Sam & Max » internet http://sametmax.com Du code, du cul Sat, 07 Nov 2015 10:56:13 +0000 en-US hourly 1 http://wordpress.org/?v=4.1 Des idées que j’aurai jamais le temps de faire. 30 http://sametmax.com/des-idees-que-jaurais-jamais-le-temps-de-faire/ http://sametmax.com/des-idees-que-jaurais-jamais-le-temps-de-faire/#comments Wed, 05 Nov 2014 11:01:08 +0000 http://sametmax.com/?p=12601

Ceci est un post invité de Réchèr sous licence creative common 3.0 unported.

Mon cerveau est absolument génial. Il trouve tout le temps un tas de projets super. Le problème c’est que mon corps est une grosse feignasse, et ne prend jamais le temps ni le courage de les réaliser. Du coup, je me retrouve avec un tas de bazar dans la tête dont je ne ferais jamais rien. Le mieux, c’est de l’offrir au monde.

Il y a un peu de tout : du potentiellement intéressant, du bien débile, et du carrément glauque. C’est en vrac, faites en ce que vous voulez.

Et puisque ça semble être une tradition pour les articles longs : un peu de musique.

Chocolate DB

“Maintenant, vous savez sur quoi vous allez tomber”

ipad_chocolate_ichocolates

Repas de Noël en famille. Au moment du café, votre grand-mère pose la traditionnelle boîte de chocolat sur la table. Votre tante est allergique aux noix, votre cousin converti à l’islam ne boit plus d’alcool, y compris sous forme de liqueur, et vous, vous voudriez éviter le caramel car ça colle aux dents. Comme chaque année, votre grand-mère a jeté le papier de description de la boîte, parce que “c’est écrit trop petit dessus”.

Le site de recensement Chocolate DB est là pour vous sortir de ce genre de situation délicate, avec des informations détaillées et individuelles de chaque chocolat, dans chaque boîte. Bien évidemment, le site comporte le bataclan habituel : tags, fonctions de recherche, avis des consommateurs, …

Si ça marche bien, on peut ensuite mettre en place un service d’échange entre personnes habitants à proximité. Deux machins dégeux à la noix de coco contre un succulent praliné au gianduja ? Ça marche !

Le concept est généralisable à tous ce qui se vend sous forme d’assortiment : yaourts aux fruits, sachets de thé, bonbons, bières, …

Pub’homme

toilet-paper-ad

Site web de contre-pouvoir à la publicité.

Au début, il y aurait juste des analyses et des recensements, pour mettre en lumière les techniques de fourbe régulièrement utilisées par la publicité :

  • hyperréalité
  • misandrie
  • sexualisation injustifiée
  • flatterie
  • association arbitraire avec une célébrité

Sérieusement, quelqu’un pourrait me dire ce qu’il y a de sexuel dans un putain de clacos ?

Ensuite, il serait envisageable de créer des structures de soutien aux victimes de la publicité. Par exemple :

  • Les techniciens Carglass. Il y a certainement beaucoup de clients qui se foutent de leur gueule, et les plus extrêmes ont peut-être même envie de leur cogner dessus.
  • Les gens qui s’appellent Mégane Renault ou Zoé Renault.
  • Les parents dont les enfants font des caprices à cause des jouets qu’ils voient dans les publicités.

(Parce que tout le monde n’est pas capable de se défendre aussi bien que les Leneuf).

Pour finir, on pourrait s’offrir quelques flash mobs. 500 personnes se retrouvant à une finale de Rolland-Garros pour balancer des Kinder Buenos à la gueule de Jo-Wilfried Tsonga, ça vous tente ?

Un jeu web avec une économie déflationniste

WoW_stats

Si vous lisez ce blog, vous connaissez déjà les bitcoins et les crypto-monnaies. L’une des raisons pour laquelle ce type de monnaie ne se démocratise pas, c’est qu’elles sont déflationnistes, un fonctionnement assez inhabituel. Un jeu web permettrait de le faire découvrir, d’expérimenter des situations, de détecter des comportements émergents, etc.

