Que la prospérité soit!
En la septième année de règne de Vīrarājendradeva, empereur des trois mondes;
moi Utaiyañceytāṉ Tāḻi alias Cōḷentiraciṅka ViḻupparayaṉDans l’état actuel des recherches, l’identité de ce donateur reste obscure mais son titre de Viḻupparayaṉ précédé du titre royal Cōḷentiraciṅka suggère qu’il est une autorité politique de poids, au moins au niveau local, proche du pouvoir royal. Voir KARASHIMA, SUBBARAYALU, MATSUI (1978 : lii-lv).,
propriétaire terrien à Karuppūr, représentant des porteurs de palanquin civiyārkku-c cāmutāyamCe donateur assume aussi une fonction liée au cāmutāyam. Plusieurs inscriptions de Citamparam du XIIIe siècle évoquent, parmi les groupes employés dans le temple, destinataires des actes que constituent les inscriptions, celui des cāmutāyañceyvārkaḷ ‘ceux qui font cāmutāyam’ (SII 4.222.2 et 229.6; SII 8.44.2, 47.2, 48.1, 49.1, 51.2, 52.1, 53.2, 54.3, 55.2, 56.1; SII 12.149.2, 151.3, 152.3, 154.2, 159.2, 160.7, 171.2, 172.2, 173.3, 174.3, 175.6, 201.2, 209.2; SITI 18, 19 et 20). Un individu s’y distingue par sa nomination personnelle : ‘Tirumāḷikaikkūṟu’ Tillaiyampalap Pallavarāyaṉ camutāyam du temple d’Āḷuṭaiyār (SII 4.222.1-2).
La traduction proposée par ORR (2004 : 234) pour ce groupe, « those who do [the task of] the assembly », qui figure, selon cet auteur parmi les comités qui veillaient au bon fonctionnement des affaires économiques et cultuelles du temple, ne nous convainc pas. De quelle assemblée s’agit-il? Quelle est sa fonction? SUBBARAYALU (2003), s.v. sāmutāyañ ceyvārkaḷ, comprend qu’il s’agit d’un groupe important attaché au temple de Citamparam et donne la référence SII 12.154. Or, cette définition vague est inexacte car ce groupe se rencontre ailleurs.
En effet, le texte de SII 8.205 enregistre une transaction signée par les membres d’une assemblée villageoise, un ūr, à Muṉiyūr (Kumpakōṇam tk.) la vingt-huitième année de règne de Rājarāja III. Deux de ces membres sont désignés par le terme cāmutāyam suivi du lieu d’origine (l. 4) : il est clair ici que le terme s’applique aussi à des individus. De plus, une inscription datant de la huitième année de règne de Kulottuṅga III à Tārācuram (Dar. a.8, l. 4) compte deux occurrences du terme cāmutāyam. Ce terme est précédé d’un nom propre (Vatuli Ārā amudu śrī...ṉāṉa Madurāntakap-Pirammarāyaṉ) et, plus bas, d’un groupe particulier au datif (tirupaḷḷitto[ṅ]gaḷuḍaiyārgaḷukku).
Il nous apparaît évident ici que cāmutāyam désigne la fonction d’un individu lié à un groupe desservant le temple. Enfin, une épigraphe pāṇḍya de Tirunaḷḷāṟu (PI 491), qui daterait de 1333, enregistre la vente d’un service de cāmutāyam (cāmatāyappaṇi oṉṟu) du temple à un certain Vāṇātarāja Brahmārāyaṉ pour cinquante paṇam, l. 4 et 6. Elle contient aussi deux occurrences du terme cāmutāyam dans une liste des signataires, aux côtés des surveillants, des comptables et des officiants du temple. Le terme s’y rattache clairement à deux individus en rapport avec deux groupes professionnels de gardiens et de porteurs : l. 19 tirumeykkāppārkku cāmutāyam nāṭuṭaināyakap Pallavaraiyaṉ et l. 20 cipātantāṅkum cāmutāyam periyanāyakaṉ tiruvalañcuḻipiccaṉ.
Ainsi, suivant l’ARE 1965-66, introduction p. 7, sur ce texte publié dans PI 491, cāmutāyappaṇi serait un service effectué par un groupe dans le temple, dont les droits d’acquisition sont monnayables et dont le représentant est qualifié de cāmutāyam. P. R. SRINIVASAN suit cette interprétation, pour Dar. a.8, l. 4, et propose la traduction suivante : « Vātuli Ārā amudu Śrī ...n alias Madhurāntakap-Pirammārāyaṉ (…) should stand as their representative. For his work, he should get (…), as well as an annual cash amount equal to that which was received by the representative of the class of people called Tirupaḷḷittoṅgaḷuḍaiyār ». Puis, ce chercheur ajoute dans ses notes : « The real purport of the record was to make provision for the gold workers of the temple through the institution of a samudāyam which was entrusted to the care of a Pirammārāyaṉ ».
