Sam & Max: Python, Django, Git et du cul » internet http://sametmax.com Deux développeurs en vadrouille qui se sortent les doigts du code Wed, 05 Feb 2014 14:20:37 +0000 en hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.3.1 La chute de la presse : internet en cause, vraiment ? http://sametmax.com/la-chute-de-la-presse-quelles-causes/ http://sametmax.com/la-chute-de-la-presse-quelles-causes/#comments Thu, 07 Nov 2013 06:08:11 +0000 Sam http://sametmax.com/?p=7621 Les gens qui lisent la presse d’information généraliste font partie de ceux qui ont le désir – à défaut d’y arriver effectivement – de faire un peu plus marcher leur cerveau que la moyenne.

Or, il est difficile de ne pas s’adonner à un triste bilan sur la dernière décennie de ses performances : désinformation, infantilisation du message, sensationnalisme, manque d’analyse, censure, hypocrisie, abus de marronniers et de sujets creux, formes et formats éculés (alors que franchement, le renouveau est juste sous votre nez), relation évidente avec le pouvoir (alors qu’on en attend un contre pouvoir, justement), et globalement, un manque de couilles évident, castrées par l’objectif financier.

Bref, la presse ne nous informe plus.

Et elle tombe des nues quand soudain, une source d’information neuve apparaît via internet, et que son public se barre.

Alors on crache sur les vilains pirates, ceux qui volent l’information et la publient ailleurs.

Le copier / coller est pourtant une pratique journalistique qui a atteint le statut de discipline Olympique.

Alors on crache sur les incompétents blogueurs qui ne sont que des amateurs ne vérifiant pas leurs sources.

La répétition aveugle d’une information non maîtrisée est pourtant un constat que tout spécialiste fait quotidiennement : vous le savez pour l’IT, mais j’ai discuté avec des avocats, des médecins, des agriculteurs… Tous sont effarés.

Alors on crache sur le modèle économique ! Comment ? Fournir une information gratuite ? Ça ne peut pas marcher ça, ma petite dame ! Nous on est sérieux ! Nous on bosse ! Nous on doit être payé !

Et pourtant, payé pour quoi ? Pour nous servir une information, au mieux réchauffée, mal digérée, composée d’ingrédients faisandés issus d’un producteur véreux dans une assiette sale ?

Je suis prêt à payer. Je paye des tas de choses sur le net. Vous n’avez pas remarqué comme tout le monde semble se faire un max de pognon sur Internet depuis les années 2000 ? Vous croyez qu’ils l’impriment ? Les gens paient. Surprise !

Je ne paie pas CETTE MERDE, c’est tout. À tous viser une ménagère de moins de 50 ans stéréotypée et sur-sollicitée, vous en avez perdu le cœur de votre revenu.

Les gens ne paient que ce qu’ils estiment avoir besoin d’acheter. Aussi étonnant que cela paraisse, ils ont un budget limité. Si, si. Et ils le dépense en entier. Parfois ils sont même à découvert. Étonnamment ça amène à prioriser.

Quand sur une échelle de valeur, “acheter un journal” est sous le barreau “obtenir des vies à Candy Crush”, on la ferme, et on se lance dans un peu d’introspection.

Si ça ne se vend pas, ce n’est pas parce que les gens sont de vils voleurs à l’esprit étroit. C’est parce qu’ils ne voient aucune raison de payer pour ça.

C’était pareil avec la musique en CD. Et Apple à tout raflé parce que les dinosaures n’ont pas compris comment faire de la thune sur le net et se sont mis à chialer au lieu de se bouger leurs gros culs bien engraissés par les ayant droit.

C’était pareil avec les films. Et Netflix a prouvé au monde que le piratage n’empêchait personne de faire des millions de bénéfice si on faisait ne serait-ce que mettre un peu de chantilly sur l’étron des produits habituels.

La presse ne nous a pas informé. Et en plus nous a emballé ça dans du papier toilette.

Personne n’achète un couteau qui ne coupe pas. Alors si en plus il est rouillé…

On est donc allé voir ailleurs.

