Remplacez “prostitution” par “plomberie” sur l’affiche du PS:
Et vous verrez le problème.
Il est coutume de supposer qu’une prostituée vit un enfer qu’elle n’a pas choisi. C’est une vision simpliste, voir dangereuse et parfois insultante.
Le viol, la pédophilie et le travail forcé
Ces trois problématiques sont le vrai coeur du problème. Ce sont elles qui amènent les abus, la soufrance.
Et en ce sens, il existe une partie de la prostitution assimilable à du travail forcé, du viol, de la pédophilie, ou les trois. Dans ces cas précis, la lutte prend tout son sens.
Mais ce n’est pas une lutte contre la prostitution. C’est une lutte contre le proxénétisme, la précarité de la vie, et la dégradation de la perception de la souffrance d’autrui ainsi que des opportunités sociales.
Prostituées par choix
Elles existent, et elles en ont marre des culs bénis qui veulent les sauver de leur sort. Vous imaginez notre humiliation si des mecs à la télé venaient dire qu’ils faut sauver les informaticiens d’un métier morne, mauvais pour la santé qui transforme les gens en autistes ?
Tout le monde n’a pas la même manière d’aborder la pénétration. Certain(es) trouvent que c’est une corvée, d’autres la voient de manière aussi neutre que nous voyons la compilation, et enfin d’autres aiment ça.
Et même parmi celles qui n’aiment pas particulièrement leur métier, elles ne l’échangeraient pas forcément contre les alternatives qu’elles ont, parceque:
- ça rapporte beaucoup moins, pour beaucoup plus de travail;
- l’autre travail est excessivement chiant.
J’ai passé deux ans dans une usine qui faisent des vis. Certaines femmes en avaient passé 20 à percer un trou dans une vis toutes les minutes, dans un atelier hurlant (80 décibels et +), de l’huile, des solvants, et des températures terribles.
Ceci me choque beaucoup plus qu’une jeune de 20 ans qui se sent plus à l’aise avec l’idée de sucer la bite d’un vieux une fois de temps en temps que de bosser à Mac Do. Pour avoir vécu avec des étudiantes qui avaient deux jobs en plus de leurs études pour survivre, je peux vous dire que je comprends qu’on veuille l’éviter. Bien sûr, le problème ici est que notre société génère leur situation, mais c’est un autre débat.
Et je vous passe le pamphlet sur le mariage qui représente une forme de prostitution socialement acceptable. Car il n’y a pas besoin d’épouser quelqu’un de riche pour améliorer son train de vie avec son cul. Et oui, il y a des tas de personnes qui restent avec leur conjoint à cause de l’appartement, la voiture et le salaire qui vient avec. Si ca vous bouscule de lire ça, vous n’avez visiblement pas regardé autour de vous, ou vous vivez chez les mormonts. Et ne venez pas troller en commentaire en disant que certaines personnes s’aiment vraiment, ce n’est évidement pas mon propos.
Conséquences du rejet social
Il y a pire. A chaque fois que quelqu’un renforce l’idée négative de la prostitution, elle agrave le problème:
- la prostitution cachée enrichie les criminels et les mafias, au détriment des prostituées qui sont mal traitées;
- le travail se faisant au noir, on perd en impot et en côtisation;
- toute une partie de la population, les marchandes de sexes et les acheteurs, se retrouvent stygmatisés. Il en résulte une isolation sociale particulièrement nuisible.
A noter que la prostitution n’est pas illégale en France, seul le raccolage (le fait d’inciter les gens à coucher avec vous pour de l’argent) et le proxénétisme (gagner de l’argent par le biais de la prostitution d’autrui) le sont. La mise à l’écart de la prostitution est essentiellement morale, et très fortement influencée par la religion. Notament une religion dont le barbu en chef a passé son temps avec un pute.
Et aussi parceque le travelo du coin de la rue, c’est comme le SDF à côté du distributeur de billets, ça met mal à l’aise.
Et pourtant
Comme souvent, la vision caricaturale et excessivement négative de la prostitution fait partie d’un problème plus large, celui de la diabolisation du sexe. On peut voir Buffy et les desperates House Wifes se faire tringler à 20h, mais sa fille ne doit certainement pas s’envoyer avec le fils de Momo, votre voisin.
Ca réglerait pourtant pas mal de problème de voisinage si on baisait plutôt que de faire un procès, mais je suis à peu prêt certain que notre nouveau président n’a pas ce genre de réforme sur sa TODO list.
Des milliers de putes qui côtisent pour la retraite et la sécu. Des maisons closes où les fustrés pourraient se décoincer l’anus plutôt que de taper sur leur gosse. Des campagnes de prévention enfin possibles pour limiter les risques de MST. De meilleures conditions de travail pour les travailleurs du sexe, particulièrement ceux qui oeuvrent dans la rue, exposés aux intempéries et parfois, à la violence. Des syndicats.
