BitTorrent est diabolisé, mais c’est comme la télévision: ce n’est pas parce que la majorité des gens en font un mauvais usage qu’il faut considérer que c’est une technologie satanique.
Déploiement de code
BitTorrent à cela de merveilleux que plus il y a de personnes qui téléchargent, plus le téléchargement est rapide. Pour cette raison, les grandes entreprises l’utilisent pour déployer leur code en productions sur leurs centaines de serveur, avec des gains de vitesse allant jusqu’à 7500 %.
Twitter et Facebook sont connus pour utiliser le protocole p2p pour économiser exactement ça.
Distribution de patch et vente de jeux
On pense toujours que le peer to peer ce n’est pas pour le kikoo lol moyen, que c’est compliqué. Mais en fait énormément de Kevin de base utilisent BitTorrent sans le savoir.
La raison ?
Blizzard utilise en effet BitTorrent dans son fameux logiciel “Blizzard downloader” pour distribuer les installeurs des jeux vendus sur Battle.net, mais également toutes les mises à jour des dit jeux.
Quand on a des millions de joueurs qui sont du coup autant de serveurs, on économise un MAX de pognon. On parle de millions d’euros là.
Distribution d’iso
Quelqu’un qui surf sur Internet (60% des serveurs Web dans le monde), utilise un téléphone Android ou regarde une vidéo sur sa Freebox utilise Linux. Or l’acquisition d’une ISO d’installation Linux se fait massivement à travers BitTorrent, pour justement éviter de surcharger les éditeurs de distro qui ont un budget limité. Votre serviteur tape d’ailleurs cet article sur une Ubuntu installé depuis une ISO téléchargée via BitTorrent.
D’une manière générale, si on a un gros fichier à partager sur un blog, le mettre à disposition via BitTorrent est ce qu’il y a de plus pratique, ça évite de tuer son hébergement. Pour cette raison, Amazon S3 le supporte par défaut.
Potentiel
Parce que des gens stressés par la mutation des mœurs ne voient pas plus loin que le bout de leur narines, et parce que “BitTorrent, c’est surtout utilisé pour pirater, il faut pas déconner”, cette technologie est largement sous exploitée. On pourrait faire la mise à jour de tous les logiciels avec, même la mise à jour des OS, et carrément l’intégrer dans les gestionnaires de paquets. On pourrait faire du streaming avec: chaque visionneur repartageant des paquets, et allégeant la charge des fournisseurs de VOD.
Si l’usage de BitTorrent se généralise, ce sont des économies à l’échelle du monde qui seront réalisées, mais aussi l’opportunité pour plein de “petits” de mettre à disposition du gros contenu pour le grand public. Ce serait fabuleux que tous les navigateurs intègrent le téléchargement BitTorrent par défaut, comme le fait Opéra (qui est d’ailleurs aussi téléchargeable en torrent). Parce que pour le moment, allez proposer à mamie de télécharger un truc avec BitTorrent… J’ai expliqué à mon père il y a quelques semaines, lui qui pourtant sait ce que c’est qu’un cable SCSI et qui a été le premier à utiliser CloneCD en son temps, il a eu du mal.
Pour le moment, les ports sont souvent bloqués, le protocole est souvent bridé, les applications censurées sur les appstores, et tout ce potentiel est perdu.
Chers éditeurs de contenu, même dans le cas improbable ou vous gagniez la bataille de la maîtrise du Net, empêchant les méchants pirates de vous voler de quoi vous acheter votre prochain coupé sport, j’ai toujours un disque dur externe et des amis. Qui en ont aussi.
Donc puisque vous ne pouvez pas arrêter le piratage sans transformer le pays en dictature stalinienne, ayez au moins la décence de laisser tranquille des technologies brillantes et extraordinairement utiles pour tous. C’est peut être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup.
Tout cela m’a fortement donné envie d’essayer ce protocole, et j’ai tenté sous ma Ubuntu 10.04 avec Transmission, qui m’a proposé le port 51413.
J’ai donc autorisé ce port (en TCP) en entrant ET en sortant (*) sur mon pare-feu et ma livebox. Mais Transmission m’indique toujours le port comme fermé.
Bref, avant de savoir utiliser un client bittorent, faut déjà que je sache configurer un pare-feu. :/
(*) Apparemment, en entrant ça suffit.