Parce qu’on le pouvait, enfin.

Quand free est arrivé, le reste du marché s’est réveillé. On pouvait soudainement quitter le statu quo.

Avant la presse bénéficiait d’un marché captif où tous les acteurs s’étaient mis d’accord pour fournir des produits de la même médiocre qualité.

Et Internet est arrivé avec les blogueurs, les objecteurs de conscience, les journaux alternatifs, les wiki, les agrégateurs de news, les curateurs, les réseaux sociaux. Et une plate-forme sur laquelle le public pouvait répondre. S’exprimer. Juger. S’inscrire en faux. Les aborder, et les tutoyer. On pouvait soudainement quitter le statu quo.

Alors on l’a fait.

Un article comme celui-ci, vous ne le trouverez dans aucun journal. Or c’est exactement ce que je veux lire. Et devinez quoi ? Je n’ai pas été payé pour l’écrire. Et vous n’aurez pas à payer pour le lire. Il n’y a même pas de pub.

Si la presse veut de nouveau faire de l’argent, il va falloir qu’elle donne envie d’acheter. Il va falloir qu’elle fasse mieux que reflets, sebsauvage, l’odieux connard, maitre eolas, info-libre et l’ensemble des outils d’agrégation qui permettent de synthétiser, trier, filtrer et consulter exactement ce dont on a besoin, au meilleur moment.

Car clairement, je ne vais pas payer pour moins bien. Et actuellement, c’est exécrable.

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Deux conneries à la seconde http://sametmax.com/deux-conneries-a-la-seconde/ http://sametmax.com/deux-conneries-a-la-seconde/#comments Sat, 20 Apr 2013 20:27:01 +0000 Sam http://sametmax.com/?p=5819 Je ne sais plus si je l’ai raconté sur le blog, mais quand j’étais gosse, j’avais lu un dessin de Reiser (ou Plantu, je ne sais plus bien) qui m’avait marqué. Je ne l’ai jamais retrouvé.

Il y avait un dialogue entre deux personnages :

- «les ordinateurs sont formidables», disait le premier. «Il peuvent calculer 20 milliards d’opérations à la seconde, avec seulement une erreur toutes les 10 milliards d’opérations »
- L’autre répond : «2 conneries à la seconde, t’appelles ça un progrès ?»

Internet est un réseau de millions d’ordinateurs aux ordres de millions de consciences humaines.

Si il y a une définition de ce qu’est un catalyseur, Internet est l’exemple qui la suit dans le dictionnaire.

Comme tous les catalyseurs, Internet est neutre, il permet de faire plus vite, plus efficacement et à plus large échelle tout ce dont l’humanité est capable. Les hommes consomment plus vite, apprennent plus vite, lisent plus vite, s’informent plus vite, produisent plus vite, communiquent plus vite, créent plus vite, publient plus vite, débattent plus vite, prennent des décisions plus vite, jouent plus vite, échangent plus vite…

Et avec plus de personnes. A moindre coût.

Effets secondaires

Comme l’humanité n’est pas parfaite, le catalyseur démultiplie aussi ce que l’humanité fait de pire : les terroristes s’organisent plus vite, les pédophiles se satisfont plus vite, les dealers vendent plus vite, les extrêmes idéologiques prennent des forces plus vite…

Tout comme le couteau permet de travailler plus vite et, entre autre, de tuer plus vite.

Tout comme l’imprimerie permet de transmettre le savoir plus vite, y compris celui de faire des bombes.

Tout comme la voiture permet de déplacer plus vite, y compris la cocaïne.

C’est vrai, il y avait moins de Go Fast en 1935.

Aujourd’hui on veut vous faire croire que parce que l’ordinateur permet de faire deux conneries à la seconde, il faut tout protéger. Tout verrouiller. Tout vérifier.

Parce qu’Internet donne une puissance énorme aux malades sexuels, aux fanas des explosifs et aux porteurs d’idées noires, il faut légiférer, espionner, contrôler et brider.