Pour le jeu en lui-même, pas la peine de se prendre la tête, il suffirait de reprendre un thème classique : gestion d’une ferme / d’un héros / d’un bar à gigolos … L’économie du jeu aurait les particularités suivantes :

  • La quantité totale d’argent ne change jamais. Au départ, tout est dans la caisse commune du jeu. Pour l’exemple, mettons qu’il y ait un million de pièce d’or.
  • Les premiers joueurs inscrits reçoivent 100 pièces d’or, les suivants 50, les suivants-suivants 5, etc. (Au passage, ça incite à s’inscrire le plus tôt possible). Au bout d’un moment, les nouveaux arrivés ne reçoivent rien. Ce n’est pas grave, ça ne les empêche pas de jouer, et de se constituer un capital de départ en produisant et vendant des objets de base aux autres joueurs.
  • Une pièce d’or est divisible à l’infini. Vous pouvez acheter une caisse de patates à 0.0000001 pièce d’or.
  • Pour que l’expérience soit complète, il faut que les joueurs puissent également faire du troc.

Ce dernier point comporte un risque, car les joueurs pourront décider d’utiliser une ressource de base pour leurs échanges, à la place de la monnaie déflationniste. Par exemple, ils définiront leurs prix en caisse de patates, plutôt qu’en pièces d’or. Ce risque est toutefois limité. Si la caisse de patate devient de fait la monnaie universelle, tous les joueurs chercheront à en fabriquer. Comme c’est une ressource de base, elle est très facile à produire, et elle deviendra donc une monnaie hautement inflationniste, en laquelle il sera difficile de faire confiance. Il y aura peut-être cohabitation de plusieurs monnaies. On ne sait pas, mais je pense que ça vaudrait le coup de tester.

YourCryptoCoins

crypto-coins

Un logiciel simple pour créer sa propre crypto-monnaie, avec pleins de paramètres à ajuster, histoire de tester s’il y a plus efficace que le bitcoin :

  • masse monétaire totale.
  • coût de transaction.
  • récompense par preuve de travail et/ou preuve de participation. Montant des récompenses.
  • difficulté de minage.
  • diminution automatique. (Tous les X jours, le solde de tous les comptes existants baissent de Y%, afin d’inciter les gens à dépenser leur argent)

Ça permettrait aux gens de se créer leur petite crypto-monnaie locale, ce qui est peut-être un peu plus fiable que des bouts de papier imprimés à l’arrache avec écrit “Soleil” dessus.

Un réseau de communication vraiment décentralisé.

semaphore

Le problème d’internet, c’est que les adresses IP sont attribuées par des autorités centrales. Et le support de communication (les fils téléphoniques et le spectre radio) est également sous contrôle central. Je ne sais pas trop comment y remédier, mais ça mérite réflexion.

On pourrait mettre des capteurs et des petites lumières clignotantes sur les toits des maisons, qui se transmettraient les informations entre eux. Concrètement, vous ne pouriez communiquer qu’avec vos voisins, mais des messages pourraient transiter de maison en maison. Et on utiliserait des uuid pour identifier chaque point du réseau. Avec un système de clé publique-machin-truc pour garantir l’identifiant de chaque point et éviter les usurpations d’identité.

Et pour les zones peu densément peuplée, on utiliserait des successions de petites lumières, ou des fils mais gérés de manière décentralisée.

Ce serait sûrement très lent et pas fiable (si vos voisins n’ont pas allumé leurs transmetteurs, vous ne pouvez plus communiquer). Mais ce serait “libre”. Et du coup, pas d’abonnement à payer, juste de l’électricité.

C’est vraiment brumeux comme idée, parce que j’y connais rien en bidouilleries réseau. Si d’autres gens ont des améliorations à proposer, qu’ils n’hésitent pas.

Poilatout

cousin_machin

Algorithme, qui, à partir d’une phrase donnée, renvoie le “poil au” correspondant.
Exemple :
“Quand l’imbécile montre la Lune”
-> “poil aux burnes”
“Le sage lui met un doigt”
-> “poil au foie”

Y’a plus qu’à plugger ça avec Siri, et votre smartphone vous permettra de spammer toutes vos conversations de “poil au”.

