sa bouche est folie, et le terme de ce qu'il dit est une extravagance funeste. L'insensé multiplie les paroles, alors que nul homme ne sait ce qui adviendra ; et qui lui dira ce qui sera après lui ? C'est un travail d'insensé que celui dont il se fatigue, lui qui ne sait pas [même] le chemin de la ville. Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant et dont les princes festoient dès le matin ! Heureux es-tu, pays dont le roi est de noble race et dont les princes se jettent à table en temps convenable, en hommes, et non en buveurs. Quand il y a paresse, la charpente se disloque, quand les mains sont lâches, la maison a des gouttières. On fait des repas pour se divertir ; le vin égaie la vie, et l'argent répond à tout. Ne maudis pas le roi, même en pensée ; et ne maudis pas le riche, même dans ta chambre à coucher, car l'oiseau du ciel transporterait tes propos et la gent ailée publierait tes discours. Jette ton pain sur la surface des eaux, car longtemps après tu le retrouveras. Fais-en part à sept et même à huit, car tu ne sais pas quel malheur peut arriver sur la terre. Quand les nuées sont gonflées de pluie, elles la déversent sur la terre, et quand un arbre tombe, que ce soit vers le sud ou vers le nord, il reste là où il est. Qui observe le vent ne sèmera pas ; qui regarde les nuages ne moissonnera pas. De même que tu ne connais nullement le chemin du vent, ni comment les os se forment dans le sein de la femme enceinte, de même tu ignores l'œuvre de Dieu, qui fait toutes choses. Dès le matin sème ta semence, et le soir ne laisse pas reposer ta main, car tu ne sais lequel [de ces deux travaux] réussira, celui-ci ou celui-là, ou si tous deux ne seront pas également bons. Oui, la lumière est douce, et il est agréable aux yeux de voir le soleil. Si un homme vit beaucoup d'années, qu'il se réjouisse pendant toutes ces années ! Et qu'il pense aux jours de ténèbres, qui seront nombreux. Tout ce qui arrivera est vanité ! Jeune homme, réjouis-toi dans ton jeune âge, et que ton cœur te rende content aux jours de ta jeunesse ; marche comme ton cœur te mène et selon le regard de tes yeux. Mais sache que pour toutes ces choses Dieu te fera venir en jugement. Bannis le chagrin de ton cœur et éloigne de ta chair la souffrance, car la jeunesse et l'aurore sont vanité. Souviens-toi de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que viennent les jours mauvais et qu'arrivent les années dont tu diras : Je n'y prends point de plaisir ! avant que s'obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, et que les nuages reviennent après la pluie ; alors que les gardiens de la maison tremblent, que les hommes forts fléchissent ; avant que les meunières soient oisives, parce que leur nombre est réduit ; que celles qui regardent par les fenêtres se voilent, que les deux battants de la porte se ferment sur la rue ; quand le bruit de la meule baisse et devient comme la voix d'un petit oiseau, et que toutes les filles du chant s'affaiblissent ; alors aussi on s'effraie des hauteurs et l'on a peur en marchant ; l'amandier pousse ses fleurs, la sauterelle devient pesante et la câpre est sans effet, car l'homme s'en va vers sa demeure éternelle, et les pleureuses parcourent les rues ; avant que le cordon d'argent se détache et que le vase d'or se rompe, que le seau se casse sur la fontaine et que la roue brisée tombe dans le puits, et que la poussière retourne dans la terre, comme elle y avait été, et que l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné ! Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, tout est vanité ! Comme d'ailleurs l'Ecclésiaste était sage, il a enseigné aussi la science au peuple ; il a médité et scruté, et il a composé de nombreuses maximes. L'Ecclésiaste s'est appliqué à trouver des paroles agréables ; elles ont été écrites avec droiture, ce sont des paroles de vérité. Les paroles des sages sont comme des aiguillons et les collections de sentences sont comme des clous bien plantés ; ils sont donnés par un seul berger. Au reste, mon fils, sois sur tes gardes ! On fait des livres à n'en pas finir, et trop étudier fatigue le corps. Ecoutons donc le résumé de tout le discours : Crains Dieu et garde ses commandements, car c'est là le tout pour l'homme. Car Dieu fera venir en jugement toute œuvre, tout ce qui est caché, soit bien, soit mal.
Le Cantique des cantiques, lequel est de Salomon. L'une des jeunes filles : Qu'il m'embrasse des baisers de sa bouche, car tes amours sont meilleures que le vin. Tes parfums sont une senteur délicieuse. Ton nom est un parfum qui se répand ; c'est pourquoi les jeunes filles t'aiment. Les jeunes filles : Entraîne-moi ! Nous courrons.Sulammith : Le roi m'a fait venir dans ses appartements !Les jeunes filles : Nous serons dans l'allégresse et nous nous réjouirons à cause de toi. Nous célébrerons ton amour plus que le vin ; c'est avec raison qu'elles t'aiment. Sulammith : Je suis noire, et pourtant je suis belle, filles de Jérusalem, comme les tentes de Kédar, comme les tentures de Salomon. Ne vous étonnez pas de ce que je suis noire, de ce que le soleil m'a brûlée : les fils de ma mère se sont irrités contre moi, ils m'ont faite gardienne des vignes. Ma vigne, à moi, je ne l'ai pas gardée !... Dis-moi, toi que mon âme aime, où tu fais paître [ton troupeau], où tu le fais reposer à midi ; car pourquoi serais-je comme une femme qui se voile près des troupeaux de tes compagnons ? Les jeunes filles : Si tu l'ignores, ô la plus belle des femmes, sors et suis les traces du troupeau, et fais paître tes chevrettes près des demeures des bergers ! Salomon : A ma cavale dans l'attelage de Pharaon je te compare, ô mon amie ! Tes joues sont belles entre les chaînettes, ton cou au milieu des colliers. Nous te ferons des chaînettes d'or semées de points d'argent. Sulammith : Tandis que le roi est en son divan, mon nard a exhalé son parfum. Mon bien-aimé est pour moi le sachet de myrrhe qui repose entre mes seins. Mon bien-aimé est pour moi la grappe de henné dans les vignes d'En-Guédi. Salomon : Te voilà belle, mon amie, te voilà belle ! Tes yeux sont des colombes. Sulammith : Te voilà beau, mon bien-aimé, et agréable ! Notre couche est verdoyante. Les poutres de nos maisons sont des cèdres, nos lambris sont des cyprès. Je suis le narcisse de Saron, le lis des vallées. Salomon : Comme un lis au milieu des épines, telle est mon amie parmi les jeunes filles. Sulammith : Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes. J'ai pris plaisir sous son ombre, et son fruit est doux à mon palais. Il m'a fait entrer dans la maison du vin, et sa bannière sur moi est amour. Soutenez-moi avec des gâteaux de raisins, réconfortez-moi avec des pommes, car je suis malade d'amour. Que sa main gauche soit sous ma tête et que sa droite m'embrasse ! Je vous en conjure, filles de Jérusalem, par les gazelles ou par les biches des champs, n'éveillez pas, oh ! ne réveillez pas l'amour jusqu'à ce qu'il le veuille... Voix de mon bien-aimé ! Le voici, il vient, sautant sur les montagnes, bondissant sur les colllines. Mon bien-aimé est semblable à une gazelle ou au faon des biches. Le voici, il est là, derrière notre mur, regardant par les fenêtres, brillant à travers les treillis. Mon bien-aimé m'a répondu et m'a dit : Lève-toi, mon amie, ma belle, et t'en viens ! Car voici, l'hiver est passé, les pluies ont cessé, elles s'en sont allées. Les fleurs se montrent sur la terre, le moment de tailler [la vigne] est arrivé, et la voix de la tourterelle s'est fait entendre dans notre contrée. Le figuier rougit ses jeunes figues, et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et t'en viens ! Ma colombe, [qui te tiens] dans les fentes des rochers, dans les cachettes des rocs escarpés, fais-moi voir ta figure, fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce, et ta figure agréable. Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur ! Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui, [à lui] qui paît parmi les lis. Jusqu'à ce que fraîchisse le jour et que fuient les ombres, reviens ! mon bien-aimé, semblable à une gazelle ou au faon des biches sur les montagnes de séparation... Sur ma couche, dans les nuits, j'ai cherché celui que mon âme aime ; je l'ai cherché et ne l'ai pas trouvé. Je me lèverai donc et je parcourrai la ville ; dans les rues et sur les places, je chercherai celui que mon âme aime... Je l'ai cherché et ne l'ai pas trouvé. Les guets m'ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville : L'avez-vous vu, celui qu'aime mon âme ? A peine les avais-je dépassés, que j'ai trouvé celui qu'aime mon âme. Je l'ai saisi et je ne l'ai pas lâché que je ne l'aie amené dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m'a conçue... Je vous en conjure, filles de Jérusalem, par les gazelles ou par les biches des champs, n'éveillez pas, oh ! ne réveillez pas l'amour jusqu'à ce qu'il le veuille. Le peuple : Qui est celle-là, qui monte du désert, comme. des palmiers de fumée, entourée d'un nuage de myrrhe et d'encens, de toute poudre odorante de marchands ? Voici la litière de Salomon ! Soixante hommes vaillants l'entourent, d'entre les hommes vaillants d'Israël ; tous maniant l'épée, exercés au combat ; chacun son épée sur la hanche, à cause des frayeurs dans les nuits. Le roi Salomon s'est fait faire un palanquin de bois du Liban. Il en a fait les colonnes d'argent, le dossier, d'or, le siège, de pourpre ; l'intérieur en a été brodé par l'amour des filles de Jérusalem. Sortez, filles de Sion, et regardez le roi Salomon avec la couronne dont sa mère l'a couronné le jour de ses noces et le jour de la joie de son cœur ! Salomon : Te voilà belle, mon amie ! Te voilà belle ! Tes yeux sont des colombes derrière ton voile. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres suspendues à la montagne de Galaad. Tes dents sont comme un troupeau de [brebis] fraîchement tondues qui remontent du lavoir : toutes portent des jumeaux, et aucune n'est stérile. Tes lèvres sont comme un fil d'écarlate et ta bouche est charmante. Ta joue est comme une moitié de grenade, derrière ton voile. Ton cou est comme la tour de David, bâtie pour les armures. Mille boucliers y sont suspendus, tous armes d'hommes forts. Tes deux, seins sont comme deux faons jumeaux de gazelle, qui paissent parmi les lis. Sulammith : Jusqu'à ce que fraîchisse le jour et que fuient les ombres, je m'en irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l'encens. Salomon : Tu es toute belle, mon amie, et il n'y a point en toi de défaut. Avec moi, viens du Liban, ô fiancée, avec moi [viens] du Liban ! Descends du sommet de l'Amana, du sommet du Sénir et du Hermon, des antres des lions, des montagnes des panthères. Tu m'as ravi le cœur, ô ma sœur, [ma] fiancée, tu m'as ravi le cœur par un seul [regard] de tes yeux, par une seule chaînette de ton collier. Que de charme dans ton amour, ma sœur, [ma] fiancée ! Combien ton amour est meilleur que le vin, et l'odeur de tes parfums [plus suave] que tous les aromates ! Tes lèvres distillent du miel, ô [ma] fiancée ; il y a sous ta langue du miel et du lait, et l'odeur de tes vêtements est comme l'odeur du Liban. [Tu es] un jardin fermé, ô ma sœur, [ma] fiancée, une source fermée, une fontaine scellée, tes jets [sont] un paradis de grenadiers aux fruits excellents : le henné avec le nard ; le nard et le safran, le roseau odorant et le cinnamome, avec tous les arbres qui donnent de l'encens ; la myrrhe et l'aloès, avec tous les plus excellents aromates ; tu es une source de jardin, une source d'eaux vives, des ruisseaux du Liban. Lève-toi, aquilon ! et viens, autan ! Souffle sur mon jardin, [et] que ses parfums se répandent !Sulammith :Que mon bien-aimé vienne à son jardin, et qu'il mange de ses fruits excellents ! Salomon : Je suis venu à mon jardin, ô ma sœur, [ma] fiancée ; je cueille ma myrrhe avec mon baume, je mange mon rayon de miel, je bois mon vin avec mon lait : mangez, amis ; buvez et enivrez-vous d'amour ! Sulammith : Je suis endormie, mais mon cœur veille... Voix de mon bien-aimé qui frappe : Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est pleine de rosée, et mes boucles des gouttes de la nuit. J'ai enlevé ma tunique ; comment la remettrais-je ? J'ai lavé mes pieds ; comment les salirais-je ?... Mon bien-aimé a passé sa main par une ouverture, et mes entrailles se sont émues pour lui. Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains dégouttait la myrrhe, de mes doigts la myrrhe liquide sur la poignée du verrou. J'ai ouvert à mon bien-aimé ; mais mon bien-aimé était parti, avait disparu. Mon âme était sortie pendant qu'il me parlait. Je l'ai cherché et ne l'ai pas trouvé ; je l'ai appelé, et il ne m'a point répondu. Les gardes qui font la ronde dans la ville m'ont rencontrée ; ils m'ont frappée, ils m'ont blessée, ils m'ont enlevé ma mantille, les gardes des murs ! Je vous en conjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui annoncerez-vous ? Que je suis malade d'amour. Les jeunes filles : Qu'a donc ton bien-aimé de plus qu'un autre, ô la plus belle des femmes ? Qu'a donc ton bien-aimé de plus qu'un autre, pour que tu nous conjures ainsi ? Sulammith : Mon bien-aimé est brillant et vermeil, il se distingue entre dix mille. Sa tête est de l'or pur ; ses boucles sont des rameaux pendants, noires comme le corbeau. Ses yeux sont comme des colombes au bord de ruisseaux d'eau, se baignant dans le lait, bien enchâssés. Ses joues sont comme un parterre d'aromates, des terrasses de plantes odorantes. Ses lèvres sont des lis qui distillent de la myrrhe liquide. Ses mains sont des cylindres d'or garnis de tharsis ; son corps est un ouvrage d'ivoire, émaillé de saphirs. Ses jambes sont des colonnes de marbre blanc reposant sur des bases d'or. Son aspect est comme le Liban, distingué comme les cèdres. Sa bouche respire la douceur, et toute sa personne est pleine de charme. Tel est mon bien-aimé, et tel est mon ami, filles de Jérusalem ! Les jeunes filles : Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle des femmes ? De quel côté ton bien-aimé s'est-il dirigé, que nous le cherchions avec toi ? Sulammith : Mon bien-aimé est descendu à son jardin, aux parterres d'aromates, pour se repaître dans les jardins et pour cueillir des lis. Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi, lui qui paît parmi les lis. Salomon : Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des bataillons sous leurs bannières. Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres qui descendent de Galaad. Tes dents sont comme un troupeau de brebis qui remontent du lavoir : toutes portent des jumeaux, et aucune n'est stérile. Ta joue est comme une moitié de grenade, derrière ton voile. Il y a là soixante reines et quatre-vingts concubines et des jeunes filles sans nombre. Une seule est ma colombe, ma parfaite, elle, l'unique de sa mère, la préférée de celle qui lui donna le jour. Les filles l'ont vue et l'ont dite heureuse ; les reines et les concubines [aussi], et elles l'ont louée. Qui est celle-ci, qui apparaît comme l'aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des bataillons sous leurs bannières ? Sulammith : J'étais descendue au jardin des noyers pour voir les jeunes pousses de la vallée, pour voir si la vigne bourgeonnait, si les grenadiers fleurissaient. Je ne sais pas comment mon âme m'a poussée vers les chariots d'un peuple de prince. Les jeunes filles : Reviens, reviens, ô la Sulammith ! Reviens, reviens, que nous te regardions !Sulammith :Que regardez-vous en la Sulammith ?Les jeunes filles :Comme une danse de Mahanaïm. Que tes pas sont gracieux dans ta chaussure, fille de prince ! Les contours de tes hanches sont comme des colliers, œuvre de mains d'artiste. Ton nombril est une coupe arrondie où le vin mixtionné ne doit pas manquer. Ton ventre est un tas de froment entouré de lis. Tes deux seins sont comme deux faons jumeaux de gazelle. Ton cou est comme une tour d'ivoire ; tes yeux, comme des étangs à Hesbon, près de la porte de Bath-Rabbim ; ton nez, comme la tour du Liban qui regarde du côté de Damas. Ta tête est sur toi comme le Carmel, et la chevelure qui retombe de ta tête, comme le pourpre : un roi est enchaîné par tes boucles ! Salomon : Que tu es belle et que tu es agréable, ô mon amour, au milieu des délices ! Ta taille est semblable à un palmier, et tes seins à des grappes. J'ai dit : Je monterai sur le palmier, j'en saisirai les branches ! Et que tes mamelles [me] soient comme les grappes de la vigne, et le souffle de tes narines, comme [le parfum des] pommes, et ton palais comme le meilleur vin...Sulammith : Qui coule droit à mon bien-aimé, qui glisse sur les lèvres de ceux qui s'endorment. Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi. Viens, mon bien-aimé, nous sortirons dans la campagne, nous passerons la nuit au milieu des plantes de henné. Dès le matin nous irons aux vignes, nous verrons si la vigne bourgeonne, si les fleurs s'ouvrent, si les grenadiers fleurissent. Là, je te donnerai mon amour. Les mandragores répandent leur parfum, et [nous avons] à nos portes toute sorte de fruits excellents, des nouveaux et aussi des anciens ; mon bien-aimé, je les ai réservés pour toi ! Oh ! que n'es-tu mon frère, allaité des mamelles de ma mère ! Lorsque je te rencontrerais dehors, je pourrais t'embrasser sans qu'on me méprisât. Je te conduirais, je t'amènerais à la maison de ma mère ; tu m'instruirais, et je te ferais boire du vin aromatisé, du moût de mes grenades... Que sa main gauche soit sous ma tête et que sa droite m'embrasse ! Je vous en conjure, filles de Jérusalem, n'éveillez pas, oh ! ne réveillez pas l'amour jusqu'à ce qu'il le veuille. Les villageois : Qui est celle-ci, qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé ?Sulammith : Sous le pommier je t'ai réveillé, là où ta mère t'a enfanté avec douleur, là où a souffert celle qui t'a donné le jour. Place-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras ; car l'amour est fort comme la mort ; la jalousie est inflexible comme le sépulcre. Ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de Jah. De grandes eaux ne sauraient éteindre l'amour, ni les fleuves le submerger ; quand un homme offrirait tous les biens de sa maison en échange de l'amour, on le repousserait avec mépris. Nous avons une petite sœur, qui n'a pas encore de mamelles. Que ferons-nous de notre sœur le jour où on parlera d'elle ? Si elle est une muraille, nous bâtirons sur elle un couronnement d'argent ; et si elle est une porte, nous la fermerons d'une planche de cèdre. Je suis une muraille, et mes seins sont comme des tours. Aussi ai-je été à ses yeux comme celle qui a trouvé la paix. A Salomon est advenue une vigne en Baal-Hamon ; il a remis la vigne aux gardiens ; chacun doit apporter pour son fruit mille [sicles] d'argent. Ma vigne, à moi, est devant moi. A toi, Salomon, les mille [sicles], et deux cents aux gardiens de son fruit ! Le bien-aimé : Habitante des jardins, mes compagnons sont avides d'entendre ta voix ; fais-la moi entendre ! Sulammith : Fuis, mon bien-aimé ! Sois semblable à une gazelle ou au faon des biches sur les montagnes des aromates !
Vision d'Esaïe, fils d'Amots, qu'il a vue touchant Juda et Jérusalem, au temps d'Ozias, de Jotham, d'Achaz, et d'Ezéchias, rois de Juda. Cieux, écoutez, et toi, terre, prête l'oreille! Car l'Eternel parle : J'ai nourri des enfants, et je les ai élevés ; mais ils se sont révoltés contre moi ! Le bœuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître ; Israël n'a point de connaissance, mon peuple n'a point d'intelligence ! Ha ! nation pécheresse, peuple chargé d'iniquité, race de méchants, fils criminels ! Ils ont abandonné l'Eternel, ils ont outragé le Saint d'Israël, ils se sont retirés en arrière. Où vous frapper encore, si vous continuez vos révoltes ? Toute la tête est malade, et tout le cœur est languissant. De la plante du pied à la tête, rien n'est entier : ce n'est que blessures, meurtrissures, plaies purulentes, qui n'ont point été nettoyées, ni bandées, ni adoucies avec l'huile. Votre pays est un désert, vos villes consumées par le feu ; votre sol, des étrangers le dévorent sous vos yeux, et la dévastation est comme un dégât fait par des étrangers. Et la fille de Sion est restée comme une cabane dans une vigne, comme une loge dans un champ de concombres, comme une tour de garde. Si l'Eternel des armées ne nous eût réservé un faible reste, nous serions comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe ! Ecoutez la parole de l'Eternel, juges de Sodome ; prêtez l'oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe ! Qu'ai-je à faire de la multitude de vos sacrifices ? dit l'Eternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; je ne prends point de plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs. Quand vous venez vous présenter devant ma face, qui vous a demandé de fouler mes parvis ? Ne continuez pas de m'apporter des oblations de mensonge ; l'encens m'est en abomination ! Quant aux nouvelles lunes, et aux sabbats, et aux convocations, je ne puis voir ensemble le crime et l'assemblée solennelle ! Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; elles me sont à charge, je suis las de les supporter. Quand vous étendez vos mains, je voile mes yeux devant vous, même quand vous multipliez les prières, je n'écoute pas ; vos mains sont pleines de sang ! Lavez-vous, nettoyez-vous, ôtez de devant mes yeux la malice de vos actions ; cessez de mal faire ; apprenez à bien faire, recherchez la droiture, redressez l'oppresseur ; faites droit à l'orphelin, défendez la cause de la veuve. Oh ! venez, et débattons nos droits, dit l'Eternel. Si vos péchés sont comme l'écarlate, ils seront blancs comme la neige ; s'ils sont rouges comme le cramoisi, ils deviendront comme la laine. Si vous obéissez de bon cœur, vous mangerez les biens du pays. Mais si vous résistez, et si vous êtes rebelles, vous serez dévorés par l'épée ; car la bouche de l'Eternel a parlé ! Comment est-elle devenue une prostituée, la cité fidèle ; elle, pleine de droiture, dans laquelle la justice habitait, et maintenant... des meurtriers ! Ton argent s'est changé en scories, ton breuvage a été coupé d'eau. Tes princes sont des rebelles et des compagnons de voleurs, chacun d'eux aime les présents et court après les récompenses ; ils ne font point droit à l'orphelin, et la cause de la veuve ne vient pas devant eux. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel. des armées, le Puissant d'Israël : Ha ! je tirerai satisfaction de mes adversaires, et je me vengerai de mes ennemis ! Et je remettrai ma main sur toi, et je fondrai tes scories comme avec de la potasse, et j'ôterai toutes tes parcelles de plomb. Je te rendrai des juges comme ceux d'autrefois et des conseillers comme aux premiers temps ; après cela on t'appellera la ville de justice, la cité fidèle. Sion sera rachetée par la droiture, et ceux qui s'y convertiront, par la justice. Mais les rebelles et les pécheurs seront foulés ensemble, et ceux qui abandonnent l'Eternel, périront. Car vous aurez honte à cause des térébinthes que vous avez désirés, et vous rougirez à cause des jardins dont vous faites vos délices. Car vous serez comme un térébinthe à la feuille flétrie, et comme un jardin sans eau. Et l'homme fort sera l'étoupe, et son œuvre l'étincelle ; ils brûleront tous deux ensemble, et personne n'éteindra ! La parole qu'Esaïe, fils d'Amots, a reçue touchant Juda et Jérusalem. Il arrivera, à la fin des jours, que la montagne de la maison de l'Eternel sera établie au sommet des montagnes et élevée au-dessus des collines, et toutes les nations y afflueront. Et des peuples nombreux viendront et diront : Venez et montons à la montagne de l'Eternel, à la maison du Dieu de Jacob ; il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers ! Car de Sion sortira la loi, et la parole de l'Eternel de Jérusalem. Il sera l'arbitre des nations et le juge de peuples nombreux ; ils forgeront leurs épées en socs de charrues et leurs lances en serpettes ; une nation ne lèvera plus l'épée contre l'autre, et on n'apprendra plus la guerre. Maison de Jacob, venez et marchons à la lumière de l'Eternel ! Car tu as abandonné ton peuple, la maison de Jacob, parce qu'ils sont pleins de l'Orient et magiciens, comme les Philistins, et ils donnent la main aux enfants des étrangers. Son pays est rempli d'argent et d'or, et il n'y a point de fin à ses trésors ; son pays est rempli de chevaux, et il n'y a point de fin à ses chars ; son pays est rempli d'idoles ; ils se prosternent devant l'ouvrage de leurs mains, devant ce que leurs doigts ont fabriqué. Et le mortel est humilié, l'homme fort abaissé, et tu ne leur pardonnes point ! Entre dans la roche, cache-toi dans la poussière, devant la terreur de l'Eternel et l'éclat de sa majesté ! Les yeux hautains du mortel sont abaissés, et l'orgueil des hommes forts est humilié, et l'Eternel seul est élevé en ce jour-là ! Car l'Eternel des armées a un jour contre toute élévation et toute hauteur, et contre tout ce qui s'élève, pour l'abaisser ; contre tous les cèdres du Liban hauts et élevés, et contre tous les chênes de Basan ; contre toutes les hautes montagnes et contre toutes les collines élevées ; contre toute tour superbe et contre toute muraille forte ; contre tous les vaisseaux de Tarsis et contre tout ce qui charme les yeux. L'arrogance du mortel est humiliée, et l'orgueil des hommes forts est abaissé, et l'Eternel seul est élevé en ce jour-là ! Toutes les idoles disparaîtront. Et ils se sauveront dans les cavernes des rochers et dans les antres de la terre, devant la terreur de l'Eternel et l'éclat de sa majesté, quand il se lèvera pour effrayer la terre ! En ce jour-là l'homme jettera ses idoles d'or et ses idoles d'argent, qu'il s'était faites pour les adorer, aux rats et aux chauves-souris, pour se sauver dans les trous des rochers et dans les fentes des montagnes, devant la terreur de l'Eternel et l'éclat de sa majesté, quand il se lèvera pour effrayer la terre ! Cessez donc de vous confier en l'homme, dans les narines duquel il n'y a qu'un souffle ; car de quelle valeur est-il ? Car voici, le Seigneur, l'Eternel des armées, va retirer de Jérusalem et de Juda toute ressource et tout appui, toute ressource de pain et toute ressource d'eau, héros et homme de guerre, juge et prophète, devin et ancien, capitaine et notable, conseiller, artiste intelligent et habile enchanteur. Et je leur donnerai pour princes des jeunes gens, et des enfants régneront sur eux. Et le peuple se ruera homme contre homme, voisin contre voisin ; ils se précipiteront le jeune homme contre le vieillard et l'homme de rien contre l'homme considéré. Lorsqu'un homme prendra son frère dans la maison de son père : Tu as un manteau, sois notre chef, et que cette ruine soit sous ta garde ! il répondra en ce jour-là disant : Je ne veux point être le médecin ! je n'ai dans ma maison ni pain, ni manteau ; ne me faites pas chef du peuple ! Car Jérusalem chancelle, et Juda tombe, parce que leur langue et leurs actions sont contre l'Eternel, pour braver les regards de sa majesté. L'air de leur visage témoigne contre eux ; ils ont publié leur péché comme Sodome, ils ne s'en sont point caché ; malheur à leur âme, car ils sont eux-mêmes les auteurs de leur perte. Dites du juste que bien lui sera, car il mangera le fruit de ses œuvres. Malheur au méchant, mal lui arrivera ! car ce que ses mains ont fait lui sera rendu. Mon peuple est opprimé par des enfants, et des femmes le gouvernent. Mon peuple, ceux qui te dirigent t'égarent, et ils ruinent le chemin où tu dois passer ! L'Eternel s'est levé pour plaider, et il est debout pour juger les peuples. L'Eternel entre en jugement avec les anciens de son peuple et ses princes : Vous avez brouté la vigne, et la dépouille du pauvre est dans vos maisons ! De quel droit foulez-vous mon peuple, et écrasez-vous les malheureux ? Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel des armées. L'Eternel a dit : Parce que les filles de Sion sont devenues orgueilleuses et marchent la tête haute, lançant des regards, et vont à petits pas, et font sonner les anneaux de leurs pieds, le Seigneur rendra chauve le crâne des filles de Sion, et l'Eternel découvrira leur nudité. En ce jour-là le Seigneur enlèvera le luxe des anneaux, des soleils et des croissants ; les boucles d'oreille, les bracelets et les voiles ; les diadèmes, les chaînettes des pieds et les ceintures ; les boîtes à parfum et les amulettes, les bagues et les anneaux du nez ; les robes de fête et les tuniques, les manteaux et les bourses ; les miroirs et les mousselines, les turbans et les mantilles. Et au lieu de parfum, il y aura la pourriture ; au lieu de ceinture, une corde ; au lieu de cheveux frisés, une tête chauve ; au lieu d'une ample robe, un sac ; au lieu de beauté, la marque faite au feu. Tes guerriers tomberont par l'épée, et tes hommes forts dans la bataille. Les portes de Sion gémiront et seront dans le deuil, et désolée elle sera assise à terre. En ce jour sept femmes saisiront un seul homme, et diront : Nous mangerons notre pain, et nous nous vêtirons de nos habits ; seulement que nous portions ton nom ; ôte notre opprobre ! En ce jour-là, le germe de l'Eternel fera l'ornement et la gloire des réchappés d'Israël, et le fruit de la terre, leur orgueil et leur parure. Et il arrivera que ce qui sera resté dans Sion et ce qui aura été épargné dans Jérusalem, sera appelé saint, tous ceux qui sont inscrits pour la vie dans Jérusalem. Quand le Seigneur aura lavé la souillure des filles de Sion, et nettoyé Jérusalem du sang qui est au milieu d'elle, par l'esprit de jugement et par l'esprit d'extermination, alors l'Eternel créera, sur toute l'étendue de la montagne de Sion et sur son assemblée, une nuée durant le jour et une fumée, et l'éclat d'une flamme ardente pendant la nuit. Car sur toute sa gloire il y aura un dais : une tente pour donner de l'ombrage, de jour, contre la chaleur, et pour servir de refuge et d'abri contre l'orage et la pluie. Je veux chanter pour mon ami le cantique de mon ami sur sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Il en remua le sol, il en ôta les pierres, et il la planta de ceps exquis ; il bâtit une tour au milieu, et il y creusa aussi une cuve. Et il s'attendait à ce qu'elle produirait des raisins ; mais elle a produit du verjus. Et maintenant, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, jugez, je vous prie, entre moi et ma vigne ! Qu'y avait-il à faire de plus à ma vigne, que je ne lui aie fait ? Pourquoi, quand j'attendais qu'elle produirait des raisins, a-t-elle produit du verjus ? Maintenant donc, je vous ferai entendre ce que je m'en vais faire à ma vigne : j'ôterai sa haie, et elle sera broutée ; j'abattrai sa clôture, et elle sera foulée ; j'en ferai un désert ; elle ne sera plus taillée, ni cultivée, les ronces et les épines y croîtront ; et je commanderai aux nuées de ne plus laisser tomber de pluie sur elle. Car la maison d'Israël est la vigne de l'Eternel des armées, et les hommes de Juda sont le plant auquel il prenait plaisir : il en attendait la droiture, et voici du sang versé ; la justice, et voici le cri de détresse ! Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, qui joignent champ à champ, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de place, et que vous habitiez seuls au milieu du pays ! L'Eternel des armées m'a parlé et m'a dit : Oui, ces nombreuses maisons seront désertes, ces maisons grandes et belles seront privées d'habitants. Car dix journaux de vigne ne produiront qu'un bath, un homer de semence ne produira qu'un épha. Malheur à ceux qui se lèvent de bon matin pour courir après les boissons enivrantes, et qui s'attardent le soir, échauffés par le vin ! La harpe et le luth, le tambourin, la flûte et le vin, voilà leurs festins ; mais ils n'ont point égard à l'œuvre de l'Eternel, et ils ne voient point l'ouvrage de ses mains. C'est pourquoi mon peuple s'en va en exil sans s'en douter ; sa noblesse est une troupe affamée, et sa multitude sèche de soif. C'est pour cela que le sépulcre élargit son gouffre, et ouvre sa gueule sans mesure ; elle y descend, la magnificence de Sion, sa multitude bruyante et joyeuse ! Le mortel est humilié, l'homme fort est abaissé, et les yeux des superbes sont abaissés. Et l'Eternel des armées est grand dans le jugement, et le Dieu saint est sanctifié dans la justice. Des brebis paîtront comme sur leur pâturage, et des étrangers dévoreront les champs dévastés des riches ! Malheur à ceux qui tirent l'iniquité avec des cordes de vanité, et le péché comme avec les traits d'un chariot ; qui disent : Qu'il se dépêche, qu'il hâte son œuvre, afin que nous la voyions ! Que le décret du Saint d'Israël s'approche et s'exécute, et nous saurons ce que c'est ! Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui font des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres, qui font l'amer doux et le doux amer ! Malheur à ceux qui sont sages à leurs propres yeux et intelligents dans leur propre opinion ! Malheur à ceux qui sont des héros pour boire le vin et vaillants à mêler les liqueurs fortes ; qui justifient le méchant pour un présent et qui privent les justes de leur droit ! C'est pourquoi, comme la langue du feu dévore le chaume et comme l'herbe sèche s'affaisse dans la flamme, leur racine sera semblable à la vermoulure, et leur fleur sera emportée comme la poussière ; car ils ont rejeté la loi de l'Eternel des armées, et ils ont méprisé la parole du Saint d'Israël. C'est pourquoi la colère de l'Eternel s'est embrasée contre son peuple, et il a étendu sa main contre lui, et il l'a frappé ; les montagnes en sont ébranlées ; leurs cadavres encombrent les rues comme de l'ordure. Avec tout cela, sa colère ne s'est point détournée, et sa main reste étendue ! Il dresse un signal pour les nations éloignées ; il les siffle des bouts de la terre, et les voici qui arrivent promptement et légèrement. Il n'y en a pas un qui soit las, ni qui chancelle, qui sommeille, ni qui dorme ; la ceinture de leurs reins ne se défait point, et la courroie de leurs sandales ne se délie point. Leurs flèches sont aiguisées, leurs arcs sont tous tendus ; les sabots de leurs chevaux sont comme le caillou, les roues de leurs chars pareilles à l'ouragan. Leur rugissement est celui de la lionne ; ils rugissent comme le lionceau : il gronde, saisit sa proie, l'emporte, et personne ne la lui arrache. En ce jour-là, il y aura sur le peuple un tumulte semblable au bruit de la mer ; on regardera le pays, et voilà les ténèbres de l'angoisse, et la lumière sera voilée par les ténèbres. L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé ; et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes : de deux ils se couvraient la face, de deux ils se couvraient les pieds, et de deux ils volaient. Et ils criaient l'un à l'autre et disaient : Saint, saint, saint est l'Eternel des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! Les fondements des seuils étaient ébranlés par la voix de celui qui criait, et la maison se remplit de fumée. Alors je dis : Malheur à moi! je suis perdu ! Car je suis un homme aux lèvres souillées, et j'habite au milieu d'un peuple aux lèvres souillées, et mes yeux ont vu le Roi, l'Eternel des armées ! Mais l'un des séraphins vola vers moi, tenant à la main un charbon ardent, qu'il avait pris sur l'autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : Voici, ceci a touché tes lèvres ; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié. Et j'entendis la voix du Seigneur disant : Qui enverrai-je, et qui ira pour nous ? Et je dis : Me voici, envoie-moi. Et il dit : Va, et dis à ce peuple : Entendez, et vous ne comprendrez point ! Voyez, et vous ne discernerez point ! Appesantis le cœur de ce peuple, et rends ses oreilles dures, et bouche-lui les yeux, en sorte qu'il ne voie point de ses yeux et n'entende point de ses oreilles, et ne comprenne point avec son cœur, et qu'il ne se convertisse point et ne soit point guéri ! Et je dis : Jusques à quand, Seigneur ? Et il répondit : Jusqu'à ce que les villes soient dévastées et sans habitants, et qu'il n'y ait plus personne dans les maisons, et que la terre soit ravagée et déserte, et que l'Eternel ait éloigné les hommes, et que la solitude soit grande dans le pays. Et s'il y reste encore une dixième partie, elle sera détruite à son tour. Mais comme du térébinthe et du chêne subsiste le tronc quand ils sont abattus, leur tronc sera une semence sainte. Il arriva du temps d'Achaz, fils de Jotham, fils d'Ozias, roi de Juda, que Retsin, roi de Syrie, monta avec Pékach, fils de Rémalia, roi d'Israël, contre Jérusalem pour l'attaquer ; mais il ne put l'attaquer. Et on apporta à la maison de David cette nouvelle : La Syrie s'est appuyée sur Ephraïm. Alors le cœur du roi et le cœur de son peuple fut agité comme les arbres de la forêt sont agités par le vent. Et l'Eternel dit à Esaïe : Sors à la rencontre d'Achaz, toi et Schéarjaschub, ton fils, vers l'extrémité de l'aqueduc de l'étang supérieur, sur le chemin du champ des blanchisseurs ; et dis-lui : Prends garde, tiens-toi tranquille ; ne crains point, et que ton cœur ne défaille point, à cause de ces deux bouts de tisons fumants, à cause de la fureur de Retsin et de la Syrie et du fils de Rémalia, parce que la Syrie, Ephraïm et le fils de Rémalia se sont concertés pour te perdre, disant : Montons contre Juda, surprenons-le, envahissons-le, et établissons-y pour roi le fils de Tabéal ! Ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel : Cela n'aura point d'effet, cela ne sera pas ! Car la tête de la Syrie, c'est Damas, et la tête de Damas, c'est Retsin ; et encore soixante-cinq ans, Ephraïm sera rayé du nombre des peuples ; et la tête d'Ephraïm, c'est Samarie, et la tête de Samarie, c'est le fils de Rémalia. Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas ! Et l'Eternel parla encore à Achaz, en disant : Demande un signe à l'Eternel ton Dieu ; demande-le du fond du lieu des morts, ou du haut des cieux. Mais Achaz dit : Je ne demanderai rien, et je ne tenterai point l'Eternel. Esaïe dit : Ecoutez, maison de David ! Est-ce trop peu pour vous de fatiguer les hommes, que vous fatiguiez aussi mon Dieu ? C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici, la jeune fille a conçu, et elle enfante un fils, et elle appelle son nom Emmanuel ! Il mangera de la crème et du miel jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien ; car avant que l'enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le pays dont les deux rois te font peur sera dévasté. L'Eternel fera venir sur toi et sur ton peuple, et sur la maison de ton père, des jours tels qu'il n'y en a point eu depuis le jour qu'Ephraïm s'est séparé de Juda, le roi d'Assyrie. Et il arrivera en ce jour-là que l'Eternel sifflera les mouches des bouts des fleuves d'Egypte et les abeilles du pays d'Assyrie ; et elles viendront toutes et se poseront dans les vallées escarpées et dans les fentes des rochers, et sur tous les buissons et sur tous les halliers. En ce jour-là, le Seigneur rasera avec un rasoir qu'il aura loué au-delà du fleuve, avec le roi d'Assyrie, la tête et les poils des pieds, et il enlèvera aussi la barbe. Et il arrivera en ce jour-là qu'un homme nourrira une vache et deux brebis ; et à cause de l'abondance du lait, on ne mangera que de la crème, car tous ceux qui seront restés dans le pays se nourriront de crème et de miel. Et il arrivera en ce jour-là que tout endroit où il y avait mille ceps de vigne valant mille pièces d'argent, sera couvert de ronces et d'épines ; on y entrera avec des flèches et avec l'arc, car tout le pays ne sera que ronces et épines. Et toutes les montagnes cultivées avec le sarcloir, tu n'y viendras plus, par crainte des ronces et des épines ; elles seront le pâturage des bœufs et un sol foulé par les moutons. Et l'Eternel me dit : Prends un grand tableau et écris-y en caractères lisibles : Hâtez le pillage ! Butinez vite ! Et je pris avec moi des témoins dignes de foi, Urie, le sacrificateur, et Zacharie, fils de Jebéréchia. Et je m'approchai de la prophétesse, et elle conçut et enfanta un fils. Et l'Eternel me dit : Appelle-le Maherschalal-Chaschbaz. Car avant que l'enfant sache crier : Mon père, ma mère ! on portera les richesses de Damas et le butin de Samarie devant le roi d'Assyrie. Et l'Eternel me parla encore disant : Puisque ce peuple a méprisé les eaux de Siloé qui coulent doucement, et qu'il se réjouit au sujet de Retsin et du fils de Rémalia, à cause de cela, voici, le Seigneur va faire venir sur eux les eaux du fleuve, fortes et grandes, le roi d'Assyrie et toute sa puissance ; et il s'élèvera partout au-dessus de son lit et se répandra par dessus tous ses bords, et il pénétrera en Juda, il débordera, il inondera, il montera jusqu'au cou ; et le déploiement de ses ailes couvrira toute la largeur de ton pays, ô Emmanuel ! Poussez des cris de guerre, peuples, et soyez défaits ! Prêtez l'oreille, vous toutes les extrémités de la terre ! Equipez-vous, et soyez défaits ! Equipez-vous, et soyez défaits ! Formez un projet, et il sera anéanti ; prononcez une parole, et elle n'aura point d'effet ; car Dieu est avec nous ! Car ainsi m'a parlé l'Eternel quand sa main me saisit et qu'il m'apprit à ne suivre point la voie de ce peuple, en disant : N'appelez pas conjuration tout ce que ce peuple appelle conjuration ; ne craignez point ce qu'il craint, et ne vous effrayez pas. L'Eternel des armées, c'est lui que vous sanctifierez ; c'est lui qui sera votre crainte et votre frayeur ! Et il sera un sanctuaire, une pierre d'achoppement, un rocher de scandale pour les deux maisons d'Israël, un filet et un piège pour les habitants de Jérusalem. Et beaucoup parmi eux trébucheront et tomberont et se briseront ; ils seront enlacés et seront pris. Serre le témoignage, scelle la loi dans mes disciples ! Je m'attends à l'Eternel, qui cache sa face à la maison de Jacob, et j'espère en lui. Voici, moi et les enfants que l'Eternel m'a donnés, nous sommes signes et présages en Israël, de la part de l'Eternel des armées, qui habite sur la montagne de Sion. Quand ils vous diront : Consultez ceux qui évoquent les morts, et les devins, qui marmottent et qui chuchotent : un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ? S'adressera-t-il aux morts pour les vivants ? A la loi et au témoignage ! S'ils ne parlent point ainsi, eux pour lesquels il n'y a point d'aurore, il errera dans le pays, pressé et affamé ; et il arrivera, quand il aura faim, qu'il s'irritera ; il maudira son roi et son Dieu ; et il regardera en haut, et il regardera vers la terre ; et voici, il n'y aura que détresse, obscurité, sombre angoisse ; il sera rejeté dans les ténèbres. Car il n'y a plus de ténèbres pour la terre qui a été dans l'angoisse ; comme le premier temps a couvert d'opprobre le pays de Zabulon et le pays de Nephthali, le dernier temps remplira de gloire le chemin de la mer, la contrée d'au-delà du Jourdain, le district des Gentils. Le peuple qui marchait dans les ténèbres voit une grande lumière, et la lumière resplendit sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort. Tu multiplies la nation, tu lui accordes une grande joie ! Ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit à la moisson, comme on pousse des cris de joie en partageant le butin. Car le joug qui pesait sur lui, la verge qui frappait son épaule, le bâton de son exacteur, tu les as brisés comme à la journée de Madian. Car toute armure du guerrier qui s'avance avec bruit, tout manteau roulé dans le sang, est brûlé, le feu le dévore. Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l'empire a été posé sur son épaule, et on le nomme Conseiller admirable, Dieu fort, Père à toujours, Prince de paix ; pour augmenter l'empire et donner une paix sans fin au trône de David et à son royaume, pour l'affermir et l'établir par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours ; le zèle de l'Eternel des armées fera cela ! Le Seigneur a envoyé une parole en Jacob, et elle est tombée en Israël : tout le peuple l'entendra, Ephraïm et les habitants de Samarie, qui disent dans leur orgueil et dans la fierté de leur cœur : Les briques sont tombées, nous bâtirons en pierres de taille ; les sycomores ont été coupés, nous les remplacerons par des cèdres ! L'Eternel fait lever contre eux les adversaires de Retsin, et il amène pêle-mêle leurs ennemis, la Syrie de l'Orient, les Philistins de l'Occident ; et ils dévorent Israël à pleine bouche. Avec tout cela, sa colère ne s'est point détournée, et sa main reste étendue ! Car, le peuple n'est point revenu à celui qui le frappait, et ils n'ont point recherché l'Eternel des armées. L'Eternel va donc retrancher d'Israël la tête et la queue, la palme et le jonc, en un seul jour. [L'ancien et le notable, c'est la tête ; et le prophète qui enseigne le mensonge, c'est la queue.] Ceux qui guident ce peuple l'égarent, et ceux qui se laissent guider sont perdus. C'est pourquoi le Seigneur ne prendra point plaisir en ses jeunes hommes, et il n'aura point compassion de ses orphelins et de ses veuves. Car ils sont tous des pervers et des méchants, et toute langue profère l'impiété. Avec tout cela, sa colère ne s'est point détournée, et sa main reste étendue ! Car la méchanceté s'est allumée comme un feu ; elle dévore ronces et épines ; elle embrase l'épaisseur de la forêt, qui s'élève en colonnes de fumée. Par le courroux de l'Eternel des armées, le pays est embrasé ; le peuple est devenu la proie des flammes ; nul n'aura pitié de son frère. On pille à droite, et l'on a faim ; on dévore à gauche, et l'on n'est point rassasié ; chacun mange la chair de son bras ; Manassé contre Ephraïm, Ephraïm contre Manassé, tous deux contre Juda ! Avec tout cela, sa colère ne s'est point détournée, et sa main reste étendue ! Malheur à ceux qui décrètent des décrets iniques, aux scribes qui écrivent des sentences injustes, refusant la justice aux misérables et dépouillant de leur droit les affligés de mon peuple, pour faire des veuves leur proie et des orphelins leur butin ! Et que ferez-vous au jour de la visitation et dans la catastrophe qui arrivera de loin ? Vers qui fuirez-vous pour avoir du secours, et où cacherez-vous vos trésors ? Il ne reste qu'à se courber comme prisonnier ou à tomber parmi les tués ! Avec tout cela, sa colère ne s'est point détournée, et sa main reste étendue ! Malheur à Assur, verge de ma colère ! Le bâton qui est dans sa main est l'instrument de ma vengeance. Je l'envoie contre une nation impie, je le dépêche contre le peuple de mon courroux, pour le mettre au pillage et faire du butin, et pour le fouler aux pieds comme la boue des rues. Mais lui, ce n'est pas ainsi qu'il l'entend, et son cœur ne pense point ainsi, car il ne songe qu'à détruire et à exterminer des nations en grand nombre. car il dit : Mes princes ne sont-ils pas autant de rois ? N'en a-t-il pas été de Calno comme de Carkémis, et de Hamath comme d'Arpad, et de Samarie comme de Damas ? Comme ma main a atteint les royaumes des dieux, et pourtant leurs idoles valaient mieux que celles de Jérusalem et de Samarie, ne ferai-je pas à Jérusalem et à ses images ce que j'ai fait à Samarie et à ses dieux ? Mais il arrivera, quand le Seigneur aura achevé toute son œuvre sur la montagne de Sion et à Jérusalem, que je visiterai le fruit du cœur hautain du roi d'Assyrie et l'arrogance de ses regards altiers ; parce qu'il a dit : C'est par la force de ma main que j'ai fait cela, et par ma sagesse, car je suis intelligent ! J'ai déplacé les bornes des peuples et pillé leurs trésors, et comme un héros, j'ai détrôné les rois ! Ma main a saisi, comme un nid, les richesses des peuples, et comme on ramasse des œufs abandonnés, j'ai ramassé toute la terre, sans que nul ait remué l'aile, ouvert le bec, ou poussé un cri ! La hache se glorifie-t-elle contre celui qui la manie ? La scie s'élève-t-elle contre celui qui la meut ? Comme si la verge faisait mouvoir celui qui la lève, comme si le bâton soulevait ce qui n'est pas du bois ! C'est pourquoi le Seigneur, l'Eternel des armées, enverra la maigreur sur ses hommes forts, et sous sa magnificence s'allumera un feu comme le feu d'un incendie ! La lumière d'Israël sera un feu et son Saint une flamme qui embrasera et dévorera ses épines et ses ronces en un seul jour. Et il anéantira la gloire de sa forêt et de son verger, corps et âme ; ce sera comme le dépérissement d'un homme en langueur. Le reste des arbres de sa forêt pourra être compté ; un enfant les inscrirait ! Et il arrivera en ce jour-là que le reste d'Israël et les réchappés de la maison de Jacob ne s'appuieront plus sur celui qui les frappait, mais ils s'appuieront avec vérité sur l'Eternel, le Saint d'Israël. Le reste, le reste de Jacob se convertira au Dieu fort ! Car, quand ton peuple, ô Israël, serait comme le sable de la mer, c'est un reste qui reviendra ; la destruction est résolue, elle fera déborder la justice. Car la destruction qu'il a décrétée, le Seigneur, l'Eternel des armées, l'accomplit dans toute la terre. C'est pourquoi, ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel des armées : Ne crains rien d'Assur, ô mon peuple, habitant de Sion, quand il te frappera avec la verge et qu'il lèvera son bâton sur toi, comme autrefois l'Egypte. Car encore bien peu de temps, et mon courroux cessera, et ma colère se tournera contre eux pour les détruire. Et l'Eternel des armées lèvera contre lui le fouet, comme il frappa Madian au rocher d'Oreb ; son bâton est sur la mer, et il le lève comme autrefois en Egypte ! Et il arrivera en ce jour-là que son fardeau sera ôté de dessus ton épaule et son joug de dessus ton cou, et le joug sera secoué par la graisse. Il est venu à Ajath, il a passé à Migron, il laissé son bagage à Micmas. Ils ont passé le défilé ; ils bivouaquent à Guéba ; Rama tremble, Guibéa de Saül prend la fuite. Elève ta voix, fille de Gallim ! Aie l'oreille au guet, Laïs ! Pauvre Anathoth ! Madména se disperse, les habitants de Guébim sont en fuite. Encore un jour, et il sera à Nob, il lèvera sa main contre la montagne de la fille de Sion, contre le coteau de Jérusalem ! Voici, le Seigneur, l'Eternel des armées, abat avec fracas la couronne des arbres ; les plus hauts sont coupés, et les plus altiers sont jetés par terre ; il taille avec le fer les fourrés de la forêt, et le Liban tombe sous les coups d'un Puissant ! Et un rameau sortira du tronc d'Isaï, et un rejeton de ses racines portera du fruit. L'Esprit de l'Eternel reposera sur lui, esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de l'Eternel. Il prendra son plaisir dans la crainte de l'Eternel ; il ne jugera point sur ce qui paraîtra à ses yeux, et il ne prononcera point d'après ce qui frappera ses oreilles. Il jugera avec justice les petits, et il fera droit aux humbles de la terre ; il frappera la terre de la verge de sa bouche, et par le souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. La justice sera la ceinture de ses reins, et la fidélité la ceinture de ses flancs. Le loup habitera avec l'agneau, et la panthère gîtera avec le chevreau ; le veau, le lionceau et le bœuf gras seront ensemble, et un petit garçon les conduira. La vache paîtra avec l'ourse, leurs petits gîteront ensemble ; et le lion mangera du fourrage comme le bœuf. Le nourrisson s'ébattra sur le trou de la vipère, et l'enfant sevré mettra sa main sur la prunelle du basilic. On ne fera point de mal ni de dégât sur toute ma montagne sainte ; car la terre sera remplie de la connaissance de l'Eternel, comme le fond de la mer des eaux qui le couvrent. Et il arrivera en ce jour-là que la racine d'Isaï, élevée comme étendard pour les peuples, sera recherchée par les nations, et son séjour ne sera que gloire. Il arrivera en ce jour-là que le Seigneur étendra une seconde fois sa main pour acquérir le reste de son peuple, qui sera demeuré en Assyrie, en Egypte, en Pathros, en Cus, en Elam, en Sinéar, à Hamath et dans les îles de la mer ; il élèvera un étendard pour les nations, il rassemblera les bannis d'Israël, et il recueillera les dispersés de Juda des quatre bouts de la terre. La jalousie d'Ephraïm prendra fin, et les attaques de Juda cesseront ; Ephraïm ne sera plus jaloux de Juda, et Juda n'attaquera plus Ephraïm. Ils voleront sur l'épaule des Philistins à l'Occident, ils pilleront de concert les fils de l'Orient ; ils mettront leurs mains sur Edom et Moab, et les fils d'Ammon leur seront soumis. L'Eternel frappera d'interdit la langue de la mer d'Egypte, et il lèvera sa main contre le fleuve, dans l'ardeur de son souffle, et il le partagera en sept ruisseaux, et il fera qu'on y marche en sandales. Et il y aura une route pour le reste de son peuple, qui sera demeuré en Assyrie, comme il y en eut une pour Israël au jour qu'il monta du pays d'Egypte. Et tu diras en ce jour-là : Je te loue, ô Eternel, car tu étais irrité contre moi, ta colère s'est détournée, et tu me consoles. Voici, Dieu est ma délivrance, j'aurai confiance et je ne craindrai point ; car l'Eternel, l'Eternel est ma force et mon cantique, il a été mon salut ! Vous puiserez des eaux avec allégresse aux sources du salut, et vous direz en ce jour-là : Louez l'Eternel, invoquez son nom, publiez parmi les peuples ses exploits ; proclamez que son nom est haut élevé ! Chantez l'Eternel, car il a fait des choses magnifiques ; cela est connu de toute la terre ! Pousse des cris, éclate de joie, habitante de Sion ; car le Saint d'Israël est grand au milieu de toi ! Sentence de Babel, révélée à Esaïe, fils d'Amots. Sur une montagne nue élevez un étendard ; appelez-les à haute voix, faites signe de la main, et qu'ils entrent dans les portes des princes ! Moi-même j'ai donné ordre à ceux qui me sont consacrés, et pour mes vengeances j'ai appelé mes héros, ceux qui se glorifient en ma grandeur. On entend sur les montagnes une rumeur : on dirait un grand peuple ; on entend un tumulte de royaumes de nations assemblées : c'est l'Eternel des armées qui passe en revue son armée pour le combat. Ils viennent d'un pays lointain, de l'extrémité des cieux, l'Eternel et les instruments de son courroux, pour dévaster toute la terre. Poussez des hurlements, car le jour de l'Eternel approche : il vient tel qu'un ravage fait par le Tout Puissant. C'est pourquoi toutes les mains deviendront lâches, et tout cœur d'homme se fondra. Ils seront frappés d'épouvante ; les transes et les tourments les saisiront ; ils se tordent, comme une femme qui enfante ; ils se regardent les uns les autres avec stupeur ; leurs visages sont enflammés. Voici, le jour de l'Eternel arrive, jour cruel, de fureur et d'ardente colère, pour réduire la terre en désert, et en exterminer les pécheurs. Car les astres du ciel et les étoiles d'Orion ne donneront point leur clarté ; le soleil s'est obscurci à son lever, et la lune ne fera point luire sa clarté. Je punirai le monde pour sa malice et les méchants pour leur iniquité ; je ferai cesser l'arrogance des superbes, et j'abaisserai l'orgueil des tyrans. Je rendrai les hommes plus rares que l'or fin, plus rares que l'or d'Ophir. C'est pourquoi je ferai trembler les cieux, et la terre sera ébranlée de sa place par la fureur de l'Eternel des armées, au jour de son ardente colère. Ils seront comme la gazelle que l'on poursuit, comme la brebis que personne ne recueille : chacun se tournera vers son peuple et s'enfuira dans son pays. Quiconque sera trouvé, sera transpercé ; et quiconque sera pris, tombera par l'épée. Leurs petits enfants seront écrasés sous leurs yeux, leurs maisons pillées et leurs femmes violées. Voici, je vais susciter contre eux les Mèdes, qui n'estiment point l'argent et n'aiment point l'or. Leurs arcs écraseront les jeunes garçons, et ils ne feront point grâce au fruit des entrailles ; leur œil n'aura pas pitié des fils. Et Babel, l'ornement des royaumes, la parure de l'orgueil des Chaldéens, sera semblable à Sodome et à Gomorrhe, que Dieu a détruites. Elle ne sera plus jamais habitée, elle ne sera plus peuplée en aucun temps ; l'Arabe n'y dressera point sa tente, et les bergers n'y parqueront point leurs troupeaux. Les animaux du désert y feront leur gîte ; les hibous rempliront ses maisons ; les autruches y habiteront, et les satyres y sauteront ; les chacals feront entendre leur cri dans ses châteaux, et les chiens sauvages dans ses palais de plaisance. Son temps est près d'arriver, et ses jours ne seront point prolongés. Car l'Eternel aura compassion de Jacob, et il choisira encore Israël ; il les rétablira dans leur pays, et les étrangers se joindront à eux et s'attacheront à la maison de Jacob. Les peuples les prendront et les ramèneront chez eux ; et la maison d'Israël se les appropriera, comme serviteurs et servantes, dans la terre de l'Eternel ; et ils feront captifs ceux qui les avaient faits captifs, et ils domineront sur leurs exacteurs. Et il arrivera, au jour où l'Eternel te fera reposer de ton travail et de ton trouble, et de la dure servitude que l'on t'avait imposée, que tu entonneras ce chant sur le roi de Babel, et tu diras : Comment a fini le tyran, a cessé l'oppression ? L'Eternel a brisé le bâton des méchants, le sceptre des dominateurs, qui frappaient avec fureur les peuples de coups sans relâche, qui tyrannisaient dans leur colère les nations d'une persécution sans répit ! Toute la terre est en repos, elle est tranquille, elle éclate en cris de joie ; les cyprès mêmes et les cèdres du Liban se réjouissent à cause de toi : Depuis que tu es couché là, le coupeur ne monte plus contre nous ! L'enfer là-bas s'est ému pour venir à ta rencontre ; il réveille pour toi les ombres, tous les monarques de la terre ; il a fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. Tous ils prennent la parole et te disent : Toi aussi, tu es déchu comme nous, et te voilà semblable à nous ! On a fait descendre dans les enfers ton faste et le son de tes instruments ; les vers sont ta couche, et la vermine ta couverture ! Comment es-tu tombé du ciel, astre brillant, fils de l'aurore ? Comment es-tu renversé en terre, toi qui foulais les nations ? Toi qui disais en ton cœur : Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, dans les profondeurs du septentrion ; je monterai sur les sommets des nues, je serai semblable au Très-Haut ! te voilà pourtant descendu aux enfers, dans les profondeurs de la fosse ! Ceux qui te verront, fixeront sur toi leurs regards, te considéreront avec attention : Est-ce là l'homme qui troublait la terre, qui ébranlait les royaumes, qui réduisait le monde en désert, détruisait les villes et ne relâchait pas ses captifs ? Tous les rois des nations, tous, reposent avec gloire, chacun en sa maison ; mais toi, on t'a jeté loin de ton sépulcre comme un rameau qu'on méprise ; couvert de morts égorgés par l'épée, précipités parmi les pierres de la fosse, comme un cadavre qu'on foule aux pieds ! Tu ne seras pas réuni avec eux dans la tombe ; car tu as ruiné ton pays, tu as tué ton peuple ! On ne nommera plus jamais la race des méchants ! Disposez pour ses fils une tuerie pour le crime de leurs pères, de peur qu'ils ne se relèvent, et ne conquièrent la terre, et ne couvrent de cités la face du monde ! Je me lèverai contre eux, dit l'Eternel des armées, et j'anéantirai de Babel le nom et le reste, la race et le rejeton, dit l'Eternel, et je la changerai en un nid de hérissons et en étangs d'eaux, et je la balaierai avec le balai de la destruction, dit l'Eternel des armées ! L'Eternel des armées a juré, disant : Si cela n'arrive pas comme je l'ai pensé, et si cela ne se fait pas comme je l'ai décidé : que je briserai Assur dans ma terre, et que je le foulerai sur mes montagnes ! Alors son joug sera ôté de dessus eux, et son fardeau sera ôté de leur épaule. C'est là le dessein qui est arrêté contre toute la terre, et c'est là la main qui est étendue contre toutes les nations ! Car l'Eternel des armées a décidé, et qui l'empêcherait ? Sa main est étendue, et qui la détournerait ? L'année de la mort du roi Achaz, cette sentence fut prononcée : Ne te réjouis point, toi, toute la Philistie, de ce que la verge qui te frappait a été brisée ; car de la racine du serpent sortira un basilic, et son fruit sera un dragon volant. Les plus misérables trouveront de la pâture, et les pauvres reposeront en sécurité ; mais je ferai périr de faim ta race, et ce qui restera de toi sera exterminé. Hurle, ô porte ! Crie, ô ville ! Pâme-toi, toute la Philistie ! Car du septentrion vient une fumée, et nul ne se débande dans ses bataillons ! Que répondra-t-on aux envoyés du peuple ? Que l'Eternel a fondé Sion, et que les affligés de son peuple y trouvent un refuge. Sentence de Moab. Car dans la nuit où Ar-Moab a été saccagée, c'en est fait ! Car dans la nuit où Kir-Moab a été saccagée, c'en est fait ! On monte au temple et à Dibon, aux hauts-lieux, pour pleurer ; Moab hurle à Nébo et à Médeba ; toute tête est rasée, toute barbe est coupée. Dans les rues ils se ceignent de sac ; sur les toits et dans les places, tous hurlent, fondent en larmes. Hesbon et Elealé poussent des cris ; leur voix est entendue jusqu'à Jahats ; c'est pourquoi les vaillants hommes, de Moab se lamentent et leur âme est tremblante. Mon cœur gémit sur Moab ; ses fugitifs sont déjà à Tsoar, à Eglath-Schelischia ; car on monte, en pleurant, la montée de Luchith, et sur le chemin de Horonaïm on pousse des cris de détresse ; car les eaux de Nimrim sont desséchées ; car l'herbe est consumée, le gazon est détruit, il n'y a plus de verdure. C'est pourquoi ce qu'ils ont pu sauver et leurs provisions, ils les portent au-delà du torrent des Saules. Car les cris ont fait le tour du territoire de Moab ; leur hurlement retentit jusqu'à Eglaïm, leur hurlement jusqu'à Béer-Elim. Car les eaux de Dimon sont pleines de sang ; car j'infligerai à Dimon un surcroît de malheur, un lion aux réchappés de Moab, à ce qui sera resté dans le pays. Envoyez l'agneau du dominateur du pays, de Séla par le désert à la montagne de la fille de Sion ! Comme des oiseaux fugitifs, comme une nichée chassée de son nid, telles seront les filles de Moab aux passages de l'Arnon. Conseille-nous, sois l'arbitre, donne-nous en plein midi l'ombre de la nuit ; cache les exilés, ne trahis point les fugitifs ! Que les fugitifs de Moab demeurent chez toi ; sois-leur une retraite contre le dévastateur ; car l'invasion a cessé, la dévastation a pris fin, les oppresseurs ont disparu du pays ; le trône est affermi par la miséricorde, et sur ce trône est assis fermement dans la tente de David un juge ami du droit et prompt à faire justice. Nous connaissons l'orgueil de Moab, le très orgueilleux, sa fierté et son orgueil, son insolence et son bavardage trompeur. Que Moab se lamente donc sur Moab ; que tous se lamentent ! Pleurez, tout consternés, sur les gâteaux de raisins de Kir-Haréseth ! Car les campagnes de Hesbon sont désolées, les vignes de Sibma, dont les treilles domptaient les maîtres des nations, s'étendaient jusqu'à Jaézer, allaient se perdre dans le désert, poussaient au loin leurs provins, passaient par delà la mer ! Je pleure donc, comme pleure Jaézer, les vignes de Sibma ; je t'arrose de mes larmes, Hesbon, Elealé ; car le cri du pressureur est venu fondre sur tes fruits et sur ta moisson ; la joie et l'allégresse ont disparu des vergers, et dans les vignes plus de chants, plus de cris de joie le vendangeur ne presse plus le vin dans les cuves, j'ai fait cesser le cri du pressureur ! C'est pourquoi mes entrailles frémissent sur Moab comme la harpe, et mon cœur sur Kir-Harès ! Et il arrivera, lorsqu'on verra Moab se fatiguer au haut-lieu, et qu'il entrera dans son sanctuaire pour prier, qu'il n'obtiendra rien ! C'est là la parole que l'Eternel a prononcée sur Moab dès longtemps. Et maintenant l'Eternel parle, disant : Dans trois ans, comptés comme ceux d'un journalier, Moab, avec toute sa grande multitude, sera privé de sa gloire ; et le reste sera peu de chose, petit, sans force. Sentence de Damas. Voici, Damas va cesser d'être au nombre des villes, et ne sera plus qu'un monceau de ruines ! Les villes d'Aroër sont abandonnées ; elles sont livrées aux troupeaux, et ils y coucheront sans que personne les en chasse. La forteresse sera ôtée à Ephraïm, et la royauté à Damas ; il en sera du reste de la Syrie comme de la gloire des fils d'Israël, dit l'Eternel des armées. Il arrivera en ce jour-là que la gloire de Jacob sera diminuée, et la graisse de son corps sera amaigrie. Il en sera comme lorsque le moissonneur rassemble les tiges et que son bras coupe les épis, comme lorsqu'on ramasse les épis dans la vallée des Réphaïm. Il restera un grappillage, comme lorsqu'on secoue l'olivier, deux, trois olives au haut de la cime, quatre, cinq aux branches des meilleurs arbres, dit l'Eternel, le Dieu d'Israël. En ce jour-là, l'homme regardera vers son Créateur, et ses yeux se tourneront vers le Saint d'Israël. Il ne regardera plus vers les autels, œuvre de ses mains ; il ne se tournera plus vers ce que ses doigts ont façonné, les idoles d'Astarté et du Soleil. En ce jour-là, ses villes fortes seront comme les ruines dans les bois et les montagnes, qui furent abandonnées devant les enfants d'Israël : ce sera un désert. Car tu as oublié le Dieu de ton salut, et tu ne t'es point souvenue du rocher de ta force ; c'est pourquoi tu plantais des plantations agréables, et tu y mettais des ceps étrangers ; au jour où tu les plantais, tu y mettais une clôture, et le matin tu faisais fleurir tes semences ; la moisson t'échappe au jour de la maladie et de la douleur mortelle ! Ha ! Mugissement de peuples nombreux ! Ils mugissent comme mugissent les mers. Grondement de nations ! Elles grondent comme grondent les grandes eaux. Les nations grondent comme grondent les grosses eaux ! Il les tance ; elles fuient au loin ; elles sont dispersées comme la balle sur les hauteurs au souffle du vent, comme un tourbillon de poussière devant l'ouragan. Au soir, voici l'épouvante ; avant le matin, ils ne, sont plus. Voilà la part de ceux qui nous dépouillent, et le sort de ceux qui nous pillent ! Ha ! Terre où retentit le bruissement des ailes, au-delà des fleuves de Cus ; toi qui envoies par mer des messagers dans des nacelles de jonc sur la face des eaux ! Allez, messagers rapides, vers la nation à la taille élancée, à la peau rasée, vers le peuple redouté au loin, nation qui nivelle et qui écrase, et dont la terre est sillonnée de fleuves. Vous tous, habitants du monde, et vous qui demeurez sur la terre, quand l'étendard sera élevé sur les montagnes, regardez ! et quand la trompette sonnera, soyez attentifs ! Car ainsi m'a dit l'Eternel : Je serai tranquille et je regarderai de ma demeure, comme une chaleur sereine en un beau jour, comme un nuage de rosée dans la chaleur de la moisson. Car avant la moisson, quand la floraison sera achevée et que la fleur deviendra une grappe mûrissante, il coupera les sarments à coups de serpette ; il ôtera, retranchera les rameaux. Ils seront livrés tous ensemble aux vautours des montagnes et aux bêtes de la terre : les vautours en feront leur pâture pendant l'été, et les bêtes de la terre pendant l'hiver. En ce temps-là, une offrande sera apportée à l'Eternel des armées par le peuple à la taille élancée, à la peau rasée, par le peuple redouté au loin, nation qui nivelle et qui écrase, et dont la terre est sillonnée de fleuves, au lieu où l'on invoque l'Eternel des armées, sur la montagne de Sion ! Sentence de l'Egypte. Voici, l'Eternel est porté sur un nuage léger ; il entre en Egypte ; les idoles de l'Egypte tremblent à son approche, et le cœur de l'Egypte se fond au-dedans d'elle. Je pousserai l'Egypte contre l'Egypte, afin qu'ils se battent frère contre frère, ami contre ami, ville contre ville, royaume contre royaume. L'âme de l'Egypte s'évanouira en elle, et j'anéantirai son conseil ; ils iront consulter les idoles et les enchanteurs, ceux qui évoquent les morts et les devins. Je livrerai l'Egypte entre les mains d'un maître dur, et un roi redoutable dominera sur eux, dit le Seigneur, l'Eternel des armées. Les eaux de la mer tariront ; le fleuve s'épuisera et se desséchera ; les fleuves sentiront mauvais ; les canaux d'Egypte se videront et se dessécheront ; les joncs et les roseaux se flétriront. Les prairies sur le fleuve, le long du fleuve, toute culture près du fleuve séchera, tombera en poussière, disparaîtra. Les pêcheurs gémiront ; tous ceux qui jettent l'hameçon dans le fleuve seront dans le deuil ; ceux qui étendent le filet sur la face des eaux seront dans la tristesse. Ceux qui travaillent le lin peigné et ceux qui tissent le coton seront dans la consternation. Les colonnes du pays seront brisées ; tous les ouvriers seront dans la stupeur. Les princes de Tsoan ne sont que des fous ; les plus sages conseillers de Pharaon n'ont que des conseils imbéciles. Comment osez-vous dire à Pharaon : Je suis fils des sages, fils des rois antiques ? Où sont-ils donc tes sages ? Qu'ils t'annoncent un peu, et qu'ils sachent ce que l'Eternel des armées a décrété contre l'Egypte ! Les princes de Tsoan ont perdu le sens, les princes de Noph sont égarés ; ils fourvoient l'Egypte, eux, pierre angulaire de ses castes. L'Eternel a répandu au milieu d'elle un esprit de vertige, et ils font chanceler l'Egypte dans tout ce qu'elle fait, comme chancelle l'homme ivre dans son vomissement. Et il n'y aura rien qui serve à l'Egypte, de tout ce que pourra faire la tête ou la queue, la palme ou le jonc ! En ce jour-là, l'Egypte sera comme les femmes : elle tremblera et s'épouvantera à un signe de la main de l'Eternel des armées, qu'il lève contre elle. Et le pays de Juda sera la terreur de l'Egypte ; toutes les fois qu'on lui en fera mention, elle tremblera, à cause du décret de l'Eternel des armées, qu'il a décrété contre elle ! En ce jour-là, il y aura au pays d'Egypte cinq villes parlant la langue de Canaan et prêtant serment à l'Eternel des armées ; l'une d'elles sera appelée Ir-ha-Hérès. En ce jour-là, l'Eternel aura un autel au milieu de la terre d'Egypte, et près de la frontière un obélisque sera consacré à l'Eternel. Et ce sera un signe et un témoignage pour l'Eternel des armées dans la terre d'Egypte ; quand ils crieront à l'Eternel à cause de leurs oppresseurs, il leur enverra un sauveur et un champion, et les délivrera. L'Eternel se fera connaître à l'Egypte, et les Egyptiens connaîtront l'Eternel en ce jour-là et le serviront avec des sacrifices et des offrandes ; et ils feront des vœux à l'Eternel et les acquitteront. L'Eternel frappera les Egyptiens, il les frappera et les guérira ; ils se convertiront à l'Eternel, et il se laissera fléchir par eux et les guérira. En ce jour-là, il y aura une route d'Egypte en Assyrie, et Assur viendra en Egypte, et l'Egypte ira en Assyrie, et l'Egypte adorera avec Assur. En ce jour-là, Israël se joindra, lui troisième, à l'Egypte et à l'Assyrie, pour être en bénédiction au milieu de la terre, lorsque l'Eternel des armées les bénira, disant : Bénis soient l'Egypte, mon peuple, et Assur, l'ouvrage de mes mains, et Israël, mon héritage ! L'année où Tharthan, envoyé par Sargon, roi d'Assyrie, vint contre Asdod et assiégea Asdod et la prit, en ce temps-là l'Eternel parla par Esaïe, fils d'Amots, en lui disant : Va, détache le sac qui est sur tes reins, et ôte les sandales de tes pieds. Et il fit ainsi, marchant nu et déchaussé. Et l'Eternel dit : De même que mon serviteur Esaïe a marché nu et déchaussé pendant trois ans, comme signe et présage pour l'Egypte et pour l'Ethiopie, ainsi le roi d'Assyrie emmènera les captifs de l'Egypte et les prisonniers de l'Ethiopie, jeunes gens et vieillards, nus et déchaussés et les reins découverts, à la honte de l'Egypte. Et ils trembleront et seront confus à cause de l'Ethiopie, leur espoir, et de l'Egypte, dont ils se glorifiaient ; et l'habitant de cette île dira en ce jour-là : Voilà où en est réduit celui en qui nous espérions, auprès de qui nous avions fui pour être secourus, pour être délivrés des mains du roi d'Assyrie ! Et nous, comment échapperons-nous ? Sentence du désert de la mer. Comme les ouragans qui, dans le midi, se précipitent du désert, il vient d'une terre redoutable. Un spectacle cruel m'est apparu le perfide agit en perfide, et le ravageur ravage. Monte, Elam ! Assiège, Mède ! Je fais cesser tous les gémissements ! C'est pourquoi mes reins sont pleins de douleur ; des maux me saisissent comme des maux d'enfantement ; je me tords à l'entendre, je m'épouvante à le voir ! Mon cœur s'égare, l'effroi me saisit ; le crépuscule que je désirais est devenu pour moi plein de terreurs. On dresse la table, on fait le guet, on mange, on boit... Debout, capitaines ! Oignez le bouclier ! Car ainsi m'a dit le Seigneur : Va, pose une sentinelle ; qu'elle dise ce qu'elle verra. Et elle vit des cavaliers deux à deux sur des chevaux, des cavaliers sur des ânes, des cavaliers sur des chameaux. Et elle fit attention, grande attention. Et elle cria : Comme un lion, Seigneur, je me tiens au guet tout le jour, je reste en vedette toutes les nuits : voici venir de la cavalerie, des cavaliers deux à deux ! Et elle reprit et dit : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone, et toutes les statues de ses dieux, on les a brisées contre terre ! O mon peuple qu'on foule, mon grain qui est sur l'aire, ce que j'ai entendu de l'Eternel des armées, du Dieu d'Israël, je vous l'ai déclaré ! Sentence de Duma. On me crie de Séir : Sentinelle, où en est la nuit ? Sentinelle, où en est la nuit ? La sentinelle répond : Le matin vient, et la nuit aussi. Faites des questions, si vous en voulez faire ; revenez une autre fois ! Sentence en Arabie. Vous bivouaquerez dans la forêt en Arabie, caravanes de Dédan ! Venez avec de l'eau à la rencontre de celui qui a soif, habitants du pays de Théma ; offrez du pain au fugitif ! Car ils ont fui devant l'épée, devant l'épée nue, devant l'arc bandé, devant le fort de la bataille. Car ainsi m'a dit le Seigneur : Encore une année, comptée comme celles d'un journalier, et c'en est fait de toute la gloire de Kédar ! Et des nombreux arcs des vaillants fils de Kédar, il ne restera que peu de chose ; car l'Eternel, le Dieu d'Israël, a parlé. Sentence de la vallée de vision. Qu'as-tu donc, que tu sois tout entière montée sur les toits, ville bruyante, pleine de tumulte, cité joyeuse ? Tes morts n'ont pas été tués par l'épée et ne sont pas tombés dans le combat ; tes chefs ont fui tous ensemble ; ils ont été pris sans qu'on ait tiré de l'arc ; tous tes gens ont été pris ensemble, comme ils fuyaient au loin. C'est pourquoi j'ai dit : Détournez de moi vos regards, je veux pleurer amèrement ! Ne vous empressez point à me consoler sur la ruine de la fille de mon peuple ! Car c'est un jour d'anxiété, de calamité, de perplexité, le jour du Seigneur, de l'Eternel des armées, dans la vallée de vision ; on démolit le mur, et le cri de détresse va jusqu'à la montagne. Elam a porté le carquois dans ses escadrons d'hommes à cheval, et Kir a sorti son bouclier. Tes plus belles vallées ont été remplies de chevaux, et les cavaliers ont pris position devant tes portes. On a ôté le voile à Juda ; et il a regardé en ce jour-là à l'arsenal du palais de la forêt. Vous avez vu que les brèches de la cité de David étaient nombreuses, et vous avez recueilli les eaux de l'étang intérieur ; vous avez compté les maisons de Jérusalem, et vous en avez démoli pour réparer la muraille ; vous avez fait un réservoir entre les deux murs pour les eaux du vieil étang ; mais vous n'avez pas regardé à celui qui a fait ces choses, et vous n'avez pas vu celui qui les a préparées dès longtemps ! Le Seigneur, l'Eternel des armées, vous criait en ce jour de pleurer et de mener deuil, de raser votre tête et de ceindre le sac, et voici, tout est fête et réjouissance : on tue des boeufs, on égorge des moutons, on mange de la chair et on boit du vin. Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ! L'Eternel des armées me l'a déclaré : Vous ne pourrez jamais expier cette iniquité, jusqu'à ce que vous mouriez ! a dit le Seigneur, l'Eternel des armées. Ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel des armées : Va trouver cet intendant, Sebna, le préfet du palais : Qu'as-tu ici, et qui appartient ici, que tu te creuses un sépulcre, que tu te creuses un sépulcre en un lieu élevé, que tu te tailles dans le roc une demeure ? Voici l'Eternel va te lancer, te lancer d'une main virile, te faire tourner, tourner ; il te fera rouler, rouler, rouler comme une boule sur la vaste plaine. C'est là que tu iras mourir, c'est là qu'iront tes chars superbes, ô toi, la honte de la maison de ton seigneur ! Je te chasserai de ton poste, et tu seras arraché de ta place ! Et il arrivera en ce jour-là que j'appellerai mon serviteur Eliakim, fils de Hilkija ; je le revêtirai de ton habit, et je le ceindrai de ton écharpe ; je mettrai ton autorité en ses mains, et il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda. Je mettrai la clef de la maison de David sur son épaule, et il ouvrira sans que personne ne ferme, et il fermera sans que personne n'ouvre. Je le planterai comme un clou en un lieu solide ; et il deviendra un trône de gloire pour la maison de son père, et à lui sera suspendue toute la gloire de la maison de son père, sa race et sa descendance, tous les plus petits vases, depuis les coupes jusqu'aux outres ! En ce jour-là, dit l'Eternel des armées, le clou planté en un lieu solide sera ôté ; il sera arraché et tombera ; et tout ce qui y était suspendu sera détruit ; car l'Eternel a parlé. Sentence de Tyr. Hurlez, navires de Tarsis ; car elle est détruite ! Plus de maisons, on n'y entre plus ! C'est du pays de Kittim qu'ils en reçoivent la nouvelle. Soyez muets, habitants de l'île, que remplissaient les marchands de Sidon, parcourant la mer. A travers les grandes eaux, le blé du Nil, les moissons du fleuve étaient son revenu ; elle était le marché des nations. Sois confuse, Sidon ; car la mer, la citadelle de la mer a parlé disant : Je n'ai point été en travail, je n'ai point enfanté ; je n'ai point nourri de jeunes hommes, je n'ai point élevé de vierges ! Quand l'Fgypte en apprendra la nouvelle, elle tremblera, quand elle apprendra la nouvelle de Tyr. Passez à Tarsis, poussez des hurlements, habitants de l'île ! Est-ce là le sort de votre cité joyeuse, dont l'origine remontait aux jours anciens et que ses pieds portaient au loin pour y habiter ? Qui a décrété cela contre Tyr, elle qui donnait des couronnes, elle dont les marchands étaient des princes, et les trafiquants des grands de la terre ? C'est l'Eternel des armées qui l'a décrété, pour flétrir l'orgueil de tout ce qui brille, pour humilier tous les grands de la terre. Répands-toi dans ton pays, comme le Nil, fille de Tarsis ; tu n'as plus de chaînes ! Il a étendu sa main sur la mer, il a fait trembler les royaumes ; l'Eternel a ordonné contre Canaan la destruction de ses forteresses, et il a dit : Tu ne feras plus éclater ta joie, vierge déshonorée, fille de Sidon ! Lève-toi, passe à Kittim ; là même il n'y aura pas de repos pour toi. Vois le pays des Chaldéens, de ce peuple qui n'était pas ; Assur, il l'a livré aux bêtes du désert ; ils ont élevé leurs tours de siège, ils ont détruit ses palais, ils en font un monceau de ruines. Hurlez, navires de Tarsis, car on a détruit votre forteresse ! Et il arrivera, en ce jour-là, que Tyr sera oubliée soixante-dix ans, la durée des jours d'un roi. Et au bout des soixante-dix ans, il en sera de Tyr comme dans la chanson de la courtisane : Prends la harpe, fais le tour de la ville, courtisane oubliée ! Joue avec art, multiplie tes chants, pour que l'on se souvienne de toi ! Il arrivera, au bout de soixante-dix ans, que l'Eternel visitera Tyr, et elle recevra de nouveau son salaire, et elle se prostituera à tous les royaumes du monde sur la face de la terre. Et ses gains et son salaire seront consacrés à l'Eternel ; ils ne seront ni amassés ni mis en réserve car ses gains appartiendront à ceux qui habitent devant l'Eternel, afin qu'ils mangent et se rassasient et soient vêtus magnifiquement. Voici, l'Eternel va dépeupler la terre et la vider ; il en bouleversera la face et en dispersera les habitants. Et il en sera du prêtre comme du peuple, du maître comme du serviteur, de la maîtresse comme de la servante, du vendeur comme de l'acheteur, de l'emprunteur comme du prêteur, du débiteur comme du créancier. Vidée, vidée sera la terre, pillée, pillée ! Car c'est l'Eternel qui a prononcé cette parole. La terre est en deuil et abattue ; le monde est languissant et abattu ; l'élite des habitants de la terre est languissante. La terre a été profanée sous ses habitants ; car ils ont transgressé les lois, violé le commandement, rompu l'alliance éternelle. C'est pourquoi la malédiction a dévoré la terre, et ses habitants ont été condamnés ; c'est pourquoi les habitants de la terre sont consumés, et ce qui reste d'hommes est un petit nombre. Le moût est en deuil ; la vigne languit ; tous ceux qui avaient la joie au cœur gémissent ; la joie des tambourins a cessé, le tumulte des fêtes a pris fin, les sons joyeux de la harpe ont cessé ; on ne boit plus de vin au bruit des chansons ; la cervoise est amère à ceux qui la boivent. Elle est renversée, la ville de chaos ; toute maison est fermée, on n'y peut entrer. On pousse des cris dans les rues parce que le vin manque ; toute joie a disparu ; l'allégresse est bannie de la terre ! Il ne reste dans la ville que décombres, et la porte brisée n'est qu'une ruine. Or, il en sera au milieu de la terre, parmi les peuples, comme quand on abat les olives, comme quand on grappille après la vendange. Ceux-là élèveront leur voix ; ils pousseront des cris de joie ; ils acclameront des bords de la mer la majesté de l'Eternel : Louez donc l'Eternel dans les régions de l'aurore, le nom de l'Eternel, du Dieu d'Israël, dans les îles du couchant. Du bout de la terre nous avons entendu des cantiques : Splendeur au juste ! Mais j'ai dit : Je suis anéanti ! je suis anéanti ! Malheur à moi ! Les traîtres trahissent, les traîtres trahissent traîtreusement ! Frayeur, fosse et filet sont sur toi, habitant de la terre ! Et il arrivera que celui qui fuira devant le cri qui l'effraie, tombera dans la fosse ; et celui qui remontera de la fosse, sera pris au filet ; car les écluses d'en-haut sont ouvertes, et les fondements de la terre sont ébranlés. La terre se brise avec violence, la terre se fend avec fracas, la terre s'ébranle avec force. La terre chancelle comme un homme ivre, elle vacille comme une cabane ; son péché pèse sur elle ; elle s'écroule et ne se relèvera plus. Il arrivera, en ce jour-là, que l'Eternel visitera là-haut l'armée d'en-haut et les rois de la terre sur la terre. Et ils seront réunis captifs dans la fosse, et ils seront enfermés dans la prison ; après un si longtemps ils seront visités. Et la lune rougira et le soleil pâlira, parce que l'Eternel des armées sera roi sur la montagne de Sion et à Jérusalem ; et ses anciens verront sa gloire. Eternel, tu es mon Dieu, je t'exalterai, je louerai ton nom, car tu as fait des choses merveilleuses ; tes desseins formés de loin sont fidèles et fermes. Car tu as fait de la ville un monceau de pierres et de la cité fortifiée une ruine ; les palais des barbares ne sont plus une ville : ils ne seront jamais rebâtis. C'est pourquoi des peuples puissants te glorifieront ; les cités des nations terribles te craindront. Car tu as été une forteresse pour le misérable, une forteresse pour le pauvre en sa détresse, un refuge contre l'orage, un ombrage contre la chaleur ; car le souffle des tyrans était pareil à l'averse qui bat une muraille. Comme la chaleur dans une terre aride est abattue, tu humilies l'insolence des barbares ; comme la chaleur par l'ombre d'un nuage, le chant des tyrans est rabaissé. Et l'Eternel des armées préparera pour tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un festin de vins pris sur la lie, de viandes grasses et de moëlle, de vins pris sur la lie et clarifiés. Et il déchirera, sur cette montagne, le voile qui enveloppe tous les peuples et la couverture qui couvre toutes les nations ; il détruira la mort pour jamais ; le Seigneur, l'Eternel, essuiera les larmes de tous les visages, et il effacera l'opprobre de son peuple de dessus toute la terre ; car l'Eternel a parlé ! Et on dira en ce jour-là : Voici, c'est notre Dieu ; nous avons espéré en lui, et il nous a sauvés ! C'est l'Eternel, en qui nous avons espéré ; égayons-nous et nous réjouissons en son salut ! Car la main de l'Eternel reposera sur cette montagne ; mais Moab sera foulé sur place, comme la paille est foulée dans la mare à fumier ; là, il étendra les mains comme le nageur les étend pour nager ; mais on rabaissera son orgueil, malgré tout l'effort de ses mains. Et l'Eternel abattra le rempart élevé de tes murs ; il le renversera, le jettera à terre, dans la poussière. En ce jour-là, ce cantique sera chanté dans la terre de Juda : Nous avons une ville forte ! Il mettra le salut dans ses murs et ses avant-murs. Ouvrez les portes ; laissez entrer la nation juste et qui garde la fidélité ! Au cœur constant tu assures la paix, la paix, parce qu'il se confie en toi. Confiez-vous en l'Eternel à perpétuité ; car l'Eternel, l'Eternel, est le rocher des siècles ! Car il a humilié ceux qui trônaient bien haut ; il abaisse la ville élevée, il l'abaisse jusqu'en terre, il lui fait toucher la poussière ; elle est foulée aux pieds, sous les pieds des humbles, sous les pas des misérables ! Le chemin du juste est uni ; tu aplanis parfaitement la voie du juste. Aussi t'avons-nous attendu, ô Eternel, sur le sentier de tes jugements ; ton nom et ton souvenir étaient tout le désir de nos âmes. Mon âme t'a désiré pendant la nuit, et mon esprit en moi te recherche ; car lorsque tes jugements frappent la terre, les habitants du monde apprennent la justice. Fait-on grâce au méchant, il n'apprend pas la justice ; au pays de la droiture il agira en pervers, et il ne verra pas la majesté de l'Eternel. Eternel, ta main est levée ; ils ne la voient point... Ils verront, avec confusion, ton zèle pour ton peuple ; le feu dévorera tes adversaires. Eternel, tu nous accorderas la paix ; car même toute notre œuvre, c'est toi qui l'as faite pour nous. Eternel, notre Dieu, d'autres seigneurs que toi ont dominé sur nous. C'est par toi seul que nous célébrons ton nom. Morts, ils ne vivront plus ; ombres, ils ne se relèveront point. C'est pourquoi tu les as visités et exterminés, et tu as anéanti tout souvenir d'eux. Tu as accru la nation, Eternel ; tu as accru la nation ; tu t'es glorifié ; tu as étendu toutes les limites du pays ! Eternel, dans la détresse ils t'ont recherché ; ils ont répandu leur plainte, quand tu les frappais. Comme une femme enceinte et prête à enfanter se tord et crie dans ses douleurs, ainsi nous avons tremblé devant ta face, ô Eternel ! Nous avons conçu, nous avons été en travail ; quand nous avons enfanté, c'était du vent ; nous ne donnerons pas le salut à la terre, et il ne naîtra pas d'habitants du monde. Que tes morts revivent ; que mes cadavres se relèvent ! Réveillez-vous, éclatez de joie, vous qui êtes couchés dans la poussière ; car ta rosée est une rosée de l'aurore, et la terre mettra au jour les trépassés ! Va, mon peuple, entre dans tes chambres, et ferme tes portes sur toi ; cache-toi pour un instant jusqu'à ce que la colère ait passé. Car voici, l'Eternel sort de sa résidence pour visiter l'iniquité des habitants de la terre, et la terre découvrira le sang qu'elle a bu et ne cachera plus ses tués ! En ce jour-là, l'Eternel visitera de son épée, de sa lourde, grande et forte épée, Léviathan, le serpent agile, et Léviathan, le serpent tortueux ; et il tuera le monstre qui est dans la mer. En ce jour-là on dira : Une vigne de choix, célébrez-la ! C'est moi, l'Eternel, qui la garde ; je l'arroserai en tout temps ; de peur qu'on n'y pénètre, nuit et jour je la garderai. Je n'ai plus de colère. Qui m'y donnera des ronces et des épines à combattre ? Je marcherai contre elles ; je les brûlerai toutes à la fois ! A moins qu'on n'ait recours à ma protection, qu'on ne fasse la paix avec moi, qu'on ne fasse avec moi la paix ! Dans les jours à venir, Jacob poussera des racines ; Israël fleurira et éclora ; et ils couvriront de fruits la face du monde. L'a-t-il frappé comme il a frappé ceux qui le frappaient ? ou a-t-il été tué comme furent tués ceux qui le tuaient ? Par la dispersion, par l'exil, tu le châties ; il l'a emporté, par son souffle violent, en un jour de vent d'orient. C'est pourquoi, voici comment s'expiera l'iniquité de Jacob, et voici quel sera le fruit : il abandonnera son péché ; quand il aura pulvérisé les pierres des autels comme des pierres à chaux, les Astartés et les colonnes solaires ne se relèveront plus. Car la ville forte est devenue une solitude, une demeure délaissée et abandonnée, comme le désert ; les veaux y paissent et s'y couchent, et ils y broutent les rameaux ; quand les branches en sont sèches, on les brise ; des femmes viennent les allumer. Car ce n'est pas un peuple sage ; c'est pourquoi son Créateur n'en aura point compassion, et celui qui l'a formé ne lui fera point grâce. Et il arrivera, en ce jour-là, que l'Eternel secouera les épis, depuis les épis du fleuve jusqu'à ceux du torrent d'Egypte ; et vous serez recueillis un a un, ô fils d'Israël ! Et il arrivera, en ce jour-là, que la grande trompette sonnera, et ceux qui étaient perdus au pays d'Assyrie, et ceux qui étaient bannis au pays d'Egypte, viendront et se prosterneront devant l'Eternel, sur la sainte montagne, à Jérusalem. Malheur à l'orgueilleux diadème des buveurs d'Ephraïm, à la fleur qui se fane, ornement de leur parure, qui couronne la grasse vallée des hommes ivres de vin ! Voici, un ennemi fort et puissant vient de la part du Seigneur, comme un orage de grêle, comme un ouragan destructeur ; pareil à une averse de grosses eaux qui débordent, il la jettera par terre de la main. On foulera aux pieds l'orgueilleux diadème des buveurs d'Ephraïm ; et il en sera de la fleur qui se fane, ornement de leur parure, qui couronne la grasse vallée, comme d'une figue mûrie avant l'été ; on la voit, et à peine l'a-t-on dans la main, qu'on l'avale. En ce jour-là, l'Eternel des armées sera un diadème de gloire et une couronne d'honneur pour le reste de son peuple ; il sera un esprit de droiture pour celui qui siège rendant justice et de vaillance pour ceux qui repoussent l'ennemi jusqu'à ses portes. Ceux-ci aussi chancellent dans le vin et sont troublés par la cervoise ; prêtre et prophète chancellent par la cervoise ; ils sont noyés dans le vin, troublés par la cervoise ; ils chancellent en prophétisant ; ils vacillent en jugeant. Car toutes les tables sont couvertes de vomissements dégoûtants ; il n'y a plus de place. A qui veut-il enseigner la sagesse, et à qui faire la leçon ? A des enfants à peine sevrés, arrachés à la mamelle ? Car c'est ordre sur ordre, ordre sur ordre, règle sur règle, règle sur règle, tantôt ceci, tantôt cela ! Aussi est-ce par des gens qui bégaient et dans une langue étrangère qu'il parlera à ce peuple, auquel il avait dit : Voici le lieu du repos ; laissez reposer celui qui est las ; voici le soulagement ! Mais ils n'ont pas voulu écouter. La parole de l'Eternel sera donc pour eux ordre sur ordre, ordre sur ordre, règle sur règle, règle sur règle, tantôt ceci, tantôt cela, afin qu'ils aillent et qu'ils tombent à la renverse et se brisent et soient enlacés et soient pris ! C'est pourquoi, écoutez la parole de l'Eternel, hommes moqueurs, chefs de ce peuple qui est à Jérusalem ! Car vous dites : Nous avons fait un pacte avec la mort, et nous avons conclu une alliance avec le sépulcre ; quand le fléau débordant passera, il ne nous atteindra pas ; car nous avons fait du mensonge notre refuge et de la fraude notre abri ! C'est pourquoi, ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel : Voici, c'est moi qui ai mis pour fondement en Sion une pierre, pierre éprouvée, angulaire, de prix, solidement fondée ; celui qui s'y appuiera, n'aura pas à fuir. Et je prendrai le droit pour règle et la justice pour niveau ; et la grêle balayera le refuge de mensonge, et les eaux emporteront votre abri. Votre pacte avec la mort sera annulé, et votre alliance avec le sépulcre ne subsistera pas ; quand le fléau débordant passera, il vous foulera ; aussi souvent qu'il passera, il vous saisira ; car demain et demain encore il passera, de jour et de nuit ; la terreur seule fera la leçon ! Car le lit est trop court pour s'y étendre, et la couverture trop étroite pour s'en envelopper. Car l'Eternel se lèvera comme à la montagne de Pératsim ; il grondera comme dans la vallée de Gabaon, pour faire son œuvre, œuvre singulière, et pour faire sa besogne, besogne étrange ! Maintenant donc, cessez de vous moquer, de peur que vos liens ne se resserrent ; car j'ai entendu que la destruction est résolue par le Seigneur l'Eternel des armées contre toute la terre. Prêtez l'oreille, et écoutez ma voix ; soyez attentifs, et écoutez ma parole : Le laboureur est-il toujours à labourer pour semer, à ouvrir et à herser le sol ? Quand il en a aplani la surface, n'y jette-t-il pas l'aneth ; n'y sème-t-il pas le cumin ; ne met-il pas le froment en lignes, l'orge à une place réservée, et l'épeautre sur les bords ? C'est son Dieu qui l'instruit de ces règles et qui l'enseigne. Car ce n'est pas avec le rouleau qu'on foule l'aneth, et la roue du chariot ne passe point sur le cumin ; mais on bat l'aneth avec le bâton et le cumin avec la verge. On broie le grain ; pourtant, ce n'est pas indéfiniment qu'on le foule et qu'on y pousse la roue du chariot, et le pied des chevaux ne l'écrase pas. Cela aussi vient de l'Eternel des armées, qui est admirable en conseil, magnifique en moyens. Malheur à Ariel, à Ariel, à la cité où David a dressé sa tente ! Ajoutez année à année ; laissez revenir les solennités, et je serrerai de près Ariel ; et elle ne sera que plaintes et gémissements ; mais elle sera pour moi comme Ariel ! Je camperai tout autour de toi ; je t'enserrerai d'assiégeants et j'établirai contre toi des retranchements. Tu seras abaissée ; c'est de terre que s'élèvera ta voix, et de la poussière que s'échappera ta parole ; ta voix sortira de la terre comme celle d'un spectre, et ta parole montera de la poussière comme un chuchotement. Mais la multitude de tes ennemis sera comme la poudre menue, et la multitude des violents comme la paille qui s'envole ; et soudain, en un instant, c'en sera fait. Tu seras visitée par l'Eternel des armées avec fracas, tonnerre et grand bruit, tempête, tourbillon et flamme de feu dévorant. Et comme il en est d'un songe, d'une vision de la nuit, ainsi il en sera de toute la multitude des nations qui marchent contre Ariel et de tous ceux qui marchent contre elle et contre sa forteresse et qui la serrent de près ; et comme un homme affamé ; songe qu'il mange ; et il se réveille, et son âme est vide ; et comme un homme qui a soif songe qu'il boit ; et il se réveille, et voici il est las, et son âme est altérée ; telle sera toute la multitude des nations qui marchent contre la montagne de Sion. Etonnez-,vous..., vous serez dans la stupeur ! Aveuglez-vous... vous serez aveuglés ! Ils sont ivres, mais non pas de vin ; ils chancellent, mais non pas de cervoise ! Car l'Eternel a répandu sur vous un esprit de léthargie ; il a bouché vos yeux, les prophètes ; il a jeté un voile sur vos têtes, les voyants. Et toutes les visions sont devenues pour vous comme les paroles d'un-livre scellé ; on le donne à un homme qui sait lire, en disant : Lis donc cela ! et il dit : Je ne puis, car cela est scellé. Et on donne le livre à un homme qui ne sait pas lire, en disant : Lis donc cela ! et il dit : Je ne sais pas lire. Le Seigneur dit : Puisque ce peuple s'approche de moi en paroles et m'honore des lèvres, tandis qu'il éloigne son cœur de moi, et que le culte qu'ils me rendent n'est qu'une leçon apprise des hommes ; à cause de cela, voici, je continuerai à user de prodiges avec ce peuple, de prodiges étranges ; et la sagesse de ses sages périra, et l'intelligence de ses intelligents disparaîtra. Malheur à ceux qui cachent leurs desseins bien loin de l'Eternel, et dont l'œuvre se fait dans les ténèbres, et qui disent : Qui nous voit, et qui nous connaît ? O folie ! Le potier compte-t-il donc pour de l'argile, que l'œuvre dise de l'ouvrier : Il ne m'a point fait ! et le pot du potier : Il n'y entend rien ! Dans bien peu de temps, le Liban ne sera-t-il pas changé en verger, et le verger ne sera-t-il pas compté comme forêt ? En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre, et, sortant des ténèbres et de l'obscurité, les yeux des aveugles verront ; les débonnaires auront joie sur joie en l'Eternel, et les pauvres parmi les hommes tressailleront d'allégresse dans le Saint d'Israël. Car le violent aura disparu, et le moqueur ne sera plus, et tous ceux qui méditent l'iniquité seront exterminés, ceux qui condamnent un homme pour un mot, qui tendent des piéges à celui qui les confond à la porte, et qui perdent le juste par leurs faussetés. C'est pourquoi, ainsi a dit à la maison de Jacob l'Eternel, qui racheta Abraham : Jacob n'aura plus à rougir, et sa face ne pâlira plus ; car quand lui, quand ses fils verront l'œuvre de mes mains au milieu d'eux, ils sanctifieront mon nom ; ils sanctifieront le Saint de Jacob, et ils redouteront le Dieu d'Israël ; ceux qui avaient l'esprit égaré apprendront la sagesse, et ceux qui murmuraient recevront l'instruction. Malheur aux fils rebelles, dit l'Eternel, qui font des projets, mais sans moi, qui contractent des alliances, mais sans mon Esprit, pour ajouter péché à péché ; qui descendent en Egypte sans avoir consulté ma bouche, pour s'abriter sous la protection de Pharaon et pour se réfugier à l'ombre de l'Egypte ! La protection de Pharaon tournera à votre confusion, et le refuge à l'ombre de l'Egypte à votre honte. Que ses princes soient à Tsoan, et que ses envoyés parviennent à Hanès, tous seront honteux à cause de ce peuple qui ne leur servira de rien, qui ne leur donnera ni secours ni profit, mais confusion et même ignominie. Sentence des bêtes du midi. A travers une contrée de détresse et d'angoisse, où vivent le lion et la lionne, la vipère et le dragon volant, ils portent leurs richesses sur le dos des ânons et leurs trésors sur la bosse des chameaux, vers le peuple qui ne sert à rien. Le secours de l'Egypte sera vanité et néant ; c'est pourquoi je la nomme : Grand bruit pour rien. Va maintenant, grave cela sur un tableau en leur présence, et écris-le dans un livre, afin que cela reste comme un témoignage pour les jours à venir, à perpétuité. Car c'est un peuple récalcitrant ; ce sont des fils qui me renient, qui refusent d'écouter la loi de l'Eternel, qui disent aux voyants : Ne voyez point ! et aux prophètes : Ne nous prophétisez pas la vérité ; dites-nous des choses agréables ; prophétisez des illusions ; sortez de la voie, quittez le droit chemin, ôtez-nous des yeux le Saint d'Israël ! C'est pourquoi, ainsi a dit le Saint d'Israël : Puisque vous méprisez cette parole, et que vous vous fiez à la violence et à l'artifice, et que vous vous y appuyez, à cause de cela cette iniquité sera pour vous comme une lézarde qui menace ruine et fait ventre dans un mur élevé qui s'écroule tout à coup, en un instant ; il se brise comme se brise un vase d'argile que l'on fracasse sans pitié, et dans les débris duquel on ne trouverait pas un morceau pour prendre du feu à l'âtre ou pour puiser de l'eau à la citerne. Car ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel, le Saint d'Israël : C'est en revenant au repos que vous serez sauvés ; c'est dans la paix et la confiance que sera votre force. Mais vous ne l'avez pas voulu ! Et vous avez dit : Non, mais nous courrons sur nos coursiers ! C'est pourquoi vous courrez en fuyant ! Nous volerons sur nos chevaux ! C'est pourquoi ils voleront, ceux qui vous poursuivent ! Mille fuiront à la menace d'un seul, et à la menace de cinq vous fuirez, jusqu'à ce que vous ne soyez plus qu'un reste semblable à un pin sur le sommet de la montagne, à un signal sur la hauteur. C'est pourquoi l'Eternel attend pour vous faire grâce, et il se lèvera pour vous faire miséricorde ; car l'Eternel est un Dieu juste. Heureux tous ceux qui s'attendent à lui ! Car, ô peuple qui habites en Sion, à Jérusalem, tu ne pleureras plus ; il te fera grâce quand tu crieras ; dès qu'il t'entendra, il t'exaucera. Le Seigneur vous donnera du pain dans l'angoisse et de l'eau dans la détresse ; ceux qui t'enseignent ne se cacheront plus, et tes yeux verront ceux qui t'enseignent ; et tes oreilles entendront derrière toi la parole de celui qui te dira : Voilà le chemin ; suivez-le ! quand vous vous détournerez à droite ou à gauche. Vous souillerez l'argent qui recouvre vos idoles, et l'or dont sont revêtues vos statues ; vous les jetterez comme une chose impure : hors d'ici ! leur direz-vous. Il enverra la pluie sur la semence que tu auras semée en terre, et le pain que te donnera la terre sera succulent et abondant ; ton bétail en ce jour-là paîtra en de vastes pâturages ; les bœufs et les ânes qui travaillent la terre mangeront un fourrage savoureux, que l'on aura vanné avec la pelle et le van. Et sur toute haute montagne, et sur toute colline élevée, il y aura des ruisseaux, des courants d'eau, au jour de la grande tuerie, quand les tours tomberont. Et la lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera septuplée, pareille à la lumière de sept jours, au jour où l'Eternel bandera la blessure de son peuple et guérira les plaies qu'il lui avait faites. Voici, le nom de l'Eternel vient de loin ; sa colère brûle, et l'ardeur en est accablante ; ses lèvres sont pleines de fureur, et sa langue est comme un feu dévorant ; son souffle est comme un torrent débordé, qui monte jusqu'au cou, pour vanner les nations avec le van de la destruction et mettre aux mâchoires des peuples un frein qui les égare. Vous entonnerez des cantiques comme dans la nuit où l'on célèbre la fête, et vous aurez l'allégresse au cœur comme celui qui monte, au son de la flûte, à la montagne de l'Eternel, vers le rocher d'Israël. Et l'Eternel fera éclater la majesté de sa voix, et il fera voir son bras qui s'abaisse, dans l'ardeur de la colère, dans la flamme d'un feu dévorant, dans la tempête, l'averse et la grêle. Car Assur tremblera à la voix de l'Eternel. Il frappera de sa verge ; et à chaque fois que passera la verge qui lui est destinée et que l'Eternel abaissera sur lui, on fera retentir les tambourins et les harpes ; et il combattra contre lui à coups redoublés. Car Thopheth est dès longtemps préparé ; il est tout prêt pour le roi ; il l'a fait profond et large ; il y a sur son bûcher feu et bois en abondance; le souffle de l'Eternel comme un torrent de soufre l'embrase. Malheur à ceux qui descendent en Egypte pour avoir du secours, qui s'appuient sur les chevaux et qui mettent leur confiance dans les chars, parce qu'ils sont en nombre, et dans les cavaliers, parce qu'ils sont une grande multitude ; mais ils ne regardent point vers le Saint d'Israël, et ils ne recherchent point l'Eternel ! Cependant lui aussi est sage ; il fait venir le mal, et il ne révoque pas ses paroles ; il s'élèvera contre la maison des méchants et contre le secours des ouvriers d'iniquité. Car l'Egyptien n'est qu'un homme, et non un Dieu ; ses chevaux sont chair, et non pas esprit ; et l'Eternel étendra sa main, et le protecteur trébuchera, et le protégé tombera, et ils périront tous ensemble. Car ainsi m'a dit l'Eternel : Comme le lion, le jeune lion, gronde sur sa proie ; on rassemble contre lui la foule des bergers ; il n'est point épouvanté par leurs cris, et il ne se laisse pas troubler par leur nombre ; ainsi l'Eternel des armées descendra pour combattre sur la montagne de Sion et sur son coteau. Comme des oiseaux déployant leurs ailes, ainsi l'Eternel des armées couvrira Jérusalem ; il la couvrira et la sauvera ; il passera et la délivrera. Revenez donc à celui dont vous vous êtes tant éloignés, fils d'Israël ! Car en ce jour-là chacun rejettera ses dieux d'argent et ses dieux d'or, que vous avez faits de vos mains pour pécher. Et Assur tombera, mais non sous l'épée d'un homme ; une épée qui n'est pas de l'homme le dévorera ; il fuira devant l'épée, et ses jeunes hommes seront rendus tributaires. Son rocher fuira d'épouvante, et ses princes déserteront l'étendard, dit l'Eternel, qui a son feu dans Sion et sa fournaise dans Jérusalem. Voici, un roi régnera avec justice, et quant aux princes, ils gouverneront avec droiture ; et chacun d'eux sera comme un abri contre le vent et un couvert contre la pluie, comme des ruisseaux d'eau dans une terre aride, comme l'ombre d'un grand rocher dans un pays désolé. Les yeux de ceux qui voient ne seront plus aveuglés, et les oreilles de ceux qui entendent seront attentives. Le cœur des étourdis sera habile à comprendre, et la langue des bègues adroite à parler nettement. L'impie ne sera plus appelé noble, et on ne dira plus du fourbe qu'il est magnifique. Car l'impie profère l'impiété, et son cœur médite l'iniquité, pour faire des profanations et pour prononcer des choses insensées contre l'Eternel, pour priver de nourriture l'âme de l'affamé et ôter le breuvage à celui qui a soif. Les armes du fourbe sont déloyales ; il forge des complots pour perdre les débonnaires par des mensonges, et le pauvre, alors qu'il défend son droit. Mais le noble a de nobles desseins, et il se lèvera pour agir noblement. Femmes nonchalantes, levez-vous et écoutez ma voix ; filles sans souci, prêtez l'oreille à ma parole ! Un an et quelques jours, et vous tremblerez, insouciantes ! Car il n'y a pas de vendange ; la récolte des fruits ne se fera pas. Troublez-vous, nonchalantes ! tremblez, insouciantes ! déshabillez-vous, dépouillez-vous, et ceignez vos reins ! On pleure, en se frappant le sein, sur les belles campagnes, sur les vignes fécondes ; les épines et les ronces pousseront sur la terre de mon peuple, même sur toutes les maisons de plaisir de la cité joyeuse. Car le palais est abandonné, le bruit de la ville a cessé ; Ophel et la Tour servent à toujours de repaires, de lieux d'ébats aux ânes sauvages et de pâturage aux troupeaux, jusqu'à ce que sur nous soit répandu un Esprit d'en-haut, et que le désert devienne un verger, et que le verger soit compté comme forêt. La droiture habitera dans le désert, et la justice demeurera dans le verger; et le fruit de la justice sera la paix, et le salaire de la justice le repos et la sécurité à toujours. Mon peuple habitera dans un séjour de paix, dans des habitations sûres, dans des demeures sans souci. Et la forêt tombera sous la grêle, et la ville sera profondément abaissée. Heureux, vous qui semez près de toutes les eaux et qui laissez en liberté le pied du bœuf et de l'âne ! Malheur à toi, dévastateur, qui n'as pas encore été dévasté ; perfide, qui n'as pas encore été traité perfidement ! Sitôt que tu auras fini de dévaster, tu seras dévasté ; sitôt que tu auras achevé tes perfidies, on te traitera avec perfidie. Eternel, fais-nous grâce ; c'est à toi que nous nous attendons ! Sois leur bras chaque matin, et notre délivrance au temps de la détresse. A ta voix tonnante les peuples ont fui ; quand tu t'es levé, les nations se sont dispersées. Votre butin sera ramassé comme ramasse la sauterelle ; on se précipitera dessus comme se précipite un essaim de sauterelles. L'Eternel s'est élevé ; car il habite en-haut ; il a rempli Sion d'équité et de justice. Tes jours seront assurés ; tu auras en abondance salut, sagesse et connaissance, la crainte de l'Eternel, c'est là le trésor de Juda. Voici, leurs héros crient dans les rues ; les messagers de paix pleurent amèrement ; les routes sont désertes ; il n'y a plus de passants sur les chemins ; il a rompu le traité, méprisé les villes, dédaigné les hommes ; le pays est en deuil et languit ; le Liban est confus et flétri ; Saron est devenu comme une steppe ; Basan et Carmel perdent leur feuillage. Maintenant je me lèverai, dit l'Eternel ; maintenant je me redresserai ; maintenant je serai haut élevé ! Vous concevrez de la balle, et vous enfanterez du chaume ; votre souffle est le feu qui vous dévorera ! Et les peuples seront des brasiers à chaux, des épines coupées, que l'on brûle au feu. Vous qui êtes éloignés, écoutez ce que j'ai fait ; et vous qui êtes près, connaissez ma force ! Les pécheurs ont tremblé en Sion, et l'effroi a saisi les profanateurs : Qui de nous séjournera dans le feu dévorant ? qui de nous séjournera dans les flammes éternelles ? Celui qui marche dans la justice et qui parle avec droiture ; qui rejette les gains extorqués, qui secoue ses mains pour ne point prendre de présent ; qui ferme son oreille aux propos de sang et qui bouche ses yeux pour ne point voir le mal. Celui-là habitera dans des lieux élevés ; la forteresse du rocher est sa retraite ; son pain lui est donné, et ses eaux lui sont assurées. Tes yeux contempleront le roi dans sa beauté ; ils verront une terre ouverte au loin. Ton cœur se rappellera ses terreurs : Où est celui qui nous taxait ? où celui qui tenait la balance ? où celui qui comptait les tours ? Tu ne verras plus le peuple insolent, le peuple au langage obscur et qu'on n'entend pas, qui bégaie une langue qu'on ne comprend point. Regarde Sion, la ville de nos assemblées ; que tes yeux voient Jérusalem, séjour assuré, tente qui ne sera point transportée, dont les pieux ne seront jamais arrachés, et dont aucun des cordages ne sera enlevé. Car c'est là que l'Eternel est puissant en notre faveur ; il nous tient lieu de rivières, de larges fleuves ; aucun navire à rames ne s'y risquera, et les vaisseaux de guerre n'y pénétreront point. Car l'Eternel est notre juge ; l'Eternel est notre législateur ; l'Eternel est notre roi ; c'est lui qui nous sauvera ! Tes cordages sont relâchés ; ils ne tiendront plus le mât ferme sur sa base et le pavillon déployé, on partage alors les dépouilles d'un grand butin ; les boiteux mêmes prennent part au pillage ; et aucun des habitants ne dira : Je suis malade ! Au peuple qui demeure en Sion son iniquité est pardonnée ! Approchez, nations, pour écouter ; peuples, soyez attentifs ! Que la terre écoute et tout ce qu'elle renferme, le monde et tout ce qu'il produit. Car le courroux de l'Eternel est sur toutes les nations et sa fureur contre toute leur armée ; il les a mises à l'interdit, livrées à la tuerie. Leurs blessés resteront étendus ; leurs cadavres exhaleront l'infection ; et les montagnes découleront de leur sang. Toute l'armée des cieux sera réduite en poussière ; les cieux seront roulés comme un livre ; toute leur armée tombera, comme tombe du cep la feuille morte et du figuier la feuille flétrie. Car mon épée s'est enivrée dans les cieux ; voici, elle descend sur Edom, sur le peuple que j'ai mis à l'interdit, pour le juger. L'épée de l'Eternel est pleine de sang, ruisselante de graisse, du sang des agneaux et des boucs, de la graisse des reins des béliers ; car l'Eternel fait un sacrifice en Botsra et une grande tuerie au pays d'Edom. Avec eux tombent les buffles, et les bœufs avec les taureaux ; la terre est enivrée de sang, et la poussière ruisselle de graisse. Car il y a un jour de vengeance pour l'Eternel, une année de revanche pour la cause de Sion. Les torrents d'Edom seront changés en poix et sa poussière en soufre ; et sa terre deviendra de la poix brûlante ; ni la nuit ni le jour elle ne s'éteindra ; sa fumée montera éternellement ; d'âge en âge elle restera déserte ; à tout jamais personne n'y passera. Le pélican et le hérisson en prendront possession ; le hibou et le corbeau y habiteront ; et on y étendra un cordeau de destruction et un niveau de désolation. Ses nobles, il n'y en a plus pour proclamer un roi ; et c'en est fait de tous ses princes. Les épines pousseront dans ses palais, les orties et les ronces dans ses forteresses ; ce sera un repaire de chacals, un parc pour les autruches, un rendez-vous de chats et de chiens sauvages ; les satyres s'y rencontreront ; c'est là que le spectre des nuits fera sa demeure et trouvera son lieu de repos ; là le serpent-dard viendra faire son nid, pondra ses œufs, les fera éclore et réunira ses petits sous son ombre ; c'est là que les vautours se rassembleront tous. Cherchez dans le livre de l'Eternel, et lisez : pas un d'eux ne manque ; ni l'un ni l'autre ne fait défaut ; car c'est sa bouche qui l'a ordonné et son souffle qui les a rassemblés ; c'est lui qui a jeté le sort pour eux, et c'est sa main qui leur a partagé le pays au cordeau ; ils le posséderont à toujours ; ils y habiteront d'âge en âge. Que le désert et la terre aride se réjouissent ! Que la steppe soit dans l'allégresse et fleurisse comme le narcisse ; qu'elle fleurisse et s'épanouisse ; qu'elle tressaille d'allégresse et pousse des cris de joie ! La gloire du Liban, la magnificence du Carmel et de Saron, lui est donnée, ils verront la gloire de l'Eternel, la magnificence du Carmel de notre Dieu. Fortifiez les mains défaillantes, et affermissez les genoux chancelants ! Dites à ceux qui ont le cœur troublé : Prenez courage, ne craignez point ! Voici votre Dieu ; une vengeance viendra, une revanche divine ; Il viendra lui-même et vous sauvera. Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, et les oreilles des sourds s'ouvriront ; alors le boiteux bondira comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie ; car des eaux jaillissent dans le désert et des ruisseaux dans la steppe ; le mirage se change en un lac et la terre altérée en sources d'eaux ; le repaire où gîtaient les chacals devient un parc de roseaux et de joncs. Et il y a là une route, une voie, qu'on appellera la voie sainte ; aucun impur n'y passera ; elle n'est que pour eux seuls ; quiconque suivra ce chemin, les simples mêmes, ne s'égareront pas. Il n'y aura point là de lion ; aucune bête féroce n'y mettra le pied ni ne s'y montrera ; les rachetés y marcheront ; et ceux dont l'Eternel aura payé la rançon reviendront et entreront en Sion avec des cris de joie ; une allégresse éternelle couronnera leur tête ; la joie et l'allégresse seront leur part ; la douleur et le gémissement s'enfuiront. Il arriva, la quatorzième année du règne d'Ezéchias, que Sanchérib, roi d'Assyrie, monta contre toutes les villes fortifiées de Juda et les prit. Et le roi d'Assyrie envoya Rabsaké de Lakis à Jérusalem vers le roi Ezéchias, avec de grandes forces ; et il se tint près de l'aqueduc de l'étang supérieur, sur le chemin du champ des blanchisseurs. Alors Eliakim, fils de Hilkija, préfet du palais, Sebna, le secrétaire, et Joah, fils d'Asaph, l'historiographe, se rendirent auprès de lui. Et Rabsaké leur dit : Dites, je vous prie, à Ezéchias : Ainsi a dit le grand roi, le roi d'Assyrie : D'où te vient tant d'assurance ? J'avais dit : Ses résolutions et ses démonstrations guerrières ne sont que de vaines paroles. Maintenant sur qui t'appuies-tu donc pour t'être révolté contre moi ? Voici, tu t'es confié dans l'appui de l'Egypte, de ce roseau cassé, qui entre dans la main de celui qui s'appuie dessus, et la lui perce, tel est Pharaon, roi d'Egypte, pour tous ceux qui se confient en lui ! Que si tu me dis : C'est en l'Eternel, notre Dieu, que nous nous confions, n'est-ce pas lui dont Ezéchias a aboli les hauts-lieux et les autels, en disant à Juda et à Jérusalem : C'est devant cet autel-ci que vous vous prosternerez ? Fais donc maintenant une gageure avec mon maître, le roi d'Assyrie : je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux, toi, fournir autant d'hommes pour les monter ! Comment ferais-tu tourner le dos à un seul capitaine d'entre les moindres serviteurs de mon maître ? Tu te confies dans l'Egypte à cause de ses chars et de ses chevaux. Et maintenant, n'est-ce pas du gré de l'Eternel que je suis monté contre ce pays pour le détruire ? L'Eternel m'a dit : Monte contre ce pays, et détruis-le ! Alors Eliakim, Sebna et Joah dirent à Rabsaké : Parle, je te prie, à tes serviteurs en syriaque ; car nous le comprenons ; et ne nous parle pas en langue judaïque, aux oreilles du peuple qui est là sur la muraille. Rabsaké répondit : Est-ce à ton maître et à toi que mon maître m'a envoyé porter ce message ? n'est-ce pas à ces hommes qui sont assis sur la muraille et qui bientôt en seront à manger leurs excréments et à boire leur urine avec vous ? Et Rabsaké se tint debout et cria d'une voix forte, en langue judaïque, et dit : Ecoutez le message du grand roi, du roi d'Assyrie : Ainsi a dit le roi : Ne vous laissez pas abuser par Ezéchias ; car il ne pourra vous délivrer. Et qu'Ezéchias ne vous engage point à vous confier en l'Eternel, en vous disant : L'Eternel certainement nous délivrera ; cette ville ne sera pas livrée aux mains du roi d'Assyrie ! N'écoutez point Ezéchias ; car ainsi a dit le roi d'Assyrie : Faites la paix avec moi, et venez vous rendre à moi ; et chacun de vous mangera de sa vigne et de son figuier et boira l'eau de sa citerne, jusqu'à ce que je vienne et que je vous emmène dans un pays comme le vôtre, un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes ! Qu'Ezéchias ne vous entraîne point disant : L'Eternel nous délivrera ! Les dieux des nations ont-ils délivré chacun leur pays de la main du roi d'Assyrie ? Où sont les dieux de Hamath et d'Arpad ? où les dieux de Sépharvaïm ? et Samarie a-t-elle donc été délivrée de ma main ? Quels sont, parmi tous les dieux de ces pays, ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour que l'Eternel délivre Jérusalem de ma main ? Et ils se turent et ne lui répondirent mot ; car le roi avait donné cet ordre : Vous ne lui répondrez pas. Et Eliakim, fils de Hilkija, préfet du palais, Sebna, le secrétaire, et Joah, fils d'Asaph, l'historiographe, revinrent auprès d'Ezéchias les vêtements déchirés, et lui rapportèrent les paroles de Rabsaké. Lorsque le roi Ezéchias eut entendu cela, il déchira ses vêtements, se couvrit d'un sac et se rendit à la maison de l'Eternel. Et il envoya Eliakim, préfet du palais, Sebna, le secrétaire, et les anciens des prêtres, couverts de sacs, vers le prophète Esaïe, fils d'Amots. Et ils lui dirent : Ainsi a dit Ezéchias : Ce jour est un jour d'angoisse, de châtiment et d'opprobre ; car l'enfant est prêt à sortir du sein, mais la force manque pour enfanter. Peut-être l'Eternel, ton Dieu, entendra-t-il les paroles de Rabsaké, que le roi d'Assyrie, son maître, a envoyé pour outrager le Dieu vivant, et l'Eternel, ton Dieu, punira-t-il les paroles qu'il a entendues ; et tu offriras une prière pour le reste du peuple qui subsiste encore ! Les serviteurs du roi Ezéchias vinrent donc vers Esaïe, et Esaïe leur dit : Vous direz ceci à votre maître : Ainsi a dit l'Eternel : Ne t'effraie point des paroles que tu as entendues et par lesquelles les valets du roi d'Assyrie m'ont blasphémé. Voici, je vais mettre en lui un esprit, de sorte qu'en recevant une certaine nouvelle, il retournera dans son pays ; et je le ferai tomber par l'épée dans son pays. Rabsaké s'en retourna et trouva le roi d'Assyrie assiégeant Libna ; car il avait appris qu'il était parti de Lakis. Or, Sanchérib reçut la nouvelle que Tirliaka, roi d'Ethiopie, s'était mis en campagne pour l'attaquer ; apprenant cela, il envoya des ambassadeurs à Ezéchias en disant : Vous parlerez ainsi à Ezéchias, roi de Juda, et lui direz : Ne te laisse pas abuser par ton Dieu, en qui tu te confies, disant Jérusalem ne sera point livrée aux mains du roi d'Assyrie. Voici, tu as entendu ce que les rois d'Assyrie ont fait à tous les pays, comment ils les ont exterminés ; et toi, tu serais délivré ! Les ont-ils délivrées, les dieux des nations que mes pères ont détruites : Gozan, Haran, Retseph, et les fils d'Eden, qui sont à Télassar ? Où sont le roi de Hamath, le roi d'Arpad et le roi de la ville de Sépharvaïm, d'Héna et d'Ivva ? Et Ezéchias prit la lettre de la main des envoyés et la lut ; puis il monta à la maison de l'Eternel. Et Ezéchias la déploya devant l'Eternel ; et Ezéchias fit cette prière à l'Eternel : Eternel des armées, Dieu d'Israël, qui trônes sur les chérubins ! Toi seul es le Dieu de tous les royaumes de la terre ; c'est toi qui as fait les cieux et la terre. Incline l'oreille, ô Eternel, et entends ; ouvre les yeux, ô Eternel, et vois ! Entends toutes les paroles de Sanchérib, qu'il a envoyées pour outrager le Dieu vivant. Il est vrai, ô Eternel, que les rois d'Assyrie ont exterminé tous les pays et leur pays, et qu'ils ont jeté au feu leurs dieux ; car ce n'étaient point des dieux, mais des ouvrages de main d'homme, du bois, de la pierre, et ils les ont détruits. Et maintenant, Eternel, notre Dieu, sauve-nous de la main de Sanchérib et que tous les royaumes de la terre sachent que toi seul es l'Eternel ! Alors Esaïe, fils d'Amots, envoya dire à Ezéchias : Ainsi a dit l'Eternel, moi, le Dieu d'Israël, que tu as invoqué au sujet de Sanchérib, roi d'Assyrie : Voici la parole que l'Eternel a prononcée sur lui : La vierge, fille de Sion, te méprise, elle se moque de toi ; la fille de Jérusalem hoche la tête derrière toi ! Qui as-tu outragé et blasphémé ? contre qui as-tu élevé la voix et porté les yeux en-haut ? Contre le Saint d'Israël. Par tes serviteurs, tu as outragé le Seigneur, et tu as dit : Avec la multitude de mes chars, moi, j'ai gravi le sommet des montagnes, j'ai pénétré dans les profondeurs du Liban ; je couperai ses plus hauts cèdres et ses plus beaux cyprès ; j'atteindrai sa dernière cime, sa forêt la plus belle ! Je creuse, et les eaux jaillissent pour moi ; je dessèche, avec la plante de mes pieds, tous les fleuves d'Egypte ! N'as-tu pas appris comment j'ai préparé toutes ces choses et les ai formées dès longtemps, dès les jours d'autrefois ? Maintenant je les fais arriver, en sorte que tu réduises les villes fortifiées en monceaux de ruines ; et leurs habitants, les mains tremblantes, ont été épouvantés et confus ; ils sont devenus semblables au gazon des champs, à la verdure des prés, à l'herbe des toits, à un blé encore sans tige. Mais je connais quand tu t'assieds et quand tu sors et quand tu entres, et comment tu es en fureur contre moi ; parce que ta fureur et ton arrogance sont montées à mes oreilles, je mettrai mon anneau dans ta narine et mon mors dans ta bouche, et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu ! Et ceci te servira de signe : on mange cette année le fruit du grain tombé, et la seconde année ce qui a cru de soi-même ; mais la troisième année vous sèmerez et vous moissonnerez ; vous cultiverez vos vignes et vous en mangerez le fruit. Et le reste de la maison de Juda, qui sera réchappé, poussera de nouveau des racines en bas et portera du fruit en haut ; car de Jérusalem il sortira un reste, et des réchappés de la montagne de Sion. Le zèle de l'Eternel des armées fera cela ! C'est pourquoi, ainsi a dit l'Eternel au sujet du roi d'Assyrie : Il n'entrera point dans cette ville ; il n'y lancera pas de flèche ; il ne tournera pas contre elle de bouclier ; et il n'élèvera pas de terrasse contre elle ; il s'en retournera par le chemin par lequel il est venu, et il n'entrera point dans cette ville, a dit l'Eternel ; je protège cette ville pour la sauver, à cause de moi et à cause de David, mon serviteur. Et l'ange de l'Eternel sortit et frappa, dans le camp des Assyriens, cent quatre-vingt-cinq mille hommes ; et quand on se leva le matin, voilà, c'étaient tous des corps morts. Et Sanchérib, roi d'Assyrie, leva son camp et partit et s'en retourna et demeura à Ninive. Et il arriva, comme il était prosterné dans la maison de Nisroc, son dieu, qu'Adrammélec et Sareetser, ses fils, le tuèrent avec l'épée ; et ils s'enfuirent au pays d'Ararat ; et Asarhaddon, son fils, devint roi à sa place. En ces jours-là, Ezéchias fut malade à la mort ; et le prophète Esaïe, fils d'Amots, vint vers lui et lui dit : Ainsi a dit l'Eternel : Donne tes ordres à ta maison ; car tu vas mourir, et tu ne te relèveras pas. Alors Ezéchias tourna sa face contre la muraille et fit sa prière à l'Eternel, et dit : Ah ! Eternel, souviens-toi, je te prie, que j'ai marché devant toi avec fidélité et d'un cœur intègre, et que j'ai fait ce qui était bien devant tes yeux ! Et Ezéchias pleura beaucoup. Alors la parole de l'Eternel fut adressée à Esaïe en ces mots : Va et dis à Ezéchias : Ainsi a dit l'Eternel, le Dieu de David, ton père : J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes ; voici, j'ajoute à tes jours quinze années ; je te délivrerai de la main du roi d'Assyrie, toi et cette ville ; je protégerai cette ville. Et voici le signe que l'Eternel accomplira cette parole qu'il a prononcée : Je vais faire reculer de dix degrés l'ombre des degrés qui est descendue par l'effet du soleil sur les degrés d'Achaz. Et le soleil recula de dix degrés sur les degrés qu'il avait déjà parcourus. Ecrit composé par Ezéchias, roi de Juda, lorsqu'il fut malade et q'il fut guéri de sa maladie : Je disais : Ainsi dans la paix de mes jours je vais descendre aux portes du sépulcre ; je suis privé du reste de mes années ! Je disais : Je ne verrai plus l'Eternel, l'Eternel, sur la terre des vivants ; je ne verrai plus les hommes, je serai avec les habitants de la mort ; ma demeure est enlevée, emportée loin de moi comme une tente de berger ; comme un tisserand, j'ai tissé le fil de ma vie ; il me retranche de la trame ; du jour à la nuit tu en auras fini avec moi ! Je me suis tu jusqu'au matin ; pareil àun lion, il brisait tous mes os. Du jour à la nuit tu en auras fini avec moi ! Comme l'hirondelle, comme la grue, j'ai crié ; j'ai gémi comme la colombe ; mes yeux se sont lassés à regarder en-haut : Eternel, on me fait violence ; sois mon garant ! Que dirai-je ? Il m'a promis, il l'a fait ! Je me joindrai au cortège sacré tout le temps de ma vie, à cause de l'amertume de mon âme ! Seigneur, c'est en cela qu'est la vie ; c'est dans toutes ces choses que mon esprit trouve la vie ; tu me fortifieras, tu me feras revivre. Voilà, l'amertume, l'amertume, a été mon salut ; ton amour a retiré mon âme de la fosse du néant ; car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos. Car ce n'est pas le séjour des morts qui te célébrera, ni la mort qui te louera ; ceux qui sont descendus dans la fosse n'espèrent plus en ta fidélité. Le vivant, le vivant, c'est lui qui te célébrera, comme moi en ce jour ; le père fera connaître aux fils ta fidélité. L'Eternel est là pour me sauver ; nous ferons résonner les cordes de ma lyre tous les jours de notre vie dans la maison de l'Eternel ! Et Esaïe dit : Qu'on apporte un gâteau de figues, et qu'on l'applique sur la tumeur, et il guérira. Et Ezéchias dit : Quel signe aurai-je que je monterai encore à la maison de l'Eternel ? En ce temps-là, Mérodac-Baladan, fils de Baladan, roi de Babylone, envoya une lettre et un présent à Ezéchias ; car il avait appris qu'il avait été malade et s'était rétabli. Et Ezéchias en eut de la joie ; et il montra aux envoyés son garde-meuble, l'argent et l'or, les parfums et l'huile fine, tout son arsenal et tout ce qui se trouvait dans ses trésors ; il n'y eut rien qu'Ezéchias ne leur fit voir dans son palais et dans tout son royaume. Alors le prophète Esaïe vint auprès du roi Ezéchias et lui dit : Qu'ont dit ces hommes, et d'où sont-ils venus vers toi ? Ezéchias répondit : Ils sont venus vers moi d'un pays éloigné, de Babylone. Et Esaïe dit : Qu'ont-ils vu dans ta maison ? Ezéchias répondit : ils ont vu tout ce qui est dans ma maison ; il n'y a rien dans mes trésors que je ne leur aie montré. Alors Esaïe dit à Ezéchias : Ecoute la parole de l'Eternel des armées : Voici, des jours viennent, où tout ce qui est dans ta maison, et tout ce que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour, sera emporté à Babylone ; il n'en restera rien, dit l'Eternel ; et parmi tes fils qui sortiront de toi, que tu engendreras, on en prendra pour en faire des eunuques dans le palais du roi de Babylone. Et Ezéchias dit à Esaïe : La parole de l'Eternel que tu as prononcée est bonne ; car, dit-il, il y aura paix et sûreté pendant ma vie. Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui que son service est achevé, que son iniquité est acquittée, qu'elle a reçu de la main de l'Eternel le double pour tous ses péchés ! Une voix crie : Par le désert frayez le chemin de l'Eternel ; aplanissez dans la steppe une route pour notre Dieu ! Tout vallon sera relevé, toute montagne et toute hauteur abaissée ; la colline deviendra une plaine et les rochers escarpés une vallée. Alors la gloire de l'Eternel apparaîtra, et toute chair ensemble la verra ; car la bouche de l'Eternel a parlé. Une voix dit : Crie ! Et on répond : Que crierai-je ? Toute chair est comme l'herbe, et toute sa grâce comme la fleur des champs : l'herbe se dessèche, la fleur se flétrit, quand le souffle de l'Eternel a passé sur elle ; véritablement les hommes sont comme l'herbe : l'herbe se dessèche, la fleur se flétrit ; mais la parole de notre Dieu subsistera à toujours ! Montez sur une haute montagne, vous qui apportez à Sion la bonne nouvelle ; élevez la voix avec force, vous qui apportez à Jérusalem la bonne nouvelle ; élevez-la, ne craignez point ; dites aux villes de Juda : Voici votre Dieu ! Voici, le Seigneur, l'Eternel, vient avec puissance ; de son bras il domine ; voici, sa récompense est avec lui, et son salaire devant lui. Comme un berger, il paîtra son troupeau ; il recueillera les agneaux dans ses bras et les portera dans son sein ; il conduira doucement celles qui allaitent. Qui a mesuré l'océan dans le creux de sa main et toisé les cieux à l'empan ? Qui a mesuré au boisseau toute la poussière de la terre et pesé les montagnes au crochet et les collines à la balance ? Qui a mesuré l'esprit de l'Eternel ? Qui a été son conseiller et lui a appris quelque chose ? De qui a-t-il pris conseil et s'est-il fait instruire ? Qui lui a enseigné le sentier de la justice ? Qui lui a enseigné la science et lui a fait connaître le chemin de l'intelligence ? Voici, les nations sont à ses yeux comme la goutte qui pend à un seau, comme la poussière dans la balance ; voici, les îles sont pour lui comme la poudre menue qui est dans l'air. Et le Liban ne suffirait pas pour le feu, et ses bêtes ne suffiraient pas pour l'holocauste. Toutes les nations sont devant lui comme rien ; il les compte pour moins que le néant et le vide. A qui donc comparerez-vous Dieu, et quelle image feriez-vous de lui ? Quand l'ouvrier a coulé l'idole, l'orfèvre la recouvre d'or, et il lui fond des chaînettes d'argent. Celui qui fait une moindre offrande choisit un bois qui ne pourrisse point et va chercher un ouvrier habile pour en fabriquer une idole qui ne branle point. Ne comprendrez-vous pas ? n'écouterez-vous pas ? ne vous l'a-t-on pas appris dès le commencement ? n'avez-vous pas compris la fondation de la terre ? Celui qui trône sur le disque de la terre, et ses habitants sont pour lui comme des sauterelles, qui a étendu les cieux comme un voile et qui les a déroulés comme une tente pour y habiter ; c'est lui qui livre au néant les puissants et qui réduit à rien les juges de la terre ; à peine sont-ils plantés, à peine sont-ils semés, à peine leur tronc a-t-il pris racine en terre, qu'il souffle sur eux, et ils sèchent, et l'ouragan les emporte comme le chaume. A qui donc me comparerez-vous, que je lui sois pareil ? dit le Saint. Levez les yeux en haut, et regardez : qui a créé ces choses ? Celui qui fait marcher en ordre leur armée et qui les appelle toutes par leur nom ; et pas une ne manque, à cause de la grandeur de sa puissance et de l'énergie de sa force. Pourquoi dirais-tu, ô Jacob, et parlerais-tu ainsi, ô Israël : Ma voie est cachée à l'Eternel, et mon Dieu ne prend point garde à mon droit ! Ne le sais-tu pas, ne l'as-tu pas entendu : Jéhova est un Dieu éternel, qui a créé les extrémités de la terre, qui ne se fatigue, ni ne se lasse, et dont la sagesse est insondable ; qui donne de la force à celui qui est fatigué et redouble la vigueur de celui qui est défaillant. Les jeunes gens se fatiguent et se lassent, et les hommes forts chancellent et tombent ; mais ceux qui s'attendent à l'Eternel prennent de nouvelles forces : ils élèveront leur vol comme les aigles ; ils courront et ne se fatigueront point ; ils marcheront et ne se lasseront point ! Iles, faites silence pour m'écouter, et que les peuples prennent de nouvelles forces ; qu'ils approchent, puis qu'ils parlent ! Allons ensemble en jugement ! Qui a fait lever de l'Orient celui dont la justice rencontre les pas ? Qui lui a livré les nations et lui a soumis les rois ? Il réduit leur glaive en poussière ; il rend leur arc semblable à la paille qu'emporte le vent ; il les poursuit et passe en paix par un chemin où son pied n'avait point marché. Qui a accompli cela ? qui l'a fait ? Celui qui appelle les générations depuis le commencement, moi, l'Eternel, qui suis le premier ; et je suis, moi aussi, avec les derniers. Les îles le voient et sont saisies de crainte ; les bouts de la terre tremblent ; ils approchent et viennent ; chacun aide son voisin et dit à son frère : Prends courage ! Le forgeron encourage le fondeur, le polisseur au marteau celui qui frappe l'enclume ; il dit de la soudure : elle est bonne, puis il le fixe avec des clous, pour qu'il ne branle pas. Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob, que j'ai choisi, race d'Abraham mon ami ; toi que j'ai été prendre aux bouts de la terre et que j'ai appelé de ses extrémités ; toi à qui j'ai dit : Tu es mon serviteur ; je t'ai choisi, et ne t'ai point rejeté, ne crains point, car je suis avec toi ; ne t'effraye point, car je suis ton Dieu ; je t'ai pris à moi ; je t'aide aussi, et je te soutiens par la droite de ma justice. Voici, ils seront confondus et couverts de honte, tous ceux qui sont enflammés contre toi ; ils seront semblables au néant, ils périront, ceux qui disputent contre toi ; tu les chercheras, et tu ne les trouveras plus, ceux qui te querellent ; ils seront semblables au néant, réduits à rien, ceux qui te font la guerre ! Car moi, l'Eternel, je suis ton Dieu, qui te prends par la main droite, qui te dis : Ne crains point ; c'est moi qui t'aide ! Ne crains point, vermisseau de Jacob, restes d'Israël ; c'est moi qui t'aide, a dit l'Eternel ; et ton Rédempteur est le Saint d'Israël. Voici, je fais de toi une herse pointue, neuve, à deux tranchants ; tu fouleras les montagnes et tu les broieras, et tu rendras les collines semblables à de la balle ; tu les vanneras, et le vent les emportera, et l'ouragan les dispersera ; mais toi, tu tressailleras de joie en l'Eternel ; tu te glorifieras dans le Saint d'Israël. Les malheureux et les pauvres, qui cherchent des eaux et n'en trouvent point, et leur langue est dévorée par la soif, moi, l'Eternel, je les exaucerai ; moi, le Dieu d'Israël, je ne les abandonnerai point. Je ferai jaillir des fleuves sur les sommets dépouillés et des sources au milieu des vallées ; je changerai le désert en un lac et la terre aride en fontaines d'eau ; je mettrai dans le désert le cèdre, l'acacia, le myrte et l'olivier ; je mettrai ensemble dans la steppe le cyprès, le platane et le buis ; afin que tous voient et sachent et remarquent et comprennent que c'est la main de l'Eternel qui a fait cela, et le Saint d'Israël qui l'a créé. Présentez votre cause, dit l'Eternel ; produisez vos raisons, dit le Roi de Jacob. Qu'ils les produisent et nous déclarent ce qui doit arriver ! Déclarez-nous quelles sont les choses anciennes que vous avez prédites, et nous y appliquerons notre cœur pour en connaître l'issue ; ou bien faites-nous entendre les choses à venir ! Annoncez les choses qui doivent arriver plus tard, et nous saurons que vous êtes des dieux ; faites du bien ou du mal, afin que nous le voyons et nous en étonnions ensemble ! Voilà, vous n'êtes rien ; et vos œuvres ne sont que néant ; abominable est celui qui vous choisit ! Je l'ai suscité du septentrion, et il est venu du soleil levant, celui qui invoque mon nom ; il marche sur les princes comme sur la boue, comme le potier foule l'argile. Qui a déclaré cela dès le commencement, pour que nous le sachions ; bien à l'avance, pour que nous disions : C'est vrai ! Non, personne ne l'a annoncé ; personne ne l'a fait entendre ; personne n'a entendu vos paroles ! Le premier, je dis à Sion : Les voici ! Les voici ! et j'envoie à Jérusalem un messager de bonnes nouvelles. Et je regarde, et il n'y a personne ; et parmi eux pas un conseiller, que je puisse consulter et qui me réponde. Voilà, ils ne sont tous que vanité ; leurs œuvres sont néant ; leurs idoles, du vent et du vide ! Voici mon serviteur, que je soutiendrai, mon élu, en qui mon âme prend plaisir ; j'ai mis mon Esprit sur lui ; il fera régner le droit parmi les nations. Il ne criera point, il n'élèvera point sa voix et ne la fera point entendre dans les rues ; il ne brisera pas le roseau froissé et n'éteindra pas le lumignon prêt à mourir ; il fera régner le droit en vérité. Il ne faiblira, ni ne sera abattu, jusqu'à ce qu'il ait établi le droit sur la terre ; et les îles se confieront en sa loi. Ainsi parle Dieu, l'Eternel, qui a créé les, cieux et les a déployés, qui a étendu la terre et ses productions, qui donne la respiration au peuple qui l'habite et le souffle à ceux qui y marchent : Moi, l'Eternel, je t'ai appelé avec justice, et je t'ai pris par la main ; je t'ai gardé, et j'ai fait de toi l'alliance du peuple, la lumière des nations, pour ouvrir les yeux des aveugles, pour faire sortir de la prison les captifs, du cachot ceux qui sont assis dans les ténèbres. Je suis l'Eternel, c'est là mon nom ; et je ne donnerai ma gloire à nul autre, ni l'honneur qui m'appartient, aux idoles. Voilà, les premières choses sont arrivées, et je vous en annonce de nouvelles ; avant qu'elles éclosent je vous les ferai entendre. Chantez à l'Eternel un cantique nouveau, sa louange au bout de la terre, vous qui naviguez sur la mer, et vous, tous les êtres qui la peuplez, vous, îles et vos habitants ! Que le désert et ses villes, que les campements habités par Kédar, élèvent leur voix ; que les habitants de Séla éclatent de joie ; que du sommet des montagnes ils poussent des cris ! Qu'ils rendent gloire à l'Eternel, et qu'ils publient sa louange dans les îles ! L'Eternel sortira comme un héros ; comme un guerrier, il réveillera son ardeur ; il poussera des cris, des cris éclatants ; il déploiera sa force contre ses ennemis. Je me suis tu dès longtemps ; j'ai gardé le silence, je me suis contenu ; comme la femme qui enfante, je pousse des gémissements, je ne respire qu'en haletant. Je désolerai les montagnes et les collines ; je dessécherai toute leur verdure ; je changerai les fleuves en îles, et je mettrai les lacs à sec ; je ferai marcher les aveugles par un chemin qu'ils ne connaissaient point, je les conduirai par des sentiers inconnus ; je changerai devant eux les ténèbres en lumière et les lieux montueux en plaine ; ces paroles, je les accomplis, et je n'y manque point ! Ils reculeront, ils seront couverts de honte, ceux qui se confient dans les idoles, qui disent aux images : Vous êtes nos dieux ! Sourds, entendez ; et vous, aveugles, ouvrez les yeux pour voir ! Qui est aveugle, sinon mon serviteur, et sourd comme mon messager que j'envoie ? Qui est aveugle comme celui qui a été comblé de biens, aveugle comme le serviteur de l'Eternel ? Tu as vu beaucoup de choses, mais tu n'as rien retenu ; les oreilles étaient ouvertes, mais on n'a rien entendu. L'Eternel a pris plaisir, à cause de sa justice, à donner une loi grande et magnifique. Et voilà ce peuple pillé et dépouillé ! Ils sont tous enchaînés dans les cavernes, enfermés dans les cachots ; on les a pillés, et il n'y a point eu de libérateur ; dépouillés, et personne n'a dit : Restitue ! Lequel d'entre vous sera attentif, prendra garde à ces choses et écoutera désormais ? Qui a livré Jacob au pillage et Israël à ceux qui l'ont dépouillé ? N'est-ce pas l'Eternel, lui contre qui nous avons péché, lui dont ils n'ont pas voulu suivre les voies et dont ils n'ont point écouté la loi ? Il a versé sur lui l'ardeur de son courroux et les fureurs de la guerre ; elle s'est allumée tout autour de lui, et il n'a pas compris ; elle l'a consumé, et il n'y a point pris garde ! Et maintenant, ainsi parle l'Eternel, ton Créateur, ô Jacob, celui qui t'a formé, ô Israël ! Ne crains point, car je t'ai racheté ; je t'ai appelé par ton nom ; tu es à moi ! Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi ; quand tu traverseras les fleuves, ils ne t'engloutiront point ; quand tu marcheras au milieu du feu, tu ne seras point brûlé, et la flamme ne t'embrasera pas. Car moi, l'Eternel, je suis ton Dieu ; le Saint d'Israël est ton Sauveur ; j'ai donné l'Egypte pour ta rançon, Cus et Séba en échange de toi ; parce que tu es précieux et cher à mes yeux, et que moi je t'aime, je donnerai des hommes en échange de toi, et des peuples pour racheter ta vie. Ne crains point, car je suis avec toi ; je ramènerai ta postérité de l'Orient, et je te rassemblerai de l'Occident ; je dirai au Septentrion : Donne ! et au Midi : Ne les retiens pas ; ramène mes fils de loin et mes filles de l'extrémité de la terre, tous ceux qui portent mon nom, que j'ai créés pour ma gloire, que j'ai formés et que j'ai faits ! Fais sortir le peuple aveugle, qui a des yeux, et les sourds, qui ont des oreilles ! Nations, assemblez-vous toutes, et que les peuples se réunissent ! Qui parmi eux peut annoncer cela, et nous faire entendre des prédictions anciennes ? Qu'ils produisent leurs témoins, et qu'ils se justifient ! Qu'on les écoute, et qu'on dise : C'est vrai ! Vous êtes mes témoins, dit l'Eternel, et mon serviteur que j'ai choisi, afin que vous connaissiez et que vous me croyiez, et que vous compreniez que c'est moi ! Avant moi aucun Dieu n'a été formé, et il n'y en aura point après moi. C'est moi, c'est moi, l'Eternel, qui suis Sauveur, et il n'y en a pas d'autre que moi ! C'est moi qui ai annoncé, qui ai sauvé, qui ai parlé ; ce n'est pas un dieu étranger parmi vous ; vous êtes mes témoins, dit l'Eternel : c'est moi qui suis Dieu ! Désormais aussi je le suis, et il n'y a personne qui délivre de ma main ; j'agirai, et qui l'empêchera ? Ainsi a dit l'Eternel, votre Rédempteur, le Saint d'Israël : A cause de vous j'ai envoyé contre Babylone, et je les mettrai tous en fuite, même les Chaldéens sur les navires d'où montaient leurs cris de joie ; moi l'Eternel, votre Saint, le Créateur d'Israël, votre roi ! Ainsi a dit l'Eternel, qui ouvrit dans la mer un chemin et dans les grosses eaux un sentier, qui fit sortir chars et chevaux, armée et guerriers ; tous ensemble ils se sont couchés, ils ne se relèvent plus ; ils ont été étouffés, ils se sont éteints comme une lampe : Ne vous souvenez plus des choses anciennes, et ne considérez plus les choses d'autrefois ; voici, je vais en faire une nouvelle ; elle est près d'éclore ; ne la reconnaîtrez-vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, des fleuves dans la terre aride ; les bêtes des champs, les chacals et les autruches, me célébreront, parce que je mettrai des eaux dans le désert, des fleuves dans la terre aride, pour abreuver mon peuple, mon élu. J'ai formé pour moi ce peuple : ils raconteront ma louange ! Mais tu ne m'as pas invoqué, ô Jacob ; car tu t'es lassé de moi, ô Israël ! Tu ne m'as pas offert les brebis de tes holocaustes, et tu ne m'as pas honoré par tes sacrifices ; je ne t'ai pas tourmenté pour des offrandes, ni fatigué pour de l'encens ; tu ne m'as point à prix d'argent acheté de roseau odoriférant, et tu ne m'as pas rassasié de la graisse de tes sacrifices ; non, tu m'as tourmenté par tes péchés, fatigué par tes iniquités ! C'est moi, moi, qui efface tes infidélités pour l'amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés. Fais-moi souvenir, plaidons ensemble ; parle toi-même pour te justifier ! Ton premier père a péché, et tes interprètes m'ont été infidèles ; aussi ai-je déshonoré les princes du sanctuaire, et j'ai livré Jacob à l'interdit et Israël aux outrages ! Et maintenant, écoute, Jacob, mon serviteur Israël, que j'ai choisi ! Ainsi a dit l'Eternel, qui t'a fait et formé dès le sein de ta mère, et qui t'aide : Ne crains point, Jacob, mon serviteur, Jésurun, que j'ai choisi ! Car je répandrai des eaux sur le sol altéré et des ruisseaux sur la terre desséchée ; je répandrai mon Esprit sur ta postérité et ma bénédiction sur tes rejetons ; et ils germeront parmi la verdure, comme les saules le long des eaux courantes. Celui-ci dira : Moi, je suis à l'Eternel ! Celui-là se réclamera du nom de Jacob ; un autre prendra sur sa main la marque de l'Eternel, et il célèbrera le nom d'Israël. Ainsi a dit l'Eternel, le Roi d'Israël et son Rédempteur, l'Eternel des armées : C'est moi qui suis le premier, et moi qui suis le dernier, et il n'y a pas d'autre Dieu que moi ! Et qui a parlé, comme moi depuis que je fondai un peuple éternel ? Qu'il le déclare, qu'il me le montre ! Qu'ils annoncent un peu l'avenir et ce qui doit arriver ! Ne soyez point effrayés et ne craignez point ! Ne te l'ai-je pas fait connaître et annoncé dès longtemps ? Ne m'en êtes-vous pas témoins ? Y a-t-il un autre Dieu que moi ? Il n'y a point d'autre Rocher ! je n'en connais point ! Les faiseurs d'idoles ne sont tous que néant, et leurs chefs-d'œuvre ne servent à rien ; et leurs témoins, ils ne voient rien, ni ne comprennent rien, afin qu'ils soient couverts de honte ! Qui a formé un dieu, qui a fondu une idole, pour ne servir à rien ? Voici, tous ses aides seront confus, et les ouvriers, ce ne sont que des hommes ! Qu'ils s'assemblent tous, qu'ils se présentent... ! Ils trembleront, ils seront confus tous ensemble ! Le forgeron travaille le fer avec la lime ; il le passe au feu et le façonne avec le marteau ; il le travaille de toute la force de son bras ; cependant il a faim, et la force lui manque ; il ne boit pas d'eau, et il est las. Le sculpteur étend la règle, trace la forme au crayon, la façonne avec le ciseau, la mesure au compas et en fait une figure pareille à un homme, à un homme superbe, pour la loger dans une maison. Un homme va couper des cèdres ; il prend des chênes et des rouvres ; il choisit parmi les arbres de la forêt ; il plante des pins, et la pluie les fait croître. Puis cela sert à l'homme pour brûler ; il en prend et s'en chauffe ; il allume aussi le four et cuit son pain ; il en fait aussi un dieu et il l'adore ; il en fabrique une idole et se prosterne devant elle. Il en a brûlé la moitié au feu ; avec l'autre moitié il apprête sa viande ; il cuit son rôti et se rassasie ; il se chauffe aussi, et il dit : Ah, ah ! je me réchauffe ; je sens la flamme ! Et s'il en reste, il en fait un dieu, son idole ; il se prosterne devant elle et l'adore ; il lui adresse sa prière et dit : Délivre-moi, car tu es mon dieu ! Ils ne savent rien, ni n'entendent rien ; car leurs yeux sont bouchés pour ne point voir, et leurs cœurs pour ne point comprendre. Nul ne rentre en soi-même, nul n'a connaissance et intelligence pour se dire : J'en ai brûlé la moitié au feu ; j'ai aussi cuit du pain sur les braises ; j'ai rôti de la viande et je l'ai mangée ; et du reste je ferais une abomination ! je me prosternerais devant un tronc d'arbre ! Il se repaît de cendres ; son cœur abusé l'égare ; il ne délivrera point son âme et ne dira point : Ce que je tiens dans ma main n'est-il pas mensonge ? Souviens-toi de ces choses, ô Jacob, ô Israël ! car tu es mon serviteur ; je t'ai formé ; tu es mon serviteur, ô Israël ; tu ne seras pas oublié de moi ! J'ai effacé tes transgressions comme un nuage et tes péchés comme une nuée ; reviens à moi, car je t'ai racheté ! Cieux, poussez des cris de joie ; car l'Eternel a fait cela ! Poussez des cris, profondeurs de la terre ; éclatez de joie, montagnes, forêts, avec tous vos arbres ! Car l'Eternel a racheté Jacob, et il se glorifie en Israël ! Ainsi a dit l'Eternel, ton Rédempteur, celui qui t'a formé dès le sein de ta mère : C'est moi, l'Eternel, qui ai fait toutes choses ; moi qui seul ai déployé les cieux, étendu la terre ; qui a été avec moi ? Moi qui déjoue les présages des charlatans et fais délirer les devins ; qui fais reculer les sages et change leur science en folie ; qui accomplis la parole de mon serviteur et exécute le conseil de mes envoyés ; qui dis de Jérusalem : Qu'elle soit habitée ! et des villes de Juda : Qu'elles soient rebâties ; je relèverai leurs ruines ! qui dis à l'abîme : Taris ! je dessécherai tes fleuves ! qui dis de Cyrus : C'est mon berger ; il accomplira toute ma volonté en disant à Jérusalem : Sois rebâtie ! et au temple : Sois fondé ! Ainsi a dit l'Eternel à son oint, à Cyrus, que j'ai pris par la main droite, pour renverser devant lui les nations et délier la ceinture des rois, pour ouvrir devant lui les verrous et afin que les portes ne lui soient pas fermées : C'est moi qui marcherai devant toi : j'aplanirai les coteaux ; je briserai les portes d'airain, et je ferai tomber les barres de fer ; je te donnerai les richesses cachées et les trésors secrets, afin que tu saches que c'est moi, l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui t'ai appelé par ton nom ! Pour l'amour de mon serviteur, Jacob, et d'Israël, mon élu, je t'ai appelé par ton nom ; je t'ai désigné, quand tu ne me connaissais pas. C'est moi, l'Eternel, et il n'y en a point d'autre ; hors moi il n'y a point de Dieu ! Je t'ai ceint quand tu ne me connaissais pas, afin que du soleil levant au soleil couchant on sache qu'il n'y en a point d'autre que moi ; moi, l'Eternel, et nul autre ; moi qui ai formé la lumière et créé les ténèbres ; qui ai fait le bonheur et créé le malheur ; c'est moi, l'Eternel, qui ai fait toutes ces choses. Cieux, répandez d'en-haut votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir la justice ; que la terre s'ouvre et produise le salut et fasse germer la justice en même temps ! Moi, l'Eternel, je crée cela ! Malheur à qui dispute avec celui qui l'a formé, vase parmi des vases de terre ! L'argile dira-t-elle à celui qui la forme : Que fais-tu ? Ton œuvre dira-t-elle : Il n'a pas de mains ! Malheur à qui dit à son père : Qu'engendres-tu ? et à sa mère : Que mets-tu au monde ? Ainsi a dit l'Eternel, le Saint d'Israël et son Créateur : M'interrogerez-vous sur l'avenir ? Me donnerez-vous des ordres pour mes enfants et pour l'œuvre de mes mains ? C'est moi qui ai fait la terre et qui ai créé l'homme qui est sur elle ; c'est moi dont la main a étendu les cieux, et qui commande à toute leur armée. C'est moi qui l'ai suscité dans ma justice, et j'aplanirai toutes ses voies ; c'est lui qui rebâtira ma ville et qui renverra mes captifs sans rançon ni présent, a dit l'Eternel des armées ! Ainsi a dit l'Eternel : Les gains de l'Egypte et le revenu de l'Ethiopie et les Sabéens à la haute taille, viendront à toi et seront à toi ; ils te suivront ; ils viendront enchaînés ; ils se prosterneront devant toi ; ils te supplieront : Il n'y a de Dieu que chez toi, et il n'y en a pas d'autre, point absolument ! En vérité, tu es un Dieu qui te caches, Dieu d'Israël, ô Sauveur ! Ils ont tous été honteux et confus ; ils s'en retournent couverts de honte, les fabricants d'images. Israël a été sauvé par l'Eternel d'un salut éternel ; vous ne serez plus jamais honteux ni confus. Car ainsi a dit l'Eternel, qui a créé les cieux, lui, le Dieu qui a formé la terre et qui l'a créée, qui l'a fondée lui-même, et qui n'en a pas fait un chaos, mais l'a formée pour être habitée : C'est moi, l'Eternel, et il n'y en a point d'autre ! Je n'ai point parlé en cachette, dans un endroit obscur de la terre ; et ce n'est pas dans la confusion du chaos que j'ai dit à la race de Jacob : Cherchez-moi ! Moi, l'Eternel, je déclare ce qui est juste ; j'annonce la vérité ! Assemblez-vous, et venez ; approchez tous ensemble, restes des Gentils ! Ils n'ont pas de connaissance, ceux qui portent le bois, leur idole, et invoquent un Dieu qui ne peut sauver. Appelez-les, faites-les approcher, et qu'ils consultent ensemble ! Qui a fait entendre ces choses dès le commencement, et qui dès longtemps les a annoncées ? N'est-ce pas moi, l'Eternel, et il n'y a pas d'autre Dieu que moi ; moi, le Dieu juste, et il n'y a pas d'autre Sauveur que moi ! Tournez-vous vers moi, et soyez sauvés, vous, tous les bouts de la terre ! Car je suis Dieu, et il n'y en a point d'autre. Je l'ai juré par moi-même ; de ma bouche est sortie la justice, une parole qui ne sera point révoquée, c'est que tout genou fléchira devant moi, et que toute langue me prêtera serment. En l'Eternel seul, dira-t-on de moi, se trouvent justice et force ! On viendra à lui ; mais ils seront confus, tous ceux qui étaient enflammés contre lui. C'est en l'Eternel que sera justifiée et que se glorifiera toute la race d'Israël. Bel est tombé, Nébo chancelle ; les animaux et les bêtes de somme emportent leurs images ; ces idoles, que vous portiez, chargent de leur poids les bêtes fatiguées. Ils ont chancelé, ils sont tombés ensemble ; ils n'ont pu sauver le fardeau, et eux-mêmes s'en vont en captivité. Ecoutez-moi, maison de Jacob, et vous, tous les restes de la maison d'Israël, vous dont je me suis chargé dès votre naissance, que j'ai portés dès le sein de votre mère ! Je serai le même jusqu'à votre vieillesse ; jusqu'à vos cheveux blancs je vous porterai ! C'est moi qui l'ai fait, et c'est moi qui soutiendrai, et c'est moi qui porterai et qui délivrerai ! A qui me comparerez-vous, et de qui me ferez-vous l'égal ? A côté de qui me mettrez-vous, que nous soyons pareils ? Ils tirent l'or de leur bourse et pèsent l'argent à la balance ; ils engagent un fondeur afin qu'il en fasse un dieu pour se prosterner et l'adorer. Ils le lèvent, ils le portent sur l'épaule et le posent en son lieu ; et il s'y tient sans bouger de sa place ; on criera même à lui, et il ne répondra pas ; il ne sauvera personne de la détresse. Réfléchissez-y, et montrez-vous hommes ; rebelles, rentrez en-vous-mêmes ! Rappelez-vous les choses passées, les jours d'autrefois ; que c'est moi qui suis Dieu, et qu'il n'y en a point d'autre ; que je suis Dieu, et que nul n'est semblable à moi ! Moi qui dès le commencement annonce la fin, et longtemps à l'avance ce qui n'est pas encore ; qui dis : Mon dessein subsistera, et je ferai toute ma volonté ! Qui appelle d'Orient l'aigle, d'un pays éloigné l'homme de mon dessein ; j'ai parlé, j'accomplirai ! j'ai résolu, j'exécuterai ! Ecoutez-moi, hommes au cœur fier, qui êtes loin de la justice ! Je fais approcher ma justice ; elle n'est pas loin, et mon salut ne tardera pas ; je donnerai le salut à Sion, ma gloire à Israël. Descends, assieds-toi dans la poussière, vierge, fille de Babylone ; assieds-toi à terre, sans trône, fille des Chaldéens ! Car on ne t'appellera plus la délicate, la voluptueuse. Prends la meule, et mouds la farine ; ôte ton voile ; relève ta traîne ; découvre tes jambes pour passer les fleuves ! Que ta nudité soit découverte ; qu'on voie ta honte ! Je veux me venger ; je n'épargnerai personne ! Notre Rédempteur se nomme l'Eternel des armées, le Saint d'Israël ! Assieds-toi en silence, entre dans les ténèbres, fille des Chaldéens ! Car on ne t'appellera plus la souveraine des royaumes. J'ai été courroucé contre mon peuple ; j'ai profané mon héritage, et je les ai livrés entre tes mains... Tu ne leur fis point de miséricorde ; tu as fais peser lourdement ton joug sur le vieillard ; et tu as dit : Je serai souveraine à toujours ! de sorte que tu n'as point pris ces choses à cœur ; tu n'as point songé à la fin de tout cela ! Et maintenant, écoute ceci, voluptueuse, toi qui trônes en sécurité et qui dis en ton cœur : Moi, et rien que moi ! je ne serai jamais veuve, et je ne serai pas privée de mes enfants ! Ces deux choses-là, la perte de tes enfants et le veuvage, fondront sur toi soudain, en un même jour ; elles viendront sur toi dans toute leur horreur, malgré la multitude de tes enchantements, malgré la puissance de tes sortiléges ! Tu te confiais dans ta malice ; tu disais : Nul ne me voit ! Ta sagesse et ta science te séduisaient, et tu disais en ton cœur : Moi, et rien que moi ! Mais le mal viendra sur toi, tu ne sauras le conjurer, la calamité fondra sur toi, tu ne pourras la détourner ; et la ruine viendra sur toi soudain, sans que tu t'en doutes ! Viens donc, avec tes sortilèges et avec la multitude de tes enchantements, auxquels tu t'es appliquée dès ta jeunesse..., peut-être en pourras-tu tirer profit, peut-être te rendras-tu redoutable ! Tu t'es fatiguée à force de consultations... Qu'ils se présentent donc et qu'ils te sauvent, ceux qui mesurent le ciel, qui observent les étoiles, qui, aux nouvelles lunes, te font connaître ce qui doit t'arriver ! Voici, ils sont devenus comme le chaume ; le feu les a consumés ; ils ne sauveront pas leur vie de la violence de la flamme ; ce n'est point une braise pour cuire leur pain, ni un feu pour s'asseoir devant. Tels sont pour toi ceux avec lesquels tu t'es fatiguée ; ceux avec qui tu trafiquas dès ta jeunesse fuient chacun de son côté ; il n'y a personne qui te sauve ! Ecoutez ceci, maison de Jacob, vous qui êtes appelés du nom d'Israël et qui êtes sortis de la source de Juda ; vous qui jurez par le nom de l'Eternel et qui célébrez le Dieu d'Israël, sans sincérité ni justice ; car ils tirent leur nom de la ville sainte, et ils s'appuient sur le Dieu d'Israël, dont le nom est l'Eternel des armées ! J'annonçai dès longtemps les premières choses ; elles sortirent de ma bouche ; je les proclamai : soudain je les accomplis, et elles arrivèrent ! Parce que je savais que tu es dur et que ton cou est une barre de fer et que ton front est d'airain, je te l'ai annoncé dès longtemps ; je te l'ai fait connaître avant que cela arrivât, de peur que tu ne disses : C'est mon idole qui l'a fait ! c'est mon dieu de bois ou de fonte qui l'a ordonné ! Tu l'as entendu ; vois, tout s'est accompli !... Mais vous, ne le déclarerez-vous pas ? Je te fais entendre dès maintenant des choses nouvelles, cachées, que tu ne connais point ! C'est maintenant qu'elles naissent, et non auparavant, tu n'en avais point entendu parler jusqu'à ce jour, de peur que tu ne disses : Voilà, je le savais ! Tu n'as rien entendu, tu n'en as rien su, rien n'en est jamais venu à tes oreilles, parce que je savais que tu es toujours perfide et que dès le sein de ta mère ton nom est Rebelle. A cause de mon nom, je retiens ma colère, et à cause de ma renommée, je patiente avec toi, pour ne pas t'exterminer ! Voici, je t'ai fondu, mais sans obtenir d'argent ; je t'ai éprouvé au creuset de l'affliction ; c'est pour l'amour de moi, de moi, que je le ferai ; car comment laisserais-je profaner mon nom ? Je ne veux point céder ma gloire à un autre. Ecoute-moi, Jacob, et toi, Israël, que j'ai appelé : c'est moi, moi qui suis le premier, moi aussi qui suis le dernier ! C'est aussi ma main qui a fondé la terre et ma droite qui a étendu les cieux ; je les appelle, ils paraissent aussitôt. Assemblez-vous tous, et écoutez : Qui d'entre eux a annoncé ces choses ? Celui qu'aime l'Eternel accomplira sa volonté dans Babel, et son bras sera contre les Chaldéens. Moi, moi, j'ai parlé, je l'ai moi-même appelé ; je l'ai fait venir ; il réussira dans sa voie. Approchez-vous de moi, écoutez ceci ! Dès l'origine je n'ai point parlé en cachette ; quand ces choses arrivaient, j'étais là ; et maintenant le Seigneur, l'Eternel, m'envoie avec son Esprit : Ainsi parle l'Eternel, ton Rédempteur, le Saint d'Israël : C'est moi, l'Eternel, ton Dieu, qui t'enseigne pour ton bien, qui te guide dans le chemin que tu dois suivre. Oh ! que tu sois attentif à mes commandements ! et ta paix sera comme un fleuve, ta justice comme les flots de la mer ; ta postérité sera comme le sable, et le fruit de tes entrailles comme les grains de sable ; son nom ne sera ni retranché ni effacé devant moi. Sortez de Babel ! fuyez loin des Chaldéens avec des cris de joie ! Publiez-le, proclamez-le, faites-le savoir jusqu'au bout de la terre ! Dites : L'Eternel a racheté Jacob, son serviteur ; ceux qu'il a conduits par le désert n'ont point eu soif ; il a fait couler pour eux les eaux du rocher ; il a fendu le roc, et les eaux ont jailli ! Il n'y a point de paix pour les méchants, a dit l'Eternel. Iles, écoutez-moi, et vous, peuples éloignés, soyez attentifs ! L'Eternel m'a appelé dès le sein maternel ; dès les entrailles de ma mère il m'a donné mon nom ! Il a rendu ma bouche semblable à une épée tranchante ; il m'a abrité sous l'ombre de sa main ; il a fait de moi une flèche aiguisée ; il m'a caché dans son carquois ; et il m'a dit : Tu es mon serviteur, Israël, en qui je me glorifierai. Mais moi, j'ai dit : C'est en vain que je me suis fatigué ; c'est inutilement, c'est pour rien que j'ai consumé ma force ; mais mon droit est auprès de l'Eternel, et ma récompense auprès de mon Dieu. Et maintenant l'Eternel parle, lui qui m'a formé dès le sein de ma mère pour être son serviteur, pour ramener à lui Jacob et pour qu'Israël soit rassemblé et je suis honoré aux yeux de l'Eternel, et mon Dieu est ma force, il dit : C'est trop peu, que tu sois mon serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et pour ramener les réchappés d'Israël : je ferai de toi la lumière des nations, afin que mon salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre ! Ainsi parle l'Eternel, le Rédempteur et le Saint d'Israël, à celui qui est méprisé des hommes, détesté du peuple, esclave des puissants : Des rois le verront et se lèveront, des princes, et ils se prosterneront, à cause de l'Eternel qui est fidèle, et du Saint d'Israël qui t'a choisi. Ainsi a dit l'Eternel : Au temps de la grâce je t'ai exaucé, et au jour du salut je t'ai aidé ; je t'ai formé et établi pour être l'alliance du peuple, pour relever le pays, pour partager les héritages dévastés, pour dire aux captifs : Sortez ! à ceux qui sont dans les ténèbres : Venez au jour ! Ils paîtront le long des chemins, et sur toute hauteur ils trouveront leur pâture ; ils n'auront pas faim ; ils n'auront pas soif ; ni mirage ni soleil ne les éblouira ; car celui qui a pitié d'eux les conduira et les mènera aux eaux jaillissantes. Je ferai de toutes mes montagnes des chemins frayés, et mes routes seront rétablies. En voici qui viennent de loin ! En voici qui viennent du septentrion et du couchant ! Et ceux-ci du pays des Siniens ! Cieux, poussez des cris de joie ! terre, tressaille d'allégresse ! montagnes, éclatez de joie ! car l'Eternel a consolé son peuple, et il a compassion de ses affligés ! Sion dit : L'Eternel m'a abandonnée, le Seigneur m'a oubliée ! Une femme oubliera-t-elle son nourrisson, qu'elle n'ait pas pitié du fils de ses entrailles ? Quand les mères oublieraient, moi, je ne t'oublierai pas ! Voici, je t'ai gravée sur la paume de mes mains ; tes murs sont sans cesse devant mes yeux. Tes fils accourent, tes destructeurs et tes dévastateurs s'éloignent de toi. Porte tes yeux tout autour de toi, et regarde : ils se rassemblent tous, ils viennent à toi ! Aussi vrai que je vis, dit l'Eternel, tu te revêtiras d'eux tous comme d'un ornement ; tu te ceindras d'eux comme d'une ceinture de fiancée. Car tes ruines, tes déserts, ton pays dévasté, tout cela sera trop étroit pour tes habitants ; ceux qui te dévoraient se sont éloignés. Alors tes fils, dont tu étais privée, te diront : L'espace est trop étroit pour moi ; fais-moi de la place, pour que je puisse habiter ! Et tu diras en ton cœur : Qui m'a enfanté ceux-ci ? J'étais privée d'enfants, stérile, bannie et répudiée ; et ceux-ci, qui les a élevés ? Voici, j'étais restée seule ; ceux-ci, où étaient-ils ? Ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel : Voici, je lèverai ma main vers les nations ; je dresserai mon étendard vers les peuples, et ils rapporteront tes fils dans leurs bras, et tes filles sur leur épaule. Des rois seront tes nourriciers, et leurs princesses tes nourrices ; ils se prosterneront devant toi, la face en terre, et ils lècheront la poudre de tes pieds ; et tu sauras que je suis l'Eternel, et que ceux qui s'attendent à moi ne seront pas confus. Arrachera-t-on au puissant sa proie, et les justes qu'on a faits captifs seront-ils délivrés ? Oui, dit l'Eternel, même la capture du puissant sera délivrée, et la proie du violent lui sera arrachée ! Je combattrai, moi, tes adversaires, et je sauverai, moi, tes fils ! Je ferai manger à tes oppresseurs leur propre chair, et ils s'enivreront de leur propre sang comme de vin nouveau ; et toute chair saura que moi, l'Eternel, je suis ton Sauveur, et que ton Rédempteur est le Puissant de Jacob ! Ainsi a dit l'Eternel : Où est la lettre de divorce de votre mère, par laquelle je l'ai répudiée ? ou auquel de mes créanciers vous ai-je vendus ? Voilà, vous avez été vendus à cause de vos iniquités, et votre mère a été renvoyée à cause de vos péchés ! Pourquoi suis-je venu, et il n'y a eu personne ? ai-je crié, et personne n'a répondu ? Ma main a-t-elle été trop courte pour pouvoir délivrer, ou n'y a-t-il pas eu en moi de force pour sauver ? Voici, en la menaçant, je dessécherai la mer ; je changerai les fleuves en désert ; leurs poissons pourriront faute d'eau et périront de soif ; je vêtirai les cieux de noir, et je les couvrirai d'un sac ! Le Seigneur, l'Eternel, m'a donné une langue de disciple, pour que je sache fortifier par ma parole celui qui est abattu ; il éveille chaque matin, il éveille mon oreille pour l'écouter comme écoutent les disciples. Le Seigneur, l'Eternel, m'a ouvert l'oreille, et moi, je n'ai point résisté, je ne me suis pas retiré en arrière ; j'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe ; je n'ai point dérobé mon visage aux outrages et aux crachats. Le Seigneur, l'Eternel, m'aidera ; c'est pourquoi l'outrage ne m'a point abattu ; c'est pourquoi j'ai rendu ma face semblable à un caillou, et je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche, celui qui me justifie ; qui veut plaider contre moi ? Comparaissons ensemble ! Qui est mon adversaire ? Qu'il s'approche de moi ! Voilà, le Seigneur, l'Eternel, m'aidera ; qui est celui qui me condamnerait ? Voici, ils tomberont tous en lambeaux comme un vêtement ; la teigne les dévorera ! Qui d'entre vous craint l'Eternel et écoute la voix de son serviteur ? Quiconque marche dans les ténèbres, privé de toute lumière, qu'il se confie dans le nom de l'Eternel, et qu'il s'appuie sur son Dieu ! Voici, vous tous qui allumez un feu et qui vous entourez de flèches embrasées, allez dans les flammes de votre feu et contre les flèches que vous avez allumées ! C'est de par ma main que cela vous viendra ; vous serez couchés dans la douleur ! Ecoutez-moi, vous qui suivez la justice, qui cherchez l'Eternel ! Regardez au rocher d'où vous avez été taillés, à la carrière d'où vous avez été tirés ! Regardez à Abraham, votre père, et à Sara, qui vous a enfantés ; car je l'appelai quand il était seul, et je l'ai béni et multiplié. Car l'Eternel a consolé Sion ; il a consolé toutes ses ruines, et il a fait de son désert un Eden et de sa solitude un jardin de l'Eternel. On y trouvera la joie et l'allégresse, les chants de louange et le son de la musique. Sois attentif, ô mon peuple ; vous qui êtes miens, prêtez-moi l'oreille ! Car la loi sortira de moi, et j'établirai mon commandement pour éclairer les peuples. Ma justice est proche ; mon salut va paraître, et mon bras jugera les peuples ; les îles s'attendront à moi, et elles se confieront en mon bras. Levez les yeux au ciel, et abaissez-les sur la terre ; car les cieux se dissiperont comme la fumée, et la terre tombera en lambeaux comme un vêtement ; et ses habitants mourront comme des mouches ; mais mon salut durera à toujours, et ma justice ne périra pas. Ecoutez-moi, vous qui connaissez la justice, peuple qui as ma loi dans ton cœur ! Ne craignez pas les injures des hommes, et ne vous effrayez pas de leurs outrages ; car la teigne les dévorera comme un vêtement, et la gerce les rongera comme la laine ; mais ma justice durera à toujours, et mon salut jusqu'aux siècles des siècles ! Réveille-toi, réveille-toi, revêts-toi de force, bras de l'Eternel ! Réveille-toi comme aux jours anciens, comme aux siècles antiques ! N'est-ce pas toi qui taillas en pièces Rahab, qui transperças le monstre ? N'est-ce pas toi qui desséchas la mer, les eaux du grand abîme ? qui fis des profondeurs de la mer un chemin pour le passage des rachetés ? Et ceux dont l'Eternel aura payé la rançon, reviendront et entreront en Sion avec des cris de joie ; une allégresse éternelle couronnera leur tête ; la joie et l'allégresse seront leur part ; la douleur et le gémissement se sont enfuis. C'est moi, c'est moi qui vous console. Qui es-tu, pour avoir peur d'hommes qui doivent mourir, de fils d'homme qui passeront comme l'herbe, et pour oublier l'Eternel, ton Créateur, qui a étendu les cieux et fondé la terre, et pour trembler sans cesse, tout le jour, devant la furie de l'oppresseur, lorsqu'il se prépare à te détruire ? Et où est-elle, cette furie de l'oppresseur ? Bientôt celui qui est courbé sera délié ; il ne mourra point dans la fosse, et son pain ne lui manquera pas. Moi, l'Eternel, je suis ton Dieu, qui soulève la mer, et ses flots mugissent ; l'Eternel des armées est son nom. Et j'ai mis mes paroles dans ta bouche, et je t'ai couvert de l'ombre de ma main, pour planter des cieux et fonder une terre, et pour dire à Sion : Tu es mon peuple ! Réveille-toi, réveille-toi, lève-toi, Jérusalem, qui as bu de la main de l'Eternel la coupe de sa fureur, qui as bu, qui as vidé le calice, la coupe d'étourdissement ! De tous les fils qu'elle avait enfantés, il n'y en a pas un qui l'ait guidée ; de tous les fils qu'elle avait élevés, pas un qui l'ait prise par la main. Deux maux t'ont frappée, qui te plaindra ? : la désolation et la ruine, la famine et l'épée ; comment te consolerais-je ? Tes fils ont défailli, ils ont été gisants au coin de toutes les rues, comme un cerf dans le filet, ivres de la fureur de l'Eternel, de la menace de ton Dieu. C'est pourquoi, écoute ceci, malheureuse, enivrée, mais non de vin : Ainsi a dit ton Seigneur, l'Eternel, ton Dieu, qui défend son peuple : Voici, j'ai ôté de ta main la coupe d'étourdissement ; tu ne boiras plus désormais le calice, la coupe de ma fureur ; je la mettrai dans la main de tes persécuteurs, de ceux qui te disaient : Baisse-toi, que nous passions !... et tu as fait de ton dos un sol, une rue pour les passants ! Réveille-toi, réveille-toi, revêts ta force, Sion ! Revêts tes habits de fête, Jérusalem, ville sainte ! Car désormais l'incirconcis et l'impur n'entreront plus chez toi. Secoue ta poussière, relève-toi, assieds-toi, Jérusalem ; détache les chaînes de ton cou, captive, fille de Sion ! Car ainsi a dit l'Eternel : Vous avez été vendus pour rien, et ce n'est pas à prix d'argent que vous serez rachetés. Car ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel : Mon peuple descendit autrefois en Egypte pour y séjourner, puis Assur l'opprima sans cause ; et maintenant, que m'a-t-on fait là, dit l'Eternel, que mon peuple ait été enlevé pour rien ? Ses tyrans poussent des hurlements, dit l'Eternel, et sans cesse, tout le jour, mon nom est outragé ! C'est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom ; oui, en ce jour même il saura que c'est moi qui dis : Me voici ! Qu'ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie la paix, de celui qui annonce le bonheur, qui publie le salut, qui dit à Sion : Ton Dieu règne ! Ecoute tes sentinelles ! Elles élèvent la voix, elles poussent ensemble des cris de joie ; car de leurs propres yeux elles voient le retour de l'Eternel en Sion : Eclatez en cris de joie toutes ensemble, ruines de Jérusalem ; car l'Eternel a consolé son peuple, il a racheté Jérusalem ! L'Eternel a découvert le bras de sa sainteté aux yeux de toutes les nations, et tous les bouts de la terre verront le salut de notre Dieu ! Partez, partez ! Sortez de là ! Ne touchez rien d'impur ; sortez du milieu d'elle ; purifiez-vous, vous qui portez les vases de l'Eternel ! Car vous ne sortirez pas avec précipitation, et vous ne vous en irez pas en fuyant ; car devant vous marche l'Eternel, et le Dieu d'Israël est votre arrière-garde ! Voici, mon serviteur prospèrera ; il grandira, il sera exalté, il sera haut élevé. De même que beaucoup ont été interdits en te voyant, tant il était défait de visage plus qu'aucun homme, et défiguré plus qu'aucun fils d'homme, ainsi il fera tressaillir des peuples nombreux ; les rois fermeront la bouche devant lui ; car ils verront ce qui ne leur avait point été raconté, et ils apprendront ce qu'ils n'avaient point entendu. Qui a cru à ce qui nous était annoncé, et à qui le bras de l'Eternel a-t-il été révélé ? Il a poussé devant lui comme un rejeton, comme une racine sortant d'une terre desséchée ; il n'avait ni forme ni beauté pour fixer nos regards, ni apparence pour exciter nos désirs. Il était méprisé et abandonné des hommes, homme de douleurs et connaissant la maladie, méprisé comme un objet devant lequel on se cache le visage ; et nous n'avons fait de lui aucun cas. Véritablement, c'étaient nos maladies qu'il portait, et nos douleurs dont il s'était chargé ; et nous, nous le croyions puni, frappé de Dieu et humilié ! Mais lui, il a été percé à cause de nos péchés, brisé à cause de nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, nous suivions chacun son propre chemin ; et l'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous. On le maltraite, et lui s'humilie et n'ouvre point la bouche, pareil à l'agneau conduit à la tuerie, et à la brebis muette devant les tondeurs ; il n'ouvre point la bouche. Il a été enlevé par l'oppression et le jugement ; et parmi ses contemporains, qui eût pensé qu'il était retranché de la terre des vivants et que la plaie le frappait à cause du péché de mon peuple ? On lui a donné son sépulcre avec les méchants, et dans sa mort il est avec le riche, parce qu'il n'avait pas commis d'injustice, et qu'il n'y avait pas de fraude dans sa bouche. Il a plu à l'Eternel de le briser par la maladie : quand son âme aura offert le sacrifice expiatoire, il aura une postérité, il verra de longs jours, et l'œuvre de l'Eternel prospérera dans ses mains. A cause du travail de son âme, il jouira, il se rassasiera ; par sa connaissance le juste, mon serviteur, justifiera beaucoup d'hommes, et lui-même se chargera de leurs iniquités. C'est pourquoi je lui donnerai sa part parmi les grands, et il partagera le butin avec les forts, parce qu'il a livré son âme à la mort et qu'il a été compté parmi les malfaiteurs ; et lui-même a porté la faute de beaucoup, et il intercédera pour les pécheurs. Pousse des cris de joie, stérile, toi qui n'enfantais pas ! Eclate de joie, tressaille d'allégresse, toi qui n'as pas été en travail ! Car les fils de la délaissée sont plus nombreux que les fils de celle qui était mariée, dit l'Eternel. Elargis l'espace de ta tente, et qu'on étende les rideaux de ta demeure ; ne l'empêche point ; allonge tes cordages et affermis tes pieux ! Car tu te répandras à droite et à gauche, et ta postérité conquerra les nations et peuplera les villes désertes. Ne crains point, car tu ne seras pas confuse ; n'aie point honte, car tu n'auras pas à rougir ; car tu oublieras la honte de ta jeunesse, et tu ne te souviendras plus de l'opprobre de ton veuvage. Car ton époux, c'est celui qui t'a formée ; son nom est l'Eternel des armées ; et ton Rédempteur est le Saint d'Israël ; il s'appelle le Dieu de toute la terre. Car l'Eternel te rappelle, comme une femme abandonnée et affligée, comme une épouse de la jeunesse qui a été répudiée, a dit ton Dieu. Pour un instant je t'ai abandonnée, mais dans mes grandes compassions je te rassemblerai. Dans le débordement de mon courroux, je t'ai caché ma face un moment, mais par une miséricorde éternelle j'ai eu compassion de toi, dit ton Rédempteur, l'Eternel. Car il en sera pour moi comme des eaux de Noé, lorsque je jurai que les eaux de Noé ne se répandraient plus sur la terre : ainsi j'ai juré de ne plus me courroucer contre toi et de ne plus te menacer. Quand les montagnes se retireraient et que les collines s'ébranleraient, ma grâce ne se retirera point d'avec toi, et mon alliance de paix ne sera point ébranlée, dit celui qui a compassion de toi, l'Eternel. Malheureuse, battue de la tempête, privée de consolation, voici j'enchâsserai tes pierres dans l'antimoine et je te fonderai sur des saphirs ; je ferai tes créneaux de rubis, tes portes d'escarboucles, et toute ton enceinte de pierres précieuses. Tous tes fils seront disciples de l'Eternel, et la paix de tes fils sera grande. Tu seras affermie par la justice : éloigne de toi l'angoisse, car tu n'as rien à craindre, et la frayeur, car elle ne t'approchera pas ! Si l'on forme une ligue, cela ne viendra pas de moi ; qui s'est ligué contre toi ? Il tombera devant toi ! Voici, c'est moi qui ai créé le forgeron qui souffle sur les charbons ardents et qui en fait sortir l'arme qu'il doit fabriquer, et c'est moi qui ai créé le dévastateur pour détruire : toute arme forgée contre toi sera sans effet, et toute langue qui s'élèvera pour contester avec toi, tu la condamneras ; c'est là l'héritage des serviteurs de l'Eternel, et la justice que je leur donnerai, dit l'Eternel. Vous tous qui avez soif, venez aux eaux ! et vous qui n'avez pas d'argent, venez, achetez et mangez ! venez, achetez, sans argent, sans rien payer, du vin et du lait ! Pourquoi dépensez-vous de l'argent pour ce qui n'est pas du pain, votre travail pour ce qui ne rassasie point ? Ecoutez, écoutez-moi, et mangez ce qui est bon, et que votre âme se délecte dans l'abondance ; prêtez l'oreille, et venez à moi ; écoutez, et que votre âme vive ; et que je vous accorde une alliance éternelle, les grâces permanentes de David. Voici, je l'ai fait législateur des peuples, prince et conducteur des peuples. Voici, tu appelleras la nation que tu ne connaissais pas, et les nations qui ne te connaissaient pas accourront à toi, à cause de l'Eternel, ton Dieu, et du Saint d'Israël, parce qu'il t'aura glorifié. Cherchez l'Eternel, pendant qu'il se trouve ; invoquez-le, tandis qu'il est près ! Que le méchant abandonne sa voie, et le criminel ses pensées ; qu'il se convertisse à l'Eternel, et il lui fera grâce ; et à notre Dieu, car il pardonne abondamment. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Eternel ; car autant les cieux sont élevés par-dessus la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. Car, comme la pluie et la neige descendent des cieux et n'y retournent pas, qu'elles n'aient abreuvé et fécondé et fait verdir la terre, et n'aient donné la semence au semeur et le pain à celui qui mange, il en sera de même de ma parole, qui sort de ma bouche ; elle ne reviendra pas à moi sans effet, sans avoir exécuté ce que j'ai voulu et accompli ce pourquoi je l'ai envoyée. Car vous sortirez pleins de joie, et vous serez conduits en paix ; les montagnes et les collines éclateront en cris de joie à votre vue, et tous les arbres de la campagne battront des mains. Au lieu de l'épine croîtra le cyprès, et au lieu de la bruyère croîtra le myrte ; ce sera pour l'Eternel un honneur, un monument éternel, qui ne sera point détruit. Ainsi a dit l'Eternel : Observez le droit, et faites ce qui est juste ; car mon salut est près d'arriver et ma justice de se manifester. Heureux l'homme qui fera cela et le fils de l'homme qui s'y attachera, gardant le sabbat pour ne le point profaner, et gardant sa main de faire aucun mal ! Que le fils de l'étranger qui s'est attaché à l'Eternel ne dise pas : L'Eternel m'exclura de son peuple ! Et que l'eunuque ne dise pas : Voilà, je suis un arbre sec ! Car voici ce que l'Eternel dit aux eunuques : Ceux qui garderont mes sabbats et qui aimeront ce qui m'est agréable, et qui s'attacheront à mon alliance, je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs un monument et un nom qui vaudra mieux que des fils et des filles : je leur donnerai un nom éternel, qui ne sera point retranché. Et les fils de l'étranger, qui se sont attachés à l'Eternel pour le servir et pour aimer le nom de l'Eternel, afin d'être ses serviteurs, qui gardent le sabbat, pour ne le point profaner, et qui s'attachent à mon alliance, je les ferai venir à ma montagne sainte, et je les réjouirai dans la maison où l'on me prie ; leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel ; car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples, dit le Seigneur, l'Eternel, qui rassemble les bannis d'Israël : j'en recueillerai encore d'autres vers lui avec ceux qui sont déjà rassemblés. Animaux des champs, approchez tous ! Venez tous pour manger, animaux de la forêt ! Ses gardiens sont tous aveugles, sans intelligence ; ce sont tous des chiens muets, qui ne savent pas aboyer, qui rêvent couchés, qui aiment à dormir ; et ces chiens sont avides, insatiables ; ce sont des bergers qui ne savent pas comprendre ; ils vont tous leur chemin à eux, chacun après son profit, du premier au dernier : Venez, j'irai chercher du vin, et nous nous remplirons de cervoise ; et demain comme aujourd'hui nous ferons très grande chère ! Le juste a disparu, et personne ne l'a pris à cœur ; les hommes pieux sont retirés, et nul ne prend garde que le juste a été retiré de devant le mal. Qu'il s'en aille en paix, qu'ils reposent sur leurs couches, ceux qui ont suivi le droit chemin ! Mais vous, approchez ici, fils de l'enchanteresse, race de l'homme adultère et de la prostituée ! De qui vous moquez-vous ? Contre qui ouvrez-vous la bouche et tirez-vous la langue ? N'êtes-vous pas des enfants de rébellion, une race de menteurs ; vous qui vous échauffez près des térébinthes, sous tout arbre verdoyant, qui égorgez les enfants dans les ravins, sous les grottes des rochers ? Ta part est dans les cailloux du torrent ; voilà, voilà ton lot ; c'est même à eux que tu as versé des libations, que tu as présenté des offrandes ! Puis-je laisser passer cela ? Tu as placé ta couche sur une montagne haute et élevée ; et c'est là que tu es montée pour faire des sacrifices ; tu as mis ton mémorial derrière la porte et le poteau ; car loin de moi tu as découvert ta couche et tu y es montée ; tu as élargi ton lit, et tu leur as stipulé ton salaire ; tu as aimé leurs embrassements, tu as souillé tes regards ! Tu t'es présentée devant le roi avec de l'huile ; tu as multiplié tes parfums ; tu as envoyé tes messagers au loin ; tu t'es abaissée jusqu'aux enfers ; tu t'es fatiguée à force de marcher ; tu n'as pas dit : C'est en vain ! Tu as trouvé encore de la vigueur dans ta main ; c'est pourquoi tu ne t'es point sentie malade. Et qui donc craignais-tu, de qui avais-tu peur, que tu m'aies renié, que tu ne te sois plus souvenue de moi, que tu ne t'en sois point souciée ? Ne suis-je pas demeuré en silence, et depuis longtemps, tandis que tu ne me craignais pas ? C'est moi qui publierai ta justice ; et ce que tu as fabriqué ne te servira de rien ! Qu'ils te délivrent, quand tu cries, tous ces dieux que tu as amassés ! Le vent les emportera tous, un souffle les enlèvera ; mais celui qui se confie en moi héritera le pays et possédera ma sainte montagne. Et l'on dira : Frayez, frayez la voie ; aplanissez-là ! Enlevez tout obstacle de la voie de mon peuple ! Car ainsi a dit le Très-Haut, dont le trône est éternel, qui s'appelle le Saint : J'habite en un lieu haut et saint, et avec celui qui est contrit et humble d'esprit, pour rendre la vie à l'esprit des humbles et pour rendre la vie aux cœurs contrits ; car ce n'est pas à toujours que je contesterai, ni éternellement que je serai courroucé ; de peur que devant moi ne défaillent l'esprit et les âmes que moi-même j'ai faites. Pour sa cupidité criminelle, j'ai été courroucé et je l'ai frappé ; je me suis caché dans mon courroux ; et, rebelle, il a suivi la voie de son propre cœur. J'ai vu ses voies, et je le guérirai ; je le conduirai, et je lui rendrai mes consolations, à lui et à ses affligés. Celui qui crée sur les lèvres la louange, l'Eternel, dit : Paix, paix à celui qui est loin et à celui qui est près ; je le guérirai ! Mais les méchants sont comme la mer en tourmente : elle ne peut trouver le repos, et ses flots roulent de la vase et de la fange ; il n'y a point de paix pour les méchants, a dit mon Dieu. Crie à plein gosier, ne te retiens pas ; fais retentir ta voix comme la trompette, pour dénoncer à mon peuple leur péché, et à la maison de Jacob leurs iniquités ! Ils me cherchent chaque jour, et ils veulent connaître mes voies ; comme une nation qui aurait pratiqué la justice et n'aurait point abandonné le commandement de son Dieu, ils me demandent des jugements justes, ils veulent que Dieu s'approche : Pourquoi avons-nous jeûné, et tu ne l'as pas vu ? avons-nous humilié nos âmes, et tu n'y prends pas garde ? Voici, au jour de votre jeûne, vous faites vos affaires et vous poursuivez tous vos travaux ! Voici, c'est pour vous disputer et vous quereller que vous jeûnez, et pour frapper du poing méchamment ; vous ne jeûnez pas, en ce jour, de manière à faire écouter votre voix d'en-haut. Est-ce là un jeûne qui puisse me plaire, un jour où l'homme humilie son âme ? Courber la tête comme un jonc, se coucher sur le sac et la cendre, est-ce là ce que tu appelles un jeûne, un jour agréable à l'Eternel ? N'est-ce pas ici le jeûne qui me plaît : qu'on détache les chaînes injustes, qu'on délie les nœuds du joug, qu'on renvoie libres les opprimés et que vous brisiez toute sorte de joug ? N'est-ce pas que tu rompes ton pain à celui qui a faim, et que tu fasses entrer chez toi les malheureux sans asile ; si tu vois un homme nu, que tu le couvres, et que tu ne te détournes point de celui qui est ta propre chair ? Alors ta lumière éclora comme l'aurore, et ta guérison germera promptement ; ta justice marchera devant toi ; la gloire de l'Eternel sera ton arrière-garde ; alors tu appelleras, et l'Eternel répondra ; tu crieras, et il dira : Me voici ! Si tu bannis du milieu de toi le joug, si tu cesses de montrer au doigt et de calomnier ; si tu donnes ta nourriture à l'affamé, et si tu rassasies l'âme défaillante, ta lumière se lèvera dans l'obscurité, et tes ténèbres brilleront comme le midi ; et l'Eternel te guidera continuellement ; il rassasiera ton âme dans les déserts brûlants, et il donnera de la vigueur à tes os ; tu seras comme un jardin bien arrosé, comme une source dont les eaux ne font jamais défaut ; on rebâtira tes ruines antiques ; tu relèveras les fondements posés aux anciens âges ; et on t'appellera le réparateur des brèches, celui qui rétablit les sentiers pour peupler le pays. Si tu retiens ton pied de violer le sabbat en t'occupant de tes affaires dans mon saint jour, et que tu appelles le sabbat tes délices, et vénérable ce qui est saint à l'Eternel, et que tu l'honores en ne poursuivant point tes intérêts, en n'allant point à tes affaires et en ne plaidant point de procès, alors tu trouveras tes délices en l'Eternel ; je te transporterai comme sur un char par dessus les hauteurs du pays, et je te donnerai à manger l'héritage de Jacob, ton père ; car la bouche de l'Eternel a parlé ! Voici, la main de l'Eternel n'est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop pesante pour entendre. Mais ce sont vos iniquités qui ont mis une séparation entre vous et votre Dieu ; ce sont vos péchés qui vous ont caché sa face pour qu'il ne vous entendit pas. Car vos mains sont souillées de sang et vos doigts d'iniquité ; vos lèvres profèrent le mensonge, votre langue tient des discours pervers. Personne qui se plaigne avec justice, et personne qui plaide selon la vérité ! On s'appuie sur des faussetés, et l'on allègue des mensonges ; on conçoit la malice, et on enfante le crime. Ils couvent des œufs de basilic, et ils tissent des toiles d'araignée ; celui qui mange de ces œufs mourra, et si l'on en écrase un, il en sortira une vipère ; leurs toiles ne sauraient servir de vêtement, et on ne peut se couvrir de leur ouvrage ; leurs œuvres sont des œuvres criminelles, et des actes de violence occupent leurs mains ; leurs pieds courent au mal et se hâtent pour verser le sang innocent ; leurs pensées sont des pensées de crime ; le dégât et la ruine sont sur leur route ; ils ne connaissent pas le chemin de la paix, et il n'y a pas de droiture dans leurs voies ; ils se font des sentiers tortueux ; quiconque y marche ne connaît pas la paix. C'est pourquoi le droit s'est éloigné de nous, et la justice ne vient point jusqu'à nous ; nous attendons la lumière, et voici l'obscurité ; la clarté du jour, et nous marchons dans les ténèbres ; nous tâtonnons comme des aveugles le long d'un mur ; nous allons à tâtons comme si nous n'avions point d'yeux ; nous trébuchons en plein midi comme dans le crépuscule ; au milieu de l'abondance nous sommes semblables à des morts ; nous grondons tous comme des ours ; comme des colombes, nous ne cessons de gémir ; nous attendons le droit, et il n'y en a pas ; le salut, et il nous fuit ! Car nos transgressions sont nombreuses devant toi, et nos péchés témoignent contre nous ; car nos transgressions sont devant nos yeux, et nous connaissons nos iniquités : être rebelles et renier l'Eternel, se détourner de notre Dieu, parler d'oppression et de révolte, concevoir et méditer dans son cœur des paroles de mensonge... Et le droit s'est retiré, et la justice s'est tenue loin de nous ; car la vérité trébuche sur la place publique, la droiture n'y peut avoir accès ; et la vérité a disparu, et celui qui s'éloigne du mal doit se laisser dépouiller. L'Eternel l'a vu, et cela a déplu à ses yeux qu'il n'y ait plus de droit. Il a vu qu'il n'y avait là personne et s'est étonné que nul n'intervint ; alors son bras lui est venu en aide, et c'est sa justice qui l'a soutenu. Il s'est vêtu de justice comme d'une cuirasse, et il a mis sur sa tête le casque du salut ; il a pris des habits de vengeance pour vêtement, et il s'est enveloppé de jalousie comme d'un manteau. Telles sont les actions, telles il les rétribuera : la fureur à ses adversaires, la pareille à ses ennemis ; il rendra la pareille aux îles. Et ils craindront le nom de l'Eternel depuis l'Occident et sa gloire depuis le soleil levant ; car il viendra comme un fleuve resserré que précipite le souffle de l'Eternel ; il viendra comme Rédempteur pour Sion, pour ceux de Jacob qui se convertiront de leur révolte a dit l'Eternel. Mais moi, voici mon alliance avec eux, dit l'Eternel : Mon Esprit, qui est sur toi, et mes paroles, que j'ai mises dans ta bouche, ne cesseront point d'être dans ta bouche et dans la bouche de tes enfants et dans la bouche des enfants de tes enfants, dit l'Eternel, dès maintenant à jamais ! Lève-toi, et resplendis ! Car ta lumière paraît, et la gloire de l'Eternel s'est levée sur toi ! Car voici, l'obscurité couvrira la terre, et une nuée sombre les peuples ; mais sur toi se lèvera l'Eternel, et sa gloire resplendira sur toi ; les nations marcheront vers ta lumière, et les rois vers la clarté de ton lever. Porte tes regards tout autour de toi, et vois : ils se rassemblent tous, ils viennent à toi ; tes fils viennent de loin, et tes filles sont portées sur le côté. Tu le verras alors, et tu seras radieuse ; ton cœur battra et s'épanouira ; car la richesse de la mer se dirigera vers toi ; les trésors des nations viendront à toi. Des dromadaires en foule, les jeunes chameaux de Madian et d'Epha, te couvriront ; tous ceux de Schéba viendront, apportant de l'or et de l'encens et publiant les louanges de l'Eternel ; tous les troupeaux de Kédar s'assembleront vers toi ; les béliers, de Nébajoth te serviront ; ils monteront sur mon autel comme une offrande agréable ; et je glorifierai la maison de ma gloire. Qui sont ceux-là qui volent par nuées, comme des pigeons vers leur colombier ? Car les îles s'attendront à moi, et les navires de Tarsis viendront les premiers pour ramener tes fils de loin, avec leur argent et leur or, au nom de l'Eternel, ton Dieu, et vers le Saint d'Israël, parce qu'il t'a glorifié ! Les fils de l'étranger bâtiront tes murailles, et leurs rois te serviront ; car dans mon courroux je t'ai frappée, mais dans ma bienveillance j'ai eu compassion de toi. Tes portes seront continuellement ouvertes, jour et nuit ; elles ne se fermeront point, pour laisser entrer les trésors des nations et leurs rois en cortège. Car la nation et le royaume qui ne te serviront point périront ; ces nations-là seront entièrement détruites. La gloire du Liban, le cyprès, le platane et le buis, viendront ensemble à toi, pour orner le lieu de mon sanctuaire ; et j'honorerai le lieu où reposent mes pieds. Les fils de tes persécuteurs viendront à toi en se courbant, et tous ceux qui t'ont méprisée se prosterneront à tes pieds ; et l'on t'appellera la ville de l'Eternel, la Sion du Saint d'Israël ! Tandis que tu étais abandonnée, haïe et solitaire, je ferai de toi l'orgueil des siècles, la joie de toutes les générations ; tu suceras le lait des nations ; tu suceras la mamelle des rois ; et tu sauras que moi, l'Eternel, je suis ton sauveur, et que le Puissant de Jacob est ton Rédempteur ! Au lieu de l'airain, je donnerai de l'or ; au lieu du fer, je donnerai de l'argent ; au lieu du bois, de l'airain, et au lieu des pierres, du fer ; et je te donnerai pour magistrats la paix et pour gouverneurs la justice. On n'entendra plus parler de violence dans ton pays, de dégât ni de ruine dans tes frontières ; tu appelleras tes murailles Salut et tes portes Louange. Le soleil ne sera plus ta lumière pendant le jour, et la lune ne fera plus luire pour toi sa clarté ; l'Eternel sera pour toi une lumière éternelle, et ton Dieu sera ta gloire ; ton soleil ne se couchera plus, et ta lune ne décroîtra plus ; car l'Eternel sera pour toi une lumière éternelle, et les jours de ton deuil auront pris fin. Ton peuple ne comptera que des justes, et ils posséderont le pays pour toujours, eux le rejeton que j'ai planté, l'ouvrage que mes mains ont créé pour ma gloire. Le plus petit deviendra un millier, et le moindre une nation puissante. Moi, l'Eternel, je hâterai ces choses en leur temps. L'Esprit du Seigneur, l'Eternel, est sur moi, parce que l'Eternel m'a oint pour porter la bonne nouvelle aux débonnaires ; il m'a envoyé pour panser ceux qui ont le cœur brisé, pour annoncer aux captifs la liberté et aux prisonniers le retour à la lumière ; pour annoncer une année de grâce de l'Eternel et un jour de vengeance de notre Dieu ; pour consoler tous les affligés ; pour apporter aux affligés de Sion et leur mettre un diadème au lieu de cendre, l'huile de joie au lieu du deuil, un manteau de fête au lieu d'un esprit abattu, afin qu'on les appelle les chênes de justice, que l'Eternel a plantés pour sa gloire. Ils rebâtiront les ruines antiques ; ils relèveront les décombres d'autrefois ; ils restaureront les villes détruites, les décombres des plus anciens âges ; les étrangers y demeureront et paîtront vos troupeaux ; les fils de l'étranger seront vos laboureurs et vos vignerons. Mais vous, on vous appellera les sacrificateurs de l'Eternel ; on vous nommera les ministres de notre Dieu ; vous mangerez les richesses des nations, et vous vous parerez de leur gloire. Au lieu de votre honte, vous aurez double part ; au lieu d'opprobre..., ils se réjouiront de leur sort ; ils posséderont ainsi double part dans le pays ; il y aura pour eux une joie éternelle. Car moi, l'Eternel, j'aime la droiture ; je hais le pillage fait avec perfidie ; je leur donnerai fidèlement leur salaire, et je traiterai avec eux une alliance éternelle. Leur race sera renommée parmi les nations, et leur postérité au milieu des peuples ; tous ceux qui les verront reconnaîtront qu'ils sont une race bénie de l'Eternel. Je me réjouirai en l'Eternel ; mon âme s'égaiera en mon Dieu, parce qu'il m'a revêtu des vêtements du salut et m'a couvert du manteau de la justice, comme le fiancé se pare d'un diadème, comme la mariée s'orne de sa parure. Car comme la terre fait pousser ses germes et comme un jardin fait germer ses semences, ainsi le Seigneur, l'Eternel, fera germer la justice et la louange à la vue de toutes les nations. A cause de Sion je ne me tairai point, et à cause de Jérusalem je ne prendrai point de repos, jusqu'à ce que sa justice resplendisse comme l'aurore et que son salut brille comme un flambeau. Les nations verront ta justice et tous les rois ta gloire ; et on t'appellera d'un nom nouveau, que la bouche de l'Eternel choisira. Tu seras une couronne d'honneur dans la main de l'Eternel, une tiare royale dans la main de ton Dieu. On ne te nommera plus Délaissée, et on ne nommera plus ta terre Désolation ; car on t'appellera Mon plaisir en elle, et ta terre Mariée ; parce que l'Eternel prendra son plaisir en toi, et ta terre aura un mari. Comme un jeune homme se marie à une vierge, tes fils se marieront à toi ; et comme la fiancée fait la joie de l'époux, tu seras la joie de ton Dieu. Sur tes murs, Jérusalem, j'ai placé des sentinelles ; elles ne se tairont jamais, ni le jour ni la nuit. O vous qui faites souvenir l'Eternel, ne vous donnez point de repos, et ne lui laissez point de repos, jusqu'à ce qu'il rétablisse Jérusalem et qu'il fasse d'elle la louange de toute la terre ! L'Eternel l'a juré par sa droite et par le bras de sa force : Je ne donnerai plus jamais ton froment à manger à tes ennemis, et les fils de l'étranger ne boiront plus ton vin, fruit de tes labeurs ; car ceux qui auront moissonné mangeront et loueront l'Eternel, et ceux qui auront vendangé boiront dans les parvis de mon sanctuaire. Passez, passez par les portes ; aplanissez le chemin du peuple ; frayez, frayez la route, ôtez-en les pierres ; élevez un étendard sur les peuples ! Voici, l'Eternel a publié jusqu'au bout de la terre : Dites à la fille de Sion : Voici, ton Sauveur vient ; voici, sa récompense est avec lui, et son salaire devant lui. Et on les appellera le peuple saint, les rachetés de l'Eternel ; et on t'appellera Recherchée, ville non délaissée. Qui est celui-là qui vient d'Edom, qui vient de Botsra en habits éclatants, magnifique dans son vêtement, se redressant dans la grandeur de sa force ? C'est moi, qui parle avec justice, qui suis puissant pour sauver. Pourquoi y a-t-il du rouge à ton vêtement et tes habits sont-ils comme quand on foule au pressoir ? J'ai été seul à fouler au pressoir ; parmi les peuples, personne n'a été avec moi ; et je les ai foulés dans ma colère, piétinés dans ma fureur ; le jus a jailli sur mes habits, et j'ai souillé tout mon vêtement ; car un jour de vengeance était dans mon cœur, et l'année de ma rédemption était venue. Et j'ai regardé : personne pour m'aider ! Je me suis étonné : personne pour me soutenir ! Mais mon bras m'a sauvé, et c'est ma fureur qui m'a soutenu. J'ai écrasé les peuples dans ma colère, et je les ai enivrés de ma fureur, et j'ai fait couler leur sang à terre ! Je célèbrerai les miséricordes de l'Eternel, les louanges de l'Eternel comme il convient pour tout ce que l'Eternel a fait pour nous, et sa grande bonté envers la maison d'Israël, qu'il leur a témoignée selon ses compassions et selon la grandeur de ses miséricordes. Il a dit : Certainement ils sont mon peuple, des fils qui ne me tromperont pas ! Et il a été leur Sauveur. Dans toute leur angoisse il a été en angoisse ; et l'ange de sa face les a sauvés ; dans son amour et son support, il les a rachetés lui-même ; il les a soutenus et les a portés pendant tous les jours d'autrefois. Mais eux furent rebelles et offensèrent son Esprit saint ; et il se changea pour eux en ennemi ; lui-même leur fit la guerre. Alors son peuple se souvint des anciens jours de Moïse : Où est celui qui les fit sortir de la mer avec le berger de son troupeau ? Où est celui qui mit au milieu d'eux son Esprit saint, qui fit marcher son bras glorieux à la droite de Moïse, qui fendit les eaux devant eux, pour se faire un nom éternel ? qui les fit marcher à travers les abîmes sans trébucher, comme un cheval dans la plaine ? Semblables au bétail qui descend dans la vallée, l'Esprit de l'Eternel les conduisit au repos. Ainsi tu guidas ton peuple, pour te faire un nom glorieux. Regarde des cieux, et vois, de ta demeure sainte et magnifique ! Où sont ton zèle et ta puissance ? Le frémissement de tes entrailles et tes compassions envers moi se sont arrêtés ! Car tu es notre père ; car Abraham ne sait rien de nous, et Israël ne nous reconnaît pas, toi, Eternel, tu es notre père ; ton nom est : Notre Rédempteur de tout temps ! Pourquoi, ô Eternel, nous ferais-tu égarer loin de tes voies, endurcirais-tu notre cœur pour qu'il ne te craigne pas ? Reviens, pour l'amour de tes serviteurs et des tribus de ton héritage ! Ton peuple saint a possédé le pays bien peu de temps ; nos ennemis ont foulé aux pieds ton sanctuaire. Nous sommes depuis longtemps un peuple que tu ne gouvernes pas, qui ne porte point ton nom ! O si tu déchirais les cieux, si tu descendais, que les montagnes fussent ébranlées devant toi, comme le feu allume le bois mort, comme le feu fait bouillir l'eau, pour faire connaître ton nom à tes adversaires, de sorte que les nations tremblent devant toi, en faisant des choses terribles, inattendues ; si tu descendais, que les montagnes fussent ébranlées devant toi ! Jamais on n'a ouï ni entendu, jamais œil n'a vu un Dieu autre que toi, qui agisse en faveur de ceux qui s'attendent à lui ! Tu es venu au-devant de celui qui fait avec joie ce qui est juste, de ceux qui se souviennent de toi en suivant tes voies.Voici, tu t'es courroucé, et nous étions coupables ; il en est ainsi dès longtemps..., serions-nous sauvés ? Nous étions tous semblables à l'impur, et toutes nos justices pareilles à un vêtement souillé ; nous étions tous flétris comme la feuille, et nos iniquités nous emportaient comme le vent. Il n'y avait personne qui invoquât ton nom, qui se réveillât pour se tenir ferme à toi ; car tu nous avais caché ta face, et tu nous laissais périr par nos iniquités. Mais maintenant, ô Eternel, tu es notre père ; nous sommes l'argile, et toi, celui qui nous a formés ; nous sommes tous l'ouvrage de ta main. Ne sois pas courroucé, ô Eternel, à l'excès ; et ne te souviens pas à toujours de l'iniquité ! Vois, daigne regarder : nous sommes tous ton peuple ! Tes villes saintes sont devenues un désert ; Sion est devenue un désert, Jérusalem une solitude ; notre maison sainte et magnifique, où nos pères t'ont loué, est devenue la proie du feu, et tout ce qui nous était cher a été dévasté. En face de ces choses, te contiendras-tu, Eternel ? te tairas-tu, et nous feras-tu souffrir à l'excès ? Je suis recherché de ceux qui ne me réclamaient pas ; je me laisse trouver de ceux qui ne me cherchaient pas ; j'ai dit : Me voici ! me voici ! à une nation qui ne portait point mon nom. J'ai étendu mes mains tout le jour vers le peuple rebelle, vers ceux qui marchent dans le mauvais chemin, en suivant leurs pensées ; vers un peuple qui ne cesse de me provoquer en face, sacrifiant dans les jardins et offrant de l'encens sur les briques, se tenant dans les sépulcres et passant la nuit dans des cachettes, mangeant de la chair de porc et des mets impurs dans leurs plats, disant : Retire-toi, ne m'approche pas, car je suis saint pour toi ! Ceux-là sont une fumée dans mes narines, un feu qui brûle toujours ! Voici, cela est écrit devant moi ; je ne me tairai point, que je n'aie rétribué, rétribué dans leur sein vos iniquités, dit l'Eternel, aussi bien que les iniquités de vos pères, qui ont offert l'encens sur les montagnes et m'ont outragé sur les collines ! Je leur mesurerai dans le sein le salaire de leur conduite passée. Ainsi a dit l'Eternel : Comme on dit, quand il se trouve du jus dans la grappe : Ne la détruis pas, car il y a là une bénédiction ! J'en ferai de même pour l'amour de mes serviteurs, afin de ne pas détruire tout ; je ferai sortir de Jacob une postérité et de Juda un héritier de mes montagnes ; mes élus les posséderont et mes serviteurs y habiteront. Saron servira de parc aux brebis et la vallée d'Acor de pâturage aux bœufs, pour mon peuple qui me recherche. Mais vous, qui avez abandonné l'Eternel, oublié ma sainte montagne, qui dressez la table à Gad et remplissez la coupe pour le Destin, je vous destine au glaive, et vous vous courberez tous pour être égorgés ; parce que j'ai appelé, et vous n'avez pas répondu ; j'ai parlé, et vous n'avez point écouté ; mais vous avez fait ce qui est mal à mes yeux, et vous vous êtes complu dans ce que je n'aime pas ! C'est pourquoi ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel : Voici, mes serviteurs mangeront, et vous, vous aurez faim ; voici, mes serviteurs boiront, et vous, vous aurez soif ; voici, mes serviteurs seront dans l'allégresse, et vous, vous serez dans la confusion ; voici, mes serviteurs pousseront des cris dans la joie de leur cœur, et vous, vous crierez dans l'angoisse de votre cœur et vous hurlerez de désespoir ! Et votre nom restera comme une imprécation parmi mes élus ; et le Seigneur, l'Eternel, te fera mourir. Mais il appellera ses élus d'un autre nom. Quiconque souhaitera d'être béni sur la terre, se bénira par le Dieu de vérité ; et quiconque jurera sur la terre, jurera par le Dieu de vérité ; parce que les afflictions précédentes seront oubliées et qu'elles seront disparues à mes yeux. Car voici, je crée de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; on ne rappellera plus les choses passées, et elles ne reviendront plus à l'esprit. Mais, à cause de ce que je vais créer, réjouissez-vous et éclatez de joie à toujours : car je crée Jérusalem pour la joie et son peuple pour l'allégresse ; et je me réjouirai de Jérusalem, je m'égaierai au sujet de mon peuple ; et l'on n'y entendra plus la voix des pleurs ni le cri de détresse. Il n'y aura plus là de nourrisson né pour peu de jours, ni de vieillard qui n'accomplisse pas le nombre de ses jours ; car on mourra jeune en mourant centenaire, et la malédiction frappera le pécheur à l'âge de cent ans ; ils bâtiront des maisons et ils les habiteront ; ils planteront des vignes et ils en mangeront le fruit ; ils ne bâtiront pas pour qu'un autre habite ; ils ne planteront pas pour qu'un autre mange ; car les jours de mon peuple égaleront les jours des arbres, et mes élus useront l'ouvrage de leurs mains. Ils ne se fatigueront plus en vain, et ils n'enfanteront pas pour une mort subite ; car ils seront la race des bénis de l'Eternel, et leurs rejetons avec eux. Et il arrivera qu'avant qu'ils crient, je répondrai ; ils parleront encore, que je les exaucerai. Le loup et l'agneau paîtront ensemble ; le lion mangera du fourrage comme le bœuf ; le serpent se nourrira de la poussière ; on ne fera point de mal ni de dégât sur toute ma montagne sainte, dit l'Eternel. Ainsi a dit l'Eternel : Les cieux sont mon trône, et la terre est mon marchepied ; quelle est la maison que vous me bâtiriez, et quel serait le lieu de mon repos ? Toutes ces choses, ma main les a faites, et ainsi tout cela a existé, dit l'Eternel. Voici sur qui je jetterai les yeux : sur celui qui est humble, qui a l'esprit contrit et qui tremble à ma parole. Qui immole un bœuf, tue un homme ; qui sacrifie une brebis, égorge un chien ; qui présente une offrande, offre du sang de porc ; qui fait brûler l'encens, bénit une idole. Comme ils ont choisi leurs voies et que leur âme s'est complu dans leurs abominations, moi aussi je choisirai leur ruine, et je ferai venir sur eux ce qu'ils craignent ; parce que j'ai appelé, et personne n'a répondu ; j'ai parlé, et ils n'ont pas écouté ; ils ont fait ce qui est mal à mes yeux, et ils se sont complu dans ce que je n'aime pas. Ecoutez la parole de l'Eternel, vous qui tremblez à sa parole ! Vos frères, qui vous haïssent et vous repoussent à cause de mon nom, ont dit : Que l'Eternel se montre dans sa gloire, afin que nous voyions votre joie ! Mais ils seront confondus ! On entend un fracas dans la ville, une clameur dans le temple : c'est le bruit de l'Eternel qui rend la pareille à ses ennemis. Avant d'être en travail, elle a enfanté ; avant que les maux lui vinssent, elle a mis au jour un enfant mâle. Qui a jamais entendu rien de pareil ? qui a jamais vu rien de semblable ? Un pays naît-il en un jour ? une nation est-elle enfantée d'un seul coup, que Sion, à peine en travail, ait mis au monde ses fils ? Ouvrirais-je le sein, et ne ferais-je pas enfanter ? dit l'Eternel ; ferais-je enfanter, et empêcherais-je de naître ? a dit ton Dieu. Réjouissez-vous au sujet de Jérusalem, et soyez dans l'allégresse à cause d'elle, vous tous qui l'aimez ! Tressaillez de joie avec elle, vous tous qui menez deuil sur elle, afin que vous soyez allaités et rassasiés à la mamelle de ses consolations ; afin que vous vous abreuviez avec délices à son sein glorieux ! Car ainsi a dit l'Eternel : Voici, je vais répandre sur elle la paix comme un fleuve, et la gloire des nations comme un torrent qui déborde ; et vous serez allaités, portés sur le côté, caressés sur les genoux. Comme un homme que sa mère console, ainsi je vous consolerai, et vous serez consolés dans Jérusalem. Et vous verrez, et votre cœur en sera joyeux, et vos os reprendront vigueur comme l'herbe, la main de l'Eternel se manifester en faveur de ses serviteurs et son indignation contre ses ennemis. Car voici, l'Eternel viendra dans le feu et son char comme l'ouragan, pour déverser sa colère en embrasement et ses menaces en flammes de feu. Car l'Eternel soutient son droit par le feu et par son épée contre toute chair ; et grand sera le nombre de ceux que l'Eternel aura percés. Ceux qui se sanctifient et se purifient pour aller dans les jardins, en imitant celui qui les conduit, qui mangent de la chair de porc, des choses abominables et des souris, seront emportés tous ensemble, dit l'Eternel. Mais moi... leurs œuvres et leurs pensées !... Le temps est venu de rassembler toutes les nations et toutes les langues, et elles viendront et verront ma gloire. Et je ferai un prodige au milieu d'eux, et j'enverrai de leurs réchappés vers les nations, à Tarsis, à Pul et à Lud, qui tirent de l'arc, à Tubal et à Javan, vers les îles lointaines, qui n'ont jamais entendu parler de moi et qui n'ont point vu ma gloire ; et ils publieront ma gloire parmi les nations ; et ils ramèneront tous vos frères, du milieu de toutes les nations, sur des chevaux, sur des chars, en litière, sur des mulets, sur des dromadaires, pour les offrir à l'Eternel, sur ma sainte montagne, à Jérusalem, dit l'Eternel, comme quand les fils d'Israël apportent l'offrande dans un vase pur à la maison de l'Eternel ; et même j'en prendrai d'entre eux pour prêtres et pour lévites, a dit l'Eternel. Car comme les nouveaux cieux et la nouvelle terre que je vais créer subsisteront devant moi, dit l'Eternel, ainsi subsistera votre postérité et votre nom. Et il arrivera que, de nouvelle lune en nouvelle lune et de sabbat en sabbat, toute chair viendra se prosterner devant moi, a dit l'Eternel. Et quand ils sortiront, ils verront les cadavres des hommes qui se sont rebellés contre moi ; car leur ver ne mourra point, et leur feu ne s'éteindra point, et ils seront en horreur à toute chair.