Mais la somme de l’humanité, c’est plus que la souffrance des enfants maltraités par des pervers. C’est le potentiel, pour des des millions d’enfants, d’avoir accès à n’importe quelle information pour pallier à l’imperfection de l’éducation locale.

La somme de l’humanité, c’est plus que la violence de xénophobes agressifs qui instillent la haine. C’est le potentiel de millions de citoyens qui savent, et peuvent, plus et mieux, défendre l’avenir de leurs sociétés.

La somme de l’humanité, c’est plus que la mort sanglante des victimes des bombes du marathon. C’est le potentiel des millions de personnes qui vivent dans des pays éloignés par la distance et la culture, mais qui peuvent entrer en contact, et apprendre à s’aimer.

N’attendez pas l’Unesco

Les grand médias ne parlent plus d’Internet que comme machine à fric et boîte de pandore hébergeant les menaces les plus folles.

C’est bien plus que ça.

Internet, c’est la nouvelle humanité. C’est la route la plus courte pour mettre en relation les communautés, gommer les différences d’age, de sexe, d’éducation et de milieux. Et vite.

C’est la démocratie et la liberté, incarnées dans un service.

Avec l’argent que brasse Internet, on a tendance à croire qu’il a révolutionné le business, et que c’est ce qu’il faut protéger.

On ne pourrait avoir plus tord.

Si demain Internet disparaissait, l’impact économique serait énorme, mais l’impact social serait le plus important.

Nous perdrions le pouvoir de parler tel qu’il existe aujourd’hui.

Comprenez bien, l’histoire est un cycle. On oscille entre la guerre et la paix. Entre l’abondance et la pauvreté. Entre la liberté et l’esclavage. Aucun pays, aucun peuple, aucune période n’est une exception. Notre système s’écroulera et sera remplacé par un autre. Peut être plus libre, sans doute moins. Les français connaîtrons des conflits majeurs, comme le reste du monde. Ils auront faim, puis ça ira mieux, puis ça recommencera.

Tout ceci est naturel.

La possibilité que le prochain cycle soit meilleur que le précédent dépend entièrement de notre capacité à nous éduquer les uns-les autres. Pas du haut vers le bas. Tous. Les uns les autres. Gutenberg a permis aux démocraties modernes d’exister.

A notre niveau de population, de consommation et potentiel d’impact nuisible en tant qu’espèce, Internet est le seul outil qui soit suffisamment efficace pour nous organiser à travailler à un avenir meilleur, plutôt que de nous entre-tuer. Et il n’a cette efficacité actuelle que parce qu’il n’est pas contrôlé par une minorité et permet à tout le monde de parler à tout le monde, de n’importe quoi, en temps réel.

Cette minorité finira toujours par se planter sur le long terme, à cause de ses limites humaines. Par contre, la somme de l’humanité s’équilibre globalement, et d’elle émerge nos meilleurs systèmes, nos innovations, notre futur. Si on laisse un gouvernement ou une entité quelconque choisir ce que permet de faire Internet, nous attendrons ces limites, et ce sera game over. Internet jouera contre nous, plus avec nous.

C’est pourquoi il est primordial de ne pas considérer Internet comme un simple service.

C’est pourquoi il est primordial d’avoir un Internet libre et neutre.

C’est pourquoi il est primordial de ne pas laisser les journalistes lui coller une réputation dans un but sensationnaliste.

C’est pourquoi il est primordial de ne pas laisser un groupe ou un autre avoir une trop grande influence sur le réseau.

Internet n’est plus une expérimentation technologique, il est le support de notre avenir en tant qu’homo sapiens.

Cela a déjà été dit. Mon article n’a rien de nouveau. Mais cette vérité a besoin d’être répétée, martelée, car les gens oublient, se lassent, considèrent les choses les plus importantes comme acquises, et les perdent de n’avoir plus su les apprécier. Cela non plus je ne l’ai pas inventé. Je l’ai constaté à l’échelle mondiale et j’ai pu lire des milliers d’intellectuels faire le même constat en tout point du globe. Ce que je peux faire de mon bureau. Grâce à Internet.

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