Si ça sert à rien, c’est que c’est indispensable.

Mi-tik

“Trouvez votre moitié”.

half_man_Andy_Gross

Vous êtes unijambiste de la jambe gauche. Vous vous inscrivez sur le site Mi-tik. Vous avez alors la possibilité d’être mis en relation avec des unijambistes de la jambe droite. Si vous trouvez quelqu’un qui vous correspond, vous obtenez 50% de réduction sur tous vos achats de chaussures.

Le site permet également de faire se rencontrer les manchots d’un bras, les borgnes, les “Van Gogh”, les hémiplégiques, …

HarDis (Harcèlement Distribué).

“Pensez dystopie globale, agissez dystopie locale”.

dented-car-chuck-norris

La loi française ne vous interdit pas de chier sur le palier de votre voisin, de rayer sa voiture ou de l’appeler à 2 heures du matin. Mais elle vous interdit de le faire de manière répétée. Ça s’appelle du harcèlement.

Le “réseau d’entraide HarDis” permet de s’affranchir de ce détail. Vous vous y inscrivez en déclarant un périmètre géographique d’action. Vous recevez ensuite des missions, vous demandant d’agir chez une personne-cible. Vous ne recevez jamais deux missions sur une même personne. À chaque fois que vous en effectuez une, vous envoyez une preuve de réalisation (photo, vidéo, …) et vous gagnez des points. Vous pouvez dépenser ces points pour créer des missions sur des gens que vous n’aimez pas.

L’identité et l’adresse des personnes-cibles est révélée le plus tard possible. Chaque compte a un indice de confiance, visible par tous, qui augmente lorsqu’on effectue une mission et diminue lorsqu’on en prend une et qu’on ne l’effectue pas. Le but étant de limiter les “espions” (des personnes qui ne veulent pas réaliser de missions, mais qui veulent juste surveiller si elles ne sont pas la cible de missions existantes).

Bien entendu, vous pouvez acheter des points, et bien entendu tous les outils d’anonymat sont disponibles : réseau Tor, crypto-monnaie, …

ADN-Fuck

“Là où y’a des gènes, y’a du plaisir”.

ensalada-de-pasta

La société ADN-Fuck rachète vos petits déchets corporels : salive, poils, sang, peaux mortes, urine, sperme… Elle les mélange avec ceux de centaines de personnes, et revend le tout sous forme de petit sachet.

Quelqu’un souhaitant commettre un acte illégal peut acheter l’un de ces sachet d’anonymisation, et le répandre sur les lieux de son acte. Bonne chance à la police scientifique pour retrouver l’ADN du coupable !

La société ADN-Fuck en elle-même ne commet rien d’illégal. Le commerce de poils de cul est, à priori, toujours autorisé dans la plupart des régions du globe.

RoboCraft

minecraft_robot

Un jeu vidéo comme Minecraft, mais avec des robots programmables (en python, évidemment !). On peut les faire miner, construire, explorer, transformer des ressources, etc.

Il y a déjà un add-on de Minecraft pour ça (ComputerCraft), mais c’est pas quelque chose de très officiel. Du coup, tout l’équilibrage du jeu est fait sans tenir compte de ComputerCraft. Un jeu conçu spécialement avec des robots, ce serait super chouette.

Ça rejoint le concept d’automatic-play, dont on parle ici ou là : http://gamestudies.org/1301/articles/depaoli_automatic_play

Et il faudrait une économie déflationniste dans le jeu. Et des robots à reconnaissance vocale qui disent “poil au cul”.

Multi-versus

multi_versus

Un jeu vidéo composé de mini-jeux, dans lequel deux joueurs ou plus s’affrontent, chacun avec un mini-jeux différent.

Par exemple, le joueur 1 (Tetris) affronte le joueur 2 (Puzzle Bobble). Lorsque le joueur 1 effectue des actions valorisantes, (détruire plusieurs lignes à la fois), il envoie de la difficulté au Puzzle Bobble du joueur 2 (des bulles noires impossible à détruire). Et vice-versa : si le joueur 2 détruit plus de 3 bulles d’un coup, il envoie des lignes de cochonnerie sur l’aire de Tetris du joueur 1.

