Digitale Edition der Briefe und Dokument der Familie Mozart Digital Edition of Letters and Documents from the Mozart Family Internationale Stiftung Mozarteum Salzburg
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UNBEKANNT AN DEN REDAKTEUR DES JOURNAL DES DÉBATS IN PARIS WIEN, 26. MAI 1824
__________Au rédacteur du Journal des Débats __________Monsieur! _____Nous avons vu avec peine des journaux français accueillir une fable dénuée de tout fondement: le prétendu empoisonnement de Mozart par Salieri! par Salieri, le plus doux des hommes, et pouquoi? par jalousie. Il est vrai que Salieri a dit souvent, que l’air de Figaro: „non più andrai” valait à lui seul un bon opéra. Mais l’auteur de Tarare, de la Grotta di Trofonio, des Danaydes, de Fallstaff, devait-il donc être si violemment jaloux de l’auteur de la Flute enchantée, de Don Juan, des nozze di Figaro? il est permis d’en douter. _____Comme que ce soit, tout le monde sait ici, que Mozart est mort comme Raphaèl, pour avoir été aussi pressé de vivre, que de composer, et que, regretté généralement, il ne l’a été par personne plus que par Salieri. _____Au surplus, Salieri, accablé par l’âge et par les infirmités, n’a jamais, ni dans son bon sens, ni dans le déliré – et son médecin l’atteste – rien proféré qui ait pu le moins du monde fournir matière à ce conte. Il ne faut donc pas, comme un de ses amis l’a fait, chercher à réfuter cette calomnie par le caractère connu de Salieri, par soixante et quinze ans de vertus; il faut encore moins, comme dans un autre journal, chercher une preuve de son repentir dans ses bontés pour le jeune Liszt. Il faut tout simplement dire que cela est faux, de toute fausseté. _____Recevez, Monsieur, l’aussurance de ma considération distinguée. _____________________________________\hfill un de vos abonnés Vienne en Autriche le 26 Mai 1824.