L’acceptation des putes serait un bond en avant pour notre société.
Je vous ferais bien un article similaire pour le canabis, mais ce n’est pas trop le thême du site :-)
Edit de Max:
Très bon article mon ptit sam.
Je rajoute ma fraise pour parler de la Thailande, la plupart des filles aiment ce qu’elles font et n’ont pas honte, elles gagnent beaucoup d’argent, font vivre toute leur famille (qui généralement habite dans le nord) et se paient des choses qu’un français moyen aurait du mal (iphone 4s etc cash), la plupart choisissent leur client et refusent de partir si il ne leur plait pas.
Je viens de lire un article sur Slate rédigé par un beau pigeon, celà concerne les prostituées Cambodgiennes, j’y suis allé, le mec raconte n’importe quoi, ça doit être un scénariste des docus de M6 pour Lavillardiere, le mec paie le double du tarif pour commencer ensuite il regarde le Cambodge avec ses yeux de bon occidental abruti par les associations anti-tapin, tout ça pour conclure que le tapin c’est mal… Heureusement certaines personnes on bien commentées en connaissance de cause.
Le même type (visiblement persuadé d’être bien dans son pays) nous rabâche à presque chaque paragraphe que les filles étaient soulagées de pas avoir à monter avec lui (je le soupçonne d’avoir le physique d’un tétard de Fukushima) et qu’elles n’aiment pas leur boulot.
J’aimerai qu’on me dise combien de personnes en France aiment leur boulot ? La secrétaire qui se fait tripoter par son boss dégeulasse et gratuit encore, le coursier qui se fait insulter par son manager, etc…
D’autant qu’en Asie la prostitution n’est pas perçue comme en Occident où c’est le mal absolue (alors que la premiere dame de France n’est ni plus ni moins qu’un tapin de luxe). Il faut bien comprendre qu’ici en Asie se faire payer pour coucher avec un pharang (étranger) n’est ni plus ni moins qu’un job.
Ici en thailande vous avez des filles qui on pu s’acheter des maisons, des salons de beauté, des champs de latex (oui j’en connais) et qui continuent quand même à aller dans les boites de nuit chasser le pharang, pourquoi ? Parcequ’elles aiment le cul contrairement à un bon paquet de françaises qui préfèrent se bourrer de glace devant plus belle la vie.
D’ailleurs je suis pour la réouverture des maisons closes!
Et je concluerais par mon crie de champs de bataille:
“A poil les putes !”
Max,
s/personnent/personnes/ :)
Tu devrais poster sur agora vox de temps en temps. Ils ont un gros haut-parleur. Ca porte plus loin.
Par contre, faut pas trop lire les com’..Salut..Bonne plume….
Il y a trop de bruit sur agoravox. Je préfère ici, c’est plus personnel. Sur agoravox, j’ai l’impression que c’est une competition à celui qui criera le plus fort et aura le plus de votes. Ici, c’est juste notre délire, et les gens qui nous trouvent suffisament intéressant pour faire l’effort de venir sur le blog.
Excellent article. Il faut en effet faire plus pour la reconnaissance, la sécurité et l’indépendance des prostitué(e)s.
D’après moi, le problème vient effectivement d’un tabou moral, mais aussi social : toutes les couches de la société vont aux p*tes. Or, mettre les prostituées au cœur de la cité, c’est mettre l’ouvrier, le prêtre et le président du fmi le maire au même niveau.
C’et la même chose avec un homme politique qui proposerait des mesures en faveur de la prostitution indépendante; d’autant que les électeurs n’oseraient pas le soutenir…
Je ne suis pas très l’aise avec la prostitution.
Je suis plutôt défenseur de la pornographie montrant adultes consentants, au nom de la liberté d’expression. Je suis d’ailleurs assez d’accord sur la diabolisation du sexe avec vous.
Mais c’est vrai que je ne vois la différence entre une personne qui est payée pour avoir un rapport devant une caméra, et une autre payée pour avoir un rapport (tout court). Je sais, mon discours est paradoxal.
Pour moi, le revenu de base inconditionnel est la solution (un documentaire partial à ce sujet est très intéressant à regarder , traduit en français)
Je conseil de lire ce post sur reddit où une prostituée néo-zélandaise répond à toute les questions des redditors. C’est assez déprimant, notamment quand elle parle de la majorité des fille étant sous l’emprise de « crystal meth » pour soutenir la charge (une drogue très utilisée dans les pays anglo-saxon, entrainant une forte dépendance, et bousillant les neurone ; un peu le crack anglo-saxon). Je suis d’accord que dans plusieurs grosses banques, les traders sont aux amphétamines pour soutenir la charge aussi ; mais on est d’accord, ces deux métiers ne sont pas totalement sains.