Ce n’est faisable qu’avec des mini-jeux ou chacun joue sur son terrain (pas de Bomberman ni de Pong, par exemple), et ce serait une galère monumentale pour les équilibrer entre eux, mais ça serait vraiment fun.

Un format de fichier pour décrire des dessins animés.

Ce serait un format human-readable. C’est très important, car ça augmente la potentialité de bidouillage par n’importe qui, y compris des gamins de 8 ans.
Ça pourrait ressembler à ceci par exemple :

img_balle = http://s2.postimg.org/w709hznpx/balle.png
img_balle_ecrase = http://s18.postimg.org/hy41jochx/balle_ecrase.png
area = 147, 275
default_time = 5 ms

ball = Sprite(img_balle, 20, 0)
ball.move(0, 10)
ball.move(0, 10)
ball.move(0, 10)
ball.change_img(img_balle_ecrase)
ball.move(0, -10)
ball.move(0, -10)
ball.move(0, -10)

Et ça donnerait quelque chose de ce genre :

bounce_147

Et ensuite, on pourrait faire plein de trucs avec ce format de fichier :

  • des players web, des players desktop, des éditeurs, des extracteurs d’images,
  • des vidéos online (les images et les sons sont indiqués par des urls de téléchargement) et des vidéos stand-alone (tout est embarqué dans un .zip),
  • des options de sous-titres, de commentaires, d’audio-description, d’adaptation aux daltoniens et aux épileptiques,
  • des convertisseurs vers des fichiers vidéos classiques et vers du gif animé,
  • des méta-données pour les credits, la licence, le rating ESRB,
  • et bien d’autres choses encore !

Vous allez me dire : “mais il y a déjà plein de trucs qui font ça : le flash, les gifs animés, Blender…”

Oui, sauf que le flash c’est pas libre, les gifs c’est pas optimisé et c’est super compliqué à reprendre et à bidouiller, et Blender, il faut des mois de pratique avant de savoir faire quelque chose de correct.

Ce format de fichier permettrait de créer rapidement des petits trucs à l’arrache, des cartes de vœux, des memes animés, etc. Et comme c’est du texte, c’est versionable et éditable collaborativement.

Githubiser pleins de trucs.

github-octocat

Alors voilà, vous êtes un musicien et vous faites un solo de flûte à bec comme ça pour déconner. Vous le mettez sur gitsound. Quelqu’un d’autre arrive et ajoute une ligne de basse. Un autre y met quelques paroles. Un autre refait votre air initial avec une guitare électrique. Un autre reprend le tout en accéléré. Un autre y ajoute un “Cher effect” et colle un flow de rap par dessus. Et ainsi de suite.

Ou alors, vous êtes un modéliseur 3D et vous commencez à créer un arbre géant. Quelqu’un arrive et ajoute des mini-branches pour lui donner un air plus détaillé. Un autre met des textures plus belles pour les feuilles. Un autre creuse un trou à l’intérieur. Un autre le recopie en 1000 exemplaires sur un quadrillage pour en faire un décor de clip de Mark Gormley. Et ainsi de suite.

Il y a plein d’autres trucs qu’on pourrait githubiser afin de faciliter la création collaborative : les images (vectorielles ou pas), les recettes de cuisine, les règles de jeux de société, les dessins animés, les positions du kama-sutra, … Et pour certains médias, le github de base, qui ne permet de traiter que du texte, ne suffit pas.

Un Tolkien de la culture africaine

blackfoot-medicine-man-right

Tolkien connaissait toutes les légendes de son pays et d’ailleurs. Il a défini la plupart des éléments de l’heroic fantasy. Sans lui, pas de Donjons et Dragons, de World of Warcraft, ou de Harry Potter. Maintenant, l’heroic fantasy vole de ses propres ailes et emprunte des éléments à d’autres cultures : momies égyptiennes, ninjas asiatiques, doppelgängers teutons, mind flayer lovecraftien, …

Mais à part les zombis, on trouve très peu de choses empruntés à la mythologie africaine. C’est vraiment dommage, car avec le foisonnement culturel de ce continent, on pourrait créer des mondes imaginaires de dingue, peuplés de créatures étranges et de magie aux règles complexes, très différent de l’heroic fantasy.

