Que la prospérité soit! La 6e année de règne de Vīrarājendradeva, empereur des trois mondes, pour le Seigneur propriétaire de Tiruttōṇipuram dans Tirukkaḻumalam, brahmadeya du Tirukkaḻumalanāṭu, dans le Rājādhirājavaḷa-nāṭu; Karuṇākaratēvan alias VāṇātirāyaṉÀ l’époque cōḻa, le titre Vāṇātirāyaṉ a au moins seize occurrences, selon KARASHIMA, SUBBARAYALU, MATSUI (1978), qui témoignent clairement d’une fonction substantielle dans le système administratif. En effet, ce titre, employé exceptionnellement avec un nom propre (ARE 1931-32.74 publié dans part II p. 50), qui apparaît dans la seconde partie de la période cōḻa, est principalement celui d’un des signataires légalisant le contenu d’une inscription (SII 4.529, 7.780 et 5.478). Le porteur de ce titre appartient souvent à un groupe de signataires présidé par un haut officier royal tirumantira ōlai (ARE 1927.148, l. 15, 1931-32.74 avec texte en part. II p. 52; EI 21.31; SII 5.663, 6.2 et 438, 7.433, 17.730; IPS 163 et 166; SITI 64 et 518 et Dar. c.1). Il est parfois celui qui écrit le texte de l’inscription, ōlai (SII 8.252 et 17.452). Ainsi, le donateur Karuṇākaratēvan alias Vāṇātirāyaṉ était très probablement un notable au service de l’État. De plus, trois inscriptions de l’ancien district de Tañcāvūr (ARE 1927.152 l. 2; SII 8.216 et 257) nomment un donateur de la même origine et appelé Karuṇākaratēvaṉ alias Amarakōṉār. Amarakōṉ ou Amarakōṉār, absent de la liste des soixante et onze titres de vassalité de KARASHIMA, SUBBARAYALU, MATSUI (1978 : xxxiv), devient un véritable titre à partir de la seconde moitié du XIIe siècle. En effet l’emploi du participe āṉa signifiant "alias" dans ces trois inscriptions soutient cette idée. Par ailleurs, le terme amarakōṉ sans nom propre appartient souvent, lui aussi, à un groupe de signataires présidé par un haut officier royal (EI 21.31; SII 17.135, 585 et 587, 6.436, 3.87; SITI 18, 19 et 628) et, il est parfois doublé d’un titre important comme Pallavarāyaṉ (CEC 3). Les trois inscriptions mentionnant Karuṇākaratēvaṉ alias Amarakōṉār se situent dans une aire géographique limitée c’est-à-dire dans un espace de donation réaliste à l’échelle humaine (sur les réseaux des donateurs, cf. HEITZMAN (*2001 [1997] : chapitre 6)). Cet espace, délimité par Talaiñāyiṟu (ARE 1927 152), Tiruvalañcuḻi (SII 8 216) et Tirukkaḷar (SII 8 257), englobe Cīkāḻi. De plus, ces textes datent, avec certitude pour SII 8.216 et 257, respectivement, de 1172 et 1173. Ils sont antérieurs d’une dizaine d’années seulement à CEC 1. Enfin, les titres étaient octroyés vraisemblablement selon une certaine hiérarchie. Ainsi, parmi les -rāyaṉ, les Brahmarāyar et les Pallavarāyar occupaient des postes de grande importance dans l’administration et principalement dans le fisc selon KARASHIMA, SUBBARAYALU, MATSUI (1978 : lii-lv). Ceci laisse penser qu’une évolution était possible et qu’elle pouvait engendrer ce faisant un changement de titre. SUBBARAYALU (*2001a [1983] : 18) évoque le cas de changement de titre au nouveau règne. Par ailleurs, il existe des exemples de changement de titre d’officiers à l’époque cōḻa sous un même règne. Un officier militaire de Rājādhirāja II, Ammai Appaṉ alias Rājarājaviḻupparaiyaṉ (SII 17.583) devient Ammai Appaṉ alias Pallavarāyaṉ (EI 21.31; SII 17.585 et 587) à Tiruvārūr. Un autre officier, donateur à Citamparam, sous Rājarāja III (?), appelé Civētavaṉa Perumāṉāṉa Kāliṅkarāyaṉ la dixième et quatorzième année de règne (SITI 18 et 19) est Civētavaṉa Perumāṉāṉa Toṇṭaimāṉ la seizième année (SITI 20). Ainsi, nous supposons que Karuṇākaratēvaṉ alias Amarakōṉār est celui qui est devenu Karuṇākaratēvaṉ alias Vāṇātirāyaṉ. Sur ce donateur et son éventuelle parenté avec Ammai Appaṉ alias Pallavarāyaṉ un propriétaire [terrien] de Vētavanam et de Paḻaiyanūr dans le Mēlmalaippaḻaiyanūrnāṭu du Jeyaṅkoṇṭacoḻamaṇṭalam, mentionné ci-dessus, voir NILAKANTA SASTRI (*2000 [1955] : 369 et 