Paroles de Jérémie, fils de Hilkija, un des sacrificateurs habitant à Anathoth, au pays de Benjamin. La parole de l'Eternel lui fut adressée au temps de Josias, fils d'Amon, roi de Juda, la treizième année de son règne ; puis au temps de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la fin de la onzième année de Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la déportation de Jérusalem au cinquième mois. La parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Avant de te former dans les flancs de ta mère, je te connaissais ; et avant que tu sortisses de son sein, je t'ai consacré, je t'ai établi prophète des nations. Et je dis : Ah ! Seigneur Eternel, voici, je ne sais point parler, car je suis un enfant. Et l'Eternel me répondit : Ne dis pas : Je suis un enfant ! car tu iras vers tous ceux à qui je t'enverrai, et tu diras tout ce que je t'ordonnerai. Sois sans peur devant eux, car je suis avec toi pour te délivrer, dit l'Eternel. Puis l'Eternel avança la main, et toucha ma bouche, et l'Eternel me dit : Voici, je mets mes paroles dans ta bouche ; vois, je t'établis en ce jour sur les nations et sur les royaumes, pour arracher et pour abattre, pour ruiner et pour détruire, pour bâtir et pour planter. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Que vois-tu, Jérémie ? Et je répondis : Je vois une branche d'amandier. Et l'Eternel me dit : Tu as bien vu, car je veille sur ma parole pour l'accomplir. Et la parole de l'Eternel me fut adressée pour la seconde fois en ces mots : Que vois-tu ? Et je répondis : Je vois une chaudière qui bout, et elle est du côté du septentrion. Et l'Eternel me dit : C'est du septentrion que le malheur éclatera sur tous les habitants du pays. Car je vais appeler toutes les familles des royaumes du septentrion, dit l'Eternel, et elles viendront et placeront chacune leur siège à l'entrée des portes de Jérusalem et contre toutes ses murailles à l'entour et contre toutes les villes de Juda. Et je prononcerai mes sentences contre eux pour toute leur méchanceté, parce qu'ils m'ont abandonné et ont encensé d'autres dieux et adoré l'ouvrage de leurs mains. Et toi, ceins tes reins et lève-toi, et dis-leur tout ce que je t'ordonnerai ; ne t'abats pas à cause d'eux, de peur que je ne t'abatte devant eux ; et voici, moi je t'établis en ce jour comme une ville forte et une colonne de fer et une muraille d'airain contre tout le pays, contre les rois du pays de Juda, contre ses princes, contre ses sacrificateurs et contre le peuple. Et ils te feront la guerre, mais ils ne te pourront rien ; car je suis avec toi, dit l'Eternel, pour te délivrer. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Va, et crie aux oreilles de Jérusalem ces paroles : Ainsi a dit l'Eternel : Je me suis souvenu de la piété de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes fiançailles, alors que tu me suivais au désert, au pays qu'on n'ensemence pas. Israël était consacré à l'Eternel ; c'étaient les prémices de son revenu ; quiconque en mangeait se rendait coupable ; le malheur fondait sur lui, dit l'Eternel. Ecoutez la parole de l'Eternel, maison de Jacob, et vous, toutes les familles de la maison d'Israël. Ainsi a dit l'Eternel : Qu'est-ce que vos pères ont trouvé d'injuste en moi, pour s'éloigner de moi, suivre la vanité et devenir eux-mêmes vanité ? Ils n'ont pas dit : Où est l'Eternel, qui nous a fait monter du pays d'Egypte, qui nous a guidés dans le désert, dans le pays aride et crevassé, dans le pays de sécheresse et d'ombre de mort, dans le pays où il ne passe pas d'hommes et où personne n'habite ? Et je vous ai fait venir au pays des vergers, pour en manger les fruits et les biens ; et vous êtes venus, et vous avez souillé mon pays et fait de mon héritage une abomination. Les sacrificateurs n'ont pas dit : Où est l'Eternel ? et les dépositaires de la Loi ne m'ont pas connu, et les pasteurs ont rompu avec moi, et les prophètes ont prophétisé par Baal ; et ils ont suivi ceux qui ne sont d'aucun secours. Aussi vais-je encore plaider contre vous, dit l'Eternel, et contre les fils de vos fils. Passez donc aux îles de Kittim et regardez ; envoyez à Kédar et observez bien, et voyez s'il s'y passe rien de semblable : une nation change-t-elle de dieux ? et encore ces dieux n'en sont-ils pas ! Mais mon peuple change sa gloire contre ce qui ne sert à rien. Cieux, étonnez-vous en, frémissez et soyez stupéfaits, dit l'Eternel ; car mon peuple a fait double mal : ils m'ont abandonné, moi, la source des eaux vives, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées qui ne retiennent pas l'eau. Israël est-il un esclave, un serf né dans la maison ? pourquoi est-il traité comme un butin ? Les lionceaux rugissent contre lui, poussent leur cri et mettent son pays en désolation ; ses villes sont incendiées et il n'y a plus d'habitants ! Même les fils de Noph et de Tachpanès te brouteront le crâne. D'où te vient cela, sinon de ce que tu as abandonné l'Eternel ton Dieu au temps où il te faisait marcher dans la voie ? Et maintenant, qu'as-tu à faire sur la route d'Egypte pour aller boire l'eau du Nil ; et qu'as-tu à faire sur la route d'Assyrie pour aller boire l'eau du fleuve ? Que ta méchanceté te redresse et que tes rébellions te châtient, et sache et vois combien il est mauvais et amer d'avoir abandonné l'Eternel ton Dieu, et de n'avoir pas eu crainte de moi, dit le Seigneur, l'Eternel des armées. Car dès longtemps tu as brisé ton joug, rompu tes liens et dit : Je ne servirai pas !Car sur toute colline élevée et sous tout arbre vert tu t'es étendue comme une courtisane. Et moi, je t'avais plantée comme une vigne excellente, tout entière d'une souche franche. Comment t'es-tu changée pour moi en sarments bâtards d'une vigne étrangère ? Oui, quand tu te laverais à la soude et que tu emploierais beaucoup de potasse, ton péché ferait tache devant moi, dit le Seigneur, l'Eternel. Comment dis-tu : Je ne me suis point souillée ; les Baals, je ne les ai pas suivis ?Vois tes traces dans la vallée ; reconnais ce que tu as fait, chamelle légère, croisant tes pas en tous sens ! Onagre habituée au désert..., dans l'ardeur de sa passion, elle aspire l'air ; ses instincts... qui les arrêtera ? Nul de ceux qui la recherchent ne se fatigue ; ils la trouvent en son mois. Prends garde que ton pied ne se déchausse et que ton gosier ne se dessèche ! Mais tu réponds : Inutile ! Non ! Car j'aime les étrangers et je les suivrai. Telle la honte du voleur pris sur le fait, ainsi ont été confondus la maison d'Israël, leurs rois, leurs chefs, leurs sacrificateurs et leurs prophètes, qui disent au bois : Tu es mon père ; et à la pierre : Tu m'as mis au monde. Car ils m'ont tourné le dos et non la face, et au temps de leur malheur ils diront : Lève-toi et sauve-nous ! Et où sont les dieux que tu t'es faits ? Qu'ils se lèvent, s'ils peuvent te délivrer au temps de ton malheur ; car autant tu as de villes, autant tu as de dieux, ô Juda ! Pourquoi plaidez-vous contre moi ? Vous vous êtes tous rebellés contre moi, dit l'Eternel. C'est en vain que j'ai frappé vos fils, ils n'en ont pas pris instruction ; votre épée a dévoré vos prophètes comme un lion destructeur. Quelle race que la vôtre ! Voyez ce que dit l'Eternel : Ai-je été pour Israël un désert, un pays de noires ténèbres ? Pourquoi mon peuple a-t-il dit : Nous sommes libres ; nous ne reviendrons plus à toi ! Une vierge oublie-t-elle sa parure, une fiancée sa ceinture ? Et mon peuple m'a oublié depuis des jours sans nombre. Que tu sais bien trouver ta route pour courir après des amours ! Tu n'as pas même reculé devant le crime. Jusque sur les pans de tes vêtements, on aperçoit le sang de pauvres innocents que tu n'avais point surpris en délit d'effraction, mais que tu as tués pour toutes ces choses... Et tu dis : Je suis innocente ; sa colère s'est bien détournée de moi. Me voici pour te faire le procès sur ce que tu dis : Je n'ai pas péché ! Pourquoi tant de hâte à changer ta route ? Tu seras rendue confuse par l'Egypte aussi bien que tu l'as été par l'Assyrie ; tu reviendras de là aussi les mains sur la tête, car l'Eternel a rejeté ceux en qui tu mettais ta confiance, et tu ne réussiras point par leur moyen. Il est dit : Quand un homme répudie sa femme, et qu'après l'avoir quitté, elle devient la femme d'un autre, retournera-t-il encore vers elle ? Ce pays n'en serait-il point profané ? Et toi, tu t'es livrée à beaucoup d'amants, et tu reviendrais vers moi ! dit l'Eternel. Lève les yeux vers les hauteurs nues et regarde : où n'as-tu pas été souillée ? Tu les attendais sur les routes, pareille à l'Arabe dans le désert, et tu as profané le pays par tes prostitutions et par ta méchanceté. Les grandes pluies ont été retenues, les pluies du printemps ont manqué ; mais tu as eu un front de courtisane, tu as refusé de rougir. Et maintenant, n'est-ce pas ? tu me dis : Mon père, tu es l'ami de ma jeunesse ! Sera-t-il toujours irrité ? Demandes-tu. Gardera-t-il à jamais sa colère ? Voilà ce que tu dis, et tu commets les crimes et les achèves. Et l'Eternel me dit aux jours du roi Josias : As-tu vu ce qu'a fait Israël l'infidèle ? Elle est allée sur toute montagne élevée et sous tout arbre vert, et s'y est prostituée. Et je disais : Après avoir fait toutes ces choses, elle reviendra à moi ; mais elle n'est pas revenue, et sa sœur, Juda la perfide, l'a vu. A cause de tous les adultères d'Israël l'infidèle, je l'avais répudiée et lui avais donné sa lettre de divorce ; mais j'ai vu que sa sœur, Juda la perfide, n'a pas eu de crainte ; elle est partie et s'est prostituée, elle aussi. Par la clameur de ses prostitutions le pays avait été profané, et elle avait commis l'impureté avec le bois et la pierre ; mais pour tout cela, sa sœur, Juda la perfide, n'est pas revenue à moi de tout soit cœur, mais avec mensonge, dit l'Eternel. Et l'Eternel me dit : Israël l'infidèle s'est montrée juste au prix de Juda la perfide. Va, et crie ces paroles du côté du nord, et dis : Reviens, infidèle Israël, dit l'Eternel ; je n'assombrirai pas pour vous mon visage, car je suis clément, dit l'Eternel, et je ne garde point à toujours ma colère. Seulement reconnais ta faute ; car tu t'es détachée de l'Eternel ton Dieu, et tu as prodigué tes pas vers les étrangers sous tout, arbre vert, et vous n'avez point écouté ma voix, dit l'Eternel. Revenez, fils infidèles, dit l'Eternel, car je suis votre maître, et je vous prendrai, un d'une ville et deux d'une famille, et vous amènerai dans Sion ; et je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur, qui vous paîtront avec intelligence et sagesse. Et quand vous aurez multiplié et fructifié dans le pays, il arrivera en ces jours-là, dit l'Eternel, qu'on ne dira plus : L'arche de l'alliance de l'Eternel ! Elle ne reviendra plus au cœur ; on ne s'en souviendra plus ; on ne la regrettera plus, et on n'en fera pas une autre. En ce temps-là, on appellera Jérusalem le trône de l'Eternel, et toutes les nations s'y assembleront, à cause du nom de l'Eternel en Jérusalem, et elles ne suivront plus l'obstination de leur mauvais cœur. En ces jours-là, la maison de Juda marchera avec la maison d'Israël, et elles viendront ensemble du pays du nord au pays que j'ai fait hériter à vos pères. Et moi, je disais : Où te placerai-je parmi mes fils ? Je te donnerai un pays de délices, le joyau des joyaux des nations pour héritage ; et j'ai dit : Vous m'appellerez : Mon père ; et vous ne cesserez point de me suivre. Mais comme une femme trahit son amant, ainsi vous m'avez trahi, maison d'Israël, dit l'Eternel. Une clameur se fait entendre sur les hauteurs, les pleurs des enfants d'Israël demandant grâce, parce qu'ils ont faussé leur voie, oublié l'Eternel leur Dieu. Revenez, fils infidèles, je guérirai vos infidélités ! Voici, nous venons à toi parce que tu es l'Eternel notre Dieu. Oui, c'est en vain que vient des hauteurs le tumulte des fêtes sur les montagnes. Oui, c'est en l'Eternel notre Dieu qu'est le salut d'Israël. L'infamie a dévoré dès notre jeunesse le bien gagné par nos pères, leurs brebis et leurs bœufs, leurs fils et leurs filles. Couchons-nous dans notre infamie, et que notre honte nous couvre ! Car c'est contre l'Eternel notre Dieu que nous avons péché, nous et nos pères, dès notre jeunesse et jusqu'à ce jour-ci, et nous n'avons pas écouté la voix de l'Eternel notre Dieu. Si tu te convertis, Israël, dit l'Eternel, si tu te convertis à moi, et si tu ôtes de devant moi tes abominations, tu ne seras plus vagabond ; et si tu jures : L'Eternel est vivant ! avec vérité, avec droiture et avec justice, les nations se diront bénies en lui et se gloriferont en lui. Car ainsi parle l'Eternel aux hommes de Juda et à Jérusalem : Défrichez vos jachères et ne semez pas dans les épines ! Circoncisez-vous pour l'Eternel et enlevez les prépuces de votre cœur, hommes de Juda et habitants de Jérusalem ; de peur que ma colère n'éclate comme un feu et ne consume sans que personne éteigne, à cause de la méchanceté de vos actions. Publiez dans Juda et annoncez dans Jérusalem, et parlez ; et sonnez de la trompette dans le pays ; criez à pleine voix et dites : Rassemblez-vous, et allons dans les villes fortes. Elevez un étendard du côté de Sion, sauvez-vous, ne vous arrêtez pas, car j'amène du septentrion malheur et grand désastre. Un lion sort de son fourré, et un destructeur des nations lève sa tente, sort de son lieu pour réduire ton pays en désert ; vos villes seront désolées au point qu'il n'y aura plus d'habitant. C'est pourquoi ceignez le cilice, frappez-vous et lamentez-vous, car l'ardeur de la colère de l'Eternel ne s'est pas détournée de nous. Et il arrivera en ces jours-là, dit l'Eternel, que le cœur manquera au roi et aux princes ; les sacrificateurs seront consternés et les prophètes stupéfaits. Et je dis : Ah ! Seigneur Eternel, en vérité, tu as trompé ce peuple et Jérusalem en disant : Vous aurez la paix !... et l'épée atteint jusqu'à l'âme ! En ce temps-là, on dira à ce peuple et à Jérusalem : Un vent brûlant vient des collines du désert sur le chemin qui mène à la fille de mon peuple ; non point pour vanner ni pour nettoyer ; c'est un vent plus fort que pour cela, qui vient à mes ordres ; maintenant, à mon tour, je vais prononcer leur sentence. Voici, il monte comme les nuées ; comme l'ouragan sont ses chars ; plus rapides que les aigles, ses chevaux ; malheur à nous, car nous sommes dévastés ! Détache ton cœur de la méchanceté, Jérusalem, pour que tu sois sauvée ; jusques à quand demeureront-elles dans ton cœur, tes pensées de ruine ? Car une voix publie depuis Dan et annonce des ruines depuis la montagne d'Ephraïm ; faites-le savoir aux nations ; holà ! faites-leur dire : A Jérusalem ! Des assiégeants arrivent d'une terre lointaine et poussent leurs cris contre les villes de Juda ; comme des gardes des champs, ils sont à l'entour de Jérusalem ; car elle s'est rebellée contre moi, dit l'Eternel. Voilà ce que te vaudront ta conduite et tes actes ; voilà l'effet de ta méchanceté ; oui, cela est amer ; oui, cela atteint jusqu'à ton cœur ! Mes entrailles, mes entrailles ! Le cœur me fait mal ; le cœur me palpite ; je ne puis me taire, car tu entends, ô mon âme, le son de la trompette, le cri de guerre. On annonce brèche sur brèche car tout le pays est ravagé ; tout d'un coup on détruit mes tentes ; en un instant, mes pavillons. Jusques à quand verrai-je l'étendard ? entendrai-je le son de la trompette ? C'est que mon peuple est fou ; ils ne me connaissent pas ; ce sont des fils insensés ; ils n'ont pas d'intelligence ; ils sont habiles à faire le mal, et ils ne savent pas faire le bien. Je regarde la terre, et voici elle est sans forme et vide ; les cieux, et leur lumière n'est plus. Je regarde les montagnes, et voici elles tremblent, et toutes les collines chancellent. Je regarde, et voici, il n'y a personne, et tous les oiseaux du ciel ont fui. Je regarde, et voici le verger est devenu le désert, et toutes ses villes sont détruites devant l'Eternel, devant l'ardeur de sa colère. Car ainsi a dit l'Eternel : Tout le pays ne sera que désolation ; cependant je ne le détruirai pas entièrement. Pour cela, la terre est en deuil, et les cieux sont obscurcis en-haut, parce que je l'ai dit, parce que je l'ai résolu, et je ne m'en repens pas, et je n'en reviendrai pas. A la voix du cavalier et de l'archer, toute ville est en fuite ; on entre dans les forêts ; on monte sur les rochers ; toute ville est abandonnée ; il n'y reste personne. Et toi, dévastée, que fais-tu de te vêtir de pourpre, de te parer d'ornements d'or, de border tes yeux de fard ? C'est en vain que tu te fais belle ; tes amants te dédaignent ; c'est ta vie qu'ils veulent. Car j'entends une voix comme celle d'une femme en travail ; un cri d'angoisse, comme de celle qui enfante une première fois ; c'est la voix de la fille de Sion ; elle est haletante, elle étend les mains : Malheur à moi ! car mon âme succombe aux coups des meurtriers. Parcourez les rues de Jérusalem et regardez ; informez-vous et cherchez dans ses places si vous y trouvez un homme ; s'il en est un qui pratique la justice, qui recherche la fidélité, et je ferai grâce à la ville. Même quand ils disent : L'Eternel est vivant ! ils jurent en mentant. Eternel, tes yeux ne cherchent-ils pas la fidélité ? Tu les as frappés, et ils n'en ont pas tremblé ; tu les as achevés, et ils ont refusé d'en prendre instruction ; ils ont endurci leur face plus que le roc ; ils ont refusé de se convertir. Et moi, je disais : Ce ne sont que les petits, ils sont fous, parce qu'ils ne connaissent pas la voie de l'Eternel, le droit de leur Dieu ; je m'en irai vers les grands et leur parlerai, car eux, ils connaissent la voie de l'Eternel, le droit de leur Dieu. Eh bien ! eux tous ensemble ont brisé le joug, rompu les liens. C'est pourquoi le lion de la forêt les a frappés ; le loup des déserts les désole ; la panthère est aux aguets devant leurs villes ; tout homme qui en sort est déchiré ; car leurs infidélités se sont multipliées, et leurs révoltes se sont accrues. Pourquoi te ferais-je grâce ? Tes fils m'ont abandonné, et ils jurent par ce qui n'est pas Dieu ; j'ai reçu leurs serments, et ils ont été adultères ; ils s'attroupent dans la maison de la prostituée. Ce sont des étalons bien repus, vagabonds ; chacun d'eux hennit après la femme de l'autre. Et je ne punirais pas ces choses ! dit l'Eternel, et je ne me vengerais pas d'une nation comme celle-là ! Escaladez ses murs et détruisez, mais n'achevez pas ; enlevez ses sarments, car ils ne sont pas à l'Eternel ; car la maison d'Israël et la maison de Juda m'ont trahi, dit l'Eternel ; ils ont renié l'Eternel et dit : Il n'est pas, et le malheur n'arrivera pas jusqu'à nous ; nous ne verrons ni l'épée, ni la famine ; les prophètes sont du vent, et personne n'a parlé en eux. Ainsi leur soit fait à eux-mêmes ! C'est pourquoi, ainsi parle l'Eternel, le Dieu des armées : Parce que vous dites ces paroles-là, voici je fais de mes paroles dans ta bouche un feu, et de ce peuple du bois, et ce feu les dévore. Voici j'amène sur vous une nation de loin, maison d'Israël, dit l'Eternel ; C'est une nation inépuisable ; c'est une nation d'ancienneté ; une nation dont tu ne connais pas la langue, et tu n'entends pas ce qu'elle dit ; son carquois est comme un sépulcre ouvert ; tous ils sont des héros. Et elle dévorera ta moisson et ton pain ; ils dévoreront tes fils et tes filles ; elle dévorera tes brebis et tes bœufs ; elle dévorera ta vigne et ton figuier ; elle détruira tes villes fortes dans lesquelles tu te confies, par l'épée. Et même en ces jours-là, dit l'Eternel, je ne vous détruirai pas entièrement. Et quand vous direz : Pour quelle raison l'Eternel nous a-t-il fait tout cela ? tu leur diras : Comme vous m'avez abandonné, et avez servi dans votre pays des dieux étrangers, ainsi vous servirez des étrangers dans un pays qui n'est pas à vous. Publiez ceci dans la maison de Jacob, et annoncez-le en ces termes dans Juda. Ecoutez ceci, peuple stupide et sans cœur : ils ont des yeux et ne voient point ; des oreilles, et ils n'entendent point. Ne me craindrez-vous pas ? dit l'Eternel ; ne tremblerez-vous pas devant moi, qui ai mis le sable pour limite à la mer, borne éternelle qu'elle ne franchira pas ? Ses flots s'agitent et n'y peuvent rien ; ils bouillonnent et ne la dépassent pas ; mais ce peuple a un cœur indocile et rebelle ; ils se retirent et s'en vont ; et ils ne disent pas dans leur cœur : Craignons donc l'Eternel notre Dieu, lui qui donne les pluies, la pluie de la première saison et la pluie de l'arrière-saison, en leur temps ; qui nous maintient les semaines destinées à la moisson. Ce sont vos iniquités qui ont dérangé tout cela ; ce sont vos péchés qui vous ont privés de ces biens, parce que dans mon peuple il se trouve des pervers ; ils épient comme l'oiseleur qui se baisse ; ils dressent des piéges, prennent des hommes. Comme une cage est pleine d'oiseaux, ainsi leurs maisons sont pleines de fraude ; c'est ainsi qu'ils croissent et s'enrichissent. Ils s'engraissent, ils reluisent, ils dépassent même la mesure du mal ; ils ne font pas justice, justice à l'orphelin, et ils prospèrent ; ils ne font pas droit à la cause des malheureux. Ces choses, ne les punirai-je pas, dit l'Eternel ; ne me vengerai-je pas d'une nation comme celle-là ? Il se fait dans le pays des abominations et des horreurs. Les prophètes prophétisent en mentant ; les sacrificateurs gouvernent au gré des prophètes, et mon peuple l'aime ainsi. Et que ferez-vous au terme de tout cela ? Fuyez, enfants de Benjamin, du milieu de Jérusalem ; sonnez de la trompette à Thékoa, et élevez des signaux à Bethkérem, car un malheur s'avance du nord, et un grand désastre. La belle et la voluptueuse, je la détruis, la fille de Sion ! Il viendra vers elle des bergers avec leurs troupeaux ; ils planteront autour d'elle leurs tentes, ils pâtureront chacun son quartier. Inaugurez le combat contre elle ; levez-vous, montons à l'assaut en plein midi ! Malheur à nous, car le jour baisse, les ombres du soir s'allongent... Levez-vous ! escaladons de nuit et détruisons ses palais ! Car ainsi parle l'Eternel des armées : Abattez ses arbres, dressez des terrasses contre Jérusalem ; c'est la ville à punir ; elle est toute pleine d'injustice. Comme un puits fait sourdre ses eaux, ainsi elle fait jaillir sa méchanceté. On y entend violence et ruine ; plaies et blessures y sont constamment devant ma face. Amende-toi, Jérusalem, de peur que mon âme ne se détache de toi, que je ne te réduise en désert, en pays inhabité. Ainsi parle l'Eternel des armées : On grappillera comme une vigne les restes d'Israël ; mets et remets la main, comme le vendangeur aux sarments. A qui parlerai-je, et qui sommerai-je pour qu'ils entendent ? Voici leur oreille est incirconcise, et ils ne sont pas capables de faire attention ; voici la parole de l'Eternel s'est changée pour eux en opprobre ; ils n'y prennent pas plaisir. Mais je suis rempli de la colère de l'Eternel, je suis las de la contenir ! Verse-la tout ensemble sur l'enfant dans la rue et sur le cercle des jeunes gens ; car le mari et la femme, le vieillard et l'homme chargé de jours, tous seront pris. Leurs maisons passeront à d'autres, leurs champs et leurs femmes tout ensemble. Car j'étendrai ma main sur les habitants du pays, dit l'Eternel. Car, chez eux, du plus petit au plus grand, tous ne font que rapiner ; et du prophète au sacrificateur, tous pratiquent le mensonge ; et ils traitent la plaie de la fille de mon peuple à la légère, en disant : Paix, paix ! et il n'y a point de paix. Ils ont été confondus. Car ils ont commis l'abomination ; ils ne rougissent même plus et ne savent plus avoir honte. Aussi tomberont-ils parmi ceux qui tombent ; ils s'affaisseront au jour où je les visiterai, dit l'Eternel. Ainsi dit l'Eternel : Tenez-vous sur les routes, regardez et informez-vous des sentiers d'autrefois, quelle est la bonne voie pour y marcher et trouver du repos pour vos âmes. Mais ils ont répondu : Nous n'y marcherons pas ! J'ai placé au-dessus de vous des sentinelles ; soyez attentifs au son de la trompette ! Mais ils ont répondu : Nous n'y ferons pas attention ! Aussi, écoutez, nations ; sache, assemblée des peuples, ce qui leur arrive ; terre, écoute : Voici, j'amène sur ce peuple un malheur, fruit de leurs pensées, parce qu'ils n'ont pas été attentifs à mes paroles, et que ma loi, ils l'ont rejetée. Que me fait cet encens venu de Séba ce roseau précieux d'un pays lointain ? Vos holocaustes ne me plaisent point ; vos sacrifices ne m'agréent point. C'est pourquoi l'Eternel a dit : Voici je mets devant ce peuple des achoppements ; pères et fils s'y achopperont ; l'habitant et son voisin y périront ensemble. Ainsi parle l'Eternel : Voici, un peuple arrive de la région du nord ; une grande nation surgit des extrémités de la terre ; ils manient l'arc et le javelot ; gens cruels et indomptables, leur voix gronde comme la mer ; ils sont montés sur des chevaux, rangés comme un seul homme pour la bataille contre toi, fille de Sion ! Nous en avons appris la nouvelle ; nos mains ont défailli ; l'angoisse nous a saisis, les douleurs d'une femme qui enfante. Ne sors point aux champs ; ne va pas sur les chemins, car le glaive de l'ennemi, la terreur est tout autour. Fille de mon peuple, ceins le cilice, roule-toi dans la cendre, prends le deuil comme pour un fils unique, fais des lamentations amères, car en un instant le dévastateur est venu sur nous. je t'ai placé au milieu de mon peuple comme un essayeur, comme une muraille forte, pour que tu connaisses et éprouves leurs voies. Ils sont tous des rebelles entre les rebelles, ils vont calomniant ; c'est du cuivre et du fer, tous des destructeurs. Le soufflet brûle au feu, le plomb est à bout ; on épure, on épure en vain : les méchants ne se détachent pas. Argent de rebut ! leur dira-t-on, car l'Eternel les rejette. La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Eternel en ces mots : Tiens-toi dans la porte de la maison de l'Eternel ; prononce là cette parole, et dis : Ecoutez la parole de l'Eternel, vous, tout Juda, qui entrez par ces portes pour adorer l'Eternel. Ainsi parle l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël : Réformez vos voies et vos actions, et je vous ferai habiter dans ce lieu ; ne vous fiez pas aux paroles de mensonge de ceux qui disent : C'est ici le temple de l'Eternel, le temple de l'Eternel, le temple de l'Eternel ! Car si vous réformez véritablement vos voies et vos actions, si vous jugez justement entre un homme et son prochain, si vous n'opprimez point l'étranger, l'orphelin et la veuve ; que vous ne répandiez pas le sang innocent dans ce lieu ; que vous n'alliez point après d'autres dieux pour votre malheur ; alors je vous ferai habiter dans ce lieu, au pays que j'ai donné à vos pères, d'éternité en éternité. Mais voici, vous vous fiez à des paroles de mensonge qui ne vous aident en rien. Quoi ! voler ! tuer ! commettre adultère ! juger faussement ! encenser Baal et aller après d'autres dieux que vous ne connaissez pas !... et vous venez, vous vous présentez devant ma face dans cette maison sur laquelle mon nom a été invoqué, et vous dites : Nous échapperons ! et c'est dans le but de commettre toutes ces abominations ! Est-ce à vos yeux une caverne de brigands, que cette maison sur laquelle mon nom a été invoqué ? Eh bien ! moi aussi, je l'ai vu, dit l'Eternel. Allez à ma demeure qui était à Silo, où j'avais fait habiter mon nom dans les premiers temps, et voyez ce que j'en ai fait à cause de la méchanceté de mon peuple d'Israël ! Et maintenant, puisque vous avez fait toutes ces actions, dit l'Eternel, et que je vous ai parlé, vous parlant dès le matin, et vous n'avez point écouté, et que je vous ai appelés, et vous n'avez point répondu, je ferai de cette maison, sur laquelle mon nom a été invoqué, dans laquelle vous vous confiez, et de ce lieu que j'avais donné à vous et à vos pères, ce que j'ai fait de Silo, et je vous rejetterai de devant ma face, comme j'ai rejeté tous vos frères, toute la race d'Ephraïm. Et toi, n'intercède point en faveur de ce peuple ; n'élève pour lui ni plainte ni prière, et n'insiste point auprès de moi, car je ne n'écouterai pas. Ne vois-tu pas ce qu'ils font dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem ? Les fils ramassent du bois, les pères allument le feu, les femmes pétrissent de la pâte pour faire des gâteaux à la Reine du ciel, et l'on verse des libations à d'autres dieux pour m'offenser. Est-ce moi qu'ils offensent ? dit l'Eternel ; n'est-ce pas eux-mêmes, à la honte de leurs faces ? C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : Voici, ma colère et ma fureur vont se déverser sur ce lieu, sur les hommes et sur les bêtes, sur l'arbre des champs et le fruit du sol ; elle brûlera et ne s'éteindra point. Ainsi parle l'Eternel, Dieu des armées, le Dieu d'Israël : Ajoutez vos holocaustes à vos sacrifices, et mangez-en la chair ; car je n'ai pas parlé à vos pères et je ne leur ai pas donné de commandements en matière d'holocaustes et de sacrifices au jour où je les ai fait sortir du pays d'Egypte ; mais voici le commandement que je leur ai donné : je leur ai dit : Obéissez à ma voix ; je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple, et vous marcherez dans toute la voie que je vous prescrirai, afin que vous soyez heureux. Mais ils n'ont point écouté, point tendu l'oreille, et ils ont marché selon les conseils, selon l'endurcissement de leur mauvais cœur ; ils sont allés en arrière et non en avant. Depuis le jour où vos pères sont sortis d'Egypte jusqu'à ce jour, je vous ai envoyé tous mes serviteurs les prophètes, chaque jour les envoyant dès le matin ; mais ils ne m'ont point obéi, et ils n'ont point tendu l'oreille ; ils ont roidi leur cou ; ils ont fait pis que leurs pères. Dis-leur toutes ces choses, ils ne t'écouteront pas ; crie-leur, ils ne te répondront pas. Alors tu diras d'eux : C'est là la nation qui n'a pas obéi à l'Eternel son Dieu et ne s'est pas laissé instruire ; la fidélité a péri ; elle a été retranchée de leur bouche. Rase ta chevelure [Jérusalem], jette-la, et entonne sur les collines un chant de deuil ; car l'Eternel a rejeté, il a abattu la race de sa colère ; parce que les fils de Juda ont fait ce qui est mal à mes yeux, dit l'Eternel ; ils ont placé leurs abominations dans la maison sur laquelle mon nom a été invoqué, pour la souiller ; et ils ont construit les hauts-lieux de Thopheth dans la vallée du fils de Hinnom, pour brûler leurs fils et leurs filles au feu, ce que je n'avais point commandé et qui ne m'était point venu à la pensée. Aussi, voici des jours viennent, dit l'Eternel, où l'on ne dira plus : Thopheth, ni : vallée du fils de Hinnom, mais bien : vallée de la tuerie, et où l'on enterrera à Thopheth, faute de place ; et les cadavres de ce peuple serviront de pâture aux oiseaux des cieux et aux bêtes de la terre, et personne ne les chassera ; et je ferai cesser, dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, la voix de réjouissance et la voix d'allégresse, la voix de l'époux et la voix de l'épouse ; car le pays sera devenu un désert. En ce même temps, dit l'Eternel, on sortira de leurs sépulcres les os des rois de Juda, les os de ses princes, les os des sacrificateurs, les os des prophètes et les os des habitants de Jérusalem ; on les étendra devant le soleil, la lune et toute l'armée des cieux qu'ils ont aimés, qu'ils ont servis, qu'ils ont suivis, qu'ils ont consultés et devant lesquels ils se sont prosternés ; ces os ne seront pas recueillis, ne seront pas enterrés ; ils deviendront un engrais sur le sol ; et la mort sera préférée à la vie par tout ce qui restera de cette méchante race, dans tous les lieux où j'aurai chassé ces restes, dit l'Eternel des armées. Tu leur diras : Ainsi parle l'Eternel : Ceux qui tombent ne se relèveront-ils pas ? Celui qui s'égare ne reviendra-t-il pas ? Pourquoi ce peuple, Jérusalem, s'égare-t-il d'un égarement continuel ? Ils se renforcent dans la mauvaise foi ; ils refusent de revenir. J'ai fait attention et j'ai écouté ; ils ne parlent pas comme il faut ; nul ne se repent de sa méchanceté en disant : Qu'ai-je fait ? Tous reprennent leur course comme un cheval lancé dans la bataille. Même la cigogne dans les airs connaît sa saison ; la tourterelle, l'hirondelle et la grue observent le temps de leur retour ; mon peuple ne connaît pas le droit de l'Eternel. Comment pouvez-vous dire : Nous sommes sages, et la loi de l'Eternel est avec nous ? Voici, le style de mensonge des scribes a travaillé pour le mensonge. Les sages ont été confondus, brisés et pris ; ils ont rejeté la parole de l'Eternel ; de quoi ont-ils l'intelligence ? Aussi je donnerai leurs femmes à d'autres, leurs champs à de nouveaux possesseurs ; car du plus petit au plus grand, tous ne font que rapiner ; du prophète au sacrificateur, tous pratiquent le mensonge ; et ils traitent la plaie de la fille de mon peuple à la légère, en disant : Paix, paix ! et il n'y a pas de paix. Ils ont été confondus. Car ils ont commis l'abomination ; ils ne rougissent même plus, et ils ne savent plus avoir honte ; aussi tomberont-ils parmi ceux qui tombent ; au temps de leur visitation, ils s'affaisseront, dit l'Eternel. Je vais les ramasser, les emporter, dit l'Eternel ; plus de raisins au cep, ni de figues au figuier ! La feuille même est flétrie ; et je leur ai envoyé des gens qui passeront sur eux. Pourquoi restons-nous assis ? Rassemblez-vous et allons dans les villes fortes et périssons-y, puisque l'Eternel notre Dieu nous fait périr et nous fait boire des eaux empoisonnées, parce que nous avons péché, contre l'Eternel ! Attendre la paix... ! et il n'y a rien de bon ; le temps de la guérison... ! et la terreur est là. L'on entend depuis Dan le ronflement de ses chevaux et la voix du hennissement de ses coursiers ; toute la terre tremble ; ils arrivent ; ils dévorent le pays et tout ce qu'il renferme, la ville et ses habitants ; car voici, j'envoie chez vous des serpents, des aspics, contre lesquels il n'y a pas d'enchantement, et ils vous mordront, dit l'Eternel. O ma consolation dans la douleur ! Mon cœur languit au-dedans de moi. Voici le cri de détresse de la fille de mon peuple arrive d'une terre lointaine : L'Eternel n'est-il plus en Sion ? Son roi n'est-il plus au milieu d'elle ? Pourquoi m'ont -ils irrité par leurs idoles, par les vanités de l'étranger ? La moisson est passée, l'été est fini, et nous, nous ne sommes pas délivrés ! Je suis meurtri de la meurtrissure de la fille de mon peuple ; je mène deuil ; la désolation m'a gagné. N'y a-t-il pas de baume en Galaad ? N'y a-t-il plus là de médecin ? Pourquoi n'a-t-on pas mis un bandage à la fille de mon peuple ? Qui changera ma tête en eaux et mes yeux en source de larmes, pour que je pleure nuit et jour les blessés de la fille de mon peuple ! Qui me donnera au désert une cabane de voyageurs ! J'abandonnerais mon peuple et je m'en irais d'avec eux ; car ils sont, eux, tous des adultères ; c'est une assemblée d'infidèles ; ils bandent leur langue comme leur arc, pour mentir ; ce n'est pas par la vérité qu'ils règnent dans le pays, car ils vont de mal en mal et ne me connaissent pas, dit l'Eternel. Gardez-vous chacun de son ami, et ne vous fiez à aucun frère ; car tout frère ne fait que supplanter, et tout ami va calomniant. Chacun dupe l'autre ; ils ne disent pas la vérité ; ils exercent leur langue à mentir ; ils se travaillent à mal faire. Tu habites au milieu de la mauvaise foi ; c'est par mauvaise foi qu'ils refusent de me connaître, dit l'Eternel. C'est pourquoi l'Eternel des armées parle ainsi : Voici, je vais les fondre au creuset pour les éprouver ; car que faire avec la fille de mon peuple ? C'est un dard meurtrier que leur langue ; elle ne dit que mensonge ; de la bouche on dit : Paix, à son prochain, et dans le cœur on lui dresse des embûches. Et pour toutes ces choses je ne les punirais pas, dit l'Eternel ; et je ne me vengerais pas d'une nation comme celle-là ! Sur les montagnes j'élèverai une complainte et des lamentations ; sur les pâturages du désert, un chant de deuil ; car ils sont brûlés au point que personne n'y passe ; on n'y entend plus la voix des troupeaux ; depuis l'oiseau des cieux jusqu'au bétail, tous ont fui, s'en sont allés ; et je ferai de Jérusalem des tas de pierres, un repaire de chacals ; et je ferai des villes de Juda une solitude où personne n'habite. Quel est l'homme sage, qui comprenne ces choses ? Et celui à qui la bouche de l'Eternel a parlé, qu'il les fasse connaître ! Pourquoi le pays est-il détruit, brûlé comme le désert, où personne ne passe. Et l'Eternel a dit : C'est qu'ils ont abandonné ma loi que j'avais mise devant eux ; qu'ils n'ont point écouté ma voix, et ne l'ont point suivie ; mais ils ont marché selon l'endurcissement de leur cœur ; ils ont suivi les Baals que leurs pères leur ont enseignés. C'est pourquoi l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël, parle ainsi : Voici, je vais nourrir ce peuple d'absinthe et je l'abreuverai d'eaux empoisonnées ; et je les disperserai parmi des nations que ni eux, ni leurs pères n'ont connues, et j'enverrai l'épée après eux jusqu'à ce que je les aie exterminés. Ainsi a dit l'Eternel des armées : Pensez à commander les pleureuses, et qu'elles viennent ! Envoyez chez celles qui savent, et qu'elles viennent ; qu'elles se hâtent et élèvent sur nous des lamentations ; que nos yeux fondent en larmes et que nos paupières ruissellent d'eau ! Car une voix de lamentations a été entendue de Sion : Comment sommes-nous maltraités, confondus à ce point que nous abandonnions le pays, parce qu'on a renversé nos demeures ? Femmes, écoutez la parole de l'Eternel, et que votre oreille reçoive la parole de sa bouche : enseignez à vos filles une lamentation et chacune à sa compagne un chant de deuil ; car la mort est montée par nos fenêtres, elle est entrée dans nos palais pour retrancher l'enfant de la rue et les jeunes gens des places publiques. Parle : Ainsi a dit l'Eternel : Le cadavre de l'homme est tombé comme du fumier sur la surface d'un champ, et comme la javelle derrière les moissonneurs, sans que personne la ramasse. Ainsi a dit l'Eternel : Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, et que le fort ne se glorifie pas de sa force ; que le riche ne se glorifie pas de sa richesse ; mais que celui qui se glorifie se glorifie en ceci : d'avoir du bon sens et de me connaître, parce que je suis l'Eternel qui fais miséricorde, droit et justice sur la terre ; car c'est à cela que je prends plaisir, dit l'Eternel. Voici, des jours viennent, dit l'Eternel, où je châtierai tout circoncis incirconcis, l'Egypte, Juda, Edom, les fils d'Ammon, Moab et tous ceux qui se rasent les tempes, les habitants du désert ; car toutes les nations sont incirconcises, et toute la maison d'Israël est incirconcise de cœur. Ecoutez la parole que vous adresse l'Eternel, maison d'Israël. Ainsi a dit l'Eternel : Ne suivez pas la voie des nations, et ne vous laissez pas épouvanter par les signes du ciel, parce que les nations s'en épouvantent. Car les statuts des nations sont une vanité. Ce n'est que du bois qu'on coupe à la forêt, un ouvrage que le sculpteur façonne avec la hache. On le décore avec l'argent et l'or, on le fixe avec des clous et un marteau pour qu'il ne branle pas. Ces dieux-là sont comme un poteau dans un champ de concombres ; ils ne parlent point ; il faut qu'on les porte, parce qu'ils ne marchent pas. Ne les craignez point : ils ne font point de mal ; ils n'ont pas non plus le pouvoir de faire du bien. Nul n'est pareil à toi, Eternel ! Tu es grand, et ton nom est grand en puissance. Qui ne te craindrait, Roi des nations ? Car c'est à toi que cela est dû, parce que parmi tous les sages des nations et dans tous leurs royaumes nul n'est pareil à toi. Tous ensemble ils sont stupides et fous ; l'enseignement de leurs idoles n'est que du bois, de l'argent battu amené de Tharsis, de l'or venu d'Uphaz, une œuvre de sculpteur et de mains d'orfèvre ; on revêt ces dieux de pourpre violette et rouge ; ils sont tous l'œuvre d'ouvriers habiles. Mais l'Eternel est Dieu en vérité. Lui, il est un Dieu vivant et un Roi éternel ; à sa colère la terre tremble, et les nations ne soutiennent pas son courroux. Voici comme vous leur parlerez : Les dieux qui n'ont pas fait le ciel et la terre seront exterminés de la terre et de dessous le ciel Il a fait la terre par sa force, affermi le monde par sa sagesse, et par son intelligence il a étendu les cieux. Au son de sa voix les eaux s'amassent dans les cieux ; il fait monter les nuages du bout de la terre ; il fait sortir des éclairs l'averse et tire le vent de ses réservoirs. Tout homme est abruti, hors de sens ; tout fondeur a honte de son idole, car ses idoles sont un mensonge ; il n'y a point de souffle en elles. Elles sont une vanité, une œuvre de tromperie ; au jour de leur visitation elles périront. Telle n'est point la part de Jacob : car, Lui, il a formé l'univers, et Israël est la tribu de son héritage ; son nom est l'Eternel des armées. Ramasse à terre ton bagage, assiégée ! Car ainsi a dit l'Eternel : Voici, cette fois je vais lancer à la fronde les habitants du pays et je les serrerai de près pour qu'on les atteigne. Malheur à moi, à cause de ma meurtrissure ; ma plaie est douloureuse, mais j'ai dit : Oui ! C'est là mon mal ; je le supporterai. Ma tente est dévastée, tous mes cordeaux sont rompus ; mes fils m'ont quittée ; ils ne sont plus ; plus personne pour dresser ma tente, relever mes pavillons ! C'est que les pasteurs sont abrutis ; ils n'ont point cherché l'Eternel ; aussi n'ont-ils pas agi habilement, et tout leur troupeau a été dispersé. Voici une voix se fait entendre, un grand tumulte arrive de la région du nord pour faire des villes de Juda un désert, un séjour de chacals. Je sais, ô Eternel, que ce n'est pas à l'homme qu'appartient sa voie, que ce n'est pas à l'homme qui marche, de diriger ses pas. Châtie-moi, Eternel, mais selon le droit et non dans ta colère, pour ne pas me réduire à rien. Verse ta fureur sur les peuples qui ne te connaissent pas, sur les familles qui n'invoquent pas ton nom. Car ils ont dévoré Jacob, ils l'ont dévoré et ils l'achèvent et ils désolent sa demeure. La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Eternel en ces mots : Ecoutez les paroles de cette alliance, et parlez aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem ! Et tu leur diras : Ainsi parle l'Eternel, Dieu d'Israël : Maudit soit l'homme qui n'écoute pas les commandements de cette alliance, que j'ai donnés à vos pères au jour où je les fis sortir du pays d'Egypte, du fourneau à fer, en leur disant : Ecoutez ma voix et faites tout ce que je vous commanderai, et vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu, afin que je maintienne le serment que j'ai fait à vos pères, de leur donner un pays découlant de lait et de miel, comme cela se voit aujourd'hui. Et je répondis et dis : Amen, Eternel ! Et l'Eternel me dit : Crie toutes ces paroles dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, disant : Ecoutez les paroles de cette alliance et mettez-les en pratique. Car j'ai sommé vos pères depuis le jour où je les fis monter du pays d'Egypte jusqu'à ce jour ; je les ai sommés dès le matin, disant : Ecoutez ma voix. Et ils n'ont point écouté, point tendu l'oreille ; chacun d'eux a marché suivant l'endurcissement de son mauvais cœur, et j'ai exécuté sur eux toutes les paroles de cette alliance que je leur avais commandé de pratiquer et qu'ils n'ont point pratiquées. Et l'Eternel me dit : Il s'est fait une conjuration chez les hommes de Juda et chez les habitants de Jérusalem. Ils sont retournés aux péchés de leurs premiers pères qui ont refusé d'écouter mes paroles, et ils ont suivi d'autres dieux pour les servir ; la maison d'Israël et la maison de Juda ont rompu mon alliance que j'avais traitée avec leurs pères. C'est pourquoi l'Eternel parle ainsi. Voici, j'amène sur eux un mal dont ils ne pourront sortir ; s'ils crient vers moi, je ne les écouterai pas ; et les villes de Juda et les habitants de Jérusalem iront invoquer les dieux qu'ils encensent, et ces dieux ne les sauveront pas au temps de leur malheur. Car, autant tu as de villes, autant tu as de dieux, Juda, et autant il y a de rues à Jérusalem, autant vous avez dressé d'autels à l'infamie, d'autels pour encenser Baal. Et toi, n'intercède pas pour ce peuple, et n'élève point en sa faveur de supplication et de prière, car je n'écoute point lorsqu'ils m'invoquent au temps de leur malheur. Qu'est-ce que ma bien-aimée a à faire dans ma maison ? Des machinations ! Est-ce que les vœux et la chair sacrée enlèveront de dessus toi le malheur, que tu puisses te féliciter ? Olivier verdoyant, orné de beaux fruits : c'est le nom que l'Eternel t'avait donné. Au bruit d'un grand fracas, il y met le feu, et ses rameaux sont brisés. L'Eternel des armées, celui qui t'avait planté, a annoncé le mal contre toi, à cause du mal qu'ont fait la maison d'Israël et la maison de Juda pour m'irriter en encensant Baal. Et l'Eternel m'a informé, et j'ai su,... alors tu m'as fais voir leurs œuvres ! Moi, j'étais comme un agneau familier qu'on mène tuer ; et je ne savais pas qu'ils formaient des desseins contre moi : Détruisons l'arbre avec son fruit ! retranchons-le de la terre des vivants, et qu'on ne se rappelle plus son nom ! Mais l'Eternel des armées juge avec justice. Il sonde les reins et le cœur ; je verrai la vengeance que tu tireras d'eux, car c'est à toi que j'ai remis ma cause. C'est pourquoi l'Eternel a parlé ainsi au sujet des hommes d'Anathoth qui en veulent à ta vie et disent : Ne prophétise pas au nom de l'Eternel, si tu ne veux mourir de notre main ! C'est pourquoi l'Eternel des armées a parlé ainsi : Voici, je vais les punir ; les hommes d'élite mourront par l'épée ; leurs fils et leurs filles mourront de faim ; rien ne restera d'eux, car j'amènerai le malheur sur les hommes d'Anathoth, l'année de leur visitation. Tu es juste, ô Eternel, lorsque je plaide contre toi ; je veux seulement parler justice avec toi. Pourquoi la voie des méchants est-elle prospère ? pourquoi les infidèles vivent-ils en paix ? Tu les as plantés ; même ils ont pris racine ; ils croissent, même ils portent du fruit ; tu es près de leur bouche et loin de leur âme ; et toi, Eternel ! tu me connais, tu me vois et tu sondes ce que mon cœur est pour toi. Entraîne-les comme des brebis à la boucherie ; voue-les à la journée du massacre ! Jusques à quand le pays sera-t-il en deuil, et l'herbe de tous les champs desséchée à cause de la méchanceté de ceux qui y habitent ? Bétail et oiseaux ont disparu ; car ils disent : Il ne verra pas notre fin. Si tu cours avec des piétons et qu'ils te fatiguent, comment lutteras-tu avec des cavaliers ? S'il te faut une terre de paix pour te donner confiance, que feras-tu dans les halliers du Jourdain ? Car même tes frères et la maison de ton père te haïssent ; eux-mêmes crient derrière toi à pleine voix ; ne les crois pas quand ils te disent de bonnes paroles ! J'ai quitté ma maison ; j'ai arraché mon héritage ; j'ai livré ce qu'aime mon âme aux mains de ceux qui le haïssent. Mon héritage est devenu pour moi comme un lion dans la forêt ; il a rugi contre moi ; aussi l'ai-je pris en haine ; mon héritage a été devant moi le vautour bigarré ; les vautours sont venus tout autour de lui ; venez, rassemblez toutes les bêtes des champs, amenez-les à la curée ! De nombreux bergers ont détruit ma vigne, foulé mon domaine, changé le lot de mes délices en désert, en dévastation ; on en a fait une dévastation ; dévasté, il mène deuil devant moi ; tout le pays est dévasté, car personne ne l'a pris à cœur. Sur toutes les hauteurs du désert arrivent les dévastateurs, car l'épée de l'Eternel dévore d'un bout du pays à l'autre bout du pays ; il n'y a de salut pour personne ! Ils avaient semé du froment, ils moissonnent des épines ; ils se sont fatigués, mais sans profit ; soyez confus de ce que vous récoltez par l'effet de l'ardeur de la colère de l'Eternel. Ainsi parle I'Eternel sur tous mes mauvais voisins qui s'attaquent à l'héritage que j'ai donné en possession à mon peuple d'Israël : Voici, je vais les arracher de leur sol ; j'arracherai du milieu d'eux la maison de Juda. Il Mais après que je les aurai arrachés, j'aurai de nouveau pitié d'eux, et je les ramènerai chacun dans son héritage et chacun dans son pays. Et s'ils apprennent les voies de mon peuple de telle sorte qu'ils jurent par mon nom en disant : L'Eternel est vivant ! comme ils ont appris à mon peuple à jurer par Baal, ils seront affermis au milieu de mon peuple. Et, s'ils n'écoutent pas, j'arracherai cette nation ; je l'arracherai et la détruirai, dit l'Eternel. Ainsi a dit l'Eternel : Va t'acheter une ceinture de lin, et mets-la sur tes reins, mais ne la mets pas dans l'eau. Et je m'achetai la ceinture, selon la parole de l'Eternel, et je la mis sur mes reins. Puis la parole de l'Eternel me fut adressée une seconde fois, disant : Prends la ceinture que tu as achetée, qui est sur tes reins, et lève-toi ; va vers l'Euphrate et l'y cache dans une fente de rocher. Et j'allai et je la cachai dans l'Euphrate, comme l'Eternel me l'avait ordonné. Et il arriva au bout d'un grand nombre de jours que l'Eternel me dit : Lève-toi, va vers l'Euphrate, et reprends la ceinture que je t'avais commandé d'y cacher. Et j'allai vers l'Euphrate, je creusai, je repris la ceinture au lieu où je l'avais cachée, et voici, la ceinture était gâtée ; elle n'était plus bonne à rien. Et la parole de l'Eternel me fut adressée, disant : Ainsi parle l'Eternel : C'est ainsi que je détruirai l'orgueil de Juda et le grand orgueil de Jérusalem. Ce peuple mauvais qui refuse d'écouter mes paroles, qui marche suivant l'endurcissement de son cœur et court après d'autres dieux pour les servir et les adorer, il sera comme cette ceinture qui n'est plus bonne à rien ; car, comme la ceinture est attachée aux reins d'un homme, ainsi je m'étais attaché toute la maison d'Israël et toute la maison de Juda, dit l'Eternel, afin qu'elles fussent pour-moi un peuple, un nom, un honneur et une gloire ; mais ils n'ont pas obéi. Dis-leur ces paroles : Ainsi a dit l'Eternel, Dieu d'Israël : Toute cruche sera remplie de vin. Ils te répondront : Ne savons-nous pas bien que que toute cruche sera remplie de vin ? Et tu leur diras : Ainsi a parlé l'Eternel : Voici, je vais remplir tous les habitants de ce pays et les rois assis sur le trône de David, les sacrificateurs et les prophètes et tous les habitants de Jérusalem, d'ivresse. Et je les briserai les uns contre les autres, les pères et les fils ensemble, a dit l'Eternel ; je n'épargnerai pas ; je n'aurai pas de compassion ; je n'aurai pas de pitié pour ne pas les détruire. Ecoutez et prêtez l'oreille : ne soyez point orgueilleux, car l'Eternel a parlé. Rendez gloire à l'Eternel votre Dieu, avant qu'il n'amène les ténèbres ; que vos pieds ne se heurtent aux montagnes de la nuit ; qu'il ne fasse de la lumière que vous attendez une ombre de mort ; qu'il ne la change en obscurité noire. Et si vous n'écoutez pas ces choses, mon âme pleurera en secret votre orgueil, mon œil versera des larmes et se fondra, parce que le troupeau de l'Eternel aura été emmené captif. Dis au roi et à la reine : Abaissez-vous, asseyez-vous à terre, car votre couronne de gloire tombe de votre tête. Les villes du midi sont fermées, et nul ne les ouvre ; Juda tout entier est déporté, la déportation est complète. Elève tes yeux et vois ceux qui viennent du nord : où est le troupeau qui t'avait été donné, les brebis qui faisaient ta gloire ? Que diras-tu, quand l'Eternel t'imposera pour maîtres ceux auxquels tu avais appris tes amours ? Les douleurs ne te saisiront-elles pas comme une femme qui enfante ? Et si tu dis dans ton cœur : Pourquoi ces choses m'arrivent-elles ? C'est pour la multitude de tes péchés que les pans de ta robe ont été relevés, que tes talons ont été meurtris. Un Maure changera-t-il sa peau, un léopard ses taches ? Alors vous pourrez aussi faire le bien, vous qui êtes appris à mal faire. Aussi les disperserai-je, comme la balle emportée par le vent du désert. Tel est ton sort, ta portion mesurée par moi, dit l'Eternel, parce que tu m'as oublié, que tu t'es confiée au mensonge. Et moi aussi je retrousserai les pans de ta robe sur ton visage, et l'on verra ta honte, tes adultères, tes hennissements, l'horreur de tes impudicités, sur toutes les hauteurs de la campagne. J'ai vu tes abominations. Malheur à toi, Jérusalem ! Tu ne seras pas purifiée, après combien de temps encore ? Parole de l'Eternel qui fut adressée à Jérémie à l'occasion des sécheresses. Juda est en deuil ; ses portes languissent ; elles gisent en vêtements noirs sur la terre, et le cri de Jérusalem s'élève. Les grands parmi eux envoient les petits chercher de l'eau ; ils vont aux citernes, ne trouvent pas d'eau, reviennent avec des vases vides ; ils sont confus, honteux, et ils se couvrent la tête. A cause du sol crevassé, parce qu'il n'y a pas eu de pluie sur la terre, les laboureurs sont confondus, ils se couvrent la tête. Car même la biche dans la campagne met bas et abandonne ses petits, parce qu'il n'y a pas d'herbe ; les onagres se tiennent sur les hauteurs, ils aspirent l'air comme des dauphins ; leurs yeux s'éteignent, parce qu'il n'y a pas de verdure. Si nos péchés témoignent contre nous, ô Eternel, agis pour l'amour de ton nom ! Car nos révoltes se sont multipliées ; nous avons péché contre toi. O toi, l'espoir d'Israël, son libérateur au temps de la détresse, pourquoi serais-tu comme un étranger dans le pays, comme un voyageur qui y dresse sa tente pour la nuit ? Pourquoi serais-tu comme un homme éperdu, comme un héros impuissant pour délivrer ? Et pourtant tu habites au milieu de nous, ô Eternel ; ton nom est invoqué sur nous, ne nous délaisse pas ! Voici ce que dit l'Eternel à ce peuple : C'est ainsi qu'ils aiment à courir çà et là sans retenir leurs pieds ; or, l'Eternel ne met plus son plaisir en eux ; maintenant il va se souvenir de leurs iniquités, et châtier leurs péchés. Et l'Eternel me dit : N'intercède pas en faveur de ce peuple ; quand ils jeûneront, je n'écouterai pas leurs supplications ; quand ils m'offriront des holocaustes et des offrandes, je ne les agréerai pas ; je vais les détruire par l'épée, la famine et la peste. Et je dis : Ah ! Seigneur, Eternel, voici : ce sont les prophètes qui leur disent : Vous ne verrez pas d'épée, et vous n'aurez pas la famine, car je vous donnerai dans ce lieu-ci une paix assurée. Et l'Eternel me répondit : C'est le mensonge que ces prophètes prophétisent en mon nom. Je ne les ai pas envoyés, je ne leur ai rien commandé, et je ne leur ai point parlé ; visions de mensonge, divinations, vanité, imposture de leurs propres cœurs, voilà leurs prophéties. C'est pourquoi l'Eternel parle ainsi au sujet des prophètes qui prophétisent en mon nom sans que je les aie envoyés et qui disent : L'épée et la famine ne seront pas dans ce pays. C'est par l'épée et la famine qu'ils périront, ces prophètes-là, et les gens auxquels ils prophétisent seront jetés dans les rues de Jérusalem par la famine et par l'épée, et personne ne leur donnera la sépulture, à eux, à leurs femmes, à leurs fils et à leurs filles, et je verserai sur eux leur méchanceté. Et tu leur diras cette parole : Mes yeux se fondront en larmes nuit et jour et ne cesseront point. Car un grand désastre va frapper la vierge, fille de mon peuple ; c'est une plaie très douloureuse. Si je vais dans les champs, voici des hommes percés par l'épée ; si j'entre dans la ville, voilà des gens malades de faim. Car même le prophète, même le sacrificateur, vont mendier dans un pays, et ils ne savent pas lequel. As-tu décidément rejeté Juda ? ton âme a-t-elle pris Sion en dégoût ? Pourquoi nous as-tu frappés sans qu'il y ait pour nous de remède ? Nous attendons la paix, et rien de bon ne vient, le temps de la guérison, et voici l'épouvante. O Eternel, nous connaissons notre méchanceté, le péché de nos pères ; car nous avons péché contre toi. Pour l'amour de ton nom, ne dédaigne pas, ne profane pas le trône de ta gloire ; souviens-toi, ne brise pas ton alliance avec nous ! Parmi les vaines idoles des nations, en est-il qui fassent pleuvoir ? Est-ce le ciel qui donnera les pluies ? N'est-ce pas toi, ô Eternel, notre Dieu ? Et nous espérons en toi, car c'est toi qui as fait toutes ces choses. Et l'Eternel me dit : Quand Moïse et Samuel se tiendraient devant moi, mon âme ne reviendrait pas vers ce peuple ; chasse-les de devant ma face et qu'ils partent ! Et s'ils te disent : Où irons-nous ? tu leur diras : Ainsi parle l'Eternel : Celui qui est pour la mort, à la mort ; celui qui est pour l'épée, à l'épée ; celui qui est pour la famine, à la famine, et celui qui est pour la captivité, à la captivité. Et j'enverrai sur eux quatre familles, dit l'Eternel : l'épée pour tuer, les chiens pour déchirer, les oiseaux des cieux et les bêtes de la terre pour dévorer et pour détruire. Et je les livrerai aux outrages de tous les royaumes de la terre, à cause de Manassé, fils d'Ezéchias, roi de Juda, pour tout ce qu'il a fait dans Jérusalem. Qui donc aura pitié de toi, Jérusalem ? qui s'émouvra pour toi qui se détournera de sa route pour s'informer de ton état ? Tu m'as repoussé, dit l'Eternel, pour te retirer en arrière, et j'ai étendu ma main sur toi pour te faire périr ; je suis las de me repentir. Je les vannerai avec le van aux portes de la terre, je les priverai d'enfants, je ferai périr mon peuple ; ils ne reviennent pas de leurs voies ! Ses veuves seront plus nombreuses devant moi que le sable de la mer. Je susciterai contre eux, sur la mère du jeune homme, le dévastateur en plein midi ; je ferai fondre subitement sur elle l'angoisse et l'épouvante. La mère de sept fils s'affaisse ; elle rend l'âme ; son soleil se couche pendant qu'il est jour encore ; elle est confuse, couverte de honte. Et leurs restes, je les livrerai à l'épée de leurs ennemis, dit l'Eternel. Malheur à moi, ô ma mère, parce que tu m'as enfanté, moi, homme de contestations, homme de querelles pour tout le pays ! Je n'ai rien prêté et ils ne m'ont rien prêté, et tous me maudissent ! L'Eternel a dit : Si je ne t'affermis pas pour ton bien ; si je ne t'amène ton ennemi en suppliant au temps du malheur et au temps de la détresse... ! Le fer brisera-t-il le fer du nord et l'airain ? Je livrerai tes biens et tes trésors au pillage, sans paiement, et pour tous tes péchés et dans toutes tes frontières ; et je les ferai passer avec tes ennemis dans un pays que tu ne connais pas ; car un feu s'est allumé dans mes narines ; il brûlera sur vous. Tu le sais, ô Eternel ! Souviens-toi de moi, visite-moi et venge-moi de mes persécuteurs ; à force de modérer ton courroux, ne m'emporte pas ; sache que c'est pour toi que je porte l'opprobre ! Dès que tes paroles se sont trouvées, je les ai mangées : tes paroles sont devenues ma joie et l'allégresse de mon cœur, parce que ton nom a été invoqué sur moi, Eternel, Dieu des armées ! Je ne me suis pas assis dans le cercle des rieurs et je ne m'y suis point égayé ; sous ta main, je me suis assis solitaire, car tu m'avais rempli de courroux. Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle, ma plaie douloureuse ? Elle refuse de guérir. Tu es donc pour moi comme une source tarie, comme des eaux qui trompent. C'est pourquoi l'Eternel parle ainsi : Si tu reviens à moi, je te ramènerai, tu te tiendras devant ma face ; et si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche ; ils reviendront à toi et tu ne retourneras pas vers eux. Et je ferai de toi, pour ce peuple, une muraille d'airain, fortifiée ; ils te feront la guerre et ils ne pourront rien sur toi, car je serai avec toi pour te secourir et te délivrer, a dit l'Eternel. Je te délivrerai de la main des méchants, et je te rachèterai de la main des violents. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Ne prends point de femme et n'aie point de fils ni de filles en ce lieu. Car ainsi parle l'Eternel touchant les fils et les filles qui naissent en ce lieu, les mères qui les enfantent et les pères qui les engendrent en ce pays. Ils mourront de maladies mortelles ; ils ne seront pas pleurés ; ils ne seront pas enterrés ; ils seront du fumier sur le sol. Ils finiront par l'épée et la famine, et leurs cadavres seront la pâture des oiseaux du ciel et des bêtes de la terre. Car ainsi dit l'Eternel : N'entre point dans la maison de deuil ; ne va point pleurer ni t'affliger avec eux ; car j'ai retiré à ce peuple ma paix, dit l'Eternel, ma grâce et mes compassions. Les grands et les petits mourront en ce pays ; ils ne seront point enterrés ; ils ne seront point pleurés ; on ne se fera point d'incisions, on ne se rasera point pour eux. On ne leur rompra pas le pain du deuil pour les consoler pour un mort ; on ne leur fera pas boire la coupe des consolations pour un père et pour une mère. Ne va pas dans la maison du festin pour t'asseoir avec eux, pour manger et pour boire. Car ainsi a dit l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Voici, je vais faire cesser en ce lieu, sous vos yeux et en vos jours, le cri de joie et le cri d'allégresse, la voix de l'époux et la voix de l'épouse. Et il arrivera, lorsque tu annonceras toutes ces choses à ce peuple, qu'ils te diront : Pourquoi l'Eternel a-t-il amené sur nous tout ce grand malheur ? Quelle est notre iniquité, et quel est le péché que nous avons commis contre l'Eternel notre Dieu ? Et tu leur diras : C'est que vos pères m'ont abandonné, dit l'Eternel ; ils sont allés après d'autres dieux, ils les ont servis, ils les ont adorés, et ils m'ont abandonné, moi, et n'ont pas gardé ma loi. Et vous, vous avez fait pis que vos pères, et vous voilà marchant chacun suivant l'endurcissement de son mauvais cœur pour ne point m'écouter. Je vous rejetterai de ce pays dans un pays que vous n'aurez point connu, ni vous ni,vos pères ; et là vous servirez les dieux étrangers jour et nuit, car je ne vous ferai point grâce. C'est pourquoi voici, des jours viennent, dit l'Eternel, où l'on ne dira plus : L'Eternel est vivant qui a fait monter les enfants d'Israël du pays d'Egypte ; mais : L'Eternel est vivant qui a fait monter les enfants d'Israël du pays du nord et de tous les pays où il les avait chassés ; et je les ramènerai dans leur pays que j'avais donné à leurs pères. Voici, j'appelle en foule des pêcheurs pour les pêcher, dit l'Eternel, et, après cela, j'appellerai en foule des chasseurs qui leur donneront la chasse sur toutes les montagnes et sur toutes les collines et dans les fentes des rochers. Car mes yeux sont sur toutes leurs voies ; elles ne sont point cachées devant ma face, et leur iniquité ne se dérobe pas à mes yeux. Et je leur paierai tout d'abord au double le salaire de leur iniquité et de leurs péchés, parce qu'ils ont profané mon pays par les cadavres de leurs dieux infâmes, et ils ont rempli mon héritage de leurs abominations. Eternel, ma force, mon rempart et mon refuge au jour de la détresse, les nations viendront à toi des bouts de la terre et diront : Nos pères n'ont eu que le mensonge en héritage ; des vanités qui ne profitent point. Un homme se fera-t-il des dieux ? et ce ne sont pas des dieux ! C'est pourquoi, voici, je vais leur faire connaître ma main et ma puissance, et ils sauront que mon nom est l'Eternel. Le péché de Juda est écrit avec un style de fer, avec une pointe de diamant ; il est gravé sur la table de leurs cœurs et aux cornes de leurs autels, pendant que leurs enfants se souviennent de leurs autels, de leurs aschères, près des arbres verts sur les collines élevées. O ma montagne qui es dans le champ, je livrerai au pillage tes biens, tous tes trésors, tes hauts-lieux, à cause de tes péchés dans toutes tes frontières ; tu laisseras en friche, et par ta faute, ton héritage que je t'avais donné ; je t'assujettirai à tes ennemis dans un pays que tu ne connais pas ; car vous avez allumé dans mes narines un feu, et il brûle pour jamais. Ainsi dit l'Eternel : Maudit soit l'homme qui se confie en l'homme, qui fait de la chair son bras, et dont le cœur se retire de l'Eternel ! Il sera comme un banni dans une lande, il ne verra point venir le bonheur, il occupera des lieux brûlés au désert, une terre salée et inhabitée. Béni soit l'homme qui se confie en l'Eternel et dont l'Eternel est la confiance ! Il est comme un arbre planté au bord des eaux : il pousse ses racines vers l'eau courante, il ne craint pas quand vient la chaleur ; sa feuille reste verte ; il ne s'inquiète point dans l'année de la sécheresse et ne cesse pas de porter des fruits. Le cœur est rusé plus que toute chose et très corrompu : qui le connaîtra ? Moi, l'Eternel, qui sonde les cœurs et qui éprouve les reins, et cela pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses actions. Une perdrix couve des œufs qu'elle n'a point pondus ; tel est l'homme qui se fait des richesses injustement ; au milieu de ses jours elles le quittent, et à sa fin il n'est plus qu'un fou. Trône de gloire, éminent dès l'origine ! Lieu de notre sanctuaire ! Espoir d'Israël, Eternel, tous ceux qui t'abandonnent seront confondus ; ceux qui se détournent de moi seront inscrits sur la terre ; car ils ont abandonné la source des eaux vives, l'Eternel ! Guéris-moi, Eternel, et je serai guéri ; sauve-moi, et je serai sauvé ; car tu es ma louange ! Voici, ils me disent : Où est la parole de l'Eternel ? Qu'elle s'accomplisse donc ! Et moi, je ne me suis pas refusé à être pasteur à ta suite ; je n'ai pas désiré le jour du malheur, tu le sais ; ce qui est sorti de mes lèvres est présent devant ta face. Ne deviens pas ma confusion ; tu es mon refuge au jour du malheur. Que mes persécuteurs soient confondus, et que je ne sois pas confondu ; qu'eux soient brisés, et que je ne sois point brisé ; amène sur eux le jour du malheur, et brise-les d'une double brèche. Ainsi m'a dit l'Eternel : Va, et place-toi à la porte des fils du peuple par où entrent et sortent les rois de Juda, et dans toutes les portes de Jérusalem, et dis-leur : Ecoutez la parole de l'Eternel, vous, rois de Juda, tout Juda, et vous tous, les habitants de Jérusalem, qui passez par ces portes ! Ainsi parle l'Eternel : Prenez garde sur vos âmes à ne pas porter des fardeaux le jour du sabbat et à ne pas les faire passer par les portes de Jérusalem ; ne faites non plus sortir de vos maisons aucun fardeau le jour du sabbat ; ne faites aucune œuvre, et sanctifiez le jour du sabbat comme je l'ai ordonné à vos pères. Ils n'ont point écouté ni prêté l'oreille, ils ont roidi leur cou pour ne point écouter et ne point recevoir instruction. Mais si vous m'écoutez bien, dit l'Eternel, en ne faisant point passer de fardeau par les portes de cette ville au jour du sabbat, et si vous sanctifiez le jour du sabbat en ne faisant aucune œuvre ce jour-là, alors par les portes de cette ville passeront des rois et des princes assis sur le trône de David, montés sur des chars et des chevaux, eux et leurs princes, les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem, et cette ville sera habitée à jamais. Et l'on viendra des villes de Juda et des environs de Jérusalem, du pays de Benjamin et de Séphéla, de la montagne et du midi, amener des holocaustes et des sacrifices, des offrandes et de l'encens, apporter des actions de grâces dans la maison de l'Eternel. Mais si vous ne m'écoutez pas en sanctifiant le jour du sabbat, en ne portant point de fardeaux le jour du sabbat par les portes de Jérusalem, alors je mettrai le feu aux portes de la ville ; il dévorera les palais de Jérusalem et ne s'éteindra pas. Parole qui fut adressée à, Jérémie de la part de l'Eternel, en ces mots : Lève-toi et descends à la maison du potier, et là je te ferai entendre mes paroles. Et je descendis à la maison du potier ; or il faisait son ouvrage sur les roues ; et le vase qu'il faisait manqua, comme il arrive à l'argile dans la main du potier ; et il refit un autre vase, comme il plut au potier de le faire. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Est-ce que je ne puis pas vous faire comme a fait ce potier, maison d'Israël ? dit l'Eternel ; voici, ce que l'argile est dans la main du potier, vous l'êtes dans ma main, maison d'Israël. Tantôt je parle, touchant une nation et un royaume, d'arracher, d'abattre et de détruire ; mais cette nation, contre laquelle j'ai parlé, revient de sa méchanceté ; alors je me repens du mal que j'avais voulu lui faire. Tantôt je parle, touchant une nation et un royaume, de bâtir et de planter ; mais elle fait ce qui est mal à mes yeux en n'écoutant point ma voix ; alors je me repens du bien que j'avais dit que je lui ferais. Et maintenant, parle aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem, et dis-leur : Ainsi a dit l'Eternel : Voici, je façonne pour vous un malheur, et je médite des projets contre vous ; revenez chacun de sa mauvaise voie, et réformez vos voies et vos œuvres. Mais ils disent : Inutile ! Nous suivrons nos pensées, nous agirons chacun suivant l'endurcissement de son mauvais cœur. C'est pourquoi, ainsi parle l'Eternel : Informez-vous parmi les nations : qui a jamais entendu pareille chose ? La vierge d'Israël a commis des abominations en grand nombre ! La neige du Liban quitte-t-elle le rocher du champ ? Les eaux qui-viennent de loin, fraîches, ruisselantes, tarissent-elles ? Or, mon peuple m'a oublié ; ils encensent les idoles, elles les font chanceler dans leurs voies, les chemins d'autrefois, pour suivre des sentiers, une route qui n'est pas frayée ; pour faire de leur pays une désolation, un objet de dérision éternelle ; tous ceux qui y passeront seront stupéfaits, hocheront la tête. Je les disperserai devant l'ennemi, à la manière du vent d'orient ; au jour de leur ruine je les verrai par derrière et non en face. Mais ils ont dit : Venez, formons un complot contre Jérémie ; car la loi n'a pas péri chez le sacrificateur, ni le conseil chez le sage, ni la parole chez le prophète : venez, frappons-le de nos langues, et ne prenons pas garde à tous ses discours. Prends garde à moi, ô Eternel, et écoute la voix de mes adversaires ! Rend-on le mal pour le bien ? Car ils creusent une fosse pour mon âme. Rappelle-toi comment je me suis tenu devant toi, pour te parler en leur faveur, pour détourner d'eux ta colère ! C'est pourquoi, livre leurs fils à la famine et abandonne-les au glaive ; que leurs femmes perdent leurs enfants et deviennent veuves ; que leurs hommes soient tués par la peste et leurs jeunes gens frappé, par l'épée dans le combat ! Que leur cri se fasse entendre de leurs maisons, quand tu feras venir subitement sur eux des bandes ennemies, parce qu'ils ont creusé une fosse pour me prendre et caché des filets devant mes pieds ! Et toi, Eternel, tu sais tous leurs complots pour me faire mourir. Ne couvre pas leur iniquité, n'efface pas leur péché devant toi ; qu'ils s'affaissent en ta présence ; agis contre eux au jour de ta colère ! Ainsi a dit l'Eternel : Va, achète-toi une cruche de potier ; [prends avec toi] des anciens du peuple et des anciens d'entre les sacrificateurs ; sors vers la vallée du fils de Hinnom, qui est à l'entrée de la porte Harsouth, et là, crie les paroles que je te dirai. Tu diras : Ecoutez la parole de l'Eternel, rois de Juda et habitants de Jérusalem ! Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël. Voici, j'amène sur ce lieu un malheur tel, que les oreilles tinteront à quiconque en entendra parler, parce qu'ils m'ont abandonné, ils ont aliéné ce lieu, ils y ont encensé des dieux étrangers qu'ils ne connaissaient point, eux, leurs pères et les rois de Juda ; et ils ont rempli ce lieu du sang des innocents ; ils ont élevé les hauts lieux de Baal pour brûler leurs fils au feu en holocauste à Baal, choses que je n'avais point commandées ni dites, et qui n'étaient point montées dans ma pensée. C'est pourquoi, voici, des jours viennent, dit l'Eternel, où l'on n'appellera plus ce lieu-ci Thopheth, ni vallée du fils de Hinnom, mais vallée de la tuerie. Je viderai le conseil de Juda et de Jérusalem en ce lieu-ci ; je les ferai tomber par l'épée devant leurs ennemis, et par la main de ceux qui recherchent leur vie, et je donnerai leurs cadavres en pâture aux oiseaux des cieux et aux bêtes de la terre, et je ferai de cette ville un objet de stupeur et de dérision ; tout passant sera stupéfait et rira de toutes ses meurtrissures ; et je leur ferai manger la chair de leurs fils et la chair de leurs filles ; ils mangeront la chair l'un de l'autre, dans la détresse et dans les étreintes dont les étreindront leurs ennemis et ceux qui en veulent à leur vie. Puis tu briseras la cruche sous les yeux des hommes venus avec toi, et tu leur diras : Ainsi parle l'Eternel des armées : Je briserai ce peuple et cette ville, comme on brise le vase de potier, qui ne peut plus être réparé ; et l'on enterrera à Thopheth faute de place pour enterrer ; voilà ce que je ferai à ce lieu, dit l'Eternel, et à ses habitants, en rendant cette ville telle que Thopheth. Les maisons de Jérusalem et les maisons des rois de Juda seront telles que cet endroit de Thopheth, souillées ; oui, toutes les maisons sur les toits desquelles on a offert de l'encens à toute l'armée des cieux et versé des libations à des dieux étrangers. Jérémie revint de Thopheth, où l'Eternel l'avait envoyé pour prophétiser, et il se plaça dans le parvis de la maison de l'Eternel et dit à tout le peuple : Ainsi a dit l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël : Voici, j'amène contre cette ville et sur toutes les villes de son ressort tous les malheurs que j'ai annoncés contre elle ; car ils ont roidi leur cou pour ne point obéir à mes paroles. Alors le sacrificateur Paschur, fils d'Immer, qui était surveillant en chef de la maison de l'Eternel, entendit Jérémie prononcer ces prophéties ; et Paschur frappa Jérémie le prophète et le fit mettre aux fers dans la porte haute de Benjamin, qui est dans la maison de l'Eternel. Le lendemain, Paschur fit sortir Jérémie des fers, et Jérémie lui dit : L'Eternel ne t'appelle plus Paschur, mais Magor-Missabib ! Car ainsi parle l'Eternel : Voici, je fais de toi un objet de terreur pour toi-même et pour tous tes amis ; ils tomberont sous l'épée de leurs ennemis, tes yeux le verront, et je livrerai tout Juda aux mains du roi de Babylone, qui les emmènera à Babylone et les frappera de l'épée. Et je livrerai toutes les richesses de cette ville, tous ses produits, tous ses objets précieux et tous les trésors des rois de Juda, je les livrerai aux mains de leurs ennemis, et ils les pilleront et ils les prendront et les emmèneront à Babylone. Et toi, Paschur, et tous les habitants de ta maison, vous irez en captivité ; et tu iras à Babylone, et là tu mourras et tu seras enterré, toi et tous tes amis auxquels tu as prophétisé le mensonge. Tu m'as séduit, Eternel, et j'ai été séduit ; tu m'as saisi et tu m'as vaincu ; j'ai été chaque jour un objet de risée ; tous se sont moqués de moi. A chaque fois que je parle, je crie, je crie violence et oppression. Et la parole de l'Eternel est pour moi un sujet d'opprobre et de risée chaque jour. Et quand j'ai dit : Je ne ferai pas mention de lui et je ne parlerai plus en son nom... il y a eu dans mon cœur comme un feu dévorant enfermé dans mes os, et je me suis efforcé de le contenir, et je n'ai pas pu. Car j'entendais les propos de la multitude ; la terreur m'environnait ! : Dénoncez... nous le dénoncerons ! L'homme avec qui j'étais en paix épie mes pas : S'il se laisse entraîner, nous le tiendrons et nous tirerons vengeance de lui ! Mais l'Eternel est avec moi comme un héros puissant ; c'est pourquoi mes persécuteurs s'affaisseront et ne prévaudront pas : ils seront confondus, parce qu'ils n'auront pas été habiles, d'un opprobre éternel qui ne sera point oublié. L'Eternel des armées éprouve avec justice. Il voit les reins et les cœurs : je verrai la vengeance que tu tireras d'eux, car c'est à toi, Eternel, que j'ai exposé ma cause. Chantez à l'Eternel, louez l'Eternel, car il a tiré de la main des méchants l'âme du malheureux ! Maudit soit le jour où je suis né ! Que le jour où ma mère m'a enfanté ne soit point béni ! Maudit soit l'homme qui porta la nouvelle à mon père, en lui disant : Un fils t'est né ; et qui le combla de joie ! Que cet homme devienne pareil aux villes que l'Eternel a renversées sans s'en repentir ; qu'il entende le cri le matin et le tumulte à midi, parce qu'il ne m'a pas tué dès le sein maternel, afin que ma mère fût mon tombeau, ou que sa grossesse fût sans fin ! Pourquoi suis-je sorti de ses entrailles pour voir la peine et la douleur ? Car mes jours se consument dans l'ignominie ! La parole qui fut adressée à Jérémie, de la part de l'Eternel, quand le roi Sédécias envoya vers lui Paschur, fils de Malkija, et le sacrificateur Sophonie, fils de Maaséja, pour lui dire : Veuille consulter l'Eternel pour nous, puisque Nébucadretsar, roi de Babylone, nous fait la guerre ; peut-être que l'Eternel fera encore pour nous un de ses grands miracles, et qu'il l'éloignera de nous. Et Jérémie leur répondit : Voici ce que vous direz à Sédécias : Ainsi parle l'Eternel, Dieu d'Israël : Voici, je vais faire rentrer les armes de guerre dont vous vous servez hors des murs pour combattre le roi de Babylone et les Chaldéens qui vous assiègent, et je les rassemblerai au milieu de cette ville ; et je vous ferai la guerre, moi, à main étendue et d'un bras puissant, avec colère, fureur et grande indignation ; et je frapperai les habitants de cette ville, les hommes et le bétail d'une grande peste, dont ils mourront ; et après cela, dit l'Eternel, je livrerai aux mains de Nébucadnetsar, roi de Babylone, aux mains de leurs ennemis et de ceux qui recherchent leur vie, Sédécias, roi de Juda, ses serviteurs, le peuple, tous ceux qui dans cette ville auront échappé à la peste, à l'épée et à la famine ; et il les passera au fil de l'épée ; il n'aura point pitié d'eux ; il ne les épargnera point ; il n'aura point d'entrailles. Puis, tu diras à ce peuple : Ainsi parle l'Eternel : Voici, je mets devant vous le chemin de la vie et le chemin de la mort. Celui qui reste dans cette ville mourra par l'épée, la famine et la peste ; celui qui en sort et qui se rend aux Chaldéens qui vous assiégent, vivra et aura sa vie pour butin. Car j'ai arrêté ma face sur cette ville pour lui faire du mal et non pas du bien, dit l'Eternel ; elle sera livrée aux mains du roi de Babylone, et il la consumera par le feu. Et à la maison du roi de Juda : Ecoutez la parole de l'Eternel, maison de David ! Ainsi parle l'Eternel : Rendez la justice dès le matin ; arrachez le misérable aux mains de celui qui l'opprime, de peur que ma colère n'éclate comme un feu et ne brûle sans qu'on l'éteigne, à cause de la méchanceté de vos actions, Me voici ! A toi, habitante de la vallée, rocher de la plaine, dit l'Eternel ! Vous qui dites : Qui descendra sur nous ? et qui entrera dans nos retraites ? Je vous traiterai selon le fruit de vos œuvres, a dit l'Eternel ; je mettrai le feu à la forêt de Jérusalem, et il en dévorera tous les alentours. Ainsi a dit l'Eternel. : Descends à la maison du roi de Juda, et là tu prononceras ces paroles, et tu diras : Ecoute la parole de l'Eternel, roi de Juda, assis sur le trône de David, toi et tes serviteurs et ton peuple qui passe par ces portes ; ainsi parle l'Eternel : Faites droit et justice ; arrachez le misérable aux mains de celui qui l'opprime ; n'accablez pas, ne violentez pas l'étranger, l'orphelin ni la veuve, et ne versez pas le sang innocent dans ce lieu. Car, si vous faites bien ce que je vous dis, il entrera par les portes de cette maison des rois assis sur le trône de David, montés sur des chars et des chevaux, chacun d'eux avec ses serviteurs et son peuple. Mais si vous n'écoutez point ces paroles, je jure par moi-même, dit l'Eternel, que cette maison deviendra une ruine. Car ainsi parle l'Eternel touchant la maison du roi de Juda : Tu es pour moi un Galaad, le sommet du Liban. Si je ne fais de toi un désert, des villes inhabitées ! Je sacre tes destructeurs, chacun avec ses outils ; ils couperont tes cèdres de choix et les jetteront au feu ; et de nombreuses nations passeront sur cette ville et se diront l'une à l'autre : Pourquoi l'Eternel a-t-il fait cela à cette grande ville ? Et on dira : Parce qu'ils ont abandonné l'alliance de l'Eternel, leur Dieu ; ils se sont prosternés devant d'autres dieux et ils les ont servis. Ne pleurez point celui qui est mort, et ne vous affligez pas à cause de lui ; pleurez, pleurez celui qui s'en est allé, car il ne reviendra plus et ne reverra pas le pays de sa naissance ! Car ainsi parle l'Eternel touchant Sallum, fils de Josias, roi de Juda, qui a régné à la place de Josias, son père, et qui est sorti de ce lieu : Il n'y reviendra plus. Au lieu où on l'a emmené il mourra, et il ne reverra plus ce pays-ci. Malheur à celui qui bâtit sa maison sans justice et ses étages sans droit, qui fait travailler son prochain pour rien et ne lui paie pas son ouvrage ; qui dit : Je me bâtirai une maison vaste et des chambres spacieuses ; j'y perce beaucoup de fenêtres, je la couvre de cèdre et je la peins au vermillon ! Es-tu roi, parce que tu as la passion du cèdre ? Ton père n'a-t-il pas mangé et bu ? Il faisait droit et justice, et tout allait bien pour lui ; il jugeait la cause du malheureux et du pauvre, et tout allait bien ; n'est-ce pas là me connaître, dit l'Eternel ? Mais tes yeux et ton cœur ne visent qu'à la rapine, au sang innocent pour le répandre, à l'oppression et aux pillages pour les commettre. C'est pourquoi, ainsi parle l'Eternel touchant Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda : On ne le pleurera pas : Hélas, mon frère ! hélas, ma sœur ! On ne pleurera pas sur lui en disant : Hélas, seigneur ! hélas, majesté ! Il sera enterré comme on enterre un âne, traîné et jeté en dehors des portes de Jérusalem. Monte au Liban et crie ; élève ta voix en Basan et crie du haut d'Abarim, car tous tes amants sont brisés ! Je t'ai parlé pendant tes prospérités ; tu as dit : Je n'écouterai pas. C'est là ta conduite dès ta jeunesse ; tu n'as point écouté ma voix ! Car le vent emportera tes pasteurs et tes amants s'en iront en captivité ; alors tu seras couverte de honte et d'ignominie pour toute ta méchanceté. Toi qui habites au Liban, qui as placé ton aire dans les cèdres, comme tu gémiras, quand surviendront pour toi des douleurs, des maux tels que ceux d'une femme en travail ! Je suis vivant, dit l'Eternel, quand Conia, fils de Jéhojakim, roi de Juda, serait un anneau à ma main droite, je t'arracherais de là ! Je te livrerai aux mains de ceux qui en veulent à ta vie, aux mains de ceux dont tu as peur, aux mains de Nébucadretsar, roi de Babylone, et aux mains des Chaldéens ; et je te jetterai, toi et ta mère qui t'a mis au monde, dans un autre pays où vous n'êtes pas nés, et où vous mourrez. Et au pays où de toute leur âme ils désireront revenir, ils n'y reviendront pas. Est-ce un vase méprisé et brisé, que cet homme-là, Conia, ou un ustensile de rebut, qu'on les ait jetés, lui et sa race, et relégués dans une terre qu'ils ne connaissaient point ? Terre, terre, terre, écoute la parole de l'Eternel ! Ainsi a dit l'Eternel : Inscrivez cet homme comme stérile, tel qu'un homme qui ne réussit pas dans ses jours, car nul de sa race ne réussira à s'asseoir sur le trône de David pour régner encore sur Juda ! Malheur aux pasteurs qui perdent et dispersent les brebis de mon pâturage, dit l'Eternel. C'est pourquoi l'Eternel, Dieu d'Israël, parle ainsi touchant les pasteurs qui paissent mon peuple : Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées et vous n'avez point veillé sur elles ; voici, je vais veiller sur vous pour [punir] la méchanceté de vos actions, dit l'Eternel. Et moi, je rassemblerai le reste de mes brebis de tous les pays où je les aurai chassées et je les ramènerai dans leur pâturage ; elles croîtront et se multiplieront. Et je susciterai sur elles des pasteurs qui les paîtront ; elles ne craindront plus rien ; elles ne seront plus battues, et il n'en manquera plus aucune, dit l'Eternel. Voici, les jours viennent, dit l'Eternel, où je susciterai à David un germe juste ; il règnera en roi, il sera sage et il fera droit et justice dans le pays. Dans ses jours, Juda sera sauvé, Israël habitera en assurance, et voici le nom dont on l'appellera : l'Eternel notre justice. C'est pourquoi, voici, des jours viennent, dit l'Eternel, où l'on ne dira plus : L'Eternel est vivant qui a fait monter les enfants d'Israël du pays d'Egypte, mais : L'Eternel est vivant qui a fait monter et a ramené la semence de la maison d'Israël du pays du nord et de tous les pays où je les avais chassés, et ils habiteront sur leur sol. Aux prophètes. Mon cœur est brisé au-dedans de moi, tous mes os tremblent : en présence de l'Eternel et des paroles de sa sainteté, je suis comme un homme ivre, comme un homme fort vaincu par le vin. Car le pays est rempli d'adultères ; car, à cause de la malédiction, le pays est en deuil, les pâturages du désert sont desséchés. La course de ces hommes va au mal, leur force ne tend pas au bien. Car prophète et sacrificateur sont des profanes ; et dans ma maison même, j'ai trouvé leur méchanceté, dit l'Eternel. Aussi leur route sera pour eux telle que des lieux glissants dans l'obscurité ; ils y seront poussés, ils y tomberont. Car j'amènerai sur eux du mal, l'année de leur visitation, dit l'Eternel. Dans les prophètes de Samarie j'avais vu de la sottise : ils prophétisaient par Baal et ils égaraient mon peuple d'Israël ; mais dans les prophètes de Jérusalem j'ai vu des horreurs : on commet adultère ; on marche dans le mensonge ; ils fortifient les mains des méchants pour qu'aucun d'eux ne revienne de sa méchanceté ; ils sont tous pour moi comme Sodome, et les habitants [de Jérusalem] comme Gomorrhe. C'est pourquoi, ainsi parle l'Eternel des armées touchant les prophètes : Voici, je vais leur faire manger de l'absinthe et leur faire boire des eaux empoisonnées ; car c'est des prophètes de Jérusalem que la profanation est venue dans tout ce pays. Ainsi parle l'Eternel des armées : N'écoutez pas les paroles des prophètes qui vous prophétisent, qui vous dupent ; ils vous disent les visions de leurs propres cœurs, et non pas ce qui sort de la bouche de l'Eternel. Ils répètent à ceux qui me méprisent : L'Eternel a dit : Vous aurez la paix ; et à tout homme qui marche selon l'endurcissement de son cœur, ils disent : Il nee vous arrivera pas de mal. Car qui a assisté au conseil de l'Eternel pour voir et ouïr sa parole ? Qui a été attentif à ma parole et l'a entendue ? Voici, la tempête de l'Eternel, la fureur a éclaté, l'orage tourbillonne ; il tourne sur la tête des impies. La colère de l'Eternel ne se retirera pas qu'elle n'ait agi et réalisé les desseins de son cœur ; à la fin des temps vous le comprendrez pleinement, de manière à en devenir sages. Je n'ai pas envoyé ces prophètes, et ils courent ! Je ne leur ai point parlé, et ils prophétisent ! S'ils avaient assisté à mon conseil, ils feraient entendre mes paroles à mon peuple ; ils les ramèneraient de leur mauvaise voie, de la méchanceté de leurs actions. Ne suis-je un Dieu que de près, dit l'Eternel, et non pas aussi un Dieu de loin ? Un homme se cachera-t-il dans une cachette sans que je le voie ? dit l'Eternel. Est-ce que je ne remplis pas, moi, les cieux et la terre ? dit l'Eternel. J'ai entendu ce que disent ces prophètes qui prophétisent en mon nom des mensonges en disant : J'ai eu un songe ; j'ai eu un songe ! Jusques à quand ?... Veulent-ils ces prophètes, prophètes de mensonge, prophètes de l'imposture de leur cœur..., pensent-ils faire oublier mon nom à mon peuple pour les rêves qu'ils se racontent les uns aux autres, comme leurs pères ont oublié mon nom pour Baal ? Que le prophète qui a eu un songe, raconte un songe ; que celui qui a ma parole, dise ma parole en vérité. Qu'est-ce que la paille fait parmi le froment ? dit l'Eternel. Ma parole n'est-elle pas comme un feu, dit l'Eternel, comme un marteau qui brise le roc ? Aussi, je viens à ces prophètes, dit l'Eternel, qui dérobent mes paroles les uns aux autres. Je viens à ces prophètes, dit l'Eternel, qui remuent leur langue et qui disent : Il a dit. Je viens à ces prophètes de songes menteurs, dit l'Eternel, qui les racontent, qui égarent mon peuple par leurs mensonges et par leur légèreté, et je ne les avais pas envoyés et je ne leur avais rien commandé ; ils ne servent de rien à ce peuple, dit l'Eternel. Et quand ce peuple ou les prophètes ou un sacrificateur te demanderont : Quelle charge de l'Eternel y a-t-il ? tu leur répondras : Quelle charge ? C'est que je vous rejetterai, dit l'Eternel. Et le prophète, le sacrificateur et l'homme du peuple qui dira : Charge de l'Eternel, je le visiterai, lui et sa maison. Voici comment vous parlerez l'un à l'autre et chacun à son frère : Qu'a répondu l'Eternel et qu'a dit l'Eternel ? Mais Charge de l'Eternel, vous ne le répéterez plus ; car la charge de chacun sera sa parole, parce que, vous avez tordu les paroles du Dieu vivant, de l'Eternel des armées, notre Dieu. Tu diras au prophète : Que t'a répondu l'Eternel et qu'a dit l'Eternel ? Mais, si vous dites : Charge de l'Eternel, alors l'Eternel parle ainsi : Parce que vous dites ce mot : Charge de l'Eternel, après que j'ai envoyé vers vous pour vous dire : Ne dites plus : Charge de l'Eternel, à cause de cela, voici, je vous oublierai totalement et vous rejetterai de devant ma face, vous et la ville que j'avais donnée à vous et à vos pères, et je ferai venir sur vous un opprobre éternel, une honte éternelle, qui ne s'oublieront jamais. L'Eternel me donna une vision, c'étaient deux paniers de figues, placés devant le temple de l'Eternel, après que Nébucadretsar, roi de Babylone, eut emmené de Jérusalem et transporté à Babylone Jéchonias, fils de Jéhojakim, roi de Juda, les chefs de Juda, les charpentiers et les serruriers. L'un de ces paniers contenait de très bonnes figues, comme le sont les figues de la première récolte ; l'autre, des figues très mauvaises, immangeables, tant elles étaient mauvaises. Et l'Eternel me dit : Que vois-tu, Jérémie ? Et je répondis : Des figues : les bonnes figues, très bonnes ; les mauvaises, très mauvaises, immangeables, tant elles sont mauvaises. Et la parole de l'Eternel me fut adressée, disant : Ainsi parle l'Eternel, Dieu d'Israël : Tels que ces bonnes figues, tels seront les captifs de Juda que j'ai envoyés de ce lieu-ci au pays des Chaldéens : je les regarderai avec faveur. J'abaisserai les yeux sur eux avec faveur ; je les ramènerai dans ce pays ; je les établirai pour ne plus les détruire ; je les planterai pour ne plus les arracher, et je leur donnerai un cœur pour me connaître, moi qui suis l'Eternel ; ils seront mon peuple, je serai leur Dieu ; car ils reviendront à moi de tout leur cœur. Et comme on traite ces mauvaises figues, qu'on ne mange pas, tant elles sont mauvaises, c'est ainsi, dit l'Eternel, que je traiterai Sédécias, roi de Juda, ses princes et le reste de Jérusalem, ceux qui sont demeurés en ce pays et ceux qui habitent au pays d'Egypte. Je les livrerai, pour être tourmentés et malheureux dans tous les royaumes de la terre, pour être un sujet d'opprobre, une fable, une risée, une malédiction dans tous les lieux où je les chasserai ; et j'enverrai sur eux l'épée, la famine et la peste, jusqu'à ce qu'ils aient disparu du sol que j'avais donné à eux et à leurs pères. La parole qui fut adressée à Jérémie touchant tout le peuple de Juda, en la quatrième année de Jébojakim, fils de Josias, roi de Juda, qui fut la première de Nébucadretsar, roi de Babylone ; parole que Jérémie le prophète prononça sur tout le peuple de Juda et pour tous les habitants de Jérusalem, en ces termes : Depuis la treizième année de Josias, fils d'Amon, roi de Juda, jusqu'à ce jour, voici vingt-trois ans que la parole de l'Eternel m'a été adressée et que je vous ai parlé, me levant matin pour vous parler, sans que vous ayez écouté. Et l'Eternel vous a envoyé tous ses serviteurs les prophètes, en les envoyant dès le matin, et vous n'avez pas prêté l'oreille pour écouter. Ils disaient : Retirez-vous donc chacun de votre mauvaise voie et de la méchanceté de vos actions, et habitez de siècle en siècle dans le pays que l'Eternel a donné à vous et à vos pères. Ne suivez pas d'autres dieux pour les servir et les adorer, et ne m'irritez pas par l'œuvre de vos mains, et je ne vous ferai point de mal. Mais vous ne m'avez pas écouté, dit l'Eternel, afin de m'irriter par l'œuvre de vos mains, pour votre malheur. C'est pourquoi l'Eternel des armées parle ainsi : Parce que vous n'avez point écouté mes paroles, voici, j'envoie et je prends toutes les tribus du septentrion, et je les amène à Nébucadretsar, roi de Babylone, mon serviteur ; je les fais venir contre ce pays et contre ses habitants et contre toutes les nations d'alentour, que je mettrai à l'interdit et que je réduirai en désolation, en objet de dérision, en dévastation éternelle. Je ferai disparaître de chez eux la voix de la joie et la voix de l'allégresse, la voix du marié et la voix de la mariée, le bruit de la meule et la lumière de la lampe ; et tout ce pays sera mis en dévastation et en désolation, et ces nations seront asservies au roi de Babylone pendant soixante-dix ans. Et lorsque les soixante-dix ans seront accomplis, je demanderai compte de leur péché au roi de Babylone et à cette nation-là, dit l'Eternel, et au pays des Chaldéens ; et j'en ferai des solitudes éternelles ; et je ferai venir sur ce pays toutes les paroles que j'ai prononcées contre lui, tout ce qui est écrit dans ce livre, ce que Jérémie a prophétisé sur toutes les nations. Car des nations nombreuses et de grands rois les assujettiront, eux aussi, et je leur rendrai selon leurs actes et selon l'œuvre de leurs mains. Car ainsi m'a dit l'Eternel, Dieu d'Israël : Prends de ma main cette coupe du vin de la colère, et fais-la boire à toutes les nations vers lesquelles je t'enverrai. Elles en boiront ; elles chancelleront ; elles seront prises de délire devant l'épée que je jette au milieu d'elles. Et je pris la coupe de la main de l'Eternel et je la fis boire à toutes les nations vers lesquelles l'Eternel m'envoyait : à Jérusalem et aux villes de Juda, à ses rois, à ses princes, pour en faire une dévastation, une désolation, un objet de risée et de malédiction, comme ils le sont aujourd'hui ; à Pharaon, roi d'Egypte, à ses serviteurs, à ses princes et à tout son peuple ; à tout le mélange de peuples, et à tous les rois du pays de Uts, à tous les rois du pays des Philistins, à Askalon, Gaza, Ekron et aux restes d'Asdod ; à Edom, à Moab et aux fils d'Ammon ; à tous les rois de Tyr, à tous les rois de Sidon et aux rois des îles qui sont par-delà la mer ; à Dédan, à Théma, à Buz et à tous ceux qui se rasent les tempes ; à tous les rois d'Arabie, à tous les rois des peuples mélangés qui habitent le désert ; à tous les rois de Zimri, à tous les rois d'Elarn et à tous les rois de Médie ; et à tous les rois du septentrion, rapprochés et éloignés, à l'un comme à l'autre, et à tous les royaumes du monde qui sont sur la face de la terre ; et le roi de Sésac boira après eux. Et tu leur diras : Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Buvez, enivrez-vous, vomissez et tombez pour ne plus vous relever, devant l'épée que je jette parmi vous ! Et s'ils refusent de prendre la coupe de ta main pour boire, tu leur diras : Ainsi parle l'Eternel des armées : Vous boirez ! Car, voici, c'est dans la ville sur laquelle mon nom est invoqué que je commence à sévir, et vous, vous échapperiez ? Vous n'échapperez pas ; car j'appelle l'épée sur tous les habitants de la terre, dit l'Eternel des armées. Et toi, tu leur prophétiseras toutes ces choses, et tu leur diras : L'Eternel rugit d'un lieu élevé ; de la demeure de sa sainteté il fait entendre sa voix, il rugit contre son domaine ; il répond à tous les habitants de la terre en criant comme les pressureurs qui foulent le raisin. Le bruit en est arrivé jusqu'au bout de la terre, car l'Eternel plaide contre toutes les nations ; il fait le procès à toute chair ; il livre les méchants au glaive, dit l'Eternel. Ainsi parle l'Eterriel des armées : Voici, le malheur passe de nation à nation ; une grande tempête s'élève des extrémités de la terre ; et il y aura des blessés de l'Eternel en ce jour-là d'un bout de la terre jusqu'à l'autre bout ; ils ne seront ni pleurés, ni ramassés, ni enterrés ; ils seront du fumier sur le sol. Hurlez, pasteurs ; criez et roulez-vous dans la poussière, chefs du troupeau ; car le temps est venu pour vous d'être égorgés, je vous disperserai, et vous tomberez comme des vases de prix. Plus de retraite pour les bergers ; plus de refuge pour les chefs du troupeau ! On entend les cris des bergers et les hurlements des chefs du troupeau ; car l'Eternel dévaste leur pâturage. Les champs de la paix sont désolés par l'ardeur de la colère de l'Eternel ; il quitte sa retraite, comme un lionceau son fourré ; car leur pays va être désolé par l'ardeur du destructeur, par l'ardeur de sa colère. Au commencement du règne de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole-ci fut adressée de la part de l'Eternel : Ainsi parle l'Eternel : Tiens-toi dans le parvis de la maison de l'Eternel, et dis à ceux de toutes les villes de Juda qui viennent adorer dans la maison de l'Eternel toutes les paroles que je te commande de leur dire ; n'en retranche pas un mot. Peut-être écouteront-ils et reviendront-ils chacun de sa mauvaise voie, et je me repentirai du mal que j'ai dessein de leur faire à cause de la méchanceté de leurs actions. Tu leur diras : Ainsi parle l'Eternel : Si vous ne m'obéissez pas, en suivant ma loi que j'ai mise devant vous, en écoutant les paroles de mes serviteurs les prophètes, que j'envoie vers vous, que j'ai envoyés dès le matin et que vous n'avez point écoutés, je réduirai cette maison à l'état de Silo, et je ferai de cette ville un objet de malédiction pour toutes les nations de la terre. Les sacrificateurs, les prophètes et tout le peuple entendirent Jérémie prononcer ces paroles dans la maison de l'Eternel ; et quand Jérémie eut achevé de dire tout ce que l'Eternel lui avait commandé de dire à tout le peuple, les sacrificateurs, les prophètes et tout le peuple le saisirent en disant : Tu mourras ! Pourquoi prophétises-tu au nom de l'Eternel en disant : Cette maison sera comme Silo, et cette ville sera dévastée au point qu'il n'y restera plus d'habitants ? Et tout le peuple s'assembla vers Jérémie dans la maison de l'Eternel. Les princes de Juda apprirent ces choses ; ils montèrent du palais royal à la maison de l'Eternel et s'assirent à l'entrée de la porte neuve de l'Eternel. Alors les sacrificateurs et les prophètes dirent aux princes et à tout le peuple : Cet homme mérite la mort, car il a prophétisé contre cette ville, comme vous l'avez entendu de vos oreilles. Et Jérémie parla à tous les princes et à tout le peuple et dit : C'est l'Eternel qui m'a envoyé prophétiser contre cette maison et contre cette ville toutes les choses que vous avez entendues. Maintenant, corrigez vos voies et vos œuvres, et écoutez la voix de l'Eternel votre Dieu, et l'Eternel se repentira du mal qu'il a prononcé sur vous. Et moi, me voici dans vos mains ; faites de moi ce qui vous paraîtra bon et juste ; seulement, sachez que si vous me faites mourir, vous mettez un sang innocent sur vous, sur cette ville et ses habitants ; car il est certainement vrai que l'Eternel m'a envoyé vers vous pour faire entendre à vos oreilles toutes ces paroles. Alors les princes et tout le peuple dirent aux sacrificateurs et aux prophètes : Cet homme n'a pas mérité la mort, car c'est au nom de l'Eternel notre Dieu, qu'il nous a parlé. Et des hommes d'entre les anciens du pays se levèrent et dirent à toute l'assemblée du peuple : Michée de Moréseth prophétisait au temps d'Ezéchias, roi de Juda, et il parla à tout le peuple de Juda en ces termes : Ainsi a dit l'Eternel des armées : Sion sera labourée comme un champ ; Jérusalem deviendra un monceau de ruines, et la montagne du temple une colline boisée. Ezéchias, roi de Juda, et tout Juda l'ont-ils fait mourir ? N'a-t-il pas craint l'Eternel ? Il a supplié l'Eternel, et l'Eternel s'est repenti de ce qu'il avait prononcé contre eux. Et nous, nous faisons un grand mal à nos âmes. Il y eut aussi un homme qui prophétisait au nom de l'Eternel, Urie, fils de Sémaïa, de Kiriath-Jéarim ; il prophétisa contre cette ville et contre ce pays, de tout point comme Jérémie. Le roi Jéhojakim et tous ses hommes vaillants et tous ses princes entendirent ses paroles, et le roi chercha à le faire mourir. Urie l'apprit, il eut peur et se sauva en Egypte ; mais le roi Jéhojakim, envoya des hommes en Egypte, Elnathan, fils d'Achor, et d'autres avec lui en Egypte. Ils firent sortir Urie d'Egypte et l'amenèrent au roi Jéhojakim, qui le fit périr par l'épée et jeta son cadavre dans la fosse du commun peuple. Mais la main d'Achikam, fils de Saphan, soutint Jérémie, en sorte qu'il ne fut pas livré au peuple pour être mis à mort. Au commencement du règne de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole-ci fut adressée à Jérémie de la part de l'Eternel. Ainsi m'a dit l'Eternel : Fais-toi des liens et des jougs, et mets-les sur ton cou. Puis envoie-les au roi d'Edom, au roi de Moab, au roi des fils d'Ammon, au roi de Tyr et au roi de Sidon, par les ambassadeurs venus à Jérusalem vers Sédécias, roi de Juda ; et commande-leur de dire à leurs maîtres : Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Voici comment vous parlerez à vos maîtres : C'est moi qui par ma grande puissance et par mon bras étendu ai fait la terre, l'homme et les bêtes qui sont sur la face de la terre, et je la donne à qui il me plaît. Maintenant, c'est moi qui ai donné toutes ces contrées aux mains de Nébucadnetsar, roi de Babylone, mon serviteur ; je lui ai donné même les animaux des champs pour le servir. Et toutes les nations lui seront assujetties, à lui, à son fils et au fils de son fils, jusqu'à ce que vienne le temps de son pays, à lui aussi, et que de nombreuses nations et de grands rois l'assujettissent. Et le peuple et le royaume qui ne se soumettront pas à lui, Nébucadnetsar, roi de Babylone, et celui qui ne mettra pas son cou sous le joug du roi de Babylone, ce peuple-là, je le visiterai par l'épée, par la famine et par la peste, dit l'Eternel, jusqu'à ce que je l'achève par sa main. Et vous, n'écoutez pas vos prophètes, ni vos devins, ni vos songes, ni vos augures, ni vos magiciens, qui vous disent : Vous ne serez point assujettis au roi de Babylone, C'est un mensonge qu'ils vous prophétisent pour vous é1oigner de votre pays, pour que je vous chasse et que vous périssiez. Et la nation qui mettra son cou sous le joug du roi de Babylone pour le servir, je la laisserai en repos dans son pays, dit l'Eternel ; elle le cultivera et y demeurera. Puis je tins le même langage à Sédécias, roi de Juda, lui disant. Mettez vos cous sous le joug du roi de Babylone et servez-le, lui et son peuple, et vivez ! Pourquoi mourriez-vous, toi et ton peuple, par l'épée, par la famine et par la peste, comme l'Eternel l'a dit au peuple qui ne voudra pas servir le roi de Babylone ? N'écoutez pas les paroles des prophètes qui vous disent : Vous ne serez point assujettis au roi de Babylone. Car c'est un mensonge qu'ils vous prophétisent ; car je ne les ai point envoyés, dit l'Eternel, et ils prophétisent en mon nom faussement, afin que je vous chasse et que vous périssiez, vous et les prophètes qui vous prophétisent. Je parlai aussi aux sacrificateurs et à tout ce peuple, et je leur dis : Ainsi parle l'Eternel : N'écoutez point les paroles de vos prophètes, qui vous prophétisent en disant : Voici, les meubles de la maison de l'Eternel vont être ramenés bientôt de Babylone. C'est un mensonge qu'il vous prophétisent. Ne les écoutez point ; soumettez-vous au roi de Babylone, et vivez : pourquoi cette ville serait-elle réduite en dévastation ? S'ils sont prophètes, si la parole de l'Eternel est avec eux, eh bien ! qu'ils intercèdent auprès de l'Eternel des armées pour que les meubles qui sont restés dans la maison de l'Eternel, dans celle du roi de Juda et à Jérusalem, ne s'en aillent pas à Babylone ! Car ainsi parle l'Eternel des armées au sujet des colonnes et de la mer et des porte-bassins et du reste des meubles laissés dans cette ville, que Nébucadnetsar, roi de Babylone, n'a point pris, quand il emmena de Jérusalem à Babylone Jéchonias, fils de Jéhojakim, roi de Juda, et tous les notables de Juda et de Jérusalem ; ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël, au sujet des meubles restés dans la maison de l'Eternel et dans celle du roi de Juda et à Jérusalem : Ils seront emmenés à Babylone et ils y resteront jusqu'au jour où je les visiterai, dit l'Eternel, et où je les ferai remonter et revenir dans ce lieu-ci. Cette même année, au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda, la quatrième année, le cinquième mois, le prophète Hanania, fils d'Azzur, de Gabaon, me dit dans la maison de l'Eternel, en présence des sacrificateurs et de tout le peuple : Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : J'ai rompu le joug du roi de Babylone. Encore deux ans, et je ramène dans ce lieu tous les meubles de la maison de l'Eternel que Nébucadnelsar, roi de Babylone, a enlevés de ce lieu et qu'il a emportés à Babylone. Je ramènerai aussi dans ce lieu-ci Jéchonias, fils de Jéhojakim, roi de Juda, et tous les captifs de Juda qui sont allés à Babylone, dit l'Eternel ; car je romprai le joug du roi de Babylone. Et Jérémie le prophète répondit à Hanania le prophète en présence des sacrificateurs et en présence de tous ceux qui se tenaient dans la maison de l'Eternel ; Jérémie le prophète dit : Amen ! Ainsi fasse l'Eternel ! Que l'Eternel accomplisse les paroles que tu viens de prophétiser, en ramenant de Babylone dans ce lieu les meubles de la maison de l'Eternel et tous les captifs ! Toutefois, entends cette parole que je prononce à tes oreilles et aux oreilles de tout le peuple : Les prophètes qui ont été avant moi et avant toi, dès les temps anciens, ont prophétisé à de nombreux pays et à de grands royaumes la guerre, le malheur et la peste. Mais le prophète qui prophétisera du bien, ce sera quand sa parole s'accomplira que ce prophète sera connu avoir été véritablement envoyé par l'Eternel. Alors Hanania le prophète prit le joug de dessus le cou de Jérémie le prophète et le rompit ; et Hanania dit devant tout le peuple ces mots : Ainsi parle l'Eternel. C'est ainsi que dans deux ans je romprai de dessus le cou de toutes les nations le joug de Nébucadnetsar, roi de Babylone. Et Jérémie le prophète s'en alla. Mais la parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie après qu'Hanania le prophète eut rompu le joug de dessus le cou de Jérémie, le prophète, en disant : Va, parle à Hanania en ces mots : Ainsi parle l'Eternel : C'est un joug de bois que tu as rompu, et tu as fait à sa place un joug de fer. Car ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu. d'Israël : C'est un joug de fer que je mets sur le cou de toutes ces nations, pour qu'elles soient assujetties à Nébucadnetsar, roi de Babylone, et elles lui sont assujetties ; et je lui ai donné même les animaux des champs. Puis Jérémie le prophète dit à Hanania le prophète : Ecoute, Hanania ! L'Eternel ne t'a pas envoyé, et tu as fait que ce peuple se confie au mensonge. C'est pourquoi l'Eternel a dit : Voici, je te renvoie de dessus la face de la terre. Cette année même tu mourras, car ta parole a été une révolte contre l'Eternel. Et Hanania le prophète mourut cette même année, au septième mois. Voici le texte de l'écrit que Jérémie le prophète envoya de Jérusalem au reste des anciens de la captivité, aux sacrificateurs, aux prophètes et à tout le peuple que Nébucadnetsar avait déporté de Jérusalem à Babylone, après que furent sortis de Jérusalem le roi Jéchonias, la reine-mère, les hommes de la cour, princes de Juda et de Jérusalem, les charpentiers et les serruriers. Il le leur envoya par Eléasa, fils de Saphan, et Guémaria, fils de Hilkija, que Sédécias, roi de Juda, avait envoyés à Babylone vers Nébucadnetsar, roi de Babylone. Cet écrit disait : Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël, à tous les captifs que j'ai exilés de Jérusalem à Babylone : Bâtissez des maisons et habitez-les ; plantez des jardins et mangez-en le fruit ; prenez des femmes et ayez des fils et des filles ; prenez des femmes pour vos fils et donnez des maris à vos filles, et qu'elles enfantent des fils et des filles ; multipliez-vous là et ne diminuez pas ; et recherchez le bien de la ville où je vous ai exilés et priez l'Eternel pour elle, car son bien sera votre bien. Car ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Ne vous laissez pas séduire par vos prophètes qui sont au milieu de vous, ni par vos devins, et n'écoutez pas les songes que vous vous donnez. Car c'est en mentant qu'ils, vous prophétisent en mon nom ; je ne les ai point envoyés, dit l'Eternel. Car voici ce que dit l'Eternel : Lorsque soixante-dix ans seront accomplis pour Babylone, je vous visiterai et j'exécuterai pour vous ma bonne parole en vous ramenant en ce lieu. Car je connais, moi, les pensées que j'ai pour vous, dit l'Eternel, pensées de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et une espérance. Et vous m'appellerez, et vous viendrez, et vous me prierez, et je vous écouterai. Vous me chercherez et vous me trouverez, parce que vous me chercherez de tout votre cœur, et je me laisserai trouver par vous, dit l'Eternel ; je ramènerai vos captifs, et je vous rassemblerai d'entre toutes les nations et de tous les lieux où je vous ai chassés, dit l'Eternel, et je vous ramènerai au lieu d'où je vous ai exilés. Vous dites : L'Eternel nous a suscité des prophètes jusqu'à Babylone. Ainsi a dit l'Eternel au sujet du roi qui est assis sur le trône de David, et de tout le peuple qui habite dans cette ville, de vos frères qui ne sont point allés avec vous en exil ; ainsi a dit l'Eternel des armées : Voici, j'envoie contre eux l'épée, la famine et la peste, et je les traite comme les figues détestables qu'on ne mange pas, tant elles sont mauvaises ; et je les poursuis avec l'épée, la famine et la peste, et je les livre à l'agitation dans tous les royaumes de la terre, à la malédiction, à la désolation, à la risée, à l'outrage chez toutes les nations où je les aurai chassés, en punition de ce qu'ils n'ont pas écouté mes paroles, dit l'Eternel, moi qui leur ai envoyé mes serviteurs les prophètes, me levant matin pour les envoyer ; et vous n'avez point écouté, dit l'Eternel. Et vous, écoutez la parole de l'Eternel, tous les captifs que j'ai envoyés de Jérusalem à Babylone ! Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël, au sujet d'Achab, fils de Kolaïa, et de Sédécias, fils de Maaséia, qui vous prophétisent en mon nom des mensonges : Voici, je les livre aux mains de Nébucadretsar, roi de Babylone ; et il les frappera sous vos yeux ; on tirera d'eux une formule de malédiction, chez tous les captifs de Juda qui sont à Babylone, en disant : Que l'Eternel te traite comme Sédécias et comme Achab, que le roi de Babylone a fait rôtir au feu ! parce qu'ils ont fait une infamie en Israël, et commis adultère avec les femmes de leurs prochains, et prophétisé en mon nom des choses fausses que je ne leur avais pas commandées ; et moi, je suis celui qui sait et qui voit, dit l'Eternel. Tu parleras aussi à Sémaïa, le Néhélamite, en ces termes : Ainsi a dit l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Tu as donc envoyé en ton propre nom des écrits à tout le peuple de Jérusalem, au sacrificateur Sophonie, fils de Maaséia, et à tous tes sacrificateurs, pour dire : L'Eternel t'a établi sacrificateur à la place du sacrificateur Jéhojada, afin qu'il y ait des surveillants dans la maison de l'Eternel, pour tout homme qui fait l'inspiré et le prophète, afin de le mettre aux ceps et au carcan. Et maintenant, pourquoi n'as-tu pas réprimé Jérémie d'Anathoth qui vous prophétise ? Car il nous a fait dire à Babylone : Ce sera long ! bâtissez des maisons et habitez-les ; plantez des jardins et mangez-en le fruit ! Et Sophonie le sacrificateur lut cet écrit aux oreilles de Jérémie le prophète ; et la parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie en ces mots : Envoie à tous les exilés ces paroles : Ainsi a parlé l'Eternel au sujet de Sémaïa, le Néhélamite : Parce que Sémaïa vous a prophétisé sans que je l'eusse envoyé, et vous a fait croire un mensonge, à cause de cela l'Eternel parle ainsi : Voici, je vais visiter Sémaïa, le Néhélamite, et sa postérité ; il n'aura personne des siens qui habite au milieu de ce peuple, et il ne verra pas le bien que je vais faire à mon peuple, dit l'Eternel ; car sa parole a été une révolte contre l'Eternel. La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Eternel en ces termes : Ainsi parle l'Eternel, Dieu d'Israël : Consigne dans un écrit toutes les paroles que je t'ai dites. Car, voici, des jours viennent, dit l'Eternel, où je ramènerai les captifs de mon peuple d'Israël et de Juda, dit l'Eternel, et je les ferai rentrer dans le pays que j'ai donné à leurs pères, et ils le possèderont. Et voici les paroles que l'Eternel a prononcées sur Israël et sur Juda : Ainsi parle l'Eternel : Nous avons entendu une voix de terreur c'est l'épouvante, et il n'y a point de paix ! Demandez et voyez si un mâle enfante. Pourquoi vois-je tout homme avec les mains sur les reins, comme la femme en travail, et pourquoi tous les visages sont-ils devenus livides ? Malheur ! car grande est cette journée-là. Elle n'a pas sa pareille. C'est un temps d'angoisse pour Jacob ; mais il en sera tiré. En ce jour-là, dit l'Eternel des armées, je romprai son joug de dessus ton cou et j'arracherai tes liens ; les étrangers ne l'asserviront plus. Mais ils seront assujettis à l'Eternel leur Dieu et à David leur roi, que je susciterai pour eux. Toi donc, ne crains point, mon serviteur Jacob, dit l'Eternel ; ne te laisse point abattre, Israël. Car, voici, je vais te tirer de la terre lointaine, et ta postérité du pays de leur exil ; et Jacob reviendra, il sera tranquille, en sécurité, sans que personne l'épouvante. Car je suis avec toi, dit l'Eternel, pour te sauver. Car je ferai une extermination de tous les peuples chez qui je t'ai dispersé. Mais je ne t'exterminerai pas. Je te châtierai selon le droit, et je ne te laisserai point impuni. Car ainsi parle l'Eternel : Ta blessure est mortelle, ta plaie est ouverte ; personne qui plaide pour qu'on te panse ; il n'y a point pour toi de bandage adoucissant. Tous tes amants t'ont oubliée, ils ne se soucient point de toi ; car je t'ai frappée comme frappe un ennemi, d'un châtiment cruel, à cause de la multitude de tes iniquités, parce que tes péchés se sont augmentés. Pourquoi crier à cause de ta blessure ? Ta douleur est sans remède ; c'est à cause du nombre de tes iniquités, de la grandeur de tes péchés, que je t'ai fait ces choses ; aussi, tous ceux qui te dévorent seront dévorés, tous tes oppresseurs iront en captivité ; ceux qui te dépouillent seront dépouillés, et tous ceux qui te pillent, je les livrerai au pillage. Car je te panserai et je guérirai tes plaies, dit l'Eternel, puisqu'on t'appelle la repoussée, la Sion dont personne ne se soucie. Ainsi a dit l'Eternel : Voici, je vais ramener de captivité les tentes de Jacob et j'aurai compassion de ses demeures ; les villes seront rebâties sur leurs décombres, et les palais assis en leurs places. Il en sortira des chants de louange, des voix d'allégresse. Je les multiplierai, et ils ne seront plus en petit nombre ; je les rendrai honorables, et ils ne seront plus chétifs ; ses fils seront comme autrefois, son assemblée sera affermie en ma présence, et je punirai tous ses oppresseurs. Son chef sera l'un des siens ; son dominateur sortira de son sein ; je le ferai venir et il s'approchera de moi. Car quel est l'homme qui disposerait son cœur de manière à s'approcher de moi ? dit l'Eternel. Et vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu. Voici la tempête de l'Eternel ! La fureur a éclaté ; la tempête tourbillonne ; elle fondra sur la tête des impies. L'ardeur de la colère de l'Eternel ne cessera pas, qu'il n'ait agi et exécuté les desseins de son cœur. Dans l'avenir vous le comprendrez. En ce temps-là, dit l'Eternel, je serai le Dieu de toutes les familles d'Israël, et ils seront mon peuple. Ainsi a dit l'Eternel : Le peuple réchappé de l'épée a trouvé grâce dans le désert ; Israël va être mis en repos. L'Eternel m'est apparu de loin. Je t'ai aimée d'un amour éternel, c'est pourquoi j'ai prolongé pour toi la miséricorde. Je te bâtirai encore, et tu seras rebâtie, vierge d'Israël ! Tu paraîtras encore avec tes tambourins, et tu t'avanceras en dansant au son des instruments. Tu planteras encore des vignes sur les montagnes de Samarie ; ceux qui plantent planteront et ils recueilleront. Car il y a un jour auquel les gardes crieront sur la montagne d'Ephraïm : Levez-vous, et montons en Sion vers l'Eternel notre Dieu ! Car ainsi a dit l'Eternel : Poussez des cris de joie sur Jacob, et éclatez d'allégresse pour celui qui est la tête des nations ; faites-vous entendre ; chantez des louanges, et dites : Eternel, sauve ton peuple, le reste d'Israël ! Voici, je vais les faire venir du pays du septentrion et je les rassemblerai des bouts de la terre ; l'aveugle et le boiteux, la femme enceinte et celle qui enfante seront ensemble parmi eux ; ils reviendront ici en grande troupe. Ils reviendront en pleurant, et je les ramènerai demandant grâce ; je les conduirai aux courants des eaux, par un droit chemin ; ils n'y broncheront point ; car j'ai été un père à Israël, et Ephraïm est mon premier-né. Nations, écoutez la parole de l'Eternel, et l'annoncez aux îles éloignées, et dites : Celui qui a dispersé Israël le rassemblera et le gardera comme un berger son troupeau. Car l'Eternel a délivré Jacob et l'a arraché de la main d'un plus fort que lui. Ils viennent donc et chantent en triomphe sur les hauteurs de Sion ; et ils affluent vers les biens de l'Eternel, le froment, le moût, l'huile et les produits du menu et du gros bétail ; leur âme est comme un jardin arrosé, et ils ne sont plus dans la langueur. Alors la vierge s'égaiera à la danse, et les jeunes hommes et les vieillards ensemble ; je changerai leur deuil en joie, et je les consolerai ; je les réjouirai en leur ôtant leur peine. Et je rassasierai de graisse l'âme des sacrificateurs, et mon peuple sera rassasié de mes biens, dit l'Eternel. Ainsi a dit l'Eternel : Une voix a été ouïe à Rama, des gémissements et des pleurs amers : Rachel pleurant ses enfants ; elle a refusé d'être consolée, parce que ses enfants ne sont plus. Ainsi a dit l'Eternel : Retiens ta voix de pleurer, et tes yeux de verser des larmes ; car ton œuvre aura sa récompense, dit l'Eternel, et on reviendra du pays de l'ennemi. Il y a de l'espérance pour tes derniers jours, dit l'Eternel, et tes enfants retourneront dans leurs frontières. J'ai entendu, j'ai entendu Ephraïm qui gémit : Tu m'as châtié et j'ai été châtié comme un veau indompté ; ramène-moi et je reviendrai, car tu es l'Eternel mon Dieu. Car après m'être retourné, je me suis repenti, et après m'être reconnu, j'ai frappé sur ma cuisse ; j'ai été honteux et confondu, parce que j'ai porté l'opprobre de ma jeunesse. Ephraïm est-il donc pour moi un fils si cher, un enfant favori ? Car à mesure que je parle contre lui, je me ressouviens de lui ; aussi mes entrailles se sont émues à cause de lui ; j'aurai certainement pitié de lui, dit l'Eternel. Dresse-toi des signaux ; pose-toi des jalons ; fais attention à la route, au chemin par lequel tu as marché... Reviens, vierge d'Israël, reviens dans tes villes. Jusques à quand iras-tu errante, fille rebelle ? Car l'Eternel a créé une chose nouvelle sur la terre : la femme entourera l'homme. Ainsi a dit l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : On dira encore cette parole dans le pays de Juda et dans ses villes, quand je ramènerai leurs captifs : Que l'Eternel te bénisse, demeure de justice, montagne de sainteté ! Et Juda et toutes ses villes ensemble, les laboureurs et ceux qui conduisent les troupeaux habiteront en elle. Car j'ai abreuvé l'âme altérée, et j'ai rassasié toute âme languissante. Sur cela je me réveillai et je vis que mon sommeil m'avait été doux. Voici, des jours viennent, dit l'Eternel, où je repeuplerai la maison d'Israël et la maison de Juda de races d'hommes et de races de bêtes. Et comme j'ai veillé sur eux pour arracher et pour abattre, pour ruiner et pour détruire, pour faire du mal, de même je veillerai sur eux pour bâtir et pour planter, dit l'Eternel. En ces jours-là on ne dira plus : Les pères ont mangé le verjus, et les dents des fils en sont agacées. Mais chacun mourra pour son iniquité ; tout homme qui mangera du verjus, ses dents en seront agacées. Voici, des jours viennent, dit l'Eternel, où je traiterai une alliance nouvelle avec la maison d'Israël et avec la maison de Juda. Non pas une alliance telle que celle que je traitai avec leurs pères, au jour que je les ai pris par la main pour les faire sortir du pays d'Egypte, alliance qu'eux ont rompue, et moi, je les avais épousés, dit l'Eternel. Car voici l'alliance que je traiterai avec la maison d'Israël, après ces jours-là, dit l'Eternel : Je mettrai ma loi au-dedans d'eux et je l'écrirai sur leur cœur, et je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Aucun d'eux n'enseignera plus son prochain, ni aucun son frère, en disant : Connaissez l'Eternel ; car ils me connaîtront tous, depuis le plus petit d'entre eux jusqu'au plus grand, dit l'Eternel, parce que je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché. Ainsi a dit l'Eternel, qui donne le soleil pour éclairer pendant le jour, qui donne des lois à la lune et aux étoiles pour éclairer pendant la nuit, qui secoue la mer et ses flots bruient, dont le nom est l'Eternel des armées : Si jamais ces lois sont suspendues pour moi, dit l'Eternel, alors aussi la race d'Israël cessera d'être devant moi une nation pour toujours. Ainsi a dit l'Eternel : Si les cieux se peuvent mesurer en-haut, si les fondements de la terre se peuvent sonder en-bas, alors aussi je rejetterai toute la race d'Israël, à cause de tout ce qu'ils ont fait, dit l'Eternel. Voici, des jours viennent, dit l'Eternel, où cette ville sera rebâtie à l'Eternel, depuis la tour de Hananéel jusqu'à la porte de l'angle. Et le cordeau à mesurer sera tiré tout droit sur la colline de Gareb et fera le tour de Goa. Et toute la vallée de la voirie et des cendres et tous les champs jusqu'au torrent de Cédron et jusqu'à l'angle de la porte des chevaux, vers l'orient, seront des lieux saints à l'Eternel et ne seront jamais plus arrachés, ni ruinés. La parole qui fut adressée de la part de l'Eternel à Jérémie, la dixième année de Sédécias, roi de Juda, qui était la dix-huitième de Nébucadretsar. C'était lorsque l'armée du roi de Babylone assiégeait Jérusalem, et Jérémie le prophète était enfermé dans la cour du corps de garde qui était dans la maison du roi de Juda. Car Sédécias, roi de Juda, l'avait fait enfermer, en lui disant : Pourquoi prophétises-tu, en disant : Ainsi a dit l'Eternel : Voici, je vais livrer cette ville au roi de Babylone, et il la prendra ; et Sédécias, roi de Juda, n'échappera point aux Chaldéens ; il sera certainement livré au roi de Babylone, et il lui parlera bouche à bouche et ses yeux verront ses yeux. Et il emmènera Sédécias à Babylone ; il y sera jusqu'à ce que je le visite, dit l'Eternel ; si vous combattez contre les Chaldéens, vous ne réussirez point. Et Jérémie dit : La parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Voici Hanaméel, fils de Sallum ton oncle, qui vient vers toi pour te dire : Achète pour toi mon champ qui est à Anathoth, car tu as le droit de retrait pour le racheter. Hanaméel donc, fils de mon oncle, vint vers moi, selon la parole de l'Eternel, dans la cour de la prison, et il me dit : Achète, je te prie, mon champ qui est à Anathoth, dans le territoire de Benjamin, car tu as le droit d'héritage et de retrait ; achète-le pour toi. Alors je connus que c'était là une parole de l'Eternel. Ainsi j'acquis d'Hanaméel, fils de mon oncle, le champ qui est à Anathoth, et je lui pesai l'argent ; c'était sept et dix sicles d'argent. Puis j'en passai l'acte et je le scellai ; je pris des témoins et je pesai l'argent dans la balance ; puis je pris l'acte d'acquisition, celui qui était scellé, avec ses stipulations et ses clauses, et celui qui était ouvert, et je remis l'acte d'acquisition à Baruc, fils de Nérija, fils de Mahaséia, en présence de Hanaméel, mon cousin, et des témoins qui avaient signé l'acte d'acquisition, et en présence de tous les Juifs qui étaient assis dans la cour du corps de garde. Puis je donnai cet ordre à Baruc, en leur présence : Ainsi a dit l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Prends ces actes, cet acte d'acquisition qui est scellé et cet acte qui est ouvert, et mets-les dans un vase de terre, pour qu'ils se conservent longtemps. Car ainsi a dit l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : On achètera encore des maisons, des champs et des vignes en ce pays. Et après que j'eus donné à Baruc, fils de Nérija, l'acte d'acquisition, je fis ma requête à l'Eternel, en disant : Ah ! Seigneur Eternel ! voici, c'est toi qui as fait le ciel et la terre, par ta grande puissance et par ton bras étendu ; aucun prodige ne sera trop grand pour toi ; toi qui fais miséricorde en mille générations et qui paies l'iniquité des pères dans le sein de leurs enfants après eux ; le grand Dieu, le héros, dont le nom est l'Eternel des armées ; grand en conseil et riche en exploits ; toi dont les yeux sont ouverts sur toutes les voies des fils d'Adam, pour rendre à chacun selon ses voies et selon le fruit de ses actions ; qui as fait des signes et des miracles dans le pays d'Egypte..., jusqu'à ce jour, et en Israël et dans l'humanité ; et tu t'es fait le nom que tu as aujourd'hui. Tu as retiré Israël ton peuple du pays d'Egypte avec des signes et des miracles, à main forte et à bras étendu, et en répandant une grande crainte ; et tu leur as donné ce pays, que tu avais juré à leurs pères de leur donner, un pays découlant de lait et de miel ; ils y sont entrés et l'ont possédé ; mais ils n'ont point obéi à ta voix, ils n'ont point marché dans ta loi et n'ont rien fait de tout ce que tu leur avais commandé de faire ; aussi tu as fait arriver sur eux tout ce mal-ci. Voici, les terrasses de siège ont atteint la ville ; et par l'épée, la famine et la peste, la ville est livrée aux Chaldéens qui combattent contre elle ; ce que tu as dit est arrivé, et voici tu le vois. Et toi, tu m'as dit, Seigneur Eternel : Achète-toi ce champ à prix d'argent, et prends-en des témoins. Et la ville est livrée aux Chaldéens ! Mais la parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie en ces mots : Voici, je suis l'Eternel, le Dieu de toute chair ; y aurait-il un prodige trop grand pour moi ? C'est pourquoi l'Eternel parle ainsi : Voici, je vais livrer cette ville aux Chaldéens et à Nébucadretsar, roi de Babylone, qui la prendra. Et les Chaldéens qui combattent contre cette ville y entreront, et ils y mettront le feu ; ils la brûleront avec les maisons sur les toits desquelles on a fait des encensements à Baal et des libations à d'autres dieux pour m'irriter. Car les enfants d'Israël et les enfants de Juda n'ont fait dès leur jeunesse que ce qui est mal à mes yeux, et les enfants d'Israël n'ont fait que m'irriter par l'œuvre de leurs mains, dit l'Eternel. Car cette ville n'a été là que pour exciter ma colère et mon indignation, depuis le jour où ils l'ont bâtie jusqu'à ce jour, afin que je la rejette de devant ma face, à cause de tout le mal que les enfants d'Israël et les enfants de Juda ont fait pour m'irriter, eux, leurs rois, leurs chefs, leurs sacrificateurs et leurs prophètes, les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem. Ils m'ont tourné le dos et non pas la face, et quand j'ai voulu les instruire, les instruire dès le matin, ils n'ont point écouté pour recevoir instruction. Et ils ont mis leurs abominations dans la maison sur laquelle mon nom est invoqué, pour la souiller. Et ils ont construit les hauts-lieux de Baal, qui sont dans la vallée du fils de Hinnom, faisant passer [par le feu] leurs fils et leurs filles pour Moloch ; ce que je ne leur avais point commandé et ce qui ne m'était point venu à la pensée ; faisant cette abomination pour faire pécher Juda. C'est pourquoi l'Eternel, Dieu d'Israël, a dit touchant cette ville dont vous dites : Elle est livrée au roi de Babylone, à l'épée, à la famine et à la peste : Voici, je vais les rassembler de tous les pays où je les aurai chassés dans ma colère, dans mon indignation et dans mon grand courroux, et je les ferai revenir en ce lieu et les y ferai habiter en sûreté. Ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu. Et je leur donnerai un même cœur et une même marche, afin qu'ils me craignent à toujours, pour leur bien et pour leurs enfants après eux. Et je traiterai avec eux une alliance éternelle ; je ne me retirerai point d'eux pour cesser de leur faire du bien ; et je mettrai ma crainte dans leur cœur afin qu'ils ne se détournent point de moi. Je mettrai ma joie à leur faire du bien, et je les planterai avec fidélité dans ce pays, de tout mon cœur et de toute mon âme. Car ainsi a dit l'Eternel : Comme j'ai fait venir tout ce grand mal sur ce peuple, ainsi je ferai venir sur eux tout le bien que je dis pour eux. Et l'on achètera des champs dans ce pays dont vous dites : C'est un pays dévasté, où il n'y a plus ni homme ni bête ; il est livré aux Chaldéens. On achètera des champs à prix d'argent, et on en passera les actes, on les scellera et on en prendra des témoins dans le pays de Benjamin et dans les environs de Jérusalem, dans les villes de Juda, dans les villes des montagnes, dans les villes de la plaine et dans les villes du midi ; car je ferai revenir leurs captifs, dit l'Eternel. La parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie une seconde fois, quand il était encore enfermé dans la cour du corps de garde, en ces mots : Ainsi parle l'Eternel, qui le fait, l'Eternel, qui le conçoit pour l'exécuter ; l'Eternel est son nom : Appelle-moi et je te répondrai, je te manifesterai des choses grandes et inaccessibles que tu ne sais pas. Car ainsi parle l'Eternel, Dieu d'Israël, au sujet des maisons de cette ville et des maisons des rois de Juda qui ont été renversées : On est venu contre ces terrasses et contre l'épée pour combattre les Chaldéens, et pour remplir ces maisons des cadavres des hommes que j'ai frappés dans ma colère et dans mon indignation, parce que j'ai caché ma face à cette ville à cause de toute leur méchanceté. Voici, je lui applique un pansement et un traitement ; je les guéris, et je leur fais voir abondance de paix et de vérité. Je ferai revenir les exilés de Juda et les exilés d'Israël, et je rebâtirai leurs maisons comme autrefois. Je les purifierai de toute leur iniquité par laquelle ils ont péché contre moi ; je leur pardonnerai toutes leurs iniquités par lesquelles ils ont péché, par lesquelles ils se sont révoltés contre moi. Et son nom sera pour moi joie, louange et gloire devant toutes les nations de la terre qui entendront tout le bien que je vais leur faire, et elles trembleront et frémiront à propos de tout le bien et de toute la prospérité que je leur donne. Ainsi parle l'Eternel : Dans ce lieu-ci, duquel vous dites : C'est un désert, où il n'y a plus ni homme ni bête ; dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, qui sont désolées, au point qu'il n'y a plus ni homme, ni habitant, ni bétail, on entendra encore la voix de réjouissance et la voix d'allégresse, la voix du marié et la voix de la mariée, la voix de ceux qui disent : Louez l'Eternel des armées, car l'Eternel est bon, et sa miséricorde est à toujours ; qui apportent la louange dans la maison de l'Eternel ; car je ferai revenir les exilés de ce pays, pour qu'ils soient comme autrefois, a dit l'Eternel. Ainsi parle l'Eternel des armées : Dans cette contrée qui est déserte, au point qu'il n'y a plus ni homme ni bête, et dans toutes ses villes, il y aura encore des cabanes de bergers qui y feront reposer leurs troupeaux ; dans les villes des montagnes et dans les villes de la plaine, dans les villes du midi, dans le pays de Benjamin, dans les environs de Jérusalem et dans les villes de Juda ; et les troupeaux passeront encore sous la main de celui qui les compte, a dit l'Eternel. Voici, des jours viennent, dit l'Eternel, où j'exécuterai la bonne parole que j'ai proférée au sujet de la maison d'Israël et de la maison de Juda. En ces jours-là et en ce temps-là, je ferai germer à David un germe juste, qui exercera le droit et la justice dans le pays. En ces jours-là, Juda sera sauvé et Jérusalem habitera en assurance, et elle sera appelée l'Eternel notre justice. Car ainsi parle l'Eternel : Il ne manquera jamais à David de descendant assis sur le trône de la maison d'Israël. Et d'entre les sacrificateurs lévites, il ne manquera jamais devant moi d'homme qui offre l'holocauste, qui fasse fumer l'offrande et qui fasse le sacrifice, à toujours. La parole de l'Eternel fut adressée à Jéremie en ces mots : Ainsi parle l'Eternel : Si vous pouvez rompre mon alliance avec le jour et mon alliance avec la nuit, et faire que le jour et la nuit ne soient plus en leur temps, alors aussi sera rompue mon alliance avec David mon serviteur en sorte qu'il n'ait plus de fils qui règne sur son trône, et avec les lévites sacrificateurs qui font mon service. Comme l'armée des cieux ne se compte pas et que le sable de la mer ne se mesure pas, c'est ainsi que je multiplierai la race de David mon serviteur et les lévites qui font mon service. La parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie en ces mots : N'as-tu pas vu ce peuple dire : L'Eternel a rejeté les deux familles qu'il avait élues ? Ainsi ils méprisent mon peuple, en sorte que selon eux il n'est plus une nation. Ainsi parle l'Eternel : Si je n'ai pas établi mon alliance avec le jour et la nuit, et si je n'ai pas établi les lois des cieux et de la terre, je rejetterai aussi la postérité de Jacob et de David mon serviteur, pour ne plus prendre de sa race ceux qui domineront sur la race d'Abraham, d'Isaac et de Jacob ; car je ferai revenir leurs exilés, et j'aurai compassion d'eux. La parole qui fut adressée en ces mots à Jérémie de la part de l'Eternel, lorsque Nébucadretsar, roi de Babylone, et toute son armée, tous les royaumes de la terre soumis à sa domination et tous les peuples combattaient contre Jérusalem et contre toutes ses villes : Ainsi parle l'Eternel, Dieu d'Israël : Va et parle à Sédécias, roi de Juda, et dis-lui : Ainsi parle l'Eternel : Voici, je vais livrer cette ville au roi de Babylone, et il la brûlera. Et toi, tu n'échapperas point à sa main, car certainement tu seras pris, tu lui seras livré, tes yeux verront les yeux du roi de Babylone, il te parlera bouche à bouche et tu iras à Babylone. Toutefois, écoute la parole de l'Eternel, Sédécias, roi de Juda : Voici ce que l'Eternel a dit de toi : Tu ne mourras point par l'épée. Tu mourras en paix ; et comme on a brûlé des parfums pour tes pères, les anciens rois qui t'ont précédé, ainsi l'on en brûlera pour toi. On mènera le deuil sur toi en disant : Hélas ! Seigneur ! Car, j'ai parlé, moi, dit l'Eternel. Jérémie le prophète répéta toutes ces paroles à Sédécias, roi de Juda, à Jérusalem. Or, l'armée du roi de Babylone combattait contre Jérusalem et contre les villes de Juda qui tenaient encore, contre Lakis et contre Azéka ; car c'était là ce qui restait des villes fortes entre les villes de Juda. La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Eternel, après que le roi Sédécias eut fait un accord avec tout le peuple qui était à Jérusalem pour qu'on proclamât un affranchissement, en renvoyant libre chacun son esclave et chacun sa servante, hébreu ou hébreuse, en sorte qu'il n'y eût personne qui retînt en servitude un Juif, son frère. Or, tous les chefs, ainsi que tout le peuple, qui étaient entrés dans cet accord, consentirent à affranchir chacun son esclave et chacun sa servante, pour ne plus les retenir en servitude ; ils y consentirent et les renvoyèrent. Mais ensuite ils revinrent en arrière et firent revenir les esclaves, hommes et femmes, qu'ils avaient renvoyés libres, et les obligèrent à être leurs esclaves et leurs servantes. La parole de l'Eternel fut donc adressée à Jérémie de la part de l'Eternel en ces mots : Ainsi parle l'Eternel, Dieu d'Israël : J'avais traité alliance avec vos pères, lorsque je les tirai du pays d'Egypte, de la maison de servitude, en leur disant : Au terme de sept ans, vous renverrez chacun votre frère hébreu qui vous aura été vendu ; il te servira six ans, puis tu le renverras libre de chez toi. Mais vos pères ne m'ont point écouté et n'ont point prêté l'oreille. Et vous vous étiez amendés aujourd'hui et aviez fait ce qui est droit devant moi, en donnant la liberté chacun à son prochain ; vous aviez fait un accord en ma présence, dans la maison sur laquelle mon nom est invoqué. Mais vous êtes revenus en arrière et avez profané mon nom, car vous avez fait revenir chacun son esclave et chacun sa servante que vous aviez affranchis, rendus à eux-mêmes, et vous les avez obligés à être vos esclaves et vos servantes. C'est pourquoi l'Eternel parle ainsi : Vous ne m'avez point obéi en donnant la liberté chacun à son frère et chacun à son prochain ; voici, je vous donne la liberté, dit l'Eternel, d'aller au-devant de l'épée, de la peste et de la famine, et je vous livrerai pour être agités parmi tous les royaumes de la terre. Et les hommes qui ont transgressé mon alliance et qui n'ont pas exécuté les termes de l'accord qu'ils ont fait devant moi, je les rendrai tels que le veau qu'ils ont coupé en deux pour passer entre ses deux moitiés, les chefs de Juda et les chefs de Jérusalem, officiers de la cour et sacrificateurs, et tous ceux du pays qui ont passé entre les moitiés du veau. Je les livrerai à leurs ennemis et à ceux qui cherchent leur vie, et leurs cadavres seront la pâture des oiseaux des cieux et des bêtes de la terre. Et Sédécias, roi de Juda, et les principaux de sa cour, je les livrerai à leurs ennemis et à ceux qui cherchent leur vie, à l'armée du roi de Babylone qui s'est éloignée de vous. Voici, je vais leur donner ordre, dit l'Eternel, et les ramener contre cette ville ; ils combattront contre elle, ils la prendront et la brûleront, et je ferai des villes de Juda des lieux désolés sans habitants. La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Eternel au temps de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, en ces mots : Va vers la famille des Récabites, et leur parle ; fais-les entrer dans la maison de l'Eternel, dans une des chambres, et fais-leur boire du vin. Je pris donc Jaazania, fils de Jérémie, fils de Habatsinia, et ses frères, et tous ses fils, et toute la famille des Récabites ; je les fis entrer dans la maison de l'Eternel, dans la chambre des fils de Hanan, fils de Jigdalia, homme de Dieu, près de la chambre des chefs et au-dessus de la chambre de Maaséia, fils de Sallum, garde du seuil ; je plaçai devant les fils de la famille des Récabites des vases remplis de vin et des coupes, et je leur dis : Buvez du vin. Mais ils répondirent : Nous ne buvons point de vin ; car Jonadab, fils de Récab, notre père, nous a donné ce commandement : Vous ne boirez point de vin, ni vous, ni vos fils à jamais ; vous ne bâtirez pas de maisons, vous ne ferez pas de semailles, vous ne planterez pas de vigne, et vous n'en aurez point ; mais vous habiterez sous des tentes dans la suite de vos jours, afin que vous viviez longtemps sur la terre où vous êtes comme étrangers. Nous avons donc obéi à Jonadab, fils de Récab, notre père, en tout ce qu'il nous a commandé, en sorte que nous ne buvons jamais du vin, ni nous, ni nos femmes, ni nos fils, ni nos filles ; nous ne bâtissons pas de maisons pour y habiter ; nous n'avons ni vigne, ni champ, ni semailles ; et nous habitons sous des tentes ; nous avons obéi et fait tout ce que Jonadab, notre père, nous a commandé. Mais quand Nébucadretsar, roi de Babylone, est monté contre ce pays, nous avons dit : Venez et retirons-nous à Jérusalem, de devant l'armée des Chaldéens et l'armée de Syrie, et nous avons demeuré dans Jérusalem. Alors la parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie en ces mots : Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Va, et dis aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem : N'apprendrez-vous point à écouter mes paroles ? dit l'Eternel. On a observé le commandement que Jonadab, fils de Récab, a donné à ses fils de ne boire point de vin, et ils n'en ont point bu jusqu'à ce jour ; ils ont obéi à l'ordre de leur père ; et moi, je vous ai parlé, parlé dès le matin, et vous ne m'avez point écouté. Je vous ai envoyé tous mes serviteurs, les prophètes, les envoyant dès le matin pour vous dire : Détournez-vous maintenant chacun de sa mauvaise voie, corrigez votre conduite, ne suivez point d'autres dieux pour les servir, et habitez le pays que j'ai donné à vous et à vos pères ; mais vous n'avez point prêté l'oreille et ne m'avez point écouté. Puisque les fils de Jonadab, fils de Récab, ont exécuté l'ordre que leur père leur avait donné, tandis que ce peuple ne m'a point écouté, pour cette raison l'Eternel, Dieu des armées, Dieu d'Israël, parle ainsi : Voici, je vais faire venir sur Juda et sur tous les habitants de Jérusalem tous les maux dont je les ai menacés, parce que je leur ai parlé, et ils n'ont point écouté ; je les ai appelés, et ils n'ont point répondu. Et quant à la famille des Récabites, Jérémie leur dit : Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Parce que vous avez obéi à Jonadab votre père, que vous avez gardé tous ses commandements et avez fait tout ce qu'il vous a ordonné, à cause de cela, l'Eternel des armées, Dieu d'Israël, parle ainsi : Jonadab, fils de Récab, ne manquera jamais de quelque descendant qui subsiste devant moi. Dans la quatrième année de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, la parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie en ces mots : Prends un volume, et y écris toutes les paroles que je t'ai dites contre Israël, contre Juda et contre toutes les nations, depuis que je t'ai parlé, dès le temps de Josias jusqu'à aujourd'hui. Peut-être que, lorsque la maison de Juda entendra tout le mal que j'ai dessein de leur faire, ils se détourneront chacun de sa mauvaise voie, et je pardonnerai leur iniquité et leur péché. Jérémie appela donc Baruc, fils de Nérija ; et Baruc écrivit sous la dictée de Jérémie, dans le volume, toutes les paroles que l'Eternel lui avait dites. Puis Jérémie donna cet ordre à Baruc : Je suis empêché, et ne puis entrer dans la maison de l'Eternel. Tu iras donc, toi, et tu liras, dans le volume que tu as écrit sous ma dictée, les paroles de l'Eternel aux oreilles de ceux qui seront dans la maison de l'Eternel au jour du jeûne, ainsi que de tous ceux de Juda qui seront venus de leurs villes. Peut-être que leur supplication arrivera devant l'Eternel et qu'ils se détourneront chacun de sa mauvaise voie ; car grande est la colère et l'indignation que l'Eternel a exprimée contre ce peuple. Et Baruc, fils de Nérija, fit tout ce que Jérémie le prophète lui avait commandé, lisant dans le livre les paroles de l'Eternel, dans la maison de l'Eternel. Dans la cinquième année de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, au neuvième mois, comme on avait appelé à un jeûne devant l'Eternel tout le peuple de Jérusalem et tout le peuple des villes de Juda pour venir à Jérusalem, Baruc lut dans le livre les paroles de Jérémie aux oreilles de tout le peuple, dans la maison de l'Eternel, dans la chambre de Guémaria, fils de Saphan, secrétaire, dans le parvis supérieur, à l'entrée de la porte neuve de la maison de l'Eternel. Michée, fils de Guémaria, fils de Saphan, entendit d'après le livre toutes les paroles de l'Eternel, et il descendit dans la maison du roi, dans la chambre du secrétaire ; et tous les chefs y étaient assis, Elisama, le secrétaire, Délaïa, fils de Sémaïa, Elnathan, fils d'Acbor, Guémaria, fils de Saphan, Sédécias, fils de Hanania, et tous les chefs. Et Michée leur rapporta toutes les paroles qu'il avait entendues quand Baruc lisait dans le livre aux oreilles du peuple ; alors tous les chefs envoyèrent vers Baruc Jéhudi, fils de Néthania, fils de Sélémia, fils de Cuschi, pour lui dire : Prends le volume dans lequel tu as lu aux oreilles du peuple, et viens. Baruc, fils de Nérija, prit le volume et vint vers eux, et ils lui dirent : Assieds-toi, s'il te plaît, et lis le nous. Et Baruc le leur lut. Et à l'ouïe de toutes ces paroles, s'étant communiqué leur effroi les uns aux autres, ils dirent à Baruc : Nous ne manquerons pas de rapporter au roi toutes ces paroles-là. Puis ils interrogèrent Baruc en ces mots : Déclare-nous maintenant comment tu as écrit toutes ces paroles sorties de sa bouche ! Baruc leur dit : Il me dictait de sa bouche toutes ces paroles, et je les écrivais avec de l'encre dans le livre. Alors les chefs dirent à Baruc : Va, et te cache, toi et Jérémie, et que personne ne sache où vous êtes ! Puis ils entrèrent chez le roi dans la cour, laissant le volume dans la chambre d'Elisama, le secrétaire ; et ils rapportèrent toutes ces paroles au roi. Et le roi envoya Jéhudi pour prendre le volume ; et quand Jéhudi l'eut pris dans la chambre d'Elisama, le secrétaire, il le lut au roi et à tous les chefs qui se tenaient devant lui. Or le roi était assis dans l'appartement d'hiver, au neuvième mois, et le brasier était allumé devant lui. Et aussitôt que Jéhudi eut lu trois ou quatre colonnes, le roi coupa le livre avec le canif et le jeta au feu dans le brasier, jusqu'à ce que tout le volume fût consumé par le feu qui était dans le brasier. Et le roi et tous ses serviteurs qui entendirent toutes ces paroles-là n'en furent point effrayés et ne déchirèrent point leurs vêtements ; et pourtant Elnathan et Délaïa et Guémaria avaient supplié le roi de ne pas brûler le volume, mais il ne les avait pas écoutés. Puis le roi commanda à Jérahméel, fils du roi, et à Séraïa, fils d'Azriel, et à Sélémia, fils d'Abdéel, de saisir Baruc, le secrétaire, et Jérémie, le prophète ; mais l'Eternel les cacha. Alors la parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie, après que le roi eut brûlé le volume et les paroles que Baruc avait écrites sous la dictée de Jérémie, en ces mots : Va prendre un autre volume, et y écris toutes les premières paroles qui étaient dans le premier volume, que Jéhojakim, roi de Juda, a brûlé. Et tu diras à Jéhojakim, roi de Juda : Ainsi a dit l'Eternel : Toi, tu as brûlé ce volume et tu as dit : Pourquoi y as-tu écrit que le roi de Babylone viendra certainement, qu'il détruira ce pays et qu'il en exterminera les hommes et les bêtes ? C'est pourquoi l'Eternel parle ainsi touchant Jéhojakim, roi de Juda : Il n'aura pas un des siens assis sur le trône de David, et son cadavre sera jeté dehors, le jour à la chaleur et la nuit à la gelée. Je punirai donc sur lui, sur sa race et sur tous ses serviteurs leur iniquité, et je ferai venir sur eux, sur les habitants de Jérusalem et sur les hommes de Juda tout le mal que je leur ai annoncé sans qu'ils aient écouté. Et Jérémie prit un autre volume et le donna à Baruc, fils de Nérija, secrétaire, qui y écrivit, sous la dictée de Jérémie, toutes les paroles du livre que Jéhojakim, roi de Juda, avait brûlé, et plusieurs paroles semblables y furent encore ajoutées. Sédécias, fils de Josias, devint roi à la place de Conia, fils de Jéhojakim, ayant été établi sur le pays de Juda par Nébucadretsar, roi de Babylone. Et il n'obéit point, ni lui, ni ses serviteurs, ni le peuple du pays, aux paroles que l'Eternel avait prononcées par Jérémie le prophète. Le roi Sédécias envoya Jéhucal, fils de Sélémia, et Sophonie, fils de Maaséia, sacrificateur, vers Jérémie le prophète pour lui dire : Veuille intercéder pour nous auprès de l'Eternel notre Dieu. Jérémie allait et venait alors parmi le peuple, n'ayant pas encore été mis en prison. Or l'armée de Pharaon était sortie d'Egypte ; et quand les Chaldéens, qui assiégeaient Jérusalem, en reçurent la nouvelle, ils levèrent le siège de Jérusalem. Alors la parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie le prophète en ces mots : L'Eternel, Dieu d'Israël, parle ainsi : Vous direz au roi de Juda qui vous a envoyés pour m'interroger : Voici l'armée de Pharaon, qui est sortie à votre secours, va retourner au pays d'Egypte ; et les Chaldéens reviendront combattre contre cette ville ; ils la prendront et la brûleront. Ainsi parle l'Eternel : Ne vous abusez point vous-mêmes, en disant : Les Chaldéens s'en iront tout à fait de chez nous. Car ils ne s'en iront point. Et quand vous auriez battu toute l'armée des Chaldéens qui combattent contre vous, et qu'il ne resterait d'eux que des hommes transpercés, un par tente, ils se relèveraient pourtant et brûleraient cette ville. Et comme l'armée des Chaldéens se retirait de devant Jérusalem, à cause de l'armée de Pharaon, Jérémie sortit de Jérusalem pour aller au pays de Benjamin, pour retirer de là sa portion au milieu du peuple. Mais quand il fut à la porte de Benjamin, le capitaine de la garde, nommé Jiréia, fils de Sélémia, fils de Hanania, arrêta Jérémie le prophète en lui disant : Tu passes aux Chaldéens, Jérémie répondit : C'est faux ; je ne passe point aux Chaldéens. Mais il ne l'écouta point, et Jiréia arrêta Jérémie et l'amena aux chefs. Et les chefs s'emportèrent contre Jérémie ; ils le battirent et le mirent en prison dans la maison de Jonathan, le secrétaire ; car ils en avaient fait la prison. On avait mis Jérémie dans la basse-fosse et au collier, et il y était resté bien des jours, lorsque le roi Sédécias le fit tirer de là ; il l'interrogea en secret dans sa maison et lui dit : Y a-t-il une parole de l'Eternel ? Et Jérémie répondit : Oui ! Tu seras livré, dit-il, au roi de Babylone. Jérémie dit encore au roi Sédécias : Quelle faute ai-je commise contre toi, contre tes serviteurs et contre ce peuple, que vous m'ayez mis en prison ? Et où sont vos prophètes, qui vous prophétisaient en disant : Le roi de Babylone ne reviendra point contre vous ni contre ce pays ?... Mais écoute maintenant, je te prie, ô roi, mon seigneur ! Que ma supplication soit reçue devant toi : Ne me renvoie pas dans la maison de Jonathan le secrétaire, pour y mourir. Et le roi Sédécias donna l'ordre de garder Jérémie dans la cour de la prison et de lui donner une miche de pain par jour, de la rue des boulangers, jusqu'à ce que tout le pain de la ville fût consommé. Ainsi Jérémie demeura dans la cour du corps de garde. Alors Séphatia, fils de Mattan, Guédalia, fils de Paschur, Jucal, fils de Sélémia, et Paschur, fils de Malkija, entendirent les paroles que Jérémie adressait à tout le peuple en disant : Ainsi parle l'Eternel : Celui qui restera dans cette ville mourra par l'épée, par la famine ou par la peste ; mais celui qui sortira vers les Chaldéens vivra ; il aura sa vie pour butin et vivra. Ainsi parle l'Eternel : Cette ville sera livrée à l'armée du roi de Babylone, et il la prendra. Et les chefs dirent au roi : Qu'on fasse donc mourir cet homme ; car il fait perdre courage aux hommes de guerre qui restent dans cette ville et à tout le peuple, en leur parlant de la sorte ; et cet homme ne veut point le bien, mais le mal de ce peuple. Et le roi Sédécias dit : Voici, il est en votre pouvoir, car le roi ne peut rien contre vous. Ils prirent donc Jérémie et le descendirent dans la citerne de Malkija, fils du roi, dans la cour du corps de garde ; ils descendirent Jérémie avec des cordes dans la citerne, où il n'y avait point d'eau, mais de la boue, et Jérémie enfonça dans la boue. Mais Ebed-Mélec, Ethiopien, eunuque dans la maison du roi, apprit qu'ils avaient mis Jérémie dans la citerne ; or le roi était assis à la porte de Benjamin ; et Ebed-Mélec sortit de la maison du roi et dit au roi : O roi, mon seigneur ! ces hommes ont eu tort d'agir ainsi envers Jérémie le prophète en le descendant dans la fosse ; il mourra de faim sur place, puisqu'il n'y a plus de pain dans la ville. Et le roi donna cet ordre à Ebed-Mélec, Ethiopien : Prends avec toi trente hommes, et fais remonter de la citerne Jérémie le prophète, avant qu'il ne meure. Ebed-Mélec prit donc ces hommes avec lui et entra dans la maison du roi, au-dessous de la trésorerie, d'où il prit des linges usés et de vieilles hardes, et il les jeta avec des cordes à Jérémie dans la citerne. Puis Ebed-Mélec, Ethiopien, dit à Jérémie : Mets ces lambeaux de linge et de hardes sous tes aisselles par-dessous les cordes ; Jérémie fit ainsi. Ils le tirèrent avec les cordes et le firent remonter de la citerne ; puis Jérémie demeura dans la cour du corps de garde. Alors le roi Sédécias envoya chercher Jérémie le prophète et se le fit amener à la troisième entrée qui donne dans la maison de l'Eternel. Le roi dit à Jérémie : Je vais te demander quelque chose ; ne me cache rien. Jérémie répondit à Sédécias : Si je te le dis, n'est-il pas sûr que tu me feras mourir ? et si je te donne un conseil, tu ne m'écouteras point. Alors le roi Sédécias parla à Jérémie en secret, en ces mots : L'Eternel est vivant, lui qui nous a donné cette vie, que je ne te ferai point mourir et que je ne te livrerai point à ces gens qui cherchent ta vie. Alors Jérémie dit à Sédécias : Ainsi parle l'Eternel, Dieu des armées, Dieu d'Israël : Si tu sors pour te rendre aux chefs du roi de Babylone, tu vivras ; cette ville ne sera point brûlée, tu vivras, toi et ta maison. Mais si tu ne sors pas vers les chefs du roi de Babylone, cette ville sera livrée aux Chaldéens ; ils la brûleront, et toi, tu ne leur échapperas point. Le roi Sédécias dit à Jérémie : Je crains les Juifs qui ont passé aux Chaldéens, qu'on ne me livre à eux, et qu'ils ne fassent de moi leur jouet. Jérémie répondit : On ne te livrera point. Je te prie, obéis à la voix de l'Eternel dans ce que je te dis, afin que tu t'en trouves bien et que tu vives. Que si tu refuses de sortir, voici la chose que l'Eternel m'a fait voir : toutes les femmes, qui sont restées dans la maison du roi de Juda, amenées aux chefs du roi de Babylone, et te disant : Tes conseillers bienveillants t'ont tendu un piège et t'y ont pris ; ils ont plongé tes pieds dans la boue, et eux se sont esquivés ! Toutes tes femmes et tes enfants vont être amenés aux Chaldéens, et tu ne leur échapperas point, mais tu seras pris par le roi de Babylone, et tu auras brûlé cette ville. Alors Sédécias dit à Jérémie : Que personne ne sache rien de tout ceci, et tu ne mourras point. Que si les chefs apprennent que j'ai parlé avec toi, et qu'ils viennent vers toi pour te dire : Déclare-nous ce que tu as dit au roi et ce que le roi t'a dit ; ne nous cache rien, et nous ne te ferons pas mourir ; tu leur diras : J'ai supplié le roi de ne pas me faire ramener dans la maison de Jonathan, où je mourrais. Tous les chefs donc vinrent vers Jérémie pour l'interroger ; et il leur parla selon tout ce que le roi lui avait commandé ; ils le laissèrent en repos, car rien n'avait été entendu. Ainsi Jérémie demeura dans la cour du corps de garde jusqu'au jour où Jérusalem fut prise, et il y était lorsque Jérusalem fut prise. Lorsque Jérusalem fut prise, la neuvième année de Sédécias, roi de Juda, au dixième mois, Nébucadretsar, roi de Babylone, était venu avec toute son armée devant Jérusalem, et ils l'avaient assiégée ; la onzième année de Sédécias, au quatrième mois, le neuf du mois, la ville était forcée, tous les chefs du roi de Babylone entrèrent et se postèrent à la porte du milieu : Nebucadnestar ; Samgar-Nébu, le Sarsékim, chef des eunuques ; Nergal-Saretser, chef des mages, et tous les autres chefs du roi de Babylone. Et lorsque Sédécias, roi de Juda, avec tous les hommes de guerre, les eut vus, ils s'enfuirent et sortirent de la ville, par le chemin du jardin du roi, par la porte entre les deux murs, pour aller vers la plaine. L'armée des Chaldéens les poursuivit, et ils atteignirent Sédécias dans la plaine de Jéricho ; ils le prirent et l'amenèrent vers Nébucadnetsar, roi de Babylone, à Ribla, au pays de Hamath, et il lui prononça sa sentence. Le roi de Babylone égorgea à Ribla les fils de Sédécias sous ses yeux ; le roi de Babylone égorgea aussi tous les notables de Juda ; Et il creva les yeux à Sédécias et le lia de doubles chaînes d'airain pour l'amener à Babylone. Puis les Chaldéens brûlèrent les maisons royales et les maisons du peuple et démolirent les murailles de Jérusalem. Quant au reste des gens qui étaient encore dans la ville, aux transfuges qui avaient passé à lui et au reste des gens qui étaient demeurés, Nébuzaradan, prévôt des bouchers, les transporta à Babylone ; et d'entre les pauvres gens qui ne possédaient rien, Nébuzaradan en laissa dans le pays de Juda, et il leur donna des vignes et des champs. Or, Nébucadretsar, roi de Babylone, donna cet ordre à Nébuzaradan, prévôt des bouchers, touchant Jérémie : Prends-le, veille sur lui, ne lui fais point de mal, mais agis avec lui comme il te le dira. Nébuzaradan donc, prévôt des bouchers, Nébusazban, chef des eunuques, Nergal-Saretser, chef des mages, et tous les chefs du roi de Babylone, envoyèrent l'ordre de retirer Jérémie de la cour du corps de garde ; ils le remirent à Guédalia, fils dAchikam, fils de Saphan, pour le mener dans la maison ; et il demeura parmi le peuple. La parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie, alors qu'il était enfermé dans la cour du corps de garde, en ces mots : Va, parle à Ebed-Mélec, Ethiopien, et dis-lui : Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël. Voici, j'exécute mes paroles sur cette ville, pour le mal et non pour le bien, et ces choses seront aujourd'hui sous tes yeux. Mais je te délivrerai en ce jour, dit l'Eternel, et tu ne seras point livré aux hommes que tu crains. Je te ferai échapper certainement, et tu ne tomberas point sous l'épée ; tu auras ta vie pour butin, parce que tu t'es confié en moi, dit l'Eternel. La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Eternel, lorsque Nébuzaradan, prévôt des bouchers, l'eut renvoyé de Rama, l'ayant pris quand il était lié de chaînes au milieu de tous les prisonniers de Jérusalem et de Juda qu'on emmenait à Babylone. Quand le prévôt des bouchers eut fait venir Jérémie, il lui dit : L'Eternel ton Dieu avait dit qu'il ferait ce mal à ce lieu, et il l'a fait venir ; il a fait comme il l'avait dit, parce que vous avez péché contre l'Eternel et que vous n'avez point obéi à sa voix, et ceci vous est arrivé. Maintenant, vois, je t'ai aujourd'hui délié des chaînes que tu avais aux mains. S'il te convient de venir avec moi à Babylone, viens, et j'aurai soin de toi ; mais s'il ne te convient pas de venir avec moi à Babylone, laisse-le ; vois, tout le pays est devant toi ; va où il te conviendra et te plaira d'aller. Et comme il ne s'en retournait pas encore : Retourne-t'en [lui dit-il] vers Guédalia, fils d'Achikam, fils de Saphan, que le roi de Babylone a établi sur les villes de Juda ; et demeure avec lui parmi le peuple, ou va où il te plaira. Puis le prévôt des boucliers lui donna des vivres et des présents et le congédia. Jérémie alla donc vers Guédalia, fils d'Achikam, à Mitspa, et demeura avec lui parmi le peuple qu'on avait laissé dans le pays. Or, tous les chefs de troupes qui tenaient la campagne, eux et leurs gens, apprirent que le roi de Babylone avait établi Guédalia, fils d'Achikam, sur le pays, qu'il l'avait établi sur les hommes, les femmes et les enfants des pauvres du pays, qu'on n'emmenait pas captifs à Babylone ; et ils allèrent vers Guédalia à Mitspa, ainsi qu'Ismaël, fils de Néthania, Johanan et Jonathan, fils de Karéah, Sérala, fils de Tanhumeth, les fils d'Ephaï, Nétophathite, et Jézania, fils d'un Maacathite, eux et leurs hommes. Et Guédalia, fils d'Achikam, fils de Saphan, leur jura à eux et à leurs hommes en ces termes : Ne craignez point de servir les Chaldéens ; demeurez dans le pays, servez le roi de Babylone, et vous vous en trouverez bien. Pour moi, je vais résider à Mitspa pour être aux ordres des Chaldéens qui viendront vers nous ; et vous, faites les récoltes de vin, de fruits et d'huile ; mettez-les dans vos vases, et habitez les villes que vous occuperez. Tous les Juifs aussi qui étaient dans le pays de Moab et parmi les fils d'Ammon, dans l'Idumée et dans tous ces pays-là, apprirent que le roi de Babylone avait laissé un reste à Juda et qu'il avait établi sur eux Guédalia, fils d'Achikam, fils de Saphan. Alors tous les Juifs revinrent de tous les lieux où ils avaient été chassés ; ils se rendirent au pays de Juda vers Guédalia, à Mitspa, et ils récoltèrent du vin et des fruits en abondance. Mais Johanan, fils de Karéah, et tous les chefs de troupes qui tenaient la campagne, allèrent vers Guédalia, à Mitspa, et lui dirent : Ne sais-tu donc pas que Baalis, roi des fils d'Ammon, a envoyé Ismaël, fils de Néthania, pour t'ôter la vie ? Mais Guédalia, fils d'Achikam, ne les crut point. Puis Johanan, fils de Karéah, parla en secret à Guédalia, à Mitspa, et lui dit : Laisse-moi aller tuer Ismaël, fils de Néthania, sans que personne le sache ; pourquoi t'ôterait-il la vie ? Pourquoi tous les Juifs qui se sont rassemblés vers toi seraient-ils dispersés et le reste de Juda périrait-il ? Mais Guédalia, fils d'Achikam, dit à Johanan, fils de Karéah : Ne fais point cela ; car ce que tu dis contre Ismaël est faux. Au septième mois, Ismaël, fils de Néthania, fils d'Elisama, de la race royale et l'un des grands du roi, et dix hommes avec lui, vinrent vers Guédalia, fils d'Achikam, à Mitspa. Ils mangeaient ensemble à Mitspa, quand Ismaël, fils de Néthania, se leva, lui et les dix hommes qui étaient avec lui, et ils frappèrent avec l'épée Guédalia, fils d'Achikam, fils de Saphan, faisant mourir celui que le roi de Babylone avait établi sur le pays. Ismaël tua aussi les gens de guerre, tant les Juifs qui étaient avec Guédalia, à Mitspa, que les Chaldéens qui se trouvaient là. Or, le lendemain du jour où il avait fait mourir Guédalia, avant que personne le sût, des hommes de Sichem, de Silo et de Samarie venaient au nombre de quatre-vingts, la barbe rasée, les vêtements déchirés et tout tailladés ; ils portaient des offrandes et de l'encens pour les présenter à la maison de l'Eternel. Ismaël, fils de Néthania, sortit de Mitspa au-devant d'eux tout en pleurant, et quand il les eut rencontrés, il leur dit : Venez vers Guédalia, fils d'Achikam. Mais dès qu'ils furent au milieu de la ville, Ismaël, fils de Néthania, lui et les hommes qui étaient avec lui se mirent à les égorger en les jetant dans une citerne. Mais il se trouva dix hommes entre eux qui dirent à Ismaël : Ne nous fais point mourir, car nous avons dans les champs des provisions cachées de froment, d'orge, d'huile et de miel. Et il s'arrêta, ne les faisant pas mourir avec leurs frères. La citerne dans laquelle Ismaël jeta les corps morts des hommes qu'il avait frappés, à cause de Guédalia, est celle que le roi Asa avait fait faire en vue de Baasa, roi dIsraël ; Ismaël, fils de Néthania, la remplit de corps morts. Puis Ismaël emmena prisonniers tout le reste du peuple qui était à Mitspa, les filles du roi et tout le peuple qui était resté à Mitspa, sur lequel Nébuzaradan, prévôt des bouchers, avait établi Guédalia, fils d'Achikam. Ismaël, fils de Néthania, les emmena prisonniers et partit pour passer chez les fils d'Ammon. Alors Johanan, fils de Karéah, et tous les chefs de troupes qui étaient avec lui, apprirent tout ce qu'Ismaël, fils de Néthania, avait fait de mal ; ils prirent tous leurs hommes et vinrent combattre Ismaël, fils de Néthania, qu'ils trouvèrent près du grand étang qui est à Gabaon. Et quand tous ceux qui étaient avec Ismaël eurent vu Johanan et tous les chefs de troupes qui étaient avec lui, ils s'en réjouirent ; et tous ceux qu'Ismaël emmenait prisonniers de Mitspa, se retournèrent et allèrent rejoindre Johanan, fils de Karéah. Mais Ismaël, fils de Néthania, échappa avec huit hommes de devant Johanan et passa chez les fils d'Ammon. Et Johanan, fils de Karéah, et tous les chefs de troupes qui étaient avec lui, prirent tout le reste de ceux qu'Ismaël, fils de Néthania, avait emmenés de Mitspa, après qu'il eut tué Guédalia, fils d'Achikam, hommes de guerre, femmes, enfants et eunuques ; et ils les ramenèrent de Gabaon. Ils partirent et s'arrêtèrent au khan de Cimham, près de Bethléem, pour aller en Egypte, fuyant les Chaldéens ; car ils les craignaient, parce qu'Ismaël, fils de Néthania, avait tué Guédalia, fils d'Achikam, qui avait été établi sur le pays par le roi de Babylone. Alors tous les chefs de troupes, ainsi que Johanan, fils de Karéah, Jézania, fils de Hosaïa, et tout le peuple, petits et grands, s'approchèrent, et dirent à Jérémie le prophète : Agrée notre requête et intercède en notre faveur auprès de l'Eternel ton Dieu pour tout ce reste ; car de beaucoup nous sommes réduits à peu, comme tes yeux nous voient ; et que l'Eternel ton Dieu nous indique le chemin que nous devons suivre et ce que nous avons à faire. Jérémie le prophète leur répondit : J'ai entendu ; je vais intercéder auprès de l'Eternel votre Dieu, comme vous l'avez dit, et tout ce que l'Eternel vous répondra, je vous le déclarerai sans vous en rien cacher. Et ils dirent à Jérémie : L'Eternel soit témoin véridique et fidèle contre nous, si nous ne faisons tout ce que l'Eternel ton Dieu nous aura mandé par toi ; bien ou mal, quoi que l'Eternel nous mande par toi, nous y obéirons, afin qu'il nous arrive du bien, parce que nous aurons obéi à la voix de l'Eternel notre Dieu. Au bout de dix jours, la parole de l'Eternel ayant été adressée à Jérémie le prophète, il appela Johanan, fils de Karéah, et tous les chefs de troupes qui étaient avec lui et tout le peuple, petits et grands, et il leur dit : Ainsi parle l'Eternel, Dieu d'Israël, vers lequel vous m'avez envoyé pour lui présenter votre requête : Si vous continuez à demeurer dans ce pays, je vous établirai et ne vous détruirai point ; je vous planterai et ne vous arracherai point, car il me fâche du mal que je vous ai fait. Ne craignez point le roi de Babylone que vous craignez ; ne le craignez point, dit l'Eternel ; car je suis avec vous pour vous sauver et vous délivrer de sa main ; et je vous ferai obtenir compassion, et il aura compassion de vous ; il vous fera retourner dans vos terres. Que si vous dites : Nous ne demeurerons pas dans ce pays, pour ne point obéir à la voix de l'Eternel notre Dieu ; si vous dites : Non, mais nous irons au pays d'Egypte, où nous ne verrons point de guerre, ni n'entendrons le son de la trompette, où nous n'aurons pas faim, et nous habiterons là, maintenant donc, écoutez la parole de l'Eternel, vous, le reste de Juda : Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Si vous vous obstinez à vouloir aller en Egypte et que vous y entriez pour y habiter, l'épée que vous craignez vous atteindra là, au pays d'Egypte ; la famine qui vous épouvante s'attachera là à vos pas en Egypte, et vous mourrez là. Et tous les hommes qui auront voulu entrer en Egypte pour y habiter, mourront par l'épée, par la famine et par la peste, car il n'y en aura aucun qui survive et qui échappe au mal que je vais amener sur eux. Car ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Comme ma colère et mon courroux ont fondu sur les habitants de Jérusalem, ainsi mon courroux fondra sur vous, quand vous serez entrés en Egypte ; vous serez un objet d'exécration, de stupéfaction, de malédiction et d'outrages, et vous ne verrez plus ce lieu-ci. Vous, le reste de Juda, l'Eternel vous dit : N'entrez point en Egypte ; vous saurez certes que je vous ai sommés aujourd'hui. Car vous vous êtes abusés vous-mêmes, lorsque vous m'avez envoyé vers l'Eternel votre Dieu, en me disant : Intercède auprès de l'Eternel, notre Dieu, en notre faveur, et tout ce que l'Eternel notre Dieu te dira, déclare-le nous, et nous le ferons. Je vous l'ai déclaré aujourd'hui ; mais vous n'avez point obéi à la voix de l'Eternel votre Dieu, ni à rien de ce qu'il vous a mandé par moi. Maintenant donc, sachez bien que vous mourrez par l'épée, par la famine et par la peste, au lieu où il vous a plu d'aller habiter ! Dès que Jérémie eut achevé de dire à tout le peuple toutes les paroles de l'Eternel leur Dieu, dont l'Eternel leur Dieu l'avait chargé pour eux, toutes ces paroles-là, Azaria, fils de Hosaïa, et Johanan, fils de Karéah, et tous les hommes orgueilleux dirent à Jérémie. Tu dis des mensonges : l'Eternel notre Dieu ne t'a point envoyé pour dire : N'entrez point en Egypte pour y habiter ; mais c'est Baruc, fils de Nérija, qui t'incite contre nous, afin de nous livrer aux Chaldéens pour nous faire mourir et pour nous faire transporter à Babylone. Ainsi Johanan, fils de Karéah, et tous les chefs de troupes et tout le peuple n'obéirent pas à la voix de l'Eternel en demeurant au pays de Juda. Mais Johanan, fils de Karéah, et tous les chefs de troupes prirent tout le reste de Juda, ceux qui étaient revenus de toutes les nations, où ils avaient été dispersés, pour habiter dans le pays de Juda, hommes, femmes et enfants, les filles de rois et toutes les personnes que Nébuzaradan, prévôt des bouchers, avait laissées avec Guédalia, fils d'Achikam, fils de Saphan, Jérémie le prophète et Baruc, fils de Nérija ; ils entrèrent au pays d'Egypte, n'obéissant point à la voix de l'Eternel, et ils vinrent jusqu'à Tachpanès. Et la parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie à Tachpanès, en ces mots : Prends de grosses pierres et dépose-les en présence des Juifs dans la chaux, près de la tuilerie qui est à l'entrée de la maison de Pharaon, à Tachpanès ; puis dis-leur : Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Je vais envoyer et prendre Nébucadretsar, roi de Babylone, mon serviteur, et je placerai son trône sur ces pierres que j'ai déposées ; il étendra son tapis sur elles ; il viendra et frappera le pays d'Egypte ; ceux qui sont pour la mort, [iront] à la mort ; ceux qui sont pour la captivité, en captivité, et ceux qui sont pour l'épée, à l'épée. Et je mettrai le feu aux maisons des dieux d'Egypte ; il les brûlera et les emmènera ; il s'enveloppera du pays d'Egypte, comme un berger s'enveloppe de son vêtement, et il en sortira paisiblement. Il brisera les colonnes de la maison du Soleil, qui est dans le pays d'Egypte, et il brûlera les maisons des dieux d'Egypte. La parole qui fut adressée à Jérémie pour tous les Juifs demeurant dans le pays d'Egypte, demeurant à Migdol, à Tachpanès, à Noph et au pays de Pathros, en ces mots : Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Vous avez vu tout le mal que j'ai amené sur Jérusalem et sur toutes les villes de Juda ; les voilà aujourd'hui dévastées et sans habitants, à cause du mal qu'ils ont fait pour m'irriter en allant offrir de l'encens à d'autres dieux qu'ils n'avaient point connus, ni eux, ni vous, ni vos pères. Et je vous ai envoyé tous mes serviteurs les prophètes, les envoyant dès le matin pour vous dire : Ne commettez donc point cette abomination que je hais. Et ils n'ont point écouté ; ils n'ont point prêté l'oreille en se détournant de leur méchanceté et en n'offrant plus d'encens à d'autres dieux. Aussi mon indignation et ma colère ont fondu sur eux et ont consumé les villes de Juda et les rues de Jérusalem, qui sont devenues un lieu dévasté et désert, comme cela se voit aujourd'hui. Maintenant l'Eternel, Dieu des armées, Dieu d'Israël, parle ainsi : Pourquoi vous faites-vous ce grand mal à vous-mêmes, en vous faisant retrancher du milieu de Juda vos hommes et vos femmes, vos enfants et vos nourrissons, sans vous laisser aucun reste, m'irritant par les œuvres de vos mains, en offrant de l'encens à d'autres dieux dans le pays d'Egypte, où vous êtes entrés pour y habiter, afin de vous faire retrancher et afin de devenir un objet de malédiction et d'outrages parmi tous les peuples de la terre ? Avez-vous oublié les méchancetés de vos pères et les méchancetés des rois de Juda et les méchancetés des femmes de Juda et vos propres méchancetés et les méchancetés que vos femmes ont commises au pays de Juda et dans les rues de Jérusalem ? Ils n'ont point été contrits jusqu'à aujourd'hui et ils n'ont rien craint ; ils n'ont point marché dans ma loi ni dans les statuts que je vous avais donnés ainsi qu'à vos pères. C'est pourquoi l'Eternel des armées, Dieu d'Israël, parle ainsi : Voici, je vais tourner ma face contre vous en mal et pour retrancher tout Juda. Je prendrai le reste de Juda, ceux qui ont voulu venir au pays d'Egypte pour y habiter ; et ils seront tous consumés ; ils tomberont dans le pays d'Egypte ; ils seront consumés par l'épée et par la famine, petits et grands ; ils mourront par l'épée et par la famine, et ils seront un objet d'exécration, de stupéfaction, de malédiction et d'outrages. Et je visiterai ceux qui demeurent dans le pays d'Egypte, comme j'ai visité Jérusalem par l'épée, la famine et la peste ; et il n'y aura pas de réchappé ni de survivant parmi les restes de Juda, qui sont venus au pays d'Egypte pour y habiter et pour retourner au pays de Juda, dans lequel ils aspirent à demeurer de nouveau. Car ils n'y retourneront pas, sauf des réchappés. Alors tous les hommes qui savaient que leurs femmes offraient de l'encens à d'autres dieux, toutes les femmes qui tenaient là une grande assemblée et tous ceux qui demeuraient dans le pays d'Egypte, à Pathros, répondirent à Jérémie en ces mots : Quant à la parole que tu nous as dite au nom de l'Eternel, nous ne t'écouterons point ; mais nous ne manquerons pas de faire tout ce qui est sorti de notre bouche, en offrant de l'encens à la Reine des cieux, en lui versant des libations, comme nous avons fait, nous et nos pères, nos rois et nos chefs, dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, et alors nous avions assez de pain ; nous étions bien, et nous ne voyions pas le malheur. Mais depuis que nous avons cessé d'offrir de l'encens à la Reine des cieux et de lui verser des libations, nous avons manqué de tout et nous avons été consumés par l'épée et par la famine. Quand nous offrions de l'encens à la Reine des cieux et que nous lui versions des libations, est-ce à l'insu de nos maris que nous lui avons fait des gâteaux pour la représenter et que nous lui avons versé des libations ? Alors Jérémie parla à tout le peuple contre les hommes, contre les femmes et contre tout le peuple qui avait ainsi répondu, et il leur dit : Ne sont-ce pas les encensements que vous avez faits dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, vous et vos pères, vos rois et vos chefs et le peuple du pays, n'est-ce pas cela que l'Eternel s'est rappelé et qui lui est monté au cœur ? Et l'Eternel n'a pu se contenir plus longtemps à cause de la méchanceté de vos actions et des abominations que vous avez commises ; et votre pays est devenu un lieu désert, dévasté et maudit, où personne n'habite, comme cela se voit aujourd'hui ; parce que vous avez offert de l'encens et que vous avez péché contre l'Eternel, que vous n'avez point obéi à la voix de l'Eternel et n'avez point marché dans sa loi, ses statuts et ses témoignages ; aussi ce malheur vous est arrivé, comme cela se voit aujourd'hui. Puis Jérémie dit à tout le peuple et à toutes les femmes : Vous tous de Juda qui êtes dans le pays d'Egypte, écoutez la parole de l'Eternel : Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël ; il dit : Vous et vos femmes, car vous, femmes, vous avez parlé, et vous, hommes, avez exécuté, vous dites : Nous ne manquerons pas d'accomplir les vœux que nous avons faits en offrant l'encens à la Reine des cieux et en lui versant des libations. Vous acquitterez vos vœux, vous accomplirez certainement vos vœux ! Ecoutez donc la parole de l'Eternel, vous tous de Juda qui demeurez dans le pays d'Egypte : Voici, j'ai juré par mon grand nom, dit l'Eternel, que mon nom ne sera plus invoqué nulle part dans tout le pays d'Egypte par aucun homme de Juda qui dise : Le Seigneur, l'Eternel est vivant ! Voici je veille sur eux pour leur mal et non pour leur bien, et tous les hommes de Juda qui sont dans le pays d'Egypte seront consumés par l'épée et par la famine jusqu'à extermination, et les réchappés de l'épée retourneront du pays d'Egypte au pays de Juda en petit nombre ; et tous les restes de Juda qui sont venus dans la terre d'Egypte pour y habiter, sauront de qui la parole tiendra, la mienne ou la leur. Et ceci vous sera le signe, dit l'Eternel, que je vous visiterai en ce lieu-ci, afin que vous connaissiez que mes paroles s'accompliront certainement pour votre mal : L'Eternel parle ainsi : Je vais livrer Pharaon Hophra, roi d'Egypte, à ses ennemis et à ceux qui cherchent sa vie, comme j'ai livré Sédécias, roi de Juda, à Nébucadretsar, roi de Babylone, son ennemi, qui cherchait sa vie. La parole que Jérémie le prophète dit à Baruc, fils de Nérija, quand il écrivit dans un livre les paroles que Jérémie lui dicta, en la quatrième année de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda. Il dit : L'Eternel, Dieu d'Israël, parle ainsi sur toi, Baruc : Tu as dit : Malheur à moi, car l'Eternel ajoute à mon chagrin la fatigue ; je me suis fatigué dans mon gémissement, et je n'ai point trouvé de repos. Tu lui diras donc : Ainsi parle l'Eternel : Voici, je détruis ce que j'avais bâti, et j'arrache ce que j'avais planté, et toute cette terre. Et toi, tu chercherais pour toi de grandes choses ? Ne les cherche point ; car je vais amener du mal sur toute chair, dit l'Eternel ; mais je te donnerai ta vie pour butin dans tous les lieux où tu iras. Parole de l'Eternel qui fut adressée à Jérémie le prophète au sujet des Gentils. A l'Egypte. Contre l'armée de Pharaon Néco, roi d'Egypte, qui était sur le fleuve d'Euphrate, à Carkémis, et que défit Nébucadretsar, roi de Babylone, la quatrième année de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda. Préparez écus et boucliers, et marchez au combat ! Attelez les chevaux ; montez, cavaliers ; à vos rangs, sous les casques ! Fourbissez les lances, endossez les cuirasses ! Que vois-je ? Eux battus, lâchant pied ! Leurs guerriers sont défaits ; ils fuient, ils fuient sans se retourner... Terreur de toutes parts ! dit l'Eternel. Que l'homme agile ne fuie pas ; que l'homme vaillant n'échappe pas ! Au nord, sur les bords de l'Euphrate, ils ont trébuché, ils sont tombés. Qui est-ce qui monte, pareil au Nil, et dont les flots bouillonnent comme les fleuves ? C'est l'Egypte qui monte pareille au Nil et dont les flots bouillonnent comme les fleuves ! Elle a dit : Je monterai, je couvrirai la terre, je détruirai la ville et ses habitants. En avant, les chevaux ! Chars, élancez-vous ! En marche, les guerriers, Ethiopiens et Lybiens qui manient le bouclier, Lydiens qui manient et bandent l'arc ! Ce jour-ci est au Seigneur, l'Eternel des armées ; un jour de vengeance pour se venger de ses ennemis. L'épée dévore et se rassasie, elle s'abreuve de leur sang. Car le Seigneur, l'Eternel des armées, fait une immolation au pays du nord, sur le fleuve d'Euphrate. Monte à Galaad, et prends du baume, vierge, fille de l'Egypte ; c'est en vain que tu multiplies les remèdes. Point de pansement pour toi ! Les peuples ont appris ta honte, la terre est remplie de tes cris de détresse ; car le guerrier se heurte au guerrier ; ils sont tombés tous deux ensemble. La parole qu'adressa l'Eternel à Jérémie le prophète sur la venue de Nébucadretsar, roi de Babylone, pour frapper le pays d'Egypte. Publiez en Egypte, faites entendre ces mots à Migdol, faites-les entendre à Noph et à Tachpanès ; dites : A vos rangs, tenez-vous, prêts ! Déjà l'épée a dévoré tes voisins. Mais quoi ! Il a été renversé, ton chef ! Il ne s'est pas tenu debout ; car l'Eternel l'a poussé à bas. Il rend grande la déroute ; chacun tombe sur l'autre, et ils disent : Allons ! Retournons vers les nôtres et dans notre pays natal, loin de l'épée funeste ! Là ils crient : Pharaon, roi d'Egypte, a croulé ; il a fait son temps. Aussi vrai que je vis, dit le roi dont le nom est l'Eternel des armées : Tel que le Thabor parmi les montagnes, tel que le Carmel sur la mer, il vient. Fais ton sac de captive, habitante, fille de l'Egypte ; car Noph va être un désert ; elle sera brûlée et dépeuplée. L'Egypte est une génisse très-belle... ; un taon vient, vient du nord. Ses mercenaires au milieu d'elle sont aussi comme des veaux qu'on engraisse ; car eux aussi ils ont tourné le dos, ils ont fui tous ensemble, ils n'ont pas tenu bon ; car il est venu sur eux, le jour de leur calamité, le temps où ils sont visités. Elle fait le bruit d'un serpent qui s'en va ; car ils sont venus en force, ils sont arrivés chez elle avec des cognées, comme des coupeurs de bois. Ils ont abattu sa forêt, dit l'Eternel, parce qu'on n'y pouvait pénétrer ; car ils sont plus nombreux que les sauterelles, et on ne peut les compter. Elle est honteuse, la fille de l'Egyte ; elle a été livrée à un peuple du nord. L'Eternel des armées, Dieu d'lsraël, a dit : Je vais visiter Amon de No, et Pharaon, et l'Egypte, et ses dieux et ses rois, et Pharaon et ceux qui se confient en lui. Et je les livre à ceux qui en veulent à leur vie, à Nébucadretsar, roi de Babylone, et à ses serviteurs. Et après cela, elle sera chez elle, comme aux jours d'autrefois, dit l'Eternel. Et toi, ne crains pas, Jacob, mon serviteur ; ne te laisse pas abattre, Israël. Car je vais te tirer du pays lointain, et ta postérité de la terre de son exil, et Jacob reviendra et vivra en paix et sécurité, sans que personne l'effraye. Pour toi, ne crains pas, Jacob, mon serviteur, dit l'Eternel, car je suis avec toi ; car je détruirai toutes les nations chez lesquelles je t'ai chassé ; mais toi, je ne te détruirai pas ; je te châtierai selon le droit, je ne t'absoudrai point. Parole de l'Eternel qui fut adressée à Jérémie le prophète au sujet des Philistins, avant que Pharaon frappât Gaza. Ainsi parle l'Eternel : Voici, des eaux montent du nord, elles deviendront un torrent débordant ; et elles submergeront le pays et ce qu'il contient, ville et habitants. Et les hommes poussent des cris, et tous les habitants du pays se lamentent. Au retentissement du sabot de ses coursiers, au fracas de ses chars, au grondement de ses roues, les pères ne se tournent plus vers leurs enfants, parce que les mains sont sans force, parce que le jour est venu où l'on détruira tous les Philistins, où l'on enlèvera à Tyr et à Sidon leurs derniers alliés ; car l'Eternel va détruire les Philistins, les restes de l'ile de Caphtor. Gaza est devenue chauve, Askalon muette. Et vous, restes des Anakim, jusques à quand vous mutilerez-vous ? Ah ! épée de l'Eternel, jusques à quand n'auras-tu point de repos ? Rentre dans ton fourreau ! arrête et sois tranquille ! Comment serais-tu en repos, quand l'Eternel lui a donné un ordre et qu'il la tourne vers Askalon et vers la côte de la mer ? A Moab. Ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Malheur à Nébo, car elle est saccagée ! Kiriathaïm a la honte d'être prise, la citadelle a la honte d'être abattue. Moab n'a plus à se glorifier ; à Hesbon on médite sa ruine : Allons, et retranchons-le ; qu'il ne soit plus une nation ! Toi aussi, Madmen, tu seras réduite au silence, l'épée te poursuivra. Des cris viennent de Horonaïm : Saccage et grande ruine ! Moab est en ruines. On entend les cris de ses enfants. Car à la montée de Luchith on pleure, on monte en pleurant ; car à la descente de Horonaïm on entend la détresse, des cris de désastre. Fuyez, sauvez vos vies ! qu'elles soient comme des bannis dans le désert ! Car, puisque tu as mis ta confiance en tes ouvrages et en tes trésors, toi aussi tu seras conquis, et Camos s'en ira en exil, et ses sacrificateurs et ses princes, tous ensemble. Et le dévastateur viendra contre toutes les villes, et pas une ville n'échappera ; la plaine basse sera ruinée et la plaine haute saccagée, comme l'Eternel l'a dit. Donnez des ailes à Moab ; car il faut qu'il s'envole. Ses villes seront dévastées et dépeuplées. Maudit celui qui fait mollement l'œuvre de l'Eternel ! Maudit celui qui refuse le sang à son épée ! Moab a été tranquille depuis sa jeunesse ; il a reposé sur sa lie ; il n'a pas été vidé d'un vase dans un autre, et il n'est pas allé en captivité ; aussi il a conservé son goût, et son odeur n'a pas changé. C'est pourquoi, voici, dit l'Eternel, des jours viennent, que je lui enverrai des transvaseurs qui le transvaseront ; ils videront ses vases et briseront ses cruches. Et Moab sera honteux de Camos, comme la maison d'Israël a été honteuse de Béthel en qui était sa confiance Comment direz-vous : Nous sommes des guerriers, des hommes vaillants au combat ? Moab est ravagé ; ses villes montent en fumée ; l'élite de ses jeunes gens descend à la boucherie, dit le Roi, dont le nom est l'Eternel des armées. La perte de Moab approche ; son malheur s'avance rapidement. Faites-lui vos condoléances, vous tous ses voisins ; et vous tous qui connaissez son nom, dites : Comment a été brisé un bâton si fort, un sceptre si brillant ? Descends de ta gloire, assieds-toi dans la soif, habitante, fille de Dibon ! Car le dévastateur de Moab est monté contre toi ; il a détruit tes remparts. Tiens-toi sur le chemin, aux aguets, habitante d'Aroër ; interroge celui qui fuit et celle qui s'échappe ! Dis : Qu'est-il arrivé ? Moab est confus ; car il est renversé ! Lamentez-vous et criez ! Annoncez sur l'Arnon que Moab est ravagé ! Un jugement est venu sur la plaine, sur Holon, sur Jahtsa, sur Méphaath, sur Dibon, sur Nébo, sur Beth-Diblathaïm, sur Kiriathaïm, sur BethGamul, sur Beth-Méon, sur Kérioth, sur Botsra et sur toutes les villes du pays de Moab, éloignées et proches. La corne de Moab est rompue, et son bras est brisé, dit l'Eternel. Enivrez-le ; car il s'est élevé contre l'Eternel ! Que Moab se vautre dans son vomissement ! Qu'il devienne un objet de risée, lui aussi ! Est-ce qu'Israël n'a pas été pour toi un objet de risée ? Est-ce qu'il a été trouvé avec des voleurs, pour qu'à chaque fois que tu parles de lui, tu hoches la tête ? Abandonnez les villes ; allez demeurer dans les rochers, habitants de Moab ! Soyez comme la colombe qui niche par delà le précipice béant ! Nous avons entendu l'orgueil de Moab, le très orgueilleux, sa hauteur, son orgueil, sa fierté et son cœur superbe. Je connais, moi, dit l'Eternel, son outrecuidance : et il n'y a rien ; sa jactance : et il n'a rien fait ! C'est pourquoi je me lamente sur Moab ; sur tout Moab je pousse des cris ; on gémit sur les gens de Kir-Hérès. Vigne de Sibma, plus encore que sur Jaézer, je pleure sur toi ; tes sarments passaient la mer ; ils touchaient à la mer de Jaézer. Le dévastateur s'est jeté sur ta récolte et sur ta vendange. La joie et l'allégresse ont disparu des vergers et de la terre de Moab ; j'ai fait tarir le vin des cuves ; on ne le foule plus en criant hourra ! Le hourra n'est plus un hourra. Les cris de Hesbon parviennent jusqu'à Eléalé, jusqu'à Jahats ; les cris qui s'élèvent de Tsoar jusqu'à Horonaïm, retentissent à Eglath-Schelischia ; car même les eaux de Nimrim seront desséchées. Et je ferai, dit l'Eternel, que Moab cessera de monter à son haut-lieu et d'encenser ses dieux. Aussi mon cœur gémira sur Moab comme gémissent les flûtes ; oui, mon cœur soupire comme les flûtes sur les gens de Kir-Hérès ; car ce qu'ils avaient amassé est perdu. Car toute tête est rasée et toute barbe coupée ; il y a sur toutes les mains des incisions et sur les reins des sacs. Sur tous les toits de Moab et sur ses places ce ne sont que lamentations ; car j'ai brisé Moab comme un vase dont on ne se soucie pas, dit l'Eternel. Comme il a été brisé ! Gémissez ! Comme il a tourné le dos, tout confus, Moab ; et comme Moab est devenu la risée et l'épouvante pour tous ses voisins ! Car ainsi parle l'Eternel : Voici, il plane comme l'aigle ; il étend ses ailes sur Moab. Kérioth est prise, les forteresses sont emportées, et le cœur des guerriers de Moab est en ce jour comme le cœur d'une femme en travail. Moab est exterminé, ce n'est plus un peuple, parce qu'il s'est grandi contre l'Eternel. Frayeur, fosse et filet sur toi, habitant de Moab ! dit l'Eternel. Celui qui fuit devant l'objet de sa frayeur tombera dans la fosse, et celui qui remontera de la fosse sera pris au filet ; car je ferai venir sur lui, sur Moab, l'année de leur visitation, dit l'Eternel. A l'ombre de Hesbon se sont arrêtés des fuyards à bout de force ; car un feu est sorti de Hesbon et une flamme du milieu de Sihon, et elle a dévoré les tempes de Moab et le crâne des fils du tumulte. Malheur à toi, Moab ! Le peuple de Camos est perdu, car tes fils sont emmenés captifs et tes filles captives. Mais je ramènerai les captifs de Moab à la fin des jours, dit l'Eternel. Jusqu'ici le jugement de Moab. Aux Ammonites. Ainsi parle l'Eternel : Israël n'a-t-il pas de fils ? N'a-t-il pas d'héritiers ? Pourquoi leur roi a-t-il hérité de Gad, et son peuple s'est-il installé dans ses villes ? C'est pourquoi, voici, des jours viennent, dit l'Eternel, où je ferai retentir le cri de guerre contre Rabba des Ammonites ; elle deviendra un monceau de ruines, et ses bourgades seront livrées au feu, et Israël héritera de ceux qui ont hérité de lui, dit l'Eternel. Lamente-toi, Hesbon ! car Aï a été saccagée ; criez, filles de Rabba, ceignez-vous de sacs ; frappez-vous la poitrine ; errez le long des haies ; car leur roi s'en va en exil, ses prêtres et ses princes avec lui. Pourquoi te vanter des vallées ? Elle est riche, ta vallée ! fille rebelle, qui te fiais à tes trésors, disant : Qui oserait venir contre moi ? Me voici : je fais venir contre toi la terreur, dit le Seigneur, l'Eternel des armées, de tous tes alentours ; vous serez chassés, chacun droit devant soi, et personne ne ralliera les fuyards. Mais après cela, je ramènerai les captifs des Ammonites, dit l'Eternel. A Edom. Ainsi parle l'Eternel des armées : N'y a-t-il plus de sagesse en Théman ? Les avisés sont-ils à bout de conseils ? Sont-ils vides de sagesse ? Fuyez, détournez-vous, blottissez-vous quelque part, habitants de Dédan, car j'amène sur Esaü sa ruine, le temps où je le visite. Si des vendangeurs sont entrés chez toi, ils n'ont pas laissé à grappiller ; si ce sont des voleurs de nuit, ils ont fait du dégât tout leur soûl. Car c'est moi qui ai fouillé Esaü, découvert ses lieux secrets, et il ne peut plus se cacher ; tout est détruit, sa race, ses frères, ses voisins il ne reste personne. Abandonne-moi tes orphelins, c'est moi qui les ferai vivre ; et pour tes veuves, confiez-vous à moi. Car ainsi parle l'Eternel : Voici, ceux qui n'étaient pas condamnés à boire cette coupe, devront la boire ; et toi, tu en serais quitte ? Non, tu n'en seras pas tenu quitte, mais il faudra que tu boives ! Car je l'ai juré par moi-même, dit l'Eternel : Botsra sera un objet d'étonnement, d'opprobre, un lieu dévasté et maudit, et toutes ses villes seront des ruines à jamais ! J'ai reçu de l'Eternel un message, et un héraut a été envoyé parmi les nations : Rassemblez-vous et marchez contre lui ! Levez-vous pour le combat ! Car voici, je l'ai rendu petit entre les peuples et méprisé parmi les hommes. Malheur à toi ! La fierté de ton cœur t'a séduit, toi qui habites dans les gorges du rocher, toi qui occupes le sommet de la colline ; mais tu élèverais ton aire comme l'aigle, je t'en ferai descendre, dit l'Eternel. Et Edom sera désolé ; tout passant s'étonnera et sifflera à la vue de toutes ses plaies, Ce sera comme la catastrophe de Sodome, de Gomorrhe et des villes voisines, a dit l'Eternel : personne n'y habitera ; aucun fils d'homme n'y séjournera. Voici, comme un lion, des halliers du Jourdain il monte au pâturage toujours vert, et soudain je fais fuir Edom de sa terre ; et celui que j'ai choisi, je l'établirai sur elle. Car qui est comme moi ? Qui me défierait, et qui serait le berger qui me tiendrait tête ? Ecoutez donc la résolution que l'Eternel a prise contre Edom, et les desseins qu'il a médités contre les habitants de Théman. Oui certes, on les entraînera, faibles brebis ; oui certes, on dévastera après eux leur pâturage. Au bruit de leur chute, la terre tremble ; il s'élève un cri qui retentit jusqu'à la mer Rouge. Voici, comme l'aigle, il s'élève, il plane, il étend ses ailes sur Botsra, et le cœur des braves d'Edora devient en ce jour comme le cœur d'une femme en travail. A Damas. Hamath et Arpad ont pâli, parce qu'on a reçu une mauvaise nouvelle ; on se fond de peur. C'est la mer en tourmente, qui ne peut s'apaiser. Damas est sans force ; elle se dispose à fuir, et l'effroi s'est emparé d'elle ; l'angoisse et les douleurs l'ont saisie comme une femme qui enfante. Comment se fait-il qu'on ne l'ait pas abandonnée, la ville glorieuse, la cité qui faisait ma joie ? Aussi ses jeunes gens tomberont sur ses places, et tous ses hommes de guerre périront en ce jour-là, dit l'Eternel des armées. Et j'allumerai un feu dans les murs de Damas, qui dévorera les palais de Ben-Hadad. A Kédar et aux royaumes de Hatsor, que frappa Nébucadretsar, roi de Babel. Ainsi parle l'Eternel : Debout ! Marchez contre Kédar ; exterminez les fils de l'Orient ! Qu'on prenne leurs tentes et leurs troupeaux ; qu'on leur enlève leurs tentures, tous leurs effets et leurs chameaux ; qu'on leur crie : Terreur de toutes parts ! Sauvez-vous, fuyez bien vite ; blottissez-vous quelque part, habitants de Hatsor, dit l'Eternel ; car Nébucadretsar, roi de Babel, a formé contre vous un dessein ; il a conçu un plan contre vous. Debout ! Marchez contre un peuple sans crainte, qui habite en assurance, dit l'Eternel. Il n'a ni portes, ni barres ; il vit à l'écart. Que leurs chameaux soient au pillage, et que la multitude de leurs troupeaux passe au butin ! Je les disperserai à tous les vents, ces hommes aux tempes rasées, et de tous côtés je ferai fondre sur eux le désastre, dit l'Eternel. Et Hatsor deviendra un repaire de chacals, une solitude à jamais ; personne n'y demeurera, aucun fils d'homme n'y séjournera. La parole de l'Eternel. qui fut adressée au prophète Jérémie pour Elam, au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda en ces termes. Ainsi parle l'Eternel des armées. Voici, je vais briser l'arc d'Elam, le principe de sa force. Je ferai venir sur les Elamites quatre vents, des quatre coins des cieux, et je les disperserai à tous ces vents, et il n'y aura pas une nation où n'arrivent les fuyards d'Elam. Et je ferai trembler les Elamites devant leurs ennemis et devant ceux qui en veulent à leur vie, et j'amènerai sur eux du mal, le feu de ma colère, dit l'Eternel ; et je mettrai l'épée à leur poursuite jusqu'à ce que je les aie anéantis. Et j'établirai mon trône en Elam, et j'exterminerai de chez lui roi et chefs, dit l'Eternel. Mais dans la fin des jours, il arrivera que je ferai revenir les captifs d'Elam, dit l'Eternel. La parole que l'Eternel adressa à Babel, à la terre des Chaldéens, par Jérémie le prophète. Annoncez-le parmi les nations, publiez-le, élevez un étendard ; publiez-le, ne le cachez pas, dites : Babel est prise, Bel est confondu, Mérodac est abattu ; ses idoles sont confondues, ses faux dieux abattus. Car du septentrion un peuple est monté contre elle, il va faire de sa terre une solitude, personne n'y habitera plus ; des hommes jusqu'aux bêtes, tout a pris la fuite, tout s'en est allé. En ces jours-là et en ce temps-là, dit l'Eternel, les enfants d'Israël reviendront, eux et les enfants de Juda ensemble ; ils iront pleurant et chercheront l'Eternel, leur Dieu. Ils s'informeront de Sion, leur face est tournée vers elle. Venez et attachons-nous à l'Eternel par une alliance éternelle, qui ne soit point oubliée. Un troupeau de brebis qui se perdaient, c'était là mon peuple : leurs bergers les avaient égarées sur des montagnes perfides ; de montagne en colline elles allaient, oubliant leur gite. Quiconque les trouvait les dévorait, et leurs ennemis disaient : Nous ne sommes pas coupables, puisqu'elles ont péché contre l'Eternel, le pâturage de justice, contre l'Eternel, l'attente de leurs pères. Fuyez hors de Babel ! Qu'on sorte du pays des Chaldéens ! Mettez-vous comme des béliers à la tête du troupeau ! Car voici, je vais susciter et faire marcher contre Babel une assemblée de grands peuples, venant de la terre du septentrion ; ils se rangeront en bataille contre elle ; et de ce côté-là elle sera prise ; leurs flèches sont celles d'un guerrier habile, qui ne revient pas à vide ; et la Chaldée sera mise au pillage ; tous ceux qui la pilleront se rassasieront, a dit l'Eternel. Oui, réjouissez-vous, oui, livrez-vous à l'allégresse, pillards de mon héritage ; oui, bondissez comme une génisse qui foule le blé, et hennissez comme des étalons ! Votre mère est couverte de confusion, celle qui vous a enfantés rougit de honte ; voici, elle est la dernière des nations, un désert, une lande, une steppe. A cause de la colère de l'Eternel on ne l'habitera plus, ce ne sera plus qu'une solitude ; quiconque passera près de Babel s'étonnera et sifflera à la vue de toutes ses plaies. Rangez-vous en bataille autour de Babel, vous tous, archers ! Tirez contre elle, n'épargnez pas les flèches ; car elle a péché contre l'Eternel. Poussez de tous côtés sur elle un cri de guerre : elle succombe, ses colonnes tombent, ses murs s'écroulent ; car c'est ici la vengeance de l'Eternel. Vengez-vous sur elle, faites-lui comme elle a fait ! Exterminez de Babel celui qui sème et celui qui manie la faucille au temps de la moisson ! Devant le glaive funeste, que chacun se tourne vers son peuple, que chacun fuie vers sa patrie ! Israël est une brebis égarée à qui des lions ont fait la chasse : le premier l'a mangée ; c'est le roi d'Assyrie ; puis l'autre lui a rongé les os ; c'est Nébucadretsar, roi de Babel. C'est pourquoi, ainsi a dit l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : Je vais faire rendre compte au roi de Babel et à son pays, comme j'ai fait rendre compte au roi d'Assyrie. Et je ramènerai Israël dans son pâturage ; il paîtra au Carmel et en Basan, il se rassasiera sur la montagne d'Ephraïm et de Galaad. En ces jours-là et en ce temps-là, dit l'Eternel, on cherchera l'iniquité d'Israël et elle ne sera plus, les péchés de Juda et on ne les trouvera plus ; car je pardonnerai à ceux que j'aurai laissés de reste. Marche contre le pays de Rébellion et contre les habitants de Punition ; détruis, extermine-les, poursuis-les, dit l'Eternel, et fais-leur tout ce que je t'ai ordonné. Bruit de bataille dans le pays, et grande ruine ! Comment a été rompu et brisé le marteau de toute la terre ? Comment Babel est-elle devenue une solitude au milieu des peuples ? Je t'ai tendu des lacets et tu t'y es prise, Babel, sans t'en douter ; tu as été trouvée et saisie ; car tu t'es mise en guerre contre l'Eternel. L'Eternel a ouvert son arsenal, il en a tiré les armes de sa colère ; car le Seigneur, Dieu des armées, a affaire au pays des Chaldéens. Arrivez-y de toutes parts, ouvrez ses greniers, entassez comme on entasse les gerbes, et exterminez ; qu'il n'en reste rien ! Tuez tous les taureaux ; qu'il descendent à la boucherie ! Malheur à eux, car leur jour est arrivé, le temps de leur visitation. On entend des fuyards et des échappés du pays de Babel annonçant en Sion la vengeance de l'Eternel notre Dieu, la vengeance de son temple. Appelez contre Babel des tireurs, tous ceux qui bandent l'arc ; campez autour d'elle, que personne n'échappe ; rendez-lui selon son œuvre, faites-lui tout ce qu'elle a fait ; car elle a été insolente contre l'Eternel, contre le Saint d'Israël. Aussi ses jeunes gens tomberont sur ses places, et tous ses hommes de guerre périront en ce jour, dit l'Eternel. Me voici ; à ton tour, insolente ! dit le Seigneur, l'Eternel. des armées ; car ton jour est venu, le temps où je te visite. Elle trébuche, l'insolente, et tombe, et personne ne la relève ; je mets le feu à ses villes, et il dévore tous ses alentours. Ainsi parle l'Eternel des armées : Les enfants d'Israël et les enfants de Juda avec eux sont opprimés ; tous ceux qui les ont emmenés captifs les tiennent et refusent de les lâcher. Mais leur champion est fort ; l'Eternel. des armées est son nom ; il défendra leur cause jusqu'au bout, pour donner le repos à la terre et le trouble aux habitants de Babel. L'épée sur les Chaldéens, dit l'Eternel, et contre les habitants de Babel, et contre ses chefs, et contre ses sages ! L'épée contre les charlatans, et qu'ils perdent le sens ! L'épée contre ses braves, et qu'ils soient épouvantés ! L'épée contre ses chevaux et contre ses chars, et contre tout le ramassis des gens qui sont au milieu d'elle, et qu'ils deviennent des femmes ! L'épée contre ses trésors, et qu'ils soient pillés ! Sécheresse sur ses eaux, et qu'elles tarissent ! Car c'est un pays d'idoles, et leurs horreurs les font délirer. C'est pourquoi les animaux du désert y habiteront avec les chacals ; les autruches s'y établiront ; à tout jamais personne n'y demeurera plus, elle sera inhabitée d'âge en âge. Ce sera comme lorsque Dieu renversa Sodome, Gomorrhe et les villes voisines, dit l'Eternel ; personne n'y demeurera, aucun fils d'homme n'y séjournera. Voici, un peuple arrive du septentrion ; une grande nation et des rois nombreux surgissent des extrémités de la terre ; ils manient l'arc et le javelot ; gens cruels et indomptables, leur voix gronde comme la mer ; ils sont montés sur des chevaux, rangés comme un seul homme pour la bataille contre toi, fille de Babel ! Le roi de Babel en a appris la nouvelle, et ses mains ont défailli ; l'angoisse l'a saisi, les douleurs d'une femme qui enfante. Voici, tel qu'un lion qui monte des halliers du Jourdain, il monte au pâturage toujours vert, et soudain je les fais fuir de leur terre ; et celui que j'ai choisi, je l'établirai sur elle. Car qui est comme moi ? qui me défierait et qui serait le berger qui me tiendrait tête ? Ecoutez donc la résolution que l'Eternel a prise contre Babel, et les desseins qu'il a médités contre le pays des Chaldéens : Oui, certes, on les entraînera, faibles brebis ; oui, certes, on dévastera après eux leur pâturage ! Du bruit de la prise de Babel la terre tremble, un cri s'est fait entendre chez les nations ! Ainsi parle l'Eternel : Je vais soulever contre Babel et contre les habitants de Leb-Kamaï [le cœur de mes adversaires] un souffle destructeur, et je lâche sur Babel des vanneurs qui la vanneront et qui videront son territoire, car ils fondent de toutes parts sur elle au jour du mal. Que l'archer bande son arc contre l'archer et contre celui qui se pavane dans sa cuirasse, et n'épargnez pas ses hommes d'élite ; exterminez toute son armée, pour qu'il tombe des blessés à mort dans le pays des Chaldéens, et des transpercés dans ses rues. Car Israël et Juda ne sont point veufs de leur Dieu, de l'Eternel des armées ; et leur pays a été trouvé plein d'offenses par le Saint d'Israël. Fuyez hors de Babel ! Que chacun de vous sauve sa vie ; ne périssez pas pour son crime ; car c'est le temps de la vengeance de l'Eternel, il va lui rendre ce qui lui revient. Babel était une coupe d'or dans la main de l'Eternel ; elle enivrait la terre entière ; les nations ont bu de son vin ; aussi les nations sont-elles en délire... Soudain Babel est tombée et elle s'est brisée. Hurlez sur elle ; prenez du baume pour sa plaie ; peut-être guérira-t-elle ? Nous avons voulu guérir Babel, mais elle n'a pas guéri. Laissez-la ! allons chacun dans notre pays, car son jugement touche aux cieux et s'élève jusqu'aux nues. L'Eternel a prononcé notre acquittement ; venez et racontons en Sion l'œuvre de l'Eternel, notre Dieu. Aiguisez les flèches, couvrez-vous de vos boucliers ! L'Eternel a excité l'esprit des rois de Médie, car son dessein sur Babel est de la détruire. Car c'est là la vengeance de l'Eternel, la vengeance de son temple. Elevez l'étendard contre les murs de Babel ! Renforcez le blocus ! Postez des sentinelles ! Dressez les embuscades ! Car déjà l'Eternel a combiné, déjà il exécute ce qu'il a dit contre les habitants de Babel. Toi qui es assise au bord des grandes eaux, grande en richesses, ta fin est venue, le terme de tes rapines. L'Eternel des armées l'a juré par lui-même : Je te remplis d'hommes, comme de sauterelles, et ils pousseront sur toi le cri de triomphe. Il a fait la terre par sa force, affermi le monde par sa sagesse, et par son intelligence il a étendu les cieux. Au son de sa voix les eaux s'amassent dans les cieux ; il fait monter les nuages du bout de la terre, il fait sortir des éclairs l'averse et tire le vent de ses réservoirs. Tout homme est abruti, hors de sens ; tout fondeur a honte de son idole ; car ses idoles sont un mensonge ; il n'y a point de souffle en elles. Elles sont une vanité, une œuvre de tromperie ; au jour de leur visitation elles périront. Telle n'est point la part de Jacob ; car sa part est Celui qui a formé l'univers, sa portion d'héritage est Celui qui se nomme l'Eternel des armées. Tu me sers de marteau, d'arme de guerre ; je broie par toi des peuples, je détruis par toi des royaumes ; je broie par toi le cheval et son cavalier, je broie par toi le char et celui qui le monte ; je broie par toi homme et femme, je broie par toi vieillard et enfant, je broie par toi jeune homme et jeune fille ; je broie par toi le berger et son troupeau, je broie par toi le laboureur et ses bœufs ; je broie par toi gouverneurs et chefs ; mais je rends à Babel et à tous les habitants de la Chaldée tout le mal qu'ils ont fait dans Sion, et cela sous vos yeux, dit l'Eternel. Voici, je viens à toi, montagne qui dévastes, dit l'Eternel, qui dévastes toute la terre ; j'étends ma main sur toi, je te roule du haut des rochers, et je fais de toi une montagne brûlée, et l'on ne tirera de toi ni pierre pour l'angle, ni pierres pour les fondements ; car tu seras des solitudes à toujours, dit l'Eternel. Arborez un étendard sur la terre, sonnez du cor parmi les nations ; sacrez contre elle les nations, appelez contre elle les royaumes d'Ararat, de Minni et d'Askénaz ; donnez charge contre elle à un chef d'armée ; lancez la cavalerie comme des sauterelles hérissées ; sacrez contre elle les nations, les rois de la Médie, ses capitaines et ses chefs et tout son empire ! La terre tremble ; elle est en travail ; car les desseins de l'Eternel s'accomplissent contre Babel, pour changer le pays de Babel en un désert inhabité. Les braves de Babel ont cessé de combattre ; ils se tiennent dans les forts, leur vigueur est à bout ; ils sont devenus des femmes. On a mis le feu à ses habitations ; les barres de ses portes ont été brisées. Les courriers croisent les courriers ; les messagers croisent les messagers, annonçant au roi de Babel que l'extrémité de la ville est envahie : Les passages sont occupés ; les étangs sont en feu ; les soldats sont dans l'épouvante ! Car ainsi parle l'Eternel des armées, Dieu d'Israël : La fille de Babel est comme une aire au temps où on la foule ; encore un peu, et le temps de la moisson sera venu pour elle. Il nous a mangés, il nous a réduits à rien, Nébucadretsar, roi de Babel ; il a posé là le vase vidé ; tel qu'un dragon il nous a avalés ; il a rempli son ventre de nos meilleurs mets ; il a nettoyé le plat. Que mon offense et ma chair soient sur Babel, dira le peuple de Sion ; et mon sang sur les habitants de la Chaldée ; dira Jérusalem. C'est pourquoi, ainsi parle l'Eternel : C'est moi qui vais prendre en main ta cause et me charger de ta vengeance ; je dessécherai sa mer et ferai tarir sa source. Babel sera un monceau de pierres, un repaire de chacals, un sujet d'étonnement et de raillerie, sans habitants. Ils rugiront tous ensemble comme des lions, ils hurleront comme les petits des lionnes. Tandis qu'ils sont en fièvre, je leur verse un breuvage, je les enivre pour qu'ils s'égaient, puis qu'ils s'endorment d'un sommeil éternel et ne se réveillent plus, dit l'Eternel. Je les ferai descendre, comme de jeunes bêtes grasses, à la boucherie, comme des béliers avec des boucs. Comment a été prise Sésac, a été conquise la gloire de toute la terre ? Comment Babel est-elle devenue une solitude parmi les nations ? La mer est montée sur Babel, elle l'a couverte du bruit de ses flots. Ses villes sont devenues une solitude, une lande, une steppe, pays où n'habite personne, où ne passe aucun fils d'homme. Je ferai justice de Bel à Babel, je lui ferai dégorger ce qu'il a avalé ; et les nations n'afflueront plus vers lui ; même la muraille de Babel est tombée. Sortez du milieu d'elle, mon peuple, et que chacun de vous sauve sa vie devant l'ardeur de la colère de l'Eternel ! Que votre cœur ne faiblisse point ; ne vous effrayez pas des bruits qu'on entendra sur la terre ; car une année surviendra un bruit, et l'année suivante un autre bruit, et la violence sera sur la terre, tyran contre tyran. C'est pourquoi, voici, des jours viennent où je ferai justice des idoles de Babel, et tout son pays sera confus, et tous ses hommes tués tomberont au milieu d'elle. Et les cieux, la terre et tout ce qui est en eux, crieront de joie sur Babel ; car du septentrion viendront les dévastateurs, dit l'Eternel. Babel aussi va tomber, ô tués d'Israël ! Babel aussi voit tomber des siens, ô tués de toute la terre ! Réchappés du glaive, partez, ne vous arrêtez pas ! Dans la terre lointaine souvenez-vous de l'Eternel, et que Jérusalem vous vienne à la pensée ! Nous étions honteux, car nous entendions des outrages ; l'opprobre couvrait nos faces, car des étrangers étaient venus contre les lieux saints de la maison de l'Eternel. C'est pourquoi des jours viennent, dit l'Eternel, où je ferai justice de ses idoles, et dans tout son pays gémira celui qu'on égorge. Quand Babel s'élèverait jusqu'aux cieux et quand elle couperait tous les abords de sa haute forteresse, de ma part lui viendront des dévastateurs, dit l'Eternel. On entend un cri du côté de Babel ; il y a une grande ruine au pays des Chaldéens. C'est l'Eternel qui dévaste Babel et qui fait cesser son grand bruit ; et leurs flots mugissent comme de grosses eaux, on en entend le fracas. Car il est venu contre elle, le dévastateur, contre Babel ; ses braves ont été pris, leurs arcs ont été brisés, car l'Eternel est le Dieu des rétributions, il paie ! J'enivre ses princes et ses sages, ses gouverneurs, ses magistrats et ses guerriers ; et ils s'endormiront d'un sommeil éternel et ne se réveilleront pas : dit le Roi dont le nom est l'Eternel des armées. Ainsi parle l'Eternel des armées : Les murailles de Babel, si larges, seront rasées, et on brûlera ses hautes portes. Ainsi des peuples ont travaillé pour néant, et des nations au profit du feu, et ils s'y sont épuisés. Ordre donné par Jérémie le prophète à Séraïa, fils de Nérija, fils de Mahaséia, lorsqu'il alla à Babel avec Sédécias, roi de Juda, la quatrième année de son règne. Séraïa était grand-chambellan. Jérémie écrivit dans un livre tout le mal qui devait venir sur Babel, toutes les paroles ci-dessus adressées à Babel. Et Jérémie dit à Séraïa. Quand tu seras arrivé à Babel, tu auras soin de faire lecture de ces paroles, et tu diras : Eternel, c'est toi qui as prononcé que ce lieu-ci serait détruit, de telle sorte qu'il n'y habitera plus personne, ni homme ni bête, mais qu'il sera une solitude à jamais. Et quand tu auras achevé de lire ce livre, tu y attacheras une pierre et tu le lanceras au milieu de l'Euphrate, et tu diras : Ainsi s'abîmera Babel, et elle ne se relèvera pas du mal que je fais venir sur elle. Et ils s'y sont épuisés ! Jusqu'ici les paroles de Jérémie. Sédécias était âgé de vingt-et-un ans lorsqu'il devint roi, et il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère se nommait Hamutal ; elle était fille de Jérémie, de Libna. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, selon tout ce qu'avait fait Jéhojakim. Car à cause de la colère de l'Eternel contre Jérusalem et Juda, les choses en vinrent au point qu'il les rejeta de devant sa face ; et Sédécias se révolta contre le roi de Babylone. La neuvième année de son règne, au dixième mois, le dixième jour du mois, Nébucadretsar, roi de Babylone, vint avec toute son armée contre Jérusalem ; ils campèrent contre elle et construisirent contre elle des tours. Et la ville resta assiégée jusqu'à la onzième année du roi Sédécias. Au quatrième mois, le neuvième jour du mois, la famine régnait dans la ville, et le peuple n'avait plus de pain ; et la ville fut forcée, et tous les hommes de guerre s'enfuirent ; ils sortirent de la ville de nuit, par la porte entre les deux murs qui est près du jardin du roi ; les Chaldéens entouraient la ville, et ils prirent le chemin de la plaine. Mais des troupes chaldéennes se mirent à la poursuite du roi ; elles atteignirent Sédécias dans les plaines de Jéricho ; toutes ses troupes, l'abandonnant, s'étaient dispersées. On saisit le roi, et on l'amena vers le roi de Babylone, à Ribla, qui est au pays de Hamath ; et il lui prononça sa sentence. Le roi de Babylone égorgea les fils de Sédécias devant ses yeux. Il avait déjà égorgé à Ribla tous les chefs de Juda. Puis il creva les yeux à Sédécias, et le fit lier d'une double chaîne d'airain ; et le roi de Babylone le fit mener à Babylone, et il le tint dans la prison jusqu'à sa mort. Au cinquième mois, le dixième jour du mois, c'était la dix-neuvième année du roi Nébucadretsar, roi de Babylone ; Nébuzaradan, prévôt des bouchers, vint ; il était commissaire du roi de Babylone à Jérusalem ; et il brûla la maison de l'Eternel et la maison du roi ; il brûla toutes les maisons de Jérusalem, toutes les maisons des grands. Et les troupes chaldéennes qui accompagnaient le prévôt des bouchers, démolirent les murailles de Jérusalem tout à l'entour. Une partie des plus pauvres du peuple, avec le reste des gens qui étaient demeurés dans la ville et les déserteurs qui avaient passé au roi de Babylone et ce qui restait d'artisans, furent emmenés captifs par Nébuzaradan, prévôt des bouchers. Et une partie des pauvres gens du pays fut laissée par Nébuzaradan, prévôt des bouchers, pour être vignerons et laboureurs. Et les colonnes d'airain qui faisaient partie de la maison de l'Eternel, et les supports et la mer d'airain qui étaient dans la maison de l'Eternel, les Chaldéens les brisèrent et en emportèrent tout l'airain à Babylone. Les chaudières, les pelles, les couteaux, les coupes, les cuillers et tous les ustensiles d'airain employés pour le culte, ils les prirent. Et les bassins, les brasiers, les coupes, les chaudières, les chandeliers, les cuillers et les urnes d'or et d'argent massif, le prévôt des bouchers les prit aussi. Quant aux deux colonnes, à la mer et aux douze bœufs d'airain qui étaient dessous, et aux supports qu'avait faits le roi Salomon pour la maison de l'Eternel, on ne pesa pas l'airain de tous ces objets-là. La hauteur de chaque colonne était de dix-huit coudées ; un fil de douze coudées en mesurait le tour, et elle avait quatre doigts d'épaisseur et était creuse. Et les chapiteaux qui étaient dessus étaient d'airain, et la hauteur du chapiteau était de cinq coudées ; tout autour sur les chapiteaux il y avait un treillis et des grenades, le tout d'airain. La seconde colonne était pareille, elle avait aussi des grenades. Il y avait quatre-vingt-seize grenades sur les faces ; et le nombre total des grenades autour du treillis était de cent. Le prévôt des bouchers prit Séraïa, le souverain sacrificateur, et Sophonie, sacrificateur en second, et les trois gardiens du seuil ; et de la ville il prit un eunuque qui était préposé sur les gens de guerre, sept hommes d'entre ceux qui voyaient la face du roi, qui furent trouvés dans la ville, le secrétaire du chef d'armée chargé d'enrôler les gens de la campagne, et soixante hommes du peuple de la campagne, qui se trouvaient dans la ville. Nébuzaradan, prévôt des bouchers, les prit donc et les envoya au roi de Babylone, à Ribla. Le roi de Babylone les frappa et les fit mourir à Ribla, dans le pays de Hamath. Et Juda fut transporté loin de sa patrie. Ce sont ici les gens que Nébucadretsar transporta : la septième année, trois mille vingt-trois Juifs ; la dix-huitième année de Nébucadretsar, huit cent trente-deux âmes de la population de Jérusalem ; la vingt-troisième année de Nébucadretsar, Nébuzaradan, prévôt des bouchers, déporta encore sept cent quarante-cinq Juifs ; en tout quatre mille six cents âmes. La trente-septième année de la captivité de Jéhojachin, roi de Juda, le vingt-cinquième jour du douzième mois, Evil-Mérodac, roi de Babylone, en l'année de son avènement, fit grâce à Jéhojachin, roi de Juda, et le fit sortir de prison. Il lui adressa de bonnes paroles et le fit siéger au-dessus des rois qui étaient avec lui à Babylone. Il lui ôta ses vêtements de prison ; et Jéhojachin mangea habituellement à sa table durant toute sa vie. Et son entretien, un entretien perpétuel, lui fut accordé par le roi de Babylone, pour chaque jour jusqu'au jour de sa mort, tous les jours de sa vie.