Il faudrait une personne qui connaisse tous ces trucs (l’animisme, le vaudou, les totems, les esprits, …) et qui s’en inspire pour écrire une chiée de bouquins. Ensuite, les rôlistes, les gamers et J.K. Rowling feront le reste.


Voilà, ce sera tout pour le moment. Phosphorez mes braves, phosphorez !! Et si l’une de ces idées existe déjà réellement, prévenez-moi, ça m’intéresse.

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Le Web n’est plus HTTP + HTML 15 http://sametmax.com/le-web-nest-plus-http/ http://sametmax.com/le-web-nest-plus-http/#comments Fri, 23 May 2014 05:24:53 +0000 http://sametmax.com/?p=10304 Si vous voulez énerver un blogger technophile, utilisez le mot Web là où vous devriez utiliser le mot Internet et inversement.

Internet, c’est beaucoup plus que le Web. C’est SSH, IMAP, TELNET, DNS, POP, SMTP, FTP, RTSP, NNTP, Bittorent, TOR, Freenet, Bitcoin, et quelques centaines d’autres protocoles qui se parlent.

Jusqu’ici, le Web, c’était juste HTTP. Des ressources Web, sur lesquelles on agissait via une requête textuelle verbalisée (GET, POST, PUT, OPTION, HEAD, etc) et qui retournait une réponse, généralement en forme de HTML.

Ça a un peu évolué, on a eu SSL qui s’est rajouté, et donc HTTPS, et AJAX, qui n’a pas changé le protocole, mais rendu la nature des requêtes un peu différente. Rien qui n’empêche de debugger avec CURL.

Mais c’est bientôt fini tout ça.

Aujourd’hui les nouveaux protocoles utilisés dans le cadre du Web sont en passe de prendre le pouvoir. Bien sûr il y a SPDY et QUIC, mais surtout, il a les protocoles basés sur les websockets type WAMP.ws, mais également les nouvelles capacités P2P promises par WebRTC. Et des apps qui utilisent massivement les données hors ligne, le scripting JS pour des features essentielles, de la video, du son…

Et donc adios, l’époque où vous pouviez juste dégainer requests et parler à un site. Bye bye le state less, le human readable, le cycle requête / réponse.

Le nombre de technologies qu’on doit empiler aujourd’hui pour déployer un site devient énorme : un moteur de recherche, un message broker, un gestionnaire de fil d’attente, un gestionnaire de déploiement, des technos d’isolation…

C’est fini la simplicité. C’est fini la transparence. L’ère du hacker amateur qui pouvait s’occuper d’un peu de tout, touche doucement à sa fin.

Au revoir et merci. Je me suis super amusé.

Et désolé pour les mômes qui arrivent maintenant, vous allez en chier. Mais vous avez aussi plus de possibilités qu’il n’y en a jamais eu. Plus qu’un homme ne peut concevoir. Plus que tous les hommes en fait.

Et RIP HTTP. Ou pas, puisqu’on passe notre temps à faire des APIs REST maintenant, mais aussi car on est en train de récréer un peu tout au dessus d’HTTP. Long live HTTP, alors, le nouveau TCP/IP. Sauf quand on fait du real time. Ou du P2P. Changement de status : “c’est compliqué entre moi et mon navigateur”.

Internet, phagocyté par le Web, sur lequel on reconstruit Internet et même le desktop ?

Je ne crois pas qu’il existe un seul métier qui ait autant changé en 10 ans. J’espère qu’on en laisse pas trop derrière en courant comme des fous en riant les yeux mi-clos. Pourvu qu’il y ait pas trop d’arbres en face. Pourvu qu’on aille pas dans la direction de la falaise.