373). CEC 4, certainement contemporaine de CEC 1, mentionne un individu de la même origine (l. 8-11). Cependant, aucun autre élément ne permet d’identifier le ou les donateurs de ces inscriptions., un propriétaire terrien de Vētavanam et de Paḻaiyanūr dans le Mēlmalaippaḻaiyanūrnāṭu du Jeyaṅkoṇṭacoḻamaṇṭalam pour les deux lampes qu’il a placées devant l’image divine tirumuṉpu de ce Seigneur, parce qu’il faut chaque jour unité(s) d’uriUnité utilisée pour mesurer les grains et les liquides comme le beurre clarifié (SII 14.27, l. 21-2: ney uri), le yaourt (SII 3.128, l. 40: tayiramutu potu uri), etc. d’huile, voici les terres qu’il laisse pour l’huile après les avoir achetées
du premier carré du premier canalicule, au sud du canal de Tillaiviṭaṅkar et à l’est de la vati de Talaiccaṅkāṭu dans le brahmadeya de TirukkaḻumalamL’emplacement des parcelles données est précisé par rapport aux différents canaux d’irrigation. Sur les travaux d’irrigation et la spécificité des canaux ; cf. Heitzman (*2001 [1997] : 42 et en particulier n. 4). Nous ne pensons pas, contrairement à Gros (1970 : 91), que le terme vati renvoie dans les inscriptions médiévales à une route. ; la terre nommée Cakkaravarttiviḷākam du premier carré du canalicule canal , à l’est de ; la terre de deux mā achetée auprès d’un propriétaire , Tiruttōṇipuramuṭaiyāṉ; la terre achetée auprès de Vācciyaṉ Piraḻaiyaviṭaṅkan Tiruttōṇipuramuṭaiyāṉ; la terre achetée auprès de ; la terre achetée auprès de Kavuṇiyaṉ Tirunām pirān trésorerie du temple tant que durent lune et soleil protection des MāheśvaraCe terme, quand il n’est pas précisé qu’il s’agit des surveillants du temple kaṇkāṇi (CEC 28.7, 9.4 et 6, 12.18, 8.6), renvoie généralement à l’ensemble des dévots shivaïtes. En effet, la protection des actes immortalisés sur les murs du temple repose entre les mains des dévots qui en font un service pour la divinité tiruttoṇṭu (CEC 10.7), cf. REINICHE (1989 : 138-140).
Prosperity! Fortune!
6th year of the glorious king Vīrarājendra, the emperor of the three worlds.
For the Lord nāyaṉār, who owns Tiruttōṇipuram in Tirukkaḻumalam, a brahmadeya in the Tirukkaḻumalanāṭu, itself in the Irācātirācavaḷanāṭu,
for two lamps that Vāṇātirāyaṉ alias Karuṇākaratēvaṉ, Lord of Vētavaṉam, Lord of Paḻaiyanūr, in the Mēlmalaippaḻaiyanūrnāṭu, itself in the Jayaṅkoṇṭacōḻamaṇṭalam, has given in the divine presence tiru-muṉpu of this Lord,
for the necessary oil, so that there be Lacuna, in figures, for the number of uris. uris of oil per day,
the brahmadeyaThe word brammmatēyam (lines 16-17) is here translated as governing the word iṭṭa (peyareccam), which precedes it immediately, rather than being governed by the word tirukkaḻumalattu that follows it, even though we have an apparent parallel bramatēyam tirukkaḻumalattu (lines 5-6). that, after obtaining koṇṭu it, heThat is, Karuṇākaratēvaṉ. gave is as follows.
East of the vati of Talaiccaṅkāṭu in Tirukkaḻumalam,
south of the canal of Tillaiviṭaṅkar,
in the first square of the canal
east of
of the canal
in the first square of the second canal,
the land obtained from Tiruttōṇipuramuṭaiyāṉ in the land named Cakkaravarttiviḷākam,
the land obtained from Vācciyaṉ Piraḻaiyaviṭaṅkan Tiruttōṇipuramuṭaiyāṉ,
the land obtained from Nāyakaṉ,
the land obtained from Kavuṇiyaṉ Tirunāvukkaraiyaṉ m Pirān,
in/of the glorious treasury
this transaction should proceedThat is, the donation should be in force. as long as the moon and the sun.
This is under the protection of the Paṉmāheśvaras.
Reported in (ARIE/1918-1919/B/1918/363).
Edited and translated in French in (CEC 1), with the help of Dr. G. Vijayavenugopal (EFEO, Pondicherry), based on autopsy, photos (G. Ravindran, EFEO, 2005), and ASI transcript (consulted in Mysore).
This digital edition by Uthaya Veluppillai and Emmanuel Francis. French translation adapted from . English translation by Emmanuel Francis.
228-233
1
31
B/1918
363
549
Tj. 2408