Je plussoie avec force et vigueur…
…une technologie n’est qu’un outil et un outil ne peut pas causer de problème ; la seule chose qui peut générer des problèmes : c’est la façon d’utiliser l’outil et donc au final…son utilisateur (que ce soit intentionnel ou par détournement d’utilisation) !
C’est pourtant simple comme concept, enfin…je pense.
:-)
d’ailleurs il jouait du “clavier” debout :-)
@muchos : Conseil, ouvrez des ports UDP à la place de TCP pour les connexions bittorrent ; c’est justement la particularité du protocole bittorrent (ainsi que les autres protocoles pair-à-pair), on utilise le hash pour vérifier qu’un paquet soit correct, et non les fonctionnalités de la couche Transport. En tout cas, les trackers abandonnent l’un après l’autre le TCP pour le P2P pour ces mêmes raisons.
Bittorrent trackers shifting to UDP only
et puis normalement, ce ne devrait être qu’en sortie, vu que les box fonctionnent comme des NATs.
Peut-être dois-tu redémarrer le box aussi pour rafraîchir les paramètres ?
Sinon, question : Comment les gestionnaires P2P pour les jeux vidéo peuvent-ils fonctionner entre joueurs, vu que la plus part des joueurs ont des box qui fonctionnent en NAT (donc port entrant fermé par défaut) ?
Justement, vous faites vous même la remarque :
Je pense que ça doit se limiter aux serveurs des éditeurs. De toute façon, vu le prix des jeux grands publics, pourquoi devrait-on les aider dans leurs infrastructures ?
@same&max: Bug spotted hors-sujet : dans la balise <a> (et autres sûrement), les slash (/) parsent étrangement les guillements (“) (comme ceux utilisés dans une url type http://monndd.com/), ce qui du coup empiète sur la balise “title”. à corriger donc ;)
“ce n’est pas parce que la majorité des gens en font un mauvais usage […]”
Je vois surtout des gens qui partagent de la culture, mais c’est peut-être juste moi…
“On pourrait faire la mise à jour de tous les logiciels avec, même la mise à jour des OS, et carrément l’intégrer dans les gestionnaires de paquets.”
C’est déjà fait :) : sous debian et dérivées,
apt-get install apt-p2p
@muchos : je crois bien qu’il y a un problème avec Transmission sous 10.04 (ça ne fonctionne pas chez moi non plus). Je te conseillerais bien d’essayer Deluge, mais il occupe nettement plus de place en mémoire (25 Mo -> 45 Mo, je crois). Sinon, rtorrent (en ligne de commande ^^).
@JEEK : non, ce nest pas si simple ; exemple : les armes (à feu, s’entend). Ce que tu dis est valable tant qu’on est à un niveau technologique assez élémentaire pour qu’il s’agisse bien d’une techno, sans orientation particulière (contre-exemple : on ne pourrait empêcher les gens de forger des épées (toujours nettement préférable à des flingues)).
Je lie cette page car l’installation semble un peu louche :
http://doc.ubuntu-fr.org/apt-p2p
Si vous trouvez embêtante l’écriture de “apt-p2p”, il y a aussi debtorrent.
L’install est un peu relou en effet. C’est con que ce soit pas utilisé par défaut, et en cas d’échec, on fallback sur la version normale.
Tu as mal lu c’est fait aussi :D.
Ca marche niquel, mais c’est plus lent que la version normale vu qu’il y a surement peut de personnes qui l’ont installé. C’est fou, ça devrait être installé par défaut.
Les distributions utilisent tout de même un système de décentralisation en utilisant, pour certaines, des centaines de miroirs (avec le gestionnaire de paquets qui sait aller chercher la liste à jour et détecter le plus rapide) en cascade (seulement certains miroirs ont l’autorisation d’aller faire du rsync sur le site officiel), et fournissent un paquet pour faire un miroir facilement depuis un serveur.
Je ne suis pas certain que l’utilisation de BitTorrent serait plus rapide (attention, je parle ici de mon point de vue de type qui a une connexion à 6-8 Mbps selon les moments).
D’ailleurs, si vous avez plusieurs machines avec la même distribution au même endroit, ça peut être très utile d’avoir un miroir local pour accélérer vos install/updates.
Ce n’est pas temps une question de vitesse que de répartition de charge et d’économie de ressource par rapport à la vitesse obtenue.