En tout cas, c’est toujours fun. Je crois que je vais descendre la prochaine pente en roulant sur le côté. Et avoir la tête qui tourne. Vomir. Et dire que c’est la faute de Javascript.

Et recommencer.

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http://sametmax.com/le-web-nest-plus-http/feed/ 15
La chute de la presse : internet en cause, vraiment ? 28 http://sametmax.com/la-chute-de-la-presse-quelles-causes/ http://sametmax.com/la-chute-de-la-presse-quelles-causes/#comments Thu, 07 Nov 2013 06:08:11 +0000 http://sametmax.com/?p=7621 Les gens qui lisent la presse d’information généraliste font partie de ceux qui ont le désir – à défaut d’y arriver effectivement – de faire un peu plus marcher leur cerveau que la moyenne.

Or, il est difficile de ne pas s’adonner à un triste bilan sur la dernière décennie de ses performances : désinformation, infantilisation du message, sensationnalisme, manque d’analyse, censure, hypocrisie, abus de marronniers et de sujets creux, formes et formats éculés (alors que franchement, le renouveau est juste sous votre nez), relation évidente avec le pouvoir (alors qu’on en attend un contre pouvoir, justement), et globalement, un manque de couilles évident, castrées par l’objectif financier.

Bref, la presse ne nous informe plus.

Et elle tombe des nues quand soudain, une source d’information neuve apparaît via internet, et que son public se barre.

Alors on crache sur les vilains pirates, ceux qui volent l’information et la publient ailleurs.

Le copier / coller est pourtant une pratique journalistique qui a atteint le statut de discipline Olympique.

Alors on crache sur les incompétents blogueurs qui ne sont que des amateurs ne vérifiant pas leurs sources.

La répétition aveugle d’une information non maîtrisée est pourtant un constat que tout spécialiste fait quotidiennement : vous le savez pour l’IT, mais j’ai discuté avec des avocats, des médecins, des agriculteurs… Tous sont effarés.

Alors on crache sur le modèle économique ! Comment ? Fournir une information gratuite ? Ça ne peut pas marcher ça, ma petite dame ! Nous on est sérieux ! Nous on bosse ! Nous on doit être payé !

Et pourtant, payé pour quoi ? Pour nous servir une information, au mieux réchauffée, mal digérée, composée d’ingrédients faisandés issus d’un producteur véreux dans une assiette sale ?

Je suis prêt à payer. Je paye des tas de choses sur le net. Vous n’avez pas remarqué comme tout le monde semble se faire un max de pognon sur Internet depuis les années 2000 ? Vous croyez qu’ils l’impriment ? Les gens paient. Surprise !

Je ne paie pas CETTE MERDE, c’est tout. À tous viser une ménagère de moins de 50 ans stéréotypée et sur-sollicitée, vous en avez perdu le cœur de votre revenu.

Les gens ne paient que ce qu’ils estiment avoir besoin d’acheter. Aussi étonnant que cela paraisse, ils ont un budget limité. Si, si. Et ils le dépense en entier. Parfois ils sont même à découvert. Étonnamment ça amène à prioriser.

Quand sur une échelle de valeur, “acheter un journal” est sous le barreau “obtenir des vies à Candy Crush”, on la ferme, et on se lance dans un peu d’introspection.

Si ça ne se vend pas, ce n’est pas parce que les gens sont de vils voleurs à l’esprit étroit. C’est parce qu’ils ne voient aucune raison de payer pour ça.

C’était pareil avec la musique en CD. Et Apple à tout raflé parce que les dinosaures n’ont pas compris comment faire de la thune sur le net et se sont mis à chialer au lieu de se bouger leurs gros culs bien engraissés par les ayant droit.

C’était pareil avec les films. Et Netflix a prouvé au monde que le piratage n’empêchait personne de faire des millions de bénéfice si on faisait ne serait-ce que mettre un peu de chantilly sur l’étron des produits habituels.

La presse ne nous a pas informé. Et en plus nous a emballé ça dans du papier toilette.

Personne n’achète un couteau qui ne coupe pas. Alors si en plus il est rouillé…

On est donc allé voir ailleurs.

