Moi, qui suis nommé Vidyāvāsa, renommé sur terre pour mon rayonnement, après avoir réalisé convenablement le tapas qui est le daśatapa, suis irréprochable dans les mondes ;
et conforme à toutes les traditions, connaissant les traités, n’ayant en vue que le dharma, ayant l’esprit purifié par l’ascétisme et les rites, à l'aide de l’action de la parole, de la pensée et du corps ;
vénéré sans cesse, au moyen de tous les honneurs et richesses, par les rois Śrī Jayavarman VI, Śrī Dharaṇīndravarman I et Śrī Sūryavarman II ;
sous le règne de Śrī Sūryavarman II, poussé par ma dévotion envers Śiva, j’ai érigé sur cette montagne nommée Śyāmādri, une triade de śivaliṅga propice.
En 1039 śaka, sous le règne de S. M. Śrī Sūryavarman, année de la Chèvre mame nakṣatraLe mot mame désigne l’année de la Chèvre dans le cycle des douze animaux, un système dont on retrouve l’usage depuis la période préangkorienne (6). Néanmoins, aucune attestation de mame n’avait été trouvée jusqu’à présent dans une inscription khmère. Sur l’emploi du terme nakṣatra (signifiant à l'origine « mansion lunaire ») pour des années du cycle des douze animaux au Cambodge ancien, voir 323-324 et 6., quatrième jour de la quinzaine sombre du mois de Vaiśākha, un dimanche, [la date étant marquée par] la première veille yāṁ I, 1 dik et 10 vināḍīkā du jour thmā thṅai, c'est alors que moi, nommé le saint ascète Vidyāvāsa, fondateur de la sainte triade de śivaliṅga au Vnaṁ Thṅe = Śyāmādri, aux alentours smipa nuLe mot orthographié ici smipa (du sanskrit samīpa) est attesté ailleurs en vieux khmer sous la forme samīpa ou samipa. Plus particulièrement, le syntagme samipa nu apparaît dans au moins deux autres inscriptions ([K. 1198](DHARMA_INSCIK01198.xml), face B, l. 39 et [K. 598](DHARMA_INSCIK00598.xml), face B, l. 21). du saint Airāvatītīrtha, j’ai offert à l’ensemble jvana gi mūla un rite de funérailles karmmāntara, un vāmaśiva, une portion de terre bhūmibhāga de la Teṅ Tvan Nasurendra, Khloñ Vala ’So et les gens de son groupe et de sa section du Sruk TaṁvanLe mot taṁvan, de sens inconnu, réapparaît dans l’inscription [K. 1555](DHARMA_INSCIK01555.xml) là aussi en tant que toponyme (l. A18 ; 847 śaka). , qui sont les disciples de la dīkṣā, qui ont fait don de ces terres Oy dāna bhūmi noḥ.
J’offre aux saints śivaliṅga de Vnaṁ Thṅe des offrandes de 3 liḥ de riz quotidiens. J’offre le tout en tant que sainte fondation royale rājyadharmma.
Ceux qui nuiraient à la fondation que j’ai faite, ou aux tapasvin qui se sont retirés ici : ces gens souffriront des tourments dans les trente-deux enfers pour sept générations et seront nu ta jā humains, souffrants de toutes les maladies mānusya sarvvāvyādhividāCette séquence en sanskrit apparaît sur la même ligne que la stance finale. Elle ne peut métriquement pas s’y insérer et doit donc plutôt être considérée comme une formule se rattachant à l’imprécation rédigée en vieux khmer..
Après avoir planté nyastvāUn trait vertical tracé au-dessus de la consonne n donne l’impression que la syllabe débute par un r initial. Mais cela n’aurait été possible que si elle avait été précédée d’une autre syllabe. Pour supporter la lecture de nyastvā, notons que cet absolutif est attesté dans certains textes, comme par exemple dans l’Atharvavedapariśiṣṭa 36 (14.1 ; voir 29). les trois liṅga convenablement samyāk, avec abondance de marques de majesté et abondance de prescriptions, et après avoir renseigné le seigneur des rois de cette œuvre dharmma, il est allé au ŚūnyaśivaLe sens de ce composé n’est pas clair. On le retrouve à deux reprises dans le corpus en tant que nom propre ([K. 313](DHARMA_INSCIK00313.xml) ; 801 śaka ; l. 1 ; 35 et [K. 183-6](DHARMA_INSCIK00183-6.xml), l. 3 ; 850 śaka, 79-82). Il revient à trois reprises dans l’inscription sur stèle de Phnom Aksar, sans que la syllabe śu ne soit lue systématiquement par Cœdès. Cette expression peut aussi faire penser à un nom de séjour divin, comme l’un de ceux donnés à titre posthume aux rois du Cambodge ancien. Toutefois, elle n’est pas rencontrée en tant que tel dans le corpus. Notons qu’une autre possibilité de traduction ce passage serait : […] après avoir renseigné le seigneur des rois, je suis allé / il est allé au Varmmaśūnyaśiva..