Comment est-elle assise solitaire, La cité populeuse ? Elle est devenue comme une veuve ! Celle qui était une capitale parmi les nations, Une princesse sur les provinces, A été rendue tributaire. Elle pleure, elle pleure durant la nuit, Et ses larmes sont sur ses joues ; De tous ses amants Pas un ne la console ; Tous ses compagnons l'ont trahie, Ils sont devenus ses ennemis. Juda s'en est allé en exil Sous le poids de l'oppression et d'une dure servitude ; Il demeure chez les nations, Sans trouver de repos ; Tous ses persécuteurs l'ont atteint Dans les défilés étroits. Les chemins de Sion sont dans le deuil, Parce que personne ne vient plus à la fête ; Toutes ses portes sont en ruines ; Ses sacrificateurs sanglotent ; Ses vierges se désolent, Et elle-même est dans l'amertume. Ses adversaires ont le dessus ; Ses ennemis prospèrent ; Car l'Eternel l'a affligée A cause de la multitude de ses rébellions ; Ses petits enfants s'en sont allés captifs Devant l'oppresseur. Toute la gloire de la fille de Sion S'est éloignée d'elle ; Ses princes sont comme des cerfs Qui n'ont pas trouvé de pâture Et s'en vont sans force Devant celui qui les poursuit. Jérusalem, aux jours de sa misère et de sa vie errante, Se souvient de tous ses biens précieux dès les jours anciens. Maintenant que son peuple est tombé par la main de l'ennemi Et que personne ne vient à son aide, Les ennemis la voient ; Ils rient de son chômage. Jérusalem a péché, péché... ! C'est pourquoi elle est devenue une chose souillée ; Tous ceux qui l'honoraient la méprisent, Car ils ont vu sa nudité ; Elle-même sanglote Et se détourne. Sa souillure est dans les pans de sa robe ; Elle ne songeait pas à sa fin, Et elle est tombée d'une manière étrange ; Nul ne la console ! Vois, ô Eternel, ma misère ! Car l'ennemi triomphe L'ennemi a étendu la main Sur tous ses trésors ; Car elle a vu les nations Entrer dans son sanctuaire, Celles au sujet desquelles tu avais donné cet ordre : Elles n'entreront point dans ton assemblée ! Tout son peuple sanglote ; Ils cherchent du pain ; Ils donnent leurs joyaux Pour des aliments qui leur rendent la vie. Vois, Eternel, regarde L'abjection où je suis ! Cela ne vous touche pas, Vous tous qui passez par le chemin ? Regardez et voyez s'il y a une douleur Comme la douleur qui m'est infligée, A moi que l'Eternel a frappée Au jour de son ardente colère ! D'en-haut il a lancé dans mes os Un feu qui les dévore ; Il a étendu un filet devant mes pieds, Il m'a fait reculer ; Il m'a rendue désolée, Languissante tout le jour. Le joug de mes forfaits Est lié par sa main ; Ils s'entrelacent et pèsent sur mon cou. Il a fait broncher ma force ; Le Seigneur m'a livrée à des mains Auxquelles je ne puis résister. Le Seigneur a enlevé tous les guerriers Que j'avais au milieu de moi ; Il a convoqué des gens contre moi Pour écraser mes jeunes hommes ; Le Seigneur a foulé au pressoir Pour la vierge, fille de Juda. C'est pour cela que je pleure ; Mon œil, mon œil fond en larmes ; Car il n'y a près de moi personne qui me console, Qui me rende la vie ; Mes fils sont dans la désolation, Car l'ennemi l'emporte ! Sion a tendu les mains... Personne ne l'a consolée ! L'Eternel a commandé aux ennemis de Jacob De l'environner de toutes parts. Jérusalem est devenue au milieu d'eux Comme une chose souillée. L'Eternel est juste, Car j'ai été rebelle à ses ordres. Oh ! écoutez, vous tous les peuples, Et voyez ma douleur : Mes vierges et mes jeunes gens Sont allés en captivité. J'ai appelé mes amants, Ils m'ont trompée ; Mes sacrificateurs et mes anciens Ont péri dans la ville En cherchant de la nourriture Pour ranimer leur vie. Regarde, ô Eternel, car je suis dans l'angoisse ! Mes entrailles sont émues ; Mon cœur est bouleversé au-dedans de moi, Parce que j'ai été bien rebelle. Au dehors l'épée a tué mes enfants ; Au dedans c'est la mort ! On m'entend gémir... Personne qui me console ! Tous mes ennemis, apprenant mon malheur, Se réjouissent de ce que tu as agi. Tu as fait venir le jour que tu avais annoncé... Ils deviendront tels que moi ! Que toute leur méchanceté Vienne devant toi, Et traite-les comme tu m'as traitée A cause de tous mes forfaits ; Car mes soupirs sont nombreux, Et mon cœur est malade ! Comment le Seigneur, dans sa colère, A-t-il couvert d'un nuage la fille de Sion ? Il a précipité des cieux en terre La magnificence d'Israël ; Il ne s'est pas souvenu de son marchepied, Au jour de sa colère. Le Seigneur a ruiné sans pitié Toutes les demeures de Jacob ; Il a détruit, dans sa fureur, Les remparts de la fille de Juda. Il les a jetés en terre ; Il a profané sa royauté et ses princes. Il a rompu, dans l'ardeur de sa colère, Toute force d'Israël ; Il a retiré sa droite Devant l'ennemi ; Il a allumé en Jacob comme un feu ardent Qui dévore tout autour. Il a bandé son arc comme un ennemi, Il a levé sa droite comme un assaillant, Et il a égorgé Tout ce qui charmait les yeux. Dans la tente de la fille de Sion Il a versé son courroux comme un feu. Le Seigneur a été comme un ennemi ; Il a ruiné Israël, Ruiné tous ses palais, Détruit ses remparts. Il a infligé à la fille de Juda Douleur sur douleur. Il a forcé son enclos comme un jardin Il a détruit son lieu d'assignation. L'Eternel a fait oublier en Sion Fêtes solennelles et sabbats ; Dans le débordement de sa colère, Il a rejeté avec dédain rois et sacrificateurs. Le Seigneur a pris en dégoût son autel, En abomination son sanctuaire ; Il a livré aux mains de l'ennemi Les murs de ses palais. On a poussé des cris dans la maison de l'Eternel, Comme en un jour de fête. L'Eternel a médité de détruire Les murs de la fille de Sion ; Il a étendu le cordeau, Il n'a pas retiré sa main qu'il ne les eût détruits. Il a mis en deuil bastion et muraille ; Ensemble ils mènent deuil. Ses portes sont enfoncées en terre ; Il en a détruit, brisé les barres. Son roi et ses princes sont chez les Gentils ; Il n'y a plus de loi ; Ses prophètes aussi Ne reçoivent plus de vision de l'Eternel. Les anciens de la fille de Sion sont assis par terre, Ils se taisent ; Ils ont jeté de la poussière sur leur tête ; Ils sont vêtus de sacs. Les vierges de Jérusalem Courbent leur tête vers la terre. Mes yeux se consument dans les larmes ; Mes entrailles sont émues ; Mon foie s'épanche sur la terre, A cause de la blessure de la fille de mon peuple, A la vue des enfants et des nourrissons Qui défaillent dans les places de la ville. Ils disent à leurs mères : Où y a-t-il du pain et du vin ? Et ils tombent comme blessés à mort Dans les rues de la ville, Et rendent l'âme Sur le sein de leurs mères. Quel exemple te citerai-je ? Qui comparerai-je à toi, fille de Jérusalem ? A qui t'assimiler pour te consoler, O vierge, fille de Sion ? Car ta plaie est grande comme la mer ! Qui te guérirait ? Tes prophètes ont eu pour toi Des visions vaines et folles ; Ils ne t'ont point dévoilé ton iniquité, Afin de détourner de toi la captivité ; Mais ils t'ont donné pour visions Des oracles de mensonge et de réjection. Tous les passants battent des mains à ta vue ; Ils sifflent, Ils hochent la tête Au sujet de la fille de Jérusalem ; Est-ce là cette ville qu'on appelait la parfaite en beauté, La joie de toute la terre ? Tous tes ennemis ouvrent la bouche contre toi ; Ils sifflent, Ils grincent des dents ; Ils disent : Nous les avons engloutis ! C'est là le jour que nous attendions ! Nous y sommes ; nous le voyons ! L'Eternel a exécuté ce qu'il avait résolu ; Il a accompli la parole Qu'il avait prononcée dès les jours anciens. Il a détruit sans pitié ; Il a réjoui l'ennemi à ton sujet ; Il a élevé la corne de tes adversaires. Leur cœur crie vers le Seigneur ! O muraille de la fille de Sion, Laisse couler tes larmes jour et nuit Comme un torrent ! Ne te donne aucun relâche ! Que ta prunelle n'ait point de repos ! Lève-toi, pousse des cris dans la nuit, Au commencement de chaque veille ; Répands ton cœur comme de l'eau Devant la face du Seigneur ! Lève les mains vers lui pour la vie de tes enfants Qui défaillent de faim aux coins de toutes les rues ! Vois, Eternel, et considère ! Qui as-tu jamais traité ainsi ? Des femmes mangent-elles le fruit de leurs entrailles, Les petits enfants qu'elles portent dans leurs bras ? Tue-t-on dans le sanctuaire du Seigneur Les sacrificateurs et les prophètes ? Jeunes gens et vieillards Sont couchés par terre dans les rues ; Mes vierges et mes adolescents Sont tombés par l'épée. Tu as égorgé au jour de ta colère ; Tu as immolé ; tu n'as point épargné ! Tu as assigné, comme à un jour de convocation, Mes terreurs de toutes parts ; Au jour de la colère de l'Eternel Il n'y a eu ni réchappé, ni fugitif. Ceux que j'avais portés dans mes bras et que j'avais élevés, Mon ennemi les a détruits jusqu'au dernier ! Je suis l'homme qui ai vu l'affliction Sous la verge de sa fureur. Il m'a conduit et fait marcher Dans les ténèbres et non dans la lumière. C'est contre moi seul Qu'il tourne sa main toujours de nouveau. Il a usé ma chair et ma peau Il a brisé mes os. Il a bâti contre moi, Il m'a environné de fiel et d'ennui. Il m'a fait habiter dans les ténèbres, Comme ceux qui sont morts dès longtemps. Il m'a entouré d'un mur pour que je ne puisse sortir ; Il m'a chargé de lourdes chaînes. Même quand je crie et que j'appelle à mon secours, Il ferme l'accès à ma prière. Il m'a barré les chemins avec des pierres de taille, Il a bouleversé mes sentiers. Il a été pour moi un ours aux aguets, Un lion en embuscade, Il m'a fait sortir du chemin et mis en pièces ; Il m'a réduit en dévastation. Il a bandé son arc Et m'a placé comme but pour sa flèche. Il a fait pénétrer dans mes reins Les traits de son carquois ; Je suis la risée de tout mon peuple, Leur chanson tout le jour ; Il m'a rassasié d'herbes amères, Il m'a abreuvé d'absinthe. Il a fait broyer du gravier à mes dents, Il m'a enfoncé dans la cendre. Mon âme est dégoûtée, faute de paix ; J'ai oublié le bonheur, Et j'ai dit : Ma force et mon attente Ont pris fin loin de l'Eternel. Souviens-toi de mon affliction et de ma persécution, De l'absinthe et du fiel ; Mon âme s'en souvient sans cesse, Et elle est abattue en moi, Voici ce que je me rappelle en mon cœur, C'est pourquoi j'espérerai : C'est une grâce de l'Eternel que nous ne soyons pas anéantis, Que ses compassions ne soient pas épuisées. Elles se renouvellent chaque matin ; Grande est ta fidélité ! L'Eternel est ma part, a dit mon âme, C'est pourquoi je m'attendrai à lui. L'Eternel est bon pour celui qui s'attend à lui, Pour l'âme qui le cherche. Il est bon d'attendre en silence La délivrance de l'Eternel ; Il est bon à l'homme De porter le joug dans sa jeunesse. Qu'il s'asseye à l'écart et qu'il garde le silence Quand il le lui a imposé ! Qu'il mette sa bouche dans la poussière ! Peut-être y aura-t-il de l'espoir. Qu'il présente la joue à celui qui le frappe ; Qu'il se rassasie d'opprobre ! Car le Seigneur Ne rejette pas à toujours ; Mais il afflige, Et a compassion selon sa grande miséricorde : Car ce n'est pas de bon cœur qu'il humilie Et qu'il afflige les fils des hommes. Lorsqu'on foule aux pieds Tous les captifs du pays, Lorsqu'on fait fléchir le droit d'un homme A la face du Très-Haut, Lorsqu'on fait tort à quelqu'un dans sa cause, Le Seigneur ne le voit-il pas ? Qui a parlé, et la chose a eu lieu, Sans que le Seigneur l'ait commandé ? N'est-ce pas de la bouche du Très-Haut Que procèdent les maux et le bien ? Pourquoi l'homme vivant se plaindrait-il ? Que chacun se plaigne de son péché Examinons nos voies et sondons-les ; Et retournons jusqu'à l'Eternel. Elevons nos cœurs avec nos mains Vers Dieu dans les cieux. Nous, nous avons été infidèles ; nous nous sommes révoltés ; Toi, tu n'as pas pardonné. Tu t'es enveloppé dans ta colère, Et tu nous as poursuivis ; tu as tué sans épargner ; Tu t'es couvert d'une nuée, Afin que la prière ne passe point. Tu as fait de nous des balayures et un rebut Au milieu des peuples. Tous nos ennemis Ouvrent la bouche contre nous. La frayeur et la fosse nous sont échues, La dévastation et la ruine ! Mon œil se fond en ruisseaux d'eau A cause de la ruine de la fille de mon peuple. Mon œil pleure et ne cesse point, Parce qu'il n'y a point de répit, Jusqu'à ce que l'Eternel Regarde des cieux et voie. Mon œil fait mal à mon âme A cause de toutes les filles de ma ville. Ceux qui sont mes ennemis sans cause M'ont donné la chasse, comme à un passereau. Ils ont anéanti ma vie dans la fosse, Et ont jeté une pierre sur moi. Les eaux montaient par-dessus ma tête, Je disais : Je suis retranché ! J'ai invoqué ton nom, ô Eternel, De la fosse des enfers. Tu as entendu ma voix : Ne ferme pas L'oreille à mon appel, à mon cri de détresse ! Au jour où je t'ai invoqué, Tu t'es approché et tu as dit : Ne crains point ! Seigneur ! tu as pris la défense de mon âme, Tu m'as sauvé la vie. Tu as vu, Eternel, le tort qu'ils me font ; Fais-moi justice ! Tu as vu toute leur rancune, Toutes leurs machinations contre moi. Tu as entendu leurs outrages, ô Eternel, Toutes leurs machinations contre moi, Les propos de mes adversaires, Et ce qu'ils méditent contre moi tout le jour. Quand ils s'asseyent ou qu'ils se lèvent, regarde : Je suis leur chanson. Tu les rétribueras, ô Eternel, Selon l'œuvre de leurs mains. Tu leur donneras l'endurcissement du cœur, Tu leur donneras ta malédiction. Tu les poursuivras avec colère, Et tu les extermineras de dessous les cieux de l'Eternel. Comment l'or s'est-il terni, L'or pur s'est-il altéré ? Comment les pierres sacrées ont-elles été semées Au coin de toutes les rues ? Les nobles fils de Sion, Evalués au poids de l'or fin, Comment ont-ils été comptés pour des vases de terre, Ouvrage de mains de potier ? Même les chacals présentent la mamelle A leurs petits et les allaitent, La fille de mon peuple est devenue cruelle Comme les autruches dans le désert. La langue du nourrisson, dans sa soif, S'attache à son palais. Les enfants demandent du pain ; Personne ne leur en distribue. Ceux qui mangeaient des mets délicats, Meurent de faim dans les rues ; Ceux qu'on portait sur la pourpre, Se couchent dans le fumier. L'iniquité de la fille de mon peuple A été plus grande que le péché de Sodome, Qui fut renversée en un instant, Sans qu'aucune main se fût levée contre elle. Les nobles surpassaient en éclat la neige, En blancheur le lait ; Leur corps était plus vermeil que le corail ; Leur figure était un saphir. Leur aspect est plus sombre que le noir même ; On ne les reconnaît plus dans les rues ; Leur peau est attachée à leurs os, Elle est sèche comme du bois. Heureux ont été ceux que l'épée a tués, Plus que ceux qu'a tués la faim ; Car eux, les transpercés, Ils avaient en abondance les produits des champs. Des femmes compatissantes ont de leurs mains Fait cuire leurs enfants ; Ils leur ont servi d'aliment Dans le désastre de la fille de mon peuple. L'Eternel a épuisé sa fureur ; Il a répandu l'ardeur de sa colère Et allumé en Sion un feu Qui en a dévoré les fondements. Ils ne croyaient pas, les rois de la terre, Ni aucun des habitants du monde, Que l'adversaire, l'ennemi entrerait Dans les portes de Jérusalem. C'est à cause des péchés de ses prophètes, Des iniquités de ses sacrificateurs, Qui répandaient au milieu d'elle Le sang des justes. Ils erraient comme des aveugles dans les rues, Souillés de sang ; De sorte qu'on ne pouvait Toucher leurs vêtements. Ecartez-vous ! Un impur ! leur criait-on : Ecartez-vous ; écartez-vous ! Ne le touchez pas ! Quand ils fuyaient, ils erraient çà et là, Et l'on disait parmi les Gentils : Qu'ils ne demeurent plus ici ! La face de l'Eternel les a dispersés, Il ne les regarde plus ; On n'a pas respecté les sacrificateurs ; On n'a pas fait grâce aux vieillards. Et nous, nos yeux se consumaient encore Après un vain secours ; Du haut de nos tours nous regardions attentivement Vers une nation qui ne délivrait point ! Ils épiaient nos pas, Nous empêchant de marcher dans nos places ; Notre fin approche ; nos jours sont accomplis ; Oui, notre fin est venue ! Ceux qui nous poursuivaient Ont été plus légers que les aigles du ciel ; Ils nous ont pourchassés sur les montagnes ; Ils nous dressent des embûches dans le désert. Le souffle de nos narines, l'oint de l'Eternel, A été pris dans leurs fosses, Lui dont nous disions : Nous vivrons sous son ombre au milieu des Gentils ! Egaie-toi et réjouis-toi, fille d'Edom, Qui habites au pays de Uts ! A toi aussi passera la coupe ; Tu n'enivreras et tu te mettras à nu. Ton iniquité a pris fin, fille de Sion ; Il ne t'enverra plus en captivité. Il visite ton iniquité, fille d'Edom ; Il met à découvert tes péchés. Souviens-toi, ô Eternel, de ce qui nous est arrivé ; Regarde et vois notre opprobre ! Notre héritage a passé à des étrangers, Nos maisons à des inconnus. Nous sommes orphelins, sans père ; Nos mères, sont comme veuves. Nous buvons notre eau à prix d'argent ; Nous n'avons de bois qu'en payant. Nous sommes pressés par nos persécuteurs ; Nous sommes épuisés ; il n'y a pas de repos pour nous. Nous tendons la main vers l'Egypte et vers l'Assyrie Pour nous rassasier de pain. Nos pères ont péché, ils ne sont plus ; Et nous, nous portons la peine de leurs iniquités. Des esclaves dominent sur nous ; Personne ne nous arrache de leurs mains. Nous recueillons notre pain au péril de notre vie, En affrontant l'épée du désert. Notre peau est brûlante comme un four, Par suite de l'ardeur de la faim. Ils ont déshonoré des femmes dans Sion, Des vierges dans les villes de Juda. Des chefs ont été pendus par leurs mains ; La personne des vieillards n'a pas été respectée. Des jeunes gens ont porté la meule, Des enfants ont chancelé chargés de bois. Les vieillards ont abandonné la porte, Et les jeunes gens leur lyre. La joie de nos cœurs a cessé ; Nos danses sont changées en deuil. La couronne de notre tête est tombée ; Oui, malheur à nous, parce que nous avons péché ! Voici pourquoi notre cœur est malade, Voici pourquoi nos yeux sont obscurcis : C'est que la montagne de Sion est désolée Et que les renards s'y promènent. Toi, Eternel, tu règnes à toujours ; Ton trône est d'âge en âge. Pourquoi nous oublierais-tu à jamais, Nous abandonnerais-tu pour toute la durée de nos jours ? Fais-nous revenir à toi, ô Eternel, et nous reviendrons ; Renouvelle nos jours comme ils étaient autrefois. Car nous aurais-tu rejetés tout à fait ? Serais-tu irrité contre nous à l'excès ?
Et il arriva, la trentième année, au quatrième mois, le cinquième jour du mois, comme j'étais parmi les captifs, près du fleuve Kébar, que les cieux s'ouvrirent et que je vis des visions de Dieu. Au cinquième jour du mois, c'était la cinquième année de la captivité du roi Jéhojachin, la parole de l'Eternel fut adressée à Ezéchiel, fils de Buzi, sacrificateur, au pays des Chaldéens, près du fleuve Kébar, et là, la main de l'Eternel fut sur lui. Je vis, et voici, un vent de tempête venait du septentrion, une grosse nuée et une masse de feu : elle resplendissait à l'entour, et au milieu d'elle on voyait comme du métal qui est au milieu du feu. Et au milieu, quelque chose qui ressemblait à quatre êtres vivants ; et voici quel était leur aspect : ils avaient une ressemblance humaine. Chacun avait quatre faces et chacun quatre ailes. Leurs pieds étaient droits, et la plante avait la forme du pied d'un veau, et ils étincelaient comme de l'airain poli. Et ils avaient des mains d'homme sous leurs ailes, des quatre côtés, et tous quatre avaient leurs faces et leurs ailes. Leurs ailes étaient jointes l'une à l'autre, et en marchant ils ne se tournaient point ; chacun allait devant soi. Et leur face ressemblait à une face d'homme ; et tous quatre avaient une face de lion à droite, et tous quatre une face de taureau à gauche, et tous quatre une face d'aigle. Et leurs faces et leurs ailes étaient séparées par le haut ; chacun avait deux ailes qui joignaient celles de l'autre et deux ailes qui couvraient son corps. Et chacun allait devant soi ; là où l'Esprit les faisait aller, ils y allaient ; ils ne se tournaient pas en allant. Et l'aspect de ces êtres vivants ressemblait à des charbons ardents ; ils paraissaient embrasés comme des torches ; le feu circulait entre ces êtres ; ce feu resplendissait, et il en sortait des éclairs. Et ces êtres couraient en tous sens, pareils à la foudre. En regardant ces êtres, j'aperçus une roue à terre auprès d'eux, des quatre côtés. L'aspect de ces roues et leur forme était celui de la pierre de Tharsis, et toutes quatre étaient semblables ; leur aspect et leur forme étaient comme serait une roue traversée par une autre roue. En avançant, elles allaient sur leurs quatre côtés et ne se tournaient pas en allant. Et leurs jantes étaient hautes et formidables, et leurs jantes à toutes les quatre étaient remplies d'yeux tout autour. Quand les êtres allaient, les roues allaient aussi à côté d'eux, et quand les êtres s'élevaient de terre, les roues s'élevaient aussi. Là où l'Esprit les poussait à aller, ils y allaient, l'Esprit les y poussant, et les roues s'élevaient avec eux, car l'Esprit de l'être vivant était dans les roues. Quand ils allaient, elles allaient, et quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient, et quand ils s'élevaient de terre, les roues s'élevaient aussi, car l'Esprit de l'être vivant était dans les roues. Et au-dessus des têtes des êtres vivants il semblait y avoir un firmament pareil à un cristal d'une splendeur auguste ; il était étendu au-dessus de leurs têtes. Et sous le firmament se dressaient leurs ailes, l'une vers l'autre ; ils en avaient chacun deux qui leur couvraient le corps. Et j'entendis le bruit de leurs ailes quand ils allaient, comme le bruit de grosses eaux, comme la voix du Tout-Puissant ; un bruit tumultueux tel que le bruit d'un camp ; quand ils s'arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. Et il se faisait un bruit au-dessus du firmament qui était sur leur tête ; quand ils s'arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. Et au-dessus du firmament qui était sur leurs têtes, on voyait comme une pierre de saphir ressemblant à un trône ; et sur cette ressemblance de trône, il semblait y avoir comme une figure d'homme au-dessus. Et au-dedans et à l'entour, je vis comme du métal semblable à du feu, depuis ce qui paraissait ses reins et au-dessus ; et depuis ce qui paraissait ses reins et au-dessous, je vis comme du feu et un éclat tout autour de lui. Tel qu'est l'aspect de l'arc qui est dans la nuée en un jour de pluie, tel était l'aspect de ce qui resplendissait à l'entour. C'était une apparition de l'image de la gloire de l'Eternel. Et je vis et je tombai sur ma face, et j'entendis la voix de quelqu'un qui parlait. Il me dit : Fils d'homme, tiens-toi debout, et je te parlerai. Et comme il me parlait, l'Esprit entra en moi et me fit tenir debout, et j'entendis celui qui me parlait, et il me dit : Fils d'homme, je t'envoie vers les fils d'Israël, vers des païens, ces rebelles, qui se sont rebellés contre moi. Eux et leurs pères m'ont abandonné même jusqu'à ce jour-ci. Ces fils à la face raide et au cœur dur, c'est vers eux que je t'envoie. Et tu leur diras : Ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel. Et quant à eux, qu'ils écoutent ou qu'ils ne le fassent pas, car c'est une famille de rebelles, ils sauront qu'il y a eu un prophète au milieu d'eux. Et toi, fils d'homme, n'aie pas peur d'eux et n'aie pas peur de leurs paroles ; car tu es avec des orties et des épines, et tu habites avec des scorpions. N'aie pas peur de leurs paroles et ne tremble pas devant eux, car c'est une maison de rebelles. Et tu leur diras mes paroles, qu'ils écoutent ou qu'ils ne le fassent pas, car ce sont des rebelles. Et toi, fils d'homme, écoute ce que je te dis : Ne sois pas rebelle comme cette maison rebelle ; ouvre ta bouche et mange ce que je te donne. Et je regardai, et voici une main était tendue vers moi ; et voici, elle tenait un livre roulé. Et il le déploya devant moi, et le livre était écrit en dedans et en dehors, et ce qui y était écrit était des chants funèbres, des lamentations et des plaintes. Et il me dit : Fils d'homme, ce que tu trouves là, mange-le ; mange ce livre ; puis va, parle à la maison d'Israël. Et j'ouvris la bouche, et il me fit manger ce livre-là. Et il me dit : Fils d'homme, tu repaîtras ton ventre et rempliras tes entrailles de ce livre que je te donne. Et je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel. Et il me dit : Fils d'homme, va vers la maison d'Israël, et tu leur parleras selon mes paroles. Car ce n'est pas vers un peuple au parler étrange et à la langue barbare que tu es envoyé ; c'est vers la maison d'Israël. Ce n'est pas vers des peuples nombreux au parler étrange et à la langue barbare dont tu ne comprendras pas les paroles ; mais c'est vers eux que je t'envoie ; eux te comprendront. Et la maison d'Israël ne voudra pas t'écouter, car ils ne veulent pas m'écouter ; car eux tous, toute la maison d'Israël, sont des gens au front dur et au cœur raide. Voici, j'ai rendu ta face dure comme leur face et ton front dur comme leur front. J'ai rendu ton front dur comme le diamant, plus dur que le roc. Ne les crains point et ne tremble point devant eux, car c'est une maison rebelle. Puis il me dit : Fils d'homme, toutes les paroles que je te dirai, reçois-les dans ton cœur et les écoute de tes oreilles. Et va, rends-toi auprès des captifs, vers les fils de ton peuple, et parle-leur, et dis-leur : Ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel, soit qu'ils écoutent, soit qu'ils n'en fassent rien. Et l'Esprit m'enleva et j'entendis derrière moi retentir une voix puissante : Bénie soit la gloire de l'Eternel, au lieu de sa demeure ! Et j'entendis les ailes des êtres vivants qui battaient l'une contre l'autre, et les roues à leurs côtés et un grand bruit retentissant. Et l'Esprit m'enleva et m'emporta, et je m'en allai l'amertume et le courroux dans l'âme ; et la main de l'Eternel était ferme sur moi. Et j'arrivai à Tel-Abib, vers les captifs, qui habitent au bord du fleuve Kébar et dans le lieu où ils se trouvaient, et je demeurai là sept jours dans la stupeur au milieu d'eux. Et au bout de sept jours, la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, je t'ai donné pour sentinelle à la maison d'Israël. Quand tu entendras de ma bouche une parole, tu les avertiras de ma part. Quand j'aurai dit au méchant : Tu mourras, et que tu ne l'auras pas averti, et que tu n'auras pas parlé pour avertir un méchant de se détourner de sa mauvaise voie pour qu'il vive, ce méchant-là mourra dans son péché, et je redemanderai son sang de ta main. Et quand tu auras averti un méchant et qu'il ne se sera point détourné de sa méchanceté et de sa mauvaise voie, il mourra dans son péché ; mais toi, tu auras sauvé ton âme. Et si un juste se détourne de sa justice et commet l'iniquité et que je mette un piège devant lui, il mourra ; parce que tu ne l'auras pas averti, il mourra dans son péché ; l'on ne se souviendra plus des œuvres de justice qu'il aura faites, et je redemanderai son sang de ta main. Mais si tu as averti un juste de ne pas pécher et qu'il n'ait pas péché, il vivra parce qu'il aura été averti ; et toi, tu auras sauvé ton âme. Et la main de l'Eternel fut là sur moi, et il me dit : Lève-toi, sors vers la plaine, et là je te parlerai. Et je me levai, je sortis vers la plaine, et voici, la gloire de l'Eternel était là telle que la gloire que j'avais vue près du fleuve Kébar, et je tombai sur ma face. Et l'Esprit entra en moi et me fit tenir debout, et il me parla et me dit : Va, renferme-toi dans ta maison. Et toi, fils d'homme, on va mettre sur toi des cordes, on t'en liera et tu ne sortiras pas au milieu d'eux. Et j'attacherai ta langue à ton palais et tu seras muet, et tu ne seras pas pour eux un censeur, car ils sont une maison rebelle. Et quand je te parlerai, j'ouvrirai ta bouche, et tu leur diras : Ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel : Qui veut écouter, qu'il écoute, et qui ne le veut pas, qu'il le laisse ; car ils sont une maison rebelle. Et toi, fils d'homme, prends une brique, mets-la devant toi et y dessine une ville, Jérusalem. Et mets le siège contre elle, bâtis contre elle une tour ; élève contre elle des terrasses, environne-la d'un camp, et dresse contre elle des béliers tout autour. Puis, prends une poêle en fer et place-la comme un mur de fer entre toi et la ville, et tourne ta face contre elle ; elle sera assiégée et tu l'assiégeras. Ce sera un signe à la maison d'Israël. Puis, couche-toi sur ton côté gauche, et mets l'iniquité de la maison d'Israël sur ce côté. Tu porteras leur iniquité autant de jours que tu seras ainsi couché. Et moi, je t'ai compté les années de leur iniquité en jours : trois cent quatre-vingt-dix jours pour porter l'iniquité de la maison d'Israël. Et quand tu auras achevé ces jours, tu te coucheras sur ton côté droit une seconde fois, et tu porteras l'iniquité de la maison de Juda quarante jours. Je t'ai compté un jour pour une année. Et tu tourneras ta face et ton bras nu contre Jérusalem assiégée et tu prophétiseras contre elle. Et voici, j'ai mis sur toi des cordes, afin que tu ne te tournes pas d'un côté sur l'autre, jusqu'à ce que tu aies accompli les jours de ton siège. Et prends du froment, de l'orge, des fèves, des lentilles, du millet et de l'épeautre ; mets-les dans un vase, et t'en fais du pain, pendant tout le temps que tu seras couché sur ton côté ; tu en mangeras trois cent quatre-vingt-dix jours. La nourriture que tu mangeras sera du poids de vingt sicles par jour ; tu en mangeras de temps en temps. Tu boiras de l'eau par petite quantité, un sixième de hin ; tu en boiras de temps en temps. Tu mangeras cela sous la forme de galettes d'orge, que tu cuiras devant leurs yeux avec des tourteaux d'excréments d'homme. Et l'Eternel me dit : C'est ainsi que les enfants d'Israël mangeront leur pain souillé, chez les nations où je les chasserai. Et je dis : Ah ! Seigneur Eternel ! voici, mon âme ne s'est point souillée, je n'ai pas mangé d'une bête morte ou déchirée, et dès ma jeunesse jusqu'à présent aucune chair souillée n'est entrée dans ma bouche. Et l'Eternel me dit : Voici, je t'accorde de la fiente de bétail, au lieu d'excréments d'homme, et tu feras cuire ton pain dessus. Et il me dit : Fils d'homme, je vais briser le bâton du pain dans Jérusalem. Ils mangeront du pain au poids et dans la douleur, et ils boiront de l'eau par petite quantité et dans la consternation. Car ils manqueront de pain et d'eau, et ils seront consternés tous tant qu'ils sont, et ils se fondront à cause de leur iniquité. Et toi fils d'homme, prends une lame tranchante, un rasoir de barbier, et fais-le passer sur ta tête et sur ta barbe ; puis tu prendras des balances à peser et tu partageras ce que tu auras coupé. Tu en brûleras un tiers au feu dans le milieu de la ville, quand les jours du siège seront accomplis ; tu en prendras un tiers que tu frapperas avec le glaive autour de la ville ; et tu en disperseras l'autre tiers au vent, et je tirerai le glaive après eux. Et tu en prendras une petite quantité que tu serreras dans les plis de ton vêtement. Et de ce reste tu en prendras encore pour le jeter dans le feu et le brûler. De là sortira un feu pour toute la maison d'Israël. Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : Voilà Jérusalem ! Je l'avais placée au milieu des nations, et il y avait des pays autour d'elle. Mais dans sa méchanceté, elle a résisté à mes décrets plus que les nations, et à mes statuts plus que les pays qui l'entourent ; car ils ont rejeté mes décrets et n'ont pas marché selon mes statuts. C'est pourquoi le Seigneur, l'Eternel parle ainsi : Parce que vous avez fait plus de bruit que les nations qui vous entourent, que vous n'avez point marché selon mes statuts, que vous n'avez point pratiqué mes décrets et que vous n'avez pas agi selon la règle des peuples qui vous entourent, c'est pour cela que le Seigneur l'Eternel parle ainsi : Me voici ; je viens à toi ! Moi, j'exécuterai mes décrets au milieu de toi, aux yeux des nations. Et je ferai chez toi une chose telle que je n'en ai point faite et n'en ferai plus, à cause de toutes tes abominations. Voici, des pères dévoreront leurs fils au milieu de toi et des fils dévoreront leurs pères ; j'exécuterai au milieu de toi mes jugements et je disperserai tout ce qui restera de toi à tout vent. C'est pourquoi, je suis vivant, dit le Seigneur, l'Eternel : puisque tu as souillé mon sanctuaire par toutes tes infamies et par toutes tes abominations, moi aussi je raserai, et mon œil n'aura point de pitié, et moi aussi je n'épargnerai pas. Un tiers d'entre vous mourra par la peste et sera consumé par la famine, au milieu de vous. Un tiers tombera par l'épée tout à l'entour de toi, et j'en disperserai le tiers à tout vent et je tirerai l'épée derrière eux. Et ma colère s'assouvira et je ferai reposer mon courroux sur eux. Je me vengerai, et ils sauront que moi, l'Eternel, j'ai parlé dans ma jalousie, quand j'aurai assouvi sur eux mon courroux. Et je te livrerai à la désolation et à l'opprobre parmi les nations qui, t'entourent aux yeux de tous les passants. Et ton opprobre et ton ignominie seront une leçon et un sujet d'étonnement pour les peuples qui t'entourent, quand j'aurai exécuté sur toi mes jugements par ma colère et par mon courroux et par les châtiments de mon courroux ; moi, l'Eternel, j'ai parlé, quand j'aurai décoché contre eux les traits funestes de la famine que je décocherai contre vous pour vous détruire, quand j'augmenterai encore sur vous la famine et vous briserai le bâton du pain, et que j'enverrai sur vous la famine et des bêtes malfaisantes qui te priveront d'enfants, et que la peste et le sang passeront sur toi, et que je ferai venir sur toi le glaive... Moi, l'Eternel, j'ai parlé ! Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, tourne ta face contre les montagnes d'Israël, et prophétise contre elles et dis : Montagnes d'Israël, écoutez la parole du Seigneur, l'Eternel : Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel, aux montagnes et aux collines, aux vallées et aux ravins : Voici, je fais venir sur vous l'épée et je détruirai vos hauts lieux. Vos autels seront dévastés et vos colonnes solaires seront brisées, et je ferai tomber vos blessés à mort devant vos idoles. Et je mettrai les cadavres des enfants d'Israël devant leurs idoles et je sèmerai vos os autour de vos autels. Partout où vous habitez, les villes seront désolées et les hauts lieux dévastés, afin que vos autels soient désolés et punis, vos idoles brisées et anéanties, vos colonnes solaires abattues et vos ouvrages balayés. Et il tombera au milieu de vous des blessés à mort, et vous saurez que je suis l'Eternel. Et je vous laisserai un reste ; car vous aurez des réchappés du glaive parmi les nations, quand vous serez dispersés en divers pays. Et vos réchappés se souviendront de moi chez les nations où ils auront été emmenés captifs, eux dont j'aurai brisé le cœur adultère qui s'est détourné de moi et les yeux adultères qui se sont tournés vers leurs idoles, et ils regarderont avec dégoût le mal qu'ils ont fait en commettant leurs abominations. Et ils sauront que je suis l'Eternel : ce n'est pas en vain que je les ai menacés de ce mal. Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : Frappe dans ta main et bats du pied et dis : Hélas ! à cause de toutes les méchantes abominations de la maison d'Israël, qui va périr par l'épée, par la famine et par la peste. Celui qui sera loin mourra de la peste, et celui qui sera près tombera par l'épée ; celui qui demeurera de reste et sera conservé, mourra par la famine, et j'assouvirai sur eux mon courroux. Et vous saurez que je suis l'Eternel, quand leurs morts seront mêlés à leurs idoles autour de leurs autels, sur toute colline élevée, sur le sommet de toutes les montagnes, sous tout arbre vert et sous tout chêne au feuillage touffu, dans les lieux où ils ont offert à toutes leurs idoles un encens agréable. Et j'étendrai ma main contre eux et je rendrai le pays plus dévasté et plus désolé que le désert de Diblath, partout où ils habitent, et ils sauront que je suis l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Et toi, fils d'homme, ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel, au pays d'Israël : C'est la fin ! La fin vient aux quatre coins de la terre ! Maintenant, la fin vient pour toi ; je donnerai cours à ma colère sur toi, je te jugerai d'après ta conduite et je ferai retomber sur toi toutes tes abominations. Et mon œil ne t'épargnera point et je n'aurai point de pitié, car je ferai retomber sur toi ta conduite, et tes abominations seront au milieu de toi, et vous saurez que je suis l'Eternel. Ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel : Un malheur ! un malheur unique ! Voici, il est là ! Une fin vient ; c'est la fin ; elle s'éveille contre toi, voici, il est là ! Ton tour est venu, habitant du pays ; le temps vient, le jour est proche. On entend un bruit, mais ce n'est pas le cri de joie sur les montagnes. Maintenant, je vais répandre mon courroux sur toi, j'assouvirai sur toi ma colère ; je te jugerai d'après ta conduite et je ferai retomber sur toi tes abominations. Et mon œil n'épargnera point et je n'aurai point de pitié ; je ferai retomber sur toi ta conduite ; tes abominations seront au milieu de toi, et vous saurez que c'est moi, l'Eternel, qui frappe. Voici le jour ; voici, il vient, ton tour est arrivé, la verge fleurit, la fierté éclot ! La violence s'élève et devient la verge de l'impiété. Il ne restera rien d'eux, ni de leur foule, ni de leur richesse, et ils n'auront plus d'éclat. Le temps vient, le jour arrive. Que l'acheteur ne se réjouisse point et que le vendeur ne s'afflige point, car le courroux plane sur toute leur multitude. Car le vendeur ne recouvrera point ce qu'il a vendu, quand même il serait encore en vie ; car la vision contre toute leur multitude ne sera point révoquée, et par son péché personne ne maintiendra sa vie. On sonne la trompette, et tout est prêt, mais personne ne marche au combat, car ma colère est contre toute leur multitude. Au dehors, l'épée ; au dedans, la peste et la famine. Celui qui est aux champs mourra par l'épée, et celui qui est dans la ville, la peste et la famine le dévoreront. Et si quelques fugitifs d'entre eux échappent, ils seront sur les montagnes comme les colombes des vallées, tous gémissant, chacun pour son péché. Toutes les mains sont lâches et tous les genoux se fondent en eau. Et ils sont vêtus de sacs et la frayeur les enveloppe ; la confusion est sur tous les visages, et toutes les têtes sont chauves. Ils jetteront leur argent dans les rues, et leur or sera pour eux de l'ordure. Leur argent et leur or ne les pourront délivrer au jour de la colère de l'Eternel. Ils n'en rassasieront point leur âme et n'en rempliront point leurs entrailles ; car c'est là ce qui les a fait tomber dans le péché. Des joyaux dont ils se paraient, ils tiraient leur orgueil ; ils en fabriquaient leurs images abominables, leurs idoles ; c'est pourquoi je leur changerai tout cela en ordure. Et je le livrerai au pillage, aux mains des étrangers, en proie aux impies de la terre, afin qu'ils le souillent. Et je détournerai d'eux mon visage, et on profanera mon trésor. Des violents y entreront et le profaneront. Prépare les chaînes ; car la terre est pleine de crimes, de meurtre, et la ville est pleine de violences. Et je ferai venir les plus méchants d'entre les peuples pour posséder leurs maisons et pour faire cesser l'orgueil des forts et profaner leurs lieux saints. La destruction vient, et ils chercheront la paix ; mais il n'y en aura point. Malheur viendra sur malheur, nouvelle sur nouvelle. Ils chercheront des visions auprès des prophètes ; et la loi fera défaut au sacrificateur et le conseil aux anciens. Le roi mènera deuil, et le prince se vêtira de désolation, et les mains du peuple du pays trembleront de frayeur. Je les traiterai d'après leur conduite et je les jugerai selon leurs mérites, et ils sauront que je suis l'Eternel. Et il arriva en la sixième année, au sixième mois, le cinquième jour du mois, comme j'étais assis dans ma maison et que les anciens de Juda étaient assis devant moi, la main du Seigneur l'Eternel s'abaissa sur moi en ce lieu-là ; et je vis, et voici une figure qui avait l'aspect du feu. De ses reins en bas cela paraissait du feu, et de ses reins en haut c'était un aspect splendide, comme celui de l'airain poli. Et elle avança une forme de main et elle me saisit par les boucles de mes cheveux, et l'Esprit m'enleva entre la terre et le ciel, et m'amena à Jérusalem, en vision divine, à l'entrée de la porte du parvis intérieur, qui regarde au nord, où était placée la statue de jalousie qui provoque la jalousie. Et voici, là se trouvait la gloire du Dieu d'Israël, pareille à la vision que j'avais eue dans la plaine. Et il me dit : Fils d'homme, élève tes yeux du côté du nord ; et j'élevai mes yeux du côté du nord, et voici, au nord de la porte de l'autel, il y avait cette statue de jalousie, à l'entrée. Et il me dit : Fils d'homme, vois-tu ce qu'ils font, les grandes abominations que la maison d'Israël commet ici, afin que je m'éloigne de mon sanctuaire. Tu verras encore d'autres grandes abominations. Puis il me conduisit à l'entrée du parvis, et j'aperçus un trou dans le mur ; et il me dit : Fils d'homme, perce la muraille. Et je perçai la muraille, et voici il y avait une porte. Et il me dit : Viens et vois les méchantes abominations qu'ils font ici. Et j'allai, et je vis, et voici il y avait toutes sortes de figures de reptiles et d'animaux immondes, et toutes les idoles de la maison d'Israël dessinées sur la muraille tout autour. Et soixante-dix hommes d'entre les anciens de la maison d'Israël, parmi eux Jaazania, fils de Saphan, se tenaient debout devant elles, et chacun avait à la main son encensoir, d'où montait le parfum d'un nuage d'encens. Et il me dit : As-tu vu, fils d'homme, ce que les anciens de la maison d'Israël font dans les ténèbres, chacun dans ses appartements couverts de peintures, car ils disent : L'Eternel ne nous voit pas, l'Eternel a abandonné le pays ! Et il me dit : Tu verras encore d'autres grandes abominations qu'ils commettent. Et il me conduisit à l'entrée de la porte de la maison de l'Eternel qui regarde au nord ; et voici les femmes étaient là assises, pleurant le Thammuz. Et il me dit : As-tu vu, fils d'homme ? Tu verras encore d'autres abominations plus grandes que celles-ci. Alors il me conduisit dans le parvis intérieur de la maison de l'Eternel ; et voici, à l'entrée du temple de l'Eternel, entre le portique et l'autel, étaient vingt-cinq hommes, le dos tourné au temple de l'Eternel et le visage vers l'orient, et ils se prosternaient du côté de l'orient devant le soleil. Et il me dit : As-tu vu, fils d'homme ? Est-ce trop peu pour la maison de Juda des abominations qu'ils commettent en ce lieu... qu'ils remplissent encore la terre de violence, qu'ils recommencent toujours à m'irriter ! Et voici, ils portent le rameau à leur nez. Et moi aussi, j'agirai dans ma colère ; mon œil n'épargnera point, et je n'aurai point de compassion. Ils crieront à voix forte à mes oreilles, et je ne les entendrai point. Puis il cria d'une voix forte à mes oreilles : Approchez, vous, préposés à la ville, chacun son instrument de destruction à la main ! Et voici, six hommes vinrent par le chemin de la porte supérieure qui regarde au nord, chacun ayant en main son instrument. pour frapper, et il y avait au milieu d'eux un homme vêtu de lin portant une écritoire à la ceinture. Et ils vinrent se placer à côté de l'autel d'airain. Et la gloire du Dieu d'Israël monta de dessus le chérubin sur lequel elle se tenait, vers le seuil de la maison. Et l'Eternel appela l'homme vêtu de lin qui avait une écritoire à la ceinture. Et l'Eternel lui dit : Passe par le milieu de la ville, par le milieu de Jérusalem, et marque d'un Thau sur le front les hommes qui soupirent et qui gémissent de toutes les abominations qui s'y commettent. Et aux autres il dit, moi l'entendant : Passez dans la ville après lui et frappez ! Que votre œil n'épargne point, et n'ayez point de pitié. Tuez vieillard, jeune homme, jeune fille, enfant, femme, jusqu'à extermination ; mais quiconque porte la marque du Thau, ne le touchez pas ; et commencez par mon sanctuaire ! Et ils commencèrent par les vieillards qui étaient devant la maison. Puis il leur dit : Souillez la maison et remplissez de morts les parvis. Sortez ! Et ils sortirent et frappèrent dans la ville. Et pendant qu'ils frappaient, comme je restais seul, je tombai sur ma face et criai, disant : Ah ! Seigneur Eternel, vas-tu détruire tout ce qui reste d'Israël en répandant ton courroux sur Jérusalem ? Et il me dit : Le péché de la maison d'Israël et de Juda est extrêmement grand. La terre est remplie de sang et la ville est pleine d'injustices ; car ils disent : L'Eternel a abandonné le pays, l'Eternel ne voit rien ! Et moi aussi, mon œil n'épargnera point et je n'aurai point de compassion. Je ferai retomber leurs œuvres sur leurs têtes. Et voici, l'homme vêtu de lin, qui avait une écritoire à la ceinture, vint rendre compte en disant : J'ai fait comme tu m'as commandé. Et je vis, et voici, sur le firmament qui était au-dessus de la tête des chérubins, il y avait comme une pierre de saphir : quelque chose qui paraissait ressembler à un trône, se voyait au-dessus d'eux. Et il dit à l'homme vêtu de lin : Va dans les intervalles des globes sous les chérubins ; remplis tes mains des charbons ardents qui se trouvent entre les chérubins, et répands-les sur la ville. Et il y alla devant mes yeux. Or, les chérubins se tenaient à droite de la maison quand l'homme y alla, et la nuée remplit le parvis intérieur. Puis la gloire de l'Eternel s'éleva de dessus le chérubin [et se plaça] sur le seuil de la maison ; et la maison fut remplie par la nuée, et le parvis était plein de l'éclat de la gloire de l'Eternel. Et le bruit des ailes des chérubins se fit entendre jusqu'au parvis extérieur, comme la voix du Dieu tout-puissant quand il parle. Et quand il eut donné ordre à l'homme vêtu de lin, en lui disant : Prends du feu dans l'intervalle des roues entre les chérubins, l'homme vint et se tint à côté des roues. Et le chérubin avança la main entre les chérubins vers le feu qui était entre les chérubins ; il en prit et le mit dans les mains de l'homme vêtu de lin qui le prit et sortit. Or, on voyait aux chérubins une forme de main d'homme sous leurs ailes. Et je vis, et voici il y avait quatre roues à côté des chérubins, une roue à côté de chaque chérubin, et l'aspect des roues était comme celui de la pierre de Tharsis. Et à les voir, la forme de l'une était celle des quatre, une roue passant par le milieu de l'autre roue. En avançant, elles allaient de leurs quatre côtés, sans se tourner en allant ; car elles allaient du côté où allait la tête, sans se tourner dans la marche. Et tout le corps des chérubins, et leurs dos et leurs mains et leurs ailes et les roues étaient pleins d'yeux tout autour ; tous les quatre avaient leurs roues. J'entendais qu'on nommait les roues : globes. Et chacun avait quatre faces ; la face du premier était la face de chérubin, et la face du second était une face d'homme, celle du troisième, une face de lion, et celle du quatrième, une face d'aigle. Et les chérubins s'élevèrent ; c'était l'être vivant que j'avais vu sur le fleuve Kébar. Quand les chérubins allaient, les roues allaient à côté d'eux ; et quand les chérubins dressaient leurs ailes pour s'élever de terre, les roues ne se détournaient point non plus d'à côté d'eux. Quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient ; quand ils s'élevaient, elles s'élevaient avec eux ; car l'Esprit de l'être vivant était en elles. Et la gloire de l'Eternel se retira de dessus le seuil de la maison et s'arrêta sur les chérubins. Les chérubins dressèrent leurs ailes et s'élevèrent de la terre à mes yeux, quand ils se retirèrent et les roues avec eux, et ils s'arrêtèrent à l'entrée de la porte orientale de la maison de l'Eternel, et la gloire du Dieu d'Israël reposait sur eux d'en haut. C'était là l'être vivant que j'avais vu au-dessous du Dieu d'Israël sur le fleuve Kébar, et je connus que c'étaient des chérubins. Chacun avait quatre faces et chacun avait quatre ailes, et une ressemblance de mains d'homme était sous leurs ailes. Et leurs faces ressemblaient aux faces que j'avais vues près du fleuve Kébar ; c'était le même aspect ; c'étaient eux-mêmes. Chacun allait droit devant soi. Et l'Esprit m'enleva et m'amena à la porte orientale de la maison de l'Eternel, à celle qui est tournée vers l'orient ; et voici, à l'entrée de la porte, il y avait vingt-cinq hommes, et au milieu d'eux Jaazania fils d'Azzur et Pélatia, fils de Bénaïa, chefs du peuple. Et il me dit : Fils d'homme, voilà les hommes qui méditent l'iniquité et qui donnent de mauvais conseils dans cette ville, qui disent : Pas si proche ! Bâtissons toujours ! Cette ville est le pot et nous la viande. C'est pourquoi prophétise contre eux, prophétise, fils d'homme. Et l'Esprit de l'Eternel tomba sur moi, et il me dit : Parle ! Ainsi a dit l'Eternel : C'est ainsi que vous parlez, maison d'Israël, et ce qui monte à votre esprit, je le connais, moi. Vous avez multiplié vos meurtres dans cette ville et rempli ses rues de corps morts. C'est pourquoi le Seigneur l'Eternel parle ainsi : Ceux que vous avez étendus morts au milieu d'elle, voilà la chair, et elle est le pot ; et vous, on vous en fera sortir. Vous craignez le glaive, et je ferai venir sur vous le glaive, a dit le Seigneur l'Eternel. Et je vous ferai sortir du milieu de la ville, je vous livrerai aux mains des étrangers, et j'exercerai sur vous mes jugements. Vous tomberez par le glaive ; je vous jugerai à la frontière d'Israël et vous saurez que je suis l'Eternel. Cette ville ne sera pas pour vous le pot, et vous ne serez pas en elle la chair. C'est à la frontière d'Israël que je vous jugerai, et vous saurez que je suis l'Eternel dont vous n'avez pas suivi les statuts, ni pratiqué les lois ; vous avez agi selon les lois des nations qui vous entourent. Et comme je prophétisais, Pélatia, fils de Bénaïa, mourut, et je tombai sur ma face et criai à voix haute : Ah ! Seigneur Eternel, vas-tu exterminer ce qui reste d'Israël ? Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, tes frères, tes frères hommes de ta parenté et toute la maison d'Israël, ce sont tous ceux à qui les habitants de Jérusalem disent : Tenez-vous éloignés de l'Eternel ; c'est à nous que le pays a été donné en possession. C'est pourquoi dis : Ainsi parle l'Eternel : Oui, je les ai éloignés parmi les nations, oui, je les ai dispersés en d'autres pays, et je serai pour eux un sanctuaire pour peu de temps dans les pays où ils sont allés. C'est pourquoi dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Et je vous rassemblerai d'entre les peuples et je vous recueillerai des pays où vous avez été dispersés et je vous donnerai la terre d'Israël. Et ils y entreront et en ôteront toutes ses infamies et toutes ses abominations. Et je ferai qu'ils ne seront qu'un cœur, et je mettrai au-dedans d'eux un esprit nouveau, et j'ôterai de leur chair le cœur de pierre et je leur donnerai un cœur de chair, afin qu'ils marchent dans mes statuts et qu'ils gardent mes lois et les pratiquent ; et ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu. Et quant à ceux dont le cœur se tourne vers le cœur de leurs idoles abominables, je ferai retomber leurs œuvres sur leurs têtes, dit le Seigneur l'Eternel. Et les chérubins élevèrent leurs ailes, et les roues se mirent en mouvement avec eux ; et la gloire du Dieu d'Israël planait au-dessus d'eux. Et la gloire de l'Eternel s'éleva de dessus le milieu de la ville et s'arrêta sur la montagne qui est à l'orient de la ville. Et l'Esprit m'enleva et m'amena en Chaldée vers les captifs, en vision, par l'Esprit de Dieu, et la vision que j'avais eue disparut de devant moi. Et je racontai aux captifs toutes les choses que l'Eternel m'avait fait voir. La parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, tu habites au milieu d'une maison de rebelles, qui ont des yeux pour voir et qui ne voient point, qui ont des oreilles pour entendre et qui n'entendent point ; car ils sont une maison de rebelles. Et toi, fils d'homme, fais-toi un bagage d'émigrant et émigre de jour, à leurs yeux ; émigre de ce lieu-ci dans un autre, à leurs yeux. peut-être verront-ils qu'ils sont une maison de rebelles ; sors ton bagage comme un bagage d'émigrant, de jour, à leurs yeux ; et toi, sors le soir, à leurs yeux, comme on sort pour émigrer ; à leurs yeux, fais un trou dans la muraille et sors par là ton bagage. A leurs yeux, charge-le sur l'épaule, emporte-le dans l'obscurité : voile-toi la face, en sorte que tu ne voies pas la terre ; car j'ai fait de toi l'emblème de la maison d'Israël. Je fis ce qui m'avait été ordonné ; je sortis de jour mon bagage comme un bagage d'émigrant, et le soir je fis le trou dans le mur de ma main ; et j'emportai le bagage dans l'obscurité en le chargeant sur l'épaule à leurs yeux. Le matin, la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, la maison d'Israël, cette maison de rebelles, ne t'a-t-elle pas dit : Que fais-tu ? Dis-leur : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Cette prophétie est pour le prince qui est à Jérusalem et pour toute la maison d'Israël dont ils font partie. Dis : Je suis votre emblème ; comme j'ai fait, ainsi il leur sera fait. Ils iront en exil, en captivité. Le prince qui est au milieu d'eux chargera son bagage sur l'épaule dans l'obscurité et sortira. On fera un trou dans le mur pour le faire sortir par là. Il se voilera la face, parce qu'il ne verra pas de ses yeux la terre. J'étendrai mon filet sur lui et il sera pris dans mes rets, et je l'emmènerai à Babel, au pays des Chaldéens. Mais il ne le verra point, et là il mourra. Tous ceux qui l'entourent et lui sont en aide, et tous ses bataillons, je les disperserai à tout vent et je tirerai l'épée après eux. Et ils sauront que je suis l'Eternel, quand je les aurai répandus parmi les nations et dispersés en d'autres pays. Et je laisserai d'entre eux des hommes en petit nombre qui échapperont à l'épée, à la famine et à la peste, afin de raconter toutes leurs abominations parmi les nations où ils seront allés. Et ils sauront que je suis l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, tu mangeras ton pain dans le trouble et tu boiras ton eau dans l'inquiétude et dans l'angoisse. Et tu diras au peuple du pays : Voici ce que le Seigneur l'Eternel a dit pour les habitants de Jérusalem, contre la terre d'Israël : Ils mangeront leur pain dans l'angoisse et ils boiront leur eau dans la désolation, parce que le pays sera dépouillé de tout ce qu'il contient, à cause de la violence de tous ceux qui l'habitent. Et les villes qui sont habitées seront désertes et le pays sera désolé. Et vous saurez que je suis l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, qu'est-ce que ce dicton que vous avez au sujet de la terre d'Israël : Le temps s'allonge ; toute vision passe ? C'est pourquoi, dis-leur : Ainsi a dit le Seigneur l'Eternel : J'ai fait cesser ce dicton et il n'aura plus cours en Israël. Dis-leur au contraire : Le temps s'approche ; toute vision s'accomplit. Car il n'y aura plus de vision vaine, ni de divination illusoire au sein de la maison d'Israël. Car moi, l'Eternel, je dis ce que je dis ; c'est dit et cela se fera sans plus tarder ; car c'est en vos jours, maison rebelle, que je dirai la parole et que je l'exécuterai, dit le Seigneur l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme ! Voici, la maison d'Israël dit : La vision qu'a cet homme-là est pour bien du temps et c'est à long terme qu'il prophétise. C'est pourquoi dis-leur : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Aucune de mes paroles ne sera plus différée. Ce que je dis est dit et se fera, dit le Seigneur l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme ! Prophétise contre les prophètes d'Israël qui prophétisent et dis à ceux qui prophétisent de leur chef : Ecoutez la parole de l'Eternel : Ainsi a dit le Seigneur l'Eternel : Malheur aux prophètes frivoles qui suivent leur propre inspiration et qui n'ont rien vu ! Tels que des renards dans des ruines, tels ont été tes prophètes, ô Israël ! Vous, n'êtes pas montés aux brèches et vous n'avez pas élevé de rempart autour de la maison d'Israël, pour tenir bon dans la bataille au jour de l'Eternel. Ils ont des visions vaines et des oracles menteurs, ceux qui disent : L'Eternel a dit ! mais que l'Eternel n'a point envoyés, et qui espèrent voir leur parole accomplie. Ne sont-ce pas des visions vaines, que celles que vous avez, et des oracles menteurs que ceux que vous prononcez, quand vous dites : L'Eternel a dit ? Et moi, je n'ai point parlé ! C'est pourquoi le Seigneur l'Eternel parle ainsi : Parce que vous dites des choses vaines et que vous avez des visions de mensonge, voici, votre tour va venir, dit le Seigneur l'Eternel ; Et ma main sera sur les prophètes qui ont des visions vaines et des divinations mensongères. Ils ne siégeront pas dans le conseil de mon peuple ; ils ne seront pas inscrits dans le livre de la maison d'Israël et ils n'entreront pas dans le pays d'Israël, et vous saurez que je suis le Seigneur l'Eternel, vu et attendu qu'ils ont égaré mon peuple, en disant : Paix ! quand il n'y avait point de paix. Celui-ci construit un mur et eux le plâtrent. Dis à ces gens qui plâtrent que le mur tombera. Une pluie débordante est venue... Tombez, grêlons ! Tempête, éclate ! Et voici, le mur tombe, et ne vous dira-t-on pas : Où est le plâtre dont vous l'aviez couvert ? C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Dans mon courroux je ferai éclater une tempête, et il viendra, par ma colère, une pluie débordante, et, par mon courroux, des grêlons pour exterminer. Et j'abattrai le mur que vous avez couvert de plâtre, je le renverserai à terre, et les fondements en seront découverts ; il tombera et vous périrez au milieu de ses décombres, et vous saurez que je suis l'Eternel. Et j'assouvirai ma colère contre le mur et contre ceux qui le couvrent de plâtre et je vous dirai : Plus de mur ! Plus de ces gens qui le replâtrent, de ces prophètes d'Israël qui prophétisent sur Jérusalem et qui ont pour elle des visions de paix, quand il n'y a point de paix, a dit le Seigneur l'Eternel ! Et toi, fils d'homme, tourne ta face contre les filles de ton peuple qui font les prophétesses de leur propre chef, et prophétise contre elles. Dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Malheur à celles qui cousent des coussins pour toutes les jointures des bras et qui font des oreillers pour les têtes de toute hauteur, pour prendre les âmes au piège ! Vous prendriez au piège mon peuple, et vos âmes, à vous, vivraient ! Vous m'avez profané auprès de mon peuple pour des poignées d'orge et pour des morceaux de pain, faisant mourir des âmes qui ne mourront point et faisant vivre des âmes qui ne vivront point, en mentant à mon peuple qui écoute le mensonge. C'est pourquoi le Seigneur l'Eternel parle ainsi : Voici, j'en veux à vos coussins par lesquels vous prenez les âmes au piège, et je les fais envoler ; et je déchire les coussins de dessus vos bras et je lâche les âmes que vous prendrez au piège, les âmes, afin qu'elles s'envolent. Et je déchire vos oreillers et j'arrache mon peuple de vos mains, et ils ne seront plus une proie dans vos mains, et vous saurez que je suis l'Eternel ; parce que vous contristez le cœur du juste par des mensonges, quand moi je ne l'ai point affligé, et que vous encouragez le méchant, en sorte qu'il ne se détourne pas de sa mauvaise voie pour obtenir la vie ; à cause de cela, vous n'aurez plus de visions vaines, ni aucune divination ; j'arracherai mon peuple de vos mains et vous saurez que je suis l'Eternel. Quelques-uns des anciens d'Israël vinrent auprès de moi et s'assirent devant moi. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, ces hommes-là ont dressé leurs idoles infâmes dans leur cœur, et ils mettent devant leur face l'achoppement qui les fait pécher. Me laisserai-je interroger par eux ? C'est pourquoi parle-leur et leur dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Quiconque de la maison d'Israël dresse en son cœur ses idoles infâmes et met devant sa face l'achoppement qui le fait pécher, s'il vient vers le prophète, moi l'Eternel je lui répondrai par le salaire de ses nombreuses idoles, pour prendre ceux de la maison d'Israël par leur propre cœur, eux qui, avec toutes leurs idoles infâmes, se sont détournés de moi. C'est pourquoi, dis à la maison d'Israël : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Revenez et détournez-vous de vos idoles infâmes et détournez votre face de toutes vos abominations. Car quiconque de la maison d'Israël ou des étrangers demeurant en Israël, se détourne de moi, dresse ses idoles infâmes dans son cœur et met devant sa face l'achoppement qui le l'ait pécher, s'il vient vers le prophète pour qu'il me consulte pour lui, moi l'Eternel, je lui répondrai moi-même. Je tournerai ma face contre cet homme-là, je le détruirai pour faire de lui un signe et un proverbe, je le retrancherai du milieu de mon peuple, et vous saurez que je suis l'Eternel. Et quant au prophète, s'il se laisse entraîner et qu'il prononce quelque parole, c'est moi l'Eternel qui aurai entraîné ce prophète ; j'étendrai ma main sur lui et je l'exterminerai du milieu de mon peuple d'Israël. Ils porteront la peine de leur iniquité : telle la peine, de celui qui consulte, telle sera la peine du prophète, afin que ceux de la maison d'Israël ne s'égarent plus loin de moi et ne se souillent plus par toutes leurs rébellions. Alors ils seront mon peuple et moi je serai leur Dieu, dit le Seigneur l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, si un pays péchait contre moi par révolte, et si j'étendais ma main sur lui, lui rompant le bâton du pain, et si je lui envoyais la famine, en retranchant hommes et bêtes, et que ces trois hommes y fussent, Noé, Daniel et Job, ils délivreraient, eux, leur âme par leur justice, dit le Seigneur l'Eternel. Si je faisais passer dans le pays des bêtes malfaisantes et qu'elles détruisissent ses enfants, et qu'il devînt un désert où personne ne passerait plus à cause des bêtes, ces trois hommes y étant, je suis vivant, dit le Seigneur l'Eternel : ils ne délivreraient ni fils ni filles ; ils seraient délivrés eux seuls ; mais le pays serait dévasté. Ou si je faisais venir l'épée sur ce pays-là et que je disse : l'épée passera sur le pays si j'en retranchais hommes et bêtes, et que ces trois hommes fussent là, je suis vivant, dit le Seigneur l'Eternel : ils ne délivreraient ni fils ni filles ; car ils seraient sauvés eux seuls. Ou si j'envoyais la peste sur ce pays-là et que je répandisse sur lui mon courroux dans le sang, en en retranchant hommes et bêtes, et que Noé, Daniel et Job fussent là, je suis vivant, dit le Seigneur l'Eternel : ils ne délivreraient ni un fils ni une fille ; eux, par leur justice, délivreraient leur âme. Car ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Même quand j'aurai envoyé contre Jérusalem mes quatre punitions, l'épée, la famine, les bêtes malfaisantes et la peste, pour en retrancher hommes et bêtes, voici, il échappera un reste qu'on fera sortir, des fils et des filles. Voici, ils sortiront vers vous ; vous verrez leur conduite et leurs actions, et vous vous consolerez du mal que j'aurai fait venir sur Jérusalem, de tout ce que j'aurai fait venir sur elle, Ils vous consoleront quand vous verrez leur conduite et leurs actions, et vous reconnaîtrez que ce n'est pas sans cause que j'aurai fait tout ce que j'aurai fait en elle, dit le Seigneur l'Eternel. La parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, que vaut le bois de la vigne plus que tout autre bois, le sarment qui est parmi les arbres de la forêt ? En prend-on du bois pour en fabriquer quelque ouvrage ? En tire-t-on une cheville pour y suspendre quelque objet ? Voici, on le met au feu pour le consumer ; le feu en consume les deux bouts, et le milieu brûle. Servira-t-il à quelque usage ? Voici, quand il était entier, on n'en fabriquait aucun ouvrage ; combien moins, quand le feu l'a consumé et brûlé, en fabriquerait-on quelque ouvrage ? C'est pourquoi le Seigneur l'Eternel parle ainsi : Tel qu'est parmi les arbres de la forêt le bois de la vigne que je livre au feu pour le consumer, tels j'ai livré les habitants de Jérusalem. Je tournerai ma face contre eux. Ils ont échappé au feu et le feu les consumera, et vous saurez que je suis l'Eternel quand je tournerai ma face contre eux. Et je ferai du pays un désert, parce qu'ils se sont montrés infidèles, dit le Seigneur l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, fais connaître à Jérusalem ses abominations, et dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel à Jérusalem : Par ton origine et ta naissance, tu es de la terre du Cananéen ; ton père était l'Amorrhéen et ta mère une Héthienne. Et quant à ta naissance, le jour où tu naquis, ton cordon ne fut point coupé et tu ne fus pas baignée dans l'eau pour être nettoyée ; tu ne fus point frottée de sel, ni emmaillotée. Nul n'avait jeté sur toi un regard de pitié pour te faire une seule de ces choses par compassion pour toi, mais on t'avait jetée sur la face des champs au jour de ta naissance, par dégoût de toi. Et je passai près de toi et je te vis te débattant dans ton sang, et je te dis : Vis dans ton sang ! et je te dis : Vis dans ton sang ! Je te fis croître comme l'herbe des champs ; tu crus et tu grandis ; tu devins d'une beauté parfaite ; ton sein se forma, tu devins une fille ; mais tu étais toute fine. Et je passai près de toi et je te vis, et voici, ton temps était là, le temps des amours ; et j'étendis sur toi le pan de mon manteau et je couvris ta nudité ; je te fis serment et j'entrai en alliance avec toi, dit le Seigneur l'Eternel, et tu fus à moi. Je te baignai dans l'eau et lavai ton sang de dessus toi et je t'oignis avec l'huile. Et je te vêtis de broderie et je te chaussai de peau de blaireau ; je ceignis [ta tête] de lin et je te couvris des tissus les plus fins. Je t'ornai d'une parure, je mis à tes mains des bracelets, et un collier à ton cou. Je mis à ton nez un anneau, des boucles à tes oreilles et un diadème magnifique sur ta tête. Tu t'ornas d'or et d'argent et ton vêtement était de lin, du tissu le plus fin et de broderie ; tu te nourrissais de pur froment, de miel et d'huile ; tu fus extraordinairement belle et tu arrivas jusqu'à régner. Tu fus renommée chez les nations par ta beauté ; car elle était parfaite, grâce à ma splendeur que j'avais posée sur toi, dit le Seigneur l'Eternel. Mais tu te confias en ta beauté et tu te prostituas à la faveur de ton renom et tu prodiguas tes amours à tout passant, à qui voulait. Tu pris de tes vêtements, tu les cousis ensemble pour t'en faire des autels, et tu te prostituas sur eux, ce qui ne s'était pas fait et ne se fera plus. Et tu pris tes bijoux faits de mon or et de mon argent que je t'avais donnés, tu t'en fis des images d'homme et tu te prostituas à elles. Et tu pris tes vêtements brodés, tu les en couvris et tu mis devant elles mon huile et mon encens ; et mon pain que je t'avais donné, le pur froment, l'huile et le miel dont je t'avais nourrie, tu mis tout cela devant elles en offrandes d'agréable odeur. Cela s'est fait ! dit le Seigneur l'Eternel. Et tu pris tes fils et tes filles que tu m'avais enfantés, et tu les leur sacrifias, pour qu'ils les dévorassent. Etait-ce trop peu de tes prostitutions, que tu aies égorgé mes fils et que tu les leur aies livrés, en les faisant passer par le feu ? Avec toutes tes abominations et tes prostitutions, tu ne t'es pas souvenue des jours de ta jeunesse quand tu étais toute nue te débattant dans ton sang. Et après toutes tes méchantes actions, malheur, malheur à toi ! dit le Seigneur l'Eternel, tu t'es construit une voûte et tu t'es fait un tertre dans chaque rue. A chaque carrefour tu as élevé ton tertre, tu as souillé ta beauté, tu t'es livrée à tout venant, tu as multiplié tes prostitutions. Tu t'es prostituée aux fils de l'Egypte, tes voisins au corps vigoureux, et tu as multiplié tes prostitutions pour me chagriner. Et voici, j'ai étendu ma main sur toi ; j'ai rogné ta portion assignée ; je t'ai livrée au bon plaisir de tes ennemies, les filles des philistins, honteuses de ta conduite criminelle. Tu t'es prostituée aux fils d'Assur parce que tu n'étais pas rassasiée ; et après t'être prostituée à eux, tu n'as pas encore été rassasiée. Tu as multiplié tes prostitutions, au pays de Canaan jusqu'en Chaldée, et même avec cela tu n'as pas été rassasiée. Oh! que ton cœur est lâche, dit le Seigneur l'Eternel d'avoir fait tout cela ! Ce sont les actes d'une prostituée de premier ordre. Quand tu bâtissais ta voûte à chaque carrefour, et que tu faisais ton tertre dans chaque rue, tu n'étais pas comme la prostituée ; tu ne tenais pas au salaire. O femme adultère, qui prend des étrangers au lieu de son mari ! A toute prostituée on fait des présents ; toi, tu as fait tes présents à tous tes amants, et tu les as salariés pour qu'ils vinssent de toute part vers toi pour tes prostitutions. Il en a été de toi au rebours des autres femmes dans tes prostitutions : personne ne te recherchait. En ce que tu faisais des présents et qu'on ne t'en faisait pas, tu as été le rebours des autres. C'est pourquoi, prostituée, écoute la parole de l'Eternel : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Parce que ton airain a été dissipé et que la nudité a été, découverte dans tes prostitutions avec tes amants et avec toutes tes idoles abominables, et à cause du sang de tes enfants que tu leur as donnés, à cause de cela je vais rassembler tous tes amants avec lesquels tu as eu commerce, tous ceux que tu as aimés avec tous ceux que tu as haïs ; je les rassemblerai contre toi de toute part, je découvrirai ta nudité devant eux et ils verront toute ta nudité. Je te condamnerai à la peine des femmes adultères et de celles qui répandent le sang, et je verserai ton sang comme fait la fureur et la jalousie. Je le livrerai entre leurs mains ; ils renverseront ta voûte et démoliront tes hauts lieux ; ils te dépouilleront de tes vêtements et prendront tes objets de parure et te laisseront toute nue ; et ils feront monter contre toi une assemblée ; ils te lapideront et te perceront de leurs épées. Ils brûleront tes maisons et ils exécuteront contre toi le jugement aux yeux de beaucoup de femmes, et je ferai cesser tes prostitutions, et tu ne feras plus de présents. Et je satisferai sur toi mon courroux et ma jalousie s'éloignera de toi ; je m'apaiserai et je ne serai plus irrité. Parce que tu ne t'es pas souvenue des jours de ta jeunesse, et que tu m'as irrité par toutes ces choses, voici, moi aussi je ferai retomber ta conduite sur ta tête, dit le Seigneur l'Eternel, et tu n'ajouteras plus l'énormité à toutes tes abominations. Voici, tout diseur de proverbes dira sur toi ce proverbe-ci : Telle mère, telle fille ! Tu es la fille de ta mère qui s'est dégoûtée de son mari et de ses enfants, et tu es la sœur de tes sœurs qui se sont dégoûtées de leur mari et de leurs enfants. Votre mère est une Héthienne et votre père un Amorrhéen. Ta grande sœur, qui demeure à ta gauche, c'est Samarie avec ses filles, et ta petite sœur, qui demeure à ta droite, c'est Sodome avec ses filles. Et tu n'as pas marché dans leurs voies et imité leurs abominations ; c'était trop peu ; tu t'es corrompue plus qu'elles dans toutes tes voies. Je suis vivant, dit le Seigneur l'Eternel : Sodome, ta sœur, elle et ses filles, n'ont pas fait ce que tu as fait, toi et tes filles. Voici quel était le crime de Sodome ta sœur ; elle et ses filles vivaient dans l'orgueil, l'abondance et une tranquille sécurité ; et elle ne fortifiait pas l'affligé et l'indigent. Elles se sont enflées et elles ont commis des abominations devant moi, et je les ai fait disparaître quand j'ai vu cela. Et Samarie, elle, n'a pas commis la moitié de tes péchés ; tu as commis des abominations plus qu'elle, et tu as justifié tes sœurs par toutes les abominations que tu as commises. Toi aussi, porte l'opprobre dont tu as chargé tes sœurs, à cause des iniquités par lesquelles tu les as dépassées ; elles sont plus justes que toi. Et toi aussi, rougis et porte ta honte, puisque tu as justifié tes sœurs. Je ramènerai leurs captifs, les captifs de Sodome et de ses filles, les captifs de Samarie et de ses filles, et tes captifs parmi les leurs, afin que tu portes ton opprobre et que tu sois honteuse de tout ce que tu as fait, étant pour elles une consolation. Ta sœur Sodome et ses filles reviendront à leur premier état, Samarie et ses filles reviendront à leur premier état, et toi et tes filles vous reviendrez à votre premier état. Ta sœur Sodome n'était pas nommée par ta bouche, au jour de ton orgueil, avant que ta méchanceté fût dévoilée, quand tu fus outragée par les filles de la Syrie et de tous ses environs, par les filles des Philistins qui t'insultaient tout autour de toi. Ton énormité et tes abominations, tu les as portées, dit l'Eternel. Car ainsi parle le Seigneur l'Eternel je te ferai comme tu as fait, toi qui as méprisé le serment en rompant l'alliance. Et je me souviendrai, moi, de mon alliance avec toi au temps de ta jeunesse, et j'établirai pour toi une alliance éternelle. Tu te souviendras de tes voies et tu en auras honte, quand tu recevras tes sœurs, celles qui sont plus grandes que toi et celles qui sont plus petites, et que je te les donnerai pour filles, mais non en vertu de ton alliance. Et j'établirai mon alliance avec toi, et tu sauras que je suis l'Eternel, afin que tu te souviennes et que tu rougisses, et que tu n'ouvres plus la bouche de confusion, quand je ferai expiation pour toi de tout ce que tu as fait, dit le Seigneur l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, dis une énigme et raconte une parabole à la maison d'Israël, et dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Le grand aigle, aux grandes ailes et à la large envergure, chargé de plumage aux couleurs variées, vint au Liban et enleva la cime d'un cèdre. Après avoir arraché le plus élevé de ses rameaux, il l'emporta dans un pays de Canaan ; il le plaça dans une ville de marchands. Puis il prit du plant du pays et le confia à un sol fertile ; il le mit près d'une eau abondante et le planta comme un saule. Le rejeton poussa et devint un cep de vigne, étendu, peu élevé, ses sarments tournés vers l'aigle et ses racines sous lui ; il devint un cep, donna des jets et poussa des rameaux. Et il y avait un autre grand aigle, aux grandes ailes et au plumage abondant ; et voici, ce cep tendit ses racines vers lui et des couches où il était planté, poussa vers lui ses sarments pour qu'il l'arrosât. Il était planté dans un bon terrain, près d'eaux abondantes, de manière à pousser du feuillage et à porter du fruit pour devenir un cep magnifique. Dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Prospérera-t-il ? N'arrachera-t-on pas ses racines et n'abattra-t-on pas son fruit de sorte qu'il sèche ? Toutes les jeunes feuilles qu'il poussait sécheront. Et il ne faudra ni un bras fort ni beaucoup de gens pour l'enlever de ses racines. Voici, il est planté, prospérera-t-il ? Dès que le vent d'orient le touchera, ne séchera-t-il pas entièrement ? Sur les couches où il a poussé, il séchera. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Dis, je te prie, à la maison rebelle : Ne savez-vous pas ce que cela signifie ? Dis : Voici, le roi de Babel, étant venu à Jérusalem, prit son roi et ses chefs et les fit venir vers lui à Babel. Puis il prit un rejeton de la race royale ; il traita alliance avec lui et lui fit prêter serment ; il avait pris les hommes puissants du pays, pour que le royaume fût tenu bas, ne pouvant s'élever, gardant son alliance pour subsister. Mais il s'est révolté contre lui, en envoyant ses messagers en Egypte pour qu'on lui donnât des chevaux et beaucoup d'hommes. Réussira-t-il ? Celui qui fait de telles choses, échappera-t-il ? Il a rompu l'alliance et il échapperait ! Je suis vivant, dit le Seigneur l'Eternel : c'est dans la résidence du roi qui l'a fait régner, envers qui il a violé le serment et dont il a rompu l'alliance, c'est chez lui, dans Babel, qu'il mourra. Et Pharaon n'agira pas pour lui avec une grande armée et un peuple nombreux, en faisant la guerre quand on élèvera des terrasses et qu'on construira des tours pour faire périr beaucoup d'hommes. Il a méprisé le serment en rompant l'alliance, et pourtant il avait donné sa main ; il a fait tout cela, il n'échappera pas. C'est pourquoi le Seigneur l'Eternel parle ainsi : Je suis vivant : c'est mon serment qu'il a méprisé, et mon alliance qu'il a rompue, et je ferai retomber cela sur sa tête. J'étendrai sur lui mon filet et il sera pris dans mes rets ; je le ferai venir à Babel, et là je le tirerai en cause pour la félonie dont il s'est rendu coupable à mon égard. Et tous les fuyards de tous ses bataillons tomberont par l'épée, et ceux qui resteront seront dispersés à tout vent, et vous saurez que moi, l'Eternel, j'ai parlé. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je prendrai, moi, le bout de la cime du cèdre élevé et je le placerai..., de l'extrémité de ses branches je prendrai un tendre rameau et je le planterai sur une montagne haute et élevée. Je le planterai sur la haute montagne d'Israël ; il poussera du feuillage et portera du fruit et il deviendra un cèdre majestueux ; tout passereau habitera sous son ombre ; tout oiseau habitera à l'ombre de ses rameaux ; et tous les arbres des champs sauront que moi, l'Eternel, j'ai abaissé l'arbre élevé et élevé celui qui était bas, que j'ai fait sécher l'arbre vert et fait pousser l'arbre sec. Moi l'Eternel, je l'ai dit et je le ferai. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Que faites-vous d'appliquer au pays d'Israël ce proverbe : Les pères mangent du verjus, et les dents des fils sont agacées ! Je suis vivant, dit le Seigneur l'Eternel : vous n'aurez plus à dire ce proverbe en Israël. Voici, toutes les âmes sont à moi. L'âme du fils, comme l'âme du père, est à moi. L'âme qui pèche sera celle qui mourra. Si un homme est juste et agit selon le droit et la justice, s'il ne mange pas sur les montagnes et n'élève pas les yeux vers les idoles infâmes de la maison d'Israël, s'il ne déshonore pas la femme de son prochain et ne s'approche pas d'une femme pendant sa souillure, s'il n'opprime personne, s'il rend au débiteur son gage, s'il ne commet pas de rapines, s'il donne son pain à celui qui a faim et couvre de vêtements celui qui est nu, s'il ne prête pas à usure et ne prend point d'intérêt, s'il détourne sa main de l'iniquité et juge suivant la vérité entre un homme et un autre, s'il suit mes ordonnances et observe mes lois en agissant avec fidélité, celui-là est juste ; certainement il vivra, dit le Seigneur l'Eternel. Et il engendre un fils violent, qui répand le sang et qui fait à son frère quelqu'une de ces choses, mais lui-même ne les a pas faites ; et il mange sur les montagnes ; il déshonore la femme de son prochain, il opprime le pauvre et le misérable ; il commet des rapines et ne rend pas le gage ; il lève les yeux vers les idoles et commet une abomination ; il prête à usure et prend un intérêt ; et il vivra ? Non, il ne vivra pas. Il a commis toutes ces abominations, il doit mourir ; son sang sera sur lui. Et voici, il a engendré un fils ; celui-ci a vu tous les péchés qu'a commis son père ; il les a vus sans les imiter ; il n'a pas mangé sur les montagnes ; il n'a pas élevé les yeux vers les idoles infâmes de la maison d'Israël ; il n'a pas déshonoré la femme de son prochain ; il n'a opprimé personne, il n'a pas pris de gage ; il n'a pas commis de rapine ; il a donné son pain à celui qui avait faim et couvert de vêtements celui qui était nu ; il n'a pas fait peser sa main sur le pauvre, il n'a ni fait l'usure, ni pris d'intérêt ; il a observé mes lois et marché dans mes ordonnances ; celui-là ne mourra point pour l'iniquité de son père ; oui, il vivra. Son père qui a été un oppresseur, qui a dépouillé son frère et qui a fait ce qui n'était, pas bien au milieu de son peuple, lui, il meurt pour son iniquité. Et vous dites : Pourquoi le fils n'a-t-il rien porté de l'iniquité du père ? Mais le fils a agi selon le droit et la justice, il a gardé toutes mes ordonnances et les a pratiquées ; certainement, il vivra. L'âme qui pèche, c'est elle qui mourra ; le fils ne portera rien de l'iniquité du père, et le père ne portera rien de l'iniquité du fils ; la justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. Si le méchant se détourne de tous les péchés qu'il a commis, s'il garde toutes mes ordonnances et agit selon le droit et la justice, il vivra certainement, il ne mourra pas. Toutes les transgressions qu'il a commises, on ne s'en souviendra plus ; par sa justice qu'il a pratiquée, il vivra. Prendrai-je le moindre plaisir à la mort du méchant, dit le Seigneur l'Eternel ? N'est-ce pas plutôt à ce qu'il se détourne de ses voies et qu'il vive ? Et si le juste se détourne de sa justice et qu'il fasse le mal, en imitant toutes les abominations que le méchant commet, il vivra ? Toute sa justice qu'il a pratiquée, on ne s'en souviendra plus ; à cause de l'infidélité dont il s'est rendu coupable et des péchés qu'il a commis, à cause de cela il mourra. Mais vous dites : La voie du Seigneur n'est pas droite. Ecoutez, maison d'Israël, est-ce ma voie qui n'est pas droite ? Ne sont-ce pas vos voies qui ne sont pas droites ? Quand le juste se détourne de sa justice et fait le mal et que là-dessus il meurt, c'est à cause du mal qu'il a fait qu'il meurt. Et si le méchant se détourne de sa méchanceté qu'il a pratiquée et agit selon le droit et la justice, celui-là fera vivre son âme. S'il voit et se détourne, de tous les péchés qu'il a commis, certainement il vivra, il ne mourra point. Mais la maison d'Israël dit : La voie du Seigneur n'est pas droite. Sont-ce mes voies qui ne sont pas droites, ô maison d'Israël ? Ne sont-ce pas vos voies qui ne sont pas droites ? C'est pourquoi je vous jugerai chacun suivant ses voies, maison d'Israël, dit le Seigneur l'Eternel. Détournez-vous et convertissez-vous de tous vos péchés, et l'iniquité ne deviendra pas votre ruine. Rejetez de dessus vous tous les péchés que vous avez commis ; faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau ; et pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël ? Car je ne prends point plaisir à la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur l'Eternel. Convertissez-vous et vivez ! Et toi, prononce une complainte sur les princes d'Israël, et dis : Que faisait ta mère, d'être accroupie Comme une lionne entre des lions ? C'est au milieu des lionceaux Qu'elle a fait ses nombreux petits. Et elle éleva l'un de ses petits ; C'était un jeune lion ; Il apprit à déchirer une proie, Il dévorait des hommes. Les nations entendirent parler de lui ; L'ayant pris dans leur fosse, Elles le conduisirent, avec des crochets [aux mâchoires], Au pays d'Egypte. Et elle vit qu'elle avait espéré, Et que son attente avait été vaine ; Elle prit un autre de ses petits, Dont elle avait fait un lion. Il marcha au milieu des lions ; C'était un jeune lion ; Il apprit à déchirer sa proie ; Il dévorait des hommes. Il dévasta leurs palais ; Il ravageait leurs villes ; La terre et tout ce qu'elle contenait fut épouvantée Du bruit de son rugissement. Mais les nations des provinces d'alentour Prirent contre lui Et tendirent contre lui leurs filets ; Il fut pris dans leur fosse. Ils le mirent dans une cage, avec des crochets [aux mâchoires], Et le conduisirent au roi de Babel : On l'emmène dans des rets, afin que sa voix ne se fasse plus entendre Jusqu'aux montagnes d'Israël. Ta mère était comme la vigne, dans le temps de ton élévation ; Elle était plantée au bord des eaux ; Elle eut du fruit et du feuillage, A cause des eaux abondantes. Elle poussa des branches puissantes Qui devinrent des sceptres de princes, Et sa taille domina les rameaux touffus. Elle parut dans sa grandeur avec ses sarments nombreux. Mais elle fut arrachée avec violence et jetée par terre ; Le vent d'orient a fait sécher son fruit, Ses branches puissantes ont été remplies et desséchées ; Le feu les a dévorées. Et maintenant, elle est plantée dans le désert, Dans une terre sèche et aride. Un feu, sorti de ses branches, A dévoré son fruit. Elle n'a plus de rameau puissant, De sceptre pour dominer. C'est ici une complainte, et elle est devenue une complainte. Il arriva, la septième année, le cinquième mois, le dix du mois, que des hommes d'entre les anciens d'Israël étant venus consulter l'Eternel et s'étant assis devant moi, la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, parle aux anciens d'Israël et dis-leur : Ainsi a dit le Seigneur l'Eternel : Est-ce pour me consulter que vous venez ? Je suis vivant : je ne me laisserai point consulter par vous, dit le Seigneur l'Eternel. Les jugeras-tu, les jugeras-tu, fils d'homme ! Fais-leur connaître les abominations de leurs pères. Et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Le jour où j'ai élu Israël, et où j'ai levé ma main pour la postérité de la maison de Jacob, et me suis fait connaître à eux dans le pays d'Egypte, j'ai levé ma main pour eux en disant : Je suis l'Eternel votre Dieu. Ce jour-là j'ai levé ma main en leur jurant que je les ferais sortir du pays d'Egypte pour les amener dans un pays que j'avais exploré pour eux, découlant de lait et de miel : c'était le joyau de tous les pays. Et je leur dis : Rejetez chacun les idoles infâmes de vos yeux et ne vous souillez pas par les abominations de l'Egypte ! Je suis l'Eternel votre Dieu. Mais ils se rebellèrent contre moi et ne voulurent pas m'écouter. Aucun d'eux ne rejeta les idoles infâmes de ses yeux, ils n'abandonnèrent point les abominations de l'Egypte, et je pensai à répandre sur eux mon courroux, à épuiser ma colère sur eux au milieu du pays d'Egypte. Mais j'agis en ayant égard à mon nom, afin qu'il ne fût pas profané aux yeux des nations au milieu desquelles ils étaient, à la vue desquelles je leur avais fait connaître que je voulais les faire sortir du pays d'Egypte. Je les fis sortir du pays d'Egypte et je les amenai au désert. Je leur donnai mes ordonnances et je leur fis connaître mes lois par lesquelles l'homme qui les pratiquera, vivra. Je leur donnai aussi mes sabbats, pour servir de signe entre moi et eux, pour qu'ils connussent que je suis l'Eternel qui les sanctifie. Mais la maison d'Israël se rebella contre moi dans le désert, ne suivant pas mes ordonnances et méprisant mes lois, par lesquelles l'homme qui les pratiquera, vivra ; ils profanèrent extrêmement mes sabbats, et je pensai à répandre sur eux mon courroux dans le désert pour les exterminer. Mais j'ai agi en ayant égard à mon nom, pour qu'il ne fût pas profané aux yeux des nations à la vue desquelles je les avais fait sortir. Et même je levai ma main dans le désert, leur jurant de ne pas les faire entrer au pays que je leur avais donné, découlant de lait et de miel, c'était le joyau de tous les pays, parce qu'ils avaient méprisé mes lois, qu'ils n'avaient pas suivi mes ordonnances et qu'ils avaient profané mes sabbats ; car leur cœur suivait leurs idoles infâmes. Et mon œil eut trop pitié d'eux pour les détruire, et je ne les exterminai pas dans le désert. Et je dis à leurs fils dans le désert : Ne suivez pas les errements de vos pères ; n'observez pas leurs coutumes et ne vous souillez pas par leurs idoles infâmes. Je suis l'Eternel votre Dieu ; suivez mes ordonnances ; observez mes lois et les pratiquez ; et sanctifiez mes sabbats pour qu'ils servent de signe entre moi et vous, pour que l'on sache que moi, l'Eternel, je suis votre Dieu. Mais les fils se rebellèrent contre moi. Ils ne suivirent pas mes ordonnances et n'observèrent pas, pour les pratiquer, mes lois par lesquelles l'homme qui les pratiquera, vivra. Ils profanèrent mes sabbats, et je pensai à répandre mon courroux sur eux, pour épuiser sur eux ma colère dans le désert. Mais j'ai détourné ma main et agi en ayant égard à mon nom pour qu'il ne fût pas profané aux yeux des nations, à la vue desquelles je les avais fait sortir. Même je levai ma main dans le désert, leur jurant de les disperser parmi les nations et de les répandre en divers pays, parce qu'ils n'avaient pas pratiqué mes lois, qu'ils avaient méprisé mes ordonnances et profané mes sabbats et que leurs yeux avaient suivi les idoles infâmes de leurs pères. Et même je leur donnai aussi des ordonnances qui n'étaient pas bonnes et des lois par lesquelles ils ne pouvaient vivre. Et je les souillai par leurs offrandes quand ils faisaient passer [par le feu] tout premier-né, afin de les désoler, pour qu'ils connussent que je suis l'Eternel. C'est pourquoi parle à la maison d'Israël, fils d'homme, et dis-leur : Ainsi a dit le Seigneur l'Eternel : C'est encore en ceci : que vos pères m'ont outragé par leur infidélité, leur infidélité envers moi. Je les ai fait entrer dans le pays que j'avais juré de leur donner, et partout où ils ont vu une colline élevée et un arbre touffu, ils y ont offert leurs sacrifices, et ils ont présenté là leurs offrandes irritantes ; ils y ont apporté leurs parfums de bonne odeur et y ont répandu leurs libations. Et je leur dis : Qu'est-ce que ce haut-lieu où vous allez ? et son nom est resté haut-lieu jusqu'à ce jour. C'est pourquoi, dis à la maison d'Israël : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Ne vous souillez-vous pas à la manière de vos pères et ne vous prostituez-vous pas à leurs abominations ? En présentant vos offrandes, en faisant passer vos fils par le feu, vous vous souillez jusqu'aujourd'hui avec toutes vos idoles infâmes. Et moi, je me laisserais consulter par vous, maison d'Israël ? Je suis vivant, dit le Seigneur l'Eternel : je ne me laisserai pas consulter par vous. Et ce qui vous monte à l'esprit n'arrivera nullement, ce que vous dites : Nous serons comme les nations, comme les familles de la terre, servant le bois et la pierre. Je suis vivant, dit le Seigneur l'Eternel : à main forte, à bras étendu, à courroux déchaîné, je régnerai sur vous. Je vous ferai sortir d'entre les peuples, et je vous rassemblerai des pays où vous avez été dispersés à main forte, à bras étendu et à courroux déchaîné. Et je vous mènerai au désert des peuples, et là j'entrerai en jugement avec vous face à face ; comme je suis entré en jugement avec vos pères dans le désert du pays d'Egypte, ainsi j'entrerai en jugement avec vous, dit le Seigneur l'Eternel. Je vous ferai passer sous la houlette et je vous amènerai sous le joug de l'alliance. Et je séparerai d'avec vous les rebelles et ceux qui se sont détachés de moi. Je les ferai sortir des pays où ils sont étrangers, mais ils ne viendront pas à la terre d'Israël, et vous saurez que je suis l'Eternel. Et vous, maison d'Israël, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Allez, servez chacun vos idoles ;... mais après cela, certainement vous m'écouterez et ne profanerez plus le nom de ma sainteté par vos offrandes et par vos idoles infâmes. Car sur la montagne de ma sainteté, sur la haute montagne d'Israël, dit le Seigneur l'Eternel, là toute la maison d'Israël, tout ce qu'il y a dans le pays, me servira. Là je prendrai plaisir en eux ; là je demanderai vos offrandes et les prémices de vos dons, en tout ce que vous me consacrerez. Je prendrai plaisir en vous comme en un parfum de bonne odeur, quand je vous aurai fait sortir d'entre les peuples et que je vous aurai rassemblés des pays où vous êtes dispersés, et je me sanctifierai en vous aux yeux des nations ; et vous saurez que je suis l'Eternel quand je vous aurai conduits à la terre d'Israël, au pays que j'ai juré à main levée de donner à vos pères ; et là, vous vous souviendrez de vos voies et de tous les forfaits par lesquels vous vous êtes souillés, et vous vous prendrez vous-mêmes en dégoût à cause de toutes les choses mauvaises que vous avez faites ; et vous saurez que je suis l'Eternel quand j'agirai avec vous par égard pour mon nom, non pas selon vos mauvaises voies et vos forfaits détestables, maison d'Israël, dit le Seigneur l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, tourne ta face du côté de Théman, fais découler ta parole vers le sud et adresse ta prophétie à la forêt de la campagne du midi. Dis à la forêt du midi : Entends la parole de l'Eternel : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel. Voici, je vais allumer au milieu de toi un feu qui dévorera en toi tout arbre vert et tout arbre sec. La flamme dévorante ne s'éteindra point, et tout ce qui est à la face du sol en sera brûlé, du midi au septentrion. Et toute chair verra que c'est moi, l'Eternel, qui l'ai allumé ; il ne s'éteindra point. Et je dis : Ah ! Seigneur Eternel, ils disent de moi : Il ne fait que parler en paraboles. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, tourne ta face vers Jérusalem, et fais découler ta parole vers les lieux saints ; et adresse ta prophétie à la terre d'Israël. Dis à la terre d'Israël : Ainsi parle l'Eternel : Voici, j'en veux à toi. Je tirerai mon épée de son fourreau et je retrancherai de toi justes et méchants. Et parce que je retranche de toi justes et méchants, c'est pour cela que mon épée sortira du fourreau contre toute chair, du midi au septentrion. Et toute chair saura que c'est moi l'Eternel qui ai tiré mon épée du fourreau ; elle n'y rentrera plus. Et toi, fils d'homme, gémis ; qu'on te voie gémir à te rompre les reins, et avec amertume. Et quand ils te diront : Pourquoi gémis-tu ? tu répondras : A cause d'une nouvelle qui arrive. Tout cœur défaudra, toutes mains faibliront, tout esprit s'éteindra, tous genoux se fondront. Voici, elle arrive, c'est fait !... dit le Seigneur l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, prophétise et dis : Ainsi parle l'Eternel. Dis : L'épée, l'épée est aiguisée et fourbie. C'est pour massacrer qu'elle est aiguisée, pour lancer l'éclair qu'elle est fourbie. Ou bien nous réjouirons-nous [en répétant] : Le sceptre de mon fils méprise tout bois. Il l'a donnée à fourbir pour qu'on la prenne en main ; c'est une épée aiguisée, c'est une épée fourbie, pour être mise en la main de l'égorgeur. Crie et hurle, fils d'homme, car elle est pour mon peuple, elle est pour tous les princes d'Israël. Ils sont livrés à l'épée avec mon peuple ; c'est pourquoi frappe sur ta cuisse ! Car l'épreuve a été faite... Eh quoi ! si même ce sceptre méprise, n'en serait-il rien ? dit le Seigneur l'Eternel. Et toi, fils d'homme, prophétise et frappe main contre main. Que l'épée double, triple ses coups ; c'est l'épée qui tue, l'épée qui tue un grand, qui les enferme, pour que les cœurs se fondent et pour faire trébucher beaucoup d'hommes ; j'ai mis la frayeur du glaive à toutes les portes. Oui ! elle est fourbie pour lancer l'éclair, aiguisée, pour massacrer. En position, à droite ! En place, à gauche ! Frappe de tous côtés devant toi ! Moi aussi, je frapperai main contre main et j'assouvirai mon courroux. Moi, l'Eternel, j'ai parlé. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Toi, fils d'homme, fais-toi deux chemins pour l'épée du roi de Babel ; que tous deux partent d'un même pays, et grave une main, grave-la à l'entrée du chemin d'une ville. Tu feras un chemin à l'épée pour aller à la capitale des fils d'Ammon, ou en Juda, contre Jérusalem, ville forte. Car le roi de Babel s'est arrêté au carrefour, à la tête des deux chemins, pour tirer des présages : il secoue les flèches, il consulte les théraphim ; il examine le foie. Dans sa droite est le présage qui désigne Jérusalem, pour dresser des béliers, pour ouvrir une entrée par une brèche, pour pousser le cri du combat, pour dresser des béliers contre les portes, pour élever des terrasses, pour construire des tours. Mais eux n'y voient qu'une divination mensongère. Ils ont les plus sacrés des serments ; mais il fera qu'ils se rappellent leur iniquité en étant pris. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Parce que vous avez rappelé votre iniquité par vos rébellions manifestes en faisant voir vos péchés dans toutes vos actions, parce que vous vous êtes rappelés au souvenir, vous serez pris avec la main. Et toi, coupable livré à l'épée, prince d'Israël, dont le jour est venu au temps de l'iniquité finale, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : On va ôter la tiare et enlever la couronne ; tout sera changé ; élever ce qui est bas, abaisser ce qui est haut. Je la bouleverserai, bouleverserai, bouleverserai ; ce ne sera plus elle, jusqu'à ce que vienne celui à qui appartient le jugement et à qui je le remettrai. Et toi, fils d'homme, prophétise et dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel contre les fils d'Ammon pour leurs outrages. Et dis : L'épée, l'épée est tirée pour massacrer, elle est fourbie pour exterminer, pour lancer l'éclair. Tandis qu'on a pour toi des visions vaines, qu'on tire pour toi des présages menteurs, elle va ajouter ta tête à celle des coupables livrés à l'épée, dont le jour est venu au temps de l'iniquité finale. Rentre la tienne dans le fourreau ! C'est dans le lieu où tu as été créé, sur la terre de ton origine que je te jugerai. Et je répandrai sur toi mon courroux ; dans le feu de ma fureur je soufflerai sur toi et je te livrerai à des hommes violents, à des artisans de destruction. Tu seras la pâture du feu, ton sang sera au milieu du pays ; on ne se souviendra pas de toi ; car moi, l'Eternel, j'ai parlé. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Et toi, fils d'homme, jugeras-tu, jugeras-tu la ville de sang ? Fais-lui connaître toutes ses abominations, et dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Ville qui répand le sang au-dedans d'elle, pour que son temps vienne, et qui dresse des idoles pour se souiller..., par le sang que tu as répandu tu es criminelle ; par les idoles que tu as dressées, tu es souillée ! Tu as ainsi avancé tes jours et tu es parvenue au terme de tes années. C'est pourquoi je t'ai exposée aux outrages des nations et aux moqueries de tous les pays. Ceux qui sont près et ceux qui sont loin se moqueront de toi, souillée de réputation, grande en désordre ! Voici les princes d'Israël, chacun selon ses forces, sont chez toi occupés à répandre le sang. Chez toi on méprise père et mère ; au-dedans de toi on opprime l'étranger ; chez toi on foule la veuve et l'orphelin. Tu méprises mes sanctuaires et tu profanes mes sabbats. Il y a chez toi des gens qui calomnient pour répandre le sang ; chez toi on fait des banquets sur les montagnes ; on commet des énormités au-dedans de toi : chez toi, on découvre la nudité de son père ; chez toi, on déshonore la femme pendant sa souillure. L'un commet abomination avec la femme de son prochain ; un autre souille d'inceste sa belle-fille ; l'autre, chez toi, déshonore sa sœur, fille de son père. Chez toi, on reçoit des présents pour répandre le sang ; tu fais l'usure et prends l'intérêt ; tu extorques le bien de ton prochain ; et moi, tu m'oublies, dit le Seigneur l'Eternel. Et voici, j'ai frappé dans ma main à cause du gain déshonnête que tu fais, et à cause du sang qui est au milieu de toi. Ton cœur tiendra-t-il bon, tes mains seront-elles fermes au jour où j'agirai contre toi ? C'est moi, l'Eternel, qui le dis et le fais. Je te disperserai parmi les nations et te sèmerai en divers pays, et j'enlèverai de toi toute ta souillure. Tu seras profanée chez toi aux yeux des nations, et tu sauras que je suis l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, ceux de la maison d'Israël sont devenus pour moi des scories ; eux tous ne sont que cuivre, étain, fer et plomb au milieu du fourneau ; ils sont des scories d'argent. C'est pourquoi le Seigneur l'Eternel parle ainsi : Parce que vous êtes tous devenus des scories, à cause de cela je vais vous rassembler au milieu de Jérusalem. Comme on met ensemble argent, cuivre, fer, plomb, étain, au milieu d'un fourneau, en soufflant sur eux le feu pour les fondre, ainsi je vous assemblerai dans ma colère et mon courroux ; je vous mettrai là et je vous fondrai. Je vous rassemblerai et je soufflerai sur vous le feu de ma fureur, et vous serez fondus au milieu d'elle. Comme de l'argent qu'on fond au milieu d'un fourneau, ainsi vous serez fondus au milieu d'elle, et vous saurez que moi, l'Eternel, j'ai répandu sur vous mon courroux. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, dis-lui : Tu es une terre qui n'a pas été nettoyée, qui n'a pas été lavée de pluie en un jour de colère. Il y a une ligue de ses prophètes au milieu d'elle. Comme un lion rugissant qui déchire une proie, ils dévorent les âmes, ils prennent biens et trésors, ils font abonder les veuves au milieu d'elle. Ses sacrificateurs ont outragé ma loi, profané mes choses saintes ; ils n'ont pas distingué entre le saint et le profane ; ils n'ont pas montré la différence entre celui qui est souillé et celui qui est pur ; ils ferment leurs yeux sur mes sabbats, et je suis profané au milieu d'eux. Ses chefs sont au milieu d'elle comme des loups qui déchirent la proie, répandant le sang, perdant des âmes pour faire du gain. Et ses prophètes leur plâtrent tout cela. Ils ont des visions vaines et leur pronostiquent le mensonge. Ils disent : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel... et l'Eternel n'a point parlé. Le peuple du pays commet des violences et des rapines ; ils foulent le misérable et l'indigent et oppriment l'étranger contre tout droit. J'ai demandé d'entre eux quelqu'un qui fit une cloison et qui se tint à la brèche devant moi pour le pays, afin que je ne le détruisisse pas, et je ne l'ai pas trouvé. Je répandrai sur eux mon courroux, je les consumerai par le feu de ma fureur, je ferai retomber leur conduite sur leur tête, dit le Seigneur l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, il y a eu deux femmes, filles d'une même mère. Elles se prostituèrent en Egypte. Dans leur jeunesse elles se sont prostituées ; là on a pressé leurs mamelles ; là on a porté la main sur leur sein virginal. Voici leurs noms : Ohola, la plus grande, et Oholiba, sa sœur. Elles furent à moi et enfantèrent des fils et des filles ; et voici leurs noms : Ohola, c'est Samarie, et Oholiba, c'est Jérusalem. Et Ohola me fut infidèle ; elle aima avec passion ses amants, les Assyriens ses voisins, vêtus de pourpre, gouverneurs et chefs, tous beaux jeunes hommes, cavaliers bien montés, et elle leur prostitua ses amours. Ils étaient tous l'élite des fils de l'Assyrie ; et avec tous ceux qu'elle aimait avec passion, elle se souilla de toutes leurs infamies. Et elle n'avait point abandonné ses prostitutions de l'Egypte, où on l'avait déshonorée dans sa jeunesse, où l'on avait porté la main sur son sein virginal, et où on s'était livré avec elle à des débordements d'impudicité. C'est pourquoi je l'ai livrée à ses amants, aux fils de l'Assyrie qu'elle avait aimés avec passion ; ils ont découvert sa nudité ; ils ont pris ses fils et ses filles ; ils l'ont égorgée avec l'épée, et elle devint célèbre chez les femmes : justice en avait été faite. Et sa sœur Oholiba l'a vu, et elle s'est corrompue plus qu'elle dans ses amours, et ses prostitutions ont dépassé les prostitutions de sa sœur. Elle a aimé avec passion les fils d'Assur, gouverneurs et chefs, ses voisins, élégamment vêtus, cavaliers bien montés, tous beaux jeunes hommes ; et je vis qu'elle se souillait ; toutes deux suivaient le même train. Et elle ajouta encore à ses prostitutions. Elle vit des hommes dessinés sur le mur, des images de Chaldéens peints au vermillon, la ceinture aux reins, la tête couverte d'amples turbans, tous paraissant de grands seigneurs ; c'étaient des portraits des fils de Babel ; la Chaldée était leur patrie. Elle se passionna d'eux à cette vue, et envoya des messagers vers eux en Chaldée ; et les fils de Babel vinrent vers elle au lit des amours et la souillèrent par leurs prostitutions, et elle se souilla avec eux, puis son âme se détacha d'eux. Et elle fit voir à découvert ses prostitutions ; elle découvrit sa nudité, et mon âme se détacha d'elle comme mon âme s'était détachée de sa sœur. Elle a multiplié ses prostitutions, se rappelant les jours de sa jeunesse où elle s'était prostituée au pays d'Egypte. Elle s'est passionnée de ces impudiques ayant des membres d'âne et ardents comme le sont des étalons. Tu as voulu revenir aux turpitudes de ta jeunesse, quand les Egyptiens pressaient tes mamelles à cause de ton sein virginal. C'est pourquoi, Oholiba, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais exciter contre toi tes amants, ceux dont ton âme s'est détachée, et je les ferai venir contre toi de toute part, les fils de Babel et tous les Chaldéens, princes, riches et grands, et tous les fils d'Assur avec eux, beaux jeunes hommes, tous gouverneurs et chefs, dignitaires et conseillers, tous montés sur des chevaux ; et contre toi s'avancent armes, chevaux et roues, une foule de peuples ; boucliers, écus et casques se rangent contre toi ; je leur remets le jugement, et ils te jugeront selon leurs lois. Je donnerai cours à ma jalousie contre toi, et ils te traiteront avec fureur ; ils te couperont le nez et les oreilles, et ce qui restera de toi tombera par l'épée ; ils prendront tes fils et tes filles, et ce qui restera de toi sera consumé par le feu. Ils te dépouilleront de tes vêtements et prendront tes objets de parure. Et je mettrai un terme à ton crime et à tes débauches du pays d'Egypte, et tu ne lèveras plus les yeux vers eux et tu ne te souviendras plus de l'Egypte. Car ainsi dit le Seigneur l'Eternel : Je vais te livrer à ceux que tu hais, à ceux dont ton âme s'est détachée. Ils te traiteront avec haine ; ils emporteront tout ce que tu as gagné et te laisseront toute nue, et la honte de ton impudicité, de ton crime et de tes prostitutions sera découverte ; on te fera ces choses-là, parce que tu t'es prostituée aux nations en te souillant avec leurs idoles. Tu as suivi la voie de ta sœur ; c'est pourquoi je mettrai sa coupe en ta main. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Tu boiras la coupe de ta sœur, coupe large et profonde, qui donnera à rire et à se moquer [de toi] ; tant sa capacité est grande. Tu seras prise d'ivresse et de tristesse ; c'est une coupe de morne stupeur que la coupe de ta sœur Samarie. Tu la boiras et la videras, et tu en mordras les morceaux et t'en déchireras le sein, car moi j'ai parlé, dit le Seigneur l'Eternel. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Parce que tu m'as oublié et que tu m'as jeté derrière ton dos, toi aussi porte la peine de ton crime et de tes prostitutions ! Puis l'Eternel me dit : Fils d'homme, jugeras-tu Ohola et Oholiba ? Déclare-leur leurs abominations. Car elles ont été adultères et il y a du sang dans leurs mains. Elles ont commis adultère avec leurs idoles, et même leurs fils qu'elles m'ont enfantés, elles les leur ont servis à manger. Voici encore ce qu'elles m'ont fait : elles ont souillé mon sanctuaire en ce jour-là et ont profané mes sabbats. Et quand elles immolaient leurs fils à leurs idoles, elles sont entrées dans mon sanctuaire en ce jour-là pour le profaner, et voilà ce qu'elles ont fait au milieu de ma maison. Et même elles se sont adressées à des hommes venant de loin ; elles leur ont envoyé un messager, et ils sont venus. Pour eux tu t'es lavée, tu t'es fardé les yeux, tu t'es ornée de tes parures ; et tu t'es assise sur un lit d'apparat ; devant ce lit une table était dressée, et tu y as posé mon encens et mon huile. On y entendait le bruit d'une foule joyeuse ; avec les gens venus des grands amas d'hommes, ont été conviés les buveurs du désert qui ont mis des bracelets aux mains [des deux sœurs] et des couronnes magnifiques sur leurs têtes. Et je dis à cette femme usée dans les adultères : Va-t-elle maintenant continuer ses prostitutions... elle aussi ? On va vers elle comme on va vers une prostituée. C'est ainsi qu'on est allé vers Ohola et Oholiba, ces femmes criminelles. Mais des hommes justes les condamneront à la peine des femmes adultères et à la peine de celles qui répandent le sang ; car elles sont adultères et il y a du sang dans leurs mains. Car ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Fais monter contre elles une assemblée, et qu'on les livre à la terreur et au pillage ! Et que l'assemblée les assomme de pierres et les taille en pièces avec l'épée. Qu'on tue leurs fils et leurs filles et qu'on brûle leurs maisons ! Et je mettrai un terme au crime dans le pays, et toutes les femmes en recevront instruction et ne commettront point des crimes pareils. Et on fera retomber votre crime sur vous, et vous porterez la peine de votre idolâtrie, et vous saurez que moi je suis le Seigneur l'Eternel. La parole de l'Eternel me fut adressée dans la neuvième année, au dixième mois, le dix du mois, en ces mots : Fils d'homme, prends note de la date du jour, de ce propre jour-ci : le roi de Babel bloque Jérusalem dès ce propre jour-ci. Propose une parabole à la maison rebelle et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Dresse la chaudière, dresse-la et verses-y de l'eau. Amasses-y ses morceaux, toute sorte de bons morceaux, cuisse et épaule ; remplis-la des meilleurs os. Prends ce qu'il y a de mieux dans le troupeau, et même entasse sous la chaudière le bois pour [cuire] les os. Fais-la bouillir à gros bouillons ; que les os qu'elle contient cuisent aussi. C'est pourquoi le Seigneur l'Eternel parle ainsi : Malheur à la ville de sang, chaudière qui a du vert-de-gris, et dont le vert-de-gris n'a pas été ôté ! Vide-la morceau par morceau, sans tirer au sort. Car le sang qu'elle a versé a été au milieu d'elle ; elle l'a mis sur la roche nue ; elle ne l'a pas répandu sur la terre pour le recouvrir de poussière. Pour exciter le courroux, pour tirer vengeance, j'ai fait verser ce sang sur la roche nue pour qu'il ne fût pas couvert. C'est pourquoi le Seigneur l'Eternel parle ainsi : Malheur à la ville de sang ! Moi aussi je dresserai un grand monceau. Amasse force bois ; allume le feu ; fais fondre la chair ; brasse la bouillie, et que les os se consument. Puis pose-la toute vide sur ses charbons afin qu'elle devienne ardente, que son cuivre s'embrase et que sa souillure se fonde au-dedans d'elle ; que son vert-de-gris soit consumé. Peine perdue : sa masse de vert-de-gris ne s'en ira pas ; elle résiste au feu. Dans ta souillure il y a de l'énormité ; puisque je t'ai purifiée et que tu n'as pas été pure, tu ne seras jamais purifiée de ta souillure jusqu'à ce que j'aie satisfait sur toi mon courroux. Moi l'Eternel, j'ai parlé. Cela arrive, je le fais. Je ne lâcherai point, je n'épargnerai point et je ne me repentirai point. On te jugera selon ta conduite et selon tes forfaits, dit le Seigneur l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots. Fils d'homme, je vais t'enlever les délices de tes yeux par un coup subit, et tu ne te lamenteras point ; tu ne pleureras point, et aucune larme ne viendra à tes yeux. Soupire en silence ; ne fais pas le deuil des morts ; ceins ta tête de ton turban et mets ta chaussure à tes pieds. Ne te couvre pas la barbe et ne mange pas le pain de condoléance. Je parlai au peuple le matin, et ma femme mourut le soir ; et le lendemain matin je fis comme il m'avait été ordonné. Et les gens me dirent : Ne nous expliqueras-tu pas quel sens a pour nous ce que tu fais là ? Et je leur dis : La parole de l'Eternel m'a été adressée en ces mots : Dis à la maison d'Israël. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais profaner mon sanctuaire, l'orgueil de votre force, les délices de vos yeux et le désir de votre âme ; et vos fils et vos filles que vous avez quittés, tomberont par l'épée. Et vous ferez comme j'ai fait. Vous ne vous couvrirez pas la barbe et vous ne mangerez pas le pain de condoléance. Vos turbans resteront sur vos têtes et vos chaussures à vos pieds ; vous ne vous lamenterez et ne pleurerez pas ; mais vous vous consumerez dans vos péchés et vous gémirez l'un auprès de l'autre. Et Ezéchiel vous sera un emblème : tout ce qu'il a fait vous le ferez, quand cela arrivera ; et vous saurez que je suis le Seigneur l'Eternel. Et toi, fils d'homme, au jour où je leur ôterai ce qui fait leur force, la gloire dont ils se réjouissent, les délices de leurs yeux et l'attrait de leur âme, leurs fils et leurs filles, en ce jour-là le fugitif ne viendra-t-il pas vers toi pour en apporter la nouvelle ? En ce jour-là, ta bouche s'ouvrira, à l'arrivée de ce fugitif. Tu parleras et ne seras plus muet, et tu seras pour eux un emblème ; ils sauront que je suis l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, tourne ta face vers les fils d'Ammon et prophétise contre eux. Tu diras aux fils d'Ammon : Ecoutez la parole du Seigneur l'Eternel : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Puisque tu dis : Ha ! ha ! sur mon sanctuaire, parce qu'il a été profané, et sur la terre d'Israël, parce qu'elle a été dévastée, et sur la maison de Juda, parce qu'ils sont allés en captivité, à cause de cela, je vais te donner en possession aux fils de l'Orient ; ils établiront chez toi leurs campements, ils dresseront chez toi leurs demeures ; ce sont eux qui mangeront tes fruits, et ce sont eux qui boiront ton lait. Et je ferai de Rabba un pâturage de chameaux et [du pays] des fils d'Ammon un bercail de brebis, et vous saurez que je suis l'Eternel. Car ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Parce que tu as battu des mains et frappé du pied et que tu t'es réjouie, avec tout le mépris de ton âme, au sujet de la terre d'Israël, à cause de cela, je vais étendre ma main contre toi ; je te donnerai pour portion aux nations, je te retrancherai d'entre les peuples et je te supprimerai d'entre les pays ; je t'exterminerai, et tu sauras que je suis l'Eternel. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Parce que Moab et Séir disent : Voici, la maison de Juda est comme toutes les nations ; à cause de cela je vais ouvrir la frontière de Moab, en lui enlevant les villes, en lui enlevant d'un bout à l'autre ses villes, qui font la gloire du pays, Beth-Jésimoth, Baal-Méon et Kiriathaïm, [je vais l'ouvrir] aux fils de l'Orient, aussi bien que le pays des fils d'Ammon, et je le leur donnerai en possession, afin que les fils d'Ammon ne soient plus mentionnés au nombre des nations, et j'exercerai des jugements en Moab, et ils sauront que je suis l'Eternel. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel. Parce qu'Edom s'est vengé à outrance de la maison de Juda, et qu'il s'est rendu gravement coupable en se vengeant d'eux, à cause de cela le Seigneur l'Eternel parle ainsi : J'étendrai ma main contre Edom et je retrancherai du milieu de lui hommes et bêtes, et j'en ferai un désert depuis Théman, et jusqu'à Dédan ils tomberont par l'épée. Et j'exercerai ma vengeance sur Edom par la main de mon peuple d'Israël, et ils traiteront Edom selon ma colère et selon ma fureur, et ils connaîtront ma vengeance, dit le Seigneur l'Eternel. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Parce que les Philistins se sont livrés à la vengeance, et qu'ils se sont vengés à outrance, le mépris dans l'âme, pour exterminer, haine éternelle, à cause de cela, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais étendre ma main contre les Philistins, j'écraserai les Crétois et détruirai le reste qui habite le rivage de la mer ; et j'exercerai sur eux de grandes vengeances, les châtiant avec fureur, et ils sauront que je suis l'Eternel quand je leur ferai sentir ma vengeance. La onzième année..., le premier du mois, la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, parce que Tyr a dit de Jérusalem : Ha ! ha ! la voilà brisée, la porte des peuples ! On se tourne vers moi ; je vais me remplir. Elle est ruinée ! C'est pourquoi le Seigneur l'Eternel parlé ainsi : J'en veux à toi, Tyr ! Je vais soulever contre toi des peuples nombreux, comme la mer soulève ses flots. Ils détruiront les murs de Tyr et abattront ses tours, et je balaierai loin d'elle sa poussière et je ferai d'elle un rocher nu. Elle sera, au milieu de la mer, un lieu à étendre les filets ; car moi j'ai parlé, dit le Seigneur l'Eternel ; et elle sera la proie des nations ; et ses filles qui sont sur la terre ferme seront tuées par l'épée, et on saura que je suis l'Eternel. Car ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais faire marcher contre Tyr Nébucadnetsar, roi de Babylone ; du septentrion viendra ce roi des rois, avec chevaux, chars, cavaliers, et avec grand rassemblement de troupes. Il tuera par l'épée tes filles qui sont sur terre ferme. Il établira contre toi des bastions, lèvera contre toi des terrasses, et dressera contre toi la tortue. Il dirigera contre tes murailles le choc de ses béliers et démolira tes tours avec ses crochets. La multitude de ses chevaux soulèvera assez de poudre pour te couvrir ; au bruit des cavaliers, des roues et des chars, tes murs trembleront quand il entrera dans tes portes, comme on entre dans une ville à laquelle on a fait la brèche. Il foulera toutes tes rues du sabot de ses chevaux ; il tuera ton peuple par l'épée, et tes puissantes colonnes seront jetées à terre. Ils enlèveront tes richesses, pilleront tes marchandises, renverseront tes murailles, abattront tes beaux palais et jetteront dans les eaux tes pierres, ton bois et ta poussière. Et je ferai cesser le bruit de tes chansons, et le son de tes cithares ne se fera plus entendre ; et je ferai de toi un rocher nu ; tu seras un lieu à étendre les filets ; tu ne seras plus rebâtie ; car moi, l'Eternel, j'ai parlé, dit le Seigneur l'Eternel. Ainsi, voici ce que le Seigneur l'Eternel dit à Tyr : Au bruit de ta chute, quand les blessés gémiront, quand le carnage sévira dans ton sein, les îles ne trembleront-elles pas ? Tous les princes de la mer descendront de leurs sièges ; ils quitteront leurs manteaux et déposeront leurs habits brodés ; ils se vêtiront d'épouvante ; ils s'asseoieront sur la terre ; ils trembleront à tout moment et seront dans la stupeur à cause de toi. Puis ils prononceront sur toi une complainte et te diront : Comment as-tu péri, toi dont la demeure sortait du sein des mers, cette ville tant vantée qui était puissante sur les mers, elle et ses habitants qui inspiraient la terreur à tous les habitants de la mer ! Maintenant les îles trembleront au jour de ta chute, et les îles qui sont dans la mer seront épouvantées de ta fin. Car ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Quand j'aurai fait de toi une ville désolée, telle que sont les villes qui ne sont point habitées ; quand j'aurai fait monter sur toi l'abîme et que les grosses eaux t'auront couverte ; quand je t'aurai fait descendre, avec ceux qui descendent dans la fosse, vers les hommes d'autrefois ; quand je t'aurai fait habiter les lieux bas de la terre, les solitudes éternelles, avec ceux qui descendent dans la fosse, pour que tu ne sois plus habitée, alors je mettrai un ornement sur la terre des vivants. Je ferai de toi un objet d'épouvante, et tu ne seras plus ; on te cherchera et on ne te trouvera plus à jamais, dit le Seigneur l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Et toi, fils d'homme, prononce sur Tyr une complainte ; et dis à Tyr : O toi qui es assise aux abords de la mer, qui portais les marchandises des peuples à des îles nombreuses, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Toi, ô Tyr, tu as dit : Je suis parfaite en beauté ! Ton domaine est au sein des mers ; ceux qui t'ont construite, avaient rendu ta beauté parfaite. Ils ont construit en cyprès de Sénir toutes tes parois ; ils ont pris du Liban un cèdre pour t'en faire un mât. Ils ont fait tes rames de chêne de Basan et tes bancs d'ivoire incrusté dans du buis apporté des îles de Kittim. Du lin brodé d'Egypte, voilà ce que tu employais pour faire tes voiles ; tu avais pour tes tentures l'hyacinthe et l'écarlate des îles d'Elisa. Les habitants de Sidon et d'Arvad te servaient de rameurs ; quant aux hommes habiles qu'il te fallait, ô Tyr, tu les avais chez toi ; c'étaient eux qui étaient tes pilotes. Les vieux et les habiles de Guébal étaient chez toi comme tes radoubeurs. Tous les vaisseaux de la mer et leurs marins venaient chez toi pour faire l'échange de tes marchandises. Perses, Lydiens et Lybiens étaient dans ton armée. C'étaient des gens de guerre ; ils suspendaient chez toi le bouclier et le casque et te donnaient de l'éclat. Les fils d'Arvad et ton armée couvraient tes murailles, et des hommes vaillants étaient sur tes tours. Ils suspendaient leurs boucliers à tes murs tout à l'entour ; ils rendaient ta beauté parfaite. Tharsis commerçait avec toi pour ses richesses de toutes sortes ; c'était en argent, en fer, en étain et en plomb qu'elle payait tes marchandises. Javan, Tubal et Mésec trafiquaient avec toi ; ils échangeaient contre tes marchandises des âmes d'hommes et des vases de cuivre. Ceux de la maison de Thogarma payaient avec des chevaux de trait, des chevaux de course et des mulets. Les fils de Dédan trafiquaient avec toi ; des îles nombreuses étaient tes clientes ; elles te donnaient en paiement des dents d'éléphant et de l'ébène. Aram faisait le commerce avec toi pour la multitude de tes produits ; il payait tes marchandises avec des escarboucles, de l'écarlate, des broderies, du fin lin, du corail et des rubis. Juda et la terre d'Israël trafiquaient avec toi ; ils te donnaient en paiement du froment de Minnith, du biscuit, du miel, de l'huile et du baume. Damas faisait le commerce avec toi en échangeant contre tes nombreux produits ses biens de toute sorte, du vin de Helbon et de la laine de Tsachar. Védan et Javan de Ouzzal te donnaient du fil en paiement de tes marchandises ; le fer travaillé, la casse et le roseau odorant étaient parmi tes objets d'échange. Dédan échangeait avec toi des housses pour monter à cheval. L'Arabie et tous les princes de Kédar étaient tes clients ; ils faisaient avec toi commerce de moutons, de béliers et de boucs. Les marchands de Schéba et de Raama trafiquaient avec toi ; ils payaient tes marchandises avec ce qu'il y a de mieux en aromates de toute sorte, avec toute espèce de pierres précieuses et avec de l'or. Haran, Canné et Eden, les marchands de Schéba, Assour et Kilmad trafiquaient avec toi. Ils trafiquaient avec toi en objets de luxe, en manteaux de pourpre et de brocart, en coffres à vêtements, en cordes tressées et fortes et en planches de cèdre pour tes expéditions. Les navires de Tharsis étaient les caravanes qui t'apportaient tes marchandises ; tu t'es remplie de biens ; tu es devenue très puissante au sein des mers. Mais sur les grandes eaux où t'avaient conduite tes rameurs, le vent d'orient t'a brisée au sein des mers ! Tes richesses, tes marchandises, ton trafic, tes marins et tes pilotes, tes radoubeurs, tes courtiers, tous les hommes de guerre qui sont chez toi, dans la multitude que tu portes, tomberont au sein des mers au jour de ta chute. Au cri de tes pilotes la contrée d'alentour tremblera ; et quiconque manie une rame, tout marin et tout pilote de la mer, descendra de ses navires et se tiendra sur terre. Ils élèveront la voix sur toi et pousseront des cris amers. Ils jetteront de la poussière sur leurs têtes et se couvriront de cendre. Pour toi ils se raseront la tête et se ceindront de sacs et pleureront amèrement sur toi, dans l'amertume de leur deuil. Dans leur douleur ils t'adresseront une complainte, et voici quelle sera leur complainte sur toi : Qui était comme Tyr, comme cette ville [maintenant] muette au milieu de la mer ? Quand tes marchandises sortaient des mers, tu rassasiais des peuples nombreux ; de l'abondance de tes richesses et de ton trafic tu enrichissais les rois de la terre. Quand tu as été brisée par les mers et jetée au fond des eaux, ta cargaison et tout ton équipage ont sombré avec toi. Tous les habitants des îles sont dans la stupeur à cause de toi ; leurs rois sont saisis d'effroi, leurs visages sont bouleversés. Les marchands étrangers sifflent sur toi. Tu es un objet d'épouvante ; c'en est fait de toi pour toujours ! La parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, dis au prince de Tyr : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Parce que ton cœur s'est élevé et que tu as dit : Je suis un dieu, je suis assis sur un trône de dieu au sein des mers ; et pourtant tu es un homme et non pas un dieu ! et parce que tu t'es fait un cœur comme un cœur de dieu, voici, tu es plus sage que Daniel, aucun mystère ne t'est caché ; par ta sagesse et par ton intelligence tu as fait fortune et tu as amassé de l'or et de l'argent dans tes trésors ; à force d'habileté tu as par ton commerce accru ta fortune, et dans ta fortune ton cœur s'est élevé ; à cause de cela, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Parce que tu t'es fait un cœur comme un cœur de dieu, à cause de cela je vais faire venir contre toi des étrangers, des peuples féroces ; ils tireront l'épée contre les chefs-d'œuvre de ton habileté et profaneront ta splendeur ; ils te feront descendre dans la fosse, et tu mourras égorgé au sein des mers. Diras-tu bien : Je suis un dieu ; en présence de celui qui te tuera, quand tu es un homme et non pas un dieu, dans la main de celui qui t'égorge ? Tu mourras de mort d'incirconcis, par la main des étrangers ; car moi j'ai parlé, dit le Seigneur l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, prononce une complainte sur le roi de Tyr, et dis-lui : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Tu étais le couronnement de l'édifice, plein de sagesse et parfait en beauté ; tu étais en Eden, en un jardin de Dieu ; tu étais couvert de pierres précieuses de toute sorte, rubis, topaze et diamant, chrysolithe, onyx et jaspe, saphir, escarboucle et émeraude, et or ; tu avais chez toi des tambourins et des fifres ; ils avaient été préparés le jour où tu fus créé. Tu étais le chérubin oint pour protéger ; je t'avais mis sur la sainte montagne de Dieu, tu y étais, tu marchais au milieu des pierres de feu ; tu fus parfait dans tes voies depuis le jour où tu fus créé jusqu'à ce qu'il se trouva de la perversité en toi. Par ton commerce tout chez toi a été plein de violence, et tu as péché, et je t'ai chassé, comme un profane, de la montagne de Dieu, et je t'ai fait périr, ô chérubin protecteur, au milieu des pierres de feu. Ton cœur s'est élevé à cause de ta beauté, tu as perverti ta sagesse par l'effet de ton éclat. Je t'ai précipité par terre, je t'ai donné en spectacle aux rois. A force d'iniquités, par ton trafic criminel tu as profané tes sanctuaires, et j'ai fait sortir un feu du milieu de toi ; il t'a dévoré, et je t'ai réduit en cendres sur la terre, aux yeux de tous ceux qui te voyaient. Tous ceux qui te connaissaient parmi les peuples sont stupéfaits de ton sort ; tu es devenu un objet d'épouvante ; c'en est fait de toi pour toujours ! Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, tourne ta face vers Sidon et prophétise sur elle, et dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais me tourner contre toi, Sidon, et je me glorifierai au milieu de toi. On saura que je suis l'Eternel, quand j'exercerai mes jugements contre elle, et que me je sanctifierai en elle. Je déchaînerai contre elle la peste, et il y aura du sang dans ses rues, et on tombera au milieu d'elle, égorgé par l'épée qui fondra sur elle de toutes parts, et l'on saura que je suis l'Eternel. Et il n'y aura plus pour la maison d'Israël d'épine malfaisante ou de ronce irritante parmi tous ses voisins qui la harcèlent. Et l'on saura que je suis le Seigneur l'Eternel. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Quand je rassemblerai la maison d'Israël d'entre les nations chez lesquelles elle est dispersée, je me sanctifierai en eux aux yeux des Gentils, et ils habiteront sur leur sol que j'ai donné à mon serviteur, à Jacob ; et ils y habiteront en sûreté ; ils bâtiront des maisons et planteront des vignes ; ils habiteront en sûreté, quand j'aurai exercé mes jugements sur tous leurs voisins qui les harcèlent. Et l'on saura que je suis l'Eternel leur Dieu. La dixième année, au dixième mois, le douze du mois, la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, tourne ta face contre Pharaon, roi d'Egypte, et prophétise sur lui et sur l'Egypte tout entière ; parle et dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais me tourner contre toi, Pharaon, roi d'Egypte, toi le grand crocodile, étendu au milieu de ses fleuves, qui a dit : Mon fleuve est à moi, et c'est moi qui me le suis fait ! Je mettrai des crocs dans tes mâchoires, et je ferai que les poissons de tes fleuves s'attacheront à tes écailles, et je te tirerai du milieu de tes fleuves, toi et tous les poissons de tes fleuves, qui s'attacheront à tes écailles, et je te jetterai au désert, toi et tous les poissons de tes fleuves ; tu tomberas sur la face des champs ; tu ne seras ni recueilli ni ramassé ; je t'ai donné en pâture aux bêtes de la terre et aux oiseaux des cieux. Et tous les habitants de l'Egypte sauront que je suis l'Eternel. Parce qu'ils sont un appui de roseau pour la maison d'Israël, quand ils te prennent par tes feuilles, tu casses et tu leur perces l'épaule à tous, et quand ils s'appuient sur toi, tu te brises et tu les fais tous se tenir sur leurs reins, c'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais faire venir sur toi l'épée et je retrancherai du milieu de toi hommes et bétail, et la terre d'Egypte sera réduite en désolation et en désert, et l'on saura que je suis l'Eternel. Parce que [Pharaon] a dit : Le fleuve est à moi, et c'est moi qui l'ai fait, à cause de cela je vais me tourner contre toi et contre tes fleuves et réduire la terre d'Egypte en déserts secs et désolés, de Migdol à Syène et jusqu'à la frontière de l'Ethiopie. Il n'y passera nul pied d'homme, et nul pied de bête n'y passera, et elle sera inhabitée pendant quarante ans, et je ferai de la terre d'Egypte une désolation entre les terres désolées, et ses villes seront une désolation entre les villes ruinées. Cela durera quarante ans ; je disperserai les Egyptiens dans les nations et les disséminerai dans les pays. Car ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Au bout de quarante ans, je recueillerai les Egyptiens d'entre les peuples chez lesquels ils auront été dispersés, et je ferai revenir les captifs d'Egypte, et je les ramènerai dans la terre de Pathros, dans la terre de leur origine, et ils y seront un humble royaume. L'Egypte sera le plus humble des royaumes, et elle ne s'élèvera plus au-dessus des nations ; et je réduirai leur nombre, pour qu'ils ne dominent pas sur les nations. Et la maison d'Israël ne mettra plus sa confiance en ceux qui rappelleront le crime qu'elle [commettait] en regardant après eux ; et l'on saura que je suis le Seigneur l'Eternel. La vingt-septième année, au premier mois, le premier du mois, la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, Nébucadnetsar, roi de Babel, a imposé à son armée un rude service contre Tyr ; toute tête est devenue chauve et toute épaule écorchée ; et il n'a retiré de Tyr aucun salaire, ni pour lui, ni pour son armée, pour le service qu'il a fait contre elle ; c'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais donner à Nébucadnetsar, roi de Babel, le pays d'Egypte ; il en emportera les richesses, il dépouillera ce qu'il y a à dépouiller et pillera ce qu'il y a à piller ; ce sera un salaire pour son armée. Pour le travail qu'il a fait contre Tyr, je lui ai donné la terre d'Egypte, parce qu'ils ont travaillé pour moi, dit le Seigneur l'Eternel. En ce jour-là je ferai germer une corne à la maison d'Israël, et je te donnerai de parler librement au milieu d'eux, et ils sauront que je suis l'Eternel. La parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, prophétise, et dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Poussez des cris de douleur ! Ah ! quelle journée ! Car une journée est proche, une journée de l'Eternel est proche ; ce sera une journée nébuleuse, un temps des nations ! L'épée viendra sur l'Egypte, et il y aura de l'angoisse en Ethiopie, lorsque dans l'Egypte tomberont les blessés à mort et qu'on enlèvera ses richesses et qu'on renversera ses fondements. Ethiopiens, Put, Lud et les étrangers de toutes sortes, et Cub et les fils de la terre de l'alliance tomberont avec eux par l'épée. Ainsi parle l'Eternel : Ceux qui sont les soutiens de l'Egypte tomberont, et l'orgueil de sa force sera abaissé. De Migdol à Syène on tombera par l'épée, dit le Seigneur l'Eternel, et [ses terres] seront désolées entre les terres désolées, et ses villes seront [ruinées] entre les villes ruinées. Et l'on saura que je suis l'Eternel, quand je mettrai le feu à l'Egypte et que tous ses auxiliaires seront brisés. En ce jour-là, des messagers s'en iront de ma part dans des barques pour troubler l'Ethiopie dans sa sécurité. Il y aura chez elle de l'angoisse comme dans la journée de l'Egypte ; car voici, cela arrive ! Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je ferai cesser tout le grand bruit de l'Egypte, par la main de Nébucadnetsar, roi de Babel. Lui et son peuple avec lui, nations féroces entre toutes, seront amenés pour ravager le pays ; ils tireront l'épée contre l'Egypte et couvriront de morts le pays. Et je changerai les fleuves en lieux desséchés, et je livrerai le pays à des méchants, et je désolerai le pays et ce qu'il contient par des étrangers. Moi, l'Eternel, j'ai parlé. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : J'exterminerai de Noph les viles idoles, et j'en ferai disparaître les faux dieux, et il n'y aura plus de prince issu du pays d'Egypte, et je répandrai de la crainte dans le pays d'Egypte. Je désolerai Pathros, je mettrai le feu à Tsoan, j'exercerai des jugements sur No, je déverserai mon courroux sur Sin, la forteresse de l'Egypte, et je retrancherai la multitude de No. Je mettrai le feu à l'Egypte ; Sin se tordra de douleur, No sera forcée, et Noph sera assaillie en plein jour. Les jeunes hommes d'Aven et de Pibéseth tomberont par l'épée ; et elles-mêmes iront en captivité. Et à Tachpanès le jour s'obscurcira, quand je briserai là les jougs imposés par l'Egypte et que l'orgueil de sa force y prendra fin. Pour elle, un nuage la couvrira et ses filles iront en captivité. J'exercerai des jugements sur l'Egypte, et l'on saura que je suis l'Eternel. La onzième année, au premier mois, le sept du mois, la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, j'ai cassé le bras à Pharaon, roi d'Egypte, et voici on ne l'a point pansé en employant des remèdes, en appliquant un bandage pour le panser, afin de le rendre assez fort pour manier une épée. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais me tourner contre Pharaon, roi d'Egypte, et lui casser les bras, tant celui qui est valide que celui qui est déjà cassé, et je ferai tomber de sa main l'épée. Et je disperserai les Egyptiens parmi les nations et les disséminerai dans les pays, et je fortifierai les bras du roi de Babel, et je mettrai mon épée dans sa main, et je casserai les bras à Pharaon, et il gémira devant lui, comme gémit un homme blessé à mort. Je fortifierai les bras du roi de Babel ; les bras de Pharaon tomberont, et on saura que je suis l'Eternel, quand je mettrai mon épée dans la main du roi de Babel et qu'il la tournera contre le pays d'Egypte. Et je disperserai les Egyptiens parmi les nations, et je les disséminerai dans les pays, et on saura que je suis l'Eternel. La onzième année, au troisième mois, le premier du mois, la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, dis à Pharaon, roi d'Egypte, et à la multitude de son peuple : A qui ressembles-tu dans ta grandeur ? Voici, Assur était un cèdre sur le Liban, à la belle ramure, à l'ombrage touffu, d'une hauteur superbe, et ayant sa cime dans les nues. Ses eaux l'avaient fait croître, l'abîme l'avait fait grandir en faisant couler ses fleuves autour du lieu où il était planté, [tandis qu'il] envoyait ses ruisseaux à tous les arbres des champs. C'est pourquoi sa taille était élevée plus que celle d'aucun des arbres des champs, ses branches avaient grandi, ses rameaux s'étaient allongés, grâce aux eaux abondantes [qui l'avaient abreuvé] pendant qu'il poussait. Tous les oiseaux des cieux avaient niché dans ses branches ; sous ses rameaux tous les animaux des champs avaient mis bas, et à son ombre s'étaient assises toutes sortes de nations nombreuses. Il fut beau par sa grandeur par la longueur de ses rameaux ; car sa racine touchait à des eaux abondantes. Il n'y avait pas de cèdres qui l'éclipsassent dans le jardin de Dieu, ni de cyprès qui égalassent ses branches, ni de platanes qui fussent pareils à ses rameaux. Aucun arbre dans le jardin de Dieu ne l'égalait en beauté. Je l'avais rendu beau par la multitude de ses rameaux ; tous les arbres d'Eden, qui sont dans le jardin de Dieu, étaient jaloux de lui. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Parce que tu as été fier de ta hauteur,... parce qu'il a porté sa cime jusque dans les nues et que son cœur s'est enorgueilli de son élévation, je l'ai livré aux mains du dieu des nations, qui le traitera durement ; à cause de sa méchanceté je l'ai chassé. Des étrangers, les plus féroces d'entre les nations, l'ont coupé et laissé là ; ses branches sont tombées sur les montagnes et dans toutes les vallées, ses rameaux brisés jonchent tous les ravins du pays, et tous les peuples de la terre se sont éloignés de son ombre et l'ont abandonné ; tous les oiseaux des cieux viendront se loger sur ses débris, et tous les animaux des champs se sont retirés dans ses rameaux, afin qu'aucun arbre bien arrosé ne soit fier de sa hauteur et n'élève sa cime jusque dans les nues, et qu'aucun de ceux qui sont abreuvés d'eau ne se repose sur lui-même dans son orgueil ; car ils sont tous livrés à la mort, aux profondeurs de la terre, mêlés aux fils des hommes, à ceux qui descendent dans la fosse. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Le jour où il descendit aux enfers, j'ai fait mener le deuil ; à cause de lui j'ai voilé l'abîme, j'ai retenu le cours de ses fleuves, et les grandes eaux ont été arrêtées ; à cause de lui j'ai assombri le Liban ; tous les arbres de la campagne à cause de lui ont été dans la langueur. Au bruit de sa chute j'ai fait trembler les nations, quand je l'ai fait descendre aux enfers avec ceux qui descendent dans la fosse ; ils se sont consolés dans les profondeurs de la terre, tous les arbres d'Eden les plus distingués et les plus beaux du Liban, tous ceux qui s'abreuvaient aux eaux. Ceux-là aussi sont descendus avec lui dans les enfers vers ceux que l'épée a transpercés, ceux qui, étant son bras, étaient assis à son ombre au milieu des nations. Tel que te voilà, à qui ressembles-tu en gloire et en grandeur, entre les arbres d'Eden ? On t'a fait descendre avec les arbres d'Eden dans les profondeurs de la terre pour être couché au milieu d'incirconcis avec ceux qui ont été transpercés par l'épée. Tel sera Pharaon et toute la multitude de son peuple, dit le Seigneur l'Eternel. La douzième année, au douzième mois, le premier du mois, la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, prononce une complainte sur Pharaon, roi d'Egypte, et dis-lui : Lion des peuples, tu es anéanti ! Tu étais pareil au crocodile dans les mers ; tu t'élançais dans tes fleuves, de tes pieds tu en troublais les eaux et tu embourbais leurs canaux. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : J'étendrai sur toi mon filet au moyen d'une grande multitude de peuples, et l'on te tirera dehors avec mes rets ; et je t'abandonnerai sur la terre ; je te jetterai sur la face des champs, et je ferai habiter sur toi tous les oiseaux des cieux et se rassasier de toi les bêtes de toute la terre ; je mettrai ta chair sur les montagnes et je remplirai de ta masse les vallées ; et j'arroserai la terre de ton sang qui l'inondera jusqu'aux montagnes, et les lits des torrents seront remplis de toi. En t'éteignant, je voilerai les cieux et je vêtirai de deuil leurs étoiles ; je voilerai de nuages le soleil, et la lune ne fera plus luire sa lumière ; je vêtirai de deuil à cause de toi tous les astres qui luisent dans les cieux, et j'étendrai des ténèbres sur ton pays, dit le Seigneur l'Eternel. Je troublerai le cœur de beaucoup de peuples en faisant parvenir la nouvelle de ta ruine chez les nations, dans des pays, que tu ne connaissais point, et je plongerai dans la stupeur à ton sujet beaucoup de peuples, et leurs rois seront à cause de toi pris de frisson quand je brandirai mon glaive devant eux ; et ils trembleront à tous moments chacun pour sa vie, au jour de ta ruine. Car ainsi parle le Seigneur l'Eternel : L'épée du roi de Babel t'atteindra ! Je ferai tomber la multitude de ton peuple sous l'épée d'hommes vaillants, eux tous les plus féroces d'entre les nations : ils détruiront ce qui fait l'orgueil de l'Egypte, et toute sa population sera exterminée, et je ferai disparaître tout son bétail du bord des grandes eaux ; elles ne seront plus troublées par le pied de l'homme, et le sabot des bestiaux ne les troublera pas. Alors je ferai reposer leurs eaux et je ferai couler leurs fleuves comme l'huile, dit le Seigneur l'Eternel, quand je réduirai la terre d'Egypte en désolation et que le pays sera dépouillé de ce qu'il contient, quand je frapperai tous ceux qui y habitent. Et ils sauront que je suis l'Eternel. Voilà la complainte que l'on chantera ; les filles des nations la chanteront ; elles la chanteront sur l'Egypte et sur toute sa population, dit le Seigneur l'Eternel. La douzième année, le quinze du mois, la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, gémis sur la population de l'Egypte. Fais-la descendre, elle et les filles des nations illustres, dans les profondeurs de la terre avec ceux qui descendent dans la fosse. Vaux-tu mieux que tout autre ?... Descends, et qu'on fasse ta couche auprès des incirconcis ! Ils tomberont au milieu de ceux qu'a transpercés l'épée. L'épée est donnée. Entraînez l'Egypte avec toutes ses multitudes ! Les plus vaillants des héros et ceux qui lui donnaient du secours lui adresseront la parole du sein des enfers. Ils sont descendus et sont couchés, les incirconcis que l'épée a transpercés ! Là est Assur avec tout son peuple, autour de lui sont ses tombeaux, tous ont été transpercés et sont tombés par l'épée ! On a placé son tombeau au centre de la fosse ; son peuple est autour de sa sépulture, tous transpercés, tombés par l'épée, eux qui avaient répandu la terreur sur la terre des vivants ! Là est Elam, et toute sa multitude entoure sa sépulture, tous transpercés, tombés par l'épée, incirconcis descendus dans les profondeurs de la terre, eux qui avaient répandu la terreur sur la terre des vivants ; ils ont porté leur ignominie avec ceux qui sont descendus dans la fosse. On lui a fait une couche, à lui et à sa multitude, au milieu de ceux qui ont été transpercés, autour de lui sont ses tombeaux, tous incirconcis, passés au fil de l'épée, car leur terreur s'était répandue sur la terre des vivants, et ils ont porté leur ignominie avec ceux qui sont descendus dans la fosse ; on les a placés parmi les gens égorgés. Là sont Mésec, Tubal et toute leur multitude, autour de lui sont ses tombeaux, tous incirconcis, transpercés par l'épée, car ils avaient répandu la terreur sur la terre des vivants. Ils ne seront point couchés à côté des hommes vaillants, tombés d'entre les incirconcis, qui sont descendus aux enfers avec leur armure de bataille, et sous la tête desquels on a mis leur épée ; mais leurs crimes sont sur leurs os, car ils étaient la terreur des hommes vaillants sur la terre des vivants. Toi aussi, tu seras brisé au milieu des incirconcis et tu seras couché avec ceux que l'épée a transpercés. Là est Edom, ses rois et tous ses princes, qui en pleine vigueur ont été mis avec ceux que l'épée a transpercés ; eux aussi sont couchés avec les incirconcis et avec ceux qui sont descendus dans la fosse. Là sont les seigneurs du septentrion, eux tous et tous les Sidoniens ; ils sont descendus au milieu des transpercés ; avec toute la terreur qu'inspirait leur vaillance, ils sont confus ! Ils sont couchés, incirconcis, avec ceux que l'épée a transpercés, et ils portent leur ignominie avec ceux qui sont descendus dans la fosse. Pharaon les verra et se consolera d'avoir perdu toute la multitude de son peuple, gens transpercés par l'épée, Pharaon et toute son armée, dit le Seigneur l'Eternel ; car j'avais répandu sa terreur sur la terre des vivants, et [maintenant] on l'a fait coucher au milieu des incirconcis, avec ceux qu'a transpercés l'épée, lui Pharaon et toute sa multitude, dit le Seigneur l'Eternel. La parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, parle aux enfants de ton peuple, et dis-leur : Quand je ferai venir l'épée contre un pays et que les gens de ce pays-là prendront quelqu'un d'entre eux et l'établiront comme sentinelle et que, voyant l'épée venir contre le pays, il sonnera du cor et avertira le peuple, si quelqu'un, tout en entendant le son du cor, n'en tient pas compte et que l'épée survienne et le tue, son sang sera sur sa tête ; il a entendu le son du cor et n'en a pas tenu compte ; son sang sera sur lui ; mais s'il en a tenu compte, il aura sauvé sa vie. Que la sentinelle voie venir l'épée et ne sonne pas du cor et [qu'ainsi] le peuple ne soit pas averti et que l'épée survienne et tue d'entre eux quelqu'un, cet homme périra dans son iniquité., mais on demandera compte de son sang à la sentinelle. Et toi, fils d'homme, je t'ai établi comme sentinelle pour la maison d'Israël : quand tu entendras de ma bouche quelque chose, tu les avertiras de ma part. Quand j'aurai dit au méchant : Méchant, tu mourras, et que tu n'auras point parlé pour avertir le méchant de quitter sa voie, celui-ci, étant méchant, mourra dans son iniquité ; mais je te demanderai compte de son sang. Mais lorsque tu auras averti le méchant afin qu'il se détourne de sa voie, et qu'il ne s'en sera pas détourné, il mourra dans son iniquité ; mais toi, tu auras sauvé ton âme. Et toi, fils d'homme, dis à la maison d'Israël : Voici comme vous parlez : Vous dites : Puisque nos rébellions et nos péchés sont sur nous, et que c'est à cause d'eux que nous dépérissons, comment pourrions-nous vivre ? Dis-leur : Je suis vivant ! dit le Seigneur l'Eternel ; je ne prends point plaisir à la mort du méchant, mais à ce que le méchant se détourne de sa voie et qu'il vive ; détournez-vous, détournez-vous de vos mauvaises voies ! Et pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël ? Et toi, fils d'homme, dis aux enfants de ton peuple : La justice du juste ne le sauvera point au jour de sa rébellion, et le méchant ne tombera pas par sa méchanceté le jour où il s'en détournera, pas plus que le juste ne pourra vivre par sa justice le jour où il péchera. Quand j'aurai dit au juste qu'il vivra, et que, se confiant en sa justice, il aura fait du mal, on ne rappellera plus toute sa justice, mais à cause du mal qu'il aura fait, il mourra. Et quand j'aurai dit au méchant : Tu mourras ! et qu'il se détournera de son péché et fera ce qui est droit et juste, si ce méchant rend le gage, s'il restitue ce qu'il a ravi, s'il marche dans les ordonnances [qui donnent] la vie, sans faire aucun mal, certainement il vivra ; il ne mourra pas ; on ne lui rappellera point tout le péché qu'il a commis ; il a fait ce qui est droit et juste : il vivra. Les enfants de ton peuple ont dit : La voie du Seigneur n'est pas droite. C'est leur voie à eux qui n'est pas droite. Quand un juste se détourne de sa justice et fait du mal, il meurt pour ces choses-là, et quand un méchant se détourne de sa méchanceté et fait ce qui est droit et juste, à cause de ces choses-là il vit. Vous dites : La voie du Seigneur n'est pas droite... Je vous jugerai chacun selon ses voies, ô maison d'Israël ! La douzième année de notre captivité, au dixième mois, le cinq du mois, un fugitif de Jérusalem arriva vers moi en disant : La ville a été prise. Or, la main de l'Eternel avait été sur moi le soir avant l'arrivée de ce fugitif, et elle avait ouvert ma bouche avant qu'il vint vers moi le matin. Ma bouche fut ouverte et je ne fus plus muet. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, ceux qui habitent ces ruines-là, sur le sol d'Israël, parlent ainsi : Abraham était tout seul, et il a eu en partage le pays ; nous sommes beaucoup, le pays nous a été donné en partage. C'est pourquoi dis-leur : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Vous mangeriez [la chair] avec le sang, vous élèveriez les yeux vers vos idoles, vous répandriez le sang, et vous hériteriez le pays... ! Vous-vous êtes confiés à votre épée, vous avez commis des abominations, vous avez souillé chacun la femme de son prochain, et vous hériteriez le pays... ! Voici ce que tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je suis vivant ! Ceux qui sont dans les ruines tomberont sous l'épée ; ceux qui sont dans la campagne, je les ai donnés aux bêtes sauvages, pour qu'elles les mangent ; et ceux qui sont dans les lieux forts et dans les cavernes, mourront de la peste ; et je rendrai le pays dévasté et désert ; l'orgueil de sa force prendra, fin, et les montagnes d'Israël seront si dévastées que personne n'y passera. Et l'on saura que je suis l'Eternel, quand j'aurai rendu le pays dévasté et désert, à cause de toutes les abominations qu'ils ont commises. Et toi, fils d'homme, les enfants de ton peuple s'entretiennent de toi le long des murs, et aux portes des maisons ils se parlent entre eux, et l'un dit à l'autre : Allons donc entendre la parole qui vient de l'Eternel, et ils viennent vers toi en cortège ; les gens de mon peuple s'asseoient devant toi, ils entendent tes paroles et ne les mettent point en pratique. Ils font ce qui flatte leur goût, leur cœur poursuit le gain ; voici, tu es pour eux un chanteur qui flatte l'oreille, qui a une belle voix, et qui joue bien de son instrument ; ils entendent tes paroles et ne les mettent point en pratique ; mais quand la chose arrivera, et elle va arriver ! ils sauront qu'il y a eu un prophète au milieu d'eux. La parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, prophétise sur les pasteurs d'Israël, prophétise et dis-leur, à ces pasteurs : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Malheur aux pasteurs d'Israël, qui n'ont fait que se paître eux-mêmes ! N'est-ce pas le troupeau que les pasteurs doivent paître ? Vous mangez la graisse, vous vous revêtez de la laine, vous tuez ce qui est en bon point, vous ne paissez point le troupeau. Vous n'avez point fortifié les brebis débiles, vous n'avez point guéri celle qui était malade, vous n'avez point pansé celle qui était blessée, vous n'avez point ramené celle qui s'était écartée, vous n'avez point cherché celle qui était perdue ; mais vous avez dominé sur elles avec violence et cruauté. Elles se sont dispersées, faute de pasteur ; elles sont devenues la proie de toutes les bêtes sauvages et elles se sont dispersées ! Mes brebis sont errantes par toutes les montagnes et sur toute colline élevée. Mes brebis ont été dispersées sur toute la face du pays, sans que personne s'enquît d'elles et que personne les cherchât. C'est pourquoi, pasteurs, écoutez la parole de l'Eternel : Je suis vivant ! dit le Seigneur l'Eternel : parce que mes brebis ont été mises au pillage, que mes brebis ont été la proie de toutes les bêtes sauvages, faute de pasteur, et que mes pasteurs ne s'enquéraient point de mes brebis, mais que ces pasteurs se paissaient eux-mêmes, et ne paissaient pas mes brebis, à cause de cela, ô pasteurs, écoutez la parole de l'Eternel : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je me tourne vers les pasteurs, je leur redemanderai mes brebis, et je ferai qu'ils n'auront plus de troupeau à paître, et les pasteurs ne se paîtront plus eux-mêmes, et j'arracherai mes brebis à leur bouche, et ils ne les auront plus pour les manger. Car ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Me voici, moi ! Je m'enquerrai de mes brebis et j'irai à leur recherche. Comme un pasteur va à la recherche de son troupeau, au jour où il se trouve parmi ses brebis éparses, ainsi j'irai à la recherche de mes brebis et je les retirerai de tous les lieux où elles ont été dispersées en un jour de nuages et de ténèbres, et je les ferai sortir d'entre les peuples et les rassemblerai des divers pays, et je les amènerai sur leur propre sol, et je les paîtrai sur les montagnes d'Israël, dans les vallons et dans tous les lieux habités du pays. Je les paîtrai dans de bons pâturages, et leur bétail sera sur les hautes montagnes d'Israël ; elles reposeront dans un bon bercail et paîtront dans un gras pâturage sur les montagnes d'Israël. C'est moi qui paîtrai mes brebis et c'est moi qui les ferai reposer, dit le Seigneur l'Eternel. Je chercherai celle qui sera perdue, je ramènerai celle qui sera égarée, je panserai celle qui est blessée, et je fortifierai celle qui est malade. Mais celle qui est grasse et celle qui est forte, je les détruirai : je les paîtrai avec justice. Et vous, mes brebis, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais juger entre les brebis et les brebis, béliers et boucs. Est-ce trop peu pour vous de paître dans un bon pâturage, que vous fouliez de vos pieds ce qui reste à pâturer après vous, de boire les eaux limpides, que vous troubliez de vos pieds ce qui en reste ? Et mes brebis brouteraient ce que vos pieds ont foulé, et boiraient ce que vos pieds ont troublé !... C'est pourquoi, ainsi leur parle le Seigneur l'Eternel : Je vais juger, moi, entre la brebis grasse et la brebis maigre. Parce que vous avez poussé du flanc et de l'épaule, et heurté de vos cornes toutes les brebis débiles, jusqu'à ce que vous les eussiez dispersées au dehors, je sauverai mes brebis, de sorte qu'elles ne seront plus au pillage, et je jugerai entre brebis et brebis. Et je leur susciterai un seul pasteur qui les paîtra, mon serviteur David ; c'est lui qui les paîtra, et c'est lui qu'elles auront pour pasteur. Et moi, l'Eternel, je serai leur Dieu, et mon serviteur David sera prince au milieu d'elles. Moi, l'Eternel, j'ai parlé. Et je traiterai avec elles une alliance de paix. Et je ferai disparaître du pays les bêtes féroces, et ils habiteront en sécurité dans le désert et dormiront dans la forêt. Et je ferai qu'il y aura bénédiction sur eux et sur les environs de ma colline. Je ferai tomber la pluie en sa saison ; ce seront des pluies de bénédiction. L'arbre des champs donnera son fruit, et la terre donnera son produit, et ils seront en toute sécurité sur leur sol, et ils sauront que je suis l'Eternel, quand je briserai les barres de leur joug et les arracherai de la main de ceux qui les asservissent, et ils ne seront plus un butin pour les nations, et les bêtes de la terre ne les dévoreront plus, et ils habiteront en toute sécurité sans que personne les effraie. Je ferai pousser pour eux une végétation qui leur donnera du renom. Ils ne seront plus enlevés par la famine dans le pays et ne porteront plus l'opprobre des nations. Et ils sauront que moi l'Eternel leur Dieu, je suis avec eux et qu'ils sont mon peuple, eux la maison d'Israël ! dit le Seigneur l'Eternel. Et vous mes brebis, les brebis que je pais, vous êtes hommes ; et moi, je suis votre Dieu, dit le Seigneur l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, tourne ta face vers le mont de Séir et prophétise contre lui, et dis-lui : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je me tourne vers toi, mont de Séir ! je vais étendre ma main sur toi et faire de toi une solitude et un désert. Je réduirai tes villes en ruines, et toi, tu seras une solitude, et tu sauras que je suis l'Eternel. Parce que tu as une haine éternelle et que tu as livré à l'épée les fils d'Israël dans le temps de leur calamité, dans le temps de 1'iniquité finale, à cause de cela, je suis vivant ! dit le Seigneur l'Eternel, je te mettrai à sang, et le sang te poursuivra ; puisque tu n'as point haï le sang, le sang te poursuivra. Je ferai du mont de Séir une solitude et un désert, et j'en retrancherai tout allant et venant. Je remplirai ses montagnes de ses hommes égorgés ; sur tes sommets, dans tes vallées et dans le lit de tous tes torrents tomberont des hommes égorgés par l'épée. Je te réduirai en solitudes éternelles, et tes villes ne seront plus habitées, et vous saurez que je suis l'Eternel. Parce que tu dis : Les deux nations et les deux pays seront à moi, et nous en prendrons possession ; et l'Eternel y était ! à cause de cela, je suis vivant, dit le Seigneur l'Eternel, je ferai selon la colère et la fureur auxquelles tu t'es livré par haine contre eux, et je me ferai connaître au milieu d'eux quand je te jugerai. Et tu sauras que moi, l'Eternel, j'ai entendu tous les outrages que tu as adressés aux montagnes d'Israël, en disant : Elles ont été dévastées, elles nous ont été données pour en faire notre proie ! Et vous m'avez bravé de votre bouche, et vous avez dit contre moi force paroles. J'ai entendu, moi ! Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Quand toute la terre se réjouira, je ferai de toi un lieu désolé. Comme tu t'es réjoui de ce que l'héritage de la maison d'Israël était dévasté, je te ferai de même : tu seras dévasté, mont de Séir, et l'Idumée tout entière. Et l'on saura que je suis l'Eternel. Et toi, fils d'homme, prophétise aux montagnes d'Israël et dis : Montagnes d'Israël, écoutez la parole de l'Eternel : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Parce que l'ennemi a dit de vous : Ha ! ha ! Et les collines éternelles ! C'est devenu notre propriété ! à cause de cela, prophétise et dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Vu et attendu qu'on a de toute part aspiré avidement à s'emparer de vous pour que vous fussiez la propriété de ce qui reste des nations, et vu que vous avez été en butte aux discours des mauvaises langues et aux malins propos des gens, à cause de cela, montagnes d'Israël, écoutez la parole du Seigneur l'Eternel : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel aux montagnes et aux collines, aux ravins et aux vallons, aux ruines désolées et aux villes abandonnées, qui ont été livrées au pillage et aux railleries de ce qui reste des nations environnantes ; à cause de cela, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Si, dans le feu de ma jalousie, je ne parle contre ce reste des nations et contre l'Idumée entière qui, le cœur tout joyeux et le mépris dans l'âme, se sont adjugé mon pays pour en achever le pillage... ! A cause de cela, prophétise touchant le sol d'Israël, et dis aux montagnes et aux collines, aux ravins et aux vallées : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Me voici dans ma jalousie, et je parle dans ma fureur, parce que vous avez porté l'opprobre des nations ! C'est pourquoi le Seigneur l'Eternel parle ainsi : Je l'ai juré, moi ! Les nations qui vous environnent porteront, elles aussi, leur opprobre ; et vous, montagnes d'Israël, vous pousserez votre ramure et porterez votre fruit pour mon peuple d'Israël, car il est près de venir. Car je viens à vous et je tourne ma face vers vous, et vous serez cultivées et ensemencées, et je ferai abonder sur vous les hommes, la maison d'Israël tout entière, et les villes seront habitées et les ruines seront rebâties, et je ferai abonder sur vous hommes et bestiaux : ils seront nombreux et se multiplieront, et je ferai que vous serez habitées comme vous l'étiez autrefois, et je vous ferai plus de bien que dans votre commencement, et vous saurez que je suis l'Eternel ! Et j'amènerai sur vous des hommes, mon peuple d'Israël. Ils te posséderont ; tu seras leur part, et tu ne les priveras plus de leurs enfants. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Parce qu'ils vous disent : Tu as dévoré des hommes et tu as privé ta nation de ses enfants, à cause de cela tu ne dévoreras plus d'hommes et tu ne priveras plus ta nation de ses enfants, dit le Seigneur l'Eternel, et je ne te ferai plus entendre les outrages des nations, et tu n'auras plus à supporter les injures des peuples, et tu ne feras plus broncher ta nation, dit le Seigneur l'Eternel. La parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, ceux de la maison d'Israël, quand ils habitaient sur leur sol, l'ont souillé par leur conduite et par leurs actes ; leur conduite était devant moi comme la souillure d'une femme. Et j'ai versé sur eux mon courroux à cause du sang qu'ils ont versé sur le pays et parce qu'ils l'ont souillé par leurs idoles immondes. Et je les ai dispersés dans les nations, et ils ont été disséminés en tous pays. Je les ai jugés selon leur conduite et selon leurs actes. Et arrivés chez les nations où ils sont allés, ils ont déshonoré mon saint nom, en ce que l'on disait d'eux : Ces gens-là sont le peuple de l'Eternel, et ils sont sortis de son pays. Et j'ai eu pitié de mon saint nom que ceux de la maison d'Israël ont déshonoré dans les nations chez lesquelles ils sont allés. C'est pourquoi, dis à la maison d'Israël : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Ce n'est pas à cause de vous que je le fais, maison d'Israël, mais pour mon saint nom, que vous avez déshonoré dans les nations chez lesquelles vous êtes allés : je sanctifierai mon grand nom qui est déshonoré dans les nations au milieu desquelles vous l'avez déshonoré, et les nations sauront que je suis l'Eternel, dit le Seigneur l'Eternel, quand je me sanctifierai en vous, à vos yeux. Je vous tirerai des nations et vous rassemblerai de tous les pays et vous ramènerai sur votre sol ; je ferai sur vous une aspersion d'eaux pures, et vous serez purs : je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles immondes. Et je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai au-dedans de vous un esprit nouveau, et j'ôterai de votre chair le cœur de pierre et vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai au-dedans de vous mon Esprit, et je ferai que vous marcherez dans mes statuts et que vous prendrez garde à mes lois et les pratiquerez. Et vous habiterez dans le pays que j'ai donné à vos pères, et vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. Et je vous sauverai de toutes vos souillures et j'appellerai le froment et le ferai abonder, et je n'enverrai plus sur vous la famine. Je ferai abonder les fruits des arbres et le produit des champs, afin que vous ne portiez plus parmi les nations l'opprobre de la famine. Et vous vous rappellerez vos voies mauvaises et vos actes qui n'étaient pas bons, et vous vous prendrez en dégoût à cause de vos iniquités et à cause de vos abominations. Ce n'est pas à cause de vous que je le fais, dit le Seigneur l'Eternel ; sachez-le ! Soyez honteux et confus de vos voies, maison d'Israël ! Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Le jour où je vous purifierai de toutes vos iniquités, je ferai que les villes seront habitées, et ce qui est en ruine sera rebâti. Et la terre désolée sera cultivée, au lieu de n'être que désolation aux yeux de tous les passants. Et ils diront : Cette terre-là, qui était désolée, est devenue comme un jardin d'Eden, et les villes ruinées, désolées et renversées, sont habitées comme places fortes. Et les nations qui seront demeurées de reste autour de vous, sauront que moi, l'Eternel, j'ai rebâti ce qui était renversé, planté ce qui était désolé ! Moi l'Eternel, je dis et je fais. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Encore en ceci je me laisserai chercher par la maison d'Israël pour le leur faire : je multiplierai les hommes comme des troupeaux. Telles que des troupeaux de brebis saintes, telles que les troupeaux de Jérusalem dans ses fêtes solennelles, ainsi les villes désertes seront remplies de troupeaux d'hommes ; et l'on saura que je suis l'Eternel. La main de l'Eternel fut sur moi ; et l'Eternel me fit sortir en esprit et me plaça au milieu de la plaine, et elle était couverte d'ossements. Et il me fit passer près d'eux, tout autour, et voici ils étaient en fort grand nombre sur la face de la plaine, et voici ils étaient fort secs. Et il me dit : Fils d'homme, ces ossements revivront-ils ? Et je dis : Seigneur Eternel, toi, tu le sais. Et il me dit : Prophétise sur ces ossements-là et dis-leur : Ossements desséchés ! entendez la parole de l'Eternel ! Ainsi parle le Seigneur l'Eternel à ces ossements : Je vais faire entrer en vous l'esprit et vous vivrez. Je mettrai sur vous des muscles, je vous revêtirai de chair et vous couvrirai de peau, et je mettrai en vous l'esprit, et vous vivrez. Et vous saurez que je suis l'Eternel. Et je prophétisai comme j'en avais reçu l'ordre. Et comme je prophétisais, il se fit un son, puis un bruit retentissant, et les os se rapprochèrent les uns des autres. Et je remarquai qu'ils s'étaient revêtus de muscles et de chair et s'étaient couverts de peau ; mais il n'y avait point d'esprit en eux. Et il me dit : Prophétise à l'esprit, prophétise, fils d'homme, et dis à l'esprit : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Viens des quatre vents, esprit, et souffle sur ces hommes tués, et qu'ils vivent. Et je prophétisai comme il me l'avait ordonné. Et l'esprit entra en eux, et ils vécurent et ils se tinrent sur leurs pieds ; c'était une grande, fort grande armée. Et il me dit : Fils d'homme, ces ossements-là, c'est toute la maison d'Israël. Voici ils disent : Nos os sont devenus secs ; notre espérance n'est plus ; nous sommes perdus. C'est pourquoi prophétise et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous ferai remonter hors de vos tombeaux, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur le sol d'Israël. Et vous saurez que je suis l'Eternel, quand j'ouvrirai vos tombeaux et que je vous ferai remonter hors de vos tombeaux, ô mon peuple. Et je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez, et je vous donnerai du repos sur votre sol, et vous saurez que moi, l'Eternel, je dis et je fais, dit l'Eternel. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Et toi, fils d'homme, prends un bâton et écris dessus : A Juda et aux fils d'Israël qui lui sont unis ; et prends un autre bâton et écris dessus : A Joseph ; ce sera le bois d'Ephraïm et de toute la maison d'Israël qui lui est unie. Et rapproche-les l'un de l'autre pour n'avoir qu'un seul bâton, et qu'ils soient un dans ta main. Et quand les fils de ton peuple te diront : Ne nous expliqueras-tu pas ce que tu entends par là ? dis-leur : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais prendre le bâton de Joseph, qui est dans la main d'Ephraïm, et les tribus d'Israël qui lui sont unies, et je les joindrai à celui-ci, qui est le bâton de Juda, et j'en ferai un seul bâton et ils seront un dans ma main. Et les bâtons sur lesquels tu écriras seront dans ta main, à leurs yeux. Et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais prendre les fils d'Israël d'entre les nations où ils sont allés ; je les rassemblerai de toutes parts et je les amènerai sur leur sol, et je ferai d'eux une seule nation dans le pays, sur les montagnes d'Israël ; et ils auront tous pour roi un même roi ; ils ne seront plus deux nations et ne se sépareront plus en deux royaumes. Et ils ne se souilleront plus par leurs dieux immondes, par leurs infamies et par tous leurs crimes ; je les sauverai de toutes leurs rébellions par lesquelles ils ont péché et je les purifierai, et ils seront mon peuple et je serai leur Dieu. Et mon serviteur David sera roi sur eux ; ils auront tous un même pasteur, ils marcheront selon mes lois, ils prendront garde à mes commandements et les accompliront ; et ils habiteront dans le pays que j'ai donné à mon serviteur Jacob et dans lequel ont habité leurs pères ; ils y habiteront, eux, leurs fils et les fils de leurs fils à jamais, et David mon serviteur sera leur prince pour toujours. Et je traiterai avec eux une alliance de paix ; il y aura avec eux une alliance éternelle ; je les établirai et les multiplierai et je mettrai mon sanctuaire au milieu d'eux pour toujours, et mon habitation sera au-dessus d'eux, et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple. Et les nations sauront que je suis l'Eternel qui sanctifie Israël, quand mon sanctuaire sera au milieu d'eux pour toujours. Et la parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Fils d'homme, tourne ta face vers Gog au pays de Magog, prince souverain de Mésec et de Tubal, et prophétise sur lui et dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je me tourne vers toi, Gog, prince souverain de Mésec et de Tubal ! Je t'emmènerai ; je mettrai des crocs à tes mâchoires et je te ferai sortir, toi et toute ton armée, chevaux et cavaliers, tous équipés de pied en cap ; grande multitude, avec le bouclier et l'écu, maniant tous l'épée ; Perses, Ethiopiens et Libyens seront avec eux, tous ayant l'écu et le casque ; Gomer et tous ses bataillons, la maison de Thogarma aux confins du septentrion et tous ses bataillons, des peuples nombreux, seront avec toi. Tiens-toi prêt ! Fais tes préparatifs, toi et toutes tes multitudes qui s'assemblent autour de toi. Sois leur conducteur. Au bout de bien des jours tu recevras l'ordre ; à la fin des temps tu viendras contre la nation soustraite à l'épée, rassemblée d'entre beaucoup de peuples, sur les montagnes d'Israël qui avaient été longtemps désertes ; ils sont sortis d'entre les peuples et ils habitent tous en sécurité. Tu montes, tu arrives comme l'ouragan, tu es comme un nuage qui va couvrir la terre, toi et tous tes bataillons et les peuples nombreux qui sont avec toi. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : En ce jour-là des pensées monteront à ton cœur et tu concevras un méchant dessein. Tu diras : Je monterai contre ce pays de bourgades, j'envahirai ces gens tranquilles, qui habitent en sécurité, qui ont tous des habitations sans murailles, qui n'ont ni verrous ni portes. [Tu iras] pour piller et faire du butin, pour étendre ta main sur ces ruines maintenant habitées, sur ce peuple recueilli d'entre les nations, qui se fait des troupeaux et des biens, qui habite au beau milieu de la terre. Schéba, Dédan, les trafiquants de Tharsis et tous ses lionceaux te diront : C'est pour piller que tu viens ? C'est pour faire du butin que tu as assemblé tes troupes ? pour emporter de l'argent et de l'or, pour prendre troupeaux et biens, pour faire grand pillage ? C'est pourquoi, fils d'homme, prophétise et dis à Gog : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : N'est-ce pas ? En ce jour-là où mon peuple d'Israël habitera en sécurité, tu le sauras et tu viendras du lieu où tu es, des confins du septentrion, toi et des peuples nombreux avec toi, tous à cheval, grande troupe et grosse armée. Et tu monteras contre mon peuple d'Israël comme une nuée qui va couvrir la terre. Ce sera à la fin des jours que je te ferai venir contre le pays, afin que les nations me connaissent quand je me sanctifierai en toi à leurs yeux, ô Gog ! Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : N'es-tu pas celui dont j'ai parlé dans les jours d'autrefois par mes serviteurs les prophètes d'Israël, qui ont prophétisé dans ces jours-là pendant des années que je te ferais venir contre eux ? Dans ce jour-là, dans le jour où Gog entrera sur le sol d'Israël, dit le Seigneur l'Eternel, mon courroux montera à mes narines, et, dans ma jalousie, dans le feu de ma fureur, je le jure, il y aura en ce jour-là un grand tremblement sui, le sol d'Israël : devant moi trembleront les poissons de la mer, les oiseaux des cieux, les bêtes des champs, tout reptile qui rampe sur le sol et tout homme qui est sur la face de la terre, et les montagnes s'écrouleront, les rochers tomberont et toute muraille sera renversée. Et j'appellerai contre lui l'épée sur toutes mes montagnes, dit le Seigneur l'Eternel, et ils tourneront l'épée l'un contre l'autre. Et je plaiderai avec lui, par la peste et par le sang, et je ferai tomber des torrents de pluie, des grêlons, du feu et du soufre, sur lui, sur ses bataillons et sur les peuples nombreux qui seront avec lui. Et je me magnifierai et me sanctifierai et je me ferai connaître aux yeux de beaucoup de nations et elles sauront que je suis l'Eternel. Et toi, fils d'homme, prophétise sur Gog et dis : Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Je vais me tourner vers toi, ô Gog, prince souverain de Mésec et de Tubal ; je t'emmènerai, te promènerai et te ferai monter des confins du septentrion et te ferai arriver sur les montagnes d'Israël. Puis j'abattrai ton arc de ta main gauche et je ferai tomber tes flèches de ta main droite. Tu tomberas sur les montagnes d'Israël, toi et tous tes bataillons et les peuples qui seront avec toi. Je t'ai donné en pâture aux oiseaux de proie, aux oiseaux de toute sorte et aux animaux des champs. Tu tomberas sur la face des champs, car j'ai parlé, dit le Seigneur l'Eternel. Et j'enverrai le feu en Magog et chez ceux qui habitent en sécurité dans les îles, et ils sauront que je suis l'Eternel. Et je ferai connaître mon saint nom au milieu de mon peuple d'Israël, et je ne profanerai plus mon saint nom, et les nations sauront que je suis l'Eternel, saint en Israël. Cela va venir et cela sera, dit le Seigneur l'Eternel ; c'est là le jour dont j'ai parlé. Alors les habitants des villes d'Israël sortiront pour brûler et mettre en flammes armes, écus et boucliers, arcs et flèches, bâtons et javelots ; ils en feront du feu pendant sept ans ; on n'apportera point de bois de la campagne et l'on n'en coupera point dans les forêts, car c'est avec les armes qu'on fera du feu, et ils dépouilleront ceux qui les dépouillaient, et pilleront ceux qui les pillaient, dit le Seigneur l'Eternel. Et en ce jour-là je donnerai à Gog un lieu de sépulture en Israël, la vallée des Passants, à l'orient de la mer, et cela bouchera le chemin aux passants. On y enterrera Gog et toute sa multitude et on l'appellera vallée d'Hamon-Gog, de la multitude de Gog. La maison d'Israël les enterrera pour purifier le pays sept mois durant. Et tout le peuple du pays enterrera, et ce sera pour eux un jour glorieux que celui où j'aurai fait éclater ma gloire, dit le Seigneur l'Eternel. Et ils désigneront des hommes d'office qui passeront par le pays pour enterrer les passants qui seront encore sur la face du pays, afin de le purifier ; après les sept mois ils feront leurs recherches. Et quand les passants passeront par le pays, si l'un d'eux voit des ossements humains, il dressera à côté un signal jusqu'à ce que les enterreurs les aient portés en terre à la vallée d'Hamon-Gog. Et Hamona, multitude, sera même le nom d'une ville. Et [ainsi] on purifiera le pays. Et toi, fils d'homme, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Dis aux oiseaux de toute sorte et à tous les animaux des champs : Assemblez-vous et venez ! Réunissez-vous de toute part sur le sacrifice que je fais pour vous, un grand sacrifice sur les montagnes d'Israël : vous mangerez de la chair et boirez du sang. C'est de la chair de héros que vous mangerez, c'est du sang de princes de la terre que vous boirez, béliers, agneaux et boucs, rien que bœufs gras de Basan. Vous mangerez de la graisse à satiété, vous boirez du sang jusqu'à l'ivresse, à ce sacrifice que j'aurai fait pour vous, et vous vous rassasierez à ma table de coursiers et de chevaux de trait, de héros et de guerriers de toute sorte, dit le Seigneur l'Eternel. Et je manifesterai ma gloire dans les nations, et toutes les nations verront mon jugement que j'aurai exécuté et ma main droite que j'aurai étendue sur eux. Et la maison d'Israël saura que je suis l'Eternel son Dieu dès ce jour et à l'avenir ; et les nations sauront que c'est à cause de leur iniquité que ceux de la maison d'Israël ont été menés en exil, parce qu'ils m'ont été infidèles ; ainsi je leur ai caché ma face, je les ai livrés à leurs ennemis et ils sont tous tombés sous les coups de l'épée. C'est en raison de leur souillure et de leur défection que je les ai traités de la sorte et leur ai caché ma face. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Maintenant je ramènerai les captifs de Jacob, j'aurai compassion de toute la maison d'Israël et je me montrerai jaloux de mon saint nom. Ils auront porté leur ignominie et toutes les infidélités dont ils se sont rendus coupables envers moi, quand ils habiteront sur leur propre sol en sécurité ; sans qu'il y ait personne pour les inquiéter. Quand je les ramènerai d'entre les peuples et que je les rassemblerai des pays de leurs ennemis, et que je me serai sanctifié en eux aux yeux de nombreuses nations, ils sauront que je suis l'Eternel leur Dieu, en ce que je les aurai exilés chez les nations, puis rassemblés sur leur propre sol. Et je n'en laisserai aucun en arrière ; et je ne leur cacherai plus ma face, parce que j'aurai répandu mon Esprit sur la maison d'Israël, dit le Seigneur l'Eternel. La vingt-cinquième année de notre captivité, au commencement de l'année, le dix du mois, la quatorzième année après que la ville avait été prise, ce jour-là même, la main de l'Eternel fut sur moi et il m'emmena en ce lieu-là. En vision divine il m'emmena au pays d'Israël et me plaça sur une montagne fort haute, et sur cette montagne il y avait, au midi, comme une construction de ville. Et quand il m'eut amené en ce lieu-là, voici un homme dont l'aspect était comme celui de l'airain ; il avait dans la main un cordeau de lin et une perche à mesurer, et il se tenait dans le portique. Et cet homme me dit : Fils d'homme, regarde de tes yeux et écoute de tes oreilles, et fais bien attention à tout ce que je vais te montrer, car c'est pour qu'on te le montre que tu as été amené ici. Raconte à la maison d'Israël tout ce que tu vas voir. Voici il y avait un mur extérieur tout autour de la Maison ; et l'homme avait à la main une perche à mesurer de six coudées ; chaque coudée d'une coudée et un palme. Il mesura la largeur de cette construction : elle était d'une perche. Puis il arriva au portique qui était tourné vers l'orient et en monta les degrés, et il arriva sur le seuil du portique qui était d'une perche de largeur ; à savoir ce premier seuil une perche, de largeur. Et chaque loge avait une perche en longueur et une perche en largeur. Entre les loges il y avait cinq coudées ; et le seuil du portique vers le vestibule du portique, du côté de la Maison, était d'une perche. Il mesura le vestibule du portique du côté de la Maison, il était d'une perche. Il mesura encore le vestibule du portique ; il avait huit coudées et ses pilastres deux coudées. Le vestibule du portique était du côté de la Maison. Les loges du portique oriental étaient au nombre de trois d'un côté et de trois de l'autre. Toutes les trois avaient la même mesure et de chaque côté les pilastres avaient aussi la même mesure. Puis il mesura la largeur de l'ouverture du portique ; elle était de dix coudées, et la longueur du portique de treize coudées. Il y avait devant les loges une clôture d'une coudée à droite et à gauche, et chaque loge avait six coudées d'un côté et six de l'autre. Puis il mesura le portique du toit d'une loge au toit de l'autre : vingt-cinq coudées en largeur, d'une porte jusqu'à l'autre. Il mit soixante coudées pour les pilastres, et aux pilastres touchait le parvis qui entourait le portique. De devant la porte d'entrée jusque devant le vestibule de la porte donnant à l'intérieur, il y avait cinquante coudées. Il y avait aux loges, à leurs piliers, des fenêtres grillées donnant à l'intérieur, tout autour du portique ; et de même aux avances, et ainsi il y avait des fenêtres tout autour, donnant à l'intérieur. Et aux pilastres il y avait des palmiers. Puis il me fit entrer au parvis extérieur, et voici il y avait des chambres et un pavé aménagés tout autour du parvis ; il y avait des chambres le long du pavé. Le pavé était aux côtés des portiques, correspondant à la longueur des portiques ; c'était le pavé inférieur. Et il mesura la largeur, de la face du portique inférieur jusqu'à l'enceinte du parvis intérieur, cent coudées à l'orient et au nord. Et quant au portique tourné au nord du parvis extérieur, il mesura sa longueur et sa largeur ; et ses loges, trois d'un côté et trois de l'autre, ses pilastres et ses avances avaient la même mesure que ceux du premier portique ; cinquante coudées en longueur et vingt-cinq coudées en largeur ; ses fenêtres, ses avances et ses palmiers avaient la même mesure que ceux du portique oriental. On y montait par sept degrés et les avances étaient en face des degrés. Et il y avait un portique au parvis intérieur, en face du portique du nord et [en face de celui] de l'orient, et il mesura d'un portique à l'autre : cent coudées. Il me conduisit ensuite du côté du midi et je vis le portique méridional. Il en mesura les pilastres et les avances qui avaient les mêmes dimensions ; tout autour il avait, ainsi que ses avances, des fenêtres pareilles aux autres fenêtres ; cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. On y montait par sept degrés ; et les avances étaient devant les degrés ; il y avait des palmiers à ses pilastres, l'un d'un côté, l'autre de l'autre. Il y avait aussi un portique au parvis intérieur du côté du midi ; il mesura d'un portique à l'autre, du côté du midi : cent coudées. Puis il me conduisit dans le parvis intérieur par le portique du midi et il mesura le portique du midi qui avait les mêmes dimensions ; ses loges, ses pilastres et ses avances avaient les mêmes dimensions et il avait, ainsi que ses avances, des fenêtres tout autour : cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. Et il y avait des avances tout autour, de vingt-cinq coudées de longueur et de cinq coudées de largeur. Ses avances étaient du côté du parvis extérieur, elles avaient des palmiers à leurs pilastres et on y montait par huit degrés. Puis il me conduisit dans le parvis intérieur du côté de l'orient et mesura le portique qui avait ces mêmes dimensions ; ses loges, ses pilastres et ses avances avaient les mêmes dimensions et il avait, ainsi que ses avances, des fenêtres tout autour : cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. Ses avances touchaient au parvis extérieur, elles avaient des palmiers à leurs pilastres et on y montait par huit degrés. Puis il me conduisit vers le portique du nord et y mesura les mêmes dimensions ; à ses loges, à ses pilastres et à ses avances, et il y avait des fenêtres tout autour : cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. Ses piliers étaient dans le parvis extérieur, il y avait des palmiers sur ses pilastres de çà et de là, et on y montait par huit degrés. Et il y avait une chambre, avec sa porte, près des pilastres des portiques ; c'est là qu'on nettoyait les holocaustes. Et dans le vestibule du portique il y avait deux tables de çà et deux tables de là pour immoler sur elles les victimes d'holocauste, de péché et de délit. Et au côté extérieur, au nord pour celui qui montait à l'entrée du portique, il y avait deux tables et de l'autre côté, vers le vestibule du portique, deux tables. Ainsi quatre tables de çà et quatre tables de là, sur les côtés de la porte, en tout huit tables, sur lesquelles on devait immoler. Il y avait encore quatre tables servant aux holocaustes, en pierres de taille, d'une longueur d'une coudée et demie, d'une largeur d'une coudée et demie et d'une hauteur d'une coudée, pour y déposer les instruments avec lesquels on immolait les victimes d'holocauste et les autres victimes. Et des crochets d'un palme étaient fixés tout autour de l'édifice, et c'était sur les tables qu'on plaçait la chair des offrandes. Et en dehors du portique intérieur il y avait les chambres des chantres, dans la partie du parvis intérieur qui est à côté du portique du nord, la façade au midi. Un appartement se trouvait à côté du portique de l'orient, la façade au nord. Et il me dit : Cet appartement, dont la façade est tournée vers le midi est pour les sacrificateurs qui sont chargés du service de la Maison. Et l'appartement dont la façade est tournée vers le nord, est pour les sacrificateurs chargés du service de l'autel : ce sont les fils de Tsadok qui, parmi les fils de Lévi, s'approchent de l'Eternel pour le servir. Puis il mesura le parvis, qui était carré, d'une longueur de cent coudées et d'une largeur de cent coudées. L'autel était devant la Maison. Puis il me conduisit dans le vestibule de la Maison, et il mesura le pilier du vestibule : cinq coudées d'un côté et cinq coudées de l'autre ; et la largeur du portique : trois coudées d'un côté et trois coudées de l'autre. La longueur du vestibule était de vingt coudées, et la largeur de onze coudées, aux degrés par lesquels on y montait ; et il y avait des colonnes près des piliers, une de chaque côté. Puis il me conduisit dans le temple et il en mesura les piliers : six coudées de largeur d'un côté, et six coudées de largeur de l'autre côté, largeur de la tente. La largeur de la porte était de dix coudées, les parois latérales de la porte avaient cinq coudées d'un côté et cinq coudées de l'autre. Il mesura la longueur du temple : quarante coudées, et la largeur : vingt coudées. Puis il entra à l'intérieur et il mesura les piliers de la porte deux coudées, et la porte elle-même : six coudées, et la largeur de la porte : sept coudées. Et il mesura une longueur de vingt coudées et une largeur de vingt coudées, du côté du temple, et il me dit : Cette partie est Saint des saints. Et il mesura le mur de la Maison : six coudées et la largeur de l'édifice latéral : quatre coudées tout autour de la Maison. Et quant aux cellules latérales, il y avait trois étages de cellules, et cela trente fois ; elles étaient soutenues par un mur construit pour ces cellules tout autour de la Maison afin qu'elles fussent appuyées sans s'appuyer sur le mur de la Maison. Et l'espace où l'on pouvait circuler s'élargissait à chaque étage de cellules, car l'édifice avait un couloir circulaire à chaque étage, tout autour de l'édifice ; c'est pourquoi cette partie de l'édifice s'élargissait à chaque étage, et ainsi le couloir du bas était moins large que celui du haut, et le couloir du milieu en proportion des deux autres. Et je vis que la Maison était tout entière sur une élévation ; ainsi les cellules latérales avaient un fondement : une perche pleine, six coudées jusqu'à l'angle. La largeur du mur extérieur des cellules était de cinq coudées, puis venait l'assise de l'édifice latéral de la Maison. Et jusqu'aux chambres, il y avait une largeur de vingt coudées tout autour de la Maison. L'entrée de l'édifice latéral était sur l'assise ; une porte au nord et une porte au midi ; la largeur de l'assise était de cinq coudées tout autour. Et le bâtiment qui était en face de l'espace clos du côté de l'occident avait soixante-dix coudées de largeur ; la muraille du bâtiment avait cinq coudées de largeur tout autour et sa longueur était de quatre-vingt-dix coudées. Et il mesura la Maison : longueur cent coudées ; et l'espace clos et le bâtiment et ses murailles : longueur cent coudées ; et la largeur de la face de la maison et de l'espace clos, vers l'orient : cent coudées. Et il mesura la longueur du bâtiment, en face de la partie de l'espace clos qui est sur le derrière du bâtiment, et ses galeries de chaque côté : cent coudées. Et dans le temple, dans le Saint des saints et dans le vestibule s'ouvrant sur le parvis, les seuils, les fenêtres grillées et les galeries tout autour, pour tous les trois, étaient garnis en face du seuil de bois uni tout autour. Et le sol [et de là] jusqu'aux fenêtres, les fenêtres étaient fermées, jusque par-dessus la porte et jusqu'au fond de la Maison, et au dehors sur chaque muraille, tout à l'entour, à l'intérieur et à l'extérieur, tout était recouvert de tentures, ornées de chérubins et de palmiers, un palmier entre deux chérubins chaque chérubin ayant deux visages, l'un d'homme tourné vers un palmier, l'autre de lion tourné vers l'autre palmier. Il y en avait sur la Maison tout autour. Depuis le sol jusque par-dessus la porte il y avait des chérubins et des palmiers, et c'était la paroi du temple. Le temple avait des poteaux quadrangulaires ; et devant le Saint des saints il y avait quelque chose qui avait l'apparence d'un autel de bois ; sa hauteur était de trois coudées et sa longueur de deux coudées. Il avait des angles et ses parois sur toute la longueur étaient de bois. Et il me dit : C'est ici la table qui est devant l'Eternel. Le temple et le Saint des saints avaient chacun leur porte ; et chaque porte avait deux battants, deux battants qui se repliaient en feuillets, deux feuillets pour chaque battant. Et sur elle, sur la porte du temple, étaient faits des chérubins et des palmiers comme ceux qui étaient faits sur les parois. Et un auvent de bois était sur la façade du vestibule extérieurement. Et il y avait des fenêtres grillées et des palmiers de chaque côté aux parois latérales du vestibule et aux cellules latérales de la Maison, avec des auvents. Puis il me fit sortir vers le parvis extérieur par le côté du septentrion et il me conduisit vers l'appartement qui était en face de l'espace clos et qui était en face du mur du côté du septentrion. Il s'étendait sur une longueur de cent coudées, porte du nord, et sur une largeur de cinquante coudées, en face des vingt coudées du parvis, intérieur et en face du pavé du parvis extérieur ; galerie contre galerie en trois étages. Et devant les chambres il y avait une allée de dix coudées de largeur et pour aller à l'intérieur un chemin d'une coudée ; et leurs portes étaient dirigées vers le nord. Les chambres supérieures étaient plus étroites ; car les galeries des chambres inférieures et des chambres intermédiaires de l'édifice empiétaient sur elles. Car elles étaient à trois étages et elles n'avaient pas de colonnes comme les colonnes des parvis ; c'est pourquoi les chambres supérieures étaient plus étroites que celles du bas et que celles du milieu. Et quant au mur qui, extérieurement, du côté du parvis extérieur, allait parallèlement aux chambres, il était, pour la portion en face des chambres, d'une longueur de cinquante coudées. En effet, la longueur des chambres donnant sur le parvis extérieur était de cinquante coudées, tandis que du côté du temple il y avait cent coudées. Et plus bas que ces chambres, il y avait, tournée vers l'orient, une entrée pour celui qui y arrivait depuis le parvis extérieur. Sur la largeur du mur du parvis tourné vers l'orient, en face de l'espace clos et en face du mur, il y avait aussi des chambres, et devant elles un chemin pareil à celui des chambres du septentrion ; leur longueur et leur largeur étaient pareilles à la longueur et à la largeur de celles-là, ainsi que leurs entrées et leurs arrangements. Et comme les portes de celles-là étaient aussi les portes des chambres méridionales ; il y avait également une porte à l'entrée du chemin, le long du mur spécial, pour celui qui arrivait de l'orient. Et il me dit : Les chambres du septentrion et les chambres du midi qui sont en face de l'espace clos, ce sont les chambres du sanctuaire où les sacrificateurs qui s'approchent de l'Eternel, mangeront les choses très saintes ; c'est là qu'ils déposeront les choses très saintes, l'oblation et les victimes pour le péché et pour le délit. Car le lieu est saint. Une fois entrés, les sacrificateurs ne sortiront pas du lieu saint pour venir au parvis extérieur sans avoir déposé là les vêtements avec lesquels ils ont fait le service ; car ces vêtements sont saints. Ils revêtiront d'autres habits et alors ils s'approcheront du peuple. Quand il eut ainsi achevé de mesurer l'intérieur de la Maison, il me fit sortir par le portique tourné vers l'orient, et il mesura l'enceinte tout autour. Il mesura le côté de l'orient, avec la perche à mesurer : cinq cents coudées de la perche à mesurer. Il mesura le côté du septentrion : cinq cents coudées de la perche à mesurer. Au côté du midi il mesura cinq cents coudées de la perche à mesurer. Il se tourna vers le côté occidental et mesura cinq cents coudées de la perche à mesurer. Aux quatre côtés il mesura le mur qui formait l'enceinte ; tout autour la longueur était de cinq cents et la largeur de cinq cents, pour séparer le sacré du profane. Puis il me conduisit à la porte, la porte tournée du côté de l'orient. Et voici, la gloire du Dieu d'Israël venait par le côté de l'orient. Sa voix était comme la voix des grandes eaux et la terre était éclairée de sa gloire. Telle l'image que j'avais vue venant pour détruire la ville, tel l'aspect de l'image que je vis, et les choses qu'on voyait étaient comme l'image que j'avais vue près du fleuve Kébar, et je tombai sur ma face. Et la gloire de l'Eternel entra dans la Maison par le chemin de la porte tournée du côté de l'orient. Et l'Esprit m'enleva et me transporta dans le parvis intérieur, et voici, la gloire de l'Eternel remplissait la Maison. J'entendis qu'on me parlait du dedans de la Maison, et un homme se tenait debout à côté de moi. Il me dit : Fils d'homme, c'est le lieu de mon trône ! le lieu où je poserai mes pieds ! où j'habiterai au milieu des enfants d'Israël à jamais ! Et la maison d'Israël ne souillera plus, ni elle ni ses rois, le nom de ma sainteté, par leurs prostitutions et leurs, hauts-lieux, par les cadavres de leurs rois, en mettant leur seuil auprès de mon seuil et leurs poteaux auprès de mes poteaux, de sorte qu'il n'y avait que la paroi entre eux et moi - souillant ainsi le nom de ma sainteté par les abominations enqu'ils commettaient, et je les ai exterminés dans ma colère ! Maintenant ils éloigneront de moi leurs prostitutions et les cadavres de leurs rois, et j'habiterai au milieu d'eux à jamais. Quant à toi, fils d'homme, fais connaître à la maison d'Israël cette Maison, afin qu'ils soient confus de leurs péchés, et qu'ils en mesurent les dimensions. Et, s'ils sont confus de tout, ce qu'ils ont fait, apprends-leur la forme de cette Maison, son ordonnance, ses issues et ses entrées : toute sa configuration ; tous ses règlements, tous ses rites et toutes ses lois ; mets-les leur sous les yeux par écrit et qu'ils gardent tous ses rites et tous ses règlements, et les pratiquent. C'est ici la loi de la Maison : Son territoire tout à l'entour, au sommet de la montagne est Saint des saints. Voilà, telle est la loi de la Maison. Et voici les mesures de l'autel, en coudées, la coudée, étant d'une coudée et d'un palme : Le cheneau a une coudée [de hauteur] et une coudée de largeur et le rebord qui est sur son pourtour a un empan. Tel est le socle de l'autel. Du cheneau du sol au cadre inférieur il y a deux coudées, et la largeur est d'une coudée ; et du petit cadre au grand cadre il y a quatre coudées et la largeur est d'une coudée. Le Harel a quatre coudées et de l'Ariel s'élèvent les quatre cornes. L'Ariel a douze coudées de longueur sur douze coudées de largeur, il forme un carré parfait. Le cadre a des quatre côtés quatorze coudées de longueur sur quatorze coudées de largeur et le rebord qui est autour a une demi coudée, il a tout autour un cheneau d'une coudée, et ses degrés sont tournés vers l'orient. Il me dit : Fils d'homme, ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Voici les règlements de l'autel le jour où il sera construit afin d'y offrir l'holocauste et d'y faire l'aspersion du sang : Tu donneras aux sacrificateurs Lévites qui sont de la race de Tsadok et qui s'approchent de moi, a dit le Seigneur l'Eternel, pour me servir, un jeune taureau en sacrifice pour le péché. Tu prendras de son sang et tu le mettras sur les quatre cornes de l'autel et sur les quatre angles du cadre et sur le rebord tout autour, et tu feras l'expiation de l'autel et sa propitiation. Et tu prendras le taureau victime du péché et on le brûlera dans le lieu réservé de la Maison, en dehors du sanctuaire. Et le second jour tu présenteras un jeune bouc sans défaut pour le péché et on fera l'expiation de l'autel comme on l'a faite par le taureau. Quand tu auras achevé de faire l'expiation, tu présenteras un jeune taureau sans défaut et un bélier du troupeau sans défaut. Tu les présenteras devant l'Eternel : les sacrificateurs jetteront sur eux du sel et les offriront en holocauste à l'Eternel. Pendant sept jours, tu offriras un bouc en sacrifice pour le péché, chaque jour, et on offrira aussi un taureau et un bélier du troupeau sans défaut. Pendant sept jours on fera la propitiation de l'autel, on le purifiera et on le consacrera. Et ils achèveront les jours, et le huitième jour et dorénavant les sacrificateurs offriront sur l'autel vos holocaustes et vos sacrifices de reconnaissance, et je prendrai plaisir en vous, a dit le Seigneur l'Eternel. Puis il me fit revenir du côté du portique extérieur du sanctuaire tourné vers l'orient. Il était fermé. Et l'Eternel me dit : Ce portique sera fermé, il ne s'ouvrira point et personne n'entrera par ce portique, car l'Eternel, le Dieu d'Israël est entré par ce portique. Il restera donc fermé. Quant au prince, c'est le prince : Il s'y asseoira pour manger devant l'Eternel, il y entrera par le vestibule du portique et sortira par le même chemin. Puis il me conduisit devant la Maison par le portique septentrional. Je vis, et voici la gloire de l'Eternel remplissait la Maison de l'Eternel, et je tombai sur ma face. Et l'Eternel me dit : Fils d'homme, fais bien attention, et regarde de tes yeux, et écoute de tes oreilles tout ce que je vais te dire au sujet de tous les règlements de la Maison de l'Eternel et de toutes ses lois. Fais bien attention à ce qui entre dans la maison de l'Eternel par toutes les issues du sanctuaire. Et dis aux rebelles, à la maison d'Israël : Ainsi a dit le Seigneur l'Eternel : C'en est assez de toutes vos abominations, maison d'Israël, d'avoir fait entrer des fils d'étrangers, incirconcis de cœur et incirconcis de chair, pour qu'ils fussent dans mon sanctuaire afin de profaner ma Maison, lorsque vous offriez les mets qui m'appartiennent, la graisse et le sang ; et ainsi ils ont rompu mon alliance pour toutes vos abominations. Vous ne vous êtes pas acquittés du service de mes choses saintes, et vous les avez chargés du service de mon sanctuaire, à votre profit. Ainsi a dit le Seigneur l'Eternel : Aucun fils d'étranger, incirconcis de cœur et incirconcis de chair, n'entrera dans mon sanctuaire ; oui, aucun des fils d'étrangers qui sont au milieu des enfants d'Israël. Bien plus, les Lévites qui se sont éloignés de moi, quand s'égarait Israël qui s'est égaré loin de moi pour suivre ses dieux infâmes, porteront leur iniquité. Ils seront dans mon sanctuaire des serviteurs préposés aux portes de la Maison et au service de la Maison. Ce sont eux qui égorgeront pour le peuple les victimes d'holocauste et de sacrifices, et ce sont eux qui se tiendront devant le peuple pour le servir. Parce qu'ils l'ont servi devant ses dieux infâmes et qu'ils ont fait tomber la maison d'Israël dans l'iniquité, pour cela j'ai levé ma droite sur eux, dit le Seigneur l'Eternel, jurant qu'ils porteraient leur iniquité. Ils n'approcheront pas de moi pour officier devant moi, ils n'approcheront point de toutes mes choses saintes dans les lieux très saints, ils porteront leur opprobre et la peine des abominations qu'ils ont commises. Je ferai d'eux les chargés de service de la Maison pour tout son ouvrage et pour tout ce qu'il y aura à y faire. Mais les sacrificateurs Lévites, fils de Tsadok, qui ont gardé les observances de mon sanctuaire quand les fils d'Israël s'égaraient loin de moi, ce sont eux qui s'approcheront de moi pour faire mon service et qui se tiendront devant moi pour m'offrir la graisse et le sang, a dit le Seigneur l'Eternel. Ce sont eux qui entreront dans mon sanctuaire, eux qui s'approcheront de ma table pour faire mon service et ils garderont mes observances. Lorsqu'ils entreront par les portes du parvis intérieur, ils se vêtiront d'habits de lin ; il n'y aura point de laine sur eux, quand ils feront le service dans les portiques du parvis intérieur et au-dedans. Ils auront des mitres de lin sur la tête, des caleçons de lin sur les reins et ne se ceindront point de ce qui les ferait suer. Mais quand ils sortiront au parvis extérieur, au parvis extérieur vers le peuple, ils se dépouilleront des habits dans lesquels ils ont fait le service, ils les déposeront dans les chambres du sanctuaire et se revêtiront d'autres habits et ne sanctifieront pas le peuple par leurs habits. Ils ne se raseront pas la tête et ne laisseront pas croître leurs cheveux, ils se tondront la tête. Aucun sacrificateur ne boira du vin lorsqu'il entrera dans le parvis intérieur. Ils ne prendront pour femmes ni veuve, ni répudiée, mais seulement des vierges de la maison d'Israël ; toutefois la veuve qui sera veuve d'un sacrificateur, ils pourront la prendre. Ils instruiront mon peuple à distinguer entre le sacré et le profane, ils lui apprendront à distinguer entre ce qui est souillé et ce qui est pur. En cas de procès, c'est à eux qu'il appartiendra de juger ; ils jugeront selon le droit que j'ai établi, et ils maintiendront mes lois et mes règlements dans toutes mes fêtes et sanctifieront mes sabbats. Aucun d'eux n'ira auprès du corps d'un mort pour se souiller ; ils ne pourront se souiller que pour un père ou pour une mère, ou pour un fils ou pour une fille, pour un frère ou pour une sœur qui n'ait point de mari. Après sa purification, on lui comptera sept jours. Et le jour où il entrera dans les lieux saints, au parvis intérieur, pour officier dans les lieux saints, il offrira son sacrifice pour le péché, dit le Seigneur l'Eternel. Et ils auront une portion : je serai leur portion. Vous ne leur donnerez point de possession en Israël, c'est moi qui suis leur possession. Ils se nourriront des oblations, des sacrifices pour le péché et des sacrifices pour le délit, et tout interdit en Israël sera pour eux. Les prémices des premiers produits de toute sorte, toutes les offrandes de quoi que ce soit que vous offriez, seront pour les sacrificateurs ; vous donnerez aussi aux sacrificateurs les prémices de vos moutures, afin de faire reposer la bénédiction sur la maison. Tout animal crevé ou déchiré, soit oiseau, soit autre bête, les sacrificateurs n'en mangeront pas. Quand vous partagerez au sort le pays, vous prélèverez, comme une offrande à l'Eternel, une terre sainte de vingt-cinq mille [coudées] en longueur et d'une largeur de dix mille. Elle sera sainte dans toute son étendue. Il y en aura pour les lieux saints cinq cents sur cinq cents, en carré, et cinquante coudées pour un espace libre tout autour. Et sur cet espace mesuré tu mesureras une longueur de vingt-cinq mille et une largeur de dix mille ; c'est là que sera le sanctuaire, le Saint des saints. Cette portion sainte du pays sera pour les sacrificateurs qui font le service du sanctuaire et qui s'approchent pour servir l'Eternel ; ce sera une place pour leurs maisons et un lieu saint pour le Lieu saint. Vingt-cinq mille coudées en longueur et dix mille en largeur seront pour les Lévites ; quant à ceux qui font le service de la Maison, ils y posséderont vingt chambres. Et comme possession de la ville vous mettrez cinq mille coudées de largeur et une longueur de vingt-cinq mille, parallèles à la portion sainte prélevée. Cela appartiendra à toute la maison d'Israël. Pour le prince vous réserverez un espace des deux côtés de la portion sainte prélevée et de la possession de la ville, en face de la portion sainte et de la possession de la ville, du côté de l'occident vers l'occident, et du côté de l'orient vers l'orient, sur une longueur correspondante à l'une des parts, de la frontière occidentale à la frontière orientale. Ce sera son domaine, sa possession en Israël, et mes princes n'opprimeront plus mon peuple et ils laisseront le pays à la maison d'Israël selon ses tribus. Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : C'en est assez, princes d'Israël ! Renoncez à la violence et aux rapines, faites droit et justice, ôtez vos exactions de dessus mon peuple, a dit le Seigneur l'Eternel. Ayez des balances justes, un épha juste et un bath juste. L'épha et le bath auront la même contenance, de sorte que le bath contienne la dixième partie du homer et l'épha le dixième du homer. Leur mesure sera d'après le homer. Le sicle vaudra vingt guéras. La mine aura chez vous vingt sicles, vingt-cinq sicles, quinze sicles. Voici l'offrande que vous prélèverez : un sixième d'épha sur le homer de froment et un sixième d'épha sur le homer d'orge. Voici la règle pour l'huile : un dixième de bath d'huile pour un cor qui est un homer de dix baths (car un homer fait dix baths). Et une pièce de petit bétail sur deux cents des gras pâturages d'Israël, pour les oblations, les holocaustes et les sacrifices de reconnaissance, afin de faire propitiation pour eux, a dit le Seigneur l'Eternel. Tout le peuple du pays sera tenu de prélever cette offrande pour le prince d'Israël. Mais le prince sera chargé des holocaustes, des oblations et des libations aux fêtes, aux nouvelles lunes et aux sabbats. Dans toutes les solennités de la maison d'Israël, c'est lui qui pourvoira aux sacrifices pour le péché, à l'oblation, à l'holocauste et aux sacrifices de reconnaissance, afin de faire propitiation pour la maison d'Israël. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : le premier [mois], le premier du mois, tu prendras un jeune taureau sans défaut et tu feras l'expiation du sanctuaire ; et le sacrificateur prendra du sang de la victime pour le péché et en mettra sur les poteaux de la Maison et sur les quatre coins du cadre de l'autel et sur les poteaux du portique intérieur. Tu feras de même le septième jour du mois pour celui qui fait erreur ou pour les simples, et vous ferez propitiation pour la Maison. Le premier mois, le quatorzième du mois, vous aurez la Pâque qui sera une fête de semaines de jours. On mangera des pains sans levain. Le prince donnera ce jour-là pour lui et pour tout le peuple du pays un taureau en sacrifice pour le péché. Et pendant les sept jours de la fête, il donnera en holocauste à l'Eternel sept taureaux et sept béliers sans défaut, chacun des jours de sept jours, et un bouc en sacrifice pour le péché chaque jour. Et il y joindra l'offrande d'un épha par taureau et d'un épha par bélier, avec un hin d'huile par épha. Le septième mois, le quinzième du mois, à la fête, il offrira pendant sept jours les mêmes sacrifices pour le péché, les mêmes holocaustes, les mêmes oblations et la même quantité d'huile. Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : Le portique du parvis intérieur, du côté de l'orient, restera fermé les six jours ouvriers. Mais le jour du sabbat et le jour de la nouvelle lune il sera ouvert. Le prince arrivera du dehors dans le vestibule du portique et s'arrêtera à côté du poteau du portique : les sacrificateurs offriront son holocauste et ses sacrifices de reconnaissance. Il se prosternera sur le seuil du portique et se retirera ; et le portique ne sera pas fermé avant le soir. Le commun peuple se prosternera à l'entrée de ce portique, au sabbat et aux nouvelles lunes, devant l'Eternel. Et l'holocauste que le prince offrira à l'Eternel sera, le jour du sabbat, de six agneaux sans défaut et d'un bélier sans défaut ; et, comme oblation, un épha pour le bélier, et, comme oblation pour les agneaux, ce qu'il voudra donner ; et un hin d'huile par épha. Le jour de la nouvelle lune, on offrira un jeune taureau sans défaut, six agneaux et un bélier sans défaut. Et il donnera comme oblation un épha par bélier ; et pour les agneaux ce qu'il pourra donner et un hin d'huile par épha. Et quand le prince entrera, il entrera par le vestibule du portique et sortira par le même chemin. Et quand le commun peuple entrera devant l'Eternel dans les solennités, celui qui entrera par le portique du septentrion pour se prosterner, sortira par le portique du midi, et celui qui entrera par le portique du midi, sortira par le portique du septentrion. On ne retournera pas par le portique par lequel on sera entré ; on sortira par celui qu'on a devant soi. Le prince aussi entrera parmi eux quand ils entreront, et sortira comme ils sortiront. Aux fêtes et aux solennités, l'oblation sera d'un épha par taureau, et d'un épha par bélier, et pour les agneaux ce qu'il voudra donner ; et un hin d'huile par épha. Quand le prince offrira à l'Eternel une offrande volontaire, holocauste ou sacrifice de reconnaissance, offrande volontaire à l'Eternel, on lui ouvrira le portique tourné du côté de l'orient, et il offrira son holocauste et son sacrifice de reconnaissance, comme il le fait le jour du sabbat ; puis il sortira et l'on fermera la porte après qu'il sera sorti. Tu offriras un agneau d'un an sans défaut comme holocauste quotidien à l'Eternel. Tu l'offriras chaque matin. Et, comme oblation, tu y ajouteras chaque matin un sixième d'épha et le tiers d'un hin d'huile, pour arroser la fleur de farine, comme oblation à l'Eternel ; ce sont les lois permanentes du sacrifice perpétuel. On offrira l'agneau, l'oblation et l'huile chaque matin ; c'est l'holocauste perpétuel. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Quand le prince fera un don à quelqu'un de ses fils, ce sera un héritage qu'il donne à ses fils ; c'est une portion d'héritage. Mais lorsqu'il fera à l'un de ses serviteurs un don pris sur son héritage, ce don appartiendra à celui-ci jusqu'à l'année de libération ; puis il retournera au prince. C'est à ses fils seulement que reviendra son héritage. Le prince ne prendra la part de personne, en l'expulsant de sa possession ; c'est de son propre domaine qu'il donnera des apanages à ses fils, afin qu'aucun homme de mon peuple ne soit chassé de sa possession. Puis il me conduisit par l'entrée qui est sur le côté du portique dans les chambres saintes destinées aux sacrificateurs, celles du septentrion, et voici il y avait là une place au fond vers l'occident. Et il me dit : C'est ici que les sacrificateurs feront bouillir les victimes du délit et du péché et feront cuire l'oblation afin de ne pas les emporter vers le parvis extérieur pour sanctifier le peuple. Puis il me fit sortir dans le parvis extérieur et me fit passer vers les quatre angles du parvis ; et voici il y avait des parvis à chaque angle du parvis. Aux quatre angles du parvis, des parvis fumants, longs de quarante coudées et larges de trente ; de mêmes dimensions aux quatre coins. Et il y avait une enceinte tout autour des quatre, et des fourneaux à cuire étaient établis au bas de ces enceintes tout autour. Et il me dit : C'est ici le bâtiment des cuisines où les serviteurs de la Maison feront bouillir les sacrifices du peuple. Puis il me ramena à l'entrée de la Maison, et voici des eaux sortaient de dessous le seuil de la Maison du côté de l'orient, car la face de la Maison était à l'orient, et les eaux s'écoulaient du côté droit de la Maison, au midi de l'autel. Il me fit sortir par le portique du septentrion et me fit faire le tour jusqu'au portique extérieur qui regarde à l'orient ; et voici les eaux s'écoulaient à droite. Quand l'homme fut sorti vers l'orient, il avait un cordeau à la main, il mesura mille coudées et me fit passer par cette eau : de l'eau jusqu'à la plante des pieds. Il en mesura encore mille et me fit passer dans l'eau : de l'eau jusqu'aux genoux. Il en mesura encore mille et me fit passer l'eau : de l'eau jusqu'aux reins. Il en mesura encore mille : c'était un torrent que je ne pouvais traverser ; car les eaux avaient grossi ; c'étaient des eaux à passer à la nage, un torrent qu'on ne pouvait traverser. Et il me dit : Fils d'homme, as-tu vu ? Puis il me fit revenir sur le bord du torrent. En me retournant, j'aperçus sur le bord du torrent des arbres en très grand nombre des deux côtés. Et il me dit : Ces eaux s'en vont vers le district oriental ; elles traverseront la Plaine et entreront dans la mer : c'est pour aller à la mer qu'elles coulent, afin que l'eau en redevienne saine. Tout être vivant qui pullulera, partout où les deux torrents entreront, vivra ; et le poisson sera très abondant. Quand ces eaux-là y entreront, les eaux de la mer redeviendront saines et il y aura de la vie partout où arrivera le torrent. Et aux bords de cette mer se tiendront des pêcheurs ; de En-Guédi à En-Eglaïm il y aura des filets étendus ; le poisson sera selon son espèce, comme celui de la grande mer et excessivement nombreux. Ses mares et ses lagunes n'étant pas assainies, seront abandonnées au sel. Et près du torrent, sur ses bords de chaque côté, croîtront toute espèce d'arbres fruitiers, dont le feuillage ne se flétrira point et dont les fruits ne cesseront point. Chaque mois ils produiront de nouveaux fruits parce que ces eaux sortent du sanctuaire ; et leur fruit sera bon à manger et leurs feuilles pour guérir. Ainsi parle le Seigneur l'Eternel : Une vallée sera la frontière du pays que vous partagerez aux douze tribus d'Israël. Joseph aura des parts. Vous aurez chacun, l'un comme l'autre, une part de ce pays que j'ai promis, en levant la main, de donner à vos pères, et ce pays vous écherra en partage. Voici la frontière du pays. Du côté du nord : à partir de la grande mer, le chemin de Hethlon pour aller à Tsédad ; le pays de Hamath, Bérotha et Sibraïm entre la frontière de Damas et la frontière de Hamath ; Hatzer-Hatthicon qui est sur la frontière du Hauran. Voici donc la frontière jusqu'à la mer : Hatzer-Enon, la frontière de Damas, puis en allant au nord, puis la frontière de Hamath. C'est là le côté du nord. Et le côté de l'orient : A partir d'entre le Hauran et Damas, la frontière passe entre Galaad et le pays d'Israël, c'est le Jourdain. Vous mesurerez donc à partir de la frontière [du nord] jusqu'à la mer orientale. C'est là le côté de l'orient. Le côté du midi se dirigera vers le sud, de Thamar jusqu'aux eaux de Mériboth de Kadès, puis ce sera le torrent qui se jette dans la grande mer. C'est le côté du sud vers le midi. Et le côté de l'occident sera la grande mer, de cette dernière frontière jusque vis-à-vis de l'entrée de Hamath. C'est le côté occidental. Et vous vous partagerez ce pays selon les tribus d'Israël. Et vous aurez à le répartir au sort entre vous et les étrangers qui séjournent au milieu de vous, qui ont engendré des fils parmi vous. Ils seront pour vous comme des indigènes d'entre les enfants d'Israël, ils auront leurs lots avec vous, au sein des tribus d'Israël. Et dans la tribu où l'étranger est établi, là vous lui donnerez son lot, a dit le Seigneur l'Eternel. Voici les noms des tribus : A partir de l'extrémité septentrionale, le long du chemin de Hethlon pour aller à Hamath, jusqu'à Hatzer-Hénon, la frontière de Damas, puis plus au nord, puis le long de Hamath, voici ce qu'ils auront : De la limite orientale à la limite occidentale : Dan, une part. Et à la frontière de Dan, de la limite orientale à la limite occidentale : Asser, une part. Et à la frontière d'Asser, de la limite orientale à la limite occidentale : Nephtali, une part. Et à la frontière de Nephtali, de la limite orientale à la limite occidentale : Manassé, une part. Et à la frontière de Manassé, de la limite orientale à la limite occidentale : Ephraïm, une part. Et à la frontière d'Ephraïm, de la limite orientale à la limite occidentale : Ruben, une part. Et à la frontière de Ruben, de la limite orientale à la limite occidentale : Juda, une part. Et à la frontière de Juda, de la limite orientale à la limite occidentale, sera la portion que vous prélèverez, de vingt-cinq mille [coudées] en largeur, et longue comme une des parts, d'orient jusqu'en occident, et c'est là que sera le sanctuaire. La portion que vous prélèverez pour l'Eternel aura vingt-cinq mille coudées en longueur et dix mille en largeur. Et voici à qui cette portion sainte appartiendra : aux sacrificateurs ; au nord vingt-cinq mille coudées, à l'occident dix mille coudées en largeur ; à l'orient dix mille coudées en largeur ; et au midi vingt-cinq mille coudées en longueur ; et c'est là que sera le sanctuaire de l'Eternel, aux sacrificateurs consacrés, fils de Tsadok, qui se sont acquittés de mon service, qui ne se sont point égarés lorsque s'égaraient les enfants d'Israël, comme se sont égarés les Lévites. Ce sera donc leur portion, prélevée sur la portion prélevée du pays, et chose très sainte, à la frontière des Lévites. Et les Lévites auront, le long de la portion des sacrificateurs, vingt-cinq mille coudées en longueur et dix mille coudées en largeur : chaque longueur sera de vingt-cinq mille coudées et chaque largeur de dix mille. Ils n'en vendront rien et n'en échangeront rien : les prémices du pays n'en seront point aliénées, car elles sont chose sainte pour l'Eternel. Et les cinq mille qui resteront en largeur, le long des vingt-cinq mille, formeront un terrain profane pour la ville, tant maisons que banlieue ; la ville sera au milieu, et voici ses dimensions : Le côté du nord : quatre mille cinq cents le côté du midi : quatre mille cinq cents, le côté de l'orient : quatre mille cinq cents, le côté de l'occident : quatre mille cinq cents [coudées]. Et la ville aura une banlieue, de deux cent cinquante au nord, deux cent cinquante au midi, deux cent cinquante à l'orient et deux cent cinquante à l'occident. Ce qui restera en longueur, le long de la portion sainte : dix mille coudées à l'orient et dix mille coudées à l'occident, le long de la portion sainte, les produits en seront pour la nourriture des desservants de la ville. Ceux qui cultiveront ce terrain seront les desservants de la : ville, pris de toutes les tribus d'Israël. Toute la portion prélevée étant de vingt-cinq mille coudées sur vingt-cinq mille, vous aurez ainsi prélevé une portion égale au quart de la portion sainte pour la possession de la ville. Et le reste sera pour le prince ; de çà et de là de la portion sainte et de la possession de la ville, des vingt-cinq mille coudées de la portion prélevée jusqu'à la frontière de l'orient, et à l'occident, des vingt-cinq mille coudées jusqu'à la frontière de l'occident, le long des parts, pour le prince, et la portion sainte et le sanctuaire de la Maison seront au milieu. Ainsi, déduction faite [en outre] de la possession des Lévites et de la possession de la ville qui se trouvent au milieu de ce qui sera au prince, tout ce qui est entre la frontière de Juda et la frontière de Benjamin sera au prince. Et les autres tribus : De la limite orientale à la limite occidentale : Benjamin, une part. Et à la frontière de Benjamin, de la limite orientale à la limite occidentale : Siméon, une part. Et à la frontière de Siméon, de la limite orientale à la limite occidentale : Issachar, une part. Et à la frontière d'Issachar, de la limite orientale à la limite occidentale : Zabulon, une part. Et à la frontière de Zabulon, de la limite orientale à la limite occidentale : Gad, une part. Et à la frontière de Gad, du côté du midi, la frontière ira vers le sud ; de Thamar : les eaux de Mériba de Kadès et le torrent jusqu'à la grande mer. Tel est le pays que vous partagerez en lots par le sort, selon les tribus d'Israël, et telles sont leurs parts, a dit le Seigneur l'Eternel. Et voici les sorties de la ville : Du côté du nord quatre mille cinq cents [coudées] de mesure et les portes de la ville porteront les noms des tribus d'Israël, et trois portes au nord ; la porte de Ruben, une ; la porte de Juda, une ; la porte de Lévi, une. Du côté de l'orient, quatre mille cinq cents coudées et trois portes : la porte de Joseph, une ; la porte de Benjamin, une ; la porte de Dan, une. Du côté du midi, quatre mille cinq cents coudées de mesure et trois portes : la porte de Siméon, une ; la porte d'Issachar, une ; la porte de Zabulon, une. Du côté de l'occident, quatre mille cinq cents coudées et trois portes : la porte de Gad, une ; la porte d'Asser, une ; la porte de Nephtali, une ; dix-huit mille coudées de tour. Et le nom de la ville sera désormais : l'Eternel est là.