Parce qu’on le pouvait, enfin.

Quand free est arrivé, le reste du marché s’est réveillé. On pouvait soudainement quitter le statu quo.

Avant la presse bénéficiait d’un marché captif où tous les acteurs s’étaient mis d’accord pour fournir des produits de la même médiocre qualité.

Et Internet est arrivé avec les blogueurs, les objecteurs de conscience, les journaux alternatifs, les wiki, les agrégateurs de news, les curateurs, les réseaux sociaux. Et une plate-forme sur laquelle le public pouvait répondre. S’exprimer. Juger. S’inscrire en faux. Les aborder, et les tutoyer. On pouvait soudainement quitter le statu quo.

Alors on l’a fait.

Un article comme celui-ci, vous ne le trouverez dans aucun journal. Or c’est exactement ce que je veux lire. Et devinez quoi ? Je n’ai pas été payé pour l’écrire. Et vous n’aurez pas à payer pour le lire. Il n’y a même pas de pub.

Si la presse veut de nouveau faire de l’argent, il va falloir qu’elle donne envie d’acheter. Il va falloir qu’elle fasse mieux que reflets, sebsauvage, l’odieux connard, maitre eolas, info-libre et l’ensemble des outils d’agrégation qui permettent de synthétiser, trier, filtrer et consulter exactement ce dont on a besoin, au meilleur moment.

Car clairement, je ne vais pas payer pour moins bien. Et actuellement, c’est exécrable.

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http://sametmax.com/la-chute-de-la-presse-quelles-causes/feed/ 28
Deux conneries à la seconde 48 http://sametmax.com/deux-conneries-a-la-seconde/ http://sametmax.com/deux-conneries-a-la-seconde/#comments Sat, 20 Apr 2013 20:27:01 +0000 http://sametmax.com/?p=5819 Je ne sais plus si je l’ai raconté sur le blog, mais quand j’étais gosse, j’avais lu un dessin de Reiser (ou Plantu, je ne sais plus bien) qui m’avait marqué. Je ne l’ai jamais retrouvé.

Il y avait un dialogue entre deux personnages :

– «les ordinateurs sont formidables», disait le premier. «Il peuvent calculer 20 milliards d’opérations à la seconde, avec seulement une erreur toutes les 10 milliards d’opérations »
– L’autre répond : «2 conneries à la seconde, t’appelles ça un progrès ?»

Internet est un réseau de millions d’ordinateurs aux ordres de millions de consciences humaines.

Si il y a une définition de ce qu’est un catalyseur, Internet est l’exemple qui la suit dans le dictionnaire.

Comme tous les catalyseurs, Internet est neutre, il permet de faire plus vite, plus efficacement et à plus large échelle tout ce dont l’humanité est capable. Les hommes consomment plus vite, apprennent plus vite, lisent plus vite, s’informent plus vite, produisent plus vite, communiquent plus vite, créent plus vite, publient plus vite, débattent plus vite, prennent des décisions plus vite, jouent plus vite, échangent plus vite…

Et avec plus de personnes. A moindre coût.

Effets secondaires

Comme l’humanité n’est pas parfaite, le catalyseur démultiplie aussi ce que l’humanité fait de pire : les terroristes s’organisent plus vite, les pédophiles se satisfont plus vite, les dealers vendent plus vite, les extrêmes idéologiques prennent des forces plus vite…

Tout comme le couteau permet de travailler plus vite et, entre autre, de tuer plus vite.

Tout comme l’imprimerie permet de transmettre le savoir plus vite, y compris celui de faire des bombes.

Tout comme la voiture permet de déplacer plus vite, y compris la cocaïne.

C’est vrai, il y avait moins de Go Fast en 1935.

Aujourd’hui on veut vous faire croire que parce que l’ordinateur permet de faire deux conneries à la seconde, il faut tout protéger. Tout verrouiller. Tout vérifier.

Parce qu’Internet donne une puissance énorme aux malades sexuels, aux fanas des explosifs et aux porteurs d’idées noires, il faut légiférer, espionner, contrôler et brider.