Pour nous, considérant la ressemblance des titres de haut rang des représentants et de l’acquéreur des droits (Viḻupparayaṉ, Pallavaraiyaṉ et Brahmārāyaṉ) dans ces inscriptions, nous pensons que le représentant peut être celui qui possède les droits d’un service particulier dans le temple. Et s’il en était ainsi, le donateur serait ici le représentant des porteurs de palanquin et le propriétaire des droits de ce service. de la couche sacrée tiru-paḷḷi qui portent les pieds sacrés śrī-pātan tāṅkumLa relative pātan tāṅkum a pour sujet les porteurs civiyār et non la couche tirupaḷḷi qui est à considérer comme leur complément. La relative renvoie à l’image classique des dévots qui se couronnent des pieds d’une figure sainte. Ainsi, le dévot est souvent désigné par le terme aṭiyaṉ, « celui qui est aux pieds [du seigneur] »., pour la grande Dame Periyanācciyār et le Seigneur propriétaire de Tiruttōṇipuram de Tirukkaḻu-malam, brahmadeya du Rājādhirājavaḷanāṭu, tant que durent lune et soleil, pour qu’ils fassent la grâce de manger des bottes de feuilles de bétel de Tevūr et des noix d’arecLes éléments comestibles offerts aux divinités et aux personnages saints sont suffixés par -amutu, « ambroisie », nourriture par excellence des dieux. Par exemple, dans SII 5.642.44-47, comme ici et ailleurs dans le corpus, les différents composants du repas divin sont ainsi assimilés à de l’ambroisie : tiruvamutu est le riz, l’ambroisie sacrée (parce que l. 44 du riz décortiqué arici est offert pour le préparer), kaṟiyamutu les mets, miḷakamutu le poivre, uppamutu le sel, neyyamutu le beurre clarifié et aṭaikkāyamutu les noix d’arec. Sur l’usage identique de ce terme dans la littérature religieuse; cf. VELUPPILLAI (2013)., j’ai donné la terre suivante :
située à Kiṭāraṅkoṇṭacōḻanallūr, hameau au sud de Nāṅkūr de ce nāṭuNāṅkūr est une localité du Nāṅkūrnāṭu dans le Rājādhirājavaḷanāṭu (SUBBARAYALU (1973 : 104)
et carte 10). Le terme nāṭu (l. 13) précédé du démonstratif (innāṭu) renvoie dans le cas présent à la division territoriale du vaḷanāṭu sus-mentionné, le Rājādhirājavaḷanāṭu (l. 7-8). alias irucciṟṟampalamuṭaiyār Śrīpātatūḷiccaruppētimaṅkalam. J’ai obtenu cette terre auprès de uḷḷiṭṭārLe terme uḷḷiṭṭār signifierait « les autres » (KARASHIMA (*2001a [1966] : 181, n. 5) et impliquerait alors des individus qui ne sont pas mentionnés dans l’inscription. Littéralement, il a le sens de « ceux qui sont inclus ». l’ayant droit kāṇi-Uṭaiya Poṉṉulāṉ Aiyya Nampi Uṭaiyāṉ, d’Aiyya Nampi, un propriétaire terrien de Tiruvāykkulam, et d’Aiyya Nampitēvaṉ.
De cette terre de verger, devenu mienne, la limite ouest est l’est de , la limite nord est le sud de de la Kāveri Tiruveṅkāṭu ; ainsi sont les quatre grandes limites. ayant déduit deux mācciṉṉam de la terre d’Ātittaṉ Nārāyaṇaṉ Uyyakoṇṭāṉ, trois mā de la terre achetée au prix fixé par Irājarāja dont jouit Aiyya Nampi Uṭaiyāṉ, et huit mā de la terre achetée jadis
en tant que verger d’aréquiers, auprès d’eux ivarkaḷ pakkalIl est difficile de déterminer s’il s’agit d’un singulier honorifique renvoyant à Aiyya Nampi Uṭaiyāṉ ou d’un pluriel désignant Atittaṉ Nārāyaṇaṉ Uyyakoṇṭāṉ et Aiyya Nampi Uṭaiyāṉ. par Tāyilum Nallāṉ, un propriétaire
terrien de Kaḷattūr, soit ayant déduit une demi vēli et trois mācciṉṉam de terre,
puis de la terre restante d’une demi vēli, qui est mienne, sont inclus les droits
sur les opātiDu sanskrit upādhi, taxe prélevée sur les propriétaires, SUBBARAYALU (*2001f [1984] : 61)., les terres au bord des rivières, les paṭikai, les terres communes, les
potāri, les puits, les bassins et comprenant toutes autres sortes de droits. De cette
terre, ayant fait une propriété au nom de Śiva et ayant payé les taxes, et pour les
taxes supplémentaires, moi, Utaiyañceytāṉ Tāḻi alias Cōḷentiraciṅka Viḻupparayaṉ,
un propriétaire terrien de Karuppūr, éternellement et une fois par jour, tant que
durent lune et soleil, en tant que service éternel au temple, je donne deux cents noix
d’arec et six bottes de feuilles de bétel de Tēvūr. Ceci est sous la protection des
Śrīmāheśvara.