La troisième année du règne de Jéhojakim, roi de Juda, Nébucadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem et il l'assiégea. Et le Seigneur lui livra Jéhojakim, roi de Juda, et une partie des vases de la maison de Dieu, et il les emporta au pays de Sinéar, dans la maison de son dieu et déposa les vases dans le trésor de son dieu. Et le roi ordonna à Aspénaz, chef de ses eunuques, d'amener d'entre les enfants d'Israël de race royale ou des familles principales, des jeunes gens sans aucun défaut, beaux de visage, doués de toute sorte de talents, instruits et intelligents, pleins de force, pour qu'ils se tinssent au palais du roi et qu'on leur apprît la littérature et la langue des Chaldéens. Le roi voulut qu'on leur donnât chaque jour une portion des mets de la table royale et du vin dont il buvait et qu'on les élevât pendant trois ans pour qu'au bout de ce temps ils se tinssent devant le roi. Et il y avait parmi eux, d'entre les enfants de Juda, Daniel, Hanania, Misaël et Azaria ; et le chef des eunuques leur donna des noms ; il appela Beltsatsar, Hanania Sadrac, Misaël Mésac et Azaria Abed-Négo. Et résolut en son cœur de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont il buvait, et il pria le chef des eunuques de ne pas l'obliger à se souiller. Et Dieu fit trouver à faveur et grâce auprès du chef des eunuques. Et le chef des eunuques dit à : Je crains le roi mon maître qui a fixé ce que vous devez manger et boire ; pourquoi verrait-il vos visages plus défaits que ceux des jeunes gens de votre âge ? Vous mettriez ma tête en danger auprès du roi. Alors dit au maître d'hôtel auquel le chef des eunuques avait remis Daniel, Hanania, Misaël et Azaria : Fais donc un essai avec tes serviteurs pendant dix jours, et qu'on nous donne des légumes à manger et de l'eau à boire. Après cela tu regarderas notre visage et celui des jeunes gens qui mangent les mets du roi et selon que tu auras vu, tu agiras envers tes serviteurs. Il leur accorda cela et les éprouva pendant dix jours. Et au bout de dix jours ils se trouvèrent avoir meilleur visage et plus d'embonpoint que tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi. Et ainsi le maître d'hôtel emportait la nourriture et le vin qui leur étaient destinés et leur donnait des légumes. Et à ces jeunes gens, à tous les quatre, Dieu donna du savoir et de l'entente dans toute la littérature et les arts ; et avait l'intelligence de toutes sortes de visions et de songes. Et au bout du temps fixé par le roi pour les amener, le chef des eunuques les amena devant Nébucadnetsar. Le roi s'entretint avec eux, et entre tous il ne s'en trouva point comme Daniel, Hanania, Misaël et Azaria ; ils se tinrent donc devant le roi. Et sur tous les sujets de science et d'intelligence sur lesquels le roi les interrogeait, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les lettrés et magiciens de son royaume. Et fut ainsi jusqu'à la première année du roi Cyrus. La seconde année du règne de Nébucadnetsar, Nébucadnetsar ayant eu des songes, son esprit fut frappé et son sommeil fut interrompu. Et le roi dit d'appeler les lettrés, les magiciens, les enchanteurs et les Chaldéens pour expliquer au roi ces songes ; et ils vinrent et se tinrent devant le roi. Et le roi leur dit : J'ai fait un songe, et mon esprit est frappé, cherchant à connaître ce songe. Les Chaldéens parlèrent au roi en araméen :O roi, vis éternellement ! Dis le songe à tes serviteurs, et nous en ferons savoir la signification. Le roi répondit et dit aux Chaldéens : C'est chose arrêtée par moi. Si vous ne me faites savoir le songe et ce qu'il signifie, vous serez mis en pièces et vos maisons seront réduites en cloaques. Mais si vous me dites le songe et ce qu'il signifie, vous recevrez de moi dons, récompenses et grands honneurs : ainsi dites-moi le songe et ce qu'il signifie. Ils répondirent pour la seconde fois et dirent : Que le roi dise le songe à ses serviteurs, et nous en ferons savoir la signification. Le roi répondit et dit : A coup sûr, je sais que vous cherchez à gagner du temps, parce que vous voyez que c'est chose arrêtée par moi. Car puisque vous ne me faites pas savoir le songe, c'est que vous avez une seule pensée : de préparer un discours mensonger et trompeur à me dire, en attendant que les temps changent ; ainsi dites-moi le songe, et je saurai que vous m'en aurez fait connaître la signification. Les Chaldéens répondirent devant le roi et dirent : Il n'y a pas d'homme sur la terre qui puisse faire savoir ce que le roi demande. Aussi jamais roi, si grand et si puissant qu'il ait été, n'a demandé chose pareille d'aucun lettré, devin ou Chaldéen. La chose que le roi demande est difficile, et il n'y a personne qui puisse la révéler au roi, hormis les dieux dont la demeure n'est pas parmi les mortels. Là-dessus le roi se mit en colère et en grande fureur, et il dit qu'on fit périr tous les sages de Babylone. La sentence ayant été publiée, on tuait les sages et on cherchait et ses compagnons pour les tuer. Alors fit une réponse prudente et sensée à Arjoc, le chef des gardes du roi, lequel était sorti pour tuer les sages de Babylone. Il répondit et dit à Arjoc, commissaire du roi : Pourquoi cette sentence subite de la part du roi ? Alors Arjoc fit savoir la chose à Daniel. Alors entra et pria le roi de lui donner du temps et qu'il ferait savoir au roi la signification. Alors alla dans la maison et informa de la chose Hanania, Misaël et Azaria, ses compagnons, afin d'implorer la miséricorde du Dieu des cieux au sujet de ce secret, pour qu'on ne fit point périr et ses compagnons avec le reste des sages de Babylone. Alors le secret fut révélé à dans une vision pendant la nuit. Alors bénit le Dieu des cieux. prit la parole et dit : Que le nom de Dieu soit béni d'éternité en éternité, car c'est à lui qu'est la sagesse et la force. C'est lui qui change les moments et les temps, qui dépose les rois et qui les élève, qui donne la sagesse aux sages et le savoir aux intelligents. C'est lui qui révèle les choses profondes et cachées, qui connaît ce qui est dans les ténèbres et la lumière demeure avec lui. C'est toi, Dieu de mes pères, que je célèbre et que je loue de ce que tu m'as donné de la sagesse et de la force, et de ce que maintenant tu m'as fait connaître ce que nous avons demandé, en nous révélant l'affaire du roi. Là-dessus entra vers Arjoc, que le roi avait chargé de faire périr les sages de Babylone ; il alla et lui parla ainsi : Ne fais pas périr les sages de Babylone ; fais-moi entrer devant le roi, et je donnerai au roi l'explication. Alors Arjoc fit entrer en toute hâte auprès du roi et lui parla ainsi : J'ai trouvé un homme d'entre les captifs de Juda qui donnera au roi l'explication. Le roi prit la parole et dit à Daniel, qui s'appelait Beltsatsar : Es-tu donc capable de me faire connaître le songe que j'ai eu et ce qu'il signifie ? répondit en présence du roi et dit : Le secret que le roi demande, ni sages, ni magiciens, ni lettrés, ni astrologues, ne peuvent le découvrir au roi. Mais il y a un Dieu dans le ciel qui révèle les secrets et qui a fait connaître au roi Nébucadnetsar ce qui doit arriver dans la fin des jours. Ton songe et les visions qu'a eues ta tête sur ta couche, les voici : Toi, ô roi, des pensées s'élevaient en toi, sur ta couche, au sujet de ce qui devait arriver ci-après, et celui qui révèle les secrets t'a fait connaître ce qui doit arriver. Et moi, ce n'est pas par une sagesse qui soit en moi plus qu'en aucun des vivants que ce secret m'a été révélé, mais c'est afin que l'explication en soit donnée au roi et que tu connaisses les pensées de ton cœur. Toi, ô roi, tu contemplais, et voici une grande statue, immense et d'une splendeur extraordinaire : elle se dressait devant toi, et son aspect était terrible. Cette statue avait la tête d'or fin, la poitrine et les bras d'argent, le ventre et les hanches d'airain, les jambes de fer, les pieds en partie de fer et en partie d'argile. Tu contemplais, jusqu'à ce qu'une pierre se détacha sans main et frappa la statue à ses pieds de fer et d'argile et les brisa. Alors furent brisés en même temps le fer, l'argile, l'airain, l'argent et l'or, et ils furent comme la balle qui s'élève de l'aire, et le vent les emporta, et il n'en resta aucune trace, et la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne et remplit toute la terre. Voilà le songe ; ce qu'il signifie, nous allons le dire en présence du roi. Toi, ô roi, roi des rois, à qui le Dieu des cieux a donné royauté, puissance et force et gloire, auquel Dieu a livré, en quelque lieu qu'ils habitent, les fils des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux des cieux, et qu'il a fait dominer sur eux tous, c'est toi qui es la tête d'or. Et après toi, il s'élèvera un autre royaume moindre que toi ; puis un troisième royaume, d'airain, qui dominera sur toute la terre. Et un quatrième royaume sera fort comme le fer ; de même que le fer brise et fracasse tout, ainsi, pareil au fer qui met en pièces, il brisera et mettra en pièces tous les autres. Et si tu as vu les pieds et les orteils en partie d'argile de potier et en partie de fer, c'est que ce sera un royaume divisé ; il y aura en lui de la solidité du fer, selon que tu as vu du fer mêlé d'argile ; mais comme les orteils des pieds étaient en partie de fer et en partie d'argile, sa royauté sera en partie forte et en partie fragile. Si tu as vu le fer mêlé d'argile, c'est qu'ils seront mêlés de semence d'homme, mais ils ne tiendront pas l'un à l'autre, de même que le fer ne se mêle pas avec l'argile. Et dans le temps de ces rois-là, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui jamais ne sera détruit et dont la domination ne passera point à un autre peuple, qui brisera et anéantira tous ces royaumes-là, mais qui lui-même subsistera à jamais, selon que tu as vu qu'une pierre s'est détachée de la montagne sans main et a brisé fer, airain, argile, argent et or. Le grand Dieu a fait connaitre au roi ce qui arrivera après ces temps-ci ; le songe est véritable et sa signification certaine. Alors le roi Nébucadnetsar tomba sur sa face et se prosterna devant et il ordonna de lui offrir des offrandes et des parfums. Le roi parla à et dit : Il est bien vrai que votre Dieu est le Dieu des dieux et le révélateur des secrets, puisque tu as pu révéler ce secret. Alors le roi éleva et lui fit de nombreux et de riches présents ; il lui donna autorité sur toute la province de Babylone et le préposa en chef sur tous les sages de Babylone. Et pria le roi, et il commit aux affaires de la province de Babylone Sadrac, Mésac et Abed-Négo ; et restait à la cour du roi. Le roi Nébucadnetsar fit une statue d'or d'une hauteur de soixante coudées et d'une largeur de six coudées. Il la dressa dans la plaine de Dura, dans la province de Babylone. Et le roi Nébucadnetsar convoqua les satrapes, les chefs et les gouverneurs, les grands-juges, les trésoriers, les légistes, les juges et toutes les autorités des provinces pour qu'ils vinssent à la dédicace de la statue qu'avait dressée le roi Nébucadnetsar. Alors s'assemblèrent les satrapes, les chefs et les gouverneurs, les grands-juges, les trésoriers, les légistes, les juges et toutes les autorités des provinces, pour la dédicace de la statue que le roi Nébucadnetsar avait dressée ; et ils se tinrent devant la statue qu'avait dressée Nébucadnetsar. Et le héraut cria d'une voix forte : On vous fait savoir à vous, peuples, nations et langues, qu'au moment où vous entendrez le son du cor, du fifre, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments, vous aurez à vous prosterner pour adorer la statue d'or qu'a dressée le roi Nébucadnetsar. Et quiconque ne se prosternera pas pour adorer la statue d'or sera jeté à l'instant même dans la fournaise de feu ardent. C'est pourquoi au moment même où tous les peuples entendirent le son du cor, du fifre, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion et de toutes sortes d'instruments, tous les peuples, nations et langues se prosternèrent, adorant la statue d'or qu'avait dressée le roi Nébucadnetsar. Là-dessus, au moment même, des hommes Chaldéens s'approchèrent pour dire du mal des Juifs. Ils prirent la parole et dirent au roi Nébucadnetsar : O roi, vis à jamais. Toi, ô roi, tu as rendu un édit portant que tout homme qui entendrait le son du cor, du fifre, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments, eût à se prosterner pour adorer la statue d'or ; et que quiconque ne se prosternerait pas pour adorer serait jeté dans la fournaise de feu ardent. Or, il y a des hommes juifs que tu as préposés aux affaires de la province de Babylone, Sadrac, Mésac et Abed-Négo : ces hommes-là n'ont pas égard à toi, ô roi ; ils ne servent pas tes dieux et ils ne se prosternent point devant la statue d'or que tu as dressée. Alors Nébucadnetsar, irrité et furieux, ordonna d'amener Sadrac, Mésac et Abed-Négo. Alors ces hommes furent amenés devant le roi. Nébucadnetsar prit la parole et leur dit : C'est donc avec mépris, Sadrac, Mésac et Abed-Négo, que vous ne servez point mon dieu et que vous ne vous prosternez pas devant la statue d'or que j'ai dressée ! Maintenant si vous êtes prêts, au moment où vous entendrez le son du cor, du fifre, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments, à vous prosterner pour adorer la statue que j'ai faite... Sinon, si vous n'adorez pas, vous serez jetés à l'instant même dans la fournaise de feu ardent, et quel est le dieu qui vous délivrera de mes mains ? Sadrac, Mésac et Abed-Négo répondirent et dirent au roi : Nébucadnetsar, ce n'est pas à nous à te répondre sur ce point. Si vraiment notre Dieu, que nous servons, peut nous délivrer, il nous délivrera de la fournaise de feu ardent et de ta main, ô roi ! Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux et que nous ne nous prosternerons pas devant la statue d'or que tu as dressée. Alors Nébucadnetsar fut rempli de fureur et son visage fut changé envers Sadrac, Mésac et Abed-Négo. Il prit la parole et ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus qu'on n'avait pensé de le faire ; et il commanda à quelques-uns des hommes forts de son armée, de lier Sadrac, Mésac et Abed-Négo et de les jeter dans la fournaise de feu ardent. Alors ces hommes, avec leurs tuniques, leurs robes, leurs manteaux et tous leurs vêtements, furent liés et jetés dans la fournaise de feu ardent. Mais comme l'ordre du roi était pressant et la fournaise extraordinairement chauffée, la flamme du feu tua les hommes qui y avaient jeté Sadrac, Mésac et AbedNégo. Et ces trois hommes, Sadrac, Mésac et Abed-Négo tombèrent au milieu de la fournaise ardente, tout liés. Alors le roi Nébucadnetsar fut dans la stupeur et se leva précipitamment. Il prit la parole et dit à ses conseillers : N'est-ce pas trois hommes que nous avons jetés au milieu du feu tout liés ? Ils répondirent et dirent au roi : Certainement, ô roi. Il reprit et dit : Voici, je vois quatre hommes déliés marchant au milieu du feu, et ils n'ont point de mal ; et l'aspect du quatrième est comme celui d'un fils des dieux. Puis Nébucadnetsar s'approcha de la porte de la fournaise de feu ardent, et prenant la parole, il dit : Sadrac, Mésac et Abed-Négo, serviteurs du Dieu suprême, sortez et venez ! Et Sadrac, Mésac et Abed-Négo sortirent du milieu du feu. Et les satrapes, les chefs, les gouverneurs et les conseillers du roi, s'étant rassemblés, virent, en regardant ces hommes, que le feu n'avait eu aucune prise sur leurs corps, qu'aucun cheveu de leur tête n'avait été brûlé, que leurs tuniques n'avaient pas changé et qu'elles ne sentaient pas le feu. Nébucadnetsar prit la parole et dit : Béni soit le Dieu de Sadrac, de Mésac et d'Abed-Négo, lequel a envoyé son ange et délivré ses serviteurs qui se sont confiés en lui et qui ont transgressé l'ordre du roi et livré leur corps, pour ne servir et adorer aucun autre dieu que leur Dieu. Et de ma part ordre est donné que tout peuple, nation ou langue qui parlera mal du Dieu de Sadrac, de Mésac et d'Abed-Négo sera mis en pièces, et sa maison sera réduite en cloaques, parce qu'il n'y a pas d'autre Dieu qui puisse sauver de la sorte. Alors le roi donna de l'avancement à Sadrac, à Mésac et à Abed-Négo dans la province de Babylone. Le roi Nébucadnetsar à tous les peuples, nations et langues qui habitent sur toute la terre : Que votre paix abonde ! Les signes et les prodiges que le Dieu suprême a opérés envers moi, il m'a paru bon de les publier. Que ses signes sont grands et que ses prodiges sont puissants ! Son règne est un règne éternel et sa domination dure de génération en génération. Moi, Nébucadnetsar, j'étais tranquille dans ma maison et florissant dans mon palais. J'eus un songe qui m'épouvanta, et mes pensées sur ma couche et les visions de mon esprit me troublèrent. Et de ma part fut donné l'ordre d'introduire devant moi tous les sages de Babylone, pour me faire connaître la signification du songe. Alors vinrent les lettrés, les magiciens, les Chaldéens et les astrologues ; et je leur dis le songe, mais ils ne m'en firent pas connaître la signification ; et enfin se présenta devant moi Daniel, dont le nom est Beltsatsar, d'après le nom de mon dieu, et qui a en lui l'esprit des dieux saints, et je lui dis le songe : Beltsatsar, chef des lettrés, comme je sais que l'esprit des dieux saints est en toi et qu'aucun mystère ne t'embarrasse, dis-moi les visions que j'ai vues dans mon songe et leur signification. Voici quelles étaient les visions de mon esprit sur ma couche :Je voyais, et voici au milieu de la terre un arbre dont la hauteur était grande. L'arbre crût et devint fort ; et sa cime atteignait le ciel et on le voyait des extrémités de toute la terre. Son feuillage était beau et son fruit abondant, et il y avait sur lui de la nourriture pour tous ; sous son ombre les animaux des champs s'abritaient ; dans ses branches habitaient les oiseaux du ciel, et toute créature s'en nourrissait. Dans les visions de mon esprit sur ma couche, je vis paraître un veillant, un saint, qui descendait des cieux. Il cria avec force et parla ainsi : Abattez l'arbre et coupez ses branches ; secouez son feuillage et dispersez ses fruits ; que les animaux s'enfuient de dessous lui et les oiseaux de ses branches. Toutefois laissez en terre la souche avec les racines, mais dans des chaînes de fer et d'airain, au milieu du gazon des champs. Qu'il soit trempé de la rosée du ciel, et qu'avec les animaux il ait sa part de l'herbe de la terre. Son cœur sera changé de cœur d'homme en cœur d'animal, et sept temps passeront sur lui. Cette sentence est fondée sur un décret des veillants, et cette affaire est un ordre des saints, afin que les vivants sachent que le Très-Haut domine sur la royauté humaine, qu'il la donne à qui il lui plaît et qu'il y élève le plus humble des hommes. Tel est le songe que j'ai eu, moi, le roi Nébucadnetsar ; et toi, Beltsatsar, dis-m'en la signification, puisque tous les sages de mon royaume ne peuvent me la faire connaître ; mais toi, tu le peux, car l'esprit des dieux saints est en toi. Alors Daniel, dont le nom est Beltsatsar, demeura un moment interdit et ses pensées le troublaient. Le roi reprit et dit : Beltsatsar, que le songe et son explication ne te troublent point. Beltsatsar répondit et dit : Mon seigneur, que le songe soit pour tes ennemis et sa signification pour tes adversaires ! L'arbre que tu as vu, qui croissait et devenait fort, dont la cime atteignait le ciel et qu'on voyait de toute la terre ; dont le feuillage était beau et le fruit abondant, où il y avait de la nourriture pour tous, sous lequel s'abritaient les animaux des champs et dans les branches duquel demeuraient les oiseaux du ciel, c'est toi, ô roi, qui as cru et qui es devenu fort, dont la grandeur s'est accrue et a atteint jusqu'au ciel et la domination jusqu'au bout de la terre. Et si le roi a vu un veillant, un saint, descendant du ciel et disant : Abattez l'arbre et détruisez-le ; toutefois laissez en terre la souche avec les racines, mais dans des chaînes de fer et d'airain, au milieu du gazon des champs, et qu'il soit trempé de la rosée du ciel, et qu'avec les animaux des champs il ait sa part jusqu'à ce que sept temps aient passé sur lui. Voici ce que cela signifie, ô roi ! Et c'est un décret du Très-Haut qui s'accomplira sur mon seigneur le roi : On te chassera du milieu des hommes, et ta demeure sera avec les animaux des champs ; on fera que tu manges de l'herbe comme les bœufs et que tu sois trempé de la rosée du ciel, et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur la royauté humaine et qu'il la donne à qui il lui plaît. Mais si l'on a dit de laisser la souche avec les racines de l'arbre, c'est que la royauté te sera rendue dès que tu sauras que le ciel domine. C'est pourquoi, ô roi, agrée mon conseil. Mets un terme à tes péchés par la justice et à tes iniquités par la miséricorde envers les misérables, si ta prospérité doit se prolonger. Tout cela arriva au roi Nébucadnetsar. Au bout de douze mois, il se promenait sur le palais royal de Babylone. Le roi prit la parole et dit : N'est-ce pas là Babylone la grande que j'ai bâtie pour résidence royale par la puissance de ma force et à l'honneur de ma majesté ? La parole était encore dans la bouche du roi quand une voix descendit des cieux : On te dit, roi Nébucadnetsar, que ton règne a passé. On te chassera du milieu des hommes, et ta demeure sera avec les animaux des champs ; on te donnera à manger de l'herbe comme aux bœufs, et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur la royauté humaine et qu'il la donne à qui il lui plaît. Au même moment la parole s'accomplit sur Nébucadnetsar ; il fut chassé du milieu des hommes ; il mangea de l'herbe comme les bœufs et son corps fut trempé de la rosée du ciel jusqu'à ce que le poil lui crût comme aux aigles et les ongles comme aux oiseaux. Mais à la fin des jours, moi, Nébucadnetsar, j'élevai mes yeux vers le ciel, et ma raison me revint. Je bénis le Très-Haut et je louai et glorifiai celui qui vit éternellement, dont la domination est une domination éternelle et dont le règne dure de génération en génération. Tous les habitants de la terre ne comptent pour rien ; il agit comme il lui plaît avec l'armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n'y a personne pour l'arrêter et lui dire : Que fais-tu ? Du moment que ma raison me revint, la gloire de ma royauté, ma majesté et ma splendeur me furent rendues ; mes conseillers et mes grands me rappelèrent ; je fus rétabli dans ma royauté et ma puissance fut encore augmentée. Maintenant, moi, Nébucadnetsar, je loue, j'exalte et je magnifie le Roi des cieux, car toutes ses œuvres sont vérité, et ses voies justice et ceux qui marchent avec orgueil, il peut les humilier. Le roi Belsatsar fit un grand repas à ses principaux seigneurs, au nombre de mille, et en présence des mille, il but du vin. Excité par le vin, Belsatsar ordonna d'apporter les vases d'or et d'argent que Nébucadnetsar, son père, avait enlevés du temple de Jérusalem, pour que le roi et ses grands seigneurs, ses femmes et ses concubines s'en servissent pour boire. Alors on apporta les vases d'or qui avaient été enlevés du temple de la maison de Dieu à Jérusalem, et le roi et ses grands seigneurs, ses femmes et ses concubines en burent. Ils burent du vin et ils louèrent les dieux d'or et d'argent, d'airain, de fer, de bois et de pierre. A ce moment parurent des doigts de main d'homme qui écrivaient vis-à-vis du candélabre sur la chaux de la muraille du palais du roi. Et le roi vit le bout de main qui écrivait. Alors le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent ; les jointures de ses hanches se relâchèrent et ses genoux s'entre-heurtèrent. Le roi cria avec force qu'on fît venir les magiciens, les Chaldéens et les astrologues. Le roi parla aux sages et dit : Quiconque lira ce qui est écrit là et m'en indiquera le sens, sera revêtu de pourpre et portera au cou une chaîne d'or et il commandera en troisième dans le royaume. Alors tous les sages du roi entrèrent, mais ils ne purent lire ce qui était écrit, ni en faire connaître le sens au roi. Alors le roi Belsatsar fut fort effrayé, il changea de couleur, et ses grands seigneurs furent consternés. La reine, apprenant les paroles du roi et de ses grands seigneurs, entra dans la salle du festin. La reine prit la parole et dit : O roi, vis à jamais ! Que tes pensées ne te troublent pas et que ton visage ne change point ! Il y a un homme dans ton royaume en qui est l'esprit des dieux saints ; et du temps de ton père on trouva en lui une lumière, une intelligence et une sagesse pareilles à la sagesse des dieux ; et le roi Nébucadnetsar, ton père, l'établit chef des lettrés, des magiciens, des Chaldéens, des astrologues, ton père, ô roi, parce qu'un esprit extraordinaire, et de la connaissance ; et de l'intelligence pour interpréter les songes, pour expliquer les énigmes et résoudre les questions difficiles furent trouvés en lui, en Daniel, auquel le roi avait donné le nom de Beltsatsar. Que soit donc appelé et il indiquera le sens. Alors fut introduit devant le roi. Le roi prit la parole et dit à : Es-tu ce d'entre les captifs de Juda que le roi, mon père, a amenés de Judée ? J'ai ouï dire de toi que l'esprit des dieux est en toi : une lumière, une intelligence et une sagesse extraordinaires. Or, les sages, les magiciens ont été introduits devant moi pour lire ce qui est écrit là et pour m'en faire connaître le sens ; mais ils n'ont pu m'indiquer le sens de la chose. Et moi j'ai ouï dire de toi que tu peux donner les interprétations et résoudre les questions difficiles. Si donc tu peux lire ce qui est écrit et m'en faire connaître le sens, tu seras revêtu de pourpre, tu porteras au cou une chaîne d'or et tu commanderas au troisième rang dans le royaume. Alors prit la parole et dit en présence du roi : Que tes dons te demeurent, et donne à un autre tes présents ! Toutefois je lirai au roi ce qui est écrit et je lui en ferai connaître le sens. O roi, le Dieu très-haut avait donné à Nébucadnetsar, ton père, la royauté et la grandeur, la gloire et la majesté. Et à cause de la grandeur qu'il lui avait donnée, tous les peuples, nations et langues étaient dans la crainte et tremblaient devant lui, il faisait mourir qui il voulait et donnait la vie à qui il voulait ; il élevait qui il voulait et abaissait qui il voulait. Mais son cœur s'étant élevé et son esprit s'étant enflé à l'excès, il fut déposé de son trône royal et sa majesté lui fut ôtée. Il fut chassé du milieu des enfants des hommes, son cœur devint semblable à celui des bêtes et sa demeure fut avec les ânes sauvages ; il fut nourri d'herbes comme les bœufs et son corps fut trempé de la rosée du ciel jusqu'à ce qu'il reconnût que le Dieu très-haut domine sur la royauté humaine et qu'il y élève qui il veut Et toi, son fils, Belsatsar, tu n'as pas humilié ton cœur, bien que tu saches toutes ces choses. Mais tu t'es élevé contre le Seigneur des cieux ; on a apporté devant toi les vases de sa maison, et toi, et tes grands seigneurs, tes épouses et tes concubines vous y avez bu du vin ; et tu as loué les dieux d'argent et d'or, d'airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient, n'entendent et ne connaissent point, et le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies, tu ne l'as point glorifié. Alors de sa part est venue cette main et a été tracé ce qui est écrit là. Et voici ce qui a été écrit là :Mené, mené, Tekèl, oupharsin. Voici le sens de ces mots : Mené [compté] : Dieu a compté ton règne et y a mis fin. Tekèl [pesé] : Tu as été pesé dans la balance et trouvé léger. Perès [brisé] : Ta royauté a été brisée et donnée au Mède et au Perse. Alors sur l'ordre de Belsatsar on revêtit de pourpre, on lui mit au cou une chaîne d'or et on publia qu'il commanderait au troisième rang dans le royaume. Dans la même nuit, Belsatsar, roi des Chaldéens, fut tué. Et Darius le Mède reçut la royauté étant âgé de soixante-deux ans environ. Il plut à Darius d'établir sur le royaume des satrapes au nombre de cent vingt, pour être sur tout le royaume ; et au-dessus d'eux trois ministres, dont était l'un, auxquels ces satrapes devaient rendre compte pour qu'il ne fût pas fait tort au roi. Or, ce surpassait les ministres et les satrapes, parce qu'il y avait en lui un esprit extraordinaire ; et le roi pensait à l'établir sur tout le royaume. Alors les ministres et les satrapes cherchèrent à trouver un sujet d'accuser sur les affaires du royaume, mais ils n'en purent trouver, ni rien à reprendre, car il était fidèle et il ne se trouvait en lui rien de fautif et de répréhensible. Ces hommes dirent donc : Nous ne trouverons rien contre ce Daniel, à moins que de trouver quelque chose contre lui dans la loi de son Dieu. Alors ces ministres et ces satrapes vinrent à grand bruit chez le roi et lui parlèrent ainsi : Roi Darius, vis à jamais ! Il y a eu un conseil de tous les ministres du royaume : les chefs et les satrapes, les conseillers et les gouverneurs, pour que le roi rende un édit et promulgue une défense portant que quiconque adressera une requête à quelque dieu ou homme, pendant trente jours, si ce n'est à toi, ô roi, sera jeté dans la fosse aux lions. Maintenant, ô roi, rends une défense et fais-la enregistrer, afin qu'il n'y puisse être dérogé, selon la loi du Mède et du Perse, qui est irrévocable. En conséquence le roi Darius fit enregistrer le décret, la défense. Et Daniel, quand il eut appris que le décret était enregistré, entra dans sa maison ; et elle avait dans la chambre haute des fenêtres ouvertes du côté de Jérusalem ; il se mettait à genoux trois fois par jour et priait et célébrait son Dieu comme il le faisait auparavant. Alors ces hommes accoururent à grand bruit et trouvèrent priant et faisant des supplications à son Dieu. Puis ils s'approchèrent du roi et lui parlèrent au sujet de la défense royale, disant : N'as-tu pas fait enregistrer une défense portant que quiconque pendant trente jours adressera une requête à quelque dieu ou homme, si ce n'est à toi, ô roi, serait jeté dans la fosse aux lions ? Le roi répondit et dit : Certainement, et cela selon la loi du Mède et du Perse qui est irrévocable. Alors ils reprirent et dirent au roi : Daniel, qui est l'un des captifs de Juda, n'a point eu égard à toi, ô roi, ni à la défense que tu as fait enregistrer, mais trois fois le jour il fait sa prière. Le roi, ayant entendu la chose, en eut un grand déplaisir, et il prit à cœur de délivrer ; et jusqu'au coucher du soleil, il s'efforça de le sauver. Mais ces hommes accoururent à grand bruit vers le roi et lui dirent : Sache, ô roi, que c'est la loi du Mède et du Perse qu'à toute défense et tout décret rendu par le roi, il ne peut être dérogé. Alors le roi commanda qu'on amenât et qu'on le jetât dans la fosse aux lions. Le roi prit la parole et dit à : Puisse ton Dieu que tu sers continuellement te délivrer lui-même ! Et une pierre fut apportée et mise sur l'ouverture de la fosse. Le roi la scella de son anneau et de l'anneau de ses grands seigneurs, afin que rien ne fût changé à l'égard de Daniel. Après cela le roi s'en alla dans son palais et passa la nuit à jeûn, et il ne fit point venir de femmes auprès de lui et le sommeil s'enfuit loin de lui. Puis le roi se leva à l'aurore, au point du jour, et se rendit en hâte à la fosse aux lions. Et comme il approchait de la fosse, il appela d'une voix triste. Le roi prit la parole et dit à : Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu que tu sers continuellement a-t-il pu te délivrer des lions ? Alors parla avec le roi : O roi, vis éternellement ! Mon Dieu a envoyé son ange et il a fermé la gueule des lions qui ne m'ont fait aucun mal, parce que j'ai été reconnu innocent devant lui ; et aussi devant toi, ô roi, je n'ai commis aucun mal. Alors le roi fut très réjoui et il ordonna de retirer de la fosse ; fut donc retiré de la fosse, et on ne trouva sur lui aucune blessure, parce qu'il avait cru en son Dieu. Et sur l'ordre du roi, on amena ces hommes qui, avaient dit du mal de Daniel, et on les jeta dans la fosse aux lions, eux, leurs enfants et leurs femmes ; mais ils n'avaient pas atteint le fond de la fosse, que les lions les saisirent et leur brisèrent tous les os. Alors le roi Darius écrivit : A tous les peuples, nations et langues qui habitent sur toute la terre, que votre paix soit grande ! De par moi il est ordonné que dans toute l'étendue de mon royaume, l'on craigne et l'on tremble devant le Dieu de Daniel, car il est le Dieu vivant et qui subsiste à jamais, et son royaume ne sera point détruit et sa domination n'aura pas de fin. Il délivre et il sauve, il fait des signes et des prodiges dans les cieux et sur la terre ; c'est lui qui a délivré de la griffe des lions. Et ce prospéra sous le règne de Darius et sous le règne de Cyrus le Perse. La première année du règne de Belsatsar, roi de Babylone, étant sur sa couche, eut un songe et des visions en son esprit. Puis il écrivit le songe en donnant la substance des faits. prit la parole et dit : Je voyais pendant la nuit dans ma vision, et voici les quatre vents des cieux qui fondaient sur la grande mer. Et quatre grandes bêtes montèrent de la mer, différentes l'une de l'autre. La première était comme un lion et avait des ailes d'aigle. Je contemplais, jusqu'au moment où les ailes lui furent arrachées et où elle fut levée de terre et dressée sur ses pieds comme un homme, et où un cœur d'homme lui fut donné. Et voici une autre bête, une seconde, ressemblant à un ours ; elle dressait l'un de ses côtés, et trois côtes étaient dans sa gueule entre ses dents, et on lui disait : Lève-toi, mange force chair ! Après celle-là, je contemplais, et en voici une autre comme un léopard ; elle avait sur son dos quatre ailes d'oiseau ; et cette bête avait quatre têtes, et la domination lui fut donnée. Après cela, je contemplais dans les visions de la nuit, et voici une quatrième bête, effrayante, terrible et extraordinairement forte ; elle avait des dents de fer très grandes ; elle dévorait et brisait, et le reste elle le foulait de ses pieds ; et elle était différente de toutes les bêtes qui l'avaient précédée, et elle avait dix cornes. Je considérais les cornes, et voici une autre corne, petite, s'éleva au milieu d'elles, et trois des premières cornes furent arrachées par elle ; et voici, il y avait à cette corne des yeux comme des yeux d'homme, et une bouche qui se vantait de grandes choses. Je contemplais, jusqu'au moment où des trônes furent placés, et où un vieillard s'assit. Son vêtement était comme la neige blanche, et ses cheveux comme de la laine pure. Son trône était des flammes de feu ; les roues, un feu ardent. Un fleuve de feu sortait et coulait de devant lui ; mille milliers le servaient, et une myriade de myriades se tenait debout devant lui. Il s'assit pour juger et des livres furent ouverts. Je contemplais alors à cause du bruit des grandes paroles que proférait la corne ; je contemplais, jusqu'au moment où la bête fut tuée et son corps détruit et livré au feu. Quant au reste des bêtes, on leur avait ôté leur domination, et la durée de leur vie avait été fixée jusqu'à un temps et un moment. Je contemplais dans les visions de la nuit, et voici venant sur les nuées comme un fils d'homme ; il vint jusqu'au vieillard et on l'amena devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et règne ; et tous les peuples, nations et langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera point détruit. Et pour moi, Daniel, je fus troublé en mon esprit au-dedans de moi et les visions de ma tête m'effrayèrent. Je m'approchai de l'un de ceux qui se tenaient debout pour lui demander quelque chose de certain sur tout cela, et il me parla pour m'en donner l'explication. Ces bêtes très grandes qui sont au nombre de quatre, ce sont quatre rois qui s'élèveront de la terre ; mais les saints du Très-Haut recevront le royaume, et ils posséderont le royaume à toujours, en éternité d'éternités. Alors je voulus avoir une certitude touchant la quatrième bête qui était différente de toutes les autres, extraordinairement terrible, dont les dents étaient de fer et les griffes d'airain, qui mangeait, brisait et foulait aux pieds ce qui restait ; et touchant les dix cornes qui étaient sur sa tête, et touchant l'autre corne qui était sortie et devant laquelle trois étaient tombées, cette corne qui avait des yeux et une bouche proférant de grandes choses, et qui paraissait plus grande que ses compagnes. J'ai contemplé, et cette corne faisait la guerre aux saints et l'emportait sur eux, jusqu'à ce que le vieillard vint et que le jugement fut donné aux saints du souverain et que le temps arriva où les saints possédèrent le royaume. Il me parla ainsi : la quatrième bête, c'est un quatrième royaume qui sera sur la terre, qui différera de tous les royaumes et qui dévorera toute la terre, la foulera et la réduira en poudre. Ses dix cornes signifient que de ce royaume se lèveront dix rois ; un autre se lèvera après eux, et celui-ci différera des précédents et abattra trois rois. Il proférera des paroles contre le Très-Haut, il opprimera les saints du Très-Haut et se proposera de changer temps et loi, et les saints seront livrés en sa main jusqu'à un temps, des temps, et une moitié de temps. Et le jugement se tiendra, et on lui ôtera sa domination pour le détruire et l'anéantir pour toujours. Et le règne et la domination et la grandeur des royaumes qui sont sous tous les cieux seront donnés au peuple des saints du souverain ; son règne est un règne éternel, et toutes les puissances le serviront et lui obéiront. Voilà la fin de ce qui me fut dit. Moi, Daniel, mes pensées m'effrayèrent beaucoup, je changeai de couleur, et la chose resta dans mon cœur. La troisième année du règne du roi Belsatsar, j'eus une vision, moi, Daniel, après celle que j'avais eue au commencement du règne de Belsatsar. J'étais en vision, et il arriva, comme je regardai, que je me trouvais à Suse, la forteresse qui est dans la province d'Elam, et j'étais en vision au bord du fleuve Oulaï. Je levai les yeux et j'aperçus un bélier qui se tenait devant le fleuve ; il avait deux cornes, ces cornes étaient hautes, et l'une était plus haute que l'autre, et la plus haute croissait la dernière. Je vis le bélier heurtant de ses cornes vers l'occident, vers le septentrion et vers le midi ; et aucune bête ne tenait devant lui, et il n'y avait personne qui délivrât de sa puissance ; il faisait ce qu'il voulait et grandissait. Et moi, je considérais, et voici, un jeune bouc venait du couchant sur la face de toute la terre, sans toucher la terre ; et ce bouc avait une corne très apparente entre les yeux. Il arriva jusque vers le bélier aux deux cornes, que j'avais vu se tenant devant le fleuve, et il courut contre lui dans l'ardeur de sa force. Et je le vis atteignant de flanc le bélier : et s'irritant contre lui, il frappa le bélier et brisa ses deux cornes, et le bélier n'était pas de force à tenir devant lui ; il le jeta par terre et le foula aux pieds, et il n'y avait personne pour délivrer le bélier de sa puissance. Le jeune bouc grandit extrêmement, et quand il fut devenu fort, la grande corne s'étant brisée, je vis quatre cornes qui s'élevèrent à sa place vers les quatre vents des cieux. Et de l'une d'elles sortit une corne, petite, qui grandit beaucoup vers le midi, et vers l'orient et vers le Joyau. Elle grandit jusqu'à l'armée des cieux et elle fit tomber à terre une partie de l'armée et des étoiles et les foula aux pieds. Elle grandit jusqu'au chef de l'armée, lui enleva le culte perpétuel, et le lieu de son sanctuaire fut renversé. Oui, une armée sera livrée par infidélité, avec le culte perpétuel, et la corne jettera la vérité à terre, et elle le fera et réussira. Et j'entendis un saint qui parlait ; et un autre saint dit à celui qui parlait : Jusqu'à quand [durera] cette vision du culte perpétuel et de l'infidélité de désolation, de l'abandon et du sanctuaire et de l'armée pour être foulés ? Et il me dit : Jusqu'à deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié. Et il arriva, comme j'avais, moi, Daniel, cette vision, je cherchais à la comprendre ; et voici, je vis debout devant moi comme une figure d'homme. Et j'entendis une voix d'homme du milieu de l'Oulaï, elle cria et dit : Gabriel, explique-lui la vision. Et il vint près du lieu où je me tenais, et à sa venue je fus épouvanté et je tombai la face contre terre, et il me dit : Comprends, fils d'homme, que la vision est pour le temps de la fin. Et comme i1 me parlait, je tombai par terre sur ma face, frappé d'assoupissement ; mais il me toucha et me fit tenir debout. Et il dit : Voici je vais t'apprendre ce qui arrivera au dernier temps de la colère, car c'est pour l'époque de la fin. Le bélier à deux cornes que tu as vu, ce sont les rois de Médie et de Perse ; et le bouc velu, c'est le roi de Javan ; et la grande corne entre ses yeux, c'est le premier roi. Et quant à ce qu'elle s'est brisée et que quatre cornes se sont élevées à sa place, c'est que quatre royautés s'élèveront de cette nation, mais non pas avec la même force. Et à la fin de leur règne, quand le nombre des infidèles sera complet, s'élèvera un roi ferme de visage et sachant pénétrer les secrets. Il arrivera à être fort, mais non par sa propre force ; il fera de prodigieux ravages et réussira et accomplira et ravagera les puissants et le peuple des saints. Et à cause de son habileté, la ruse lui réussira, et il s'enorgueillira dans son cœur, et en pleine paix il fera périr beaucoup de gens ; il s'élèvera contre le prince des princes, et il sera brisé sans main. Et quant à la vision du soir et du matin dont il a été parlé, c'est la vérité. Mais toi, serre la vision, car elle se rapporte à un temps éloigné. Et moi, Daniel, je tombai en défaillance et fus malade pendant quelques jours, puis je me levai et fis les affaires du roi. J'étais stupéfait de la vision et personne ne s'en aperçut. La première année de Darius, fils d'Assuérus, de la race des Mèdes, qui fut fait roi du royaume des Chaldéens ; la première année de son règne, moi, Daniel, je dirigeai mon attention en lisant les livres, sur le nombre des années dont l'Eternel avait parlé au prophète Jérémie et qui devaient s'écouler sur les ruines de Jérusalem, savoir, soixante et dix ans. Et je tournai ma face vers le Seigneur, me disposant à la prière et aux supplications par le jeûne et avec le sac et la cendre. Et je priai l'Eternel mon Dieu, et fis confession, et dis : Ah ! Seigneur, Dieu grand et redoutable, qui gardes l'alliance et la miséricorde à ceux qui t'aiment et gardent tes commandements ! Nous avons péché, nous avons commis l'iniquité, nous avons été méchants et nous nous sommes rebellés, nous détournant de tes commandements et de tes lois. Et nous n'avons pas écouté tes serviteurs les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos chefs, à nos pères et à tout le peuple du pays. A toi, Seigneur, la justice, et à nous la confusion de face, comme c'est le cas aujourd'hui, à nous, hommes de Juda, habitants de Jérusalem et tout Israël, ceux qui sont près et ceux qui sont loin, dans tous les pays où tu les as chassés, à cause des forfaits qu'ils ont commis contre toi. Seigneur, à nous la confusion de face, à nos rois, à nos chefs et à nos pères, parce que nous avons péché contre toi. Au Seigneur, notre Dieu, les compassions et les pardons, car nous nous sommes rebellés contre lui. Nous n'avons pas obéi à la voix de l'Eternel, notre Dieu, pour marcher selon ses lois, qu'il a mises devant nous par ses serviteurs les prophètes. Et tout Israël a transgressé ta loi et s'est détourné pour ne point obéir à ta voix ; et sur nous se sont déversées la malédiction et l'imprécation qui sont écrites dans la loi de Moïse, serviteur de Dieu, parce que nous avons péché contre lui. Il a tenu les paroles qu'il avait prononcées contre nous et contre les juges qui nous jugeaient, en faisant venir sur nous une si grande calamité, qu'il n'y en a jamais eu sous le ciel de pareille à celle qui a frappé Jérusalem. Comme c'était écrit dans la loi de Moïse, toute cette calamité est sur nous ; et nous n'avons pas cherché à apaiser l'Eternel notre Dieu en nous détournant de nos iniquités et en nous rendant attentifs à ta vérité. Et l'Eternel a veillé sur le mal, et l'a fait venir sur nous, car l'Eternel notre Dieu est juste dans toutes les œuvres qu'il a faites, et nous n'avons pas obéi à sa voix. Et maintenant Seigneur notre Dieu, qui as tiré ton peuple du pays d'Egypte par ta main forte, et qui t'es acquis un nom tel qu'il est aujourd'hui, nous avons péché, nous avons fait le mal. Seigneur, que selon toutes tes justices, ta colère et ton indignation veuillent se détourner de ta ville de Jérusalem, ta montagne sainte ; car c'est à cause de nos péchés et à cause des iniquités de nos pères que Jérusalem et ton peuple sont en opprobre à tous ceux qui nous entourent. Et maintenant, écoute, ô notre Dieu ! la prière de ton serviteur et ses supplications ; et fais luire ta face sur ton sanctuaire désolé pour l'amour du Seigneur. Mon Dieu, prête l'oreille et écoute ; ouvre les yeux et vois nos désolations et la ville qui est appelée de ton nom ; car ce n'est pas à cause de nos justices que nous déposons nos supplications devant ta face, mais à cause de tes grandes compassions. Seigneur, entends ; Seigneur, pardonne ; Seigneur, sois attentif et fais-le ; ne tarde point, à cause de toi-même, mon Dieu, car c'est de ton nom que sont appelés ta ville et ton peuple. Et comme je parlais encore, priant, confessant mon péché et le péché de mon peuple d'Israël et déposant ma supplication devant l'Eternel, mon Dieu, pour la sainte montagne de mon Dieu, comme je priais encore, cet homme Gabriel, que j'avais vu auparavant en vision, vint à moi en toute hâte vers le temps de l'oblation du soir. Et il m'instruisit, me parla et dit : Daniel, je suis venu maintenant pour t'ouvrir l'intelligence. Dès le commencement de ta prière, une parole est sortie, et moi, je suis venu l'annoncer ; car tu es un [homme] favorisé. Fais donc attention à la parole et pénètre la vision. Soixante et dix semaines sont déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte pour enfermer l'infidélité et pour sceller [les] péchés et pour couvrir [l']iniquité, et pour amener [la] justice éternelle et pour sceller vision et prophète et pour oindre [le] Saint des saints. Et tu sauras et comprendras : Depuis la sortie de [la] parole [ordonnant] de ramener et de rebâtir Jérusalem jusqu'à [un] oint-chef, il y a sept semaines, et soixante-deux semaines, elle reviendra et sera rebâtie, places et enceintes, et dans la détresse des temps. Et après les soixante-deux semaines [un] oint sera retranché et personne pour lui. Et le peuple d'un chef qui viendra, détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin sera en débordement, et jusqu'à la fin il y aura guerre ; les désolations sont décrétées. Il concluera une alliance ferme avec un grand nombre pendant une semaine, et à la moitié de la semaine il fera cesser sacrifice et oblation, et sur l'aile des abominations [vient] un désolateur, et cela jusqu'à ce que l'entière destruction qui a été décrétée fonde sur le désolé. La troisième année de Cyrus, roi de Perse, une parole fut révélée à Daniel, qui avait été nommé Beltsatsar, et cette parole est véritable, et ce sera une grande guerre. Et il comprit la parole et il eut l'intelligence de la vision. En ces jours-là moi, Daniel, je fus dans le deuil pendant trois semaines entières. Je ne mangeai point de pain délicat ; ni viande, ni vin n'entrèrent dans ma bouche, et je ne m'oignis point jusqu'à ce que les trois semaines fussent accomplies. Et le vingt-quatrième jour du premier mois, j'étais sur le bord du grand fleuve, de l'Hiddékel. Et je levai les yeux et je regardai, et voici, je vis un homme vêtu de lin et dont les reins étaient ceints d'une ceinture d'or fin d'Uphaz. Son corps était comme de topaze, son visage paraissait comme l'éclair, ses yeux étaient des torches en feu, ses bras et ses pieds paraissaient comme de l'airain poli, et sa voix, quand il parlait, était comme la voix d'une multitude. Et moi, Daniel, je vis seul l'apparition, et les hommes qui étaient avec moi ne la virent point ; mais une grande frayeur tomba sur eux, et ils coururent se cacher. Et moi, je demeurai seul, et je vis cette grande apparition, et il ne me resta plus de force. Je changeai de visage, jusqu'à être tout défait, et je ne conservai aucune force. Et j'entendis le son de ses paroles, et en entendant le son de ses paroles, je tombai assoupi sur ma face, la face contre terre. Et voici une main me toucha, et me fit mettre sur mes genoux, et sur les paumes de mes mains, Puis, il me dit : Daniel, homme favorisé, comprends les paroles que je te dis et tiens-toi debout ; car j'ai été maintenant envoyé vers toi. Et quand il m'eut dit ces paroles, je me tins debout tout tremblant. Et il me dit : Ne crains point, ; car dès le premier jour où tu as pris à cœur de comprendre et de t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été exaucées ; et moi, je suis venu à cause de ces paroles. Et le chef du royaume de Perse m'a résisté vingt-et-un jours, et voici Micaël, un des premiers chefs, est venu à mon secours, et moi je suis resté seul auprès des rois de Perse. Et je suis venu pour te faire entendre ce qui arrivera à ton peuple dans la fin des jours, car c'est encore une vision pour l'avenir. Pendant qu'il m'adressait ces paroles, je tournais la face contre terre et je restais muet. Et voici, quelqu'un qui ressemblait à un simple homme toucha mes lèvres, et j'ouvris la bouche et je parlai et je dis à celui qui se tenait devant moi : Mon Seigneur, à cette apparition j'ai été bouleversé et n'ai conservé aucune force. Et comment le serviteur de mon Seigneur que voici, pourrait-il parler à mon Seigneur que voilà ? Maintenant il ne me reste plus de force, et je ne puis plus même respirer. Alors celui qui avait la figure d'un homme me toucha de nouveau et me fortifia, et me dit : Ne crains point, homme favorisé ; que la paix soit avec toi ! courage ! courage ! Et pendant qu'il me parlait, je pris courage et je dis : Que mon Seigneur parle, car tu m'as fortifié ! Il me dit : Sais-tu pourquoi je suis venu vers toi ? Et maintenant je retourne combattre avec le chef de la Perse, et au moment où je m'en irai, voilà le chef de Javan qui viendra. Mais je te déclarerai ce qui est écrit dans le livre de vérité, et il n'y en a pas un qui tienne avec moi contre ceux-là, sinon Micaël, votre chef. Et moi, dans la première année de Darius le Mède, je me tenais auprès de lui pour le soutenir et le fortifier. Maintenant je te déclarerai la vérité : Voici, il y aura encore trois rois en Perse, et le quatrième possédera de plus grandes richesses que tous les autres, et quand il sera devenu fort par ses richesses, il soulèvera tout contre le royaume de Javan. Et il s'élèvera un roi, vaillant guerrier, qui aura une grande puissance et fera ce qui lui plaira. Et dès qu'il sera élevé, son royaume se brisera et sera divisé aux quatre vents des cieux, sans appartenir à ses descendants, ni avoir la même puissance, car son royaume sera déraciné et appartiendra à d'autres qu'à eux. Et le roi du Midi deviendra fort, ainsi que l'un de ses généraux et celui-ci deviendra plus fort que lui et sera puissant. Sa puissance sera grande. Et au bout de quelques années, ils s'allieront, et la fille du roi du Midi viendra vers le roi du Septentrion pour établir un accord. Elle ne conservera pas l'appui d'un bras, car il ne tiendra pas, non plus que son propre bras, et elle sera livrée, elle et ceux qui l'avaient amenée, celui qui lui avait donné naissance et celui qui l'avait soutenue pendant un temps. Et un des rejetons de ses racines se lèvera pour le remplacer. Il viendra à l'armée, il entrera dans les forteresses du roi du Septentrion, il agira contre eux et l'emportera. Et il emmènera en captivité en Egypte leurs dieux mêmes, avec leurs images de fonte et avec leurs vases précieux d'or et d'argent, et il prévaudra quelques années sur le roi du Septentrion. [Celui-ci] entrera dans le royaume du roi du Midi et s'en retournera dans son pays. Mais ses fils entreront en guerre et rassembleront une grande multitude de troupes : [l'un d'eux] arrivera et débordera et envahira et poussera les hostilités contre la forteresse. Et le roi du Midi s'irritera et entrera en campagne et combattra contre lui, contre le roi du Septentrion, et il lèvera de grandes troupes, et cette troupe lui sera livrée. Et cette troupe étant levée, son cœur s'élèvera ; mais quoiqu'il ait fait tomber des milliers, il n'en sera pas plus fort. Car le roi du Septentrion lèvera de nouveau des troupes plus fortes que les premières, et au bout d'un certain nombre d'années, il arrivera avec une grande armée et un train considérable. Et dans ce temps-là, beaucoup de gens s'élèveront contre le roi du Midi, et des hommes violents de ton peuple se lèveront afin d'accomplir la vision, et ils tomberont. Et le roi du Septentrion viendra et élèvera des terrasses et prendra une ville fortifiée, et les bras du Midi n'y pourront rien, non plus que sa troupe d'élite : rien ne pourra résister. Et celui qui sera venu contre lui fera tout ce qui lui plaira, et personne ne tiendra devant lui, et il s'arrêtera dans le pays, Joyau [de la terre], et la destruction sera dans sa main. Et il entreprendra de venir en force dans tout son royaume, et il y aura des justes avec lui, et il le fera, et il lui donnera une femme pour le ruiner ; mais cela ne tiendra pas, et il ne sera point à lui. Puis il se tournera vers les îles et en prendra beaucoup, mais un capitaine fera cesser l'injure ; sans avoir reçu son injure, il la lui rendra. Et il se tournera vers les citadelles de son pays, mais il trébuchera, tombera, et on ne le trouvera plus. Il y en aura à sa place un autre qui fera passer l'exacteur dans le lieu qui est la gloire du royaume ; et en quelques jours il sera brisé, et ce ne sera ni par colère, ni en guerre. Il y aura à sa place un homme dédaigné, à qui on n'aura point donné la majesté ; il viendra sans bruit et s'emparera de la royauté à force de flatteries. Et les forces qui débordaient seront débordées par lui et seront brisées, et aussi le chef de l'alliance. Et sans tenir compte de l'alliance, rompant les liens qui l'unissaient àlui, il agira frauduleusement, il montera et aura le dessus avec peu de gens. Il viendra sans bruit, dans la plus riche province, et il fera ce que n'avaient pas fait ses pères ni les pères de ses pères ; il leur distribuera butin, dépouilles et richesses, et il formera des desseins contre les forteresses, et cela jusqu'à un certain temps. Et il animera sa force et son courage contre le roi du Midi, à la tête d'une grande armée. Et le roi du Midi s'engagera dans la guerre avec une grande et très forte armée, mais il ne tiendra pas, parce qu'on complotera contre lui. Et ceux qui mangent les mets de sa table le briseront ; son armée s'écroulera et beaucoup d'hommes tomberont, frappés à mort. Et les deux rois chercheront dans leur cœur à se nuire, et, assis à la même table, ils se diront des mensonges. Mais cela ne réussira pas, car la fin viendra au temps marqué. Il retournera à son pays avec de grandes richesses ; il veut du mal à l'alliance sainte et il le fait, et il rentre dans son pays. Au temps marqué, il arrivera de nouveau dans le Midi, mais cette dernière expédition ne sera pas comme la première. Des navires de Kittim viendront contre lui, et il faiblira ; il tournera encore une fois son courroux contre l'alliance sainte, et le satisfera, et il s'entendra encore une fois avec ceux qui abandonnent l'alliance sainte. Et des forces levées de sa part se tiendront là ; elles profaneront le sanctuaire, la forteresse, et feront cesser le sacrifice perpétuel, et ils y placeront l'abomination du dévastateur. Il séduira par des flatteries les violateurs de l'alliance, mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu prendra courage et agira. Ceux qui rendent intelligents parmi le peuple, instruiront la multitude, mais ils seront abattus par l'épée et la flamme, la captivité et le pillage, un certain temps. Et pendant qu'ils seront ainsi abattus, ils seront un peu secourus, et plusieurs se joindront à eux avec de beaux semblants. Et de ces sages il y en a qui seront abattus afin de faire une épreuve parmi eux, pour les purifier et les blanchir, jusqu'au temps de la fin, car on ne sera pas encore au terme. Et le roi fera tout ce qui lui plaira, se lèvera et se grandira au-dessus de tout dieu, par-dessus le Dieu des dieux ; il se vantera prodigieusement et il prospérera jusqu'à ce que la colère soit consommée, car ce qui est décrété sera exécuté. Il n'aura égard ni aux dieux de ses pères, ni à la divinité favorite des femmes ; il n'aura égard à aucun dieu, car il se grandira au-dessus de tout. Mais il honorera le dieu des forteresses en son lieu, il honorera un dieu que n'ont point connu ses pères, avec de l'or, de l'argent, des pierres de prix et des joyaux. Il agira contre les remparts des forteresses avec le dieu étranger : à ceux qui le reconnaîtront, il donnera beaucoup d'honneurs ; il les fera dominer sur la multitude, et leur distribuera des terres en récompense. Et au temps final, le roi du Midi se heurtera avec lui, et le roi du Septentrion fondra sur lui comme une tempête, avec des chars et des cavaliers et beaucoup de navires ; il entrera dans les terres et débordera comme un torrent. Il entrera dans le pays du Joyau, et de nombreuses peuplades seront abattues, mais ceux-ci échapperont de sa main, Edom et Moab et la souche des enfants d'Ammon. Il étendra la main sur les pays, et le pays d'Egypte n'échappera point. Il dominera sur les trésors d'or et d'argent et sur toutes les choses précieuses de l'Egypte. Les Libyens et les Ethiopiens marcheront à sa suite. Mais des nouvelles de l'orient et du septentrion viendront le troubler, et il sortira avec une grande fureur pour détruire et exterminer une foule de gens. Il dressera les tentes de son palais entre les mers, vers la montagne du saint ornement. Puis il arrivera à sa fin, et personne ne lui donnera de secours. Et dans ce temps-là se lèvera Micaël, le grand chef qui tient pour les enfants de ton peuple, et ce sera un temps de détresse tel qu'il n'y en a point eu depuis qu'il existe une nation jusqu'à ce temps-là. Et en ce temps-là ton peuple échappera, [savoir] quiconque sera trouvé inscrit dans le livre. Et beaucoup de ceux qui dorment dans la terre de poussière se réveilleront, ceux-ci pour une vie éternelle, ceux-là pour un opprobre et une infamie éternels. Ceux qui [en] auront rendu [d'autres] intelligents resplendiront comme la splendeur de l'étendue, et ceux qui en auront conduit beaucoup à la justice seront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité. Et toi, Daniel, serre les paroles et scelle le livre jusqu'au temps de la fin. Beaucoup le scruteront, et la connaissance deviendra grande. Et moi, Daniel, je vis et voici deux autres hommes qui se tenaient debout, l'un sur une rive du fleuve, l'autre sur l'autre rive du fleuve. Et il parla à l'homme vêtu de lin, qui était au-dessus des eaux du fleuve. Pour quand le terme de ces choses merveilleuses ? Et j'entendis l'homme vêtu de lin qui était au-dessus des eaux du fleuve, et il leva sa main droite et sa main gauche vers les cieux et il jura par celui qui vit éternellement, que ce serait pour un temps, des temps et une moitié de temps ; et que, quand la force du peuple saint sera entièrement brisée, alors s'accompliront toutes ces choses. Et moi, j'entendis sans comprendre et je dis : Mon Seigneur, quelle sera la fin de ces choses ? Et il dit : Va, Daniel, car ces paroles sont serrées et scellées jusqu'au temps final. Qu'il y en ait beaucoup qui soient purifiés, blanchis et éprouvés, et que les méchants fassent le mal, et qu'aucun méchant ne comprenne ; mais les intelligents comprendront. Et depuis le temps où l'on fera cesser le sacrifice perpétuel et où l'on placera l'abomination du dévastateur, il y aura 1290 jours. Heureux celui qui attendra et atteindra à 1335 jours ! Et toi, va à ta fin et te repose, et tu seras debout pour ton lot à la fin des jours.
Parole de l'Eternel qui fut adressée à Osée, fils de Béeri, au temps de Ozias, Jotham, Achaz, Ezéchias, rois de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël. Lorsque l'Eternel commença à parler par Osée, l'Eternel dit à Osée : Va, prends une femme prostituée et des enfants de prostitution, car le pays ne fait que se prostituer en abandonnant l'Eternel. Et il alla et prit Gomer, fille de Diblaïm, et elle conçut et lui enfanta un fils. Et l'Eternel lui dit : Nomme-le Jizréel, car encore un peu de temps, et je punirai le sang de Jizréel sur la maison de Jéhu, et je ferai cesser la royauté de la maison d'Israël. Et il arrivera en ce jour-là que je briserai l'arc d'Israël dans la vallée de Jizréel. Et elle conçut encore et enfanta une fille ; et il dit à Osée : Nomme-la Lo-Ruchama (non graciée), car je n'aurai plus compassion de la maison d'Israël pour enlever ses péchés. Mais, de la maison de Juda, j'en aurai compassion, et je les sauverai par l'Eternel leur Dieu ; je ne les sauverai pas par l'arc et par l'épée et par la guerre, par les chevaux et par les cavaliers. Et elle sevra Lo-Ruchama, et elle conçut et enfanta un fils. Et il dit : Nomme-le Lo-Ammi (non mon peuple), car vous n'êtes pas mon peuple, et moi, je ne serai pas à vous. Et le nombre des fils d'Israël sera comme le sable de la mer qui ne se mesure ni ne se compte ; et là où on leur disait : Vous n'êtes pas mon peuple, on leur dira : Fils du Dieu vivant. Et les fils de Juda et les fils d'Israël se réuniront et se donneront un même chef, et monteront hors du pays car grande est la journée de Jizréel. Dites à vos frères Ammi (mon peuple), et à vos sœurs Ruchama (graciée). Plaidez contre votre mère, plaidez ! car elle n'est pas ma femme, et moi, je ne suis pas son mari ; et qu'elle éloigne de sa face ses prostitutions, et ses adultères d'entre ses mamelles. De peur que je ne la déshabille à nu et que je ne la laisse là telle qu'au jour de sa naissance, et que je ne la rende pareille au désert et ne fasse d'elle une terre desséchée, et ne la fasse mourir de soif. Et quant à ses enfants, je n'en aurai pas compassion, car ils sont des enfants de prostitution. Car leur mère s'est prostituée celle qui les a conçus a fait des choses honteuses, car elle a dit : Je m'en irai après mes amants, qui me donnent mon pain et mon eau, ma laine et mon lin, mon huile et mes boissons. C'est pourquoi je vais te barrer le chemin avec des ronces ; j'élèverai un mur, et elle ne trouvera pas ses sentiers. Elle poursuivra ses amants sans les atteindre, elle les cherchera sans les trouver. Puis elle dira : Je veux aller et retourner vers mon premier mari, car j'étais mieux alors que maintenant. Car elle n'avait pas su que c'était moi qui lui avais donné le froment, le moût et l'huile, et l'argent en abondance et l'or qu'ils ont employés pour Baal. C'est pourquoi je reprendrai mon froment en son temps, et mon moût dans sa saison, et je retirerai ma laine et mon lin dont elle couvre sa nudité. Et maintenant, je découvrirai sa honte aux yeux de ses amants et personne ne l'arrachera de ma main. Et je ferai cesser toutes ses réjouissances : ses fêtes, ses nouvelles lunes, ses sabbats et toutes ses solennités. Et je dévasterai sa vigne et son figuier dont elle disait : C'est un cadeau que m'ont fait mes amants. Et je les réduirai en forêts, et les bêtes sauvages les dévoreront. Et je la punirai pour les jours des Baals auxquels elle offrait des encensements ; et elle se parait de son anneau et de son collier, et elle suivait ses amants ; et moi, elle m'a oublié, dit l'Eternel. C'est pourquoi, je m'en vais l'attirer et je la mènerai dans le désert et je lui parlerai selon son cœur. Et de là, je lui donnerai ses vignes, et la vallée d'Acor pour porte d'espérance ; et elle répondra là comme aux jours de sa jeunesse et comme au jour où elle monta hors du pays d'Egypte. Et il arrivera en ce jour-là, dit l'Eternel, que tu m'appelleras : Mon mari, et tu ne m'appelleras plus : Mon Baal. Et j'ôterai les noms des Baals de sa bouche, et l'on ne se souviendra plus de leur nom. Et je ferai pour eux en ce jour-là un pacte avec les bêtes sauvages et avec les oiseaux des cieux et les reptiles de la terre ; je briserai pour les jeter hors du pays, l'arc, l'épée et la guerre, et je les y ferai habiter en sécurité. Et je te fiancerai à moi à jamais, je te fiancerai à moi en justice et en jugement, en grâce et en tendresse. Je te fiancerai à moi en [toute bonne] foi, et tu connaîtras l'Eternel. Et il arrivera en ce jour-là que je répondrai, dit l'Eternel ; je répondrai aux cieux, et eux répondront à la terre. Et la terre répondra au froment, au moût et à l'huile, et eux répondront à Jizréel. Et je le sèmerai pour moi dans le pays et j'aurai compassion de Lo-Ruchama (non graciée), et je dirai à Lo-Ammi (non mon peuple) : Tu es mon peuple ! et lui dira : Mon Dieu ! Et l'Eternel me dit. Va encore aimer une femme aimée d'un amant et adultère, comme l'Eternel aime les fils d'Israël, tandis qu'eux se tournent vers d'autres dieux et aiment les gâteaux de raisins. Et je l'achetai pour quinze sicles d'argent, un homer d'orge et un létec d'orge. Et je lui dis : Tu me demeureras là pendant de longs jours, tu ne te prostitueras point, et tu ne seras à aucun homme, et moi, je ferai de même pour toi. Car pendant de longs jours les fils d'Israël demeureront sans roi et sans chef, sans sacrifice et sans statue, sans éphod ni théraphim. Puis les fils d'Israël se convertiront et se remettront à chercher l'Eternel leur Dieu et David leur roi ; tremblants, ils se retireront vers l'Eternel et vers sa bonté, à la fin des temps. Ecoutez la parole de l'Eternel, fils d'Israël, car l'Eternel a un procès avec les habitants du pays, parce qu'il n'y a ni vérité, ni bonté, ni connaissance de Dieu dans le pays. On se parjure, on tue, on vole, on commet adultère ! Ils font effraction, et le sang versé touche le sang versé. C'est pourquoi le pays sera dans le deuil et tous ses habitants dans la langueur, avec les bêtes des champs et les oiseaux des cieux ; et même les poissons de la mer disparaîtront. Mais que nul ne conteste et que nul ne réclame ! Car ton peuple est comme celui qui aurait procès avec le sacrificateur. Tu trébucheras de jour, le prophète aussi trébuchera avec toi de nuit ; et je ferai périr ta mère. Mon peuple périt, faute de connaissance. Puisque tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai de mon sacerdoce. Tu as oublié la loi de ton Dieu ; moi aussi, j'oublierai tes enfants. Plus ils se sont multipliés, plus ils ont péché contre moi ; je changerai leur gloire en ignominie. Ils vivent des péchés de mon peuple et ne demandent que ses iniquités. Aussi il en sera du sacrificateur comme du peuple ; je le punirai de ses voies et lui rendrai ce qu'il a fait. Ils mangeront et ne seront pas rassasiés ; ils se prostitueront et ne multiplieront pas, car ils ont abandonné le service de l'Eternel. La luxure, le vin et le moût ôtent le sens. Mon peuple consulte le bois, et c'est son bâton qui l'instruit ; car un esprit de prostitution les a égarés : pour se prostituer, ils se sont soustraits à leur Dieu. Ils offrent des sacrifices sur les sommets des montagnes et de l'encens sur les collines, sous le chêne, le peuplier, le térébinthe, parce que l'ombrage en est bon. C'est pourquoi vos filles se prostituent et vos jeunes femmes commettent adultère. Je ne punirai pas vos filles pour leurs prostitutions et vos jeunes femmes pour leurs adultères, car eux-mêmes vont à l'écart avec les prostituées et sacrifient avec les courtisanes, et le peuple sans intelligence court à sa perte. Si tu te prostitues, ô Israël, que Juda ne se rende point coupable. N'allez pas à Guilgal et ne montez pas à Beth-Aven, et ne jurez pas en disant : L'Eternel est vivant ! Parce qu'Israël a été rétif comme une génisse rétive, maintenant l'Eternel les fera paître comme des agneaux dans un pays ouvert. Ephraïm se fait compagnon des idoles, laisse-le faire ! Ont-ils fini de boire, les voilà tous à la prostitution ! Leurs chefs ont la passion de l'ignominie. Le vent les a emportés sur ses ailes, et ils recueilleront la honte de leurs sacrifices. Entendez ceci, sacrificateurs ; écoutez, maison d'Israël ; maison du roi, prêtez l'oreille ; car c'est pour vous qu'est la sentence, parce que vous avez été un piège à Mitspa, et un filet sur le Thabor. Leurs sacrifices ont creusé [l'abîme de] leur rébellion ; je vais vous reprendre tous. Je connais Ephraïm, et Israël ne m'est point caché : or, tu t'es prostitué, Ephraïm ; Israël s'est souillé. Leurs œuvres ne leur permettent pas de revenir à leur Dieu, car un esprit de prostitution est au milieu d'eux, et ils ne connaissent pas l'Eternel. L'orgueil d'Israël dépose contre lui Israël et Ephraïm tomberont par leur iniquité ; Juda aussi est tombé avec eux. Avec leurs moutons et leurs bœufs ils iront chercher l'Eternel, et ils ne le trouveront point ; il s'est dérobé à eux. Ils ont trompé l'Eternel, car ils ont enfanté des fils étrangers ; la prochaine lune les dévorera avec leurs biens. Sonnez du cor à Guibéa, du clairon à Rama ; jetez des cris d'alarme à Beth-Aven ! Garde à toi, Benjamin ! Ephraïm sera dévasté au jour du châtiment ; j'annonce une chose certaine dans les tribus d'Israël. Les princes de Juda ont été comme des gens qui déplacent les bornes : je répandrai sur eux ma colère comme de l'eau. Ephraïm est opprimé, accablé justement, parce qu'il a consenti à suivre des règlements. Et moi, je suis comme la teigne pour Ephraïm, comme la vermoulure pour la maison de Juda. Quand Ephraïm a vu sa maladie, et Juda sa blessure, Ephraïm est allé vers Assur, et il a envoyé vers un roi qui prit son parti ; mais celui-ci ne pourra vous guérir, et votre plaie ne sera point cicatrisée. Car je serai comme le lion pour Ephraïm, et comme le jeune lion pour la maison de Juda ; moi, moi, je déchirerai et m'en irai ; j'emporterai ma proie et on ne me l'arrachera pas. Je m'en irai, je rentrerai dans ma demeure jusqu'à ce qu'ils se reconnaissent coupables et qu'ils cherchent ma face. Dans leur détresse, ils me réclameront. Venez et retournons à l'Eternel ! Car c'est lui qui a déchiré, il nous guérira. Qu'il frappe, il bandera nos plaies. En deux jours, il nous fera revivre ; le troisième jour, il nous relèvera, et nous vivrons devant sa face. Connaissons l'Eternel, appliquons-nous à le connaître ; son lever est certain comme celui de l'aurore, et il viendra à nous comme la pluie tardive arrosant la terre. Que te ferai-je, Ephraïm ? que te ferai-je, Juda ? Votre amour est comme une nuée du matin, comme la rosée qui passe de bonne heure. C'est pourquoi j'ai taillé en pièces par les prophètes, je les ai tués par la parole de ma bouche ; ton jugement, voilà la lumière qui se lèvera ! Car je prends plaisir à l'amour, et non au sacrifice, à la connaissance de Dieu plus qu'aux holocaustes. Mais eux, à la façon des hommes, ont transgressé l'alliance ; là, ils m'ont trompé. Galaad est une, ville de malfaiteurs, remplie de traces de sang. Comme des bandits guettent les gens, ainsi une bande de prêtres, assassine sur la route du côté de Sichem ; car ils commettent des scélératesses. Dans la maison d'Israël, j'ai vu des horreurs ; là est la prostitution, la souillure d'Israël. Juda même a fait de toi une moisson quand j'ai relevé mon peuple. Dès que je me suis mis à traiter Israël, on a pu voir l'iniquité d'Ephraïm et les méchancetés de Samarie ; car ils ont pratiqué le mensonge ; le voleur va pénétrer dans la maison, les brigands tiennent la campagne. Et ils ne se disent pas que je me souviens de toute leur malice. Maintenant leurs forfaits les ont environnés, ils sont là devant moi. Par leur méchanceté ils égaient le roi, et les princes par leurs tromperies. Tous ils sont adultères, pareils à un four allumé par un boulanger qui cesse de veiller depuis qu'il a pétri la pâte jusqu'à ce qu'elle soit levée. Au jour de notre roi, les princes l'ont rendu malade par l'ardeur du vin ; il a étendu la main avec les moqueurs. Quand, dans leur complot, ils ont mis leurs cœurs comme dans un four, leur boulanger a dormi toute la nuit. Le matin, il a été embrasé pareil à une flamme ardente. Tous sont chauffés comme un four, et ils dévorent leurs juges. Tous leurs rois sont tombés sans qu'aucun ait crié à moi. Ephraïm se mêle avec les peuples ; Ephraïm est un gâteau qu'on n'a pas retourné. Des étrangers ont dévoré sa force, et lui ne l'a pas su ; sa tête s'est parsemée de cheveux blancs, et lui ne l'a pas su. Mais l'orgueil d'Israël témoigne contre lui : ils ne se sont point retournés vers l'Eternel leur Dieu, et ils ne l'ont point recherché, avec tout cela ! Ephraïm est devenu comme une colombe simple et sans intelligence : ils appellent l'Egypte, ils vont en Assyrie. Pendant qu'ils vont, j'étends mon filet sur eux ; je les ferai tomber comme les oiseaux du ciel, je les châtierai comme on l'a annoncé à leur assemblée. Malheur à eux, car ils ont fui loin de moi ; ruine sur eux, car ils m'ont été infidèles ! Et moi, je les délivrerais, mais eux disent contre moi des mensonges. Ils ne crient point à moi dans leur cœur, quand ils se lamentent sur leurs lits ; ils se tourmentent au sujet du froment et du moût, se détournant de moi. C'est moi qui les instruisais, qui fortifiais leurs bras, et ils méditent du mal contre moi ! Ils se tournent, mais non pas en haut ; ils sont comme un arc trompeur ; leurs chefs tomberont par l'épée à cause de la colère de leurs langues... Cela fera rire d'eux au pays d'Egypte ! A ta bouche la trompette! [On voit] comme un aigle sur la maison de l'Eternel.... parce qu'ils ont transgressé mon alliance et qu'ils ont été infidèles à ma loi. Ils crieront à moi : Mon Dieu, nous t'avons connu, nous Israël ! Israël, le bien l'a dégoûté ; l'ennemi le poursuivra. Ils ont fait des rois sans moi ; ils ont établi des chefs à mon insu ; de leur or et de leur argent ils se sont fait des idoles, pour qu'ils leur fussent ôtés. Ton veau m'a dégoûté, Samarie ; ma colère s'est enflammée contre eux : jusques à quand ne pourront-ils être absous ? Car il vient d'Israël, un ouvrier l'a fabriqué et il n'est pas Dieu ; car il sera mis en pièces, le veau de Samarie. Parce qu'ils ont semé le vent, ils moissonneront la tempête ; rien ne lèvera, le germe ne donnera pas de farine ; qu'il en donne, les étrangers la dévoreront. Israël est dévoré : déjà ils sont devenus parmi les nations comme une chose dont on ne fait point cas. Car ils sont montés en Assyrie ; onagre farouche, Ephraïm s'est acheté des amants. Ils ont beau faire des présents aux nations, je vais les rassembler contre eux, et ils trembleront bientôt sous la charge du roi des princes. Ephraïm a multiplié les autels en péchant ; ces autels lui ont tourné à péché. Que je lui écrive mille exemplaires de ma loi, ils seront regardés comme chose étrangère. Les sacrifices qu'ils m'offrent... ils sacrifient de la viande et ils la mangent ; l'Eternel ne les agrée pas. Maintenant il se souviendra de leur iniquité et il punira leurs péchés : ils retourneront en Egypte ! Israël a oublié son Créateur et il a bâti des palais, et Juda a multiplié les villes fortes : J'enverrai le feu dans ses villes, et il dévorera leurs châteaux. Ne te réjouis pas, Israël, jusqu'à triompher comme les peuples ; car tu t'es prostitué loin de ton Dieu, tu as aimé le salaire de la prostitution sur toutes les aires à blé. Ni l'aire ni la cuve ne les nourrira, le moût les trompera. Ils n'habiteront pas dans la terre de l'Eternel : Ephraïm retournera en Egypte et ils mangeront en Assyrie des choses souillées. Ils n'offriront pas de vin à l'Eternel, et leurs sacrifices ne lui sont plus agréables ; c'est comme un pain de deuil dont on ne peut manger sans se souiller. Car leur pain sera pour eux-mêmes, il n'entrera pas dans la maison de l'Eternel. Que ferez-vous en un jour de solennité ? en un jour de fête de l'Eternel ? Car, voilà, ils sont partis de leur pays dévasté ; l'Egypte les recueillera ; Memphis les ensevelira ; l'argent qu'ils chérissaient, le chardon l'héritera d'eux ; l'épine est dans leurs tentes. Ils sont venus, les jours de la visitation ; ils sont venus, les jours de la rétribution ; Israël le connaîtra. Le prophète est fou, l'homme inspiré est en délire à cause de la grandeur de ton iniquité et de la grandeur de ton hostilité. La sentinelle d'Ephraïm est avec mon Dieu, le prophète... un filet d'oiseleur est sur toutes ses voies ; on l'attaque dans la maison de son Dieu. Ils se sont corrompus jusqu'au fond comme aux jours de Guibéa : il se souviendra de leur iniquité, il punira leurs péchés. J'ai trouvé Israël comme des raisins dans le désert ; comme un fruit précoce sur un jeune figuier, j'ai vu vos pères. Mais ils sont allés à Baal-Péor ; ils se sont consacrés à l'ignominie et sont devenus abominables comme leur amant. La gloire d'Ephraïm s'envolera comme un oiseau ; plus d'enfantement, plus de grossesse, plus de conception. Quand bien même ils élèveraient leurs enfants, je les en priverai avant qu'ils soient devenus hommes ; car malheur à eux si je me retire d'eux ! Ephraïm, quand j'étends mon regard jusqu'à Tyr, est planté dans une belle prairie ; Ephraïm va mener ses fils à l'égorgeur ! Donne-leur, ô Eternel... que leur donneras-tu ?... donne-leur un sein stérile et des mamelles taries. Tout leur mal est à Guilgal ; car c'est là que je les ai pris en haine ! A cause de la méchanceté de leurs actions, je les chasserai de ma maison ; je n'aurai plus d'amour pour eux ; tous leurs chefs sont des rebelles. Ephraïm est frappé : sa racine est séchée, ils ne porteront pas de fruit ; si même ils enfantent, je ferai mourir leurs enfants chéris. Mon Dieu les rejettera, parce qu'ils ne l'ont pas écouté, et ils seront errants parmi les nations. Israël est une vigne luxuriante qui se charge de fruit : plus il a eu de fruit, plus il a multiplié ses autels ; plus le pays a été beau, plus belles il a fait les statues. Leur cœur est hypocrite : maintenant ils en porteront la peine ; il abattra leurs autels, il détruira leurs statues. Maintenant ils vont dire : Nous n'avons pas de roi, parce que nous n'avons pas craint l'Eternel, et le roi que fera-t-il pour nous ? Ils disent beaucoup de paroles, faisant de vains serments, concluant des alliances, et le jugement éclôt comme le pavot sur les sillons des champs. Les habitants de Samarie ont peur pour les veaux de Beth-Aven ; car son peuple mène deuil sur lui, et ses prêtres tremblent pour lui, pour sa gloire qu'on lui a ravie. Lui aussi sera transporté en Assyrie en offrande au roi vengeur ; la honte saisira Ephraïm ; Israël sera confus de ses desseins. Samarie est anéantie, son roi est comme un fétu sur la face de l'eau. Les hauts lieux d'Aven, péché d'Israël, seront détruits ; l'épine et la ronce monteront sur leurs autels. Ils diront aux montagnes : Couvrez-nous ! et aux collines : Tombez sur nous ! Depuis le temps de Guibéa tu as péché, ô Israël ! Ils sont encore là ! Ne les atteindra-t-elle pas à Guibéa, la guerre contre les fils d'iniquité ? Je les châtierai à mon gré, et des peuples seront rassemblés contre eux quand on les liera à leurs deux péchés. Ephraïm était une génisse apprise à fouler le blé et y prenant plaisir ; et moi j'ai fait passer sous le joug son beau cou ; j'attellerai Ephraïm, Juda labourera, Jacob traînera sa herse. Faites vos semailles selon la justice ; moissonnez selon la bonté, défrichez vos jachères ; il est temps de chercher l'Eternel jusqu'à ce qu'il vienne et fasse pleuvoir sur vous la justice. Vous avez labouré la méchanceté ; vous avez moissonné l'iniquité ; vous avez mangé le fruit du mensonge ; car tu t'es confié en ta propre voie, dans le grand nombre de tes hommes forts. Le tumulte va s'élever parmi ton peuple et toutes tes forteresses seront dévastées, comme Salman dévasta Beth-Arbel au jour de la guerre où la mère fût écrasée sur les enfants. Voilà ce que vous a fait Béthel, à cause de votre suprême méchanceté. Au point du jour, le roi d'Israël est entièrement anéanti. Quand Israël était enfant, je l'aimai ; et dès l'Egypte j'ai appelé mon fils. Plus on l'a appelé, plus il s'est éloigné ; ils offrent des sacrifices aux Baals et de l'encens aux images taillées. Et moi, j'apprenais à marcher à Ephraïm en le soutenant par les bras ; et ils n'ont pas compris que je les soignais. Je les menais par des cordeaux d'humanité et par des liens d'amour, et j'ai fait pour eux comme si l'on soulevait un joug de dessus leurs mâchoires, et je les ai fait manger à leur aise. Non, il ne retournera pas au pays d'Egypte ; c'est Assur qui sera son roi ; car ils ont refusé de se retourner. L'épée sera brandie dans ses villes ; elle mettra en pièces les verrous et dévorera, à cause de leurs desseins. Mon peuple est suspendu à sa révolte ; on les appelle en haut, aucun d'eux ne lève les yeux. Comment te laisserais-je, Ephraïm, te livrerais-je, Israël ? Comment te laisserais-je devenir comme Adma, te rendrais-je pareil à Tséboïm ? Mon cœur se retourne en moi, et mes compassions aussi s'émeuvent. Je ne donnerai pas cours à l'ardeur de ma colère, je ne détruirai pas de nouveau Ephraïm ; car je suis Dieu et non pas homme ; au milieu de toi est un Saint, et je ne viendrai pas dans ma fureur. Ils suivront l'Eternel : comme un lion, il rugira ; quand il rugira, lui, ses fils partiront tremblants de l'Occident. Tremblants comme des passereaux, ils partiront d'Egypte, et, comme des colombes, du pays d'Assur ; et je les ferai habiter dans leurs maisons. Ainsi a dit l'Eternel. Ephraïm m'a environné de mensonge, et la maison d'Israël de fraudes ; Juda aussi est en révolte contre Dieu et contre les saints qui sont fidèles. Ephraïm poursuit le vent et court après le vent d'orient ; il accumule tout le jour mensonge et violence ; il fait alliance avec Assur, et l'huile s'écoule en Egypte. L'Eternel a aussi procès avec Juda ; il va châtier Jacob selon ses voies, il lui rendra selon ses actions. Dans le sein de sa mère, il a pris son frère par le talon, et à l'âge de la force, il a eu le dessus sur Dieu. Il a eu le dessus sur l'ange et il a vaincu ; il a pleuré et lui a demandé grâce. Il le trouvera à Béthel, et là il parlera avec nous. Or l'Eternel est le Dieu clés armées, son titre est l'Eternel. Et toi, tu reviendras à ton Dieu ; garde la bonté et la justice, et attends-toi à ton Dieu continuellement. Canaan tient dans sa main une balance fausse, il aime à extorquer. Ephraïm dit : Et pourtant je me suis enrichi, j'ai acquis du bien ; dans toutes mes affaires, on ne trouvera pas en moi un tort qui soit un péché. Je suis l'Eternel ton Dieu dès le pays d'Egypte, je te ferai encore habiter dans des tentes comme aux jours de fête. Et j'ai parlé aux prophètes ; j'ai donné moi-même beaucoup de visions, et par les prophètes je parle en similitudes. Si Galaad est vanité, eux ne sont que néant ; ils ont sacrifié des taureaux à Guilgal : aussi leurs autels seront-ils comme des monceaux de pierres sur les sillons des champs. Jacob s'enfuit dans la plaine d'Aram ; Israël servit pour une femme, et pour une femme il gardait les troupeaux. Et Dieu a fait monter Israël hors d'Egypte par un prophète, et par un prophète il était gardé. Ephraïm a causé d'amers chagrins : son Seigneur laissera couler son sang sur lui et lui rendra son outrage. Dès qu'Ephraïm parlait, on tremblait ; il s'éleva en Israël et se rendit coupable par Baal, et il mourut. Et maintenant ils continuent à pécher, ils ont fait de leur argent une statue de fonte et fabriqué des idoles selon leur idée : tout cela, œuvre d'artisan. On dit d'eux : Des gens qui sacrifient des hommes et embrassent des veaux ! C'est pourquoi ils seront comme une nuée du matin et comme la rosée qui bientôt se dissipe, comme la balle que le vent chasse de l'aire et comme la fumée qui s'en va par la fenêtre. Et moi, je suis l'Eternel ton Dieu depuis le pays d'Egypte ; de Dieu, tu n'en connaîtras pas d'autre ; de Sauveur, il n'y a que moi. Je t'ai connu dans le désert, dans le pays de la soif. Quand ils ont eu de la pâture, ils se sont rassasiés ; une fois rassasiés, leur cœur s'est élevé. C'est ainsi qu'ils m'ont oublié. Je suis pour eux comme un lion, je les guetterai au bord du chemin comme une panthère. Je fondrai sur eux comme une ourse à qui on a ôté ses petits ; je déchirerai l'enveloppe de leur cœur, et je les dévorerai là comme une lionne ; les bêtes des champs les mettront en pièces. Ce qui t'a perdu, Israël, c'est que tu es contre moi, contre celui qui est ton secours. Où est ton roi ? où est-il, pour qu'il te sauve dans toutes tes villes, et où sont tes juges, dont tu as dit : Donne-moi un roi et des princes ? Je te donne un roi dans ma colère, je te le prends dans ma fureur. L'iniquité d'Ephraïm est liée, son péché gardé. Le travail d'enfantement vient pour lui ; c'est un enfant qui n'est pas sage ; le moment venu, il ne se présente pas pour naître. ...Que je les rachète de la puissance du sépulcre ? Que je les arrache à la mort ? Que je sois ta peste, ô mort ? Que je sois ta ruine, ô sépulcre ?... Le repentir est caché à mes yeux. Quand il fructifie au milieu de ses frères, le vent d'orient se lève, le souffle de l'Eternel monte du désert : ses sources se dessécheront, ses fontaines tariront. On pillera les amas de tous les objets précieux. Samarie sera condamnée, parce qu'elle s'est révoltée contre son Dieu. Ils tomberont, frappés par l'épée ; leurs petits enfants seront écrasés, leurs femmes enceintes seront éventrées. Reviens, Israël, à l'Eternel, ton Dieu, car tu es tombé par ton iniquité. Prenez avec vous des paroles, et retournez à l'Eternel ; dites-lui : Ote toute iniquité, agrée qu'en retour nous t'offrions au lieu de taureaux les paroles de nos lèvres ! Assur ne nous sauvera pas, nous ne monterons pas sur des chevaux et nous ne dirons plus : notre dieu, à l'ouvrage de nos mains ; car en toi l'orphelin trouve compassion. Je guérirai leur infidélité, je les aimerai de bon cœur, car ma colère s'est retirée d'eux. Je serai comme la rosée pour Israël : il s'épanouira comme le lis, il poussera ses racines comme le Liban. Ses rejetons s'étendront, et sa gloire sera comme celle de l'olivier, et son parfum comme celui du Liban. Ceux qui habiteront à son ombre feront revivre le froment, ils fleuriront comme la vigne ; son nom sera comme le vin du Liban. Ephraïm... qu'aurait-il encore à faire des idoles ? C'est moi qui lui ai répondu, qui l'ai regardé ; je suis comme un cyprès verdoyant : de moi procède ton fruit. Qui est sage ? qu'il comprenne ces choses ! et intelligent ? qu'il les reconnaisse ! Car les voies de l'Eternel sont droites ; les justes y marcheront, mais les infidèles y tomberont.
Parole de l'Eternel qui fut adressée à Joël, fils de Péthuel. Ecoutez ceci, vieillards, et prêtez l'oreille, vous tous, habitants du pays ! Une telle chose est-elle arrivée en vos jours ou bien dans les jours de vos pères ? Faites-en des récits à vos enfants, et vos enfants à leurs enfants, et leurs enfants à une autre génération. Ce qu'a laissé la sauterelle a été dévoré par la larve ; ce qu'a laissé la larve a été dévoré par la nymphe ; ce qu'a laissé la nymphe a été dévoré par l'insecte. Réveillez-vous, ivrognes, et pleurez ! Et vous tous, buveurs de vins, lamentez-vous à cause du jus de la vigne qui est retiré de votre bouche ! Parce qu'un peuple a envahi mon pays, un peuple puissant et innombrable. Ses dents sont des dents de lion, il a des mâchoires de lionne. Il a dévasté ma vigne et mis en débris mes figuiers ; il les a dépouillés de leur écorce et en a jonché le sol. Les rameaux sont là tout blancs. Désole-toi comme une vierge qui s'est ceinte d'un sac pour porter le deuil de l'époux de sa jeunesse ! Offrande et libation sont retranchées de la maison de l'Eternel ; les sacrificateurs qui font le service de l'Eternel sont dans le deuil. La campagne est ravagée, le sol est dans le deuil ; car le blé est détruit, le moût est misérable, l'huile languit. Les laboureurs sont misérables ; les vignerons se lamentent, à cause du froment et de l'orge, car la moisson des champs est détruite. La vigne est misérable, et les figuiers languissent ; grenadier et palmier et pommier, tous les arbres des champs sont secs. Car la joie s'en est allée confuse loin des fils des hommes. Ceignez-vous d'un sac et frappez-vous la poitrine, sacrificateurs ! Lamentez-vous, vous qui faites le service de l'autel ! Venez, passez la nuit vêtus de sacs, vous qui faites le service de mon Dieu, parce que ni offrande, ni libation n'arrivent à la maison de votre Dieu ! Ordonnez un jeûne, convoquez une assemblée ! Réunissez les anciens, tous ceux qui habitent le pays, dans la maison de l'Eternel votre Dieu, et criez à l'Eternel : Ah ! quelle journée ! Car la journée de l'Eternel est proche ; elle vient comme un ravage fait par le Tout-Puissant. La nourriture n'a-t-elle pas été enlevée sous nos yeux ? La joie et l'allégresse n'ont-elles pas disparu de la maison de notre Dieu ? Les semences ont séché sous leurs mottes, les provisions sont épuisées, les greniers tombent en ruines, parce que le blé est misérable. Comme le bétail gémit ! Les troupeaux de bœufs ne savent où aller, parce qu'ils n'ont point de pâture. Même les troupeaux de menu bétail pâtissent ! Je crierai à toi, ô Eternel ! Car le feu a dévoré les pâturages du désert, la flamme a brûlé tous les arbres des champs. Même les bêtes sauvages brament après toi, parce que les courants d'eau sont taris et que le feu a dévoré les pâturages du désert. Sonnez du cor en Sion, et sonnez de la trompette sur ma sainte montagne ! Que tous les habitants du pays tremblent ; car le jour de l'Eternel vient ; il est proche. Jour d'obscurité et de ténèbres ; jour de nuages et de brouillard ! Comme l'aurore qui s'étend sur les montagnes, un peuple apparaît, nombreux et fort, tel qu'il n'y en a jamais eu auparavant et qu'après lui il n'y en aura pas jusque dans les âges les plus reculés. Devant lui le feu dévore, et derrière lui la flamme brille. La terre est comme un jardin d'Eden devant lui, et derrière lui c'est un affreux désert ; il ne laisse rien de reste. A les voir on dirait des chevaux, et ils courent comme des cavaliers. Quand ils bondissent sur le sommet des montagnes, c'est comme un bruit de chars ; c'est comme le bruit de la flamme qui dévore le chaume. C'est comme un peuple robuste rangé en bataille. Devant eux les peuples sont éperdus ; tous les visages pâlissent. Ils courent à l'assaut comme des héros, ils escaladent la muraille comme des hommes de guerre. Ils marchent chacun devant soi ; ils ne changent pas de direction. Ils ne se poussent pas l'un l'autre ; ils suivent chacun son chemin ; ils tombent sous la lance, ils ne rompent point leur rang. Ils courent dans la ville, il s'élancent sur les murs, dans les maisons ; ils entrent par les fenêtres comme le voleur. Devant eux la terre frémit, les cieux tremblent, le soleil et la lune s'obscurcissent, les étoiles perdent leur éclat. Et l'Eternel fait entendre sa voix à la tête de son armée, car immense est son camp et vaillant l'exécuteur de sa parole. Car la journée de l'Eternel est grande et très redoutable, et qui la soutiendrait ? Mais maintenant encore, dit l'Eternel, revenez à moi de tout votre cœur, avec jeûne, avec larmes et en vous frappant la poitrine. Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, et retournez à l'Eternel votre Dieu ; car il est miséricordieux et plein de pitié ; il est lent à la colère et abondant en grâce, et il s'afflige du mal [qu'il fait souffrir]. Qui sait s'il ne reviendra pas en arrière et ne se repentira pas ? et s'il ne laissera pas après lui une bénédiction, l'offrande et la libation pour l'Eternel notre Dieu ? Sonnez du cor en Sion, ordonnez un jeûne, convoquez une assemblée ! Assemblez le peuple, ouvrez une sainte réunion ! Rassemblez les vieillards, réunissez les enfants et ceux qu'on nourrit à la mamelle ! Que le nouveau marié quitte sa chambre et la mariée son dais nuptial ! Et que les sacrificateurs, qui font le service de l'Eternel, pleurent entre le portique et l'autel, et qu'ils disent : Epargne, ô Eternel, ton peuple, et ne livre pas ton héritage à l'opprobre pour que les nations les tournent en proverbe ! Pourquoi dirait-on parmi les peuples : Où est leur Dieu ? Et l'Eternel a été ému de jalousie pour la terre, et il a eu pitié de son peuple. Et l'Eternel a répondu et dit à son peuple : Voici, je vais vous envoyer le blé, le moût et l'huile, et vous vous en rassasierez ; et je ne vous livrerai plus à l'opprobre parmi les nations. Et celui qui vient du septentrion, je l'éloignerai de vous et je le pousserai vers une terre aride et désolée, le devant vers la mer d'orient, l'autre bout vers la mer d'occident ; il en montera une infection. Car il s'est glorifié de grandes choses. Ne crains point, terre, égaie-toi et réjouis-toi ; Car l'Eternel a fait de grandes choses. Ne craignez point, bêtes des champs ; car les oasis du désert ont verdi ; car l'arbre porte son fruit ; le figuier et la vigne donnent leur richesse. Et vous, fils de Sion, égayez-vous et réjouissez-vous en l'Eternel, votre Dieu, car il vous a donné la pluie d'automne, comme il convient, et il fait descendre sur vous par torrents pluie d'automne et pluie du printemps, premièrement. Et les greniers se rempliront de froment, et les cuves regorgeront de moût et d'huile. Et je vous compenserai les années qu'ont dévorées les sauterelles, la larve, la nymphe et l'insecte, ma grande armée que j'avais lâchée sur vous. Et vous mangerez à être rassasiés, et vous louerez le nom de l'Eternel, votre Dieu, qui a fait des merveilles en votre faveur ; et mon peuple ne sera plus jamais confus. Et vous saurez que je suis au milieu d'Israël, et que moi, l'Eternel, je suis votre Dieu et qu'il n'y en a point d'autre ; et mon peuple ne sera plus jamais confus. Et il arrivera après cela que je répandrai mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, vos jeunes gens auront des visions. Et même sur les serviteurs et sur les servantes je répandrai mon Esprit en ces jours-là. Je ferai paraître des prodiges dans les cieux et sur la terre, du sang, du feu et des colonnes de fumée. Le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang, avant que vienne le jour de l'Eternel grand et redoutable. Et il arrivera que quiconque invoquera le nom de l'Eternel échappera ; car sur la montagne de Sion et dans Jérusalem il y aura des réchappés, comme l'a dit l'Eternel, et parmi les survivants seront ceux que l'Eternel appelle. Car, voici, en ces jours et en ce temps-là où je ramènerai les captifs de Juda et de Jérusalem, j'assemblerai toutes les nations, et je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat, et là je débattrai mon droit avec elles au sujet de mon peuple et de mon héritage, Israël, qu'ils ont dispersé parmi les nations, et de mon pays qu'ils ont partagé. Car ils ont jeté le sort sur mon peuple, et ils ont donné le jeune garçon pour le salaire de la prostituée, et ils ont vendu la jeune fille pour du vin, et ils ont bu. Et vous aussi, que me voulez-vous, Tyr et Sidon, et tous les districts des Philistins ? Est-ce une vengeance que vous voulez tirer de moi, ou est-ce une provocation ? Je la ferai bien vite retomber sur votre tête. Vous qui avez pris mon argent et mon or, et qui avez emporté dans vos temples mes joyaux les plus précieux ! Et vous avez vendu les enfants de Juda et les enfants de Jérusalem aux enfants des Ioniens pour les éloigner de leur pays. Voici, je vais les faire lever du lieu où vous les avez vendus, et je ferai retomber sur votre tête ce que vous avez fait. Et je vendrai vos fils et vos filles aux enfants de Juda qui les vendront aux Sabéens, peuple lointain.... Car l'Eternel a parlé. Publiez ceci parmi les nations : Déclarez la guerre ! Faites lever les hommes vaillants ! Qu'ils viennent, qu'ils marchent, tous les hommes de guerre ! Forgez de vos socs des épées et de vos serpes des lances ; que le faible dise : Je suis un brave ! Hâtez-vous et venez, vous toutes les nations d'alentour, et rassemblez-vous ! O Eternel ! fais descendre là tes braves ! Que les nations se lèvent et qu'elles montent à la vallée de Josaphat, car c'est là que je siégerai pour juger toutes les nations d'alentour. Mettez la faucille ; car la moisson est mûre ; venez, foulez, car le pressoir est rempli, les cuves regorgent ; car leur méchanceté est grande. Quelles foules, quelles foules, dans la vallée de la décision ! Car le jour de l'Eternel est proche dans la vallée de la décision. Le soleil et la lune se sont obscurcis, et les étoiles ont retiré leur éclat. Et l'Eternel rugira de Sion, et de Jérusalem il fera entendre sa voix. Les cieux et la terre trembleront. Mais l'Eternel est un refuge pour son peuple et une retraite pour les enfants d'Israël. Et vous saurez que je suis l'Eternel, votre Dieu, qui habite Sion, ma montagne sainte ; et Jérusalem sera chose sacrée ; et les étrangers n'y passeront plus. Et il arrivera en ce jour-là que les montagnes dégoutteront de moût, les coteaux découleront de lait, et tous les torrents de Juda seront pleins d'eau. Une source sortira de la maison de l'Eternel et elle arrosera la vallée des Acacias. L'Egypte deviendra une solitude, Edom un désert désolé, à cause de la violence faite aux fils de Juda, dans le pays desquels ils ont versé le sang innocent. Mais Juda subsistera éternellement et Jérusalem d'âge en âge. Et je laverai leur sang que je n'avais point encore lavé. Et l'Eternel habite en Sion.
Paroles d'Amos, un des bergers de Thékoa, qui lui furent révélées au sujet d'Israël, au temps d'Ozias, roi de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël, deux ans avant le tremblement de terre. Il dit : L'Eternel rugira de Sion, et de Jérusalem il fera entendre sa voix ; les pâturages des bergers seront en deuil et le sommet du Carmel sera desséché. Ainsi a dit l'Eternel : A cause de trois crimes de Damas et à cause de quatre, je ne le rétracterai point, parce qu'ils ont broyé Galaad avec des traîneaux de fer, je lancerai le feu dans la maison d'Hazaël, et il dévorera les palais de Ben-Hadad, et je briserai le verrou de Damas, et j'exterminerai de Bikéath-Aven tout habitant et de Beth-Eden celui qui tient le sceptre, et le peuple de Syrie sera déporté à Kir, dit l'Eternel. Ainsi a dit l'Eternel : A cause de trois crimes de Gaza et à cause de quatre, je ne le rétracterai point, parce qu'ils ont déporté des populations entières pour les livrer à Edom, je lancerai le feu dans les murs de Gaza, et il dévorera ses palais, et j'exterminerai d'Asdod tout habitant et d'Askalon celui qui tient le sceptre, et je ramènerai ma main sur Ekron, et le reste des Philistins périra, dit le Seigneur l'Eternel. Ainsi a dit l'Eternel : A cause de trois crimes de Tyr et à cause de quatre, je ne le rétracterai point, parce qu'ils ont livré des populations entières à Edorn et ne se sont pas souvenus de l'alliance fraternelle, je lancerai le feu dans les murs de Tyr, et il dévorera ses palais. Ainsi a dit l'Eternel : A cause de trois crimes d'Edom et à cause de quatre, je ne le rétracterai point, parce qu'il a poursuivi son frère avec le glaive, et qu'il a détruit ses plus proches, et parce que sa colère n'a pas cessé de déchirer, et parce qu'il garde sa rancune à perpétuité, je lancerai le feu dans Théman, et il dévorera les palais de Botsra. Ainsi a dit l'Eternel : A cause de trois crimes des fils d'Ammon et à cause de quatre, je ne le rétracterai point, parce qu'ils ont fendu le ventre des femmes enceintes de Galaad, afin de reculer leur frontière, j'allumerai un feu dans les murs de Rabba, et il dévorera ses palais, avec le cri de guerre d'un jour de bataille, avec le tourbillon d'un jour de tempête. Et leur roi sera déporté, lui, et ses princes avec lui, a dit l'Eternel. Ainsi a dit l'Eternel : A cause de trois crimes de Moab et à cause de quatre, je ne le rétracterai point, parce qu'il a brûlé les ossements du roi d'Edom pour en faire de la chaux, je lancerai le feu dans Moab, et il dévorera les palais de Kérioth, et Moab mourra au milieu du tumulte, des cris de guerre, du son de la trompette ; et j'exterminerai de son sein le juge, et j'égorgerai tous les princes de Moab avec lui, a dit l'Eternel. Ainsi a dit l'Eternel : A cause de trois crimes de Juda et à cause de quatre, je ne le rétracterai point, parce qu'ils ont méprisé la loi de l'Eternel et qu'ils n'ont pas gardé ses statuts, et qu'ils se sont laissé égarer par leurs idoles que leurs pères avaient suivies, je lancerai le feu en Juda, et il dévorera les palais de Jérusalem. Ainsi a dit l'Eternel : A cause de trois crimes d'Israël et à cause de quatre, je ne le rétracterai point, parce qu'ils vendent à prix d'argent le juste, et l'indigent à cause d'une paire de sandales, parce qu'ils ne demandent qu'à voir la poussière de la terre sur la tête des misérables et qu'ils font fléchir la voie des petits, parce qu'un homme et son père vont vers la même fille pour profaner mon saint nom... Ils s'étendent auprès de tout autel sur des vêtements reçus en gage et ils boivent dans les maisons de leur Dieu le vin des gens mis à l'amende. Et pourtant j'avais anéanti devant eux l'Amorrhéen, dont la hauteur était la hauteur des cèdres et qui était fort comme les chênes ; j'avais anéanti son fruit en haut et ses racines en bas, et je vous avais fait monter du pays d'Egypte et je vous avais fait marcher quarante ans dans le désert, pour vous faire posséder le pays de l'Amorrhéen. Et j'avais suscité d'entre vos fils des prophètes et d'entre vos jeunes gens des naziréens. N'en est-il pas ainsi, fils d'Israël ? dit l'Eternel. Mais vous avez fait boire du vin aux naziréens et vous avez dit aux prophètes : Vous ne prophétiserez pas !... Je vais faire craquer le sol sous vous comme le fait craquer un chariot surchargé de gerbes. La fuite fera défaut à l'homme agile ; le vigoureux ne trouvera pas sa force, et le brave ne sauvera pas sa vie. Celui qui manie l'arc ne tiendra pas pied ; l'homme agile n'échappera pas ; l'homme à cheval ne sauvera pas sa vie. En ce jour-là, dit l'Eternel, le plus courageux entre les braves s'enfuira tout nu. Ecoutez cette parole que l'Eternel a prononcée sur vous, fils d'Israël, sur toute la famille que j'ai fait monter du pays d'Egypte, en ces mots : Vous seuls, je vous ai connus, d'entre toutes les familles de la terre ! C'est pourquoi je vous punirai de toutes vos iniquités. Deux hommes marchent-ils ensemble s'ils ne se sont concertés ? Le lion rugit-il dans la forêt sans avoir une proie ? Le jeune lion fait-il retentir, sa voix du fond de sa tanière sans qu'il ait rien pris ? Le passereau tombe-t-il dans le filet placé à terre sans qu'un piège lui ait été tendu ? Le filet s'élève-t-il du sol quand on n'a rien pris du tout ? La trompette résonne-t-elle dans une ville sans que le peuple prenne l'alarme ? Un malheur arrive-t-il dans une ville sans que l'Eternel ait agi ? Car le Seigneur, l'Eternel, ne fait rien qu'il n'ait révélé son conseil à ses serviteurs, les prophètes. Le lion a rugi : qui ne craindrait ? Le Seigneur, l'Eternel a parlé : qui ne prophétiserait ? Faites entendre cette parole sur les palais d'Asdod et sur les palais du pays d'Egypte ; dites-leur : Rassemblez-vous sur les montagnes de Samarie et voyez : il y a beaucoup de désordres au milieu d'elle et d'oppressions dans son sein. Ils ne savent pas faire ce qui est droit, dit l'Eternel, eux qui amassent la violence et le pillage dans leurs palais. C'est pourquoi ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel : L'ennemi est là ; il enserre le pays ; il te dépouillera de ta force, et tes palais seront pillés. Ainsi a dit l'Eternel : Comme le berger arrache à la gueule du lion deux jarrets ou un bout d'oreille, ainsi seront sauvés les fils d'Israël qui sont assis à Samarie au coin d'un divan ou sur le damas de leur lit. Ecoutez ceci et attestez-le dans la maison de Jacob, dit le Seigneur, l'Eternel, le Dieu des armées : C'est que, au jour où je punirai Israël de ses crimes, je punirai les autels de Béthel, les cornes de l'autel seront brisées et tomberont à terre. Et je frapperai les maisons d'hiver et les maisons d'été ; les maisons d'ivoire et les grandes maisons seront détruites, dit l'Eternel. Ecoutez cette parole, vaches de Basan, qui êtes sur la montagne de Samarie, vous qui opprimez les petits, vous qui foulez les indigents, vous qui dites à vos maris : Apportez et buvons ! Le Seigneur, l'Eternel, a juré par sa sainteté que des jours vont fondre sur vous où il vous enlèvera avec des crocs et vos enfants avec des hameçons. Vous sortirez par les brèches, chacune droit devant soi, et vous fuirez vos palais, dit l'Eternel. Allez à Béthel et péchez à Guilgal, et péchez encore ! Amenez chaque matin vos sacrifices et tous les trois jours vos dîmes ! Faites fumer l'oblation de louange en écartant le levain ; annoncez des dons volontaires, publiez-les ! Car voilà ce que vous aimez, fils d'Israël, dit le Seigneur, l'Eternel. Aussi je vous ai laissés la bouche vide dans toutes vos villes, et j'ai mis le manque de pain partout où vous habitez. Et vous n'êtes pas revenus à moi, dit l'Eternel. Aussi je vous ai retenu la pluie, quand il y avait encore trois mois avant la moisson, et j'ai fait pleuvoir sur une ville, et sur telle autre je ne faisais pas pleuvoir ; un terrain était arrosé par la pluie ; un autre, sur lequel il ne pleuvait pas, séchait. Deux, trois villes couraient à une autre ville pour boire de l'eau, et ne pouvaient se désaltérer. Et vous n'êtes pas revenus à moi, dit l'Eternel. Je vous ai frappés par la brûlure et le charbon ; tous vos jardins, vos vignes, vos figuiers, vos oliviers étaient dévorés par la sauterelle. Et vous n'êtes pas revenus à moi, dit l'Eternel. J'ai envoyé parmi vous la peste, comme elle est en Egypte ; j'ai tué par l'épée vos jeunes gens, et vos chevaux ont été capturés ; j'ai fait monter la puanteur de votre camp et vous l'avez sentie. Et vous n'êtes pas revenus à moi, dit l'Eternel. J'ai fait un bouleversement parmi vous, comme Dieu a bouleversé Sodome et Gomorrhe, et vous avez été comme un tison arraché de l'incendie. Et vous n'êtes pas revenus à moi, dit l'Eternel. A cause de cela, c'est ainsi que je te traiterai, ô Israël ! Puisque je te traiterai ainsi, prépare-toi à rencontrer ton Dieu, ô Israël. Car le voici, celui qui a formé les montagnes et qui a créé le vent, celui qui fait connaître à l'homme quelle est sa pensée, celui qui fait de l'aurore des ténèbres, et qui passe sur les sommets de la terre ! L'Eternel, le Dieu des armées, est son nom. Ecoutez cette parole que je profère sur vous ; c'est une complainte, maison d'Israël. Elle est tombée, elle ne se relèvera pas, la vierge d'Israël. Elle est renversée sur son sol, personne ne la relève. Car ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel : La ville qui levait mille guerriers n'en aura plus que cent ; celle qui en levait cent n'en aura plus que dix pour la maison d'Israël. Car ainsi a dit l'Eternel à la maison d'Israël : Cherchez-moi et vous vivrez. Ne cherchez pas Béthel, n'allez pas à Guilgal, ne vous rendez pas à Béerséba. Car Guilgal sera déporté et Béthel deviendra néant. Cherchez l'Eternel, et vous vivrez, de peur qu'il ne saisisse, comme un feu, la maison de Joseph et ne la dévore, sans que Béthel ait personne pour éteindre. O vous qui changez en absinthe le droit et qui jetez à terre la justice ! Il a fait les Pléiades et Orion, il change en aurore les ténèbres et il fait du jour une nuit obscure. Il appelle les eaux de la mer et les répand sur la face de la terre ; l'Eternel est son nom. Il fait éclater la ruine sur le puissant, et la ruine vient sur la ville forte. Ils haïssent à la porte celui qui reprend, et celui qui parle en vérité, ils le détestent. C'est pourquoi, parce que vous opprimez le petit et parce que vous prélevez sur lui un tribut de blé, vous avez bâti des maisons en pierres de taille et vous ne les habiterez pas ; vous avez planté des vignes excellentes et vous n'en boirez pas le vin. Car je sais que vos crimes sont nombreux et vos péchés énormes, vous qui opprimez le juste, qui recevez des présents et qui faites tort aux pauvres à la porte. C'est pourquoi celui qui est sage, en ce temps-ci se tait ; car c'est un temps mauvais. Cherchez le bien et non le mal, afin que vous viviez et qu'ainsi l'Eternel, le Dieu des armées, soit avec vous, comme vous l'avez dit. Haïssez le mal et aimez le bien, et établissez le droit à la porte : peut-être l'Eternel, le Dieu des armées, aura-t-il pitié du reste de Joseph ? C'est pourquoi, ainsi a dit l'Eternel, le Dieu des armées, le Seigneur : Dans toutes les places, lamentation ! Dans toutes les rues, on dira : Hélas ! hélas ! On commandera le fossoyeur pour le deuil et des lamentations à ceux qui savent gémir ! Dans toutes les vignes, lamentation ! Car je passerai au milieu de toi, a dit l'Eternel. Hélas ! vous qui souhaitez le jour de l'Eternel, qu'avez-vous affaire du jour de l'Eternel ? Il sera ténèbres et non lumière. Il en sera comme d'un homme qui s'enfuit devant un lion, et l'ours fond sur lui ; il entre dans la maison, appuie sa main au mur, et le serpent le mord. N'est-il pas ténèbres, le jour de l'Eternel, et non lumière ? Il a de l'obscurité et non de l'éclat. Je hais, je rejette vos fêtes, je n'agrée point le parfum offert dans vos assemblées. Si vous m'offrez vos holocaustes et vos oblations, je n'y prends pas plaisir, et je ne regarde pas les bêtes grasses que vous sacrifiez. Eloigne de moi le bruit de tes cantiques ; que je n'entende pas le son de tes harpes ! Que le jugement coule comme l'eau et la justice comme un ruisseau permanent ! Des sacrifices et les oblations..., me les avez-vous présentés dans le désert pendant quarante ans, maison d'Israël ? Vous avez porté Siccouth, votre roi, et Kijoun, vos idoles, l'étoile de votre dieu que vous vous êtes fait. Je vous déporterai par-delà Damas, dit l'Eternel ; le Dieu des armées est son nom. Hélas ! vous qui vivez tranquilles en Sion et vous qui êtes en sécurité sur la montagne de Samarie ! les plus nobles du premier des peuples, vous auprès desquels va la maison d'Israël ! Rendez-vous à Calné et voyez ! Allez de là à Hamath la grande ! Descendez à Gath des Philistins ! Ces villes sont-elles en meilleur état que ces royaumes-ci ? ou leur territoire est-il plus considérable que le vôtre ? Vous qui éloignez le jour mauvais et qui faites approcher le règne de la violence ! Ils sont couchés sur des lits d'ivoire et s'étendent sur leurs divans. Ils mangent des agneaux gras du troupeau et des veaux tirés de l'étable. Ils folâtrent au son de la harpe ; comme David, ils ont inventés des instruments de musique. Ils boivent dans de grandes coupes à vin et ils oignent leur tête avec les huiles les plus exquises, et ne sont point malades de la plaie de Joseph. C'est pourquoi ils seront maintenant déportés en tête des déportés, et les cris de ces voluptueux cesseront. Le Seigneur, l'Eternel, l'a juré par lui-même, dit l'Eternel, le Dieu des armées : Je déteste l'orgueil de Jacob et je hais ses palais ; je livrerai la ville et ce qu'elle contient. Et il arrivera que s'il reste dix hommes dans une maison, ils mourront. Un parent viendra avec celui qui brûle les corps pour enlever le mort, pour emporter de la maison ses restes. Et il dira à celui qui est dans le fond de la maison : Y en a-t-il encore avec toi ? Et il répondra : C'est tout. Et le premier dira : Chut !... Car ce ne sera pas le cas de prononcer le nom de l'Eternel. Car voici l'Eternel commande et il frappe d'écroulement la grande maison et de crevasses la petite. Les chevaux courent-ils sur le rocher ? Ou y laboure-t-on avec des bœufs ? que vous ayez changé le droit en poison et le fruit de la justice en absinthe ! O vous qui prenez plaisir à ce qui n'est rien, vous qui dites : N'est-ce pas par notre force que nous avons acquis de la puissance ? Car voici, dit l'Eternel, le Dieu des armées : je vais faire lever contre vous, maison d'Israël, un peuple qui vous opprimera de l'entrée de Hamath jusqu'au Torrent du Désert. Voici ce que me fit voir le Seigneur, l'Eternel : il formait des sauterelles, quand le regain commençait à pousser ; et c'était le regain après les fenaisons du roi. Et quand elles eurent achevé de dévorer l'herbe de la terre, je dis : O, Seigneur, Eternel ! veuille pardonner ! Qui subsisterait de Jacob car il est petit. L'Eternel se repentit de cela. Cela ne sera pas, dit l'Eternel. Voici ce que me fit voir le Seigneur, l'Eternel : le Seigneur, l'Eternel faisait appel au feu pour prendre sa cause, et le feu dévora le grand abîme et il dévora les terres. Et je dis : O, Seigneur, Eternel ! veuille cesser ! Qui subsisterait de Jacob ? car il est petit. L'Eternel se repentit de cela. Cela non plus ne sera pas, dit le Seigneur, l'Eternel. Voici ce qu'il me fit voir : le Seigneur se tenait sur un mur vertical, et il tenait dans sa main un fil à plomb. Et il me dit : Que vois-tu, ? Et je dis : Un fil à plomb. Et le Seigneur dit : Voici, je mets le fil à plomb au milieu de mon peuple d'Israël. Je ne lui pardonnerai plus ; les hauts-lieux d'Isaac seront dévastés, et les sanctuaires d'Israël seront ravagés, et je me lèverai contre la maison de Jéroboam avec l'épée. Alors Amatsia, sacrificateur de Béthel, envoya dire à Jéroboam, roi d'Israël : conspire contre toi au milieu de la maison d'Israël ; le pays ne peut plus supporter toutes ses paroles. Car ainsi a dit : Jérohoam mourra par l'épée, et Israël sera déporté de son pays. Et Amatsia dit à : Voyant, va-t-en ! fuis au pays de Juda et manges-y du pain ; là tu prophétiseras. Mais tu ne prophétiseras plus à Béthel, car c'est un sanctuaire du roi et c'est une maison royale. répondit à Amatsia : Je ne suis pas prophète, ni fils de prophète ; je suis bouvier et cultivant des sycomores. Mais l'Eternel m'a pris de derrière le troupeau, et l'Eternel m'a dit : Va, prophétise à mon peuple d'Israël. Et maintenant, écoute la parole de l'Eternel, toi qui dis : Tu ne prophétiseras pas contre Israël, et tu ne déclameras pas contre la maison d'Isaac. C'est pourquoi, ainsi a dit l'Eternel : Ta femme sera prostituée dans la ville, tes fils et tes filles tomberont par l'épée, ton terrain sera partagé au cordeau, tu mourras en pays souillé, et Israël sera déporté loin de sa terre. Voici que me fit voir le Seigneur, l'Eternel : j'aperçus un panier de fruits mûrs. Et il me dit : Que vois-tu, ? Et je répondis : Une corbeille de fruits mûrs. Et l'Eternel me dit : La fin est venue pour mon peuple d'Israël ; désormais, je ne lui passerai plus rien. Ce seront des hurlements que les chants du palais en ce jour-là, dit le Seigneur, l'Eternel. Il y aura force cadavres ; en tout lieu, on les jette en silence. Ecoutez ceci, vous qui voulez engloutir l'indigent et faire périr les humbles du pays, vous qui dites : Quand la nouvelle lune sera-t-elle passée, que nous puissions vendre du grain ? et le sabbat, pour que nous ouvrions nos magasins à blé, en rapetissant l'épha, et en grossissant le sicle et en faussant la balance pour tromper ; en achetant pour de l'argent les misérables et les pauvres à cause d'une paire de sandales ; et nous vendrons la criblure du blé. L'Eternel l'a juré par l'orgueil de Jacob : Je n'oublierai pas toujours toutes leurs actions. A cause de cela, le pays ne tremblera-t-il pas ? Et quiconque y habite ne sera-t-il pas dans le deuil ? Le pays montera tout entier comme le Nil, il s'élèvera et s'abaissera comme le fleuve d'Egypte. En ce jour-là, il arrivera, dit le Seigneur, l'Eternel, que je ferai coucher le soleil en plein midi et que je plongerai la terre dans les ténèbres en un jour serein. Je changerai vos fêtes en deuil et tous vos chants en complaintes ; je mettrai le sac sur tous les reins, et toute tête sera rasée, et je mettrai le pays comme en un deuil de fils unique, et son avenir sera comme un jour amer. Voici, des jours viennent, dit le Seigneur, l'Eternel, où j'enverrai dans le pays une faim, non faim de pain, ni soif d'eau, mais d'entendre les paroles de l'Eternel. Et l'on errera d'une mer à l'autre et du septentrion à l'orient ; on ira de côté et d'autre pour chercher la parole de l'Eternel, mais on ne trouvera pas. En ce jour-là, les belles vierges et les jeunes hommes languiront de soif. Ceux qui jurent par le péché de Samarie, ceux qui disent : Par la vie de ton Dieu, ô Dan !... par la voie de Béerséba ! ils tomberont et ne se relèveront pas. Je vis, le Seigneur se tenant auprès de l'autel, et il dit : Frappe le chapiteau et que les seuils en tremblent ! Fends-leur à tous la tête! Et ce qui restera, je l'égorgerai par l'épée ; il ne s'en sauvera pas un, il n'en échappera pas un. S'ils percent jusqu'aux enfers, ma main les en tirera ; s'ils montent aux cieux, je les en ferai redescendre. S'ils se couchent au sommet du Carmel, je les y chercherai et les y prendrai ; et s'ils se dérobent à mes yeux au fond de la mer, là, je commanderai au serpent de les mordre. Et s'ils s'en vont en captivité devant leurs ennemis, je commanderai là à l'épée de les égorger, et j'aurai les yeux sur eux pour le mal, non pour le bien. Le Seigneur, l'Eternel des armées, est celui qui touche la terre et le fond ; tous ses habitants sont en deuil ; le pays tout entier monte comme le Nil et s'abaisse comme le fleuve d'Egypte. Celui qui a construit ses degrés dans le ciel et qui a fondé sa voûte sur la terre, c'est lui qui appelle les eaux de la mer et qui les répand sur la surface de la terre ; l'Eternel est son nom. N'êtes-vous pas pour moi comme les fils des Cuschites, ô fils d'Israël ? N'ai-je pas fait monter Israël du pays d'Egypte, comme les Philistins de Caphtor et les Syriens de Kir ? Voici les yeux du Seigneur, l'Eternel, sont sur le royaume pécheur, et je le détruirai de dessus la face de la terre, sauf que je ne détruirai pas entièrement la maison de Jacob, dit l'Eternel. Car je vais donner un ordre et secouer la maison d'Israël chez toutes les nations, comme on secoue avec le crible, sans que le bon grain tombe à terre. Tous les pécheurs de mon peuple mourront par l'épée, eux qui disent : Le mal ne peut pas s'approcher de nous, le mal ne peut pas nous atteindre. En ce jour-là, je relèverai la hutte de David, qui est tombée, et je fermerai ses brèches ; je relèverai ses ruines, et je la rebâtirai telle qu'aux jours d'autrefois, afin qu'ils possèdent le reste d'Edom et toutes les nations sur lesquelles mon nom a été invoqué, dit l'Eternel qui fait cela. Voici des jours viennent, dit l'Eternel, où le laboureur joindra le moissonneur et où celui qui foule les raisins joindra celui qui répand la semence ; les montagnes découleront de moût, toutes les collines se fondront. Et je ramènerai de la captivité mon peuple d'Israël ; ils rebâtiront les villes dévastées, et les habiteront ; ils replanteront des vignes et en boiront le vin ; ils feront des jardins et en mangeront les fruits. Et je les planterai sur leur sol, sans qu'ils soient jamais extirpés du pays que je leur ai donné, dit l'Eternel, ton Dieu.
Vision d'Abdias. Ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel, à Edom. Nous avons reçu de l'Eternel un message, et un héraut a été envoyé parmi les nations : Levez-vous ! Levons-nous contre lui pour combattre ! Voici, je t'ai rendu petit parmi les nations ; tu es fort méprisé. La fierté de ton cœur t'a séduit, toi qui habites, dans des creux de rochers, des demeures élevées ; toi qui dis dans ton cœur : Qui me ferait descendre à terre ? Si tu élevais ton aire comme l'aigle, et si tu la plaçais entre les étoiles, je te ferais descendre de là, dit l'Eternel. Si des voleurs étaient entrés chez toi, ou des pillards de nuit, n'auraient-ils pas emporté ce qu'ils pourraient ? Comment serais-tu ainsi anéanti ? Si des vendangeurs étaient entrés chez toi, n'auraient-ils pas laissé à grapiller ? Comme Esaü a été fouillé ! Comme on s'est enquis de ses trésors cachés ! Tous tes alliés t'ont chassé jusqu'à la frontière ; ceux qui avaient la paix avec toi ont voulu t'égarer et y ont réussi ; ceux qui mangeaient ton pain ont mis un piège sous tes pas. Il n'y a point en lui d'intelligence. En ce jour-là, dit l'Eternel, n'ôterai-je pas d'Edom les sages et de la montagne d'Esaü l'intelligence ? Tes guerriers, ô Théman, seront éperdus, afin que tout homme soit retranché de la montagne d'Esaü par le massacre. C'est à cause de la violence que tu as faite à ton frère Jacob, que la honte te couvrira et que tu seras retranché à toujours. Au jour où tu te tenais en face de lui, au jour où des ennemis emmenaient son armée, et où des étrangers pénétraient dans ses portes et jetaient le sort sur Jérusalem, toi aussi tu étais comme l'un d'eux. Ne repais pas ta vue de la journée de ton frère, de la journée de son infortune ! Ne triomphe pas des fils de Juda au jour de leur ruine ! Ne parle pas si haut en un jour de détresse ! N'entre pas dans la porte de mon peuple au jour de sa calamité ! Ne repais pas ta vue de son malheur, toi aussi, au jour de sa calamité, et que ta main ne s'étende pas sur ses biens au jour de sa calamité ! Ne te tiens pas sur la brèche pour exterminer ses fuyards ! Ne livre pas ses réchappés en un jour de détresse ! Car le jour de l'Eternel est proche pour toutes les nations. Comme tu as fait, il te sera fait : ta conduite retombera sur ta tête. Car, de même que vous avez bu sur ma sainte montagne, toutes les nations boiront continuellement. Elles boiront, elles avaleront, et elles seront comme n'ayant pas été. Et sur la montagne de Sion, il y aura des réchappés ; elle sera un sanctuaire, et la maison de Jacob rentrera dans ses possessions. La maison de Jacob sera un feu, la maison de Joseph une flamme, et la maison d'Esaü du chaume. Ils les allumeront et les dévoreront, et il ne restera rien de la maison d'Esaü, car l'Eternel a parlé. Et ceux du midi posséderont la montagne d'Esaü, et ceux de la plaine le pays des Philistins ; on possédera les campagnes d'Ephraïm et les campagnes de Samarie, et ceux de Benjamin, Galaad. Les captifs de cette armée des enfants d'Israël posséderont le pays des Cananéens jusqu'à Sarepta, et les captifs de Jérusalem qui sont à Sépharad posséderont les villes du midi. Et il y aura en la montagne de Sion des libérateurs qui iront juger la montagne d'Esaü, et le règne sera à l'Eternel.
Et la parole de l'Eternel fut adressée à Jonas, fils d'Amitthaï, en ces termes : Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et prêche contre elle ; car leur méchanceté est montée devant moi. Et Jonas se leva pour s'enfuir à Tharsis, loin de la face de l'Eternel, et il descendit à Japho, où il trouva un navire qui allait à Tharsis, et il paya son passage et il y entra pour aller avec eux à Tharsis, loin de la face de l'Eternel. Et l'Eternel fit lever un grand vent sur la mer, et il y eut une grande tourmente sur la mer, et le navire menaçait de se briser. Et les mariniers eurent peur et crièrent chacun à son dieu, et ils jetèrent à la mer les objets qui étaient sur le navire pour l'alléger ; et Jonas était descendu au fond du bâtiment et il s'était couché et dormait profondément. Alors le chef de l'équipage s'approcha de lui et lui dit : Que fais-tu de dormir ? Lève-toi, crie à ton Dieu ; peut-être qu'il pensera à nous, et nous ne périrons point. Et ils se dirent l'un à l'autre : Venez, jetons le sort, que nous sachions de qui nous vient ce mal. Et ils jetèrent le sort, et le sort tomba sur Jonas. Et ils lui dirent : Dis-nous donc à cause de qui ce mal nous arrive, quelle est ta profession, d'où tu viens, quel est ton pays et de quel peuple tu es ? Et il leur répondit : Je suis Hébreu et j'adore l'Eternel, le Dieu des cieux qui a fait la mer et la terre. Alors ces hommes furent saisis d'une grande crainte et ils lui dirent Pourquoi as-tu fait cela ? Car ces hommes savaient qu'il s'enfuyait de devant l'Eternel, parce qu'il le leur avait déclaré. Et ils lui dirent : Que te ferons-nous pour que la mer s'apaise pour nous ? Car la mer se soulevait toujours plus. Et il leur répondit : Prenez-moi et me jetez à la mer, et la mer s'apaisera pour vous ; car je sais que c'est à cause de moi que cette grande tempête est venue sur vous. Et ces hommes ramaient pour gagner la terre, mais ils ne le pouvaient, parce que la mer se soulevait de plus en plus contre eux. AIors ils crièrent à l'Eternel et dirent : Nous t'en prions, Eternel, que nous ne périssions pas pour l'âme de cet homme, et ne met pas sur nous un sang innocent ; car c'est toi, Eternel, qui as fait comme il t'a plu. Et ils prirent Jonas et le jetèrent à la mer, et la mer calma sa fureur. Et ces hommes éprouvèrent pour l'Eternel une grande crainte, et ils offrirent un sacrifice à l'Eternel et ils firent des vœux. Et l'Eternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas. Et Jonas fut dans les entrailles du poisson trois jours et trois nuits ; et des entrailles du poisson, Jonas fit requête à l'Eternel son Dieu. Il dit : J'ai appelé l'Eternel dans ma détresse, et il m'a répondu ; du sein du sépulcre, j'ai crié au secours : tu as entendu ma voix. Tu m'as jeté dans l'abîme, au cœur des mers, et l'onde m'environnait. Tous tes flots et tes vagues avaient passé sur moi. Et moi j'avais dit : Je suis chassé de devant tes yeux. Si je revoyais seulement ton saint temple ! Les eaux m'avaient environné jusqu'à l'âme, l'abîme m'entourait. L'algue baignait ma tête. J'étais descendu jusqu'aux racines des montagnes. La terre avait ses verrous tirés sur moi pour toujours ; et tu as fait remonter ma vie de la fosse, Eternel, mon Dieu ! Quand mon âme défaillait en moi, je me suis souvenu de l'Eternel, et ma prière est parvenue jusqu'à toi, dans ton saint temple. Ceux qui s'adonnent à ce qui n'est que néant se privent de la grâce. Mais moi je t'offrirai mon sacrifice, en disant ta louange. Ce que j'ai voué, je le rendrai. Le salut est à l'Eternel. Et l'Eternel parla au poisson, qui vomit Jonas sur le sec. Et la parole de l'Eternel fut adressée à Jonas une seconde fois en ces termes : Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et prêche-lui ce que je te dirai. Et Jonas se leva et alla à Ninive, selon la parole de l'Eternel. Or, Ninive était une ville grande devant Dieu, de trois journées de chemin. Et Jonas commença par s'avancer dans la ville le chemin d'une journée, et il prêcha et dit : Encore quarante jours et Ninive sera détruite ! Et les gens de Ninive crurent Dieu, et ils publièrent un jeûne et ils se revêtirent de sacs depuis le plus grand jusqu'au plus petit. Et la chose parvint au roi de Ninive, et il se leva de son trône, ôta son manteau royal, se couvrit d'un sac et s'assit sur la cendre. Et il fit publier par crieurs dans Ninive : Par décret du roi et de ses grands : Que ni gens, ni bêtes, bœufs et brebis, ne mangent rien, ne paissent point et ne boivent point d'eau, et qu'ils se couvrent de sacs, gens et bêtes, et crient à Dieu de toutes, leurs forces et qu'ils se détournent chacun de sa mauvaise voie et des actes de violence qu'ils commettent. Qui sait si Dieu ne se repentira pas et ne reviendra pas de l'ardeur de sa colère, en sorte que nous ne périssions point ? Et Dieu vit ce qu'ils faisaient, comment ils se détournaient de leur mauvaise voie, et Dieu se repentit du mal qu'il avait dit qu'il leur ferait et ne le fit pas. Et Jonas en éprouva un vif chagrin et se fâcha. Et il fit une prière à l'Eternel et dit : Eternel, n'était-ce donc pas là ce que je disais, lorsque j'étais dans mon pays ? C'est pourquoi je me suis hâté de fuir à Tharsis ; car je savais que tu es un Dieu miséricordieux et clément, lent à la colère, abondant en grâce et qui te repens du mal. Et maintenant, Eternel, retire, je te prie, mon âme ; car la mort me vaut mieux que la vie. Et l'Eternel répondit : Fais-tu bien de te fâcher ? Jonas était sorti de la ville et s'était assis à l'orient de la ville, et il s'était fait là une hutte de branches et s'y tenait à l'ombre jusqu'à ce qu'il vit ce qui arriverait à la ville. Et l'Eternel Dieu fit pousser un ricin qui s'éleva au-dessus de Jonas pour lui faire ombre sur la tête, afin de le délivrer de son mal ; et Jonas se réjouit d'une grande joie à cause de ce ricin. Et l'Eternel fit venir, au lever de l'aurore le lendemain, un ver qui piqua le ricin, et il sécha. Et voici, au lever du soleil, Dieu fit venir un vent d'orient, brûlant, et le soleil donna sur la tête de Jonas, et il défaillit et demanda de mourir en disant : La mort me vaut mieux que la vie. Et Dieu dit à Jonas : Fais-tu bien de te fâcher à cause de ce ricin ? Et il répondit : Je fais bien de me fâcher jusqu'à la mort. Et I'Eternel dit : Tu t'affliges au sujet d'un ricin pour lequel tu n'as pas travaillé et que tu n'as pas fait grandir, qui est venu en une nuit et qui a péri en une nuit. Et moi, je ne m'affligerais pas au sujet de Ninive, la grande ville, dans laquelle il y a plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des bêtes nombreuses !
Parole de l'Eternel qui fut adressée à Michée, de Moréseth, au temps de Jotham, d'Achaz et d'Ezéchias, rois de Juda, laquelle lui fut révélée touchant Samarie et Jérusalem. Ecoutez, vous tous les peuples ! Terre, sois attentive, avec tous tes habitants ! Et que le Seigneur, l'Eternel, témoigne contre vous, le Seigneur, du palais de sa sainteté ! Car l'Eternel va sortir de sa résidence ; il descendra, il passera sur les lieux élevés de la terre. Les montagnes fondront sous ses pas, les plaines se fendront, comme la cire au feu, comme l'eau versée sur une pente. Tout cela, pour la rébellion de Jacob et pour les péchés de la maison d'Israël ! Quelle est la rébellion de Jacob ? N'est-ce pas Samarie ? Et quels sont les hauts-lieux de Juda ? N'est-ce pas Jérusalem ? Je ferai de Samarie un tas de pierres dans un champ, un lieu où planter la vigne ; je ferai rouler ses pierres dans la vallée, et je mettrai à nu ses fondements. Toutes ses idoles seront mises en pièces et tous ses gains consumés par le feu ; je détruirai toutes ses statues car elle les a amassées avec le salaire de la prostitution, et elles redeviendront un salaire de prostitution. A cause de cela, je mènerai deuil et je hurlerai ; je marcherai dépouillé et nu ; je me lamenterai comme le chacal et je gémirai comme l'autruche. Car sa plaie est mortelle ! Car elle s'étend jusqu'en Juda ! Elle arrive jusqu'à la porte de mon peuple, jusqu'à Jérusalem. Ne l'annoncez pas dans Gath ; ne pleurez pas dans Acco ! A Beth-Aphra je me roule dans la poussière. Passe, habitante de Saphir, dans la honte de la nudité ! L'habitante de Tsaanan n'est point sortie ; le deuil de Beth-ha-Etsel vous prive de ce poste. Car l'habitante de Maroth est en détresse pour ses biens ; car un malheur est descendu d'auprès de l'Eternel sur la porte de Jérusalem. Attelle au char les coursiers, habitante de Lakis ; ce fut le commencement du péché de la fille de Sion, quand chez toi furent trouvées les infidélités d'Israël. C'est pourquoi tu renonceras à tes droits sur Moreseth-Gath ; les maisons d'Aczib seront un leurre pour les rois d'Israël. Je t'amènerai un nouveau possesseur, habitante de Marésa ; la noblesse d'Israël s'en ira jusqu'à Adullam. Arrache tes cheveux, coupe ta barbe, à cause des fils qui font tes délices ; fais-toi chauve comme le vautour ; car ils s'en vont en captivité loin de toi ! Malheur à ceux qui méditent l'iniquité et qui trament le mal sur leurs couches : au point du jour ils l'exécutent, car ils ont pour dieu leur bras. Ils convoitent des champs et ils les ravissent ; des maisons, et ils s'en emparent ; ils font violence à l'homme et à sa maison, au maître et à sa propriété. C'est pourquoi, ainsi a dit l'Eternel : Voici, je médite contre cette race un mal dont vous ne pourrez retirer votre cou, et vous n'irez plus la tête haute ; car c'est un temps mauvais. En ce jour-là, on fera sur vous un proverbe, et on chantera une complainte. On dira : C'en est fait ! Nous sommes entièrement ravagés ; il aliène la part de mon peuple ! Comment me l'enlève-t-il ? Il partage nos champs aux infidèles ! C'est pourquoi, tu n'auras personne chez toi qui étende le cordeau sur un lot dans l'assemblée de l'Eternel. Ne prophétisez plus, prophétisent-ils. Si on ne prophétise à ceux-ci, l'opprobre ne s'éloignera pas. Toi qu'on nomme maison de Jacob, l'Eternel est-il prompt à s'irriter ? Est-ce là sa manière d'agir ? N'ai-je pas de bonnes paroles pour celui qui marche dans la droiture ? Hier, mon peuple s'est levé en ennemi. De dessus la robe vous arrachez le manteau ; ceux qui passent en sécurité sont traités en ennemis. Vous chassez les femmes de mon peuple de la maison dont elles font leurs délices ; vous ravissez pour jamais ma gloire à ses petits enfants. Levez-vous ! Partez ! Car ce pays n'est pas le lieu du repos ; à cause de la souillure, il vous détruira d'une cruelle destruction. S'il venait un homme courant après le vent et débitant des mensonges en disant : Je te prophétiserai de vin et de cervoise ! ce serait le prophète de ce peuple-ci ! Je te rassemblerai, ô Jacob, je te rassemblerai tout entier ; je veux, je veux recueillir les restes d'Israël ; je les réunirai comme des brebis dans un bercail ; tel un troupeau au milieu de son parc, ainsi bruira la multitude des hommes. Celui qui fait la brèche monte devant eux ; ils font la brèche, ils franchissent la porte et sortent par elle ; leur Roi marche devant eux, et l'Eternel est à leur tête. Et j'ai dit : Ecoutez donc, chefs de Jacob et magistrats de la maison d'Israël ! N'est-ce pas à vous de connaître le droit ? Vous qui haïssez le bien et aimez le mal ; qui leur arrachez la peau du corps et la chair de dessus leurs os ! Ils dévorent la chair de mon peuple et lui arrachent la peau du corps et brisent ses os et les mettent en pièces comme ce qu'on cuit dans la marmite, comme de la viande dans la chaudière ! Alors ils crieront à l'Eternel, et il ne les exaucera point, et il leur cachera sa face en ce temps-là, parce qu'ils ont fait des actions mauvaises. Voici ce que dit l'Eternel des prophètes qui égarent mon peuple, qui crient : Paix ! quand leurs dents ont de quoi mordre, et qui déclarent la guerre à quiconque ne leur met rien dans la bouche ! C'est pourquoi, pour vous la nuit au lieu de visions, et les ténèbres au lieu de divination ! Le soleil se couchera pour les prophètes, et le jour s'obscurcira sur eux. Les voyants seront confus et les devins rougiront de honte ; tous ils se couvriront la barbe, car il n'y aura pas de réponse de Dieu. Mais moi, je suis rempli de force, de l'Esprit de l'Eternel, de jugement et de vaillance, pour dénoncer à Jacob son crime et à Israël son péché. Ecoutez donc ceci, chefs de la maison de Jacob et magistrats de la maison d'Israël, qui avez la justice en horreur et qui pervertissez tout ce qui est droit, bâtissant Sion avec le sang et Jérusalem avec le crime ! Ses chefs jugent pour des présents, ses sacrificateurs enseignent pour un salaire, et ses prophètes prédisent pour de l'argent. Et ils s'appuient sur l'Eternel, en disant : L'Eternel n'est-il pas au milieu de nous ? Le mal ne viendra pas sur nous ! C'est pourquoi, à cause de vous, Sion sera un champ qu'on laboure, Jérusalem un monceau de pierres, et la montagne du temple deviendra une hauteur boisée ! Il arrivera, à la fin des jours, que la montagne de la maison de l'Eternel sera affermie au sommet des montagnes et qu'elle sera élevée au-dessus des collines, et les peuples y afflueront. De nombreuses nations viendront et diront : Venez et montons à la montagne de l'Eternel, à la maison du Dieu de Jacob ; il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers ! Car de Sion sortira la loi, et la parole de l'Eternel de Jérusalem. Il sera l'arbitre de peuples nombreux et le juge de nations puissantes et lointaines ; ils forgeront leurs épées en socs de charrues et leurs lances en serpettes ; une nation ne lèvera plus l'épée contre l'autre, et on n'apprendra plus la guerre. Ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier, sans que personne les trouble ; car la bouche de l'Eternel des armées a parlé. Car tous les peuples marchent chacun au nom de son dieu ; et nous, nous marchons au nom de l'Eternel notre Dieu, à toujours et à perpétuité ! En ce jour-là, dit l'Eternel, je recueillerai celles qui boitent, je rassemblerai les dispersées et celles auxquelles j'avais fait du mal. Et je ferai de celles qui boitent un reste qui subsistera, et de celles qui sont éloignées une nation puissante. Et l'Eternel régnera sur eux, en la montagne de Sion, dès lors et à toujours. Et toi, tour du troupeau, colline de la fille de Sion, elle viendra jusqu'à toi, elle te reviendra, la domination première, la royauté de la fille de Jérusalem. Pourquoi maintenant pousses-tu de tels cris ? N'y a-t-il point de roi au milieu de toi, ou ton conseiller a-t-il péri, que la douleur t'ait saisie comme celle qui enfante ? Sois en travail, fille de Sion, et dans les maux, comme celle qui enfante ; car tu vas sortir de la ville et camper aux champs, et tu iras jusqu'à Babylone ; là, tu seras délivrée ; là, l'Eternel te rachètera de la main de tes ennernis ! Et maintenant, de nombreuses nations se sont rassemblées contre toi ; elles disent : Qu'elle soit profanée, et que nos yeux se repaissent de Sion ! Mais elles, elles ne connaissent pas les pensées de l'Eternel, et elles ne comprennent pas son conseil ; car il les assemble comme des gerbes sur l'aire. Lève-toi et foule, fille de Sion ! Car je ferai que ta corne sera de fer et tes sabots d'airain, et tu broieras des peuples nombreux ; et je vouerai leurs gains à l'Eternel et leurs richesses au Seigneur de toute la terre. Maintenant rassemble tes troupes, fille de troupes ! On a mis le siège contre nous, on frappe de la verge sur la joue le juge d'Israël ! Et toi, Bethléem Ephrata, petite pour être entre les milliers de Juda, c'est de toi que me sortira celui qui doit être dominateur en Israël et dont l'origine est dès les temps anciens, dès les jours éternels. C'est pourquoi il les livrera, jusqu'au temps où la mère aura enfanté, et le reste de ses frères viendra se joindre aux fils d'Israël. Et il se tiendra là et paîtra les brebis, dans la force de l'Eternel, dans la majesté du nom de l'Eternel, son Dieu ; et elles se reposeront, car il sera grand jusqu'aux bouts de la terre. C'est lui qui sera la paix. Quand l'Assyrien viendra dans notre pays et qu'il mettra le pied dans nos palais, nous ferons lever contre lui sept pasteurs et huit princes d'entre le peuple. Ils paîtront la terre d'Assur avec l'épée et la terre de Nimrod dans ses portes ; il nous délivrera de l'Assyrien, quand il viendra dans notre pays et qu'il mettra le pied dans nos frontières. Et le reste de Jacob sera au milieu de beaucoup de peuples comme une rosée qui vient de l'Eternel, comme des gouttes de pluie sur l'herbe, laquelle n'attend rien de l'homme et n'espère rien des fils des hommes. Et le reste de Jacob sera parmi les nations, au milieu de beaucoup de peuples, comme un lion parmi les bêtes de la forêt, comme un lionceau parmi les troupeaux de brebis, qui, lorsqu'il passe, foule et déchire, et personne ne délivre. Que ta main se lève contre tes adversaires, et tous tes ennemis seront exterminés ! Il arrivera en ce jour-là, dit l'Eternel, que je retrancherai tes chevaux du milieu de toi et je détruirai tes chars. Je retrancherai les villes de ton pays et je démolirai toutes tes forteresses. Je retrancherai de ta main les sortilèges, et tu n'auras plus de devins. Je retrancherai du milieu de toi tes idoles et tes statues, et tu ne te prosterneras plus devant l'ouvrage de tes mains. J'arracherai du milieu de toi tes Astartés et je détruirai tes villes. Et je ferai vengeance, dans ma colère et dans ma fureur, des nations qui n'auront point écouté. Ecoutez donc ce que dit l'Eternel : Lève-toi, plaide devant les montagnes, et que les collines entendent ta voix ! Ecoutez, montagnes, et vous, immuables fondements de la terre, le procès de l'Eternel ! Car l'Eternel a un procès avec son peuple et il va plaider contre Israël. Mon peuple ! que t'ai-je fait ? en quoi t'ai-je causé de la peine ? Réponds-moi. Car je t'ai fait monter de la terre d'Egypte, je t'ai racheté de la maison de servitude, et j'ai envoyé devant toi Moïse, Aaron et Marie. Mon peuple, souviens-toi donc du dessein qu'avait formé Balak, roi de Moab, et de ce que lui répondit Balaam, fils de Béor, de Sittim jusqu'à Guilgal, afin que tu connaisses les justices de l'Eternel. Avec quoi me présenterai-je devant l'Eternel, me prosternerai-je devant le Dieu Très-Haut? Irai-je au-devant de lui avec des holocaustes, avec des veaux d'un an ? L'Eternel prendra-il plaisir à des milliers de béliers, à des myriades de torrents d'huile ? Donnerai-je mon premier-né pour mon forfait, le fruit de mes entrailles pour le péché de mon âme ? O homme, il t'a déclaré ce qui est bon ; et qu'est-ce que l'Eternel demande de toi, sinon de faire ce qui est droit, d'aimer la miséricorde et de marcher humblement avec ton Dieu ? La voix de l'Eternel s'élève contre la ville, et celui qui est sage prendra garde à ton nom : Ecoutez la verge et celui qui l'a ordonnée ! Y a-t-il encore dans la maison de l'injuste des trésors iniques et un épha amoindri, abominable ? Serais-je pur, avec des balances iniques, et de faux poids dans le sac ?... Cette ville, ses riches sont pleins de violence et ses habitants profèrent le mensonge, et leur langue n'est que tromperie dans leur bouche ! Moi donc, à mon tour, je vais te rendre malade de coups, et je te dévasterai à cause de tes péchés ! Tu mangeras, mais tu ne seras pas rassasiée, et l'inanition sera au-dedans de toi ; tu emporteras, mais tu ne sauveras pas, et ce que tu sauveras, je le livrerai à l'épée. Tu sèmeras, mais tu ne moissonneras pas ; tu presseras l'olive, mais tu ne t'oindras point d'huile ; le moût, mais tu ne boiras point de vin. On observe les ordonnances d'Omri et toutes les pratiques de la maison d'Achab, et vous marchez selon leurs conseils ; afin que je te livre à la désolation et les habitants du pays aux sifflets, et que vous portiez l'opprobre de mon peuple ! Hélas ! Je suis comme après la récolte des fruits, comme après les grapillages de la vendange : pas une grappe à manger ! point de ces bonnes figues que mon âme désire ! L'homme pieux a disparu de la terre, et il n'y a pas un juste parmi les mortels ! Tous ils s'embusquent pour répandre le sang ; chacun fait la chasse à son frère avec le filet. Pour le mal, il y a des mains prêtes à le bien faire ; le prince exige, le juge se vend et le grand manifeste son avidité ; et ils ourdissent leur trame. Le meilleur d'entre eux est pareil à l'épine ; le plus droit, pire qu'une haie de ronces... Le jour annoncé par tes sentinelles, le jour de ton châtiment, est venu ; maintenant ils vont être dans la perplexité !... Ne croyez pas à un ami ; ne vous fiez pas à votre intime ; devant celle qui est couchée en ton sein, garde les portes de ta bouche ! Car le fils traite le père de fou ; la fille s'insurge contre sa mère, la bru contre sa belle-mère ; les ennemis de chacun, ce sont les gens de sa maison. Et moi, je regarderai à l'Eternel, je m'attendrai au Dieu de mon salut ; mon Dieu m'entendra. Ne te réjouis pas à mon sujet, toi mon ennemie ; car si je suis tombée, je me relèverai ; si je suis assise dans les ténèbres, l'Eternel est ma lumière ! Je porterai le courroux de l'Eternel, parce que j'ai péché contre lui, jusqu'à ce qu'il prenne ma cause en main et qu'il me fasse droit ; il me fera sortir à la lumière ; je contemplerai sa justice. Que mon ennemie le voie, et que la honte la couvre, elle qui me disait : Où est l'Eternel ton Dieu ? Mes yeux se repaîtront de sa vue, alors qu'elle sera foulée aux pieds comme la boue des rues. Le jour vient où tes murs seront rebâtis ; ce jour-là, le décret sera retiré. Ce jour-là, on viendra jusqu'à toi de l'Assyrie et des villes d'Egypte, d'Egypte jusqu'au fleuve, d'une mer à l'autre et d'une montagne à l'autre. La terre deviendra un désert à cause de ses habitants, par le fruit de leurs actions. Pais ton peuple avec ta houlette, les brebis de ton héritage, qui habitent solitaires dans la forêt au milieu du Carmel ; qu'elles paissent en Basan et en Galaad, comme aux jours anciens ! Comme aux jours où tu sortis de la terre d'Egypte, je lui ferai voir des miracles. Les nations le verront, et de toute leur puissance elles ne tireront que confusion ; elles mettront la main sur la bouche ; leurs oreilles seront assourdies. Elles lécheront la poussière comme le serpent ; comme les reptiles de la terre, elles sortiront effrayées de leurs retraites ; elles viendront en tremblant vers l'Eternel notre Dieu, et elles te craindront. Quel Dieu est semblable à toi, qui ôtes l'iniquité et qui pardonnes la rébellion au reste de ton héritage ? Il ne maintient pas à toujours sa colère, car il se plaît à faire grâce. Il aura de nouveau pitié de nous, il mettra sous ses pieds nos iniquités ; tu jetteras dans les, profondeurs de la mer tous leurs péchés ; tu feras voir à Jacob ta fidélité, à Abraham la miséricorde que tu as jurée à nos pères dès les jours anciens.
Sentence de Ninive. Livre de la vision de d'Elkosch. L'Eternel est un Dieu jaloux et vengeur ; vengeur est l'Eternel et sachant se courroucer ; l'Eternel est vengeur contre ses adversaires et garde rancune à ses ennemis. L'Eternel contient longtemps sa colère, il est grand en force et il n'absout point. L'Eternel marche dans l'ouragan et dans la tempête, et la nuée est la poussière de ses pieds. Il tance la mer et il la dessèche, et il fait tarir tous les fleuves. Basan et Carmel sont flétris ; flétrie est la fleur du Liban. Les montagnes tremblent devant lui et les collines se fondent ; la terre se soulève devant sa face, le monde et tous ceux qui y habitent. Devant sa fureur, qui subsistera ? Qui se dressera contre l'ardeur de sa colère ? Son courroux se verse comme le feu et les rochers se brisent devant lui. L'Eternel est bon, il est un lieu fort au jour de la détresse, et il connaît ceux qui se retirent vers lui. Et par un fleuve débordant il détruira entièrement ce lieu, et il poursuivra ses ennemis jusque dans les ténèbres. Que méditerez-vous contre l'Eternel ? C'est une destruction qu'il consomme ! Vous ne serez pas deux fois en détresse. Car, enlacés comme des épines et ivres de leurs débauches, ils seront dévorés comme de la paille toute sèche. De toi est sorti celui qui médite du mal contre l'Eternel, celui qui projette des scélératesses. Ainsi a dit l'Eternel : Bien qu'ils soient intacts et nombreux, ils seront fauchés et disparaîtront. Je t'ai humiliée et je ne t'humilierai plus. Et maintenant, je briserai son joug, de dessus toi, je romprai tes liens. Et quant à toi, voici l'ordre que l'Eternel a donné : il n'y aura plus de postérité de ton nom, je retrancherai de la maison de tes dieux les images taillées et celles de fonte ; je prépare ton tombeau, parce que tu as été léger. Voici sur les montagnes les pieds d'un messager de bonnes nouvelles, qui annonce la paix. Célèbre tes fêtes, Juda, rends tes vœux ! Car le méchant ne passera plus chez toi, il est entièrement retranché. Un destructeur est en marche contre toi ! Garde la forteresse, surveille le chemin, affermis tes reins, ramasse toute ta force ! Car l'Eternel rétablit la gloire de Jacob comme la gloire d'Israël, parce que des pillards les ont pillés et ont gâté leurs ceps. Le bouclier de ses guerriers est peint en rouge, ses hommes d'armes sont vêtus d'écarlate ; au jour où il arme, l'acier des chars étincelle et les lances s'agitent. Dans les rues les chars roulent avec furie, dans les places ils se devancent à l'envi. On croit voir courir des flammes, des éclairs. Il se souvient de ses capitaines ; eux trébuchent dans leur marche, ils se précipitent vers la muraille ; la défense est préparée. Les portes des fleuves s'ouvrent et le palais se fond. C'en est fait ! Elle est mise à nu, elle est emmenée, et ses suivantes gémissent comme des colombes ; elles se frappent la poitrine. Ninive est comme un bassin d'eau depuis qu'elle existe... On fuit... Arrêtez ! Arrêtez... ! Pas un ne se retourne. Pillez l'argent, pillez l'or ! Car il n'y a pas de fin à ses trésors, à ses amas de toutes sortes d'objets précieux. Vidée, revidée, mise à sec ! Les cœurs défaillent, les genoux tremblent ; tous les reins se tordent de douleur, tous les visages deviennent livides. Où est-il, l'antre des lions, le lieu où se repaissaient les jeunes lions, où se retiraient le lion, la lionne et les lionceaux sans que personne les troublât ? Le lion ravissait de quoi rassasier ses petits ; il étranglait pour ses lionnes, il remplissait de proie ses cavernes et ses antres de dépouilles. A toi maintenant ! dit l'Eternel des armées. Je vais réduire en fumée tes chars ; l'épée dévorera tes jeunes lions. Je retrancherai du pays ta proie et l'on n'entendra plus la voix de tes envoyés. Malheur à la ville de sang, qui n'est que fraude, pleine de violence, qui ne cesse pas ses rapines ! On entend les fouets, on entend le fracas des roues ; les chevaux galopent, les chars bondissent. Les cavaliers s'élancent, l'épée brille, la lance étincelle. Une multitude de blessés..., une masse de morts, une infinité de cadavres... On trébuche sur les cadavres. C'est à cause de la multitude des prostitutions de la prostituée pleine d'attraits, de cette magicienne qui vendait les nations par ses prostitutions, et les peuples par ses enchantements. A toi maintenant, dit l'Eternel. des armées ! Je vais relever les pans de ta robe sur ta face et je montrerai aux nations ta nudité et aux royaumes ta honte. Je jetterai sur toi des ordures, je t'avilirai et je te donnerai en spectacle. Quiconque te verra, fuira loin de toi et dira : Ninive est détruite ! Qui la plaindra ? Où te chercherai-je des consolateurs ? Vaudrais-tu mieux que No-Amon, qui était assise au milieu des fleuves, que les eaux environnaient, qui était une forteresse des mers, dont la mer était la muraille ? Cus était sa force, ainsi que l'Egypte, et ils étaient sans limites. Put et les Libyens étaient tes alliés. Elle aussi est allée en exil, captive ; ses petits enfants aussi étaient écrasés à l'angle de toutes les rues ; on jetait le sort sur ses hommes les plus honorés et tous ses grands ont été chargés de fers. Toi aussi, tu seras enivrée, perdant tes, sens ; toi aussi, tu chercheras un refuge devant l'ennemi. Toutes tes places fortes sont des figuiers chargés de figues mûres ; on secoue, elles tombent dans la bouche. Voici, tes gens sont des femmes au milieu de toi ; devant tes ennemis, les portes de ton pays s'ouvrent toutes grandes ; le feu a dévoré tes barres. Fais ta provision d'eau pour le siège ! Arme tes forts, vas à l'argile ! foule la terre glaise, met en état le four à briques. Là, le feu te dévorera, l'épée t'exterminera, te dévorera comme la sauterelle, quand tu serais nombreux comme la sauterelle, nombreux comme la larve. Tu as des marchands en plus grand nombre qu'il n'y a d'étoiles dans les cieux ; la sauterelle ouvre ses ailes et s'envole. Tes princes sont comme la sauterelle, et tes chefs comme de jeunes sauterelles amoncelées ; elles se posent sur les murs en un jour froid ; le soleil se lève, elle fuient et l'on ne connaît plus leur lieu ; où sont-elles ? Tes pasteurs sont endormis, roi d'Assyrie ! Tes hommes forts sont gisants, ton peuple est dispersé sur les montagnes, et il n'y a personne qui les rassemble. Ta fracture est sans remède, ta plaie mauvaise. Tous ceux à qui arrivera le bruit de ton sort battront des mains à ton sujet. Car sur qui n'a pas passé ta malice continuellement ?
Sentence révélée à Habakuk le prophète. Jusques à quand, Eternel, t'implorerai-je sans que tu entendes, crierai-je à toi contre la violence sans que tu délivres ? Pourquoi me fais-tu voir l'iniquité et contemples-tu nos peines ? La désolation et la violence sont devant moi ; il y a des querelles, et la discorde s'élève. Aussi la loi est paralysée et la justice n'arrive plus à la lumière. Car le méchant circonvient le juste ; c'est pourquoi le droit sort faussé. Regardez parmi les nations et voyez ; soyez étonnés, stupéfaits, car je vais faire en vos jours une œuvre que vous ne croiriez point si on vous la racontait. Car je vais faire lever les Chaldéens, peuple rude et impétueux, qui s'avance au large sur la terre pour s'emparer de demeures qui ne sont point à lui. Il est terrible et formidable ; c'est lui-même qui fera son droit et sa grandeur Ses chevaux sont plus légers que les léopards, plus agiles que les loups du soir ; ses cavaliers, chevauchent fièrement, ses cavaliers viendront de loin, ils voleront comme un aigle qui fond sur sa proie. Toute la troupe viendra pour piller ; le front de leurs lignes se porte en avant ; ils amassent les captifs comme du sable. Il se moquera des rois, et les princes seront sa risée ; il se rira de tout retranchement, il entasse de la poussière et le prend. Puis il glisse comme le vent, il passe outre, et il est chargé de crimes. Sa force à lui, voilà son Dieu ! N'es-tu pas de tout temps l'Eternel, mon Dieu, mon Saint ? Nous ne mourrons pas. Eternel, tu l'as établi pour exécuter ton jugement ; mon Rocher, tu l'as affermi pour châtier ! Tes yeux sont trop purs pour voir le mal et tu ne peux contempler l'iniquité. Pourquoi regardes-tu les perfides, gardant le silence quand le méchant dévore un plus juste que lui ? Tu traites donc les hommes comme les poissons de la mer, comme les reptiles qui n'ont pas de chef ! Tous, il les prend à l'hameçon, les tire avec son filet, les ramasse dans ses rets. C'est pourquoi il est dans la joie et jubile. C'est pourquoi il sacrifie à son filet et offre de l'encens à ses rets ; car par eux sa portion est grasse et sa nourriture succulente. Ne cessera-t-il donc pas de vider son filet, égorgeant des nations impitoyablement ? Je veux me tenir à mon poste et me placer sur un lieu élevé ; je serai attentif à voir ce qu'il me dira et ce que je répliquerai à la remontrance qui me sera faite. Et l'Eternel me répondit et dit : Ecris la vision et grave-la sur les tables, afin qu'on la lise couramment. Car la vision attend encore son terme ; elle aspire à la fin et ne mentira point. Si elle tarde, attends-la ; car elle arrivera certainement, elle ne manquera point : Voici, celui dont l'âme s'enfle au-dedans de lui, il n'est pas dans le droit chemin, mais le juste vivra par sa foi. Et puis, le vin est perfide ; il est arrogant et il ne demeurera pas, l'homme qui s'est fait un appétit large comme le sépulcre ; il est comme la mort, il ne se rassasie pas, il rassemble vers lui toutes les nations et ramasse à lui tous les peuples. Ne se mettront-ils pas tous à prononcer sentences, fables, énigmes à son sujet ? On dira : Malheur à qui amasse ce qui n'est pas à lui, (jusques à quand ?), à qui se charge d'un fardeau de gages ! Ceux qui te mordront, ne se lèveront-ils pas soudain ? Ils se réveilleront, tes bourreaux, et tu deviendras pour eux une proie. Toi qui as dépouillé beaucoup de nations, tout ce qui reste de peuples te dépouilleront à cause du sang humain répandu, des violences faites à la terre, aux villes et à tous leurs habitants. Malheur à qui amasse un gain illicite pour sa maison, afin de placer bien haut son nid, pour échapper à l'atteinte du malheur ! Tu as délibéré la honte de ta maison ; en mettant fin à beaucoup de peuples, tu pèches contre toi-même. Car la pierre criera de la muraille, et de la charpente, la poutre lui répondra. Malheur à qui bâtit une ville dans le sang, et fonde une cité sur l'injustice ! Voici, que l'Eternel le veuille, aussitôt les peuples travaillent pour le feu et les nations se fatiguent pour le néant. Car la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l'Eternel, comme les eaux recouvrent le fond de la mer. Malheur à qui fait boire son prochain, à toi qui lui verses ta colère jusqu'à l'enivrer, pour regarder sa nudité ! Tu es rassasié d'opprobre plus que de gloire ; bois, toi aussi, et montre ton incirconcision ; la coupe de la droite de l'Eternel fera le tour jusqu'à toi, et l'infamie couvrira ta gloire. Car la violence faite au Liban retombera sur toi, ainsi que la destruction des bêtes épouvantées, à cause du sang humain répandu, des violences faites à la terre, aux villes et à tous leurs habitants. Que sert l'image taillée, pour que l'artiste la taille, l'idole de fonte qui n'est qu'un docteur mensonger, pour que celui qui l'a faite se confie en son œuvre, en façonnant des divinités muettes ? Malheur à qui dit au bois : Lève-toi ! à la pierre silencieuse : Réveille-toi ! Elle enseigne... et voici, elle est plaquée d'or et d'argent, et il n'y a pas de souffle en elle ! Et l'Eternel est dans son saint temple ; silence devant Lui, toute la terre ! Prière d'Habakuk le prophète, sur le mode dithyrambique. Eternel, j'ai entendu ce que tu as fait entendre ; je suis saisi de crainte ! Eternel, ce que tu as fait dans le cours des âges, fais-le revivre ; dans le cours des âges, fais-le connaître ! Dans la colère, souviens-toi d'avoir pitié. Dieu vient de Théman, et le Saint de la montagne de Paran (Séla). Sa majesté a couvert les cieux et la terre a été remplie de sa louange. C'est un éclat comme la lumière : des rayons partent de sa main ; c'est là que se cache sa puissance. Devant lui marche la mortalité, et la fièvre naît sous ses pieds. Il s'est arrêté et a fait trembler la terre ; il a regardé et a secoué les nations ; les montagnes éternelles se sont brisées, les collines antiques se sont affaissées ; il suit ses voies d'autrefois. J'ai vu dans la détresse les tentes de Cuschan, les pavillons du pays de Madian frémissaient. Est-ce contre des fleuves que s'est irrité l'Eternel ? Est-ce contre les fleuves qu'est ta colère, ou contre la mer ta fureur, pour que tu montes sur tes chevaux, sur tes chars de délivrance ? Ton arc se découvre, les serments sont les traits de celui qui parle (Séla). Tu fends la terre en lits de rivières. Les montagnes t'ont vu et tremblent. Une trombe a passé ; l'abîme a fait entendre sa voix, il a tendu les mains en haut. Le soleil, la lune, sont restés dans leur demeure ; on marche à la clarté de tes flèches, à la lueur des éclairs de ta lance. Tu marches sur la terre avec fureur, tu foules les nations avec colère. Tu es sorti pour la délivrance de ton peuple pour délivrer ton Oint ; tu as brisé le faîte de la maison du méchant la mettant à découvert du haut en bas (Séla). Tu as percé de ses propres traits le chef de tes hordes qui se précipitaient pour me disperser ; ils poussaient des cris de joie comme s'ils allaient dévorer à l'écart les misérables. Tu foules la mer sous les pas de tes chevaux, l'amas des grandes eaux. J'ai entendu et mes entrailles ont frémi ; à cette voix mes lèvres ont tremblé ; la carie entre dans mes os ; mes genoux fléchissent sous moi de devoir attendre en repos le jour de détresse, où ils monteront contre un peuple qu'ils ravageront ! Car le figuier ne fleurira pas ; il n'y a pas de récolte dans les vignes ; le fruit de l'olivier a fait défaut et les champs n'ont pas donné de pain. Il n'y a plus de brebis dans la bergerie, et pas de bœufs dans les étables. Et moi, je veux me réjouir en l'Eternel, tressaillir de joie dans le Dieu de ma délivrance. L'Eternel, le Seigneur, est ma force. Il a rendu mes pieds semblables à ceux des biches, et m'a fait marcher sur mes lieux élevés. Au maître chantre. Sur mes instruments à corde.
Parole de l'Eternel, qui fut adressée à Sophonie, fils de Cuschi, fils de Guédalia, fils d'Amaria, fils d'Ezéchias, au temps de Josias, fils d'Amon, roi de Juda. J'enlèverai tout de dessus la face de la terre, dit l'Eternel ; j'enlèverai hommes et bêtes ; j'enlèverai les oiseaux des cieux et les poissons de la mer, et les scandales en même temps que les impies, et je retrancherai l'homme de dessus la face de la terre, dit l'Eternel. Et j'étendrai ma main sur Juda et sur tous les habitants de Jérusalem, et je retrancherai de ce lieu-ci le reste de Baal, le nom des prêtres d'idoles avec les sacrificateurs et ceux qui se prosternent sur les toits devant l'armée des cieux, et ceux qui se prosternent en prêtant serment à l'Eternel et jurent par leur Roi, et ceux qui se détournent de l'Eternel, qui n'ont pas cherché l'Eternel et ne se sont pas souciés de lui. Silence devant le Seigneur, l'Eternel ! Car la journée de l'Eternel est proche ; car l'Eternel a préparé un sacrifice, il a consacré ses conviés ! Et il arrivera, au jour du sacrifice de l'Eternel, que je punirai les princes et les fils du roi et tous ceux qui se vêtent de vêtements étrangers. Et je punirai, en ce jour-là, tous ceux qui sautent par dessus le seuil, qui remplissent la maison de leur seigneur de violence et de fraude. Et en ce jour-là, dit l'Eternel, de la porte des poissons retentiront des cris, des faubourgs un gémissement, et des collines un grand fracas. Gémissez, habitants de Mactès, car toute la gent cananéenne est anéantie, tous ceux qui sont chargés d'argent sont retranchés. Et il arrivera, en ce temps-là, que je fouillerai Jérusalem avec des lanternes et que je châtierai tous les hommes figés sur leur lie, qui disent en leur cœur : L'Eternel ne fait ni bien ni mal. Et leurs biens seront livrés au pillage et leurs maisons à la dévastation ; ils auront bâti des maisons et ils n'y habiteront point ; ils auront planté des vignes et n'en boiront pas le vin. Il est proche, le grand jour de l'Eternel, il est proche et vient à grands pas ; on l'entend venir, le jour de l'Eternel ; alors l'homme fort poussera des cris amers. C'est un jour de fureur que ce jour-là, un jour de détresse et d'angoisse, un jour de tourmente et d'ouragan, un jour de ténèbres et d'obscurité, un jour de nuages et d'épais brouillards, un jour où retentit la trompette et le cri de guerre contre les villes fortes et les créneaux élevés. Et je mettrai les hommes dans la détresse, et ils marcheront comme les aveugles, parce qu'ils ont péché contre l'Eternel ; et leur sang sera répandu comme de la poussière et leur chair comme de la fiente. Ni leur argent, ni leur or ne pourra les délivrer au jour de la fureur de l'Eternel ; et par le feu de sa jalousie, toute la terre sera dévorée ; car il fera une destruction totale, une ruine épouvantable de tous les habitants de la terre. Recueillez-vous, recueillez-vous, race sans pudeur, avant que le décret ait enfanté, que le jour ait passé comme la balle, avant que vienne sur vous l'ardeur de la colère de l'Eternel, avant que vienne sur vous le jour de la colère de l'Eternel. Recherchez l'Eternel, vous tous les humbles du pays qui avez pratiqué sa loi ; recherchez la justice, recherchez l'humilité ! Peut-être serez-vous mis à couvert au jour de la colère de l'Eternel. Car Gaza sera délaissée, et Askalon réduite en désert ; Asdod, on la chassera en plein midi, et Ekron sera extirpée. Malheur aux habitants de la région de la mer, à la nation des Crétois ! La parole de l'Eternel est prononcée contre vous, Canaan, terre des Philistins, et je te détruirai en sorte qu'il ne te reste plus d'habitants. Et la région de la mer sera des pâturages, des grottes de bergers et des parcs de moutons ; et ce sera un territoire pour le reste de la maison de Juda ; leurs troupeaux y paîtront ; le soir, ils feront leur gîte dans les maisons d'Askalon ; car l'Eternel, leur Dieu, les visitera et les rétablira. J'ai entendu les insultes de Moab et les outrages des fils d'Ammon, qui insultaient mon peuple et s'agrandissaient aux dépens de leurs frontières. C'est pourquoi, je suis vivant, dit l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël : Moab sera comme Sodome et les fils d'Ammon comme Gomorrhe, un domaine des orties, une carrière de sel et un désert à jamais. Les restes de mon peuple les pilleront et ce qui demeurera de ma nation les auront en héritage. Cela leur arrivent pour leur orgueil, parce qu'ils ont insulté le peuple de l'Eternel des armées et se sont agrandis à ses dépens. L'Eternel se fera craindre par eux, car il anéantit tous les dieux de la terre ; et on se prosternera devant lui, chacun du lieu où il est, de toutes les îles des nations. Vous aussi, Ethiopiens !... Ils seront transpercés par mon épée. Il étendra aussi la main contre le nord, il détruira Assur, et il fera de Ninive une solitude aride comme le désert. Et au milieu d'elle gîteront des troupeaux, des animaux de toute espèce ; même le pélican, même le hérisson se logeront sur ses chapiteaux ; on entendra chanter dans les fenêtres, la désolation sera sur le seuil, car il a mis à découvert les poutres de cèdres. C'est là cette ville joyeuse, assise en assurance, qui disait en son cœur : Moi, et rien que moi ! Comment est-elle devenue un désert, un gîte pour les bêtes ? Quiconque passera sur elle sifflera en agitant la main. Malheur à la rebelle et à la souillée, à la ville d'oppression ! EIle n'a écouté aucune voix ; elle n'a pas accepté d'avertissement ; elle ne s'est point confiée en l'Eternel ; elle ne s'est point approchée de son Dieu. Ses princes, au milieu d'elle, sont des lions rugissants, ses juges des loups du soir qui ne laissent rien de reste pour le matin. Ses prophètes sont des fanfarons, des imposteurs ; ses sacrificateurs ont profané les choses saintes, ils ont fait violence à la loi. L'Eternel est juste au milieu d'elle ; il ne fait rien d'inique ; chaque matin, il produit son décret à la lumière, il n'y manque point ; et l'homme injuste ne connaît point de honte ! J'ai exterminé des nations ; leurs tours ont été ruinées ; j'ai désolé leurs rues : on n'y passe plus ; leurs villes ont été dévastées : il n'y a personne, pas d'habitants. J'avais dit : Au moins tu me craindras, tu te laisseras reprendre, et ta demeure ne sera pas détruite. Que de fois je l'ai châtié ! Ils n'en ont été que plus empressés à se mal conduire en toutes choses. C'est pourquoi, attendez-moi, dit l'Eternel, pour le jour où je me lèverai pour le butin ! Car j'ai décrété d'assembler les nations, d'amasser les royaumes pour verser sur eux ma fureur, toute l'ardeur de ma colère. Car toute la terre sera dévorée par le feu de ma jalousie. Car alors je donnerai aux peuples des lèvres pures, afin qu'ils invoquent tous le nom de l'Eternel pour le servir d'un commun accord. D'au-delà des fleuves de Cus, mes adorateurs, mes enfants dispersés apporteront mon offrande. En ce jour-là, tu n'auras plus à rougir de toutes les actions par lesquelles tu as péché contre moi. Car alors j'ôterai du milieu de toi ceux qui se réjouissaient insolemment, et désormais tu ne t'enorgueilliras plus sur ma montagne sainte. Et je laisserai au milieu de toi un peuple humble et chétif, qui se confiera au nom de l'Eternel. Le reste d'Israël ne fera rien d'inique et ne dira point de mensonge, et il ne se trouvera plus dans leur bouche de langue trompeuse ; car ils paîtront et se reposeront sans que personne les trouble. Jette des cris de joie, fille de Sion ! Jette des cris d'allégresse, Israël ! Réjouis-toi et triomphe de tout ton cœur, fille de Jérusalem ! L'Eternel a retiré les sentences portées contre toi, il a détourné ton ennemi ; le Roi d'Israël, l'Eternel, est au milieu de toi, tu ne verras plus aucun mal. En ce jour-là, on dira à Jérusalem : Ne crains point ! Sion, que tes mains ne faiblissent point. L'Eternel ton Dieu est au milieu de toi, un vaillant Sauveur ; il éclatera de joie, à cause de toi, il se taira dans son amour ; il tressaillera à cause de toi avec des cris de joie. Je rassemble ceux qui languissent privés des fêtes solennelles ; ils étaient des tiens, leur fardeau est l'opprobre. Voici, je finirai en ce temps avec tous tes oppresseurs, et je sauverai celle qui boite et je recueillerai la rejetée, et je les ferai être glorieux et renommés dans tous les pays où ils ont été dans la honte. En ce temps-là, je vous ramènerai ; et au temps où je vous rassemblerai, certainement je vous rendrai renommés et glorieux chez tous les peuples de la terre, quand je ferai cesser votre captivité, à vos yeux.
La deuxième année du roi Darius, au sixième mois, le premier du mois, la parole de l'Eternel fût adressée par la bouche d'Aggée, le prophète, à Zorobabel, fils de Séalthiel, gouverneur de Juda, et à Jéhosua, fils de Jéhotsadak, grand-sacrificateur, en ces termes : Ainsi a dit l'Eternel des armées : Ce peuple dit : Le temps n'est pas là, le temps où la maison de l'Eternel sera rebâtie. C'est pourquoi la parole de l'Eternel se fit entendre par la bouche d'Aggée, le prophète : Est-il temps pour vous-mêmes d'habiter vos maisons lambrissées, alors que cette maison-là est en ruines ? Et maintenant, ainsi a dit l'Eternel des armées : Considérez attentivement ce qui vous est arrivé. Vous avez semé beaucoup et recueilli peu, mangé, mais non jusqu'à être rassasiés, bu, mais pas à votre soûl ; vous vous êtes vêtus, sans être réchauffés. Celui qui s'engageait mettait ses gages dans une bourse trouée. Ainsi a dit l'Eternel des armées : Considérez attentivement ce qui vous est arrivé. Allez à la montagne, apportez du bois et bâtissez la maison ; j'y prendrai plaisir et en serai glorifié, dit l'Eternel. On comptait sur beaucoup, et voici, il n'y a eu que peu ; vous aviez rentré vos récoltes, et j'ai soufflé dessus. Pourquoi ? dit l'Eternel des armées. A cause de ma maison qui est en ruines, tandis que chacun de vous s'empresse pour sa maison. C'est pourquoi les cieux vous ont retenu leur rosée, et la terre a retenu ses fruits. Et j'ai appelé la sécheresse sur le pays et sur les montagnes, sur le blé, sur le moût, sur l'huile, sur tout ce que doit produire le sol, ainsi que sur l'homme, sur les bêtes et sur tout le travail des mains. Alors Zorobabel, fils de Séalthiel, Jéhosua, fils de Jéhotsadak, grand-sacrificateur, et tout ce qui restait du peuple, écoutèrent la voix de l'Eternel, leur Dieu, et les paroles d'Aggée, le prophète, selon le message dont l'Eternel, leur Dieu, l'avait chargé, et le peuple eut crainte de l'Eternel. Alors Aggée, envoyé de l'Eternel, parla au peuple, en vertu de la mission de l'Eternel, en ces termes : Je suis avec vous, dit l'Eternel. Et l'Eternel réveilla l'esprit de Zorobabel, fils de Séalthiel, gouverneur de Juda, et l'esprit de Jéhosua, fils de Jéhotsadak, grand-sacrificateur, et l'esprit de tout ce qui restait du peuple ; ils se mirent à travailler à la maison de l'Eternel, le vingt-quatre du sixième mois, la deuxième année du roi Darius. Au septième mois, le vingt-et-un du mois, la parole de l'Eternel se fit entendre par la bouche d'Aggée, le prophète, en ces termes : Parle à Zorobabel, fils de Séalthiel, gouverneur de Juda, à Jéhosua, fils de Jéhotsadak, grand-sacrificateur, et à ce qui reste du peuple, en ces mots : Qui reste-t-il parmi vous qui ait vu cette maison en sa gloire première ? et en quel état la voyez-vous maintenant ? Telle qu'elle est, n'est-elle pas à vos yeux comme rien ? Et maintenant, courage, Zorobabel ! dit l'Eternel ; courage, Jéhosua, fils de Jéhotsadak, grand-sacrificateur ! courage, vous tout le peuple du pays ! dit l'Eternel ; et agissez ! Car je suis avec vous, dit l'Eternel des armées. L'engagement que j'ai pris avec vous, quand vous êtes sortis d'Egypte, et mon Esprit, demeurent au milieu de vous : ne craignez rien ! Car ainsi a dit l'Eternel des armées : Encore un temps, et il sera court ; et j'ébranlerai les cieux et la terre, la mer et le continent. J'ébranlerai toutes les nations, et les trésors de toutes les nations viendront, et je remplirai cette maison de gloire, dit l'Eternel des armées. A moi est l'argent et à moi l'or, dit l'Eternel des armées. Grande sera la gloire de cette maison, la dernière plus que la première ; en ce lieu-ci je mettrai la paix, dit l'Eternel des armées. Le vingt-quatre du neuvième mois, la deuxième année de Darius, la parole de l'Eternel se fit entendre par la bouche d'Aggée, le prophète, en ces termes : Ainsi a dit l'Eternel des armées : Consulte les sacrificateurs sur ce point : Un homme porte dans le pan de son vêtement de la viande consacrée ; il touche de ce pan du pain ou un mets cuit ou du vin ou de l'huile ou quelque autre aliment ; cette chose-là sera-t-elle consacrée ? Les sacrificateurs répondirent : Non. Et Aggée dit : Et si un homme souillé par un mort touche à ces choses, seront-elles souillées ? Les sacrificateurs répondirent : Elles seront souillées. Alors Aggée reprit en ces termes : Tel est ce peuple, telle est cette nation devant moi, dit l'Eternel ; telle est toute œuvre de leurs mains ; ce qu'ils offrent là est souillé. Et maintenant, reportez votre esprit d'aujourd'hui en arrière, avant qu'on n'eût encore mis pierre sur pierre au temple de l'Eternel. Alors, quand on venait à un monceau de vingt mesures, il n'y en avait que dix ; quand on venait au pressoir pour y puiser cinquante mesures, il n'y en avait que vingt. Je vous ai frappés par la rouille et la nielle, et tout le travail de vos mains par la grêle ; et vous n'êtes point revenus à moi, dit l'Eternel. Faites donc attention, d'aujourd'hui en arrière, depuis le vingt-quatrième jour du neuvième mois jusqu'à partir du jour où fut fondé le temple de l'Eternel, faites attention ! Y a-t-il encore du grain dans le grenier ? Jusqu'à la vigne, au figuier, au grenadier, à l'olivier, qui n'ont rien produit ! Dès ce jour, je bénirai. La parole de l'Eternel fut adressée une deuxième fois à Aggée, le vingt-quatre du mois, en ces termes : Dis à Zorobabel, gouverneur de Juda : J'ébranlerai les cieux et la terre ; je renverserai le trône des royaumes, j'anéantirai la puissance des royaumes des nations ; j'abattrai les chars et ceux qui les montent ; les chevaux avec leurs cavaliers tomberont par l'épée les uns des autres. En ce jour, dit l'Eternel des armées, je te prendrai, Zorobabel, fils de Séalthiel, mon serviteur, et je ferai de toi comme un cachet ; car je t'ai élu, dit l'Eternel des armées.
Au huitième mois, en la deuxième année de Darius, la parole de l'Eternel fut adressée à Zacharie, fils de Barachie, fils d'Iddo, le prophète, en ces termes : L'Eternel a été dans un grand courroux contre vos pères. Et tu leur diras : Ainsi a dit l'Eternel des armées : Revenez à moi, dit l'Eternel des armées, et je reviendrai à vous, a dit l'Eternel des armées. Ne soyez pas comme vos pères auxquels ont prêché les premiers prophètes en disant : Ainsi a dit l'Eternel des armées : Revenez donc de vos mauvaises voies et de vos mauvaises actions.Mais ils n'ont pas écouté et ils ne m'ont pas prêté attention, dit l'Eternel. Vos pères, où sont-ils ? Et les prophètes, devaient-ils vivre à toujours ? Mais mes paroles et mes décrets dont j'avais chargé mes serviteurs les prophètes, n'ont ils pas atteint vos pères ? Et vos pères ont changé de langage et ont dit : Comme l'Eternel des armées avait résolu d'agir à notre égard, ainsi il a agi envers nous, selon nos voies et selon nos actions. Au vingt-quatrième jour du onzième mois, qui est le mois de Schébat, en la deuxième année de Darius, la parole de l'Eternel fut adressée à Zacharie, fils de Barachie, fils d'Iddo, le prophète, de cette manière : J'eus une vision cette nuit-là ; et voici, un homme monté sur un cheval roux ; et il se tenait entre des myrtes qui étaient dans un lieu profond, et derrière lui, des chevaux roux, bruns et blancs. Et je dis : Qu'est-ce que ceux-ci, mon Seigneur ? Et l'ange qui me parlait, me dit : Je te ferai voir ce que sont ceux-ci. Et l'homme qui se tenait entre les myrtes répondit et dit : Ce sont ceux que l'Eternel a envoyés pour parcourir la terre. Et ils répondirent à l'ange de l'Eternel qui se tenait entre les myrtes et ils dirent : Nous avons parcouru la terre, et voici toute la terre est en repos et tranquille. Et l'ange de l'Eternel répondit et dit : Eternel des armées, jusques à quand seras-tu sans merci pour Jérusalem et pour les villes de Juda contre lesquelles voilà soixante-dix ans que ta colère a éclaté ? Et l'Eternel adressa à l'ange qui me parlait de bonnes paroles, des paroles de consolation. Et l'ange qui me parlait me dit : Proclame ceci : Ainsi a dit l'Eternel des armées : J'ai été ému pour Jérusalem et Sion d'une grande jalousie ; et je suis violemment irrité contre les nations qui vivent, à l'aise, parce que je n'étais, moi, que peu irrité, et elles ont, elles, aidé au mal. C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel : Je me suis retourné vers Jérusalem avec compassion ; ma maison y sera rebâtie, dit l'Eternel des armées, et le cordeau sera étendu sur Jérusalem. Proclame encore ceci : Ainsi parle l'Eternel des armées : Mes villes regorgeront encore de biens, et l'Eternel consolera encore Sion et fera encore choix de Jérusalem. Et je levai les yeux et je vis ; et voici quatre cornes. Et je dis à l'ange qui me parlait : Qu'est-ce que ces cornes ? Et il me dit : Ce sont les cornes qui ont dispersé Juda, Israël et Jérusalem. Et l'Eternel me fit voir quatre forgerons. Et je dis : Qu'est-ce que ceux-ci viennent faire ? Et il dit : Ce sont là les cornes qui ont dispersé Juda, au point que personne ne levait la tête, et ceux-ci sont venus pour les frapper d'effroi, pour abattre les cornes des nations qui ont levé la corne contre le pays de Juda pour le disperser. Et je levai les yeux et je vis ; et voici un homme, ayant à la main un cordeau à mesurer. Et je dis : Où vas-tu ? Et il me dit : Mesurer Jérusalem pour voir quelle en est la largeur et quelle en est la longueur. Et voici l'ange qui me parlait paraît, et un autre paraît, allant à sa rencontre, et il lui dit : Cours parler à ce jeune homme ; dis-lui : C'est comme ville ouverte que sera habitée Jérusalem, tant il y aura en elle de gens et de bêtes. Et moi, je serai pour elle, dit l'Eternel, une muraille de feu tout à l'entour, et je serai sa gloire au milieu d'elle. Holà ! Fuyez du pays du septentrion, dit l'Eternel, car je vous ai dispersés comme les quatre vents des cieux, dit l'Eternel. Holà ! Sion, échappe-toi, toi qui habites chez la fille de Babylone ! Car ainsi parle l'Eternel des armées : Suivez la gloire ! Il m'a envoyé vers les nations qui vous ont pillés, car qui vous touche, touche la prunelle de son œil. Car je vais brandir ma main sur elles et elles seront données en pillage à ceux qui leur sont asservis, et vous saurez que l'Eternel des armées m'a envoyé. Pousse des cris de joie et sois dans l'allégresse, fille de Sion, car je vais venir et habiter au milieu de toi, dit l'Eternel. Et beaucoup de nations s'attacheront à l'Eternel en ce jour-là et deviendront mon peuple, et j'habiterai au milieu de toi, et tu sauras que l'Eternel des armées m'a envoyé vers toi. Et l'Eternel possédera Juda comme sa portion sur la terre sainte, et il fera encore choix de Jérusalem. Silence, toute chair, à l'approche de l'Eternel ! Car il s'est levé de sa demeure sainte. Et il me fit voir Jéhosua, le souverain sacrificateur, qui se tenait devant l'ange de l'Eternel, et Satan qui se tenait à sa droite pour lui faire opposition. Et l'Eternel dit à Satan : Que l'Eternel te tance, Satan, que l'Eternel te tance, lui qui a fait choix de Jérusalem ! Celui-ci n'est-il pas un tison arraché du feu ? Or Jéhosua était vêtu d'habits sales et se tenait devant l'ange. Et celui-ci répondit et parla à ceux qui se tenaient devant lui, disant : Enlevez de dessus lui les habits sales. Et il lui dit : Regarde, j'ai fait passer de dessus toi ton iniquité et t'ai revêtu d'habits de fête. Et je dis : Qu'ils lui mettent une tiare pure sur sa tête ! Et ils posèrent la tiare pure sur sa tête, et ils le revêtirent d'habits ; et l'ange de l'Eternel était présent. Et l'ange de l'Eternel fit cette déclaration à Jéhosua : Ainsi parle l'Eternel des armées : Si tu marches dans mes voies et si tu gardes mes préceptes, toi aussi tu administreras ma maison et tu garderas mes parvis, et je te donnerai accès parmi ces assistants. Ecoute, Jéhosua, souverain sacrificateur, toi et tes collègues qui siègent devant toi ! Car ce sont des hommes servant de signes, parce que je vais faire venir mon serviteur Germe. Or voici une pierre que j'ai mise devant Jéhosua ; sur cette unique pierre sont sept yeux ; je vais sculpter sa gravure, dit l'Eternel des armées, et j'effacerai l'iniquité de ce pays en un seul jour. En ce jour-là, dit l'Eternel des armées, vous vous inviterez les uns les autres sous la vigne et sous le figuier. Et l'ange qui parlait avec moi me réveilla de nouveau, comme un homme qu'on réveille de son sommeil. Et il me dit : Que vois-tu ? Et je dis : Voici, un candélabre tout en or, avec son bassin à son sommet, muni de ses sept lampes avec sept conduits pour chacune des lampes qui sont à son sommet. Et deux oliviers le dominent, l'un à droite du bassin, l'autre à gauche. Et je repris et dis à l'ange qui parlait avec moi : Qu'est-ce que ces choses, mon Seigneur ? Et l'ange qui parlait avec moi me répondit et me dit : Ne sais-tu pas ce que sont ces choses ? Et je répondis : Non, mon Seigneur. Et il répondit et me parla, disant : Voici la parole que l'Eternel adresse à Zorobabel : Ni par armée, ni par force, mais par mon Esprit, dit l'Eternel des armées. Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel ? Plus rien qu'une plaine. Et il élèvera la pierre au sommet, aux acclamations de : Grâce, grâce sur elle ! Et la parole de l'Eternel me fût adressée en ces mots : Les mains de Zorobabel ont posé les fondements de cette maison, et ses mains l'achèveront, et tu connaîtras que l'Eternel des armées m'a envoyé vers vous. Car, qui dédaignerait le temps des petites choses ? Ils se sont réjouis en voyant le fil à plomb dans la main de Zorobabel, ces sept-là, les yeux de l'Eternel, eux qui parcourent toute la terre ! Et je répondis et je lui dis : Qu'est-ce que ces deux oliviers à la droite du candélabre et à sa gauche ? Et je repris la parole et lui dis : Qu'est-ce que ces deux grappes d'olivier auprès des deux entonnoirs d'or desquels l'or découle ? Et il me parla, disant : Ne sais-tu pas ce que c'est ? Et je dis : Non, mon Seigneur. Et il dit : Ce sont les deux fils de l'onction qui se tiennent auprès du Seigneur de toute la terre. Je levai de nouveau les yeux, et je vis ; et voici un rouleau qui volait. Et il me dit : Que vois-tu ? Et je dis je vois un rouleau qui vole, long de vingt coudées et large de dix. Et il me dit : C'est l'exécration qui se déploie sur la face de tout le pays ; car, en vertu d'elle, quiconque dérobe est balayé d'ici, et en vertu d'elle quiconque jure est balayé d'ici. Je la déploie, dit l'Eternel des armées, et elle arrive à la maison du voleur et à la maison de celui qui jure par mon nom en mentant ; elle se loge dans cette maison et la consume, bois et pierres. Et l'ange qui parlait avec moi parut et me dit : Lève les yeux, et vois ce qui apparaît là. Et je dis : Qu'est-ce ? Et il dit : C'est l'épha qui apparaît. Et il dit : C'est à cela qu'ils regardent dans tout le pays. Et voici, un disque de plomb était soulevé, et cela était fait par une seule femme assise au milieu de l'épha. Et il dit : Cette femme est l'Improbité. Et il la repoussa au milieu de l'épha et il rejeta le poids de plomb sur l'ouverture. Et je levai les yeux, et je vis, et voici deux femmes qui paraissaient ; et le vent soufflait dans leurs ailes ; elles avaient, des ailes comme des ailes de cigogne et elles enlevèrent l'épha entre la terre et le ciel. Et je dis à l'ange qui me parlait : Où emportent-elles l'épha ? Et il me dit : Elles l'emportent pour lui bâtir une maison au pays de Sinéar, et quand elle aura été fondée, on le placera là, sur sa base. Et je levai les yeux, et je vis ; et voici quatre chars sortant d'entre les deux montagnes, et les montagnes sont des montagnes d'airain. Au premier char il y avait des chevaux roux, au second char des chevaux noirs, au troisième char des chevaux blancs et au quatrième char des chevaux tachetés de rouge. Et je répondis et je dis à l'ange qui me parlait : Que sont ceux-ci, mon Seigneur ? Et l'ange répondit et me dit : Ce sont les quatre vents des cieux qui viennent de prendre les ordres du Seigneur de toute la terre. Le char, auquel étaient les chevaux noirs sortit vers la terre du septentrion. Les blancs sortirent dans la même direction ; les tachetés sortirent vers la terre du midi. Et les rouges sortirent, et ils demandèrent à aller parcourir la terre, et il leur dit : Allez, parcourez la terre et ils parcoururent la terre. Et il m'appela et me parla, disant : Vois, ceux qui sont partis pour la terre du septentrion ont assouvi ma colère contre la terre du septentrion. La parole de l'Eternel me fut adressée en ces mots : Prends de la main des gens de la déportation, de la main de Cheldaï, de Tobia et de Jédaïa ; tu iras toi-même aujourd'hui, tu iras dans la maison de Josias, fils de Sophonie, chez qui ils sont venus de Babylone, et tu prendras de l'argent et de l'or, et tu feras des couronnes et tu les poseras sur la tête de Jéhosua, fils de Jéhotsadak, le souverain sacrificateur. Et tu lui parleras en ces mots : Ainsi a dit l'Eternel des armées : Voici un homme dont le nom est Germe ; il lèvera en son lieu et bâtira le temple de l'Eternel. C'est lui qui bâtira le temple de l'Eternel, et c'est lui qui portera les insignes de la majesté royale, et il sera assis en dominateur sur son trône et il sera sacrificateur sur son trône, et entre eux deux il y aura un conseil de paix. La couronne restera en souvenir de Chélem, de Tobia, de Jédaïa et de Chen, fils de Sophonie, dans le temple de l'Eternel. Et on viendra de loin travailler à la construction du temple de l'Eternel, et vous saurez que l'Eternel des armées m'a envoyé vers vous. Et cela sera si vous êtes vraiment obéissants à la voix de l'Eternel votre Dieu. La quatrième année du roi Darius, la parole de l'Eternel fut adressée à Zacharie, au quatrième jour du neuvième mois, celui de Kislev. Béthel avait envoyé Sarétser et Régem-Mélec, avec ses gens, pour implorer l'Eternel, en disant aux sacrificateurs de la maison de l'Eternel et aux prophètes : Dois-je pleurer au cinquième mois et faire abstinence, comme je l'ai fait voici combien d'années ? La parole de l'Eternel des armées me fut adressée en ces mots : Parle à tout le peuple du pays et aux sacrificateurs, et dis-leur : Quand vous avez jeûné et mené deuil au cinquième et au septième mois, et cela pendant soixante-dix ans, était-ce bien pour moi que vous jeûniez ? Et quand vous mangerez et que vous boirez, ne sera-ce pas vous qui mangerez et vous qui boirez ? Ne sont-ce pas là les paroles qu'a fait entendre l'Eternel par le moyen des anciens prophètes quand Jérusalem était habitée et tranquille, avec ses villes autour d'elle, et que le midi et la plaine étaient habités ? Et la parole de l'Eternel fut adressée à Zacharie en ces mots : Ainsi parlait l'Eternel des armées : Rendez la justice avec vérité, pratiquez la miséricorde et la compassion l'un envers l'autre, n'opprimez pas la veuve et l'orphelin, l'étranger et le pauvre, et que vous ne soyez pas à méditer chacun dans son cœur le mal de son frère. Mais ils ont refusé d'être attentifs, ils ont prêté une épaule rebelle et ont fait la sourde oreille. Ils ont rendu leur cœur tel que le diamant, pour ne pas entendre l'instruction et les paroles que l'Eternel des armées leur adressait par son Esprit, par le moyen des anciens prophètes. Et il y a eu une violente irritation de la part de l'Eternel des armées. Et de même qu'il avait appelé sans qu'ils écoutassent, de même ils appelleront et je ne les écouterai pas, a dit l'Eternel des armées. Et je les disperserai parmi toutes les nations qu'ils ne connaissent pas, et derrière eux le pays restera dévasté, un pays où personne ne passe, où personne ne revient. D'une terre de délices ils auront fait un sol désolé. La parole de l'Eternel des armées fut adressée en ces mots : Ainsi parle l'Eternel des armées : Je ressens pour Sion une grande jalousie : avec une grande ardeur je suis jaloux pour elle. Ainsi parle l'Eternel : Je suis revenu à Sion et j'habite au milieu de Jérusalem. Jérusalem est appelée la ville de vérité, et la montagne de l'Eternel des armées, la montagne de sainteté. Ainsi a dit l'Eternel des armées : Il y aura de nouveau des vieillards et des femmes âgées assis dans les places de Jérusalem, chacun son bâton dans sa main, à cause de son grand âge ; et les places de la ville seront remplies de jeunes garçons et de jeunes filles jouant dans les places. Ainsi a dit l'Eternel des armées : Si cela paraît merveilleux aux yeux du reste de ce peuple en ces jours-là, à mes yeux aussi cela sera-t-il merveilleux ? dit l'Eternel des armées. Ainsi a dit l'Eternel des armées : Je vais délivrer mon peuple de la terre du levant et de la terre du soleil couchant. Je les fais venir et ils habiteront au milieu de Jérusalem ; ils seront mon peuple et moi je serai leur Dieu, avec vérité et justice. Ainsi a dit l'Eternel des armées : Que vos mains se fortifient, vous qui entendez en ces jours ces paroles de la bouche des prophètes qui ont parlé dans le temps où la maison de l'Eternel, le temple, fut fondée pour être rebâtie. Avant ce temps-là, il n'y avait point de salaire pour l'homme, point de salaire pour le bétail ; il n'y avait, pour ceux qui sortaient et qui entraient, point de sûreté à cause de l'ennemi, et je mettais tout homme aux prises avec son prochain. Mais maintenant, je ne serai plus à l'égard du reste de ce peuple comme j'ai été naguère, dit l'Eternel des armées. Car la semence réussira, la vigne donnera son fruit, la terre donnera son produit, les cieux donneront leur rosée et je mettrai le reste de ce peuple en possession de toutes ces choses. Et comme vous avez été malédiction parmi les nations, maison de Juda et maison d'Israël, ainsi je vous délivrerai et vous serez bénédiction. Ne craignez point ! Que vos mains se fortifient. Car ainsi a dit l'Eternel des armées : Comme j'ai eu dessein de vous faire du mal, lorsque vos pères m'irritèrent, dit l'Eternel des armées, et je ne m'en suis pas repenti, ainsi j'ai dessein de nouveau, en ces jours-ci de faire du bien à Jérusalem et à la maison de Juda ; ne craignez point ! Voici ce que vous devez faire : dites la vérité chacun à son prochain ; rendez la justice dans vos portes selon la vérité et pour la paix ; ne méditez pas dans vos cœurs du mal l'un contre l'autre et n'aimez pas le faux serment ; car ce sont là toutes choses que je hais, dit l'Eternel. Et la parole de l'Eternel des armées me fut adressée en ces mots : Ainsi a dit l'Eternel des armées : Le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième, le jeûne du septième, le jeûne du dixième mois deviendront pour la maison de Juda des jours de réjouissance et d'allégresse, des solennités joyeuses. Mais aimez la vérité et la paix. Ainsi a dit l'Eternel des armées : Il viendra encore des peuples et les habitants de villes nombreuses. Les habitants de l'une iront à l'autre, disant : Allons, allons implorer l'Eternel et rechercher l'Eternel des armées. Moi aussi je veux aller ! Et des peuples nombreux, de puissantes nations viendront rechercher l'Eternel des armées à Jérusalem et implorer l'Eternel. Ainsi a dit l'Eternel des armées : En ces jours-là, dix hommes de toutes langues des nations saisiront le pan de la robe d'un Juif et diront : Que nous allions avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous ! Sentence, parole de l'Eternel contre la terre d'Hadrac. Elle s'arrête sur Damas, car l'Eternel a l'œil sur les hommes et sur toutes les tribus d'Israël. Elle s'arrête aussi sur Hamath, voisine de Damas, sur Tyr, ainsi que Sidon, parce que sa sagesse est grande. Tyr s'est construit une citadelle et a amassé l'argent comme la poussière, et l'or comme la boue des rues. Voici, le Seigneur s'en emparera, il frappera sur mer sa puissance, et elle-même sera dévorée par le feu. Askalon le verra et craindra ; Gaza aussi, et se tordra de douleur ; Ekron également, car son espérance est confondue ; il n'y aura plus de roi à Gaza et Askalon ne sera plus habitée. Une race abjecte demeurera dans Asdod, et je retrancherai l'orgueil des Philistins. J'ôterai son sang de sa bouche et ses abominations d'entre ses dents, et lui aussi sera un reste pour notre Dieu. Il sera comme un chef en Juda et Ekron sera comme un Jébusien. Et je camperai autour de ma maison pour éloigner toute armée, tous les allants et venants, et il ne passera plus chez eux d'oppresseurs ; car maintenant j'ai vu de mes yeux. Tressaille de joie, fille de Sion ! Pousse des cris d'allégresse, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; il est juste et protégé, humble et monté sur un âne et sur un poulain d'ânesse. Je retrancherai d'Ephraïm les chariots et de Jérusalem les chevaux, et l'arc de guerre sera retranché. Il parlera de paix aux nations, sa domination s'étendra d'une mer jusqu'à l'autre, du fleuve jusqu'aux extrémités de la terre. Et pour toi aussi, à cause du sang de ton alliance, je retirerai tes captifs de la fosse sans eau. Revenez au lieu fort, captifs d'espérance ! Encore aujourd'hui, je déclare que je te dédommagerai au double. Car je bande Juda comme un arc et je l'arme d'Ephraïm ; j'exciterai tes fils, ô Sion, contre tes fils, ô Javan, et je ferai de toi l'épée d'un héros. L'Eternel apparaîtra au-dessus d'eux ; sa flèche partira comme l'éclair. Le Seigneur, l'Eternel, sonnera de la trompette et s'avancera, dans les tourbillons du midi. L'Eternel des armées les protégera ; ils dévoreront, ils fouleront aux pieds les pierres de fronde. Ils boiront, ils feront du bruit comme dans le vin et ils seront remplis, comme le bassin des sacrifices, comme les angles de l'autel. Et l'Eternel leur Dieu les délivrera en ce jour-là comme le troupeau qui est son peuple ; car ils seront comme des pierres de diadème, étincelant dans son pays. Car, quelle prospérité que la leur ! Quelle beauté ! Le froment fera croître les jeunes gens et le moût les vierges. Demandez à l'Eternel de la pluie, au printemps. C'est l'Eternel qui fait les éclairs ; il vous donnera une pluie abondante, à chacun de l'herbe dans son champ. Car les théraphim ont dit ce qui n'est pas et les devins ont des visions de mensonge ; ils ne débitent que de vains songes et ne donnent que des consolations frivoles. C'est pourquoi ils ont dû partir comme des brebis qui souffrent faute de berger. C'est contre les bergers que ma colère s'est enflammée et je châtierai les boucs ; car l'Eternel des armées visite son troupeau, la maison de Juda, et il en fait son cheval d'honneur dans la bataille. De lui viendra la pierre angulaire, de lui le pieu, de lui l'arc de guerre ; de lui viendront tous les chefs ensemble. Et ils seront comme des guerriers, piétinant dans la boue des rues pendant la bataille ; ils combattront, car l'Eternel est avec eux, et ceux qui sont montés sur les chevaux seront confondus. Je fortifierai la maison de Juda, et je sauverai la maison de Joseph ; je les rétablirai, car j'ai pitié d'eux, et ils seront comme si je ne les avais pas rejetés ; car moi, je suis l'Eternel leur Dieu, et je les exaucerai. Ceux d'Ephraïm seront pareils à un puissant guerrier, et leur cœur sera joyeux comme par le vin ; leurs fils le verront et se réjouiront. Que leur cœur s'égaie en l'Eternel ! Je sifflerai, et je les rassemblerai, parce que je les aurai rachetés, et ils seront nombreux autant qu'ils l'ont été. Quand je les aurai semés parmi les peuples et que, dans les pays lointains, ils se souviendront de moi, ils vivront avec leurs enfants, et ils reviendront. Je les ramènerai de la terre d'Egypte, et je les rassemblerai d'Assyrie, et je les ferai venir au pays de Galaad et au Liban, et il ne se trouvera pas assez de place pour eux. Il passera par la mer, mer de détresse, il frappera les flots dans la mer, et toutes les profondeurs du fleuve seront mises à sec. Et l'orgueil de l'Assyrie sera abattu et le sceptre de l'Egypte sera ôté. Je les fortifierai en l'Eternel, et ils marcheront en son nom, dit l'Eternel. Ouvre tes portes, Liban, et que le feu dévore tes cèdres ! Lamente-toi, cyprès, car le cèdre est tombé, les [arbres] magnifiques ont été ravagés ! Lamentez-vous, chênes de Basan, car la forêt impénétrable est abattue. On entend les lamentations des bergers, car ce qui était leur gloire a été ravagé ; on entend le rugissement des lionceaux, car ce qui faisait l'orgueil du Jourdain a été dévasté. Ainsi a dit l'Eternel mon Dieu : Fais paître les brebis à tuer, que leurs acheteurs tuent sans avoir à en répondre et dont ceux qui les vendent disent : Béni soit l'Eternel ! je m'enrichis ! et que leurs bergers n'épargnent point. Car je n'épargnerai plus les habitants du pays, dit l'Eternel ; voici je livrerai les hommes chacun à son prochain et à son roi ; ils écraseront le pays, et je ne délivrerai plus de leurs mains. Et je me mis à paître les brebis à tuer et aussi les plus misérables du troupeau. Et je pris deux houlettes, dont je nommai l'une Faveur et dont je nommai l'autre Liens, et je fis paître les brebis. Et je retranchai les trois bergers en un seul mois ; et je perdis patience avec eux, et eux aussi s'étaient lassés de moi. Et je dis : Je ne vous paîtrai plus : que celle qui meurt, meure ; que celle qui manque, manque ; et que celles qui restent, mangent chacune la chair de l'autre ! Et je pris ma houlette Faveur et je la brisai pour rompre mon alliance que j'avais faite avec tous les peuples. Elle fut brisée en ce jour-là, et ainsi les plus misérables du troupeau qui regardaient à moi connurent que c'était une parole de l'Eternel. Et je leur dis ; : Si vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire ; sinon, n'en faites rien ! Et ils pesèrent mon salaire, trente sicles d'argent. Et l'Eternel me dit : Jette-le au potier, le prix magnifique auquel j'ai été estimé par eux ! Et je pris les trente sicles d'argent et je les jetai dans la maison de l'Eternel au potier. Puis je brisai ma seconde houlette Liens, pour rompre la fraternité entre Juda et Israël. Et l'Eternel me dit encore : Prends l'attirail d'un mauvais berger. Car je vais susciter dans le pays un berger qui ne s'inquiétera pas de celles qui manquent, qui ne cherchera pas ce qui est dispersé, qui ne pansera pas celle qui est blessée ; celles qui sont sur pied, il ne les nourrira pas ; il mangera la chair de celles qui sont grasses et fendra leur sabot. Malheur au faux berger qui abandonne le troupeau ! Le dépérissement soit sur son bras et sur son œil droit ! Que son bras se dessèche et que son œil droit s'éteigne ! Sentence, parole de l'Eternel sur Israël. Ainsi parle l'Eternel qui a étendu les cieux et fondé la terre et formé l'esprit de l'homme au-dedans de lui. Voici, je ferai de Jérusalem un seuil d'ébranlement pour tous les peuples d'alentour, et cela concernera aussi Juda quand on assiégera Jérusalem. En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre à soulever pour tous les peuples ; quiconque la soulèvera en sera tout meurtri, et toutes les nations de la terre s'assembleront contre elle. En ce jour-là, dit l'Eternel, je frapperai d'épouvante tous les chevaux et de délire ceux qui les montent. J'aurai l'œil ouvert sur la maison de Juda, mais tous les chevaux des nations, je les frapperai de cécité. Et les chefs de Juda diront dans leur cœur : Les habitants de Jérusalem sont une force pour moi, par l'Eternel des armées, leur Dieu. En ce jour-là, je ferai des chefs de Juda comme un brasier ardent dans du bois, comme une torche enflammée dans une gerbe, et ils dévoreront à droite et à gauche tous les peuples d'alentour, et Jérusalem restera encore à sa place à Jérusalem. Et l'Eternel sauvera les tentes de Juda en premier lieu, afin que l'orgueil de la maison de David et l'orgueil des habitants de Jérusalem ne s'élève pas au-dessus de Juda. En ce jour-là, l'Eternel entourera de sa protection les habitants de Jérusalem, et celui qui chancelle sera en ce jour-là comme David, et la maison de David sera comme Dieu, comme l'ancre de l'Eternel devant eux. Et il arrivera en ce jour-là que je m'appliquerai à détruire tous les peuples qui seront venus contre Jérusalem ; et je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils regarderont à moi, qu'ils ont percé. Ils mèneront deuil sur lui comme on mène deuil sur un fils unique ; ils pleureront amèrement sur lui, amèrement comme sur un fils premier-né. En ce jour-là, le deuil sera grand à Jérusalem, comme le deuil d'Hadadrimmon dans la vallée de Méguiddo. Et le pays sera dans le deuil, chaque famille à part ; la famille de la maison de David à part et ses femmes à part ; la famille de la maison de Nathan à part et ses femmes à part ; la famille de la maison de Lévi à part et ses femmes à part ; la famille de Siméi à part et ses femmes à part ; toutes les autres familles, chacune à part et ses femmes à part. En ce jour-là, il y aura une source ouverte à la maison de David et aux habitants de Jérusalem, pour le péché et pour la souillure. Et il arrivera en ce jour-là, dit l'Eternel des armées, que je retrancherai du pays les noms des idoles, et on n'en fera plus mention ; et les prophètes aussi et l'esprit d'impureté, je les ôterai du pays. Et il arrivera que, si quelqu'un prophétise encore, son père et sa mère, qui l'ont engendré, lui diront : Tu ne vivras pas, car tu as dit des mensonges au nom de l'Eternel. Et son père et sa mère, qui l'ont engendré, le transperceront pendant qu'il prophétisera. Et il arrivera en ce jour-là que les prophètes seront honteux chacun de sa vision quand ils prophétiseront, et ils ne se revêtiront pas du manteau de poil pour mentir. Chacun d'eux dira : Je ne suis pas prophète, moi ; je cultive la terre ; quelqu'un m'a acheté dès ma jeunesse. Et quand on lui dira : Qu'est-ce que ces blessures à tes mains ? il répondra : C'est que j'ai reçu des coups dans la maison de mes amis. Epée, réveille-toi contre mon berger, contre l'homme mon compagnon, dit l'Eternel des armées ! Frappe le berger, et que les brebis soient dispersées ! Et je ramènerai ma main sur les petits. Et il arrivera dans tout le pays, dit l'Eternel des armées, que les deux tiers en seront retranchés, périront, et que le troisième tiers y demeurera de reste. Je ferai passer ce tiers par le feu, et je les affinerai comme on affine l'argent ; je les éprouverai comme on éprouve l'or. Il invoquera mon nom, et moi, je l'exaucerai. Je dirai : C'est mon peuple ! et il dira : L'Eternel est mon Dieu. Voici un jour vient, appartenant à l'Eternel, et tes dépouilles seront partagées au milieu de toi. J'assemblerai toutes les nations devant Jérusalem pour combattre, et la ville sera prise, les maisons seront pillées, les femmes violées, et la moitié de la ville s'en ira en captivité ; mais le reste du peuple ne sera pas retranché de la ville. Et l'Eternel sortira et combattra contre ces nations comme lorsqu'il combat en un jour de bataille. Et ses pieds se poseront en ce jour-là sur le mont des Oliviers, qui est en face de Jérusalem, du côté du levant, et le mont des Oliviers se fendra par le milieu vers l'orient et vers l'occident en une très grande vallée ; la moitié de la montagne se retirant vers le septentrion et l'autre moitié vers le midi. Et vous fuirez par la vallée de mes montagnes, car la vallée des montagnes s'étendra jusqu'à Atsal ; vous fuirez comme vous avez fui devant le tremblement de terre, aux jours d'Ozias, roi de Juda. Et l'Eternel mon Dieu viendra, tous les saints avec toi ! Il arrivera en ce jour-là qu'il n'y aura point de lumière ; l'éclat des astres se retirera. Ce sera un jour unique, connu de l'Eternel ; ce n'est pas un jour, ce n'est pas une nuit ; et au temps du soir, la lumière sera. Et il arrivera en ce jour-là que des eaux vives découleront de Jérusalem, moitié vers la mer orientale et moitié vers la mer occidentale, en été comme en hiver. Et l'Eternel deviendra Roi sur toute la terre ; en ce jour-là, l'Eternel sera unique et son nom unique. Et tout le pays sera transformé en plaine, de Guéba jusqu'à Rimmon, au midi de Jérusalem, et [Jérusalem] sera élevée en restant où elle est, de la porte de Benjamin jusqu'à l'emplacement de la Première porte, jusqu'à la porte de l'Angle, et depuis la tour de Hananéel jusqu'aux pressoirs du Roi. Et on y habitera, et il n'y aura plus d'anathème, et Jérusalem reposera en sécurité. Et voici quelle sera la plaie dont l'Eternel frappera tous les peuples qui se seront rangés contre Jérusalem : il fera pourrir leur chair, pendant qu'ils seront sur pied ; et leurs yeux, pourriront dans leurs orbites et leur langue pourrira dans leur bouche. Et en ce jour-là, il se produira parmi eux un grand tumulte venant de l'Eternel, et ils porteront chacun la main sur l'autre et la main de l'un s'élèvera contre la main de son compagnon. Et Juda aussi combattra contre Jérusalem, et l'on amassera les richesses de toutes les nations d'alentour, et de l'or et de l'argent et des vêtements en très grande quantité. Et la plaie qui frappera les chevaux, les mulets, les chameaux et les ânes et toutes bêtes qui seront dans ces camps, cette plaie sera pareille à la précédente. Et il arrivera que tous ceux qui resteront de toutes les nations qui seront venues contre Jérusalem, monteront chaque année pour se prosterner devant le Roi, l'Eternel des armées, et pour célébrer la fête des Tabernacles. Et celle des familles de la terre qui ne montera pas à Jérusalem pour se prosterner devant le Roi, l'Eternel des armées, il n'y aura pas sur elle de pluie. Et si la famille d'Egypte ne monte pas et ne vient pas, ne viendra-t-elle pas sur eux aussi, la plaie dont l'Eternel frappera toutes les nations qui ne seront pas montées pour célébrer la fête des Tabernacles ? Telle sera la punition de l'Egypte et de toutes les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des Tabernacles. En ce jour-là, il y aura sur les sonnettes des chevaux : Sainteté à l'Eternel ; et les chaudières dans la maison de l'Eternel seront comme les vases devant l'autel. Et toute chaudière dans Jérusalem et en Juda sera chose consacrée à l'Eternel des armées ; et tous ceux qui sacrifieront viendront en prendre et y cuiront leur viande, et il n'y aura plus de Cananéen dans la maison de l'Eternel des armées en ce jour-là.