Mais la somme de l’humanité, c’est plus que la souffrance des enfants maltraités par des pervers. C’est le potentiel, pour des des millions d’enfants, d’avoir accès à n’importe quelle information pour pallier à l’imperfection de l’éducation locale.

La somme de l’humanité, c’est plus que la violence de xénophobes agressifs qui instillent la haine. C’est le potentiel de millions de citoyens qui savent, et peuvent, plus et mieux, défendre l’avenir de leurs sociétés.

La somme de l’humanité, c’est plus que la mort sanglante des victimes des bombes du marathon. C’est le potentiel des millions de personnes qui vivent dans des pays éloignés par la distance et la culture, mais qui peuvent entrer en contact, et apprendre à s’aimer.

N’attendez pas l’Unesco

Les grand médias ne parlent plus d’Internet que comme machine à fric et boîte de pandore hébergeant les menaces les plus folles.

C’est bien plus que ça.

Internet, c’est la nouvelle humanité. C’est la route la plus courte pour mettre en relation les communautés, gommer les différences d’âge, de sexe, d’éducation et de milieux. Et vite.

C’est la démocratie et la liberté, incarnées dans un service.

Avec l’argent que brasse Internet, on a tendance à croire qu’il a révolutionné le business, et que c’est ce qu’il faut protéger.

On ne pourrait avoir plus tort.

Si demain Internet disparaissait, l’impact économique serait énorme, mais l’impact social serait le plus important.

Nous perdrions le pouvoir de parler tel qu’il existe aujourd’hui.

Comprenez bien, l’histoire est un cycle. On oscille entre la guerre et la paix. Entre l’abondance et la pauvreté. Entre la liberté et l’esclavage. Aucun pays, aucun peuple, aucune période n’est une exception. Notre système s’écroulera et sera remplacé par un autre. Peut être plus libre, sans doute moins. Les français connaîtrons des conflits majeurs, comme le reste du monde. Ils auront faim, puis ça ira mieux, puis ça recommencera.

Tout ceci est naturel.

La possibilité que le prochain cycle soit meilleur que le précédent dépend entièrement de notre capacité à nous éduquer les uns-les autres. Pas du haut vers le bas. Tous. Les uns les autres. Gutenberg a permis aux démocraties modernes d’exister.

A notre niveau de population, de consommation et potentiel d’impact nuisible en tant qu’espèce, Internet est le seul outil qui soit suffisamment efficace pour nous organiser à travailler à un avenir meilleur, plutôt que de nous entre-tuer. Et il n’a cette efficacité actuelle que parce qu’il n’est pas contrôlé par une minorité et permet à tout le monde de parler à tout le monde, de n’importe quoi, en temps réel.

Cette minorité finira toujours par se planter sur le long terme, à cause de ses limites humaines. Par contre, la somme de l’humanité s’équilibre globalement, et d’elle émerge nos meilleurs systèmes, nos innovations, notre futur. Si on laisse un gouvernement ou une entité quelconque choisir ce que permet de faire Internet, nous attendrons ces limites, et ce sera game over. Internet jouera contre nous, plus avec nous.

C’est pourquoi il est primordial de ne pas considérer Internet comme un simple service.

C’est pourquoi il est primordial d’avoir un Internet libre et neutre.

C’est pourquoi il est primordial de ne pas laisser les journalistes lui coller une réputation dans un but sensationnaliste.

C’est pourquoi il est primordial de ne pas laisser un groupe ou un autre avoir une trop grande influence sur le réseau.

Internet n’est plus une expérimentation technologique, il est le support de notre avenir en tant qu’homo sapiens.

Cela a déjà été dit. Mon article n’a rien de nouveau. Mais cette vérité a besoin d’être répétée, martelée, car les gens oublient, se lassent, considèrent les choses les plus importantes comme acquises, et les perdent de n’avoir plus su les apprécier. Cela non plus je ne l’ai pas inventé. Je l’ai constaté à l’échelle mondiale et j’ai pu lire des milliers d’intellectuels faire le même constat en tout point du globe. Ce que je peux faire de mon bureau. Grâce à Internet.

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