Quand aux fait qu’il y a des femmes qui aiment ça. C’est plutôt rare, il y en a, je n’en doute pas, mais en Allemagne et en Suisse (les pays les plus connu pour la prostitution légale en Europe), la majorité des prostituées sont des étrangères qui cherchent juste de l’argent facile en travaillant où personne d’autre ne veux (comme pour les travaux physiques dans bâtiment chez les hommes).
Après quelle solution ? Supprimer le job de trader, automatiser les travaux physiques dans le bâtiment (ou les payer plus cher avec une retraite plus tôt). Et la prostitution ? Si on pouvait la réduire au maximum, ce serait bien :) .
Oups, les href ne sont pas passés.
Le documentaire sur le revenu de base, le témoignage de la prostituée néo-zélandaise.
Une argumentation saine et modérée. C’est la dernière chose que j’attendais en commentaire à cet article.
Je confirme : on a pu constater que les filles de joies prenaient aussi souvent des stupéfiants en thailande.
En revanche, et bien que je sois en faveur du revenu de base inconditionnel, je reste persuadé que la prostitution existera toujours malgré son institution. Mais cela aidera surement à limiter la situation dans laquelle la prostituée le fait contre son gré.
C’est un sophisme. À ce moment je peux dire « toutes les couches de la société mangent, mettre la nourriture au centre de la cité, c’est mettre l’ouvrier et le patron du CAC40 au même niveau ».
Ce qui est faux, l’un mange des nuggets, l’autre du caviar. Tout comme l’ouvrier paye sa prostituée trouvée sur trottoir 20 € pour une fellation dans sa voiture, pendant que le patron du CAC40 la paye 5 000 € la nuit sur réservation. Ça ne les met pas du tout au même niveau.
Sans doute mon argument est douteux. Mais derrière la prostitution, je pense qu’il y a un enjeu d’espace. En outre, à l’époque des maisons closes, les milieux sociaux pouvaient être assez mélangés dans ce type de lieu; ce qui a provoqué de nombreux scandales (et en provoque toujours, d’ailleurs)…
Bon article, mais je ne vois vraiment pas le rapport avec le Cannabis :)
Oh, essentiellement que les arguments de diabolisation et les bénéfices de l’acceptation sociale du canabis sont très similaires à ceux de la prostitution.
N’étant pas consommateur, j’inciterais par contre à toujours privilégier le sexe à la fumette.
On n’aime pas la prostitution pour une unique raison. Et je vous la donne de ce pas.
Avec une non-pute (enfin, pas déclarée sur les registres officiels), on a l’illusion qu’on pourrait éventuellement lui créer du plaisir. Il y a un minimum de suspense.
Avec une pute, d’entrée de jeu, on sait qu’on va la faire chier.
Très peu de gens comprennent qu’en matière de relations sexuelles, seul l’égocentrisme partagé est efficace. Essayer de faire plaisir à l’autre mène toujours à une impasse.
Pour le cannabis, j’ai mon mot à dire : il faut légaliser.
D’abord, en France, on se fait tellement chier, avec Hollande en plus, que si il n’y avait pas de petits désastres financiers pour remettre un peu d’ambiance… Avec la légalisation, que du bonheur. La moitié de la population à moitié déchirée, quel bonheur.
Et ce petit merdeux de dealer, celui qui a tant fait chier profs, éducateurs spécialisés, matons et juges pour enfants, mis sur la paille et obligé de refourguer son Audi A4 ! J’en rêve. C’est ma drogue à moi cette idée de légalisation.
Argent facile en Allemagne pour les putes ?
C’est pas en Allemagne qu’il y a des allemands et des turcs ?
pas eu le temps de tout lire
Mais par pitié pas de ‘T’ à la fin de “autrui” pas de ‘E’ non plus
@Atg
Ouais y a des allemands mais pour ceux que j’ai fais c’était plutôt la haute couche, du moins pas jeunes et plutôt du genre notable ou autre. Jamais vu d’histoire dans un FKK, toujours la classe, la propreté, la gentillesse, bref du pro.
il y a des Turcs en effet mais ils vont (apparement) pas dans les mêmes endroits, en tous cas j’en ai pas vu un seul dans les endroits où je suis allé.
@mimi
faute corrigée, merci
@mimi: merci
La seule raison qui pousse les clients à aller en Thaïlande, c’est le faible prix des prestations. Ils ne se soucient absolument pas du bien-être des filles/ladyboys.
Le prix de la vie plus faible n’est pas une excuse, certaines choses vitales coûtent à peu près le même prix sur toute la planète voir plus fautes d’infrastructures adaptées dans ces pays (médicaments, chimiothérapies, opérations chirurgicales…).