Sentence, parole de l'Eternel à Israël par l'intermédiaire de Malachie. Je vous ai aimés, a dit l'Eternel. Vous dites : En quoi nous as-tu aimés ? Esaü n'est-il pas frère de Jacob ? dit l'Eternel. Et j'ai aimé Jacob. Mais j'ai haï Esaü : j'ai fait de ses montagnes une solitude et de son héritage des demeures de désert. Si Edom dit : Nous avons été détruits, mais nous rebâtirons ce qui est ruiné, ainsi parle l'Eternel des armées : Eux bâtiront ; moi, je renverserai ! Et on dira d'eux : C'est un territoire d'iniquité ; c'est le peuple contre lequel l'Eternel est irrité pour toujours. Et vos yeux le verront, et vous vous direz : Que l'Eternel soit magnifié sur le territoire d'Israël ! Un fils honore son père et un serviteur son maître. Or, si je suis père, où est l'honneur qui me revient ? Et si je suis seigneur, où est la crainte qui m'est due, dit l'Eternel des armées à vous, sacrificateurs, qui méprisez mon nom ! Vous dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ? En ce que vous apportez sur mon autel des aliments profanes. Et vous dites : En quoi l'avons-nous profané ? En ce que vous dites : La table de l'Eternel est chose vile. Et quand vous amenez une bête aveugle pour la sacrifier, il n'y a pas de mal à cela ? Et quand vous en amenez une boiteuse et malade, il n'y a pas de mal à cela ? Va donc la présenter à ton gouverneur ! T'agréera-t-il ? T'accordera-t-il quelque faveur ? dit l'Eternel des armées. Et maintenant, allez donc supplier Dieu d'avoir pitié de nous ! Vous agissez de la sorte, et Dieu accorderait une faveur à l'un d'entre vous ? dit l'Eternel des armées. Eh ! que l'un d'entre vous ne ferme-t-il les portes pour que vous ne fassiez plus flamboyer mon autel à pure perte ? Je ne prends aucun plaisir en vous, dit l'Eternel des armées, et je n'agrée aucune offrande de votre main. Car du levant au couchant mon nom est grand chez les nations, et en tout lieu on offre à mon nom de l'encens et des sacrifices ; et c'est une offrande pure. Car mon nom est grand chez les nations, dit l'Eternel des armées. Et vous, vous l'outragez quand vous dites : La table de l'Eternel est profane et ce qu'elle rapporte à manger ne vaut pas grand chose. Et vous dites : Ah ! quel ennui ! Et vous la traitez avec dédain, dit l'Eternel des armées. Et vous amenez des victimes endommagées, des bêtes boiteuses et malades, et vous présentez cette offrande ! L'agréerai-je de votre part ? dit l'Eternel. Maudit soit le fraudeur qui ayant un mâle dans son troupeau et ayant fait un vœu, sacrifie au Seigneur une bête tarée ! Car je suis un grand roi, dit l'Eternel des armées, et mon nom est redouté chez les nations. Et maintenant donc, c'est pour vous qu'est ce décret, sacrificateurs ! Si vous n'écoutez pas et si vous ne prenez pas à cœur de donner gloire à mon nom, dit l'Eternel des armées, j'enverrai contre vous la malédiction et je maudirai vos revenus. Et déjà je les ai maudits, parce que vous ne rentrez pas en vous-mêmes. Voici, je ferai manquer vos semences et je répandrai du fumier sur vos faces, le fumier de vos victimes, et on vous emportera avec lui. Et vous saurez que j'ai rendu contre vous ce décret, afin que mon alliance avec Lévi subsiste, dit l'Eternel des armées. Et mon alliance avec Lévi était la vie et la paix et je lui donnai celles-ci pour qu'il eût de la crainte, et il me craignit et trembla devant mon nom. La loi de vérité était dans sa bouche et il ne se trouvait pas de fraude sur ses lèvres. Il marchait avec moi dans la paix et la droiture, et il détourna un grand nombre d'hommes de l'iniquité. Car les lèvres du sacrificateur sont les gardiennes de la science et c'est de sa bouche qu'on demande instruction, parce qu'il est l'ange de l'Eternel. Mais vous, vous vous êtes écartés de la voie ; vous en avez fait broncher plusieurs contre la loi ; vous avez perverti l'alliance de Lévi. Et moi, à mon tour, je vous ai rendus méprisables et vils aux yeux de tout le peuple, parce que vous ne gardez pas mes voies et que vous faites acception de personnes en appliquant la loi. N'avons-nous pas un même père ? Un même Dieu ne nous a-t-il pas créés ? Pourquoi sommes-nous infidèles les uns aux autres, transgressant l'alliance de nos pères ? Juda a été infidèle, et une abomination a été commise en Israël et à Jérusalem : Juda a profané ce qui est consacré à l'Eternel et que [l'Eternel] aime ; il a épousé des filles de dieux étrangers. Pour celui qui agit ainsi, que l'Eternel retranche des tentes de Jacob celui qui veille et celui qui répond et celui qui offre l'oblation à l'Eternel des armées ! Et voici une seconde chose que vous faites : vous couvrez de larmes l'autel de l'Eternel, [vous le couvrez] de pleurs et de sanglots, de sorte que l'Eternel n'a plus égard à l'offrande, ne reçoit plus de vous une oblation agréable. Et vous dites : A cause de quoi ? Parce que l'Eternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, à laquelle tu as été infidèle, elle qui était ta compagne et avec qui tu avais conclu alliance. Mais n'y en a-t-il pas un qui a fait cela ? Et pourtant l'Esprit est resté en lui ! Mais que voulait cet Un ? Il cherchait une postérité divine. Prenez garde à vous-mêmes, et qu'on ne soit pas infidèle à la femme de sa jeunesse ! Car je hais la répudiation, dit l'Eternel, le Dieu d'Israël ; car c'est couvrir de violence son vêtement, dit l'Eternel des armées. Prenez garde à vous-mêmes, et qu'on ne soit pas infidèle ! Vous avez fatigué l'Eternel par vos paroles ; et vous dites : En quoi l'avons-nous fatigué ? En disant : Quiconque fait le mal est bien vu de l'Eternel, et c'est en ces gens-là qu'il prend plaisir ! Ou bien : Où est le Dieu qui fait droit ? Voici, j'envoie mon messager, et il frayera le chemin devant moi, et soudain viendra dans son temple le Seigneur que vous cherchez, l'ange de l'Alliance que vous désirez. Voici, il vient, dit l'Eternel des armées. Et qui soutiendra le jour de sa venue ? Et qui restera debout quand il apparaîtra ? Car il est comme le feu du fondeur et comme la potasse des foulons. Il sera assis fondant et purifiant l'argent ; il purifiera les fils de Lévi et les affinera comme l'or et l'argent, et l'Eternel aura des hommes qui lui présenteront des offrandes selon la justice. Et l'offrande de Juda et de Jérusalem sera douce à l'Eternel, comme dans les anciens jours, comme dans les années d'autrefois. Et je m'approcherai de vous pour le jugement, et sans retard je me porterai témoin contre les enchanteurs, contre les adultères, contre ceux qui jurent faussement, contre ceux qui extorquent à l'ouvrier son salaire, [qui oppriment] la veuve et l'orphelin, qui font tort à l'étranger, et ils ne me craignent pas, dit l'Eternel des armées. C'est parce que moi, l'Eternel, je n'ai pas changé, que vous, les fils de Jacob, vous n'avez pas été consumés. Depuis les jours de vos pères, vous vous êtes écartés de mes statuts et ne les avez point observés. Revenez à moi et je reviendrai à vous, dit l'Eternel des armées. Et vous dites : En quoi avons-nous à revenir ? Un homme frauderait-il Dieu, que vous me fraudiez ? Et vous dites : En quoi t'avons-nous fraudé ? Dans la dîme et la part à prélever. Vous êtes des maudits ! C'est moi que vous trompez, vous, toute cette nation-là ! Apportez toute la dîme au grenier du temple, et qu'il y ait des vivres dans ma maison ; mettez-moi donc à l'épreuve en ceci, dit l'Eternel des armées : si je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous les bénédictions jusqu'à ce que vous n'y suffisiez plus ! Pour vous, je chasserai l'insecte qui dévore ; il ne vous détruira plus le fruit du sol, et vos ceps plantés dans la campagne ne seront plus stériles, dit l'Eternel des armées. Et toutes les nations vous diront heureux, car vous serez un pays de délices, dit l'Eternel des armées. Vous avez eu pour moi des paroles dures, dit l'Eternel. Et vous dites : Qu'avons-nous dit entre nous de toi ? Vous avez dit : Inutile de servir Dieu ; qu'avons-nous gagné à observer ses ordonnances et à mener deuil en présence de l'Eternel des armées ? Et maintenant, quant à nous, nous déclarons heureux les impies. En faisant le mal, ils n'en prospèrent pas moins ; ils ont beau tenter Dieu, ils échappent ! Alors ceux qui craignent l'Eternel se sont entretenus les uns avec les autres, et l'Eternel a été attentif, et il a entendu, et un livre a été écrit devant lui pour conserver la mémoire de ceux qui craignent l'Eternel et qui ont du respect pour son nom. Et au jour que je prépare, dit l'Eternel des armées, ils seront pour moi un trésor mis à part, et je serai tendre pour eux comme un homme est tendre pour son fils qui le sert. Et vous verrez de nouveau la différence entre le juste et le méchant, entre qui sert Dieu et qui ne le sert pas. Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les impies et tous ceux qui font le mal seront du chaume, et le jour qui vient les embrasera, dit l'Eternel des armées, et ne leur laissera ni racine, ni rameau. Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera un soleil de justice, et la guérison sera dans ses rayons ; vous sortirez et vous bondirez comme les veaux qu'on engraisse. Et vous foulerez les méchants, car ils seront de la cendre sous la plante de vos pieds, au jour que je prépare, dit l'Eternel des armées. Souvenez-vous de la loi de Moïse mon serviteur, que j'ai chargé en Horeb de statuts et d'ordonnances pour tout Israël. Voici, je vous envoie Elie, le prophète, avant que vienne le jour de l'Eternel, grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers les fils et le cœur des fils vers leurs pères, de peur que je ne vienne et que je ne frappe la terre à la façon de l'interdit.
Livre de la généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham. Abraham engendra Isaac. Isaac engendra Jacob. Jacob engendra Juda et ses frères. Juda engendra de Thamar Pharès et Zara. Pharès engendra Esrom. Esrom engendra Aram. Aram engendra Aminadab. Aminadab engendra Naasson. Naasson engendra Salmon. Salmon engendra Booz, de Rahab. Booz engendra Obed, de Ruth. Obed engendra Jessé. Jessé engendra le roi David. David engendra Salomon, de la femme d'Urie. Salomon engendra Roboam. Roboam engendra Abia. Abia engendra Asa. Asa engendra Josaphat. Josaphat engendra Joram. Joram engendra Ozias. Ozias engendra Joatham. Joatham engendra Achaz. Achaz engendra Ezéchias. Ezéchias engendra Manassé. Manassé engendra Amos. Amos engendra Josias. Josias engendra Jéchonias et ses frères, vers le temps de la déportation à Babylone. Et après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel. Salathiel engendra Zorobabel. Zorobabel engendra Abiud. Abiud engendra Eliakim. Eliakim engendra Azor. Azor engendra Sadoc. Sadoc engendra Achim. Achim engendra Eliud. Eliud engendra Eléazar. Eléazar engendra Matthan. Matthan engendra Jacob. Et Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ. Ainsi toutes les générations d'Abraham jusqu'à David, furent quatorze générations ; et de David jusqu'à la déportation à Babylone, quatorze générations ; et depuis la déportation à Babylone jusqu'au Christ, quatorze générations. Or la naissance de Jésus-Christ arriva ainsi : Marie sa mère ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte de par l'Esprit-Saint, avant qu'ils eussent été ensemble. Mais Joseph, son époux, étant juste, et ne voulant pas l'exposer à la honte, résolut de la répudier secrètement. Mais comme il pensait à ces choses, voici un ange du Seigneur lui apparut en songe, disant : Joseph, fils de David, ne crains point de prendre auprès de toi Marie ta femme ; car ce qui est engendré en elle est de l'Esprit-Saint. Elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés. Or tout cela arriva, afin que fût accompli ce que le Seigneur avait déclaré par le prophète, disant : Voici, la vierge sera enceinte, et elle enfantera un fils, et on appellera son nom Emmanuel, ce qui, étant traduit, signifie Dieu avec nous. Joseph donc s'étant réveillé de son sommeil, fit comme l'ange du Seigneur lui avait prescrit, et il prit auprès de lui sa femme. Et il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle eût enfanté son fils premier-né, et il lui donna le nom de Jésus. Or Jésus étant né à Bethléhem de Judée, aux jours du roi Hérode, voici des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem, disant : Où est le roi des Juifs qui est né ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer. Le roi Hérode, l'ayant appris, fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. Et ayant assemblé tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple, il s'informa d'eux où le Christ devait maître. Et ils lui dirent : A Bethléhem de Judée ; car c'est ainsi qu'il a été écrit par le prophète : Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre entre les principales villes de Juda ; car de toi sortira un conducteur qui paîtra Israël mon peuple. Alors Hérode ayant appelé secrètement les mages, s'enquit auprès d'eux exactement du temps où l'étoile avait paru. Et les envoyant à Bethléhem, il dit : Allez, et informez-vous exactement de ce petit enfant, et quand vous l'aurez trouvé, annoncez-le moi, afin que j'aille moi aussi, et que je l'adore. Eux donc, ayant ouï le roi, s'en allèrent ; et voici l'étoile qu'ils avaient vue en Orient allait devant eux, jusqu'à ce qu'étant arrivée au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s'arrêta. Et quand ils virent l'étoile, ils se réjouirent d'une fort grande joie. Et étant entrés dans la maison, ils virent le petit enfant, avec Marie sa mère, et se prosternant, ils l'adorèrent ; et, après avoir ouvert leurs trésors, ils lui présentèrent des dons : de l'or, et de l'encens, et de la myrrhe. Et ayant été divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin. Or après qu'ils furent partis, voici un ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph, disant : Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et t'enfuis en Egypte, et te tiens là jusqu'à ce que je te parle ; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr. Lui donc s'étant levé, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Egypte. Et il fut là jusqu'à la mort d'Hérode, afin que fût accompli ce que le Seigneur avait déclaré par le prophète, disant : J'ai appelé mon fils hors d'Egypte. Alors Hérode, voyant qu'il avait été joué par les mages, fut fort en colère ; et il envoya mettre à mort tous les enfants qui étaient dans Bethléhem et dans tous ses environs, depuis l'âge de deux ans et au-dessous, selon le temps dont il s'était exactement enquis auprès des mages. Alors fut accompli ce qui avait été dit par Jérémie le prophète, disant : Une voix a été ouïe dans Rama, des pleurs et de grands gémissements : Rachel pleurant ses enfants ; et elle ne voulait pas être consolée, parce qu'ils ne sont plus. Or Hérode étant mort, voici un ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph, en Egypte, disant : Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et va au pays d'Israël ; car ceux qui cherchaient la vie du petit enfant sont morts. S'étant donc levé, il prit le petit enfant et sa mère, et alla au pays d'Israël. Mais ayant appris qu'Archélaüs régnait en Judée à la place d'Hérode son père, il craignit d'y aller ; et ayant été divinement averti en songe, il se retira dans les quartiers de la Galilée ; et y étant allé, il habita dans une ville appelée Nazareth ; afin que fût accompli ce qui avait été dit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen. Or en ces jours-là, paraît Jean-Baptiste, prêchant dans le désert de Judée, et disant : Repentez-vous, car le royaume des cieux s'est approché. Car c'est ici celui dont a parlé Esaïe le prophète, en disant : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. Or Jean lui-même avait son vêtement fait de poil de chameau, et une ceinture de cuir autour de ses reins, et sa nourriture était des sauterelles et du miel sauvage. Alors Jérusalem et toute la Judée et tous les environs du Jourdain sortaient vers lui. Et ils étaient baptisés par lui dans le fleuve du Jourdain, en confessant leurs péchés. Mais voyant beaucoup des pharisiens et des sadducéens venir à son baptême, il leur dit : Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? Produisez donc du fruit digne de la repentance. Et ne présumez pas de dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ; car je vous dis que, de ces pierres-là, Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Et déjà la hache est mise à la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne produit point de bon fruit est coupé et jeté au feu. Pour moi, je vous baptise d'eau, en vue de la repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de lui porter ses souliers ; c'est lui qui vous baptisera d'Esprit-Saint et de feu. Il a son van en sa main, et nettoiera parfaitement son aire, et amassera son froment dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point. Alors Jésus vient de la Galilée, au Jourdain, vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean s'y opposait, disant : C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi ! Mais Jésus répondant, lui dit : Laisse faire pour le présent, car c'est ainsi qu'il nous sied d'accomplir toute justice. Alors il le laisse faire. Or, après avoir été baptisé, Jésus remonta aussitôt de l'eau ; et voici, les cieux furent ouverts, et il vit l'Esprit de Dieu, descendant comme une colombe, venant sur lui. Et voici une voix des cieux, qui disait : Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui je me complais. Alors Jésus fut emmené dans le désert par l'Esprit, pour être tenté par le diable. Et ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, après cela, il eut faim. Et le tentateur s'étant approché, lui dit : Si tu es fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains. Mais lui, répondant, dit : Il est écrit : Ce n'est pas de pain seulement que l'homme vivra, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Alors le diable le transporte dans la ville sainte et le met sur l'aile du saint lieu ; et lui dit : Si tu es fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera à ses anges des ordres à ton sujet ; et ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre. Jésus lui dit : Il est encore écrit : Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu. Le diable le transporte encore sur une montagne fort haute ; et il lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses, si, te prosternant, tu m'adores. Alors Jésus lui dit : Va-t'en, Satan ; car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul. Alors le diable le laisse ; et voici, des anges s'approchèrent, et ils le servaient. Or, ayant appris que Jean avait été livré, il se retira dans la Galilée. Et ayant quitté Nazareth, il vint demeurer à Capernaüm, qui est proche de la mer, sur les confins de Zabulon et de Nephthali ; afin que fût accompli ce qui a été dit par Esaïe le prophète : La terre de Zabulon et la terre de Nephthali, sur le chemin de la mer, au delà du Jourdain, la Galilée des Gentils, le peuple assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière, et sur ceux qui étaient assis dans la région et l'ombre de la mort la lumière s'est levée. Dès lors Jésus commença à prêcher, et à dire : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. Et marchant le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André son frère, qui jetaient un filet dans la mer, car ils étaient pêcheurs, et il leur dit : Venez, suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. Et eux, laissant aussitôt leurs filets, le suivirent. Et ayant passé de là plus avant, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, dans la barque avec Zébédée leur père, arrangeant leurs filets, et il les appela. Et eux, laissant aussitôt la barque et leur père, le suivirent. Et il parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l'Evangile du royaume, et guérissant toute maladie et toute langueur parmi le peuple. Et sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui présenta tous ceux qui se portaient mal, atteints de diverses maladies et de divers tourments, démoniaques, lunatiques et paralytiques ; et il les guérit. Et de grandes foules le suivirent de la Galilée, et de la Décapole, et de Jérusalem, et de Judée, et d'au delà le Jourdain. Or, voyant les foules, il monta sur la montagne ; et s'étant assis, ses disciples s'approchèrent de lui ; et ouvrant sa bouche, il les enseignait en disant : Heureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés. Heureux ceux qui sont doux, parce qu'ils hériteront la terre. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu'ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, parce qu'ils obtiendront miséricorde. Heureux ceux qui sont purs de cœur, parce qu'ils verront Dieu. Heureux ceux qui procurent la paix, parce qu'ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, parce que le royaume des cieux est à eux. Heureux êtes-vous, lorsqu'on vous dira des injures, et qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous et tressaillez de joie, parce que votre récompense est grande dans les cieux ; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. Vous êtes le sel de la terre ; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi sera-t-il salé ? Il n'est plus bon à rien sinon à être jeté dehors et à être foulé aux pieds par les hommes. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. On n'allume pas non plus une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le pied-de-lampe, et elle luit pour tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi ou les prophètes ; je ne suis point venu abolir, mais accomplir. Car en vérité je vous le dis, jusqu'à ce que le ciel et la terre aient passé, il ne passera pas de la loi un seul iota, ni un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout ait été accompli. Celui donc qui aura violé l'un de ces plus petits commandements, et qui aura ainsi enseigné les hommes, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les aura observés et enseignés, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. Car je vous dis que si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens : Tu ne tueras point ; et celui qui aura tué sera punissable par le jugement. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère, sera punissable par le jugement ; et celui qui aura dit à son frère : Raca ! sera punissable par le sanhédrin, et celui qui lui dira fou, sera punissable par la géhenne du feu. Si donc tu apportes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va premièrement, réconcilie-toi avec ton frère, et alors, viens présenter ton offrande. Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur que l'adversaire ne te livre au juge et le juge à l'huissier, et que tu ne sois jeté en prison. Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là, jusqu'à ce que tu aies payé le dernier quadrant. Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu ne commettras point adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter, a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. Or si ton œil droit te fait tomber, arrache-le et le jette loin de toi, car il vaut mieux pour toi qu'un de tes membres périsse et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite te fait tomber, coupe-la, et la jette loin de toi, car il vaut mieux pour toi qu'un de tes membres périsse et que tout ton corps n'aille pas dans la géhenne. Il a été dit aussi : Si quelqu'un répudie sa femme, qu'il lui donne une lettre de divorce. Mais moi, je vous dis que quiconque répudie sa femme, si ce n'est pour cause de fornication, la fait devenir adultère ; et que quiconque épouse une femme répudiée, commet adultère. Vous avez encore entendu qu'il a été dit aux anciens : Tu ne te parjureras point, mais tu tiendras tes serments au Seigneur. Mais moi, je vous dis de ne point jurer du tout ; ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu ; ni par la terre, parce que c'est le marchepied de ses pieds ; ni par Jérusalem, parce que c'est la ville du grand Roi. Tu ne jureras pas non plus par ta tête, parce que tu ne peux rendre un seul cheveu blanc ou noir. Mais que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu'on dit de plus vient du malin. Vous avez entendu qu'il a été dit : œil pour œil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant ; mais quiconque te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre. Et à celui qui veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui aussi le manteau. Et quiconque te contraindra de faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui te demande, et ne te détourne point de celui qui veut emprunter de toi. Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent ; afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense en aurez-vous ? les péagers aussi ne le font-ils pas ? Et si vous ne faites accueil qu'à vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens aussi ne le font-ils pas ? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. Prenez garde de ne pas pratiquer votre justice devant les hommes, afin d'être vus par eux ; autrement vous n'avez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Quand donc tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites, dans les synagogues et dans les rues, afin qu'ils soient glorifiés par les hommes. En vérité, je vous le dis, ils ont déjà leur récompense. Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône soit faite dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te le rendra. Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, car ils aiment à prier en se tenant debout dans les synagogues et aux coins des rues, afin qu'ils soient vus des hommes. En vérité, je vous le dis, ils ont déjà leur récompense. Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre ; et ayant fermé ta porte, prie ton Père qui est là dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te le rendra. Or, quand vous priez, n'usez pas de vaines redites, comme les païens, car ils pensent qu'avec beaucoup de paroles, ils seront exaucés. Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. Vous donc, priez ainsi : Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié. Que ton règne vienne. Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. Et remets-nous nos dettes, comme nous aussi nous les avons remises à nos débiteurs. Et ne nous induis point en tentation, mais délivre-nous du mal. Car si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air triste comme les hypocrites ; car ils se rendent le visage tout défait, afin qu'il paraisse aux hommes qu'ils jeûnent : En vérité je vous le dis, ils ont déjà leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, oins ta tête et lave ton visage ; afin qu'il ne paraisse pas aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est dans le secret, et ton Père qui voit dans le secret, te le rendra. Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la teigne ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent : car où est ton trésor, là sera aussi ton cœur. La lampe du corps est l'œil : si donc ton œil est sain, tout ton corps sera éclairé ; mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera ténébreux. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres ! Nul ne peut servir deux, maîtres ; car, ou il haïra l'un et aimera l'autre ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. C'est pourquoi je vous dis : ne vous inquiétez point pour votre vie, de ce que vous mangerez et de ce que vous boirez ; ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Considérez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ni n'amassent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? Qui d'entre vous peut, par ses inquiétudes, ajouter une seule coudée à la durée de sa vie ? Et quant au vêtement, pourquoi vous inquiétez-vous ? Observez les lis des champs, comment ils croissent ; ils ne travaillent ni ne filent. Cependant, je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'était pas vêtu comme l'un d'eux. Si donc Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui est aujourd'hui, et qui demain est jetée dans le four, ne vous revêtira-t-il pas beaucoup plutôt, ô gens de petite foi ? Ne vous inquiétez donc point, disant : Que mangerons- nous ? ou que boirons-nous ? ou de quoi serons-nous vêtus ? car toutes ces choses, les païens les recherchent ; car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses. Mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc point pour le lendemain ; car le lendemain aura souci de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car du même jugement dont vous jugez, vous serez jugés ; et de la même mesure dont vous mesurez, il vous sera mesuré. Et pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, tandis que tu n'aperçois pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment dis- tu à ton frère : Permets que j'ôte cette paille de ton œil, et voici, la poutre est dans ton œil ? Hypocrite, ôte premièrement de ton œil la poutre, et alors tu verras pour ôter le brin de paille de l'œil de ton frère. Ne donnez point ce qui est saint aux chiens, et ne jetez point vos perles devant les pourceaux ; de peur qu'ils ne les foulent à leurs pieds, et que, se tournant, ils ne vous déchirent. Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; heurtez, et il vous sera ouvert ; car quiconque demande, reçoit ; et qui cherche, trouve ; et à celui qui heurte, il sera ouvert. Ou quel est l'homme d'entre vous qui, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre ? Ou encore, s'il lui demande du poisson, lui donnera-t-il un serpent ? Si donc, vous, qui êtes mauvais, savez donner à vos enfants de bonnes choses, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ? Toutes les choses donc que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les leur aussi vous-mêmes, car c'est la loi et les prophètes. Entrez par la porte étroite, car large est la porte et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui y entrent. Combien étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la vie ! et il y en a peu qui le trouvent. Gardez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous en vêtements de brebis, mais qui au dedans sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? Ainsi, tout bon arbre produit de bons fruits ; mais le mauvais arbre produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut produire de mauvais fruits, ni un mauvais arbre produire de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Ce n'est pas quiconque me dit : Seigneur, Seigneur, qui entrera dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé ? et en ton nom que nous avons chassé des démons ? et en ton nom que nous avons fait plusieurs miracles ? Et alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus. Retirez-vous de moi, vous qui faites l'iniquité. Quiconque donc entend ces paroles que je dis, et les met en pratique, sera comparé à un homme prudent, qui a bâti sa maison sur le roc. Et la pluie est tombée, et les torrents sont venus, et les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison-là ; elle n'est point tombée, car elle avait été fondée sur le roc. Et quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera comparé à un homme insensé, qui a bâti sa maison sur le sable. Et la pluie est tombée, et les torrents sont venus, et les vents ont soufflé, et ils ont heurté contre cette maison-là ; et elle est tombée, et sa chute a été grande. Et il arriva, lorsque Jésus eut achevé ces discours, que les foules étaient extrêmement frappées de son enseignement. Car il les enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes. Quand il fut descendu de la montagne, de grandes foules le suivirent. Et voici, un lépreux s'étant approché, se prosternait devant lui, disant : Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier. Et ayant étendu la main, il le toucha, disant : Je le veux, sois purifié ; et aussitôt sa lèpre fut purifiée. Et Jésus lui dit : Garde-toi de le dire à personne ; mais va, montre-toi au sacrificateur, et présente l'offrande que Moïse a ordonnée, afin que cela leur soit un témoignage. Et Jésus étant entré dans Capernaüm, un centenier s'approcha de lui, le priant, et disant : Seigneur, mon serviteur est couché dans la maison, atteint de paralysie, et cruellement tourmenté. Et Jésus lui dit : J'irai, moi, et je le guérirai. Et le centenier, répondant, dit : Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; mais dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri. Car aussi bien moi, je suis un homme placé sous autorité, ayant sous moi des soldats, et je dis à l'un : Va, et il va ; et à l'autre : Viens, et il vient ; et à mon esclave : Fais cela, et il le fait. Jésus l'ayant entendu fut étonné, et dit à ceux qui le suivaient : En vérité, je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une si grande foi. Aussi je vous dis que plusieurs viendront d'Orient et d'Occident, et seront à table avec Abraham et Isaac et Jacob dans le royaume des cieux ; mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres de dehors ; là seront les pleurs et les grincements de dents. Et Jésus dit au centenier : Va, et qu'il te soit fait selon que tu as cru. Et à cette heure-là, le serviteur fut guéri. Et Jésus étant entré dans la maison de Pierre, vit sa belle-mère, couchée et ayant la fièvre ; et il toucha sa main, et la fièvre la quitta. Et elle se leva, et elle le servait. Et le soir étant venu, on lui présenta plusieurs démoniaques ; et il chassa les esprits par une parole. Et il guérit tous ceux qui étaient malades ; afin que fût accompli ce qui a été dit par Esaïe le prophète : Lui-même a pris nos infirmités et a porté nos maladies. Or Jésus voyant de grandes foules autour de lui, ordonna de passer à l'autre rive. Et un scribe s'étant approché, lui dit : Maître, je te suivrai partout où tu iras. Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. Et un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père. Mais Jésus lui dit : Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts. Et quand il fut entré dans la barque, ses disciples le suivirent. Et voici, une grande tempête s'éleva sur la mer, en sorte que la barque était couverte par les flots ; mais lui dormait. Et les disciples s'approchant, le réveillèrent, disant : Seigneur, sauve, nous périssons ! Et il leur dit : Pourquoi avez-vous peur, gens de petite foi ? Alors s'étant levé, il réprimanda les vents et la mer, et il se fit un grand calme. Et ces hommes furent dans l'admiration, et ils disaient : Quel est celui-ci, à qui même les vents et la mer obéissent ? Et quand il fut arrivé à l'autre rive, dans la contrée des Gadaréniens, il vint au-devant de lui deux démoniaques, sortant des sépulcres et très dangereux, en sorte que personne ne pouvait passer par ce chemin-là. Et voici, ils s'écrièrent, disant : Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ? Or il y avait loin d'eux un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons le prièrent, disant : Si tu nous chasses, envoie-nous dans ce troupeau de pourceaux. Et il leur dit : Allez. Et eux étant sortis, s'en allèrent dans les pourceaux ; et voici, tout le troupeau s'élança avec impétuosité en bas la pente, dans la mer, et ils périrent dans les eaux. Et ceux qui les paissaient s'enfuirent, et étant allés dans la ville, ils racontèrent tout, et ce qui était arrivé aux démoniaques. Et voici, toute la ville sortit au-devant de Jésus ; et dès qu'ils le virent, ils le prièrent de s'éloigner de leur territoire. Or, étant entré dans la barque, il traversa le lac et vint dans sa ville. Et voici, on lui apporta un paralytique couché sur un lit. Et Jésus voyant leur foi, dit au paralytique : Prends courage, mon enfant, tes péchés sont pardonnes. Et voici, quelques-uns des scribes dirent en eux-mêmes : Celui-ci blasphème. Et Jésus, voyant leurs pensées, dit : Pourquoi pensez-vous de mauvaises choses dans vos cœurs ? Car lequel est le plus aisé, de dire : Tes péchés sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi et marche ? Or, afin que vous sachiez que le fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés,... lève-toi, dit-il alors au paralytique, prends ton lit et va-t'en dans ta maison. Et s'étant levé, il s'en alla dans sa maison. Ce que les foules ayant vu, elles furent remplies de crainte, et elles glorifièrent Dieu, qui a donné un tel pouvoir aux hommes. Et Jésus étant parti de là, vit en passant un homme nommé Matthieu, assis au bureau des péages, et il lui dit : Suis-moi. Et se levant, il le suivit. Et il arriva que, comme il était à table dans la maison, voici beaucoup de péagers et de pécheurs vinrent et se mirent à table avec Jésus et ses disciples. Et les pharisiens voyant cela, dirent à ses disciples : Pourquoi votre maître mange-t-il avec les péagers et les pécheurs ? Et Jésus l'ayant entendu, dit : Ceux qui sont en santé n'ont pas besoin de médecin ; mais ceux qui se portent mal. Or allez, et apprenez ce que signifie cette parole : Je veux la miséricorde et non le sacrifice ; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. Alors les disciples de Jean viennent à lui, disant : Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous souvent, tandis que tes disciples ne jeûnent point ? Et Jésus leur dit : Les amis de l'époux peuvent-ils être dans le deuil pendant que l'époux est avec eux ? mais des jours viendront où l'époux leur sera ôté, et alors ils jeûneront. Personne ne met une pièce de drap neuf à un vieil habit ; car la pièce emporte une partie de l'habit, et la déchirure en devient pire. On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement les outres, se rompent, et le vin se répand, et les outres sont perdues ; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et tous les deux se conservent ensemble. Comme il leur disait ces choses, voici un chef étant entré se prosterna devant lui, disant : Ma fille est morte il y a un instant, mais viens, pose la main sur elle, et elle vivra. Et Jésus s'étant levé, le suivit avec ses disciples. Et voici, une femme qui avait une perte de sang depuis douze ans, s'étant approchée par derrière, toucha le bord de son vêtement. Car elle disait en elle-même : Si seulement je touche son vêtement, je serai sauvée. Jésus s'étant retourné et la voyant, lui dit : Prends courage, ma fille, ta foi t'a sauvée. Et cette femme fut sauvée dès cette heure-là. Et Jésus étant arrivé à la maison du chef et voyant les joueurs de flûte et la foule qui faisait grand bruit, leur dit : Retirez-vous, car la jeune fille n'est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui. Et quand la foule eut été mise dehors, il entra et prit la main de la jeune fille, et la jeune fille se leva. Et le bruit s'en répandit par toute cette contrée. Comme Jésus passait après être parti de là, deux aveugles le suivirent, criant et disant : Aie pitié de nous, fils de David. Et quand il fut arrivé dans la maison, les aveugles vinrent à lui, et Jésus leur dit : Croyez-vous que je puisse faire cela ? Ils lui dirent : Oui, Seigneur. Alors il leur toucha les yeux, disant : Qu'il vous soit fait selon votre foi. Et leurs yeux furent ouverts ; et Jésus leur parla avec menace, disant : Prenez garde que personne ne le sache. Mais eux, étant sortis, répandirent sa renommée dans toute cette contrée. Et comme ils sortaient, voici on lui amena un homme muet, démoniaque. Et le démon ayant été chassé, le muet parla. Et la foule étant dans l'admiration, disait : Jamais rien de semblable ne parut en Israël. Mais les pharisiens disaient : C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons. Et Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l'Evangile du royaume et guérissant toute maladie et toute langueur. Et voyant les foules, il fut ému de compassion à leur sujet ; car elles étaient fatiguées et gisantes comme des brebis qui n'ont point de berger. Alors il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la moisson, qu'il envoie des ouvriers dans sa moisson. Et ayant appelé ses douze disciples, il leur donna autorité sur les esprits impurs, pour les chasser et pour guérir toute maladie et toute langueur. Or, ce sont ici les noms des douze apôtres : le premier, Simon, nommé Pierre, et André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemi ; Thomas et Matthieu le péager ; Jacques, fils d'Alphée, et Lebbée ; Simon le Cananite et Judas Iscariot, celui qui le livra. Ce sont ces douze que Jésus envoya, après leur avoir donné ses ordres, en disant : N'allez point vers les païens et n'entrez pas dans une ville des Samaritains ; mais allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Et quand vous serez en route, prêchez, disant : Le royaume des cieux s'est approché. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Ne vous procurez ni or, ni argent, ni cuivre dans vos ceintures, ni sac pour le chemin, ni deux tuniques, ni chaussures, ni bâton ; car l'ouvrier est digne de sa nourriture. Mais dans quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous qui y est digne, et demeurez là jusqu'à ce que vous partiez. Et en entrant dans la maison, saluez-la. Et si la maison est digne, que votre paix vienne sur elle ; mais si elle n'est pas digne, que votre paix retourne à vous. Et lorsqu'on ne vous recevra pas et n'écoutera pas vos paroles, en sortant de cette maison ou de cette ville, secouez la poussière de vos pieds. En vérité, je vous le dis, le sort du pays de Sodome et de Gomorrhe sera plus supportable, au jour du jugement, que celui de cette ville-là. Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Et soyez en garde contre les hommes ; car ils vous livreront aux tribunaux et ils vous flagelleront dans leurs synagogues ; et vous serez menés même devant des gouverneurs et des rois, à cause de moi, pour leur être en témoignage, à eux et aux païens. Mais quand ils vous livreront, ne soyez point en souci de la manière dont vous parlerez ou de ce que vous direz ; car ce que vous aurez à dire vous sera donné à l'heure même, car ce n'est pas vous qui parlez ; mais c'est l'Esprit de votre Père qui parle en vous. Or un frère livrera son frère à la mort, et un père son enfant, et les enfants se soulèveront contre leurs parents et les feront mourir ; et vous serez haïs de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Or, quand ils vous persécuteront dans une ville, fuyez dans une autre ; car en vérité je vous le dis, vous n'aurez pas achevé de parcourir les villes d'Israël que le fils de l'homme sera venu. Un disciple n'est pas au-dessus du maître, ni un serviteur au-dessus de son seigneur. Il suffit au disciple d'être comme son maître, et au serviteur d'être comme son seigneur. S'ils ont nommé le maître de la maison Béelzébul, combien plus les gens de sa maison ? Ne les craignez donc point ; car il n'y a rien de couvert qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le dans la lumière ; et ce qui vous est dit à l'oreille, prêchez-le sur les maisons. Et ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme ; mais craignez plutôt celui qui peut perdre et l'âme et le corps dans la géhenne. Deux petits passereaux ne se vendent-ils pas pour un sou ? et pas un d'eux ne tombera en terre sans votre Père. Et pour vous, les cheveux mêmes de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point ; vous valez mieux que beaucoup de passereaux. Tout homme donc qui me confessera devant les hommes, je le confesserai, moi aussi, devant mon Père qui est aux cieux. Mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai, moi aussi, devant mon Père qui est aux cieux. Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. Car je suis venu mettre la division entre un homme et son père, entre une fille et sa mère, entre une belle-fille et sa belle-mère ; et un homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui aime père ou mère plus que moi, n'est pas digne de moi ; et celui qui aime fils ou fille plus que moi, n'est pas digne de moi. Et celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n'est pas digne de moi. Celui qui aura trouvé sa vie, la perdra ; et celui qui aura perdu sa vie à cause de moi, la trouvera. Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. Celui qui reçoit un prophète, en qualité de prophète, recevra une récompense de prophète, et celui qui reçoit un juste, en qualité de juste, recevra une récompense de juste. Et quiconque aura donné à boire seulement un verre d'eau froide à l'un de ces petits, en qualité de disciple, je vous dis en vérité qu'il ne perdra point sa récompense. Et il arriva, quand Jésus eut achevé de donner ses ordres à ses douze disciples, qu'il partit de là pour enseigner et prêcher dans leurs villes. Or Jean, ayant ouï parler dans la prison des œuvres du Christ, lui envoya dire par ses disciples : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? Et Jésus répondant leur dit : Allez et rapportez à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles recouvrent la vue et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et l'Evangile est annoncé aux pauvres. Et heureux est celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! Or, comme ils s'en allaient, Jésus se mit à dire aux foules au sujet de Jean : Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu de vêtements délicats ? Voilà, ceux qui portent des vêtements délicats sont dans les maisons des rois. Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète. C'est celui-ci de qui il est écrit : Voici, j'envoie mon messager devant ta face qui préparera ton chemin devant toi. En vérité, je vous le dis, entre ceux qui il sont nés de femme, il n'en a point été suscité de plus grand que Jean-Baptiste ; mais celui qui est plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Or, depuis les jours de Jean-Baptiste jusqu'à maintenant, le royaume des cieux est pris par la violence, et ce sont des violents qui le ravissent. Car tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu'à Jean ; et si vous voulez recevoir ceci, il est cet Elie qui doit venir. Que celui qui a des oreilles, entende ! Mais à qui comparerai-je cette génération ? Elle ressemble à des enfants assis dans les places publiques, qui crient aux autres, et leur disent : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez point dansé ; nous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes point lamentés. Car Jean est venu ne mangeant ni ne buvant ; et ils disent : Il a un démon. Le Fils de l'homme est venu mangeant et buvant, et ils disent : Voici un mangeur et un buveur, un ami des péagers et des pécheurs. Mais la sagesse a été justifiée de la part de ses enfants. Alors il commença à faire des reproches aux villes dans lesquelles avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu'elles ne s'étaient point repenties. Malheur à toi, Corazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits à Tyr et à Sidon, il y a longtemps qu'elles se seraient repenties avec le sac et la cendre. C'est pourquoi je vous le dis : Tyr et Sidon seront au jour du jugement dans une condition plus supportable que vous. Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu'au ciel, tu seras abaissée jusqu'au séjour des morts ; car si les miracles qui ont été faits au milieu de toi eussent été faits à Sodome, elle subsisterait encore aujourd'hui. C'est pourquoi je vous dis que la terre de Sodome sera au jour du jugement dans une condition plus supportable que toi. En ce temps-là, Jésus prenant la parole dit : Je te loue, ô Père ! Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, parce que tel a été ton bon plaisir devant toi. Toutes choses m'ont été livrées par mon Père ; et nul ne connaît le Fils, si ce n'est le Père, et nul ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug, et apprenez de moi, parce que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes ; car mon joug est doux et mon fardeau est léger. En ce temps-là, Jésus passa par les blés un jour de sabbat ; or ses disciples eurent faim ; et ils se mirent à arracher des épis et à manger. Or les pharisiens, voyant cela, lui dirent : Voici, tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire le jour du sabbat. Mais il leur dit : N'avez-vous pas lu ce que fit David quand il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui : comment il entra dans la maison de Dieu, et mangea les pains de proposition, qu'il ne lui était pas permis de manger, non plus qu'à ceux qui étaient avec lui, mais aux seuls sacrificateurs ? N'avez-vous pas lu dans la loi que les jours de sabbat les sacrificateurs violent le sabbat dans le temple, et ne sont point coupables ? Or je vous dis qu'il y a ici quelque chose de plus grand que le temple. Et si vous saviez ce que signifie : Je veux la miséricorde et non le sacrifice, vous n'auriez pas condamné ceux qui ne sont point coupables. Car le fils de l'homme est maître du sabbat. Et étant parti de là, il vint dans leur synagogue. Et voici, il s'y trouvait un homme qui avait une main sèche. Et ils l'interrogèrent disant : Est-il permis de guérir dans les jours de sabbat ? C'était afin de pouvoir l'accuser. Mais lui leur dit : Quel sera l'homme d'entre vous qui aura une seule brebis, et qui, si elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, ne la saisira et ne l'en retirera pas ? Or, combien un homme ne vaut-il pas plus qu'une brebis ? Il est donc permis de faire du bien les jours de sabbat. Alors il dit à l'homme : Etends ta main. Et il l'étendit ; et elle fut rendue saine comme l'autre. Et les pharisiens étant sortis, tinrent conseil contre lui, afin de le faire périr. Mais Jésus, l'ayant su, se retira de là. Et beaucoup de gens le suivirent, et il les guérit tous ; et il leur défendit avec menaces de le faire connaître ; afin que fût accompli ce qui avait été dit par Esaïe le prophète, disant : Voici mon serviteur, que j'ai élu, mon bien-aimé, en qui mon âme a pris plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui, et il annoncera le jugement aux nations. Il ne contestera point, et ne criera point, et l'on n'entendra point sa voix dans les rues. Il ne brisera point le roseau froissé, et il n'éteindra point le lumignon fumant, jusqu'à ce qu'il ait fait triompher le jugement ; et les nations espéreront en son nom. Alors lui fut amené un démoniaque aveugle et muet ; et il le guérit ; de sorte que l'aveugle et muet parlait et voyait. Et toute la foule fut stupéfaite, et elle disait : Celui-ci serait-il le fils de David ? Mais les pharisiens, entendant cela, dirent : Celui-ci ne chasse les démons que par Béelzébul, le prince des démons. Mais Jésus connaissant leurs pensées, leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même est réduit en désert, et toute ville ou toute maison divisée contre elle-même ne subsistera pas. Et si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même. Comment donc son royaume subsistera-t-il ? Et si c'est par Béelzébul que moi je chasse les démons, vos fils, par qui les chassent-ils ? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si c'est par l'Esprit de Dieu que moi je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc parvenu jusqu'à vous. Ou comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison de l'homme fort et piller son bien, s'il n'a auparavant lié l'homme fort ; et alors il pillera sa maison ? Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse. C'est pourquoi je vous dis : Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes ; mais le blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné aux hommes. Et si quelqu'un dit une parole contre le fils de l'homme, il lui sera pardonné ; mais si quelqu'un parle contre l'Esprit-Saint, il ne lui sera point pardonné ni dans ce siècle, ni dans celui qui est à venir. Ou faites l'arbre bon et son fruit bon ; ou faites l'arbre mauvais et son fruit mauvais, car au fruit on connaît l'arbre. Race de vipères, comment pouvez-vous dire de bonnes choses, étant mauvais ? Car de l'abondance du cœur la bouche parle. L'homme bon tire les bonnes choses du bon trésor ; et l'homme mauvais tire de mauvaises choses du mauvais trésor. Or je vous dis que toute parole oiseuse que les hommes auront prononcée, ils en rendront compte au jour du jugement ; car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné. Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens lui répondirent, disant : Maître, nous voulons voir un signe de toi. Mais lui, répondant, leur dit : Une génération méchante et adultère recherche un signe ; mais il ne lui sera point donné de signe, si ce n'est le signe de Jonas le prophète. Car, comme Jonas fut dans le ventre du grand poisson trois jours et trois nuits, ainsi le fils de l'homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits. Les hommes de Ninive se lèveront au jour du jugement avec cette génération, et la condamneront ; parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas ; et voici, il y a ici plus que Jonas. La reine du midi se lèvera au jour du jugement avec cette génération, et la condamnera ; car elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon ; et voici, il y a ici plus que Salomon. Or, lorsque l'esprit impur est sorti de l'homme, il parcourt des lieux arides, cherchant du repos, et il n'en trouve point. Alors il dit : Je retournerai dans ma maison, d'où je suis sorti ; et étant venu, il la trouve vide, balayée et ornée. Alors il s'en va, et prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui, et étant entrés, ils habitent là ; et la dernière condition de cet homme-là est pire que la première. Il en sera de même aussi pour cette méchante génération. Comme il parlait encore aux foules, voici sa mère et ses frères se tenaient dehors, cherchant à lui parler. Et quelqu'un lui dit : Voilà, ta mère et tes frères se tiennent dehors, cherchant à te parler. Mais lui, répondant, dit à celui qui lui parlait : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? ? Et étendant sa main sur ses disciples, il dit : Voici ma mère et mes frères. Car quiconque fera la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. Ce jour-là, Jésus étant sorti de la maison, s'assit au bord de la mer. Et de grandes foules s'assemblèrent auprès de lui, de sorte que, montant dans la barque, il s'y assit ; et toute la foule se tenait sur le rivage. Et il leur parla en paraboles sur beaucoup de choses, disant : Voici, le semeur sortit pour semer ; et comme il semait, une partie tomba le long du chemin, et les oiseaux vinrent et la mangèrent toute. Une autre tomba sur des endroits rocailleux, où elle n'avait pas beaucoup de terre, et aussitôt elle leva, parce qu'elle n'avait pas une terre profonde. Mais le soleil s'étant levé, elle fut brûlée, et parce qu'elle n'avait pas de racine, elle sécha. Une autre tomba parmi les épines, et les épines montèrent et l'étouffèrent. Et une autre tomba dans la bonne terre, et donna du fruit ; un grain cent, un autre soixante, et un autre trente. Que celui qui a des oreilles, entende ! Et les disciples s'étant approchés, lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? Et, répondant, il leur dit : Parce qu'il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux ; mais à eux, cela ne leur a pas été donné. Car à celui qui a, il sera donné, et il aura en abondance ; mais pour celui qui n'a pas, cela même qu'il a lui sera ôté. C'est pourquoi je leur parle en paraboles : parce qu'en voyant ils ne voient point, et qu'en entendant ils n'entendent ni ne comprennent. Et pour eux s'accomplit la prophétie d'Esaïe, qui dit : Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point ; et en regardant, vous regarderez, et vous ne verrez point. Car le cœur de ce peuple s'est engraissé ; et ils ont ouï dur de leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu'ils ne voient des yeux, et qu'ils n'entendent des oreilles, et qu'ils ne comprennent du cœur, et qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. Mais pour vous, heureux sont vos yeux, parce qu'ils voient, et vos oreilles, parce qu'elles entendent. Car en vérité je vous dis que beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, et entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu. Vous donc, écoutez la parabole du semeur. Quiconque entend la parole du royaume, et ne la comprend pas, le malin vient, et ravit ce qui a été semé dans son cœur ; c'est celui qui a reçu la semence le long du chemin. Et celui qui a reçu la semence dans des endroits rocailleux, c'est celui qui entendant la parole, et la recevant aussitôt avec joie, n'a cependant point de racine en lui-même, mais n'est que pour un temps ; et lorsque l'affliction ou la persécution survient à cause de la parole, il y trouve aussitôt une occasion de chute. Et celui qui a reçu la semence parmi les épines, c'est celui qui entend la parole ; mais les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent la parole ; et elle devient infructueuse. Et celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est celui qui entend et comprend la parole, qui, par conséquent, porte du fruit, et un grain en produit cent, l'autre soixante, l'autre trente. Il leur proposa une autre parabole, disant : Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé de bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema de l'ivraie parmi le blé, et s'en alla. Or quand l'herbe eut poussé et eut produit du fruit, alors l'ivraie parut aussi. Et les serviteurs du maître de la maison vinrent à lui et lui dirent : Seigneur, n'as-tu pas semé de bonne semence dans ton champ ? D'où vient donc qu'il porte de l'ivraie ? Et il leur répondit : C'est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent : Veux-tu donc que nous allions la cueillir ? Mais il dit : Non, de peur qu'en cueillant l'ivraie, vous ne déraciniez le blé en même temps. Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu'à la moisson ; et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Cueillez premièrement l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler ; mais, quant au blé, amassez-le dans mon grenier. Il leur proposa une autre parabole, disant : Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé, qu'un homme a pris et semé dans son champ. C'est bien la plus petite de toutes les semences, mais quand il a crû, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, tellement que les oiseaux du ciel viennent et s'abritent dans ses branches. Il leur dit une autre parabole : Le royaume des cieux est semblable à du levain, qu'une femme a pris et caché parmi trois mesures de farine, jusqu'à ce que tout fût levé. Toutes ces choses, Jésus les dit en paraboles aux foules, et il ne leur disait rien sans parabole ; afin que fût accompli ce qui a été dit par le prophète : J'ouvrirai ma bouche en paraboles, je proclamerai des choses cachées depuis la fondation du monde. Alors, ayant renvoyé la foule, il entra dans la maison ; et ses disciples s'approchèrent de lui, disant : Explique-nous la parabole de l'ivraie du champ. Il répondit et dit : Celui qui sème la bonne semence, c'est le fils de l'homme. Le champ, c'est le monde. La bonne semence, ce sont les fils du royaume. L'ivraie, ce sont les fils du malin. L'ennemi qui l'a semée, c'est le diable. La moisson, c'est la consommation du temps ; et les moissonneurs sont les anges. Comme donc on arrache l'ivraie, et qu'on la brûle dans le feu, il en sera de même à la consommation du temps. Le fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales, et ceux qui font l'iniquité. Et ils les jetteront dans la fournaise du feu ; là seront les pleurs et le grincement des dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles entende ! Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ, qu'un homme a trouvé, et qu'il a caché ; et de la joie qu'il en a, il s'en va, et vend tout ce qu'il a, et achète ce champ. Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles ; et ayant trouvé une perle de grand prix, il s'en est allé, a vendu tout ce qu'il possédait, et l'a achetée. Le royaume des cieux est encore semblable à un filet qui a été jeté dans la mer, et qui a ramassé des poissons de toutes sortes ; et quand il fut rempli, les pêcheurs le tirèrent sur le rivage ; et s'étant assis, ils recueillirent dans des vases ce qui était bon, et jetèrent dehors ce qui était mauvais. Il en sera de même à la consommation du temps : les anges sortiront et sépareront les méchants du milieu des justes, et ils les jetteront dans la fournaise du feu ; là seront les pleurs et le grincement des dents. Avez-vous compris toutes ces choses ? Ils lui répondirent : Oui. Et il leur dit : C'est pourquoi tout scribe qui a été instruit pour le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes. Et il arriva, lorsque Jésus eut achevé ces paraboles, qu'il partit de là. Et étant venu dans sa patrie, il les enseignait dans leur synagogue ; de sorte qu'ils étaient frappés d'étonnement, et qu'ils disaient : D'où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles ? Celui-ci n'est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s'appelle-t-elle pas Marie, et ses frères, Jacques et Joseph et Simon et Jude ? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? D'où lui viennent donc toutes ces choses ? Et il était pour eux une occasion de chute. Mais Jésus leur dit : Un prophète n'est méprisé que dans son pays et dans sa maison. Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité. En ce temps-là, Hérode le tétrarque entendit parler de la renommée de Jésus. Et il dit à ses serviteurs : C'est Jean-Baptiste ; c'est lui qui est ressuscité d'entre les morts ; et c'est pour cela que des puissances miraculeuses agissent en lui. Car Hérode, ayant fait arrêter Jean, l'avait fait lier et mettre en prison, à cause d'Hérodias, la femme de Philippe, son frère ; car Jean lui disait : Il ne t'est pas permis de l'avoir. Et voulant le faire mourir, il craignait la foule, parce qu'on le regardait comme un prophète. Mais comme on célébrait le jour de la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodias dansa au milieu de l'assemblée, et plut à Hérode ; de sorte qu'il promit avec serment de lui donner ce qu'elle demanderait. Elle donc, poussée par sa mère : Donne-moi, dit-elle, ici, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste. Et le roi fut attristé, mais à cause de ses serments et des convives, il commanda qu'on la lui donnât, et il envoya décapiter Jean dans la prison. Et sa tête fut apportée sur un plat, et donnée à la jeune fille, et elle la porta à sa mère. Et ses disciples vinrent et emportèrent le corps, et l'ensevelirent ; et ils vinrent l'annoncer à Jésus. Mais Jésus l'ayant appris, se retira de là sur une barque en un lieu désert, à l'écart. Et les foules l'ayant su, le suivirent à pied, de diverses villes. Et étant sorti, il vit une grande multitude ; et il fut ému de compassion envers eux, et il guérit leurs malades. Mais le soir étant venu, les disciples s'approchèrent de lui, disant : Ce lieu est désert, et l'heure est déjà passée ; renvoie donc les foules, afin qu'elles s'en aillent dans les bourgades, et qu'elles achètent des vivres. Mais Jésus leur dit : Elles n'ont pas besoin de s'en aller ; donnez-leur vous-mêmes à manger. Et ils lui disent : Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons. Et il dit : Apportez-les-moi ici. Et après avoir commandé aux foules de s'asseoir sur l'herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction. Puis ayant rompu les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule. Et tous mangèrent, et furent rassasiés ; et on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. Or ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les petits enfants. Et aussitôt, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait la foule. Et après qu'il l'eut renvoyée, il monta sur la montagne, à l'écart, afin de prier ; et comme le soir était venu ; il était là seul. Or la barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots ; car le vent était contraire. Mais à la quatrième veille de la nuit, il vint à eux, marchant sur la mer. Et les disciples, le voyant marcher sur la mer, furent troublés, disant : C'est un fantôme ! Et de frayeur ils crièrent. Mais aussitôt Jésus leur parla, disant : Rassurez-vous ; c'est moi, n'ayez point peur. Et Pierre, lui répondant, dit : Seigneur, si c'est toi, ordonne que j'aille vers toi sur les eaux. Jésus lui dit : Viens. Et Pierre, étant descendu de la barque, marcha sur les eaux et vint vers Jésus. Mais voyant le vent, il eut peur ; et comme il commençait à enfoncer, il s'écria, disant : Seigneur, sauve-moi ! Et aussitôt Jésus, ayant étendu la main, le saisit et lui dit : Homme de petite foi, pourquoi as-tu douté ? Et quand ils furent entrés dans la barque, le vent s'apaisa. Et ceux qui étaient dans la barque vinrent et se prosternèrent devant lui, disant : Tu es véritablement le Fils de Dieu. Puis ayant passé à l'autre bord, ils vinrent dans le pays de Génézareth. Et les gens de ce lieu-là l'ayant reconnu, envoyèrent par toute la contrée d'alentour, et on lui amena tous les malades. Et ils le priaient qu'ils pussent seulement toucher le bord de son vêtement, et tous ceux qui le touchèrent furent guéris. Alors des scribes et des pharisiens venus de Jérusalem s'approchent de Jésus, disant : Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? car ils ne se lavent point les mains lorsqu'ils prennent leurs repas. Mais lui, répondant, leur dit : Pourquoi, vous aussi, transgressez-vous le commandement de Dieu à cause de votre tradition ? Car Dieu a commandé, disant : Honore ton père et ta mère ; et que celui qui maudit père ou mère soit mis à mort. Mais vous, vous dites : Celui qui aura dit à son père ou à sa mère : Ce dont tu pourrais être assisté par moi est une offrande... Il n'honorera certainement pas son père ou sa mère ! Et vous avez annulé la loi de Dieu à cause de votre tradition. Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé de vous, en disant : Ce peuple m'honore de ses lèvres ; mais leur cœur est fort éloigné de moi. Mais c'est en vain qu'ils me rendent un culte, enseignant des doctrines qui ne sont que des commandements d'hommes. Et ayant appelé à lui la foule, il leur dit : Ecoutez et comprenez : ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de la bouche, c'est là ce qui souille l'homme. Alors ses disciples s'approchant, lui dirent : Sais-tu que les pharisiens, en entendant ces paroles, ont été scandalisés ? Mais il leur répondit : Toute plante que mon Père céleste n'a point plantée sera déracinée. Laissez-les ; ce sont des aveugles conducteurs d'aveugles. Que si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans la fosse. Et Pierre, prenant la parole, lui dit : Explique-nous cette parabole. Sur quoi il dit : Vous aussi, êtes- vous encore sans intelligence ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre et est rejeté au lieu secret ? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur ; et c'est là ce qui souille l'homme. Car du cœur sortent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les larcins, les faux témoignages, les calomnies. Ce sont ces choses-là qui souillent l'homme ; mais de manger sans s'être lavé les mains, cela ne souille point l'homme. Et Jésus, étant parti de là, se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon. Et voici, une femme cananéenne, sortant de ces contrées, criait, disant : Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ; ma fille est cruellement tourmentée par le démon ! Mais il ne lui répondit pas un mot. Et ses disciples s'étant approchés le priaient disant : Renvoie-la, car elle crie derrière nous. Et il répondit : Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. Mais elle, s'étant approchée, se prosternait devant lui, disant : Seigneur, secours-moi ! Il répondit : Il n'est pas permis de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. Mais elle dit : Oui, Seigneur, car aussi les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Alors Jésus, répondant, lui dit : femme, ta foi est grande ! Qu'il te soit fait comme tu le veux. Et dès cette heure-là, sa fille fut guérie. Et Jésus, partant de là, vint près de la mer de Galilée ; et étant monté sur la montagne, il s'y assit. Alors de grandes foules vinrent à lui, ayant avec elles des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés et beaucoup d'autres qu'ils jetèrent à ses pieds ; et il les guérit. De sorte que la foule était dans l'admiration de voir des muets qui parlaient, des estropiés qui étaient guéris, des boiteux qui marchaient, des aveugles qui voyaient ; et ils glorifiaient le Dieu d'Israël. Mais Jésus ayant appelé à lui ses disciples, leur dit : Je suis ému de compassion envers cette foule ; car il y a déjà trois jours qu'ils restent auprès de moi, et ils n'ont rien à manger ; et je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur qu'ils ne défaillent en chemin. Et ses disciples lui disent : D'où aurions-nous, dans un désert, assez de pain pour rassasier une si grande foule ? Et Jésus leur dit : Combien avez-vous de pains ? Et ils dirent : Sept, et quelques petits poissons. Et ayant commandé à la foule de s'asseoir à terre, il prit les sept pains et les poissons, et ayant rendu grâces, il les rompit, et il les donnait à ses disciples, et ses disciples à la foule. Et tous mangèrent et furent rassasiés ; et on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient. Or ceux qui en avaient mangé étaient quatre mille hommes, sans compter les femmes et les petits enfants. Alors Jésus ayant renvoyé les foules, monta dans la barque, et il vint au territoire de Magdala. Alors les pharisiens et les sadducéens s'approchant de lui, lui demandèrent, pour le tenter, de leur montrer un signe venant du ciel. Mais répondant il leur dit : Quand le soir est venu, vous dites : Il fera beau temps, car le ciel est rouge ; et le matin, vous dites : y aura aujourd'hui de l'orage, car le ciel est d'un rouge sombre. Hypocrites, vous savez bien discerner l'apparence du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps ? Une génération méchante et adultère demande un signe ; mais il ne lui sera donné aucun autre signe que le signe de Jonas. Et les laissant, il s'en alla. Et les disciples, en passant à l'autre bord, avaient oublié de prendre des pains. Or Jésus leur dit : Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens. Mais ils raisonnaient en eux-mêmes, disant : C'est parce que nous n'avons point pris de pains. Et Jésus, connaissant cela, dit : Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes, gens de peu de foi, sur ce que vous n'avez point pris de pains ? Ne comprenez-vous pas encore ? et ne vous rappelez-vous pas les cinq pains des cinq mille, et combien vous en remportâtes de paniers ; ni les sept pains des quatre mille, et combien vous en remportâtes de corbeilles ? Comment ne comprenez-vous pas que ce n'est pas de pains que je vous ai parlé ? Mais gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens ! Alors ils comprirent que ce n'était pas du levain du pain qu'il leur avait dit de se garder, mais de la doctrine des pharisiens et des sadducéens. Et Jésus étant arrivé sur le territoire de Césarée de Philippe, interrogeait ses disciples, disant : Qui disent les hommes que je suis, moi le fils de l'homme ? Et ils dirent : Les uns, Jean-Baptiste ; d'autres, Elie ; d'autres, Jérémie, ou l'un des prophètes. Il leur dit : Mais vous, qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondant dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Et Jésus répondant lui dit : Heureux es-tu, Simon, fils de Jona ; parce que ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux. Et moi aussi je te dis que tu es Pierre et que sur ce roc-là je bâtirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux ; et ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. Alors il défendit à ses disciples de dire à personne qu'il était, lui, le Christ. Dès lors Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller à Jérusalem, et souffrir beaucoup de la part des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et être mis à mort, et ressusciter le troisième jour. Et Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre, disant : A Dieu ne plaise, Seigneur, cela ne t'arrivera certainement pas. Mais lui, s'étant tourné, dit à Pierre : Va arrière de moi, Satan, tu m'es en scandale, parce que tu ne penses pas les choses qui sont de Dieu, mais celles qui sont des hommes. Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, et qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Car quiconque voudra sauver sa vie, la perdra ; et quiconque perdra sa vie à cause de moi, la trouvera. Car que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s'il perd son âme ? ou que donnera l'homme en échange de son âme ? Car le fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. En vérité, je vous dis. qu'il y a quelques-uns de ceux qui sont ici présents, qui ne goûteront point la mort qu'ils n'aient vu le fils de l'homme venant en son règne. Et six jours après, Jésus prend avec lui Pierre et Jacques et Jean son frère, et les mène à l'écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré en leur présence, et son visage resplendit comme le soleil, tandis que ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Elie leur apparurent, s'entretenant avec lui. Alors Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, faisons ici trois tentes, une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Elie. Comme il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit : et voici, une voix sortant de la nuée, dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me complais ; écoutez-le. Ce que les disciples ayant entendu, ils tombèrent sur leur face et furent saisis d'une très grande crainte. Mais Jésus s'étant approché, les toucha et leur dit : Levez-vous et n'ayez point peur. Alors ayant levé les yeux, ils ne virent personne que Jésus seul. Et comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur commanda, disant : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Et les disciples l'interrogèrent, disant : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'il faut qu'Elie vienne premièrement ? Et il répondit : Il est vrai qu'Elie doit venir et rétablir toutes choses. Mais je vous dis qu'Elie est déjà venu, et ils ne l'ont point reconnu, mais ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu. C'est de même aussi que le fils de l'homme doit souffrir de leur part. Les disciples comprirent alors que c'était de Jean-Baptiste qu'il leur parlait. Et lorsqu'ils furent arrivés près de la foule, un homme s'approcha de lui et se jeta à genoux devant lui, disant : Seigneur, aie pitié de mon fils, parce qu'il est lunatique, et il est bien malade ; car il tombe souvent dans le feu et souvent dans l'eau. Et je l'ai amené à tes disciples ; et ils n'ont pu le guérir. Et Jésus répondant, dit : O génération incrédule et perverse ! jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici. Et Jésus le réprimanda, et le démon sortit de lui ; et dès cette heure-là l'enfant fut guéri. Alors les disciples s'approchèrent de Jésus en particulier, et lui dirent : Pourquoi n'avons-nous pas pu le chasser ? Et il leur dit : A cause de votre peu de foi. Car, en vérité, je vous dis que si vous avez de la foi comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transportera, et rien ne vous sera impossible. Mais cette sorte de démons ne sort que par la prière et par le jeûne. Or, comme ils se trouvaient ensemble dans la Galilée, Jésus leur dit : Le fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes ; et ils le feront mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. Et ils furent fort attristés. Or, comme ils arrivaient à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s'approchèrent de Pierre, et lui dirent : Votre Maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ? Il dit : Oui. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, disant : Que t'en semble, Simon ? les rois de la terre, de qui prennent-ils des tributs ou des impôts ? de leurs fils, ou des étrangers ? Pierre lui dit : Des étrangers. Jésus lui répondit : Les fils en sont donc exempts. Mais afin que nous ne les scandalisions point, va à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera ; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu trouveras un statère ; prends-le, et le leur donne pour moi et pour toi. En cette heure-là, les disciples s'approchèrent de Jésus et dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? Et ayant appelé un petit enfant, il le plaça au milieu d'eux, et dit : En vérité, je vous dis que si vous ne vous convertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. Quiconque donc se rendra humble comme ce petit enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux. Et qui recevra un seul petit enfant comme celui-ci en mon nom, me reçoit. Mais celui qui scandalisera un seul de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui pendît au cou une meule de moulin et qu'on le jetât au fond de la mer. Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu'il arrive des scandales ; mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive. Que si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie manchot ou boiteux, que d'avoir deux mains ou deux pieds, et d'être jeté dans le feu éternel. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie n'ayant qu'un œil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne du feu. Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ; car je vous dis que leurs anges dans les cieux regardent sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux. Car le Fils de l'homme est venu sauver ce qui est perdu. Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis, et qu'une seule d'entre elles s'égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf sur les montagnes pour aller chercher celle qui est égarée ? Et s'il arrive qu'il la trouve, en vérité, je vous dis qu'il en a plus de joie que des quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont point égarées. Ainsi, ce n'est pas la volonté de votre Père qui est aux cieux, qu'un seul de ces petits soit perdu. Et si ton frère pèche contre toi, va, reprends-le entre toi et lui seul ; s'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais s'il ne t'écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que toute affaire soit établie sur la parole de deux ou trois témoins. Que s'il ne les écoute pas, dis-le à l'Eglise ; et s'il n'écoute pas l'Eglise, qu'il te soit comme le païen et le péager. En vérité, je vous dis que tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel ; et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. Je vous dis encore que si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est aux cieux. Car où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux ! Alors Pierre s'étant approché, lui dit : Seigneur, combien de fois-mon frère péchera-t-il contre moi et lui pardonnerai-je ? jusqu'à sept fois ? Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois. C'est pourquoi le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulut faire rendre compte à ses serviteurs. Quand il eut commencé à compter, on lui en amena un qui devait dix mille talents ; et comme il n'avait pas de quoi payer, son seigneur commanda qu'il fût vendu, lui et sa femme et ses enfants et tout ce qu'il avait, et que la dette fût payée. Et ce serviteur tombant à terre, se prosternait devant lui, disant : Aie patience envers moi, et je te paierai tout. Et le seigneur de ce serviteur, ému de compassion, le relâcha, et lui quitta la dette. Mais ce serviteur étant sorti, rencontra un de ses compagnons de service qui lui devait cent deniers ; et l'ayant saisi, il l'étranglait, en disant : Paie ce que tu dois ! Et son compagnon de service, tombant à terre, le suppliait en disant : Aie patience envers moi, et je te paierai. Mais lui ne voulut point ; et s'en étant allé, il le jeta en prison, jusqu'à ce qu'il eût payé ce qu'il devait. Ses compagnons de service, voyant ce qui s'était passé, en furent fort attristés, et ils vinrent instruire leur seigneur de tout ce qui était arrivé. Alors son seigneur l'ayant appelé, lui dit : Méchant serviteur, je t'ai quitté toute cette dette, parce que tu m'as supplié, ne te fallait-il pas aussi avoir pitié de ton compagnon de service, comme moi aussi j'ai eu pitié de toi ? Et son seigneur en colère le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il eût payé tout ce qu'il lui devait. C'est ainsi que vous fera mon Père céleste, si vous ne par- donnez pas, chacun à son frère, de tout votre cœur. Et il arriva, quand Jésus eut achevé ces discours, qu'il partit de Galilée, et s'en alla dans le territoire de la Judée, par l'autre côté du Jourdain. Et de grandes foules le suivirent, et il les guérit là. Alors des pharisiens s'approchèrent de lui pour le tenter et dirent : Est-il permis de répudier sa femme pour quelque sujet que ce soit ? Mais lui, répondant, leur dit : N'avez-vous pas lu que Celui qui les créa les fit dès le commencement homme et femme, et qu'il dit : A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce donc que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare point. Ils lui disent : Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de donner à la femme une lettre de divorce, et de la répudier ? Il leur dit : C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais il n'en était pas ainsi dès le commencement. Mais je vous dis que quiconque répudie sa femme, si ce n'est pour cause de fornication, et en épouse une autre, commet adultère ; et que celui qui épouse une femme répudiée, commet adultère. Ses disciples lui dirent : Si telle est la condition de l'homme à l'égard de la femme, il n'est pas avantageux de se marier. Mais il leur dit : Tous ne comprennent pas cette parole, mais ceux-là seulement à qui cela est donné. Car il y a des eunuques qui sont nés tels dès le sein de leur mère ; il y en a qui ont été faits eunuques par les hommes ; et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes pour le royaume des cieux. Que celui qui est capable de comprendre, comprenne. Alors on lui amena de petits enfants, afin qu'il leur imposât les mains, et qu'il priât ; mais les disciples les reprirent. Mais Jésus leur dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez point de venir à moi ; car le royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent. Et leur ayant imposé les mains, il partit de là. Et voici, quelqu'un s'étant approché, lui dit : Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? Mais il lui dit : Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon ? Un seul est le bon. Mais si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. Il lui dit : Lesquels ? Et Jésus lui répondit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; honore père et mère ; et tu aimeras ton prochain comme toi-même. Le jeune homme lui dit : J'ai observé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore ? Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, et le donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens et suis-moi. Mais quand le jeune homme eut entendu cette parole, il s'en alla tout triste ; car il avait de grands biens. Mais Jésus dit à ses disciples : En vérité, je vous le dis : Un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux. Et je vous le dis encore : Il est plus facile qu'un chameau passe par le trou d'une aiguille, qu'il ne l'est qu'un riche entre dans le royaume de Dieu. Les disciples ayant entendu cela, étaient fort étonnés, et ils disaient : Qui donc peut être sauvé ? Mais Jésus les regardant, leur dit : Quant aux hommes, cela est impossible ; mais quant à Dieu, toutes choses sont possibles. Alors Pierre répondant, lui dit : Voici, nous, nous avons tout quitté, et nous t'avons suivi ; que nous en arrivera-t-il donc ? Et Jésus leur dit : En vérité je vous dis, que lors du renouvellement, lorsque le Fils de l'homme sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez assis vous aussi sur douze trônes, jugeant les douze tribus d'Israël. Et quiconque aura quitté frères ou sœurs, ou père, ou mère, ou enfants, ou champs, ou maisons, à cause de mon nom, recevra beaucoup plus, et héritera la vie éternelle. Mais plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers. Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le point du jour afin de louer des ouvriers pour sa vigne. Et étant convenu avec les ouvriers d'un denier pour la journée, il les envoya à sa vigne. Puis étant sorti vers la troisième heure du jour, il en vit d'autres qui étaient sur la place sans rien faire ; il leur dit de même : Allez, vous aussi, à la vigne, et ce qui sera juste je vous le donnerai ; et ils allèrent. Etant sorti de nouveau vers la sixième et la neuvième heure, il fit encore de même. Or, vers la onzième heure, étant sorti, il en trouva d'autres qui se tenaient là ; et il leur dit : Pourquoi vous tenez-vous ici tout le jour sans rien faire ? Ils lui disent : Parce que personne ne nous a loués. Il leur dit : Allez, vous aussi, à la vigne. Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant : Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en commençant depuis les derniers jusqu'aux premiers. Et ceux de la onzième heure étant venus, ils reçurent chacun un denier. Or les premiers étant venus, ils s'attendaient à recevoir davantage ; mais ils reçurent, eux aussi, chacun un denier ; et l'ayant reçu, ils murmuraient contre le maître de la maison, disant : Ceux-là, les derniers, n'ont travaillé qu'une heure, et tu les as traités à l'égal de nous qui avons supporté le poids du jour et la chaleur. Mais il répondit et dit à l'un d'eux : Ami, je ne te fais pas tort ; n'es-tu pas convenu avec moi d'un denier ? Prends ce qui est à toi et va-t'en. Mais je veux donner à ce dernier autant qu'à toi. Ne m'est-il donc pas permis de faire ce que je veux de ce qui est à moi ? Ou ton œil est-il mauvais parce que je suis bon ? Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. Et Jésus montant à Jérusalem, prit à part les douze, et leur dit en chemin : Voici, nous montons à Jérusalem, et le fils de l'homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes, et ils le condamneront à mort ; et ils le livreront aux païens, pour qu'ils s'en moquent et le battent de verges et le crucifient ; et le troisième jour il ressuscitera. Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de lui avec ses fils, se prosternant et lui demandant quelque chose. Et il lui dit : Que veux-tu ? Elle lui dit : Ordonne que ceux-ci, mes deux fils, soient assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche dans ton royaume. Mais Jésus répondant dit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? Ils lui disent : Nous le pouvons. Il leur dit : Il est vrai que vous boirez ma coupe ; mais d'être assis à ma droite ou à ma gauche, il ne m'appartient pas de le donner, mais cela est donné à ceux à qui cela a été préparé par mon Père. ? Les dix ayant entendu cela, s'indignèrent contre les deux frères. Mais Jésus les ayant appelés, dit : Vous savez que les princes des nations les asservissent et que les grands exercent sur elles leur puissance. Il n'en sera pas ainsi parmi vous ; au contraire, quiconque voudra être grand parmi vous, sera votre serviteur ; et quiconque voudra être le premier parmi vous, sera votre esclave ; de même que le fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs. Et comme ils sortaient de Jéricho, une grande foule le suivit. Et voici, deux aveugles assis au bord du chemin, ayant entendu que Jésus passait, crièrent, disant : Aie pitié de nous, Seigneur, fils de David ! Et la foule les reprit pour les faire taire, mais ils crièrent plus fort, disant : Aie pitié de nous, Seigneur, fils de David ! Et Jésus s'étant arrêté, les appela et dit : Que voulez-vous que je vous fasse ? Ils lui disent : Seigneur, que nos yeux s'ouvrent. Et Jésus, ému de compassion, toucha leurs yeux, et aussitôt ils virent de nouveau, et ils le suivirent. Et lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, et qu'ils furent arrivés à Bethphagé, vers le mont des Oliviers, alors Jésus envoya deux disciples, en leur disant : Allez à la bourgade qui est devant vous, et vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle ; détachez-les et amenez-les moi. Et si quelqu'un vous dit quelque chose, vous direz : Le Seigneur en a besoin, et aussitôt il les enverra. Or ceci arriva, afin que fût accompli ce qui a été déclaré par le moyen du prophète, disant : Dites à la fille de Sion : Voici, ton Roi vient à toi, doux et monté sur un âne, sur le poulain de celle qui porte le joug. Les disciples s'en étant donc allés et ayant fait comme Jésus leur avait ordonné, amenèrent l'ânesse et l'ânon et placèrent sur eux leurs vêtements, et il s'assit dessus. Et la plupart des gens de la foule étendirent leurs propres vêtements sur le chemin, et d'autres coupaient des branches d'arbres et les étendaient sur le chemin. Mais les foules qui précédaient et celles qui suivaient criaient, disant : Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts ! Et quand il fut entré dans Jérusalem toute la ville fut en émoi, disant : Qui est celui-ci ? Mais les foules disaient : Celui-ci il est le prophète, Jésus, de Nazareth en Galilée. Et Jésus entra dans le temple de Dieu, et il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple, et il renversa les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient des pigeons. Et il leur dit : Il est écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière ; mais vous en faites une caverne de voleurs. Alors des aveugles et des boiteux s'approchèrent de lui dans le temple, et il les guérit. Mais les principaux sacrificateurs et les scribes voyant les merveilles qu'il avait faites et les enfants qui criaient dans le temple et disaient : Hosanna au fils de David ! en furent indignés, et ils lui dirent : Entends-tu ce que ceux-ci disent ? Et Jésus leur dit : Oui. N'avez-vous jamais lu : De la bouche des petits enfants et des nourrissons tu t'es préparé une louange ? Et les laissant, il sortit de la ville pour aller à Béthanie, où il passa la nuit. Or le matin, comme il retournait à la ville, il eut faim. Et voyant un figuier sur le chemin, il s'en approcha, mais il n'y trouva rien que des feuilles, et il lui dit : Que jamais aucun fruit ne provienne plus de toi ! et à l'instant le figuier sécha. Et voyant cela les disciples s'étonnèrent et dirent : Comment ce figuier a-t-il séché à l'instant ? Et Jésus répondant leur dit : En vérité, je vous le dis, si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point, non seulement vous feriez ce qui a été fait au figuier, mais si même vous disiez à cette montagne : Ote-toi de là et te jette dans la mer, cela se ferait. Et tout ce que vous demanderez dans la prière avec foi vous le recevrez. Et quand il fut venu dans le temple, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent à lui, comme il enseignait, et lui dirent : Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t'a donné cette autorité ? Jésus, répondant, leur dit : Je vous demanderai, moi aussi, une seule chose ; et si vous m'y répondez, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais ces choses. Le baptême de Jean, d'où venait-il ? du ciel ou des hommes ? Mais eux raisonnaient entre eux, disant : Si nous disons : Du ciel, il nous dira : Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui ? Et si nous disons : Des hommes, nous craignons la foule ; car tous tiennent Jean pour un prophète. Et répondant ils dirent à Jésus : Nous ne savons. Et lui aussi leur dit : Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces choses. Mais que vous en semble ? Un homme avait deux enfants ; et s'adressant au premier, il dit : Mon enfant, va travailler aujourd'hui dans ma vigne. Il répondit : Je ne veux pas ; mais plus tard, s'étant repenti, il y alla. Puis il vint à l'autre, et lui dit la même chose. Celui-ci répondit : Oui, seigneur ; et il n'y alla pas. Lequel des deux fit la volonté de son père ? Ils lui dirent : Le premier. Jésus leur dit : En vérité, je vous dis que les péagers et les femmes de mauvaise vie vous devancent dans le royaume de Dieu. Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous ne l'avez point cru, tandis que les péagers et les femmes de mauvaise vie l'ont cru ; mais vous, ayant vu cela, vous ne vous êtes pas même repentis ensuite pour le croire. Ecoutez une autre parabole : Il y avait un homme, maître de maison, qui planta une vigne, et l'entoura d'une haie, et y creusa un pressoir, et bâtit une tour ; et il l'afferma à des vignerons, et s'absenta. Or, lorsque la saison des fruits approcha, il envoya ses serviteurs vers les vignerons pour recevoir ses fruits. Mais les vignerons s'étant saisis de ses serviteurs, battirent l'un, tuèrent l'autre, et en lapidèrent un autre. Il envoya encore d'autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers, et ils les traitèrent de même. Ensuite il envoya vers eux son fils, disant : Ils auront du respect pour mon fils. Mais les vignerons, voyant le fils, dirent entre eux : Celui-ci est l'héritier ; venez, tuons-le et possédons son héritage. Et s'étant saisis de lui, ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Quand donc le seigneur de la vigne sera venu, que fera-t-il à ces vignerons ? Ils lui disent : Il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d'autres vignerons qui lui en rendront les fruits en leur saison. Et Jésus leur dit : N'avez-vous jamais lu dans les Ecritures : La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient, elle est devenue la principale pierre de l'angle ; c'est par le Seigneur qu'elle l'est devenue, et elle est merveilleuse à nos yeux ? C'est pourquoi je vous dis que le royaume de Dieu vous sera ôté et sera donné à une nation qui en produit les fruits. Et celui qui tombera sur cette pierre sera brisé ; mais celui sur qui elle tombera, elle l'écrasera. Or après avoir entendu ses paraboles, les principaux sacrificateurs et les pharisiens comprirent que c'était d'eux qu'il parlait ; et ils cherchaient à s'emparer de lui ; mais ils craignirent la foule, parce qu'elle le tenait pour un prophète. Et Jésus prenant la parole, leur parla de nouveau en paraboles, disant : Le royaume de Dieu est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. Et il envoya ses serviteurs appeler ceux qui avaient été invités aux noces ; mais ils ne voulurent pas venir. Il envoya encore d'autres serviteurs, en disant : Dites à ceux qui ont été invités : Voici, j'ai préparé mon festin : mes taureaux et mes bêtes grasses sont tués, et tout est prêt ; venez aux noces. Mais eux, n'en tenant compte, s'en allèrent, l'un à son champ et l'autre à son trafic ; et les autres, ayant saisi ses serviteurs, les outragèrent et les tuèrent. Mais le roi se mit en colère, et ayant envoyé ses armées, il fit périr ces meurtriers, et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : Les noces sont prêtes, mais ceux qui étaient invités n'en étaient pas dignes. Allez donc dans les carrefours des chemins, et invitez aux noces tous ceux que vous trouverez. Et ces serviteurs s'en étant allés dans les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, tant méchants que bons, et la salle des noces fut remplie de convives. Et le roi, étant entré pour regarder ceux qui étaient à table, vit un homme qui n'était pas revêtu d'un habit de noces ; et il lui dit : Ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces ? Et il eut la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-le pieds et mains, et jetez-le dans les ténèbres de dehors ; là seront les pleurs et les grincements de dents. Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. Alors les pharisiens s'en étant allés, se consultèrent pour le surprendre en parole. Et ils lui envoyèrent leurs disciples, avec les hérodiens, disant : Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu enseignes la voie de Dieu en vérité, et que tu ne te mets en peine de personne ; car tu ne regardes point à l'apparence des hommes. Dis-nous donc ce qu'il t'en semble : Est-il permis ou non de payer le tribut à César ? Mais Jésus, connaissant leur malice, dit : Pourquoi me tentez-vous, hypocrites ? Montrez-moi la monnaie du tribut. Et ils lui présentèrent un denier. Et il leur dit : De qui est cette image et cette inscription ? Ils lui disent : De César. Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ayant entendu cela, ils furent dans l'étonnement, et le laissant, ils s'en allèrent. Ce jour-là, des sadducéens, qui disent qu'il n'y a point de résurrection, vinrent à Jésus et l'interrogèrent en disant : Maître, Moïse a dit : Si quelqu'un meurt sans enfants, son frère épousera sa femme, et suscitera une postérité à son frère. Or il y avait parmi nous sept frères ; et le premier, s'étant marié, mourut ; et n'ayant point eu de postérité, il laissa sa femme à son frère. De même aussi le second, puis le troisième, jusqu'au septième. Et après eux tous, la femme mourut aussi. A la résurrection donc, duquel des sept sera-t-elle la femme ? car tous l'ont eue. Mais Jésus répondant, leur dit : Vous êtes dans l'erreur, ne connaissant pas les Ecritures, ni la puissance de Dieu. Car, à la résurrection, ils ne se marient point et ne sont point donnés en mariage ; mais ils sont dans le ciel comme des anges de Dieu. Et quant à la résurrection des morts, n'avez-vous point lu ce qui vous a été déclaré par Dieu, lorsqu'il dit : Je suis le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob ? Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Et la foule, qui entendait, était extrêmement frappée de son enseignement. Mais les pharisiens ayant appris qu'il avait fermé la bouche aux sadducéens, s'assemblèrent dans un même lieu. Et l'un d'entre eux, un légiste, lui demanda, pour l'éprouver : Maître, quel est le grand commandement dans la loi ? Il lui dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est là le grand et le premier commandement. Un second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend la loi entière, ainsi que les prophètes. Et les pharisiens étant assemblés, Jésus les interrogea, en disant : Que vous semble-t-il du Christ ? De qui est-il fils ? Ils lui disent : De David. leur dit : Comment donc David, par l'Esprit, l'appelle-t-il Seigneur, en disant : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis sous tes pieds ? Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il son fils ? Et personne ne pouvait lui répondre un mot ; et depuis ce jour-là, personne n'osa plus l'interroger. Alors Jésus parla aux foules et à ses disciples, en disant les scribes et les pharisiens se sont assis dans la chaire de Moïse. Toutes les choses donc qu'ils vous disent, gardez-les et faites-les ; mais ne faites point selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas ; mais ils lient des fardeaux pesants et difficiles à porter, et les mettent sur les épaules des hommes, tandis qu'eux-mêmes, ils ne veulent pas les remuer du doigt. Et toutes leurs œuvres, ils les font pour être vus des hommes ; car ils élargissent leurs phylactères, et ils allongent les franges de leurs vêtements. Ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues, et les salutations dans les places publiques, et être appelés par les hommes : Rabbi, Rabbi ! Mais vous, ne vous faites point appeler Rabbi ; car un seul est votre Maître ; et vous tous, vous êtes frères. Et n'appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Et ne vous faites point appeler directeurs, car un seul est votre Directeur, le Christ. Mais le plus grand d'entre vous sera votre serviteur ; et quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé. Mais malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez devant les hommes le royaume des cieux ; car vous-mêmes, vous n'y entrez point, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous dévorez les maisons des veuves sous prétexte de faire de longues prières ; c'est pourquoi vous subirez un jugement plus rigoureux. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul prosélyte, et quand il l'est devenu, vous le rendez fils de la géhenne deux fois plus que vous. Malheur à vous, conducteurs aveugles ! qui dites : Si quelqu'un a juré par le temple, cela n'est rien ; mais celui qui a juré par l'or du temple est obligé. Insensés et aveugles ! car lequel est le plus grand, l'or, ou le temple qui a sanctifié l'or ? Et si quelqu'un, dites-vous, a juré par l'autel, cela n'est rien ; mais celui qui a juré par l'offrande qui est dessus, est obligé. Aveugles ! car lequel est le plus grand, l'offrande, ou l'autel qui sanctifie l'offrande ? Celui donc qui a juré par l'autel, jure par l'autel et par tout ce qui est dessus ; et celui qui a juré par le temple, jure par le temple et par celui qui l'habite. Et celui qui a juré par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui est assis dessus. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous payez la dîme de la menthe, et de l'aneth, et du cumin, et vous avez laissé de côté les charges plus lourdes de la loi, le jugement, et la miséricorde, et la fidélité. Voilà les choses qu'il fallait faire, et ne pas laisser de côté les autres. Conducteurs aveugles, qui coulez le moucheron, mais qui avalez le chameau. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, mais au dedans ils sont pleins de rapine et d'intempérance. Pharisien aveugle, nettoie premièrement le dedans de la coupe et du plat, afin que le dehors aussi devienne net. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux par dehors, mais qui, au dedans sont remplis d'ossements de morts et de toute impureté. De même vous aussi, au dehors vous paraissez justes aux hommes, mais au dedans vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes et ornez les sépulcres des justes, et que vous dites : Si nous eussions été du temps de nos pères, nous n'eussions pas été leurs complices dans le meurtre des prophètes. Ainsi vous témoignez contre vous-mêmes que vous êtes fils de ceux qui ont tué les prophètes. Et vous, comblez la mesure de vos pères ! Serpents ! race de vipères ! comment pourrez-vous échapper au jugement de la géhenne ? C'est pourquoi, voici, je vous envoie des prophètes, et des sages, et des scribes ; il en est que vous ferez mourir et que vous crucifierez ; et il en est que vous fouetterez dans vos synagogues et que vous chasserez de ville en ville ; afin que vienne sur vous tout le sang juste répandu sur la terre, depuis le sang d'Abel, le juste, jusqu'au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l'autel. En vérité, je vous dis que tout cela viendra sur cette génération. Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ? Voici, votre maison vous est laissée déserte. Car je vous le dis : vous ne me verrez plus, dès maintenant, jusqu'à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Et Jésus, étant sorti du temple, s'éloignait, et ses disciples s'approchèrent pour lui montrer les constructions du temple. Mais il leur dit : Ne voyez-vous pas toutes ces choses ? En vérité, je vous dis qu'il ne sera laissé ici pierre sur pierre qui ne soit démolie. Or, comme il était assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples s'approchèrent de lui en particulier, disant : Dis-nous quand ces choses arriveront, et quel sera le signe de ton avènement et de la consommation du temps. Et Jésus répondant, leur dit : Prenez garde que personne ne vous séduise ; car beaucoup viendront en mon nom, disant : C'est moi qui suis le Christ ! Et ils séduiront beaucoup de gens. Cependant vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres ; prenez garde, ne soyez pas troublés ; car il faut que cela arrive ; mais ce n'est pas encore la fin. Car nation se lèvera contre nation, et royaume contre royaume ; et il y aura des famines et des tremblements de terre en divers lieux. Mais tout cela sera le commencement des douleurs. Alors ils vous livreront à la tribulation et ils vous feront mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom. Et alors beaucoup seront scandalisés, et ils se livreront les uns les autres, et se haïront les uns les autres Et beaucoup de faux prophètes s'élèveront et ils séduiront beaucoup de gens. Et parce que l'iniquité se sera multipliée, la charité du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Et cet Evangile du royaume sera prêché par toute la terre, pour servir de témoignage à toutes les nations ; et alors viendra la fin. Quand donc vous verrez établie en lieu saint l'abomination de la désolation dont il a été parlé par le prophète Daniel (que celui qui le lit y fasse attention), alors, que ceux qui seront dans la Judée s'enfuient dans les montagnes ; que celui qui sera sur le toit ne descende point pour emporter ce qui est dans sa maison ; et que celui qui sera aux champs ne retourne point en arrière pour prendre son manteau. Mais malheur à celles qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que votre fuite n'arrive pas en hiver, ni en un jour de sabbat. Car il y aura alors une grande tribulation, telle qu'il n'y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant et qu'il n'y en aura jamais. Et si ces jours-là n'avaient pas été abrégés, nulle chair ne serait sauvée ; mais à cause des élus, ces jours seront abrégés. Alors, si quelqu'un vous dit : Voici, le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez point ; car de faux Christs et de faux prophètes s'élèveront, et feront de grands signes et des prodiges, au point de séduire, si possible, les élus mêmes. Voici, je vous l'ai prédit. Si donc on vous dit : Voici, il est dans le désert, n'y allez pas ; voici il est dans les chambres, ne le croyez pas. Car, comme l'éclair sort de l'orient et paraît jusqu'à l'occident, ainsi sera l'avènement du fils de l'homme. Où que soit le cadavre, là s'assembleront les aigles. Et aussitôt après l'affliction de ces jours-là, le soleil s'obscurcira, et la lune ne donnera pas sa lumière, et les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors le signe du fils de l'homme paraîtra dans le ciel ; et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le fils de l'homme venant sur les nuées du ciel, avec grande puissance et gloire. Et il enverra ses anges avec un grand son de trompette, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre extrémité. Or, que le figuier vous instruise par cette similitude : Dès que ses rameaux sont devenus tendres, et qu'il pousse des feuilles, vous connaissez que l'été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez toutes ces choses, sachez qu'il est proche, à la porte. En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera point que toutes ces choses n'arrivent. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Or, pour ce qui est de ce jour-là et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. Mais, comme furent les jours de Noé, ainsi sera l'avènement du fils de l'homme. Car, comme dans les jours avant le déluge, ils mangeaient et buvaient, se mariaient et donnaient en mariage, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche, et qu'ils ne comprirent point, jusqu'à ce que le déluge vint et les emporta tous ; tel sera aussi l'avènement du fils de l'homme. Alors, deux hommes seront aux champs : l'un est pris, et l'autre laissé, Deux femmes moudront à la meule : l'une est prise, et l'autre laissée. Veillez donc, parce que vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Or sachez ceci : Si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur vient, il aurait veillé et n'aurait pas laissé percer sa maison. C'est pourquoi vous aussi tenez-vous prêts ; car le fils de l'homme vient à l'heure que vous ne pensez pas. Quel est donc le serviteur fidèle et prudent que son maître a établi sur ses domestiques, pour leur donner la nourriture au temps convenable ? Heureux ce serviteur que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi ! En vérité, je vous dis qu'il l'établira sur tous ses biens. Mais si ce méchant serviteur dit en son cœur : Mon maître tarde, et qu'il se mette à battre ses compagnons de service, et qu'il mange et boive avec les ivrognes, le maître de ce serviteur-là viendra au jour qu'il ne s'y attend pas, et à l'heure qu'il ne sait pas, et il le mettra en pièces et lui donnera sa part avec les hypocrites ; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, sortirent au-devant de l'époux. Or, cinq d'entre elles étaient folles, et cinq sages. Car les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d'huile avec elles ; mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l'huile dans des vases. Mais comme l'époux tardait, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent. Or, au milieu de la nuit, il y eut un cri : Voici l'époux ! sortez au-devant de lui. Alors toutes ces vierges se réveillèrent et préparèrent leurs lampes. Et les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile ; car nos lampes s'éteignent. Mais les sages répondirent : Non, de peur qu'il n'y en ait pas assez pour nous et pour vous. Allez plutôt vers ceux qui en vendent, et en achetez pour vous. Mais pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux vint, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces, et la porte fut fermée. Mais plus tard viennent aussi les autres vierges, disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! Mais il leur répondit : En vérité, je vous le dis, je ne vous connais point. Veillez donc ; parce que vous ne savez ni le jour ni l'heure. Car il en est comme d'un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs et leur remit ses biens ; et à l'un il donna cinq talents, à l'autre deux, à l'autre un ; à chacun selon sa force particulière, et il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. De même aussi celui qui en avait deux, en gagna deux autres. Mais celui qui en avait reçu un, s'en étant allé, creusa dans la terre, et y cacha l'argent de son seigneur. Or, après un long temps, le seigneur de ces serviteurs vient, et il règle compte avec eux. Et celui qui avait reçu les cinq talents, s'approchant, présenta cinq autres talents, et dit : Seigneur, tu m'as remis cinq talents ; en voici cinq autres que j'ai gagnés. Son seigneur lui dit : Bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton seigneur. Celui qui avait reçu les deux talents, s'approchant aussi, dit : Seigneur, tu m'as remis deux talents ; en voici deux autres que j'ai gagnés. Son seigneur lui dit : Bien, serviteur bon et fidèle ; tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur. Mais celui qui avait reçu un talent, s'approchant aussi, dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n'as pas semé, et qui ramasses où tu n'as pas répandu ; et ayant craint, je suis allé, et j'ai caché ton talent dans la terre ; voici, tu as ce qui est à toi. Mais son seigneur lui répondit : Méchant et paresseux serviteur, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que je ramasse où je n'ai pas répandu ; il te fallait donc porter mon argent aux banquiers, et à mon retour j'aurais retiré ce qui est à moi avec l'intérêt. Otez-lui donc le talent, et le donnez à celui qui a les dix talents. Car à tout homme qui a, il sera donné, et il sera dans l'abondance ; mais à celui qui n'a pas, on lui ôtera même ce qu'il a. Et jetez le serviteur inutile dans les ténèbres de dehors ; là seront les pleurs et le grincement des dents. Or, quand le fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s'assiéra sur le trône de sa gloire ; et toutes les nations seront assemblées devant lui, et il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs ; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, possédez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde ; car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli ; j'étais nu, et vous m'avez vêtu ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Alors les justes lui répondront disant : Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim, et que nous t'avons nourri, ou avoir soif, et que nous t'avons donné à boire ? et quand est-ce que nous t'avons vu étranger, et que nous t'avons recueilli ; ou nu, et que nous t'avons vêtu ? et quand est-ce que nous t'avons vu malade, ou en prison, et que nous sommes venus vers toi ? Et le Roi répondant, leur dira : En vérité, je vous le dis, toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, vous me l'avez fait à moi-même. Alors il dira aussi à ceux qui seront à sa gauche : Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel, qui est préparé au diable et à ses anges ! Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli ; nu, et vous ne m'avez pas vêtu ; malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité. Alors eux aussi répondront disant : Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim, ou avoir soif, ou être étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et que nous ne t'avons pas servi ? Alors il leur répondra disant : En vérité je vous le dis, toutes les fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, vous ne l'avez pas non plus fait à moi. Et ceux-ci s'en iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. Et il arriva, quand Jésus eut achevé tous ces discours, qu'il dit à ses disciples : Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours, et le fils de l'homme est livré pour être crucifié. Alors les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple s'assemblèrent dans le palais du souverain sacrificateur, nommé Caïphe, et délibérèrent ensemble de se saisir de Jésus par ruse, et de le faire mourir. Mais ils disaient : Que ce ne soit pas pendant la fête, de peur qu'il n'y ait du tumulte parmi le peuple. Et Jésus étant à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme s'approcha de lui, ayant un vase d'albâtre plein d'un parfum de grand prix, et elle le répandit sur sa tête pendant qu'il était à table. Or les disciples voyant cela, en furent indignés, et dirent : Pourquoi cette perte ? Car cela pouvait être vendu bien cher, et donné aux pauvres. Mais Jésus le sachant, leur dit : Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? Car c'est une bonne œuvre qu'elle a faite à mon égard. Car vous avez toujours les pauvres avec vous ; mais moi, vous ne m'avez pas toujours. Car en répandant ce parfum sur mon corps, elle a agi en vue de ma sépulture. En vérité je vous le dis, en quelque endroit que cet Evangile du royaume soit prêché dans le monde entier, ce qu'elle a fait sera aussi raconté en mémoire d'elle. Alors l'un des douze, appelé Judas Iscariot, s'en étant allé vers les principaux sacrificateurs, leur dit : Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ? Et ils lui payèrent trente pièces d'argent. Et dès lors il cherchait une occasion favorable pour le livrer. Or, le premier jour des pains sans levain, les disciples s'approchèrent de Jésus, en disant : Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ? Et il dit : Allez dans la ville chez un tel, et dites-lui : Le Maître dit : Mon temps est proche ; c'est chez toi que je fais la Pâque avec mes disciples. Et les disciples firent comme Jésus leur avait ordonné et ils préparèrent la Pâque. Et le soir venu, il se mit à table avec les douze disciples. Et comme ils mangeaient, il dit : En vérité, je vous dis que l'un de vous me livrera. Et, fort attristés, ils se mirent chacun d'eux à lui dire : Seigneur, est-ce moi ? Mais répondant, il dit : Celui qui a mis la main dans le plat avec moi, c'est celui qui me livrera. Quant au fils de l'homme, il s'en va, selon qu'il est écrit de lui ; mais malheur à cet homme par qui le fils de l'homme est livré ! il eût été bon pour cet homme-là qu'il ne fût pas né. Et Judas, qui le livrait, répondant, dit : Est-ce moi, Rabbi ? lui dit : Tu l'as dit. Et comme ils mangeaient, Jésus, ayant pris du pain et prononcé une bénédiction, le rompit, et le donnant à ses disciples, il dit : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Et ayant pris une coupe, et rendu grâces, il la leur donna, disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, lequel est répandu pour plusieurs pour la rémission des péchés. Or je vous le dis, je ne boirai point désormais de ce produit de la vigne, jusqu'à ce jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. Et après qu'ils eurent chanté les cantiques, ils sortirent pour aller à la montagne des Oliviers. Alors Jésus leur dit : Pour vous tous, je serai cette nuit une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. Mais Pierre répondant, lui dit : Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi. Jésus lui dit : En vérité je te dis que cette nuit même, avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois. Pierre lui dit : Quand même il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et tous les disciples dirent la même chose. Alors Jésus se rend avec eux dans un lieu appelé Gethsémané, et il dit aux disciples : Asseyez-vous ici, jusqu'à ce que m'en étant allé là, j'aie prié. Et ayant pris avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à être attristé et dans l'angoisse. Alors il leur dit : Mon âme est triste jusqu'à la mort, demeurez ici et veillez avec moi. Et étant allé un peu plus avant, il se prosterna, priant et disant : Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Toutefois, non pas comme je veux, mais comme tu veux. Et il vient vers les disciples et les trouve endormis ; et il dit à Pierre : Ainsi, vous n'avez pas pu veiller une heure avec moi ! Veillez et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation ; l'esprit est prompt, mais la chair est faible. Il s'en alla encore pour la seconde fois, et pria, disant : Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe passe sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! Et étant revenu, il les trouva encore endormis ; car leurs yeux étaient appesantis. Et les ayant laissés, il s'en alla encore, et pria pour la troisième fois, disant la même parole. Alors il vient vers les disciples, et leur dit : Dormez désormais et reposez-vous ! Voici, l'heure approche, et le fils de l'homme est livré entre les mains des pécheurs. Levez-vous, allons ! voici, il approche celui qui me livre ! Et comme il parlait encore, voici, Judas, l'un des douze, vint, et avec lui une grande foule armée d'épées et de bâtons, de la part des principaux sacrificateurs et des anciens du peuple. Or celui qui le livrait leur avait donné un signe, disant : Celui que j'embrasserai, c'est lui ; saisissez-le. Et aussitôt, s'approchant de Jésus, il lui dit : Salut, Rabbi ! Et il l'embrassa. Mais Jésus lui dit : Ami, pour quel sujet es-tu ici ? Alors, s'étant approchés, ils mirent les mains sur Jésus et le saisirent. Et voici l'un de ceux qui étaient avec Jésus, ayant étendu la main, tira son épée, et, ayant frappé le serviteur du souverain sacrificateur, lui emporta l'oreille. Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Ou bien, penses-tu que je ne puisse pas maintenant prier mon Père, et il me fournira plus de douze légions d'anges ? Comment donc s'accompliraient les Ecritures, qui disent qu'il doit en être ainsi ? En ce moment-là, Jésus dit à la foule : Vous êtes sortis comme après un brigand avec des épées et des bâtons pour me prendre. Chaque jour j'étais assis enseignant dans le temple, et vous ne m'avez point saisi. Mais tout ceci est arrivé afin que les écrits des prophètes fussent accomplis. Alors tous les disciples, l'abandonnant, s'enfuirent. Mais ceux qui avaient saisi Jésus, l'emmenèrent chez Caïphe, le souverain sacrificateur, où les scribes et les anciens s'assemblèrent. Et Pierre le suivait de loin, jusqu'à la cour du souverain sacrificateur ; et y étant entré, il s'assit avec les huissiers, pour voir la fin. Or les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un faux témoignage contre Jésus, pour le faire mourir ; et ils n'en trouvèrent point, bien que plusieurs faux témoins se fussent présentés. Mais plus tard deux faux témoins s'étant présentés, dirent : Celui-ci a dit : Je puis détruire le temple de Dieu et le rebâtir en trois jours. Et le souverain sacrificateur s'étant levé, lui dit : Ne réponds-tu rien ? Qu'est-ce que ceux-ci déposent contre toi ? Mais Jésus gardait le silence. Et le souverain sacrificateur reprenant la parole, lui dit : Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire, si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui dit : Tu l'as dit ; en outre, je vous le dis, désormais vous verrez le fils de l'homme assis à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, en disant : Il a blasphémé ! qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Voici, vous avez maintenant entendu le blasphème. Que vous en semble ? Ils répondirent : Il mérite la mort ! Alors ils lui, crachèrent au visage et le souffletèrent, et d'autres le frappèrent en disant : Prophétise-nous, Christ, qui est celui qui t'a frappé. Pierre cependant était assis dehors, dans la cour ; et une servante s'approcha de lui en disant : Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. Mais il le nia devant tous, disant : Je ne sais ce que tu dis. Et comme il sortait vers le porche, une autre le vit, et dit à ceux qui étaient là : Celui-ci était avec Jésus le Nazaréen. Et il le nia de nouveau avec serment : Je ne connais point cet homme. Et peu après, ceux qui étaient là s'approchant, dirent à Pierre : Vraiment, toi aussi, tu es des leurs, car aussi ton langage te fait connaître. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais point cet homme. Et aussitôt le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole de Jésus, qui lui avait dit : Avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois. Et, étant sorti, il pleura amèrement. Or, lorsque le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir ; et l'ayant lié, ils l'emmenèrent, et le livrèrent à Pilate, le gouverneur. Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, disant : J'ai péché en livrant un sang innocent. Mais ils dirent : Que nous importe ? tu y pourvoiras. Et, après avoir jeté les pièces d'argent dans le temple, il se retira, et s'en étant allé, il se pendit. Et les principaux sacrificateurs ayant pris les pièces d'argent, dirent : Il n'est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, car c'est le prix du sang. Et ayant délibéré, ils en achetèrent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers. C'est pourquoi ce champ-là a été appelé, jusqu'à aujourd'hui, le Champ du Sang. Alors s'accomplit ce qui avait été dit par Jérémie le prophète : Et ils ont pris les trente pièces d'argent, le prix de celui qui a été évalué et qu'ils ont évalué de la part des fils d'Israël ; et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné. Or Jésus comparut devant le gouverneur, et le gouverneur l'interrogea, disant : Tu es le roi des Juifs ? Et Jésus lui dit : Tu le dis. Et comme il était accusé par les principaux sacrificateurs et les anciens, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit : N'entends-tu pas combien de choses ils témoignent contre toi ? Et il ne lui répondit sur aucune parole, de sorte que le gouverneur était fort étonné. Or à chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher à la foule un prisonnier, celui qu'elle voulait. Or ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. Comme ils étaient donc assemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche : Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle Christ ? Car il savait que c'était par envie qu'ils l'avaient livré. Et pendant qu'il était assis au tribunal, sa femme lui envoya dire : N'aie rien à faire avec ce juste, car j'ai beaucoup souffert aujourd'hui, en songe, à son sujet. Mais les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. Et le gouverneur, prenant la parole, leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Et ils dirent : Barabbas. Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus qu'on appelle Christ ? Tous disent : Qu'il soit crucifié ! Et le gouverneur leur dit : Quel mal a-t-il donc fait ? Mais ils criaient plus fort : Qu'il soit crucifié ! Voyant donc qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte allait croissant, Pilate prit de l'eau et se lava les mains devant le peuple, en disant : Je suis innocent de ce sang ; vous y pourvoirez. Et tout le peuple répondit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! Alors il leur relâcha Barabbas, et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié. Alors les soldats du gouverneur ayant emmené Jésus au prétoire, assemblèrent autour de lui toute la cohorte. Et lui ayant ôté ses vêtements, ils le revêtirent d'un manteau d'écarlate ; et ayant tressé une couronne d'épines, ils la lui mirent sur la tête, et un roseau dans la main droite, et s'agenouillant devant lui, ils se moquaient de lui, en disant : Salut, roi des Juifs ! Et crachant contre lui, ils prirent le roseau, et ils frappaient sur sa tête. Et lorsqu'ils se furent moqués de lui, après lui avoir ôté le manteau, ils lui remirent ses vêtements, et ils l'emmenèrent pour le crucifier. Et comme ils sortaient, ils trouvèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, qu'ils contraignirent de porter la croix de Jésus. Et étant arrivés au lieu appelé Golgotha, ce qui signifie le lieu du Crâne, ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel ; et quand il en eut goûté, il n'en voulut pas boire. Et après l'avoir crucifié, ils partagèrent ses vêtements, en jetant le sort. Et s'étant assis, ils le gardaient là. Et l'on mit au-dessus de sa tête le sujet de sa condamnation écrit : Celui-ci Est Jésus, Le Roi Des Juifs. Alors sont crucifiés avec lui deux brigands, l'un à droite, et l'autre à gauche. Et ceux qui passaient l'injuriaient, secouant la tête, et disant : Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es le Fils de Dieu, et descends de la croix ! De même aussi les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, disaient en se moquant : Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même ! Il est le roi d'Israël ! qu'il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui ! Il s'est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime ! car il a dit : Je suis le Fils de Dieu. Et les brigands aussi qui étaient avec lui l'outrageaient de la même manière. Or depuis la sixième heure il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure. Et environ la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte, disant : Eli, Eli, lamma sabachthani ? C'est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Et quelques-uns de ceux qui étaient présents, l'ayant entendu, disaient : Il appelle Elie, celui-ci ! Et aussitôt l'un d'entre eux courut et prit une éponge, et l'ayant remplie de vinaigre et mise au bout d'un roseau, il lui donna à boire. Et les autres disaient : Laisse ; voyons si Elie vient le délivrer. Et Jésus ayant de nouveau poussé un grand cri, rendit l'esprit. Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas ; et la terre trembla, et les rochers se fendirent, et les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent ; et étant sortis de leurs sépulcres, ils entrèrent dans la sainte cité, après sa résurrection, et ils apparurent à plusieurs personnes. Et le centenier et ceux qui gardaient Jésus avec lui, ayant vu le tremblement de terre et ce qui arrivait, furent fort effrayés, et dirent : Véritablement cet homme était Fils de Dieu. Or il y avait là plusieurs femmes, regardant de loin, qui avaient suivi Jésus de la Galilée, en le servant ; entre lesquelles étaient Marie de Magdala, et Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée. Or le soir étant venu, arriva un homme riche, nommé Joseph, qui était d'Arimathée, et qui était lui aussi disciple de Jésus. Cet homme s'étant rendu auprès de Pilate, demanda le corps de Jésus. Alors Pilate commanda qu'on le lui donnât. Et Joseph, ayant pris le corps, l'enveloppa dans un linceul pur. et le déposa dans son propre sépulcre neuf, qu'il avait fait tailler dans le roc ; et ayant roulé une grande pierre à l'entrée du sépulcre, il s'en alla. Or Marie-Magdelaine et l'autre Marie étaient là assises vis-à-vis du sépulcre. Mais le lendemain, qui était le jour après la préparation, les principaux sacrificateurs et les pharisiens s'assemblèrent auprès de Pilate, et lui dirent : Seigneur, nous nous sommes souvenus que cet imposteur, quand il vivait, disait : Dans trois jours je ressusciterai. Commande donc que le sépulcre soit gardé sûrement jusqu'au troisième jour ; de peur que ses disciples ne viennent le dérober et qu'ils ne disent au peuple : Il est ressuscité des morts. Et la dernière imposture sera pire que la première. Mais Pilate leur dit : Vous avez une garde ; allez, et faites-le garder comme vous l'entendrez. Eux donc, s'en étant allés, s'assurèrent du sépulcre au moyen de la garde, après avoir scellé la pierre. Or comme le sabbat finissait et que le premier jour de la semaine commençait à luire, Marie-Magdelaine et l'autre Marie vinrent pour voir le sépulcre. Et voici il se fit un grand tremblement de terre ; car un ange du Seigneur, étant descendu du ciel et s'étant approché, roula la pierre, et il se tenait assis dessus. Or son aspect était comme un éclair, et son vêtement, blanc comme la neige ; et de la frayeur qu'ils en eurent, les gardes furent tout tremblants, et devinrent comme morts. Mais l'ange, prenant la parole, dit aux femmes : Vous, ne craignez point ; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n'est pas ici ; car il est ressuscité, comme il l'a dit. Venez, voyez le lieu où il était couché ; et allez promptement dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts. Et voici, il vous précède en Galilée ; c'est là que vous le verrez. Voici, je vous l'ai dit. Et étant sorties promptement du sépulcre, avec crainte et avec une grande joie, elles coururent l'annoncer à ses disciples. Et voici, Jésus vint au-devant d'elles, en disant : Salut ! Et elles, s'approchant, saisirent ses pieds et l'adorèrent. Alors Jésus leur dit : Ne craignez point ; allez et annoncez cette nouvelle à mes frères, afin qu'ils s'en aillent en Galilée, et c'est là qu'ils me verront. Or pendant qu'elles étaient en chemin, voici quelques-uns de la garde vinrent à la ville et rapportèrent aux principaux sacrificateurs tout ce qui était arrivé. Alors s'étant assemblés avec les anciens et ayant tenu conseil, ils donnèrent aux soldats une forte somme d'argent, en disant : Dites : Ses disciples sont venus de nuit et l'ont dérobé pendant que nous dormions. Et si cela vient à la connaissance du gouverneur, nous l'apaiserons et nous vous tirerons de peine. Eux donc, ayant pris l'argent, firent comme ils avaient été instruits. Et ce bruit a été répandu parmi les Juifs jusqu'à aujourd'hui. Or les onze disciples s'en allèrent en Galilée, sur la montagne où Jésus leur avait ordonné d'aller. Et le voyant, ils l'adorèrent ; mais quelques-uns doutèrent. Et Jésus, s'approchant, leur parla, disant : Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici, moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation du temps.
Commencement de l'Evangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu. Selon qu'il est écrit dans Esaïe, le prophète : Voici, j'envoie devant ta face mon messager qui préparera ton chemin ; voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers, Jean parut, baptisant, dans le désert, et prêchant un baptême de repentance pour la rémission des péchés. Et tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem sortaient vers lui, et ils étaient baptisés par lui, dans le fleuve du Jourdain, en confessant leurs péchés. Et Jean était vêtu de poils de chameau et d'une ceinture de cuir autour de ses reins ; et il mangeait des sauterelles et du miel sauvage. Et il prêchait, en disant : Il vient après moi Celui qui est plus puissant que moi, duquel je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de ses souliers. Moi, je vous ai baptisés d'eau ; mais lui vous baptisera d'Esprit-Saint. Et il arriva en ces jours-là que Jésus vint de Nazareth de Galilée, et il fut baptisé dans le Jourdain par Jean. Et aussitôt, comme il remontait de l'eau, il vit les cieux se fendre, et l'Esprit comme une colombe descendre sur lui ; et il y eut une voix des cieux : Tu es mon Fils bien-aimé, en toi je me complais. Et aussitôt l'Esprit le pousse au désert. Et il fut dans le désert, quarante jours tenté par Satan ; et il était parmi les bêtes sauvages ; et les anges le servaient. Et après que Jean eut été livré, Jésus alla dans la Galilée, prêchant l'Evangile de Dieu, et disant : Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche ; repentez-vous, et croyez à l'Evangile. Et comme il passait le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, qui jetaient leurs filets dans la mer, car ils étaient pêcheurs. Alors Jésus leur dit : Venez, suivez-moi, et je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes. Et aussitôt, laissant les filets, ils le suivirent. Et passant un peu plus avant, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, qui, eux aussi, étaient dans la barque, arrangeant les filets. Et aussitôt il les appela ; et laissant Zébédée leur père dans la barque, avec les ouvriers, ils le suivirent. Et ils viennent à Capernaüm ; et aussitôt étant entré dans la synagogue, le jour du sabbat, il enseignait. Et ils étaient frappés de sa doctrine, car il les enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes. Et à ce moment, il y avait dans leur synagogue un homme ayant un esprit impur, et il s'écria, disant : Qu'y a-t-il entre toi et nous, Jésus, Nazarénien ? Es-tu venu pour nous perdre ? Nous savons qui tu es : le Saint de Dieu ! Mais Jésus le réprimanda, en disant : Tais-toi, et sors de lui ! Alors l'esprit impur l'ayant agité avec violence et ayant jeté de grands cris, sortit de lui. Et ils furent tous terrifiés, de sorte qu'ils discutaient entre eux : Qu'est-ce que ceci ? Un enseignement nouveau avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. Et sa renommée se répandit aussitôt de tous côtés, dans toute la contrée voisine de la Galilée. Et aussitôt, étant sortis de la synagogue, ils allèrent avec Jacques et Jean dans la maison de Simon et d'André. Or, la belle-mère de Simon était couchée, malade de la fièvre, et aussitôt ils lui parlent d'elle. Et s'étant approché, il la fit lever, l'ayant prise par la main ; et la fièvre la quitta, et elle les servait. Mais le soir étant venu, lorsque le soleil se fut couché, on lui amenait tous ceux qui étaient malades et les démoniaques ; et toute la ville était rassemblée à la porte. Et il guérit beaucoup de malades de diverses maladies, et chassa beaucoup de démons ; et il ne permettait pas aux démons de parler, parce qu'ils le connaissaient. Et le matin, comme il faisait fort obscur, s'étant levé, il sortit, et s'en alla dans un lieu désert, et là il priait. Et Simon et ceux qui étaient avec lui, allèrent à sa recherche ; et ils le trouvèrent ; et ils lui disent : Tous te cherchent. Et il leur dit : Allons ailleurs, dans les bourgades prochaines, afin que là aussi je prêche ; car c'est pour cela que je suis sorti. Et il allait par toute la Galilée, prêchant dans leurs synagogues et chassant les démons. Et un lépreux vient à lui, le suppliant et se jetant à ses genoux, et lui disant : Si tu veux, tu peux me purifier. Et Jésus, ému de compassion, étendant sa main le toucha, et lui dit : Je le veux, sois purifié. Et aussitôt la lèpre le quitta, et il fut purifié. Et Jésus lui parlant sévèrement, le renvoya aussitôt, et lui dit : Garde-toi d'en rien dire à personne, mais va, montre-toi au sacrificateur, et offre au sujet de ta purification ce que Moïse a commandé, pour leur être en témoignage. Mais lui, étant sorti, se mit à beaucoup publier et à divulguer l'affaire ; en sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais il se tenait dehors, dans des lieux déserts, et on venait à lui de toutes parts. Et Jésus étant de nouveau entré dans Capernaüm quelques jours après, on ouït dire qu'il était dans une maison. Et aussitôt beaucoup de gens s'y assemblèrent, tellement que même l'espace qui était devant la porte ne les pouvait plus contenir ; et il leur annonçait la parole. Et ils viennent, amenant vers lui un paralytique, porté par quatre hommes. Et comme ils ne pouvaient l'amener jusqu'à lui à cause de la foule, ils découvrirent le toit à l'endroit où il était, et, après y avoir fait une ouverture, ils descendent le lit sur lequel le paralytique était couché. Et Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. Or quelques-uns des scribes étaient là assis et raisonnant dans leurs cœurs : Pourquoi celui-ci parle-t-il ainsi ? il blasphème ! Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul ? Et aussitôt Jésus ayant connu, par son esprit, qu'ils raisonnaient ainsi en eux-mêmes, leur dit : Pourquoi faites-vous ces raisonnements dans vos cœurs ? Lequel est le plus facile, de dire au paralytique : Tes péchés sont pardonnés ; ou de dire : Lève-toi, prends ton lit, et t'en va ? Or, afin que vous sachiez que le fils de l'homme a, sur la terre, le pouvoir de pardonner les péchés, Je te dis (dit-il au paralytique) : Lève-toi, prends ton lit, et t'en va dans ta maison ! Et aussitôt il se leva, et ayant pris son lit, il sortit en présence de tous ; de sorte qu'ils étaient tous dans l'étonnement et glorifiaient Dieu, disant : Jamais nous n'avons vu chose pareille. Et il sortit et retourna au bord de la mer ; et toute la foule venait. à lui, et il les enseignait. Et, en passant, il vit Lévi, fils d'Alphée, assis au bureau des péages, et il lui dit : Suis-moi. Et s'étant levé, il le suivit. Et il arriva qu'il était à table dans sa maison, et beaucoup de péagers et de pécheurs étaient aussi à table avec Jésus et ses disciples ; car ils étaient nombreux, et ils le suivaient, ainsi que des scribes d'entre les pharisiens. Et voyant qu'il mangeait avec les péagers et les pécheurs, ils disaient à ses disciples : Pourquoi mange-t-il et boit-il avec les péagers et les pécheurs ? Et Jésus, l'ayant entendu, leur dit : Ceux qui sont en santé n'ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. Et les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient ; et ils viennent à Jésus et lui disent : Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne jeûnent point ? Et Jésus leur dit : Les amis de l'époux peuvent-ils jeûner pendant que l'époux est avec eux ? Tout le temps qu'ils ont l'époux avec eux ils ne peuvent jeûner. Mais les jours viendront que l'époux leur sera ôté, et alors ils jeûneront en ce jour-là. Personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieil habit ; autrement la pièce neuve emporte une partie du vieux drap, et la déchirure devient pire. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement le vin rompra les outres, et le vin et les outres sont perdus ; mais du vin nouveau se met dans des outres neuves. Et il arriva qu'il passait par les blés le jour du sabbat, et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Et les pharisiens lui disaient : Regarde ! pourquoi font-ils le jour du sabbat ce qui n'est pas permis ? Et lui leur dit : N'avez-vous jamais lu ce que fit David, quand il fut dans le besoin, et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ? Comment il entra dans la maison de Dieu, du temps d'Abiathar souverain sacrificateur, et mangea les pains de proposition, qu'il n'est permis de manger qu'aux sacrificateurs, et en donna aussi à ceux qui étaient avec lui ? Et il leur disait : Le sabbat a été fait pour l'homme, et non pas l'homme pour le sabbat ; en sorte que le fils de l'homme est Seigneur même du sabbat. Et il entra de nouveau dans une synagogue ', et il y avait là un homme qui avait la main desséchée. Et ils l'observaient pour voir si, le jour du sabbat, il le guérirait, afin de l'accuser. Et il dit à l'homme qui avait la main sèche : Lève-toi et viens ici au milieu. Puis il leur dit : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal ? de sauver une vie ou de tuer ? Mais eux se taisaient. Et après avoir porté ses regards sur eux tout autour avec colère, étant attristé de l'endurcissement de leur cœur, il dit à l'homme : Etends ta main. Et il l'étendit, et sa main fut guérie. Et les pharisiens étant sortis tinrent aussitôt conseil contre lui avec les hérodiens, afin de le faire périr. Et Jésus se retira avec ses disciples vers la mer ; et une grande multitude le suivit de la Galilée et de la Judée et de Jérusalem et de l'Idumée et d'au delà le Jourdain et des environs de Tyr et de Sidon, une grande multitude, entendant parler de tout ce qu'il faisait, vint à lui. Et il dit à ses disciples qu'il y eût une petite barque toute prête pour lui, à cause de la multitude, afin qu'elle ne le pressât pas. Car il en guérissait beaucoup ; de sorte que tous ceux qui avaient des maux se jetaient sur lui pour le toucher. Et les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui, et s'écriaient : Tu es le Fils de Dieu. Et il leur défendait expressément de le faire connaître. Et il monte sur la montagne, et appelle à lui ceux qu'il voulait, et ils vinrent vers lui ; et il en établit douze, afin qu'ils fussent avec lui, afin qu'il les envoyât pour prêcher et pour avoir la puissance de chasser les démons. Et il établit les douze : Simon, à qui il donna le nom de Pierre ; et Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, c'est-à-dire fils du tonnerre ; et André, et Philippe, et Barthélemi, et Matthieu, et Thomas, et Jacques fils d'Alphée, et Thaddée, et Simon le Cananéen ; et Judas Iscariot, celui qui aussi le livra. Et il se rend dans une maison, et une multitude s'assemble de nouveau, de sorte qu'ils ne pouvaient pas même prendre leur repas. Et ses proches, ayant appris cela, sortirent pour se saisir de lui ; car ils disaient : Il est hors de sens. Et les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : Il a Béelzébul, et c'est par le prince des démons qu'il chasse les démons. Et les ayant appelés à lui, il leur disait en paraboles : Comment Satan peut-il chasser Satan ? Et si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume-là ne peut pas subsister. Et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison-là ne pourra pas subsister. Et si Satan s'élève contre lui-même et est divisé, il ne peut subsister, mais il touche à sa fin. Mais personne ne peut entrer dans la maison de l'homme fort, et piller son bien, s'il n'a auparavant lié l'homme fort ; et alors il pillera sa maison. En vérité je vous dis que tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes, et tous les blasphèmes qu'ils auront pu proférer ; mais celui qui aura blasphémé contre l'Esprit-Saint, n'obtiendra jamais de pardon ; mais il est coupable d'un péché éternel. C'est qu'ils disaient : Il a un esprit impur. Et sa mère et ses frères viennent ; et se tenant dehors, ils envoyèrent vers lui pour l'appeler ; et une foule était assise autour de lui. Et on lui dit : Voici, ta mère et tes frères et tes sœurs sont dehors qui te cherchent. Et répondant, il leur dit : Qui est ma mère et qui sont mes frères ? Et, portant ses regards tout à l'entour sur ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : Voici ma mère et mes frères. Quiconque fera la volonté de Dieu, celui-là est mon frère et ma sœur, et ma mère. Et de nouveau il se mit à enseigner près de la mer. Et une grande foule se rassemble auprès de lui ; de sorte qu'étant monté dans la barque, il était assis en mer, et toute la foule était près de la mer, sur le rivage. Et il leur enseignait beaucoup de choses par des paraboles, et il leur disait dans son enseignement : Ecoutez : Voici, le semeur sortit pour semer. Et il arriva, comme il semait, qu'une partie de la semence tomba le long du chemin ; et les oiseaux vinrent et la mangèrent. Et une autre partie tomba sur un endroit rocailleux, où elle n'avait pas beaucoup de terre ; et aussitôt elle leva, parce qu'elle n'avait pas une terre profonde ; et quand le soleil se fut levé, elle fut brûlée, et, parce qu'elle n'avait point de racine, elle sécha. Et une autre partie tomba parmi les épines, et les épines montèrent et l'étouffèrent, et elle ne donna point de fruit. Et une autre partie tomba dans la bonne terre, et elle donnait du fruit, qui montait et croissait ; et elle rapportait jusqu'à trente, et jusqu'à soixante, et jusqu'à cent. Et il disait : Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. Et quand il fut en particulier, ceux qui étaient autour de lui, avec les douze, l'interrogeaient sur les paraboles. Et il leur disait : C'est à vous qu'a été donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout arrive sous forme de paraboles ; afin qu'en regardant, ils regardent et ne voient point ; et qu'en entendant, ils entendent et ne comprennent point, de peur qu'ils ne se convertissent et qu'il ne leur soit pardonné. Et il leur dit : Vous ne savez pas le sens de cette parabole ! Et comment connaîtrez-vous toutes les paraboles ? Le semeur sème la parole. Mais ceux-ci sont le long du chemin, où la parole est semée ; et lorsqu'ils l'ont entendue, Satan vient aussitôt et enlève la parole semée en eux. Et ceux-ci, de même, reçoivent la semence dans des endroits rocailleux, eux qui, lorsqu'ils ont entendu la parole, la reçoivent aussitôt avec joie, et ils n'ont point de racine en eux-mêmes mais ne sont que pour un temps ; puis, une affliction ou une persécution survenant à cause de la parole, ils y trouvent aussitôt une occasion de chute. Et d'autres sont ceux qui reçoivent la semence parmi les épines ; ce sont ceux qui ont entendu la parole ; et les soucis du siècle et la séduction des richesses et les convoitises des autres choses les envahissant, étouffent la parole, et elle devient infructueuse. Et ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre, ce sont ceux qui entendent la parole et la reçoivent et portent du fruit, à raison de trente et de soixante et de cent. Et il leur disait : Apporte-t-on la lampe pour la placer sous le boisseau ou sous le lit ? N'est-ce pas pour la placer sur le pied de lampe ? Car rien n'est secret si ce n'est pour être manifesté, et rien n'a été caché qu'afin de venir en évidence. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende. Et il leur disait : Prenez garde à ce que vous entendez. De la même mesure dont vous aurez mesuré, il vous sera mesuré, et il vous sera ajouté davantage. Car à celui qui a, il lui sera donné ; et à celui qui n'a pas, cela même qu'il a lui sera ôté. Et il disait : Il en est du royaume de Dieu comme quand un homme a jeté la semence en terre ; soit qu'il dorme, soit qu'il veille, la nuit et le jour, la semence germe et croît, lui-même ne sait pas comment. D'elle-même la terre produit, premièrement l'herbe, puis l'épi, puis le blé tout formé dans l'épi. Et quand le fruit est mûr, aussitôt il y met la faucille, parce que la moisson est venue. Et il disait : A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu ? ou par quelle parabole le représenterons-nous ? Il en est comme d'un grain de sénevé, qui, lorsqu'on le sème en terre, est la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre ; mais qui, lorsqu'on l'a semé, monte et devient plus grand que tous les légumes, et pousse de grandes branches ; de sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre. Et par beaucoup de paraboles semblables, il leur annonçait la parole, selon qu'ils pouvaient entendre. Et il ne leur parlait point sans paraboles ; mais, en particulier, il expliquait tout à ses disciples. Et il leur dit ce jour-là, quand le soir fut venu : Passons à l'autre bord. Et ayant quitté la foule, ils le prennent avec eux tel qu'il était dans la barque. Et il y avait aussi d'autres barques avec lui. Et il s'élève un grand tourbillon de vent, et les vagues se jetaient dans la barque, de sorte que la barque s'emplissait déjà. Et il était, lui, à la poupe, dormant sur l'oreiller. Et ils le réveillent et lui disent : Maître, ne te soucies-tu point de ce que nous périssons ! Et s'étant réveillé, il réprimanda le vent, et dit à la mer : Fais silence, tais-toi ! Et le vent s'apaisa, et il se fit un grand calme. Et il leur dit : Pourquoi avez-vous ainsi peur ? Comment n'avez-vous point de foi ? Et ils furent saisis d'une fort grande crainte, et ils se disaient l'un à l'autre : Qui est donc celui-ci, que le vent même et la mer lui obéissent ? Et ils arrivèrent à l'autre bord de la mer, dans la contrée des Gadaréniens. Et quand il fut sorti de la barque, aussitôt un homme possédé d'un esprit impur, sortant des sépulcres, vint au-devant de lui. Il avait sa demeure dans les sépulcres, et personne ne pouvait plus le lier, pas même avec une chaîne ; car souvent, il avait été lié de ceps aux pieds et de chaînes, et il avait rompu les chaînes et brisé les ceps ; et personne ne pouvait le dompter ; et il était continuellement, nuit et jour, dans les sépulcres et sur les montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres. Et ayant vu Jésus de loin, il accourut et se prosterna devant lui ; et criant à haute voix, il dit : Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu très-haut ? Je t'adjure par Dieu, de ne me point tourmenter. Car il lui disait : Esprit impur, sors de cet homme. Et il lui demandait : Quel est ton nom ? Et il dit : Mon nom est Légion ; car nous sommes plusieurs. Et il le priait fort de ne pas les envoyer hors de la contrée. Or, il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissait ; et les démons le prièrent, disant : Envoie-nous dans les pourceaux, afin que nous entrions en eux. Et il le leur permit. Et les esprits impurs étant sortis, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau s'élança avec impétuosité en bas la pente, dans la mer, au nombre d'environ deux mille, et ils furent noyés dans la mer. Et ceux qui les paissaient s'enfuirent et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Et les gens sortirent pour voir ce qui était arrivé. Et ils viennent vers Jésus et ils considèrent le démoniaque, assis, vêtu, et dans son bon sens, lui qui avait eu la légion ; et ils furent remplis de crainte. Et ceux qui l'avaient vu leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et à l'égard des pourceaux. Et ils se mirent à le prier de se retirer de leur territoire. Et comme il montait dans la barque, celui qui avait été démoniaque le priait de lui permettre d'être avec lui. Et il ne le lui permit pas, mais il lui dit : Va-t'en dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur quelles grandes choses le Seigneur t'a faites et comment il a eu pitié de toi. Et il s'en alla et se mit à publier dans la Décapole quelles grandes choses Jésus lui avait faites ; et tous étaient dans l'admiration. Et Jésus ayant de nouveau passé à l'autre bord, dans la barque, une grande foule s'assembla auprès de lui ; et il était au bord de la mer. Et l'un des chefs de la synagogue, nommé Jaïrus, vient, et le voyant, il se jette à ses pieds ; et il le prie instamment, disant : Ma petite fille est à l'extrémité ; je te prie de venir lui imposer les mains, afin qu'elle soit sauvée, et qu'elle vive. Et il s'en alla avec lui. Et une grande foule le suivait, et elle le pressait. Et une femme qui avait une perte de sang depuis douze ans, et qui avait beaucoup souffert de nombreux médecins, et qui avait dépensé tout son bien sans en retirer aucun profit, mais était allée plutôt en empirant, comme elle avait ouï parler de Jésus, étant venue dans la foule, elle toucha, par derrière, son vêtement ; car elle disait : Si seulement je touche ses vêtements, je serai sauvée. Et aussitôt l'écoulement de son sang s'arrêta ; et elle connut en son corps qu'elle était guérie de ce mal. Et aussitôt Jésus, ayant connu en lui-même qu'une puissance était sortie de lui, s'étant retourné dans la foule, disait : Qui a touché mes vêtements ? Et ses disciples lui disaient : Tu vois que la foule te presse, et tu dis : Qui est-ce qui m'a touché ? Et il regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Or la femme, effrayée et tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint et se jeta à ses pieds et lui dit toute la vérité. Mais il lui dit : Ma fille, ta foi t'a sauvée ; va en paix, et sois guérie de ton mal. Comme il parlait encore, on vient de chez le chef de la synagogue en disant : Ta fille est morte : pourquoi fatigues-tu encore le Maître ? Mais Jésus, sans faire attention à la parole qu'on disait, dit au chef de la synagogue : Ne crains point, crois seulement. Et il ne permit à personne de l'accompagner, si ce n'est à Pierre et à Jacques et à Jean, le frère de Jacques. Et ils arrivent à la maison du chef de la synagogue, et il voit du tumulte et des gens qui pleuraient et se lamentaient beaucoup. Et étant entré, il leur dit : Pourquoi faites-vous du bruit et pleurez-vous ? L'enfant n'est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui. Mais lui, les ayant tous mis dehors, prend le père de l'enfant et la mère et ceux qui étaient avec lui, et il entre là où était l'enfant. Et ayant pris la main de l'enfant, il lui dit : Talitha koumi, ce qui signifie : Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! Et aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher, car elle était âgée de douze ans. Et ils furent saisis d'une grande stupéfaction. Et il leur commanda fortement que personne ne le sût ; et il dit qu'on lui donnât à manger. Et il partit de là ; et il vient dans sa patrie, et ses disciples le suivent. Et quand le sabbat fut venu, il se mit à enseigner dans la synagogue. Et la plupart, en l'entendant, étaient dans l'étonnement et disaient : D'où viennent ces choses à celui-ci ? et quelle est cette sagesse qui a été donnée à celui-ci, que de tels miracles se fassent par ses mains ? Celui-ci n'est-il pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, et de Josès, et de Jude, et de Simon ? et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous ? Et il était pour eux une occasion de chute. Mais Jésus leur disait : Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, et parmi ses parents et dans sa maison. Et il ne put faire là aucun miracle, si ce n'est qu'ayant imposé les mains à un petit nombre de malades, il les guérit. Et il s'étonna de leur incrédulité. Et il parcourait les bourgades d'alentour, en enseignant. Et il appelle à lui les douze. Et il se mit à les envoyer deux à deux, et il leur donnait pouvoir sur les esprits impurs. Et il leur ordonna de ne rien prendre pour le chemin, si ce n'est un bâton seulement ; ni pain, ni sac, ni monnaie dans leur ceinture ; mais d'être chaussés de sandales, et de ne pas porter deux tuniques. Et il leur disait : Partout où vous serez entrés dans une maison, demeurez-y jusqu'à ce que vous partiez de là. Et en tout lieu où l'on ne vous recevra pas et où l'on ne vous écoutera pas, sortant de là, secouez la poussière qui est sous vos pieds, pour leur être en témoignage. Et étant partis, ils prêchèrent qu'on se repentit. Et ils chassaient beaucoup de démons et oignaient d'huile beaucoup de malades, et ils les guérissaient. Et le roi Hérode en entendit parler, car le nom de Jésus était devenu célèbre. Et il disait : Jean, celui qui baptisait, est ressuscité d'entre les morts ; et c'est pour cela que les puissances miraculeuses agissent en lui. Mais d'autres disaient : C'est Elie ; et d'autres disaient : C'est un prophète comme l'un des prophètes. Mais Hérode, l'ayant ouï, disait : Ce Jean que moi j'ai fait décapiter, c'est lui qui est ressuscité ! Car Hérode lui-même avait envoyé prendre Jean, et l'avait fait lier en prison, à cause d'Hérodias, la femme de Philippe, son frère, parce qu'il l'avait épousée. Car Jean disait à Hérode : Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère. Or, Hérodias s'acharnait après lui et elle voulait le faire mourir, mais elle ne le pouvait ; car Hérode craignait Jean, le connaissant pour un homme juste et saint ; et il le gardait, et, après l'avoir entendu, il était perplexe sur plusieurs points, et il l'écoutait volontiers. Cependant un jour favorable étant arrivé, lorsque Hérode, pour l'anniversaire de sa naissance, donna un festin à ses grands et aux chefs militaires et aux principaux de la Galilée, et la fille d'Hérodias elle-même étant entrée et ayant dansé, plut à Hérode et à ses convives. Et le roi dit à la jeune fille : Demande-moi tout ce que tu voudras et je te le donnerai : Et il lui dit avec serment : Ce que tu demanderas, je te le donnerai, jusqu'à la moitié de mon royaume. Et, étant sortie, elle dit à sa mère : Que demanderai-je ? Elle répondit : La tête de Jean-Baptiste. Et étant aussitôt rentrée avec empressement vers le roi, elle fit sa demande, disant : Je veux que tu me donnes, à l'instant, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste. Et le roi devint fort triste ; mais à cause de ses serments, et de ses convives, il ne voulut pas la repousser. Et aussitôt ayant envoyé un garde, le roi commanda d'apporter la tête de Jean. Le garde, s'en étant allé, le décapita dans la prison ; et il apporta sa tête sur un plat et la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. Et les disciples de Jean, l'ayant appris, vinrent et emportèrent son cadavre, et le mirent dans un sépulcre. Et les apôtres se rassemblent auprès de Jésus ; et ils lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné. Et il leur dit : Venez, vous seuls, à l'écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. En effet, les allants et venants étaient nombreux, et ils n'avaient pas même le temps de manger. Et ils s'en allérent sur la barque dans un lieu désert à l'écart. Et beaucoup de gens les virent partir et connurent où ils allaient, et ils accoururent là à pied de toutes les villes, et ils les devancèrent. Et Jésus, étant sorti, vit une grande foule, et il fut touché de compassion envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont point de berger, et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses. Et comme l'heure était déjà avancée, ses disciples s'étant approchés lui disaient : Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée ; renvoie-les, afin qu'ils aillent dans les campagnes et dans les bourgs des environs, et qu'ils s'achètent de quoi manger. Mais lui, répondant, leur dit : Donnez-leur vous-mêmes à manger. Et ils lui disent : Irons-nous acheter pour deux cents deniers de pain, et leur donnerons-nous à manger ? Mais il leur dit : Combien avez-vous de pains ? Allez, voyez. Et après s'en être enquis, ils disent : Cinq, et deux poissons. Et il leur commanda de les faire tous asseoir par groupes sur l'herbe verte ; et ils s'assirent par rangées de cent et de cinquante. Et prenant les cinq pains et les deux poissons, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction, et rompit les pains, et il les donnait aux disciples, afin qu'ils les leur présentassent. Et il partagea les deux poissons entre tous. Et tous mangèrent et furent rassasiés. Et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux, et de ce qui restait des poissons. Et ceux qui avaient mangé les pains étaient cinq mille hommes. Et aussitôt, il obligea ses disciples à monter dans la barque et à passer avant lui sur l'autre rive, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renvoie la foule. Et quand il les eut congédiés, il s'en alla sur la montagne pour prier. Et comme le soir était venu, la barque était au milieu de la mer et lui était seul à terre. Et voyant qu'ils se tourmentaient à ramer, car le vent leur était contraire, il vient à eux environ la quatrième veille de la nuit, marchant sur la mer. Et il voulait les devancer ; mais eux, le voyant marcher sur la mer, crurent que c'était un fantôme, et ils poussèrent des cris. Car tous le virent, et ils furent troublés. Mais lui aussitôt leur parla, et leur dit : Rassurez-vous, c'est moi, n'ayez point peur. Et il monta vers eux dans la barque, et le vent cessa, et ils furent stupéfaits en eux-mêmes au-delà de toute mesure. Car ils n'avaient pas compris au sujet des pains, mais leur cœur était endurci. Et traversant la mer en se dirigeant vers la terre, ils arrivèrent dans la contrée de Génézareth, et ils abordèrent. Et quand ils furent sortis de la barque, les gens le reconnaissant aussitôt, coururent dans toute la contrée d'alentour, et se mirent à amener de tous côtés sur leurs lits ceux qui étaient malades, partout où ils entendaient dire qu'il était. Et en quelque lieu qu'il entrât, dans les bourgs, ou dans les villes, ou dans les campagnes, on mettait les malades dans les places publiques, et on le priait qu'ils pussent toucher ne fût-ce que le bord de son vêtement ; et tous ceux qui le touchaient étaient sauvés. Et les pharisiens et quelques-uns des scribes, qui étaient venus de Jérusalem, s'assemblent auprès de lui. Et ayant vu quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains souillées, c'est-à-dire non lavées,... car les pharisiens et tous les Juifs ne mangent point sans se laver les mains avec le poing, observant la tradition des anciens ; et au retour de la place publique, ils ne mangent pas sans s'être purifiés. Il y a encore beaucoup d'autres choses qu'ils ont reçues pour les observer, comme les ablutions des coupes et des setiers et des vases d'airain et des lits. Et les pharisiens et les scribes lui demandent : Pourquoi tes disciples ne marchent-ils pas selon la tradition des anciens, mais prennent-ils leurs repas avec des mains souillées ? Mais il leur dit : Esaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites ; comme il est écrit : Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi. Mais c'est en vain qu'ils me rendent un culte, enseignant des doctrines qui sont des commandements d'hommes. Abandonnant le commandement de Dieu, vous retenez la tradition des hommes. Et il leur disait : Vous annulez fort bien le commandement de Dieu, afin d'observer votre tradition ! Car Moïse a dit : Honore ton père et ta mère ; » et : Que celui qui maudit père ou mère soit mis à mort. Mais vous, vous dites : Si un homme dit à son père ou à sa mère : Ce dont tu pourrais être assisté par moi est corban (c'est-à-dire une offrande), vous ne lui permettez plus de rien faire pour son père ou pour sa mère, annulant la parole de Dieu par votre tradition que vous avez établie. Et vous faites beaucoup d'autres choses semblables ! Et ayant de nouveau appelé à lui la foule, il leur disait : Ecoutez-moi tous, et comprenez : Rien de ce qui est hors de l'homme, et qui entre en lui, ne le peut souiller ; mais ce qui sort de l'homme, c'est là ce qui souille l'homme. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! Et lorsqu'il fut entré dans une maison, loin de la foule, ses disciples l'interrogeaient sur cette parabole. Et il leur dit : Vous aussi, vous êtes ainsi sans intelligence ? Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui du dehors entre dans l'homme ne le peut souiller, parce que cela n'entre pas dans son cœur, mais dans son ventre et sort au lieu secret, qui purifie tous les aliments ? Mais il disait : Ce qui sort de l'homme, voilà ce qui souille l'homme. Car du dedans, du cœur des hommes, sortent les mauvaises pensées, les adultères, les fornications, les meurtres, les larcins, les cupidités, les méchancetés, la fraude, la dissolution, l'œil envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l'homme. Or s'étant levé, il s'en alla de là dans le territoire de Tyr ; et étant entré dans une maison, il voulait que personne ne le sût ; et il ne put être caché ; mais aussitôt une femme, dont la petite fille avait un esprit impur, ayant ouï parler de lui, vint et se jeta à ses pieds. Or, cette femme était grecque, syro-phénicienne de nation. Et elle le priait de chasser le démon hors de sa fille. Et il lui disait : Laisse premièrement les enfants se rassasier ; car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. Mais elle répondit, et lui dit : Oui, Seigneur, aussi les petits chiens mangent-ils, sous la table, des miettes des enfants. Et il lui dit : A cause de cette parole, va ; le démon est sorti de ta fille. Et s'en étant allée dans sa maison, elle trouva l'enfant couchée sur le lit, et le démon sorti. Et étant sorti de nouveau du territoire de Tyr, il vint par Sidon, vers la mer de Galilée, en traversant le territoire de la Décapole. Et on lui amène un sourd qui avait la parole empêchée ; et on le prie de lui imposer les mains. Et l'ayant pris à part de la foule, il lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec de la salive, il lui toucha la langue. Et, levant les yeux au ciel, il soupira, et lui dit : Ephphata ! c'est-à-dire, ouvre-toi ! Et ses oreilles furent ouvertes et aussitôt sa langue fut déliée, et il parlait très bien. Et il leur commanda de ne le dire à personne ; mais plus il le leur commandait plus ils le publiaient. Et ils étaient frappés d'une stupéfaction extrême et disaient : Il a tout bien fait ; il fait entendre même les sourds et parler les muets. Comme en ces jours-là il y avait de nouveau une grande foule, et qu'ils n'avaient rien à manger, Jésus, ayant appelé à lui les disciples, leur dit : J'ai compassion de cette foule, car il y a déjà trois jours qu'ils restent auprès de moi. et ils n'ont rien à manger. Et si je les renvoie à jeun dans leurs maisons, les forces leur manqueront en chemin ; et quelques-uns d'entre eux sont venus de loin. Et ses disciples lui répondirent : Comment pourrait-on les rassasier de pains, ici, dans le désert ? Et il leur demandait : Combien avez-vous de pains ? Et ils dirent : Sept. Et il commande à la foule de s'asseoir par terre ; et ayant pris les sept pains, il les rompit après avoir rendu grâces, et il les donnait à ses disciples, afin qu'ils les présentassent ; et ils les présentèrent à la foule. Et ils avaient quelques petits poissons ; et les ayant bénis, il ordonna qu'on les présentât aussi. Et ils mangèrent, et furent rassasiés ; et l'on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui étaient restés. Or, ils étaient environ quatre mille ; et il les renvoya. Et aussitôt, étant monté dans la barque avec ses disciples, il alla dans le territoire de Dalmanoutha. Et les pharisiens sortirent et se mirent à discuter avec lui, lui demandant, pour le tenter, un signe qui vînt du ciel. Et, soupirant profondément en son esprit, il dit : Pourquoi cette race demande-t-elle un signe ? En vérité, je vous dis qu'il ne sera point donné de signe à cette race. Et les ayant laissés, il remonta dans la barque et passa à l'autre bord. Et ils avaient oublié de prendre des pains, et ils n'avaient qu'un seul pain avec eux dans la barque. Et il leur donnait cet ordre, disant : Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et du levain d'Hérode ! Et ils raisonnaient entre eux, disant : C'est parce que nous n'avons pas de pains. Et Jésus, connaissant cela, leur dit : Pourquoi raisonnez-vous sur ce que vous n'avez pas de pains ? Ne comprenez-vous point encore et êtes-vous sans intelligence ? Avez-vous le cœur endurci ? Ayant des yeux, ne voyez-vous point ? et ayant des oreilles, n'entendez-vous point ? et ne vous souvenez-vous pas ? Quand je rompis les cinq pains pour les cinq mille, combien remportâtes-vous de paniers pleins de morceaux ? Ils lui disent : Douze. Et quand je rompis les sept pains pour les quatre mille, combien remportâtes-vous de corbeilles pleines de morceaux ? Et ils disent : Sept. Et il leur disait : Comment ne comprenez-vous pas ? Et ils viennent à Bethsaïda. Et on lui amène un aveugle, et on le prie de le toucher. Et ayant pris la main de l'aveugle, il l'emmena hors de la bourgade ; et après lui avoir mis de la salive sur les yeux, et lui avoir imposé les mains, il lui demandait s'il voyait quelque chose. Et ayant regardé, il disait : J'aperçois les hommes, car je vois comme des arbres ceux qui marchent. Puis il lui mit encore les mains sur les yeux, et il vit clair et fut guéri ; et il voyait distinctement toutes choses. Et il le renvoya dans sa maison, et lui dit : Ne rentre pas dans la bourgade. Et Jésus s'en alla avec ses disciples dans les bourgs de Césarée de Philippe. Et en chemin, il interrogeait ses disciples en leur disant : Qui disent les hommes que je suis ? Et eux lui répondirent, disant : Jean-Baptiste ; et d'autres, Elie ; et d'autres, que tu es l'un des prophètes. Et il leur demandait : Mais vous, qui dites-vous que je suis ? Et Pierre, répondant, lui dit : Tu es le Christ. Et il leur défendit sévèrement de parler de lui à personne. Et il commença à leur enseigner qu'il fallait que le fils de l'homme souffrît beaucoup, et qu'il fût rejeté par les anciens et par les principaux sacrificateurs et par les scribes, et qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât trois jours après. Et il leur tenait tout ouvertement ce discours. Et Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre. Mais lui, se retournant et voyant ses disciples, reprit Pierre, et dit : Va arrière de moi, Satan ; parce que tu ne penses pas les choses qui sont de Dieu, mais celles qui sont des hommes ! Et ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit : Quiconque veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Car quiconque voudra sauver sa vie, la perdra ; mais quiconque perdra sa vie propre à cause de moi et de l'Evangile, la sauvera. Car que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, et de perdre son âme ? Car que donnerait l'homme en échange de son âme ? Car quiconque aura eu honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le fils de l'homme aussi aura honte de lui, lorsqu'il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges. Et il leur disait : En vérité, je vous dis qu'il y a quelques-uns de ceux qui sont ici présents, qui ne goûteront point la mort qu'ils n'aient vu le règne de Dieu venir avec puissance. Et six jours après, Jésus prend avec lui Pierre et Jacques et Jean, et les mène seuls à l'écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré en leur présence. Et ses vêtements devinrent resplendissants, très blancs, comme la neige, tels qu'il n'est point de foulon sur la terre qui pût blanchir ainsi. Et Elie leur apparut avec Moïse ; et ils s'entretenaient avec Jésus. Et Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Rabbi, il est bon que nous soyons ici ; faisons donc trois tentes, une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Elie. Car il ne savait que dire, parce qu'ils étaient effrayés. Et il vint une nuée qui les couvrit, et une voix sortit de la nuée : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. Et soudain, regardant autour d'eux, ils ne virent plus personne que Jésus seul avec eux. Et comme ils descendaient de la montagne, il leur commanda de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu, jusqu'à ce que le fils de l'homme fût ressuscité des morts. Et ils retinrent cette parole, se demandant entre eux ce que c'est que ressusciter d'entre les morts. Et ils l'interrogeaient, disant : Les scribes disent qu'il faut qu'Elie vienne premièrement ? Mais il leur dit : Elie, il est vrai, venant premièrement, rétablit toutes choses. Et comment est-il écrit du fils de l'homme qu'il doit souffrir beaucoup et être méprisé ? Mais je vous dis qu'Elie aussi est venu, et selon qu'il est écrit de lui, ils lui ont fait tout ce qu'ils voulaient. Et étant venus vers les disciples, ils virent une grande foule autour d'eux et des scribes qui discutaient avec eux. Et aussitôt toute la foule, l'ayant vu, fut saisie d'étonnement, et accourant, ils le saluaient. Et il leur demanda : De quoi disputez-vous avec eux ? Et un homme de la foule lui répondit : Maître, je t'ai amené mon fils, qui a un esprit muet ; et partout où il le saisit, il le jette par terre ; et il écume, et grince les dents, et devient tout raide. Et j'ai prié tes disciples de le chasser, mais ils n'ont pu. Mais Jésus répondant, leur dit : génération incrédule ! jusqu'à quand serai-je avec vous ? Jusqu'à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi. Et ils le lui amenèrent, et aussitôt qu'il vit Jésus, l'esprit l'agita avec violence, et étant tombé par terre, il se roulait en écumant. Et Jésus interrogea son père : Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive ? Et il dit : Depuis son enfance ; et souvent il l'a jeté et dans le feu et dans l'eau, pour le faire périr ; mais si tu peux quelque chose, secours-nous, par compassion pour nous. Mais Jésus lui dit : Quant au si tu peux, toutes choses sont possibles pour celui qui croit. Aussitôt le père de l'enfant s'écriant, dit : Je crois, viens au secours de mon incrédulité ! Mais Jésus voyant accourir la foule, reprit sévèrement l'esprit impur, en lui disant : Esprit muet et sourd, moi je te l'ordonne, sors de lui et ne rentre plus en lui. Et ayant jeté un cri, et agité l'enfant avec violence, il sortit. Et l'enfant devint comme mort ; de sorte que la plupart disaient : Il est mort. Mais Jésus, l'ayant pris par la main, le releva ; et il se tint debout. Et lorsqu'il fut entré dans une maison, ses disciples lui demandaient en particulier : Pourquoi, nous, n'avons-nous pas pu le chasser ? Et il leur dit : Cette espèce de démon ne peut sortir en aucune manière, si ce n'est par la prière et par le jeûne. Et étant partis de là, ils traversaient la Galilée ; et il ne voulait pas que personne le sût ; car il instruisait ses disciples, et il leur disait : Le fils de l'homme est livré entre les mains des hommes, et ils le mettront à mort ; et, quand il aura été mis à mort, il ressuscitera après trois jours. Mais eux ne comprenaient point cette parole, et ils craignaient de l'interroger. Et ils vinrent à Capernaüm. Et quand il fut dans la maison, il leur demanda : De quoi discouriez-vous ensemble en chemin ? Et ils se taisaient ; car entre eux ils avaient discuté, en chemin, lequel était le plus grand. Et s'étant assis, il appela les douze et leur dit : Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous, et le serviteur de tous. Et ayant pris un petit enfant, il le plaça au milieu d'eux, et l'ayant pris dans ses bras, il leur dit : Quiconque recevra l'un de ces petits enfants en mon nom, me reçoit ; et quiconque me reçoit, ce n'est pas moi qu'il reçoit, mais Celui qui m'a envoyé. Jean lui dit : Maître, nous avons vu quelqu'un qui chassait des démons en ton nom, et qui ne nous suit pas ; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suivait pas, Mais Jésus dit : Ne l'en empêchez point ; car il n'y a personne qui fasse un miracle en mon nom, et qui puisse aussitôt après parler mal de moi. En effet, qui n'est pas contre nous est pour nous. Car quiconque vous donnera à boire un verre d'eau en mon nom, parce que vous êtes à Christ, je vous dis en vérité qu'il ne perdra point sa récompense. Et quiconque scandalisera un de ces petits qui croient en moi, il vaut mieux pour lui qu'il ait au cou une meule de moulin, et qu'il soit jeté dans la mer. Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la ; il vaut mieux pour toi entrer manchot dans la vie, que d'avoir deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point. [que d'avoir les deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point.] Et si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le ; il vaut mieux pour toi entrer boiteux dans la vie, que d'avoir deux pieds, et d'être jeté dans la géhenne, [où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point]. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le ; il vaut mieux pour toi entrer au royaume de Dieu n'ayant qu'un œil, que d'avoir deux yeux, et d'être jeté dans la géhenne, où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point. Car chacun sera salé de feu et tout sacrifice sera salé de sel. C'est une bonne chose que le sel ; mais si le sel devient insipide, avec quoi lui rendrez-vous sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres. Et étant parti de là, il vient dans le territoire de la Judée, et de l'autre côté du Jourdain. Et des foules s'assemblent de nouveau auprès de lui, et de nouveau il les enseignait selon sa coutume. Et des pharisiens s'étant approchés, lui demandaient, pour le tenter : Est-il permis à un homme de répudier sa femme ? Mais lui, répondant, leur dit : Qu'est-ce que Moïse vous a commandé ? Ils dirent : Moïse a permis d'écrire une lettre de divorce, et de répudier. Et Jésus, répondant, leur dit : C'est à cause de la dureté de votre cœur qu'il a écrit pour vous ce commandement. Mais au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme ; et les deux deviendront une seule chair ; ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce donc que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare point. Et arrivés à la maison, les disciples l'interrogèrent encore sur ce sujet. Et il leur dit : Quiconque répudie sa femme, et en épouse une autre, commet adultère à son égard. Et si la femme elle-même, après avoir répudié son mari, en épouse un autre, elle commet adultère. Et on lui amenait de petits enfants, afin qu'il les touchât ; mais les disciples reprenaient ceux qui les amenaient. Mais Jésus voyant cela, fut indigné, et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, ne les en empêchez point ; car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. En vérité, je vous dis que celui qui ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n'y entrera point. Et les ayant pris dans ses bras, il les bénit en posant les mains sur eux. Et comme il sortait pour se mettre en chemin, quelqu'un étant accouru et s'étant jeté à ses genoux, lui demandait : Bon Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Mais Jésus lui dit : Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon sinon un seul, Dieu. Tu sais les commandements : Tu ne commettras point adultère ; tu ne tueras point ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; tu ne feras tort à personne ; honore ton père et ta mère. Mais il lui dit : Maître, j'ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. Et Jésus l'ayant regardé, l'aima, et lui dit : Il te manque une chose : Va, vends tout ce que tu as, et le donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, suis-moi. Mais, affligé de cette parole, il s'en alla tout triste ; car il avait de grands biens. Et Jésus, ayant regardé tout autour, dit à ses disciples : Combien difficilement ceux qui possèdent les richesses entreront dans le royaume de Dieu ! Or les disciples étaient frappés d'étonnement de ses paroles. Mais Jésus, reprenant encore, leur dit : Mes enfants, qu'il est difficile à ceux qui se confient aux richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! II est plus facile à un chameau de passer par le trou de l'aiguille, qu'il ne l'est à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. Ils furent encore plus étonnés, et ils se disaient entre eux : Et qui peut être sauvé ? Jésus les regardant, dit : Aux hommes, cela est impossible, mais non pas à Dieu ; car toutes choses sont possibles à Dieu. Pierre se mit à lui dire : Voici, nous, nous avons tout quitté et nous t'avons suivi. Jésus dit : En vérité, je vous le dis, il n'y a personne qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou mère, ou père, ou enfants, ou champs, à cause de moi et à cause de l'Evangile, qui ne reçoive maintenant, en ce temps-ci, cent fois autant, maisons, et frères, et sœurs, et mères, et enfants, et champs, avec des persécutions, et dans le siècle à venir, la vie éternelle. Mais plusieurs des premiers seront les derniers, et les derniers les premiers. Or ils étaient en chemin, montant à Jérusalem, et Jésus marchait devant eux, et ils étaient effrayés ; et ceux qui le suivaient étaient saisis de crainte. Et Jésus, ayant de nouveau pris à lui les douze, se mit à leur dire ce qui lui devait arriver : Voici, nous montons à Jérusalem, et le fils de l'homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes, et ils le condamneront à mort, et le livreront aux païens, et ils se moqueront de lui, et ils cracheront sur lui, et ils le flagelleront, et le feront mourir ; et après trois jours, il ressuscitera. Et Jacques et Jean, fils de Zébédée, s'approchent de lui, en disant : Maître, nous voudrions que tu nous fisses ce que nous te demanderons. Et il leur dit : Que voulez-vous que je fasse pour vous ? Ils lui dirent : Accorde-nous que nous soyons assis l'un à ta droite, et l'autre à ta gauche dans ta gloire. Et Jésus leur dit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je bois, ou être baptisés du baptême dont je suis baptisé ? Ils lui dirent : Nous le pouvons. Mais Jésus leur dit : Vous boirez la coupe que je bois, et vous serez baptisés du baptême dont je suis baptisé ; mais quant à être assis à ma droite ou à ma gauche, il ne m'appartient pas de le donner, mais cela est donné à ceux à qui cela a été préparé. Et les dix ayant entendu cela, se mirent à s'indigner contre Jacques et Jean. Et Jésus, les ayant appelés à lui, leur dit : Vous savez que ceux qui pensent gouverner les nations, les asservissent, et que les grands d'entre eux exercent sur elles leur puissance. Il n'en est pas ainsi parmi vous ; au contraire, quiconque voudra être grand parmi vous, sera votre serviteur ; et quiconque voudra être le premier d'entre vous sera l'esclave de tous. Car aussi le fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs. Et ils arrivent à Jéricho. Et comme il sortait de Jéricho, avec ses disciples et une grande foule, le fils de Timée, Bartimée, mendiant aveugle, était assis au bord du chemin. Et ayant entendu que c'était Jésus le Nazaréen, il se mit à crier et à dire : Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! Et plusieurs le reprenaient, afin qu'il se tût ; mais il criait beaucoup plus fort : Fils de David, aie pitié de moi ! Et Jésus s'étant arrêté, dit : Appelez-le. Et ils appellent l'aveugle, en lui disant : Prends courage, lève-toi, il t'appelle. Et jetant son vêtement, il se leva d'un bond, et vint vers Jésus. Et Jésus, répondant, lui dit : Que veux-tu que je fasse pour toi ? Et l'aveugle dit : Rabbouni, que je recouvre la vue ! Et Jésus lui dit : Va, ta foi t'a sauvé. Et aussitôt il recouvra la vue, et il le suivait dans le chemin. Et lorsqu'ils approchent de Jérusalem, de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont des Oliviers, il envoie deux de ses disciples ; et il leur dit : Allez à la bourgade qui est devant vous ; et aussitôt que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s'est encore assis ; détachez-le, et amenez-le. Et si quelqu'un vous dit : Pourquoi faites-vous cela ? dites : Le Seigneur en a besoin, et aussitôt il l'enverra de nouveau ici. Et ils s'en allèrent et trouvèrent l'ânon attaché près de la porte, dehors, au carrefour ; et ils le détachent. Et quelques-uns de ceux qui étaient là, leur disaient : Que faites-vous, en détachant cet ânon ? Mais eux leur dirent comme Jésus leur avait commandé, et on les laissa aller. Et ils amènent l'ânon à Jésus, et ils jettent sur lui leurs vêtements, et il s'assit sur lui. Et plusieurs étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d'autres, des rameaux qu'ils avaient coupés dans les champs. Et ceux qui précédaient et ceux qui suivaient criaient, disant : Hosanna ! béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le règne de David notre père, qui vient ! Hosanna dans les lieux très hauts ! Et il entra à Jérusalem, dans le temple ; et ayant porté ses regards autour de lui sur toutes choses, comme le soir était déjà venu, il sortit pour aller à Béthanie avec les douze. Et le lendemain, comme ils étaient sortis de Béthanie, il eut faim. Et voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s'il y trouverait quelque chose, et s'en étant approché, il n'y trouva rien que des feuilles, car ce n'était pas la saison des figues. Et prenant la parole, il lui dit : Que plus jamais personne ne mange de fruit de toi ! Et ses disciples l'entendaient. Et ils arrivent à Jérusalem. Et étant entré dans le temple, il se mit à chasser ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple, et il renversa les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient des pigeons. Et il ne permettait pas que personne portât un ustensile à travers le temple. Et il enseignait et leur disait : N'est- il pas écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations ? Mais vous en avez fait une caverne de voleurs. Et les scribes et les principaux sacrificateurs l'entendirent, et ils cherchaient les moyens de le faire périr ; car ils le craignaient, parce que toute la foule était frappée de son enseignement. Et quand le soir était venu, il sortait de la ville. Et le matin, comme ils passaient, ils virent le figuier séché jusqu'aux racines. Et Pierre, se souvenant, lui dit : Rabbi, vois, le figuier que tu as maudit a séché ! Et Jésus, répondant, leur dit : Ayez foi en Dieu. En vérité, je vous dis que quiconque dira à cette montagne : Ote-toi de là, et te jette dans la mer, et qui n'aura point douté en son cœur, mais qui croit que ce qu'il dit arrivera, cela se fera pour lui. C'est pourquoi je vous dis : Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous le recevez, et cela vous sera fait. Et quand vous vous tenez debout faisant votre prière, pardonnez, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, afin qu'aussi votre Père qui est dans les cieux vous pardonne vos fautes. Si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera point non plus vos fautes. Et ils viennent de nouveau à Jérusalem ; et comme il se promenait dans le temple, les principaux sacrificateurs et les scribes et les anciens s'approchent de lui ; et ils lui disaient : Par quelle autorité fais-tu ces choses ? ou qui t'a donné cette autorité pour faire ces choses ? Mais Jésus leur dit : Je vous demanderai une seule chose, répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses : Le baptême de Jean venait-il du ciel, ou des hommes ? Répondez-moi. Et ils raisonnaient entre eux, disant : Si nous disons : Du ciel, il dira : Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui ? Mais disons-nous : Des hommes,... ils craignaient le peuple ; car tous pensaient que Jean avait été réellement un prophète. Et répondant à Jésus, ils disent : Nous ne savons. Et Jésus leur dit : Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces choses. Et il se mit à leur parler en paraboles : Un homme planta une vigne, et l'entoura d'une haie et creusa une cuve et bâtit une tour, il l'afferma à des vignerons, et s'absenta. Et dans la saison, il envoya un serviteur vers les vignerons, afin de recevoir des vignerons des fruits de la vigne Mais eux s'étant saisis de lui, le battirent et le renvoyèrent à vide. Et il envoya encore vers eux un autre serviteur ; et celui-là, ils lui meurtrirent la tête et l'outragèrent. Et il en envoya un autre ; celui-là aussi, ils le-tuèrent ; et plusieurs autres, dont ils battirent les uns, et tuèrent les autres. Il avait encore un unique fils bien-aimé ; il l'envoya vers eux le dernier, disant : Ils respecteront mon fils. Mais ces vignerons dirent entre eux : Celui-ci est l'héritier ; venez, tuons-le, et l'héritage sera à nous. Et s'étant saisis de lui, ils le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne. Que fera donc le seigneur de la vigne ? II viendra et fera périr ces vignerons, et il donnera la vigne à d'autres. Et n'avez-vous point lu cette parole de l'Ecriture : La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale pierre de l'angle ; c'est par le Seigneur qu'elle l'est devenue, et il elle est merveilleuse à nos yeux ? Et ils cherchaient à s'emparer de lui ; mais ils craignirent la foule ; car ils avaient compris que c'était pour eux qu'il avait dit cette parabole. Et le laissant, ils s'en allèrent. Et ils envoient vers lui quelques-uns des pharisiens et des hérodiens, afin de le surprendre en parole. Et étant venus, ils lui disent : Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu ne te mets en peine de personne ; car tu ne regardes point à l'apparence des hommes, mais tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité : Est-il permis ou non de payer le tribut à César ? Payerons-nous, ou ne payerons-nous pas ? Mais lui, connaissant leur hypocrisie, leur dit : Pourquoi me tentez-vous ? Apportez-moi un denier, afin que je voie. Et ils l'apportèrent. Et il leur dit : De qui est cette image et cette inscription ? Ils lui dirent : De César. Et Jésus leur dit : Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ils étaient dans l'étonnement à son sujet. Et des sadducéens, qui disent qu'il n'y a point de résurrection, viennent vers lui. Et ils l'interrogeaient, disant : Maître, Moïse nous a prescrit que si le frère de quelqu'un meurt, et laisse une femme et ne laisse point d'enfant, son frère prenne la femme et suscite postérité à son frère. II y avait sept frères ; et le premier prit une femme, et en mourant ne laissa point de postérité ; et le second la prit, et il mourut, ne laissant point de postérité ; et le troisième de même. Et les sept n'ont point laissé de postérité. Après eux tous, la femme mourut aussi. En la résurrection, quand ils ressusciteront, duquel d'eux sera-t-elle femme ? car les sept l'ont eue pour femme. Et Jésus leur dit : N'est-ce pas à cause de ceci que vous êtes dans l'erreur, c'est que vous ne connaissez pas les Ecritures, ni la puissance de Dieu ? Car, quand on ressuscite des morts, on ne se marie point, on n'est pas donné en mariage ; mais on est comme les anges dans les cieux. Or, quant aux morts, et à ce qu'ils ressuscitent, n'avez-vous point lu, dans le livre de Moïse, au passage où il est question du buisson, comment Dieu lui parla, en disant : Je suis le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob ? Il n'est point le Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes donc grandement dans l'erreur. Et l'un des scribes, qui les avait entendus discuter ensemble, voyant qu'il leur avait bien répondu, s'approcha et lui demanda : Quel est le premier de tous les commandements ? Jésus répondit : Le premier est : Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée, et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. II n'y a point d'autre commandement plus grand que ceux-ci. Et le scribe lui dit : Bien, Maître, tu as dit selon la vérité, qu'il est l'Unique, et qu'il n'y en a point d'autre que lui ; et que l'aimer de tout son cœur et de toute son intelligence et de toute sa force, et aimer le prochain comme soi-même, c'est plus que tous les holocaustes et les sacrifices. Et Jésus, voyant qu'il avait répondu avec sagesse, lui dit : Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n'osait plus l'interroger. Et Jésus reprenant la parole disait, enseignant dans le temple : Comment les scribes disent-ils que le Christ est fils de David ? David lui-même a dit par l'Esprit-Saint : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis sous tes pieds. David lui-même l'appelle Seigneur, comment donc est-il son fils ?... Et la foule nombreuse l'écoutait avec plaisir. Et il disait dans son enseignement : Gardez-vous des scribes, qui se plaisent à se promener en robes longues et qui recherchent les salutations dans les places publiques et les premiers sièges dans les synagogues et les premières places dans les festins, eux, qui dévorent les maisons des veuves, et cela en affectant de faire de longues prières ; ceux-là subiront un jugement plus rigoureux. Et Jésus s'étant assis vis-à-vis du trésor, regardait comment la foule mettait de la monnaie dans le trésor. Et plusieurs riches mettaient beaucoup. Et une pauvre veuve vint et mit deux pites, qui font un quart d'as. Et, ayant appelé à lui ses disciples, il leur dit : En vérité, je vous dis que cette pauvre veuve a mis dans le trésor plus que tous ceux qui y mettent. Car tous ont mis de leur superflu ; mais celle-ci a mis de son indigence, tout ce qu'elle avait, toute sa subsistance. Et comme il sortait du temple, un de ses disciples lui dit : Maître, vois quelles pierres et quelles constructions ! Et Jésus lui dit : Tu regardes ces grandes constructions ! il ne sera laissé pierre sur pierre qui ne soit démolie. Et comme il était assis sur la montagne des Oliviers, en face du temple, Pierre et Jacques et Jean et André l'interrogeaient en particulier : Dis-nous quand ces choses arriveront, et quel sera le signe que toutes ces choses sont sur le point de s'accomplir. Et Jésus se mit à leur dire : Prenez garde que personne ne vous séduise ; plusieurs viendront en mon nom, disant : C'est moi ! Et ils séduiront beaucoup de gens. Mais quand vous entendrez parler de guerre et de bruits de guerre, ne soyez point troublés ; il faut que cela arrive ; mais ce ne sera pas encore la fin. Car nation se lèvera contre nation, et royaume contre royaume ; il y aura des tremblements de terre en divers lieux ; il y aura des famines. Ces choses seront un commencement de douleurs. Mais vous, prenez garde à vous-mêmes. Ils vous livreront aux tribunaux et aux synagogues ; vous serez battus de verges ; et vous comparaîtrez devant des gouverneurs et des rois, à cause de moi, pour leur être en témoignage. Et il faut que l'Evangile soit premièrement prêché à toutes les nations. Et quand ils vous mèneront pour vous livrer, ne soyez pas en souci par avance de ce que vous direz ; mais tout ce qui vous sera donné à cette heure-là, dites-le ; car ce n'est pas vous qui parlez, mais l'Esprit-Saint. Et un frère livrera son frère à la mort, et un père son enfant ; et des enfants se soulèveront contre leurs parents et les feront mourir ; et vous serez haïs de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Or, quand vous verrez l'abomination de la désolation établie là où elle ne doit pas être (que celui qui lit y fasse attention) ; alors, que ceux qui seront dans la Judée s'enfuient dans les montagnes ; et que celui qui sera sur le toit ne descende point, et n'entre point, pour emporter quelque chose de sa maison ; et que celui qui sera aux champs ne retourne point en arrière pour prendre son manteau. Mais malheur à celles qui seront enceintes, et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que cela n'arrive pas en hiver. Car ces jours-là seront une tribulation telle qu'il n'y en a point eu depuis le commencement de la création que Dieu a créée jusqu'à maintenant et qu'il n'y en aura jamais. Et si le Seigneur n'eût abrégé ces jours, nulle chair ne serait sauvée ; mais à cause des élus qu'il a élus, il a abrégé ces jours. Et alors, si quelqu'un vous dit : Voici, le Christ est ici, ou : Voici, il est là, ne le croyez point ; car de faux christs et de faux prophètes s'élèveront, et feront des signes et des prodiges pour séduire si possible les élus. Pour vous, prenez garde ; je vous ai tout prédit. Mais en ces jours-là, après cette affliction, le soleil s'obscurcira, et la lune ne donnera pas sa lumière, et les étoiles tomberont du ciel, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées. Et alors ils verront le fils de l'homme venir sur les nuées, avec grande puissance et gloire. Et alors il enverra les anges, et il rassemblera ses élus, des quatre vents, depuis l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité du ciel. Or, que le figuier vous instruise par cette parabole : Dès que ses rameaux sont devenus tendres, et qu'il pousse des feuilles, vous connaissez que l'été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez qu'il est proche, et à la porte. En vérité, je vous dis que cette génération ne passera point, que toutes ces choses n'arrivent. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Or, pour ce qui est de ce jour-là, ou de l'heure, personne ne le sait, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais le Père seul. Prenez garde ; veillez ! car vous ne savez quand le temps est là. Comme un homme qui, allant en voyage, a laissé sa maison et donné pouvoir à ses serviteurs, à chacun son ouvrage, et au portier il a commandé de veiller... Veillez donc, car vous ne savez pas quand le Seigneur de la maison vient, si c'est le soir, ou à minuit, ou au chant du coq, ou le matin ; de peur qu'arrivant tout à coup, il ne vous trouve endormis. Or, ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez ! Or la fête de Pâque et des pains sans levain devait avoir lieu dans deux jours ; et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment ils pourraient se saisir de lui par ruse et le faire mourir ; car ils disaient : Que ce ne soit pas pendant la fête, de peur qu'il n'y ait du tumulte parmi le peuple. Et comme il était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, pendant qu'il était à table, une femme vint, ayant un vase d'albâtre plein d'un parfum de nard pur de grand prix ; et ayant brisé le vase d'albâtre, elle le lui répandit sur la tête. Mais quelques-uns exprimaient entre eux leur indignation. Pourquoi cette perte du parfum a-t-elle été faite ? Car ce parfum pouvait être vendu plus de trois cents deniers, et être donné aux pauvres. Et ils murmuraient contre elle. Mais Jésus dit : Laissez-la, pourquoi lui faites-vous de la peine ? c'est une bonne œuvre qu'elle a faite à mon égard ; car vous avez toujours les pauvres avec vous, et quand vous voulez, vous pouvez leur faire du bien ; mais moi, vous ne m'avez pas toujours. Ce qu'elle a pu, elle l'a fait ; elle a par avance embaumé mon corps pour la sépulture. Mais en vérité, je vous le dis, en quelque endroit que l'Evangile soit prêché, dans le monde entier, ce qu'elle a fait sera aussi raconté en mémoire d'elle. Et Judas Iscariot l'un des douze, s'en alla vers les principaux sacrificateurs, pour le leur livrer. Eux, l'ayant entendu, en eurent de la joie, et ils promirent de lui donner de l'argent. Et il cherchait comment il pourrait le livrer en une occasion favorable. Et le premier jour des pains sans levain, quand on immolait la Pâque, ses disciples lui disent : Où veux-tu que nous allions faire des préparatifs pour que tu manges la Pâque ? Et il envoie deux de ses disciples et leur dit : Allez dans la ville, et vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau ; suivez-le ; et en quelque lieu qu'il entre, dites au maître de la maison : Le Maître dit : Où est mon logis où je mangerai la Pâque avec mes disciples ? Et lui-même vous montrera une grande chambre haute, meublée, toute prête ; et là vous ferez les préparatifs pour nous. Et les disciples partirent, et ils vinrent dans la ville et trouvèrent les choses comme il le leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque. Et quand le soir fut venu, il arrive avec les douze. Et comme ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit : En vérité, je vous dis que l'un de vous, qui mange avec moi, me livrera. Ils commencèrent à s'attrister, et à lui dire l'un après l'autre : Est-ce moi ? Mais il répondit : C'est l'un des douze, qui trempe avec moi dans le plat. Quant au fils de l'homme, il s'en va, selon qu'il est écrit de lui ; mais malheur à cet homme par qui le fils de l'homme est livré ! Il eût été bon pour cet homme-là qu'il ne fût pas né. Et comme ils mangeaient, ayant pris du pain et prononcé une bénédiction, il le rompit et le leur donna, et dit : Prenez, ceci est mon corps. Et ayant pris une coupe et rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, lequel est répandu pour plusieurs. En vérité, je vous dis que je ne boirai plus du produit de la vigne, jusqu'à ce jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu. Et après qu'ils eurent chanté les cantiques, ils sortirent pour aller à la montagne des Oliviers. Et Jésus leur dit : Tous, vous trouverez une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. Mais Pierre lui dit : Quand même tous trouveraient une occasion de chute, non pas moi. Et Jésus lui dit : En vérité je te dis que toi, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq ait chanté deux fois, tu me renieras trois fois. Mais lui, il parlait avec abondance : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et tous disaient la même chose. Et ils viennent en un lieu nommé Gethsémané. Et il dit à ses disciples : Asseyez-vous ici jusqu'à ce que j'aie prié. Et il prend avec lui Pierre et Jacques et Jean, et il commença à être saisi de frayeur et d'angoisse. Et il leur dit : Mon âme est triste jusqu'à la mort ; demeurez ici et veillez. Et étant allé un peu plus avant, il se prosternait à terre et priait, afin que, s'il était possible, cette heure passât loin de lui. Et il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles ; détourne cette coupe loin de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! Et il vient et les trouve endormis ; et il dit à Pierre : Simon, tu dors ! tu n'as pu veiller une seule heure ! Veillez et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation ; l'esprit est prompt, mais la chair est faible. Et il s'en alla encore et pria, disant les mêmes paroles. Et étant revenu, il les trouva encore endormis ; car leurs yeux étaient fort appesantis ; et ils ne savaient que lui répondre. Et il vient pour la troisième fois, et leur dit : Dormez désormais et reposez-vous ! Il suffit ! L'heure est venue, voici, le fils de l'homme est livré entre les mains des pécheurs ! Levez-vous, allons ! voici, celui qui me livre s'approche ! Et aussitôt, comme il parlait encore, survient Judas Iscariot, l'un des douze, et avec lui une foule armée d'épées et de bâtons, de la part des principaux sacrificateurs et des scribes et des anciens. Or, celui qui le livrait leur avait donné un signe convenu, disant : Celui que j'embrasserai, c'est lui ; saisissez-le, et emmenez-le sûrement. Et quand il fut arrivé, s'approchant aussitôt de lui, il dit : Rabbi ! et il l'embrassa. Et eux mirent les mains sur lui et le saisirent. Mais un de ceux qui étaient présents, tirant son épée, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l'oreille. Et Jésus prenant la parole, leur dit : Vous êtes sortis comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour me prendre. Chaque jour j'étais au milieu de vous, enseignant dans le temple, et vous ne m'avez point saisi ; mais c'est afin que les Ecritures fussent accomplies. Et tous l'abandonnant, s'enfuirent. Et un certain jeune homme le suivait, enveloppé d'un drap sur le corps nu ; et on le saisit, mais lui, laissant le drap, s'enfuit tout nu. Et ils emmenèrent Jésus chez le souverain sacrificateur, et tous les principaux sacrificateurs et les anciens et les scribes s'assemblent. Et Pierre le suivit de loin, jusque dans l'intérieur de la cour du souverain sacrificateur ; et il était assis avec les huissiers et se chauffait près du feu. Or, les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir ; et ils n'en trouvaient point. Car plusieurs portaient de faux témoignages contre lui ; mais leurs dépositions n'étaient pas d'accord. Et quelques-uns s'étant levés, portaient un faux témoignage contre lui, disant : Nous lui avons entendu dire : Je détruirai ce sanctuaire fait par la main des hommes, et en trois jours j'en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait par la main des hommes. Et même ainsi leur déposition n'était pas non plus d'accord. Et le souverain sacrificateur s'étant levé au milieu du conseil, interrogea Jésus, disant : Ne réponds-tu rien ? Qu'est ce que ceux-ci déposent contre toi ? Mais il gardait le silence ; et il ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l'interrogeait encore, et il lui dit : Es-tu le Christ, le Fils de Celui qui est béni ? Et Jésus dit : Je le suis ; et vous verrez le fils de l'homme assis à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur ayant déchiré ses vêtements, dit : Qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Vous avez entendu le blasphème. Que vous en semble ? Et tous le condamnèrent comme méritant la mort. Et quelques-uns commencèrent à cracher contre lui et à lui couvrir le visage et à le souffleter et à lui dire : Prophétise ! Et les serviteurs le reçurent à coups de bâtons. Et comme Pierre était en bas dans la cour, survient une des servantes du souverain sacrificateur ; et voyant Pierre qui se chauffait, l'ayant considéré, elle lui dit : Toi aussi, tu étais avec le Nazarénien Jésus. Mais il le nia, disant : Je ne sais ni ne comprends ce que tu dis. Et il sortit dehors dans le vestibule ; et le coq chanta. Et la servante l'ayant vu de nouveau, se mit à dire à ceux qui étaient présents : Celui-ci est des leurs. Mais il le niait de nouveau. Et un peu après, ceux qui étaient présents disaient de nouveau à Pierre : Vraiment, tu es des leurs, car aussi tu es Galiléen. Mais il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais point cet homme dont vous parlez. Et aussitôt le coq chanta pour la seconde fois. Et Pierre se ressouvint de la parole que Jésus lui avait dite : Avant que le coq ait chanté deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y pensant, il pleurait. Et aussitôt, dès le matin, les principaux sacrificateurs, ayant tenu conseil avec les anciens et les scribes, et tout le sanhédrin, lièrent Jésus, l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Et Pilate l'interrogea : Es-tu le roi des Juifs ? Et répondant il lui dit : Tu le dis. Et les principaux sacrificateurs l'accusaient de plusieurs choses. Et Pilate l'interrogea de nouveau et lui dit : Ne réponds-tu rien ? Vois de combien de choses ils t'accusent. Mais Jésus ne répondit plus rien ; de sorte que Pilate était étonné. Or, à chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu'ils demandaient. Or il y avait le nommé Barabbas, détenu avec ses complices de sédition, parce qu'ils avaient commis un meurtre dans la sédition. Et la foule étant montée, se mit à demander ce qu'il faisait ordinairement pour eux. Mais Pilate leur répondit : Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? Car il comprenait que c'était par envie que les principaux sacrificateurs l'avaient livré. Mais les principaux sacrificateurs incitèrent la foule à demander qu'il leur relâchât plutôt Barabbas. Et Pilate prenant de nouveau la parole, leur disait : Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez roi des Juifs ? Et ils crièrent de nouveau : Crucifie-le ! Mais Pilate leur disait : Quel mal a-t-il donc fait ? Et ils crièrent plus fort : Crucifie-le ! Or Pilate, voulant satisfaire la foule, leur relâcha Barabbas ; et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié. Or les soldats l'emmenèrent dans l'intérieur de la cour qui est le prétoire, et ils convoquent toute la cohorte. Et ils le revêtent de pourpre, et lui mettent autour de la tête une couronne d'épines qu'ils avaient tressée. Et ils se mirent à le saluer, en disant : Salut, roi des Juifs ! Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, et ils crachaient sur lui ; et, fléchissant les genoux, ils l'adoraient. Et lorsqu'ils se furent moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau de pourpre et lui remirent ses propres vêtements. Et ils le conduisent dehors pour le crucifier. Et ils contraignent un passant qui revenait des champs, un certain Simon de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus, de porter la croix de Jésus. Et ils le conduisent au lieu nommé Golgotha, ce qui, traduit, est le lieu du crâne. Et ils lui donnaient du vin mêlé de myrrhe ; mais il n'en prit point. Et ils le crucifient, et ils partagent ses vêtements, en les tirant au sort pour savoir ce que chacun prendrait. Or c'était la troisième heure quand ils le crucifièrent. Et l'inscription indiquant la cause de sa condamnation était ainsi conçue : Le Roi Des Juifs. Et avec lui ils crucifient deux brigands, l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche. [Ainsi fut accompli ce que dit l'Ecriture : Il a été mis au nombre des malfaiteurs.] Et ceux qui passaient l'injuriaient, secouant la tête, et disant : Ohé ! toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même en descendant de la croix ! De même aussi les principaux sacrificateurs, se moquant entre eux avec les scribes, disaient : Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même ! Que le Christ, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! Et ceux qui étaient crucifiés avec lui, l'insultaient. Et quand la sixième heure fut venue il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu'à la neuvième heure. Et à la neuvième heure Jésus cria d'une voix forte, disant : Eloï, Eloï, lama sabachthani ? ce qui se traduit : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Et quelques-uns de ceux qui étaient présents, l'ayant entendu, disaient : Voici, il appelle Elie. Et quelqu'un ayant couru et rempli de vinaigre une éponge, l'ayant mise au bout d'un roseau, il lui donnait à boire, en disant : Laissez, voyons si Elie vient le descendre ! Mais Jésus, ayant poussé un grand cri, expira. Et le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'au bas. Or le centenier qui se tenait en face de lui, voyant qu'il avait ainsi expiré, dit : Véritablement cet homme était Fils de Dieu ! Or, il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin, parmi lesquelles étaient Marie-Magdelaine, et Marie, mère de Jacques le mineur et de Josès, et Salomé, lesquelles, quand il était en Galilée, le suivaient et le servaient, et plusieurs autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem. Et le soir étant déjà venu, comme c'était la préparation, c'est-à- dire une veille de sabbat, Joseph d'Arimathée, conseiller de distinction, qui attendait, lui aussi, le royaume de Dieu, vint, et s'étant enhardi, il entra chez Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Mais Pilate s'étonna qu'il fût déjà mort ; et, ayant appelé le centenier, il lui demanda s'il y avait longtemps qu'il était mort. Et l'ayant appris du centenier, il fit don du cadavre à Joseph. Et Joseph, ayant acheté un linceul, l'enveloppa dans ce linceul, après l'avoir descendu de la croix, et le mit dans un sépulcre qui était taillé dans le roc ; et il roula une pierre devant la porte du sépulcre. Or, Marie-Magdelaine et Marie, mère de Josès, regardaient où on l'avait mis. Et le sabbat étant passé, Marie-Magdelaine et Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates pour venir l'embaumer. Et de grand matin, le premier jour de la semaine, elles viennent au sépulcre, comme le soleil venait de se lever. Et elles disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre de devant la porte du sépulcre ? Et ayant levé les yeux, elles voient que la pierre avait été roulée, car elle était fort grande. Et étant entrées dans le sépulcre, elles virent un jeune homme assis du côté droit, vêtu d'une robe blanche ; et elles furent épouvantées. Mais il leur dit : Ne vous épouvantez point ; vous cherchez Jésus le Nazaréen qui a été crucifié ; il est ressuscité ; il n'est pas ici ; voici la place où ils l'avaient mis. Mais allez, dites à ses disciples et à Pierre : Il vous précède en Galilée ; là vous le verrez, comme il vous l'a dit. Et étant sorties, elles s'enfuirent du sépulcre ; car le tremblement et l'effroi les avaient saisies. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. Or, étant ressuscité le premier jour de la semaine, au matin, il apparut premièrement à Marie-Magdelaine, de laquelle il avait chassé sept démons '. Celle-ci s'en alla et l'annonça à ceux qui avaient été avec lui, et qui étaient dans le deuil et dans les larmes. Et eux, ayant ouï qu'il était vivant et qu'il avait été vu par elle, ne crurent point. Mais après cela, il se manifesta sous une autre forme à deux d'entre eux, qui étaient en chemin, allant aux champs. Et ceux-ci s'en étant retournés, l'annoncèrent aux autres ; mais ils ne crurent pas ceux-là non plus. Enfin, il se manifesta aux onze eux-mêmes, comme ils étaient à table ; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité. Et il leur dit : Allez dans tout le monde, prêchez l'Evangile à toute créature. Celui qui croira, et qui sera baptisé, sera sauvé ; mais celui qui n'aura pas cru, sera condamné. Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons ; ils parleront des langues nouvelles ; ils saisiront des serpents ; quand même ils boiraient quelque breuvage mortel, il ne leur nuira point ; ils imposeront les mains aux malades, et ils seront guéris. Et le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé dans le ciel, et il s'assit à la droite de Dieu. Et eux, étant partis, prêchèrent partout ; le Seigneur opérant avec eux et confirmant la parole par les signes qui l'accompagnaient.
Puisque plusieurs ont entrepris de composer un récit des faits qui ont été pleinement certifiés parmi nous, conformément à ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, ont été témoins oculaires et ministres de la parole ; il m'a semblé bon, à moi aussi, qui ai suivi avec exactitude toutes ces choses dès l'origine, de te les écrire dans leur ordre, très excellent Théophile ; afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus. Il y eut, aux jours d'Hérode, roi de Judée, un sacrificateur nommé Zacharie, de la classe d'Abia ; et sa femme était d'entre les filles d'Aaron, et elle s'appelait Elisabeth. Or ils étaient l'un et l'autre justes devant Dieu, marchant dans tous les commandements et toutes les ordonnances du Seigneur d'une manière irréprochable. Et ils n'avaient pas d'enfant, parce qu'Elisabeth était stérile, et qu'ils étaient tous deux avancés en âge. Or il arriva, pendant qu'il exerçait la sacrificature devant Dieu, dans l'ordre de sa classe, que, selon la coutume de la sacrificature, il lui échut par le sort d'offrir le parfum après être entré dans le temple du Seigneur. Et toute la multitude du peuple était dehors en prières, à l'heure du parfum. Or un ange du Seigneur lui apparut, se tenant debout au côté droit de l'autel des parfums. Et Zacharie fut troublé en le voyant, et la crainte le saisit. Mais l'ange lui dit : Ne crains point, Zacharie ; car ta prière a été exaucée ; et Elisabeth ta femme t'enfantera un fils et tu l'appelleras du nom de Jean ; et il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance ; car il sera grand devant le Seigneur ; et il ne boira ni vin ni cervoise, et il sera rempli de l'Esprit-Saint dès le sein de sa mère. Et il ramènera plusieurs des fils d'Israël au Seigneur leur Dieu ; et il marchera devant lui dans l'esprit et dans la puissance d'Elie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. Et Zacharie dit à l'ange : A quoi connaîtrai-je cela ? Car je suis un vieillard, et ma femme est avancée en âge. Et l'ange répondant lui dit : Je suis Gabriel qui me tiens devant Dieu, et j'ai été envoyé pour te parler et pour t'annoncer ces bonnes nouvelles. Et voici, tu garderas le silence et ne pourras parler jusqu'au jour où ces choses arriveront ; parce que tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront en leur temps. Et le peuple attendait Zacharie, et ils s'étonnaient de ce qu'il tardait si longtemps dans le temple. Et étant sorti, il ne pouvait leur parler, et ils reconnurent qu'il avait eu une vision dans le temple, et lui-même le leur faisait entendre par des signes ; et il demeurait muet. Et il arriva, lorsque les jours de son ministère furent accomplis, qu'il s'en alla en sa maison Et après ces jours-là, Elisabeth sa femme devint enceinte, et elle se cacha durant cinq mois, disant : Parce que c'est ainsi que m'a fait le Seigneur, dans les jours où il a pris soin d'ôter mon opprobre parmi les hommes. Or, au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, vers une vierge fiancée à un homme nommé Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Et l'ange, étant entré auprès d'elle, dit : Salut, toi qui as été reçue en grâce : le Seigneur est avec toi ! Mais elle fut troublée de cette parole, et elle se demandait ce que pouvait être cette salutation. Et l'ange lui dit : Ne crains point, Marie, car tu as trouvé grâce devant Dieu ; et voici tu concevras en ton sein et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père, et il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et il n'y aura pas de fin à son règne. Mais Marie dit à l'ange : Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme ? Et l'ange, répondant, lui dit : L'Esprit-Saint viendra sur toi, et une puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c'est pourquoi aussi le saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici, Elisabeth, ta parente, elle aussi, a conçu un fils en sa vieillesse ; et c'est ici le sixième mois pour celle qui était appelée stérile, parce que rien ne sera impossible à Dieu. Et Marie dit : Voici la servante du Seigneur ; qu'il me soit fait selon ta parole. Et l'ange s'en alla d'auprès d'elle. Or Marie s'étant levée, en ces jours-là, s'en alla avec hâte au pays des montagnes, dans une ville de Juda ; et elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Et il arriva, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, que le petit enfant tressaillit dans son sein ; et Elisabeth fut remplie de l'Esprit-Saint, et elle éleva la voix avec un grand cri, et dit : Tu es bénie entre les femmes et le fruit de ton sein est béni ! Et d'où me vient ceci, que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? Car voici, quand la voix de ta salutation est parvenue à mes oreilles, le petit enfant a tressailli d'allégresse dans mon sein. Et heureuse celle qui a cru ! parce que les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur auront leur accomplissement. Et Marie dit : Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit s'est réjoui en Dieu mon Sauveur ; parce qu'il a jeté les yeux sur l'humiliation de sa servante. Car voici, désormais toutes les générations m'appelleront bienheureuse. Parce que le Tout-Puissant m'a fait de grandes choses, et son nom est saint ; et sa miséricorde est de générations en générations sur ceux qui le craignent. Il a agi puissamment par son bras ; il a dispersé ceux qui étaient orgueilleux dans la pensée de leur cœur. Il a renversé les puissants de leurs trônes, et il a élevé les humbles. Il a comblé de biens ceux qui avaient faim, et il a renvoyé les riches à vide. Il a secouru Israël, son serviteur, pour se souvenir de sa miséricorde envers Abraham et sa postérité pour toujours, selon qu'il a parlé à nos pères. Et Marie demeura avec elle environ trois mois, puis elle s'en retourna en sa maison. Or le temps où elle devait accoucher s'accomplit pour Elisabeth, et elle enfanta un fils. Et ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait magnifié sa miséricorde en sa faveur, et ils se réjouissaient avec elle. Et il arriva au huitième jour qu'ils vinrent pour circoncire le petit enfant ; et ils l'appelaient Zacharie, du nom de son père. Et sa mère, répondant, dit : Non, mais il sera nommé Jean. Et ils lui dirent : Il n'y a personne de ta parenté qui soit appelé de ce nom. Alors ils firent signe à son père pour savoir comment il voulait qu'on le nommât. Et, ayant demandé des tablettes, il écrivit : Jean est son nom ; et ils en furent tous dans l'étonnement. Et sa bouche fut ouverte à l'instant, et sa langue déliée, et il parlait, bénissant Dieu. Et tous leurs voisins furent saisis de crainte, et dans tout le pays des montagnes de Judée, on s'entretenait de toutes ces choses. Et tous ceux qui les avaient entendues les serraient dans leur cœur, en disant : Que sera donc ce petit enfant ? car aussi la main du Seigneur était avec lui. Et Zacharie son père fut rempli de l'Esprit-Saint, et prophétisa, disant : Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, de ce qu'il a visité et racheté son peuple ; et de ce qu'il nous a suscité un puissant Sauveur dans la maison de David son serviteur ; selon qu'il en a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps, la délivrance de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent ; pour exercer sa miséricorde envers nos pères et se souvenir de son alliance sainte, selon le serment qu'il jura à Abraham, notre père, de nous accorder qu'après avoir été délivrés de la main de nos ennemis, nous le servirions sans crainte, dans la sainteté et dans la justice, en sa présence, tous nos jours ! Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; car tu marcheras devant la face du Seigneur, pour préparer ses voies ; afin de donner à son peuple la connaissance du salut par la rémission de leurs péchés, à cause de la tendre miséricorde de notre Dieu, par laquelle le soleil levant nous a visités d'en haut : pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, afin de diriger nos pieds dans le chemin de la paix. Or le petit enfant croissait et se fortifiait en esprit, et il se tenait dans les déserts, jusqu'au jour de sa manifestation à Israël. Or il arriva, en ces jours-là, qu'un décret fut publié de la part de César Auguste, ordonnant un recensement de toute la terre. Ce recensement, le premier, eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient pour être enregistrés, chacun dans sa propre ville. Or Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David, qui est nommée Bethléhem, parce qu'il était de la maison et de la famille de David ; pour être enregistré avec Marie, sa femme, qui lui avait été fiancée, laquelle était enceinte. Or il arriva, pendant qu'ils étaient là, que les jours où elle devait accoucher furent accomplis ; et elle enfanta son fils premier-né et elle l'emmaillota et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie. Et il y avait dans la même contrée des bergers qui demeuraient aux champs et gardaient leurs troupeaux pendant les veilles de la nuit. Et un ange du Seigneur se présenta à eux, et la gloire du Seigneur resplendit autour d'eux, et ils furent saisis d'une grande crainte. Et l'ange leur dit : Ne craignez point, car voici je vous annonce la bonne nouvelle d'une grande joie, qui sera pour tout le peuple : C'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur, qui est Christ, Seigneur. Et ceci en sera pour vous le signe : vous trouverez un petit enfant emmailloté dans une crèche. Et soudain, il y eut, avec l'ange, une multitude de l'armée céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu, dans les lieux très hauts et paix sur la terre ! bienveillance envers les hommes ! Et il arriva, lorsque les anges s'en furent allés d'avec eux dans le ciel, que les bergers se dirent les uns aux autres : Allons donc jusqu'à Bethléhem, et voyons cet événement qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître. Et ils y allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche. Et l'ayant vu, ils firent connaître la parole qui leur avait été dite au sujet de ce petit enfant, Et tous ceux qui entendirent furent dans l'étonnement des choses qui leur étaient dites par les bergers. Mais Marie conservait toutes ces choses, les repassant dans son cœur. Et les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de tout ce qu'ils avaient entendu et vu, conformément à ce qui leur avait été dit. Et quand furent accomplis les huit jours au terme desquels on devait le circoncire, il fut appelé du nom de Jésus, qui lui avait été donné par l'ange, avant qu'il fût conçu dans le sein de sa mère. Et quand furent accomplis les jours de leur purification selon la loi de Moïse, ils le conduisirent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur ; selon qu'il est écrit, dans la loi du Seigneur : Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur, et pour offrir le sacrifice, selon ce qui est prescrit dans la loi du Seigneur : une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons. Et voici, il y avait à Jérusalem un homme qui s'appelait Siméon ; et cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit-Saint était sur lui. Et il avait été divinement averti par l'Esprit-Saint qu'il ne verrait pas la mort avant qu'il n'eût vu le Christ du Seigneur ; et il vint dans le temple poussé par l'Esprit. Et comme les parents amenaient le petit enfant Jésus, pour faire à son égard ce qui est en usage selon la loi, lui le reçut dans ses bras, et bénit Dieu, et dit : Maintenant, Maître, tu laisses aller ton serviteur en paix, selon ta parole ; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé en présence de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple d'Israël. Et son père et sa mère étaient dans l'étonnement des choses qui étaient dites de lui. Et Siméon les bénit, et dit à Marie sa mère : Voici, celui-ci est destiné à être une occasion de chute et de relèvement pour plusieurs en Israël, et à être un signe auquel on contredira ; et toi-même, une épée te transpercera l'âme ; afin que les pensées du cœur de plusieurs soient révélées. Et il y avait Anne, prophétesse, fille de Phanuel, de la tribu d'Asser. Elle était fort avancée en âge ; elle avait vécu avec son mari sept ans, depuis sa virginité, et elle était restée veuve et avait atteint l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s'éloignait point du temple, rendant un culte par des jeûnes et des prières, nuit et jour. Elle aussi, étant survenue à cette même heure, louait Dieu et parlait de lui à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Et après qu'ils eurent tout accompli selon la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. Cependant le petit enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. Et ses parents allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque. Et quand il fut âgé de douze ans, comme ils y montaient selon la coutume de la fête, et après qu'ils eurent accompli les jours, comme ils s'en retournaient, l'enfant Jésus demeura dans Jérusalem, et ses parents ne s'en aperçurent point ; mais pensant qu'il était avec leurs compagnons de route, ils firent une journée de chemin, et ils le cherchaient parmi leurs parents et leurs connaissances ; et ne l'ayant point trouvé, ils retournèrent à Jérusalem le cherchant. Et il arriva, qu'après trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, et les écoutant et les interrogeant. Et tous ceux qui l'entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses. Et en le voyant, ses parents furent saisis d'étonnement, et sa mère lui dit : Mon enfant, pourquoi as-tu ainsi agi envers nous ? Voici, ton père et moi nous te cherchions avec angoisse. Et il leur dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu'il me faut être aux affaires de mon Père ? Et eux ne comprirent point la parole qu'il leur avait dite. Et il descendit avec eux et vint à Nazareth, et il leur était soumis. Et sa mère conservait toutes ces choses dans son cœur. Et Jésus faisait des progrès en sagesse et en stature et en grâce devant Dieu et devant les hommes. Or la quinzième année du règne de Tibère César, Ponce-Pilate étant gouverneur de la Judée, et Hérode étant tétrarque de la Galilée, et Philippe, son frère, tétrarque de l'Iturée et de la Trachonite, et Lysanias tétrarque de l'Abilène ; du temps du souverain sacrificateur Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Et il vint dans toute la contrée des environs du Jourdain, prêchant un baptême de repentance pour la rémission des péchés ; selon qu'il est écrit au livre des paroles d'Esaïe le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, redressez ses sentiers. Toute vallée sera comblée, et toute montagne et toute colline seront abaissées ; les parties tortueuses seront redressées, et les chemins raboteux seront aplanis ; et toute chair verra le salut de Dieu. Il disait donc aux, foules, qui sortaient pour être baptisées par lui : Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? Produisez donc des fruits dignes de la repentance ; et ne vous mettez point à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ; car je vous dis que Dieu peut, de ces pierres-là, susciter des enfants à Abraham. Or, déjà même la hache est mise à la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit est coupé et jeté au feu. Et les foules l'interrogeaient disant : Qu'avons-nous donc à faire ? Et répondant, il leur disait : Que celui qui a deux tuniques en fasse part à celui qui n'en a point ; et que celui qui a des aliments en agisse de même. Or il vint aussi des péagers pour être baptisés, et ils lui dirent : Maître, qu'avons-nous à faire ? Et il leur dit : N'exigez rien au delà de ce qui vous a été ordonné. Et des soldats aussi l'interrogeaient disant : Et nous, qu'avons-nous à faire ? Et il leur dit : N'usez de violence envers personne et n'accusez pas non plus faussement, et contentez-vous de votre paie. Or, comme le peuple était dans l'attente, et que tous se demandaient dans leurs cœurs au sujet de Jean s'il n'était pas lui-même le Christ, Jean répondit, disant à tous : Pour moi, je vous baptise d'eau, mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, duquel je ne suis pas digne de délier la courroie des souliers ; lui, il vous baptisera d'Esprit-Saint et de feu. Il a son van en sa main ; il nettoiera parfaitement son aire, et il amassera le froment dans son grenier ; mais il brûlera la balle au feu qui ne s'éteint point. En faisant ainsi ces nombreuses exhortations, et d'autres semblables, il annonçait la bonne nouvelle au peuple. Mais Hérode le tétrarque étant repris par lui, au sujet d'Hérodias, femme de son frère, et de toutes les choses mauvaises qu'il avait faites, ? ajouta encore ceci à tout le reste, il enferma Jean dans la prison. Or, il arriva que, comme tout le peuple se faisait baptiser, Jésus aussi ayant été baptisé, et pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit et l'Esprit-Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe ; et il y eut une voix du ciel : Tu es mon Fils bien-aimé, en toi je me complais. Et lui-même, Jésus, était âgé d'environ trente ans, lorsqu'il commença, étant fils, comme on le pensait, de Joseph, fils d'Héli, fils de Matthath, fils de Lévi, fils de Melchi, fils de Jannaï, fils de Joseph, fils de Mattathias, fils d'Amos, fils de Nahoum, fils d'Esli, fils de Naggaï, fils de Maath, fils de Mattathias, fils de Sémeï, fils de Josech, fils de Juda ; fils de Johanan, fils de Rhésa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri, fils de Melchi, fils d'Addi, fils de Cosam, fils d'Elmadam, fils de Er, fils de José, fils d'Eliézer, fils de Jorim, fils de Matthath, fils de Lévi, fils de Siméon, fils de Juda, fils de Joseph, fils de Jonan, fils d'Eliakim, fils de Meléa, fils de Menna, fils de Mattatha, fils de Nathan, fils de David, fils de Jessé, fils de Jobed, fils de Booz, fils de Salmon, fils de Naasson, fils d'Aminadab, fils d'Aram, fils d'Esrom, fils de Pharez, fils de Juda, fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham, fils de Thara, fils de Nachor ; fils de Sérouch, fils de Ragaü, fils de Phalek, fils d'Eber, fils de Sala ; fils de Kaïnan, fils d'Arphaxad, fils de Sem, fils de Noé, fils de Lamech, fils de Mathousala, fils d'Enoch, fils de Jaret, fils de Maléléel, fils de Kaïnan, fils d'Enos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu. Or Jésus, rempli de l'Esprit-Saint, revint du Jourdain ; et il était conduit par l'Esprit dans le désert, pendant quarante jours, étant tenté par le diable. Et il ne mangea rien durant ces jours-là ; et après qu'ils furent achevés, il eut faim. Et le diable lui dit : Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu'elle devienne du pain. Et Jésus lui répondit : est écrit : L'homme ne vivra pas de pain seulement. Et le diable l'ayant élevé, lui montra, en un instant, tous les royaumes de la terre ; et le diable lui dit : Je te donnerai toute cette puissance et la gloire de ces royaumes ; parce qu'elle m'a été livrée et que je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. Et Jésus répondant lui dit : Il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul. Et il le mena à Jérusalem, et le mit sur l'aile du saint lieu, et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas. Car il est écrit : Il donnera ordre à ton sujet à ses anges de te garder, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre. Et Jésus répondant lui dit : est dit : Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu. Et le diable ayant achevé toute la tentation, se retira de lui jusqu'à une autre occasion. Et Jésus, dans la puissance de l'Esprit, s'en retourna en Galilée ; et sa renommée se répandit par toute la contrée d'alentour. Et lui-même enseignait dans leurs synagogues, étant glorifié par tous. Et il vint à Nazareth, où il avait été élevé, et il entra, selon sa coutume, le jour du sabbat, dans la synagogue, et il se leva pour lire. Et on lui remit le livre du prophète Esaïe, et ayant déroulé le livre, il trouva l'endroit où il était écrit : L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour publier aux captifs la liberté et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés et pour publier l'année favorable du Seigneur. Et ayant replié le livre, et l'ayant rendu au serviteur, il s'assit, et les yeux de tous, dans la synagogue, étaient fixés sur lui. Et il commença à leur dire : Aujourd'hui est accomplie cette parole de l'Ecriture, et vous l'entendez. Et tous lui rendaient témoignage, et étaient dans l'étonnement des paroles de la grâce qui sortaient de sa bouche ; et ils disaient : Celui-ci n'est- il pas le fils de Joseph ? Et il leur dit : Sans doute vous me direz ce proverbe : Médecin, guéris-toi toi-même. Fais aussi ici, dans ta patrie, tout ce que nous avons ouï dire que tu as fait à Capernaüm. Mais il dit : En vérité, je vous déclare que nul prophète n'est bien reçu dans sa patrie. Mais c'est avec vérité que je vous le dis : Il y avait beaucoup de veuves en Israël, aux jours d'Elie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois, tellement qu'il y eut une grande famine par tout le pays ; et Elie ne fut envoyé chez aucune d'elles, si ce n'est à Sarepta de Sidon vers une femme veuve. Et il y avait beaucoup de lépreux en Israël, au temps d'Elisée le prophète ; et aucun d'eux ne fut guéri, si ce n'est Naaman, le Syrien. Et tous dans la synagogue furent remplis de colère, en entendant ces choses. Et s'étant levés, ils le chassèrent hors de la ville, et le menèrent jusqu'au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, pour le précipiter. Mais lui, ayant passé au milieu d'eux, s'en allait. Et il descendit à Capernaüm, ville de Galilée, et il les enseignait le jour du sabbat. Et ils étaient frappés de son enseignement, parce que sa parole était pleine d'autorité. Et il y avait dans la synagogue un homme ayant un esprit de démon impur ; et il s'écria à haute voix : Ah ! qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus Nazarénien ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : le Saint de Dieu. Et Jésus le réprimanda, disant : Tais-toi, et sors de lui ! Et le démon, après l'avoir jeté au milieu, sortit de lui sans lui avoir fait aucun mal. Et tous furent dans la stupéfaction, et ils se parlaient entre eux disant : Quelle est cette parole ? Car il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! Et sa renommée se répandait dans tous les lieux de la contrée d'alentour. Mais Jésus, étant parti de la synagogue, entra dans la maison de Simon ; or la belle-mère de Simon était retenue par une forte fièvre ; et ils le prièrent à son sujet. Et s'étant penché sur elle, il réprimanda la fièvre, qui la quitta. Et s'étant aussitôt levée, elle les servait. Or comme le soleil se couchait, tous ceux qui avaient des malades, atteints de diverses maladies, les amenèrent auprès de lui ; et lui, imposant les mains à chacun d'eux, les guérissait. Et des démons aussi sortaient de plusieurs, criant et disant : Tu es le Fils de Dieu ! Et, les censurant, il ne leur permettait pas de parler, parce qu'ils savaient qu'il était le Christ. Mais, quand le jour eut paru, étant sorti, il s'en alla dans un lieu désert. Et les foules le cherchaient ; et elles vinrent jusqu'à lui ; et elles le retenaient, pour qu'il ne s'en allât pas loin d'elles. Mais il leur dit : Il faut que j'annonce aussi aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu, car c'est pour cela que j'ai été envoyé. Et il prêchait dans les synagogues de la Galilée. Or il arriva, comme la foule le pressait et qu'elle écoutait la Parole de Dieu, qu'il se tenait, lui, debout au bord du lac de Génézareth ; et il vit deux barques qui étaient au bord du lac, et les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Or, étant monté dans l'une des barques, qui était à Simon, il le pria de s'éloigner un peu de la terre, et s'étant assis, il enseignait de la barque les foules. Et quand il eut cessé de parler, il dit à Simon : Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher. Et Simon répondant lui dit : Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre ; mais sur ta parole je jetterai le filet. Et l'ayant fait, ils prirent une grande quantité de poissons ; et leur filet se rompait. Et ils firent signe à leurs compagnons dans l'autre barque de venir leur aider. Et ils vinrent, et ils remplirent les deux barques, tellement qu'elles enfonçaient. Ce que voyant, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, disant : Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur ! Car la frayeur l'avait saisi, et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche des poissons qu'ils avaient faite ; et de même aussi Jacques et Jean, fils de Zébédée, qui étaient les compagnons de Simon. Et Jésus dit à Simon : Ne crains point ; désormais tu seras pêcheur d'hommes vivants. Et après avoir ramené leurs barques à terre, quittant tout, ils le suivirent. Et il arriva que, comme il était dans une des villes, voici un homme couvert de lèpre. Et, voyant Jésus, il tomba sur sa face et le pria disant : Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. Et étendant la main, Jésus le toucha, disant : Je le veux, sois purifié. Et aussitôt la lèpre le quitta. Et il lui commanda de ne le dire à personne : Mais va, lui dit-il, montre-toi au sacrificateur, et offre pour ta purification selon que Moïse a commandé, afin que cela leur serve de témoignage. Et sa renommée se répandait de plus en plus, et des foules nombreuses s'assemblaient pour l'entendre et pour être guéries de leurs maladies. Mais lui se retirait dans les déserts et priait. Et il arriva un de ces jours que Jésus enseignait, et des pharisiens et des docteurs de la loi, qui étaient venus de tous les bourgs de la Galilée et de la Judée, et de Jérusalem, étaient là assis. Et une puissance du Seigneur s'exerçait pour qu'il guérît. Et voici des hommes portant sur un lit un homme qui était paralysé ; et ils cherchaient à le faire entrer et à le déposer devant lui. Et ne trouvant par où le faire entrer à cause de la foule, ils montèrent sur la maison et le descendirent par les tuiles avec le petit lit, au milieu, devant Jésus. Et ayant vu leur foi, il lui dit : homme ! tes péchés te sont pardonnés. Et les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner, disant : Qui est celui-ci qui prononce des blasphèmes ? Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul ? Mais Jésus connaissant leurs pensées, répondit et leur dit : Pourquoi raisonnez-vous dans vos cœurs ? Lequel est le plus aisé, de dire : Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi et marche ? Or, afin que vous sachiez que le fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés : Je te dis (dit-il au paralytique), lève-toi, et, prenant ton petit lit, va dans ta maison. Et à l'instant, s'étant levé en leur présence, ayant pris le lit sur lequel il avait été couché, il s'en alla en sa maison, glorifiant Dieu. Et l'étonnement les saisit tous et ils glorifiaient Dieu ; et ils furent remplis de crainte, disant : Nous avons vu des choses étranges aujourd'hui ! Et après cela il sortit ; et il vit un péager nommé Lévi, assis au bureau des péages, et il lui dit : Suis-moi. Et ayant tout quitté, s'étant levé, il le suivait. Et Lévi lui fit un grand festin dans sa maison. Et il y avait une grande foule de péagers et d'autres personnes qui étaient à table avec eux. Et les pharisiens et leurs scribes murmuraient, disant à ses disciples : Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les péagers et les pécheurs ? Et Jésus, répondant, leur dit : Ceux qui sont en santé n'ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. Je ne suis pas venu appeler à la repentance des justes, mais des pécheurs. Mais ils lui dirent : Pourquoi les disciples de Jean jeûnent-ils fréquemment et font-ils des prières, de même aussi ceux des pharisiens, tandis que les tiens mangent et boivent ? Mais il leur dit : Pouvez-vous faire jeûner les amis de l'époux pendant que l'époux est avec eux ? Mais des jours viendront, et quand l'époux leur sera ôté, alors ils jeûneront en ces jours-là. Or il leur disait aussi une parabole : Il n'y a personne qui déchirant une pièce d'un habit neuf la mette à un vieil habit ; autrement, d'un côté il déchire le neuf, et d'autre part, la pièce prise du neuf ne s'accorde pas avec le vieux. Et il n'y a personne qui mette du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement le vin nouveau rompra les outres, et il se répandra, et les outres seront perdues. Mais du vin nouveau doit être mis dans des outres neuves. Et il n'y a personne, qui, buvant du vieux, désire aussitôt du nouveau ; car il dit : Le vieux est bon. Or il arriva, au sabbat second-premier, qu'il passait au travers des blés ; et ses disciples arrachaient les épis, et, les froissant entre leurs mains, ils les mangeaient. Mais quelques-uns des pharisiens leur dirent : Pourquoi faites-vous ce qu'il n'est pas permis de faire les jours de sabbat ? Et Jésus, répondant, leur dit : N'avez-vous pas même lu ce que fit David, quand il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ? Comment il entra dans la maison de Dieu, et prit les pains de proposition, et en mangea, et en donna aussi à ceux qui étaient avec lui, bien qu'il ne soit permis qu'aux seuls sacrificateurs d'en manger ? Et il leur disait : Le fils de l'homme est maître même du sabbat. Or, il arriva, un autre sabbat, qu'il entra dans la synagogue, et qu'il enseignait ; et il y avait là un homme, et sa main droite était sèche. Or les scribes et les pharisiens l'observaient pour voir s'il guérissait le jour du sabbat, afin de trouver de quoi l'accuser. Mais lui connaissait leurs pensées ; et il dit à l'homme qui avait la main sèche : Lève-toi, et tiens-toi là au milieu. Et s'étant levé il se tint debout. Jésus donc leur dit : Je vous demande s'il est permis, les jours de sabbat, de faire du bien ou de faire du mal ; de sauver une vie ou de la perdre. Et ayant porté ses regards tout autour sur eux tous, il lui dit : Etends ta main. Et il le fit, et sa main fut guérie. Mais eux furent remplis de fureur, et ils s'entretenaient ensemble de ce qu'ils pourraient faire à Jésus. Or il arriva en ces jours-là, qu'il s'en alla sur la montagne pour prier ; et il passa toute la nuit à prier Dieu. Et quand le jour fut venu, il appela à lui ses disciples, et il en choisit douze d'entre eux, qu'il nomma aussi apôtres ; Simon qu'il nomma aussi Pierre et André son frère, et Jacques et Jean et Philippe et Barthélemi ; et Matthieu et Thomas et Jacques, fils d'Alphée, et Simon appelé le Zélote, et Jude, fils de Jacques, et Judas Iscariot, qui devint traître. Et étant descendu avec eux, il s'arrêta sur un plateau, et il y avait là une foule nombreuse de ses disciples et une grande multitude de peuple de toute la Judée et de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon, qui étaient venus pour l'entendre et pour être guéris de leurs maladies ; et ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs, étaient guéris. ? Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une puissance sortait de lui et les guérissait tous. Et lui, levant les yeux sur ses disciples, disait : Heureux vous pauvres, parce que à vous est le royaume de Dieu ! Heureux vous qui avez faim maintenant, parce que vous serez rassasiés ! Heureux vous qui pleurez maintenant, parce que vous serez dans la joie ! Vous serez heureux quand les hommes vous haïront, et quand ils vous excluront et vous injurieront et rejetteront votre nom comme mauvais, à cause du fils de l'homme. Réjouissez-vous en ce jour-là, et tressaillez de joie ; car voici, votre récompense sera grande dans le ciel, car c'est de la même manière que leurs pères traitaient les prophètes. Mais malheur à vous riches, parce que vous avez reçu votre consolation ! Malheur à vous qui êtes rassasiés maintenant, parce que vous aurez faim ! Malheur à vous qui riez maintenant, parce que vous mènerez deuil et pleurerez ! Malheur, quand tous les hommes diront du bien de vous ! car c'est de la même manière que leurs pères traitaient les faux prophètes. Mais je vous dis, à vous qui écoutez : Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent ; bénissez ceux qui vous maudissent ; priez pour ceux qui vous outragent. A celui qui te frappe sur la joue, présente aussi l'autre ; et celui qui enlève ton manteau, ne l'empêche point de prendre aussi ta tunique. Donne à quiconque te demande ; et ne redemande pas à celui qui enlève ce qui est à toi. Et comme vous voulez que les hommes vous fassent, vous aussi faites-leur de même. Et si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment ; et si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi font la même chose. Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin de recevoir la pareille. Mais aimez vos ennemis, et faites du bien et prêtez sans rien espérer, et votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut ; parce que lui est bon envers les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. Et ne jugez point, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés ; absolvez, et vous serez absous. Donnez, et il vous sera donné ; on vous donnera dans votre sein une bonne mesure, pressée, secouée, débordante ; car de la mesure dont vous mesurez, il vous sera mesuré en retour. Et il leur dit aussi une parabole : Un aveugle peut-il conduire un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans une fosse ? Un disciple n'est point au-dessus du maître ; mais tout disciple accompli sera comme son maître. Et pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, tandis que tu n'aperçois pas la poutre qui est dans ton propre œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Frère, permets que j'ôte la paille qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras pour ôter la paille qui est dans l'œil de ton frère. Car il n'y a pas de bon arbre qui produise de mauvais fruit, ni de mauvais arbre qui produise de bon fruit. Car chaque arbre se reconnaît à son propre fruit. Car on ne recueille pas sur des épines des figues, et l'on ne vendange pas le raisin sur des ronces. L'homme bon tire le bien du bon trésor de son cœur, et l'homme mauvais tire le mal du mauvais trésor ; car de l'abondance du cœur sa bouche parle. Mais pourquoi m'appelez-vous Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis ? Tout homme qui vient à moi et entend mes paroles et les met en pratique, je vous montrerai à qui il est semblable : Il est semblable à un homme qui bâtit une maison, qui a creusé et foui profondément, et a posé le fondement sur le roc ; et une inondation étant survenue, le torrent s'est jeté contre cette maison, et il n'a pu l'ébranler, parce qu'elle avait été bien bâtie. Mais celui qui a entendu et n'a pas mis en pratique, est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondement ; le torrent s'est jeté contre elle, et aussitôt elle s'est écroulée, et la ruine de cette maison-là a été grande. Après qu'il eut achevé tous ses discours devant le peuple qui l'écoutait, il entra dans Capernaüm. Or, un centenier avait un serviteur malade qui s'en allait mourir, et qui lui était cher. Et ayant entendu parler de Jésus, il envoya vers lui des anciens des Juifs, pour le prier de venir et de sauver son serviteur. Eux donc étant venus vers Jésus, le priaient instamment, disant : Il est digne que tu lui accordes cela ; car il aime notre nation, et c'est lui qui nous a bâti la synagogue. Et Jésus s'en allait avec eux ; mais comme déjà il n'était plus éloigné de la maison, le centenier envoya vers lui des amis pour lui dire : Seigneur, ne te fatigue point, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; c'est pourquoi je ne me suis pas non plus jugé digne d'aller moi-même vers toi ; mais dis une parole, et mon serviteur sera guéri. Car moi aussi, je suis un homme placé sous autorité, ayant sous moi des soldats, et je dis à celui-ci : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient ; et à mon serviteur : Fais ceci, et il le fait. Or Jésus ayant entendu ces paroles, l'admira ; et se tournant, il dit à la foule qui le suivait : Je vous dis que même en Israël je n'ai pas trouvé une si grande foi. Et ceux qui avaient été envoyés, étant retournés à la maison, trouvèrent le serviteur en bonne santé. Et il arriva, le jour suivant, que Jésus allait à une ville appelée Naïn, et ses disciples fort nombreux et une grande foule allaient avec lui. Or, comme il approchait de la porte de la ville, voici, on portait dehors un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve. Et une foule considérable de la ville était avec elle. Et en la voyant, le Seigneur fut ému de compassion envers elle, et il lui dit : Ne pleure point. Et s'étant approché, il toucha le cercueil, et les porteurs s'arrêtèrent ; et il dit : Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! Et le mort se leva sur son séant, et se mit à parler. Et il le rendit à sa mère. Or la crainte les saisit tous, et ils glorifiaient Dieu, en disant : Un grand prophète s'est élevé parmi nous, et : Dieu a visité son peuple. Et cette parole se répandit à son sujet par toute la Judée et dans toute la contrée d'alentour. Et les disciples de Jean lui firent rapport sur toutes ces choses. Et Jean, ayant appelé à lui deux de ses disciples, les envoya vers Jésus, pour lui dire : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? Et ces hommes, étant venus vers Jésus, dirent : Jean-Baptiste nous a envoyés vers toi, pour te dire : Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? A cette heure même, il guérit plusieurs personnes de maladies, de maux, et de méchants esprits, et il rendit la vue à plusieurs aveugles. Et répondant, il leur dit : Allez et rapportez à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles recouvrent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, l'Evangile est annoncé aux pauvres. Et heureux est celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! Mais quand les envoyés de Jean furent partis, il se mit à dire à la foule, au sujet de Jean : Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un homme revêtu d'habits délicats ? Voici, ceux qui sont vêtus d'un vêtement magnifique et qui vivent dans les délices sont dans les palais. Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète. C'est ici celui de qui il est écrit : Voici, j'envoie devant ta face mon messager, qui préparera ton chemin devant toi. Car je vous dis qu'entre ceux qui sont nés de femme il n'y a nul prophète plus grand que Jean ; cependant celui qui est plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. Et tout le peuple, l'ayant écouté, et les péagers, ont justifié Dieu, en se faisant baptiser du baptême de Jean. Mais les pharisiens et les légistes ont anéanti le dessein de Dieu à leur égard en ne se faisant pas baptiser par lui. A qui donc comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils ? Ils ressemblent à des enfants qui sont assis dans une place publique et qui crient les uns aux autres et disent : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez point dansé ; nous vous avons chanté des complaintes, et vous n'avez point pleuré. Car Jean-Baptiste est venu ne mangeant point de pain, et ne buvant point de vin ; et vous dites : Il a un démon. Le fils de l'homme est venu mangeant et buvant, et vous dites : Voici un mangeur et un buveur, un ami des péagers et des pécheurs. Mais la sagesse a été justifiée de la part de tous ses enfants. Or, l'un des pharisiens l'invitait à manger avec lui ; et étant entré dans la maison du pharisien, il se mit à table. Et voici, une femme de la ville, qui était pécheresse, ayant appris qu'il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum ; et se tenant derrière lui, à ses pieds, en pleurant, elle se mit à mouiller ses pieds de ses larmes ; et elle les essuyait avec les cheveux de sa tête ; et elle baisait ses pieds et les oignait de parfum. Mais le pharisien qui l'avait invité, voyant cela, se dit en lui-même : Si celui-ci était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est cette femme qui le touche, il connaîtrait que c'est une pécheresse. Et Jésus répondant lui dit : Simon, j'ai quelque chose à te dire. Maître, parle, dit-il. Un créancier avait deux débiteurs ; l'un devait cinq cents deniers, l'autre cinquante. Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur remit à tous deux la dette. Lequel donc des deux l'aimera le plus ? Simon répondant dit : J'estime que c'est celui à qui il a remis le plus. Jésus lui dit : Tu as bien jugé. Et s'étant tourné vers la femme, il dit à Simon : Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison ; tu ne m'as pas donné d'eau pour les pieds ; mais elle a arrosé mes pieds de larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as pas donné de baisers ; mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a cessé de me baiser les pieds. Tu n'as pas oint ma tête d'huile, mais elle a oint mes pieds de parfum. C'est pourquoi, je te le dis, ses péchés qui sont en grand nombre, lui sont pardonnés, car elle a beaucoup aimé, mais celui à qui il est peu pardonné, aime peu. Et il dit à la femme : Tes péchés te sont pardonnés. Et ceux, qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci qui même pardonne les péchés ? Mais il dit à la femme : Ta foi t'a sauvée ; va en paix. Et il arriva ensuite qu'il allait de ville en ville, et de village en village, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du royaume de Dieu ; et les douze étaient avec lui, ainsi que quelques femmes, qui avaient été guéries d'esprits malins et d'infirmités : Marie surnommée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons, et Jeanne, femme de Chuza, intendant d'Hérode, et Suzanne, et plusieurs autres, qui les assistaient de leurs biens. Or, comme une grande foule s'assemblait, et que de chaque ville des gens venaient à lui, il dit en parabole : Le semeur sortit pour semer sa semence ; et comme il semait, une partie tomba le long du chemin et fut foulée, et les oiseaux du ciel la mangèrent. Et une autre partie tomba sur le roc, et ayant poussé, elle sécha, parce qu'elle n'avait point d'humidité. Et une autre tomba au milieu des épines, et les épines ayant poussé avec elle l'étouffèrent. Et une autre tomba dans la bonne terre ; et ayant poussé, elle produisit du fruit au centuple. En disant ces choses, il s'écriait : Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ! Et ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole. Et il dit : A vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu ; mais aux autres, il leur en est parlé en paraboles ; afin qu'en voyant, ils ne voient pas, et qu'en entendant ils ne comprennent pas. Or, voici ce que signifie cette parabole : La semence, c'est la parole de Dieu. Et ceux qui sont le long du chemin, ce sont ceux qui entendent ; ensuite le diable vient et enlève la parole de leur cœur, de peur qu'en croyant ils ne soient sauvés. Et ceux qui sont sur le roc, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole, la reçoivent avec joie ; et pourtant ils n'ont point de racine : ils ne croient que pour un temps, et au moment de la tentation, ils se retirent. Et ce qui est tombé parmi les épines, ce sont ceux qui, ayant entendu, et s'en allant, sont étouffés par les inquiétudes et par les richesses et par les plaisirs de la vie, et ils ne portent point de fruit qui vienne à maturité. Mais ce qui est dans la bonne terre ce sont ceux qui, ayant entendu la parole, la retiennent dans un cœur honnête et bon, et portent du fruit avec persévérance. Or, personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d'un vase, ni ne la met sous un lit ; mais il la met sur un pied de lampe, afin que ceux qui entrent, voient la lumière. Car il n'y a rien de secret qui ne doive être manifesté, ni rien de caché qui ne doive être connu et venir en évidence. Prenez donc garde de quelle manière vous écoutez ; car quiconque a, il lui sera donné ; et quiconque n'a pas, même ce qu'il croit avoir lui sera ôté. Or sa mère et ses frères vinrent vers lui, et ils ne pouvaient l'aborder à cause de la foule. Et on le lui annonça : Ta mère et tes frères sont là dehors, désirant te voir. Mais lui, répondant, leur dit : Ma mère et mes frères, ce sont ceux-là qui écoutent la parole de Dieu et qui la pratiquent. Or il arriva l'un de ces jours, qu'il entra dans une barque avec ses disciples, et il leur dit : Passons à l'autre bord du lac ; et ils prirent le large. Et comme ils naviguaient, il s'endormit. Et un tourbillon de vent fondit sur le lac, et la barque s'emplissait, et ils étaient en péril. Et s'approchant, ils le réveillèrent, disant : Maître, Maître, nous périssons ! Mais lui, s'étant réveillé, réprimanda le vent et les flots ; et ils s'apaisèrent, et il se fit un grand calme. Et il leur dit : Où est votre foi. Et saisis de crainte, ils s'étonnèrent, se disant les uns aux autres : Qui est donc celui-ci, qu'il commande aux vents même et à l'eau, et ils lui obéissent ? Et ils abordèrent au pays des Gadaréniens, qui est vis-à-vis de la Galilée. Et quand il fut descendu à terre, il vint au-devant de lui un homme de la ville, qui avait des démons depuis longtemps, et il ne revêtait point d'habit et ne demeurait point dans une maison, mais dans les sépulcres. Et voyant Jésus, il poussa un cri, se jeta à ses pieds et dit d'une voix forte : Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je te prie, ne me tourmente point ! En effet Jésus commandait à l'esprit impur de sortir de cet homme. Car il s'était saisi de lui depuis longtemps ; et il était gardé, lié de chaînes et les fers aux pieds, et il rompait ses liens et était emporté par le démon dans les déserts. Et Jésus l'interrogea, disant : Quel est ton nom ? Et il dit : Légion, parce que plusieurs démons étaient entrés en lui. Et ils le priaient de ne pas leur commander de s'en aller dans l'abîme. Or il y avait là un troupeau de nombreux pourceaux, qui paissaient sur la montagne ; et ils le prièrent qu'il leur permît d'entrer dans ces pourceaux. Et il le leur permit. Et les démons étant sortis de cet homme, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau s'élança avec impétuosité en bas la pente dans le lac, et fut noyé. Et ceux qui le paissaient, voyant ce qui était arrivé, s'enfuirent et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Et les gens sortirent pour voir ce qui s'était passé ; et ils vinrent vers Jésus et trouvèrent l'homme de qui les démons étaient sortis, assis aux pieds de Jésus, vêtu et dans son bon sens ; et ils furent saisis de frayeur. Or ceux qui avaient vu la chose, leur racontèrent comment le démoniaque avait été guéri. Et toute la multitude de la contrée des Gadaréniens le pria de s'éloigner d'eux ; car ils étaient saisis d'une grande crainte. Et lui, étant monté dans la barque, s'en retourna. Et l'homme duquel les démons étaient sortis, le priait de lui permettre d'être avec lui ; mais Jésus le renvoya, en disant : Retourne en ta maison et raconte quelles grandes choses Dieu t'a faites. Et il s'en alla, publiant par toute la ville quelles grandes choses Jésus lui avait faites. Or il arriva, comme Jésus revenait, que la foule l'accueillit ; car tous l'attendaient. Et voici, il vint un homme dont le nom était Jaïrus, et qui était chef de la synagogue. Et s'étant jeté aux pieds de Jésus, il le priait d'entrer dans sa maison ; parce qu'il avait une fille unique, âgée d'environ douze ans, et elle se mourait. Et comme Jésus y allait, les foules le serraient. Et une femme qui avait une perte de sang depuis douze ans, et qui, ayant dépensé tout son bien en médecins, n'avait pu être guérie par aucun, s'étant approchée par derrière, toucha le bord de son vêtement ; et à l'instant sa perte de sang s'arrêta. Et Jésus dit : Qui est-ce qui m'a touché ? Mais comme tous le niaient, Pierre et ceux qui étaient avec lui, dirent : Maître, les foules t'entourent et te pressent. Mais Jésus dit : Quelqu'un m'a touché ; car j'ai connu qu'une puissance est sortie de moi. Et la femme, voyant qu'elle n'était point restée cachée, vint toute tremblante, et se jetant à ses pieds, déclara devant tout le peuple pour quelle cause elle l'avait touché, et comment elle avait été guérie à l'instant. Mais il lui dit : Ma fille, ta foi t'a sauvée ; va en paix. Comme il parlait encore, arrive quelqu'un de chez le chef de la synagogue, disant : Ta fille est morte ; ne fatigue pas davantage le Maître. Mais Jésus ayant entendu cela, lui répondit : Ne crains point ; crois seulement, et elle sera sauvée. Et étant arrivé dans la maison, il ne laissa entrer personne, sinon Pierre et Jean et Jacques, et le père de l'enfant et la mère. Et tous pleuraient, et se lamentaient sur elle ; mais il dit : Ne pleurez point ; elle n'est pas morte, mais elle dort. Et ils se riaient de lui, sachant qu'elle était morte. Mais lui, ayant pris sa main, dit à haute voix : Enfant, lève-toi ! Et son esprit revint, et elle se leva à l'instant. Et il commanda de lui donner à manger. Et ses parents furent stupéfaits, mais il leur ordonna de ne dire à personne ce qui était arrivé. Or, ayant assemblé les douze, il leur donna puissance et autorité sur tous les démons, et le pouvoir de guérir les maladies. Et il les envoya prêcher le royaume de Dieu, et guérir. Et il leur dit : Ne prenez rien pour le chemin, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent, et n'ayez point chacun deux tuniques. Et en quelque maison que vous entriez, demeurez-y, et de là vous partirez. Et quant à ceux qui ne vous recevront point, en sortant de cette ville-là, secouez même la poussière de vos pieds, en témoignage contre eux. Et étant partis, ils allaient de bourgade en bourgade, annonçant l'Evangile et guérissant en tout lieu. Or Hérode le tétrarque entendit parler de tout ce qui se passait, et il était en perplexité, parce que quelques-uns disaient : Jean est ressuscité des morts ; et quelques-uns : Elie est apparu ; et d'autres : Quelqu'un des anciens prophètes est ressuscité. Mais Hérode disait : Moi j'ai fait décapiter Jean ; qui est donc celui-ci, dont moi j'entends dire de telles choses ? Et il cherchait à le voir. Et les apôtres, étant revenus, lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait. Et les prenant avec lui, il se retira à l'écart, dans une ville appelée Bethsaïda. Mais les foules l'ayant appris, le suivirent. Et les ayant accueillies, il leur parlait du royaume de Dieu, et il guérissait ceux qui avaient besoin de guérison. Or le jour commença à baisser ; et les douze s'approchant lui dirent : Renvoie la foule, afin qu'ils aillent dans les bourgs et dans les campagnes d'alentour, pour se loger et trouver des vivres ; car nous sommes ici dans un lieu désert. Et il leur dit : Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils dirent : Nous n'avons pas plus de cinq pains et de deux poissons ; à moins que nous n'allions, nous, acheter des vivres pour tout ce peuple ! Car ils étaient environ cinq mille hommes. Et il dit à ses disciples : Faites-les asseoir par rangées de cinquante. Et ils firent ainsi, et ils les firent tous asseoir. Et, prenant les cinq pains et les deux poissons, levant les yeux au ciel, il les bénit et les rompit, et il les donnait aux disciples, pour les présenter à la foule. Et ils mangèrent et furent tous rassasiés ; et on emporta, des morceaux qui leur restèrent, douze paniers. Et il arriva, comme il priait à l'écart, que les disciples étaient réunis avec lui ; et il les interrogea, disant : Qui disent les foules que je suis ? Eux, répondant, dirent : Jean-Baptiste ; et d'autres, Elie ; et d'autres, qu'un prophète d'entre les anciens est ressuscité. Et il leur dit : Mais vous, qui dites-vous que je suis ? Et Pierre répondant, dit : Le Christ de Dieu. Mais lui, parlant avec sévérité, leur défendit de dire cela à personne, disant : Il faut que le fils de l'homme souffre beaucoup, et qu'il soit rejeté par les anciens et les principaux sacrificateurs et les scribes, et qu'il soit mis à mort, et qu'il ressuscite le troisième jour. Et il disait à tous : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à soi-même, et qu'il prenne sa croix chaque jour, et qu'il me suive. Car quiconque voudra sauver sa vie, la perdra ; mais quiconque perdra sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera. Car que sert-il à un homme de gagner le monde entier, et de se perdre ou de se ruiner soi-même ? Car celui qui aura eu honte de moi et de mes paroles, le fils de l'homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire, et dans celle du Père et des saints anges. Or je vous le dis en vérité, il y en a quelques-uns de ceux qui sont ici présents, qui ne goûteront point la mort, qu'ils n'aient vu le règne de Dieu. Or il arriva, environ huit jours après ces discours, que, prenant avec lui Pierre et Jean et Jacques, il monta sur la montagne pour prier. Et il arriva, pendant qu'il priait, que l'aspect de son visage fut autre, et son vêtement blanc, resplendissant. Et voici, deux hommes s'entretenaient avec lui ; lesquels étaient Moïse et Elie, qui, apparaissant en gloire, parlaient de son issue qu'il devait accomplir à Jérusalem. Mais Pierre et ceux qui étaient avec lui étaient accablés de sommeil ; et s'étant réveillés, ils virent sa gloire, et les deux hommes qui étaient avec lui. Et il arriva que, comme ils se séparaient de lui, Pierre dit à Jésus : Maître, il est bon que nous soyons ici ; faisons trois tentes, une pour toi et une pour Moïse et une pour Elie. Il ne savait ce qu'il disait. Et comme il disait ces choses, il y eut une nuée et elle les couvrait de son ombre ; et ils furent saisis de crainte quand ceux-là entrèrent dans la nuée. Et une voix sortit de la nuée, disant : Celui-ci est mon Fils, l'élu ; écoutez-le. Et comme la voix se faisait entendre, Jésus se trouva seul. Et eux gardèrent le silence, et ne dirent rien à personne, en ces jours-là, de ce qu'ils avaient vu. Or il arriva le jour suivant, comme ils étaient descendus de la montagne, qu'une grande foule vint au-devant de lui. Et voici, un homme de la foule s'écria, disant : Maître, je te prie, jette les yeux sur mon fils ; car c'est mon fils unique. Et voici, un esprit se saisit de lui, et aussitôt il crie ; et il l'agite violemment, le fait écumer, et à peine le quitte-t-il en le brisant. Et j'ai prié tes disciples de le chasser, mais ils n'ont pu. Et Jésus répondant, dit : génération incrédule et perverse, jusqu'à quand serai-je avec vous et vous supporterai-je ? Amène ici ton fils. Et tandis qu'il approchait, le démon le jeta par terre, et l'agita violemment. Mais Jésus réprimanda l'esprit impur, et guérit l'enfant, et le rendit à son père. Et tous étaient frappés de la grandeur de Dieu. Et comme tous étaient dans l'admiration de tout ce que Jésus faisait, il dit à ses disciples : Pour vous, écoutez bien ces paroles : Le fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes. Mais eux ne comprenaient point cette parole ; et elle leur était cachée, afin qu'ils ne la saisissent pas ; et ils craignaient de l'interroger au sujet de cette parole. Or il survint entre eux une discussion : lequel d'entre eux était le plus grand. Mais Jésus, voyant la pensée de leur cœur, prit un petit enfant et le plaça auprès de lui, et il leur dit : Quiconque recevra cet enfant en mon nom, me recevra ; et quiconque me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé ; car celui qui est le plus petit entre vous tous, celui-là est grand. Et Jean, prenant la parole, dit : Maître, nous avons vu quelqu'un qui chassait des démons en ton nom, et nous l'avons empêché, parce qu'il ne te suit pas avec nous. Mais Jésus lui dit : Ne l'empêchez point ; car celui qui n'est pas contre vous est pour vous. Or il arriva, comme les jours de son élévation s'accomplissaient, que lui-même prit la résolution d'aller à Jérusalem. Et il envoya des messagers devant lui, qui, étant partis, entrèrent dans une bourgade des Samaritains, pour lui préparer un logement. Et on ne le reçut pas, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem. Or les disciples Jacques et Jean, ayant vu cela, dirent : Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu descende du ciel et les consume ? Mais lui se tournant, les réprimanda et dit : Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Et ils s'en allèrent à une autre bourgade. Et comme ils étaient en chemin, quelqu'un lui dit : Je te suivrai partout où tu iras. Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des nids ; mais le fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. Et il dit à un autre : Suis-moi. Mais celui-ci dit : Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père. Mais Jésus lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; mais toi, va, annonce le royaume de Dieu. Et un autre aussi lui dit : Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi de prendre d'abord congé de ceux qui sont dans ma maison. Mais Jésus lui dit : Nul homme qui a mis la main à la charrue et qui regarde en arrière, n'est propre au royaume de Dieu. Or, après cela, le Seigneur désigna encore soixante et dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui, dans toute ville et tout lieu où lui-même devait aller. Et il leur disait : La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers ; priez donc le Maître de la moisson qu'il envoie des ouvriers dans sa moisson. Partez ; voici, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni chaussures, et ne saluez personne en chemin. Et dans quelque maison que vous entriez, dites d'abord : Paix à cette maison ! Et s'il y a là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra à vous. Et demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant de ce qu'il y a chez eux ; car l'ouvrier est digne de son salaire. Ne passez point de maison en maison. Et, dans quelque ville que vous entriez, si l'on vous y reçoit, mangez ce qui vous sera présenté, et guérissez les malades qui s'y trouveront, et dites-leur : Le royaume de Dieu s'est approché de vous. Mais dans quelque ville que vous entriez, si l'on ne vous y reçoit pas, sortez sur ses places publiques, et dites : Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s'est attachée à nos pieds ; sachez toutefois ceci, c'est que le royaume de Dieu s'est approché. Or, je vous dis qu'en ce jour-là le sort de Sodome sera plus supportable que celui de cette ville-là. Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! Car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu'elles se seraient repenties, en s'asseyant dans le sac et la cendre. Aussi le sort de Tyr et de Sidon sera plus supportable que le vôtre au jugement. Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu'au ciel, tu seras abaissée jusqu'au séjour des morts. Qui vous écoute m'écoute, et qui vous rejette me rejette : et qui me rejette, rejette Celui qui m'a envoyé. Or les soixante et dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes se soumettent à nous en ton nom. Et il leur dit : je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et sur les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi ; et rien ne vous nuira. Toutefois ne vous réjouissez pas de ce que les esprits se soumettent à vous ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux. En cette heure même, il tressaillit de joie en son esprit, et dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants ; oui, Père, parce que tel a été ton bon plaisir. Et se tournant vers ses disciples, il dit : Toutes choses m'ont été remises par mon Père ; et nul ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; ni qui est le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils le veut révéler. Et se tournant vers ses disciples, il leur dit en particulier : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré de voir ce que vous voyez, et ne l'ont point vu ; et d'entendre ce que vous entendez, et ne l'ont point entendu. Et voici, un certain légiste se leva, le mettant à l'épreuve et disant : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Et il lui dit : Qu'est-il écrit dans la loi ? Comment lis-tu ? Et lui, répondant, dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. Et il lui dit : Tu as bien répondu ; fais cela et tu vivras. Mais lui, voulant se justifier lui-même, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ? Mais Jésus, reprenant, dit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba entre les mains de brigands, qui, l'ayant dépouillé de ses vêtements et couvert de blessures, s'en allèrent, le laissant à demi mort. Or, il se rencontra qu'un sacrificateur descendait par ce chemin-là, et l'ayant vu, il passa outre. Et de même aussi un Lévite, étant venu dans cet endroit et le voyant, passa outre. Mais un Samaritain qui voyageait, arriva près de lui, et le voyant, il fut touché de compassion. Et s'approchant, il banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin. Et l'ayant mis sur sa propre monture, il le mena dans une hôtellerie, et prit soin de lui. Et le lendemain, tirant deux deniers, il les donna à l'hôtelier, et lui dit : Aie soin de lui, et tout ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé parmi les brigands ? Et il dit : C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui. Mais Jésus lui dit : Va, et toi fais de même. Or il arriva, comme ils étaient en chemin, qu'il entra dans un bourg, et une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison. Et elle avait une sœur nommée Marie, qui aussi, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Mais Marthe était distraite par beaucoup de soins du service. Or elle vint et dit à Jésus : Seigneur, ne te mets-tu point en peine de ce que ma sœur m'a laissée seule pour servir ? Dis-lui donc de m'aider. Mais Jésus répondant lui dit : Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses ; mais une seule chose est nécessaire. Or, Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée s. Et il arriva, comme il était en prière en un certain lieu, que lorsqu'il eut cessé, l'un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean l'a aussi enseigné à ses disciples. Or il leur dit : Quand vous priez, dites : Père ! Que ton nom soit sanctifié. Que ton règne vienne. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien, et remets-nous nos péchés, car nous-mêmes aussi nous remettons à quiconque nous doit. Et ne nous induis point en tentation. Et il leur dit : Si quelqu'un d'entre vous a un ami, et qu'il aille vers lui au milieu de la nuit, et lui dise : Ami, prête-moi trois pains ; car un de mes amis est arrivé chez moi de voyage, et je n'ai rien à lui offrir ; et que celui-ci répondant de l'intérieur dise : Ne m'importune pas ; ma porte est déjà fermée et mes petits enfants sont avec moi au lit ; je ne puis me lever pour t'en donner : je vous le dis, si même il ne se lève pas pour lui en donner, parce qu'il est son ami, toutefois, à cause de son importunité, il se lèvera et lui en donnera autant qu'il en aura besoin. Et moi, je vous dis : Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; heurtez, et il vous sera ouvert ; car quiconque demande, reçoit ; et qui cherche, trouve ; et à celui qui heurte, il sera ouvert. Or quel père d'entre vous, quand son fils lui demandera du pain, lui donnera une pierre ? Ou encore quand il lui demandera un poisson, lui donnera un serpent au lieu d'un poisson ? Ou encore quand il lui demandera un œuf, lui donnera un scorpion ? Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père qui est du ciel donnera-t-il l'Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent ! Et il chassait un démon qui était muet ; or il arriva que le démon étant sorti, le muet parla ; et les foules furent dans l'admiration. Mais quelques-uns d'entre eux dirent : C'est par Béelzébul, le prince des démons, qu'il chasse les démons. Et d'autres, pour l'éprouver, demandaient de lui un signe venant du ciel. Mais lui, connaissant leurs pensées, leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même est réduit en désert ; et maison s'écroule sur maison. Or, si Satan aussi est divisé contre lui-même, comment son royaume subsistera-t-il, puisque vous dites que c'est par Béelzébul que je chasse les démons ? Mais si, moi, je chasse les démons par Béelzébul, vos fils, par qui les chassent-ils ? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si c'est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc parvenu jusqu'à vous. Quand l'homme fort, bien armé, garde sa maison, ses biens sont en sûreté. Mais quand un plus fort que lui, étant survenu, l'a vaincu, il lui enlève toutes ses armes, auxquelles il se confiait, et il distribue ses dépouilles. Celui qui n'est pas avec moi, est contre moi ; et celui qui n'assemble pas avec moi, disperse. Quand l'esprit impur est sorti d'un homme, il parcourt des lieux arides, cherchant du repos ; et n'en trouvant point, il dit : Je retournerai dans ma maison, d'où je suis sorti. Et quand il y vient, il la trouve balayée et mise en ordre. Alors il s'en va, et prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui ; et étant entrés, ils y demeurent ; et le dernier état de cet homme devient pire que le premier. Or il arriva, comme il disait ces choses, qu'une femme élevant la voix du milieu de la foule, lui dit : Heureux le sein qui t'a porté et les mamelles qui t'ont allaité ! Mais il dit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! Et comme les foules s'assemblaient, il se mit à dire : Cette génération est une génération méchante ; elle demande un signe, et il ne lui sera point donné d'autre signe que le signe de Jonas. Car, comme Jonas fut un signe pour les Ninivites, le fils de l'homme en sera un pour cette génération. La reine du Midi se lèvera au jour du jugement avec les hommes de cette génération, et les condamnera, parce qu'elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon ; et voici, il y a ici plus que Salomon. Les hommes de Ninive se lèveront au jour du jugement avec cette génération, et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas ; et voici, il y a ici plus que Jonas. Personne après avoir allumé une lampe ne la met dans un lieu caché ou sous le boisseau ; mais on la met sur le pied de lampe, afin que ceux qui entrent voient la lumière. La lampe du corps, c'est ton œil ; quand ton œil est sain, tout ton corps aussi est éclairé ; mais s'il est mauvais, ton corps aussi est ténébreux. Prends donc garde que la lumière qui est en toi ne soit ténèbres. Si donc ton corps est éclairé tout entier, n'ayant aucune partie ténébreuse, il sera tout entier éclairé, comme quand la lampe t'éclaire par son éclat. Or, comme il parlait, un pharisien le pria à dîner chez lui. Et étant entré, il se mit à table. Mais le pharisien, voyant cela, s'étonna de ce qu'il n'avait pas d'abord fait d'ablution avant le dîner. Mais le Seigneur lui dit : Eh bien oui, vous, pharisiens, vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat ; mais le dedans de vous-mêmes est plein de rapine et de méchanceté. Insensés ! Celui qui a fait le dehors, n'a-t-il pas fait aussi le dedans ? Plutôt donnez en aumône le contenu, et voici, toutes choses seront pures pour vous. Mais malheur à vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme de la menthe et de la rue et de tout légume, et vous négligez le jugement et l'amour de Dieu ! Il fallait faire ces choses-ci, et ne point négliger celles-là. Malheur à vous, pharisiens ! parce que vous aimez le premier siège dans les synagogues, et les salutations dans les places publiques. Malheur à vous ! parce que vous êtes comme les sépulcres qu'on ne voit pas, et les hommes qui marchent dessus n'en savent rien. Or, un des légistes répondant, lui dit : Maître, en disant ces choses, tu nous outrages, nous aussi. Mais il dit : Et à vous aussi, légistes, malheur ! parce que vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et vous-mêmes ne touchez pas de l'un de vos doigts à ces fardeaux. Malheur à vous ! parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, que vos pères ont tués. Vous servez donc de témoins aux œuvres de vos pères et vous les approuvez, car eux les ont tués, et vous, vous bâtissez. C'est pourquoi aussi la sagesse de Dieu a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres ; et ils tueront les uns et persécuteront les autres ; afin que le sang de tous les prophètes, qui a été répandu dès la fondation du monde, soit redemandé à cette génération, depuis le sang d'Abel jusqu'au sang de Zacharie qui périt entre l'autel et le sanctuaire ; oui, vous dis-je, il sera redemandé à cette génération. Malheur à vous, légistes ! parce qu'ayant enlevé la clef de la connaissance, vous n'êtes point entrés vous-mêmes, et ceux qui entraient, vous les avez empêchés. Et comme il sortait de là, les scribes et les pharisiens se mirent à s'acharner après lui violemment et à le presser de parler sur plusieurs sujets, lui dressant des pièges pour surprendre quelque parole sortie de sa bouche. Cependant la foule s'étant assemblée par milliers, en sorte qu'ils se foulaient les uns les autres, il se mit à dire à ses disciples : Avant tout gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l'hypocrisie. Or il n'y a rien de couvert qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu, parce que tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu dans la lumière ; et ce que vous aurez dit à l'oreille dans les chambres, sera prêché sur les maisons. Or je vous dis, à vous mes amis : Ne craignez point ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Mais je vous montrerai qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ; oui, je vous le dis, craignez celui-là. Cinq petits passereaux ne ne se vendent-ils pas pour deux sous ? et pas un d'eux n'est oublié devant Dieu. Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Ne craignez point ; vous valez plus que beaucoup de passereaux. Or je vous dis : Quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l'homme le confessera aussi devant les anges de Dieu. Mais celui qui me reniera devant les hommes, sera renié devant les anges de Dieu. Et quiconque dira une parole contre le fils de l'homme, il lui sera pardonné ; mais à celui qui aura blasphémé contre le Saint-Esprit, il ne lui sera point pardonné. Mais quand ils vous mèneront devant les synagogues et les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la manière dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz ; car le Saint-Esprit vous enseignera à l'heure même ce qu'il faudra dire. Or, quelqu'un de la foule lui dit : Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. Mais il lui dit : homme ! qui m'a établi sur vous pour être votre juge, ou pour faire vos partages ? Et il leur dit : Voyez à vous garder de toute avarice ; car quoique les biens abondent à quelqu'un, il n'a pas la vie par ses biens. Et il leur proposa une parabole, disant : Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté. Et il délibérait en lui-même, disant : Que ferai-je ? car je n'ai pas de place pour amasser mes fruits. Et il dit : Voici ce que je ferai ; j'abattrai mes greniers et j'en bâtirai de plus grands, et j'y amasserai tous mes produits et mes biens. Et je dirai à mon âme : Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour beaucoup d'années, repose-toi, mange, bois, réjouis-toi ! Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même, ton âme te sera redemandée ; et ce que tu as préparé, à qui sera-t-il ? Il en est ainsi de celui qui amasse des biens pour lui-même, et qui n'est point riche pour Dieu. Et il dit à ses disciples : C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez point pour la vie, de ce que vous mangerez ; ni pour le corps, de quoi vous serez vêtus. La vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. Considérez les corbeaux : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'ont ni cellier ni grenier, et Dieu les nourrit ; combien ne valez-vous pas plus que les oiseaux ! Et qui de vous peut, par ses inquiétudes, ajouter une coudée à la durée de sa vie ? Si donc vous ne pouvez pas même la moindre chose, pourquoi vous inquiétez-vous du reste ? Considérez les lis, comment ils croissent ; ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'était point vêtu comme l'un deux. Or, si Dieu revêt ainsi l'herbe qui est aujourd'hui dans les champs, et qui demain est jetée dans un four, combien plus vous, gens de petite foi ! Vous aussi, ne recherchez point ce que vous mangerez, et ce que vous boirez, et n'ayez point l'esprit inquiet. Car toutes ces choses, les païens du monde les recherchent ; mais votre Père sait que vous en avez besoin. Mais plutôt cherchez son royaume, et ces choses vous seront données par-dessus. Ne crains point, petit troupeau ; car il a plu à votre Père de vous donner le royaume. Vendez ce que vous possédez, et le donnez en aumônes ; faites-vous des bourses qui ne vieillissent point, un trésor inépuisable, dans les cieux, où le voleur n'approche point, où la teigne ne détruit point. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur. Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées. Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent leur maître, quand il reviendra des noces ; afin que, quand il arrivera et frappera, ils lui ouvrent aussitôt. Heureux ces serviteurs-là, que le maître à son arrivée, trouvera veillant ! En vérité, je vous dis qu'il se ceindra et qu'il les fera mettre à table, et que, s'approchant, il les servira. Et s'il arrive à la seconde ou à la troisième veille, et qu'il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! Or, vous savez ceci, que si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur vient, il aurait veillé et n'aurait pas laissé percer sa maison. Vous aussi, soyez prêts ; car le fils de l'homme vient à l'heure que vous ne pensez point. Or Pierre lui dit : Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou est-ce aussi pour tous ? Et le Seigneur dit : Quel est donc l'économe fidèle et prudent que le maître établira sur ses domestiques pour donner au temps convenable la mesure de blé ? Heureux ce serviteur que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi ! Vraiment, je vous dis qu'il l'établira sur tous ses biens. Mais si ce serviteur dit en son cœur : Mon maître tarde à venir, et qu'il se mette à battre les serviteurs et les servantes, à manger et à boire et à s'enivrer, le maître de ce serviteur viendra au jour qu'il ne s'y attend pas, et à l'heure qu'il ne sait pas ; et il le mettra en pièces et lui donnera sa part avec les infidèles. Or ce serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé, ou n'a pas fait selon sa volonté, sera battu de plusieurs coups ; mais celui qui, ne l'ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. Et à quiconque il a été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé ; et à qui on a beaucoup confié, on demandera davantage. Je suis venu jeter un feu sur la terre ; et qu'ai-je à désirer, s'il est déjà allumé ? Et je dois être baptisé d'un baptême, et combien je suis en peine jusqu'à ce qu'il soit accompli ! Pensez- vous que je sois venu donner la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais la division. Car désormais ils seront cinq dans une maison, divisés trois contre deux et deux contre trois. Le père sera en division avec le fils, et le fils avec le père ; la mère avec la fille, et la fille avec la mère ; la belle-mère avec sa belle-fille, et la belle-fille avec la belle-mère. Or il disait aussi aux foules : Quand vous voyez un nuage se lever à l'occident, vous dites aussitôt : La pluie vient. Et cela arrive ainsi. ? Et quand vous voyez souffler le vent du midi, vous dites : Il fera chaud. Et cela arrive. Hypocrites, vous savez discerner l'aspect de la terre et du ciel ; mais comment ne discernez-vous pas ce temps- ci ? Et pourquoi ne jugez-vous pas aussi par vous-mêmes de ce qui est juste ? Car tandis que tu vas devant le magistrat avec ta partie adverse, efforce-toi en chemin de te libérer d'elle ; de peur qu'elle ne te traîne devant le juge ; et le juge te livrera au sergent, et le sergent te jettera en prison. Je te le dis, tu ne sortiras point de là, que tu n'aies payé jusqu'à la dernière pite. Or, en ce même temps, quelques-uns se trouvaient là, lui racontant ce qui était arrivé à des Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang à leurs sacrifices. Et répondant, il leur dit : Pensez-vous que ces Galiléens fussent plus pécheurs que tous les Galiléens, parce qu'ils ont souffert ces choses ? Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de même. Ou, ces dix-huit sur qui la tour de Siloé est tombée, et qu'elle a tués, pensez-vous qu'eux-mêmes fussent plus coupables que tous les habitants de Jérusalem ? Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de même. Or il disait cette parabole : Quelqu'un avait un figuier planté dans sa vigne, et il vint y chercher du fruit, et n'en trouva point. Et il dit au vigneron : Voici trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n'en trouve point ; coupe-le ; pourquoi rend-il aussi la terre inutile ? Mais lui, répondant, lui dit : Seigneur, laisse-le encore cette année, jusqu'à ce que j'aie creusé autour de lui, et que j'y aie mis du fumier ; peut-être portera-t-il du fruit à l'avenir ; sinon, tu le couperas. Or il enseignait dans l'une des synagogues le jour du sabbat ; et voici une femme qui avait un esprit d'infirmité depuis dix-huit ans, et qui était courbée et ne pouvait absolument pas se redresser. Mais Jésus la voyant, l'appela à lui et lui dit : Femme, tu es délivrée de ton infirmité. Et il lui imposa les mains, et à l'instant elle fut redressée, et elle glorifiait Dieu. Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus avait guéri le jour du sabbat, ayant pris la parole, disait à la foule : Il y a six jours pendant lesquels il faut travailler : venez donc ces jours-là pour être guéris, et non le jour du sabbat. ? Mais le Seigneur lui répondit et dit : Hypocrites, chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache-t-il pas son bœuf ou son âne de la crèche, et ne l'emmène-t-il pas boire ? Et cette femme qui est une fille d'Abraham, et que Satan a liée voici dix-huit ans, ne devait-elle pas être délivrée de ce lien le jour du sabbat ? Et comme il disait ces choses, tous ses adversaires étaient couverts de confusion, et toute la foule se réjouissait de toutes ces choses glorieuses qui se faisaient par lui. Il disait donc : A quoi est semblable le royaume de Dieu, et à quoi le comparerai-je ! Il est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et jeté dans son jardin ; et il a crû et il est devenu un arbre, et les oiseaux du ciel se sont abrités dans ses branches. Et il dit encore : A quoi comparerai-je le royaume de Dieu, ? Il est semblable au levain qu'une femme a pris et qu'elle a caché dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que tout fût levé. Et il traversait les villes et les bourgs, enseignant, et faisant route vers Jérusalem. Or quelqu'un lui dit : Seigneur, n'y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? Mais il leur dit : Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite ; car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne le pourront. Dès que le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, et que vous, étant dehors, vous vous mettrez à heurter, en disant : Seigneur, ouvre-nous ; et, que répondant, il vous dira : Je ne sais d'où vous êtes, alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné dans nos places publiques. Et il dira : Je vous le déclare, je ne sais d'où vous êtes. Retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d'injustice. Là seront les pleurs et les grincements de dents ; quand vous verrez Abraham et Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et vous-mêmes jetés dehors. Et il en viendra d'orient et d'occident, du septentrion et du midi, et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu. Et voici, il y en a des derniers qui seront les premiers, et il y en a des premiers qui seront les derniers. En cette heure même, quelques pharisiens s'approchèrent en lui disant : Sors et va-t'en d'ici, car Hérode veut te tuer. Et il leur dit : Allez et dites à ce renard : Voici, je chasse les démons et j'achève de faire des guérisons aujourd'hui et demain, et le troisième jour je suis consommé. Seulement il faut que je marche aujourd'hui, demain et le jour suivant, parce qu'il ne convient point qu'un prophète périsse hors de Jérusalem. Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! Voici, votre maison vous est laissée ; mais je vous dis que vous ne me verrez plus, jusqu'à ce que vienne le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Et il arriva, comme il entrait, un jour du sabbat, dans la maison d'un des chefs des pharisiens pour y prendre un repas, qu'ils étaient là, l'observant. Et voici, un homme hydropique était devant lui. Et Jésus, prenant la parole, dit aux légistes et aux pharisiens : Est-il permis de guérir au jour du sabbat ou non ? Mais eux gardèrent le silence. Et ayant pris le malade, il le guérit, et le renvoya. Puis, répondant, il leur dit : Qui est celui d'entre vous qui, lorsque son fils ou son bœuf tombera dans un puits, ne l'en retirera aussitôt, le jour du sabbat ? Et ils ne purent répliquer à cela. Or, il disait aux invités une parabole, remarquant comment ils choisissaient les premières places à table ; il leur disait : Quand tu es invité par quelqu'un à des noces, ne te mets pas à table à la première place, de peur qu'un plus honorable que toi ne soit invité par lui, et que celui qui vous a invités, toi et lui, ne vienne et ne te dise : Cède la place à celui-ci ; et que tu n'aies alors la honte d'aller occuper la dernière place. Mais quand tu seras invité, va te mettre à la dernière place, afin que, quand viendra celui qui t'a invité, il te dise : Ami, monte plus haut. Alors cela te fera honneur devant tous ceux qui seront à table avec toi. Car quiconque s'élève sera abaissé, et quiconque s'abaisse sera élevé. Et il disait aussi à celui qui l'avait invité : Quand tu donnes un dîner ou un souper, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins, de peur qu'ils ne t'invitent à leur tour, et qu'on ne te rende la pareille. Mais quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des aveugles, des boiteux ; et heureux seras-tu de ce qu'ils n'ont pas de quoi te rendre la pareille ; car la pareille te sera rendue à la résurrection des justes. Or l'un de ceux qui étaient à table, ayant entendu ces paroles, lui dit : Heureux celui qui sera du banquet dans le royaume de Dieu ! Mais il lui dit : Un homme faisait un grand souper, et il invita beaucoup de gens ; et il envoya son serviteur, à l'heure du souper, dire aux invités : Venez, car c'est déjà prêt. Mais ils se mirent tous unanimement à s'excuser. Le premier lui dit : J'ai acheté un champ, et il me faut nécessairement sortir pour le voir ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Et un autre dit : J'ai acheté cinq couples de bœufs, et je m'en vais les éprouver ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Et un autre dit : J'ai épousé une femme, et c'est pourquoi je ne puis venir. Et le serviteur, étant de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison, en colère, dit à son serviteur : Sors promptement dans les places et les rues de la ville, et fais entrer ici les pauvres et les estropiés et les aveugles et les boiteux. Et le serviteur dit : Seigneur, ce que tu as commandé a été fait, et il y a encore de la place. Et le maître dit au serviteur : Sors dans les chemins et le long des haies, et presse d'entrer, afin que ma maison soit remplie. Car je vous dis qu'aucun de ces hommes qui ont été invités ne goûtera de mon souper. Or, de grandes foules faisaient route avec lui ; et se retournant, il leur dit : Si quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père et sa mère et sa femme et ses enfants et ses frères et ses sœurs et même, de plus, sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa propre croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. Car lequel d'entre vous, voulant bâtir une tour, ne s'assied premièrement et ne calcule la dépense, pour voir s'il a de quoi achever, de peur qu'après avoir posé le fondement, il ne puisse achever, et que tous ceux qui le voient ne se mettent à se moquer de lui, disant : Cet homme a commencé à bâtir, et n'a pu achever ! Ou quel roi, partant pour faire la guerre à un autre roi, ne s'assiéra premièrement, et ne consultera s'il peut, avec dix mille hommes, aller à la rencontre de celui qui vient contre lui avec vingt mille ? Autrement, pendant que celui-ci est encore loin, il lui envoie une ambassade, pour lui demander la paix. Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il a, ne peut être mon disciple. C'est une bonne chose que le sel ; mais si le sel même perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il n'est propre ni pour la terre, ni pour le fumier ; on le jette dehors. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ! Or, tous les péagers et les pécheurs s'approchaient de lui pour l'entendre. Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : Celui-ci reçoit les pécheurs et mange avec eux ! Mais il leur dit cette parabole : Quel homme d'entre vous, ayant cent brebis, et en ayant perdu une seule, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf au désert, et ne va après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée ? Et l'ayant trouvée, il la met sur ses épaules tout joyeux ; et étant arrivé dans la maison, il appelle ses amis et ses voisins, en leur disant : Réjouissez-vous avec moi, parce que j'ai trouvé ma brebis qui était perdue ! Je vous dis qu'il y aura ainsi de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n'ont pas besoin de repentance. Ou, quelle femme ayant dix drachmes, si elle a perdu une seule drachme, n'allume une lampe, ne balaie la maison et ne cherche avec soin jusqu'à ce qu'elle l'ait trouvée ? Et l'ayant trouvée, elle appelle ses amies et ses voisines, en disant : Réjouissez-vous avec moi, parce que j'ai trouvé la drachme que j'avais perdue ! Ainsi, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu, pour un seul pécheur qui se repent. Et il dit : Un homme avait deux fils ; et le plus jeune dit à, leur père : Père, donne-moi la part du bien qui me doit échoir. Et il leur partagea son bien. Et peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout amassé, partit pour un pays éloigné, et là il dissipa son bien en vivant dans la dissolution. Et quand il eut tout dépensé, il survint une grande famine en ce pays-là, et lui-même commença à être dans l'indigence. Et étant allé, il s'attacha à l'un des habitants de ce pays-là, qui l'envoya dans ses champs pour paître des pourceaux. Et il désirait se remplir le ventre des gousses que les pourceaux mangeaient, mais personne ne lui en donnait. Etant donc rentré en lui-même, il dit : Combien de mercenaires de mon père ont du pain en abondance, et moi ici je meurs de faim ! Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et devant toi ! Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils : traite-moi comme l'un de tes mercenaires. Et s'étant levé, il vint vers son père. Et comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, et il courut se jeter à son cou, et l'embrassa. Mais le fils lui dit : Père, j'ai péché contre le ciel et devant toi ! Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez une robe, la plus belle, et l'en revêtez, et mettez à sa main un anneau, et des souliers à ses pieds ; et amenez le veau gras, tuez-le et mangeons et réjouissons-nous ; parce que mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir. Mais son fils aîné était aux champs. Et lorsqu'en revenant il approcha de la maison, il entendit de la musique et des danses. Et ayant appelé à lui un des serviteurs, il s'informait de ce que c'etait. Et celui-ci lui dit : Ton frère est arrivé, et ton père a tué ]e veau gras, parce qu'il l'a recouvré en bonne santé. Mais il se mit en colère, et il ne voulait point entrer. Et son père étant sorti, l'exhortait. Mais répondant il dit au père : Voici, il y a tant d'années que je te sers, et je n'ai jamais contrevenu à ton commandement, et tu ne m'as jamais donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis. Mais quand ton fils que voici, qui a dévoré ton bien avec des femmes de mauvaise vie, est revenu, tu as tué pour lui le veau gras. Mais il lui dit : Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi. Mais il fallait bien s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort, et qu'il est revenu à la vie ; parce qu'il était perdu, et qu'il est retrouvé. Or il disait aussi à ses disciples : Il y avait un homme riche, qui avait un économe, et celui-ci lui fut dénoncé comme dissipant ses biens. Et l'ayant appelé, il lui dit : Qu'est-ce que j'entends dire de toi ? Rends compte de ton administration ; car tu ne peux plus administrer. Mais l'économe dit en lui-même : Que ferai-je, puisque mon maître m'ôte l'administration ? Labourer, je ne le puis. Mendier, j'en ai honte. Je sais ce que je ferai, afin que, quand je serai destitué de l'administration, ils me reçoivent dans leurs maisons. Et ayant appelé à lui chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier : Combien dois-tu à mon maître ? Et il dit : Cent mesures d'huile. Mais il lui dit : Reprends ton billet, assieds- toi, et écris promptement cinquante. Ensuite il dit à un autre : Et toi, combien dois-tu ? Celui-ci répondit : Cent mesures de blé. Il lui dit : Reprends ton billet, et écris quatre-vingts. Et le maître loua l'économe injuste de ce qu'il avait prudemment agi ; car les fils de ce siècle sont plus prudents que les fils de la lumière dans leur manière d'agir envers leur propre génération. Et moi aussi je vous dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin que lorsqu'elles vous manqueront, ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels. Celui qui est fidèle dans les plus petites choses, est aussi fidèle dans les grandes ; et celui qui est injuste dans les plus petites choses, est aussi injuste dans les grandes. Si donc vous n'avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables ? Et si vous n'avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui est à vous ? Nul domestique ne peut servir deux maîtres, car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. Or les pharisiens, qui aimaient l'argent, écoutaient toutes ces choses, et ils se moquaient de lui. Et il leur dit : Vous, vous êtes ceux qui se justifient eux-mêmes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs ; car ce qui est élevé devant les hommes est une abomination devant Dieu. La loi et les prophètes ont été jusqu'à Jean ; dès lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer. Mais il est plus aisé que le ciel et la terre passent, qu'il ne l'est qu'un seul trait de lettre de la loi tombe. Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet adultère ; et celui qui épouse une femme qui a été répudiée par son mari, commet adultère. Or il y avait un homme riche qui se vêtait de pourpre et de fin lin, se traitant chaque jour magnifiquement. Et un pauvre, nommé Lazare, avait été jeté à sa porte, couvert d'ulcères, et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; mais encore les chiens venaient lécher ses ulcères. Or il arriva que le pauvre mourut et qu'il fut porté par les anges dans le sein d'Abraham. Et le riche mourut aussi et fut enterré. Et dans le séjour des morts, levant les yeux, tandis qu'il est dans les tourments, il voit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Et s'écriant, il dit : Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare, afin qu'il trempe dans l'eau le bout de son doigt, et qu'il rafraîchisse ma langue ; parce que je suis tourmenté dans cette flamme. Mais Abraham dit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et de même Lazare les maux ; or maintenant, ici, il est consolé, et toi, tu es tourmenté. Et outre tout cela, un grand abîme est établi entre nous et vous ; afin que ceux qui veulent passer d'ici vers vous ne le puissent, et que ceux qui sont de là, ne traversent non plus vers nous. Mais il dit : Je te prie donc, père, de l'envoyer dans la maison de mon père, car j'ai cinq frères, afin qu'il leur rende témoignage, pour qu'ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourments. Mais Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu'ils les écoutent ! Mais il dit : Non, père Abraham ; mais si quelqu'un des morts va vers eux, ils se repentiront. Mais il lui dit : S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seront pas non plus persuadés, si quelqu'un ressuscite d'entre les morts. Or il dit à ses disciples : Il est impossible que les scandales n'arrivent ; mais malheur à celui par qui ils arrivent ! Il vaudrait mieux pour lui qu'une pierre de moulin fût attachée autour de son cou et qu'il fût jeté dans la mer, que de scandaliser un de ces petits. Prenez garde à vous-mêmes ! Si ton frère pèche, reprends-le ; et s'il se repent, pardonne-lui. Et si sept fois le jour il a péché contre toi, et que sept fois il revienne vers toi, disant : Je me repens, tu lui pardonneras. Et les apôtres dirent au Seigneur : Augmente-nous la foi. Mais le Seigneur dit : Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à ce mûrier : Déracine-toi et te plante dans la mer ; et il vous obéirait. Or, qui de vous ayant un esclave qui laboure ou paît les troupeaux, lui dira quand il revient des champs : Approche vite et te mets à table ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : Prépare-moi à souper et ceins-toi, et me sers, jusqu'à ce que j'aie mangé et bu ; et après cela, tu mangeras et boiras ? A-t-il de la reconnaissance envers cet esclave, parce qu'il a fait ce qui était commandé ? Je ne le pense pas. Vous aussi, de même, quand vous aurez fait tout ce qui vous est commandé, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles : nous avons fait ce que nous étions obligés de faire. Et il arriva, comme il était en route pour Jérusalem, que lui-même passait entre la Samarie et la Galilée. Et comme il entrait dans un bourg, dix hommes lépreux vinrent à sa rencontre et s'arrêtèrent à distance ; et ils élevèrent la voix, disant : Jésus, Maître, aie pitié de nous ! Et les ayant vus, il leur dit : Allez, montrez-vous aux sacrificateurs. Et il arriva que, comme ils s'en allaient, ils furent purifiés. Mais l'un d'entre eux, voyant qu'il était guéri, revint, glorifiant Dieu à haute voix ; et il se jeta sur sa face, aux pieds de Jésus, lui rendant grâces. Or c'était un Samaritain. Et Jésus, prenant la parole, dit : Les dix n'ont-ils pas été purifiés ? Mais les neuf, où sont-ils ? Ne s'est-il trouvé que cet étranger qui soit revenu pour donner gloire à Dieu ? Et il lui dit : Lève-toi, va ; ta foi t'a sauvé. Les pharisiens lui ayant demandé quand le royaume de Dieu viendrait, il leur répondit et dit : Le royaume de Dieu ne vient point de manière à être observé ; et l'on ne dira point : Voici, il est ici, ou voici, il est là ; car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous. Mais il dit aux disciples : Des jours viendront où vous désirerez de voir un des jours du fils de l'homme, et vous ne le verrez point. Et on vous dira : Voici, il est ici ; voici, il est là ! N'y allez point, et ne courez pas après. Car, comme l'éclair qui brille à une extrémité du ciel, resplendit jusqu'à l'autre extrémité du ciel, ainsi sera le fils de l'homme en son jour. Mais il faut auparavant qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par cette génération. Et comme il arriva aux jours de Noé, il en sera de même aux jours du fils de l'homme : on mangeait, on buvait, on se mariait, et on donnait en mariage, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche : et le déluge vint, et les fit tous périr. De même aussi, comme il arriva aux jours de Lot : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais le jour où Lot sortit de Sodome, il tomba du ciel une pluie de feu et de soufre, qui les fit tous périr ; il en sera de même au jour où le fils de l'homme sera révélé. En ce jour-là que celui qui sera sur le toit, et qui aura ses effets dans la maison ne descende pas pour les emporter ; et que celui qui sera aux champs de même, ne retourne point en arrière. Souvenez-vous de la femme de Lot ! Quiconque cherchera à sauver sa vie, la perdra ; et quiconque la perdra, la conservera. Je vous dis qu'en cette nuit-là, deux seront sur un même lit, l'un sera pris et l'autre laissé. Deux femmes moudront ensemble, l'une sera prise et l'autre laissée. Deux seront au champ, l'un sera pris et l'autre laissé. Et répondant, ils lui disent : Où, Seigneur ? Mais il leur dit : Là où est le corps, là aussi s'assembleront les aigles. Or, pour montrer qu'ils devaient toujours prier et ne pas se décourager, il leur disait aussi une parabole, en ces termes : Il y avait, dans une ville, un certain juge qui ne craignait point Dieu et qui n'avait d'égard pour personne. Et il y avait une veuve dans cette ville-là ; et elle venait vers lui, en disant : Fais-moi justice de ma partie adverse. Et pendant longtemps, il ne le voulait point. Mais après cela il dit en lui-même : Quand même je ne crains point Dieu, et que je n'ai d'égard pour personne, néanmoins, parce que cette veuve m'importune, je lui ferai justice, de peur qu'elle ne vienne à la fin me rompre la tête. Or le Seigneur dit : Ecoutez ce que dit le juge injuste ! Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et n'est-il pas rempli de longanimité à leur égard ? Je vous dis qu'il leur fera justice promptement. Seulement, le fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? Or il dit aussi, à quelques-uns qui se persuadaient eux-mêmes qu'ils étaient justes, et qui méprisaient les autres, cette parabole : Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l'un était pharisien, et l'autre péager. Le pharisien, se tenant debout, priait ainsi en lui-même : Dieu ! je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce péager ! Je jeûne deux fois la semaine ; je donne la dîme de tout ce que j'acquiers. Mais le péager, se tenant à distance, n'osait pas même lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : Dieu ! sois apaisé envers moi, qui suis pécheur ! Je vous le dis : celui-ci descendit justifié dans sa maison, plutôt que celui-là ; car quiconque s'élève sera abaissé ; et quiconque s'abaisse sera élevé. Or on lui amenait même les petits enfants, afin qu'il les touchât ; ce que les disciples voyant, ils les reprenaient. Mais Jésus les appela à lui, disant : Laissez venir à moi les petits enfants et ne les empêchez point ; car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. En vérité, je vous dis que celui qui ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n'y entrera point. Et un chef l'interrogea, disant : Bon Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Mais Jésus lui dit : Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon, sinon un seul, Dieu. Tu sais les commandements : Tu ne commettras point adultère ; tu ne tueras point ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; honore ton père et ta mère. Mais il dit : J'ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. Et Jésus, ayant entendu cela, lui dit : Il te manque encore une chose ; vends tout ce que tu as et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, suis- moi. Mais lui, ayant entendu cela, devint tout triste ; car il était très riche. Jésus voyant qu'il était devenu tout triste, dit : Qu'il est difficile que ceux qui possèdent les richesses entrent dans le royaume de Dieu ! Car il est plus facile qu'un chameau entre par le trou d'une aiguille, qu'il ne l'est qu'un riche entre dans le royaume de Dieu. Et ceux qui l'entendaient dirent : Et qui peut donc être sauvé ? Mais il dit : Ce qui est impossible quant aux hommes, est possible quant à Dieu. Et Pierre dit : Voici, nous, après avoir quitté nos biens, nous t'avons suivi. Et il leur dit : En vérité, je vous le dis, il n'y a personne qui ait quitté maison ou femme ou frères ou parents ou enfants, à cause du royaume de Dieu, qui ne reçoive beaucoup plus en ce temps-ci, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. Or, ayant pris à lui les douze, il leur dit : Voici, nous montons à Jérusalem, et toutes les choses qui ont été écrites par les prophètes sur le fils de l'homme seront accomplies. Car il sera livré aux païens et on se moquera de lui et on l'outragera et on crachera sur lui, et, après qu'ils l'auront battu de verges, ils le feront mourir, et le troisième jour il ressuscitera. Et eux n'entendirent rien à cela ; et ce discours leur était caché ; et ils ne comprenaient point ce qui leur était dit. Or il arriva, comme il approchait de Jéricho, qu'un aveugle était assis près du chemin, et demandait l'aumône. Et ayant entendu la foule qui passait, il s'informa de ce que c'était. Et on lui annonça que c'était Jésus le Nazaréen qui passait. Et il s'écria disant : Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! Et ceux qui allaient devant le reprenaient, afin qu'il se tût ; mais lui criait encore plus fort : Fils de David, aie pitié de moi ! Et Jésus s'étant arrêté, commanda qu'on le lui amenât ; et quand il se fut approché, il l'interrogea, disant : Que veux-tu que je te fasse ? Et il dit : Seigneur, que je recouvre la vue ! Et Jésus lui dit : Recouvre la vue ; ta foi t'a sauvé. Et à l'instant il recouvra la vue ; et il le suivait en glorifiant Dieu. Et tout le peuple voyant cela, donna louange à Dieu. Et étant entré dans Jéricho, il traversait la ville. Et voici, un homme appelé Zachée, qui était chef des péagers, et qui était riche, cherchait à voir qui était Jésus, et il ne le pouvait pas à cause de la foule, parce qu'il était de petite taille. Et il courut en avant et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu'il devait passer par là. Et quand Jésus fut arrivé en cet endroit, ayant levé les yeux il lui dit : Zachée, hâte-toi de descendre ; car aujourd'hui il faut que je demeure dans ta maison. Et il descendit à la hâte et le reçut avec joie. Et tous, voyant cela, murmuraient, disant : Il est entré pour loger chez un homme pécheur ! Mais Zachée, se tenant debout, dit au Seigneur : Voici, Seigneur, je donne la moitié de mes biens aux pauvres, et si j'ai fait tort à quelqu'un en quelque chose, je lui en rends quatre fois autant. Alors Jésus lui dit : Aujourd'hui le salut est venu pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d'Abraham. Car le fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui est perdu. Or, comme ils écoutaient ces choses, Jésus, continuant, dit une parabole, parce qu'il était près de Jérusalem, et qu'eux s'imaginaient que le royaume de Dieu allait paraître à l'instant. Il dit donc : Un homme de haute naissance s'en alla dans un pays éloigné, pour être investi de la royauté et revenir. Or, ayant appelé dix de ses serviteurs, il leur donna dix mines, et leur dit : Faites-les valoir jusqu'à ce que je revienne. Mais ses concitoyens le haïssaient ; et ils envoyèrent après lui une députation pour dire : Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous. Et il arriva, lorsqu'il revint après avoir été investi de la royauté, qu'il fit appeler auprès de lui ces serviteurs auxquels il avait donné l'argent, afin de connaître combien chacun l'avait fait valoir. Et le premier se présenta, disant : Seigneur, ta mine a produit dix mines. Et il lui dit : Bien, bon serviteur, parce que tu as été fidèle dans la moindre chose, aie autorité sur dix villes. Et le second vint, disant : Seigneur, ta mine a produit cinq mines. Et il dit aussi à celui-ci : Et toi, sois établi sur cinq villes. Et l'autre vint, disant : Seigneur, voici ta mine, que je tenais réservée dans un linge ; car je te craignais, parce que tu es un homme sévère ; tu prends ce que tu n'as point déposé, et tu moissonnes ce que tu n'as point semé. Il lui dit : Je te jugerai sur tes propres paroles, mauvais serviteur. Tu savais que je suis un homme sévère, prenant ce que je n'ai pas déposé et moissonnant ce que je n'ai pas semé. Et pourquoi n'as-tu pas mis mon argent dans une banque, et moi, à mon retour, je l'eusse retiré avec l'intérêt ? Et il dit à ceux qui étaient présents : Otez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix mines. Et ils lui dirent : Seigneur, il a dix mines. Car je vous dis, qu'à tout homme qui a, il sera donné ; mais à celui qui n'a pas, cela même qu'il a lui sera ôté. Quant à mes ennemis, ces gens qui n'ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les ici et égorgez-les en ma présence. Et après avoir dit cela, il allait devant eux, montant à Jérusalem. Et il arriva, comme il approchait de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont appelé des Oliviers, qu'il envoya deux de ses disciples, en disant : Allez à la bourgade qui est devant vous, et en y entrant, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme jamais ne s'est assis ; détachez-le, et amenez-le. Et si quelqu'un vous demande : Pourquoi le détachez-vous ? vous direz ainsi : Parce que le Seigneur en a besoin. Et s'en étant allés, les envoyés trouvèrent comme il leur avait dit. Et comme ils détachaient l'ânon, ses maîtres leur dirent : Pourquoi détachez-vous cet ânon ? Et ils dirent : Parce que le Seigneur en a besoin. Et ils l'amenèrent à Jésus. Et ayant jeté leurs vêtements sur l'ânon, ils firent monter Jésus dessus. Et, comme il avançait, ils étendaient leurs vêtements sur le chemin. Et, comme déjà il approchait, vers la descente de la montagne des Oliviers, toute la multitude des disciples, transportée de joie, se mit à louer Dieu à haute voix, pour tous les miracles qu'ils avaient vus, disant : Béni soit le Roi qui vient au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux très hauts ! Et quelques-uns des pharisiens, qui étaient dans la foule, lui dirent : Maître, reprends tes disciples. Et répondant, il leur dit : Je vous dis que si ceux-ci se taisent, les pierres crieront. Et comme il approchait, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant : Si toi aussi, tu avais connu, au moins dans ce jour qui est à toi, les choses qui regardent ta paix ! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux. Car des jours viendront sur toi, où tes ennemis t'environneront d'un retranchement et t'enfermeront et te serreront de toutes parts ; et ils te détruiront entièrement, toi, et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as point connu le temps de ta visitation. Et, étant entré dans le temple, il se mit à chasser ceux qui vendaient, leur disant : Il est écrit : Ma maison sera une maison de prières ; mais vous en avez fait une caverne de voleurs. Et il enseignait chaque jour dans le temple. Mais les principaux sacrificateurs et les scribes et les chefs du peuple cherchaient à le faire périr. Et ils ne trouvaient rien à faire, car le peuple tout entier, l'écoutant, était suspendu à ses lèvres. Et il arriva que, l'un de ces jours, comme il enseignait le peuple dans le temple, et annonçait l'Evangile, les sacrificateurs et les scribes, avec les anciens, survinrent, et lui parlèrent, disant : Dis-nous par quelle autorité tu fais ces choses, ou qui est celui qui t'a donné cette autorité. Mais répondant il leur dit : Je vous demanderai, moi aussi, une chose, et dites-moi : Le baptême de Jean était-il du ciel ou des hommes ? Or ils raisonnaient entre eux, disant : Si nous disons : Du ciel, il dira : Pourquoi n'avez-vous pas cru en lui ? Et si nous disons : Des hommes, tout le peuple nous lapidera ; car il est persuadé que Jean était un prophète. Et ils répondirent qu'ils ne savaient d'où il venait. Et Jésus leur, dit : Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces choses. Mais il se mit à dire au peuple cette parabole : Un homme planta une vigne et l'afferma à des vignerons, et il s'absenta pour longtemps. Et dans la saison il envoya un serviteur vers les vignerons, afin qu'ils lui donnassent du fruit de la vigne. Mais les vignerons, après l'avoir battu, le renvoyèrent à vide. Et il envoya encore un autre serviteur ; mais eux, après l'avoir aussi battu et outragé, le renvoyèrent à vide. Et il en envoya encore un troisième ; mais eux, après l'avoir aussi blessé, le jetèrent dehors. Et le maître de la vigne dit : Que ferai-je ? J'enverrai mon fils bien-aimé ; lui peut-être, ils le respecteront. Mais les vignerons, le voyant, raisonnaient entre eux, en disant : Celui-ci est l'héritier ; tuons-le, afin que l'héritage soit à nous ! Et l'ayant jeté hors de la vigne, ils le tuèrent. Que leur fera donc le maître de la vigne ? Il viendra et fera périr ces vignerons, et il donnera la vigne à d'autres. Ce qu'ayant entendu, ils dirent : Que cela n'arrive ! Mais lui, les regardant, leur dit : Que signifie donc ce qui est écrit : La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale pierre de l'angle ? Quiconque tombera sur cette pierre-là sera brisé, et celui sur qui elle tombera, elle l'écrasera. Et les scribes et les principaux sacrificateurs cherchèrent à mettre la main sur lui à l'heure même (mais ils craignirent le peuple) ; car ils avaient compris que c'était pour eux qu'il avait dit cette parabole. Et l'observant de près, ils envoyèrent des hommes apostés qui feignaient d'être justes, afin de surprendre de lui une parole pour le livrer à l'autorité et au pouvoir du gouverneur. Et ils l'interrogèrent, disant : Maître, nous savons que tu parles et enseignes avec droiture, et que tu ne fais point acception de personnes, mais que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité : Nous est-il permis ou non de payer le tribut à César ? Mais, discernant leur ruse, il leur dit : Montrez-moi un denier. De qui a-t-il l'image et l'inscription ? Ils dirent : De César. Et il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ils ne purent surprendre une parole de lui devant le peuple ; et, tout étonnés de sa réponse, ils se turent. Mais quelques-uns des sadducéens, qui nient qu'il y ait une résurrection, s'étant approchés, l'interrogèrent, disant : Maître, Moïse nous a prescrit que si le frère de quelqu'un vient à mourir ayant une femme et qu'il soit sans enfants, son frère prenne la femme et suscite postérité à son frère. Il y avait donc sept frères ; et le premier ayant épousé une femme, mourut sans enfants. Le second aussi, puis le troisième l'épousèrent, et de même aussi les sept, qui moururent sans laisser d'enfants. Enfin, la femme mourut aussi. La femme donc, duquel sera-t-elle femme à la résurrection ? Car les sept l'ont eue pour femme. Et Jésus leur dit : Les fils de ce siècle se marient et donnent en mariage ; mais ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au siècle à venir et à la résurrection d'entre les morts, ne se marient ni ne sont donnés en mariage ; car ils ne peuvent plus mourir, parce qu'ils sont semblables aux anges, et ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection. Et que les morts ressuscitent, Moïse même l'a signifié au passage où il est question du buisson, quand il nomme le Seigneur : le Dieu d'Abraham et le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Or Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; car tous vivent pour lui. Et quelques-uns d'entre les scribes, prenant la parole, dirent : Maître, tu as bien dit. Car ils n'osaient plus l'interroger sur rien. Mais il leur dit : Comment dit-on que le Christ est fils de David ? Car David lui-même dit, dans le livre des Psaumes : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis pour le marchepied de tes pieds ! David donc l'appelle son Seigneur ; et comment est-il son fils ? Or, comme tout le peuple écoutait, il dit à ses disciples : Gardez-vous des scribes, qui se plaisent à se promener en longues robes, et qui aiment les salutations dans les places publiques et les premiers sièges dans les synagogues et les premières places dans les festins, eux qui dévorent les maisons des veuves, et affectent de faire de longues prières ; ceux-là subiront un jugement plus rigoureux. Or, levant les yeux, il vit les riches qui mettaient leurs offrandes dans le trésor. Et il vit une veuve indigente qui y mettait deux pites. Et il dit : Je vous dis en vérité que cette pauvre veuve a mis plus que tous. Car tous ceux-là ont mis dans les offrandes de leur superflu ; mais celle-ci y a mis, de sa disette, tout ce qu'elle avait pour vivre. Et comme quelques-uns disaient, à propos du temple, qu'il était orné de belles pierres et d'offrandes, il dit : Ces choses que vous regardez..., des jours viendront où il ne sera laissé pierre sur pierre qui ne soit démolie. Mais ils l'interrogèrent, disant : Maître, quand donc ces choses arriveront-elles ? et quel sera le signe que ces choses sont sur le point d'arriver ? Or il dit : Prenez garde que vous ne soyez séduits ; car plusieurs viendront en mon nom, disant : C'est moi, et le temps est proche ! N'allez point après eux. Et quand vous entendrez parler de guerres et de séditions, ne vous effrayez pas ; car il faut que ces choses arrivent premièrement ; mais ce ne sera pas aussitôt la fin. Alors il leur disait : Nation se lèvera contre nation, et royaume contre royaume ; et il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des pestes ; et il y aura des phénomènes effrayants et de grands signes du ciel. Mais, avant tout cela, ils mettront leurs mains sur vous et vous persécuteront, vous livrant aux synagogues et aux prisons, et vous serez emmenés devant les rois et les gouverneurs à cause de mon nom ; mais ce sera pour vous l'occasion de rendre témoignage. Mettez donc dans vos cœurs de ne point préméditer votre défense : car moi, je vous donnerai une bouche et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront résister ni contredire. Et vous serez livrés même par vos parents et vos frères et par vos proches et par vos amis ; et ils en feront mourir d'entre vous. Et vous serez haïs de tous à cause de mon nom. Et pas un cheveu de votre tête ne se perdra. Par votre patience vous gagnerez vos âmes. Mais quand vous verrez Jérusalem investie par les armées, alors sachez que sa désolation est proche. Alors, que ceux qui seront dans la Judée fuient dans les montagnes, et que ceux qui seront au milieu de Jérusalem se retirent, et que ceux qui seront dans les campagnes n'entrent point dans la ville. Car ce sont là des jours de châtiment, afin que s'accomplissent toutes les choses qui sont écrites. Malheur à celles qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! car il y aura une grande calamité sur le pays et de la colère contre le peuple. Et ils tomberont sous le tranchant de l'épée, et ils seront emmenés captifs chez toutes les nations ; et Jérusalem sera foulée par les nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis. Et il y aura des signes dans le soleil et dans la lune et dans les étoiles ; et, sur la terre, l'angoisse des nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots ; les hommes rendant l'âme de frayeur, dans l'attente des choses qui vont arriver à la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors ils verront le fils de l'homme venant dans une nuée avec grande puissance et gloire. Lors donc que ces choses commenceront d'arriver, regardez en haut, et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche. Et il leur dit une parabole : Voyez le figuier et tous les arbres : quand ils ont commencé à pousser, vous connaissez de vous-mêmes, déjà en les voyant, que déjà l'été est proche. De même vous aussi, lorsque vous verrez arriver ces choses, sachez que le royaume de Dieu est proche. En vérité, je vous dis que cette génération ne passera point que toutes ces choses n'arrivent. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Or, prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s'appesantissent par les excès et par l'ivresse, et par les soucis de la vie ; et que ce jour-là ne vienne sur vous à l'improviste. Car comme un filet il viendra sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. Mais veillez, priant en tout temps, afin que vous puissiez échapper à toutes ces choses qui doivent arriver, et subsister en présence du fils de l'homme. Or, le jour, il enseignait dans le temple, mais la nuit, sortant, il demeurait dehors sur la montagne appelée des Oliviers. Et tout le peuple venait à lui dès le point du jour, dans le temple, pour l'écouter. Or la fête des pains sans levain, appelée la Pâque, approchait. Et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment ils pourraient le faire mourir ; car ils craignaient le peuple. Mais Satan entra dans Judas, nommé Iscariot, qui était du nombre des douze ; et il s'en alla s'entendre avec les principaux sacrificateurs et les officiers, sur la manière dont il le leur livrerait. Et ils en eurent de la joie, et ils convinrent de lui donner de l'argent ; et il s'engagea, et il cherchait une occasion favorable pour le leur livrer sans attroupement. Or, le jour des pains sans levain arriva, dans lequel devait être immolée la Pâque. Et il envoya Pierre et Jean disant : Allez nous préparer la Pâque, afin que nous la mangions. Et ils lui dirent : Où veux-tu que nous la préparions ? Et il leur dit : Voici, lorsque vous serez entrés dans la ville, vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau ; suivez-le dans la maison où il entrera. Et vous direz au maître de la maison : Le Maître te dit : Où est le logis où je dois manger la Pâque avec mes disciples ? Et il vous montrera une grande chambre haute, meublée ; là, faites les préparatifs. Et étant allés, ils trouvèrent comme il leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque. Et quand l'heure fut venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui. Et il leur dit : J'ai désiré ardemment de manger cette Pâque avec vous, avant que je souffre ; car je vous dis que je n'en mangerai pas, jusqu'à ce que qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. Et ayant pris une coupe et rendu grâces, il dit : Prenez-la et distribuez-la entre vous ; car je vous dis que je ne boirai plus désormais du produit de la vigne, jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu. Et ayant pris du pain, et rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi ; et de même aussi la coupe, après avoir soupé, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous. Toutefois, voici, la main de celui qui me livre est avec moi à table, parce que le fils de l'homme s'en va, il est vrai, selon ce qui a été déterminé, toutefois malheur à cet homme par qui il est livré ! Et eux commencèrent à se demander les uns aux autres, qui était celui d'entre eux qui ferait cela. Or il s'éleva aussi une contestation parmi eux, pour savoir lequel d'entre eux était estimé le plus grand. Mais il leur dit : Les rois des nations les asservissent ; et ceux qui exercent leur puissance sur elles sont appelés bienfaiteurs. Mais pour vous, qu'il n'en soit pas ainsi ! Au contraire, que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert. Car, qui est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N'est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert ! Mais vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves. Et moi, je dispose en votre faveur du royaume, comme mon Père en a disposé en ma faveur ; afin que vous mangiez et que vous buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes, jugeant les douze tribus d'Israël. Mais le Seigneur dit : Simon, Simon, voici, Satan vous a demandés pour vous cribler comme le blé ; mais moi, j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point. Et toi, quand tu seras une fois converti, affermis tes frères. Et Pierre lui dit : Seigneur, je suis tout prêt à aller avec toi, et en prison et à la mort. Mais il lui dit : Je te dis, Pierre, que le coq ne chantera point aujourd'hui, qu'auparavant tu n'aies nié trois fois de me connaître. Puis il leur dit : Lorsque je vous ai envoyés sans bourse, et sans sac, et sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose ? Et ils dirent : De rien. Mais il leur dit : Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne ; de même aussi celui qui a un sac ; et que celui qui n'en a point vende son manteau et achète une épée. Car je vous dis que ceci qui est écrit : Et il a été compté parmi les iniques, doit s'accomplir en moi ; en effet, ce qui me concerne touche à sa fin. Et ils dirent : Seigneur, voici deux épées. Mais il leur dit : Cela suffit. Et étant sorti, il s'en alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers. Et les disciples aussi le suivirent. Mais quand il fut arrivé en cet endroit, il leur dit : Priez pour ne pas entrer en tentation. Et lui-même s'éloigna d'eux à la distance d'environ un jet de pierre, et s'étant mis à genoux, il priait, en disant : Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse. Et un ange venu du ciel lui apparut pour le fortifier. Et étant entré en agonie, il priait plus instamment ; et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang, qui tombaient sur la terre. Et s'étant levé de sa prière, il vint vers ses disciples et les trouva endormis de tristesse. Et il leur dit : Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation. Comme il parlait encore, voici une troupe, et le nommé Judas, l'un des douze, marchait devant eux, et il s'approcha de Jésus pour l'embrasser. Mais Jésus lui dit : Judas, par un baiser tu trahis le fils de l'homme ? Et ceux qui étaient avec lui, voyant ce qui allait arriver, lui dirent : Seigneur, frapperons-nous de l'épée ? Et l'un d'entre eux frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l'oreille droite. Mais Jésus répondant, dit : Laissez faire. Et lui ayant touché l'oreille, il le guérit. Puis Jésus dit aux principaux sacrificateurs et aux officiers du temple et aux anciens, qui étaient venus contre lui : Vous êtes sortis avec des épées et des bâtons comme contre un brigand ; pendant que j'étais tous les jours avec vous, dans le temple, vous n'avez point mis les mains sur moi ! Mais c'est ici votre heure et la puissance des ténèbres. Et l'ayant saisi, ils l'emmenèrent et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Mais Pierre suivait de loin. Or, comme ils avaient allumé du feu au milieu de la cour, et qu'ils s'étaient assis ensemble, Pierre était assis au milieu d'eux. Mais une servante, le voyant assis à la lueur du feu et le regardant attentivement, dit : Celui-ci était aussi avec lui. Mais lui, le nia, disant : Femme, je ne le connais point. Et peu après, un autre le voyant, dit : Toi aussi, tu es des leurs. Mais Pierre dit : homme ! je n'en suis point. Et une heure environ s'étant écoulée, un autre affirmait, en disant : En vérité celui-ci était aussi avec lui, car aussi il est Galiléen. Mais Pierre dit : homme ! je ne sais ce que tu dis. Et au même instant, comme il parlait encore, un coq chanta. Et le Seigneur, s'étant retourné, regarda Pierre ; et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur, comme il lui avait dit : Avant que le coq ait chanté aujourd'hui, tu me renieras trois fois. Et, étant sorti, il pleura amèrement. Or les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui et le frappaient ; et, l'ayant couvert d'un voile, ils l'interrogeaient, en disant : Prophétise quel est celui qui t'a frappé. Et ils disaient beaucoup d'autres choses contre lui, en l'injuriant. Et dès que le jour fut venu, les anciens du peuple, les principaux sacrificateurs et les scribes, s'assemblèrent, et ils l'amenèrent dans leur sanhédrin, disant : Si tu es le Christ, dis-le-nous. Et il leur dit : Si je vous le dis, vous ne le croirez point ; et si je vous interroge, vous ne me répondrez point. Mais désormais le fils de l'homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. Et ils dirent tous : Tu es donc le fils de Dieu ? Et il leur dit : Vous le dites, je le suis. Mais ils dirent : Qu'avons-nous encore besoin de témoignage ? car nous-mêmes, nous l'avons entendu de sa bouche. Et toute leur multitude s'étant levée, ils le conduisirent devant Pilate. Et ils commencèrent à l'accuser, disant : Nous avons trouvé celui-ci soulevant notre nation, et empêchant de payer les impôts à César ; et se disant être Christ, Roi. Et Pilate l'interrogea, disant : Tu es le Roi des Juifs ? Et répondant il lui dit : Tu le dis. Et Pilate dit aux principaux sacrificateurs et à la foule : Je ne trouve rien de coupable en cet homme. Mais ils insistaient, disant : Il agite le peuple, enseignant par toute la Judée, ayant commencé par la Galilée et continué jusqu'ici. Or Pilate, entendant parler de la Galilée, demanda si cet homme était Galiléen. Et ayant appris qu'il était de la juridiction d'Hérode, il le renvoya à Hérode, qui était lui aussi à Jérusalem en ces jours- là. Or Hérode, voyant Jésus, eut une grande joie ; car il désirait depuis longtemps de le voir, parce qu'il entendait parler de lui, et espérait lui voir faire quelque miracle. Il lui faisait donc beaucoup de questions ; mais Jésus ne lui répondit rien. Et les principaux sacrificateurs et les scribes se tenaient là, l'accusant avec véhémence. Et Hérode, avec ses gardes, le traitant avec mépris et se moquant de lui, le revêtit d'un vêtement éclatant et le renvoya à Pilate. Or Pilate et Hérode devinrent amis en ce jour-là ; car auparavant ils étaient en inimitié l'un avec l'autre. Et Pilate, ayant convoqué les principaux sacrificateurs et les magistrats et le peuple, leur dit : Vous m'avez amené cet homme comme soulevant le peuple, et voici, l'ayant examiné moi-même devant vous, je n'ai trouvé cet homme coupable d'aucune des choses dont vous l'accusez ; et Hérode non plus ; car il nous l'a renvoyé ; et voici, il n'a rien fait qui soit digne de mort. Donc, après l'avoir châtié, je le relâcherai. [Or il était obligé de leur relâcher quelqu'un à chaque fête.] Et ils s'écrièrent tous ensemble, disant : Ote celui-ci, et nous relâche Barabbas ! Cet homme avait été mis en prison, pour une sédition qui s'était faite dans la ville, et pour un meurtre. El Pilate leur adressa de nouveau la parole, désirant de relâcher Jésus. Mais il s'écrièrent en disant : Crucifie, crucifie-le ! Et pour la troisième fois il leur dit : Quel mal a-t-il donc fait ? Je n'ai rien trouvé en lui qui soit digne de mort. Donc, après l'avoir fait châtier, je le relâcherai. Mais ils insistaient avec de grands cris, demandant qu'il fût crucifié ; et leurs cris redoublaient, Et Pilate prononça que ce qu'ils demandaient fût fait. Il relâcha donc celui qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre, et qu'ils demandaient ; et il livra Jésus à leur volonté. Et comme ils l'emmenaient, ayant pris un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, ils le chargèrent de la croix, pour la porter derrière Jésus. Et une grande multitude de peuple et de femmes le suivaient, qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais Jésus, se tournant vers elles, leur dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Car voici, des jours viennent où l'on dira : Heureuses les stériles, et les seins qui n'ont point enfanté, et les mamelles qui n'ont point allaité ! Alors ils se mettront à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! et aux coteaux : Couvrez-nous ! Car, si l'on fait ces choses au bois vert, qu'arrivera-t-il au bois sec ? Et l'on menait aussi deux autres qui étaient des malfaiteurs, pour les faire mourir avec lui. Et quand ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, et les malfaiteurs, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Mais Jésus disait : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. Or, faisant le partage de ses vêtements, ils les tirèrent au sort. Et le peuple se tenait là, regardant. Et les magistrats se moquaient disant : Il a sauvé les autres, qu'il se sauve lui-même, si c'est lui qui est le Christ, l'Elu de Dieu ! Et les soldats aussi se moquaient de lui, s'approchant, lui présentant du vinaigre, et disant : Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! Et il y avait aussi au-dessus de lui une inscription : Celui-ci Est Le Roi Des Juifs. Or, l'un des malfaiteurs crucifiés l'injuriait, disant : N'es-tu pas le Christ ? sauve-toi toi-même, et nous aussi ! Mais l'autre, répondant, dit en le réprimandant : Ne crains-tu point Dieu, toi qui subis le même jugement ? Et pour nous, c'est avec justice, car nous recevons ce que méritent nos actions ; mais celui-ci n'a rien fait de mal. Et il disait à Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume ! Et Jésus lui dit : En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. Et il était déjà environ la sixième heure ; et il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu'à la neuvième heure. Et le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu. Et Jésus, s'écriant d'une voix forte, dit : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et ayant dit cela, il expira. Or le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifiait Dieu, en disant : Véritablement cet homme était juste. Et toute la foule qui s'était assemblée à ce spectacle, ayant vu les choses qui étaient arrivées, s'en retournait en se frappant la poitrine. Et tous ceux de sa connaissance se tenaient à distance, et les femmes qui l'avaient suivi de la Galilée contemplaient ces choses. Et voici, un homme appelé Joseph, qui était membre du conseil, homme bon et juste, qui n'avait point consenti à leur décision ni à leur action ; qui était d'Arimathée, ville des Juifs, et qui attendait, lui aussi, le royaume de Dieu, vint vers Pilate et demanda le corps de Jésus. Et l'ayant descendu, il l'enveloppa d'un linceul et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n'avait encore été mis. Or c'était le jour de la préparation, et le sabbat allait commencer ; et les femmes qui étaient venues de Galilée avec lui, ayant suivi, regardèrent le sépulcre, et comment son corps y était déposé. Et s'en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums. Et le jour du sabbat, elles se reposèrent selon le commandement. Mais le premier jour de la semaine, de grand matin, elles vinrent au sépulcre, apportant les aromates qu'elles avaient préparés. Or elles trouvèrent la pierre roulée de devant le sépulcre ; mais, étant entrées, elles ne trouvèrent point le corps du Seigneur Jésus. Et il arriva que, comme elles étaient en perplexité à ce sujet, voici, deux hommes se présentèrent à elles, en vêtements resplendissants. Et comme elles étaient tout effrayées et baissaient le visage contre terre, ils leur dirent : Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n'est point ici, mais il est ressuscité : souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé, lorsqu'il était encore en Galilée, disant : Il faut que le fils de l'homme soit livré entre les mains des hommes pécheurs, et qu'il soit crucifié, et qu'il ressuscite le troisième jour. Et elles se souvinrent de ses paroles. Et étant revenues du sépulcre, elles annoncèrent toutes ces choses aux onze et à tous les autres. Or, c'étaient Marie-Madeleine et Jeanne et Marie, mère de Jacques, et les autres qui étaient avec elles, qui disaient ces choses aux apôtres. Et ces paroles leur parurent du radotage, et ils ne croyaient pas ces femmes. Mais Pierre s'étant levé, courut au sépulcre, et s'étant baissé, il vit les linges à terre seuls ; et il s'en retourna chez lui, s'étonnant de ce qui était arrivé. Et voici, ce jour-là même, deux d'entre eux s'en allaient à un bourg nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades. Et ils s'entretenaient ensemble de toutes ces choses qui étaient arrivées. Et il arriva que, comme ils s'entretenaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même, s'étant approché, marchait avec eux ; mais leurs yeux étaient retenus de sorte qu'ils ne le reconnaissaient pas. Et il leur dit : Quels sont ces discours que vous échangez l'un avec l'autre en marchant ? et vous êtes tout tristes. Et l'un d'eux, nommé Cléopas, répondant, lui dit : Es-tu le seul qui séjourne à Jérusalem et qui ne sache pas les choses qui s'y sont passées ces jours-ci ? Et il leur dit : Lesquelles ? Et ils lui dirent : Celles qui concernent Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvre et en parole, devant Dieu et devant tout le peuple ; et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l'ont livré pour être condamné à mort, et l'ont crucifié. Quant à nous, nous espérions qu'il était celui qui doit racheter Israël ; mais avec tout cela, voici le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées. Mais quelques femmes d'entre nous, nous ont fort étonnés : ayant été de grand matin au sépulcre, et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont revenues disant qu'elles ont vu une apparition d'anges, qui disent qu'il est vivant. Et quelques-uns de ceux qui sont avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont point vu. Et lui leur dit : hommes sans intelligence, et tardifs de cœur à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire ? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait dans toutes les Ecritures ce qui le regardait. Et ils approchèrent du bourg où ils allaient ; et lui, fit comme s'il allait plus loin. Et ils le retinrent de force, en disant : Reste avec nous ; car le soir approche et le jour est déjà sur son déclin. Et il entra pour rester avec eux. Et il arriva, comme il était à table avec eux, qu'ayant pris le pain, il prononça une bénédiction, et après l'avoir rompu, il le leur donnait ; et leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent ; et lui disparut de devant eux. Et ils se dirent l'un à l'autre : Notre cœur n'était-il pas brûlant au dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Ecritures ? Et, se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent assemblés les onze, et ceux qui étaient avec eux, qui disaient : Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. Et eux-mêmes racontaient ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu, lorsqu'il avait rompu le pain. Or, comme ils parlaient de la sorte, lui-même se présenta au milieu d'eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! Mais, saisis d'épouvante et de crainte, ils pensaient voir un esprit. Et il leur dit : Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi des pensées s'élèvent-elles dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds, car c'est moi-même. Touchez-moi, et regardez-moi ; car un esprit n'a pas de la chair et des os, comme vous voyez que j'ai. Et ayant dit cela, il leur montra ses mains et ses pieds. Et comme, dans leur joie, ils ne croyaient point encore, et qu'ils étaient dans l'étonnement, il leur dit : Avez-vous ici quelque chose à manger ? Et ils lui présentérent un morceau de poisson rôti. Et l'ayant pris, il en mangea en leur présence. Puis il leur dit : Ce sont ici les paroles que je vous disais, lorsque j'étais encore avec vous, qu'il fallait que fût accompli tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les Psaumes. Alors il leur ouvrit l'entendement pour qu'ils comprissent les Ecritures ; et il leur dit : C'est ainsi qu'il est écrit que le Christ doit souffrir et ressusciter d'entre les morts le troisième jour ; et que la repentance et la rémission des péchés doivent être prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. Or vous, vous êtes témoins de ces choses ; et moi, j'envoie sur vous la promesse du Père ; et vous, demeurez dans la ville, jusqu'à ce que vous ayez été revêtus de la puissance d'en haut. Et il les mena dehors, jusque vers Béthanie, et, élevant ses mains, il les bénit. Et il arriva, pendant qu'il les bénissait, qu'il se sépara d'avec eux. Et eux s'en retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. Et ils étaient continuellement dans le temple, louant Dieu.
Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle ; et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. Il parut un homme, envoyé de Dieu ; son nom était Jean. Il vint pour être témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n'était pas lui-même la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière. C'était là la véritable lumière qui éclaire tout homme venant au monde. Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l'a pas connu. Il est venu chez soi ; et les siens ne l'ont point accueilli. Mais à tous ceux qui l'ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ; à ceux qui croient en son nom, lesquels ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. Et la Parole est devenue chair, et elle a habité parmi nous (et nous avons contemplé sa gloire, une gloire telle qu'est celle du Fils unique, venu du Père) pleine de grâce et de vérité. Jean rend témoignage de lui et s'écrie, disant : C'est celui dont j'ai dit : Celui qui vient après moi m'a précédé, car il était avant moi. Et, de sa plénitude, nous avons tous reçu, et grâce pour grâce. Car la loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui nous l'a fait connaître. Et c'est ici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des Lévites pour lui demander : Toi, qui es-tu ? Il déclara, et ne nia point, il déclara : Moi, je ne suis point le Christ. Et ils lui demandèrent : Quoi donc ? Es-tu Elie ? Et il dit : Je ne le suis point. Es-tu le prophète ? Et il répondit : Non. Ils lui dirent donc : Qui es-tu ? afin que nous rendions réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu de toi-même ? Il dit : Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Dressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Esaïe. Et ceux qui avaient été envoyés étaient d'entre les pharisiens. Et ils l'interrogèrent encore et lui dirent : Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es point le Christ, ni Elie, ni le prophète ? Jean leur répondit en disant : Moi, je baptise d'eau ; mais au milieu de vous se trouve Celui que vous ne connaissez point, Celui qui vient après moi, qui m'a précédé ; et moi, je ne suis pas digne de délier la courroie de sa chaussure. Ces choses se passèrent à Béthanie, au delà du Jourdain, où Jean baptisait. Le lendemain, il voit Jésus venant à lui, et il dit : Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. C'est celui dont j'ai dit : Après moi vient un homme qui m'a précédé, car il était avant moi. Et moi je ne le connaissais pas ; mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser d'eau. Et Jean rendit témoignage en disant : J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il est demeuré sur lui. Et moi je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau, celui-là m'a dit : Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est celui qui baptise de l'Esprit-Saint. Et moi je l'ai vu, et j'ai rendu témoignage que celui-là est le Fils de Dieu. Le lendemain, Jean se trouvait de nouveau là avec deux de ses disciples, et ayant arrêté son regard sur Jésus qui passait, il dit : Voilà l'Agneau de Dieu. Et les deux disciples l'entendirent parler, et ils suivirent Jésus. Or Jésus s'étant retourné, et voyant qu'ils le suivaient, leur dit : Que cherchez-vous ? Ils lui dirent : Rabbi (ce qui signifie Maître) où demeures-tu ? Il leur dit : Venez et vous verrez. Ils allèrent donc, et ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là ; il était environ la dixième heure. André, le frère de Simon Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui avaient suivi Jésus. Celui-ci trouve, le premier, Simon son propre frère, et il lui dit : Nous avons trouvé le Messie (ce qui signifie Christ). Et il l'amena à Jésus. Jésus l'ayant regardé, dit : Tu es Simon, fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre). Le lendemain, Jésus voulut s'en aller en Galilée, et il trouve Philippe ; et il lui dit : Suis-moi. Or, Philippe était de Bethsaïda, de la ville d'André et de Pierre. Philippe trouve Nathanaël, et lui dit : Nous avons trouvé celui dont Moïse a écrit dans la loi, et dont les prophètes ont parlé, Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth. Et Nathanaël lui dit : Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? Philippe lui dit : Viens et vois. Jésus vit Nathanaël venant à lui, et il dit de lui : Voici un véritable Israélite en qui il n'y a point de fraude. Nathanaël lui dit : D'où me connais-tu ? Jésus répondit et lui dit : Avant que Philippe t'appelât, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. Nathanaël lui répondit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël. Jésus répondit et lui dit : Parce que je t'ai dit que je te voyais sous le figuier tu crois : tu verras de plus grandes choses que celle-ci. Et il lui dit : En vérité, en vérité, je vous dis que désormais vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme. Et le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus était là. Or Jésus fut aussi invité aux noces, avec ses disciples. Et le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n'ont pas de vin. Jésus lui dit : Qu'y a-t-il entre moi et toi, femme ? Mon heure n'est pas encore venue. Sa mère dit aux serviteurs : Tout ce qu'il vous dira, faites-le. Or, il y avait là six vases de pierre, pour servir aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures. Jésus leur dit : Remplissez d'eau ces vases ; et ils les remplirent jusqu'au haut. Et il leur dit : Puisez maintenant, et portez-en au chef de table. Et ils lui en portèrent. Dès que le chef de table eut goûté l'eau changée en vin (et il ne savait pas d'où venait ce vin, mais les serviteurs le savaient bien, eux qui avaient puisé l'eau), il appelle l'époux, et lui dit : Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moindre, quand on s'est enivré ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent. Jésus fit ce premier de ses miracles à Cana de Galilée, et il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. Après cela, il descendit à Capernaüm, lui et sa mère et ses frères et ses disciples ; et ils n'y demeurèrent que peu de jours. Et la Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. Et il trouva dans le temple ceux qui vendaient des bœufs et des brebis et des pigeons, et les changeurs assis. Et ayant fait un fouet de cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; et il répandit la monnaie des changeurs et renversa leurs tables ; et il dit à ceux qui vendaient les pigeons : Emportez ces choses d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de marché. Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit : Le zèle de ta maison me dévorera ! Les Juifs prirent donc la parole, et lui dirent : Par quel miracle nous montres-tu que tu as le droit de faire ces choses ? Jésus répondit et leur dit : Abattez ce temple, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs lui dirent : On a été quarante-six ans à bâtir ce temple, et tu le relèveras en trois jours ! Mais lui parlait du temple de son corps. Lors donc qu'il fut ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu'il avait dit cela ; et ils crurent l'Ecriture et cette parole que Jésus avait dite. Or, pendant qu'il était à Jérusalem à la fête de Pâque, un grand nombre crurent en son nom, voyant les miracles qu'il faisait. Mais Jésus, lui, ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous ; et qu'il n'avait pas besoin que personne lui rendît témoignage d'aucun homme, car il connaissait lui-même ce qui était dans l'homme. Or il y avait un homme d'entre les pharisiens, nommé Nicodème, qui était un chef des Juifs. Il vint vers Jésus de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de la part de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui. Jésus répondit et lui dit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît d'en haut, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne point de ce que je t'ai dit : Il vous faut naître d'en haut. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est de même de quiconque est né de l'Esprit. Nicodème répondit et lui dit : Comment ces choses peuvent-elles se faire ? Jésus répondit et lui dit : Tu es le docteur d'Israël, et tu ne connais pas ces choses ! En vérité, en vérité, je te dis que ce que nous savons, nous le disons ; et ce que nous avons vu, nous en rendons témoignage ; et vous ne recevez point notre témoignage. Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez- vous, si je vous parle des choses célestes ? Et personne n'est monté au ciel, si ce n'est Celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel. Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé ; afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Car Dieu n'a point envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde ; mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n'est point jugé ; mais celui qui ne croit point, est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Or voici le jugement : c'est que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière ; car leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal, hait la lumière et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient reprises. Mais celui qui pratique la vérité, vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu'elles sont faites en Dieu. Après cela, Jésus se rendit dans la terre de Judée avec ses disciples, et là il séjournait avec eux et baptisait. Or Jean baptisait aussi à Enon, près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau ; et on allait et on se faisait baptiser. Car Jean n'avait pas encore été mis en prison. Or, il y eut une dispute des disciples de Jean avec un Juif, au sujet de la purification. Et ils vinrent à Jean et lui dirent : Rabbi, celui qui était avec toi au delà du Jourdain, auquel tu as rendu témoignage, voici, il baptise, et tous vont à lui. Jean répondit et dit : Un homme ne peut rien prendre, qui ne lui ait été donné du ciel. Vous-mêmes m'êtes témoins que j'ai dit : Ce n'est pas moi qui suis le Christ, mais j'ai été envoyé devant lui. Celui qui a l'épouse est l'époux ; mais l'ami de l'époux, qui se tient là et qui l'écoute, est ravi de joie d'entendre la voix de l'époux ; cette joie donc qui est la mienne est parfaite. Il faut qu'il croisse et que je diminue. Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous ; celui qui est de la terre, est de la terre, et parle comme étant de la terre ; Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous. Ce qu'il a vu et entendu, il en rend témoignage ; et personne ne reçoit son témoignage. Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai ; car Celui que Dieu a envoyé, parle les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas l'Esprit avec mesure. Le Père aime le Fils et a remis toutes choses entre ses mains. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais celui qui désobéit au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. Lors donc que le Seigneur eut appris que les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait et baptisait plus de disciples que Jean -- (toutefois ce n'était pas Jésus lui-même qui baptisait, mais ses disciples), il quitta la Judée, et s'en retourna en Galilée. Or, il fallait qu'il passât par la Samarie. Il arriva donc à une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob donna à Joseph son fils. Or, là était la source de Jacob. Jésus donc, fatigué du voyage, s'était ainsi assis près de la source ; c'était environ la sixième heure. Une femme de la Samarie vient pour puiser de l'eau.Jésus lui dit : Donne-moi à boire. Car ses disciples s'en étaient allés à la ville pour acheter des vivres. La femme samaritaine lui dit donc : Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi, qui suis une femme samaritaine ? (Car les Juifs n'ont point de relations avec les Samaritains.) Jésus répondit et lui dit : Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, tu l'aurais prié toi-même, et il t'aurait donné de l'eau vive. La femme lui dit : Seigneur, tu n'as point de vase pour puiser, et le puits est profond, d'où aurais-tu donc cette eau vive ? Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? Jésus répondit et lui dit : Quiconque boit de cette eau-là aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; au contraire, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissante jusqu'à la vie éternelle. La femme lui dit : Seigneur, donne-moi cette eau-là, afin que je n'aie plus soif et que je ne vienne plus ici pour puiser. Jésus lui dit : Va, appelle ton mari, et viens ici. La femme répondit : Je n'ai point de mari. Jésus lui dit : Tu as bien dit : Je n'ai point de mari ; car tu as eu cinq maris ; et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari ; tu as dit vrai en cela. La femme lui dit : Seigneur, je vois que tu es un prophète ! Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. Jésus lui dit : Femme, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez point ; nous, nous adorons ce que nous connaissons ; car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient, et elle est maintenant arrivée, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi, ce sont de tels adorateurs que le Père cherche. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité. La femme lui dit : Je sais que le Messie (celui qui est appelé Christ) vient ; quand celui-là sera venu, il nous annoncera toutes choses. Jésus lui dit : Je le suis, moi, qui te parle. Et là-dessus, ses disciples arrivèrent, et ils s'étonnaient de ce qu'il parlait avec une femme ; néanmoins, aucun ne dit : Que lui demandes-tu ? ou : De quoi parles-tu avec elle ? La femme laissa donc sa cruche et s'en alla à la ville, et elle dit aux gens : Venez, voyez un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait : ne serait-ce pas le Christ ? Ils sortirent de la ville, et ils venaient vers lui. Pendant ce temps, les disciples le priaient disant : Rabbi, mange. Mais il leur dit : J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. Les disciples se disaient donc les uns aux autres : Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'achever son œuvre. Ne dites-vous pas : Encore quatre mois, et la moisson arrive ? Voici, je vous dis : Levez vos yeux, et regardez les campagnes ; elles sont déjà blanches pour la moisson. Et celui qui moissonne reçoit un salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle ; afin que, et celui qui sème, et celui qui moissonne, en aient ensemble de la joie. Car, en ceci, cette parole est vraie : Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne. Moi, je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas travaillé ; d'autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail. Or plusieurs des Samaritains de cette ville-là crurent en lui, à cause de la parole de la femme, qui rendait ce témoignage : Il m'a dit tout ce que j'ai fait. Lors donc que les Samaritains furent venus vers lui, ils le prièrent de demeurer auprès d'eux ; et il demeura là deux jours. Et un beaucoup plus grand nombre crurent, à cause de sa parole. Et ils disaient à la femme : Ce n'est plus à cause de ce que tu as dit, que nous croyons ; car nous avons entendu nous-mêmes, et nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde. Après ces deux jours, il partit de là pour se rendre en Galilée ; car Jésus avait déclaré lui-même qu'un prophète n'est point honoré dans sa propre patrie. Lors donc qu'il fut arrivé en Galilée, les Galiléens l'accueillirent, ayant vu toutes les choses qu'il avait faites à Jérusalem, pendant la fête ; car eux aussi étaient allés à la fête. Il vint donc de nouveau à Cana de Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Et il y avait à Capernaüm un officier royal, dont le fils était malade. Cet homme ayant appris que Jésus était arrivé de Judée en Galilée, s'en alla vers lui, et le pria de descendre et de guérir son fils ; car il allait mourir. Jésus lui dit donc : Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croirez point ! L'officier royal lui dit : Seigneur, descends avant que mon enfant meure. Jésus lui dit : Va, ton fils vit. Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite ; et il s'en allait. Or, comme déjà il descendait, ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent cette nouvelle, disant : Ton enfant vit. Il leur demanda donc l'heure à laquelle il s'était trouvé mieux. Ils lui dirent donc : Hier, à la septième heure, la fièvre le quitta. Le père reconnut donc que c'était à cette même heure-là que Jésus lui avait dit : Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison. Jésus fit encore ce second miracle, en arrivant de Judée en Galilée. Après ces choses, il y avait une fête des Juifs ; et Jésus monta à Jérusalem. Or, il y a à Jérusalem, près de la porte des Brebis, un réservoir d'eau, appelé en hébreu Béthesda, ayant cinq portiques. Dans ces portiques étaient couchés une multitude de malades, aveugles, boiteux, paralytiques, qui attendaient le mouvement de l'eau. Car un ange descendait de temps en temps dans le réservoir et troublait l'eau ; celui donc qui y entrait le premier après que l'eau avait été troublée guérissait, de quelque maladie qu'il fût atteint. Or, il y avait un homme qui était malade depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché, et connaissant qu'il était malade déjà depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être guéri ? Le malade lui répondit : Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans le réservoir quand l'eau est troublée ; et pendant que je vais, un autre y descend avant moi. Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton lit, et marche. Et aussitôt l'homme fut guéri ; et il prit son lit, et il marchait. Or, ce jour-là était un jour de sabbat. Les Juifs disaient donc à celui qui avait été guéri : C'est le sabbat et il ne t'est pas permis d'emporter ton lit. Mais lui leur répondit : Celui qui m'a guéri, c'est lui qui m'a dit : Emporte ton lit et marche. Ils lui demandèrent : Qui est l'homme qui t'a dit : Emporte ton lit et marche ? Mais celui qui avait été guéri ne savait qui c'était ; car Jésus avait disparu, une foule étant en ce lieu-là. Après cela, Jésus le trouve dans le temple, et lui dit : Voici, tu as été guéri ; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire. Cet homme s'en alla, et annonça aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri. Et à cause de cela, les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu'il faisait ces choses le jour du sabbat. Mais Jésus leur répondit : Mon Père travaille jusqu'à présent, et moi aussi je travaille. A cause de cela donc les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu'il violait le sabbat, mais encore parce qu'il disait que Dieu était son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu. Jésus répondit donc, et il leur disait : En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu'il ne le voie faire au Père ; car les choses que Celui-ci fait, le Fils aussi les fait pareillement. Car le Père aime le Fils, et il lui montre tout ce qu'il fait, et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'étonnement. Car, comme le Père ressuscite les morts et les fait vivre, de même aussi le Fils fait vivre ceux qu'il veut. Car aussi le Père ne juge personne, mais il a remis tout le jugement au Fils ; afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père ; celui qui n'honore pas le Fils, n'honore pas le Père qui l'a envoyé. En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui écoute ma parole et croit à Celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle ; et il ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous dis que l'heure vient, et elle est maintenant arrivée, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et où ceux qui l'auront entendue, vivront. Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné aussi au Fils d'avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné même l'autorité d'exercer le jugement, parce qu'il est Fils d'homme. Ne vous étonnez pas de cela, car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront : ceux qui auront fait le bien, en résurrection de vie ; ceux qui auront pratiqué le mal, en résurrection de jugement. Je ne puis rien faire de moi-même ; selon que j'entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche point ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé. Si c'est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai. Il en est un autre qui rend témoignage de moi ; et je sais que le témoignage qu'il rend de moi est vrai. Vous avez envoyé vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. Pour moi, ce n'est pas d'un homme que je reçois le témoignage ; mais je dis ceci, afin que vous soyez sauvés. Jean était la lampe qui brûle et qui luit ; et vous, vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière. Mais moi, j'ai le témoignage qui est plus grand que celui de Jean ; car les œuvres que le Père m'a données, afin que je les accomplisse, ces œuvres-là que je fais rendent témoignage de moi que le Père m'a envoyé. Et le Père, qui m'a envoyé, a lui-même rendu témoignage de moi. Vous n'avez jamais ni entendu sa voix ni vu sa face ; et sa parole, vous ne l'avez pas demeurant en vous, puisque vous ne croyez point Celui qu'il a envoyé. Vous scrutez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle ; et ce sont elles qui rendent témoignage de moi ; et vous ne voulez point venir à moi pour avoir la vie ! La gloire qui vient des hommes, je ne la reçois point. Mais je vous connais, et je sais que vous n'avez point en vous-mêmes l'amour de Dieu : moi je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là, vous le recevrez. Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres et ne recherchez point la gloire qui vient de Dieu seul ? Ne pensez point que ce soit moi qui vous accuserai devant le Père ; celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi ; car il a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ? Après ces choses, Jésus s'en alla au delà de la mer de Galilée, ou de Tibériade. Et une grande foule le suivait, parce qu'ils voyaient les miracles qu'il opérait sur les malades. Mais Jésus monta sur la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus ayant donc levé les yeux, et ayant vu qu'une grande foule venait à lui, dit à Philippe : Où achèterons-nous des pains, afin que ceux-ci aient à manger ? Or, il disait cela pour l'éprouver, car il savait, lui, ce qu'il allait faire. Philippe lui répondit : Deux cents deniers de pain ne leur suffisent pas pour que chacun en reçoive quelque peu. Un de ses disciples, André, frère de Simon-Pierre, lui dit : Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux pois- sons ; mais qu'est-ce que cela pour tant de gens ? Jésus dit : Faites asseoir les gens. Or il y avait beaucoup d'herbe dans ce lieu. Les hommes s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille. Jésus prit donc les pains, et ayant rendu grâces, il les distribua à ceux qui étaient assis ; de même aussi des poissons, autant qu'ils en voulurent. Et quand ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui sont restés, afin que rien ne se perde. Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers des morceaux provenant des cinq pains d'orge qui étaient restés à ceux qui avaient mangé. Les gens donc ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient : Celui-ci est véritablement le prophète qui vient dans le monde. Jésus donc ayant connu qu'ils allaient venir l'enlever, afin de le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul. Or, quand le soir fut venu, ses disciples descendirent à la mer ; et étant entrés dans une barque, ils passaient la mer pour aller à Capernaüm ; et il faisait déjà obscur, et Jésus ne les avait pas encore rejoints, et la mer était agitée, comme il soufflait un grand vent. Quand donc ils eurent ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils voient Jésus marchant sur la mer et s'approchant de la barque ; et ils eurent peur. Mais il leur dit : C'est moi, n'ayez pas peur. Ils voulaient donc le recevoir dans la barque, et aussitôt la barque se trouva au rivage où ils allaient. Le lendemain, la foule qui se tenait de l'autre côté de la mer vit qu'il n'y avait eu là d'autre barque qu'une seule, et que Jésus n'était point entré avec ses disciples dans cette barque, mais que ses disciples s'en étaient allés seuls. Mais des barques étaient venues de Tibériade, près du lieu où ils avaient mangé le pain, après que le Seigneur eut rendu grâces. Lors donc que la foule vit que Jésus n'était point là, non plus que ses disciples, ils entrèrent eux-mêmes dans les barques, et allèrent à Capernaüm, cherchant Jésus. Et l'ayant trouvé de l'autre côté de la mer, ils lui dirent : Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? Jésus leur répondit et dit : En vérité, en vérité, je vous le dis : Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste en vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera ; car c'est lui que le Père, Dieu, a marqué de son sceau. Ils lui dirent donc : Que devons-nous faire, pour accomplir les œuvres de Dieu ? Jésus répondit et leur dit : C'est ici l'œuvre de Dieu, que vous croyiez en Celui qu'il a envoyé. Ils lui dirent donc : Quel signe fais-tu donc, toi, afin que nous voyions et que nous te croyions ? Quelle œuvre fais-tu ? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon qu'il est écrit : Il leur a donné à manger le pain du ciel. Jésus leur dit donc : En vérité, en vérité, je vous le dis : Ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; mais c'est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel ; car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde. Ils lui dirent donc : Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. Jésus leur dit : C'est moi qui suis le pain de la vie : celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Mais je vous l'ai dit, vous m'avez vu, et vous ne croyez point. Tout ce que le Père me donne, viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le mettrai point dehors. Car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé. Or c'est ici la volonté de Celui qui m'a envoyé, que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné ; mais que je le ressuscite au dernier jour. Car c'est ici la volonté de mon Père, que quiconque contemple le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle ; et moi je le ressusciterai au dernier jour. Les Juifs murmuraient donc à son sujet, parce qu'il avait dit : Je suis le pain qui est descendu du ciel. Et ils disaient : N'est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, celui dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit-il : Je suis descendu du ciel ? Jésus répondit et leur dit : Ne murmurez point entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Quiconque a entendu le Père et a été instruit par lui, vient à moi. Non que personne ait vu le Père, si ce n'est Celui qui vient de Dieu ; lui a vu le Père. En vérité, en vérité, je vous le dis : Celui qui croit en moi a la vie éternelle. C'est moi qui suis le pain de la vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. C'est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. Moi je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel ; si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et aussi le pain que je donnerai c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. Les Juifs disputaient donc entre eux, disant : Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? Jésus leur dit donc : En vérité, en vérité, je vous le dis : Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est une vraie nourriture, et mon sang est un vrai breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, ainsi celui qui me mange, vivra lui aussi par moi. C'est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n'en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne, et qui sont morts : celui qui mange ce pain vivra éternellement. Il dit ces choses, enseignant dans la synagogue, à Capernaüm. Plusieurs donc de ses disciples, l'ayant entendu, dirent : Cette parole est dure ; qui peut l'écouter ? Mais Jésus connaissant en lui- même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : Ceci vous scandalise ? Et si vous voyez le Fils de l'homme monter où il était auparavant ? C'est l'Esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien : les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie. Mais il y en a quelques-uns d'entre vous qui ne croient point. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Et il disait : C'est à cause de cela que je vous ai dit que personne ne peut venir à moi, à moins que cela ne lui soit donné par le Père. Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils ne marchaient plus avec lui. Jésus dit donc aux douze : Voulez-vous, tous aussi, vous en aller ? Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle ; et nous, nous avons cru et nous avons connu que tu es le Saint de Dieu. Jésus leur répondit : N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze ? Et l'un de vous est un démon ! Or il parlait de Judas Iscariot, fils de Simon ; car c'était lui qui devait le livrer, lui, l'un des douze. Et après ces chosesl, Jésus parcourait la Galilée ; car il ne voulait pas séjourner dans la Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Mais la fête des Juifs, la fête des Tabernacles, était proche. Ses frères lui dirent donc : Pars d'ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais. Car nul homme ne fait rien en secret, quand il cherche à être lui-même en évidence. Si tu fais ces choses, manifeste-toi toi-même au monde. Car ses frères mêmes ne croyaient pas en lui. Jésus leur dit donc : Mon temps n'est pas encore venu ; mais votre temps est toujours prêt. Le monde ne peut vous haïr ; mais moi, il me hait, parce que je rends de lui ce témoignage que ses œuvres sont mauvaises. Vous, montez à la fête ; moi, je ne monte pas à cette fête, parce que mon temps n'est pas encore accompli. Leur ayant dit cela, il demeura en Galilée. Mais quand ses frères furent montés à la fête, alors il monta, lui aussi, non pas publiquement, mais comme en secret. Les Juifs donc le cherchaient à la fête et disaient : Où est-il ? Et il y avait une grande rumeur à son sujet dans la foule. Les uns disaient : C'est un homme de bien. D'autres disaient : Non, mais il égare le peuple. Toutefois personne ne parlait de lui librement, par crainte des Juifs. Or, comme on était déjà au milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. Et les Juifs s'étonnaient, disant : comment celui-ci connaît-il les Ecritures, n'ayant point étudié ? Jésus leur répondit : Mon enseignement n'est pas de moi, mais de Celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il reconnaîtra si mon enseignement est de Dieu, ou si je parle de mon chef. Celui qui parle de son chef, cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de Celui qui l'a envoyé, celui-là est vrai, et il n'y a point d'injustice en lui. Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi ? et nul de vous n'observe la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? La foule répondit : Tu as un démon ! Qui est-ce qui cherche à te faire mourir ? Jésus répondit et leur dit : J'ai fait une œuvre, et vous êtes tous étonnés. C'est pour cela que Moïse vous a donné la circoncision (non pas qu'elle vienne de Moïse, mais elle vient des pères), et que le jour du sabbat vous circoncisez un homme. Si un homme reçoit la circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j'ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? Ne jugez point selon l'apparence, mais jugez selon la justice. Quelques-uns des habitants de Jérusalem disaient donc : N'est-ce pas là celui qu'ils cherchent à faire mourir ? Et voici, il parle librement, et ils ne lui disent rien. Les chefs auraient-ils vraiment reconnu qu'il est le Christ ? Mais celui-ci, nous savons d'où il est : tandis que le Christ, quand il viendra, personne ne saura d'où il est. Jésus s'écria donc, enseignant dans le temple et disant : Vous me connaissez, et vous savez d'où je suis ! Et pourtant ce n'est pas de moi-même que je suis venu ; mais il est véritable, Celui qui m'a envoyé, et que vous ne connaissez pas. Moi je le connais, car je viens de sa part, et c'est lui qui m'a envoyé. Ils cherchaient donc à se saisir de lui ; et pourtant personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue. Mais de la foule, plusieurs crurent en lui, et ils disaient : Le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus de miracles que n'en a fait celui-ci ? Les pharisiens entendirent la foule qui murmurait ces paroles à son sujet, et les principaux sacrificateurs et les pharisiens envoyèrent des huissiers pour le saisir. Jésus dit donc : Je suis encore avec vous pour un peu de temps, et je m'en vais à Celui qui m'a envoyé. Vous me chercherez, et vous ne me trouverez point ; et là où je serai, vous n'y pouvez venir. Les Juifs donc dirent entre eux : Où va-t-il aller, que nous ne le trouverons point ? Doit-il aller vers ceux qui sont dispersés parmi les Grecs, et enseigner les Grecs ? Que signifie cette parole qu'il a dite : Vous me chercherez, et ne me trouverez point, et là où je serai vous n'y pouvez venir ? Or, le dernier, le grand jour de la fête, Jésus se tenait debout, et il s'écria disant : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture. Or il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié. Des gens donc de la foule, ayant entendu ces paroles, disaient : Celui-ci est véritablement le prophète. D'autres disaient : Celui-ci est le Christ. Mais d'autres disaient : Le Christ viendra-t-il donc de la Galilée ? L'Ecriture n'a-t-elle pas déclaré que c'est de la postérité de David et du bourg de Bethléem, où était David, que le Christ viendra ? Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule. Or quelques-uns d'entre eux voulaient le saisir ; mais personne ne mit la main sur lui. Les huissiers retournèrent donc vers les principaux sacrificateurs et les pharisiens. Et ceux-ci leur dirent : Pourquoi ne l'avez-vous pas amené ? Les huissiers répondirent : Jamais homme ne parla comme cet homme. Les pharisiens donc leur répondirent : Est- ce que vous aussi vous vous êtes laissé séduire ? Y a-t-il quelqu'un des chefs ou des pharisiens qui ait cru en lui ? Mais cette foule, qui n'entend point la loi, ce sont des maudits ! Nicodème, celui qui était venu de nuit vers Jésus, et qui était l'un d'entre eux, leur dit : Notre loi condamne-t-elle un homme sans qu'on l'ait entendu auparavant, et qu'on ait pris connaissance de ce qu'il a fait ? Ils répondirent et lui dirent : Es-tu aussi de la Galilée ? Informe-toi, et tu verras que de la Galilée ne s'élève point de prophète. Et ils allèrent chacun dans sa maison. Mais Jésus alla à la montagne des Oliviers. Mais à la pointe du jour, il se rendit de nouveau dans le temple, et tout le peuple venait à lui ; et s'étant assis, il les enseignait ? Alors les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qui avait été surprise en adultère, et l'ayant placée au milieu, ils lui disent : Maître, cette femme a été prise sur le fait, commettant adultère. Or, dans la loi, Moïse nous a ordonné de lapider de telles femmes ; toi donc, que dis-tu ? Ils disaient cela pour l'éprouver, afin d'avoir de quoi l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Or comme ils continuaient à l'interroger, il se redressa et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Et s'étant encore baissé, il écrivait sur la terre. Mais eux, ayant entendu cela, et étant repris par la conscience, ils sortaient un à un, commençant depuis les plus âgés jusqu'aux derniers ; et Jésus demeura seul, avec la femme qui était là au milieu. Mais Jésus, s'étant redressé, et ne voyant personne que la femme, lui dit : Femme, où sont-ils tes accusateurs ? Personne ne t'a-t-il condamnée ? Elle dit : Personne, Seigneur. Et Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus. Jésus leur parla donc de nouveau, disant : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. Les pharisiens lui dirent donc : Tu rends témoignage de toi-même ; ton témoignage n'est pas vrai. Jésus répondit et leur dit : Si même je rends témoignage de moi, mon témoignage est vrai ; car je sais d'où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez d'où je viens, ni où je vais. Vous, vous jugez selon la chair ; moi, je ne juge personne. Et si je juge, moi, mon jugement est vrai ; parce que je ne suis pas seul, mais le Père qui m'a envoyé est avec moi. Et il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai. C'est moi qui rends témoignage de moi-même ; et le Père qui m'a envoyé me rend aussi témoignage. Ils lui disaient donc : Où est ton Père ? Jésus répondit : Vous ne connaissez ni moi ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Il prononça ces paroles dans le lieu où était le trésor, enseignant dans le temple ; et personne ne se saisit de lui, parce que son heure n'était pas encore venue. Il leur dit donc de nouveau : Je m'en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché ; là où je vais vous n'y pouvez venir. Les Juifs disaient donc : Se tuera-t-il lui-même, puisqu'il dit : Là où je vais vous n'y pouvez venir ? Et il leur disait : Vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut ; vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. Aussi vous ai-je dit que vous mourrez dans vos péchés ; car si vous ne croyez pas que c'est moi, vous mourrez dans vos péchés. Ils lui disaient donc : Toi, qui es-tu ? Jésus leur dit : Précisément ce qu'aussi je vous déclare. J'ai à votre sujet beaucoup de choses à dire et à juger ; mais Celui qui m'a envoyé est vrai, et moi, les choses que j'ai entendues de lui, je les dis dans le monde. Ils ne comprirent point qu'il leur parlait du Père. Jésus leur dit donc : Lorsque vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez que c'est moi, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je dis ces choses selon que le Père m'a enseigné. Et celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a point laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. Comme Jésus disait ces choses, plusieurs crurent en lui. Jésus, disait donc aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes véritablement mes disciples ; et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. Ils lui répondirent : Nous sommes la postérité d'Abraham, et nous n'avons jamais été les esclaves de personne ; comment dis-tu : Vous deviendrez libres ? Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous dis que quiconque fait le péché, est esclave du péché. Or, l'esclave ne demeure pas toujours dans la maison ; le fils y demeure toujours. Si donc le Fils vous rend libres, vous serez réellement libres. Je sais que vous êtes la postérité d'Abraham ; mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole ne pénètre pas en vous. Ce que j'ai vu chez mon Père, je le dis ; vous donc aussi, ce que vous avez entendu de votre père, vous le faites. Ils répondirent et lui dirent : Notre père, c'est Abraham. Jésus leur dit : Si vous étiez enfants d'Abraham, vous feriez les œuvres d'Abraham. Mais maintenant, vous cherchez à me faire mourir, moi, un homme qui vous ai annoncé la vérité que j'ai entendue de Dieu : cela, Abraham ne l'a point fait. Vous faites les œuvres de votre père. Ils lui dirent : Nous ne sommes pas des enfants illégitimes ; nous n'avons qu'un seul Père, Dieu. Jésus leur dit : Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez ; car c'est de Dieu que je suis issu et que je viens ; car aussi je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé. Pourquoi ne reconnaissez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole. Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a point de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur, et le père du mensonge. Mais moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez point. Qui de vous me convaincra de péché ? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? Celui qui est de Dieu, écoute les paroles de Dieu ; c'est pour cela que vous n'écoutez pas, parce que vous n'êtes point de Dieu. Les Juifs répondirent et lui dirent : N'avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain, et que tu as un démon ? Jésus répondit : Je n'ai point un démon ; mais j'honore mon Père, et vous, vous me déshonorez. Mais moi je ne cherche point ma gloire ; il en est un qui la cherche, et qui juge. En vérité, en vérité, je vous le dis : Si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. Les Juifs lui dirent : Maintenant nous connaissons que tu as un démon : Abraham est mort et les prophètes aussi ; et toi, tu dis : Si quelqu'un garde ma parole, il ne goûtera jamais la mort ! Es-tu plus grand que notre Père Abraham, qui est mort ? Les prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être ? Jésus répondit : Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien ; c'est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites : Il est notre Dieu. Et vous ne le connaissez point ; mais moi je le connais ; et si je dis que je ne le connais pas, je serai semblable à vous, un menteur ; mais je le connais, et je garde sa Parole. Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour ; et il l'a vu, et il s'est réjoui. Les Juifs lui dirent donc : Tu n'as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ! Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis : Avant qu'Abraham fût, je suis. Ils ramassèrent donc des pierres pour les jeter contre lui ; mais Jésus se cacha, et il sortit du temple. Et comme Jésus passait, il vit un homme aveugle de naissance. Et ses disciples l'interrogèrent, disant : Rabbi, qui a péché, celui- ci ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ? Jésus répondit : Ni lui ni ses parents n'ont péché, mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. Il me faut faire les œuvres de Celui qui m'a envoyé, pendant qu'il est jour ; la nuit vient, où personne ne peut travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. Ayant dit cela, il cracha à terre et fit de la boue avec sa salive, et il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle. Et il lui dit : Va, lave-toi au réservoir de Siloé (ce qui signifie Envoyé). Il s'en alla donc, et se lava, et revint voyant. Les voisins donc et ceux qui auparavant voyaient qu'il était men- diant, disaient : N'est-ce pas là celui qui se tenait assis et qui mendiait ? Les uns disaient : C'est lui. D'autres disaient : Non, mais il lui ressemble. Lui-même disait : C'est moi. Ils lui disaient donc : Comment donc tes yeux ont-ils été ouverts ? Il répondit : L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, et l'a appliquée sur mes yeux, et m'a dit : Va à Siloé, et lave-toi. J'y suis donc allé, et me suis lavé, et j'ai recouvré la vue. Ils lui dirent : Où est cet homme ? Il dit : Je ne sais. Ils mènent vers les pharisiens celui qui avait été aveugle. Or, c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue, et lui avait ouvert les yeux. Les pharisiens aussi lui demandaient donc, à leur tour, comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit : Il m'a mis de la boue sur les yeux, et je me suis lavé, et je vois. Quelques-uns d'entre les pharisiens disaient donc : Cet homme ne vient pas de Dieu, puisqu'il n'observe pas le sabbat. D'autres disaient : Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles ? Et il y eut division entre eux. Ils disent donc encore à l'aveugle : Toi, que dis-tu de lui, de ce qu'il t'a ouvert les yeux ? Et il dit : C'est un prophète. Les Juifs donc ne crurent point qu'il eût été aveugle et qu'il eût recouvré la vue, jusqu'à ce qu'ils eussent appelé les parents de celui qui avait recouvré la vue. Et ils les interrogèrent, disant : Est-ce là votre fils, que vous dites être né aveugle ? Comment donc voit-il maintenant ? Ses parents donc répondirent et dirent : Nous savons que c'est là notre fils, et qu'il est né aveugle. Mais comment il voit maintenant, nous ne le savons pas ; ou qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas. Interrogez-le lui-même. Il a de l'âge, il parlera de ce qui le concerne. Ses parents dirent cela, parce qu'ils craignaient les Juifs ; car les Juifs étaient déjà convenus que si quelqu'un le reconnaissait pour le Christ, il serait exclu de la synagogue. C'est pour cela que ses parents répondirent : Il a de l'âge, interrogez-le lui-même. Ils appelèrent donc pour la seconde fois l'homme qui avait été aveugle, et lui dirent : Donne gloire à Dieu ; nous savons que cet homme est un pécheur. L'aveugle donc répondit : S'il est un pécheur, je ne sais ; je sais une chose, c'est que j'étais aveugle, et que maintenant je vois. Ils lui dirent donc : Que t'a-t-il fait ? Comment t'a-t-il ouvert les yeux ? Il leur répondit : Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté ; pourquoi voulez-vous l'entendre encore ? Voulez-vous aussi devenir ses disciples ? Ils l'injurièrent et dirent : Toi, tu es disciple de cet homme ; mais nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse, mais pour celui-ci, nous ne savons d'où il est. Cet homme répondit et leur dit : C'est là ce qui est étonnant, que vous ne sachiez d'où il est, et il m'a ouvert les yeux ! Nous savons que Dieu n'exauce pas les pécheurs ; mais que si quelqu'un honore Dieu et fait sa volonté, celui-là, il l'exauce. Jamais on n'a ouï dire que personne ait ouvert les yeux d'un aveugle-né. Si celui-ci n'était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. Ils répondirent et lui dirent : Tu es né tout entier dans le péché, et tu nous enseignes ! Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu'ils l'avaient jeté dehors ; et l'ayant trouvé, il lui dit : Crois-tu au Fils de l'homme ? Il répondit : Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui ? Jésus lui dit : Tu l'as vu, et celui qui parle avec toi, c'est lui. Et il dit : Je crois, Seigneur ! et il se prosterna devant lui. Et Jésus dit : C'est pour un jugement que je suis venu dans ce monde, afin que ceux qui ne voient point, voient, et que ceux, qui voient deviennent aveugles. Quelques-uns des pharisiens qui étaient avec lui entendirent cela, et lui dirent : Et nous, sommes-nous aussi aveugles ? Jésus leur dit : Si vous étiez aveugles, vous n'auriez point de péché ; mais maintenant vous dites : Nous voyons ; votre péché demeure. En vérité, en vérité, je vous le dis : Celui qui n'entre pas par la porte dans le bercail des brebis, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. Mais celui qui entre par la porte est un berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix, et il appelle par leur nom ses propres brebis, et les mène dehors. Quand il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles, et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix. Mais elles ne suivront point un étranger ; au contraire, elles fuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent point la voix des étrangers. Jésus leur dit cette similitude ; mais ils ne comprirent point quelles étaient les choses dont il leur parlait. Jésus leur dit donc encore: En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands ; mais les brebis ne les ont point écoutés. Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; et il entrera et sortira, et trouvera de la pâture. Le voleur ne vient que pour dérober, et pour tuer et pour détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance. Je suis le bon berger ; le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n'est point un berger, et à qui les brebis n'appartiennent pas en propre, voit venir le loup et abandonne les brebis et s'enfuit ; et le loup les ravit et les disperse. Le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est mercenaire, et qu'il ne se soucie point des brebis. Moi je suis le bon berger, et je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de ce bercail ; celles-là aussi, il faut que je les amène ; et elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. C'est pour cela que le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre ; tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. Il y eut de nouveau division parmi les Juifs à cause de ces paroles. Plusieurs d'entre eux disaient : Il a un démon et il est hors de sens ; pourquoi l'écoutez-vous ? D'autres disaient : Ce ne sont pas là les discours d'un démoniaque. Un démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles ? Or on célébrait à Jérusalem la fête de la dédicace ; c'était l'hiver. Et Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon. Les Juifs l'entourèrent donc, et ils lui disaient : Jusques à quand tiendras-tu notre âme en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le-nous franchement. Jésus leur répondit : Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas ; les œuvres que je fais au nom de mon Père, ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes point de mes brebis, comme je vous l'ai dit. ? Mes brebis entendent ma voix, et moi, je les connais, et elles me suivent ; et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et nul ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et nul ne les peut ravir de la main de mon Père. Moi et le Père nous sommes un. Les Juifs apportèrent donc de nouveau des pierres pour le lapider. Jésus leur répondit : Je vous ai fait voir, de par le Père, beaucoup de bonnes œuvres ; pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ? ? Les Juifs lui répondirent : Ce n'est point pour une bonne œuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce qu'étant homme, tu te fais Dieu. Jésus leur répondit : N'est-il pas écrit dans votre loi : J'ai dit : Vous êtes des dieux. Si elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu était adressée (et l'Ecriture ne peut être abolie), Celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites : Tu blasphèmes, parce que j'ai dit : Je suis Fils de Dieu ! Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas ; mais si je les fais, encore que vous ne me croyiez pas, croyez à mes œuvres ; afin que vous sachiez et que vous reconnaissiez que le Père est en moi, et que je suis dans le Père. Ils cherchaient donc de nouveau à se saisir de lui, mais il s'échappa de leurs mains. Et il s'en alla de nouveau au delà du Jourdain à l'endroit où Jean se tenait d'abord baptisant, et il demeura là. Et beaucoup de gens vinrent à lui et ils disaient : Jean, il est vrai, n'a fait aucun miracle ; mais tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai. Et plusieurs crurent en lui en ce lieu. Or il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie, du village de Marie et de Marthe sa sœur. Or Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum, et qui essuya ses pieds avec ses cheveux ; et c'était son frère, Lazare, qui était malade. Les sœurs donc envoyèrent à Jésus pour lui dire : Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade. Jésus ayant entendu cela, dit : Cette maladie n'est point à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. Or Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare. Lors donc qu'il eut appris qu'il était malade, il demeura, il est vrai, deux jours au lieu où il était ; puis, après cela, il dit aux disciples : Retournons en Judée. Les disciples lui disent : Rabbi, tout dernièrement les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ! Jésus répondit : N'y a-t-il pas douze heures au jour ? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne se heurte point ; parce qu'il voit la lumière de ce monde ; mais si quelqu'un marche pendant la nuit, il se heurte, parce que la lumière n'est point en lui. Il parla ainsi, et après cela il leur dit : Lazare, notre ami, s'est endormi ; mais je vais, afin de l'éveiller. Les disciples lui dirent donc : Seigneur, s'il s'est endormi, il sera sauvé. Or Jésus avait dit cela de sa mort ; mais eux crurent qu'il parlait de l'assoupissement du sommeil. Alors donc Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort, et je me réjouis, à cause de vous, de ce que je n'étais pas là, afin que vous croyiez ; mais allons vers lui. Thomas donc, appelé Didyme, dit aux disciples : Allons, nous aussi, afin que nous mourions avec lui. Jésus étant donc arrivé, trouva qu'il était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. Or, Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ ; et beaucoup d'entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie, pour les consoler au sujet de leur frère. Marthe donc, dès qu'elle apprit que Jésus venait, alla au-devant de lui ; mais Marie était assise à la maison. Marthe donc dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ; maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera. Marthe lui dit : Je sais qu'il ressuscitera, en la résurrection, au dernier jour. Jésus lui dit : C'est moi qui suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, quand même il serait mort, vivra ; et quiconque vit, et croit en moi, ne mourra jamais. Crois-tu cela ? Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde. Et ayant dit cela, elle s'en alla et appela Marie, sa sœur, en secret, disant : Le maître est ici, et il t'appelle. Celle-ci, dès qu'elle eut entendu, se lève promptement, et vient vers lui. Or Jésus n'était pas encore entré dans le village ; mais il était encore à l'endroit où Marthe l'avait rencontré. Les Juifs donc qui étaient avec Marie dans la maison, et qui la consolaient, l'ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, croyant qu'elle allait au sépulcre pour y pleurer. Marie donc, quand elle arriva au lieu où était Jésus, l'ayant vu, tomba à ses pieds, en lui disant : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Quand donc Jésus la vit pleurer, et qu'il vit pleurer les Juifs qui étaient venus avec elle, il frémit en son esprit et s'émut. Et il dit : Où l'avez-vous mis ? Ils lui dirent : Seigneur, viens et vois. Jésus pleura. Les Juifs disaient donc : Voyez comme il l'aimait ! Mais quelques-uns d'entre eux dirent : Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût pas ? Jésus donc, frémissant de nouveau en lui-même, vient au sépulcre. Or, c'était une grotte, et une pierre était placée dessus. Jésus dit : Otez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà, car il est là depuis quatre jours. Jésus lui répondit : Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit : Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé. Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours ; mais j'ai dit ceci à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé. - Et ayant dit cela, il cria d'une voix forte : Lazare, sors ! Et le mort sortit, ayant les pieds et les mains liés de bandes, et son visage était enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit : Déliez-le et le laissez aller. Beaucoup des Juifs donc qui étaient venus vers Marie, et qui avaient vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui. Mais quelques-uns d'entre eux allèrent vers les pharisiens, et leur dirent ce que Jésus avait fait. Les principaux sacrificateurs et les pharisiens convoquèrent donc une séance du sanhédrin, et ils disaient : Que faisons-nous ? car cet homme fait beaucoup de miracles. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui ; et les Romains viendront, et ils détruiront et notre lieu et notre nation. Mais l'un d'entre eux, Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là, leur dit : Vous n'y entendez rien, et vous ne considérez pas qu'il vous est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple, et que toute la nation ne périsse pas ! Or il ne dit pas cela de lui-même : mais, étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation ; et non seulement pour la nation, mais aussi afin qu'il rassemblât en un seul corps les enfants de Dieu dispersés. Depuis ce jour-là donc, ils consultèrent ensemble pour le faire mourir. C'est pourquoi Jésus ne paraissait plus ouvertement parmi les Juifs ; mais il s'en alla de là dans la contrée voisine du désert, dans une ville appelée Ephraïm, et il séjournait là avec ses disciples. Or la Pâque des Juifs était proche, et beaucoup de gens de la contrée montèrent à Jérusalem, avant la Pâque, pour se purifier. Ils cherchaient donc Jésus, et ils se disaient les uns aux autres, se tenant là dans le temple : Que vous en semble ? Pensez-vous qu'il ne viendra point à la fête ? Mais les principaux sacrificateurs et les pharisiens avaient donné des ordres pour que, si quelqu'un savait où il était, il le déclarât, afin qu'on se saisît de lui. Jésus donc, six jours avant la Pâque, vint à Béthanie, où était Lazare, que Jésus avait ressuscité d'entre les morts. On lui fit donc là un souper ; et Marthe servait ; or Lazare était l'un de ceux qui étaient à table avec lui. Marie donc ayant pris une livre d'un parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et essuya ses pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. Mais Judas Iscariot, l'un de ses disciples, celui qui devait le livrer, dit : Pourquoi ce parfum n'a-t-il pas été vendu trois cents deniers, et donné aux pauvres ? Or il dit cela, non qu'il se souciât des pauvres, mais parce qu'il était voleur, et que tenant la bourse, il prenait ce qu'on y mettait. Jésus dit : Laisse-la donc ; elle l'a gardé pour le jour de ma sépulture. Car les pauvres, vous les avez toujours avec vous ; mais moi, vous ne m'avez pas toujours. Une grande multitude donc de Juifs apprirent qu'il était là, et ils vinrent, non à cause de Jésus seulement, mais pour voir aussi Lazare, qu'il avait ressuscité d'entre les morts. Mais les principaux sacrificateurs délibérèrent de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs se retiraient, à cause de lui, et croyaient en Jésus. Le lendemain, une grande foule, celle qui était venue à la fête, ayant appris que Jésus se rendait à Jérusalem, prit des branches de palmier, et sortit au-devant de lui ; et ils criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, et le roi d'Israël ! Or Jésus ayant trouvé un ânon, s'assit dessus, selon qu'il est écrit : Ne crains point, fille de Sion ; voici, ton roi vient, assis sur le petit d'une ânesse. Ses disciples ne comprirent pas d'abord ces choses ; mais quand Jésus eut été glorifié, alors ils se souvinrent que ces choses étaient écrites de lui, et qu'on les lui avait faites. La foule donc, qui était avec lui quand il avait appelé Lazare hors du sépulcre et qu'il l'avait ressuscité des morts, rendait témoignage. Ce fut aussi pour cela que la foule alla au-devant de lui ; parce qu'elle avait appris qu'il avait fait ce miracle. Les pharisiens dirent donc entre eux : Vous voyez que vous ne gagnez rien ; voilà que le monde s'en est allé après lui. Or il y avait quelques Grecs, de ceux qui étaient montés pour adorer à la fête ; ceux-ci donc abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïda en Galilée, et ils lui faisaient une demande, disant : Seigneur, nous voudrions voir Jésus. Philippe vient et le dit à André, et André et Philippe le disent à Jésus. Mais Jésus leur répond disant : L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis : Si le grain de blé, après être tombé dans la terre, ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perd ; et celui qui hait sa vie en ce monde la conservera pour la vie éternelle. Si quelqu'un me sert, qu'il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur ; si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera. Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ?... Père, sauve-moi de cette heure !... Mais c'est pour cette heure même que je suis venu. Père, glorifie ton nom ! vint donc une voix du ciel : Et je l'ai glorifié, et je le glorifierai encore. La foule donc qui était là, et qui avait entendu, disait qu'un coup de tonnerre avait retenti. D'autres disaient : Un ange lui a parlé. Jésus répondit et dit : Ce n'est pas à cause de moi que cette voix s'est fait entendre, mais c'est à cause de vous. Maintenant il y a jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors ; et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi. Or il disait cela indiquant de quelle mort il devait mourir. La foule lui répondit donc : Nous avons appris, par la loi, que le Christ demeure éternellement ; comment donc dis-tu qu'il faut que le Fils de l'homme soit élevé ? Qui est ce Fils de l'homme ? Jésus leur dit donc : La lumière est encore pour un peu de temps au milieu de vous ; marchez pendant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent ; et celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous deveniez des fils de lumière. Jésus dit ces choses, puis, s'en étant allé, il se cacha d'eux. Or, quoiqu'il eût fait tant de miracles devant eux, ils ne croyaient point en lui ; afin que fût accomplie la parole qu'Esaïe, le prophète, a prononcée : Seigneur, qui a cru à notre prédication, et le bras du Seigneur, à qui a-t-il été révélé ? Aussi bien ne pouvaient-ils croire, parce qu'Esaïe a dit encore : Il a aveuglé leurs yeux et endurci leur cœur, afin qu'ils ne voient point des yeux et qu'ils ne comprennent point du cœur et qu'ils ne se convertissent point et que je ne les guérisse point. Esaïe dit ces choses, lorsqu'il vit sa gloire et parla de lui. Il y en eut cependant, même d'entre les chefs, beaucoup qui crurent en lui, mais, à cause des pharisiens, ils ne confessaient point leur foi, de peur d'être exclus de la synagogue. Car ils aimèrent la gloire qui vient des hommes plus que la gloire qui vient de Dieu. Or Jésus cria et dit : Celui qui croit en moi, ne croit pas en moi, mais en Celui qui m'a envoyé ; et celui qui me contemple, contemple Celui qui m'a envoyé. Je suis venu dans le monde comme une lumière, afin que quiconque croit en moi ne demeure point dans les ténèbres. Et si quelqu'un entend mes paroles, et ne les garde pas, ce n'est pas moi qui le juge ; car je ne suis point venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde. Celui qui me rejette et ne reçoit point mes paroles a qui le juge ; la parole que j'ai annoncée, c'est elle qui le jugera au dernier jour. Car pour moi, je n'ai point parlé par moi-même, mais le Père qui m'a envoyé m'a commandé lui-même ce que je dois dire et comment je dois parler ; et je sais que son commandement est la vie éternelle. Ainsi donc, les choses dont je parle, j'en parle comme le Père me les a dites. Or, avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin. Et un souper ayant lieu, le diable ayant déjà jeté dans le cœur de Judas, fils de Simon, l'Iscariot, de le trahir, Jésus, sachant que le Père lui avait remis toutes choses entre les mains, et qu'il était venu de Dieu, et qu'il s'en allait à Dieu, se lève du souper et pose ses vêtements ; et ayant pris un linge, il s'en ceignit. Ensuite, il verse de l'eau dans le bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. Il vient donc à Simon Pierre ; et celui-ci lui dit : Seigneur, toi tu me laves les pieds ! Jésus répondit et lui dit : Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras dans la suite. Pierre lui dit : Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit : Si je ne te lave, tu n'as point de part avec moi. Simon Pierre lui dit : Seigneur, non seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête. Jésus lui dit : Celui qui s'est baigné n'a plus besoin que de se laver les pieds, mais il est pur tout entier. Et vous, vous êtes purs, mais non pas tous. Car il connaissait celui qui le livrait ; c'est pour cela qu'il dit : Vous n'êtes pas tous purs. Lors donc qu'il leur eut lavé les pieds, et qu'il eut repris ses vêtements, et qu'il se fût remis à table, il leur dit : Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m'appelez : Maître, et : Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres ; car je vous ai donné un exemple, afin que, vous aussi, vous fassiez comme je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur, ni l'apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé. Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les fassiez. ? Je ne parle pas de vous tous ; je sais qui sont ceux que j'ai choisis ; mais il faut que l'Ecriture soit accomplie : Celui qui mange du pain avec moi a levé son talon contre moi. Je vous le dis dès à présent, avant que la chose arrive ; afin que, quand elle sera arrivée, vous croyiez que c'est moi. En vérité, en vérité, je vous le dis : Quiconque reçoit celui que j'aurai envoyé, me reçoit ; et qui me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé. Après avoir dit ces choses, Jésus fut troublé en son esprit, et il rendit témoignage et dit : En vérité, en vérité, je vous dis que l'un de vous me livrera. Les disciples se regardaient donc les uns les autres, ne sachant duquel il parlait. Il y avait à table, couché sur le sein de Jésus, un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon Pierre lui fait donc signe de demander qui pouvait être celui dont il parlait. Celui-ci, qui était ainsi à table couché sur le sein de Jésus, lui dit : Seigneur, qui est-ce ? Jésus répond : C'est celui pour qui je tremperai le morceau et à qui je le donnerai. Et ayant trempé le morceau, il le prend et le donne à Judas, fils de Simon, l'Iscariot. Et après le morceau, alors, Satan entra en lui. Jésus donc lui dit : Ce que tu fais, fais-le promptement. Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela. Car quelques-uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus lui disait : Achète ce dont nous avons besoin pour la fête ; ou, qu'il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres. Ayant donc pris le morceau, Judas sortit aussitôt. Or il était nuit. Quand donc il fut sorti, Jésus dit : Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous ; vous me chercherez, et comme j'ai dit aux Juifs : Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant. Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; que, comme je vous ai aimés, vous vous aimiez aussi les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. Simon Pierre lui dit : Seigneur, où vas-tu ? Jésus lui répondit : Là où je vais, tu ne peux me suivre maintenant ; mais tu me suivras plus tard. Pierre lui dit : Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je mettrai ma vie pour toi. Jésus répond : Tu mettras ta vie pour moi ? En vérité, en vérité, je te le dis : le coq ne chantera pas que tu ne m'aies renié trois fois. Que votre cœur ne se trouble point ; croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures ; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit ; car je vais vous préparer une place. Et quand je serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai à moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. Et vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment en saurions-nous le chemin ? Jésus lui dit : C'est moi qui suis le chemin et la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi. Si vous m'aviez connu, vous connaîtriez aussi mon Père ; et dès à présent vous le connaissez et vous l'avez vu. Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe ? Celui qui m'a vu, a vu le Père. Comment dis-tu : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, ce n'est pas de moi-même que je les prononce ; mais le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres. Croyez-moi que je suis dans le Père et que le Père est en moi ; sinon, croyez à cause des œuvres mêmes. En vérité, en vérité, je vous le dis : Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci, parce que je vais au Père, et, quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. Si vous m'aimez, gardez mes commandements. Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre aide, afin qu'il soit éternellement avec vous, l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure avec vous, et qu'il sera en vous. Je ne vous laisserai point orphelins, je viendrai à vous. Encore, un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez : parce que je vis, vous aussi, vous vivrez. En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et que vous êtes en moi et moi en vous. Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père, et moi je l'aimerai et je me manifesterai à lui. Judas, non pas l'Iscariot, lui dit : Seigneur, et qu'est-il arrivé pour que tu doives te manifester à nous, et non pas au monde ? Jésus répondit et lui dit : Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole ; et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure. Celui qui ne m'aime pas, ne garde point mes paroles ; et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé. Je vous ai dit ces choses, demeurant avec vous. Mais l'aide, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, celui-là vous enseignera toutes choses et vous fera ressouvenir de toutes celles que je vous ai dites. Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix ; ce n'est pas comme le monde donne, que je vous donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne soit point craintif. Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviens à vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père ; parce que le Père est plus grand que moi. Et je vous l'ai dit maintenant, avant que cela arrive ; afin que, lorsque ce sera arrivé, vous croyiez. Je ne parlerai plus beaucoup avec vous ; car le prince du monde vient ; et il n'a rien en moi. Mais, afin que le monde connaisse que j'aime le Père, et que, comme le Père m'a commandé, ainsi j'agis, levez-vous, partons d'ici. C'est moi qui suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui ne porte pas de fruit en moi, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il le nettoie, afin qu'il porte plus de fruit. Déjà vous êtes nets, à cause de la parole que je vous ai annoncée. Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut porter du fruit de lui-même, s'il ne demeure uni au cep, de même vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Moi, je suis le cep, vous, vous êtes les sarments ; celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car hors de moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ; et on ramasse ces sarments, et on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit, et vous deviendrez mes disciples. Comme le Père m'a aimé, moi je vous ai aussi aimés ; demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ; de même que j'ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit accomplie. C'est ici mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés. Personne n'a un amour plus grand que celui de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître toutes les choses que j'ai entendues de mon Père. Ce n'est pas vous qui m'avez choisi ; mais c'est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure ; afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. Je vous commande ces choses, afin que vous vous aimiez les uns les autres. Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si, vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui appartient ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, mais que moi je vous ai choisis en vous tirant du monde, à cause de cela le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. Mais toutes ces choses, ils vous les feront à cause de mon nom ; parce qu'ils ne connaissent point Celui qui m'a envoyé. Si je n'étais pas venu, et que je ne leur eusse pas parlé, ils n'auraient pas de péché ; mais maintenant ils n'ont point d'excuse pour leur péché. Celui qui me hait, hait aussi mon Père. Si je n'eusse pas fait au milieu d'eux les œuvres qu'aucun autre n'a faites, ils n'auraient pas de péché ; mais maintenant ils ont vu, et ils ont haï et moi et mon Père ; mais c'est afin que soit accomplie la parole qui est écrite dans leur loi : Ils m'ont haï sans cause. Mais lorsque l'aide sera venu, lequel je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de vérité, qui procède du Père, c'est lui qui rendra témoignage de moi ; et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes dès le commencement avec moi. Je vous ai dit ces choses, afin que vous ne soyez point scandalisés. Ils vous excluront des synagogues ; même l'heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu. Et ils feront ces choses, parce qu'ils n'ont connu ni le Père ni moi. Mais je vous ai dit ces choses, afin que, quand l'heure en sera venue, vous vous souveniez que je vous les ai dites. Or, je ne vous les ai pas dites dès le commencement, parce que j'étais avec vous. Mais maintenant je m'en vais à Celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande : Où vas-tu ? mais parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre cœur. Toutefois je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m'en aille ; car si je ne m'en vais, l'aide ne viendra point à vous ; mais quand je m'en serai allé, je vous l'enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché et de justice et de jugement ; de péché, parce qu'ils ne croient pas en moi ; de justice, parce que je m'en vais à mon Père et que vous ne me verrez plus ; de jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Mais quand celui-là sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de son chef, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. C'est lui qui me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera. Tout ce que le Père a, est à moi ; c'est pourquoi je vous ai dit qu'il prend de ce qui est à moi, et qu'il vous l'annoncera. Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; puis encore un peu de temps, et vous me verrez, parce que je m'en vais au Père. Quelques-uns de ses disciples se dirent donc les uns aux autres : Que signifie ce qu'il nous dit : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez pas ; puis encore un peu de temps, et vous me verrez ; et : Parce que je m'en vais au Père ? Ils disaient donc : Que signifie ce qu'il dit : Un peu de temps ? Nous ne savons de quoi il parle. Jésus connut qu'ils voulaient l'interroger, et il leur dit : Vous discutez entre vous sur ce que j'ai dit : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus, puis encore un peu de temps, et vous me verrez. En vérité, en vérité, je vous dis que vous pleurerez et vous lamenterez, mais le monde se réjouira ; vous, vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse sera changée en joie. La femme, quand elle enfante, éprouve de la tristesse, parce que son heure est venue ; mais dès qu'elle a mis au monde le petit enfant, elle ne se souvient plus de son angoisse, à cause de la joie qu'elle a de ce qu'un homme est né dans le monde. Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je vous verrai de nouveau, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie. Et en ce jour-là vous ne m'interrogerez sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous demandez quelque chose au Père, il vous le donnera en mon nom. Jusqu'à présent, vous n'avez rien demandé en mon nom ; demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit accomplie. Je vous ai dit ces choses en termes figurés ; l'heure vient où je ne vous parlerai plus en termes figurés, mais où je vous annoncerai ouvertement ce qui concerne le Père. En ce jour-là, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous, car le Père lui-même vous aime, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti d'auprès de Dieu. Je suis sorti d'auprès du Père, et je suis venu dans le monde ; de nouveau je laisse le monde, et je vais au Père. Ses disciples disent : Voici, maintenant, tu parles ouvertement et tu ne te sers pas de termes figurés ; maintenant, nous savons que tu sais toutes choses, et que tu n'as pas besoin que personne t'interroge ; c'est pour cela que nous croyons que tu es venu de Dieu. Jésus leur répondit : Maintenant vous croyez ! Voici, l'heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés, chacun de son côté, et où vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, parce que le Père est avec moi. Je vous ai dit ces choses afin qu'en moi vous ayez la paix ; dans le monde, vous avez de l'affliction ; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde. Jésus dit ces choses ; et, levant les yeux au ciel, il dit : Père, l'heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, selon que tu lui as donné puissance sur toute chair, afin qu'à tous ceux que tu lui as donnés il donne la vie éternelle. Or c'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Je t'ai glorifié sur la terre ; j'ai achevé l'œuvre que tu m'as donnée à faire ; et maintenant, glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût. J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du monde ; ils étaient à toi, et tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m'as donné vient de toi, parce que je leur ai donné les paroles que tu m'as données, et ils les ont reçues ; et ils ont connu véritablement que je suis sorti d'auprès de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé. Moi, je prie pour eux ; je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi. Et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi, et je suis glorifié en eux. Et je ne suis plus dans le monde ; mais eux sont dans le monde ; et moi, je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom, eux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un, comme nous. Quand j'étais avec eux, c'est moi qui les gardais en ton nom ; ceux que tu m'as donnés, j'ai veillé sur eux, et aucun d'eux ne s'est perdu, si ce n'est le fils de la perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie. Mais maintenant je vais à toi, et je dis ces choses étant dans le monde, afin qu'ils aient ma joie accomplie en eux. Je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les préserves du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les dans la vérité ; ta parole est la vérité. Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai moi aussi envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu'eux aussi soient sanctifiés en vérité. Or, ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole ; afin que tous ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé. Et la gloire que tu m'as donnée, je la leur ai donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux, et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un, afin que le monde connaisse que c'est toi qui m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que, là où je suis, eux aussi y soient avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde, il est vrai, ne t'a point connu ; mais moi, je t'ai connu, et ceux-ci ont connu que c'est toi qui m'as envoyé. Et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que moi je sois en eux. Ayant dit ces choses, Jésus sortit avec ses disciples pour se rendre au delà du torrent de Cédron, où il y avait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. Or Judas, qui le livrait, connaissait aussi ce lieu, parce que Jésus s'y était souvent réuni avec ses disciples. Judas ayant donc pris la cohorte et des huissiers de la part des principaux sacrificateurs et des pharisiens, vient là avec des lanternes et des flambeaux et des armes. Jésus donc, sachant toutes les choses qui allaient lui arriver, s'avança et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C'est moi. Or Judas aussi, qui le livrait, se tenait là avec eux. Lors donc qu'il leur eut dit : C'est moi, ils reculèrent et tombérent par terre. Il leur demanda donc encore : Qui cherchez-vous ? Eux dirent : Jésus de Nazareth. Jésus répondit : Je vous-ai dit que c'est moi ; si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci ; afin que fût accomplie la parole qu'il avait dite : Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. Alors Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, et frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l'oreille droite ; or ce serviteur s'appelait Malchus. Jésus dit donc à Pierre : Mets l'épée dans le fourreau : ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée ? La cohorte donc, et le tribun, et les huissiers des Juifs se saisirent de Jésus, et le lièrent. Et ils le conduisirent premièrement vers Anne ; car il était beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur de cette année-là. Or Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs ce conseil : Il est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple. Or, Simon Pierre suivait Jésus avec un autre disciple. Or ce disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans la cour du souverain sacrificateur ; mais Pierre se tenait dehors, près de la porte. L'autre disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit donc et parla à la portière, et fit entrer Pierre. La servante donc, la portière, dit à Pierre : N'es-tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme ? Il dit : Je n'en suis point. Or les serviteurs et les huissiers se tenaient là, ayant fait un brasier, parce qu'il faisait froid, et ils se chauffaient. Or Pierre aussi se tenait avec eux, et se chauffait. Le souverain sacrificateur donc interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit : C'est ouvertement que j'ai parlé au monde ; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret ; pourquoi m'interroges-tu ? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m'ont entendu : voici, ceux-là savent ce que je leur ai dit. Quand il eut dit cela, un des huissiers, qui était à côté de lui, donna un soufflet à Jésus, disant : Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur ? Jésus lui répondit : Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal ; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? Anne l'envoya donc lié à Caïphe le souverain sacrificateur. Et Simon Pierre se tenait là, et se chauffait. Ils lui dirent donc : N'es-tu pas, toi aussi, de ses disciples ? Il le nia et dit : Je n'en suis point. L'un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, dit : Ne t'ai-je pas vu dans le jardin avec lui ? De nouveau donc Pierre le nia ; et aussitôt le coq chanta. Ils conduisent donc Jésus de chez Caïphe au prétoire ; or, c'était le matin. Et ils n'entrèrent point eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, mais de pouvoir manger la Pâque. Pilate sortit donc vers eux, et dit : Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? Ils répondirent et lui dirent : Si cet homme n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré. Pilate leur dit donc : Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs lui dirent : Il ne nous est pas permis de faire mourir personne. C'était afin que fût accomplie la parole que Jésus avait dite, indiquant de quelle mort il devait mourir. Pilate rentra donc dans le prétoire, et il appela Jésus et lui dit : Es-tu le roi des Juifs ? Jésus lui répondit : Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ? Pilate répondit : Suis-je Juif, moi ? Ta nation et les principaux sacrificateurs t'ont livré à moi ; qu'as-tu fait ? Jésus répondit : Mon royaume n'est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu, afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant, mon royaume n'est point d'ici-bas. Pilate donc lui dit : Ainsi donc tu es roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. C'est pour cela que je suis né et c'est pour cela que je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. Pilate lui dit : Qu'est-ce que la vérité ? Et quand il eut dit cela, il sortit de nouveau vers les Juifs, et il leur dit : Moi, je ne trouve aucun sujet de condamnation en lui. Mais vous avez une coutume, que je vous relâche quelqu'un à la fête de Pâque : voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? Ils crièrent donc de nouveau, disant : Non pas celui-là, mais Barabbas ! Or Barabbas était un brigand. Alors donc Pilate fit prendre Jésus et le fit battre de verges. Et les soldats, ayant tressé une couronne avec des épines, la posèrent sur sa tête et le revêtirent d'un manteau de pourpre ; ils s'approchaient de lui et disaient : Salut, roi des Juifs ! Et ils lui donnaient des coups de bâton. Et Pilate sortit de nouveau, et il leur dit : Voici, je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve aucun sujet de condamnation en lui. Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : Voici l'homme ! Quand donc les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s'écrièrent disant : Crucifie ! crucifie ! Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes et le crucifiez ; car moi, je ne trouve point en lui de sujet de condamnation. Les Juifs lui répondirent : Nous, nous avons une loi, et selon cette loi il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. Lors donc que Pilate entendit cette parole, il eut encore plus de crainte ; et il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus : D'où es-tu ? Mais Jésus ne lui donna point de réponse. Pilate lui dit donc : Tu ne me parles pas ! Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher, et que j'ai le pouvoir de te crucifier ? Jésus répondit : Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, s'il ne t'avait été donné d'en haut ; c'est pourquoi celui qui m'a livré à toi est chargé d'un plus grand péché. Là-dessus, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient : Si tu relâches celui-ci, tu n'es point ami de César ! Quiconque se fait roi, se déclare contre César. Pilate donc, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors et s'assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha. Or, c'était la préparation de la Pâque ; il était environ la sixième heure. Et Pilate dit aux Juifs : Voici votre roi. Eux donc crièrent : Ote, ôte ! crucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les principaux sacrificateurs répondirent : Nous n'avons de roi que César. Alors donc il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus. Et portant lui-même sa croix, il sortit et vint au lieu appelé le lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha, où ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, l'un d'un côté, l'autre de l'autre, et Jésus au milieu. Pilate fit aussi un écriteau et le fit placer sur la croix ; or il y était écrit : Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs . Beaucoup de Juifs lurent donc cet écriteau, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville ; et il était écrit en hébreu, en latin, en grec. Les principaux sacrificateurs des Juifs disaient donc à Pilate : N'écris pas : Le roi des Juifs ; mais : Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs. Pilate répondit : Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. Les soldats donc, lorsqu'ils eurent crucifié Jésus, prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une part pour chaque soldat ; ils prirent aussi la tunique ; mais la tunique était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'au bas. Ils dirent donc entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Afin que cette parole de l'Ecriture fût accomplie : Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont jeté le sort sur ma robe. Voilà donc ce que firent les soldats. Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie-Magdelaine. Jésus donc, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, Jésus sachant que tout était déjà consommé dit, afin que l'Ecriture fût accomplie : J'ai soif. Il y avait là un vase-plein de vinaigre. Ayant donc rempli de vinaigre une éponge, et l'ayant mise sur une tige d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche. Lors donc que Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. Et baissant la tête, il rendit l'esprit. Les Juifs donc, parce que c'était la préparation, afin que les corps ne demeurassent pas sur la croix pendant le sabbat, car le jour de ce sabbat était un grand jour, demandèrent à Pilate que les jambes des crucifiés fussent brisées, et qu'ils fussent ôtés. Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier, puis de l'autre qui avait été crucifié avec lui. Mais lorsqu'ils vinrent à Jésus, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent point les jambes ; mais l'un des soldats lui perça le côté avec sa lance, et il en sortit aussitôt du sang et de l'eau. Et celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est véritable, et il sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez. Car ces choses sont arrivées, afin que cette parole de l'Ecriture fût accomplie : Aucun de ses os ne sera rompu. Et ailleurs l'Ecriture dit encore : Ils regarderont à celui qu'ils ont percé . Or après ces choses, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret, par crainte des Juifs, demanda à Pilate qu'il pût prendre le corps de Jésus ; et Pilate le permit. Il vint donc et prit le corps de Jésus. Or Nicodème, qui d'abord était venu de nuit vers Jésus, vint aussi apportant un mélange de myrrhe et d'aloès d'environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus et l'enveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d'ensevelir. Or il y avait, dans le lieu où il avait été crucifié, un jardin, et dans ce jardin un sépulcre neuf, dans lequel personne encore n'avait été mis. Ce fut donc là qu'ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche. Or, le premier jour de la semaine, Marie-Magdelaine vient au sépulcre le matin, comme il faisait encore obscur, et elle voit la pierre ôtée du sépulcre. Elle court donc et vient vers Simon Pierre, et vers l'autre disciple que Jésus aimait, et elle leur dit : Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l'ont mis. Pierre sortit donc, ainsi que l'autre disciple, et ils allaient au sépulcre. Ils couraient tous deux ensemble ; et l'autre disciple courut en avant, plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre. Et s'étant baissé, il voit les linges gisant ; cependant il n'y entra pas. Simon Pierre, qui le suivait, arrive donc, et il entra dans le sépulcre, et il voit les linges gisant, et le suaire qui avait été sur sa tête, et qui n'était pas gisant avec les linges, mais à part plié dans un lieu. Alors donc l'autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi, et il vit, et il crut. Car ils ne comprenaient pas encore l'Ecriture qui dit qu'il devait ressusciter d'entre les morts. Les disciples donc s'en retournèrent chez eux. Mais Marie se tenait près du sépulcre, en dehors, pleurant. Gomme donc elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre ; et elle voit deux anges vêtus de blanc, assis au lieu où le corps de Jésus avait été couché, l'un à la tête, et l'autre aux pieds. Et eux lui disent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur dit : Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis. Ayant dit cela, elle se retourna en arrière, et elle voit Jésus qui se tenait là ; et elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, croyant que c'est le jardinier, lui dit : Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai. Jésus lui dit : Marie ! et elle s'étant retournée, lui dit en hébreu : Rabbouni ! c'est-à-dire : Maître ! Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers le Père ; mais va vers mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu. Marie-Magdelaine vient annoncer aux disciples qu'elle a vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses. Le soir donc étant venu, ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu d'eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent donc, en voyant le Seigneur. Jésus leur dit donc de nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. Et quand il eut dit cela, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l'Esprit-Saint. A ceux auxquels vous remettrez les péchés, ils leur sont remis ; à ceux auxquels vous les retenez, ils leur sont retenus. Or, Thomas, l'un des douze, appelé Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui disaient donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois en ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, les portes étant fermées, et il se présenta au milieu d'eux, et dit : La paix soit avec vous ! Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté, et ne deviens pas incrédule, mais croyant. Thomas répondit et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru ! Jésus donc a fait encore, en présence des disciples, beaucoup d'autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre ; mais ces choses sont écrites, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et afin qu'en croyant vous ayez la vie en son nom. Après ces choses, Jésus se manifesta de nouveau aux disciples sur les bords de la mer de Tibériade, et voici comment il se manifesta. Simon Pierre, et Thomas, appelé Didyme, et Nathanaël de Cana en Galilée, et les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples étaient ensemble. Simon Pierre leur dit : Je m'en vais pêcher. Ils lui disent : Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent et montèrent dans la barque. Et cette nuit-là ils ne prirent rien. Or, le matin étant déjà venu, Jésus se tint là sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c'était Jésus. Jésus leur dit donc : Enfants, n'avez-vous rien à manger ? Ils lui répondirent : Non. Et il leur dit : Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc ; et ils ne pouvaient plus le tirer, à cause de la multitude de poissons. Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C'est le Seigneur ! Simon Pierre donc ayant entendu que c'était le Seigneur, ceignit son vêtement de dessus, car il était nu, et il se jeta dans la mer. Mais les autres disciples vinrent avec la barque, tirant le filet plein de poissons, car ils n'étaient pas éloignés de la terre, mais à environ deux cents coudées. Quand donc ils furent descendus à terre, ils voient un brasier disposé là, et du poisson placé dessus et du pain. Jésus leur dit : Apportez de ces poissons que vous venez de prendre. Simon Pierre monta donc dans la barque, et tira le filet à terre, plein de cent cinquante-trois gros poissons ; et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se rompit point. Jésus leur dit : Venez, mangez. Mais aucun des disciples n'osait lui demander : Qui es-tu ? sachant que c'était le Seigneur. Jésus s'approche et prend le pain et leur en donne, et de même du poisson. Ce fut déjà la troisième fois que Jésus se manifesta aux disciples, après être ressuscité d'entre les morts. Lors donc qu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? Il lui dit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Il lui dit : Pais mes agneaux. Il lui dit encore une seconde fois : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Il lui dit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Il lui dit : Pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois : M'aimes-tu ? Et il lui dit : Seigneur, tu sais toutes choses ; tu connais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. En vérité, en vérité, je te le dis : quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. Or il dit cela indiquant de quelle mort Pierre devait glorifier Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi. Pierre, s'étant tourné, voit venir après lui le disciple que Jésus aimait, celui qui pendant le souper était penché sur le sein de Jésus et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre ? Pierre le voyant donc dit à Jésus : Seigneur, et celui-ci, que lui arrivera-t-il ? Jésus lui dit : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis-moi. Ce bruit se répandit donc parmi les frères, que ce disciple ne mourrait pas. Mais Jésus ne lui avait pas dit qu'il ne mourrait pas ; mais : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? C'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites ; et nous savons que son témoignage est vrai. [Or il est encore beaucoup d'autres choses que Jésus a faites, et si elles étaient écrites en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on en écrirait.]
Dans mon premier livre, ô Théophile, j'ai raconté toutes les choses que Jésus a commencé de faire et d'enseigner, jusqu'au jour où il fut enlevé, après avoir donné des ordres par l'Esprit saint aux apôtres qu'il avait choisis ; à qui aussi, après avoir souffert, il se présenta lui-même, vivant, par beaucoup de preuves, se faisant voir à eux pendant quarante jours et parlant de ce qui regarde le royaume de Dieu. Et comme il était assemblé avec eux, il leur commanda de ne point s'éloigner de Jérusalem ; mais d'attendre la promesse du Père, que vous avez entendue de moi, car Jean a baptisé d'eau, mais vous, vous serez baptisés d'Esprit saint dans peu de jours. Eux donc étant réunis, l'interrogèrent, disant : Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétabliras le royaume d'Israël ? Il leur dit : Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité ; mais vous recevrez une puissance, quand le Saint-Esprit sera venu sur vous ; et vous serez mes témoins, à Jérusalem d'abord, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. Et après qu'il eut dit ces choses, il fut élevé pendant qu'ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient les yeux fixés au ciel, pendant qu'il s'en allait, voici, deux hommes en vêtements blancs s'étaient placés à côté d'eux, qui leur dirent : Hommes galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce même Jésus, qui a été enlevé d'avec vous au ciel, reviendra de la même manière que vous l'avez vu allant au ciel. Alors ils s'en retournèrent à Jérusalem, de la montagne appelée des Oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance d'un chemin de sabbat. Et quand ils furent arrivés, ils montèrent dans la chambre haute, où ils se tenaient habituellement : c'était Pierre et Jean et Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemi et Matthieu, Jacques, fils d'Alphée, et Simon le zélote, et Jude, fils de Jacques. Tous ceux-là persévéraient d'un commun accord dans la prière, avec les femmes, et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus. En ces jours-là, Pierre s'étant levé au milieu des frères (or il y avait une réunion d'environ cent vingt personnes assemblées), dit : Hommes frères, il fallait que fût accomplie la parole de l'Ecriture que l'Esprit saint a prononcée d'avance, par la bouche de David, relativement à Judas, qui a servi de guide à ceux qui ont pris Jésus ; car il était compté parmi nous et il avait eu part à ce ministère. Cet homme donc a acquis un champ avec le salaire de l'injustice, et s'étant précipité, il s'est rompu par le milieu, et toutes ses entrailles ont été répandues. Et ceci a été connu de tous les habitants de Jérusalem, en sorte que ce champ-là a été appelé en leur propre langue, Hakeldamach, c'est-à-dire, le champ du sang. Car il est écrit dans le livre des Psaumes : Que sa demeure devienne déserte, et qu'il n'y ait personne qui l'habite ; » et encore : Qu'un autre prenne sa charge. Il faut donc que de ceux qui nous ont accompagnés, pendant tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis le baptême de Jean jusqu'au jour où il a été enlevé d'avec nous, il y en ait un qui devienne avec nous un témoin de sa résurrection. Et ils en présentèrent deux : Joseph, appelé Barsabas, qui fut surnommé Juste, et Matthias. Et priant, ils dirent : Toi, Seigneur, qui connais les cœurs de tous, montre lequel de ces deux, tu as choisi, pour prendre la place de ce ministère et de cet apostolat dont Judas s'est retiré pour aller en son propre lieu. Et ils jetèrent le sort sur eux ; et le sort tomba sur Matthias, qui fut compté avec les onze apôtres. Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Et il se fit tout à coup, du ciel, un bruit semblable à celui du vent qui souffle avec violence ; et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Et des langues séparées, comme de feu, leur apparurent et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis de l'Esprit saint, et ils commencèrent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. Or à Jérusalem demeuraient des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Or, ce bruit ayant eu lieu, la multitude s'assembla et fut confondue de ce que chacun les entendait parler en son propre dialecte. Ils en étaient dans la stupeur et l'étonnement, se disant les uns aux autres : Ces gens-là qui parlent, voici, ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment donc les entendons-nous chacun dans le propre dialecte du pays où nous sommes nés ? Parthes et Mèdes et Elamites, et ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée et la Cappadoce, le Pont et l'Asie, la Phrygie et la Pamphylie, l'Egypte et les quartiers de la Libye, qui est près de Cyrène ; et Romains en séjour, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons annoncer en nos langues les choses magnifiques de Dieu. Ils étaient donc tous stupéfaits et ne savaient que penser, se disant l'un à l'autre : Que veut dire ceci ? Mais d'autres, se moquant, disaient : Ils sont pleins de vin doux. Mais Pierre, se présentant avec les onze, éleva sa voix et leur parla : Hommes juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, que ceci vous soit connu, et écoutez avec attention mes paroles : Ces gens-ci ne sont point ivres, comme vous le supposez, car il est la troisième heure du jour. Mais c'est ici ce qui a été dit par le prophète Joël : Et il arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; et vos fils et vos filles prophétiseront ; et vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit, et ils prophétiseront. Et je ferai des prodiges en haut dans le ciel, et des signes en bas sur la terre, du sang et du feu, et une vapeur de fumée. Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang, avant que vienne le jour grand et éclatant du Seigneur. Et il arrivera que quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Hommes Israélites, écoutez ces paroles : Jésus le Nazaréen, cet homme autorisé de Dieu auprès de vous par des miracles et des prodiges et des signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes ; ce Jésus, livré selon le conseil arrêté et la prescience de Dieu, vous l'avez fait mourir par la main d'infidèles, l'ayant cloué à la croix ; Dieu l'a ressuscité, ayant dissipé les douleurs de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'il fût retenu par elle. Car David dit de lui : Je voyais le Seigneur devant moi constamment, parce qu'il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé. C'est pour cela que mon cœur s'est réjoui, et ma langue a été dans l'allégresse, et même ma chair reposera encore avec espérance ; parce que tu n'abandonneras point mon âme dans le séjour des morts, et tu ne permettras point que ton Saint voie la corruption. Tu m'as fait connaître les chemins de la vie ; tu me rempliras de joie par ta présence. Hommes frères, qu'il me soit permis de vous dire, en toute liberté, au sujet du patriarche David, et qu'il est mort et qu'il a été enseveli, et que son sépulcre est parmi nous jusqu'à ce jour. Etant donc prophète, et sachant que Dieu lui avait promis avec serment qu'il ferait asseoir un de ses descendants sur son trône, il a, par prévision, parlé de la résurrection du Christ, disant qu'il n'a point été laissé dans le séjour des morts et que sa chair n'a point vu la corruption. C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; ce dont nous tous, nous sommes témoins. Ayant donc été élevé par la droite de Dieu et ayant reçu du Père l'Esprit-Saint qu'il avait promis, il a répandu ce que vous-mêmes aussi voyez et entendez. Car David n'est point monté au ciel ; mais il dit lui-même : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis pour le marchepied de tes pieds. Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu l'a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié. Ayant entendu ces choses, ils eurent le cœur transpercé, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que devons-nous faire ? Et Pierre s'adressant à eux : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour la rémission de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car pour vous est la promesse, et pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont éloignés, autant que le Seigneur notre Dieu en appellera. Et par plusieurs autres paroles, il rendit témoignage, et il les exhortait, en disant : Sauvez-vous de cette génération perverse. Eux donc ayant reçu sa parole, furent baptisés ; et environ trois mille âmes furent ajoutées ce jour-là. Et ils persévéraient dans la doctrine des apôtres et dans la communion mutuelle, dans la fraction du pain et dans les prières. Et la crainte s'emparait de chacun ; et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres. Et tous ceux qui avaient cru étaient ensemble, et ils avaient toutes choses communes ; et ils vendaient leurs possessions et leurs biens et les distribuaient à tous, selon le besoin que chacun en avait. Et ils étaient chaque jour assidus au temple, d'un commun accord, et, rompant le pain dans les maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu et trouvant faveur auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Eglise ceux qui étaient sauvés. Or Pierre et Jean montaient ensemble au temple pour l'heure de la prière, la neuvième heure. Et l'on portait un homme impotent de naissance, qu'on mettait tous les jours à la porte du temple, appelée la Belle, pour demander l'aumône à ceux qui entraient dans le temple. Cet homme, voyant Pierre et Jean qui allaient entrer dans le temple, leur demanda l'aumône. Mais Pierre ayant, de même que Jean, les yeux arrêtés sur lui, dit : Regarde-nous. Et il les regardait attentivement, s'attendant à recevoir d'eux quelque chose. Mais Pierre dit : De l'argent et de l'or, je n'en ai point ; mais ce que j'ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ le Nazaréen, marche ! Et l'ayant pris par la main droite, il le leva, et à l'instant ses pieds et ses chevilles devinrent fermes ; et il se mit debout en sautant, et il marchait. Et il entra avec eux dans le temple, marchant et sautant, et louant Dieu. Et tout le peuple le vit qui marchait et qui louait Dieu ; et ils reconnaissaient que c'était celui qui était assis à la Belle Porte du temple pour demander l'aumône, et ils furent remplis de stupeur et d'étonnement de ce qui lui était arrivé. Or comme il s'attachait à Pierre et à Jean, tout le peuple stupéfait accourut vers eux au portique qu'on appelle de Salomon. Mais Pierre voyant cela, dit au peuple : Hommes israélites, pourquoi vous étonnez-vous de ceci ? ou pourquoi avez-vous les yeux arrêtés sur nous, comme si c'était nous qui, par notre propre puissance ou par notre piété, avions fait marcher cet homme ? Le Dieu d'Abraham et d'Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que vous, vous avez livré et renié devant Pilate, quand celui-ci avait décidé de le relâcher. Mais vous, vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu'on vous accordât la grâce d'un meurtrier, tandis que vous avez fait mourir le Prince de la vie, que Dieu a ressuscité d'entre les morts ; de quoi nous sommes témoins. Et c'est par la foi en son nom, que son nom a raffermi cet homme que vous voyez et que vous connaissez ; et la foi produite par lui a donné à cet homme cette parfaite santé en présence de vous tous. Et maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance, comme aussi vos chefs ; mais Dieu a accompli ainsi les choses qu'il avait annoncées d'avance par la bouche de tous les prophètes que son Christ souffrirait. Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que viennent des temps de rafraîchissement de la part du Seigneur, et qu'il envoie le Christ qui vous a été destiné d'avance, Jésus ; que le ciel doit recevoir jusqu'aux temps du rétablissement de toutes les choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps. Moïse a dit : Le Seigneur notre Dieu vous suscitera, d'entre vos frères, un prophète comme moi ; vous l'écouterez en tout ce qu'il vous dira. Et il arrivera que quiconque n'écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple. Et tous les prophètes qui ont parlé depuis Samuel et ceux qui l'ont suivi, ont aussi annoncé ces jours. Vous êtes les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a traitée avec nos pères, en disant à Abraham : Et c'est en ta postérité que seront bénies toutes les familles de la terre. C'est à vous premièrement, que Dieu, ayant suscité son serviteur, l'a envoyé pour vous bénir, chacun de vous se détournant de ses méchancetés. Mais comme ils parlaient au peuple, les sacrificateurs, le commandant du temple et les sadducéens survinrent, fort en peine de ce que ces gens-là enseignaient le peuple, et annonçaient en Jésus la résurrection d'entre les morts. Et ils mirent les mains sur eux. et les jetèrent en prison jusqu'au lendemain ; car c'était déjà le soir. Mais beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole crurent, et le nombre des hommes s'éleva à environ cinq mille. Mais il arriva le lendemain que les chefs des Juifs, les anciens et les scribes s'assemblèrent à Jérusalem, avec Anne le souverain sacrificateur et Caïphe et Jean et Alexandre, et tous ceux qui étaient de la race des souverains sacrificateurs ; et les ayant fait comparaître au milieu d'eux, ils leur demandaient : Par quel pouvoir, ou au nom de qui, avez-vous fait cela, vous ? Alors Pierre ayant été rempli d'Esprit saint leur dit : Chefs du peuple et anciens, puisque nous sommes aujourd'hui recherchés pour avoir fait du bien à un homme malade, afin de savoir par quel moyen il a été sauvé ; qu'il soit notoire à vous tous, et à tout le peuple d'Israël, que c'est par le nom de Jésus-Christ le Nazaréen, que vous avez crucifié, que Dieu a ressuscité des morts ; c'est par lui que cet homme se présente devant vous bien portant. C'est lui qui est la pierre rejetée par vous les constructeurs, et qui est devenue la principale pierre de l'angle. Et le salut n'est en aucun autre ; car aussi il n'y a sous le ciel d'autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés. Or, voyant la hardiesse de Pierre et de Jean, et se rendant compte que c'étaient des hommes sans instruction et du commun peuple, ils étaient dans l'étonnement, et ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus. Et voyant là debout avec eux l'homme qui avait été guéri, ils n'avaient rien à répliquer. Mais leur ayant commandé de sortir du sanhédrin, ils consultaient entre eux, disant : Que ferons-nous à ces hommes ? Car, qu'un miracle notoire ait été accompli par eux, cela est manifeste pour tous les habitants de Jérusalem, et nous ne pouvons le nier. Mais afin que cela ne se répande pas davantage dans le peuple, défendons-leur avec menaces de parler encore à qui que ce soit en ce nom-là. Et les ayant appelés, ils leur défendirent absolument de parler et d'enseigner au nom de Jésus. Mais Pierre et Jean répondant leur dirent : Jugez s'il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu'à Dieu. Car pour nous, nous ne pouvons pas ne point parler des choses que nous avons vues et entendues. Ils les renvoyèrent donc après leur avoir fait de nouvelles menaces, ne trouvant aucun moyen de les punir, à cause du peuple, parce que tous glorifiaient Dieu de ce qui était arrivé. Car l'homme sur qui le miracle de cette guérison avait été fait, avait plus de quarante ans. Or après avoir été relâchés, ils vinrent vers les leurs et racontérent tout ce que les principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit. Eux, les ayant entendus, élevèrent d'un commun accord leur voix, à Dieu, et dirent : maître, toi qui as fait le ciel et la terre et la mer, et toutes les choses qui y sont ; qui as dit par la bouche de ton serviteur David : Pourquoi des nations ont-elles : frémi, et des peuples ont-ils projeté des choses vaines ? Les rois de la terre se sont avancés, et les chefs se sont assemblés contre ! le Seigneur et contre son Christ. En effet contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, se sont véritablement assemblés dans cette ville Hérode et Ponce Pilate avec des païens et avec les peuples d'Israël, pour faire toutes les choses que ta main et ton conseil avaient d'avance déterminé devoir arriver. Et maintenant, Seigneur, regarde leurs menaces, et donne à tes serviteurs d'annoncer ta parole avec toute assurance, en étendant ta main, afin qu'il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges par le nom de ton saint Serviteur Jésus. Lorsqu'ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla, et ils furent tous remplis de l'Esprit saint ; et ils annonçaient avec assurance la parole de Dieu. Or la multitude de ceux qui avaient cru n'avait qu'un cœur et qu'une âme, et nul ne disait que quelque chose de ses biens lui appartînt en propre, mais toutes choses étaient communes entre eux. Et les apôtres rendaient témoignage, avec une grande puissance, de la résurrection de Jésus-Christ, le Seigneur ; et il y avait une grande grâce sur eux tous. Car il n'y avait aucun indigent parmi eux, parce que tous ceux qui possédaient des terres ou des maisons les vendaient et apportaient le prix de ce qu'ils avaient vendu, et ils le mettaient aux pieds des apôtres, et on distribuait à chacun selon qu'il en avait besoin. Ainsi Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie fils d'exhortation, Lévite originaire de Chypre, possédant un champ, le vendit, apporta l'argent et le déposa aux pieds des apôtres. Mais un certain homme, du nom d'Ananias, avec Saphira, sa femme, vendit une propriété ; et il détourna quelque chose du prix, sa femme aussi étant complice ; et en ayant apporté une partie, il la déposa aux pieds des apôtres. Mais Pierre lui dit : Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, pour que tu mentes à l'Esprit saint et détournes une partie du prix de ce fonds de terre ? Si tu ne l'avais pas vendu, ne demeurait-il pas à toi ? et, vendu, n'était-il pas en ton pouvoir ? Comment as-tu conçu dans ton cœur un tel dessein ? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. Ananias, entendant ces paroles, tomba et expira. Et il y eut une grande crainte sur tous ceux qui l'apprirent. Et les jeunes gens, s'étant levés, l'enveloppèrent, et l'ayant emporté, ils l'enterrèrent. Or il arriva, à un intervalle d'environ trois heures, que sa femme, ne sachant pas ce qui était arrivé, entra. Et Pierre lui adressa la parole : Dis-moi si c'est pour cette somme que vous avez cédé le fonds de terre ? Et elle dit : Oui, c'est pour cette somme. Alors Pierre lui dit : Comment un accord a-t-il été fait entre vous pour tenter l'Esprit du Seigneur ? Voici, les pieds de ceux qui ont enterré ton mari sont à la porte, et ils t'emporteront. Or, au même instant, elle tomba à ses pieds, et expira. Et les jeunes gens étant entrés la trouvèrent morte, et l'ayant emportée, ils l'enterrèrent auprès de son mari. Et il y eut une grande crainte sur toute l'Eglise et sur tous ceux qui apprirent ces choses. Or il se faisait par les mains des apôtres beaucoup de miracles et de prodiges parmi le peuple. Et ils étaient tous d'un commun accord sous le portique de Salomon. Et aucun des autres n'osait se joindre à eux ; mais le peuple leur donnait de grandes louanges. Mais il s'ajoutait toujours plus de ceux qui croyaient au Seigneur, des multitudes tant d'hommes que de femmes ; en sorte qu'on apportait les malades dans les rues et qu'on les plaçait sur de petits lits et sur des couchettes, afin que, Pierre venant à passer, son ombre du moins couvrît quelqu'un d'entre eux. Et la multitude accourait même des villes voisines de Jérusalem, apportant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs ; et tous étaient guéris. Mais le souverain sacrificateur s'étant levé, ainsi que tous ceux qui étaient avec lui, lesquels étaient le parti des sadducéens, ils furent remplis d'envie, et mirent les mains sur les apôtres et les jetèrent dans la prison publique. Mais un ange du Seigneur ouvrit pendant la nuit les portes de la prison, et, les ayant conduits dehors, il dit : Allez, et, vous présentant dans le temple, annoncez au peuple toutes les paroles de cette vie. Ayant entendu cela, ils entrèrent dès le point du jour dans le temple, et ils y enseignaient. Mais le souverain sacrificateur étant venu, et ceux qui étaient avec lui, ils convoquèrent le sanhédrin et tous les anciens des fils d'Israël ; et ils envoyèrent à la prison pour faire amener les apôtres. Mais les huissiers y étant arrivés, ne les trouvèrent point dans la prison ; ainsi ils s'en retournèrent, et firent leur rapport, en disant : Nous avons trouvé la prison fermée en toute sûreté et les gardes debout devant les portes ; mais, ayant ouvert, nous n'avons trouvé personne dedans. Le commandant du temple et les principaux sacrificateurs ayant entendu ces paroles furent très perplexes à leur sujet, se demandant ce que cela deviendrait. Mais quelqu'un survenant leur fit ce rapport : Voici, les hommes que vous aviez mis dans la prison sont dans le temple, debout et enseignant le peuple. Alors le commandant du temple, s'en étant allé avec les huissiers, les amena, sans violence ; car ils craignaient le peuple, ils avaient peur d'être lapidés. Et les ayant amenés, ils les introduisirent dans le sanhédrin. Et le souverain sacrificateur les interrogea, disant : Nous vous avons expressément défendu d'enseigner en ce nom-là. Et voici que vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et que vous voulez faire venir sur nous le sang de cet homme ! ? Mais Pierre et les apôtres répondant dirent : Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous, vous avez fait mourir en le pendant au bois. C'est lui que Dieu a élevé par sa droite comme Chef et Sauveur, afin de donner la repentance à Israël, et la rémission des péchés. Et nous, nous sommes témoins de ces choses, aussi bien que le Saint-Esprit que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. Eux, entendant cela, frémissaient de fureur, et ils délibéraient de les faire mourir. Mais un pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi honoré de tout le peuple, s'étant levé dans le sanhédrin, ordonna qu'on fit sortir un instant ces hommes. Et il leur dit : Hommes israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à l'égard de ces hommes. Car avant ces jours-ci s'éleva Theudas, se disant être quelqu'un, auquel se joignit un nombre d'environ quatre cents hommes : il fut tué, et tous ceux qui lui obéissaient furent mis en déroute et réduits à rien. Après celui-là s'éleva Judas le Galiléen, à l'époque du recensement, et il entraîna du peuple après lui ; lui aussi périt, et tous ceux qui lui obéissaient furent dispersés. Et maintenant je vous dis : Cessez de poursuivre ces hommes et laissez-les ; car si ce dessein ou cette œuvre est des hommes, elle sera détruite ; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez les détruire. Prenez garde que vous ne vous trouviez avoir aussi fait la guerre à Dieu. Et ils se rangèrent à son avis. Et ayant rappelé les apôtres, après les avoir fait battre de verges, ils leur défendirent de parler au nom de Jésus ; et ils les laissèrent aller. Eux donc se retiraient joyeux de devant le sanhédrin, parce qu'ils avaient été jugés dignes de souffrir des opprobres pour le nom de Jésus. Et ils ne cessaient tous les jours, dans le temple et dans les maisons, d'enseigner et d'annoncer le Christ, Jésus. Or, en ces jours-là, le nombre des disciples augmentant, il y eut des plaintes des Hellénistes contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour. Mais les douze, ayant convoqué la multitude des disciples, dirent : Il n'est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu, pour servir aux tables. Choisissez donc, frères, sept hommes d'entre vous, jouissant d'un bon témoignage, remplis d'Esprit et de sagesse, que nous préposerons à cet emploi. Et pour nous, nous continuerons à nous appliquer à la prière et au service de la parole. Et la proposition plut à toute la multitude ; et ils élurent Etienne, homme plein de foi et d'Esprit-Saint, Philippe et Prochore et Nicanor et Timon et Parménas et Nicolas, prosélyte d'Antioche ; et ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains. Et la parole de Dieu faisait des progrès et le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem ; et une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi. Or Etienne, plein de grâce et de puissance, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple. Mais quelques membres de la synagogue dite des Affranchis, de celle des Cyrénéens, et de celle des Alexandrins, et des Juifs de Cilicie et d'Asie, se levèrent, disputant contre Etienne. Et ils ne pouvaient résister à la sagesse et à l'Esprit par lequel il parlait. Alors ils subornèrent des hommes qui dirent : Nous l'avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. Et ils émurent le peuple et les anciens et les scribes ; et se jetant sur lui, ils l'entraînèrent et l'emmenèrent dans le sanhédrin ; et ils produisirent de faux témoins, qui disaient : Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre le saint lieu et contre la loi. Car nous l'avons entendu dire que Jésus, ce Nazaréen, détruira ce lieu et changera les coutumes que Moïse nous a transmises. Et comme tous ceux qui étaient assis au sanhédrin avaient les yeux arrêtés sur lui, ils virent son visage semblable au visage d'un ange. Mais le souverain sacrificateur dit : Ces choses sont-elles ainsi ? Et Etienne dit : Hommes frères et pères, écoutez : Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu'il était en Mésopotamie, avant qu'il demeurât à Charran ; et il lui dit : Sors de ton pays et de ta parenté, et viens dans le pays que je te montrerai. Alors étant sorti du pays des Chaldéens, il vint demeurer à Charran. Et de là, après que son père fut mort, Dieu le fit passer dans ce pays que vous habitez maintenant ; et dans ce pays il ne lui donna aucune propriété, pas même de quoi poser le pied ; et il promit de lui en donner la possession, et à sa postérité après lui, quoiqu'il n'eût point d'enfant. Et Dieu parla ainsi : Sa postérité habitera dans un pays étranger et on l'asservira et on la maltraitera pendant quatre cents ans. Et la nation à laquelle ils auront été asservis, je la jugerai, moi, dit Dieu ; et après cela ils sortiront et me serviront en ce lieu-ci. Et il lui donna l'alliance de la circoncision ; et ainsi il engendra Isaac, et le circoncit le huitième jour ; et Isaac Jacob, et Jacob les douze patriarches. Et les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent pour être emmené en Egypte. Et Dieu était avec lui ; et il le délivra de toutes ses tribulations, et lui fit trouver grâce devant Pharaon, roi d'Egypte, et lui donna de la sagesse en sa présence ; et Pharaon l'établit gouverneur sur l'Egypte et sur toute sa maison. Or il survint une famine dans toute l'Egypte et en Canaan, et une grande détresse, et nos pères ne trouvaient pas de nourriture. Mais Jacob, ayant appris qu'il y avait du blé en Egypte, y envoya nos pères une première fois. Et la seconde fois, Joseph fut reconnu par ses frères, et Pharaon apprit quelle était la famille de Joseph. Et Joseph envoya chercher son père Jacob et toute sa famille. Avec soixante et quinze personnes Jacob descendit en Egypte ; et il mourut ainsi que nos pères. Et ils furent transportés à Sichem et mis dans le sépulcre qu'Abraham avait acheté, à prix d'argent, des fils de Hémor, père de Sichem. Mais à mesure que le temps approchait où devait s'accomplir la promesse que Dieu avait faite à Abraham, le peuple s'accrut et se multiplia en Egypte ; jusqu'à ce qu'il s'éleva sur l'Egypte un autre roi, qui n'avait point connu Joseph. Ce roi, usant d'artifice contre notre race, maltraita nos pères, jusqu'à leur faire exposer leurs enfants, afin qu'ils ne demeurassent pas en vie. En ce temps-là naquit Moïse, et il était beau aux yeux de Dieu. Il fut nourri trois mois dans la maison de son père. Mais ayant été exposé, la fille de Pharaon le recueillit, et l'éleva pour en faire son fils. Et Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Egyptiens ; et il était puissant dans ses paroles et dans ses œuvres. Mais quand il eut atteint l'âge de quarante ans, il lui monta au cœur de visiter ses frères, les fils d'Israël. Et en ayant vu un qu'on maltraitait, il prit sa défense, et vengea celui qui était opprimé, en frappant l'Egyptien. Or il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur accordait la délivrance par sa main, mais ils ne le comprirent point. Le jour suivant, il parut au milieu d'eux comme ils se battaient, et il les exhortait à la paix, disant : Hommes, vous êtes frères ; pourquoi vous maltraitez-vous l'un l'autre ? Mais celui qui maltraitait son prochain le repoussa en disant : Qui t'a établi chef et juge sur nous ? Veux-tu me tuer comme tu as tué hier l'Egyptien ? Or Moïse s'enfuit à cette parole, et il demeura comme étranger au pays de Madian. où il engendra deux fils. Et quarante ans s'étant écoulés, un ange lui apparut dans le désert du mont Sinaï, dans la flamme de feu d'un buisson. Et Moïse, voyant cela, s'étonnait de cette vision ; et comme il s'approchait pour regarder, la voix du Seigneur se fit entendre : Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham et d'Isaac et de Jacob. Mais Moïse, tout tremblant, n'osait regarder. Et le Seigneur lui dit : Ote les souliers de tes pieds ; car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. J'ai vu, j'ai vu l'oppression de mon peuple en Egypte, et j'ai entendu leur gémissement, et je suis descendu pour les délivrer. Et maintenant viens, que je t'envoie en Egypte. Ce Moïse qu'ils avaient renié, en disant : Qui t'a établi chef et juge ? c'est lui que Dieu envoya comme chef et comme libérateur, avec l'assistance de l'ange qui lui était apparu dans le buisson. C'est lui qui les fit sortir en faisant des prodiges et des miracles en Egypte et dans la mer Rouge et au désert pendant quarante ans. C'est ce Moïse qui a dit aux fils d'Israël : Dieu vous suscitera un prophète d'entre vos frères, comme moi. C'est lui qui, dans l'assemblée, au désert, fut avec l'ange qui lui parlait sur le mont Sinaï et avec nos pères ; c'est lui qui reçut des oracles vivants pour nous les donner. C'est à lui que nos pères ne voulurent point obéir, mais ils le repoussèrent et tournèrent leurs cœurs vers l'Egypte ; en disant à Aaron : Fais-nous des dieux qui marcheront devant nous ; car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d'Egypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé. Et, en ces jours-là, ils firent un veau et ils offrirent un sacrifice à l'idole, et ils se réjouissaient des œuvres de leurs mains. Mais Dieu se détourna, et les livra au culte de l'armée du ciel, comme il est écrit dans le livre des prophètes : M'avez-vous offert des victimes et des sacrifices durant quarante ans dans le désert, maison d'Israël ? Et vous avez porté le tabernacle de Moloch et l'étoile du dieu Rephan, ces images que vous avez faites pour les adorer. Aussi vous transporterai-je au delà de Babylone. Nos pères avaient dans le désert le tabernacle du témoignage, comme l'avait ordonné Celui qui avait dit à Moïse de le faire selon le modèle qu'il avait vu. L'ayant reçu à leur tour, nos pères, avec Josué, l'introduisirent dans le pays conquis sur les nations que Dieu chassa devant nos pères jusqu'aux jours de David ; qui trouva grâce devant Dieu et demanda de trouver une demeure pour le Dieu de Jacob. Mais ce fut Salomon qui lui bâtit une maison. Toutefois le Très-Haut n'habite point dans des temples faits par la main des hommes, comme le prophète le dit : Le ciel est mon trône, et la terre est le marchepied de mes pieds : Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, ou quel sera le lieu de mon repos ? N'est-ce pas ma main qui fait toutes ces choses ? Hommes de col roide, et incirconcis de cœur et d'oreilles, vous vous opposez toujours à l'Esprit saint, vous aussi, comme vos pères ! Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? Et ils ont tué ceux qui avaient annoncé d'avance la venue du Juste, que vous maintenant vous avez livré et dont vous êtes devenus les meurtriers ; vous qui avez reçu la loi dans des ordonnances d'anges, et qui ne l'avez point gardée !... Entendant ces choses, ils frémissaient de fureur dans leurs cœurs, et ils grinçaient des dents contre lui. Mais lui, rempli d'Esprit saint, les yeux fixés au ciel, vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Et il dit : Voici, je contemple les cieux ouverts, et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu. Or, poussant de grands cris, ils se bouchèrent les oreilles et se précipitèrent tous ensemble sur lui ; et l'ayant jeté hors de la ville, ils le lapidaient. Et les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme nommé Saul. Et ils lapidaient Etienne, qui priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! Puis, s'étant mis à genoux, il s'écria d'une voix forte : Seigneur, ne leur impute point ce péché. Et quand il eut dit cela, il s'endormit. Or Saul approuvait son meurtre. Or il y eut ce jour-là une grande persécution contre l'Eglise de Jérusalem ; et tous, sauf les apôtres, furent dispersés dans les contrées de la Judée et de la Samarie. Toutefois des hommes pieux ensevelirent Etienne et firent de grandes lamentations sur lui. Mais Saul ravageait l'Eglise, entrant dans les maisons, et traînant hommes et femmes, il les livrait pour être mis en prison. Ceux donc qui avaient été dispersés allèrent de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la Parole. Or Philippe étant descendu dans la ville de Samarie, leur prêchait le Christ. Et les foules d'un commun accord étaient attentives à ce que Philippe disait, en apprenant et en voyant les miracles qu'il faisait. Car des esprits impurs sortaient de plusieurs qui en étaient possédés, en jetant de grands cris ; et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris. Et il y eut une grande joie dans cette ville-là. Or il y avait auparavant dans la ville un homme nommé Simon, qui exerçait la magie et remplissait d'étonnement le peuple de la Samarie, se disant être un grand personnage. Tous, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, s'attachaient à lui, disant : Celui-ci est la puissance de Dieu, celle qui est appelée la grande. Or ils s'attachaient à lui, parce que depuis assez longtemps il les avait étonnés par ses actes de magie. Mais quand ils eurent cru Philippe qui leur annonçait la bonne nouvelle concernant le royaume de Dieu et le nom de Jésus-Christ, hommes et femmes se faisaient baptiser. Or Simon lui-même crut aussi, et après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe ; et voyant les signes et les grands miracles qui se faisaient, il était dans l'étonnement. Cependant les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la Parole de Dieu, leur envoyèrent Pierre et Jean ; qui étant arrivés prièrent pour eux, afin qu'ils reçussent l'Esprit saint ; car il n'était encore descendu sur aucun d'eux ; mais ils avaient été seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors ils leur imposaient les mains, et ils recevaient l'Esprit saint. ? Or Simon, voyant que l'Esprit était donné par l'imposition des mains des apôtres, leur offrit de l'argent, disant : Donnez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j'imposerai les mains reçoive l'Esprit saint. Mais Pierre lui dit : Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s'acquérait avec de l'argent ! Tu n'as ni part ni lot en cette affaire ; car ton cœur n'est pas droit devant Dieu. Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur, afin que, s'il est possible, la pensée de ton cœur te soit pardonnée. Car je vois que tu es dans un fiel amer et dans des liens d'iniquité. Alors Simon répondant dit : Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu'il ne m'arrive rien de ce que vous avez dit. Eux donc, après avoir ainsi rendu témoignage et annoncé la Parole du Seigneur, retournaient à Jérusalem et évangélisaient beaucoup de villages des Samaritains. Or un ange du Seigneur parla à Philippe en disant : Lève-toi, et va, vers midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza ; il est désert. Et s'étant levé, il s'en alla. Et voici un Ethiopien, eunuque, ministre de Candace reine d'Ethiopie, surintendant de tous ses trésors, qui était venu à Jérusalem pour adorer, s'en retournait, assis sur son char, et lisait le prophète Esaïe. Et l'Esprit dit à Philippe : Approche-toi, et joins ce char. Philippe étant accouru, l'entendit qui lisait le prophète Esaïe, et dit : Comprends-tu bien ce que tu lis ? Mais il répondit : Comment le pourrais-je., si quelqu'un ne me guide ? Et il pria Philippe de monter et de s'asseoir auprès de lui. Or le passage de l'Ecriture qu'il lisait était celui-ci : Comme une brebis, il a été mené à la tuerie, et comme un agneau muet devant celui qui le tond, ainsi il n'ouvre pas la bouche. Dans l'humiliation, son jugement a été levé. Qui racontera sa génération ? Car sa vie est ôtée de la terre. Et l'eunuque prenant la parole dit à Philippe : Je te prie, de qui le prophète dit-il cela ? de lui-même ou de quelque autre ? Et Philippe ouvrant la bouche, et commençant par ce passage de l'Ecriture, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus. Et comme ils allaient par le chemin, ils arrivèrent à une eau. Et l'eunuque dit : Voici de l'eau ; qu'est-ce qui empêche que je ne sois baptisé ? [Or, Philippe dit: Si tu crois de tout ton cœur, cela est permis. Et répondant, il dit: Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.] Et il donna l'ordre que le char s'arrêtât ; et ils descendirent tous deux dans l'eau, Philippe et l'eunuque, et Philippe le baptisa. Et quand ils furent remontés hors de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l'eunuque ne le vit plus ; car il continuait son chemin plein de joie. Mais Philippe se trouva dans Azot ; et allant de lieu en lieu, il annonçait la bonne nouvelle dans toutes les villes, jusqu'à ce qu'il arrivât à Césarée. Or Saul, respirant encore menace et meurtre contre les disciples du Seigneur, alla vers le souverain sacrificateur et lui demanda des lettres pour Damas, à l'adresse des synagogues ; afin que, s'il en trouvait quelques-uns qui fussent de la secte, il les amenât, hommes et femmes, liés à Jérusalem. Or, comme il était en chemin, il arriva qu'il approchait de Damas et tout à coup resplendit autour de lui une lumière venant du ciel ; et étant tombé à terre, il entendit une voix lui disant : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Et il dit : Qui es-tu, Seigneur ? Et lui : Je suis Jésus, que tu persécutes. Mais lève-toi et entre dans la ville, et l'on te dira ce que tu dois faire. Or les hommes qui faisaient route avec lui s'étaient arrêtés muets, entendant bien la voix, mais ne voyant personne. Et Saul se leva de terre, mais, ses yeux étant ouverts, il ne voyait rien ; et, le menant par la main, ils le conduisirent à Damas. Et pendant trois jours il fut ne voyant point, et il ne mangea ni ne but. Or il y avait à Damas un disciple nommé Ananias. Et le Seigneur lui dit dans une vision : Ananias ! Et il répondit : Me voici, Seigneur. Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, va dans la rue appelée la rue Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul, de Tarse ; car voici, il prie ; et il a vu en vision un homme nommé Ananias, entrant et lui imposant les mains, afin qu'il recouvre la vue. Mais Ananias répondit : Seigneur, j'ai entendu dire de cet homme, par plusieurs personnes, combien de maux il a faits à tes saints dans Jérusalem, Et ici il a pouvoir, de la part des principaux sacrificateurs, de lier tous ceux qui invoquent ton nom. Mais le Seigneur lui dit : Va ; car cet homme est un instrument que je me suis choisi pour porter mon nom devant les nations, et devant les rois, et devant les fils d'Israël ; car je lui montrerai tout ce qu'il faut qu'il souffre pour mon nom. Et Ananias s'en alla, et il entra dans la maison, et imposant les mains à Saul il dit : Saul, frère, le Seigneur m'a envoyé, Jésus, qui t'est apparu sur le chemin par lequel tu venais, pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli d'Esprit saint. Et aussitôt il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue ; et s'étant levé, il fut baptisé. Et après qu'il eut pris de la nourriture, les forces lui revinrent. Or il fut quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas. Et aussitôt dans les synagogues il prêchait Jésus, disant que c'est lui le Fils de Dieu. Et tous ceux qui l'entendaient s'étonnaient et disaient : N'est-ce pas là celui qui persécutait à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et qui était venu ici exprès pour les emmener liés aux principaux sacrificateurs ? Mais Saul se fortifiait de plus en plus, et il confondait les Juifs qui habitaient à Damas, démontrant que Jésus est le Christ. Mais lorsqu'un assez grand nombre de jours furent accomplis, les Juifs se concertèrent pour le tuer. Mais leur complot parvint à la connaissance de Saul. Or ils gardaient même les portes de la ville jour et nuit, afin de le tuer. Mais ses disciples, l'ayant pris de nuit, le descendirent par la muraille, en le dévalant dans une corbeille. Or étant arrivé à Jérusalem, il tâchait de se joindre aux disciples ; et tous le craignaient, ne croyant pas qu'il fût un disciple. Mais Barnabas le prit avec lui et le mena aux apôtres, et leur raconta comment, sur le chemin, il avait vu le Seigneur, et que celui-ci lui avait parlé ; et comment à Damas il avait franchement prêché au nom de Jésus. Et il allait et venait avec eux dans Jérusalem, s'exprimant avec hardiesse au nom du Seigneur ; et il parlait et disputait avec les Hellénistes ; mais eux cherchaient à le tuer. Les frères, l'ayant su, l'emmenèrent à Césarée et le firent partir pour Tarse. L'Eglise était donc en paix par toute la Judée, la Galilée et la Samarie, étant édifiée et marchant dans la crainte du Seigneur, et elle était multipliée par l'assistance du Saint-Esprit. Et il arriva que Pierre, visitant tous les saints, descendit aussi vers ceux qui demeuraient à Lydde. Et il trouva là un homme nommé Enée, couché sur un lit depuis huit ans : il était paralytique. Et Pierre lui dit : Enée, Jésus-Christ te guérit ; lève-toi et fais ton lit toi-même. Et aussitôt il se leva. Et tous ceux qui habitaient Lydde et le Saron le virent, et ils se convertirent au Seigneur. Or à Joppé il y avait parmi les disciples une femme nommée Tabitha, ce qui signifie Dorcas ; cette femme abondait en bonnes œuvres et en aumônes qu'elle faisait. Mais il arriva, en ces jours-là, qu'étant tombée malade, elle mourut. Et après qu'on l'eut lavée, on la déposa dans une chambre haute. Or Lydde étant près de Joppé, les disciples, ayant appris que Pierre était à Lydde, envoyèrent vers lui deux hommes, lui faisant cette prière : Ne tarde pas à venir jusqu'à nous ! Et Pierre s'étant levé alla avec eux. Lorsqu'il fut arrivé, on le conduisit à la chambre haute. Et toutes les veuves se présentèrent à lui en pleurant et en lui montrant toutes les tuniques et les manteaux que Dorcas faisait, lorsqu'elle était avec elles. Mais Pierre les ayant tous fait sortir, et s'étant mis à genoux, pria ; et, se tournant vers le corps, il dit : Tabitha, lève-toi ! Et elle ouvrit les yeux ; et voyant Pierre, elle s'assit. Et lui ayant donné la main, il la fit lever ; et ayant appelé les saints et les veuves, il la présenta vivante. Or cela fut connu dans tout Joppé ; et plusieurs crurent au Seigneur. Et il arriva que Pierre demeura un certain nombre de jours à Joppé, chez un certain Simon, corroyeur. Or à Césarée un homme nommé Corneille, centenier de la cohorte appelée Italienne, pieux et craignant Dieu avec toute sa maison, qui faisait beaucoup d'aumônes au peuple et priait Dieu continuellement, vit clairement dans une vision, environ la neuvième heure du jour, un ange de Dieu entrant vers lui et lui disant : Corneille ! Et lui, ayant les regards fixés sur lui, tout effrayé, dit : Qu'y a-t-il, Seigneur ? Et il lui dit : Tes prières et tes aumônes sont montées en mémorial devant Dieu. Et maintenant, envoie des hommes à Joppé, et fais venir un certain Simon, qui est surnommé Pierre. Il est logé chez un certain Simon, corroyeur, qui a une maison près de la mer. Et quand l'ange qui lui parlait s'en fut allé, ayant appelé deux de ses domestiques et un soldat pieux, d'entre ceux qui étaient attachés à sa personne, et leur ayant tout raconté, il les envoya à Joppé. Or le lendemain, comme ils étaient en chemin et qu'ils approchaient de la ville, Pierre monta sur la terrasse de la maison pour prier, environ la sixième heure. Or il eut faim et voulut prendre de la nourriture ; et pendant qu'on la lui apprêtait, il tomba en extase. Et il voit le ciel ouvert, et une espèce de vase qui descendait semblable à une grande toile, tenue par les quatre coins, qui s'abaissait sur la terre ; dans lequel il y avait tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel. Et une voix s'adressa à lui : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais Pierre dit : Nullement, Seigneur, car jamais je n'ai mangé rien de souillé et d'impur. Et la voix s'adressa à lui encore pour la seconde fois : Ce que Dieu a purifié, toi ne l'appelle pas souillé. Or cela se produisit jusqu'à trois fois ; et aussitôt le vase fut enlevé dans le ciel. Or, comme Pierre était incertain en lui-même sur ce que pouvait bien signifier cette vision qu'il avait eue, voici, les hommes envoyés par Corneille, s'étant enquis de la maison de Simon, se présentèrent à la porte, et appelant ils s'informaient si Simon, surnommé Pierre, logeait là. Et comme Pierre réfléchissait sur la vision, l'Esprit lui dit : Voici des hommes qui te cherchent ; mais lève-toi, descends, et va avec eux, sans hésiter, car c'est moi qui les ai envoyés. Et Pierre étant descendu vers ces hommes, dit : Me voici, je suis celui que vous cherchez ; quel est le motif pour lequel vous êtes venus ? Ils dirent : Corneille, centenier, homme juste et craignant Dieu, et de qui toute la nation des Juifs rend un bon témoignage, a été divinement averti par un saint ange de te faire venir dans sa maison et d'écouter ce que tu diras. Pierre les ayant donc fait entrer, les logea. Et le lendemain s'étant levé, il partit avec eux, et quelques-uns des frères de Joppé l'accompagnèrent. Et le jour suivant, ils entrèrent à Césarée. Or Corneille les attendait, ayant assemblé ses parents et ses amis intimes. Et au moment où Pierre entra, Corneille, étant allé au-devant de lui, se jetant à ses pieds, se prosterna. Mais Pierre le releva, lui disant : Lève-toi, moi-même aussi je suis un homme. Et s'entretenant avec lui, il entra. Et il trouve beaucoup de personnes réunies, et il leur dit : Vous savez combien c'est chose illicite pour un Juif de se lier avec un étranger ou d'aller chez lui ; mais pour ce qui me concerne, Dieu m'a montré que je ne dois appeler aucun homme souillé ou impur. C'est pourquoi aussi je suis venu sans faire d'objections, quand vous m'avez envoyé chercher. Je demande donc pour quel sujet vous m'avez fait venir. Et Corneille dit : Il y a, à cette heure, quatre jours que j'étais en prière dans ma maison, à la neuvième heure ; et voici, un homme se présenta devant moi en un vêtement éclatant, et dit : Corneille, ta prière est exaucée, et tes aumônes ont été rappelées en mémoire devant Dieu. Envoie donc à Joppé, et fais venir Simon, qui est surnommé Pierre ; il est logé dans la maison de Simon, corroyeur, près de la mer. J'ai donc aussitôt envoyé vers toi, et toi tu as bien fait de venir. Maintenant donc nous sommes tous présents devant Dieu, pour entendre ce qui t'est commandé par le Seigneur. Et Pierre, ouvrant la bouche, dit : En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point acception de personnes, mais qu'en toute nation, celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable. C'est la parole qu'il a envoyée aux fils d'Israël, en annonçant la paix par Jésus-Christ. Lui est le Seigneur de tous. Vous savez ce qui s'est passé dans toute la Judée, en commençant par la Galilée après le baptême que Jean a prêché : concernant Jésus, qui était de Nazareth, comment Dieu l'a oint d'Esprit saint et de puissance, lui qui est allé de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le diable ; parce que Dieu était avec lui. Et nous, nous sommes témoins de toutes les choses qu'il a faites, tant au pays des Juifs qu'à Jérusalem, lui qu'ils ont même fait mourir, le pendant au bois. Dieu l'a ressuscité le troisième jour, et il a permis qu'il fût manifesté, non à tout le peuple, mais aux témoins qui avaient été auparavant choisis de Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec lui, après qu'il fut ressuscité des morts. Et il nous a ordonné de prêcher au peuple, et d'attester que c'est lui qui a été établi par Dieu comme juge des vivants et des morts. C'est de lui que tous les prophètes rendent le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom la rémission des péchés. Comme Pierre prononçait encore ces mots, l'Esprit saint descendit sur tous ceux qui écoutaient la Parole. Et tous les fidèles circoncis, qui étaient venus avec Pierre, furent dans l'étonnement de ce que le don du Saint-Esprit était répandu aussi sur les païens. Car ils les entendaient parler en langues et magnifier Dieu. Alors Pierre reprit : Quelqu'un peut-il refuser l'eau du baptême à ceux-ci, qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous ? Et il ordonna qu'ils fussent baptisés au nom de Jésus-Christ. Alors ils le prièrent de demeurer quelques jours avec eux. Mais les apôtres et les frères qui étaient dans la Judée apprirent que les païens aussi avaient reçu la parole de Dieu. Et lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, ceux de la circoncision discutaient contre lui, disant : Tu es entré chez des hommes incirconcis et tu as mangé avec eux. Mais Pierre se mit à leur exposer ce qui s'était passé, en suivant l'ordre des faits, disant : J'étais en prière dans la ville de Joppé, et, étant en extase, j'eus une vision : un vase qui descend semblable à une grande toile, tenue par les quatre coins, qui s'abaissait du ciel, et il vint jusqu'à moi. Et fixant sur lui mes regards, je le considérai, et je vis les quadrupèdes de la terre et les bêtes sauvages et les reptiles et les oiseaux du ciel. Et j'entendis aussi une voix qui me disait : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais je dis : Nullement, Seigneur ; car jamais rien de souillé ou d'impur n'est entré dans ma bouche. Et pour la seconde fois une voix répondit du ciel : Ce que Dieu a purifié, toi ne l'appelle pas souillé. Or cela se produisit jusqu'à trois fois ; puis tout fut de nouveau retiré dans le ciel. Et voici, au même instant, trois hommes, envoyés vers moi de Césarée, se présentèrent à la porte de la maison où nous étions. Or l'Esprit me dit d'aller avec eux sans hésiter. Et ces six frères vinrent aussi avec moi ; et nous entrâmes dans la maison de Corneille. Or il nous raconta comment il avait vu, dans sa maison, l'ange se présentant à lui et lui disant : Envoie à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre, qui te dira des choses par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison. Et comme je m'étais mis à parler, l'Esprit saint descendit sur eux, de même que sur nous aussi au commencement. Et je me souvins de la parole du Seigneur, quand il disait : Jean a baptisé d'eau, mais vous serez baptisé d'Esprit saint. Puis donc que Dieu leur a fait le même don qu'à nous, qui avons cru au Seigneur Jésus-Christ, qui étais-je, moi, pour pouvoir m'opposer à Dieu ? Or, après qu'ils eurent entendu ces choses, ils se calmèrent, et ils glorifièrent Dieu, en disant : Dieu a donc donné aux païens aussi la repentance pour qu'ils aient la vie ! Ceux donc qui avaient été dispersés par la persécution survenue à l'occasion d'Etienne, allèrent de lieu en lieu jusqu'en Phénicie, en Chypre et à Antioche, n'annonçant la Parole à personne, si ce n'est à des Juifs seulement. Mais quelques-uns d'entre eux étaient des hommes de Chypre et de Cyrène, qui, étant venus à Antioche, parlèrent aussi aux Grecs, annonçant le Seigneur Jésus. Et la main du Seigneur était avec eux ; et un grand nombre, ayant cru, se convertirent au Seigneur. Or le bruit en parvint aux oreilles de l'Eglise qui était à Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabas jusqu'à Antioche. Celui-ci étant arrivé, et ayant vu la grâce de Dieu, se réjouit ; et il les exhortait tous à demeurer attachés au Seigneur, d'un cœur ferme. Car c'était un homme de bien, et rempli d'Esprit saint et de foi. Et une foule considérable se joignit au Seigneur. Et Barnabas s'en alla à Tarse, pour chercher Saul. Et l'ayant trouvé, il l'amena à Antioche. Et il arriva qu'ils furent même une année entière réunis dans l'Eglise et enseignèrent une foule considérable, et qu'à Antioche les disciples reçurent, pour la première fois, le nom de chrétiens. Or, en ces jours-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. Et l'un d'eux, nommé Agabus, s'étant levé, prédit par l'Esprit qu'il y aurait une grande famine sur toute la terre, laquelle arriva sous Claude. Et les disciples résolurent d'envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui demeuraient en Judée ; ce qu'ils firent aussi, l'envoyant aux anciens par les mains de Barnabas et de Saul. Or, vers ce temps-là, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques-uns de l'Eglise. Et il fit mourir par l'épée Jacques, frère de Jean. Et voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit encore arrêter Pierre. Or c'était pendant les jours des pains sans levain. Et après l'avoir saisi, il le mit en prison, le donnant à garder à quatre escouades de quatre soldats chacune, dans le dessein de le faire comparaître devant le peuple, après la Pâques. Pierre donc était gardé dans la prison ; mais l'Eglise faisait d'instantes prières à Dieu pour lui. Or, quand Hérode allait le faire comparaître en public, cette nuit même, Pierre dormait entre deux soldats, étant lié de deux chaînes ; et des sentinelles devant la porte gardaient la prison. Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière resplendit dans le cachot, et l'ange, frappant Pierre au côté, le réveilla, disant : Lève-toi promptement. Et les chaînes tombèrent de ses mains. Et l'ange lui dit : Ceins-toi, et chausse tes sandales. Et il fit ainsi. Et il lui dit : Enveloppe-toi de ton manteau et suis-moi. Et Pierre étant sorti, le suivait, et il ne savait pas que ce qui se faisait par l'ange fût réel, mais il croyait avoir une vision. Et après qu'ils eurent passé la première et la seconde garde, ils vinrent à la porte de fer qui conduit à la ville, et qui s'ouvrit d'elle-même à eux ; et étant sortis, ils s'avancèrent dans une rue ; et aussitôt l'ange se retira d'avec lui. Et Pierre, revenu à lui-même, dit : Maintenant je sais véritablement que le Seigneur a envoyé son ange, et qu'il m'a délivré de la main d'Hérode et de tout ce qu'attendait le peuple juif. Et ayant compris, il se dirigea vers la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient assemblées et priaient. Quand il eut heurté à la porte d'entrée, une servante, nommée Rhode, s'approcha pour écouter. Et ayant reconnu la voix de Pierre, de la joie qu'elle eut, elle n'ouvrit point la porte ; mais étant rentrée en courant, elle annonça que Pierre était devant la porte. Mais eux lui dirent : Tu es folle ! Mais elle assurait qu'il en était ainsi. Et eux disaient : C'est son ange. Et Pierre continuait à heurter ; et quand ils eurent ouvert, ils le virent, et furent dans l'étonnement. Mais leur ayant fait signe de la main de se taire, il leur raconta comment le Seigneur l'avait conduit hors de la prison, et il dit : Annoncez ces choses à Jacques et aux frères. Et étant sorti, il s'en alla dans un autre lieu. Le jour venu, il y eut un grand trouble parmi les soldats pour savoir ce que Pierre pouvait être devenu. Mais Hérode, l'ayant fait chercher et ne l'ayant pas trouvé, fit subir un interrogatoire aux gardes et ordonna de les mener au supplice. Et étant descendu de la Judée à Césarée, il y séjournait. Or Hérode était en hostilité avec les Tyriens et les Sidoniens. Mais ils vinrent le trouver d'un commun accord ; et ayant gagné Blaste, chambellan du roi, ils demandaient la paix, parce que leur pays tirait sa subsistance de celui du roi. A un jour fixé, Hérode, revêtu de ses habits royaux, assis sur son trône, les haranguait publiquement. Et le peuple s'écriait : Voix d'un dieu, et non d'un homme ! Et à l'instant, un ange du Seigneur le frappa, parce qu'il n'avait pas donné à Dieu la gloire ; et, rongé des vers il expira. Mais la parole de Dieu faisait des progrès et se répandait de plus en plus. Et Barnabas et Saul, après avoir rempli leur mission, s'en retournèrent de Jérusalem, emmenant avec eux Jean, surnommé Marc. Or il y avait à Antioche, dans l'Eglise qui s'y trouvait, des prophètes et des docteurs, Barnabas, et Siméon, appelé Niger, et Lucius le Cyrénéen, et Manahen, qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul. Comme ils célébraient le culte du Seigneur, et qu'ils jeûnaient, l'Esprit saint dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saul, pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, ayant jeûné et prié, et leur ayant imposé les mains, ils les laissèrent partir. Eux donc, envoyés par l'Esprit saint, descendirent à Séleucie, et de là ils firent voile pour Chypre. Et lorsqu'ils furent arrivés à Salamine, ils annonçaient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Or ils avaient aussi Jean pour aide. Ayant ensuite traversé toute l'île jusqu'à Paphos, ils trouvèrent un certain magicien, faux prophète juif, nommé Barjésus, qui était avec le proconsul Serge Paul, homme intelligent. Celui-ci ayant fait appeler Barnabas et Saul, demanda à entendre la parole de Dieu. Mais Elymas, le magicien (car c'est ainsi que son nom se traduit), leur résistait, cherchant à détourner le proconsul de la foi. Mais Saul, appelé aussi Paul, rempli d'Esprit saint, ayant les yeux arrêtés sur lui, dit : O homme rempli de toute ruse et de toute fraude, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu point de pervertir les voies du Seigneur, qui sont droites ? Et maintenant, voici, la main du Seigneur est sur toi, et tu seras aveugle, ne voyant point le soleil, jusqu'à un certain temps. Et à l'instant l'obscurité et les ténèbres tombèrent sur lui ; et allant ça et là, il cherchait des gens qui le conduisissent par la main. Alors le proconsul, voyant ce qui était arrivé, crut, étant frappé de la doctrine du Seigneur. Or Paul et ceux qui étaient avec lui ayant fait voile de Paphos, vinrent à Perge en Pamphylie. Mais Jean, s'étant séparé d'eux, s'en retourna à Jérusalem. Pour eux, traversant le pays depuis Perge, ils vinrent à Antioche de Pisidie ; et étant entrés dans la synagogue, le jour du sabbat, ils s'assirent. Et après la lecture de la loi et des prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire : Hommes frères, si vous avez quelque parole d'exhortation à adresser au peuple, parlez. Et Paul, s'étant levé et ayant fait signe de la main, dit : Hommes Israélites et vous qui craignez Dieu, écoutez. Le Dieu de ce peuple d'Israël choisit nos pères, et il éleva bien haut ce peuple pendant son séjour dans le pays d'Egypte, et il les en fit sortir à bras élevé. Et pendant environ quarante ans, il les supporta dans le désert. Et ayant détruit sept nations au pays de Canaan, il leur en donna le pays comme propriété. Et après cela, pendant quatre cent cinquante ans environ, il leur donna des juges, jusqu'au prophète Samuel. Et ensuite, ils demandèrent un roi, et Dieu leur donna Saül, fils de Kis, de la tribu de Benjamin, durant quarante ans. Et Dieu, l'ayant déposé, leur suscita David pour roi, à qui aussi il rendit témoignage en disant : J'ai trouvé David, fils de Jessé, un homme selon mon cœur, qui fera toutes mes volontés. C'est de sa postérité que Dieu, selon sa promesse, a fait sortir un Sauveur pour Israël, Jésus, Jean ayant prêché d'avance, avant sa venue, un baptême de repentance à tout le peuple d'Israël. Et lorsque Jean accomplissait sa course, il disait : Qui pensez-vous que je sois ? Je ne le suis pas, moi ; mais voici, il vient après moi, celui dont je ne suis pas digne de délier les souliers des pieds. Hommes frères, fils de la race d'Abraham, et vous qui craignez Dieu, c'est à nous que la parole de ce salut est envoyée. Car les habitants de Jérusalem et leurs magistrats, ayant méconnu ce Jésus, ont aussi, en le jugeant, accompli les paroles des prophètes, qui se lisent chaque jour de sabbat. Et, bien qu'ils ne trouvassent aucun motif de mort, ils demandèrent à Pilate de le faire mourir. Et après qu'ils eurent accompli tout ce qui avait été écrit de lui, après l'avoir descendu du bois, ils le mirent dans un sépulcre. Mais Dieu l'a ressuscité d'entre les morts ; et il est apparu, pendant plusieurs jours, à ceux qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem, lesquels sont maintenant ses témoins auprès du peuple. Et nous aussi, nous vous annonçons la bonne nouvelle, quant à la promesse faite aux pères, que cette promesse Dieu l'a accomplie pour nous, leurs enfants, ayant ressuscité Jésus, comme aussi il est écrit dans le Psaume second : Tu es mon fils, je t'ai engendré aujourd'hui. Or, qu'il l'ait ressuscité d'entre les morts, de telle sorte qu'il ne retournera plus à la corruption, il l'a dit ainsi : Je vous donnerai les choses saintes de David, qui sont certaines. C'est pourquoi aussi il dit dans un autre endroit : Tu ne permettras point que ton Saint voie la corruption. Car David, après avoir en son temps servi au dessein de Dieu, s'est endormi et a été réuni à ses pères, et il a vu la corruption. Mais Celui que Dieu a ressuscité n'a point vu la corruption. Sachez donc, hommes frères, que c'est par lui que la rémission des péchés vous est annoncée ; et que de toutes les choses dont vous n'avez pu être justifiés par la loi de Moïse, c'est en lui que tout croyant est justifié. Prenez donc garde qu'il ne vous arrive ce qui a été dit dans les prophètes : Voyez, contempteurs, et soyez étonnés et disparaissez ; car je vais faire une œuvre en vos jours, une œuvre que vous ne croirez point, si quelqu'un vous la raconte. Et comme ils sortaient, ils les priaient de leur annoncer les mêmes choses le sabbat suivant. Et quand l'assemblée fut dissoute, beaucoup de Juifs et de prosélytes pieux suivirent Paul et Barnabas, qui, s'entretenant avec eux, les persuadaient de rester attachés à la grâce de Dieu. Le sabbat suivant, presque toute la ville s'assembla pour entendre la parole de Dieu. Mais les Juifs, voyant ces foules, furent remplis de jalousie, et ils s'opposaient à ce que disait Paul, contredisant et blasphémant. Et Paul et Barnabas s'enhardissant, dirent : C'était à vous premièrement qu'il fallait annoncer la parole de Dieu ; mais puisque vous la rejetez, et que vous ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens ; car le Seigneur nous l'a ainsi commandé : Je t'ai établi pour être la lumière des nations, afin que tu sois en salut jusqu'aux extrémités de la terre. Les païens, entendant cela, étaient dans la joie et glorifiaient la parole du Seigneur ; et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. Or la parole du Seigneur se répandait par toute la contrée. Mais les Juifs excitèrent les femmes dévotes de distinction et les principaux de la ville, et ils provoquèrent une persécution contre Paul et Barnabas, et les chassèrent de leur territoire. Mais ceux-ci, ayant secoué la poussière de leurs pieds contre eux, allèrent à Iconium. Et les disciples étaient remplis de joie et d'Esprit saint. Or il arriva qu'à Iconium ils entrèrent de même dans la synagogue des Juifs, et ils parlèrent de telle sorte qu'une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent. Mais les Juifs qui étaient restés incrédules excitèrent et irritèrent les âmes des païens contre les frères. Ils passèrent donc là un assez long temps, parlant avec une pleine assurance dans le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce, permettant qu'il se fît, par leurs mains, des miracles et des prodiges. Mais la multitude de la ville se divisa ; les uns étaient pour les Juifs, les autres pour les apôtres. Et comme les païens et les Juifs, avec leurs magistrats, se mettaient en mouvement pour les outrager et les lapider, eux, s'en étant aperçus, se réfugièrent dans les villes de la Lycaonie, à Lystre et à Derbe, et dans le pays d'alentour ; et là ils annonçaient la bonne nouvelle. Et un homme, à Lystre, impotent des pieds, se tenait assis ; perclus dès sa naissance, il n'avait jamais marché. Cet homme écoutait parler Paul, qui, ayant arrêté son regard sur lui, et voyant qu'il avait la foi pour être guéri, dit d'une voix forte : Lève-toi droit sur tes pieds. Et il sauta, et il marchait. Or la foule, ayant vu ce que Paul avait fait, éleva la voix, disant en langue lycaonienne : Les dieux, s'étant faits semblables aux hommes, sont descendus vers nous. Et ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure, parce que c'était lui qui portait la parole. Et le sacrificateur de Jupiter, qui est à l'entrée de la ville, ayant amené devant la porte des taureaux avec des guirlandes, voulait, ainsi que la foule, offrir un sacrifice. Mais les apôtres Barnabas et Paul, l'ayant appris, déchirèrent leurs vêtements et s'élancèrent dans la foule, criant et disant : Hommes, pourquoi faites-vous cela ? Nous aussi, nous sommes des hommes sujets aux mêmes infirmités que vous. Et nous vous prêchons l'Evangile, qui vous dit de vous détourner de ces choses vaines pour vous tourner vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre et la mer et toutes les choses qui y sont. Ce Dieu, dans les générations passées, a laissé toutes les nations marcher dans leurs voies, quoiqu'il ne se soit point laissé lui-même sans témoignage, lui qui faisait du bien, qui vous envoyait du ciel les pluies et les saisons fertiles, qui vous donnait la nourriture avec abondance et remplissait vos cœurs de joie... Et en disant cela, à peine purent-ils empêcher la foule de leur sacrifier. Mais d'Antioche et d'Iconium survinrent des Juifs qui, après avoir gagné la foule, et lapidé Paul, le traînèrent hors de la ville, croyant qu'il était mort. Mais comme les disciples s'étaient rangés en cercle autour de lui, il se releva et entra dans la ville. Et le lendemain il s'en alla avec Barnabas à Derbe. Et après avoir annoncé l'Evangile dans cette ville-là, et y avoir fait un assez grand nombre de disciples, ils retournèrent à Lystre, à Iconium et à Antioche, affermissant les âmes des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et leur représentant que c'est par beaucoup d'afflictions qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. Et ils leur choisirent des anciens dans chaque Eglise, et après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui ils avaient cru. Et, ayant traversé la Pisidie, ils vinrent en Pamphylie. Et après avoir annoncé la parole à Perge, ils descendirent à Attalie, et de là ils s'embarquèrent pour Antioche, d'où ils avaient été recommandés à la grâce de Dieu pour l'œuvre qu'ils venaient d'accomplir. Et quand ils furent arrivés et qu'ils eurent assemblé l'Eglise, ils racontèrent toutes les choses que Dieu avait faites avec eux, et comment il avait ouvert aux païens la porte de la foi. Et ils demeuraient un assez long temps avec les disciples. Or, quelques-uns, étant descendus de la Judée, enseignaient les frères, disant : Si vous n'avez été circoncis selon la coutume de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. Or comme il se produisit de l'agitation et que Paul et Barnabas eurent avec eux une vive discussion, ils résolurent que Paul et Barnabas, et quelques autres d'entre eux, monteraient à Jérusalem, auprès des apôtres et des anciens, au sujet de cette question. Eux donc, après avoir été accompagnés par l'Eglise, poursuivaient leur route à travers la Phénicie et la Samarie., racontant la conversion des païens, et ils causaient une grande joie à tous les frères. Et arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l'Eglise et par les apôtres et par les anciens, et ils racontèrent toutes les choses que Dieu avait faites avec eux. Mais quelques-uns de la secte des pharisiens, qui avaient cru, s'élevèrent, disant : Il faut les circoncire et leur ordonner de garder la loi de Moïse. Et les apôtres et les anciens s'assemblèrent pour examiner cette affaire. Mais une grande discussion s'étant engagée, Pierre se leva et leur dit : Hommes frères, vous savez que dès longtemps Dieu a fait un choix parmi vous, afin que les païens entendissent par ma bouche la parole de l'Evangile, et qu'ils crussent. Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage, en leur donnant le Saint-Esprit aussi bien qu'à nous ; et il n'a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs cœurs par la foi. Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu porter ? Au contraire, c'est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu'eux aussi. Or toute la multitude se tut ; et ils écoutaient Barnabas et Paul racontant tous les miracles et les prodiges que Dieu avait faits par eux au milieu des païens. Et après qu'ils se furent tus, Jacques prit la parole et dit : Hommes frères, écoutez-moi. Syméon a raconté comment Dieu a pris soin de choisir, pour la première fois, d'entre les païens un peuple qui portât son nom. Et avec cela concordent les paroles des prophètes, selon qu'il est écrit : Après cela je reviendrai, et je réédifierai le tabernacle de David qui est tombé, et je réédifierai ses ruines et je le redresserai, afin que le reste des hommes recherchent le Seigneur, savoir toutes les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, dit le Seigneur, qui fait ces choses, lesquelles sont connues de toute éternité. C'est pourquoi j'estime qu'il ne faut point créer des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu, mais leur écrire de s'abstenir des souillures des idoles, de la fornication, des animaux étouffés et du sang. Car, dès les temps anciens, Moïse a, dans chaque ville, ceux qui le prêchent, étant lu dans les synagogues chaque jour de sabbat. Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, avec toute l'Eglise, de choisir des hommes d'entre eux et de les envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, savoir Jude, nommé Barsabas, et Silas, qui étaient des principaux d'entre les frères. Ils envoyèrent par leur entremise, cette lettre : Les apôtres et les anciens et les frères, aux frères qui sont d'entre les païens, à Antioche et en Syrie et en Cilicie, salut. Comme nous avons appris que quelques-uns, sortis d'entre nous, vous ont troublés par des discours, bouleversant vos âmes, aux- quels nous n'avions donné aucun ordre : il nous a paru bon, étant tombés d'accord, de choisir et de vous envoyer des hommes, avec nos bien-aimés Barnabas et Paul, hommes qui ont exposé leurs vies pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous avons donc envoyé Jude et Silas ; eux aussi vous diront de bouche les mêmes choses. Car il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer aucune autre charge que ces choses qui sont nécessaires : que vous vous absteniez de ce qui a été sacrifié aux idoles et du sang et des animaux étouffés et de la fornication ; choses dont vous vous trouverez bien de vous garder. Portez-vous bien ! Eux donc, ayant pris congé, descendirent à Antioche, et après avoir assemblé la multitude, ils remirent la lettre. Et quand ils l'eurent lue, ils furent réjouis de la consolation qu'elle renfermait. Jude et Silas, qui eux aussi étaient prophètes, exhortèrent et fortifièrent les frères par beaucoup de discours. Et après qu'ils eurent passé là quelque temps, ils prirent congé en paix des frères pour retourner vers ceux qui les avaient envoyés. [Toutefois Silas jugea à propos de rester là.] Mais Paul et Barnabas séjournaient à Antioche, enseignant et annonçant, avec plusieurs autres aussi, la parole du Seigneur. Or, après quelques jours, Paul dit à Barnabas : Retournons visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir comment ils vont. Or Barnabas voulait prendre avec eux Jean, surnommé Marc. Mais Paul jugeait convenable de ne pas prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie, et qui ne les avait pas accompagnés dans leur œuvre. Et il en résulta un dissentiment tel qu'ils se séparèrent l'un de l'autre, et que Barnabas, prenant Marc avec lui, s'embarqua pour l'île de Chypre. Mais Paul, ayant fait choix de Silas, partit, après avoir été recommandé à la grâce du Seigneur par les frères. Et il traversait la Syrie et la Cilicie, affermissant les Eglises. Or il arriva à Derbe et à Lystre. Et voici, il y avait là un disciple nommé Timothée, fils d'une femme juive fidèle, mais d'un père grec, auquel les frères qui étaient à Lystre et à Iconium rendaient un bon témoignage. Paul voulut l'emmener avec lui, et l'ayant pris, il le circoncit, à cause des Juifs qui étaient en ces lieux-là, car tous savaient que son père était grec. Et comme ils parcouraient les villes, ils leur transmettaient, pour les observer, les ordonnances rendues par les apôtres et les anciens de Jérusalem. Ainsi les Eglises s'affermissaient dans la foi, et croissaient en nombre, de jour en jour. Or ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie, ayant été empêchés par le Saint-Esprit d'annoncer la parole en Asie. Et étant venus près de la Mysie, ils essayaient d'entrer en Bithynie ; mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas. Et ayant franchi la Mysie, ils descendirent à Troas. Et une vision apparut à Paul pendant la nuit : un homme macé- donien se tenait là, et il le priait et disait : Passe en Macédoine et secours-nous. Dès qu'il eut vu cette vision, nous cherchâmes aussitôt à passer en Macédoine, concluant que le Seigneur nous appelait à leur annoncer l'Evangile. Etant donc partis de Troas, nous cinglâmes directement vers la Samothrace, et le lendemain vers Néapolis. Et de là nous allâmes à Philippes, qui est la première ville de ce district de la Macédoine, et une colonie. Et nous séjournâmes quelques jours dans cette ville. Le jour du sabbat nous allâmes hors de la porte, près d'une rivière, où nous pensions que se trouvait un lieu de prière. Et nous étant assis, nous parlions aux femmes qui s'y étaient assemblées. Et une certaine femme, nommée Lydie, de la ville de Thyatire, marchande de pourpre, qui craignait Dieu, écoutait ; et le Seigneur lui ouvrit le cœur pour qu'elle fût attentive aux choses que Paul disait. Or, dès qu'elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous pria, en disant : Si vous m'avez jugée fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison et demeurez-y ; et elle nous y obligea. Or, il arriva, comme nous allions au lieu de prière, qu'une servante qui avait un esprit de Python et qui, en devinant, apportait un grand profit à ses maîtres, nous rencontra. Elle nous suivait, Paul et nous, et criait, disant : Ces hommes-là sont des serviteurs du Dieu très haut, ils vous annoncent la voie du salut. Or elle fit cela pendant plusieurs jours. Mais Paul, en étant importuné, se retourna et dit à l'esprit : Je te commande au nom de Jésus-Christ de sortir d'elle. Et il sortit à l'heure même. Mais ses maîtres, voyant disparaître l'espérance de leur gain., se saisirent de Paul et de Silas, et les traînèrent sur la place publique, devant les magistrats. Et les ayant conduits aux préteurs, ils dirent : Ces hommes-là troublent notre ville ; ce sont des Juifs, et ils annoncent des coutumes qu'il ne nous est pas permis de recevoir ni de suivre, à nous qui sommes Romains. Et la foule se souleva contre eux, et les préteurs firent arracher leurs vêtements et ordonnèrent qu'ils fussent battus de verges. Et après qu'on leur eut infligé beaucoup de coups, ils les jetèrent en prison, ordonnant au geôlier de les garder sûrement. Celui-ci ayant reçu un tel ordre, les jeta dans la prison intérieure, et fixa leurs pieds dans les ceps. Or, sur le minuit, Paul et Silas, étant en prières, chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les écoutaient. Et tout d'un coup il se fit un grand tremblement de terre, en sorte que les fondements de la prison furent ébranlés, et aussitôt toutes les portes furent ouvertes, et les liens de tous furent détachés. Et le geôlier, s'étant réveillé et voyant les portes de la prison ouvertes, tira son épée et allait se tuer, croyant que les prisonniers s'étaient enfuis. Mais Paul lui cria d'une voix forte : Ne te fais point de mal ; car nous sommes tous ici. Et ayant demandé de la lumière, il entra précipitamment, et, tout tremblant, se jeta aux pieds de Paul et de Silas ; et les ayant conduits dehors, il dit : Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? Et eux dirent : Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille. Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu'à tous ceux qui étaient dans sa maison. Et les ayant pris à cette même heure de la nuit, il lava leurs plaies. Et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. Et les ayant conduits dans sa maison, il leur servit à manger, et il se réjouit avec toute sa maison de ce qu'il avait cru en Dieu. Or le jour étant venu, les préteurs envoyèrent les licteurs, disant : Relâche ces hommes. Et le geôlier rapporta ces paroles à Paul : Les préteurs ont envoyé dire qu'on vous relâchât ; sortez donc maintenant, et vous en allez en paix. Mais Paul leur dit : Après nous avoir battus de verges publiquement, sans jugement, nous qui sommes Romains, ils nous ont jetés en prison ; et maintenant ils nous mettent dehors en secret ! Non certes, mais qu'ils viennent eux-mêmes et nous conduisent dehors. Et les licteurs rapportèrent ces paroles aux préteurs. Ceux-ci prirent peur en apprenant qu'ils étaient Romains. Et ils vinrent les apaiser, et les ayant conduits hors de la prison, ils leur demandaient de quitter la ville. Et étant sortis de la prison, ils entrèrent chez Lydie ; et ayant vu les frères, ils les exhortèrent et partirent. Or après avoir fait route par Amphipolis et Apollonie, ils vinrent à Thessalonique, où était une synagogue des Juifs. Or, selon sa coutume, Paul entra vers eux, et durant trois sabbats il discuta avec eux d'après les Ecritures, expliquant et exposant qu'il fallait que le Christ souffrît et qu'il ressuscitât d'entre les morts ; et ce Christ, disait-il, c'est Jésus que moi je vous annonce, Et quelques-uns d'entre eux crurent et se joignirent à Paul et à Silas, et une grande multitude de Grecs craignant Dieu, et des femmes de qualité en bon nombre. Mais les Juifs, devenus jaloux, et ayant recruté quelques méchants hommes de la populace et provoqué un rassemblement, troublaient la ville ; et s'attroupant devant la maison de Jason, ils cherchaient Paul et Silas pour les mener devant le peuple. Mais ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville, en criant : Ces gens, qui ont bouleversé le monde, sont aussi venus ici, et Jason les a reçus ; et tous ceux-là agissent contre les édits de César, en disant qu'il y a un autre roi, Jésus. Et ils émurent la foule et les magistrats de la ville qui entendaient ces choses. Et après avoir reçu caution de Jason et des autres, ils les laissèrent aller. Mais les frères firent aussitôt partir de nuit Paul et Silas pour Bérée ; ceux-ci, étant arrivés, se rendirent à la synagogue des Juifs. Or ces Juifs étaient plus nobles que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les Ecritures, pour savoir s'il en était ainsi. Beaucoup donc d'entre eux crurent, et des femmes grecques de distinction, et des hommes en assez grand nombre. Mais quand les Juifs de Thessalonique surent qu'à Bérée aussi la Parole de Dieu était annoncée par Paul, ils vinrent là aussi agiter et troubler la foule. Mais aussitôt alors les frères firent sortir Paul, pour aller jusqu'à la mer, et Silas et Timothée demeurèrent là. Et ceux qui escortaient Paul le conduisirent jusqu'à Athènes ; et après avoir reçu, pour Silas et Timothée, l'ordre de venir vers lui au plus tôt, ils partirent. Or, pendant que Paul les attendait à Athènes, son esprit s'irritait au dedans de lui, en voyant cette ville pleine d'idoles. Il discutait donc dans la synagogue avec les Juifs et avec les hommes craignant Dieu, et, sur la place publique, tous les jours, avec ceux qui s'y trouvaient. Et quelques-uns aussi des philosophes épicuriens et stoïciens entraient en conflit avec lui. Et les uns disaient : Que veut bien dire ce discoureur ? Et les autres : Il paraît être un prédicateur de divinités étrangères ; parce qu'il annonçait Jésus et la résurrection. Et l'ayant pris, ils le conduisirent à l'Aréopage, disant : Pouvons-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu annonces ? Car nous t'entendons dire certaines choses étranges ; nous désirons donc savoir ce que signifient ces choses. Or tous les Athéniens et les résidents étrangers ne passaient leur temps à rien autre qu'à dire ou à écouter des nouvelles. Alors Paul, se tenant au milieu de l'Aréopage, dit : Hommes Athéniens, je vois qu'à tous égards vous êtes on ne peut plus religieux. Car en parcourant votre ville et en regardant les objets de votre culte, j'ai trouvé aussi un autel sur lequel était inscrit : A un dieu inconnu. Ce donc que vous honorez sans le connaître, c'est ce que je vous annonce. Le Dieu qui a fait le monde et toutes les choses qui y sont, étant Seigneur du ciel et de la terre, n'habite point dans des temples faits de main d'homme ; il n'est point non plus servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quelque chose, lui qui donne à tous vie et respiration et toutes choses. Il a fait aussi que, sorties d'un seul, toutes les nations des hommes habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé les temps ordonnés, et les bornes de leur habitation ; afin qu'ils cherchent Dieu pour voir s'ils pourraient le toucher de la main et le trouver, lui qui pourtant n'est pas loin de chacun de nous ; car c'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être ; comme aussi quelques-uns de vos poètes l'ont dit : Car c'est de lui que nous sommes aussi la race. Etant donc la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l'or, ou à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'invention de l'homme. Passant donc sur ces temps d'ignorance, Dieu ordonne maintenant aux hommes qu'ils se repentent tous, en tous lieux, parce qu'il a arrêté un jour auquel il doit juger le monde avec justice, par l'homme qu'il a établi pour cela, ce dont il a fourni à tous une preuve certaine en le ressuscitant d'entre les morts. Mais quand ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquaient, les autres dirent : Nous t'entendrons là-dessus encore une autre fois. C'est ainsi que Paul sortit du milieu d'eux. Mais quelques hommes s'étant attachés à lui, crurent, entre lesquels aussi Denys, l'Aréopagite, et une femme nommée Damaris, et d'autres avec eux. S'étant après cela éloigné d'Athènes, il vint à Corinthe. Et ayant trouvé un Juif, nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d'Italie avec Priscille, sa femme, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de s'éloigner de Rome, il alla à eux. Et parce qu'il était du même métier, il demeura chez eux, et il travaillait ; car, de leur métier, ils étaient faiseurs de tentes. Or il discutait dans la synagogue chaque sabbat, et il persuadait Juifs et Grecs. Mais quand Silas et Timothée furent venus de Macédoine, Paul était tout entier à la Parole, rendant témoignage aux Juifs que Jésus était le Christ. Mais comme ils s'opposaient et qu'ils blasphémaient, il secoua ses vêtements et leur dit : Que votre sang soit sur votre tête ! Moi j'en suis net ; dès à présent j'irai vers les païens. Et étant parti de là, il entra dans la maison d'un nommé Titius Justus, homme craignant Dieu, dont la maison était contiguë à la synagogue. Mais Crispus, chef de la synagogue, crut au Seigneur avec toute sa maison, et beaucoup de Corinthiens, entendant Paul, croyaient et étaient baptisés. Et le Seigneur dit à Paul, pendant la nuit, en vision : Ne crains point, mais parle et ne te tais point ; car je suis avec toi, et personne ne mettra les mains sur toi pour te faire du mal, car j'ai un grand peuple dans cette ville. Et il demeura un an et six mois, enseignant parmi eux la parole de Dieu. Mais, Gallion étant proconsul d'Achaïe, les Juifs s'élevèrent d'un commun accord contre Paul, et le menèrent devant le tribunal, en disant : Celui-ci persuade les hommes d'adorer Dieu d'une manière contraire à la loi. Mais comme Paul allait ouvrir la bouche, Gallion dit aux Juifs : S'il s'agissait, ô Juifs, de quelque injustice ou de quelque méchante action, je vous supporterais, comme de raison ; mais s'il s'agit de discussions sur une doctrine, et sur des noms, et sur votre loi, vous aviserez vous-mêmes ; moi, je ne veux point, être juge de ces choses. Et il les renvoya du tribunal. Et tous, ayant saisi Sosthène, chef de la synagogue, le battaient devant le tribunal, et Gallion ne s'en mettait nullement en peine. Or Paul, après être demeuré encore assez longtemps à Corinthe, ayant pris congé des frères, naviguait vers la Syrie, et avec lui Priscille et Aquilas, après s'être fait raser la tête à Cenchrée, car il avait fait un vœu. Or ils arrivèrent à Ephèse, et il les y laissa ; et lui, étant entré dans la synagogue, s'entretint avec les Juifs ; et comme ils le priaient de demeurer plus longtemps, il n'y consentit pas, mais ayant pris congé d'eux et dit : Je reviendrai de nouveau vers vous, Dieu voulant. Il partit d'Ephèse. Et étant débarqué à Césarée, il monta, et après avoir salué l'Eglise, il descendit à Antioche. Et y ayant fait quelque séjour, il en partit, et parcourut de suite le pays de Galatie et la Phrygie, fortifiant tous les disciples. Or un Juif, nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, homme éloquent et puissant dans les Ecritures, arriva à Ephèse. Cet homme avait été instruit dans la voie du Seigneur, et, étant fervent d'esprit, il parlait et enseignait exactement ce qui regardait Jésus, bien qu'il n'eût connaissance que du baptême de Jean. Et cet homme commença de parler avec assurance dans la synagogue. Et quand Priscille et Aquilas l'eurent entendu, ils le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu. Or comme il voulait passer en Achaïe, les frères l'y encouragèrent et écrivirent aux disciples de le bien recevoir. Quand il fut arrivé, il se rendit, par la grâce, très utile à ceux qui avaient cru, car il réfutait publiquement les Juifs, avec une grande force, démontrant par les Ecritures que Jésus est le Christ. Or il arriva, pendant qu'Apollos était à Corinthe, que Paul, après avoir parcouru les contrées supérieures, vint à Ephèse, et y trouva quelques disciples ; et il leur dit : Avez-vous reçu l'Esprit saint quand vous êtes devenus croyants ? Ils lui répondirent : Mais nous n'avons pas même ouï dire s'il y a un Esprit saint. Et il leur dit : De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? Ils répondirent : Du baptême de Jean. Alors Paul dit : Jean a baptisé d'un baptême de repentance, en disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c'est-à-dire en Jésus. Ce qu'ayant entendu, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Et après que Paul leur eut imposé les mains, l'Esprit saint vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient. Or ils étaient en tout environ douze hommes. Or, étant entré dans la synagogue, il parlait avec assurance, pendant trois mois, discutant et persuadant, de ce qui regarde le royaume de Dieu. Mais comme quelques-uns s'endurcissaient et étaient rebelles, décriant la voie du Seigneur devant la multitude, s'étant retiré d'eux, il sépara les disciples, enseignant tous les jours dans l'école de Tyrannus. Et cela eut lieu pendant deux ans, de sorte que tous ceux qui habitaient l'Asie, tant Juifs que Grecs, entendirent la parole du Seigneur. Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, en sorte qu'on emportait même des mouchoirs ou des ceintures qui avaient touché sa peau pour les appliquer sur les malades, et les maladies les quittaient, et les esprits malins sortaient d'eux. Or quelques-uns aussi des exorcistes juifs ambulants entreprirent d'invoquer le nom du Seigneur Jésus sur ceux qui avaient les malins esprits, en disant : Je vous adjure par ce Jésus que Paul prêche. C'étaient les sept fils d'un certain Scéva, Juif, grand sacrificateur, qui faisaient cela. Mais l'esprit malin répondant leur dit : Je connais Jésus, et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? Et l'homme en qui était l'esprit malin se jetant sur eux et s'étant rendu maître de tous deux, les maltraita de telle sorte qu'ils s'enfuirent de cette maison nus et blessés. Et cela fut connu de tous les Juifs et Grecs qui habitaient Ephèse, et la crainte les saisit tous et le nom du Seigneur Jésus était magnifié. Et plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer leurs pratiques. Et un assez grand nombre de ceux qui avaient pratiqué les arts occultes, ayant apporté les livres, les brûlaient en présence de tous. Et on en calcula le prix, et on trouva qu'il se montait à cinquante mille pièces d'argent. Ainsi la parole du Seigneur progressait avec force et manifestait sa puissance. Or, après que ces choses se furent accomplies, Paul se proposa d'aller à Jérusalem, après avoir passé par la Macédoine et par l'Achaïe, disant : Après que j'aurai été là, il faut aussi que je voie Rome. Et ayant envoyé en Macédoine deux de ceux qui le servaient, Timothée et Eraste, lui-même resta encore quelque temps en Asie. Or il arriva en ce temps-là un grand trouble à l'occasion de la voie du Seigneur ; car un nommé Démétrius, orfèvre, qui faisait des temples de Diane en argent, procurait aux artisans un grand profit, et les ayant assemblés ainsi que les ouvriers du même métier, il leur dit : hommes, vous savez que de ce gain vient notre bien- être ; et vous voyez et vous entendez que, non seulement à Ephèse, mais dans presque toute l'Asie, ce Paul a détourné par persuasion une foule considérable, en disant que les dieux faits par les mains des hommes ne sont pas des dieux. Et il en résulte le danger, non seulement que pour nous cette industrie ne tombe en discrédit, mais que même le temple de la grande déesse Diane ne soit tenu pour rien, et qu'elle soit dépouillée de sa majesté, elle que toute l'Asie et toute la terre révèrent. Ayant entendu ces paroles et étant remplis de colère, ils criaient disant : Grande est la Diane des Ephésiens ! Et la ville fut remplie de ce tumulte, et ils se précipitèrent tous ensemble dans le théâtre, entraînant avec eux Gaïus et Aristarque, Macédoniens, compagnons de voyage de Paul. Et comme Paul voulait se présenter devant le peuple, les disciples ne le lui permettaient pas. Et quelques-uns même des Asiarques, qui étaient ses amis, ayant envoyé vers lui, l'exhortaient à ne point se rendre au théâtre. Les uns donc criaient une chose, les autres une autre ; car l'assemblée était tumultueuse, et la plupart ne savaient même pas pourquoi ils étaient réunis. Et l'on instruisit un homme tiré de la foule, Alexandre, que les Juifs poussaient en avant. Et Alexandre, faisant signe de la main, voulait adresser au peuple une apologie. Mais dès qu'ils reconnurent qu'il était Juif, tous d'une seule voix crièrent pendant près de deux heures : Grande est la Diane des Ephésiens ! Or le secrétaire, ayant apaisé la foule, dit : Hommes Ephésiens ! qui est donc l'homme qui ne sache pas que la ville des Ephésiens est la gardienne du temple de la grande Diane, et de son image tombée du ciel ? Gela étant donc incontestable, vous devez vous apaiser et ne rien faire avec précipitation. Car vous avez amené ces hommes qui ne sont ni sacrilèges, ni blasphémateurs de notre déesse. Que si Démétrius et les artisans qui sont avec lui ont quelque plainte à faire contre quelqu'un, on tient des audiences publiques, et il y a des proconsuls ; qu'ils s'appellent en justice les uns les autres. Et si vous avez quelque autre question à proposer, on la décidera dans l'assemblée légale. Car nous sommes même en danger d'être accusés de sédition pour ce qui s'est passé aujourd'hui, puisqu'il n'existe aucun motif que nous puissions invoquer pour rendre raison de cet attroupement. Et ayant dit cela, il congédia l'assemblée. Or, après que le tumulte eut cessé, Paul, ayant fait appeler les disciples et les ayant exhortés, prit congé d'eux et partit pour aller en Macédoine. Et après avoir parcouru cette contrée, et exhorté les frères par beaucoup de discours, il vint en Grèce. Et quand il y eut demeuré trois mois, comme les Juifs lui dressèrent un guet-apens au moment où il allait s'embarquer pour la Syrie, il fut d'avis de s'en retourner par la Macédoine. Et il était accompagné jusqu'en Asie par Sopater, fils de Pyrrhus, de Bérée ; par Aristarque et Second de Thessalonique ; par Gaïus de Derbe, et Timothée ; et par les Asiates Tychique et Trophime. Or ceux-ci, ayant pris les devants, nous attendaient à Troas. Mais nous, après les jours des pains sans levain, nous nous embarquâmes à Philippes, et en cinq jours nous les rejoignîmes à Troas, où nous demeurâmes sept jours. Or le premier jour de la semaine, comme nous étions assemblés pour rompre le pain, Paul s'entretenait avec eux, devant partir le lendemain ; et il prolongea son discours jusqu'à minuit. Or il y avait beaucoup de lampes dans la chambre haute où nous étions assemblés ; et un jeune homme nommé Eutyche, qui était assis sur la fenêtre, fut accablé d'un profond sommeil, pendant que Paul prolongeait son discours, et, entraîné par le sommeil, il tomba du troisième étage en bas, et fut relevé mort. Mais Paul étant descendu, se pencha sur lui, et, l'ayant pris dans ses bras, dit : Ne vous troublez point, car son âme est en lui, Et étant remonté, il rompit le pain, et il mangea, et après avoir conversé assez longtemps, jusqu'au point du jour, il partit ainsi. Or, on ramena le jeune homme vivant, et ils furent grandement consolés. Pour nous, prenant les devants sur le vaisseau, nous fîmes voile vers Assos, où nous devions reprendre Paul ; car il l'avait ainsi ordonné, lui-même devant faire le chemin à pied. Et quand il nous eut rejoints à Assos, nous le prîmes à bord et nous vînmes à Mitylène. Et étant partis de là par mer, nous arrivâmes le lendemain en face de Chios. Le jour suivant, nous abordâmes à Samos, et après nous être arrêtés à Trogylle, nous arrivâmes le lendemain à Milet. Car Paul avait résolu de passer devant Ephèse sans s'y arrêter afin qu'il ne lui arrivât pas de perdre du temps en Asie ; car il se hâtait pour être à Jérusalem le jour de la Pentecôte, si cela lui était possible. Mais de Milet il envoya à Ephèse, et fit appeler les anciens de l'Eglise. Et lorsqu'ils furent arrivés vers lui, il leur dit : Vous savez, depuis le premier jour où je suis arrivé en Asie, comment je me suis conduit avec vous tout le temps, servant le Seigneur avec toute humilité et avec larmes, et au milieu des épreuves qui me sont survenues par les embûches des Juifs ; comment je ne vous ai rien caché des choses qui vous étaient utiles, pour me dispenser de vous prêcher et de vous enseigner, en public et de maison en maison ; rendant témoignage, tant aux Juifs qu'aux Grecs, de la repentance envers Dieu et de la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. Et maintenant voici, lié par l'Esprit, je vais à Jérusalem, ne sachant pas ce qui m'y arrivera ; si ce n'est que, de ville en ville, l'Esprit saint me rend témoignage, disant que des liens et des tribulations m'attendent. Mais je ne tiens aucun compte de ma vie, en sorte que j'achève ma course et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus, pour rendre témoignage à l'Evangile de la grâce de Dieu. Et maintenant voici, je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous, parmi lesquels j'ai séjourné en prêchant le royaume de Dieu. C'est pourquoi je vous atteste aujourd'hui que je suis net du sang de tous ; car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher. Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau au milieu duquel l'Esprit saint vous a établis évêques, pour paître l'Eglise du Seigneur, qu'il a acquise par son propre sang. Car je sais qu'après mon départ entreront parmi vous des loups dangereux, qui n'épargneront point le troupeau ; et que d'entre vous-mêmes se lèveront des hommes qui annonceront des doctrines perverties, afin d'attirer les disciples après eux. C'est pourquoi veillez, vous souvenant que durant trois ans, nuit et jour, je n'ai cessé d'avertir chacun avec larmes. Et maintenant je vous recommande à Dieu, et à la parole de sa grâce, à lui qui est puissant pour vous édifier encore, et vous donner l'héritage parmi tous ceux qui ont été sanctifiés. Je n'ai convoité ni l'argent, ni l'or, ni les vêtements de personne. Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi. En toutes choses je vous ai montré que c'est en travaillant ainsi qu'il faut secourir les faibles, et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit : Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. Et après avoir dit ces choses, s'étant mis à genoux, il pria avec eux tous. Et tous versèrent d'abondantes larmes, et se jetant au cou de Paul, ils l'embrassaient, étant surtout affligés de la parole qu'il avait dite, qu'ils ne verraient plus son visage. Et ils l'accompagnaient jusqu'au vaisseau. Et lorsque nous fûmes partis, après nous être arrachés d'auprès d'eux, voguant en droite ligne, nous vînmes à Cos, et le jour suivant à Rhodes, et de là à Patara. Et, ayant trouvé un vaisseau qui faisait la traversée vers la Phénicie, nous montâmes dessus et partîmes. Et quand nous eûmes aperçu Chypre, l'ayant laissée à gauche, nous faisions voile vers la Syrie, et nous abordâmes à Tyr ; car c'est là que le vaisseau devait décharger sa cargaison. Et, ayant trouvé les disciples, nous y demeurâmes sept jours. Ces disciples disaient à Paul, par l'Esprit, de ne pas monter à Jérusalem. Mais lorsque nous eûmes atteint le terme de ces jours, étant sortis, nous marchions, tous nous accompagnant, avec femmes et enfants, jusque hors de la ville ; et après nous être mis à genoux sur le rivage et avoir prié, nous prîmes congé les uns des autres, et nous montâmes sur le vaisseau ; et eux retournèrent chez eux. Pour nous, achevant la navigation, nous arrivâmes de Tyr à Ptolémaïs ; et après avoir salué les frères, nous demeurâmes un jour avec eux. Et le lendemain, étant partis de là, nous vînmes à Césarée ; et étant entrés dans la maison de Philippe l'évangéliste, qui était l'un des sept, nous demeurâmes chez lui. Or il avait quatre filles vierges, qui prophétisaient. Et comme nous demeurions là depuis plusieurs jours, il descendit de la Judée un prophète, nommé Agabus ; et, étant venu vers nous, et ayant pris la ceinture de Paul, et s'en étant lié les pieds et les mains, il dit : Voici ce que dit l'Esprit saint : L'homme à qui appartient cette ceinture, les Juifs le lieront de la même manière, dans Jérusalem, et ils le livreront aux mains des païens. Et quand nous eûmes entendu cela, nous suppliions Paul, tant nous que ceux du lieu, de ne point monter à Jérusalem. Alors Paul répondit : Que faites-vous, en pleurant et en me brisant le cœur ? Car pour moi je suis prêt, pour le nom du Seigneur Jésus, non seulement à être lié, mais même à mourir à Jérusalem. Et comme il ne se laissait pas persuader, nous nous tûmes, disant : Que la volonté du Seigneur soit faite ! Or, après ces jours-là, nous étant préparés au départ, nous montâmes à Jérusalem. Et quelques disciples vinrent aussi de Cesarée avec nous, et nous conduisirent chez un certain Mnason, de Chypre, ancien disciple, chez qui nous devions loger. Or quand nous fûmes arrivés à Jérusalem, les frères nous reçurent avec joie. Et le lendemain Paul se rendit avec nous chez Jacques, et tous les anciens s'y trouvèrent. Et après les avoir salués, il racontait une à une les choses que Dieu avait faites parmi les païens par son ministère. Et eux, après l'avoir entendu, glorifiaient Dieu ; et ils lui dirent : Tu vois, frère, combien il y a parmi les Juifs de myriades de gens qui ont cru, et tous sont zélateurs de la loi. Or ils ont été informés à ton sujet que tu enseignes à tous les Juifs qui sont parmi les païens à se détacher de Moïse, en leur disant de ne pas circoncire les enfants, et de ne pas marcher selon les coutumes. Qu'y a-t-il donc à faire ? La multitude s'assemblera sûrement, car ils apprendront que tu es arrivé. Fais donc ce que nous allons te dire : nous avons quatre hommes qui se sont imposé un vœu ; prends-les avec toi, purifie-toi avec eux, et paie pour eux, afin qu'ils se rasent la tête ; et tous connaîtront qu'il n'est rien des choses qu'ils ont ouï dire de toi, mais que tu marches, toi aussi, en gardant la loi. Quant aux païens qui sont devenus croyants, nous leur avons écrit ayant décidé qu'ils n'avaient rien de semblable à observer, si ce n'est qu'ils se gardent de ce qui est sacrifié aux idoles, et du sang, et des choses étouffées et de la fornication. Alors Paul ayant pris ces hommes avec lui, et s'étant purifié avec eux, entra, le jour suivant, dans le temple, annonçant le jour auquel la purification s'achèverait ; et il fit ainsi jusqu'à ce que l'offrande fut présentée pour chacun d'eux. Et comme les sept jours allaient s'accomplir, les Juifs d'Asie, l'ayant vu dans le temple, ameutèrent toute la foule, et mirent les mains sur lui, en criant : Hommes Israélites, aidez-nous ! C'est ici l'homme qui prêche partout, à tout le monde, contre le peuple, contre la loi, et contre ce lieu ; et de plus il a même introduit des Grecs dans le temple et a profané ce saint lieu. Car ils avaient vu auparavant Trophime d'Ephèse avec lui dans la ville, et ils croyaient que Paul l'avait introduit dans le temple. Et toute la ville fut émue, et le peuple accourut de toutes parts ; et s'étant saisis de Paul, ils le traînaient hors du temple ; et aussitôt les portes furent fermées. Mais comme ils cherchaient à le tuer, l'avis parvint au tribun de la cohorte que tout Jérusalem était en émeute. A l'instant il prit des soldats et des centeniers avec lui, et descendit en courant vers eux. Mais eux, voyant le tribun et les soldats, cessèrent de battre Paul. Alors le tribun s'approchant, se saisit de lui, et ordonna qu'on le liât de deux chaînes ; et il demandait qui il était et ce qu'il avait fait. Or les uns criaient d'une manière, les autres d'une autre, dans la foule. Et comme il ne pouvait rien apprendre de certain à cause du tumulte, il commanda qu'on le menât dans la forteresse. Et quand Paul fut sur les degrés, il arriva qu'il fut porté par les soldats, à cause de la violence de la foule ; car la multitude du peuple suivait, en criant : Ote-le ! Comme on allait le faire entrer dans la forteresse, Paul dit au tribun : M'est-il permis de te dire quelque chose ? Il répondit : Tu sais le grec ? Tu n'es donc pas cet Egyptien qui, ces jours passés, a excité une sédition et emmené avec lui dans le désert les quatre mille sicaires ? Mais Paul dit : Moi, je suis Juif, de Tarse en Cilicie, citoyen d'une ville qui n'est pas sans renom. Mais, je te prie, permets-moi de parler au peuple. Et quand il le lui eut permis, Paul, se tenant sur les degrés, fit signe de la main au peuple ; et après qu'il se fut fait un grand silence, il leur adressa la parole en langue hébraïque, disant : Hommes frères et pères, écoutez ce que j'ai à vous dire maintenant pour ma défense. Or quand ils entendirent qu'il s'adressait à eux en langue hébraïque, ils firent encore plus silence. Et il dit : Je suis un Juif, né à Tarse en Cilicie, mais élevé dans cette ville- ci, exactement instruit de la loi des pères aux pieds de Gamaliel, étant zélé pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui, moi qui ai persécuté cette secte à mort, liant et jetant en prison hommes et femmes ; comme aussi le souverain sacrificateur m'en est témoin, et tout le corps des anciens. Ayant même reçu d'eux des lettres pour les frères, j'allai à Damas, pour amener liés à Jérusalem ceux aussi qui étaient là, afin qu'ils fussent punis. Or il arriva, comme j'étais en chemin et que j'approchais de Damas, que vers midi, tout à coup, une grande lumière venant du ciel resplendit autour de moi. Je tombai par terre, et j'entendis une voix qui me disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Et je répondis : Qui es-tu, Seigneur ? Et il me dit : Je suis Jésus le Nazaréen, que tu persécutes. Or ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n'entendirent pas la voix de celui qui me parlait. Et je dis : Que ferai-je. Seigneur ? Et le Seigneur me dit : Lève-toi, va à Damas, et là on te parlera de tout ce qu'il t'est ordonné de faire. Et comme je n'y voyais pas, à cause de l'éclat de cette lumière, j'arrivai à Damas, ceux qui étaient avec moi me conduisant par la main. Or un certain Ananias, homme pieux selon la loi, à qui tous les Juifs résidant à Damas rendaient un bon témoignage, étant venu vers moi et s'étant approché, me dit : Saul, mon frère, recouvre la vue. Et au même instant je recouvrai la vue en levant les yeux sur lui. Et il dit : Le Dieu de nos pères t'a destiné d'avance pour connaître sa volonté, et pour voir le Juste, et pour entendre des paroles de sa bouche ; car tu lui seras témoin, devant tous les hommes, des choses que tu as vues et entendues. Et maintenant que tardes-tu ? Lève-toi, et fais-toi baptiser et laver de tes péchés, en invoquant son nom. Or il m'arriva, étant retourné à Jérusalem, comme je priais dans le temple, de me trouver en extase ; et je le vis, qui me disait : Hâte-toi, et sors promptement de Jérusalem ; car ils ne recevront point ton témoignage sur moi. Et je dis : Seigneur, ils savent eux-mêmes que je faisais emprisonner et battre de verges dans les synagogues ceux qui croient en toi ; et que lorsque le sang d'Etienne, ton martyr, était répandu, j'étais aussi présent et approuvant, et gardant les vêtements de ceux qui le tuaient. Et il me dit : Va, car je t'enverrai au loin vers les païens. Or ils l'écoutèrent jusqu'à cette parole, et ils élevèrent leurs voix, disant : Ote de la terre un tel homme ; car il ne devrait pas vivre. Et comme ils criaient, et qu'ils jetaient leurs vêtements, et lançaient de la poussière en l'air, le tribun ordonna qu'il fût conduit dans la forteresse, et dit qu'on lui donnât la question par le fouet, afin de savoir pour quel sujet ils criaient ainsi contre lui. Mais comme ils le présentaient aux lanières, Paul dit au centenier qui était présent : Vous est-il permis de fouetter un citoyen romain, et qui n'a pas été condamné ? Le centenier ayant entendu cela, alla vers le tribun, et lui fit rapport disant : Que vas-tu faire ? car cet homme est Romain. Et le tribun vint vers lui et lui dit : Dis-moi, es-tu Romain ? Et il répondit : Oui. Et le tribun reprit : Moi, c'est pour une grande somme d'argent que j'ai acquis ce droit de cité. Et Paul dit : Mais moi, je l'ai de naissance. Aussitôt donc ceux qui allaient lui donner la question se retirèrent d'auprès de lui ; et le tribun craignit aussi, sachant que Paul était Romain et qu'il l'avait fait lier. Or le lendemain, voulant savoir positivement de quoi il était accusé par les Juifs, il le fit délier ; et il ordonna que les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin s'assemblassent ; et, ayant fait descendre Paul il le plaça au milieu d'eux. Paul fixant ses regards sur le sanhédrin, dit : Hommes frères, c'est en toute bonne conscience que je me suis conduit devant Dieu jusqu'à ce jour. Mais le souverain sacrificateur Ananias commanda à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche. Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, muraille blanchie ! Toi aussi, tu sièges pour me juger selon la loi, et, transgressant la loi, tu or- donnes qu'on me frappe ? Et ceux qui étaient près lui dirent : Tu injuries le souverain sacrificateur de Dieu ? Et Paul dit : Je ne savais pas, frères, qu'il fût souverain sacrificateur ; car il est écrit : Tu ne parleras point mal contre un chef de ton peuple. Or Paul sachant qu'une partie du conseil étaient des sadducéens, et l'autre des pharisiens, s'écria au milieu du sanhédrin : Hommes frères, je suis pharisien, fils de pharisiens ; c'est au sujet de l'espérance et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement. Et comme il disait cela, il s'éleva une altercation entre les pharisiens et les sadducéens ; et l'assemblée se divisa. Car les sadducéens disent qu'il n'y a point de résurrection, ni d'ange ni d'esprit ; tandis que les pharisiens admettent l'un et l'autre. Et il se fit une grande clameur. Et quelques scribes du parti des pharisiens s'étant levés, disputaient violemment, en disant : Nous ne trouvons aucun mal en cet homme ; mais si un esprit ou un ange lui a parlé ?... Et comme une grande agitation se produisait, le tribun, craignant que Paul ne fût mis en pièces par eux, ordonna que la troupe descendit pour l'enlever du milieu d'eux et le conduire dans la forteresse. Mais la nuit suivante, le Seigneur lui apparut et dit : Prends courage ; car, comme tu as rendu témoignage à Jérusalem de ce qui me concerne, il faut aussi que tu rendes témoignage à Rome. Mais, quand le jour fut venu, les Juifs, ayant fait un complot, firent des imprécations contre eux-mêmes, disant qu'ils ne mangeraient ni ne boiraient qu'ils n'eussent tué Paul. Or ils étaient plus de quarante qui avaient fait cette conjuration, et, s'étant rendus vers les principaux sacrificateurs et les anciens, ils dirent : Nous avons juré, avec des imprécations contre nous-mêmes, de ne rien manger que nous n'ayons tué Paul. Vous donc maintenant intervenez, avec le sanhédrin, auprès du tribun, afin qu'il le fasse amener devant vous, comme si vous vouliez vous informer plus exactement de son affaire ; et nous, avant qu'il approche, nous sommes prêts à le tuer. Mais le fils de la sœur de Paul, ayant ouï parler du guet-apens, vint, et étant entré dans la forteresse, le rapporta à Paul. Et Paul ayant appelé un des centeniers, lui dit : Mène ce jeune homme vers le tribun, car il a quelque chose à lui rapporter. Il le prit donc avec lui et le mena vers le tribun, et dit : Le prisonnier Paul m'a appelé et m'a prié de t'amener ce jeune homme qui a quelque chose à te dire. ? Et le tribun le prenant par la main et s'étant retiré à l'écart, lui demandait : Qu'est-ce que tu as à me rapporter ? Et il dit : Les Juifs ont résolu de te prier de faire descendre demain Paul dans le sanhédrin, sous prétexte de s'informer plus exactement de son affaire. Toi donc, ne te fie pas à eux ; car plus de quarante d'entre eux lui dressent un guet-apens et se sont engagés, avec des imprécations contre eux-mêmes, à ne manger ni boire qu'ils ne l'aient tué ; et maintenant ils sont prêts, attendant ta promesse. Le tribun renvoya le jeune homme, après lui avoir donné cet ordre : Ne dis à personne que tu m'as fait connaître ces choses. Et ayant appelé deux des centeniers, il dit : Tenez prêts, dès la troisième heure de la nuit, deux cents soldats, soixante et dix cavaliers, et deux cents archers, pour aller jusqu'à Césarée. Et il leur commanda de préparer des montures, afin qu'ayant mis Paul dessus, ils le mènent sain et sauf au gouverneur Félix. Il écrivit une lettre en ces termes : Claude Lysias, au très excellent gouverneur Félix, salut ! Cet homme avait été saisi par les Juifs et allait être tué par eux, quand je suis survenu avec la troupe et le leur ai arraché, ayant appris qu'il était Romain. Et voulant connaître le motif pour lequel ils l'accusaient, je l'ai fait descendre dans leur sanhédrin. J'ai trouvé qu'il était accusé au sujet de questions de leur loi, mais qu'il n'était l'objet d'aucune imputation qui méritât la mort ou les liens. Et ayant été averti qu'un guet-apens devait être dressé contre cet homme, je l'ai aussitôt envoyé auprès de toi, ayant aussi fait savoir à ses accusateurs qu'ils eussent à parler contre lui devant toi. Les soldats donc, selon l'ordre qu'ils avaient reçu, prirent Paul et le menèrent de nuit à Antipatris. Et le lendemain, ayant laissé les cavaliers s'en aller avec lui, ils s'en retournèrent à la forteresse. Les cavaliers étant arrivés à Césarée, et ayant remis la lettre au gouverneur, lui présentèrent aussi Paul. Et quand il l'eut lue, il lui demanda de quelle province il était ; et ayant appris qu'il était de Cilicie, il lui dit : Je t'entendrai quand tes accusateurs seront aussi venus. Et il ordonna qu'il fût gardé dans le prétoire d'Hérode. Or cinq jours après, le souverain sacrificateur, Ananias, descendit avec quelques anciens et un certain orateur, nommé Tertulle : ils portèrent plainte auprès du gouverneur contre Paul. Et celui-ci ayant été appelé, Tertulle commença à l'accuser, en disant : C'est par toi, très excellent Félix, que nous jouissons d'une paix profonde et des réformes que ta prévoyance a procurées à cette nation ; nous le reconnaissons en tout et partout avec une entière gratitude. Mais pour ne pas te retenir plus longtemps, je te prie de nous écouter brièvement selon ta clémence. Nous avons en effet trouvé cet homme, qui est une peste et qui excite des séditions parmi tous les Juifs, par toute la terre, qui est chef de la secte des Nazaréens, qui a même tenté de profaner le temple. Aussi l'avons-nous arrêté. [et nous voulûmes le juger selon notre loi : mais le tribun Lysias étant descendu, l'a enlevé de nos mains avec beaucoup de violence, ordonnant que ses accusateurs vinssent devant toi.] Tu pourras toi-même, en l'interrogeant, apprendre de lui toutes les choses dont nous l'accusons. Les Juifs aussi se joignirent à lui, prétendant que les choses étaient ainsi. Mais Paul, après que le gouverneur lui eut fait signe de parler, répondit : Sachant que depuis plusieurs années tu es juge de cette nation, c'est avec confiance que je parle pour ma défense. Tu peux savoir qu'il n'y a pas plus de douze jours que je suis monté à Jérusalem pour adorer. Et ils ne m'ont trouvé ni dans le temple, ni dans les synagogues, ni dans la ville, discutant avec quelqu'un ou provoquant une sédition de la foule. Et ils ne peuvent prouver les choses dont ils m'accusent maintenant. Mais je te confesse ceci : que, selon la voie qu'ils appellent secte, ainsi je sers le Dieu de mes pères, croyant tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes ; ayant en Dieu cette espérance, laquelle eux-mêmes attendent aussi, qu'il y aura une résurrection des morts, tant des justes que des in- justes. C'est pourquoi moi-même aussi, je m'efforce d'avoir constamment une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes. Or après plusieurs années, je suis venu pour faire des aumônes à ma nation et pour présenter des offrandes. Comme je les présentais, ils m'ont trouvé purifié dans le temple, sans attroupement ni tumulte ; c'étaient certains Juifs d'Asie, qui devraient comparaître devant toi et m'accuser, s'ils avaient quelque chose contre moi. Ou bien, que ceux-ci disent eux-mêmes de quel crime ils m'ont trouvé coupable, lorsque j'ai comparu devant le sanhédrin ; à moins que ce ne soit cette seule parole, que j'ai dite hautement pendant que je comparaissais au milieu d'eux : C'est pour la résurrection des morts que je suis aujourd'hui mis en jugement devant vous. Mais Félix, qui connaissait assez exactement ce qui concernait cette voie, les ajourna en disant : Quand le tribun Lysias sera descendu, j'examinerai votre affaire. Il ordonna au cenlenier de garder Paul, et qu'il eût quelque liberté, et qu'on n'empêchât aucun des siens de le servir. Quelques jours après, Félix étant venu avec Drusille sa femme, qui était juive, envoya chercher Paul, et l'entendit parler de la foi en Christ Jésus. Mais comme il parlait de justice et de tempérance, et du jugement à venir, Félix, effrayé, répondit : Pour le présent, va-t'en, mais quand j'en trouverai l'occasion, je te rappellerai. En même temps aussi, il espérait que Paul lui donnerait de l'argent ; c'est pourquoi aussi il l'envoyait chercher assez fréquemment, et s'entretenait avec lui. Or, après deux ans accomplis, Félix eut pour successeur Porcius Festus ; et voulant s'assurer la reconnaissance des Juifs, Félix laissa Paul dans les chaînes. Festus donc étant arrivé dans la province, monta, trois jours après, de Césarée à Jérusalem. Et les principaux sacrificateurs et les premiers d'entre les Juifs portèrent plainte auprès de lui contre Paul ; et ils le sollicitaient, demandant contre celui-ci comme une faveur, de le faire venir à Jérusalem. Ils préparaient un guet-apens pour le tuer en chemin. Festus donc répondit que Paul était en prison à Césarée, et que lui-même devait bientôt repartir. Que les principaux donc d'entre vous descendent avec moi, dit-il, et s'il y a quelque chose de mauvais en cet homme, qu'ils l'accusent. Puis, après avoir passé parmi eux pas plus de huit ou dix jours, il descendit à Césarée ; le lendemain, s'étant assis sur le tribunal, il commanda que Paul fût amené. Et quand il fut arrivé, les Juifs qui étaient descendus de Jérusalem l'entourèrent, portant contre lui de nombreuses et graves accusations, qu'ils ne pouvaient prouver, tandis que Paul disait pour sa défense : Je n'ai péché en rien, ni contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre César. Mais Festus, voulant s'assurer la reconnaissance des Juifs, répondant à Paul, dit : Veux-tu monter à Jérusalem, et y être jugé sur ces choses en ma présence ? Mais Paul dit : C'est devant le tribunal de César que je suis placé, c'est là que je dois être jugé. Je n'ai fait aucun tort aux Juifs, comme toi aussi tu le reconnais très bien. Si donc je suis coupable, et si j'ai commis quelque action digne de mort, je ne refuse pas de mourir ; mais s'il n'est rien des choses dont ils m'accusent, nul ne peut me livrer à eux par complaisance : j'en appelle à César. Alors Festus, après en avoir conféré avec son conseil, répondit : Tu en as appelé à César, tu iras à César. Or quelques jours s'étant écoulés, le roi Agrippa et Bérénice arrivèrent à Césarée pour saluer Festus. Et comme ils y passaient plusieurs jours, Festus exposa au roi l'affaire de Paul, en disant : Il y a un homme que Félix a laissé prisonnier, au sujet duquel, lorsque j'étais allé à Jérusalem, les principaux sacrificateurs et les anciens des Juifs portèrent plainte, demandant sa condamnation. Je leur répondis que ce n'est pas la coutume des Romains de livrer par complaisance un homme, avant que l'accusé ait ses accusateurs devant lui, et qu'il ait reçu la faculté de se justifier de l'accusation. Eux donc s'étant réunis ici, sans différer, dès le lendemain, m'étant assis sur le tribunal, je commandai qu'on amenât cet homme. Les accusateurs s'étant présentés, n'articulaient contre lui aucun des crimes dont je supposais qu'ils l'accuseraient ; mais ils avaient avec lui certaines discussions au sujet de leur religion particulière et au sujet d'un certain Jésus, mort, que Paul prétendait être vivant. Pour moi, fort embarrassé de faire une enquête sur ces choses, je demandais s'il voulait aller à Jérusalem, et là être jugé à ce sujet. Mais Paul en ayant appelé, et demandant que sa cause fût réservée à la connaissance d'Auguste, j'ordonnai de le garder jusqu'à ce que je l'envoyasse à César. Et Agrippa dit à Festus : Je voudrais bien aussi entendre cet homme. Demain, dit-il, tu l'entendras. Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice étant venus en grande pompe, et étant entrés dans la salle d'audience, avec les tribuns militaires et les principaux personnages de la ville, Paul fut amené sur l'ordre de Festus. Et Festus dit : Roi Agrippa, et vous tous qui êtes présents avec nous, vous voyez cet homme, au sujet duquel toute la multitude des Juifs m'est venue solliciter, tant à Jérusalem qu'ici, criant qu'il ne devait plus vivre. Quant à moi, j'ai reconnu qu'il n'a rien fait qui soit digne de mort ; mais lui-même en ayant appelé à Auguste, j'ai résolu de l'envoyer. Je n'ai rien de certain à écrire au maître à son sujet ; c'est pourquoi je l'ai fait amener en votre présence, et principalement devant toi, roi Agrippa, afin que, cette enquête faite, j'aie quelque chose à écrire. Car il me semble déraisonnable, quand on envoie un prisonnier, de ne pas indiquer en même temps les charges relevées contre lui. Et Agrippa dit à Paul : Il t'est permis de parler pour toi-même. Alors Paul, ayant étendu la main, dit pour sa défense : Je m'estime heureux, roi Agrippa, d'avoir aujourd'hui à me défendre devant toi de toutes les choses dont je suis accusé par des Juifs ; surtout parce que tu connais parfaitement toutes les coutumes et toutes les discussions qui existent parmi les Juifs. C'est pourquoi je te prie de m'écouter avec patience. Ma manière de vivre donc dès ma jeunesse, telle qu'elle a été dès l'origine dans ma nation, à Jérusalem, tous les Juifs la savent ; me connaissant depuis longtemps, ils peuvent, s'ils le veulent, rendre témoignage que j'ai vécu pharisien, selon la secte la plus exacte de notre religion. Et maintenant, je suis mis en jugement à cause de l'espérance en la promesse faite par Dieu à nos pères, et dont nos douze tribus, qui servent Dieu continuellement nuit et jour, espèrent voir l'accomplissement. C'est à cause de cette espérance que je suis accusé par des Juifs, ô roi ! En quoi juge-t-on incroyable parmi vous que Dieu ressuscite des morts ? Quant à moi donc, il est vrai que j'avais pensé en moi-même qu'il fallait agir beaucoup contre le nom de Jésus de Nazareth, ce que j'ai fait aussi à Jérusalem, et j'ai enfermé dans des prisons plusieurs des saints, en ayant reçu le pouvoir des principaux sacrificateurs ; et lorsqu'on les faisait mourir, j'y donnais mon suffrage ; et souvent, dans toutes les synagogues, en les punissant, je les contraignais de blasphémer ; et étant transporté contre eux d'une extrême fureur, je les persécutais jusque dans les villes étrangères. Dans ces circonstances, me rendant à Damas, avec pouvoir et autorisation des principaux sacrificateurs, au milieu du jour, je vis, ô roi, sur le chemin, une lumière qui venait du ciel, et dont l'éclat surpassait celui du soleil, resplendir autour de moi et de ceux qui faisaient route avec moi. Et nous tous étant tombés par terre, j'entendis une voix qui me dit en langue hébraïque : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il t'est dur de regimber contre les aiguillons. Mais moi je dis : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus, que tu persécutes. Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds ; car voici pourquoi je te suis apparu : pour t'établir ministre et témoin, tant des choses que tu as vues que de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai ; en te délivrant de ce peuple et des païens, vers lesquels je t'envoie, pour ouvrir leurs yeux, pour qu'ils se convertissent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu'ils reçoivent, par la foi en moi, la rémission de leurs péchés et une part parmi ceux qui sont sanctifiés. En conséquence, ô roi Agrippa, je ne résistai point à la vision céleste ; mais à ceux de Damas premièrement, et ensuite à Jérusalem, et dans tout le territoire de la Judée, et aux païens, je prêchais de se repentir, et de se convertir à Dieu, en faisant des œuvres dignes de la repentance. C'est à cause de ces choses que des Juifs, s'étant emparés de moi dans le temple, cherchaient à me tuer. Mais ayant obtenu le secours qui vient de Dieu, j'ai subsisté jusqu'à aujourd'hui, rendant témoignage aux petits et aux grands, ne disant rien en dehors de ce que les prophètes et Moïse ont prédit devoir arriver ; que le Christ devait souffrir, et qu'étant le premier ressuscité d'entre les morts, il devait annoncer la lumière au peuple et aux païens. Or comme il parlait ainsi pour sa défense, Festus dit à haute voix : Tu es hors de sens, Paul ; ton grand savoir te met hors de sens. Et Paul dit : Je ne suis point hors de sens, très excellent Festus, mais je prononce des paroles de vérité et de bon sens. Car il est bien informé de ces choses, le roi à qui aussi je parle avec assurance ; je suis persuadé qu'il n'ignore rien de ces choses ; car ceci ne s'est pas passé en cachette. Crois-tu aux prophètes, roi Agrippa ? Je sais que tu y crois. Et Agrippa répondit à Paul : Il s'en faut peu que tu me persuades de me faire chrétien. Mais Paul dit : Qu'il s'en faille peu ou beaucoup plaise à Dieu que, non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui vous deveniez tels que je suis, à l'exception de ces liens ! Et le roi se leva, et le gouverneur, et Bérénice, et ceux qui étaient assis avec eux. Et s'étant retirés à part, ils parlaient entre eux disant : Cet homme n'a rien fait qui soit digne de mort ou de liens. Et Agrippa dit à Festus : Cet homme pouvait être mis en liberté, s'il n'en eût appelé à César. Or, après qu'il eut été résolu que nous nous embarquerions pour l'Italie, on remit Paul et quelques autres prisonniers à un centenier nommé Jules, de la cohorte Auguste. Et étant montés sur un vaisseau d'Adramytte, qui devait naviguer vers les ports de l'Asie, nous partîmes, ayant avec nous Aristarque, Macédonien de Thessalonique. Le jour suivant nous arrivâmes à Sidon ; et Jules, traitant Paul avec humanité, lui permit d'aller chez ses amis pour recevoir leurs soins. Et étant partis de là, nous longeâmes la côte de l'île de Chypre, parce que les vents étaient contraires. Et après avoir traversé la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, nous arrivâmes à Myra, ville de Lycie. Et là le centenier, ayant trouvé un vaisseau d'Alexandrie qui faisait voile pour l'Italie, nous y fit monter. Or comme, pendant plusieurs jours, nous naviguions lentement, et que nous n'étions arrivés qu'avec peine à la hauteur de Cnide, le vent ne nous permettant pas de poursuivre en droite ligne, nous passâmes au-dessous de l'île de Crète, vers Salmone ; et la longeant avec difficulté, nous arrivâmes à un endroit appelé Beaux-Ports, près duquel était la ville de Lasée. Comme il s'était écoulé beaucoup de temps, et que la navigation était déjà dangereuse, parce que le jeûne même était déjà passé, Paul les avertissait disant : hommes, je vois que la navigation se fera au milieu d'une tempête et avec de grandes pertes, non seulement pour la cargaison et le navire, mais aussi pour nos personnes. Mais le centenier ajoutait plus de foi au pilote et au maître du vaisseau qu'à ce que Paul disait. Et comme le port n'était pas propre à l'hivernage, la plupart furent d'avis de partir de là, afin de gagner, si possible, pour y passer l'hiver, Phénix, port de Crète, tourné vers le sud-ouest et le nord-ouest. Or, le vent du sud commençant à souffler doucement, ils se crurent maîtres de leur dessein, et ayant levé l'ancre, ils côtoyaient de près l'île de Crète. Mais bientôt un vent impétueux, qu'on appelle Euraquilon, descendit avec violence de l'île, et le vaisseau, étant emporté, et ne pouvant résister, nous nous laissâmes aller au gré du vent. Et ayant passé au-dessous d'une petite île, appelée Clauda, nous pûmes à peine nous rendre maîtres de la chaloupe. Après l'avoir hissée, ils employaient des moyens de secours : ils ceignaient le vaisseau. Et comme ils craignaient d'être jetés sur la Syrte, ayant cargué la voile, ils se laissaient emporter ainsi. Mais comme nous étions violemment battus par la tempête, le jour suivant, ils jetaient une partie de la cargaison. Et le troisième jour, nous jetâmes de nos propres mains les agrès du vaisseau. Mais ni soleil ni étoiles ne luisant pendant plusieurs jours, et une grande tempête étant sur nous, à la fin toute espérance de nous sauver nous était ôtée. Et comme il y avait longtemps qu'on n'avait mangé, Paul se leva alors au milieu d'eux et dit : hommes, vous auriez dû m'écouter, et ne pas partir de Crète, et éviter ainsi cette tempête et cette perte. Et maintenant je vous exhorte à prendre courage ; car il n'y aura perte de la vie d'aucun de vous, mais seulement du vaisseau. Car un ange du Dieu à qui je suis et que je sers, m'est apparu cette nuit, disant : Ne crains point, Paul, il faut que tu comparaisses devant César ; et voici, Dieu t'a donné tous ceux qui naviguent avec toi. C'est pourquoi, ô hommes, prenez courage ; car j'ai cette confiance en Dieu qu'il en sera comme il m'a été dit ; mais il faut que nous soyons jetés sur quelque île. Or, quand la quatorzième nuit fut venue, comme nous étions portés çà et là sur la mer Adriatique, vers le milieu de la nuit, les matelots soupçonnaient qu'ils approchaient de quelque terre. Et ayant jeté la sonde, ils trouvèrent vingt brasses ; puis étant passés un peu plus loin et l'ayant jetée de nouveau, ils trouvèrent quinze brasses. Et craignant que nous ne donnions sur des récifs, ils jetèrent quatre ancres de la poupe, et ils faisaient des vœux pour que le jour vînt. Mais comme les matelots cherchaient à s'enfuir du vaisseau, et qu'ils avaient mis la chaloupe à la mer, sous prétexte de jeter les ancres de la proue, Paul dit au centenier et aux soldats : Si ceux-ci ne demeurent dans le vaisseau, vous ne pouvez être sauvés. Alors les soldats coupèrent les cordes de la chaloupe, et la laissèrent tomber. Et, en attendant que le jour vînt, Paul les exhortait tous à prendre de la nourriture, disant : C'est aujourd'hui le quatorzième jour que vous passez à jeun, dans l'attente, sans avoir rien pris. C'est pourquoi je vous exhorte à prendre de la nourriture, car cela est nécessaire pour votre salut ; en effet, pas un cheveu de la tête d'aucun de vous ne se perdra. Et ayant dit cela, il prit du pain et rendit grâces à Dieu en présence de tous ; et l'ayant rompu, il se mit à manger. Et tous, encouragés, prirent eux aussi de la nourriture. Or nous étions, en tout, sur le vaisseau, deux cent soixante-seize personnes. Et quand ils furent rassasiés, ils allégèrent le vaisseau en jetant le blé à la mer. Et lorsque le jour fut venu, ils ne reconnaissaient point la terre, mais ils apercevaient un golfe qui avait une plage, sur laquelle ils projetaient de pousser le vaisseau, s'ils le pouvaient. Et ayant coupé les câbles des ancres, ils les abandonnèrent à la mer, déliant en même temps les attaches des gouvernails ; et ayant mis au vent la voile d'artimon, ils cinglèrent vers la plage. Mais étant tombés dans un endroit qui avait la mer des deux côtés, ils échouèrent le vaisseau ; et tandis que la proue, se trouvant engagée, demeura immobile, la poupe se rompait par la violence des vagues. Or les soldats délibérèrent de tuer les prisonniers, de peur que quelqu'un d'eux, s'étant échappé à la nage, ne s'enfuit. Mais le centenier, voulant sauver Paul, les empêcha d'exécuter ce dessein, et ordonna à ceux qui savaient nager de se jeter à l'eau les premiers et de gagner la terre, et aux autres de se mettre, qui sur des planches, qui sur quelques épaves du vaisseau. Et ainsi il arriva que tous se sauvèrent à terre. Et après avoir été sauvés, nous reconnûmes alors que l'île s'appelait Malte. Et les barbares nous montrèrent une humanité peu ordinaire ; en effet, ayant allumé un grand feu, ils nous en firent tous approcher, à cause de la pluie qui s'était établie, et à cause du froid. Mais Paul, ayant ramassé une certaine quantité de bois sec et l'ayant mis sur le feu, une vipère en sortit, par l'effet de la chaleur, et s'attacha à sa main. Et quand les barbares virent la bête suspendue à sa main, ils se dirent les uns aux autres : Assurément cet homme est un meurtrier, puisque, après qu'il a été sauvé de la mer, la Justice n'a pas permis qu'il vécût. Lui donc, ayant secoué la bête dans le feu, n'en éprouva aucun mal. Eux cependant s'attendaient à ce qu'il enflerait ou tomberait mort subitement. Mais ayant attendu longtemps, et voyant qu'il ne lui arrivait rien d'extraordinaire, ayant changé de sentiment, ils disaient que c'était un dieu. Or, aux environs de ce lieu, se trouvaient des terres qui appartenaient au premier personnage de l'île, nommé Publius, qui nous reçut et nous logea amicalement durant trois jours. Or il arriva que le père de Publius était au lit, malade de la fièvre et de la dysenterie. Paul étant entré auprès de lui, et ayant prié, le guérit en lui imposant les mains. Cela étant donc arrivé, les autres habitants de l'île qui étaient malades vinrent aussi, et ils étaient guéris. Ils nous rendirent aussi de grands honneurs, et, à notre départ, ils nous pourvurent de ce qui nous était nécessaire. Or au bout de trois mois nous nous embarquâmes sur un vaisseau d'Alexandrie qui avait passé l'hiver dans l'île, et qui portait pour enseigne les Dioscures. Et ayant abordé à Syracuse, nous y demeurâmes trois jours. De là, en longeant la côte, nous arrivâmes à Reggio. Et un jour après, le vent du sud s'étant levé, nous vînmes en deux jours à Pouzzoles ; où ayant trouvé des frères, nous fûmes priés de demeurer avec eux sept jours : et ainsi nous vînmes à Rome. Et de là les frères, ayant appris ce qui nous concernait, vinrent au-devant de nous jusqu'au forum d'Appius, et aux Trois-Tavernes ; et Paul les voyant, rendit grâces à Dieu, et prit courage. Et quand nous fûmes arrivés à Rome, le centenier remit les prisonniers au préfet du prétoire ; mais à Paul il fut permis de demeurer en son particulier, avec le soldat qui le gardait. Or il arriva que, trois jours après, Paul convoqua les principaux des Juifs ; et quand ils furent réunis, il leur disait : Hommes frères, quoique je n'eusse rien commis contre le peuple ni contre les coutumes de nos pères, fait prisonnier à Jérusalem, j'ai été livré entre les mains des Romains, qui, après m'avoir interrogé, voulaient me relâcher, parce qu'il n'y avait rien en moi qui méritât la mort. Mais les Juifs s'y opposant, j'ai été contraint d'en appeler à César, sans que j'aie aucun dessein d'accuser ma nation. C'est donc pour ce sujet que j'ai demandé à vous voir et vous parler ; car c'est à cause de l'espérance d'Israël que je suis lié de cette chaîne. Et eux lui dirent : Nous n'avons point reçu de lettres de Judée à ton sujet ; et il n'est venu non plus aucun frère qui ait rapporté ou dit aucun mal de toi. Or nous estimons juste d'entendre de toi-même ce que tu penses ; car, à l'égard de cette secte, il nous est connu qu'on la contredit partout. Et lui ayant assigné un jour, ils vinrent à lui, en plus grand nombre, dans son logis ; et depuis le matin jusqu'au soir, il leur exposait le royaume de Dieu, rendant témoignage, et cherchant à les persuader, par la loi de Moïse et par les prophètes, de ce qui regarde Jésus. Et les uns étaient persuadés par ce qu'il disait ; mais les autres ne croyaient point. Et n'étant pas d'accord entre eux, ils se retiraient, après que Paul leur eut dit une seule parole : C'est avec raison que l'Esprit-Saint a parlé à nos pères, par Esaïe le prophète, disant : Va vers ce peuple et dis : Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point ; et en regardant, vous regarderez, et vous ne verrez point. Car le cœur de ce peuple s'est engraissé ; et ils ont ouï difficilement des oreilles, et ils ont fermé leurs yeux ; de peur qu'ils ne voient des yeux, et qu'ils n'entendent des oreilles, et qu'ils ne comprennent du cœur, et qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. Sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux païens ; et eux l'écouteront. [Et quand il eut dit cela, les Juifs s'en allèrent, ayant de grandes contestations entre eux.] Mais Paul demeura deux ans entiers dans une maison qu'il avait louée, et il recevait tous ceux qui venaient le voir, prêchant le royaume de Dieu, et enseignant les choses qui regardent le Seigneur Jésus-Christ, avec toute liberté, et sans être empêché.
Paul, serviteur de Jésus-Christ, apôtre en vertu d'un appel, mis à part pour l'Evangile de Dieu, que d'avance il avait promis par ses prophètes dans les Ecritures saintes, concernant son Fils, qui est issu de la postérité de David, selon la chair, qui a été déclaré Fils de Dieu, avec puissance, selon l'esprit de sainteté, par sa résurrection d'entre les morts, Jésus-Christ notre Seigneur ; par lequel nous avons reçu la grâce et l'apostolat, en vue de l'obéissance de la foi, pour la gloire de son nom, parmi tous les gentils ; au nombre desquels vous êtes aussi, vous, appelés de Jésus-Christ ; à tous ceux, qui, à Rome, sont des bien-aimés de Dieu, saints en vertu de leur appel : grâce et paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ ! Tout d'abord, je rends grâces à mon Dieu, par Jésus-Christ, au sujet de vous tous, de ce que votre foi est renommée dans le monde entier. Car Dieu, que je sers en mon esprit dans l'Evangile de son Fils, m'est témoin que sans cesse je fais mention de vous, demandant toutes les fois que je prie, si, de quelque manière, je ne serai pas, une fois enfin, heureusement amené, par la volonté de Dieu, à aller chez vous ; car je désire ardemment vous voir pour vous faire part de quelque don spirituel, afin que vous soyez affermis ; je veux dire : afin que, au milieu de vous, je sois encouragé avec vous par la foi qui nous est commune à vous et à moi. Or je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que j'ai souvent formé le projet d'aller chez vous (et j'en ai été empêché jusqu'ici), afin de recueillir quelque fruit parmi vous aussi, comme parmi les autres gentils. Je suis débiteur des Grecs et des barbares, des savants et des ignorants. Ainsi mon vif désir est de vous annoncer aussi l'Evangile, à vous qui êtes à Rome. En effet, je n'ai point honte de l'Evangile, car c'est une puissance de Dieu en salut à tout homme qui croit, au Juif premièrement, puis au Grec ; car en lui se révèle une justice de Dieu par la foi pour la foi, selon qu'il est écrit : Le juste vivra par la foi. Car la colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et injustice des hommes qui retiennent la vérité captive dans l'injustice, attendu que ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste en eux, car Dieu le leur a manifesté. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l'œil, depuis la création du monde, étant considérées dans ses ouvrages, afin qu'ils soient inexcusables, attendu que, ayant connu Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu ni ne lui ont rendu grâces, mais ils sont devenus vains dans leurs pensées et leur cœur dépourvu d'intelligence s'est enveloppé de ténèbres. Se disant sages, ils sont devenus fous ; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l'homme corruptible et des oiseaux et des quadrupèdes et des reptiles. C'est pourquoi Dieu les a livrés, par les convoitises de leur cœur, à l'impureté, de sorte qu'ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps, eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen ! C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions honteuses : en effet, leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature ; et de même aussi les hommes, laissant l'usage naturel de la femme, dans leurs désirs, se sont enflammés les uns pour les autres, commettant, hommes avec hommes, des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le juste salaire de leur égarement. Et comme ils ne se sont pas souciés de bien connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens pervers pour faire ce qui ne convient pas, étant remplis de toute sorte d'iniquité, de méchanceté, de cupidité, de malice, pleins d'envie, de meurtre, de querelles, de fraude, de malignité ; calomniateurs, médisants, haïssant Dieu, insolents, arrogants, vantards, ingénieux au mal, désobéissants envers leurs parents, dépourvus d'intelligence, de loyauté, d'affection naturelle, de pitié ; eux qui, quoiqu'ils connussent bien la sentence de Dieu, savoir que ceux qui commettent de telles choses sont dignes de mort, non seulement les font, mais encore approuvent ceux qui les commettent. C'est pourquoi tu es inexcusable, ô homme ! qui que tu sois, toi qui juges ; car, en jugeant autrui, tu te condamnes toi-même, puisque tu commets les mêmes choses, toi qui juges. Or, nous savons que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est conforme à la vérité ; or penses-tu, ô homme ! toi qui juges ceux qui commettent de telles choses et qui les fais, que tu échapperas, toi, au jugement de Dieu ? Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ? Mais, par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la révélation du juste jugement, de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres : à ceux qui, par leur persévérance dans l'œuvre bonne, cherchent la gloire, l'honneur et l'incorruptibilité, il donnera la vie éternelle ; mais pour ceux qui sont animés d'un esprit de dispute et qui désobéissent à la vérité, mais obéissent à l'injustice, colère et indignation ! Affliction et angoisse sur toute âme d'homme qui fait le mal, sur celle du Juif premièrement, puis sur celle du Grec ; mais gloire et honneur et paix pour tout homme qui fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec, car devant Dieu il n'y a pas d'acception de personnes. Car tous ceux qui auront péché sans la loi périront aussi sans la loi ; et tous ceux qui auront péché ayant la loi seront jugés par la loi. Car ce ne sont pas ceux qui entendent lire la loi qui sont justes devant Dieu ; mais ceux qui mettent en pratique la loi seront justifiés. Car lorsque des gentils, qui n'ont pas la loi, font naturellement ce que la loi commande, ces hommes, qui n'ont point la loi, sont une loi pour eux-mêmes ; ils montrent, en effet, que l'œuvre commandée par la loi est écrite dans leur cœur ; leur conscience joignant son témoignage, et leurs pensées tantôt les accusant, tantôt aussi les défendant ; c'est ce qui apparaîtra le jour où Dieu jugera par Jésus-Christ les œuvres secrètes des hommes selon mon évangile. Or, si toi, tu te donnes le nom de Juif et tu te reposes sur la loi et tu te glorifies de Dieu, et tu connais sa volonté et tu sais discerner les cas différents, étant instruit par la loi, et tu t'estimes toi-même capable d'être un conducteur d'aveugles, une lumière pour ceux qui sont dans les ténèbres, un éducateur de ceux qui sont dépourvus de sens, un maître des ignorants, ayant dans la loi la formule de la connaissance et de la vérité,... toi, donc, qui enseignes les autres, tu ne t'enseignes pas toi-même ! toi qui prêches de ne pas dérober, tu dérobes ! toi qui dis de ne pas commettre d'adultère, tu commets adultère ! toi qui as en abomination les idoles, tu t'en appropries les dépouilles ! toi qui te glorifies de la loi, tu déshonores Dieu par la transgression de la loi ! Car le nom de Dieu est blasphémé à cause de vous parmi les gentils, comme il est écrit... Car la circoncision est utile, il est vrai, si tu observes la loi ; mais si tu es transgresseur de la loi, ta circoncision devient incirconcision. Si donc l'incirconcis garde les commandements de la loi, son incirconcision ne sera-t-elle pas tenue pour circoncision ? Et celui qui, demeuré dans son incirconcision naturelle, accomplit la loi, te jugera, toi qui, tout en possédant la lettre de la loi et la circoncision, es transgresseur de la loi. Car celui-là n'est pas Juif qui se montre extérieurement tel, et la circoncision n'est pas celle qui se montre extérieurement dans la chair ; mais le vrai Juif, c'est celui qui l'est dans l'être caché, et la vraie circoncision est celle du cœur, selon l'Esprit et non selon la lettre ; sa louange ne vient pas des hommes, mais de Dieu. Quel est donc l'avantage du Juif ou quelle est l'utilité de la circoncision ? Cet avantage est grand de toute manière : et d'abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés. Qu'est-ce à dire, en effet, si quelques-uns n'ont pas cru ? leur incrédulité anéantira- t-elle la fidélité de Dieu ? Non certes ! Mais plutôt, que Dieu soit reconnu véridique et tout homme menteur, selon qu'il est écrit : Afin que tu sois reconnu juste dans tes paroles et que tu triomphes quand on te juge. Mais si notre injustice établit la justice de Dieu, que dirons-nous ? Dieu est-il injuste en donnant cours à sa colère ? (Je parle à la manière des hommes.) Non certes ! Autrement, comment Dieu jugerait-il le monde ? Car, si par mon mensonge la vérité de Dieu a surabondé pour sa gloire, pourquoi, moi, suis-je encore jugé comme pécheur ? Et que n'agissons-nous comme nous en sommes calomnieusement accusés et comme quelques-uns prétendent que nous disons : Faisons le mal, afin que le bien en résulte ? La condamnation de ces gens-là est juste. Quoi donc ? avons-nous une supériorité ? Pas à tous égards ; car nous avons déjà accusé Juifs et Grecs d'être sous le pouvoir du péché, selon qu'il est écrit : Il n'y a pas de juste, pas même un seul ; il n'y en a pas un d'intelligent ; il n'y en a pas un qui cherche Dieu ; tous se sont égarés ; ils sont tous ensemble devenus inutiles ; il n'y en a pas un qui pratique le bien, non pas même un seul. Leur gosier est un sépulcre ouvert ; ils ont trompé de leurs langues ; un venin d'aspic est sous leurs lèvres ; leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume ; leurs pieds sont agiles pour répandre le sang ; l'oppression et le malheur sont sur leurs voies ; et le chemin de la paix, ils ne l'ont pas connu. Il n'y a pas de crainte de Dieu devant leurs yeux. Or, nous, savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée et que le monde entier soit reconnu coupable devant Dieu ; attendu que, par les œuvres de la loi, nul homme ne sera justifié devant lui, car c'est par la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, c'est sans la loi que la justice de Dieu a été manifestée, la loi et les prophètes lui rendant témoignage, la justice de Dieu, par la foi en Jésus-Christ, pour tous ceux et sur tous ceux qui croient. En effet, il n'y a point de différence, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, étant justifiés gratuitement par sa grâce, au moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ, que Dieu a exposé comme un moyen de propitiation par la foi, dans son sang, pour la démonstration de sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, durant le temps de la patience de Dieu, pour cette démonstration de sa justice dans le temps présent, afin qu'il soit juste et justifiant celui qui est de la foi en Jésus. Où est donc le sujet de se glorifier ? Il a été exclu. Par quelle loi ? Celle des œuvres ? Non pas, mais par la loi de la foi. Nous estimons donc que l'homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. Ou bien Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs ? N'est-il pas aussi le Dieu des gentils ? Oui, il l'est aussi des gentils ; puisque, en effet, il y a un seul Dieu, qui justifiera les circoncis par la foi et les incirconcis au moyen de la foi. Annulons-nous donc la loi par la foi ? Non certes ! Au contraire, nous établissons la loi. Que dirons-nous donc qu'Abraham, notre ancêtre, a obtenu selon la chair ? En effet, si Abraham a été justifié par les œuvres, il a sujet de se glorifier, mais non devant Dieu. Car que dit l'Ecriture ? Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice. Or, à celui qui travaille, le salaire n'est pas compté comme une grâce, mais comme une chose due ; tandis que, à celui qui ne travaille point, mais qui croit en Celui qui justifie l'impie, sa foi lui est imputée à justice. C'est aussi de cette manière que David célèbre le bonheur de l'homme à qui Dieu impute la justice sans les œuvres : Heureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées et dont les péchés ont été couverts ! Heureux l'homme à qui le Seigneur n'imputera point le péché. Cette déclaration de bonheur ne s'applique-t-elle donc qu'aux circoncis, ou aussi aux incirconcis ? Nous disons en effet : à Abraham la foi fut imputée à justice. Comment donc lui fut-elle imputée ? quand il était dans la circoncision, ou dans l'incirconcision ? Non dans la circoncision, mais dans l'incirconcision. Et il reçut le signe de la circoncision comme un sceau de cette justice de la foi qu'il possédait dans l'incirconcision, afin qu'il fût le père de tous ceux qui croient sans être circoncis, pour que la justice leur soit imputée, et le père des circoncis, de ceux qui ne sont pas seulement circoncis, mais qui marchent aussi sur les traces de la foi que notre père Abraham a eue, étant dans l'incirconcision. En effet, ce n'est pas par une loi que la promesse d'être héritier du monde a été faite à Abraham ou à sa postérité, mais c'est par la justice de la foi. Car si ce sont ceux qui relèvent de la loi qui sont héritiers, la foi est rendue vaine et la promesse est annulée ; car la loi produit la colère ; mais où il n'y a point de loi, il n'y a pas non plus de transgression. Voilà pourquoi c'est par la foi qu'on devient héritier, afin que ce soit par grâce, pour que la promesse soit assurée à toute la postérité d'Abraham, non seulement à celle qui relève de la loi, mais aussi à celle qui est de la foi d'Abraham, lequel est le père de nous tous, selon qu'il est écrit : Je t'ai établi père de beaucoup de nations, devant Dieu en qui il a cru, qui vivifie les morts et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient. Espérant contre toute espérance, il a cru qu'il deviendrait père de beaucoup de nations, selon ce qui lui avait été dit : Telle sera ta postérité. Et sans faiblir en la foi, il considéra son corps épuisé, âgé qu'il était d'environ cent ans, et l'épuisement du sein de Sarah : mais à l'égard de la promesse de Dieu, il ne douta point par incrédulité, mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu, et étant pleinement convaincu que ce qu'il a promis, il est puissant aussi pour l'accomplir. C'est pourquoi aussi sa foi lui fut imputée à justice. Or ce n'est pas seulement à cause de lui qu'il a été écrit: Elle lui fut imputée, mais aussi à cause de nous, à qui notre foi doit être imputée, à nous qui croyons en Celui qui a ressuscité d'entre les morts Jésus, notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes et est ressuscité pour notre justification. Ayant donc été justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ, par lequel aussi nous avons obtenu l'accès à cette grâce, dans laquelle nous nous tenons fermes ; et nous nous glorifions de l'espérance de la gloire de Dieu. Et non seulement cela, mais nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la constance, et la constance l'expérience, et l'expérience l'espérance. Or l'espérance ne rend point confus, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par l'Esprit saint qui nous a été donné. Car lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. En effet, c'est à peine si quelqu'un mourra pour un juste (car pour l'homme de bien peut-être quelqu'un se résoudra-t-il encore à mourir) ; mais Dieu prouve son amour envers nous en ce que Christ est mort pour nous quand nous étions encore des pécheurs. A bien plus forte raison donc, étant maintenant justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. Car si, lorsque nous étions ses ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à bien plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie ; et non seulement cela, mais encore en nous glorifiant de Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par lequel maintenant nous avons obtenu la réconciliation. C'est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort a pénétré dans tous les hommes, sur quoi tous ont péché... Car jusqu'à la loi, le péché était dans le monde ; mais le péché n'est pas imputé quand il n'y a point de loi ; cependant la loi a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur ceux qui n'avaient pas péché par une transgression semblable à celle d'Adam, lequel est une figure de celui qui devait venir. Mais il n'en est pas du don de grâce comme de la faute ; car si, par la faute d'un seul, tous les autres sont morts, à bien plus forte raison la grâce de Dieu et le don en la grâce, venant d'un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils abondé pour tous les autres. Et il n'en est pas de ce don comme de ce qui est arrivé par un seul qui a péché ; car le jugement, à la suite d'une seule faute, a abouti à la condamnation, tandis que le don de grâce, à la suite d'un grand nombre de fautes, a abouti à la justification. Car si, par la faute d'un seul, la mort a régné par ce seul, à bien plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ. Ainsi donc, comme par une seule faute il y a eu condamnation pour tous les hommes, de même aussi par un seul acte de justification, il y a, pour tous les hommes, une justification qui produit la vie. Car comme, par la désobéissance d'un seul homme, tous les autres ont été constitués pécheurs, de même aussi, par l'obéissance d'un seul, tous les autres seront constitués justes. Or la loi est intervenue, afin que la faute abondât ; mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé ; afin que, comme le péché a régné dans la mort, de même aussi la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur. Que dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Non certes ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? Ou bien ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en la mort ; afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même, nous aussi, nous marchions en nouveauté de vie. Car si nous sommes devenus une même plante avec lui par la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi par la ressemblance de sa résurrection ; sachant bien que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort est libéré du péché. Or, si, nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui ; sachant que Christ, ressuscité des morts, ne meurt plus ; la mort n'a plus de pouvoir sur lui. Car s'il est mort, il est mort au péché une fois pour toutes ; et s'il vit, il vit pour Dieu. De même, vous aussi, considérez-vous vous-mêmes comme morts au péché et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel pour obéir à ses convoitises ; et ne livrez pas vos membres au péché comme des instruments d'iniquité ; mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme devenus vivants de morts que vous étiez, et livrez vos membres à Dieu, comme des instruments de justice. En effet, le péché ne régnera pas sur vous, car vous n'êtes pas sous la loi mais sous la grâce. Quoi donc ! pécherons-nous parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce ? Non certes ! Ne savez-vous pas que, si vous vous livrez à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour la mort, soit de l'obéissance pour la justice ? Mais grâces à Dieu de ce que vous qui étiez esclaves du péché, vous avez obéi de cœur au modèle d'enseignement auquel vous avez été confiés. Or, ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice ; je parle à la manière des hommes à cause de la faiblesse de votre chair. Comme vous avez, en effet, livré vos membres en esclavage à l'impureté et à l'iniquité pour l'iniquité, ainsi livrez maintenant vos membres en esclavage à la justice pour la sanctification. En effet, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice. Quel fruit donc aviez-vous alors ? Des choses dont vous avez honte maintenant, car leur fin est la mort. Mais maintenant, ayant été affranchis du péché et étant devenus les esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle. Car le salaire du péché, c'est la mort ; mais le don de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. Ou bien ignorez-vous, frères (car je parle à des gens qui connaissent la loi), que la loi exerce son pouvoir sur l'homme aussi longtemps qu'il vit ? Car la femme mariée est liée par la loi à son mari vivant ; mais si le mari meurt, elle est affranchie de la loi du mari. Ainsi donc elle sera appelée adultère si, du vivant de son mari elle se donne à un autre homme ; mais si le mari meurt, elle est libérée de cette loi pour n'être point adultère si elle se donne à un autre homme. C'est pourquoi, mes frères, vous aussi vous avez été, par le corps du Christ, mis à mort relativement à la loi, pour vous donner à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. Car lorsque nous étions dans la chair, les passions des péchés, lesquelles existent par la loi, agissaient dans nos membres afin de produire des fruits pour la mort. Mais maintenant nous avons été affranchis de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions détenus ; en sorte que nous servions sous le régime nouveau de l'Esprit, et non sous le régime vieilli de la lettre. Que dirons-nous donc ? la loi est-elle péché ? Non certes ! Mais je n'ai connu le péché que par la loi ; car aussi je n'aurais pas connu la convoitise, si la loi n'eût dit : Tu ne convoiteras point. Et le péché, saisissant l'occasion, a produit en moi, par le commandement, toutes sortes de convoitises ; car, sans loi, le péché est mort. Or, moi, autrefois quand j'étais sans loi, je vivais ; mais le commandement étant venu, le péché a pris vie, et moi, je suis mort. Et il s'est trouvé que ce commandement, qui devait me conduire à la vie, m'a conduit à la mort ; car le péché, saisissant l'occasion, m'a séduit par le commandement et, par lui, m'a fait mourir. De sorte que la loi sans doute est sainte, et le commandement est saint et juste et bon. Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi une cause de mort ? Non certes ! Mais c'est le péché, afin qu'il parût péché produisant pour moi la mort par ce qui est bon, afin que le péché devînt, par le commandement, excessivement pécheur. Nous savons en effet que la loi est spirituelle ; mais moi je suis charnel, vendu et asservi au péché. En effet, je ne sais pas ce que j'accomplis, car je ne fais pas ce que je veux, mais je fais ce que je hais. Or, si je fais ce que je ne veux pas, je conviens que la loi est bonne. Et alors ce n'est plus moi qui accomplis cela, mais c'est le péché qui habite en moi. En effet, je sais qu'en moi, c'est-à-dire dans ma chair, n'habite pas le bien ; car vouloir le bien est à ma portée, mais l'accomplir, non. Car je ne fais pas le bien que je veux ; mais je fais le mal que je ne veux pas. Or, si je fais ce que je ne veux pas, moi, ce n'est plus moi qui l'accomplis, mais c'est le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi pour moi qui veux faire le bien, que le mal est à ma portée. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l'homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres ! Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur !... Ainsi donc moi-même je suis esclave, par l'entendement, de la loi de Dieu, mais par la chair, de la loi du péché. Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort. Car, chose impossible à la loi, parce qu'elle était faible par le fait de la chair, Dieu, en envoyant son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché et à cause du péché, a condamné le péché dans la chair ; afin que la justice ordonnée par la loi fût accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit. Car ceux qui vivent selon la chair s'affectionnent aux choses de la chair ; mais ceux qui vivent selon l'Esprit s'affectionnent aux choses de l'Esprit. Car l'affection de la chair, c'est la mort ; mais l'affection de l'Esprit, c'est la vie et la paix ; vu que l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi, car aussi elle ne le peut ; or ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu. Mais vous, vous n'êtes point dans la chair, vous êtes dans l'Esprit, si vraiment l'Esprit de Dieu habite en vous ; mais si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il n'est point à lui. Or, si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché ; mais l'esprit est vie à cause de la justice. Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus-Christ d'entre les morts vivifiera aussi vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, frères, nous sommes redevables, non à la chair pour vivre selon la chair,... car, si vous vivez selon la chair, vous devez mourir ; mais si, par l'Esprit, vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Car vous n'avez point reçu l'esprit de servitude pour retomber dans la crainte ; mais vous avez reçu l'Esprit d'adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, si nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui. En effet, j'estime que les souffrances du temps présent ne comptent guère auprès de la gloire à venir qui doit être révélée pour nous. Car la création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité, non pas volontairement, mais à cause de celui qui l'y a soumise, avec espérance, vu que la création elle-même sera aussi affranchie de la servitude de la corruption pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Car nous savons que toute la création soupire et souffre les douleurs de l'enfantement jusques à maintenant ; et non seulement elle, mais nous aussi qui avons les prémices de l'Esprit, nous-mêmes aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l'adoption, la rédemption de notre corps. Car c'est en espérance que nous avons été sauvés ; or, quand on voit ce qu'on espère, ce n'est pas de l'espérance ; car ce que l'on voit, pourquoi l'espérerait-on ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons point, nous l'attendons avec patience. Et de même aussi, l'Esprit vient en aide à notre faiblesse ; car nous ne savons pas ce que nous devons demander pour prier comme il faut ; mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; or celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l'Esprit, parce que c'est selon Dieu qu'il intercède pour des saints. Mais nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux. qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Parce que ceux qu'il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né entre plusieurs frères ; or ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés ; or ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. Que dirons-nous donc à ce propos ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n'a point épargné son propre Fils, mais l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnerait-il pas aussi gratuitement toutes choses avec lui ? Qui intentera une accusation contre les élus de Dieu ? Dieu est celui qui justifie ! Qui condamnera ? Jésus-Christ est celui qui est mort, bien plus, qui est ressuscité, qui aussi est à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous ! Qui nous séparera de l'amour du Christ ? L'affliction, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou le glaive ? selon qu'il est écrit : à cause de toi nous sommes livrés à la mort tout le jour, nous avons été regardés comme des brebis destinées à la boucherie. Au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ, notre Seigneur. Je dis la vérité en Christ, je ne mens point, ma conscience me rendant témoignage par l'Esprit saint : j'éprouve une grande tristesse et un tourment continuel dans mon cœur. Car je souhaiterais d'être moi-même anathème loin du Christ pour mes frères, mes parents selon la chair, eux qui sont Israélites, à qui appartiennent l'adoption et la gloire et les alliances et la législation et le culte et les promesses ; à qui appartiennent les pères et desquels est issu, selon la chair, le Christ, lui qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen ! Mais ce n'est pas que la parole de Dieu soit restée sans effet, car tous ceux qui sont issus d'Israël ne sont pas Israël ; et pour être la postérité d'Abraham, tous ne sont pas ses enfants ; mais il est dit : C'est en Isaac que tu auras une postérité appelée de ton nom ; c'est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu ; mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont réputés être la postérité. Car c'est une parole de promesse que celle-ci : A cette époque-ci, je reviendrai, et Sarah aura un fils. Et non seulement cela ; mais il en fut de même de Rebecca, quand elle conçut d'un seul, d'Isaac, notre père ; car avant que les enfants fussent nés et qu'ils eussent fait ni bien ni mal, afin que demeure ferme le dessein arrêté de Dieu, selon l'élection, qui dépend non des œuvres mais de celui qui appelle, il lui fut dit : L'aîné sera assujetti au plus jeune ; selon qu'il est écrit : J'ai aimé Jacob et j'ai haï Esaü. Que dirons-nous donc ? Y a-t-il de l'injustice en Dieu ? Non certes ! Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui il me plaira de faire miséricorde ; et j'aurai pitié de qui il me plaira d'avoir pitié. Ainsi donc, cela ne vient pas de celui qui veut ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. Car l'Ecriture dit à Pharaon : C'est pour cela même que je t'ai suscité, pour que je fasse voir en toi ma puissance et pour que mon nom soit publié par toute la terre. Ainsi donc, il fait miséricorde à qui il veut et il endurcit qui il veut. Tu me diras donc : Pourquoi donc se plaint-il encore ? car qui résiste à sa volonté ? Bien plutôt, ô homme ! qui es-tu, toi qui contestes avec Dieu ? Le vase d'argile dira-t-il à celui qui l'a formé : Pourquoi m'as-tu fait ainsi ? Ou bien le potier n'a-t-il pas, pouvoir sur l'argile pour faire de la même masse tel vase pour un usage honorable et tel autre pour un usage vil ? Or, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté, avec une grande longanimité, des vases de colère tout formés pour la perdition ; et si, afin de faire connaître les richesses de sa gloire envers des vases de miséricorde, qu'il a préparés d'avance pour la gloire, nous, qu'il a aussi appelés, non seulement d'entre les Juifs, mais aussi d'entre les gentils... Selon qu'il le dit aussi dans Osée : J'appellerai mon peuple celui qui n'était pas mon peuple, et bien- aimée celle qui n'était pas la bien-aimée. Et il arrivera que dans le lieu où il leur avait été dit : Vous n'êtes point mon peuple, là ils seront appelés fils du Dieu vivant. Esaïe, de son côté, s'écrie au sujet d'Israël : Quand le nombre des fils d'Israël serait comme le sable de la mer, un reste seulement sera sauvé. Car le Seigneur exécutera pleinement et promptement sa parole sur la terre. Et comme Esaïe dit auparavant : Si le Seigneur des armées ne nousf eût laissé une postérité, nous serions devenus comme Sodome et nous aurions été rendus semblables à Gomorrhe. Que dirons-nous donc ? Que les gentils, qui ne poursuivaient point la justice, ont obtenu la justice, mais la justice qui vient de la foi ; tandis qu'Israël, en poursuivant la loi de la justice, n'est point parvenu à cette loi. Pourquoi ? parce qu'il l'a poursuivie, non par la foi, mais comme si elle s'obtenait par les œuvres. Ils se sont heurtés contre la pierre d'achoppement ; selon qu'il est écrit : Voici je place en Sion une pierre d'achoppement et un rocher de scandale ; et celui qui croit en lui ne sera point confus. Frères, le bon plaisir de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c'est qu'ils soient sauvés. Car je leur rends le témoignage qu'ils ont du zèle pour Dieu mais non selon une juste connaissance ; car ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu. En effet, la fin de la loi, c'est Christ pour la justification de tout croyant. Moïse, en effet, écrit de la justice qui vient de la loi : L'homme qui aura fait ces choses vivra par elle. Tandis que la justice qui vient de la foi parle ainsi : Ne dis pas en ton cœur : Qui montera au ciel ? c'est en faire descendre Christ ; ou : Qui descendra dans l'abîme ? c'est faire remonter Christ d'entre les morts. Mais que dit-elle ? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. C'est la parole de la foi, que nous prêchons ; vu que, si de ta bouche tu confesses Jésus comme Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c'est du cœur qu'on croit pour parvenir à la justice, et c'est de la bouche qu'on confesse pour parvenir au salut. En effet, l'Ecriture dit : Quiconque croit en lui ne sera point confus. Car il n'y a pas de différence entre le Juif et le Grec, car tous ont le même Seigneur, riche pour tous ceux qui l'invoquent. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Comment donc invoqueront-ils Celui en qui ils n'ont pas cru ? Et comment croiront-ils en Celui dont ils n'ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler sans quelqu'un qui prêche ? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés ? Selon qu'il est écrit : Qu'ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles ! Mais tous n'ont pas obéi à la bonne nouvelle ; car Esaïe dit : Seigneur, qui a cru à notre prédication ? Ainsi, la foi vient de l'audition ; et l'audition se produit par la parole de Christ. Mais je dis : N'ont-ils pas entendu ? Oui, certes, leur voix est parvenue à toute la terre, et leurs paroles jusqu'aux extrémités du monde. Mais je dis : Israël ne l'a-t-il pas su ? Moïse, le premier, dit : J'exciterai votre jalousie à l'égard de ce qui n'est pas une nation ; je provoquerai votre colère à l'égard d'une nation privée d'intelligence. Et Esaïe s'enhardit jusqu'à dire : J'ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient point, et je suis apparu à ceux qui ne me demandaient pas. Mais à l'égard d'Israël, il dit : Tout le jour j'ai tendu mes mains vers un peuple désobéissant et contredisant. Je dis donc: Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Non certes ! Car, moi aussi je suis Israélite, de la postérité d'Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n'a pas rejeté son peuple qu'il a préconnu. Ou ne savez-vous pas ce que l'Ecriture dit dans l'histoire d'Elie, comment il porte plainte à Dieu contre Israël : Seigneur, ils ont tué les prophètes, ils ont démoli tes autels ; et je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie ? Mais que lui dit la réponse divine ? Je me suis réservé sept mille hommes qui n'ont point fléchi le genou devant Baal. De même donc aussi, dans le temps présent, il existe un reste selon l'élection de grâce. Or, si c'est par grâce, ce n'est plus par les œuvres ; autrement la grâce n'est plus une grâce. Quoi donc ? Ce qu'Israël cherche, il ne l'a pas obtenu, mais l'élection l'a obtenu ; tandis qne les autres ont été endurcis, selon qu'il est écrit : Dieu leur a donné un esprit de stupeur, des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne point entendre, jusqu'à ce jour. Et David dit : Que leur table devienne pour eux un filet et un piège et une occasion de chute et une rétribution ! Que leurs yeux soient obscurcis pour ne point voir, et courbe leur dos à perpétuité ! Je dis donc : Est-ce pour tomber qu'ils ont bronché ? Non, certes ! Mais par suite de leur faute, le salut est parvenu aux gentils, afin d'exciter à jalousie les Israélites. Or, si leur faute a été la richesse du monde et leur amoindrissement la richesse des gentils, combien plus le sera leur plénitude ! Or, c'est à vous, gentils, que je le dis ; en tant donc que je suis apôtre des gentils, je glorifie mon ministère, pour exciter à jalousie, si possible, ceux de ma race, et sauver quelques-uns d'entre eux. Car si leur rejet a été la réconciliation du monde, que sera leur adjonction, sinon une vie d'entre les morts ? Or, si les prémices sont saintes, la pâte l'est aussi ; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi. Mais si quelques-unes des branches ont été retranchées, et si toi, qui étais un olivier sauvage, tu as été enté à leur place et rendu participant de la racine de la sève de l'olivier, ne te glorifie pas par rapport aux branches. Mais si tu te glorifies,... ce n'est pas toi qui portes la racine ; au contraire, c'est la racine qui te porte ! Tu diras donc : Des branches ont été retranchées, afin que moi je fusse enté. Cela est vrai ; c'est à cause de leur incrédulité qu'elles ont été retranchées ; et toi, c'est à cause de ta foi que tu subsistes. Ne t'enorgueillis pas, mais crains ! Car si Dieu n'a point épargné les branches naturelles, il ne t'épargnera pas non plus. Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu : sévérité envers ceux qui sont tombés et bonté de Dieu envers toi, si tu persévères dans cette bonté ; autrement, tu seras toi aussi retranché. Et eux, d'autre part, s'ils ne persévèrent pas dans l'incrédulité, ils seront entés ; car Dieu est puissant pour les enter de nouveau. Car si toi, tu as été retranché de l'olivier sauvage de nature, et si, contre nature, tu as été enté sur l'olivier franc, combien plutôt eux qui sont ses branches par nature seront-ils entés sur leur propre olivier ! Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux : c'est que l'endurcissement a atteint une partie d'Israël jusqu'à ce que la plénitude des gentils soit entrée ; et ainsi tout Israël sera sauvé ; selon qu'il est écrit : Le libérateur viendra de Sion, il éloignera de Jacob les impiétés ; et c'est là l'alliance que je ferai avec eux, lorsque j'ôterai leurs péchés. Au point de vue de l'Evangile, ils sont des ennemis, à cause de vous ; au point de vue de l'élection, ils sont des bien-aimés à cause de leurs pères ; car les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables. De même, en effet, que vous avez autrefois désobéi à Dieu et que maintenant, par la désobéissance de ceux-ci, vous avez obtenu miséricorde, de même, eux aussi ont maintenant désobéi, afin que, par la miséricorde qui vous a été faite, eux aussi obtiennent maintenant miséricorde. Car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous. O profondeur de la richesse et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et que ses voies sont incompréhensibles ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? ou qui lui a donné le premier pour qu'il ait à recevoir en retour ? Parce que c'est de lui et par lui et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles ! Amen ! Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre culte raisonnable. Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'entendement, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon et agréable et parfait. En effet, par la grâce qui m'a été donnée, je dis à quiconque se trouve parmi vous de n'avoir pas de lui-même une plus haute opinion qu'il ne doit ; mais d'avoir des sentiments modestes, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a départie. Car, de même que, dans un seul corps, nous avons plusieurs membres, et que tous ces membres n'ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ ; et nous sommes tous membres les uns des autres. Or, ayant des dons différents selon la grâce qui nous a été donnée, exerçons-les : soit un don de prophétie, selon la mesure de la foi ; soit un ministère, dans ce ministère ; soit celui qui enseigne, dans l'enseignement ; soit celui qui exhorte, dans l'exhortation ; que celui qui donne le fasse avec simplicité ; celui qui préside, avec zèle ; celui qui exerce la miséricorde, avec joie. Que la charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur ; attachez-vous fortement au bien. Quant à l'amour fraternel, soyez pleins d'affection les uns pour les autres ; quant à l'estime, faisant chacun passer les autres avant lui ; quant au zèle, pas indolents ; quant à l'esprit, fervents ; servant le Seigneur ; quant à l'espérance, vous réjouissant ; quant à l'affliction, patients ; quant à la prière, persévérants ; pourvoyant aux besoins des saints ; exerçant l'hospitalité. Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez point. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent. Ayez un même sentiment les uns envers les autres. N'aspirez pas aux grandeurs, mais marchez avec les humbles. Ne soyez point sages à vos propres yeux. Ne rendez à personne le mal pour le mal. Appliquez-vous au bien. devant tous les hommes. S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. Ne vous faites point justice à vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : C'est à moi de faire justice ; c'est moi qui rétribuerai, dit le Seigneur. Mais, si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s'il a soif, donne-lui à boire ; car, en faisant cela, tu amasseras des charbons de feu sur sa tête. Ne te laisse pas surmonter par le mal, mais surmonte le mal par le bien. Que toute personne soit soumise aux autorités placées au-dessus de nous ; car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu ; et celles qui existent ont été instituées par Dieu. En sorte que celui qui est rebelle à l'autorité résiste à l'ordre institué par Dieu ; or ceux qui y résistent attireront sur eux-mêmes un jugement. Car les magistrats ne sont pas redoutables pour la bonne action, mais pour la mauvaise. Or veux-tu ne pas craindre l'autorité ? Fais le bien, et tu recevras d'elle la louange ; car elle est au service de Dieu à ton égard pour le bien. Mais si tu fais le mal, crains, car ce n'est pas en vain qu'elle porte l'épée ; elle est, en effet, au service de Dieu, chargée de punir, pour manifester la colère divine, celui qui fait le mal. C'est pourquoi il est nécessaire de se soumettre, non seulement à cause de la colère, mais encore à cause de la conscience. C'est aussi pour cela, en effet, que vous payez les impôts, car ceux qui les perçoivent sont des ministres de Dieu qui s'appliquent à cela même avec constance. Rendez à tous ce que vous leur devez : l'impôt à qui vous devez l'impôt ; le péage à qui vous devez le péage ; la crainte à qui vous devez la crainte ; l'honneur à qui vous devez l'honneur. Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi. En effet, les commandements : Tu ne commettras point adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et s'il y a quelque autre commandement, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L'amour ne fait point de mal au prochain ; l'amour est donc l'accomplissement de la loi. Et cela, faites-le, connaissant le moment présent : l'heure est venue de vous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, le jour est proche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière. Comme en plein jour, marchons honnêtement, non dans les orgies et l'ivrognerie, non dans les impuretés et la luxure, non dans les querelles et la jalousie ; mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne prenez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises. Quant à celui qui est faible dans la foi, accueillez-le sans décisions de controverses. L'un a la foi pour manger de tout ; l'autre, qui est faible, ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas ; mais aussi que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l'a accueilli. Qui es-tu, toi qui juges le serviteur d'autrui ? C'est pour son propre maître qu'il se tient debout ou qu'il tombe. Mais il sera maintenu debout, car le Maître est puissant pour le maintenir debout. Celui-ci, en effet, estime un jour plus qu'un autre jour ; celui-là estime tous les jours égaux. Que chacun soit pleinement persuadé dans son propre entendement. Celui qui observe tel jour l'observe pour le Seigneur. Et celui qui mange, c'est pour le Seigneur qu'il mange, car il rend grâces à Dieu. Et celui qui ne mange pas, c'est pour le Seigneur qu'il ne mange pas, et il rend grâces à Dieu. En effet, nul de nous ne vit pour lui-même et nul de nous ne meurt pour lui-même. Car soit que nous vivions, nous vivons pour le Seigneur ; soit que nous mourions, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous appartenons au Seigneur. Car c'est pour cela que Christ est mort et qu'il a repris vie : pour être le Seigneur des morts et des vivants. Or toi, pourquoi juges-tu ton frère ? ou toi aussi, pourquoi méprises-tu ton frère ? car tous nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu. Car il est écrit : Je suis vivant, dit le Seigneur, tout genou fléchira devant moi, et toute langue donnera gloire à Dieu. Ainsi chacun de nous rendra compte pour lui-même. Ne nous jugeons donc plus les uns les autres, mais décidez plutôt ceci : ne pas placer de pierre d'achoppement ni d'occasion de chute devant votre frère. Je sais et je suis persuadé dans le Seigneur Jésus que rien n'est impur par soi-même ; seulement, si quelqu'un pense qu'une chose est impure, pour lui elle est impure. Car si, à cause d'un aliment, ton frère est contristé, tu ne te conduis plus selon l'amour. Ne fais pas périr, par ton aliment, celui pour qui Christ est mort. Que l'on ne médise donc pas de votre bien. Car le royaume de Dieu, ce n'est pas le manger et le boire ; mais il est justice et paix et joie dans l'Esprit-Saint. Car qui sert le Christ en cela est agréable à Dieu et approuvé des hommes. Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l'édification mutuelle. Ne détruis pas l'œuvre de Dieu pour un aliment. Toutes choses, il est vrai, sont pures ; mais toute chose devient mauvaise pour l'homme qui en mange étant scandalisé. II est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, de n'user de rien par quoi ton frère est scandalisé. Tu as la foi ; garde-la par devers toi, devant Dieu. Heureux celui qui ne se juge pas soi-même en ce qu'il approuve. Mais celui qui doute est condamné s'il mange, parce que cela n'est pas venu de la foi ; or, tout ce qui ne vient pas de la foi est péché. Or nous devons, nous qui sommes forts, supporter les infirmités des faibles et ne pas nous complaire en nous-mêmes. Que chacun de nous cherche à complaire au prochain pour le bien, en vue de l'édification. Car aussi le Christ ne s'est point complu en lui-même ; mais, selon qu'il est écrit : Les outrages de ceux qui t'outragent sont tombés sur moi. Car tout ce qui a été écrit auparavant a été écrit pour notre instruction ; afin que, par la constance et par la consolation des Ecritures, nous ayons l'espérance. Or, que le Dieu de la constance et de la consolation vous donne d'avoir les uns envers les autres le même sentiment selon Jésus-Christ ; afin que, d'un même cœur, d'une même bouche, vous glorifiiez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ. C'est pourquoi, accueillez-vous les uns les autres comme le Christ nous a accueillis pour la gloire de Dieu. Je dis, en effet, que Christ est devenu serviteur des circoncis pour prouver la véracité de Dieu, afin de confirmer les promesses faites aux pères ; et que les gentils ont glorifié Dieu pour sa miséricorde, selon qu'il est écrit : C'est pour cela que je te louerai parmi les nations et que je chanterai à la gloire de ton nom. Et l'Ecriture dit encore : Réjouissez-vous, nations, avec son peuple ! Et encore : Louez le Seigneur, vous toutes les nations, et que tous les peuples le célèbrent ! Et Esaïe dit encore : il paraîtra le rejeton de Jessé, celui qui se lève pour gouverner les nations ; en lui les nations espéreront. Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, afin que vous abondiez en espérance par la puissance de l'Esprit saint ! Or, je suis moi-même aussi persuadé à votre sujet, mes frères, que vous êtes, vous aussi, pleins de bonté, remplis de toute connaissance, capables de vous avertir aussi les uns les autres. Cependant, je vous ai écrit avec plus de hardiesse à certains égards, comme pour raviver vos souvenirs, en vertu de la grâce qui m'a été donnée de Dieu, pour être ministre de Jésus-Christ parmi les gentils, m'acquittant du divin service de l'Evangile de Dieu, afin que les gentils deviennent une offrande agréable, étant sanctifiée par l'Esprit saint. J'ai donc ce sujet de me glorifier en Jésus-Christ, pour ce qui regarde le service de Dieu. Car je n'oserai mentionner aucune chose que Christ n'ait accomplie par moi pour amener les gentils à l'obéissance, en parole et en œuvre, par la puissance des signes et des prodiges, par la puissance de l'Esprit ; de sorte que, de Jérusalem et ses environs jusqu'en Illyrie, j'ai abondamment prêché l'Evangile du Christ, et cela, en tenant à honneur d'évangéliser là où Christ n'avait point encore été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement posé par un autre, mais selon qu'il est écrit : Ceux à qui il n'avait point été annoncé verront, et ceux qui n'en avaient point ouï parler comprendront. C'est aussi pourquoi j'étais empêché le plus souvent de me rendre auprès de vous. Mais à présent n'ayant plus rien qui me retienne dans ces contrées-ci, et éprouvant depuis plusieurs années le vif désir de me rendre auprès de vous, quand je me rendrai en Espagne..., car j'espère vous voir en passant, et y être accompagné par vous, après que j'aurai d'abord satisfait en partie mon désir d'être avec vous. Mais présentement je vais à Jérusalem pour le service des saints. Car la Macédoine et l'Achaïe ont bien voulu faire quelque communication de leurs biens aux pauvres d'entre les saints qui sont à Jérusalem. Elles l'ont bien voulu, en effet, et elles sont leurs débitrices ; car si les gentils ont eu communication des biens spirituels des Juifs, ils doivent aussi les assister de leurs biens temporels. Lors donc que j'aurai achevé cette œuvre et que je leur aurai remis en due forme ces dons, je m'en irai en Espagne, en passant chez vous. Et je sais que, en allant auprès de vous, c'est dans la plénitude de la bénédiction de Christ que j'irai. Mais je vous exhorte, frères, par notre Seigneur Jésus-Christ et par l'amour qu'inspire l'Esprit, à combattre avec moi dans les prières que vous adressez à Dieu en ma faveur ; afin que je sois délivré des incrédules qui sont en Judée et que cette offrande que je porte à Jérusalem soit agréée des saints ; afin que, arrivé avec joie auprès de vous par la volonté de Dieu, je me repose avec vous. Que le Dieu de la paix soit avec vous tous. Amen ! Or je vous recommande Phœbé, notre sœur, qui est aussi diaconesse de l'Eglise de Cenchrées ; afin que vous la receviez dans le Seigneur d'une manière digne des saints et que vous l'assistiez dans toute affaire où elle pourrait avoir besoin de vous, car elle aussi a été l'aide de plusieurs et de moi-même. Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d'œuvre en Jésus-Christ, eux qui, pour sauver ma vie, ont exposé leur tête, auxquels ce n'est pas moi seul qui rends grâces, mais aussi toutes les Eglises des gentils. Saluez aussi l'Eglise qui se réunit dans leur maison. Saluez Epaïnète, mon bien-aimé, qui est les prémices de l'Asie pour Christ. Saluez Marie, qui a beaucoup travaillé pour vous. Saluez Andronicus et Junias, mes parents et mes compagnons de captivité, qui sont distingués parmi les apôtres, qui même ont été en Christ avant moi. Saluez Ampliatus, mon bien-aimé dans le Seigneur. Saluez Urbain, notre compagnon d'œuvre en Christ, et Stachys, mon bien-aimé. Saluez Appellès, qui est éprouvé en Christ. Saluez ceux d'entre les gens d'Aristobule. Saluez Hérodion, mon parent. Saluez ceux d'entre les gens de Narcisse qui sont dans le Seigneur. Saluez Tryphène et Tryphose, qui travaillent dans le Seigneur. Saluez Perside, la bien-aimée, elle qui a beaucoup travaillé dans le Seigneur. Saluez Rufus, l'élu dans le Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne. Saluez Asyncritus, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas et les frères qui sont avec eux. Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa sœur, et Olympas, et tous les saints qui sont avec eux. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Toutes les Eglises du Christ vous saluent. Or, je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales contre la doctrine que vous avez apprise. Eloignez-vous d'eux ; car de telles gens ne servent pas Christ, notre Seigneur, mais leur propre ventre ; et par leurs bonnes paroles et leur beau langage, ils séduisent les cœurs des simples. Car votre obéissance est venue à la connaissance de tous. Je me réjouis donc à votre sujet ; mais je désire que vous soyez sages à l'égard du bien et purs à l'égard du mal. Mais le Dieu de la paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus soit avec vous ! Timothée, mon compagnon d'œuvre, vous salue, ainsi que Lucius, Jason et Sosipatros, mes parents. Je vous salue dans le Seigneur, moi, Tertius, qui ai écrit cette épître. Gaïus, mon hôte et celui de l'Eglise entière, vous salue. Eraste, le trésorier de la ville, et notre frère Quartus vous saluent. La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous. Amen ! Or, à celui qui peut vous fortifier selon mon Evangile et la prédication de Jésus-Christ, selon la révélation du mystère, touchant lequel le silence a été gardé durant des temps infinis, mais qui a été maintenant manifesté et, par des écrits prophétiques, selon l'ordre du Dieu éternel, porté à la connaissance de toutes les nations pour les amener à l'obéissance de la foi, à Dieu, seul sage, soit la gloire par Jésus-Christ, aux siècles des siècles ! Amen !
Paul, appelé, par la volonté de Dieu, apôtre de Jésus-Christ, et le frère Sosthène, à l'Eglise de Dieu qui est à Corinthe, aux sanctifiés en Jésus-Christ, appelés saints, avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre ; que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu, notre Père, et de la part du Seigneur Jésus-Christ ! Je rends grâces continuellement à mon Dieu à votre sujet pour la grâce de Dieu qui vous a été donnée en Jésus-Christ ; de ce que vous avez été enrichis en lui en toute chose, en toute parole et en toute connaissance ; selon que le témoignage du Christ a été confirmé en vous ; de sorte qu'il ne vous manque aucun don, en attendant la révélation de notre Seigneur Jésus-Christ, qui vous affermira aussi jusqu'à la fin, pour être irrépréhensibles au jour de notre Seigneur Jésus-Christ : Dieu est fidèle, par qui vous avez été appelés à la communion de son Fils Jésus-Christ notre Seigneur. Or, je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus- Christ, à tenir tous un même langage, et qu'il n'y ait point de divisions parmi vous ; mais que vous soyez bien unis dans une même pensée, et dans un même sentiment. Car, il m'a été rapporté à votre sujet, mes frères, par ceux de la maison de Chloé, qu'il y a des contestations entre vous ; je veux dire que chacun de vous dit : moi, je suis de Paul ; et moi, d'Apollos ; et moi, de Céphas ; et moi, de Christ. Le Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous ? ou avez-vous été baptisés au nom de Paul ? Je rends grâces à Dieu de ce que je n'ai baptisé aucun de vous, sinon Crispus et Gaïus ; afin que personne ne dise que vous avez été baptisés en mon nom. J'ai bien baptisé aussi la famille de Stéphanas ; du reste, je ne sais si j'ai baptisé quelque autre personne. Car ce n'est pas pour baptiser que Christ m'a envoyé, mais pour annoncer l'Evangile, non avec la sagesse du discours, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue vaine. Car la parole de la croix est une folie à ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est la puissance de Dieu. Car il est écrit : Je perdrai la sagesse des sages, et j'anéantirai l'intelligence des intelligents. Où est le sage ? où le scribe ? où le disputeur de ce siècle ? Dieu n'a-t-il pas rendu folle la sagesse du monde ? Car puisque, dans la sagesse de Dieu, le monde n'a point connu Dieu par la sagesse, il a plu à Dieu de sauver, par la folie de la prédication, les croyants. Et tandis que les Juifs demandent des signes, et que les Grecs cherchent la sagesse, nous, nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs, et folie pour les païens ; mais pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, ce Christ est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. Parce que la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. Car, considérez, frères, votre vocation ; il n'y a pas parmi vous beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles ; mais Dieu a choisi les choses folles du monde, pour confondre les sages ; et Dieu a choisi les choses faibles du monde, pour confondre les fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde, et les plus méprisées, celles qui ne sont point, pour anéantir celles qui sont ; afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. Or, c'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, qui nous a été fait, de la part de Dieu, sagesse, justice, et sanctification, et rédemption ; afin que, comme il est écrit, celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur. Pour moi, frères, en venant chez vous, je ne suis point venu avec excellence de parole ou de sagesse, vous annoncer le témoignage de Dieu ; car je n'ai pas jugé que je dusse savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. J'ai été moi-même auprès de vous dans la faiblesse, dans la crainte, et dans un grand tremblement ; et ma parole et ma prédication n'ont point consisté dans des discours persuasifs de la sagesse ; mais dans une démonstration d'Esprit et de puissance ; afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. Mais nous prêchons une sagesse entre les parfaits ; sagesse, non de ce siècle, ni des princes de ce siècle, qui vont être anéantis ; mais nous prêchons une sagesse de Dieu, en un mystère, sagesse cachée, que Dieu avait destinée avant les siècles pour notre gloire, et qu'aucun des princes de ce monde n'a connue ; car s'ils l'eussent connue, ils n'auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire ; mais, comme il est écrit, les choses que l'œil n'avait point vues, que l'oreille n'avait point entendues, qui n'étaient point montées dans le cœur de l'homme, les choses que Dieu avait préparées à ceux qui l'aiment, Dieu nous les a révélées par son Esprit. Car l'Esprit sonde toutes choses, même les profondeurs de Dieu. Car qui est-ce qui sait ce qui est en l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui ? De même aussi, personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu. Or nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu ; afin que nous connaissions les choses qui nous ont été données de Dieu ; lesquelles aussi nous annonçons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, appropriant les choses spirituelles à ceux qui sont spirituels. Or, l'homme naturel ne reçoit point les choses qui sont de l'Esprit de Dieu ; car elles lui sont une folie, et il ne les peut connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. Mais l'homme spirituel juge de toutes choses, et il n'est lui-même jugé par personne. Car qui a connu la pensée du Seigneur, pour le pouvoir instruire ? Mais nous, nous avons la pensée de Christ. Pour moi, frères, je n'ai pu vous parler comme à des hommes spirituels ; mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants en Christ. Je vous ai nourris de lait, et non d'un aliment solide ; car vous n'étiez pas capables de le supporter ; et même présentement vous ne le pouvez pas, parce que vous êtes encore charnels. Car puisqu'il y a parmi vous de l'envie et des querelles, n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas à la manière des hommes ? car quand l'un dit : Moi, je suis de Paul ; et l'autre : Moi, je suis d'Apollos, n'êtes-vous pas des hommes ? Qu'est-ce donc qu'Apollos ? et qu'est-ce que Paul ? des serviteurs par le moyen desquels vous avez cru, selon ce que le Seigneur leur a donné à chacun. J'ai planté ; Apollos a arrosé ; mais Dieu a donné l'accroissement ; en sorte que ni celui qui plante, ni celui qui arrose, ne sont quelque chose, mais Dieu qui donne l'accroissement. Or, celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail ; car nous sommas coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu. Selon la grâce de Dieu, qui m'a été donnée, j'ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus ; mais que chacun prenne garde comment il bâtit dessus. Car personne ne peut poser d'autre fondement que celui qui a été posé, qui est Jésus-Christ ; mais si quelqu'un bâtit sur ce fondement de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume ; l'œuvre de chacun sera manifestée, car le jour la fera connaître, parce que c'est par le feu qu'elle est révélée, et le feu éprouvera quelle est l'œuvre de chacun. Si l'œuvre de quelqu'un, qu'il aura bâtie sur le fondement, subsiste, il en recevra la récompense ; si l'œuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense ; mais pour lui, il sera sauvé, toutefois comme au travers du feu. Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c'est là ce que vous êtes. Que personne ne s'abuse soi-même ; si quelqu'un d'entre vous pense être sage en ce siècle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage. Car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu ; aussi est-il écrit : C'est lui qui surprend les sages dans leurs finesses. Et encore : Le Seigneur connaît les pensées des sages, il sait qu'elles sont vaines. Ainsi, que personne ne mette sa gloire dans les hommes ; car toutes choses sont à vous ; soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir ; toutes choses sont à vous ; et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu. Qu'ainsi, on nous regarde comme des serviteurs de Christ, et des administrateurs des mystères de Dieu. Ici, du reste, ce qui est requis dans les administrateurs, c'est que chacun soit trouvé fidèle. Pour moi, il m'importe fort peu d'être jugé par vous, ou par un jugement humain ; et je ne me juge point non plus moi-même. Car je ne me sens coupable de rien ; mais ce n'est pas par cela que je suis justifié ; celui qui me juge, c'est le Seigneur. C'est pourquoi ne jugez rien avant le temps, jusqu'à ce que le Seigneur vienne, qui mettra en lumière les choses cachées dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs ; et alors la louange sera donnée à chacun de la part de Dieu. Or, frères, j'ai présenté ces choses comme les appliquant à moi et à Apollos, à cause de vous, afin que vous appreniez en nous à ne pas aller au delà de ce qui est écrit, et que vous ne vous enfliez point en faveur de l'un contre l'autre. Car qui est-ce qui te distingue ? Et qu'as-tu que tu n'aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi t'en glorifies-tu, comme si tu ne l'avais point reçu ? Vous êtes déjà rassasiés, vous êtes déjà enrichis, vous avez commencé à régner sans nous ; et plût à Dieu que vous régnassiez, afin que nous régnassions aussi avec vous ! Car j'estime que Dieu nous a exposés, nous, apôtres, comme les derniers des hommes, comme des gens dévoués à la mort ; car nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous à cause de Christ, mais vous, vous êtes prudents en Christ ; nous, faibles, et vous, forts ; vous dans l'honneur, et nous dans le mépris. Jusqu'à cette heure nous souffrons et la faim et la soif, et nous sommes nus, et nous sommes souffletés, et nous sommes errants çà et là ; et nous nous fatiguons en travaillant de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous endurons ; calomniés, nous supplions ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu'à présent. Ce n'est point pour vous faire honte que j'écris ces choses ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. Car quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n'avez pourtant pas plusieurs pères ; car c'est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ par l'Evangile. Je vous en prie donc : devenez mes imitateurs. C'est pour, cela que je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur ; il vous fera ressouvenir de mes voies en Christ, de quelle manière j'enseigne partout dans toutes les Eglises. Or, quelques-uns se sont enflés d'orgueil, comme si je ne devais pas vous aller voir. Mais j'irai bientôt vous voir, si le Seigneur le veut, et je connaîtrai quelle est, non la parole, mais la puissance de ceux qui sont enflés ; car le règne de Dieu consiste, non en parole, mais en puissance. Que voulez-vous ? que j'aille à vous avec la verge, ou avec amour et dans un esprit de douceur ? On entend dire généralement qu'il y a parmi vous de l'impudicité, et une impudicité telle, qu'elle n'existe pas même parmi les païens : au point que quelqu'un a la femme de son père. Et vous êtes enflés d'orgueil, et vous n'avez pas plutôt été dans le deuil, afin que celui qui a commis cette action fût ôté du milieu de vous ! Pour moi, étant absent de corps, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé, comme si j'étais présent, concernant celui qui a commis une telle action : Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, vous et mon esprit étant assemblés, avec la puissance de notre Seigneur Jésus-Christ, j'ai décidé de livrer un tel homme à Satan, pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus. Il ne vous sied point de vous glorifier : Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte ? Otez le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain ; car aussi Christ, notre Pâque, a été immolé ; célébrons donc la fête, non avec le vieux levain, ni avec le levain de la malice et de la méchanceté ; mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité. Je vous ai écrit dans ma lettre de ne point vous mêler avec les impudiques ; non pas absolument avec les impudiques de ce monde, ou avec les avares et les ravisseurs, ou avec les idolâtres ; autrement, il vous faudrait sortir du monde. Mais maintenant, je vous ai écrit de ne point vous mêler avec quelqu'un qui, se nommant frère, serait impudique, ou avare, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, et de ne pas même manger avec un tel homme. Car qu'ai-je à faire de juger même ceux qui sont du dehors ? Ne jugez-vous pas, vous, ceux qui sont du dedans ? Mais Dieu juge ceux qui sont du dehors. Otez le méchant du milieu de vous. Quand quelqu'un d'entre vous a une affaire avec un autre, ose-t-il bien aller en jugement devant les injustes et non devant les saints ? ou ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? et si le monde est jugé par vous, êtes-vous indignes de juger des moindres choses ? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Combien plus des choses de cette vie ! Si donc vous avez des procès pour les choses de cette vie, prenez pour juges ceux qui sont les moins considérés dans l'Eglise ! Je le dis à votre honte : Ainsi, n'y a-t-il point de sage parmi vous, pas un seul, qui puisse juger entre ses frères ! Mais un frère va en jugement contre son frère, et cela devant les infidèles ! C'est déjà certes un défaut pour vous d'avoir des jugements les uns contre les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt qu'on vous fasse tort ? Pourquoi n'endurez-vous pas plutôt quelque perte ? Mais c'est vous-mêmes qui faites tort, et qui causez du dommage, et cela à vos frères ! Mais ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous abusez point : ni impurs, ni idolâtres, ni adultères, ni efféminés, ni abominables, ni voleurs, ni avares, ni ivrognes, ni outrageux, ni ravisseurs, n'hériteront le royaume de. Dieu. Et c'est là ce qu'étaient quelques-uns de vous ; mais vous avez été lavés ; mais vous avez été sanctifiés ; mais vous avez été justifiés, au nom du Seigneur Jésus, et par l'Esprit de notre Dieu. Toutes choses me sont permises, mais toutes ne sont pas avantageuses ; toutes choses me sont permises, mais moi je ne me rendrai esclave de rien. Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ; mais Dieu détruira l'un et l'autre ; mais le corps n'est point pour l'impudicité ; il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps ; car Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Christ ? Prenant donc les membres de Christ, en ferai-je les membres d'une prostituée ? que cela n'arrive ! Ou ne savez-vous pas que celui qui s'unit à une prostituée est un même corps avec elle ? car il est dit : Les deux seront une seule chair. Mais celui qui est uni au Seigneur, est un même esprit avec lui. Fuyez l'impudicité. Quelque péché que l'homme commette, il est hors du corps ; mais celui qui commet l'impudicité pèche contre son propre corps. Ou ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit, qui est en vous, lequel vous avez reçu de Dieu, et que vous n'êtes point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à un grand prix ; glorifiez donc Dieu dans votre corps. Pour ce qui est des choses dont vous m'avez écrit, il est bon à l'homme de ne toucher point de femme ; toutefois, à cause des impudicités, que chacun ait sa propre femme, et que chacune ait son propre mari. Que le mari rende à sa femme le devoir ; et de même la femme à son mari. La femme n'a point autorité sur son propre corps, mais c'est le mari ; de même aussi le mari n'a point autorité sur son propre corps, mais c'est la femme. Ne vous privez point l'un de l'autre, si ce n'est d'un consentement mutuel, pour un temps, afin de vaquer à la prière et de vous réunir de nouveau, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Or, je dis ceci par condescendance, et non pas par commandement ; car je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun a reçu de Dieu son don particulier, l'un d'une manière et l'autre d'une autre. Je dis donc à ceux qui ne sont point mariés, et aux veuves, qu'il leur est bon de demeurer comme moi ; mais s'ils ne sont pas continents, qu'ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler. Quant à ceux qui sont mariés, je leur commande, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari (et si elle en est séparée, qu'elle demeure sans se marier, ou qu'elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne renvoie point sa femme. Mais aux autres je leur dis, moi, et non le Seigneur : Si un frère a une femme incrédule, et qu'elle consente à habiter avec lui, qu'il ne la renvoie point ; et la femme qui a un mari incrédule, s'il consent à habiter avec elle, qu'elle ne renvoie point son mari. Car le mari incrédule est sanctifié par la femme, et la femme incrédule est sanctifiée par le frère ; autrement vos enfants seraient impurs, mais maintenant ils sont saints. Que si l'incrédule se sépare, qu'il se sépare ; car le frère ou la sœur ne sont plus asservis en ce cas ; mais Dieu nous a appelés à la paix. Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ? Seulement, que chacun marche selon la condition que le Seigneur lui a donnée en partage, et dans laquelle Dieu l'a appelé. C'est là ce que j'ordonne dans toutes les Eglises. Quelqu'un a-t-il été appelé étant circoncis ? Qu'il demeure circoncis. Quelqu'un a-t-il été appelé étant incirconcis ? Qu'il ne se fasse pas circoncire. Etre circoncis n'est rien ; et être incirconcis n'est rien ; mais l'observation des commandements de Dieu est tout. Que chacun demeure dans la vocation dans laquelle il a été appelé. As-tu été appelé étant esclave ? ne t'en mets point en peine (mais aussi, si tu peux devenir libre, profites-en ) ; car l'esclave qui a été appelé dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur ; de même aussi celui qui a été appelé étant libre, est l'esclave de Christ. Vous avez été achetés à grand prix ; ne devenez point esclaves des hommes. Frères, que chacun demeure devant Dieu dans l'état dans lequel il a été appelé. Pour ce qui est des vierges, je n'ai point de commandement du Seigneur ; mais je donne un avis, comme ayant reçu miséricorde du Seigneur, pour être fidèle. J'estime donc qu'il est bon à l'homme, à cause de la nécessité présente, de demeurer comme il est. Es-tu lié à une femme ? Ne cherche point à t'en séparer. N'es-tu pas lié à une femme ? Ne cherche point de femme. Si pourtant tu t'es marié, tu n'as pas péché ; et si une vierge se marie, elle ne pèche point. Mais ces personnes auront des afflictions dans la chair ; et moi je vous épargne. Or je dis ceci, frères : Le temps est court désormais ; que ceux mêmes qui ont des femmes soient comme n'en ayant point ; et ceux qui pleurent, comme ne pleurant point ; et ceux qui sont dans la joie, comme n'étant point dans la joie, et ceux qui achètent, comme ne possédant pas ; et ceux qui usent de ce monde, comme n'en usant point ; car la figure de ce monde passe. Or, je voudrais que vous fussiez sans inquiétude. Celui qui n'est pas marié, s'inquiète des choses du Seigneur, cherchant à plaire au Seigneur ; mais celui qui est marié s'inquiète des choses du monde, cherchant à plaire à sa femme. Et il y a cette différence entre la femme et la vierge : celle qui n'est pas mariée s'inquiète des choses du Seigneur, pour être sainte de corps et d'esprit ; mais celle qui est mariée, s'inquiète des choses du monde, cherchant à plaire à son mari. Or, je vous dis ceci pour votre propre avantage, et non pour vous tendre un piège ; mais pour vous porter à ce qui est honnête et propre à vous attacher au Seigneur sans distraction. Mais si quelqu'un pense qu'il ne soit pas honorable que sa fille passe la fleur de son âge, et qu'elle doive rester ainsi, qu'il fasse ce qu'il voudra ; il ne pèche point ; qu'elle se marie. Mais celui qui reste ferme en son cœur, n'étant point contraint, étant maître de sa propre volonté, et qui a jugé en son cœur de garder sa fille vierge, il fait bien. De sorte que celui qui marie fait bien ; et celui qui ne marie pas, fait mieux. La femme est liée tout le temps que son mari vit ; mais si son mari est mort, elle est libre de se marier à qui elle veut ; seulement, que ce soit dans le Seigneur ; toutefois elle sera plus heureuse, selon mon avis, si elle demeure comme elle est. Or, j'estime que j'ai aussi l'Esprit de Dieu. Quant aux choses sacrifiées aux idoles, nous savons que nous avons tous de la connaissance (la connaissance enfle, mais la charité édifie ; et si quelqu'un présume de connaître quelque chose, il n'a pas encore connu comme il faut connaître ; mais si quelqu'un aime Dieu, celui-là est connu de lui) ; pour ce qui est donc de manger des aliments sacrifiés aux idoles, nous savons qu'une idole n'est rien dans le monde, et qu'il n'y a point d'autre Dieu qu'un seul. Car quoiqu'il y en ait, soit dans le ciel, soit sur la terre, qui sont appelés dieux, comme effectivement il y a plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, toutefois, pour nous il y a un seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses, et nous sommes pour lui ; et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par lequel sont toutes choses, et nous sommes par lui. Mais tous n'ont pas la connaissance ; et quelques-uns, par la con- science qu'ils ont encore de l'idole, mangent une chose comme sacrifiée à l'idole ; et leur conscience étant faible, elle en est souillée. Or, un aliment ne nous rend pas agréables à Dieu ; si nous ne mangeons pas, nous n'avons rien de moins, et si nous mangeons, nous n'avons rien de plus. Mais prenez garde que cette liberté que vous avez ne soit en scandale à ceux qui sont faibles. ? Car si quelqu'un te voit, toi qui as de la connaissance, assis à table dans le temple des idoles, la conscience de celui qui est faible ne sera-t-elle pas déterminée à manger de ce qui est sacrifié à l'idole ? Et ainsi le faible périra par ta connaissance, le frère, pour lequel Christ est mort ! Or quand vous péchez ainsi contre les frères, et que vous blessez leur conscience qui est faible, vous péchez contre Christ. C'est pourquoi, si ce que je mange scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère. Ne suis-je pas libre ?Ne suis-je pas apôtre ? N'ai-je pas vu Jésus- Christ notre Seigneur ? N'êtes-vous pas mon ouvrage dans le Seigneur ? Si, pour les autres, je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous ; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. C'est là ma défense contre ceux qui m'accusent. N'avons-nous pas le droit de manger et de boire ? N'avons-nous, pas le droit de mener avec nous une femme d'entre nos sœurs, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ? Ou, n'y a-t-il que moi seul et Barnabas, qui n'ayons pas le droit de ne point travailler ? Qui est-ce qui va jamais à la guerre à ses propres dépens ? Qui est-ce qui plante une vigne, et n'en mange pas le fruit ? Ou qui est-ce qui paît un troupeau, et ne mange pas du lait du troupeau ? Est-ce selon l'homme que je dis ces choses ? la loi ne les dit-elle pas aussi ? Car il est écrit dans la loi de Moïse : Tu n'emmuselleras point le bœuf qui foule le grain. Est-ce des bœufs que Dieu prend soin ? Ou n'est-ce pas entièrement à cause de nous qu'il le dit ? En effet, il est écrit à cause de nous que celui qui laboure, doit labourer dans l'espérance, et celui qui foule le grain, avec l'espérance d'y avoir part. Si nous avons semé parmi vous les biens spirituels, est-ce une si grande chose que nous moissonnions de vos biens charnels ? Si d'autres participent à ce droit sur vous, n'y participerons-nous pas plutôt ? Cependant nous n'avons point usé de ce droit ; mais nous souffrons tout, afin de n'apporter aucun obstacle à l'Evangile de Christ. Ne savez-vous pas que ceux qui font le service sacré mangent des choses sacrées ; et que ceux qui servent à l'autel ont part à l'autel ? De même aussi, le Seigneur a ordonné que ceux qui annoncent l'Evangile vivent de l'Evangile. Mais, pour moi, je n'ai usé d'aucune de ces choses ; et je n'écris point ceci, afin qu'on en use ainsi envers moi ; car il serait meilleur pour moi de mourir, que si quelqu'un anéantissait ce sujet de gloire. En effet, si je prêche l'Evangile, je n'ai pas sujet de m'en glorifier, parce que la nécessité m'en est imposée ; car malheur à moi, si je ne prêche pas l'Evangile ! Car si je le fais de bon cœur, j'en ai la récompense, mais si je le fais à contre-cœur, la charge m'en est commise. Quelle est donc ma récompense ? C'est qu'en prêchant l'Evangile j'établis gratuitement l'Evangile, sans me prévaloir de mon droit dans l'Evangile. Car, quoique je sois libre à l'égard de tous, je me suis assujetti à tous, afin d'en gagner un plus grand nombre. J'ai été avec les Juifs comme Juif, afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sous la loi comme sous la loi, bien que je ne sois pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui sont sous la loi ; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi (quoique je ne sois point sans loi à l'égard de Dieu, je suis sous la loi de Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi ; j'ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles ; je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver de toute manière quelques-uns. Et je fais toutes choses à cause de l'Evangile, afin d'y avoir part. Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans la lice, courent tous, mais qu'il n'y en a qu'un qui reçoit le prix ? Courez de manière que vous le remportiez. Tout homme qui combat s'abstient de tout ; et ceux-là le font, pour avoir une couronne corruptible ; mais nous, pour en avoir une incorruptible. Je cours donc, ainsi, non comme à l'aventure ; je frappe, non comme battant l'air ; mais je traite durement mon corps, et je le tiens assujetti ; de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la nuée, et que tous ils ont passé au travers de la mer ; et que tous ils ont été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer ; et que tous ils ont mangé de la même nourriture spirituelle ; et que tous ils ont bu du même breuvage spirituel ; car ils buvaient de l'eau du rocher spirituel qui les suivait : et ce rocher était Christ ; mais ce ne fut point en la plupart d'entre eux que Dieu mit sa bienveillance ; car ils tombèrent dans le désert. Or, ces choses ont été des types pour nous, afin que nous ne désirions point des choses mauvaises, comme ils en désirèrent. Ne devenez point non plus des idolâtres, comme quelques-uns d'eux ; selon qu'il est écrit : Le peuple s'assit pour manger et pour boire, et ensuite ils se levèrent pour jouer. Ne commettons point non plus d'impudicité, comme quelques-uns d'eux en commirent ; et il y en eut vingt-trois mille qui périrent en un même jour. Ne tentons point non plus Christ, comme quelques-uns d'eux le tentèrent, et ils périrent par les serpents. Ne murmurez point non plus, comme quelques-uns d'eux murmurèrent, et ils périrent par le destructeur. Or ces choses leur arrivaient comme types, et elles ont été écrites pour notre avertissement à nous qui sommes parvenus aux derniers temps. C'est pourquoi, que celui qui croit être debout prenne garde qu'il ne tombe. Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été une tentation humaine ; mais Dieu est fidèle, qui ne permettra point que vous soyez tentés au delà de vos forces ; mais avec la tentation il vous en donnera aussi l'issue, de sorte que vous la puissiez supporter. C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie. Je vous parle comme à des hommes intelligents ; jugez vous-mêmes de ce que je dis : La coupe de bénédiction, que nous bénissons, n'est-elle pas la communion du sang de Christ ? Le pain, que nous rompons, n'est-il pas la communion du corps de Christ ? Puisqu'il y a un seul pain, nous, qui sommes plusieurs, nous faisons un seul corps ; car nous participons tous au même pain. Voyez l'Israël selon la chair : ceux qui mangent les sacrifices n'ont-ils pas communion avec l'autel ? Que dis-je donc ? que ce qui est sacrifié à une idole est quelque chose ? ou qu'une idole est quelque chose ? Non ; mais que ce qu'ils sacrifient, ils le sacrifient à des démons, et non pas à Dieu ; or je ne veux pas que vous ayez communion avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur, et à la table des démons. Voulons-nous provoquer le Seigneur à jalousie ? Sommes-nous plus forts que lui ? Toutes choses sont permises, mais toutes ne sont pas avantageuses ; toutes choses sont permises, mais toutes n'édifient pas. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d'autrui. Mangez de tout ce qui se vend au marché sans vous enquérir de rien par motif de conscience. Car la terre est au Seigneur et tout ce qu'elle contient. Si quelqu'un des infidèles vous invite, et que vous y vouliez aller, mangez de tout ce qui sera mis devant vous sans vous enquérir par motif de conscience. Mais si quelqu'un vous dit : Cela a été offert en sacrifice, n'en mangez point, à cause de celui qui vous en a averti, et à cause de la conscience ; or je dis la conscience, non point la tienne, mais celle de l'autre ; car pourquoi ma liberté serait-elle condamnée par la conscience d'un autre ? Si j'y participe avec action de grâce, pourquoi suis-je blâmé pour une chose dont je rends grâce ? Soit donc que vous mangiez, ou que vous buviez, ou que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne soyez en scandale, ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l'Eglise de Dieu ; comme moi aussi, je complais à tous en toutes choses, ne cherchant point mon propre avantage, mais celui de plusieurs, afin qu'ils soient sauvés. Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ. Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi, à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions, telles que je vous les ai données. Or, je veux que vous sachiez que le Chef de tout homme, c'est Christ, tandis que le chef de la femme, c'est son mari ; et que le Chef de Christ c'est Dieu. Tout homme qui prie ou qui prophétise la tête couverte, déshonore son chef. Tandis que toute femme qui prie ou qui prophétise sans avoir la tête voilée, déshonore son chef, car c'est la même chose que si elle était rasée. Que si la femme n'a point la tête voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Mais s'il est malséant à une femme d'avoir les cheveux coupés, ou rasés, qu'elle soit voilée. Pour ce qui est de l'homme, il ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu ; mais la femme est la gloire de l'homme. Car l'homme n'est pas issu de la femme, mais la femme de l'homme. Car l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l'homme. C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l'autorité sous laquelle elle est. Toutefois la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme, dans le Seigneur. Car comme la femme est issue de l'homme, de même aussi l'homme naît de la femme, et tout vient de Dieu. Jugez-en vous-mêmes : Est-il bienséant qu'une femme prie Dieu sans être voilée ? La nature même ne vous apprend-elle pas que c'est un déshonneur pour l'homme de porter de longs cheveux, tandis que si la femme porte les cheveux longs, c'est une gloire pour elle, parce que les cheveux lui ont été donnés pour voile ? Mais si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas une telle coutume, ni les Eglises de Dieu non plus. Or, en vous déclarant ceci, je ne vous loue point, c'est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour empirer. Car, premièrement, j'apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a des divisions parmi vous, et je le crois en partie. Car il faut qu'il y ait même des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient manifestés parmi vous. Lors donc que vous vous assemblez dans un même lieu, ce n'est pas manger la cène du Seigneur ; car, en mangeant, chacun prend d'abord son souper particulier ; en sorte que l'un a faim, et l'autre est rassasié. N'avez-vous donc pas des maisons pour manger et pour boire ? Ou méprisez-vous l'Eglise de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n'ont rien ? Que vous dirai-je ? vous louerai-je ? En cela, je ne vous loue point. Car moi j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai aussi transmis ; c'est que le Seigneur Jésus, la nuit qu'il fut livré, prit du pain ; et ayant rendu grâces, il le rompit et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même aussi, après avoir soupe, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain, et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. C'est pourquoi quiconque mangera le pain, ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain, et boive de cette coupe ; car celui qui mange et qui boit indignement, mange et boit un jugement contre lui-même, ne discernant point le corps du Seigneur. C'est pour cela que parmi vous plusieurs sont infirmes et malades, et que quelques-uns sont morts. Si nous nous discernions nous-mêmes, nous ne serions point jugés ; mais étant jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons point condamnés avec le monde. C'est pourquoi, mes frères, quand vous vous assemblez pour manger, attendez-vous les uns les autres ; si quelqu'un a faim, qu'il mange dans sa maison ; afin que vous ne vous assembliez point pour être jugés. A l'égard des autres choses, j'en ordonnerai quand je serai arrivé. Pour ce qui est des dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance. Vous savez que, lorsque vous étiez païens, vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes, selon qu'on vous menait. C'est pourquoi je vous fais savoir que personne, parlant par l'Esprit de Dieu, ne dit : Jésus est anathème ; et que personne ne peut dire : Jésus est le Seigneur, si ce n'est par l'Esprit-Saint. Or, il y a des diversités de dons, mais le même Esprit ; il y a aussi des diversités de services, mais le même Seigneur ; il y a aussi des diversités d'opérations, mais c'est le même Dieu qui opère toutes choses en tous. Or à chacun est donnée la manifestation de l'Esprit pour l'utilité commune. Car à l'un, par l'Esprit, est donnée la parole de sagesse ; à un autre, la parole de science, selon le même Esprit ; à un autre, la foi, par ce même Esprit ; à un autre, le don des guérisons, par le seul et même Esprit ; à un autre, les opérations de miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues, à un autre, l'interprétation des langues. Mais c'est un seul et même Esprit qui opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît. Car comme le corps est un, quoiqu'il ait plusieurs membres ; et que tous les membres de ce seul corps, quoiqu'ils soient plusieurs, ne forment qu'un corps ; il en est de même de Christ. Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit, pour n'être qu'un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres ; et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit. Ainsi le corps n'est pas un seul membre, mais plusieurs. Si le pied disait : Parce que je ne suis pas la main, je ne suis pas du corps ; ne serait-il pas pourtant du corps ? Et si l'oreille disait : Parce que je ne suis pas l'œil, je ne suis pas du corps ; ne serait-elle pas pourtant du corps ? Si tout le corps était œil, où serait l'ouïe ? S'il était tout ouïe, où serait l'odorat ? Mais maintenant Dieu a disposé les membres, chacun d'eux dans le corps, comme il lui a plu. Que s'ils n'étaient tous qu'un seul membre, où serait le corps ? Mais maintenant il y a plusieurs membres, mais un seul corps. Et l'œil ne peut pas dire à la main : Je n'ai pas besoin de toi ; ni aussi la tête aux pieds : Je n'ai pas besoin de vous. Mais bien plutôt, les membres du corps qui paraissent les plus faibles sont nécessaires ; et ceux que nous estimons les moins honorables dans le corps, sont ceux que nous entourons de plus d'honneur ; de sorte que ceux qui sont les moins honnêtes sont les plus honorés ; au lieu que ceux qui sont honnêtes n'en ont pas besoin. Mais Dieu a de telle sorte composé le corps qu'il a donné plus d'honneur à celui qui en manquait ; afin qu'il n'y ait point de division dans le corps, mais que les membres aient un même soin mutuel les uns des autres. Et si l'un des membres souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si l'un des membres est honoré, tous les membres en ont de la joie. Or vous êtes le corps de Christ, et ses membres, chacun en particulier. Et Dieu a établi dans l'Eglise, premièrement des apôtres, secondement des prophètes, en troisième lieu des docteurs ; ensuite des miracles, puis des dons de guérison, des secours, des administrations, des langues diverses. Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous ont-ils le don des miracles ? Tous ont-ils les dons de guérison ? Tous parlent-ils des langues ? Tous interprètent-ils ? Mais désirez avec ardeur les dons les meilleurs ; et je vais vous montrer une voie la plus excellente. Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai point la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais la prophétie, et que je connaîtrais tous les mystères, et toute la science ; et quand j'aurais toute la foi, jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai point la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, et que je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai point la charité, cela ne me sert de rien. La charité use de patience ; elle use de bonté ; la charité n'est point envieuse ; la charité ne se vante point ; elle ne s'enfle point ; elle n'agit point malhonnêtement, elle ne cherche point son intérêt ; elle ne s'irrite point ; elle ne pense point le mal ; elle ne se réjouit point de l'injustice ; mais elle se réjouit avec la vérité. Elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout. La charité ne périt jamais. Soit les prophéties, elles seront abolies ; soit les langues, elles cesseront ; soit la connaissance, elle sera abolie. Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie ; mais quand la perfection sera venue, ce qui est en partie sera aboli. Quand j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; mais lorsque je suis devenu homme, j'ai aboli ce qui était de l'enfant. Car maintenant nous voyons dans un miroir, obscurément, mais alors nous verrons face à face ; maintenant je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été aussi connu. Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance et la charité ; mais la plus grande est la charité. Recherchez la charité. Désirez avec ardeur les dons spirituels, mais surtout celui de prophétiser. Car celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu ; puisque personne ne l'entend, et qu'il prononce des mystères en esprit. Mais celui qui prophétise, édifie, exhorte, et console les hommes par ses paroles. Celui qui parle en langue, s'édifie soi-même ; mais celui qui prophétise, édifie l'Eglise. Or je désire que vous parliez tous en langues ; mais encore plus que vous prophétisiez ; car celui qui prophétise est préférable à celui qui parle en langues, à moins qu'il ne les interprête, afin que l'Eglise en reçoive de l'édification. Et maintenant, frères, si je venais à vous parlant en langues, à quoi vous serais-je utile, si je ne vous parlais par révélation, ou par connaissance, ou par prophétie, ou par doctrine ? II en est comme des choses inanimées, qui rendent un son, soit une flûte, soit une harpe. Si elles ne forment pas des tons distincts, comment connaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte, ou sur la harpe ? Et si la trompette rend un son indistinct, qui est-ce qui se préparera au combat ? De même vous aussi, si vous ne prononcez par la langue une parole distincte, comment saura-t-on ce que vous dites ? car vous parlerez en l'air. Combien de sortes de mots n'y a-t-il pas dans le monde ? Et il n'y en a aucun qui ne signifie quelque chose. Si donc je ne sais ce que le mot signifie, je serai barbare pour celui qui parle, et celui qui parle sera barbare pour moi. Ainsi, vous aussi, puisque vous désirez avec ardeur les dons spirituels, cherchez à en avoir abondamment pour l'édification de l'Eglise. C'est pourquoi, que celui qui parle en langue, prie, afin qu'il puisse interpréter. Car si je prie en langue, mon esprit prie, mais mon intelligence est sans fruit. Quoi donc ? Je prierai en esprit ; mais je prierai aussi par l'intelligence ; je chanterai en esprit ; mais je chanterai aussi par l'intelligence. Autrement si tu bénis en esprit, comment celui qui est du simple peuple répondra-t-il Amen, à ton action de grâces, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis ? Toi, il est vrai, tu rends des actions de grâces excellentes, mais l'autre n'en est pas édifié. Je rends grâce à Dieu, je parle en langue plus que vous tous ; mais dans l'Eglise j'aime mieux prononcer cinq paroles par mon intelligence, afin d'instruire les autres, que dix mille paroles en langue. Frères, ne soyez pas des enfants en raison ; mais à l'égard de la malice soyez des enfants, et pour ce qui est de la raison, soyez des hommes faits. Il est écrit dans la loi : Je parlerai à ce peuple par des gens d'une autre langue, et par des lèvres étrangères, et même ainsi ils ne m'écouteront point, dit le Seigneur. Ainsi donc, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les infidèles ; au lieu que la prophétie est un signe, non pour les infidèles, mais pour les croyants. Si donc toute l'Eglise s'assemble en un même lieu, et que tous parlent en langues, et que des gens du commun peuple, ou des infidèles y entrent, ne diront-ils pas que vous avez perdu le sens ? Mais si tous prophétisent, et qu'il entre quelque infidèle, ou quelqu'un du commun peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous ; les secrets de son cœur seront manifestés ; de sorte que, tombant la face en terre, il adorera Dieu, et il publiera que Dieu est véritablement parmi vous. Quoi donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, chacun de vous a-t-il un psaume, a-t-il une instruction, a-t-il une révélation, a-t-il une langue, a-t-il une interprétation ? que tout se fasse pour l'édification. Si quelqu'un parle en langue, qu'il y en ait deux, ou au plus trois, et cela l'un après l'autre ; et que l'un interprète ; mais s'il n'y a point d'interprète, qu'il se taise dans l'Eglise, et qu'il parle à lui-même, et à Dieu. Quant aux prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent. Mais si un autre, qui est assis, reçoit une révélation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophétiser l'un après l'autre, afin que tous apprennent, et que tous soient exhortés ; et les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes ; car Dieu n'est point un Dieu de confusion, mais de paix. Comme dans toutes les Eglises des saints, que vos femmes se taisent dans les Eglises ; car il ne leur est pas permis de parler ; mais qu'elles soient soumises, comme aussi la loi le dit. Mais si elles veulent s'instruire sur quelque chose, qu'elles interrogent leurs propres maris à la maison ; car il est malséant à une femme de parler dans l'Eglise. Ou bien est-ce de chez vous que la Parole de Dieu est sortie, ou n'est-elle parvenue qu'à vous seuls ? Si quelqu'un pense être prophète, ou spirituel, qu'il reconnaisse que les choses que je vous écris sont un commandement du Seigneur ; et si quelqu'un l'ignore, qu'il l'ignore. C'est pourquoi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser, et n'empêchez point de parler en langues. Mais que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre. Or, je vous fais connaître, frères, l'Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez aussi reçu, dans lequel aussi vous demeurez fermes, par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l'ai annoncé ; à moins que vous n'ayez cru en vain. Car je vous ai transmis, avant toutes choses, ce que j'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures ; et qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures ; et qu'il a été vu de Céphas, ensuite des douze. Après cela, il a été vu de plus de cinq cents frères, en une seule fois, dont la plupart vivent encore jusqu'à présent, et dont quelques-uns aussi se sont endormis. Puis il se fit voir à Jacques, et ensuite à tous les apôtres. Et après tous, il a aussi été vu de moi, comme de l'avorton ; car je suis le moindre des apôtres, et je ne suis même pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Eglise de Dieu. Mais c'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis ; et sa grâce envers moi n'a point été vaine ; mais j'ai travaillé plus qu'eux tous ; non pas moi, pourtant, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. Soit donc moi, soit eux, c'est là ce que nous prêchons, et ce que vous avez cru. Or, si l'on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns d'entre vous disent-ils qu'il n'y a point de résurrection des morts ? Mais, s'il n'y a point de résurrection des morts, Christ aussi n'est point ressuscité. Et si Christ n'est point ressuscité, notre prédication est donc vaine, vaine aussi est votre foi. Et même nous sommes trouvés de faux témoins à l'égard de Dieu ; car nous avons rendu ce témoignage contre Dieu, qu'il a ressuscité Christ, lequel il n'a point ressuscité, si les morts ne ressuscitent point. Car si les morts ne ressuscitent point, Christ n'est point non plus ressuscité ; et si Christ n'est point ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés ; ceux donc aussi qui se sont endormis en Christ sont perdus. Si c'est dans cette vie seulement que nous avons espéré en Christ, nous sommes les plus misérables de tous les hommes. Mais maintenant Christ est ressuscité des morts, comme prémices de ceux qui se sont endormis. Car, puisque la mort est venue par un homme, la résurrection des morts est aussi venue par un homme. Car, comme en Adam tous meurent, de même aussi en Christ tous revivront. Mais chacun en son propre rang : d'abord Christ, qui est les prémices ; ensuite ceux qui sont à Christ, à son avènement ; ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à Dieu le Père, et qu'il aura détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi sera détruit, la mort. Car il a assujetti toutes choses sous ses pieds. Or, quand il dit que toutes choses sont assujetties, il est évident que Celui qui lui a assujetti toutes choses est excepté ! Et quand toutes choses lui auront été assujetties, alors aussi le Fils même sera assujetti à Celui qui lui a assujetti toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. Autrement, que feront ceux qui sont baptisés pour les morts, si absolument les morts ne ressuscitent point ? Pourquoi aussi sont-ils baptisés pour eux ? Et pourquoi nous-mêmes sommes-nous à toute heure en péril ? Je meurs tous les jours ; j'en atteste, frères, le sujet que j'ai de me glorifier de vous, en Jésus-Christ notre Seigneur. Si c'est selon l'homme que j'ai combattu contre les bêtes à Ephèse, quel avantage m'en revient-il ? Si les morts ne ressuscitent point, mangeons et buvons, car demain nous mourrons. Ne vous abusez point, les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. Réveillez-vous, pour vivre justement, et ne péchez point ; car il y en a qui sont sans connaissance de Dieu ; je vous le dis à votre honte. Mais quelqu'un dira : Comment ressuscitent les morts, et avec quels corps reviennent-ils ? Insensé ! ce que tu sèmes, toi, n'est point rendu vivant, à moins qu'il ne meure. Et quant à ce que tu sèmes, tu ne sèmes pas le corps qui doit naître, mais un grain nu, comme il se rencontre, soit de blé, soit de quelque autre semence. Mais c'est Dieu qui lui donne un corps, comme il l'a voulu, et à chaque semence le corps qui lui est propre. Toute chair n'est pas la même chair ; mais autre est la chair des hommes, autre la chair des bêtes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons. Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais autre est la gloire des célestes, et autre celle des terrestres. Autre est l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, et autre l'éclat des étoiles ; car une étoile diffère en éclat d'une autre étoile. en est de même de la résurrection des morts : le corps est semé en corruption, il ressuscite en incorruptibilité ; il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire ; il est semé en infirmité, il ressuscite en puissance ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S'il existe un corps animal, il en existe aussi un spirituel ; aussi est-il écrit : Le premier homme, Adam, a été fait avec une âme vivante ; mais le dernier Adam est un esprit vivifiant. Mais ce qui est spirituel n'est pas le premier ; mais ce qui est animal ; ensuite vient ce qui est spirituel. Le premier homme, étant de la terre, est terrestre ; et le second homme est du ciel. Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres ; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes. Et comme nous avons porté l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste. Voici donc ce que je dis, frères : C'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, ni la corruption hériter l'incorruptibilité. Voici, je vous dis un mystère : nous ne dormirons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette ; car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible soit revêtu de l'incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l'immortalité. Et quand ce corps corruptible aura été revêtu de l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura été revêtu de l'immortalité, alors sera accomplie cette parole qui est écrite : La mort est engloutie pour la victoire. mort ! où est ton aiguillon ? mort ! où est ta victoire ? Or, l'aiguillon de la mort, c'est le péché ; et la puissance du péché, c'est la loi ; mais grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ. C'est pourquoi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas vain dans le Seigneur. A l'égard de la collecte pour les saints, faites, vous aussi, comme je l'ai ordonné aux Eglises de la Galatie : Que chaque premier jour de la semaine chacun de vous mette à part chez soi et rassemble quelque chose, selon sa prospérité, afin qu'on n'attende pas que je sois arrivé pour faire les collectes. Et lorsque je serai arrivé chez vous, j'enverrai avec des lettres ceux que vous aurez approuvés, pour porter votre libéralité à Jérusalem. Et si la chose mérite que j'y aille moi-même, ils viendront avec moi. Or j'irai chez vous, après que j'aurai passé par la Macédoine ; car je passerai par la Macédoine. Et peut-être que je ferai quelque séjour chez vous, ou même que j'y passerai l'hiver, afin que vous me conduisiez là où j'irai. Car je ne veux pas cette fois vous voir en passant ; car j'espère de demeurer quelque temps avec vous, si le Seigneur le permet. Cependant je demeurerai à Ephèse jusqu'à la Pentecôte ; car une grande porte m'y est ouverte, avec espérance de succès ; et il y a beaucoup d'adversaires. Si Timothée va chez vous, ayez soin qu'il soit sans crainte parmi vous ; car il travaille à l'œuvre du Seigneur comme moi-même. Que personne donc ne le méprise ; et reconduisez-le en paix, afin qu'il vienne vers moi ; car je l'attends avec les frères. Pour ce qui est du frère Apollos, je l'ai fort exhorté à aller vous voir avec les frères ; mais il n'a absolument pas voulu y aller maintenant ; toutefois, il ira quand il en trouvera l'occasion. Veillez ; demeurez fermes dans la foi ; agissez courageusement ; fortifiez-vous. Que tout ce que vous faites se fasse avec charité. Or, frères, vous connaissez la famille de Stephanas ; vous savez qu'elle est les prémices de l'Achaïe, et qu'ils se sont dévoués au service des saints. Je vous prie de vous soumettre à de tels hommes, et à tous ceux qui les aident, et qui travaillent avec eux. J'ai beaucoup de joie de la présence de Stephanas, de Fortunat, et d'Achaïque, parce qu'ils ont suppléé à votre absence. Car ils ont consolé mon esprit et le vôtre. Ayez donc des égards pour de telles personnes. Les Eglises d'Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, avec l'Eglise qui est dans leur maison, vous saluent avec beaucoup d'affection dans le Seigneur, Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres pas un saint baiser. Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. Si quelqu'un n'aime point le Seigneur, qu'il soit anathème ! Maranatha. La grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec vous. Mon amour est avec vous tous en Jésus-Christ. Amen.
Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, à l'Eglise de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l'Achaïe. La grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père, et par le Seigneur Jésus-Christ. Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes, et le Dieu de toute consolation, qui nous console en toute notre affliction, afin que, par la consolation dont nous sommes consolés nous-mêmes par Dieu, nous puissions aussi consoler les autres, dans quelque affliction qu'ils se trouvent. Car comme les souffrances de Christ abondent en nous, de même notre consolation abonde aussi par Christ. Or, soit que nous soyons affligés, c'est pour votre consolation et pour votre salut, soit que nous soyons consolés, c'est pour votre consolation et pour votre salut qui déploie son efficace dans votre patience à supporter les mêmes souffrances que nous souffrons aussi ; et l'espérance que nous avons de vous est ferme, sachant que, comme vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation. Car, frères, nous ne voulons pas que vous ignoriez, au sujet de l'affliction qui nous est survenue en Asie, que nous avons été chargés excessivement, au-dessus de nos forces ; en sorte que nous avons été dans une extrême perplexité, même pour notre vie ; mais nous avions en nous-mêmes la sentence de mort ; afin que nous n'eussions point de confiance en nous-mêmes, mais en Dieu, qui ressuscite les morts ; qui nous a délivrés d'une si grande mort, et qui nous en délivre ; et nous avons mis cette espérance en lui, qu'il nous délivrera encore ; vous aussi nous assistant par vos prières pour nous ; afin que la grâce obtenue pour nous par plusieurs personnes, soit pour plusieurs un sujet d'actions de grâces pour nous. Car ce qui fait notre sujet de gloire, c'est le témoignage de notre conscience, que nous nous sommes conduits dans le monde, et surtout à votre égard, en simplicité et en sincérité de Dieu, non point avec une sagesse charnelle, mais avec la grâce de Dieu. Car nous ne vous écrivons pas autre chose que ce que vous lisez, et que vous reconnaissez, et j'espère que vous le reconnaîtrez jusqu'à la fin ; de même que vous avez aussi reconnu en partie que nous sommes votre sujet de gloire, comme vous serez aussi le nôtre, au jour du Seigneur Jésus. C'est dans cette persuasion, et afin que vous reçussiez une double grâce, que j'avais résolu d'aller premièrement vers vous, et de passer chez vous pour me rendre en Macédoine ; puis de revenir de Macédoine chez vous, d'où vous m'auriez fait accompagner en Judée. Ayant donc pris cette résolution, ai-je usé de légèreté ? ou les projets que je fais, les fais-je selon la chair, de sorte qu'il y ait en moi le Oui, oui et, le Non, non ? Dieu, qui est fidèle, m'est témoin qu'il n'y a point Oui et Non dans ma parole envers vous. Car le Fils de Dieu, Jésus-Christ, qui a été prêché au milieu de vous par nous, par moi et par Sylvain et par Timothée, n'a point été Oui et Non ; mais il n'y a eu que Oui en lui. Car autant il y a de promesses de Dieu, elles sont Oui en lui ; c'est pourquoi aussi par lui elles sont Amen, à la gloire de Dieu par nous. Or, Celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c'est Dieu ; qui nous a aussi marqués de son sceau, et nous a donné dans nos cœurs les arrhes de l'Esprit. Or, je prends Dieu à témoin sur mon âme, que c'est pour vous épargner que je ne suis point encore allé à Corinthe ; non que nous dominions sur votre foi, mais nous contribuons à votre joie, car c'est par la foi que vous demeurez fermes. J'ai donc jugé en moi-même ceci : de ne point aller vers vous de nouveau avec tristesse. Car si je vous attriste, qui est-ce qui me donnera de la joie, sinon celui que j'aurai moi-même attristé ? Et j'ai écrit cela même, afin que, quand je serai arrivé, je ne reçoive pas de la tristesse de ceux de qui je devrais recevoir de la joie, ayant en vous tous cette confiance que ma joie est la vôtre à tous. Car je vous ai écrit dans une grande affliction et le cœur serré de douleur, avec beaucoup de larmes ; non pas afin que vous fussiez attristés, mais que vous connussiez l'amour que j'ai abondamment pour vous. Que si quelqu'un a causé de la tristesse, ce n'est pas moi qu'il a attristé, mais c'est, en partie, vous tous ; ce que je dis pour ne pas surcharger. C'est assez pour cet homme-là du châtiment qui lui a été infligé par le plus grand nombre, de sorte que vous devez plutôt lui pardonner et le consoler ; de peur qu'il ne soit accablé par une trop grande tristesse. C'est pourquoi je vous prie de lui donner des preuves de votre charité. Car c'est aussi pour cela que je vous ai écrit, afin d'éprouver et de connaître si vous êtes obéissants en toutes choses. Or à qui vous pardonnez, je pardonne aussi ; car pour moi, ce que j'ai pardonné, si j'ai pardonné quelque chose, c'est à cause de vous, en la présence de Christ, afin que Satan n'ait pas l'avantage sur nous ; car nous n'ignorons pas ses desseins. Etant donc venu à Troas pour l'Evangile de Christ, quoique le Seigneur m'y eût ouvert une porte, je n'eus point de repos en mon esprit, parce que je n'y trouvai pas Tite mon frère ; mais, ayant pris congé d'eux, je partis pour la Macédoine. . Or, grâces à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous l'odeur de sa connaissance en tous lieux ! Car nous sommes pour Dieu la bonne odeur de Christ, à l'égard de ceux qui sont sauvés et à l'égard de ceux qui périssent ; à ceux-ci, une odeur de la mort, pour la mort ; et à ceux-là, une odeur de la vie, pour la vie. Et qui est suffisant pour ces choses ? Car nous ne falsifions point la Parole de Dieu, comme plusieurs font ; mais c'est avec sincérité, mais c'est de la part de Dieu, en la présence de Dieu, que nous parlons en Christ. Commençons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes ? ou avons-nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de recommandation auprès de vous, ou de votre part ? C'est vous qui êtes notre lettre, écrite dans nos cœurs, connue et lue de tous les hommes ; il est évident que vous êtes une lettre de Christ, écrite par notre ministère, non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant ; non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, celles du cœur. Or, nous avons une telle confiance envers Dieu, par Christ ; non que nous soyons capables par nous-mêmes de penser quelque chose, comme de nous-mêmes ; mais notre capacité vient de Dieu, qui nous a aussi rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'Esprit ; car la lettre tue, mais l'Esprit vivifie. Or, si le ministère de la mort, écrit et gravé sur des pierres, a été si glorieux, que les fils d'Israël ne pouvaient regarder fixement le visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage, laquelle était passagère ; combien le ministère de l'Esprit ne sera-t-il pas plus glorieux ? Car si le ministère de la condamnation a été glorieux, combien plus le ministère de la justice le surpasse-t-il en gloire ? Et même ce qui a été si glorieux, n'a point été glorifié, à cet égard, à cause de ce qui le surpasse de beaucoup en gloire ; car si ce qui était passager a été glorieux, combien plus glorieux ce qui est permanent ! Ayant donc une telle espérance, nous agissons avec une grande liberté, et non comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, afin que les fils d'Israël ne fixassent pas les regards sur la fin de ce qui devait périr. Mais leurs entendements ont été endurcis ; car jusqu'à aujourd'hui ce même voile demeure, à la lecture de l'Ancien Testament, sans être levé, car c'est en Christ qu'il disparaît. Mais jusqu'à aujourd'hui quand Moïse est lu, ce voile demeure sur leur cœur ; mais quand ce cœur se sera converti au Seigneur, le voile sera entièrement ôté. Or, le Seigneur est l'Esprit, et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. Ainsi, nous tous qui, à visage découvert, contemplons la gloire du Seigneur comme dans un miroir, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par l'Esprit du Seigneur. C'est pourquoi, ayant ce ministère selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons point courage. Mais nous avons rejeté loin de nous les choses cachées et honteuses ; ne nous conduisant point avec artifice, et ne falsifiant point la Parole de Dieu ; mais nous rendant recommandables à toute conscience d'homme devant Dieu, par la manifestation de la vérité. Et si même notre Evangile est voilé, il est voilé en ceux qui périssent, en ceux dont le dieu de ce siècle a aveuglé les entendements, les incrédules, afin qu'ils ne fussent pas éclairés par la lumière du glorieux Evangile de Christ, qui est l'image de Dieu. Car nous ne nous prêchons point nous-mêmes, mais Jésus-Christ le Seigneur ; et nous nous déclarons vos serviteurs pour l'amour de Jésus. Car le Dieu qui a dit que la lumière resplendît du sein des ténèbres, a resplendi dans nos cœurs, afin que nous éclairions les hommes par la connaissance de la gloire de Dieu, en la présence de Christ. Mais nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous, qui sommes pressés de toutes les manières, mais non pas réduits à l'extrémité ; en perplexité, mais non désespérés ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus ; portant toujours dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle ; en sorte que la mort agit en nous, et la vie en vous. Mais ayant le même esprit de foi, selon qu'il est écrit : J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé, nous aussi nous croyons, et c'est pour cela que nous parlons ; sachant que Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous fera paraître en sa présence avec vous. Car toutes choses sont pour vous, afin que la grâce, étant multipliée, abonde à la gloire de Dieu, par les actions de grâces que plusieurs lui en rendront. C'est pourquoi nous ne perdons point courage ; mais si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car notre légère affliction du temps présent produit pour nous le poids éternel d'une gloire infiniment excellente ; parce que nous ne regardons point aux choses visibles, mais aux invisibles ; car les choses visibles sont pour un temps, mais les invisibles sont éternelles. Car nous savons que, si notre demeure terrestre dans cette tente est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui vient de Dieu, une maison éternelle, qui n'a point été faite par la main des hommes. Car aussi à cause de cela, nous gémissons, désirant avec ardeur d'être revêtus de notre demeure céleste ; (si toutefois nous sommes trouvés vêtus et non pas nus) ; car nous, qui sommes dans cette tente, nous gémissons, étant chargés ; parce que nous souhaitons, non d'être dépouillés, mais d'être revêtus ; afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie. Or celui qui nous a formés pour cela même, c'est Dieu, qui nous a aussi donné les arrhes de l'Esprit. Etant donc toujours pleins de confiance, et sachant que, pendant que nous habitons dans ce corps, nous sommes absents du Seigneur (car c'est par la foi que nous marchons, et non par la vue) ; nous sommes, dis-je, remplis de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps, pour être avec le Seigneur. C'est pourquoi aussi, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous en sortions, nous nous efforçons de lui être agréables. Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon qu'il aura fait, soit bien, soit mal, étant dans son corps. Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous persuadons les hommes ; et Dieu nous connaît, et j'espère que dans vos consciences vous nous connaissez aussi ; car nous ne nous recommandons point de nouveau à vous, mais nous vous donnons occasion de vous glorifier à notre sujet ; afin que vous puissiez répondre à ceux qui se glorifient de l'apparence et non du cœur. Car, soit que nous soyons hors de sens, c'est pour Dieu ; soit que nous soyons de sens rassis, c'est pour vous. Car la charité de Christ nous presse, jugeant ceci, que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ; et qu'il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux. En sorte que dès maintenant nous ne connaissons personne selon la chair ; et si même nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. Si donc quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. Car Dieu était en Christ réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant point leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. Nous faisons donc la fonction d'ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; et nous supplions, au nom de Christ : soyez réconciliés avec Dieu. Car Celui qui n'avait point connu le péché, il l'a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui. Travaillant ensemble, nous vous exhortons aussi à n'avoir pas en vain reçu la grâce de Dieu. Car il dit : Au temps favorable, je t'ai exaucé, et au jour du salut, je t'ai secouru. Voici maintenant un temps bien favorable ; voici maintenant un jour de salut. Nous ne donnons aucun scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère ne soit point blâmé ; mais nous nous rendons recommandables en toutes choses, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience, dans les afflictions, dans les nécessités, dans les angoisses, dans les blessures, dans les prisons, dans les séditions, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes, par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par l'Esprit-Saint, par une charité sincère, par une parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes de la justice, celles de la droite et de la gauche ; à travers l'honneur et l'ignominie, à travers la mauvaise et la bonne réputation : comme séducteurs, et pourtant véridiques ; comme inconnus, et pourtant bien connus ; comme mourant, et voici nous vivons ; comme châtiés, et non mis à mort ; comme attristés, et toujours dans la joie ; comme pauvres, et enrichissant plusieurs ; comme n'ayant rien, et possédant toutes choses. O Corinthiens ! notre bouche s'est ouverte pour vous, notre cœur s'est élargi ; vous n'êtes point à l'étroit au dedans de nous ; mais vos entrailles se sont rétrécies. Or, pour nous rendre la pareille (je vous parle comme à mes enfants) : élargissez-vous aussi. Ne portez point un joug étranger avec les infidèles, car quelle participation y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? quel accord entre Christ et Bélial ? ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle ? et quel rapport a le temple de Dieu avec les idoles ? car vous êtes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit : J'habiterai au milieu d'eux, et j'y marcherai ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C'est pourquoi sortez du milieu d'eux, et vous en séparez, dit le Seigneur ; et ne touchez point à ce qui est impur, et je vous recevrai ; je serai votre Père, et vous serez mes fils et mes filles, dit le Seigneur tout-puissant. Ayant donc de telles promesses, mes bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. Accueillez-nous ; nous n'avons fait tort à personne ; nous n'avons corrompu personne ; nous n'avons trompé personne. Je ne dis pas ceci pour vous condamner ; car j'ai dit ci-devant que vous êtes dans nos cœurs pour mourir et pour vivre ensemble. J'ai une grande confiance en vous ; j'ai tout sujet de me glorifier de vous ; je suis rempli de consolation, je suis comblé de joie dans toutes nos afflictions. Car depuis que nous sommes arrivés en Macédoine, nous n'avons eu aucun repos ; mais nous avons été affligés en toutes manières, au dehors des combats, au dedans des craintes. Mais celui qui console les humbles, Dieu, nous a consolés par l'arrivée de Tite ; et non seulement par son arrivée, mais aussi par la consolation qu'il avait ressentie à votre sujet ; nous ayant raconté votre ardent désir, vos larmes, votre zèle pour moi ; en sorte que ma joie en a été augmentée. Parce que, si même je vous ai attristés par ma lettre, je ne m'en repens pas ; si même je m'en suis repenti (car je vois que cette lettre vous a donné de la tristesse bien que pour un peu de temps), maintenant je me réjouis, non de ce que vous avez été attristés, mais de ce que vous avez été attristés à repentance ; car vous avez été attristés selon Dieu, afin de ne recevoir de notre part aucun préjudice. Car la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut, dont on ne se repent jamais ; mais la tristesse du monde produit la mort. Car voici, cette même tristesse selon Dieu, quel empressement n'a-t-elle pas produit en vous ! mais quelle défense ! mais quelle indignation ! mais quelle crainte ! mais quel ardent désir ! mais quel zèle ! mais quelle punition ! Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire. Ainsi, si je vous ai écrit, ce n'a été ni à cause de celui qui a fait le tort, ni à cause de celui à qui le tort a été fait ; mais afin que fût manifesté parmi vous votre empressement pour nous devant Dieu. C'est pourquoi nous avons été consolés. Mais outre notre consolation, nous avons été réjouis plus encore par la joie de Tite ; car son esprit a été soulagé par vous tous ; parce que si je me suis glorifié de vous devant lui en quelque chose, je n'en ai point eu de confusion ; mais comme nous vous avons toujours parlé selon la vérité, de même aussi ce dont nous nous étions glorifiés auprès de Tite s'est trouvé la vérité. Aussi, quand il se souvient de votre obéissance à tous, et comment vous l'avez reçu avec crainte et tremblement, son affection pour vous en devient plus grande. Je me réjouis de ce qu'en toutes choses je puis me confier en vous. Or, frères, nous vous faisons connaître la grâce que Dieu a faite aux Eglises de Macédoine : c'est qu'ayant été éprouvées par plusieurs afflictions, elles ont été remplies de joie, et que, dans leur profonde pauvreté, elles ont répandu avec abondance les richesses de leur simplicité ; car je leur rends ce témoignage, qu'ils ont donné volontairement, selon leur pouvoir, et au delà de leur pouvoir ; nous demandant très instamment la grâce de prendre part à la contribution pour les saints ; et non seulement selon que nous avions espéré, mais ils se sont donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur, et ensuite à nous, selon la volonté de Dieu ; en sorte que nous avons prié Tite, que, comme il avait commencé à recueillir cette grâce, il l'achevât aussi envers vous. Mais, comme vous abondez en toutes choses, en foi, et en parole, et en connaissance, et en tout empressement, et en amour pour nous, abondez aussi dans cette grâce. Je ne parle point par commandement ; mais pour éprouver, par l'empressement des autres, la sincérité de votre charité ; car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, étant riche, s'est fait pauvre pour vous ; afin que, par sa pauvreté, vous fussiez rendus riches. Et c'est un avis que je vous donne en ceci ; car cela vous convient, à vous qui non seulement aviez commencé de le faire, mais qui en aviez eu le dessein dès l'année précédente. Achevez donc maintenant ce que vous avez commencé, afin que, comme il y a eu promptitude de la volonté, il y ait aussi exécution, selon votre avoir ; car pourvu que la prompte volonté y soit, elle est agréable selon ce qu'elle a, et non selon ce qu'elle n'a pas. Car ce n'est pas afin qu'il y ait soulagement pour les autres et gêne pour vous, mais, par principe d'égalité, que votre abondance serve dans le temps présent à leur indigence ; afin que aussi leur abondance serve à votre indigence, de sorte qu'il y ait égalité : selon qu'il est écrit : Celui qui avait beaucoup n'a pas eu de trop, et celui qui avait peu n'a pas manqué. Or je rends grâces à Dieu de ce qu'il a mis au cœur de Tite le même empressement pour vous ; car il a reçu mon exhortation, mais se montrant plus empressé, il est parti de son propre gré, pour aller vers vous. Nous avons aussi envoyé avec lui le frère dont la louange s'est répandue dans toutes les Eglises par l'Evangile ; et non seulement cela, mais il a été choisi par les suffrages des Eglises pour nous accompagner dans le voyage, avec cette grâce que nous administrons à la gloire du Seigneur même et pour montrer notre prompte volonté ; évitant que quelqu'un ne nous blâme dans l'administration qui nous est confiée de cette abondance ; ayant soin de faire ce qui est bon, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes. Nous avons donc envoyé avec eux notre frère, dont nous avons souvent éprouvé l'empressement en plusieurs occasions, et qui en aura beaucoup plus en celle-ci, à cause de la grande confiance qu'il a en vous. Soit que je parle en faveur de Tite, il est mon compagnon et mon collaborateur à votre égard, soit qu'il s'agisse de nos frères, ils sont les envoyés des Eglises, et la gloire de Christ, vous leur donnerez donc, en présence des Eglises, des preuves de votre charité, et du sujet que nous avons de nous glorifier de vous. Car, à vrai dire, il m'est superflu de vous écrire au sujet de l'assistance destinée aux saints ; car je sais quelle est la promptitude de votre volonté ; ce qui me donne sujet de me glorifier de vous auprès des Macédoniens, leur disant que l'Achaïe est prête dès l'année passée ; et votre zèle a stimulé la plupart. Mais je vous ai cependant envoyé les frères, afin que notre sujet de nous glorifier de vous ne soit pas rendu vain à cet égard ; et que, comme je l'ai dit, vous soyez prêts ; de peur que, si les Macédoniens viennent avec moi et ne vous trouvent pas prêts, cela ne tourne à notre confusion, pour ne pas dire à la vôtre, en cette confiance. J'ai donc estimé nécessaire d'exhorter les frères à aller vers vous auparavant, et à préparer d'avance cette libéralité annoncée de votre part, afin qu'elle soit prête, comme une libéralité, et non comme une avarice. Or voici ce que je dis : Celui qui sème peu, moissonnera peu, et celui qui sème abondamment, moissonnera abondamment. Que chacun donne selon qu'il l'a résolu en son cœur, non avec tristesse, ni par contrainte ; car Dieu aime celui qui donne joyeusement. Et Dieu est puissant pour vous combler de toute grâce, afin qu'ayant toujours en toutes choses tout ce qui vous est nécessaire, vous abondiez en toute bonne œuvre ; selon qu'il est écrit : Il a répandu, il a donné aux pauvres ; sa justice demeure éternellement. Celui donc qui fournit la semence au semeur, et du pain pour sa nourriture, fournira et multipliera votre semence, et augmentera les fruits de votre justice, en ce que vous serez enrichis de toute manière pour cette entière simplicité, qui produit par nous des actions de grâces à Dieu. Car l'administration de cette offrande non seulement comble ce qui manque aux saints, mais elle abonde aussi par beaucoup d'actions de grâces à Dieu. Par l'expérience de ce secours, ils glorifient Dieu, à cause de votre obéissance dans la profession de l'Evangile de Christ et à cause de la simplicité de votre communication envers eux et envers tous, et ils prient pour vous, vous aimant tendrement, à cause de l'excellente grâce de Dieu sur vous. Grâces à Dieu pour son don ineffable ! Or moi-même, Paul, je vous exhorte par la douceur et par la clémence de Christ, moi qui, présent parmi vous, suis humble d'apparence, mais qui, absent, suis plein de hardiesse envers vous ; je vous supplie que, quand je serai présent, je ne sois pas obligé d'user avec assurance de cette hardiesse avec laquelle j'ai dessein d'agir contre quelques-uns qui estiment que nous marchons comme selon la chair. Car si nous marchons dans la chair, nous ne combattons point selon la chair. En effet, les armes de notre guerre ne sont point charnelles, mais puissantes selon Dieu, pour renverser les forteresses ; détruisant les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et amenant toute pensée captive à l'obéissance de Christ ; et étant prêts à punir toute désobéissance, lorsque votre obéissance aura été accomplie. Regardez-vous les choses selon l'apparence ? Si quelqu'un a la confiance en lui-même qu'il est à Christ, qu'il conclue aussi en lui-même que, comme il est à Christ, nous le sommes aussi. Car si même je me glorifiais un peu plus de notre autorité, que le Seigneur nous a donnée pour l'édification, et non pour votre destruction, je n'en aurais point de honte, afin qu'on ne croie pas que je veuille vous intimider par mes lettres ; car ses lettres, dit-on, sont à la vérité graves et fortes, mais la présence de son corps est faible, et sa parole est méprisable. Que celui qui parle ainsi considère que, tels que nous sommes en parole par lettres, étant absents, tels aussi nous sommes en œuvre, étant présents. Car nous n'osons nous égaler ou nous comparer à quelques-uns, qui se recommandent eux-mêmes ; mais eux, se mesurant eux-mêmes par eux-mêmes, et se comparant eux-mêmes avec eux-mêmes, sont sans intelligence. Mais nous, nous ne nous glorifions point outre mesure, mais selon la mesure du partage que Dieu nous a assigné, pour nous faire parvenir jusqu'à vous. Car nous ne nous étendons pas plus que nous ne devons comme si nous ne parvenions pas jusqu'à vous ; puisque nous sommes arrivés même jusqu'à vous par l'Evangile de Christ. Nous ne nous glorifions point outre mesure, dans les travaux des autres ; mais nous espérons que, votre foi s'accroissant, nous nous étendrons parmi vous beaucoup plus loin, selon le partage qui nous est assigné, pour prêcher l'Evangile dans les pays qui sont au delà du vôtre ; sans nous glorifier de ce qui a déjà été fait dans le partage des autres. Que celui donc qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. Car ce n'est pas celui qui se recommande soi-même qui est approuvé, mais c'est celui que le Seigneur recommande. Puissiez-vous supporter quelque peu ma folie ; mais encore vous me supportez ! Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu ; parce que je vous ai fiancés à un seul mari, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure, mais je crains que, comme le serpent séduisit Eve par sa ruse, vos pensées ne se corrompent, se détournant de la simplicité à l'égard de Christ. Car si celui qui vient à vous vous prêche un autre Jésus, que nous ne vous avons point prêché ; ou si vous recevez un autre Esprit, que vous n'avez point reçu, ou un autre Evangile, que vous n'avez point embrassé, vous le supporteriez fort bien. Car j'estime que je n'ai été en rien inférieur aux apôtres par excellence. Si même je suis un homme du commun à l'égard du langage, je ne le suis pas à l'égard de la connaissance ; mais nous avons été manifestés parmi vous, à tous égards et en toutes choses. Ou bien ai-je commis un péché en m'abaissant moi-même, afin que vous fussiez élevés, parce que je vous ai annoncé gratuitement l'Evangile de Dieu ? J'ai dépouillé d'autres Eglises, en recevant d'elles un salaire, pour vous servir ; et lorsque j'étais parmi vous et que je me suis trouvé dans le besoin, je n'ai été à charge à personne ; car les frères venus de Macédoine ont suppléé à ce qui me manquait ; et je me suis gardé de vous être à charge en quoi que ce fût, et je m'en garderai. J'atteste la vérité de Christ, laquelle est en moi, que ce sujet que j'ai de me glorifier dans toute l'Achaïe ne me sera point ôté. Pourquoi ? Parce que je ne vous aime pas ? Dieu le sait ! Mais ce que je fais, et je le ferai encore, c'est pour ôter ce prétexte à ceux qui veulent un prétexte : afin qu'il se trouve qu'ils sont tels que nous, dans les choses dont ils se glorifient. Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ ; et il ne faut pas s'en étonner ; car Satan lui-même se déguise en ange de lumière ; il n'est donc pas surprenant que ses serviteurs se déguisent aussi en serviteurs de justice ; mais leur fin sera selon leurs œuvres. Je le dis encore : Que personne ne me regarde comme un insensé : sinon, recevez-moi comme insensé, afin que moi aussi je me glorifie un peu. Ce que je dis, je ne le dis pas selon le Seigneur, mais comme par folie, dans ce sujet que j'ai de me glorifier. Puisque plusieurs se glorifient selon la chair, moi aussi je me glorifierai. Car vous supportez volontiers les insensés, vous qui êtes sages. Car si quelqu'un vous asservit, si quelqu'un vous dévore, si quelqu'un s'empare de vous, si quelqu'un s'élève, si quelqu'un vous frappe au visage, vous le supportez. J'ai honte de le dire, comme si nous avions montré de la faiblesse ; mais en quelque chose que quelqu'un ait de la hardiesse (je parle en imprudent), moi aussi j'ai de la hardiesse. Sont-ils Hébreux ? moi aussi. Sont-ils Israélites ? moi aussi. Sont-ils la postérité d'Abraham ? moi aussi. Sont-ils serviteurs de Christ ? (je parle en insensé ) : moi plus encore ; en travaux, bien plus ; en blessures, excessivement ; en prisons, bien plus ; en dangers de mort, plusieurs fois. J'ai reçu des Juifs, cinq fois, quarante coups moins un ; j'ai été battu de verges trois fois, j'ai été lapidé une fois, j'ai fait naufrage trois fois, j'ai passé un jour et une nuit dans le profond de la mer ; en voyage souvent, en danger sur les rivières, en danger des voleurs, en danger de la part de ma nation, en danger de la part des païens, en danger dans les villes, en danger dans les déserts, en danger sur la mer, en danger parmi les faux frères ; dans le travail et la peine, dans les veilles souvent, dans la faim, dans la soif, dans les jeûnes souvent, dans le froid et la nudité. Outre les choses du dehors, je suis assailli tous les jours par les inquiétudes que me donnent toutes les Eglises. Qui est faible, que je ne sois faible aussi ? Qui est scandalisé, que je ne brûle aussi ? S'il faut se glorifier, je me glorifierai de ce qui regarde mes faiblesses. Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui est béni éternellement, sait que je ne mens point. A Damas, celui qui en était gouverneur pour le roi Arétas, gardait la ville des Damascéniens, pour se saisir de moi ; et l'on me descendit de la muraille par une fenêtre, dans une corbeille, et j'échappai ainsi de ses mains. Il faut se glorifier..., cela ne convient pas ; car j'en viendrai jusqu'à des visions et à des révélations du Seigneur. Je connais un homme en Christ, qui, il y a quatorze ans, fut ravi jusqu'au troisième ciel ; si ce fut en corps, je ne sais ; si ce fut hors du corps, je ne sais, Dieu le sait ; et je sais que cet homme (si ce fut en corps, ou si ce fut sans corps, je ne sais, Dieu le sait ) fut ravi dans le paradis, et y entendit des paroles ineffables, qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer. Je me glorifierai d'un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai point, si ce n'est en mes infirmités. Si, en effet, je voulais me glorifier, je ne serais point imprudent, car je dirais la vérité ; mais je m'en abstiens, de peur que quelqu'un ne pense à mon égard au delà de ce qu'il voit en moi, ou de ce qu'il entend de moi. Et afin que je ne m'élève pas, à cause de l'excellence des révélations, il m'a été donné une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter, afin que je ne m'élève pas. Trois fois, à ce sujet, j'invoquai le Seigneur, afin qu'il se retirât de moi. Et il me dit : Ma grâce te suffit ; car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance de Christ habite en moi. C'est pourquoi je prends plaisir dans les infirmités, dans les opprobres, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les angoisses pour Christ ; car lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort. J'ai été imprudent ; c'est vous qui m'y avez contraint ; car c'était à vous à me recommander, vu que je n'ai été inférieur en rien aux apôtres par excellence, quoique je ne sois rien. Oui, les signes de l'apôtre ont été produits parmi vous, en toute patience, par des signes, par des prodiges et par des miracles. Car en quoi avez-vous été inférieurs aux autres Eglises, sinon en ce que moi-même je ne vous ai point été à charge ; pardonnez-moi cette injustice. Voici, pour la troisième fois je suis prêt à aller vers vous ; et je ne vous serai point à charge ; car ce ne sont pas vos biens que je cherche, c'est vous-mêmes ; car ce n'est pas aux enfants à amasser du bien pour leurs parents ; mais aux parents pour leurs enfants. Et pour moi, je dépenserai très volontiers, et je me dépenserai moi-même pour vos âmes, même si, vous aimant davantage, je suis moins aimé. Soit ! je ne vous ai point été à charge ; mais étant un homme artificieux, je vous ai pris par ruse ! Ai-je tiré du profit de vous, par quelqu'un de ceux que je vous ai envoyés ? J'ai prié Tite d'aller, et j'ai envoyé le frère avec luis. Tite a-t-il profité de vous ? N'avons-nous pas agi dans le même esprit ? marché sur les mêmes traces ? Depuis longtemps vous pensez que nous nous justifions auprès de vous ! Nous parlons devant Dieu en Christ ; et tout cela, bien-aimés, pour votre édification. Car je crains qu'à mon arrivée je ne vous trouve pas tels que je voudrais ; et que moi, je sois trouvé de vous tel que vous ne voudriez pas ; et qu'il n'y ait parmi vous des contestations, de la jalousie, des animosités, des dissensions, des médisances, des insinuations, de l'orgueil, des troubles ; et qu'étant retourné vers vous, mon Dieu ne m'humilie, et que je ne sois dans le deuil au sujet de plusieurs qui, ayant péché ci-devant, ne se sont point repentis de l'impureté, de la fornication et de l'impudicité qu'ils ont commises. C'est ici la troisième fois que je viens à vous. Sur la déclaration de deux ou trois témoins toute affaire sera établie. J'ai déjà dit, et je le dis encore d'avance, comme quand j'étais présent pour la seconde fois, et maintenant étant absent, à ceux qui ont péché ci-devant, et à tous les autres, que, si je viens encore une fois, je n'userai d'aucun ménagement, puisque vous cherchez une preuve que Christ parle par moi, lui qui n'est point faible à votre égard, mais qui est puissant au milieu de vous ; car encore qu'il ait été crucifié selon la faiblesse, toutefois il est vivant par la puissance de Dieu ; car aussi nous, nous sommes faibles en lui, toutefois nous vivrons avec lui, par la puissance de Dieu à votre égard. Eprouvez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi ; examinez-vous vous-mêmes ; ne reconnaissez-vous pas en vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous ? à moins que peut-être vous ne soyez réprouvés. Mais j'espère que vous reconnaîtrez que nous, nous ne sommes point réprouvés. Mais nous prions Dieu que vous ne fassiez aucun mal, non pour que nous, nous paraissions approuvés, mais afin que vous fassiez ce qui est bon, et que nous, nous soyons comme réprouvés. Car nous ne pouvons rien contre la vérité, mais pour la vérité ; en effet, nous avons de la joie, lorsque nous sommes dans la faiblesse, pourvu que vous soyez forts ; et ce que nous demandons, c'est votre perfectionnement. C'est pourquoi j'écris ces choses étant absent, afin que, lorsque je serai présent, je ne sois pas obligé d'user de sévérité, selon la puissance que le Seigneur m'a donnée pour édifier, et non pour détruire. Au reste, frères, soyez joyeux ; tendez à la perfection ; soyez consolés ; ayez un même sentiment ; soyez en paix ; et le Dieu de charité et de paix sera avec vous. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Tous les saints vous saluent. La grâce du Seigneur Jésus-Christ, et l'amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit, soient avec vous tous.
Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par aucun homme, mais par Jésus-Christ, et par Dieu le Père, qui l'a ressuscité d'entre les morts, et tous les frères qui sont avec moi, aux Eglises de la Galatie : Grâce et paix à vous, de la part de Dieu le Père, et de notre Seigneur Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous retirer du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père ; auquel soit la gloire aux siècles des siècles, amen ! Je m'étonne que vous vous détourniez si vite de Celui qui vous a appelés en la grâce de Christ, vers un autre évangile ; qui n'est point un autre, si ce n'est qu'il y en a quelques-uns qui vous troublent et qui veulent renverser l'Evangile de Christ. Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un évangile contraire à celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème ! Comme nous l'avons déjà dit, je le dis encore maintenant : Si quelqu'un vous évangélise contrairement à ce que vous avez reçu, qu'il soit anathème ! Car maintenant est-ce que je désire la faveur des hommes ou celle de Dieu ? ou cherché-je à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. Or je vous fais connaître, frères, que l'Evangile qui a été annoncé par moi n'est point selon l'homme ; car je ne l'ai reçu ni appris d'un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ. Car vous avez ouï dire quelle était autrefois ma conduite dans le judaïsme ; que je persécutais à outrance l'Eglise de Dieu et la ravageais ; et que j'étais avancé dans le judaïsme, plus que beaucoup de ceux de mon âge dans ma nation, étant le plus ardent zélateur des traditions de mes pères. Mais quand il plut à Celui qui m'avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m'a appelé par sa grâce, de révéler en moi son Fils, afin que je l'annonçasse parmi les païens, aussitôt, je ne consultai point la chair et le sang, et je ne montai point à Jérusalem vers ceux qui avaient été apôtres avant moi ; mais je m'en allai en Arabie, et je revins de nouveau à Damas. Ensuite, trois ans après, je montai à Jérusalem, pour faire la connaissance de Céphas ; et je demeurai chez lui quinze jours. Mais je ne vis aucun autre des apôtres, sinon Jacques, frère du Seigneur. Or dans les choses que je vous écris, je proteste devant Dieu que je ne mens point. Ensuite, j'allai dans les pays de Syrie et de Cilicie. Or j'étais inconnu de visage aux Eglises de Judée qui sont en Christ ; seulement elles avaient ouï dire : Celui qui nous persécutait autrefois annonce maintenant la foi qu'il s'efforçait alors de détruire. Et elles glorifiaient Dieu à cause de moi. Ensuite, quatorze ans après, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas, et je pris aussi Tite avec moi. Or j'y montai suivant une révélation, et je leur exposai l'Evangile que je prêche parmi les païens, mais, dans le particulier, à ceux qui sont le plus considérés, de peur que je ne courusse, ou que je n'eusse couru en vain. Mais même Tite, qui était avec moi quoiqu'il fût Grec, ne fut point obligé de se faire circoncire et cela à cause des faux frères qui s'étaient introduits parmi nous et qui s'y étaient glissés secrètement, pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, afin de nous réduire en servitude ; nous ne leur cédâmes point pour nous soumettre à eux, non pas même un moment, afin que la vérité de l'Evangile fût maintenue parmi vous. Et quant à ceux qui sont les plus considérés, quels qu'ils aient jamais été, il n'importe point, car Dieu n'a point égard à l'apparence de l'homme ; en effet ceux qui sont les plus considérés ne m'ont rien opposé ; mais au contraire, ayant vu que l'Evangile m'avait été confié pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis, (car celui qui a agi efficacement dans Pierre pour l'apostolat parmi les circoncis, a aussi agi efficacement en moi pour l'apostolat parmi les païens), et ayant reconnu la grâce qui m'avait été donnée, Jacques et Céphas et Jean, qui sont considérés comme des colonnes, me donnèrent à moi et à Barnabas la main d'association ; afin que nous allassions, nous, vers les païens, et eux vers les circoncis ; nous recommandant seulement de nous souvenir des pauvres ; ce qu'aussi j'ai eu soin de faire. Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il méritait d'être repris. Car avant l'arrivée de quelques-uns venus de la part de Jacques, il mangeait avec les païens ; mais quand ils furent arrivés, il se tenait à l'écart et s'esquivait, craignant ceux de la circoncision. Et les autres Juifs aussi dissimulèrent avec lui ; de sorte que Barnabas même se laissa entraîner à leur dissimulation. Mais quand je vis qu'ils ne marchaient pas de droit pied, selon la vérité de l'Evangile, je dis à Céphas, en présence de tous : Si toi qui es Juif, vis à la manière des païens, et non à la manière des Juifs, pourquoi obliges-tu les païens à judaïser ? Pour nous, nous sommes Juifs de naissance, et non pécheurs d'entre les païens ; néanmoins, sachant que ce n'est pas par les œuvres de la loi, mais par la foi en Jésus-Christ que l'homme est justifié, nous avons, nous aussi, cru en Jésus-Christ, afin d'être justifiés par la foi en Christ, et non par les œuvres de la loi ; parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi. Mais si, en cherchant à être justifiés par Christ, nous étions aussi nous-mêmes trouvés pécheurs, Christ serait-il donc ministre du péché ? Loin de là ! Car si je rebâtis les choses que j'ai détruites, je me constitue moi-même un transgresseur. Car moi, par la loi, je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu. Je suis crucifié avec Christ ; je vis, non plus moi-même, mais Christ vit en moi ; et en tant que je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé, et qui s'est donné lui-même pour moi. Je ne rejette point la grâce de Dieu ; car si la justice s'obtient par la loi, Christ est donc mort en vain. O Galates dépourvus de sens ! Qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été dépeint, comme s'il eût été crucifié parmi vous ? Je voudrais apprendre de vous ceci seulement : Est-ce par les œuvres de la loi que vous avez reçu l'Esprit, ou par la prédication de la foi ? Etes-vous tellement dépourvus de sens ? après avoir commencé par l'Esprit, finirez-vous maintenant par la chair ? Avez-vous tant souffert en vain ? Si toutefois c'est en vain. Celui donc qui vous dispense l'Esprit, et qui fait des miracles parmi vous, le fait-il par les œuvres de la loi, ou par la prédication de la foi ? Comme Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice, reconnaissez donc que ceux qui sont de la foi, ceux-là sont fils d'Abraham. Aussi l'Ecriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a annoncé cette bonne nouvelle par avance à Abraham : Toutes les nations seront bénies en toi ; en sorte que ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant. Car tous ceux qui s'attachent aux œuvres de la loi sont sous la malédiction, car il est écrit : Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi, pour les faire ! Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, puisqu'il est dit : Le juste vivra par la foi. Or la loi n'est pas de la foi ; mais elle dit : Celui qui aura fait ces choses vivra par elles. Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous (car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois !), afin que la bénédiction d'Abraham parvînt aux païens par Jésus-Christ, afin que nous reçussions par la foi l'Esprit promis. Frères, je parle selon l'homme. Lorsqu'un testament a été ratifié, bien que fait par un homme, personne ne l'annule ou n'y ajoute. Or, les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. ne dit pas : Et aux postérités, comme s'il eût parlé de plusieurs, mais il dit, comme parlant d'une seule : Et à ta postérité, qui est Christ. Voici donc ce que je dis : Qu'un testament antérieurement ratifié par Dieu, la loi, qui est venue quatre cent trente ans après, ne l'annule pas de manière à anéantir la promesse. Car si l'héritage est par la loi, il n'est plus par la promesse ; or, c'est par la promesse que Dieu l'a gratuitement donné à Abraham. Pourquoi donc la loi ? Elle a été ajoutée à cause des transgressions, jusqu'à ce que vînt la postérité, à qui la promesse avait été faite ; elle fut promulguée par des anges, par l'entremise d'un médiateur. Or, le médiateur ne l'est pas d'un seul, mais Dieu est un seul. La loi donc est-elle contraire aux promesses de Dieu ? Loin de là ! car s'il eût été donné une loi qui pût vivifier, la justice viendrait réellement de la loi ; mais l'Ecriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné, par la foi en Jésus-Christ, à ceux qui croient. Or avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été notre conducteur pour nous amener à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. Mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce conducteur ; car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ. Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. II n'y a plus ni Juif ni Grec ; il n'y a plus ni esclave ni libre ; il n'y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Or, si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse. Or je dis : Pendant tout le temps que l'héritier est enfant, il ne diffère en rien de l'esclave, quoiqu'il soit seigneur de tout ; mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu'au temps marqué par le père. Nous aussi de même, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des éléments du monde ; mais lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi, afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, et afin que nous reçussions l'adoption. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel crie : Abba, Père. En sorte que tu n'es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es héritier de par Dieu. Mais tandis qu'autrefois, ne connaissant pas Dieu, vous serviez ceux qui de leur nature ne sont point des dieux, maintenant que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment retournez-vous encore à ces faibles et pauvres éléments auxquels vous voulez être asservis encore de nouveau ? Vous observez les jours et les mois, et les temps et les années. Je crains pour vous que je n'aie travaillé en vain à votre égard. Soyez comme moi, car moi aussi je suis comme vous ; je vous prie, frères ! Vous ne m'avez fait aucun tort ; mais vous savez que je vous ai pour la première fois annoncé l'Evangile, dans une infirmité de la chair ; et vous n'avez point méprisé ni rejeté avec dégoût cette épreuve que je souffrais dans ma chair ; mais vous m'avez reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ. Qu'est-ce donc qui faisait votre bonheur ? Car je vous rends témoignage que, s'il eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. Suis-je donc devenu votre ennemi en vous disant la vérité ? Ils sont zélés pour vous, mais non pas comme il le faut ; au contraire, ils veulent vous détacher de moi, afin que vous soyez zélés pour eux. Or il est bon d'être zélé pour le bien en tout temps, et non pas seulement lorsque je suis présent parmi vous. Mes petits enfants, pour qui je souffre de nouveau les douleurs de l'enfantement jusqu'à ce que Christ soit formé en vous !... Mais je voudrais être à présent avec vous, et changer de langage ; car je suis en perplexité pour vous. Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'entendez-vous point la loi ? Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils ; l'un de la femme esclave, et l'autre de la femme libre. Mais celui de l'esclave naquit selon la chair ; et celui de la femme libre, en vertu de la promesse. Cela doit s'entendre allégoriquement ; car ces femmes sont deux alliances : l'une du mont Sina, qui engendre pour l'esclavage, c'est Agar (car le mont Sina est en Arabie) ; et elle correspond à la Jérusalem d'à présent, car elle est esclave avec ses enfants ; mais la Jérusalem d'en haut est libre, et c'est elle qui est notre mère. Car il est écrit : Réjouis-toi, stérile, toi qui n'enfantais point ; éclate et pousse des cris, toi qui n'avais point été en travail d'enfantement, car les enfants de la délaissée seront plus nombreux que les enfants de celle qui a son mari. Pour vous, frères, vous êtes, comme Isaac, les enfants de la promesse. Mais de même qu'alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. Mais que dit l'Ecriture ? Chasse l'esclave et son fils ; car le fils de l'esclave ne sera point héritier avec le fils de la femme libre. C'est pourquoi, frères, nous ne sommes point les enfants de l'esclave, mais de la femme libre. C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Tenez donc ferme et ne vous remettez pas de nouveau sous le joug de la servitude. Voici, moi Paul, je vous déclare que si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien. Et je proteste encore à tout homme qui se fait circoncire, qu'il est obligé d'observer toute la loi. Christ vous devient inutile, à vous tous qui êtes justifiés par la loi ; vous êtes déchus de la grâce. Car pour nous, c'est par l'Esprit de la foi que nous attendons l'espérance de la justice. Car en Jésus-Christ il ne sert de rien d'être circoncis, ou de ne l'être pas ; mais il faut avoir la foi qui est agissante par la charité. Vous couriez bien : Qui vous a arrêtés pour vous empêcher d'obéir à la vérité ? Cette persuasion ne vient point de Celui qui vous appelle. Un peu de levain fait lever toute la pâte. Pour moi, j'ai cette confiance envers vous, dans le Seigneur, que vous n'aurez point d'autre sentiment ; mais celui qui vous trouble en portera le jugement, quel qu'il soit. Et pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? Le scandale de la croix est donc aboli ! Puissent-ils même être retranchés ceux qui mettent le trouble parmi vous ! Frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement, ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais soumettez-vous les uns aux autres par la charité. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais si vous vous mordez et vous mangez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. Je dis donc : Marchez par l'Esprit, et vous n'accomplirez point les désirs de la chair ; car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair, et ces deux choses sont opposées l'une à l'autre ; afin que vous ne fassiez point les choses que vous voudriez. Que si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes point sous la loi. Or les œuvres de la chair sont manifestes, savoir : l'impudicité, l'impureté, la dissolution, l'idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, les envies, les meurtres, l'ivrognerie, les débauches, et les choses semblables à celles-là, dont je vous prédis, comme je vous l'ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront point le royaume de Dieu. Mais le fruit de l'Esprit, c'est la charité, la joie, la paix, la patience, la douceur, la bonté, la fidélité, la bénignité, la tempérance. Contre ces choses-là, il n'y a point de loi. Or ceux qui sont à Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi selon l'Esprit. Ne recherchons point la vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, et en nous portant envie les uns aux autres. Frères, si même quelqu'un est surpris en quelque chute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur ; et prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et accomplissez ainsi la loi de Christ. Car si quelqu'un pense être quelque chose, quoiqu'il ne soit rien, il se séduit lui-même ; mais que chacun éprouve sa propre œuvre, et alors il pourra se glorifier, mais en lui-même seulement, et non par rapport à autrui ; car chacun portera son propre fardeau. Que celui à qui on enseigne la parole fasse part de tous ses biens à celui qui l'enseigne. Ne vous abusez point ; on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi ; parce que celui qui sème pour sa chair, moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l'Esprit, moissonnera de l'Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons point de faire le bien ; car nous moissonnerons en son temps, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons le temps, faisons du bien à tous ; mais principalement aux domestiques de la foi. Vous voyez quelle grande lettre je vous ai écrite de ma propre main. Tous ceux qui veulent se rendre agréables dans ce qui regarde la chair, ne vous contraignent d'être circoncis qu'afin de n'être pas persécutés pour la croix de Christ. Car ceux-là même qui sont circoncis ne gardent point la loi ; mais ils veulent que vous soyez circoncis, afin de se glorifier dans votre chair. Mais pour moi, qu'il ne m'arrive pas de me glorifier en autre chose qu'en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle le monde est crucifié à mon égard, et moi à l'égard du monde. Car la circoncision n'est rien, ni l'incirconcision, mais être une nouvelle créature est tout. Et pour tous ceux qui suivront cette règle, que la paix et la miséricorde soient sur eux, et sur l'Israël de Dieu. Désormais, que personne ne me fasse de la peine ; car je porte sur mon corps les marques du Seigneur Jésus. Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen !
Paul, apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu, aux saints et fidèles en Jésus-Christ, qui sont à Ephèse : La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ. Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ; selon qu'il nous a élus en lui, avant la fondation du monde, afin que nous fussions saints et irrépréhensibles devant lui ; dans l'amour nous ayant prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté ; à la louange de la gloire de sa grâce, par laquelle il nous a rendus agréables en son Bien-aimé ; en qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce qu'il a fait abonder envers nous en toute sagesse et intelligence, nous ayant fait connaître le mystère de sa volonté, selon son bon plaisir, qu'il avait auparavant résolu en lui-même, pour l'exécuter dans l'économie de l'accomplissement des temps, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre ; en lui, en qui aussi nous avons eu part à l'héritage, ayant été prédestinés, suivant la résolution de Celui qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté ; afin que nous soyons à la louange de sa gloire, nous qui avons auparavant espéré en Christ ; en qui vous aussi, ayant entendu la parole de la vérité, l'Evangile de votre salut, et ayant cru en lui, vous avez été scellés du Saint-Esprit de la promesse, lequel est les arrhes de notre héritage, jusqu'à la rédemption de ceux qu'il s'est acquis, à la louange de sa gloire. C'est pourquoi moi aussi, ayant appris quelle est votre foi au Seigneur Jésus, et votre charité envers tous les saints, je ne cesse de rendre grâce pour vous, faisant mention de vous dans mes prières ; afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance ; les yeux de votre cœur étant éclairés afin que vous sachiez quelle est l'espérance de sa vocation, quelle est la richesse de la gloire de son héritage dans les saints, et quelle est l'infinie grandeur de sa puissance envers nous qui croyons selon l'efficace de sa force toute-puissante, qu'il a déployée en Christ en le ressuscitant des morts ; et il l'a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, de toute autorité et de toute puissance, de toute domination et de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle-ci, mais aussi dans celui qui est à venir ; et il a mis toutes choses sous ses pieds, et l'a établi sur toutes choses, pour être le Chef de l'Eglise qui est son corps et l'accomplissement de Celui qui accomplit tout en tous. Et vous qui étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous avez marché autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit mainte- nant dans les fils de la rébellion, parmi lesquels nous tous aussi nous avons vécu autrefois dans les convoitises de notre chair, faisant les volontés de la chair et de nos pensées ; et nous étions par nature enfants de colère aussi bien que les autres. Mais Dieu qui est riche en miséricorde, à cause de sa grande charité dont il nous a aimés, et alors que nous étions morts dans nos offenses, nous a vivifiés avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés), et il nous a ressuscites avec lui, et nous a fait asseoir avec lui dans les lieux célestes en Jésus-Christ ; afin qu'il montrât dans les siècles à venir l'immense richesse de sa grâce, par sa bonté envers nous en Jésus '. Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par la foi ; et cela ne vient pas de vous ; c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous y marchions. C'est pourquoi souvenez-vous que vous, autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qui sont appelés circoncis, et qui le sont dans la chair par la main des hommes, vous étiez en ce temps-là sans Christ, séparés de la république d'Israël et étrangers aux alliances de la promesse, n'ayant point d'espérance, et étant sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez autrefois éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car c'est lui qui est notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, en abattant le mur de séparation, l'inimitié ; ayant détruit par sa chair la loi des commandements, laquelle consistait en des ordonnances, afin que des deux il créât en lui-même un seul homme nouveau, en faisant la paix ; et qu'il les réconciliât l'un et l'autre en un seul corps avec Dieu, par sa croix, ayant tué par elle l'inimitié. Et étant venu, il a annoncé la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car c'est par lui que nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père, dans un même Esprit. Ainsi vous n'êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors, mais vous êtes concitoyens des saints et domestiques de Dieu ; ayant été édifiés sur le fondement des apôtres et prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire, en qui tout l'édifice, bien coordonné, s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur ; en qui vous aussi, vous êtes édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu en Esprit. C'est à cause de cela que moi, Paul, le prisonnier de Jésus-Christ pour vous, païens... si du moins vous avez appris la dispensation de la grâce de Dieu, qui m'a été donnée pour vous, savoir, que c'est par révélation que m'a été donné à connaître ce mystère, comme je viens de vous l'écrire en peu de mots ; par où vous pouvez connaître, en le lisant, quelle est l'intelligence que j'ai du mystère de Christ ; mystère qui n'a point été donné à connaître aux fils des hommes, en d'autres générations, comme il a été révélé maintenant à ses saints apôtres et prophètes par l'Esprit ; savoir que les païens sont cohéritiers, et d'un même corps, et participants à la promesse en Jésus-Christ, par l'Evangile ; duquel j'ai été fait serviteur, selon le don de la grâce de Dieu, qui m'a été donnée selon l'efficace de sa puissance. A moi, le moindre de tous les saints, a été donnée cette grâce d'annoncer parmi les païens la richesse incompréhensible de Christ, et de mettre en lumière devant tous quelle est la dispensation du mystère caché dès les siècles en Dieu, qui a créé toutes choses ; afin que fût maintenant donnée à connaître aux principautés et aux puissances dans les lieux célestes par l'Eglise la sagesse de Dieu, infiniment variée ; selon le dessein arrêté dès les siècles qu'il a accompli en Jésus-Christ notre Seigneur, en qui nous avons la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance, par la foi en lui. C'est pourquoi je demande de ne point perdre courage dans mes afflictions pour vous, ce qui fait votre gloire. C'est à cause de cela que je fléchis les genoux devant le Père, duquel toute famille dans les cieux et sur la terre tire son nom, afin qu'il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d'être avec puissance fortifiés par son Esprit quant à l'homme intérieur ; que Christ habite dans vos cœurs par la foi, étant enracinés et fondés dans l'amour, afin que vous puissiez comprendre, avec tous les saints, quelle est la largeur et la longueur et la profondeur et la hauteur, et connaître l'amour de Christ, qui surpasse toute connaissance ; afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. Or, à Celui qui, selon la puissance qui agit en nous, peut faire par-dessus toutes choses infiniment au delà de ce que nous demandons ou pensons, à lui la gloire, dans l'Eglise en Jésus-Christ, dans tous les âges, au siècle des siècles. Amen. Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d'une manière digne de la vocation à laquelle vous avez été appelés, avec toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres dans la charité, vous appliquant à conserver l'unité de l'Esprit, par le lien de la paix : un seul corps et un seul Esprit (comme aussi vous avez été appelés dans une seule espérance de votre vocation) ; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous. Mais, à chacun de nous la grâce a été donnée, selon la mesure du don de Christ. C'est pourquoi il est dit : Etant monté en haut, il a emmené captive la captivité, et il a donné des dons aux hommes. Or, que veut dire cela : Il est monté, si ce n'est qu'il était aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ? Celui qui est descendu, c'est aussi celui qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin qu'il remplit toutes choses. Et lui-même a donné les uns comme apôtres, d'autres comme prophètes, d'autres comme évangélistes, d'autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints pour l'œuvre du service, pour l'édification du corps de Christ ; jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ ; afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés çà et là par tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les artifices de l'égarement, mais que, suivant la vérité dans la charité, nous croissions en toutes choses en Celui qui est le Chef, Christ, duquel tout le corps bien coordonné et bien uni par la liaison de ses parties qui communiquent les unes aux autres, tire son accroissement selon la force qui est dans la mesure de chaque partie, afin qu'il soit édifié dans la charité. Voici donc ce que je dis, et ce dont je vous conjure dans le Seigneur, c'est que vous ne marchiez plus comme marchent encore les païens dans la vanité de leur entendement ; ayant leur pensée obscurcie de ténèbres, étant étrangers à la vie de Dieu, à cause de l'ignorance qui est en eux, à cause de l'endurcissement de leur cœur ; eux qui, ayant perdu tout sentiment, se sont livrés à la dissolution, pour commettre toute sorte d'impuretés, avec une ardeur insatiable. Mais vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris Christ, si du moins vous l'avez écouté, et si vous avez été instruits en lui selon la vérité qui est en Jésus, savoir que vous vous dépouilliez, quant à votre conduite précédente, du vieil homme, qui se corrompt par les convoitises de la séduction ; et que vous soyez renouvelés dans l'esprit de votre entendement, et que vous soyez revêtus du nouvel homme, créé selon Dieu, dans une justice et une sainteté de la vérité. C'est pourquoi, ayant rejeté le mensonge, parlez selon la vérité chacun à son prochain ; car nous sommes membres les uns des autres. Si vous vous mettez en colère, ne péchez point, que le soleil ne se couche point sur votre exaspération ; et ne donnez point accès au diable. Que celui qui dérobait ne dérobe plus ; mais plutôt qu'il prenne de la peine, travaillant de ses mains à ce qui est bien, afin qu'il ait de quoi donner à celui qui est dans le besoin. Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais toute parole bonne pour l'édification, selon le besoin, afin qu'elle communique une grâce à ceux qui l'entendent. Et n'attristez point le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute amertume, et animosité, et colère, et clameur, et médisance, ainsi que toute malice soit ôtée du milieu de vous ; et soyez, les uns envers les autres, bons, pleins de compassion, vous pardonnant réciproquement, comme aussi Dieu vous a pardonné en Christ. Soyez donc imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés, et marchez dans la charité, comme aussi Christ nous a aimés, et s'est livré lui-même pour nous, en oblation et en sacrifice à Dieu comme un parfum d'agréable odeur. Que ni l'impudicité, ni aucune impureté, ou l'avarice, ne soient même nommées parmi vous, comme il convient à des saints, ni malhonnêtetés, ni bouffonneries, ni plaisanteries, qui ne sont pas choses bienséantes ; mais plutôt des actions de grâces. Car vous savez ceci : qu'aucun fornicateur, ou impur, ou avare, qui est un idolâtre, n'a d'héritage dans le royaume de Christ et de Dieu. Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c'est pour ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion. N'ayez donc aucune part avec eux. Car autrefois vous étiez ténèbres, mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière, (car le fruit de la lumière consiste en toute bonté et justice et vérité), examinant ce qui est agréable au Seigneur ' ; et n'ayez aucune part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt reprenez-les ; car les choses qu'ils font en secret, il est honteux même de les dire. Mais toutes ces choses, quand elles sont reprises, sont manifestées par la lumière ; car tout ce qui est manifesté est lumière. C'est pourquoi il est dit : Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d'entre les morts, et Christ t'éclairera. Prenez donc garde de vous conduire scrupuleusement, non comme des gens dépourvus de sagesse, mais comme des sages ; rachetant le temps, car les jours sont mauvais. C'est pourquoi ne soyez pas insensés, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur. Et ne vous enivrez point de vin, en quoi il y a de la dissolution ; mais soyez remplis de l'Esprit, vous entretenant par des psaumes, et des hymnes, et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant dans votre cœur au Seigneur ; rendant toujours grâces pour toutes choses à Dieu notre Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Christ. Femmes, soyez soumises à vos propres maris, comme au Seigneur ; parce que le mari est le chef de la femme, comme aussi Christ est le Chef de l'Eglise, lui, Sauveur du corps ; mais comme l'Eglise est soumise à Christ, que les femmes le soient aussi à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme aussi Christ a aimé l'Eglise, et s'est livré lui-même pour elle, afin qu'il la sanctifiât, l'ayant purifiée par l'ablution d'eau, par la Parole ; afin qu'il la fît paraître devant lui, Eglise glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable ; mais afin qu'elle soit sainte et irrépréhensible. C'est ainsi que les maris aussi doivent aimer leurs femmes, comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s'aime soi-même. Car jamais personne n'a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et soigne tendrement, comme Christ le fait pour l'Eglise, parce que nous sommes membres de son corps étant de sa chair et de ses os. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme ; et les deux seront une seule chair. Ce mystère-là est grand ; or, je dis cela par rapport à Christ et à l'Eglise. Au reste, quant à vous aussi, qu'un chacun en particulier aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari. Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, car cela est juste. Honore ton père et ta mère (c'est le premier commandement qui ait une promesse ), afin que tu sois heureux, et que tu vives longtemps sur la terre. Et vous, pères, n'irritez point vos enfants ; mais élevez-les dans la discipline et l'enseignement du Seigneur. Esclaves, obéissez à vos maîtres selon la chair avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme à Christ ; non parce qu'ils ont l'œil sur vous, comme pour plaire aux hommes ; mais, comme esclaves de Christ, faisant de bon cœur la volonté de Dieu, servant avec bienveillance, comme servant le Seigneur et non les hommes ; sachant que ce que chacun, soit esclave, soit libre, aura fait de bien, il le recevra du Seigneur. Et vous, maîtres, faites de même envers eux, laissant la menace ; sachant que votre Maître à vous aussi est dans les cieux, et que devant lui il n'y a point d'acception de personnes. Au reste, frères, fortifiez-vous dans le Seigneur, et dans le pouvoir de sa force. Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez résister aux artifices du diable ; parce que ce n'est pas contre le sang et la chair que nous avons à combattre ; mais c'est contre les principautés, contre les puissances, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre les esprits méchants, dans les lieux célestes. C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez résister dans le mauvais jour, et après avoir tout accompli tenir ferme. Tenez donc ferme ; ayant la vérité pour ceinture de vos reins, et ayant revêtu la cuirasse de la justice, et ayant pour chaussure les dispositions que donne l'Evangile de la paix ; prenant par-dessus tout cela le bouclier de la foi, par le moyen duquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin. Prenez aussi le casque du salut, et l'épée de l'Esprit, qui est la Parole de Dieu ; priant en tout temps dans l'Esprit, par toutes sortes de prières et de supplications ; veillant à cela avec toute persévérance et supplication pour tous les saints ; et pour moi aussi, afin qu'il me soit donné de parler librement et avec hardiesse, pour faire connaître le mystère de l'Evangile, pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, afin qu'en lui je parle avec hardiesse, comme je dois parler. Or, afin que vous sachiez, vous aussi, ce qui me concerne, et ce que je fais, Tychique, notre frère bien-aimé, et fidèle serviteur du Seigneur, vous informera de tout. Je l'ai envoyé vers vous pour cela même, afin que vous appreniez ce qui nous concerne, et qu'il console vos cœurs. Que la paix et la charité, avec la foi, soient avec les frères, de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ ! Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ avec incorruptibilité. Amen !
Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-Christ, qui sont à Philippes, avec les évêques et les diacres. Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ ! Je rends grâces à mon Dieu, toutes les fois que je me souviens de vous, priant toujours pour vous tous avec joie, dans chacune de mes prières, au sujet de votre participation à l'Evangile, depuis le premier jour jusqu'à maintenant ; étant persuadé de ceci même, que Celui qui a commencé en vous une bonne œuvre l'achèvera jusqu'au jour de Jésus-Christ ; comme il est juste que je pense ceci de vous tous ; parce que je vous porte dans mon cœur, vous qui êtes tous, soit dans mes liens, soit dans la défense et la confirmation de l'Evangile, participants de la grâce avec moi. Car Dieu m'est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse de Jésus-Christ. Et ce que je demande dans mes prières, c'est que votre charité abonde de plus en plus en connaissance et en toute intelligence ; pour que vous discerniez les choses les meilleures, afin que vous soyez purs, et sans achoppement pour le jour de Jésus-Christ, étant remplis du fruit de justice, qui est, par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu. Or, je veux que vous sachiez, frères, que ce qui m'est arrivé a plutôt contribué aux progrès de l'Evangile, en sorte que mes liens sont devenus manifestes en Christ dans tout le prétoire, et partout ailleurs ; et que la plupart des frères dans le Seigneur, encouragés par mes liens, osent annoncer la parole plus hardiment et sans crainte. Quelques-uns aussi, il est vrai, prêchent Christ par envie et par esprit de dispute ; mais quelques-uns aussi le font avec une intention bienveillante ; ceux-ci agissent par amour, sachant que je suis établi pour la défense de l'Evangile ; mais ceux-là, par esprit de dispute, annoncent Christ non avec pureté, croyant susciter de l'affliction à mes liens. Mais quoi ! De toute manière, cependant, soit par prétexte, soit avec sincérité, Christ est annoncé ; et c'est de quoi je me réjouis, et je m'en réjouirai encore. Car je sais que cela me tournera à salut par vos prières et par le secours de l'Esprit de Jésus-Christ ; selon ma ferme attente et mon espérance que je ne serai confus en rien ; mais que, en toute assurance, Christ sera, maintenant comme toujours, magnifié dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort ; car Christ est ma vie, et la mort m'est un gain. Or, s'il est avantageux pour mon œuvre que je vive en la chair, et ce que je dois choisir, je ne saurais le dire ; mais je suis pressé des deux côtés, ayant le désir de partir et d'être avec Christ, car cela est de beaucoup meilleur ; mais il est plus nécessaire, à cause de vous, que je demeure en la chair. Et, persuadé de ceci, je sais que je demeurerai, et que je demeurerai avec vous tous pour votre avancement et votre joie dans la foi ; afin que vous ayez en moi un sujet de vous glorifier de plus en plus en Jésus-Christ, par mon retour auprès de vous. Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'Evangile de Christ ; afin que, soit que je vienne et que je vous voie, soit que je sois absent, j'apprenne en ce qui vous concerne que vous demeurez fermes dans un même esprit, combattant ensemble d'une même âme pour la foi de l'Evangile, sans être épouvantés en aucune manière par les adversaires, ce qui est, pour eux, une preuve de perdition, mais pour vous, de salut ; et cela de la part de Dieu. Parce qu'il vous a fait la grâce, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui, en soutenant le même combat que vous m'avez vu soutenir, et que vous apprenez que je soutiens maintenant. Si donc il y a quelque consolation en Christ, s'il y a quelque soulagement de la charité, s'il y a quelque communion d'esprit, s'il y a quelque tendresse et quelques compassions, rendez ma joie accomplie, ayant un même sentiment, une même charité, une même âme, une même pensée. Ne faites rien par esprit de dispute, ni par vaine gloire ; mais par humilité, estimant les autres comme plus excellents que vous-mêmes ; ne regardant pas chacun à ses propres intérêts ; mais aussi chacun à ceux des autres. Qu'il y ait en vous le même sentiment qui a été en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, ne considéra pas comme une proie l'égalité avec Dieu, mais il se dépouilla lui-même, prenant une forme de serviteur, fait à la ressemblance des hommes, et, quant à la figure, étant trouvé comme un homme, il s'abaissa lui-même, étant devenu obéissant jusqu'à la mort, même la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom ; afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, et sur la terre, et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Ainsi, mes bien-aimés, de même que vous avez toujours obéi, non seulement comme en ma présence, mais beaucoup plus maintenant en mon absence, opérez avec crainte et tremblement votre propre salut ; car c'est Dieu qui opère en vous et la volonté et l'exécution, selon son bon plaisir. Faites toutes choses sans murmures et sans hésitations ; afin que vous soyez sans reproche, et purs, enfants de Dieu, irrépréhensibles au milieu d'une génération dépravée et perverse, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, portant la Parole de vie ; pour que je puisse me glorifier au jour de Christ de n'avoir point couru en vain, ni travaillé en vain ; mais, si même je sers de libation pour le sacrifice et le service de votre foi, je m'en réjouis, et je m'en réjouis avec vous tous. Vous aussi réjouissez-vous de même, et réjouissez-vous avec moi. Mais j'espère dans le Seigneur Jésus de vous envoyer bientôt Timothée, afin que moi aussi je sois encouragé, en apprenant ce qui vous concerne. Car je n'ai personne partageant mon sentiment pour s'inquiéter sincèrement de ce qui vous regarde ; car tous cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ. Vous savez qu'il est éprouvé, parce qu'il a servi avec moi pour l'Evangile, comme un fils sert son père. C'est donc lui que j'espère envoyer, dès que j'aurai vu ce qui me concerne. Et je m'assure dans le Seigneur que j'irai aussi moi-même bientôt. Mais j'ai estimé nécessaire de vous envoyer Epaphrodite, mon frère et mon compagnon d'œuvre et de combats, envoyé de votre part, et qui m'a secouru dans mes besoins. Car il désirait fort de vous voir tous, et il était fort en peine de ce que vous aviez appris qu'il avait été malade. En effet, il a été malade, et même près de la mort ; mais Dieu a eu pitié de lui ; et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n'eusse pas tristesse sur tristesse. Je l'ai donc envoyé avec d'autant plus d'empressement, afin qu'en le revoyant, vous ayez de la joie, et que j'aie moins de tristesse. Recevez-le donc dans le Seigneur avec toute joie, et honorez ceux qui sont tels ; car il a été près de la mort à cause de l'œuvre de Christ, ayant exposé sa vie pour suppléer à votre absence dans le service qui m'était rendu. Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Je ne me lasse point de vous écrire les mêmes choses, et c'est votre sûreté. Prenez garde aux chiens ; prenez garde aux mauvais ouvriers ; prenez garde à la fausse circoncision. Car c'est nous qui sommes la circoncision, nous qui rendons notre culte par l'Esprit de Dieu, qui nous glorifions en Jésus-Christ, et qui ne mettons point notre confiance en la chair. Quoique j'aie moi aussi sujet de me confier en la chair : si quelque autre croit pouvoir se confier en la chair, je le puis davantage, moi circoncis le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin ; Hébreu, né d'Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; quant au zèle, persécutant l'Eglise ; quant à la justice qui est en la loi, étant sans reproche. Mais les choses qui m'étaient des gains, je les ai regardées, à cause de Christ, comme une perte. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ, mon Seigneur, pour qui j'ai fait la perte de toutes choses ; et je les regarde comme des ordures, afin que je gagne Christ, et que je sois trouvé en lui, ayant, non ma justice, celle qui vient de la loi, mais celle qui est par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi ; afin de le connaître, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à lui dans sa mort, pour parvenir, si je puis en quelque manière, à la résurrection des morts. Non que j'aie déjà saisi le prix, ou que je sois déjà parvenu à la perfection ; mais je cours pour le saisir ; et c'est pour cela aussi que j'ai été saisi par Christ. Frères, pour moi je ne me persuade pas d'avoir encore saisi le prix, mais je fais une chose : oubliant les choses qui sont derrière, et tendant vers celles qui sont devant, je cours vers le but, vers le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée ; et si, en quelque chose, vous pensez autrement, cela aussi, Dieu vous le révélera. Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d'accord. Devenez ensemble mes imitateurs, frères, et regardez à ceux qui marchent suivant le modèle que vous avez en nous. Car il en est plusieurs qui ont une telle conduite, je vous l'ai dit souvent, et je vous le dis maintenant encore en pleurant, qu'ils sont ennemis de la croix de Christ ; eux dont la fin sera la perdition, qui ont leur ventre pour Dieu, qui mettent leur gloire dans leur honte, et qui ne pensent qu'aux choses de la terre. Car pour nous, notre bourgeoisie existe dans les cieux, d'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ ; qui transformera le corps de notre humiliation, le rendant conforme au corps de sa gloire, selon l'efficace du pouvoir qu'il a même de s'assujettir toutes choses. C'est pourquoi, mes bien-aimés et très chers frères, ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, bien-aimés. J'exhorte Evodie et j'exhorte Syntyche à avoir un même sentiment dans le Seigneur. Oui, je te prie, toi aussi, mon fidèle collègue, aide-les, elles qui ont combattu avec moi pour l'Evangile, aussi bien que Clément, et mes autres compagnons de travaux, dont les noms sont dans le livre de vie. Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le dis encore : Réjouissez-vous. Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos demandes à Dieu, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces ; et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. Au reste, frères, que toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses honnêtes, toutes les choses justes, toutes les choses pures, toutes les choses aimables, toutes les choses de bonne réputation, où il y a quelque vertu et quelque louange, que toutes ces choses occupent vos pensées. Celles aussi que vous avez apprises, et reçues, et entendues, et vues en moi, faites-les, et le Dieu de la paix sera avec vous. Or, je me suis grandement réjoui dans le Seigneur de ce qu'enfin vous avez fait revivre le soin que vous avez de moi ; à quoi vous pensiez aussi, mais l'occasion vous manquait. Je ne dis pas cela en raison de mon indigence ; car j'ai appris à être content de l'état où je me trouve. Je sais être humilié, je sais aussi être dans l'abondance ; partout et en toutes choses, j'ai appris à être rassasié et à avoir faim ; à être dans l'abondance et à être dans l'indigence ; je puis tout en Celui qui me fortifie. Néanmoins vous avez bien fait de prendre part à mon affliction. Or, vous savez aussi, vous, Philippiens, qu'au commencement de l'Evangile, lorsque je partis de la Macédoine, aucune Eglise n'entra en compte avec moi pour ce qu'elle donnait et recevait, si ce n'est vous seuls. Car, même à Thessalonique, vous m'envoyâtes, et à deux reprises, de quoi pourvoir à mes besoins Ce n'est pas que je recherche les présents, mais je recherche le fruit qui se multiplie pour votre compte. Or j'ai tout reçu, et je suis dans l'abondance ; j'ai été comblé de biens, en recevant par Epaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable. Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins, selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ. Or, à notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles. Amen. Saluez tous les saints en Jésus-Christ ; les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, et principalement ceux qui sont de la maison de César. La grâce du Seigneur Jésus- Christ soit avec votre esprit. Amen.
Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et Timothée notre frère ; aux saints et fidèles frères en Christ, qui sont à Colosses. Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu, notre Père. Nous rendons grâce au Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, priant toujours pour vous, ayant été informés de votre foi en Jésus-Christ, et de la charité que vous avez pour tous les saints ; à cause de l'espérance qui vous est réservée dans les cieux, et dont vous avez déjà eu connaissance par la parole de la vérité, qui est l'Evangile ; lequel est parvenu jusqu'à vous, de même aussi que dans tout le monde ; et il porte des fruits et augmente, comme aussi parmi vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu en vérité ; ainsi que vous avez été instruits par Epaphras, notre bien-aimé compagnon de service, qui est un fidèle serviteur de Christ pour vous ; qui aussi nous a fait connaître la charité dont vous êtes animés par l'Esprit. C'est pour cela que, nous aussi, depuis le jour où nous en avons ouï parler, nous ne cessons de prier pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle ; afin que vous marchiez d'une manière digne du Seigneur, pour lui plaire en toutes choses, portant du fruit en toute bonne œuvre et croissant dans la connaissance de Dieu ; étant fortifiés en toute force par sa puissance glorieuse, pour être remplis en tout de patience et de douceur, avec joie. Rendant grâces au Père, qui nous a rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour ; en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés ; lui qui est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute créature ; parce que en lui ont été créées toutes choses, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit les trônes, ou les dominations, ou les principautés, ou les puissances ; toutes choses ont été créées par lui et pour lui ; et lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui ; et lui est le Chef du corps, de l'Eglise ; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin qu'il tienne, lui, le premier rang en toutes choses. Car il a plu à Dieu que toute plénitude habitât en lui ; et par lui de réconcilier toutes choses avec lui, tant celles qui sont dans les cieux, que celles qui sont sur la terre, ayant fait par lui la paix par le sang de sa croix. Et vous, qui étiez autrefois étrangers, et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres, il vous a maintenant réconciliés avec lui par le corps de sa chair, par sa mort, pour vous faire paraître devant lui saints, sans tache, et irrépréhensibles ; si du moins vous demeurez dans la foi, étant fondés et fermes et ne vous laissant point détourner de l'espérance de l'Evangile que vous avez entendu, lequel a été prêché à toute créature qui est sous le ciel, et duquel moi, Paul, j'ai été fait serviteur. Maintenant je me réjouis dans mes souffrances pour vous ; et j'achève de souffrir en ma chair le reste des afflictions de Christ pour son corps, qui est l'Eglise, de laquelle j'ai été fait le serviteur, selon l'administration que Dieu m'en a donnée envers vous pour accomplir la Parole de Dieu, le mystère qui avait été caché dès les siècles et dès les générations, mais qui a été maintenant manifesté à ses saints, auxquels Dieu a voulu faire connaître quelle est la richesse de la gloire de ce mystère parmi les païens, qui est Christ en vous, l'espérance de la gloire ; lui que nous annonçons, avertissant tout homme et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter tout homme parfait en Christ. C'est aussi à quoi je travaille, combattant par son efficace, qui agit puissamment en moi. Car je veux que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui n'ont pas vu mon visage en la chair ; afin que leurs cœurs soient consolés, étant étroitement unis ensemble dans la charité, et qu'ils possèdent toute la richesse d'une pleine certitude d'intelligence, pour connaître le mystère de Dieu, dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science. Or je dis ceci, afin que personne ne vous abuse par des discours séduisants. Car, bien que je sois absent de corps, je suis pourtant avec vous en esprit, me réjouissant de voir votre ordre et la fermeté de votre foi en Christ. Comme donc vous avez reçu le Christ Jésus, le Seigneur, marchez en lui ; étant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, selon que vous avez été enseignés, abondant en lui, avec actions de grâces. Prenez garde que personne ne vous séduise par la philosophie et par une vaine tromperie, selon la tradition des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ. Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Et vous avez tout pleinement en lui, qui est le Chef de toute principauté et de toute autorité ; en qui aussi vous avez été circoncis d'une circoncision que la main n'a pas faite, par le dépouillement du corps de la chair, par la circoncision de Christ ; ayant été ensevelis avec lui par le baptême, dans lequel aussi vous êtes ressuscités avec lui, par la foi de l'efficace de Dieu, qui l'a ressuscité des morts. Et vous, lorsque vous étiez morts dans vos offenses dans l'incirconcision de votre chair, il vous a vivifiés avec lui, nous ayant pardonné toutes les offenses, ayant effacé l'obligation qui était contre nous par les ordonnances, et nous était contraire ; et il l'a entièrement annulée, l'ayant clouée à la croix ; ayant dépouillé les principautés et les autorités qu'il a publiquement exposées en spectacle, triomphant d'elles en la croix. Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou à propos d'une fête, ou d'une nouvelle lune, ou des sabbats, choses qui ne sont que l'ombre de celles qui devaient venir, mais le corps en est en Christ. Que personne ne vous enlève à son gré le prix de la course, sous prétexte d'humilité, et par un culte des anges, pénétrant dans des choses qu'il n'a point vues, étant follement enflé par ses pensées charnelles ; et ne retenant pas le Chef, duquel tout le corps, bien pourvu et bien uni, tire, au moyen des jointures et ligaments, un accroissement de Dieu. Si vous êtes morts avec Christ, par rapport aux éléments du monde, pourquoi vous impose-t-on ces préceptes, comme si vous viviez encore au monde : Ne mange point, ne goûte point, ne touche point ? préceptes qui deviennent tous pernicieux par l'usage qu'on en fait selon les ordonnances et les doctrines des hommes ; lesquelles ont, à la vérité, une apparence de sagesse, par un culte volontaire et par humilité, et en ce qu'elles ne ménagent point le corps n'ayant aucun égard à ce qui peut satisfaire la chair. Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu ; affectionnez-vous aux choses qui sont en haut, non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ; quand Christ, qui est votre vie, sera manifesté, alors vous serez aussi manifestés avec lui en gloire. Faites donc mourir vos membres qui sont sur la terre : l'impudicité, la souillure, la passion, la mauvaise convoitise, et l'avarice, qui est une idolâtrie. C'est pour ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion, dans lesquelles vous aussi avez marché autrefois, lorsque vous y viviez. Mais maintenant rejetez, vous aussi, toutes ces choses, la colère, l'animosité, la méchanceté, la médisance ; et qu'aucune parole déshonnête ne sorte de votre bouche. Ne mentez point les uns aux autres, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions, et ayant revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle en vue d'une exacte connaissance, selon l'image de Celui qui l'a créé. Ici il n'y a pas Grec et Juif, circoncis et incirconcis, Barbare, Scythe, esclave, libre ; mais Christ, toutes choses en tous. Revêtez-vous donc, comme élus de Dieu, saints et bien-aimés, des entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience ; vous supportant les uns les autres, et vous pardonnant les uns aux autres : si l'un de vous a quelque sujet de plainte contre l'autre, comme le Seigneur vous a pardonné, vous aussi, faites de même. Mais par-dessus toutes ces choses, revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été aussi appelés en un seul corps, règne dans vos cœurs ; et soyez reconnaissants. Que la parole de Christ habite abondamment parmi vous ; en toute sagesse vous instruisant et vous avertissant les uns les autres, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant dans vos cœurs à Dieu, par la grâce. Et quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père. Femmes, soyez soumises à vos maris, comme cela est convenable dans le Seigneur. Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez point contre elles. Enfants, obéissez à vos parents en toutes choses, car cela est agréable dans le Seigneur. Pères, n'irritez point vos enfants, de peur qu'ils ne perdent courage. Esclaves, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, ne servant pas seulement sous leurs yeux, comme si vous ne cherchiez qu'à plaire aux hommes, mais dans la simplicité de votre cœur, craignant le Seigneur. Et quoi que vous fassiez, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur la récompense de l'héritage ; servez Christ, le Seigneur. Car celui qui agit injustement recevra la peine de son injustice, et il n'y a point d'acception de personnes. Maîtres, rendez à vos esclaves ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un Maître dans le ciel. Persévérez dans la prière, y veillant avec actions de grâces ; priant en même temps aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, pour annoncer le mystère de Christ, à cause duquel aussi je suis lié, afin que je le fasse connaître comme il faut que j'en parle. Conduisez-vous avec sagesse envers ceux de dehors, rachetant le temps. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, de manière que vous sachiez comment il vous faut répondre à chacun. Quant à tout ce qui me concerne, Tychique, le frère bien-aimé et fidèle serviteur, et mon compagnon de service dans le Seigneur, vous l'apprendra. Je vous l'ai envoyé pour cela même, pour que vous connaissiez quel est notre état, et qu'il console vos cœurs, avec le fidèle et bien-aimé frère Onésime, qui est des vôtres ; ils vous informeront de tout ce qui se passe ici. Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, cousin de Barnabas, touchant lequel vous avez reçu des ordres (s'il va chez vous, recevez-le), et Jésus, surnommé Juste, qui sont de la circoncision. Ce sont mes seuls compagnons d'œuvre pour le royaume de Dieu qui m'aient été en consolation. Epaphras, qui est des vôtres, serviteur de Jésus-Christ, vous salue ; il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que, parfaits et pleinement persuadés, vous demeuriez fermes dans toute volonté de Dieu. Car je lui rends ce témoignage, qu'il a un grand travail pour vous, et pour ceux de Laodicée et de Hiérapolis. Luc, le médecin, qui m'est très cher, et Démas vous saluent. Saluez les frères qui sont à Laodicée, et Nymphas, et l'Eglise qui est dans sa maison. Et lorsque cette lettre aura été lue parmi vous, faites qu'on la lise aussi dans l'Eglise des Laodicéens, et que vous lisiez aussi celle de Laodicée. Et dites à Archippe : Considère bien le ministère que tu as reçu du Seigneur, afin de le bien remplir. La salutation est de ma propre main, Paul. Souvenez-vous de mes liens. La grâce soit avec vous !
Paul, et Silvain, et Timothée, à l'Eglise des Thessaloniciens, en Dieu le Père, et dans le Seigneur Jésus-Christ : Que la grâce et la paix vous soient données ! Nous rendons toujours grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières ; nous rappelant sans cesse, devant notre Dieu et Père, l'œuvre de votre foi, et le travail de votre charité, et la constance de votre espérance en notre Seigneur Jésus-Christ ; sachant, frères, bien-aimés de Dieu, votre élection, parce que notre Evangile n'a pas consisté à votre égard en parole seulement, mais aussi en puissance, et en Esprit saint, et en pleine persuasion, ainsi que vous savez quels nous avons été parmi vous à cause de vous ; vous aussi, vous avez été nos imitateurs et ceux du Seigneur, ayant reçu la Parole au milieu de beaucoup d'afflictions avec la joie du Saint-Esprit ; de sorte que vous êtes devenus un modèle pour tous ceux qui croient dans la Macédoine et dans l'Achaïe ; car la Parole du Seigneur a retenti de chez vous, non seulement dans la Macédoine et dans l'Achaïe : mais la foi que vous avez en Dieu s'est répandue en tout lieu, de sorte que nous n'avons pas besoin d'en rien dire. Car eux-mêmes racontent à notre sujet quel accès nous avons eu auprès de vous ; et comment vous vous êtes convertis des idoles à Dieu, pour servir le Dieu vivant et véritable, et pour attendre des cieux son Fils, qu'il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir. Vous savez vous-mêmes, frères, que notre entrée auprès de vous n'a point été vaine ; mais ayant auparavant souffert et été outragés à Philippes, comme vous le savez, nous prîmes confiance en notre Dieu, pour vous annoncer l'Evangile de Dieu au milieu d'un grand combat. Car notre prédication n'a pas été faite par suite d'erreur ni par un motif impur, ni avec ruse ; mais comme nous avons été jugés dignes par Dieu pour que l'Evangile nous fût confié, ainsi nous parlons, non pour plaire aux hommes, mais à Dieu qui éprouve nos cœurs. Car aussi nous n'avons jamais usé de paroles de flatterie, comme vous le savez, ni de prétextes d'avarice ; Dieu en est témoin. Et nous n'avons point cherché la gloire qui vient des hommes, ni de vous, ni des autres, quoique nous pussions, comme apôtres de Christ, user d'autorité ; mais nous avons été doux au milieu de vous ; comme une nourrice prend un tendre soin de ses propres enfants, ainsi, ayant une tendre affection pour vous, nous aurions voulu vous donner, non seulement l'Evangile de Dieu, mais aussi nos propres vies, tant vous nous étiez devenus chers. Car vous vous rappelez, frères, notre fatigue et notre peine ; et comment nous vous avons prêché l'Evangile de Dieu, travaillant nuit et jour, pour n'être à charge à aucun de vous. Vous êtes témoins, et Dieu l'est aussi, combien nous nous sommes conduits saintement et justement, et d'une manière irréprochable envers vous qui croyez ; ainsi que vous le savez, exhortant et consolant chacun de vous, comme un père ses enfants ; et vous conjurant de marcher d'une manière digne de Dieu, qui vous appelle à son royaume et à sa gloire. Et pour cela aussi, nous rendons grâces à Dieu sans cesse, de ce que, recevant de nous la Parole de Dieu que nous prêchons, vous l'avez reçue non comme une parole d'hommes, mais ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la Parole de Dieu, laquelle agit avec efficace en vous qui croyez. En effet, frères, vous êtes devenus imitateurs des Eglises de Dieu qui sont en Judée, en Jésus-Christ ; car vous aussi, vous avez souffert de la part de vos propres compatriotes les mêmes maux qu'elles aussi ont soufferts de la part des Juifs, qui ont fait mourir et le Seigneur Jésus et les prophètes, et qui nous ont persécutés, et qui déplaisent à Dieu, et sont ennemis de tous les hommes, nous empêchant de parler aux païens afin qu'ils soient sauvés, pour combler toujours la mesure de leurs péchés. Mais la colère est parvenue sur eux au dernier terme. Pour nous, frères, ayant été séparés de vous pour un peu de temps, de visage, non de cœur, nous avons cherché avec d'autant plus d'empressement à voir votre visage, le souhaitant avec ardeur. C'est pourquoi nous avons voulu, et une fois et deux fois, aller vers vous, au moins moi, Paul ; et Satan nous en a empêché. Car qui sera notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire, si ce n'est vous aussi en la présence de notre Seigneur Jésus, à son avènement ? Car c'est vous qui êtes notre gloire et notre joie. C'est pourquoi, n'y tenant plus, nous trouvâmes bon d'être laissé seul à Athènes, et de vous envoyer Timothée notre frère, coopérateur de Dieu dans l'Evangile de Christ, pour vous affermir, et vous exhorter au sujet de votre foi ; afin que personne ne fût ébranlé dans ces afflictions ; car vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela. Et, en effet, lorsque nous étions près de vous, nous vous prédisions que nous aurions à souffrir des afflictions ; comme cela est aussi arrivé, et vous le savez. C'est pourquoi, moi aussi, n'y tenant plus, j'envoyai pour connaître votre foi, craignant que le tentateur ne vous eût tentés, et que notre travail ne fût devenu vain. Mais maintenant Timothée étant revenu vers nous d'auprès de vous, et nous ayant apporté de bonnes nouvelles de votre foi et de votre charité, et du bon souvenir que vous avez toujours de nous, désirant nous voir, comme nous désirons aussi vous voir, nous avons donc été consolés, frères, à votre sujet par votre foi, dans toute notre nécessité et notre affliction. Car maintenant nous vivons, si vous demeurez fermes dans le Seigneur. Car quelles actions de grâces ne pouvons-nous pas rendre à Dieu à votre sujet, pour toute la joie dont nous nous réjouissons à cause de vous, en la présence de notre Dieu ! priant jour et nuit avec d'autant plus d'ardeur pour voir votre visage et compléter ce qui manque à votre foi. Or, notre Dieu et Père lui-même et notre Seigneur Jésus veuillent aplanir notre chemin auprès de vous ! Et vous, que le Seigneur vous fasse croître et abonder en charité les uns envers les autres et envers tous, comme nous aussi envers vous ; pour affermir vos cœurs et les rendre irrépréhensibles dans la sainteté, devant notre Dieu et Père, en la venue de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints ! Au reste donc, frères, nous vous prions et nous vous exhortons dans le Seigneur Jésus, que, comme vous avez reçu de nous de quelle manière il vous faut marcher et plaire à Dieu, comme aussi vous le faites, vous y abondiez de plus en plus. Car vous savez quels préceptes nous vous avons donnés par le Seigneur Jésus. Car ce que Dieu veut, c'est votre sanctification ; c'est que vous vous absteniez de l'impudicité ; que chacun de vous sache posséder son propre corps dans la sainteté et dans l'honneur, non en passion de convoitise comme les païens qui ne connaissent point Dieu ; que personne ne foule son frère, ni ne lui fasse tort dans les affaires, parce que le Seigneur est vengeur de toutes ces choses, comme nous vous l'avons déjà dit et attesté auparavant. Car Dieu ne nous a point appelés à l'impureté, mais à la sanctification. Ainsi donc, celui qui nous rejette, ne rejette pas un homme, mais Dieu, qui aussi vous donne son Esprit saint. Pour ce qui est de l'amour fraternel, nous n'avons pas besoin de vous en écrire ; car vous-mêmes vous êtes enseignés de Dieu à vous aimer les uns les autres ; et vous le faites aussi envers tous les frères dans toute la Macédoine ; mais nous vous exhortons, frères, à y abonder de plus en plus ; et à mettre votre honneur à vivre paisiblement ; et à vous occuper de vos propres affaires, et à travailler de vos mains, comme nous vous l'avons recommandé ; afin que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux du dehors, et que vous n'ayez besoin de personne. Or, nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne soyez pas attristés comme les autres, qui n'ont point d'espérance. Car si nous croyons que Jésus est mort, et qu'il est ressuscité, de même aussi Dieu ramènera par Jésus, avec lui, ceux qui se sont endormis. Car nous vous disons ceci par une parole du Seigneur, c'est que nous, les vivants, qui sommes laissés pour la venue du Seigneur, nous ne devancerons point ceux qui se sont endormis. Parce que lui-même, le Seigneur, à un signal de commandement, à la voix d'un archange, et au son d'une trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement ; ensuite nous, les vivants qui sommes laissés, nous serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur en l'air, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. C'est pourquoi consolez-vous les uns les autres par ces paroles. Pour ce qui regarde les temps et les époques, vous n'avez pas besoin, frères, qu'on vous en écrive ; car vous-mêmes vous savez très bien que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit. Quand ils diront : paix et sûreté, alors une ruine subite les surprendra, comme les douleurs surprennent la femme enceinte, et ils n'échapperont point. Mais vous, frères, vous n'êtes point dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur ; car vous êtes tous fils de la lumière et fils du jour ; nous ne sommes point de la nuit ni des ténèbres. Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres. Car ceux qui dorment, dorment la nuit, et ceux qui s'enivrent, s'enivrent la nuit. Mais nous qui sommes du jour, soyons sobres, ayant revêtu la cuirasse de la foi et de la charité, et ayant pour casque l'espérance du salut. Car Dieu ne nous a point destinés à la colère, mais à l'acquisition du salut, par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui. C'est pourquoi exhortez-vous les uns les autres, et édifiez-vous l'un l'autre, comme aussi vous le faites. Or, nous vous prions, frères, d'avoir en considération ceux qui travaillent parmi vous, et qui président sur vous dans le Seigneur, et qui vous avertissent. Estimez-les extrêmement avec amour, à cause de leur œuvre. Soyez en paix entre vous. Or, nous vous exhortons, frères, avertissez ceux qui sont déréglés, consolez les découragés, soutenez les faibles, soyez patients envers tous. Prenez garde que quelqu'un ne rende à autrui mal pour mal ; mais poursuivez toujours le bien, et les uns envers les autres, et à l'égard de tous. Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses ; car cela est la volonté de Dieu, en Jésus-Christ à votre égard. N'éteignez point l'Esprit. Ne méprisez point les prophéties, mais éprouvez toutes choses, retenez ce qui est bon. Abstenez vous de toute espèce de mal. Or, que lui-même, le Dieu de la paix, vous sanctifie parfaitement, et que votre être entier, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible en l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. Celui qui vous appelle est fidèle, et c'est lui aussi qui le fera. Frères, priez pour nous. Saluez tous les frères par un saint baiser. Je vous adjure par le Seigneur, que cette épître soit lue à tous les frères. La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous.
Paul et Silvain et Timothée, à l'Eglise des Thessaloniciens qui est en Dieu notre Père, et dans le Seigneur Jésus-Christ : Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ ! Nous devons toujours rendre grâces à Dieu pour vous, frères, comme cela est juste, parce que votre foi fait de grands progrès, et que la charité de chacun de vous tous, les uns pour les autres, augmente de plus en plus ; de sorte que nous-mêmes nous nous glorifions dans les Eglises de Dieu, au sujet de votre persévérance et de votre foi au milieu de toutes vos persécutions et des afflictions que vous endurez ce qui est une preuve du juste jugement de Dieu, pour que vous soyez jugés dignes du royaume de Dieu, pour lequel aussi vous souffrez. Car il est juste de la part de Dieu de rendre l'affliction à ceux qui vous affligent, et de vous donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous, lors de la révélation du Seigneur Jésus, venant du ciel avec les anges de sa puissance, dans une flamme de feu, exerçant la vengeance, contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n'obéissent pas à l'Evangile de notre Seigneur Jésus ; lesquels subiront la peine d'une perdition éternelle, loin de la face du Seigneur, et de la gloire de sa force, lorsqu'il sera venu pour être en ce jour-là glorifié dans ses saints, et admiré dans tous ceux qui auront cru ; car notre témoignage auprès de vous a été cru. C'est aussi en vue de cela que nous prions continuellement pour vous, afin que notre Dieu vous juge dignes de la vocation, et qu'il rende accomplies avec puissance toute la bienveillance de la bonté, et l'œuvre de la foi ; afin que le nom de notre Seigneur Jésus soit glorifié en vous, et vous en lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus-Christ. Mais nous vous prions, frères, en ce qui regarde l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, et notre réunion avec lui, de ne vous pas laisser aussitôt ébranler dans votre entendement, ni troubler, soit par une inspiration, soit par une parole, soit par une lettre qu'on dirait venir de notre part, comme si le jour du Seigneur était là. Que personne ne vous séduise en aucune manière ; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et que l'homme du péché ait été révélé, le fils de la perdition ; qui s'oppose et qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu, ou qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même être Dieu. Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j'étais encore auprès de vous ? Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu'il soit révélé en son propre temps. Car le mystère de l'iniquité agit déjà ; il faut seulement que celui qui le retient présentement ait disparu. Et alors sera révélé l'inique, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'apparition de son avènement. L'avènement de l'inique est selon l'efficace de Satan, avec toute puissance, avec des signes et des prodiges de mensonge, et avec toute séduction de l'injustice pour ceux qui périssent, parce qu'ils n'ont point reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. Et c'est pourquoi Dieu leur envoie une efficace d'erreur pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient jugés. Mais pour nous, nous devons rendre continuellement grâces à Dieu, à votre sujet, frères bien-aimés du Seigneur, de ce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l'Esprit, et par la foi en la vérité ; à quoi il vous a appelés par notre Evangile, pour l'acquisition de la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi donc, frères, demeurez fermes, et retenez les enseignements que vous avez reçus, soit par notre parole, soit par notre lettre. Et que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, et notre Dieu et Père, qui nous a aimés, et qui nous a donné par sa grâce une consolation éternelle, et une bonne espérance, console vos cœurs, et les affermisse en toute bonne œuvre et toute bonne parole. Au reste, frères, priez pour nous, afin que la Parole du Seigneur poursuive sa course et soit glorifiée, comme elle l'est aussi parmi vous ; et que nous soyons délivrés des hommes déréglés et méchants ; car tous n'ont pas la foi. Mais le Seigneur est fidèle, qui vous affermira et vous préservera du mal. Et nous avons cette confiance en vous dans le Seigneur, que vous faites et que vous ferez les choses que nous vous recommandons. Mais que le Seigneur dirige vos cœurs vers l'amour de Dieu et vers la patience de Christ ! Or, nous vous recommandons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous retirer d'avec tout frère qui vit d'une manière déréglée, et non selon l'enseignement qu'ils ont reçu de nous. Car vous savez vous-mêmes comment vous devez nous imiter, puisque nous ne nous sommes point conduits d'une manière déréglée parmi vous, et que nous n'avons mangé gratuitement le pain de personne ; mais, dans la fatigue et dans la peine, travaillant nuit et jour, pour n'être à charge à aucun de vous. Ce n'est pas que nous n'en eussions le droit ; mais c'est pour nous donner nous-mêmes en exemple à vous, afin que vous nous imitiez. Et en effet, lorsque nous étions auprès de vous, nous vous déclarions ceci, que si quelqu'un ne veut pas travailler, il ne doit pas non plus manger. Car nous apprenons qu'il y en a quelques-uns parmi vous qui vivent d'une manière déréglée, qui ne travaillent point, mais s'occupent de choses vaines. Or nous recommandons à ceux qui sont tels, et nous les exhortons dans le Seigneur Jésus-Christ, que, travaillant paisiblement, ils mangent leur propre pain. Mais pour vous, frères, ne vous découragez pas en faisant le bien. Et si quelqu'un n'obéit point à ce que nous vous disons par cette lettre, signalez-le, et n'ayez point de communication avec lui, afin qu'il en ait de la confusion. Toutefois ne le regardez pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère. Or, que lui-même, le Seigneur de la paix, vous donne la paix en tout temps, de toute manière ! Le Seigneur soit avec vous tous ! La salutation est de ma propre main, à moi Paul, ce qui est un signe en chaque lettre ; j'écris ainsi. La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous !
Paul, apôtre de Jésus-Christ, selon le commandement de Dieu notre Sauveur et de Jésus-Christ notre espérance, à Timothée, mon légitime enfant en la foi : Grâce, miséricorde, paix, de la part de Dieu le Père et de Jésus-Christ notre Seigneur ! Comme je t'exhortai, lorsque je partis pour la Macédoine, à demeurer à Ephèse, afin que tu recommandasses à certaines personnes de n'enseigner point une autre doctrine, et de ne point s'attacher à des fables et à des généalogies interminables, qui produisent des disputes plutôt qu'elles n'avancent la dispensation de Dieu, qui est dans la foi... Or le but de la recommandation, c'est une charité qui procède d'un cœur pur et d'une bonne conscience et d'une foi sincère ; dont quelques-uns s'étant détournés, se sont égarés dans de vains raisonnements ; prétendant être docteurs de la loi, et ne sachant ni ce qu'ils disent ni ce qu'ils affirment. Or, nous savons que la loi est bonne, pourvu qu'on en use légitimement, sachant ceci, que ce n'est pas pour le juste que la loi est établie, mais pour les iniques et les rebelles, les impies et les pécheurs, les immoraux et les profanes, les meurtriers de père et de mère, les homicides ; les fornicateurs, les abominables, les voleurs d'hommes, les menteurs, les parjures, et tout ce qui est contraire à la saine doctrine, selon l'Evangile de la gloire du Dieu bienheureux, qui m'a été confié. Je rends grâces à Celui qui m'a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur, de ce qu'il m'a estimé fidèle, en m'établissant dans le ministère, moi qui étais auparavant un blasphémateur et un persécuteur et un homme violent ; mais j'ai obtenu miséricorde parce que j'ai agi par ignorance, dans l'incrédulité ; mais la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et la charité qui est en Jésus-Christ. Cette parole est certaine, et digne de toute acceptation, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. Mais à cause de ceci j'ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fît voir, en moi le premier, toute sa longanimité, pour que je servisse d'exemple à ceux qui croiront en lui pour la vie éternelle. Or, au Roi des siècles, incorruptible, invisible, seul Dieu, soit honneur et gloire, aux siècles des siècles. Amen ! La recommandation que je t'adresse, Timothée, mon enfant, c'est que, conformément aux prophéties qui ont été faites autrefois de toi, tu combattes par elles le bon combat, conservant la foi, et une bonne conscience, laquelle quelques-uns ayant rejetée, ils ont fait naufrage quant à la foi, du nombre desquels sont Hyménée et Alexandre, que j'ai livrés à Satan, afin qu'ils apprennent à ne pas blasphémer. J'exhorte donc, avant toutes choses, à faire des supplications, des prières, des intercessions, des actions de grâces pour tous les hommes ; pour les rois, et pour tous ceux qui sont en dignité : afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Car cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés, et parviennent à la connaissance de la vérité. Car il y a un seul Dieu, et un seul Médiateur entre Dieu et les hommes Jésus-Christ, homme, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous ; c'est le témoignage rendu en son propre temps ; pour lequel j'ai été établi prédicateur et apôtre (je dis la vérité, je ne mens point ), docteur des païens dans la foi et dans la vérité. Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains pures, sans colère et sans contestation. Que de même aussi les femmes, dans un vêtement décent, avec pudeur et modestie, se parent non de tresses et d'or ou de perles ou d'habits somptueux ; mais de bonnes œuvres comme il est séant à des femmes qui font profession de servir Dieu. Que la femme reçoive l'instruction dans le silence avec une entière soumission ; car je ne permets pas à la femme d'enseigner, ni de prendre de l'autorité sur son mari, mais elle doit être dans le silence. Car Adam fut formé le premier, Eve ensuite. Et ce ne fut pas Adam qui fut séduit ; mais ce fut la femme qui, séduite, tomba dans la transgression. Mais elle sera sauvée par l'enfantement, si elle persévère dans la foi et dans la charité et dans la sainteté, avec modestie. Cette parole est certaine : Si quelqu'un aspire à être évêque, il désire une œuvre excellente. Il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, prudent, convenable, hospitalier, propre à enseigner ; qu'il ne soit pas adonné au vin, ni violent, mais doux, non querelleur, n'aimant pas l'argent ; gouvernant bien sa propre maison, tenant ses enfants dans la soumission, avec toute honnêteté ; car, si quelqu'un ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'Eglise de Dieu ? Qu'il ne soit point nouvellement converti ; de peur que, étant enflé d'orgueil, il ne tombe dans le jugement du diable. Il faut aussi qu'il ait un bon témoignage de ceux du dehors, de peur qu'il ne tombe dans l'opprobre et dans le piège du diable. De même que les diacres soient honnêtes, n'étant ni doubles en paroles, ni adonnés à beaucoup de vin, ni portés au gain déshonnête ; conservant le mystère de la foi dans une conscience pure. Qu'eux aussi soient premièrement éprouvés ; qu'ensuite ils servent, s'ils sont trouvés sans reproche. Il faut de même que les femmes soient honnêtes, point médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. Que les diacres soient maris d'une seule femme, gouvernant bien leurs enfants et leurs propres maisons. Car ceux qui ont bien servi s'acquièrent un rang honorable et une grande liberté dans la foi qui est en Jésus-Christ. Je t'écris ceci, espérant d'aller vers toi bientôt ; afin que, si je tarde, tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Eglise du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité. et de l'aveu de tous, grand est le mystère de la piété : Dieu a été manifesté en chair, justifié en esprit, vu des anges, prêché parmi les nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire. Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns se détourneront de la foi, s'attachant à des esprits séducteurs, et à des doctrines de démons ; par l'hypocrisie de docteurs de mensonges, ayant leur propre conscience cautérisée ; défendant de se marier, commandant de s'abstenir d'aliments que Dieu a créés, afin que les fidèles et ceux qui ont connu la vérité en usent avec actions de grâces ; parce que tout ce que Dieu a créé est bon, et rien n'est à rejeter, pourvu qu'on le prenne avec actions de grâces ; car c'est sanctifié par la Parole de Dieu et par la prière. En exposant ces choses aux frères, tu seras un bon serviteur de Jésus-Christ, nourri des paroles de la foi, et de la bonne doctrine que tu as suivie avec soin. Mais rejette les fables profanes et de vieilles femmes, et exerce-toi à la piété. Car l'exercice corporel est utile à peu de chose ; mais la piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie présente, et de celle qui est à venir. Cette parole est certaine, et digne de toute acceptation ; car c'est pour cela que nous prenons de la peine et endurons des outrages, parce que nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, principalement des fidèles. Annonce ces choses et les enseigne. Que personne ne méprise ta jeunesse ; mais sois le modèle des fidèles, en parole, en conduite, en charité, en foi, en pureté. Jusqu'à ce que je vienne, applique-toi à la lecture, à l'exhortation, à l'enseignement. Ne néglige point le don qui est en toi, qui t'a été donné par prophétie, avec l'imposition des mains de l'assemblée des anciens. Pense à ces choses, et sois-en toujours occupé, afin que tes progrès soient évidents à tous. Prends garde à toi et à l'enseignement ; persévère dans ces choses ; car en faisant cela tu sauveras et toi-même et ceux qui t'écoutent. Ne reprends pas rudement un vieillard ; mais exhorte-le comme un père ; les jeunes gens comme des frères ; les femmes âgées comme des mères ; les jeunes comme des sœurs, en toute pureté. Honore les veuves qui sont véritablement veuves. Mais si, quelque veuve a des enfants, ou des petits-enfants, qu'ils apprennent avant toutes choses à exercer leur piété envers leur propre maison, et à rendre à leurs parents ce qu'ils ont reçu d'eux ; car cela est agréable à Dieu. Or celle qui est véritablement veuve, et qui est demeurée seule, a mis son espérance en Dieu, et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières ; mais celle qui vit dans les plaisirs, est morte en vivant. Déclare-leur aussi ces choses, afin qu'elles soient sans reproche. Que si quelqu'un n'a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa maison, il a renié la foi, et il est pire qu'un infidèle. Qu'une veuve, pour être enregistrée, n'ait pas moins de soixante ans ; qu'elle ait été femme d'un seul mari ; qu'elle ait le témoignage d'avoir fait de bonnes œuvres, d'avoir bien élevé ses enfants, exercé l'hospitalité, lavé les pieds des Saints, secouru les affligés, et de s'être appliquée à toute bonne œuvre. Mais refuse les veuves plus jeunes ; car quand la volupté les détache de Christ, elles veulent se remarier ; elles encourent un jugement, parce qu'elles ont violé leur première foi. Et avec cela aussi étant oisives, elles apprennent à aller de maison en maison ; et non seulement oisives, mais aussi causeuses et curieuses, parlant de choses qui ne sont pas bienséantes. Je veux donc que les jeunes se marient, qu'elles aient des enfants, qu'elles gouvernent leur maison, qu'elles ne donnent aucune occasion à l'adversaire de médire. Car déjà quelques-unes se sont détournées pour suivre Satan. Que si quelque fidèle, homme ou femme, a des veuves, qu'il les assiste, et que l'Eglise n'en soit point chargée, afin qu'elle assiste celles qui sont véritablement veuves. Que les anciens qui président bien, soient jugés dignes d'un double honneur, surtout ceux qui prennent de la peine dans la parole et dans l'enseignement ; car l'Ecriture dit : Tu n'emmuselleras point le bœuf qui foule le grain. Et : l'ouvrier est digne de son salaire. Ne reçois point d'accusation contre un ancien, si ce n'est sur la déposition de deux ou trois témoins ; ceux qui pèchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi aient de la crainte. Je te conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, et devant les anges élus, d'observer ces choses sans prévention, sans rien faire avec partialité. N'impose les mains à personne avec et ne participe point aux péchés d'autrui ; conserve-toi pur toi-même. Ne continue pas à ne boire que de l'eau ; mais use d'un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes maladies. Il y a des personnes dont les péchés sont manifestes, et précèdent le jugement ; mais chez d'autres ils ne se découvrent qu'après. De même aussi les bonnes œuvres sont manifestes ; et celles qui ne le sont pas, ne sauraient demeurer cachées. Que tous les esclaves, qui sont sous le joug, estiment leurs propres maîtres comme dignes de tout honneur ; afin que le nom de Dieu et la doctrine ne soient point blasphémés. Et que ceux qui ont des maîtres fidèles, ne les méprisent point, parce qu'ils sont des frères ; mais qu'ils les servent d'autant mieux, parce qu'ils sont fidèles et bien-aimés, eux qui ont soin de leur faire du bien. Enseigne ces choses et exhorte. Si quelqu'un enseigne autrement, et ne s'attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ, et à la doctrine qui est selon la piété, il est enflé d'orgueil, ne sachant rien, mais ayant la maladie des questions et des disputes de mots ; desquelles naissent l'envie, les querelles, les médisances, les mauvais soupçons, les vaines disputes d'hommes corrompus d'entendement et privés de la vérité, qui regardent la piété comme une source de gain. Or, c'est une grande source de gain que la piété avec le contentement d'esprit ; car nous n'avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n'en pouvons rien emporter. Ainsi, quand nous avons la nourriture, et le vêtement, cela nous suffira. Mais ceux qui veulent s'enrichir, tombent dans la tentation et dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux, qui plongent les hommes dans la ruine et dans la perdition. Car l'amour de l'argent est une racine de toutes sortes de maux ; auquel quelques-uns ayant aspiré se sont détournés de la foi, et se sont eux-mêmes embarrassés dans beaucoup de tourments. Mais toi, ô homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la jus- tice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et dont tu as fait cette belle confession en présence de plusieurs témoins. Je te recommande devant Dieu, qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ, qui fit cette belle confession devant Ponce Pilate de garder le commandement, sans tache, sans reproche, jusqu'à l'apparition de notre Seigneur Jésus-Christ ; que manifestera en ses propres temps le bienheureux et seul Souverain, le Roi de ceux qui règnent, et le Seigneur de ceux qui dominent, qui seul possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, lequel aucun des hommes n'a vu, ni ne peut voir, à qui appartiennent l'honneur et la puissance éternelle. Amen. Recommande aux riches de ce siècle de n'être point orgueilleux ; de ne point mettre leur espérance dans l'instabilité des richesses, mais dans le Dieu qui nous donne toutes choses richement pour en jouir ; de faire du bien, d'être riches en bonnes œuvres, prompts à donner, et à faire part de leurs biens ; s'amassant pour l'avenir un trésor placé sur un bon fondement, afin qu'ils saisissent la vie véritable. O Timothée ! garde le dépôt, fuyant les discours vains et profanes, et les objections d'une science faussement ainsi nommée, de laquelle quelques-uns faisant profession se sont détournés de la foi. La grâce soit avec toi !
Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie qui est en Jésus-Christ, à Timothée mon enfant bien-aimé : Grâce, miséricorde, paix de la part de Dieu le Père, et de Jésus-Christ notre Seigneur ! Je rends grâces à Dieu, que mes ancêtres ont servi et que je sers avec une conscience pure, comme je ne cesse de faire mention de toi dans mes prières, nuit et jour ; désirant fort de te voir, en me souvenant de tes larmes, afin d'être rempli de joie ; ayant été amené à me souvenir de la foi sincère qui est en toi, qui habita d'abord en Loïs ton aïeule, et en Eunice ta mère, et qui, j'en suis persuadé, habite aussi en toi. C'est pourquoi je te rappelle de rallumer le don de Dieu qui est en toi par l'imposition de mes mains. Car Dieu ne nous a point donné un Esprit de timidité, mais de puissance et de charité et de prudence. N'aie donc point honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi son prisonnier ; mais souffre avec moi pour l'Evangile, selon la puissance de Dieu, qui nous a sauvés, et nous a appelés par une vocation sainte, non selon nos œuvres, mais selon son propre dessein et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ, avant les temps éternels, et qui a été maintenant manifestée par l'apparition de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a détruit la mort, et mis en lumière la vie et l'incorruptibilité par l'Evangile ; pour lequel j'ai été établi prédicateur, et apôtre et docteur des païens. C'est aussi pour cette cause que je souffre ces choses ; mais je n'ai point de honte ; car je sais en qui j'ai cru, et je suis persuadé qu'il est puissant pour garder mon dépôt jusqu'à ce jour-là. Retiens le modèle des saines paroles que tu as entendues de moi dans la foi et dans la charité qui est en Jésus-Christs. Garde le bon dépôt par le Saint-Esprit qui habite en nous. Tu sais que tous ceux qui sont en Asie m'ont abandonné, du nombre desquels sont Phygelle et Hermogène. Le Seigneur fasse miséricorde à la maison d'Onésiphore ; car il m'a souvent consolé, et il n'a point eu honte de ma chaîne ; au contraire, quand il a été à Rome, il m'a cherché fort soigneusement, et il m'a trouvé. Le Seigneur lui fasse trouver miséricorde auprès du Seigneur en ce jour-là ; et tu sais mieux que personne combien de services il a rendus à Ephèse. Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus- Christ ; et les choses que tu as entendues de moi, en présence. de plusieurs témoins, commets-les à des hommes fidèles, qui seront capables de les enseigner aussi à d'autres. Souffre avec moi comme un bon soldat de Jésus-Christ. Nul qui va à la guerre ne s'embarrasse des affaires de la vie ; et cela afin de plaire à celui qui l'a enrôlé ; et si quelqu'un combat dans la lice, il n'est point couronné, s'il n'a combattu suivant les lois. Il faut que le laboureur travaille avant de recueillir les fruits. Considère ce que je te dis ; car le Seigneur te donnera l'intelligence en toutes choses. Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité des morts, issu de la race de David, selon mon Evangile, pour lequel je souffre des maux, jusqu'à être lié comme un malfaiteur ; mais la parole de Dieu n'est point liée. C'est à cause de cela que j'endure toutes choses à cause des élus, afin qu'eux aussi obtiennent le salut qui est en Jésus-Christ, avec la gloire éternelle. Cette parole est certaine ; car si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui ; si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui ; si nous renions, lui aussi nous reniera ; si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. Fais souvenir de ces choses, protestant devant le Seigneur qu'on n'ait point de disputes de mots : ce qui ne sert à rien, sinon à la ruine de ceux qui écoutent. Efforce-toi de te rendre approuvé devant Dieu, ouvrier qui n'a pas à rougir, dispensant comme il faut la Parole de la vérité. Mais évite les discours vains et profanes, car ceux qui les tiennent avanceront toujours plus dans l'impiété ; et leur parole rongera comme la gangrène. Tels sont Hyménée et Philète, qui se sont détournés de la vérité, disant que la résurrection est déjà arrivée, et qui renversent la foi de quelques-uns. Toutefois le solide fondement de Dieu demeure debout, ayant ce sceau : Le Seigneur connaît ceux qui sont siens ; et : Quiconque invoque le nom du Seigneur, qu'il se retire de l'injustice. Or dans une grande maison, il n'y a pas seulement des vases d'or et d'argent, mais aussi de bois et de terre ; les uns à honneur, les autres à déshonneur. Si quelqu'un donc se purifie de ces choses, il sera un vase à honneur, sanctifié, propre au service du maître, et préparé pour toute bonne œuvre. Fuis aussi les désirs de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité, la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur. Mais les questions folles et qui sont sans instruction, rejette-les, sachant qu'elles engendrent des contestations. Or, il ne faut pas que le serviteur du Seigneur ait des querelles ; mais il doit être doux envers tous, propre à enseigner, patient ; instruisant avec douceur ceux qui sont d'un sentiment contraire ; afin de voir si Dieu ne leur donnera point la repentance, pour connaître la vérité ; et s'ils ne se dégageront pas du piège du diable, ayant été pris par lui pour faire sa volonté. Or, sache ceci, que dans les derniers jours il viendra des temps difficiles ; car les hommes seront égoïstes, avares, vains, orgueilleux, blasphémateurs, désobéissants à leurs parents, ingrats, profanes, sans affection naturelle, sans fidélité, calomniateurs, incontinents, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant les voluptés plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais en ayant renié la force. Eloigne-toi aussi de ces gens-là. De ce nombre sont ceux qui s'introduisent dans les maisons, et qui captivent des femmes à l'esprit faible, chargées de péchés, possédées de diverses convoitises, qui apprennent toujours, et qui ne peuvent jamais parvenir à la connaissance de la vérité. Et comme Jannès et Jambrès résistèrent à Moïse, ceux-ci de même résistent à la vérité ; hommes corrompus d'entendement, et réprouvés quant à la foi. Mais ils ne feront pas de plus grands progrès ; car leur folie sera évidente pour tous, comme le fut aussi celle de ces hommes-là. Pour toi, tu as suivi mon enseignement, ma conduite, mon dessein, ma foi, ma longanimité, ma charité, ma patience, mes persécutions, mes souffrances, qui me sont arrivées à Antioche, à Iconie et à Lystre ; quelles persécutions j'ai souffertes, et le Seigneur m'a délivré de toutes. Mais aussi tous ceux qui veulent vivre selon la piété en Jésus-Christ seront persécutés. Mais les hommes méchants et les imposteurs iront en empirant, séduisant, et étant séduits. Mais toi, demeure ferme dans les choses que tu as apprises, et qui t'ont été confiées, sachant de qui tu les as ; et que dès ta tendre fance tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage pour le salut, par la foi qui est en Jésus-Christ. Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice ; afin que l'homme de Dieu soit accompli, et parfaitement propre pour toute bonne œuvre. Je t'adjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et par son apparition et par son règne : Prêche la Parole, insiste en temps, hors de temps, reprends, censure, exhorte avec toute longanimité et instruction. Car il viendra un temps où ils ne supporteront point la saine doctrine ; mais ayant une démangeaison d'entendre des choses agréables, ils s'assembleront des docteurs selon leurs propres désirs ; et ils fermeront l'oreille à la vérité, et se tourneront vers des fables. Mais toi, sois vigilant en toutes choses ; endure les souffrances ; fais l'œuvre d'un évangéliste ; rends ton service accompli. Car pour moi, je vais être immolé, et le temps de mon départ est arrivé. J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi ; au reste, la couronne de justice m'est réservée, que le Seigneur, juste Juge, me donnera en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront aimé son apparition. Tâche de venir vers moi au plus tôt ; car Démas m'a abandonné, ayant aimé le présent siècle, et il s'en est allé à Thessalonique ; Crescens en Galatie, et Tite en Dalmatie. Luc est seul avec moi. Prends Marc et l'amène avec toi, car il m'est fort utile, pour le ministère. J'ai envoyé Tychique à Ephèse. Quand tu viendras, apporte avec toi le manteau que j'ai laissé à Troas chez Carpus, et les livres, principalement les parchemins. Alexandre, l'ouvrier en cuivre, m'a fait souffrir beaucoup de maux ; le Seigneur lui rendra selon ses œuvres. Garde-toi aussi de lui, car il a fort résisté à nos paroles. Personne ne m'a assisté dans ma première défense, mais tous m'ont abandonné : que cela ne leur soit point imputé ! Mais le Seigneur m'a assisté et il m'a fortifié, afin que la prédication fût pleinement accomplie par moi, et que tous les païens l'entendissent ; et j'ai été délivré de la gueule du lion. Le Seigneur me délivrera aussi de toute œuvre mauvaise, et me sauvera dans son royaume céleste : à lui soit gloire aux siècles des siècles. Amen. Salue Prisca et Aquilas, et la famille d'Onésiphore. Eraste est demeuré à Corinthe, et j'ai laissé Trophime malade à Milet. Hâte-toi de venir avant l'hiver. Eubulus, Pudens, Linus, Claudia et tous les frères te saluent. Le Seigneur Jésus soit avec ton esprit ! La grâce soit avec vous.
Paul, serviteur de Dieu, et apôtre de Jésus-Christ, selon la foi des élus de Dieu, et la connaissance de la vérité qui est selon la piété, dans l'espérance de la vie éternelle, que Dieu, qui ne ment pas, a promise avant des temps éternels, mais il a manifesté en son propre temps sa Parole, par la prédication qui m'a été confiée, selon l'ordre de Dieu notre Sauveur : à Tite, mon véritable enfant dans la foi qui nous est commune : Grâce et paix de la part de Dieu le Père, et de Jésus-Christ notre Sauveur. La raison pour laquelle je t'ai laissé en Crète, c'est afin que tu règles les choses qui restent à régler, et que tu établisses dans chaque ville des anciens, suivant que je te l'ai ordonné, s'il y a quelqu'un qui soit irréprochable, mari d'une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de dissolution, ni désobéissants. Car il faut que l'évêque soit irréprochable, comme administrateur de Dieu ; non attaché à son sens, ni colère, ni adonné au vin, ni violent, ni porté au gain déshonnête ; mais qu'il soit hospitalier, ami des gens de bien, prudent, juste, sain, tempérant : retenant la fidèle parole selon la doctrine, en sorte qu'il soit capable, et d'exhorter suivant cette saine doctrine, et de convaincre les contradicteurs. Car il y en a plusieurs, principalement parmi ceux de la circoncision qui ne veulent pas se soumettre, vains discoureurs, qui séduisent les âmes, auxquels il faut fermer la bouche, eux qui pervertissent des familles entières, enseignant pour un gain honteux ce qu'il ne faut pas enseigner. Quelqu'un d'entre eux, leur propre prophète, a dit : Crétois toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux. Ce témoignage est vrai ; c'est pourquoi reprends-les sévèrement, afin qu'ils deviennent sains en la foi : ne s'attachant point aux fables judaïques, et aux ordonnances d'hommes qui se détournent de la vérité. Toutes choses sont pures pour ceux qui sont purs ; mais rien n'est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules ; au contraire, et leur entendement et leur conscience sont souillés. Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres ; étant abominables et rebelles et incapables de toute bonne œuvre. Mais toi, dis les choses qui conviennent à la saine doctrine : que les vieillards soient sobres, honnêtes, prudents, sains dans la foi, dans la charité, dans la patience. Que les femmes âgées aient de même un extérieur convenable à la sainteté ; qu'elles ne soient point médisantes, ni sujettes à beaucoup de vin ; qu'elles donnent de bonnes instructions ; afin qu'elles apprennent aux jeunes femmes à aimer leurs maris, à aimer leurs enfants ; à être prudentes, chastes, gardant la maison, bonnes, soumises à leurs maris ; afin que la Parole de Dieu ne soit exposée à aucun blâme. De même exhorte les jeunes hommes à être prudents, te montrant toi-même en toutes choses comme un modèle de bonnes œuvres ; mettant dans ton enseignement de la pureté de la dignité, une parole saine, irrépréhensible, afin que l'adversaire soit confus, n'ayant aucun mal à dire de vous. Exhorte les esclaves à être soumis à leurs propres maîtres, à leur être agréables en toutes choses, ne contredisant point, ne détournant rien, mais montrant une entière bonne foi, afin de faire honneur en toutes choses à la doctrine de Dieu notre Sauveur. Car la grâce de Dieu, salutaire à tous les hommes, est apparue ; elle nous enseigne, qu'en renonçant à l'impiété et aux convoitises du monde, nous vivions dans le siècle présent selon la tempérance, la justice et la piété ; attendant la bienheureuse espérance et l'apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même pour nous, afin qu'il nous rachetât de toute iniquité, et qu'il se purifiât à lui-même un peuple particulier zélé pour les bonnes œuvres. Dis ces choses, et exhorte, et reprends avec une pleine autorité : que personne ne te méprise. Rappelle-leur d'être soumis aux principautés, aux autorités, d'obéir, d'être prêts à toute bonne œuvre ; de ne médire de personne, de n'être point querelleurs, d'être modérés, montrant une entière douceur envers tous les hommes. Car nous étions aussi autrefois nous-mêmes insensés, désobéissants, égarés, assujettis à diverses convoitises et voluptés ; vivant dans la malice et dans l'envie, digne d'être haïs, et nous haïssant les uns les autres. Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour envers les hommes, sont apparus, il nous a sauvés, non par des œuvres de justice que nous eussions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et par le renouvellement de l'Esprit-Saint, qu'il a répandu abondamment sur nous par Jésus-Christ notre Sauveur ; afin que, justifiés par sa grâce, nous eussions l'espérance d'être héritiers de la vie éternelle. Cette parole est certaine, et je veux que tu établisses fortement ces choses, afin que ceux qui ont cru en Dieu aient soin de s'appliquer les premiers aux bonnes œuvres : voilà les choses qui sont bonnes et utiles aux hommes. Mais laisse les folles questions et les généalogies et les contestations et les disputes touchant la loi ; car elles sont inutiles et vaines. Evite l'homme hérétique, après un premier et un second avertissement, sachant qu'un tel homme est perverti, et qu'il pèche, étant condamné par lui-même. Lorsque je t'aurai envoyé Artémas, ou Tychique, hâte-toi de venir vers moi à Nicopolis ; car c'est là que j'ai résolu de passer l'hiver. Fais accompagner avec soin Zénas le légiste, et Apollos, afin que rien ne leur manque. Et que les nôtres apprennent aussi à s'appliquer les premiers aux bonnes œuvres, pour les besoins nécessaires, afin qu'ils ne soient pas sans fruit. Tous ceux qui sont avec moi te saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. La grâce soit avec vous tous.
Paul, prisonnier de Jésus-Christ, et Timothée, notre frère, à Philémon notre bien-aimé et notre compagnon d'œuvre, et à Apphia notre sœur, et à Archippe, notre compagnon d'armes, et à l'Eglise qui est dans ta maison : La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ ! Je rends sans cesse grâces à mon Dieu, faisant mention de toi dans mes prières ; en apprenant la foi que tu as au Seigneur Jésus, et ta charité envers tous les saints ; afin que la communion de ta foi soit efficace dans la connaissance de tout bien qui est en nous, pour Jésus-Christ. Car nous avons une grande joie et une grande consolation dans ta charité, parce que les entrailles des saints ont été réjouies par toi, frère. C'est pourquoi, bien que j'aie en Christ une grande liberté pour te commander ce qui est convenable ; je te supplie plutôt par la charité, étant ce que je suis, Paul, vieillard, et même maintenant prisonnier de Jésus-Christ : je te supplie pour mon enfant, que j'ai engendré étant dans les chaînes, Onésime, qui t'a autrefois été inutile, mais qui sera présentement très utile et à toi et à moi, et que je te renvoie. Toi donc reçois-le, comme mes propres entrailles. J'aurais souhaité de le retenir auprès de moi, afin qu'il me servît pour toi, dans les liens de l'Evangile ; mais je n'ai rien voulu faire sans ton consentement, afin que le bien que tu feras ne soit pas forcé, mais volontaire. Car peut-être a-t-il été séparé de toi pour quelque temps, afin que tu le recouvres pour toujours, non plus comme un esclave, mais comme étant fort au-dessus d'un esclave, comme un frère bien-aimé, de moi particulièrement, et à bien plus forte raison de toi, et dans la chair, et dans le Seigneur ! Si donc tu me regardes comme uni avec toi, reçois-le comme moi-même. Que s'il t'a fait quelque tort, ou s'il te doit quelque chose, mets-le-moi en compte : moi, Paul, je t'écris de ma propre main, moi je le rendrai ; pour ne pas te dire que tu te dois toi-même à moi. Oui, frère, que je reçoive de toi cet avantage dans le Seigneur ; réjouis mes entrailles dans le Seigneur. Je t'écris, comptant sur ton obéissance sachant que tu feras même plus que je ne dis. En même temps aussi, prépare-moi un logement ; car j'espère que, par vos prières, je vous serai rendu. Epaphras, mon compagnon de captivité en Jésus-Christ te salue, ainsi que Marc, Aristarque, Démas, et Luc, mes compagnons d'œuvre. La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit.
Dieu ayant autrefois parlé aux pères, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, par les prophètes, nous a parlé en ces derniers jours par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel aussi il a fait l'univers, et qui, étant le rayonnement de sa gloire, et l'empreinte de son être, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance, après avoir fait la purification des péchés, s'est assis à la droite de la Majesté, dans les lieux élevés ; étant devenu d'autant plus excellent que les anges, qu'il a hérité d'un nom plus excellent que le leur. Car auquel des anges a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, c'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui ? Et encore : Moi je lui serai pour Père, et lui me sera pour Fils ? Et plus loin, quand il introduit dans le monde le Premier-né, il dit : Que tous les anges de Dieu l'adorent. Et aux anges, il dit : Il fait de ses anges des vents, et de ses ministres une flamme de feu ; mais au Fils, il dit : Ton trône, ô Dieu ! est aux siècles des siècles, et c'est le sceptre de la droiture que le sceptre de ton règne ! Tu as aimé la justice et tu as haï l'iniquité ; c'est pourquoi, ô Dieu ! ton Dieu t'a oint d'une huile d'allégresse, au-dessus de tes collègues. Et : Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l'ouvrage de tes mains ; eux périront, mais toi tu demeures ; et ils vieilliront tous comme un vêtement ; et tu les rouleras comme un manteau, et ils seront changés ; mais toi, tu es le même, et tes années ne finiront point. Et auquel des anges a-t-il jamais dit : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis pour ton marchepied ? Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? C'est pourquoi il faut nous attacher d'autant plus aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d'elles. Car, si la parole annoncée par des anges a été ferme, et si toute transgression et désobéissance a reçu une juste rétribution, comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut, qui, ayant été annoncé d'abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'avaient entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes et des prodiges et divers miracles, et par des communications de l'Esprit-Saint réparti selon sa volonté ? Car ce n'est point à des anges qu'il a soumis le monde à venir dont nous parlons ; mais quelqu'un a rendu témoignage quelque part, disant : Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui, ou le fils de l'homme, pour que tu prennes garde à lui ? Tu l'as fait pour un peu de temps inférieur aux anges, tu l'as couronné de gloire et d'honneur ; tu as mis toutes choses sous ses pieds. Car, en lui soumettant toutes choses, il n'a rien laissé qui ne lui fût soumis ; or, maintenant nous ne voyons point encore que toutes, choses lui soient soumises. Mais nous voyons ce Jésus, qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'il a soufferte, afin que par la grâce de Dieu il goûtât la mort pour tous. Car il convenait à Celui pour qui et par qui sont toutes choses, conduisant plusieurs fils à la gloire, d'élever à la perfection par des souffrances le prince de leur salut. Car et Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés, sont tous issus d'un seul ; c'est pourquoi il n'a point honte de les appeler ses frères, disant : J'annoncerai ton nom à mes frères ; au milieu de l'assemblée je te célébrerai par des hymnes. Et encore : Pour moi, je mettrai ma confiance en lui. Et encore : Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés. Puis donc que les enfants participent au sang et à la chair, lui aussi y a participé pareillement, afin que par la mort il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable ; et qu'il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient toute leur vie tenus dans la servitude. Car ce n'est certes point à des anges qu'il porte secours, mais il porte secours à la postérité d'Abraham. En conséquence il devait être rendu semblable en toutes choses à ses frères ; afin qu'il devînt compatissant et fût un souverain sacrificateur fidèle dans les choses qui concernent Dieu, pour expier les péchés du peuple. Car parce qu'il a souffert, ayant été lui-même tenté, il peut secourir ceux qui sont tentés. C'est pourquoi, frères saints, participants de la vocation céleste, considérez l'apôtre et souverain sacrificateur que nous confessons, Jésus, qui est fidèle à celui qui l'a établi dans sa maison, comme Moïse aussi le fut. Car il a été jugé digne d'une gloire d'autant supérieure à celle de Moïse, que celui qui a construit la maison a plus d'honneur que la maison. Car toute maison est construite par quelqu'un ; mais celui qui a construit toutes choses, c'est Dieu. Et tandis que Moïse a été fidèle dans toute sa maison, comme serviteur, pour rendre témoignage des choses qui devaient être annoncées, Christ l'est comme Fils sur sa maison ; et c'est nous qui sommes sa maison, si nous retenons ferme jusqu'à la fin l'assurance et l'espérance qui est notre sujet de gloire. C'est pourquoi, comme dit l'Esprit-Saint ; Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez point vos cœurs, comme dans l'irritation, au jour de la tentation dans le désert ; où vos pères me tentèrent en me mettant à l'épreuve, et virent mes œuvres pendant quarante ans ! C'est pourquoi je fus indigné contre cette génération, et je dis : Toujours leur cœur s'égare ! Mais eux, ils n'ont point connu mes voies ; de sorte que je jurai dans ma colère : Ils n'entreront point dans mon repos ! Prenez garde, frères, qu'il n'y ait en quelqu'un de vous un cœur méchant et incrédule, qui se montre par l'abandon du Dieu vivant. Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps que l'on peut dire : Aujourd'hui ; afin qu'aucun de vous ne s'endurcisse par la séduction du péché. Car nous sommes devenus participants du Christ, si du moins nous retenons ferme jusqu'à la fin notre assurance première, pendant qu'il est dit ; Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez point vos cœurs, comme dans l'irritation. Car qui sont ceux qui, après avoir entendu, l'irritèrent ? Mais ne sont-ce pas tous ceux qui sortirent d'Egypte sous la conduite de Moïse ? Et qui sont ceux contre qui il fut courroucé pendant quarante ans ? n'est-ce pas ceux qui péchèrent, et dont les cadavres tombèrent dans le désert ? Et qui sont ceux à qui il jura qu'ils n'entreraient point dans son repos, si ce n'est ceux qui furent incrédules ? Et nous voyons qu'ils n'y purent entrer à cause de leur incrédulité. Craignons donc que quelqu'un d'entre vous, bien que la promesse d'entrer dans son repos subsiste, ne pense être venu trop tard ; car aussi cette bonne nouvelle nous a été annoncée comme à eux ; mais à eux la parole qu'ils entendirent ne leur servit de rien, parce que ceux qui l'entendirent ne se la sont pas appropriée par la foi. Car nous entrons dans le repos, nous qui avons cru, selon qu'il a dit : Je jurai dans ma colère : Ils n'entreront point dans mon repos ; et cela quoique les œuvres fussent faites depuis la création du monde ; car il a parlé quelque part ainsi, touchant le septième jour : Et Dieu se reposa le septième jour de toutes ses œuvres. Et encore dans ce passage : Ils n'entreront point dans mon repos ! Puis donc qu'il est laissé à quelques-uns d'y entrer, et que ceux à qui la bonne nouvelle en avait été premièrement annoncée, n'y sont pas entrés, à cause de leur désobéissance, il détermine de nouveau un certain jour : Aujourd'hui, disant dans le livre de David, si longtemps après, comme il a été dit ci-devant : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez point vos cœurs. Car si Josué leur eût donné le repos, il ne parlerait pas d'un autre jour après cela. Il reste donc un repos de sabbat pour le peuple de Dieu. Car celui qui est entré dans son repos, se repose, lui aussi, de ses œuvres, comme Dieu se repose des siennes. Empressons-nous donc d'entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe, en suivant le même exemple de désobéissance. Car la parole de Dieu est vivante, et efficace, et plus acérée qu'aucune épée à deux tranchants, et pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et mœlles, et juge des pensées et des réflexions du cœur. Et il n'y a pas de créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et entièrement découvertes à ses yeux ; c'est à lui que nous devons rendre compte. Ayant donc un grand souverain Sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, retenons ferme notre profession. Car nous n'avons pas un souverain Sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté en toutes choses d'une manière semblable, le péché excepté. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin que nous obtenions miséricorde et que nous trouvions grâce, pour un secours opportun. Car tout souverain sacrificateur, pris d'entre les hommes, est établi pour les hommes en vue des choses qui concernent Dieu, afin qu'il offre des dons et des sacrifices pour les péchés, étant capable d'avoir compassion de ceux qui sont dans l'ignorance et dans l'égarement, puisque lui-même aussi est enveloppé de faiblesse, et que, à cause de cette faiblesse, il doit offrir pour lui-même, aussi bien que pour le peuple, des sacrifices pour les péchés. Et, nul ne s'attribue à soi-même cette dignité, mais il y est appelé de Dieu, comme le fut aussi Aaron. De même aussi le Christ ne s'est point attribué lui-même la gloire d'être souverain Sacrificateur ; mais il la tient de celui qui lui a dit : Tu es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui ; comme il dit aussi dans un autre endroit : Tu es Sacrificateur éternellement, selon l'ordre de Melchisédek. C'est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant offert avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé et délivré de la crainte, quoiqu'il fût Fils, a appris, par les choses qu'il a souffertes, l'obéissance ; et ayant été élevé à la perfection, il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l'auteur d'un salut éternel, ayant été proclamé par Dieu souverain Sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek. Au sujet de ce souverain Sacrificateur, nous avons beaucoup à dire, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre. Car vous qui devriez aussi être des maîtres, vu le temps, vous avez de nouveau besoin que quelqu'un vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu ; et vous en êtes venus à avoir besoin de lait, et non de nourriture solide. Car quiconque en est au lait, ne saurait comprendre une parole de justice ; car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, qui, grâce à l'habitude, ont le sens exercé à discerner le bien et le mal. C'est pourquoi, laissant les premiers éléments de la doctrine du Christ, tendons à la perfection, ne posant pas de nouveau le fondement de la repentance des œuvres mortes et de la foi en Dieu ; de la doctrine des baptêmes et de l'imposition des mains ; de la résurrection des morts et du jugement éternel. Et c'est ce que nous ferons, si Dieu le permet. Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, et qui ont goûté le don céleste, et qui ont été faits participants de l'Esprit-Saint, et qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui ont fait défection, soient renouvelés encore à la repentance, puisqu'ils crucifient de nouveau pour eux-mêmes le Fils de Dieu, et l'exposent à l'ignominie. Car lorsqu'une terre a bu la pluie qui vient souvent sur elle, et qu'elle produit une herbe utile à ceux pour lesquels aussi elle est cultivée, elle a part à la bénédiction de Dieu ; mais si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près de recevoir la malédiction, dont le terme est la destruction par le feu. Mais, quoique nous parlions ainsi, nous sommes convaincus pour ce qui vous concerne, bien-aimés, que des choses meilleures et qui aboutissent au salut vous sont réservées. Car Dieu n'est pas injuste, pour oublier votre œuvre et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et les servant encore. Mais nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour la pleine certitude de l'espérance jusqu'à la fin, afin que vous-ne vous relâchiez point, mais que vous imitiez ceux qui, par la foi et par la patience, héritent des promesses. Car Dieu, ayant fait la promesse à Abraham, parce qu'il ne pouvait jurer par un plus grand, jura par lui-même, en disant : Certainement, je te bénirai abondamment, et je te multiplierai extrêmement. Et, ayant attendu ainsi avec patience, il obtint l'accomplissement de la promesse. Car les hommes jurent par celui qui est plus grand qu'eux, et le serment est pour eux un terme à toute contestation pour confirmer leur parole. Cela étant, Dieu, voulant prouver plus abondamment aux héritiers de la promesse la fermeté immuable de sa résolution, est intervenu par un serment ; afin que, par deux actes immuables, dans lesquels il est impossible que Dieu ait menti, nous ayons un puissant encouragement, nous qui avons trouvé notre refuge en retenant ferme l'espérance qui nous est proposée ; laquelle nous avons, comme une ancre de l'âme, sûre et solide, et qui pénètre dans le sanctuaire, au delà du voile, là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain Sacrificateur pour l'éternité, selon l'ordre de Melchisédek. En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu très haut, qui alla au-devant d'Abraham revenant de la défaite des rois, et qui le bénit ; à qui aussi Abraham donna la dîme de tout ; qui était premièrement, si l'on interprète son nom, roi de justice, et ensuite aussi roi de Salem, c'est-à-dire, roi de paix ; sans père, sans mère, sans généalogie, n'ayant ni commencement de jours, ni fin de vie, mais assimilé au Fils de Dieu, demeure sacrificateur à perpétuité. Or, considérez combien grand était celui à qui Abraham donna la dîme du butin, lui le patriarche ! Tandis que ceux d'entre les fils de Lévi qui reçoivent la sacrificature, ont, selon la loi, ordre de lever la dîme sur le peuple, c'est-à-dire sur leurs frères, quoique ceux-ci soient issus des reins d'Abraham, lui, qui n'était pas d'entre eux par sa généalogie, a levé la dîme sur Abraham et béni celui qui avait les promesses. Or, nul ne le contestera, c'est l'inférieur qui est béni par le supérieur. Et tandis qu'ici des hommes qui meurent prennent les dîmes, là c'est quelqu'un dont il est attesté qu'il est vivant. Et, par le moyen d'Abraham, pour ainsi dire, c'est sur Lévi aussi, qui reçoit les dîmes, que la dîme a été levée ; car il était encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédek alla au-devant de celui-ci. Si donc l'on pouvait arriver à la perfection par le sacerdoce lévitique (car le peuple avait reçu une loi fondée sur celui-ci), qu'était-il encore besoin qu'il s'élevât un autre sacrificateur, selon l'ordre de Melchisédek, et qui ne fût pas nommé selon l'ordre d'Aaron ? Car le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a changement de loi. Car celui de qui ces choses sont dites a fait partie d'une autre tribu, de laquelle personne n'a fait le service de l'autel ; car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu pour laquelle Moïse n'a rien dit concernant des sacrificateurs. Et cela est encore plus manifeste, en ce que, à la ressemblance de Melchisédek, s'élève un autre sacrificateur, qui n'a point été établi selon la loi d'une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d'une vie impérissable. Car ce témoignage lui est rendu : Tu es sacrificateur pour l'éternité, selon l'ordre de Melchisédek. Car il y a, d'une part, abrogation d'une ordonnance antérieure, à cause de sa faiblesse et de son inutilité (car la loi n'a rien amené à la perfection ), introduction, d'autre part, d'une espérance meilleure, par laquelle nous nous approchons de Dieu. Et en tant que cela n'a point été sans serment, (car tandis que les autres sacrificateurs sont devenus sacrificateurs sans serment ; lui, l'est devenu avec serment par celui qui lui dit : Le Seigneur l'a juré, et il ne s'en repentira point : Tu es sacrificateur éternellement.) Jésus est devenu par cela même aussi garant d'une alliance plus excellente. Et tandis que les sacrificateurs sont institués en grand nombre, parce que la mort les empêche de subsister toujours ; lui, parce qu'il demeure pour l'éternité, a la sacrificature qui ne passe point à un autre. C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux. Car il nous convenait aussi d'avoir un tel souverain sacrificateur, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs et élevé au-dessus des cieux ; qui n'a pas besoin tous les jours, comme les souverains sacrificateurs, d'offrir des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple ; car ceci, il l'a fait une fois pour toutes, en s'offrant lui-même. Car la loi établit pour souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole du serment, qui a été fait après la loi, établit le Fils, qui est parfait, pour l'éternité. Or, point capital dans ce que nous disons, nous avons un souverain sacrificateur qui s'est assis à la droite du trône de la Majesté dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, que le Seigneur a dressé, et non pas un homme. Car tout souverain sacrificateur est établi pour offrir des dons et des sacrifices ; c'est pourquoi il est nécessaire que celui-ci ait aussi quelque chose à offrir. Si donc il était sur la terre, il ne serait pas même sacrificateur, puisque là sont ceux qui offrent les dons selon la loi, eux qui desservent une image et une ombre des choses célestes ; selon que Moïse fut divinement averti, lorsqu'il allait construire le tabernacle :Aie soin, dit-il en effet, de faire tout selon le modèle qui t'a été montré sur la montagne. Mais maintenant il a obtenu un ministère d'autant supérieur, qu'il est médiateur d'une alliance meilleure, qui a été constituée sur de meilleures promesses. Car si cette première alliance avait été irréprochable, on ne chercherait pas un lieu pour une seconde. En effet, c'est en leur faisant des reproches, qu'il dit : Voici, des jours viennent, dit le Seigneur, où je conclurai une alliance nouvelle avec la maison d'Israël et avec la maison de Juda ; non comme l'alliance que je fis avec leurs pères, le jour où je les pris par la main pour les conduire hors du pays d'Egypte ; car eux, ils n'ont pas persévéré dans mon alliance, et moi, je ne me suis plus soucié d'eux, dit le Seigneur. Car voici l'alliance que j'établirai pour la maison d'Israël en ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur entendement, et je les écrirai dans leurs cœurs ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Et ils n'enseigneront plus chacun son concitoyen et chacun son frère, disant : Connais le Seigneur ; car tous me connaîtront, depuis le pe- tit jusqu'au grand d'entre eux ; parce que je serai miséricordieux à l'égard de leurs injustices, et que je ne me souviendrai plus de leurs péchés. En disant : une alliance nouvelle, il a rendu ancienne la première ; or, ce qui est devenu ancien et a vieilli est près de disparaître. La première alliance donc avait, elle aussi, il est vrai, des ordonnances pour le culte et le sanctuaire, un sanctuaire de ce monde. Un tabernacle en effet avait été construit ; le premier, où il y avait le chandelier et la table, et les pains de proposition, s'appelle lieu saint ; et au delà du second voile, un tabernacle appelé saint des saints, ayant un autel d'or pour les parfums, et l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or, dans laquelle étaient un vase d'or, contenant la manne, et la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l'alliance. Et au-dessus de l'arche étaient des chérubins de gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire ; choses dont ce n'est pas le moment de parler en détail. Or ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs entrent bien en tout temps dans le premier tabernacle, lorsqu'ils font le service ; mais dans le second, le souverain sacrificateur seul entre une fois l'année ; non sans du sang qu'il offre pour lui-même et pour les péchés d'ignorance du peuple ; l'Esprit-Saint montrant par là que le chemin du lieu très saint n'avait pas encore été manifesté, tant que subsistait le premier tabernacle ; qui était une figure pour le temps présent selon laquelle on offre des dons et des sacrifices qui ne peuvent pas rendre parfait, quant à la conscience, celui qui célèbre ce culte, qui ne sont, avec les aliments et les breuvages, et les diverses ablutions, que des ordonnances charnelles imposées jusqu'à un temps de réformation. Mais Christ, étant venu comme souverain sacrificateur des biens à venir, à travers le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'a point été fait de main d'homme, c'est-à-dire, qui n'est point de cette création, ce n'est pas non plus avec le sang de boucs et de veaux, mais avec son propre sang, qu'il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, ayant obtenu une rédemption éternelle. Car si le sang de boucs et de taureaux, et la cendre d'une génisse, dont on fait aspersion sur ceux qui sont souillés, sanctifient pour la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui par l'Esprit éternel s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, pour servir le Dieu vivant ! Et c'est pourquoi il est médiateur d'une nouvelle Alliance, afin que, la mort étant intervenue pour la rédemption des péchés commis sous la première Alliance, ceux qui sont appelés reçoivent l'héritage éternel qui leur a été promis. Car où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit annoncée, car un testament a son effet après la mort, puisqu'il n'a aucune force tant que vit le testateur. C'est pourquoi la première Alliance même ne fut point inaugurée sans effusion de sang. Car Moïse, après avoir prononcé à tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des veaux et des boucs, avec de l'eau et de la laine écarlate et de l'hysope, et fit aspersion sur le livre même et sur tout le peuple, en disant : Ceci est le sang de l'Alliance que Dieu a ordonnée pour vous. Et il fit de même aspersion avec le sang sur le tabernacle et sur tous les ustensiles du culte. Et, en général, toutes choses, selon la loi, sont purifiées avec du sang, et sans effusion de sang il n'y a point de rémission. Il est donc nécessaire, puisque les images des choses qui sont dans les cieux sont purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le soient par des sacrifices plus excellents que ceux-là. Car ce n'est point dans un sanctuaire fait de main d'homme, imitation du véritable, que Christ est entré, mais dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu. Et ce n'est pas afin qu'il s'offre plusieurs fois lui-même, comme le souverain sacrificateur entre dans le lieu très saint chaque année, avec du sang étranger ; autrement il aurait fallu qu'il eût souffert plusieurs fois depuis la fondation du monde ; mais maintenant, dans la consommation des siècles, il a paru une seule fois pour l'abolition du péché par le sacrifice de lui-même. Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement, de même aussi Christ, ayant été offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs, paraîtra une seconde fois, sans péché, à ceux qui l'attendent pour leur salut. Car la loi n'ayant qu'une ombre des biens à venir, et non l'image même des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu'on offre chaque année à perpétuité, rendre parfaits ceux qui y prennent part. Autrement n'aurait-on pas cessé de les offrir, puisque ceux qui rendent ce culte, étant une fois purifiés, n'auraient plus eu aucune conscience de leurs péchés ? Mais dans ces sacrifices il se fait chaque année une commémoration des péchés. Car il est impossible que le sang de taureaux et de boucs ôte les péchés. C'est pourquoi, entrant dans le monde, il dit : Tu n'as point voulu de sacrifice ni d'offrande, mais tu m'as formé un corps. Tu n'as point pris plaisir aux holocaustes ni aux sacrifices pour le péché. Alors j'ai dit : Voici, je viens (dans le rouleau du livre il est écrit de moi), pour faire, ô Dieu ! ta volonté. Disant auparavant : Sacrifices et offrandes, holocaustes et oblations pour le péché (choses qui sont offertes selon la loi), tu n'en as pas voulu et n'y as point pris plaisir, il a dit alors : Voici, je viens pour faire ta volonté. Il abolit le premier pour établir le second. C'est par cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. Et tandis que tout sacrificateur se tient chaque jour debout, faisant le service, et offrant souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu, attendant désormais jusqu'à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds. Car par une seule offrande il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. Or l'Esprit-Saint aussi nous en rend témoignage ; car après avoir dit : Voici l'Alliance que je ferai avec eux après ces jours-là, le Seigneur dit : Je mettrai mes lois dans leur cœur, et je les écrirai dans leur entendement ; et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. Or, là où il y a rémission des péchés et des iniquités, il n'y a plus d'offrande pour le péché. Ayant donc, frères, par le sang de Jésus, une ferme assurance d'entrer dans le sanctuaire, chemin nouveau et vivant, qu'il nous a inauguré au travers du voile, c'est-à-dire, de sa chair ; et ayant un grand sacrificateur sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur sincère, dans une pleine certitude de foi, ayant les cœurs purifiés d'une mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure. Retenons la profession de l'espérance sans fléchir ; car il est fidèle, celui qui a fait la promesse ; et considérons-nous les uns les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres ; n'abandonnant point notre assemblée, comme quelques-uns ont coutume de faire, mais nous exhortant, et cela d'autant plus que vous voyez approcher le jour. Car, si nous péchons volontairement, après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais l'attente terrible d'un jugement et l'ardeur d'un feu qui doit dévorer les adversaires. Si quelqu'un a violé la loi de Moïse, il est mis à mort sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins : combien pire pensez-vous que sera le châtiment dont sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, et tenu pour profane le sang de l'alliance, par lequel il avait été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce ? Car nous connaissons Celui qui a dit : A moi est la vengeance ; moi je rétribuerai ! Et encore : Le Seigneur jugera son peuple. Il est terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant. Mais souvenez-vous de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, vous avez supporté une longue épreuve de souffrances, d'une part, exposés en spectacle par des opprobres et des tribulations, d'autre part, vous associant à ceux qui menaient une semblable vie. Car vous avez aussi compati avec les prisonniers, et vous avez vous-mêmes accepté avec joie l'enlèvement de vos biens, sachant que vous avez un bien meilleur et permanent. Ne rejetez donc point votre assurance, qui a une grande récompense. Car vous avez besoin de persévérance, afin qu'après avoir fait la volonté de Dieu, vous remportiez ce qui vous est promis. Car encore un peu, un peu de temps, Celui qui doit venir viendra, et il ne tardera point ; mais mon juste vivra par la foi ; et s'il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui. Quant à nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre ; mais de ceux qui croient pour sauver leur âme. Or la foi est une assurance de choses qu'on espère, une démonstration de faits qu'on ne voit pas. Car c'est parce qu'ils la possédaient que les anciens ont obtenu un témoignage. Par la foi, nous reconnaissons que l'univers a été fait par la parole de Dieu, afin que ce qui se voit n'eût pas été fait de choses qui paraissent. Par la foi, Abel offrit à Dieu un meilleur sacrifice que Caïn ; par elle il obtint le témoignage d'être juste, Dieu rendant témoignage à ses offrandes ; et, par elle, quoique mort, il parle encore. Par la foi, Enoch fut transporté pour ne point voir la mort ; et on ne le trouvait pas, parce que Dieu l'avait transporté ; car, avant le transport, il lui est rendu témoignage d'avoir plu à Dieu. Or sans la foi il est impossible de lui plaire ; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il devient le rémunérateur de ceux qui le cherchent. Par la foi, Noé, divinement averti, saisi de crainte au sujet des choses qu'on ne voyait pas encore, construisit une arche pour le salut de sa maison ; par elle il condamna le monde, et devint héritier de la justice qui est selon la foi. Par la foi, Abraham étant appelé, obéit en partant pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage ; et il partit, ne sachant où il allait. Par la foi, il vint séjourner dans la terre de la promesse comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, avec Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse. Car il attendait la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l'architecte et le constructeur. Par la foi, Sara, elle aussi, reçut la puissance de fonder une postérité, et cela malgré son âge avancé, parce qu'elle estima fidèle Celui qui avait fait la promesse. C'est pourquoi aussi il est né d'un seul homme, et même d'un homme amorti, une multitude comme les étoiles du ciel, et comme le sable qui est sur le bord de la mer, lequel ne se peut compter. Selon la foi tous ceux-là sont morts sans avoir obtenu les choses promises, les ayant seulement vues et saluées de loin, et ayant professé qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Car ceux qui parlent ainsi montrent clairement qu'ils cherchent une patrie ; et s'ils se souvenaient de celle d'où ils étaient sortis, ils auraient le temps d'y retourner ; mais ils en désirent une meilleure, c'est-à-dire une céleste ; c'est pourquoi Dieu n'a point honte d'eux, ni d'être appelé leur Dieu ; car il leur a préparé une cité. Par la foi Abraham, mis à l'épreuve, offrit Isaac ; et c'est son unique qu'il offrait, lui qui avait reçu les promesses, lui auquel il avait été dit : En Isaac te sera nommée une postérité ; ayant estimé que Dieu est puissant même pour ressusciter d'entre les morts ; c'est pourquoi il le recouvra aussi en figure. Par la foi, Isaac bénit, même au sujet de choses à venir, Jacob et Esaü. Par la foi, Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph, et adora, appuyé sur le haut de son bâton. Par la foi, Joseph mourant fit mention de l'exode des fils d'Israël, et donna des ordres au sujet de ses ossements. Par la foi, Moïse, à sa naissance, fut caché pendant trois mois par son père et sa mère, parce qu'ils virent que c'était un bel enfant et qu'ils ne craignirent pas l'édit du roi. Par la foi, Moïse devenu grand, refusa d'être appelé fils d'une fille de Pharaon, choisissant plutôt d'être maltraité avec le peuple de Dieu que d'avoir une jouissance passagère due au péché ; estimant l'opprobre du Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l'Egypte, car il avait les regards arrêtés sur la rémunération. Par la foi, il quitta l'Egypte, sans craindre la colère du roi ; car il tint ferme, comme voyant Celui qui est invisible. Par la foi, il institua la Pâque et l'aspersion du sang, afin que l'exterminateur des premiers-nés ne touchât pas les Israélites. Par la foi, ils traversèrent la mer Rouge, comme une terre sèche ; ce que les Egyptiens ayant tenté, ils furent engloutis. Par la foi, les murailles de Jéricho tombèrent, après qu'on en eut fait le tour pendant sept jours. Par la foi, Rahab la prostituée ne périt point avec ceux qui n'avaient pas cru, ayant reçu les espions pacifiquement. Et que dirai-je encore ? Car le temps me manquera si je parle de Gédéon, de Barac, de Samson, de Jephté, de David et de Samuel et des prophètes ; qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent l'effet des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l'épée, triomphèrent de la maladie, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées étrangères. Des femmes recouvrèrent leurs morts par une résurrection ; d'autres furent torturés, n'acceptant pas la délivrance, afin d'obtenir une meilleure résurrection ; d'autres furent mis à l'épreuve par des moqueries et des verges, et même par les liens et la prison. Ils furent lapidés, ils furent sciés, ils furent tentés, ils furent mis à mort par l'épée, ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, manquant de tout, affligés, maltraités, eux dont le monde n'était pas digne, errants dans des déserts et des montagnes et des cavernes et dans les antres de la terre. Et tous ceux-là, bien qu'ayant obtenu un bon témoignage par la foi, n'ont point reçu ce qui leur était promis ; Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu'ils ne, parvinssent pas à la perfection sans nous. Ainsi donc, nous aussi, puisque nous sommes entourés d'une si grande nuée de témoins, ayant rejeté tout fardeau et le péché qui nous enveloppe aisément, poursuivons avec persévérance la course qui nous est proposée, les regards arrêtés sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi ; qui, en vue de la joie qui lui était proposée, a souffert la croix, ayant méprisé la honte, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. Considérez en effet Celui qui a souffert de la part des pécheurs une si grande contradiction contre lui-même, afin que vous ne vous laissiez pas abattre, étant découragés dans vos âmes. Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang, en combattant contre le péché. Et vous avez oublié l'exhortation qui vous dit comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur, et ne perds point courage, lorsqu'il te reprend. Car celui que le Seigneur aime, il le corrige, et il frappe de verges tout fils qu'il reconnaît pour sien. C'est pour être corrigés que vous souffrez ; c'est comme des fils que Dieu vous traite, car quel est le fils qu'un père ne corrige pas ? Mais si vous êtes exempts de la correction à laquelle tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils. D'ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous corrigeaient et que nous les respections, ne serons-nous pas beaucoup plutôt soumis au Père des esprits, et nous vivrons ! Car eux nous corrigeaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon ; mais lui le fait pour notre profit, afin que nous participions à sa sainteté. Toute correction, il est vrai, semble au premier moment non un sujet de joie, mais de tristesse ; mais plus tard elle rapporte à ceux qui ont été exercés par elle un fruit paisible de justice. C'est pourquoi redressez les mains languissantes, et les genoux fléchissants ; et faites à vos pieds des sentiers droits, afin que ce qui est boiteux ne se dévoie pas, mais que plutôt il soit guéri. Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur ; veillant à ce que personne ne soit dépourvu de la grâce de Dieu ; à ce qu'aucune racine d'amertume poussant des rejetons ne produise du trouble, et que par elle le grand nombre ne soient souillés ; à ce que personne ne soit fornicateur ou profane comme Esaü, qui, pour un seul mets, vendit son droit d'aînesse. Car vous savez que, même après cela, voulant hériter de la bénédiction, il fut rejeté : car il ne put trouver la place d'un changement d'idée quoiqu'il le recherchât avec larmes. Car vous ne vous êtes pas approchés de quelque chose qu'on pût toucher, ni d'un feu brûlant, ni de l'obscurité, ni des ténèbres, ni de la tempête ; ni du son de la trompette, ni de la voix des paroles, telle que ceux qui l'entendirent prièrent que pas une parole de plus ne leur fût adressée ; car ils ne supportaient pas ce qui était ordonné : Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée. Et si terrible était ce qui apparaissait, que Moïse dit : Je suis épouvanté et tout tremblant. Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et des myriades d'anges, assemblée de fête, et de l'Eglise des premiers-nés qui sont inscrits dans les cieux, et d'un juge qui est Dieu de tous ; et des esprits des justes parvenus à la perfection, et de Jésus, médiateur de la nouvelle Alliance, et du sang de l'aspersion, qui prononce quelque chose de meilleur que le sang d'Abel. Prenez garde de refuser d'entendre Celui qui parle ; car si ceux- là n'ont point échappé, ayant refusé d'entendre Celui qui se révélait sur la terre, combien moins échapperons-nous, si nous nous détournons de Celui qui se révèle du haut des cieux, lui, dont la voix alors ébranla la terre, et qui maintenant a promis disant : Une fois encore j'ébranlerai, non seulement la terre, mais aussi le ciel. Or ces mots : Une fois encore, indiquent le changement des choses ébranlées, comme ayant été créées, afin que celles qui ne sont point ébranlées subsistent. C'est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, ayons de la reconnaissance, par laquelle nous rendions à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec respect et avec crainte ; car aussi notre Dieu est un feu dévorant. Que l'amour fraternel continue à régner. N'oubliez point l'hospitalité, car par elle quelques-uns, sans le savoir, ont hébergé des anges. Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez dans les liens avec eux ; et de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps. Que le mariage soit tenu en honneur à tous égards et le lit conjugal sans souillure ; car Dieu jugera les fornicateurs et les adultères. Que votre manière d'être soit exempte d'amour de l'argent, étant contents de ce que vous avez ; car lui-même a dit : Je ne te laisserai point, et je ne t'abandonnerai point. De sorte que nous pouvons dire avec assurance : Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai point ; que me fera un homme ? Souvenez-vous de vos conducteurs, qui vous ont annoncé la parole de Dieu, et considérant l'issue de leur vie, imitez leur foi. Jésus-Christ est le même, hier, et aujourd'hui, et pour l'éternité. Ne vous laissez point entraîner par des doctrines diverses et étrangères ; car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n'ont servi de rien à ceux qui s'y attachent. Nous avons un autel, duquel ceux qui servent au tabernacle n'ont pas le pouvoir de manger ; car les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur, pour le péché, sont brûlés hors du camp. C'est pourquoi Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Sortons donc vers lui hors du camp, en portant son opprobre. Car nous n'avons point ici de cité permanente ; mais nous cherchons celle qui est à venir. Par lui donc, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. Mais n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité ; car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. Obéissez à vos conducteurs et soyez-leur soumis ; car ce sont eux qui veillent pour vos âmes, comme devant en rendre compte ; afin qu'ils le fassent avec joie, et non en gémissant ; car cela vous serait désavantageux. Priez pour nous ; car nous nous assurons que nous avons une bonne conscience, voulant en toutes choses nous bien conduire. Et je vous exhorte d'autant plus instamment à le faire, afin que je vous sois plus tôt rendu. Or le Dieu de la paix, qui a ramené d'entre les morts celui qui est, par le sang d'une alliance éternelle, le grand Pasteur des brebis, notre Seigneur Jésus, vous rende accomplis en toute bonne œuvre, pour faire sa volonté, faisant pour lui-même en nous ce qui est agréable devant lui, par Jésus-Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen. Or je vous en prie, frères, supportez cette parole d'exhortation ; car je vous ai écrit en peu de mots. Vous savez que notre frère Timothée a été relâché ; s'il vient bientôt, je vous verrai avec lui. Saluez tous vos conducteurs, et tous les saints. Ceux d'Italie vous saluent. La grâce soit avec vous tous ! Amen.
Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus qui sont dans la dispersion, salut ! Regardez comme étant à tous égards un sujet de joie, mes frères, les tentations diverses auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. Mais que la patience ait une œuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne manquant en rien. Mais si quelqu'un de vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu qui donne à tous simplement et sans reproches, et elle lui sera donnée. Mais qu'il demande en la foi, n'hésitant nullement ; car celui qui hésite est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé çà et là. Que cet homme, en effet, ne s'imagine pas qu'il recevra quelque chose du Seigneur, lui, un homme à l'âme partagée, inconstant en toutes ses voies ! Or, que le frère de condition humble se glorifie de son élévation, le riche, au contraire, de son humiliation ; car il passera comme la fleur de l'herbe. Car le soleil s'est levé avec sa chaleur, et il a desséché l'herbe, et sa fleur est tombée, et la grâce de son aspect a péri ; de même aussi le riche se flétrira dans ses voies. Heureux l'homme qui supporte la tentation ; car, quand il sera devenu un homme éprouvé, il recevra la couronne de la vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment. Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise : C'est par Dieu que je suis tenté ! Car Dieu ne peut être tenté par le mal, aussi ne tente-t-il lui-même personne. Mais chacun est tenté, quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise ; puis, la convoitise, ayant conçu, met au monde le péché ; et le péché, étant consommé, enfante la mort. Ne vous abusez point, mes frères bien-aimés : tout don excellent et tout présent parfait viennent d'en haut, descendent du Père des lumières, en qui il n'y a ni changement, ni ombre de variation. Parce qu'il l'a voulu, il nous a enfantés par la parole de vérité, afin que nous fussions les prémices en quelque sorte de ses créatures. Vous le savez, mes frères bien-aimés. Mais que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère ; car la colère de l'homme n'accomplit point la justice de Dieu. C'est pourquoi, rejetant toute souillure et tout excès de malice, recevez avec douceur la Parole qui est plantée au dedans de vous, et qui peut sauver vos âmes. Mais mettez en pratique la Parole, et ne vous bornez pas à l'écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements. Car si quelqu'un écoute la Parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui considère dans un miroir son visage naturel ; en effet, il s'est considéré, et il s'en est allé et a oublié aussitôt quel il était. Mais celui qui se sera penché attentivement sur la loi parfaite, celle de la liberté, et qui aura persévéré, n'étant pas un auditeur oublieux, mais un observateur actif, celui-là sera heureux dans son obéissance. Si quelqu'un pense être dévot, tout en ne tenant point sa langue en bride, mais en trompant son cœur, la dévotion de cet homme est vaine. La dévotion pure et sans tache devant Dieu notre Père, la voici : visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, se préserver soi-même des souillures du monde. Mes frères, que votre foi en notre Seigneur Jésus-Christ glorifié soit exempte de toute acception de personnes. Si, en effet, il entre dans une de vos assemblées un homme avec une bague d'or, en habit magnifique, et qu'il y entre aussi un pauvre en habit malpropre ; et que vous tourniez vos regards vers celui qui porte l'habit magnifique et disiez : Toi, assieds-toi ici à cette bonne place ; et que vous disiez au pauvre : Toi, tiens-toi debout, là, ou assieds-toi au bas de mon marchepied ; ne vous mettez-vous pas en contradiction avec vous-mêmes, et ne devenez-vous pas des juges qui cèdent à de mauvaises pensées ? Ecoutez, mes frères bien-aimés, Dieu n'a-t-il pas choisi les pauvres selon le monde, pour les faire riches en foi et héritiers du royaume qu'il a promis à ceux qui l'aiment ? Mais vous, vous avez déshonoré le pauvre ! Ne sont-ce pas les riches qui vous oppriment, et qui vous traînent devant les tribunaux ? Ne sont-ce pas eux qui blasphèment le beau nom qui a été invoqué sur vous ? Sans doute, si vous accomplissez la loi royale, selon l'Ecriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien ; mais si vous faites acception de personnes, vous commettez un péché, et vous êtes repris par la loi comme des transgresseurs. Car quiconque aura observé toute la loi, mais aura failli en un seul commandement, est coupable à l'égard de tous. Car celui qui a dit : Tu ne commettras point adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets pas adultère, mais que tu tues, tu es transgresseur de la loi. Parlez et agissez comme devant être jugés par la loi de la liberté. Car le jugement est sans miséricorde pour qui n'a point fait miséricorde ; la miséricorde brave le jugement. A quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu'un dise avoir de la foi s'il n'a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour ; et que quelqu'un d'entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ; et que vous ne leur donniez point ce qui leur est nécessaire au corps, à quoi cela sert-t-il ? De même aussi la foi, si elle n'a pas d'œuvres, est morte en elle-même. Mais quelqu'un dira : Tu as la foi, et moi, j'ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes œuvres. Tu crois qu'il y a un seul Dieu : tu fais bien ; les démons aussi le croient, et ils tremblent. Mais veux-tu te convaincre, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile ? Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par des œuvres, lorsqu'il offrit Isaac, son fils, sur l'autel ? Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite ; et l'Ecriture a été accomplie qui dit : Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice, et il fut appelé ami de Dieu. Vous voyez que c'est par les œuvres que l'homme est justifié, et non par la foi seulement. Et de même aussi Rahab, la prostituée, ne fut-elle pas justifiée par les œuvres, lorsqu'elle reçut les messagers et les fit partir par un autre chemin ? Car, comme le corps sans âme est mort, de même aussi la foi sans œuvres est morte. Ne soyez pas nombreux à vous ériger en docteurs, mes frères, sachant que nous en serons jugés plus sévèrement. Car nous bronchons tous de bien des manières. Si quelqu'un ne bronche pas en parole, c'est un homme parfait, capable de tenir en bride aussi son corps entier. Or si nous mettons le mors dans la bouche des chevaux, afin qu'ils nous obéissent, nous dirigeons aussi leur corps entier. Voyez aussi les navires ; quelque grands qu'ils soient, et quoique poussés par des vents violents, ils sont dirigés par un très petit gouvernail, là où le désir de celui qui les gouverne le veut. De même aussi la langue est un petit membre, et elle peut se vanter de grandes choses. Voyez quelle grande forêt un petit feu peut allumer ! La langue aussi est un feu ; c'est le monde de l'iniquité. La langue se manifeste parmi nos membres, elle qui souille le corps entier et enflamme le cours de la vie, et est enflammée par la géhenne. Car toute espèce de bêtes sauvages et d'oiseaux, de reptiles et de poissons de mer, se dompte et a été domptée par l'espèce humaine ; mais la langue, aucun homme ne peut la dompter ; c'est un mal déréglé ; elle est pleine d'un venin mortel. Par elle nous bénissons le Seigneur et Père ; et par elle nous maudissons les hommes, qui ont été faits à la ressemblance de Dieu. D'une même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut point, mes frères, qu'il en soit ainsi. La source fait-elle jaillir par la même ouverture, l'eau douce et l'eau amère ? Un figuier, mes frères, peut-il produire des olives, ou une vigne des figues ? Une source salée ne peut pas non plus produire de l'eau douce. Qui est sage et intelligent parmi vous ? Qu'il montre ses œuvres par une bonne conduite dans la douceur de la sagesse. Mais si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Ce n'est point là la sagesse qui descend d'en haut, mais une sagesse terrestre, animale et diabolique ? Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toute mauvaise action. Au contraire, la sagesse d'en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, douce, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans duplicité, sans hypocrisie. Or le fruit de la justice se sème dans la paix, pour ceux qui procurent la paix. D'où viennent les guerres et d'où les combats parmi vous ? N'est-ce pas de ceci, de vos voluptés qui luttent dans vos membres ? Vous convoitez, et vous ne possédez pas : vous êtes meurtriers et jaloux ; et vous ne pouvez pas obtenir : vous combattez et vous menez guerre. Vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas. Vous demandez, et vous ne recevez point, parce que vous demandez dans une mauvaise intention, afin de dépenser pour vos voluptés. Adultères, ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui voudra être ami du monde, se constitue ennemi de Dieu. Ou pensez-vous que ce soit en vain que l'Ecriture dise : Il chérit avec jalousie l'esprit qu'il a fait habiter en nous ? Mais il accorde une grâce d'autant plus grande. C'est pourquoi l'Ecriture dit : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu ; mais résistez au diable, et il s'enfuira de vous. Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs ; et purifiez vos cœurs, vous dont l'âme est partagée. Sentez votre misère, et menez deuil et pleurez ; que votre rire se change en deuil et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera. Ne médisez point les uns des autres, frères. Celui qui médit de son frère, ou qui juge son frère, médit de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n'es point observateur de la loi, mais juge. Un seul est le Législateur et Juge, Celui qui a le pouvoir de sauver et de perdre. Mais qui es-tu, toi qui juges le prochain ? A vous maintenant, qui dites : Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, et nous y passerons une année, et nous trafiquerons et nous gagnerons ; vous qui ne savez pas ce que sera demain ! Qu'est-ce que votre vie ? Car vous êtes une vapeur visible pour un peu de temps, et puis disparaissant. Au lieu que vous devriez dire : Si le Seigneur le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela. Mais maintenant, vous vous glorifiez dans vos pensées orgueilleuses : toute vanterie de cette sorte est mauvaise. Pour celui donc qui sait faire le bien et qui ne le fait pas, il y a péché. A vous maintenant, riches ! pleurez en poussant des cris à cause des malheurs qui vont venir sur vous. Vos richesses sont pourries, et vos vêtements sont devenus la proie des vers. Votre or et votre argent sont rouillés, et leur rouille s'élèvera en témoignage contre vous, et dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé un trésor dans les derniers jours ! Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et les cris des moissonneurs sont parvenus aux oreilles du Seigneur des armées. Vous avez vécu sur la terre dans les voluptés et dans les délices, et vous avez rassasié vos cœurs au jour du carnage. Vous avez condamné, vous avez tué le juste ; il ne vous résiste pas. Prenez donc patience, frères, jusqu'à l'avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, en prenant patience à son sujet, jusqu'à ce qu'il ait reçu la pluie de l'automne et celle du printemps. Vous aussi, prenez patience, et affermissez vos cœurs ; car l'avènement du Seigneur est proche. Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères, afin que vous ne soyez pas jugés : voici, le Juge se tient à la porte. Frères, prenez pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Voici, nous déclarons bienheureux ceux qui ont enduré avec patience ; vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda ; car le Seigneur est plein de compassion et miséricordieux. Mais avant toutes choses, mes frères, ne jurez point, ni par le ciel, ni par la terre, ni par quelque autre serment ; mais que votre oui soit oui, et votre non, non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement. Quelqu'un parmi vous souffre-t-il ? qu'il prie. Quelqu'un est-il dans la joie ? qu'il chante des cantiques. Quelqu'un parmi vous est-il malade ? qu'il appelle les anciens de l'Eglise, et qu'ils prient pour lui, après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. Et la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ; et s'il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. Elle peut beaucoup, la prière d'un juste, faite avec ferveur. Elie était un homme sujet aux mêmes infirmités que nous ; et il pria avec instance qu'il ne plût point ; et il ne plut point sur la terre, pendant trois ans et six mois. Et il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit. Mes frères, si quelqu'un d'entre vous s'égare loin de la vérité, et que quelqu'un le ramène, qu'il sache que celui qui aura ramené un pécheur de la voie où il s'égarait, sauvera son âme de la mort, et couvrira une multitude de péchés.
Pierre, apôtre de Jésus-Christ, aux étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie ; qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, dans la sanctification de l'Esprit, pour qu'ils deviennent obéissants et qu'ils aient part à l'aspersion du sang de Jésus-Christ : la grâce et la paix vous soient multipliées ! Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts, pour un héritage qui ne se peut corrompre, ni souiller, ni flétrir, conservé dans les cieux pour vous, qui êtes gardés par la puissance de Dieu, par la foi, pour le salut qui est prêt à être révélé dans les derniers temps ! C'est là ce qui vous fait tressaillir d'allégresse, bien que maintenant, pour un peu de temps, s'il le faut, vous soyez attristés par diverses tentations ; afin que l'épreuve de votre foi, beaucoup plus précieuse que celle de l'or périssable, qui cependant est éprouvé par le feu, tourne à votre louange, et à votre gloire, et à votre honneur, lors de la révélation de Jésus-Christ ; lui que vous aimez, sans l'avoir vu ; à l'égard duquel, sans le voir encore, mais en croyant, vous tressaillez d'une joie ineffable et glorieuse ; remportant, ce qui est le but de votre foi, le salut des âmes. C'est au sujet de ce salut que les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était destinée, ont fait leurs recherches et leurs investigations, scrutant pour quel temps et quelles circonstances l'Esprit de Christ qui était en eux, indiquait, en les attestant d'avance, les souffrances destinées à Christ, et les gloires dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils administraient ces choses, qui vous ont été maintenant annoncées par l'entremise de ceux qui vous ont prêché l'Evangile par l'Esprit-Saint envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards. C'est pourquoi, ayant ceint les reins de votre entendement, étant sobres, espérez parfaitement en la grâce qui vous sera apportée à la révélation de Jésus-Christ. Comme des enfants obéissants, ne vous conformant point aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l'ignorance, mais comme Celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite ; attendu qu'il est écrit : Vous serez saints, parce que je suis saint. Et, si vous invoquez comme Père Celui qui, sans acception de personnes, juge selon l'œuvre de chacun, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour sur la terre ; sachant que ce n'est pas par des choses périssables, par de l'argent ou de l'or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vos pères vous avaient transmise, mais par un sang précieux, comme celui d'un agneau sans défaut et sans tache, par le sang de Christ, préconnu avant la fondation du monde, mais manifesté à la fin des temps à cause de vous ; qui par lui croyez en Dieu, qui l'a ressuscité des morts et lui a donné la gloire, en sorte que votre foi et votre espérance soient en Dieu. Ayant donc purifié vos âmes dans l'obéissance à la vérité, pour avoir un amour fraternel sans hypocrisie, aimez-vous ardemment les uns les autres, du fond du cœur ; ayant été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole de Dieu, vivante et permanente. Car toute chair est comme l'herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l'herbe ; l'herbe a séché et la fleur est tombée, mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Or c'est là la parole qui vous a été annoncée. Ayant donc rejeté toute malice, et toute fraude, et la dissimulation, et l'envie, et toute médisance, désirez avec ardeur, comme des enfants nouveau-nés, le lait pur qui se trouve dans la Parole, afin que, par lui, vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon. Vous approchant de lui, pierre vivante, réprouvée, il est vrai, par les hommes, mais devant Dieu choisie et précieuse, vous aussi, comme des pierres vivantes, soyez édifiés en maison spirituelle, pour former une sacrificature sainte, pour offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu, par Jésus-Christ. Car il est dit dans l'Ecriture : Voici, je pose en Sion une pierre angulaire, choisie et précieuse ; et celui qui croit en elle, ne sera point confus. A vous donc qui croyez, l'honneur ; mais pour les incrédules, la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient, est devenue la principale pierre de l'angle, et une pierre d'achoppement et un rocher de scandale ; ils s'y heurtent, n'obéissant pas à la Parole, à quoi aussi ils ont été destinés. Mais vous, vous êtes une race élue, une sacrificature royale, une nation sainte, un peuple que Dieu s'est acquis ; afin que vous annonciez les vertus de Celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière ; vous qui autrefois n'étiez point un peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu ; vous qui n'aviez pas obtenu miséricorde, mais qui maintenant avez obtenu miséricorde. Bien-aimés, je vous exhorte, comme des étrangers et des voyageurs, à vous abstenir des convoitises charnelles, qui font la guerre à l'âme ; ayant une bonne conduite parmi les païens, afin que, tandis qu'ils vous calomnient comme des gens qui font le mal, en vous observant, à cause de vos bonnes œuvres, ils glorifient Dieu au jour de la visitation. Soyez soumis à tout ordre humain, à cause du Seigneur ; soit au roi, comme souverain ; soit aux gouverneurs, comme délégués par lui pour punir ceux qui font le mal et pour louer ceux qui font le bien. Car telle est la volonté de Dieu, qu'en faisant le bien vous fermiez la bouche à l'ignorance des hommes dépourvus de sens ; vous conduisant en hommes libres, et non en hommes qui font de la liberté un voile pour couvrir leur méchanceté, mais en esclaves de Dieu. Honorez tous les hommes ; aimez les frères ; craignez Dieu ; honorez le roi. Domestiques, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement aux bons et équitables, mais aussi aux mauvais. Car c'est une grâce si quelqu'un, par motif de conscience envers Dieu, endure des afflictions, en souffrant injustement. En effet, quelle gloire y a-t-il si, étant frappés pour avoir commis des fautes, vous l'endurez ? Mais si vous souffrez tout en faisant le bien et que vous l'enduriez, c'est une grâce devant Dieu. C'est à cela, en effet, que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces ; lui qui n'a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s'est point trouvé de fraude ; qui, outragé, ne rendait point d'outrage, souffrant, ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à Celui qui juge justement ; qui lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'étant morts au péché, nous vivions pour la justice ; lui, par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. Car vous étiez errants comme des brebis ; mais vous êtes maintenant retournés au berger et gardien de vos âmes. Pareillement, femmes, soyez soumises à vos propres maris, afin que, s'il y en a qui sont rebelles à la Parole, ils soient gagnés, sans parole, par la conduite de leurs femmes, en considérant votre conduite pure et respectueuse. Que votre parure ne soit pas cette parure extérieure qui consiste à se tresser les cheveux, et à se couvrir d'ornements d'or, ou à revêtir des habits somptueux ; mais l'être caché du cœur, dans la parure incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu. Car c'est ainsi que se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, étant soumises à leurs propres maris ; comme Sara, qui obéissait à Abraham, l'appelant son Seigneur. C'est d'elle que vous êtes devenues les enfants, en faisant le bien, sans vous effrayer de rien. Vous, maris, de même, conduisez-vous avec prudence envers vos femmes, comme envers un sexe plus faible, ayant des égards pour elles, puisqu'elles doivent hériter avec vous la grâce de la vie ; afin que rien ne fasse obstacle à vos prières. Enfin, soyez tous d'un même sentiment, pleins de compassion et d'amour fraternel, miséricordieux, humbles ; ne rendant point mal pour mal, ni injure pour injure ; mais, au contraire, bénissant ; car c'est à cela que vous avez été appelés, afin que vous héritiez la bénédiction. Car celui qui veut aimer la vie et voir de bons jours, qu'il garde sa langue du mal, et ses lèvres de proférer aucune parole fausse ; mais qu'il se détourne du mal et fasse le bien ; qu'il recherche la paix et la poursuive. Car les yeux du Seigneur sont sur les justes, et ses oreilles sont attentives à leurs prières, mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal. Et qui vous fera du mal, si vous êtes zélés pour le bien ? Mais, si même vous souffriez pour la justice, vous seriez bienheureux. Ne les craignez point et ne soyez point troublés ; mais sanctifiez le Seigneur, Christ, dans vos cœurs, étant toujours prêts à répondre pour votre défense, mais avec douceur et modestie, à tous ceux qui vous demandent raison de l'espérance qui est en vous ; ayant une bonne conscience, afin qu'en cela même où vous êtes calomniés, ceux qui diffament votre bonne conduite en Christ soient confus. En effet, il vaut mieux souffrir, si telle est la volonté de Dieu, en faisant le bien, qu'en faisant le mal. Car Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, un juste pour des injustes, afin qu'il vous amenât à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été vivifié quant à l'esprit ; par cet esprit aussi, étant allé, il prêcha aux esprits en prison, qui furent rebelles autrefois, lorsque, aux jours de Noé, la patience de Dieu attendait, pendant que se construisait l'arche, dans laquelle un petit nombre, c'est-à-dire huit personnes, furent sauvées au travers de l'eau ; c'était une figure dont l'accomplissement, le baptême, vous sauve aussi maintenant ; non le baptême qui consiste dans le dépouillement des souillures de la chair, mais celui qui est la demande adressée à Dieu d'une bonne conscience, par la résurrection de Jésus-Christ ; qui est à la droite de Dieu, étant allé au ciel, anges, autorités et puissances lui ayant été soumis. Christ donc ayant souffert quant à la chair, vous aussi, armez-vous de cette même pensée, que celui qui a souffert quant à la chair a été libéré du péché ; pour vivre, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui vous reste à passer en la chair. Car c'est assez d'avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans les débauches, les convoitises, l'ivrognerie, les excès de table, les orgies et les idolâtries criminelles ; et en cela ils trouvent étrange que vous ne vous précipitiez pas avec eux dans le même débordement de dissolution, et ils blasphèment, eux qui rendront compte à Celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. Car c'est pour cela que l'Evangile a été annoncé aussi aux morts, afin que d'une part ils fussent jugés comme des hommes quant à la chair, et que d'autre part ils vivent comme Dieu quant à l'esprit. Or, la fin de toutes choses est proche : soyez donc modérés et sobres en vue des prières. Avant tout, ayez entre vous une ardente charité ; car la charité couvre une multitude de péchés. Exercez l'hospitalité les uns envers les autres, sans murmure. Selon que chacun de vous a reçu un don, employez-le au service les uns des autres, comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu. Si quelqu'un parle, que ce soit comme exposant des oracles de Dieu ; si quelqu'un exerce un ministère, qu'il le fasse comme usant d'une force que Dieu fournit ; afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, auquel appartiennent la gloire et la force aux siècles des siècles. Amen ! Bien-aimés, ne trouvez point étrange la fournaise qui est allumée au milieu de vous pour votre épreuve, comme s'il vous arrivait quelque chose d'étrange ; mais dans la mesure où vous avez part aux souffrances de Christ, réjouissez-vous, afin qu'aussi en la révélation de sa gloire vous vous réjouissiez en tressaillant d'allégresse. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes bienheureux ; car l'Esprit de la gloire, l'Esprit de Dieu, repose sur vous. En effet, que nul de vous ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s'ingérant dans les affaires d'autrui ; mais s'il souffre comme chrétien, qu'il n'en ait point de honte, qu'au contraire il glorifie Dieu à cause de ce nom-là. Car le moment est venu où le jugement va commencer par la maison de Dieu : et s'il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui sont rebelles à l'Evangile de Dieu ? Et si c'est à grand'peine que le juste est sauvé, que deviendront l'impie et le pécheur ? Que ceux donc aussi qui souffrent selon la volonté de Dieu, lui remettent leurs âmes, comme au fidèle Créateur, en faisant le bien. J'exhorte donc les anciens parmi vous, moi qui suis ancien avec eux, et témoin des souffrances de Christ, qui aussi ai part à la gloire qui doit être révélée : paissez le troupeau de Dieu qui est parmi vous, non par contrainte, mais de bon gré ; non en vue d'un gain sordide, mais par dévouement ; non en dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en devenant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain Pasteur paraîtra, vous remporterez la couronne de la gloire, qui ne se peut flétrir. De même, jeunes gens, soyez soumis aux anciens ; et tous, les uns à l'égard des autres, revêtez-vous d'humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève quand il en sera temps, rejetant sur lui tous vos soucis, parce que c'est lui qui prend soin de vous. Soyez sobres, veillez ; votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant à dévorer quelqu'un. Résistez-lui, étant fermes dans la foi, sachant que les mêmes souffrances s'accomplissent en vos frères qui sont dans le monde. Mais le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle en Christ, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables ! A lui, le pouvoir aux siècles des siècles ! Amen. Par Silvain, le frère fidèle, comme j'estime, je vous ai écrit en peu de mots, exhortant et attestant que c'est la vraie grâce de Dieu à laquelle vous êtes attachés. L'Eglise qui est à Babylone, élue avec vous, vous salue, ainsi que Marc, mon fils. Saluez-vous les uns les autres par un baiser d'amour fraternel. La paix soit avec vous tous qui êtes en Christ.
Syméon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage avec nous une foi de même prix en la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus-Christ. La grâce et la paix vous soient multipliées, en la connaissance de Dieu et de Jésus, notre Seigneur ! Puisque sa divine puissance nous a fait don de tout ce qui contribue à la vie et à la piété, par la connaissance de Celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu ; par lesquelles nous ont été données les précieuses et très grandes promesses, afin que par leur moyen vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui est dans le monde par la convoitise ; et à cause de cela même, y apportant tout empressement, ajoutez à votre foi la vertu, et à la vertu la science, et à la science la tempérance, et à la tempérance la patience, et à la patience la piété, et à la piété l'amour fraternel, et à l'amour fraternel la charité. Car si ces choses sont en vous, et y abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Mais celui en qui ces choses ne se trouvent point est aveugle, c'est un homme à courte vue, qui a oublié la purification de ses anciens péchés. C'est pourquoi, frères, empressez-vous d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car en faisant cela, vous ne broncherez jamais ; car ainsi vous sera richement accordée l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. C'est pourquoi je vous ferai toujours ressouvenir de ces choses, quoique vous les connaissiez et que vous soyez affermis dans la vérité présente. Et j'estime juste, aussi longtemps que je suis dans cette tente, de vous tenir en éveil en vous faisant ressouvenir ; sachant que je dois plier ma tente soudainement, comme notre Seigneur Jésus-Christ me l'a fait connaître. Mais je ferai mes efforts aussi pour qu'après mon départ vous puissiez en tout temps vous rappeler le souvenir de ces choses. Car ce n'est point en suivant des fables habilement composées que nous vous avons fait connaître la puissance et l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais comme ayant été témoins oculaires de sa majesté ; car lorsqu'il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, cette voix lui ayant été adressée du sein de la gloire magnifique : Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé, en qui je me complais, cette voix, nous-mêmes nous l'entendîmes adressée du ciel, quand nous étions avec lui sur la sainte montagne. Et nous tenons pour d'autant plus certaine la parole des prophètes, à laquelle vous faites bien de vous attacher, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour ait commencé à luire et que l'étoile du matin se soit levée dans vos cœurs ; sachant d'abord ceci, que nulle prophétie de l'Ecriture n'est le résultat d'une interprétation privée ; car jamais prophétie n'a été apportée par la volonté d'un homme, mais c'est poussés par l'Esprit-Saint que des hommes venant de la part de Dieu ont parlé. Mais il y a eu aussi de faux prophètes parmi le peuple, comme il y aura aussi parmi vous de faux docteurs, qui introduiront furtivement des hérésies pernicieuses, et qui, reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux-mêmes une soudaine perdition. Et beaucoup suivront leurs débauches ; et à cause d'eux la voie de la vérité sera blasphémée ; et, dans leur cupidité, ils vous exploiteront par des paroles artificieuses, eux pour qui le jugement, depuis longtemps prononcé, n'est point oisif, et leur perdition ne sommeille point. Car si Dieu n'a point épargné les anges qui avaient péché, mais les ayant précipités dans l'abîme, les a livrés aux fosses d'obscurité pour être gardés en vue du jugement ; et s'il n'a point épargné l'ancien monde, mais a préservé Noé, lui huitième, ce prédicateur de la justice, tandis qu'il faisait venir le déluge sur un monde d'impies ; et s'il a condamné à une totale destruction, en les réduisant en cendres, les villes de Sodome et de Gomorrhe, les faisant servir d'exemple pour ceux qui seraient impies à l'avenir ; et s'il a délivré le juste Lot, qui était outré de la conduite dissolue de ces pervers, (car ce juste, en demeurant parmi eux, tourmentait jour après jour son âme juste au sujet des actions iniques qui frappaient ses yeux et ses oreilles) : le Seigneur sait délivrer de la tentation les hommes pieux, et réserver les injustes pour être punis au jour du jugement, et surtout ceux qui, dans les convoitises impures, suivent la chair et méprisent l'autorité ; audacieux, satisfaits d'eux-mêmes, ils ne tremblent point d'injurier les gloires, quand des anges, quoique plus grands en force et en puissance, ne portent point contre elles devant le Seigneur de jugement injurieux. Mais eux, comme des bêtes dénuées de raison, nées, comme des êtres purement matériels, pour être prises et détruites ; injuriant ce qu'ils ignorent, ils périront aussi de la mort des bêtes, étant frustrés du salaire d'iniquité. Estimant joie les voluptés d'un jour, étant des taches et des flétrissures, ils se livrent aux voluptés dans leurs tromperies, quand ils font des festins avec vous, en ayant les yeux pleins d'adultère et insatiables de péché, amorçant les âmes mal affermies, ayant le cœur exercé à la cupidité, enfants de malédiction. Abandonnant le droit chemin, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui aima le salaire d'iniquité. Mais il reçut une leçon pour sa transgression : une bête de somme muette, s'étant mise à parler d'une voix humaine, réprima la démence du prophète. Ces gens-là sont des sources sans eau et des nuées chassées par la tempête ; c'est à eux que l'obscurité des ténèbres est réservées. Car en proférant des discours enflés et vides, ils amorcent, dans les convoitises de la chair, par des débauches, ceux qui échappent à peine aux hommes qui vivent dans l'égarement ; leur promettant la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption ; car on est esclave de ce par quoi on est vaincu, Car si après s'être retirés des souillures du monde par la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, mais étant de nouveau enlacés par elles, ils se laissent vaincre, leur dernière condition est pire que la première. Car il leur eût mieux valu n'avoir point connu la voie de la justice, que de se détourner, après l'avoir connue, du saint commandement qui leur avait été transmis. Il leur est arrivé ce que dit le proverbe si vrai : Le chien est retourné à ce qu'il avait vomi, et la truie lavée est retournée se vautrer dans le bourbier. C'est ici déjà, bien-aimés, la seconde lettre que je vous écris : dans l'une et dans l'autre, je réveille par le souvenir votre saine intelligence ; afin que vous vous rappeliez les paroles qui ont été dites à l'avance par les saints prophètes, et le commandement du Seigneur et Sauveur, transmis par vos apôtres ; sachant d'abord ceci : pendant les derniers jours des moqueurs viendront avec raillerie, marchant selon leurs propres convoitises, et disant : Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que les pères se sont endormis, toutes choses demeurent dans le même état, dès le commencement de la création. Car ils oublient volontairement que des cieux existaient d'ancienneté, et une terre tirée de l'eau et formée au moyen de l'eau par la parole de Dieu ; et que par ces moyens le monde d'alors périt, submergé par l'eau ; tandis que les cieux d'à présent et la terre sont conservés pour le feu par la même parole, réservés pour le jour du jugement et de la perdition des hommes impies. Mais il est une chose que vous ne devez pas oublier, bien-aimés, c'est que devant le Seigneur un jour est comme mille ans, et mille ans comme un jour. Le Seigneur n'est point en retard pour l'exécution de sa promesse, comme quelques-uns estiment qu'il y a retard ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas que quelques-uns périssent, mais que tous viennent à la repentance. Mais le jour du Seigneur viendra comme un voleur. En ce jour les cieux passeront avec fracas ; et les éléments embrasés seront dissous, et la terre sera entièrement consumée avec les œuvres qui y sont. Toutes ces choses se dissolvant ainsi, quels ne devez-vous pas être en sainte conduite et en piété, attendant et hâtant l'avènement du jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés seront dissous, et les éléments embrasés se fondront ? Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite. C'est pourquoi, bien-aimés, attendant ces choses, efforcez-vous d'être trouvés en paix, sans tache et sans reproche au jugement de Dieu ; et estimez que la patience de notre Seigneur est votre salut ; ainsi que notre bien-aimé frère Paul vous l'a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée ; comme aussi il le fait dans toutes les lettres parlant en elles de ces sujets, dans lesquelles il y a des paroles difficiles à comprendre, que les ignorants et ceux qui sont mal affermis tordent, comme les autres Ecritures, pour leur propre perdition. Vous donc, bien-aimés, puisque vous êtes avertis, soyez sur vos gardes, de peur qu'étant entraînés aussi par l'égarement de ces pervers, vous ne veniez à déchoir de votre propre fermeté. Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui soit la gloire, et maintenant, et jusqu'au jour d'éternité. Amen !
Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la Parole de la vie ; (et la vie a été manifestée, et nous l'avons vue, et nous en rendons témoignage, et nous vous annonçons cette vie éternelle qui était avec le Père et qui nous a été manifestée), ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, afin que vous ayez, vous aussi, communion avec nous ; et notre communion à nous est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ ; et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit accomplie. Et c'est ici le message que nous avons entendu de lui, et que nous vous annonçons : Dieu est lumière, et il n'y a point en lui de ténèbres. Si nous disons que nous avons communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous avons communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous n'avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner les péchés, et pour nous purifier de toute iniquité. Si nous disons que nous n'avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n'est point en nous. Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un défenseur auprès du Père, Jésus-Christ le juste ; et il est lui-même propitiation pour nos péchés ; et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. Et à ceci nous connaissons que nous l'avons connu : si nous gardons ses commandements. Celui qui dit : Je l'ai connu, et qui ne garde point ses commandements, est un menteur, et la vérité n'est point en lui ; mais celui qui garde sa parole, l'amour de Dieu est véritablement parfait en lui ; à ceci nous connaissons que nous sommes en lui. Celui qui dit demeurer en lui, doit marcher aussi lui-même comme lui a marché. Bien-aimés, je ne vous écris pas un commandement nouveau, mais un commandement ancien, celui que vous aviez dès le commencement ; ce commandement ancien, c'est la parole que vous avez entendue. Toutefois, c'est un commandement nouveau que je vous écris, ce qui est vrai en lui et en vous ; parce que les ténèbres se dissipent, et que la véritable lumière luit déjà. Celui qui dit être dans la lumière, et qui hait son frère, est dans les ténèbres jusqu'à présent. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n'y a rien en lui qui le fasse broncher. Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres et marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux. Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous ont été pardonnés à cause de son nom. Je vous écris, pères, parce que vous avez connu Celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin. Je vous ai écrit, petits enfants, parce que vous avez connu le Père. Je vous ai écrit, pères, parce que vous avez connu Celui qui est dès le commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le malin. N'aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. Petits enfants, c'est la dernière heure ; et comme vous avez entendu dire qu'un antéchrist vient, aussi y a-t-il maintenant beaucoup d'antéchrists ; par là nous connaissons que c'est la dernière heure. Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n'étaient pas des nôtres ; car s'ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous ; mais c'est afin qu'il fût manifesté que tous ne sont pas des nôtres. Et vous, vous avez une onction de la part du Saint, et vous savez toutes choses. Je vous ai écrit, non parce que vous ne connaissez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez, et que vous savez que nul mensonge ne provient de la vérité. Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l'antéchrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils n'a pas non plus le Père ; celui qui confesse le Fils, a aussi le Père. Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous. Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez, vous aussi, dans le Fils et dans le Père. Et voici la promesse que lui-même nous a faite : la vie éternelle. Je vous ai écrit ces choses au sujet de ceux qui vous égarent. Et quant à vous, l'onction que vous avez reçue de lui demeure en vous ; et vous n'avez pas besoin que personne vous instruise : mais comme sou onction vous instruit de toutes choses, et qu'elle est véritable, et n'est pas un mensonge, selon qu'elle vous a instruits, demeurez en lui. Et maintenant, petits enfants, demeurez en lui ; afin que, lorsqu'il sera manifesté, nous ayons de l'assurance, et que nous ne soyons pas confus loin de lui, à son avènement. Si vous savez qu'il est juste, reconnaissez que tout homme aussi qui pratique la justice est né de lui. Voyez quel amour le Père nous a témoigné, que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes. C'est pour cela que le monde ne nous connaît point, parce qu'il ne l'a point connu. Bien-aimés, maintenant nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté ; nous savons que, quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est. Et quiconque a cette espérance en lui se purifie soi-même, comme lui est pur. Quiconque commet le péché, transgresse aussi la loi ; et le péché est la transgression de la loi. Et vous savez que celui-là a été manifesté afin qu'il ôtât les péchés, et il n'y a point en lui de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche point : quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu. Petits enfants, que personne ne vous égare ; celui qui pratique la justice est juste, comme celui-là est juste. Celui qui commet le péché est du diable ; car dès le commencement le diable pèche. Voici pourquoi le Fils de Dieu a été manifesté : pour qu'il détruisît les œuvres du diable. Quiconque est né de Dieu ne commet point le péché ; parce que la semence de Dieu demeure en lui ; et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu. En ceci sont manifestés les enfants de Dieu et les enfants du diable : quiconque ne pratique pas la justice n'est point de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son frère. Car c'est ici le message que vous avez entendu dès le commence- ment, que nous nous aimions les uns les autres ; que nous ne soyons point comme Gain, qui était du malin et qui tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, et que celles de son frère étaient justes. Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait. Pour nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères : celui qui n'aime pas, demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui. En ceci nous avons connu l'amour, c'est que celui-là a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner nos vies pour les frères. Or si quelqu'un possède de quoi vivre dans le monde, et voit son frère dans le besoin, et lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui ? Petits enfants, n'aimons pas en paroles, ni avec la langue, mais en œuvre et en vérité. Et en cela nous connaîtrons que nous sommes de la vérité, et nous persuaderons notre cœur devant lui que si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et qu'il connaît toutes choses. Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne point, nous avons de l'assurance pour nous adresser à Dieu ; et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable devant lui. Et c'est ici son commandement : que nous croyions au nom de son Fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, selon qu'il nous en a donné le commandement. Et celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et à ceci nous connaissons qu'il demeure en nous, à l'Esprit qu'il nous a donné. Bien-aimés, ne croyez pas à tout esprit, mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu ; car beaucoup de faux prophètes ont paru dans le monde. Reconnaissez l'Esprit de Dieu à ceci : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu ; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu ; et cet esprit est celui de l'antéchrist, dont vous avez entendu dire qu'il vient, et maintenant il est déjà dans le monde. Vous, vous êtes de Dieu, petits enfants, et vous les avez vaincus ; parce que Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux, ils sont du monde, c'est pourquoi ils parlent le langage du monde, et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu : celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n'est point de Dieu ne nous écoute point ; à cela nous connaissons l'esprit de la vérité et l'esprit de l'erreur. Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime point, n'a point connu Dieu ; car Dieu est amour. En ceci l'amour de Dieu a été manifesté en nous, c'est que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. En ceci est l'amour, non en ce que nous avons aimé Dieu, mais que lui nous a aimés, et qu'il a envoyé son Fils comme propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a aimés ainsi, nous aussi nous devons nous aimer les uns les autres. Personne n'a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. A ceci nous connaissons que nous demeurons en lui et lui en nous, c'est qu'il nous a donné de son Esprit. Et nous avons vu et nous rendons témoignage que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde. Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui demeure en Dieu. Et nous, nous avons connu et nous avons cru l'amour que Dieu manifeste en nous. Dieu est amour, et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu en lui. C'est en cela que l'amour est rendu parfait chez nous, afin que nous ayons de l'assurance au jour du jugement, car tel il est, tels nous sommes dans ce monde. Il n'y a pas de crainte dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte ; car la crainte implique châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. Pour nous, nous aimons, parce que lui nous a aimés le premier. Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur ; car celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne peut aimer Dieu, qu'il ne voit pas. Et nous avons reçu de lui ce commandement : Que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère. Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu ; et quiconque aime Celui qui l'a engendré, aime aussi celui qui est né de lui. A ceci nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, lorsque nous aimons Dieu, et que nous pratiquons ses commandements. Car voici en quoi consiste l'amour de Dieu : que nous gardions ses commandements. Et ses commandements ne sont point pénibles ; parce que tout ce qui est né de Dieu remporte la victoire sur le monde, et la victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi. Qui est celui qui remporte la victoire sur le monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? C'est lui, Jésus-Christ, qui est venu avec de l'eau et du sang ; non avec l'eau seulement, mais avec l'eau et le sang ; et c'est l'Esprit qui en rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité. Car il y en a trois qui rendent témoignage : l'Esprit, l'eau et le sang ; et ces trois sont unanimes. Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand ; car c'est là le témoignage de Dieu, puisqu'il a rendu témoignage à son Fils. Celui qui croit au Fils de Dieu, a ce témoignage au dedans de lui-même ; celui qui ne croit pas Dieu, le fait menteur, parce qu'il n'ajoute pas foi au témoignage que Dieu a rendu à son Fils. Et voici ce témoignage : c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle ; et cette vie est en son Fils. Qui a le Fils, a la vie ; qui n'a pas le Fils de Dieu, n'a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. Et c'est ici l'assurance que nous avons pour nous adresser à lui, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu'il nous écoute, quoi que nous lui demandions, nous le savons, parce que nous possédons les choses que nous lui avons demandées. Si quelqu'un voit son frère pécher d'un péché qui ne mène point à la mort, il priera, et il lui donnera la vie ; il la donnera à ceux qui pèchent d'un péché qui ne mène pas à la mort. Il y a un péché qui mène à la mort ; je ne dis pas qu'il doive prier pour ce péché-là. Toute iniquité est un péché ; et il y a tel péché qui ne mène pas à la mort. Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche point ; mais celui qui est né de Dieu se garde lui-même, et le malin ne le touche point. Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est plongé dans le mal. Mais nous savons que le Fils de Dieu est venu, et il nous a donné l'intelligence pour que nous connaissions le Véritable ; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus-Christ. C'est lui qui est le Dieu véritable et la vie éternelle. Petits enfants, gardez- vous des idoles.
L'ancien à une Dame élue, et à ses enfants, que j'aime en vérité (et non pas moi seul, mais aussi tous ceux qui ont connu la vérité), à cause de la vérité qui demeure en nous, et qui sera avec nous éternellement. Avec nous sera grâce, miséricorde, paix, de la part de Dieu, le Père, et de la part de Jésus-Christ, le Fils du Père, dans la vérité et la charité. J'ai été fort réjoui de ce que j'ai trouvé de tes enfants qui marchent dans la vérité, selon que nous avons reçu du Père le commandement. Et maintenant, je te demande, ô Dame (non comme t'écrivant un commandement nouveau, mais c'est celui que nous avons eu dès le commencement) que nous nous aimions les uns les autres. Et c'est en ceci que consiste l'amour, que nous marchions selon ses commandements ; et c'est là le commandement, comme vous l'avez entendu dès le commencement, afin que vous le suiviez. Car beaucoup de séducteurs se sont répandus dans le monde, ne confessant point Jésus-Christ venant en chair ; c'est là le séducteur et l'antéchrist. Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de notre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine du Christ, n'a point Dieu. Celui qui demeure dans la doctrine, celui-là a et le Père et le Fils. Si quelqu'un vient à vous et n'apporte point cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites point : Salut ! car celui qui lui dit : Salut ! participe à ses mauvaises œuvres. Quoique j'eusse beaucoup de choses à vous écrire, je n'ai pas voulu le faire avec le papier et l'encre ; mais j'espère me rendre auprès de vous et vous parler bouche à bouche, afin que notre joie soit accomplie. Les enfants de ta sœur, l'élue, te saluent.
L'ancien à Gaïus, le bien-aimé, que j'aime en vérité. Bien-aimé, je fais des vœux pour qu'à tous égards tu prospères et sois en bonne santé, comme prospère ton âme. Car j'ai été fort réjoui lorsque des frères sont venus et ont rendu témoignage à ta vérité, selon que toi tu marches dans la vérité. Je n'ai point de plus grande joie que d'apprendre que mes enfants marchent dans la vérité. Bien-aimé, tu agis fidèlement dans tout ce que tu fais pour les frères, et cela pour des frères étrangers, qui ont rendu témoignage à ta charité, en présence de l'Eglise ; et tu feras bien de pourvoir à leur voyage d'une manière digne de Dieu. Car c'est pour le nom de Jésus qu'ils sont partis, n'acceptant rien des païens. Nous devons donc accueillir de tels hommes, afin que nous devenions ouvriers avec eux pour la vérité. J'ai écrit quelques mots à l'Eglise ; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit point. C'est pourquoi, si je vais, je rappellerai ses œuvres, qu'il fait en débitant contre nous de méchants propos. Et non content de cela, non seulement il ne reçoit pas lui-même les frères, mais ceux qui voudraient les recevoir, il les en empêche et les chasse de l'Eglise. Bien-aimé, n'imite pas le mal, mais le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu ; celui qui fait le mal n'a point vu Dieu. Démétrius a un bon témoignage de tous, et de la vérité elle-même ; et nous aussi, nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est vrai. J'aurais plusieurs choses à t'écrire, mais je ne veux pas t'écrire avec l'encre et la plume ; j'espère te voir bientôt, et nous parlerons bouche à bouche.
Jude, serviteur de Jésus-Christ et frère de Jacques, aux appelés, qui sont aimés en Dieu le Père et gardés pour Jésus-Christ : que la miséricorde et la paix et l'amour vous soient multipliés ! Bien-aimés, comme je m'empressais de vous écrire au sujet de notre commun salut, j'ai été dans la nécessité de vous écrire pour vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. Car certains hommes se sont glissés parmi vous, qui, depuis longtemps, sont inscrits d'avance pour ce jugement ; des impies qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul Maître et Seigneur, Jésus-Christ. Or je veux vous rappeler, bien que vous sachiez déjà tout, que le Seigneur, après avoir sauvé son peuple du pays d'Egypte, fit périr la seconde fois ceux qui ne crurent pas ; que des anges aussi, qui n'ont pas gardé leur pouvoir, mais qui ont abandonné leur propre demeure, il les tient en réserve dans l'obscurité, par des liens éternels, pour le jugement du grand jour ; comme Sodome et Gomorrhe, et les villes d'alentour qui, de la même manière que ceux-ci, s'étaient livrées à l'impudicité et avaient recherché les unions contre nature, sont devant nous comme un exemple, subissant la peine du feu éternel. De la même manière vraiment, ceux-ci aussi, plongés dans leurs rêveries, souillent la chair, méprisent l'autorité, injurient les gloires. Or Michel l'archange, lorsque, contestant avec le diable, il lui disputait le corps de Moïse, n'osa pas prononcer contre lui une sentence injurieuse, il dit seulement : Que le Seigneur te réprime ! Mais ceux-ci injurient tout ce qu'ils ne connaissent pas, et tout ce qu'ils connaissent naturellement, comme les bêtes dénuées de raison, ils le font servir à leur perte. Malheur à eux ! parce qu'ils ont marché dans la voie de Caïn, et qu'ils se sont laissé entraîner pour un salaire dans l'égarement de Balaam, et qu'ils se sont perdus par la révolte de Coré ! Ce sont eux qui, dans vos agapes, festoient avec vous, faisant tache ; qui se repaissent sans crainte ; nuées sans eau, emportées çà et là par les vents ; arbres de fin d'automne, sans fruits, deux fois morts, déracinés ; vagues furieuses de la mer, jetant l'écume de leurs propres infamies ; astres errants, auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour l'éternité. Mais aussi c'est pour eux qu'a prophétisé Hénoch, le septième depuis Adam, en disant : Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades pour exercer le jugement contre tous, et pour convaincre tous les impies de toutes les œuvres d'impiété qu'ils ont commises et de toutes les paroles insolentes qu'ont proférées contre lui les pécheurs impies. Ceux-ci sont des gens qui murmurent, mécontents de leur sort, marchant selon leurs convoitises ; et leur bouche prononce des discours enflés, quand, par intérêt, ils se font les admirateurs des gens. Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des paroles qui ont été dites ci-devant par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ, qu'ils vous disaient : au dernier temps, il y aura des moqueurs, marchant selon leurs propres convoitises impies. Ce sont eux qui font les séparations, qui n'ont que la vie animale, qui n'ont pas l'Esprit. Mais vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur le fondement de votre très sainte foi, et priant par l'Esprit-Saint, conservez-vous dans l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. Et reprenez les uns, ceux qui sont hésitants ; sauvez les autres, en les arrachant du feu ; ayez pitié des autres, avec crainte, haïssant jusqu'au vêtement souillé par la chair. Or à Celui qui est puissant pour vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire, irréprochables, dans l'allégresse ; au Dieu unique, notre Sauveur par Jésus-Christ notre Seigneur, soit gloire, majesté, force et pouvoir, dès avant toute la durée, et maintenant et dans tous les siècles ! Amen !
Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée, pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt ; et il les a fait connaître par des signes, ayant envoyé son ange les annoncer à son serviteur Jean ; lequel a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ, tout ce qu'il a vu. Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites ; car le temps est proche ! Jean, aux sept Eglises qui sont en Asie : La grâce et la paix vous soient données de la part de Celui qui est, et qui était, et qui vient, et de la part des sept esprits qui sont devant son trône ; et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né d'entre les morts et le prince des rois de la terre ! A Celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés par son sang et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs à Dieu son Père : A lui la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles. Amen. Voici il vient avec les nuées et tout œil le verra, et ceux mêmes qui l'ont percé ; et toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine à cause de lui. Oui. Amen ! Je suis l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu, qui est, et qui était, et qui vient, le Dominateur souverain. Moi Jean, votre frère et votre compagnon d'affliction et de royauté et de patience en Jésus, j'étais dans l'île appelée Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. Je fus ravi en esprit, le jour du Seigneur, et j'entendis derrière moi une forte voix, comme d'une trompette, disant : Ce que tu vois, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Eglises, à Ephèse, et à Smyrne, et à Pergame, et à Thyatire, et à Sardes, et à Philadelphie, et à Laodicée. Et je me retournai pour voir la voix qui me parlait ; et m'étant retourné, je vis sept chandeliers d'or, et au milieu des chandeliers, un être semblable à un fils d'homme, vêtu d'une longue robe, et ceint à la hauteur des mamelles d'une ceinture d'or. Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige, et ses yeux étaient comme une flamme de feu. Et ses pieds étaient semblables à l'airain le plus fin, comme embrasé dans une fournaise ; et sa voix était comme la voix des grandes eaux. Et il avait dans sa main droite sept étoiles ; et de sa bouche sortait une épée aiguë à deux tranchants ; et son visage était comme le soleil quand il luit dans sa force. Et quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Et il posa sa main droite sur moi, en disant : Ne crains point ; je suis le premier et le dernier, et le vivant ; j'ai été mort, et voici, je suis vivant aux siècles des siècles ; et je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. Ecris maintenant les choses que tu as vues, et celles qui sont, et celles qui doivent arriver après celles-ci ; le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des sept chandeliers d'or : les sept étoiles sont les anges des sept Eglises, et les sept chandeliers sont sept Eglises. Ecris à l'ange de l'Eglise qui est à Ephèse : Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d'or. Je connais tes œuvres, et ton labeur, et ta patience, et que tu ne peux supporter les méchants et que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont point, et que tu les as trouvés menteurs ; et que tu as de la patience, et as supporté pour mon nom, et ne t'es point lassé. Mais j'ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d'où tu es déchu, et repens-toi, et fais tes premières œuvres ; sinon, je viens à toi, et j'ôterai ton chandelier de sa place, si tu ne te repens. Cependant tu as ceci, c'est que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, lesquelles je hais, moi aussi. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. A celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu. Et à l'ange de l'Eglise qui est à Smyrne, écris : Voici ce que dit le premier et le dernier, qui a été mort et qui est venu à la vie : Je connais ton affliction et ta pauvreté, mais tu es riche, et les calomnies de ceux qui se disent Juifs et ne le sont point, mais qui sont une synagogue de Satan. Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable va jeter en prison quelques-uns d'entre vous, afin que vous soyez tentés ; et vous aurez une affliction de dix jours. Sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. Celui qui vaincra n'aura rien à souffrir de la seconde mort. Et à l'ange de l'Eglise qui est à Pergame, écris : Voici ce que dit Celui qui a l'épée aiguë à deux tranchants. Je sais où tu habites, là où est le trône de Satan ; et tu retiens mon nom, et tu n'as pas renié ma foi, même dans les jours d'Antipas, mon fidèle, mon témoin, qui a été mis à mort chez vous, là où Satan habite. Mais j'ai contre toi quelque peu de chose : tu as là des gens qui retiennent la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à jeter devant les fils d'Israël une pierre d'achoppement, qui consistait à manger des viandes sacrifiées aux idoles et à se livrer à l'impudicité. De même tu en as, toi aussi, qui retiennent la doctrine des Nicolaïtes pareillement. Repens-toi donc ; sinon, je viens à toi promptement et je combattrai contre eux avec l'épée de ma bouche. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. A celui qui vaincra, je lui donnerai de la manne cachée ; et je lui donnerai un caillou blanc, et sur ce caillou est écrit un nouveau nom, que personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit. Et à l'ange de l'Eglise qui est à Thyatire écris : Voici ce que dit le Fils de Dieu, Celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et les pieds semblables à l'airain le plus fin. Je connais tes œuvres, et ton amour, et ta foi, et ton service, et ta patience, et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières. Mais j'ai contre toi que tu laisses faire la femme Jésabel, qui se dit prophétesse, et elle enseigne et séduit mes serviteurs, pour qu'ils se livrent à l'impudicité, et mangent des viandes sacrifiées aux idoles. Et je lui ai donné du temps afin qu'elle se repentît, et elle ne veut pas se repentir de son impudicité. Voici, je vais la jeter dans un lit, et plonger ceux qui commettent adultère avec elle dans une grande affliction, s'ils ne se repentent pas des œuvres qu'elle leur enseigne. Et ses enfants, je les frapperai de mort ; et toutes les Eglises connaîtront que je suis Celui qui sonde les reins et les cœurs ; et je vous rendrai à chacun selon vos œuvres. Mais je vous dis à vous autres qui êtes à Thyatire, à tous ceux qui ne retiennent pas cette doctrine, et qui n'ont point connu les profondeurs de Satan, comme ils disent : Je ne jette point sur vous d'autre fardeau. Seulement ce que vous avez, retenez-le jusqu'à ce que je vienne. Et celui qui vaincra et celui qui gardera mes œuvres jusqu'à la fin, je lui donnerai puissance sur les nations. Et il les gouvernera avec un sceptre de fer, comme les vases de potier elles seront brisées, ainsi que j'en ai moi-même reçu le pouvoir de mon Père. Et je lui donnerai l'étoile du matin. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. Et à l'ange de l'Eglise qui est à Sardes, écris : Voici ce que dit Celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles. Je connais œuvres : tu as le renom de vivre, et tu es mort. et affermis le reste qui s'en allait mourir Sois vigilant, et affermis le reste qui s'en allait mourir ; car je n'ai point trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu. Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu la parole, et garde-la, et repens-toi. Si donc tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras point à quelle heure je viendrai te surprendre. Cependant tu as à Sardes un petit nombre de personnes qui n'ont point souillé leurs vêtements, et qui marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'elles en sont dignes. Celui qui vaincra sera ainsi revêtu de vêtements blancs, et je n'effacerai point son nom du livre de la vie ; et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. Que celui qui a des oreilles, écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. Et à l'ange de l'Eglise qui est à Philadelphie, écris : Voici ce que dit le Saint, le Véritable, Celui qui a la clef de David ; Celui qui ouvre et personne ne fermera, et qui ferme et personne n'ouvrira : Je connais tes œuvres ; voici, j'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer ; parce que tu as peu de force et que tu as gardé ma parole, et que tu n'as pas renié mon nom. Voici, j'amène des membres de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont point, mais qui mentent ; je ferai qu'ils viennent et qu'ils se prosternent à tes pieds, et qu'ils connaissent que moi je t'ai aimé. Parce que tu as gardé ma parole de la patience, moi aussi je te garderai de l'heure de l'épreuve qui doit venir sur le monde entier pour éprouver les habitants de la terre. Je viens bientôt ; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus ; et j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem, qui descend du ciel, d'auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. Et à l'ange de l'Eglise qui est à Laodicée, écris : Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle et véritable, le principe de la création de Dieu : Je connais tes œuvres, que tu n'es ni froid ni bouillant. Plût à Dieu que tu fusses froid ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. Parce que tu dis : Je suis riche, et je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que c'est toi le malheureux et misérable et pauvre et aveugle et nu ; je te conseille d'acheter de moi de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche ; et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse point ; et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime : aie donc du zèle et repens-toi. Voici, je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi. Celui qui vaincra, je lui donnerai de s'asseoir avec moi sur mon trône, comme moi-même j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. Après cela je regardai, et voici, une porte ouverte dans le ciel ; et la première voix que j'avais entendue me parler comme celle d'une trompette, dit : Monte ici et je te montrerai les choses qui doivent arriver après celles-ci. Aussitôt je fus ravi en esprit ; et voici un trône était dressé dans le ciel, et sur ce trône quelqu'un était assis ; et celui qui était assis était d'un aspect semblable à la pierre de jaspe et de sardoine. Et un arc-en-ciel autour du trône, d'un aspect semblable à l'émeraude. Et autour du trône, vingt-quatre trônes. Et sur ces trônes, vingt-quatre anciens, assis, revêtus de vêlements blancs ; et sur leurs têtes des couronnes d'or. Et du trône sortent des éclairs et des voix et des tonnerres. Et sept flambeaux de feu brûlent devant le trône, qui sont les sept esprits de Dieu. Et devant le trône, il y a comme une mer de verre semblable à du cristal ; et au milieu du trône, et autour du trône, quatre êtres vivants, pleins d'yeux devant et derrière. Et le premier être vivant ressemble à un lion ; et le second être vivant ressemble à un jeune taureau ; et le troisième être vivant a le visage comme celui d'un homme ; et le quatrième être vivant ressemble à un aigle qui vole. Et les quatre êtres vivants, ayant chacun d'eux six ailes, sont pleins d'yeux tout à l'entour et au dedans ; et ils ne cessent, jour et nuit, de dire : Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le tout-puissant, qui était, qui est, et qui vient. Et toutes les fois que les êtres vivants rendent gloire et honneur et actions de grâces à Celui qui est assis sur le trône et qui vit aux siècles des siècles, les vingt-quatre anciens se prosternent devant Celui qui est assis sur le trône, et adorent Celui qui vit aux siècles des siècles ; et ils jettent leurs couronnes devant le trône, en disant : Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l'honneur et la puissance ; car tu as créé toutes choses, et c'est par ta volonté qu'elles ont eu l'être et ont été créées ! Puis je vis, dans la main droite de Celui qui était assis sur le trône, un livre écrit en dedans et sur le revers, scellé de sept sceaux. Et je vis un ange puissant qui criait d'une voix forte : Qui est digne d'ouvrir le livre et d'en rompre les sceaux ? Et personne ne pouvait, ni dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ouvrir le livre, ni le regarder. Et je pleurais beaucoup, parce qu'il ne s'était trouvé personne qui fût digne d'ouvrir le livre, ni de le regarder. Et l'un des anciens me dit : Ne pleure point : voici, il a vaincu, le lion de la tribu de Juda, la racine de David, pour ouvrir le livre et ses sept sceaux. Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des anciens, un Agneau qui était là comme immolé ; il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu, envoyés par toute la terre. Et il vint et prit le livre de la main droite de Celui qui était assis sur le trône. Et quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre anciens se prosternèrent devant l'Agneau, ayant chacun une harpe et des coupes d'or pleines de parfums, qui sont les prières des saints et ils chantent un cantique nouveau, disant : Tu es digne de prendre le livre et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang, des hommes de toute tribu et de toute langue et de tout peuple et de toute nation et tu as fait d'eux, pour notre Dieu, un royaume et des sacrificateurs ; et ils règnent sur la terre. Et je regardai, et j'entendis la voix de beaucoup d'anges autour du trône et des êtres vivants et des anciens; et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers, qui disaient d'une voix forte : L'Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance et la richesse et la sagesse et la force et l'honneur et la gloire et la louange. Et toute créature qui est dans le ciel et sur la terre et sous la terre et dans la mer, et toutes les choses qui y sont, je les entendis qui disaient : A Celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau soit la louange, et l'honneur, et la gloire, et le pouvoir aux siècles des siècles ! Et les quatre êtres vivants disaient : Amen ! Et les vingt-quatre anciens se prosternèrent et adorèrent. Et je regardai, lorsque l'Agneau ouvrit un des sept sceaux, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants qui disait d'une voix semblable au tonnerre : Viens ! Et je regardai, et voici un cheval blanc ; et celui qui était monté dessus avait un arc, et il lui fut donné une couronne, et il sortit en vainqueur, et pour vaincre. Et lorsqu'il ouvrit le second sceau, j'entendis le second être vivant, qui disait : Viens ! Et il sortit un autre cheval roux ; et à celui qui le montait il fut donné d'enlever la paix de la terre et de faire que les hommes s'égorgent les uns les autres ; et il lui fut donné une grande épée. Et quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant, qui disait : Viens ! Et je regardai, et voici un cheval noir ; et celui qui le montait avait une balance à la main. Et j'entendis du milieu des quatre êtres vivants comme une voix qui disait : Une mesure de froment, un denier ; et trois mesures d'orge, un denier ; et ne fais pas de mal à l'huile et au vin. Et quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant, qui disait : Viens ! Et je regardai, et voici un cheval livide ; et celui qui le montait se nommait la Mort, et le Séjour des morts le suivait ; et il leur fut donné pouvoir sur la quatrième partie de la terre, pour tuer par l'épée et par la famine et par la mortalité et par les bêtes sauvages de la terre. Et quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l'autel les âmes de ceux qui avaient été égorgés pour la parole de Dieu et pour leur témoignage. Et ils crièrent d'une voix forte disant : Jusques à quand, ô Maître, toi qui es saint et véritable, ne jugeras-tu point, et ne vengeras-tu point notre sang sur les habitants de la terre ? Et il leur fut donné à chacun des robes blanches, et il leur fut dit de se tenir en repos encore un peu de temps, jusqu'à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères, qui devaient être mis à mort comme eux. Et je regardai, lorsqu'il ouvrit le sixième sceau ; et il se fit un grand tremblement de terre, et le soleil devint noir comme un sac de poil, et la lune tout entière devint comme du sang ; et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme un figuier agité par un grand vent jette ses figues vertes. Et le ciel se retira comme un livre qu'on roule ; et toutes les montagnes, et toutes les îles furent ébranlées de leurs places. Et les rois de la terre et les grands et les capitaines et les riches et les puissants, et tout esclave et tout homme libre se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. Et ils disent aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous et cachez-nous devant la face de Celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'Agneau ; car il est venu, le grand jour de sa colère, et qui peut subsister ? Après cela, je vis quatre anges debout aux quatre coins de la terre, qui retenaient les quatre vents de la terre, afin qu'aucun vent ne soufflât ni sur la terre ni sur la mer ni sur aucun arbre. Et je vis un autre ange qui montait du côté du soleil levant, ayant le sceau du Dieu vivant ; et il cria d'une voix forte aux quatre anges à qui avait été donné le pouvoir de faire du mal à la terre et à la mer, disant : Ne faites point de mal à la terre ni à la mer ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau les serviteurs de notre Dieu sur leurs fronts. Et j'entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau : Cent quarante-quatre mille marqués du sceau, tirés de toute tribu des fils d'Israël : De la tribu de Juda, douze mille marqués du sceau ; de la tribu de Ruben, douze mille ; de la tribu de Gad, douze mille ; de la tribu d'Aser, douze mille ; de la tribu de Nephthali, douze mille ; de la tribu de Manassé, douze mille ; de la tribu de Siméon, douze mille ; de la tribu de Lévi, douze mille ; de la tribu d'Issachar, douze mille ; de la tribu de Zabulon, douze mille ; de la tribu de Joseph, douze mille ; de la tribu de Benjamin, douze mille marqués du sceau. Après cela je regardai, et voici une grande multitude, que personne ne pouvait compter, de toutes nations et tribus et peuples et langues, qui se tenaient devant le trône et devant l'Agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains. Et ils crient d'une voix forte, disant : Le salut est à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l'Agneau. Et tous les anges se tenaient en cercle autour du trône et des anciens et des quatre êtres vivants ; et ils se prosternèrent sur leurs visages devant le trône, et ils adorèrent Dieu, en disant : Amen ! la louange et la gloire et la sagesse et l'action de grâces et l'honneur et la puissance et la force soient à notre Dieu, aux siècles des siècles ! Amen ! Et l'un des anciens prit la parole et me dit : Ceux-là, qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils et d'où sont-ils venus ? Et je lui dis : Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; et ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau. Voilà pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, et ils le servent jour et nuit dans son temple, et Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux. Ils n'auront plus faim et ils n'auront plus soif, et le soleil ni aucune chaleur ne les accablera plus ; car l'Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie ; et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. Et quand il ouvrit le septième sceau, il se fit dans le ciel un silence d'environ une demi-heure. Et je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu ; et il leur fut donné sept trompettes. Et un autre ange vint, et se tint devant l'autel, ayant un encensoir d'or ; et il lui fut donné beaucoup de parfums afin qu'il les offrît, pour les prières de tous les saints, sur l'autel d'or qui est devant le trône. Et la fumée des parfums monta, pour les prières des saints, de la main de l'ange jusque devant Dieu. Et l'ange prit l'encensoir et le remplit du feu de l'autel, et le jeta sur la terre ; et il y eut des voix, et des tonnerres, et des éclairs, et un tremblement de terre. Et les sept anges qui avaient les sept trompettes, se préparèrent à en sonner. Et le premier ange sonna de la trompette ; et il y eut de la grêle et du feu mêlés de sang, qui furent jetés sur la terre. Et le tiers de la terre fut brûlé ; et le tiers des arbres fut brûlé ; et toute herbe verte fut brûlée. Et le second ange sonna de la trompette ; et une masse, comme une grande montagne toute en feu, fut jetée dans la mer ; et le tiers de la mer devint du sang ; et le tiers des créatures qui étaient dans la mer et qui avaient vie mourut ; et le tiers des navires périt. Et le troisième ange sonna de la trompette ; et il tomba du ciel une grande étoile, brûlant comme un flambeau, et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. Et le nom de l'étoile est l'Absinthe ; et le tiers des eaux fut changé en absinthe ; et une grande partie des hommes mourut par les eaux, parce qu'elles étaient devenues amères. Et le quatrième ange sonna de la trompette ; et le tiers du soleil fut frappé, et le tiers de la lune, et le tiers des étoiles, afin que le tiers de chacun d'eux fût rendu obscur, et que le jour perdît un tiers de sa clarté, et la nuit de même. Et je regardai, et j'entendis un aigle qui volait par le milieu du ciel, disant d'une voix forte : Malheur ! malheur ! malheur à ceux qui habitent sur la terre, à cause des autres sons de la trompette des trois anges qui vont sonner ! Et le cinquième ange sonna de la trompette, et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre ; et la clef du puits de l'abîme lui fut donnée. Et elle ouvrit le puits de l'abîme, et il monta du puits une fumée comme la fumée d'une grande fournaise ; et le soleil et l'air furent obscurcis par la fumée du puits. Et de la fumée il sortit des sauterelles sur la terre ; et il leur fut donné un pouvoir semblable au pouvoir qu'ont les scorpions de la terre. Et il leur fut commandé de ne point faire de mal à l'herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre ; mais seulement aux hommes qui n'ont pas le sceau de Dieu sur leurs fronts. Et il leur fut donné, non de les tuer, mais de les tourmenter durant cinq mois ; et le tourment qu'elles causaient était semblable au tourment que cause le scorpion quand il pique un homme. Et en ces jours-là les hommes chercheront la mort, et ils ne la trouveront point ; ils désireront de mourir, et la mort fuira loin d'eux. Et les sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat ; et sur leurs têtes il y avait comme des couronnes qui semblaient être en or ; et leurs visages étaient comme des visages d'hommes. Et elles avaient des cheveux comme des cheveux de femme, et leurs dents étaient comme des dents de lion. Et elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer ; et le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent au combat. Et elles ont des queues semblables à celles des scorpions, et des aiguillons ; et dans leurs queues est leur pouvoir de nuire aux hommes pendant cinq mois. Et elles ont comme roi sur elles l'ange de l'abîme : son nom, en hébreu, est Abaddon, et en grec il a pour nom Apollyon. Le premier malheur est passé ; voici, il vient encore deux malheurs après ces choses. Et le sixième ange sonna de la trompette, et j'entendis une voix, qui sortait des quatre cornes de l'autel d'or qui est devant Dieu ; elle disait au sixième ange qui avait la trompette : Délie les quatre anges qui sont liés au bord du grand fleuve de l'Euphrate. Alors furent déliés les quatre anges qui étaient préparés pour l'heure et le jour et le mois et l'année, afin qu'ils fissent périr le tiers des hommes. Et ces armées de cavalerie comptaient deux myriades de myriades d'hommes ; j'en ouïs le nombre. Et voici comment dans la vision je vis les chevaux et ceux qui étaient montés dessus : ceux-ci avaient des cuirasses couleur de feu, et d'hyacinthe, et de soufre ; et les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions, et de leurs bouches il sortait du feu, de la fumée et du soufre. Le tiers des hommes fut tué par ces trois plaies : par le feu et par la fumée et par le soufre qui sortaient de leur bouche ; car la puissance des chevaux est dans leur bouche et dans leurs queues ; car leurs queues sont semblables à des serpents, et elles ont des têtes, et c'est par elles qu'elles nuisent. Et le reste des hommes qui ne furent pas tués par ces plaies, ne se repentirent pas non plus des œuvres de leurs mains, pour ne pas adorer les démons ni les idoles d'or et d'argent et d'airain et de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher ; et ils ne se repentirent point de leurs meurtres, ni de leurs sorcelleries, ni de leurs fornications, ni de leurs vols. Et je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, enveloppé d'une nuée, et l'arc-en-ciel était au-dessus de sa tête, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu ; et il tenait à la main un petit livre ouvert. Et il posa son pied droit sur la mer et le gauche sur la terre ; et il cria d'une voix forte, comme un lion qui rugit. Et lorsqu'il eut crié, les sept tonnerres firent entendre leurs voix. Et quand les sept tonnerres eurent parlé, j'allais écrire, mais j'entendis une voix venant du ciel, qui disait : Scelle les choses qu'ont dites les sept tonnerres, et ne les écris points. Et l'ange que j'avais vu se tenant sur la mer et sur la terre, leva la main droite vers le ciel, et jura par Celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, et la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu'il n'y aura plus de délai ; mais qu'aux jours de la voix du septième ange, quand il viendrait à sonner de la trompette, serait aussi accompli le mystère de Dieu, comme il l'avait annoncé à ses serviteurs les prophètes. Et la voix que j'avais entendue du ciel me parla encore et me dit : Va, prends le petit livre ouvert qui est dans la main de l'ange qui se tient sur la mer et sur la terre. Et je m'en allai vers l'ange, en lui disant de me donner le petit livre. Et il me dit : Prends-le et le dévore ; et il sera âcre à tes entrailles, mais, dans ta bouche, il sera doux comme du miel. Et je pris le petit livre de la main de l'ange, et je le dévorai ; et il fut doux dans ma bouche comme du miel ; mais quand je l'eus mangé, il me causa de l'âcreté dans les entrailles. Et l'on me dit : Il faut que tu prophétises encore sur beaucoup de peuples et de nations et de langues et de rois. Et l'on me donna un roseau semblable à une verge en disant : Lève-toi et mesure le temple de Dieu, et l'autel, et ceux qui y adorent. Et le parvis qui est hors du temple, laisse-le en dehors et ne le mesure point ; car il a été donné aux nations, et elles fouleront aux pieds la sainte cité, pendant quarante-deux mois. Et je donnerai à mes deux témoins mission de prophétiser, et ils prophétiseront pendant douze cent soixante jours, revêtus de sacs. Ces témoins sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent en présence du Seigneur de la terre. Et si quelqu'un veut leur nuire, un feu sort de leur bouche qui dévore leurs ennemis ; et si quelqu'un veut leur nuire, c'est ainsi qu'il doit être tué. Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu'il ne tombe point de pluie durant les jours de leur prophétie ; et ils ont le pouvoir sur les eaux, de les changer en sang, et de frapper la terre de toute sorte de plaies, toutes les fois qu'ils le voudront. Et quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre et les vaincra, et les tuera. Et leurs cadavres seront sur la place de la grande cité, qui est appelée dans un sens spirituel Sodome et Egypte, où leur Seigneur aussi a été crucifié. Et des hommes d'entre les peuples et les tribus et les langues et les nations regardent leurs cadavres pendant trois jours et demi, et ils ne permettent pas que leurs cadavres soient mis dans un sépulcre. Et les habitants de la terre se réjouissent à leur sujet et sont dans la joie ; et ils s'enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes ont tourmenté les habitants de la terre. Et après les trois jours et demi, un esprit de vie venant de Dieu entra en eux ; et ils se dressèrent sur leurs pieds, et une grande crainte s'empara de ceux qui les contemplaient. Et ils entendirent une voix forte qui venait du ciel, disant : Montez ici ! Et ils montèrent au ciel dans la nuée, et leurs ennemis les contemplèrent. Et à cette heure-là, il y eut un grand tremblement de terre, et la dixième partie de la ville tomba, et sept mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre ; et les autres furent remplis d'effroi et donnèrent gloire au Dieu du ciel. Le second malheur est passé ; voici, le troisième malheur vient bientôt. Et le septième ange sonna de la trompette, et de fortes voix se firent entendre dans le ciel, disant : Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ, et il régnera aux siècles des siècles. Et les vingt-quatre anciens qui sont assis sur leurs trônes devant Dieu, se prosternèrent sur leurs visages et adorèrent Dieu, en disant : Nous te rendons grâce, Seigneur Dieu, dominateur souverain, qui es, et qui étais, de ce que tu as pris en main ta grande puissance et que tu es entré dans ton règne. Et les nations se sont émues de colère ; et ta colère est venue, et le moment de juger les morts, et de donner la récompense à tes serviteurs les prophètes, et aux saints, et à ceux qui craignent ton nom, aux petits et aux grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre. Et le temple de Dieu fut ouvert dans le ciel, et l'arche de son alliance fut vue dans son temple ; et il y eut des éclairs et des voix et des tonnerres et un tremblement de terre et une grosse grêle. Et il parut un grand signe dans le ciel : une femme enveloppée du soleil, et ayant la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles. Et elle est enceinte, et crie, étant en travail et souffrant les douleurs de l'enfantement. Et il parut un autre signe dans le ciel : et voici un grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Et sa queue entraîne le tiers des étoiles du ciel ; et elle les jeta sur la terre. Et le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, quand elle aurait enfanté. Et elle enfanta un fils, un mâle, qui doit gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer, et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. Et la femme s'enfuit dans le désert, où elle a une place préparée par Dieu, afin que là on la nourrisse durant mille deux cent soixante jours. Et il y eut un combat dans le ciel ; Michel et ses anges vinrent combattre contre le dragon ; et le dragon combattit, ainsi que ses anges. Et ceux-ci ne furent pas les plus forts, et il ne se trouva plus de place pour eux dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, celui qui est appelé diable et Satan, celui qui séduit le monde entier ; il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Maintenant est venu le salut, et la puissance et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ ; car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu ! Et eux-mêmes l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont point aimé leur vie, mais ils l'ont exposée à la mort. C'est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui y habitez ! Malheur à la terre et à la mer ! car le diable est descendu vers vous, plein d'une grande fureur, sachant qu'il a peu de temps ! Et quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait enfanté le mâle. Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu'elle s'envolât au désert, en son lieu, où elle est nourrie un temps et des temps et la moitié d'un temps, loin de la face du serpent. Et le serpent lança de sa bouche, après la femme, de l'eau comme un fleuve, afin de la faire emporter par le fleuve. Et la terre secourut la femme ; et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa bouche. Et le dragon fut transporté de fureur contre la femme, et il s'en alla faire la guerre au reste de ses enfants, qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus. Et il se tint sur le sable de la mer. Et je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes un nom de blasphème. Et la bête que je vis était semblable à un léopard, et ses pieds étaient comme ceux d'un ours, et sa gueule comme la gueule d'un lion. Et le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité. Et je vis l'une de ses têtes comme blessée à mort ; et sa plaie mortelle fut guérie, et la terre entière, saisie d'admiration, suivit la bête. Et ils adorèrent le dragon, parce qu'il avait donné le pouvoir à la bête ; et ils adorèrent la bête en disant : Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle ? Et il lui fut donné une bouche qui prononçait des paroles arrogantes et des blasphèmes ; et il lui fut donné le pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois. Et elle ouvrit la bouche en blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom et son tabernacle, ceux qui habitent dans le ciel. Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Et il lui fut donné pouvoir sur toute tribu et peuple et langue et nation. Et tous les habitants de la terre l'adoreront, tous ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie de l'Agneau qui a été immolé. Si quelqu'un a des oreilles, qu'il entende. Si quelqu'un, mène en captivité, il s'en va en captivité ; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit lui-même tué par l'épée. C'est ici la patience et la foi des saints. Et je vis une autre bête monter de la terre ; et elle avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et elle parlait comme un dragon. Et elle exerce toute la puissance de la première bête en sa présence ; et elle fait que la terre et ceux qui y habitent adorent la première bête dont la plaie mortelle a été guérie. Et elle fait de grands signes, même jusqu'à faire descendre du feu du ciel sur la terre, en présence des hommes. Et elle égare ceux qui habitent la terre à cause des signes qu'il lui a été donné de faire en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui a la plaie de l'épée et qui a repris vie. Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât même, et qu'elle fît que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent mis à mort. Et elle fait que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, s'impriment une marque à la main droite ou au front ; et que personne ne puisse acheter ou vendre, sinon celui qui a la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. C'est ici la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence calcule le nombre de la bête, car c'est un nombre d'homme ; et son nombre est six cent soixante-six. Et je regardai, et voici l'Agneau qui se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. Et j'entendis une voix qui venait du ciel, semblable au bruit de grosses eaux et au bruit d'un grand tonnerre ; et la voix que j'entendis était comme celle de joueurs de harpes jouant de leurs harpes. Et ils chantent un cantique nouveau devant le trône et devant les quatre êtres vivants et les anciens ; et nul ne pouvait apprendre le cantique en dehors des cent quarante-quatre mille qui ont été rachetés de la terre. Ce sont ceux qui ne se sont point souillés avec des femmes, car ils sont vierges ; ce sont ceux qui suivent l'Agneau, où qu'il aille ; ceux-là ont été rachetés d'entre les hommes, comme des prémices à Dieu et à l'Agneau. Il ne s'est point trouvé de mensonge dans leur bouche ; ils sont sans défaut. Et je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un évangile éternel, pour l'annoncer à ceux qui habitent sur la terre et à toute nation et tribu et langue et peuple ; disant d'une voix forte : Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue ; et adorez Celui qui a fait le ciel et la terre et la mer et les sources des eaux. Et un autre ange, un second, suivit, disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de sa fornication. Et un autre ange, un troisième, les suivit, disant d'une voix forte : Si quelqu'un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, lui aussi boira du vin de la fureur de Dieu, versé pur dans la coupe de sa colère, et ils seront tourmentés dans le feu et le soufre, en présence des saints anges et en présence de l'Agneau. Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n'ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. C'est ici la patience des saints, de ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus. Et j'entendis une voix qui venait du ciel, disant : Ecris : Heureux dès maintenant les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. Et je regardai, et voici une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme ; il avait sur la tête une couronne d'or et dans sa main une faux tranchante. Et un autre ange sortit du temple, criant d'une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : Mets ta faux, et moissonne ; car l'heure est venue de moissonner, parce que la moisson de la terre est mûre. Et celui qui était assis sur la nuée fit passer sa faux sur la terre, et la terre fut moissonnée. Et un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel, ayant lui aussi une serpette tranchante ; et un autre ange, celui qui a pouvoir sur le feu, sortit de l'autel ; et il appela d'une voix forte celui qui avait la serpette tranchante, disant : Mets ta serpette tranchante et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins sont mûrs. Et l'ange fit passer la serpette sur la terre et vendangea la vigne de la terre, et il jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu. Et la cuve fut foulée hors de la ville, et de la cuve il sortit du sang qui montait jusqu'aux freins des chevaux sur un espace de mille six cents stades. Et je vis dans le ciel un autre signe, grand et admirable : sept anges qui tenaient sept plaies, les dernières ; car c'est par elles que le courroux de Dieu fut consommé. Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui étaient vainqueurs de la bête et de son image et du nombre de son nom, debout sur cette mer de verre, tenant les harpes de Dieu. Et ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l'Agneau, disant : Grandes et admirables sont tes œuvres, Seigneur, Dieu dominateur souverain ! Justes et véritables sont tes voies, ô Roi des nations ! Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom ? Car seul tu es saint ; car toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi, parce que tes jugements ont été manifestés. Et après cela je regardai, et le sanctuaire du tabernacle du témoignage s'ouvrit dans le ciel. Et les sept anges qui tenaient les sept plaies sortirent du temple, vêtus d'un lin pur et éclatant, et ceints, sur la poitrine, de ceintures d'or. Et l'un des quatre êtres vivants donna aux sept anges sept coupes d'or, pleines du courroux du Dieu qui vit aux siècles des siècles. Et le temple fut rempli de fumée, à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance ; et personne ne pouvait entrer dans le temple jusqu'à ce que les sept plaies des sept anges fussent accomplies. Et j'entendis une forte voix qui venait du temple, disant aux sept anges : Allez et versez sur la terre les sept coupes du courroux de Dieu. Et le premier s'en alla et versa sa coupe sur la terre ; et un ulcère malin et douloureux vint aux hommes qui avaient la marque de la bête et qui adoraient son image. Et le second versa sa coupe dans la mer, et la mer devint du sang comme le sang d'un mort, et tout être vivant qui se trouvait dans la mer mourut. Et le troisième versa sa coupe dans les fleuves et dans les sources des eaux, et ils devinrent du sang. Et j'entendis l'ange des eaux, qui disait : Tu es juste, toi, qui es et qui étais, le Saint, d'avoir exercé ces jugements ; car ils ont répandu le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire : ils en sont dignes. Et j'entendis l'autel qui disait : Oui, Seigneur, Dieu dominateur souverain, tes jugements sont véritables et justes. Et le quatrième versa sa coupe sur le soleil, et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu. Et les hommes furent brûlés par une grande chaleur, et ils blasphémèrent le nom de Dieu, qui a autorité sur ces plaies ; et ils ne se repentirent point pour lui donner gloire. Et le cinquième versa sa coupe sur le trône de la bête, et son royaume fut plongé dans les ténèbres, et les hommes se mordaient la langue de douleur ; et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent point de leurs œuvres. Et le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve de l'Euphrate, et son eau tarit, afin que fût préparé le chemin des rois qui viennent de l'Orient. Et je vis sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges. Ils vont vers les rois de toute la terre, afin de les assembler pour la bataille du grand jour du Dieu dominateur souverain. (Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille et qui garde ses vêtements, afin qu'il n'aille pas nu et qu'on ne voie pas sa honte.) Et ils les assemblèrent dans le lieu qui s'appelle, en hébreu, Harmaguédon. Et le septième versa sa coupe dans l'air, et il sortit du temple, du trône, une forte voix, qui disait : C'en est fait. Et il y eut des éclairs et des voix et des tonnerres ; et il se fit un grand tremblement de terre ; un tremblement tel, qu'il n'y en eut jamais de si grand, depuis que l'homme est sur la terre. Et la grande ville se divisa en trois parties ; et les villes des nations s'écroulèrent, et Dieu se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe du vin de la fureur de sa colère. Et toutes les îles s'enfuirent, et les montagnes ne furent plus trouvées. Et une grosse grêle, dont les grêlons pouvaient peser un talent, tomba du ciel sur les hommes, et les hommes blasphémèrent Dieu, à cause de la plaie de la grêle, parce que cette plaie est fort grande. Et l'un des sept anges, qui tenaient les sept coupes vint et me parla, disant : Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur de grandes eaux, avec laquelle les rois de la terre se sont livrés à la fornication, et les habitants de la terre ont été enivrés du vin de sa fornication. Et il me transporta en esprit dans un désert, et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphèmes, et qui avait sept têtes et dix cornes. Et la femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or et de pierres précieuses et de perles ; elle avait à la main une coupe d'or pleine des abominations et des impuretés de sa fornication. Et sur son front était écrit un nom, un mystère : Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. Et je vis la femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus : et en la voyant, je fus saisi d'un grand étonnement. Et l'ange me dit : Pourquoi t'étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, et qui a les sept têtes et les dix cornes. La bête que tu as vue a été et n'est plus ; et elle doit monter de l'abîme et s'en va à la perdition ; et les habitants de la terre, dont le nom n'est pas écrit dans le livre de la vie dès la fondation du monde, s'étonneront en voyant la bête, parce qu'elle était, et qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra. C'est ici que doit se montrer l'intelligence qui a de la sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Ce sont aussi sept rois, les cinq premiers sont tombés, l'un est, l'autre n'est point encore venu ; et quand il sera venu, il ne doit rester que peu de temps. Et la bête qui était, et qui n'est plus, est elle-même le huitième ; et elle est des sept, et elle s'en va à la perdition. Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais ils reçoivent autorité comme des rois, pour une heure, avec la bête. Ils ont un même dessein, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête. Ils combattront contre l'Agneau, mais l'Agneau les vaincra, parce qu'il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et ceux qui sont avec lui sont des appelés et des élus et des fidèles. Et il me dit : les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, sont des peuples et des multitudes et des nations et des langues. Et les dix cornes que tu as vues et la bête haïront la prostituée, et la rendront déserte et nue, et mangeront ses chairs, et la consumeront par le feu. Car Dieu leur a mis au cœur d'exécuter son dessein, et d'exécuter un même dessein, et de donner leur royaume à la bête, jusqu'à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. Et la femme que tu as vue, c'est la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre. Après cela je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande puissance ; et la terre fut illuminée de sa gloire. Et il cria d'une voix forte, disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, et elle est devenue une habitation de démons et une prison de tout esprit impur et une prison de tout oiseau impur et détesté, parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de sa fornication, et que les rois de la terre ont commis fornication avec elle, et que les marchands de la terre se sont enrichis de la puissance de son faste. Et j'entendis une autre voix du ciel, qui disait : Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés et que vous n'ayez point part à ses plaies. Car ses péchés se sont accumulés jusqu'au ciel, et Dieu s'est souvenu de ses iniquités. Payez-la comme elle a payé, rendez-lui le double selon ses œuvres. Dans la coupe où elle a versé, versez-lui le double. Autant elle s'est glorifiée et s'est plongée dans les délices, autant donnez-lui de tourment et de deuil. Parce qu'elle dit en son cœur : Je suis assise comme reine, et je ne suis point veuve, et je ne verrai point le deuil, c'est pour cela qu'en un seul jour viendront ses plaies, mort et deuil et famine, et elle sera consumée par le feu ; car puissant est le Seigneur Dieu qui l'a jugée. Et les rois de la terre qui ont commis fornication et vécu dans les délices avec elle, pleureront et se frapperont la poitrine à son sujet, quand ils verront la fumée de son embrasement, se tenant à distance, dans la crainte de son tourment, et disant : Malheur ! Malheur ! la grande ville, Babylone, la ville puissante ; car en une seule heure est venu ton jugement ! Et les marchands de la terre pleurent et mènent deuil à son sujet, parce que personne n'achète plus leur cargaison, cargaison d'or et d'argent et de pierres précieuses et de perles et de fin lin et de pourpre et de soie et d'écarlate ; et toute espèce de bois de senteur, et toute sorte d'objets en ivoire, et toute sorte d'objets en bois très précieux et en airain et en fer et en marbre ; et du cinnamome et de l'amome et des parfums et de la myrrhe et de l'encens et du vin et de l'huile et de la fine farine et du blé ; et des bêtes de somme et des brebis et des chevaux et des chars et des corps, et des âmes d'hommes. Et les fruits que ton âme désirait sont allés loin de toi, et toutes les choses opulentes et magnifiques sont perdues pour toi ; et on ne les trouvera jamais plus. Les marchands de ces choses, qui se sont enrichis avec elle, se tiendront à distance, dans la crainte de son tourment, pleurant et menant deuil, et disant : Malheur ! malheur ! la grande ville, qui était revêtue de fin lin et de pourpre et d'écarlate, et parée d'or et de pierres précieuses et de perles ; car en une heure tant de grandes richesses ont été dévastées ! Et tous les pilotes, et tous ceux qui naviguent vers un lieu, et les matelots, et tous ceux qui trafiquent sur la mer, se tinrent à distance, et voyant la fumée de son embrasement, ils s'écriaient en disant : Quelle ville est semblable à la grande ville ? Ils jetèrent de la poussière sur leurs têtes, et ils criaient en pleurant et en menant deuil, disant : Malheur ! malheur ! la grande ville dans laquelle tous ceux qui avaient des vaisseaux sur la mer s'étaient enrichis de son opulence ! car en une seule heure elle a été dévastée ! Réjouis-toi à son sujet, ô ciel ! et vous, les saints et les apôtres et les prophètes ; car Dieu vous a fait justice en la jugeant. Et un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et la jeta dans la mer en disant : Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus trouvée. Et les sons des joueurs de harpes et des musiciens et des joueurs de flûte et de trompette ne sera plus entendue chez toi ; et aucun artisan, de quelque métier que ce soit, ne se trouvera plus chez toi, et le bruit de la meule ne se fera plus entendre chez toi. La lumière de la lampe ne brillera plus chez toi, et la voix de l'époux et de l'épouse ne sera plus entendue chez toi ; parce que tes marchands étaient les grands de la terre ; parce que toutes les nations ont été égarées par tes sorcelleries ; et c'est en elle qu'a été trouvé le sang des prophètes et des saints, et de tous ceux qui ont été mis à mort sur la terre. Après ces choses j'entendis dans le ciel comme une grande voix d'une foule immense qui disait : Alléluia ! le salut et la gloire et la puissance appartiennent à notre Dieu, car ses jugements sont véritables et justes, parce qu'il a jugé la grande prostituée qui corrompait la terre par sa fornication, et qu'il a vengé sur elle le sang de ses serviteurs. Et ils dirent une seconde fois : Alléluia ! Et sa fumée monte aux siècles des siècles. Et les vingt-quatre anciens et les quatre êtres vivants se prosternèrent et adorèrent Dieu qui est assis sur le trône, en disant : Amen ! Alléluia ! Et une voix sortit du trône, disant : Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, vous qui le craignez, les petits et les grands ! Et j'entendis comme la voix d'une grande multitude et comme la voix des grandes eaux et comme la voix de forts tonnerres, qui disait : Alléluia ! car le Seigneur notre Dieu, le Dominateur souverain, est entré dans son règne. Réjouissons-nous et tressaillons d'allégresse et donnons-lui la gloire ; car les noces de l'Agneau sont venues, et son Epouse s'est préparée ; et il lui a été donné de se revêtir de fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les justifications des saints. Et il me dit : Ecris : Heureux ceux qui sont appelés au banquet des noces de l'Agneau. Et il me dit : Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu. Et je tombai à ses pieds pour l'adorer ; et il me dit : Garde-toi de le faire ; je suis ton compagnon de service et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu. Car le témoignage de Jésus est l'esprit de la prophétie. Et je vis le ciel ouvert, et voici un cheval blanc : et Celui qui le montait s'appelle fidèle et véritable, et il juge et combat avec justice. Or ses yeux sont une flamme de feu ; et sur sa tête sont beaucoup de diadèmes, et il porte un nom écrit, que personne ne connaît que lui-même. Et il est vêtu d'un vêtement teint dans le sang, et son nom est : la Parole de Dieu. Et les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues de fin lin blanc et pur. Et de sa bouche sort une épée tranchante, pour en frapper les nations. Et c'est lui qui les gouvernera avec un sceptre de fer ; et c'est lui qui foule la cuve du vin du courroux et de la colère de Dieu, le Dominateur souverain. Et sur son vêtement et sur sa cuisse, il porte ce nom écrit : Roi des rois, et Seigneur des seigneurs. Et je vis un ange qui se tenait debout dans le soleil. Et il cria d'une voix forte à tous les oiseaux qui volent par le milieu du ciel : Venez et assemblez-vous pour le grand festin de Dieu, afin de manger les chairs des rois et les chairs des capitaines et les chairs des puissants et les chairs des chevaux et de ceux qui les montent, et les chairs de tous, libres et esclaves, petits et grands ! Et je vis la bête et les rois de la terre avec leurs armées assemblés pour faire la guerre à Celui qui était monté sur le cheval et à son armée. Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète qui avait fait devant elle les prodiges, par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête et qui avaient adoré son image ; ils furent tous deux jetés vivants dans l'étang de feu, où brûle du soufre. Et les autres furent tués par l'épée qui sortait de la bouche de Celui qui était monté sur le cheval ; et tous les oiseaux se rassasièrent de leurs chairs. Et je vis descendre du ciel un ange, qui tenait dans sa main la clef de l'abîme et une grande chaîne. Et il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. Et il le jeta dans l'abîme, et il le ferma, et le scella sur lui, afin qu'il ne séduisît plus les nations, jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis ; et après cela, il faut qu'il soit délié pour un peu de temps. Et je vis des trônes, et ils s'assirent dessus, et il leur fut donné d'exercer le jugement. Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus et pour la parole de Dieu, et de ceux qui n'avaient point adoré la bête ni son image et qui n'avaient point pris sa marque sur leurs fronts et sur leurs mains ; et ils revinrent à la vie et devinrent rois avec Christ pour mille ans. Les autres morts ne revinrent pas à la vie, jusqu'à ce que les mille ans eussent été accomplis. C'est là la première résurrection. Heureux et saint celui qui a part à la première résurrection ! Sur ceux-là la seconde mort n'a point de pouvoir ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. Et quand les mille ans seront accomplis, Satan sera délivré de sa prison. Et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les assembler pour la guerre, eux dont le nombre est comme le sable de la mer. Et ils montérent sur l'étendue de la terre, et ils environnèrent le camp des saints et la cité bien-aimée ; et un feu descendit du ciel et les dévora. Et le diable, qui les séduit, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre où sont aussi la bête et le faux prophète, et ils seront tourmentés jour et nuit aux siècles des siècles. Et je vis un grand trône blanc, et Celui qui était assis dessus, de devant la face duquel la terre et le ciel s'enfuirent, et il ne fut plus trouvé de place pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient debout devant le trône ; et des livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert, qui est celui de la vie ; et les morts furent jugés, d'après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs œuvres. Et la mer rendit les morts qui étaient en elle ; et la Mort et le Séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux. Et ils furent jugés chacun selon ses œuvres. Et la Mort et le Séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. C'est là la seconde mort, l'étang de feu. Et quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de la vie, fut jeté dans l'étang de feu. Et je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle ; car le premier ciel et la première terre ont disparu, et la mer n'est plus. Et je vis la cité sainte, une Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux. Et j'entendis une voix forte qui venait du trône, et qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes, et il habitera avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux leur Dieu. Et il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni labeur ; parce que les premières choses ont disparu. Et Celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Ecris, car ces paroles sont certaines et véritables. Et il me dit : C'est fait. Je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement. Celui qui vaincra, héritera ces choses ; et je serai son Dieu, et il sera mon fils. Mais pour les lâches et les incrédules et les abominables et les meurtriers et les fornicateurs et les enchanteurs et les idolâtres et tous les menteurs, leur part est dans l'étang ardent de feu et de soufre ; ce qui est la seconde mort. Et l'un des sept anges qui avaient les sept coupes remplies des sept dernières plaies vint et me parla, disant : Viens, je te montrerai l'Epouse, la femme de l'Agneau. Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne, et il me montra la cité sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu ; son luminaire est semblable à une pierre très précieuse, telle qu'une pierre de jaspe, transparente comme du cristal. Elle a une grande et haute muraille ; elle a douze portes, et sur les portes, douze anges, et des noms inscrits, qui sont les noms des douze tribus des fils d'Israël : à l'orient trois portes, et au septentrion trois portes, et au midi trois portes, et à l'occident trois portes. Et la muraille de la cité avait douze fondements, sur lesquels étaient les douze noms des douze apôtres de l'Agneau. Et celui qui me parlait avait pour mesure un roseau d'or, pour mesurer la cité, et ses portes, et sa muraille. La cité est disposée en carré, et sa longueur égale sa largeur. Et il mesura la cité avec le roseau, et trouva douze mille stades ; sa longueur et sa largeur et sa hauteur sont égales. Et il mesura sa muraille, de cent quarante-quatre coudées, mesure d'homme, qui était celle de l'ange. Et les assises de la muraille étaient de jaspe, et la cité était d'or pur, semblable à un pur cristal. Les fondements de la muraille de la cité étaient ornés de toute sorte de pierres précieuses. Le premier fondement était de jaspe ; le second, de saphir ; le troisième, de calcédoine ; le quatrième, d'émeraude ; le cinquième, de sardonyx ; le sixième de sardoine ; le septième, de chrysolithe ; le huitième, de béryl ; le neuvième, de topaze ; le dixième, de chrysoprase ; le onzième, d'hyacinthe ; et le douzième, d'améthyste. Et les douze portes étaient douze perles ; chacune des portes était faite d'une seule perle. Et la rue de la cité était d'un or pur, semblable à du cristal transparent. Et je ne vis point de temple en elle ; car le Seigneur Dieu, le dominateur souverain, est son temple, ainsi que l'Agneau. Et la cité n'a pas besoin du soleil ni de la lune pour l'éclairer, car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau. Et les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre apportent leur gloire en elle ; et ses portes ne se fermeront point de jour, car il n'y aura là point de nuit ; et ils apporteront en elle la gloire et l'honneur des nations. Et il n'entrera rien de souillé en elle, ni personne qui s'adonne à l'abomination et au mensonge ; mais ceux-là seuls qui sont écrits dans le livre de vie de l'Agneau. Et il me montra un fleuve d'eau de la vie, clair comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau, au milieu de la rue de la cité ; et sur les deux bords du fleuve, sont des arbres de vie, qui produisent douze récoltes, rendant leur fruit chaque mois, et les feuilles des arbres sont pour la guérison des nations. Et il n'y aura plus d'anathème ; et le trône de Dieu et de l'Agneau sera dans la cité, et ses serviteurs le serviront, et ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. Et il n'y aura plus de nuit, et ils n'ont besoin ni de la lumière de la lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu resplendira sur eux ; et ils régneront aux siècles des siècles. Et il me dit : ces paroles sont certaines et véritables ; et le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt. Et voici, je viens bientôt : Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre ! Et c'est moi, Jean, qui vois et qui entends ces choses. Et lorsque j'eus entendu et vu, je tombai, pour adorer, aux pieds de l'ange qui me montrait ces choses. Et il me dit : Garde-toi de le faire ! je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre ; adore Dieu. Et il me dit : Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre ; car le temps est proche. Que l'injuste commette encore l'injustice ; et que le souillé se souille encore ; et que le juste pratique encore la justice ; et que le saint se sanctifie encore. Voici, je viens bientôt, et mon salaire est avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu'est son œuvre. Je suis l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin qu'ils aient droit à l'arbre de la vie ; et qu'ils entrent par les portes dans la cité ! Dehors les chiens, et les enchanteurs, et les fornicateurs, et les meurtriers, et les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge ! Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange vous attester ces choses pour les Eglises. Je suis la racine et la race de David, l'Etoile brillante du matin. Et l'Esprit et l'Epouse disent : Viens ! Et que celui qui entend, dise : Viens ! Et que celui qui a soif, vienne ; et que celui qui veut, prenne de l'eau de la vie, gratuitement ! Pour moi, je proteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre, que, si quelqu'un y ajoute, Dieu fera venir sur lui les plaies décrites dans ce livre. Et si quelqu'un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie, et de la cité sainte, qui sont décrits dans ce livre. Celui qui atteste ces choses, dit : Oui, je viens bientôt. Amen, viens, Seigneur Jésus ! La grâce du Seigneur Jésus soit avec tous !!